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Turreau, criminel oublié

Il avait promis une « promenade militaire » ; ce fut une campagne d’infamie. En prenant, à 37 ans, le commandement en chef de l’armée de l’Ouest, le 30 décembre 1793, le général Louis-Marie Turreau écrira l’une des pages les plus sombres de l’histoire de France. À la tête de ses “colonnes infernales”, ce Normand va détruire le pays vendéen.

Signe de l’embarras que suscite ce héros de la jeune République, aucune biographie ne lui avait été consacrée jusqu’à ce qu’une maison d’édition basée à Cholet édite, l’automne dernier, un ouvrage rédigé par un avocat, Tanneguy Lehideux, le Procès du général Turreau. Grâce à un travail de recherche dans les archives, l’auteur retrace avec des informations inédites l’itinéraire et la responsabilité d’un des criminels de guerre de la période révolutionnaire.

La nomination de Turreau, fin octobre 1793, est d’abord politique. En guerre contre l’Europe des rois, la Convention veut mater, une fois pour toutes, les révoltes dans l’ouest de la France : « détruire l’armée des brigands » , disent deux décrets pris le 1er août et le 1er octobre 1793. Car la Vendée, déjà choquée par l’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, horrifiée par ces prêtres nommés par le pouvoir qu’on veut lui imposer, surchargée d’impôts nouveaux, refuse le décret de levée en masse adopté par Paris.

« La Vendée sera dépeuplée mais la République sera vengée et tranquille. »

Pour écraser la rébellion, le pouvoir choisit un homme de confiance. Quoique issu d’un père procureur du roi anobli à la veille de la Révolution et bien qu’il ait servi comme lieutenant dans la garde du comte d’Artois, Louis-Marie Turreau a rallié les révolutionnaires. Garde national en 1789, il s’enrôle comme volontaire en août 1792. En quelques mois, le voici général de division, puis commandant en chef de l’armée des Pyrénées orientales avant de recevoir son affectation dans l’ouest du pays.

Ses appuis politiques (il soutient la tendance hébertiste à l’extrême gauche) sont aussi familiaux : son cousin Louis Turreau siège comme député à la Convention. Dans l’Ouest, le premier fait d’armes auquel assiste Turreau est la prise de l’île de Noirmoutier, le 3 janvier 1794. À Barbâtre, tous les hommes, vieillards compris, sont massacrés : le bourg est pillé et incendié. La ville de Noirmoutier se rend : elle a obtenu du général Haxo une promesse de vie sauve pour ses combattants. Pourtant, les trois conventionnels présents (dont le cousin Turreau) font fusiller 1 500 hommes !

Dans le mois qui suit, les massacres s’amplifient. À Angers, où s’est établi le député Francastel, par groupes de 200 à 300, 2 000 hommes et femmes prisonniers sont abattus devant des fosses communes tout juste creusées. Dans une lettre à ses amis jacobins, le 28 décembre, Francastel avait prévenu : « La Vendée sera dépeuplée mais la République sera vengée et tranquille. »

Alors même que la grande armée catholique et royale est déjà largement défaite, la pression de Paris s’accentue. Le 13 janvier 1794, le Comité de salut public écrit au général Turreau : « Hâte-toi du moins d’exterminer le dernier des brigands ! » Plus tard, Turreau tentera de se justifier en rejetant la responsabilité des atrocités sur ce pouvoir politique radicalisé : « L’échafaud t’attend, me disait-on, si la Vendée se prolonge encore. »

« Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main seront passés au fil de la baïonnette »

L’homme semble hésiter à endosser de nouvelles horreurs. Le 16 janvier, il écrit aux députés Turreau et Bourbotte et leur demande des instructions détaillées, ne serait-ce que pour se couvrir : « J’ai voulu que vous déterminiez d’une manière précise la conduite que je devais tenir dans la Vendée à l’égard des personnes et des propriétés. Mon intention est bien de tout incendier […] mais cette grande mesure doit être prescrite par vous ; je ne suis que l’agent passif des volontés du corps législatif que vous pouvez représenter dans cette partie. »

Il poursuit : « Vous devez également prononcer d’avance sur le sort des femmes et enfants que je rencontrerai dans ce pays révolté. S’il faut les passer tous au fil de l’épée, je ne puis exécuter une pareille mesure sans un arrêté qui mette à couvert ma responsabilité. »

Des mots effroyables où transparaît davantage la lâcheté d’un fonctionnaire craintif pour sa carrière que le sincère effroi d’une morale légitimement révulsée.

Turreau lance son expédition le 21 janvier. Son plan de campagne a été exposé par de nombreux témoins. Douze colonnes de soldats ont pour ordre de « tout incendier sur le territoire de la Vendée » et de « casser la tête » de ses habitants, à coups de crosse, « par motif d’économie à ne plus user notre poudre à de pareils moineaux ».

Sans pitié, ces “colonnes infernales” massacrent toute âme sur leur passage, comme l’illustrent de nombreux vitraux de Vendée ( la Mémoire du vitrail, de Jean-Louis Sarrazin et Nicolas Delahaye, Éditions Pays et Terroirs). Dans une lettre au général Haxo, Turreau confirme ses ordres : « Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main ou convaincus de les avoir prises pour se révolter contre leur patrie seront passés au fil de la baïonnette. On en agira de même avec les filles, femmes et enfants qui seront dans ce cas. »

“Ennemis de la patrie”

Parmi les principaux subordonnés de Turreau, seul le général Bard tente d’épargner son secteur. Turreau le relève aussitôt de ses fonctions. Car la Convention a adopté un décret disposant que « les généraux qui ne mettraient pas dans cette expédition [de Vendée] toute l’activité possible seront dénoncés comme ennemis de la patrie ».

Dans cette guerre atroce, faire preuve d’humanité devient un crime. Le 24 janvier, Turreau réclame à nouveau un blanc-seing aux députés du Comité de salut public : « Si mes intentions sont bien secondées, écrit-il, il n’existera plus dans la Vendée, sous quinze jours, ni maisons, ni subsistances, ni armes, ni habitants que ceux qui, cachés dans le fond des forêts, auront échappé aux plus scrupuleuses perquisitions. »

Le 6 février, Lazare Carnot entérine formellement cette politique de destruction systématique : « Tu te plains, citoyen général, de n’avoir pas reçu du Comité une approbation formelle de tes mesures. Elles lui paraissent bonnes et tes intentions pures. Extermine les brigands jusqu’au dernier, voilà ton devoir. »

Dans les semaines qui suivent, les conventionnels s’irritent que l’affaire ne soit pas déjà achevée. Le 13 mai, le Comité de salut public destitue Turreau de son commandement. En disgrâce, il est nommé gouverneur de Belle-Île. Mais ses ennuis ne font que commencer.

Le 29 septembre 1794, un obscur député, Louis-Prosper Lofficial, exige des comptes de la part de ces généraux qui « ne songeaient qu’à perpétuer la guerre » en Vendée : « Le temps de tout dire est venu. » C’est qu’entre-temps, fin juillet, Robespierre a été arrêté et guillotiné. Les modérés reprennent le pouvoir et veulent tourner la page. Mais il faut des boucs émissaires pour les crimes perpétrés dans l’Ouest. À la tribune, Carnot ose prétendre qu’en Vendée, il a toujours voulu « employer l’arme de la persuasion et ramener les esprits par la douceur » ! Même le cousin Turreau se défausse sur le général. Dénoncé comme criminel, le militaire est arrêté avec les généraux Grignon et Huché.

Son nom est inscrit avec ceux d’autres tortionnaires de la Vendée sur l’Arc de triomphe à Paris.

En prison, le général Turreau rédige des Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de la Vendée. Inquiets de voir leur responsabilité mise au jour, les élus font traîner l’instruction du procès. Lorsque celui-ci s’ouvre, à l’été 1795, Turreau plaide « qu’il n’a agi que d’après les ordres supérieurs, et qu’il y allait de sa tête, s’il ne les avait pas exécutés ». Cent cinquante ans plus tard, à Nuremberg, les accusés se défendront de la même manière.

Prudente, le 26 octobre 1795, la Convention vote une loi d’autoamnistie. Turreau, lui, passe devant un conseil de guerre qui l’acquitte en décembre. Les pièces de son procès vont disparaître : trop compromettantes pour trop de monde ! Réintégré, le général sera nommé par Napoléon ambassadeur aux États-Unis en 1803 et fait baron d’Empire en 1812. Son nom est inscrit avec ceux d’autres tortionnaires de la Vendée sur l’Arc de triomphe à Paris.

“Le Procès du général Turreau”, de Tanneguy Lehideux, Éditions Pays et Terroirs, 416 pages, 30 €.

“Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de la Vendée”, de Louis-Marie Turreau, Éditions Pays et Terroirs, 192 pages, 22,50 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

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Guy Môquet, la grande manip

Le nom (de Guy Môquet) est un couperet qui tombe sur chacun de nous, une balle qui perce chacune de nos poitrines. Il répond d’un seul : présent ! Et comme sans réfléchir, droit, plus grand que jamais, notre Guy s’avance d’un pas rapide et assuré, dix-sept ans, plein d’insouciance et de vie ! À peine éveillé aux premiers rêves de l’amour, il est parti, notre Guy, comme serait parti un peu de nous… Extraites du livre le Crime contre l’esprit, édité clandestinement par le Parti communiste français en 1942, ces quelques lignes, magnifiques, écrites par Louis Aragon ont contribué à façonner la statue de Guy Môquet en héros de la Résistance… S’il n’est pas question, ici, de dénier son statut de martyr ni son courage à celui qui fut la plus jeune victime des 27 otages exécutés, le 22 octobre 1941, par les Allemands à Châteaubriant (Loire-Atlantique), en représailles à l’exécution d’un officier des troupes d’occupation, Guy Môquet ne fut pourtant pas le résistant qu’on a voulu bâtir.

« La confusion entretenue entre “clandestins” et “résistants” ne doit pas induire en erreur : si tous les résistants ont été clandestins dans leur action, tous les clandestins n’ont pas été résistants », expliquent les professeurs d’histoire Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre dans leur ouvrage l’Affaire Guy Môquet, enquête sur une mystification officielle (Larousse, 2009). Selon eux, politiques et médias, saluant tous la portée “résistantialiste” de ce destin tragique, se sont « clairement trompés de modèle ». Quant aux historiens, « la plupart ont choisi de se taire ».

​“Une réalité occultée” du PCF, aux antipodes de l’image de “résistant”

​À l’instar du PCF clandestin durant la période du pacte germano-soviétique (23 août 1939-22 juin 1941), Môquet n’a nullement résisté à l’occupant allemand. Fils d’un député PCF emprisonné à la suite de la dissolution du Parti, membre des Jeunesses communistes (JC) depuis son plus jeune âge, l’adolescent n’a jamais distribué ou collé sur les murs autre chose que des tracts et affichettes édités par le PCF appelant à la « paix » (alors que les Allemands occupent la France), à la lutte contre « la guerre impérialiste » (de De Gaulle et l’Angleterre), et à la glorification de l’URSS de Staline (alors alliée d’Hitler)…

​L’étude des archives révèle selon les auteurs « une réalité occultée » du PCF, aux antipodes de l’image de “résistant” dont il s’est paré : « Haine de nombreux militants pour la République, internationalisme, anglophobie […] , espoir d’une défaite française, d’une intervention de l’URSS pour la victoire du socialisme et de la révolution. » En témoignent, notamment, la plupart des libelles passés entre les mains du jeune militant et de ses “camarades”. Ainsi du document titré « Nous avions raison » , qu’il distribue peu avant son arrestation gare de l’Est, le 13 octobre 1940 : « Il y a un an, la Jeunesse communiste, guidée par le grand parti communiste et son chef Maurice Thorez, approuvait le pacte germano-soviétique facteur de paix, et se dressait contre cette guerre odieuse. »

​Une fois arrêté, sur dénonciation, Môquet sera du reste si peu considéré comme “résistant” qu’il sera… acquitté le 23 janvier 1941 par la 15e chambre correctionnelle de Paris, laquelle ordonne même sa libération « immédiate ». Malgré cela, victime des lois drastiques de l’Occupation et afin de vérifier son degré d’appartenance aux JC (que naturellement, il nie), il sera envoyé au camp de Choiseul, à Châteaubriant – où il sera désigné comme otage, puis fusillé.

​À la suite des pressions du PCF, il deviendra interné résistant

​Cela fait-il de lui un « authentique résistant » ? Non, a encore répondu après-guerre, en 1955, la Commission nationale des déportés et internés résistants, sollicitée par son père survivant afin de lui accorder le statut posthume d’interné résistant. À l’issue de ses trois réunions consacrées au cas Guy Môquet (11 février, 15 septembre, 4 novembre), la Commission, unanime, estimera que celui-ci, à l’instar des 26 autres fusillés de Châteaubriant, ne peut y prétendre, devant se “contenter” de la qualité d’interné politique (carte n° 1301.08900).

​Ce n’est qu’un an après, en 1956, et sous la pression du PCF, encore très puissant, que le ministre (socialiste) des Anciens Combattants et Victimes de guerre, François Tanguy-Prigent, acceptera « exceptionnellement » de casser le jugement et de lui octroyer le statut si convoité d’interné résistant (n° 1201.18926). Devant le risque de voir d’autres familles de fusillés réclamer à leur tour le même statut, la décision ne sera officialisée qu’en 1962 – six ans plus tard…

« Je laisserai mon souvenir dans l’histoire, car je suis le plus jeune des condamnés », avait confié Guy Môquet, le jour de sa mort, à l’abbé Moyon, chargé de l’assister. Sa jeunesse, donc, mais aussi sa dernière lettre, poignante, adressée à sa famille, que Nicolas Sarkozy fera lire dans toutes les écoles ( « Ma petite maman chérie, mon tout petit frère adoré, mon petit papa aimé, je vais mourir… » ) : plus que sa “résistance” contre l’occupant, inexistante, c’est cela, d’abord, et l’émotion qui se dégage de ce parcours foudroyé, qui lui permit d’atteindre au rang de symbole.

​Texte d’Aragon, stèles, plaques de rue et même station de métro après-guerre… le PCF en a fait un monument.

Rien cependant n’aurait été possible sans la propagande orchestrée, en France, par le Parti communiste. Après avoir récupéré les lettres et planches de bois sur lesquelles étaient inscrits les derniers mots des fusillés de Châteaubriant, Jacques Duclos, à la tête du PCF alors clandestin, les expédie à l’avocat communiste Joë Nordmann avec cette recommandation : « Fais de cela un monument. » Texte d’Aragon, stèles, plaques de rue et même station de métro après-guerre… : cela le deviendra ! Moins, d’ailleurs, par la volonté du Parti de rendre hommage à la “résistance” de Guy Môquet qu’à celle de tisser sa propre légende d’un mouvement engagé, dès l’origine, dans la lutte contre l’occupant.

​Démonstration qui se fera via le livre les Fils de la nuit (Grasset, 1975), de l’ancien résistant communiste Albert Ouzou-lias : « Certains ont l’audace de prétendre que les communistes ont commencé la résistance en juin 1941 !, s’offusque-t-il. Dire ou écrire ces infamies […] , c’est cracher sur la tombe de Guy Môquet, 17 ans, lycéen, héros national, arrêté gare de l’Est. » Que répondre à cela ?

​Guy Môquet, écrira l’historien Jean-Pierre Azéma, « représente un idéal type de la mémoire communiste et de son usage stratégique » . Grâce à cette icône, poursuit-il, « les communistes étaient donc les meilleurs patriotes et l’internement précoce de certains d’entre eux suggérait que la résistance communiste datait du début de l’Occupation, ce qui gommait l’image déplorable des errements d’avant l’été 1941. »

L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles

« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).

Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.

L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com

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Macron hails ‘new start’ in France-UK relations at Sunak meeting

Issued on: 10/03/2023 - 08:29

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French President Emmanuel Macron hailed a “new start” in Franco-British ties at a bilateral summit in Paris with British Prime Minister Rishi Sunak, aiming at restoring close ties after years of tensions between the two countries. 

 

Macron said his talks with Sunak marked a "new start" between Paris and London after the tensions caused by Brexit and other bilateral headaches.

Macron added that French and British friendship is sometimes broken during sport matches – a nod to France knocking England out of the World Cup last year – but that history links the two countries.

Sunak struck a very similar tone, noting “challenges” in Franco-British relations over recent years – while underlining that “today’s meeting does mark a new beginning, an entente renewed”.

The prime minister was making a historical nod imbued with significance, referring to the Entente Cordiale struck in 1904 after King Edward VII crossed the Channel to consign to history centuries of rivalry; a deal that saw French and British soldiers fight side by side in two world wars.

Sunak and Macron also unveiled a new deal to combat illegal migration across the Channel.

London will step up funding to France over the next three years to total 541 million euros ($575 million), allowing the deployment of "hundreds" of extra French law enforcement officers along the Channel coast to stop the illegal migration, the British government said in a statement.

Under the deal, for the first time the UK will help fund a detention centre in France to enhance its ability to cope with the number of people being trafficked across the Channel.

"We don't need to manage this problem, we need to break it," said Sunak.

"And today, we have gone further than ever before to put an end to this disgusting trade in human life," the prime minister added.

"Emmanuel and I share the same belief: criminal gangs should not get to decide who comes to our countries."

The new funding from the UK this year is already more than double last year's package worth over 70 million euros that increased the number of French police patrolling Channel shores.

"Over the next three years, the UK's contribution towards this package will be 141 million euros in 2023-24, 191 million in 2024-25 euros and 209 million in 2025-6 euros," the British government said.

Accompanied by seven ministers on each side, Macron and Sunak also met business leaders from both countries.

Sunak, who became Britain's prime minister in October, is hoping to capitalise on renewed goodwill with France and the EU after he struck the Windsor Framework. This new agreement hailed as the solution to the previously intractable Northern Ireland border problem – as well as for creating a pathway to deeper ties between the UK and EU.

In a further sign of the UK’s keenness to restore good reliations with France, King Charles III will visit France later this month for his first state visit as monarch.

(FRANCE 24 with Reuters)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} ANALYSIS

As PM Rishi Sunak takes the reins in Britain, hopes for improved France-UK relations

France, UK working on new deal to combat illegal migration ahead of summit

BREXIT THAW

Will UK, EU deepen ties after Northern Ireland breakthrough?

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Chez Francis

On l’avait connu chez Marius et Janette puis il est parti au Flandrin dix ans. Il revient ici pour diriger la brasserie qui occupe un des angles les plus chics de Paris, entre l’avenue Montaigne et l’avenue George-V, avec vue sur la tour Eiffel. Si les lieux sont très prisés des touristes pour l’emplacement exceptionnel, déjà les fashionistas et les hommes d’affaires du triangle d’or de Paris sont de retour à la belle adresse. Celle-ci comprend un bar à l’ambiance intimiste et feutrée, qui accueillera bientôt un piano, une salle privatisable pour six personnes, une immense terrasse séduisante été comme hiver à toute heure, et une salle à manger qui se divise en plusieurs spots. Les 150 couverts, largement nappés, séduisent une clientèle variée, ce qui ajoute à l’intérêt du lieu.

Ici se décline une véritable culture gastronomique classique et authentique, et l’on craque pour le plateau de l’écailler, la pizzetta à la truffe, l’omelette au saumon d’Écosse, le “tigre qui pleure” émincé et mariné, la sole meunière, le foie gras de canard et, en dessert, le légendaire pain perdu ou le paris-brest léger, des incontournables de la maison. L’adresse est idéale, pour déjeuner comme pour dîner. Compter environ 65 euros à la carte ; le plat du jour (en semaine) est à 24 euros.

​Chez Francis, 7, place de l’Alma, Paris VIIIe . Tél. : 01.47. 20.86.83. chezfrancis-paris.com

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L’idée de se procurer des chars Leopard 2A7+ fait son chemin en Italie

par Laurent Lagneau · 10 mars 2023

En 2022, le gouvernement italien a indiqué qu’il allait investir 878,8 millions d’euros pour financer la modernisation à mi-vie de 125 des 200 chars de combat C.1 Ariete mis en oeuvre par l’Esercito Italiano. Cette opération devait consister à doter ces engins d’un nouveau groupe moto-propluseur de 1500 ch [fourni par Iveco], d’une protection renforcée contre les mines et les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et d’une conduite de tir améliorée.

Cependant, l’idée de doter l’armée italienne de chars Leopard 2A7+, de facture allemand, est évoquée depuis quelques jours. Ainsi, dans une courte dépêche dans laquelle elle a dit s’appuyer sur des « sources bien informées », l’agence de presse Agenparl, spécialisée dans l’actualité parlementaire, a avancé que Rome envisageait de s’en procurer 250 exemplaires, pour un montant total de 8 milliards d’euros.

Puis, dans un entretien accordé à la Rivista Italiana Difesa [RID – revue italienne sur la défense], le général Pietro Serino, le chef d’état-major de l’Esercito italiano, a confirmé cet intérêt pour le Leopard 2A7+… mais en évoquant l’achat de 125 exemplaires.

An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV

— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023

Cela étant, lors d’une audition à la Chambre des députés, le général Luciano Portolano, le responsable des achats au ministère italien de la Défense, a fait valoir qu’il était urgent de combler certains déficits capacitaires… Et d’évoquer l’achat de nouveaux chars… mais aussi le remplacement des véhicules de combat d’infanterie [VCI] Dardo, de conception pourtant relativement récente. « Nous évaluons toutes les options », a-t-il dit, en se gardant de préciser les modèles de chars et de VCI envisagés.

Quoi qu’il en soit, une source de la défense italienne a précisé à Defense News qu’il était question doter l’Esercito Italiano de 250 chars de combat, dont 125 pourraient être les Ariete modernisés. Quant aux 125 autres, Giorgio Mulè, ancien ministre adjoint de la Défense et député de Forza Italia [membre de la coalition gouvernementale dirigée par Georgia Meloni] a expliqué au magazine américain qu’ils pourraient être loués.

Par ailleurs, le général Portolano a indiqué que le ministère italien de la Défense est en train de définir ses exigences au sujet de chars et de VCI de « nouvelle génération », lesquels pourrait être développés avec une contribution de l’industrie transalpine. Et, sans surprise, il a cité le Système principal de combat terrestre [MGCS] franco-allemand. En effet, l’Italie n’a jamais caché son intérêt pour ce programme, au point d’avoir tenté – sans succès jusqu’à présent – de le rejoindre.

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Iran, Saudi Arabia agree to re-establish relations after years of tensions

Issued on: 10/03/2023 - 14:28

NEWS WIRES

Iran and Saudi Arabia on Friday agreed to reestablish diplomatic relations and reopen embassies after years of tensions between the two countries, including a devastating attack on the heart of the kingdom's oil production attributed to Tehran.

The deal, struck in Beijing this week amid its ceremonial National People’s Congress, represents a major diplomatic victory for the Chinese as Gulf Arab states perceive the United States slowly withdrawing from the wider Middle East. It also comes as diplomats have been trying to end a yearslong war in Yemen, a conflict in which both Iran and Saudi Arabia are deeply entrenched.

The two countries released a joint communique on the deal with Chinal, which apparently brokered the agreement. Chinese state media did not immediately report the agreement.

Iranian state media posted images and video it described as being taken in China of the meeting. It showed Ali Shamkhani, the secretary of Iran’s Supreme National Security Council, with a Saudi official and Wang Yi, China's most senior diplomat.

“After implementing of the decision, the foreign ministers of the both nations will meet to prepare for exchange of ambassadors,” Iranian state television said. It added that the talks had been held over four days.

The joint statement calls for the reestablishing of ties and the reopening of embassies to happen “within a maximum period of two months.”

In the footage aired by Iranian media, Wang could be heard offering “whole-hearted congratulations” on the two countries' “wisdom."

“Both sides have displayed sincerity,” he said. “China fully supports this agreement.”

China, which recently hosted Iran's hard-line President Ebrahim Raisi, is also a top purchaser of Saudi oil. President Xi Jinping, just awarded a third five-year term as president earlier on Friday, visited Riyadh in December to attend meetings with oil-rich Gulf Arab nations crucial to China’s energy supplies.

Iran's state-run IRNA news agency quoted Shamkhani as calling the talks "clear, transparent, comprehensive and constructive.”

“Removing misunderstandings and the future-oriented views in relations between Tehran and Riyadh will definitely lead to improving regional stability and security, as well as increasing cooperation among Persian Gulf nations and the world of Islam for managing current challenges,” Shamkhani was quoted as saying.

Saudi officials did not immediately respond to a request for comment from The Associated Press. Shortly after the Iranian announcement, Saudi state media began publishing the same statement.

Tensions have been high between Iran and Saudi Arabia. The kingdom broke off ties with Iran in 2016 after protesters invaded Saudi diplomatic posts there. Saudi Arabia days earlier had executed a prominent Shiite cleric, triggering the demonstrations.

In the years since, tensions have risen dramatically across the Middle East since the U.S. unilaterally withdrew from Iran's nuclear deal with world powers in 2018. Iran has been blamed for a series of attacks in the time since, including one that targeted the heart of Saudi Arabia's oil industry in 2019, temporarily halving the kingdom's crude production.

Though Yemen's Iranian-backed Houthi rebels initially claimed the attack, Western nations and experts have blamed the attack on Tehran. Iran long has denied launching the attack. It has also denied carrying out other assaults later attributed to the Islamic Republic.

The Houthis seized Yemen’s capital, Sanaa, in September 2014 and forced the internationally recognized government into exile in Saudi Arabia. A Saudi-led coalition armed with U.S. weaponry and intelligence entered the war on the side of Yemen’s exiled government in March 2015. Years of inconclusive fighting has created a humanitarian disaster and pushed the Arab world’s poorest nation to the brink of famine.

A six-month cease-fire in Yemen’s war, the longest of the conflict, expired in October despite diplomatic efforts to renew it. That led to fears the war could again escalate. More than 150,000 people have been killed in Yemen during the fighting, including over 14,500 civilians.

In recent months, negotiations have been ongoing, including in Oman, a longtime interlocutor between Iran and the U.S. Some have hoped for an agreement ahead of the holy Muslim fasting month of Ramadan, which will begin later in March.

The U.S. Navy and its allies have seized a number of weapons shipments recently they describe as coming from Iran heading to Yemen. Iran denies arming the Houthis, despite weapons seized mirroring others seen on the battlefield in the rebels' hands. A United Nations arms embargo bars nations from sending weapons to the Houthis.

It remains unclear, however, what this means for America. Though long viewed as guaranteeing Mideast energy security, regional leaders have grown increasingly wary of Washington's intentions after its chaotic 2021 withdrawal from Afghanistan. The U.S. State Department did not immediately respond to a request for comment over the announced deal.

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‘Baghdad II’ summit in Jordan aims for progress on Iraq, Middle East issues

Iran protests continue as demonstrators commemorate deadly crackdown in southeast

The France 24 Interview

Breakthrough between Iran and Saudi Arabia is possible, Iraqi foreign minister says

France24 - World

Eight dead in shooting at Jehovah's Witness hall in German city of Hamburg

Issued on: 10/03/2023 - 10:47

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A shooting at a Jehovah's Witnesses centre in the German city of Hamburg has left eight people dead, including the suspected gunman, police said Friday, as the motive for the attack remained unclear.

Several more people were injured in the attack on Thursday evening at the Kingdom Hall building in the port city of Hamburg, where Jehovah's Witnesses members were attending a religious service.

"Eight people were fatally injured, apparently including the suspected perpetrator," Hamburg police said in a statement, adding that several other people were hurt, "some seriously".

The gunman, a 35-year-old German citizen and former Jehovah's Witness, used a semi-automatic pistol he had legally owned since December in the shooting on Thursday evening, a Hamburg state prosecutor said at a joint news conference with police.

The victims included four men and two women, and an unborn female child, the prosecutor said. Hamburg police said the mother survived.

Officials said the motive remained unknown, but a political reason had been ruled out. Police who raided his flat after the shooting found 15 loaded magazines of ammunition.

The officials said about 50 people were at an event held in the Jehovah's Witness Kingdom Hall in the Alsterdorf district of the city when the shooting started.

When police arrived, the shooter ran to the floor above and shot himself, the officials said, praising police for a quick response they said possibly avoided more deaths.

‘Brutal act of violence’

Chancellor Olaf Scholz condemned the "brutal act of violence" and said his thoughts were with the victims and their loved ones.

The Jehovah's Witnesses in Germany association said it was "deeply saddened by the horrific attack on its members".

The first emergency calls were made around 2015 GMT after shots rang out at the building in the city's northern district of Gross Borstel.

An alarm for "extreme danger" in the area was sounded using a catastrophe warning app, but Germany's Federal Office for Civil Protection lifted it shortly after 3am local time.

The port city's mayor, Peter Tschentscher, expressed shock at the shooting on Twitter. 

Bible study group              

The attack took place at the Jehovah's Witnesses Kingdom Hall building, a nondescript, three-storey building where members had gathered for a religious service. 

There are about 175,000 people in Germany, including 3,800 in Hamburg, who are Jehovah's Witnesses, a US Christian movement set up in the late 19th century that preaches non-violence and is known for door-to-door evangelism.

The first officers at the scene found several lifeless bodies and seriously wounded people, police said.

Hamburger Abendblatt reported that 17 unhurt people, who had been at the event, were being attended to by the fire brigade.          

Hit by attacks               

Germany has been rocked by several attacks in recent years, both by jihadists and far-right extremists. 

Among the deadliest committed by Islamist extremists was a truck rampage at a Berlin Christmas market in December 2016 that killed 12 people.

The Tunisian attacker, a failed asylum seeker, was a supporter of the Islamic State jihadist group

Europe's most populous nation remains a target for jihadist groups in particular because of its participation in the anti-Islamic State coalition in Iraq and Syria. 

Between 2013 and 2021, the number of Islamists considered dangerous in the country had multiplied by five to 615, according to interior ministry data. 

But Germany has also been hit by several far-right assaults in recent years, sparking accusations that the government was not doing enough to stamp out neo-Nazi violence. 

In February 2020, a far-right extremist shot dead 10 people and wounded five others in the central German city of Hanau. 

And in 2019, two people were killed after a neo-Nazi tried to storm a synagogue in Halle on the Jewish holiday of Yom Kippur. 

(FRANCE 24 with AFP and Reuters)

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Germany’s Scholz announced tectonic policy shifts, but a year on, not much has budged

Charles III will travel to France, Germany on first state visits as king

Focus

Germany: Skulls and bones, a sinister colonial heritage

Opex 360

La construction des locaux du Commandement de l’Espace va débuter, pour 80 millions d’euros

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

Créé en septembre 2019, le Commandement de l’Espace [CdE] est actuellement hébergé par le Centre national des études spatiales [CNES], à Toulouse. Mais cette solution n’est que provisoire… puisqu’il a rapidement été question de construire des locaux adaptés pour accueillir, d’ici 2025 le Centre militaire d’observation par satellites [CMOS] 1/92 Bourgogne et le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux [COSMOS].

« Ce sera un projet ambitieux qui implique la création de nouvelles infrastructures ainsi que le développement de moyens techniques modernes tels que le traitement massif de données, l’aide à la décision par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la connectivité, etc », avait ainsi expliqué le général Michel Friedling, alors à la tête du CDE.

Aussi, en octobre dernier, un « bail à construction », d’une durée de quarante ans, a été signé pour permettre d’installer le bâtiment du CDE mais aussi celui du Centre d’excellence Otan [COE] dédié à l’espace sur une parcelle appartenant au CNES. C’est à dire « au coeur spatial français et européen » afin de, selon l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de « maximiser les synergies avec ce dernier. »

Depuis, le Service d’Infrastructure de la Défense [SID] a pris la main sur ce dossier. En effet, ce 9 mars, le ministère des Armées a indiqué que celui-ci venait de notifier à Bouygues Centre Sud-Ouest le contrat de construction des futurs locaux du CdE et du COE.

Cette notification « fait suite à la signature du bail à construire liant le Centre national d’études spatiales [CNES] au ministère des Armées », est-il rappelé dans le texte. Celui-ci précise que ce chantier, « sous la maîtrise d’ouvrage du SID », coûtera 80 millions d’euros.

Il s’agira pour Bouygues Centre Sud-Ouest de constreure un premier bâtiment d’une superficie de 11’000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. Il sera dédié à quatre fonctions principales : soutien aux capacités spatiales, appui spatial aux opérations interarmées, connaissance de la situation spatiale et action dans l’espace.

Le bâtiment destiné au Centre d’excellence de l’Otan sera plus modeste, avec une capacité d’accueil d’une cinquantaine de permanents [français et étrangers]. « La parcelle fera l’objet d’un aménagement et d’une sécurisation avec création d’un poste d’accueil et de filtrage », souligne le ministère des Armées.

Ce projet prendra évidemment en compte les impératifs de « résilience » et de « continuité de service », tout en s’inscrivant dans une démarche de « développement durable », avec le recours à une « architecture bio-climatique », à des « matériaux bio-sourcés » et aux énergies renouvelables [via des panneaux photovoltaïques].

« Ces futurs locaux marquent une nouvelle étape dans le déploiement et la montée en puissance du CDE en lien étroit avec le CNES. Au niveau local, le nouveau bâtiment du CDE incarnera le symbole du spatial militaire français, inscrivant Toulouse et sa région comme centre spatial de défense dynamique », a conclu le ministère des Armées.

Opex 360

Le Bâtiment de soutien et d’assistance « Champlain » a saisi une quantité « record » d’héroïne près de La Réunion

par Laurent Lagneau · 10 mars 2023

Dans son dernier rapport, le centre d’expertise de la Marine nationale dédié à la sûreté maritime, le Maritime Information Cooperation & Awareness Center [MICA Center] n’identifie pas la zone maritime sud de l’océan Indien [ZMSOI] comme étant un foyer important de consommation de drogues – et donc de trafics.

« Depuis le début d’année 2022, les frégates de surveillance [FS] basées à la Réunion participent à la mission européenne Atalanta, dont le mandat a été élargi à la lutte contre les trafics illicites », écrit-il. « Ainsi, la FS Floréal a conduit sept opérations de lutte contre le narcotrafic qui ont conduit à la saisie de produits stupéfiants, dont deux en zone maritime sud de l’océan Indien. Ces deux opérations ont permis la destruction de 850 kg d’héroïne et de 643 kg de méthamphétamine », détaille le MICA Center.

Quant à La Réunion, poursuit-il, elle « n’est pas identifiée comme un foyer de consommation important [hors cannabis de production locale]. En revanche, l’exportation de cette production locale, vers l’île Maurice notamment, est suffisammnt lucrative pour entretenir des réseaux prolifiques », a conclu le centre d’expertise de la Marine.

Pour autant, une nouvelle tendance est-elle en train de s’affirmer? En effet, la préfecture de La Réunion a fait savoir, le 9 mars, qu’un peu plus d’une tonne de d’héroïne [1069 kg plus précisément] avait été interceptée, quelques heures plus tôt, par le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] « Champlain », dans les eaux territoriales françaises. Il s’agit d’une « saisie record », a-t-elle souligné.

La drogue était répartie dans 25 ballots, découverts par l’équipe cynophile du Champlain à bord d’un boutre qui faisait l’objet d’une surveillance depuis plusieurs jours. « Les tests opérés […] ont confirmé qu’ils contenaient 1.069 kilos d’héroïne, aussitôt saisis », a expliqué la préfecture, qui n’a pas précisé le nombre de personnes à bord de l’embarcation interceptée, ni le sort judiciaire qui leur sera réservé.

#NARCOPSLe jeudi 09 mars, le BSAOM Champlain, à l’aide d’une équipe cynophile, a réalisé la saisie de plus d’une tonne d’héroïne dans la zone maritime placée sous la responsabilité du @Prefet974 contribuant ainsi à la lutte contre le narcotrafic@MarineNationale@FAZSOI_Officiel pic.twitter.com/G50c5YeZnJ

— Forces armées dans la zone sud de l'océan Indien (@FAZSOI_Officiel) March 10, 2023

Cela étant, d’autres opérations de lutte contre le narcotrafic [NARCOPS] ont été menées par la Marine nationale lors de ces derniers jours. Ainsi, une semaine plus tôt, en mer d’Arabie, et dans le cadre de l’opération Atalanta, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude et la frégate La Fayette, tous deux engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2023, ont intercepté deux boutre transportant, au total, plus d’une tonne de produits stupéfiants.

« Atalanta vise ainsi les activités illégales ans lesquelles les réseaux criminels se sont diversifiés, ainsi que les sources de financement des organisations extrémistes dans toute l’Afrique de l’Est, du Mozambique au nord de la Somalie », a fait valoir l’état-major de l’opération européenne.

Dans le même temps, aux Antilles, le patrouilleur La Combattante, avec le soutien d’un avion de surveillance maritime des douanes, a intercepté un navire de pêche naviguant en haute mer, avec 63 ballots de cocaïne à bord [soit 1750 kg]. Les trafiquants ont été « remis aux autorités compétentes », a assuré l’État-major des armées [EMA]. « Depuis le début de l’année, se sont ainsi plus de 3 tonnes de drogue qui ont été saisis en trois opérations, entravant le trafic de stupéfiants dans la zone », a-t-il souligné.

France24 - Monde

Sommet franco-britannique : Emmanuel Macron évoque un "nouveau départ"

Publié le : 10/03/2023 - 09:58Modifié le : 10/03/2023 - 16:36

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Le président français a reçu vendredi à Paris le Premier ministre britannique Rishi Sunak pour un sommet franco-britannique visant à relancer l'alliance "essentielle" entre les deux pays après des années de brouille. Lors de la conférence de presse conjointe entre les deux dirigeants, Emmanuel Macron a salué un "nouveau départ" pour Londres et Paris, qui viennent de signer un accord sur les migrants.

Les deux hommes veulent écrire le "renouveau" entre la France et le Royaume-Uni. Emmanuel Macron a reçu vendredi 10 mars à Paris Rishi Sunak pour un sommet visant à relancer l'alliance "essentielle" entre la France et le Royaume-Uni après des années de brouille.

Quinze jours avant une visite d'État en France du roi Charles III pour son premier déplacement à l'étranger, le président français a accueilli le Premier ministre britannique pour renforcer la lutte contre l'immigration clandestine et la coopération sur la défense et l'aide militaire à l'Ukraine.

 

Macron, un grand ami, "assurément"

"Notre histoire ancienne, notre proximité et notre vision partagée des défis mondiaux signifient qu'un partenariat étroit entre le Royaume-Uni et la France n'est pas seulement important, il est essentiel", a déclaré Rishi Sunak dans un communiqué peu avant son arrivée à l'Élysée.

"Alors que nous sommes confrontés à des menaces nouvelles et inédites, il est crucial de renforcer les fondations de notre alliance pour être prêts à affronter les défis du futur", a-t-il ajouté.

Une page qui se tourne ? Les relations ont rarement été au beau fixe entre Emmanuel Macron et l'ex-Premier ministre Boris Johnson, et elles s'étaient encore dégradées avec son éphémère successeure Liz Truss qui avait, un temps, refusé de dire si le président français était un "ami ou ennemi" du Royaume-Uni. "Un grand ami, assurément", tranche vendredi Rishi Sunak, dans un entretien au journal Le Figaro.

La priorité de la "reconnexion"

Du Brexit à la pandémie en passant par une vive brouille au sujet des alliances dans la région Asie-Pacifique, de multiples crises avaient d'ailleurs interrompu la tradition des sommets annuels, le dernier remontant à 2018.

Côté britannique, l'accent est mis sur la lutte contre l'immigration clandestine, source de tensions entre les deux rives de la Manche.

Paris et Londres ont négocié un "renforcement" de leur coopération et des moyens pour contrôler les flux migratoires depuis la France, dans le sillage du traité de Sandhurst signé en 2018 et d'un nouvel accord conclu en novembre, selon les deux pays.

Dans l'entourage du dirigeant conservateur britannique, on juge "crucial" de travailler "avec les Français pour empêcher les traversées et les pertes de vies humaines dans la Manche", alors que plus de 45 000 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises en 2022 sur des embarcations de fortune.

Downing Street espère donc "continuer à renforcer les patrouilles" pour "sévir contre les gangs" de passeurs "et stopper davantage de bateaux".

"Il est crucial de briser le cercle des gangs criminels. C'est la réalité : des organisations criminelles facilitent les mouvements de personnes", martèle le Premier ministre britannique dans Le Figaro.

Un "nouvel élan" à la coopération sur la défense

Ce sujet sera abordé quelques jours après la présentation mardi par le gouvernement britannique d'un projet de loi controversé pour restreindre drastiquement le droit d'asile, vivement dénoncé par l'ONU.

L'invasion russe de l'Ukraine présente aussi un défi commun aux deux premières armées européennes, les deux seules dotées de l'arme nucléaire en Europe, poussées à se rapprocher.

Un contexte qui permet de "donner un nouvel élan" à la coopération sur la défense, a dit un conseiller du président français au sujet de ce partenariat gravé dans le marbre par le traité de Lancaster House en 2010 mais mis en sourdine depuis le Brexit.

Selon Londres, les deux dirigeants vont annoncer une "coordination accrue de la fourniture d'armes à l'Ukraine et de la formation" de militaires ukrainiens, pour que "des milliers supplémentaires" d'entre eux soient prêts au combat.

Un "partenariat stratégique" doit par ailleurs être conclu sur l'énergie nucléaire, et des investissements croisés annoncés par des entreprises des deux pays, le tout avec comme fil rouge la décarbonation de l'économie pour lutter contre le réchauffement climatique.

Avec AFP

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Traversées de la Manche : malgré les critiques, Londres durcit sa loi contre l'immigration illégale

DEMAIN A LA UNE

Un sommet franco-britannique attendu : la fin des querelles entre Paris et Londres ?

Accord trouvé entre Londres et l'Union européenne sur le protocole nord-irlandais

France24 - World

🔴 Live: Wagner announces opening of recruitment centres in 42 Russian cities

Issued on: 10/03/2023 - 11:53Modified: 10/03/2023 - 16:21

FRANCE 24 Follow

The head of Russian mercenary group Wagner Yevgeny Prigozhin, who has been entangled in a power struggle with the defence ministry, announced the opening of recruitment centres in dozens of cities on Friday. Follow our live blog for all the latest developments on the war in Ukraine. All times are Paris time (GMT+1).

4:09pm: Ukraine rebounds from Russian barrage, restoring power supply

Ukraine's capital had most of its power supply restored Friday, officials said, as the country again responded swiftly and defiantly to the latest Russian missile and drone barrage targeting critical infrastructure.

In what has become a familiar Russian tactic since early October, the Kremlin’s forces struck Ukraine from afar Thursday while the ground battles in the country's east largely remained mired in a grinding stalemate. The apparent aim of attacking power stations and other infrastructure is to weaken Ukraine’s resolve and compel the Ukrainian government to negotiate peace on Moscow’s terms.

Ukrainian authorities scrambled to counter the consequences of the latest bombardment, part of a recurring cycle of urban smash-and-repair that has brought little change in the course of the war. The Institute for the Study of War, a Washington-based think tank, said in an assessment that "these missile strikes will not undermine Ukraine’s will or improve Russia’s positions on the front lines."

3:57pm: Russian proxy courts jail three Ukrainian soldiers

Kremlin-installed courts in Russian-controlled regions of Ukraine have sentenced three Ukrainian servicemen, including a human rights activist, to lengthy prison terms for allegedly mistreating civilians, Russian investigators said Friday.

"The supreme courts of the Donetsk and Lugansk People's Republics issued sentences in three criminal cases against Ukrainian citizens Viktor Pokhozey, Maksym Butkevych and Vladislav Shel," Russia's Investigative Committee said in a statement.

Moscow last year declared the Donetsk and Lugansk regions in eastern Ukraine part of Russia following referendums denounced by Kyiv and the West.

3:53pm: Zelensky leads tributes to revered Ukrainian fighter killed in Bakhmut

Ukrainian President Volodymyr Zelensky led tributes on Friday to Dmytro Kotsiubailo, a renowned commander known as "Da Vinci" who won public affection for committing his entire adult life to fighting Russia and its proxies.

The 27-year-old, whose unit is called Da Vinci's Wolves, was killed this week in Bakhmut, the eastern Ukrainian city that has since August experienced the deadliest fighting of the war and remains fiercely contested.

Zelenskiy appeared with the visiting Finnish prime minister, Sanna Marin, at the ornate, golden-domed St. Michael's Cathedral in central Kyiv to lay flowers on Kotsiubailo's coffin.

"It hurts to lose our heroes. Brave, courageous, strong. Loyal to themselves and to the state," Zelensky said on the Telegram app.

2:57pm: Wagner announces opening recruitment centres in 42 Russian cities

The head of Russian mercenary group Wagner, who has been entangled in a power struggle with the defence ministry, announced Friday the opening of recruitment centres in dozens of cities.

"Recruitment centres for PMC Wagner have opened in 42 Russian cities," Yevgeny Prigozhin said in a statement. "Despite the colossal resistance of the Ukrainian armed forces, we will move forward."

11:29am: Russia says Georgia protests subject to US ‘provocation’

Russia said on Friday it was watching events in Georgia "with great concern" and suggested without providing evidence that the United States was stirring up anti-Russian sentiment there.

Kremlin spokesman Dmitry Peskov was speaking after Georgia's parliament, following three nights of protests, dropped a draft bill similar to the "foreign agents" law that Russia has used to crack down on opponents for the past decade.

He reiterated that Moscow had nothing to do with the situation in Georgia but said it was significant that Georgian President Salome Zourabichvili had been in the United States this week.

"It's not from Georgia that she's addressing Georgians. She's addressing them from America. And someone's visible hand is trying to add an anti-Russian element again here," he said.

"Yes, this is fraught with provocations, we are watching this very attentively and with great concern."

The choice of words echoed Peskov's phrasing from a briefing earlier this week. After China's foreign minister said an "invisible hand" was prolonging the war in Ukraine, the Kremlin spokesman said the "hand" referred to was obviously that of Washington.

11:25am: Kyiv restores ‘most’ of its power supply, officials say

Ukraine's capital restored most of its power supply on Friday, officials said, as the country again responded to the latest Russian missile and drone barrage targeting critical infrastructure.

Power and water were restored in Kyiv, said Serhii Popko, the head of the city’s military administration. Popko said that about 30% of consumers in the capital remained without heating and that repair work was ongoing.

The electricity supply was restored to more than nine in 10 consumers in Ukraine’s northeastern Kharkiv region, local officials said, while power was also restored to a third of consumers in Ukraine’s southern Zaporizhzhia region.

9:46am: Macron, Sunak expected to vow more support for Ukraine

France’s President Emmanuel Macron and Britain’s Prime Minister Rishi Sunak are set to meet in Paris on Friday to aim to iron out differences over migration and deepen military ties on Friday.

The two leaders are expected to vow more support for Ukraine, Downing Street said.

Ties between France and Britain, which have often been rocky since Britain voted to leave the European Union in 2016, have been fortified by the countries' support for Ukraine since Russia's invasion.

A French presidential adviser said the summit's priority was for the two NATO allies to reconnect.

8:35am: Putin congratulates Xi on new term, commends ‘strengthening ties’ with Russia

Russian President Vladimir Putin on Friday congratulated Xi Jinping on his third term as China's leader, hailing the strengthening ties between the two countries.

"Dear friend, please accept sincere congratulations on the occasion of your re-election," Putin said in a statement released by the Kremlin.

"Russia highly values your personal contribution toward the strengthening of ties ... and strategic cooperation between our nations."

"I am certain that working together, we will ensure the development of fruitful Russian-Chinese cooperation in all sorts of different areas. We will continue to coordinate joint work on the most important regional and international issues."

With Russia's relations with the West reaching Cold War-era lows after Moscow sent troops to Ukraine, the Kremlin has sought to shore up its ties with China.

7:11am: Pope says war in Ukraine driven by ‘several empires’, not only Russia

The war in Ukraine is driven by the interests of several "empires" and not just Russia's, Pope Francis said in an interview published on Friday.

Francis said the conflict was fuelled by "imperial interests, not just of the Russian empire, but of empires from elsewhere".

He expressed a readiness to talk to Russian President Vladimir Putin to call for peace.

The pontiff was speaking to Italian Swiss television RSI, in an interview due to be broadcast on Sunday. Extracts were published Friday by Italian dailies La Repubblica, La Stampa and Corriere della Sera.

6:00am: Russia pounds Ukraine with barrage of rare hypersonic missiles

Nine people were killed across Ukraine on Thursday, as Russia unleashed a barrage of high-precision missile and other attacks that triggered a wave of power cuts, including at Europe's biggest nuclear power plant.

The blackout at the Zaporizhzhia nuclear plant prompted the UN nuclear agency's chief to issue a dire warning that next time "luck will run out", while President Volodymyr Zelensky called on the West to impose sanctions on Russia's atomic industry.

Russia said the strikes, involving rare hypersonic missiles, were retaliation for a border incursion earlier this month.

© France Médias Monde graphic studio

(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

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Ukraine, Russia exchange scores of POWs as UN chief heads to Kyiv

AS IT HAPPENED

Ukrainian forces cling to Bakhmut under severe Russian pressure

The World This Week

Battle for Bakhmut: Russia closing off last access routes to city

France24 - Monde

Allemagne : un ancien Témoin de Jéhovah provoque une tuerie dans un centre de la communauté

Publié le : 10/03/2023 - 10:52Modifié le : 10/03/2023 - 10:53

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Les autorités policières allemandes ont fait état vendredi d'un bilan de huit morts dans la fusillade survenue jeudi soir visant un office des Témoins de Jehovah, à Hambourg, en Allemagne. L'auteur présumé de la tuerie était un ancien membre de la communauté.

Le bilan est désormais connu. La police allemande a fait état vendredi 10 mars de huit morts dans la fusillade survenue la veille visant un office des Témoins de Jehovah, dont "manifestement" l'auteur probable de la tuerie, qui, selon, la presse est un ancien membre de cette communauté. "Il n'y a pas d'indices d'un contexte terroriste", a affirmé lors d'une conférence de presse un représentant du parquet de Hambourg.

L'auteur présumé de la tuerie dans un centre de Témoins de Jéhovah à Hambourg était lui-même un ancien membre de la communauté, avec laquelle il était en conflit, a indiqué vendredi la police.

L'homme a "tiré sur les participants à une manifestation" de prières organisée jeudi soir par la communauté dans son centre de Hambourg, dans le nord du pays, a précisé la police. Puis, il "s'est enfui au premier étage" du bâtiment où étaient rassemblés des membres de la communauté pour une séance de prière", "et s'est donné la mort", a déclaré le ministre de l'Intérieur de la ville État de Hambourg Andy Grote lors d'une conférence de presse. 

"Bain de sang"

Armé d'un pistolet, il a tué quatre hommes et deux femmes âgés de 33 à 60, dont l'une était enceinte de sept mois et dont le bébé à naître est compté parmi les victimes, ont précisé les autorités. L'arrivée rapide des forces de l'ordre, qui a interrompu son acte, a permis d'éviter un bilan encore plus lourds, ont dit les autorités. 

Les forces d'intervention ont "pénétré très rapidement dans l'immeuble et y ont trouvé des morts et des blessés graves", selon ce porte-parole. Le quotidien Bild a parlé d'un "bain de sang" à l'intérieur des locaux.

Le forcené n'avait pas d'antécédents criminels, "nourrissait une rage contre les membres de congrégations religieuses, en particulier contre les Témoins de Jéhova et son précédent employeur", a expliqué le représentant de la police lors de la conférence.

La police avait toutefois reçu en janvier une "lettre anonyme" affirmant que Philipp F. pourrait souffrir "d'une maladie psychiatrique sans que cela ait été attesté par un médecin comme Philipp F. refusait de consulter" un spécialiste.

"Un acte de violence brutal"

Les autorités locales ont déclenché une alerte jeudi soir pour dissuader les habitants de sortir de chez eux. Elle a été levée dans la nuit.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a adressé vendredi ses "pensées" aux victimes de la fusillade et à leurs proches, déplorant dans un tweet "un acte de violence brutal".

La ministre de l'Intérieur Nancy Faeser a également réagi sur Twitter se disant "bouleversée par le terrible acte de violence perpétré dans une communauté de Témoins de Jéhovah à Hambourg".

Héritiers du christianisme primitif

Fondés au XIXe siècle aux États-Unis, les Témoins de Jéhovah se considèrent comme les héritiers du christianisme primitif et font constamment et uniquement référence à la Bible.

Le statut de l'organisation varie d'un pays à l'autre : ils sont considérés sur le plan juridique au même titre que les "grandes" religions en Autriche et en Allemagne, qui compte un peu plus de 170 000 membres de cette confession, dont 3 800 à Hambourg, selon le site des Témoins. Le siège de la communauté en Allemagne se situe à Berlin.

En France, nombre de leurs branches locales ont le statut d'"association cultuelle", et ce mouvement rigoriste est régulièrement accusé de dérives sectaires.

Avec AFP

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Allemagne : fusillade meurtrière dans un centre des Témoins de Jéhovah à Hambourg

Известия (RUS)

Посол США в Будапеште призвал Венгрию отвернуться от России

Посол США в Будапеште Дэвид Прессман 10 марта призвал венгерского премьера Виктора Орбана отвернуться от России и укрепить связи с Западом. Об этом сообщает Bloomberg.

Он отметил, что Орбан в настоящее время находится на перепутье и это, по его мнению, важный для Венгрии момент, чтобы определиться со своим будущим.

«Пришло время укрепить отношения между Венгрией и ее трансатлантическими союзниками и партнерами», — сказал Прессман.

Режимный проект: ЕС не планирует понижать давление на РФ Какими могут быть новые санкции и что нарушило консенсус в Евросоюзе

Накануне Орбан допустил пересмотр отношений с Россией на фоне изменения геополитических реалий.

Вместе с тем ранее Орбан неоднократно осуждал санкционную политику Запада в отношении России и призывал к диалогу с Москвой.

В частности, венгерский премьер заявлял, что ФРГ и ЕС просчитались в вопросе санкций против России Кроме того, Орбан отмечал, что что в 2022 году Венгрия потеряла из-за санкций Евросоюза против Российской Федерации €10 млрд.

Страны Запада усилили санкционное давление на Россию на фоне проведения специальной военной операции по защите населения Донбасса. Решение о ее начале было принято президентом Российской Федерации Владимиром Путиным на фоне обострения ситуации в регионе из-за украинских обстрелов.

France24 - Monde

L'Iran et l'Arabie saoudite annoncent le rétablissement de leurs relations diplomatiques

Publié le : 10/03/2023 - 14:33Modifié le : 10/03/2023 - 15:29

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L'Arabie saoudite et l'Iran ont convenu de rétablir des relations diplomatiques et de rouvrir leurs ambassades, ont annoncé les deux pays vendredi dans un communiqué relayé par l'agence de presse saoudienne SPA. Les deux pays ont aussi convenu de respecter mutuellement leur souveraineté et de ne pas interférer dans leurs affaires intérieures respectives.

 L'Iran et l'Arabie saoudite, poids lourds du Moyen-Orient ayant rompu leurs liens en 2016, ont annoncé, vendredi 10 mars, le rétablissement de leurs relations diplomatiques à l'issue de pourparlers entre les dirigeants des deux pays en Chine.

 "À la suite de pourparlers, la République islamique d'Iran et le Royaume d'Arabie saoudite sont convenus de reprendre leurs relations diplomatiques et de rouvrir les ambassades et représentations (diplomatiques) dans un délai maximum de deux mois", a indiqué l'agence Irna, dans un communiqué conjoint publiés par les médias d'État des deux pays.

L'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite ont rompu leurs liens il y a plus de sept ans, après l'attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique à la suite de l'exécution par Riyad d'un célèbre religieux chiite, Nimr al-Nimr. D'autres pays du Golfe parmi lesquels les Emirats arabes unis, le Koweït et le Bahreïn avaient par la suite réduit leurs liens diplomatiques avec Téhéran pour soutenir Ryad.

Négociations intensives

Selon l'agence iranienne Irna, Ali Shamkhani, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, s'était rendu lundi à Pékin "pour des négociations intensives avec son homologue saoudien en Chine visant à résoudre enfin les différends entre Téhéran et Ryad".

Les ministres des Affaires étrangères de l'Iran et de l'Arabie saoudite "se rencontrent pour mettre en œuvre cette décision et prendre les dispositions nécessaires pour l'échange des ambassadeurs", a ajouté le communiqué, sans plus de précision.

À partir d'avril 2021, l'Irak a accueilli une série de réunions entre responsables de la sécurité des deux puissances rivales pour rapprocher les deux pays.

Dans leur communiqué conjoint, l'Iran et l'Arabie saoudite "remercient la République d'Irak et le Sultanat d'Oman d'avoir accueilli des pourparlers entre les deux parties en 2021 et 2022, ainsi que les dirigeants et le gouvernement de la République populaire de Chine pour avoir accueilli et soutenu les pourparlers menés dans ce pays". 

Téhéran et Ryad soutiennent des parties rivales dans plusieurs conflits dans la région, notamment au Yémen. L'Iran a une influence prépondérante en Irak et au Liban et soutient militairement et politiquement le régime en Syrie.

Pékin avait signé en 2021 un vaste accord stratégique sur 25 ans avec Téhéran dans des domaines aussi variés que l'énergie, la sécurité, les infrastructures et les communications.

"Les trois pays (Iran, Arabie saoudite, Chine) déclarent leur ferme volonté de déployer tous les efforts pour renforcer la paix et la sécurité régionales et internationales", a indiqué le communiqué conjoint publié vendredi.

À la mi-février, le président iranien, Ebrahim Raïssi, a effectué une visite d'Etat de trois jours en Chine, la première d'un président iranien dans ce pays depuis plus de 20 ans. Ces derniers mois, les Emirats et le Koweït avaient repris leurs relations diplomatiques avec l'Iran.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} REPORTAGE

"On se sent ici chez nous" : Maroc, Tunisie, Arabie saoudite… Au Qatar, la fête du football arabe

Le président Xi Jinping en Arabie saoudite pour sceller un rapprochement sino-arabe

Le monde dans tous ses États

Menace iranienne, la politique du pire ?

Известия (RUS)

Напавший на юношу в метро Москвы мужчина арестован до 9 мая

Обвиняемый в покушении на убийство юноши в метро Москвы мужчина заключен судом под стражу до 9 мая 2023 года. Об этом 10 марта сообщили в столичной прокуратуре.

Черемушкинский суд Москвы избрал меру пресечения для 61-летнего Владимира Кизика с учетом позиции прокуратуры Московского метрополитена.

В этот же день стало известно, что напавшему на 15-летнего подростка предъявлено обвинение в совершении преступления, предусмотренного ч. 3 ст. 30, ч. 1 ст. 105 УК РФ («Покушение на убийство»). Мужчине, который состоит на учете в психиатрическом диспансере, также назначена психолого-психиатрическая экспертиза.

«Сейчас к психиатрам обращаются больше, чем в ковидные времена» Доктор медицинских наук Андрей Шмилович — о состоянии тяжелого стресса в обществе и его последствиях

Инцидент в метро произошел 9 марта на станции «Киевская» Кольцевой линии. Незнакомец толкнул подростка прямо под поезд. При задержании нападавший не смог пояснить мотивы своего поступка. Он заявил, что никакой конфликтной ситуации между ним и пострадавшим не было. При этом он признался, что осознавал, что делает, и понимал, что это может привести к смерти подростка.

Мужчина толкнул мальчика в спину, после чего тот упал прямо под приближающийся поезд. На злоумышленника сразу же набросились неравнодушные пассажиры, оказавшиеся рядом. Подросток по счастливой случайности выжил и отделался лишь ушибами и царапинами. При падении он упал прямо в яму, поэтому поезд проехал просто над ним. Сейчас жизни и здоровью юноши ничего не угрожает.

Жена Кизика рассказала «Известиям», что ее супруг 1961 года рождения наблюдался в психоневрологическом диспансере. После лечения его выпустили одного, без родственников. В больницу он попал после того, как пытался ее задушить.

Врачи нападавшего находятся на допросе. Согласно эпикризу, пациента обязаны были отпустить из больницы только при сопровождении близких. В Следственном комитете (СК) России сообщили, что следователи изъяли для изучения документацию медицинского учреждения, где задержанный проходил лечение.

Известия (RUS)

Международная федерация фехтования допустила россиян к соревнованиям

Международная федерация фехтования (FIE) приняла решение о допуске к соревнованиям спортсменов из России и Белоруссии. Об этом 10 марта сообщает портал Inside the Games.

89 голосов было за, 46 — против.

Также к участию в соревнованиях допущены ранее отстраненные спортсмены из Белоруссии.

Международный олимпийский комитет в конце февраля 2022 года рекомендовал международным спортивным федерациям не допускать спортсменов из России и Белоруссии к участию в соревнованиях из-за ситуации на Украине.

FIE последовала данной рекомендации, после чего в ноябре 2022 года продлила отстранение россиян до марта 2023 года.

«Я ни во что не верю — готовлюсь и тренируюсь» Олимпийская чемпионка по прыжкам в высоту Мария Ласицкене — о шансах на Олимпиаду в Париже, «Битве полов» и профессиональных болезнях

Кроме того, в октябре 2022 года Международная федерация бокса (IBA) допустила к участию в соревнованиях спортсменов из России и Белоруссии. К соревнованиям также вернутся технические представители этих двух стран. Федерация сообщила, что российские и белорусские боксеры будут выступать на международных турнирах с флагом и гимном их стран. В IBA отметили, что политика не должна иметь никакого влияния на спорт.

New York Times - World

Occidente intentó aislar a Rusia. No funcionó

Por Josh HolderLauren LeatherbyAnton Troianovski y Weiyi CaiMarch 2, 2023

Tras la invasión de Rusia a Ucrania, Occidente formó lo que al parecer era una coalición global demoledora: 141 países respaldaron una disposición de las Naciones Unidas que exigía que Rusia se retirara sin poner ninguna condición.

Zambia

Sierra Leona

Albania

Serbia

Ghana

Montenegro

Libia

Kenia

México

Nigeria

Argentina

Perú

“El mundo está

con nosotros”

Costa Rica

Australia

Ruanda

Hungría

Egipto

Alemania

Brasil

Comoras

Níger

Francia

Haití

Congo

Colombia

ALIADOS OCCIDENTALES

Ucrania

Gabón

España

EE. UU.

Polonia

Chile

Bulgaria

Papúa Nueva Guinea

Reino

Unido

Estonia

“Unidad mundial

sin precedentes”

Turquía

Italia

Canadá

Rumanía

Camboya

Malasia

Catar

Tailandia

Indonesia

Yemen

Kuwait

Japón

E.A.U.

Birmania

Corea del Sur

Filipinas

Nepal

Singapur

Afganistán

Arabia Saudita

Israel

Zambia

Sierra Leona

Ghana

Libia

Serbia

Kenia

México

Costa Rica

Nigeria

Perú

“El mundo está

con nosotros”

Argentina

Australia

Ruanda

Hungría

Egipto

Alemania

Brasil

Níger

Francia

Congo

ALIADOS OCCIDENTALES

Ucrania

Colombia

Gabón

España

EE. UU.

Polonia

Chile

Bulgaria

Reino Unido

“Unidad mundial

sin precedentes”

Estonia

Italia

Canadá

Rumanía

Turquía

Kuwait

Indonesia

Tailandia

Malasia

Yemen

Birmania

Corea del Sur

Filipinas

Japón

Nepal

E.A.U.

Singapur

Arabia

Saudita

Catar

Israel

Camboya

Serbia

Zambia

Montenegro

Sierra

Leona

Ghana

Libia

Kenia

Argentina

Brasil

“El mundo

está con nosotros”

Nigeria

ALIADOS OCCIDENTALES

México

Australia

Egipto

Alemania

Perú

Francia

Colombia

Congo

Ucrania

Haití

Níger

EE. UU.

España

Polonia

Bulgaria

Chile

Reino

Unido

Estonia

Italia

“Unidad mundial

sin precedentes”

Canadá

Turquía

Birmania

Singapur

Catar

Malasia

Yemen

E.A.U.

Corea del Sur

Indonesia

Israel

Tailandia

Japón

Arabia Saudita

Filipinas

Afganistán

Camboya

Rusia, en cambio, parecía que estaba sola. Corea del Norte fue uno de los cuatro países que apoyaron a Rusia y rechazaron la disposición.

Eritrea

“Se están distorsionando las acciones rusas”

Corea

del Norte

Rusia

Bielorrusia

Siria

Eritrea

“Se están

distorsionando

las acciones rusas”

Corea

del

Norte

Rusia

Bielorrusia

Siria

Pero Occidente nunca logró convencer a tantos países del mundo como parecía al inicio. Otros 47 países se abstuvieron o no asistieron a las votaciones, entre ellos la India y China. Desde entonces, muchos de esos países “neutrales” han brindado un importante apoyo económico o diplomático a Rusia.

Irak

Círculos en función de la población

Argelia

Bangladés

India

Irán

Marruecos

Laos

Pakistán

China

Vietnam

Mozambique

Sri Lanka

Etiopía

Uzbekistán

“No tuvimos otra opción

que abstenernos”

Uganda

Irak

Círculos en función

de la población

Argelia

Bangladés

India

Marruecos

Irán

Laos

Pakistán

China

Vietnam

Mozambique

Sri Lanka

Etiopía

Uzbekistán

“No tuvimos otra opción

que abstenernos”

Uganda

Además, incluso algunos de los países que al principio aceptaron denunciar a Rusia no consideran que la guerra sea problema de ellos y desde entonces han comenzado a asumir una postura más neutral.

“Brasil no tiene interés en entregar municiones”

Apoyo retirado

Voto neutral

“Ucrania es víctima de las crisis urdidas por Estados Unidos”

Brasil

Ucrania

Irán

Turquía

Rusia

“Una política basada en provocaciones”

E.A.U.

“Tomar partido solo conduciría a más violencia”

Apoyo retirado

Ucrania

E.A.U.

Brasil

“Tomar partido

solo conduciría

a más violencia”

“Brasil no tiene

interés en entregar

municiones”

Turquía

“Una política basada

en provocaciones”

Voto neutral

Irán

“Ucrania es víctima de las crisis

urdidas por Estados Unidos”

Rusia

Después de un año, esto es cada vez más evidente: aunque la coalición principal de Occidente sigue siendo sólida, nunca convenció al resto del mundo de dejar aislada a Rusia.

En vez de dividirse en dos, el mundo se ha fragmentado. Una gran parte de los países que se encuentran entre ambas posturas ven la invasión de Rusia como un problema principalmente europeo y estadounidense. Más que considerarla una amenaza existencial, estos países se enfocaron sobre todo en proteger sus propios intereses en medio de la conmoción económica y geopolítica provocada por la invasión.

El panorama nos recuerda la gran cantidad de países neutrales durante la Guerra Fría, pero ahora el mundo está más interconectado. La magnitud y la complejidad de las comunicaciones a nivel mundial, los lazos económicos y los vínculos de seguridad ofrecen muchas más oportunidades para que los enemigos de Occidente obtengan una mayor influencia.

La semana pasada, la Asamblea General de Naciones Unidas aprobó otra resolución que exige que Rusia se retire del territorio ucraniano, pero China, Sudáfrica, la India y muchos países del sur global siguieron absteniéndose, lo cual destaca su distanciamiento de lo que consideran una guerra de Occidente.

Y Rusia lo está aprovechando de varias maneras.

Para eludir las sanciones

Al principio, parecía que las sanciones económicas de Occidente podrían debilitar la capacidad de Moscú para mantener la guerra. Una campaña encabezada por Estados Unidos, que incluía a 37 países, sacudió los cimientos del sistema financiero ruso al congelar sus reservas de divisas extranjeras y afectar a sus principales bancos.

Austria

Grecia

“El rublo se redujo

a escombros”

Canadá

Portugal

Países Bajos

Suiza

Letonia

Irlanda

EE. UU.

Japón

Dinamarca

Eslovenia

Hungría

Francia

Lituania

Rusia

Polonia

Reino

Unido

Nueva Zelanda

Finlandia

Alemania

España

Italia

Noruega

República Checa

Australia

Austria

“El rublo se redujo

a escombros”

Grecia

Canadá

Portugal

Países Bajos

Suiza

Letonia

Irlanda

EE. UU.

Japón

Dinamarca

Eslovenia

Hungría

Francia

Lituania

Rusia

Polonia

Reino

Unido

Nueva Zelanda

Finlandia

Alemania

España

Italia

Noruega

República Checa

Australia

“El rublo se redujo a escombros”

Austria

Grecia

Canadá

Portugal

Suiza

Letonia

Irlanda

EE. UU.

Dinamarca

Japón

Rusia

Reino

Unido

Nueva Zelanda

Alemania

España

Italia

Noruega

Australia

Francia

República Checa

Estas sanciones bloquearon importaciones fundamentales como las refacciones para aeronaves y los semiconductores para los aparatos electrónicos. Además, cientos de empresas suspendieron de manera voluntaria sus negocios en Rusia, lo que dejó a los rusos de a pie sin distribuidores de Apple y sin suscripciones a Netflix.

Pero las sanciones no han sido tan devastadoras como esperaba Occidente. De acuerdo con Silverado Policy Accelerator, una organización sin fines de lucro de Washington, unos cuantos países han llenado ese vacío al aumentar las exportaciones a Rusia a niveles muy por encima de los anteriores a la guerra. Las exportaciones de otros países disminuyeron cuando comenzó la guerra, pero después retomaron su curso.

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Exportación de más carros, maquinaria y chips

El transporte de

mercancías se triplicó

Uzbekistán

Kazajistán

Armenia

Turquía

Bielorrusia

China

Irán

Aumento significativo de

las exportaciones a Rusia

Kirguizistán

Bolivia

Georgia

Serbia

Colombia

Etiopía

Rusia

Sri

Lanka

Bosnia

Suiza

Pequeño aumento de las exportaciones a Rusia

Ecuador

Macedonia del

Norte

India

Indonesia

Brasil

Costa

Rica

Más importaciones de petróleo ruso

Exportación de más carros, maquinaria y chips

El transporte de

mercancías se triplicó

Uzbekistán

Kazajistán

Armenia

Turquía

Bielorrusia

China

Irán

Aumento significativo de las

exportaciones a Rusia

Kirguizistán

Bolivia

Georgia

Serbia

Colombia

Etiopía

Rusia

Sri

Lanka

Pequeño aumento de las

exportaciones a Rusia

Bosnia

Suiza

Ecuador

Macedonia

del Norte

India

Indonesia

Brasil

Costa

Rica

Más importaciones de petróleo ruso

Etiopía

Irán

Bielorrusia

China

Turquía

Kirguizistán

Armenia

Kazajistán

Georgia

Uzbekistán

Serbia

Aumento significativo de las

exportaciones a Rusia

Colombia

Bolivia

Rusia

Suiza

Pequeño aumento de las exportaciones a Rusia

Macedonia

del Norte

Sri

Lanka

Bosnia

Ecuador

Costa

Rica

Indonesia

Brasil

India

China y Turquía compensaron solas la mayor parte de ese vacío de exportaciones.

Los vehículos de pasajeros chinos remplazaron el suministro anterior de Rusia con el de fabricantes de Occidente. China también exportó más maquinaria y semiconductores. Otras mercancías producidas por empresas multinacionales que ya no pueden ser exportadas directamente a Rusia ahora circulan por Estados postsoviéticos.

A pesar de que Turquía ha vendido armas a Ucrania, el presidente Recep Tayyip Erdogan ha iniciado un mayor flujo de mercancía a Rusia, lo que perjudica mucho la serie de sanciones impuestas por Occidente.

“Siempre hemos mantenido una política equilibrada entre Rusia y Ucrania”, dijo Erdogan en septiembre, seis meses después de que los turcos votaron junto con Estados Unidos a favor de condenar la invasión rusa.

En general, después de caer inicialmente tras la invasión, los niveles del comercio se han recuperado debido a que suficientes países siguen dispuestos a hacer negocios con Rusia.

Importaciones totales de Rusia

Las sanciones, no obstante, podrían resultar devastadoras para Rusia a largo plazo. Ya están frenando la inversión extranjera y empezando a mermar las arcas del gobierno. Las restricciones al comercio de petróleo han obligado a Rusia a reducir la producción. Y reorientar la infraestructura de gasoductos del país hacia Asia llevará años.

Pero aunque la economía rusa no está prosperando, es lo bastante fuerte como para mantener la guerra. El Fondo Monetario Internacional pronosticó el mes pasado que la economía rusa crecería un 0,3 por ciento este año, una proyección considerablemente mejor que su cálculo anterior, que decía que se contraería un 2,3 por ciento.

Para comprar armas y componentes

Estados Unidos y sus socios han estado enviando más armas letales y equipo militar directamente a Ucrania. También han intentado interrumpir el abastecimiento de equipo militar de Rusia al imponer controles a las exportaciones que prohíben que muchas empresas le vendan tecnología esencial a Rusia.

Las armas han contribuido a que Ucrania sorprenda al mundo y mantenga a raya al ejército ruso, que es mucho más numeroso. Al menos 40 países han proporcionado ayuda militar a Ucrania, ya sea enviando armas ofensivas o brindando otras formas de ayuda militar.

Francia

Turquía

Alemania

España

Italia

EE. UU.

Japón

Polonia

Austria

Reino

Unido

Corea

del Sur

Canadá

Enviaron armas de ataque

Otras formas de

ayuda militar

Ucrania

Francia

Turquía

Alemania

España

Italia

EE. UU.

Polonia

Reino

Unido

Canadá

Japón

Corea

del Sur

Austria

Otras formas

de ayuda militar

Enviaron

armas de

ataque

Ucrania

Pero el intento de privar a Rusia de equipo militar ha tenido menos éxito. También en este aspecto los rusos han encontrado apoyo. Según Estados Unidos, Corea del Norte le ha enviado a Rusia “una cantidad importante” de proyectiles de artillería. Irán le ha proporcionado drones “kamikaze” no tripulados que Moscú ha utilizado para atacar la infraestructura civil de Ucrania.

Además, otros países, como China, han seguido abasteciendo a Rusia de las llamadas mercancías de doble uso: tecnologías de consumo, como los microchips, que terminan adaptándose para uso militar.

Corea

del Norte

Irán

Envió proyectiles de artillería

Vendió cientos

de drones

Rusia

Las empresas

vendieron microchips

y otros productos de

doble uso

China

Corea

del Norte

Irán

Envió proyectiles de artillería

Vendió cientos

de drones

Rusia

Las empresas

vendieron microchips

y otros productos

de doble uso

China

Es indudable que, según los analistas, Rusia parece estar ante un desabasto de armamento de precisión, como los misiles de crucero, que requieren equipo de alta tecnología. Y los soldados rusos informan que les faltan dispositivos de visión nocturna y drones de vigilancia en la línea de combate.

Para aprovechar la ambivalencia a nivel global

A muchos dirigentes del mundo no les gusta mucho la idea de que un país invada a otro, pero a muchos de ellos tampoco les molesta ver que alguien se enfrente a Estados Unidos.

En África, Latinoamérica, Asia y Medio Oriente, muchos gobiernos que tienen vínculos oficiales sólidos con Estados Unidos y Europa no ven la guerra como una amenaza global. Más bien, se han posicionado como espectadores neutrales o árbitros y han mantenido la mayor flexibilidad posible.

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Finlandia

Noruega

Rusia

“No queremos ser

parte de ningún bando”

Reino Unido

“Diálogo y

soluciones pacíficas”

 

Ucrania

Canadá

Irlanda

Corea del Norte

Francia

Pakistán

Italia

Turquía

China

EE. UU.

Japón

Irán

Irak

Marruecos

Egipto

Corea del Sur

México

India

Vietnam

Etiopía

Colombia

Indonesia

Perú

Malasia

Brasil

“La India está en

el lado de la paz”

Mozambique

“Comprometidos

con la paz”

Australia

Sudáfrica

Nueva Zelanda

“Dispuestos a apoyar la resolución

pacífica de los conflictos”

Pakistán

“No queremos ser parte

de ningún bando”

Reino

Unido

Rusia

Ucrania

Corea

del Norte

China

EE. UU.

Japón

India

Indonesia

Australia

Brasil

Sudáfrica

“Comprometidos

con la paz”

“Dispuestos a apoyar la resolución

pacífica de los conflictos”

Pakistán

“No queremos ser parte

de ningún bando”

Reino

Unido

Canadá

Rusia

Corea

del

Norte

Ucrania

China

EE. UU.

India

Brasil

Australia

Argentina

Sudáfrica

“Dispuestos a apoyar la resolución

pacífica de los conflictos”

La reacción a la invasión fue variada en Asia, donde más de una tercera parte de los países se rehusaron a censurar a Rusia en las votaciones iniciales de las Naciones Unidas. Aunque casi todos los aliados de Estados Unidos se han alineado, Rusia ha podido aprovechar las relaciones comerciales y la opinión pública amistosa que se remontan a la Guerra Fría.

Al inicio de la invasión, Estados Unidos le pidió a la India que le comprara menos petróleo a Rusia. Después suavizó esa postura porque la India se ha rehusado constantemente a alinearse con ninguna de las partes. Los especialistas han dicho que, a medida que aumentan las tensiones a lo largo de la frontera de este país con China, la India no cree que deba poner en riesgo su relación con Rusia, una fuente importante de armas.

Asia y Medio Oriente

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Mongolia

Kazajistán

Uzbekistán

Georgia

Corea del Norte

Kirguizistán

Pakistán

Nepal

Turquía

China

Azerbaiyán

Siria

Corea

del Sur

Japón

Irak

Irán

Israel

Arabia

Saudita

Birmania

E.A.U.

India

Bangladés

Filipinas

Vietnam

Yemen

Brunéi

Tailandia

“Las llamadas

sanciones”

Indonesia

Maldivas

Sri Lanka

“No seguiremos

ciegamente los pasos que dé otro país”

“No se puede controlar a ningún

país imponiendo sanciones”

Mongolia

Kazajistán

Uzbekistán

Georgia

Corea del Norte

Kirguizistán

Pakistán

Nepal

Turquía

China

Azerbaiyán

Siria

Japón

Irak

Irán

Corea

del Sur

Israel

Arabia

Saudita

Birmania

E.A.U.

India

Bangladés

Filipinas

Vietnam

Yemen

Brunéi

Tailandia

“Las llamadas

sanciones”

Indonesia

Maldivas

Sri Lanka

“No se puede controlar a ningún

país imponiendo sanciones”

“No seguiremos ciegamente los pasos que dé otro país”

Bangladés

“No se puede controlar a ningún

país imponiendo sanciones”

Mongolia

Kazajistán

Uzbekistán

Corea

del Norte

Georgia

Pakistán

Nepal

Turquía

China

Siria

Irán

Japón

Arabia

Saudita

Birmania

India

Yemen

Maldivas

Sri Lanka

Indonesia

“No seguiremos ciegamente los pasos que dé otro país”

Los países del golfo votaron junto con Occidente para censurar a Rusia, pero desde entonces han preferido que se les considere árbitros neutrales.

El presidente de Emiratos Árabes Unidos, Mohamed Bin Zayed, viajó a Rusia para reunirse con el presidente Vladimir Putin y dijo que intentaba encontrar una solución diplomática. También ofreció un aeródromo de Abu Dhabi para el intercambio de prisioneros de Brittney Griner.

Dubái, en particular, se ha convertido en un centro de operaciones para los rusos, un refugio para oligarcas y élites pro-Kremlin donde no llegan las sanciones occidentales. Y Arabia Saudita ha dicho que debe buscar sus propios intereses, aunque eso provoque fricciones en su larga relación con Estados Unidos.

Casi la mitad de los países africanos se abstuvieron o no asistieron a las votaciones para censurar a Rusia, lo cual indica que en muchos países existe una renuencia cada vez mayor a aceptar la versión estadounidense del bien y el mal. Rusia ha conseguido amigos a través de su incesante propaganda y poder duro y cada vez más países firman acuerdos con mercenarios rusos y compran armas rusas.

En Sudáfrica, los vínculos con Rusia se remontan al apoyo soviético para acabar con el apartheid. Sus dirigentes han visto la oportunidad de alinearse más estrechamente con Rusia, llenando al mismo tiempo los vacíos comerciales dejados por Europa y Estados Unidos. Pero, como muchos otros países africanos, Sudáfrica parece tener cuidado de equilibrar sus crecientes lazos con Rusia con el mantenimiento de una relación con Occidente.

África

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Marruecos

Túnez

Libia

Argelia

Egipto

Mauritania

Níger

Eritrea

Malí

Senegal

Yibuti

Chad

Cabo Verde

Sudán

Etiopía

Nigeria

Sierra

Leona

Ghana

Somalia

Liberia

Uganda

Kenia

África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”

Congo

Tanzania

“Cuando hay progresos con Rusia, nos beneficiamos”

Burundi

Angola

Zambia

Zimbabue

Mauricio

Namibia

Mozambique

Madagascar

Botsuana

“Es una guerra europea”

Lesoto

Sudáfrica

“Cuando hay

progresos con Rusia,

nos beneficiamos”

Marruecos

Túnez

Libia

Argelia

Egipto

Mauritania

Cabo Verde

Níger

Eritrea

Malí

Senegal

Yibuti

Chad

Sudán

Etiopía

Nigeria

Sierra

Leona

Ghana

Somalia

Liberia

Uganda

Kenia

Congo

África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”

Tanzania

Burundi

Angola

Zambia

Mauricio

Zimbabue

Namibia

Mozambique

Madagascar

Botsuana

“Es una guerra europea”

Lesoto

Sudáfrica

Uganda

“Cuando hay progresos con Rusia, nos beneficiamos”

Marruecos

Túnez

Libia

Argelia

Mauritania

Egipto

Níger

Malí

Eritrea

Chad

Yibuti

Nigeria

Ghana

Sudán

Etiopía

Senegal

África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”

Somalia

Kenia

Congo

Tanzania

Burundi

Angola

Mauricio

Zambia

Zimbabue

Mozambique

Botsuana

Namibia

“Es una guerra

europea”

Lesoto

Madagascar

Sudáfrica

Casi toda Latinoamérica, debido a su larga relación con Estados Unidos, votó al lado de su vecino del norte para censurar a Rusia. Pero en los últimos meses las grietas han comenzado a ser más evidentes.

Hace poco, Colombia rechazó la solicitud de Estados Unidos de proporcionar armas a Ucrania. Y cuando el canciller alemán, Olaf Scholz, visitó al presidente de Brasil, Luiz Inácio Lula da Silva, el mes pasado, este se rehusó a hablar en favor de Ucrania y dijo: “Creo que tendría que estar más claro el motivo de la guerra entre Rusia y Ucrania”.

América

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

Canadá

“No se equivoquen, Rusia no es responsable”

EE. UU.

Cuba

República Dominicana

Belice

México

Venezuela

Colombia

Ecuador

Perú

“No ayudaré a prolongar

ninguna guerra”

Brasil

Bolivia

Paraguay

“Si uno no quiere,

dos no pueden

pelear”

Uruguay

Chile

Argentina

Canadá

Cuba

“No se equivoquen, Rusia no es responsable”

EE. UU.

República Dominicana

Belice

México

Venezuela

Ecuador

Perú

Colombia

“No ayudaré

a prolongar

ninguna guerra”

Bolivia

Paraguay

Brasil

“Si uno no quiere, dos no pueden pelear”

Chile

Argentina

Para tratar de debilitar la coalición principal de Occidente

Varias decenas de países conforman el grupo principal que apoya a Ucrania a través de ayuda militar o sanciones a Rusia.

39 países impusieron sanciones a Rusia o proporcionaron ayuda militar a Ucrania

Bélgica

Irlanda

Finlandia

Francia

Japón

España

Eslovaquia

Australia

Bulgaria

Italia

EE. UU.

Lituania

Turquía

Noruega

Grecia

Corea

del Sur

Suecia

Letonia

Alemania

Estonia

Reino

Unido

Canadá

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

Polonia

Bélgica

Irlanda

Francia

España

Japón

Australia

Italia

Lituania

EE. UU.

Noruega

Grecia

Turquía

Alemania

Canadá

Corea

del Sur

Reino

Unido

Polonia

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

La unión de Occidente ha sido notable en el transcurso de la guerra, y los países que por mucho tiempo se habían mostrado relativamente cordiales con Rusia —como Alemania, Francia e Italia— han mantenido su respaldo incondicional a Ucrania. La OTAN, a la cual el presidente de Francia, Emmanuel Macron, diagnosticó con “muerte cerebral” en 2019, una vez más tiene el claro propósito de proteger a la alianza occidental de cualquier ataque ruso.

Pero ni siquiera entre los países occidentales la alianza ha sido perfecta. Hungría, como miembro de la Unión Europea, ha sancionado técnicamente a Rusia, pero su dirigente, Viktor Orbán, ha sido un caso atípico en su apoyo a Ucrania dentro de la Unión Europea. Hungría aplazó varias decisiones de la Unión Europea que requerían un respaldo unánime.

Otros países que han dado apoyo militar a Ucrania se han negado a imponer sanciones económicas a Rusia.

31 países impusieron sanciones a Rusia y proporcionaron ayuda militar a Ucrania

Bélgica

Irlanda

Finlandia

Francia

Japón

España

Eslovaquia

Bulgaria

Italia

Australia

EE. UU.

Lituania

Noruega

Grecia

Suecia

Letonia

Alemania

Estonia

Turquía

Reino

Unido

Canadá

Corea

del Sur

Polonia

Hungría

Malta

Asistencia militar,

pero no sanciones

Chipre

Suiza

Sanciones, pero no

asistencia militar

Bélgica

Irlanda

Francia

España

Japón

Australia

Italia

Lituania

EE. UU.

Noruega

Grecia

Alemania

Canadá

Reino

Unido

Polonia

Turquía

Corea

del Sur

Hungría

Malta

Chipre

Asistencia militar,

pero no sanciones

Suiza

Sanciones, pero no

asistencia militar

Bélgica

Irlanda

Finlandia

Francia

Japón

España

Eslovaquia

Bulgaria

Italia

Australia

EE. UU.

Lituania

Noruega

Grecia

Suecia

Letonia

Germany

Estonia

Reino

Unido

Canadá

Turquía

Polonia

Hungría

Malta

Corea

del Sur

Chipre

Suiza

Sanciones, pero no

asistencia militar

Asistencia militar,

pero no sanciones

Y un grupo mucho más pequeño de países lo ha hecho todo: imponer sanciones, suministrar armamento pesado —como tanques, vehículos blindados y sistemas de misiles de defensa antiaérea— y comprometer al menos el 0,1 por ciento del PIB como ayuda bilateral a Ucrania, según datos del Instituto Kiel para la Economía Mundial.

18 países han enviado armamento pesado y comprometido más del 0,1% del PIB en ayuda a Ucrania

Comprometieron más del 0,1% del PIB en ayuda,

pero no enviaron armas pesadas

Enviaron armas pesadas, pero

comprometieron menos del

0,1% del PIB en ayuda

Bélgica

Japón

Francia

España

Bulgaria

Italia

Australia

Eslovaquia

EE. UU.

Lituania

Noruega

Grecia

Suecia

Letonia

Alemania

Estonia

Reino

Unido

Canadá

Turquía

Polonia

Corea

del Sur

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

Asistencia militar,

pero no sanciones

Sanciones, pero no

asistencia militar

Enviaron armas pesadas, pero comprometieron menos del 0,1% del PIB en ayuda

Comprometieron más del 0,1% del PIB en ayuda, pero no enviaron armas pesadas

Irlanda

Japón

Francia

España

Australia

Italia

Lituania

EE. UU.

Noruega

Grecia

Alemania

Canadá

Reino

Unido

Polonia

Turquía

Corea

del Sur

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

Asistencia militar,

pero no sanciones

Sanciones, pero no

asistencia militar

Comprometieron más del 0,1% del PIB

en ayuda, pero no enviaron armas pesadas

Enviaron armas pesadas, pero

comprometieron menos del

0,1% del PIB en ayuda

Bélgica

Francia

Japón

España

Bulgaria

Italia

Australia

Eslovaquia

EE. UU.

Lituania

Noruega

Grecia

Suecia

Letonia

Alemania

Estonia

Reino

Unido

Canadá

Turquía

Polonia

Corea

del Sur

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

Asistencia militar,

pero no sanciones

Sanciones, pero no

asistencia militar

Ahora que la guerra llegó a su primer aniversario, la estrategia de Rusia es evidente: esperar y ver qué hace Occidente. Al final, la apuesta de Putin es que los países europeos preocupados por el costo de la guerra para sus economías y sus políticas dejen de respaldar las sanciones y el envío de armas. Los países de toda Asia, Medio Oriente y África que ya son neutrales en este conflicto seguirán ampliando su comercio con Rusia.

Y como Estados Unidos tendrá elecciones el próximo año, tal vez incluso este país se canse de la guerra y presione a Ucrania para que se rinda ante Putin.

Lo que podría determinar el desenlace de este conflicto es hasta qué punto puede permanecer unido Occidente (y la porción del mundo que este pueda mantener de su lado, al menos parcialmente).

Vivian Nereim, Julie Turkewitz, Andrew Higgins, Ana Swanson y Abdi Latif Dahir colaboraron con reportería.

Fuentes: El análisis de los datos comerciales procede de Silverado Policy Accelerator, que utiliza datos de Global Trade Tracker; U.N. Comtrade; CEIC Data; bases de datos de estadísticas nacionales.

Известия (RUS)

Зеленский отверг причастность Украины к диверсии на «Северных потоках»

Президент Украины Владимир Зеленский заявил, что Киев не причастен к взрывам на газопроводах «Северный поток» и «Северный поток – 2». Так он прокомментировал сообщения СМИ о том, что диверсию могла совершить некая «проукраинская группировка». Заявления политик сделал на брифинге с премьер-министром Финляндии Санной Марин в пятницу, 10 марта.

«Украинцы точно этого не делали», — сказал Зеленский.

Он также предположил, что подобные публикации нужны кому-то на Западе. По мнению украинского лидера, ситуацию с подозрениями в адрес Киева нужно проанализировать.

Загадка о трубе: кто взорвал «Северный поток» В Швеции подтвердили факт диверсии на российских газопроводах

Ранее газета The New York Times написала, что к взрывам на газопроводах «Северный поток» и «Северный поток – 2» может быть причастна проукраинская группировка, так как Украина и ее союзники имели наиболее логичный потенциальный мотив для нападения на трубопроводы.

9 марта пресс-секретарь президента России Дмитрий Песков заявил, что в версию о том, что к подрыву «Северных потоков» причастна Украина, верится с трудом. По словам Пескова, задача была слишком сложной и справиться с ней могла только хорошо обученная спецслужба, которых не так много в мире.

За день до этого министр иностранных дел Украины Дмитрий Кулеба тоже заявил, что Киев не имеет никакого отношения к диверсиям на «Северных потоках». По его словам, в этих «слухах» нет каких-либо доказательств. Он рассказал, что сам ждет результатов официального расследования.

Утечки на «Северных потоках» были обнаружены в сентябре 2022 года. Представитель сейсмоцентра Швеции Бьерн Лунд заявил, что в районе утечек на трубопроводах в момент ЧП было зарегистрировано два мощных подводных взрыва. На месте аварии были найдены следы взрывчатки. РФ назвала произошедшее актом государственного терроризма.

France24 - Monde

Chine : Xi Jinping obtient un inédit troisième mandat de président

Publié le : 10/03/2023 - 04:20Modifié le : 10/03/2023 - 08:48

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Xi Jinping a été réélu sans surprise vendredi à la présidence de la Chine pour un inédit troisième mandat de cinq ans, lors d'un vote à l'unanimité des députés en faveur du dirigeant de 69 ans.

Xi Jinping a obtenu vendredi 10 mars un historique troisième mandat de président de la Chine après un vote formel du Parlement, l'aboutissement d'une ascension qui l'a vu devenir le dirigeant le plus puissant du pays depuis des générations.

Le résultat du vote des députés, sans appel (2 952 votes pour, zéro contre, zéro abstention), a été accueilli par un tonnerre d'applaudissements des parlementaires réunis à Pékin, dans l'immense Palais du peuple bordant la place Tiananmen. Le Parlement étant, dans la pratique, inféodé au Parti communiste (PCC) au pouvoir, l'issue du scrutin ne faisait aucun doute.

Le dirigeant de 69 ans avait déjà obtenu en octobre une prolongation de cinq ans au sommet du PCC et de la commission militaire du Parti, les deux postes de pouvoir les plus importants en Chine. Seul candidat, Xi Jinping a été reconduit pour la même durée comme chef de l'État.

Dès l'annonce du résultat, trois militaires en uniforme d'apparat ont descendu au pas de l'oie les escaliers de la monumentale salle où sont réunis les députés, avant de déposer un exemplaire de la Constitution sur un pupitre.

"Je jure d'être (...) loyal à la patrie et au peuple (...) et de travailler dur à l'édification d'un grand pays socialiste moderne qui soit prospère, fort, démocratique, plus civilisé et harmonieux", a promis Xi Jinping, poing droit levé et main gauche sur le document.

Les derniers mois ont toutefois été compliqués pour lui, avec de grandes manifestations fin novembre contre sa politique "zéro Covid" et une importante vague de décès qui a suivi l'abandon en décembre de cette stratégie sanitaire.

Le président russe Vladimir Poutine a adressé vendredi ses "sincères félicitations" à son "cher ami" Xi Jinping, réélu en Chine, et a loué le "renforcement" de leur coopération sur fond de conflit en Ukraine. "Nous allons continuer de coordonner notre travail commun concernant les questions les plus importantes de l'agenda régional et international", a ajouté le président russe.

Abolition

Sa réélection vendredi couronne une ascension politique remarquable durant laquelle il est passé de responsable politique peu connu du grand public à dirigeant chinois le plus puissant depuis des décennies.

Auteur d'une biographie sur Xi Jinping, l'écrivain et journaliste suisse Adrian Geiges estime toutefois que l'enrichissement personnel n'est pas sa motivation première. "Il a vraiment une vision pour la Chine, il veut que la Chine devienne le pays le plus puissant du monde", déclare-t-il.

>> À lire aussi - Wang Yi en Russie, l'atout diplomatique de Xi Jinping

Pendant des décennies, la République populaire de Chine, échaudée par le chaos politique et le culte de la personnalité durant le règne (1949-1976) de son dirigeant et fondateur Mao Tsé-toung, avait promu une gouvernance plus collégiale au sommet du pouvoir. En vertu de ce modèle, les prédécesseurs de Xi Jinping, à savoir Jiang Zemin puis Hu Jintao, avaient chacun cédé leur place de président après dix années à ce poste.

Mais Xi Jinping a mis fin à cette règle en faisant abolir en 2018 dans la Constitution la limite de deux mandats présidentiels, tout en laissant se développer autour de lui un quasi-culte de la personnalité.  Xi Jinping devient donc le dirigeant suprême à rester le plus longtemps au pouvoir dans l'histoire récente de la Chine. Septuagénaire à l'issue de ce nouveau mandat, il pourrait même potentiellement prolonger pour un nouveau quinquennat si aucun dauphin crédible ne s'affirme dans l'intervalle.

"Plus sûre d'elle"

Mais ses défis restent nombreux à la tête de la deuxième économie mondiale, entre le ralentissement de la croissance, la chute de la natalité ou encore l'image internationale de la Chine qui s'est fortement dégradée ces dernières années.

Les relations avec les États-Unis sont, elles, au plus bas, les contentieux étant nombreux, de Taïwan au traitement des musulmans ouïghours, en passant par la rivalité dans les technologies. Xi Jinping a encore condamné cette semaine la "politique d'endiguement, d'encerclement et de répression contre la Chine" mise en place par "des pays occidentaux menés par les États-Unis".

>> À lire aussi - Bon marché, photos détaillées : pourquoi la Chine mise sur un programme de ballons espions

"Nous allons voir une Chine plus sûre d'elle sur la scène internationale, qui va affirmer son discours de manière plus prononcée" tout en tentant "de réduire sa dépendance vis-à-vis du reste du monde", prédit Steve Tsang, de l'institut SOAS China à l'Université de Londres.

Le Parlement a également procédé vendredi à des élections formelles pour d'autres postes institutionnels.  Jusqu'ici vice-Premier ministre, Han Zheng (68 ans) a été élu vice-président en remplacement de Wang Qishan (74 ans). La présidence du comité permanent du Parlement revient à Zhao Leji.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} ÉLECTIONS PIÈGE À ESPIONS ?

Soupçon d'ingérence politique au Canada : Justin Trudeau face aux espions chinois

Le Débat de France 24

Xi Jinping tout puissant ? La Chine augmente son budget militaire pour 2023

Au G20, la Russie et la Chine dénoncent les "menaces" des Occidentaux

Известия (RUS)

Депутат объяснил неспособность ЕС найти и заморозить все активы России

Заместитель председателя комитета Госдумы по экономической политике Михаил Делягин объяснил, почему Евросоюз (ЕС) не может найти и заморозить все активы России.

По его мнению, которое он высказал в беседе с Lenta.Ru в пятницу, 10 марта, ЕС не может обнаружить российские активы, потому что европейские банки имеют право не сообщать информацию о замороженных счетах.

«Дело в том, что у них не сбалансировано законодательство — не сбалансирована нормативная база. В результате чего Евросоюз имеет право дать команду заморозить активы, но не имеет права просить информацию о том, что и где заморожено», — объяснил Делягин.

Он отметил, что банки не заинтересованы в том, чтобы сообщать, что заморозили российские активы у себя на счету, потому что это говорит о ненадежности банка и создает предпосылки для того, чтобы эти средства были изъяты «на какие-то общие европейские нужды».

«Пока деньги валяются в банке замороженными, они являются ресурсной базой банка: банк может, опираясь на них, выдавать кредиты и проводить различные операции», — отметил Делягин.

Зачисленный состав: попавшие под санкции банки ограничивают SWIFT-переводы На какие операции повлияют новые меры Запада

9 марта стало известно, что в ЕС всё еще не могут найти и заморозить большую часть российских активов. Общая сумма замороженных активов в последние месяцы увеличилась лишь незначительно.

В тот же день глава внешнеполитической службы ЕС Жозеп Боррель анонсировал активизацию работы по использованию замороженных российских активов для восстановления Украины «в соответствии с международным правом».

В середине февраля еврокомиссар по вопросам юстиции Дидье Рейндерс заявил, что Евросоюз уже заморозил €21,5 млрд российских активов, принадлежащих организациям и физическим лицам из России. Как уточняет телеканал «Звезда», ЕС до сих пор не может найти и заморозить €136 млрд российских активов.

Москва неоднократно заявляла о том, что заморозка Евросоюзом российских активов является грабежом. Так, пресс-секретарь президента России Дмитрий Песков подчеркнул, что Россия считает блокировки российских активов в Евросоюзе нелегитимной и незаконной процедурой, пишет RT.

Ранее американский минфин сообщал, что США и их союзники заморозили активы россиян, подпавших под санкции, на общую сумму порядка $58 млрд. В список заблокированных и замороженных активов вошли в том числе недвижимость, яхты и прочее имущество, пишет НСН.

8 марта минфин США сообщил об исключении из санкционных списков некоторых дочерних структур Сбербанка. Согласно документу, из-под санкций были выведены четыре дочерние организации российского банка. Все структуры зарегистрированы в Казахстане, пишет сайт kp.ru.

Экономист и ученый, президент Центра экономики инфраструктуры Владимир Косой отметил в беседе с телеканалом «360», что исключенные банки, по сути, уже являются другими организациями. Экономист объяснил, что финансовые учреждения и раньше выводили из ограничительных списков после смены владельца.

Как уточняет REGNUM, санкции в отношении казахстанских предприятий Сбербанка были введены в феврале 2022 года. Texakabank приобрел холдинг «Байтерек» и переименовал в Bereke Bank.

Президент России Владимир Путин в ходе послания Федеральному собранию заявил, что, несмотря на санкционное давление Запада, Российской Федерации удалось выйти на совершенно новый виток экономического развития. По словам главы государства, Запад не смог добиться своей главной цели — попытка заставить россиян страдать провалилась.

France24 - Monde

🔴 En direct : "L'empire russe" n'est pas le seul à nourrir le conflit en Ukraine, selon le pape

Publié le : 10/03/2023 - 11:15

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La guerre en Ukraine est alimentée par les intérêts de plusieurs "empires", pas seulement russe, a déclaré le pape François dans une interview à la chaîne de télévision suisse en langue italienne RSI. Suivez en direct les derniers développements de la guerre en Ukraine.

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  • 12 h 57 : trois soldats ukrainiens condamnés par les séparatistes prorusses 

Les séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine ont condamné à de lourdes peines de prison trois militaires ukrainiens qu'ils accusaient d'avoir commis des "violences envers des civils", a annoncé vendredi le Comité d'enquête russe.

Capturés pendant l'offensive russe en Ukraine, Viktor Pokhozeï, Maxime Boutkevitch et Vladislav Chel ont été reconnus coupables de "violence envers la population civile" et de "recours à des méthodes interdites lors d'un conflit armé", a indiqué dans un communiqué cette instance chargée des principales investigations en Russie.

 

  • 10 h 46 : le Kremlin voit "la main" des États-Unis derrière le "sentiment antirusse" en Géorgie

Le Kremlin a dit voir "la main" des États-Unis derrière le "sentiment antirusse" à l'origine selon lui des manifestations qui secouent depuis plusieurs jours la Géorgie, pays du Caucase voisin de la Russie.

En référence à une déclaration jeudi depuis New York de la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili soutenant les manifestants, le porte-parole du Kremlin a souligné qu'elle "s'adresse à son peuple non pas depuis la Géorgie, mais depuis l'Amérique". Cela est le signe que "la main bien visible de quelqu'un cherche à provoquer un sentiment antirusse", a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

  • 8 h 02 : Poutine félicite Xi réélu et salue le "renforcement" de leur coopération

Le président russe Vladimir Poutine a adressé ses "sincères félicitations" à son homologue chinois Xi Jinping, qui a obtenu un troisième mandat inédit, et a loué le "renforcement" de leur coopération sur fond de conflit en Ukraine.

"La Russie apprécie grandement votre contribution personnelle au renforcement des relations (...) entre nos pays. Je suis sûr qu'en agissant ensemble, nous assurerons le développement d'une coopération russo-chinoise fructueuse dans plusieurs domaines", a déclaré M. Poutine dans un message publié par le Kremlin.

  • 7 h 36 : "l'empire russe" n'est pas le seul à nourrir le conflit en Ukraine, dit le pape

La guerre en Ukraine est alimentée par les intérêts de plusieurs "empires", pas seulement russe, a déclaré le pape François dans une interview à la chaîne de télévision suisse en langue italienne RSI.

Ce conflit est nourri par des "intérêts impériaux, pas seulement de l'empire russe, mais d'empires d'autres endroits", dit le souverain pontife dans cette interview qui sera diffusée dimanche et dont des extraits ont été publiés dans des journaux italiens.

  • 7 h 49 : le dossier ukrainien à l'agenda du sommet franco-britannique entre Macron et Sunak 

Emmanuel Macron reçoit à Paris Rishi Sunak pour un sommet visant à écrire le "renouveau" de l'alliance "essentielle" entre la France et le Royaume-Uni après des années de brouilles. Le président français accueille le Premier ministre britannique pour renforcer la lutte contre l'immigration clandestine et la coopération sur la défense et l'aide militaire à l'Ukraine.

 

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} "Le Verdun ukrainien"

La bataille de Bakhmout, enjeu symbolique ou stratégique ?

Le fil du 3 mars

En Ukraine, les Russes pilonnent les dernières routes d'accès à Bakhmout

LE FIL DU 6 MARS

Guerre en Ukraine : Zelensky demande à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout

Известия (RUS)

Советник президента США обсудил с президентом Грузии закон об инагентах

Советник президента США по национальной безопасности Джейк Салливан встретился с президентом Грузии Саломе Зурабишвили. Об этом 10 марта заявил координатор Белого дома по стратегическим коммуникациям Джон Кирби.

«Салливан встретился этим утром с президентом Грузии. У них была возможность обсудить последние события, в том числе протесты против спорного законопроекта», — заявил он на брифинге.

По словам Кирби, Салливан дал понять Зурабишвили, что США продолжат поддерживать демократию в Грузии. Он также отметил, что Вашингтон рад отзыву законопроекта об иностранных агентах.

Революция с чурчхелой: для чего власти Грузии идут на уступки оппозиции Правительство выполнило один ультиматум, но получило новый

Ранее в этот день парламент Грузии официально прекратил рассмотрение законопроекта, из-за которого в Тбилиси вспыхнули масштабные акции протеста. Спикер Шалва Папуашвили объявил, что инициаторы американской версии законопроекта обратились к парламентариям с просьбой отозвать инициативу. Их просьба была удовлетворена.

Лидер фракции «Грузинская мечта — Демократическая Грузия» Мамука Мдинарадзе рассказал, что парламентское большинство в полном составе поддержало решение об отзыве законопроекта и взяло на себя за это полную ответственность.

Зурабишвили назвала это решение победой общества. Она поздравила жителей страны с первой подобной победой и назвала решение об отзыве закона правильным.

Согласно законопроекту, в Грузии планировали создать реестр неправительственных организаций и СМИ, которые получают финансирование из-за рубежа. Документ, получивший название «О прозрачности иностранного влияния», был внесен на рассмотрение парламента в феврале, началось оно 2 марта на уровне комитета. Это вызвало акцию протеста.

Противники документа уверены, что он представляет собой российскую версию законодательства об иностранных агентах. По их мнению, принятие закона отдалит Грузию от вступления в Евросоюз.

9 марта в Сети появились кадры столкновения митингующих со спецназом в Тбилиси. Протестующие, выступавшие против закона об иноагентах, бросали в спецназ различные предметы, после чего полиция начала применять водометы и слезоточивый газ. Позже силовики вытеснили демонстрантов с проспекта Руставели, где располагается парламент Грузии.

Известия (RUS)

Разведку США обязали рассекретить данные о происхождении коронавируса

Палата представителей конгресса США 10 марта приняла законопроект, согласно которому администрация президента Джо Байдена будет обязана раскрыть все данные разведки о происхождении коронавируса.

До этого голосования законопроект одобрил сенат США. На следующем этапе подписать документ должен Джо Байден.

Скрытие покажет: ученые открыли новый механизм мутации коронавируса Как патоген учится ускользать не только от антител, но и от клеточного иммунитета

Ранее, 8 марта, директор Разведывательного сообщества США Эврил Хейнс заявила, что американская разведка рассматривает две версии происхождения коронавируса — лабораторная утечка или естественное заражение от инфицированного животного, — и исключает возможность создания его в качестве биологического оружия.

2 марта, госсекретарь США Энтони Блинкен сказал, что версия о лабораторной утечке COVID-19 реальна, но не окончательна. Он также признал, что Штаты не нашли свидетельств того, что появление коронавируса связано с намерением какой-либо страны создать биологическое оружие.

Днем ранее директор ФБР США Кристофер Рей заявил в интервью телеканалу Fox News, что ведомство считает наиболее вероятной версию о лабораторном происхождении коронавируса. Он также отметил, что правительство Китая пытается мешать работе по установлению причин пандемии.

26 февраля газета The Wall Street Journal написала, что в министерстве энергетики США убеждены в том, что причиной пандемии коронавируса стала утечка в китайской лаборатории. Секретный отчет на эту тему якобы был передан Белому дому и ключевым членам американского конгресса.

В октябре 2022 года группа немецких ученых заявила, что нашла доказательства лабораторного происхождения коронавируса. Согласно их исследованию, он на 99,9% является искусственной копией естественного вируса.

Известия (RUS)

ЦБ сообщил о падении профицита внешней торговли России почти в три раза

Профицит внешней торговли России по итогам первых двух месяцев этого года снизился более чем в 2,8 раза по сравнению с аналогичным показателем 2022-го и составил $15,3 млрд, следует из предварительной оценки ЦБ.

Вместе с тем профицит счета платежного баланса России в январе-феврале 2023 года снизился более чем в 2,9 раза и составил $12,9 млрд.

В ЦБ пояснили, что значительное сокращение положительного сальдо баланса товаров и услуг произошло из-за снижения стоимостного объема экспорта продукции на фоне уменьшения объемов и мировых цен на ключевые группы экспортных товаров России.

«Положительное сальдо финансового счета платежного баланса сформировано снижением обязательств перед нерезидентами и ростом иностранных активов российской экономики», — добавили в пресс-службе регулятора.

Рекордный дефицит: разгонят ли огромные расходы бюджета инфляцию Угроза не так велика, как кажется, считает большинство опрошенных экономистов

В Минфине 6 марта сообщили, что дефицит федбюджета России в январе-феврале 2023 года составил 2,58 трлн рублей.

В ноябре прошлого года глава ЦБ России Эльвира Набиуллина заявила о необходимости проведения структурной перестройки российской экономики. Она отметила, что нужно очень трезво посмотреть на ситуацию и быть готовыми к любому развитию событий.

В сентябре президент России Владимир Путин поручил держать линию на устойчивость и сбалансированность федерального бюджет.

Известия (RUS)

В проект бюджета США заложили средства на тягач для затопления МКС

В проект федерального бюджета США на следующий финансовый год заложили средства, которые пойдут на создание тягача для затопления Международной космической станции (МКС). Документ размещен на сайте Белого дома в пятницу, 10 марта.

На создание космического тягача США планируют выделить $108 млн. При этом, согласно идее авторов проекта, затоплении станции может пройти без участия России. В США вариант самостоятельного затопления станции объясняют тем, что российские системы якобы могут не справиться с подобной задачей.

Сбросить лишнее: «Роскосмос» намерен сократить финансирование МКС Какими программами могут пожертвовать ради экономии средств

Ранее, 21 февраля, научно-технический совет «Роскосмоса» одобрил решение о продлении эксплуатации российского сегмента МКС до 2028 года.

6 февраля совет главных конструкторов ракетно-космической корпорации (РКК) «Энергия» рекомендовал продлить срок эксплуатации российского сегмента МКС до 2028 года. В работе совета приняли участие представители руководства «Роскосмоса», подразделений предприятия, организаций и соисполнителей работ по проекту МКС.

Ранее, 26 июля 2022 года, гендиректор «Роскосмоса» Юрий Борисов в своем первом докладе президенту России Владимиру Путину заявил, что госкорпорация приняла решение выйти из проекта Международной космической станции (МКС) после 2024 года. Кроме того, он рассказал, что перспективная российская орбитальная станция за счет сменных модулей сможет быть вечной, а обслуживать ее будет новое поколение космических кораблей.

Известия (RUS)

Глава Федерации фехтования РФ подтвердил допуск россиян к соревнованиям

Международная федерация фехтования (FIE) одобрила допуск российских спортсменов в международным соревнованиям. Об этом 10 марта «Спорт-Экспрессу» рассказал президент Федерации фехтования России Ильгар Мамедов.

«Да, проголосовали по трем вопросам. Первый вопрос — участие в личных соревнованиях, второй — участие в командных соревнованиях, третий — это допуск тренеров, медиков, официальных лиц из России и Белоруссии. Три голосования было, и все три большинством голосов были за нас», — заявил он.

По его словам, окончательный допуск необходимо будет оформить документально, это станет следующим шагом.

Открытая не для всех: как пройдет летняя Олимпиада — 2024 На Играх готовят необычные локации, лотерею с билетами и новые виды спорта

Ранее в этот день СМИ сообщили, что FIE на внеочередном конгрессе приняла решение о допуске к соревнованиям спортсменов из России и Белоруссии.

Международный олимпийский комитет (МОК) 28 февраля 2022 года рекомендовал международным спортивным федерациям не допускать российских и белорусских спортсменов к участию в международных соревнованиях из-за ситуации вокруг РФ и Украины. FIE последовала этим рекомендациям, в последний раз она продлевала отстранение россиян до марта 2023 года.

В октябре 2022 года Международная федерация бокса (IBA) допустила к участию в соревнованиях спортсменов из России и Белоруссии. К соревнованиям также вернутся технические представители этих двух стран. Федерация сообщила, что российские и белорусские боксеры будут выступать на международных турнирах с флагом и гимном их стран. В IBA отметили, что политика не должна иметь никакого влияния на спорт.

Известия (RUS)

Зеленский отверг причастность Украины к диверсии на «Северных потоках»

Президент Украины Владимир Зеленский заявил, что Киев не причастен к взрывам на газопроводах «Северный поток» и «Северный поток – 2». Так он прокомментировал сообщения СМИ о том, что диверсию могла совершить некая «проукраинская группировка». Заявления политик сделал на брифинге с премьер-министром Финляндии Санной Марин в пятницу, 10 марта.

«Украинцы точно этого не делали», — сказал Зеленский.

Он также предположил, что подобные публикации нужны кому-то на Западе. По мнению украинского лидера, ситуацию с подозрениями в адрес Киева нужно проанализировать.

Загадка о трубе: кто взорвал «Северный поток» В Швеции подтвердили факт диверсии на российских газопроводах

Ранее газета The New York Times написала, что к взрывам на газопроводах «Северный поток» и «Северный поток – 2» может быть причастна проукраинская группировка, так как Украина и ее союзники имели наиболее логичный потенциальный мотив для нападения на трубопроводы.

9 марта пресс-секретарь президента России Дмитрий Песков заявил, что в версию о том, что к подрыву «Северных потоков» причастна Украина, верится с трудом. По словам Пескова, задача была слишком сложной и справиться с ней могла только хорошо обученная спецслужба, которых не так много в мире.

За день до этого министр иностранных дел Украины Дмитрий Кулеба тоже заявил, что Киев не имеет никакого отношения к диверсиям на «Северных потоках». По его словам, в этих «слухах» нет каких-либо доказательств. Он рассказал, что сам ждет результатов официального расследования.

Утечки на «Северных потоках» были обнаружены в сентябре 2022 года. Представитель сейсмоцентра Швеции Бьерн Лунд заявил, что в районе утечек на трубопроводах в момент ЧП было зарегистрировано два мощных подводных взрыва. На месте аварии были найдены следы взрывчатки. РФ назвала произошедшее актом государственного терроризма.

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Экс-советник Пентагона Макгрегор раскритиковал заявления США о Крыме

Слова госсекретаря США Виктории Нуланд о том, что все военные объекты в Крыму являются легитимными целями Киева, могут свидетельствовать о попытке «спасти Украину» путем прямого вмешательства в конфликт. Об этом 10 марта заявил бывший советник Пентагона, полковник Дуглас Макгрегор в интервью YouTube-каналу Judging Freedom.

«Мы помогаем Украине совершать атаки на Крым, если мы будем делать это напрямую, то это уже будет акт войны против России. Она (Нуланд. — Ред.) знает это, и ей следует быть аккуратнее в своих выражениях», — сказал он.

Макгрегор добавил, что главная ошибка многих американских политиков, включая Нуланд, заключается в нереалистичном подходе к России и ее президенту Владимиру Путину. По мнению полковника, это может привести к серьезным последствиям, в том числе к военному столкновению Вашингтона и Москвы.

Он отметил, Нуланд осознает всю безнадежность положения Украины, поэтому она может попытаться втянуть США в конфликт, пишет «Газета.Ru».

Небесные точки: украинские дроны пытались атаковать аэродром в Саках В Крым прорывались коммерческие модели БПЛА, оснащенные самодельными боевыми частями

Ранее в этот день президент США Джо Байден включил в проект бюджета страны на 2024 год $6 млрд на поддержку Украины. Прямая помощь составит примерно $1 млрд и будет включать в себя $753 млн в виде помощи в области кибербезопасности, дезинформации и возникающих потребностей, пишет СМИ.

До этого, 8 марта, подполковник британской армии Стюарт Кроуфорд в статье для Express написал, что ключевой целью украинского президента Владимира Зеленского должен стать захват Крыма и выход Вооруженных сил Украины (ВСУ) к Керченскому проливу. Он добавил, что захват полуострова мог бы позволить Киеву рассмотреть вопрос об урегулировании конфликта путем переговоров с Россией.

3 марта в Министерстве иностранных дел России также заявляли, что Украина продолжает планировать силовой захват Крыма. В министерстве также напомнили о словах Нуланд, которая назвала военные объекты в Крыму легитимными целями для Украины. В МИДе предположили, что таким образом в Вашингтоне рассчитывают заработать дополнительные очки к предстоящим президентским выборам.

Крым стал российским регионом в марте 2014 года по итогам референдума после госпереворота на Украине. Киев по-прежнему считает полуостров своей территорией. Руководство России неоднократно заявляло, что жители республики проголосовали за воссоединение демократическим путем, в полном соответствии с международным правом и Уставом ООН. По словам президента РФ Владимира Путина, вопрос Крыма «закрыт окончательно».

Известия (RUS)

Напавший на юношу в метро Москвы мужчина арестован до 9 мая

Обвиняемый в покушении на убийство юноши в метро Москвы мужчина заключен судом под стражу до 9 мая 2023 года. Об этом 10 марта сообщили в столичной прокуратуре.

Черемушкинский суд Москвы избрал меру пресечения для 61-летнего Владимира Кизика с учетом позиции прокуратуры Московского метрополитена.

В этот же день стало известно, что напавшему на 15-летнего подростка предъявлено обвинение в совершении преступления, предусмотренного ч. 3 ст. 30, ч. 1 ст. 105 УК РФ («Покушение на убийство»). Мужчине, который состоит на учете в психиатрическом диспансере, также назначена психолого-психиатрическая экспертиза.

«Сейчас к психиатрам обращаются больше, чем в ковидные времена» Доктор медицинских наук Андрей Шмилович — о состоянии тяжелого стресса в обществе и его последствиях

Инцидент в метро произошел 9 марта на станции «Киевская» Кольцевой линии. Незнакомец толкнул подростка прямо под поезд. При задержании нападавший не смог пояснить мотивы своего поступка. Он заявил, что никакой конфликтной ситуации между ним и пострадавшим не было. При этом он признался, что осознавал, что делает, и понимал, что это может привести к смерти подростка.

Мужчина толкнул мальчика в спину, после чего тот упал прямо под приближающийся поезд. На злоумышленника сразу же набросились неравнодушные пассажиры, оказавшиеся рядом. Подросток по счастливой случайности выжил и отделался лишь ушибами и царапинами. При падении он упал прямо в яму, поэтому поезд проехал просто над ним. Сейчас жизни и здоровью юноши ничего не угрожает.

Жена Кизика рассказала «Известиям», что ее супруг 1961 года рождения наблюдался в психоневрологическом диспансере. После лечения его выпустили одного, без родственников. В больницу он попал после того, как пытался ее задушить.

Врачи нападавшего находятся на допросе. Согласно эпикризу, пациента обязаны были отпустить из больницы только при сопровождении близких. В Следственном комитете (СК) России сообщили, что следователи изъяли для изучения документацию медицинского учреждения, где задержанный проходил лечение.

Известия (RUS)

Лукашенко подписал указ о призыве 250 офицеров запаса на военную службу

Президент Белоруссии Александр Лукашенко подписал указ о призыве 250 офицеров запаса на военную службу. Документ опубликовала 10 марта пресс-служба главы государства.

«Призвать в 2023 году на военную службу граждан Республики Беларусь мужского пола в возрасте до 27 лет из числа офицеров запаса, не прошедших срочную военную службу, службу в резерве Вооруженных сил и не имеющих права на отсрочку от призыва в Вооруженные силы, в количестве до 230 человек и в органы пограничной службы — до 20 человек», — говорится в указе.

Совету министров Белоруссии поручено до 31 января 2024 года представить президенту страны информацию о результатах призыва офицеров запаса на военную службу.

Соседский союз: Москва и Минск одинаково смотрят на СВО При этом Лукашенко не видит провокаций в отношении своей республики со стороны Киева

Ранее, 7 марта, Лукашенко назвал президента Украины Владимира Зеленского гнидой, потому что тот «бегает вокруг Беларуси». Также президент республики заявил, что возможность договора о ненападении с Украиной после диверсии под Минском — это вызов.

Так Лукашенко ответил на попытки Киева заключить договор о ненападении с Минском после инцидента с самолетом А-50 на аэродроме Мачулищи. По словам лидера Белоруссии, Зеленский знал о подготовке диверсии, так как, по его убеждению, подобные операции не проводятся без согласования с руководством. Помимо этого президент республики назвал диверсию под Минском и теракт в Брянской области звеньями одной цепи.

Также 7 марта Лукашенко сообщил о задержании украинского террориста, причастного к попытке диверсии в отношении А-50. Президент рассказал, что диверсант был завербован Службой безопасности Украины (СБУ) еще в 2014 году. Он является российским гражданином и имеет паспорт Украины.

Известия (RUS)

Военный эксперт объяснил необходимость обучать украинских морских пехотинцев

Морская пехота нужна Украине, чтобы попытаться высадиться в Крыму, считает военный эксперт, директор Музея войск ПВО Юрий Кнутов. Об этом он заявил в пятницу, 10 марта, в беседе с «Известиями».

Ранее в этот день премьер-министр Великобритании Риши Сунак в ходе пресс-конференции вместе с президентом Франции Эммануэлем Макроном заявил, что Лондон и Париж будут совместно обучать морских пехотинцев Украины. По словам Сунака, Запад с помощью поставок вооружения намерен помочь украинским властям провести контрнаступление.

«Морская пехота Украине нужна для того, чтобы попытаться высаживать в Крыму и таким образом захватить плацдарм, чтобы затем высаживать сухопутные войска. Никаких иллюзий не должно быть относительно этого. Украина объявила, что в ближайшие месяц-полтора она начинает операцию по захвату Донбасса и Крыма. Естественно, обучение морской пехоты входит в планы киевского режима, а точнее, Вашингтона. Они (планы) были отработаны в последние учения, вероятно, на базе Рамштайн», — подчеркнул Кнутов.

Связанные одной целью: почему России важен Крымский мост Защиту транспортного перехода через Керченский пролив передали ФСБ

3 марта в МИД РФ заявили, что Киев продолжает планировать силовой захват Крыма, в то время как в Вашингтоне планируют заработать на «крымской кампании» дополнительные очки к предстоящим выборам.

Советник президента США по национальной безопасности Джейк Салливан 26 февраля рассказал, что в Белом доме не исключают пересмотра вопроса о принадлежности Крыма в будущем. По его словам, это тот вопрос, к которому в администрации еще придут. При этом он подчеркнул, что сейчас Киеву необходимо сосредоточиться на краткосрочных целях для получения преимуществ на поле боя при поддержке Вашингтона.

В свою очередь, пресс-секретарь президента России Дмитрий Песков отмечал, что в Кремле не могут представить обстоятельства возвращения Крыма Украине, подчеркнув, что полуостров является неотъемлемой частью России.

Крым стал российским регионом в марте 2014 года по итогам референдума после госпереворота на Украине. Киев по-прежнему считает полуостров своей территорией. Руководство России неоднократно заявляло, что жители республики проголосовали за воссоединение демократическим путем, в полном соответствии с международным правом и Уставом ООН. По словам президента РФ Владимира Путина, вопрос Крыма «закрыт окончательно».

Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

Известия (RUS)

Великобритания и Франция договорились обучать украинских морских пехотинцев

Великобритания и Франция будут совместно обучать морских пехотинцев Украины. Об этом 10 марта сообщил премьер-министр королевства Риши Сунак.

«Мы согласились обучать украинских морских пехотинцев», — сказал он на пресс-конференции с президентом Франции Эммануэлем Макроном.

Также две страны договорились совместно разрабатывать дальнобойные виды вооружений и системы противовоздушной обороны. По словам Сунака, Запад с помощью поставок вооружения намерен помочь украинским властям провести контрнаступление.

«Наше желание на ближайшую перспективу — помочь Украине выстоять и начать контрнаступление, которое она желает вести», — заявил Макрон.

Кремень преткновения: с чем связан отказ Венгрии вооружать Украину И почему не стоит ожидать масштабных поставок истребителей Киеву от остальных стран НАТО и ЕС

Ранее, 5 марта, председатель движения «Мы вместе с Россией» Владимир Рогов сообщил, что Киев перебросил за последние дни в город Запорожье около 3,5 тыс. солдат, прошедших подготовку в Великобритании. Он отметил, что курс обучения составлял порядка 3,5–4 недель.

2 марта украинский генерал Виктор Назаров заявил, что примерно 50 тыс. бойцов Вооруженных сил Украины (ВСУ) прошли обучение на Западе в соответствии со стандартами НАТО. По его словам, военнослужащие теперь сами могут проводить тренировки для сослуживцев благодаря созданной системе подготовки инструкторов.

Ранее, 26 февраля, украинский военнослужащий Сергей Пивень, сдавшийся в плен во время боев за Соледар, рассказал «Известиям» о том, как проходит обучение бойцов ВСУ в странах НАТО. По его словам, на тренировочной базе в Великобритании украинцев обучают голландские инструкторы тактике штурма в городе и за его пределами, а также работе с разными видами оружия.

31 января телеканал BNN сообщал, что британское правительство обучило 10 тыс. украинских солдат и планирует обучить еще 40 тыс. До этого, в конце октября, сообщалось, что главы МИД стран Евросоюза договорились создать тренировочную миссию для обучения солдат ВСУ.

Россия с 24 февраля 2022 года проводит спецоперацию по защите Донбасса, против жителей которого Украина проводит военные действия с 2014 года. Решение о ее проведении принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских войск.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

L'Humanité

Femmes, écologie, travailleuses, même combat ?

Agoras

ENGAGEMENT Menées conjointement, les luttes sociales, féministes, antiracistes et pour l’environnement mettent en lumière les liens systémiques entre capitalisme et patriarcat.

Latifa Madani

Les mouvements féministes ont depuis longtemps contribué à apporter une lecture nouvelle des rapports de domination. Dans les années 1980, partout dans le monde, les femmes ont porté des revendications et mené des actions contre diverses formes de violences et pour l’égalité, la paix et la protection de l’environnement. Elles ont encerclé le Pentagone, dans un contexte de guerre froide, pour dénoncer à la fois la guerre, la pauvreté, les risques du nucléaire et l’oppression des femmes. Elles se sont opposées à des opérations de déforestation et d’accaparement de terres qui allaient déséquilibrer les écosystèmes et plonger des millions de personnes dans la pauvreté et dans la violence. Aujourd’hui, l’engagement des féministes dans la bataille contre la réforme des retraites, sur la question des violences sexuelles et sexistes et dans la lutte pour l’environnement démontre la nécessité de combats communs contre le capitalisme et le patriarcat.

Pour débattre de la question

  • Catherine Larrère, philosophe
  • Charlotte Soulary, militante féministe et écologiste, membre de la direction d’EELV, ancienne porte-parole d’Osez le féminisme
  • Marie Christina Kolo, écoféministe, cofondatrice du Réseau Climat océan Indien, animatrice de Genre et Justice climatique Madagascar

Pourquoi parle-t-on de dominations croisées, voire d’oppressions croisées lorsqu’on aborde la condition des femmes ?

Catherine Larrère La connexion entre la domination des femmes et la domination de la nature est caractéristique de la réflexion écoféministe. Cette connexion est d’abord historique. Elle a particulièrement été étudiée dans les rapports de production capitaliste. Ensuite, on la retrouve dans les représentations et dans le langage. Dans toutes les langues européennes où il y a des genres, la nature est au féminin. La comparaison entre nature et femme est extrêmement courante, l’une et l’autre étant considérée être à disposition. Dans différentes cultures, on retrouve cette association, ancienne, entre le traitement de la nature et le traitement des femmes. C’est en ce sens que l’on parle de dominations croisées. Elles mettent en lumière la notion d’un continuum de violence organisé par le capitalisme et le système patriarcal.

Charlotte Soulary Dans dominations croisées il y a une approche intersectionnelle qui inclut bien sûr la domination de classe. On le voit dans les inégalités sociales qui sont au cœur des luttes actuelles sur le travail et les retraites. La domination est le principe de fonctionnement à la fois du capitalisme et du patriarcat. Les deux s’entendent à merveille. Ils engendrent une exploitation qui fait que l’on dépasse aujourd’hui les limites qui rendent la planète vivable pour l’humanité. Être aveugle au patriarcat, c’est lutter contre un seul aspect du problème et donc ne jamais le régler. On ne peut pas se contenter de dire qu’il y a une domination des femmes par les hommes. Les dominations se cumulent : être une femme noire ce n’est pas pareil qu’être une femme blanche, être une femme précaire ce n’est pas pareil qu’une femme bourgeoise, et tout cela se croise avec les vulnérabilités face aux impacts du changement climatique et des pollutions. Il y a aussi la domination coloniale sur laquelle l’Europe notamment, dont la France, a fondé l’ensemble de ses activités économiques.

Marie Christina Kolo Madagascar est l’un des dix pays les plus vulnérables aux impacts du changement climatique. Ce changement n’est pas un concept, c’est une réalité vécue au quotidien. Chaque année nous avons des cyclones, des sécheresses, des inondations de plus en plus fréquentes et de plus en plus intenses. Dire que les femmes sont les premières victimes n’est pas de la langue de bois. Dans mon pays, 90 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et ce sont les femmes les premières touchées. Je suis fière de me définir comme féministe, mais beaucoup m’opposent que c’est un concept occidental. Je vis dans un pays où on appelle les femmes « fanaka malemy », ce qui veut dire meuble fragile. C’est donc moins qu’un animal. Nous vivons des formes de violences croisées : sur les femmes, sur la nature, sur les travailleuses. En plus d’être écoféministe et militante pour la justice climatique, je suis une survivante de violences. Pendant longtemps j’ai senti que mon corps ne m’appartenait pas. Il appartenait à mon agresseur, il appartenait à cette société qui m’imposait de me taire. On agresse de la même manière la nature en pensant qu’elle n’est qu’un objet. Dans notre monde ultracapitaliste, on arrache les entrailles des femmes comme on le fait pour la planète en arrachant les arbres et en détruisant les terres. La même matrice idéologique a conduit à la domination des hommes sur les femmes et au saccage de la nature. C’est ainsi que je ressens cette domination qui appelle une lutte commune contre le patriarcat et contre le capitalisme.

Peut-on dire que la réforme des retraites est une des expressions de ces dominations croisées ?

Charlotte Soulary Il y a des relations de pouvoir dans la relation de travail. C’est le fondement du capitalisme. La réforme est plus problématique pour les femmes du fait de carrières hachées, des inégalités salariales, mais aussi d’une faible valorisation – tant matérielle que culturelle – des métiers féminisés, notamment les métiers du soin, qui sont pourtant essentiels. Nous ne sommes pas dans des sociétés du soin. Nous sommes dans des sociétés d’appropriation, de destruction de la nature et de la force de travail. Il est assez logique que les femmes qui ont été précarisées toute leur vie par l’effet des dominations croisées auront une retraite précaire.

De quelle façon l’urgence climatique et le mouvement #MeToo sont-ils en train de changer – ou de marquer – la pensée et l’action féministes ?

Catherine Larrère Il y a des mouvements de femmes qui ont conjugué objectifs écologiques et objectifs féministes bien avant #MeToo et avant que l’on parle d’urgence climatique. Je pense aux luttes pour la paix et le désarmement nucléaire, aux mobilisations pour la justice environnementale, contre les pollutions, aux luttes dans des quartiers pour défendre des milieux de vie. En Amérique latine, les militantes, souvent issues de communautés autochtones, jouent un rôle essentiel dans les luttes contre les violences sexuelles et contre les pollutions liées à l’extractivisme et à l’agro-industrie.

Charlotte Soulary Le slogan des opposantes à un projet d’autoroute en Amazonie est : « Ni les femmes ni la terre ne sont des territoires à conquérir ! » On peut le rapprocher de celui de Notre-Dame-des-Landes : « Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend », un slogan que les écoféministes peuvent s’approprier.

Marie Christina Kolo À Madagascar, il y a encore tant à faire pour les droits des femmes. L’avortement n’est pas autorisé, ni thérapeutique, ni en cas de viol et d’inceste. Nous n’avons pas connu le mouvement #MeToo, il y a une culture du silence, mais la parole commence à se libérer. Dans le mouvement que j’anime, Women Break the Silence, luttant contre les violences sexuelles et la culture du viol, je pense à cette grand-mère qui me disait qu’elle en avait marre des mariages polygames et qu’elle ne souhaitait pas cela à sa petite-fille. Je pense aussi à ces fillettes qui refusent d’être mariées à l’âge de 10 ans. De telles voix qui s’élèvent s’expriment de plus en plus.

Dans les pays du Sud on parle même d’un « féminisme de subsistance »…

Marie Christina Kolo Le « féminisme de subsistance » pourrait vraiment correspondre à ce que l’on vit au quotidien. La femme est chargée de collecter l’eau. Elle doit faire des kilomètres pour aller en chercher, les sécheresses sont de plus en plus sévères. Une fois revenue chez elle, c’est l’homme en premier qui disposera de cette eau, ensuite l’animal. Ce sont elles aussi qui sont chargées de trouver la nourriture. Elles doivent s’occuper de la terre sans pour autant la posséder, elles n’y ont pas droit. Dans les pays du Sud, la pensée et les mouvements féministes, incarnés par Vandana Shiva notamment, montrent comment l’environnement et les femmes souffrent de l’héritage de la domination coloniale et des économies extractivistes. Le Mouvement de la ceinture verte initié par la Nobel de la paix Wangari Maathai propose aux femmes de planter des arbres autour des villages pour stopper l’érosion du sol liée à la déforestation et à la plantation massive de caféiers pour du café destiné à l’exportation.

Peut-on dire, comme Michelle Perrot, que « les féministes d’aujourd’hui sont plus radicales que dans les années 1970 » ? Si oui pour quelles raisons ? N’est-ce pas une question « générationnelle » ?

Charlotte Soulary Pour ce qui est de la France, je ne suis pas d’accord avec l’idée que les féministes d’aujourd’hui seraient plus radicales que celles des années 1970. Je ne crois pas que cela soit générationnel. Je crois plutôt que l’on a affaire à un mouvement de pendulier. Dans les années 1970, c’est grâce aux mobilisations d’un mouvement radical que l’on a obtenu d’immenses victoires. Ensuite, peut-être, ce mouvement a-t-il perdu de sa radicalité parce qu’échaudé par la lenteur, voire l’absence de politiques publiques permettant l’institutionnalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes. J’observe un renouveau du féminisme depuis les années 2000, celui que je connais. J’ai commencé à militer en 2009 avec la création d’Osez le féminisme ! Aujourd’hui, je suis peut-être un peu pessimiste, il y a une minorité de personnes qui se disent écoféministes en France alors qu’il est, je pense, le mouvement le plus radical parce qu’il remet en cause des systèmes entiers de domination. Nous sommes bien loin d’être comprises et d’avoir gain de cause. Nous faisons encore beaucoup rire, malheureusement.

Catherine Larrère Je fais partie de la génération qui s’est battue dans les années 1970 pour la contraception, puis pour l’avortement : « un enfant quand je veux si je veux ». Il n’y a pas une progression continue qui ferait qu’on irait vers de plus en plus de radicalité. Il y a une grande diversité de situations et c’est très important que Marie Christina nous rappelle que, dans les pays du Sud, on est encore loin de ce qui nous paraît acquis. Chez nous aussi rien n’est acquis. On a vu le retour en arrière sur le droit à l’avortement aux États-Unis. Cela dit, il est vrai qu’il y a une évolution. Il y a des choses que les jeunes femmes ne supportent plus et que nous, on n’entendait plus. Écoutez une chanson de Brassens, vous allez, certaines d’entre vous, la trouver insupportable. On aime toutes Brassens, ce n’est pas la question, mais on se rend compte que l’état d’esprit général a changé. C’est peut-être cela que veut dire Michelle Perrot.

Certains voient dans la conjonction – ou la convergence – des luttes écologiques, féministes et sociales un risque de dilution, de dispersion, voire de diversion. Qu’en pensez-vous ?

Charlotte Soulary Les personnes qui disent cela ne comprennent pas que ce ne sont pas des combats séparés. Il faut vraiment comprendre qu’il y a un continuum entre les différentes formes de domination. Ces luttes féministes, sociales, écologistes sont, fondamentalement, une seule et même lutte. Il faut avoir en tête que tant que certains en exploitent d’autres, ils ne seront pas limités dans la destruction des écosystèmes. On peut essayer de fonder une société écologique non féministe, on n’y arrivera jamais. Seule une transition juste peut nous faire éviter la catastrophe climatique, j’en suis convaincue. Cela veut dire en finir avec les systèmes de domination pour mettre en place des fondements différents dans une nouvelle société. C’est vraiment, pour moi, une seule et même lutte.

Catherine Larrère J’ajoute que si l’on veut essayer de fonder une société d’égalité homme-femme mais qui continue à exploiter la nature, cela n’ira pas non plus. Par ailleurs, en articulant des phénomènes et des luttes jusqu’alors pensés séparément, on est dans une démarche inclusive.

Marie Christina Kolo J’ai souvent entendu que nous, écoféministes, étions jugées parmi les plus radicales. Pourtant c’est ce qui, pour moi, fait le plus sens dans le monde aujourd’hui, un monde qui va mal. Être écoféministe, ce n’est pas considérer qu’il est primordial de voir une femme accéder à un poste de décision et être satisfait parce que c’est une femme et qu’elle a du pouvoir. Une femme à la tête d’une multinationale comme TotalEnergies ou Shell reproduit, à son poste, des violences de classe qui vont impacter d’autres femmes, notamment des pays du Sud, et qui impacteront l’environnement. Ne pas conjuguer les différents combats c’est passer à côté du vrai combat : de classe, antiraciste, contre toutes formes de domination et de violences, que ce soit sur les hommes, les femmes, les LGBTQIA+, sur la nature. Je ressens cela juste comme une nécessité. Ce n’est pas qu’un combat de féministes du Nord, c’est encore plus vrai, j’allais dire, dans des pays comme le mien. 

Penser et agir avec la naturel’Écoféminisme Féminisme pour sauver la planète !Féminismedroit des femmes
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Международная федерация фехтования допустила россиян к соревнованиям

Международная федерация фехтования (FIE) приняла решение о допуске к соревнованиям спортсменов из России и Белоруссии. Об этом 10 марта сообщает портал Inside the Games.

89 голосов было за, 46 — против.

Также к участию в соревнованиях допущены ранее отстраненные спортсмены из Белоруссии.

Международный олимпийский комитет в конце февраля 2022 года рекомендовал международным спортивным федерациям не допускать спортсменов из России и Белоруссии к участию в соревнованиях из-за ситуации на Украине.

FIE последовала данной рекомендации, после чего в ноябре 2022 года продлила отстранение россиян до марта 2023 года.

«Я ни во что не верю — готовлюсь и тренируюсь» Олимпийская чемпионка по прыжкам в высоту Мария Ласицкене — о шансах на Олимпиаду в Париже, «Битве полов» и профессиональных болезнях

Кроме того, в октябре 2022 года Международная федерация бокса (IBA) допустила к участию в соревнованиях спортсменов из России и Белоруссии. К соревнованиям также вернутся технические представители этих двух стран. Федерация сообщила, что российские и белорусские боксеры будут выступать на международных турнирах с флагом и гимном их стран. В IBA отметили, что политика не должна иметь никакого влияния на спорт.

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В Москве построят велопешеходный мост в парке «Яуза»

В парке «Яуза» в Москве построят велопешеходный мост, который свяжет Леоновскую рощу и Свибловские пруды. Об этом в пятницу, 10 марта, сообщается на сайте столичной мэрии.

Мэр Москвы Сергей Собянин утвердил проект строительства объекта. Мост будет проходить вдоль берега реки под мостами МСД и МЦК. Предусмотрены пешеходная, беговая и велосипедные дорожки. Ширина пешеходной и беговой дорожек составит 4 метра, велодорожки — 3 метра, пишет НСН. Кроме того, будет построен наземный переход на улице Вильгельма Пика, отмечает агентство городских новостей «Москва».

По словам чиновника, с 2016 года проходит поэтапное благоустройство территории в поймах рек Яуза и Чермянка, уточняет сайт aif.ru. Специалисты уже привели в порядок девять участков будущего парка площадью 223,8 га, пишет «Москва 24».

В 2023 году будут проводиться работы вдоль улицы Сухонская и Олонецкого проезда, кроме того, начнется благоустройство вдоль Сельскохозяйственной улицы и парка «Ростокинский акведук», которое планируется завершить в 2024 году.

Зеленое наваждение: как бюджетно благоустроить парк В российских регионах гражданам пытаются привить ответственность за городские территории

5 февраля Сергей Собянин рассказал, что в этом сезоне общественное пространство парка «Яуза» уже посетили более 450 тыс. человек. В частности, популярность в зимний период снискали четыре катка с искусственным льдом, семь лыжных трасс и четыре горки для «ватрушек».

По словам мэра, основная задача ― обновить существующую инфраструктуру и добавить немного разнообразия и уюта.

Valeurs Actuelles

Afeela EV, Honda épouse Sony

PHILOSOPHIE

​C’était au salon CES de Las Vegas, en janvier dernier, Honda et Sony révélaient le nom de leur marque automobile conjointe ou coentreprise : Afeela. L’appellation place le “ressenti” ( « to feel ») au cœur la “mobilité”, dixit le marketing. C’est que les deux grandes marques japonaises ne s’associent pas pour faire de la figuration. Sony a déjà présenté deux concepts, les Vision-S 01 et 02, qui attestent de son appétit pour la voiture électrique autonome ou presque. Son expertise ? L’électronique évidemment, l’analyse de données, le numérique. Voici donc l’inventeur du Walkman et de tant d’autres produits cultes associé à un expert de la mobilité et même de la mutation automobile, de l’intégration des moteurs, des batteries, de la gestion des volumes et des espaces ou de l’aérodynamique, entre autres. Sony et Honda, sur le papier, c’est le mariage parfait.

​CONCRÉTISATION

​Le premier fruit de cette association est le prototype d’Afeela EV (EV pour electric vehicle, “véhicule électrique”), dont les lignes ont été très commentées à “Vegas” cette année. Il a les proportions d’une Hyundai Ioniq 6, autant dire celles d’une berline de belle taille. Eh oui, l’avenir se doit d’être fluide ! Les SUV, tant prisés aujourd’hui, sont ils vraiment condamnés ? Cette Afeela arrondit les angles, sa poupe loge un aileron mobile, ses poignées de porte escamotables affleurent pour limiter la prise au vent. Sa barre éclairée sous le capot avant masque maints dispositifs pour communiquer avec d’autres usagers de la route ; véhicules, cyclistes, piétons… Pas moins de 45 capteurs et autres caméras, radars et “lidars” (télémètre laser infrarouge) sur cette machine pour veiller au grain et vous conduire en toute sérénité sur les rivages de la conduite autonome de niveau 3 (sans lâcher le volant).

​TECHNIQUE

​“Intérieur minimaliste, expérience maximum”. Dans l’habitacle, le style épuré à l’extrême vous saisit. On se croirait aux commandes d’un engin de l’espace, avec ce volant de spider semblable à celui des dernières Tesla. Et puis, il y a cette dalle numérique immense occupant toute la largeur de la planche de bord, pour tout affi cher, les informations de conduite, de confort, le multimédia et ce que voient les camé-ras qui remplacent les rétroviseurs. L’architecture électrique devrait repo-ser sur une batterie de l’ordre de 80 kilowattheures. Autonomie imaginable : 600 kilomètres. Transmission AWD, donc intégrale avec un moteur par essieu. Produite aux États-Unis, l’EV sera lancée en 2025, mais l’Europe ne la verrait pas arriver avant 2027.

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L'Humanité

Minuit moins dix

Éditorial

Sébastien Crépel

Il est minuit dix, ce 9 mars, quand 201 sénateurs se prononcent en faveur de l’article 7 du projet de loi qui fixe l’âge légal de la retraite à 64 ans, au lendemain d’une mobilisation historique des Français contre cette réforme. Avec tout le respect dû aux parlementaires, chacun doit regarder la réalité en face : ce vote ne change rien. Ce n’est pas l’adoption nocturne d’une mesure d’une loi encore en construction par la Chambre haute, au cours d’une invraisemblable séquence durant laquelle toutes les procédures ont été employées pour contraindre le Parlement, qui peut sonner le glas de la détermination populaire. Ceux qui espèrent ainsi impressionner les foules tranquilles défilant depuis près de deux mois ne sont pas sérieux. Majoritaires dans l’Hémicycle, certes, ces 201 élus ne représentent qu’eux-mêmes, quand 3,5 millions de personnes manifestent et que 65 % de Français soutiennent les grèves reconductibles, selon notre récent sondage Ifop.

La mobilisation contre la réforme gouvernementale va donc se poursuivre dès samedi, alors que continue au Sénat l’examen du texte sur lequel l’Assemblée nationale n’a, pour sa part, même pas encore voté. Invité de votre journal, jeudi, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a égrené les raisons de la confiance en la victoire du mouvement social. L’unité, la force, la détermination, la solidarité et le soutien massif des Français sont de solides atouts.

Il ne manque qu’un acteur pour permettre une sortie rapide et par le haut de la situation de blocage actuel : un pouvoir décidé à discuter réellement. C’est le sens de la lettre de l’intersyndicale au président de la République. « Omniprésent sans être visible », souligne Philippe Martinez, Emmanuel Macron doit écouter le pays qui l’a élu, comme il s’y est engagé au soir du second tour de la présidentielle. Ce devoir est vital : l’extrême droite vaincue hier n’attend qu’une crise grave pour que le pouvoir tombe comme un fruit mûr entre ses griffes. Il est minuit moins dix à l’horloge de la démo­cratie en danger.

Réforme des retraitesPhilippe MartinezCGTSénat
L'Humanité

Bonne idée

Billet

Maurice Ulrich

C’est comme pour les grands crus, à savourer sans modération. La presse économique, confirmant les résultats des géants du CAC 40, saluait, jeudi, « un millésime exceptionnel ». 1 700 milliards de chiffre d’affaires, 142 milliards de profits. Et la bonne nouvelle pour toutes celles et tous ceux qui attendent un ruissellement, c’est que « les actionnaires de la Bourse de Paris vont être choyés », écrivent les Échos. Bien, mais qui sont-ils au juste ? Là, le Figaro nous le dit : « Le CAC 40 est une affaire de familles », avec une liste des dix premières et même la photo du trio de tête : la famille Arnault, ça va de soi, les héritiers Hermès, Françoise Bettencourt-Meyers… Aujourd’hui, ces familles détiennent 21,5 % du CAC 40, contre 9,7 % en 2012. Ça ruisselle pas mal à Paris et même ça déborde. Sinon, comme l’écrivent les Échos, alors que la mobilisation sur les retraites bat son plein, « pour certains, c’est le signe que des ressources financières significatives sont à portée de main ». Mais en voilà, une bonne idée !

le billet de Maurice UlrichCAC 40
L'Humanité

À Paris-Gare-de-Lyon, les cheminots savourent la mobilisation du 7 mars et votent la grève reconductible

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Réunis dans un hangar SNCF de la gare de Lyon, l'intersyndicale du Sud-Est Parisien a dressé le bilan de la manifestation historique du 7 mars avant de voter la reconduction de la grève, en assemblée générale.

Il est onze heures lorsque les cheminots et agents SNCF affluent dans ce vieil hangar de la gare de Lyon. Les responsables syndicaux saisissent le micro, sans vraiment dissimuler leur sourire. 

« Hier, quelque soient les chiffres retenus, des organisations syndicales ou de la police, on a connu la plus grosse manifestation de l'histoire du mouvement ouvrier de ces quarante dernières années, tout simplement.», martèle Fabien Villedieu, porte-parole Sud-rail. « Sur les six manifestations, quatre ont dépassé le million de personnes, on est dans un rendez-vous, typiquement, avec l'histoire» insiste le représentant syndical.

3,5 millions de manifestants

La police a décompté 1,28 million de manifestants et la CGT 3,5 millions, contre respectivement 1,27 million et 2,5 millions le 31 janvier. L'intersyndicale avance "plus de 3 millions" de manifestants.

« Dans les aéroports, les ports et docks, les raffineries, les plateformes méthanières donc oui, la grève reconductible est ancrée » insiste Béranger Cernon, porte-parole CGT. « On sait que pour certains salariés, c'est très difficile mais toute forme de grève est bonne à prendre à partir du moment ou chacun joue le jeu», explique le cheminot.

grèves reconductibles

Tandis que des grèves reconductibles touchent de nombreux secteurs clés de l'économie, l'intersyndicale souligne que "le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique qui conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive".

L'exécutif compte sur l'adoption de la réforme par le Sénat d'ici dimanche et envisage "un vote le 16 mars" dans les deux chambres.

Ecartant le risque d'un essoufflement, l'intersyndicale, qui présente toujours un front uni, appelle à deux nouvelles journées d'actions contre le projet de réforme des retraites : samedi 11 mars, puis le jour où Sénat et Assemblée tenteront de se mettre d'accord en commission mixte paritaire (CMP) sur le texte. Très vraisemblablement le 15 ou le 16. 

Réforme des retraites
France24 - World

Xi Jinping handed historic third term as China's president

Issued on: 10/03/2023 - 04:18

NEWS WIRES Yena LEE Follow

Xi Jinping was handed a third term as Chinese president on Friday, capping a rise that has seen him become the country's most powerful leader in generations.

The appointment by China's rubber-stamp parliament comes after Xi locked in another five years as head of the Communist Party (CCP) and the military -- the two more significant leadership positions in Chinese politics -- in October.

Since then, 69-year-old Xi has weathered widespread protests over his zero-Covid policy and its subsequent abandonment that saw countless people die.

Those issues have been avoided at this week's National People's Congress (NPC), a carefully choreographed event that is also set to appoint Xi ally Li Qiang as the new premier.

And on Friday they handed Xi a third term as China's President -- the culmination of a remarkable rise in which he has gone from a relatively little-known party apparatchik to the leader of a global superpower.

His coronation sets him up to become modern China's longest-serving president, and will mean Xi will rule well into his seventies -- if no challenger emerges.

Adrian Geiges, co-author of "Xi Jinping: The Most Powerful Man in the World", told AFP he did not think Xi was motivated by a desire for personal enrichment, despite international media investigations having revealed his family's amassed wealth.

"That's not his interest," Geiges said.

"He really has a vision about China, he wants to see China as the most powerful country in the world."

For decades China -- scarred by the dictatorial reign and cult of personality of founding leader Mao Zedong -- eschewed one-man rule in favour of a more consensus-based, but still autocratic, leadership.

That model imposed term limits on the largely ceremonial role of the presidency, with Xi's predecessors Jiang Zemin and Hu Jintao relinquishing power after 10 years in office.

Xi has torn up that rulebook, abolishing term limits in 2018 and allowing a cult of personality to foster his all-powerful leadership.

But the beginning of his unprecedented third term leading China comes as the world's second-largest economy faces major headwinds, from slowing growth and a troubled real estate sector to a declining birth rate.

Relations with the United States are also at a low not seen in decades, with the powers sparring over everything from human rights to trade and technology.

"We will see a China more assertive on the global stage, insisting its narrative to be accepted," Steve Tsang, Director of the SOAS China Institute, told AFP.

"But it is also one that will focus on domestically making it less dependent on the rest of the world, and making the Communist Party the centrepiece of governance, rather than the Chinese Government," he said.

"It is not a return to the Maoist era, but one that Maoist will feel comfortable in," Tsang added.

"Not a direction of travel that is good for the rest of the world."

(AFP)

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What to expect from Xi Jinping in the next five years as Chinese president

China announces military spending increase despite low economic growth

Canada’s Trudeau to probe alleged Chinese election interference

L'Humanité

Mobilisation du 7 mars : pourquoi ils soutiennent la grève reconductible

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Les syndicats ont salué ce mardi 7 mars une "mobilisation historique" alors que dans le cortège parisien, de nombreux manifestants appellent à élargir la grève reconductible.

Pour cette sixième journée d'action contre la réforme des retraites, les syndicats avaient annoncé vouloir mettre la France "à l'arrêt".

Au départ de la manifestation parisienne, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a salué une "mobilisation historique au regard des 40 ou 50 dernières années" avec environ "20%" de manifestants en plus que lors de la journée du 31 janvier.

Le gouvernement "ne peut pas rester sourd" à cette mobilisation contre le report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, a insisté le leader de la CFDT, tandis que le leader de la CGT, Philippe Martinez, mettait en garde l'exécutif contre "un passage en force (qui) ne ferait que mettre le feu aux poudres".

Ce soir, la CGT a chiffré à 3,5 millions le nombre de manifestants à Paris, soit davantage que lors des précédentes journées d'action.

Grève reconductible

La SNCF prévoit une offre de transport légèrement améliorée pour mercredi, avec un tiers des trains en circulation pour les TGV et TER, contre un cinquième mardi. Jeudi, le trafic sera à nouveau "perturbé", selon l'entreprise, dont tous les syndicats ont lancé une grève reconductible.

« Cette journée du 7 mars est primordiale pour la reconduction de la grève et tout cela va dépendre maintenant des assemblées générales qu'on va tenir partout et le plus largement possible afin d'aller à la victoire», nous explique Ollivier Champetier, secrétaire général de l'UD CGT de l'Essonne. « La grève reconductible, ce n'est pas forcément 8 heures d'arrêt de travail tous les jours, les modalités sont à déterminer en fonction des secteurs d'activité», précise le syndicaliste.

« Les agents de la RATP sont plutôt favorable à durcir le mouvement car ils ont bien compris que les journées "saute moutons" sont importantes mais il faudra passer par la grève reconductible pour mettre en échec le gouvernement.», insiste Thibault Dasquet, agent de maintenance sur le RER A.

Cette sixième journée depuis le début du mouvement de contestation marque le lancement ou la poursuite de grèves reconductibles dans plusieurs secteurs, des transports aux raffineries en passant par l'énergie, le commerce ou les déchets

Chez EDF, le taux de grévistes s'élevait à 41,5% de l'effectif global, contre 44,5% le 19 janvier et 40,3% le 31 janvier.

journée d'action samedi 11 mars

Une nouvelle réunion de l'intersyndicale est prévue dans la soirée pour décider des suites du mouvement. Une nouvelle journée d'action samedi 11 mars est d'ores et déjà évoquée.

De nombreux barrages routiers ont été mis en place dans la matinée, de Perpignan à Miramas (Bouches-du-Rhône) en passant par Poitiers ou Rennes, où des manifestants ont bloqué un important axe routier.

Sondage après sondage, les Français restent très majoritairement opposés à la mesure emblématique de la réforme, le report de l'âge légal de départ.

Dans l'éducation, des blocages ont eu lieu dans des universités et lycées et le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, a recensé 60% des enseignants de collèges et lycées grévistes.

Le secrétaire général de la CGT Energie, Sébastien Ménesplier, a prévu une "semaine noire" dans le secteur, avec des baisses de production principalement dans le nucléaire.

Des coupures d'électricité "sauvages" ont touché jusqu'à 4.000 habitants ont eu lieu dans la matinée à Boulogne-sur-Mer et ses environs, selon Enedis. Plus de 2.000 foyers ont également été privés d'électricité à Annonay (Ardèche), le fief du ministre du Travail Olivier Dussopt, selon la même source.

Les expéditions de carburants étaient bloquées mardi matin à la sortie de "toutes les raffineries" de France (TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et Petroineos), selon le syndicat CGT-Chimie.

Et dans le gaz, trois des quatre terminaux méthaniers que compte la France ont été mis à l'arrêt pour "sept jours" lundi par les syndicats.

Les éboueurs étaient également appelés à la grève reconductible par la CGT. Et trois usines d'incinération à proximité de la capitale (Ivry, Saint-Ouen et Issy) étaient bloquées.

Fait peu courant, la circulation fluviale sur le Rhin était à l'arrêt en raison des blocages de plusieurs écluses.

mobilisations

La semaine sera émaillée d'autres mobilisations, en parallèle des débats au Sénat où le gouvernement compte sur l'adoption de la réforme d'ici dimanche. Il envisage "un vote le 16 mars" dans les deux chambres.

"La loi est extrêmement importante, mais la démocratie réelle aussi", a prévenu Laurent Berger, mettant en garde contre un passage en force à coup de 49.3 qui serait "une forme de blocage inacceptable".

Et pour Philippe Martinez, un texte "qui est voté par des parlementaires mais qui a une telle désapprobation dans l'opinion publique" n'est pas "valable".

Face "à la situation de blocage", Emmanuel Macron doit "trouver une sortie par le haut", "ou bien une dissolution" de l'Assemblée nationale, "ou bien un référendum", a plaidé Jean-Luc Mélenchon (LFI) à Marseille.

« C’est une révolte de la France du travail qui est en cours : le gouvernement réalise t’il seulement ce qui est en train de se passer ?», a tweeté Fabien Roussel alors qu'il manifestait à Besançon.

Avec Afp

Réforme des retraites
Известия (RUS)

Собянин рассказал о поддержке промышленности Москвы в 2023 году

Мэр Москвы Сергей Собянин рассказал о поддержке столичной промышленности в 2023 году. Об этом сообщается на сайте мэрии столицы в пятницу, 10 марта.

По словам чиновника, с начала года город выделил столичным производителям свыше 107 млн рублей на лизинг. Это треть от всего объема средств, которые были выданы в 2022 году на эти цели, отмечает «Москва 24».

Субсидии получили четыре производителя, которые занимаются мясной и хлебобулочной продукцией, агрегатами авиационных топливных, гидравлических и электрических систем, а также электронными решениями для автотранспорта. Эти производители предоставляют рабочие места почти на 2 тыс. человек, уточняет сайт kp.ru.

В частности, субсидию получил завод «Царицыно», который поставляет мясную продукцию практически в 340 российских городов. Производство взяло в лизинг новое оборудование. Теперь у завода может увеличиться объем производства и расшириться ассортимент, отмечает сайт aif.ru.

Также производствам могут предоставить другие виды субсидий на сумму от 100 до 200 млн рублей в год, пишет агентство городских новостей «Москва».

Деловой заход: Минпромторг начал развитие промышленности в ДНР и ЛНР Какие отрасли будут восстанавливать в первую очередь

7 марта стало известно, что в Зеленограде построят два промышленных комплекса. Реализует их частный инвестор, один из участников городской программы по стимулированию создания мест приложения труда. Благодаря строительству новых объектов в Зеленограде появится свыше 350 рабочих мест.

В конце февраля Сергей Собянин сообщил, что некоммерческие организации в Москве поддерживают грантами. В 2022 году, по его словам, в 1,5 раза был увеличен объем финансирования — с 400 млн до 600 млн рублей.

В Москве на данный момент работают порядка 30 тыс. некоммерческих организаций, отмечает телеканал «360». Около 10 тыс. НКО ориентированы на социальные проблемы, пишет RT.

L'Humanité

Marche féministe de nuit : les Rosies sur le devant de la scène

Reportage

Solène CahonAlexia Avril

Alors que le soleil disparaissait, les Rosies ont dansé et chanté à l’occasion de la marche féministe de nuit organisée à Paris le 6 mars par l’AG féministe Paris-Banlieue. 

Collectif féministe créé en 2019, pour dénoncer "l’impact genré du projet de réforme des retraites de Macron” ; les Rosies sont de retour pour lutter contre un deuxième projet de réforme qu’elle considèrent  “tout aussi injuste et injustifié”.

Pour l’occasion elles se sont données rendez-vous dans le 11ème arrondissement de Paris. Au programme : création de pancartes et répétition des chorégraphies, avant de se rendre à la marche de nuit où elles ont performé sur le parvis de l’Opéra Garnier. 

Habituellement organisée le 7 mars, veille de la journée internationale des droits des femmes, la manifestation résérvée aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ a été décalée au 6 mars, pour laisser place au mouvement de grève contre la réforme des retraites. Après les multiples prises de paroles et flashmobs, le cortège a pris la route direction l’Hôtel de ville, avec à sa suite plus d’un millier de manifestants selon l’AFP.

journée internationale des droits des femmes
L'Humanité

Vu sur le terrain : aux quatre coins du pays, la grève s’enracine

Actu

Après une nouvelle mobilisation historique, les syndicats veulent amplifier la dynamique par des débrayages reconductibles dans les entreprises. Sur le terrain, la résistance s’organise.

Cyprien BogandaSamuel EyeneMarie ToulgoatNaïm Sakhi

Dans les transports en commun, les raffineries ou les ports, une même conviction : les manifestations, aussi massives soient-elles (celle du 7 mars a attiré 3,5 millions de personnes dans les rues, selon la CGT), ne suffiront pas à faire fléchir l’exécutif.

Désormais, l’objectif est de multiplier les grèves reconductibles pour peser sur l’économie, tout en évitant le piège de la grève par procuration, dans laquelle une minorité de travailleurs organisés montent au front, soutenus par la « majorité silencieuse ».

Retraites. 65% des Français pour la grève reconductible dès ce 7 mars

« Nous sommes entrés dans une nouvelle phase du mouvement, assure Emmanuel Lépine, secrétaire national de la Fnic-CGT (industries chimiques). Il nous faut désormais maintenir ce niveau de mobilisation et élargir le mouvement au maximum de secteurs de l’économie. »

Ce mercredi, en tout cas, les secteurs clés étaient toujours à la bagarre. Dans les raffineries de TotalEnergies, les installations fonctionnent toujours, mais les expéditions sont bloquées. La CGT fait état de taux de grève oscillant entre 70 et 100 % sur les différents sites, signe que la journée du 7 mars a gonflé les voiles de la mobilisation. Quant aux quatre terminaux méthaniers portuaires permettant d’importer du gaz naturel liquéfié en France et à l’ensemble des stockages de gaz où il y a du personnel, ils étaient toujours bloqués.

Dans l’énergie, plus de 15 000 mégawatts ont été retirés du réseau par les grévistes des centrales thermiques et nucléaires, un niveau « historique », selon la CGT. Les transports en commun et les ports poursuivent également le mouvement (voir plus bas). De Paris au Havre, l’Humanité est allée à la rencontre des salariés concernés pour comprendre comment ils organisent la résistance.

À la gare de Lyon, une reconduction et des soulagements

« Ce matin, j’ai entendu que 15 000 personnes étaient dans la rue à Blois. Je pensais qu’il n’y avait que le château, là-bas. » La satisfaction de ce cheminot, au micro de l’assemblée générale de la gare de Lyon, ce mercredi, tranche avec la mobilisation de 2019 contre la réforme des retraites à points. « Dans les aéroports, les ports & docks, les raffineries, le gaz, la liste des secteurs en reconduction est longue, la grève est ancrée, poursuit Berenger Cernon (CGT). Non, cette fois-ci, les cheminots ne sont pas seuls. »

Chez les agents grévistes du Sud-Est parisien, le soulagement est de mise. Ce mercredi, second jour de grève reconductible, 40 % des agents de l’axe Paris sud-est et 95 % des conducteurs sont en grève. « Le 7 mars était formidable. Police et syndicats s’accordent à dire qu’il s’agissait de la plus grosse mobilisation sociale depuis quarante ans ! Comment pourrions-nous être déçus par cette démonstration de force ? » souligne Fabien Villedieu, délégué syndical SUD rail, pour encourager les agents à poursuivre le mouvement.

Pour autant, Berenger Cernon souligne « l’état d’esprit paradoxal » parmi les grévistes. « Il y a du monde dans les rues et, à la SNCF, le taux de grévistes est encourageant, mais il n’y a pas de volonté collective d’aller au carton contre la réforme », enchaîne le cégétiste. À la SNCF, la crainte est que la reconduction ne s’estompe, ce week-end. La journée d’action interprofessionnelle de samedi, à laquelle ont appelé les confédérations syndicales, est un atout pour déjouer ce piège. « Il y avait, le 7 mars, 39 % de grévistes, tous collèges confondus, du jamais-vu après un mois et demi de mobilisation depuis vingt ans, insiste Daniel Teirlynck (Unsa). Le silence du gouvernement entraînera de la violence, ce qui n’est pas notre volonté. »

Dans un hangar de la SNCF, la reconduction à la gare de Lyon a été votée par les plus de 80 grévistes présents. Avant, pour ces derniers, de rejoindre la place de la République pour la manifestation féministe. « L’égalité salariale, c’est 5,5 milliards de cotisations pour les retraites », rappelle Fabien Villedieu. Et Radia, une gréviste, de conclure : « Nous donnons la vie mais sommes les moins payées et les plus précaires. Les femmes doivent se rendre dans la rue. »

Sur le rond-point d’Élancourt, « on ira jusqu’au bout »

Autour du rond-point, les bruits d’avertisseurs se font entendre à intervalles réguliers. Les passants en voiture ont bien compris le mot d’ordre : « Un Klaxon = un soutien », affiche une pancarte exhibée à l’entrée du croisement. Sur le rond-point du Commando-Kieffer, à Élancourt (Yvelines), ils sont une trentaine de participants réunis en assemblée générale, ce mercredi 8 mars.

Au lendemain d’une grève qui a rassemblé un nombre historique de manifestants, les salariés d’Airbus, présents, se tournent déjà vers l’avenir. « Nous n’allons rien lâcher, nous irons jusqu’au bout », avertit Pascal. Déterminé, ce développeur en informatique et délégué syndical CGT invite les participants à « durcir » le mouvement de lutte.

Et il n’est pas seul. Tour à tour, les syndicalistes se passent le micro. Des représentants d’autres secteurs d’activité sont venus apporter leur soutien. Ils exhortent les uns les autres à poursuivre la lutte. « Les agents sont très motivés. Nous sommes venus pour soutenir la mobilisation aux côtés des salariés d’Airbus », explique Morgan, électricien chez Enedis.

Pour lui, la grève par procuration n’est pas une option. « Nous avons décidé d’appliquer la sobriété énergétique », plaisante-t-il au sujet des modes d’action utilisés par les grévistes de son entreprise. De fait, ils ont décidé de faire des coupures d’électricité ciblées. D’autres initiatives tentent de voir le jour. Benoît, chimiste chez Thales et délégué CGT Île-de-France, parle de « quête au drapeau ». « Nous demandons aux salariés qui le souhaitent de soutenir financièrement les mobilisations. Puis nous redistribuons les fonds obtenus aux caisses de grève », explique-t-il.

À quelques pas, Aude, enseignante en CP, fait également preuve de ténacité. « Pour faire reculer la réforme des retraites, il faut se mobiliser. Qui peut imaginer un enseignant encore en classe à 64 ans ? » s’agace la syndicaliste FSU. Pour arriver jusqu’au lieu d’échanges, elle a fait vingt minutes de route avec son fils. Il est important d’agir, pour elle. « Je n’ai pas pu aller à Paris ce 7 mars, mais il faut montrer notre présence. Les gens sont là, ils occupent le terrain. Il faut le rappeler. » Et ce samedi 11 mars, nouvelle journée de mobilisation annoncée par l’intersyndicale, en est l’occasion toute trouvée.

Au Havre, les dockers immobilisent le port

Ports morts. Aucune marchandise ne rentre, aucune ne sort. À l’appel de leur fédération CGT, les dockers du Havre (Seine-Maritime) ont immobilisé le port, ce mardi, au lendemain d’une première journée de grève. « La différence avec une grève de 24 heures, c’est que, cette fois-ci, on occupe les lieux », détaille Jérémie Julien, secrétaire général adjoint de la CGT des ouvriers dockers du Havre.

L’appel n’est pas resté sans réponse : dès 5 heures ce matin, les nombreux dockers de la cité seinomarine ont bloqué les points d’entrée de six terminaux de la ville, rendant impossible tout déchargement de cargaison. Pour le deuxième jour de suite, 100 % d’entre eux étaient en grève.

À l’abri de la pluie dans des conteneurs convertis en cabanes, les travailleurs ont condamné l’accès aux débarcadères par de grands feux de pneus, dont la fumée s’est répandue jusqu’au centre-ville. Pour les travailleurs des docks, impossible d’accepter que la réforme des retraites soit entérinée.

« À 45 ans, nos collègues ont le dos en vrac. J’ai 30 ans et je suis déjà usé par la fatigue », souffle Alex, docker de Rouen travaillant au terminal de Radicatel (Saint-Jean-de-Folleville), que ses collègues du Havre sont venus soutenir. Du fait de la nature pénible de leur métier et de leur exposition à l’amiante jusqu’en 2004, certains peuvent aujourd’hui partir à la retraite à 55 ans. Un âge de départ que ferait reculer la réforme. Les plus jeunes recrues, dont l’exposition aux fibres toxiques n’est pas reconnue, pourraient partir à la retraite à 60 ans au lieu de 58 ans, inenvisageable pour beaucoup.

Une assemblée générale fédérale, ce 9 mars, devrait décider de la suite du mouvement des dockers et établir un calendrier d’actions à partir du 13 mars. « On est dans l’optique de l’élévation du mouvement », confie Jérémie Julien, qui espère que les autres secteurs décident également l’intensification de la lutte. En attendant, les ouvriers restent déterminés à tenir tête au gouvernement en interrompant complètement l’activité portuaire, jusqu’à la levée de leur blocage dans la nuit. « On n’est pas habitués à se laisser faire », glisse Florent, salarié de GMP, à deux pas de l’ancienne centrale thermique du Havre.

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L'Humanité

Écoutez la France

Éditorial

Maurice Ulrich

Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas. En tout cas, ils font semblant. Il y a quelque chose d’irréel à relire, par exemple, les propos de Gabriel Attal, le ministre du Budget, avant l’exceptionnelle mobilisation de mardi, évoquant « ceux qui triment » et seront pénalisés par les grèves, c’est-à-dire « les Français qui doivent se lever le matin, prendre leur métro, leur RER, leur voiture pour aller travailler ». Ou bien à lire tel éditorialiste qui, sans sortir à l’évidence de son bureau, a vu dans les cortèges « la routine d’un pays couleur sépia qui peine à regarder l’avenir dans les yeux et qui rejoue invariablement la même pièce ».

Venez voir le peuple dans les rues, de tous âges, de toutes professions, des syndicalistes chevronnés aux jeunes lycéennes et lycéens chantant et riant ; venez voir les Rosies dansant ou cette jeune femme qui a simplement écrit sur sa petite pancarte le mot : colère. Mesurez bien que plus des deux tiers des Français qui triment et se lèvent tôt soutiennent le mouvement. Et c’est à eux que le gouvernement voudrait opposer une fin de non-recevoir au prix de tractations et de manigances avec une droite qui ne trouve là qu’une occasion de se refaire, pour elle seule, une petite santé.

Mesurez le prix de cette cécité volontaire. Il ne s’agit pas de répondre ou non à des minorités agissantes ou à une France du passé. Ce qui est en jeu, c’est une véritable sédition du pouvoir et d’une partie du monde politique avec la large majorité de celles et ceux qui font la France d’aujourd’hui et celle de demain. Ce qui est en jeu, ce n’est pas de savoir si Emmanuel Macron va manger ou non son chapeau, va aller à Canossa ou essuyer un camouflet, s’il s’agit d’une défaite ou d’une victoire d’un camp ; ce qui est en jeu, c’est l’indispensable pacte social, fût-ce a minima, entre le pays et ceux qui sont en charge de légiférer et de gouverner, et sans lequel la démocratie n’est plus qu’un vain mot. Le peuple, on ne le flatte pas en serrant des mains derrière les cordons de police lors de déplacements officiels. Le peuple vit, crée et lutte. Écoutez la France.

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Les grévistes lancent l’opération « Sobriété énergétique »

ReportageRéforme des retraites

Samuel Eyene

Afin de protester contre le projet de réforme des retraites, des salariés de l’énergie ont privé de courant durant quelques heures le chantier du village olympique et le quartier du Stade de France.

On pourrait confondre la scène avec un flash mob : plus d’une centaine de personnes, bras levés, tête en avant, le corps tourné dans la même direction. Cette étrange chorégraphie s’appelle la « technique de la tortue ». « Tous les collègues se regroupent, de sorte que l’un d’entre eux réalise l’opération sans qu’on puisse l’identifier », explique l’un des grévistes.

Ce jeudi 9 mars, près de 300 agents de la fédération CGT des mines et de l’énergie (FNME) se sont réunis au poste source EDF Ampère (Seine-Saint-Denis) pour réaliser un coup d’éclat, l’opération « Sobriété énergique », comme ils l’appellent. Une fois la « tortue » mise en place, une dizaine d’entre eux accèdent au local technique pour y couper l’alimentation, tandis que les autres veillent. « Durant deux à trois heures, cette action a privé d’énergie le chantier du village olympique, tout le quartier de la zone commerciale du Stade de France et trois data centers », explique Sébastien Menesplier, secrétaire général CGT mines-énergie, lors d’un point de presse improvisé devant une forêt de micros tendus.

Non violente, l’initiative, qualifiée d’« historique » par les représentants syndicaux, est l’un des événements chocs pour s’opposer au projet de réforme des retraites. « Les électriciens et gaziers sont en grève reconductible pour obtenir le retrait du texte gouvernemental. Nous en appelons à la responsabilité du gouvernement et du président de la République », reprend Sébastien Menesplier. D’autant que l’opération a l’ambition de s’inscrire dans des modes d’action de plus en plus ciblés. « Aujourd’hui, on dit ce qu’on a à dire, on fait ce qu’on a à faire. Et si le gouvernement ne veut pas nous écouter, on coupe », résume un gréviste encapuchonné.

« Là, c’est politique »

L’affaire avait, bien sûr, été méticuleusement préparée. Une heure avant la coupure, les 300 participants convergent dans un gymnase de Saint-Denis. Avant d’embarquer dans cinq bus affrétés par la FNME-CGT francilienne, leurs représentants syndicaux leur rappellent le sens de l’initiative. « Il est hors de question qu’on nous enlève ce pour quoi on a cotisé, le régime spécial des travailleurs des industries électriques et gazières, défend Cédric Liechti, secrétaire général CGT énergie Paris. Arrêtons d’attendre qu’on nous tape dessus. Réagissons ! »

Arrivés devant le poste Ampère, ni la plupart des agents ni les journalistes prévenus la veille ne savent à quoi s’attendre, afin de conserver l’effet de surprise. Cagoules et fumigènes rouges sont alors de sortie et quelques chants entonnés. « Emmanuel Macron, président des patrons, il va faire tout noir chez toi », résonne dans la cour. « Là, c’est politique », s’amuse un gréviste.

Au vu du lieu hautement « symbolique » de l’action, « le gouvernement va nous traiter de terroristes, alors qu’on a juste coupé l’électricité. Mais ce n’est pas grave », anticipe Frédéric Probel, secrétaire général de la CGT énergie Bagneux. Parmi les parlementaires présents, Thomas Portes et Antoine Léaument pour la FI, Soumya Bourouaha et Stéphane Peu pour le PCF, ce dernier prend la parole : « Nous sommes à vos côtés jusqu’au bout. »

Samuel Eyene

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L'Humanité

Bombe(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Nasse Les mensonges éhontés comme les ruses politiques de bas étage laissent toujours des traces. Même le quotidien du soir le Monde, dans un éditorial assez cinglant, le notait ainsi cette semaine : « Qui comprend encore la finalité du projet de réforme des retraites qui a été tour à tour présenté comme le moyen de financer les grands chantiers du quinquennat, puis comme la condition sine qua non pour sauver le régime par répartition, puis comme une façon de renforcer “la justice sociale” et “l’équité” ? » Ironique, le journal ajoutait : « Au point d’incompréhension où il est arrivé, le mieux que peut espérer l’exécutif est que “Les Républicains” acceptent de lui sauver la mise la semaine prochaine à l’Assemblée nationale. Il n’en est même pas sûr. » Mac Macron et sa Première sinistre sont dans la nasse, d’autant que, par une malice délicieusement orchestrée, la majorité sénatoriale de droite débutait l’examen du report de l’âge légal de départ à la retraite (le fameux article 7) au lendemain même où les syndicats réussissaient une nouvelle démonstration de force dans la rue (plus de 3 millions de manifestants) et par les grèves (massives), une journée qui constituera, quoi qu’il arrive, l’un de ces moments historiques de notre Histoire sociale.

Rejet Nous voilà donc « aux jours d’après », assurément les plus décisifs, sachant que la bataille de l’opinion paraît définitivement perdue pour Mac Macron. Une passionnante enquête d’opinion réalisée par le collectif de chercheurs Quantité critique conforte ce qui n’est plus une impression, mais bien une réalité. « L’opposition à la réforme, qui ne cesse de s’intensifier, touche toutes les catégories d’actifs et est majoritaire chez toutes les personnes en activité », signale d’emblée l’étude. Ce rejet massif, certes plus fort dans les professions intermédiaires, les employés et les ouvriers, reste ultradominant aussi chez les cadres : 64 %. Vous avez bien lu ! Signalons que cette opposition est moins nettement dominante chez les 65 ans et plus (43 % favorables, 44 % opposés) et évidemment chez les personnes déclarant un niveau de revenus nets supérieur à 4 000 euros par mois (51 % favorables, 42 % opposés). Le collectif Quantité critique précise : « Le soutien aux manifestants, aux grèves et aux blocages atteste de la perte de légitimité du gouvernement et de la possibilité d’un élargissement de la contestation dans les jours à venir. » La seule vraie interrogation, en vérité.

Tournant L’étude nous apprend par ailleurs un fait qui n’a rien d’anodin : le rejet de la réforme est très proche dans le privé (69 %) et le public (74 %). Le collectif reconnaît que, « loin de se concentrer dans des foyers de contestations classiques, le combat touche toutes les catégories d’actifs à des niveaux très élevés », ce qui renverrait directement à « la détérioration des conditions d’emploi et de travail ». Personne ne montrera son étonnement de savoir que l’opposition atteint 82 % chez celles et ceux qui ont choisi quatre qualificatifs négatifs parmi les quatre suivants ( « stressant », « dangereux », « répétitif » et « fatigant ») pour décrire leur propre activité professionnelle. Selon le collectif, pas de doute : « La volonté de s’émanciper de la marchandisation du travail est au cœur du débat », bien qu’il ne faille pas confondre secteurs d’activité (fortement syndicalisés) et individus. Ces derniers, souvent isolés et pas toujours armés pour se mobiliser, alimentent l’opposition dans les sondages mais, sans surprise, constituent dans le même temps une sorte de frein à l’action. Dès lors, nous le savons tous, le mouvement se situe à un tournant entre « la grève par procuration », dont témoignent 46 % d’actifs soutenant la contestation sans y participer, et le recours à la grève (40 %), à la manifestation (43 %) ou aux actions de blocage (35 %). Le bloc-noteur n’oublie pas deux autres chiffres. Le premier vient lui aussi de l’enquête de Quantité critique : 15 % des actifs n’ont pas encore participé à la mobilisation mais se disent « prêts à le faire ». Le second est issu du sondage Ifop réalisé pour l’Humanité : 65 % des Français se déclarent « favorables » à la grève reconductible. Une véritable bombe sociale et politique.

Réforme des retraitesLe bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin
L'Humanité

Penser « queerement »

Chronique

Cynthia Fleury

Il existe désormais des approches biopsychosociales qui refusent de séparer les mondes biologique, psychologique et social pour étudier le sexe et le genre chez l’homme.

La Berlinale a récompensé plusieurs films « queers », dont le documentaire de Paul. B. Preciado, sous la présidence du jury de Kristen Stewart, connue pour défendre la cause LGBTQ +. Pour se (re)mettre à jour côté théorie queer, le « manuel » graphique de Meg-John Barker et Jules Scheele (La Découverte, 2023) est un bon outil, synthétique et ludique. Il permet en quelques pages de faire connaissance avec quantité de théoriciens proto-queers, queers, et post-queers, et de rappeler cette évidence que le non-binaire structure les sociétés depuis la nuit des temps. L’anthropologue américain contemporain Gilbert Herdt a travaillé sur les identités hijra (Inde), tom/dee et kathoey (Thaïlande), bissu, calabai et calalai (Indonésie), pour ne citer que les principales.

Qu’entend-on par queer ? Une théorie qui remet en cause le binarisme des genres et de la sexualité, qui travaille sur les effets sociétaux (politiques, éthiques, économiques, etc.) de l’hétéronormativité, sur les liens entre l’inné et l’acquis, sur la manière d’échapper à la partition entre sexualité normale et sexualité anormale, qui se lie aux travaux sur l’intersectionnalité… Bien sûr Judith Butler, qui pourtant ne s’est jamais revendiquée « queer », mais avant elle des précurseurs comme Kinsey, grand défenseur de la diversité sexuelle, Sandra Bem, qui a travaillé sur l’androgynie, Gagnon et Simon, qui ont débiologisé la sexualité, Adrienne Rich, Monique Wittig, qui ont déconstruit la contrainte à l’hétérosexualité, Kimberlé Crenshaw, qui a démarginalisé l’intersection de la race et du sexe, ou encore Gayle Rubin, qui a dénoncé les idéologies antisexe qui nous oppriment… Puis Teresa de Lauretis, en 1990, a expressément nommé la théorie queer, à l’université de Californie, sur le campus de Santa Cruz, pour lui refuser quelques années plus tard la dénomination de « théorie ».

Gauntlett, Warner, McIntosh, Sedgwick, Fuss, Hegarty, etc. ont poursuivi la déconstruction des catégories sexuelles et autres privilèges « hétéro ». Il existe désormais des approches biopsychosociales qui refusent de séparer les mondes biologique, psychologique et social pour étudier le sexe et le genre chez l’homme, ou chez l’animal. Le queer se mondialise, avec l’apparition des « diasporas queers », autrement dit des espaces queers parmi les groupes ethniques qui se sont dispersés au-delà de leur pays d’origine.

La pensée « queer », radicale, peut fonctionner d’une tout autre manière, comme nous y invite Lisa Duggan, citant Barthes : « Il faut feindre volontairement de rester à l’intérieur de cette conscience normative et (…) la délabrer, l’affaisser, l’effondrer sur place, comme on ferait d’un morceau de sucre en l’imbibant d’eau. » À vos petites cuillères. 

La chronique de Cynthia FleurygenreLGBT
L'Humanité

En colère contre le capitalisme !

Chronique

Philippe Rio

« Il existe bel et bien une guerre des classes et c’est ma classe, la classe des riches qui fait la guerre et la gagne. » Warren Buffett, milliardaire américain et auteur de cette citation choc, a désormais trouvé un adversaire prêt à relever le gant de la lutte des classes, aux États-Unis ! Dans son nouvel ouvrage, Il est normal d’être en colère contre le capitalisme !, Bernie Sanders, candidat à deux reprises aux primaires démocrates à l’élection présidentielle américaine, dénonce un capitalisme tellement injuste qu’il en devient immoral, et une classe dominante qui n’a jamais été aussi puissante à l’échelle de la vie du vétéran de 81 ans. Les ravages du capitalisme aux États-Unis, ce sont 500 000 sans-abri, 25 millions de personnes sans couverture maladie malgré l’Obamacare, des PDG de grandes entreprises qui gagne 400 fois le salaire moyen de leurs employés et 1 % de la population du pays qui détient 34 % du patrimoine national.

« Après des batailles parlementaires perdues, Bernie Sanders en appelle à une révolution politique basée sur l’union sacrée des travailleurs. »

Dans son livre, la figure tutélaire de la gauche américaine dresse les 8 commandements de la lutte de classes dans son pays : « 1. Le système économique capitaliste est le problème », « 2. Exigez plus ! Exigez le monde ! », « 3. Le problème des inégalités est systémique », « 4. La couverture maladie pour tous est une exigence centrale », « 5. Vous êtes du côté des travailleurs ou vous êtes du côté de leurs patrons », « 6. Les nouvelles technologies ne régleront pas le problème de la propriété », « 7. Une société démocratique exige un égal accès à l’éducation » et « 8. Il n’y a pas de terrain d’entente dans les combats à venir ». Après des batailles parlementaires perdues comme la mise en place d’une assurance maladie universelle, le doublement du salaire minimum et la fin d’une fiscalité où le taux d’imposition effectif des milliardaires est inférieur à celui de la classe ouvrière, Sanders en appelle à une révolution politique basée sur l’union sacrée des travailleurs.

États-Unis. Bernie Sanders appelle les démocrates à une « correction majeure de trajectoire »

En éveillant les consciences, le vieux sage tente de remettre la lutte des classes au centre du jeu politique américain, à gauche. Au pays de Donald Trump et du capitalisme triomphant, il y défend une logique marxiste des droits économiques au-dessus de tout, comme le droit de se loger ou d’avoir un salaire décent. Pendant ce temps-là, de l’autre côté de l’Atlantique, au pays de la Sécurité sociale et de son créateur, le ministre communiste Ambroise Croizat, la droite sénatoriale introduit l’idée de la capitalisation du régime de retraite. La lutte des classes serait-elle un chemin d’avenir pour la gauche des deux côtes de l’Atlantique ? 

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L'Humanité

Écart salarial : vite, le bureau de conciliation

Chronique

Clara Gandin

Pour la première fois, dans un arrêt publié au Bulletin et sur lequel elle souhaite donc attirer l’attention, la Cour de cassation vient confirmer les pouvoirs d’instruction du bureau de conciliation et d’orientation au bénéfice de salariés arguant d’écarts de rémunération injustifiés. Embauchée en 2014 dans une entreprise d’assurances pour animer un réseau de mandataires, la salariée avait démissionné, début 2018, puis intenté une action prud’homale en référé contre son ancien employeur pour obtenir les documents comportant les chiffres d’affaires réalisés par tous les mandataires sous son autorité, ainsi que son chiffre d’affaires détaillé par affaire nouvelle pour le calcul de sa rémunération variable, durant les trois dernières années. Le conseil de prud’hommes a fait droit à sa demande, après quoi la salariée l’a saisi au fond.

Dans ce cadre, la salariée a demandé au bureau de conciliation et d’orientation qu’il ordonne, avant de se prononcer au fond, la production forcée par l’employeur du décompte des chiffres d’affaires réalisés par l’un des mandataires sur une période précise. En effet, le bureau de conciliation dispose du pouvoir d’ordonner toutes mesures d’instruction et toutes mesures nécessaires à la conservation des preuves (1). De nouveau, les conseillers prud’hommes ont fait droit à sa demande par provision sous astreinte. L’employeur a fait appel de cette décision, affirmant que les éléments demandés devaient être débattus au fond et que le bureau de conciliation avait excédé ses pouvoirs en ordonnant à une partie de produire des pièces détenues par un tiers au procès. Le Code du travail prévoit, en effet, à son article R. 1454-16 que c’est seulement si le bureau de conciliation commet un excès de pouvoir qu’il peut être fait appel des mesures d’instruction qu’il ordonne.

Par arrêt du 13 novembre 2020, la cour d’appel de Bourges a jugé cet appel irrecevable car le bureau de conciliation avait justement mobilisé ses pouvoirs d’instruction. C’est cette décision que la Cour de cassation a intégralement confirmée (2), jugeant que la cour avait approuvé à bon droit le bureau de conciliation qui, « saisi d’un litige relatif à la détermination de la rémunération variable de la salariée, avait apprécié, en fonction des éléments qui lui étaient soumis et des intérêts en présence, la nécessité d’ordonner à l’employeur la communication de documents utiles à la solution du litige et en rapport avec lui ». La Cour de cassation rappelle ici l’important pouvoir du bureau de conciliation pour garantir le droit à la preuve des salariés pour accéder à des informations dans les mains de l’employeur.

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L'Humanité

Précarité des mères isolées

Chronique

Violaine de Filippis Abate

La Journée internationale des droits des femmes est aussi l’occasion de rappeler la précarité économique qui touche particulièrement les mères isolées, y compris en France : 700 000 familles monoparentales vivent en dessous du seuil de pauvreté. Cette situation est notamment sous-tendue par les discriminations que nous vivons sur le plan de l’embauche et de l’évolution de carrière, toute notre vie. Même en couple, ce sont les femmes qui assument encore la plus grande partie de la charge mentale des tâches domestiques et familiales, au détriment de leur vie professionnelle. L’Insee estime à 28,5 % l’écart de salaires entre femmes et hommes ; ce qui a d’ailleurs des conséquences évidentes sur le montant des retraites.

Égalité des sexes : le triste bilan de Macron

Au moment d’une séparation, la pauvreté économique des femmes est mise en exergue de manière évidente comme la partie émergée de l’iceberg, en ce qu’elle n’est plus masquée par les revenus du conjoint. Les mères célibataires, malgré leur courage, subissent de plein fouet les inégalités économiques structurelles. Elles sont encore plus discriminées dans l’accès aux postes bien rémunérés ou de manière générale, dans tout recrutement. Les employeurs les jugent peu fiables du fait des contraintes liées à la gestion des enfants.

Dans environ 1 cas sur 3, l’ex-conjoint ne paie pas la pension alimentaire. Depuis le 1 er janvier 2023, la caisse d’allocations familiales doit collecter systématiquement la pension auprès du parent qui la doit, puis la reverser à l’autre. La seule condition est de posséder un acte juridique constatant le montant de la pension alimentaire fixé entre les parents de l’enfant (comme une décision de justice ou un accord amiable homologué par le juge). Ce service avait été initialement créé en 2017 uniquement pour les cas de divorce avec violences conjugales, il faut donc saluer son élargissement, mais rappeler qu’un délai de mise en place de deux mois est observé à compter de la demande. Or, lorsqu’on vit en dessous du seuil de pauvreté, cette attente est beaucoup trop longue.

Réforme des pensions alimentaires : vers la fin des impayés ?

Par ailleurs, la loi prévoit que le parent qui verse la pension alimentaire puisse en déduire le montant de ses impôts. Cela ne répond à aucune logique puisqu’il s’agit d’une dépense pour l’éducation et l’entretien des enfants, qu’il aurait exposée même s’il n’avait pas été séparé. Il faut donc imposer ces sommes entre ses mains, et permettre à la personne qui touche la pension (quasiment systématiquement la mère) de ne pas payer d’impôts sur ce montant. Enfin, rappelons qu’en cas d’impayés de la pension, le montant indemnitaire versé au titre de l’allocation de soutien familial est de seulement 184 euros par enfant. Il est temps de ne plus invisibiliser les mères célibataires, et d’affecter un vrai budget étatique pour lutter contre la précarité qu’elles subissent.

La chronique féministe de Violaine de Filippis AbateJournée du 8 marsPrécarité
L'Humanité

Le droit de pouvoir manger

Chronique

Patrick Le Hyaric

Après nous avoir annoncé un « mars rouge » et un « tsunami d’inflation », voici que les dirigeants des grands groupes de la distribution communiquent tous azimuts pour expliquer qu’ils vont bloquer les prix de certains produits de première nécessité et des denrées alimentaires de base.

Pourquoi, ce qui la semaine dernière était impossible le devient soudain ? C’est sans doute, qu’avec la complicité du gouvernement, il a été décidé de ne pas soulever le capot des marges de ces mastodontes de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution.

De ne pas trop fouiller non plus du côté de la provenance de ces produits alimentaires alors que se creusent nos déficits en fruits et légumes, ovins, bovins, volailles.

Nos concitoyens n’ont pas besoin de plan de communication. C’est un véritable « état d’urgence anti-inflation » qui doit être décrété alors que chaque famille va dépenser au moins 100 € de plus pour manger. Que le pouvoir prenne acte des affirmations des distributeurs et décide de bloquer les prix de première nécessité et des prix alimentaires. Il peut pour cela mettre en œuvre une loi sur le « coefficient multiplicateur », c’est-à-dire la mise en place d’un taux obligatoire maximum entre le prix de vente et le prix d’achat à la ferme. Voilà un outil anti-spéculation.

Pour une période d’au moins six mois, le gouvernement devrait décider d’une allocation exceptionnelle pour les foyers modestes ou d’un chèque alimentaire mensuel comme l’a proposé la convention citoyenne. Sur six mois, des allocations allant de 50 € à 100 € par famille selon ses revenus, coûteraient environ quatre milliards d’euros facilement mobilisables en mettant à contribution les grands groupes d’amont et d’aval de la production agricole. À ceci il conviendrait d’ajouter une aide plus conséquente -bien au-delà des 60 millions prévus- en faveur des associations de solidarité et de distribution alimentaire.

Le déploiement de la guerre poutinienne contre le peuple Ukrainien est utilisé pour camoufler cette insupportable spéculation sur les matières premières agricoles et sur les produits nécessaires à l’agriculture. Les variations spéculatives, à la hausse ou à la baisse, aboutissent toujours à des prix plus élevés pour le consommateur.

Ainsi le prix des céréales baisse tendanciellement depuis le mois de décembre sans conséquence sur le prix de la baguette de pain. Le prix du gaz a diminué sans effet sur les prix à la consommation. Il devient nécessaire que l’observatoire de la formation des prix et des marges dispose des moyens d’enquêter afin de mettre en lumière la véritable répartition des marges et des profits au fil de la chaîne alimentaire du champ à l’assiette.

De même, il est difficile de comprendre pourquoi la France se situe en queue de peloton européen dans le ratio comparant le prix moyen au revenu moyen des citoyens. Les parlementaires devraient se saisir de ces enjeux aux lourdes répercussions sur le coût d’un repas, en créant des commissions d’enquêtes parlementaires visant la construction d’un droit pour toutes et tous à l’alimentation et à la nourriture.

Le gouvernement ne peut laisser les centrales d’achat et les grandes industries de la transformation jouer librement à ces parties de ping-pong sur les prix au détriment des consommateurs, alors que les évolutions des salaires et des retraites demeurent en deçà de la hausse des prix. Celle-ci va agir comme un tsunami sur le budget des familles populaires. Sont annoncées en effet des augmentations de prix de 41 % pour les produits animaliers, de 20 % pour les conserves de fruits, de 17 % pour les conserves de légumes, de 15 % pour les huiles et assaisonnements, de 13 % pour la volaille et de 10 % pour le café. Les combats pour l’augmentation des rémunérations du travail et du niveau des pensions de retraite et des prestations sociales doivent donc être à nouveau portés avec force.

Aussi, une partie des aides publiques aux entreprises de la transformation et de la distribution agroalimentaire devraient être conditionnées à une baisse des prix des denrées alimentaires. Une baisse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) doit être conditionnée à un effet réel sur le prix à la consommation afin qu’elle ne soit pas accaparée par le vendeur.

Ajoutons que la précarité alimentaire et la réduction des achats alimentaires résultent de l’augmentation d’autres coûts pour les familles populaires notamment les loyers ou les prix de l’énergie. Ces derniers sont aussi le résultat d’un marché spéculatif européen auquel il faut mettre fin en sortant la France du marché unique européen de l’électricité.

Dans une telle situation, le gouvernement feint la neutralité pour mieux servir les intérêts des grands groupes insérant l’agriculture et l’alimentation dans le marché capitaliste mondialisé. Des milliers d’industriels, notamment les petites et moyennes entreprises, se retrouvent face à une poignée de centrales d’achat dans une situation d’oligopsone. Et, ces mêmes groupes de la grande distribution profitent de leur situation d’oligopole face aux 67 millions de consommateurs.

La pression organisée sur les salaires et les retraites, contraignant le pouvoir d’achat populaire, conduit ces grands groupes de la distribution à s’approvisionner n’importe où dans le monde, à vil prix et vil qualité, tout en réduisant l’emploi et les salaires dans les métiers de la vente, en entraînant la liquidation de l’agriculture familiale Française et en générant des problèmes de santé nouveaux chez nos concitoyens.

Un pouvoir soucieux de l’intérêt général et non des profits ne laisserait pas faire cela. Il pourrait par exemple inciter à la consommation d’une alimentation produite au plus proche des consommateurs. Il peut aussi rendre obligatoire et permanent un double affichage : le prix d’achat à l’agriculteur aux côtés de celui que paye le consommateur.

L’inflation affecte aussi les petits et moyens paysans dont les coûts de production ont considérablement augmenté.

Elle révèle un problème de haute importance : l’intégration de nos systèmes agricoles et alimentaires dans le complexe industriel et énergétique mondial entraînant leur dépendance à une multitude d’intrants comme les engrais, les semences, des substances chimiques, les carburants jusqu’à l’alimentation en protéines importées du Brésil pour nos élevages au détriment de notre souveraineté alimentaire.

Plus cette dépendance est importante, plus les coûts de production augmentent, plus l’empreinte écologique et sanitaire est importante et moins bien est rémunéré le travail paysan. L’heure est venue de repenser une nouvelle agriculture « plus autonome et plus économe ». C’est l’une des voies pour protéger tout à la fois le paysan-travailleur et le consommateur, leur santé et leur environnement. Le droit à une nourriture de qualité devient un enjeu pour chacune et chacun. Il est temps de reprendre le contrôle de nos assiettes en étendant la démocratie aux conditions de production et de distribution d’une alimentation accessible et de qualité.

alimentationSalaires et pouvoir d'achatInflation
L'Humanité

Retraites. Emmanuel Macron, l'intenable silence

Actu

Les dirigeants des principales organisations syndicales interpellent le chef de l’État dans une lettre ouverte, pour l’exhorter à rouvrir le dialogue. L’intéressé laisse la majorité gérer le dossier, quitte à ce que son entêtement menace la démocratie.

Cyprien BogandaCyprien Caddeo

Il est toujours périlleux de miser sur le pourris­sement d’une situation. Depuis des semaines, l’exécutif fait le pari d’un essoufflement du mouvement social, tout en fermant la porte aux revendications des syndicats. Mais les niveaux de mobilisation (la journée du 7 mars a réuni plus de 3,5 millions de personnes dans les rues, selon la CGT), de même que les sondages d’opinion quasi quotidiens témoignent d’une colère grandissante.

Désormais, les salariés ont entamé le deuxième acte du mouvement social, mêlant démonstrations de force sur le pavé et grèves reconductibles dans les entreprises, dont les effets commencent à se faire sentir. Ce jeudi 9 mars, la SNCF a été en mesure de faire rouler un tiers de ses TGV seulement, comme la journée précédente. Dans les raffineries, les blocages se poursuivent, tandis que les quatre terminaux méthaniers français recevant les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) sont toujours à l’arrêt.

Vu sur le terrain : aux quatre coins du pays, la grève s’enracine

Autant dire que le vote de l’article 7 (contenant le recul de l’âge légal) au Sénat n’a fait qu’envenimer les choses. Sur les piquets de grève, certains salariés n’écartent pas l’hypothèse d’une radicalisation. Dans ce contexte hautement inflammable, les dirigeants syndicaux demandent officiellement à Emmanuel Macron de sortir du bois, en acceptant enfin de les recevoir.

Seulement 32% des Français soutiennent le texte

Dans une lettre ouverte publiée ce jeudi, ils commencent par planter le décor, en soulignant que le projet présidentiel d’un recul de l’âge légal à 64 ans, couplé à une accélération de l’allongement de la durée de cotisation, est massivement rejeté par l’intersyndicale et l’opinion publique. Seulement 32 % des Français soutiennent le texte, d’après un sondage réalisé par l’Ifop cette semaine.

Retraites. 65% des Français pour la grève reconductible dès ce 7 mars

« De puissantes manifestations ont été organisées (…), réunissant à chaque fois des millions de personnes pour exprimer le rejet » de la réforme, constatent les dirigeants, qui appellent à une nouvelle journée de mobilisation samedi 11 mars.

Ces derniers savent qu’ils peuvent compter sur l’appui de l’opinion publique, qui soutient non seulement les manifestations mais aussi les blocages. « Dans l’urgence de ce moment, et la gravité de ses conséquences, les organisations constituant l’intersyndicale expriment, ensemble, la demande de vous rencontrer », écrivent les responsables syndicaux au chef de l’État… Qui se mure obstinément dans le silence.

Y a-t-il seulement un président pour défendre la réforme ?

Y a-t-il seulement un président pour défendre la réforme ? Emmanuel Macron, l’hyperprésident actif sur tous les dossiers, a pris ses distances avec celui, bouillant, des retraites, alors même qu’il avait incarné personnellement cette mesure lors de la présidentielle.

« C’est une situation étonnante, relève le politologue Luc Rouban. Le chef de l’État s’est souvent mis en avant en reléguant les premiers ministres à un rôle technique. Il a, cette fois, ressuscité le rôle de fusible du premier ministre pour les besoins de la cause : il laisse Élisabeth Borne endosser ce rôle politique, et pourra toujours la sacrifier si cela tourne mal. »

Hormis deux sorties rapides à Rungis et au Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron laisse sa majorité gérer l’opposition massive au projet. « La porte est toujours ouverte », ânonne-t-on sans trop y croire côté Matignon, alors que les échanges avec les syndicats sont au point mort.

Une « situation qui pourrait devenir explosive »

Car il n’est toujours pas question pour la majorité d’entendre les protestations de la rue : « Il y a confrontation de deux types de légitimité, politique et sociale. On est dans un État de droit, donc la légitimité politique doit prévaloir », assure la députée Renaissance Astrid Panosyan-Bouvet. Comprendre, celle du Parlement. C’est dans les deux assemblées que se jouerait désormais le texte, et non plus dans la négociation syndicale. Un silence taxé de « grave problème démocratique » par l’intersyndicale, dans son courrier envoyé à l’Élysée. Les signataires alertent sur une «  situation qui pourrait devenir explosive ».

Mais la Macronie, à court terme, a tout intérêt à faire la sourde oreille. Elle sait qu’elle n’a de chance de victoire qu’au Parlement, où elle a usé de tous les stratagèmes légaux pour contraindre le débat et s’offrir la possibilité, en dernière instance, de passer sa loi même en l’absence d’un vote de la représentation nationale.

Retraites. À l'Assemblée, un débat sans vote qui va laisser des traces

Dernier en date, au Sénat, l’usage de l’article 38 du règlement intérieur de la Chambre haute pour précipiter les débats, malgré les protestations de la gauche. « Le règlement organise notre vie commune, s’étrangle le sénateur communiste Fabien Gay. Quand on vient à l’utiliser pour régler une question politique, on est au bord de la crise démocratique. »

Toutes les pistes démocratiques avancées par l'opposition ont été rejetées

Il n’y a pas qu’à l’Assemblée nationale ou au Sénat que la séquence va laisser des traces. Si la réforme venait à passer, quel message serait envoyé aux Français ? Le texte aura été adopté contre l’opinion majoritaire, contre les salariés, dans un débat volontairement précipité et potentiellement sans avoir été voté.

Toutes les pistes démocratiques avancées par l’opposition, comme un référendum sur les retraites, voire une dissolution (évoquée par la FI) de l’Assemblée pour régler la question par les urnes, ont été rejetées. L’exécutif nourrit ad nauseam la défiance des Français envers la politique.

Faute de prise en compte des manifestations et des grèves, les concernés sont laissés face à deux options : l’acceptation, de guerre lasse, de leur impuissance, ou la radicalisation des moyens de s’opposer. Double peine pour la démocratie. Avec, à la fin des courses, un probable grand gagnant : le RN.

« Pour Macron, c’est après moi, le déluge. Il est en train de mettre Marine Le Pen au pouvoir », soupire Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT . « La méfiance ne profite pas à la gauche, souligne Luc Rouban. Si la réforme passe, le premier bénéficiaire en sera le Rassemblement national qui pourra dire, “vous voyez, la gauche a échoué, les syndicats ont échoué, l’alternative, c’est nous”. Le RN peut, à la fois, incarner le parti de l’ordre en promettant qu’avec eux, ce ne sera plus le bazar, tout en ayant un discours social et parler aux employés, aux classes populaires. » La Macronie pourra se targuer auprès de ses soutiens d’avoir résisté à la « grogne » sociale. Au risque de léguer un quinquennat d’extrême droite aux Français dès 2027. Une terrifiante et cynique victoire à la Pyrrhus.

Le rédacteur en chef d'un jour : « Parlons démocratie ! »

« Ce n’est pas la rue qui dirige. » Une phrase souvent entendue dans la bouche des ministres ou du président de la République. Ainsi, les millions de citoyens et citoyennes qui défilent dans les rues de toutes les villes de France depuis le 19 janvier, celles et ceux qui arrêtent le travail par la grève, seraient transparents... Du folklore, du rituel, des Gaulois réfractaires ! La démocratie ne peut se limiter à un rendez-vous dans les urnes tous les cinq ans, sans avoir de liens réguliers avec ses électeurs et ceux qui ne votent plus. On ne peut concevoir une démocratie délégataire, résumée par un « votez pour moi et après, je fais ce que je veux ». Une des exigences qui marquent ce conflit c’est le besoin d’être écouté, et surtout entendu régulièrement. Le projet de loi consistant à nous faire travailler deux ans de plus va largement impacter nos vies. Travailler plus longtemps quand on est déjà usé et cassé à 50 ans, voir ses projets de vie bouleversés… n’est-ce pas essentiel que les principaux intéressés puissent donner leur avis ? Une mobilisation qui ne trouverait pas de relais parmi les élus du peuple, et jusqu’au plus haut niveau de l’État, encouragerait à coup sûr l’amplification de l’abstention. Et ouvrirait grand la porte du pouvoir au RN. Emmanuel Macron met la démocratie en danger. Mais celle-ci doit aussi se matérialiser dans les entreprises et services. Trop fréquemment, les travailleurs et les travailleuses subissent leur travail au travers de notes qui leur expliquent comment bien travailler. Ils doivent pouvoir agir sur leur travail, sur la stratégie de leur entreprise. L’écoute du peuple dans la cité comme au travail est une urgence démocratique.

Réforme des retraitesEmmanuel MacronMobilisations retraitesIntersyndicale
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Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Reportage

Le 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.

Pierre Barbancey

Huwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »

« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara

À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise-­ t-il.

Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.

La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille

Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.

Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara

« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »

 Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA

Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la ­population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.

Des « milices terroristes »

« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Dans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le commu­niqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.

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Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »

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Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Actu

Le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.

Pierre Barbancey

Naplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.

Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.

Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Mais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».

Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.

Les Palestiniens sans recours

Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».

Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.

Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».

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Proche-Orient.  ​​​​​​​Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique

Premier plan

Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage

Pierre Barbancey

Tel-Aviv (Israël), envoyé spécial.

Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.

La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.

Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »

Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirs

Voilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.

Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.

« Cette loi nous amène vers la dictature »

Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.

Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Ce n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.

Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».

Une mobilisation qui transcende les clivages

Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».

En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».

 Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte

Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».

La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.

Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)

Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».

Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?

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Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Actu

Après le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.

Pierre Barbancey

Comment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.

Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! 

Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis

Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.

Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à Jénine

Les ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.

Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit «  profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.

L’obtention de permis de port d’armes facilitée

À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

C’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.

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BBC

Hamburg shooting: Seven killed in attack on Jehovah's Witness hall

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Watch: Video appears to show Hamburg suspect firing weapon

Seven people, including an unborn baby, have been killed in a shooting at a Jehovah's Witness meeting hall in the German city of Hamburg, police say.

They say the gunman acted alone in Thursday's attack, and later took his own life. His motives are unknown.

The suspect, named only as Philipp F, is said to have had "ill feelings" towards the religious community, of which he had previously been a member.

Video has emerged appearing to show him firing through a window of the hall.

At a briefing on Friday, the police said four men and two women were shot dead. All the dead were German nationals.

Eight people were injured, four seriously. A Ugandan and a Ukrainian were among those hurt.

A woman who was seven months pregnant was shot - killing her unborn baby. The mother survived.

The first emergency call came at 21:04 local time (20:04 GMT) on Thursday, to report that shots had been fired in the building on Deelböge street, Gross Borstel district, the police said.

Officers were on site four minutes later, and they were almost immediately joined by special forces. The officers had to break windows to enter the building where about 50 people had gathered.

The suspect - described as 35-year-old "sports shooter" who had a gun licence - had fled to the first floor. His "lifeless body" was found shortly afterwards.

He had managed to shoot nine magazines of ammunition, and 20 more were found in his backpack.

German Senator Andy Grote said "fast and decisive actions" by police officers had saved many lives. He also described the attack as the "worst crime" in Hamburg's recent history.

Police confirmed that they had previously received an anonymous tip-off that raised concerns about the perpetrator's mental health. Officers had visited him after the tip-off - but did not have enough grounds to take away his gun at the time.

Gregor Miesbach, who filmed the gunman shooting through a first-floor window, told the Bild newspaper: "I didn't realise what was happening. I was filming with my phone, and only realised through the zoom that someone was shooting at Jehovah's Witnesses.

"I heard loud gunshots... I saw a man with a firearm shooting through a window and filmed it," he said.

Lara Bauch, a 23-year-old student who lives nearby, told the DPA news agency that "there were about four bursts of gunfire - several shots were fired in each burst - with gaps lasting roughly 20 seconds to a minute".

She said that from her window she could see a person frantically running from the ground floor to the first floor. "The man was wearing dark clothing and moving fast," she added.

An alert was sent on the federal warning app, NINAwarn, on Thursday evening telling locals that "one or more unknown perpetrators shot at people in a church".

Local residents were told not to leave their homes amid the ongoing police operation.

Footage showed police escorting people out of the meeting hall, some to ambulances.

The reasons behind the shooting were "still completely unclear".

German Chancellor Olaf Scholz described it as a "brutal act of violence", saying his thoughts were with the victims and their relatives.

In a statement, the Jehovah's Witness community in Germany said it was "deeply saddened by the horrific attack on its members at the Kingdom Hall in Hamburg after a religious service".

Forensic experts in white suits worked through the night inside the brightly lit interior of the meeting house.

Jehovah's Witnesses are members of a Christian-based religious movement, founded in the US at the end of the 19th Century.

In its latest report from 2022, the movement says there are about 8.7 million Jehovah's Witnesses worldwide, including about 170,000 in Germany.

In the city of Hamburg, there are believed to be nearly 4,000 members of the organisation.

Jehovah's Witnesses are probably best known for their door-to-door evangelical work; witnessing from house to house and offering Bible literature.

Although Christian-based, the group believes that the traditional Christian Churches have deviated from the true teachings of the Bible, and do not work in full harmony with God.

Germany has some of the strictest gun laws in Europe, including a clause that anyone aged under 25 must pass a psychological evaluation before getting a gun licence.

In 2021, there were around one million private gun owners in Germany, according to the National Firearms Registry. They account for 5.7 million legal firearms and firearm parts, most of them owned by hunters.

After mass arrests were made last December in relation to a suspected plot to overthrow the government, the German authorities are planning to tighten the country's gun laws even further.

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Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

Actu

Le dirigeant d’extrême droite, membre du gouvernement de Benyamin Netanyahou, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, ce mardi. Un geste qui rappelle celui d’Ariel Sharon en 2000, prélude à la seconde Intifada.

Pierre Barbancey

Adam Issam Chaker Ayyad n’avait que 15 ans. Mardi, alors que le jour venait de se lever et que le camp de Dheisheh près de Bethléem, où il vivait, s’éveillait à peine, un escadron de l’armée israélienne a fait irruption. L’adolescent a reçu une balle dans la poitrine. Il est décédé quelques instants plus tard. Lundi, deux autres Palestiniens ont été tués. L’année 2023 n’a que trois jours et les forces d’occupation ont déjà abattu trois Palestiniens.

Efraim Davidi : « L’extrême droite a publié des listes maccarthystes »

Mardi matin, au même moment, à Jérusalem, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne et nouveau ministre de la Sécurité nationale, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, protégé par la police et des hommes en civil alors qu’un drone survolait les lieux. Une image qui n’est pas sans rappeler celle d’Ariel Sharon, le 28 septembre 2000. Celui qui allait redevenir premier ministre quelques mois plus tard, mais alors simple député, avait décidé d’une démonstration de force contre les Palestiniens, déclenchant ainsi ce qu’on allait appeler l’Intifada al-Aqsa, du nom de la mosquée qui s’y trouve, près du dôme du Rocher à la coupole dorée.

Un site est un lieu de tensions régulières

L’esplanade des Mosquées est située dans la partie orientale, palestinienne, de Jérusalem, occupée depuis 1967 et annexée. Ce lieu saint musulman est placé sous l’administration du Waqf (organisme chargé de la gestion des biens religieux), relevant de la Jordanie, mais son accès est contrôlé par Israël. En vertu d’un statu quo historique et voulu par Moshe Dayan, les non-musulmans peuvent s’y rendre à des heures précises mais ne peuvent pas y prier. Troisième lieu saint de l’Islam, il est aussi le site le plus sacré du judaïsme sous le nom de « mont du Temple ». Or, ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement après y être montés en simples visiteurs.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Le site est un lieu de tensions régulières. En 1996, une décision israélienne d’ouvrir une nouvelle entrée à l’ouest de l’esplanade a provoqué des heurts qui ont fait plus de 80 morts en trois jours. En juillet 2017, deux Palestiniens sont tués dans des affrontements avec la police israélienne. En août 2019, la police isaélienne charge les fidèles sur l’esplanade des Mosquées, faisant des dizaines de blessés palestiniens lors d’importantes commémorations juive et mulsulmane. En 2021, lors du ramadan, des manifestations nocturnes à Jérusalem et des affrontements jusque sur l’esplanade se sont mués en onze jours de guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël. Et au printemps 2022, la présence sur l’esplanade des Mosquées, pendant le ramadan, de nombreux juifs et le déploiement sur place de forces policières se sont soldés par des centaines de blessés palestiniens sur et autour de l’esplanade. Ce qui a été largement perçu par les Palestiniens et plusieurs pays de la région comme une « provocation ».

Israël. Le gouvernement Bennett joue la provocation

Immunité totale promise aux soldats

Itamar Ben Gvir, qui y est allé à plusieurs reprises alors qu’il était député, avait annoncé son intention de s’y rendre en tant que ministre. C’est son premier geste depuis son entrée au gouvernement. Cela ne doit évidemment rien au hasard. Il s’agit pour lui de montrer ses muscles et de mettre en garde les Palestiniens. « Qu’ils comprennent que les temps ont changé », comme il l’affirme. Ben Gvir souhaite que les forces israéliennes puissent être plus répressives face aux « terroristes ». Pour cela, le gouvernement israélien envisage d’accorder une immunité totale aux soldats, notamment pour des faits pouvant être considérés comme des crimes de guerre. Ce qui revient à rejeter les décisions du tribunal de Nuremberg contre les nazis, en particulier le principe fondamental selon lequel « suivre les ordres » n’est pas une défense contre les crimes de guerre. Ben Gvir défend aussi l’annexion par Israël de la Cisjordanie, où vivent environ 2,9 millions de Palestiniens et 475 000 Israéliens dans des colonies jugées illégales par le droit international. Il prône également le transfert d’une partie de la population arabe d’Israël vers les pays voisins.

À peine le nouveau gouvernement investi, l’extrême droite israélienne passe donc à l’offensive pour atteindre ses objectifs. Ben Gvir sait que deux soldats sur dix partagent ses vues, « pensent qu’ils appartiennent à une nation supérieure et que les Palestiniens n’ont aucun droit ici », comme l’écrit le journaliste de Haaretz Gideon Levy. Pour le reste du monde, l’équation est simple. Soit Israël continue sa politique en violation du droit international et des résolutions de l’ONU sans aucune conséquence, soit il est enfin sanctionné politiquement et économiquement. Vendredi, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution demandant à la Cour internationale de justice de se pencher sur la question de l’occupation israélienne de territoires palestiniens. Au lieu de voter pour, la France s’est abstenue. De quoi réjouir Ben Gvir.

DES VOIX POUR LA PAIX Des personnalités s’élèvent contre la colonisation et affirment leur solidarité avec le peuple palestinien. L’Humanité les accueille dans ses colonnes :

Israël-PalestinejérusalemisraëlExtrême droite
L'Humanité

Efraim Davidi : « L’extrême droite a publié des listes maccarthystes »

Entretien

Professeur d’histoire à l’université de Tel-Aviv, Efraim Davidi dénonce l’attitude d’un exécutif israélien toujours plus discriminant. Alors qu’une part de la population tente de riposter, la question du boycott s’impose, selon lui, plus que jamais. Entretien

Pierre Barbancey

Le nouveau ministre d’extrême droite s’est rendu, ce mardi, sur l’esplanade des Mosquées. Quelle est votre interprétation de ce geste ?

C’est une provocation de Ben Gvir, mais la responsabilité revient à Netanyahou. Il a parlé avec Ben Gvir la veille, lui a interdit de se rendre sur l’esplanade des Mosquées. Mais Ben Gvir fait ce qu’il veut. Ce qui veut dire aussi qu’il y a en Israël aujourd’hui deux premiers ministres. L’un qui a été élu à ce poste, Netanyahou. Et un deuxième en la personne de Ben Gvir, qui décide de ce qu’il veut mettre en œuvre.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Jusqu’à présent, la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens se caractérisait par l’occupation et la colonisation. Qu’est-ce qui peut changer en réalité dans ce domaine ?

L’annexion pure et simple des territoires palestiniens occupés. C’est ce qui lie tous ces partis d’extrême droite et religieux. Vendredi, alors que l’Assemblée générale de l’ONU étudiait la résolution visant à demander à la Cour internationale de justice de se pencher sur l’occupation et la colonisation, Netanyahou lui-même a demandé : « Mais qu’est-ce qu’on nous reproche ? » C’est-à-dire qu’il considère que ces territoires appartiennent aux juifs. Lui-même cautionne l’annexion. Il ne s’y oppose pas. D’un côté, il a peur pour son avenir judiciaire ; de l’autre, il laisse faire l’extrême droite et les partis orthodoxes.

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

Comment jugez- vous l’attitude de la communauté internationale ?

C’est bien qu’il y ait des protestations mais ça ne change strictement rien. Ce ne sont que des paroles. Nous avons dénoncé l’attitude de Ben Gvir, un ministre terroriste qui cherche à provoquer sinon une guerre, en tout cas une étincelle pour faire exploser la situation. Il cherche la bagarre en ayant des postes à responsabilités. Il n’est pas simplement ministre de la Police. Il a aussi la main sur les gardes-frontières, qui est une police spéciale dans les territoires occupés.

Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droite

Quelle est la riposte des Israéliens, effrayés de ce qui se passe ?

D’abord, il y a la protestation. Le premier jour du gouvernement, 3 000 personnes ont manifesté devant la Knesset (le Parlement israélien – NDLR). Le soir même, les associations LGBTQ + ont bloqué l’autoroute qui relie Tel-Aviv à Jérusalem. La discrimination atteint les Arabes, les gens de gauche… Un parti, Noam, membre de la coalition d’extrême droite, a déjà publié des listes maccarthystes à propos des homosexuels, des lesbiennes, des gens de gauche dans la fonction publique, la presse, la télévision… Ils disent qu’ils sont prêts à les mettre en dehors. Même la bourgeoisie a peur. Pas du fascisme et de l’occupation, mais du boycott des produits israéliens, en particulier de ceux de haute technologie. Une fraction de ces patrons de la high-tech ont publié une lettre très dure vis-à-vis du gouvernement en lui disant de ne pas dépasser les limites au nom de la démocratie, des droits humains mais en réalité ils ont peur de payer le prix politique, économique et commercial d’un boycott, devenu plus justifié que jamais. C’est le prochain pas.

israëlIsraël-PalestineExtrême droiteBenjamin Netanyahou
BBC

Hamburg shooting: Video appears to show person firing weapon

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Video shot by an eyewitness appears to show a person firing a weapon through a window at a Jehovah's Witness centre in Hamburg, Germany.

Seven people, including an unborn baby, were killed in the attack in the German city of Hamburg, police say.

They say the gunman acted alone on Thursday evening, and later took his own life. His motives are unknown.

The suspect, named only as Philipp F, 35, is a former member of the religious community, who had "ill-feelings".

Read more on this story.

BBC

Stormy Daniels: Trump invited to testify before grand jury

New York prosecutors have invited ex-US president Donald Trump to testify to a grand jury over the Stormy Daniels case, his lawyer has confirmed.

The Manhattan district attorney has investigated Mr Trump for five years over alleged hush money payments made on his behalf to the ex-porn star.

Inviting him to a grand jury indicates he could face charges, US media report.

Ms Daniels says she got $130,000 before the 2016 election in exchange for silence about an alleged affair.

Mr Trump denies they had sexual relations.

A grand jury is set up by a prosecutor to determine whether there is enough evidence to pursue charges in a case.

It is held in secret, and several former aides of Mr Trump have reportedly testified in this case.

If prosecutors proceed, it could be the first criminal case ever brought against a former US president.

It is one of several in which Mr Trump is currently being investigated, although he has not yet been charged in any and denies wrongdoing in each.

They come as the 76-year-old Republican embarks on another campaign for the White House.

Prosecutors have not commented on news of the invitation, reported in US media and confirmed by Mr Trump's legal team.

It is unclear what charges he may face. Joseph Tacopina, a member of the team, told AP news agency that there was no legal basis for a case and that he did not believe prosecutors had made a decision on charges "one way or another".

And on his social media network Truth Social, Mr Trump himself called the investigation a political witch-hunt by what he described as a "corrupt, depraved, and weaponised justice system".

The case stemmed from an allegation that Mr Trump directed his former lawyer to pay Stormy Daniels, an adult film actress, to stop her speaking out about an alleged affair.

The lawyer, Michael Cohen, was later jailed on multiple charges.

Cohen testified under oath that Mr Trump had directed him to make the payment of $130,000 (£110,000) just days before the 2016 election.

Mr Trump has acknowledged reimbursing the payment but denied the affair and any wrongdoing regarding campaign laws.

The case centres on Mr Trump's alleged role in covering up the payment by falsifying his business accounts.

According to the New York Times, which first reported the story, being invited to testify to a grand jury in New York often precedes an indictment.

The paper said it is a voluntary offer and likely to be declined by Mr Trump.

Legal wrangling over the allegations were ongoing throughout the Trump presidency.

A federal inquiry into the Stormy Daniels case was dropped in 2021 after he left office but Manhattan District Attorney's Office has been running a separate investigation since 2018.

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L'Humanité

Un accord très chiche sur le partage de la valeur

Actu

Rémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.

Stéphane Guérard

Le nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.

En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».

Des mécanismes exonérés de cotisations

Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».

Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’inté­ressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.

À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.

Salaires et pouvoir d'achatparticipationprime d'intéressementépargne salariale
BBC

SANS TITRE

The Fabelmans (Credit: Universal Pictures)

1. Have the Oscars fallen out of love with Hollywood?

In 2022, cinema's biggest hits were Top Gun: Maverick and Avatar: The Way of Water, two mega-budget sequels with mile-high brand names and billion-dollar box-office takings. Meanwhile, The Fabelmans is a love letter to cinema from Tinseltown's most cherished director, Steven Spielberg. But even though all three films are nominated for best picture at the Oscars, none of them is tipped to win it. It's strange that such major Hollywood prestige projects are being dismissed as also-rans already, but this year's awards voters have shown a preference for quirky indie films. One favourite, Tár, is a three-hour examination of power structures within the classical music world. Another, The Banshees of Inisherin, is a gloomy fable about people sitting and grumbling in a rural pub. And the frontrunner for best picture is a crazy yet heartfelt, universe-hopping martial-arts fantasy, Everything Everywhere All at Once. (NB)

(Credit: Reuters)

2. The slap and the show

Will Smith might be watching from home in sweatpants, but he hovers over this year's Oscar show like a ghost, a year after he caused jaws to drop around the world when he slugged Chris Rock on stage. Rock brought the incident back into the news with his recent Netflix special, letting his anger loose in a surgically-precise 10-minute rant against Smith. The Academy, having banned Smith for a decade, has hired a crisis management team in case of any ugly new incidents. But maybe it will all be turned into comedy. Jimmy Kimmel, hosting for the third time, has already started. In a video spoof of Top Gun: Maverick, he is hired by Jon Hamm and Charles Parnell, as their characters from the movie, who are looking for "a host who is unslappable and unflappable". Kimmel, easygoing and likeable, may be just the guy to defuse any tension. He was hosting and caught off guard in 2017 when La La Land was wrongly announced as the best picture winner instead of Moonlight. If there are mishaps this time, he told the Wall Street Journal, "The only plan I have is to make sure to get up there onstage quickly." He's too smart not to have a backup plan. (CJ)

Ke Huy Quan in Everything Everywhere All at Once (Credit: Alamy)

3. The comeback kids get their second act

Hollywood can't resist comeback stories, and two of them are being told at this year's Oscars. One of them concerns Brendan Fraser, who was once a Hollywood superstar, acclaimed for his roles both in art-house dramas (Crash, Gods and Monsters) and mainstream fare (The Mummy, George of the Jungle). He slipped off the A-list more than a decade ago amid a flood of personal problems, but now he's having what his fans are calling a "Brenaissance": he earnt a best actor nomination for playing a morbidly obese recluse in Darren Aronofsky's The Whale. 

Similarly, Ke Huy Quan, the former child star of The Goonies and Indiana Jones and the Temple of Doom, abandoned acting in the 1990s because there were so few roles for Asian-Americans, but he returned to the big screen in Everything Everywhere All at Once, for which he's been nominated for a best supporting actor Oscar. (The Quanaissance, anyone?) Still, that doesn't mean that both Fraser and Quan will win their respective awards. Quan is the favourite for best supporting actor, but for best actor, Fraser may well lose out to Austin Butler, who plays Elvis Presley in Baz Luhrmann's Elvis. If there's one thing that the Academy adores even more than a comeback, it's an actor playing a singer in a showbiz biopic: just think of Rami Malek in Bohemian Rhapsody and Jamie Foxx in Ray. (NB)

The Woman King (Credit: Sony Pictures)

4. Directors so male

Five slots for best director nominees and none of them are women. Daniel Kwan, the Asian-American half of the team known as Daniels, with Daniel Scheinert, is all that stands between this category being Directors So White as well. The omission of any women or black directors was so conspicuous that Woman King director Gina Prince-Bythewood called it out on behalf of all her snubbed counterparts in a column for The Hollywood Reporter. The other nominees, Steven Spielberg, Todd Field, Martin McDonagh and Ruben Östlund, did fine work, but so did Prince-Bythewood, whose film was brilliantly directed, and Sarah Polley, whose Women Talking is nominated for best picture. In the end, Daniels will very likely get the Oscar for Everything, Everywhere All at Once. They won the top precursors, including the Bafta and the Directors Guild award, and deserve to win for such a spectacular, audacious yet moving and relatable film. But the nominations this year leave a lingering sense of sliding backwards. (CJ)

All Quiet on The Western Front (Credit: Reiner Bajo/Netflix)

5. All Quiet... is making noise

Once upon a time, films in the best international feature film category (ie, films not in the English language) would hardly ever turn up in the best picture category, too. But that has changed recently, thanks in part to the influence of Netflix. In the past five years, Roma, Parasite and Drive My Car have all been nominated in both categories, and this year, Germany's All Quiet on The Western Front has pulled off the same feat. What that suggests is that All Quiet... will almost certainly go on to win best international feature film, just as Roma, Parasite and Drive My Car did. Not that everyone is getting behind Edward Berger's World War One drama. German critics have condemned it for straying too far from the source novel by Erich Maria Remarque. Other commentators are frustrated that an Indian crowd-pleaser, RRR, wasn't even nominated for best international feature film, but that's because India didn't submit it as the country's official contender. At least the Oscar-nominated song from RRR, Naatu Naatu, will be performed at the ceremony. (NB)

Oscars 2023 best picture nominees

All Quiet on the Western Front Avatar: The Way of Water The Banshees of Inisherin Elvis Everything Everywhere All at Once The Fabelmans Tár Top Gun: Maverick Triangle of Sadness Women Talking

Danielle Deadwyler in Till (Credit: Universal Pictures)

6. The Riseborough case

Danielle Deadwyler seemed sure to get a best actress nomination for her role as the grief-stricken mother in Till. Then Andrea Riseborough came along. Barely a week before voting for nominations closed, social media lit up with celebrities touting Riseborough's role as an alcoholic (easy Oscar bait) in the teeny-tiny film To Leslie. Edward Norton, Gwyneth Paltrow, Jennifer Aniston and many others promoted her, some pasting in their tweets the same phrase calling To Leslie "a small film with a giant heart", as friends of the director, Michael Morris, substituted their influence for studio campaign money. Awards analysts saw that two black contenders ­– Deadwyler, who called the film's snub "misogynoir," and Viola Davis in The Woman King – had been elbowed out, leaving the whiff of white privilege hanging over the category. The Academy investigated to see if there were campaign violations, and in the end announced that they would clarify rules for the future. The race itself comes down to Michelle Yeoh, the likely winner, or Cate Blanchett, once assumed to have the award sewn up for Tár. But nominations change careers, and Deadwyler was, as they say, robbed. (CJ)

Colin Farrell in The Banshees of Inisherin (Credit: Searchlight Pictures)

7. The Luck of the Irish

Martin McDonagh has now been nominated for three best original screenplay Oscars. He didn't win for In Bruges in 2009 or for Three Billboards Outside Ebbing, Missouri in 2018, so the Academy might decide that it should be third time lucky for the writer-director's latest film, The Banshees of Inisherin. Having said that, it looks more likely that the high-concept loopiness of Everything Everywhere All at Once will clinch the screenplay award for Daniel Kwan and Daniel Scheiner. But it's quite a year for Irish talent, either way. Four of the stars of The Banshees of Inisherin have been Oscar-nominated: Colin Farrell for best actor, Kerry Condon for best supporting actress, and both Brendan Gleeson and Barry Keoghan for best supporting actor. Another Irishman, Paul Mescal, is up for the best actor prize for his role in Charlotte Wells' debut, Aftersun. If that weren't enough, Colm Bairéad's The Quiet Girl, in which the dialogue is in Irish, has secured the country's first nomination for best international feature film. And Northern Ireland's An Irish Goodbye is in the short film category. Some Irish eyes are bound to be smiling on Sunday night. (NB)

James Hong giving his SAG acceptance speech (Credit: Getty Images)

8. Banner year for Asian actors

Everything Everywhere All at Once almost single-handedly changed the landscape for Asian actors this awards season. When Michelle Yeoh accepted her Golden Globe, she said it was for "every little girl that looks like me", a theme that has resounded ever since. A record four Asian actors – or actors with Asian heritage – have Oscar nominations his year, including Yeoh for best actress, her co-star Ke Huy Quan, who has yet to lose a major best supporting actor race, and Stephanie Hsu for supporting actress as their daughter in the film. Hong Chau is also nominated in the supporting category for The Whale. James Hong, the 94-year-old actor who played the grandfather in EEAAO, recalled the early days of his career in his SAG acceptance speech for best ensemble. Once, he said, Asian actors weren't considered good enough, and white actors taped back their eyes to play those roles. "Look at us now!" he cheered. This year's Oscars at least raise the hope of widening opportunities in the future. (CJ)

Oscars 2023 directing nominees

Martin McDonagh (The Banshees of Inisherin) Daniel Kwan and Daniel Scheinert (Everything Everywhere All at Once) Steven Spielberg (The Fabelmans) Todd Field (Tár) Ruben Östlund (Triangle of Sadness)

Cate Blanchett in Tár (Credit: Universal Pictures)

9. A sticky situation for Tár 

The two women most likely to win the best actress Oscar are Cate Blanchett for Tár and Michelle Yeoh for Everything Everywhere All at Once. But Blanchett has two Oscars already, so the Academy may be inclined to celebrate Yeoh instead. Besides, Tár has been, well, tarred by some controversy. Written and directed by Todd Field, the film is a complex portrait of an internationally renowned conductor who uses her pre-eminence to exploit other women. Marin Alsop, who also happens to be an internationally renowned conductor, took it personally. "I was offended," she told The Sunday Times. "I was offended as a woman, I was offended as a conductor, I was offended as a lesbian. To have an opportunity to portray a woman in that role and to make her an abuser – for me that was heartbreaking." Blanchett's response: "It's a meditation on power, and... I think that power is a corrupting force no matter what one's gender is. I think it affects all of us." (NB)

Alexei Navalny in Navalny (Credit: Warner Bros)

10. Politics, Russia and Ukraine

Navalny, the strong frontrunner for best documentary, premiered at the Sundance Film Festival in January 2022, but this portrait of the Russian resistance leader is timelier than ever, with Alexei Navalny in prison, isolated and in poor health, and more than a year after Vladimir Putin's army invaded Ukraine. Last year, negotiations for Ukraine President Volodymyr Zelensky to appear in a video message at the Oscars came to nothing. Instead, there was a moment of silence in support of Ukraine and a plea for donations to help its war-torn people – the least pointed response possible. No word on any official mention of Ukraine at this year's show, and the Academy has again refused to allow Zelensky to address the ceremony – but there may be the same blue ribbons some stars wore to the Baftas, supporting refugees. And there are sure to be political speeches, especially if Navalny wins, as it should. Navalny himself speaks directly to the camera and in one startling episode poses as a Russian government investigator on a phone call to a Putin operative, who admits the government's plot to poison him. That scene alone might be enough to win an Oscar. (CJ)

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L'Humanité

En Allemagne aussi, des postiers prêts à la grève illimitée

Actu

Les personnels de la Deutsche Post haussent le ton pour des hausses de salaires de 15 %. Tous les services publics sont en effervescence.

Bruno Odent

À l’heure où les Français se mobilisent pour leur retraite, les luttes sociales s’intensifient aussi outre-Rhin. Depuis des semaines, les débrayages se multiplient pour des hausses de rémunérations conséquentes à la poste et dans les services publics. 

La question est devenue ultrasensible dans le pays, où la flambée des prix se situe aux alentours de 10 %. « L’inflation, la hausse des prix alimentaires, de ceux de l’énergie, de l’essence ont dévoré le budget des employés. Beaucoup de familles ne savent plus comment s’en sortir », ​déplore Frank Werneke, le président du syndicat VerDi des services.

Depuis trente ans, l’Allemagne n’a jamais eu autant de pauvres

86 % des syndicalistes postiers prêts à la grève illimitée

Les négociations tarifaires (l’équivalent des conventions collectives françaises) n’ont pu déboucher sur aucun accord, compte tenu du refus de la partie patronale de bouger sur des hausses de salaires qui compensent réellement les pertes de pouvoir d’achat. VerDi exige une hausse de 10,5 % des salaires dans les hôpitaux, les jardins d’enfants, les transports urbains ou encore les aéroports, dont plusieurs ont été paralysés par les débrayages.

C’est à la poste allemande, entièrement privatisée, que la tension est la plus forte. Le syndicat des postiers affilié à VerDi revendique 15 % d’augmentation. Le patronat campait sur son refus et n’envisageait de hausses de salaires qu’à partir de… 2024.

Face au blocage, VerDi a lancé une consultation interne sur le lancement d’une « grève illimitée ». Le résultat est sans appel : quelque 86 % des syndicalistes postiers sont prêts à entrer dans un mouvement de ce type, très inhabituel d’un modèle social allemand centré sur la culture du compromis.

En 2022, des profits record pour Deutsche Post DHL

La direction de Deutsche Post DHL, qui célébrait devant la presse, quelques instants plus tôt, ses profits record en 2022 (8,4 milliards d’euros), a précipitamment fait savoir qu’elle était finalement prête à reprendre la négociation salariale, ce 10 mars. « Les patrons sont bien inspirés de prendre ce vote très au sérieux », a réagi Andrea Kocsis, dirigeante du syndicat des postiers.

Elle indiquait qu’ils portaient la responsabilité de ne plus traiter désormais « les revendications syndicales (que) par le mépris ». La direction de la Deutsche Post DHL avait disqualifié la demande du syndicat, dans les précédents rounds de négociations, comme « économiquement non viable ».

Le printemps social s’annonce chaud

Au sein de la Deutsche Post, privatisée, les conditions de travail et les rémunérations n’ont cessé de se détériorer sous l’effet de l’ubérisation massive de la gestion de l’entreprise. Un postier sur trois perçoit entre 1 400 et 2 100 euros net par mois.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Et un manque de personnel devenu chronique conduit notamment à un allongement des tournées des facteurs, sans compensation. Le printemps social s’annonce chaud en Allemagne, tant le ras-le-bol contre l’inflation et les pertes de pouvoir d’achat s’étend.

Les personnels des écoles, hôpitaux, transports, qui ont déjà débrayé, pourraient hausser le ton et emboîter le pas aux postiers. Sur la défensive, la fédération patronale réclame un durcissement de la réglementation du droit de grève, pourtant déjà très restrictive.

Le rédacteur en chef d'un jour : « La grève n'est pas une spécialité française »

La France serait le seul pays au monde à connaître de grandes grèves, selon certains éditorialistes. Ils sont bien mal informés… ou, plutôt, tentent de faire pression sur l’opinion publique, de diviser le monde du travail. La réalité est bien différente, comme le démontre l’actualité sociale européenne depuis des mois. La question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires est au cœur de nombreux conflits sociaux. Le mouvement social historique au Royaume-Uni ne fait que trop rarement la une de nos journaux, en dépit des grèves importantes et inédites dans de nombreux secteurs, comme dernièrement dans la santé. Que des infirmières choisissent la grève reconductible est symbolique du niveau de la colère.

En Espagne et au Portugal aussi, les luttes se démultiplient. Même l’Allemagne, pays cité pour la qualité de son dialogue social chez nos détracteurs locaux, connaît de nombreux mouvements de grève. Dans la métallurgie, l’automobile, les transports comme le rail ou l’aérien, etc., les salariés revendiquent et utilisent le droit de grève, pourtant très restreint outre-Rhin.

Ces quelques exemples démontrent combien, dans tous les pays, là où ce droit demeure, même restreint, la grève est un outil de lutte efficace pour obtenir satisfaction. C’est pourquoi patronat et gouvernement veulent le restreindre ou l’interdire. La grève n’a pas de nationalité, elle est internationaliste.

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BBC

Six Nations 2023: Ireland make six changes as key players return to face Scotland

Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Irish Rugbycomments153

Ireland welcome back a number of key players as they make six changes to their starting team for Sunday's Six Nations match against Scotland.

Captain Johnny Sexton, Garry Ringrose and Tadhg Furlong return after recovering from injuries.

Conor Murray, Dan Sheehan, Peter O'Mahony are also recalled to the Irish starting line-up.

Fit-again Robbie Henshaw and Jamison Gibson-Park are named among the replacements for the Murrayfield game.

Ireland continue their bid for the Grand Slam after winning their opening three matches, Andy Farrell's side having defeated Wales, France and Italy as they chase a first clean sweep of victories since 2018.

Sexton replaces Leinster team-mate Ross Byrne after missing the win over Italy because of a groin problem, with Murray being selected after producing an impressive performance off the bench in Rome.

Replacement scrum-half Gibson-Park is likely to see his first action of the 2023 tournament as Craig Casey drops out of the squad following his first Six Nations start two weeks ago.

Ringrose reclaims his berth at outside centre after being a late withdrawal from the win over Italy, Bundee Aki having switched from 12 for that game and Stuart McCloskey slotting in at inside centre.

Aki retains a starting role for the match in Edinburgh, with McCloskey seemingly ruled out late on by what Farrell described as a "little bit of a niggle", with the Ireland management saying last week that the Ulster player had experienced calf soreness following the Rome game.

"It certainly hasn't been planned," said Farrell of Ireland's midfield selection.

"I'd be lying if I said it was but it's nice to try and get the balance right by giving people the chance to show their worth."

Aki scored a try after being a late switch to the number 13 shirt in Rome following Ringrose's cry-off but the Connacht man had a mixed afternoon as he missed a number of tackles and also conceded a couple of penalties but now has the opportunity to impress in his regular inside centre role.

Prop Furlong has not played any part in the championship so far and he comes into the front row to replace Connacht tight-head Finlay Bealham, who has been ruled out of the remainder of the competition with a knee injury after starting the first three games.

Furlong has not started a game since 3 December but Farrell indicated he had no doubts about the Wexford man's readiness for the Murrayfield contest.

"He's across his detail like no other.....Tadhg doesn't have to tear himself apart mentally to get himself up to speed because he's already figured it out," added the Ireland coach.

"He's one of those who is probably, when he's driving the car or sat in his room, or having a bit of food or whatever, he's probably thinking about the game anyway so when it comes to training, he's all boxed off.

"He brings confidence to the team by how he prepares and that gives us confidence to know that he's ready to play."

Sheehan returns at hooker after overcoming his hamstring injury, with Ronan Kelleher preferred to Rob Herring as back-up in the matchday 23.

Henderson continues in the second row alongside James Ryan in the absence of the injured Tadhg Beirne, the Ulsterman getting the nod ahead of Ryan Baird, another who performed well when introduced off the bench against Italy.

James Lowe reported calf soreness after that encounter in Rome but is passed fit to start the crucial encounter against the Scots.

O'Mahony's return means Caelan Doris moves from the flanker role he fulfilled against Italy to his more accustomed position at number eight.

Henshaw returns to the squad having not played since November because of hamstring and wrist injuries.

Ireland: Keenan; Hansen, Ringrose, Aki, Lowe; Sexton (capt), Murray; Porter, Sheehan, Furlong; Henderson, Ryan, O'Mahony, van der Flier, Doris.

Replacements: Kelleher, Healy, O'Toole, Baird, Conan, Gibson-Park, Byrne, Henshaw.

BBC

Robert Blake in pictures: From Hollywood to murder accused

The US actor Robert Blake has died aged 89.

Blake, who started acting at the age of six, was best known for his role as detective Tony Baretta in the 1970s TV series Baretta.

He starred in numerous other films and TV dramas during a career that spanned nearly six decades.

In 2002, he was charged with murdering his second wife Bonnie Lee Bakely.

Acquitted in 2005, he was later found liable for her death by a civil jury and ordered to pay her family $30 million, a move which bankrupted him.

All images are subject to copyright.

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BBC

SANS TITRE

Katya Adler

Europe editor

Bruno Le Maire, France’s economy minister took part in today’s summit, along with other French and British government ministers.

He knows Rishi Sunak of old. They worked together on sanctions against Russia when Sunak was chancellor. He told me the atmosphere between the leaders today was markedly different than in the years following Brexit.

The atmosphere today was a very good one and a very friendly one. This summit is the beginning of a new entente between France and the UK."

“The key message is a message of friendship and partnership, a message of co-operation between France and the UK. I know Prime Minister Sunak very well. He’s a really a great politician he’s a good friend... The UK and France really stand together. This is one of the political messages that President Macron and Prime Minister Rishi Sunak want to send.”

The British Red Cross says the UK's decision to help fund a migrant detention centre in France is "disappointing".

In a statement, the executive director of the charity - which provides support for refugees and asylum seekers - said: "The focus on more detention... is disappointing."

Christina Marriott said that it, combined with the government's new proposed legislation to stop migrants from crossing the Channel to the UK will be "ineffective, hugely expensive, and remain contrary to the international laws our country was once proud to have shaped."

"The government should focus its efforts on addressing the real problems with the system – like inefficiencies that have resulted in a backlog of 160,000 people waiting for a decision on their claim," Marriott argued.

Unicef, the United Nation's children's fund, has said it's "deeply concerned" about the UK's Illegal Migration Bill, which Rishi Sunak says will "support" the new measures announced today.

“This Bill puts children’s right to safety and protection under threat by denying children who arrive through irregular routes, such as on a boat across the English Channel, from making an asylum claim, and with that the chance to rebuild their lives with stability and certainty here in the UK," said Jon Sparkes, Chief Executive of the UK Committee for Unicef.

“The Bill has been published without an accompanying assessment of its impact on children, leaving many critical questions unanswered."

He added that "as a first step", the government should "urgently clarify how they will ensure children’s safety and wellbeing in this Bill and how they will maintain their obligations to uphold children’s rights”.

Labour has responded to today's announcement on illegal migration by criticising the government for "making the same old mistakes, all while doing nothing to tackle the root causes of this crisis.”

“Before Rishi Sunak sends even more money to the French authorities to tackle this crisis, he needs to explain what was achieved by the hundreds of millions we've given them before, and why small boat crossings continued to go up regardless," said Emily Thornberry, the shadow attorney general.

If the Tories had any sense, "they would adopt Labour's five-point plan to stop the boats", she added.

According to Labour, its plan would aim to:

Damian Grammaticas

Political correspondent

So this was all about rekindling a relationship that had run into trouble.

Emmanuel Macron had no qualms about putting his finger on what he thought had led the relationship into difficulties in recent years. Brexit.

“In the short run we have to fix the consequences of Brexit,” he said. “A lot of issues we have are direct consequences of the Brexit. And probably some of these consequence were underestimated.”

Between the lines, that was a criticism of Sunak’s three predecessors as prime ministers and the tensions all have had with the EU.

However, it’s clear this meeting was the start of something more cooperative - a small step, no more.

Marcon said: “It makes sense with our history, our geography - we want the best possible, closest alliance.” And, with a hint of a smile, he added: “It will depend on our commitment, our willingness. But I am sure we will do it.”

The message, over to you Mr Sunak to follow through on what you’ve begun.

Marita Moloney

Live reporter

The first UK-France summit in five years has concluded, resulting in "unprecedented measures" to tackle illegal migration.

Rishi Sunak and Emmanuel Macron have been outlining what this deal means during a press conference in Paris. Here's what we learned:

One of the outstanding questions is how the migrant detention centre would work - something the BBC is looking into.

Reality Check

Both leaders were asked at the press conference about the possibility of returning migrants who arrive in the UK on small boats, to France.

Neither answered this directly but President Macron noted: "The Dublin agreement can’t be implemented any more".

He was referring to EU law setting out which country is responsible for looking at a person's asylum application (usually the first EU country they arrived in).

Before Brexit, the UK could return some asylum seekers this way but the numbers were pretty small.

Between 2015 and 2020, the UK made 30,713 requests for transfers of asylum seekers to other EU countries, but only transferred 1,763 of them.

It accepted 3,961 transfers from other EU countries over the same period.

Damian Grammaticas

Political correspondent

Both leaders clearly agree that tackling the networks moving migrants and refugees is a priority.

Sunak says what they’ve agreed “is going to make a difference.” For him it’s a domestic political issue. He needs to see a reduction in boats reaching the UK.

Macron also wants to see the movements reduced. But for him the issue is one that has broader implications.

He said they need to look at the routes people take to reach western Europe. And he wants those discussions to take place in the new pan-European Political Community (EPC) he’s trying to establish.

It’s not the EU. It takes in more countries and is less formal. So for Macron, the migrant issue is one he can use to draw the UK back into greater European co-operation in a new forum that sits outside the EU.

The EPC is his French vision and the migrant issue is one way to expand its role.

Chris Mason

Political editor

The president and prime minister leave together — bromance under a shared brolly as Emmanuel Macron takes Rishi Sunak to his car.

And that's that.

Both leaders shake hands and embrace before leaving the stage in the Elysee Palace.

In the final question, both leaders are asked about fighting inflation and Macron is asked about his plan to raise the retirement age in France.

Macron starts by saying inflation and cost of living has created challenging situations for everyone across Europe.

He adds that France remains one of the countries with the lowest inflation levels due to the policies we have put in place as Macron says he won't go into protests over the retirement age increase and will respect the French parliamentary procedure.

Sunak says the biggest cost of living is energy prices and adds that this summit has touched on more renewable energies going forward.

"Citizens are paying the price for the war," he says.

Sunak concludes by saying it is a priority for France and UK to diversify our energy and "good progress" has been made on that today, he says.

"We left the EU but didn't leave Europe," he concludes.

The Times asks two questions next.

The first is aimed at Sunak: The UK has already spent £300m on supporting French efforts to stop small boats. What makes you think that this new money will be any more effective now?

Sunak responds by saying: "Let's just be clear, there are joint efforts" rather than just French efforts, and speaks of the "shared challenge" the two countries face.

He acknowledges, however, that global migration is a challenge. "There are global forces at play," he says. He adds that both nations are working "incredibly hard" to try to break the cycle.

He says there is no one solution for the problem, and nor will it be solved overnight, but that cooperation with allies, including France is very important.

The second question, directed at Macron, is about the relationship between France and the UK. Can this relationship ever be as close as it once was, the Times asks.

"This is my wish", Macron says, but says it "will depend on our commitment, our willingness".

Katya Adler

Europe editor

Rishi Sunak avoids blaming France for the rising number of migrants and asylum seekers trying to cross the Channel to the UK.

Efforts to stop them aren’t "French efforts", he says. They are "joint efforts".

The two leaders are next asked by AFP about recent protests in Georgia, for which Russia has blamed the West - and whether Moscow has had a hand in a draft law there which has now been withdrawn.

They are also asked about the conflict in Ukraine.

Macron responds that there is a tendency in the Kremlin to view any population movement as coming from outside influence.

Georgia has been affected by "worrisome movements" and "very strong pressure", he says, adding that he hopes the country can find a path to greater "calmness".

On Ukraine, he says in the "short-term, our goal is to help Ukraine conduct a counter-offensive".

Sunak agrees, saying: "We want Ukraine to win this war and we're absolutely united in that. Our job is to put Ukraine in the strongest possible position."

Katya Adler

Europe editor

Speaking in English so there can be no misunderstanding. Emmanuel Macron says there can be no bilateral agreement for France to take back migrants who try to cross the Channel.

That’s an EU matter, he says. The French president added that migration and the challenge of people smugglers were a wider matter than just between France and the UK.

Now it's time for questions from journalists - starting with BBC Political Editor Chris Mason who asks both leaders if they can ever see a deal where migrants to the UK could ever be returned to France.

Sunak accepts it is a shared challenge with the UK, France and Europe.

"Our partnership is very strong," he says and adds that going forward the two will continue cooperating.

Macron talks about the priority being dismantling criminal networks and groups, and says Sunak's plan is "the ambition" that is needed.

The French president says this is not an agreement with the UK and France, but with the UK and the European Union.

He adds: "We have to work closely together to try and dismantle these groups and be more efficient."

Sunak brings his speech to a close by saying that ultimately, the relationship between the UK and France is about the people, the bonds of family, friendship and shared solidarity.

He goes onto thank the French people for their sympathy at the passing of the late Queen, and thanks Macron for his "graciousness".

Sunak says he is fortunate to be serving alongside Macron, and is excited for the future.

"Merci, mon ami," he says as he ends the speech.

Sunak goes on to say how the UK and France share a special bond over security and he promises that the UK will always be at the forefront of defence.

"We've agreed to train Ukrainian marines, helping to give Ukraine a decisive advantage on the battlefield and for Ukraine to win this war."

He says the UK and France will jointly explore the development of complex weapons like air defence and long-range weapons.

"We will continue to stand together for freedom, democracy and the rule of law."

Damian Grammaticas

Political correspondent

One thing that immediately jumps out is the UK looks like it is going to be paying much more money to France to help pay for efforts to stop people crossing the Channel in small boats.

In fact it looks like more than doubling the annual amount compared to what is being contributed this year. The plan that has just been published by the UK side is for the UK to contribute £479 million over three years. That’s an average of £159 million a year.

For the current financial year 2022-23 the UK had said it was expecting to pay around £64 million. So what is coming is a big increase, reflecting how big a priority this is for Rishi Sunak.

Rishi Sunak is now speaking, and says that while relationship between two countries has has its challenges, today marks "a new beginning".

He discussed an ambitious future, adding that the two leaders focused on three issues today: migration, energy and security.

As part of bringing the two countries' cooperation to unprecedented level, he announces a new detention centre, as well as 500 new officers patrolling French beaches.

Sunak says there will be more drones and other surveillance technologies, and legislation introduced in the UK this week "supports this".

BBC

Roberto Firmino: Liverpool boss Jurgen Klopp 'little bit surprised' by striker's decision to leave

Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Liverpool

Liverpool boss Jurgen Klopp says he was "surprised" by Roberto Firmino's decision to leave Anfield at the end of the season.

The Brazil forward will end an eight-year stay at Anfield when his contract expires in June.

Firmino, 31, had been in talks over a new contract but has chosen to leave.

"Surprised? Yes, a little bit - it could go two ways and it went one. And I respect that a lot," Klopp said on Friday.

"But it's completely normal in this kind of long relationship that we have and Bobby has with the club."

Firmino scored seven goals in 13 Premier League games prior to the break for the World Cup but suffered a calf injury that kept him out for two months following the domestic restart.

He returned in February's derby win over Everton but has been limited to five substitute appearances with January signing Cody Gakpo preferred up front alongside Darwin Nunez and Mohamed Salah.

However, he came off the bench to score Liverpool's final goal - and his 108th in 354 Reds appearances - in the 7-0 thrashing of Manchester United on Sunday.

"I loved the reception he got when he came on against United," said Klopp, who added that the striker had told him he now wanted "to bring this wonderful story to a positive end".

Liverpool have won the Champions League, Premier League, FA Cup, EFL Cup and Club World Cup during Firmino's time at Anfield, and he can expect an emotional send-off in Liverpool's final home game of the season against Aston Villa on 20 May.

"There's no time for a goodbye or whatever in this moment, there's enough time for that later in the season," Klopp added.

"Whenever he will come back, everybody knows that the song [Reds fans' Bobby Firmino chant] will still be for a long, long time in everybody's ears.

"I think he's one of these players that even when he would come with an opposition team, people would be really happy to see him."

BBC

King Charles grants Prince Edward Duke of Edinburgh title

Prince Edward has been named as the new Duke of Edinburgh, Buckingham Palace has announced.

The King has given the title to his youngest brother on Prince Edward's 59th birthday.

It is a title strongly associated with their father, Prince Philip, who was Duke of Edinburgh for more than 70 years, up to his death in 2021.

The new Duke and his wife Sophie, who becomes Duchess of Edinburgh, will be in Edinburgh later on Friday.

The couple are expected to attend an event in the Scottish capital marking the first year of the war in Ukraine.

But anti-monarchy campaign group Republic said the "views of the people of Edinburgh" should have been considered before the title was given as a "birthday present".

Prince Edward becomes Duke of Edinburgh almost two years after the death of his father, Philip, who was given the title in 1947 when he married the then Princess Elizabeth, who later became Queen Elizabeth II.

It was understood that Philip had wanted Edward, his youngest son, to take on the title, but the decision was left in the hands of King Charles.

It means that Edward, 13th in line of succession to the throne, will attend the coronation in May as a duke, with a title that was synonymous with his late father.

With Prince Andrew, the Duke of York, no longer a "working royal", there could be a more high-profile role for Edward, the King's youngest brother.

At the end of last year, Parliament fast-tracked a change in law to add Prince Edward and his sister Princess Anne to the "counsellors of state" who can act on behalf of the King.

In his earlier career, Prince Edward had worked in theatre and television production, but had increasingly focused on public duties, including taking on a number of roles from Prince Philip as he grew older.

This included supporting the Duke of Edinburgh's Award scheme, created by Prince Philip in 1956, which provides activities and training programmes for young people in the UK and overseas.

When Prince Edward married Sophie Rhys-Jones in 1999, Buckingham Palace had announced that "in due course" it was expected by the Queen and Prince Philip that Edward would eventually become Duke of Edinburgh.

Although it is a prestigious title, it does not come with any land or income.

But the announcement was challenged by Graham Smith of the anti-monarchy group Republic.

"If we're going to have such daft titles they should be decided by Parliament or government - and it should not be possible for the head of state to award his own family," said Mr Smith.

The title of Duke of Edinburgh will not be hereditary, so when Edward dies it will not go to his children, but could be given to another senior member of the future Royal Family.

But Prince Edward's former title of Earl of Wessex will now go to his son, the 15-year-old Viscount Severn.

On the death of Prince Philip the title of Duke of Edinburgh had been inherited by the then Prince Charles, but he did not use it. When Queen Elizabeth II died last year, the title reverted to the Crown and could be conferred on someone else, as has now taken place.

Buckingham Palace said in a statement on Friday: "The new Duke and Duchess of Edinburgh are proud to continue Prince Philip's legacy of promoting opportunities for young people of all backgrounds to reach their full potential."

The first Duke of Edinburgh was created in 1726, when the Hanoverian monarch George I gave the title to his grandson, Prince Frederick. Queen Victoria recreated the title in 1866 for her second son, Prince Alfred, and it was created again in 1947 for Prince Philip.

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Mexico cartel turns in own men over US kidnappings

Reports from the Mexican border city of Matamoros say a splinter group of the Gulf Cartel, called the Scorpions Group, has apologised for kidnapping four US citizens last week, killing two of them, and has turned over the men it says are responsible.

On their front pages, many of Mexico's newspapers published a photograph that appears to show five men lying face down on the ground, their hands tied, and their T-shirts pulled up above their heads. It was apparently taken as police arrived on the scene.

A letter from the Scorpions Group was allegedly left with the men which apologised to the people of Matamoros, to the US victims and their families, and to a Mexican woman killed last week when the gang fired on a white minivan the Americans were travelling in.

The Associated Press says it has obtained a copy of the letter from a law enforcement official in the state of Tamaulipas.

"We have decided to turn over those who were directly involved and responsible for the events", the letter reads, saying the five had "acted under their own decision-making and lack of discipline". The letter also accuses the men of breaking the cartel's rules over "protecting the lives of the innocent".

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Video shows the moment four Americans were kidnapped in Mexico

Meanwhile, a health clinic in Matamoros where the cartel members allegedly took the injured US citizens for treatment has been cordoned off by police. Reports suggest the four Americans were taken there by the gang but the two with the worst injuries - Shaeed Woodard and Zindell Brown - died soon after.

Reuters news agency reported that Mexican officials had given the bodies of the two dead men to US officials in Matamoros on Thursday afternoon, and their remains were repatriated.

The latest developments come as some doubts have been cast in Mexico on the initial version of events. The group were said to have travelled to Matamoros for one of them, Latavia McGee, to undergo a cosmetic medical procedure at a clinic in the city. Her three friends were said to have accompanied her to the appointment.

However, the Reuters news agency has reported that three of the four Americans had convictions for mainly minor drug-related offences - but one was charged with manufacturing banned narcotics with the intent to distribute.

Reuters says it's seen an internal law enforcement document which shows the Mexican authorities are investigating the possibility the four Americans were kidnapped having been mistaken for rival cartel members encroaching on their turf.

The question over the Americans' backstory comes as the political temperature over the incident in Matamoros continues to rise. In the United States, several Republican politicians, among them the Senator for South Carolina, Lindsey Graham, have called for the use of US military force against Mexico's drug cartels.

Specifically, he's proposing a plan to designate Mexican drug cartels as "Foreign Terrorist Organisations" in order to, as he put it, "unleash the fury and might of the United States against (them)".

That rhetoric prompted a furious response in Mexico from President Andres Manuel Lopez Obrador who said "Mexico was not a protectorate or a colony of the United States". His sentiments were echoed by the Foreign Minister, Marcelo Ebrard, who called Senator Graham's proposal for military intervention "unacceptable".

Amid the tense relations, the US Homeland Security Advisor, Liz Sherwood-Randall, is in Mexico for a meeting with President Lopez Obrador to discuss the worsening crisis over fentanyl and synthetic opioids in the US.

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BBC

The Crooked House: Britain's 'wonkiest pub' to be sold

A pub thought to be Britain's wonkiest has been put up for sale by its owners.

The Crooked House on Himley Road, near Dudley is one of 61 freehold pubs being sold by Marston's PLC.

It comes as part of a nationwide review by the Wolverhampton-based company, which owns about 1,500 pubs across the UK.

The 18th Century Crooked House has been a popular attraction in the region, with visitors flocking to see the distinctive leaning building.

It was first built in 1765 as a farmhouse, but due to mining in the area during the early 19th Century, one side of the building began to gradually sink.

This week, Marston's announced it had instructed a business property adviser to sell the Crooked House along with seven other of its freehold pubs across the West Midlands.

Nik Antona, chairman of the Campaign for Real Ale, told BBC Radio WM he hoped they do not disappear completely.

"What we're concerned about, is for the properties to remain as pubs," he said.

"The tenants that are in them now have the opportunity to buy them and continue to run them as pubs."

Noel Moffitt, senior director of corporate pubs and restaurants at Christie & Co, which is managing the sale said: "The pub sector has been very resilient over the last few years and has adapted well to the challenges and despite interest in the sector there is a lack of properties on the market."

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Is there a better way to insulate our draughty homes?

It has insulated components on rovers sent to Mars, extracted toxic contaminants from water, some even speculate that the US military has put it inside nuclear warheads.

But it could be just the thing for your bay windows.

Aerogel is often described as the most effective insulating material known to science.

While aerogel strips or panels have been used in buildings for decades, this type of insulation remains a little-known and rather expensive option for those aiming to reduce heat loss from their homes.

Given that British houses are generally pretty poorly insulated, yet we live in an age when energy efficiency is paramount, could aerogel be about to find a bigger niche in the construction and retrofit industries?

In the late 1920s or early 1930s - no-one is quite sure - two chemical engineers in the US came up with a way of removing liquid from a silica gel substance while leaving behind an ultralight, highly porous structure that one of the engineers, Steven Kistler, christened aerogel.

Imagine a foam but an extraordinarily low-density foam riddled with microscopic pores - some aerogels are around 99% air. Nicknames for aerogel include "frozen smoke" and in pictures it can look like an ethereal half-gas, half-solid slice of matter.

But the intricate structure and large volume of air inside it mean that aerogel is an amazingly good insulator. It has found its way into a surprising variety of buildings.

Aerogel insulation has been used in the roof of a former church in Belfast called The Duncairn, now an arts centre, as well as a façade for a building on Pimlico Road in London, and the ceiling of a banker's residence overlooking Lake Geneva in Switzerland.

"You could have the whole house done in aerogel, we have done it," says Liam Brown, managing director of Enviroform, a Northern Ireland-based company that supplied the insulation for these projects.

Enviroform's products use aerogel insulation made by Aspen Aerogels in the US. According to Aspen Aerogels' website, the material combines silica aerogel with a reinforcing fibre in a blanket-like composite.

Aspen Aerogels did not respond to a BBC request for comment.

Where space is at a premium, a 10mm layer of this aerogel insulation fixed to a property's walls could reduce heat loss through those walls by two thirds, says Mr Brown.

The cost of 10mm thick aerogel insulation in the UK is around £50 per sq m, Mr Brown notes, which makes it roughly five times as expensive as the equivalent 30mm rigid board insulation. The aerogel option is thinner and more flexible, though.

For many people, Mr Brown says, aerogel is best suited to features of a building that threaten to act as thermal bridges - points where heat will easily escape, such as the heat-conducting metal posts around a window unit, aluminium door or window frames, or steel beams, for example.

It might also be useful for insulating floors where digging up or disturbing an existing floor would be too disruptive.

"We can go in with a 10mm or 20mm panel, insulate the floor, and walk out again," says Mr Brown.

Aerogel is a "fascinating" material, says Jonathan Bloor at the University of Plymouth, who has studied aerogel for water decontamination applications.

It works so well as an insulator because heat finds it difficult to move across all the air pockets in aerogel that block its path. The heat must instead take a labyrinthine route through the minimal solid structure of the material, says Dr Bloor.

"It's not a direct line, it's kind of weaving its way through," he explains.

Since aerogel insulation can, in principle, whack up the energy efficiency of buildings without the need to make walls and ceilings much thicker, there could be rising interest in it from people keen to retrofit their properties, suggests Dr Bloor.

If this market were to expand, that in turn could prompt a boost in production and bring the cost down.

Cost really is the key barrier to the wider use of aerogel as a building insulation material, suggests senior scientist at the Passive House Institute, Berthold Kaufmann.

"[Expanded polystyrene] or mineral wool, these will always be less expensive," he says.

Take a large heritage building where very thick insulation might drastically alter the aesthetics of the property. Aerogel provides a slim-line alternative - but one that some architects might say is simply too costly.

"And so they do not do anything. This is what I fear," says Dr Kaufmann.

All the same, he says that aerogel has some really useful applications in, for example, domestic properties where you need to raise and insulate a floor but don't want to lower the ceiling height too much.

More technology of business:

Cheaper insulation could be used elsewhere in the building where space doesn't really matter. Again, it's a case of using aerogel for a specific purpose where the cost becomes justifiable.

Dr Kaufmann notes that there are alternatives, such as vacuum insulation panels, which are extremely effective insulators, though they might be fragile, more rigid and not much cheaper.

"Hopefully the price [of aerogel insulation] will go down and it will be used more frequently," says Dr Kaufmann. "But it will not be a material for everyday use."

Mr Brown acknowledges that aerogel insulation is still a "very, very small" part of the insulation market. But many people are still not aware it is even an option, he notes.

"If you're doing a full-scale retrofit, aerogel should be needed somewhere," he argues, noting how properly insulating the steel posts in the wall around an expensive window frame, for instance, can help prevent condensation - a key driver of mould and other problems.

No matter what insulation you use, cracking down on those thermal bridges is really important since they can account for around 30% of heat loss in a home, according to the Energy Savings Trust.

As Mr Brown puts it, "Would you buy a bucket with a hole in it?"

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BBC

UK microchip firms ask government for hundreds of millions

The boss of one of the UK's leading microchip firms is calling for the government to invest "hundreds of millions" in the sector.

Millions of products from cars to washing machines and mobiles rely on microchips also called semiconductors.

Scott White, of Pragmatic Semiconductor, said without a huge funding boost UK firms will go abroad.

The government said it would soon publish its strategy to improve access to skills, facilities and tools.

It comes as a new report says the UK government "must act now to secure the future of the vital UK semiconductor industry".

Mr White, Pragmatic's chief executive, said the government "can't just spend a few tens of millions of pounds" on the semiconductor sector, as "that isn't enough to move the needle".

"It has to be hundreds of millions, or even more than £1bn, to make a substantive difference," he said.

"It is not about unfair subsidies, it is about having a level playing field with other countries around the world."

Mr White said that other governments were "investing substantially" in their microchip industries, and that the UK had to follow suit.

Pragmatic Semiconductor employs 200 people across its headquarters in Cambridge and at two production sites in Country Durham.

Mr White added that while the company wanted to keep manufacturing in the UK, "that only makes sense if the economies are justified compared to elsewhere".

A joint report published on Thursday by the Institute of Physics (IOP) and the Royal Academy of Engineering (RAE) found "skills shortages, high costs and low public awareness threaten the UK's position in the vital semiconductor race".

The study follows a global shortages of microchips in recent years temporarily halted production of everything from games consoles to cars.

The IOP and RAE are calling for financial support for the sector in the UK.

They also want to see more children encouraged to study sciences at school, to help increase the number of qualified potential employees, and highlighting the importance of the sector.

The report - entitled UK Semiconductor Challenges and Solutions - also calls for the government to release its long-awaited national semiconductor strategy. This has now been two-years in the making.

The IOP's director of science, innovation and skills, Louis Barson, said the UK cannot simply rely on importing the microchips it needs.

He said: "We need a strong homegrown semiconductor industry, and that is critical to our economic security and physical security."

The UK's semiconductor sector is valued at $13bn (£11bn), according to one recent estimate. That might sound like a lot, but the global industry is said to be worth $580bn (£490bn).

Meanwhile, a parliamentary report last autumn said that the UK only produced 0.5% of the world's semiconductors.

The IOP says that there are currently 40 or so semiconductor firms in the UK, with 25 doing manufacturing work. And it estimates that the total workforce is around 11,400 people.

There have recently been some worrying signs for the industry in the UK.

Last week, the UK's top chip-designer Arm announced that it would be listing its shares on the New York Stock Exchange instead of London's. The news came despite UK Prime Minister Rishi Sunak meeting with bosses from Arm's parent company, Japan's SoftBank.

In addition, another UK chip firm, IQE, has already warned that it might have to relocate abroad without more government support for the sector.

All this comes against a backdrop of big overseas government investment in the semiconductor sectors. Last summer, the White House announced that it would invest $50bn in the industry in the US over five years, $29bn in boosting production, and $11bn in research and development.

It is a similar picture in the European Union, with Brussels planning to invest €43bn ($46bn; £38bn).

"Other countries are continuing to invest significantly in their own semiconductor industries, and the UK will fall behind without timely government action and a coherent strategy," said Prof Nick Jennings, chairman of the RAE's engineering policy centre committee.

In addition to the matter of funding, the IOP and RAE want the government to confirm that it will proceed with its proposed plan to set up a national body for the sector, a so-called "semiconductor institute".

"Crucially it could speak for the sector, provide a coordinated voice that would allow the industry to present a united front," said Mr Barson.

A government spokesman said: "Our forthcoming semiconductor strategy will set out how the government will improve the sector's access to the skills, facilities and tools it needs to grow. The strategy will be published in due course."

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BBC

SANS TITRE

If you stroll between the towering apartment blocks of London's famous brutalist complexes, everywhere you look you will see the grey, pockmarked façade of concrete. Even the city's more modern skyscrapers conceal a backbone made of something less glamorous behind their shiny exteriors – more of the same old concrete.

From this urban concrete jungle to the vast swathes of the world's coastlines lined with concrete, concrete is arguably the material that best defines the Anthropocene. And we're using more of it almost every year. Soon there will be so much concrete in the world it will outweigh all living matter.

The problems that come with our extraordinary reliance on this material are many and varied. Blank stretches of concrete devoid of vegetation create biodiversity deserts. Concrete is also impervious to water, part of what makes it a great building material, but can lead to flooding in urban areas.

One of the biggest challenges for concrete is the sheer scale of its impact on the climate: about 8% of the world's greenhouse gas emissions. Cement, the component of concrete that acts as a binder to glue sand and stones together, is responsible for the bulk of concrete's carbon emissions.

But what if we could turn these vast grey swathes of building material into something that actually helps the climate? Concrete that doesn't emit carbon, and even absorbs it, is a crucial step along the way to sustainable construction.

Join me in the first episode of Future Planet's new video series, New Directions, where we explore what it takes to turn concrete from a major carbon source into a carbon sink.

--

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BBC

One man, two cups: Is President Xi’s double tea a power move?

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If you happened to be watching the annual meeting of the National People's Congress (NPC) in China, something odd may have stood out to you - if you are especially eagle-eyed. China's President Xi Jinping had something others didn't: two cups of tea instead of one.

The meeting itself, known as the Two Sessions is almost a spectacle. The NPC is the country's equivalent of a parliament that is, in theory, the most powerful state organ.

In reality, it acts as a rubber-stamp body for the ruling Chinese Communist Party, passing key laws on decisions that have already been made.

The BBC's Asia Pacific editor Celia Hatton breaks down President Xi's double-beverage choice, and explains why it might be a subtle display of power.

Video journalist: Mattea Bubalo

BBC

Chinese city Xi'an draws backlash with flu lockdown proposal

Officials in the Chinese city of Xi'an have sparked a backlash by saying they may turn to lockdowns "when necessary" to combat future flu outbreaks.

Xi'an will lock down areas and shut schools if an outbreak poses a "severe threat", according to an emergency response plan published on Wednesday.

Many internet users have called the plan "excessive", especially after criticism of China's Covid controls.

Flu cases have surged across China just as its latest Covid wave is waning.

The spike in flu cases has also led to a shortage of antiviral medication at pharmacies across the country.

While there is no suggestion of an imminent lockdown in Xi'an, some have expressed fears that its plan could see a return to the zero-Covid approach, which the country abruptly abandoned in December.

Famous for the terracotta army, Xi'an experienced some of the country's strictest lockdowns during the pandemic. Locals were banned from leaving their homes - even to buy food and other basic supplies - for a month in December 2021.

One person wrote on Chinese social media platform Weibo that influenza outbreaks had always been common before Covid, but "life went on as per normal" when they hit.

Another remarked that some local governments were "addicted to sealing and controlling".

Xi'an's plan segments its response into four levels, according to severity of the situation. Lockdowns may be called for when community spread reaches an acute level.

It is not the only Chinese city that has such emergency plans. In 2015, for instance, the Shanghai government said it may stop classes and work, as well as set restrictions on gatherings, in the event of a serious influenza pandemic.

"To local residents who were traumatised by the lockdown measures not long ago, the return to the same draconian method in coping with flu outbreaks is by no means justified," Huang Yanzhong, a senior fellow for global health at the Council on Foreign Relations, told the BBC.

But Tang Renwu, dean of Beijing Normal University's School of Government said China was not likely to see a comeback of stringent lockdown policies.

Speaking to Singapore newspaper Lianhe Zaobao, Prof Tang said other local governments may put out similar plans in the days to come - as Chinese authorities are intent on containing the seasonal flu.

"Local governments should pay attention to their wording when issuing similar documents so as not to trigger social panic," he said.

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BBC

What you need to know on Eurovision UK entry in 90 seconds

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Mae Muller has been revealed as the UK's entrant for the Eurovision Song Contest.

The announcement was made on BBC Radio 2's Breakfast Show by Zoe Ball and Rylan Clark.

The BBC's Eurovision reporter Daniel Rosney, like Eurovision fans all over the country, was listening in to the announcement.

Click to hear the announcement and this year's song entry.

Read more: Mae Muller announced as UK act for Eurovision 2023

Video by Alex Stanger

BBC

Third person dies after crush at US GloRilla show

A third person has died from the crush that broke out at a New York concert by rap star GloRilla on Sunday, police have confirmed.

Aisha Stephens, 35, of Syracuse had been in hospital since the show, where the crowd panicked and surged for the exits shortly after the music ended.

Police say the incident, at Rochester's Main Street Armory, may have been started by unfounded fears of gunfire.

The venue has since had its licence revoked.

The decision was made after the owner failed to show up for a scheduled meeting with the police chief and Rochester's city attorney on Wednesday.

"It is one step we can immediately take to ensure that the events of Sunday night are not repeated," said police chief David Smith.

"The bottom line is, lives were lost, and we need to take steps to make sure that no lives are lost in the future if this was indeed something that was preventable."

The crush claimed the lives of two other women - nursing assistant Brandy Miller, 35, and city employee Rhondesia Belton, 33. Seven others were taken to hospital with injuries.

GloRilla 'heartbroken'

An investigation into several possible causes, including "possibly crowd size, shots fired, pepper spray and other contributing factors," is currently under way.

Police are also trying to determine whether the crowd size exceeded the capacity of the Armory and whether the proper safety measures were taken.

GloRilla, whose breakout song F.N.F. (Let's Go) was nominated for best rap performance at last month's Grammy Awards, only learned about the tragedy after leaving the venue.

She later tweeted: "I am devastated and heartbroken over the tragic deaths that happened after Sunday's show.

"My fans mean the world to me 😢. Praying for their families & for a speedy recovery of everyone affected."

Fans who attended the gig recalled scenes of hysteria as fear gripped the audience.

"I didn't see anything but the whole crowd pushing everyone towards the bathroom like a wave pool," 28-year-old Tamira De Jesus told Rolling Stone magazine.

"I was literally being suffocated while trying to help people on the ground stand up. I heard a man literally say, '[Expletive] them, step on them.'

"It was the most inhumane thing I have seen in my whole life and I am still having anxiety."

Another attendee recalled: "Me and the girl next to me were climbing on each other trying to get each other up."

Ikea Hayes, 28, told local reporters that she remembered praying and telling herself: "You got to get up. You got to move. If you stay here they're going to keep running you over."

She went back to the venue on Monday morning to retrieve earrings, a phone and a set of keys she had lost in the chaos.

Tribute to victims

Buffalo Mayor Byron Brown paid tribute to the first victim, Rhondesia Belton, 33, who had worked at the city's Traffic Violations Agency, on Monday.

"This is another difficult day for our City's workforce and our entire community," Brown wrote on Twitter. "I join all of our City employees in mourning the loss of one of our own."

Miller's family said her life was "one full of love and joy".

"If you knew her, you knew that her spirit could lift anyone out of a bad mood. She cherished her life and celebrated her loved ones."

Doctors and nurses lined the hallway at Rochester's Strong Hospital to honour the 35-year-old, who had decided to donate her organs if she died.

Her sister said her heart, kidneys, and liver were used to save four other lives.

Tributes were also paid to Aisha Stephens by the Pop Warner foundation, where she had been a cheerleading coach.

"She made an incredible impact on so many," said the organisation in a statement. "She will be greatly missed."

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BBC

TikTokers target controversial Willow oil project

US government officials are expected to make a decision on one of the biggest US oil projects in decades this week.

Environmental groups and some Native residents have long opposed the proposal because of its potential for climate impacts and wildlife damage.

But opposition has grown rapidly in the last few weeks as the #stopwillow campaign has gone viral on TikTok.

ConocoPhillips, the company behind the project, said it would create thousands of jobs and revenue for locals.

The Willow oil project - if agreed - could produce up to 180,000 barrels of oil a day, making it the largest oil project in the region for decades. By comparison, Prudhoe Bay in Alaska, which is the largest oil field in North America, produces 281,800 barrels a day.

The US Bureau of Land Management estimated that the project, on Alaska's remote North Slope, would produce up to 278 million metric tons of CO2e over its 30-year lifetime - the equivalent of adding more than 2 million cars to roads in the US.

CO2e is a unit used to express the climate impact of all greenhouse gases together as if they were all emitted as carbon dioxide.

Environmentalists argue this undermines President Biden's credibility as a leader on climate change action, after his pledge to make the US a net zero contributor to climate change by 2050.

Mike Scott, senior campaign representative at environmental charity Sierra Club, said: "Approving [the willow project] after passing the largest climate bill in history would be a giant step in reverse."

The Bureau of Land Management's environmental impact assessment recommended scaling back the project to three drilling sites from five, and offsetting half the emissions, for example by planting trees to capture the carbon.

It said this would ensure the US's target of reducing its net greenhouse gas emissions by 52% below 2005 levels would still be achieved.

ConocoPhillips spokesman Dennis Nuss told the BBC: "We believe this project fits with the Biden administration's priorities on environmental and social justice, facilitating the energy transition, and enhancing our energy security."

Some Native Alaskan Iñupiaq have also raised serious concerns about the project's local environmental impacts, including disturbance to local wildlife, disruption to traditional hunting practices and a decline in air quality.

The drilling site would sit in the National Petroleum Reserve - the largest area of undisturbed public land in the US.

It plays host to critical species including polar bears and populations of porcupine caribou.

Advisory Board Member to the Native Movement and Mayor of Nuiqsut, Rosemary Ahtuangaruak, has said the mitigating measures are not enough: "We know our way of life and the importance of our future generations and there is nothing in the new document that gives us assurances that we will not be put at risk."

Other local leaders from the North Slope - the site of the potential project - have been more supportive and the economic benefits it could bring to local communities.

"I am very in support of the Willow Project and so is the majority of my community," said Asisaun Toovak, mayor of North Slope city Utqiaģvik to the BBC. The tax revenue from the project would be a lifeline for the North Slope, she said, which is in desperate need of affordable housing.

The Bureau of Land Management estimates the project could generate between $8bn and $17bn (£6bn to £14bn) and create 300 permanent jobs.

Speaking with Mayor Toovak, Nagruk Harcharek, president of Voice of the Arctic Iñupiat, a network of 24 local Indigenous groups, told the BBC they were both confident that the project would be carried out responsibly.

"We've been co-existing with development since the Trans-Alaska pipeline," Mr Harcharek said. "If there was ever a project that we thought would threaten our subsistence ways of life we would not be supportive of it."

Asked about the growing opposition on social media, Mayor Toovak said it had been "really hard" to see.

"Our voices are diminished by people who don't live here," she said. "They don't understand the harshness of living on the North Slope."

In the last seven days videos on social media platform TikTok tagged with #stopwillow, #stopwillowproject or other related tags have gained 100s of million of views in the United States.

Young TikTokers posting the videos have encouraged viewers to send letters to President Biden asking him not to go ahead with his decision. They report that one million letters have been sent, including from brands such as Patagonia.

Elise Joshi, 20, is a university student at UC Berkley and executive director of Gen Z for Change,  a coalition of young activists who use online platforms for social change. 

In February, Ms Joshi created one of the first TikTok's opposing the Willow Project, calling it a "carbon bomb". "We cannot afford more fossil fuel projects," she said.

She was surprised when her #StopWillow video racked up over 300,000 views.

"Climate doesn't have its moment of virality a lot," Ms Joshi said.

Joining her in the #StopWillow Tiktok movement was 25-year-old Alex Haraus. 

"Thousands of other people are all making content about this," Mr Haraus said. "It's not any one particular person. It's just so many people with so many backgrounds because everyone feels empowered to talk about it." 

As of Thursday a change.org petition calling to stop the Willow Project on environmental grounds has gained more than three million signatures - making it one of the most signed petitions on the platform.

Senator Dan Sullivan, who is one of the three Alaskan congressional delegation members in support of the project, suggested that the social media trend might be the work of outside influences. During the introduction of a new bill to limit TikTok this week, the senator said: "Maybe that's the Chinese Communist Party trying to influence young Americans."

A decision on the project is expected by the end of the week. The US Department of the Interior has 30 days from the final environmental impact assessment issued by the Bureau of Land Management to make a decision. It declined to provide a comment to the BBC.

Additional reporting by Grace Conley

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Biden: 'Decisive decade' to tackle climate change

Alaskan wilderness opens up for oil exploration

BBC

Georgia: Police break up protests as crowds stay defiant

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Georgians have taken to the streets to voice their anger at a controversial draft law that critics see as an attack on civil society and independent media.

The government says the "foreign agents" bill will improve transparency.

Riot police have used water cannon and pepper spray to disperse the crowds - and MPs have brawled over the bill in parliament.

Police break up second night of Georgia protests

BBC

Emotional injured US Marine describes Afghanistan withdrawal 'catastrophe'

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Tyler Vargas-Andrews cried as he recounted his experience of the withdrawal of troops from Afghanistan in 2021.

The former US Marine, 25, was one of several US military personnel tasked with protecting Kabul's airport on 26 August, when two suicide bombers attacked crowds of Afghans trying to flee the Taliban during the US evacuation.

Thirteen US soldiers died in the bombing, along with 170 Afghan civilians.

He was speaking during the first of a series of Republican-led hearings examining the Biden administration's handling of the pull-out.

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BBC

The mushrooms you can wear and build with

There's no doubt mushrooms are having a moment.

From the popular Netflix documentary Fantastic Fungi, to the surge of medical trials exploring the use of a compound found in hallucinogenic species as a treatment for depression, a mushroom boom is alive and kicking.

But there's one part of fungi that businesses are now especially tapping into, and that's mycelium, the root structure of a mushroom.

London-based biomanufacturing company Biohm grows mycelium on a large scale by feeding it the likes of food waste and sawdust to create construction industry products such as insulation panels. These can then be used as an alternative to the prevalent plastic ones.

"We are focused on solving global challenges, and one of the largest in terms of impact on the planet and ecosystem is the construction industry," explains Oksana Bondar, director of design at Biohm.

"We looked deeper into waste streams, and types of materials, and the fabric of buildings, and one of the largest commodities is insulation. The idea was to tackle one of the challenges with a natural solution."

Once the mycelium has grown over a number of weeks, Biohm harvests and dries it, and then compresses it into brick-like panels.

"What's beautiful about this product is that the panels can be remanufactured, it can be broken down into feed stock, it's safe to be composted, it's pH neutral and 100% natural. It can fertilise soil," says Ms Bondar.

A spokeswoman for Biohm said the company was "currently negotiating... with major multinationals" to take its products to global markets. "Expect to see their mycelium thermal insulation being installed in homes, offices, and public spaces in the UK and Europe within the next couple of years."

In San Francisco, a company called MycoWorks is growing mycelium to produce a leather substitute called "Reishi". Using this material it is now making everything from hats to wallets, handbags and bowls.

"Mycelium-grown Reishi is an incredible material, and the first of its kind [leather replacement] that doesn't use plastic as a core ingredient," says Sophia Wang, MycoWorks co-founder.

"It is grown using three organic materials - water, sawdust and mycelium, which keeps carbon emissions low."

She adds that the luxury goods sector is currently showing the most interest in the company's work. MycoWorks has already helped Hermes produce a handbag partly made from its mycelium, and it has formed a collaboration with hat-maker Nick Fouquet.

MycoWorks is also working with General Motors to explore the use of mycelium in car interiors.

Ms Wang says the firm "coaxes" mycelium to grow into a large brick. The top layer of this, which is said to look like a sheet of animal leather, is then peeled off and can be tanned or coloured in the same way as leather.

Ms Wang says the cost of Reishi is currently comparable to luxury leather. However, she hopes that as the firm introduces production on a much larger scale, the price will fall.

To achieve this growth the company has raised $125m (£104m) to fund the building of a new facility that will allow it to ramp up output from thousands of sheets a year to millions. This is due to open in South Carolina later this year.

While it's difficult to source figures for the financial value of the mycelium sector, its rapid growth is undoubtedly increasing that of the wider global mushroom market. This is due to reach $90.4bn by 2028, up from $63bn in 2022, according to research company Imarc Group.

"I think the reason for the expanded interest in mycelium for materials science applications is just increased awareness," says Dr Mitchell Jones, a researcher at the Vienna University of Technology, and an expert on mycelium.

"When I started my PhD on the topic about seven years ago nobody knew about it. There was almost no documented research on mycelium-based materials and just two companies in the US doing stuff with it.

"These days the topic is much more popular. Companies are popping up everywhere including the US, UK, Italy, the Netherlands, Indonesia, South Korea, Estonia and Australia. The more media attention the topic gets the more people want to get into it commercially and found start-ups. The allure is the 'weirdness' of the concept, for want of a better term."

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

For Dr Jones, mycelium's strong sustainable kudos makes it an attractive material. For starters, it is usually made using agricultural or forestry by-products, or food waste that would otherwise have been incinerated or gone into landfill.

He adds that unlike most manufacturing processes - which may use a lot of energy and require machinery - fungi, a biological organism, basically does the hard work for you, simply by growing.

But are there any downsides to the use of mycelium? Dr Jones cautions that it has to be effectively sealed with water repellent, "because if you don't it is like a sponge compared to other materials, it is susceptible to sucking up large quantities of water".

And he adds that we don't yet know how long it will last for. "As it hasn't yet been produced on a commercial scale we don't have accurate life assessment data."

An increasing number of food start-ups are also using mycelium as a high-protein alternative to meat, or even a replacement for wheat flour.

Berlin-based Bosque Foods has raised $3m to develop mycelium-based substitutes for chicken, pork and bacon.

Isabella Iglesias-Musachio, its co-founder and chief executive, says they grow their mycelium "in a matter of days" in fermentation vessels that allow for indoor, urban farming.

"From our perspective this is advantageous because we are able to scale up our production in a much more cost-effective way, which means we can reach price parity with animal meat sooner," she says.

Bosque's mycelium is said to have a mild flavour, with a hint of "umami" or savoury notes. To this it adds a range of spices.

While Bosque's products have yet to go on sale, mycelium-based burgers are already available to buy in the US, and the European Union gave clearance for one type of mycelium earlier this year.

The situation in the UK has been complicated by Brexit, but the UK's Food Standards Agency has maintained EU authorisation rules for so-called "novel foods". These are food substances that were not consumed "significantly" prior to 1997.

Ms Iglesias-Musachio is adamant that mycelium is the future of vegan food. "Some of the issues with plant-based alternatives is that soy and pea protein isolates can have a very strong flavour which on its own many people find off-putting.

"Our mycelium can act as a blank canvas for us to create delicious flavour profiles that people crave."

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L'Humanité

Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel

Actu

Agroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.

Cécile Rousseau

Le numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.

Des mesures d’austérité

Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».

Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».

À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.

Une mise en sous-traitance des usines Danone

Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.

Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.

Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.

Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.

DanoneSalaires et pouvoir d'achat
BBC

Full moon: Photographers capture 'worm moon' over Yorkshire and Lincolnshire

Photographers across Yorkshire and Lincolnshire have had their lenses trained on the night sky to capture March's full moon in all its glory.

The moon was at its brightest on Tuesday evening just after sunset.

According to the Royal Museums in Greenwich, Native Americans named the last full moon of winter the "worm moon" after the worm trails that would appear in the newly thawed ground.

The next full moon, the so-called pink moon, will rise on 6 April.

Andy Stones, in Scunthorpe, also captured a bright ring around the moon known as a lunar halo.

This ring is caused by the refraction of moonlight from ice crystals in the upper atmosphere.

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Northern Lights captured in Yorkshire skies

L'Humanité

Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne

Actu

Étranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.

Bruno Odent

Des millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.

Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ­ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».

Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel

Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.

Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement

La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.

AllemagnegrèvesSalaires et pouvoir d'achatSalaires rémunérations
L'Humanité

Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »

Entretien

Sylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.

Antoine Portoles

Depuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?

Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultra­libéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.

RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?

Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.

Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.

Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?

Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.

Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.

Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.

Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?

On oublie souvent que, dans les catégories ­populaires, une part ­significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.

Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »

Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ­ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.

Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.

Extrême droiteRassemblement nationalSalaires et pouvoir d'achatRéforme des retraites
L'Humanité

Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires

Reportage

Transports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.

Eva Leray

Bondoufle (Essonne), envoyée spéciale.

«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».

Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.

« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »

Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.

La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »

« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».

Transports publicsouverture à la concurrenceSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau

Actu

Pour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.

Cyprien Boganda

«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.

«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.

DécathlongrèvesSalaires et pouvoir d'achatInflation
L'Humanité

Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois

Actu

Numérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.

Pierric Marissal

La magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).

« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.

Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».

Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an

Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.

La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.

Harcèlement sexuel. Du très lourd chez Ubisoft

À cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction. 

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L'Humanité

Retraites. L’escroquerie sociale du Rassemblement national

Actu

Avant d’aborder la réforme des retraites, sur laquelle ils tenteront de se présenter comme des opposants au libéralisme, les députés RN porteront, ce jeudi, une proposition de loi pour « augmenter les salaires », basée sur les exonérations de cotisations. Tour d’horizon des tromperies sociales du parti de Marine Le Pen. 

Florent LE DU

Le masque social de Marine Le Pen reste bien accroché. Après avoir axé ses dernières campagnes sur le pouvoir d’achat, la cheffe de file des députés RN cherche à surfer sur sa prétendue

Nouvelle étape, jeudi, à l’occasion de sa niche parlementaire. Le groupe d’extrême droite a choisi de mettre d’abord en discussion sa proposition phare de la présidentielle en la matière: la hausse des salaires. Ou plutôt, son illusion.

Baisser les cotisations patronales et réduire encore la protection sociale

Le RN propose en réalité d’inciter les entreprises à augmenter de 10 % les paies allant jusqu’à trois fois le Smic en les exonérant des cotisations patronales sur cette majoration.

Une vieille recette libérale qui « représente bien la vision qu’a le RN du monde du travail: protéger le capital, les entreprises, et faire peser ces fausses augmentations, pourtant nécessaires, sur la protection sociale », dénonce Pierre Dharréville. Le député communiste y voit un « numéro d’illusionniste pour faire croire qu’ils défendent les travailleurs ».

Ce que soutient le RN Jean-Philippe Tanguy, évoquant une revalorisation du « salaire réel » (sous-entendu le salaire net) qui serait bénéfique pour l’État car elle permettrait « une hausse des consommations ».

SS, collabos, miliciens, gros colons... bienvenue au FN !

Une arnaque dans l’arnaque, sémantique cette fois. « C’est une démagogie qui consiste à faire croire que le salaire n’est que celui versé directement aux salariés, en occultant le salaire indirect (la différence entre le net et le brut – NDLR), qui correspond aux cotisations, donc à l’espace collectif », explique l’économiste Jean-Marie Harribey, ancien président d’Attac.

« Cette proposition, c’est privilégier la consommation marchande à la consommation publique, miser sur le productivisme. » Donc, en définitive, affaiblir la « protection des travailleurs français » chère à Marine Le Pen.

L’esbroufe de l’augmentation des prix du tabac

Le projet du RN constitue un manque à gagner pour la Sécurité sociale, les retraites ou encore les allocations familiales. Il serait compensé par l’augmentation du prix du tabac. Une mesure qui fiscaliserait encore un peu plus le financement de la protection sociale.

En outre, elle serait certes efficace en matière de santé publique, mais pèserait principalement sur les plus modestes.

50 ans du Front national. Quels liens entre le FN d'hier et le RN d'aujourd'hui ? Réponse de l’historien Nicolas Lebourg

En 2019, 30 % du tiers des revenus les plus bas et 43 % des privés d’emploi seraient fumeurs, selon l’Observatoire des inégalités, contre 18,2 % du tiers des revenus les plus élevés. « Par ailleurs, ce n’est pas tenable, la hausse serait plus que spectaculaire pour qu’il y ait une véritable compensation », estime Jean-Marie Harribay.

« Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »  Fabrice Flipo, professeur de philosophie politique

Une incohérence qui représente bien le projet faussement social du parti de Marine Le Pen. Avant le second tour de la présidentielle, la candidate revendiquait « l’importance à accorder aux plus vulnérables ».

Pour Fabrice Flipo, professeur de philosophie sociale et politique, qui a disséqué le programme du RN, l’esbroufe est totale: « Le “social”, en clair les mesures qui viendraient améliorer la condition des populations les plus démunies, est peu présent dans le programme de Marine Le Pen. Les salaires n’augmentent pas, la redistribution est inexistante », explique-t-il.

Par ailleurs, ses propositions pour améliorer le pouvoir d’achat (baisse de la TVA, fin de la redevance audiovisuelle) provoqueraient des « conséquences dangereuses », selon Fabrice Flipo, qui conclut: « Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »

Sur les retraites, la démagogie plutôt que la cohérence

Cela se confirme depuis juin: ses troupes ont systématiquement voté contre l’augmentation du Smic, l’indexation des salaires sur l’inflation, le blocage des prix, la revalorisation des petites retraites…

Des retraites dont les caisses seraient affaiblies par les exonérations de cotisations patronales que le RN propose. « Si vous êtes favorables à la retraite à 65 ans, dites-le directement », a ainsi ironisé l’insoumis Hadrien Clouet en commission.

La vitrine du RN vend pourtant l’inverse. « C’est une folie de faire cette réforme », a même jugé sur France Inter le président du RN Jordan Bardella, quand le député Julien Odoul parle de « réforme antisociale ».

Pourtant, en bons libéraux, les frontistes ont abandonné, il y a un an, le totem de la retraite à 60 ans.

Cherchant davantage à gagner des électeurs qu’à être cohérent, le parti d’extrême droite propose désormais un âge de départ progressif: 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler entre 17 et 20 ans, et jusqu’à 67 ans pour ceux qui ont débuté leur carrière à 25 ans ou plus, pour une retraite à taux plein.

Retraites. La gauche avance unie pour mettre Macron en échec

« Marine Le Pen a changé de pied plusieurs fois en fonction des électorats à conquérir », confirme le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Cette fois, contrairement à 2019 quand elle était assez discrète, elle a affiné son projet et espère représenter une opposition importante et crédible à Emmanuel Macron. »

Une escroquerie de plus qui pourrait fonctionner, selon plusieurs observateurs. « Dans la mesure où le RN est arrivé à se positionner sur le pouvoir d’achat, les petites retraites, c’est plutôt bien pour lui d’aller sur le thème d’un pouvoir déconnecté qui méprise les Français, estime Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Un débat centré sur les questions d’injustice, avec en toile de fond des artisans, des boulangers qui ferment boutique, est un contexte qui lui est favorable. »

Un parti profondément anti-social

Néanmoins, l’extrême droite n’a ni la crédibilité, ni les propositions alternatives, ni la culture sociale pour se présenter comme un réel opposant à la Macronie.

Son opposition historique aux mouvements sociaux et aux syndicats pourrait la sortir du débat public, surtout si l’affrontement entre forces de gauche et droite libérale s’intensifie. « La culture antisyndicale reste assez forte au RN, qui ne peut donc pas avoir un rôle central dans le mouvement et devra trouver un autre moyen d’exprimer son rejet de la réforme », résume Bruno Cautrès.

En débat : la retraite à 60 ans est-elle possible ?

La lutte contre les retraites pourrait faire office de révélateur, alors que 74 % des sympathisants RN sont favorables à un mouvement sur les retraites, selon un sondage Ifop pour Politis. « Localement, des élus pourraient se montrer, mais seraient-ils acceptés, visibles dans les cortèges? C’est loin d’être gagné, abonde Jean-Yves Camus. Si la mobilisation est massive, si les syndicats sont à la pointe du mouvement, le RN sera naturellement hors-jeu. »

Et le masque social pourrait commencer à tomber.

Rassemblement nationalSalaires et pouvoir d'achatRéforme des retraites
BBC

WhatsApp: Rather be blocked in UK than weaken security

WhatsApp says it would rather be blocked in the UK than undermine its encrypted-messaging system, if required to do so under the Online Safety Bill.

Its head, Will Cathcart, said it would refuse to comply if asked to weaken the privacy of encrypted messages.

The app Signal previously said it could stop providing services in the UK if the bill required it to scan messages.

The government said it is possible to have both privacy and child safety.

WhatsApp is the most popular messaging platform in the UK, used by more than seven in 10 adults who are online, according to communication regulator Ofcom.

Child-abuse material

End-to-end encryption scrambles messages so even the company running the service cannot view the contents.

But critics of the Online Safety Bill say it grants Ofcom the power to require private encrypted-messaging apps and other services to adopt "accredited technology" to identify and remove child-abuse material.

Undermining the privacy of WhatsApp messages in the UK would do so for all users, Mr Cathcart said.

"Our users all around the world want security - 98% of our users are outside the UK, they do not want us to lower the security of the product," he said. And the app would rather accept being blocked in the UK.

"We've recently been blocked in Iran, for example. We've never seen a liberal democracy do that," he added.

'Push back'

Signal president Meredith Whittaker previously told BBC News it "would absolutely, 100% walk" and stop providing services in the UK if required by the bill to weaken the privacy of its encrypted messaging system.

She later tweeted she was "looking forward to working with @wcathcart and others to push back".

A day later, Mr Cathcart replied: "And very important we work together (and honoured to get to do so) to push back."

We feel the same. And very important we work together (and honored to get to do so) to push back.https://t.co/PhP8Iz2GxW

Asked if he would go as far as Signal, Mr Cathcart said: "We won't lower the security of WhatsApp. We have never done that - and we have accepted being blocked in other parts of the world." And he feared the UK would set an example other nations might follow.

"When a liberal democracy says, 'Is it OK to scan everyone's private communication for illegal content?' that emboldens countries around the world that have very different definitions of illegal content to propose the same thing," Mr Cathcart said.

'Breeding ground'

The government, and prominent child-protection charities, have long argued encryption hinders efforts to combat the growing problem of online child abuse.

"It is important that technology companies make every effort to ensure that their platforms do not become a breeding ground for paedophiles," the Home Office said.

The National Society for the Prevention of Cruelty to Children (NSPCC) says research shows grooming and child-abuse-image crimes recorded in the UK have increased dramatically.

The charity's Richard Collard said the Online Safety Bill "will rightly make it a legal requirement for platforms to identify and disrupt child sexual abuse taking place on their sites and services and companies could be preparing by developing technological solutions that protect the safety and privacy of all users, not least that of child abuse victims".

"Experts have demonstrated that it's possible to tackle child-abuse material and grooming in end-to-end encrypted environments," he added.

The government said: "The Online Safety Bill does not represent a ban on end-to-end encryption.

"It is not a choice between privacy or child safety - we can and we must have both."

But critics say the only way to check the contents of encrypted messages for child-sexual-abuse material would be to have services scan them on a device such as a phone before they are encrypted and sent. And this client-side scanning undermines the privacy encryption provides.

Lawyer Graham Smith tweeted: "You could argue that you don't break a fence by digging round the end of it - literally true but where does it get you if the objecti[ve] is to trespass on private property? And once the hole has been dug, you might as well not have the fence."

'Mass-surveillance tool'

And Mr Cathcart asked: "If companies installed software on to people's phones and computers to scan the content of their communications against a list of illegal content, what happens when other countries show up and give a different list of illegal content?"

Dr Monica Horten, of digital-rights campaigners the Open Rights Group, said: "With over 40 million users of encrypted chat services in the UK, this turns it into a mass-surveillance tool, with potentially damaging consequences for privacy and free-expression rights."

The Information Commissioner's Office, which says it is working closely with Ofcom, told BBC News any interventions that could weaken encryption must be "necessary and proportionate".

"Where less intrusive measures are available, they should be used," it said. And it supported "technological solutions that facilitate the detection of illegal content without undermining privacy protections for everyone".

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International Women's Day: Hundreds take part in sunrise swim

Hundreds of swimmers took a sunrise dip in the Firth of Forth to mark International Women's Day.

Organisers had called off the official event due to the sub-zero temperatures - but that did not deter those who turned up to take the plunge regardless.

Money raised from the event at Portobello Beach, Edinburgh, is to be donated to the charity Women's Aid.

This year sees the 50th anniversary of the organisation's Edinburgh branch.

Pictures by Jane Barlow, PA Images, and Alicia Bruce, Reuters.

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Adapté du roman de David Foenkinos, La Délicatesse est une histoire d’amour touchante loin des clichés du prince charmant.

Aurélia de Spirt

Après son adaptation au cinéma et en bande dessinée, ne manquait qu’une pièce de théâtre pour parachever l’œuvre de David Foenkinos. Dans le film La Délicatesse (2011), adapté par l’auteur et son frère Stéphane, du roman homonyme paru en 2009, Audrey Tautou et François Damiens forment un couple d’une émouvante justesse. Le défi était donc de taille pour Sélène Assaf et Jean Franco, qui incarnent respectivement Nathalie et Markus sur la scène du Théâtre de l’Oeuvre. Quoi de plus épineux en effet que de jouer Nathalie, dans son élégance naturelle, et son histoire d’amour avec François, douce, évidente, comme dans un roman? Mais la mort de François met subitement la vie de Nathalie sur pause.  La Délicatesse laisse percevoir les différentes phases du deuil, de la dépression jusqu’à la rencontre, difficile à accepter, d’un autre homme. Nathalie passe d’un conte de fée, avec un beau prince charmant et le fameux « ils vécurent heureux et (auraient dû) avoir beaucoup d’enfants » à une histoire plus maladroite, sans coup de foudre, qui accepte les séquelles du passé. Avec Markus, Nathalie se reconstruit, pansant les blessures de son existence.

Thierry Surace met en scène cette douceur avec un dispositif singulier composé de  trois comédiens : Jérôme Schoof en majordome-conteur, Sélène Assaf dont le monologue donne une ampleur tragique proche du sublime, et Jean Franco, Molière 2020 du Second Rôle Masculin, qui se démultiplie avec brio en jouant tous les hommes de la vie de Nathalie. Son interprétation contrebalance le drame. Il est hilarant en  patron de l’entreprise suédoise de Nathalie, fan de Krisprolls et de meubles en kit. Tout comme en Markus, touchant dans son allure dépressive, que Foenkinos attribue à ses origines scandinaves. Même sans être d’une grande originalité, le décor en monolithe bleu permet de  créer du mouvement  sur le plateau et de prendre de la hauteur. Les ressorts comiques de la mise en scène soulignent la poésie et l’ironie de l’écriture de David Foenkinos. Ainsi, le majordome est-il à la fois annonciateur de la tragédie, tel un chœur grec, conteur et voix d’une société aux phrases toutes faites. Ce personnage met en valeur des bribes du texte original, retranscrivant à l’état brut, les nombreuses apartés du livre. Mais ce choix nuit parfois au rythme de la pièce. Aussi délicatement qu’une plume, la pièce nous porte dans les différentes phases de l’acceptation du deuil. La Délicatesse est un contre-modèle aux romans d’amour, un pied de nez à leur perfection. Un spectacle drôle, émouvant et une caresse pour le cœur.

Théâtre
BBC

Pictures from above: What a bird's eye view of Africa reveals

For the past 40 years, Edward Burtynsky has photographed the impact of human industry on the planet and for his latest collection, African Studies, he travelled across the continent taking photos from above. He spoke to the BBC's Mary Harper.

In many ways it was China that got me interested in turning my attention to the African continent.

About 20 years ago, I photographed the extraordinary explosion of manufacturing in China, factories and all.

Carbon copies of these factories are now popping up across the continent and the resemblance to what I saw decades ago is uncanny.

As China moves towards becoming a service economy, it is relocating its mega-factory floors to countries like South Africa, embarking on huge infrastructure projects and extracting the continent's resources to fuel its growth.

Most of these photos were taken from the sky, from planes, helicopters and drones.

They reveal the design, structure and scale of the marks humans inscribe on the earth, the extraordinary vistas not visible from ground level.

Like the extractive industries, agriculture also throws up abstract images when seen from above.

I wonder if tea pickers and rose growers are aware of the extraordinary geometry and symmetry of the fields they work in.

Those who work on the land, whether fertile or parched, sometimes transform its beauty but do not destroy it.

In South Africa, farmers try to hold back desertification by ploughing great ruts in the earth which collect water when it rains, allowing plants and trees to grow in a hostile environment.

The land across Africa is replete with resources, some extracted with modern technology, others using techniques that are centuries old.

In Ethiopia, it was like stepping back in time as people harvested salt with pickaxes in temperatures of 50C.

Every day the salt is loaded onto camels, the ships of the desert.

We had to give up on our GPS instruments in Danakil. As it is about 125m below sea level the devices became confused, thinking we were operating under the ocean.

One of the highlights of my journey was a visit to the salt ponds of Senegal, West Africa's largest producers of salt.

Harvesters dig shallow depressions by hand which are then filled with salt water from nearby canals.

Once the water has evaporated, minerals, pigments and various algae combine with reflections of the sky to create a spectacle for the eye. The intricate, organic structures become almost hypnotic.

The stark result of corporate profiteering, poverty, ingenuity and ruthless piracy in the oil-rich Niger Delta easily ranks as one of the most profoundly disturbing, devastated landscapes ever created by humankind.

Coming to grips with the experience of that landscape was a major turning point in my understanding about the degree to which we as a species are capable of defiling our planet.

A striking difference between Chinese and African factories is that in Africa the essential workforce is from the local towns and villages while most often the floor bosses and site managers are Chinese.

With populations drifting to find work in the cities, China has embarked on a fever of construction often encroaching on precious rural land.

The Tsaus Mountains of the Sperrgebiet in Namibia are some of the most hauntingly beautiful land formations I have ever photographed.

Their topographic structures and richness of colour seemed to transcend the idea of landscape altogether and enter into a purely abstract realm.

Homo sapiens began migrating out of Africa some 200,000 years ago. Fast forward to the 21st Century and we have come full circle, returning to one of the last places on earth to be swept into the unrelenting machinations of the human industrial complex.

The African continent is a fragile, final frontier.

Copyright: Edward Burtynsky, courtesy of Flowers Gallery, London/Hong Kong and Metivier Gallery, Toronto

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Retrouvailles. Luther revient, et il n’est pas content

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Caroline Constant

Après la série, le film : John Luther, le détective torturé dont les aventures et les états d’âme ont embrasé le petit écran, revient le temps d’un film donc, sur Netflix. Dans la peau du flic, l’électrique Idris Elba poursuit sa magnifique prestation, quatre ans après la fin de la série éponyme.

Et, cette fois, le héros n’est pas en position de force. Il est un « soleil déchu », comme l’indique le titre : il est en prison, après avoir, dans le dernier épisode de la cinquième saison, poussé un peu trop loin ses méthodes de flic solitaire. Mais un nouveau tueur en série va titiller son intelligence hors pair : évadé, il va n’avoir de cesse de le dénicher et de le mettre hors d’état de nuire. Mais sans avoir, cette fois, le soutien logistique de la police : il est lui-même hors la loi. Et pousse ainsi jusqu’au bout sa logique : qu’est-ce qui le sépare, au fond, des criminels qu’il poursuit ? Et alors que toute sa vie est un champ de ruines, qu’a-t-il encore à perdre dans cette histoire ?

Luther, c’est un diamant, notamment dans les deux premières saisons de la série, qui en compte cinq. En 2010, quand il a débarqué sur les écrans, de la BBC au Royaume-Uni et de Canal Plus en France, il a revisité complètement le genre de la série policière : le personnage n’est pas sans zones d’ombre, et le fil sur lequel il tient renvoie chacun à ses propres démons. Le faire revenir et le pousser dans ses derniers retranchements est une sacrée bonne idée, signée du créateur de la série, Neil Cross. Idris Elba, toujours aussi habité et majestueux, vaut le détour, dans ce rôle comme dans les autres.

ÉcransNetflix
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Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc

Actu

L’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.

Jérôme Skalski

Le Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.

L’expulsion de la délégation israélienne

Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Le sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

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L'Humanité

Grand écart salarial chez Schneider Electric

Actu

GRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.

Cécile Rousseau

Branle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.

Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.

Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.

Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.

3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021

Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.

La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.

Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.

industrieschneiderSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue

Histoire de la semaine

En vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.

Clément Garcia

L’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.

À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.

Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortune

Pionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.

L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL

Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»

Des  métalleux en prison

Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.

Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias

Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».

L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.

Subventions et répression

Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»

Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»

Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».

C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»

Une programmation cloisonnée

Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.

TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.

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Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».

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Les féminismes, un enjeu géopolitique

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Essai La politologue Marie-Cécile Naves présente un état des lieux des luttes et revendications à travers les cinq continents grâce à une cartographie détaillée.

Sophie Alary

Où en sont les droits des femmes dans le monde ? Dans son livre Géopolitique des féminismes, la politologue Marie-Cécile Naves, directrice de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques, a choisi d’aborder les luttes féministes sous l’angle des réalités géopolitiques. À travers une quarantaine de fiches qui renseignent l’actualité des mobilisations à travers le monde, les défis à relever et les leviers possibles, elle dresse un panorama passionnant et complet des féminismes, de leurs spécificités régionales, et nous montre que les revendications pour les droits des femmes circulent, se rassemblent et se réinventent.

L’ouvrage est enrichi de cartes, de graphiques et de données chiffrées qui indiquent la mesure des combats à mener pour améliorer la condition des femmes. S’il décrypte quelques concepts clés apparus ces dernières années, comme l’intersectionnalité, l’écoféminisme ou la diplomatie féministe, c’est pour mieux illustrer les particularités de l’agenda féministe et de ses terrains d’expression. Violences minimisées, misogynie politisée, poids des interdits religieux, gouvernance de l’entre-soi, migrantes invisibilisées… Marie-Cécile Naves dresse un large inventaire de problématiques qui demeurent systémiques ou qui se sont amplifiées ces dernières années.

L’état des lieux par continent fait la preuve que rien n’est jamais acquis, comme l’ont montré la récente décision de la Cour suprême américaine de supprimer le droit constitutionnel à l’avortement ou les coups de frein donnés à l’accès à l’IVG en Pologne et en Hongrie. Presque partout, les avancées juridiques tardent à se traduire dans les pratiques : criminalisation des violences faites aux femmes, droit de la famille, égalité salariale, accès à l’éducation, la loi ne traduit pas toujours, loin de là, une vraie volonté politique d’améliorer la condition des femmes et de leur laisser le pouvoir d’agir.

libérer la parole des femmes face à l’impunité

Mais l’ouvrage fait aussi la part belle aux modes d’action et éclaire la vitalité des mouvements féministes contemporains qui ont su conquérir l’espace public en Amérique latine, en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient, où la révolution iranienne, commencée en septembre dernier, est d’abord celle des féministes avec le slogan « Femme, vie, liberté ». La « vague verte » des groupes féministes sur le territoire latino-américain pour réclamer l’extension du droit à l’avortement a déjà débouché sur des évolutions importantes en Argentine, au Mexique ou en Colombie.

Au Maghreb et au Proche-Orient, le renversement des droits de la famille concernant le mariage, la succession ou la propriété est au centre des mobilisations. Et les réseaux féministes africains, en s’appuyant sur les plateformes et les réseaux sociaux, sont en train de libérer la parole des femmes face à l’impunité trop systématique des agresseurs et aux tabous persistants.

Les droits des femmes sont des droits humains comme les autres, affirme l’autrice, et les féministes n’ont pas dit leur dernier mot. 

Féminismegéopolitique
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Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Révélation

Des accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés. 

Gaël De Santis

À 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.

À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».

Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.

Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Une idylle de longue date

Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.

Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.

Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».

Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du Maroc

En d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.

« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.

Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.

Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.

De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.

Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».

On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE

Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.

Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.

Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.

Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouie

Au mépris du droit international

Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.

Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.

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La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.

L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.

Une mansuétude incompréhensible

Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.

« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.

En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.

Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.

Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.

Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraoui

Il est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.

La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».

Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC

La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…

Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UE

L’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.

Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.

« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.

« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.

L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.

Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sang

Le Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »

Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.

MarocParlement européenQatargateMarocgate
L'Humanité

Ignacio Cembrero

Homme du jour

Rosa Moussaoui

C’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.

Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.

pegasusMarocEspagneliberté de la presse
BBC

Ghana photography: Capturing a new nation coming to life

A decades-old photograph from Ghana's Deo Gratias studio, now in its centenary year, demands attention.

It is not one of dozens snapped in a hurry to be swiped through and then forgotten.

The photographer and the subjects clearly spent time on the composition and production. That time needs to be repaid.

One day in the 1930s a local chief fisherman holding a ceremonial oar must, along with his wife, have stepped into JK Bruce-Vanderpuije's studio in Accra, the capital of what was then known as the Gold Coast.

Asking the couple to keep still and look straight ahead, he captured their regal look - dressed in fine cloth with a symbolic crown. The couple are frozen in time but the country was undergoing big changes around them.

Three decades later colonial Gold Coast, under British rule, would become Ghana through the pressure of an independence movement that served as an inspiration to other anti-colonial struggles on the continent.

What emerges from the 50,000 images that still exist in the Deo Gratias archive is a record of a transforming society.

Bruce-Vanderpuije was one of the few commercial photographers operating in Accra at that time, and weddings provided one of the biggest sources of income.

Many were dressed, like the couple above from the 1930s and the two below from the 1940s, in English top hat and tails and white bridal gown. They have the same serious stare as the chief fisherman, but the clothes seem worlds away.

By the 1970s, the wedding clothes were still formal but the suits became more relaxed and some took to wearing traditional Ghanaian kente cloth and felt able to smile in the photograph.

The studio, in the city's commercial Jamestown district, was a magnet for those who wanted a memento of their lives.

It was close to a lot of churches and people often came in wearing their Sunday best like the two below in the 1930s, hoping the camera would capture them looking their finest.

The vast archive of photographs is now in the hands of Bruce-Vanderpuije's grand-daughter, Kate Tamakloe.

The Deo Gratias studio, still in the same place where it was founded just over 100 years ago, has stacks of old pictures and glass plates in its darkrooms, she says.

"It's exciting to see them and see how Ghanaians lived and looked like then."

There are also envelopes full of old passport photos, dating from a time when going to a professional studio was the only way to get a picture for an official document.

Looking at the pictures now and meeting the gaze of the person in the photograph, there is a profound sense of staring into the past. But there are a lot of unanswered questions.

Ms Tamakloe is left with some dates of when the photographs were taken, but most of the subjects' names have been lost.

She is now trying to sort through them and gradually digitise the archive so that more people can see it.

"I really want to put them out there and watch people get excited to identify their relatives, so that people can tell the story of every photo," she says.

Baby pictures were also a mainstay for Bruce-Vanderpuije.

Around the time of Ghanaian independence, which fell on 6 March 1957, two proud parents brought their child to the studio to be photographed.

He is sitting on a cloth marking the birth of a new nation with a portrait of then-Prime Minister Kwame Nkrumah.

There are thousands of others like this of people who went on to become citizens of a new country.

As a man with a camera, Bruce-Vanderpuije was in demand by all sorts of groups, including those in the vanguard of the independence movement.

In 1948, he took the picture above of the leaders of the United Gold Coast Convention (UGCC), who posed for the photo along with their British lawyer Dingle Foot.

The men are considered to be the country's founders. Among them was Nkrumah (top row, second from right), who later broke away from the UGCC and led Ghana to independence.

JB Danquah (bottom row, second from right), established the party and is said to be the person who came up with the name Ghana. Edward Akufo-Addo (top row, first on the left), later went on to serve as president and was the father of the current president.

"At long last the battle has ended! And thus Ghana, your beloved country, is free for ever," Nkrumah told the crowds at independence just after midnight on 6 March 66 years ago.

Bruce-Vanderpuije got out of the studio and was there to capture the famous moment, but it is the host of other images of unknown people that are in a way more significant.

They provide a snapshot of the lives of less celebrated people.

What Ms Tamakloe wants to do now is "exhibit all these photos… and tell the Ghanaian story to the world".

If you think you recognise someone in the photographs or may know someone who had their picture taken in the studio contact deogratiasphotos@gmail.com or leave a message here.

All photos subject to copyright.

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Deo Gratias Studio

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L’extrême droite échoue à gâcher la fête

Actu

Le camp xénophobe avait agité des « craintes de débordements » des supporters marocains. Mais la soirée a été belle. Des militants de l’ultradroite ont même été arrêtés.

Nada Abou El Amaim

Joie et effervescence. Dans un bar du 12e arrondissement de Paris, ils sont près de 200 à se réunir, ce mercredi 14 décembre, pour regarder le match entre la France et le Maroc. Coup d’envoi. La tension monte d’un cran. Les yeux sont rivés sur les écrans installés exclusivement pour le Mondial. Cigarette à la main, pinte sur la table, debout ou assis, les supporters s’agitent… Au coup de sifflet final, les cœurs bleus explosent de joie. « Je suis content parce qu’on a réussi à déjouer la malédiction des tenants du titre qui se font sortir pendant les poules », affirme un supporter français. Au milieu des célébrations, un air de déception se dessine sur le visage des supporters marocains. « Ce n’est pas grave, on est quand même fiers de nous », dit l’un d’entre eux avant d’applaudir, fair-play, l’équipe adverse. « Maintenant, on espère que la France gagnera la finale », ajoutent ses voisins, qui s’en vont en chantant vers les Champs-Élysées.

Sur la célèbre avenue parisienne, mis à part quelques tensions aux alentours de minuit, aucun incident majeur n’a eu lieu. Entre les drapeaux accrochés aux vitres des voitures, les danses et les chants, les pétards, les coups de Klaxon et une foule en liesse, la fête était partagée et fraternelle. Dans le reste du pays, les rassemblements se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, mis à part à Montpellier, dans l’Hérault, où un adolescent de 14 ans est mort, fauché par un chauffard.

L’extrême droite, depuis l’annonce de l’affiche France-Maroc, promettait affrontements et violences de la part des supporters marocains, jusqu’à les décrire comme des « agents d’un État étranger en France ». Au contraire, ce sont plutôt des militants de l’ultradroite qui ont fini au poste. Quarante identitaires ont été interpellés pour « groupement en vue de commettre des violences » et port d’armes prohibées, dans le 17e arrondissement parisien, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Arc de triomphe pour en « découdre », selon la police. « Bleu blanc rouge, la France aux Français », ont-ils notamment scandé. «  Je ne comprends pas, les supporters n’ont fait qu’exprimer leur joie après leurs victoires. Nous aussi, quand on gagne, on fait la fête, il n’y a pas de différence. Je pense que ce genre de commentaires n’auraient jamais été tenus à propos d’une autre équipe », s’indigne Laura, supportrice française.

Des membres de groupuscules d’extrême droite sont aussi descendus dans les rues à Montpellier, Lyon ou encore Nice… Encagoulés et drapeaux français à la main, ils ont tenté de mener des « ratonnades » sur les supporters marocains. « Comme Daech, ils souhaitent une guerre civile », résume Raphaël Arnault, porte-­parole de la Jeune Garde antifasciste.

La gauche n’a pas manqué de pointer du doigt la violence de l’extrême droite. « Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui, depuis trois jours, ont annoncé que ça allait dégénérer pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultradroite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… » a notamment réagi Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, sur Twitter. L’extrême droite jubilait à l’idée de voir la soirée déraper et s’est rendue responsable des violences. C’est ce qui s’appelle un but contre son camp.

FootballExtrême droiteMaroc
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À tu et à toi : pourquoi tant de tutoiement dans les offres d'emploi ?

Actu

Une étude montre que le tutoiement dans les offres d’emploi, même s’il reste marginal, est deux fois plus fréquent qu’en 2020, manière pour les entreprises de se démarquer en se donnant une image plus « cool ». Une évolution qui n’est pas sans conséquences.

Mélanie Mermoz

« Ta mission (si tu l’acceptes) sera d’être le/la garant.e de l’expertise métier sur le product management, en intervenant sur la conception et le développement de produits digitaux tout en plaçant l’utilisateur au centre de tes décisions. » Cette phrase est extraite d’une offre d’emploi de product manager senior (responsable produit senior) pour une start-up, parue sur le site Welcome to the jungle.

Cette pratique du tutoiement dans les offres d’emploi a presque doublé (+ 91 %) depuis 2020. C’est ce que révèle une étude du moteur de recherche d’emploi Indeed parue en février. Même si elle reste très marginale – à peine 3,2 % du total des offres d’emploi – cette pratique est plus répandue dans certains univers professionnels. Elle concerne ainsi 10 % des annonces dans le marketing, la communication, les médias, et 9 % dans le développement informatique.

Attirer les « pépites »

Pour les recruteurs, cette évolution formelle est une manière de se démarquer, de se donner une image cool, attirante pour les « pépites », ces jeunes candidats talentueux. L’enjeu est particulièrement important dans des secteurs comme le développement informatique où il existe une tension forte dans les recrutements et où le turnover est important.

Vos droits Tous nos conseils pour mieux vous défendre au quotidien !

« Les entreprises doivent se préparer à mieux intégrer les seniors. Les offres d’emploi utilisant le tutoiement ont tendance à décourager – volontairement ou non – les candidatures de profils seniors, donc n’envoient pas vraiment le bon signal », note toutefois Alexandre Judes, économiste au sein du Hiring Lab d’Indeed.

L’influence de l’anglais

Pas sûr cependant que cela rebute les candidats plus âgés. La pratique du tutoiement s’est largement répandue dans le milieu du travail. « Elle s’inscrit dans un phénomène d’informalisation linguistique qui a tendance à se généraliser », souligne Dominique Maingueneau, linguiste.

C’est aussi la marque de cultures d’entreprises. « En français, utiliser le “tu”, c’est appartenir à la même communauté », poursuit-il. « Il existe de nombreux facteurs qui pondèrent cette appartenance à une communauté, comme l’âge, mais aussi les activités. Le tutoiement est nettement moins pratiqué dans l’industrie, où il existe une hiérarchisation des activités et où celles-ci sont exercées dans des lieux distincts. »

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Impossible aussi d’ignorer l’impact de l’anglais dans ce développement du tutoiement. « Dans cette langue, il n’existe pas de distinction entre le tu et le vous », conclut le linguiste. Pour Danièle Linhart, sociologue du travail, « cette quasi-généralisation du tutoiement s’inscrit dans la modernisation managériale qui a débuté dans les années 1980. Celle-ci met de côté la professionnalité et s’adresse davantage à la subjectivité ».

Une évolution qui n’est pas sans conséquences. « L’usage du “tu” permet de davantage recourir à l’émotion dans les critiques avec des formules comme “tu m’as déçu”. Il peut vulnérabiliser les personnes, particulièrement quand elles sont en position de subordination. » S’il gomme, en effet, les hiérarchies, le tutoiement ne les fait pas disparaître, mais les rend simplement plus subtiles.

recrutementEmploi
L'Humanité

Mondial. Le Maroc termine au pied du podium

Actu

Les Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.

Nicolas Guillermin

Première équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).

La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »

Rythme enlevé en début de rencontre

Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.

C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).

Les Marocains se créent quelques occasions

Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.

Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.

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L'Humanité

Doucement mais sûrement, les secrets de la méthode Pilates

Actu

En adaptant différentes pratiques sportives à ses problèmes physiques, Joseph Pilates a créé il y a près de cent ans une gym douce pour tous, à mi-chemin entre renforcement musculaire, yoga et stretching. Une école de bien-être.

Noé Blouin

Une pincée de yoga, un soupçon de gymnastique, quelques gouttes de danse, un zeste de machine… Voilà en partie la recette du Pilates, une discipline douce destinée à muscler et à assouplir notre corps, tout en apprenant à mieux le connaître.

Créée dans les années 1930 par Joseph Pilates, elle a connu un essor considérable outre-Atlantique une cinquantaine d’années plus tard. Porteurs de la bonne parole de l’inventeur, les premiers élèves à l’avoir suivi ont peu à peu réinterprété la pratique à leur manière, entraînant aujourd’hui de nombreux dérivés de ce sport, centrés en majeure partie sur les muscles profonds.

Souplesse et tonicité

Renforcer sans traumatiser est un peu le mantra de cette discipline. Habituellement pratiqués sur des machines spécifiques, les principaux mouvements consistent à contracter l’ensemble d’un groupe musculaire quelques instants dans les efforts statiques, puis à relâcher l’ensemble d’une manière fluide.

« La machine Pilates est fullbody workout », commence le Canadien Raphaël, employé du studio Reformation Pilates, dans le 3e arrondissement parisien. « Elle permet de travailler tous les muscles, même les plus profonds », explicite-t-il. Lorsqu’ils sont peu sollicités, ces derniers s’affaissent et sont à l’origine de nombreux problèmes posturaux, du dos voûté au ventre tombant, en passant par les épaules rentrantes.

Comment éviter le « syndrome du cou du texto » ?

Ce travail s’effectue grâce à une attention particulière portée à l’alignement du corps. « C’est un sport doux, cherchant à former le muscle plutôt qu’à le faire grossir ou créer une endurance », ajoute Raphaël, qui insiste sur l’importance d’être accompagné pendant la séance pour effectuer au mieux les mouvements.

Des machines... ou un simple tapis de yoga

La pratique est davantage axée sur la qualité des efforts que sur leur quantité. Parmi les nombreuses machines imaginées par Joseph Pilates, la plus célèbre, toujours largement utilisée aujourd’hui, est le reformer (ou réformateur). Sur un cadre en bois rappelant celui d’un lit simple, des élastiques et des sangles sont accrochés sur les côtés. Moins brutaux que des poids, ce sont eux qui apportent la fluidité aux mouvements. Pendant les contractions, l’accent est également mis sur la concentration et la respiration.

La plus célèbre machine imaginée par Joseph Pilates, c'est le reformer (ou réformateur).

Le prix des machines utilisées se répercute sur celui des séances, souvent affichées aux alentours de 20 euros en groupe et de 50 à 80 euros pour les cours individuels. De nombreux coachs exercent aussi en ligne, proposant des cours sur YouTube ou en visioconférence. Pour ce type de Pilates, la machine n’est évidemment pas requise, un simple tapis de yoga suffit généralement. D’autres professeurs préconisent aussi l’aide d’un mur lisse, pour effectuer certains mouvements impossibles à réaliser sans aide.

De nombreux cours gratuits sont aussi disponibles en ligne. Mais il faut bien garder en tête que si l’on a mal pendant un exercice, c’est que celui-ci est mal effectué.

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Bien-être
L'Humanité

Que vaut le jeûne intermittent pour maigrir ?

Actu

Nombre de sites Internet n’hésitent pas à en faire des kilos pour vanter le jeûne intermittent à qui désire perdre du poids. Cette technique de diète en apparence alléchante – car moins restrictive – peine cependant à démontrer scientifiquement son efficacité.

Noé Blouin

Dans la perspective des beaux jours, nombreux sont ceux qui souhaitent perdre les kilos superflus accumulés durant l’hiver. En quête d’une méthode miracle pour retrouver un équilibre physique et alimentaire, des personnes se penchent sur le jeûne intermittent, qui consiste à absorber de la nourriture durant une durée déterminée. La démarche est aujourd’hui mise en avant par de nombreux influenceurs et pseudo-nutritionnistes non professionnels sur les réseaux sociaux, mais qu’en est-il vraiment ?

Risques sur le métabolisme

La première chose à savoir, c’est qu’il existe plusieurs types de jeûne intermittent. Parmi les plus pratiqués, on relève notamment le « 16/8 », consistant à ne s’alimenter normalement que pendant huit heures par jour, et le « 5/2 », où l’on mange normalement durant cinq jours puis on enchaîne avec deux jours où l’on restreint ses apports avec un maximum de 600 calories autorisées. « Dans toutes les études menées sérieusement et dont les résultats méritent du crédit, le seul mode sur lequel on peut observer un peu de bénéfices sur la perte de poids et les paramètres cardio-vasculaires est le jeûne intermittent à l’échelle d’une journée, comme le 16/8, mais cela reste très limité », nuance Johana Le Lorrec, diététicienne nutritionniste diplômée d’État à Rennes. Ce constat rejoint celui de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, qui peine à voir un intérêt significatif à ce type d’alimentation, notamment au vu du manque de documentation scientifique de qualité sur le sujet.

« Ce que l’on constate, en revanche, pendant nos consultations, et qui a été récemment appuyé par une étude canadienne, c’est que, lorsque cette pratique concerne des jeunes, on trouve une forte prévalence des troubles de conduite alimentaire. Le fait de se restreindre et de lutter contre son rythme naturel a tendance à créer des moments de compulsion, pendant lesquels vont être consommées beaucoup plus de calories », poursuit Johana Le Lorrec. Pour elle, ce type de méthode restrictive, à l’instar du régime, peut fonctionner à court terme pour perdre du poids, mais elle a aussi des conséquences sur le métabolisme. Parmi les arguments vérifiés et souvent mis en avant par les adeptes du jeûne intermittent, on trouve le fait que le corps en pénurie d’énergie va puiser dans ses réserves. Mais pour prévenir d’un prochain manque, il va aussi s’adapter et tenter de stocker davantage de nutriments dès lors que l’occasion se présente. Cette stratégie de perte de poids semble donc contre-productive.

Pour tenter de retrouver son poids d’équilibre, la meilleure solution se trouve peut-être du côté des programmes préétablis. La diététicienne préconise de s’appuyer sur l’aide d’un professionnel certifié, qui saura proposer un accompagnement comprenant un maximum de facteurs individuels. « La façon dont on va pouvoir le faire, c’est en faisant évoluer les habitudes au long cours, rappelle Johana Le Lorrec. Ainsi, on peut avoir un effet durable sur le poids. »

Bien-être
L'Humanité

Comment éviter le « syndrome du cou du texto » ?

Actu

Attitude voûtée, douleurs cervicales, tête en avant... ce « syndrome du cou du texto » résulte de l’utilisation intensive des portables et autres tablettes dans une mauvaise position. Nos recommandations.

Hannah Tordjman

Savez-vous qu’en lisant cet article sur une tablette ou un smartphone, vous malmenez sans doute votre nuque ? Selon une étude réalisée par la société spécialisée App Annie, les Français dotés d’un appareil Android ont passé en moyenne trois heures trente quotidiennes sur leur téléphone portable durant le second trimestre de 2021.

Une durée qui n’est pas sans conséquences sur notre santé. En effet, elle favorise une position voûtée, la tête en avant, un enroulement des épaules, mais aussi des douleurs et raideurs musculaires de la zone des cervicales. Certains spécialistes appellent cela le « syndrome du cou du texto ».

La tête pèse 10 % de notre poids total.

En déplaçant votre tête vers l’avant, c’est comme si vous faisiez supporter un poids à votre cou ! La musculature doit forcer pour soutenir la tête. La position peut donc augmenter la pression sur les disques situés entre les vertèbres du dos. À long terme, les effets peuvent être désastreux et, surtout, irrémédiables. S’il n’est pas question ici de déconseiller l’utilisation des smartphones, il convient toutefois de prendre conscience des mauvaises postures et de ces réflexes.

Sans les mains !

Les raideurs de la nuque ou du dos, les douleurs entre les omoplates et les épaules résultent d’un stress excessif du cou. Un stress qui, trop répété, peut déboucher sur de l’arthrose. Pour éviter d’en arriver là, il existe des astuces.

  • D’abord, taper ses messages à la verticale. Même si la position semble bizarre à adopter, c’est une question d’habitude à prendre. Plus vous placerez votre téléphone à la hauteur de vos yeux, moins vous solliciterez votre nuque. Privilégiez les messages sonores. En les énonçant oralement plutôt qu’en les écrivant, vous éviterez de pencher vos épaules vers l’avant.
  • Ensuite, prenez l’habitude de faire des pauses. Ne restez pas penché sur un écran trop longtemps. Il faut prendre conscience du temps passé dans cette position et faire des interruptions régulières de cinq minutes au minimum.
  • Troisième recommandation : utiliser son ordinateur à la place du téléphone aussi souvent que possible. En le plaçant à hauteur de votre regard et en posant vos coudes et vos avant-bras bien à plat sur une surface plane, vous soulagerez la zone de la nuque.

Pour lutter contre les contractures, les élongations sont une bonne solution. Étirez les bras vers le haut comme si vous vouliez vous accrocher à une barre horizontale au-dessus de votre tête, détendez-vous avec des rotations régulières et lentes de la tête : c’est un gage de bien-être des cervicales.

Bruxisme, une habitude qui fait grincer les dents

Par ailleurs, le réflexe de placer son téléphone entre l’oreille et l’épaule est à proscrire. Enfin, pensez à vous hydrater ! Les contractures ne sont pas toujours dues qu’à de mauvaises positions.

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Santé
L'Humanité

Absence de larmes : ne restez pas à sec

Actu

Mis à rude épreuve, nos yeux subissent des perturbations qui peuvent provoquer des sécheresses oculaires. Ce déficit de larmes produit des lésions sur la cornée, qui devient alors vulnérable aux infections.

Hannah Tordjman

Pollution, air climatisé, usage prolongé des écrans… notre mode de vie met notre confort visuel à rude épreuve, jusqu’à provoquer parfois des épisodes de sécheresse oculaire à l’origine de troubles de la vision. Ce dessèchement survient en cas d’insuffisance des larmes ou d’une mauvaise qualité de leur production. En temps normal, les glandes lacrymales sécrètent des larmes qui sont réparties sur toute la surface de l’œil dès lors que nous clignons des paupières. Elles permettent d’hydrater et de protéger la cornée contre les éléments externes comme les poussières, par exemple. Cette lubrification protège de nombre d’infections. Mais, parfois, la machine s’enraie et l’humidification ne se fait plus correctement, au point d’engendrer des picotements, voire des démangeaisons.

Un tiers des adultes sont touchés par la sécheresse oculaire, selon l’assurance-maladie. Si le temps passé sur écran ou dans un environnement intérieur ou extérieur agressif provoque cette perte d’humidification, il existe d’autres raisons, au premier rang desquelles l’âge. Plus on vieillit et moins on produit de larmes en raison de l’atrophie des glandes lacrymales. Par ailleurs, les bouleversements hormonaux liés à la ménopause chez la femme ou à l’andropause chez l’homme ont également des incidences. La sécheresse oculaire peut aussi résulter de la prise de certains médicaments : antidépresseurs, antalgiques, somnifères, antidiarrhéiques, antihistaminiques, traitements hormonaux, entre autres. Il existe également des causes liées au port régulier et prolongé de lentilles de contact ou encore à la suite des chirurgies au laser pour traiter une myopie. À noter : les effets secondaires du tabac et du cannabis peuvent aussi assécher les yeux.

Sensation de vision troublée et démangeaisons

La sensation de vision troublée se traduit par un besoin accru de cligner des paupières, par des démangeaisons, par la sensation de gêne face au vent ou à la fumée de cigarette. On assiste parfois à des problèmes de collement de paupières au petit matin ou encore à des larmoiements intempestifs. Autre cas de figure : l’impression de brûlure ou de picotement comme si une particule s’était incrustée dans l’œil. Toutefois, la sensation d’avoir les yeux secs n’implique pas toujours une sécheresse oculaire. Il se peut même que, malgré des sensations désagréables, la sécrétion de larmes soit normale. C’est vrai lorsqu’on passe beaucoup de temps devant des écrans ou dans un lieu enfumé.

Pour remédier à cette sécheresse, rien de très compliqué. Les larmes artificielles vendues en pharmacie soulagent dans la majorité des cas. Attention à les choisir en dose unique pour éviter tout risque d’infection oculaire. On peut les utiliser plusieurs fois par jour en cas d’inconfort et elles viennent généralement à bout du problème de manière assez rapide. En revanche, si la sécheresse persiste ou s’aggrave, seul un ophtalmologiste pourra mesurer la qualité de votre production de larmes et vous conseiller le traitement idoine.

Santé
L'Humanité

Des achats pour ces pachas de chats

Actu

Avoir un matou à la maison apporte certes un peu de beauté et de douceur dans le quotidien. Mais c’est aussi une source de contraintes, voire de nuisances. Petite sélection féline pour se simplifier la vie.

André Goulven

Bien avant d’envahir Internet avec un nombre incalculable de vidéos adorables, les chats ont su se tailler la part du lion dans nos foyers. Et malgré tout l’amour que l’on porte à ces félins, ils peuvent s’avérer pénibles. Quel propriétaire de chat n’a pas miaulé de rage en constatant que son matou avait fait ses griffes sur le canapé ? Que faire quand on veut partir en week-end sans l’affamer ? Comment taquiner son instinct de prédateur sans se faire lacérer la peau ? Cette semaine « l’Humanité magazine » propose trois accessoires pratiques aux amoureux des minets, pour que ces derniers profitent de leurs neufs vies sans pourrir la nôtre.

À volonté

Simple et efficace, ce distributeur de croquettes allège un peu la tâche des propriétaires de chats, souvent rappelés par des miaulements à leur condition de serviteurs dès que la gamelle est vide. Capable de contenir jusqu’à 3 litres de nourriture, ce distributeur s’avère aussi pratique pour laisser son animal de compagnie l’esprit tranquille lors des week-ends loin de la maison.

www.ferplast.com

Perché

Peu volumineux, stable et solide, cet arbre à chat doté d’une corbeille en jacinthe d’eau ne jurera pas avec la décoration de votre salon. Son poteau recouvert de corde de sisal offrira de quoi s’user les griffes à votre félin pendant ses séances de pole dance.

www.zooplus.fr

Chanvre récréatif

Avant même d’être des virtuoses de la sieste, les chats sont des chasseurs et des joueurs invétérés. Pour leur rappeler toute leur félinité et leur donner de quoi s’amuser, rien de mieux que cet oiseau confectionné en chanvre 100 % biologique.

www.chiensetchatsnaturellement.comConsommation
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Anthologie Tentatives d’épuisement du mot frontière

Nos recommandations culturelles

Sophie Joubert

Difficile pour un festival et l’anthologie qui l’accompagne de choisir un thème fédérateur, une contrainte suffisamment souple pour produire des poèmes libres tant dans leur forme que leur sujet. Réunis et présentés par Jean-Yves Reuzeau, les 111 textes qui composent le recueil Ces mots traversent les frontières réunissent poètes et poétesses venus de tous horizons, grands noms ou auteurs et autrices émergents. Pour la plupart inédits, ils donnent un aperçu non exhaustif du paysage de la poésie contemporaine, qu’elle soit en vers ou en prose, écrite pour être lue ou née sur scène avant d’être couchée sur la page. « Si cette anthologie parle volontiers de politique et de territoires, de bombes et de tankers, d’exil et d’immigration, elle parle surtout de toutes sortes de frontières extérieures et intérieures, sociales, mentales, corporelles, imaginaires, etc. Une affaire de mémoire et de vécu où la société elle-même serait un champ de bataille », résume Jean-Yves Reuzeau dans la préface.

On pourrait, à l’instar d’Hervé Le Tellier avec le mot « étranger », procéder à une tentative d’épuisement du mot « frontière » et de ses multiples sens. Séparation ténue entre la mère et l’enfant liés par un amour fusionnel chez Pauline Delabroy-Allard, elle évoque la vitre du train pour le voyageur qui s’ennuie d’Antoine Mouton. Chez Rim Battal ( Une année de gel Hydroalcocacola/ À tous les repas) et Blandine Rinkel, elle matérialise la pandémie qui nous a emmurés pendant des mois. Franchissant les barrières de la langue, Camille Bloomfield et Maïssa Alrim Karfoul se jouent des malentendus en français, arabe, anglais et italien ( Je suis née au pays des chicons pâles/ Là où je suis née je ne connaissais pas les choux de Bruxelles et le chou était toujours grand et enroulé), tandis qu’Albane Gellé appelle à faire tomber les murs ( MERCI aux trous dans les grillages, merci aux portes qu’on ne ferme pas, aux postes de douane abandonnés…). Impossible de tous les citer : de Dominique Ané à Eugène Savitz­kaya, de Lisette Lombé à Laura Vaz­quez… Un beau tour d’horizon.

poésieprintemps des poètes
L'Humanité

Walter Baier, solidaire des Français

Un jour avec

Le nouveau président du Parti de la gauche européenne (PGE) était à Paris, le 7 mars, pour soutenir la grève contre la réforme des retraites.

Gaël De Santis

Dans son combat contre le libéralisme, Walter Baier a fait escale à Paris. Mardi 7 mars, il est au plus bel endroit qui soit, au beau milieu des 700 000 Franciliens qui défilent dans la capitale pour dire non à la réforme des retraites d’Élisabeth Borne. Président du Parti de la gauche européenne (PGE), ce communiste autrichien de 69 ans est invité à s’exprimer face aux syndiqués et salariés, depuis le camion affrété par le PCF pour l’occasion. « Je suis venu porter toute notre solidarité aux travailleurs français dans cette lutte. Celle-ci a une très grande importance en Europe », fait-il valoir. À ses côtés, le communiste espagnol Ismael González, responsable à l’organisation d’Izquierda Unida, approuve : « Si vous tenez le coup, nous tiendrons le coup dans le reste des pays européens ! » Les manifestants qui passent applaudissent. Une délégation du Parti du travail de Belgique (PTB), elle aussi présente, acquiesce. « Il faut lutter, développer la solidarité. Dans tous les pays, nous avons le même ennemi, les riches, les élites. Nous devons combattre le système capitaliste sur tout le continent. Lier la lutte contre la régression sociale à celle en faveur de la paix », reprend le dirigeant autrichien.

En aparté, il nous confie : « Vous vous battez pour le salariat français, mais également pour tous les Européens qui défendent l’État providence et les services publics. » La question européenne est au cœur des combats de Walter Baier. De 1994 à 2006, il est président du KPÖ, le Parti communiste d’Autriche. Il participe alors à la lutte contre l’entrée dans la majorité gouvernementale de droite du FPÖ, le parti d’extrême droite de Jörg Haider. Ce combat a un retentissement international. À Vienne convergent, en février 2000, les délégations de nombreuses forces de gauche européenne. De 2007 à 2019, il est dirigeant de Transform ! Europe, une fondation unie au PGE. Il se lie à cette occasion avec des membres du PCF, telle Élisabeth Gauthier, militante à Corbeil-Essonnes (Essonne), autrichienne elle aussi et cheville ouvrière d’Espaces Marx en France et de Transform ! Europe jusqu’à sa mort, en 2016. Aujourd’hui, il continue son compagnonnage dans les rues de Paris avec les Français élus avec lui à Vienne dans l’équipe dirigeante du PGE : Hélène Bidard, Frédéric Boccara, Vincent Boulet… Une étape parmi tant d’autres pour celui qui, depuis 2007, écume les divers rassemblements européens, qu’ils soient altermondialistes, antifascistes ou environnementalistes.

Des réformes antisociales, il en a déjà vu en Europe. Pour lui, celle des retraites participe d’une « stratégie qui a commencé en 2008. Nous assistons à une offensive contre l’État providence. Des coups contre celui-ci ont déjà été donnés au Royaume-Uni, en Grèce, en Belgique. Cela arrive partout. C’est pour cette raison que je dis qu’on a affaire à un combat européen ». Dans tous les pays, la problématique est la même. « Avant tout, la question est de taxer les riches pour mobiliser les fonds nécessaires afin de sauver les services publics, les systèmes de santé et de retraite. C’est celle de la redistribution de la richesse, des revenus », souligne-t-il.

Toutes les luttes sont liées. « Il est impossible de séparer le combat des femmes de celui de la classe travailleuse », dit-il à la veille de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « L’un des principaux combats et acquis du XX e siècle a été celui des femmes pour leur émancipation. Il a été une source importante de démocratie, de progrès social », souligne-t-il, en en tirant les leçons : « La lutte des femmes doit être reconnue dans son autonomie. Je pense que la gauche l’a désormais compris. »

Autre combat du moment, celui pour la paix, que Walter Baier a fait sien depuis le début de son militantisme, dans les années 1980. Le 24 février, il participait à un rassemblement devant les locaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vienne. « Là-bas, j’ai prononcé un discours, raconte-t-il. J’y ai dit qu’il n’y a aucune interrogation sur le fait que la guerre a été commencée par la Russie, qu’il s’agit d’une violation du droit international. Mais j’ai également posé cette question : comment faire que cette guerre s’achève ? Nous avons appelé à des négociations, à un cessez-le-feu et au retrait des troupes russes du sol ukrainien. » Mais surtout, alerte-t-il, la sécurité en Europe présente un autre défi. « Il y a en Russie des centaines de missiles qui pointent des villes européennes. Il y a deux cents missiles visant des cités russes », rappelle-t-il, invitant les pays et parlementaires européens à relancer des traités de désarmement nucléaire.

autricheRéforme des retraitesparti de la gauche européenneGuerre en Ukraine
L'Humanité

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Révélation

Jamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Thomas Lemahieu

Quand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.

Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Derrière l’ONG, une organisation  « présumée criminelle »

Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.

« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »

Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…

Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.

Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.

Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence

Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.

Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».

Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européen

Dans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.

L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.

En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Fight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…

Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes

Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.

Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.

Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.

Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.

« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve

Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »

Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir français

Sollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»

Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.

C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»

Parlement européenQatargateCorruptionMaroc
L'Humanité

Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »

Entretien

GUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.

Youness Machichi

Dans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.

Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?

Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.

Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.

Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?

Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.

Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?

L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.

Guerre en UkraineChine
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Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire

Reportage

Ukraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.

Emmanuelle Chaze

Odessa (Ukraine), correspondance particulière.

Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.

Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.

les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses

La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».

Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.

Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »

Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire. 

Guerre en Ukraineodessa
L'Humanité

À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres

Reportage

Russie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.

Vadim Kamenka

Rostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.

Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.

des millions de réfugiés du donbass passent par rostov

Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.

Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »

Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.

Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre. 

RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don
L'Humanité

Russie. À Volgograd, le patriotisme l’emporte sur le pacifisme

Reportage

L’ancienne Stalingrad a vu sa notoriété et le prix payé dans la grande guerre patriotique récupérés par Vladimir Poutine pour expliquer son invasion militaire, il y a un an. Les habitants y adhèrent sans être dupes.

Vadim Kamenka

Volgograd (Russie), envoyé spécial.

Le dégel a débuté dans la ville de la Volga. Quelques traces de neige demeurent le long des berges du fleuve. Avec des températures positives qui atteignent les 10 °C, le million d’habitants de Volgograd déplore des rues saturées d’eau et de boue. Sur le kourgane Mamaïev, la statue de la Mère Patrie haute de 85 mètres continue de protéger la ville. Elle rappelle surtout le lourd tribut payé par les habitants et les soldats au cours de la bataille de Stalingrad, la plus sanglante de l’histoire militaire. Au total, plus d’un million de personnes ont trouvé la mort en l’espace de six mois (23 août 1942-2 février 1943). À l’occasion du 80e anniversaire de la victoire, le 2 février, le président russe a maintenu son discours contre les autorités ukrainiennes pour légitimer l’invasion de l’Ukraine comme une opération de « dénazi­fication », un an plus tôt. « Nous voyons que l’idéologie du nazisme, dans sa forme moderne, crée à nouveau des menaces directes pour la sécurité de notre pays », a déclaré Vladimir Poutine, et de commenter : « C’est incroyable mais c’est un fait, des chars allemands nous menacent à nouveau. »

Forcément, ce narratif officiel résonne chez un certain nombre des habitants. « Plus de 40 000 personnes sont mortes en l’espace de quelques heures sous les bombardements allemands. Elles ont littéralement brûlé. Forcément, cela nous marque, à l’image de notre ville qui a été complètement détruite. Ils ne se rendent pas compte du signal que les Occidentaux nous envoient ? » interroge Volodia, la cinquantaine, qui travaille dans une banque.

À côté de la maison Pavlov et devant le musée-panorama de la bataille de Stalingrad, trois bustes – de Joseph Staline, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski – ont été installés et inaugurés, en février, par Vladimir Poutine. À quelques mètres de là se trouve le Mémorial des victimes de la ­répression politique…Un mélange historique particulier. « Nous ne voulons pas retourner à l’époque de l’Union soviétique. On connaît les drames. Il s’agit de mettre en avant les défenseurs de la nation », estime une habitante qui profite des températures printanières pour se promener.

L’histoire est au cœur de cette guerre. Pour de nombreux historiens russes, l’Ukraine en a modifié l’enseignement lors de l’arrivée au pouvoir de Viktor Iouchtchenko, en 2004. « L’Holodomor (la famine qui a sévi en Ukraine et dans d’autres régions soviétiques en 1933 – NDLR) est devenu leur principal sujet de recherche. Tout devait amener à la culpabilité de l’État russe et d’un génocide », juge le professeur d’histoire, qui se rend dans les « nouveaux territoires » pour échanger sur cette thématique et l’enseignement dispensé jusqu’alors. Une analyse partagée par Arkadiy Korolev, professeur d’archéologie à l’Académie nationale des sciences sociales de Samara, qui dénonce « la transformation de criminels de guerre ukrainiens, ­reconnus comme tels par le Memorial de la Shoah, en héros nationaux. Une partie de ma famille les a combattus. Je ne peux accepter une telle réécriture ».

« Pourquoi interdire la culture de l’autre ? »

La Russie ne fait plus partie désormais du processus de Bologne, un espace européen commun de l’enseignement supérieur qu’elle avait rejoint en 2003. Cela permet-il d’envahir un pays ou de bombarder des innocents ? « Il s’agit d’une opération spéciale, pas d’une guerre. Nous évitons les civils », se défend un militaire en route pour Rostov, puis le Donbass. Pour Svetlana, qui a repris son métier d’infirmière à Volgograd, aucun doute, c’est bien « une guerre totalement absurde qui se déroule là-bas ». Encore marquée, elle raconte avoir eu la plus grande peur de sa vie « car (s)on fils, ingénieur dans l’armée, aurait pu être mobilisé. Une de (s)es tantes habitait dans la ­région de Lougansk. Elle a tenu depuis 2014. Mais l’année écoulée a eu raison de sa détermination. Elle n’a plus de contact avec son fils, parti vivre à Kiev puis en Allemagne. Pourquoi rompre des liens aussi forts ou interdire la culture de l’autre ? »

Dans la rue Gagarine, sur le toit du planétarium trône la sculpture Mir (« paix »), la dernière œuvre de l’artiste Vera Moukhina. « C’est un beau symbole », juge Evgueni Chamanaev, député communiste de la ville, qui déplore « un trop grand alignement de (son) parti sur les positions de Vladimir Poutine, lequel récupère les symboles soviétiques qui l’intéressent. Il n’a rien d’un communiste. En attendant, notre parti s’isole au niveau international » des autres partis communistes. Les habitants de Volgograd attendent les beaux jours et surtout la fin des combats.

UkraineGuerre en UkraineZaporijjiaVolodymyr Zelensky
L'Humanité

Contre l’effroi, « le sortilège de la ritournelle »

Nos recommandations culturelles

littérature Dans un monde qui carbure au « fuel de la terreur », Virginie Poitrasson propose un inventaire des « allures » de la peur et, en manière de conjuration, un livre envoûtant.

Alain Nicolas

Souvent, Virginie Poitrasson commence ses livres par des propositions d’ordre général, comme des remarques sur l’état du monde ou des prémisses de syllogismes. On pouvait le constater, par exemple, dans Une position qui est une position qui en est une autre et le Pas-comme-si des choses. Tantôt, tantôt, tantôt s’ouvre sur cette affirmation : « La terreur n’est rien d’autre que ce va-et-vient entre les visages. » Affirmation inattendue que, réflexion faite, on accepte en attendant de voir, de lire. Car Virginie Poitrasson poursuit :

« Et pouvoir le raconter/ c’est en être revenu/ être revenu de cette terreur,/ en l’ayant regardée/ sans en être pétrifié. »

Raconter, montrer, chercher à comprendre cet effroi par quoi tout commence, puisque « toute histoire commence par un face-à-face », c’est affronter une expérience fondamentale, alliant réflexion générale, inventaire des formes et des figures de la terreur, et ombre portée d’une vie dans ce pays qui va de l’inquiétude aux « chocottes » et de l’anxiété à « l’épouvante sans objet ».

Virginie Poitrasson organise son livre en strates rigoureuses. Quatre « pluies de météores » rassemblent des notes. Remarque générale : « Les choses se produisent à seule fin de signifier. » Fulgurances d’angoisse : « Trois chiens traversent la nuit sans laisse aucune. Ils courent sans bruit. » Résolution énigmatique : « Semer des phrases de peur et aimer s’y frotter. » Tantôt l’une, tantôt l’autre. Ces séquences ouvrent le livre, le scandent en trois parties et le ferment. À la lecture, on perçoit un détachement, une mise à distance, peut-être un apaisement.

C’est qu’il a fallu « livrer bataille ». À l’inventaire des modes d’existence de la terreur font face des « Conjurations ». D’abord des « Entrées », comme on dit entrée de dictionnaire ou de personnage de théâtre : descriptions, documents, récits. Leur succèdent des « Topologies », parcours d’espaces et de temps depuis la théorie des catastrophes de Nostradamus, jusqu’à une carte de l’effroi sur le modèle de la Carte du Tendre, des « Objets » et des « Exercices ». Les « Conjurations », entre corps et symboles, proposent des plages de respiration sereines. « Nous nous risquerons à convoquer un sortilège qui regardera en face cet effroi pour l’envelopper lentement dans une danse poudrée. » Une formule magique que Virginie Poitrasson a toujours en tête, et qui « dénoue ».

Littératurepoésieprintemps des poètes
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Russie. À Samara, plongée dans la solidarité et l’effort de guerre

Reportage

La ville du prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov vit au rythme du conflit. L’aide pour le Donbass, et pour les nombreux soldats qui y combattent, ne cesse de s’amplifier. Reportage.

Vadim Kamenka

Samara, Moscou (Russie), envoyé spécial.

À quelques mètres de la gare centrale de Samara, l’immense centre commercial Goudok est devenu le point de ralliement pour Anastasia Andreïtchenko et son association Goumanitarniï dvij (Mouvement humanitaire).

Ce matin, de nombreuses familles sont venues donner des denrées alimentaires (pâtes, céréales, conserves), des vêtements chauds, du linge, des pansements et des médicaments. « Nous planifions à l’avance la logistique, où et vers qui nous allons. Nous élaborons la liste des choses nécessaires avec les habitants et les hôpitaux de Donetsk. Sur place, nous sommes accueillis, accompagnés et aidés par les forces militaires », explique-t-elle.

Dans le centre commercial, une boutique s’est transformée en box de stockage et accueille l’ensemble du chargement. À l’intérieur, une vingtaine de palettes chargées de cartons et d’autres objets remplissent la majeure partie du local. « On a séparé ce qui allait aux habitants, aux soldats et à l’hôpital de Makeïevka (périphérie de Donetsk – NDLR) . On a de tout : de l’huile, des ragoûts, des habits tricotés, du sel, du sucre, du thé, du café, des sucreries pour les enfants, des lingettes, du papier toilette. On a même des poêles pour se réchauffer et faire à manger que nous ont construits des ingénieurs », détaille Anastasia Andreïtchenko, entre deux appels téléphoniques.

Le temps complique l’arrivée sur place du poids lourd chargé du transport du fret. Chaque trajet est planifié dans les moindres minutes : trois jours de route dans les deux sens, un jour de déchargement. En fonction des possibilités, ils font le voyage une à deux fois par mois, car « il faut trouver un conducteur motivé et une remorque, ce qui n’est pas facile. Mais, vu l’état des habitants qui sont sans eau, sans nourriture, parfois blessés, on ne peut que poursuivre nos missions et espérer que la paix vienne rapidement », déplore-t-elle.

Alors que l’heure du chargement se profile, les gens leur souhaitent « bon courage pour la route » et les « remercient ». À 36 ans, Anastasia Andreïtchenko, qui travaille comme administratrice dans une société de gestion de service, a lancé dès 2014 cette collecte de fonds pour venir en aide aux familles déjà plongées dans la guerre.

« Le premier rassemblement a été une véritable aventure. En l’espace de quinze jours, on a réussi à collecter une remorque de 20 tonnes. Et j’ai commencé à accompagner les convois en 2015 quand l’un de nos chauffeurs a disparu avec tout le chargement », raconte-t-elle. Malgré les tirs d’obus, elle prend la route en cette fin février avec son mari, Alexey, et un autre bénévole. Ils rejoindront la remorque qui part la veille, à Donetsk.

Près de 100 000 morts depuis le 24 février 2022

Dans le centre de Samara, sur la place Kouïbychev, où s’impose l’immense opéra de la ville, des enfants profitent d’un toboggan enneigé pour faire de la luge. Juste à côté, la Maison des officiers, à l’architecture soviétique, organise dans une de ses nombreuses salles une collecte de fonds pour les soldats. Une écharpe trône au-dessus des centaines de paquets : « On n’oublie pas les nôtres. »

De jeunes militaires et des bénévoles trient et accueillent la foule. « Si je dois y aller, j’irai », affirme l’un d’eux, qui n’a pas été mobilisé après l’appel lancé le 21 septembre par le président russe. « Je viens ici apporter mon aide. Mon mari se trouve actuellement dans le Donbass, dans la région de Donetsk. J’attends chaque jour de ses nouvelles », glisse Nadia.

La mort d’une centaine de militaires, le 1er janvier, à Makeïevka, a marqué le 1,1 million d’habitants. Au total, certaines sources évoquent près de 100 000 morts de part et d’autre depuis le 24 février 2022.

« Des sorties nécessaires pour oublier les moments difficiles »

Au confluent de la Volga et la rivière Samara se trouve le centre historique, considérablement rénové à l’occasion de la Coupe du monde de football de 2018. Les boutiques, restaurants et magasins fonctionnent normalement. L’industrie, chimique, aérospatiale et automobile, a été marginalement impactée par les sanctions. « Les fermetures de magasins comme Decathlon ont un impact, même limité, sur les emplois. Pour l’instant, cela a été bien anticipé. Pour Togliatti, c’est plus difficile. Mais cela date d’une forme de désindustrialisation, que le partenariat avec Renault et l’usine automobile AvtoVAZ a mise en évidence », analyse l’universitaire Grigori Tsidenkov.

Le long des quais de nombreux résidents font du ski ou de la marche nordique sur une Volga totalement gelée. « Ces sorties en famille sont nécessaires pour oublier les moments difficiles. Avec la fin de la Maslenitsa (équivalent du mardi gras), cela permet d’éliminer toutes les crêpes mangées et se préparer au carême », s’amuse Slavia qui aura le droit de déguster une Jigouliovskoïé. Il s’agit de la célèbre bière russe, fabriquée à Samara depuis le XIXe siècle, qui dispose d’une brasserie et d’un bar attenant.

«  Guerre en Ukraine. Un an de trop ». Tous nos reportages, entretiens et décryptages

RussieGuerre en Ukraine
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La vie après l'occupation à Hostomel, ville-héros d’Ukraine

Reportage

Dans la région de Kiev, les villes occupées plusieurs semaines par l’agresseur russe restent marquées par les violences commises en mars 2022. Alors que la reconstruction a déjà commencé, ceux qui n’ont pas réussi à partir vivent avec de douloureux souvenirs. Reportage.

Emmanuelle Chaze

Hostomel (Ukraine), correspondance particulière.

Il est des noms qui resteront gravés dans les esprits bien après la fin de la guerre. Comme Oradour-sur-Glane, Srebrenica ou encore la Ghouta orientale, et tant d’autres lieux de massacres qui ont ému, outré et choqué, Boutcha entrait dans la mémoire collective en avril 2022, alors que le monde découvrait avec horreur la rue Jablonska jonchée de cadavres, les voitures de civils carbonisées et la destruction de plus de 3000 maisons de cette ville de banlieue autrefois paisible. Les villes toutes proches d’Hostomel, d’Irpin et de Borodyanka ont subi le même sort.

Pour ceux qui restent, même si l’heure est à la reconstruction, rien n’est oublié des heures terribles des trente-cinq jours de l’occupation russe du début de la guerre dans la région de Kiev. Si beaucoup d’habitants ne souhaitent plus évoquer cette période, et ne veulent plus que leur ville soit associée à tant d’atrocités, d’autres en revanche ne veulent pas que leur expérience tombe dans l’oubli, et se racontent.

Des familles captives

C’est le cas de Vira Zelenska et de Viktoriia Nazarova, deux mères de famille d’Hostomel qui ont survécu à l’occupation et à la captivité avec une centaine d’autres civils, dont 30 enfants, enfermés dans le gymnase souterrain de l’école municipale. Celle-ci avait été utilisée comme base par une soixantaine de soldats russes qui faisaient régner la terreur sur Hostomel.

En face de l’école, jusqu’à la fin de l’occupation un jardin a servi de fosse commune pour les cadavres de civils. Dont le corps du maire de la ville, Youri Prylykpo, assassiné le 7 mars 2022, alors qu’il distribuait de la nourriture et des médicaments à la population.

Au plus fort des bombardements, le souterrain servait d’abri aux habitants. C’est ainsi que Vira et Viktoriia, avec leurs enfants et leurs maris, se sont retrouvées captives. Viktoriia habite tout près, et Vira est l’une des cuisinières de l’école.

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Elle raconte : « Systématiquement, (les soldats russes) ont saccagé l’école, brisé les portes, abîmé le matériel. En ce qui nous concerne, les hommes ont été déshabillés, les soldats cherchaient s’ils avaient des tatouages ukrainiens. Ils ont été humiliés. On a été autorisés à préparer la nourriture sous la menace d’une arme automatique, les enfants étaient aussi poussés à droite, à gauche avec des armes. On était même braqués lorsqu’on allait aux toilettes ! »

Viktoriia précise : « La façon dont nous étions traitées dépendait des rotations de soldats. Tous n’étaient pas aussi violents, mais nous avions toujours peur. Le pire a été un régiment de Bouriates. Ils voulaient toujours des femmes, de l’alcool, des cigarettes. Heureusement pour nous, leur chef s’est interposé pour empêcher les viols. » Vira Zelenska a même été inquiétée lorsque les soldats se sont aperçu qu’elle portait le même nom de famille que le président Volodymyr Zelensky.

Pendant plusieurs semaines, des familles survivent dans des conditions difficiles : il fait – 19 °C dehors, et le gymnase affiche un taux d’humidité élevé. Les murs suintent. Les toilettes ne fonctionnent plus, tout le monde est malade, des cas de dysenterie apparaissent. Viktoriia se souvient : « Notre maire, Youri Prylypko, nous a apporté beaucoup de choses, deux fois, de la nourriture et de l’eau. Et un jour, ils (les soldats) l’ont emmené alors qu’il venait nous distribuer des vivres, et ils l’ont abattu. »

Les enfants ont repris les cours

Au même moment, l’occupant russe saccage des maisons, se sert des matelas et couvertures des civils pour tenter de camoufler ses chars. Mais, fin mars, c’est la débandade : aussi vite qu’ils sont apparus, les soldats russes se retirent d’Hostomel, comme l’explique Vira : « En quinze minutes, ils étaient partis, sans même compter leurs hommes. Ils en avaient même oublié, qui étaient partis voler de l’alcool au supermarché et qui ont été bien surpris de ne trouver aucun de leurs camarades en revenant ici ! » Lors de la libération, Vira et Viktoriia découvrent l’étendue de la violence qui a eu lieu à Hostomel, à Irpin et Boutcha.

Depuis la libération d’Hostomel, le 2 avril 2022, l’école a été réparée. Les enfants de Vira et de Viktoriia ont repris les cours. Mais à chaque alerte aérienne, au moment de se réfugier au sous-sol, ils ont peur de retourner dans ce gymnase où ils ont vécu des heures si sombres.

Après la libération, Hostomel a obtenu, comme Kharkiv, Kherson ou Marioupol, le titre de ville-héros d’Ukraine, pour la résistance affichée par ses habitants à l’occupant. À ce jour, plus de 71 500 crimes de guerre ont été recensés par le procureur général d’Ukraine.

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Guerre en UkraineUkraine
L'Humanité

En Ukraine, Olexandr Kamyshin, le soldat du rail

Reportage

Depuis le début de la guerre, la compagnie de chemins de fer Ukrzaliznytsia fournit un effort gigantesque pour évacuer les millions de personnes fuyant combats et bombardements. À Kiev, un homme est aux commandes : Olexandr Kamyshin.

Emmanuelle Chaze

Kiev (Ukraine), correspondance.

Olexandr Kamyshin est marathonien. Avec la guerre, il est aussi devenu un visage familier pour des milliers d’Ukrainiens, admiré pour l’effort gigantesque et de longue haleine qu’il fournit en tant que patron d’Ukrzaliznytsia, la compagnie des chemins de fer ukrainienne.

Depuis février 2022, c’est une course contre la montre qu’il mène, au quotidien, en supervisant les opérations d’évacuations de millions de personnes et l’accueil de milliers d’entre elles dans les gares du pays, en plein milieu des bombardements qui s’abattent sur le pays depuis l’invasion russe.

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La tâche est immense et difficile, mais rien ne semble impossible lorsqu’il s’agit de défendre son pays. Revenant sur le début de l’agression, Kamyshin explique : « Nous sommes toujours prêts à tout, mais en février dernier nos plans n’étaient pas adaptés à l’ampleur de ce qui s’est passé : les chars, les bombardements, tout cela à l’échelle de la Seconde Guerre mondiale et même davantage. Rien ne pouvait nous y préparer, mais notre force a été de le comprendre dès les premières minutes et de nous adapter tout aussi rapidement. »

Cette deuxième armée du pays qui a évacué 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants

Effectivement, en l’espace de quelques minutes, le 24 février, alors que la vie de 44 millions d’Ukrainiens a basculé, beaucoup de destins se jouent dans la gare centrale de Kiev, elle aussi visée par des bombardements, mais point de ralliement pour des milliers de personnes cherchant à fuir.

Olexandr Kamyshin le sait : « Tant de vies dépendent de chacune des décisions que j’ai eu à prendre à ce moment-là, c’est dévastateur. Mais nous sommes comme des soldats, certains disent même que nous sommes la deuxième armée du pays, et dans ce sens nous avons réussi à mener à bien toutes les tâches qui nous incombaient. »

Ces soldats du rail, ce sont les 231 000 employés d’Ukrzaliznytsia, le plus gros employeur du pays, dont l’immense majorité a refusé l’évacuation pour faciliter celle de 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants, et de 120 000 animaux domestiques. Kamyshin revient sur ces vastes opérations : « Dès le départ, nous avons décidé de ne plus contrôler les billets, de laisser monter un maximum de personnes et de ralentir les trains sur les voies afin de pouvoir anticiper les actes de sabotage. »

Continuer d’assurer la circulation de ces trains coûte que coûte a permis de sauver des milliers de vies, comme dans les zones à l’époque encerclées puis occupées par l’agresseur russe : « Nous avons continué les évacuations à Irpin, Boutcha et Borodyanka jusqu’au dernier moment, lorsque les Russes ont détruit les rails. Nous prenions toutes les précautions nécessaires, en envoyant d’abord une locomotive, pour s’assurer que la voie était praticable, puis le train. Même chose pour Marioupol, jusqu’au dernier moment nous avons évacué, jusqu’à ce que les voies soient détruites. »

Des « centres d’invincibilité » où les Ukrainiens peuvent se réchauffer, recharger leurs appareils, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud

En novembre dernier, quelques jours après la libération de Kherson, Ukrzaliznytsia a mis en place le premier train reliant la capitale à la ville exsangue, après neuf mois d’occupation. En décembre, pour la Saint-Nicolas, un train spécialement affrété a permis à l’Unicef d’envoyer 33 000 cartables de fournitures scolaires et de jouets aux enfants vivant près de la ligne de front.

Un train médicalisé a également été mis en place en partenariat avec Médecins sans frontières, « une initiative qui a commencé comme un partenariat, s’est développée en amitié, et maintenant nous sommes frères », précise Kamyshin. Ce train a déjà effectué près de 100 voyages près de la ligne de front et permis l’évacuation de milliers de civils blessés et incapables de se déplacer seuls.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

L’effort d’Ukrzaliznytsia ne se limite pas aux voyages : aujourd’hui encore, chaque gare est aussi un lieu de ralliement et d’accueil. À travers le pays, 92 d’entre elles sont devenues des « centres d’invincibilité » où, chaque jour, entre 5 000 et 10 000 personnes viennent se réchauffer, recharger leurs appareils électroniques, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud.

Les dommages sur les infrastructures ferroviaires sont immenses, des milliers de kilomètres de rails ont été endommagés par les bombardements, mais Kamyshin pense à l’après : à Kiev, c’est lui qui a pris l’initiative de repenser et de moderniser le système équivalent aux RER, et même en temps de guerre il se targue de la ponctualité incroyable des trains, un taux de 98 % au départ, 96 % à l’arrivée. Après un an de guerre, il reste déterminé : « Pour durer, il faut savoir doser son effort, son énergie, et nous tous l’avons compris, nous tiendrons aussi longtemps que nécessaire.»  

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Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité

Il était une fois

Donner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2

Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.

« Une épreuve prolétarienne de masse »

Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »

Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».

Une foule admirative des sportifs

Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »

Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »

Un rendez-vous de l’athlétisme français

Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.

Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’or

Une importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.

« Le sport est un moyen et non un but »

La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »

Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.

Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière

L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.

La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.

La base de départ pour de futurs champions

La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».

La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.

Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne

Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.

Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.

Pour en savoir plus

  • Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
  • Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
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Réforme des retraites : nouveau coup de force du gouvernement au Sénat

Actu

Le ministre du Travail Olivier Dussopt  a actionné l’article 44.3 de la Constitution, qui impose un «vote bloqué» sur l’ensemble de la réforme, laissant la main au gouvernement sur le choix des amendements. La gauche dénonce « une crise politique majeure » que pourrait provoquer l'exécutif.

Diego Chauvet

A la veille d’une nouvelle journée de mobilisation, la gouvernement a décidé d’un nouveau coup de force pour imposer sa réforme des retraites. Vendredi en fin de matinée, à la reprise des débats au Sénat, le ministre du Travail Olivier Dussopt a dégainé l’article 44-3 de la Constitution en dénonçant une « obstruction » de l’opposition de gauche. « C’est pour cette raison que le gouvernement vous demande de vous prononcer sur un vote unique sur l’ensemble du texte », a déclaré le ministre.

Au cours de l'examen de l'article 9 de la réforme des retraites au Sénat, le gouvernement a déclenché la procédure du vote unique, ou vote bloqué, sur l'intégralité du texte. Suivez le direct. https://t.co/C5uRbUamtT

— Public Sénat (@publicsenat) March 10, 2023

Sur les banc de la gauche, les rappels au règlement se sont alors succédés pour dénoncer ce coup de force parlementaire. Le sénateur socialiste Patrick Kanner a dénoncé la décision du gouvernement, « avant la grande journée d’action du 11 mars », qui « montre au pays vos réelles intentions réactionnaires puisqu’il s’agit d’une réforme de réaction sociale ». Le président du groupe écologiste, Guillaume Gontard, a lui aussi fustigé l’attitude de la Macronie : « au moment où l’enemble de la population est dans la rue, vous passez en force ». Le sénateur a dénoncé la « brutalité et l’aliénation du parlement », avec des mots sévères à l’égard de l’exécutif comme de la majorité sénatoriale de droite. « Victor Hugo avait appelé son chien Sénat. Et oui, le Sénat est devenu le toutou du gouvernement ».

#Retraites : "Après l'obstruction silencieuse, vous avez utilisé l'obstruction règlementaire. Vous êtes allé cherché ce bouquin au fin fond d'une armoire poussiéreuse", dénonce @fabien_gay, le règlement du Sénat en mains.

Le direct : https://t.co/Qirp79srUq#DirectSénat pic.twitter.com/bKYgX2O3dM

— Public Sénat (@publicsenat) March 10, 2023

Pour le groupe communiste, c’est Pierre Laurent qui a pointé le « terrible aveu de faiblesse du gouvernement ». Et de poursuivre s’adressant à la majorité de droite :  « Vous êtes ultramajoritaires au Sénat, et vous êtes incapables de faire voter le texte dans des conditions normales de débat. Parce que vous avez décidé depuis le premier jour, non seulement de faire voter les 64 ans, mais de le faire en acceptant les conditions imposées par le gouvernement avec le recours au 47-1. Vous vous êtes mis en situation d’abaissement du Sénat », a accusé le sénateur de Paris. « A partir de mardi, a-t-il également dénoncé, quand vous avez vu que le mouvement prenait une telle ampleur, vous avez décidé l’obstruction ».

Sa collègue Laurence Cohen a également pointé la responsabilité de la droite: « Le parlementarisme est piétiné par le gouvernement, mais avec l'assentiment de la majorité de droite. (...) Depuis le début, procédure sur procédure, vous avez souhaité tendre les débats. Et vous avez refusé de parler du fond, c'est à dire des conséquences de votre projet sur la vie des gens. Le projet du gouvernement, c'est votre projet», a dénoncé l'élue communiste avant de rappeler que « ça fait quatre ans que René-Paul Savary présente le recul de l'âge de la retraite. Donc vous êtes enfin soulagés de voir cette réforme scélérate votée par des parlementaires qui acceptent que le parlementarisme soit piétiné ». La sénatrice écologiste Raymonde Poncet-Monge a elle aussi fustigé « une droite qui devient illibérale justement parce que vous êtes ultra minoritaires. Et quand on est minoritaire et que l'on veut imposer son point de vue, on devient illibéral ».

« Vous allez ajouter une crise politique majeure dans un pays fracturé et en tension », a ajouté, de son côté, le communiste Eric Bocquet en s'adressant au gouvernement. « Samedi nous serons dans la rue pour manifester, parce que c'est le seul endroit finalement où les Français peuvent se faire entendre, à partir du moment où l'on veut les priver de débat au sein du parlement » a enchaîné, dans le même esprit, l'écologiste Yves Chantrel.

#Retraites : "Voilà donc le coup de force que vous prépariez en fait depuis mardi", dénonce @plaurent_pcf, quelques instants après l'annonce du vote bloqué.

Le direct : https://t.co/Qirp79srUq#DirectSénat pic.twitter.com/qGHXXa6Q4v

— Public Sénat (@publicsenat) March 10, 2023

En dégainant le 44-3, le gouvernement et la droite deviennent illibérals.

Malgré le mouvement social, le gouvernement veut faire passer en force son inégalitaire #RéformeDesRetraites en usant du triptyque provocation, réaction et répression.

Ne cédez pas aux provocations. pic.twitter.com/d1hRswVn88

— Raymonde Poncet Monge (@PoncetRaymonde) March 10, 2023

A droite, les sénateurs ont préféré s'en prendre à la gauche, l'accusant de «  coaguler » le débat pour reprendre les termes du sénateur LR Olivier Paccaud, qui a également ironisé par un «  tel est pris qui croyait prendre ». «Vous portez la responsabilité du fait qu'aujourd'hui le débat parlementaire doive céder le pas, malheureusement, à une méthode plus autoritaire », a également lancé à la gauche son collègue de groupe Roger Karoutchi, reconnaissant donc le caractère anti-démocratique de la procédure choisie par le gouvernement. Certains sont allés jusqu'à pointer l'ombre de l'insoumis Jean-Luc Mélenchon sur les débats, alors que ceux-ci se déroulaient dans une ambiance beaucoup moins tendue qu'à l'Assemblée nationale.

Une « mélenchonisation » du Sénat, vraiment ?

Vous regrettez juste que ce qui s'est passé à l'Assemblée Nationale ne se passe pas ici Monsieur le Ministre. Parce que cela montre que c'est la droite qui ne voulait pas parler de l'article 7. #RéformeDesRetraites #DirectSénat pic.twitter.com/dV5CxvE36p

— Raymonde Poncet Monge (@PoncetRaymonde) March 9, 2023

En dehors du Palais du Luxembourg, les réactions se sont également multipliées. « À l'Assemblée, Ciotti peut aller acheter sa laisse », a twitté Jean-Luc Mélenchon. « Macron fait de la France la risée du monde démocratique », a réagi la présidente du groupe FI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a dénoncé « un 49-3 déguisé ». Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a, lui, souligné que « jamais un gouvernement n'avait utilisé le vote bloqué alors même qu'en vertu de l'article 47-1 il met déjà sous camisole le parlement ».

Jamais un gouvernement n’avait utilisé le vote bloqué alors même qu’en vertu de l’article 47-1, il met déjà sous camisole le parlement. #DirectSenat #ReformeDesRetraites #64ansCestNon pic.twitter.com/TtEnNcCptJ

— Olivier Faure (@faureolivier) March 10, 2023

Le Président du @Senat, la droite et les macronistes se sont mis d’accord pour voter la réforme, sans finir le débat.C’est un 49-3 déguisé, un coup de force de la droite et du gouvernement !

Cette réforme des retraites est de plus en plus illégitime !

Ensemble samedi #11mars ! https://t.co/Kwj7U3jgyJ

— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) March 10, 2023

Le gouvernement impose au Sénat un vote sur la totalité du texte #retraites sans même attendre la fin de la discussion et au mépris des amendements déposés.

Prêts à toutes les combines pour passer en force.

Macron fait de la France la risée du monde démocratique.

— Mathilde Panot (@MathildePanot) March 10, 2023

Vote bloqué imposé au Sénat. Seuls les nigauds de LR pouvaient croire au dialogue avec Macron. Retailleau domestiqué. À l'Assemblée, Ciotti peut aller acheter sa laisse.

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) March 10, 2023

Dans la nuit de mardi à mercredi, il avait déjà été procédé à la réécriture de l’article 7, rayant d’un trait de plume les sous-amendements de la gauche et le président LR du Palais du Luxembourg s’était saisi de l’article 38 du réglément pour limiter les débats. A son tour, vendredi, Olivier Dussopt avait d'abord actionné l’article 44-2 de la Constitution, balayant les sous-amendements déposés par la gauche.

L'article 44.3 ensuite utilisé, lui, indique que « si le gouvernement le demande, l'Assemblée saisie se prononce par un vote sur tout ou partie du texte en discussion, en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement ». Vendredi en début d'après-midi, les discussions ont repris leur cours sur les amendements: les 1000 déposés par la gauche seront examinés, mais pas votés. Les 70 du gouvernement seront soumis à un scrutin. Lors d'une conférence de presse commune aux trois groupes de la gauche, la communiste Eliane Assassi a prévenu: « on ira jusqu’au bout de ce qu’il est possible de faire pour que ce texte ne soit pas soumis au vote». Avec ce nouveau rebondissement, la parole de l'immense majorité de Français qui rejettent la réforme des retraites semble plus que jamais devoir s'exprimer dans la rue pour être entendue.

#Retraites : "Cette réforme est un sujet éminemment politique. Nos concitoyennes et concitoyens l'ont bien compris. Nous avons encore des amendements à défendre même si nous sommes contraints", assure @ElianeAssassi

Le direct : https://t.co/Qirp79srUq#DirectSénat pic.twitter.com/9czQdD8Ley

— Public Sénat (@publicsenat) March 10, 2023

Réforme des retraitesSénatOlivier Dussopt
L'Humanité

Congrès. Le PCF au défi de la « révolution féministe »

Actu

Mobilisé sur tous les fronts pour l’égalité femme-homme, le Parti communiste se penche à l’occasion de son congrès sur la place des femmes dans son organisation. Avec la volonté d’engager un « tournant » alors que ses instances locales peinent encore à atteindre la parité. 

Julia Hamlaoui

En matière d’égalité femme-homme, principes et réalités sont parfois difficiles à concilier. Un défi qu’assure vouloir relever le PCF lors de son congrès, prévu à Marseille en avril prochain. L’occasion, dans un parti qui compte 41 % de femmes parmi ses adhérents, de mettre en place des outils pour faire vivre cette exigence, au-delà de son programme, jusque dans son fonctionnement interne.

Un auto-diagnostic dans les fédérations

«  L’idée c’est que ce congrès soit un tournant de ce point de vue », explique Hélène Bidard, à la tête de la commission féministe du PCF, qui a proposé aux fédérations de la formation un auto-diagnostic. 51 sur 95 ont joué le jeu.

Résultat : «  Seuls 32 % des conseils départementaux et 38 % des exécutifs sont à parité, alors que c’est inscrit dans nos statuts », rapporte Hélène Bidard. Quant aux premières responsabilités : «  respectivement 75 % et 76% des secrétaires de sections et de fédérations sont des hommes ».

Mais il y a aussi de bonnes nouvelles : 84 % pratiquent, par exemple, l’écriture inclusive. «  Il existe une prise de conscience mais il nous faut prendre la mesure d’un enjeu structurel et non pas conjoncturel », pointe la responsable féministe.  

Réfléchir aux pratiques comme l’alternance dans les prises de paroles

La question est donc à nouveau sur le métier. Certaines propositions font plutôt consensus. «  Nous voulons réfléchir à nos pratiques comme l’alternance dans les prises de paroles, nos horaires de réunions, notre politique de cadre ou de formation pour réaffirmer l’égale répartition des tâches et permettre l’émergence aux responsabilités de davantage de femmes », cite par exemple Jérémie Giono, l’un des animateurs de la commission qui travaille sur la révision des statuts du PCF dans le cadre de son congrès.

En revanche, l’idée de recourir à des binômes paritaires cristallise le débat et n’a finalement pas été retenu lors du dernier Conseil national de la formation.

Cette pratique, en vigueur dans d’autres partis de gauche et que le Haut conseil à l’égalité (HCE) voudrait voir étendue aux élections législatives pour atteindre la parité à l’Assemblée (37,6 % de députées actuellement), est déjà mise en place par le PCF dans « 23 % des départements », selon l’autodiagnostic.

«  Cela permet de contourner une structure trop pyramidale où tout repose sur une personne et dont les femmes ne veulent pas car ça ne fonctionne pas avec leur vie, avec la charge mentale qu’elles ont déjà », constate Hélène Bidard. Reste que «  pour certains, il faut créer les conditions pour avoir autant de femmes que d’hommes en responsabilité, mais le binôme risque de compliquer le travail de direction et de diluer la première responsabilité », explique Jérémie Giono. 

  

Un autre enjeu de taille s’est aussi invité en première ligne depuis que le PCF a revu pour la dernière fois son règlement interne en 2013 : les violences sexistes et sexuelles. Depuis Metoo, les partis de gauche en proie à différentes affaires, encore ces derniers mois, expérimentent pour y répondre au mieux.

Côté PCF, un dispositif « stop violences » a été lancé en 2018 et devrait désormais être inscrit dans les statuts de la formation. «  Le PCF n’est ni un tribunal ni une chambre d’enregistrement d’un tribunal. Notre dispositif est très clair à ce sujet et ne crée par la confusion sur un rôle qui n’est pas le sien. La possibilité de sanctionner n’est pas une nouveauté dans nos statuts, notre parti prend des mesures disciplinaires et non des décisions judiciaires. Il en va de même pour les violences sexistes et sexuelles », précise à ce sujet Shirley Wirden, également membre de la commission féministe.

De la difficulté d’exclure les agresseurs…

Pour « légitimer » ce dispositif, «  le choix proposé est de garder une cellule distincte – car on ne peut pas demander à n’importe qui de traiter ce genre d’affaires - tout en l’intégrant à notre commission des conflits qui est notre organe disciplinaire d’un point de vue juridique », détaille Jérémie Giono.  

Mais le débat sur la conquête de l’égalité ne devrait pas en rester là. Fabien Roussel, qui avait fait de la « révolution féministe » un des thèmes de sa campagne présidentielle, prépare des annonces pour Marseille, souffle-t-on place du Colonel Fabien.  

PCFFéminisme
L'Humanité

Commission mixte paritaire, comment ça marche ? 

Actu

L’acronyme CMP revient en boucle ces derniers jours à propos de la réforme des retraites. On vous explique comment fonctionne cette instance qui réunit députés et sénateurs et le calendrier prévu la semaine prochaine. 

Julia Hamlaoui

Les sénateurs ont jusqu’à dimanche 12 mars minuit maximum pour examiner le projet de réforme des retraites, qu’ils aient eu le temps ou non d’aller au bout du texte (le gouvernement ayant fait appel à l’article 47-1 de la Constitution qui limite la durée des débats).

Ensuite, c’est la commission mixte paritaire qui entrera en scène, la fameuse CMP. Celle-ci est, pour l’heure, convoquée le mercredi 15 mars à 9 heures. 

Quel est son rôle? 

Elle réunit 7 députés et 7 sénateurs dont l’objectif est de « proposer un texte sur les dispositions restant en discussion » (article 45 de la Constitution), c’est-à-dire les dispositions « qui n’ont pas été adoptées dans les mêmes termes par l’une et l’autre assemblée », précise le Conseil constitutionnel, à l’exclusion donc de toute nouvelle disposition.

En l’occurrence, les députés n’ont été que jusqu’à l’article 2 sur les 20 du projet de loi de financement rectificatif de la sécurité sociale (PLFRSS), et on ignore encore si les sénateurs en examineront l’intégralité. Si tel n’était pas le cas le risque d’inconstitutionnalité du projet serait renforcé car le Conseil constitutionnel pourrait juger les débats insincères.

Toujours est-il que pour qu’une CMP soit « conclusive », il faut que la majorité des parlementaires réunis se mettent d’accord sur une version commune du texte en discussion. 

Comment est-elle composée ? 

La CMP compte donc 7 députés et 7 sénateurs, la désignation de chacun obéit à plusieurs règles, certaines techniques (le président et le rapporteur de la commission saisie au fond doivent par exemple être membres), d’autres politiques (liées à la répartition majorité/opposition et à l’équilibre entre les groupes).

En résumé pour les titulaires : côté sénateurs siègent 4 membres de la majorité et 3 de l’opposition ; et côté députés ce sont 5 places pour la majorité et 2 pour l’opposition. Des suppléants sont également désignés et ne sont appelés à voter que si la parité fait défaut entre les deux assemblées. 

Concernant la CMP sur la réforme des retraites, cela donne au Sénat pour les titulaires : trois LR (Catherine Deroche, René-Paul Savary, Philippe Mouiller), un Union centriste (Élisabeth Doineau), deux PS (Monique Lubin, Corinne Féret), un Renaissance (Xavier Iacovelli).

Et pour les suppléants : trois LR (Alain Milon, Pascale Gruny, Chantal Deseyne), un UC (Sylvie Vermeillet), un EELV (Raymonde Poncet-Monge), un RDSE (Henri Cabanel), un PCF (Cathy Apourceau-Poly). Côté Assemblée, la liste n’est pas encore disponible, les différents groupes ayant jusqu’à 15 heures vendredi pour transmettre les noms. 

Que va-t-il se passer ensuite ? 

Si sénateurs et députés parviennent à un accord, le texte (que le gouvernement peut amender quoiqu’il arrive) est soumis au vote de chacune des chambres. Sur la réforme des retraites, ce sont d’abord les sénateurs qui se prononceront dans ce cas lors d’une séance prévue, pour l’instant, jeudi 16 mars à 9 heures.

Les députés prendront le relais l’après-midi même à 15 heures. L’exécutif compte sur les voix de LR pour y obtenir la majorité, mais le groupe de droite connaît des dissensions et les voix de députés emmenés par Aurélien Pradié pourraient faire défaut.

En cas de doutes trop prononcés, Elisabeth Borne a encore la possibilité de dégainer un 49-3 (elle s’expose alors à une motion de censure). Mais comme la Constitution stipule qu’elle peut y recourir qu’ « après délibération du Conseil des ministres », il faudrait alors que celui-ci intervienne avant le vote à l’Assemblée.

Si les parlementaires ne s’entendent pas lors de la CMP, c’est la navette parlementaire qui reprend. Le texte reviendra en nouvelle lecture à l’Assemblée (étape à laquelle la première ministre a aussi la possibilité d’utiliser le 49.3), puis au Sénat avant une lecture définitive à l’Assemblée.

Le tout dans un calendrier très contraint puisque, dans le cadre du 47-1, les chambres n’ont que jusqu’au 26 mars maximum pour examiner le texte.

Dans ce cas de figure, si les députés ne vont pas au bout du texte et qu’il ne fait donc pas l’objet d’un vote, l’exécutif dispose encore d’une arme pour imposer sa loi. Car à propos des PLFSS, le véhicule législatif choisi par le gouvernement, le fameux article 47-1 de la Constitution précise : « Si le Parlement ne s’est pas prononcé dans un délai de cinquante jours, les dispositions du projet peuvent être mises en oeuvre par ordonnance »

L’opposition peut, en cas d’adoption, engager un recours devant le Conseil Constitutionnel. Et de l’avis de nombre de constitutionnalistes, il y a beaucoup à redire tant sur le fond que sur la forme.

« Si cette loi sur les retraites est adoptée, il serait bon de la censurer », explique le constitutionnaliste Benjamin Morel

  

Réforme des retraitesSénatAssemblée nationaleCommission mixte paritaire
L'Humanité

Arthur Ashe. Champion, et pionnier de l’histoire presque malgré lui

Il était une fois

Premier joueur noir titré en Grand Chelem, en 1968, le tennisman mort le 6 février 1993 est devenu l’icône de nombre de sportifs. Pourtant le gamin du Sud ségrégationniste a longtemps entretenu une distance avec le mouvement des droits civiques, avant de monter au filet des inégalités raciales.Par Patrick Clastres, historien du sport, professeur à l’université de Lausanne

Né le 10 juillet 1943 à Richmond (Virginie) et décédé à New York le 6 février 1993, Arthur Ashe est le premier joueur de tennis afro-américain à avoir été sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis et le premier Noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem, en 1968. Depuis, il n’y a eu que Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.

Coincé entre la vieille garde australienne des Laver, Rosewall et Newcombe et la génération montante des Connors, Vilas et Borg, il occupe le 3e rang mondial en 1968, 1970 et 1972. Connu pour son jeu plat et coupé, son élégance, son calme et son fair-play, Ashe remporte 27 titres chez les amateurs entre 1959 et 1968, puis 47 titres chez les professionnels, dont trois tournois du Grand Chelem (Forest-Hills 1968, Sydney 1970 et Wimbledon, 1975). Sa célébrité est telle que, à son décès, la ville de Richmond lui offre une statue, l’US Postal imprime un timbre à son effigie, Flushing Meadows donne son nom au court central, et Bill Clinton lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté.

Trop fluet pour le football américain

Arthur Ashe est né dans une des rares familles noires de la classe moyenne de Richmond, capitale de la Virginie, dans un Sud encore ségrégationniste. Ayant perdu sa mère à l’âge de 6 ans, il est éduqué par son père dans l’idée d’être exemplaire et de s’élever au sein de la société. Officier de la police municipale, Arthur Ashe Senior est en charge de la surveillance et de l’animation des 21 aires de jeux et de sport réservées aux Afro-Américains. Jugé trop fluet pour pratiquer le football américain, Arthur est initié au tennis en 1950, à l’âge de 7 ans, sur les courts du parc Brookfield.

Trois ans plus tard, il est recommandé au médecin Robert W. Johnson, connu pour avoir entraîné la fameuse championne de tennis Althea Gibson, première femme noire à avoir remporté un titre du Grand Chelem en 1956, à Roland-Garros. Figure influente de l’American Tennis Association, la fédération noire de tennis, le Dr Johnson finance un camp d’entraînement dans le but de démontrer que les enfants et adolescents afro-américains peuvent adopter des manières civiles et courtoises sur les courts comme dans la vie. Dans les tournois scolaires interraciaux où les juniors s’arbitrent eux-mêmes, il conseille d’ailleurs à ses protégés de jouer même les balles qui sortent de 5 cm au cas où les juges de ligne blancs seraient tentés de tricher par racisme.

Arthur finit par quitter Richmond en 1960 pour Saint-Louis (Missouri), où la ségrégation scolaire entre adolescents noirs et blancs vient de prendre fin. Mesurant ses progrès physiques, son nouveau coach Richard Hudlin l’encourage alors à changer de style de jeu et à pratiquer plus systématiquement le service-volée. Il devient champion scolaire des États-Unis en 1961 et franchit trois années de suite le premier tour des Internationaux des États-Unis.

Fort de ses premiers succès chez les juniors, il obtient, en 1963, une bourse de tennis de l’université de Californie (Ucla). Pour couvrir l’intégralité de ses frais de scolarité, il intègre le corps des officiers de réserve, ce qui l’obligera, en août 1966, à s’engager dans l’armée comme lieutenant pour une durée de trente mois. Cet engagement lui impose certaines contraintes comme, par exemple, de ne pas faire de déclarations publiques.

Son arrivée à Los Angeles lui permet une ascension fulgurante car il peut régulièrement s’entraîner avec son idole Pancho Gonzales, le meilleur joueur professionnel des années 1950 et du début des années 1960. Il devient, en 1963, le premier joueur noir à être sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis, et, en 1965, le 3e joueur amateur du pays. En 1966 et 1967, il perd à deux reprises en finale du championnat d’Australie contre Roy Emerson.

A l'université de Californie, Arthur Ashe passe pour un « oncle Tom »

Sur le campus de l’Ucla, ils sont nombreux ceux qui lui reprochent de ne pas utiliser sa récente notoriété pour défendre la jeunesse noire. Il passe alors pour un « oncle Tom », c’est-à-dire un traître soumis à l’ordre blanc, en ne voulant pas mélanger sport et militantisme.

Par exemple, lors du tournoi de Wimbledon en 1964, il dénonce le refus du Soviétique Metreveli et du Hongrois Gulyás de rencontrer des joueurs sud-africains en déclarant que c’était là « une stratégie de la part des Russes » et que « des revendications politiques n’ont pas à être introduites dans le sport ».

Le fait que le mouvement pour les droits civiques soit à son apogée dans les universités, dans le sport, et dans les médias américains a joué pour beaucoup dans la conversion militante d’Arthur Ashe qui reste toutefois ambivalente. Lors du prêche qu’il donne en mars 1968 à l’église du Rédempteur à Washington, il promet certes de contribuer à la lutte pour les droits civiques, mais il reprend aussi le discours des racistes blancs sur la responsabilité des Noirs quant à leur situation misérable : « Il y a tant de choses que nous pourrions faire, déclare-t-il, et que nous ne faisons pas à cause de notre paresse. » En avril, il soutient tout de même le boycott des jeux Olympiques de Mexico lancé par les athlètes africains mécontents de la décision du CIO de ne pas exclure l’Afrique du Sud.

Martin Luther King lui écrit personnellement

Le révérend Luther King lui écrit alors personnellement : « Votre éminence dans le monde des sports vous donne une autorité et une responsabilité toutes particulières. Il est réconfortant de voir que vous en faites profiter notre mouvement. » Il en prend de la graine au mois de juillet suivant à Wimbledon comme le prouve cette déclaration aux médias : « Ce sont mes grands succès sportifs qui me permettront d’obtenir une plus grande audience dans le combat pour l’amélioration du sort de mes frères de couleur. »

Juste après sa victoire à l’US Open, le 9 septembre 1968, la première pour un athlète noir, il déclare à la presse n’être « ni un conservateur ni un modéré pour tout ce qui concerne les problèmes raciaux ». Et s’il réprouve la violence, il la juge bien utile « pour aider les gens à se réveiller ». Autre première pour un athlète noir, il est l’invité spécial de l’émission politique de CBS, « Face the Nation » : il s’y montre plus modéré et retrouve sa démonstration habituelle sur le devoir d’assimilation.

La révolte des « Black Athletes » Tommie Smith et John Carlos sur le podium des Jeux de Mexico, en octobre 1968 (1), puis le refus des tennismen des pays de l’Est, au printemps 1969, de rencontrer en Coupe Davis leurs adversaires sud-africains ont eu un effet libérateur sur Ashe. Il va dès lors se lancer dans une croisade personnelle contre l’apartheid en se donnant pour objectif de remporter l’Open d’Afrique du Sud.

Il va multiplier les actions et coups d’éclat contre l'apartheid

Comme le gouvernement sud-africain lui a interdit d’entrer sur son territoire pour participer au tournoi de Johannesburg, à la fin de l’année 1969, il va multiplier les actions et coups d’éclat médiatiques. Il obtient de la Fédération internationale de tennis qu’elle exclut, en 1970, l’Afrique du Sud de la Coupe Davis. Cette même année, il est entendu par la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis en charge de la question de l’apartheid. En 1971, il réalise une tournée de propagande pour le tennis en Afrique subsaharienne au cours de laquelle, d’ailleurs, il découvre un jeune talent dénommé Yannick Noah.

Pretoria finit par céder et il obtient son visa pour l’Afrique du Sud en janvier 1973. Symboliquement, il choisit de commencer sa visite par le ghetto de Soweto, là même où la police massacrera des collégiens révoltés le 16 juin 1976. Puis, il se rend à l’université de Stellenbosch d’où il sort vainqueur d’une joute rhétorique avec le professeur d’anthropologie Christopf Hanekom, un redoutable défenseur du suprémacisme blanc. Mais sa défaite en finale contre Jimmy Connors lui laisse un goût amer, d’autant plus que certains militants locaux du Black Power l’ont accusé de jouer le jeu du gouvernement blanc en acceptant que les spectateurs soient séparés dans les tribunes selon des critères raciaux.

Un dernier défi : remporter Wimbledon

En 1975, alors qu’il est sur le déclin, il se lance un dernier défi : remporter Wimbledon. Cette année-là, il remporte le circuit professionnel World Championship Tennis (WCT) et dispute 14 finales, dont neuf victorieuses, pour 29 tournois joués. Sa finale victorieuse contre Jimmy Connors en quatre sets (6-1, 6-1, 5-7, 6-4) est restée dans les annales. Sa stratégie du nœud coulant, faite de précision et de lenteur, anesthésie la fougue de son adversaire qu’il avait traité auparavant de « mauvais patriote ». Alors que « Jimbo » a préféré toucher des primes en tournois plutôt que représenter son pays en Coupe Davis, Ashe prend un malin plaisir à revêtir un survêtement siglé USA.

Surtout, après la balle de match, il brandit son poing haut dans le ciel tout en baissant la tête. Pour les militants du Black Power, il ne fait guère de doute qu’il renouvelle, sept ans plus tard, le geste de Tommie Smith et John Carlos, à Mexico. Devant la presse, Arthur Ashe explique qu’il voulait plutôt rendre hommage à son entourage. C’était aussi un geste en direction de Connors qui l’accablait d’injures racistes à chaque changement de côté.

Ses deux opérations du cœur l’obligent, en 1980, à quitter les courts et il devient le porte-parole de l’Association américaine du cœur. Dix ans plus tard, il lance sa fondation contre le sida après avoir révélé qu’il était devenu séropositif lors d’une transfusion sanguine.

« Je suis un Noir, mais je suis par essence un capitaliste. Un étrange mélange. »

Jusqu’à la fin de sa vie, Arthur Ashe reste persuadé de la capacité de la démocratie et du capitalisme américains à résoudre les discriminations raciales. Dans son autobiographie « Portrait in Motion » (1975), il déclare : « Je suis un Noir, un Américain noir, mais je suis par essence un capitaliste. C’est assurément un étrange mélange. » Et dans son ultime autobiographie, « Days of Grace » (1994 ; voir « En savoir plus ») : « La plupart des problèmes auxquels ont à faire face les Afro-Américains pourraient être résolus s’ils travaillaient davantage plutôt qu’à dénoncer le racisme du passé et du temps présent. »

S’il ne nie pas la part de l’esclavage et du racisme dans la sujétion des Afro-Américains au sein de la société américaine – contrairement aux actuels néoconservateurs noirs –, il considère comme son premier devoir de réussir par lui-même et de se donner en modèle. Inversement, tout en croyant à l’assimilation par la réussite sportive, il encourage les parents noirs à inscrire leurs enfants dans les bibliothèques.

Pour comprendre ses hésitations et ses ambivalences, il faut replacer le militantisme d’Arthur Ashe dans la longue histoire du conservatisme noir et de l’exceptionnalisme américain. Forgée par les Blancs bien avant la guerre civile, adoptée par certains affranchis noirs dans le nord du pays, et diffusée vers le Sud après 1865, cette croyance postule que les individus, et non la société, sont responsables de leur bonheur ou de leur malheur. Elle repose sur des idéaux libéraux et religieux : liberté, égalité des chances, confiance en soi, rationalité du marché, piété, respectabilité, humilité. Il aura fallu le contexte militant des années 1960 pour transformer le conservateur noir Arthur Ashe en militant des droits civiques et anti-apartheid.

EN SAVOIR PLUS

« Days of Grace. A Memoir », d’Arthur Ashe et Arnold Rampersad, Ballatine Books, 1994.

« Arthur Ashe : Tennis and Justice in the Civil Rights Era », d’Eric Allen Hall, Johns Hopkins University Press, 2014.

TennisségrégationnismeÉtats-Unis
L'Humanité

Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne

Il était une fois

Le 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens

Thomas Grillot

C’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.

Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.

Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers

Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.

L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.

Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.

Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy 

Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.

Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.

Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.

Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890

Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.

C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.

Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...

C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.

Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?

Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.

Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge

C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.

Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.

Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.

Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis

Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.

Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.

Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa

Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.

Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.

Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux

Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.

Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.

Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.

Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».

Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.

La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.

En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson

D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.

Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.

(1)  L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.

Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.

Il était une fois... une autre histoire !

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

amérindiensWounded Knee
L'Humanité

Le pouvoir géorgien retire sa loi attentatoire aux libertés

Lina Sankari

Face à la mobilisation massive de la population, ces derniers jours à Tbilissi, le gouvernement géorgien a annoncé, jeudi 9 mars, le retrait de sa loi de criminalisation des « agents de l’étranger ». Sur le modèle d’une loi russe, ce texte, adopté mardi en première lecture, imposait que les médias et ONG dont 20 % des ressources proviennent de l’extérieur soient enregistrés comme « agents de l’étranger ». L’opposition ouvertement pro-occidentale dénonçait le caractère attentatoire aux libertés de cette disposition, à laquelle s’opposait également la présidente Salomé Zourabichvili. Dans son communiqué, le parti au pouvoir, Rêve géorgien, juge toutefois que le projet de loi a été « présenté sous un mauvais jour, de façon trompeuse ». Des consultations publiques pour « mieux expliquer » le texte vont être lancées. L’opposition a d’ores et déjà annoncé qu’elle poursuivrait la mobilisation jusqu’à obtenir la « garantie que la Géorgie est résolument engagée sur une voie pro-occidentale », alors que le pays ambitionne de rejoindre l’UE et l’Otan.

géorgie
BBC

Rare 'snow tornado' spotted by Shetland crofter

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Have you ever seen a "snow tornado"?

Michael Peterson was feeding his sheep on his croft in Shetland when he spotted the rare weather event following a hailstorm on Tuesday.

He told BBC Radio Shetland he was lucky to be in the "right place at the right time".

An Arctic blast continues to hit many parts of Scotland, with school closures in Shetland, Aberdeenshire and Highland.

L'Humanité

Vanessa Tsehaye

Femme du jour

Youness Machichi

Une nouvelle génération d’Érythréens crie la révolte de ceux que l’on tente de réduire au silence. Parmi eux, Vanessa Tsehaye qui dénonce inlassablement l’incarcération et la répression de dissidents dans son pays. Elle a rappelé au Conseil des droits de l’homme des Nations unies que son oncle, le journaliste Seyoum Tsehaye, est injustement emprisonné avec dix autres opposants depuis 2001. À 16 ans, la militante suédo-érythréenne a commencé à récolter des fonds pour One Day Seyoum, une ONG qui prend la défense des réfugiés. Seyoum Tsehaye se trouve toujours retenu, dans un lieu inconnu, par le régime militaire du président Issayas Afeworki. Pour Vanessa Tsehaye, le supplice de son oncle « n’est qu’une infime partie de l’immense souffrance du peuple érythréen ».

Érythréefemme du jour
L'Humanité

La grève n’est pas une spécialité française !

Actu

La France serait le seul pays au monde à connaître de grandes grèves, selon certains éditorialistes. Ils sont bien mal informés… ou, plutôt, tentent de faire pression sur l’opinion publique, de diviser le monde du travail. La réalité est bien différente, comme le démontre l’actualité sociale européenne depuis des mois. La question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires est au cœur de nombreux conflits sociaux. Le mouvement social historique au Royaume-Uni ne fait que trop rarement la une de nos journaux, en dépit des grèves importantes et inédites dans de nombreux secteurs, comme dernièrement dans la santé. Que des infirmières choisissent la grève reconductible est symbolique du niveau de la colère.

En Espagne et au Portugal aussi, les luttes se démultiplient. Même l’Allemagne, pays cité pour la qualité de son dialogue social chez nos détracteurs locaux, connaît de nombreux mouvements de grève. Dans la métallurgie, l’automobile, les transports comme le rail ou l’aérien, etc., les salariés revendiquent et utilisent le droit de grève, pourtant très restreint outre-Rhin.

Ces quelques exemples démontrent combien, dans tous les pays, là où ce droit demeure, même restreint, la grève est un outil de lutte efficace pour obtenir satisfaction. C’est pourquoi patronat et gouvernement veulent le restreindre ou l’interdire. La grève n’a pas de nationalité, elle est internationaliste.

Philippe Martinezle rédacteur en chef d'un jour
L'Humanité

Retraites « Les Républicains » en marche au Sénat

Actu

Les sénateurs LR se sont vu remercier de leur vote de l’article 7 par un exécutif qui, en retour, s’est prononcé en faveur de certains de leurs amendements. Le tout lors d’un examen à marche forcée.

Aurélien Soucheyre

Main dans la main, les sénateurs LR et les macronistes ont voté, dans la nuit du 8 au 9 mars, l’article 7 de la réforme des retraites, qui repousse l’âge de départ légal à 64 ans. « Je dis merci aux sénateurs de la droite et du centre », a aussitôt salué le ministre du Travail, Olivier Dussopt.

« Je pense que nous avons assisté à un remaniement : “Les Républicains” viennent d’entrer au gouvernement. Le nouvel article 7 a été rédigé de façon conjointe avec l’exécutif, il y a clairement une recomposition politique majeure », a, dans la foulée, observé le sénateur PCF Pierre Ouzoulias.

« La grande coalition de droite est en train de se constituer. LR a finalement servi la soupe au président Macron. Dont acte. Au moins, les masques sont tombés », estime également le socialiste Patrick Kanner, qui glisse même qu’il ne serait pas surpris de voir Bruno Retailleau « nommé premier ministre dans les jours à venir ».

« Obstruction au peuple »

Le président du groupe LR au Sénat ne cache pas qu’il souhaite que la réforme des retraites soit votée et appliquée. « Je ne doute pas qu’on trouve un compromis », a-t-il affirmé au sujet d’un accord possible en commission mixte paritaire (CMP) dès le 15 mars, ce qui permettrait au texte de ne pas être réexaminé à l’Assemblée nationale, mais directement soumis à un vote, à moins que le 49.3 ne soit dégainé.

Commission mixte paritaire, comment ça marche ? 

Cette entente politique s’est toutefois concrétisée en malmenant comme jamais les droits du Sénat : l’article 38, qui permet de limiter l’expression des sénateurs, y a été utilisé pour la toute première fois. Et la droite sénatoriale a fait tomber d’autorité plus de mille amendements de gauche sur l’article 7, afin de faire passer au plus vite la mesure phare de la réforme. Et les manœuvres ne se sont pas éteintes avec ce vote.

Retraites. Le scandale démocratique s’étend au Sénat

La gauche ne désarme pas et compte se faire entendre jusqu’à la fin des travaux

L’amendement Retailleau pour accélérer la suppression des régimes spéciaux d’ici à 2040 a ainsi été reporté deux fois par la droite. « Vous voulez que cela passe en catimini, le soir. Mais nous sommes prêts à en débattre au grand jour », a insisté en vain Cathy Apourceau-Poly (PCF), dénonçant une « obstruction au peuple ».

Quant au pas de deux entre l’exécutif et la droite sénatoriale, il s’est lui aussi poursuivi jeudi 9 mars : le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, s’est dit favorable à l’amendement Retailleau qui augmente de six à neuf mois la durée annuelle de résidence en France pour être éligible au minimum vieillesse.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Et c’est avec l’aval du gouvernement que les sénateurs ont adopté la proposition LR de surcote pour certaines « mères de famille » à laquelle Élisabeth Borne avait ouvert sa porte dès fin février. Et pour cause : « Notre objectif, depuis le début, est de faire adopter ce texte sans 49.3 », a martelé, jeudi, le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, tandis que l’inquiétude plane sur l’attitude d’une partie des députés LR dont le vote pourrait faire défaut lors de l’examen à l’Assemblée de l’éventuel texte de la CMP.

La gauche, elle, ne désarme pas et compte se faire entendre jusqu’à la fin des travaux – au plus tard dimanche 12 mars à minuit –, forte du soutien populaire que LR et Macronie font semblant d’ignorer. « Cette réforme ne passera pas, a prévenu l’écologiste Guillaume Gontard . On se battra jusqu’au bout » 

SénatRéforme des retraitesLes Républicains
L'Humanité

Golden Globe Race. L'incroyable parcours de Kirsten Neuschäfer, en route vers l’exploit

Actu

Voile. Seule navigatrice sur seize concurrents au départ de la Golden Globe Race, la Sud-Africaine, en tête de la flotte après avoir doublé le cap Horn, pourrait devenir la première femme à remporter une course autour du monde en solitaire sans escale ni assistance. Récit.

Nicolas Guillermin

Dans un silence médiatique inversement proportionnel à l’immense exploit qu’elle est en train de réaliser, Kirsten Neuschäfer poursuit sa longue route. Unique femme parmi seize skippeurs à avoir pris le départ de la Golden Globe Race, le 4 septembre, des Sables-d’Olonne, la Sud-Africaine occupait la tête, jeudi 9 mars, du tour du monde à l’ancienne en solitaire sans escale, ni assistance.

Après plus de six mois de navigation (184 jours) dans cette épreuve au sextant et à la boussole, sans GPS ni électronique à bord, la navigatrice pourrait entrer dans l’histoire, en cas de retour victorieux, en devenant la première femme à remporter une course autour du monde en solitaire.

Déjà entrée dans les livres d’histoire

Le 15 février, Kirsten Neuschäfer (40 ans) est déjà entrée dans les livres d’histoire en devenant la première femme à doubler le cap Horn en tête, lors d’une circumnavigation en compétition.

Avec environ 300 milles d’avance (555 km) sur l’Indien Abhilash Tomy, positionné plus dans son sud et à l’ouest, Kirsten Neuschäfer mène devant les trois derniers bateaux encore en course, depuis l’abandon de l’Anglais Simon Curwen, le 31 janvier.

Si les deux skippeurs ont laissé derrière eux les quarantièmes rugissants, profitant de conditions plus chaudes et de vents plus légers, le chemin de croix est loin d’être terminé. En début de semaine dernière, alors qu’elle avait une avance de 400 milles sur Abhilash, la Sud-Africaine a subi un front de nord avec des vents de 35 nœuds et des rafales de 50 nœuds, l’obligeant à se mettre à la cape, afin de protéger l’intégrité de son bateau, pour la première fois depuis le début de la course.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

En huitième position dans sa descente de l’Atlantique à l’automne, la skippeuse, qui a accompagné ces dernières années plusieurs expéditions de la BBC dans la péninsule antarctique et en Patagonie, n’a cessé de reprendre du terrain sur ses concurrents. Mais c’est dans l’océan Indien, grâce à de belles trajectoires, que la navigatrice double plusieurs concurrents et, au gré des abandons, prend la deuxième place.

Elle a aussi sauvé Tapio Lehtinen

Au-delà de son sens marin, celle qui, à l’âge de 18 ans, a fait le tour du monde à vélo pendant quatre ans, a aussi fait preuve de beaucoup de sang-froid en sauvant Tapio Lehtinen, le 19 novembre 2022, au large de l’Afrique du Sud.

Cinquième de la Golden Globe Race, il y a quatre ans, le Finlandais voit cette fois son bateau couler en quelques minutes. Le skippeur a tout le juste le temps de déclencher sa balise de détresse, d’enfiler sa combinaison de survie et de monter à bord de son radeau.

Contactée par la direction de course sur son téléphone satellite de sécurité, Kirsten Neuschäfer se déroute, barre toute la nuit et le sauve le lendemain, malgré une houle de 2,5 mètres. Après un bon verre de rhum, elle parvient quelques heures plus tard, au gré de manœuvres périlleuses, à débarquer le naufragé sur un vraquier qui fait cap vers Rizhao en Chine. «  J’ai fait le plein d’adrénaline. C’est quelque chose de spécial de manœuvrer si près d’un gros navire de commerce. Mais tout va bien, explique-t-elle à la direction de course. (…) Pas besoin de félicitations pour ce sauvetage. Tout le monde aurait fait de même pour un autre marin. »

L’impossibilité de se reposer pleinement

Quelques semaines plus tard, dans l’océan Pacifique, elle plonge plusieurs fois pour nettoyer la coque de son bateau, un Cape George 36, une coquille de noix de 10,97 m, conçu avant 1988 comme le veut le règlement. Le lendemain, elle réalise la meilleure distance sur 24 heures avec 185,6 milles (344 km) parcourus, puis sur la semaine (1 129,5 milles, 2 090 km).

Sans pilote automatique à bord, la navigation avec le régulateur d’allure nécessite une vigilance accrue et l’impossibilité de se reposer pleinement. « Je dors par tranches d’une heure pour vérifier que le cap est toujours bon et que le vent n’a pas tourné, nous expliquait-elle en septembre. On sent le mouvement du bateau qui change de direction, ça me réveille » Avant de quitter Les Sables-d’Olonne, elle nous confiait son objectif de victoire : «   J’aimerais gagner, mais surtout, faire de mon mieux.   » Elle ne croyait pas si bien dire. 

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tour du monde à la voileKirsten NeuschäferJournée du 8 marsjournée internationale des droits des femmes
L'Humanité

Football. Corinne Diacre démise de ses fonctions

Actu

La sélectionneuse des Bleues a été remerciée, ce jeudi 9 mars, par le comité exécutif de la Fédération française suite à la fronde inédite de trois joueuses cadres. Une commission doit auditionner de potentiels successeurs.

Nicolas Guillermin

Les mutines ont remporté la partie. Treize jours après que trois joueuses cadres de l’équipe de France (Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto) ont annoncé publiquement leur retrait unilatéral sine die en dénonçant notamment «  le système actuel » trop éloigné, selon elles, du haut niveau et le «  manque de professionnalisme » de l’encadrement tricolore, la sélectionneuse Corinne Diacre a été démise de ses fonctions ce jeudi 9 mars.

À un peu plus de quatre mois de la Coupe du monde en Australie et Nouvelle-Zélande (20 juillet-20 août), la Fédération française de football (FFF) a donc décidé d’éteindre l’incendie avant qu’il ne se propage et que d’autres joueuses refusent de disputer le Mondial.

Réunis jeudi autour du président par intérim Philippe Diallo à Paris, les membres du comité exécutif ont donc fait le choix de sacrifier l’ancienne défenseure (48 ans), qui cristallise les rancœurs et les critiques depuis sa nomination en 2017 en raison d’un management jugé autoritaire et clivant. Les membres du Comex ont décidé de suivre les recommandations d’une commission missionnée par Philippe Diallo «  pour dresser un constat sur la situation de l’équipe de France féminine, à la suite des différentes prises de position de plusieurs joueuses », selon le communiqué de la FFF.

«  Les nombreuses auditions menées ont permis d’établir le constat d’une fracture très importante avec des joueuses cadres et mis en lumière un décalage avec les exigences du très haut niveau. Il apparaît que les dysfonctionnements constatés semblent, dans ce contexte, irréversibles. Au regard de ces éléments, il a été décidé de mettre un terme à la mission de Corinne Diacre à la tête de l’équipe de France féminine », se justifie le comité exécutif dans son communiqué.

En cinq ans et demi à la tête des Bleus, la première femme à avoir entraîné en 2014 une équipe masculine de football professionnel (Clermont Foot 63 en Ligue 2) s’en va sans être parvenue à décrocher un titre. Sous son ère, malgré 52 victoires pour 6 nuls et 6 défaites, les Bleues ont été éliminées en quart de finale de la Coupe du monde 2019 en France et en demi-finale à l’Euro 2022. Malgré un réservoir de joueuses de qualité habituées à remporter la Ligue des champions en club, Corinne Diacre n’a pas su tirer son équipe vers le haut, se distinguant par une communication raide et des conflits avec ses joueuses cadres dont plusieurs ont été écartées durant son mandat.

Si le verdict du Comex est tombé aujourd’hui, cette décision n’est pas vraiment une surprise. Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique Lyonnais - club de Wendie Renard, la capitaine des Bleues, la première à avoir annoncé son retrait - avait déjà évoqué «  une situation de non-retour » entre la sélectionneuse et les Bleues dans les colonnes du journal l’Équipe, le 28 février. Composée de Jean-Michel Aulas, Laura Georges, Aline Riera et Marc Keller, tous membres du Comex, la commission spéciale qui a conseillé le limogeage de Corinne Diacre a procédé à l’audition de plusieurs joueuses avant de rendre son rapport.

La sélectionneuse a aussi été auditionnée, mardi 7 mars, durant près de deux heures. Un échange«  constructif et concret », selon son avocat Christophe Ayela. Mercredi 8 mars, l’ancienne capitaine des Bleues, sous contrat jusqu’à l’été 2024, avait décidé de sortir de son silence et de répliquer face au « ​​​​​​​ déchaînement médiatique honteux de ces derniers jours » . «  Je suis pleinement déterminée à mener ma mission à bien et, surtout, à faire honneur à la France lors de la prochaine Coupe du monde  » , avait-elle souligné dans un communiqué, refusant de laisser la main aux frondeuses à la veille d’une réunion décisive pour son avenir. Sa contre-attaque, trop tardive, n’aura donc pas suffi.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La Fédération doit désormais trouver un successeur à Corinne Diacre, car le prochain match des Bleues, face à la Colombie en amical, se tient dans à peine un mois à Clermont. « ​​​​​​​ Philippe Diallo a demandé à la commission d’auditionner, dans les plus brefs délais, les candidats au poste de sélectionneur et de lui formuler ses recommandations » , précise la FFF. Parmi les potentiels profils, plusieurs noms circulent. Celui de Gérard Prêcheur, actuel entraîneur du PSG féminin, ancien formateur de l’INF Clairefontaine et ex-coach de l’Olympique Lyonnais féminin (2014-2017), tient la corde. Les anciennes joueuses internationales, Sonia Bompastor, actuelle coach de Lyon, Sandrine Soubeyrand aux commandes du Paris FC, sont également en bonne place tout comme Eric Blahic (ex-adjoint de Corinne Diacre).

Si l’avenir de l’équipe de France et le choix d’un successeur restent la priorité de la Fédération, la façon dont ce putsch a été mené n’arrange pas l’image du football français. Maintenant que la FFF a cédé au chantage de trois mutines, un précédent existe désormais, qui pourrait donner des idées à d’autres joueuses dans le futur. L’instance se trouve dans une position d’autant plus inconfortable que Corinne Diacre pourrait décider de ne pas en rester là. Pour essayer de se prémunir d’une telle situation à nouveau, l’instance doit trouver une solution.   « Le Comex a par ailleurs constaté que la manière utilisée par les joueuses pour exprimer leurs critiques n’était plus acceptable dans l’avenir et compte proposer dans la gouvernance de l’Équipe de France féminine une mission complémentaire entre le Comex et le ou la sélectionneur (e)  » , conclut le communiqué de la FFF . Pas sûr que cela suffise…

équipe de france de footballFootball féminincorinne diacreFédération française de football
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« Circulez, il n’y a rien à voir », répond Macron aux syndicats

Actu

Dans une lettre adressée ce vendredi, le chef de l’Etat ferme sa porte à l’intersyndicale, renvoyée vers son gouvernement. Une fin de non recevoir à la veille de la septième journée de manifestations contre la réforme des retraites. 

Stéphane Guérard

Jeudi, les huit syndicats unis contre la réforme des retraites avaient envoyé une lettre à l’hôte de l’Elysée, dans laquelle ils spécifiaient que « dans l’urgence de ce moment, et la gravité de ses conséquences, les organisations syndicales constituant l’intersyndicale expriment, ensemble, la demande de vous rencontrer. » Demande rejetée par Emmanuel Macron. Ce vendredi midi, la présidence de la République a rendu publique la réponse du chef de l’Etat dans laquelle ce dernier renvoie tout contact vers l’exécutif:  « Le gouvernement est, comme il l’a toujours été, à votre écoute pour avancer par le dialogue, trouver des solutions innovantes, sans transiger sur la nécessité de restaurer un équilibre durable de notre régime de retraite. »

Le président se contente de parer les critiques à son encontre. Mis en cause par l’intersyndicale pour être resté  « silencieux devant l’expression de ce puissant mouvement social (trois millions et demi de participants revendiqués par la CGT lors de la sixième journée de manifestations mercredi dernier, ndlr) », il rétorque: « Je ne sous-estime pas le mécontentement dont vous vous faites le porte-parole comme les angoisses exprimées par de nombreux Français inquiets de ne jamais avoir de retraite ».

Critiqué pour « cette absence de réponse (qui) constitue un grave problème démocratique », le président insiste sur son « attachement au dialogue avec les Français comme avec les organisations syndicales et professionnelles ».

Le chef de l’Etat se réfugie ensuite derrière son rôle de « garant des institutions. Il est de mon devoir de préserver ce temps parlementaire qui se déroule actuellement », une façon d’affirmer que le temps des discussions avec les syndicats est révolu depuis la présentation du projet de réforme début janvier par la première ministre.

Afin de prouver qu’un processus de discussions a bien eu lieu au préalable, le chef de l’Etat rappelle les « nombreuses avancées (...) réalisées (sur le texte gouvernemental, NDLR) , y compris sur la question de l’âge légal en renonçant à le porter à 65 ans ». Cette dernière  « avancée » est pourtant le fruit des négociations entre la première ministre Elisabeth Borne et Les Républicains, non avec les syndicats. Ceux-ci fondent au contraire leur front commun sur le retrait du recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite.

Emmanuel Macron ne reconnaît finalement qu’une vertu aux mouvement social initié par les confédérations: le fait d’organiser des manifestations sans heurts.  « Vous exprimez avec force votre désaccord avec ce projet de loi et avez organisé des manifestations dans un esprit de responsabilité qui vous honore », note-t-il. L’intersyndicale a l’occasion de répondre à la missive présidentielle ce samedi, lors de la septième journée de mobilisation, avant une huitième mercredi.

Stéphane Guérard

Emmanuel MacronRéforme des retraitesMobilisations retraites
L'Humanité

Face à la réforme, les sportives et les sportifs entrent en piste

Actu

Elles et ils ont porté haut les couleurs de la France, rapporté des titres, des médailles, gravi le perron de l’Élysée ou les marches de leur mairie. Malgré leur parcours au plus haut niveau, la réforme des retraites ne leur rendra toujours pas justice, si elle est appliquée. Les athlètes disent stop !

Éric Serres

Ils ont gagné des titres nationaux, européens, mondiaux ou olympiques dans toutes les disciplines que compte le sport. Et pourtant, ils ne sont pas tous égaux lorsqu’il s’agit de remplir les cases afin d’obtenir le droit à une pension complète. En plein débat sur la réforme des retraites, le Collectif des championnes et champions français, composé de dix membres – notamment Cathy Fleury, Marie-Claire Restoux, Philippe Candeloro ou encore Patrice Martin –, s’est invité dans la discussion afin de dénoncer un droit à la retraite inégal pour les sportifs de haut niveau. À cet effet, il a lancé une pétition le 27 février qui a déjà récolté plus de 2 000 signatures.

Carrières courtes et hachées, voilà en effet le lot de la plupart d’entre eux. Or, ceux-ci ne bénéficient pas tous des mêmes droits selon leurs années d’activité. Si, à partir de 2012, certains ont pu bénéficier de trimestres de retraite gratuits – 16 trimestres au maximum, permettant de valider les années incomplètes –, d’autres, ayant achevé leur carrière avant cette date, se sont vu refuser la rétroactivité. « La décision prise cette année-là était une avancée. Mais nous pensions tous que l’étape suivante serait d’appliquer cela à tout le monde », explique dans les colonnes du Parisien Pascal Éouzan, cofondateur du collectif et quatre fois champion du monde de tumbling. Un peu circonspect, il ajoute : « Nous avons reçu les amendements en janvier. Les sportifs inscrits sur les listes de haut niveau après 2012 peuvent maintenant obtenir 32 trimestres gratuits. Mais pour nous, c’est toujours zéro ! »

Des carrières courtes et pas toujours bien rémunérées

Pas de généralisation, donc, de ce droit à l’ensemble des athlètes. Et pourtant, quelle que soit l’époque, ceux qui ont fait la une des journaux ont, eux aussi, sacrifié une grande partie de leur jeunesse et de leurs études pour atteindre les sommets. Leur carrière était courte – elle l’est toujours – et pas toujours bien rémunérée – c’est encore le cas. Le diagnostic est donc simple à comprendre : ils n’ont pas cotisé suffisamment. Car une fois leur vie sportive achevée, ils n’ont pas tous retrouvé un travail sur la seule présentation de leurs médailles ou de leurs titres. De fait, l’heure venue, ils ne pourront pas bénéficier d’une retraite à taux plein.

L’actuelle réforme ne va rien arranger. « Loin de s’intéresser à leur sort, le projet défendu par le gouver­nement d’Élisabeth Borne ne prévoit aucune amélioration ni aucune création d’un régime spécifique », peut-on lire sur le site de la Fondation Jean-Jaurès. Pis, selon les auteurs, l’éco­nomiste du sport Pierre Rondeau et Richard Bouigue, codirecteur de l’Observatoire du sport : « Il risquerait d’altérer encore plus leur situation. En reculant l’âge légal de départ de deux ans, même pour les carrières longues de celles et ceux qui auraient commencé à travailler avant 20 ans – ce qui est le cas de nombreux sportifs –, on prend le risque de les maintenir plus longtemps dans une condition d’incertitude économique et sociale avant qu’ils puissent bénéficier d’une pension de retraite qui, issue d’une carrière hachée, sera donc décotée. »

L'Humanité

Philippe Martinez, (réd)acteur de la lutte

Un jour avec

Le secrétaire général de la CGT a passé le jeudi 9 mars dans les locaux de l’Humanité. Il s’est montré déterminé à poursuivre le combat des retraites, mené par une intersyndicale solide et solidaire.

Marion d'Allard

Tout sourires, pile à l’heure et clope au bec, Philippe Martinez a débarqué ce jeudi matin à l’Humanité. « Je suis bien content de passer cette journée avec vous », lâche le secrétaire général de la CGT, déterminé à prendre à cœur son rôle de rédacteur en chef d’un jour.

Une pause fraternelle, dans une période marathon. Il n’avait pas franchi les portes du journal qu’un salarié d’une entreprise voisine, manifestement touché, l’interpelle : « Je peux prendre un selfie avec vous ? Je suis un grand fan. »

Philippe Martinez, rompu à l’exercice, s’y prête volontiers. Puis, relevant la tête en souriant, toise le jeune homme : « C’est vrai que vous êtes grand. » Cet humour caustique n’a pas quitté Philippe Martinez de la journée.

Y compris au cœur de la conférence de rédaction, lorsque est évoqué le match de rugby Angleterre/France de samedi. « Mince, marmonne-t-il, il va falloir décaler l’heure de la manif. » Les rires n’entameront pas le sérieux de cette réunion qui détermine l’angle des sujets à traiter et leur longueur.

Le syndicaliste connaît l’exercice. Il s’y était déjà plié en 2017. Mais, cette fois, il a des revendications : « J’interviendrai moins que la dernière fois. Vous m’aviez exploité. J’ai failli me syndiquer. »

Stylo en main, floqué Fnaf CGT – « il écrit super bien » –, le secrétaire général de la CGT écoute, concentré, aux côtés du sénateur et directeur de l’Humanité Fabien Gay, les sujets qui font l’actu.

« Borne m’a appelé, un dimanche soir. Ça a duré cinq minutes »

Interpellé par une intersyndicale « soudée comme jamais », le président de la République tiendra l’angle de l’article d’ouverture. « C’est sa réforme, c’est lui qui tire les ficelles, lui, l’omniprésent invisible », résume Philippe Martinez.

Mais, face à la pression conjuguée de la rue et de l’intersyndicale, l’exécutif a fini par réagir, confie-t-il. « Borne m’a appelé, un dimanche soir. Ça a duré cinq minutes. Voilà leur conception du dialogue », résume le numéro un de la CGT.

Loin de l’anecdote, cette séquence est le symptôme d’un « véritable problème démocratique », rajoute Philippe Martinez. « Il n’y a jamais eu autant de mobilisations, les opposants à cette réforme ne sont pas écoutés. » Une bombe sociale à retardement, « une situation incendiaire ».

Les sujets s’enchaînent : grève à Airbus, stratégie de la droite sénatoriale, marche pour le climat… Mais pas seulement. Il faut penser à donner la liste des principaux points de rendez-vous des cortèges de samedi. Philippe Martinez relève alors le nez de ses notes et lève le pouce en souriant.

« C’est Laurent Berger, sourit-il, en ce moment, on s’appelle deux fois par jour. »

Le sens, sans doute, de l’utilité d’un journal de luttes, où « vous êtes parmi ceux qui ne peuvent pas faire formellement grève quand il s’agit de rendre compte d’un mouvement social ».

Au fil des pages, les propositions défilent. Reste à « ranger le journal ». « C’est bien de parler de la paix en pages internationales », tranche le rédacteur en chef d’un jour. Sujet validé.

Place à l’écriture, non sans se réserver quelques moments d’échanges privilégiés avec celui qui, dans deux semaines, passera la main à la tête de la Confédération en plein cœur d’un mouvement social historique. Mais le numéro un de la CGT préfère parler au présent, de ses rencontres de terrain, des expériences de vie des salariés qu’il croise, dans la rue ou dans leur entreprise…

Un coup de fil l’interrompt : « C’est Laurent Berger, sourit-il, en ce moment, on s’appelle deux fois par jour. » Le temps passe, et, dans un quotidien, souvent, le temps presse. Ce jeudi, Philippe Martinez l’a vécu au rythme du journal de Jaurès. Avec la rédaction de l’Humanité, il aura pris le temps de lever le verre de l’amitié. Et nous nous sommes quittés, en nous souhaitant « bonne lutte ». 

Philippe Martinezle rédacteur en chef d'un jourRéforme des retraitesMobilisations retraites
L'Humanité

Philippe Martinez, (réd)acteur de la lutte

Actu

Le secrétaire général de la CGT a passé le jeudi 9 mars dans les locaux de l’Humanité. Il s’est montré déterminé à poursuivre le combat des retraites, mené par une intersyndicale solide et solidaire.

Marion d'Allard

Tout sourires, pile à l’heure et clope au bec, Philippe Martinez a débarqué ce jeudi matin à l’Humanité. « Je suis bien content de passer cette journée avec vous », lâche le secrétaire général de la CGT, déterminé à prendre à cœur son rôle de rédacteur en chef d’un jour. Une pause fraternelle, dans une période marathon. Il n’avait pas franchi les portes du journal qu’un salarié d’une entreprise voisine, manifestement touché, l’interpelle : « Je peux prendre un selfie avec vous ? Je suis un grand fan. » Philippe Martinez, rompu à l’exercice, s’y prête volontiers. Puis, relevant la tête en souriant, toise le jeune homme : « C’est vrai que vous êtes grand. » Cet humour caustique n’a pas quitté Philippe Martinez de la journée. Y compris au cœur de la conférence de rédaction, lorsque est évoqué le match de rugby Angleterre/France de samedi. « Mince, marmonne-t-il , il va falloir décaler l’heure de la manif. » Les rires n’entameront pas le sérieux de cette réunion qui détermine l’angle des sujets à traiter et leur longueur. Le syndicaliste connaît l’exercice. Il s’y était déjà plié en 2017. Mais, cette fois, il a des revendications : « J’interviendrai moins que la dernière fois. Vous m’aviez exploité. J’ai failli me syndiquer. » Stylo en main, floqué Fnaf CGT –  « il écrit super bien » –, le secrétaire général de la CGT écoute, concentré, aux côtés du sénateur et directeur de l’Humanité Fabien Gay, les sujets qui font l’actu.

« Borne m’a appelé, un dimanche soir. Ça a duré cinq minutes »

Interpellé par une intersyndicale « soudée comme jamais », le président de la République tiendra l’angle de l’article d’ouverture. « C’est sa réforme, c’est lui qui tire les ficelles, lui, l’omniprésent invisible », résume Philippe Martinez. Mais, face à la pression conjuguée de la rue et de l’intersyndicale, l’exécutif a fini par réagir, confie-t-il. « Borne m’a appelé, un dimanche soir. Ça a duré cinq minutes. Voilà leur conception du dialogue », résume le numéro un de la CGT. Loin de l’anecdote, cette séquence est le symptôme d’un « véritable problème démocratique », rajoute Philippe Martinez. « Il n’y a jamais eu autant de mobilisations, les opposants à cette réforme ne sont pas écoutés. » Une bombe sociale à retardement, « une situation incendiaire ». Les sujets s’enchaînent : grève à Airbus, stratégie de la droite sénatoriale, marche pour le climat… Mais pas seulement. Il faut penser à donner la liste des principaux points de rendez-vous des cortèges de samedi. Philippe Martinez relève alors le nez de ses notes et lève le pouce en souriant. Le sens, sans doute, de l’utilité d’un journal de luttes, où « vous êtes parmi ceux qui ne peuvent pas faire formellement grève quand il s’agit de rendre compte d’un mouvement social ».

Au fil des pages, les propositions défilent. Reste à « ranger le journal ». « C’est bien de parler de la paix en pages internationales », tranche le rédacteur en chef d’un jour. Sujet validé. Place à l’écriture, non sans se réserver quelques moments d’échanges privilégiés avec celui qui, dans deux semaines, passera la main à la tête de la Confédération en plein cœur d’un mouvement social historique. Mais le numéro un de la CGT préfère parler au présent, de ses rencontres de terrain, des expériences de vie des salariés qu’il croise, dans la rue ou dans leur entreprise… Un coup de fil l’interrompt : « C’est Laurent Berger, sourit-il , en ce moment, on s’appelle deux fois par jour. » Le temps passe, et, dans un quotidien, souvent, le temps presse. Ce jeudi, Philippe Martinez l’a vécu au rythme du journal de Jaurès. Avec la rédaction de l’Humanité, il aura pris le temps de lever le verre de l’amitié. Et nous nous sommes quittés, en nous souhaitant « bonne lutte ». 

le rédacteur en chef d'un jourPhilippe Martinez
L'Humanité

Social et climat, même combat

Actu

Philippe Martinez

C’est une des caractéristiques intéressantes de ce mouvement social. Je n’avais jamais vu autant de pancartes qui associent le climat et les enjeux sociaux dans les cortèges des manifestations, qui dénoncent une réforme également dangereuse pour la lutte contre le réchauffement climatique. C’est le fruit du travail mené par la CGT avec les associations et les ONG. Pour le climat, l’urgence est aussi de réduire notre temps de travail. C’est bien la preuve qu’urgence climatique et urgences sociales sont indissociables. 

le rédacteur en chef d'un jourPhilippe Martinezécologie
L'Humanité

VOD de la semaine — « La Viuda negra » de Arturo Ripstein

Nos recommandations culturelles

À travers ce mélo provocateur sur la relation sulfureuse d’un prêtre et de sa bonne, le Mexicain Arturo Ripstein fustige la société bien-pensante de son temps — qui d’ailleurs censura le film pendant plusieurs années.

Vincent Ostria

Découvert dans les années 1990 en France — alors qu’il avait débuté en 1966 —, Arturo Ripstein est depuis retombé dans l’oubli, bien qu’il tourne encore aujourd’hui. Hélas, on n’a pas pris la mesure de l’importance de ce cinéaste mexicain, chaînon manquant entre Luis Buñuel et les réalisateurs actuels de ce pays contrasté, comme Iñarritu, Reygadas ou Franco, tous un peu portés sur la cruauté et la provocation, spécialités nationales. Fidèle continuateur du surréaliste espagnol émigré en Amérique latine (Buñuel), Ripstein va s’évertuer à fustiger l’hypocrisie de ses concitoyens et à dézinguer les institutions, notamment la religion catholique, repaire de tartuffes. Comme dans cette « Viuda negra » (« Veuve noire »), où il pourfend avec une belle énergie les faux-semblants et les vices cachés des notables d’une petite ville. Synchrone avec le dernier film du maestro Buñuel (« Cet obscur objet du désir ») et l’explosion du punk en musique, cette œuvre de 1977 démontre en filigrane que sadisme et satanisme sont des conséquences de la religion chrétienne. L’aspect délibérément outrageux (mais bien vu) du film, dont l’enjeu est de stigmatiser les mensonges et les préjugés, réside dans les parenthèses du récit. D’abord dans le prologue désopilant, fort elliptique, où l’on voit l’héroïne, Matea, se livrant à tous les âges de l’enfance à divers actes blasphématoires, dûment châtiés par les religieux dont elle est la pupille. Ensuite dans la dernière partie, où Matea devenue adulte est quasiment poussée à la faute par des villageois sournois et frustrés, puis se métamorphose en imprécatrice quasi satanique après la mort du curé dont elle était la maîtresse. Contre toute attente et malgré ce virage spectaculaire du récit, le film demeure sobre ­ — notamment dans sa partie centrale sur la relation entre les deux amants. Ce film aux accents érotiques, qui mettait en lumière les turpitudes du clergé catholique, déchaîna l’ire des instances religieuses et fut aussitôt censuré au Mexique, ce qui est souvent un gage de qualité, où il ne sortit qu’en 1983. En France il est resté inédit, comme une bonne partie de l’œuvre de ce grand cinéaste qui, comme Buñuel, a donné un coup de fouet au cinéma latino-américain en détournant le mélodrame traditionnel.

La VOD de la semaine
L'Humanité

Le rêve du voleur s’échoue en exécution capitale

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Fitzgerald Berthon incarne Jacques Fesch, converti en prison et exécuté en 1954 pour un hold-up qui a mal tourné. « Dans 5 heures » est le récit de cette vie.

Gérald Rossi

Il n’a pas fait le tour du monde. C’était pourtant son projet, son rêve, mais pour cela il lui fallait un bateau. Pour se le procurer il lui manquait beaucoup l’argent, lui qui ne travaillait guère. La rente servie par son père, directeur de banque et pianiste Belge était loin du compte. Alors, âgé de 24 ans, le 25 février 1954, il réalise un hold-up. En plein jour. Dans sa fuite, il abat un policier d’un coup de feu. La vie de Jacques Fesch s’est alors arrêtée à cette seconde. Interpellé, il est incarcéré, jugé aux assises, et son exécution se déroule le 1er octobre 1957, sur la guillotine dressée dans la cour de sa prison parisienne.

Voilà pour l’histoire. Tout y est vrai. Marié à une femme qu’il n’aime pas vraiment, Jacques Fesch est aussi le papa d’une gamine qu’il adore, Véronique. Il en prend conscience trop tard. Pendant les trois années de son incarcération, il écrit un « journal » qu’il lui destine, et plusieurs centaines de lettres à des poches. Ces écrits, désormais publiés et traduits dans de nombreuses langues, sont la base de ce spectacle ; seuls les mots de Fesch sont dits sur la scène par Fitzgerald Berthon, le comédien qui l’incarne et qui a conçu ce spectacle peu banal.

En une heure, dans un espace semblable à celui de la cellule, soit 2 mètres sur cinq marqués au sol, Fitzgerald Berthon, avec pour tout décor une mauvaise table et une chaise, raconte cette fin de vie. Derrière les barreaux, Jacques Fesch prend conscience de son geste. Puis, lui qui ne croyait en rien, ni en Dieu ni en diable, se convertit au catholicisme.

Son avocat, tout à l’heure est venu lui annoncer que l’exécution aurait lieu au petit jour. Désormais il sait que « Dans cinq heures », c’est le titre de la pièce, tout sera fini. La religion lui permet de supporter cette attente dit-il. Dans ce temps, Fesch reconnaît la gravité imbécile de son comportement et par ricochet il pointe l’insupportable maintien de la peine de mort (qui ne sera officiellement abolie qu’en 1981 en France)

La partition musicale de Nils Frahm comme les voix off de Maxime Daboville et Eric Devillers viennent renforcer la conviction d’un homme apaisé par la prière qu’il a découverte en étant enfermé. Dans ce spectacle qui fait appel aussi à la danse (et que certains catholiques fervents considèrent comme un exemple de rédemption), Fitzgerald Berthon réalise surtout une performance sensible.

Théâtre
L'Humanité

Michelle Perrot : « L’histoire des femmes renouvelle le regard sur l’histoire »

La rencontre

En s’intéressant aux ouvriers, aux marges, aux femmes, l’historienne Michelle Perrot a renouvelé sa discipline, l’a enrichie de nouvelles approches et de nouvelles sources. Cette pionnière revient sur son parcours et sa vision des luttes actuelles.

Kareen Janselme

C’est l’histoire d’une femme à laquelle l’histoire doit beaucoup. Michelle Perrot défricha, la première, dans un cours mémorable organisé après 1968, à l’université de Jussieu, l’histoire des ouvriers, des marges, et bien sûr des femmes : « Les femmes ont-elles une histoire ? » À 94 ans, cette précurseuse revient sur son parcours et les combats contemporains dans « le Temps des féminismes » (Grasset), une analyse recueillie par son ancien élève Eduardo Castillo.

Vous n’êtes pas issue du monde ouvrier. Pourtant, c’est ce champ d’étude que vous choisissez dès le départ. Pourquoi ?

Je venais d’un christianisme qui avait mis les pauvres au centre de sa réflexion et qui parlait aussi du monde ouvrier. Dans les années de mon enfance, pendant la guerre – car il ne vous échappera pas que je suis née en 1928 –, est paru un livre de l’abbé Godin qui s’appelait « la France, pays de mission ? » La mission, c’était le monde ouvrier, qui ne connaissait pas Dieu, donc qui était forcément malheureux…

Les prêtres ouvriers figuraient pour moi ce qu’il fallait faire. J’en avais même parlé à un aumônier, qui m’avait expliqué que ça n’existait pas pour les femmes. Je suis devenue, ce qu’on appelait à l’époque, une chrétienne progressiste.

Je suis allée ensuite à la Sorbonne, une période formidable de ma vie. Il y avait un grand professeur, Ernest Labrousse, qui a introduit en France l’histoire économique et sociale. En 1946, il y avait beaucoup d’étudiants et les questions sociales étaient fondamentales autour de la reconstruction de la France, de l’industrialisation, de la classe ouvrière, du Parti communiste. Les amphis étaient pleins. Labrousse faisait un cours sur le mouvement ouvrier et les idées socialistes en France, Saint-Simon, Fourier, Cabet. C’était tout à fait enthousiasmant.

J'ai proposé à Ernest Labrousse de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.»

Quand est venu le moment de faire le diplôme, qui correspond au master maintenant, je suis allée voir Labrousse. Simone de Beauvoir venait de publier « le Deuxième Sexe », en 1949. Je lui ai proposé de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.

Ça me correspondait très bien. J’ai ensuite passé l’agrégation, puis j’ai enseigné au lycée de jeunes filles de Caen. Je me suis mariée. Je n’ai passé ma thèse qu’en 1971. Mais j’étais aussi assistante à la Sorbonne et, avec Jean Maitron, nous avons lancé ce qui est toujours la première revue d’histoire sociale « le Mouvement social ».

Histoire. Explorez un continent de luttes et d’espoir

Dans votre carrière, vous avez étudié les marges : les prisonniers, les enfants des rues, les Apaches de Paris. Est-ce que votre recherche sur les femmes s’inscrivait dans cette volonté de faire parler celles qui n’existaient pas ?

Sans doute, mais ce qui a été déterminant, c’est le mouvement de libération des femmes. 1968, j’y étais très engagée. J’étais assistante à la Sorbonne, on se réunissait dans les amphis, j’allais dans les manifs. On parlait alors très peu des femmes.

Aux États-Unis, il y avait le Women’s Lib. En France, le Mouvement de libération des femmes s’est organisé. À ce moment-là, se créaient les universités nouvelles comme Vincennes et Jussieu. Avec d’autres de mes collègues, je me suis engagée à Jussieu, qui est devenu un centre du féminisme. C’était extrêmement vivant, très libre. Nous avons créé un groupe d’études féministes, en 1975, avec mon amie Françoise Basch. Et avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »

Avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »

La première année de ce cours, nous ne savions absolument pas comment faire. Nous avons commencé par demander à nos collègues sociologues : Andrée Michel a été la première à ouvrir le cours. Au deuxième semestre, nous avons sollicité nos collègues historiens, Jacques Le Goff, Emmanuel Le Roy Ladurie, Pierre Vidal-Naquet… Ils ne s’étaient pas tellement posé la question mais ils ont joué le jeu.

Au bout d’une année, nous nous sommes dit que nous allions prendre les choses en main. La démographie historique était en plein essor à ce moment-là. Mais on pouvait très bien avoir des données sur le mariage, les naissances et les enfants, l’espacement entre les naissances… sans se poser la question des femmes. Nous nous la sommes posée en reprenant les données des démographes historiens. Par exemple : à quel âge les femmes se mariaient ? On trouvait des réponses et on a pu commencer à approcher la condition des femmes.

En créant ce cours à partir de rien, vous avez aussi cherché d’autres sources historiques…

Les sources pour les femmes sont forcément dissymétriques. Pourquoi ? À partir de l’époque grecque, les historiens ont commencé à faire de l’histoire publique : les guerres, les règnes, le pouvoir. Et les hommes au centre de tout ça. Le privé n’intéresse pas l’histoire grecque, ni les historiens.

Même au XIXe siècle, quand l’histoire commence à s’organiser comme une discipline académique, « scientifique », c’est toujours la même chose.

La vie privée n’existe pas, ce n’est pas un sujet d’histoire. On n’enregistre pas grand-chose non plus. Il y a donc un déficit de sources et un déficit de regard. À partir du moment où vous posez la question, vous allez trouver beaucoup plus de choses. C’est comme pour la démographie.

Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. »

Dans les années 1970-1980, l’histoire elle-même se renouvelle. L’histoire des femmes contribue d’ailleurs à renouveler le regard sur l’histoire. Georges Duby lance avec Philippe Ariès une « Histoire de la vie privée ». J’en ai d’ailleurs dirigé le volume sur le XIXe siècle.

Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. Dès qu’on cherche autrement, on trouve d’autres sources, et surtout on fait entrer dans l’histoire des sources privées, des correspondances par exemple, auxquelles les gens ne s’intéressaient pas jusque-là. Notamment en ce qui concerne les femmes, les journaux intimes, les autobiographies. Les questions que l’on pose, le regard sur le temps changent la manière d’écrire l’histoire.

Quand vous êtes-vous sentie féministe ?

Je me suis sentie féministe en pointillé. J’ai rencontré des hommes qui m’ont soutenue : mon père, Labrousse. Ma mère me poussait aussi. Personnellement, je n’ai pas souffert, mais je me rendais compte d’une quantité de petites choses. L’agrégation féminine d’histoire que j’ai passée au lycée Victor-Duruy, sans public. Les hommes la passaient à la Sorbonne, face à un jury présidé par le grand historien Fernand Braudel, avec un public nombreux.

Simone de Beauvoir ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. »

Là, je me suis dit, il y a les torchons et les serviettes. Et puis, parallèlement, en 1949, Simone de Beauvoir publie « le Deuxième Sexe ». C’était une jeune femme émancipée, qui avait passé l’agrégation de philosophie. Moi, je n’avais pas encore passé mon agrégation d’histoire. Elle ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. « On ne naît pas femme, on le devient » : le devenir femme. Tout ça me rendait féministe. Mais ce sont véritablement les années 1970 et le Mouvement de libération des femmes qui m’ont fait adhérer au féminisme.

Pensez-vous que les mouvements sociaux et le mouvement féministe se rejoignent aujourd’hui ?

Je pense qu’en effet, il y a à la fois plus de femmes et plus d’intérêt pour les femmes. Les mouvements sociaux de gauche, les partis, les syndicats regardent davantage du côté des femmes. Mais il ne faut pas oublier comment Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, s’est fait injurier pendant les grèves de 1995. Ce n’était pas facile d’être une femme syndicaliste encore dans ces années-là. Il y avait une espèce de virilité des syndicats.

On pourrait remonter plus loin. Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. » Tous les ouvriers, naturellement, ne pensaient pas comme ça, mais il y avait l’idée très forte qu’un ouvrier a besoin d’une bonne ménagère, donc, la femme travaillera peut-être, mais par des travaux d’appoint, garder des enfants, faire une lessive…

Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. »

Tout de même, la gauche socialiste et communiste a été plus ouverte aux droits des femmes que la droite. Incontestablement. En 1936, Léon Blum est profondément convaincu qu’il faut que les femmes votent. Mais dans sa coalition socialistes-communistes-radicaux, les trois n’en font pas leur priorité. Il nomme tout de même trois femmes secrétaires d’État : Joliot-Curie communiste, Lacore socialiste, Brunschvicg radicale. 

Alors, c’est vrai, ce qui se passe depuis quelque temps est tout à fait différent. On voit la question des femmes s’affirmer davantage, tant dans les organisations qu’à la base. Mais il n’est pas étonnant que nous nous heurtions parfois encore à cette domination masculine, parce que c’est une structure de la société.

Ce n’est pas un épiphénomène. C’est là d’ailleurs où le féminisme et le marxisme d’Engels sont en divergence. Parce que Engels, dans son célèbre livre « l’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État », adhère à l’anthropologie de son temps, qui dit qu’à l’origine il y avait le matriarcat. Engels le pense, adhère à ça, et dit que ce qui a causé « la grande défaite du sexe féminin », c’est le capitalisme.

Donc, il faut faire la révolution sociale, et la révolution sexuelle viendra après. C’est là où il y a une différence profonde, au fond, entre le féminisme et le marxisme de l’époque. Le féminisme dit qu’il n’y a pas uniquement du social, il y a justement ce que nous appellerions aujourd’hui les questions du genre.

L’anthropologue Françoise Héritier parlait de l’IVG comme d’une « révolution copernicienne ». Pensez-vous que #MeToo en est aussi une ?

Je pense que la vraie révolution copernicienne est quand même l’IVG. « Un enfant si je veux, quand je veux, comme je veux » : ça change tout. Passer de l’enfant subi à l’enfant choisi, c’est une révolution pour les femmes, mais pour les enfants aussi. C’est très, très important, ça change la sexualité, ça change les rôles dans le couple.

Je verrai #MeToo comme un prolongement de cela, dans le même axe, car le corps est toujours au centre. C’est un peu comme si la frontière de l’intimité était étendue. Les femmes de #MeToo disent : mon corps est à moi, bas les pattes, bas votre regard.

Un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. »

Elles refusent tout ce qui a fait que le corps des femmes a été souvent approprié. #MeToo est un événement considérable, dont la diffusion est liée aussi aux moyens de communication. Les femmes ont su s’en emparer. Je verrais ça dans une continuité. 

Mais un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. Je ne pense pas qu’une Marine Le Pen reviendrait sur le droit à l’avortement. L’opinion française réagirait. Mais, dans beaucoup de pays, comme aux États-Unis, les républicains, les évangélistes reviennent sur les droits des femmes. En Italie aussi. Dans le monde actuellement, malheureusement, il y a une évolution à droite, et à l’extrême droite, qui risque de remettre en cause tout ce que les femmes ont conquis pour l’égalité.

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Chronique

Nicolas Offenstadt

On se représente souvent l’historien au travail en bibliothèque, lisant des sources anciennes, ou dans les archives, avec des cartons et des séries bien identifiées que l’on « dépouille », selon le jargon, avec régularité. C’est assurément une part importante du métier. Mais aujourd’hui les historiens aiment aussi tenter des exercices plus périlleux, faire jouer leurs émotions et le hasard dans la construction de « leurs sources », de leur matière première. Ainsi, les historiens chineurs, amateurs de brocantes – dont je suis –, écrivent l’histoire avec des documents trouvés au hasard de leurs déambulations. Certains en recherchent d’un type particulier, d’autres se fixent un cadre méthodologique pour leur quête parmi les vide-greniers. D’autres encore se laissent happer par les découvertes. Le dossier d’un banquier du XIXe siècle acheté dans un marché de livres anciens à Paris, des photographies familiales glanées dans une brocante de Tel-Aviv, une correspondance amoureuse pendant la guerre d’Algérie trouvée dans une autre à Paris ont servi de matériaux à des chercheur·es.

On voit bien que le « protocole » de travail n’est plus exactement le même qu’assis sur sa chaise en attendant l’arrivée du carton ou du document d’archive. Il y a la déambulation et l’attente de la découverte, l’excitation à parcourir le dossier de bric et de broc sur l’étal. Et parfois l’incertitude : je prends, je ne prends pas, je négocie le prix ? Cet été à Naumbourg, une ville de Saxe-Anhalt connue pour sa cathédrale et sa statuaire médiévale exceptionnelle, je m’attarde à la brocante autour de petits objets quand je suis attiré par un dossier au vert passé, rempli de documents depuis l’entre-deux-guerres jusqu’aux années 1960 : ceux d’Hermann F. (né en 1905), membre du Parti communiste (SED) à Gera (en Thuringe) du temps de la RDA. J’hésite et, comme j’achète d’autres objets, le vendeur me le met dans le lot pour quelques euros de plus. Je me réjouis. Ce qui est fascinant dans un tel dossier de quelques centimètres d’épaisseur, c’est la cohabitation de papiers de nature et d’époque très variées : des carnets de comptes des années 1930, des lettres, des papiers politiques, des notes et factures diverses, des actes administratifs, des plans de construction… On aimerait répondre à tout : pourquoi ceux-là, pourquoi seulement ceux-là, qui a classé, sélectionné ? Quelles vies ont vécu les documents avant de se retrouver tous ensemble ici, comme des convives de hasard ?

Comme tous les candidats puis membres du Parti communiste, Hermann F. a rédigé son autobiographie. Son dossier en contient plusieurs versions. Je découvre toute une histoire militante allemande laissée ici à l’abandon des brocantes. Fils de tisserand – dans un centre de l’industrie textile – devenu maçon, le jeune Hermann s’engage dans les Jeunesses socialistes puis adhère au SPD et milite dans les syndicats. Inquiété par les Nazis, il passe entre les gouttes, mais sert dans la Wehrmacht. Fait prisonnier, il appartient au comité antifasciste de son camp, à Sébastopol, et travaille en tant que maçon en Crimée, avant de connaître une ascension sociale en RDA comme beaucoup de fils d’ouvriers. Il finit ingénieur et membre du conseil de district. Dans les formations du Parti, on apprend qu’il n’est pas bien doué en philosophie…

Il serait bien sûr possible de prolonger les recherches et de donner un cadre plus large à ce dossier, à la vie d’Hermann F., avec les archives du Parti de Gera, avec celles de la sécurité d’État et bien d’autres pistes. L’historien reviendrait alors à des chemins mieux assurés. Je le ferai peut-être. Allez, je viens d’écrire aux archives de Gera.

Nicolas Offenstadt
L'Humanité

1933, l’Allemagne bascule dans la terreur

Actu

Nazisme Le 27 février, l’incendie du Reichstag, bâtiment où siège le Parlement, marque un tournant. Le pouvoir hitlérien, qui vient de s’installer, attribue cet acte aux communistes afin de lancer une terrible répression et d’ouvrir la voie à la dictature.

Jean-Numa Ducange

Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler accède à la chancellerie, à Berlin. Il est appelé par le président de la République élu en 1925 et réélu en 1932, le maréchal Hindenburg. En quelques mois, les nazis (« les nationaux-socialistes ») vont éliminer leurs oppositions politiques, de diverse nature. Ils prennent un soin particulier à lutter contre les sociaux-démocrates (SPD) et surtout à éliminer les communistes (KPD), qui étaient alors encore fortement implantés dans la société allemande.

Les communistes, accusés de fomenter un coup d’État

Le 27 février, l’incendie du Reichstag (le Parlement allemand) marque un tournant. Immédiatement, les autorités attribuent l’incendie aux communistes, accusés de fomenter un coup d’État. Un jeune militant, sympathisant « communiste » (pas au sein du Parti communiste, mais d’une mouvance dissidente) d’origine néerlandaise, Marinus Van der Lubbe, est arrêté. Il sera jugé et exécuté en janvier 1934.

1933 : Hitler prend le pouvoir

Bien qu’il n’ait aucun lien direct avec le KPD, les nazis persistent et signe : d’après eux, ce sont bien les communistes qui ont incendié le Parlement. Pourtant, les autorités doivent essuyer certains revers. En accusant à tort le communiste bulgare Georgi Dimitrov d’être mêlé à l’incendie, ils déclenchent une immense campagne internationale de solidarité avec ce dernier, qui est finalement relaxé. Le 5 mars 1933, à l’occasion de législatives organisées dans un climat de pression et de terreur, les nazis ne parviennent à regrouper « que » 44 % des voix. Le SPD réunit encore 18 % des électeurs et les communistes 12 % ; des scores encore très élevés au regard du contexte.

Des arrestations ciblées, visant les dirigeants du SPD et du KPD

Comment expliquer alors la consolidation du pouvoir hitlérien dans le pays où existaient de puissants partis socialiste et communiste ? Les autorités ne pouvaient évidemment pas éliminer les millions d’électeurs qui accordaient encore leur confiance au SPD ou au KPD. Aussi les nazis procédèrent-ils à des arrestations ciblées, visant les dirigeants de ces organisations à tous les niveaux. En quelques mois, ce sont des dizaines de milliers de cadres qui sont pourchassés ou mis hors d’état de nuire. Ainsi, juste après la première nuit de l’incendie du Reichstag, 4 000 permanents du KPD sont arrêtés, même si le parti n’est pas encore formellement interdit. Puis le démantèlement quasi total des appareils en quelques semaines provoque un effondrement des capacités de mobilisation des organisations d’opposition.

Effrondrement des puissantes forteresses ouvrières

Si l’on ajoute à cela la stratégie suicidaire de la direction du KPD, renvoyant presque systématiquement dos à dos sociaux-démocrates et nazis, et les louvoiements de la social-démocratie (qui a appelé, certes la mort dans l’âme, à voter Hindenburg pour empêcher Hitler de gagner), on comprend mieux comment, en quelques mois, ce qui apparaissait comme de puissantes forteresses ouvrières s’écroule comme un château de cartes. Rien ne peut arrêter ensuite la marche à la dictature : après quelques mouvements contraires, les mois qui suivent voient se multiplier les mesures d’interdiction, mettant hors la loi de facto toute activité sociale-démocrate ou communiste.

Pour Hitler, il fallait mettre fin à « novembre 1918 »

L’incendie du Reichstag a beaucoup marqué les consciences. Il est le symbole de la destruction du parlementarisme allemand, déjà fragilisé depuis plusieurs années. Mais, au-delà de l’événement lui-même, la destruction du mouvement ouvrier menée par les autorités nazies au lendemain de l’événement montre quel était le premier grand projet hitlérien : se débarrasser d’organisations politiques qui auraient pu, théoriquement, si elles avaient été unies, entraver l’arrivée au pouvoir du Führer, ou tout du moins limiter le chemin qui le mène aux pleins pouvoirs.

Hitler n’avait de cesse de le répéter depuis son célèbre Mein Kampf (1925) : il fallait mettre fin à « novembre 1918 ». Il renvoyait ainsi bien sûr à la défaite militaire et à l’humiliation nationale. Mais aussi à l’accession de la social-démocratie au pouvoir et à la multiplication d’expériences politiques issues des conseils ouvriers (les « soviets », Räte en allemand), qui visaient à refondre l’Allemagne sur de nouvelles bases. Or ces aspirations démocratiques et révolutionnaires, qui furent des réalités tangibles pendant plusieurs années, horripilaient les nazis.

Anéantir les organisations se réclamant du socialisme

Une fois à la chancellerie, Hitler se donne donc les moyens d’éliminer toute résurgence possible de contestations susceptibles de provoquer un nouveau « novembre 1918 ». L’incendie du Reichstag fut pour lui le prétexte idéal pour accélérer son projet d’anéantissement des organisations ouvrières se réclamant du socialisme. Conscients des rapports de forces, les nazis voulaient rendre impossible l’émergence d’un puissant mouvement susceptible de remettre en question l’ordre politique et social sur de tout autres bases que les leurs.

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L'Humanité

Retraites « Quel avenir, si on ne se mobilise pas ? »

Actu

Les jeunes s’étaient donné rendez-vous, le jeudi 9 mars, pour prendre leur part du mouvement contre la réforme des retraites. Dans la manifestation parisienne, la colère dépassait largement cette seule question.

Olivier Chartrain

Devant la gare Saint-Lazare, ce jeudi, le ton est donné avant même le départ de la manifestation, à l’appel des organisations de jeunesse (Unef, Fage, l’Alternative, la Voix lycéenne, Jeunes communistes, Jeunes écologistes, Jeunes socialistes, Jeunes insoumis…). Aux couleurs de la Coordination interfacs d’Île-de-France, la banderole de tête proclame : « Étudiant·e·s et salarié·e·s en grève pour tout bloquer. » Signe d’une mobilisation qui veut s’ancrer dans la jeunesse, malgré des débuts hésitants.

Depuis le 7 mars, le nombre de jeunes manifestants, comme la hausse des AG et des blocages dans les lycées et les universités, constitue un signe encourageant. Ce jeudi, ce sont les étudiants en architecture qu’on ne peut pas manquer. Venus en nombre et en colère, derrière une banderole qui fait de l’École nationale supérieure d’architecture (Ensa) une « École nationale sans avenir ». Parmi eux, Lisa ne se fait pas prier pour résumer la situation : « On étudie dans des conditions déplorables, dans des locaux insalubres, délabrés, sans accès aux restaurants universitaires. Avec la culture de la “charrette’’ (travailler intensément – NDLR) , on ne dort pas, tout ça finit par avoir des conséquences sur notre santé. Nos enseignants sont souvent des contractuels très mal payés… » On ne l’arrête plus : « Quel avenir pour nous si on ne se mobilise pas ? Pour avoir une retraite, il faut déjà avoir un travail ! »

Chez nombre de jeunes présents, la problématique de la réforme des retraites ne vient pas seule. Baptiste manifeste tout en distribuant des flyers du collectif Dernière Rénovation : « L’urgence pour la planète, c’est de ralentir la production, donc cette réforme est une absurdité ! » Marianne, des Jeunes écologistes, se demande : « Pourquoi faire travailler nos aînés plus longtemps si c’est pour nous imposer des bullshit jobs dépourvus de sens ? » Matéo, un assistant d’éducation (AED) venu avec des collègues, remarque : « La plupart des AED sont à temps partiel, et on a des primes qui, en plus de ne toujours pas être payées depuis octobre 2022, ne comptent pas pour la retraite ! »

Le ras-le-bol « face à toutes les réformes qui détruisent »

Venu de l’université de Nanterre, bloquée depuis le 7 mars, Roméo se dit « pas hostile par principe à une réforme des retraites. Mais Macron fait des choix contestables ». Pompier volontaire, il questionne : « Pourquoi faire travailler plus les gens alors qu’on peut aller chercher ailleurs l’argent dont on a besoin, pour les retraites mais aussi pour des services publics comme l’hôpital ou les pompiers ? » Lycéen, Ceydric remarque que la perspective des premières épreuves du bac, dans quinze jours, ne facilite pas la mobilisation malgré le ras-le-bol « face à toutes les réformes qui détruisent l’éducation nationale, Parcoursup, la réforme du bac, le SNU (service national universel), qu’ils veulent rendre obligatoires tout en les finançant avec l’argent de l’école »… « Beaucoup de jeunes n’ont connu que Macron, son nom cristallise le rejet de méthodes de gouvernement dont on ne veut plus », conclut Mathieu, jeune travailleur et secrétaire de la JC Paris.

Réforme des retraitesJeunesseMobilisations retraites
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En urbex dans les mines de Mansfeld-Eisleben

Chronique

Nicolas Offenstadt

La région de Mansfeld-Eisleben, dans le Land de Saxe-Anhalt, est connue pour être un berceau de la Réforme, car Luther y est né et y a grandi. Il meurt à Eisleben en 1546. Ce fut aussi la région de l’exploitation du schiste cuivreux. Le père du réformateur fut mineur puis maître fondeur en son temps. Toutes les villes et villages vécurent ici au rythme des mines et de l’industrie, le paysage est encore parsemé de terrils. Ce fut une terre révolutionnaire, où le Parti communiste allemand était bien implanté, et où Max Hoelz, le « Robin des bois rouge », mena l’insurrection en 1921. À l’époque de la RDA, la production du minerai – le cuivre sert notamment pour les pièces électriques – ne cesse d’augmenter jusqu’au début des années 1960. Puis progressivement les filons s’épuisent, les puits ferment.

Les mines, fonderies et autres activités sont rassemblées au sein d’un grand combinat qui comprend encore quelque 25 000 travailleurs dans les années 1970. Il a son siège sur la place centrale d’Eisleben, devant la statue de Luther. Le combinat comprenait aussi des usines de traitement du minerai, dont celle nommée August-Bebel – père fondateur de la social-démocratie – à Helbra, qui produisit, à partir des scories, différents types de pavés et de revêtements largement utilisés dans toute l’Allemagne.

Aujourd’hui la région, sinistrée dans les années d’unification, est parcourue de friches, même si bien des bâtiments des mines ont été détruits ou réhabilités pour de nouvelles activités, plus ou moins pérennes. Mais le puits « Hanns-Seidel » à Helbra, du nom d’un communiste assassiné par les nazis, paraît bien vide et silencieux malgré le projet de transformer les lieux en parc de panneaux solaires. Il a cessé l’extraction en 1958 et fut coulé en 1971-1972, avant d’être utilisé pour d’autres tâches.

J’hésite à l’arpenter car des panneaux l’interdisent clairement et puis des baraquements montrent une activité très contemporaine autour des restes du terril. En urbex, il faut aussi savoir vaincre ses hésitations. La visite fut très riche, notamment car il restait, intacte, une « salle des pendus », celle où les mineurs suspendaient leurs vêtements de ville avant de revêtir leur tenue de travail. Un lieu de mémoire caché.

urbexAllemagne
L'Humanité

Quand la cruauté inconsciente conduit à la peur

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Avec « ADN », de Dennis Kelly, Marie Mahé met en scène une pièce glaçante sur la dérive d’un groupe de collégiens avec des comédiens investis.

Gérald Rossi

Ils ont les mains rouges. Couleur de sang frais. Du bout des ongles aux poignets. Teinture tenace, indélébile. D’abord silencieux, ils se jaugent, puis hurlent le secret qu’ils partagent. Adam, leur pote, plutôt le souffre douleurs de ce groupe de collégiens dont le passe temps favori est d’aller trainer dans le petit bois médiocre, en marge de la zone industrielle, est mort. Enfin, peut être. Il a obéi à John, le chef autoproclamé de la meute et a traversé l’autoroute. Puis, une des pierres lancées par le groupe l’a atteint à la tête. Alors, il a fait une vilaine grimace, s’est affaissé et a glissé, au bout des grilles, dans le grand trou noir et profond qu’elles sont censé protéger. On n’en voit pas le fond, on ignore la profondeur.

Telles sont les premières minutes de « ADN », la pièce publiée en France en 2011 par Dennis Kelly,  que vient d’adapter et de mettre en scène Marie Mahé, dans la traduction de Philippe Le Moine. Kelly, acteur, scénariste et dramaturge britannique prolifique est né en 1969 dans la banlieue de Londres. Il est sait dire, avec une précision d’horloger, l’horreur que produisent les dérives de la société contemporaine dans le cerveau de certains. « ADN » construit au départ pour 11 comédiens, est un de ses textes pièges, dont on ne sort pas indemne.

Seul un vieux banc assure l’intégralité du décor, avec une fresque signée Yol, accroché en fond de scène, qui reproduit les mains du tableau de Michel-Ange « La création d’Adam ». Dans ce lieu unique, à la fois intérieur et extérieur, les protagonistes du drame « sont contraints de rester ensemble pour  survivre » souligne Marie Mahé, pour qui « leur incapacité à communiquer, à se comprendre et à parler le même langage les renvoie à leur grande solitude et à leur grande mélancolie ».

Outre John et Adam, portés en alternance par Achille Reggiani et Tigran Mekhitarian, Léa et Cathy, sont interprétées par Léa Luce Busato et Marie Mahé; reste Phil (Maxime Boutéraon) personnage un peu mutique, qui finalement s’impose comme leader du groupe, le seul qui semble oser se servir de ses méninges. Même si ce n’est pas pour la bonne cause.Pour lui, la question essentielle étant  : comment se « sortir de la merde ».

Au delà du sensationnel, du fait divers, « ADN » met en jeu les mécanismes de la domination dans un groupe, composé d’individus fragiles, qui, faute de mieux épousent les choix du « chef ». Conscients des conséquences de leur geste, les collégiens découvrent aussi qu’ils sont responsables de leurs actes, mais jusqu’au bout ils imaginent des stratagèmes de sauvetage. Voire de fuite. Sur fond musical de rap, avec par exemple « Tout l’monde s’en fout » de Sofiane, les comédiens, qui ont (presque) l’âge de leurs personnages, les poussent dans des retranchements sans retour. C’est bien vu, bien fait, et donc bien effrayant.

www.la-tempete.frhttps://theatrelepic.comThéâtre
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Dans le Var, la sécheresse source de discorde

Reportage

Exceptionnellement précoces cette année, les nouvelles restrictions mises en place sur la consommation d’eau dans le département poussent habitants, élus et agriculteurs à remettre en question le fonctionnement de l’économie locale. Reportage.

Émilien Urbach

Sillans-la-Cascade et Aups (Var), envoyé spécial.

La piste est boueuse à l’entrée de la ferme du Jas du Vignal, située à Sillans-la-Cascade (Var). Ce jeudi 2 mars, il a plu enfin un peu sur le département. « Cela va permettre aux végétaux de démarrer, mais c’est loin d’être suffisant pour combler le manque d’eau », s’inquiète Sylvain Apostolo en s’essuyant les mains après des travaux mécaniques sur son tracteur.

Après 32 jours sans pluie… La carte des régions les plus touchées et les conséquences

L’homme est éleveur de brebis et producteur de fromage bio, mais aussi porte-parole de l’antenne départementale de la Confédération paysanne. La sécheresse, il la subit depuis des mois. L’an dernier, elle a lourdement impacté son activité. « On produit 40 à 60 % du foin destiné à nourrir notre troupeau, explique-t-il. On a dû en acheter près de 80 % et les prix s’envolent. Au printemps, on payait 230 euros la tonne. On est aujourd’hui à 310 euros. Les céréales, elles, sont passées de 360 euros à 460 euros. »

L’inflation freine aussi les ventes de ses fromages fermiers. « La question qui se pose désormais, c’est celle de la répartition de la ressource, pointe-t-il. Dans le Var, si les lacs s’assèchent, cela va avoir un impact sur l’économie, basée en grande partie sur le tourisme. Mais la sauvegarde de ce secteur ne peut pas se faire sur le dos de l’agriculture paysanne. On a besoin de transformations structurelles. Il faut changer d’économie, relocaliser les productions et arrêter de produire pour l’exportation. »

Ces paysans qui font face à la sécheresse en préservant les sols

En février, il n’est tombé que 4 millimètres de pluie, soit un déficit de 84 % par rapport à la normale. Face à cette situation, plus de la moitié du département a été placée en « alerte sécheresse ».

Pour l’instant, la préfecture du Var appelle chacun à la responsabilité et mise sur des restrictions de consommation, qui touchent en premier les particuliers. En prenant ces mesures plus tôt que l’an dernier, les autorités espèrent limiter les dégâts.

« Il faut que la population comprenne qu’elle doit économiser l’eau », insiste René Ugo, le maire de Seillans, une commune du haut pays de Fayence qui a dû, l’été dernier, être ravitaillée en eau potable par citernes. « Les nappes phréatiques sont en dessous du niveau de l’an dernier. En 2022, seuls certains forages étaient concernés. Cette année, c’est tout le territoire. »

Davide Faranda : « Nous devons nous dire que l’eau n’est pas une ressource infinie »

« On pourrait bien aller labourer un green »

Plus au nord, aux abords du lac de Sainte-Croix, joyaux du haut Var, dans le parc naturel du Verdon, l’ancien maire communiste de Bauduen, Michel Pelloquin, se veut moins alarmiste :  « On n’a jamais vu deux années qui se suivent à l’identique, insiste-t-il. Il pourrait bien se mettre à pleuvoir au printemps, comme c’est souvent le cas ici. » Mais pour lui, les autorités « culpabilisent les gens sans s’attaquer aux gros dossiers ».

« Ce ne sont pas les ménages qui consomment le plus d’eau. Par exemple, on s’y prend un peu tard pour limiter les permis de construire. À Fayence, cela fait longtemps qu’il y a trop de béton. Et les golfs, pourquoi ne sont-ils pas contraints ? »

Une réalité que Sylvain Apostolo ne manque pas de pointer. « On pourrait bien, un de ces jours, aller labourer un de ces greens, ironise-t-il en marchant vers le hangar où vivent ses 250 brebis pendant l’hiver. Ce sont les terrains de jeu de ceux qui prennent les décisions. Il n’y a pas de raison qu’on se serre la ceinture pendant que d’autres arrosent leurs pelouses pour pouvoir jouer à la balle. »

Logique productiviste et lobbies viticoles contre choix des cépages et agroforesterie

Mais l’éleveur en veut surtout à la chambre d’agriculture, qui tient à maintenir sa logique productiviste, ainsi qu’aux lobbies viticoles, qui font petit à petit main basse sur l’ensemble des exploitations.

Dans le Var, la vigne occupe 80 % du secteur agricole.  « On est moins menacé par le manque d’eau que par les milliardaires qui rachètent les exploitations familiales ! » s’insurge Régis Scarone, producteur de vin à proximité de Hyères, sur le littoral.

« Des groupes comme LVMH, qui n’ont rien à voir avec le vin, sont en train de nous tuer. » Pour ceux-là, ni la qualité des produits vendus ni le péril écologique n’ont véritablement d’importance.

« Ils n’hésitent pas à construire des retenues d’eau collinaires », dénonce Gwenaëlle Le Bars, jeune viticultrice indépendante en train de mettre en place, ce jeudi 2 mars, un point de vente de produits paysans au sein d’une ancienne coopérative vinicole dans le village d’Aups. « Ils privatisent l’eau en la captant en amont, explique la trentenaire, elle aussi militante à la Confédération paysanne. C’est une aberration. On retient de l’eau puisée, on en perd par évaporation, et on en prive d’accès les populations en aval, alors que la vigne ne nécessite pas véritablement d’irrigation. »

Elle prône une vision à long terme qui s’appuie sur le choix des cépages, l’agroforesterie, la plantation d’arbres, le paillage… et qui vise à la souveraineté alimentaire au niveau local. Mais les lobbies du vin restent tout-puissants.

Soumis au marché et mus par la logique du rendement et de l’agrandissement, ils sont parvenus à obtenir, cette année, l’autorisation d’irriguer les vignes au-delà du 15 août, période où les nappes phréatiques sont les plus basses. « Et ce, même pour les vins AOC, pour lesquels la qualité était jusqu’ici prioritaire, précise Gwenaëlle. L’irrigation entraîne pourtant la production d’un vin plus fort et plus instable. »

D’autres agriculteurs spécialisés dans le maraîchage s’affairent à la création du point de vente. Eux subissent de plein fouet les restrictions préfectorales. « C’est une bonne idée de réfléchir aux méthodes d’arrosage, reprend la syndicaliste. Mais ces mesures bloquent une filière qu’il faudrait au contraire soutenir pour parvenir à une souveraineté alimentaire dans le Var. » Une préoccupation bien éloignée du rayonnement mondial du vin varois, auquel aspirent les lobbies viticoles. En clair, la population et les petits producteurs subissent une sécheresse aggravée par les appétits de groupes financiers dont la seule boussole reste leurs profits. 

SécheressevarAgricultureAccès à l'eau
L'Humanité

Grande distribution. Qu’est ce qui se cache derrière le « trimestre anti-inflation » ? 

Actu

Tandis que Bruno Lemaire a annoncé le 6 mars un accord avec la grande distribution pour mettre en place un « trimestre anti-inflation » dans les supermarchés jusqu’en juin, les trois principales associations de defense des consommateurs fustigent une opération « marketing » au profit des distributeurs et réclament l’abrogation de leur marge minimale garantie de 10 %, instaurée en 2019 par la loi Egalim.

Eugénie Barbezat

Chacun peut le constater en poussant son caddie : les montants dépensés pour remplir le frigo explosent. Et ce n’est pas prêt de s’arranger.

Alors que les prix des produits alimentaires ont déjà grimpé de près de 16 % en un an, les négociations commerciales annuelles entre distributeurs et industriels qui viennent de s’achever augurent une nouvelle hausse de 10 % en moyenne dès les semaines qui viennent.

Une perte de pouvoir d’achat, faute d’augmentation proportionnelle des salaires et des pensions de retraite, qui affecte dramatiquement les plus précaires et même les classes moyennes. Et à laquelle les réponses du gouvernement sont pour le moins erratiques.

Après la proposition, désormais abandonnée d’un « panier anti inflation », le ministre de l’économie a annoncé lundi 6 mars deux autres mesures qui sont loin de faire l’unanimité : « un chèque alimentaire », mis en place « sur la base dune expérimentation » d’ici « la fin 2023 », et un « trimestre anti inflation ».

Pourquoi les paniers anti-inflation n'amélioreront pas votre pouvoir d'achat

« Il ne s’agit même pas de prix bloqués »

Issu de discussions avec les géants de la grande distribution, ce dispositif, labellisé par l’État, va permettre aux clients des supermarchés de trouver dans les rayonnages des produits de marques distributeurs (sélectionnés par l’enseigne) à des prix « les plus bas possibles » pendant 3 mois.

« C’est probablement l’opération de communication politique la plus grossière qu’il m’ait été donné d’entendre », tempête Alain Bazot le président de l’UFC-Que Choisir, dans un texte publié sur le site de l’association. Il s’y indigne de voir « qu’il ne s’agit même pas de prix bloqués ».  « Comme il s’agira de produits différents d’une enseigne à une autre, la capacité des consommateurs à comparer sera inexistante. »

« On aurait pu imaginer un cahier des charges, des réglementations... Mais cela n’est pas le cas, chaque grande enseigne pourra faire exactement ce qu’elle veut. Il n’y a pas de définition de ce qu’est le prix le plus bas possible. Le consommateur doit donc croire sur parole les acteurs de la grande distribution qui réaliseront des opérations marketing avec le blanc-seing du gouvernement, complète Olivier Andrault, chargé de mission alimentation de l’association. Selon Bruno Lemaire, cette opération coûtera plusieurs centaines de millions d’euros aux distributeurs. Mais on ne comprend pas d’où provient un tel chiffrage et comment il peut juger du coût pour le secteur alors que le mécanisme de fixation des prix n’est pas transparent. »

Duplicité du gouvernement

Plus encore que l’inefficience des mesures proposées, c’est la duplicité du gouvernement que dénoncent les associations de défense des consommateurs. Trois d’entre elles, L’UFC-Que Choisir, Familles Rurales et Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV) viennent d’ailleurs de se fendre d’une lettre ouverte à la première ministre pour fustiger « les solutions que [son] gouvernement propose pour juguler les prix qui paraissent au mieux sans réelle incidence, et pourraient même éloigner les consommateurs d’une alimentation saine au profit de produits ultra-transformés ».

Et surtout, elles lui demandent de prendre la seule mesure efficace à court terme, selon elles, pour endiguer l’inflation : mettre fin à la disposition légale qui oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10 % plus cher que le prix auquel ils l’ont acheté.

« Depuis cette loi qui date de 2019, les grandes enseignes bénéficient de cette marge minimale garantie de 10 %, notamment sur les produits de premier prix. La supprimer entraînerait inévitablement des baisses de prix immédiates. Ce serait considérable dans la situation inflationniste que l’on vit actuellement », explique Olivier Andrault. Cet encadrement du « seuil de revente à perte » (SRP), a été adopté dans le cadre de la loi Egalim 1, censée protéger le revenu des agriculteurs.

Le coût de la mesure : 600 millions d’euros pour les consommateurs

Or, selon des travaux d’évaluation parlementaires, la mesure « ne semble avoir que très partiellement atteint son objectif » d’accroître la rémunération des producteurs agricoles. La commission des Affaires économiques du Sénat estimait dans un rapport d’information sur les négociations commerciales et l’inflation, le coût de la mesure, pour les consommateurs, à 600 millions d’euros.

Table ronde. Pourquoi la loi alimentation présente-t-elle une addition salée ?

Cette mesure concernant le seuil de 10 % du SRP est entrée en vigueur à titre « expérimental » jusqu’au 15 avril 2023, mais une proposition de loi du député Renaissance Frédéric Descrozaille, déjà votée en première lecture à l’Assemblée nationale et au Sénat, prévoit de la reconduire.

«  La supprimer est non seulement indispensable, mais encore possible, plaide le président d’UFC Que Choisir. La proposition de loi va passer en Commission mixte paritaire le 15 mars. Si à ce stade, le gouvernement n’a plus le droit d’amender le texte, il peut de toute évidence œuvrer auprès des parlementaires pour que la suspension jusqu’en 2025 du SPR +10 %, qui avait été votée en commission des affaires économiques du Sénat, soit réintroduite.  »

On devrait donc rapidement savoir si l’exécutif préfère voir les Français se nourrir ou la grande distribution s’engraisser.

Inflationgrande distributionPanier anti-inflation
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« Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un slogan »

Entretien

La marche pour le climat, organisée partout en France ce vendredi, s’inscrit au terme d’une semaine riche en mobilisations sociales. Des luttes qui se conjuguent plus qu’elles ne se superposent, nous dit Alice Dubois, porte-parole de Fridays for future.

Marion d'Allard

Ce vendredi 10 mars, la jeunesse est appelée à défiler dans les rues, partout en France, pour défendre le climat. Quel message portez-vous ?

On veut mettre les dirigeants du monde face à leurs responsabilités. Aujourd’hui, s’ils nous accordent enfin la légitimité de notre action, les politiques mises en œuvre pour répondre à cette crise majeure ne sont pas à la hauteur. Ce mouvement des jeunes pour le climat est né en 2018, sous l’impulsion de Greta Thunberg. Nous demandons que soient appliquées les préconisations du rapport Jouzel. Nous ajoutons à cela l’exigence de mettre en œuvre un véritable plan de rénovation thermique des bâtiments.

C’est un enjeu fondamental, la clef pour parvenir à mener de front deux batailles majeures : la lutte contre les inégalités sociales en éradiquant les passoires thermiques, en grande majorité habitées par les plus précaires, et celle contre le réchauffement climatique en limitant notre consommation d’énergie et nos émissions de gaz à effet de serre. La consommation des bâtiments en France représente à elle seule 45 % de notre consommation nationale.

Cette mobilisation s’inscrit au terme d’une semaine sociale marquée par les manifestations historiques contre la réforme des retraites et au lendemain de la mobilisation du 8 mars pour les droits des femmes. Comment la lutte pour le climat se conjugue-t-elle aux autres ?

Nous sommes dans un combat intersectionnel. Les plus précaires, les femmes, les LGBTQI + sont les plus touchés par les réformes de régression sociale mais également les plus exposés aux effets du réchauffement climatique. Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un simple slogan. Les jeunes sont précarisés, particulièrement touchés par l’inflation. Même si ça peut paraître anecdotique, le prix des pâtes, pour nous, c’est primordial. Nous nous inscrivons donc pleinement dans ce mouvement de lutte nationale.

Le gouvernement multiplie les grandes déclarations sur la sauvegarde du climat. Quel bilan tirez-vous de son action ?

Aujourd’hui, c’est dur d’avoir 20 ans, disait Macron. Nous sommes dans une phase de langue de bois permanente sur les questions climatiques et environnementales. Le gouvernement convoque une convention citoyenne sur le climat, dont il ne ressort rien finalement. J’ai l’amer sentiment que ma parole n’est jamais prise au sérieux, jamais vraiment écoutée. Mais nous ne lâcherons pas le combat. C’est un mouvement de fond et j’invite tous les jeunes à s’y inscrire. 

Le rédacteur en chef d'un jour : «Social et climat, même combat » 

C’est une des caractéristiques intéressantes de ce mouvement social. Je n’avais jamais vu autant de pancartes qui associent le climat et les enjeux sociaux dans les cortèges des manifestations, qui dénoncent une réforme également dangereuse pour la lutte contre le réchauffement climatique. C’est le fruit du travail mené par la CGT avec les associations et les ONG. Pour le climat, l’urgence est aussi de réduire notre temps de travail. C’est bien la preuve qu’urgence climatique et urgences sociales sont indissociables. 

L'Humanité

Mobilisation retraites. Des jeunes réprimés par la police : un lycéen témoignent

Actu

Le 16 février, une trentaine de jeunes manifestants ont été matraqués, arrêtés, humiliés et ont passé la nuit en garde à vue. L’un d’eux témoigne.

Eugénie Barbezat

À l’appel des coordinations autonomes interuniversitaires et lycéennes de Paris, environ 200 lycéens et étudiants s’étaient donné rendez-vous le 16 février, à 11 heures, devant la Sorbonne, avant de rejoindre le cortège de la manifestation contre la réforme des retraites, qui partait de la place de la Bastille en début d’après-midi.

« Quand nous sommes arrivés vers Tolbiac, des policiers ont débarqué et ont commencé à nous courser », se rappelle Samuel (1), élève de terminale dans un lycée du 9e arrondissement. « Certains d’entre nous se sont mis à courir et ont pris des coups de matraque. Une de mes amies avait des bleus énormes derrière les genoux. J’ai vu une étudiante avec les mains en sang pour avoir tenté de se protéger la tête. »

« On a subi des fouilles au corps »

À midi et demi, une trentaine de jeunes sont interpellés, « principalement des lycéens, mais aussi quelques étudiants et même un collégien qui passait par là », rapporte Samuel. Alignés devant un mur, ils voient leurs affaires fouillées. Les policiers les rudoient autant qu’ils les tutoient, les empêchant de communiquer entre eux. « On est restés là pendant plus d’une heure et demie. Deux camions de police sont arrivés pour nous embarquer, mais il n’y avait qu’un OPJ (officier de police judiciaire) pour enregistrer les gardes à vue. »

À Rennes, les moins de 20 ans en première ligne des mobilisations

Les jeunes sont ensuite répartis dans différents commissariats. Vers 15 heures, Samuel atterrit dans celui du 8e avec une camarade de 16 ans et une étudiante. « On a subi des fouilles au corps. On a même dû enlever nos sous-vêtements, c’était humiliant. Tout comme les remarques blessantes et autoritaires qui fusaient. Ils ont pris nos empreintes et nous ont enfermés en cellule. » Durant leur garde à vue, une seule barquette de nourriture leur sera distribuée.

Des parents « morts d’angoisse »

Leur tort ? Avoir participé « à un groupement en vue de commettre des dégradations sur la voie publique ». Créée par la loi du 2 mars 2010, cette « infraction » est utilisée de longue date contre les jeunes des quartiers populaires et l’a été massivement durant le mouvement des gilets jaunes.

Après une nuit passée dans une cellule à la propreté relative, certains lycéens ont pu être récupérés par leurs parents « morts d’angoisse », tandis que les plus rétifs ont vu leur garde à vue prolongée. « Il s’agit clairement de nous dissuader d’aller manifester. Le gouvernement sait très bien que, quand la jeunesse est dans la rue, pour lui, c’est foutu », analyse Samuel. Ses camarades et lui ne se sont pas laissés intimider et sont déjà retournés dans les cortèges.

(1) Le prénom a été modifié.Réforme des retraitesMobilisations retraitesJeunessejeunes
L'Humanité

Le chantier des canalisations

Actu

Les enjeux autour de la sécheresse ne concernent pas seulement le dérèglement climatique. La gestion de la ressource en eau est primordiale. On ne parle pas assez des pertes colossales d’eau potable dans les réseaux. 30 % de la ressource fuit des tuyaux. Cette problématique devrait faire l’objet d’un vaste plan de mobilisation nationale. Il faut rénover l’ensemble des canalisations partout dans le pays. C’est bon pour la planète, bon pour les citoyens, mais aussi pour l’industrie et le secteur du BTP. Nous avons des quantités d’entreprises très qualifiées capables de mener un tel chantier. 

le rédacteur en chef d'un jourPhilippe Martinezécologie
L'Humanité

The Blaze : “cet album est comme un livre qu’on ouvre” 

Entretien

Le duo électro revient avec  Jungle, un nouvel album dansant et mélancolique. 

Pablo Patarin

Constitué des deux cousins Guillaume et Jonathan Alric, le duo The Blaze s’est imposé comme grande révélation des dernières années sur la scène électronique française. Leur premier album  Dancehall leur a valu le prix du meilleur album de musiques électroniques aux Victoires de la Musiques en 2019, venant ponctuer leur ascension fulgurante. Après avoir enchanté les salles du monde entier par une scénographie élaborée, le groupe de musiciens-chanteurs-réalisateurs revient avec  Jungle. Tout aussi dansant et mélancolique que leur précédent projet, l’album s’attache à conter l’universel autant par le son que l’image, comme nous l’a confié le tandem.

Comment avez-vous construit ce nouveau projet ?

Jonathan : Nous avons pris le temps de faire cet album. Nous avons commencé il y a 3 ans, peu avant le confinement qui nous a permis de recharger nos batteries après la longue tournée de  Dancehall. Nous sommes arrivés pleins d’inspiration, puis nous avons pris le temps d’expérimenter et de nous faire plaisir. Nous avons aussi pensé le projet en fonction du live. La plupart des gens qui ont vécu le confinement étaient heureux de ressortir, de retourner en festival. Nous avons réfléchi ainsi, pour pouvoir faire danser les gens en concert. Au début, nous avions 50 morceaux, des sortes de brouillons, avant de conserver les 10 qui nous parlaient le plus.

Guillaume : Nous avons fait en sorte que l’album soit comme un livre qu’on ouvre. Nous voulions créer une grande histoire, avec une cohérence globale, qui se compose d’une multitude d’autres petites histoires dans chaque morceau.

Pourquoi avoir nommé cet album Jungle ?

Jonathan : Jungle a un double sens. D’abord la dimension de jungle urbaine qu’on voit sur la pochette, avec ces vagues de maisons les unes sur les autres. On imagine tous les êtres humains cachés dans ces baraques, avec autant d’histoires à raconter. Jungle est aussi un courant musical électro britannique, ce qui fait écho à  Dancehall. 

D’où vient la nostalgie qui transparaît dans vos divers projets ?

Jonathan : Elle est la matière première de la plupart des artistes. Nous nous inspirons toujours de notre vécu, des souvenirs positifs comme négatifs. Puis, nous essayons de les transformer en musique, en image, en paroles… Nous voulons que l’auditeur puisse se replonger lui-même dans ses propres souvenirs. Nos textes, assez larges et ouverts, sont là pour l’accompagner, tout en lui laissant la place de se raconter ses propres histoires.

Au niveau du chant, la voix paraît plus en retrait sur ce nouvel album…

Guillaume : Nous chantons beaucoup plus en chœur, sur des phrases assez répétitives. En allant en studio, nous nous sommes mis face à face et nous répétions jusqu’à ce que nos voix s’accordent parfaitement. C’est souvent plus plaisant de chanter à deux que seul. Mais c’est vrai que nous avons laissé plus de place à l’instrumental. 

Comment avez-vous mixé ces voix particulières, justement, qui font la signature du groupe ?

Guillaume : Sur  Dancehall, nous avons utilisé des effets assez originaux qui baissent la tessiture des voix. Nous avons employé énormément d’effets de réverbe et d’échos. Sur  Jungle aussi, nous avions un ensemble d’effets, notamment le SpaceEcho et de vieilles réverbes qui donnent une couleur particulière. C’est comme si nos voix venaient de loin. C’est peut-être ce qui fait notre “truc”.

Avec  Dreamer, single qui fait l’objet d’un clip, quelle histoire racontez-vous ?

Jonathan :  Dans tous nos projets, nous souhaitons avoir une image et un son assez humains. Nous nous intéressons à l’intimité mais aussi aux marginalités.  Dreamer est venu d’une lassitude de voir sans cesse les mêmes images, toujours négatives, des réfugiés. Une fois de plus, nous sommes passés par le portrait, pour en parler avec poésie et avoir une dimension universelle. C’est un sujet qui nous tenait à cœur, où il y a beaucoup de choses à prendre en compte. Pour résumer, ce clip est le portrait d’un artiste qui a ses amis, sa famille, sa copine, qui est bien dans sa vie. Pourtant, des images suggèrent qu’il va devoir partir et laisser son petit frère ou son fils, on ne sait pas trop. Nous avons tourné à Dakar. Le clip est un média très intéressant car il peut toucher plusieurs générations.

Pour rebondir sur les images qui sont omniprésentes dans vos lives, comptez-vous rester dans le même esprit scénographique que lors de votre tournée précédente ?

Jonathan : Une grande partie de notre travail est dédiée à l’image. Nous sommes un groupe à deux casquettes. Nous ne projetons pas nos clips mais seulement certaines images qui en sont tirées comme rappel. Avant, nous tournions dans une espèce de boîte qui s’ouvrait et projetait des visuels. Cet été, nous avons pu tester notre nouvelle scénographie sur une dizaine de dates. Nous avons cinq panneaux automatisés placés derrière nous, indépendants les uns des autres, qui bougent tous en même temps et sur lesquels on projette des images, de la lumière. 

Comment vivez-vous l’engouement à l’international pour votre musique ?

Guillaume : On est toujours heureux et étonnés. En novembre-décembre, on a fait une tournée de DJ sets en Amérique du sud, les gens étaient à fond. On est toujours surpris de voir que dans tel ou tel pays, les gens connaissent The Blaze ! On a encore cette naïveté. On est touchés et on a encore du mal à y croire. Ça va être un kiff de partager ce nouveau projet avec le public.

Est-ce que The Blaze va durer encore longtemps ?

Guillaume : C’est une grande part de notre vie. Quand ça repart, c’est trois années à plein temps où on ne se consacre qu’à ça. Pour la tournée qui vient, nous avons fait plusieurs dates, à Londres, Paris, Berlin. Nous retournons ensuite à Coachella (Coachella Valley Arts et Music Festival, en Californie), nous faisons les festivals d’été. Puis nous enchaînerons probablement avec des tournées aux Etats-Unis en salles, ensuite en Europe… Tant que ça nous plaira, nous continuerons !

Propos recueillis par Pablo Patarin

Musique
Известия (RUS)

Макрон призвал избежать глобального противостояния из-за конфликта на Украине

Президент Франции Эммануэль Макрон призвал сделать всё возможное, чтобы конфликт на Украине не перерос в глобальное противостояние. Об этом он заявил 10 марта на пресс-конференции с премьер-министром Великобритании Риши Сунаком.

«С первого дня конфликта мы оказываем помощь Украине и ее народу в гуманитарной, экономической и военной сферах. Мы сделаем всё, чтобы этот конфликт не распространился на весь мир», — сказал Макрон.

«Цель Владимира Зеленского — втянуть в конфликт европейские народы» Депутат Европарламента Тьерри Мариани — о мирном урегулировании конфликта на Украине, взрывах на «Северных потоках» и африканском турне Макрона

Ранее в этот день депутат Европарламента от Франции Тьерри Мариани заявил, что цель президента Украины Владимира Зеленского — втянуть европейские народы в конфликт. По словам парламентария, наилучшим способом остановить украинский конфликт является проведение мирной конференции.

До этого, 6 марта, бывший советник главы Пентагона полковник Дуглас Макгрегор заявил, что страны Запада не должны допустить дальнейшей эскалации отношений с Россией. Он подчеркнул, что на данный момент Европа и США ошибочно считают, что военный конфликт — это всегда то, что происходит в другой стране.

Российская сторона в то же время не раз заявляла об эскалации конфликта из-за передачи вооружений Украине странами Запада. Так, 1 февраля официальный представитель МИД России Мария Захарова раскритиковала слова Макрона о том, что поставка военных самолетов Киеву не вызовет эскалации конфликта. Она назвала высказывание французского лидера абсурдом, а также выразила уверенность, что подобные заявления только повысят «неуемный аппетит режима Зеленского».

До этого, в конце января, в газете American Spectator выразили мнение, что игнорирование президентом США Джо Байденом позиции президента России Владимира Путина по вопросу поставок вооружений Украине может привести к эскалации конфликта и спровоцировать третью мировую войну.

Страны Запада усилили военную поддержку Украины на фоне спецоперации по защите Донбасса, жители которого отказались признавать итоги государственного переворота 2014 года на Украине. Решение о ее проведении принято 24 февраля 2022 года в связи с обострением ситуации в регионе из-за обстрелов украинских войск.

Известия (RUS)

Тренер пережившего покушение в метро юноши сообщил о его занятиях кикбоксингом

Тренер подростка, которого столкнул с платформы в московском метро состоящий на учете в психдиспансере мужчина, рассказал, что 15-летний молодой человек давно занимается кикбоксингом. Как сообщил Михаил Герасимов 10 марта «Известиям», он занимается с юношей борьбой около семи лет.

«Очень талантливый мальчик, с характером. Именно такие мальчишки как раз добиваются высоких результатов, когда становятся взрослыми», — отметил наставник.

По словам Герасимова, его подопечный уже готов вернуться к тренировкам и уверяет, что не получил даже ушибов. Мужчина добавил, что остальные ребята ждут возвращения товарища. Для него уже подготовлены подарки — эксклюзивные перчатки и форма.

Тренер также отметил, что семья подростка несколько лет назад переехала в Москву из Крыма. С тех пор юноша становился призером первенства России и неоднократно — призером первенства Москвы по кикбоксингу. Случившееся с воспитанником стало шоком для наставника.

«Сейчас к психиатрам обращаются больше, чем в ковидные времена» Доктор медицинских наук Андрей Шмилович — о состоянии тяжелого стресса в обществе и его последствиях

Инцидент в метро произошел 9 марта на станции «Киевская» Кольцевой линии. Незнакомый мужчина толкнул подростка прямо под поезд. При задержании нападавший не смог пояснить мотивы своего поступка. Он заявил, что никакой конфликтной ситуации между ним и пострадавшим не было. При этом он признал, что осознавал, что делает, и понимал, что это может привести к смерти подростка.

Мужчина толкнул мальчика в спину. Ребенок упал прямо под приближающийся поезд. На злоумышленника сразу же набросились неравнодушные пассажиры, оказавшиеся рядом. Попавший под поезд подросток выжил и отделался лишь ушибами и царапинами. При падении он упал прямо в яму, поэтому поезд проехал просто над ним. Сейчас жизни и здоровью подростка ничего не угрожает.

Жена мужчины рассказала «Известиям», что ее супруг 1961 года рождения наблюдался в психоневрологическом диспансере. После лечения его выпустили одного, без родственников. В больницу он попал после того, как пытался ее задушить.

10 марта стало известно, что 61-летнему мужчине, который толкнул подростка под поезд, назначили психолого-психиатрическую экспертизу. Ему предъявлено обвинение в совершении преступления, предусмотренного ч. 3 ст. 30, ч. 1 ст. 105 УК РФ («Покушение на убийство»). Врачи мужчины находятся на допросе. Согласно эпикризу, пациента обязаны были отпустить из больницы только при сопровождении близких.

В Следственном комитете (СК) России сообщили, что следователи изъяли для изучения документацию медицинского учреждения, где задержанный проходил лечение.

L'Humanité

L’ONU passe enfin un cap dans la protection de la haute mer

Actu

Les Nations-unies ont adopté le premier texte réglementaire concernant les zones maritimes internationales, le 4 mars. L’aboutissement de plus de quinze ans de négociations qui ont pour objectif de protéger la biodiversité marine. Mais l’accord doit encore passer l’étape de la ratification pour pouvoir entrer en vigueur.

Marion d'Allard

Il aura fallu près de deux décennies de tractations. Le 4 mars, en fin de soirée, au siège new-yorkais de l’ONU, les États membres ont enfin accouché d’un traité international protégeant la haute mer. Zone maritime immense, couvrant 65 % des océans et près de 45 % de la surface totale du globe, la haute mer commence là où s’achèvent les zones économiques exclusives nationales (ZEE), au large des côtes, au-delà des 200 milles nautiques (370 kilomètres).

Un encadrement réglementaire des activités humaines potentiellement désastreuses

Jusqu’alors, aucune législation spécifique ne concernait la haute mer. Ce traité est donc le premier texte officiel censé engager la communauté internationale sur la voie de la préservation de la biodiversité marine, au moyen, entre autres, d’un encadrement réglementaire des activités humaines potentiellement désastreuses pour ces écosystèmes particulièrement fragiles.

À l’ONU, deux semaines pour protéger la haute mer

« Le navire a atteint le rivage », s’est félicitée Rena Lee, la présidente de la conférence onusienne, samedi, déclarant qu’ « il n’y aura(it) pas de réouverture (de négociations) ni de discussions sur le fond ». Le texte adopté est en somme définitif. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il est immédiatement applicable. Loin de là.

L’accord va devoir d’abord être traduit dans les six langues officielles de l’ONU (l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe) avant d’être ratifié par chacun des États membres. Une procédure qui peut prendre des années, sans compter les « réserves » déjà émises sur sa mise en application par la Russie et par la Turquie.

Concrètement, ce texte – BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction) dans le jargon de la diplomatie internationale – doit permettre de créer des zones marines protégées dans ces eaux internationales, indispensables « pour renforcer la résilience face aux effets du changement climatique », a expliqué Liz Karan, de l’ONG The Pew Charitable Trust.

Claire Nouvian : « Ce qui se passe sous l’eau est un drame absolu »

Atteindre l’objectif de 30 % de protection des terres et des mers d’ici à 2030

Une étape cruciale si l’on veut atteindre l’objectif de 30 % de protection des terres et des mers d’ici à 2030, entériné en décembre 2022 lors de la COP15 Biodiversité, toujours sous l’égide de l’ONU. Mais pas seulement.

Cet accord doit également instaurer l’obligation de réaliser des études d’impact environnemental préalables à toute activité économique envisagée en haute mer.

Il prévoit, enfin, un partage équitable des bénéfices issus des ressources génétiques marines, c’est-à-dire de l’ensemble des organismes vivants (végétal, animal et microbien) qui se trouvent dans ces zones internationales et qui regorgent de propriétés intéressant au premier chef le secteur de la recherche médicale, les industries pharmaceutique et cosmétique.

Expédition. Tara part à la découverte du tissu le plus fondamental de l’océan, son microbiome

Ce dernier point a largement crispé les discussions ces dernières années, les pays en développement n’ayant pas les moyens financiers d’organiser les coûteuses recherches en mer, mais refusant obstinément d’être exclus de l’accès à ces ressources – qui par définition n’appartiennent à personne – et du partage anticipé de leurs bénéfices.

Un premier succès, même si d’autres combats sont encore à mener

Pour l’heure, seules les grandes lignes de l’accord sont connues, le texte définitif n’ayant pas encore été rendu public, mais, du côté des ONG, c’est le soulagement d’avoir enfin débouché sur un accord international et contraignant qui domine.

« En tant que militant, voir l’aboutissement d’un combat si long est rare et précieux », a réagi François Chartier, chargé de campagne océans chez Greenpeace France, même si, souligne-t-il, « le combat ne s’arrête pas pour autant ».

Et pour cause, poursuit-il, « trop de place est encore laissée à des activités aussi destructrices que l’exploitation minière en haute mer, dont les impacts dépasseraient largement les limites des zones minières ». Sur ce dossier, seul Paris s’est pour l’instant positionné en faveur d’un moratoire.

BiodiversitéocéansONUécosystème
Известия (RUS)

Немецкий производитель компонентов для Leopard 2 увеличил производство

Немецкий производитель компонентов для Leopard 2 Renk AG начал наращивать производство. Об этом 10 марта сообщает Bloomberg.

Исполнительный директор компании Сюзанна Виганд в разговоре с агентством уточнила, что наращивать темпы производства стали не дожидаясь заказов, чтобы заранее к ним быть готовыми.

Отмечается, что Renk увеличила численность сотрудников на 13% в прошлом году, ожидая выделения правительством €100 млрд для модернизации вооруженных сил.

Bloomberg пишет, что правительство ФРГ не спешит направлять заказы на новые системы вооружений, однако изменение отношения граждан к вооруженным силам после начала конфликта на Украине укрепило приверженность властей к увеличению оборонных расходов.

Отменить бронь: что ВС России могут противопоставить западным танкам Современные ПТРК способны поражать любые типы машин европейского и американского производства

В конце января правительство Германии подтвердило решение об отправке Украине немецких танков Leopard 2. ФРГ готова сформировать два танковых батальона, на первом этапе Берлин отправит роту из 14 танков из запасов бундесвера.

Кроме того, союзники Берлина также заявили о планах передать Leopard 2 Киеву, которые есть у них в резервах. 8 марта министр обороны ФРГ Борис Писториус заявил, что в марте на Украину будут доставлены 18 танков Leopard 2 из Германии и еще три из Португалии.

Вместе с тем журнал The Economist писал, что бундесвер оказался в наиболее удручающем состоянии, чем когда-либо в истории. Отмечалось, что из-за поддержки Украины военные ведомства Германии едва справляются с обеспечением собственной армии.

В Москве неоднократно осуждали западные поставки оружия на Украину и обучение украинских военных на Западе, отмечая, что это ведет к эскалации конфликта и делает страны НАТО его участником.

L'Humanité

8 mars. Ces intellectuelles incontournables : Évelyne Heyer

Actu

Elles sont anthropologue, fonctionnaire d’État, astronome et astrophysicienne, philosophe, elles sont à la pointe dans leur domaine de compétences, et pourtant elles sont souvent à l’écart de la lumière, comme beaucoup trop d’autres femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’« Humanité magazine » vous fait découvrir cinq intellectuelles de renom. Un choix difficile tant elles sont nombreuses à exceller dans leur champ. Connue pour ses talents de vulgarisatrice et pour son combat contre le racisme, l’anthropologue explore notre patrimoine génétique en remontant jusqu’aux origines de l’humanité.

Anna Musso

Ses travaux de recherche livrent un nouvel éclairage sur l’aventure humaine… Rien que ça ! À 58 ans, Évelyne Heyer est devenue la référence française en matière d’anthropologie génétique, la science qui étudie l’histoire et l’évolution du peuplement humain dans son milieu à partir des données génétiques des populations.

Pour comprendre comment les comportements socioculturels et leur transmission influent sur l’évolution génétique de notre espèce, elle conjugue la théorie à la pratique, analysant sur le terrain les peuples de l’Asie centrale et de l’Afrique centrale. Son laboratoire, elle l’a créé en 2003 au musée de l’Homme à Paris, où elle dirige une unité de recherche en éco-anthropologie.

Vulgarisatrice de talent

Professeure au Muséum national d’histoire naturelle, commissaire scientifique du musée de l’Homme, elle est aussi connue pour ses talents de vulgarisatrice, que l’on apprécie dans ses chroniques à la radio ou dans ses ouvrages, parmi lesquels « l’Odyssée des gènes » (éd. Flammarion) ouvrage traduit en une dizaine de langues.

L’anthropologue, engagée dans la lutte contre le racisme, y montre la capacité d’adaptation des humains et retrace nos migrations depuis la nuit des temps. Parce que, oui, nous avons tous des ancêtres migrants. Dans son dernier livre « la Vie secrète des gènes » (éd. Flammarion), elle dévoile les mystères de notre patrimoine génétique en remontant jusqu’à nos origines.

Née en 1964 à Lons-le-Saunier, dans le Jura, Évelyne Heyer grandit dans une famille nombreuse et se passionne pour les maths, « même enfant, j’aimais jouer avec les nombres », se souvient-elle. Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur agronome en 1987, elle s’intéresse à la théorie de l’évolution « qui permet d’expliquer vraiment la diversité du monde ».

Chevalier et professeure

Elle commence alors une thèse, car « ce que l’on avait appris de la théorie de l’évolution ne suffisait pas : il fallait toujours rajouter des éléments liés à la culture, explique-t-elle. C’est pour cela qu’(elle) a basculé vers l’anthropologie génétique, qui mêle à la fois l’étude biologique des gènes et l’étude du passé et du présent de l’humain ».

Quatre ans plus tard, la jeune femme soutient sa thèse à Lyon puis son habilitation à diriger des recherches à Paris. D’abord nommée professeure à l’université du Québec à Chicoutimi, elle revient en France en 1996 et intègre le CNRS.

Professeure au Muséum national d’histoire naturelle depuis 2005, elle est nommée chevalier de l’ordre national du Mérite en 2010. S’imposer dans un milieu masculin s’est fait assez « naturellement », nous confie-t-elle, en suivant le modèle d’émancipation « admirable » de sa mère, pharmacienne, qui, fait rare à l’époque, avait déjà accompli un cursus scientifique.

SciencesJournée du 8 marsjournée internationale des droits des femmes
L'Humanité

Un drone à pile à hydrogène dans le sillon de Jean Mermoz

Actu

Une équipe de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace a fait voler un aéronef alimenté par une pile à hydrogène. Objectif : la traversée de l’océan Atlantique Sud en 2025. Science

Jérémie Bazart

Les 12 et 13 mai 1930, Jean Mermoz, Léopold Gimié et Jean Dabry traversent l’océan Atlantique par le sud, à bord d’un hydravion Latécoère. Pour la première fois, un équipage relie la ville de Saint-Louis, au Sénégal, à celle de Natal, au Brésil. Il ouvre ainsi une nouvelle route commerciale par les airs.

Presque un siècle plus tard, c’est sur le tarmac de l’aéroclub de Muret, dans la région de Toulouse, que le drone « Mermoz » (1) a décollé, le 20 janvier. Une étape importante du projet Mermoz mené par l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (Isae-Supaero).

Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

Sans émission de dioxyde de carbone

« Notre ambition est de réaliser, à l’horizon 2025, la traversée mythique de Jean Mermoz avec un drone électrique léger, en totale autonomie et sans émission de CO2. Nous souhaitons démontrer la faisabilité et la fiabilité d’un aéronef bio-inspiré, propulsé par un ensemble énergétique alliant pile à combustible et panneau photovoltaïque », explique Jean-Marc Moschetta, professeur d’aérodynamique à l’Isae-Supaero.

Le drone qui a décollé fin janvier constitue en cela la première étape de ce projet. L’aéronef actuel est radiocommandé et vole électriquement grâce à de l’hydrogène sous forme gazeuse. « Le projet final sera entièrement autonome et fonctionnera grâce à de l’hydrogène liquide », précise Jean-Marc Moschetta.

Transférer de l’hydrogène dans un réservoir à -253 °C

Actuellement, l’équipe a déjà effectué et validé de nombreux tests : la pile à hydrogène seule, puis les réservoirs seuls, puis la pile et le réservoir ensemble, puis l’ensemble dans un fuselage, puis les tests en soufflerie, avant d’arriver finalement au décollage du 20 janvier.

Allemagne. De l’hydrogène produit à partir d’énergies fossiles ? Une aberration made in Berlin

« Pour nous, le chapitre hydrogène gazeux est clos, mais si nous souhaitons traverser l’Atlantique à l’horizon 2025, il faudra à nouveau enchaîner et maîtriser cette nouvelle succession d’étapes. Le remplissage, par exemple, est un problème en soi car transférer de l’hydrogène dans un réservoir à -253 °C est très délicat et proche de l’industrie spatiale. Il nous faudra documenter tout un protocole destiné à devenir routinier », déclare le professeur d’aéronautique.

Le carburant du futur

De manière plus pragmatique et immédiate, avant l’utilisation à grande échelle de l’hydrogène comme carburant du futur, l’utilisation de drones de surveillance autonome fait partie des applications que l’on peut immédiatement déduire de ce premier essai de « Mermoz ».

« Si notre projet d’école d’ingénieurs n’est pas l’industrialisation, on imagine aisément l’utilisation de tels drones autonomes pour des missions de surveillance sur de très grandes zones. Des missions qui nécessitent des présences sur place très longues (de trois à quatre jours – NDLR), destinées à baliser des secteurs maritimes ou terrestres », poursuit Jean-Marc Moschetta.

Académie des sciences. L’avion à hydrogène du futur volera d’abord dans un super-ordinateur

Car la qualité numéro un des drones de surveillance est la permanence en vol. Un atout essentiel, car, si aujourd’hui, le vol électrique est fiable, silencieux et souple, l’endurance est son problème majeur. « La masse des batteries est un frein important au développement de ce type de vol. Nous souhaitons, avec “Mermoz”, lever des barrières, créer des ruptures technologiques permettant d’améliorer de façon significative l’endurance des vols autonomes », explique Jean-Marc Moschetta.

Mais, au-delà de cet objectif, il y a bien évidemment un enjeu important, que l’industrie aéronautique doit relever : celui de l’aviation décarbonée, libérée des émissions de gaz à effet de serre. Un enjeu qui (re)mobilise des élèves ingénieurs parfois en perte de repères et qui redonne un sens à leur engagement professionnel.

Point de vue  « Il faut agir vite et trouver des avions propres »

Jean-Marc Moschetta Professeur d'aérodynamique à l'ISAE-SUPAERO

 En quoi le projet répond-il à un défi technologique en termes de pile à hydrogène ?

Les difficultés sont communes à celles de l’aérien, c’est-à-dire essentiellement des problèmes de répartition des masses. Il nous faut trouver des solutions pour ne pas alourdir la pile et tout le système de bord.

Une deuxième difficulté réside dans le contrôle thermique de la pile propulsive. Elle émet autant de chaleur qu’elle produit de puissance électrique. Pour cela, nous utilisons des piles à cathode ouverte, c’est-à-dire que l’air ambiant apporte à la fois l’oxygène nécessaire pour le fonctionnement de la pile et l’évacuation de la chaleur en excès. Le but de cette campagne est de bien maîtriser ce point de la masse et du contrôle thermique de la pile, et de vérifier l’efficacité énergétique de la chaîne complète.

Qu’est-ce qui rend « Mermoz » bio-inspiré ?

Il s’agit de la façon de conduire le vol, à la manière des oiseaux. Pour l’aviation générale, la vitesse des appareils rend insignifiantes les perturbations atmosphériques (les turbulences) proches du sol. Les drones volent lentement et très près du sol. Les perturbations atmosphériques sont assez importantes, l’idée est donc d’imiter ce que font les oiseaux de proie, c’est-à-dire exploiter les petites perturbations de vent afin d’économiser de l’énergie. Concrètement, cela fait que les trajectoires, au lieu d’être de simples lignes droites à altitude et vitesse constantes, seront fluctuantes à l’intérieur d’un tunnel de vol. Ce tunnel sera situé entre 100 et 200 mètres du sol et d’un diamètre de 50 mètres environ. Le pilote automatique va modifier légèrement la trajectoire en fonction des petites perturbations ressenties et les optimiser pour se laisser porter. Il s’agit d’un vrai gisement énergétique !

Comment s’investissent les élèves ingénieurs dans ce projet ?

Ce projet présente l’avantage de sortir les élèves d’une forme de « dépression existentielle », de sidération, liée au futur de l’aéronautique, considéré comme un secteur polluant. Or, toutes les activités humaines sont polluantes et celle-ci, comme d’autres, doit se réinventer à l’aune de l’urgence climatique. Il faut agir vite et trouver des avions propres ! En cela, ce projet redonne de l’enthousiasme aux jeunes.

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Sciencesaéronautique
Известия (RUS)

Драка в очереди на аттракционы в Сочи попала на видео

В парке развлечений в Сочи 8 марта произошла драка в очереди к аттракционам. Видео с ней появилось в Сети 10 марта.

Конфликт возник между двумя парами. Сначала подрались двое мужчин, затем к насилию прибегли их спутницы. Только вмешательство постороннего мужчины позволило всем посетителям успокоиться.

В этот день парк аттракционов предоставлял женщинам скидку на вход: 500 рублей вместо 2500, в связи с чем образовались большие очереди.

Также 8 марта в одной из кальянных Москвы посетитель оттаскал за волосы женщину. Мужчина распивал спиртное, а затем напал на нее за соседним столиком. Оказалось, что у дебошира завязался конфликт с другими посетителями после того, как ему принесли счет.

Известия (RUS)

Врач дала советы по преодолению облысения

Врач косметической медицины Елена Вешнякова рассказала о том, какие косметические операции помогают избавиться от облысения. Об этом 10 марта пишет портал «Газета.Ru».

Эндокринолог рассказал об опасности трансжиров

Как отметила специалист, людям, страдающим от алопеции, на пользу пойдет мезотерапия. В рамках этой процедуры в кожу головы вводятся специальные лечебные коктейли. Подобная техника обеспечивает прямое поступление лекарственных веществ к волосяному фолликулу. Как рассказала врач, в состав таких коктейлей, как правило, входят цинк, селен, витамины группы В и аминокислоты, способствующие кровоснабжению.

«Помогает микротоковая терапия — воздействие импульсных токов низкой частоты, лазерная терапия — используется низкочастотный пульсирующий световой луч, проникающий под поверхность кожи до фолликулов на 6–8 мм», — рассказала Вешнякова.

Ранее, в декабре прошлого года, специалист по микропигментации кожи головы Амр Салем и трихолог Яннис Джанцидес рассказали о том, что чрезмерное употребление суши, чипсов, кондитерских изделий и газированных напитков может привести к облысению. Джанцидес, в свою очередь, порекомендовал перейти на продукты, содержащие стевию, которая является натуральным заменителем сахара.

L'Humanité

Préhistoire. Homo sapiens tirait déjà à l’arc il y a 54 000 ans !

Actu

Une équipe franco-américaine d’anthropologues a fait de nouvelles découvertes dans la grotte Mandrin (Drôme). Celles-ci montrent que les premiers Homo sapiens d’Europe maîtrisaient l’archerie beaucoup plus tôt qu’on ne le pensait.

Anna Musso

Les découvertes s’enchaînent dans la grotte Mandrin, perchée sur les hauteurs de Malataverne (Drôme). Une équipe franco-américaine d’anthropologues y avait déjà identifié que les premiers Homo sapiens étaient arrivés en Europe occidentale il y a 54 000 ans.

Comme ils l’expliquent dans une récente étude publiée dans Science Advances, les chercheurs ont également trouvé dans ce niveau archéologique appelé « Néronien » quelque 1 500 petites pointes en silex utilisées pour des arcs ou des propulseurs mécaniques.

Une technique exceptionnelle

Ces premiers hommes modernes maîtrisaient donc l’archerie, repoussant l’âge de cette technique en Europe de plus de 40 000 ans. En effet, jusqu’ici, les plus anciens arcs et flèches européens connus étaient vieux de 11 000 à 12 000 ans. C’est d’autant plus exceptionnel que l’archerie emploie des matériaux difficilement préservés dans les sites paléolithiques, comme le bois, les fibres, les tendons ou le cuir.

Homo sapiens et Néandertal auraient cohabité dans la Drome

Les fractures observées sur ces pointes légères, caractéristiques d’un impact très violent, prouvent qu’elles étaient emmanchées dans le bois de la flèche et étaient propulsées à l’aide d’un arc. Ainsi la flèche pouvait transpercer la peau des animaux et même traverser l’animal de part en part. Toutefois les chercheurs ne savent pas dire si ces flèches ont pu servir lors de combats ou si elles étaient réservées à la chasse.

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SciencesPréhistoireArchéologie
L'Humanité

La relance du nucléaire démarre mal

Actu

TRANSPARENCE La loi d’accélération de l’atome débattue à l’Assemblée avec son amendement remodelant la sûreté pourrait mettre à mal la confiance nouvelle des Français dans cette source d’énergie.

Clotilde Mathieu

Accélérer le tempo, mais à quel prix ? Un an après l’annonce d’une relance du nucléaire, portée notamment par la construction de six EPR 2, Emmanuel Macron hâte le pas sur l’atome civil en prenant le risque de rompre la confiance retrouvée de l’opinion dans cette source d’énergie. En novembre 2022, une étude Elabe relevait que 65 % des Français la voyaient comme une source « d’avenir ». En janvier, une étude d’Odoxa-Backbone Consulting- le Figaro enfonçait le clou, avec 60 % des sondés ayant une image positive de l’atome (contre 34 % il y a trois ans).

La précipitation de l’exécutif a donné lieu à un grand carambolage. D’une part, la tenue d’un conseil de politique nucléaire, le 3 février, s’est entrechoquée avec le débat citoyen sur le sujet sous l’égide de la Commission nationale du débat public. Et avant même que le Parlement commence à débattre de la future loi de programmation sur l’énergie et le climat devant tisser, cet été, le canevas du futur mix énergétique pour les années à venir, le projet de loi sur l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires a vu débouler un amendement ajouté à la hussarde, juste avant son passage à l’Assemblée nationale le lundi 13 mars, visant à réorganiser rien de moins que la sûreté nucléaire. La relance du nucléaire multiplie donc les courts-circuits.

Une réponse  « inappropriée »

Ce mardi 28 février devant l’Assemblée, les personnels énergéticiens et leurs syndicats étaient nombreux à manifester contre les dangers de cet « article additionnel » visant à « renforcer l’indépendance et les moyens de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en y intégrant les compétences de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ». Un véritable big bang consistant à rompre avec un modèle à la française résultant d’une patiente construction de plus de quarante ans. Pour tenir compte de la catastrophe de Tchernobyl, l’IRSN a en effet été créé en 2002 afin de séparer expertises et prises de décisions politiques. À l’institut les expertises et la recherche. À l’ASN le contrôle et la décision. En revenant sur cette dualité, le gouvernement espère obtenir « une plus grande fluidité de procédures de sûreté ».

Dans un rapport de 2014, la Cour des comptes avait bien alerté sur la « dispersion des ressources budgétaires, les actions de communication non concertées, l’absence d’orientations communes dans le domaine de la recherche qui réduisent les marges de progression de la sûreté nucléaire et de la radioprotection ». Mais ce constat n’était accompagné d’aucune recommandation allant dans le sens du projet gouvernemental. Au contraire. L’hypothèse d’une « fusion des deux organismes constituerait une réponse inappropriée », notait le rapport, notamment en raison des « multiples difficultés juridiques, sociales, budgétaires et matérielles qu’elle soulèverait », avec des « gains (…) dans des proportions limitées ». Et de souligner les « conséquences à long terme qu’entraînerait la concentration de la quasi-totalité des moyens publics de sûreté nucléaire sous la responsabilité d’une autorité indépendante dont les décisions sont souveraines ».

« Cet ajout de dernière minute n’a fait l’objet d’aucune étude d’impact, ni de discussions préalables avec la représentation nationale ni les organisations syndicales », déplore le député communiste, Sébastien Jumel. Lors d’une audition de la commission de l’Assemblée sur la sûreté nucléaire, mi-février, les représentants de l’IRSN et de l’ASN étaient incapables de définir précisément le projet. Or, le texte de loi en préparation, charge leurs deux dirigeants d’un rapport « sur la mise en œuvre de la réforme » d’ici à juin 2023, avant un décret qui fixerait les modalités d’application au plus tard le 24 juillet prochain.

« Inconfort »  au sein de la majorité

Mercredi 1er mars, l’office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, qui regroupent les députés et sénateurs experts en sciences, a émis plusieurs réserves au projet gouvernemental. Sans s’y opposer, il a regretté l’absence « d’un diagnostic préalable complet, rigoureux et rapidement rendu public », craignant un « meccano administratif » ​​​​​​​ou, « au pire », que cette dissolution ne soit qu’un « moyen de ne pas faire obstacle aux objectifs fixés à la filière pour le renouveau du programme électronucléaire national ».

Si bien que l’opposition à cet article de dernière minute rassemble les oppositions. Celles de l’ensemble de la Nupes, mais aussi de certains députés Renaissance, à l’image de Barbara Pompili, ex-ministre de la Transition écologique de 2020 à 2021, assurant ressentir un « inconfort » au sein de la majorité sur le sujet. Même incompréhension côté syndicats. « Autant nous étions pour toutes ces mesures d’accélération, autant le démantèlement programmé de l’IRSN est un contresens à cette ambition politique », affirme Jérôme Lambert, de la CGT mines-énergie.

D’autant que ce texte très technique, censé, d’après les calculs d’EDF, faire gagner entre un an et demi et deux ans sur les délais de construction d’un réacteur, achoppe sur une autre « incompréhension », dixit Marie-Noëlle Battistel . En commission des affaires économiques, la députée socialiste a regretté l’absence de débat sur l’objectif du mix énergétique qui sera l’objet de la future loi de programmation énergie-climat attendue cet été. Car, avant même ce texte-cadre, le Sénat a enrichi le projet de loi portant sur l’accélération des procédures liées au nucléaire en supprimant l’objectif de réduction de la part de l’atome à 50 % du mix électrique. En 2015, la France avait en effet décidé de la fermeture de 14 de ses 58 réacteurs, alors que l’électricité produite provient à près de 70 % du parc nucléaire. Ce projet de loi est désormais « non plus technique mais politique et préempte le débat démocratique », regrette la députée EELV Julie Laernoes, rejointe par son collègue FI Fabien Lainé, y voyant là un véritable choix de société.

« L’exécutif s’y prend à l’envers », résume Sébastien Jumel, bien que favorable à l’amendement LR sur la part du nucléaire dans une approche « pragmatique ». Le député communiste pointe par ailleurs les « autres impasses. Pas une fois ne sont cités les mots souveraineté, maîtrise publique. De même que rien n’est écrit sur l’organisation de la sous-traitance et de son encadrement nécessaire, tout comme celui des investissements directs à l’étranger ».

Nucléairecentrales nucléairesÉnergie
L'Humanité

Philippe Martinez : les coulisses du red chef d'un jour

Reportage

Solène Cahon

Alors qu'il est l'une des voix majeures de la contestation contre la réforme des retraites, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, est devenu rédacteur en chef de l'Humanité le temps d'une journée pour ce jeudi 9 mars. 

Arrivé ce matin à 9h00, Philippe Martinez s'est directement mit à la tâche pour superviser l'édition de l'Humanité à paraître le vendredi 10 mars et consacrée au mouvement social contre la réforme des retraites. Son objectif : mettre en avant la question de la "démocratie" dans ce débat.

Engagé au coeur de la lutte, le secrétaire général de la CGT se trouve à un tournant de sa carrière. Il quittera ses fonctions lors du prochain congrès du syndicat en mars. En poste depuis 2015, il retrouvera bientôt son poste de salarié chez Renault, à la veille de ses 62 ans. 

Réforme des retraites
Известия (RUS)

Мужчина ранил топором двух человек на севере Москвы

На севере Москвы мужчина ранил топором двух человек. Об этом в среду, 10 марта, сообщает столичная прокуратура в своем Telegram-канале.

В парковой зоне недалеко от улицы Новая Ипатовка у 65-летнего злоумышленника произошел конфликт с двумя мужчинами. Во время инцидента горожанин ранил своих оппонентов топором.

Одного из пострадавших, 66-летнего мужчину, госпитализировали, второму оказали медицинскую помощь не в стационаре.

Подозреваемый задержан. По факту покушения на убийство двух человек возбуждено уголовное дело.

Бойня в тихий час: под Ульяновском совершено массовое убийство в детском саду Жертвами трагедии стали минимум четыре человека, еще один получил ранения

Ранее, 9 марта, сообщалось, что на юго-западе столицы женщина более 60 раз ударила ножом своего сожителя. Во время распития спиртного у них произошел конфликт на почве семейных разногласий. Мужчина погиб.

New York Times - World

Saudi Arabia and Iran Agree to Re-establish Ties in Talks Hosted by China

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The agreement between the regional rivals was facilitated by China, underlining the country’s growing economic and political importance in the Middle East.

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By Vivian Nereim

RIYADH, Saudi Arabia — Saudi Arabia and Iran have reached an agreement that paves the way for the re-establishment of diplomatic ties after a seven-year split, in what would be a major realignment between regional rivals that was facilitated by China, the countries said on Friday in a joint statement.

Saudi and Iranian officials announced the agreement after talks this week in China, which maintains close ties with both countries, according to the statement, which was published by the official Saudi Press Agency. Iran’s state news media also announced an agreement.

The two countries agreed to reactivate a lapsed security cooperation pact — a shift that comes after years of Iranian proxies targeting Saudi Arabia with missile and drone attacks — as well as older trade, investment and cultural accords.

Saudi Arabia and Iran will reopen embassies in each other’s countries within two months, and both states confirmed “their respect for the sovereignty of nations and noninterference in their internal affairs,” the statement said.

China’s role in hosting the talks that led to a breakthrough in a longstanding regional rivalry highlights the country’s growing economic and political importance in the Middle East, a region that was long shaped by the military and diplomatic involvement of the United States. Saudi and Iranian officials had engaged in several rounds of talks over the past two years, including in Iraq and Oman, without significant steps forward.

China’s top leader, Xi Jinping, visited Riyadh in December, a state visit that was celebrated by Saudi officials, who often complain that their American allies are pulling away from the region.

More on Iran

China’s most senior foreign policy official, Wang Yi, indicated in a statement on the Chinese foreign ministry website that Beijing had played an instrumental role in the agreement.

“This is a victory for the dialogue, a victory for peace, and is major positive news for the world which is currently so turbulent and restive, and it sends a clear signal,” he said. “The world is not just the Ukraine issue, and there are many issues bearing on peace and people’s well-being that demand the attention of the international community and must be properly addressed by the parties concerned in a timely way,” he added.

Mohammed Alyahya, a Saudi fellow at the Belfer Center for Science and International Affairs at Harvard, said the agreement was a “reflection of China’s growing strategic clout in the region — the fact that it has a lot of leverage over the Iranians, the fact it has very deep and important economic relations with the Saudis.” He added: “There is a strategic void in the region, and the Chinese seem to have figured out how to capitalize on that.”

After years of tensions, Saudi Arabia cut ties with Iran completely in 2016, when protesters stormed the kingdom’s embassy in Tehran after Saudi Arabia’s execution of a prominent Saudi Shiite cleric.

The rivalry between the two Islamic nations, which are less than 150 miles away from each other across the Persian Gulf, has long shaped politics and trade in the Middle East. It has a sectarian dimension — a majority of Saudi Arabia’s population is Sunni, while Iran’s is overwhelmingly Shiite — but has predominantly played out via proxy conflicts in neighboring Yemen, Iraq and Lebanon, where Iran has supported militias that Saudi officials say have destabilized the region.

Tensions hit a peak in 2019, when a missile and drone assault on a key Saudi oil installation briefly disrupted half of the kingdom’s crude production; U.S. officials said that Iran had directly overseen the attack.

The two countries have also faced off in Yemen, where a Saudi-led coalition is fighting Houthi rebels whom Iran has supported.

Saudi officials have also repeatedly expressed fear over Iran’s nuclear program, saying that they would be the foremost target for the Islamic Republic. But over the past few years, they have engaged in a series of talks with Iranian delegations, with both sides hoping to ease tensions.

China also wants stability in the region, with more than 40 percent of its energy coming from the Gulf, said Jonathan Fulton, a nonresident senior fellow for Middle East programs at the Atlantic Council.

“Beijing has adopted a smart approach using its strategic partnership diplomacy, building diplomatic capital on both sides of the Gulf,” he said. “Unlike the United States, which balances one side against the other, and is therefore limited in its diplomatic capacity.

Ali Shamkhani, the head of Iran’s Supreme National Security Council, told Iran’s NourNews Agency that President Ebrahim Raisi’s visit to China in February had helped create the opportunity for the negotiations to move forward.

Mr. Shamkhani described the talks as “unequivocal, transparent, comprehensive and constructive.” He said he was looking forward to relations between Iran and Saudi Arabia that foster “the security and stability of the region.”

For Iran, mending ties with a regional enemy would be a welcome relief after months of internal turmoil marked by antigovernment protests that Iranian officials have blamed in part on Saudi Arabia. The Iranian government spokesman, Ali Bahadori Jahromi, tweeted that “the historic agreement of Saudi-Iran negotiated in China and led entirely by Asian countries will change the dynamics of the region.”

The Israeli foreign ministry declined to immediately comment. But the news complicates the Israeli assumption that shared fears of a nuclear Iran would help Israel forge a formal relationship with Saudi Arabia.

Benjamin Netanyahu, the Israeli prime minister, has repeatedly stated in recent months that he hoped to seal diplomatic ties between Israel and Saudi Arabia for the first time.

The agreement comes as China has been trying to play a more active role in global governance by releasing a political settlement plan for the war in Ukraine and updating what it calls the Global Security Initiative, a bid to supplant Washington’s dominant role in addressing the world’s conflicts and crises.

Mark Dubowitz, the chief executive of the Foundation for Defense of Democracies, a Washington-based research institute, described the renewed Iran-Saudi ties resulting from Chinese mediation as “a lose, lose, lose for American interests.”

He added: “It demonstrates that the Saudis don’t trust Washington to have their back, that Iran sees an opportunity to peel away American allies to end its international isolation and that China is becoming the major-domo of Middle Eastern power politics.”

Yet Trita Parsi, an executive vice president of the Quincy Institute, a Washington research group that advocates U.S. restraint overseas, called the agreement “good news for the Middle East, since Saudi-Iranian tensions have been a driver of instability in the region.”

Saudi officials are not looking to replace the United States with China, though, said Yasmine Farouk, a nonresident scholar at the Carnegie Endowment for International Peace, a Washington research group.

When it comes to defense and security, “Riyadh still thinks in English,” she said. But after years of feeling that the United States has become a less reliable ally, they are expanding their alliances wherever they can.

Reporting was contributed by Keith Bradsher, Patrick Kingsley, David Pierson, Christopher Buckley, Michael Crowley, Farnaz Fassihi and Leily Nikounazar.

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L'Humanité

Enquête dans l’ombre des Templiers à Provins

Nos recommandations culturelles

Télévision Une légende, un territoire, un couple d’enquêteurs : bonne surprise pour ce téléfilm avec Thierry Neuvic, Anne Caillon et Gil Alma.

Caroline Constant

L’heure est à la fête à Provins. L’enfant chéri de la région, Renan Thomas (Stéphan Guérin-Tillier), met en scène une pièce sur l’histoire de la ville. Au beau milieu de cet instant de théâtre, il est victime d’une attaque au couteau. Dans les gradins, parmi les spectateurs, se trouvent Karine Demarle (Anne Caillon) et son fils Jonas. Elle passe quelques heures dans la ville médiévale avec son fils d’une dizaine d’années, Jonas, avant de le confier à son ex-mari, Patrick (Thierry Neuvic). Or, Karine et Patrick sont tous deux capitaines de police. Ils vont mener l’enquête conjointement. Ce qui ne va pas aller sans heurt, puisque madame vit en couple, à Paris, et que monsieur n’a pas fait le deuil de cette relation passée.

Le téléfilm embrasse la structure des collections de polars de France 3 : un crime, un duo d’enquêteurs, une légende locale. Là, ce sont les Templiers, qui se seraient réfugiés dans les souterrains de la ville au XIVe siècle, qui fournissent la trame, complètement artificielle et simple prétexte à de petites balades dans les splendides rues de Provins. L’intérêt du téléfilm repose sur la relation entre les deux personnages principaux : elle est une fonceuse, un peu tête brûlée, très investie dans son travail, et elle a tourné la page de cette histoire ; il est un grand romantique (un peu lourd parfois), qui tente vaille que vaille de recoller les morceaux d’une relation qui a explosé par sa faute. À leurs côtés, on note la présence de Gil Alma, dans le rôle du compagnon parisien de Karine.

Bien rythmé, le téléfilm, qui a déjà été diffusé en 2019, est un peu au-dessus, par la force des personnages et de la réalisation, de cette collection de France 3. Mais il serait peut-être temps d’abandonner ce prétexte des légendes, très novateur au départ, et qui vieillit mal, et plombe de jolies fictions qui n’en ont absolument pas besoin. 

provinstéléfilmfrance 3
New York Times - World

Russia-Ukraine War

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A (Literal) Passport Out of Russia: Give Birth in Argentina

Since the Ukraine war, pregnant Russians have been flocking to the South American country where obtaining citizenship is relatively easy — if your child is born there.

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By Natalie Alcoba

BUENOS AIRES, Argentina — The passengers drifted away until only the pregnant women remained at passport control.

Among them was Maria Konovalova, who was pulled aside and asked about her pregnancy. She was 26 weeks pregnant, she said she told the immigration officials last month at Buenos Aires’ international airport.

She was sent to join several other pregnant Russians in a common area of the airport, where they dragged furniture together and cracked jokes to calm their nerves.

“It was rather strange to see, it was a camp of pregnant women,” recounted Mrs. Konovalova, who was held for 24 hours until a judge ordered the release of all six detained women.

Since the Kremlin’s invasion of Ukraine, thousands of Russians have arrived in Argentina with a baby on the way, lured by the country’s relatively easy and speedy path to a passport that will give their children and them more freedom than their Russian passports.

Russians don’t need a visa to enter Argentina. And once they give birth, their children are automatically Argentine citizens, granting parents a right to permanent residency and opening a fast track to an Argentine passport.

“When I found out I was going to have a boy, I said, ‘I have to move, I don’t want him to become meat in that country’,” said Mrs. Konovalova, 25, who is from St. Petersburg, Russia.

What began as a trickle has exploded in popularity, according to Argentine migration officials. About 4,500 Russians arrived in January, four times as many as last January, though it is not clear how many were pregnant women. Two major hospitals in Buenos Aires say that Russian women delivered 25 percent to 45 percent of the babies born in their maternity wards in December and January.

The State of the War

Companies in Argentina are cashing in on the global turmoil spurred by the Russian invasion of Ukraine by aggressively marketing child births in the country as a pathway to citizenship.

“Childbirth in Argentina. The second passport for parents is the fastest in the world!” RU Argentina, an organization that assists Russians in Argentina, proclaims on its website. Its V.I.P. package, which includes translators, Spanish lessons and permanent residency for parents, costs $15,000.

Another agency, Eva Clinic, showcases private hospitals and tips for discovering Buenos Aires on its Instagram feed. One recent night at the international airport, it welcomed Ekaterina Bibisheva, a Russian sexologist and blogger with 4.8 million Instagram followers, with a banner and flowers as two men in Argentina soccer jerseys performed football tricks for her and her family.

“I heard childbirth in Argentina was like a fairy tale,” Ms. Bibisheva, 34, told Dr. Karina Fraga through a translator a few days later during an appointment in Buenos Aires. Sculptures of pregnant women adorned the obstetrician’s office, and a bowl full of candy with Russian wrappers sat on her desk.

Already a mother of two, she had long wanted to experience a birth in Argentina. The passport “is a bonus,” said Ms. Bibisheva, whose mission is to educate women on how to revel in their sexuality.

Some organizations have drawn the scrutiny of Argentine lawmakers who say their open door migration policy is being abused.

Florencia Carignano, Argentina’s director of migrations, believes that most Russians expecting babies don’t intend to live in Argentina, but are looking for a passport that allows them to enter more than 170 countries visa-free and to obtain a U.S. visa that is valid for up to 10 years. Currently, Russians can enter 87 countries without a visa.

Her department is taking a harder look at Russians, canceling the permanent residencies of people spending significant time outside Argentina and conducting address checks on recently arrived pregnant women to ensure they are actually living there.

“What is at stake is the security of our passport,” Ms. Carignano said in a television interview, citing a case involving two people accused of being Russian spies in Slovenia who were found in possession of an Argentine passport.

The police are also investigating the possibility that some organizations helping Russians could be laundering money and involved in organized crime. Last month, officers raided an organization that had been accused of using fraudulent documentation to help Russians obtain residency and citizenship papers.

Christian Rubilar, an immigration lawyer, who represented three of the six pregnant women who had been detained at the airport, called the reaction of Argentine officials discriminatory.

While it is true that an Argentine baby enables parents to avoid a two-year waiting period typically required before applying for citizenship, he said, other steps must still be met.

“The most important one is living here,” which means spending at least seven months of the year in Argentina, Mr. Rubilar said. It then takes one to three years to become a citizen, he said.

For Pavel Kostomarov, an acclaimed Russian film director, obtaining passports was about protecting his family.

He immigrated to Argentina last May with his wife Maria Rashka, a movie production designer. Fearing for their safety because of their support for an opposition politician, they fled Moscow, eventually arriving in Argentina. Their daughter, Alexandra, was born in August — their “little porteño,” a term that refers to someone born in the Argentine capital.

“Russian people are looking for where to escape,” Mr. Kostomarov, 47, said. “We don’t want to be part of aggression. It’s very shameful. We’re not fighters, we’re not revolutionaries.”

Their plan, he said, is to stay in Argentina “to save a young life.” They are trying to adapt a Netflix film that Mr. Kostomarov was slated to start filming in Russia before the war broke out.

In Buenos Aires, the new Russian presence is noticeable in Palermo, a trendy neighborhood, and Recoleta, an upscale district, where many have settled. Russian is often heard on the street and local hospitals have signs in Cyrillic script.

The New York Times spoke with 10 families with infants or a baby on the way. Most had come on their own, without the help of any organization. Many are taking intensive Spanish lessons. They are looking for work, or managing remote jobs in different time zones. Networks of support on Telegram, a messaging app, offer tips on how to settle in and navigate a new culture.

Irina Bugaeva, 31, and her husband Aisen Sergeev, 32, chose Argentina because of its welcoming reputation. They are Yakut, Indigenous people who live in northern Russia. When President Vladimir Putin announced the mobilization of soldiers in September, they feared that Mr. Sargeev would be enlisted.

“They were taking people from villages who don’t know about their rights,” said Ms. Bugaeva, who works in film production alongside her husband. Their son, Duolan, was born in November, and they have been living off savings and the money Mr. Sargeev brings in from freelance contracts. They also have a daughter, Leia, who is 5.

“I miss winter. I miss minus 50, even if it sounds crazy — but I do,” said Ms. Bugaeva, who is also a women’s rights and environmental activist. “I really want to come back home, but home is not home anymore.”

At an antiwar demonstration outside the Russian Embassy in Buenos Aires on the one-year anniversary of the invasion last month, couples carrying their babies dotted the crowd.

Among them was Mrs. Konovalova, who works as an English tutor, with a protest sticker on her pregnant belly.

After her experience at the airport, she worried about being unwanted in her new home. But she focused on getting an apartment, finding a hospital and waiting for her husband, Yuriy, to arrive. She ran to him when he walked out of the airport gates two weeks after her own arrival, and buried her face in the crook of his neck.

Initially, their plan had been to come for the baby’s passport and move on. But now they intend to stay, and see what Argentina has in store for them.

“It’s about looking for life, with the big letter L,” Mrs. Konovalova said. “In Russia it’s not life, it’s about surviving.”

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Известия (RUS)

Актриса Ольга Катаева скончалась на 69-м году жизни

Советская и израильская актриса театра и кино Ольга Катаева умерла 9 марта в Иерусалиме. Об этом в пятницу, 10 марта, сообщает Vzsar.ru.

О кончине артистки изданию рассказали ее друзья и близкие. По их словам, Катаева ушла из жизни после продолжительной тяжелой болезни.

Актриса родилась 9 сентября 1954 года в Борисоглебске Воронежской области. Театральное образование Катаева получила в студии при Саратовском ТЮЗе, там же она служила с 1978 года. После, с 1986 по 1992 год, была актрисой Саратовского академического драматического театра имени Карла Маркса.

С 1992-го преподавала на театральном факультете Саратовской консерватории в мастерской народного артиста России Александра Галко. Затем служила в театре «АТХ». Зрителям актриса запомнилась ролями в спектаклях «Чайка», «Три сестры», «Зойкина квартира» и «Белая гвардия».

Кроме того, Катаева снималась в кино. Самой известной ее ролью стала сержант Кира Крылова в фильме-катастрофе «Тревожное воскресенье» (1983 год) Рудольфа Фунтова. Также она снялась в картине «Балерина политотдела», а в 2011 году — в российском сериале «Москва. Три вокзала».

В 1995 году Катаева вместе с мужем эмигрировала в Иерусалим. Там она тоже играла на сцене и работала в театрах «Ноев Ковчег», «Микро», «Паргод», «Цилиндр», «Тарантас».

Ранее, 14 января, на 80-м году жизни скончалась народная артистка СССР Инна Чурикова. Она умерла в больнице, куда была доставлена в начале января в тяжелом состоянии. Среди диагнозов помимо хронических заболеваний была обнаружена внутритазовая гематома.

New York Times - World

Xi’s Third Term

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Xi Seals His Political Supremacy, Focusing on Economy and U.S. Rivalry

The Communist Party-controlled legislature endorsed Xi Jinping for an unprecedented third term as China’s president in a ritual ballot, cementing his dominance.

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By Chris Buckley and Keith Bradsher

Xi Jinping solidified his status as China’s most powerful leader in decades by sweeping into a new term as president on Friday, as he steels the country for an era of superpower rivalry and seeks to revive a battered economy.

The unanimous vote on the presidency by the Communist Party-controlled legislature formalized Mr. Xi’s continued dominance of Chinese politics after he had already claimed a fresh term as party leader in October. He will keep holding the three main crowns of power in China — party, military and state — with no rivals or potential successors vying for attention.

With his personal power secure, Mr. Xi, 69, is now casting himself as the strong leader that China needs in a hostile world, dismissive of the criticisms that his autocratic style is adding to the country’s dangers.

The party’s heavy-handed pursuit of “zero Covid” dragged on the economy, set off rare, widespread protests and added to investor worries about the country’s long-term growth prospects. Under Mr. Xi, China’s relations with the West have become increasingly strained, especially over Beijing’s rising pressure on Taiwan and Chinese closeness to Russia throughout the war in Ukraine.

The Communist Party has used a meeting of the National People’s Congress, the legislature, in Beijing to urge the nation to rally behind Mr. Xi. At a meeting with business leaders this week, Mr. Xi suggested that Western animosity was to blame for some of China’s economic troubles and took the rare step of openly accusing the United States of “all-around containment, encirclement and suppression.”

“In the coming period, the risks and challenges that we’re facing will only become more and more numerous and grim,” Mr. Xi told the business leaders, members of an advisory council. He urged officials to remain “calm and focused” while also braced for “struggle.”

Mr. Xi is poised to install his trusted officials to a new government lineup that will carry out his agenda of reviving growth and guarding China against threats at home and abroad. He has sought to assure jittery private businesses that the party embraces them. He initiated a government reorganization intended to better control financial risks and encourage more homegrown scientific innovation.

But Mr. Xi’s messages can be mixed, if not contradictory.

Even as he extended a friendly hand to private businesses, describing them as “one of us,” he has reminded them that they must serve the party’s priorities, including in national security and rural development. Mr. Xi’s warnings against the West may help to solidify support at home, but a more pugnacious stance risks escalating tensions with Washington and undercutting China’s economic recovery.

“This period is going to be an important one for seeing whether Xi is repentant or unbowed. I wouldn’t expect him to change a lot of the essentials,” Christopher K. Johnson, a former C.I.A. analyst who is a senior fellow at the Asia Society’s Center for China Analysis, said in an interview. “Xi is not on a ‘charm offensive’ where he is looking to correct the error of his ways.”

For now at least, Mr. Xi has signaled that he is prepared to push back against the United States over its sanctions and restrictions on Chinese firms and its expanding military deployments around Asia. The National People’s Congress is set to approve an increase of 7.2 percent to China’s military spending this year, enhancing the potential of the People’s Liberation Army to project power far from Chinese shores.

Mr. Xi and President Biden had been moving to rein in tensions, but their efforts have been overtaken by disputes over a Chinese surveillance balloon and the Biden administration’s accusation that Beijing was considering sending lethal support for Russian forces fighting in Ukraine. The Chinese foreign minister, Qin Gang, said this week that Beijing “has not provided weapons to either side of the conflict.”

To minimize China’s external vulnerabilities, Mr. Xi has emphasized reducing reliance on Western-held technologies and expertise, and fortifying the country against threats to food and energy security.

Mr. Xi still seems to hope to restart talks with Washington to manage tensions. But his unusually blunt warning against U.S. intentions will also ripple through the Chinese political system, said Ryan Hass, a senior fellow at the Brookings Institution who was director for China at the National Security Council under President Obama.

“President Xi’s public expression of frustration toward Washington will give license to other actors in China’s system to take a sharper public line against the United States,” Mr. Hass said in an email. “I expect President Biden and Xi to speak again in the coming couple of months," he added. “Until the relationship finds areas of common purpose, though, it will remain defined by mutual enmity and grievance.”

The congress in Beijing has been stage-managed to show support for Mr. Xi’s domestic and foreign policies. The 2,952 congress delegates — selected for their loyalty to the party — stood to applaud Mr. Xi after they had all voted to keep him as president. As the voting progressed, Mr. Xi sat on the podium chatting at length with his No. 2, the incoming Chinese premier, Li Qiang, who is expected to focus on growth.

Mr. Xi opened the way for his third term as president by engineering a constitutional change in 2018 that abolished what had been a two-term limit on that office. On that occasion, three legislative delegates abstained, while two dared vote against the change.

Economic growth slowed to 3 percent last year, lower than expected, as businesses and supply chains bore the brunt of Covid lockdowns and mass quarantines across the country. Unemployment among urban youth rose to nearly 20 percent in the worst months of 2022.

“I’m optimistic that as soon as the National People’s Congress is over, and Li Qiang has fully taken over, then China is going to roll out measures to boost the confidence of the private sector,” said Wang Xiangwei, a former chief editor of The South China Morning Post, a newspaper in Hong Kong.

“If you want to revive the Chinese economy, you have to rely on the private sector,” Mr. Wang, who now writes a newsletter on Chinese politics, said in an interview. “However, the private sector has been hit so hard that mere words to soothe their concerns is not enough.”

Mr. Xi and his top lieutenants have not yet offered specific responses to the deep unease in China’s private business community about the increasingly intrusive role of the government and restrictions on private investment. Beijing has been requiring companies to transfer a small stake and a seat on the board to the government and ordering companies to consult with Communist Party cells installed in their firms. Even as China tries to restore investor confidence, many of those policies may stay.

“Because they’re now facing what they take to be an insecure environment at home and abroad, they’re really taking steps to concentrate power, not to let go of it,” Kou Chien-Wen, a professor at National Chengchi University in Taipei who specializes in Chinese politics, said of China’s leaders.

State media reports of Mr. Xi’s meetings with businesspeople during the annual legislative session sought to emphasize the party’s expectation that entrepreneurs serve its party’s priorities, in return for its support. The reports highlighted a rural entrepreneur who was quoted as saying that companies should invest in farming. They also featured Robin Zeng, the founder of CATL, a top maker of batteries for electric cars that has given China a commanding lead in a core technology. China views achieving independence in electric cars and other major industries of the future as a top priority.

In the meeting with Mr. Xi, the reports said, Mr. Zeng discussed China’s dependence on foreign countries for strategic minerals. He said China should do more to ensure access to such “upstream” resources that supply manufacturers with the raw materials. Again, Mr. Xi used the chance to warn of threats to China’s security.

“Some of those who want to choke our throats really do want to start from upstream,” Mr. Xi replied, according to the official account of the meeting. “When they’re playing a zero-sum game with us, we need to leave ourselves a way out.”

Amy Chang Chien contributed reporting, and Li You contributed research.

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L'Humanité

8 mars. Ces intellectuelles incontournables : Nastassja Martin

Actu

Elles sont anthropologue, fonctionnaire d’État, astronome et astrophysicienne, philosophe, elles sont à la pointe dans leur domaine de compétences, et pourtant elles sont souvent à l’écart de la lumière, comme beaucoup trop d’autres femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’« Humanité magazine » vous fait découvrir cinq intellectuelles de renom. Un choix difficile tant elles sont nombreuses à exceller dans leur champ. De sa rencontre avec les populations du Grand Nord, l’anthropologue a tiré une nouvelle vision du rapport à notre milieu et une leçon pour les temps présents.

Jérôme Skalski

Spécialiste des populations arctiques, l’anthropologue Nastassja Martin s’est, par son travail, placée dans les pas des plus grands d’entre eux, sur la piste de Paul-Émile Victor ou de Jean Malaurie, le fondateur de la collection « Terre humaine ». « J’ai beaucoup travaillé sur la question de l’animisme, qui consiste en cette idée, partagée par de nombreux collectifs indigènes dans le Grand Nord et ailleurs, que nous partageons avec les autres membres du vivant ce qu’on pourrait appeler un fond commun animé », explique la diplômée de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), en novembre 2019, au micro de France Culture.

Née en 1986 à Grenoble, elle se rend à 23 ans auprès des Gwich’in, un peuple vivant dans le bassin du fleuve Yukon et de la rivière Peel, dans l’est de l’Alaska, et consacre à leur étude neuf années de sa vie. Son essai « les Âmes sauvages. Un peuple d’Alaska face à l’Occident » (la Découverte, 2016) rend public son travail de thèse placé sous la direction de Philippe Descola. C’est aussi le témoignage d’un engagement et d’un combat.

Expérience intellectuelle et corporelle

Dans « Croire aux fauves » (Verticales, 2019), livre couronné en 2020 par les prix Joseph Kessel, François Sommer, Mac Orlan et du Livre du réel, elle évoque sa rencontre avec un ours qui, en août 2015, alors qu’elle se trouve dans les montagnes du Kamtchatka pour réaliser une étude sur les Évènes, devient pour elle une expérience qui bouleverse son rapport au monde. Grièvement blessée par l’animal, elle connaîtra plusieurs mois d’hospitalisation en Russie puis à Paris, mais aussi une « métamorphose du regard qu’on porte sur les choses », souligne-t-elle.

« Je me sers de ma rencontre avec l’ours pour montrer comment la cosmologie animiste sur laquelle je travaille s’est transformée d’objet de recherche en une expérience qui a non seulement traversé mon intellect mais aussi mon corps. Ainsi, je questionne la position de l’anthropologue par rapport à son objet », explique-t-elle.

Avec « À l’est des rêves. Réponses even à la crise systémique » (la Découverte, 2022), Nastassja Martin nous invite à envisager différemment nos réponses à la crise environnementale que nous connaissons à l’aune des leçons des femmes et des hommes d’un peuple du Grand Nord, les Évènes, qui se sont réapproprié « non seulement leur autonomie économique, mais aussi leur manière de se relier au monde », et qui « ouvrent les possibilités de dialoguer avec des non-humains » en « un geste cosmologique mais aussi politique »

Известия (RUS)

В Германии проверят экоактивистов Letzte Generation на экстремизм

Федеральное ведомство по охране конституции Германии проверяет активистов экологического движение Letzte Generation на экстремизм. Об этом 10 марта сообщил журнал Spiegel.

По информации издания, проверка по открытым данным была начата полугодом ранее. Если расследование покажет, что члены группы привержены идеям экстремизма, то ведомство получит разрешение следить за ними с помощью спецслужб, отмечает «Газета.Ru».

Информация о проверке экоактивистам появилась после того, как 4 марта они облили черной краской памятник конституции Германии в Берлине. Акцию раскритиковали депутаты бундестага и глава МВД Нэнси Файзер.

Just stop spoil: почему акции экоактивистов-вандалов захватывают Европу Если не принять меры, акции могут перерасти в терроризм, предупреждают психологи

7 марта суд города Хайльбронн назначил двум экоактивистам Letzte Generation наказание в виде нескольких месяцев тюрьмы за блокировку улицы. Одного активиста приговорили к трем месяцам тюрьмы, второго — к двум, еще трем другим участникам акции протеста выписали денежный штраф.

Виновных задержали после акции, которая прошла в Хайльбронне 6 февраля. Во время нее пять человек приклеили себя к проезжей части, тем самым перекрыв движение автомобилей. В этот же день то же самое сделали активисты в Берлине, Мюнхене, Кельне, Дюссельдорфе, Йене, Магдебурге, Пассау и Ганновере. Пресс-секретарь движения Эме ван Баален предупредила, что сопротивление в 2023 году «будет больше, чем когда-либо».

8 декабря 2022 года активисты Letzte Generation заблокировали взлетно-посадочную полосу (ВПП) в аэропорту Мюнхена. Они приклеили ладони к асфальту. После этого ВПП пришлось закрыть на некоторое время.

L'Humanité

L’IVG en Italie sous la menace

Nos recommandations culturelles

Télévision France 2 diffuse ce soir un numéro d’ Envoyé spécial consacré au droit à l’avortement, de plus en plus contesté : les récents reculs aux États-Unis inspirent nos voisins transalpins.

Emile LeauthierEnvoyé spécial. Italie : IVG, le chemin de croix

Un spectre hante le monde : celui du recul des droits des femmes. Partout à travers le globe, il accomplit son œuvre sinistre, les menaçant chaque jour un peu plus. Parmi ces droits, le plus attaqué sans doute est celui à l’avortement. Aux États-Unis, l’année 2022 aura été marquée par l’abrogation de l’arrêt Roe vs Wade, qui garantissait aux Américaines l’accès à l’interruption volontaire de grossesse.

États-Unis. Le droit à l’avortement n’est plus constitutionnel : le grand bond en arrière

Depuis lors, nombre d’États ont soit interdit soit considérablement restreint les possibilités d’avorter. Dans le cas de l’Arizona, les autorités sont allées jusqu’à réactiver une loi remontant au XIXe siècle, interdisant l’IVG même en cas de viol et d’inceste.

Aujourd’hui, ce droit fondamental demeure en vigueur dans une vingtaine d’États seulement, laissant craindre un retour en puissance des avortements clandestins pratiqués à l’aiguille ou à l’eau de Javel. Un recul sans précédent qui est loin de ne toucher que la patrie de l’Oncle Sam.

Une clause permet aux médecins « objecteurs de conscience » de ne pas pratiquer l’avortement

En Italie, avec l’arrivée au pouvoir de la postfasciste Giorgia Melloni, les militants « pro-vie » se prennent à rêver d’une abolition totale du droit d’avorter. Dans ce pays catholique très pratiquant, il est déjà contesté et loin d’être pleinement appliqué.

En effet, dans la loi en vigueur, une clause permet aux médecins « objecteurs de conscience » de ne pas pratiquer l’avortement. Majoritaires parmi les gynécologues, ils imposent aux Italiennes de grandes difficultés d’accès à l’IVG. Certaines doivent faire des heures de route pour trouver un médecin conciliant, et pratiquement toutes essuient des remarques brutales, culpabilisantes, et paniquent de voir le temps filer.

En Italie, l’avortement médicamenteux est autorisé jusqu’à neuf semaines. Au-delà, une opération doit être pratiquée avant douze semaines.

Les avortements clandestins repartent à la hausse

Le collectif féministe Obiezione Respinta recueille les témoignages des nombreuses femmes victimes de violences gynécologiques. Les avortements clandestins repartent à la hausse. Ainsi, le terrain est fertile pour abolir ce droit fragile.

En Italie, la famille prime sur le droit des femmes

Revigorés par la décision de la Cour suprême aux États-Unis, les « pro-vie » fourbissent leurs armes, se modernisent, multiplient les campagnes de propagande, investissent Planning familial et hôpitaux publics.

Pour le nouveau gouvernement d’extrême droite, distiller le doute dans l’esprit des femmes qui veulent avorter et les inciter à devenir mère sont devenus l’obsession numéro un. Cette enquête d’ Envoyé spécial nous rappelle que la menace plane partout, d’un continent à l’autre, sur les femmes du monde entier. 

droit à l'avortementItaliefrance 2documentaire
L'Humanité

Nous vous accusons !

Tribune

Nous publions cet appel solennel des personnels et usagers de la santé, du social et du médico-social, signé par les syndicats, associations, collectifs citoyens et organisations politiques.

Collectif

Nous personnel-le-s et usager-ère-s de la santé, du social et du médico-social, nous vous accusons !

Vous, Emmanuel Macron et les gouvernements précédents, d’avoir mené des politiques mettant désormais en péril la santé de la population, dans toutes ses dimensions, physique, psychique et sociale.

Nous vous accusons d’avoir fait dangereusement progresser les déserts médicaux. Ainsi, 15 millions de personnes n’ont plus accès à un médecin traitant et les délais d’obtention d’un rendez-vous chez un spécialiste ou un paramédical, orthophoniste, kiné… s’allongent indéfiniment

Nous vous accusons d’avoir multiplié les obstacles financiers à l’accès aux soins : dépassements d’honoraires qui atteignent 3,5 milliards d’euros en 2021, franchises médicales, forfaits, restes à charge, remise en cause de l’AME pour les sans-papiers. Avec pour conséquence 30% des personnes qui reportent leurs soins et une forte progression des tarifs des mutuelles.

Nous vous accusons d’avoir organisé la casse de l’hôpital public, comme l'ont révélé la crise covid et la crise des Urgences :

  • Suppressions massives de lits (4100 en 2021 en pleine pandémie), fermetures de services d’accueils d’urgence, de maternités, de centres d’IVG, démantèlement des hôpitaux de proximité vidés de la plupart de leurs activités, ayant abouti à priver des territoires entiers d’accès aux soins hospitaliers
  • Destruction du secteur psychiatrique public ne permettant plus la continuité des soins psychiques en hospitalisation et en ambulatoire
  • Concentration des établissements sanitaires et sociaux, privatisation et marchandisation rampante
  • Etranglement financier et gestion de l’hôpital comme une entreprise de production, dont la tarification à l’activité (T2A) est la signature

Nous vous accusons d’avoir institué des politiques managériales génératrices de souffrance pour les personnel-le-s, non reconnu-e-s, maltraité-e-s, contraint-e-s à la démission, et de faire preuve de mépris vis-à-vis de ces métiers féminisés sous-payés du soin et de l’accompagnement.

Nous vous accusons de mettre en œuvre une déshumanisation du soin, de l’accompagnement médico-social et social, par une protocolisation à outrance et des pratiques inadmissibles et dégradantes d’isolement et de contention qui se multiplient en psychiatrie mais aussi dans les EHPADs et dans d’autres secteurs de soins.

Nous vous accusons d’avoir fait le choix de l’austérité budgétaire conduisant à une insuffisance criante de soignant-e-s et de personnel-le-s dans tous les secteurs de la santé du médico-social et du social.  

Nous vous accusons de carences graves dans les politiques d’accompagnement et de soins des personnes en perte d’autonomie, à domicile et en institution comme le scandale Orpéa l’a encore démontré.

Nous vous accusons d’inaction coupable face aux pénuries de médicaments, aux prix scandaleux exigés par les laboratoires pharmaceutiques qui ponctionnent la Sécurité Sociale, aux scandales sanitaires.

Nous vous accusons d’avoir laminé la médecine préventive à l’école et au travail, supprimé les comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et d’avoir abandonné une authentique politique de prévention sanitaire (malbouffe, maladies professionnelles et accidents de travail, pollution de l'air, pesticides, pollutions industrielles, pandémies, filtration de l'air intérieur, …).

Nous vous accusons d’inaction coupable face aux inégalités sociales de santé.

Nous vous accusons d’avoir considérablement affaibli la Sécurité sociale par des exonérations récurrentes de cotisations sociales pour les entreprises.

Nous vous accusons de conduire des politiques sociales déshumanisantes, maltraitantes envers les populations et les personnel-le-s de la santé du social et du médico-social, d'avoir oublié qu'une politique de santé et de prévention se bâtit avec les populations.

Personnel-le-s et Usager-ère-s, mobilisons-nous tou-te-s ensemble, pour contrer ces politiques et porter nos exigences :

  • D’un accès aux soins et à un accompagnement social pour toutes et tous sur tout le territoire sans discrimination financière, géographique, culturelle, numérique, sociale, de genre, d’origine et de situation administrative.
  • De la suppression des dépassements d’honoraires, vers la suppression des restes à charge.
  • D'un Service public de santé de premier recours sur tout le territoire avec ouverture de centres de santé pluriprofessionnels, pour permettre une répartition des professionnel-le-s de santé en fonction des besoins.
  • D’un Service public hospitalier présent sur tout le territoire, répondant à l’ensemble des besoins de la population.
  • De réouvertures de lits, de services, d'hôpitaux de proximité, de maternités, de centres d'IVG… partout où cela est nécessaire, selon les besoins définis par les professionnels (médecins ou non), les usager-ère-s, associations, élu-e-s…
  • D’un accès direct à un service d'urgence à moins de 30 minutes.
  • Du retour à une réelle politique de secteur en psychiatrie.
  • D’un arrêt des fermetures de lits et de services.
  • De la définition d’un nombre maximum de patient-e-s par soignant-e et par activité, co-élaboré avec les équipes soignantes et les usager-ère-s
  • D’un plan de formation à la hauteur des besoins, de l’instauration d’un pré-salaire étudiant, de moyens octroyés immédiatement pour ouvrir les places nécessaires dans les écoles et universités.
  • De recrutements à la hauteur des besoins, co-évalués par unité avec les personnel-le-s, usager-ère-s, dans tous les établissements sanitaires et médico-sociaux
  • De la reconnaissance des professionnel-le-s de santé par des mesures salariales et statutaires prenant en compte l’engagement, la responsabilité, la formation et la pénibilité.
  • De la participation effective aux décisions des personnel-le-s, de toute catégorie, de santé, du social et du médico-social, et des usager-ère-s.
  • De la reconnaissance du médicament comme bien commun, et non comme marchandise, pour permettre un accès au meilleur prix.
  • De la reconquête et du renouvellement de la Sécurité Sociale, avec un 100% Sécu, un financement à la hauteur des besoins, le retour à une gestion par les représentant-e-s des usager-ère-s et assuré-e-s sociaux.
  • De la sortie de la gestion marchande du système de santé et de la politique d’austérité imposée par l’ONDAM (Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie), avec son enveloppe fermée qui empêche de répondre à la satisfaction des besoins.
  • D’une modification de la loi de finance de la Sécurité Sociale dans l’urgence, dès 2023, et d’une augmentation des budgets.

Il y a urgence à défendre le droit à la santé, à l’accès aux soins, à l’accompagnement social et à une protection sociale de qualité pour tous et toutes, c’est une exigence d’égalité ! 

Personnel-le-s, Usager-ère-s, participons nombreux-ses aux initiatives portant ces propositions et revendications et en particulier 

  • Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, 
  • Dans la semaine du 7 avril journée mondiale de la santé,
  • Le 13 mai la manifestation nationale pour les services publics à Lure.

Premiers signataires :

Syndicats : Fédération CGT Santé Action Sociale, Fédération des Orthophonistes de France, Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Fédération Sud Collectivités territoriales, Fédération Sud Education, Fédération Sud Santé Sociaux, Solidaires, SUD Chimie Sanofi Montpellier, Syndicat National des Infirmier(e)s Conseiller(e)s de Santé-FSU, Syndicat de la Médecine Générale, Union Fédérale Médecins Ingénieurs Cadres Techniciens-CGT Santé Action Sociale, Union syndicale de la psychiatrie,

Associations et collectifs : Act Up Sud-Ouest, Association des Médecins Urgentistes de France, Appel des appels, Association ETM46, Association nationale des sage-femmes orthogénistes, ATTAC, Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception, CapitalExit, Cerises la coopérative, Collectif CIVG Tenon, Collectif National Droit des Femmes, Collectif antisanofric, Collectif Inter-Urgences, Comité Ivryen pour la santé et l’hôpital public, Comité de Vigilance des Services publics de Haute-Saône, Confédération internationale solidaire et écologiste, Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics, Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Europe solidaire sans frontières, Femmes égalité, Fondation Copernic, La santé n'est pas une nmarchandise, LaSantéUnDroitPourTous, Le fil conducteur psy, Médicament bien commun, People's Health Movement France, Planning familial du Val de Marne, Printemps de la psychiatrie, Printemps du CARE, Résistance sociale, Stop précarité

Avec le soutien des organisations politiques : ENSEMBLE!, Europe-Ecologie Les Verts, Génération.s, Gauche écosocialiste, France insoumise, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français.

 contact : notresanteendanger2avril@gmail.com

Santéurgences médicaleshôpitalMédico-social
Известия (RUS)

Зампред правления «Газпрома» Бурмистрова перешла в Газпромбанк

Елена Бурмистрова ушла с постов зампреда правления «Газпрома» и гендиректора «Газпром экспорта». Об этом сообщила пресс-служба газовой компании в пятницу, 10 марта.

Бурмистрова займет должность первого вице-президента Газпромбанка.

На посту зампредседателя правления «Газпрома» Елена Бурмистрова курировала вопросы внешнеэкономической деятельности. В правление компании вошла четыре года назад.

Освободившийся пост генерального директора «Газпром экспорта» займет Дмитрий Хандога, а из-за ухода Бурмистровой из «Газпрома» куратором деятельности компании на газовом рынке станет зампредседателя правления Виталий Маркелов.

Перестановка по требованиям: ждать ли еще ротаций в кабмине ГД утвердила Дениса Мантурова вице-премьером, а президент назначил Юрия Борисова главой «Роскосмоса»

В конце февраля свой пост покинул заместитель председателя Центробанка России Руслан Вестеровский.

L'Humanité

Disparition de l'architecte militant Roland Castro

Actu

L'architecte et militant politique Roland Castro, qui voulait "remodeler" les cités bétonnées des grandes villes, est décédé jeudi à l'âge de 82 ans, a annoncé sa fille Elisabeth Castro à l'AFP. "Il est mort paisiblement très entouré par la famille dans un hôpital parisien", a-t-elle précisé. On doit à Roland Castro la rénovation de la Cité de la Caravelle à Villeneuve-la-Garenne, entre autres. Il signa également la Cité de la bande dessinée à Angoulême et la Bourse du Travail de la ville de Saint-Denis.

Il avait fait de sa vision de l'habitat un combat politique, social et sociétal. Toute sa vie, l'architecte-militant n'a cessé de mettre en avant le lien entre urbanisme et lien social, désireux de "convaincre ses concitoyens et ceux qui les représentent que les banlieues ne sont pas des fourre-tout pour exclus de la société".

Les hommages se multiplient : "Légende de l'architecture et de l'urbanisme, militant de gauche visionnaire, Roland Castro nous a quittés. À notre paysage urbain, il lègue une empreinte indélébile. Aux citoyens, une inspiration. Au revoir et merci, Roland", a tweeté le président Emmanuel Macron, à la demande duquel Roland Castro avait rédigé un rapport sur le projet du Grand Paris en 2018. "Je regretterai cet ami chaleureux, de tous les combats et qui a eu tant de vies. (...) Paris lui rendra hommage", a réagi sur Twitter la maire de la capitale, Anne Hidalgo.

Né le 16 octobre 1940 à Limoges de parents juifs, Roland Castro vit ses premières années dans l'arrière-pays limousin, dans l'un des premiers maquis de la résistance. De ces quatre années, il gardera l'idée qu'il doit s'acquitter d'"une dette d'existence envers la France". Il deviendra donc bâtisseur de ce pays en partageant ses élans révolutionnaires au travers de deux passions : l’architecture et la politique. Entré aux Beaux-Arts de Paris en 1958, il est porteur de valises pour le compte du FLN algérien, avant de rejoindre l'Union des étudiants communistes. Il finira par embrasser le maoïsme et la lutte révolutionnaire, bannière sous laquelle il militera en Mai 68. Dans les années 1970, il rencontre également la psychanalyse et Lacan.

En 1983, il co-fonde "Banlieues 89" avec son ami l'urbaniste Michel Cantal-Dupart. L'initiative remonte jusqu'à François Mitterrand, qui lui confie une mission interministérielle. Plus de 200 projets sont soumis à Banlieues 89. L'urbaniste accompagne alors les mairies aux grands ensembles populaires, et en particulier les villes de la "ceinture rouge" parisienne et des anciennes agglomérations ouvrières.

Un temps mitterrandien,  il retrouvera le PCF dans les années 1990 et en deviendra membre du conseil national lors de la "mutation" initiée par Robert Hue. Membre fondateur des Amis de l'Humanité en 1996, il participe à de nombreuses rencontres et initiatives en soutien à notre journal, toujours prêt à débattre pour refaire le monde, notamment au stand des Amis, à la Fête de l'Humanité.

L’architecte très engagé pour un habitat à visage humain, figure de mai 68, oscille alors entre la gauche de son cœur et l’attrait de travailler avec les différents pouvoirs, qu'ils soient mitterrandistes, sarkozystes puis macronistes. Roland Castro créé son propre parti, le "Mouvement pour l'Utopie Concrète", avec lequel il se lance dans la présidentielle de 2007, sans collecter les parrainages nécessaires.

En 2008, Nicolas Sarkozy le nomme pour une mission pluri-discilinaire autour du Grand Paris... Dans la dernière période, il apporte son soutien à Emmanuel Macron et l'architecte militant se retrouve encore à pied d’œuvre sur le projet de Grand Paris.

Voici l'entretien qu'il nous avait accordé en 2007 dans lequel il revient sur sa vision de l’architecture.

« Retrouver l'esprit des années trente »

Roland Castro, architecte urbaniste, souhaite une grande politique urbaine dans l'esprit d'Henri Sellier, le créateur des cités-jardins à la française.

Vous êtes un amoureux des cités-jardins. C'est la preuve que l'on peut faire du logement social de qualité. Or, aujourd'hui le logement social est dévalorisé. Que pensez-vous du classement aux monuments historiques du square Dufourmantelle à Maisons-Alfort ?

Roland Castro. Le fait qu'on classe une cité ouvrière, une cité HLM, c'est la reconnaissance d'une histoire formidable, qui en France a une tradition jaurésienne. On a d'ailleurs beaucoup reproché à Jaurès de faire de belles choses pour les ouvriers, les guesdistes n'étaient pas pour qu'on s'occupe de la question du logement avant le grand soir. Le mouvement est porté par Henri Sellier, président de l'office HBM de la Seine, qui a fait bâtir dix-sept cités-jardins autour de Paris. Elles sont encore aujourd'hui formidables, même si on a dû les réaménager, améliorer le confort, agrandir des logements, etc. Ce sont des lieux où on célèbre le vivre ensemble, qui donnent un sentiment identitaire très fort. Celle de Suresnes par exemple donne un sentiment extraordinaire de complexité, avec son théâtre, son église, son habitat collectif et individuel... On observe aujourd'hui la trace des HBM autour de Paris. Les gens y bougent beaucoup moins, ils sont plus attachés à ces lieux qu'à des choses plus contemporaines qui sont désastreuses. C'est, à mon avis, une très grande leçon politique. On a su faire des cités HLM qui ne sont pas du tout les grands ensembles que l'on connaît, qui sont au contraire les lieux les plus valorisés des communes dans lesquelles ils sont situés.

Pourquoi aujourd'hui n'est-on pas capable de retrouver l'esprit des années trente ? Il n'y a pas de vraie volonté politique de logement social...

Roland Castro. Il n'y a pas de commande cultivée, portée par un projet politique. La gauche parle de quantité de logements sociaux, mais elle n'a pas de discours qualitatif. L'intelligence de l'aménagement urbain est laissé « à votre bon coeur, monsieur le maire ». Des maires ont une sensibilité urbaine, font un travail convenable avec des architectes pas trop bêtes, mais c'est hasardeux. On n'élit pas un maire pour son talent urbain. On fait des choses intéressantes pourtant. À Bobigny, le nouveau quartier en construction, même s'il ne s'agit pas d'une cité-jardin s'attache à cette tradition. Parce que le maire Bernard Birsinger avait adhéré au projet, il était sensible à ces questions. À Stains, on bâtit une nouvelle cité-jardin.

La grande question de la ville aujourd'hui, c'est la « démolition-reconstruction ». C'est la bonne politique ?

Roland Castro. Je pense que l'erreur est d'avoir intitulé cette politique « démolition-reconstruction ». Il aurait fallu inverser le sens et parler de remodelage. Je suis pour l'ANRU. Il y a enfin une base urbaine sérieuse pour la politique de la ville. Il existe un début de politique urbaine, même s'il n'y a pas clairement une grande politique urbaine. Une grande politique urbaine, ça voudrait dire qu'il n'y ait plus de logement moche, que les quartiers ne soient plus enclavés, et que tous les quartiers soient mis en réseau.

Est-ce qu'on peut construire aujourd'hui des cités-jardins comme dans les années trente ?

Roland Castro. On peut retrouver l'esprit des années trente, mais il faut que la question urbaine, qui n'est jamais une question d'actualité, devienne centrale. Il faudrait mettre la question des banlieues à chaque conseil des ministres, qu'on s'y acharne pendant dix ans. Il faudrait définir une politique sur la question urbaine, et voter une loi-programme comme on vote une loi de programmation militaire. On a le savoir-faire , on a fait le bilan des erreurs du mouvement moderne, on sait ce qu'il ne faut plus faire.

Entretien réalisé par J. M.

roland castroArchitecture
New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Why Russia Has Such a Strong Grip on Europe’s Nuclear Power

New energy sources to replace oil and natural gas have been easier to find than kicking the dependency on Rosatom, the state-owned nuclear superstore.

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By Patricia Cohen

Patricia Cohen, who covers the economic fallout of the war in Ukraine, reported from London.

The pinched cylinders of Russian-built nuclear power plants that dot Europe’s landscape are visible reminders of the crucial role that Russia still plays in the continent’s energy supply.

Europe moved with startling speed to wean itself off Russian oil and natural gas in the wake of war in Ukraine. But breaking the longstanding dependency on Russia’s vast nuclear industry is a much more complicated undertaking.

Russia, through its mammoth state-owned nuclear power company, Rosatom, dominates the global nuclear supply chain. It was Europe’s third-largest supplier of uranium in 2021, accounting for 20 percent of the total. With few ready alternatives, there has been scant support for sanctions against Rosatom — despite urging from the Ukrainian government in Kyiv.

For countries with Russian-made reactors, reliance runs deep. In five European Union countries, every reactor — 18 in total — were built by Russia. In addition, two more are scheduled to start operating soon in Slovakia, and two are under construction in Hungary, cementing partnerships with Rosatom far into the future.

For years, the operators of these nuclear power plants had little choice. Rosatom, through its subsidiary TVEL, was virtually the only producer of the fabricated fuel assemblies — the last step in the process of turning uranium into the nuclear fuel rods — that power the reactors.

Even so, since the invasion of Ukraine in February 2022, some European countries have started to step away from Russia’s nuclear energy superstore.

The Czech Republic’s energy company, CEZ, has signed contracts with Pennsylvania-based Westinghouse Electric Company and the French company Framatome to supply fuel assemblies for its plant in Temelin.

Finland canceled a troubled project with Rosatom to build a nuclear reactor and hired Westinghouse to design, license and supply a new fuel type for its plant in Loviisa after its current contracts expire.

“The purpose is to diversify the supply chain,” said Simon-Erik Ollus, an executive vice president at Fortum, a Finnish energy company.

Bulgaria signed a new 10-year agreement with Westinghouse to provide fuel for its existing reactors. And last week, it moved ahead with plans for the American company to build new nuclear reactor units. Poland is about to construct its first nuclear power plant, which will feature three Westinghouse reactors.

The State of the War

Slovakia and even Hungary, Russia’s closest ally in the European Union, have also reached out to alternative fuel suppliers.

“We see a lot of genuine movement,” said Tarik Choho, president of nuclear fuel unit at Westinghouse, adding that the Ukraine war accelerated Europe's search for new suppliers. “Even Hungary wants to diversify.”

William Freebairn, senior managing editor for nuclear energy at S&P Commodity Insights, said Russia’s march into Ukraine last year in some ways marked “a sea change.”

“Within days of the invasion,” he said, “just about every country that operated a Russian reactor started looking for alternate supply.”

In Ukraine, serious efforts to chip away at Russian nuclear dominance began in 2014 after President Vladimir V. Putin of Russia sent troops to occupy territory in Crimea and the eastern Donbas region. Ukraine, whose 15 Soviet-era reactors provided half the country’s electricity, signed a deal with Westinghouse to expand its fuel contract.

It took roughly five years between the start of the design process and the final delivery of the first fuel assembly, according to the International Energy Agency.

Ukraine “blazed a commercial trail,” Mr. Freebairn said. In June, Ukraine signed another contract with Westinghouse to eventually provide all its nuclear fuel. The company will also build nine power plants and establish an engineering center in the country.

Still, a worldwide turn away from Russia’s nuclear industry would be a slog: The nuclear supply chain is exceptionally complex. Establishing a new one would be expensive and take years.

At the same time, Rosatom has proved uniquely successful as both a business enterprise and a vehicle for Russian political influence. Much of its ascendancy is due to what experts have labeled a “one-stop nuclear shop” that can provide countries with an all-inclusive package: materials, training, support, maintenance, disposal of nuclear waste, decommissioning and, perhaps most important, financing on favorable terms.

And with a life span of 20 to 40 years, deals to build nuclear reactors compel a long-term marriage.

Russia’s tightest grip is on the market for nuclear fuel. It controls 38 percent of the world’s uranium conversion and 46 percent of the uranium enrichment capacity — essential steps in producing usable fuel.

“That’s equal to all of OPEC put together in terms of market share and power,” said Paul Dabbar, a visiting fellow at the Center on Global Energy Policy at Columbia University, referring to the oil dominance of the Organization of the Petroleum Exporting Countries.

As with oil and natural gas, the cost of nuclear fuel supplies has risen over the past year, putting more than $1 billion from exports into Russia’s treasury, according to a report from the Royal United Services Institute, a security research organization in London.

The American nuclear power industry gets up to 20 percent of its enriched uranium from Russia, the maximum allowed by a recent nonproliferation treaty, according to the International Energy Agency. France imports 15 percent. Framatome, which is owned by state-backed nuclear power operator, Électricité de France, or EDF, signed a cooperation agreement with Rosatom in December 2021, two months before Russia’s invasion, that is still in effect. Framatome declined to comment.

And even with the slate of new fuel agreements in Europe with non-Russian sources, deliveries won’t begin for at least a year, and in some cases several years.

Around a quarter of the European Union’s electricity supply comes from nuclear power. With pending climate disaster prompting a worldwide push to decrease the overall use of fossil fuels, nuclear energy’s role in the future fuel mix is expected to increase.

Still, analysts argue that even without formal sanctions, Russia’s position as a nuclear supplier has been permanently compromised.

At the height of the debate in Germany last year over whether to keep its two remaining nuclear power plants online because of the war, their reliance on uranium enriched by Russia for the fuel rods emerged as one of the arguments against extending their lives. The last two reactors are to be shut down next month.

And when Poland’s Council of Ministers approved the agreement in November for Westinghouse to build the country’s first nuclear power plant, the resolution cited “the need for permanent independence from energy supplies and energy carriers from Russia.”

Mr. Choho at Westinghouse was confident about the company’s ability to compete with Rosatom in Europe, estimating that it eventually could capture 50 to 75 percent of that nuclear market. Westinghouse has also signed an agreement with the Spanish energy company Enusa to cooperate on fabricating fuel for Russian-made reactors.

But outside the European Union and United States, in countries where support for Russia’s government has held up, Rosatom’s one-stop shopping and financing remain enticing. Russian-built reactors can be found in China, India and Iran as well as Armenia and Belarus. Construction has begun on Turkey’s first nuclear power plant, and Rosatom has a memorandum of understanding with 13 countries, according to the International Energy Agency.

As a new report in the journal Nature Energy concluded, while the war “will undermine Rosatom’s position in Europe and damage its reputation as a reliable supplier,” its global standing “may remain strong.”

Melissa Eddy contributed reporting from Berlin.

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New York Times - World

Xi’s Third Term

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Here Are the Men Leading China for the Next Five Years

As Xi Jinping starts his third term as president, he is pushing sweeping changes to the rest of the country’s leadership to elevate his allies.

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By Vivian Wang

Reporting from Beijing

China’s top leader, Xi Jinping, was confirmed to a norm-breaking third term as state president on Friday, further formalizing his position as China’s most dominant leader in decades.

The announcement was no surprise: Mr. Xi oversaw the abolition of presidential term limits in 2018, and in October he secured a third term as head of the Chinese Communist Party, the position from which his real authority derives. Now, as the annual meeting of China’s rubber-stamp legislature concludes in the coming days, many of his loyalists are being elevated to the rest of the country’s leadership.

They will be tasked with reviving the economy, which is languishing after three years of Covid restrictions, bolstering security and seeking self-sufficiency in strategic technologies to counter what Mr. Xi has described as a campaign of “all-around containment, encirclement and suppression” by the United States.

The picks for many of those positions are clear, though some uncertainty remains around others. Here’s a look at the lineup:

Premier

Premier is the second-most powerful position in China, and it is set to go to Li Qiang, who last fall was elevated to be the No. 2 official in the Chinese Communist Party. As premier, Mr. Li will be China’s top bureaucrat, leading the country’s cabinet and wielding broad authority over economic policy.

The position has weakened under Mr. Xi, who was widely seen to have sidelined the outgoing premier, Li Keqiang. But some analysts say that Li Qiang may play a larger — though not necessarily more influential — role than his predecessor. The former Communist Party secretary of Shanghai, Li Qiang is a longtime ally of Mr. Xi, and his elevation is likely a product of his perceived loyalty to the top leader. Last spring, for example, he oversaw the bruising two-month coronavirus lockdown of Shanghai, executed in the name of Mr. Xi’s “zero Covid” policy.

Mr. Li’s experience leading economically important regions — in addition to Shanghai, he also held top posts in affluent Zhejiang and Jiangsu Provinces — has fueled some hopes that he will promote business-friendly policies. But he lacks experience in Beijing, which could make him more reliant on Mr. Xi’s continued support, and less likely to raise policies at odds with the top leader’s wishes.

Mr. Li’s new position is set to be confirmed on Saturday, and at the end of the congress, he will make his public debut as premier at a news conference with vetted questions.

Executive Vice Premier

The executive vice premier is the highest-ranked of China’s vice premiers, the officials directly under Mr. Xi and the new premier. This post is expected to go to Ding Xuexiang, who for the past few years has served as a secretary and chief of staff to Mr. Xi.

In this role, Mr. Ding is also likely to be responsible for day-to-day economic policy. The outgoing executive vice premier, Han Zheng, was a former Communist Party secretary of Shanghai credited with guiding that city’s transformation into a cosmopolitan financial capital. Mr. Ding, by contrast, has never led a province, working largely as a behind-the-scenes technocrat.

But like others slated for promotion, Mr. Ding has longstanding ties with Mr. Xi. He is widely believed to be the office director for China’s National Security Commission, a secretive body that has grown more influential as Mr. Xi has emphasized the need for vigilance against foreign and domestic threats. He has also frequently traveled with Mr. Xi, both domestically and overseas.

Mr. Han, the current executive vice premier, was named China’s vice president, a largely ceremonial role.

Head of China’s Legislature

Zhao Leji, named No. 3 in the party hierarchy last fall, was approved as the head of the National People’s Congress, China’s legislature.

The legislature nominally has the power to make laws and amend the Constitution, though decisions are in reality made by top party officials. Mr. Zhao has kept a relatively low profile, but his responsibilities in recent years have been weighty: He has led the party’s discipline inspection commission, in charge of implementing Mr. Xi’s campaign against official corruption and disloyalty.

That campaign has been key to Mr. Xi’s consolidation of power and purging of rivals. Before taking on the disciplinary role in 2017, Mr. Zhao was a top official in charge of party personnel issues, giving him deep experience in the party’s internal affairs.

Head of Political Advisory Body

At the same time as the annual legislative meeting, another group, which acts as a political advisory group to the government, also meets in Beijing. This group, called the Chinese People’s Political Consultative Conference, will now be led by Wang Huning, the No. 4 Communist Party official.

In this role, Mr. Wang will oversee about 2,000 representatives who ostensibly offer political and social policy suggestions; in reality, the conference works more as a soft power force for the party, mobilizing resources and nonparty members across Chinese society to back the party’s agenda.

Mr. Wang is known as the party’s chief ideologist: He has served three consecutive top leaders in creating propaganda and writing speeches and policies. He helped shape Mr. Xi’s motto of the “Chinese Dream” — a vision of national rejuvenation, shepherded by Mr. Xi — and his political rise signals the continuation of the party’s hard-line, anti-Western policies.

Economic Czar

Working closely with Mr. Li on reviving China’s economy will be He Lifeng, another trusted former aide to Mr. Xi.

Mr. He, who is expected to become a vice premier overseeing economic and industrial policy, is the current head of China’s National Development and Reform Commission, the country’s economic policy planning committee. In that role, he has overseen the drafting of China’s five-year plans and large investment projects both at home and overseas.

Compared with the outgoing economic czar, Liu He — a Harvard-educated economist who also led trade negotiations with Washington — Mr. He has little overseas exposure. He worked for 25 years in southeastern China’s Fujian Province, including on and off with Mr. Xi when he was rising through the ranks there, and then became deputy Communist Party secretary in the megacity of Tianjin.

His close ties to Mr. Xi suggest that he will be key to carrying out the leader’s vision of a security-oriented, state-led society, where economic growth comes second to ideology.

Chris Buckley, Keith Bradsher, Claire Fu, Joy Dong and Chang Che contributed reporting.

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Известия (RUS)

В Роспотребнадзоре предупредили о риске заражения вирусом Зика в путешествиях

Россиянам следует быть осторожными при посещении регионов, где были выявлены случаи вируса Зика. Об этом 10 марта предупредили в пресс-службе Роспотребнадзора.

«В связи с сообщениями в СМИ о регистрации завозных случаев лихорадки Зика в Европе Роспотребнадзор рекомендует российским туристам соблюдать меры предосторожности при посещении эндемичных регионов», — говорится в сообщении.

Отмечается, что больше всего случаев сейчас выявляется в странах панамериканского региона и Индии. С начала года случаи заболевания были зарегистрированы на территории 10 стран американского региона. Больше всего — в Бразилии, Боливии и Колумбии.

Так как основным способом передачи инфекции являются укусы комаров, в ведомстве посоветовали носить закрывающую тело одежду, использовать репелленты, устанавливать противомоскитные сетки в помещениях.

«В России случаи заболевания лихорадкой Зика не регистрировались с 2017 года. Риски распространения заболевания в РФ отсутствуют», — подчеркнули в Роспотребнадзоре.

Незащищенный отдых: как избежать тропических инфекций без прививок В тропических странах можно столкнуться с болезнями, которые давно побеждены в Европе

Лихорадка Зика — острое инфекционное заболевание, которое передается через укусы комаров. Оно стало причиной мирового кризиса в здравоохранении в 2015–2016 годах. Из-за него тысячи младенцев родились с серьезными врожденными дефектами. По данным ЮНИСЕФ, в 2014 году в Бразилии зарегистрировали 147 случаев лихорадки Зика у новорожденных. При этом в период с 22 октября 2015 по 26 января 2016 года с вирусом родилось уже почти 4,2 тыс. детей.

16 февраля Роспотребнадзор принял решение усилить санитарно-карантинный контроль на фоне вспышки вируса Марбург в Экваториальной Гвинее. По состоянию на тот момент было зарегистрировано девять летальных случаев и еще 16 эпизодов с подозрением на заболеваемость.

L'Humanité

C’est la galère pour les PME de l’agroalimentaire 

Actu

L’importance vitale de notre agriculture et de l’industrie agroalimentaire qui transforme ses produits a été soulignée à l’occasion du Salon de l’Agriculture du 25 février au 5 mars. Cette semaine, trois ministres disent agir pour aider les PME de l’agroalimentaire à passer un cap difficile. Mais ils le font en occultant les effets dévastateurs des accords de libre-échange signés entre l’Europe et de nombreux pays tiers.

Gérard Le Puill

Daté du 3 mars, un texte commun, publié par le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau et le ministre délégué chargé de l’industrie Roland Lescure, annonçait la mise en place d’un « plan de soutien aux industries agroalimentaires ». Il indiquait que « l’industrie agroalimentaire française est la première industrie de France avec 437.000 emplois pour un chiffre d’affaires s’élevant à 198 milliards d’euros. Elle est un des piliers de notre souveraineté alimentaire et une vitrine du savoir-faire français aux quatre coins du monde (…). Fragilisées par une concentration de leurs marges, les industries agroalimentaires souffrent d’un déficit d’investissement qui nuit à leur compétitivité et entrave l’innovation et la conquête de nouveaux marchés, notamment à l’export », lisait-on aussi dans ce communiqué.Cette fragilisation était confirmée par un autre communiqué publié trois jours plus tard par l’Association des petites et moyennes entreprises de l’industrie agroalimentaire qui subissent « l’explosion des coûts de production liée notamment à la crise énergétique, aux effets du changement climatique, à la raréfaction de la ressource en eau ». On y lisait aussi que cette augmentation des coûts « ne leur permet pas de réaliser les investissements nécessaires pour faire face et s’adapter à ces évolutions majeures ». 

Des aides ponctuelles pour 30% des entreprises 

Egalement publié la semaine dernière, une longue déclaration, commune à ces deux ministères et à celui de l’Economie et des Finances, indiquait en page 4 que « l’industrie agroalimentaire a été soutenue par le plan France relance, notamment pour relocaliser un certain nombre de maillons stratégiques ». Car « à l’instar des autres secteurs de l’industrie, les filières agroalimentaires subissent les effets conjoncturels de la crise énergétique et de l’inflation des matières premières industrielles. Elles bénéficient ainsi des aides énergie et représentent, en nombre d’entreprises, 30% des entreprises industrielles aidés dans ce cadre », précisait le texte commun des trois ministères. Mais on sait que ces aides sont loin de couvrir les hausses des coûts énergétiques subies par certaines professions, à commencer par le s boulangers.En page 7 de ce même document, les trois ministères relevaient que la filière agroalimentaire subissait « les effets de difficultés conjoncturelles, auxquelles viennent s’ajouter des difficultés plus structurelles menant à une performance économique en baisse ». Leurs causes étaient ainsi expliquées: « Tout d’abord, les difficultés des filières agricoles, en premier lieu le changement climatique, bouleversent les chaînes d’approvisionnement de l’industrie agroalimentaire. La hausse des prix en résultant complexifie les négociations commerciales et fait obstacle à une juste répartition de la création de valeur tout au long de la chaîne de production. La crise énergétique vient aggraver cette gestion des coûts et accentue la spirale inflationniste ».

Le rôle pervers des accords de libre-échange 

En page 8, le texte commun des trois ministres indiquait que « certaines filières essentielles à l’alimentation humaine et animales ( pâtes , huiles , viandes, tourteaux ) souffrent d’une baisse de compétitivité face à des importations extra-européennes. Le déficit commercial s’aggrave donc faute d’une offre résiliente et compétitive ». Mais le texte des trois ministres omettait d’évoquer la manière dont fonctionne le commerce international suite aux accords de libre-échange que la Commission européenne a signé en 2016 ave le Canada, en 2019 avec les pays du Mecosur, en 2022 avec a Nouvelle-Zélande, puis avec le Chili. Ces accords permettent à des pays tiers d’exporter en Europe des volumes croissants de végétaux et de viandes avec des tarifs douaniers très bas, voire inexistants, alors que leurs normes de productions ne beaucoup moins contraignantes que celles imposées aux producteurs européens.Et voilà que le 8 mars, à 6H30 du matin, une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) état titrée « L’esclavage moderne, un fléau au Brésil ». L’Agence citait le procureur brésilien Italvar Medina qui expliquait comment plus de 200 vendangeurs saisonniers, recrutés dans un vignoble de Bento Gonçalvès à 3.000 kilomètres de chez eux, avaient été délivrés par une opération policière après que plusieurs d’entre eux se soient échappés de l‘endroit où ils étaient exploités. « Ils étaient entassés dans un hangar et la nourriture qu’on leur servait était immangeable car elle restait des heures au soleil. Pour obtenir davantage de nourriture, ils devaient l’acheter sur place à des prix prohibitifs, s’endettant à tel point qu’ils ne recevaient pas leur salaire et étaient empêchés de rentrer chez eux ».

Le rôle des fournisseurs de main-d’œuvre au Brésil La dépêche de l’AFP citait des militants associatifs selon lesquels « de nombreuses grandes entreprises du secteur agroalimentaire ont recours à des fournisseurs de main d’œuvre pour exploiter des terres de plus en plus étendues et on se retrouve avec des situations d’esclavage ». On imagine que ces pratiques ont beaucoup progressé au Brésil durant la présidence de Jair Bolsonaro et que les patrons qui en ont profité n’ont pas envie d’y mettre fin malgré la récente élection du président Lula Da Silva.Ce n’est donc pas en acceptant ces accords de libre-échange sur fond de dumping, social, fiscal et environnemental que la France retrouvera cette souveraineté alimentaire qui ne cesse de reculer depuis plusieurs décennies. Pour c’est aussi pour cela que nos trois ministres omettent d’évoquer le libre-échange qui ruines nos paysans et nos PME de l’industrie agroalimentaire. Le fait que l’industrie agroalimentaire soit désormais celle qui emploie le plus de travailleurs en France donne aussi une idée de la manière dont les emplois industriels de la métallurgie et d’autres secteurs ont été massivement délocalisés depuis quatre décennies pour augmenter les profits des firmes. En 2022, le0s entreprises du CAC 40 annoncent 152 milliards d’euros de profits dont plus de 19 milliards pour TotalEnergies et près de 17 milliards pour Stellantis qui annonce des délocalisations de production en Afrique du sud. Les dividendes versés aux actionnaires et les rachats d’actions atteignaient 81,6 milliards d’euros en 2022, contre moins de 40 milliards en 2020. 

AgricultureAgroalimentaire
New York Times - World

Israel’s Judicial Overhaul

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The Social Rifts That Led to Israel’s Judicial Crisis

Israeli society is locked in a deep dispute over the future of its judiciary and democracy. The conflict is rooted in shifts of the last three decades.

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By Patrick Kingsley

Reporting from Jerusalem

When Israeli lawmakers passed a law in 1992 that would give judges the power to block future legislation, an argument broke out on the floor of Parliament that foreshadowed the fight over the judiciary that is engulfing Israel today.

“You are subjecting Parliament to the Supreme Court,” declared Michael Eitan, a lawmaker and a critic of the measure, which more broadly enshrined basic human rights in Israeli law. “This is not democracy, this is usurpation.”

But the justice minister at the time, Dan Meridor, said that Parliament’s influence needed to be balanced by judicial checks. “Only those who see democracy as the rule of the majority, and nothing else, think that it is not democracy,” he said, referring to judicial checks on lawmakers.

The 1992 legislation provided the legal basis for the Supreme Court to strike down laws in Parliament that its judges felt undermined fundamental personal liberties, like the rights to privacy and property. It has used the power more than 20 times since.

That included restricting some Israeli settlement construction in the occupied West Bank and removing certain privileges awarded by Parliament to ultra-Orthodox Jews — moves that drew the ire of both communities.

Now, three decades later, a new ultraright governing coalition is trying to sharply reduce the Supreme Court’s powers. The effort is at the heart of a deep ideological and cultural divide in Israel between those who want a more secular and pluralist state and those with a more religious and nationalist vision. The dispute has brought about waves of protests, turmoil in the military, criticism from influential American Jews and the Israeli tech sector, and fears of civil unrest.

The court’s critics, who tend to be more religious and right-wing, envisage Israel as a majoritarian democracy that gives elected lawmakers primacy over the judiciary. They associate the court’s judges with Israel’s secular elite, personified in a former chief justice, Aharon Barak, who helped shape the court as it is today.

The court’s supporters want Israel to be a liberal democracy, with strong judicial checks and balances on Parliament, and see the court as a last defense against a rising far right.

It is the first group that took office late last year when Prime Minister Benjamin Netanyahu, who faces corruption charges, turned to the ultraright to build a governing coalition. And it is his administration that is now attempting the sweeping judicial overhaul as a way to eliminate roadblocks to its agenda.

The changes the government plans to enact would restrict the Supreme Court’s ability to reject laws passed by Parliament — circumventing the bill passed in 1992 — and allow Parliament to override Supreme Court decisions. It would also give the government greater control over the selection of justices.

By curbing the Supreme Court, the overhaul would weaken one of the few checks on the government. The court is considered a key protector of minorities and a rare, if limited, source of legal recourse for Palestinians living under Israeli occupation in the West Bank.

Over the years, the court has made it harder to jail asylum seekers and opposed certain demands from settlers, like barring them from building on private Palestinian land in the West Bank. It has not obstructed settlement in most other contexts and sometimes permitted the eviction of Palestinians from their homes.

What to Know About Israel’s Judiciary Overhaul

A divisive proposal. A package of proposed legislation for a far-reaching overhaul of the judicial system in Israel has set off mass protests by those who say it will destroy the country’s democratic foundations. Here is what to know:

What changes are being proposed? Israel’s right-wing government wants to change the makeup of a nine-member committee that selects judges to give representatives and appointees of the government a  majority. The legislation would also restrict the Supreme Court’s ability to strike down laws passed by Parliament and weaken the authority of the attorney general, who is independent of the government.

What do opponents of the plan say? The front opposing the legislation, which includes Israelis largely from the center and left, argues that the overhaul would deal a mortal blow to the independence of the judiciary, which they view as the only check on government power. They say that the legislation would change the Israeli system from a liberal democracy with protections for minorities to a tyranny of majority rule.

Where does Prime Minister Benjamin Netanyahu stand? In the past, Mr. Netanyahu was a staunch defender of the independence of the courts. His recent appointment of Yariv Levin, a leader of the judicial overhaul, to the role of justice minister signaled a turnaround, even though Mr. Netanyahu has been less vocal on the matter and publicly promised that any changes would be measured and handled responsibly.

Is there room for compromise? The politicians driving the government plan said they were prepared to talk but rejected a plea by Isaac Herzog, Israel’s president, to pause the legislative process to allow negotiations. A group of academics and lawmakers, in the meantime, has been working behind the scenes for weeks toward finding a compromise.

Mr. Barak, 86, has become a particular target of right-wing critics because, as chief justice between 1995 and 2006, he oversaw several of the court’s first restrictions on Parliament.

Throughout his judicial career, he was a vocal supporter of judicial intervention in public life.

“In my eyes, the world is filled with law,” Mr. Barak wrote in 1992. “Wherever there are living human beings, law is there. There are no areas in life which are outside of law.”

That attitude infuriates the court’s opponents.

“He has brought disaster on Israel,” the justice minister, Yariv Levin, said in January. “His path stands in contrast to democracy. To him, judges are preferable to the people’s elected officials.”

The government’s effort to overhaul the judiciary reflects how Israel has changed over the last three decades and highlights the rising influence of two groups that have long locked horns with the court: ultra-Orthodox Jews and West Bank settlers.

Ultra-Orthodox Jews resent the court for opposing handouts and conscription exemptions for their community, while settlers see the court as an unwanted brake on their aims of exerting even more control over the West Bank.

“What you’re now witnessing is a backlash,” said Itamar Rabinovich, a former Israeli ambassador to Washington. “They have long memories. They want to settle the score. And they are settling it now — big time.”

The crisis reflects Mr. Netanyahu’s shifting priorities and his resolve in pushing the changes forward. A former party colleague of Mr. Meridor, the former justice minister, Mr. Netanyahu once supported judicial independence.

“A strong and independent judicial system is what enables the existence of all the other institutions in a democracy,” he said in 2012.But Mr. Netanyahu has changed his views since being investigated and then tried for corruption in an ongoing trial.

His decision to remain in politics despite that prosecution alienated many allies, forcing him to rely on settler-led and ultra-Orthodox parties to establish a coalition last December. Critics fear that a weakened court would allow Mr. Netanyahu to enact legislation that would stop his prosecution — a claim he has repeatedly denied.

Israel’s rightward drift began long before Mr. Netanyahu’s trial.

The failure of peace negotiations with the Palestinians in the 1990s led some Israelis to lose faith in the centrist and leftist leaders who had championed the process.

Israel’s withdrawal in 2005 from the Gaza Strip after 38 years of occupation, dismantling 21 Israeli settlements there, also played a major role in galvanizing the Israeli right against establishment institutions like the Supreme Court.

The settlers in Gaza and their supporters saw their expulsion as a traumatic loss of their homes, driven by an Israeli establishment that seemed callous and hypocritical.

While the Supreme Court has not obstructed most settlement construction, it backed the government’s decision to withdraw from Gaza, angering the settlement movement.

Most of the lawmakers leading the judicial overhaul came of age during the Gaza withdrawal, either as activists or lawyers, and the evacuation played a formative role in their political outlook.

Mr. Levin, the justice minister, was a strong critic of the withdrawal. Simcha Rothman, a senior government lawmaker who is shepherding the overhaul through a parliamentary committee, was involved in protests against it.

“Without understanding the role of the disengagement and its effect, you can’t really understand what’s going on,” said Netanel Elyashiv, a right-wing commentator.

For much of the Israeli right, “the collective emotion was of being run over, being trampled,” Mr. Elyashiv said.

“This feeling caused deep frustration — and it caused a yearning for power,” he added.

The court drew parallel anger from another growing constituency: ultra-Orthodox Jews, known in Hebrew as Haredim.

Since Israel’s founding in 1948, the secular leaders of the state have granted the Haredim autonomy over certain parts of their lives, letting them manage their own education system and exempting them from mandatory military service.

The Supreme Court has sometimes struck down those privileges or undercut the primacy of Orthodox Jewish practice in Israeli public life. In a particularly contentious example, the court ruled in 2012 that it was unconstitutional for the Haredim to avoid military service.

Though the ruling has never been enforced, it entrenched the ultra-Orthodox’s perception that the court sought to impose on their way of life.

“They don’t trust that the court really respects their values,” said Eli Paley, chairman of the Haredi Institute for Public Affairs, a Jerusalem-based research group.

“Again and again, the court is making decisions that are intervening into our own lifestyle,” Mr. Paley added.

While ultra-Orthodox Jews and settlers have grown in numbers and influence, they lacked the ability to radically change the judiciary until this year.

Polling shows that a majority of Israelis do not support such a drastic overhaul. Even when Haredi and far-right leaders joined previous governments led by Mr. Netanyahu, their influence was balanced by others, including Mr. Netanyahu himself.

What changed was Mr. Netanyahu’s personal predicament. His decision to remain in office during his corruption trial led more moderate allies to abandon him. To increase his chance of re-election in recent years, he repeatedly encouraged several far-right, settler-led parties, including Mr. Rothman’s, to join forces.

That strategy paid off in 2021, when a far-right alliance won six seats in Parliament, giving that faction greater national prominence. When Israelis voted again last November, the alliance won 14 seats, the third most in Parliament.

Rejected by every other potential ally, Mr. Netanyahu’s party, Likud, united with the far right and the ultra-Orthodox, without any moderate counterweight.

Back in the 1990s, it was a Likud justice minister, Mr. Meridor, who promoted the law that would empower the Supreme Court.

Back then, there was broad support, both in the party and beyond, for “the importance of an independent judiciary and abiding by their decisions whether we like it or we don’t,” Mr. Meridor said in an interview.

“What changed?” he added. “Likud changed.”

Hiba Yazbek contributed reporting.

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Men Found in Mexico With a Note Blaming Them for Attack on Americans

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The note, which was purportedly written by a powerful drug cartel, apologized for the attack last week that left three people dead, and offered up five men it said were responsible.

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By Natalie Kitroeff and Maria Abi-Habib

MEXICO CITY — Five men, lying face down with their hands tied, were found by the Mexican authorities on Thursday along with a letter purportedly written by a powerful criminal cartel, blaming the men for a recent attack on four Americans, according to two people familiar with the investigation.

The note apologized for the assault, which left two Americans and one Mexican dead, and claimed that the cartel was offering up the men who had carried it out, according to photos reviewed by The Times. The people who described the discovery were granted anonymity because they were not authorized to speak publicly.

“We have decided to hand over those involved and directly responsible for the events, who at all times acted of their own volition,” the letter said. The five men were found, alive, along with the note, in Matamoros, the border city on the Rio Grande where the Americans were attacked.

It was not clear whether the message was accurate or actually written by the cartel. The Mexican authorities will question the five men, officials said, to try to determine whether they actually participated in the abduction and killings.

In Mexico, messages have often appeared near bodies left in public places claiming to be from cartels taking responsibility for crimes, and issuing warnings to rivals, law enforcement or the general public. But the notes aren’t always to be trusted.

A Lethal Attack in Mexico

Four Americans were kidnapped, and two killed, in the Mexican state of Tamaulipas, after crossing the border from Texas.

Sometimes one criminal group is trying to blame horrific violence on its rivals, and sometimes the messages portray innocent victims as cartel members, security experts said.

“There are certainly questions around the veracity of these messages,” said Cecilia Farfán Méndez, a Mexico security researcher at the University of California, San Diego.

But if it is real, it would be a remarkable twist in a crime that has become a major international episode, prompting calls by Republican lawmakers to allow the United States to use military force to combat Mexican cartels.

The four Americans, Latavia Washington McGee, 33; Shaeed Woodard, 33; Zindell Brown, 28; and Eric James Williams, 38, were abducted last Friday after armed men shot at their car at an intersection in Matamoros, in Tamaulipas state.

They had gone to Mexico to accompany Ms. McGee, who was scheduled for cosmetic surgery that day, family members said.

On Tuesday, four days after the attack, the Americans were found by Mexican authorities. Ms. McGee and Mr. Williams were alive, and were sent back to the United States that same day. Mr. Woodard and Mr. Brown were dead; their bodies were returned to U.S. authorities on Thursday, the state prosecutor Irving Barrios said on Twitter.

Criminal groups in Mexico do not usually target Americans, a move they see as extremely risky given the outsize media and law enforcement attention it elicits.

Investigators have been considering various explanations for the crime, including a theory that it may have been a case of mistaken identity.

The letter found on Thursday claims to be written by the Scorpions faction of the powerful Gulf Cartel that controls Tamaulipas. It attributed the attack to “indiscipline” by people who acted “against the rules” with which the Gulf cartel “has always operated.”

“The Gulf Cartel Scorpion Group strongly condemns the events of Friday, March 3 in which unfortunately an innocent working mother died and 4 American citizens were kidnapped, of which 2 died,” the letter said.

Local Mexican media have identified the Mexican woman who was killed as Areli Pablo Servando, a 33-year-old who worked in a business that offers photocopying services.

The city of Matamoros sits across the border from Brownsville, Texas, and is rife with cartel violence. Locals complain that they often go to sleep with the sounds of gunshots ringing in the air. The Gulf Cartel has been able to infiltrate nearly all aspects of life in the area, employing young locals into its ranks and serving as an important, albeit vicious, employer.

Oscar Lopez contributed reporting from Mexico City.

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Georgia Protests Quiet Down as Government Pulls Back Russian-Style Law

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But opposition leaders dismissed the move and warned that the government had not given up hope.

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By Ivan Nechepurenko

TBILISI, Georgia — Tensions in the Caucasian republic of Georgia subsided on Thursday as quickly as they had flared, but opposition leaders and others who had flooded the central avenue in the capital, Tbilisi, for two consecutive nights warned that their fight was far from over.

Calm returned to the capital city and others throughout the country after the government said it would withdraw a proposed law that its critics had branded a Kremlin-inspired effort to undermine democracy. But the opponents said the government had not abandoned its plans to use techniques pioneered by President Vladimir V. Putin of Russia to clamp down on civil society.

The events in Georgia echoed those in Ukraine in 2013, when the kleptocratic, Kremlin-aligned government of President Viktor F. Yanukovych backed away from signing a trade deal with the European Union. That outraged a nation eager for closer relations with the West, igniting protests and violent clashes with the police that in early 2014 brought down the government and sent Mr. Yanukovych into exile in Russia.

In Georgia, where most people also favor stronger relations with Europe, the spark for protests was an innocuous-sounding proposed law “on transparency and foreign influence.” The measure would require civil society groups and news media outlets register as “agents of foreign influence” if they received more than 20 percent of their funding from “a foreign power,” or else face hefty fines.

But it quickly ran into resistance. There were two nights of large protests in Tbilisi, with riot police officers who used tear gas, water cannons and stun grenades to disperse crowds. In a statement on Thursday, the police said they had detained 133 protesters on charges of petty hooliganism and disobedience during the two days of protests.

On Thursday, even after protests had died down, 82 journalists and activists who had received the foreign-agent label in Russia signed a petition to the Georgian government, asking it to refrain from passing the law. They said that in Russia, “the inclusion in the list of foreign agents means civic death.”

“We do not trust the promises of the ruling party, which it often gives just to defuse protests,” Nino Lomjaria, a former public defender rallying in front of Parliament, told The Associated Press on Thursday.

Representatives of the European Union, which in June declined to approve Georgia’s candidacy, said that the law would be likely to put an end to Georgia’s aspirations to join the bloc and NATO. On Thursday, the E.U. delegation to Georgia said that it welcomed the decision to withdraw the law and encouraged “all political leaders in Georgia to resume pro-E.U. reforms.”

The country’s French-born president, Salome Zourabichvili, said in a speech to the nation on Thursday that the government’s decision to scrap the bill constituted “an important victory” for the country’s “entire society,” which demonstrated unity that would eventually bring it into Europe.

Others were not so sure.

Not willing to risk a confrontation like that in Ukraine a decade ago, the ruling Georgian Dream party decided to stage a “tactical retreat,” said Ghia Nodia, a professor of politics at the Ilia Chavchavadze State University in Tbilisi.

Nevertheless, many in the Georgian Dream party still see the country’s civil society as “just a puppet of the West,” he said, and therefore will not give up their attempts to regulate it.

But the party, widely believed to be controlled by Bidzina Ivanishvili — a reclusive billionaire who made much of his money in Russia — suddenly faced criticism “from too many corners, including their own supporters,” said Mr. Nodia, forcing it to back down.

“The protest was against what people called a Russian law, but it was also against the Russian government,” Mr. Nodia said in an interview, referring to a popular belief in Georgia that despite the Georgian government’s official pro-NATO and Western rhetoric, it is secretly subservient to the Kremlin.

Ms. Zourabichvili, who opposed the measure but won an endorsement from the ruling Georgian Dream party when she was elected in 2018, said that the effort to pass the law had raised doubts among voters about the intentions of the ruling party. “They don’t know where the government and this majority wants to take Georgia,” she said in an interview with The New York Times in New York. “There are these questions.”

In its statement announcing the decision to scrap the bill, critics noted, the ruling party did not question its purpose but blamed the opposition and its “lying machine” for stirring up protests by attaching to it the “false label of a ‘Russian law.’” 

Falling short of rejecting the idea of placing controls on civil society, the ruling party said that its main failure had been in explaining the law properly to the public. As soon as the “emotional background subsides,” the statement said, the party would do its best to clarify “what purpose the bill served and why it was important to ensure transparency of foreign influence in our country.” 

But the statement seemed only to deepen the opposition’s suspicions.

Despite having been forced to back down in the face of the protests, the government is likely to try again in the future with a more subtle approach, said Paata Zakareishvili, a former government minister who has since parted ways with Georgian Dream.

The Georgian government long ago learned the rules of the game, which is “not to support Russia openly,” he said in an interview, adding that “they only pretend that they are pro-Western.” In reality, he said, referring to the country’s stalled path toward joining the European Union and NATO, “they are playing soccer but they never score goals.”

For instance, he said, Georgia has always voted against Russia at the United Nations, condemning Moscow’s aggression of Ukraine. But it has also refrained from imposing sanctions and has allowed its highways to be used to transport goods that can no longer reach Russia directly from Europe.

A country of 3.6 million, Georgia fought a painful war with Russia after Moscow invaded in 2008. Since then, the Kremlin has maintained control over about 20 percent of its territory, with troops stationed about 100 miles from the capital. Yet the military victory over Georgia came at the cost of alienating many Georgians, especially younger ones. 

Today, many of them see their country’s departure from the grips of its old imperial master as an issue of overriding importance that will determine their future.

“We were part of Russia for centuries, but I state that now is the time for freedom,” said Saba Pruidze, 19, a slender, bespectacled protester. “Real freedom.” 

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Russia-Ukraine War

Changing His Tune for Mother Russia

As the Kremlin seeks to remake Russia’s institutions to comport with its militaristic worldview, cultural figures are picking a side. One singer made his choice — and is growing rich.

Yaroslav Y. Dronov, known by his stage name Shaman, performing in Rosa Khutor, Russia, last month.Credit...Nanna Heitmann for The New York Times

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By Valerie Hopkins and Georgy Birger

MOSCOW — He cuts the figure of a typical leather-wearing pop star heartthrob. He has a fan base of young and middle-aged women who bring him flowers and stuffed animals when he performs. But Yaroslav Y. Dronov, better known by his stage name, Shaman, is also beloved by an exclusive and powerful Russian fan base: the Kremlin.

The young singer’s star has been rising as the war in Ukraine continues into a second year and Mr. Dronov aligns his music with Moscow’s party line. When Vladimir V. Putin staged a patriotic rally last month coinciding with the anniversary of Russia’s full-scale invasion, Mr. Dronov performed “Vstanem,” or “Let’s Rise,” a ballad of gratitude to veterans, just before the Russian president came onstage.

And when Mr. Putin celebrated the annexation of four Ukrainian regions in late September, Mr. Dronov, 31, shared the stage with him, singing Russia’s national anthem while his trademark blond dreadlocks fell into his eyes.

More and more, as the Kremlin seeks to remake the country’s institutions to comport with Mr. Putin’s militaristic worldview, cultural figures in Russia are picking a side. Many have chosen to leave the country because of political pressure or to signal their disagreement. Others have spoken out against the war, only to see their concerts or exhibitions canceled. They include musicians, theater directors, actors and artists.

But many have stayed and are aligning their art to Mr. Putin’s messaging — out of either pragmatism, pursuit of wealth or true conviction. As the Kremlin seeks to win over Russians in support of the war, performers like Mr. Dronov have become willing — and sometimes well-compensated — messengers.

“Shaman is a very interesting phenomenon from a cultural and sociological point of view, but I think that he is not a single phenomenon. He is a continuation of a long-lasting evolution of Russian subculture, a nationalist and parafascist one,” said Ilya Kukulin, a longtime cultural historian at Moscow’s National Research University Higher School of Economics and now at Amherst College in Massachusetts.

The shift to more nationalistic themes has been lucrative for Mr. Dronov. Apart from regular features on national TV, he was placed on a list of recommended artists to perform at official New Year celebrations. He is often invited to state-sponsored shows. For instance, the cultural center for the city of Cherepovets paid 7.5 million rubles, about $100,000, for a concert, of which 5.5 million rubles went to Mr. Dronov.

Fees for private concerts are usually not disclosed, but in October, the Russian media listed Mr. Dronov as among the top five most in-demand acts since the war, with an estimated cost of 55,000 euros for a private concert, almost $60,000.

Patriotic, Kremlin-backed pop music isn’t something new for modern Russia, where Mr. Putin has ruled for almost 23 years and where performers favored by the government were always at least moderately nationalistic or militaristic.

The State of the War

But Shaman is different. He belongs to the freer culture of independent pop music, which thrived despite increasing censorship until February 2022, when the invasion of Ukraine began. It exists today in a diminished form, and while he has not started a wave of young overtly patriotic followers, he is pulling independent music in Russia closer to the Kremlin.

His success prompted some of his rivals from the old guard, already close to the Kremlin, to reshape their work to stay in favor. Oleg Gazmanov, 71, re-recorded one of his hits, “Russian Soldiers,” about the glory of Russian fighters, with a modern video that features the same 1980s glam rock camp Shaman uses in his own video. Another longtime star, Dima Bilan, released his own nationalist song, “Gladiator,” with an introduction that sounds like far-right themes.

Mr. Dronov’s song “Vstanem” was released on Feb. 23, 2022, on the eve of the invasion. He wrote it for Defender of the Fatherland Day, a Russian version of Veterans Day, and in an interview last year with Russia-1, the country’s main state-controlled news channel, said he believed it “was dictated to me from above.”

The events of the following months ensured that it became a hit with patriotic hard-liners and ordinary Russians alike. In June, it became the first song ever played in its entirety on “News of the Week,” a program led by Russia’s chief propagandist, Dmitry Kiselyov.

The song, which celebrates fallen soldiers, has become a soundtrack to the current war, and its wide reach on social media is evidence of its importance to the Kremlin’s wartime communication strategy.

What the Kremlin wants Russian people to feel, said Mr. Kukulin, the historian, are “the emotions of overcoming, of resistance to any obstacles and self-confidence that all obstacles will be defeated.”

For his fans, it works.

“When I found out about Yaroslav, I was filled with feelings of purity, light, joy inside, the same way I feel in a church,” said Alina, 38, who attended a recent concert in the Russian resort town of Rosa Khutor, near Sochi, on the Black Sea. “It seems to me that he is the one who has such a mission to ignite people inside.” She declined to give her last name for privacy reasons.

The success of “Vstanem” and its airing on national TV last June was followed a few weeks later by another patriotic anthem by Mr. Dronov, “Ya Russki” (“I Am Russian”), with a campy music video that since then has registered 28 million views on YouTube. “Ya Russki” doesn’t mention the war, but its goal is clearly to unite Russians against the “collective West,” as Mr. Putin calls it, with lines like “I am Russian, to spite the whole world.”

Mr. Dronov’s spokesman declined requests to interview him. In comments he made to Russia-1, he said: “Every moment each of us has to make a choice. People made their choice — this is their way, and I made my choice — and this is my road.”

Mr. Dronov’s music resonates with the public not just because of his messaging but also because he is very talented, said Anna Vilenskaya, a Russian musicologist in exile.

In his shows, he interacts with his fans by bringing the microphone to audience members to sing with him, and he accepts presents between songs as his admirers rush the stage.

“I don’t know any other song with such an effect,” Ms. Vilenskaya said, calling both “Vstanem” and “Ya Russki” “absolutely genius.” She recalled playing the song to a class full of antiwar students who felt a strong reaction to the music despite their revulsion to the lyrics.

“For many people, it is something unholy, because they like this song with their bodies but they hate it in their minds because they know it is about war and about a lie,” she said.

Soon, “Ya Russki” was everywhere. In celebration of National Unity Day, more than 10,000 people from across Russia’s 11 time zones were organized to perform the song, with some included in an official clip promoted on state television. Teachers have encouraged students to study the songs as an example of patriotism.

In October, Mr. Dronov received a prize at the Russian Creative Awards ceremony, which Mr. Putin’s deputy chief of staff, Sergei V. Kiriyenko, handed to him personally.

It was the culmination of a long road for Mr. Dronov. He pursued music from the age of 4, studied in musical high schools and universities and appeared on Russian versions of “X Factor” and “The Voice,” finishing second in both competitions.

In 2020, Mr. Dronov changed his name to Shaman and started promoting his own songs. They still had almost no hints of patriotism and simply followed global trends, and they didn’t get much attention.

Then he released “Vstanem.”

Less than a week later, just days after the invasion, Vyacheslav V. Volodin, the chairman of Russia’s lower house of Parliament, called on cultural figures to determine their positions on the war.

“Today is the moment of truth,” he wrote on his Telegram channel. “Everyone must understand: Either we will rally around the country, overcome the challenges, or we lose ourselves.”

Two days after Mr. Volodin’s imperative, Mr. Dronov performed his first major solo concert in Moscow, and then began a cross-country tour.

The money to be made is substantial, but having the Kremlin as a patron can be a tricky endeavor.

Mr. Dronov has already made an enemy of Vladimir Kiselyov, the head of Russian Media Group, which was overhauled in 2014 to incubate patriotic art. In November, Mr. Kiselyov questioned Mr. Dronov’s patriotism because he had not performed in occupied Ukraine. His songs were no longer played on the company’s radio stations.

In January, Mr. Dronov traveled to the occupied Ukrainian cities of Mariupol and Lugansk, playing for soldiers.

Despite Shaman’s overall influence, his hold over Russia’s youth, the demographic most likely to oppose the war, is not pervasive, analysts say. A year in, Shaman is the only young artist writing the soundtrack of wartime Russia, and the prospect for a youth-driven wave of musical nationalism is uncertain.

It’s something the Kremlin seems to have recognized. The Ministry of Culture recently announced ‌‌plans for what it called “agitation brigades” ‌to‌ promote pro-war artists, possibly in hopes of repeating Shaman’s success story.

Valerie Hopkins reported from Moscow and Rosa Khutor, Russia; and Georgy Birger from Istanbul. Alina Lobzina contributed reporting from London.

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Freddy Could Become Longest-Lasting Tropical Cyclone

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The storm, which has killed 21 people already, has hit several countries in southeastern Africa and is on track to last longer than the record of 31 days.

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By Lynsey Chutel

Reporting from Johannesburg

Cyclone Freddy, which has already hit several countries in southeastern Africa and caused 21 deaths as of Thursday, was on track to be declared the longest-lasting tropical cyclone on record — beating the previous record of 31 days — as it continued its path of ruin across the region.

After traversing the Indian Ocean, the cyclone has caused most destruction bouncing between the island nation of Madagascar, where it has left 11 people dead, and Mozambique, on the African mainland, where 10 have been killed. It has already boomeranged back to hit Madagascar a second time, and is now expected to return to Mozambique by Saturday.

The cyclone is unusual not only because of its longevity and route but also because it has undergone six separate rounds of rapid intensification.

By Thursday morning, Freddy had been downgraded to a severe tropical storm, but forecasters said that they expected it to power up again, becoming a cyclone once more by the time it returns to thump into the Mozambican coastline.

Freddy is “a once-in-a-lifetime storm,” said Wayne Venter, a forecaster at the South African Weather Service.

The Path of the Storm

Cyclone Freddy has traveled more than 4,000 miles across the Indian Ocean since early February. It could be declared the longest-lasting tropical cyclone on record.

Category

Forecast path

5

4

3

2

1

INDONESIA

TANZANIA

Feb. 5

Feb. 15

Feb. 10

MOZAMBIQUE

Feb. 20

March 9

MADAGASCAR

Feb. 25

AUSTRALIA

Indian Ocean

SOUTH

AFRICA

Category

Forecast path

5

4

3

2

1

MALAYSIA

KENYA

INDONESIA

TANZANIA

Feb. 5

Feb. 15

Feb. 10

Feb. 20

MOZAMBIQUE

March 9

MADAGASCAR

March 2

Indian Ocean

Feb. 25

AUSTRALIA

SOUTH

AFRICA

Category

5

4

3

2

1

Forecast path

SOMALIA

MALAYSIA

UGANDA

KENYA

INDONESIA

TANZANIA

Feb. 5

Feb. 15

Feb. 10

MOZAMBIQUE

Feb. 20

March 9

MADAGASCAR

ZIMBABWE

March 2

MAURITIUS

RÉUNION

Indian Ocean

Feb. 25

ESWATINI

AUSTRALIA

LESOTHO

SOUTH

AFRICA

Note: Dates are based on Greenwich Mean Time.

Source: Joint Typhoon Warning Center

By Matthew Bloch

The storm appeared more than a month ago and was named on Feb. 6, as it took shape near the northern coast of Australia. Then it began a journey of more than 4,000 miles across the Indian Ocean. Meteorologists have not seen that path in two decades, and only three other storms have been recorded traveling from the east to the west of the Indian Ocean, according to a tracking agency at the U.S. National Oceanic and Atmospheric Administration.

Freddy crossed over the islands of Mauritius and Réunion, a territory of France, bringing heavy rain and some flooding, but became deadly when making landfall in Madagascar on Feb. 21, despite its intensity having dropped. The cyclone picked up power again in the warm channel of water between Madagascar and mainland Africa, before reaching Mozambique on Feb. 24, where flooding brought more deaths. The deluge of rain has stretched as far as landlocked Zimbabwe.

Most intense storms peter out after making landfall, but Freddy’s unusual path took the cyclone back out to sea after hitting Mozambique to begin its ricocheting between the African mainland and Madagascar.

During its meandering path, Freddy’s highest sustained wind speeds have reached about 160 miles per hour, the equivalent of a Category 5 hurricane, as such storms are known when they form in the Atlantic.

As Freddy continued to swirl between Mozambique and Madagascar, the World Meteorological Organization, a United Nations agency, said that it was on track to become the longest-lasting tropical cyclone on record. The organization has set up a committee to evaluate whether Freddy had surpassed the previous mark, set by a tropical cyclone called John in the Pacific in 1994, taking into account Freddy’s shifts in intensity.

Scientists have found that climate change is making furious tempests like Freddy more common. Just over a year ago, the same area was hit by Cyclones Batsirai and Emnati, killing at least 120 people in Madagascar as the two storms followed in quick succession.

Mozambique was bracing on Thursday for Freddy’s return. As well as the 10 deaths in the country, around 9,900 people were displaced from their homes, according to the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs.

Villages in Mozambique were cut off by fallen trees or burst river banks as the storm unleashed its fury, with estimates of some 28,300 houses destroyed. In the worst-affected areas, such as the port city of Beira, people waded through waist-high water to reach drier ground or help rescue efforts.

The authorities in Mozambique say they fear that 1.75 million people could be affected by the cyclone when it returns, and aid agencies have urged people to remain in shelters for a few more days.

The indirect impact of Freddy has been felt across southern Africa, where summer rains have dried up as the cyclone sucks moisture from the Indian Ocean, Mr. Venter, the forecaster, said.

The trail of devastation also brings a heightened risk of disease. Mozambique was already battling a cholera outbreak, with more than 7,500 cases reported. Floodwaters could destroy clinics and help spread the illness, the World Health Organization in Africa warned.

Judson Jones contributed reporting from Atlanta.

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Nigeria Postpones State Elections Amid Presidential Vote Controversy

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The government moved elections scheduled for Saturday back by a week, saying it needed more time to reset digital voting machines at the center of fraud accusations.

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By Elian Peltier and Oladeinde Olawoyin

Elian Peltier, who covered Nigeria’s recent presidential election from Lagos, reported this story from Dakar, Senegal. Oladeinde Olawoyin reported from Lagos.

Nigeria has postponed state elections that had been scheduled for Saturday, heightening popular anger and cynicism over whether the country can conduct a fair vote only two weeks after a presidential election tainted with technical malfunctions and allegations of fraud.

Since the declaration a little over a week ago that the governing party’s candidate, Bola Ahmed Tinubu, had won the presidential election, Africa’s most populous nation has spiraled further into economic and political paralysis.

Now the country’s electoral commission has moved the election for the country’s powerful state governors back by a week, saying it needs more time to reset digital voting machines used for the first time in the presidential election last month. The vote for governors is now scheduled for March 18.

The postponement of the election for 28 of the country’s 36 state governors is just the latest challenge faced by Nigeria, a country of 220 million people that has been plagued by fuel scarcity, a cash crunch and multiple security crises.

Mr. Tinubu, a divisive figure in Nigerian politics, won the election with 36 percent of the vote, but the two other main candidates, Atiku Abubakar and Peter Obi, have called for a rerun, alleging vote rigging. A new vote appears unlikely, and Mr. Tinubu is scheduled to be sworn in on May 29.

Hopes were high ahead of the largest democratic election ever organized in Africa, and Nigerian officials recorded fewer instances of violence than in previous contests. But countless malfunctions — from polling units that opened late or not at all, to the sluggishness of ballot counting — have eroded Nigerians’ trust.

“The electoral process remains chaotic, with no improvement from one election to another,” said Idayat Hassan, director of the Center for Democracy and Development, a research and advocacy group based in Abuja, the capital.

The confusion over the elections has been compounded by a seemingly never-ending cash crunch: New notes introduced by the government just months before the election have remained largely unavailable, while old ones are not valid anymore.

Last Friday, the Nigerian Supreme Court ruled that the use of old bank notes should be extended until Dec. 31 because of the impact of the policy on Nigerians’ livelihoods. But neither the government nor the central bank have addressed the issue, leaving most businesses, street traders and even public bus drivers wary of accepting the old notes, even as some banks begin to distribute them again.

In Lagos, Nigeria’s largest city, one trader, Adelaja Adetoun, was trying to gain access to a commercial bank on Thursday, her face beaded with sweat. “The old notes I received from the banks are being rejected and I need to return them,” she said.

Ms. Adetoun, 67, said she was not interested in the state elections, especially since they had been postponed.

That decision has left some analysts worried that the turnout on March 18 will be drastically lower than that of the presidential election, in which just over a quarter of 87 million eligible voters cast a ballot. It was the lowest voter turnout ever recorded for a Nigerian presidential election.

In many ways, the state elections are as important, said Oge Onubogu, head of the Africa Program at the Wilson Center, a Washington-based research institute.

“States are grooming grounds for governors who want to be Nigeria’s next president,” she said. (Both Mr. Tinubu and Mr. Obi are former state governors.) “Some governors oversee budgets that are larger than other West African countries,” Ms. Onubogu said.

The digital voting machines that need to be reconfigured ahead of the state vote are at the center of a controversy around the presidential election.

Using the machines, election officials were supposed to verify voters’ identities and to photograph result sheets in each polling unit, uploading them to a website publicly accessible shortly after the voting ended on Feb. 25.

But the country’s Independent National Electoral Commission, known as INEC, failed to fulfill that mission, according to multiple observers. Instead, the results were uploaded days later, prompting Mr. Abubakar’s and Mr. Obi’s parties to accuse election officials and Mr. Tinubu’s party of having manipulated the results.

To countless Nigerians, the delays and lack of transparency left a bitter taste.

“INEC’s performance has made many Nigerians feel that their vote doesn’t count,” said Joachim MacEbong, a senior governance analyst at Stears, a Nigerian data and intelligence company. “It’s difficult to see how they’re going to rebuild their credibility.”

International observers voiced similar concern.

“The number of administrative and logistical problems flawed the outcome,” Johnnie Carson, a former assistant secretary of state for African affairs in the Obama administration, who was in Nigeria to monitor the election, said this week.

Officials from Mr. Obi’s party have said that the results uploaded by the electoral commission didn’t match those that party workers collected when the polling units closed. A representative for Mr. Obi, Diran Onifade, refused to provide the results collected, but in a phone interview said the election had been marred by “sabotage.”

Mr. Obi’s team now has a few days to inspect the electronic voting machines before the electoral commission reconfigures them for the state elections.

Ms. Hassan, the Center for Democracy and Development analyst, and Ms. Onubogu of the Wilson Center both said that a fair and functional Nigerian election experience mattered almost more than the outcome.

“Nigerians needed to be able to see that the process worked,” said Ms. Onubogu.

Instead, Ms. Hassan said, “More and more citizens are losing trust in democracy itself because of these dysfunctions.”

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New York Times - World

German Police Had Spoken to Man Who Opened Fire at Jehovah’s Witness Hall

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The attacker received a warning but was allowed to keep his weapons after the authorities received an anonymous letter about him, weeks before he killed six people at his former congregation.

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By Christopher F. Schuetze and Melissa Eddy

Christopher F. Schuetze reported from Hamburg, Germany, and Melissa Eddy from Berlin.

Weeks before he opened fire on his former congregation at a Jehovah’s Witness hall in northern Germany, the authorities had checked on the gunman but determined that they did not have the grounds to seize his weapons, officials said on Friday.

The gunman killed six people, including a pregnant woman, before turning his weapon on himself as police stormed the building in Hamburg on Thursday in what the authorities called “the worst such mass shooting incident of this dimension” to affect the city.

In keeping with German privacy laws, the police identified the gunman only as Philip F., a 35-year-old German who, according to the authorities, had been a member of the congregation up until a year and a half ago, “but apparently did not leave on good terms,” said Thomas Radszuweit, the head of state security in Hamburg.

Mass shootings are extremely rare in Germany, where regulations limit who can own a weapon and make training and testing compulsory before a gun can be purchased. Fully automatic weapons are considered “weapons of war” and are illegal.

In January, the authorities responsible for weapons control received a letter saying that Philip F. “harbored a special rage against members of religious groups, especially the Jehovah’s Witnesses,” Mr. Radszuweit said.

Several weeks after receiving the letter, the police sent an unannounced team to Philip F.’s home to inspect whether he was securing his weapons and ammunition in a safe, as required by law, and to speak with him.

They said that he had been open and cooperative and, with the exception of one stray bullet outside the safe, that everything was in order. They gave him a verbal warning.

The law in Germany also limits the authorities’ ability to take steps to remove weapons from an owner who is licensed to possess them. In the case of Philip F., because the letter was written anonymously and provided no evidence, there was little the authorities could do, officials said.

Andy Grote, senator of the interior for the city-state of Hamburg, described the attack on Thursday as “the worst crime in the recent history of our city.” As well as the six people killed, eight others were wounded. “It is a horrific act — and it is a horrifying act,” Mr. Grote said.

Police officers responding to the first emergency calls entered the Jehovah’s Witness hall as they heard shots ringing out from inside, the authorities said at a news conference on Friday. They found injured people on the ground and saw a man with a gun run to an upper floor of the building.

A special unit then arrived and isolated the gunman, an approach that prevented others among the roughly 50 people gathered in the building from being killed, said Matthias Tresp, the chief of special police in Hamburg.

“The immediate action saved the lives of many people,” Mr. Tresp said. Four men and two women were killed in the attack. One of the women was pregnant, and her 7-month-old fetus also died, the authorities said.

The gunman was armed with a semiautomatic handgun, one of the weapons that he was legally allowed to own. The gun was found next to his body, the authorities said.

Nine empty magazines, each capable of holding up to 15 rounds, were found at the scene, along with a backpack filled with 20 more magazines, Mr. Radszuweit said. Another two magazines were found on the gunman’s body. Philip F. obtained his gun license in 2022 and had legally acquired his weapon, the authorities said.

The Jehovah’s Witnesses, a denomination founded in the United States in the 19th century, has been active in Germany since 1902. They make up a relatively small religious community of about 175,000 adherents in Germany, which is home to nearly 900 dedicated “kingdom halls,” as the group calls its places of worship.

Persecuted by the Nazis and carefully watched by the Communist secret police in the former East Germany, the group struggled for decades to be given equivalent status to Germany’s other religious communities. That was granted beginning in Berlin in 2005.

Chancellor Olaf Scholz, who previously served as mayor of Hamburg, and President Frank-Walter Steinmeier were among those who offered their condolences in the wake of the shooting on Thursday.

In a statement, the Jehovah’s Witnesses organization in Germany said, “The religious community is deeply saddened by the horrific attack on its members in a kingdom hall in Hamburg after a church service.”

The first calls about the shooting were made to the police at 9:15 p.m. Residents in the area, a normally quiet neighborhood in northern Hamburg, said that they had been stunned to hear shots ringing out from the building where the religious community met.

“I starting filming with my phone, and through the zoom, I could determine that someone was shooting,” Gregor Miebach, a student who lives across from the hall, told the German channel N-TV. “There were at least 25 shots that I heard.”

The special police unit that responded happened to be in the area and arrived within minutes, the authorities said, with officers then working their way up through its three floors.

“After the police arrived, there were no shots for a while,” Mr. Miebach said. “After about five minutes, there was one single shot.”

Although rare, shooting rampages have become more frequent in Germany over the past decade. Three years ago, a 43-year-old German posted a racist video and screed on the internet before driving to bars and clubs frequented by young people from Turkish and Kurdish families that have lived in Germany for generations and opening fire, killing nine.

The gunman in that case had also acquired his weapon legally.

A year earlier, a 28-year-old far-right extremist failed in his attempt to storm a synagogue in the eastern city of Halle on Yom Kippur, the holiest day in Judaism, killing two bystanders instead. He was not allowed to own firearms, but had made his guns using a 3-D printer that the authorities found in his home.

In Germany, hunters, target shooters and people who can prove that they are under threat can apply for a gun license. Both medical and criminal history is taken into account before such licenses are granted.

In December, the German police raided the homes of a network of far-right extremists who the authorities said had plans to overthrow the government. After that, the German interior minister, Nancy Faeser, said that she would seek to tighten laws to make it more difficult to acquire automatic weapons. There was no immediate evidence to suggest the far right was involved in the attack on Thursday night.

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New York Times - World

Loss Piles on Loss for Afghan Women

By Christina Goldbaum and Kiana HayeriUpdated March 8, 2023

The Taliban’s takeover ended decades of war. But their restrictions, and the economic fallout, threw many women into a new era of diminished hopes.

Zulaikha, 25, went into hiding after the Taliban seized power

“There is no income, no job opportunities for me. I don’t know how I’m going to survive.”

Basira, 22, former University student who studied English literature

“I still try to have motivation to continue my studies, but how can I do that if I look into the future?”

Aziza, 35, lost her husband – a Taliban fighter – during the war

“Now we can go out, but there is no job for us, no school for our children.”

Keshwar, 50s, lost her son during the Taliban’s first regime

“There will be no peace in Afghanistan in my lifetime. War will come, war will go, it will return again.”

Marjan, 23, worked as a journalist before the Taliban seized power

“Day after day, I’m getting pushed in a tighter corner. Life has become solitary confinement.”

Some women went into hiding, fearing retribution after the Taliban seized power. Others began protesting on the street. Grandmothers in dusty villages walked out of their mud brick homes with relief, free for the first time in 40 years of the fear of stray bullets or airstrikes raining down. Some teenage girls began attending schools in secret, echoing the stories from their mothers’ childhoods that once felt like grim folklore.

When the Taliban returned to power in Afghanistan in August 2021, women were among the most profoundly affected. While the end of fighting offered a welcome respite, particularly for women in rural areas, others’ lives have been severely constricted. Many watched 20 years of gains made under Western occupation unravel as the new government issued edict after edict scrubbing women from public life.

BAMIYAN

Kabul

Herat

AFGHANISTAN

WARDAK

Kandahar

200 miles

BAMIYAN

Kabul

Herat

WARDAK

AFGHANISTAN

Kandahar

200 miles

Today, Afghanistan is among the most restrictive countries in the world for women, according to human rights monitors. Girls are barred from secondary schools. Women are prohibited from traveling any significant distance without a male relative, and from going to public spaces like gyms and parks. In recent months, women were banned from attending universities and from working for aid organizations, some of the last hopes left for professional or public lives.

Those policies have come to define the Taliban’s government in the eyes of the West, and have caused tension within the movement’s leadership. The changes threaten the aid offered by Western donors amid the country’s dire humanitarian crisis. And they have been universally condemned, including by other Islamic governments like Iran’s and Saudi Arabia’s, and set Afghanistan on course for near-total isolation in the world.

The New York Times spoke with dozens of women across the country to understand how their lives and Afghan society have changed over the past year and a half. This is what they told us.

Some of the quotations that appear with photos have been edited for length and clarity.

A Wrenching Change

KABUL, Afghanistan — Walk around the capital, Kabul, and it often feels as if women have been airbrushed out of the city.

There are fewer women on the streets these days than even a few months ago. More and more, those who still venture out — once in jeans and long blouses — are covered head-to-toe in concealing robes, their faces obscured behind masks. Female shop mannequins have been beheaded or their heads wrapped in tinfoil.

But the most profound change is invisible: It is the storm of loss, grief and rage that has enveloped the city’s women, they say.

Hawa Gul, 40, with her daughter Tahera, 17

“The world keeps talking about girls’ education, but women in Afghanistan have a lot more problems: poverty, abusive husbands, strict fathers.”

Zohra, 17, was blocked from finishing her high school degree

“Even within families, fathers and brothers want to take control.”

Munisa, 32, a women’s rights activist who fled Afghanistan

“These restrictions that Taliban are imposing on women are like kidnapping someone.”

Masooda, 52, a women’s therapist

“The young women are not coping well — they lost their hopes.”

Masooda, a therapist in Kabul, encounters that tempest each day as she goes house to house visiting her ever-growing list of clients. With each new dictate restricting women’s rights, she gets more phone calls from women desperate for any emotional outlet, any avenue for relief. Gone are the days when women could find expression, purpose or camaraderie at work or school, or even picnic in the park with friends or wander the zoo’s stone paths.

The return of the Taliban is most difficult for the younger women, she says, whose dreams of becoming politicians, athletes, surgeons or C.E.O.s once seemed achievable. They grew up in a world of possibility — and watched it shatter when the Western-backed government collapsed.

“The young women are not coping well — they lost their hopes. They cannot deal with the situation,” said Masooda, 52, who prefers to go by her first name for fear of retribution.

Najia, 28, a former radio journalist

“Talibs do not feel comfortable talking with women reporters, they think their leaders might insult them for it.”

Raihana, 32, worked at the Ministry of Interior

“A month after the Taliban took control of Kabul, my husband went missing and hasn’t returned home to this day.”

Sumaya, 22, with Bahara, 25, former students at the National Military Academy of Afghanistan

“I had a clear path ahead of me, but I feel lost now.”

Maryam, 17, turned 16 the day the Taliban entered Kabul

“The future is dark. I feel like a bird that has wings but can’t fly.”

The older women, who survived the Taliban’s first administration, are hardened from experience, she says. The difference now is the economic collapse threatening families’ ability even to feed themselves. Women’s inability to work in most jobs has made that crisis even more devastating.

“Even women who are leaving the country, they are not leaving just because they want freedom,” she said. “They also want something to eat.”

Peace at Last

TANGI VALLEY, Afghanistan — For most of the past 40 years, Habiba could feel death knocking at her door.

When she was a child growing up in central Afghanistan, she endured the bloody days of the Soviet invasion and then the years of fighting and civil war that followed. After the Americans invaded in 2001, some of the fiercest fighting played out in her village along the Tangi Valley, a lush patchwork of fields flanked by hills in Wardak Province.

Habiba often awoke to find new homes destroyed in overnight bombings. Every day that she went to collect water or buy food, she knew she might not make it back home, and no family seemed unscathed. But Habiba endured.

Then one morning four years ago, her 36-year-old son, Mohammad Sami, was shot in the chest while he tended to their wheat fields. Villagers believed he had been killed by a government policeman in retaliation for a Taliban assault days earlier.

Habiba, around 50, lost her son during the war

“It was raining bullets, rockets and mortars. My children now can go to the field and I know they will come home at night.”

Shakila, 12, a sixth grade student

“I want to go to school, even at the cost of war.”

Bibi Alai, 55, became a widow during the war

“Since the invaders have left our country, we can sleep peacefully at night.”

Maryam, 28, came to a clinic for the first time

“With my first childbirth, the pain kicked in at night. I couldn’t come to the clinic: There was heavy fighting going on. This time, peace has returned.”

After that, Habiba lost herself in rage, she said. She hated the Western-backed government. When she saw their soldiers driving through the village, she prayed they would die. She vowed to help the Taliban in any way she could — offering them food, water, a place to sleep.

Her vengeance came in August 2021, when the government collapsed. As the village erupted in celebratory gunfire, Habiba beamed with pride, she said, and in the year and a half since she has felt at ease for the first time in her adult life.

She visits relatives she did not see for decades because of the fighting. She does not worry about bombs falling from the sky. When her slain son’s four young children leave the house to play, she knows they will return home, unharmed.

“All my life was spent in war,” said Habiba, who like many people in rural Afghanistan uses only one name and is around 50 years old. “Now we can live freely — without fear or danger.”

Slowly Constricted Hope

HERAT, Afghanistan — Sohaila Sabri was determined to stay.

An employee of the Western-backed government’s Directory of Women’s Affairs in Herat, a cultural and economic hub in northwestern Afghanistan, she watched after the Taliban seized power, as women activists, politicians and artists drained out of the city, and evacuations to Western countries proliferated.

“I was thinking if we all leave Afghanistan, who will build this country?” Ms. Sabri, 30, said.

So when she was offered an opportunity to seek asylum in Germany, she turned it down. Then she got to work.

First, she and the few other remaining activists organized protests in the city. When those protests were met with bullets and arrests, the women switched gears. They met with local officials to negotiate with them, meetings that reversed policies preventing taxis from transporting women traveling alone and carved out exemptions so women could hold celebrations for International Human Rights Day.

Fatima, 23, widowed days before the war ended

“Everyone has gone a different way, living a life in a different country.”

Parigul, 44, mother to five children

“With the Taliban coming into power, my family fell apart. My daughter is in Pakistan. My husband is in Kabul.”

Parissa, 19, former university student

“Those of us in grade 12 are standing above a ditch. You don’t know if you should jump over or throw yourself into the ditch.”

Zarmina, 28, former employee of Herat’s Office of Refugees and Repatriation

“I feel estranged from my own city and have given up on my dreams. I am filled with fear, at every corner.”

She believed that their work could help preserve some space for women in Herat, and hoped that local government officials would keep engaging.

But that would soon change. It happened slowly at first — then like an avalanche. Police officers appeared on the street to enforce hijab mandates. Women were turned away from Herat University, then barred from working at nongovernmental organizations.

The same officials she had negotiated with in the months after the takeover now told her their hands were tied: The flood of new edicts rolling back women’s rights were coming from Kandahar, the center of power of the new government and home to its more conservative leadership. There was nothing they could do.

Once determined, Ms. Sabri felt defeated. These days, she rarely leaves her house. Her brothers now expect her to make them breakfast each morning and clean their home.

If she could leave the country now, she said, she would.

“Some people in the world are scared of the things they have to lose,” she said, “But Afghan women have lost everything, they have nothing left to lose.”

Studying in Secret

KANDAHAR, Afghanistan — The girls sidle down the cobblestone path to the building with the worn wooden door. Entering, they cross a courtyard shaded by a canopy of vines, descend down a flight of stairs, and walk through a narrow underground passageway to their classroom.

There are no windows, no chairs, no desks. The only decorations on the concrete walls are a dry-erase board, a fluorescent light and a poster depicting proper hand washing technique.

But to the dozens of high-school girls who come here each morning, the classroom is an oasis — and their presence an act of defiance.

When the Taliban seized power, girls’ schools remained open in a kind of limbo — neither officially sanctioned nor forbidden — for months. Then hours before classes were set to resume for the spring semester in March last year, the government announced that girls were banned from attending high schools indefinitely.

Zubaida, 20, teaches high school girls in secret

“Regimes come and go all the time in Afghanistan. We should study and be ready for the next one.”

Abeda, 46, teacher in an underground girls high school

“There’s a Taliban checkpoint on my way to school. I look them in the eyes to make sure they see me.”

Sayina, 18, couldn’t complete her final year of high school

“I would like to study. I just can’t stay in my house all day, bored and lonely.”

Raghjia, 38, runs an underground girls school in her home

“Every mother wants her child to study since we could not go to school when we were young.”

It was a dark day for teenage girls across the country. They describe passing the months that followed in a fog of deep depression. But as the anger and grief subsided, many were determined to find a way back to the classroom.

In one neighborhood in Kandahar, a southern city in the Taliban heartland, former high-school students and teachers banded together to create an underground classroom for girls to continue their studies. The teachers post a lookout at the front gate each morning and call the students’ parents to ensure they arrive home safely each afternoon. If they are ever questioned about what happens in the building, the schoolgirls have been coached to answer that they are attending Quranic classes, which are still permitted for girls.

It’s often a terrifying endeavor. But the students and teachers alike are clinging to it as one of the few remaining sources of hope.

“Regimes come and go all the time in Afghanistan,” said Zubaida Azizi, 20, a teacher. “We should study and be ready for the next one.”

An Unyielding Fear

BAMIYAN, Afghanistan — The fear lives within her, Keshwar Nabizada says.

It was born when the Taliban first seized power a generation ago and wreaked havoc on her village in Bamiyan Province, a center of Afghanistan’s Hazara ethnic minority. The fighters burned her house to the ground, and killed her 17-year-old son, she said. Her brother was arrested and disappeared for months. When he was finally found, dead, she could only recognize him by the wool jacket she had stitched together for him by hand.

After that regime was toppled, she went back to planting potatoes on her small farm and enjoyed the calm the American invasion brought. “It was like we were not in prison anymore,” Ms. Nabizada, 60, said. Still, the terror never truly went away. She recounted stories of those bloody days to her surviving children, telling them the Taliban were never to trusted, always to be feared.

When the Taliban returned to power in 2021, the panic roared back. Ms. Nabizada and her family fled the area for months, terrified of another massacre. A year and a half later, she says she now believes the Taliban’s new rule is not as brutal as its first.

Najiba, 30, former director of Bamiyan’s Department of Returnees and Repatriation

“Everytime I close my eyes, I imagine a world where I don’t have to hide myself anymore. A world where I feel safe.”

Arezoo, 21, mother to a toddler hospitalized with severe malnutrition

“In my tribe, girls never go to school.”

Kobra, 24, nurse in a malnutrition ward of a public hospital

“Poverty has taken over our lives and is sweeping our livelihood away.”

Fatima, 25, is training to be a midwife

“I worry about the future of my children, especially the daughter that I am carrying.”

“To be honest, this regime in power now is better — they are not going around and killing people like before,” she said.

Still, she says, she cannot shake the dread.

“I have the fear 24 hours a day, the fear will not leave me alone even at night. When I wake up, I just pray to God, ‘Please, help Afghan people to at least live in peace,’” she said.

Yaqoob Akbari, Kiana Hayeri, Safiullah Padshah and Najim Rahim contributed reporting. Produced by Mikko Takkunen and Gaia Tripoli. Design and development by Sarah Almukhtar and Gray Beltran.

New York Times - World

The Woman Shaking Up Italian Politics (No, Not the New Prime Minister)

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Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.

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By Jason Horowitz

ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.

“I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.

Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.

It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.

A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.

With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.

“It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”

The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”

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They are shaping the world around them. These are their stories.

Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”

She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.

Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.

Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.

But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.

She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.

She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.

“Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”

One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.

“Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”

But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.

Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”

Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.

But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”

That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”

Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”

Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”

The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.

Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”

She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.

Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.

“Well,” she said. “We’ll see.”

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New York Times - World

After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story

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Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.

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By Norimitsu Onishi

TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.

“Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”

The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.

“People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”

A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.

Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”

Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.

“It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.

CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.

In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”

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During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.

“The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”

Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.

She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.

Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.

“My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”

Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”

After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.

She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.

“Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”

In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.

Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.

“I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.

Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.

The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”

A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.

At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.

“There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.

She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.

The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”

But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.

As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.

“It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”

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‘They’re Hunting Me.’ Life as a Ukrainian Mayor on the Front Line

The Saturday Profile

Being the leader of Kherson may feel more like a curse than an honor. But one woman isn’t giving up, even though the Russians are sitting just across the river and shelling her city nearly every hour.

Smoke and dust wafting in the air seconds after a Russian shell landed near the vehicle that Halyna Luhova, the mayor of Kherson, was traveling in, in Kherson, in February. Credit...

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By Jeffrey Gettleman

Photographs by Ivor Prickett

Jeffrey Gettleman has been covering the war in Ukraine since it began. He has recently been focused on Kherson, a once-beautiful riverside city now in serious peril.

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KHERSON, Ukraine — The little green van sped down the road, the Russian forces just across the river. Inside, Halyna Luhova, the mayor of Kherson, cradled a helmet in her lap and gazed out the bulletproof window.

When the first shell ripped open, directly in the path of the van, maybe 200 yards ahead, her driver locked his elbows and tightened his grip on the wheel and drove straight through the cloud of fresh black smoke.

“Oh my god,” Ms. Luhova said, as we raced with her through the city. “They’re hunting me.”

The second shell landed even closer.

She’s been almost killed six times. She sleeps on a cot in a hallway. She makes $375 a month, and her city in southern Ukraine has become one of the war’s most pummeled places, fired on by Russian artillery nearly every hour.

But Ms. Luhova, the only female mayor of a major city in Ukraine, remains determined to project a sense of normality even though Kherson is anything but normal. She holds regular meetings — in underground bunkers. She excoriates department heads — for taking too long to set up bomb shelters. She circulates in neighborhoods and chit-chats with residents — whose lives have been torn apart by explosions.

She chalks up any complaints about corruption or mismanagement — and there are plenty — to rumor-mongering by Russian-backed collaborators who are paid to frustrate her administration.

Kherson, a port city on the Dnipro River, was captured by Russian forces in March; liberated by Ukrainian forces in November; and now, three months later, lies nearly deserted. Packs of out-of-school children roam the empty boulevards lined with leafless trees and centuries-old buildings cracked in half.

Ms. Luhova sees her job defined by basic verbs: bury, clean, fix and feed. Of the 10 percent or so of Kherson’s original population of 330,000 who remain, many are too old, too poor, too stubborn or too strung out to flee.

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She recently became so overwhelmed with their needs — for food, water, generators, internet access, buses, pensions, medicine, firewood — that she said she dropped to 40 minutes of sleep a night and became so exhausted, she had to be put on intravenous drugs. She feels better, she said, though not exactly calm.

“We need those bomb shelters, now,” she snapped at a meeting in early February, when it was several degrees below freezing outside.

In front of her, in an underground office, sat the heads of the city’s main departments, many in winter jackets and hats. The office had no heat.

She was pushing to acquire dozens of free-standing concrete bomb shelters. When an administrator responded that the contracting process needed to be followed or they could be accused of corruption, she exploded.

“You are doing nothing, and I’m getting really pissed off at your stupidity,” Ms. Luhova said.

“I feel like I don’t have enough air when I’m standing next to you! You will answer in your own blood, your own blood!”

The administrator rolled his eyes and went outside to smoke a cigarette.

In a political culture dominated by macho guys — the mayor of the capital of Kyiv, for instance, is a towering former heavyweight boxing champion — Ms. Luhova, 46, in her gray suede boots and black puffy jacket with the fake fur collar, cuts a different figure. Raised by a single mom during the Soviet Union’s last gasps, she laughed thinking about the hardships back then.

“All those terrible lines for beet root — imagine, beet root!” she said.

By the time she was 21, Ukraine was newly independent and she was teaching English at a neighborhood school, married and a mother. She climbed the ranks to school director, which she used as a springboard to be elected to Kherson’s city council eight years ago. Before the Russian invasion last February, she was the council’s secretary, considered the No. 2 official.

Russian forces burned down her house in March, and she left the city shortly after. The Russians tried to make Kherson part of Russia, forcing children to learn Russian in schools and people to use Russian rubles in the markets. In June, they kidnapped her boss, Kherson’s prior mayor, and he hasn’t been seen since. Ms. Luhova took his place and became the head of Kherson’s military administration.

When she returned in November, she found a city ecstatic that the Russians had been driven out but in terrible shape. The Russians had looted everything from water treatment equipment and centuries old fine art to Kherson’s fleet of fire trucks and buses. But the Russians didn’t go far.

Ukraine didn’t have the momentum or spare troops to pursue them across the river. So now the Russians sit on the opposite bank across from Kherson and fire at will.

No city in Ukraine, outside the Donbas region in the east where the Russians are advancing, is getting shelled as badly as Kherson. In the past two and half months, Ukrainian officials said, it has been hit more than 1,800 times.

The shells come with no warning. There are no air raid sirens. These are projectiles fired from tanks, artillery guns, mortars and rocket launchers that blow up a few seconds later — the Russians are that close, 700 meters in some places. Residents have almost no time to take cover.

The other afternoon, a rocket attack killed two men walking down a sidewalk. There was no military installation nearby.

“Russia’s precise rationale for expending its strained ammunition stocks here is unclear,” said a recent British Defense Intelligence update on Kherson.

Since mid-November, Ukrainian officials say the Russians have wounded hundreds of residents and killed more than 75.

“It’s just revenge,” Ms. Luhova said. “There’s an old saying: “If I can’t have it, nobody can,’’’ she said, trying to explain why the Russians would shell the city after retreating. “It’s that stupid but it’s true.”

Kherson may be a war-torn city on the front line of Europe’s deadliest conflict in generations, and Ms. Luhova may represent Ukraine’s never-give-up spirit that keeps a Russian flag from flying over this country.

But as in any other city, residents love complaining about their mayor.

“I’ve called more than a hundred times to have my electricity fixed and nobody comes,” said Olena Yermolenko, a retiree who helped run a cell of citizen spies during the Russian occupation. She also repeated accusations on social media that the mayor was stealing humanitarian aid, which Ms. Luhova strongly denied.

Oleksandr Slobozhan, the executive director of the Association of Ukrainian Cities, said that from everything he knew, the accusations were a smear campaign by pro-Russian agents.

Despite the challenges, Ms. Luhova is determined to keep the city running, in the most basic ways. She recently traveled to Kyiv to ask Mr. Slobozhan for 20 buses.

“We are paralyzed,” she said. “Our trolleys don’t work and we can’t fix them because when our workers go up to repair the lines, the snipers are killing them.”

She left with a promise of 20 buses.

“I like the way she works,” Mr. Slobozhan later said. “She goes forward no matter what.”

Ms. Luhova is planning to attend a donor’s conference in Poland later this month; she has been out of the country only a few times in her life. Where she really wants to go is Bali.

“I heard you go there and you come back looking younger,” she joked.

Her husband is a taxi driver in another city, and her two adult sons live far away so she is on her own in Kherson. Most days, she can be found moving around in her little green van.

When we rode along with her, and the shell exploded on the road, her driver turned around as fast as he could.

But the Russians were tracking her. From across the river, they fired a second round. It slammed into a house along the road, and the blast wave shook the van. The van kept going but the munition felt lethally intimate.

That evening, at a house where she stays with friends, on a small pullout bed in a hallway off the kitchen, Ms. Luhova shrugged off the close call.

Over a spread of deliciously crunchy homemade pickles and little squares of Brie, she held a glass of cognac between her fingers and made a toast to victory.

“If I could disappear into the air and end this war, I would,” she said. “I’d easily sacrifice myself for ending this hell.”

Oleksandra Mykolyshyn contributed reporting.

Audio produced by Adrienne Hurst.

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France24 - Monde

L'emploi, toujours solide, semble timidement commencer à ralentir aux Etats-Unis

Publié le : 10/03/2023 - 16:34

Washington (AFP) – Le marché de l'emploi aux Etats-Unis est resté solide en février tout en semblant afficher les premiers signes d'un ralentissement très attendu dans la lutte contre l'inflation.

Le taux de chômage demeure bas même s'il a grimpé à 3,6%, après être tombé en janvier à 3,4%, son plus bas niveau depuis 1969, a annoncé vendredi le département du Travail.

Quelque 311.000 emplois ont été créés, contre 504.000 en janvier, quand 205.000 seulement étaient attendus, selon le consensus de Briefing.com.

Les secteurs des loisirs et de l'hôtellerie, le commerce de détail, le gouvernement et les soins de santé, ont été pourvoyeurs d'embauches, a précisé le département du Travail, mais l'emploi a diminué dans l'information, le transport et l'entreposage.

"Les données montrent que le marché du travail reste solide", a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste de HFE. "Mais une hausse du taux de chômage et une croissance plus faible des salaires suggèrent un ajustement des conditions", a-t-elle ajouté.

Ces données vont peser lourd dans la balance de la banque centrale américaine (Fed), qui se réunit les 21 et 22 mars, et s'inquiète de l'inflation toujours très forte. En jeu: une hausse du taux directeur peut-être plus forte qu'attendu qui fera grimper les taux d'intérêts des prêts bancaires et réduira encore le pouvoir d'achat des ménages.

Retour de travailleurs

Les employeurs américains font face depuis environ deux ans à une pénurie de main d'oeuvre qui a contribué à la hausse des prix.

Cependant, le taux de participation a continué à augmenter en février, contribuant à faire monter le taux de chômage mais signalant le retour de travailleurs sur le marché de l'emploi.

"Les taux de participation au marché du travail des hommes et des femmes adultes ont dépassé leurs sommets d'avant la pandémie", a précisé la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, interrogée vendredi matin par une commission de la Chambre des représentants.

"Lorsqu'un nombre plus important de personnes entre sur le marché du travail, cela assouplit les conditions" et contribue à "remédier au déséquilibre de l'offre et de la demande sur le marché du travail", a ajouté la ministre de l'Economie et des Finances de Joe Biden.

Le président Biden commentera également ces chiffres depuis la Maison blanche à 10H45 (17H45 GMT).

Voir les prix cesser de flamber suppose de faire ralentir la consommation et donc l'activité économique ce qui s'accompagne généralement d'une hausse du chômage. Hors, jusqu'ici, les hausses successives du taux directeur pour renchérir le coût du crédit décidées par la Fed n'ont eu que peu d'effet sur l'économie.

Licenciements

"Si la totalité des données" sur l'emploi, l'inflation, la consommation, notamment, "devait indiquer qu'un resserrement plus rapide était justifié, nous serions prêts à accélérer le rythme des hausses de taux", avait déclaré mardi le président de la Fed, Jerome Powell, devant une commission du Sénat.

Il avait cependant jugé "possible de ramener l'inflation à 2%, avec des effets moins significatifs sur le marché du travail" que lors des périodes antérieures de ralentissement économique.

Les chiffres de l'emploi dans le secteur privé, l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi, ont montré le maintien d'un robuste niveau d'embauches le mois dernier. "Le léger ralentissement de la hausse des salaires, à lui seul, ne devrait pas pouvoir faire baisser rapidement l'inflation à court terme", avait commenté Nela Richardson, cheffe économiste d'ADP.

Les employeurs américains ont toutefois supprimé 77.770 emplois en février, leur plus grand nombre pour ce mois depuis 2009, alors en pleine crise des subprimes, selon une étude du cabinet de consultants Challenger, Gray & Christmas, publiée jeudi. Les employeurs "s'attendent à un retournement (de l'économie américaine, NDLR) et baissent leurs dépenses partout", avait estimé le vice-président du cabinet, Andrew Challenger, cité dans un communiqué.

Le secteur de la tech, notamment, a multiplié les annonces de licenciements. Mais cela ne représente qu'une petite proportion de la masse salariale américaine. La vente au détail et la finance sont également concernés.

© 2023 AFP

New York Times - World

Corporate Lawyer’s Unlikely Mission: Defend and ‘Humanize’ a Hated Terrorist

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Stanislas Eskenazi volunteered with Brussels’ legal aid service, typically helping petty criminals. But now he is representing Belgium’s most-wanted man.

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By Monika Pronczuk

BRUSSELS — The two men sitting in the Brussels courtroom have much in common.

They are almost the same age. They are both sons of immigrants, who grew up in rough neighborhoods of Brussels. As youths, they hung out in teahouses, smoking and watching images of the U.S. invasions of Iraq and Afghanistan, and the large-scale deaths of civilians there, as well as the notorious abuses at Abu Ghraib prison.

But for all their similarities, their roles in the courtroom could hardly be more different.

Mohamed Abrini is sitting inside a glass cubicle, accused of organizing deadly terrorist attacks that shook Europe to its core. Stanislas Eskenazi is his silver-tongued lawyer, who has devoted the last six years of his life to defending his client during highly publicized trials, first in Paris, and now this one in Brussels.

“This is going to sound crazy,” said Mr. Eskenazi, 40, in an interview at his Brussels office. “But he could have been a friend.”

The assaults in Paris in November 2015 and in Brussels in March 2016 were the deadliest operations ever carried out by the Islamic State on European soil. The coordinated shootings and bombings killed 162 people and injured several hundred.

Responsibility for both attacks, whose targets included a concert hall, a soccer stadium, a rush-hour Metro stop and the Brussels airport, was claimed by an Islamic State cell that was linked to the Brussels neighborhood of Molenbeek, where both Mr. Eskenazi and Mr. Abrini spent a big part of their lives.

While their lives’ paths had circled around each other, they did not actually cross until a half-dozen years ago. Mr. Eskenazi, a successful corporate lawyer, was volunteering with the city’s legal service. When he got a call on April 8, 2016, he thought it would be a request to defend yet another petty offender caught shoplifting.

Instead, it was the police calling about Mr. Abrini.

Known as “Belgium’s most wanted man,” he had been on the run for two weeks. Before he was identified, he had been called the “man in the hat,” seen in surveillance video accompanying two suicide bombers who detonated their explosives at Brussels Airport on March 22.

The lawyer went to the police station and spent all night speaking with Mr. Abrini, who asked Mr. Eskenazi to represent him.

“I told him: ‘You need a heavyweight for this job,’” the lawyer recalled. “But he said: ‘I want you.’”

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For Mr. Eskenazi, who is of Turkish-Jewish origins and is married to a Muslim Moroccan woman, the attacks hit close to home. When the two homemade bombs packed with nails exploded in the Brussels airport, he was supposed to be checking in with his family for a flight to New York. The trip was canceled only because his son’s appendix burst. His sister, a doctor, spent the whole night tending to victims in a Brussels hospital.

But the lawyer knew straight away he would represent Mr. Abrini, saying the more loathed an accused person is, the more interesting the case is.

As a young man, Mr. Eskenazi was “more than a rebel,” said a longtime friend and legal colleague, Jonathan De Taye. “He finds beauty in what everyone else despises.”

At the trial in Brussels, his client has no real chance at winning his freedom because Mr. Abrini has already been convicted in a French court and sentenced to life in prison over his participation in the Paris attacks.

So his mission at this trial, Mr. Eskenazi said, is to try to “humanize” his client.

“I want people to understand that the trajectory of Mohamed Abrini was not that different from other Brussels residents,” he said. “Sometimes one can get caught up in a torment.”

The trial began at the end of November after a long delay, in part over a dispute about the glass boxes designed to hold the defendants. Originally, each defendant was to be held in a small, constricted individual cube. Mr. Eskenazi, along with other defense lawyers, argued that these deprived their clients of dignity, and succeeded at having them replaced with one large glass cubicle, open at the top.

“I want them to be judged as human beings, and not as beasts,” Mr. Eskenazi said.

The 2016 attacks tore the fabric of Belgium’s multicultural society, exposing deep rifts that had been growing for years between a largely secular majority and the descendants of migrant workers, mainly Moroccan Muslims, who came to the country in the 1960s.

After the attacks, a far-right anti-Muslim party, Vlaams Belang, saw a surge in support.

Many in Belgium, including surviving victims and the relatives of those who died, have been hoping the trial will provide more insight about the motivations of the attackers — many of whom, like Mr. Abrini, grew up in Brussels. But they are likely to be frustrated.

To protest what the lawyers described as inhumane treatment by the police, including daily strip searches, Mr. Abrini and others said they would refuse to speak during the proceedings.

Mr. Eskenazi himself said he has no good answers. After six years of conversations with Mr. Abrini — “I have never spent that much time with anyone else, including my wife,” Mr. Eskenazi said — the lawyer said he still struggles with what drove Mr. Abrini and the six other attackers who called the predominantly Muslim, working-class neighborhood of Molenbeek home.

Partly, Mr. Eskenazi blames what he describes as the hyper-individualistic capitalist system, which he said destroyed the importance of communities. But he also accuses the Belgian state of abandoning people like Mr. Abrini, who were struggling with issues of identity and belonging.

“We forgot that people want to be a part of a society,” he said. “And the Islamic State gave its members the sense of brotherhood. For people that feel lost, that is invaluable.”

With his sometimes blunt manner, a passion for boxing and multiple tattoos peeking out from underneath his rolled up sleeves, Mr. Eskenazi stands out in the universe of corporate law. He is known for brushing off convention, once showing up to close a 22-million-euro deal in jeans, sneakers and a sport jacket.

His path to the law was not straightforward. Born to journalist parents, he dropped out of high school, then later left Belgium for Morocco, where he ran an I.T. company. After returning to Belgium, he worked as a waiter and a security guard.

The prolonged periods of financial hardship he experienced, he said, left him with a sense of sympathy — and duty — toward those on the margins.

“I know what it is like to struggle with an empty fridge,” he said. “I am not saying it is good to steal, but it is easier to be shocked by it if your fridge is always full.”

Ultimately, it was a custody battle with a former partner over his eldest daughter, 5 at the time and now 20, that spurred him to finish high school and retrain as a lawyer.

“At that moment I realized the power of the legal system over our lives,” Mr. Eskenazi said. He decided the best way to resist it was to master the system himself.

The approach Mr. Eskenazi has taken with Mr. Abrini’s defense has drawn criticism.

Philippe Vansteenkiste, head of V-Europe, an association representing terrorist victims, said it seemed as if the defense team was “trying to divert the theme of the trial, from terrorism to the incapacity of the state.”

“We don’t have to be naïve,” Mr. Vansteenkiste said. “We all want a good society that respects human rights. But some of these people were already convicted as terrorists.”

For Mr. Eskenazi, representing a terrorist never created a moral dilemma. He was defending the rights of the man, he said, not the acts he committed.

But the 10-month-long Paris trial, which finished this summer with 20 convictions, took a heavy toll on him, both financially and psychologically. Mr. Eskenazi has his own law firm, and his lucrative corporate work was essentially on hold during that time.

Asked whether he would take the case again if he had the choice, he said no.

“I am exhausted, physically and mentally,” he said. “I spent months listening to the most awful stories. When a mother came and talked about her daughter who was killed in the concert hall, I could only think of my children,” added Mr. Eskenazi, who has four children.

“And then you turn around, and your responsibility is to defend the perpetrators,” he said. “It doesn’t leave you unchanged.”

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The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most

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Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.

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By Constant Méheut

Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.

A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.

And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.

He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.

Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.

“This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”

These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.

His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.

He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”

The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.

With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.

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They are shaping the world around them. These are their stories.

Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.

“We wanted to repeat May 1968!” he said.

Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.

His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.

In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”

“I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”

Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.

Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.

Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.

Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.

Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.

“We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”

In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.

Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.

His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”

Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”

But in the crowds, Mr. Reddé is popular.

At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.

“Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.

Mr. Reddé is even a kind of human landmark.

“We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”

Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.

“His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.

Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.

“He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.

Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.

Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.

“Protesting rejuvenates,” he said.

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France24 - Monde

Ski alpin: 86e victoire pour Shiffrin qui rejoint la légende Stenmark

Publié le : 10/03/2023 - 16:30

Åre (Suède) (AFP) – L'Américaine Mikaela Shiffrin, vainqueure du géant d'Are (Suède), a égalé le record de 86 victoires du légendaire suédois Ingemar Stenmark vendredi, une nouvelle étape franchie sans sa destinée de meilleure skieuse de tous les temps.

Symbole fort, c'est au dessus du lac gelé d'Are en Suède, dans le pays de Stenmark, que Shiffrin a égalé l'un des records les plus emblématiques du ski alpin, qui tenait depuis plus de 34 ans, bien avant sa naissance.

"Peu importe ce que je réussis, c'est incomparable par rapport à ce que vous avez accompli", a dit Shiffrin à Stenmark dans un message vidéo envoyé au Suédois après la course et relayé par l'équipe américaine.

"Peut-être que je vais gagner une 87e course, peut-être pas, mais mon plus grand rêve était d'être associé à vous dans la même phrase. Le skieur que vous avez été et la personne que vous êtes m'ont inspiré."

Véritable coup de force, l'Américaine atteint cette marque encore très jeune, alors qu'elle doit fêter ses 28 ans lundi.

"Il y a déjà quatre ans, je me suis dit qu'elle serait la première à gagner 100 courses, et même plus, si elle reste en bonne santé", avait prévenu Stenmark lui-même jeudi dans un entretien à l'AFP.

Shiffrin peut en effet rêver de telles hauteurs grâce à sa soif de succès depuis plus de dix ans et sa polyvalence, elle qui a déjà gagné dans les six disciplines du ski alpin (slalom, géant, super-G, descente, combiné, parallèle).

La skieuse du Colorado est également septuple championne du monde et double championne olympique. Sa domination, son palmarès et sa polyvalence en font une candidate crédible au titre de meilleure skieuse de l'histoire, hommes et femmes confondus, même si l'évolution des saisons de Coupe du monde et des disciplines rend les époques difficilement comparables.

"Spectaculaire"

Vendredi, elle a d'abord écrasé la première manche, bien aidée par une bonne luminosité lors de son passage, avant d'assurer sur le second tracé pour dominer l'Italienne Federica Brignone (à 64/100) et la championne olympique suédoise Sara Hector (à 92/100).

Intraitable, elle a enchaîné une douzième victoire cette saison en 27 départs sur le circuit, en plus des trois médailles ramenées des Championnats du monde à Méribel en février (or du géant, argent du super-G et du slalom).

Elle s'est ainsi assurée de remporter le petit globe du géant avant les finales de la semaine prochaine à Soldeu (Andorre), où elle soulèvera aussi le petit globe du slalom et son cinquième gros globe de cristal (après 2017, 2018, 2019 et 2022).

"Quelle journée spectaculaire. Je savais que le globe de géant était gagné avant de m'élancer en seconde manche, donc je savais que je pouvais prendre plus de risques. J'ai essayé de mériter cette victoire. J'ai du mal à me rendre compte de tout ce qui est arrivé aujourd'hui. Maintenant les gens vont me parler d'une 87e victoire! C'est une situation assez dingue d'avoir autant de succès, c'était loin d'être acquis", a réagi la championne.

Dès samedi, Shiffrin a l'occasion de dépasser Stenmark, qui ne s'est pas déplacé à Are, avec un slalom et un potentiel 87e succès.

Meilleure Française, Tessa Worley a pris la 5e place de la course.

"Journée ni bonne ni mauvaise, il me reste des petits réglages pour le dernier géant de la saison à Soldeu, on continue", a-t-elle noté.

© 2023 AFP

France24 - Monde

REPLAY - Conférence de presse d'Emmanuel Macron et Rishi Sunak lors du sommet franco-britannique

Publié le : 10/03/2023 - 16:25Modifié le : 10/03/2023 - 16:34

Le président français, Emmanuel Macron, et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, ont tenu une conférence de presse ce vendredi 10 mars à l'occasion d'un sommet franco-britannique visant à relancer l'alliance "essentielle" entre les deux pays après des années de brouille.

New York Times - World

Despised Dictator’s ‘Scary’ Shrine Becomes a Bet on Albania’s Future

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Albania Dispatch

An enormous pyramid was long a reminder of a brutal regime and decades of disappointments. Now, it’s a symbol of a city aspiring to be the high-tech “Tel Aviv of the Balkans.”

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By Andrew Higgins

TIRANA, Albania — Built in the 1980s to commemorate a dead tyrant in Pharaonic style, the concrete and glass pyramid in the center of Albania’s capital, Tirana, was falling apart by the time engineers and construction workers arrived to rescue it.

The windows were broken. Homeless people were sleeping in its cavernous hall, which was daubed with graffiti and stinking of urine. Empty bottles and syringes littered the floor, which was covered in polished marble when the pyramid — a shrine to Albania’s late Communist dictator, Enver Hoxha — first opened in 1988, but had since been stripped bare by vandals and thieves.

“The place was a wreck,” Genci Golemi, the site engineer, recalled of his first visit. “Everything had been stolen.”

Now, after two years of reconstruction work, the building is a glistening temple to Albania’s ambitious hopes for the future.

For Tirana’s mayor, Erion Veliaj, the $22 million makeover of the pyramid points to how he imagines the capital: as “the Tel Aviv of the Balkans,” a high-tech hub offering jobs and promise to a country that was so impoverished and cut off from the modern world under Mr. Hoxha, who died in 1985, that typewriters and color TVs were banned.

“Instead of being a blast from the past, it will be blast off into the future,” the mayor said of the pyramid, brushing aside the fact that Albania is still one of Europe’s poorest countries and better known as a source of economic migrants than software engineers.

Still, after decades of failed grand plans for the pyramid, hope is running high. It is being repurposed as a space for classrooms, cafes and tech company offices, and is scheduled to open to the public later this year.

“Hoxha will be rolling in his grave to see his memorial turned into a celebration of capitalism, jobs and the future,” Mr. Veliaj said, standing atop the pyramid, which is about 70 feet tall, near a hole in the roof that used to be filled with a giant red star made of glass. The outline of the star is still visible in the concrete that housed it, a ghostly reminder of Albania’s four decades under brutal Communist rule.

Many countries on Europe’s formerly Communist eastern fringe have wrestled with the question of what to do with massive structures left over from a past most people would like to forget.

Winy Maas, the principal architect of MVRDV, a Dutch firm that led the redesign of the Tirana pyramid, said that dealing with structures erected to celebrate tyranny has always involved “difficult decisions” but added that no matter how baleful a building’s beginnings, demolition is “rarely a good option.”

He said he had been inspired by the reconstruction of the Reichstag in Berlin by the British architect Norman Foster, who added a glass dome to a building long associated with Germany’s Nazi past and turned it into a light-filled symbol of the country’s modern democracy.

Albania was the last nation in Europe to ditch Communism, doing so in 1991 with a frenzy of attacks on statues of Mr. Hoxha, his memorial hall and everything he stood for.

But hopes of a new era of democratic prosperity quickly turned into yet more upheaval when a network of financial Ponzi schemes collapsed in 1997, setting off violent nationwide protests that pushed the country toward civil war.

Tempers eventually calmed, opening the way for Albania to apply to join the European Union in 2009 and win candidate status in 2014 for future entry to the bloc, which it has yet to join.

Throughout this turbulent journey, the Hoxha pyramid loomed over Tirana, slowly decaying and seemingly taunting each new Albanian government with its memories of a Stalinist system that few wanted to bring back but whose replacement had fed so much disappointment.

“The ghost of Hoxha was everywhere and terrifying for everyone,” recalled Frrok Cupi, a journalist who was appointed in 1991 to manage the pyramid, which was supposed to become a cultural center.

One of his first and most daunting tasks, Mr. Cupi said, was to somehow get rid of a 22-ton marble statue of the dictator in the main hall. Its removal, he believed, offered the only hope of saving the pyramid from angry anti-Communist mobs that wanted to destroy the whole building.

The statue was so big and heavy that moving it risked breaking the floor and bringing down the pyramid. The Italian Embassy proposed hoisting the statue out through the roof by helicopter. Others suggested cutting it to pieces with a special saw. In the end, Llesh Biba, a young theater director working as a carpenter at the pyramid, set upon Hoxha with a sledgehammer, bashing away with gusto at his head and body.

“It felt great to hit Hoxha,” Mr. Biba, now a sculptor, recalled in an interview in his Tirana studio. “Nobody else dared. They were all worried about saving their own skins.” After finishing his work, however, Mr. Biba checked into a hospital suffering serious lung problems from breathing in shards of marble and dust.

Mr. Biba’s health crisis established what became a long pattern of misfortune associated with a building that “seemed cursed,” according to Martin Mata, the co-head of the Albanian-American Investment Fund, which helped finance the reconstruction work.

With no money to keep the pyramid operating as a cultural center, the authorities turned it into a rental property.

Albania’s first nightclub took space there in the early 1990s. The United States aid agency USAID, a television station and Pepsi moved into office space in the basement, followed by NATO, which set up an office there during the 1999 war in neighboring Kosovo.

Over the years, the pyramid started falling apart, taken over by squatters and swarming with young people who used its sloping concrete outer walls as slides. Bold plans to give the structure a new purpose came and went, including a failed project promoted by an Albanian former prime minister, Sali Berisha, to turn the pyramid into a new national theater.

By 2010, the pyramid had become such an embarrassing symbol of failure that legislators demanded it be torn down and asked Austrian architects to come up with a plan to build a new Parliament building on its land. That effort, too, fizzled.

The current renovation finally broke the streak of failure.

Driving the current effort is Tirana’s mayor, Mr. Veliaj, a close political ally of Albania’s prime minister for the past decade, Edi Rama, a former artist who has won plaudits, even from some political rivals, for shaking off the country’s reputation for chaos.

The mayor, 43, recalled visiting the pyramid as a schoolboy soon after it opened in 1988 as a lugubrious memorial to Mr. Hoxha. “It was like going to a scary funeral,” he said, describing how a floodlit red star in the roof “looked down on us all, like the eye of Big Brother.”

Mr. Maas, the architect, said that in the renovation, he tried to “overcome the past, not destroy it” by preserving the pyramid’s basic structure while opening it up more to sunlight and modernizing the interior to purge it of associations with Albania’s grim past.

In a concession to the happy memories many Tirana residents have of sliding down the pyramid’s slopes, the new design includes a small area for sliding. Most of the outer walls, however, are now covered with steps so that visitors can walk to the top. There is also an elevator.

Not everyone likes the new design. Mr. Biba, who demolished Mr. Hoxha’s marble statue more than 30 years ago, scorned the reconstructed pyramid as a flashy public relations stunt by the prime minister.

But that is a minority view. Mr. Cupi, who, after his cultural center flopped, supported demands that the building be torn down, now praises the redesign as a sign that Albania can overcome its Communist ghosts and post-Communist demons.

“We all wanted to be part of the West but did not really know what this meant,” he said. “The pyramid has now been totally transformed, and that gives me hope for this country.”

Fatjona Mejdini contributed reporting.

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France24 - Monde

Des enfants plaident à l'ONU pour l'accès à internet et un accès sûr

Publié le : 10/03/2023 - 16:26

Genève (AFP) – Mariana, 12 ans, a fait tout le chemin de sa campagne dans le sud de la Colombie jusqu'à Genève pour dénoncer les inégalités numériques devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU vendredi à Genève.

"Si la technologie et internet font partie de la vie quotidienne des gens du monde entier, pourquoi... ce droit n'est-il toujours pas accessible à tous les enfants?" a lancé la jeune fille, vêtue d'une robe turquoise et un grand noeud assorti dans les cheveux, du haut d'une tribune en général réservée aux adultes.

Avec le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme Volker Türk à ses côtés, elle dénonce le fossé numérique, statistiques à l'appui: moins d'un tiers des ménages de la Colombie rurale ont accès à internet à la maison.

Une première

Pour la première fois dans l'histoire de l'organe suprême des droits de l'Homme de l'ONU, la majorité des panélistes étaient des mineurs et en face d'eux -là où sont d'habitude assis les seuls diplomates-, il y avait pour une fois quelques enfants pour exprimer la position de leur pays.

Au-delà du fossé numérique qui a pesé si lourd pendant les confinements de la pandémie de Covid-19, entre ceux qui pouvaient aller en ligne et les autres, il s'agissait de débattre des droits de l'enfant dans l'environnement numérique et des moyens de le protéger.

'Au bord du chemin'

Volker Türk -qui a fait de la lutte contre les excès de la high-tech une priorité- a souligné l'importance d'entendre de la bouche des enfants leurs idées sur le monde numérique. "Quand j'étais enfant, je pouvais à peine imaginer le monde dans lequel vous vivez aujourd'hui", a reconnu l'Autrichien de 57 ans, soulignant la "connexion instantanée avec les autres, les connaissances et l'apprentissage que vous avez à portée de main". "Nous avons vu de première main les promesses de la technologie, mais nous savons que le rythme rapide des progrès n'est pas sans risque."

Comme Mariana, M. Türk a dénoncé la fracture numérique. Quelque "2,2 milliards d'enfants et de jeunes de moins de 25 ans dans le monde n'ont toujours pas accès à internet à la maison". "Ils sont laissés pour compte", a-t-il averti, soulignant que l'accès universel à internet est un droit humain.

Le Haut-Commissaire et les enfants panélistes ont également exprimé leur inquiétude face aux dangers et aux pressions auxquels les enfants sont confrontés en ligne.

Situation alarmante

Nidhi, une jeune podcasteuse et auteure de 14 ans originaire de Malaisie, a souligné qu'un tiers des utilisateurs en ligne dans le monde sont des enfants, mais que souvent "ils ne savent même pas comment utiliser les outils en ligne en toute sécurité ou préserver leurs informations personnelles". Cela "les rend vulnérables", met-elle en garde, estimant que "la situation est alarmante".

Et de citer des estimations selon lesquelles 72 millions de données personnelles sont collectées en moyenne sur chaque enfant dans le monde avant qu'il n'atteigne l'âge de 13 ans.

Une collecte agressive qui est "contraire à l'éthique et viole l'espace en ligne des enfants", selon la jeune fille. Et, évoquant une "image effrayante" qu'elle a vue à 9 ans en surfant sur le net, elle appelle à mieux protéger les enfants des contenus inappropriés.

Un thème sur lequel s'est aussi penché Kidus, un jeune éthiopien de 17 ans. La technologie numérique "pose de sérieux défis affectant le bien-être et les droits (des enfants)", explique-t-il.

Pornographie, exploitation sexuelle, cyberintimidation, désinformation et parfois aussi pression pour "se livrer à des activités illégales ou nuisibles comme rejoindre des groupes armés", les enfants sont des cibles de choix.

"Je vous implore tous de prendre toutes les mesures législatives et administratives pour protéger les enfants de toutes les formes de violence, d'abus et d'exploitation dans l'environnement numérique", a-t-il lancé au Conseil.

© 2023 AFP

France24 - Monde

Wall Street ouvre en baisse, l'emploi américain bien accueilli, mais les banques inquiètent

Publié le : 10/03/2023 - 16:16Modifié le : 10/03/2023 - 16:14

New York (AFP) – La Bourse de New York évoluait en baisse vendredi peu après l'ouverture, plutôt satisfaite du rapport mensuel sur l'emploi, qui montre des signes de ralentissement du marché du travail, mais gardant un oeil inquiet sur le secteur bancaire et l'établissement américain SVB, aux abois.

Vers 15H05 GMT, le Dow Jones perdait 0,18%, l'indice Nasdaq abandonnait 0,82% et l'indice élargi S&P, 0,49%.

Wall Street tentait de digérer en accéléré une série de développements sur les fronts macroéconomique et microéconomique.

D'un côté, le ministère américain du Travail a fait état de 311.000 créations d'emplois en février, soit plus que les 225.000 attendus.

"Les données montrent que le marché du travail demeure vigoureux et que l'économie crée toujours des emplois à un rythme élevé, mais la remontée du taux de chômage et une décélération de la hausse des salaires indiquent un possible ajustement" en cours, a commenté, dans une note, Rubeela Farooqi, de High Frequency Economics.

Le taux de chômage est ainsi passé de 3,4% à 3,6% sur un mois, tandis que le salaire moyen a progressé de 0,2% sur un mois, soit moins que les 0,3% projetés par les économistes, qui était le chiffre enregistré en janvier.

"La réaction initiale (des opérateurs) a été de se dire que la Fed (banque centrale américaine) n'aurait peut-être pas besoin de monter son taux directeur d'un demi-point" lors de sa prochaine réunion, fin mars, a commenté Edward Moya, d'Oanda.

Les investisseurs ont ainsi recalibré brutalement leurs anticipations après la publication du rapport et ont repris comme scénario central un relèvement d'un quart de point le 22 mars.

Mais après quelques minutes dans le vert dans les échanges électroniques préalables à l'ouverture de la séance, les indices se sont retournés, plombés par un nouvel épisode du feuilleton SVB, qui passionne Wall Street depuis mercredi.

La banque régionale californienne, devenue l'établissement privilégié des start-ups et fonds de capital-investissement du secteur technologique, est dans la tourmente et fait l'objet de retraits massifs qui menacent sa survie.

La cotation du titre a été suspendue avant l'ouverture par le Nasdaq, dans l'attente d'une annonce.

Selon la chaîne CNBC, la banque ne parvient pas à réaliser l'augmentation de capital annoncée mercredi et est en discussions avec des grands noms de la place en vue d'une possible reprise.

Les déboires de SVB affectaient d'autres banques de taille moyenne vendredi, en particulier First Republic (-31,19%), 14e établissement américain par la taille des actifs.

Le profil de la banque inquiète particulièrement car sa clientèle est majoritairement composée de personnes fortunées et d'entreprises, dont les dépôts dépassent les 250.000 dollars garantis par l'agence fédérale de protection des dépôts, la FDIC.

Egalement malmenées, la banque de Salt Lake City (Utah) Zions Bancorporation (-6,26%), Huntington (-4,80%), dont le siège se trouve en Ohio, ou Signature Bank (-18,19%), qui a des activités en Californie.

"Il y a un moment qu'on n'avait pas vu un coup de stress comme ça sur le secteur financier", a commenté Edward Moya, pour qui les investisseurs "essayent de jauger l'ampleur" du phénomène. "Le sentiment général est que cela ne va pas déclencher de panique sur les grandes banques."

JPMorgan Chase s'affichait ainsi en hausse de 1,35%.

Malgré tout, l'atmosphère générale était à l'aversion au risque, qui bénéficiait aux obligations d'Etat, considérées comme actifs sûrs.

Le rendement des bons du Trésor américains à 10 ans se détendait violemment à 3,72%, contre 3,90% la veille en clôture. Les taux obligataires évoluent en sens opposés des prix, qui ont bondi du fait de la forte demande.

En un peu plus de 24 heures, le taux de référence américain a perdu près de 30 points de base (0,3 point de pourcentage), une correction rarissime sur le marché obligataire.

© 2023 AFP

New York Times - World

Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention

Nepal Dispatch

In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.

Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...

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By Sameer Yasir

Photographs and Video by Saumya Khandelwal

For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.

As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.

“Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.

Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.

Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.

Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.

“Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”

For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.

Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.

In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.

Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.

“We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”

Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.

Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.

Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.

The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.

Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.

The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.

The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.

But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.

During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.

The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.

“When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”

Their work has inspired other women in Nepal’s capital.

“When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”

Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.

“But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”

“Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”

On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.

Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.

After the prayers, the nuns gathered outside.

Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.

She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.

One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.

And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?

“Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”

Bhadra Sharma contributing reporting.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

Russia Dispatch

In Bleak Russian Cemetery, Sea of Crosses Signals War’s True Toll

A dismal, snowy plot near the Black Sea is the final resting place for more and more soldiers from the Wagner mercenary forces, a testament to the huge casualties Russia is suffering in its invasion.

Graves of fallen Russian soldiers from the Wagner mercenary forces on the outskirts of Bakinskaya, a town in Russia, as seen this month.Credit...

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By Valerie Hopkins

Photographs by Nanna Heitmann

BAKINSKAYA, Russia — It was a lonely funeral. Four narrow coffins, recently pulled from the back of a covered truck, rested on stands under an insistent snowfall as an Orthodox priest performed last rites. Three gravediggers in tattered jackets looked on with their hands folded solemnly. An excavator was parked close by, ready to dig more graves.

“Lord have mercy,” the priest chanted as he blessed the bodies of fallen Russian soldiers with incense, his cassock buffeted by a freezing wind.

Once those corpses were lowered, four more dead soldiers in crimson-covered coffins were sung their last rites.

This is the final resting place for many of the men who lost their lives fighting for the private mercenary force known as Wagner, which has been leading the Russian military effort in the monthslong battle for the Ukrainian city of Bakhmut.

Wagner’s founder, Yevgeny V. Prigozhin, a tycoon who has a close relationship with President Vladimir V. Putin, has lauded his force as “probably the most experienced army in the world today.”

But the rapidly growing cemetery in Bakinskaya, a town near the Black Sea, is evidence that his mercenary army — which includes many poorly trained ex-convicts — is sustaining tremendous battlefield losses. On a recent weekday, nine men had their remains interred at this relatively new cemetery, established for Wagner recruits who had indicated that they preferred to be buried there.

Late last year, activists were tipped off about the heightened activity at this gravesite, which lies adjacent to a cemetery used by the local community. Then, it contained about 50 graves. Now, it has about 300, and those observing the cemetery say between four and eight soldiers are being buried per day, on average; local media estimates are even higher, reporting as many as 16 graves per day.

Almost all the graves, sheathed in fresh snow, were identical, though occasionally a slim Muslim headstone stood at the head of the grave, rather than an Orthodox cross. Each has a wreath of plastic flowers in the style of the Wagner logo — red, yellow and black with a golden star in the middle. Only one, the grave of Andrey V. Orlov, who died on Dec. 15 at the age of 28, had a photograph, and an extra wreath of flowers.

Burials here were gaining little notice until late December, when an antiwar activist, Vitaly V. Wotanovsky, started publishing images of the cemetery, including the names and dates of birth of the dead, on his Telegram channel. Ten days later, on New Year’s Day, photographs of Mr. Prigozhin laying flowers on the graves emerged.

The State of the War

Casualties began to increase, Mr. Wotanovsky said, as the battle for Bakhmut and the nearby village of Soledar intensified.

“Since November, the number of deaths has increased dramatically,” Mr. Wotanovsky, 51, said in an interview at his home in the nearby city of Krasnodar. In the past he had counted around four burials a day, he said, but noted that on one recent day there were 11.

Mr. Wotanovsky, who has spent 20 days in detention since the invasion began because of his antiwar activities, has an almost encyclopedic knowledge of his region’s cemeteries. He collects tips from local residents and keeps a running tally of the war dead buried in the area and posts pictures of the grave markers on his Telegram channel. He said that informing the public about the names and identities of the fallen was his only way to protest and to try to change public opinion.

“This is the only normal, legal way to tell people that war is death, that it is bad, so that they somehow reflect on it in their heads,” said Mr. Wotanovsky, a Russian army veteran who spent years working for the military as a radio engineer.

Many of the Wagner fighters buried in Bakinskaya had been convicted of crimes, according to an analysis by The New York Times. Western intelligence agencies, the Ukrainian government and a prisoners’ rights association, Russia Behind Bars, estimate that around 40,000 inmates have joined the Russian forces since July — about 10 percent of the country’s prison population. Ukrainian officials have claimed that nearly 30,000 of them have deserted or been killed or wounded, but that number could not be independently verified.

One of the gravediggers took pride in pointing out to visiting journalists that the coffins were placed not on the ground but on individual stands “in a dignified manner.”

Some observers have speculated that the graveyard is a public relations ploy by Mr. Prigozhin, who is increasingly seeking credit for capturing Ukrainian territory and is believed to harbor political ambitions.

“Unlike the general tendency in Russia, which is to try to minimize casualties and downplay the loss of life, Mr. Prigozhin is trying to promote the military heroism and sacrifice” of his soldiers, said Samuel Ramani, an associate fellow at RUSI, a defense think tank in Britain, who studies the group.

Not far from the cemetery, a 20-minute ride along the region’s highway, stands a compound containing a chapel erected to commemorate the dead Wagner fighters. On a recent visit, the gates around the compound were completely shut. Videos of Mr. Prigozhin visiting the site have shown walls containing the cremated remains of an unknown number of fighters.

Another 10 minutes down the highway is the Molkino base, which observers say has been a training camp for Wagner soldiers since 2015. According to Russian media reports, the Ministry of Defense has spent at least 1 billion rubles, or $13.6 million, developing the training facility.

The base is off limits to civilians, but soldiers in various uniforms were the main customers at several cafes, fast food joints and a convenience store in the vicinity.

One soldier, who gave his name as Abkhat, said he was from the Samara region, near the border with Kazakhstan, and that he was being dispatched to Ukraine that evening.

He said he was 30 and that he “volunteered not for the money, but out of love for my country.”

In the regional capital of Krasnodar, a city of 900,000 people, the war is never far away. Civil aviation has been suspended since Feb. 24 of last year, the day Russia invaded, and fighter jets fly training missions overhead, complementing the ongoing tactical exercises at Molkino.

The Krasnodar area, with the third-biggest population of Russia’s 85 regions, has the second highest number of cases for “discrediting the Russian army,” a common charge made against anyone who expresses opposition to the war. A repeat offense can result in up to 10 years in jail.

In one case making headlines and alarming local antiwar activists, a married couple discussed their opposition to the invasion between themselves as they dined at a restaurant. The establishment’s owner called the police, who charged the husband and wife with petty hooliganism. The wife was additionally accused of “discrediting” Russia’s army.

Despite the intimidating climate, Mr. Wotanovsky’s close friend, Viktor V. Chirikov, also an army veteran, believes that the simple act of posting about the dead will eventually bring about not only an end to the war, but the collapse of the system Mr. Putin built.

“Do you know why the Russian Empire fell?” he said in Mr. Wotanovsky’s kitchen. “Because of the number of coffins coming back from the First World War fronts to the villages where the fallen lived.”

“It’s one thing to watch on TV or the computer ‘oh, they are fighting there, they are killing there,’ like in computer shooting games,’’ he added. “But people start to ask ‘why are we doing this?’ when they see the coffin or grave of their school friends.”

The two men said they would continue to count the dead as casualties mount. At the cemetery in Bakinskaya, the plot appears to have room for many more bodies.

“They are still going to need more space,” Mr. Wotanovsky said.

Dmitriy Khavin and Oleg Matsnev contributed reporting.

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France24 - Monde

Andreï Medvedev, ex-mercenaire du groupe Wagner : "Je demande pardon au peuple ukrainien"

Publié le : 07/03/2023 - 10:31

Marc PERELMAN

Déserteur russe du groupe Wagner, Andreï Medvedev a fui en Norvège. Cet ex-mercenaire de 26 ans est entré illégalement dans le pays dans la nuit du 12 au 13 janvier pour y demander l’asile. Depuis Oslo, il répond aux questions de Marc Perelman sur le groupe paramilitaire. Il explique avoir combattu pour le groupe paramilitaire Wagner en Ukraine et avoir été témoin "d’un grand nombre de choses". Il assure cependant ne pas pouvoir en parler, réservant ces informations aux enquêteurs norvégiens.

Andreï Medvedev, qui a combattu entre juillet et novembre 2022 pour le groupe paramilitaire Wagner en Ukraine, a trouvé refuge en Norvège. Il affirme l’avoir fait en raison des méthodes et des ordres des commandants de Wagner. Selon l'ex-mercenaire, les hommes étaient envoyés au combat comme de la chair à canon et les déserteurs de Wagner ont subi des "conséquences terrifiantes", comme l'exécution à l’aide d’une masse de l’un d’entre eux, une scène horrible filmée et diffusée par Wagner. 

Andreï Medvedev dit avoir été témoin "d’un grand nombre de choses" mais avoue ne pas pouvoir en parler. Il nie le fait que les troupes régulières de Wagner aient commis des exactions contre des civils mais affirme que les commandants de Wagner ont, eux, des choses à se reprocher. Il refuse de donner maintenant plus de précisions sur ces crimes et ajoute réserver ces informations aux enquêteurs norvégiens.

Prigojine, un "malade" qui "finira liquidé par ses hommes"

En ce qui concerne Evguéni Prigojine, le patron de Wagner, Andreï Medvedev dit l’avoir vu dans un centre de formation en train d'encourager ses hommes, en affirmant que la ville de Bakhmout avait déjà été quasiment conquise. L'ex-mercenaire explique avoir exprimé son désaccord et avoir été enfermé dans un container pendant plusieurs jours. Prigojine est, selon lui, un "malade" qui a l’impression de pouvoir faire ce qu'il veut. Il pense qui finira "liquidé par ses propres hommes". Il ajoute toutefois qu’il continue à obéir au président russe Poutine, auquel cas il ne serait plus là. Mais Andreï Medvedev se dit surpris de voir les récentes apparitions publiques de Prigojine, qui a notamment dénoncé le manque de soutien logistique et de munitions. Il dit ne pas comprendre comment ces "insultes contre l'armée russe" sont tolérées alors que toute critique de la guerre est interdite en Russie.

Andreï Medvedev demande pardon au peuple ukrainien, dont il loue le courage et la résistance. Il insiste sur le fait qu’il ne faut pas faire l'amalgame entre le peuple de la Russie, victime de la propagande du pouvoir, et les dirigeants russes qui ont décidé cette guerre. Il espère obtenir l’asile en Norvège. S’il est renvoyé en Russie, il affirme qu’il y retournera "avec la vérité qu’il a apprise" et qu’il acceptera alors son sort.      

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 4 MARS

À Bakhmout, l'étau se resserre autour des troupes ukrainiennes

Guerre en Ukraine : un ex-commandant russe de Wagner demande l'asile à la Norvège

Ukraine, un an après

"D'escadrons de la mort" à "chair à canon", l'année sanglante des mercenaires du groupe Wagner

New York Times - World

The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries

Toronto Dispatch

Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.

Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times

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By Norimitsu Onishi

SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.

Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.

Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.

“Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”

Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.

But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.

Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.

A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”

“Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”

Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.

For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.

“Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.

The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.

Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.

To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.

An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.

“Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”

“Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”

Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.

Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.

“It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”

When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.

Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.

“We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.

Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.

“Eight years the same,” he said.

The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.

“This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”

At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.

Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.

“My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”

Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.

“If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”

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New York Times - World

El espionaje del ejército mexicano genera temores de un ‘Estado militar’

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Es la primera vez que surge documentación que comprueba que el ejército mexicano espió ciudadanos que intentaban dar a conocer algunas de sus acciones.

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Por Natalie Kitroeff y Ronen Bergman

CIUDAD DE MÉXICO — Las Fuerzas Armadas de México espiaron a un defensor de derechos humanos y a periodistas que investigaban denuncias de que soldados habían acribillado a personas inocentes, según consta en documentos, lo que brinda pruebas claras del uso ilegal de herramientas de vigilancia contra civiles por parte del ejército.

Durante años, el gobierno ha estado implicado en escándalos por el uso de spyware o un programa espía sofisticado en contra de una amplia gama de personas que se enfrentan a los líderes de México. Pero los expertos en vigilancia indican que esta es la primera vez que surgen pruebas documentales que comprueban de manera definitiva que el ejército mexicano espió a ciudadanos que intentaban dar a conocer sus fechorías.

Documentos y entrevistas muestran cómo el espionaje que mancilló al gobierno anterior ha continuado en el sexenio del presidente Andrés Manuel López Obrador, quien prometió que su gestión no llevaría a cabo este tipo de vigilancia, que calificó de “ilegal” e “inmoral”.

Las fuerzas armadas de México, indican los juristas, no cuentan con autorización para espiar a civiles, pero el ejército, que en el mandato de López Obrador se ha vuelto aún más poderoso, desde hace mucho tiempo ha hecho uso de tecnología de espionaje.

En un informe de la Secretaría de la Defensa Nacional de 2020, descubierto el año pasado en un extenso hackeo a las fuerzas armadas mexicanas y revisado por The New York Times, oficiales militares describieron detalles de conversaciones privadas entre un defensor de derechos humanos y tres periodistas que discutían denuncias de que apenas semanas antes unos soldados habían ejecutado a tres civiles desarmados en una confrontación con un cártel.

El informe aseguraba que el defensor, Raymundo Ramos, intentaba “desprestigiar a las fuerzas armadas” al discutir con reporteros denuncias de ejecuciones extrajuidiciales por parte del ejército.

Recomendaba que el ejército recopilara información de sus conversaciones privadas pero que no la incluyera en las carpetas oficiales del caso, tal vez en un intento de mantener en secreto sus actividades de espionaje.

Exámenes forenses muestran que el celular de Ramos había sido infectado en varias ocasiones por Pegasus —un programa espía extremadamente potente— alrededor del momento en que el ejército produjo el informe sobre sus conversaciones, según un análisis de Citizen Lab, un instituto de investigación en la Universidad de Toronto.

A pesar de las afirmaciones del presidente, la Secretaría de la Defensa de México estaba utilizando activamente Pegasus en 2020, cuando el teléfono de Ramos fue hackeado, según tres personas con conocimiento de las licencias de exportación requeridas para vender esta ciberarma fuera de Israel, país donde se fabrica.

Pegasus es capaz de extraer grandes cantidades de información de un dispositivo digital sin ninguna alerta previa: textos, llamadas telefónicas, contactos, imágenes, incluso su ubicación.

“Estás hablando de un ejército de personas con acceso a vigilancia, a tu información personal, a tus movimientos, a tus amistades, a todo”, dijo Ramos en una entrevista. “Ellos saben en todo momento en dónde estoy”.

López Obrador, quien asumió la presidencia en 2018, prometió que nunca espiaría a sus opositores.

Las nuevas pruebas de espionaje militar sugieren que López Obrador, como comandante jefe de las fuerzas armadas, o bien tenía conocimiento de la vigilancia y la toleró, dijeron los expertos, o que sus propios subordinados lo desobedecieron.

“Los dos escenarios son terribles, pero por la evidencia que tenemos, todo apunta a que el ejército espía por iniciativa propia y para sus propios intereses”, dijo Catalina Pérez Correa, experta en asuntos del ejército en el Centro de Investigación y Docencia Económica de México.

“Tomando en cuenta el enorme poder económico que tienen y todas las funciones estatales que controlan”, comentó Pérez Correa, “podría decirse que en México existen las bases para un Estado militar”.

Con López Obrador, el ejército ha tomado más responsabilidades de vigilancia policial, así como control de los puertos del país, las aduanas, la construcción de parte de una línea ferroviaria de más de 1400 kilómetros e incluso la distribución de medicamentos. La cantidad de efectivos desplegados en todo el país está en su punto más elevado de la historia reciente.

La Secretaría de la Defensa Nacional no respondió a los pedidos de hacer comentarios, pero ha indicado que su recolección de información está enfocada en el combate al crimen organizado y ha reconocido el uso de Pegasus solo entre 2011 y 2013.

El fabricante israelí de Pegasus, NSO Group, comentó que no podía confirmar quiénes son sus clientes debido a acuerdos de confidencialidad.

“La empresa no opera la tecnología ni sabe a quién investigan sus clientes”, indicó NSO Group en un comunicado por escrito y añadió que la empresa “investiga cualquier denuncia creíble de mal uso de su tecnología”.

En 2021, el gobierno de Joe Biden incluyó a NSO Group en una lista negra, aludiendo al uso del software de espionaje de la empresa por parte de gobiernos contra activistas y periodistas.

En octubre, los medios de comunicación mexicanos informaron que el ejército había comprado el programa espía durante el gobierno actual. En ese momento, López Obrador declaró que el ejército estaba realizando “labores de inteligencia, no de espionaje”.

Lo que desencadenó el espionaje hacia Ramos fue una persecución en la violenta ciudad de Nuevo Laredo, en la frontera con EE. UU., una noche de julio de 2020. Los soldados que perseguían a varias camionetas al final mataron a una decena de pasajeros que los militares indicaron habían sido parte de un grupo delictivo local.

En los días y semanas que siguieron, dijo Ramos, él habló con los padres de tres de las víctimas, que le dijeron que sus hijos habían muerto a pesar de ser inocentes. Iban dentro de las camionetas, dijeron los padres, pero habían estado secuestrados por el cártel.

Ramos empezó a difundir las denuncias y poco después un periódico local publicó imágenes de cámaras corporales de la confrontación que resultaban comprometedoras. En el video se veía a los efectivos rociando con balas una de las camionetas a pesar de que nadie les disparaba a ellos, y luego ordenando la ejecución de un sobreviviente del ataque.

“¡Está vivo!”, grita en el video un oficial. “¡Mátalo!”, responde otro, con una obscenidad.

Fue entonces que el teléfono de Ramos fue atacado por Pegasus. El malware o programa malicioso infectó su teléfono en cinco ocasiones en los días anteriores y posteriores al envío por correo electrónico del reporte del ejército, según Citizen Lab.

Ramos le dijo al Times que todos los intercambios interceptados eran de mensajes de texto y una llamada realizada en Telegram, una aplicación encriptada. El informe de inteligencia del ejército decía que Ramos tenía “vínculos” con un cártel mexicano y se beneficiaría económicamente de desacreditar a las fuerzas armadas.

Según la ley mexicana, el ejército no parece tener autorización de interceptar mensajes privados, indicaron juristas. Pero incluso si tuviera esa facultad, requeriría de la autorización de un juez federal para hacerlo, algo que el ejército ha indicado en revelaciones públicas obligatorias que no ha hecho ni una sola vez en años recientes.

En una investigación penal que derivó del caso de Ramos, el poder judicial federal confirmó que no habían existido peticiones de interceptar sus comunicaciones, según tres personas con conocimiento del caso que no estaban autorizadas a hablar de manera pública.

Se trata de uno de los avances más significativos en materia de investigación del empleo de un programa espía, indicaron los investigadores digitales.

“Nunca he visto nada así”, dijo John Scott-Railton, investigador sénior en Citizen Lab. “Por primera vez nos muestra cómo los operadores tomaron la vida digital privada de este hombre, la echaron en la mesa y luego intentaron elegir las partes que fueran más dañinas para él”.

El informe del ejército se dio a conocer el martes en tres medios de comunicación mexicanos que colaboran con grupos de derechos digitales locales.

El documento, enviado por correo electrónico el 2 de septiembre de 2020, deja entrever que las personas más poderosas en el ejército estaban involucradas en el espionaje.

Parece estar creado por el segundo oficial de más alto rango en el ejército y al parecer está dirigido a su superior, el secretario de la Defensa, Luis Cresencio Sandoval.

Ese mismo día, Sandoval tenía una reunión con oficiales de alto rango así como con el director de la agencia militar a cargo de investigar las muertes, según muestra una copia de su calendario obtenida de los archivos hackeados.

“El ejército no estaba usando Pegasus para combatir la delincuencia”, dijo Luis Fernando García, director de R3D, un grupo de derechos digitales de México que ayudó a descubrir el reporte. “El ejército estaba espiando civiles para protegerse”.

El informe indica que el espionaje se llevó a cabo por una rama sigilosa de las fuerzas armadas, el Centro Militar de Inteligencia.

El propósito de la agencia, según dijo el ejército en 2021, es generar “productos de inteligencia” a partir “de la información obtenida en medios cerrados”.

Uno de los principales riesgos que enfrenta el centro, según otro documento, es “que se evidencien ante la opinión pública las actividades que se realizan en este centro”.

Natalie Kitroeff reportó desde Ciudad de México y Ronen Bergman desde Tel Aviv.

Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro

Ronen Bergman es reportero del staff de The New York Times Magazine y vive en Tel Aviv. Su libro más reciente es Rise and Kill First: The Secret History of Israel’s Targeted Assassinations, publicado por Random House.

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France24 - Monde

Ukraine : reportage à Kiev avec les habitants privés d'électricité

Publié le : 04/01/2023 - 19:24Modifié le : 08/03/2023 - 12:33

Mélina HUET Luke SHRAGO

Depuis le début de la guerre, l'Ukraine se retrouve régulièrement face à de longues coupures d'électricité, de chauffage et d'eau. Nos envoyés spéciaux, Mélina Huet, Luke Shrago et Daryna Viter sont partis à la rencontre d'habitants de Kiev privés d'électricité.

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : des chars Léopard détruits par les Russes ?

Publié le : 02/03/2023 - 22:46

Thibaut FRANCESCHET

Depuis l'invasion russe de l'Ukraine lancée voilà un an, de nombreuses fausses informations circulent sur les réseaux sociaux. Beaucoup d’images censées avoir été tournées en Ukraine sont diffusées et des propos sont prêtés à certains dirigeants, parfois à tort. À l'instar de ces photos qui prétendent montrer des chars Léopard détruits en Ukraine ou bien de ces propos du président Volodymyr Zelensky qui, sortis de leur contexte, font polémique.

Une semaine dans le monde

Livraison de chars américains et allemands en Ukraine : un tournant ?

Info ou intox

Des chars américains Abrams déjà en Pologne ? Attention vidéo trompeuse !

Info ou intox

Volodymyr Zelensky n'a pas demandé des frappes nucléaires préventives contre la Russie

New York Times - World

Las ‘monjas del kung-fu’ de Nepal rompen convenciones

Durante mucho tiempo, las funciones religiosas de las mujeres en el budismo del Himalaya han estado restringidas. Un grupo desafía las normas y costumbres establecidas con artes marciales y activismo medioambiental.

Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...

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Por Sameer Yasir

Photographs and Video by Saumya Khandelwal

Para este artículo, Sameer Yasir pasó dos días en un convento de monjas en Nagarjun, Nepal, a las afueras de Katmandú.

NAGARJUN, Nepal— Cuando los primeros rayos de sol atravesaban las nubes que cubrían los picos nevados del Himalaya, Jigme Rabsal Lhamo, una monja budista, desenvainó una espada de su espalda y la enfiló hacia su oponente, tirándola al suelo.

“¡Ojos en el objetivo! ¡Concéntrate!”, le gritó Lhamo a la monja derribada, mientras la miraba directamente a los ojos frente a un templo encalado en el convento Druk Amitabha, en una colina con vista a Katmandú, la capital de Nepal.

Lhamo y las demás integrantes de su orden religiosa son conocidas como “las monjas del kung-fu” y forman parte de una secta budista de 800 años de antigüedad llamada drukpa, que es la palabra tibetana para “dragón”. Por toda la región del Himalaya y en el resto del mundo, sus seguidoras mezclan actualmente la meditación con las artes marciales.

Todos los días, las monjas cambian sus túnicas carmesí oscuro por un uniforme marrón oscuro para practicar kung-fu, las artes marciales de origen chino. Forma parte de su misión espiritual de lograr la equidad de género y una buena condición física; sus creencias budistas también las exhortan a que lleven una vida respetuosa con el medioambiente.

Las mañanas dentro del convento están repletas de los sonidos secos de los pasos pesados y el ruido metálico de las espadas presentes en los entrenamientos de las monjas bajo la tutela de Lhamo. En medio de los sutiles roces de sus uniformes holgados, las monjas dan volteretas y se lanzan golpes y patadas entre ellas.

“El kung-fu nos ayuda a romper las barreras de género y a desarrollar confianza interior”, afirmó Lhamo, de 34 años, quien llegó al convento hace más de 10 años procedente de Ladakh, en el norte de la India. “También nos ayuda a cuidar de los demás durante las crisis”.

Desde que los académicos del budismo tienen memoria, las mujeres en el Himalaya que buscan practicar la religión junto a los monjes varones como iguales espirituales han sido estigmatizadas, tanto por los líderes religiosos como por las costumbres sociales más amplias.

Las mujeres, que tienen prohibido participar en los intensos debates filosóficos fomentados entre los monjes, estaban confinadas a tareas como la cocina y la limpieza dentro de los templos y monasterios. Se les negaba realizar actividades que implicaran esfuerzo físico, dirigir oraciones o incluso cantar.

En las últimas décadas, esas restricciones se han convertido en el centro de una intensa batalla librada por miles de monjas en muchas sectas del budismo en el Himalaya.

Las monjas del kung-fu lideran la ofensiva por el cambio. Su linaje Drukpa comenzó un movimiento reformista hace 30 años bajo el liderazgo de Jigme Pema Wangchen, también conocido como el duodécimo gyalwang drukpa. El líder ha estado dispuesto a perturbar siglos de tradición y quiere que las monjas lleven el mensaje religioso de la secta fuera de los muros del monasterio.

“Estamos cambiando las reglas del juego”, afirmó Konchok Lhamo, una monja del kung-fu de 29 años. “No es suficiente meditar sobre un cojín dentro de un monasterio”.

Hoy, las monjas drukpa no solo practican kung-fu, sino que también lideran oraciones y caminan durante meses en peregrinaciones para recoger desechos plásticos y concientizar a la gente sobre el cambio climático.

Cada año, desde hace 20, a excepción de una pausa causada por la pandemia, las monjas han recorrido en bicicleta unos 2000 kilómetros desde Katmandú hasta Ladakh, en lo alto del Himalaya, para promover el transporte ecológico.

En el camino, se detienen para educar a las personas en las zonas rurales de Nepal y la India sobre la equidad de género y la importancia de las niñas.

Las monjas de este grupo religioso conocieron las artes marciales en 2008 gracias a un grupo de seguidores de Vietnam, quienes habían ido al convento para aprender las escrituras y a tocar los instrumentos utilizados durante las oraciones.

Desde entonces, cerca de 800 monjas han recibido entrenamiento básico en artes marciales y unas 90 han pasado por intensas lecciones para convertirse en entrenadoras.

El duodécimo gyalwang drukpa también ha estado capacitando a las monjas para que se conviertan en maestras de los cantos, una posición que solía ser exclusiva de los hombres. También les ha proporcionado el nivel más alto de enseñanza, llamado mahamudra, que en sánscrito significa “gran símbolo”, y que consiste en un sistema avanzado de meditación.

Las monjas se han vuelto muy conocidas tanto en Nepal, de mayoría hindú con cerca del 9 por ciento de budistas, como más allá de las fronteras del país.

Sin embargo, los cambios en el grupo religioso no se han producido sin una intensa reacción negativa. Los budistas conservadores han amenazado con quemar los templos drukpa.

Durante sus viajes por las escarpadas laderas desde el convento hasta el mercado local, las monjas han sido atacadas verbalmente por monjes de otras sectas. Pero eso, aseguran, no las disuade. Cuando viajan, con sus cabezas rapadas, en sus camionetas de caja abierta, pueden verse como soldados listas para ser desplegadas en el frente de batalla, capaces de enfrentar cualquier prejuicio.

El enorme campus de la secta alberga a 350 monjas, quienes viven con patos, pavos, cisnes, cabras, 20 perros, un caballo y una vaca, todos rescatados de los cuchillos de los carniceros o de la calle. Las mujeres trabajan como pintoras, artistas, fontaneras, jardineras, electricistas y albañiles y también administran una biblioteca y una clínica médica para la población laica.

“Cuando la gente viene al monasterio y nos ve trabajando, comienzan a entender que ser monja no es ser ‘inútil’”, afirmó Zekit Lhamo, de 28 años, refiriéndose a un insulto que a veces reciben las monjas. “No solo cuidamos nuestra religión, sino también a la sociedad”.

Su trabajo ha inspirado a otras mujeres en la capital de Nepal.

“Cuando las veo, me dan ganas de convertirme en monja”, afirmó Ajali Shahi, estudiante de posgrado en la Universidad de Tribhuvan en Katmandú. “Se ven tan geniales, que te dan ganas de dejar todo atrás”.

Todos los días, el convento recibe al menos una docena de consultas sobre cómo unirse a la orden desde lugares tan lejanos como México, Irlanda, Alemania y Estados Unidos.

“Pero no todas pueden hacer esto”, afirmó Jigme Yangchen Ghamo, una de las monjas. “Parece atractivo desde fuera, pero por dentro es una vida dura”.

“Nuestras vidas”, añadió, “están sujetas a tantas normas que hasta tener un bolsillo en la túnica conlleva restricciones”.

Un día reciente, las monjas se despertaron a las 3 a. m. y se pusieron a meditar en sus dormitorios. Antes de que amaneciera, caminaron hacia el templo principal, donde una monja maestra de cantos, Tsondus Chuskit, dirigía las oraciones. Sentadas con las piernas cruzadas en bancos, las monjas revisaban el texto de la oración en sus iPads, adquiridos para minimizar la utilización de papel.

Luego, al unísono, comenzaron a entonar cánticos, y el templo, de colores brillantes, se llenó del sonido de tambores, cuernos y campanas.

Tras las oraciones, las monjas se reunieron fuera.

Jigmet Namdak Dolker tenía unos 12 años cuando vio a un grupo de monjas Drukpa pasar por delante de la casa de su tío en Ladakh, India. Como era una niña adoptada, salió corriendo y empezó a caminar con ellas.

Quería ser monja y le rogó a su tío que la dejara entrar en el convento Drukpa, pero él se negó.

Un día, cuatro años después, salió de casa y se unió a miles de personas que celebraban el cumpleaños de Jigme Pema Wangchen, el jefe de la secta. Finalmente, se dirigió al convento y nunca regresó.

¿Y cómo se siente después de siete años, seis de los cuales los ha pasado practicando Kung Fu?

“Orgullosa. Libre de hacer lo que quiera”, dice, “y tan fuerte por dentro que puedo hacer cualquier cosa”.

Bhadra Sharma colaboró con la reportería.

Sameer Yasir es reportero de The New York Times. Se unió al Times en 2020 y está radicado en Nueva Delhi. @sameeryasir

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France24 - Monde

Présidentielle en Turquie : l'opposition unie face à un Erdogan "plus fragilisé que jamais"

Publié le : 10/03/2023 - 07:15

Cyrielle CABOT

Le leader du Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kiliçdaroglu, a été désigné le 6 mars pour défier Recep Tayyip Erdogan lors des élections prévues le 14 mai prochain. Il lui reste désormais dix semaines pour s'imposer face à un président affaibli par la crise économique et les séismes survenus voilà un mois.

La campagne présidentielle s'ouvre officiellement vendredi 10 mars en Turquie. Et le président Recep Tayyip Erdogan, en lice pour un nouveau mandat, connaît désormais son principal adversaire : Kemal Kiliçdaroglu. À 74 ans, cet ancien fonctionnaire, souvent présenté comme "l'antithèse d'Erdogan", a été désigné après des semaines de tractations et de débats par la "Table des six", l'alliance regroupant les six principaux partis d'opposition.

"Nous sommes très proches aujourd'hui de renverser le trône des tyrans, croyez-moi", a-t-il lancé, mardi, au lendemain de sa nomination, promettant "le début d'un changement total". Alors que les enquêtes d'opinion prédisent une élection serrée, la moins certaine pour le président sortant depuis son arrivée au pouvoir en 2003, France 24 décrypte les enjeux des dix semaines à venir avant le scrutin, prévu le 14 mai.

  • Kemal Kiliçdaroglu, un "Gandhi turc" face à Erdogan

La Table des six, qui brasse tout le spectre politique allant de la gauche à la droite, aura eu bien du mal à départager ses favoris pour la présidentielle. Tout le week-end précédant l'annonce de la désignation de Kemal Kiliçdaroglu a ainsi été marqué par des tensions et disputes. La coalition semblait même sur le point d'imploser lorsque Meral Aksener, égérie de la droite nationaliste et à la tête du deuxième mouvement du groupe, a menacé de claquer la porte.

"C'est finalement le choix du consensus qui l'a emporté", explique Aurélien Denizeau, chercheur indépendant spécialiste de la Turquie. "Le Parti républicain du peuple (CHP) de Kemal Kiliçdaroglu est le mouvement le plus important de la coalition et il incarne l'opposition à Erdogan depuis sa création. Nommer son leader était un choix logique", abonde Didier Billion, directeur adjoint de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste de la Turquie.

À 74 ans, cet ancien haut fonctionnaire, longtemps directeur de la Sécurité sociale turque, est devenu l'un des principaux visages de l'opposition au président. Depuis 2008, il a fait parler de lui à plusieurs reprises en révélant des affaires de corruption éclaboussant des membres de l'AKP, le parti présidentiel. En 2017, celui qu'on surnomme "le Gandhi turc" pour son calme et sa ressemblance avec le leader indien a aussi marqué les esprits en parcourant 450 kilomètres à pied, d'Ankara à Istanbul, pour dénoncer "l'autoritarisme du pouvoir". En 2019, c'est aussi son parti qui a réussi à rafler plusieurs grandes villes, dont Istanbul, après plus de 20 ans passés aux mains de l'AKP.

Malgré ces succès, beaucoup, au sein de la coalition, lui reprochent son manque de charisme et auraient préféré la candidature du maire d'Istanbul ou de celui d'Ankara – d'ailleurs mieux placés que lui dans les sondages. "Mais ce que certains considèrent comme un manque de charisme pourrait finalement se révéler être un atout pendant la campagne", estime Didier Billion. "Kemal Kiliçdaroglu jouit d'une image totalement contraire à celle de Recep Tayyip Erdogan, vu comme autoritaire et belliqueux. Or, la population a envie de ce calme."

  • Les Kurdes, arbitres du scrutin

La nomination de Kemal Kiliçdaroglu pourrait présenter un autre avantage : rallier le vote kurde à la Table des six. Issu d'une fratrie anatolienne de sept enfants, le candidat est en effet originaire de la région de Dersim, à majorité kurde, et membre de la minorité alévie, une branche hétérodoxe de l'islam. À lui seul, il pourrait donc convaincre l'aile nationaliste de l'alliance, garder ses électeurs de gauche et aller chercher le vote du parti prokurde, le Parti démocratique des peuples (HDP).

"Environ un tiers de la population kurde, sunnite conservatrice, vote traditionnellement pour Recep Tayyip Erdogan", précise Aurélien Denizeau. "Mais le vote des deux tiers restants, majoritairement ralliés au HDP, est plus incertain. Il s'agit de la troisième formation au Parlement turc. Elle est créditée d'environ 10 % des suffrages. Ce sera l'arbitre de ces élections."

Lundi, le coprésident du parti prokurde HDP, Mithat Sancar, a laissé entendre que sa formation pourrait ne pas présenter de candidat et appeler à soutenir Kemal Kiliçdaroglu. "L'alliance pourrait alors remporter l'élection dès le premier tour", note le spécialiste. "Mais cette offre est certainement conditionnée à des garanties pour les Kurdes en cas de victoire. Il faudra donc voir, dans les prochains jours, ce qu'offre Kemal Kiliçdaroglu."

  • Recep Tayyip Erdogan fragilisé "mais toujours solide"

Face à la Table des six, Recep Tayyip Erdogan apparaît "plus fragilisé qu'il ne l'a jamais été" mais "il jouit toujours d'une base électorale très solide", analyse Aurélien Denizeau. "Selon les derniers sondages, il est toujours crédité de 40 % des voix. C'est suffisant pour remporter le scrutin mais le résultat pourrait être très serré."

Pendant la campagne, le président Erdogan pourra par ailleurs compter sur une presse qui lui est presque exclusivement acquise pour tenter de rallier l'électorat. "En parallèle, il va très certainement essayer de jouer sur les divisions de l'opposition pour la discréditer", anticipe le spécialiste.

Car si le président sortant est fragilisé par un bilan en demi-teinte, marqué par une crise économique et une pluie de critiques sur sa gestion des séismes du 6 février, l'opposition, elle, peine à faire émerger un programme commun. "Leur dénominateur commun, c'est d'en finir avec Erdogan, de mettre fin à un régime présidentiel pour revenir à un régime parlementaire", rappelle Didier Billion. "Pour ce qui est des questions économiques ou sociales, ils remettent ça à l'après-élection en assurant qu'il y aura des 'compromis'."

"Recep Tayyip Erdogan essaiera aussi certainement d'améliorer la situation économique du pays, même d'une façon court-termiste", reprend Aurélien Denizeau. "Tout en misant sur sa politique étrangère – l'un des rares domaines où son bilan fait consensus, notamment en ce qui concerne sa gestion de la guerre en Ukraine."

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Présidentielle en Turquie : l'opposition parvient à désigner un candidat commun face à Erdogan

Séisme en Turquie et en Syrie : le bilan humain et économique de la catastrophe, un mois après

Recep Tayyip Erdogan maintient les élections présidentielle et législatives le 14 mai

New York Times - World

Earthquake in Turkey and Syria

Turkey Dispatch

‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks

More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.

People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...

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By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac

Photographs by Sergey Ponomarev

Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.

The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.

On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.

“We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.

“I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.

The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.

The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.

The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.

In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.

Deadly Quake in Turkey and Syria

A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.

Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.

“We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”

Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.

“I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.

On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.

At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.

“The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.

Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.

“I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.

“We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.

The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.

On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.

“I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”

He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.

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New York Times - World

Un viaje a México termina con un secuestro y la muerte de dos estadounidenses

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Un grupo de amigos viajó a Tamaulipas el viernes, pero a las pocas horas fueron secuestrados por hombres armados. Dos de ellos murieron antes de que los otros dos fueran rescatados el martes.

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Por Natalie KitroeffMaria Abi-HabibJack Nicas y Jacey Fortin

CIUDAD DE MÉXICO — La última vez que Zalayna Grant habló con su hermano fue el jueves, cuando le dijo que iba a México en coche con un grupo de amigos; uno de ellos planeaba hacerse una abdominoplastia.

Su hermano, Zindell Brown, de 28 años, se reía, dijo Grant, y escuchó cómo se divertían sus tres amigos, que iban en el coche.

“No estaban nerviosos”, dijo Grant, de 34 años, en una entrevista.

Pero el martes, las autoridades mexicanas confirmaron la muerte de su hermano, uno de los dos estadounidenses que murieron luego de que unos hombres armados atacaron su vehículo, horas después de haber cruzado a la peligrosa ciudad fronteriza de Matamoros, en el estado de Tamaulipas, la semana pasada.

Los otros dos miembros del grupo sobrevivieron, uno de ellos con una herida de bala en la pierna. Ambos fueron encontrados junto con los cuerpos de los fallecidos en una casa a las afueras de la ciudad, donde habían sido retenidos, según informaron las autoridades.

Los estadounidenses fueron las víctimas más recientes de la incesante violencia que se vive en México y que el gobierno no ha podido contener, a pesar de las promesas del presidente del país, quien asegura que su estrategia de seguridad está funcionando.

Además, el incidente se produce en un momento crítico para la relación en temas de seguridad entre México y Estados Unidos, ya que miembros republicanos del Congreso han propuesto un proyecto de ley que permitiría al ejército estadounidense combatir el crimen organizado al sur de la frontera y mientras varios estados presionan para clasificar a los cárteles de la droga como grupos terroristas.

“Esto alimenta la narrativa de que México es un lugar sin ley, que México no tiene la capacidad para lidiar con esto y que Estados Unidos debe hacer algo”, dijo Alejandro Hope, analista de seguridad en Ciudad de México. “La administración Biden puede verse cada vez más presionada para hacer algo”.

Grant dijo que junto con su hermano, Zindell Brown, también fueron secuestrados sus amigos Latavia Washington McGee, Shaeed Woodard y Eric James Williams.

Las autoridades mexicanas dijeron que McGee y Williams sobrevivieron, y el martes fueron trasladados a la custodia de funcionarios estadounidenses.

Los investigadores están analizando muchas teorías sobre el ataque, pero se han centrado en la posibilidad de “que fue una confusión, no fue una agresión directa”, dijo Irving Barrios, el fiscal del estado de Tamaulipas, en una conferencia de prensa el martes.

“Esa es la línea que tratamos ahorita como la más viable”, dijo Barrios.

Dos funcionarios mexicanos familiarizados con la investigación, pero que no están autorizados para hablar públicamente, dijeron que entre los diversos motivos que analizan las fuerzas de seguridad figura la posibilidad de que los estadounidenses fueran confundidos con traficantes de migrantes haitianos.

Los cruces ilegales de migrantes en la frontera sur de Estados Unidos se han disparado en los últimos meses, lo que ha provocado tensiones entre los grupos criminales que controlan el tráfico de personas a través del norte de México, según los expertos.

Karine Jean-Pierre, secretaria de prensa de la Casa Blanca, dijo el martes que el gobierno de Biden estaba en contacto con las familias de los secuestrados. “Seguiremos trabajando estrechamente con el gobierno mexicano para asegurarnos de que se haga justicia en este caso”, dijo.

Y agregó que el gobierno estadounidense ha trabajado para desarticular los cárteles a través de sanciones impuestas a los grupos criminales. “Nuestra preocupación inmediata es el regreso seguro de nuestros ciudadanos”, añadió.

Jean-Pierre dijo que la alerta de viaje del Departamento de Estado para la zona donde los estadounidenses fueron secuestrados se mantiene en el nivel 4, lo que significa “no viajar debido a la delincuencia o el secuestro”.

“Instamos a los estadounidenses a leer estas alertas antes de viajar”, dijo Jean-Pierre.

La funcionaria se negó a responder cuando le preguntaron si Biden consideraría la posibilidad de implementar la acción militar contra el crimen organizado.

Los cuatro estadounidenses llegaron en una minivan blanca el viernes a la ciudad fronteriza de Matamoros, México, procedentes de Brownsville, Texas, cuando unos hombres armados empezaron a disparar contra su vehículo, según informó el FBI. A continuación, los atacantes metieron a los estadounidenses en otro vehículo y se los llevaron.

Durante el enfrentamiento inicial entre las víctimas y los secuestradores, murió “un ciudadano mexicano inocente”, según dijo Ken Salazar, embajador de Estados Unidos en México.

Américo Villarreal, el gobernador de Tamaulipas, dijo que las autoridades encontraron “exámenes de laboratorio médicos” en el coche de los estadounidenses, lo que parecía indicar que “una de las personas americanas venía a hacerse una cirugía de tipo estética”.

El domingo, Grant vio un video que circulaba por las redes sociales en el que se veía cómo subían a las cuatro personas a una camioneta. Reconoció las trenzas rubias de McGee, dijo, así como a su hermano, quien, según ella, vestía pantalones beige y camisa negra. “Pensé, ese de ahí es mi hermano”, dijo.

Uno de los otros estadounidenses secuestrados, Woodard, había trabajado recientemente en una empresa de aislamiento y luego limpiando habitaciones en un hotel playero en Myrtle Beach, Carolina del Sur, según antiguos compañeros. “Siempre estaba dispuesto a trabajar y era muy amable”, dijo Regina Downs, gerente del Monterey Bay Suites.

Michael Graham, de 45 años, dijo que era amigo de tres de los cuatro estadounidenses secuestrados y que en Lake City, una ciudad de 6000 habitantes ubicada en el centro de Carolina del Sur, eran conocidos porque siempre estaban juntos, por lo que no le sorprendió que todos hubieran viajado a México.

“Iban juntos a todas partes”, dijo Graham. “Veías a uno, y veías a los cuatro”. Al menos algunos de ellos se habían trasladado recientemente a Myrtle Beach, dijo.

Aunque en algunas ocasiones los estadounidenses se ven involucrados en la violencia del norte de México, una frontera compartida de más de 3000 kilómetros de largo con grandes franjas dominadas por cárteles de la droga y organizaciones criminales, no es muy común que ciudadanos estadounidenses sean secuestrados en México.

El video ampliamente difundido que parece captar el secuestro mostraba a tres hombres arrastrando a personas por el suelo y luego levantándolas y arrojándolas en la caja de una camioneta blanca. Al menos uno de los hombres, que actuaban a la vista del tráfico cercano, llevaba un chaleco protector.

La frontera entre Estados Unidos y México es una de las más transitadas del mundo: los jóvenes mexicanos cruzan hacia el norte para ir de compras o asistir a escuelas privadas, y ciudadanos estadounidenses van hacia el sur para comprar medicamentos baratos o someterse a procedimientos médicos que son inasequibles en su país, desde citas con el dentista hasta cirugía estética.

Con frecuencia, los estadounidenses que son víctimas de la violencia en México es porque están en el lugar y en el momento equivocados, pues atraviesan una frontera plagada de actividades delictivas. Los grupos criminales que operan en todo el país a menudo evitan atacar a los ciudadanos estadounidenses, temerosos de provocar una respuesta de las fuerzas del orden de EE. UU.

En 2021, más de 200 estadounidenses murieron en México, según el Departamento de Estado, pero la mayoría de esos fallecimientos fueron ocasionados por accidentes, suicidios o incidentes relacionados con drogas. Solo 75 fueron homicidios.

A diario, los mexicanos deben enfrentarse a la realidad de una violencia implacable. Más de 30.000 personas son asesinadas cada año en México, según cifras del gobierno, y la gran mayoría de los crímenes quedan sin resolver.

Recientemente se han producido algunos casos de violencia especialmente brutal contra estadounidenses al sur de la frontera. En enero se encontró el cadáver de un defensor público estadounidense con 40 fracturas craneales en un balneario del norte de México.

Ese mismo mes, las autoridades mexicanas encontraron cuatro cadáveres, entre ellos el de un arquitecto estadounidense que había desaparecido, cerca de una furgoneta acribillada a balazos en el centro de México. En octubre, una estadounidense de 25 años fue asesinada cerca de la ciudad turística de Cabo San Lucas.

Y solo unos días antes del secuestro de los cuatro estadounidenses, otro ciudadano de EE. UU. murió el 26 de febrero a manos del ejército mexicano en el mismo estado, Tamaulipas, cuando regresaba en auto de una discoteca con sus amigos.

Elda Cantú, Oscar Lopez y Zolan Kanno-Youngs colaboraron con la reportería. Kitty Bennett colaboró con investigación.

Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro

Maria Abi-Habib es corresponsal de investigación con sede en Ciudad de México y cubre América Latina. Anteriormente ha reportado desde Afganistán, todo Medio Oriente e India, donde cubrió el sur de Asia. @abihabib

Jack Nicas es el jefe de la corresponsalía en Brasil, que abarca Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente reportó de tecnología desde San Francisco y, antes de integrarse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicasFacebook

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France24 - Monde

En France, l'inscription de l'IVG dans la Constitution loin d'être acquise

Publié le : 09/03/2023 - 18:47

Romain BRUNET Suivre

Le président de la République a annoncé mercredi son intention de présenter un projet de loi permettant d’inscrire dans la Constitution la liberté pour les femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse. Pour autant, les modalités de cette inscription laissent présager une révision constitutionnelle très hypothétique.

Emmanuel Macron voulait sans doute marquer les esprits pour faire un peu oublier la contestation contre sa réforme des retraites. Le président de la République a annoncé, mercredi 8 mars, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes et d'un hommage rendu à l'avocate féministe Gisèle Halimi, son intention d’inscrire l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution française.

"Les avancées issues des débats parlementaires (...) permettront, je le souhaite, d'inscrire dans notre texte fondamental cette liberté dans le cadre du projet de loi portant révision de notre Constitution qui sera préparé dans les prochains mois", a déclaré Emmanuel Macron au palais de justice de Paris.

La nouvelle, qui surfe sur une proposition de loi constitutionnelle votée en novembre à l’Assemblée nationale et en février au Sénat – mais en des termes différents –, a été applaudie par les associations féministes, qui y ont vu une "victoire". Mais l’inscription de l’IVG dans la Constitution est en réalité loin d’être acquise.

>> À lire aussi : "Hommage à Gisèle Halimi : Macron annonce un projet de loi pour inscrire l'IVG dans la Constitution"

Un projet de loi gouvernemental plutôt qu’une proposition de loi émanant des parlementaires a l’avantage de pouvoir être voté par le Parlement réuni en Congrès, à la majorité des trois cinquièmes, plutôt qu’en passant par un référendum jugé davantage périlleux.

En revanche, contrairement aux parlementaires, le chef de l’État n’entend pas proposer un projet de loi spécifique à l’IVG, mais une réforme plus large des institutions, qui pourrait aller d’un redécoupage des régions à une redéfinition des mandats électoraux, selon l’entourage présidentiel. Emmanuel Macron, lui-même, avait évoqué, dans un entretien avec le magazine Le Point en avril 2022, la possibilité de revenir au septennat avec des élections de mi-mandat pour découpler les élections présidentielle et législatives.

Les conditions pour modifier la Constitution "jamais aussi peu réunies depuis 1962"

Mais cette façon de faire, qui consiste à noyer la constitutionnalisation de l’IVG au milieu de nombreuses autres mesures, pourrait être mal vécue par l’opposition, qui aurait le sentiment qu’on lui force la main.

"Emmanuel Macron fait un premier pas et c’est une bonne chose. Mais s’il veut essayer de nous faire accepter des choses avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord, comme le retour au septennat ou une simple dose de proportionnelle, c’est l’assurance de l’échec et il en sera personnellement responsable", prévient la députée insoumise Mathilde Panot, qui a porté à l’Assemblée nationale la proposition de loi constitutionnelle sur l’IVG.

Il apparaît en effet aujourd’hui comme une gageure d’imaginer Emmanuel Macron parvenir à une réforme constitutionnelle rassemblant les trois cinquièmes du Parlement avec un Palais Bourbon sans majorité absolue et aussi divisé.

>> À lire aussi : "L’inscription du droit à l'IVG dans la Constitution française, un parcours semé d’embûches"

"Ça semble totalement hypothétique, juge même Benjamin Morel, professeur en droit public à l’université Paris-Panthéon-Assas. Les conditions pour modifier la Constitution n’ont jamais été aussi peu réunies depuis 1962. Le Sénat et l’Assemblée nationale n’ont pas la même couleur politique et le parti présidentiel n’a même pas de majorité absolue à l’Assemblée. Quand Nicolas Sarkozy réforme la Constitution de manière importante en 2008, il a derrière lui une majorité assez large au Sénat et à l’Assemblée nationale, et pourtant, ça passe à une voix près."

Emmanuel Macron s’était lui-même cassé les dents avec un projet de révision de la Constitution présenté en 2018, lors de son premier quinquennat. Cette réforme devait notamment introduire une dose de proportionnelle aux élections législatives, réduire de 30 % le nombre de parlementaires, limiter le cumul des mandats dans le temps et supprimer la Cour de justice de la République. L’affaire Benalla, à l’été 2018, stoppa net la réforme. Celle-ci fut réintroduite en 2019, avant d’être définitivement enterrée par la crise du Covid-19.

Le chef de l’État a-t-il retenu la leçon ? Emmanuel Macron a reçu début février ses prédécesseurs, François Hollande et Nicolas Sarkozy, pour évoquer le sujet. Il ambitionne, selon nos informations, de mettre sur pied une commission transpartisane. Déjà évoquée pendant la campagne présidentielle, cette commission aurait pour but "une recherche de consensus, à l’image de celui existant déjà sur la question de l’IVG", indique l’Élysée.

"Liberté" plutôt que "droit" à l’IVG

Une méthode qui laisse l’opposition dubitative, d’autant que, même sur l’IVG, les voix de la gauche ne sont pas acquises. Le Sénat à majorité de droite a voté en faveur de l'inscription dans la Constitution de la "liberté de la femme" de recourir à l'IVG, une formulation qui abandonne la notion de "droit" à l’IVG privilégiée par la gauche à l'Assemblée nationale. Or, c’est bien la version sénatoriale qu’Emmanuel Macron a reprise à son compte mercredi après-midi.

Derrière la sémantique, l’enjeu n’est pas anodin. Il y a chez Emmanuel Macron la volonté de contenter les sénateurs Les Républicains, mais le remplacement de "droit" par "liberté" a des conséquences juridiques, estime Mathilde Panot.

>> À voir : "Inscription du droit à l'IVG dans la Constitution : l'Assemblée nationale vote 'pour'"

"C’est dommage et dangereux qu’Emmanuel Macron se base sur la version du Sénat, regrette-t-elle. Il y avait à l’Assemblée nationale un attachement très fort à réaffirmer que l’IVG est un droit fondamental des femmes. Avec le mot 'liberté', on fragilise le texte."

Un avis que ne partage pas Benjamin Morel, pour qui l’accès à l’IVG serait garanti avec les deux formulations. "La différence entre 'droit' et 'liberté', c’est que la version du Sénat précise bien que les modalités de l’IVG dépendent du Parlement, alors que le 'droit' à l’IVG tel qu’inscrit dans le texte de l’Assemblée nationale donnerait au Conseil constitutionnel le pouvoir d’intervenir sur les conditions d’accès à l’IVG", explique-t-il.

Un débat et une réforme constitutionnelle qui pourraient finalement relever de la tactique politicienne, compte tenu du peu de chances de voir la Constitution effectivement révisée. Contacté, l’Élysée reste peu disert sur le contenu de la réforme constitutionnelle envisagée, tout comme sur le calendrier et la façon dont serait composée la commission transpartisane.

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Hommage à Gisèle Halimi : Macron annonce un projet de loi pour inscrire l'IVG dans la Constitution

Feu vert du Sénat pour inscrire la "liberté" de recourir à l'IVG dans la Constitution

L'Assemblée vote en faveur de l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution

New York Times - World

El aumento del flujo de migrantes genera tensión política en Canadá

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Un aumento de los cruces ilegales desde Estados Unidos ha hecho que algunos políticos pidan el cierre de una carretera rural en la frontera canadiense.

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Por Norimitsu Onishi

Norimitsu Onishi reporteó desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec, y Cornwall, Ontario.

La casa de Hélène Gravel está ubicada en Roxham Road, cerca del paso fronterizo ilegal más famoso de Canadá que suele ser utilizado por los migrantes que salen de Estados Unidos para buscar asilo en el norte. Gravel ha observado, con gran frustración, cómo el crudo invierno no ha logrado contener la afluencia histórica de migrantes y cómo la ciudad de Nueva York incluso ha empezado a comprarles boletos de autobús a los que se dirigen hacia la localidad donde ella vive.

“No hay ninguna voluntad política para arreglar esto”, dijo Gravel, de 77 años, en la entrada de su casa, a tiro de piedra de la frontera.

“Canadá es blanda”, comentó y agregó que los solicitantes de asilo deberían ser procesados en los pasos fronterizos oficiales. “Además, a Estados Unidos no le importa porque esto no es nada comparado con lo que ocurre en su frontera sur”.

Aunque la cantidad de migrantes en la frontera sur de Estados Unidos es mucho mayor, también está aumentando el flujo de las personas que entran a Canadá.

El año pasado, casi 40.000 migrantes ingresaron al país de manera no autorizada —más del doble que en 2019— y el número de los que llegan mensualmente se ha disparado a últimas fechas, incluidas casi 5000 personas en enero.

Frente a la escasez de mano de obra, Canadá está abriendo mucho más sus puertas a los migrantes legales y hace poco se comprometió a aumentar de manera significativa la cantidad de estos y aceptar para el año 2025 a 1,5 millones.

Sin embargo, un extraordinario movimiento de migrantes por todo el mundo que comenzó durante la pandemia y fue impulsado por la miseria económica y la creciente inseguridad en muchos países, ha puesto a Canadá en una situación inusual.

Gracias a la protección que le brinda su geografía, a sus estrictas políticas de inmigración que favorecen a las personas con educación y calificadas y a su frontera única con Estados Unidos, ahora Canadá se ve obligada a enfrentar un problema que ha atormentado a otras prósperas naciones occidentales durante mucho tiempo: los cruces ilegales masivos a través de fronteras terrestres.

Usando un lenguaje antiinmigrante que rara vez se escucha en Canadá, los políticos de la oposición le están exigiendo al gobierno que despliegue a la policía para cerrar el paso fronterizo de Roxham Road y señalaron que Quebec, la provincia que absorbe a muchos de los migrantes que entran de manera ilegal, “no es un paquete” de vacaciones con “todo incluido”.

El aumento de solicitantes de asilo de todo el mundo —quienes entran a Canadá de forma ilegal a través de Estados Unidos— también está complicando la visita a Canadá del presidente Joe Biden que está planeada para marzo, pues tanto él como el primer ministro Justin Trudeau se enfrentan a una creciente presión nacional para enfrentar la inmigración no autorizada en sus fronteras.

François Legault, primer ministro de Quebec, y los políticos de oposición están presionando a Trudeau no solo para que cierre Roxham Road, sino también porque quieren que renegocie un tratado de 2004 con Estados Unidos que, según ellos, ha fomentado los cruces ilegales. Se espera que el tribunal más alto de Canadá falle sobre la constitucionalidad del tratado este verano.

En Roxham Road, agentes de la Real Policía Montada de Canadá les advierten a los migrantes que serán arrestados y acusados de entrar de manera no autorizada a Canadá.

Sin embargo, una vez que les levantan cargos, son liberados rápidamente.

Lo más común es que después de unos meses puedan empezar a trabajar y recibir atención médica y otras prestaciones sociales en Canadá mientras se tramitan sus solicitudes. Muchos migrantes son recibidos en hoteles pagados por el gobierno durante largos periodos y los niños son inscritos en escuelas públicas.

Trudeau, quien en el pasado ha hablado con orgullo sobre la acogida de los refugiados, hace poco endureció su postura al declarar explícitamente que el gobierno federal está trabajando en la renegociación del tratado y planteará el asunto cuando se reúna con Biden. Su cambio de tono sucede mientras el gobierno de Biden anuncia renovadas medidas severas contra los migrantes que crucen de forma ilegal a Estados Unidos.

Según los expertos, al gobierno de Biden no le interesa cambiar el tratado, lo cual podría provocar que haya más solicitantes de asilo en Estados Unidos. El embajador de Estados Unidos en Canadá, David L. Cohen, expresó su escepticismo sobre la renegociación del acuerdo en una entrevista con la emisora pública canadiense, Canadian Broadcasting Corp.

Debido al aumento de las quejas que señalan que Quebec estaba cargando injustamente con el costo de cuidar a los solicitantes de asilo, el gobierno federal ha trasladado a miles de migrantes a comunidades de la provincia vecina de Ontario, donde los funcionarios locales también están protestando porque afirman estar desbordados.

“La realidad de la migración mundial en el siglo XXI nos está alcanzando”, dijo Karine Côté-Boucher, socióloga y experta en fronteras de la Universidad de Montreal. “La migración irregular es nueva para nosotros y está teniendo un impacto en todos”.

Una mañana reciente, en las frías horas que anteceden al amanecer, más de 70 personas con equipaje caminaban con dificultad por un sendero estrecho cubierto de nieve para entrar a Canadá por el cruce de Roxham Road, en Saint-Bernard-de-Lacolle, un pueblo situado a unos 65 kilómetros al sur de Montreal (Quebec).

Entre ellos estaba una joven pareja venezolana que llevaba a un niño en un cochecito, una familia angoleña y jóvenes turcos. Un venezolano de 55 años dijo que se había dirigido a Roxham Road tras enterarse por internet de esa alternativa. Lo mismo le sucedió a una joven zimbabuense con una maleta a rayas, que dijo que era la primera vez en su vida que veía la nieve.

Joy Awulabah, de 43 años, y su hija de 9 cruzaron a Canadá por Roxham Road el pasado mes de octubre y viven en un hotel de Cornwall, una pequeña ciudad de Ontario donde ahora se refugian cientos de solicitantes de asilo.

Awulabah, quien es nigeriana, dijo que sus problemas se derivan de los malos tratos que sufrió con la familia de su marido. Cayó en una grave depresión, intentó suicidarse y luego decidió que tenía que abandonar su país.

“Empecé a buscar en Google porque oía que la gente hablaba de Canadá”, dijo Awulabah mientras esperaba un autobús urbano. “Y vi que Canadá es un gran país y que tienen buenas iglesias nigerianas”.

Awulabah, quien ya tenía visado para Estados Unidos, pidió dinero prestado a unos amigos para volar al aeropuerto Kennedy de Nueva York. Allí, un taxista de Mali, otro país de África Occidental, la llevó a ella y a su hija a la terminal de autobuses Port Authority en Manhattan, donde usaron el poco dinero que tenían para comprar boletos de autobús a Plattsburgh, en el norte de Nueva York, justo al sur de la frontera canadiense.

Siete horas más tarde, en Plattsburgh, otro migrante de Camerún, país vecino de Nigeria, le dio 40 dólares a Awulabah para ayudarla a pagar el último trayecto en taxi hasta la frontera. Tres días después de aterrizar en Nueva York, Awulabah y su hija entraron a Canadá por Roxham Road.

“Estaba asustada. Pensé que, después de cruzar la frontera, tendría que encontrar el camino a la ciudad y ver qué podía hacer para ayudarme a mí misma y a mi hija”, dijo. Sin embargo, Awulabah dice que los funcionarios gubernamentales le ofrecieron ayuda.

“Me atendieron”, explica. “Después nos dijeron: ‘No te preocupes, come algo’. Nos dieron bebidas y aperitivos. Yo les dije: ‘Dios, ¿hablas en serio?’”. Ahora su hija va a la escuela y Awulabah quiere mudarse a un apartamento en cuanto obtenga un permiso de trabajo, mientras tramita su solicitud de asilo.

Conforme a un tratado entre Canadá y Estados Unidos llamado el Acuerdo de Tercer País Seguro, los solicitantes de asilo que provienen de un tercer país deben presentar sus solicitudes en Estados Unidos si llegan ahí primero o en Canadá si ese es su primer punto de desembarco. Por lo tanto, a los solicitantes de asilo que intentan entrar en Canadá desde Estados Unidos por los pasos fronterizos oficiales se les niega la entrada y se les regresa a Estados Unidos.

Sin embargo, el mismo acuerdo también contiene una laguna que les permite a los solicitantes de asilo cruzar de forma ilegal a Canadá, por Roxham Road o cualquier otro paso fronterizo no oficial, y solicitar asilo en Canadá, aunque primero hayan estado en Estados Unidos.

Al 37 por ciento de las 81.418 personas que cruzaron ilegalmente a Canadá desde febrero de 2017, les aprobaron sus solicitudes. A poco más del 34 por ciento les rechazaron sus solicitudes, las abandonaron o las retiraron. Las solicitudes del 28 por ciento siguen pendientes.

El tratado se basa en la premisa de que tanto Estados Unidos como Canadá procesan las solicitudes para brindar refugio según la legislación internacional de los refugiados.

No obstante, desde hace tiempo los defensores de los refugiados sostienen que los derechos de los solicitantes de asilo no cuentan con una protección adecuada en Estados Unidos, donde corren el riesgo de ser detenidos o deportados a los países de los que huyeron.

La Corte Suprema de Canadá en Ottawa, Ontario, coincidió con los defensores y en 2020 dictaminó que el tratado violaba la Constitución canadiense. Sin embargo, esa sentencia fue anulada tras una apelación y ahora se espera que la Corte Suprema de Canadá emita una sentencia final este verano.

Según los defensores de los migrantes, Estados Unidos es cada vez más inseguro para los migrantes que solicitan asilo, pues el gobierno de Biden facilita que los deporten rápido. Incluso las autoridades de ciudades liberales como Nueva York han empezado a enviarlos en autobús a otros lugares.

“El hecho de que Biden tome medidas más duras refuerza el argumento de que Estados Unidos no es un país seguro para los solicitantes de asilo y que no cumple sus obligaciones jurídicas internacionales en materia de derechos humanos y acogida de solicitantes de asilo”, declaró France-Isabelle Langlois, directora general de Amnistía Internacional para la Canadá francófona.

Sobre la atención prestada al tratado, Langlois afirmó: “Estamos perdiendo de vista el hecho de que se trata de seres humanos que huyen de situaciones muy, muy difíciles”. Y añadió: “No son malas personas, ni siquiera aquellas cuyas solicitudes son finalmente rechazadas. No podemos olvidar que, básicamente, estas personas buscan mejorar su suerte, como haríamos todos”.

Mientras la Corte Suprema sopesa el destino del tratado, los migrantes siguen pasando por el paso de Roxham Road, lo cual ha intensificado las exigencias de su cierre.

No obstante, según los expertos, es probable que cerrarlo obligue a los migrantes a intentar cruzar a través de puntos más peligrosos a lo largo de los casi 8800 kilómetros de frontera con Estados Unidos.

“No está muy claro cómo se podría impedir que crucen decenas de miles de solicitantes de asilo que creen tener derecho a hacerlo”, comentó Laura Macdonald, politóloga de la Universidad de Carleton.

Nasuna Stuart-Ulin colaboró en este reportaje desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec.

Norimitsu Onishi es corresponsal en el extranjero de la sección Internacional, cubre Canadá desde el buró en Montreal. Antes fue corresponsal en el buró de París y fue jefe de las corresponsalías del Times en Johannesburgo, Yakarta, Tokio y Abidján, Costa de Marfil.

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France24 - Monde

L'actu en dessin : les universités afghanes n'ont rouvert que pour les hommes

Publié le : 10/03/2023 - 11:39

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Sous le régime taliban, les femmes n'ont pas le droit à l’éducation. Les étudiantes afghanes se sont ainsi vu interdire cette semaine l'accès aux universités, rouvertes après les grandes vacances d’hiver. Une situation dénoncée par de nombreux pays et organismes lors de la Journée internationale du droit des femmes célébrée le 8 mars. Elle offre l’occasion de mettre en avant le combat pour l'émancipation des femmes, de célébrer leurs victoires et de faire entendre leurs revendications.

Les Nations unies ont appelé les Taliban, pour la Journée internationale des femmes, à "immédiatement" mettre fin aux "restrictions draconiennes" prises à l'encontre des droits des femmes en Afghanistan, "pays le plus répressif" au monde dans ce domaine.

"L'Afghanistan sous les Taliban reste le pays le plus répressif au monde en ce qui concerne les droits des femmes", a dénoncé dans un communiqué Rosa Otounbaïeva, cheffe de la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua). "Il a été navrant d'assister à leurs efforts méthodiques, délibérés et systématiques pour écarter les femmes et les filles afghanes de la sphère publique", a-t-elle poursuivi.

Depuis leur arrivée au pouvoir en août 2021, les Taliban ont multiplié les mesures liberticides à l'encontre des femmes. L'accès à l'université et à l'école secondaire leur est interdit. Elles ont aussi été exclues de nombreux emplois publics, ou sont payées une misère pour rester à la maison. Elles n'ont pas le droit de voyager sans être accompagnées d'un parent masculin et doivent se couvrir intégralement lorsqu'elles sortent de chez elles.

La communauté internationale a lié la reconnaissance du régime taliban, et le versement des aides humanitaire et financière dont l'Afghanistan a besoin, au respect par les Taliban des droits humains, en particulier ceux des femmes à être éduquées et à travailler.

Démarche symbolique et inédite, l'Union européenne a adopté, mardi 7 mars, des sanctions contre des individus responsables de violations des droits des femmes dans six pays dont Neda Mohammad Nadeem, en charge de l'enseignement supérieur, alors que les Afghanes n'ont plus le droit d'aller à l'université ou de suivre le secondaire. Pour pouvoir offrir une éducation à leurs filles, de nombreuses familles ont fait le choix de s'exiler au Pakistan. Un pays pourtant loin d’être un lieu d’asile idéal étant donné qu'il n’offre pas de réelles perspectives d’emploi et d’intégration aux réfugiés afghans.

Né en 1970 à Trinidad, à Cuba, Ramsès Morales travaille en tant que graphiste et dessine des caricatures politiques et des illustrations pour la presse internationale. Depuis 2016, il vit en Suisse, travaille en tant qu'illustrateur et peintre indépendant et publie ses dessins dans la presse internationale et la presse nationale à Cuba. En février 2019, il a reçu le 1er prix du World Press Cartoon pour la catégorie Caricature éditoriale.

Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l’universalité du dessin de presse, la liberté d’expression, les droits de l’Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.

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Anina Ciuciu : "100 000 enfants sont privés du droit à l’éducation, notamment des jeunes filles"

Focus

Les réfugiées afghanes retournent à l'école au Pakistan

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Droits des femmes : la journée du 8 mars, un coup de projecteur sur la lutte pour l'égalité

France24 - Monde

Violences sexistes : la plateforme "Save You" s'empare du cauchemar des Françaises expatriées

Publié le : 08/03/2023 - 07:03

Sophian AUBIN

À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, France 24 s'est intéressée à une plateforme dédiée aux violences que subissent les femmes françaises établies hors de l'Hexagone. Laissant la victime seule aux mains de son agresseur, l’expatriation est un facteur aggravant la détresse. Lancée en octobre, "Save You" a permis à plus d’une centaine de personnes de briser le silence. Elles racontent une vie brisée par la violence.

"Je ne t’ai pas assez frappée la dernière fois. J’ai l’impression que tu en redemandes", hurle un homme massif. Le colosse turc finit par claquer la porte. Nour (son nom a été modifié) est gagnée par l’angoisse. Cette semaine-là, à Mersin, dans le sud de la Turquie où elle vit séquestrée depuis plus d’un an, la terre a tremblé par deux fois. Quelques jours plus tard, c’est la vie de Nour qui vacille. "Il faut absolument m’extraire du domicile ce soir, il est armé, je sens que je vais mourir à son retour", murmure-t-elle par téléphone à Caroline.

Présidente de l’association Cœurs de guerrières, Caroline est aussi la coordinatrice de la plateforme Save You. Une voix apaisante, que Nour a pu contacter via un numéro de téléphone, et que les Françaises expatriées victimes de violences peuvent composer gratuitement, où qu’elles se trouvent dans le monde,  24h/24, 7 jours/7. À l’autre bout du fil, des personnes s’efforcent de dénouer les situations les plus complexes, ou même "d’éviter le pire", comme ce soir-là, avec Nour.

Première du genre, lancée en octobre 2022, Save You est une initiative de la Sorority Foundation, une association française, mère de l'application "The Sorority", à laquelle se connectent des femmes de tous les pays de la planète. Dédiée aux Françaises expatriées et leurs enfants, la plateforme Save You se met à l’écoute de femmes (de quelques hommes aussi) victimes de violences variées. En tête de liste, les violences psychologiques (43% des cas), suivies des violences physiques (19%). 

Prises au piège

Ces deux poisons avaient conjointement contaminé la vie d’Alice (son nom a été modifié), le jour où, en pleurs, elle appelle Caroline. Il y a un peu plus plus d'un an, Alice prenait la décision de quitter la France pour Manchester, avec son compagnon, lui anglais. En septembre dernier, ils mettaient au monde une petite fille. Mais aujourd'hui, l’homme qu'elle aimait lui interdit d’aimer leur propre fille : dès les premiers mois qui suivent sa naissance, le Britannique commence à arracher le nourrisson des bras de sa mère. Les coups de pied assénés par le Britannique se mêlent aux menaces et aux insultes : "Laisse la petite ici et retourne en France, on n'a plus besoin de toi. Espèce de sorcière, va", confie Alice à France 24 par téléphone.

Sans emploi, handicapée par une langue qu’elle parle mal, esseulée dans un microcosme appartenant à Monsieur, économiquement et juridiquement ultra-dépendante, et séparée de siens par des milliers de kilomètres : voilà les leviers du piège dans lequel Alice est paralysée.

Ce piège correspond point pour point à celui qui retenait Nour captive. Et à celui des 124 personnes suivies par Save You, abonde Caroline. Certaines des femmes avec qui elle est en contact sont séquestrées depuis quinze ans. Leur situation se trouve aggravée dans les cas où l’expatriation s’est faite contre l’assentiment et en rupture avec la famille, poursuit la militante : la transformation violente d'un homme pour lequel elles ont tout quitté plonge alors les victimes dans une infinie solitude émotionnelle. 

Elément déclencheur 

Cette "explosion" de brutalité, rien n’aurait pu la laisser présager chez son ex-compagnon, assure Alice. Jusque dans les dernières semaines de la grossesse, le père de son enfant avait fait preuve d’un irréprochable soutien. Comment la violence a-t-elle pu le gagner, au point qu’intervienne la police britannique ? "Je ne comprends toujours pas", soupire la quadragénaire. 

Fréquentes, soudaines, ces brutales "métamorphoses" ont souvent l’accouchement pour déclencheur, explique Caroline. Comme si, aux yeux du père, la mère lui devenait acquise selon la logique suivante  : "de toute façon, tu ne pourras plus jamais partir puisqu’il y a l’enfant. Et si tu pars, je vais le garder". C’est en somme ce que martelait son homme à Alice, insistant sur le fait qu'elle n'avait aucun droit en Angleterre. Ces paroles trouvent dans la réalité un écho amer. Car, si en dépit de son combat, Alice n'obtient pas de passeport français pour son bébé, elle ne pourra  jamais légalement quitter le Royaume-Uni avec son enfant. 

Celui qu'élevait Nour au cours de sa longue séquestration en Turquie est issu d’un mariage antérieur. Secourue par des gendarmes turcs alertés par Save You, la jeune femme a échappé in extremis à son ancien compagnon, parvenant depuis Mersin à l’aéroport d’Adana. Elle y passera de nouvelles heures d’angoisse : le chaos semé par le séisme avait eu raison de tout vol vers Paris. Sans argent, au terme de multiples escales, Nour a finalement atterri à l'aéroport de Roissy. Là où elle avait naguère embarqué pour un weekend, que le sort a mué en dix-huit mois mois de captivité. Épuisée, considérablement amaigrie, sans ressources, Nour a tout perdu. "Il m’a ôté toute confiance en moi". La jeune femme explose en sanglots.

Sur plus d’un million d’expatriées, combien vivent actuellement cet enfer, sans même pouvoir espérer s’en réveiller ? Cet angle mort des violences sexistes échappent aux radars de toute statistique officielle. Débordée par le flot d’appels au secours, Caroline est gagnée par l’indignation. Selon elle, les autorités françaises devraient elles aussi s'emparer de ce fléau à bras le corps. 

La contrainte des lois locales

Le Quai d'Orsay s'est doté d'une cellule dédiée, mais elle pâtit d’un cruel manque de personnel, regrette Amélia Lakrafi, députée des français de l’étranger (10e circonscription). "Pour répondre efficacement à un problème, il faudrait déjà en avoir une pleine conscience", analyse cette franco-marocaine". Or, "en métropole, l’imaginaire collectif perçoit les Français de l’étranger comme des nantis, jouissant d’excellentes situations, qui seraient très heureux". Par delà ce fantasme exotique, un autre écueil : la difficile exportation des politiques publiques françaises sous d’autres latitudes. "Nos représentations nationales ne font pas ce qu’elles veulent. Et nous demeurons tous extrêmement contraint par les lois locales", poursuit la députée (LREM).

Amélia Lakrafi, qui alertait depuis des années les décideurs publics face à cet angle mort des violences sexistes, fut conquise par la plateforme dès ses balbutiements. Save You est "vraiment l’outil qu’on attendait", se félicite-t-elle. D’autant que les porteurs de projets associatifs comme ceux de The Sorority Fondation disposent selon elle d’une liberté plus grande que celle de l’administration, alourdie par les procédures qui lui sont propres. "Pour autant, Save You ne montera en puissance qu’en travaillant de concert avec le réseau institutionnel français à l’étranger, le Quai d’Orsay, et le ministère de l’Intérieur", nuance la députée. 

Les prémisses de cette symbiose semblent avoir déjà pris forme. "Le Quai d’Orsay nous permet souvent d’avancer plus vite, heureusement qu’ils sont avec nous", se réjouit Priscillia Routier-Trillard, fondatrice de The Sorority Foundation. En quelques mois, les sites tels que celui du Ministère des Affaires Étrangères ont affiché un lien vers la plateforme. Une décision salutaire pour des femmes telles que Nour ou Alice, qui n’auraient pas pris connaissance de Save You sans ces relais officiels.

Savoir que l’on est pas seul.e

Alice n’a certes pas encore abattu le mur d’obstacles juridiques qui la sépare d’une vie paisible. Mais l’efficacité de ses interlocutrices l’aide à croire en des lendemains meilleurs. Des barrières qui lui semblaient insurmontables tombent. Alice a ainsi pu s'installer dans un nouveau domicile, dans un lieu qu'elle ne peut divulguer, craignant de voir son ex-compagnon resurgir pour lui enlever sa fille. 

Dès son lancement, avocats, médecins, travailleurs sociaux et autres professionnels-clés ont proposé leurs services à Save You dans divers pays du monde, lui offrant-là une des clés de son succès : un réseau grandissant, auquel la plateforme connecte toujours plus de femmes. "Parfois, nous servons simplement de lien vers une solution locale que la victime cherchait désespérément depuis des mois, sans succès", explique la coordinatrice de la plateforme.

Mais en lui prêtant une oreille attentive, Caroline a offert à Alice un cadeau de nature immatérielle : "Elle m’a écoutée. Depuis le trou noir où j’étais, c’est comme si j’apercevais une sortie", confie Alice.

Comme Alice et Nour et comme des centaines de milliers de Françaises chaque année, Priscillia Routier-Trillard et Caroline ont elles aussi jadis subi les coups d’un homme. Longtemps, elles se sont murées dans cette paradoxale culpabilité. Dans ce silence. 

Aujourd’hui, "ce qui me porte, c’est de devenir cette main que j’aurais aimé qu’on me tende", confie Caroline. Nous "sommes des êtres sociaux", poursuit Priscillia. "Savoir que l'on n'est pas seul.e : rien au monde n’est plus puissant".

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Violences contre les femmes : l'appli française "The Sorority" fait ses débuts au Maroc

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Droits des femmes : la journée du 8 mars, un coup de projecteur sur la lutte pour l'égalité

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Quels progrès pour les droits des femmes en France ?

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Violences faites aux femmes : ces invisibles qui échappent à la mort mais restent blessées à vie

Publié le : 08/03/2023 - 11:06

Bahar MAKOOI Suivre

En France, de nombreuses femmes restent lourdement blessées ou handicapées à vie après avoir subi des violences conjugales. Faute de données sur ces victimes, ce que déplorent de nombreuses associations, elles sont devenues invisibles. Une ex-infirmière en neurochirurgie raconte la prise en charge de ces victimes.

L'an dernier en France, tous les trois jours, une femme est morte sous les coups de son conjoint ou ex-partenaire, soit 102 au total, d'après les chiffres du collectif Féminicides par compagnons ou ex. Si le décompte des féminicides a gagné en précision depuis quelques années, celui des femmes restées gravement blessées après avoir reçu des coups dans le cadre conjugal reste lacunaire. Ni l'Observatoire des violences faites aux femmes, ni les associations de défense des droits des femmes n'ont de données chiffrées. Et pourtant le phénomène existe bel et bien. 

"Il y a Lola, tabassée il y a 10 ans par son conjoint, hémiplégique, le regard vide, figé, vouée à passer sa vie entre alitement et 'fauteuil confort'", raconte Caroline Couppey. Cette infirmière et illustratrice a travaillé entre 2014 et 2021 dans un service de neurochirurgie en Île-de-France. "En sept années, je peux dire qu'au moins une dizaine de cas de violences conjugales ont donné lieu à des handicaps graves avec de profonds trauma crâniens. Rien que pour un service comme le mien qui comptait 35 lits. Je trouve cela énorme".  

Lorsque les femmes arrivaient en neurochirurgie à la suite de violences conjugales, le personnel soignant était informé "soit par la famille, soit par les pompiers", se rappelle Caroline Couppey. "On prenait soin d'elles pendant des mois voire des années, c'était très dur". 

"Emprisonnée dans ce corps" 

De ces années, l'ex-infirmière en neurochirurgie a tiré une série de dessins, couchés sur le papier pour exorciser et redonner une visibilité à ces femmes abîmées : Sophia, Lola, Emilie, Pascale, Monique, Louise. "Aucune de ces histoires n'est tirée de mon imagination, j'ai mis bout à bout chaque témoignage de mes collègues et des patientes que j'ai suivies moi-même", dit-elle.  

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"L'une de celles qui m'a le plus marquée est Louise", se remémore Caroline Couppey. "Cette femme avait tellement de lésions cérébrales qu'elle ne pouvait plus parler. Elle était immobile et crispée, comme un fœtus. Autrefois, Louise aimait danser, elle faisait du ballet. On savait qu'une procédure était en cours contre son mari. Sa famille était révoltée de le savoir, lui, encore libre, et elle, emprisonnée dans ce corps".

Certaines de ces patientes sont décédées, comme Emilie, morte d'une méningite bactérienne liée aux multiples chirurgies pratiquées. "C'est dramatique, car c'est à cause des violences que ces femmes meurent. Mais la raison du décès invoqué est 'complications'".   

Dans ses dessins, Caroline Couppey rend aussi hommage à Monique, presque entièrement paralysée. Cette septuagénaire s'est retrouvée dans cet état après avoir chuté dans les escaliers. "Elle avait été victime de violences conjugales mais n'avait jamais porté plainte, nous a confié un jour sa fille, qui lui rendait régulièrement visite". Dans le service, les infirmières sont mal à l'aise. Monique, qui n'arrive plus à parler de façon claire, pleure tout le temps. Son mari lui rend visite tous les jours. "C'était sans doute lui l'agresseur, mais c'est aussi lui qui s'occupait d'elle. C'était terrible à gérer au niveau des visites".  

Handicapée et dépendante de son conjoint 

Une situation problématique explique Claire Desaint, vice-présidente de l'association d'aide aux femmes handicapées Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir. "Une fois handicapée, la femme sera d'autant plus dépendante de son conjoint. Et des études récentes montrent que lorsque des femmes ont un handicap, cela aggrave encore le risque de subir des violences". 

Cette association, qui dispose d'une ligne d'écoute plusieurs jours par semaine, reçoit aussi des appels de femmes handicapées à la suite de coups portés par le conjoint. "Il y a des femmes qui deviennent sourdes après des coups au visage parce que ça heurte le tympan, ou aveugles si elles tombent sur le nerf optique ou reçoivent un coup dans l'œil", énumère Claire Desaint. 

"Au bout du fil, on nous raconte des choses de plus en plus dures : les chutes dans les escaliers, les coups dans le ventre pour des femmes enceintes." La vice-présidente de l'association se souvient d'une rencontre récente avec une femme "frappée au visage avec un fer à repasser". 

Lancer une grande enquête nationale 

"Il faut lancer une enquête nationale sur le sujet", préconise Claire Desaint, "sans compter l'impact psycho-traumatique pas pris en charge de façon adaptée. Or, cela peut entraîner des handicaps psychologiques, parfois des addictions, avec la même importance que pour des personnes victimes d'attentat". 

D'autres associations de défense des droits des femmes sont du même avis. "C'est frustrant et inquiétant. Plusieurs études sur les violences faites aux femmes parlent dans leurs limites de l'absence de données sur les tentatives de féminicides", relève Fabienne El-Khoury, du collectif Osez le féminisme.  

Plusieurs freins empêchent de mesurer l'étendue de ces violences. En France, huit femmes victimes de violence sur dix ne portent pas plainte, d'après l'Observatoire national des violences faites aux femmes. "Les victimes sévèrement handicapées seront encore moins à même de le faire si elles dépendent de leur conjoint", estime la militante.  

"Nous devons nous pencher du côté de l'hôpital pour faire un recensement des victimes, notamment les urgences, où la situation de femmes battues peut-être découverte lors d'un passage dans ce service", suggère Fabienne El-Khoury. "J'espère qu'un jour ce sera possible, sachant que les services hospitaliers, on le sait, sont débordés".  

Pour Pauline Baron, de Nous toutes, l'absence de statistiques est encore trop fréquent dans le domaine des violences faites aux femmes. "C'est aussi une façon de maintenir dans le flou", estime la militante, "pour éviter de rendre compte de l'ampleur de ces violences et ne pas avoir à débloquer des fonds pour intervenir". 

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} 8 MARS

Violences sexistes : la plateforme "Save You" s'empare du cauchemar des Françaises expatriées

Cinéma français : les César sacrent "La Nuit du 12", un film sur un féminicide

Reportage

Guerre en Ukraine : des psychologues face à des vies brisées par des crimes sexuels

France24 - Monde

L'architecte et militant de gauche Roland Castro est mort à 82 ans

Publié le : 10/03/2023 - 09:45

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L'architecte français et militant de gauche Roland Castro, connu pour avoir mis en avant lien social et urbanisme, est décédé jeudi à l'âge de 82 ans.

Le monde de l'architecture a perdu l'un de ses grands noms. L'architecte et militant de gauche Roland Castro, qui voulait "remodeler" les cités bétonnées des grandes villes, est décédé jeudi 9 mars à l'âge de 82 ans, a annoncé sa fille Élisabeth Castro à l'AFP. "Il est mort paisiblement très entouré par la famille dans un hôpital parisien", a-t-elle précisé.

On doit à Roland Castro la rénovation de la Cité de la Caravelle à Villeneuve-la-Garenne, entre autres. Il signa également la Cité de la bande dessinée à Angoulême et la Bourse du Travail de la ville de Saint-Denis. Il avait acquis une certaine notoriété en associant sa vision de l'habitat à un combat politique.

Légende de l'architecture et de l'urbanisme, militant de gauche visionnaire, Roland Castro nous a quittés. À notre paysage urbain, il lègue une empreinte indélébile. Aux citoyens, une inspiration. Au revoir et merci, Roland.

March 10, 2023

 

Urbanisme et politique

L'architecte n'a cessé de mettre en avant le lien entre urbanisme et lien social, désireux de "convaincre ses concitoyens et ceux qui les représentent que les banlieues ne sont pas des fourre-tout pour exclus de la société".

"Légende de l'architecture et de l'urbanisme, militant de gauche visionnaire, Roland Castro nous a quittés. À notre paysage urbain, il lègue une empreinte indélébile. Aux citoyens, une inspiration. Au revoir et merci, Roland", a tweeté le président Emmanuel Macron, à la demande duquel Roland Castro avait rédigé un rapport sur le projet du Grand Paris en 2018.

"Je regretterai cet ami chaleureux, de tous les combats et qui a eu tant de vies. (...) Paris lui rendra hommage", a réagi sur Twitter la maire de la capitale, Anne Hidalgo.

Né le 16 octobre 1940 à Limoges de parents juifs, Roland Castro vit ses premières années dans l'arrière-pays limousin, dans l'un des premiers maquis de la résistance. De ces quatre années, il gardera l'idée qu'il doit s'acquitter d'"une dette d'existence envers la France".

Iconoclaste, brillant, porteur d’une vision unique, nous perdons aujourd’hui l’un des plus grands #architectes de notre pays avec la disparition de Roland Castro.Condoléances aux siens et à ses proches. pic.twitter.com/h5CWy0PxSj

March 10, 2023

Banlieues 89

Entré aux Beaux-Arts de Paris en 1958, il est porteur de valises pour le compte du FLN algérien, avant de rejoindre l'Union des étudiants communistes. Il finira par embrasser le maoïsme et la lutte révolutionnaire, bannière sous laquelle il militera en Mai 68.

En 1983, il cofonde "Banlieues 89" avec son ami l'urbaniste Michel Cantal-Dupart. L'initiative remonte jusqu'à François Mitterrand, qui confie une mission interministérielle à Roland Castro.

Plus de 200 projets sont soumis à Banlieues 89. Mais l'opération se confronte à la frilosité financière du gouvernement et Banlieues 89 disparait en 1991.

Tantôt mitterrandien, tantôt soutien du PCF et plus récemment d'Emmanuel Macron, Roland Castro avait créé son propre parti, le "Mouvement pour l'Utopie Concrète", avec lequel il s'était lancé dans la présidentielle de 2007, sans collecter les parrainages nécessaires.

Avec AFP

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Décès de Richard Rogers, architecte du Centre Pompidou à Paris

Bruxelles donne le coup d'envoi du "Nouveau Bauhaus européen"

Journées du patrimoine : à Esquelbecq, un château médiéval tourné vers demain

France24 - Monde

Le chef d'Aqmi Abou Obeida Youssef al-Annabi répond à 17 questions de France 24

Publié le : 06/03/2023 - 15:11Modifié le : 06/03/2023 - 15:58

Wassim NASR Wassim NASR

Après un an d'intenses tractations, Wassim Nasr, le spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, est parvenu en exclusivité à envoyer ses questions à l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Obeida Youssef al-Annabi. Départ de Barkhane, menace terroriste sur la France, stratégie d'expansion vers le Golfe de Guinée... notre chroniqueur décrypte et met en contexte les réponses du chef de l'organisation terroriste.

C'est une intervention rarissime. L'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Obeida Youssef al-Annabi, a accepté de répondre aux questions de Wassim Nasr, le spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, après près d'un an de tractations.

Vétéran du jihad, l'Algérien est l'un des fondateurs de l’ancêtre d'Aqmi, le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). Haut cadre de l'organisation et personnalité médiatique, il a succédé en 2020 à Abdelmalek Droukdel, son chef historique, tué par l'armée française au nord du Mali lors d'une opération héliportée.

Au cours de cet échange exclusif, le chef terroriste s'est plus particulièrement attardé sur son pays natal, considéré comme une cible par Aqmi. "Il est ici dans le déni de la situation très grave d'Aqmi en Algérie, qui est sous pression", analyse Wassim Nasr, qui rappelle que de nombreux cadres de l'organisation ont été tués ou arrêtés par les autorités. "Ce qui explique aussi le choix de descendre plus au Sud, vers le Mali".

Concernant les menaces qui pourraient peser sur le territoire français, Abou Obeida Youssef al-Annabi a assuré que les objectifs d'Aqmi et du Jnim étaient "locaux" mais s'est montré plus évasif sur les attaques qui viseraient des expatriés français.

Selon le chef d'Aqmi, le départ de l'opération Barkhane est "une victoire" pour son organisation. "Cependant, on sait que ce départ est surtout lié à l'arrivée des mercenaires de Wagner et aux tensions avec les autorités maliennes", décrypte Wassim Nasr. "Pour lui, la France et la Russie sont dans le même sac et le combat contre les forces qu'il qualifie de 'coloniales' sera le même".

Confirmation de la détention d'Olivier Dubois

Le chef d'Aqmi a également confirmé officiellement détenir le journaliste Olivier Dubois, enlevé dans le nord du Mali en avril 2021. "C'est la première confirmation officielle de la tête d'Aqmi", note Wassim Nasr. L'émir assure toutefois "ne pas avoir cherché à piéger le journaliste" qui voulait interviewer un cadre du Jnim (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans). Selon lui, la porte est ouverte à des négociations et désormais "la balle est dans le camp des autorités françaises".  

Abou Obeida Youssef al-Annabi a également vanté sa stratégie de recrutement au Sahel et revendiqué des gains territoriaux vers le Sud et le Golfe de Guinée. "Selon lui, il n'y a pas de limites à l'expansion. La stratégie consiste à s'insérer dans les conflits locaux et gagner les cœurs et les esprits", détaille Wassim Nasr, qui rappelle le contexte de rivalité sanglante avec l'Organisation État islamique.

 

Interrogé sur le massacre de Solhan au Burkina Faso en 2021, dans lequel est impliqué une unité d'Al-Qaïda et au cours duquel 160 personnes au moins ont perdu la vie, le chef terroriste a démenti toute implication de ses hommes dans la tuerie. 

À propos d'éventuelles négociations avec des États africains, "des canaux restent ouverts". "On sait que ces canaux existent avec la Mauritanie, le Niger, pendant un moment aussi avec le Burkina Faso", explique Wassim Nasr. "Chaque canal est différent selon le pays concerné. [Abou Obeida Youssef al-Annabi] explique qu'Aqmi adapte sa politique de négociation ou d'implantation aux conditions historiques de chaque pays".

Enfin, l'émir a préféré botter en touche lorsque la question de son rôle au sein du Comité "Hattin" des dirigeants d'Al-Qaïda a été abordée. "Sans nier l'existence d'un tel organe de direction, [Abou Obeida Youssef al-Annabi]  a simplement répondu qu'il n'était qu'un soldat de l'islam", détaille Wassim Nasr. "Il n'a pas du tout répondu sur les arcanes de la construction d'Al-Qaïda" même s'il a reconnu dans une autre réponse une architecture "très décentralisée". "Les chefs locaux ont une grande liberté tant qu'ils suivent la grande stratégie tracée par le groupe", conclut le journaliste.

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La France annonce avoir tué Yahia Djouadi, haut cadre d’Al-Qaïda au Mali

AQMI désigne son nouveau chef pour remplacer Abdelmalek Droukdel

On va plus loin

Sahel: l'après-Barkhane

France24 - Monde

La pollution plastique des océans atteint un "niveaux sans précédent" depuis 15 ans

Publié le : 10/03/2023 - 09:19

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Les auteurs d'une étude, publiée mercredi dans la revue américaine PLOS One, estime à 170 000 milliards le nombre de morceaux de plastique à la surface des océans, principalement des microplastiques, en grande partie rejetés en mer depuis 2005.

Nouveau record inquiétant : la pollution plastique des océans du globe a atteint des "niveaux sans précédent" depuis 15 ans, alerte une étude, qui presse le monde de conclure le traité international, attendu d'ici 2024, censé sauver la planète de ces déchets. Les auteurs de la publication prévoient même une accélération du phénomène si rien n'est fait pour y remédier.

L'étude, publiée mercredi dans la revue américaine PLOS One, estime à 170 000 milliards le nombre de morceaux de plastique à la surface des océans, principalement des microplastiques, en grande partie rejetés en mer depuis 2005. Le poids total de cette pollution représente 2,3 millions de tonnes, estime l'étude. Les résultats reposent sur des prélèvements de plastique dans plus de 11 000 stations du monde, sur 40 années, de 1979 à 2019.

📈 Le plastique inonde les océans et ce triste phénomène est en hausse. Les scientifiques estiment que les eaux contiennent plus de 2 millions de tonnes de plastique. #Environnement #Pollution Les détails : https://t.co/wuV4oeupXD pic.twitter.com/llq2tWKT1T

March 9, 2023

 

"Augmentation rapide"

Les chercheurs n'ont constaté aucune tendance nette jusqu'en 1990, puis des fluctuations entre 1990 et 2005. Mais au-delà de cette date, "nous constatons une augmentation très rapide, en raison d'une croissance rapide de la production et d'un nombre limité de politiques de contrôle des rejets", a déclaré à l'AFP Lisa Erdle, une des auteurs.

Au milieu de l'océan, cette pollution provient surtout d'engins de pêche et de bouées, tandis que les vêtements, les pneus de voiture et les plastiques à usage unique polluent souvent plus près des côtes. Leur présence menace les animaux, qui s'empêtrent dans les morceaux les plus gros ou ingèrent des microplastiques qui se propagent ensuite le long de la chaîne alimentaire, jusqu'à l'homme.

Si la tendance se poursuit, l'utilisation du plastique devrait presque doubler par rapport à 2019 dans les pays du G20 d'ici à 2050, pour atteindre 451 millions de tonnes par an, selon un récent rapport international. Après guerre, en 1950, il n'y avait que deux millions de tonnes produites sur la planète.

>> À lire aussi - Biodiversité : les "zones mortes" se multiplient dans les océans

Le recyclage insuffisant 

Les déchets ont certes diminué parfois entre 1990 et 2005, en partie grâce à des politiques efficaces, comme la convention MARPOL de 1988, pour mettre fin aux rejets par les navires. Mais le recyclage, même dans les pays les plus riches, n'a pas suffi à juguler le problème.

Depuis un an, 175 pays ont convenu de mettre fin à cette pollution en élaborant d'ici fin 2024 un traité contraignant sous l'égide des Nations unies. La prochaine session de négociations est prévue en mai à Paris. Pour les auteurs, ce traité doit être assez ambitieux pour réduire la production et l'utilisation du plastique, mais aussi mieux gérer son élimination.

"La récupération du plastique dans l'environnement n'a qu'un effet limité, et les solutions doivent donc porter en priorité sur la limitation des rejets plastiques", indique encore l'étude.

Avec AFP

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Des microplastiques voyagent dans l’air "pur", au-dessus des nuages

Une trentaine de fruits et légumes devront être vendus sans emballage plastique dès 2022

L’UE peine à lutter collectivement contre le plastique à usage unique

France24 - Monde

Au Pérou, la justice prolonge la détention provisoire de l'ex-président Pedro Castillo

Publié le : 10/03/2023 - 03:11

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L'ex-président du Pérou, Pedro Castillo, accusé de corruption, s'est vu imposer jeudi par la justice 36 mois de détention préventive contre 18 mois au préalable. L'ancien chef d'État, en prison depuis le 7 décembre et accusé d'être "le leader d'une organisation criminelle", a indiqué qu'il ferait appel.

Au Pérou, un juge a prolongé jeudi 9 mars la détention préventive de l'ancien président Pedro Castillo, accusé de corruption, de 18 à 36 mois, a annoncé la justice.

"La cour suprême d'enquête préparatoire impose 36 mois de détention préventive à Pedro Castillo", a déclaré la justice péruvienne sur Twitter, précisant que l'ancien chef d'État était notamment accusé d'être "le leader d'une organisation criminelle".

La décision a été annoncée par le juge Juan Carlos Checkley pendant une audience virtuelle. "Nous allons faire ce que la loi me permet, nous ferons appel", a réagi Pedro Castillo, qui y a assisté depuis sa prison.

Le magistrat a également ordonné une détention préventive de 36 mois pour l'ancien ministre des Transports Juan Silva, en fuite, tandis qu'un ex-ministre du logement, Geiner Alvarado, restera en liberté pendant le procès.

Après l'échec de sa tentative de dissoudre le Parlement, Pedro Castillo a été démis de ses fonctions et conduit le 7 décembre à la prison de Barbadillo, un mini-centre de détention pour hauts fonctionnaires située dans les locaux de la direction des opérations spéciales de la police, à l'est de Lima. 

>> À lire aussi : Comment le Pérou est entré dans une zone de turbulence politique

"Injustement kidnappé"

Mardi, lors d'une précédente audience, Pedro Castillo a déclaré qu'il se sentait "injustement kidnappé", niant les accusations de corruption pour lesquelles il restera en prison. "Je nie catégoriquement en être l'auteur et faire partie d'un réseau criminel. Le seul crime que j'ai commis est de servir mon pays en tant que président de la République", a-t-il plaidé. 

Sur un ton véhément, il s'est défendu des accusations portées contre lui : "Ils vont demander 36 mois de prison alors que j'ai été placé en détention provisoire. Je vais atteindre les 100 jours de séquestration injuste !"

Le parquet estime que Pedro Castillo était à la tête d'un réseau de corruption, de blanchiment d'argent et de passation de marchés publics constitué de son environnement familial et politique.

L'ancien président, âgé de 53 ans, avait été destitué et incarcéré en décembre, accusé d'avoir tenté un coup d'État en voulant dissoudre le Parlement qui s'apprêtait à le chasser du pouvoir.

Sa chute et son remplacement par son ancienne vice-présidente Dina Boluarte ont provoqué une vague de manifestations à travers le pays, qui ont fait une cinquantaine de morts et environ 600 blessés. Les partisans de Pedro Castillo exigent la démission de Dina Boluarte, la dissolution du Parlement et de nouvelles élections cette année.

Avec AFP

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Mort de manifestants au Pérou : une enquête vise les forces de sécurité

En pleine crise politique, le Pérou étend l'état d'urgence

Amnesty présente des "preuves" d'exactions lors des manifestations au Pérou

France24 - Monde

Catastrophe ferroviaire en Grèce : des poursuites contre trois autres employés des chemins de fer

Publié le : 09/03/2023 - 22:21

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La justice grecque a ouvert jeudi des poursuites pénales contre trois autres employés des chemins de fer, après l'inculpation du chef de gare pour la catastrophe ferroviaire en Grèce ayant fait 57 morts le 28 février. Les trois personnes sont poursuivies notamment pour homicide involontaire par négligence, selon une source judiciaire.

La justice grecque a lancé, jeudi 9 mars, des poursuites pénales contre d'autres responsables présumés de la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts le 28 février dans le centre de la Grèce, alors que le Premier ministre, bousculé par la colère qui gronde dans le pays, a promis la "transparence absolue" dans l'enquête.

Près de neuf jours après cette collision de trains, des familles et amis de victimes se sont recueillis sur les lieux de l'accident, à Tempé, à l'occasion d'une cérémonie religieuse orthodoxe. Elles ont déposé des photos de leurs proches et des bougies près de la voie ferrée.

Après le chef de la gare de Larissa, la ville la plus proche des lieux de la collision, placé en détention provisoire dimanche, trois autres employés des chemins de fer sont désormais poursuivis, notamment pour homicide involontaire par négligence, selon une source judiciaire.

Deux de ces trois employés sont incriminés pour avoir quitté leur poste de travail plus tôt que prévu le soir du 28 février avant la collision frontale entre un train de passagers reliant Athènes à la deuxième ville du pays, Thessalonique (Nord), et un convoi de marchandises à quelque 350 km au nord d'Athènes.

Le chef de la gare de Larissa, Vassilis Samaras, s'était retrouvé seul aux commandes ce soir-là alors que, selon la presse grecque, il ne disposait que d'une expérience de quelques mois à ce poste.

Tous risquent des peines allant de dix ans de prison à la perpétuité, selon les médias.

Mais outre l'erreur humaine, ce sont les graves lacunes dans le système de sécurité et la vétusté des chemins de fer qui ont été désignés pour expliquer cet accident sur une ligne alors très fréquentée en raison des retours d'un week-end prolongé en Grèce.

Ces défaillances sur fond de déliquescence des services publics dont se plaignent de nombreux Grecs ont fait descendre dans la rue des dizaines de milliers de personnes depuis huit jours.

"Remuer ciel et terre"

Au cri d'"Assassins !", elles réclament des comptes aux dirigeants accusés d'incurie. Dans les cortèges qui ont envahi les rues des grandes villes du pays mercredi, les appels à la démission du gouvernement ont fleuri.

Alors que des élections générales se profilent, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis tente de répondre au courroux d'une population qui a largement perdu confiance dans les institutions depuis la crise financière de 2008-2018.

Durant un conseil des ministres, le conservateur a promis "la transparence absolue" dans l'enquête afin de "déceler les failles" dans le système des transports.

Une promesse en forme de tentative d'apaisement alors que, ces dernières années, la justice grecque a été accusée de partialité dans plusieurs scandales retentissants.

Le Premier ministre, au pouvoir depuis 2019, s'est également engagé à prendre "des actions immédiates pour améliorer la situation problématique dans le transport ferroviaire". Et il a juré de "remuer ciel et terre" pour s'assurer que des améliorations seraient apportées aux systèmes de sécurité sur les lignes de train.

Sans qu'aucune alerte ne soit déclenchée, les deux trains ont circulé sur plusieurs kilomètres sur la même voie avant de se percuter frontalement.

Le mouvement de protestation a culminé mercredi quand quelque 65 000 personnes ont manifesté à travers le pays, dont plus de 40 000 à Athènes.

Certains rassemblements ont été marqués par de violents heurts entre policiers et manifestants.

Le chef du gouvernement, qui doit affronter les urnes d'ici l'été, est étrillé pour avoir tardé à reconnaître les dysfonctionnements dans le réseau ferré, imputant dans un premier temps cet accident à "une tragique erreur humaine".

Jeudi, il a pour la deuxième fois demandé pardon aux familles des victimes, assurant qu'il ne fallait pas "se cacher derrière une série d'erreurs humaines".

"Nous sommes tous responsables, nous devons avoir le courage de l'admettre", a poursuivi Kyriakos Mitsotakis.

Avec AFP

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Catastrophe ferroviaire en Grèce : des dizaines de milliers de manifestants dans les rues

Grèce : la catastrophe ferroviaire, enquête "prioritaire" pour la Cour suprême

En images : "Le pire accident de train de l'histoire en Grèce"

France24 - Monde

Boniface Mbongo Boussa : "La littérature africaine a mis l’Afrique sur la carte du monde"

Publié le : 10/03/2023 - 10:23

Philomé ROBERT

Le salon du livre africain ouvre ses portes le 17 mars à Paris. À cette occasion, nous recevons son fondateur, Erick Monjour, et l’écrivain, essayiste et critique littéraire Boniface Mbongo Boussa. Lectorat, prix littéraires, distribution, édition, prix, tous deux détaillent l’état de santé du livre sur le continent africain.

France24 - Monde

Côte d'Ivoire : une trentaine d'opposants politiques condamnés à deux ans de prison

Publié le : 10/03/2023 - 01:09

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Vingt-six militants de l'opposition ayant manifesté le 24 février contre la convocation par un juge d'instruction du secrétaire général du Parti des peuples africains - Côte d'Ivoire (PPA-CI), Damana Pickass, ont été condamnées jeudi soir à deux ans de prison ferme. Leurs avocats vont faire appel.

Une trentaine de militants du parti d'opposition de l'ex-président de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo ont été condamnés jeudi 9 mars au soir à deux ans de prison ferme pour "trouble à l'ordre public", lors d'une manifestation fin février, à Abidjan.

Le 24 février, 31 personnes avaient été arrêtées et placées en détention alors qu'elles manifestaient leur soutien au secrétaire général du Parti des peuples africains - Côte d'Ivoire (PPA-CI), Damana Pickass. Ce dernier était convoqué par un juge d'instruction pour son rôle présumé dans l'attaque d'une caserne à Abidjan en 2021. Vingt-sept de ces manifestants comparaissaient jeudi soir et tous sauf un - acquitté - ont été condamnés à deux ans de prison ferme. Le parquet avait requis trois ans ferme. 

Au cours des débats, une des procureurs a estimé que les accusés s'étaient rendus coupables de troubles à l'ordre public, "même sans violence".  Elle a rappelé que la convocation de Damana Pickass était "personnelle" et qu'elle n'aurait pas du engendrer un rassemblement. 

"Les faits n'ont pas été démontrés. Le concept défini d'ordre public est une espèce de fourre-tout", a déploré un avocat de la défense, Me Jonas Zadi, précisant qu'il ferait appel de ce verdict.  "Les personnes qui ont été condamnées sont toutes membres du PPA-CI, c'est un fait", a ajouté un autre avocat de la défense, Me Sylvain Tapi. 

Décrispation

La semaine dernière, le porte-parole du PPA-CI, Justin Koné Katinan, avait accusé le pouvoir d'instrumentaliser la justice "à des fins politiques", après ces arrestations.  "L'appareil judiciaire est devenu un instrument d'oppression des opposants ivoiriens", avait-il affirmé. 

"Notre régime essaie au contraire de consolider l'État de droit où chaque citoyen est libre d'exercer sa liberté conformément aux lois en vigueur", avait répondu Mamadou Touré, le porte-parole adjoint du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir. 

Le climat politique était pourtant à la décrispation depuis la présidentielle de 2020, lors de la réélection d'Alassane Ouattara pour un troisième mandat controversé, où des violences avaient fait 85 morts et 500 blessés.

>> À lire aussi : De retour en Côte d'Ivoire, Charles Blé Goudé veut rassembler sans exclure de gouverner

Des législatives se sont tenues dans le calme en mars 2021, et les opposants Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont fait leur retour dans le pays, après leur acquittement par la justice internationale.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} L’invité du jour

Marie-Paule Okri, militante ivoirienne des droits des femmes : "Le féminisme africain est concret"

L'INVITÉ DE L'ÉCONOMIE

Emploi des jeunes en Côte d'Ivoire : "Il y a un problème de main-d'œuvre qualifiée"

Afrique Hebdo

Interview avec le gardien du reggae Tiken Jah Fakoly sur le monde comme il (ne) va (pas toujours)...

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Viols en Ukraine : documenter l'horreur

Publié le : 10/03/2023 - 11:59

Ilioné SCHULTZ

La justice est à l’œuvre en Ukraine pour documenter les crimes de guerre, avec l'espoir de pouvoir un jour condamner les coupables. Les femmes sont, comme dans tous les conflits, les premières victimes des viols commis par les Russes, même si de nombreux hommes ont eux aussi subi des tortures génitales. Ces crimes sexuels sont souvent considérés comme honteux par leurs victimes qui peinent à témoigner. Certaines ont accepté de le faire dans ce reportage en coproduction avec La Chaîne Parlementaire signé par Ilioné Schultz et Marine Courtade.

Avertissement : des propos peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

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En Ukraine, des hommes aussi victimes de crimes sexuels

CRIMES DE GUERRE

Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes

LONG FORMAT

Ukraine : comment juger les crimes de guerre ?

France24 - Monde

Dans les plus beaux jardins de France

Publié le : 10/03/2023 - 11:45

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“Il faut cultiver son jardin” écrivait Voltaire. Certains ont élevé la maxime au rang de credo, modelant au gré des saisons, des merveilles de jardin. Dans le nord de la Corse, le magnifique Parc de Saleccia est né sur les cendres d’un terrible incendie en 1974. Près du Mont-Saint-Michel, le château de La Ballue est remarquable surtout par ses jardins, ornés de formes géométriques ciselées. Sur la Côte d’Azur, la superbe villa d’Eilenroc trône dans un écrin de roses, qui ont toutes une histoire.

France24 - Monde

Israël : trois blessés par balles à Tel-Aviv, l'auteur de l'attaque abattu par la police

Publié le : 09/03/2023 - 20:23

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Trois personnes ont été blessées par balles jeudi soir en plein centre de Tel-Aviv, dans une attaque qualifiée de "grave attentat" par le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir. Ce dernier a précisé que la police "a éliminé le terroriste odieux et a sauvé de nombreuses vies".

Trois personnes ont été blessées par balles dans la soirée de jeudi 9 mars à Tel-Aviv, en Israël, dans un attentat perpétré par un membre de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas et dont l'auteur a été abattu par un policier.

Les tirs ont eu lieu vers 20 h 40 (18 h 40 GMT) au premier soir du week-end israélien sur l'avenue Dizengoff, prisée des noctambules, en plein centre de Tel-Aviv - où un attentat palestinien avait fait trois morts en avril 2022 - alors que des opposants au projet de réforme judiciaire du gouvernement manifestaient ailleurs dans la ville.

Dans un communiqué, le Hamas a affirmé que l'attentat avait été perpétré par un membre de sa branche armée, les Brigades Ezzedine al-Qassam, Motaz Khawaja, 23 ans, originaire de la ville de Nilin, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Sans revendiquer "l'opération", le Hamas qualifie Khawaja de "martyr héroïque" et présente son acte comme une "initiative personnelle", et une "réponse naturelle aux crimes de l'occupation" israélienne.

Climat de fortes tensions

À Paris, le Quai d'Orsay a condamné "avec la plus grande fermeté" l'attentat, qui survient dans un climat de fortes tensions et de regain marqué des violences liées au conflit israélo-palestinien depuis l'entrée en fonctions fin décembre d'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël, sous la conduite du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Dans un premier temps, le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, avait indiqué avoir "évacué trois blessés par balles, un dans un état critique, un blessé grave, et un léger". L'hôpital Ichilov a ensuite indiqué que l'état du blessé initialement annoncé comme critique, s'était amélioré.

Selon  Dean Elsdunne, porte-parole de la police, "le terroriste a commencé à tirer sur des civils [dans] un café" avant d'être pris en chasse et abattu par des policiers qui ont ainsi "réussi à empêcher un attentat bien plus grave d'avoir lieu".

Dans un communiqué, le ministre de la Sécurité intérieure Itamar Ben Gvir a félicité "le policier qui, dans un acte courageux, a éliminé le terroriste odieux et a sauvé de nombreuses vies".

"J'ai entendu des coups de feu et vu des gens s'enfuir. J'ai chargé immédiatement mon arme et j'ai couru vers" les lieux, a déclaré à l'AFP David Friedmann, policier ayant contribué à abattre l'assaillant. À un moment, "j'ai tiré trois balles sur lui, [un collègue] a également tiré trois coups, et quand il est tombé, il a reçu une autre balle afin qu'il ne se relève plus", a-t-il ajouté.

"Réaction normale"

Joint au téléphone par l'AFP à Nilin, le père de Khawaja, Salah Khawaja a vu dans l'acte de son fils "une réaction normale pour tout jeune qui voit chaque jour l'injustice et les meurtres commis par l'armée israélienne". Salah Khawaja a précisé que son fils était célibataire et gérant de boutique à Nilin. 

Le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a indiqué avoir donné l'ordre d'"agir immédiatement pour détruire la maison du terroriste". Selon des témoins des soldats israéliens ont pénétré dans la maison de Motaz Khawaja autour de minuit (22 h GMT jeudi). L'armée a confirmé être "en opération" à Ilin.

Jeudi matin, trois Palestiniens armés parmi lesquels deux combattants du Jihad islamique avaient été tués lors d'une opération militaire israélienne dans le nord de la Cisjordanie occupée. Le Jihad islamique et le Hamas ont promis de venger ces morts.

Mardi déjà, plusieurs groupes armés palestiniens avaient appelé à venger la mort de six Palestiniens (parmi lesquels l'auteur d'une attaque fatale à deux Israéliens fin février, et au moins trois autres combattants) tués lors d'un raid de l'armée israélienne dans le nord de la Cisjordanie.  

Washington appelle à la "désescalade"

Au cours d'une brève visite à Tel-Aviv jeudi, le ministre de la Défense américain, Lloyd Austin, a plaidé pour une "désescalade" alors que les appels au calme à répétition de l'ONU retentissent dans le désert.

À Beitar Illit, colonie juive de Cisjordanie au sud-ouest de Jérusalem, l'armée a indiqué que des démineurs avaient fait exploser jeudi soir un colis suspect découvert à bord d'un bus.

Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 76 Palestiniens (parmi lesquels des membres de groupes armés et des civils, dont des mineurs), 12 civils (dont trois mineurs) et un policier israéliens, ainsi qu'une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

Avec AFP

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Trois Palestiniens tués par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée

Conflit israélo-palestinien

Choqué par "le pogrom" à Huwara, un Israélien recueille 460 000 euros pour les Palestiniens

En Israël, répression violente d'une manifestation d'opposants à la réforme judicaire

France24 - Monde

Joe Biden dévoile un budget aux allures de programme de campagne présidentielle

Publié le : 09/03/2023 - 19:57

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Le budget 2024 du président américain Joe Biden, présenté jeudi, prévoit de réduire le déficit de près de 3 000 milliards sur dix ans en introduisant un impôt minimum pour les milliardaires et en relevant le taux d'imposition minimal des grosses entreprises. Le démocrate, qui a "l'intention" de se représenter en 2024, exposera en début d'après-midi son plan à Philadelphie, en Pennsylvanie.

Promesses sociales et taxes sur les riches : Joe Biden a présenté, jeudi 9 mars, un projet de budget aux allures de programme de campagne dans la perspective de 2024, dont les mesures les plus fortes n'ont toutefois aucune chance ou presque de passer la barrière du Congrès.

Le budget 2024 prévoit de réduire le déficit de près de 3 000 milliards sur dix ans, a annoncé la Maison Blanche.

Pour cela, le président américain veut introduire un impôt minimum de 25 % pour les milliardaires, soit les 0,01 % d'Américains les plus riches.

Le démocrate souhaite aussi relever le taux d'imposition des entreprises à 28 %, contre 21 % aujourd'hui, un taux qui resterait toujours inférieur cependant aux 35 % qui étaient en vigueur avant la réforme de l'ancien président Donald Trump en 2017.

Dans le même temps, Joe Biden entend réduire certaines dépenses jugées "inutiles", ciblant notamment "Big Pharma", c'est-à-dire le secteur pharmaceutique, et "Big Oil", l'industrie pétrolière.

"Mon budget demandera aux riches de payer leur juste part afin que les millions de travailleurs qui ont contribué à bâtir cette richesse puissent prendre leur retraite avec l'assurance-maladie pour laquelle ils ont cotisé", avait-il indiqué sur Twitter mercredi soir.

When Medicare was passed, the wealthiest 1% didn’t have more than 5x the wealth of the bottom 50% combined. Let’s ask the wealthiest to pay their fair share so the millions of workers who helped them build that wealth can retire with dignity and the Medicare they paid into.

March 8, 2023

Dans cet exercice austère au possible qu'est la présentation du budget, le président américain espère trouver un élan politique supplémentaire.

Financer le "Medicare"

Le démocrate de 80 ans – qui officiellement n'a que "l'intention" de se représenter en 2024, mais semble déjà en campagne – exposera en début d'après-midi son plan à Philadelphie, en Pennsylvanie, un État stratégique du point de vue électoral.

Il ne se fait toutefois pas d'illusions sur sa capacité à concrétiser ses propositions : depuis le début de l'année, il ne contrôle plus que le Sénat. L'autre chambre du Congrès (celle des représentants) est désormais dominée par les républicains, bien décidés à ne laisser passer aucune hausse d'impôt.

Avec ce surcroît de revenus, Joe Biden estime qu'il peut, comme il l'a promis mercredi, assurer pour 25 années supplémentaires le financement d'un régime d'assurance-santé bénéficiant aux Américains de plus de 65 ans, le "Medicare", et ce sans toucher aux prestations.

Mais aussi augmenter les salaires des fonctionnaires fédéraux de plus de 5 %, affirme le Washington Post.

Le tout, comme la Maison Blanche l'a assuré jeudi, en réduisant le déficit fédéral de "près de 3 000 milliards de dollars sur les dix prochaines années", alors que les républicains accusent régulièrement le président de laisser filer les dépenses.

"Un budget, c'est le reflet de nos valeurs", a tweeté Joe Biden mercredi.

C'est aussi, en l'occurrence, une arme politique.

Le démocrate tente, avec ses propositions, de mettre dans l'embarras le Parti républicain, qui réclame plus de rigueur budgétaire mais n'a jusqu'ici pas exposé exactement dans quelles dépenses il entendait tailler.

Joe Biden se fait donc un plaisir d'accuser constamment la droite de vouloir saper les régimes sociaux tels que Medicare – ce dont les conservateurs se défendent.

Bras de fer sur le plafond de la dette

Cette présentation de budget intervient sur fond de bras de fer entre démocrates et républicains sur un autre sujet financier, plus pressant que l'élection de 2024 : ce que l'on appelle le "relèvement du plafond de la dette".

Les États-Unis, seule puissance industrialisée dans ce cas, doivent régulièrement augmenter, par un vote du Congrès, la capacité d'endettement du gouvernement.

Or ce vote, qui a longtemps été une formalité, est de plus en plus politisé. Le patron de la Chambre des représentants, le républicain Kevin McCarthy, assure que ses troupes ne voteront pas pour relever le plafond de la dette tant que Joe Biden ne bridera pas la dépense publique.

Le président démocrate, lui, refuse jusqu'ici de négocier, faisant valoir que la dette accumulée au cours des ans par le pays est une responsabilité partagée.

L'enjeu n'est pas mince : si le bras de fer se prolonge trop, les États-Unis seront sous la menace d'un défaut de paiement, du jamais-vu, à partir de juillet.

La dette de la première économie du monde a atteint le 19 janvier 31 400 milliards de dollars, soit le plafond au-delà duquel le pays ne peut plus émettre de nouveaux emprunts pour se financer, et ne peut donc plus honorer ses paiements. Des mesures d'urgence temporaires ont été prises pour pouvoir continuer à payer.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} décryptage

Discours sur l’état de l’Union : face à un Congrès divisé, Joe Biden rêve de compromis

Frontières

Aux États-Unis, le jeu d'équilibriste de Joe Biden sur l'immigration

MIDTERMS 2022

États-Unis : les démocrates gardent le contrôle du Sénat après une victoire cruciale dans le Nevada

France24 - Monde

Retraites : transports perturbés au troisième jour de grève, blocages dans des lycées et universités

Publié le : 09/03/2023 - 16:29Modifié le : 09/03/2023 - 17:34

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La situation reste tendue jeudi dans les transports publics, sauf à Paris où elle s'est nettement améliorée dans le métro, au troisième jour de la grève reconductible contre la réforme des retraites, tandis que l'inquiétude pointe sur la fourniture du gaz. Des blocages, souvent partiels, ont également eu lieu dans plusieurs lycées et universités, à l'occasion d'une "journée d'action et de mobilisation de la jeunesse".

Au troisième jour de la grève reconductible contre la réforme des retraites, le mouvement a été levé, jeudi 9 mars, dans une raffinerie de Normandie qui a repris les expéditions de carburant, mais les transports restent perturbés et le courant a été coupé sur le chantier du village olympique à Saint-Denis, en banlieue parisienne.

  • Transports : nouvelle journée de galère, amélioration à Paris

La SNCF est en mesure de faire rouler un tiers de ses TGV, comme mercredi, et 40 % des trains régionaux, contre un tiers la veille. Dans le transport ferroviaire, de nombreux témoignages sur les réseaux sociaux décrivent des trains bondés et peu nombreux. Les lignes les plus perturbées sont le RER D et la ligne R du Transilien, en Île-de-France, avec 80 % de trains en moins par rapport à d'habitude.

Dans le métro parisien, la situation s'améliore nettement avec un trafic normal ou quasi normal sur la moitié des lignes.

Pour vendredi, la SNCF a annoncé un trafic toujours "fortement perturbé" avec la moitié de ses TGV Inoui et Ouigo supprimés ainsi que 60 % de ses TER, et un niveau de service qui devrait rester équivalent tout au long du week-end.

Le groupe public appelle donc les voyageurs à "annuler ou reporter leurs déplacements le 10 mars et le week-end", alors qu'une grève reconductible a été lancée mardi à l'appel de tous les syndicats de cheminots contre la réforme des retraites.

Le trafic grande vitesse sera notamment très diminué sur les axes Nord et Atlantique avec 60 % de trains supprimés tandis que sur les axes Est, Sud-Est et sur le Ouigo, on comptera un train sur deux. Comme les jours précédents, les liaisons de province à province seront presque inexistantes avec 90 % des TGV supprimés.

Seuls 25 % des trains Intercités rouleront. À l'international, deux tiers des Eurostar sont maintenus, tout comme 60 % des Thalys (Benelux), des Lyria (Suisse) et des liaisons vers l'Allemagne. Seul un tiers des trains prévus vers l'Italie rouleront et un quart de ceux vers l'Espagne.

En région parisienne, la circulation des trains de banlieue restera fortement dégradée. Ce sera surtout le cas pour le RER D et la ligne R du Transilien avec seulement 20 % des trains en circulation et de nombreuses stations non desservies aux heures de pointe sur le D.

Un tiers du service habituel sera assuré sur le RER C et la moitié sur les RER B et E et les lignes de Transilien J, K, L, N et P. Les lignes H et U verront deux trains sur trois rouler et le service sera normal pour les lignes T4 et T11 du tramway.

Dans le ciel, comme depuis mardi et jusqu'à vendredi, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de renoncer à 20 à 30 % de leurs vols au départ et à l'arrivée des grands aéroports du territoire français.

Transavia, la filiale low-cost d'Air France-KLM qui exploite des lignes court et moyen-courriers, a supprimé près de 60 vols jeudi.

  • Blocages dans les lycées et universités

Le syndicat étudiant L'Alternative a compté dans la matinée des blocages dans une vingtaine d'établissements, dont les universités de Montpellier, Besançon, Le Havre, Nanterre, Rouen et Grenoble, les Instituts d'études politiques de Bordeaux et Strasbourg et un des deux campus de l'École normale supérieure (ENS) de Lyon.

Du côté des lycées, le ministère de l'Éducation a fait état de 15 établissements bloqués et sept partiellement, et le syndicat La Voix lycéenne de 200 lycées bloqués.

Ces mobilisations ont eu lieu à l'occasion d'une "journée d'action et de mobilisation de la jeunesse", à l'initiative de plusieurs organisations de jeunesse, dont des syndicats étudiants (Unef, L'Alternative et Fage) et La Voix Lycéenne.

Une manifestation a lieu jeudi après-midi à Paris entre la gare Saint-Lazare et la place de la République.

  • Raffineries : blocage levé à Port-Jérôme-Gravenchon

La grève a été levée et les expéditions de carburants ont repris à la raffinerie d'Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Normandie), l'une des deux grandes raffineries près du Havre, et la première à reprendre le travail.

Partout ailleurs, le mouvement se poursuit avec blocage des expéditions dans les raffineries TotalEnergies de La Mède, de Donges, de Normandie, de Feyzin ainsi qu'au dépôt des Flandres. La grève a aussi été reconduite pour 24 heures dans les raffineries de Fos-sur-Mer (Esso-ExxonMobil) et Lavera (Petroineos).

Sur 200 dépôts de carburants, cinq étaient bloqués mercredi soir, selon Olivier Gantois, président de l'Ufip Énergies et Mobilités, qui représente les entreprises du secteur pétrolier. "Il n'y a pas de problème d'approvisionnement et la situation est en train de s'améliorer."

Selon des données publiques analysées par l'AFP, 4,78 % des stations manquaient jeudi à midi d'au moins un type de carburant (essence ou diesel), en légère amélioration par rapport à la veille (5,78 %).

Les pénuries touchaient surtout les stations de l'ouest de la France avec entre 20 et 25 % des stations manquant d'un type de carburant en Mayenne, dans la Sarthe ou le Calvados.

  • Électricité : baisses de production notables

Les baisses de production d'électricité s'élevaient à 8 700 mégawatts (MW) jeudi à 8 h, d'après EDF, soit l'équivalent de huit réacteurs nucléaires.

RTE (Réseau de transport d'électricité) a envoyé une demande d'arrêt des réductions de production, "pour passer la pointe (de consommation, NDLR) du matin", a indiqué le gestionnaire du transport d'électricité.

Des agents du secteur du gaz et de l'électricité ont également affirmé avoir coupé le courant sur le chantier du village olympique à Saint-Denis en banlieue parisienne lors d'une opération avec pas moins de 300 personnes.

  • Gaz : le réseau tourne au ralenti

Les quatre terminaux méthaniers français qui reçoivent les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) sont à l'arrêt.

Concernant les sites de stockage, 13 sur 14 – mais le dernier est un petit site sans salarié – sont bloqués. "Hormis le peu d'importation et le biogaz, il n'y a plus d'entrants sur le réseau de gaz", a indiqué à l'AFP Fabrice Coudour, secrétaire fédéral du syndicat FNME-CGT.

"Petit à petit, le réseau de gaz est en train de s'affaiblir", a-t-il précisé, n'excluant pas une "possible pénurie de gaz" d'ici quelques jours. "La détermination est d'autant plus intacte que ce passage de l'article 7 au Sénat renforce un peu la colère", assure Fabrice Coudour.

Avec AFP

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Forte mobilisation contre la réforme des retraites, l'intersyndicale veut voir Macron en "urgence"

Reportage

Réforme des retraites : à Paris, des manifestants décidés à "mettre la France à l'arrêt"

COUACS EN SÉRIE

Réforme des retraites : une communication gouvernementale souvent épinglée

France24 - Monde

Au Japon, le premier manga entièrement créé par une intelligence artificielle

Publié le : 10/03/2023 - 15:06

Renaud LEFORT Magali FAURE Clémence DELFAURE Louise DUPONT Suivre

Dans ce nouveau numéro de "À l’Affiche", Louise Dupont revient sur le premier manga japonais entièrement créé par une intelligence artificielle. Un ouvrage de science-fiction baptisé "Cyberpunk : Peach John". Une prouesse technologique, qui soulève de nombreuses inquiétudes pour l'emploi et les droits d'auteur.

Également au programme de cette émission, deux expositions parisiennes : l'une consacrée au tournant dans la vie et l'œuvre d'Henri Matisse, l’autre à 1997, l'année qui a dynamité la mode.

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France24 - Monde

Ces trois vidéos n’ont rien à voir avec la situation des migrants subsahariens en Tunisie

Publié le : 09/03/2023 - 17:05

Alexandre Capron Suivre

Les Africains subsahariens ont été victimes d’une vague de violence fin février et début mars, notamment à la suite de propos tenus par le président tunisien Kaïs Saïed mardi 21 février. Si de nombreuses images réelles attestent de ces violences, au moins trois vidéos qui circulent, reçues ou repérées par la rédaction des Observateurs de France 24, n’ont rien à voir avec ce contexte.

La vérification en bref :

  • Une vidéo montrant un homme agressé au couteau a été filmée en France en mai 2021 et non pas en Tunisie.
  • Des hommes entassés au sol et visibles dans une vidéo n’ont pas été arrêtés en Tunisie mais dans l’enclave espagnole de Melilla, en juin 2022.
  • La vidéo illustrant l’affirmation que la Guinée aurait décidé d’expulser les ressortissants tunisiens vivant dans le pays montre en réalité l’arrestation d’un baron de la drogue espagnol en Côte d’Ivoire en avril 2022.

Ces trois contenus circulent en marge des violences, bien réelles, contre des ressortissants d’Afrique subsaharienne vivant en Tunisie, et dont nous avons documenté plusieurs cas depuis fin février.

Ces trois vidéos n’ont pourtant rien à voir avec cette situation, et nous détaillons ci-dessous l’origine des vidéos.

Première vidéo : l'agression d’un Sénégalo-Gambien à Saint-Étienne en France

"Voici à quoi les Noirs sont confrontés en Tunisie", affirme une légende visible majoritairement sur WhatsApp et dont la rédaction des Observateurs de France 24 a reçu des captures d’écran. Elle est accompagnée d’une vidéo où on voit un homme noir se bagarrer avec plusieurs autres personnes blanches qui semblent lui mettre des coups de couteau.

Fortement blessé, le premier s’allonge au sol et saigne abondamment pendant qu’il reçoit de nouveaux coups de pied.

 

Une recherche de la vidéo avec l’outil InVid WeVerify (voir ici comment procéder) permet d’en retrouver l’origine : il s’agit d’un meurtre ayant eu lieu à Saint-Étienne (France) le 26 mai 2021.

La scène s’est passée devant une barre d’immeuble HLM dans le quartier de Métare, selon plusieurs articles ayant documenté la scène ou des internautes ayant relayé la vidéo début juin 2021. Une visualisation sur Google Street View permet de géolocaliser la scène devant les immeubles de la rue Colette à Saint-Étienne et d’en reconnaître les principales caractéristiques, comme des escaliers (rectangle bleu), une petite plateforme marron (en jaune) et un parterre de pierre (en rouge).

 

 

Un homme d’origine sénégalo-gambienne avait été poignardé à mort par une horde d’individus pour des motifs "futiles" et par des individus "sous l’effet de l’alcool", expliquait Le Figaro, citant une source policière. Des associations avaient dénoncé un meurtre à caractère raciste.

Selon France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, "trois suspects d'origine arménienne" avaient été arrêtés et "la justice [n'avait] cependant pas retenu de caractère raciste à ce meurtre".

Deuxième vidéo : des arrestations dans l’enclave de Melilla au Maroc

Cette vidéo a été envoyée à trois reprises à notre rédaction et présentée comme montrant des arrestations de migrants d’Afrique subsaharienne en Tunisie. De très nombreux hommes noirs sont allongés sur le sol.

La même technique de recherche par images inversées permet de tomber notamment sur un article du média espagnol "La Sexta" dans lequel on retrouve cette vidéo dans un reportage plus long. L’article, daté de novembre 2022, fait des révélations sur des événements qui se sont déroulés le 24 juin 2022 dans l’enclave espagnole de Melilla au Maroc, le jour où une tentative de passage à la frontière entre le Maroc et l'enclave espagnole de Melilla a coûté la vie à au moins 23 migrants.

On retrouve des vidéos documentant les mêmes scènes sur la page Facebook de l’Association marocaine des droits de l’Homme de Nador en juin 2022, où on reconnaît les mêmes lieux et les mêmes barrières bleues que dans la première vidéo.

 

Troisième vidéo : l’arrestation d’un baron de la drogue en Côte d’Ivoire

Une dernière vidéo a été repérée par la rédaction des Observateurs de France 24. Elle circule sur Twitter et Facebook, et affirme montrer la réaction des autorités guinéennes après les violences en Tunisie. Les autorités auraient ainsi procédé au "rapatriement immédiat de tous les Tunisiens". Pour preuve : une vidéo dans laquelle on voit un homme arrêté par des policiers et emmené dans un fourgon.

Reçu sur WhatsApp il y a tout juste quelques minutes.Il s'agirait là de la réponse de la Guinée aux événements provoqués récemment par Kaïs Saïed en Tunisie.Info ou intox? pic.twitter.com/rXig65edw8

March 5, 2023

Là encore, la même technique de vérification de la vidéo avec l’outil InVid WeVerify permet de retrouver des vidéos sur YouTube publiées par des médias ivoiriens le 28 avril 2022.

 

 

Après la découverte d’une importante cargaison de drogue dans les villes ivoiriennes de Koumassi et San Pedro, les autorités avaient pu retrouver les responsables d’un réseau international, parmi lesquels des Espagnols et un Colombien. L’homme visible dans les premières secondes de la vidéo est l’Espagnol Miguel Angel Devesa Mera, dont on retrouve des photos dans d’autres médias, comme ici.

Télécharger l'application

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France24 - Monde

Frappes russes meurtrières en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia affectée

Publié le : 09/03/2023 - 05:39Modifié le : 09/03/2023 - 19:11

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Des frappes russes massives de missiles et de drones en Ukraine, les plus importantes depuis des semaines, ont fait au moins six morts jeudi et privé de courant une partie de la population, ainsi que, temporairement, la centrale nucléaire de Zaporijjia. Voici le fil du 9 mars 2023.

Cette page n'est plus actualisée. Retrouvez notre couverture de la guerre en Ukraine ici.

  • 23 h : Volodymyr Zelensky condamne les frappes russes

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé jeudi soir, dans son message quotidien sur Internet, "une nouvelle tentative par l'État terroriste de combattre la civilisation, qui a temporairement coupé le courant, le chauffage et l'eau dans certaines de nos régions et de nos villes". "Les missiles russes ont tué six Ukrainiens aujourd'hui", a-t-il ajouté.

  • 19 h : les frappes russes massives en Ukraine "brutales" et "injustifiées", dit la Maison Blanche

Les frappes russes massives de missiles et de drones, qui ont fait au moins neuf morts jeudi en Ukraine, sont "brutales" et "injustifiées", a dénoncé la Maison Blanche.

Il est "accablant de voir ces attaques brutales, injustifiées, sur des infrastructures civiles à travers l'Ukraine", a déclaré à des journalistes Olivia Dalton, une porte-parole de l'exécutif. Les attaques ont privé de courant une partie de la population, ainsi que, temporairement, la centrale nucléaire de Zaporijjia.

  • 18 h 40 : la Lituanie estime que Moscou a les moyens de poursuivre la guerre en Ukraine pendant deux ans

Les renseignements militaires lituaniens estiment que la Russie dispose de suffisamment de ressources pour poursuivre son offensive en Ukraine au rythme actuel pendant deux ans.

"La Russie a accumulé des armes et des équipements pendant les longues années de la Guerre froide", a déclaré à la presse le chef du renseignement militaire, Elegijus Paulavicius.

"Nous estimons que ses ressources lui permettent de poursuivre la guerre avec la même intensité qu'aujourd'hui pendant deux ans", a-t-il ajouté, à condition qu'aucun pays étranger ne fournisse d'aide militaire à Moscou.

  • 18 h 38 : la Turquie, la Suède et la Finlande vont poursuivre leurs discussions sur l'adhésion des deux pays nordiques à l'Otan

Les représentants de la Turquie, de la Suède et de la Finlande sont tombés d'accord jeudi pour poursuivre leurs échanges sur l'adhésion des deux pays nordiques à l'Otan, a indiqué l'Alliance.

Sur les 30 membres de l'Alliance, seules la Turquie et la Hongrie doivent encore ratifier les deux nouvelles entrées.

À la suite d'une crise diplomatique provoquée par l'autodafé d'un Coran par un extrémiste de droite anti-islam à Stockholm début janvier, Ankara avait suspendu les négociations, déjà compliquées. Les discussions ont finalement repris jeudi à Bruxelles.

Le communiqué précise que les trois pays sont tombés d'accord pour se retrouver dans le même format avant le sommet de l'Otan prévu en juillet à Vilnius.

  • 15 h 52 : Moscou a commis une "violation grave" de la sécurité nucléaire, dénonce l'UE

La Russie a commis jeudi une "violation grave de la sécurité nucléaire" en entraînant la coupure du réseau de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia à la suite d'une frappe, a dénoncé le chef de la diplomatie européenne.

L'interruption de l'alimentation électrique, rétablie jeudi à la mi-journée, a nécessité d'avoir recours aux générateurs diesel de secours pour refroidir la centrale, "ce qui a beaucoup augmenté le risque d'un accident nucléaire au cours des dernières heures", a déploré Josep Borell en marge d'une réunion européenne à Stockholm.

  • 15 h 28 : réunion lundi à Genève entre la Russie et l'ONU sur l'accord céréalier

La Russie a annoncé la tenue lundi d'une réunion à Genève avec l'ONU sur l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui expire le 18 mars et dont les négociations visant à le prolonger ont été jugées jeudi "compliquées" par Moscou.

"Les prochaines séries de consultations sont prévues le 13 mars à Genève, auxquelles participera la délégation interministérielle russe" avec "des représentants de l'ONU", a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, lors d'un point-presse.

  • 15 h 01 : la France condamne avec "la plus grande fermeté" les nouvelles frappes russes en Ukraine

La diplomatie française a condamné jeudi les nouvelles frappes menées par l'armée russe sur un grand nombre de régions d’Ukraine. "Un tel ciblage systématique souligne la volonté claire de la Russie de poursuivre l’escalade dans sa guerre d’agression en Ukraine, une nouvelle fois condamnée à une très large majorité par la communauté internationale à l’Assemblée générale des Nations unies le 23 février", indique le Quai d'Orsay dans un communiqué.

#Ukraine | La France condamne avec la plus grande fermeté les nouvelles frappes intensives menées cette nuit par la Russie sur un grand nombre de régions d’Ukraine, qui ont causé des victimes civiles selon les 1ers rapports des autorités ukrainiennes.➡️ https://t.co/PyynmMgEau pic.twitter.com/V29V2SclWS

March 9, 2023

 

  • 14 h 43 : l'alimentation électrique est "rétablie" à la centrale nucléaire de Zaporijjia

L'alimentation électrique a été "rétablie" à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, occupée par les troupes de Moscou et qui avait été coupée du réseau plus tôt jeudi après une frappe russe, a annoncé l'opérateur électrique ukrainien.

"Les spécialistes d'Ukrenergo ont rétabli l'alimentation électrique à la centrale nucléaire de Zaporijjia, interrompue par les frappes de missiles d'aujourd'hui", a indiqué Ukrenergo dans un communiqué publié sur Telegram.

  • 11 h 53 : Moscou juge "compliqué" les négociations sur les exportations de céréales ukrainiennes

 Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a qualifié de "compliquées" les négociations visant à prolonger un accord ayant permis de reprendre les exportations de céréales ukrainiennes malgré l'offensive de Moscou en l'Ukraine.

Affirmant que les clauses du pacte devant profiter à la Russie n'étaient "pas du tout" appliquées, Sergueï Lavrov a déclaré que "si l'accord est appliqué à moitié, alors la question de son extension devient plutôt compliquée". Cet accord céréalier, vital pour l'approvisionnement alimentaire mondial, expire le 18 mars prochain.

  • 11 h 36 : la Pologne a "déjà" livré à l'Ukraine les 10 chars Leopard promis

Le ministre polonais de la Défense, Mariusz Blaszczak, a annoncé que son pays avait "déjà" livré à l'Ukraine les 10 chars Leopard 2A4 supplémentaires qui avait été promis.

"Nous parlons d'un bataillon de chars lourds qui, dans le cas de la Pologne, ont déjà été livrés, et dans le cas de nos alliés, seront livrés à l'Ukraine très bientôt", a déclaré Mariusz Blaszczak aux journalistes.

  • 11 h : avec la centrale de Zaporijjia "on joue avec le feu", alerte le chef de l'AIEA

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi a tiré une nouvelle fois la sonnette d'alarme après une frappe russe sur la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia (sud), qui fonctionne désormais aux générateurs de secours.

"À chaque fois on joue avec le feu et si nous permettons à cette situation de se prolonger, un jour notre chance va tourner", a-t-il averti devant le Conseil des gouverneurs de l'instance onusienne à Vienne, appelant "chacun à s'engager à protéger la sécurité" du site, via la création d'une zone spéciale.

  • 10 h 08 :  trois morts dans un bombardement russe à Kherson

Trois personnes ont été tuées dans un bombardement russe sur la ville de Kherson (sud), a indiqué le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak sur Telegram.

"Les terroristes russes ont à nouveau bombardé Kherson ce matin, touchant notamment un arrêt de transports en commun", a affirmé Andriï Iermak, ajoutant que "trois personnes ont été tuées".

  • 9 h 13 : 10 régions frappées par les "misérables tactiques" de la Russie, dénonce Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé jeudi les "misérables tactiques" russes après une nouvelle vague de frappes massives qui ont visé la capitale et neuf régions de son pays.

"L'ennemi a lancé 81 missile en tentant à nouveau d'intimider les Ukrainiens, utilisant à nouveau ses misérables tactiques", a lancé le président sur Telegram. Les attaques ont visé Kiev et neuf régions dans le centre, le sud et l'ouest du pays, a-t-il ajouté.

  • 8 h 51 : Kharkiv privée d'électricité, d'eau et de chauffage

La ville de Kharkiv dans l'est de l'Ukraine s'est retrouvée sans électricité, eau ni chauffage après les frappes russes massives ayant touché des infrastructures essentielles, a annoncé son maire Igor Terekhov. 

"Il n'y a plus d'électricité dans toute la ville", a-t-il déclaré à la télévision: "Les transports électriques ne fonctionnent pas. Il n'y a pas de chauffage et d'approvisionnement en eau, en raison du manque de tension dans le réseau électrique". 

  • 8 h 25 : 34 missiles abattus sur 81, selon Kiev

L'Ukraine a abattu 34 missiles sur 81 et quatre drones lancés par la Russie lors d'une nouvelle vague de frappes massives contre ses "infrastructures essentielles", a annoncé le commandant en chef des forces armées ukrainiennes.

La défense anti-aérienne ukrainienne a réussi à abattre "34 missiles" sur 81 ainsi que quatre drones explosifs Shahed de fabrication iranienne sur huit, a indiqué le général Valery Zaloujny sur Telegram. 

  • 8 h 08 : 40 % des usagers à Kiev privés de chauffage 

Quarante pour cent des usagers à Kiev sont privés de chauffage à la suite de frappes massives russes sur l'Ukraine, a indiqué l'administration militaire de la capitale. 

"Des coupures d'électricité d'urgence ne permettent pas d'assurer le chauffage de 40 % des consommateurs de Kiev", a annoncé l'administration sur Telegram. 

  • 7 h 44 : au moins quatre morts dans la région de Lviv

Une frappe russe a tué au moins quatre civils - deux hommes et deux femmes - dans la région ukrainienne de Lviv (ouest) tôt jeudi matin, a annoncé le gouverneur régional, en pleine nouvelle vague de bombardements à travers l'Ukraine. 

Un missile russe est tombé sur un quartier résidentiel dans le district de Zolotchiv, détruisant trois maisons, a précisé le gouverneur, Maksym Kozytsky, sur Telegram. "Les débris sont en train d'être déblayés, d'autres personnes peuvent être en-dessous", a-t-il ajouté. 

  • 6 h 40 : la centrale nucléaire de Zaporijjia "sans électricité" après une frappe

La centrale nucléaire de Zaporijjia, qui est sous contrôle russe, a perdu son alimentation électrique à la suite d'une attaque de missiles russes, a déclaré la société d'État Energoatom dans un communiqué.

L'opérateur a indiqué que les cinquième et sixième réacteurs ont été arrêtés et que l'électricité nécessaire au fonctionnement de la centrale est fournie par 18 générateurs diesel qui disposent de suffisamment de carburant pour 10 jours. 

  • 6 h 42 : une nouvelle explosion fait au moins deux blessés à Kiev

Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a déclaré que deux personnes avaient été blessées par une explosion dans l'ouest de la capitale ukrainienne, dans le contexte d'une vague de frappes russes à travers le pays.

"Deux personnes ont été blessées par une explosion dans le quartier de Svyatoshynsky, a-t-il écrit sur les réseaux sociaux, après avoir signalé plus tôt des "explosions" dans une partie du sud de la ville.

  • 5 h 43 : explosions à Kiev, selon son maire

Des explosions ont retenti sur Kiev jeudi matin, a rapporté le maire de la capitale ukrainienne Vitali Klitschko, à la suite d'une vague de frappes massives à travers le pays. "Explosions dans le quartier Holosiivskyi de la capitale. Tous les services se rendent sur place", a déclaré Vitali Klitschko sur les réseaux sociaux, en faisant référence à un quartier du sud de la ville.

  • 3 h 49 : frappes russes massives à travers l'Ukraine

Des frappes massives ont ciblé les régions de Kharkiv et Odessa, dans l'Est, le Sud mais aussi l'Ouest de l'Ukraine, ont annoncé jeudi 9 mars les autorités locales.

"L'ennemi a effectué une quinzaine de frappes sur la ville et la région" de Kharkiv, a déclaré le gouverneur régional Oleg Synegubov, sur les réseaux sociaux. "Les occupants ciblent une fois encore des installations essentielles", a-t-il ajouté. "Selon les premières informations, un immeuble résidentiel privé de la région de Kharkiv a été touché", a-t-il ajouté, annonçant des précisions "claires" sur d'éventuelles victimes et l'ampleur des dégâts.

À Kharkiv, la principale ville de la région, le maire Igor Terekhov a rapporté que "l'infrastructure énergétique" avait été visée et qu'il y avait des "problèmes" d'électricité dans certaines parties de la ville.

Dans la région d'Odessa, dans le Sud du pays, le gouverneur Maksym Marchneko a rapporté que "des missiles ont frappé l'infrastructure énergétique régionale et endommagé des bâtiments résidentiels", parlant d'une "frappe massive de missiles". "Heureusement, il n'y a pas eu de victimes", a-t-il déclaré, ajoutant que des "restrictions d'approvisionnement en électricité" avaient été mises en place.

La défense aérienne fonctionnait dans la région de Kiev, selon l'administration militaire locale. 

Dans l'Ouest, le gouverneur de la région de Khmelnytskyi, Segiy Gamaliy, a exhorté les habitants à "rester dans les abris", car "l'ennemi frappe les infrastructures essentielles du pays".

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} "Le Verdun ukrainien"

La bataille de Bakhmout, enjeu symbolique ou stratégique ?

Le fil du 3 mars

En Ukraine, les Russes pilonnent les dernières routes d'accès à Bakhmout

LE FIL DU 6 MARS

Guerre en Ukraine : Zelensky demande à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout

France24 - Monde

La bataille de Bakhmout, enjeu symbolique ou stratégique ?

Publié le : 09/03/2023 - 07:26Modifié le : 09/03/2023 - 16:28

Marc DAOU Suivre

Les combats font rage depuis plusieurs mois entre l’armée ukrainienne et les mercenaires de l’organisation paramilitaire Wagner pour prendre contrôle de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine. Selon l'OTAN, la ville semble en passe de tomber entre les mains des Russes. Retour sur les enjeux de cette bataille sanglante.

"Les unités Wagner ont pris toute la partie orientale de Bakhmout, tout ce qui est à l'est de la rivière Bakhmoutka" traversant la cité devenue épicentre des combats dans le Donbass, s'est félicité mercredi le chef de l'organisation paramilitaire russe Evguéni Prigojine.

Malgré la défense acharnée des Ukrainiens depuis le début de la bataille, en août, cette ville de l'est est menacée d'encerclement après un "retrait contrôlé" des forces ukrainiennes. Le Secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a dit, mercredi 8 mars, ne pas "exclure que Bakhmout tombe finalement dans les prochains jours". "Cela ne reflète pas nécessairement un quelconque tournant de la guerre", a-t-il précisé. "Mais cela souligne que nous ne devons pas sous-estimer la Russie. Nous devons continuer à soutenir l'Ukraine".

Selon Moscou, la capture de la ville permettrait "de nouvelles opérations offensives en profondeur".

Ces dernières semaines, l’armée ukrainienne s’est retrouvée en difficulté après des gains territoriaux russes autour de Bakhmout. Soledar est tombée en janvier, puis Krasna Gora en février et, enfin, début mars, Iaguidné, située aux portes de la ville.

"Bakhmout, le Verdun ukrainien"

Depuis le déclenchement de l'offensive russe en février 2022, la bataille de Bakhmout est la plus longue et la plus meurtrière, au vu des lourdes pertes subies par les deux camps dans cette ville en grande partie détruite. Les mercenaires de Wagner sont en première ligne pour mener cette attaque. Et ce, au prix d'un bilan humain considérable, de l'aveu même d'Evguéni Prigojine.

Mi-février, ce dernier avait déclaré que "Bakhmout ne sera pas prise demain, parce qu'il y a une forte résistance, un pilonnage, le hachoir à viande est en action".

Début mars, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé à demi-mot Moscou d’envoyer ses hommes à une mort certaine. "La Russie ne compte pas du tout ses hommes, les envoyant constamment à l'assaut de nos positions", avait-il déclaré.

 

 

Certains experts n’hésitent pas à comparer cette féroce bataille à celle de Verdun, qui a décimé les troupes françaises et allemandes entre février et décembre 1916 dans l'est de la France. Ces combats de tranchées furent les plus meurtriers de la Première Guerre mondiale.

"On parle de Verdun d'abord parce que les Russes, essentiellement l’infanterie mal formée de Wagner, sont là-bas pour saigner l’armée ukrainienne. En réponse, les Ukrainiens font la même chose", selon le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française aux Nations unies.

"Il s’agit d’une bataille sanglante pour les deux côtés, explique Scott Lucas, professeur de politique internationale à l'Université de Dublin. Ne disposant pas de divisions mécanisées, Wagner envoie des vagues humaines pour essayer de briser la résistance ukrainienne en infligeant de nombreuses pertes aux deux côtés".

Un responsable militaire de l'OTAN cité cette semaine par CNN a confié que les troupes russes ont perdu au moins cinq militaires pour chaque soldat ukrainien tué en défendant Bakhmout. Il a précisé que cette estimation repose sur les indications des différents services de renseignements des pays de l'alliance.

Un enjeu symbolique ?

Pour les experts, l’enjeu de cette bataille est principalement symbolique – cette ville de 70 000 habitants n’aurait pas une haute valeur stratégique d’un point de vue militaire.

Volodymyr Zelensky, qui s'était rendu sur place en décembre 2022, avait juré de défendre cette ville-forteresse "aussi longtemps que possible".

"Il y a une dimension symbolique pour les deux camps, soit à conquérir, soit à préserver Bakhmout, qui est une ville martyre, estime Guillaume Lasconjarias, historien militaire et professeur à Paris-Sorbonne. Les deux camps font des sacrifices alors même qu’il y a une interrogation sur l’utilité stratégique de la ville".

Selon Guillaume Lasconjarias, "il y a une nécessité pour les uns et des autres d’obtenir un effet". Pour les Ukrainiens par exemple, il s’agit de "garantir la continuité du soutien de leur propre opinion publique et des opinions publiques occidentales en montrant que ce sont les armes occidentales qui aident à faire la différence, mais que celle-ci ne tient qu’au courage et à la résistance des soldats ukrainiens. C’est tout le message de Volodymyr Zelensky".

Alors que les rumeurs d'un retrait allaient bon train la semaine dernière, le président ukrainien a ordonné le 6 mars à l'armée ukrainienne de renforcer la défense de la ville. L'Institute for the Study of War, un think thank basé à Washington, a récemment estimé dans une note que la défense de Bakhmout restait en fait "stratégiquement sensée", car elle "continue d'épuiser les effectifs et les équipements russes".

"Bakhmout, c’est la guerre de Prigojine"

Côté russe, il s’agit de clamer victoire, quel qu’en soit le prix, alors que la bataille a mis en lumière les tensions entre l’armée russe et le chef de la milice Wagner. Evguéni Prigojine a accusé à plusieurs reprises la hiérarchie de l’armée russe de ne pas livrer suffisamment de munitions à ses hommes. S’agit-il d’une stratégie orchestrée par le Kremlin pour garder à distance et contrecarrer les plans d’un chef, dont la milice a pris trop d’envergure, tout en infligeant des pertes aux Ukrainiens ?

>>> À voir : pour Andreï Medvedev, ex-mercenaire du groupe Wagner, Prigojine est "un malade"

"Bakhmout, c’est la guerre de Prigojine qui veut démontrer qu’il fait mieux que l’armée russe qui n’a enregistré aucune victoire depuis l’été", expliquait récemment le général Dominique Trinquand.

"En apparence, il s’agira d’une victoire, mais après avoir investi énormément de ressources et d’hommes sur une ville qui n’est pas vraiment stratégique pour la suite du conflit, constate Scott Lucas. La prise de la ville sera symbolique pour eux car ils n’ont pas enregistré de victoire significative depuis le mois de juillet et la prise de la province de Louhansk. Ils ont même perdu des territoires après des contre-offensives ukrainiennes dans le sud et l’est".

Scott Lucas souligne que les Russes voulaient à tout prix une victoire pour marquer le premier anniversaire de l'invasion russe, le 24 février. " Celle-ci devait s'appeler Bakhmout, mais cela n’est jamais arrivé".

Quelles conséquences aurait la chute de Bakhmout ?

La chute de Bakhmout laisserait "la voie libre" à l'armée russe dans l'est de l'Ukraine, selon Volodymyr Zelensky.

Après Bakhmout, les Russes "pourraient aller plus loin. Ils pourraient aller à Kramatorsk, ils pourraient aller à Sloviansk, la voie serait libre" pour eux "vers d'autres villes d'Ukraine", a-t-il averti dans un entretien à la chaîne américaine CNN diffusée le 8 mars. Une perspective à laquelle les Ukrainiens semblent préparés.

Le conseiller le plus proche du président ukranien, Mykhaïlo Podoliak, a déclaré lundi qu'il y avait "un consensus parmi les militaires sur la nécessité de continuer à défendre la ville et à épuiser les forces ennemies, tout en construisant de nouvelles lignes de défense en parallèle au cas où la situation changerait". Ce qui laisse entendre que ce point de fixation sur le front n’a pas empêché l’armée ukrainienne d’avancer ses pions ailleurs.

Mykhaïlo Podoliak a même précisé que "la défense de Bakhmout a atteint ses objectifs" en épuisant les forces russes et en donnant du temps à l'armée ukrainienne pour former "des dizaines de milliers de soldats pour préparer une contre-offensive". Une manière de relativiser un éventuel retrait tactique limité dans les prochains jours.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 4 MARS

À Bakhmout, l'étau se resserre autour des troupes ukrainiennes

LE FIL DU 6 MARS

Guerre en Ukraine : Zelensky demande à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout

Reportage

Ukraine : à Bakhmout, la survie sous les bombes

France24 - Monde

Au Danemark, près de 10 000 cerveaux humains conservés pour l’étude des maladies mentales

Publié le : 09/03/2023 - 17:55Modifié le : 10/03/2023 - 09:21

Laura MOUSSET Suivre

Dans le sous-sol de l'université danoise d'Odense se trouve une collection un peu particulière. Elle compte près de 10 000 cerveaux humains conservés dans du formol. Ces organes ont été prélevés lors d'autopsies de malades mentaux morts dans des hôpitaux psychiatriques du pays entre 1945 et 1982. Ils sont aujourd'hui utilisés pour la recherche médicale, bien qu'ils aient été prélevés à l'époque sans l'accord des patients ou de leur famille.

France24 - Monde

Au Nigeria, 20 millions d'enfants ne vont pas à l'école

Publié le : 08/03/2023 - 22:25

Selon l'UNICEF, environ 20 millions d'enfants nigérians ne vont pas à l'école, ce qui représente l'un des plus grands nombres d'enfants non scolarisés au monde. Les craintes liées à la sécurité, le manque d'écoles publiques et l'extrême pauvreté sont autant de facteurs qui empêchent les enfants d'aller à l'école. Pour certains, comme Joy, 14 ans, qui a été abandonnée sous un pont par sa mère, le fait de ne plus aller à l'école s'accompagne d'un grave traumatisme.

France24 - Monde

Crise énergétique en Afrique du Sud : à Johannesburg, des SDF font la circulation

Publié le : 08/03/2023 - 15:40

Laura MOUSSET Suivre

Johannesburg, comme l’ensemble de l’Afrique du Sud, est frappée par des coupures de courant à répétition depuis plusieurs mois. Conséquence : sur la route, les feux de signalisation sont très souvent défaillants ou éteints. Dans la capitale, de jeunes hommes en gilet jaune s'invitent quotidiennement au milieu des plus gros carrefours, agitant les bras pour diriger la circulation. La plupart sont SDF et sans-emploi.

France24 - Monde

En Indonésie, la justice condamne deux responsables après une bousculade meurtrière dans un stade

Publié le : 09/03/2023 - 10:35Modifié le : 09/03/2023 - 10:42

FRANCE 24 Suivre

Jeudi, un tribunal indonésien a condamné à de la prison pour négligences deux responsables d'un match de football à l'issue duquel une bousculade a fait 135 morts en octobre 2022, l'une des pires catastrophes de l'histoire du sport.

Un procès en Indonésie pour l'une des pires catastrophes de l'histoire du sport. Un tribunal a condamné, jeudi 9 mars, à de la prison pour négligences deux responsables d'un match de football à l'issue duquel une bousculade a fait 135 morts, en octobre 2022.

Abdul Haris, un organisateur du match, a été condamné à 18 mois de prison. Le parquet avait requis six ans et huit mois d'emprisonnement. "Je condamne l'accusé à un an et demi de prison", a déclaré le président de la cour de Surabaya, Abu Achmad Sidqi Amsya, dans le premier jugement rendu en Indonésie sur cette tragédie. 

Le tribunal a aussi condamné le responsable de la sécurité du match, Suko Sutrisno, à un an de prison pour négligences. "L'accusé n'a pas anticipé le chaos parce qu'il n'avait pas rencontré de situation d'urgence précédemment. L'accusé n'a pas bien compris sa fonction de responsable de la sécurité", a déclaré le juge.

Les deux hommes disposent de sept jours pour faire appel de leur condamnation.

Trois policiers ont également été inculpés pour négligences après le drame et attendent leur jugement. Un sixième suspect, ancien directeur de la compagnie qui gère l'organisation de la première ligue de football indonésien, fait encore l'objet d'une enquête.

Usage disproportionné de la force par la police

Le 1er octobre 2022, après la fin d'un match dans le stade Kanjuruhan à Malang, une bousculade provoquée par des tirs de gaz lacrymogènes de la police avait fait 135 morts, dont plus de 40 enfants.

Des centaines de spectateurs paniqués s'étaient précipités vers des portes de sortie étroites, déclenchant une bousculade meurtrière qui a étouffé ou écrasé de nombreuses victimes.

La police a décrit l'envahissement du terrain par les supporters comme une émeute et a déploré la mort de deux policiers, mais les survivants de la catastrophe ont dénoncé un usage disproportionné de la force par la police. La police nationale a limogé les responsables de la police de la ville de Malang et de la province après la catastrophe.

Le président indonésien, Joko Widodo, a ordonné une enquête et promis de démolir le stade Kanjuruhan et de le reconstruire aux normes de sécurité de la Fédération internationale de football (Fifa).

Mais la recommandation d'une enquête préliminaire d'une démission du chef de la fédération nationale de football ainsi que de son comité directeur n'a pas été suivie d'effet.

Avec AFP

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Indonésie : le chef de la police locale limogé après la bousculade meurtrière dans un stade

Au moins 125 morts lors de violences pendant un match de football en Indonésie

France24 - Monde

Le président tunisien annonce la dissolution prochaine des conseils municipaux

Publié le : 09/03/2023 - 11:55

FRANCE 24 Suivre

Le président tunisien, qui s’est octroyé tous les pouvoirs depuis juillet 2021, a décidé jeudi la dissolution prochaine des conseils municipaux, formés en 2018 et considérés comme un acquis important de la jeune démocratie tunisienne après la Révolution de 2011.

Une nouvelle étape vers le régime hyperprésidentiel de Kaïs Saïed. Le dirigeant tunisien a annoncé, jeudi 9 mars, son intention de dissoudre les conseils municipaux, formés en 2018 et considérés comme un acquis important de la jeune démocratie tunisienne après la Révolution de 2011. 

Kaïs Saïed, dans une vidéo diffusée en pleine nuit, a annoncé l'examen à venir d'une loi sur "la dissolution de tous les conseils communaux et leur remplacement par des délégations spéciales".

Les mandats des 350 maires et conseillers municipaux, actuellement en place, doivent expirer fin avril, et des élections étaient théoriquement prévues dans la foulée.

Ces conseils municipaux sont issus pour la majorité du scrutin législatif de 2018 qui avait été marqué par la victoire de listes indépendantes, suivies du parti d'inspiration islamiste Ennahda, la bête noire de Kaïs Saïed, et du parti libéral Nida Tounes.

>> À lire aussi : Les arrestations d'opposants au président Kaïs Saïed continuent en Tunisie

De nombreux conseils municipaux avaient ensuite plongé dans d'importants conflits internes, ce qui avait abouti à de nouveaux scrutins ces cinq dernières années.

Kaïs Saïed a annoncé deux projets de loi concernant ces conseils : l'un "concernant la révision de la loi sur l'élection des conseils communaux" et l'autre "concernant la loi pour l'élection des membres" de la future Assemblée des régions.

Cette décision intervient dans un contexte de fortes tensions politiques et économiques en Tunisie et alors que le président est accusé de racisme, suite à un discours incendiaire contre l'immigration clandestine.

Parlement diminué

Ce dernier dispositif complètera le système bicaméral qu'il veut instaurer, sur la base d'une nouvelle Constitution votée par référendum à l'été 2022.

Le Parlement - dont les prérogatives sont très diminuées - sera constitué de deux chambres : l'Assemblée des représentants du peuple et l'Assemblée des régions.

Kaïs Saïed s'est octroyé tous les pouvoirs le 25 juillet 2021, en limogeant son Premier ministre et gelant le Parlement, dissous par la suite, faisant ainsi vaciller la démocratie ayant émergé de la première révolte du Printemps arabe.

>> À lire aussi : Enlisée dans une crise économique, la Tunisie au bord du défaut de paiement

Organisées en décembre et janvier, les élections législatives pour désigner les députés ont été marquées aux deux tours par une très forte abstention (près de 90 % des votants) et qualifiées par l'opposition comme "illégitimes".

"Nous continuerons à marcher tous ensemble vers la victoire", a clamé Kaïs Saïed dans sa vidéo, avant de s'en prendre à ses opposants politiques. "Aujourd'hui, ils manifestent librement et prétendent qu'il y a de la tyrannie alors qu'ils défilent sous la protection de la police." "Ils veulent jouer les victimes", a-t-il ajouté.

Abrogée par Kaïs Saïed, la Constitution de 2014 avait consacré le principe de la décentralisation de l'État, considéré comme un acquis très important par la société civile et les multiples partis politiques nés après la chute du dictateur Zine El Abidine Ben Ali il y a 12 ans.

Avec AFP

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Attaques antimigrants en Tunisie : la Banque mondiale suspend son principal programme

ENTRETIEN

Discours antimigrants en Tunisie : "Une façon de faire oublier les problèmes du pays"

Des centaines de Subsahariens évacués de Tunisie après une flambée de violences racistes

France24 - Monde

Ligue Europa Conférence : l'OGC Nice s'impose dans la difficulté en Moldavie, prend une option

Publié le : 09/03/2023 - 22:07

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L'OGC Nice a assuré l'essentiel en s'imposant sur la pelouse du Sheriff Tiraspol (1-0), jeudi à Chisinau, en huitième de finale aller de Ligue Europa Conférence. Le dernier club français en course dans une Coupe d'Europe cette saison est en ballotage favorable avant le match retour dans une semaine à l'Allianz Riviera.

Dernier représentant français en Coupes d'Europe cette saison, Nice s'est imposé à Chisinau, capitale de Moldavie, contre le Sheriff Tiraspol (1-0) grâce à un but chanceux du jeune Ayoub Amraoui, en huitième de finale aller de Ligue Europa Conférence.

Dans des conditions compliquées, les hommes de Didier Digard, toujours invaincu comme entraîneur principal du club, prennent une option pour la qualification avant le match retour dans une semaine à l'Allianz Riviera.

Rien n'est cependant acquis : au tour précédent, le Sheriff, symbole de la Transnistrie, bande de terre orientale, prorusse, ayant fait sécession de la Moldavie au début des années 1990, s'était en effet incliné en barrage aller à Chisinau contre le Partizan Belgrade (1-0), avant de se qualifier 3-1 en Serbie.

Nice, qui, au retour, sera privé de son capitaine Dante suspendu, n'a, de plus, pas montré une réelle supériorité, malgré un jeu collectif parfois supérieur.

Mission 1 sur 2 accomplie, bravo messieurs ❤️🖤#OGCNice #UECL #FCSOGCN pic.twitter.com/9wJKrUNz39

March 9, 2023

La première période a été indigne d'une rencontre européenne. Disputée sur une piètre pelouse, elle a opposé une formation niçoise sans intention de prendre des risques démesurés, et une formation moldave, dont l'unique objectif était de contrer.

Dans un 3-5-2 avec le jeune Franco-Marocain Ayoub Amraoui, 18 ans, et Jordan Lotomba comme joueurs de couloir offensifs, Nice n'a pas offert assez de mouvements pour déstabiliser son adversaire.

La chance du débutant

À l'image de la très chère recrue hivernale Terem Moffi, qui n'a jamais été trouvée, l'équipe de Digard a manqué de spontanéité. La première frappe, contrée, est d'ailleurs venue très tardivement (38e). Elle a été l'œuvre de Pablo Rosario, le moins offensif des milieux...

Heureusement pour eux, les Aiglons ont pu compter sur la réussite. Celle du débutant Amraoui. Pour sa troisième titularisation consécutive en pro, le Varois international marocain U20 arrivé à 15 ans à Nice a vu son centre se transformer en lob parfait sur le gardien ukrainien du Sheriff, Maxym Koval (0-1, 45e+3).

Une seule frappe cadrée et un but juste avant la pause : les Niçois n'auraient pu prétendre à mieux au moment de rentrer aux vestiaires. D'autant que, quelques instants auparavant, Dante avait offert un bon coup franc à ses adversaires, après une faute sévère sur Abdoul Tapsoba. Mais Mouhamed Diop a frappé dans les gants de Kasper Schmeichel (45e).

Côté moldave, c'est le latéral droit du Sheriff, Armel Zohouri, ex-Niçois qui a signé en Transnistrie en début de saison, qui a sonné la révolte du Sheriff, devenu dominateur. Son centre a ricoché sur la barre transversale de Schmeichel (72e). Auparavant, le remuant Tapsoba s'était joué du duo Dante-Todibo mais n'avait pas cadré sa volée (59e).

En face, la seule séquence collective niçoise de qualité a abouti à une frappe ratée de Lotomba (67e). Et sur corner, Dante a touché le poteau sans que Rosario ne puisse doubler la mise (81e).

Le match retour s'annonce plus ouvert qu'espéré par les Niçois.

Avec AFP

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Football : José Mourinho offre à la Roma la première Ligue Europa Conférence

France24 - Monde

"Je travaille ici depuis que j'ai 8 ans", le travail des enfants en Irak

Publié le : 02/03/2023 - 16:58

Samia METHENI Suivre

"Je travaille depuis que j'ai huit ans, et j'ai maintenant 13 ans", confie le jeune irakien Haydar Karar, employé dans un atelier de tamis à Bagdad, ce qui l'a privé d'une enfance insouciante, dans un Irak où pauvreté et conflits ont favorisé le travail des mineurs.

France24 - Monde

La Lettonie solidaire avec l'Ukraine et bastion des opposants à Vladimir Poutine

Publié le : 09/03/2023 - 13:40

Marie PANNETRAT Laura CAMBAUD

Depuis le début de la guerre à grande échelle en Ukraine, Riga, est devenue un bastion des opposants à Vladimir Poutine. La capitale de la Lettonie est devenue un refuge pour nombre de journalistes et d'intellectuels russes, ainsi que pour des réfugiés ukrainiens. Enfin, les Lettons, fiers de leur indépendance acquise en 1991, ne veulent surtout pas revenir en arrière, lorsque leur pays était une république soviétique. Un Focus signé Laura Cambaud et Marie Pannetrat.

France24 - Monde

Trois Palestiniens tués par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée

Publié le : 09/03/2023 - 08:10

FRANCE 24 Suivre

Trois Palestiniens ont été tués, jeudi, par les forces israéliennes dans le nord de la Cisjordanie occupée, a annoncé le ministère palestinien de la Santé. Les autorités israéliennes, qui affirme que deux des trois hommes abattus appartenaient au mouvement palestinien du Jihad islamique, les accusent d'avoir "ouvert le feu".

Regain de tension en Cisjordanie occupée. Trois Palestiniens ont été tués, jeudi 9 mars, par les forces israéliennes, a annoncé le ministère palestinien de la Santé.

Les trois hommes sont tombés "en martyr", abattus par les forces israéliennes à Jaba, petite ville au sud de Jénine, selon un communiqué du ministère palestinien de la Santé, précisant qu'ils étaient âgés de 22, 25 et 26 ans.

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a salué pour sa part l'action des forces de police, qui ont "éliminé d'odieux terroristes ayant ouvert le feu contre nos défenseurs", d'après un communiqué de ses services.

Selon la police israélienne, des forces spéciales "infiltrées" accompagnaient des soldats intervenant à Jaba pour arrêter des personnes suspectées d'avoir commis des attaques contre l'armée dans cette zone de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

Deux des trois hommes abattus appartenaient au mouvement palestinien du Jihad islamique, a-t-elle précisé dans un communiqué.

>> À voir aussi, notre Focus : en Cisjordanie, de nouvelles milices attirent une jeunesse palestinienne désabusée

"Au cours de l'opération, des tirs provenant de la voiture des hommes recherchés ont visé les agents infiltrés de la police des frontières", a affirmé la police israélienne. Et elle ajoute que ces derniers ont "répondu en tirant et ont tué les trois hommes dans la voiture. Un certain nombre d'armes et engins explosifs ont été trouvés dans leur véhicule".

Le Jihad islamique a dénoncé un "assassinat ignoble", selon un communiqué

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Conflit israélo-palestinien

Choqué par "le pogrom" à Huwara, un Israélien recueille 460 000 euros pour les Palestiniens

Cisjordanie : nouvelles violences à Huwara après une attaque menée par des colons israéliens

L’invité du jour

Rima Hassan, juriste : "Les réfugiés palestiniens sont aujourd'hui des quasi-apatrides"

France24 - Monde

Le Mali annonce le report du référendum constitutionnel prévu le 19 mars

Publié le : 10/03/2023 - 13:11Modifié le : 10/03/2023 - 13:30

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Les autorités de transition maliennes ont annoncé vendredi le report du référendum constitutionnel prévu le 19 mars, tout en assurant qu'elles respecteraient leurs engagements quant à un retour des civils à la tête du pays en 2024.

Les autorités de transition du Mali ont annoncé, vendredi 10 mars, le report du référendum constitutionnel prévu le 19 mars. Ce référendum est une étape importante vers les élections, prévues en 2024, sensées entériner le retour des civils au pouvoir. Les dirigeants maliens ont néanmoins assuré qu'ils respecteraient leurs engagements en ce sens.

"La date du référendum prévu le 19 mars 2023 (...) connaîtra un léger report", a déclaré dans un communiqué lu devant la presse le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement. Ce référendum est la première étape censée être validée par le vote sur la voie d'élections en février 2024 et d'un retour des civils au pouvoir.

Les autorités de transition justifient ce report par l'installation des représentations de l'organe de gestion des élections dans toutes les régions du pays et par la volonté de vulgariser le projet de nouvelle Constitution.

"La nouvelle date du référendum sera fixée, après concertation avec l'autorité indépendante de gestion des élections et l'ensemble des acteurs du processus électoral", ajoute le communiqué.

Cette Constitution est un élément clé du vaste chantier de réformes invoqué par les militaires pour justifier de continuer à diriger jusqu'en 2024 ce pays confronté à la propagation jihadiste et à une profonde crise multiforme.

La date butoir de février 2024 toujours d'actualité

La version présentée comme finale de la Constitution, remise le 27 février au colonel Assimi Goïta, affirme l'"attachement à la forme républicaine et à la laïcité de l'État".

Avec ce report, les militaires manquent à la première échéance d'un calendrier de consultations et de réformes qu'ils ont eux-mêmes communiqué et qui doit aboutir à des élections en février 2024 en vue d'un retour des civils aux affaires. Le référendum est la première étape censée être validée par le vote.

Le colonel Maïga a minimisé la portée de ce contretemps. "Le chronogramme est un outil de planification", a-t-il déclaré devant la journalistes. "La date butoir reste la date que nous avons pu négocier avec la Cédéao (la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) et le chef de l'Etat tient fermement au respect de cette date" de 2024, a-t-il dit.

Le calendrier élaboré par la junte et son engagement de céder la place en mars 2024 après des élections en février avaient convaincu la Cédéao en juillet 2022 de lever un lourd régime de sanctions commerciales et financières infligé au Mali, pays pauvre et enclavé, en proie au marasme économique en plus de l'insécurité.

La Cédéao, confrontée depuis le premier putsch des colonels maliens en août 2020 à une série de coups de force dans la sous-région, avait pris ces mesures de rétorsion en janvier 2022 quand les militaires envisageaient de sa maintenir jusqu'à cinq ans.

Les autorités de transition justifient le report du référendum par le temps nécessaire à l'installation sur le territoire des représentations de l'organe de gestion des élections, et par la volonté de vulgariser le texte constitutionnel.

Lois d'amnistie pour les faits antérieurs à la Constitution

"La nouvelle date du référendum sera fixée après concertation avec l'autorité indépendante de gestion des élections et l'ensemble des acteurs du processus électoral", dit le communiqué gouvernemental.

Le projet renforce notablement le pouvoir du président. Dans la nouvelle Constitution, c'est le président qui "détermine la politique de la Nation", et non plus le gouvernement ; le président nomme le Premier ministre et les ministres et met fin à leurs fonctions. Le président peut dissoudre l'Assemblée nationale.

La pression exercée par la Cédéao pour que les colonels ne se présentent pas aux élections n'a pas dissipé les spéculations sur les intentions du colonel Goïta en 2024. 

Le projet de Constitution affirme que le Mali est une "République indépendante, souveraine, unitaire, indivisible, démocratique, laïque et sociale", alors que des imams contestent le principe de laïcité et ont appelé les fidèles à s'y opposer.

Le projet proclame tout coup d'État "crime imprescriptible". Mais les putschistes de 2020, qui ont récidivé en 2021 pour consolider leur emprise, seraient à l'abri puisque les faits antérieurs à la promulgation de la Constitution seraient couverts par des lois d'amnistie. 

Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation jihadiste et aux violences de toutes sortes. Les autorités de transition ont poussé vers la sortie les soldats français en 2022 dans un climat de grande acrimonie et s'est tournée militairement et politiquement vers la Russie.

Avec AFP

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Deux travailleurs humanitaires de la Croix-Rouge enlevés au Mali

RAPPORT

Droits de l'Homme au Mali : l’expert de l'ONU alerte sur le rétrécissement des libertés

Cédéao et UA : le Burkina Faso, le Mali et la Guinée souhaitent la levée de leur suspension

France24 - Monde

Le Conseil de sécurité de l'ONU en RD Congo alors que de violents combats font rage dans l'Est

Publié le : 10/03/2023 - 08:30Modifié le : 10/03/2023 - 13:38

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Une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies a entamé jeudi soir une visite de trois jours en République démocratique du Congo, dont l’est du pays est le théâtre de violences opposant l'armée à la rébellion du M23. Des combats font rage vendredi matin, selon des sources locales, à moins de 30 km de la grande ville de Goma.

Une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies est arrivée, jeudi 9 mars, en République démocratique du Congo pour une visite de trois jours, a indiqué l'organisation mondiale, alors que de violents affrontements avec les rebelles du M23 se poursuivent dans l'est du pays. 

Des combats faisaient rage vendredi matin, selon des sources locales, entre l'armée et ce groupe à moins de 30 km de la grande ville de Goma où un avion d'aide européenne d'urgence a atterri à la mi-journée. L'appareil est le premier affrété dans le cadre d'un pont aérien humanitaire civil annoncé samedi par l'Union européenne pour venir en aide aux populations affectées par les combats. 

Après plusieurs annonces d'arrêt des hostilités restées sans effet ces derniers mois, un cessez-le-feu était censé entrer en vigueur mardi.

La veille, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, exhortait la rébellion à se conformer à cette trêve, tandis que le week-end dernier, le président français Emmanuel Macron, en visite à Kinshasa, menaçait de sanctions les parties au conflit qui ignoreraient cette nouvelle échéance.

Mais les armes ne se sont pas tues au jour dit dans la province du Nord-Kivu, où le M23 continue d'étendre son territoire. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce qui a été corroboré par des experts des Nations unies et dénoncé par plusieurs pays occidentaux, bien que Kigali s'en défende.

 

Inquiétudes à l’approche des élections

"Nous encourageons toutes les parties prenantes à cesser le feu et tous ceux qui n'ont rien à faire en RDC à rentrer chez eux", avait indiqué mercredi à New York Nicolas de Rivière, ambassadeur de France auprès des Nations unies, avant de partir pour Kinshasa.

"Il est important d'agir, il est important que les groupes armés, quels qu'ils soient, se retirent, que la paix revienne enfin en RDC", a-t-il déclaré à la presse à l'arrivée de la délégation à l'aéroport de la capitale de RDC.

"Nous sommes venus voir comment apporter des solutions aux causes profondes des conflits", voir aussi "la crise humanitaire dans l'Est", a dit son homologue gabonais Michel Xavier Biang. "Nous arrivons aussi dans une année électorale (...), notre message sera d'encourager les acteurs politiques à s'engager dans un processus d'élections transparentes, crédibles", a-t-il ajouté. Des élections, présidentielle notamment, sont prévues en RDC le 20 décembre prochain.

Défiance envers l'ONU 

À Kinshasa, la délégation du Conseil de sécurité va rencontrer les autorités, dont le président Félix Tshisekedi, avant de se rendre samedi et dimanche à Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu, ville de plus d'un million d'habitants coincée entre le Rwanda à l'est, le lac Kivu au sud et les rebelles du M23 au Nord et à l'Ouest.

Les représentants du Conseil comptent "apprécier la situation sécuritaire et humanitaire dans le Nord-Kivu", a indiqué dans un communiqué la Mission de l'ONU dans le pays (Monusco), et "évaluer le contexte dans lequel évolue" cette force.

Présente en RDC depuis 23 ans et forte encore aujourd'hui de plus de 16 000 hommes, la Monusco est de plus en plus critiquée pour son incapacité à mettre fin aux violences en cours dans l'Est depuis près de 30 ans.

"Nous sommes là pour soutenir l'action de la Monusco, pour rappeler qu'elle fait partie de la solution pour retrouver la paix", a déclaré l'ambassadeur du Gabon auprès de l'ONU à son arrivée à Kinshasa.

>> À lire aussi : En Afrique, les missions de l'ONU "en fin de course"

Escalade de violences

Outre le M23, l'Est congolais est en proie aux violences de multiples autres groupes armés. Dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le nord de la province du Nord-Kivu, une nouvelle attaque attribuée aux rebelles ADF (Forces démocratiques alliées), affiliés au groupe jihadiste Etat islamique, a fait plus de 40 morts.

Les ADF sont à l'origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, qui ont fait souche depuis le milieu des années 1990 dans l'est de la RDC où ils sont accusés d'avoir massacré des milliers de civils.

En 2021, des attentats sur le sol ougandais leur ont aussi été attribués et une opération militaire conjointe entre les armées congolaise et ougandaise a été lancée pour les traquer dans le Nord-Kivu et dans la province voisine de l'Ituri.

Les Etats-Unis ont offert la semaine dernière une récompense pouvant aller jusqu'à 5 millions de dollars pour toute information susceptible de mener à leur chef, un Ougandais d'une quarantaine d'années nommé Musa Baluku.

Avec AFP

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RD Congo : une nouvelle attaque armée attribuée aux ADF fait des dizaines de morts

RD Congo : les combats continuent dans l'Est malgré l'annonce d'un cessez-le-feu

La RD Congo ne doit "pas être un butin de guerre", affirme Emmanuel Macron

France24 - Monde

Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 6 mars

Publié le : 10/03/2023 - 12:18Modifié le : 10/03/2023 - 13:50

FRANCE 24 Suivre
  • Emmanuel Macron a achevé, samedi, une tournée de quatre jours en Afrique centrale. Après des visites au Gabon, en Angola et au Congo Brazzaville, le président français s'est rendu en République démocratique du Congo, où il a commenté la crise sécuritaire dans l'Est, affirmant que le pays ne doit "pas être un butin de guerre"

     

  • Plus de 40 personnes sont mortes, dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 mars, dans l'est de la République démocratique du Congo, lors d'une nouvelle attaque attribuée aux Forces démocratiques alliées (ADF) – affiliées à l'organisation État islamique. Le Conseil de sécurité de l'ONU a entamé, jeudi, une visite dans le pays pour "évaluer la situation sécuritaire".

     

  • Dans la nuit du 5 au 6 mars, l’entrepôt d’une brasserie française situé en banlieue de Bangui, la capitale centrafricaine, était ravagé par les flammes. Cet incendie est le dernier exemple en date d’une guerre économique que mènerait le groupe Wagner en Centrafrique. France 24 a pu se procurer les vidéosurveillances de la société Mocaf-Castel.

     

  • Les autorités de transition maliennes ont annoncé vendredi 10 mars le report du référendum constitutionnel prévu le 19 mars, tout en assurant qu'elles respecteraient leurs engagements quant à un retour des civils à la tête du pays en 2024.

     

Business, Françafrique... Que faut-il retenir de la tournée africaine d'Emmanuel Macron ?

Le président français est rentré à Paris après une tournée de quatre jours en Afrique centrale, qui s'est clôturée samedi en République démocratique du Congo. Auparavant, Emmanuel Macron s'est rendu au Gabon, en Angola et au Congo-Brazzaville. Objectifs : confirmer la rupture avec la Françafrique et renforcer les liens économiques après la montée en puissance de la Turquie et de la Russie. Pari réussi ? 

 

 

La cheffe franco-béninoise Georgiana Viou, qui a décroché une étoile au Michelin pour ses saveurs entre le Bénin et le sud de la France, est l’invitée du Journal de l’Afrique. La cheffe propose ses menus dans son restaurant Rouge, à Nîmes. Au menu, rouget rôti à l’huile de palme artisanale tout droit venue du Bénin, servi avec son fenouil confit, un soupçon d’afiti (moutarde) dans la farce. "Des saveurs du Bénin dans l’assiette, mais je ne m’oblige à rien. Certains plats restent très méridionaux". 

 

 

Tunisie : des migrants subsahariens partent dans l'urgence face au déferlement de haine

Les Africains d'origine subsaharienne sont la cible d'un déferlement d'attaques en Tunisie après les propos du président Kaïs Saïed contre les "hordes de migrants clandestins". Nombre d'entre eux cherchent à retourner dans leurs pays d'origine. La Côte d'Ivoire a ainsi rapatrié des citoyens qui ont dû tout quitter en urgence. Nos correspondants à Tunis et Abidjan en ont suivi certains, de leur départ précipité à leur arrivée dans un pays qu'ils avaient parfois quitté depuis de longues années.

 

 

Après que le président tunisien Kais Saïed a prononcé des propos polémiques sur les migrants venus d'Afrique subsaharienne, des violences dirigées contre eux ont éclaté en Tunisie et avec elles ont pullulé des images décontextualisées.

 

 

 

Selon l'Unicef, environ 20 millions d'enfants nigérians ne vont pas à l'école, ce qui représente l'un des plus grands nombres d'enfants non scolarisés au monde. Les craintes liées à la sécurité, le manque d'écoles publiques et l'extrême pauvreté sont autant de facteurs qui empêchent les enfants de s'instruire. Pour certains, comme Joy, 14 ans, qui a été abandonnée sous un pont par sa mère, le fait de ne plus aller à l'école s'accompagne d'un grave traumatisme.

 

 

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Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 13 février

Récap

Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 6 février

Récap

Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 30 janvier

France24 - Monde

Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos

Publié le : 09/03/2023 - 16:47

Sébastian SEIBT Suivre

La banque Silvergate a annoncé, mercredi, qu’elle se préparait à la liquidation de ses activités. Ce serait la première faillite d’un établissement financier traditionnel liée aux soubresauts des cryptomonnaies depuis la création du bitcoin en 2008. 

C’est l’histoire d’un patron de banque, fervent catholique et grand-père de 21 petits-enfants, qui a tout misé sur les bitcoins. Alan Lane dirige une petite banque régionale américaine qui, telle la grenouille de la fable de La Fontaine, a voulu devenir le bœuf de l’univers des crypto. Et qui vient de s’effondrer.

La banque californienne Silvergate a annoncé, mercredi 8 mars, son intention de réduire ses activités en vue d’une faillite qui semble être “l’issue la plus réaliste”, d’après un communiqué.

Une banque qui a tout misé sur les cryptomonnaies

Silvergate devient ainsi la première banque traditionnelle à succomber à la crise des cryptomonnaies qui sévit depuis la faillite retentissante de la plateforme d’échanges FTX en novembre 2022. Un phénomène inédit qui pourrait faire craindre un début de contagion des affres du secteur des cryptomonnaies au système financier traditionnel.

Sauf qu’en l’occurence “Silvergate reste un cas particulier puisqu’il s’agit d’une banque qui a décidé très tôt d’adopter une stratégie quasi-exclusivement axée sur les cryptomonnaies et qui en paie le prix aujourd’hui”, résume Nathalie Janson, économiste et spécialiste des cryptomonnaies à la Neoma Business School.

Les principales autorités américaines de régulation financière, tels que la FDIC (la  Federal Deposit Insurance Corporation, qui garantit les dépôts bancaires) ne se sont d’ailleurs pas ruées au chevet de Silvergate “alors qu’elles font tout pour trouver un repreneur lorsqu’une institution financière systémique menace de s’effondrer”.

En réalité, Silvergate, qui existe depuis 30 ans, a tout fait au fil des années pour devenir la “banque de crypto”. Pour elle, la “révolution” des bitcoins et autres monnaies dématérialisées “était le moyen de passer du statut de petite banque régionale à institution financière d’ampleur”, souligne le Financial Times

Au début des années 2010, elle est encore une petite banque spécialisée dans les prêts immobiliers, l’une des rares aux États-Unis à avoir réussi à survivre à la crise des subprimes de 2008 sans trop de dommage. Surfant sur ce succès, Silvergate commence à vouloir appâter de nouveaux clients. Mais où en trouver ?

Alan Lane, à côté d’une vie paroissiale très active, s’intéressait aussi à l'époque à une nouvelle mode monétaire sur Internet : le bitcoin. En 2013, il effectue son premier achat. 

Victime collatérale de FTX

Le PDG de Silvergate a alors une révélation : tous les acteurs de ce nouveau secteur en pleine croissance doivent bien avoir besoin d’une banque ? Renseignement pris, les Kraken, Gemini, Paxos - parmi les start-up les plus en vue du monde des crypto à l’époque - ont du mal à trouver des banquiers qui acceptent des dépôts en bitcoin ou de leur accorder des prêts, raconte CNBC, qui avait consacré un article à Alan Lane en 2018. Il faut dire qu’à l’époque, le bitcoin est essentiellement associé au monde du cybercrime… pour les rares banquiers qui en ont entendu parler.

Alan Lane y voit une opportunité. Silvergate entame alors un virage stratégique qui se traduit par une baisse des activités bancaires traditionnelles et une réaffectation des salariés pour satisfaire aux besoins de ces nouveaux clients 2.0. “Silvergate se vantait même sur son site d’être la banque qui faisait des affaires avec ceux qui avaient été snobés par les autres institutions financières”, souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France qui travaille sur le secteur des cryptomonnaies.

>> Scandale FTX : le Who’s who de l’incroyable débâcle au royaume des cryptomonnaies

Une transformation en profondeur qui a longtemps semblé réussir à cette banque. Elle passe d’une vingtaine de clients venus du monde des blockchain, bitcoins ou encore ethereum à plus de 1 000 en 2022. L’argent commence à affluer. En 2020, Silvergate engristre des dépôts de deux milliards de dollars liés aux cryptomonnaies, contre 16 milliards de dollars en septembre 2022. 

Silvergate réussit son pari : devenir le banquier des stars de cette nouvelle économie, tels que Coinbase… ou FTX. Au moment de l’effondrement de cette plateforme, “plus de 90 % de tous les dépôts sur les comptes de Silvergate étaient liés aux cryptomonnaies”, souligne Nathalie Janson.

Au final, “Silvergate a été une victime collatérale de FTX”, note Alexandre Baradez. L’onde de choc de la faillite de l’empire de Sam Bankman-Fried, le PDG de FTX, entraîne des retraits massifs d’argent des comptes de Silvergate. Entre septembre et décembre 2022, les fonds disponibles ont été divisés par deux et la banque a annoncé un milliard de dollars de pertes au quatrième trimestre.

Fin d’une ère ?

Cette probable faillite risque de rendre la vie plus dure à tous les acteurs du secteur. Vers qui les start-up vont-elles se tourner pour leur prêter de l’argent et gérer leur compte ? “Tout dépend de comment cette histoire va finir. Si lors de la liquidation, certaines parties de l’activité de Silvergate sont reprises, il peut y avoir une transition en douceur. Mais si la banque disparaît purement et simplement, c’est sûr qu’il va y avoir un vide pendant un temps”, estime Nathalie Janson.

Mais l’importance de la disparition annoncée de Silvergate est “avant tout symbolique”, assure Alexandre Baradez. “Après la faillite de la principale plateforme d’échange du monde des cryptos, c’est sa principale banque qui menace de disparaître. Deux piliers de cet écosystème s’effondrent."

Pour lui, c’est le signe qu’un chapitre de l’histoire des cryptomonnaies se clôt. Le temps du far west des cryptomonnaies - un monde sans shérif ou régulation - toucherait à sa fin. “Les investisseurs vont dorénavant demander beaucoup plus de garanties, et les banques ne vont plus miser aussi gros sur ce secteur sans assurer leurs arrières”, prédit Alexandre Baradez. Il juge que la fin de Silvergate est un mal à court terme, pour un bien à plus long terme. Ce serait peut-être l'avènement d’un monde des cryptomonnaies débarrassé de ces mauvaises herbes, chassées des terres crypto par des régulateurs plus actifs dans ce secteur. En attendant qu'une nouvelle crypto-grenouille gonfle au point d'exploser.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} PORTRAITS

Scandale FTX : le Who’s who de l’incroyable débâcle au royaume des cryptomonnaies

La semaine de l'éco

Faillite de FTX : faut-il réguler le secteur des cryptos ?

chute libre

Cryptomonnaies en berne : des investisseurs au bord de la crise de nerfs

France24 - Monde

Un "citoyen modèle" islandais licencié de Twitter, le faux pas de trop pour Elon Musk ?

Publié le : 08/03/2023 - 17:49

Sébastian SEIBT Suivre

Le patron de Twitter Elon Musk a dû présenter ses excuses, mardi, à un employé de Twitter qu’il venait de licencier et humilier publiquement. Il ne pouvait pas choisir pire cible que Haraldur Thorleifsson, un entrepreneur islandais adulé dans son pays et suractif, malgré une maladie dégénérative incurable. 

"Elon Musk mérite peut-être déjà le titre de pire être humain de l’année". Cette affirmation a été prononcée mardi 7 mars par Ethan Zuckerman, un célèbre activiste d’Internet américain, consterné. L’ancien directeur du Media Civic Center du Massachusetts Institute for Technology (MIT) réagissait à l’incroyable échange public entre le controversé patron de Tesla, Twitter et SpaceX, et l’un de ses (ex-)employés. Cet Islandais handicapé ne savait plus s’il travaillait encore ou non pour Twitter.

Dans l’ouragan de licenciements, remaniements, coups d’éclat médiatiques déclenchés par Elon Musk depuis son rachat de Twitter – en octobre 2022, pour 44 milliards de dollars –, le sort et le traitement réservé à Haraldur Thorleifsson occupent une place à part. À tel point qu’Elon Musk s’est même fendu, mardi 7 mars, d’un tweet public d’excuses. Un aveu d’erreur rarissime pour ce multimilliardaire qui ne s’était pas donné cette peine même après avoir traité de pédophile, sans raison apparente, l’un des sauveteurs ayant secouru une équipe de jeunes footballeurs bloqués dans les eaux d’une grotte en Thaïlande, en 2018.

Elon Musk, DRH brutal

Dans le cas de Haraldur Thorleifsson, Elon Musk a tweeté qu’il "s’excus(ait) et avai(t) mal compris sa situation". Le roi des licenciements chez Twitter a même proposé de le réinstaller à son poste.

Tout a commencé par un cri de détresse lancé le 6 mars par Haraldur Thorleifsson sur Twitter. Il ne pouvait plus se connecter à son poste de travail à distance depuis neuf jours et avait contacté les ressources humaines pour comprendre s'il n'avait pas été licencié sans en avoir été informé. Reflet du chaos managérial régnant au sein du réseau social, son interlocuteur n’avait aucune idée de son statut à l'intérieur de la structure.

"Peut-être que si un nombre suffisant retweete mon message, vous [Elon Musk] pourrez me répondre directement ici", avait écrit Haraldur Thorleifsson. Et tel le génie qui apparaît après avoir suffisamment frotté la lampe, le patron de Twitter a alors répondu.

Dear @elonmusk 👋9 days ago the access to my work computer was cut, along with about 200 other Twitter employees.However your head of HR is not able to confirm if I am an employee or not. You've not answered my emails.Maybe if enough people retweet you'll answer me here?

March 6, 2023

Après un bref entretien préalable au licenciement très public, Elon Musk lui a alors confirmé qu’il faisait bien partie des salariés remerciés. Mais en des termes très peu diplomatiques. Non seulement Elon Musk a signifié à son interlocuteur qu’il ne comprenait pas très bien l'utilité de son poste, mais il a ensuite insinué que Haraldur Thorleifsson se cachait derrière son handicap pour en faire le moins possible. "C’est ce qu’il y a de pire", concluait brutalement Elon Musk dans un tweet qu’il a depuis effacé. 

Personnalité de l'année en Islande

"C’est une nouvelle illustration d’un mouvement vers un nouveau style de management – auquel adhère Elon Musk – qui séduit de plus en plus de dirigeants désireux d’être plus authentiques, présents sur les réseaux sociaux et qui ne veulent plus se cacher derrière une communication institutionnelle très aseptisée", résume Hamza Mudassir, cofondateur du cabinet britannique de conseils pour start-up Platypodes.eu et professeur de stratégie entrepreneurial à l'université de Cambridge.

Mais dans le cas du patron de Twitter, ce désir d’authenticité se heurte à la brutalité du personnage et à sa manie de tweeter sans réfléchir. "Il est à l’avant-garde de ce mouvement, et sa personnalité fait qu’il flirte souvent avec l’inacceptable", estime Hamza Mudassir. Et surtout, Elon Musk s’expose à de sérieux retours de flamme.

Car Haraldur Thorleifsson était la mauvaise personne à humilier sur Twitter. Cet Islandais de 45 ans est l’un des entrepreneurs les plus riches et les plus appréciés de son pays. En 2022, il a même été élu personnalité de l’année par les quatre principaux médias islandais. 

Il a bâti sa fortune en créant une entreprise de design et de marketing, Ueno, qu’il a revendue à Twitter en 2021 pour une somme gardée secrète. Le gratin des sociétés tech – Airbnb, Google, Apple, PayPal, Facebook – faisait partie des clients de cette agence qui se vantait de créer des "expériences utilisateurs uniques".

Lors de son rachat par Twitter et son embauche comme responsable de design pour le réseau social, Haraldur Thorleifsson a négocié pour que son bonus lui soit versé sous forme de salaire, afin qu’il puisse être taxé plus fortement en Islande et ainsi…. "contribuer à garantir le système de sécurité sociale nationale, explique-t-il sur son site. Un geste qui lui avait déjà valu une reconnaissance nationale.

Me and @PresidentISL not being awkward together. pic.twitter.com/X2kgn9Wsl9

January 13, 2022

Mais il ne s’est pas arrêté là. Il a construit avec sa femme un restaurant-cinéma qui doit ouvrir ses portes cette année, mais aussi une résidence pour artistes censée accueillir ses premiers occupants en 2025. En parallèle, Haraldur Thorleifsson a financé la construction de 150 rampes d’accès pour fauteuils roulants à Reykjavik afin de rendre la capitale islandaise plus accessible aux handicapés.

Atteint de dystrophie musculaire

Une cause qui le touche personnellement puisque l'homme est condamné à se déplacer en fauteuil roulant depuis plus de 20 ans – il est atteint de dystrophie musculaire, une maladie dégénérative incurable qui le prive progressivement de l’usage de ses muscles. 

"Il est clair qu’Elon Musk n’avait pas fait le strict minimum de recherches sur le CV de la personne qu’il a décidé d’attaquer publiquement sur Twitter", observe Hamza Mudassir.

Jusqu’à présent, la brutalité des mesures mises en place par Elon Musk pour transformer Twitter lui avait valu de vives critiques, mais sans provoquer davantage. D’autant qu’il les avait présentées comme le seul moyen de remettre le réseau social à flot. Aux grands maux, les grands moyens, en somme. 

À aussi sur France 24 : Twitter : "Jouer à l’abruti, Elon Musk, ça lui a toujours beaucoup servi"

Mais sa manière de traiter Haraldur Thorleifsson pourrait marquer un tournant. "L’un des atouts les plus précieux pour un employeur dans les secteurs intellectuels et créatifs est sa capacité à attirer les talents. Et on peut se demander si cet épisode ne va pas affecter l’attractivité de Twitter si n’importe qui, même une personne avec un CV comme Haraldur Thorleifsson, peut être ainsi humilié publiquement", suppose Hamza Mudassir. 

Pour ce spécialiste du management entrepreneurial, "on savait qu’Elon Musk était génial pour bâtir des entreprises à succès à partir d’une simple idée. Mais jusqu’à présent, on ne l’avait encore jamais vu à l’œuvre pour transformer une société déjà bien établie". Sauver Twitter est une tout autre histoire, et les faux-pas et décisions controversées prises par Elon Musk dans cette nouvelle aventure "montrent peut-être ses limites en tant qu’entrepreneur".

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Elon Musk déclaré non coupable de fraude pour ses tweets ayant fait fluctuer l'action Tesla

Interview

Twitter : "Jouer à l’abruti, Elon Musk, ça lui a toujours beaucoup servi"

France24 - Monde

Soubeyrand, Prêcheur, Bompastor… Qui pour succéder à Corinne Diacre à la tête des Bleues ?

Publié le : 09/03/2023 - 16:05

Romain HOUEIX Suivre

Avec la mise à l'écart de Corinne Diacre, la Fédération française de football doit désormais trouver un nouveau sélectionneur ou une nouvelle sélectionneuse pour prendre la tête de l'équipe de France féminine. Gérard Prêcheur, Sonia Bompastor, Sandrine Soubeyrand, Éric Blahic et Hervé Renard font partie des noms considérés.

La Fédération française de football (FFF) a finalement tranché, jeudi 9 mars, et démis Corinne Diacre, la sélectionneuse des Bleues, de ses fonctions. En poste depuis 2017, celle-ci était dans la tourmente depuis la mise en retrait de Wendie Renard, Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani, des cadres qui critiquaient le manque de professionnalisme de l'équipe de France féminine. Reste à la FFF de nommer quelqu'un pour lui succéder.

Le temps presse car la Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande débute le 10 juillet et le prochain match des Bleues, contre la Colombie en amical, se tient dans à peine un mois à Clermont.

Dans cette optique, Philippe Diallo, président par intérim de la FFF, a demandé aux quatre membres d'une commission spéciale de "procéder, dans les huit à dix jours, aux auditions des candidats qui seraient intéressés par cette mission".

Gérard Prêcheur, Sonia Bompastor, Sandrine Soubeyrand, Éric Blahic et Hervé Renard sont les noms qui reviennent avec le plus d'insistance.

Gérard Prêcheur, entraîneur du PSG féminin

Selon Canal +, il est en pole position pour succéder à Corinne Diacre. Gérard Prêcheur, entraîneur de l'équipe féminine du PSG depuis août 2022, pourrait prendre les commandes de l'équipe de France, au moins jusqu'à la Coupe du monde.

Avant le PSG, il a entraîné l'OL (2014-2017) et a tout gagné avec l'équipe. Il a notamment à son actif deux triplés lors des saisons 2015-2016 et 2016-2017 en remportant le Championnat de France, la Ligue des champions et la Coupe de France.

Sonia Bompastor, entraîneuse de l'OL

Si la solution ne vient pas du PSG, elle pourrait venir de l'OL. Le nom de Sonia Bompastor, actuelle entraîneuse des Lyonnaises, circule également parmi les noms possibles pour remplacer Corinne Diacre.

L’ancienne défenseuse de l’équipe de France (156 sélections) a été la première femme à entraîner le septuple champion d’Europe. Ancienne capitaine du club, puis directrice de l’académie, elle incarne "l’ADN OL" et a, à ce titre, les faveurs de Jean-Michel Aulas, président du club et membre du Comité exécutif (Comex) de la FFF.

Sandrine Soubeyrand, entraîneuse du Paris FC

Avant d'être sélectionneuse des Bleues, Corinne Diacre avait porté à 69 reprises le brassard de capitaine. Une seule femme la devance dans ce classement : Sandrine Soubeyrand, qui est également citée pour lui succéder. Avec 198 capes, elle possède le record de sélections avec le maillot bleu, femmes et hommes confondus (avec "seulement" 145 capes, Hugo Lloris peut aller se rhabiller).

Cette expérience des Bleues et son statut de légende plaident pour elle. La quadragénaire est pour le moment en poste au Paris FC, troisième de première division derrière les inamovibles OL et PSG.

Éric Blahic, ex-adjoint de Corinne Diacre

Ex-adjoint de nombreuses équipes (Guingamp, Sochaux, PSG, Bordeaux) et surtout de Corinne Diacre chez les Bleues (2020-2021), il était parti de l’équipe de France à la suite de désaccords avec la sélectionneuse.

Actuellement libre puisqu’il a quitté en août 2022 son poste à la direction technique nationale – il était en charge de la formation des entraîneurs –, Blahic serait intéressé par la mission. Son manque d'expérience à ce poste pourrait cependant jouer contre lui, même s'il aurait les faveurs du vestiaire.

Hervé Renard, sélectionneur de l'Arabie saoudite

De la liste, c'est le seul sans expérience en matière de football féminin. Le technicien de 54 ans est lié pour le moment avec la sélection masculine d’Arabie saoudite jusqu’en 2027, mais une clause dans son contrat lui permettrait de quitter son poste sous certaines conditions.

>> À lire aussi : Mondial-2022 : Hervé Renard, le "sorcier blanc" qui préside à la destinée de l'Arabie saoudite

Hervé Renard a pour lui son expérience en matière de football international. Dans sa carrière de technicien, il a déjà remporté deux Coupes d’Afrique : avec la Zambie (2012) et la Côte d’Ivoire (2015). La victoire retentissante de l’Arabie saoudite contre l’Argentine, lors du dernier Mondial au Qatar, a également marqué les esprits.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} DECRYPTAGE

Tempête au sein des Bleues : une crise qui ne date pas d'hier

Équipe de France : sur la sellette, Corinne Diacre dénonce une "campagne de dénigrement"

FIN DE RÈGNE

Équipe de France : la sélectionneuse Corinne Diacre démise de ses fonctions par la FFF

France24 - Monde

Handicap : des innovations technologiques pour vivre malgré tout

Publié le : 10/03/2023 - 10:37

FRANCE 2

Avec ce reportage, découvrez les dernières innovations technologiques pour les personnes handicapées en France. Fondée par Nicolas Huchet, l’association My Human Kit utilise des procédés innovants pour fabriquer des aides techniques au service de tous. Des prothèses bioniques (à moindre coût) à un fauteuil roulant équipé d’une trottinette électrique en passant par un système d’écriture en braille. Ces solutions sont réalisées pour, mais aussi avec et surtout par les personnes handicapées elles-mêmes.

France24 - Monde

Équipe de France : la sélectionneuse Corinne Diacre démise de ses fonctions par la FFF

Publié le : 09/03/2023 - 12:51Modifié le : 09/03/2023 - 14:31

Romain HOUEIX Suivre

Le comité exécutif (Comex) de la Fédération française de football (FFF) a annoncé, jeudi, démettre de ses fonctions Corinne Diacre, sélectionneuse des Bleues depuis 2017. Elle faisait face à une fronde de plusieurs de ses joueuses, dont les emblématiques Wendie Renard et Marie-Antoinette Katoto, depuis le 24 février.

À six mois du Mondial-2023, l'équipe de France féminine aura une nouvelle personne à la barre : la sélectionneuse Corinne Diacre, en poste depuis 2017, a été démise de ses fonctions, jeudi 9 mars, à la suite d'un comité exécutif (Comex) de la Fédération française de football (FFF).

"Si la FFF reconnait l’implication et le sérieux de Corinne Diacre et son staff dans l’exercice de leur mission, il apparait que les dysfonctionnements constatés semblent, dans ce contexte, irréversibles. Au regard de ces éléments, il a été décidé de mettre un terme à la mission de Corinne Diacre à la tête de l’Equipe de France féminine", a indiqué la FFF dans un communiqué.

La crise, longtemps souterraine, a éclaté au grand jour le 24 février avec l'annonce par Wendie Renard (142 sélections) de sa mise en retrait de l'équipe de France, expliquant qu'elle ne pouvait "plus cautionner le système actuel" trop éloigné, selon elle, du haut niveau.

>> Tempête au sein des Bleues : une crise qui ne date pas d'hier

Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani, vedettes des Bleues et du Paris SG, ont embrayé et taclé le "manque de professionnalisme" de l'encadrement tricolore, sans nommer la sélectionneuse directement. Les Lyonnaises Griedge Mbock (blessée) et Perle Morroni (non sélectionnée) ont aussi rejoint la fronde.

Sur ce sujet, le Comex a indiqué "que la manière utilisée par les joueuses pour exprimer leurs critiques n’était plus acceptable dans l’avenir". 

Plusieurs candidats au poste

Soucieuse de prendre le problème à bras le corps, la FFF a monté une commission spéciale, avec à son bord Jean-Michel Aulas, Laura Georges, Aline Riera et Marc Keller, tous membres du "Comex".

Le quatuor a procédé à l'audition de plusieurs joueuses alors que certaines "taulières" ont décliné et que d'autres n'ont pas été sollicitées, selon leur entourage.

Diacre elle-même a pu s'exprimer mardi durant près de deux heures, selon son avocat Christophe Ayela. Celui-ci a décrit auprès de l'AFP un échange "constructif et concret", alors que la technicienne s'est dite, dans un communiqué à l'AFP, "pleinement déterminée à mener (s)a mission à bien et, surtout, à faire honneur à la France lors de la prochaine Coupe du monde" en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet-20 août), tout en dénonçant une "campagne de dénigrement".

Mais la pression était devenue trop forte, d'autant que Jean-Michel Aulas, président de l'OL et proche de Wendie Renard, ne cachait plus son souhait de voir Diacre partir.

Ce limogeage oblige désormais la FFF à trouver un successeur dans des délais serrés. Le prochain match des Bleues, contre la Colombie en amical, se tient dans à peine un mois à Clermont. Un groupe de travail va être mis en place pour auditionner les candidats au poste.

Le nom de Gérard Prêcheur, actuel entraîneur du PSG féminin, revient avec insistance. Ces dernières heures, l'ancien formateur de l'INF Clairefontaine et ex-coach de l'OL féminin (2014-2017) assurait cependant n'avoir pas été contacté par la FFF.

D'autres profils se distinguent, comme ceux de Sonia Bompastor (Lyon), Sandrine Soubeyrand (Paris FC) et Éric Blahic (ex-adjoint de Diacre). 

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Le Débat de France 24

Le président de la Fédération française de football démissionne : la fin d'une époque ?

Fronde des Bleues : le sort de la sélectionneuse Corinne Diacre tranché "sous quinze jours"

DECRYPTAGE

Tempête au sein des Bleues : une crise qui ne date pas d'hier

France24 - Monde

Le football anglais deviendrait-il écolo ?

Publié le : 09/03/2023 - 12:41

ENTR Suivre ENTR Suivre

Arsenal se fournit à 100 % en énergie renouvelable, Liverpool récupère l’eau de pluie pour arroser la pelouse, Brentford a gardé le même maillot deux années de suite… Y aurait-il comme un vent de changement en Premier League ? 

Si la planète se réchauffe de 2,7 degrés depuis l’ère préindustrielle, et c’est la trajectoire que l’on prend actuellement selon l’ONU, le football aussi sera concerné. Les matches pourraient ne plus se tenir à cause de la chaleur, de la sécheresse ou de stades carrément inondés. Or, d’après l’ONG Carbon Market Watch, la dernière Coupe du monde de football au Qatar aurait généré autant d’émissions de CO2 que la République démocratique du Congo en un an. Le monde du ballon rond semble donc loin de la prise de conscience. 

Et pourtant, la planète football commence à bouger et ce petit vent nous arrive de l’autre côté de la Manche. Certains clubs de Premier League, comme Liverpool et Arsenal, ont par exemple installé des panneaux solaires et récupèrent l’eau de pluie pour arroser les pelouses.

En fait, depuis 2019 en Angleterre, l’ONG Sport Positive Leagues classe les clubs de première division en fonction de 11 critères de durabilité. Avec un certain succès. “Il y a trois ans, personne n'en parlait, explique Caroline Carlin, responsable du développement durable du Southampton FC. Nous ne réalisions pas que nous ne faisions rien, jusqu'à ce que les projecteurs soient braqués sur nous.” Le classement a depuis été étendu aux clubs de la Bundesliga et de la Ligue 1.

Cette prise de conscience est essentielle, car d’après Barney Weston, directeur de l’ONG Football for Future, “calculer son empreinte carbone est la première étape pour les clubs qui souhaitent réduire leur impact sur l’environnement”. Pourtant, pour le moment, ni la Premier League ni l'Association britannique de football n'obligent les clubs à respecter des normes environnementales ou même à publier leur empreinte carbone.

📲 ENTR, c'est quoi ?

🇪🇺 C'est un projet européen dédié à la jeunesse, 100 % sur les réseaux sociaux. ENTR existe en 6 langues : en français, en anglais, en allemand, en roumain, en portugais et polonais.

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France24 - Monde

En France, l'empreinte carbone du numérique pourrait exploser d'ici 2050

Publié le : 10/03/2023 - 16:08

Grégoire SAUVAGE Suivre

Selon une étude commandée par le gouvernement, l'empreinte carbone du numérique pourrait tripler d'ici 2050. Cependant, des mesures d'efficacité et de sobriété pourraient permettre de ralentir cette fuite en avant technologique.

C'est une étude qui interroge une nouvelle fois notre boulimie d'écrans et la dématérialisation tous azimuts de l'économie. Selon l'Arcep (le régulateur des télécommunications) et l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), les émissions de gaz à effet de serre dues aux usages numériques des Français pourraient être multipliées par près de trois d'ici à 2050 si aucune action n'est prise d'ici là.

Dans ce scénario, l'empreinte carbone du numérique (17 millions de tonnes équivalent CO2 en 2020, soit 2,5 % de l'empreinte nationale) augmenterait de 187 % d'ici 2050, la consommation de métaux et de minéraux de 59 % et la consommation énergétique de 79 %. La croissance attendue des usages demanderait aussi la création de nouveaux centres de données qui représenteraient à cette échéance 22 % des émissions.

"C'est un scénario logique dans la mesure où nous sommes un pays déjà très équipé. Pour rappel, on compte 15 équipements numériques par Français de plus de 15 ans", détaille Frédéric Bordage, expert en sobriété numérique et fondateur du collectif Green IT qui a participé à l'étude. "Dans les années à venir, la multiplication des objets connectés devrait être la principale source de croissance des impacts environnementaux du numérique."

Le point noir de la fabrication

Principaux responsables de l'empreinte carbone du numérique : les terminaux (79 %), dont la fabrication est extrêmement polluante, sans parler de leur consommation électrique qui a toutefois été largement réduite ces dernières années grâce aux innovations technologiques.

Selon l'Ademe, la fabrication d’un ordinateur nécessite 240 kg de combustibles fossiles, 22 kg de produits chimiques et 1,5 tonne d’eau. "La fabrication concentre le gros des impacts environnementaux. À moins de changer de façon radicale la manière dont on fabrique un équipement numérique, cela restera comme ça. Il faut donc en fabriquer moins et qu'ils durent plus longtemps", souligne Frédéric Bordage.

La palme du produit numérique le plus nocif pour l'environnement revient aux téléviseurs toujours plus grands et gourmands en ressources avec le passage d’écrans LCD à des écrans Oled. En 2020, 91 % des foyers étaient équipés d’au moins un téléviseur, selon le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).

>> À lire aussi :  "1 % des émissions de CO2" : la France est-elle vraiment un petit pollueur à l'échelle mondiale ?

Pour réduire ces impacts à l'horizon 2030, l'Arcep et l'Ademe ont imaginé quatre scénarios plus ou moins ambitieux, allant d'une simple écoconception des équipements associée à l'allongement d'un an de leur durée de vie, à une démarche de sobriété où les téléviseurs seraient progressivement remplacés par des vidéoprojecteurs et où le nombre d'objets connectés n'augmenterait pas. Cette dernière hypothèse est la seule qui parvienne à réduire les émissions (de 16 %) d'ici 2030.

"Il faut massifier le réemploi de ces objets. Cela commence à se développer pour les smartphones mais il faudrait aussi le faire pour les télévisions. Le problème aujourd'hui est qu'il y a un déficit de confiance sur le marché du reconditionné", observe Frédéric Bordage, qui plaide pour la création d'une carte grise numérique permettant d'associer un produit et un contrôle technique des équipements.

Efficacité ou sobriété ?

Longtemps passé sous les radars, l'impact du numérique sur l'environnement gagne en visibilité ces dernières années. Sur le plan législatif, la loi du 15 novembre 2021 cherche à limiter l'empreinte environnementale du secteur en rendant plus opérationnel le délit d’obsolescence programmée, en améliorant l'information des consommateurs ou encore en favorisant des centres de stockage de données moins énergivores.

"La législation actuelle essaye de faire durer un peu plus les objets, de favoriser le réemploi et de mieux connaître l'empreinte numérique. Des mesures qui vont toutes dans le sens de l'efficacité mais pas de la sobriété", regrette Fabrice Flipo, philosophe des sciences et techniques.

"La sobriété, c'est faire des choix", poursuit le maître de conférences en développement durable. "On ne peut pas continuer à multiplier les services numériques juste parce qu'on a la capacité de le faire. Il ne faut pas développer le métavers ou la 6G. Par ailleurs, comme le numérique sert à favoriser l'expansion des autres secteurs de l'économie, une politique de sobriété doit être complète et s'appliquer à l'ensemble de la société", estime Fabrice Flipo.

>> À lire aussi : Le métavers, une idée qui vaudrait vraiment 3 000 milliards de dollars ?

"Le numérique améliore la condition humaine mais aujourd'hui, il y a un usage disproportionné du numérique de loisirs compte tenu des impacts environnementaux et de son utilité dans d'autres domaines comme le médical ou encore la modélisation du climat", explique Frédéric Bordage, selon qui le numérique est une ressource limitée qu'il va falloir apprendre à économiser.

"Plus de 60 matériaux entrent dans la composition d’un smartphone", selon le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), dont des terres rares ou encore des matériaux critiques comme l'antimoine, le gallium ou encore le cobalt, qui nécessitent des techniques d'extraction désastreuses pour l'environnement et dont les stocks s'épuisent.

Selon un communiqué de la Société européenne de chimie publié en novembre, l'utilisation non durable de sept éléments dans les smartphones constituera une menace sérieuse d'épuisement dans les 100 prochaines années. Encore une autre bonne raison pour mettre en veille notre addiction au numérique.

Avec AFP

 

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Le Parlement européen impose le chargeur universel pour les appareils électroniques portables

ELEMENT TERRE

Stocker nos données numériques sur ADN

L'entretien de l'intelligence économique

Câbles sous-marins : d'énormes enjeux économiques au fond des mers

France24 - Monde

Kenya : donner une seconde vie aux tonnes d'ordinateurs jetés

Publié le : 10/03/2023 - 11:47Modifié le : 10/03/2023 - 11:56

Au Kenya, un nouveau phénomène a le vent en poupe. De nombreux Kenyans se sont mis à collecter des déchets électroniques pour leurs donner une seconde vie. Un moyen de se faire de l'argent mais aussi de protéger la planète.

France24 - Monde

Microbilles de plastique : petite taille, gros dégâts

Publié le : 10/03/2023 - 11:25

Valérie DEKIMPE Marina BERTSCH Suivre Julia GUGGENHEIM

Ce sont quelques millimètres, que l’on foule pieds nus sur les plages, ou le long des rivières, sans même les voir. De la taille d’une lentille, ces microbilles ou “pellets” sont pourtant en plastique. Elles servent de matière première à l’industrie pour fabriquer n’importe quel objet en plastique de notre quotidien. 

Sur la plage de Tarragone, à une heure au sud de Barcelone, Jordi Oliva sort de l’eau, sa planche de surf sous le bras. Il revient de cette dernière session avec en bouche, "un goût amer". Certes, cette plage au bord de la Méditerranée est son royaume, là où il a grandi. Mais aujourd’hui, il ne voit plus qu’une chose : ces petites billes de plastique qui la recouvrent par millions.

Surfer dans une soupe de plastique 

Co-fondateur de l’ONG Good Karma Projects, Jordi a fabriqué avec un groupe d’amis des tamis artisanaux. "Chaque année au mois d'octobre, un ramassage géant est organisé simultanément dans le monde entier" explique le trentenaire. "Ici, sur cette plage, nous avons récolté jusqu'à 1.8 millions de granulés en une heure et demie." Son idée n’est pas de nettoyer les plages, mais de médiatiser cette pollution peu visible. "Lorsque nous avons commencé à faire connaître ce polluant, beaucoup de gens nous disaient qu’ils collectionnaient ces petites billes dans leur enfance, beaucoup de gens ne savent pas qu'il s'agit en fait de plastique", conclut Jordi. 

Polyéthylène, polypropylène, polystyrène : à la base de tout objet plastique

N’importe quel élément en plastique commence en effet sa vie avec ces petites billes, qui sont fondues puis moulées pour former des bouteilles ou des tableaux de bord de voiture, en passant par des chaussures, des gourdes ou du mobilier.  

Une tonne de plastique brut est composée de 50 millions de ces "pellets", leur autre nom. Elles mesurent moins de 5 mm de diamètre, une taille comparable à une lentille et sont très légères, donc extrêmement volatiles. C’est comme cela qu’elles se dispersent par milliards dans la nature. La pollution est double. Quotidienne d’abord: les granulés s'échappent insidieusement des usines lors de la production, le transport, le stockage ou même le recyclage. Elle est aussi accidentelle, quand le naufrage d’un cargo entraine des marées blanches. Au printemps 2021, un porte conteneurs a pris feu au large des côtes du Sri Lanka. Trois containers entiers de pellets sont tombés à l’eau et se sont échoués le long des plages. Ce scénario s’est répété en France, plus récemment, sur la côte Atlantique. 

Chaque année, 230 000 tonnes de micro billes se retrouvent dans nos océans. Elles se répandent si rapidement qu’on les retrouve dans tous les continents, sauf, étonnement, en Antarctique.  

A lire sur France 24 >>> La pollution plastique des océans atteint un "niveaux sans précédent" depuis 15 ans

La micro bombe

Joaquim Rovira est biochimiste à l’Université Rovira I Virgili (URV) de Tarragone et étudie de près les micro plastiques. Les granulés que Jordi retrouve sur la plage en font partie, ils sont les plus gros qui existent dans cette catégorie. La dangerosité des micro plastiques n’est plus à démontrer : ils sont assimilés par des organismes (poissons ou bivalves par exemple) et remontent la chaîne alimentaire. Mais les pellets sont particuliers, explique le chercheur, "ce sont des cocktails de polluants, une petite bombe de pollution (...) Les granulés renferment de nombreux produits chimiques, de nombreux additifs. Cela va des pigments, aux retardateurs de flamme. Certains ont même été répertoriés comme perturbateurs endocriniens voire molécules cancérogènes". Un phénomène qui a des conséquences dramatiques à court, moyen et long terme pour la flore et la faune sous-marine, mais aussi pour la santé humaine.

Remonter la piste des microbilles

Marta Sugrañes est chercheuse à l’Université de Barcelone. Elle fait également partie du Good Karma Project, en tant que coordinatrice scientifique. "Nous cherchons à savoir d’où viennent ces granulés de plastique. L'idée c’est de suivre leur trace, de mener l’enquête, comme un détective", explique la jeune femme. Régulièrement, elle prélève en une journée des échantillons sur la trace du jet de rive, la ligne la plus haute atteinte par les vagues sur la plage de Tarragone.

Ces prélèvements sont ensuite envoyés au laboratoire de l’université où les pellets sont triés, analysés, décortiqués. Elle obtient la densité par mètre carré et leur composition physique et chimique. "Nous avons la preuve que ces granulés proviennent de la rivière près de la zone industrielle ici à Tarragone" conclut Marta, "Il y un lien clair entre les pluies et le fait que les granulés descendent par les rivières et arrivent sur la plage". Les granulés font donc le voyage de la terre, où se trouvent les usines de production, vers la mer, en passant par les rivières puis la plage. 

L’industrie se défend

"Nous sommes conscients qu'il y a des granulés plastiques" répond Maria Mas, directrice de l’Association des Entreprises Chimiques de Tarragone (AEQT). "Nous travaillons dur depuis un certain temps pour réduire les pertes de granulés de nos usines dans la nature". Au niveau mondial, l’industrie a en effet mis en place au début des années 1990 un programme basé sur le volontariat, Operation Clean Sweep (OCS), pour aider les entreprises à améliorer leurs pratiques de manutention et prévenir la perte de granulés.

Pas d'audits indépendants pour vérifier que les promesses sont mises en œuvre dans les entreprises, pas vraiment de transparence non plus, OCS est très critiqué par les ONG. Maria Mas se défend : "On a amélioré nos installations. Des bacs de collecte ont été mis en place pour les "pellets", des aspirateurs aussi pour récupérer les granulés qui tombent par terre. C'est essentiellement là que tous les efforts sont concentrés". Selon elle, les pertes de granulés dans la nature sont de moins en moins fréquentes. "Évidemment, pour atteindre l’objectif zéro, il faudrait que toute la chaîne de valeur adhère à ce programme et s'y engage. Pas seulement adhérer mais aussi s'engager. C'est la clef".

Classer les microbilles plastique comme produit dangereux

Et si, comme le pétrole par exemple, les granulés plastiques étaient classifiés comme "produits dangereux" au niveau mondial ? C’est l’idée de l’ONG Seas At Risk, qui milite à Bruxelles pour que les pellets ne soient plus seulement considérés comme une matière première quelconque, mais commeun produit à risque.

Frédérique Mongodin, responsable "plaidoyer déchets marins" au sein de l’association, est sceptique sur les promesses de l’industrie: "Cela fait 30 ans que nous entendons parler d’initiatives de l’industrie pour prévenir ces fuites. On aurait déjà dû régler ce problème hier". Le prix du plastique explique ces pertes : les pellets ne valent pas grand chose, moins d’un euro le kilo.

Il faut donc selon elle passer à la vitesse supérieure et légiférer. Cela permettrait de mettre en place des obligations : utiliser des packaging solides et hermétiques, qui limiteraient toute fuite à l’extérieur, interdire les containers de pellets sur le pont des cargos et imposer aux transporteurs de les stocker dans la cale. Ces précautions sont appliquées aux produits dangereux comme les carburants, qui font l’objet d’un suivi tout au long de la chaîne pour prévenir les fuites dans l’environnement. "On est arrivé au stade, où il faut légiférer au niveau européen rapidement" tranche Frédérique Mongodin, "aujourd’hui l’urgence c’est vraiment de rendre les producteurs responsables de leur pollution".

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La pollution plastique des océans atteint un "niveaux sans précédent" depuis 15 ans

Accord à l'ONU sur le premier traité pour protéger la biodiversité en haute mer

Interview

Sécheresse en France : avec des nappes au plus bas, "les pluies à venir seront insuffisantes"

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Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

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Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09

The green paths

Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.

Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.

Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.

"Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".

Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.

“Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".

En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".

En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.

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France24 - Monde

Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique

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Publié le : 25/07/2022 - 13:17

JICA

Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.

Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.

Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.

« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.

En prélude à la TICAD8

Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.

La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».

La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.

« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.

Une nouvelle approche du développement

Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.

Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».

Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.

La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation

La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.

Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.

« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »

La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »

Répondre aux défis par l'appropriation des solutions

L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.

Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».

Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »

Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.

Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».

Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.

Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).

TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement

Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.

« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »

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Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html

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L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises

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Publié le : 05/09/2022 - 11:10

Banque mondiale

Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.

Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.

Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.

La flambée des prix

L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.

« Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.

Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.

S'attaquer aux causes profondes

La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.

Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.

Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.

La Grande muraille verte

Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.

La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.

Des résultats tangibles

« Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.

En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.

« Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.

Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.

Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 ​​000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.

Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.

Un avenir vert

À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.

« Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.

Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa

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France24 - Monde

France 24 exprime sa vive inquiétude suite au réquisitoire prononcé contre ses anciens correspondant et réalisateur en Algérie

Publié le : 08/03/2023 - 22:01Modifié le : 08/03/2023 - 22:02

FRANCE 24 Suivre

Dans un communiqué, mercredi 8 mars, la direction de France 24 exprime "sa vive inquiétude" après un réquisitoire demandant trois ans de prison ferme à l'encontre de ses anciens correspondants en Algérie Moncef Aït Kaci et du réalisateur Ramdane Rahmouni.

Le journaliste et ancien correspondant de France 24 en Algérie, Moncef Aït Kaci, était jugé ce mercredi à Alger pour "financement reçu de l'étranger et publication d'informations nuisant à l'intérêt national", selon le procureur.

Moncef Aït Kaci avait été arrêté le 28 juillet 2020 et placé en détention provisoire, avant d'être remis en liberté et officiellement accrédité par les autorités algériennes.

Aujourd'hui, une lourde peine de 3 ans de prison ferme a été requise à l'encontre de Moncef Aït Kaci et du journaliste-réalisateur Ramdane Rahmouni, qui ont toujours exercé leur métier avec professionnalisme et rigueur, en toute transparence.

Dans l'attente du délibéré prévu le 22 mars, la direction de France 24 exprime sa vive inquiétude face à ce réquisitoire, mais a confiance en la justice. Elle apporte tout son soutien à ses anciennes équipes accréditées en Algérie.

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Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

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Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

Banque Africaine de Développement

L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

  • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
  • L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
  • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
  • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
  • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

  • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
  • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
  • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
  • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
  • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

Justice climatique

Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

BAD, un rôle pionner

La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

Le Ghana s’enflamme pour le solaire

En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

Rien que de l’eau

D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

Les chaussures qui jamais ne s’usent

La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

 

Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr

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Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école

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Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50

Unicef

Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.

“La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.

Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.

Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.

C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.

Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique

Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.

Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.

L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.

Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/

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El País (ESP)

SANS TITRE

La Granja de San Ildefonso es un municipio segoviano situado a los pies de la falda norte de la Sierra del Guadarrama que alberga el famoso Palacio Real de La Granja, situado en una finca con unos jardines de impresión, antigua residencia de verano de los Borbones. De aquí proceden los mantecosos judiones a los que da nombre la localidad, denominados así por su tamaño y conocidísimos en la provincia de Segovia.

Cuentan que fueron importadas de las Américas en el siglo XVIII para que sirvieran de forraje al ganado del palacio y para alimentar a los faisanes -otras fuentes hablan de pavos reales- que campaban a sus anchas por los jardines. Las plantas se aclimataron a las laderas de la sierra del Guadarrama y con el tiempo estas judías de enorme tamaño fueron seleccionándose -desde su color oscuro inicial al color blanco actual, entre otras características- para acabar siendo consumidas también por los humanos (por aquí ya lo usamos en este salteado de judiones con berberechos).

Los judiones estofados con chacinas los introdujo en la restauración de la zona el cocinero segoviano Tomás Urrialde, dicen que sobre 1955, convirtiéndose a partir de entonces en un plato tipiquísimo en los restaurantes de La Granja de San Ildefonso y extendiéndose por toda la provincia. ¿Qué hace falta para elaborar unos judiones de La Granja de aúpa? Es obvio que necesitas unos judiones de La Granja secos de calidad, del mismo año y no del pleistoceno, y ya sabes, debes empezar la elaboración el día anterior puesto que necesitan remojo. Acompáñalos de buenas carnes curadas y cuece al chup chup, con paciencia y mimo, las horas que haga falta y podrás reconfortarte como es debido después de una buena caminata por la sierra. La receta en la que me baso procede del Asador Duque, local de mucha solera en la capital segoviana.

Ingredientes

Para 8-10 personas

Para el estofado

  • 1 kg de judiones de La Granja de San Ildefonso
  • 1 manita de cerdo
  • 1 oreja de cerdo
  • 3 chorizos para guisar
  • 1 morcilla
  • 1 punta de jamón
  • 3 dientes de ajo
  • 2 hojas de laurel

Para el sofrito

  • 50 ml de aceite de oliva virgen
  • ½ cebolla
  • 1 diente de ajo
  • 1 tomate pequeño
  • 1 cucharada de pimentón dulce

Preparación

  1. Poner en remojo con agua fría los judiones la noche anterior.

  2. Al día siguiente, introducir en una olla grande las carnes, los ajos pelados y las hojas de laurel. Agregar los judiones, cubrir con agua fría, tapar la cazuela y llevar a ebullición.

  3. Bajar el fuego para que el guiso haga chup chup y desespumar, si hiciera falta. Durante la primera media hora, asustar un par de veces con un vasito pequeño de agua fría.

  4. Mantener la cocción el tiempo necesario hasta que los judiones estén tiernos; el tiempo dependerá mucho de la antigüedad y la calidad de las judías, pero por lo menos dos horas.

  5. Mientras se cuecen las judías, preparar el sofrito. Picar finamente la cebolla, el tomate y el ajo.

  6. Verter el aceite en una sartén y sofreír la cebolla a fuego bajo, hasta que esté transparente. Agregar el diente de ajo y darle unas vueltas.

  7. Incorporar el tomate y proseguir el sofrito hasta que se reduzca el líquido. En este momento, agregar el pimentón y sofreír (no más de un minuto para que no se queme, pues amargaría).

  8. Retirar del fuego y reservar hasta que los judiones estén tiernos. Cuando estén listos, agregar el sofrito y darle un último hervor al conjunto. Probar la sazón y rectificar la sal si hiciera falta, aunque como las carnes son saladas puede que no sea necesario. Servir.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

Opex 360

Les forces russes auraient utilisé une nouvelle munition de 1500 kg en Ukraine

par Laurent Lagneau · 6 mars 2023

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Comme l’a en encore souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] lors d’une récente audition parlementaire, le missile aérobalistique hypersonique russe Kinjal, porté par le MiG-31K, n’a pas démontré son efficacité opérationnelle en Ukraine, alors qu’un tel engin a été utilisé pour la première fois environ trois semaines après le début de la guerre.

Or, pour le CEMA, l’intérêt d’une arme hypersonique comme le Kinjal [décrite comme « invicible » par Vladimir Poutine, le chef du Kremlin, en mars 2018] réside dans sa capacité de pénétration des systèmes de défense, et donc par la menace qu’il fait peser sur les « centres de pouvoir et de décision » de l’adversaire. Or, le Kinjal n’a pas été utilisé à cette fin par les forces russes. « Ce n’est pas ce que l’on a vu pour l’instant, mais c’est une menace en développement », a résumé le général Burkhard.

Cela étant, d’autres armes ont été plus efficaces, comme le missile de croisière mer-sol Kalibr. Et peut-être que la bombe guidée KAB-1500B-E [ou UPAB-1500B] risque de poser des problèmes aux Ukrainiens. Dévoilée en 2019 par la Société des missiles tactiques [KTRV ou JSC Tactical Missiles Corporation], cette munition n’avait été pas encore été utilisée par les forces aérospatiales russes [VKS], alors que celles-ci ont tiré des missiles de conception ancienne [quand ils n’avaient pas été officiellement retirés du services, comme le Tochka-U] ou destinés à un autre usage [comme les missiles de défense aérienne S-300].

Quoi qu’il en soit, et selon des informations du site spécialisé ukrainien Defense Express, une première utilisation par les VKS d’une bombe UPAB-1500B aurait été documentée dans la région de Tchernihiv [nord de Kiev], il y a « quelques semaines ».

D’une masse de 1500 kg [dont 1000 kg de charge militaire], l’UPAB-1500B est une bombe « planante » conçue pour détruire les cibles militaires hautement protégées. Ayant un système de guidage par satellite [la constellation « Glonass », en l’occurrence], elle doit être larguée par un avion porteur – Su-34 Fullback ou Su-24 Fencer – à une altitude d’environ 45’000 pieds, à 40/50 km de distance de l’objectif. Sa trajectoire peut être modifiée quelques instants avant d’atteindre sa cible.

D’après Defense Express, l’utilisation de cette bombe UPAB-1500B dans la région de Tchernihiv serait un « cas isolé ». Mais ce n’est pas ce que disent les Russes, qui affirment que plusieurs exemplaires ont récemment été largués sur des positions fortifiées tenues par les forces armées ukrainiennes dans le secteur d’Avdiivka [oblast de Donetsk, Donbass].

Les forces russes auraient utilisé une nouvelle munition de 1500 kg en Ukraine

par Laurent Lagneau · 6 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Comme l’a en encore souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] lors d’une récente audition parlementaire, le missile aérobalistique hypersonique russe Kinjal, porté par le MiG-31K, n’a pas démontré son efficacité opérationnelle en Ukraine, alors qu’un tel engin a été utilisé pour la première fois environ trois semaines après le début de la guerre.

Or, pour le CEMA, l’intérêt d’une arme hypersonique comme le Kinjal [décrite comme « invicible » par Vladimir Poutine, le chef du Kremlin, en mars 2018] réside dans sa capacité de pénétration des systèmes de défense, et donc par la menace qu’il fait peser sur les « centres de pouvoir et de décision » de l’adversaire. Or, le Kinjal n’a pas été utilisé à cette fin par les forces russes. « Ce n’est pas ce que l’on a vu pour l’instant, mais c’est une menace en développement », a résumé le général Burkhard.

Cela étant, d’autres armes ont été plus efficaces, comme le missile de croisière mer-sol Kalibr. Et peut-être que la bombe guidée KAB-1500B-E [ou UPAB-1500B] risque de poser des problèmes aux Ukrainiens. Dévoilée en 2019 par la Société des missiles tactiques [KTRV ou JSC Tactical Missiles Corporation], cette munition n’avait été pas encore été utilisée par les forces aérospatiales russes [VKS], alors que celles-ci ont tiré des missiles de conception ancienne [quand ils n’avaient pas été officiellement retirés du services, comme le Tochka-U] ou destinés à un autre usage [comme les missiles de défense aérienne S-300].

Quoi qu’il en soit, et selon des informations du site spécialisé ukrainien Defense Express, une première utilisation par les VKS d’une bombe UPAB-1500B aurait été documentée dans la région de Tchernihiv [nord de Kiev], il y a « quelques semaines ».

D’une masse de 1500 kg [dont 1000 kg de charge militaire], l’UPAB-1500B est une bombe « planante » conçue pour détruire les cibles militaires hautement protégées. Ayant un système de guidage par satellite [la constellation « Glonass », en l’occurrence], elle doit être larguée par un avion porteur – Su-34 Fullback ou Su-24 Fencer – à une altitude d’environ 45’000 pieds, à 40/50 km de distance de l’objectif. Sa trajectoire peut être modifiée quelques instants avant d’atteindre sa cible.

D’après Defense Express, l’utilisation de cette bombe UPAB-1500B dans la région de Tchernihiv serait un « cas isolé ». Mais ce n’est pas ce que disent les Russes, qui affirment que plusieurs exemplaires ont récemment été largués sur des positions fortifiées tenues par les forces armées ukrainiennes dans le secteur d’Avdiivka [oblast de Donetsk, Donbass].

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Comme l’a en encore souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] lors d’une récente audition parlementaire, le missile aérobalistique hypersonique russe Kinjal, porté par le MiG-31K, n’a pas démontré son efficacité opérationnelle en Ukraine, alors qu’un tel engin a été utilisé pour la première fois environ trois semaines après le début de la guerre.

Or, pour le CEMA, l’intérêt d’une arme hypersonique comme le Kinjal [décrite comme « invicible » par Vladimir Poutine, le chef du Kremlin, en mars 2018] réside dans sa capacité de pénétration des systèmes de défense, et donc par la menace qu’il fait peser sur les « centres de pouvoir et de décision » de l’adversaire. Or, le Kinjal n’a pas été utilisé à cette fin par les forces russes. « Ce n’est pas ce que l’on a vu pour l’instant, mais c’est une menace en développement », a résumé le général Burkhard.

Cela étant, d’autres armes ont été plus efficaces, comme le missile de croisière mer-sol Kalibr. Et peut-être que la bombe guidée KAB-1500B-E [ou UPAB-1500B] risque de poser des problèmes aux Ukrainiens. Dévoilée en 2019 par la Société des missiles tactiques [KTRV ou JSC Tactical Missiles Corporation], cette munition n’avait été pas encore été utilisée par les forces aérospatiales russes [VKS], alors que celles-ci ont tiré des missiles de conception ancienne [quand ils n’avaient pas été officiellement retirés du services, comme le Tochka-U] ou destinés à un autre usage [comme les missiles de défense aérienne S-300].

Quoi qu’il en soit, et selon des informations du site spécialisé ukrainien Defense Express, une première utilisation par les VKS d’une bombe UPAB-1500B aurait été documentée dans la région de Tchernihiv [nord de Kiev], il y a « quelques semaines ».

D’une masse de 1500 kg [dont 1000 kg de charge militaire], l’UPAB-1500B est une bombe « planante » conçue pour détruire les cibles militaires hautement protégées. Ayant un système de guidage par satellite [la constellation « Glonass », en l’occurrence], elle doit être larguée par un avion porteur – Su-34 Fullback ou Su-24 Fencer – à une altitude d’environ 45’000 pieds, à 40/50 km de distance de l’objectif. Sa trajectoire peut être modifiée quelques instants avant d’atteindre sa cible.

D’après Defense Express, l’utilisation de cette bombe UPAB-1500B dans la région de Tchernihiv serait un « cas isolé ». Mais ce n’est pas ce que disent les Russes, qui affirment que plusieurs exemplaires ont récemment été largués sur des positions fortifiées tenues par les forces armées ukrainiennes dans le secteur d’Avdiivka [oblast de Donetsk, Donbass].

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Comme l’a en encore souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] lors d’une récente audition parlementaire, le missile aérobalistique hypersonique russe Kinjal, porté par le MiG-31K, n’a pas démontré son efficacité opérationnelle en Ukraine, alors qu’un tel engin a été utilisé pour la première fois environ trois semaines après le début de la guerre.

Or, pour le CEMA, l’intérêt d’une arme hypersonique comme le Kinjal [décrite comme « invicible » par Vladimir Poutine, le chef du Kremlin, en mars 2018] réside dans sa capacité de pénétration des systèmes de défense, et donc par la menace qu’il fait peser sur les « centres de pouvoir et de décision » de l’adversaire. Or, le Kinjal n’a pas été utilisé à cette fin par les forces russes. « Ce n’est pas ce que l’on a vu pour l’instant, mais c’est une menace en développement », a résumé le général Burkhard.

Cela étant, d’autres armes ont été plus efficaces, comme le missile de croisière mer-sol Kalibr. Et peut-être que la bombe guidée KAB-1500B-E [ou UPAB-1500B] risque de poser des problèmes aux Ukrainiens. Dévoilée en 2019 par la Société des missiles tactiques [KTRV ou JSC Tactical Missiles Corporation], cette munition n’avait été pas encore été utilisée par les forces aérospatiales russes [VKS], alors que celles-ci ont tiré des missiles de conception ancienne [quand ils n’avaient pas été officiellement retirés du services, comme le Tochka-U] ou destinés à un autre usage [comme les missiles de défense aérienne S-300].

Quoi qu’il en soit, et selon des informations du site spécialisé ukrainien Defense Express, une première utilisation par les VKS d’une bombe UPAB-1500B aurait été documentée dans la région de Tchernihiv [nord de Kiev], il y a « quelques semaines ».

D’une masse de 1500 kg [dont 1000 kg de charge militaire], l’UPAB-1500B est une bombe « planante » conçue pour détruire les cibles militaires hautement protégées. Ayant un système de guidage par satellite [la constellation « Glonass », en l’occurrence], elle doit être larguée par un avion porteur – Su-34 Fullback ou Su-24 Fencer – à une altitude d’environ 45’000 pieds, à 40/50 km de distance de l’objectif. Sa trajectoire peut être modifiée quelques instants avant d’atteindre sa cible.

D’après Defense Express, l’utilisation de cette bombe UPAB-1500B dans la région de Tchernihiv serait un « cas isolé ». Mais ce n’est pas ce que disent les Russes, qui affirment que plusieurs exemplaires ont récemment été largués sur des positions fortifiées tenues par les forces armées ukrainiennes dans le secteur d’Avdiivka [oblast de Donetsk, Donbass].

Opex 360

Le prochain arrêt technique du porte-avions Charles de Gaulle va durer environ huit mois

par Laurent Lagneau · 6 mars 2023

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Quand elle a commencé, le 15 novembre 2022, la mission Antarès devait avoir un profil « imprévisible », le parcours du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, n’ayant pas été préalablement communiqué, contrairement aux déploiements précédents.

Cela étant, cette mission, qui vient de se terminer dans une relative discrétion, n’aura pas recelé d’énormes surprises, si ce n’est la projection inédite de trois Rafale Marine à Singapour, alors que le GAN naviguait dans le nord de l’océan Indien. Lors de cette mission, appelée « Rastaban », les chasseurs-bombardiers du groupe aérien embarqué ont parcouru 4000 km [avec le soutien d’un avion-ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace] pour participer à des exercices avec la force aérienne singapourienne.

Au total, durant Antarès, le GAN a parcouru 28’000 nautiques et assuré plus de 2000 catapultages d’aéronefs, ce qui lui a permis, souligne la Marine nationale, d’affirmer « partout l’attachement de la France au respect du droit international et à la liberté de navigation en mer », de compléter « l’appréciation autonome de situation des armées dans l’ensemble des zones traversées » et de réaliser de « nombreuses coopérations opérationnelles avec les forces armées de 23 nations ».

La mission Antarès s’est donc terminée après 110 jours de mer… et une participation du GAN à l’exercice interarmées Orion. Dans les semaines à venir, le porte-avions Charles de Gaulle devrait de nouveau être sollicité pour une campagne de qualification à l’appontage de jeunes pilotes. Puis il sera ensuite immobilisé pour un arrêt technique qui s’annonce long… puisqu’il doit durer jusqu’en décembre prochain.

En effet, outre les travaux de routine et le contrôle des chaufferies nucléaires, cet arrêt technique se concentrera sur la coque du navire ainsi que sur ses lignes d’arbres. C’est en effet ce qu’a confié son commandant en second au quotidien Var Matin.

Ces travaux sur les lignes d’arbres seront d’autant plus importants que le porte-avions britanniques HMS Prince of Wales est immobilisé depuis maintenant plusieurs mois en raison justement d’une avarie à ce niveau [une rupture d’un accouplement SKF, ndlr]. Or, par le passé, le Charles de Gaulle a connu une mésaventure du même ordre. En 2009, il était en effet apparu que deux pièces d’accouplement reliant deux des quatre turbines à leurs lignes d’arbres s’étaient révélées anormalement usées.

Par ailleurs, toujours d’après la même source, l’hôpital du porte-avions va être rénové de « A à Z », de même que de nombreux locaux de vie. Enfin, le navire recevra de nouvelles capacités, avec l’installation d’une station navale Syracuse 4 qui, plus puissante et mieux sécurisée, permettra de profiter du débit offert par les satellites de la constellation Syracuse 4 [de l’ordre de 3 à 4 Gb/s, en bande X et en bande Ka, ndlr].

Cette immobilisation du Charles de Gaulle, qui s’annonce longue, malgré le contexte sécuritaire actuel, plaide pour un format à deux porte-avions. Rapporteur pour avis sur les crédits de la Marine nationale, le député Yannick Chenevard l’avait souligné dans son dernier rapport, alors que les études sur le PA NG [porte-avions de nouvelle génération] sont en cours.

« Disposer d’un seul porte-avions signifie, en pratique, ne pouvoir l’utiliser qu’entre 65 et 70 % du temps compte tenu de ses opérations régulières de maintenance [arrêt technique majeur de deux ans, arrêts intermédiaires de six mois…]. […] Un seul porte-avions n’est pas suffisant et notre pays, comme l’Italie ou le Royaume-Uni, se doit de retrouver la capacité qui était la sienne jusqu’au début des années 2000, c’est-à-dire deux porte-avions », fit valoir M. Chenevard.

Et d’ajouter : « La décision de se doter d’un deuxième porte-avions, […] n’est pas urgente, les études du PA-NG commençant à peine. Toutefois, elle ne doit pas non plus être repoussée au-delà de 2027 pour des raisons financières et industrielles. Plus la commande du deuxième PA-NG sera proche de celle du premier, plus il sera possible de faire des économies d’échelle et, par conséquent, de réduire son prix mais également le coût du MCO [maintien en condition opérationnelle] »

Photo : Marine nationale

Le prochain arrêt technique du porte-avions Charles de Gaulle va durer environ huit mois

par Laurent Lagneau · 6 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Quand elle a commencé, le 15 novembre 2022, la mission Antarès devait avoir un profil « imprévisible », le parcours du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, n’ayant pas été préalablement communiqué, contrairement aux déploiements précédents.

Cela étant, cette mission, qui vient de se terminer dans une relative discrétion, n’aura pas recelé d’énormes surprises, si ce n’est la projection inédite de trois Rafale Marine à Singapour, alors que le GAN naviguait dans le nord de l’océan Indien. Lors de cette mission, appelée « Rastaban », les chasseurs-bombardiers du groupe aérien embarqué ont parcouru 4000 km [avec le soutien d’un avion-ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace] pour participer à des exercices avec la force aérienne singapourienne.

Au total, durant Antarès, le GAN a parcouru 28’000 nautiques et assuré plus de 2000 catapultages d’aéronefs, ce qui lui a permis, souligne la Marine nationale, d’affirmer « partout l’attachement de la France au respect du droit international et à la liberté de navigation en mer », de compléter « l’appréciation autonome de situation des armées dans l’ensemble des zones traversées » et de réaliser de « nombreuses coopérations opérationnelles avec les forces armées de 23 nations ».

La mission Antarès s’est donc terminée après 110 jours de mer… et une participation du GAN à l’exercice interarmées Orion. Dans les semaines à venir, le porte-avions Charles de Gaulle devrait de nouveau être sollicité pour une campagne de qualification à l’appontage de jeunes pilotes. Puis il sera ensuite immobilisé pour un arrêt technique qui s’annonce long… puisqu’il doit durer jusqu’en décembre prochain.

En effet, outre les travaux de routine et le contrôle des chaufferies nucléaires, cet arrêt technique se concentrera sur la coque du navire ainsi que sur ses lignes d’arbres. C’est en effet ce qu’a confié son commandant en second au quotidien Var Matin.

Ces travaux sur les lignes d’arbres seront d’autant plus importants que le porte-avions britanniques HMS Prince of Wales est immobilisé depuis maintenant plusieurs mois en raison justement d’une avarie à ce niveau [une rupture d’un accouplement SKF, ndlr]. Or, par le passé, le Charles de Gaulle a connu une mésaventure du même ordre. En 2009, il était en effet apparu que deux pièces d’accouplement reliant deux des quatre turbines à leurs lignes d’arbres s’étaient révélées anormalement usées.

Par ailleurs, toujours d’après la même source, l’hôpital du porte-avions va être rénové de « A à Z », de même que de nombreux locaux de vie. Enfin, le navire recevra de nouvelles capacités, avec l’installation d’une station navale Syracuse 4 qui, plus puissante et mieux sécurisée, permettra de profiter du débit offert par les satellites de la constellation Syracuse 4 [de l’ordre de 3 à 4 Gb/s, en bande X et en bande Ka, ndlr].

Cette immobilisation du Charles de Gaulle, qui s’annonce longue, malgré le contexte sécuritaire actuel, plaide pour un format à deux porte-avions. Rapporteur pour avis sur les crédits de la Marine nationale, le député Yannick Chenevard l’avait souligné dans son dernier rapport, alors que les études sur le PA NG [porte-avions de nouvelle génération] sont en cours.

« Disposer d’un seul porte-avions signifie, en pratique, ne pouvoir l’utiliser qu’entre 65 et 70 % du temps compte tenu de ses opérations régulières de maintenance [arrêt technique majeur de deux ans, arrêts intermédiaires de six mois…]. […] Un seul porte-avions n’est pas suffisant et notre pays, comme l’Italie ou le Royaume-Uni, se doit de retrouver la capacité qui était la sienne jusqu’au début des années 2000, c’est-à-dire deux porte-avions », fit valoir M. Chenevard.

Et d’ajouter : « La décision de se doter d’un deuxième porte-avions, […] n’est pas urgente, les études du PA-NG commençant à peine. Toutefois, elle ne doit pas non plus être repoussée au-delà de 2027 pour des raisons financières et industrielles. Plus la commande du deuxième PA-NG sera proche de celle du premier, plus il sera possible de faire des économies d’échelle et, par conséquent, de réduire son prix mais également le coût du MCO [maintien en condition opérationnelle] »

Photo : Marine nationale

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Quand elle a commencé, le 15 novembre 2022, la mission Antarès devait avoir un profil « imprévisible », le parcours du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, n’ayant pas été préalablement communiqué, contrairement aux déploiements précédents.

Cela étant, cette mission, qui vient de se terminer dans une relative discrétion, n’aura pas recelé d’énormes surprises, si ce n’est la projection inédite de trois Rafale Marine à Singapour, alors que le GAN naviguait dans le nord de l’océan Indien. Lors de cette mission, appelée « Rastaban », les chasseurs-bombardiers du groupe aérien embarqué ont parcouru 4000 km [avec le soutien d’un avion-ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace] pour participer à des exercices avec la force aérienne singapourienne.

Au total, durant Antarès, le GAN a parcouru 28’000 nautiques et assuré plus de 2000 catapultages d’aéronefs, ce qui lui a permis, souligne la Marine nationale, d’affirmer « partout l’attachement de la France au respect du droit international et à la liberté de navigation en mer », de compléter « l’appréciation autonome de situation des armées dans l’ensemble des zones traversées » et de réaliser de « nombreuses coopérations opérationnelles avec les forces armées de 23 nations ».

La mission Antarès s’est donc terminée après 110 jours de mer… et une participation du GAN à l’exercice interarmées Orion. Dans les semaines à venir, le porte-avions Charles de Gaulle devrait de nouveau être sollicité pour une campagne de qualification à l’appontage de jeunes pilotes. Puis il sera ensuite immobilisé pour un arrêt technique qui s’annonce long… puisqu’il doit durer jusqu’en décembre prochain.

En effet, outre les travaux de routine et le contrôle des chaufferies nucléaires, cet arrêt technique se concentrera sur la coque du navire ainsi que sur ses lignes d’arbres. C’est en effet ce qu’a confié son commandant en second au quotidien Var Matin.

Ces travaux sur les lignes d’arbres seront d’autant plus importants que le porte-avions britanniques HMS Prince of Wales est immobilisé depuis maintenant plusieurs mois en raison justement d’une avarie à ce niveau [une rupture d’un accouplement SKF, ndlr]. Or, par le passé, le Charles de Gaulle a connu une mésaventure du même ordre. En 2009, il était en effet apparu que deux pièces d’accouplement reliant deux des quatre turbines à leurs lignes d’arbres s’étaient révélées anormalement usées.

Par ailleurs, toujours d’après la même source, l’hôpital du porte-avions va être rénové de « A à Z », de même que de nombreux locaux de vie. Enfin, le navire recevra de nouvelles capacités, avec l’installation d’une station navale Syracuse 4 qui, plus puissante et mieux sécurisée, permettra de profiter du débit offert par les satellites de la constellation Syracuse 4 [de l’ordre de 3 à 4 Gb/s, en bande X et en bande Ka, ndlr].

Cette immobilisation du Charles de Gaulle, qui s’annonce longue, malgré le contexte sécuritaire actuel, plaide pour un format à deux porte-avions. Rapporteur pour avis sur les crédits de la Marine nationale, le député Yannick Chenevard l’avait souligné dans son dernier rapport, alors que les études sur le PA NG [porte-avions de nouvelle génération] sont en cours.

« Disposer d’un seul porte-avions signifie, en pratique, ne pouvoir l’utiliser qu’entre 65 et 70 % du temps compte tenu de ses opérations régulières de maintenance [arrêt technique majeur de deux ans, arrêts intermédiaires de six mois…]. […] Un seul porte-avions n’est pas suffisant et notre pays, comme l’Italie ou le Royaume-Uni, se doit de retrouver la capacité qui était la sienne jusqu’au début des années 2000, c’est-à-dire deux porte-avions », fit valoir M. Chenevard.

Et d’ajouter : « La décision de se doter d’un deuxième porte-avions, […] n’est pas urgente, les études du PA-NG commençant à peine. Toutefois, elle ne doit pas non plus être repoussée au-delà de 2027 pour des raisons financières et industrielles. Plus la commande du deuxième PA-NG sera proche de celle du premier, plus il sera possible de faire des économies d’échelle et, par conséquent, de réduire son prix mais également le coût du MCO [maintien en condition opérationnelle] »

Photo : Marine nationale

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Quand elle a commencé, le 15 novembre 2022, la mission Antarès devait avoir un profil « imprévisible », le parcours du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, n’ayant pas été préalablement communiqué, contrairement aux déploiements précédents.

Cela étant, cette mission, qui vient de se terminer dans une relative discrétion, n’aura pas recelé d’énormes surprises, si ce n’est la projection inédite de trois Rafale Marine à Singapour, alors que le GAN naviguait dans le nord de l’océan Indien. Lors de cette mission, appelée « Rastaban », les chasseurs-bombardiers du groupe aérien embarqué ont parcouru 4000 km [avec le soutien d’un avion-ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace] pour participer à des exercices avec la force aérienne singapourienne.

Au total, durant Antarès, le GAN a parcouru 28’000 nautiques et assuré plus de 2000 catapultages d’aéronefs, ce qui lui a permis, souligne la Marine nationale, d’affirmer « partout l’attachement de la France au respect du droit international et à la liberté de navigation en mer », de compléter « l’appréciation autonome de situation des armées dans l’ensemble des zones traversées » et de réaliser de « nombreuses coopérations opérationnelles avec les forces armées de 23 nations ».

La mission Antarès s’est donc terminée après 110 jours de mer… et une participation du GAN à l’exercice interarmées Orion. Dans les semaines à venir, le porte-avions Charles de Gaulle devrait de nouveau être sollicité pour une campagne de qualification à l’appontage de jeunes pilotes. Puis il sera ensuite immobilisé pour un arrêt technique qui s’annonce long… puisqu’il doit durer jusqu’en décembre prochain.

En effet, outre les travaux de routine et le contrôle des chaufferies nucléaires, cet arrêt technique se concentrera sur la coque du navire ainsi que sur ses lignes d’arbres. C’est en effet ce qu’a confié son commandant en second au quotidien Var Matin.

au quotidien Var Matin

Ces travaux sur les lignes d’arbres seront d’autant plus importants que le porte-avions britanniques HMS Prince of Wales est immobilisé depuis maintenant plusieurs mois en raison justement d’une avarie à ce niveau [une rupture d’un accouplement SKF, ndlr]. Or, par le passé, le Charles de Gaulle a connu une mésaventure du même ordre. En 2009, il était en effet apparu que deux pièces d’accouplement reliant deux des quatre turbines à leurs lignes d’arbres s’étaient révélées anormalement usées.

Par ailleurs, toujours d’après la même source, l’hôpital du porte-avions va être rénové de « A à Z », de même que de nombreux locaux de vie. Enfin, le navire recevra de nouvelles capacités, avec l’installation d’une station navale Syracuse 4 qui, plus puissante et mieux sécurisée, permettra de profiter du débit offert par les satellites de la constellation Syracuse 4 [de l’ordre de 3 à 4 Gb/s, en bande X et en bande Ka, ndlr].

Cette immobilisation du Charles de Gaulle, qui s’annonce longue, malgré le contexte sécuritaire actuel, plaide pour un format à deux porte-avions. Rapporteur pour avis sur les crédits de la Marine nationale, le député Yannick Chenevard l’avait souligné dans son dernier rapport, alors que les études sur le PA NG [porte-avions de nouvelle génération] sont en cours.

« Disposer d’un seul porte-avions signifie, en pratique, ne pouvoir l’utiliser qu’entre 65 et 70 % du temps compte tenu de ses opérations régulières de maintenance [arrêt technique majeur de deux ans, arrêts intermédiaires de six mois…]. […] Un seul porte-avions n’est pas suffisant et notre pays, comme l’Italie ou le Royaume-Uni, se doit de retrouver la capacité qui était la sienne jusqu’au début des années 2000, c’est-à-dire deux porte-avions », fit valoir M. Chenevard.

Et d’ajouter : « La décision de se doter d’un deuxième porte-avions, […] n’est pas urgente, les études du PA-NG commençant à peine. Toutefois, elle ne doit pas non plus être repoussée au-delà de 2027 pour des raisons financières et industrielles. Plus la commande du deuxième PA-NG sera proche de celle du premier, plus il sera possible de faire des économies d’échelle et, par conséquent, de réduire son prix mais également le coût du MCO [maintien en condition opérationnelle] »

Photo : Marine nationale

Opex 360

La British Army pourrait donner 14 chars Challenger 2 de plus à l’armée ukrainienne [MàJ]

par Laurent Lagneau · 6 mars 2023

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Jusqu’en janvier, l’Ukraine n’avait reçu que des chars de conception soviétique [T-72 et M55, dérivé du T-55], cédés par quelques pays de l’Otan qui en disposaient encore dans leur inventaire. Puis, l’annonce du président français, Emmanuel Macron, de livrer des AMX-10RC à l’armée ukrainienne fit bouger les lignes puisque, dans la foulée, Londres fit part de son intention de céder 14 chars Challenger 2 à Kiev.

Évidemment, cette ponction allait se traduire par une perte capacitaire pour la British Army, même si celle-ci ne devait conserver que 148 chars pour les porter au standard « Challenger 3 » sur les 225 qu’elle possédait jusqu’alors.

« L’armée ukrainienne a besoin de plus d’armes et d’équipements si elle veut maintenir son élan [contre les forces russes]. L’Ukraine a besoin de nos chars et de nos canons maintenant. Je sais qu’elle en fera bon usage. Et il ne peut y avoir de meilleure cause. Mais il est aussi vital de restaurer notre capacité de combat » et l’aide fournie à Kiev « offre également l’opportunité d’accélérer sa modernisation et sa transformation », avait commenté le général Patrick Sanders, le chef d’état-major de la British Army.

Cela étant, cette aide militaire a fait l’objet de débats, outre-Manche, sur les conséquences qu’elle pouvait avoir sur les capacités de la British Army, certains parlementaires ayant avancé qu’elle priverait celle-ci de 25 à 30% de ses « actifs opérationnels ». Si une ponction de 14 Challenger2 devait representer un tiers des chars opérationnels, alors cela voulait dire que seulement 42 exemplaires étaient alors considérés en état de marche… Soit moins de 20% de l’inventaire.

Cependant, l’état-major de la défense britannique, le général Robert McGowan, a réfuté ces chiffres, lors d’une audition parlementaire, le 23 février dernier. Mais il s’est gardé d’apporter des précisions, notamment au sujet de la disponibilité des Challenger 2. En tout cas, la British Army a été en mesure d’engager 30 chars dans l’exercice de l’Otan « Winter Camp », en Estonie, au cours de cet hiver.

Quoi qu’il en soit, il est possible que 14 autres Challenger 2 soient prochainement livrés à l’armée ukrainienne. C’est en effet ce qu’a affirmé Vadym Prystayk, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Ukraine en Grande-Bretagne, dans un entretien donné à Radio Liberty.

« En ce qui concerne les chars [Challenger 2], on nous en avait promis 14. Mais à la suite de la visite du président Zelensky [à Londres], il a été convenu que ce nombre serait doublé », a en effet déclaré le diplomate ukrainien.

Si le gouvernement britannique n’a pas fait d’annonce à ce sujet [pour le moment, du moins], il n’a pas non plus infirmé les propos de M. Prystayk.

A priori, et selon les déductions de Forbes, les Challengers 2 seront affectés aux compagnies de chars relevant des 25e et 80e brigades d’assaut aérien de l’armée ukrainienne, celles-ci étant actuellement dotés de T-80BV de conception russe.

MàJ : Le ministère britannique de la Défense [MoD] a démenti toute intention de livrer à Kiev des Challenger 2 supplémentaires. Du moins pour le moment… Car il s’est dit ouvert à une telle éventualité… Mais que cela dépendrait de l’actualisation de la revue stratégique de sécurité et de défense de 2021.

Photo : British Army

La British Army pourrait donner 14 chars Challenger 2 de plus à l’armée ukrainienne [MàJ]

par Laurent Lagneau · 6 mars 2023

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Jusqu’en janvier, l’Ukraine n’avait reçu que des chars de conception soviétique [T-72 et M55, dérivé du T-55], cédés par quelques pays de l’Otan qui en disposaient encore dans leur inventaire. Puis, l’annonce du président français, Emmanuel Macron, de livrer des AMX-10RC à l’armée ukrainienne fit bouger les lignes puisque, dans la foulée, Londres fit part de son intention de céder 14 chars Challenger 2 à Kiev.

Évidemment, cette ponction allait se traduire par une perte capacitaire pour la British Army, même si celle-ci ne devait conserver que 148 chars pour les porter au standard « Challenger 3 » sur les 225 qu’elle possédait jusqu’alors.

« L’armée ukrainienne a besoin de plus d’armes et d’équipements si elle veut maintenir son élan [contre les forces russes]. L’Ukraine a besoin de nos chars et de nos canons maintenant. Je sais qu’elle en fera bon usage. Et il ne peut y avoir de meilleure cause. Mais il est aussi vital de restaurer notre capacité de combat » et l’aide fournie à Kiev « offre également l’opportunité d’accélérer sa modernisation et sa transformation », avait commenté le général Patrick Sanders, le chef d’état-major de la British Army.

Cela étant, cette aide militaire a fait l’objet de débats, outre-Manche, sur les conséquences qu’elle pouvait avoir sur les capacités de la British Army, certains parlementaires ayant avancé qu’elle priverait celle-ci de 25 à 30% de ses « actifs opérationnels ». Si une ponction de 14 Challenger2 devait representer un tiers des chars opérationnels, alors cela voulait dire que seulement 42 exemplaires étaient alors considérés en état de marche… Soit moins de 20% de l’inventaire.

Cependant, l’état-major de la défense britannique, le général Robert McGowan, a réfuté ces chiffres, lors d’une audition parlementaire, le 23 février dernier. Mais il s’est gardé d’apporter des précisions, notamment au sujet de la disponibilité des Challenger 2. En tout cas, la British Army a été en mesure d’engager 30 chars dans l’exercice de l’Otan « Winter Camp », en Estonie, au cours de cet hiver.

Quoi qu’il en soit, il est possible que 14 autres Challenger 2 soient prochainement livrés à l’armée ukrainienne. C’est en effet ce qu’a affirmé Vadym Prystayk, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Ukraine en Grande-Bretagne, dans un entretien donné à Radio Liberty.

« En ce qui concerne les chars [Challenger 2], on nous en avait promis 14. Mais à la suite de la visite du président Zelensky [à Londres], il a été convenu que ce nombre serait doublé », a en effet déclaré le diplomate ukrainien.

Si le gouvernement britannique n’a pas fait d’annonce à ce sujet [pour le moment, du moins], il n’a pas non plus infirmé les propos de M. Prystayk.

A priori, et selon les déductions de Forbes, les Challengers 2 seront affectés aux compagnies de chars relevant des 25e et 80e brigades d’assaut aérien de l’armée ukrainienne, celles-ci étant actuellement dotés de T-80BV de conception russe.

MàJ : Le ministère britannique de la Défense [MoD] a démenti toute intention de livrer à Kiev des Challenger 2 supplémentaires. Du moins pour le moment… Car il s’est dit ouvert à une telle éventualité… Mais que cela dépendrait de l’actualisation de la revue stratégique de sécurité et de défense de 2021.

Photo : British Army

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Jusqu’en janvier, l’Ukraine n’avait reçu que des chars de conception soviétique [T-72 et M55, dérivé du T-55], cédés par quelques pays de l’Otan qui en disposaient encore dans leur inventaire. Puis, l’annonce du président français, Emmanuel Macron, de livrer des AMX-10RC à l’armée ukrainienne fit bouger les lignes puisque, dans la foulée, Londres fit part de son intention de céder 14 chars Challenger 2 à Kiev.

Évidemment, cette ponction allait se traduire par une perte capacitaire pour la British Army, même si celle-ci ne devait conserver que 148 chars pour les porter au standard « Challenger 3 » sur les 225 qu’elle possédait jusqu’alors.

« L’armée ukrainienne a besoin de plus d’armes et d’équipements si elle veut maintenir son élan [contre les forces russes]. L’Ukraine a besoin de nos chars et de nos canons maintenant. Je sais qu’elle en fera bon usage. Et il ne peut y avoir de meilleure cause. Mais il est aussi vital de restaurer notre capacité de combat » et l’aide fournie à Kiev « offre également l’opportunité d’accélérer sa modernisation et sa transformation », avait commenté le général Patrick Sanders, le chef d’état-major de la British Army.

Cela étant, cette aide militaire a fait l’objet de débats, outre-Manche, sur les conséquences qu’elle pouvait avoir sur les capacités de la British Army, certains parlementaires ayant avancé qu’elle priverait celle-ci de 25 à 30% de ses « actifs opérationnels ». Si une ponction de 14 Challenger2 devait representer un tiers des chars opérationnels, alors cela voulait dire que seulement 42 exemplaires étaient alors considérés en état de marche… Soit moins de 20% de l’inventaire.

Cependant, l’état-major de la défense britannique, le général Robert McGowan, a réfuté ces chiffres, lors d’une audition parlementaire, le 23 février dernier. Mais il s’est gardé d’apporter des précisions, notamment au sujet de la disponibilité des Challenger 2. En tout cas, la British Army a été en mesure d’engager 30 chars dans l’exercice de l’Otan « Winter Camp », en Estonie, au cours de cet hiver.

Quoi qu’il en soit, il est possible que 14 autres Challenger 2 soient prochainement livrés à l’armée ukrainienne. C’est en effet ce qu’a affirmé Vadym Prystayk, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Ukraine en Grande-Bretagne, dans un entretien donné à Radio Liberty.

« En ce qui concerne les chars [Challenger 2], on nous en avait promis 14. Mais à la suite de la visite du président Zelensky [à Londres], il a été convenu que ce nombre serait doublé », a en effet déclaré le diplomate ukrainien.

Si le gouvernement britannique n’a pas fait d’annonce à ce sujet [pour le moment, du moins], il n’a pas non plus infirmé les propos de M. Prystayk.

A priori, et selon les déductions de Forbes, les Challengers 2 seront affectés aux compagnies de chars relevant des 25e et 80e brigades d’assaut aérien de l’armée ukrainienne, celles-ci étant actuellement dotés de T-80BV de conception russe.

MàJ : Le ministère britannique de la Défense [MoD] a démenti toute intention de livrer à Kiev des Challenger 2 supplémentaires. Du moins pour le moment… Car il s’est dit ouvert à une telle éventualité… Mais que cela dépendrait de l’actualisation de la revue stratégique de sécurité et de défense de 2021.

Photo : British Army

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Jusqu’en janvier, l’Ukraine n’avait reçu que des chars de conception soviétique [T-72 et M55, dérivé du T-55], cédés par quelques pays de l’Otan qui en disposaient encore dans leur inventaire. Puis, l’annonce du président français, Emmanuel Macron, de livrer des AMX-10RC à l’armée ukrainienne fit bouger les lignes puisque, dans la foulée, Londres fit part de son intention de céder 14 chars Challenger 2 à Kiev.

Évidemment, cette ponction allait se traduire par une perte capacitaire pour la British Army, même si celle-ci ne devait conserver que 148 chars pour les porter au standard « Challenger 3 » sur les 225 qu’elle possédait jusqu’alors.

« L’armée ukrainienne a besoin de plus d’armes et d’équipements si elle veut maintenir son élan [contre les forces russes]. L’Ukraine a besoin de nos chars et de nos canons maintenant. Je sais qu’elle en fera bon usage. Et il ne peut y avoir de meilleure cause. Mais il est aussi vital de restaurer notre capacité de combat » et l’aide fournie à Kiev « offre également l’opportunité d’accélérer sa modernisation et sa transformation », avait commenté le général Patrick Sanders, le chef d’état-major de la British Army.

Cela étant, cette aide militaire a fait l’objet de débats, outre-Manche, sur les conséquences qu’elle pouvait avoir sur les capacités de la British Army, certains parlementaires ayant avancé qu’elle priverait celle-ci de 25 à 30% de ses « actifs opérationnels ». Si une ponction de 14 Challenger2 devait representer un tiers des chars opérationnels, alors cela voulait dire que seulement 42 exemplaires étaient alors considérés en état de marche… Soit moins de 20% de l’inventaire.

Cependant, l’état-major de la défense britannique, le général Robert McGowan, a réfuté ces chiffres, lors d’une audition parlementaire, le 23 février dernier. Mais il s’est gardé d’apporter des précisions, notamment au sujet de la disponibilité des Challenger 2. En tout cas, la British Army a été en mesure d’engager 30 chars dans l’exercice de l’Otan « Winter Camp », en Estonie, au cours de cet hiver.

Quoi qu’il en soit, il est possible que 14 autres Challenger 2 soient prochainement livrés à l’armée ukrainienne. C’est en effet ce qu’a affirmé Vadym Prystayk, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Ukraine en Grande-Bretagne, dans un entretien donné à Radio Liberty.

« En ce qui concerne les chars [Challenger 2], on nous en avait promis 14. Mais à la suite de la visite du président Zelensky [à Londres], il a été convenu que ce nombre serait doublé », a en effet déclaré le diplomate ukrainien.

Si le gouvernement britannique n’a pas fait d’annonce à ce sujet [pour le moment, du moins], il n’a pas non plus infirmé les propos de M. Prystayk.

A priori, et selon les déductions de Forbes, les Challengers 2 seront affectés aux compagnies de chars relevant des 25e et 80e brigades d’assaut aérien de l’armée ukrainienne, celles-ci étant actuellement dotés de T-80BV de conception russe.

MàJ : Le ministère britannique de la Défense [MoD] a démenti toute intention de livrer à Kiev des Challenger 2 supplémentaires. Du moins pour le moment… Car il s’est dit ouvert à une telle éventualité… Mais que cela dépendrait de l’actualisation de la revue stratégique de sécurité et de défense de 2021.

Photo : British Army

Opex 360

Après l’Allemagne, la République tchèque fait part de son intérêt pour les chars Leopard 2 de l’armée suisse

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

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La semaine passée, le Département fédéral suisse de la Défense, de la protection de la population et des sports a confirmé que l’Allemagne lui avait demandé de revendre une partie de ses 96 chars Leopard 2 [ou 87Leo selon la nomenclature suisse, ndlr] à Rheinmetall afin de pouvoir « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ».

Compte tenu de sa neutralité et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre, la Suisse s’interdit d’exporter [ou de revendre] des équipements militaires vers des pays en guerre. Et l’Ukraine n’échappe pas à cette règle. D’où la demande de Berlin, laquelle vise à remplacer les Leopard 2 que certains pays ont l’intention de fournir à l’armée ukrainienne.

Cela étant, les Leopard 2 mis en réserve par l’armée suisse – 96 sur un total de 230 – suscite bien des convoitises. L’an passé, la Pologne s’y était intéressée, alors qu’elle cherchait à remplacer les chars T-72 de conception soviétique qu’elle venait de livrer à l’Ukraine. Et, à l’époque, Berne avait refusé de donner une suite favorable à cette demande… pour des raisons législatives.

« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », firent en effet valoir les autorités suisses.

Quelle suite sera donnée à la requête allemande? Et… à celle que vient d’adresser la République tchèque, qui serait intéressée par la reprise de quelques « 87 Leo »? C’est en effet ce qu’a indiqué Viola Amherd, la cheffe du DDPS… « Nous avions une demande de l’Allemagne et depuis lors, nous avons aussi une demande de la République tchèque », a-t-elle en effet déclaré à la télévision publique SRF, le 6 mars.

À Prague, on a donné une version différente des faits. « Nous n’avons pas discuté de l’achat de chars à la Suisse, mais si la Suisse voulait nous donner ses Leopard 2 comme récompense pour notre aide à l’Ukraine nous ne serions certainement pas contre », a en effet dit David Jares, le porte-parole du ministère tchèque de la Défense, selon l’AFP.

Selon le commandant de corps Thomas Süssli [chef de l’armée suisse], la demande allemande porterait sur une douzaine de Leopard 2A4. Quant à celle faite par Prague, aucune précision n’a été donnée son sujet.

Pour rappel, l’armée tchèque doit recevoir un total de 15 Leopard 2A4, fournis par l’Allemagne dans le cadre de l’initiative Ringtausch, lancée par Berlin pour faciliter le don à l’Ukraine d’équipements militaires d’origine soviétique par certains pays de l’Otan. Et il est question de compléter cette dotation par 50 Leopard 2A7+ neufs.

Cela étant, l’armée suisse n’est pas forcément d’accord pour se séparer des chars mis en réserve. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour autoriser la cession d’une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne. Mais elle s’était heurtée à l’opposition des commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États]. Et il est problable que ces nouvelles demandes fassent l’objet du même traitement.

« Les Leopard mis hors service gardent leur importance, soit pour être revalorisé soit sous forme de pièces de rechange », a ainis souligné le DDPS, selon la presse d’outre-Léman.

Photo : DDPS

Après l’Allemagne, la République tchèque fait part de son intérêt pour les chars Leopard 2 de l’armée suisse

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

La semaine passée, le Département fédéral suisse de la Défense, de la protection de la population et des sports a confirmé que l’Allemagne lui avait demandé de revendre une partie de ses 96 chars Leopard 2 [ou 87Leo selon la nomenclature suisse, ndlr] à Rheinmetall afin de pouvoir « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ».

Compte tenu de sa neutralité et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre, la Suisse s’interdit d’exporter [ou de revendre] des équipements militaires vers des pays en guerre. Et l’Ukraine n’échappe pas à cette règle. D’où la demande de Berlin, laquelle vise à remplacer les Leopard 2 que certains pays ont l’intention de fournir à l’armée ukrainienne.

Cela étant, les Leopard 2 mis en réserve par l’armée suisse – 96 sur un total de 230 – suscite bien des convoitises. L’an passé, la Pologne s’y était intéressée, alors qu’elle cherchait à remplacer les chars T-72 de conception soviétique qu’elle venait de livrer à l’Ukraine. Et, à l’époque, Berne avait refusé de donner une suite favorable à cette demande… pour des raisons législatives.

« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », firent en effet valoir les autorités suisses.

Quelle suite sera donnée à la requête allemande? Et… à celle que vient d’adresser la République tchèque, qui serait intéressée par la reprise de quelques « 87 Leo »? C’est en effet ce qu’a indiqué Viola Amherd, la cheffe du DDPS… « Nous avions une demande de l’Allemagne et depuis lors, nous avons aussi une demande de la République tchèque », a-t-elle en effet déclaré à la télévision publique SRF, le 6 mars.

À Prague, on a donné une version différente des faits. « Nous n’avons pas discuté de l’achat de chars à la Suisse, mais si la Suisse voulait nous donner ses Leopard 2 comme récompense pour notre aide à l’Ukraine nous ne serions certainement pas contre », a en effet dit David Jares, le porte-parole du ministère tchèque de la Défense, selon l’AFP.

Selon le commandant de corps Thomas Süssli [chef de l’armée suisse], la demande allemande porterait sur une douzaine de Leopard 2A4. Quant à celle faite par Prague, aucune précision n’a été donnée son sujet.

Pour rappel, l’armée tchèque doit recevoir un total de 15 Leopard 2A4, fournis par l’Allemagne dans le cadre de l’initiative Ringtausch, lancée par Berlin pour faciliter le don à l’Ukraine d’équipements militaires d’origine soviétique par certains pays de l’Otan. Et il est question de compléter cette dotation par 50 Leopard 2A7+ neufs.

Cela étant, l’armée suisse n’est pas forcément d’accord pour se séparer des chars mis en réserve. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour autoriser la cession d’une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne. Mais elle s’était heurtée à l’opposition des commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États]. Et il est problable que ces nouvelles demandes fassent l’objet du même traitement.

« Les Leopard mis hors service gardent leur importance, soit pour être revalorisé soit sous forme de pièces de rechange », a ainis souligné le DDPS, selon la presse d’outre-Léman.

Photo : DDPS

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La semaine passée, le Département fédéral suisse de la Défense, de la protection de la population et des sports a confirmé que l’Allemagne lui avait demandé de revendre une partie de ses 96 chars Leopard 2 [ou 87Leo selon la nomenclature suisse, ndlr] à Rheinmetall afin de pouvoir « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ».

Compte tenu de sa neutralité et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre, la Suisse s’interdit d’exporter [ou de revendre] des équipements militaires vers des pays en guerre. Et l’Ukraine n’échappe pas à cette règle. D’où la demande de Berlin, laquelle vise à remplacer les Leopard 2 que certains pays ont l’intention de fournir à l’armée ukrainienne.

Cela étant, les Leopard 2 mis en réserve par l’armée suisse – 96 sur un total de 230 – suscite bien des convoitises. L’an passé, la Pologne s’y était intéressée, alors qu’elle cherchait à remplacer les chars T-72 de conception soviétique qu’elle venait de livrer à l’Ukraine. Et, à l’époque, Berne avait refusé de donner une suite favorable à cette demande… pour des raisons législatives.

« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », firent en effet valoir les autorités suisses.

Quelle suite sera donnée à la requête allemande? Et… à celle que vient d’adresser la République tchèque, qui serait intéressée par la reprise de quelques « 87 Leo »? C’est en effet ce qu’a indiqué Viola Amherd, la cheffe du DDPS… « Nous avions une demande de l’Allemagne et depuis lors, nous avons aussi une demande de la République tchèque », a-t-elle en effet déclaré à la télévision publique SRF, le 6 mars.

À Prague, on a donné une version différente des faits. « Nous n’avons pas discuté de l’achat de chars à la Suisse, mais si la Suisse voulait nous donner ses Leopard 2 comme récompense pour notre aide à l’Ukraine nous ne serions certainement pas contre », a en effet dit David Jares, le porte-parole du ministère tchèque de la Défense, selon l’AFP.

Selon le commandant de corps Thomas Süssli [chef de l’armée suisse], la demande allemande porterait sur une douzaine de Leopard 2A4. Quant à celle faite par Prague, aucune précision n’a été donnée son sujet.

Pour rappel, l’armée tchèque doit recevoir un total de 15 Leopard 2A4, fournis par l’Allemagne dans le cadre de l’initiative Ringtausch, lancée par Berlin pour faciliter le don à l’Ukraine d’équipements militaires d’origine soviétique par certains pays de l’Otan. Et il est question de compléter cette dotation par 50 Leopard 2A7+ neufs.

Cela étant, l’armée suisse n’est pas forcément d’accord pour se séparer des chars mis en réserve. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour autoriser la cession d’une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne. Mais elle s’était heurtée à l’opposition des commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États]. Et il est problable que ces nouvelles demandes fassent l’objet du même traitement.

« Les Leopard mis hors service gardent leur importance, soit pour être revalorisé soit sous forme de pièces de rechange », a ainis souligné le DDPS, selon la presse d’outre-Léman.

Photo : DDPS

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La semaine passée, le Département fédéral suisse de la Défense, de la protection de la population et des sports a confirmé que l’Allemagne lui avait demandé de revendre une partie de ses 96 chars Leopard 2 [ou 87Leo selon la nomenclature suisse, ndlr] à Rheinmetall afin de pouvoir « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ».

Compte tenu de sa neutralité et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre, la Suisse s’interdit d’exporter [ou de revendre] des équipements militaires vers des pays en guerre. Et l’Ukraine n’échappe pas à cette règle. D’où la demande de Berlin, laquelle vise à remplacer les Leopard 2 que certains pays ont l’intention de fournir à l’armée ukrainienne.

Cela étant, les Leopard 2 mis en réserve par l’armée suisse – 96 sur un total de 230 – suscite bien des convoitises. L’an passé, la Pologne s’y était intéressée, alors qu’elle cherchait à remplacer les chars T-72 de conception soviétique qu’elle venait de livrer à l’Ukraine. Et, à l’époque, Berne avait refusé de donner une suite favorable à cette demande… pour des raisons législatives.

« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », firent en effet valoir les autorités suisses.

Quelle suite sera donnée à la requête allemande? Et… à celle que vient d’adresser la République tchèque, qui serait intéressée par la reprise de quelques « 87 Leo »? C’est en effet ce qu’a indiqué Viola Amherd, la cheffe du DDPS… « Nous avions une demande de l’Allemagne et depuis lors, nous avons aussi une demande de la République tchèque », a-t-elle en effet déclaré à la télévision publique SRF, le 6 mars.

À Prague, on a donné une version différente des faits. « Nous n’avons pas discuté de l’achat de chars à la Suisse, mais si la Suisse voulait nous donner ses Leopard 2 comme récompense pour notre aide à l’Ukraine nous ne serions certainement pas contre », a en effet dit David Jares, le porte-parole du ministère tchèque de la Défense, selon l’AFP.

Selon le commandant de corps Thomas Süssli [chef de l’armée suisse], la demande allemande porterait sur une douzaine de Leopard 2A4. Quant à celle faite par Prague, aucune précision n’a été donnée son sujet.

Pour rappel, l’armée tchèque doit recevoir un total de 15 Leopard 2A4, fournis par l’Allemagne dans le cadre de l’initiative Ringtausch, lancée par Berlin pour faciliter le don à l’Ukraine d’équipements militaires d’origine soviétique par certains pays de l’Otan. Et il est question de compléter cette dotation par 50 Leopard 2A7+ neufs.

Cela étant, l’armée suisse n’est pas forcément d’accord pour se séparer des chars mis en réserve. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour autoriser la cession d’une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne. Mais elle s’était heurtée à l’opposition des commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États]. Et il est problable que ces nouvelles demandes fassent l’objet du même traitement.

« Les Leopard mis hors service gardent leur importance, soit pour être revalorisé soit sous forme de pièces de rechange », a ainis souligné le DDPS, selon la presse d’outre-Léman.

Photo : DDPS

Opex 360

Le Rafale F5 sera un « avion très différent », selon le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace

par Laurent Lagneau · 5 mars 2023

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Étant donné le retard pris dans le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] et les aléas qu’il est susceptible de connaître d’ici sa mise en service [à l’horizon 2040, si l’on est très optimiste], la France devra developper un nouveau standard du Rafale afin de garantir la continuité de la composante aéroportée de sa dissuasion nucléaire, laquelle reposera sur le missile à superstatoréacteur hypersonique ASN4G au cours de la prochaine décennie.

L’ASN4G sera « intégré sur le NGF [avion de combat de nouvelle génération du SCAF, nldr] dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale, ce qui nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a ainsi récemment expliqué Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA].

En effet, l’horizon 2035, et comme l’avait expliqué le général Laurent Rataud, sous-chef d’état-major plans-programmes [SCPP] de l’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace, cité dans un rapport parlementaire publié en 2021, le Rafale « devra alors faire face à des systèmes de défense sol-air des plus performants […] et évoluer dans des environnements extrêmement brouillés, ce qui supposera de le doter de moyens de guerre électronique et de guerre de navigation, ainsi qu’éventuellement de moyens de suppressions des défenses aériennes adverses performants ».

À court terme, l’AAE et l’Aéronautique navale disposeront de Rafale F4, ce standard constituant la « première génération de connectivité ». Et le Rafale F5 incarnera la seconde.

« Concernant l’évolution des standards du Rafale, […] elle permet de développer la connectivité, c’est-à-dire l’échange de données entre les appareils – chasseurs, mais aussi avions d’accompagnement. Le standard F4 constituera la première génération de connectivité et le F5 donnera naissance à la deuxième génération, qui assurera une connectivité plus sécurisée », a en effet expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE, lors d’une récente audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire.

Or, cela supposera d’apporter des modifications importantes au Rafale. « Quand le standard F5 sortira, l’avion sera très différent », a confié le CEMAAE. « Le radar, les contre-mesures électroniques et le calculateur nécessaire à la connectivité auront été modifiés. Or les capacités de calcul permettant de traiter des centaines de milliers d’informations nécessitent un câblage que le Rafale tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est pas capable de supporter », a-t-il ajouté.

Aussi, a-t-il continué, « plusieurs standards coexisteront donc, et cela ne sera pas gênant » car « la complémentarité des moyens fait notre force, chaque appareil ayant ses avantages ».

Par ailleurs, l’ASN4G devrait être beaucoup plus imposant que l’actuel ASMP-A [Air-Sol Moyenne Portée / Amélioré] mis en oeuvre par les Rafale B des Forces aériennes stratégiques [FAS] et les Rafale M de la Force aéronavale nucléaire [FANu]. C’est « un gros missile », a en effet souligné le général Mille. Reste à voir les conséquences que cela aura sur le standard F5 du Rafale… lequel sera, avait expliqué le général Frédéric Parisot, le n°2 de l’AAE, « doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ».

Le Rafale F5 sera un « avion très différent », selon le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace

par Laurent Lagneau · 5 mars 2023

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Étant donné le retard pris dans le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] et les aléas qu’il est susceptible de connaître d’ici sa mise en service [à l’horizon 2040, si l’on est très optimiste], la France devra developper un nouveau standard du Rafale afin de garantir la continuité de la composante aéroportée de sa dissuasion nucléaire, laquelle reposera sur le missile à superstatoréacteur hypersonique ASN4G au cours de la prochaine décennie.

L’ASN4G sera « intégré sur le NGF [avion de combat de nouvelle génération du SCAF, nldr] dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale, ce qui nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a ainsi récemment expliqué Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA].

En effet, l’horizon 2035, et comme l’avait expliqué le général Laurent Rataud, sous-chef d’état-major plans-programmes [SCPP] de l’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace, cité dans un rapport parlementaire publié en 2021, le Rafale « devra alors faire face à des systèmes de défense sol-air des plus performants […] et évoluer dans des environnements extrêmement brouillés, ce qui supposera de le doter de moyens de guerre électronique et de guerre de navigation, ainsi qu’éventuellement de moyens de suppressions des défenses aériennes adverses performants ».

À court terme, l’AAE et l’Aéronautique navale disposeront de Rafale F4, ce standard constituant la « première génération de connectivité ». Et le Rafale F5 incarnera la seconde.

« Concernant l’évolution des standards du Rafale, […] elle permet de développer la connectivité, c’est-à-dire l’échange de données entre les appareils – chasseurs, mais aussi avions d’accompagnement. Le standard F4 constituera la première génération de connectivité et le F5 donnera naissance à la deuxième génération, qui assurera une connectivité plus sécurisée », a en effet expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE, lors d’une récente audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire.

Or, cela supposera d’apporter des modifications importantes au Rafale. « Quand le standard F5 sortira, l’avion sera très différent », a confié le CEMAAE. « Le radar, les contre-mesures électroniques et le calculateur nécessaire à la connectivité auront été modifiés. Or les capacités de calcul permettant de traiter des centaines de milliers d’informations nécessitent un câblage que le Rafale tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est pas capable de supporter », a-t-il ajouté.

Aussi, a-t-il continué, « plusieurs standards coexisteront donc, et cela ne sera pas gênant » car « la complémentarité des moyens fait notre force, chaque appareil ayant ses avantages ».

Par ailleurs, l’ASN4G devrait être beaucoup plus imposant que l’actuel ASMP-A [Air-Sol Moyenne Portée / Amélioré] mis en oeuvre par les Rafale B des Forces aériennes stratégiques [FAS] et les Rafale M de la Force aéronavale nucléaire [FANu]. C’est « un gros missile », a en effet souligné le général Mille. Reste à voir les conséquences que cela aura sur le standard F5 du Rafale… lequel sera, avait expliqué le général Frédéric Parisot, le n°2 de l’AAE, « doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ».

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Étant donné le retard pris dans le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] et les aléas qu’il est susceptible de connaître d’ici sa mise en service [à l’horizon 2040, si l’on est très optimiste], la France devra developper un nouveau standard du Rafale afin de garantir la continuité de la composante aéroportée de sa dissuasion nucléaire, laquelle reposera sur le missile à superstatoréacteur hypersonique ASN4G au cours de la prochaine décennie.

L’ASN4G sera « intégré sur le NGF [avion de combat de nouvelle génération du SCAF, nldr] dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale, ce qui nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a ainsi récemment expliqué Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA].

En effet, l’horizon 2035, et comme l’avait expliqué le général Laurent Rataud, sous-chef d’état-major plans-programmes [SCPP] de l’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace, cité dans un rapport parlementaire publié en 2021, le Rafale « devra alors faire face à des systèmes de défense sol-air des plus performants […] et évoluer dans des environnements extrêmement brouillés, ce qui supposera de le doter de moyens de guerre électronique et de guerre de navigation, ainsi qu’éventuellement de moyens de suppressions des défenses aériennes adverses performants ».

À court terme, l’AAE et l’Aéronautique navale disposeront de Rafale F4, ce standard constituant la « première génération de connectivité ». Et le Rafale F5 incarnera la seconde.

« Concernant l’évolution des standards du Rafale, […] elle permet de développer la connectivité, c’est-à-dire l’échange de données entre les appareils – chasseurs, mais aussi avions d’accompagnement. Le standard F4 constituera la première génération de connectivité et le F5 donnera naissance à la deuxième génération, qui assurera une connectivité plus sécurisée », a en effet expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE, lors d’une récente audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire.

Or, cela supposera d’apporter des modifications importantes au Rafale. « Quand le standard F5 sortira, l’avion sera très différent », a confié le CEMAAE. « Le radar, les contre-mesures électroniques et le calculateur nécessaire à la connectivité auront été modifiés. Or les capacités de calcul permettant de traiter des centaines de milliers d’informations nécessitent un câblage que le Rafale tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est pas capable de supporter », a-t-il ajouté.

Aussi, a-t-il continué, « plusieurs standards coexisteront donc, et cela ne sera pas gênant » car « la complémentarité des moyens fait notre force, chaque appareil ayant ses avantages ».

Par ailleurs, l’ASN4G devrait être beaucoup plus imposant que l’actuel ASMP-A [Air-Sol Moyenne Portée / Amélioré] mis en oeuvre par les Rafale B des Forces aériennes stratégiques [FAS] et les Rafale M de la Force aéronavale nucléaire [FANu]. C’est « un gros missile », a en effet souligné le général Mille. Reste à voir les conséquences que cela aura sur le standard F5 du Rafale… lequel sera, avait expliqué le général Frédéric Parisot, le n°2 de l’AAE, « doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ».

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Étant donné le retard pris dans le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] et les aléas qu’il est susceptible de connaître d’ici sa mise en service [à l’horizon 2040, si l’on est très optimiste], la France devra developper un nouveau standard du Rafale afin de garantir la continuité de la composante aéroportée de sa dissuasion nucléaire, laquelle reposera sur le missile à superstatoréacteur hypersonique ASN4G au cours de la prochaine décennie.

L’ASN4G sera « intégré sur le NGF [avion de combat de nouvelle génération du SCAF, nldr] dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale, ce qui nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a ainsi récemment expliqué Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA].

En effet, l’horizon 2035, et comme l’avait expliqué le général Laurent Rataud, sous-chef d’état-major plans-programmes [SCPP] de l’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace, cité dans un rapport parlementaire publié en 2021, le Rafale « devra alors faire face à des systèmes de défense sol-air des plus performants […] et évoluer dans des environnements extrêmement brouillés, ce qui supposera de le doter de moyens de guerre électronique et de guerre de navigation, ainsi qu’éventuellement de moyens de suppressions des défenses aériennes adverses performants ».

À court terme, l’AAE et l’Aéronautique navale disposeront de Rafale F4, ce standard constituant la « première génération de connectivité ». Et le Rafale F5 incarnera la seconde.

« Concernant l’évolution des standards du Rafale, […] elle permet de développer la connectivité, c’est-à-dire l’échange de données entre les appareils – chasseurs, mais aussi avions d’accompagnement. Le standard F4 constituera la première génération de connectivité et le F5 donnera naissance à la deuxième génération, qui assurera une connectivité plus sécurisée », a en effet expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE, lors d’une récente audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire.

Or, cela supposera d’apporter des modifications importantes au Rafale. « Quand le standard F5 sortira, l’avion sera très différent », a confié le CEMAAE. « Le radar, les contre-mesures électroniques et le calculateur nécessaire à la connectivité auront été modifiés. Or les capacités de calcul permettant de traiter des centaines de milliers d’informations nécessitent un câblage que le Rafale tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est pas capable de supporter », a-t-il ajouté.

Aussi, a-t-il continué, « plusieurs standards coexisteront donc, et cela ne sera pas gênant » car « la complémentarité des moyens fait notre force, chaque appareil ayant ses avantages ».

Par ailleurs, l’ASN4G devrait être beaucoup plus imposant que l’actuel ASMP-A [Air-Sol Moyenne Portée / Amélioré] mis en oeuvre par les Rafale B des Forces aériennes stratégiques [FAS] et les Rafale M de la Force aéronavale nucléaire [FANu]. C’est « un gros missile », a en effet souligné le général Mille. Reste à voir les conséquences que cela aura sur le standard F5 du Rafale… lequel sera, avait expliqué le général Frédéric Parisot, le n°2 de l’AAE, « doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ».

Opex 360

Airbus Helicopters s’allie avec Boeing pour remplacer les hélicoptères Puma des forces britanniques

par Laurent Lagneau · 6 mars 2023

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En mai 2022, le ministère britannique de la Défense [MoD] a lancé un appel d’offres afin d’acquérir 44 nouveaux hélicoptères multi-rôles de transport destinés à remplacer les Puma HC2 et trois Bell Griffin HAR2 [ou Bell 412] de la Royal Air Force ainsi que cinq Bell 212 et six Dauphin II de l’Army Air Corps.

Quelques semaines plus tard, et après un premier examen des offres reçues, le MoD a indiqué avoir retenu quatre candidats potentiels, à savoir Airbus Helicopters [H175M], Boeing [MH-139 Grey Wolf], Leonardo [AW149] et Sikorsky [S-70M Black Hawk]. Seulement, l’un d’eux va se retirer de la compétition.

En effet, et contre toute attente [quand l’on sait la rivalité qui les oppose… sur le marché de l’aviation civile], Airbus Helicopters et Boeing se sont mis d’accord pour faire cause commune pour cet appel d’offres britannique.

« Boeing [Defence UK] est la dernière entreprise de défense et d’aérospatiale à rejoindre le groupe de travail H175M pour répondre aux exigences du Royaume-Uni en matière de nouveaux hélicoptères moyens », a en effet annoncé Airbus, la maison-mère d’Airbus Helicopters, ce 6 mars.

Selon le communiqué, Boeing Denfece UK aura à assurer la formation du personnel naviguant ainsi que celle des techniciens. Sous réserve, évidemment, d’un choix en faveur du H175M par le MoD.

« Boeing Defence UK est respecté à juste titre dans ce pays pour son soutien de longue date aux flottes britanniques Chinook et Apache », a fait valoir Lenny Brown, le directeur général d’Airbus Helicopters UK.

« Nous sommes ravis de collaborer avec Airbus. […] Notre équipe locale soutient les forces armées britanniques depuis des décennies, avec des centaines d’emplois dans le pays dans les domaines de la formation. En tant que membre du groupe de travail H175M, nous sommes impatients de tirer parti de notre expertise actuelle pour assurer la disponibilité et la préparation des futures flottes d’hélicoptères du Royaume-Uni », a commenté Steve Burnell, directeur général de Boeing Defence UK.

Si l’offre d’Airbus Helicopters est retenue par le MoD, alors les 44 H175M seront assemblées à Brouhgton [Pays-de-Galles]. outre Boeing Defence UK, le groupe de travail réuni par l’industriel compte Martin Baker, Spirit Aerosystems, Babcock [pour le soutien] et Pratt & Whitney Canada [pour les turbines PT6C-67E].

Airbus Helicopters s’allie avec Boeing pour remplacer les hélicoptères Puma des forces britanniques

par Laurent Lagneau · 6 mars 2023

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En mai 2022, le ministère britannique de la Défense [MoD] a lancé un appel d’offres afin d’acquérir 44 nouveaux hélicoptères multi-rôles de transport destinés à remplacer les Puma HC2 et trois Bell Griffin HAR2 [ou Bell 412] de la Royal Air Force ainsi que cinq Bell 212 et six Dauphin II de l’Army Air Corps.

Quelques semaines plus tard, et après un premier examen des offres reçues, le MoD a indiqué avoir retenu quatre candidats potentiels, à savoir Airbus Helicopters [H175M], Boeing [MH-139 Grey Wolf], Leonardo [AW149] et Sikorsky [S-70M Black Hawk]. Seulement, l’un d’eux va se retirer de la compétition.

En effet, et contre toute attente [quand l’on sait la rivalité qui les oppose… sur le marché de l’aviation civile], Airbus Helicopters et Boeing se sont mis d’accord pour faire cause commune pour cet appel d’offres britannique.

« Boeing [Defence UK] est la dernière entreprise de défense et d’aérospatiale à rejoindre le groupe de travail H175M pour répondre aux exigences du Royaume-Uni en matière de nouveaux hélicoptères moyens », a en effet annoncé Airbus, la maison-mère d’Airbus Helicopters, ce 6 mars.

Selon le communiqué, Boeing Denfece UK aura à assurer la formation du personnel naviguant ainsi que celle des techniciens. Sous réserve, évidemment, d’un choix en faveur du H175M par le MoD.

« Boeing Defence UK est respecté à juste titre dans ce pays pour son soutien de longue date aux flottes britanniques Chinook et Apache », a fait valoir Lenny Brown, le directeur général d’Airbus Helicopters UK.

« Nous sommes ravis de collaborer avec Airbus. […] Notre équipe locale soutient les forces armées britanniques depuis des décennies, avec des centaines d’emplois dans le pays dans les domaines de la formation. En tant que membre du groupe de travail H175M, nous sommes impatients de tirer parti de notre expertise actuelle pour assurer la disponibilité et la préparation des futures flottes d’hélicoptères du Royaume-Uni », a commenté Steve Burnell, directeur général de Boeing Defence UK.

Si l’offre d’Airbus Helicopters est retenue par le MoD, alors les 44 H175M seront assemblées à Brouhgton [Pays-de-Galles]. outre Boeing Defence UK, le groupe de travail réuni par l’industriel compte Martin Baker, Spirit Aerosystems, Babcock [pour le soutien] et Pratt & Whitney Canada [pour les turbines PT6C-67E].

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En mai 2022, le ministère britannique de la Défense [MoD] a lancé un appel d’offres afin d’acquérir 44 nouveaux hélicoptères multi-rôles de transport destinés à remplacer les Puma HC2 et trois Bell Griffin HAR2 [ou Bell 412] de la Royal Air Force ainsi que cinq Bell 212 et six Dauphin II de l’Army Air Corps.

Quelques semaines plus tard, et après un premier examen des offres reçues, le MoD a indiqué avoir retenu quatre candidats potentiels, à savoir Airbus Helicopters [H175M], Boeing [MH-139 Grey Wolf], Leonardo [AW149] et Sikorsky [S-70M Black Hawk]. Seulement, l’un d’eux va se retirer de la compétition.

En effet, et contre toute attente [quand l’on sait la rivalité qui les oppose… sur le marché de l’aviation civile], Airbus Helicopters et Boeing se sont mis d’accord pour faire cause commune pour cet appel d’offres britannique.

« Boeing [Defence UK] est la dernière entreprise de défense et d’aérospatiale à rejoindre le groupe de travail H175M pour répondre aux exigences du Royaume-Uni en matière de nouveaux hélicoptères moyens », a en effet annoncé Airbus, la maison-mère d’Airbus Helicopters, ce 6 mars.

Selon le communiqué, Boeing Denfece UK aura à assurer la formation du personnel naviguant ainsi que celle des techniciens. Sous réserve, évidemment, d’un choix en faveur du H175M par le MoD.

« Boeing Defence UK est respecté à juste titre dans ce pays pour son soutien de longue date aux flottes britanniques Chinook et Apache », a fait valoir Lenny Brown, le directeur général d’Airbus Helicopters UK.

« Nous sommes ravis de collaborer avec Airbus. […] Notre équipe locale soutient les forces armées britanniques depuis des décennies, avec des centaines d’emplois dans le pays dans les domaines de la formation. En tant que membre du groupe de travail H175M, nous sommes impatients de tirer parti de notre expertise actuelle pour assurer la disponibilité et la préparation des futures flottes d’hélicoptères du Royaume-Uni », a commenté Steve Burnell, directeur général de Boeing Defence UK.

Si l’offre d’Airbus Helicopters est retenue par le MoD, alors les 44 H175M seront assemblées à Brouhgton [Pays-de-Galles]. outre Boeing Defence UK, le groupe de travail réuni par l’industriel compte Martin Baker, Spirit Aerosystems, Babcock [pour le soutien] et Pratt & Whitney Canada [pour les turbines PT6C-67E].

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En mai 2022, le ministère britannique de la Défense [MoD] a lancé un appel d’offres afin d’acquérir 44 nouveaux hélicoptères multi-rôles de transport destinés à remplacer les Puma HC2 et trois Bell Griffin HAR2 [ou Bell 412] de la Royal Air Force ainsi que cinq Bell 212 et six Dauphin II de l’Army Air Corps.

Quelques semaines plus tard, et après un premier examen des offres reçues, le MoD a indiqué avoir retenu quatre candidats potentiels, à savoir Airbus Helicopters [H175M], Boeing [MH-139 Grey Wolf], Leonardo [AW149] et Sikorsky [S-70M Black Hawk]. Seulement, l’un d’eux va se retirer de la compétition.

En effet, et contre toute attente [quand l’on sait la rivalité qui les oppose… sur le marché de l’aviation civile], Airbus Helicopters et Boeing se sont mis d’accord pour faire cause commune pour cet appel d’offres britannique.

« Boeing [Defence UK] est la dernière entreprise de défense et d’aérospatiale à rejoindre le groupe de travail H175M pour répondre aux exigences du Royaume-Uni en matière de nouveaux hélicoptères moyens », a en effet annoncé Airbus, la maison-mère d’Airbus Helicopters, ce 6 mars.

Selon le communiqué, Boeing Denfece UK aura à assurer la formation du personnel naviguant ainsi que celle des techniciens. Sous réserve, évidemment, d’un choix en faveur du H175M par le MoD.

« Boeing Defence UK est respecté à juste titre dans ce pays pour son soutien de longue date aux flottes britanniques Chinook et Apache », a fait valoir Lenny Brown, le directeur général d’Airbus Helicopters UK.

« Nous sommes ravis de collaborer avec Airbus. […] Notre équipe locale soutient les forces armées britanniques depuis des décennies, avec des centaines d’emplois dans le pays dans les domaines de la formation. En tant que membre du groupe de travail H175M, nous sommes impatients de tirer parti de notre expertise actuelle pour assurer la disponibilité et la préparation des futures flottes d’hélicoptères du Royaume-Uni », a commenté Steve Burnell, directeur général de Boeing Defence UK.

Si l’offre d’Airbus Helicopters est retenue par le MoD, alors les 44 H175M seront assemblées à Brouhgton [Pays-de-Galles]. outre Boeing Defence UK, le groupe de travail réuni par l’industriel compte Martin Baker, Spirit Aerosystems, Babcock [pour le soutien] et Pratt & Whitney Canada [pour les turbines PT6C-67E].

Opex 360

La Roumanie veut se procurer un bataillon de chars M1A2 Abrams auprès des États-Unis

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

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Le 1er décembre dernier, lors du défilé militaire organisé à l’occasion de la fête nationale du pays, le porte-parole du ministère roumain de la Défense, le général Constantin Spinu, avait indiqué que le processus d’acquisition de nouveaux chars de combats, destinés à remplacer les T-85M1 Bizonul [une évolution, pour résumer, du T-55 soviétique] allait être mis sur les rails.

« La guerre en Ukraine nous a montré l’importance de l’artillerie, des chars, de la défense aérienne, de la logistique et de la capacité à projeter des forces pendant de longues périodes et de les soutenir au contact de l’ennemi », avait expliqué le général Spinu. D’où, avait-il continué, le lancement d’un « programme d’approvisionnement en chars à moyen et long terme ». Cependant, il s’était refusé à donner plus de détails.

S’appuyant sur des sources industrielles, le site spécialisé roumain Defense Romania avait avancé que deux modèles étaient en balance, à savoir le M1A2 Abrams américain et le Leopard 2A7+ allemand. Mais la candidature du K-2 « Black Panther » sud-coréen ne pouvait pas non plus être exclue en raison du rapprochement de Bucarest et de Séoul en matière de défense, ce qui s’est récemment traduit par la signature d’un protocole d’accord entre la société publique roumaine ROMARM avec Hanwha Aeropace, en vue d’établir un « partenariat global » concernant les obusiers K-9 Thunder et les véhicules de combat d’infanterie [VCI] K-21 « Redback ».

Finalement, le choix du futur char de l’armée roumaine a été annoncé par le général Teodor Incicaș, le chef de la direction générale de l’armement locale.

« Ces jours-ci, nous enverrons au Parlement, en vue d’une approbation préalable, des demandes concernant l’achat d’obusiers automoteurs chenillés, de véhicule de combat d’infanterie, de systèmes de défense aérienne à courte et très courte portée et de deux types de missiles pour nos avions F-16. Dans le même temps, notre demande pour l’achat d’un bataillon de chars Abrams est en passe d’être approuvée », a en effet déclaré le général Incicaș, dans une vidéo publiée par le ministère roumain de la Défense.

Dans l’armée roumaine, un bataillon compte 54 chars de combat.

Le choix de l’Abrams « appartient à l’état-major général des forces terrestres. Il a été fait à la suite d’une évaluation », a ensuite précisé le général Incicaș. Les chars seront acquis via une procédure de gré à gré [ou de « gouvernement à gouvernement]. En clair, cet achat se fera selon le dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

Le montant de l’investissement que s’apprête à faire le ministère roumain de la Défense n’a pas été précisé. Cela étant, l’administration américaine avait approuvé la vente de 250 M1A2 SEPv3 Abrams – porduits par General Dynamics Land Systems – pour une somme évaluée à environ cinq milliards d’euros. Le contrat prévoyait la fourniture de pièces de rechange et de munitions ainsi que la formation des militaires polonais et un soutien logistique.

La Roumanie veut se procurer un bataillon de chars M1A2 Abrams auprès des États-Unis

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 1er décembre dernier, lors du défilé militaire organisé à l’occasion de la fête nationale du pays, le porte-parole du ministère roumain de la Défense, le général Constantin Spinu, avait indiqué que le processus d’acquisition de nouveaux chars de combats, destinés à remplacer les T-85M1 Bizonul [une évolution, pour résumer, du T-55 soviétique] allait être mis sur les rails.

« La guerre en Ukraine nous a montré l’importance de l’artillerie, des chars, de la défense aérienne, de la logistique et de la capacité à projeter des forces pendant de longues périodes et de les soutenir au contact de l’ennemi », avait expliqué le général Spinu. D’où, avait-il continué, le lancement d’un « programme d’approvisionnement en chars à moyen et long terme ». Cependant, il s’était refusé à donner plus de détails.

S’appuyant sur des sources industrielles, le site spécialisé roumain Defense Romania avait avancé que deux modèles étaient en balance, à savoir le M1A2 Abrams américain et le Leopard 2A7+ allemand. Mais la candidature du K-2 « Black Panther » sud-coréen ne pouvait pas non plus être exclue en raison du rapprochement de Bucarest et de Séoul en matière de défense, ce qui s’est récemment traduit par la signature d’un protocole d’accord entre la société publique roumaine ROMARM avec Hanwha Aeropace, en vue d’établir un « partenariat global » concernant les obusiers K-9 Thunder et les véhicules de combat d’infanterie [VCI] K-21 « Redback ».

Finalement, le choix du futur char de l’armée roumaine a été annoncé par le général Teodor Incicaș, le chef de la direction générale de l’armement locale.

« Ces jours-ci, nous enverrons au Parlement, en vue d’une approbation préalable, des demandes concernant l’achat d’obusiers automoteurs chenillés, de véhicule de combat d’infanterie, de systèmes de défense aérienne à courte et très courte portée et de deux types de missiles pour nos avions F-16. Dans le même temps, notre demande pour l’achat d’un bataillon de chars Abrams est en passe d’être approuvée », a en effet déclaré le général Incicaș, dans une vidéo publiée par le ministère roumain de la Défense.

Dans l’armée roumaine, un bataillon compte 54 chars de combat.

Le choix de l’Abrams « appartient à l’état-major général des forces terrestres. Il a été fait à la suite d’une évaluation », a ensuite précisé le général Incicaș. Les chars seront acquis via une procédure de gré à gré [ou de « gouvernement à gouvernement]. En clair, cet achat se fera selon le dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

Le montant de l’investissement que s’apprête à faire le ministère roumain de la Défense n’a pas été précisé. Cela étant, l’administration américaine avait approuvé la vente de 250 M1A2 SEPv3 Abrams – porduits par General Dynamics Land Systems – pour une somme évaluée à environ cinq milliards d’euros. Le contrat prévoyait la fourniture de pièces de rechange et de munitions ainsi que la formation des militaires polonais et un soutien logistique.

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Le 1er décembre dernier, lors du défilé militaire organisé à l’occasion de la fête nationale du pays, le porte-parole du ministère roumain de la Défense, le général Constantin Spinu, avait indiqué que le processus d’acquisition de nouveaux chars de combats, destinés à remplacer les T-85M1 Bizonul [une évolution, pour résumer, du T-55 soviétique] allait être mis sur les rails.

« La guerre en Ukraine nous a montré l’importance de l’artillerie, des chars, de la défense aérienne, de la logistique et de la capacité à projeter des forces pendant de longues périodes et de les soutenir au contact de l’ennemi », avait expliqué le général Spinu. D’où, avait-il continué, le lancement d’un « programme d’approvisionnement en chars à moyen et long terme ». Cependant, il s’était refusé à donner plus de détails.

S’appuyant sur des sources industrielles, le site spécialisé roumain Defense Romania avait avancé que deux modèles étaient en balance, à savoir le M1A2 Abrams américain et le Leopard 2A7+ allemand. Mais la candidature du K-2 « Black Panther » sud-coréen ne pouvait pas non plus être exclue en raison du rapprochement de Bucarest et de Séoul en matière de défense, ce qui s’est récemment traduit par la signature d’un protocole d’accord entre la société publique roumaine ROMARM avec Hanwha Aeropace, en vue d’établir un « partenariat global » concernant les obusiers K-9 Thunder et les véhicules de combat d’infanterie [VCI] K-21 « Redback ».

Finalement, le choix du futur char de l’armée roumaine a été annoncé par le général Teodor Incicaș, le chef de la direction générale de l’armement locale.

« Ces jours-ci, nous enverrons au Parlement, en vue d’une approbation préalable, des demandes concernant l’achat d’obusiers automoteurs chenillés, de véhicule de combat d’infanterie, de systèmes de défense aérienne à courte et très courte portée et de deux types de missiles pour nos avions F-16. Dans le même temps, notre demande pour l’achat d’un bataillon de chars Abrams est en passe d’être approuvée », a en effet déclaré le général Incicaș, dans une vidéo publiée par le ministère roumain de la Défense.

Dans l’armée roumaine, un bataillon compte 54 chars de combat.

Le choix de l’Abrams « appartient à l’état-major général des forces terrestres. Il a été fait à la suite d’une évaluation », a ensuite précisé le général Incicaș. Les chars seront acquis via une procédure de gré à gré [ou de « gouvernement à gouvernement]. En clair, cet achat se fera selon le dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

Le montant de l’investissement que s’apprête à faire le ministère roumain de la Défense n’a pas été précisé. Cela étant, l’administration américaine avait approuvé la vente de 250 M1A2 SEPv3 Abrams – porduits par General Dynamics Land Systems – pour une somme évaluée à environ cinq milliards d’euros. Le contrat prévoyait la fourniture de pièces de rechange et de munitions ainsi que la formation des militaires polonais et un soutien logistique.

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Le 1er décembre dernier, lors du défilé militaire organisé à l’occasion de la fête nationale du pays, le porte-parole du ministère roumain de la Défense, le général Constantin Spinu, avait indiqué que le processus d’acquisition de nouveaux chars de combats, destinés à remplacer les T-85M1 Bizonul [une évolution, pour résumer, du T-55 soviétique] allait être mis sur les rails.

« La guerre en Ukraine nous a montré l’importance de l’artillerie, des chars, de la défense aérienne, de la logistique et de la capacité à projeter des forces pendant de longues périodes et de les soutenir au contact de l’ennemi », avait expliqué le général Spinu. D’où, avait-il continué, le lancement d’un « programme d’approvisionnement en chars à moyen et long terme ». Cependant, il s’était refusé à donner plus de détails.

S’appuyant sur des sources industrielles, le site spécialisé roumain Defense Romania avait avancé que deux modèles étaient en balance, à savoir le M1A2 Abrams américain et le Leopard 2A7+ allemand. Mais la candidature du K-2 « Black Panther » sud-coréen ne pouvait pas non plus être exclue en raison du rapprochement de Bucarest et de Séoul en matière de défense, ce qui s’est récemment traduit par la signature d’un protocole d’accord entre la société publique roumaine ROMARM avec Hanwha Aeropace, en vue d’établir un « partenariat global » concernant les obusiers K-9 Thunder et les véhicules de combat d’infanterie [VCI] K-21 « Redback ».

Finalement, le choix du futur char de l’armée roumaine a été annoncé par le général Teodor Incicaș, le chef de la direction générale de l’armement locale.

« Ces jours-ci, nous enverrons au Parlement, en vue d’une approbation préalable, des demandes concernant l’achat d’obusiers automoteurs chenillés, de véhicule de combat d’infanterie, de systèmes de défense aérienne à courte et très courte portée et de deux types de missiles pour nos avions F-16. Dans le même temps, notre demande pour l’achat d’un bataillon de chars Abrams est en passe d’être approuvée », a en effet déclaré le général Incicaș, dans une vidéo publiée par le ministère roumain de la Défense.

Dans l’armée roumaine, un bataillon compte 54 chars de combat.

Le choix de l’Abrams « appartient à l’état-major général des forces terrestres. Il a été fait à la suite d’une évaluation », a ensuite précisé le général Incicaș. Les chars seront acquis via une procédure de gré à gré [ou de « gouvernement à gouvernement]. En clair, cet achat se fera selon le dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

Le montant de l’investissement que s’apprête à faire le ministère roumain de la Défense n’a pas été précisé. Cela étant, l’administration américaine avait approuvé la vente de 250 M1A2 SEPv3 Abrams – porduits par General Dynamics Land Systems – pour une somme évaluée à environ cinq milliards d’euros. Le contrat prévoyait la fourniture de pièces de rechange et de munitions ainsi que la formation des militaires polonais et un soutien logistique.

Opex 360

L’armée de l’Air et de l’Espace a reçu son premier Rafale au standard F4.1

par Laurent Lagneau · 5 mars 2023

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En janvier 2019, le ministère des Armées notifia à Dassault Aviation un contrat de développement et d’intégration du standard F4 du Rafale, d’une valeur de 2 milliards d’euros. Cette nouvelle version devait reposer sur quatre piliers : la connectivité, l’engagement, la diponibilité ainsi que la détection et la lutte contre les menaces, avait-il été expliqué à l’époque.

« Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique. Il constituera une première étape pour le combat collaboratif connecté multiplateformes et donc vers le système de combat aérien du futur [SCAF] », avait résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.

Quatre ans plus tard, le premier Rafale porté au standard F4.1 – un Rafale B – a été livré à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], plus précisément au Centre d’expertise aérienne militaire, installé sur la base aérienne [BA] 118 de Mont-de-Marsan. Il reviendra ainsi à l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 Côte d’Argent de prononcer la première capacité opérationnelle [PCO] puis la mise en service opérationnelle de cette nouvelle version, attendue en octobre prochain.

Ce premier Rafale F4.1 « fait partie des F3R que l’on a envoyé au Centre d’essais en vol de la Direction générale de l’armement, à Istres, pour leur transformation logicielle », a expliqué le lieutenant-colonel Guillaume, le commandant en second de l’ECE 1/30 Côte d’Argent, sur le site de l’AAE. « D’autres avions tous neufs sortiront directement des chaînes de production Dassault, et viendront compléter le parc de chasseurs envoyés progressivement à Istres pour leur passage du standard F3R au F4.1 », a-t-il précisé.

Un second Rafale F4.1 sera livré très prochainement au CEAM, ce qui permettra d’enchaîner les vols en vue de « l’adoption » de ce nouveau standard. « L’objectif est de prononcer cette dernière afin que les aéronefs puissent être utilisés par les pilotes de la 30ème Escadre de chasse, dans le délai le plus court possible », a soutenu le lieutenant-colonel Guillaume.

Pour rappel, les apports du standard F4 du Rafale sont nombreux. Doté d’une passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement] de nouvelle génération, de la radio CONTACT et d’une solution de transmission par satellites [SATCOM] via Syracuse IV, il permettra d’utiliser le viseur de casque SCORPION.

En outre, son Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] sera amélioré, de même que son radar à antenne active AESA] RBE-2, lequel disposera de nouvelles fonctionnalités, comme le mode GMTI [Ground Moving Target Indicator] pour la détection et la poursuite de cibles au sol. Enfin, il pourra emporter l’Armement Air-Sol Modulaire [AASM] adapté à un corps de bombe de 1000 kg [AASM 1000].

L’armée de l’Air et de l’Espace a reçu son premier Rafale au standard F4.1

par Laurent Lagneau · 5 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En janvier 2019, le ministère des Armées notifia à Dassault Aviation un contrat de développement et d’intégration du standard F4 du Rafale, d’une valeur de 2 milliards d’euros. Cette nouvelle version devait reposer sur quatre piliers : la connectivité, l’engagement, la diponibilité ainsi que la détection et la lutte contre les menaces, avait-il été expliqué à l’époque.

« Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique. Il constituera une première étape pour le combat collaboratif connecté multiplateformes et donc vers le système de combat aérien du futur [SCAF] », avait résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.

Quatre ans plus tard, le premier Rafale porté au standard F4.1 – un Rafale B – a été livré à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], plus précisément au Centre d’expertise aérienne militaire, installé sur la base aérienne [BA] 118 de Mont-de-Marsan. Il reviendra ainsi à l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 Côte d’Argent de prononcer la première capacité opérationnelle [PCO] puis la mise en service opérationnelle de cette nouvelle version, attendue en octobre prochain.

Ce premier Rafale F4.1 « fait partie des F3R que l’on a envoyé au Centre d’essais en vol de la Direction générale de l’armement, à Istres, pour leur transformation logicielle », a expliqué le lieutenant-colonel Guillaume, le commandant en second de l’ECE 1/30 Côte d’Argent, sur le site de l’AAE. « D’autres avions tous neufs sortiront directement des chaînes de production Dassault, et viendront compléter le parc de chasseurs envoyés progressivement à Istres pour leur passage du standard F3R au F4.1 », a-t-il précisé.

Un second Rafale F4.1 sera livré très prochainement au CEAM, ce qui permettra d’enchaîner les vols en vue de « l’adoption » de ce nouveau standard. « L’objectif est de prononcer cette dernière afin que les aéronefs puissent être utilisés par les pilotes de la 30ème Escadre de chasse, dans le délai le plus court possible », a soutenu le lieutenant-colonel Guillaume.

Pour rappel, les apports du standard F4 du Rafale sont nombreux. Doté d’une passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement] de nouvelle génération, de la radio CONTACT et d’une solution de transmission par satellites [SATCOM] via Syracuse IV, il permettra d’utiliser le viseur de casque SCORPION.

En outre, son Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] sera amélioré, de même que son radar à antenne active AESA] RBE-2, lequel disposera de nouvelles fonctionnalités, comme le mode GMTI [Ground Moving Target Indicator] pour la détection et la poursuite de cibles au sol. Enfin, il pourra emporter l’Armement Air-Sol Modulaire [AASM] adapté à un corps de bombe de 1000 kg [AASM 1000].

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En janvier 2019, le ministère des Armées notifia à Dassault Aviation un contrat de développement et d’intégration du standard F4 du Rafale, d’une valeur de 2 milliards d’euros. Cette nouvelle version devait reposer sur quatre piliers : la connectivité, l’engagement, la diponibilité ainsi que la détection et la lutte contre les menaces, avait-il été expliqué à l’époque.

« Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique. Il constituera une première étape pour le combat collaboratif connecté multiplateformes et donc vers le système de combat aérien du futur [SCAF] », avait résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.

Quatre ans plus tard, le premier Rafale porté au standard F4.1 – un Rafale B – a été livré à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], plus précisément au Centre d’expertise aérienne militaire, installé sur la base aérienne [BA] 118 de Mont-de-Marsan. Il reviendra ainsi à l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 Côte d’Argent de prononcer la première capacité opérationnelle [PCO] puis la mise en service opérationnelle de cette nouvelle version, attendue en octobre prochain.

Ce premier Rafale F4.1 « fait partie des F3R que l’on a envoyé au Centre d’essais en vol de la Direction générale de l’armement, à Istres, pour leur transformation logicielle », a expliqué le lieutenant-colonel Guillaume, le commandant en second de l’ECE 1/30 Côte d’Argent, sur le site de l’AAE. « D’autres avions tous neufs sortiront directement des chaînes de production Dassault, et viendront compléter le parc de chasseurs envoyés progressivement à Istres pour leur passage du standard F3R au F4.1 », a-t-il précisé.

Un second Rafale F4.1 sera livré très prochainement au CEAM, ce qui permettra d’enchaîner les vols en vue de « l’adoption » de ce nouveau standard. « L’objectif est de prononcer cette dernière afin que les aéronefs puissent être utilisés par les pilotes de la 30ème Escadre de chasse, dans le délai le plus court possible », a soutenu le lieutenant-colonel Guillaume.

Pour rappel, les apports du standard F4 du Rafale sont nombreux. Doté d’une passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement] de nouvelle génération, de la radio CONTACT et d’une solution de transmission par satellites [SATCOM] via Syracuse IV, il permettra d’utiliser le viseur de casque SCORPION.

En outre, son Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] sera amélioré, de même que son radar à antenne active AESA] RBE-2, lequel disposera de nouvelles fonctionnalités, comme le mode GMTI [Ground Moving Target Indicator] pour la détection et la poursuite de cibles au sol. Enfin, il pourra emporter l’Armement Air-Sol Modulaire [AASM] adapté à un corps de bombe de 1000 kg [AASM 1000].

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En janvier 2019, le ministère des Armées notifia à Dassault Aviation un contrat de développement et d’intégration du standard F4 du Rafale, d’une valeur de 2 milliards d’euros. Cette nouvelle version devait reposer sur quatre piliers : la connectivité, l’engagement, la diponibilité ainsi que la détection et la lutte contre les menaces, avait-il été expliqué à l’époque.

« Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique. Il constituera une première étape pour le combat collaboratif connecté multiplateformes et donc vers le système de combat aérien du futur [SCAF] », avait résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.

Quatre ans plus tard, le premier Rafale porté au standard F4.1 – un Rafale B – a été livré à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], plus précisément au Centre d’expertise aérienne militaire, installé sur la base aérienne [BA] 118 de Mont-de-Marsan. Il reviendra ainsi à l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 Côte d’Argent de prononcer la première capacité opérationnelle [PCO] puis la mise en service opérationnelle de cette nouvelle version, attendue en octobre prochain.

Ce premier Rafale F4.1 « fait partie des F3R que l’on a envoyé au Centre d’essais en vol de la Direction générale de l’armement, à Istres, pour leur transformation logicielle », a expliqué le lieutenant-colonel Guillaume, le commandant en second de l’ECE 1/30 Côte d’Argent, sur le site de l’AAE. « D’autres avions tous neufs sortiront directement des chaînes de production Dassault, et viendront compléter le parc de chasseurs envoyés progressivement à Istres pour leur passage du standard F3R au F4.1 », a-t-il précisé.

Un second Rafale F4.1 sera livré très prochainement au CEAM, ce qui permettra d’enchaîner les vols en vue de « l’adoption » de ce nouveau standard. « L’objectif est de prononcer cette dernière afin que les aéronefs puissent être utilisés par les pilotes de la 30ème Escadre de chasse, dans le délai le plus court possible », a soutenu le lieutenant-colonel Guillaume.

Pour rappel, les apports du standard F4 du Rafale sont nombreux. Doté d’une passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement] de nouvelle génération, de la radio CONTACT et d’une solution de transmission par satellites [SATCOM] via Syracuse IV, il permettra d’utiliser le viseur de casque SCORPION.

En outre, son Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] sera amélioré, de même que son radar à antenne active AESA] RBE-2, lequel disposera de nouvelles fonctionnalités, comme le mode GMTI [Ground Moving Target Indicator] pour la détection et la poursuite de cibles au sol. Enfin, il pourra emporter l’Armement Air-Sol Modulaire [AASM] adapté à un corps de bombe de 1000 kg [AASM 1000].

France24 - World

US FDA approves nasal spray for migraines

Issued on: 10/03/2023 - 16:40Modified: 10/03/2023 - 16:38

Washington (AFP) – The US Food and Drug Administration has approved a fast-acting nasal spray from Pfizer designed to treat migraines, the US pharmaceutical giant said Friday.

Pfizer said it expected the drug, marketed under the name Zavzpret, to be available in pharmacies in July 2023.

"The FDA approval of Zavzpret marks a significant breakthrough for people with migraine who need freedom from pain and prefer alternative options to oral medications," Pfizer chief commercial officer Angela Hwang said in a statement.

A Phase 3 study of the drug found that it delivered pain relief to some migraine sufferers in as little as 15 minutes.

"As a nasal spray with rapid drug absorption, Zavzpret offers an alternative treatment option for people who need pain relief or cannot take oral medications due to nausea or vomiting," Pfizer quoted Kathleen Mullin, associate medical director at the New England Institute for Neurology and Headache, as saying.

The treatment for a condition generally tackled with orally taken medicines was double-blind tested on a sample of 1,405 people, with half taking a single spray dose and the remainder receiving a placebo.

The spray was found to reduce pain significantly when assessed two hours after the onset of a migraine, which as well as causing often severe headaches can include nausea and sensitivity to light or noise.

Pfizer acquired Zavzpret, also known as Zavegepant, last year for some $10 billion from Biohaven, along with other migraine treatments from the firm.

Some 39 million Americans experience migraine headaches, according to the American Migraine Foundation.

© 2023 AFP

Opex 360

Pour commencer, l’Australie pourrait disposer d’au moins trois sous-marins nucléaires d’attaque de type Virginia

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

Dix-huit mois après la signature du pacte entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, les détails sur la fourniture de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy [RAN] devraient être dévoilés, à l’occasion d’une réunion entre les responsables de ses trois pays à San Diego [Californie], le 13 mars.

Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.

Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.

Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.

La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.

Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.

Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.

Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.

Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».

Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…

Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.

Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.

France24 - World

Children take the floor at UN to call for digital access, safety

Issued on: 10/03/2023 - 16:12Modified: 10/03/2023 - 16:08

Geneva (AFP) – Mariana has made the long journey from the rural mountains of southern Colombia to the United Nations in Geneva to denounce digital inequity and online dangers facing children like her.

"If technology and the internet are part of everyday life for people around the world, why... is this right still not accessible for all children?" the 12-year-old demanded.

Addressing the UN Human Rights Council, she highlighted statistics showing fewer than a third of households in rural Colombia have internet access at home.

Flanked by children from Ethiopia and Malaysia, as well as United Nations High Commissioner for Human Rights Volker Turk, Mariana was taking part in a UN discussion on child rights in the digital environment.

The child participants' full names were not given.

Marking a first at the UN rights council, a majority of the panelists at Friday's session were minors.

Children also replaced some ambassadors to voice the stance of their countries from the floor, demanding universal internet access and protection for minors in digital environments.

'Left behind'

Turk stressed the importance of hearing from children directly about their insights into the digital world.

"When I was a child, I could barely have imagined the world you live in today," the 57-year-old Austrian said, pointing to the "instantaneous connection with others, the knowledge and learning you have at your fingertips."

"We have seen first-hand the promise of technology, but we know that the rapid rate of progress is not without risk."

Like Mariana, Turk condemned the digital divide which he said meant "a staggering 2.2 billion children and young people under 25 around the globe still do not have access to the internet at home."

"They are left behind," he warned, stressing that "it may be time to reinforce universal access to the internet as a human right, and not just as a privilege."

Turk and the child panelists also voiced alarm at the dangers and pressures that children who can access the internet encounter online.

'Alarming'

Nidhi, a 14-year-old podcaster from Malaysia, said that a third of online users worldwide were children but often "they don't even know how to use online tools safely or preserve their personal information, which makes them extremely vulnerable."

The situation is "alarming", she said, highlighting estimates that 72 million pieces of personal data on average are collected on every child worldwide before they turn 13.

Calling overzealous data collection practices "unethical and a violation of children's online space," she also slammed how inappropriate content is often pushed on youngsters.

"I distinctly remember when I was about nine years old, how scared I was when I saw a scary image while exploring a game on the internet," she told the council, calling for more safeguards.

Kidus, a 17-year-old from Ethiopia who serves as speaker of the country's Child Parliament, warned that digital technology "poses serious challenges affecting (children's) well-being and rights."

When online, he said, children are often exposed to things like pornography, disinformation and pressure to "engage in unlawful or harmful activities like joining armed groups".

Minors in digital environments can also be vulnerable to not only cyberbullying but also sexual exploitation, prostitution and trafficking, he added.

"I implore all of you to take all legislative and administrative measures to protect children from all forms of violence, abuse and exploitation on the digital environment," he told the council.

© 2023 AFP

Opex 360

Le ministère des Armées a reçu le premier des vingt nouveaux remorqueurs portuaires destinés à la Marine

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

Si, et c’est bien normal, les nouveaux navires de combat prennent la lumière [médiatique], il ne faut pas oublier l’importance des embarcations dites de servitude, sans lesquelles il serait compliquer de mener à bien des opérations.

Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.

D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».

Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.

« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.

Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».

Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.

Opex 360

Rheinmetall veut produire en Ukraine jusqu’à 400 chars KF-51 « Panther » par an… avant la fin de la guerre

par Laurent Lagneau · 4 mars 2023

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En février, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser le transfert de chars Leopard 2 et Leopard 1 en Ukraine après des semaines d’atermoiements, Armin Papperger, le président du directoire de Rheinmetall affirma que l’armée ukrainienne était intéressée par le « nouveau » char KF-51 « Panther », dévoilé lors de la dernière édition du salon EuroSatory, ainsi que par le véhicule de combat d’infanterie [VCI] KF-41 « Lynx ».

S’agissant plus précisément du KF-51 « Panther », qui, par la force des choses, est encore loin d’être pleinement opérationnel, M. Papperger avait dit être en mesure d’en livrer à Kiev dans les « quinze à dix-huit mois ». Et d’ajouter que Rheinmetall pourrait le produire en Ukraine… mais seulement après la fin de la guerre et sous réserve d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand.

Si certains y ont vu un « coup » tenté par M. Papperger pour viser indirectement Krauss-Maffei Wegmann [à un moment où il se dit que la Bundeswehr pourrait commander des Leopard 2A7+ supplémentaire], cette offre semble être des plus sérieuses… puisque, moins d’un mois plus tard, le Pdg de Rheinmetall est revenu à la charge, en proposant même d’accélérer ce dossier.

D’abord, s’exprimant dans les pages du Rheinische Post, M. Papperger a estimé que l’armée ukrainienne a besoin de « 600 à 800 » chars pour l’emporter face à son adversaire russe. Or, a-t-il ajouté, « même si l’Allemagne renonçait à ses 300 Leopard 2, ce serait encore insuffisant ». Même en comptant les 250 chars dont dispose Rheinmetall.

« Nous travaillons à plein régime. Nous avons déjà rendu opérationnels plus de 40 véhicules de combat d’infanterie Marder, et d’ici la fin de l’année, il y en aura environ 100. Environ 30 chars sont prêts, sur 50 Leopard 2A4. Sur environ 100 anciens Leopard 1, nous pouvons en rendre 88 à nouveau utilisables », a rappelé Armin Papperger.

Mais pour donner à l’armée ukranienne les moyens de l’emporter, celui-ci a donc défendu l’idée d’installer une usine en Ukraine, avec une capacité de production de 400 KF-51 « Panther » par an. Ce qui, selon lui, nécessiterait un investissement de 200 millions d’euros. « Les pourparlers avec le gouvernement ukrainien sont prometteurs », a-t-il assuré. Une décision pourrait être prise « dans les deux prochains mois », a-t-il dit.

Quant à la protection de cette usine contre les raids russes, M. Papperger a estimé que ce n’était pas un problème, celle-ci pouvant être assurée « sans problème par des systèmes de défense aérienne ».

« Les Alliés occidentaux envoient suffisamment d’armes pour que l’Ukraine puisse se défendre, mais les Ukrainiens n’ont pas assez d’équipements aujourd’hui pour reprendre complètement leur territoire », a par ailleurs insisté le Pdg de Rheinmetall.

Pour rappel, le KF-51 est encore à l’état de prototype. Reposant sur une châssis modifié de Leopard 2A4 et affichant une masse d’une cinquantaine de tonnes, il est doté d’un canon de 130 mm L/51 [de quoi encore compliquer davantage la logistique ukrainienne…], d’un chargeur totalement automatisé, d’une architecture numérisée ou encore du capteur optique panoramique SEOSS. Il peut être associé à des munitions rôdeuses [de type HERO 120] et aux robots terrestres de la gamme MISSION MASTER, commercialisée par le groupe allemand.

Vu comme étant une tentative de « torpiller » le programme franco-allemand de Système principal de combat terrestre [MGCS, char du futur], le KF-51 a été très sévèrement critiqué par Ralf Ketzel, le Pdg de Krauss-Maffei Wegmann [et administrateur de Nexter]. C’est « essentiellement un concept de char conventionnel construit autour d’un canon de 130 mm, avec une coque de Leopard 2. Il n’a rien de nouveau. […] C’est davantage un projet PowerPoint 3D », avait-il déclaré au quotidien Münchner Merkur, en décembre.

Rheinmetall veut produire en Ukraine jusqu’à 400 chars KF-51 « Panther » par an… avant la fin de la guerre

par Laurent Lagneau · 4 mars 2023

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En février, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser le transfert de chars Leopard 2 et Leopard 1 en Ukraine après des semaines d’atermoiements, Armin Papperger, le président du directoire de Rheinmetall affirma que l’armée ukrainienne était intéressée par le « nouveau » char KF-51 « Panther », dévoilé lors de la dernière édition du salon EuroSatory, ainsi que par le véhicule de combat d’infanterie [VCI] KF-41 « Lynx ».

S’agissant plus précisément du KF-51 « Panther », qui, par la force des choses, est encore loin d’être pleinement opérationnel, M. Papperger avait dit être en mesure d’en livrer à Kiev dans les « quinze à dix-huit mois ». Et d’ajouter que Rheinmetall pourrait le produire en Ukraine… mais seulement après la fin de la guerre et sous réserve d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand.

Si certains y ont vu un « coup » tenté par M. Papperger pour viser indirectement Krauss-Maffei Wegmann [à un moment où il se dit que la Bundeswehr pourrait commander des Leopard 2A7+ supplémentaire], cette offre semble être des plus sérieuses… puisque, moins d’un mois plus tard, le Pdg de Rheinmetall est revenu à la charge, en proposant même d’accélérer ce dossier.

D’abord, s’exprimant dans les pages du Rheinische Post, M. Papperger a estimé que l’armée ukrainienne a besoin de « 600 à 800 » chars pour l’emporter face à son adversaire russe. Or, a-t-il ajouté, « même si l’Allemagne renonçait à ses 300 Leopard 2, ce serait encore insuffisant ». Même en comptant les 250 chars dont dispose Rheinmetall.

« Nous travaillons à plein régime. Nous avons déjà rendu opérationnels plus de 40 véhicules de combat d’infanterie Marder, et d’ici la fin de l’année, il y en aura environ 100. Environ 30 chars sont prêts, sur 50 Leopard 2A4. Sur environ 100 anciens Leopard 1, nous pouvons en rendre 88 à nouveau utilisables », a rappelé Armin Papperger.

Mais pour donner à l’armée ukranienne les moyens de l’emporter, celui-ci a donc défendu l’idée d’installer une usine en Ukraine, avec une capacité de production de 400 KF-51 « Panther » par an. Ce qui, selon lui, nécessiterait un investissement de 200 millions d’euros. « Les pourparlers avec le gouvernement ukrainien sont prometteurs », a-t-il assuré. Une décision pourrait être prise « dans les deux prochains mois », a-t-il dit.

Quant à la protection de cette usine contre les raids russes, M. Papperger a estimé que ce n’était pas un problème, celle-ci pouvant être assurée « sans problème par des systèmes de défense aérienne ».

« Les Alliés occidentaux envoient suffisamment d’armes pour que l’Ukraine puisse se défendre, mais les Ukrainiens n’ont pas assez d’équipements aujourd’hui pour reprendre complètement leur territoire », a par ailleurs insisté le Pdg de Rheinmetall.

Pour rappel, le KF-51 est encore à l’état de prototype. Reposant sur une châssis modifié de Leopard 2A4 et affichant une masse d’une cinquantaine de tonnes, il est doté d’un canon de 130 mm L/51 [de quoi encore compliquer davantage la logistique ukrainienne…], d’un chargeur totalement automatisé, d’une architecture numérisée ou encore du capteur optique panoramique SEOSS. Il peut être associé à des munitions rôdeuses [de type HERO 120] et aux robots terrestres de la gamme MISSION MASTER, commercialisée par le groupe allemand.

Vu comme étant une tentative de « torpiller » le programme franco-allemand de Système principal de combat terrestre [MGCS, char du futur], le KF-51 a été très sévèrement critiqué par Ralf Ketzel, le Pdg de Krauss-Maffei Wegmann [et administrateur de Nexter]. C’est « essentiellement un concept de char conventionnel construit autour d’un canon de 130 mm, avec une coque de Leopard 2. Il n’a rien de nouveau. […] C’est davantage un projet PowerPoint 3D », avait-il déclaré au quotidien Münchner Merkur, en décembre.

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En février, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser le transfert de chars Leopard 2 et Leopard 1 en Ukraine après des semaines d’atermoiements, Armin Papperger, le président du directoire de Rheinmetall affirma que l’armée ukrainienne était intéressée par le « nouveau » char KF-51 « Panther », dévoilé lors de la dernière édition du salon EuroSatory, ainsi que par le véhicule de combat d’infanterie [VCI] KF-41 « Lynx ».

S’agissant plus précisément du KF-51 « Panther », qui, par la force des choses, est encore loin d’être pleinement opérationnel, M. Papperger avait dit être en mesure d’en livrer à Kiev dans les « quinze à dix-huit mois ». Et d’ajouter que Rheinmetall pourrait le produire en Ukraine… mais seulement après la fin de la guerre et sous réserve d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand.

Si certains y ont vu un « coup » tenté par M. Papperger pour viser indirectement Krauss-Maffei Wegmann [à un moment où il se dit que la Bundeswehr pourrait commander des Leopard 2A7+ supplémentaire], cette offre semble être des plus sérieuses… puisque, moins d’un mois plus tard, le Pdg de Rheinmetall est revenu à la charge, en proposant même d’accélérer ce dossier.

D’abord, s’exprimant dans les pages du Rheinische Post, M. Papperger a estimé que l’armée ukrainienne a besoin de « 600 à 800 » chars pour l’emporter face à son adversaire russe. Or, a-t-il ajouté, « même si l’Allemagne renonçait à ses 300 Leopard 2, ce serait encore insuffisant ». Même en comptant les 250 chars dont dispose Rheinmetall.

« Nous travaillons à plein régime. Nous avons déjà rendu opérationnels plus de 40 véhicules de combat d’infanterie Marder, et d’ici la fin de l’année, il y en aura environ 100. Environ 30 chars sont prêts, sur 50 Leopard 2A4. Sur environ 100 anciens Leopard 1, nous pouvons en rendre 88 à nouveau utilisables », a rappelé Armin Papperger.

Mais pour donner à l’armée ukranienne les moyens de l’emporter, celui-ci a donc défendu l’idée d’installer une usine en Ukraine, avec une capacité de production de 400 KF-51 « Panther » par an. Ce qui, selon lui, nécessiterait un investissement de 200 millions d’euros. « Les pourparlers avec le gouvernement ukrainien sont prometteurs », a-t-il assuré. Une décision pourrait être prise « dans les deux prochains mois », a-t-il dit.

Quant à la protection de cette usine contre les raids russes, M. Papperger a estimé que ce n’était pas un problème, celle-ci pouvant être assurée « sans problème par des systèmes de défense aérienne ».

« Les Alliés occidentaux envoient suffisamment d’armes pour que l’Ukraine puisse se défendre, mais les Ukrainiens n’ont pas assez d’équipements aujourd’hui pour reprendre complètement leur territoire », a par ailleurs insisté le Pdg de Rheinmetall.

Pour rappel, le KF-51 est encore à l’état de prototype. Reposant sur une châssis modifié de Leopard 2A4 et affichant une masse d’une cinquantaine de tonnes, il est doté d’un canon de 130 mm L/51 [de quoi encore compliquer davantage la logistique ukrainienne…], d’un chargeur totalement automatisé, d’une architecture numérisée ou encore du capteur optique panoramique SEOSS. Il peut être associé à des munitions rôdeuses [de type HERO 120] et aux robots terrestres de la gamme MISSION MASTER, commercialisée par le groupe allemand.

Vu comme étant une tentative de « torpiller » le programme franco-allemand de Système principal de combat terrestre [MGCS, char du futur], le KF-51 a été très sévèrement critiqué par Ralf Ketzel, le Pdg de Krauss-Maffei Wegmann [et administrateur de Nexter]. C’est « essentiellement un concept de char conventionnel construit autour d’un canon de 130 mm, avec une coque de Leopard 2. Il n’a rien de nouveau. […] C’est davantage un projet PowerPoint 3D », avait-il déclaré au quotidien Münchner Merkur, en décembre.

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En février, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser le transfert de chars Leopard 2 et Leopard 1 en Ukraine après des semaines d’atermoiements, Armin Papperger, le président du directoire de Rheinmetall affirma que l’armée ukrainienne était intéressée par le « nouveau » char KF-51 « Panther », dévoilé lors de la dernière édition du salon EuroSatory, ainsi que par le véhicule de combat d’infanterie [VCI] KF-41 « Lynx ».

S’agissant plus précisément du KF-51 « Panther », qui, par la force des choses, est encore loin d’être pleinement opérationnel, M. Papperger avait dit être en mesure d’en livrer à Kiev dans les « quinze à dix-huit mois ». Et d’ajouter que Rheinmetall pourrait le produire en Ukraine… mais seulement après la fin de la guerre et sous réserve d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand.

Si certains y ont vu un « coup » tenté par M. Papperger pour viser indirectement Krauss-Maffei Wegmann [à un moment où il se dit que la Bundeswehr pourrait commander des Leopard 2A7+ supplémentaire], cette offre semble être des plus sérieuses… puisque, moins d’un mois plus tard, le Pdg de Rheinmetall est revenu à la charge, en proposant même d’accélérer ce dossier.

D’abord, s’exprimant dans les pages du Rheinische Post, M. Papperger a estimé que l’armée ukrainienne a besoin de « 600 à 800 » chars pour l’emporter face à son adversaire russe. Or, a-t-il ajouté, « même si l’Allemagne renonçait à ses 300 Leopard 2, ce serait encore insuffisant ». Même en comptant les 250 chars dont dispose Rheinmetall.

les pages du Rheinische Post

« Nous travaillons à plein régime. Nous avons déjà rendu opérationnels plus de 40 véhicules de combat d’infanterie Marder, et d’ici la fin de l’année, il y en aura environ 100. Environ 30 chars sont prêts, sur 50 Leopard 2A4. Sur environ 100 anciens Leopard 1, nous pouvons en rendre 88 à nouveau utilisables », a rappelé Armin Papperger.

Mais pour donner à l’armée ukranienne les moyens de l’emporter, celui-ci a donc défendu l’idée d’installer une usine en Ukraine, avec une capacité de production de 400 KF-51 « Panther » par an. Ce qui, selon lui, nécessiterait un investissement de 200 millions d’euros. « Les pourparlers avec le gouvernement ukrainien sont prometteurs », a-t-il assuré. Une décision pourrait être prise « dans les deux prochains mois », a-t-il dit.

Quant à la protection de cette usine contre les raids russes, M. Papperger a estimé que ce n’était pas un problème, celle-ci pouvant être assurée « sans problème par des systèmes de défense aérienne ».

« Les Alliés occidentaux envoient suffisamment d’armes pour que l’Ukraine puisse se défendre, mais les Ukrainiens n’ont pas assez d’équipements aujourd’hui pour reprendre complètement leur territoire », a par ailleurs insisté le Pdg de Rheinmetall.

Pour rappel, le KF-51 est encore à l’état de prototype. Reposant sur une châssis modifié de Leopard 2A4 et affichant une masse d’une cinquantaine de tonnes, il est doté d’un canon de 130 mm L/51 [de quoi encore compliquer davantage la logistique ukrainienne…], d’un chargeur totalement automatisé, d’une architecture numérisée ou encore du capteur optique panoramique SEOSS. Il peut être associé à des munitions rôdeuses [de type HERO 120] et aux robots terrestres de la gamme MISSION MASTER, commercialisée par le groupe allemand.

Vu comme étant une tentative de « torpiller » le programme franco-allemand de Système principal de combat terrestre [MGCS, char du futur], le KF-51 a été très sévèrement critiqué par Ralf Ketzel, le Pdg de Krauss-Maffei Wegmann [et administrateur de Nexter]. C’est « essentiellement un concept de char conventionnel construit autour d’un canon de 130 mm, avec une coque de Leopard 2. Il n’a rien de nouveau. […] C’est davantage un projet PowerPoint 3D », avait-il déclaré au quotidien Münchner Merkur, en décembre.

France24 - World

Erdogan sounds starting gun to sombre election campaign

Issued on: 10/03/2023 - 16:12Modified: 10/03/2023 - 16:09

Ankara (AFP) – Turkish President Recep Tayyip Erdogan on Friday banned music from his campaign stops and vowed to heal the earthquake-stricken nation's wounds as he formally set the next election for May 14.

Erdogan signed a decree on national television that kicks off campaigning for what is widely seen as Turkey's most consequential vote of its post-Ottoman history.

It is also shaping into the most difficult of the 69-year-old leader's two-decade rule.

Voters will face a stark choice between keeping Erdogan's Islamic-rooted party in power until 2028 or handing the reins back to the main secular party of Turkey's founder Mustafa Kemal Ataturk.

Erdogan said he would run under the slogan: "Now for Turkey".

But he set a sombre tone to the campaign season by banning music and instructing candidates from his party to contribute to the emergency service in charge of earthquake recovery work.

"Our agenda during the election (campaign) will focus on efforts to heal the wounds of earthquake victims and to compensate for economic and social harm," he said.

Losing in polls?

Erdogan is a tireless campaigner and a gifted public speaker who appears to come alive on stage.

But he will have to dig deep to pull off a victory in an election that some of his own allies had suggested he should push back by a year.

Turkey was already battling the worst economic crisis of Erdogan's time in power when it was hit by a 7.8-magnitude earthquake that killed tens of thousands of people and left millions homeless last month.

The United Nations estimates the cost of damage alone at more than $100 billion.

His political opponents have formed the type of broad-tent coalition that Erdogan himself relied on to win more than a dozen elections over his career.

The six parties united behind secular opposition leader Kemal Kilicdaroglu include die-hard nationalists and an Islamic party as well as more moderate voices who want to push Turkey back on a more predictable course.

Public opinion polls are notoriously unreliable in Turkey and some show Erdogan still holding on to a lead.

But others show him trailing his far less flamboyant opponent by more than 10 percentage points.

'Turkey needs this'

Analysts are now watching the movements of a leftist pro-Kurdish party that was excluded from the anti-Erdogan alliance because of some of the other opposition leaders' more nationalist views.

The party is expected to hold talks with Kilicdaroglu in the coming days.

It won nearly 12 percent of the vote in the last general election and is now seen as the kingmaker in the race.

Erdogan enjoyed some support from Kurdish voters in the earlier stages of his career.

But the party helped an anti-Erdogan coalition sweep to power in historic 2019 municipal elections that saw the opposition seize power in Istanbul and Ankara for the first time since the 1990s.

Kilicdaroglu kicked off his campaign by flying to Kahramanmaras -- a southeastern city closest to the epicentre of the last month's first massive jolt.

"Turkey needs this. It needs elections," the 74-year-old said. "It needs change."

© 2023 AFP

Opex 360

Le Japon va commander cinq avions de guet aérien E-2D Advanced Hawyeke supplémentaires

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

En septembre 1976, un pilote soviétique fit défection après avoir réussi à poser son MiG-25 « Foxbat » sur l’une des pistes de l’aéroport de Hakodate [Japon]. Seulement, cet épisode mit en lumière l’incapacité de la défense aérienne nippone à détecter et à suivre des aéronefs volant à basse altitude. D’où la décision de Tokyo de se procurer des avions d’alerte avancée. À l’époque, l’achat de Boeing E-3 Sentry étant compliqué, le ministère japonais de la Défense opta pour le E-2C Hawkeye, un appareil conçu pour opérer depuis un porte-avions. Les treize exemplaires acquis furent mis en service en 1987, sur la base aérienne de Misawa.

En 2014, et alors qu’elle avait acquis quatre avions radar Boeing E-767 au début des années 2000, la force aérienne d’autodéfense japonaise décidèrent de moderniser cette capacité d’alerte avancée avec un premier achat de 4 E-2D Advanced Hawkeye auprès de l’américain Northrop Grumman. Puis, quatre ans plus tard, l’administration américaine autorisa le Japon à commander jusqu’à neuf appareils suppplémentaires, pour un montant alors évalué à 3,135 milliards de dollars.

Pour rappel, par rapport à son prédécesseur, l’E-2D Advanced Hawkeye affiche des capacités de détection et de suivi nettement améliorées, grâce notamment au au radar à balayage mécanique et électronique AN/APY-9 de Lockheed-Martin, lequel est en mesure de de suivre simultanément un plus grand nombre de pistes [aériennes et navales] à 360° et sur de plus longues distances. Doté d’une suite de guerre électronique AN/ALQ-217, il peut être ravitaillé en vol.

Alors que sa défense aérienne est fortement sollicité par l’activité des avions militaires chinois [le nombre d’aéronefs intercepté à bondi de 60% entre 2021 et 2022, ndlr] et russes, le Japon a visiblement l’intention de renforcer ses capacités d’alerte avancée. Ainsi, selon un avis publié le 7 mars par la Denfese Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, le ministère japonais de la Défense a demandé l’autorisation de se procurer cinq E-2D Avanced Hawkeye supplémentaires.

D’après la DSCA, la valeur de cette nouvelle commande est estimée à 1,381 milliard de dollars, cette comprenant des « équipements annexes » ainsi que des pièces de rechange.

« La vente proposée améliorera la capacité du Japon à assurer efficacement la défense du territoire en utilisant une capacité d’alerte avancée et de commandement aéroporté. Il utilisera l’avion E-2D AHE pour fournir une connaissance de la situation de l’activité aérienne et navale dans la région du Pacifique et pour augmenter sa flotte E-2C Hawkeye existante. Le Japon n’aura aucune difficulté à absorber ces équipements dans ses forces armées », a fait valoir la DSCA.

France24 - World

Ex-Wagner mercenary Andrey Medvedev: 'I apologise to the Ukrainian people'

Issued on: 08/03/2023 - 16:04Modified: 08/03/2023 - 16:06

Marc Perelman Follow

FRANCE 24 spoke to Andrey Medvedev, a deserter of Russia's Wagner Group, almost two months after he fled to Norway. The 26-year-old Russian ex-mercenary entered the country illegally on January 13 in a bid to seek asylum there. Speaking from Oslo, Medvedev explained that he "witnessed many things" while fighting with the Wagner Group in Ukraine. However, he said he was unable to talk in detail about them and was keeping this information for Norwegian investigators. Medvedev also apologised to the Ukrainian people.

Medvedev, who fought for the paramilitary Wagner Group in Ukraine between July and November 2022, fled to Norway after deserting. He told FRANCE 24 he did so because of the "methods" and "orders" of Wagner's commanding officers. According to the former mercenary, the men were sent into battle as "cannon fodder".

He said he took the risk of fleeing despite knowing that Wagner deserters suffered "very, very severe consequences", such as the execution of one of them with a sledgehammer, a horrific scene filmed and made public by Wagner. 

The former mercenary said he "witnessed many things" in Ukraine, but admitted he could not talk in more detail about them. He denied that Wagner's regular fighters have committed atrocities against civilians, but said that the group's commanding officers have things to be ashamed of. He refused to give any further details about these crimes, saying that he reserved this information for Norwegian investigators.

Wagner chief Prigozhin is 'mad' and 'his own men will kill him'

Asked about Wagner chief Yevgeny Prigozhin, Medvedev said he saw him in a training centre, where he was encouraging his men by saying that the eastern Ukrainian city of Bakhmut had already been almost conquered. The former mercenary explained that he himself expressed his disagreement and was subsequently locked up in a container for several days. Medvedev called Prigozhin "mad", saying the Wagner chief "thinks that he can do anything he wants". "Once this whole display, spectacle is over, I think that his own men will kill him," he predicted.

He added, however, that Prigozhin continues to obey Russian President Vladimir Putin, otherwise he would no longer be there. But Medvedev said he was "surprised" at Prigozhin's recent public appearances, which included denouncing Wagner's lack of logistical support and ammunition.

The former mercenary apologised to the Ukrainian people "for being part of this". Yet he insisted on the fact that one should not confuse the people of Russia, who are victims of pro-war "propaganda", with the Russian leaders, who decided this war.

The deserter is hoping to obtain asylum in Norway. He said that if he is sent back to Russia, he will at least have "told the truth" and is "prepared to pay the price for that".

Ukraine, one year on © Studio graphique France Médias Monde

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} The France 24 Interview

Ukraine’s prosecutor: 'We’ve collected evidence that Wagner has committed war crimes'

MERCENARY WAR

Wagner Group’s bloody year in Ukraine: From murder squad to cannon fodder

EU imposes additional sanctions on Wagner Group for 'rights abuses' in Africa

France24 - World

No, these videos do not prove the Ukrainian army is using chemical weapons

Issued on: 07/03/2023 - 23:25Modified: 07/03/2023 - 23:26

Emerald MAXWELL

Videos purporting to show the Ukrainian army making or using chemical weapons keep surfacing on pro-Russian accounts. We debunk two of them in this edition of Truth or Fake.

Click here for a deeper dive into the subject looking at more videos (in French) by FRANCE 24's Observers. 

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} AS IT HAPPENED

Bakhmut may fall 'in coming days', NATO's Stoltenberg warns

WAR IN UKRAINE

Ukraine, Russia exchange scores of POWs as UN chief heads to Kyiv

AS IT HAPPENED

🔴 Top military officials vow to defend Bakhmut, Zelensky says

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Otan : L’armée de Terre envoie des blindés « Griffon » en Estonie

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

Actuellement, le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] déployé en Estonie au sein du bataillon multinational dirigé par la Royaume-Uni dans le cadre de l’Otan [eFP BG Estonia] est armé par des unités du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], appuyées par des éléments du 2e Régiment Étranger du Génie [REG] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM].

Ce détachement issu de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] est équipé de 14 Véhicules de haute mobilité VHM], de 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB], de 5 Véhicules blindés légers [VBL], de 4 Petits véhicules protégés [PVP] et de deux Engins du génie rapide de protection [EGRAP].

Cela étant, son mandat – le quinzième pour la mission « Lynx » – arrive à son terme. Et ce sera la 6e Brigade légère blindée [BLB] qui prendre le relai de la 27e BIM. Cette relève donnera lieu à une nouveauté : le premier déploiement « européen » du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon, mis en oeuvre par les légionnaires de la Demi-brigade de la Légion étrangère.

En effet, plusieurs Griffon ont été placés sur des trains depuis La Rochelle et La Valbonne pour être acheminée au camp de Tapa [Estonie]. Le nombre de véhicules concernés n’a pas été précisé par l’armée de Terre… Mais celle-ci a parlé d’une « quarantaine de véhicules tactiques », parmis lesquels on compte des chars légers AMX-10RC.

Ce qui suggère qu’un peloton de l’arme-blindée cavalerie sera déployé au côté de la 13e DBLE. Sur, ce point, et dans son avis budgétaire sur les crédits de l’armée de Terre, publié en octobre dernier, le député François Cormier-Bouligeon avait évoqué l’hypothèse d’un déploiement d’un peloton de chars Leclerc afin de répondre à la « demande estonienne de renforcement du nombre d’équipements mobilisés ». Visiblement, il faudra donc se contenter de quelques AMX-10RC.

À noter que, Politique d’emploi et de gestion des parcs [PEGP] oblige, tous les Griffon ne viennent pas de la 13e DBLE, qui a pourtant commencé à en mettre en oeuvre il y a maintenant près de deux ans. À La Rochelle, certains portaient en effet la marque du 126e Régiment d’Infanterie de Brive [un « bison » au niveau du capot]. En outre, tous les blindés envoyés en Estonie seront, a priori, équipé de leur tourelleau téléopéré.

« Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale [PC NCC – EC National Contingent Command] basé à Lille. Il est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe », a par ailleurs expliqué l’armée de Terre, pour qui l’envoi de Griffon à Tapa « démontre la solidarité stratégique de la France auprès de ses partenaires de l’Otan ».

Ce déploiement opérationnel ne sera pas le premier pour le Griffon étant que ce blindé a connu son baptème du feu au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Associé au Système d’information du combat – Scorpion [SIC-S], il avait donné pleinement satisfaction aux marsouins du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Les manoeuvres avaient notamment été « plus fluides », avec une compréhension de la situation améliorée et une meilleure coordination entre les unités, les ordres étant transmis plus rapidement.

Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z

— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) March 7, 2023

Cela étant, il aurait été intéressant de déployer en Estonie le Griffon et… le Jaguar, le successeur de l’AMX-10RC, qui entre progressivement en dotation au sein du 1e Régiment Étranger de Cavalerie [REC]. C’est d’ailleurs ce qu’avait souligné M. Cormier-Bouligeon dans son avis budgétaire.

« Dans l’objectif de renforcer notre niveau d’interopérabilité avec nos alliés dans un cadre multilatéral, il pourrait être intéressant de réfléchir à l’opportunité de déployer un équipement ‘tout Scorpion’ d’ici la fin 2023 [comprenant au-delà des Griffons, des matériels Jaguars et le système SICS] afin de faire de l’Estonie un ‘laboratoire opérationnel' », avait en effet estimé le parlementaire.

Photo : Cédric Bordères / armée de Terre

Opex 360

Un groupe « pro-Ukraine » pourrait être l’auteur du sabotage des gazoducs NordStream 1 et NordStream 2

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

Depuis qu’il est avéré que les gazoducs NordStream 1 et NordStream 2, chargé d’acheminer du gaz naturel russe en Europe occidentale via la Baltique, ont été sabotés, les enquêtes menées par les pays concernés – à savoir le Danemark, la Suède et l’Allemagne – n’ont pas permis, pour le moment, de mettre un nom sur le [ou les] coupable[s].

Et si des soupçons pèsent sur la Russie – alors qu’il n’était pas forcément dans l’intérêt de cette dernière de neutraliser les deux gazoducs – aucune preuve n’est venue les étayer. En outre, pour Moscou, ce sabotage ne pourrait avoir été commis que par un pays de l’Otan, notamment le Royaume-Uni et/ou les États-Unis.

En février, le journaliste américain Seymour Hersch est allé dans le sens des autorités russes en affirmant – sans en apporter la moindre preuve – que NordStream 1 et NordStream 2 avaient été sabotés par l’US Navy, avec le concours des forces norvégiennes.

Cela étant, quelques faits sont troublants… Comme la présence d’un avion de patrouille maritime américain P-8A Poseidon sur les lieux quelques temps avant les explosions ayant affecté les deux gazoducs. Signalée par l’agence Reuters, celle-ci a ensuite été confirmée par l’US Navy, qui n’avait manifestement pas d’intérêt à la cacher.

L’appareil en question effectuait un « vol de reconnaissance de routine dans la région, sans rapport avec les fuites des gazoducs Nord Stream », a assuré un porte-parole de la marine américaine. Quant à savoir si des renseignements susceptibles d’être utiles à l’enquête avaient pu être collectés par le P-8A Poseidon, celui-ci a botté en touche. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment », a-t-il dit à Reuters.

Un autre élément a été mis en lumière par l’entreprise américaine SpaceKnow, spécialisée dans l’analyse des données satellitaires. Son Pdg, Jerry Javornicky, a en effet confié au magazine Wired que 25 navires naviguaient dans le secteur au moment des faits… et que deux d’entre-eux, mesurant environ 95 et 130 mètres de long, avaient éteint leur système d’idenfication automatique [AIS], obligatoire pour tout bateau civil, a fortiori dans un endroit aussi fréquenté que la mer Baltique.

« Ils avaient leurs balises éteintes, ce qui signifie qu’il n’y avait aucune information sur leur présence et qu’ils essayaient de dissimuler leurs informations de localisation », a expliqué M. Javornicky, avant de préciser que ces informations avaient été transmises à l’Otan.

Un autre navire était-il présent sur les lieux du sabotage ou bien fait-il partie des deux signalés par SpaceKnow? Toujours est-il que plusieurs médias allemands, dont l’hebdomadaire Die Zeit et les chaînes publiques SWR et ARD, ont affirmé que les enquêteurs avaient identifié un yacht qui aurait probablement été utilisé pour saboter les deux gazoducs. Ce bateau – qui n’a pas été nommé – a été loué par une société établie en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens ».

Selon l’enquête, six personnes [cinq hommes et une femme, dont des plongeurs] ont pris place à nord. Leur nationalité n’a pas formellement été établie, d’autant plus que des faux passeports ont été utilisés pour louer le yacht. Celui-ci a appareillé de Rostock [Allemagne] le 6 septembre. Puis il a été localisé près de l’île danoise de Christiansø [son AIS était-il allumé à ce moment là?]. En tout cas, le bateau a été ensuite restitué « non nettoyé »… ce qui a permis de trouver des traces d’explosifs dans l’une de ses cabines, écrit Die Zeit.

« Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté » l’opération, conclu l’hebdomadaire allemand. Le hasard faisant bien les choses, le même jour, le New York Times a fait état de « nouveaux renseignements » examinés par les autorités américaines…

Et celles-ci suggèrent qu’un groupe « pro-ukrainien », composé « d’opposants à Vladimir Poutine », pourrait être derrière le sabotage des deux gazoducs. Seulement, et sans préciser l’origine de leurs informations, elles ont admis ignorer « beaucoup de choses sur les auteurs du sabotage et leur affiliation » et n’avoir « aucune preuve » sur une implication directe de Kiev.

Si le sabotage des deux gazoducs a été une opération relativement « simple » [NordStream 1 et NordStream 2 reposent à 80/100 mètres de profondeur], il n’en reste pas moins qu’une action de ce genre ne s’improvise pas et qu’elle exige des moyens. Qui les a fourni?

En tout cas, le gouvernement ukrainien a démenti toute participation à ce sabotage. « Bien que j’aime collecter d’amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’accident de la mer Baltique et n’a aucune information sur des groupes de sabotage pro-ukrainiens », a réagi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, via Twitter.

« Cela ne vient pas de notre action », a assuré Oleksiï Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, en marge d’une réunion avec ss homologues de l’Union européenne à Stockholm… où le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire. « Je conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives », a, de son côté, affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.

France24 - World

Conte vows he would 'die' for Spurs as pressure mounts

Issued on: 10/03/2023 - 16:32

London (AFP) – Tottenham manager Antonio Conte said he would "die for this club" until the end of the season but admitted the contract he signed at the start of his tenure was strange.

Poor recent results and the looming end of the Italian's contract have led to mounting speculation that he will soon leave the club.

But Conte urged "time and patience" on the eve of his team's match against Nottingham Forest.

"If you ask me now am I ready now to die for this club? Yes," he said on Friday. "Until the end I am ready to die for this club. But I am not so stupid to kill myself."

Spurs, beaten in the FA Cup last week and dumped out of the Champions League by AC Milan on Wednesday, are still in the hunt for a top-four finish in the Premier League.

The former Juventus, Chelsea and Inter Milan boss said it was unusual to sign such a short contract when he joined in November 2021.

"You know with the club we signed a contract, a strange contract, one year and a half," he said. "Usually you sign for three years but I think it was for the club and for myself to see the situation.

"For the club to understand my personality, my capacity as a coach and for me -- from my side it was the same. To understand if we were on the same page.

"Now after one year and a half, the club knows me, I know the club and it is clear this situation. We have to finish the season and then we will see.

"The club knows very well my thoughts. I am ready to die for this club until the end of the season."

Conte also played down the extent of any rift with Richarlison, who complained in an interview this week over his lack of playing time.

The Spurs boss revealed the Brazil forward, who joined from Everton last year, had apologised for the incident.

"He started well with us, he then had an injury and went to the World Cup and had another injury, serious. He came back and stayed one month out.

"He scored zero goals with us (in the Premier League), only two goals in the Champions League and the guy was really honest to say his season was not good."

Conte said he wanted to encourage a strong group mentality among his players.

"If we speak 'I, I and I', we are only thinking about himself. The guy understood very well and apologised, which is good because I had an opportunity to clarify for another time the spirit of the team."

© 2023 AFP

France24 - World

French museum of feminist struggles aims to shed light on neglected histories

Issued on: 08/03/2023 - 18:23

Benjamin DODMAN Follow

In a first for France, the University of Angers has announced plans for a museum of feminist struggles, drawing on its ample archival resources and expertise to give the history of women’s fight for emancipation and equal rights a permanent home.

France is home to several thousand museums, ranging from the world’s most visited – the Louvre in Paris – to more obscure venues dedicated to themes as diverse as absinthe, vampires and cork screws.

Look for a women’s history museum, however, and you will find none.

In its index of museums dedicated to women, an A to Z of more than 150 virtual and physical venues from Albania to Zambia, the International Association of Women’s Museums counts just one French entry: Muséa, an online exhibition platform launched in 2004 by a group of historians at the University of Angers in western France.

Almost two decades later, their dream of a full-scale, physical museum is starting to take shape, soon to be housed in the university’s library and archival centre, which has established itself as a leading French hub for research on feminist movements.

“France had fallen behind other countries in not having a women’s history museum, whereas our history is full of things to talk about!” said Christine Bard, a historian at the University of Angers and one of the project’s key instigators.

Bard recently curated an exhibition at the Carnavalet museum of Paris history chronicling two centuries of women’s battles for emancipation, from their overlooked role in the country’s revolutionary upheavals to the mass mobilisations for the right to vote, divorce or have abortions. She says the exhibition’s runaway success is evidence of growing public interest in the topic.

“We’re carried by a very favourable context, with a new wave of feminism spurred on by the #MeToo movement,” Bard explained. A museum documenting women’s struggles for emancipation will have “a clear social utility”, she added, at a time when feminist conquests are ushering in profound societal changes and still need consolidating.

‘Museum of women’s conquests’

The #MeToo wave has helped “generate huge interest in discovering the women whose ground-breaking contributions to science, politics and the arts have been largely forgotten by history”, said Magalie Lafourcade, a magistrate and human rights expert who has teamed up with Bard and others to work on the future museum.

She highlighted the glaring discrepancy between younger generations’ growing awareness of gender-based inequalities and the lack of attention afforded to such topics both in schools and museums.

 

In May last year, as feminists around the world reacted in shock at the US Supreme Court’s decision to strike down abortion rights, Lafourcade penned an op-ed in French daily Le Monde calling for the establishment of a “museum of women’s conquests”, envisioned both as an educational facility and a sanctuary for women’s rights. Such a place would help “legitimise women’s place in all fields of the arts and knowledge”, she wrote.

Lafourcade’s plea landed at the right time for the University of Angers, which had just secured a €10 million budget to renovate its library. The combination of abundant archival resources and a refurbished venue made it a natural candidate to house the first museum dedicated to the history of women’s emancipation in France.

The contours of the future Musée des féminismes were unveiled at a conference in Angers on Wednesday, March 8, timed to coincide with International Women’s Day. The plan is to get the first exhibitions up and running as early as next year, ahead of a full opening to the public in 2027.

Focus on fine arts

The forthcoming museum has revived a dormant project for Bard, coming two decades after officials in Paris asked her to work on plans for a women’s history museum in the French capital, only to abandon the project altogether.

Historian Nicole Pellegrin, who worked with Bard on the Muséa online platform, points to a mix of cultural and political reasons for the lack of women’s museums in France.

“French museums have long privileged the fine arts, often disconnected from the civilisations that gave birth to them,” she said. “On top of that, you have the anti-feminist tradition of a masculine political establishment that claimed women were sufficiently represented without the need for them to wield any power.”

>> ‘Françaises, Français’: Could the French language be less sexist?

Unlike in the United States, where women’s museums are often sponsored by advocacy groups, such private initiatives are unusual in France, said Bard. She noted that elsewhere in the world, “state-backed women’s museums sometimes tend to instrumentalise their struggles to fit a heroic, nation-building narrative”.

Sheltered in an academic environment, the planned Musée des feminismes is opting for a third way, she added, “free from political pressure and firmly anchored in rigorous, scientific research”.

Cultural outreach

For the university of Angers, the forthcoming museum is not just a welcome spotlight. It is also a chance to fulfil an obligation often neglected by French museums, said Nathalie Clot, who heads the university’s library and archives.

“France’s state universities have three missions: to teach, carry out academic research and foster ‘cultural dissemination’ among the broader public,” she explained. “The latter mission has only recently been rediscovered. Our audience should not only be academia.”

While Clot is accustomed to welcoming researchers in Angers, she is also stunned by the number of demands from members of the public who wish to visit the university’s archives on feminist movements. She pointed to the Glasgow Women’s Library, the UK’s only accredited women’s history museum, as a model to emulate, praising its rich collections and array of public events.

“Here in Angers we are lucky to have a wealth of documentary and archival material, as well as students and expert staff, and a building to house the lot,” Clot added. “Now we need the money to turn it into a museum.”

Spearheading the hunt for sponsors, Lafourcade says she has encountered “enthusiastic responses” at the ministerial and parliamentary levels. She is now waiting for them to translate into concrete funds.

Meanwhile, the museum’s instigators are celebrating the success of their first crowdfunding campaign, which will enable them to purchase a painting by Léon Fauret depicting the French feminist and suffragist Maria Vérone as she campaigns for the “rights of man” to be renamed as “human rights”.

Féminismes, plural

While the Musée des féminismes is hoping to acquire more artworks by and about women over the coming years, its instigators stress it will not be an art institute. They noted recent progress in giving female artists greater visibility in French museums, though adding that a lot more needs to be done.

Far from exonerating other museums from addressing gender-based discriminations, the museum in Angers hopes to complement such efforts, acting as a catalyst and a source of expertise.

“We’re seeing more and more exhibitions focused on women, but what is still lacking is a focus on women’s struggles for rights and exposure,” said Pellegrin. “We need a museum that shows women not just as victims, but as fighters.”

Highlighting the struggles of LGBT groups as well as racial, religious and other minorities will be equally important, said Lafourcade, stressing the need for an interdisciplinary approach to battles for rights and emancipation. She pointed to the Mémorial de la Shoah in Paris, France’s main Holocaust museum, whose broad range of activities and focus on other histories have bolstered its reputation as a hub for research and education.

The desire to be inclusive, and to tread carefully at a time of growing divisions between feminist movements, is reflected in the museum’s use of the plural form féminismes.

“Feminist movements have very different histories, focuses and sensibilities, and some have enjoyed very little exposure,” said Bard. “Our job is to respect, display and contextualise this diversity.”

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Women's rights

French lawmakers approve bill enshrining abortion rights in the constitution

Making history again, Josephine Baker enters Panthéon of French heroes

French town feminises name for 2023 to highlight gender inequality

Opex 360

Grand Nord : Les Royal Marines britanniques ont ouvert une base en Norvège

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

À l’occasion d’une stratégie dévoilé en septembre 2018, le Royaume-Uni fit savoir qu’il entendait placer le Grand Nord au « centre » de sa sécurité, ce qui supposait alors la multiplication d’exercices militaires par temps froid et la hausse des moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il souhaitait s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], créée avec le concours du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et des trois États baltes.

Puis, cette stratégie fit l’objet d’une mise à jour, en mars 2022. Le Grand Nord « est important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », avait alors justifié Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, depuis la base norvégienne de Bardufoss, alors que l’exercice Cold Response 22 allait vers sa fin. Et cela d’autant plus que cette région est une priorité pour la Russie… et qu’elle intéresse également la Chine, en raison des effets du changement climatique.

Ainsi, en plus de la JEF et du développement de l’interopérabilité avec ses partenaires, facilitées par la mise en oeuvre d’équipements communs [comme le chasseur-bombardier F-35 et l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon], Londres envisageait la création d’une « force d’intervention permanente », devant reposer sur « Groupe Littoral d’Intervention » [LRG – Littoral Response Group], comprendant deux navires d’assaut amphibe et au moins une compagnie de Royal Marines.

Évoquant par ailleurs l’envoi plus fréquent de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], le document évoquait le maintien d’une « présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région ».

Cette stratégie a pris un nouvel élan, ce 8 mars, avec l’annonce par la Royal Navy de l’ouverture de Camp Viking, une base militaire britannique implantée une soixantaine de kilomètres de Tromsø [nord de la Norvège], précisément dans les environs du village d’Øverbygd. La construction de cette emprise se justifie par la « réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d’opérations », ce qui nécessite de « nouvelles installations pour l’ère moderne ».

Pendant dix ans, ce camp militaire « servira de plaque tournante pour les Royal Marines Commandos », lesquels « s’appuient sur leur expérience de la guerre arctique héritée de la Seconde Guerre Mondiale », a expliqué la Royal Navy, via un communiqué.

Situé à un peu plus de 300 km, à vol d’oiseau, de la frontière russe, le « Camp Viking » pourra accueillir « tout le personnel du Groupe littoral d’intervention », a-t-elle ajouté, précisant qu’il est idéalement situé, près de la base de Bardufoss, « où opère la Commando Helicopter Force ». Il permettra au Royaume-Uni de « dissuader les menaces dans la région » et de « réagir rapidement si nécessaire pour protéger le flanc nord de l’Otan et son proche allié, la Norvège », a-t-elle souligné.

Durant la Guerre Froide, les Royal Marines avaient la mission de renforcer les positions les plus septentrionales de l’Otan… en Norvège. À cette fin, la 3 Commando Brigade s’y entraînait régulièrement, tout en disposant d’équipements prépositionnés.

Opex 360

Taïwan va moderniser ses chars M60A3 TTS « Patton »

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

En Ukraine, les armements les plus récents côtoient plus anciens… Cela vaut notamment pour les chars… Ainsi, côté russe, les T-72 et T-80 [de conception soviétique] ont été plus sollicités que les T-90M, qui sont pourtant parmi les derniers à avoir été mis en service. Et plutôt que les récents T-14 Armata, Moscou a préféré destocker ses T-64 et autres T-62…

Même chose pour les forces ukrainiennes, qui n’ont pu compter, du moins dans un premier temps, que sur des T-72 fournis par des pays membres de l’Otan qui en possédaient encore, ainsi que sur des M55S slovènes, dérivés du T-55. Et si elles doivent bientôt recevoir 67 chars Leopard 2 plus récents, elles devront surtout composer avec des Leopard 1, produits dans les années 1960.

Aussi, quand il s’agit de donner la priorité à la masse, l’âge du char importe peu. Du moins, c’est ce que l’on serait tenté de penser. En tout cas, à Taïwan, on fait le même type de calcul… Alors que Taipei a commandé 108 M1A2T Abrams auprès des États-Unis, il n’est pour autant pas question pour ses forces terrestres de se séparer de leurs 460 exemplaires du M60A3 TTS « Patton », un char qui fut le fer de lance de l’US Army dans les années 1960.

En effet, en novembre 2021, il fut rapporté que ces M60A3 TTS Patton allaient être modernisés… Et qu’il pourrait en être fait autant avec les 450 CM-11 « Brave Tiger » qui, assemblés entre 1988 et 1994, associent une tourelle de M-48 à un châssis de M-60, le tout avec le système de contrôle de tir du M1A1 Abrams.

Deux ans plus tard, cette modernisation des M60A3 TTS Patton a été confirmée par Taipei. Mais celle-ci portera sur le groupe motopropulseur de ces chars. En effet, Renk America s’est vu attribuer un contrat de 236 millions de dollars pour les doter d’une motorisation plus puissante, celle-ci devant passer de 750 à 1000 chevaux. Ce travail devra être terminé en 2028.

Il n’est pas clair si le ministère taïwanais de la Défense poussera ce chantier plus loin. L’an passé, selon Janes, un contrat avait été attribué au National Chung-Shan Institute of Science and Technology [NCSIST] pour mettre à niveau le système de contrôle de tir des M60A3 TTS. Et il était aussi question de remplacer leur canon de 105 mm par un calibre de 120 mm, d’installer un système de chargement automatique ainsi qu’un nouvel ordinateur balistique. Or, pour le moment, ces améliorations n’ont pas été évoquées de nouveau.

France24 - World

Greek officials charged over train crash, PM promises 'transparency'

Issued on: 09/03/2023 - 21:59Modified: 09/03/2023 - 22:03

NEWS WIRES

Greek prosecutors on Thursday charged three more railway officials in connection with the country's worst train crash, as the prime minister vowed "absolute transparency" in the probe into the tragedy.

Nine days after the disaster, which claimed the lives of 57 people, distraught mourners gathered for a religious ceremony near the site of the accident.

Public anger has soared since the February 28 head-on collision in central Greece. Tens of thousands demonstrating nationwide on Wednesday, and there were more protests on Thursday.

The stationmaster on duty at the time of the accident, who allegedly directed both trains onto the same track by mistake, was charged several days ago.

On Thursday, a rail supervisor responsible for staff rotas -- accused of having put the inexperienced stationmaster on night duty during a busy holiday period -- was charged by a prosecutor in the central city of Larissa, a judicial source told AFP.

Also charged were two other stationmasters, who reportedly left work early. All three face counts of negligent manslaughter, causing bodily harm and transport disruption, and could face life in prison if convicted.

'Crying from morning to night'

With anger growing at long-running mismanagement of the rail network, Prime Minister Kyriakos Mitsotakis opened his first cabinet meeting since the crash by vowing "absolute transparency in the investigation to uncover errors".

The conservative leader, who is expected to run for re-election in the coming months, also promised "immediate actions to improve the problematic situation in the railways".

He would "move heaven and Earth", he said, to ensure improvements to safety systems were completed.

"We are all responsible for this, we must be brave enough to admit it," said Mitsotakis in televised remarks.

Victims' relatives and other mourners attended a religious ceremony at the crash site in Tempe, laying pictures of those killed and candles among rocks by the track.

The mother of a 34-year-old victim collapsed as she left a bouquet of flowers and a picture of her daughter, shouting: "I've lost my child, why?"

"Our soul is bleeding," said Maria Giannouli, a 75-year-old mourner from a nearby village. "We are crying from morning to night."

Mass protests

On Wednesday, huge crowds took to the streets in the biggest protests yet since the crash, calling for justice for the victims and for the government to resign.

They waved banners that read "It's not an accident, it's a crime" and "It could have been any of us on that train" as clashes erupted in Athens and Greece's second city Thessaloniki.

Greek civil servants staged a 24-hour walkout while doctors, teachers and transport workers also went on strike on Wednesday.

Protests continued Thursday, with hundreds of university students gathering in the capital and Thessaloniki.

The government's initial move to blame the stationmaster stoked public anger, some seeing it as a bid to deflect attention from chronic underfunding and mismanagement of the railways.

In his remarks Thursday, the prime minister said he felt "rage and shame" after hearing recordings of worried calls by train officials to the stationmaster moments after the accident.

In the calls, played by Greek TV channels, the stationmaster repeatedly insists the two trains are on separate tracks.

But Mitsotakis also apologised again and said that "we... must not hide behind a series of human errors".

Greece's transport minister resigned following the crash, and the premier has been scrambling to limit the political fallout and soothe public anger.

There is now speculation that upcoming elections, initially expected in April, could be delayed until May.

Polls suggest the New Democracy governing party still ahead of Syriza, the main opposition party.

But the gap has narrowed following the train crash, according to a survey by the Marc institute published late Thursday.

(AP)

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Tens of thousands protest in Greece over country's deadliest train disaster

Greece faces fresh strikes, nationwide protests over deadly train crash

Greece to seek extra EU rail funding after train crash

France24 - World

Israeli police say three wounded in Tel Aviv shooting

Issued on: 09/03/2023 - 20:19

NEWS WIRES

A Palestinian gunman opened fire on a crowded street in central Tel Aviv late Thursday, wounding three people before he was shot and killed, Israeli officials said. The shooting came hours after an Israeli military raid killed three Palestinian militants in the occupied West Bank.

The incidents were the latest violence in a year-long wave of Israel-Palestinian fighting that shows no signs of slowing.

The Tel Aviv shooting occurred on Dizengoff Street, a popular thoroughfare filled with shops and restaurants. The city was filled with people on Thursday night, the start of the Israeli weekend, and as anti-government protests were taking place.

The MADA rescue service said one of the wounded was in critical condition, while Zaka, another medical service, said the shooter was killed.

An image on social media showed what was believed to be the attacker standing in the middle of the road as he pointed a pistol. Dozens of police and rescuers rushed to the scene, which was quickly cordoned off.

Earlier Thursday, three Palestinian militants were killed in a shootout with Israeli troops in the northern West Bank.

Israeli security forces said they raided the village of Jaba to arrest suspects wanted for attacks on Israeli soldiers in the area. The suspects opened fire on Israeli troops, who shot back and killed three people, all affiliated with the Palestinian Islamic Jihad militant group, police said.

The Palestinian Health Ministry identified the men as Sufyan Fakhoury, 26, Nayef Malaisha, 25 and Ahmed Fashafsha, 22, and said they were shot by Israeli fire during the military operation. A fourth man was hospitalized with a bullet wound to the head, authorities added.

Israeli police released a photo of assault rifles, pistols, ammunition and explosive devices they said troops confiscated in Jaba, just south of the flashpoint city of Jenin. Gunmen shot down an Israeli drone during the clashes, the military said.

The Jaba militant group, a fledgling militia of disillusioned young Palestinians who have taken up guns against Israel’s occupation, said members opened fire and hurled explosive devices at Israeli forces from a sedan — that now sits, smashed and bloodied, in the center of town. Residents said Israeli troops killed members of the group who had been recently incarcerated by Israel and had carried out a recent shooting attack at a nearby checkpoint.

This year has been marked by escalating unrest across the West Bank, as Israeli arrest raids spiral into protracted firefights with armed Palestinians.

On a visit to Israel, U.S. Defense Secretary Lloyd Austin told reporters on Thursday that he discussed concerns over the upsurge in violence in the occupied West Bank with his Israeli counterpart, Defense Minister Yoav Gallant.

The United States was “urging everyone to de-escalate," the defense secretary said, particularly in the run-up to the Islamic holy month of Ramadan, which coincides this year with the Jewish holiday of Passover.

“The U.S. remains firmly opposed to acts that could trigger further instability, including settlement expansion and inflammatory rhetoric," Austin said, adding that he was “especially disturbed" by settler violence against Palestinians. “We will continue to oppose actions that put a two-state solution out of reach.”

Prime Minister Benjamin Netanyahu's far-right government, which took office late last year, has already approved thousands of new settlement homes, legalized unauthorized outposts built partially on private Palestinian land and pledged to further entrench Israeli rule over the occupied territory. Last month, in response to a Palestinian attack that killed two Israelis, a mob of settlers rampaged through the Palestinian town of Hawara and torched dozens of homes and businesses, leaving one man dead.

The Israeli military on Thursday issued a report into the rampage that identified a series of failures, including an insufficient number of soldiers in the area and the need to send reinforcements faster. It said “lessons were drawn” about coordination between the army, police and internal security agents.

“This is a severe incident that took place under our responsibility and should not have happened,” said Israel's military chief, Lt. Col. Herzi Halevi. “We will draw the necessary lessons and study them to prevent similar events from reoccurring in the future.”

Austin urged for calm even as the Gaza-based Islamic Jihad issued a veiled threat, saying its fighters would respond to the morning raid "to deter the enemy and avenge the blood of the martyrs.” Rocket fire from the Gaza Strip has previously followed violence in the West Bank.

The Jaba armed group includes gunmen from various factions, including Islamic Jihad and the armed offshoot of the nationalist Fatah party. Militants in the village say that Islamic Jihad supports the group and provides members with weapons.

The group is part of a larger trend of emerging armed groups across the West Bank that have been mounting shooting attacks on Israeli soldiers and civilians and opening fire during Israeli raids on their towns, defying the increasingly unpopular Palestinian Authority. In areas of the northern West Bank where much of the fighting has been focused, the PA's control is receding as young Palestinians' hopes dim for statehood.

The hardscrabble streets of Jaba teemed with young Palestinians in black chanting against the Israeli occupation and firing into the air as they held the bodies of militants aloft.

Yousef Hammour, a 28-year-old in the funeral procession, said Palestinian rage at Israel is only intensifying with the stepped-up arrest raids.

“Everyone's in shock, everyone's angry,” said Hammour. “Every single day they're killing more and more of us. If they attack us, we'll attack them."

Earlier in the week, at least six Palestinians were killed in an Israeli raid in the Jenin refugee camp. The Palestinian Health Ministry said that 14-year-old Walid Nasser died Thursday from wounds suffered in Tuesday's raid.

At least 74 Palestinians, around half of them affiliated with militant groups, have died in Israel's raids in the West Bank since the beginning of the year. During the same time 14 people, all but one of them civilians, were killed in Palestinian attacks against Israelis.

Israel captured the West Bank, along with the Gaza Strip and east Jerusalem, in the 1967 Mideast war, territories the Palestinians seek for their future state. In the decades since, more than 700,000 Jewish settlers have moved into dozens of settlements in the West Bank and Israeli-annexed east Jerusalem, which the international community considers illegal and an obstacle to peace.

(AP)

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Israelis protesting judicial reform force Netanyahu airlift

Three Palestinians killed by Israeli forces in West Bank

Israeli forces kill six Palestinians in raid on West Bank refugee camp

France24 - World

Thai hunger strike activists calling for justice reforms fight for life in hospital

Issued on: 08/03/2023 - 07:59

Joanna YORK

After 44 days of hunger strikes, two Thai activists in their early twenties were rushed to a hospital near Bangkok over the weekend amid fears they may not survive the night. The pair are calling for the release of political prisoners and urgent reforms of the Thai justice system, which has some of the world’s strictest lèse majesté laws forbidding criticism of the monarchy.

Days later, Tantawan “Tawan” Tuatulanon and Orawan “Bam” Phuphong remain alive. “I talked to them: they are a little bit better. Still very tired,” said their lawyer, Kunthika Nutcharut, on Tuesday. 

The pair are continuing their hunger strike from hospital, and their demands are unchanged: justice system reform; the abolition of strict laws that make it illegal for people in Thailand to criticise the monarchy and government; and the release of three activists (who go by the names Kathatorn, Thiranai and Chaiporn) refused bail while awaiting trial for taking part in anti-government protests. 

They face stiff opposition. Thailand has a recent history of pro-democracy protests that gain traction before being put down. Prime Minister Gen Prayut Chan-ocha has served in his role since seizing power in a military coup in 2014, after which he expanded the use of lèse majesté laws, and successfully thwarted anti-government protests in 2020. 

The ruling Pheu Thai party, together with its previous incarnations, has won every Thai election since 2001. 

“People have said the activists are doing this knowing that they might not even win, but it’s a way to show the public the ugliness of the courts, the monarchy and all the key institutions,” says Pavin Chachavalpongpun, associate professor of politics and international relations at Kyoto University, and political exile from Thailand. 

Hunger strikes 

Tawan, 21, and Bam, 23, currently face charges for conducting a poll at Siam Paragon shopping mall on February 8, 2022 that asked whether the royal motorcades were an inconvenience to Bangkok residents.  

While awaiting trial Tawan, a university student, and Bam, a supermarket worker, were released on bail in March 2022, on the condition that they ceased participation in protests and activities that insult the royal family.  

On January 16, their bail was revoked at their request, to call attention to the practice of pretrial detention for political activists in Thailand. On January 18, the pair began their hunger strike while housed in Bangkok’s Central Women’s Correctional Institution. 

Within days their condition had deteriorated. “They did dry fasting on the first three days,” Kunthika says, meaning the women refused food and water. “It was so extreme that their bodies became sick to the point that doctors are not usually faced with cases like theirs.”  

Pro-democracy activists on hunger strike Tawan and Bam continued their protest for political prisoners’ right to bail in front of the Supreme Court today.#Thailand #ตะวันแบม #ม112 #ยกเลิก112 #ปล่อยเพื่อนเรา pic.twitter.com/VgKVdaiE9v

February 24, 2023

The pair were eventually transferred to Thammasat University Hospital near Bangkok, where they received small amounts of water and vitamins on doctors’ orders. On Friday, the 44th day of the strike, they discharged themselves to join dozens of protesters supporting their cause outside Thailand’s Supreme Court. 

A special tent had been set up outside the court to house the women, but by evening doctors feared they were at risk of kidney failure and may not survive the night without medical intervention. Tawan was so weak that she became unresponsive, Kunthika says. “She's already doing her second hunger strike since last year, and her body has not fully recovered since then.”  

The lawyer says the pair agreed to return to hospital on the basis that while they remain alive, other activists may see charges against them dropped. 

Of the 16 people detained without bail pending trial since anti-government protests in 2020, only three now remain in jail. Many activists were granted bail in February, during the hunger strike. “And some people argue that [their protest] is why the court was willing to set free a number of people charged under these laws,” says Pavin. 

Kunthika says in the same period, dozens of political prisoners have had their obligation to wear electronic tagging devices removed. Some have also had restrictions lifted limiting the hours during which they can leave the house.  

Criticising the monarchy 

Breaking lèse majesté laws, which forbids defamatory, insulting or threatening comments about senior members of the royal family, comes with a penalty of a minimum of three and a maximum of 15 years in prison under article 112 of Thailand’s Criminal Code.  

Although the law officially forbids criticism of senior members of the royal family, activist groups say it is widely misinterpreted by authorities to cover negative comment on any aspect of the monarchy whatsoever. Sedition laws also prohibit criticism of the government. 

Since anti-government protests flared in Thailand in 2020, more than 200 people have been charged with lèse majesté crimes. The law has been used by all political factions to silence opposition, activist groups say. 

Lifting charges for Tawan and Bam’s fellow activists means the Thai court is at risk of undermining its own authority. On one hand, the number of lèse majesté cases in Thailand has “increased significantly” in the past year, Human Rights Watch reports. On the other, if activism can force through legal reversals it shows, “the king could also force the courts to do something. It raises very, very important questions about Thai jurisprudence”, Kunthika says. 

In parliament, two opposition parties, Pheu Thai and Move Forward, have called for two of Tawan and Bam’s three demands to be met – the release of political prisoners and judicial reform. Only Move Forward has broached the third demand, calling for reform – but not removal – of the lèse majesté law. 

As Tawan and Bam’s health has deteriorated, human rights groups have urgently called for the government to engage with the activists, to no avail. “To date, the Thai government has shown little political will to address the situation of the activists on hunger strike,” says Chanatip Tatiyakaroonwong, researcher for Amnesty International's regional office in Thailand. “In general, they are not giving due weight to the voices of young people involved in protests.” 

Last month the prime minister, through his office’s spokesman, said he hopes the two activists are safe but urged parents to “monitor their children’s behavior and build the correct understandings to ensure that [the children] do not believe and fall victim to political manipulation”.  

‘Imploring and pleading’ 

Anti-government protesters in Thailand are typically young, often children, who rely heavily on social media to spread their message. Tawan and Bam’s case has received more mainstream media coverage within Thailand than expected, their lawyer says, with major newspapers and television channels all reporting on their hunger strike.  

Throughout the protests the pair have tried to strike a non-confrontational tone. Their legal team has said that rather than trying to “force and coerce” authorities the activists are “imploring and pleading … with their own suffering”. 

The sight of two young adults willing to edge so close to death for the release of their fellow activists and the integrity of their country’s institutions is rare. “This is the first time [in Thailand] that people are doing a hunger strike for other people,” Kunthika says. 

There is also international support. Thousands have signed an open letter from Amnesty International appealing to the prime minister to withdraw charges against activists like Tawan and Bam, and to release others. 

“It is still not enough to push the Thai government to take the appropriate actions,” says Chanatip. “It is clear that more support is needed both domestically and internationally to ensure that Thailand stops its crackdown on freedom of expression and peaceful assembly, which prompted the hunger strike.” 

The timing of their hunger strike brings also complexities on the ground. General elections are scheduled for May, bringing hope for some that opposition parties will succeed at the ballot box.  

Until then, there is low appetite for anti-government protest – which the hunger strike may have otherwise inspired. “Even among the pro-democracy groups it seems like election is something that they think will be the light at the end of the tunnel,” Pavin says. “[They think] maybe we can hold for the next few months because the election will come. Then if the result doesn’t fulfil us, we can think about protest.” 

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Debunking a Ukrainian MP's strange visit to Thailand

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France24 - World

Judge extends Peru's ex-president Pedro Castillo's pre-trial detention

Issued on: 10/03/2023 - 03:57

NEWS WIRES

A Peruvian judge on Thursday extended former president Pedro Castillo's pre-trial detention to 36 months, the Supreme Court announced.

Castillo, who was ousted and arrested in December, was already being held over charges of rebellion, to which prosecutors on Wednesday added criminal organization, collusion and influence trafficking.

The judge in charge of the Supreme Court-led investigation, Juan Carlos Checkley, ordered the three-year pre-trial detention for Castillo "allegedly being the leader of a criminal organization," the court said on Twitter.

It has been alleged that Castillo was involved in influence peddling at Petroperu, the state-owned oil company, as well as several government ministries.

The judge also ordered a 36-month pre-trial detention for Castillo's former transportation minister Juan Silva Villegas, who is currently at large.

Castillo, 53, has been behind bars since December 7 when he was arrested after attempting to dissolve parliament and rule by decree.

The leftist leader had been trying to ward off a third vote in Congress to impeach him for alleged corruption.

Since coming to power in July 2021, he faced vehement political opposition on all fronts and investigations started almost immediately into numerous graft claims.

His ouster sparked mass nationwide protests that have left at least 54 people dead and some 600 injured from clashes between demonstrators and security forces.

Protesters have demanded the resignation of Castillo's successor, his former vice president, Dina Boluarte.

They also want immediate elections, a new constitution and the dissolution of parliament.

In December, Boluarte called on Congress to bring forward elections but parliament rejected the idea in several separate votes -- despite an initial vote in favor, which was subsequently never ratified.

Boluarte is Peru's sixth president since March 2018 and the first woman to hold the role.

Demonstrations against her rule have been fiercest in poor southern regions with large Indigenous populations who view Castillo as one of their own.

Speaking at a virtual hearing on Wednesday, Castillo, a former rural school teacher and union leader, said he would appeal the ruling.

"I strongly and categorically deny being responsible for and part of a criminal network," he said.

"The only crime I committed was serving my country as president of the republic."

Castillo's ouster has also provoked a diplomatic row between Peru and Mexico, which had offered to give asylum to his family -- including his wife, who is also facing corruption charges.

Mexican President Andres Manuel Lopez Obrador has repeatedly said that Castillo's removal from office was "illegal," leading Lima to expel Mexico's ambassador and to recall its own ambassador from Mexico City.

Boluarte in late February said that Lopez Obrador has "decided to support the coup d'etat carried out by the now former president Pedro Castillo."

(AFP)

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Peruvians take to streets again calling for President Boluarte's resignation

Nobel Prize-winning Peruvian novelist Mario Vargas Llosa joins Académie Française

Peru extends state of emergency after months of deadly protests

France24 - World

Will UK, EU deepen ties after Northern Ireland breakthrough?

Issued on: 08/03/2023 - 13:11

Tom WHEELDON

After years of vexed negotiations, few predicted a new Brexit deal on Northern Ireland. But not only did the February 27 agreement offer a genuine resolution of the thorny border problem – it also marked a big change in the ambience surrounding UK-EU relations. Some analysts say the war in Ukraine is a major factor in Brussels softening its stance, given the UK’s importance to European security, but they underscore that Britain will still be unable to enjoy the full benefits of EU membership outside the club.

Amid the smiles and fanfare at the Windsor Guildhall as the Northern Irish border deal was unveiled, EU Commission President Ursula Von der Leyen referred to PM Rishi Sunak as “dear Rishi”. Selling the deal in Northern Ireland, Sunak indicated a change in thinking from a glowing endorsement of a hard Brexit, instead hailing the British province’s place in the European single market as an “unbelievably special position”.

Sunak’s language mirrors a shift in British public attitudes towards Brexit over the past year and a half, with support for UK membership in the EU climbing to around 57 percent, according to a What UK Thinks polling aggregate.

The British economy is in a poor state post-Brexit. Both the IMF and OECD expect it to contract in 2023, as the G7’s worst-performing economy. Brexit is far from the only cause of this economic weakness; the UK has suffered from poor productivity growth since the 2008 financial crash for a complex array of reasons. Nevertheless, economists say Brexit is undermining the UK’s economic growth, with the Treasury’s non-partisan forecaster, the Office for Budgetary Responsibility, expecting Brexit to leave the economy four percent smaller than it would have been if the UK had stayed in the EU.

>> Sunak’s ‘seismic’ deal resolves N. Ireland border problem – but DUP support remains elusive

There is a feeling “among a small but substantial minority of those who voted ‘Leave’ that it’s messed up the economy”, noted Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary, University of London.

As far as the political class goes, “even a fair number of Brexit-supporting Tories would like to see things put on a more amicable and hopefully more profitable footing”, Bale added. “Continued hostility, now we’ve left, benefits very few politicians, outside of the Brexit ultras on the Conservative backbenches.”

‘More pragmatism, less ideology’

Brussels bore this context in mind when reaching out ahead of signing the Windsor Framework, sensing this was the right moment to improve relations with the UK.

“It’s the EU that moved the most; they’ve accepted the UK’s concerns about trade flows between Great Britain and Northern Ireland, and they did so for political reasons, at a time when you can see the under-performance of the British economy is only going to get worse,” explained Jacob Kirkegaard, a senior fellow at the German Marshall Fund’s Brussels office.

“They gave Sunak a pretty good deal, and they didn’t have to do that. They could have played hardball.”

The changing of the guard at Downing Street made a colossal difference to what was possible – with the EU regarding Sunak very differently from the way it viewed a blustering Boris Johnson. Combined with the shift in British public opinion, the return of emollient, technocratic diplomacy in London laid the groundwork for deeper UK-EU ties.

The Windsor Framework “may open a new chapter in EU-UK relations, based more on pragmatism and less on Brexit ideology”, said Nicoletta Pirozzi, head of the European Union programme at the Italian Institute of International Affairs in Rome.

Ukraine ‘shifted the EU’s trajectory’

Even before Sunak’s Northern Ireland deal, the Conservative government showed a little more movement than pundits expected. Sunak’s predecessor Liz Truss had a similarly belligerent diplomatic style to Johnson’s – refusing to say whether France was friend or foe, for example. Yet Truss signed up to French President Emmanuel Macron’s grand idea of a European Political Community, bringing together EU members and non-members alike to discuss Europe’s common priorities.

When Truss surprised observers by attending the European Political Community’s inaugural meeting in October, Europe’s united stance behind Ukraine was at the top of the agenda. Indeed, the Russo-Ukrainian War has made Britain a relevant geopolitical actor again after the turmoil of Brexit. Europe’s biggest defence spender and a global leader in intelligence, the UK is the second-largest weapons donor to Ukraine behind the US. London has developed a special relationship with Kyiv – as demonstrated by the talks on Ukraine manufacturing its own arms thanks to a licensing deal with British companies.

Defence and security issues are much more salient than they were during the first stage of Brexit wrangling from 2016-2019. Back then, it was common to hear pro-Brexit pundits in the UK talking up the chances of Eastern European countries like Poland helping Britain get a special trade deal, seeing as the UK was the main proponent of their accession to the EU and has long shared their hawkish stance towards Russia. But this was wishful thinking, as the EU 27 maintained a united front behind the European Commission’s chief negotiator Michel Barnier, who was keen to make sure that Britain did not enjoy the benefits that come with being part of the club after summarily rejecting membership.

Yet now the war in Ukraine is likely to soften Brussels’ stance towards the UK even further – and Eastern European countries will cheer this process on, Kirkegaard predicted. “The EU is certain to accept Ukraine as a member state within the next 10 years – and that means the EU will almost certainly have a difficult border with a nuclear-armed adversary in the shape of Russia. The UK is a major military power, a nuclear power – and that really matters,” he said.

“Before the war, it didn’t matter very much, to be frank, but the war has really shifted the trajectory of the EU,” Kirkegaard continued. “Military and security issues are a much bigger deal – making the UK a lot more important to the bloc – and nowhere will this be felt more keenly than Poland, the Baltic states and Finland.

“I’m not so sure that even the French hard line on Brexit would have been sustained if the war had broken out in 2017 or 2018,” Kirkegaard added.

‘Full benefits for full members’

If both sides proceed with building closer economic relations, the most likely options are either the Norway model or the Switzerland model.

The Norwegian approach is membership in the single market without EU membership, which involves a lot of rule-taking without any real say in rule-making. This would be anathema to the anti-EU hardliners on the Tory backbenches, who heaped opprobrium on fellow Conservative MP Tobias Ellwood when he endorsed re-joining the single market last year, even if they are largely acquiescent about Sunak’s Northern Ireland deal. The Labour Party also rules out the Norway option.

By contrast, the Swiss option could give Britain the single market access its services-reliant economy needs without it having to adopt every single EU rule. Switzerland negotiates regulatory alignment with the single market on a sector-by-sector basis through an array of bilateral deals, many of which require renegotiation as the EU changes its rules.

Downing Street denied The Sunday Times’s report in November that it is looking at the Swiss model, amid backlash from the backbenches. Labour leader Keir Starmer said the same month he is not considering the Swiss option.

Enjoying a whopping poll lead, Labour are the overwhelming favourites to win the next general elections, due before the end of 2024 – although historically polls at this stage in the electoral cycle have tended to exaggerate Labour’s chances of taking power.

Starmer’s party wants to keep Brexit off the agenda and focus on the UK’s cost-of-living crisis and flagging public services, since Leave-voting Labour supporters switched to the Tories en masse to give Johnson his landslide in 2019. Hence Labour’s oft-repeated, opaque mantra about “making Brexit work”.

“Labour’s policy is basically to find ways of reducing trade friction without getting too close to the single market,” said John Curtice, a professor of politics at the University of Strathclyde. This position has fuelled speculation that Labour wants to “cherry-pick” EU rules to follow for market access à la Switzerland, Curtice observed.

But regardless of who wins the 2024 elections, there will be limits to the EU’s new conciliatory approach. Despite its importance as a defence and security heavyweight while war rages in Europe, the EU will not accept the UK trying to undercut the single market, noted Juha Jokela, director of the European Union research programme at the Finnish Institute of International Affairs in Helsinki.

The prospects for a better economic deal depend on how much the UK diverges from the EU regulation, Jokela said. If the UK seeks a “competitive advantage by lowering standards in areas such as workers’ rights and environmental protection”, for instance, the two sides’ relations could worsen again.

There will be a “limit” to the EU’s ties with Britain as long as it remains outside the bloc, Jokela concluded. “Even if the UK is a former member state, the EU is likely to continue to highlight that the full benefits of European integration belong to full members of the Union; while they enjoy all the rights of membership, they also have to fulfil the obligations of membership.”

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} BREXIT BREAKTHROUGH

Sunak’s ‘seismic’ deal resolves N. Ireland border problem – but DUP support remains elusive

Explainer

What is in the new post-Brexit trade deal on Northern Ireland?

ARMS RACE

Will a deal with the UK allow Kyiv to make Western weapons in Ukraine?

France24 - World

Germany’s Scholz announced tectonic policy shifts, but a year on, not much has budged

Issued on: 03/03/2023 - 23:06

Tom WHEELDON

German Chancellor Olaf Scholz visited Washington for talks with US President Joe Biden on Friday, with Ukraine the sole item on the agenda. This comes just over a year after Scholz’s momentous “Zeitenwende” speech in reaction to the Russian invasion, in which he vowed radical changes to Germany’s defence and security policies. But analysts say Germany is failing to meet the expectations Scholz set. 

Three days after Russia invaded Ukraine on February 24, 2022, a German word burst into the English language to capture this tectonic shift in world policy and history: Scholz declared that Europe’s biggest conflict since World War II marked a “Zeitenwende” (“a turning point in history”), drawing a curtain on the post-Cold War era.

Scholz signalled a pivot in Germany’s foreign and security policy, pledging to not just meet but to surpass the NATO 2 percent defence spending target, while creating a special €100 billion fund to revamp the German military after decades of under-investment.

Scholz’s speech was a seismic moment given that he started out in politics in the 1980s as a student activist railing against the “aggressive-imperialist NATO”, before his long ascent through the ranks of the Social Democratic Party (SPD), an institution with historically close ties to Moscow.

“It was undoubtedly a huge moment for German politics – perhaps especially for the SPD and its voters. Nearly half a century of a hopeful Russia policy out the window and the shocking realisation that NATO – and Germany by extension – might find itself in danger of attack,” noted Rachel Tausendfreund, a senior fellow at the German Marshall Fund’s Berlin office.

‘Strategic decay’

There is no doubt that Germany unequivocally supports Ukraine; it is the fourth-biggest military donor after the US, Britain and Poland. But critics say the Zeitenwende has not gone far enough. 

“This war is a really profound turning point in our history [and] what the government is doing doesn’t do that justice,” Friedrich Merz, leader of conservative opposition party the Christian Democrats, declared earlier this week.

Contrary to Scholz’s vow to spend “more” than 2 percent, German defence spending will be 1.4 percent of GDP this year, according to the most generous projection by defence publication Janes. That would mark an addition of less than 0.4 percent of GDP since 2015, when the German military was so under-funded it used broomsticks in place of guns during a NATO training exercise.

Indeed, two recent stories attest that the Bundeswehr is still in a bad state: It emerged in December that not a single one of Germany’s flagship Puma tanks was operational after a training exercise, shortly after German media reported that the Bundeswehr only had enough ammunition for two days of intense combat.

“They’ve capped spending at 1.4 percent for this coalition [set to last until 2025], so they’re not going to meet that 2 percent target any time soon,” noted Dan Hamilton, a former US deputy assistant secretary of state, now a senior fellow at Johns Hopkins University’s School of Advanced International Studies and a non-resident senior fellow at The Brookings Institution.

As for the €100 billion special fund, Germany’s new Defence Minister Boris Pistorius has acknowledged that more money is needed to get the Bundeswehr up to scratch. “Almost everyone says €300 billion is needed if they’re going to be serious about getting the military back in order,” Hamilton said.

“You’ve got two things working together to undermine the Zeitenwende,” added Richard Whitman, a professor of politics and international relations at the University of Kent. “One is that Scholz’s style of politics is very cautious. The other is a very embedded culture of strategic decay, in which the defence establishment seems incapable of getting to grips with the challenges posed by Russia’s war against Ukraine.

“This idea of the Zeitenwende looked like an amazing signal but it has ended up being an albatross around the neck of Germany’s leadership, because everybody can see that Germany has not delivered,” Whitman continued.   

‘Hand-wringing’ over tanks

For months, battle tanks were the symbol of Germany’s inertia. Keen to develop offensive capacity, Ukraine repeatedly demanded German Leopard tanks, which are notably well-suited to break through fixed frontline defences.

Scholz’s government refused, prompting one of the fiercest acts of public diplomacy within the Western alliance since the Russian invasion, when Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba tweeted last September: “What is Berlin afraid of that Kyiv is not?”

Germany finally announced it would send Leopard tanks to Ukraine on January 25. But this came ten days after the UK became the first Western country to agree to donate tanks, announcing it would send Challengers. Scholz’s decision was also conditional on the US sending Abrams tanks – even though Washington was long reluctant to send Abrams because they require especially complex maintenance; not an easy feat for a busy Ukrainian military, hitherto used to Soviet-era tanks.

Scholz’s insistence on the Abrams precondition underscored Berlin’s caution and enduring fear of Russian retaliation without the US security umbrella.

“Germany’s partners need to understand that the Zeitenwende was never about Germany suddenly becoming a geopolitical security policy leader in Europe,” said Tausendfreund. “It was about an important shift in Germany’s security understanding – the realisation that Germany should also be able to defend its freedoms. But the Zeitenwende was not a promise of German leadership or vision.”

Nevertheless, the delay between the UK Challenger announcement and the German Leopard announcement suggests Germany is struggling to follow through with the paradigm shift Scholz implied in his famous speech. “It was quite clear what was expected, but Germany went through a prolonged period of hand-wringing and public diplomacy,” said Whitman.

‘Remarkable’ gas shift

By contrast, there was little hand-wringing when it came to gas. Reliance on inexpensive Russian supplies through the Nord Stream 1 pipeline was a pillar of German political economy, so much so that ex-chancellor Gerhard Schroeder sat on the board of Russian gas giant Gazprom.

Russian gas made up 55 percent of German gas imports in 2021 – and that fell to 26 percent by June 2022, before Russia cut off the pipeline supply in September.

Berlin acted rapidly to secure new supplies, splashing the cash on the world gas market and ordering the creation of Germany’s first liquefied natural gas terminal at Wilhelmshaven on the North Sea coast. “Energy security for the winter is guaranteed,” Scholz declared in November, the same month construction finished on the terminal in record time.

Concerns remain about the economic fallout of Germany’s energy transition. Yet in the short term at least, Scholz limited the damage by unveiling a €200 billion aid programme to help business and consumers deal with soaring bills. German central bank (Bundesbank) projections suggest the German economy has gone through a slighter contraction than feared this winter and will start to bounce back in the second half of 2023.  

“The gas shift has been remarkable; it’s been a Herculean national effort,” Hamilton noted.

Germany’s importance for US ‘overtaken’ 

But Hamilton suggested that Germany’s full-throated response to its domestic energy crisis foregrounds its reluctance to put the same level of effort into defence and security: “The subsidies for its own economy have been many times greater than its assistance for Ukraine,” he said.

The upshot of all this is that Scholz is visiting Washington to discuss Ukraine as the leader of a country with diminished standing as a US ally compared to its European peers, according to Whitman. 

“Germany’s importance has been overtaken by that of Poland, for example, which is far more important for the war in Ukraine – while the UK has [restored its standing] after Brexit thanks to its response to the war; and Ukraine itself is of course going to be key. Germany has been a longstanding US partner since the Cold War and it’s a geopolitical fact of life – but that’s not to say it’s the most significant or useful partner for US interests in Europe.”

© France Médias Monde graphic studio

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Biden, Scholz meet, pledge support for Ukraine for ‘as long as it takes’

Weapons for Ukraine tops agenda at Munich Security Conference

AS IT HAPPENED

Ukraine's Zelensky wants long-range missiles, jets from West

France24 - World

Biden pitches 2024 budget hiking taxes on billionaires, corporations

Issued on: 09/03/2023 - 19:00Modified: 09/03/2023 - 19:02

NEWS WIRES

President Joe Biden presented Thursday what amounts to his 2024 reelection pitch on the US economy, with a proposed budget targeting the rich with new taxes, while promising to assist the country's "working families."

The details released by the White House -- due to be laid out in person by Biden in a speech later in Philadelphia -- throw down the gauntlet to Republicans as the president builds to an expected reelection campaign announcement.

Republicans in Congress will certainly block most of Biden's proposals, arguing that spending cuts, not tax raises, are the solution to resolving the country's ballooning debt.

However, they are now under pressure to explain where they would reduce spending. Democrats, meanwhile, are trying to seize the populist high ground by framing themselves as the party of ordinary Americans.

Biden's plan will "invest in America, lower costs and cut taxes for working families," the White House said. "President Biden has long believed that we need to grow the economy from the bottom up and middle out, not the top down."

Main points in Biden's budget proposal include a pledge to slash the federal deficit by $3 trillion over the next decade.

Among measures achieving that would be a minimum 25 percent tax on the wealthiest 0.01 percent of Americans. And the corporate tax would rise from less than 10 percent to 28 percent, reversing a huge tax cut enacted under president Donald Trump in 2017, the White House said.

Biden is also proposing to raise taxes on those earning more than $400,000 a year to ensure that Medicare -- the government-funded health insurance system for people over 65 -- remains solvent.

Hiking the Medicare tax from 3.8 to 5.0 percent for those wealthy individuals would ensure the program's viability for more than two decades, the White House says.

"My budget will ask that the rich pay their fair share so the millions of workers who helped build that wealth can retire with the Medicare they paid into," Biden tweeted Thursday.

Populist pitch

Most of Biden's proposed budget is basically a wish list.

It's the "start of a healthy dialogue," according to Shalanda Young, director of the Office of Management and Budget.

Republicans have rejected voting for any tax increases, saying Biden is pushing out-of-control spending and anti-business policies.

"Massive tax increases, more spending... will not see the light of day," thanks to the Republican-controlled House of Representatives, the Senate's top Republican Mitch McConnell said this week.

However, Biden's gambit is that by laying out a deficit cutting plan funded by the very wealthy he can look fiscally responsible and in touch with middle-class voters at the same time.

White House Press Secretary Karine Jean-Pierre said Biden's plan is to make "the wealthy and big corporations pay their fair share, without raising taxes on Americans" earning less than $400,000 a year.

The Republicans, however, will add to the deficit "with handouts to the rich, big corporations and special interest groups," she said.

In Biden's election-ready narrative, the wealthy are currently getting a free ride, while the struggling middle class just needs a "little bit of breathing room."

But the battle over narratives is far from just academic.

The US Treasury has effectively already run out of money for this year -- and urgently needs Congress to approve taking on extra debt or risk plunging the economy into crisis.

The previously approved $31.4 trillion borrowing ceiling maxed out in January. If the borrowing limit is not increased or suspended before current emergency measures expire, then the US government could default on its obligations for the first time.

That doomsday scenario could kick in as early as July, the Congressional Budget Office said in February.

Republicans say the ever-growing federal debt points to the need for slashing spending, but Democrats say Republicans are using the issue as a way to weaken Medicare and other long-popular programs.

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} ECONOMIC TROUBLE

Will the US see a ‘richsession’ – or will economic turmoil hit the poor hardest?

Global economy faces tough year in 2023, IMF head Georgieva warns

People & Profit

Is the US economy headed for a hard landing?

France24 - World

Documenting the horror of mass rape in Ukraine

Issued on: 10/03/2023 - 12:27

In Ukraine, the justice system is now documenting potential war crimes committed by Russian forces, with the hope of one day seeing the perpetrators face justice. Like in all conflicts, women are the main victims of rape committed by the Russian occupiers, although many men have also suffered genital torture. The victims of these sexual crimes are often ashamed and find it very difficult to speak out. Some agreed to do so in this report by Ilioné Schultz and Marine Courtade.

Warning: some viewers may find the scenes in this report upsetting.

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Focus

Rape used as weapon of war by Russian forces in Ukraine

#The 51%

Ukraine, one year on: The impact on the nation's women and girls

#The 51%

Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

France24 - World

People displaced by Syria earthquake loot aid supplies after baby dies in camp

Issued on: 09/03/2023 - 17:26Modified: 09/03/2023 - 17:32

Mahmoud Naffakh Follow

A video filmed by our Observer shows displaced people living in a camp in northwest Syria storming and looting a warehouse containing humanitarian supplies after the sudden death of a baby in the camp. The baby’s parents say he died of cold because of a lack of humanitarian assistance, an allegation rejected by some doctors, aid workers and officials. 

Our Observer in Azaz (located 50 km to the north of Aleppo) sent us a video showing displaced people living in a makeshift camp storming and looting a warehouse stocked with humanitarian supplies like blankets and mattresses. 

This incident took place the morning of February 24, 2023, just a few hours after a family discovered their seven-month-old baby, Zuhair Othman, lifeless in their tent. 

 

Mohamed Othman said that he woke up shortly after 6am and discovered that his baby was dead. A haunting video, first posted on Facebook on March 2, 2023, shows Othman, still in shock, carrying the lifeless body of his child.

“We’ve been in this makeshift camp for four days… and they didn’t give us any aid,” the father says. “No mattresses, no stoves, no blankets. I woke up this morning to find my son had died of the cold.”

Othman says that his family’s small home in Azaz was damaged by the multiple earthquakes that hit southeastern Turkey and many of the rebel-controlled regions in northwestern Syria. Nearly 6,000 people are thought to have died in Syria alone.

'The only thing they gave us was a tent that was very poorly insulated and nothing else to protect us'

Our team spoke to Mohamed Othman: 

After the first earthquake, on February 6, we stayed in our home, believing that the worst had already happened. 

But on February 20, a second earthquake took place, leaving massive cracks in our walls [Editor’s note: There were twin earthquakes that day, one reaching 6.4 on the Richter scale and the other 5.8.] Afraid that our home would collapse, we decided to leave and go stay in one of the camps run by the local authorities. 

I asked for help from camp personnel, but the only thing they gave us was a tent that was very poorly insulated and nothing else to protect us. On February 24, 2023, when I woke up around 6:30 am, my son wasn’t moving. An ambulance located near the camp took us to the hospital, where they told me that he had died. 

It was very cold in Azaz the night of February 23. According to the website AccuWeather, it was just 1 degree Celsius (around 33 degrees Fahrenheit). Azaz, located on the border with Turkey, is under the control of Syrian rebels allied with Turkey. The town relies on Turkey for aid and infrastructure. 

When news spread that a child had died of the cold, it sparked a riot in the camp, with people storming a warehouse to grab supplies. However, the child’s cause of death is still uncertain. 

 

The FRANCE 24 Observers team spoke with Yasser Samm, one of the two emergency room doctors who saw the baby when he arrived at the hospital.  

The child was already dead when he arrived at the hospital around 7am. His body was cold and his pupils were dilated. We tried to reanimate him, but in vain. The electrocardiogram confirmed that the child was dead and so we had to tell his father. 

There are quite a few possible causes of death. It is possible that the child suffocated in his sleep, for example. In truth, it’s impossible for us to determine the exact cause of death unless there are clear bruises or injuries that are visible on the body. It is possible that the baby died of cold, but I am not sure why the father insisted that it was cold that killed the child for certain. 

Only a forensic doctor could determine the child’s cause of death. And to do that, the body would need to be exhumed for an autopsy by order of the court. 

Hassan Al Ibrahim, a general practitioner and head of the health service in Azaz, told our team that there “could be a thousand reasons for the child’s death, including the cold. However, the hypothesis that the death was a direct result of cold remains improbable.”

Nassim Farouk, the head of communication for Azaz's city government which runs the camp where the baby died, has also questioned the father’s narrative. He says that the camp wasn’t lacking in aid, even if it took time to get organised after the earthquake.  

In the hours and days after the first earthquake, there were a large number of donors, including many local initiatives. The problem is that a lot of people who didn’t need help asked for it and got it. 

One thing is important to note – the humanitarian organisations on the ground are very active. But no one was prepared for a disaster of this scale. Most of the NGOs did have emergency plans but they were focused on responding to air strikes or something of that nature. None of them had a plan to support a population in case of a natural disaster at this scale. Even help from the UN took time to materialise. We had to wait for seven full days before a UN team arrived to evaluate the need on the ground. 

‘The camps are cruelly lacking in well-equipped tents’

Twelve people died and another 150 people were injured in Azaz during the earthquake that took place on February 6, 2023. More than 380 buildings were partially destroyed and at least 80 buildings are now considered uninhabitable. 

Our team spoke to local journalist Ayham Hilal, who lives in Azaz: 

 

In the immediate aftermath of the earthquake, the authorities put in place emergency camps. There are also a number of long-established camps in the region for people who have been displaced in the past. 

Many residential buildings in Azaz sustained serious damage. Many humanitarian organisations and individuals have worked to provide aid to the people affected, whether they are from Azaz or the surrounding area. But there is still a real shortage of tents, especially well-insulated tents. 

To add to that, the price for tents has skyrocketed faced with the increased demand. Makeshift tents were set up using tarps between 1 to 2 millimetres in thickness. They have practically no insulation and don’t hold up well in storms. A lot of these tents have blown away during storms and temperatures vary from day to day. 

Download the app

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France24 - World

How Canada's colonial legacy impacts indigenous women today

Issued on: 10/03/2023 - 13:13

Erin Ogunkeye

Over the past several years, hundreds of unmarked graves have been discovered near the sites of Canada's former residential schools, in which the government forcibly placed some 150,000 indigenous children. In what's been described as cultural genocide, both boys and girls were subjected to psychological and physical abuse. But the differences between the male and female experience still have effects today. Indigenous women are significantly overrepresented among homicide victims and missing persons in Canada. Erin Ogunkeye spoke to lawyer, writer and member of the Cree community Michelle Good for more. We also take a look at one of the first legal cases of its kind against the strict abortion law passed in Texas since Roe v. Wade was overturned. 

Pope again apologises to indigenous people for abuse in residential schools as Canada tour ends

Focus

Canada's indigenous communities strive for reform after decades of discrimination

Canada pledges $31.5 billion to compensate indigenous children taken from families

France24 - World

Europe comes to the aid of islands and mountains (part 1)

Issued on: 10/03/2023 - 15:20Modified: 10/03/2023 - 15:29

Armen GEORGIAN Follow

Whether they're islands, mountains or territories far from the mainland, such areas are considered by the EU to be regions with a strong natural geographical handicap. The EU's cohesion policy, with its powerful budget, gives these regions substantial resources to help them try to catch up with metropolitan areas. The Europe Now team travels to the French overseas department of Guadeloupe to take a closer look.

With the goal of "levelling up" in mind, nine Ultra-Peripheral Regions, or UPRs, have received €13 billion over the last seven years. Six of these UPRs are French. In the case of France, around 18 percent of the total EU Structural Funds goes to 3 percent of the population. On the face of it, that's a major boost for UPRs. But is that money being used optimally?

We went to see for ourselves in Guadeloupe, an archipelago nearly 7,000 kilometres from the French mainland. It is set to receive a billion euros from the EU in 2021-2027. Unemployment is around twice the national rate; a third of the population lives below the poverty line and water shortages are frequent. So why does more EU investment not necessarily translate into better living standards?

In the first part of the show, we travel to the fishing port of Sainte-Rose to meet Charly Vincent, who represents hundreds of fishermen and is a staunch supporter of small-scale, non-industrial fishing. We also interview the president of the Guadeloupe region, Ary Chalus, who sets out the benefits but also the limits of what EU funding can do.

Nearly two-thirds of water held in ageing pipes leaks before it reaches consumers. After years of neglect, the EU is contributing to major new efforts to improve the situation – but is it enough? FRANCE 24's roving Europe reporter Luke Brown meets people who have had enough of decades of bad management.

And with one in three locals under the age of 30 unemployed, what difference is the EU making? Luke Brown visits the St Jean Bosco school, which is giving hope to young people who feel they've been left behind by society.

>> Watch part two of the show

Show presented by Armen Georgian, produced by Johan Bodin, filmed on location by Johan Bodin and Stéphane Bodenne, with Luke Brown.

Co-funded by the European Union. Views and opinions expressed are however those of the author(s) only and do not necessarily reflect those of the European Union or the DG Regional and Urban Policy. Neither the European Union nor the DG Regional and Urban Policy can be held responsible for them.

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  • Ary Chalus, President of the Guadeloupe region
  • Charly Vincent, Head of Guadeloupe Fishermen's Union
France24 - World

Georgia's pro-EU protests: What next after government drops 'foreign agents' bill?

Issued on: 09/03/2023 - 21:09Modified: 09/03/2023 - 21:14

François PICARD Follow Imen MELLAZ

Street protests have forced Georgia’s parliament to back down on a bill aimed at making groups with overseas funding register as foreign agents. Critics say it's a mimic of the law that’s on the books in Russia. We ask about a Georgian government that's on paper pro-European, but whose main backer first made his fortune in Russia. Why did lawmakers give in? What next for Georgia?

Show prepared by Imen Mellaz, Alessandro Xenos, François Picard and Clemence Waller

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  • Jean-Michel LACOMBE, Lecturer at Sciences Po & Former French Diplomat
  • Alexander BIKBOV, Sociologist and Associate Fellow, EHESS
  • Alexandra FILIPPENKO, Political Analyst
  • Zurab TCHIABERASHVILI, Professor at Ilia State University, Former mayor of the capital Tbilisi, minister of Health, Labour and Social Affairs.

Georgia releases detained protesters after dropping 'foreign agents' law

Protesters clash with police in Georgia for second day over new ‘foreign agents’ law

Thousands protest in Tbilisi against controversial Georgian 'foreign agents' law

Opex 360

La Pologne se dit prête à assurer la maintenance des chars Leopard 2 livrés à l’armée ukrainienne

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

Au 26 février, l’Ukraine avait reçu la promesse de recevoir un total de 67 chars Leopard 2 [sous différentes versions], avec des cessions annoncées par l’Allemagne [18 exemplaires], la Pologne [14], la Suède [10], le Canada [8], le Portugal [3], l’Espagne [6] et la Norvège [8]. Cela étant, la question est désormais de savoir quand l’armée ukrainienne pourra se les approprier…

Déjà, la Pologne a indiqué avoir livré à Kiev les quatre premiers Leopard 2 sur les 14 qu’elle a promis. Et les dix autres devraient suivre dans les prochains jours. C’est en effet ce qu’a annoncé Mariusz Blaszczak, le ministre polonais de la Défense, peu avant de s’envoler vers la Suède où il doit participer à une réunion avec ses homologues de l’Union européenne [UE], ce 7 mars.

Cela étant, ces promesses de dons ne règlent pas tout… dans la mesure où la question du maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces chars Leopard 2 n’a, pour le moment, pas obtenu de réponse. Or, sur ce point, et comme l’avait souligné le président polonais, Andrzej Duda, lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision CNN, l’approvisionnement en pièces détachées auprès de l’industrie allemande, pose encore de « sérieux problèmes ». Les « Allemands peinent à fournir des pièces de rechanges. Nous ne comprenons pas cette situation, mais c’est ainsi », avait-il dit.

Avant de retrouver ses homologues européens en Suède, M. Blaszczak a remis ce sujet sur la table. « La question fondamentale que nous allons aborder est la faible dispobibilité des pièces détachées pour les chars Leopard », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je compte sur le ministre [allemand de la Défense] Pistorius pour qu’il use de son influence sur l’industrie allemanda afin que les pièces détachées pour les Leopard soient livrées ».

Une solution que M. Blaszczak entend proposer de confier à l’industrie polonaise le soin de produire de telles pièces… ainsi que l’entretien des chars livrés à l’armée ukrainienne. « Le plus important est de sortir de l’impasse », a-t-il insisté, évoquant l’installation, en Pologne, d’un « centre de services dédié uniquement à l’entretien des Leopard 2 livrés à l’armée ukrainienne. Centre qui pourrait voir le jour dans une usine de l’industriel Bumar-Łabędy [filiale du groupe PGZ], en Haute-Silésie. Par le passé, celui-ci s’était occupé de la modernisation des Leopard 2 des forces polonaises.

France24 - World

Al Qaeda leader in North Africa grants exclusive interview to FRANCE 24

Issued on: 06/03/2023 - 17:00

FRANCE 24 Follow Wassim NASR Nadia MASSIH Follow

Algerian Islamist Abu Obeida Youssef al-Aanabi, the current leader of al Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM), granted an exclusive interview to FRANCE 24 in which he officially confirmed his group is holding French journalist Olivier Dubois, who was kidnapped in Mali in 2021, and discussed the role of jihadism in the Sahel. 

As FRANCE 24's terrorism expert Wassim Nasr explains, it took a year from requesting the interview to securing the responses, with the militant leader imposing "many conditions" including the submission of all 17 questions in advance. 

Nasr said he requested a "stamped" audio file from the militant group so he could be certain it was al-Aanabi who was speaking. 

When asked whether AQIM was planning attacks in France, al-Aanabi said his group's dispute with France was limited to  local issues in the Sahel and wider Africa. He went on to criticise Western leaders for failing to acknowledge that AQIM's interests were exclusive to Africa. 

The AQIM leader's admission was the first official confirmation from his group that it is holding Dubois, but he denied AQIM had lured Dubois into being abducted. Dubois was kidnapped in April 2021 as he was trying to interview a local al Qaeda commander. Al-Aanabi said his group is open to negotiations and that it is up to French authorities to make the first move towards opening talks. 

He said AQIM considers it a victory that French troops withdrew from both Mali in August last year and Burkina Faso in February 2023, calling it a vindication of 20 years of jihad in the region. But Nasr points out that the French withdrawal was due to friction with the Malian junta as well as the arrival of Russian mercenaries. Al-Aanabi said the increasing presence of the Wagner Group was no better, calling them yet another colonial force. 

Al-Aanabi touted the success of AQIM's recruitment strategy in the Sahel, describing the region as the "epicentre" of jihad today, according to Nasr. Moreover, he said, there are no limits to the group's possibilities for expansion. Al-Aanabi went on to say that AQIM is essentially at war in the Sahel with the Islamic State group, whom he views as "deviants".  

Al-Aanabi has been on the US watchlist of "international terrorists" since September 2015.

Click on the video player above to watch the full interview. Click here to watch FRANCE 24's previous exclusive with Abu Obeida Youssef Al-Aanabi from May 2019. 

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} MAGHREB

Exclusive: FRANCE 24 questions AQIM jihadist leader

France 'committed' to securing Olivier Dubois release 500 days after Mali abduction

France24 - World

Japan's first AI-made manga: How will technology impact the comic book industry?

Issued on: 10/03/2023 - 15:57

Dheepthika LAURENT Magali FAURE Clémence DELFAURE

Dheepthika Laurent takes a look at the latest in the world of arts and culture. Japan's first artificial intelligence-made manga poses serious ethical questions for the industry. In other news, a new Henri Matisse exhibition in Paris looks at the 1930s, an important decade in the artist's career. Plus a nature-themed exhibition opens at Paris's former commodities' stock exchange, which is home to François Pinault's art collection. Finally, we bring you the latest from FESPACO, the pan-African film and TV festival, and we take a look at "Scream 6", the latest in the cult slasher franchise, which promises to be gorier than ever!

France24 - World

Israelis protesting judicial reform force Netanyahu airlift

Issued on: 09/03/2023 - 18:01Modified: 09/03/2023 - 18:12

NEWS WIRES

Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu had to be airlifted on Thursday to the country's main international airport for an official overseas trip, after throngs of cars and protesters prevented him from driving there.

The demonstrations were part of nationwide protests underway for more than two months against Netanyahu and his government's contentious plan to overhaul the judiciary.

Demonstrators had made blocking Netanyahu's route to the airport a centerpiece of their intensifying efforts to oppose the legal changes, and the optics of the Israeli leader having to make alternate travel plans were a win for the protest movement.

The helicopter ride, far from the snarling traffic triggered by the protest, was also sure to deepen Netanyahu's reputation as being out of touch with Israelis at a time when the country finds itself torn apart over the government plan and the economy is slowing.

Thursday's disruptions also took a toll on visiting U.S. Secretary of State Lloyd Austin, whose schedule was rearranged to keep his engagements close to the airport.

The protesters, launching a “day of resistance to dictatorship,” descended on the country's main international airport waving Israeli flags, blocking the road leading to the departures area with their cars.

Elsewhere, protesters blocked main intersections and scuffled with police in the seaside metropolis of Tel Aviv and other cities. A small flotilla of paddleboards and kayaks tried to close off a main maritime shipping lane off the northern city of Haifa. Some protesters barricaded the Jerusalem offices of a conservative think tank helping to spearhead the judicial changes.

“Israel is on the verge of becoming an autocratic country. The current government is trying to destroy our democracy, and actually destroy the country,” said Savion Or, a protester in Tel Aviv.

The uproar over Netanyahu's legal overhaul has plunged Israel into one of its worst domestic crises. Beyond the protests, which have drawn tens of thousands of Israelis to the streets and recently became violent, opposition has surged from across society, with business leaders and legal officials speaking out against what they say will be the ruinous effects of the plan. The rift has not spared Israel's military, which is seeing unprecedented opposition from within its own ranks.

Netanyahu, who took office in late December after a protracted political stalemate, and his allies say the measures aim to rein in a court that has overstepped its authority. Critics say the overhaul will upset the country's delicate system of checks and balances and slide Israel toward authoritarianism.

Critics also say Netanyahu, who is on trial for corruption, is driven by personal grievances and that he could find an escape route from the charges through the overhaul. Netanyahu denies wrongdoing, and says the legal changes have nothing to do with his trial.

Demonstrations were underway across the country as Netanyahu and his allies have pledged to press ahead with a series of bills that would strip the Supreme Court of its ability to review legislation and give coalition politicians control over judicial appointments. An attempt by Israel's ceremonial president to defuse the crisis through an alternative legal reform has so far been unsuccessful.

The protesters' main objective Thursday was to complicate Netanyahu's journey to the airport ahead of a state visit to Rome. Police, handing out traffic tickets as protesters held signs reading, “dictator: don’t come back!” said they would clear the demonstrators by force if they did not move. There were no immediate reports of serious violence.

Netanyahu, who was meeting Austin before his departure, arrived to the airport in a police helicopter, circumventing the protesters, Israeli media reported. Netanyahu’s office declined to comment.

Regular flights were not interrupted, an airport spokeswoman said, although some travelers said they had to leave their cars behind the protesters' convoy and reach the terminal by foot.

Netanyahu told the Italian daily La Repubblica in an interview before his trip that the protests were the manifestation of the vibrancy of Israel's democracy.

But speaking to reporters in Hebrew before takeoff, he suggested the protesters were looking to oust Israel's democratically-elected government.

“The goal here is to topple a government that was elected democratically,” Netanyahu said. “We won't let anyone disrupt Israeli democracy.”

The police, overseen by ultranationalist National Security Minister Itamar Ben-Gvir, pledged to prevent the disturbances and said they had made arrests.

Protesters descended onto Tel Aviv's main highway, blocking midday traffic as mounted police and a water cannon truck hovered nearby. Police allowed the protesters to remain on the highway for over an hour but cleared it in some places by force ahead of afternoon rush hour.

Red billboards festooning the highway read, “resistance to dictatorship is mandatory.”

Critics say Ben-Gvir, a key ally in Netanyahu’s coalition government who has dubbed the protesters “anarchists”, is trying to politicize the police.

“We support freedom of expression but not anarchy,” Ben-Gvir told reporters while touring the airport.

Thursday's demonstration in Tel Aviv, the country’s business center and its liberal heartland, was not nearly as large as the one last week, when police cracked down on what had otherwise been peaceful protests, lobbing stun grenades and scuffling with demonstrators. Those protests ended with Netanyahu's wife Sara being extracted from a ritzy Tel Aviv hair salon where demonstrators had gathered after catching wind of her presence.

Netanyahu and his wife have gained notoriety for enjoying lavish lifestyles and living off the largesse of taxpayers and wealthy supporters. Some media pundits questioned why Netanyahu was flying to Italy for three days at a time of deep national crisis, suggesting the couple were actually traveling to celebrate their wedding anniversary. Netanyahu's schedule includes a meeting with Italy's prime minister on Friday, but he does not return until Saturday night.

Thursday's visit by Austin, who is on a Mideast tour, was also being affected by the protests. An Israeli official said Austin’s meetings were moved to a factory near the airport due to the disruptions. The protest movement has focused on central Tel Aviv, near the Defense Ministry. The Israeli official spoke on condition of anonymity under regulations.

Earlier Thursday, protesting military reservists barricaded the Jerusalem offices of the Kohelet Policy Forum, a conservative think tank that has helped craft the overhaul, with barbed wire and sandbags, and hung a banner outside reading “Kohelet is tearing Israel apart.”

Several dozen people, including two former Navy chiefs, gathered in the waters off Haifa in kayaks, sailboats and on stand-up paddleboards in a bid to block the city’s shipping lane.

(AP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} The Debate

West Bank tensions: Can Israel and Palestinians curb deadly violence?

Mass protests in Israel as controversial judicial overhauls advanced

Israelis march against judicial reform plan as president warns of 'legal collapse'

France24 - World

French Senate votes to raise retirement age from 62 to 64 amid nationwide strikes

Issued on: 09/03/2023 - 08:46

NEWS WIRES

France's Senate voted Thursday to raise the retirement age by two years to 64, as the government moves to overhaul the country's pensions system in the face of strong opposition from labour unions.

The conservative-dominated legislative body voted in favour of a decisive article to raise the age of retirement by 201 votes to 115.

Debate will resume later on Thursday over a controversial amendment to the bill.

The Senate majority is rushing to meet a deadline of midnight Sunday to finalise the legislation.

Liberal politicians voiced anger following the vote.

"Your name will forever be attached to a reform that will set the clock back almost 40 years," Socialist Monique Lubin told Labour Minister Olivier Dussopt.

Labour unions have vowed to pile pressure on the government by staging protests and strikes.

On Wednesday, fuel deliveries, trains and flights were disrupted for a second day following mass rallies.

Key sea ports were also blockaded, as dock workers were among those to join rolling strikes seeking to convince President Emmanuel Macron to reverse course on the bill he has championed.

Macron has put the change at the centre of his political agenda, with his government arguing that raising the retirement age and stiffening the requirements for a full pension are essential to keeping the system from sinking into deficit.

France lags behind most of its European neighbours, which have hiked the retirement age to 65 or above.

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} As it happened

French strikes against pension reform to continue as unions intensify fight

Demonstrators set to paralyse France in massive pension reform protests

French senators begin debate on Macron’s contested pension reform

France24 - World

Three Palestinians killed by Israeli forces in West Bank

Issued on: 09/03/2023 - 08:18Modified: 09/03/2023 - 08:21

NEWS WIRES

Three Palestinians were shot dead by Israeli forces in the occupied West Bank on Thursday, the Palestinian health ministry said, with an Israeli official saying they had opened fire first.

The Palestinian ministry announced the "martyrdom" of three men shot by Israeli forces in Jaba, near the flashpoint northern city of Jenin.

Israeli National Security Minister Itamar Ben Gvir praised the undercover officers for "taking out the despicable terrorists, who opened fire at our fighters". 

The health ministry identified the dead men as Sufyan Fakhoury, 26, Ahmed Fashafsha, 22, and Nayef Malaysha, 25. It did not provide further details.

Israeli police said special forces accompanied by soldiers had been in Jaba to arrest suspects involved in shooting attacks against soldiers in the area, including Fakhoury and Fashafsha. It said the pair were operatives of militant group Islamic Jihad.

"During the operation, shots were fired at the border police undercover officers from the wanted men's car. Border police undercover officers responded with fire, and killed the three armed men in the car," police said, adding that Malaysha was also a suspected militant.

"A number of guns and explosive devices were found in the vehicle," the police statement said.

In a statement, Islamic Jihad condemned Israel for the "heinous assassination" in Jaba.

(AFP) 

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Israeli forces kill six Palestinians in raid on West Bank refugee camp

Israeli forces kill teen in West Bank

Syrian state media says Israeli strike damaged Aleppo airport

France24 - World

Latvia becomes safe haven for Russians opposed to war in Ukraine

Issued on: 09/03/2023 - 14:59

Marie PANNETRAT Marie PANNETRAT

Since the start of the full-scale invasion of Ukraine, the Latvian capital Riga has become a hub of journalists, Russian intellectuals and Ukrainian refugees opposed to Russian President Vladimir Putin. Local Latvians, who are proud of their independence gained in 1991, do not want to turn back the clock. Hundreds of Soviet-era monuments have been torn down throughout the country. FRANCE 24's Laura Cambaud and Marie Pennetrat report.

Truth or Fake

No, a Latvian town did not decorate its Christmas tree with Nazi symbols

Centrists win Latvia general election, Russian-speaking parties suffer setbacks

The France 24 Interview

‘We need to impose sanctions on Belarus too,’ says Latvian FM Edgars Rinkevics

France24 - World

Indonesia jails two football match officials for role in deadly stadium crush

Issued on: 09/03/2023 - 10:23

NEWS WIRES

An Indonesian court on Thursday jailed two football match officials for negligence over one of the worst stadium disasters in the sport's history.

The crush in October at a venue in the East Java city of Malang killed 135 people after police fired tear gas into packed stands when supporters invaded the pitch.

Hundreds of people fled for narrow exits, resulting in a stampede that left many trampled or suffocated to death, including more than 40 children.

Abdul Haris, a match organiser, was found guilty of negligence and handed 18 months in prison. Prosecutors had sought a sentence of six years and eight months. 

"I am sentencing the defendant to a year and a half in prison," presiding judge Abu Achmad Sidqi Amsya told the court in the city of Surabaya. 

It is Indonesia's first ruling on the tragedy.

The judges also found security official Suko Sutrisno guilty of negligence and sentenced him to one year in prison.

"The defendant did not anticipate the chaos because there has never been an emergency situation before. The defendant also did not understand his job as a security official well," the judge said.

Both men have seven days to appeal the verdict.

Three local police officers have also been charged over the incident and are awaiting verdicts.

The former director of the company that runs Indonesia's premier league has been named as a suspect and remains under police investigation. 

Police described the October 1 pitch invasion as a riot and said two officers were killed, but survivors accused the police of using excessive force.

Officers were seen kicking and beating supporters on the pitch before indiscriminately firing tear gas into the stands. 

Football's world governing body FIFA outlaws the use of such riot control methods inside stadiums. 

The tragedy has forced Indonesian officials to confront failings in various aspects of the domestic game, which has been blighted for years by shaky infrastructure, mismanagement and violence.

Indonesia's National Police sacked its local chiefs for both Malang city and the province of East Java after the tragedy.

The government also suspended all competitive football games but league matches resumed last month, without fans in the stands.

Indonesian President Joko Widodo ordered an investigation and pledged to demolish and rebuild the Kanjuruhan Stadium according to FIFA standards. 

A task force investigating the crush has called on the head of Indonesia's football association and all the members of its executive committee to resign, but they have refused to do so.

The match was a clash between fierce East Javan rivals Arema FC and Persebaya Surabaya, with Arema losing 3-2.

FIFA head Gianni Infantino in October called the crush "one of the darkest days for football".

(AFP)

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More than 120 people die in Indonesia football stadium stampede

Police chief fired as Indonesia investigates deadly football stampede

Indonesian parliament approves legislation banning sex outside marriage

France24 - World

'Japa': The mass exodus of Nigeria's youth

Issued on: 09/03/2023 - 21:28Modified: 09/03/2023 - 21:37

Sam BALL

The term "japa" comes from the Yoruba word meaning to run or flee and, in recent years, has become something of a buzzword on the streets of cities such as Lagos as a growing number of often young, educated Nigerians look to move abroad to escape unemployment, inflation and low salaries. But this exodus is leaving the country facing a brain-drain, while some warn that those who leave may not find the life they are hoping for abroad.

France24 - World

'All brothers at the front': Ukraine's Roma find acceptance in war

Issued on: 09/03/2023 - 17:46

Sam BALL

The estimated 400,000 Roma scattered across Ukraine have long faced entrenched poverty, discrimination and segregation. But with Roma soldiers fighting on the front lines and members of the community helping Ukrainians in need behind it, some say attitudes are beginning to shift – and hope that it lasts.

Valeurs Actuelles

[Vidéo VA+] Contre la réforme des retraites, faut-il bloquer la France ?

Après les appels des syndicats à bloquer le pays et même à « mettre la France à genoux » à partir du 7 mars, les Français, majoritairement opposés à la réforme des retraites, soutiennent aussi (à 59% selon un dernier sondage) le mouvement de blocage reconductible qui s’annonce musclé. Ce soutien durera-t-il malgré les difficultés qui s’annoncent ? VA + est allé prendre la température à la Gare Montparnasse.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

Nigeria's education crisis: 20 million children out of school

Issued on: 07/03/2023 - 11:20Modified: 07/03/2023 - 11:49

Sam BALL

Around 20 million Nigerian children do not go to school, according to figures from UNICEF, one of the highest numbers of out-of-school children anywhere in the world. Security fears, a lack of public schools and extreme poverty all contribute to keeping children out of school. For some, like 14-year-old Joy, who was abandoned under a bridge in Lagos by her mother, being taken out of school is also accompanied by severe trauma.

France24 - World

Ukraine: Odesa, bent but not broken a year after the Russian invasion

Issued on: 23/02/2023 - 15:43

A year ago, inhabitants of Odesa were preparing for the arrival of Russian ships on the city’s coast. Although Moscow didn’t end up seizing the city, it has succeeded in heavily reducing the port’s activities, which are regarded as the seaside resort’s ‘economic lungs’ on the Black Sea.The tourists are no longer coming, and the daily lives of inhabitants that stayed on now beat to the rhythm of air-raid sirens and power cuts.A report from southern Ukraine’s port city.

France24 - World

Macron insists pension reform is necessary as protests, strikes press on

Issued on: 10/03/2023 - 16:44

NEWS WIRES

French President Emmanuel Macron insisted on the need for raising the retirement age from 62 to 64 in order to make the French pension system financially sustainable in the coming years, in a letter to workers’ unions released Friday.

The move comes after more than a million demonstrators marched in cities and towns across France this week as train and metro drivers, refinery workers and others started open-ended strikes against the centrist government's plan.

Unions called for more protests on Saturday. They are demanding the withdrawal of the bill, which is being debated by the French Senate this week.

According to the letter provided by the president's office, Macron said he made the choice to “make the French work a little longer" because other options, which he rejected, would have involved “decreasing pensions, raising taxes or letting our children and grandchildren carry the financial burden.”

Union leader Francois Hommeril of the CFE-CGC, which represents workers in the energy sector, among others, said Friday that Macron’s letter appeared to be another “missed opportunity” for the president to pursue reforms while listening to concerned workers.

The president “acts as if the social movement did not exist,” French broadcaster BFM TV quoted Hommeril as saying. He added: “I am very disappointed and worried about (Macron's) response.”

Opinion polls consistently show a majority of the French oppose the change. Left-wing lawmakers argue companies and the wealthy should pitch in more to finance the pension system.

Macron also recalled the measure was a key promise from his presidential campaign last year, adding that he made a concession by agreeing to put the age limit at 64, down from 65 as initially planned.

“You strongly express your disagreement,” Macron wrote to the unions. “I don’t underestimate the discontent … as well as the anxiety expressed by many French people who have concerns about never getting any pension.”

Meanwhile, the government asked Friday for a special procedure to be implemented at the Senate to accelerate the debate by organizing one single vote on the whole bill, rather than voting on each amendment and article.

The government’s decision to apparently push the bill through the senate will “deepen the anger” among French workers, said Fabrice Coudour, a leader of the influential union CGT Energy. He called on strikers and opponents of the retirement reform to take their grievances to the streets on Saturday.

The Senate, which is dominated by members of The Republicans party, is expected to approve the bill. Conservative senators have pushed for years to raise the minimum retirement age.

If the bill is approved by the Senate, it will continue making its way next week through France’s complex legislative process.

(AP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FRANCE'S PENSION BATTLE

Worried about the future, France's young people are fighting pension reform

MACRON VS THE UNIONS

Will strikes force Macron to back down over French pension reforms?

France's pension battle

‘Live to work or work to live?’: Why France's youth are fighting Macron’s pension reform

France24 - World

Worried about the future, France's young people are fighting pension reform

Issued on: 09/03/2023 - 19:28Modified: 09/03/2023 - 21:49

Young people in France — including some who haven’t even entered the job market yet — protested Thursday against the government’s push to raise the retirement age. FRANCE 24 spoke to an expert on French employment matters to better understand this phenomenon. 

One of the most contentious elements of the French government’s controversial pension reform is the increase of the legal retirement age from 62 to 64, something that would normally seem a long way from the minds of young people. On Thursday, however, students blocked access to some universities and high schools, and youth-led protests were held in Paris and Lyon as part of nationwide strikes and demonstrations against the pension bill under debate in parliament. 

Fin de la journée du #9mars contre la #ReformeDesRetraites et pour des politiques publiques structurelles pour sortir de la jeunesse de la précarité ! 👊RDV dans la rue les #11mars et #15mars pour imposer une défaite au @gouvernementFR 🔥 pic.twitter.com/3K4vU12tQb

March 9, 2023

For a generation already worried about inflation, uncertain job prospects and climate change, the retirement bill is stirring up broader questions about the value of work. FRANCE 24 talked to Marc Loriol, a sociologist and researcher at the French National Centre for Scientific Research (CNRS) and author of Les vies prolongées des usines Japy ("The long lives of the Japy factories") who studies the relationship between the French and the workplace.

 

FRANCE 24: What’s so special about the French and their relationship to the workplace? What is it that motivates people here in fighting for their rights?

Marc Loriol: The French are much more attached to their workplace compared to their counterparts in other European and North American countries due to our social and cultural heritage. A study conducted by philosopher Dominique Méda showed that French workers are consequently much more critical about changes surrounding the workplace. The French expect a lot from their workplace; work is not just about money, but personal fulfilment, a sense of purpose… So people here suffer deeply when they don’t receive proper recognition and compensation from their place of work.

Even though the proposed pension reform does not affect young people directly in the near future, they are making their voices heard in protests across the nation these past few weeks. Who are they and why is that?

Marc Loriol: First of all, I’d like to point out the strong disparities between various groups of young people in France. You have university graduates, who start their first jobs later in life, and there are young factory workers, who have started much earlier.

And of course, this means that they’ll be affected differently by the government’s proposed pension reform. Those starting out relatively later in life will be relatively unscathed by the rise of the legal retirement age, since they already need to work longer than that (in order to accumulate the 172 trimesters, or 43 years, for the full pension scheme). But the young factory workers, who are already in precarious situations, will undoubtedly be impacted.

On the one hand, young factory workers, despite being one of the reform’s biggest victims, unfortunately belong to a class of workers that cannot afford to go on strike. Most of them are on fixed-term contracts, some are even temporary. Going on strike or even joining unions are too great of a risk for them. They are afraid that it’ll jeopardise their professional careers, which are already quite fragile.

University students, on the other hand, are far more likely to participate in demonstrations. Usually they possess a lot of cultural and financial capital that allows them this liberty. Even those with smaller financial means can find themselves participating in protests. Often of middle-class background with parents working white-collar office jobs and taking home an average pay, these students are first-hand witnesses to deteriorating work conditions and stagnating wages. Hence, they are terrified of the future, not knowing whether or not their studies will lead them to good jobs, whether or not they will succeed in life… The government’s pension reform proposal is further exacerbating that fear of having to work even more years under worsening conditions.

Then you have students from the elite universities (grandes écoles) coming from wealthy parents generally working in prestigious professions. Aspiring to follow in their parents’ footsteps in pursuing high-paying jobs in areas such as law, finance, engineering, etc., these students may feel indifferent vis-à-vis the government’s pension reform proposal and are thus more likely to refrain from joining in the protests.

Moreover, you have to account for the fact that the majority of young people imitate their parents in terms of political affiliations. Studies have shown that young people with parents leaning to the right wing of the political spectrum tend to themselves be right-leaning; the same goes for the left.

Due to inequality, war and human rights issues, youth protests swept across the western hemisphere in the 1960’s and 70’s and heavily altered our cultural landscape. A similar backdrop seems to be developing currently with an ongoing war in Europe, high inflation, climate change and a potential pension reform. Do you think there’s a possibility for mass youth protests like those seen in France in May '68 to erupt?

Marc Loriol: It’s very hard to predict the future, of course. For example, we thought the 'Yellow vest' protests in 2018 signalled the end of trade unions, but look at them now. Look at Tuesday’s protests... They’re back on their feet.

One thing I can say for sure is, discontent is building among the younger generations, especially among the working class. That much is obvious. Children of blue-collar workers are growing up to realise that they’re barely surpassing their parents in terms of job prospects and pay, despite receiving education.

In spite of their diplomas, they’re not accomplishing more and that translates into a deep sense of frustration and anger.

Whether or not this will build up to protests like those of May '68, we can’t know, but the government is placing a dangerous bet in hoping that this will all blow over sometime soon.

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} France's pension battle

‘Live to work or work to live?’: Why France's youth are fighting Macron’s pension reform

French pension reform strikes continue to disrupt fuel supplies, power output

French Senate votes to raise retirement age from 62 to 64 amid nationwide strikes

France24 - World

French pension reform strikes continue to disrupt fuel supplies, power output

Issued on: 09/03/2023 - 16:06

NEWS WIRES

Workers striking in protest against proposed changes to France's pension system continued to block fuel deliveries and reduce electricity production at several sites on Thursday.

 

Power supply was reduced by 8.2 gigawatts (GW), or 13% of overall production, across some of the country's nuclear, thermal and hydropower sites due to the strike, EDF data showed.

France is not currently importing electricity, data from grid operator RTE showed, suggesting domestic supply is meeting demand.

TotalEnergies said there were again no fuel deliveries from its French refineries due to the strike.

There were also no deliveries from ExxonMobil unit Esso's Fos-sur-Mer refinery in southern France, although operations had returned to normal at Port Jerome in the northwest, a union representative told Reuters.

About 7% of French refuelling stations lacked at least one product as of Wednesday, but "there is no supply problem for service stations and the situation is improving", said OlivierGantois, president of the French Union for Petroleum, Energy and Mobility Industries UFIP.

While the price of diesel product contracts in Europe has edged up in recent days, "overall the market doesn't seem to be reacting to the strikes in the same way it did during October 2022", said Pamela Munger, senior market analyst at energy analytics firm Vortexa, referring to a previous wave of industrial action.

Opinion polls show a majority of voters oppose President Emmanuel Macron's plan to delay the state pension age by two years to 64, but the government says the policy change is essential to ensure the system does not go bust.

(Reuters)

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French Senate votes to raise retirement age from 62 to 64 amid nationwide strikes

French protesters keep up fight against pension plan in new day of strikes

Science

Workers blockade France's refineries in pension reform protest

France24 - World

EU loosens state aid rules in US green subsidies battle

Issued on: 09/03/2023 - 22:58

Kate MOODY Follow

The EU has loosened its own rules on state aid to be more competitive against America's sweeping green subsidies. Member states may be able to match the incentives offered by other countries, in order to keep clean tech businesses from shifting their investment. They aren't the only players in the game though: Latin America is poised to become a major producer of renewable energy over the next decade. We take a closer look.

People & Profit

Clean tech tensions: EU seeks to counter US green subsidies

Talking Europe

Countering US subsidies: Is a 'Made in Europe' investment plan realistic?

France's Macron says he and Biden agreed to 'fix' US subsidies issues

France24 - World

Nurdle pollution turns Spanish beach into 'plastic soup'

Issued on: 10/03/2023 - 11:00

Valérie DEKIMPE

Billions of tiny plastic beads, known as nurdles, have been washing up on beaches in the north of Spain and along France’s Atlantic coast. This is the result of industrial pollution on a massive scale. To understand how this form of pollution has gone undetected for so long, the Down to Earth team traveled to Tarragona, Spain, where massive nurdle spills have been reported.

Surfing in a 'plastic soup'

Located an hour's drive from Barcelona, Playa de la Pineda is a well-known surfing spot for Tarragona locals. Over the years, it’s also become known for being one of the hotspots of nurdle pollution in Europe. 

For Jordi Oliva, surfing in these waters leaves him with a bitter aftertaste. 

"You realise you've been swimming in all this pollution," he says, emerging from the water, surfboard in hand. "It's like plastic soup."

While they can't be easily spotted at first, once you lay eyes on them, you can't unsee them. Nurdles are everywhere, scattered on the beach. 

Jordi co-founded a non-profit called Good Karma Projects to put the spotlight on this lesser-known form of pollution. He designed a simple set of sieves and a machine the non-profit uses to collect the white pellets. 

"Every year in October, a nurdle hunt is held simultaneously around the world. On this beach, we broke the record, collecting 1,800,000 nurdles in under an hour and a half," he recalls.

The point is not to clean the beach, he adds, but to make this pollution even more visible. 

"When we began spreading the word about this problem, people told us that when they were kids they collected them. They don't realise it’s plastic."

The basic ingredient for all plastic products

The life of most of our everyday products began with nurdles. It takes roughly 50 million individual nurdles to make 1 tonne of plastic. These pellets are melted and moulded to form plastic objects.  

They're the size of lentils, measuring not more than 5mm, making them extremely volatile. That's how they end up dispersed in the environment. 

Spills can happen under two different scenarios. First, there's everyday pollution, with nurdles leaking out from factories, when they're being transported in trucks or stored away in large warehouses. 

They can also enter waterways following major accidents, like in the spring of 2021, when a cargo ship caught fire off the coast of Sri Lanka, spilling billions of nurdles into the ocean. Authorities are looking at the same scenario in France, after pellets began appearing all along the country's Atlantic coast. 

Every year, an astounding 230,000 tonnes of these pellets end up in our oceans, spreading so quickly they've since been found on almost every continent.

Tiny pollution bombs 

Joaquim Rovira is a biochemist at Rovira I Virgil University (URV) in Tarragona. He studies microplastics and their impact on human health. Precisely, the white pellets collected on the beach by Jordi and his team are the biggest microplastics within their category. 

The threat posed by this type of plastic debris has been widely documented. Living organisms like shellfish and fish absorb and assimilate microplastics, eventually entering the food chain. 

But plastic pellets are one of a kind, explains Joaquim. 

"They’re tiny pollution bombs," he says. "And contain many additives, ranging from pigments to flame retardants. Some have even been labeled endocrine disruptors and identified as carcinogenic."

Following the nurdle trail

Marta Sugrañes is an ocean scientist who works in collaboration with the University of Barcelona and Good Karma Projects, as their scientific coordinator. 

"We are trying to figure out where these plastic nurdles come from," says Marta. "The idea is to follow their trail, conducting an investigation like a detective."

She makes regular trips to two different beaches in Tarragona to collect samples from the wave run-up limit, the highest point reached by the waves on the beach on a given day. That's where the most recent nurdles wash up. 

The samples are then taken to Barcelona, where they're sorted out and undergo a series of tests. 

"We have evidence to prove that these pellets come from streams near the industrial complex here in Tarragona," she concludes. “We can establish a link between rainfall and the streams that carry these pellets down onto the beach."

The evidence collected by Good Karma Projects only comes to confirm what the NGO had been suspecting all along: the pellets begin their journey on land, more specifically in the factories where these nurdles are manufactured, before entering the waterways and ending up on the beach. 

The industry strikes back

"We are aware of nurdles getting lost," responds Maria Mas, the Director of Tarragona’s Chemical Business Association. "We have been working tirelessly for quite some time to prevent pellet losses from our factories."

At the international level, the industry has put in place a programme dating back to 1990. Operation Clean Sweep (OCS) is a voluntary programme meant to help companies improve their practices in a bid to limit pellet loss. 

But without independent audits and not enough transparency to verify that companies keep their promises, the programme has come under fire from many NGOs. 

But Maria snaps back: "Facilities have been revamped, we've installed collection trays. Instead of blowing devices, we are opting for vacuuming processes in places where there can be leaks. That's where we have focused our efforts."

She claims the problem has been contained to a certain extent and that pellet losses are not as common as they used to be. 

"Of course, if we want to bring it down to zero leaks, the entire supply chain will need to join this programme and commit to it," she retorts. "Not only join, but fully commit. That is the key."

Classifying nurdles as hazardous

What if, just like petrol, plastic nurdles were to be classified as hazardous at the international level? That's what non-profits like Brussels-based Seas at Risk are advocating for, for pellets to fall within a specific category of dangerous merchandise regulated by strict rules. 

Frédérique Mongodin, Senior Marine Litter Policy Officer at Seas at Risk, is very sceptical of any promises made by the industry. 

"We've been hearing of industry initiatives to prevent nurdle spills for the last 30 years," she says. "They should have fixed this problem a long time ago." 

But shouldn't the industry care about losing raw material with value? It all boils down to the price of plastic, Mongodin explains. Pellets are pretty much worthless, costing less than €1 per kilo. 

The next step should be legislating at the European level, she adds, forcing the industry to use packaging that is robust and airtight, while also imposing a ban on containers being placed on deck.

All these measures are already in place for other dangerous goods. 

"We have reached a point where we need to legislate at the European level and fast," she concludes. "It's become urgent to hold the industry accountable for the pollution they have created."

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Study of French Pyrenees site finds high mountain air filled with microplastics

Focus

Pacific island of Tetiꞌaroa invaded by plastic waste

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Spain: Andalusia's farms feed Europe, but are drowning in plastic waste

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La justice maralpine en faillite ?

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A Cannes, une retraitée extorquée depuis des années par des escrocs

France24 - World

UN Security Council team arrives in DR Congo as violence erupts in east

Issued on: 10/03/2023 - 07:30

FRANCE 24 Follow

A United Nations Security Council delegation arrived in DR Congo on Thursday for a three-day visit, the world body said, as heavy clashes with M23 rebels continued in the east.

The Tutsi-led group has seized swathes of territory in the Democratic Republic of Congo's North Kivu province since taking up arms again in late 2021.

M23 fighters have also advanced in recent days, threatening to cut off all road links to Goma, a city of more than one million people on the Rwandan border.

The delegation was due to meet President Felix Tshisekedi before travelling to Goma on Saturday.

The UN peacekeeping mission in the DRC, known as MONUSCO, said the objective of the council's visit was to assess the security and humanitarian situation in North Kivu.

"We are here to support the action of MONUSCO, to remind that it is part of the solution to find peace," said Gabon's UN ambassador Michel Xavier Biang on his arrival in Kinshasa.

The peacekeeping force is one of the largest and most expensive UN missions in the world, with more than 16,000 uniformed personnel.

Residents accuse it of failing to deal with the dozens of armed groups operating in eastern DRC, including M23 rebels.

Several regional initiatives intended to defuse the conflict have failed.

An Angola-mediated ceasefire that had been due to take effect on Tuesday collapsed the same day. 

UN Secretary-General Antonio Guterres had urged the rebels to comply with the truce.

Last weekend, French President Emmanuel Macron also threatened sanctions against parties that did not respect an agreed ceasefire.

The DRC government accuses Rwanda of backing M23. UN experts, the United States and several other western states, have also concluded that Rwanda supports the group, although Kigali has denied that.

Fighting between the DRC army and M23 has displaced about 800,000 people.

Violence erupts in east

M23 are not the only rebel group operating in DR Congo. Militants from the Allied Democratic Forces (ADF) killed over 40 people in twin attacks in eastern DR Congo, local officials said Thursday.

The ADF, which the Islamic State group claims as its central African affiliate, is one of the deadliest armed militias in eastern Congo, accused of slaughtering thousands of civilians.

Fighters from the group attacked the neighbouring villages of Mukondi and Mausa, in the Beni territory of North Kivu province, during Wednesday evening and the early hours of Thursday, officials said.

"It's total desolation," said Kalunga Meso, a local administrator. "They rounded up people and then executed them."

The ADF is among the most violent of the dozens of armed groups active in eastern Congo and has been accused of a string of bomb attacks and civilian massacres.

Thousands have died at its hands, many of them in the Beni region, say monitors.

A joint Congolese-Ugandan military operation targeting the militia in eastern DRC has been under way since late 2021, but attacks have continued.

(FRANCE 24 with AFP)

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More than 40 killed in suspected eastern DR Congo rebel attacks

Clashes erupt in DR Congo between M23 rebels and army despite ceasefire

In DR Congo, Macron pledges aid, warns of sanctions if peace efforts are derailed

France24 - World

Mali junta postpones constitutional referendum scheduled for 19 March

Issued on: 10/03/2023 - 13:13

NEWS WIRES

Mali's ruling junta will postpone a constitutional referendum but maintain a previously agreed timeline to return to civilian rule, a government spokesperson said in a statement read to the press Friday.

"The transitional government informs national and international opinion that the date of the referendum scheduled for March 19 2023... will be slightly postponed," Abdoulaye Maiga said. 

The referendum is a milestone on the road to elections promised for February 2024.

(AFP)

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Two International Red Cross workers kidnapped in Mali

Lavrov pledges Russian military support on visit to Mali amid concern over abuses

Mali junta expels UN mission's human rights chief over 'destabilising' actions

France24 - World

Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

Presented by

Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33

The green paths

The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world

Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.

Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”

Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.

Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”

With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.

In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.

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Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

France24 - World

Plastic pollution in oceans has reached 'unprecedented' levels in 15 years

Issued on: 10/03/2023 - 10:42

NEWS WIRES

Plastic pollution in the world's oceans has reached "unprecedented levels" over the past 15 years, a new study has found, calling for a legally binding international treaty to stop the harmful waste.

Ocean plastic pollution is a persistent problem around the globe -- animals may become entangled in larger pieces of plastic like fishing nets, or ingest microplastics that eventually enter the food chain to be consumed by humans. 

Research published on Wednesday found that there are an estimated 170 trillion pieces of plastic, mainly microplastics, on the surface of the world's oceans today, much of it discarded since 2005. 

"Plastic pollution in the world's oceans during the past 15 years has reached unprecedented levels," said the study, published in open-access journal PLOS One.

The amounts were higher than previous estimates, and the study found that the rate of plastic entering the oceans could accelerate several-fold in the coming decades if left unchecked.

Researchers took plastic samples from over 11,000 stations around the world focusing on a 40-year period between 1979 and 2019. 

They found no trends until 1990, then a fluctuation in trends between 1990 and 2005. After that, the samples skyrocket. 

"We see a really rapid increase since 2005 because there is a rapid increase in production and also a limited number of policies that are controlling the release of plastic into the ocean," contributing author Lisa Erdle told AFP. 

The sources of plastic pollution in the ocean are numerous. 

Fishing gear like nets and buoys often end up in the middle of the ocean, dumped or dropped by accident, while things like clothing, car tyres and single-use plastics often pollute nearer to the coast.

They eventually break down into microplastics, which Erdle said can look like "confetti on the surface of the ocean".

'Flood of toxic products'

On current trends, plastic use will nearly double from 2019 across G20 countries by 2050, reaching 451 million tonnes each year, according to the report, jointly produced by Economist Impact and The Nippon Foundation. 

In 1950, only two million tonnes of plastic were produced worldwide. 

Recycling, even in countries with advanced waste management systems, has done little to help the pollution problem since just a small percentage of plastics are properly recycled and much often ending up in landfills instead. 

If landfills are not properly managed, plastic waste can leech into the environment, eventually making its way to oceans. 

"We really we see a lack of recycling, a flood of toxic products and packaging," Erdle said. 

The rates of plastic waste were seen to recede at some points between 1990 and 2005, in part because there were some effective policies in place to control pollution. 

That includes the 1988 MARPOL treaty, a legally binding agreement among 154 countries to end the discharge of plastics from naval, fishing and shipping fleets. 

But with so much more plastic being produced today, the study's authors said a new, wide-ranging treaty is needed to not only reduce plastic production and use but also better manage its disposal. 

"Environmental recovery of plastic has limited merit, so solution strategies must address those systems that restrict emissions of plastic pollution in the first place," the study said. 

Last year, 175 nations agreed to end plastic pollution under a legally binding United Nations agreement that could be finalised as soon as next year. 

Among the key actions under negotiation are a global ban on single-use plastics, a "polluter pays" scheme, and a tax on new plastic production. 

The total weight of the plastic pollution detected in the ocean today is estimated at 2.3 million tonnes, the PLOS study said. 

It examined samples in the North Atlantic, the South Atlantic, the North Pacific, the South Pacific, the Indian and Mediterranean oceans.

(AFP)

 

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Ocean temperatures in 2022 were highest ever recorded, study says

COP15

Biodiversity: Ocean 'dead zones' are proliferating due to global warming

Perspective

'It's a huge task – bigger than those waves': Surfer Maya Gabeira on protecting the ocean

France24 - World

At least six dead in Nigeria train-bus collision

Issued on: 09/03/2023 - 23:02

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: Lagos launches an emergency blood drive as six people are killed and dozens injured after a train crashes into a passenger bus. Also, there are concerns that life could get even more restrictive for LGBT people in Uganda as its parliament takes up a bill that would criminalise even identifying as LGBT. Finally, the 21st edition of the international animation film festival wraps up in Morocco. It's a chance to spotlight animation talents from across the country.

Valeurs Actuelles

Affaire Palmade : une justice exceptionnelle ?

[La touche de bon sens] Charlotte d’Ornellas : « Pierre Palmade : une justice exceptionnelle ? »

Magistrat trop « répressif », la traque idéologique

[La touche de bon sens] Charlotte d’Ornellas : “Immigration, ce n’est pas près de s’arranger !”

Emmanuel Macron : l’obsession pour la vérité officielle

“Vaincre ou mourir” au cinéma : Charette, le Braveheart français

Charlotte d’Ornellas : “Benoît XVI, l’enterrement d’un ‘simple pèlerin’”

Benoît XVI, l’incompris médiatique

“L’Europe ne sera vraiment elle-même que si elle se reconnaît chrétienne”

France-Maroc, le match identitaire

France24 - World

West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises

Presented by

Issued on: 05/09/2022 - 11:22

World bank

As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.

In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.

These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.

Soaring prices

The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating  a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes. 

« Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.

Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.

The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.

Tackling root causes

The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.

The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.

The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than  four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.

The Great Green Wall

As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.

The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.

Tangible results

“Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.

By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.

“Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.

His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.

About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.

In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.

Green future

As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.

“When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.

Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa

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Valeurs Actuelles

[Exclu VA +] De transgenre à lanceur d’alerte, le cri du cœur d’Oli London

“La culture woke est devenue incontrôlable et dangereuse”. Oli London a toujours critiqué les contradictions de la culture woke. L’influenceur britannique est connu pour avoir subi des dizaines d’opérations chirurgicales afin de ressembler à un coréen. A cette époque, il ne comprenait déjà pas que les militants woke l’accusent d’”appropriation culturelle”, alors qu’une femme pouvait se dire homme.

Mais depuis qu’il a annoncé sa détransition en octobre 2022, et donc, sa volonté de redevenir un homme britannique, conformément à son identité biologique, il est devenu un pourfendeur de ces militants trans. Et pour cause, les mêmes qui avaient applaudi son choix de devenir Coréen, puis femme, se sont empressés de le traiter de transphobe lorsqu’il a annoncé s’être trompé, et avoir commis “la plus grosse erreur de sa vie”.

Aujourd’hui Oli London regrette ce qu’il a infligé à son corps. Il portera ses cicatrices à vie.

Après un premier entretien paru sur notre site internet au mois de janvier, Oli London est venu à Paris pour accorder un entretien exclusif à VA +. Nous l’avons interrogé sur son parcours aux multiples rebondissements, ainsi que sur ses engagements actuels auprès des hommes politiques conservateurs pour protéger les enfants de la propagande woke et trans qu’ils subissent sur les réseaux sociaux ou à l’école.

Il nous raconte comment il en est arrivé à questionner son identité raciale et de genre, le harcèlement qu’il a subi, ainsi que l’influence des médias et des activistes dans sa transition, jusqu’à sa conversion au catholicisme.

Aujourd’hui, Oli London vit entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, où il se rend régulièrement pour alerter sur les dangers de l’idéologie transgenre et pour collaborer avec des hommes politiques américains conservateurs. Il s’apprête à publier un livre pour raconter son parcours et pour, il l’espère, épargner à d’autres ce qu’il s’est infligé.

L’entretien complet, d’une durée de 50 minutes est à retrouver sur notre offre Rejoindre.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

[Edito] Pourquoi le carême n’a rien à voir avec le ramadan

[Danziec] Benoît XVI, tourné vers le Seigneur

[Père Danziec] Noël, un ferment civilisationnel sans pareil

[Edito] De la politique intérieure à l’Église de France, l’urgence d’une réforme par la tête

Les “tradis”, un bain de jeunesse pour l’Église et la France ?

[Tribune] Christine Kelly, l’évangile au sourire

Pèlerinage de Chartres : “Nous cherchons à maintenir l’esprit des premiers jours”

Le pèlerinage de Chartres fête ses 40 ans

Saint Charles de Foucauld, une chance pour la France

[Père Danziec] Affaire Gueye : en dehors de la lutte contre l’homophobie, point de salut ?

Valeurs Actuelles

[Stainville] Lagasnerie, Rousseau, Boyard… le grand endoctrinement continue

Au micro de Léa Salamé sur France Inter, Geoffroy de Lagasnerie déplore qu’existe encore un ministère de la Famille plutôt qu’un ministère de l’amitié. Il va même encore plus loin et rêve de substituer aux allocations familiales existantes des allocations amicales. Les propos du jeune sociologue provoquent le rire du studio : c’est vrai qu’on n’avait rien entendu de plus stupide depuis le dernier passage de Sandrine Rousseau.

Leurs ricanements d’aujourd’hui sont la pensée dominante de demain.

Passons sur le fait qu’Emmanuel Macron a déjà largement donné satisfaction à notre sociologue de salon : le ministère de la Famille a été supprimé et malgré un gouvernement pléthorique de 41 membres, il n’y a trace d’un secrétariat d’État à la Famille… Reste qu’on aurait tort de penser que les seuls ricanements de Léa Salamé et de ses complices d’antenne du “sévice public” suffisent à discréditer la pensée adulescente de Geoffroy de Lagasnerie. Leurs ricanements d’aujourd’hui sont la pensée dominante de demain. D’autant plus sûrement que Geoffroy de Lagasnerie a son rond de serviette dans la matinale de France Inter.

Souvenez-vous. Il n’y pas encore si longtemps – nous sommes en 2018 – Daniel Schneidermann qui a réuni des représentants du milieu gay et lesbien pour évoquer la prochaine marche des fiertés, s’étonne qu’aucune femme ne soit présente sur le plateau de son émission Arrêt sur images. Arnaud Gauthier-Fawas, administrateur de l’Inter-LGBT, s’agace. « Je ne suis pas un homme, monsieur ». Et tandis que Daniel Schneidermann, déconcerté, affiche son scepticisme, Arnaud Gauthier-Fawas lui fait la leçon. « Il ne faut pas confondre identité de genre et expression de genre ». Plus tard, le même invité défendra le plus sérieusement du monde qu’il n’est pas un homme blanc. En cinq ans, il n’est plus un ado qui n’a pas adopté et intégré ce vocable – cis, bi, non-binaire et plus si affinités, racisé et non-racisé – et l’écriture inclusive, quoiqu’officiellement proscrite, n’en finit pas de s’imposer dans les universités, achevant la grande déconstruction programmée de nos identités au profit d’une pensée liquide.

« La dévastation de l’ancienne raison » est devenue « une commande sociale », assurait déjà Philippe Muray. Et le pire, décodait-il : « ce travail, qui aurait semé l’épouvante de l’humanité des temps héroïques, est accueilli désormais avec des cris de joie ».

On en viendrait presque, comme le personnage central de la Mise à Mort d’Aragon, s’écrier : « Quel désordre mon dieu, quel désordre ! Il n’y a pas que moi qui ai perdu mon image. Tout un siècle ne peut plus comparer son âme à ce qu’il voit, et nous nous comptons par millions qui sommes les enfants égarés de l’immense divorce. » Car le propre de ces inepties est de surgir dans des sociétés qui ont aboli les repères – la religion hier, la famille aujourd’hui. Tous les outils de la transmission ont été méthodiquement détruits : l’école, la langue que l’on ne cesse de martyriser, la morale, le nature enfin qui nous assignerait à résidence biologique. Il faut entendre Sandrine Rousseau s’époumoner à l’Assemblée nationale contre ceux qui voudraient que le gouvernement mène une politique nataliste. « Le ventre des femmes n’est pas la variable d’ajustement de notre système des retraites. » Qui alors ? Les hommes enceints ? Les immigrés ?

« La dévastation de l’ancienne raison » est devenue « une commande sociale », assurait déjà Philippe Muray. Et le pire, décodait-il : « Ce travail, qui aurait semé l’épouvante de l’humanité des temps héroïques, est accueilli désormais avec des cris de joie. » Au lieu d’être remis à sa place par un éditeur jaloux de sa réputation, Geoffroy de Lagasnerie est publié. Mieux, il est célébré par une petite intelligentsia, reçu à la radio, écouté comme Bourdieu en son temps. Sandrine Rousseau est députée, tout comme Louis Boyard. Cette génération qui assume de n’être les enfants de personne a pris le pouvoir sur une partie de la jeunesse. Le grand endoctrinement continue. À marche forcée. À grand renfort d’excommunication et de challenge sur Tik-Tok. « Le but de la gauche, c’est de produire des fractures. Je suis contre le paradigme du débat », assumait voilà trois ans Geoffroy de Lagasnerie, toujours sur France Inter. On est en droit de redouter les conséquences.

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Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

Nouvelles exigences, droit à « la paresse »… Quand embaucher devient mission impossible dans les Bouches-du-Rhône

Des furets pour exterminer les rats à Marseille

Marseille, la ville abandonnée

Magouilles et compagnie à Martigues

À Marseille, l’invasion du halal

Vélos, trottinettes, autopartage : les nouvelles mobilités, l’enfer des Marseillais

Avec Payan, c’est payant !

Quartiers nord de Marseille : “Bal” perdues à la Bricarde

Thecamp, un campus échoué dans la garrigue

Incendies : les sapeurs-pompiers, héros de l’abbaye de Frigolet

Valeurs Actuelles

[Stainville] Quand Rima Abdul Malak, Erik Orsenna inventent de faux monstres pour mieux taire les dangers qui nous guettent

[Stainville] Stop aux démolisseurs de notre patrimoine !

[Stainville] Macron, les éditocrates et ChatGPT

Retraites : le grand mensonge d’Emmanuel Macron

[Stainville] Sandrine Rousseau ou La Palisse faite femme

[Stainville] Silence, on tue gare du Nord (et ailleurs)

Chronique sans fin du djihad judiciaire

[Stainville] Les pantins et les pantines sont au pouvoir

[Stainville] Immigration : la grande capitulation de Darmanin face à Alger

2012-2022 : comment la France est devenue un pays du tiers-monde

France24 - World

Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

Presented by

Issued on: 31/01/2023 - 15:00

The green paths

From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism

Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.

Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.

“Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”

Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.

“UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”

All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”

In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.

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Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

Valeurs Actuelles

Audrey Hepburn, la femme absolue

Disparition : Philippe Tesson, la passion du journalisme d’opinion

“Astérix et Obélix, l’empire du Milieu” : Ringardix le Gaulois

Obsèques de Benoît XVI : le service minimum du pape François

Benoît XVI, le pape de la réconciliation

Benoît XVI, la passion de la Vérité

Les déraisons de l’amour

[Entretien] Pierre Manent : “Les Européens sont engagés dans une pénitence sans pardon ni rédemption”

“L’Europe ne sera vraiment elle-même que si elle se reconnaît chrétienne”

La confession inachevée de Gad Elmaleh

Valeurs Actuelles

La justice maralpine en faillite ?

[Entretien] Jean Leonetti : “Dans un parti, le pouvoir est à prendre”

Vague RN aux législatives, retour en force des LR, déclin de Falco et Muselier : le Var se réveille

A Cannes, une retraitée extorquée depuis des années par des escrocs

“La retraite par répartition intégrale, c’est le système de Madoff déguisé” : ce que David Lisnard propose pour réformer les retraites

[Entretien] Stéphane Le Rudulier : « Mon appel aux électeurs d’Éric Ciotti »

Scrutin LR, enjeux dans le Sud

[Entretien] Phillippe Vardon : “Mon objectif est d’en finir avec le système Estrosi”

Comment Emmanuel Macron enfume les maires, thermomètres de la France qui souffre

[Entretien] Frédéric Masquelier : « Les gilets jaunes sont nés à cause de la bureaucratie »

France24 - World

Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

Presented by

Issued on: 29/06/2022 - 19:54

JICA

The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

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Valeurs Actuelles

D’idiot utile à favori désigné, le nouveau statut piège du Rassemblement national

Deux jours de visite, syndicats et élections européennes : les enjeux de la tournée de Jordan Bardella au Salon de l’agriculture

Face aux propos de Rima Abdul-Malak, des personnalités prennent la défense de CNews

Menaces, motions et “bordélisation”: les débats sur la réforme des retraites s’ouvrent dans une ambiance éléctrique

Au Parti socialiste, l’emmerdant c’est la rose

Faure contre Mayer-Rossignol, le fiasco socialiste

Le RN de nouveau au complet à l’Assemblée ?

Sectarisme des syndicats et absence de culture de manif’ : le Rassemblement national face au défi de la rue

[Entretien] Patrick Stefanini : “Expulser un clandestin ou un délinquant étranger est devenu un parcours du combattant qu’il faut démanteler ”

Tractation, opposition et 49-3 : les enjeux d’une réforme des retraites explosive

Valeurs Actuelles

Lettre de l’intersyndicale : Macron garde son cap sans “sous-estimer” le “mécontentement”

Jeudi 9 mars, l’intersyndicale – qui mène la lutte contre la controversée réforme des retraites – a écrit un courrier à Emmanuel Macron, comme l’ont relaté plusieurs médias, dont Le Figaro. Dans cette lettre, il était demandé à Emmanuel Macron de recevoir en urgence les représentants de l’intersyndicale. Un courrier auquel Emmanuel Macron a répondu dans une lettre rendue publique ce vendredi. Dans un article publié ce jour, RTL nous apprend que le chef de l’Etat assure, entre les lignes, ne pas « sous-estimer » les « angoisses » ni le « mécontentement » des Français vis-à-vis de cette réforme. Toutefois, il maintient le cap en défendant une réforme qu’il considère comme « nécessaire » afin de garantir l’équilibre du régime, et ne propose aucune rencontre aux syndicats.

Le temps de la discussion terminé ?

Dans le détail, le locataire de l’Elysée soutient, une fois de plus, dans sa lettre, sa volonté « de travailler un peu plus longtemps », cite RTL. Et cela, tout « en épargnant les plus fragiles et en veillant à ne pas pénaliser ceux qui ont commencé à travailler tôt ou [encore ceux qui exercent] les métiers les plus difficiles ». Un choix qu’il dit préférer à celui de « baisser les pensions [ou] d’augmenter les impôts ».

Ce vendredi, Emmanuel Macron reçoit à l’Elysée – en marge du premier sommet franco-britannique depuis 2018 – le Premier ministre britannique Rishi Sunak, comme l’ont relaté plusieurs médias, parmi lesquels RFI. En marge de cet événement, lors d’une conférence de presse, Emmanuel Macron a évoqué la réforme des retraites. « Pour poursuivre sur ce texte, il faut respecter ce temps parlementaire, sans faire [de] scénarios de fiction que ce soit, a notamment estimé le locataire de l’Elysée. Je laisse les sénateurs travailler avec le gouvernement. Ensuite, le Parlement suivra les termes de notre constitution, pour qu’un texte législatif puisse aller à son terme. » Et cela, a-t-il ajouté ensuite, « dans un climat de calme, de respect, des accords et des désaccords, mais avec le sens des responsabilités ».

@EmmanuelMacron appelle à respecter le « temps parlementaire » sans tomber dans la politique fiction. @FrProtestante #EmmanuelMacron #syndicats #ReformeDesRetraites pic.twitter.com/WnApeffZws

— Carlyle Gbei (@CarlyleGbei13) March 10, 2023

Jeudi 9 mars, invité dans la matinale de CNews, Bruno Le Maire avait été interrogé sur le refus d’Emmanuel Macron de recevoir les syndicats. Sur ce point, le ministre de l’Economie et des Finances avait estimé que le temps de la discussion était terminé. « Le président de la République a proposé à tous les syndicats d’être reçus au printemps et à l’été derniers, avait-il notamment considéré auprès de nos confrères. Je rappelle que certains […] ont refusé. » 

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L’intersyndicale adresse un “ultimatum” au gouvernement et rejette l’idée d’une trêve

Si les syndicats n’ont pas de “réponse du gouvernement dans les heures qui viennent”, la mobilisation pourrait se poursuivre “au-delà du mois de décembre”. 

De trêve, il n’est pas question pour les syndicats. Alors que des voix s’élèvent pour que la mobilisation s’arrête durant la période des fêtes, les organisations syndicales ont annoncé des « actions locales le 19 et jusque fin décembre », rapporte notamment franceinfo. Elles vont même plus loin, en assurant qu’il n’y aurait aucune trêve « jusqu’au retrait » du projet de loi. 

Pas de nouvelle date de mobilisation nationale

« Sans réponse du gouvernement dans les heures qui viennent », les syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires « décideront des suites nécessaires au-delà du mois de décembre », ont-ils annoncé dans un communiqué commun ce mardi soir. Il s’agit ni plus ni moins d’un « ultimatum », selon Benoît Teste (FSU), pour qui « ce n’était pas complètement mûr pour fixer une nouvelle date de mobilisation nationale ». « Pour l’instant, nous appelons à multiplier les mobilisations locales », a, de son côté, expliqué Éric Beynel (Solidaires), tandis que Catherine Perret (CGT) a estimé qu’il fallait « privilégier la proximité pour favoriser l’élargissement de la participation ». A noter que le patron de la CFDT Laurent Berger a, lui demandé « une forme de trêve jusque début janvier »« Je crois que [les citoyens] ont besoin de vivre un moment d’apaisement, de vivre les fêtes comme ils l’entendent et de pouvoir se déplacer comme ils l’entendent », a-t-il plaidé sur RTL. 

Mardi 17 décembre, une troisième journée d’action contre la réforme des retraites du gouvernement a eu lieu dans toute la France. Selon les chiffres de la CGT, 1,8 million de personnes se sont rassemblées dans les rues, contre 615 000 pour le ministère de l’Intérieur. C’était la première fois que l’ensemble des syndicats, dont la CFDT, avaient appelé à manifester. Ce mercredi, Edouard Philippe recevra les organisations syndicales et patronales représentatives dans une série de rencontres bilatérales à Matignon.

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Retraites : Olivier Dussopt dégaine le vote bloqué au Sénat pour contrer l’“obstruction méthodique“ de la gauche

« L’obstruction est devenue un choix méthodique »

#Retraites : « Nous avons remarqué une volonté caractérisée et systématique de la gauche de faire de l’obstruction avec des amendements similaires et autant d’explications de vote. Uniquement pour gagner du temps », lance @olivierdussopt pic.twitter.com/tQA1srzVof

— Public Sénat (@publicsenat) March 10, 2023

La gauche furieuse

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Les institutions européennes, nouveaux “porteurs de valises” des islamistes

Un court extrait bien choisi vaut souvent bien mieux qu’une longue démonstration. Essayons avec le Licite et l’Illicite en islam, livre de chevet de tout frériste qui se respecte, écrit en 1960 par Youssef al-Qaradâwî, le théologien en chef du mouvement panislamiste qui rêve d’imposer sa culture au reste du monde : « Quand le mari voit chez sa femme des signes de fierté ou d’insubordination, il lui appartient d’essayer d’arranger la situation avec tous les moyens possibles en commençant par la bonne parole, le discours convaincant et les sages conseils. Si cette méthode ne donne aucun résultat, il doit la bouder au lit, dans le but de réveiller en elle l’instinct féminin et l’amener ainsi à lui obéir pour que leurs relations redeviennent sereines. Si cela s’avère inutile, il essaie de la corriger avec la main tout en évitant de la frapper durement et en épargnant son visage. »

D’aucuns admettront que la vision développée ici des relations femmes-hommes ne rentre guère en adéquation avec la logique néoféministe occidentale. Cela n’empêche pourtant pas les adeptes modernes d’Al-Qaradâwî d’être aujourd’hui portraitisés en nouveaux protecteurs des droits des femmes par les chantres du progressisme. Ainsi du Femyso, l’un des plus importants conglomérats d’organisations proches des Frères musulmans. L’ONG est décrite par Florence Bergeaud-Blackler, chercheuse au CNRS et auteur du remarqué le Frérisme et ses réseaux, l’enquête (Odile Jacob), comme le mouvement jeune de l’Union des organisations islamiques en Europe (UOIE), maison mère des associations fréristes en Occident.​

C’est grâce au lobbying intensif entrepris par ses représentants auprès du Conseil de l’Europe que ce dernier avait lancé, en novembre 2021, une campagne massive invoquant « la liberté dans le hijab » et le « droit humain de porter le voile islamique ». Seule une vague d’indignation politique sans précédent à cette échelle avait forcé l’institution à rétropédaler à demi-mot, arguant ne pas avoir « validé les éléments visuels ». Pas une once d’excuse sur le fond de l’affaire, sur la promotion du voile au nom de “l’égalité”. Même chose l’année suivante, en novembre dernier, lorsque la Commission européenne met en valeur sur les réseaux sociaux une jeune femme voilée pour « parler de l’avenir des valeurs européennes », avant de discrètement retirer les publications en question quelques jours plus tard.​

La guerre du langage

Telle est la force du gigantesque tissu associatif mis en place par les stratèges des Frères musulmans au début du siècle : s’approprier les codes et le langage d’une époque – le droit à la différence, le multiculturalisme, l’“inclusivité”, la liberté de genre, le “wokisme” – pour mieux les contourner et, insidieusement, promouvoir une culture et un mode de vie radicalement opposés. « Les islamistes sont en train de gagner la bataille des mots », note le politologue Alexandre del Valle, qui alerte depuis de nombreuses années sur l’essor de ces réseaux parfaitement organisés.

La stratégie de la rhétorique d’inversion n’a rien de nouveau. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, allié de choix des Frères musulmans dans leur croisade culturelle, en a fait son arme principale dans la guerre d’influence qu’il livre à l’Union européenne depuis deux décennies. Ou comment se présenter comme le dernier rempart laïc du monde musulman tout en levant progressivement l’interdiction du port du voile dans les écoles et la fonction publique.

Tout comme Erdogan et ses sbires du Millî Görüs – cette confédération musulmane turque qui ne cesse de s’étendre en Allemagne et en France -, les Frères musulmans sont prêts à tout pour s’immiscer toujours plus profondément au cœur d’instances européennes désireuses de s’acheter une image de bon élève de la cause progressiste. Quitte à dépenser des sommes astronomiques pour y parvenir.

Entre 2014 et 2020, la Commission européenne a ainsi versé 439 millions d’euros publics à des associations affiliées au programme “Droits, égalité et citoyenneté”. Pour la période 2021-2027, le budget devrait exploser : 1,5 milliard d’euros d’aides européennes sont prévus pour un programme aux conditions d’accès pour le moins nébuleuses. Si la Commission ne souhaite pas divulguer l’identité précise des organisations bénéficiaires de ce pactole, elle assure que chaque récipiendaire fait « l’objet d’un examen minutieux » pour s’assurer que son action est en accord avec les « valeurs européennes » et la Charte des droits fondamentaux de l’Union.

On doute que l’emploi du mot “minutieux” soit ici approprié. C’est simple : il se passe rarement plus d’un mois sans qu’une nouvelle enquête expose une autre faille dans le système de contrôle européen. Fin février, les limiers de Fdesouche révèlent que la Commission européenne finance l’association islamiste turque Yavuz Sultan Selim dans le cadre d’un projet de “lutte contre l’islamophobie”. L’ONG sert de branche “jeunesse” à la confrérie Ismailaga, proche du président Erdogan, qui a milité auprès de ce dernier pour que la Turquie sorte de la convention d’Istanbul. Des accords sur « la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique » ratifiés en 2014 à l’initiative… du Conseil de l’Europe.

L’Allemagne, la France, l’Angleterre, toute l’Europe sont ennemis de l’islam et du Prophète.

En octobre 2020, quelques jours à peine après l’assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, des messages de Yavuz Sultan Selim postés sur les réseaux sociaux laissaient transparaître sa haine pour un Occident jugé décadent : « L’Allemagne, la France, l’Angleterre, toute l’Europe sont ennemis de l’islam et du Prophète. » L’Allemagne ne s’est d’ailleurs pas trompée sur le réel visage de la confrérie : Ismailaga est inscrite sur la liste des groupes terroristes.

“L’examen minutieux” se montre tout aussi défaillant dans le cas de l’European Network Against Racism (Réseau européen contre le racisme), ou Enar. L’organisation fédère des dizaines d’associations prétendument “antiracistes”. Parmi elles, on retrouve plusieurs ONG dont les liens avec les Frères musulmans ne sont plus à prouver. Son ancien président, le Belge Michaël Privot, se définit lui-même comme un ancien cadre frériste.​

Sans grande surprise, l’Enar a notamment hébergé le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), deux associations dissoutes par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Aujourd’hui reconstitué à Bruxelles, au plus près des institutions européennes, le CCIF a été fondé par Samy Debah, un proche du sulfureux prédicateur Tariq Ramadan, petit-fils de Hassan el-Banna, fondateur des Frères musulmans. Tout un (petit) monde.

Des accès privilégiés aux commissaires européens

Entre 2007 et 2020, l’Enar a reçu plus de 23 millions d’euros de subventions européennes, dont 800 000 euros ont atterri dans les caisses du CCIF. Parmi les autres bénéficiaires du réseau Enar, on retrouve, pêle-mêle, le collectif intersectionnel Lallab, qui promeut le voile et les réunions communautaires, Alliance citoyenne, l’organisation militante derrière l’autorisation du burkini dans les piscines municipales grenobloises, ou, sans surprise, le Femyso et ses connexions au plus haut sommet de l’État maastrichtien.​

Pour étendre son influence, l’Enar peut également compter sur sa présence au sein du “registre de transparence”, une base de données créée en 2011 par le Parlement et la Commission européenne qui répertorie tous les lobbyistes partenaires des institutions bruxelloises. Un statut qui permet de participer à des groupes d’études interparlementaires et, plus étonnant encore, de solliciter des rendez-vous avec des membres de la Commission européenne. En février 2020, des représentants de l’Enar ont ainsi pu échanger avec la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, à propos du Pacte sur la migration et l’asile, présenté par la Commission en septembre 2020.

En décembre de cette même année, l’Enar a rencontré une autre commissaire européenne, Helena Dalli, chargée de l’Égalité, pour discuter de la dissolution… du CCIF. Une autre rencontre a lieu l’année suivante, en août 2021, cette fois pour parler de la création de séminaires sur “le racisme structurel dans le secteur privé”. Helena Dalli, engagée pour les “droits LGBT” et les questions d’inclusion (elle a rédigé un guide de la communication inclusive en 2021), va même jusqu’à poser tout sourire aux côtés de militants du Femyso. Terrible symbole qui provoque l’ire d’un gouvernement français particulièrement suspicieux quant aux réelles intentions de l’organisation de jeunesse. Des suspicions transmises à plusieurs reprises aux institutions européennes ces dernières années. Il a fallu attendre l’été 2022 et une lettre signée par Gérald Darmanin, Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, et Laurence Boone, secrétaire d’État chargée de l’Europe, pour que la Commission européenne daigne répondre, assurant que le Femyso ne recevait plus de financements européens.

Quand l’Union européenne finance la politique nataliste de la Turquie

« Nous sommes face à une complaisance coupable et de plus en plus affirmée de la part de la Commission européenne », peste l’eurodéputé RN Jean-Paul Garraud.

« Nous sommes face à une complaisance coupable et de plus en plus affirmée de la part de la Commission européenne », peste l’eurodéputé du Rassemblement national Jean-Paul Garraud. Lui, comme le reste de son groupe Identité et Démocratie (ID), ne peut qu’assister, démuni, à la superpuissance décisionnelle d’une Commission libre de réel contre-pouvoir. L’ancien magistrat alerte pourtant sans relâche sur l’influence néfaste de ces lobbys intégristes.

Les réponses sont rarement à la hauteur de l’enjeu. Le groupe ID s’interroge sur les raisons qui poussent l’Union à investir près de 25 millions d’euros dans un vaste programme nataliste en Turquie ? L’Union européenne rétorque qu’il s’agit d’un « soutien à l’emploi des femmes grâce à la garde d’enfants à domicile » et d’une promotion de « l’égalité de participation à l’emploi des femmes dans la vie professionnelle ». Pourquoi la Turquie ? Aucune réponse concrète. Même mutisme quand Jean-Paul Garraud appelle à la création d’un poste de coordinateur européen pour lutter contre la haine des chrétiens, en appui à la communauté religieuse la plus persécutée à travers le monde. Il existe pourtant une coordinatrice pour “la lutte contre la haine contre les musulmans” .

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Le personnel pénitentiaire dénonce la montée de la violence dans les prisons

La situation dans les prisons ne s’améliore pas. Pis, elle se dégrade même, à l’image de ce qu’il se passe au centre pénitentiaire Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Selon le personnel et les syndicats, il y en effet une nette augmentation des violences, mais aussi un état de surpopulation des cellules et des manques d’agents trop conséquents « depuis fort longtemps ».

« On ne peut pas être un surveillant derrière chaque détenu », a expliqué Dominique Verrière, secrétaire général UFAP-UNSA de la région Auvergne-Rhône-Alpes, au micro de CNews, samedi 4 février. Selon lui, il arrive même qu’il n’y ait pas un agent par étage.

Bagarres entre détenus

Selon le responsable syndical, la montée des violences se constate en matière d’agressions contre le personnel de la prison, mais aussi aux tensions entre prisonniers. « Cette violence entre détenus est motivée par le fait du règlement du trafic, c’est-à-dire qu’on établit la hiérarchie de cette manière-là. Et donc, ce sont des rapports de force qui s’installent, avec la recherche du pouvoir », a-t-il décrit auprès de la chaîne d’information en continu.

Il déplore également le régime de portes ouvertes dont bénéficient les centres pénitentiaires, dont le but est de donner de l’autonomie et responsabiliser les détenus, mais qui pose en vérité de gros problèmes, surtout dans ce contexte de pénurie de personnel.

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[Edito] Après l’exil forcé des religieuses de Nantes, le jésuitisme de la gauche idéologique

Et si l’Assemblée nationale n’était, finalement et hélas, que le reflet déplorable de l’état de notre pays ? Le ministre délégué des Comptes publics, Gabriel Attal, raillait il y a peu l’atmosphère du Palais-Bourbon en la comparant à une “Zad”. Entendez : un espace aux débats sens dessus dessous, aux dialogues explosifs et aux échanges barricadés. Pour ceux-là mêmes qui se prétendent les apôtres du vivre-ensemble, le résultat vire à l’échec. Pire, se trouvent piétinés les principes aristotéliciens de la discussion et l’amitié comme socle civilisationnel.

Oui, la France, d’incurie en impuissance, ressemble à une immense zone à défendre.

​Au sens propre, l’expression utilisée par le jeune ministre est pourtant tout à fait ajustée. Oui, la France, d’incurie en impuissance, ressemble à une immense zone à défendre. L’insécurité n’en finit plus de compter ses lieux de pèlerinage : le quartier du Mirail à Toulouse, celui de La Paillade à Montpellier, La Guillotière à Lyon, les banlieues du “9-3”, Échirolles chanté par Calogero, Marseille filmé par Cédric Jimenez dans Bac Nord. Se dire que ces noms parlent davantage aux oreilles des Français que ceux de Pontmain, La Salette ou Sainte-Anne-d’Auray permet de mesurer la pente descendue.

​Les litanies du désordre ont changé de registre. Fini le temps des sauvageons et des fripons. Les coups, crachats, insultes, pollutions sonores, drogues envahissent aussi les centres-villes. Mais à quel point ? Jusqu’au dégoût, spécialement chez les petites gens. Pour quelles conséquences ? La fuite, quand la chose est possible.

Comme toujours, le réel se plaît à confondre l’hypocrisie des idéologues et le déni des lâches.

​La mise en lumière récente de deux petites bénédictines contraintes de déménager du cœur de ville de Nantes constitue l’éloquent et dernier témoignage d’une insécurité qui n’a rien d’un sentiment. La majestueuse cité des ducs de Bretagne est devenue un tel coupe-gorge que des religieuses doivent se résoudre, en 2023, à aller vivre ailleurs. Bienvenue en France.

​Comme toujours, le réel se plaît à confondre l’hypocrisie des idéologues et le déni des lâches. L’hypocrisie des idéologues, car force est de constater que l’indignation féministe se vit à géométrie variable. L’escouade habituelle des Sandrine Rousseau, Clémentine Autain et autres Alice Coffin ne s’est point ébrouée sur les plateaux de télévision pour défendre le voile et la condition féminine de sœur Marie-Anne et sœur Agathe, malmenées dans leur quotidien de consacrées. Le déni des lâches, à l’image des pathétiques éléments de langage de la municipalité PS : « Il ne nous appartient pas de commenter cette décision qui leur appartient. » On a vu la gauche plus prompte à s’insurger devant l’injustice et l’oppression des minorités…

​L’écrivain Henri Ghéon, mort en 1944, constatait déjà : « Je reconnais qu’en aucun temps il ne fut plus nécessaire qu’aujourd’hui de constituer des îlots solides de pensée, d’art, de sagesse, pour résister au flot montant de la barbarie. » Des lieux de résistance et de reconstruction, comme le fit l’ordre de Saint-Benoît et son blanc manteau d’églises en Occident. Henri Ghéon ne croyait pas si bien dire. Il s’agit de l’ordre auquel appartiennent ces deux religieuses.

*Le père Danziec est chroniqueur à “Valeurs actuelles”.

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“On n’a pas à choisir” : le syndicaliste CGT Olivier Mateu refuse de se prononcer en faveur de Zelensky ou Poutine

« On ne choisit pas entre Zelensky et Poutine », a déclaré le secrétaire de l’union départementale CGT des Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu. Invité sur BFMTV jeudi 9 mars, le candidat à la succession de Philippe Martinez est revenu sur un article publié par La Provence mercredi. La publication, intitulée « La CGT 13 vire-t-elle pro-Russe ? », indique que la CGT des Bouches-du-Rhône a rallié la Fédération syndicale mondiale (FSM). Cette organisation internationale – décrite par la Provence comme révolutionnaire et anti-impéraliste – soutiendrait les séparatistes pro-Russes de l’est de l’Ukraine et considèrerait le président ukrainien Volodymyr Zelensky comme un néonazi.

La mise au point du syndicaliste

Olivier Mateu s’est expliqué auprès de BFMTV, assurant refuser d’apporter son soutien au président ukrainien Volodymyr Zelensky ou à celui de la Russie Vladimir Poutine, dans la guerre qui les oppose depuis plus d’un an. « Nous ce qu’on dit depuis le début, c’est qu’on n’a pas à choisir entre un impérialisme ou un autre. Ce sont deux capitalismes qui s’affrontent », a-t-il poursuivi.

Pour lui, Volodymyr Zelensky représenterait « l’Otan, (Joe) Biden et le lobby de l’armement qui se gave », en référence aux coûteuses livraisons d’armes à l’Ukraine de la part de l’Occident, pour l’aider à affronter les troupes russes. « On n’est pas pro-russes, mais on n’est pas pro-ukrainiens non plus », a-t-il assuré, appelant à « la paix maintenant » entre les deux pays.

Olivier Mateau a enfin déploré que les civils ukrainiens et russes étaient les victimes de cette guerre et en subissaient « les conséquences » : « Ils sont en train de massacrer les peuples de Russie et d’Ukraine sous les bombes », a-t-il déploré, dénonçant l’enrôlement de force de jeunes par l’armée russe.

 

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Insécurité : la France fait fuir les Français

« Le sentiment d’insécurité. » C’est par cette périphrase euphémisante qu’Éric Dupont-Moretti mentionne la question sécuritaire en France. Pourtant, les 2,5 millions de Français résidants à l’étranger, d’après les estimations du ministère des Affaires étrangères de janvier 2023, ne sont pas si réservés sur la question. Selon l’Observatoire de l’expatriation, publié par la Banque transatlantique en février 2023, 28% d’entre eux estiment que la sécurité est un des sujets les plus préoccupants en France, contre 20% des Français de métropole. Il faut croire qu’ils sont à fleur de peau.

Si la recherche de sécurité ne peut être le seul facteur motivant une expatriation (la carrière et la réunion avec les proches sont souvent citées) elle penche tout de même dans la balance. C’est en tout cas le propos de Xavier, 39 ans, entrepreneur en Lituanie depuis 18 ans : « Les raisons de mon départ sont multiples, et complexes. Mais ma confiance dans l’avenir en fait partie. » S’il craignait éprouver des difficultés à monter une entreprise en France, il admet que son expérience a également entretenu sa défiance : « J’étais au lycée dans les Yvelines, fin des années 90 début 2000. J’ai été confronté à l’insécurité : racket, agressions dans les transports en communs, crachats et insultes lors de rencontres sportives scolaires, etc. »

La Lituanie : un choix qui peut paraître curieux, mais qui pour lui a tout son sens. « Le hasard a fait que j’ai découvert un pays qui me donnait bien plus envie de m’investir. Ici, le risque de se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment est moindre. »

Quand je vois ce qu’est devenue la France, c’est terrible

Ce constat est encore plus vif pour les seniors. « Paris [n’est] plus le Paris de mes études », estime François, 74 ans, retraité et expatrié au Portugal. Un sentiment que partage Céline, qui déplore le sort du pays : « Quand je vois ce qu’était la France avant, et ce qu’elle est devenue, c’est terrible. »  Elle s’est installée au Luxembourg il y a 27 ans, pour suivre son mari, pilote de ligne. Quand ils ont dû quitter le Grand-duché, ils ont préféré la péninsule ibérique à la France : « Le choix du Portugal s’est fait assez naturellement. On avait trouvé la sécurité au Luxembourg, on voulait la garder. »

Un phénomène en expansion ?

Le phénomène de l’expatriation a le vent en poupe. En janvier 2023, on compte presque 70 000 nouveaux inscrits sur le registre des Français établis hors de France, selon le ministère des Affaires étrangères, par rapport à début 2022. A ce titre, des chaînes YouTube se créent pour parler de ce sujet, à l’instar de celle de Simon Vesperini, qui cristallise une communauté d’environ 11 000 abonnés.

Né en Corse, il s’installe à Lille à ses 18 ans, afin de poursuivre ses études. Le choc fut complet : « Pour moi, la France était celle de mes grands-parents, mais j’ai trouvé un lieu hostile, où la vie n’était pas belle. » Sa décision était prise, direction l’Europe du Nord. « En Finlande, il y avait une société qui était très civilisée. Il n’y avait pas d’insécurité, et la société était homogène. Mais ça a beaucoup changé. Je n’ai pas trouvé d’avenir pérenne, simplement un pays qui n’était pas encore comme l’Allemagne ou la France », explique-t-il. Aujourd’hui en Biélorussie, il est satisfait de sa vie dans une société qu’il considère « normale ».

L’objectif de sa chaine est clair : l’entraide et l’interaction. « Mon objectif était de regrouper une petite communauté de personnes qui ont eu le même ressenti que moi, pour leur permettre d’avoir la vie qu’ils veulent, et trouver une société qui leur convient. » Selon lui, la volonté de partir se fait croissante, même si elle ne se réalise pas forcément.

Le plus frappant est l’éclectisme des profils : jeunes partant de rien, retraités soucieux de leurs derniers jours, ou encore familles parisiennes bien installées, tous partagent la même lassitude et crainte quant à l’avenir de la France. Le vidéaste corse semble parier sur une augmentation prochaine des départs : « J’ai l’impression que de plus en plus de gens veulent partir. Plus ils auront du mal avec le pouvoir d’achat et l’insécurité, plus y aura de départ. »

Le laxisme judiciaire en cause ?

Selon les chiffres d’Interstats, le service statistique du ministère de l’Intérieur, l’insécurité ne cesse d’augmenter : « En France, la quasi-totalité des indicateurs de la délinquance enregistrée sont en hausse en 2022 par rapport à l’année précédente. » A ce titre, les coups et blessures volontaires ont explosés en deux ans : +15 % en 2022, après +12 % en 2021. Le tableau est aussi sombre pour les violences sexuelles, avec une augmentation de 11 % du nombre de victimes enregistrées en 2022, précédées par une hausse de 33 % en 2021.

Ici, il n’y a pas de négation de l’autorité de l’Etat par l’Etat lui-même

Comment expliquer qu’une telle situation dure ? Pour Xavier, l’un des points forts de la Lituanie est sa réactivité par rapport aux crimes et délits : « Ici, il n’y a pas de négation de l’autorité de l’Etat par l’Etat lui-même. C’est un pays dans lequel les voleurs et les agresseurs finissent en prison. Je ne demandais rien de plus à la France. »

Pour ne rien arranger, le laxisme judiciaire exaspère les Français. Déjà en 2020, 73 % des sondés d’un sondage IFOP sur la sécurité et l’action du gouvernement estimaient que les juges n’étaient pas assez sévères. En l’absence de réponses claires à ces inquiétudes, les valises pourraient se remplir.

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[Edito] « Féminicides judéo-chrétiens » : Quand l’idéologie féministe confine à la bêtise

Il fallait oser le formuler aussi clairement, mais Violaine de Filippis, porte-parole d’Osez le féminisme, l’a fait : « C’est notre culture judéo-chrétienne qui l’engendre. Depuis toujours en Europe, les féminicides ont existé malgré ce que semble parfois faire croire l’extrême droite, ce n’est pas lié à l’immigration. C’est bien notre culture, nos valeurs, notre éducation, celle que l’on donne à nos enfants qui dans un continuum de violences, une sorte de progression qui va du sexisme ordinaire jusqu’au féminicide, crée ces drames. »

On pourrait proposer à Violaine de Filippis un petit voyage à travers le monde, à la découverte de la place accordée à la femme dans les lois ou dans les sociétés.

​Prenons dans l’ordre : d’abord, le principe. Difficile de trouver la justification du meurtre de sa femme entre le commandement « tu ne tueras pas » de l’Ancien Testament et la protection de Marie-Madeleine contre la lapidation dans le Nouveau. Voilà pour la culture “judéo-chrétienne”.

​On pourrait en revanche proposer à Violaine de Filippis un petit voyage à travers le monde, à la découverte de la place accordée à la femme dans les lois ou dans les sociétés. On pourrait lui soumettre les chiffres de l’Onu pour 2021 qui nous apprennent que le taux de femmes tuées par « un partenaire intime ou un membre de la famille » est de 0,5 pour 100 000 femmes en Europe, contre 2,5 en Afrique ou 0,8 en Asie… On pourrait lui soumettre la défense d’avocats qui plaident l’incompréhension culturelle, en France, pour des étrangers mis en cause dans des crimes sexuels ; ou encore les traditions importées de “crimes d’honneur” ou de mutilations sexuelles féminines.

L’ennemi, c’est toujours ce “patriarcat” censé soumettre les femmes jusqu’à la mort.

​Mais acceptons d’examiner ce qu’est devenu le principe sain de notre culture entre les mains d’hommes pécheurs : les ferments du “féminicide” se cacheraient malgré tout dans notre manière d’élever nos enfants – comme si elle n’avait pas varié – : l’ennemi, c’est toujours ce “patriarcat” censé soumettre les femmes jusqu’à la mort.

​Violaine de Filippis ne semble pas percevoir la contradiction qui se niche au sein de sa démonstration : ce qu’elle vise réellement, c’est la place accordée à la femme dans une société baignée de chrétienté à travers les siècles et qu’elle pointe sous les termes de « sexisme ordinaire ». Il existe des hommes mal élevés, parfaitement irrespectueux ou goujat. En général, on les dit “mal élevés”, justement. Et tous ne tuent pas, faut-il le préciser.

​L’accusation pointe donc autre chose, et la littérature de ce féminisme nous renseigne : c’est l’idée d’une femme mère qui est visée, d’une femme qui mérite protection plus encore. Une femme à qui l’on offre le dîner, à qui l’on tient la porte, que l’on complimente ou que l’on raccompagne. C’est ça l’histoire de la galanterie française, de l’amour courtois, de la protection réclamée au “patriarche”, à ce père de famille tué depuis longtemps par la mouvance de cette jeune militante. Cette culture-là, qui a poussé l’harmonisation entre l’homme et la femme à un degré peu égalé dans le monde, se retrouve au tribunal de la contradiction : l’idée même d’une différence entre les sexes et la nécessaire adaptation de l’un à l’autre serait coupable. Protéger a longtemps fait partie des attributs masculins, en effet, tuer ne relève pas exactement de la protection en ce qui concerne notre sujet. Ce qui a toujours existé, dans notre société comme dans toutes, c’est le meurtre. Notre culture se distingue en le punissant systématiquement.

*Charlotte d’Ornellas est journaliste à “Valeurs actuelles”.

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Brèves de prétoire : le pire ennemi de l’avocat, c’est parfois son client

Quand il pénètre dans le box des prévenus, trois jeunes hommes, la vingtaine chacun, se gondolent sur les bancs du public. Ils sont venus « donner de la force au poteau » qui comparaît devant la 23e chambre correctionnelle de Paris. Le “poteau”, c’est Momadji, 20 ans, un échalas au front dégarni qui a de faux airs de Sadio Mané, le footballeur sénégalais évoluant au Bayern Munich. La comparaison s’arrête là.

Les faits qui amènent Modadji devant les juges sont les suivants : dimanche, en début de soirée, entre chien et loup, des policiers en patrouille dans le 7e arrondissement de Paris avisent un individu suspect sur la très chic avenue de la Bourdonnais. L’homme semble nerveux, marche d’un pas rapide, regarde régulièrement derrière son épaule. Bientôt, il s’arrête au pied d’un immeuble, pianote quelques minutes sur son téléphone portable, avant de pénétrer dans le hall et de disparaître dans les étages. Comme les fonctionnaires s’y attendaient, l’individu redescend très vite. Ils choisissent ce moment pour procéder à un contrôle d’identité. Ni une ni deux, le jeune homme se met à pouloper.

Dans sa course, expliquent les policiers dans leur PV, il abandonne un sac plastique blanc et orange contenant la bagatelle de 92,3 grammes de résine de cannabis et 79 grammes d’herbe. Modadji, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est finalement arrêté aux abords du Champ-de-Mars après une rapide course-poursuite.

« Reconnaissez-vous les faits ?, demande le président. – Non. – Les policiers ont donc menti ? – Oui. – D’accord, répond le président d’une voix sceptique. »

Sceptique, le tribunal a d’autant plus de raisons de l’être que des photos de drogue ont été retrouvées dans le téléphone de Momadji. Croyant sans doute que son client ferait preuve d’imagination dans ses réponses, l’avocat lui demande d’où viennent les clichés. Mais le jeune homme ne voit pas la perche tendue : « Bah, c’est les miennes. » Un sourire crispé se dessine sur les lèvres de l’avocat. Le président demande davantage de précisions : « Quand vous dites “c’est à moi”, qu’entendez-vous par-là ? » Se rendant compte de sa bourde, il essaie tant bien que mal de se rattraper : « Dans mon quartier, des fois, il y a des photos qui viennent. » « “Des photos qui viennent”, d’accord, c’est votre réponse », repartit le magistrat.

À écouter le prévenu, cette histoire serait en fait une terrible méprise. Il affirme ainsi s’être rendu dans cet immeuble pour vendre un téléphone portable. Problème : les policiers ont entendu les habitants de l’immeuble et aucun n’a acheté d’Iphone 12.

La procureur n’a pas gobé un mot du récit de Momadji. Elle rappelle que le jeune homme a déjà été condamné à une peine de prison avec sursis en janvier 2022 pour des faits identiques : « Il a donc déjà reçu un premier avertissement. Manifestement, ce n’est pas suffisant. » Aussi requiert-elle à son encontre une peine de dix mois d’emprisonnement assorti d’un mandat de dépôt avec aménagement ab initio. Les copains au deuxième rang ne font plus les mariolles.

Dans sa plaidoirie, le défenseur du prévenu soutient que ce dossier repose sur les simples déclarations des policiers et qu’une décision de culpabilité ne saurait être fondée sur ces seuls éléments. Au surplus, il met en avant les projets professionnels de son client, notamment sa volonté de suivre une formation d’ambulancier. L’avocat lui tend à nouveau la perche : « – Pouvez-vous nous parler de cette formation ? – Euh… ouais, je passerai le permis dans plusieurs mois, là j’ai le code – Et votre formation, quand commence-t-elle ? – Le mois prochain – Mais comment allez vous faire sans permis ? – … »

À cet instant, on repense à ces mots du ténor Me Gabriel Versini-Bullara : « Un avocat ne devrait jamais poser une question dont il n’est pas certain de la réponse », nous avait-il dit au détour d’une conversation il y a quelques mois.

Mais revenons à notre 23e chambre correctionnelle où les juges viennent de se retirer pour délibérer. Au cours de la suspension, les amis du prévenu, tout de survet’ vêtu, pressent son avocat de questions : « Mandat de dépôt, ça veut dire il va p’t-être en prison ? », « Le juge, il juge sévère ? », « C’est chaud pour sa gueule ? » Et l’avocat de surjouer la complicité à grand renfort de verlan : « Ils font comme si c’est un truc de ouf, alors que c’est qu’une histoire de teush à la tess. » Ça sonne faux, c’est emprunté, c’est pathétique. Sans doute, le défenseur espère-t-il se dédouaner à l’avance d’une issue dont chacun pressent qu’elle ne sera pas favorable au prévenu.

Ça n’a pas raté : dans ce dossier, le tribunal est allé au-delà des réquisitions du Parquet : dix mois d’emprisonnement assorti d’un mandat de dépôt sans aménagement ab initio. La tête haute, le menton fier, Momadji fait mine d’encaisser le coup. Furibards, ses amis quittent la salle avec fracas.

« C’est quoi ce juge ? (sic) », s’agace l’un d’eux au sortir de l’audience. Un habitué des prétoires nous glisse son nom : Tony Skurtys. Nous sourions, nous mettons enfin un visage sur un nom. En février, notre journaliste Charlotte d’Ornellas avait consacré un portrait à ce magistrat trop “répressif” que des membres du Syndicat de la magistrature et Libération cherchaient à évincer. Le monde est petit.

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[Vidéo] “Plus ça dure, mieux c’est” : Éric Coquerel invite la gauche à ralentir les débats au Sénat

#Retraites : « Plus ça dure au Sénat, mieux c’est. Plus ça traîne, plus le mouvement peu se développer et plus cela montre que les initiateurs de cette loi n’ont aucune certitude parce qu’ils n’ont pas de majorité », considère @ericcoquerel#BonjourChezVous pic.twitter.com/aj3hTxDKRd

— Public Sénat (@publicsenat) March 10, 2023

Permettre à la mobilisation de « se développer »

Les débats patinent

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Escroqueries : Cory Le Guen écope d’une 19e condamnation et perd sa carte de presse

Voilà une 19e condamnation sur son CV. Ce jeudi 9 mars, Cory Le Guen a été condamné à huit mois d’emprisonnement avec sursis par le tribunal judiciaire de Paris. Ce personnage haut en couleur a été reconnu coupable d’escroquerie en récidive, notamment pour avoir rédigé de faux CV, de fausses lettres de recommandation, ainsi que de fausses factures, indique France Info.

En plus de sa peine, il est contraint de verser 28 000 euros d’indemnités aux victimes de ses escroqueries. Alors que le parquet avait requis deux ans de prison avec sursis, début février, son avocat a salué « une belle décision qui a acté que M. Le Guen était réinséré ».

L’homme qui valait 19 condamnations

Cory Le Guen se présentait comme un journaliste malgré ses 18 condamnations précédentes dont la plupart concernent des usurpations d’identité, ainsi que des escroqueries. Cet Arsène Lupin aux multiples visages s’était fait notamment passer pour un magistrat au parquet de Paris, pour le neveu de Brigitte Macron, ou encore pour le représentant du roi de Thaïlande. En 2018, une expertise psychologique avait conclu que son profil était celui d’un « menteur pathologique ».

Cory Le Guen s’est empressé de réagir à cette énième condamnation. « J’ai été condamné aujourd’hui pour un faux CV et une fausse facture. Ça date de 2015, il y a 8 ans. Les consœurs et confrères vont en faire des sujets », a-t-il écrit sur le réseau social Twitter. Malgré tous les personnages dans lesquels il s’est mis en scène, face au tribunal, il s’est simplement présenté comme un journaliste détenteur d’une carte de presse. Selon une information du média Les Jours, le renouvellement de cette carte de presse a été refusée pour 2023. Le rideau tombe, voilà un autre rôle qu’il ne pourra plus jouer.

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Règlements de comptes à Marseille : Gérald Darmanin mobilise la CRS 8, spécialisée dans les violences urbaines

Le ministre de l’Intérieur réagit. Samedi 25 février, Gérald Darmanin a annoncé le déploiement à Marseille de la CRS 8, après le meurtre par balle d’un homme dans les quartiers nord de la cité phocéenne, rapporte Le Figaro. En effet, vendredi 24 février, un homme a été abattu d’une balle dans la tête à Marseille. L’homicide de trop pour le ministre de l’Intérieur, qui a annoncé le déploiement de la CRS 8, une unité spécialisée dans les violences urbaines. Cette unité agira « en complément des effectifs locaux et des autres compagnies de CRS déjà présentes quotidiennement dans les cités marseillaises pour des opérations de sécurisation », a expliqué la préfecture de police des Bouches-du-Rhône. « À la demande de Gérald Darmanin, la CRS 8, spécialisée dans les opérations de lutte contre les violences, a été déployée à Marseille. Le procureur et le préfet de police sont à La Paternelle où la CRS 8 mène sa première opération du week-end après des épisodes de violences liées aux trafics », a écrit la préfecture de police sur Twitter.

Une unité sur tous les fronts

La CRS 8 a été créée en 2021, sous l’impulsion du ministre de l’Intérieur, et est composée de 200 policiers, déployables partout dans l’Hexagone « en moins de quinze minutes ». Cette unité est mobilisable vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Elle est notamment intervenue en août 2022 à Colmar (Haut-Rhin) pour maintenir l’ordre après le meurtre par balle d’un Afghan de 27 ans, ou en mai 2022 à Bastia (Corse) pour contenir les violentes manifestations suscitées par l’assassinat d’Yvan Colonna par un codétenu islamiste en prison.

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Marseille à couteaux tirés

En France, la quasi-totalité des indicateurs de la délinquance enregistrée sont en hausse en 2022 par rapport à l’année précédente. C’est par ce constat que débute le rapport “Insécurité et délinquance en 2022 : une première photographie” publié le 31 janvier 2023 par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) sur le site du ministère de l’Intérieur. Un état des lieux peu glorieux mais qui était facilement prévisible compte tenu du nombre de faits de violence ou de délinquance qui ont fait la une des journaux au cours des douze derniers mois. Si le Rhône et la Loire-Atlantique, longtemps préservés, sont désormais sur le devant de la scène criminelle, les départements de Paris, de la Seine- Saint-Denis et des Bouches-du-Rhône restent les plus touchés par ces problèmes d’insécurité.

Le rapport du SSMSI montre que les Bouches-du-Rhône ont été particulièrement impactées par les cambriolages de logement (11,4 sur 1 000 logements), les vols sans violence contre des personnes (13,4 pour 1 000 habitants) et les vols dans les véhicules (hausse de 32,1 % en un an). En 2022, la préfecture de police du département a également enregistré une importante augmentation des règlements de comptes avec 64 homicides ou tentatives d’homicide pour 33 morts recensés.

“Je cache mes bijoux et je porte un sac en bandoulière lorsque je sors”

À l’échelle des communes, Marseille est l’une des villes où le nombre de crimes, de délits et d’actes de délinquance est le plus élevé et en progression. Mais cette montée n’inquiète pas les locaux. Ils connaissent leur ville et savent que le risque qu’un citoyen lambda soit la victime collatérale d’un “réglo” est infime. Les caïds des quartiers s’entretuent pour se faire respecter et protéger leurs territoires mais ils ne s’en prennent pas à la mère de famille, à l’étudiant ou au chef d’entreprise qui n’a rien à se reprocher. Ce grand banditisme sur fond de trafic de drogue ne dépasse pas, en principe, les frontières des zones de non-droit de la deuxième ville de France.

Concernant, les autres crimes et délits, les Marseillais se sentent en revanche moins en sécurité. « Je fais toujours très attention à mes effets personnels. Je cache mes bijoux et je porte un sac en bandoulière lorsque je sors », explique une habitante. Elle ajoute : « Régulièrement, je suis obligée de m’autocensurer. Ici, un mauvais regard ou une remarque peut mettre le feu aux poudres. » Elle se souvient d’avoir repris un adolescent qui jetait un papier par terre dans la rue et de s’être fait sévèrement remettre à sa place. Un commerçant, témoin de la scène, lui avait alors conseillé de faire profil bas. « Il y en a qui se font planter pour moins que ça », l’avait-il prévenu. Plusieurs années après, cet avertissement résonne encore dans sa tête lorsqu’elle a envie de protester. L’actualité récente lui impose également de se taire.

​En effet, depuis près d’un an, les attaques au couteau se multiplient à Marseille. Par exemple, le 10 février 2023, dans le quartier Sainte-Marthe (XIVe arrondissement), où un automobiliste de 47 ans a été poignardé par un individu décidé à lui voler sa voiture. Un mois avant, un homme de 53 ans était tué dans un appartement du Panier (IIe arrondissement). La victime avait été retrouvée par sa compagne lardée de blessures au cou et dans le dos. Début novembre 2022, un jeune du lycée Ampère (Xe arrondissement) avait été agressé à l’arme blanche par plusieurs individus. En octobre, c’est un homme de 18 ans qui était touché au thorax à proximité de la cité de la Sauvagère (Xe arrondissement). Le 30 août, dans le XVe arrondissement, la promenade de son chien s’est transformée en bain de sang pour un homme de 28 ans qui a été attaqué par son voisin de 24 ans. Ce dernier n’aurait pas supporté que le premier sorte son chien à la même heure que lui. Et, parmi les attaques les plus marquantes, celle qui a conduit au décès d’Alban Gervaise, 41 ans, médecin militaire, assassiné devant ses enfants à la sortie de l’école. Un drame survenu en mai dernier, portant à cette époque le nombre de tués à l’arme blanche à neuf dans la cité phocéenne.

Depuis, il y en a eu d’autres. Sur fond de trafic de drogue, pour des querelles puériles et même “sans motif”, comme il semblerait que ce soit le cas pour Alban Gervaise. Contrairement aux règlements de comptes, ces attaques ne sont pas réservées à des cibles identifiées. Tout un chacun est exposé. Un mot plus haut que l’autre, un regard ou rien du tout, et le coup peut partir. Adolescent, père de famille, promeneur, touriste… : toutes les personnes présentes sur le territoire marseillais sont de potentielles victimes.

Simplement parce qu’il est devenu normal d’avoir un couteau et de l’utiliser. « Aujourd’hui, à Marseille, tout le monde a un couteau sur lui », rapporte Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police de Provence- Alpes-Côte d’Azur. Selon lui, lors des palpations, la police trouve systématiquement cette arme sur les individus contrôlés et elle n’a pas seulement vocation à être dissuasive : « Vous pouvez prendre un coup pour rien, un refus de donner une clope. Personne n’est à l’abri, quel que soit le quartier fréquenté. » Ces couteaux sont également des outils de menace lors de « vols de trottinette ou de vélo électrique » ou lors d’altercations et d’agressions quand « ils n’ont pas le dessus », poursuit le syndicaliste. “Ils”, ce sont principalement des « jeunes voyous délinquants » et, de plus en plus, des « jeunes mineurs isolés ».

Si, pour Rudy Manna, ce port d’arme illégal a toujours existé dans la cité phocéenne, ce qui a changé, c’est la banalisation de son utilisation. Une évolution liée au fait que « la société est de plus en plus violente » et « à un fort sentiment d’impunité » des voyous.

Malheureusement, ils n’ont pas tout à fait tort de penser qu’ils ne craignent rien. « Lors des contrôles, le port du couteau n’est jamais sanctionné. Seul un rappel à la loi est fait », confie le policier. Même si l’article L317-8 du code de la sécurité intérieure prévoit jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende pour ce genre d’infraction, Rudy Manna ne se fait aucune illusion : « Si on fait une procédure, il n’y aura rien derrière. » La surpopulation carcérale et les lenteurs de la machine judiciaire ne permettent pas de lutter contre ce phénomène. Ce qui contribue à accroître le sentiment d’impunité et le nombre des actes de violence. Le syndicaliste résume la situation : « C’est le serpent qui se mord la queue. »

Beaucoup de Marseillais n’ont plus confiance en la justice​

L’immunité des uns augmente autant que la sécurité des autres baisse. Les Marseillais ne se sentent pas protégés. Beaucoup ne croient plus en la justice de leur pays. Ils ne voient d’autre solution que de se faire justice eux-mêmes ou, tout au moins, d’avoir les moyens de se défendre. « Cela fait quelques années que je ne me déplace plus sans une bombe lacrymogène sur moi. Si je sors le soir, je garde la main dessus durant tout mon trajet au cas où je ferais une mauvaise rencontre. Je veux avoir la possibilité de me défendre », raconte une quadragénaire. À la délinquance s’est donc superposé un « phénomène d’autodéfense ». Une tendance qui n’est pas sans risque car, comme l’explique Rudy Manna, « si on se défend, on peut mourir » et « cela ne vaut pas la peine de se prendre un coup de couteau pour un téléphone ».

Outre la prise de risque personnelle, la montée de l’autodéfense pose un problème de maintien de l’ordre. Lorsque des habitants d’une ville ou d’un pays en viennent à s’affronter, à se battre, voire à s’entretuer, la guerre civile n’est plus très loin. Malheureusement, tant que ceux qui détiennent le pouvoir ne feront pas de la sécurité une priorité et ne donneront pas à la justice les moyens d’être plus réactive et moins laxiste, le point de non-retour ne fera que se rapprocher. Et à Marseille, le « laboratoire de la République » d’Emmanuel Macron, sans doute plus rapidement qu’ailleurs.

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La « sage-femme » de Daech condamnée à douze ans de réclusion

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La Provence au défi de la sécheresse

Après une année 2022 exceptionnellement sèche en France métropolitaine, les trente-deux jours sans véritable pluie, un record depuis 1959, ont encore creusé le déficit hydrique. « Le niveau d’humidité des sols correspond à celui observé normalement fin mai » en Occitanie, en Auvergne-Rhône-Alpes et dans la région Sud, alerte le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. Principalement concernés en Paca, les Bouches-du-Rhône et le Var, placés en alerte sécheresse renforcée, soit le troisième des quatre échelons d’alerte.

La sécheresse en Provence, c’est presque un pléonasme. Depuis plus de deux mille ans, les populations locales tentent de trouver une parade au manque d’eau. Les Romains ont fait des aqueducs, nos prédécesseurs ont construit le barrage de Serre-Ponçon, la Société du canal de Provence a acheminé l’eau au palais Longchamp de Marseille et Marcel Pagnol a écrit Manon des sources, aime à lister le président de la Région, Renaud Muselier.

Dans les allées du Salon de l’agriculture à Paris comme dans les médias, il rêve de s’inscrire dans l’histoire en lançant « le plan “Or bleu”, afin d’éviter la guerre de l’eau ». Un plan qui vise à développer la réutilisation des eaux usées sur le territoire régional. « Les Espagnols traitent 25 % des eaux usées […]. En Israël, 80 % des eaux sont retraitées et réinjectées dans le circuit. En France, c’est 0,5 % », explique Renaud Muselier sur le plateau de Sud Radio.​

L’expérimentation a pour objectif de récupérer l’eau qui sort des stations d’épuration pour la réutiliser à des fins d’irrigation agricole, d’usages urbains, environnementaux et alpins. « Ce sont des sujets assez consensuels, qui vont dans le bon sens », explique la conseillère régionale RN Coline Houssays, qui veillera toutefois à ce que l’eau soit prioritairement destinée aux agriculteurs.

2023, diagnostic, 2024, action, scande Renaud Muselier. En attendant, les restrictions d’eau risquent de pleuvoir dès le mois de mars dans certains départements, a prévenu le ministre de la Transition écologique sur RMC, mardi 28 février. Les préfets pourraient interdire l’arrosage des pelouses, des massifs fleuris, des espaces verts, des terrains de sport, des jardins potagers, le lavage des voitures ou des bateaux, le remplissage des piscines privées, le fonctionnement des fontaines.

Neuf communes varoises interdisent tout nouveau permis de construire

En première ligne, les agriculteurs devraient réduire leur consommation d’eau : un “plan de sobriété” déjà évoqué par Emmanuel Macron lors de l’inauguration du Salon de l’agriculture, samedi 25 février. D’autres élus locaux prennent des décisions drastiques. Les maires de neuf communes varoises ont interdit tout nouveau permis de construire pour les quatre prochaines années, par manque d’eau. Ils estiment ne plus pouvoir accueillir de nouveaux habitants dans le contexte actuel. « On aurait dû y réfléchir en amont, avant de délivrer des permis à tour de bras », réagit Coline Houssays, également conseillère municipale de Lorgues (Var). Elle milite pour mieux prévoir et anticiper les crises hydriques, par l’installation de récupérateurs d’eau de pluie sur les bâtiments publics, par les lacs de rétention ou encore la désalinisation de l’eau de mer. « Il faut investir pour faire avancer de potentielles alternatives », affirme l’élue du Rassemblement national.

Reste les giboulées de mars, attendues sur une partie du territoire pour les quinze premiers jours du mois. La seconde partie de mars devrait être plus sèche et plus douce, annonce La Chaîne Météo. Le temps le dira.

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Masson, Cieslik, Nofri… Les jeunes loups de la Côte d’Azur

On y vote à droite, mais toujours pour les mêmes têtes. Difficile de se faire une place dans les Alpes-Maritimes ? Tenu d’une main de fer par une baronnie dont l’enracinement est proportionnel à son ancienneté, le département reste prenable, pourvu qu’on n’y trahisse pas sa droite.

Cieslik, l’heureux parachuté

Les conditions semblaient réunies pour Dénis Cieslik, cadre de la campagne d’Éric Zemmour, parachuté à Cagnes-sur-Mer aux dernières législatives. Un score de 9,72 % l’a convaincu d’y faire son nid. « J’assume parfaitement de ne pas être d’ici », dit le jeune haut fonctionnaire de 27 ans, catégorie directeur d’hôpital, ballotté toute sa jeunesse au gré des mutations parentales : « C’est même un atout face à des élus qui se partagent le territoire depuis trente ans et trempent dans le même système. »

L’ami de Sarah Knafo, visage médiatique de Reconquête !, un temps préempté par LCI pour tenir des chroniques chez David Pujadas, a pris du champ. Dans la deuxième commune de la métropole de Nice, Dénis Cieslik aime se balader, entre ravissement pour une architecture typique, et agacement devant une autre, anarchique. Depuis vingt-sept ans que Louis Nègre en est le maire, Cagnes se couvre d’immeubles d’habitations, qui jaillissent comme des champignons.

Ce combat sera désormais le sien. Moins de médias et plus de terrain, entre Paris et ce bastion estrosiste, Dénis Cieslik, aussi enseignant en prépa Sciences Po, laboure, prépare des réunions publiques, une future chaîne YouTube de débats autour d’une bonne table, un nouveau roman où il imagine Rokhaya Diallo en 2060, mais surtout, il préempte l’opposition municipale. « On arrive à faire péter les murs », se réjouit celui qui coalise sous la bannière Rassemblons Cagnes ! détachée de Reconquête !, des élus en provenance de LR et du RN, dans un microlaboratoire d’union des droites. Objectif : ravir la mairie, en 2026.

“Brillant Masson”

« Il est difficile pour Reconquête ! d’exister dans une circonscription RN », observe celui qui a remporté sa place au Palais-Bourbon, face à son concurrent zemmourien, comme pour expliquer un succès inespéré. Élu en juin dernier sous la bannière du parti de Marine Le Pen, Bryan Masson, 26 ans, figure parmi les nouveaux visages de la droite sur cette portion de la côte. Alors étudiant, il ne s’imaginait pas d’autre destin que de devenir professeur d’histoire, lorsque l’occasion se présenta de devenir candidat, sur la 6e circonscription des Alpes-Maritimes.

La politique devait forcément rattraper celui qui milite depuis ses 14 ans au Front national : « À l’époque, on ne vérifiait pas vraiment l’âge », se souvient-il, amusé. Sans trop y croire, Bryan Masson ferraille contre Laurence Trastour-Isnart, la discrète députée LR sortante. Le voilà propulsé dans l’Hémicycle, aux côtés d’autres petites mains locales du Rassemblement national, comme son voisin Lionel Tivoli. Récemment, il s’est illustré par une question — davantage commentée pour sa réponse — à un garde des Sceaux au sommet de sa mauvaise foi paternaliste. « M. Brillant Masson », a grommelé Éric Dupond-Moretti, soucieux de ne pas donner de “connotation étrangère” au prénom du député, qui l’interpellait sur les chiffres catastrophiques de l’immigration illégale et de la délinquance incontrôlée dans le département.

Conseiller municipal d’opposition à Saint-Laurent-du-Var, il doit se concentrer — non-cumul des mandats oblige — sur son poste de conseiller régional, sans quitter d’une semelle sa collègue Alexandra Masson. Aucune relation de parenté ne lie les deux élus, faut-il préciser, unis aussi par leur animosité réciproque envers Philippe Vardon, l’ancien visage du RN à Nice, longtemps côtoyé pendant la dernière campagne régionale. Entre RN et Reconquête !, le cœur balance.

L’imposture Nofri

En voilà un qui ne s’embarrasse pas de la valse des étiquettes. Gaël Nofri, récemment nommé président de la régie de transports niçois Lignes d’Azur, est aussi délégué à la circulation et au stationnement à la mairie de Nice. L’adjoint de Christian Estrosi — qui n’a pas le permis de conduire — a l’apparence et l’entrain d’une certaine jeunesse, bien qu’à 37 ans il ait déjà un parcours bien sinueux derrière lui. Avant de prendre sa carte à Horizons en 2022, de tenter d’obtenir l’investiture LR aux dernières législatives face à Laurent Castillo, l’adjoint au maire de Nice était passé par toutes les crémeries du côté droit de la droite.

C’est lui qui ouvre et alimente le compte Twitter de Jean-Marie Le Pen dans la perspective des européennes de 2014, dont il sera le directeur de campagne. Visage du FN à Nice, le natif de Corse est passé chez Jacques Peyrat, l’ancien maire de la ville, Éric Ciotti, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, ou encore Nicolas Dupont-Aignan. Lequel l’éjecta de Debout la France après qu’il a appelé à voter pour Christian Estrosi, contre Marion Maréchal, aux régionales de 2015.

Plus récemment, Gaël Nofri avait accueilli Éric Zemmour à Nice, au début de sa tournée de précampagne, entretenant encore un flou sur son positionnement et sa loyauté. « Il n’a pas obtenu le poste qu’il voulait, donc il est parti voir ailleurs, sans conviction », synthétise un de ses anciens compagnons de route du “Front”. « Il s’imagine un destin », assure pour sa part un conseiller municipal d’opposition, qui loue l’un des rares élus de la majorité à « tenir la route, intellectuellement ».

Christian Estrosi, qui affirme avoir bâti ces dernières années son parcours politique contre le Rassemblement national et voit sa place disputée à la prochaine municipale par Éric Ciotti, n’a pas fini de trianguler. Car dans son dos, les couteaux s’aiguisent déjà.

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Poitiers : un réfugié érythréen écroué après avoir défenestré sa femme enceinte du 5e étage

En milieu de matinée, lundi 6 mars, des agents de la Direction centrale de la Sécurité publique (DDSP) de la Vienne se sont vus signaler la défenestration d’une habitante de Poitiers. D’après une source policière, cette femme de nationalité érythréenne, enceinte de cinq mois, a chuté depuis le balcon de son appartement situé au 5e étage, place Jean Le Bon. Inconsciente et grièvement blessée, elle n’a pas pu être ranimée par les secours.

Une dispute amoureuse

Son conjoint a reconnu l’avoir sciemment poussée du balcon de leur logement sur fond de jalousie, a-t-on appris. L’homme a assuré avoir découvert les infidélités de sa compagne. Sous le coup de la colère, il l’aurait alors soulevée pour la jeter de la fenêtre de l’appartement conjugal. La police a placé cet individu en garde à vue. Il a été identifié comme étant un réfugié érythréen, né en Ethiopie, en situation régulière sur le territoire français et inconnu des services de police.

Une enquête ouverte

Le parquet de Poitiers a ouvert une enquête confiée au Service de police judiciaire (SPJ) de la ville. L’autopsie de la victime n’a révélé aucune trace de lutte, ni de marque de strangulation, confirmant le lien entre le décès et la chute de la femme enceinte, qui se trouvait en situation régulière sur le sol français sous le statut de demandeur d’asile. Le conjoint a été déféré devant un magistrat instructeur ce jeudi 9 mars, avant d’être mis en examen et écroué.

Poitiers : les dernières actualités

Agri-bashing : dans la Vienne, les agriculteurs se rebiffent

Poitiers : controverse autour du financement public d’ateliers de désobéissance civile

[Vidéo] « Sales blanches » : des militantes de l’UNI agressées et menacées à l’université de Poitiers

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Seine-Saint-Denis : un homme tire au fusil à pompe sur le commissariat de Clichy-sous-Bois

C’est une scène qu’on aurait pu croire tirée d’un film de Ladj Ly qui s’est déroulée à proximité du commissariat de Clichy-sous-Bois. Lundi 6 mars, plusieurs coups de fusil à pompe ont été tirés en direction du commissariat de la ville de Seine-Saint-Denis. Un individu, soupçonné des faits, a été interpellé alors qu’il prenait la fuite, selon des informations du Figaro.

Hier, vers 17h45, une patrouille de la brigade anticriminalité (BAC) est alertée par des effectifs de la surveillance générale de la sûreté ferroviaire (SUGE), qu’un individu armé a été aperçu prenant à la fuite à proximité de l’arrêt de tramway. Ce dernier aurait tiré plusieurs coups de feu sur la façade du commissariat à l’aide d’un fusil à pompe, détruisant au passage une des caméras de surveillance, avant de prendre ses jambes à son cou.

Un suspect qui laisse traîner des indices

Les agents de la force publique, alors à bord d’une voiture banalisée, se dirigent vers la cité du Chêne Pointu, résidence privée tristement connue pour être “la copropriété la plus dégradée de France ”, ainsi que le décor du film Les Misérables de Ladj Ly. Épaulés par une autre équipe de la BAC, les policiers se rendent sur place, où ils découvrent l’arme du suspect, laissée à l’abandon dans un hall d’immeuble. L’individu, retranché quelques étages plus hauts, est interpellé, mais clame qu’il sort simplement de chez lui. Une explication qui ne convainc pas les officiers de la BAC. Et pour cause, puisqu’ils remarquent que le suspect est « perlé de sueur et très essoufflé ». Après quelques minutes de fouille, les forces de l’ordre retrouvent, deux étages plus hauts, plusieurs habits laissés à l’abandon soupçonnés d’appartenir à l’individu et correspondant au signalement effectué par les membres de la SUGE. Le suspect a été interpellé et placé en garde à vue. Ce jeune homme de 21 ans, sans emploi, n’a pas expliqué les raisons de son geste. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Clichy-sous-Bois. Fort heureusement, aucun blessé n’est à déplorer.

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Aveyron : une opération “péage gratuit” dégénère à Millau

Une trentaine de manifestants, selon des chiffres communiqués par la préfecture de l’Aveyron, se sont rassemblés dans la matinée du mercredi 8 mars au niveau du péage du viaduc de Millau. Ils entendaient mener une opération de « péage gratuit » pour protester contre la réforme des retraites du Gouvernement. Une manifestation qui a dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre, relate Le Midi libre.

Les manifestants, qui incluaient plusieurs membres de la Confédération paysanne, se sont réunis au niveau du péage de Saint-Germain. Ils ont alors ouvert les barrières pour permettre aux automobilistes de s’engager gratuitement sur l’A75.

Deux personnes interpellées

Dépêchés sur place, les gendarmes ont demandé aux manifestants de se disperser. Le ton est vite monté entre les forces de l’ordre et les protestataires à la suite de quoi certains d’entre eux se sont couchés à même le sol. S’en sont suivies alors plusieurs empoignades, certaines assez violentes.

Les gendarmes répriment une opération péage gratuit au viaduc de #Millau sur la A75. Plusieurs blessés à déplorer. Un paysan serait hospitalisé #greve8mars #ReformeDesRetraites #BlocageDeLaFrance pic.twitter.com/QZ4VqNZ4T4

— Thibault Penet (@THBLT_Penet) March 8, 2023

« Ils ont voulu nous évacuer par la force, explique Sébastien Persec, le porte-parole de la Confédération paysanne de l’Aveyron interrogé par franceinfo. On a alors opposé une résistance pacifique, mais ils ont surenchéri. On n’avait jamais vu ça auparavant. »

Selon nos confrères, deux manifestants ont été interpellés par la gendarmerie, avant d’être relâchés en fin de journée. Trois autres ont été blessés, dont Christian Roqueirol, éleveur local et figure des luttes du Larzac. La préfecture indique aussi dans un communiqué que deux militaires ont été légèrement blessés.

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La Corée du Nord ordonne d’intensifier ses manœuvres militaires en vue d’une “guerre réelle”

Une escalade des tensions avec Pyongyang est de plus en plus redoutée. Kim Jong-un a exhorté son armée à intensifier ses exercices militaires, relaie Le Figaro ce vendredi 10 mars. Le pays doit « intensifier régulièrement les divers exercices de simulation de guerre réelle, de manière diversifiée et dans des situations différentes », a fait savoir le dirigeant nord-coréen lors d’un exercice de tirs de missiles en présence de sa fille – considérée comme l’héritière de son pouvoir.

Des salves de missiles

Kim Jong-un a ainsi demandé « deux missions stratégiques » à ses troupes : « Premièrement, dissuader la guerre et, deuxièmement, prendre l’initiative de la guerre. » Des images diffusées par la presse coréenne ont dévoilé le lancement simultané de six missiles par l’unité Hwasong. Cette unité nord-coréenne aurait également tiré plusieurs missiles dans les eaux de la mer de Corée occidentale.

Des relations tendues

Jeudi, l’armée de la Corée du Sud avait indiqué que le lancement d’un missile balistique de courte portée avait été identifié. L’engin aurait été tiré depuis Nampo, une ville située au sud de Pyongyang. Dès lundi, les États-Unis et la Corée du Sud vont mener de vastes manœuvres militaires conjointes. À l’approche de cet événement, Pyongyang avait accusé dans la semaine Washington d’aggraver « intentionnellement » les tensions. La sœur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong, avait même menacé les États-Unis d’une « déclaration de guerre », si le pays interceptait l’un des essais de missiles nord-coréens.

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Kim Jong-un assure que la Corée du Nord veut devenir la force nucléaire ″la plus puissante du monde″

La Corée du Nord continue d’afficher sans complexe ses ambitions. À terme, Kim Jong-un souhaite en effet que son pays devienne la force nucléaire « la plus puissante du monde », selon ses propos cités par l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, repris par BFMTV, dimanche 27 novembre. Le dirigeant suprême de la « République populaire démocratique de Corée », âgé de seulement 39 ans, va même plus loin. Son objectif ultime : « posséder la force stratégique la plus puissante du monde, la force absolue sans précédent au cours de ce siècle. »

Une alliance avec la Chine ?

Ce n’est pas la première fois que le leader nord-coréen fait ce genre de déclaration. Mais cette fois, il l’affirme : les scientifiques de son pays ont fait un « formidable bond en avant dans le développement de la technologie de montage d’ogives nucléaires sur des missiles balistiques. »

Selon lui, ces objectifs visent à protéger de manière fiable le peuple coréen et la souveraineté de la Corée du Nord. Il pourrait d’ailleurs avoir des soutiens. RFI rapportait en effet ce vendredi 25 novembre que le leader du Parti communiste et président chinois Xi Jinping souhaiter travailler avec Pyongyang pour assurer « la paix » dans le monde.

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Metz : une femme poignardée devant la cathédrale

Une femme de 46 ans a été poignardée ce mercredi matin à Metz. L’agression a eu lieu devant la cathédrale, sur la place d’Armes.

Ce mercredi 8 mars, une femme de 46 ans a été poignardée à trois reprises, ce matin à 8 heures devant la cathédrale de Metz, en Moselle, relate CNews. La victime, blessée au flanc gauche, a été prise en charge et envoyée à l’hôpital, où des examens de santé doivent être pratiqués pour rendre compte de son état de Santé.

Le suspect a été interpellé et placé en garde en vue. Il serait le conjoint ou l’ex-conjoint de la victime, rapporte FranceInfo. Le procureur de Metz, Yves Baroc, a précisé à France Bleu Lorraine Nord que l’arme utilisée est un couteau et qu’une enquête pour « tentative d’assassinat » est ouverte et confiée à la sûreté départementale.

Une tragédie survenue en cette journée des droits des femmes

Le maire de la ville, François Grosidier, a indiqué sur les réseaux être « de tout cœur auprès de la victime dont je souhaite ardemment le meilleur rétablissement », après avoir précisé connaître la famille de la victime. Celui-ci a ajouté qu’en cette journée de droits des femmes, « cette tragédie nous rappelle une fois de plus l’horrible réalité créée par ceux qui s’arrogent le droit de disposer de la vie et de la liberté des femmes ». Enfin, le maire de Metz a néanmoins insisté pour remercier les forces de l’ordre, ainsi que les pompiers pour « leur promptitude et leur efficacité ».

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Allemagne : une fusillade fait au moins huit morts dans un lieu de culte à Hambourg

Un lieu de culte des Témoins de Jéhovah a été la cible d’une attaque à Hambourg dans la soirée du jeudi 9 mars. La police de la métropole du nord de l’Allemagne a fait savoir à la presse, comme le rapporte le journal allemand Bild, que huit personnes avaient été tuées et huit autres blessées, dont quatre grièvement. Parmi les victimes se trouvent quatre hommes et deux femmes. L’une d’entre elles était enceinte de sept mois. Le bébé à naître est compté parmi les morts. La police a confirmé ce vendredi matin un premier bilan de huit morts, dont l’auteur de l’attaque.

Le profil de l’assaillant

Cet homme de 35 ans, sans antécédents judiciaires, était lui-même un ancien membre des Témoins de Jéhovah, avec qui il était en conflit. Lors d’une conférence de presse, les autorités ont informé que l’individu « nourrissait une rage contre les membres de congrégations religieuses, en particulier contre les Témoins de Jéhova et son précédent employeur ». Si les motivations de l’auteur présumé restent encore à déterminer, un représentant du parquet de Hambourg a ainsi fait savoir ce vendredi qu’il n’y avait « pas d’indices d’un contexte terroriste ».

Intervention rapide des forces de l’ordre

Vers 19h, des Témoins de Jéhovah étaient réunis dans cet immeuble situé dans le quartier de Gross Borstel à Hambourg. À 21h15, les forces de l’ordre ont été alertées de « coups de feu tirés dans le bâtiment ». Des agents se sont rapidement rendus sur place pour pénétrer dans l’immeuble et y découvrir « des morts et des blessés graves », a fait savoir un porte-parole de la police à la presse allemande. Un autre coup de feu a ensuite été entendu depuis « la partie supérieure de l’immeuble ». L’assaillant s’est, en effet, suicidé à l’arrivée de la police. « L’auteur s’est enfui au premier étage et s’est donné la mort », a confirmé le ministre de l’Intérieur de la ville État de Hambourg, Andy Grote.

Les autorités étaient mobilisées sur place une grande partie de la nuit. Peu après 3h du matin ce vendredi, l’Office fédéral de protection civile a levé l’alerte officielle de danger déclenchée en cas d’attaque pour appeler les habitants à rester à l’abri.

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Pape François : un anniversaire sous le signe de la confusion

Les mots changent, mais la réalité décrite est la même. Si l’on en croit le journal la Croix, peu suspect d’hostilité envers le pape, François exercerait « une gouvernance de fer ». D’autres, moins indulgents, n’hésitent pas à parler de “pape dictateur” – titre d’un livre de l’historien anglais Henry Sire. Si le vocabulaire diffère selon la “sensibilité ecclésiale”, tout le monde s’accorde à décrire un pape autoritaire et colérique, gouvernant seul, en court-circuitant les canaux ordinaires de la curie romaine – un pape capable, au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, de se rendre de façon impromptue à l’ambassade de Russie sans même informer ses services diplomatiques ; de même que le service de communication du Vatican n’est souvent informé, au mieux, de ses décisions que quelques minutes avant qu’elles ne soient rendues publiques, ou que le préfet de la Congrégation pour la cause des saints peut apprendre que le pape a décidé de créer un nouveau docteur de l’Église en écoutant la radio… Certes, François a mené à bien la refonte du gouvernement de l’Église, avec la promulgation, le 19 mars 2022, d’une nouvelle constitution de la curie romaine. Mais l’efficacité de cette réforme est d’autant plus incertaine que François lui-même ne cesse de contourner les institutions qu’il a réformées…

Bien qu’il vienne de réorganiser la curie, François la court-circuite systématiquement et gouverne sans la consulter.

« On ne comprend pas très bien comment les décisions sont prises », soupire un employé de la curie. Il pourrait ajouter : ni pourquoi, tant elles apparaissent souvent erratiques et contradictoires. Créant ainsi, non seulement au sein de la curie, mais aussi des épiscopaux nationaux, un climat de grogne d’autant plus fort que ce pontificat est le plus centralisateur que l’Église ait connu depuis des décennies. Au sein de l’Église de France, certains ont de plus en plus de mal à cacher leur désarroi devant une politique jugée illisible et marquant une « dérive autoritaire ».​

Dernier symptôme de cette dérive : la publication, le 21 février dernier, d’un rescrit que le préfet du dicastère pour le culte divin, le cardinal Arthur Roche, a fait valider par le pape, prévoyant qu’un évêque ne peut plus accorder la possibilité de célébrer la messe sous la forme traditionnelle (le missel en latin antérieur à la réforme de Vatican II) dans une paroisse, ou l’autorisation pour un jeune prêtre de la célébrer, sans le feu vert de Rome. Un tour de vis que bien des évêques, quelle que soit leur opinion sur les “tradis”, ont vu comme une atteinte à leur autonomie. Atteinte d’autant plus paradoxale que le grand dossier du pontificat est désormais de progresser vers davantage de synodalité et de collégialité, en donnant plus d’autonomie aux Églises locales… Un objectif en totale contradiction avec la pratique de gouvernement de François.

« Est-ce qu’il n’y a pas d’autres urgences dans l’Église que d’empêcher les traditionalistes de prier comme ils l’entendent ? » La fidèle qui prononce cette phrase n’est pas une adepte des messes en latin ; mais, comme beaucoup, elle est profondément troublée par l’acharnement de François à leur égard, alors que le pontificat de Benoît XVI avait mis fin à des décennies de guerre liturgique. Par son motu proprio du 16 juillet 2021, Traditionis custodes, qui limite drastiquement la célébration de l’ancien rite, François a mis à bas l’édifice de réconciliation de son prédécesseur, le secrétaire particulier de celui-ci, Mgr Georg Gänswein, ayant révélé après la mort de Benoît XVI que cette décision de François lui avait « brisé le cœur » .

François ne s’était guère caché de viser l’éradication, à terme, du rite traditionnel. Le cardinal Roche l’a réaffirmé de manière très claire à plusieurs reprises, décrivant la cohabitation de deux rites comme une absurdité et allant jusqu’à affirmer que le pape Paul VI, en proclamant le nouveau rite, avait « abrogé » l’ancien, contredisant ainsi Benoît XVI qui écrivait, le 7 juillet 2007 : « Je voudrais attirer l’attention sur le fait que ce Missel n’a jamais été juridiquement abrogé, et que par conséquent, en principe, il est toujours resté autorisé. »

Souffler le chaud et le froid

La confusion sur ce sujet est d’autant plus grande que François ne cesse de souffler le chaud et le froid : un jour assurant que la Fraternité Saint-Pierre, qui célèbre exclusivement selon l’ancien rite, n’est pas concernée par Traditionis custodes ; un autre jour reconnaissant la validité des sacrements dispensés par les traditionalistes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, qui ne sont pourtant pas en pleine communion avec Rome ; puis suspendant, au printemps dernier, les ordinations du diocèse de Fréjus Toulon, sans motiver cette décision sans précédent, mais à laquelle la bienveillance de Mgr Rey envers les traditionalistes n’est sans doute pas étrangère.

Ces dernières semaines, il se murmurait à Rome que le cardinal Roche avait dans ses cartons de nouvelles mesures, plus radicales encore, contre les traditionalistes. Ce texte, dont on attendait la publication pour le 3 avril, lundi de la semaine sainte et date anniversaire de la publication de la nouvelle liturgie par Paul VI, devait interdire la célébration des sacrements (baptême, mariage, confirmation et ordination) selon l’ancien rite. Cet interdit drastique a-t-il été retoqué par le pape, au profit du rescrit du 21 février ? Ou bien celui-ci n’aura-t-il été qu’une sorte de “préparation d’artillerie” à cette nouvelle offensive ? La question divise les milieux ecclésiaux, où l’on comprend de plus en plus mal, notamment parmi les évêques français, cet acharnement contre un milieu traditionaliste numériquement peu important et qui non seulement ne pose guère de problèmes, mais contribue notablement au dynamisme et au rajeunissement du catholicisme français.​

Si, au sein de l’épiscopat français, les critiques contre la politique du pape ne se font entendre qu’en privé, certains cardinaux n’hésitent plus à prendre la parole publiquement, en ne mâchant pas leurs mots. Depuis quelques années, Mgr Joseph Zen, ancien archevêque de Hong Kong en butte aux persécutions du régime communiste, tire à boulets rouges sur l’accord diplomatique passé entre le Vatican et le gouvernement chinois, qu’il considère comme un abandon en rase campagne des catholiques de son pays, sacrifiés sur l’autel d’un illusoire succès diplomatique.

Un processus synodal percuté par les dérives de l’Église d’Allemagne

En réaction aux récentes mesures du pape François contre la messe traditionnelle, le cardinal Müller n’hésite pas à parler d’une politique d’ « intolérance brutale ».

Depuis quelques mois, c’est au tour du cardinal Müller de donner de la voix. L’ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi a ainsi émis, à l’automne dernier, des critiques très violentes contre le processus du “synode sur la synodalité”, chantier prévu pour s’achever en octobre 2024 et destiné à décentraliser l’institution, qu’il a décrit comme « une manière de saper l’Église catholique ». Dans un livre paru fin février en Italie, le cardinal Müller, très critique sur plusieurs aspects du pontificat, évoque un risque de « protestantisation » de l’Église. Enfin, dans un entretien en réaction aux récentes mesures contre la messe traditionnelle, le cardinal n’hésite pas à parler d’une politique d’ « intolérance brutale ».

Décédé le 10 janvier dernier, le cardinal George Pell, ancien “ministre de l’économie” du Vatican, tenu en haute estime par le pape François qui l’a qualifié de « génie » , n’en avait pas moins écrit juste avant sa mort un article extrêmement sévère sur le processus synodal, qualifiant le texte préparatoire de « l’un des documents les plus incohérents jamais diff u s é s par Rome » et de « cauchemar toxique ».

Ces critiques sur le chantier synodal sont évidemment renforcées par le synode en cours de l’Église d’Allemagne, dont les débats s’éloignent de nombre de positions traditionnelles de l’Église, sacrifiées à un alignement sur les évolutions sociétales : mariage des prêtres, ordination des femmes, mais également révision des positions catholiques sur l’homosexualité ou sur l’avortement, tout en proposant de transformer l’Église d’Allemagne en une démocratie participative… Autant de propositions qui ont valu un sévère recadrage du pape François : « Il y a une très bonne Église protestante en Allemagne. Nous n’avons pas besoin d’une deuxième. » Les critiques n’ont dès lors pas manqué de souligner l’“illisibilité” d’une politique pontificale qui encourage d’une main une plus grande autonomie des Églises locales, et de l’autre condamne la mise en œuvre concrète de ce principe…

Autre source de tensions : la doctrine familiale et la défense de la vie. On sait que les relations de François ne sont pas au beau fixe avec l’Église des États-Unis, trop conservatrice à son goût – celle-ci lui reprochant en retour de ne pas la soutenir dans sa lutte contre l’avortement. Beaucoup s’inquiètent d’ailleurs de l’introduction d’un certain relativisme moral dans le discours de l’Église et ont analysé le renouvellement complet de l’Institut Jean-Paul-II pour la famille, bastion de la théologie morale classique, comme une tentative de saper l’enseignement moral de Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI au profit d’une nouvelle approche, qualifiée par une revue jésuite proche du pape de « théologie dialoguale », où la doctrine de l’Église serait invitée à s’adapter aux « nouvelles réalités » de la famille et de la sexualité.

Un discours très centré sur les problèmes politiques et sociaux

« La dimension christocentrique de l’enseignement est affaiblie, le Christ est écarté du centre. »

L’insistance de François à prôner l’ouverture des sociétés occidentales aux migrations de masse comme à taxer les inquiétudes qu’elles suscitent de racisme et de xénophobie a évidemment suscité un malaise grandissant dans les rangs catholiques. Mais ce malaise n’est sans doute qu’une facette d’un problème plus large ; révélée par le vaticaniste Sandro Magister, une note anonyme, mais dont l’auteur serait un cardinal, circule actuellement au sein du Sacré Collège et s’alarme : « La dimension christocentrique de l’enseignement est affaiblie, le Christ est écarté du centre. »

De fait, beaucoup s’inquiètent que, dans le discours du pape, la proclamation de la foi paraisse souvent très secondaire par rapport à des problèmes purement horizontaux : migrations, écologie, économie ou santé. À ceux-là, la crise du Covid apparaît comme une gigantesque occasion manquée : alors que l’Église aurait pu saisir l’occasion de rappeler aux hommes leur destinée spirituelle, elle s’est trop souvent cantonnée à une lecture hygiéniste de la crise, rappelant à temps et contretemps la nécessité de la “distanciation sociale” et de la vaccination, définie par le pape comme « un acte d’amour »

Plus embarrassant, le pape est souvent critiqué pour sa gestion à géométrie variable des abus sexuels : implacable dans ses discours, peu suivis d’effets, et beaucoup moins lorsque la personne mise en cause fait partie de ses proches. On se souvient du scandale qui avait éclaté en 2018, lorsqu’il était apparu que l’un de ses proches conseillers, le cardinal américain McCarrick, était l’auteur d’agressions sexuelles pour lesquelles il avait été sanctionné par Benoît XVI.

Parmi les cardinaux, beaucoup se projettent déjà dans l’après​

Mosaïste réputé et proche du pape, le jésuite Marko Rupnik n’a longtemps pas été inquiété bien qu’il soit accusé d’avoir agressé sexuellement des religieuses.

Dans la foulée, un site américain avait écrit, citant une source vaticane, que la réticence du pape à sanctionner divers prédateurs avait été la cause de la détérioration de ses relations avec le cardinal Müller. L’accusation a rebondi fin 2022 quand il a été révélé qu’un jésuite et célèbre mosaïste, le père Rupnik, ami du pape François, était accusé d’agressions sexuelles sur des religieuses : motif pour lequel il avait été excommunié en mai 2020 – excommunication levée le même mois. Or la seule autorité légitime pour lever ainsi une excommunication est celle du pape…

Autant d’éléments qui font souvent parler, à propos du Vatican, de “fin de règne”. Les problèmes de santé de François, qui se déplace de plus en plus difficilement, le décès de Benoît XVI, qui ouvre la voie à une possible renonciation de François sans que l’Église ait à affronter la situation délicate de la cohabitation de deux papes émérites, le fait que le pape ait récemment révélé avoir signé une lettre de démission en blanc pour le jour où il ne sera it plus en mesure de gouverner, tout cela alimente les conjectures. Rien n’indique pourtant que François ait l’intention de lâcher la barre de l’Église, du moins avant la fin de ce processus synodal qui lui tient tant à cœur.

Ce qui n’empêche pas les cardinaux, de plus en plus, de se projeter dans l’après, comme en témoigne une récente interview du père Nicola Bux. Ce théologien respecté, qui fut longtemps expert auprès de la curie et qui n’a rien d’un extrémiste, y décrit un collège des cardinaux en pleine « tourmente » et va jusqu’à affirmer : « Une bonne moitié sont convaincus qu’on ne peut pas continuer dans cette voie et qu’il faut remettre l’Église en ordre si on veut qu’elle reste catholique… » On a connu des anniversaires plus sereins.

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La France est devenue illisible en Afrique

La France n’a plus de pré carré en Afrique, elle a des devoirs, des intérêts, des amitiés, a déclaré Emmanuel Macron avant de s’envoler pour son périple africain du 1er au 4 mars. Un 18e déplacement centré sur Libreville au Gabon, Luanda en Angola, Brazzaville au Congo, Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC). Excepté l’ex-pré carré portugais, où le président João Lourenço travaille de concert avec le groupe TotalEnergies et pèse dans la diplomatie régionale, sa cible est cette fois le dernier îlot majoritairement francophone, chrétien (à dominante catholique) et encore francophile du continent.

Depuis longtemps, la Chine est le premier investisseur étranger dans cette zone regorgeant de richesses naturelles.

Cette Afrique centrale n’échappe cependant pas aux forces qui fragilisent nos positions partout ailleurs. Depuis longtemps, la Chine est le premier investisseur étranger dans cette zone regorgeant de richesses naturelles. Le Gabon vient d’intégrer le Commonwealth. On évoque l’arrivée de la milice russe Wagner pour épauler la RDC face à ses défis sécuritaires ; une rumeur infondée pour l’instant.

« Il était grand temps de prêter attention à ce pôle toujours ami », murmure-t-on sur les bords de Seine, où l’on fait le grief à l’Élysée d’avoir jugé plus urgent, durant ces dernières années, de visiter les grandes capitales sous influence anglo-saxonne, pour un bénéfice aléatoire, car la guerre et la récession les rattrapent aussi. Cette nouvelle tournée africaine d’Emmanuel Macron est censée illustrer « l’autre voie » qu’il avait esquissée dès 2017 dans son discours de Ouagadougou (qui vient de mettre fin aux accords militaires bilatéraux), le nécessaire « renouvellement stratégique » pour rester « arrimé à ce grand foyer de la croissance mondiale » : place aux « partenariats de qualité, réciproques et responsables ».

Exit l’offre de sécurité, vive le “soft power”. À Libreville, au sommet sur la préservation de la forêt, Emmanuel Macron a œuvré à réconcilier la protection des poumons de la planète et le développement économique, ce qui avantagerait les entreprises européennes par rapport aux prédateurs chinois. À Luanda, il a aidé l’économie à restaurer sa souveraineté alimentaire mise à mal par la pandémie sanitaire et la guerre d’Ukraine. À Brazzaville, il a rendu hommage à de Gaulle et félicité nos entreprises qui réhabilitent le pays. Et à Kinshasa, il a assisté au forum économique euro-africain ; la France veut s’extraire de son tête-à-tête avec le continent pour ne plus être piégée, plaide l’Élysée.

Sur place, les Africains de la rue ont plutôt retenu que le président français était venu soutenir de fidèles alliés. Chacun sait qu’Ali Bongo, 64 ans, président du Gabon depuis 2009, sollicitera un nouveau mandat en août. Qu’en décembre, se tiendront des élections générales en RDC, où la partie sera difficile pour Félix Tshisekedi, 59 ans, à la tête du pays depuis 2019 ; tant pis si Emmanuel Macron a discrètement rencontré son plus sérieux compétiteur.

Le sortant a échoué à pacifier l’est du pays ensanglanté par les guérillas depuis des décennies. Le M23, l’un des plus connus de la centaine de groupes armés (dont une franchise de Dae’ch) qui ravagent l’Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, a repris l’offensive en novembre dernier. Goma, la métropole régionale, est menacée.

Les experts craignent un embrasement généralisé et des massacres ethniques à grande échelle.

Premier véritable “Congolais” accédant à la présidence, Tshisekedi n’était pas lié par le sang, comme ses prédécesseurs, aux Tutsis du Rwanda, d’où son président, Paul Kagame, arme et manipule les rébellions de l’Est. En retour, elles exploitent pour son compte l’or et les terres rares (le coltan notamment) du sous-sol, dont les cours flambent. Les rivalités et la cruauté de leurs “colonnes infernales” sont la cause de centaines de milliers de morts dans cette zone où la démographie explose ; des exactions documentées par l’Onu et les ONG, commises dans l’indifférence d’un Occident fasciné par Kagame.

Au vu du calendrier politique, les experts craignent un embrasement généralisé et des massacres ethniques à grande échelle ; un nouveau Rwanda… Emmanuel Macron, qui a tenté avec ses homologues de relancer la médiation régionale au point mort, a annoncé le lancement d’un pont aérien humanitaire vers Goma.

« Allez à Kigali chez ton ami, sinon les Congolais t’attendront avec des lances » : sur les murs de l’ambassade de France ou sur les réseaux sociaux, des slogans invitaient le président français à passer son chemin. En 2021, c’est lui qui a officialisé la fin de la brouille entre la France et le pays des mille collines, qui durait depuis le génocide de 1994. En Afrique, Paris est devenu illisible.

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[D’Orcival] Kaïs Saïed : le président qui refuse les migrants

Deux avions ont décollé le samedi 4 mars après avoir embarqué l’un 133 passagers, tous maliens, pour Bamako, l’autre 145 Ivoiriens en route pour Abidjan. Le premier de ces avions avait été affrété par les autorités du Mali, le deuxième par celles de Côte d’Ivoire. Un autre l’avait été trois jours plus tôt. Et d’où décollaient-ils ? Ni de Paris ni de Marseille, ça ne se fait plus pour un tel nombre de passagers, mais de Tunis.

Pourquoi ces vols étaient-ils pleins ? Parce que les passagers eux-mêmes avaient demandé à retourner chez eux… D’autres Africains, bien plus nombreux, se groupaient autour d’autocars qui partaient vers le Sud tunisien. Ils fuyaient, disaient-ils, « un climat lourd de menaces ». Émanant de qui ? Du président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, qui vient d’appeler à des « mesures urgentes » pour mettre fin à l’afflux massif de migrants irréguliers dans son pays.

Quand il est devenu président le 23 octobre 2019, il n’était pas un leader politique de profession, mais un juriste de droit public, constitutionnaliste de surcroît. Sa priorité a d’ailleurs été de réformer la Constitution tunisienne, dans un sens présidentiel, afin de lutter contre la corruption. Tâche accomplie cet été avec le soutien de son opinion publique.

Les pouvoirs étendus dont il est désormais investi donnent à ses paroles un retentissement particulier. Devant son Conseil de sécurité nationale, il a dénoncé « l’entreprise criminelle qui n’a d’autre but que de transformer la démographie de la Tunisie pour en faire un pays africain et modifier son caractère arabo-musulman ». Il en tire la conclusion qu’il faut agir « à tous les niveaux, diplomatique, sécuritaire et militaire », et mettre strictement en application la loi sur le statut des étrangers.

Voilà qui est franchement inhabituel dans la bouche d’un dirigeant d’Afrique du Nord, qui plus est tunisien, ce pays étant réputé pour sa modération… Saïed va être condamné par la quasi-totalité des médias occidentaux, qui reprennent les déclarations des associations et ONG internationales contre « les violations des droits de l’homme dont sont victimes les migrants originaires d’Afrique subsaharienne ».

La plus “préoccupée” de cette situation est “l’honorable commissaire” Maya Sahli-Fadel, qui n’est pas tunisienne mais algérienne, et bien vue au sommet du pouvoir dans son pays. Avocate de formation, devenue enseignante à l’université de droit d’Alger, elle a siégé de 2008 à 2014 au Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine de l’Onu. Depuis deux ans, elle est vice-présidente de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, une branche de l’Union africaine, et “’rapporteure’ spéciale sur les réfugiés, les demandeurs d’asile, les déplacés internes et les migrants en Afrique”. Bref, tous les titres pour accuser son ancien collègue tunisien, le professeur de droit devenu chef de l’État… Ses propos, dit-elle, sont « contraires à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples » qui prohibe la discrimination « basée sur la race »…

Aucun pays ne peut accueillir des centaines de milliers de clandestins.

Les journaux francophones de Tunis ne la suivent pas. Le quotidien la Presse de Tunisie, du 4 mars, titre sur une nouvelle petite phrase du président : « Il est inacceptable d’inviter des personnes étrangères à manifester en Tunisie. » Dans l’Univers News, quotidien du Net, daté du 23 février, son directeur de la rédaction, Mustapha Machat, écrit dans son éditorial : « Il n’existe aucun pays au monde qui puisse accueillir des centaines de milliers de migrants clandestins, dans des conditions louches et sur une période courte… » Dix jours plus tôt, le même notait : « La Tunisie ne comptait pas plus de 120 000 résidents étrangers en janvier 2011 […] . Un peu plus de dix ans après, le nombre a gonflé d’une manière inquiétante, et on parle aujourd’hui de plus de 1,2 million de Subsahariens. » La Tunisie compte 12 millions d’habitants. Il aura fallu 10 % de population étrangère pour provoquer le soulèvement du pays. À méditer.

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Ursula von der Leyen, la madone des migrants

C’est une scène qu’on ne connaît que trop. Un éternel recommencement : un drame, une larme. Ursula von der Leyen joue merveilleusement la tragédienne. Le 26 février dernier, après que 59 migrants ont péri en Méditerranée, la présidente de la Commission européenne s’est fendue, comme à son habitude, d’un tweet lacrymal.

Après s’être dite « profondément attristée » — qui ne le serait pas ? —, la dame patronnesse de l’Europe a appelé les pays membres de l’Union « à redoubler d’efforts » pour qu’ils adoptent son Pacte sur la migration et l’asile. En d’autres termes, Ursula von der Leyen, plutôt que de vouloir décourager les candidats à l’exil, plutôt que de mener une guerre implacable aux passeurs, entend toujours mieux organiser les migrations, tel un voyagiste sourcilleux de la sécurité des clients qu’elle a sous sa responsabilité.

Et dire que quelques semaines plus tôt, certains — des ONG pour l’essentiel — s’alarmaient du changement de ton de Bruxelles. Ursula von der Leyen, il est vrai, vantait alors « une Europe forteresse » et parvenait à faire adopter dans la douleur une série de mesures aux vingt-sept pays membres de l’Union européenne pour tenter de « reprendre le contrôle des flux migratoires ». Le naufrage de cette embarcation a tôt fait de dévoiler la tartufferie de la patronne de la Commission européenne.

Convention de Genève versus code frontières Schengen​

Elle ne date pas d’aujourd’hui. Le 21 janvier 2022, quelques semaines avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie et alors que le dirigeant biélorusse pousse des migrants vers la frontière de l’Union européenne, plusieurs pays organisent à Vilnius une conférence sur la protection des frontières.

Devant la clôture érigée par la Lituanie pour prévenir le franchissement de sa frontière, Gérald Darmanin confie aux journalistes du Monde : « Avant, ça se passait dans le Sud ; maintenant, c’est partout, en Lituanie, en Pologne, ou même en Hongrie, pour des raisons géopolitiques. » À raison, les pays de l’Est s’inquiètent de cette nouvelle menace, chiffres à l’appui : la ministre lituanienne de l’Intérieur, Agnė Bilotaitė, évoque 4 200 migrants arrivés via la Biélorussie en moins d’un an et « plus de 8 000 » refoulements depuis août 2021. Varsovie, de son côté, parle de 40 000 tentatives de franchissement.

Lors de ce sommet, seize ministres de l’Intérieur de l’Union européenne (la France n’en fait pas partie) signent un document final pour exiger une réaction rapide de la Commission européenne : « Un espace sans contrôles aux frontières intérieures ne peut fonctionner efficacement que si les frontières extérieures sont correctement protégées. Des efforts déterminés et des ressources supplémentaires sont nécessaires pour renforcer notre résilience face aux défis actuels, ou futurs. »

« Les refoulements sont clairement illégaux », tranche la commissaire aux affaires intérieures.

À l’époque, le directeur de l’agence de protection des frontières Frontex, le Français Fabrice Leggeri, presse lui aussi la Commission d’apporter une « clarification juridique » sur la manière de gérer cet afflux de clandestins, afin que les États membres sachent « ce qui est possible et ce qui ne l’est pas ». Le dilemme est simple : la convention de Genève oblige les États signataires à examiner individuellement les demandes d’asile, mais le code frontières Schengen contraint les États à prévenir le franchissement illégal des frontières de l’Union européenne. Entre les deux, il y a contradiction. Ylva Johansson, la commissaire aux Affaires intérieures, se montre inflexible : pour elle, les « refoulements sont clairement illégaux : les gens ont le droit de demander l’asile. » Juridiquement, en revanche, la question reste entière.

Quelques mois plus tard, le directeur de Frontex démissionne, justement. Fabrice Leggeri assure ne plus savoir quel est le mandat de l’agence qu’il dirige, alors que la Commission refuse d’éclairer les pays frontaliers sur la possibilité de protéger les frontières. Si les demandes d’asiles doivent être examinées quoi qu’il arrive, alors il n’y a plus de frontières européennes. Sinon, il faut accepter de bloquer l’entrée des clandestins.

Un an plus tard, aucune nouvelle réponse de la Commission européenne. Ursula von der Leyen a certes concédé que les Européens attendaient une « réponse ferme », mais les blocages restent les mêmes.

À la veille du sommet largement consacré à l’immigration qui se tenait à Bruxelles début février, huit États membres ont exigé une réforme radicale du système d’asile et des mesures plus strictes à l’égard de la « migration irrégulière ». Et pour cause, les passages irréguliers ont encore augmenté. Selon les dernières données de Frontex, environ 330 000 clandestins ont été détectés à la frontière extérieure de l’Union européenne en 2022. Soit une hausse de 64 % par rapport à l’année précédente. Du jamais-vu depuis 2015 et la décision unilatérale d’Angela Merkel d’accueillir un million de réfugiés syriens et afghans. Ursula von der Leyen, d’ailleurs, avait pris sa part. « J’ai eu la chance d’accueillir chez moi un réfugié syrien de 19 ans », a-t-elle confié le jour de son investiture.

Des caméras de préférence aux barbelés

Parmi les demandes de ces pays, en première ligne face à l’afflux sans fin de ces clandestins, la participation financière de l’Union européenne à la construction d’un rideau de fer. Refus catégorique d’Ursula von der Leyen : ce serait « contraire aux valeurs de l’Europe ». Alors que la Commission dispose d’un budget de 6 milliards d’euros pour sécuriser ses frontières extérieures.

Tout juste Bruxelles s’est-elle autorisée à financer l’achat de caméras. Comme devait le commenter cruellement Vincent Hervouët sur Europe 1 : « Ça fait cher la minute de vidéosurveillance. » D’autant que, comme le remarque l’éditorialiste avec son piquant habituel, cela revient « à braquer un projecteur à l’entrée du garage en laissant la porte ouverte et les clés sur le tableau de bord de la Ferrari ».

Étrange paradoxe donc : Ursula von der Leyen n’aura eu de cesse depuis un an de défendre les frontières de l’Ukraine, sans jamais apporter de réponse efficace sur la protection des frontières de l’Union.

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TikTok : des élèves créent un “deepfake” mettant en scène le directeur d’un établissement scolaire proférant des propos racistes

Ce canular ne passe pas. Trois lycéens américains du Carmel High School au nord de New York ont créé un « deepfake » qu’ils ont ensuite publié sur TikTok, relaie BFMTV jeudi 9 mars. Dans ces fausses vidéos, les jeunes ont mis en scène le proviseur du collège voisin George Fischer en train de proférer des injures et menaces racistes. L’homme semble dans ces séquences qualifier des étudiants noirs de « singes » et leur affirmer qu’ils seraient renvoyés en Afrique, relaie BFMTV. L’interlocuteur se serait ensuite montré plus virulent en déclarant : « J’espère que ces nég*** se feront tirer dessus parce qu’ils n’apprennent tout simplement pas. » Puis de menacer de passer lui-même à l’action en venant au lycée « avec (sa) mitrailleuse ».

Colère des parents d’élèves

Mais ces vidéos étaient bel et bien des « deepfakes » réalisées par les trois lycéens. Ces jeunes se sont servis de l’intelligence artificielle pour falsifier les propos du directeur. Cette technologie permet aussi de modifier le visage d’une personne de façon très réaliste. Si les vidéos ont été retirées, la polémique ne devrait pas s’éteindre de si tôt. Les parents d’élèves ont dénoncé l’inaction de la direction scolaire, qui se serait contentée de dénoncer un « racisme flagrant », sans mettre en place de mesures de sécurité adaptées au collège.

Des dépôts de plaintes envisagés

Dès le 12 février, les vidéos ont été signalées à la direction. Puis le 15 février, le district central de Carmel, gérant à la fois le lycée et le collège, a condamné, dans un communiqué relayé par BFMTV, des « vidéos inappropriées créées à l’aide de l’intelligence artificielle et se faisant passer pour des membres de l’administration du district ». Avant de prévenir que les auteurs des faits seront « traités conformément au code de conduite du district ». Cela n’empêche pas certains parents de vouloir porter plainte contre les autorités scolaires. Leur avocat a même évoqué une « menace terroriste à l’école ».

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Trimestre anti-inflation : des associations de consommateurs dénoncent l’opération de Bruno Le Maire

Lundi 6 mars, le gouvernement dévoilait de nouvelles mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français, alors même que l’inflation les touche de plein fouet. Un trimestre anti-inflation « dispositif massif, efficace, protecteur » selon les propres mots du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Seulement, cette opération commerciale ne semble pas avoir convaincu les consommateurs. En effet, trois associations ont écrit une lettre ouverte à la Première ministre, Élisabeth Borne, afin de lui faire part des critiques concernant ce « trimestre anti-inflation », indique le Figaro.

Censée entrer en vigueur, du 15 mars pour se terminer au 15 juin, l’opération consiste à laisser la grande distribution décider librement d’un « prix le plus bas possible » sur une sélection de produits. Un manque de contrainte de la part de l’exécutif qui a fortement agacé les associations de consommations que sont l’UFC-Que-Choisir, Familles Rurales, ainsi que Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV). Pour ces dernières, le gouvernement « se contente aujourd’hui de s’en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu’elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing) ».

Les marges minimales imposées aux distributeurs en ligne de mire

Afin d’améliorer les mesures de cette opération, les associations proposent au gouvernement de plutôt suspendre la disposition « SRP+10 ». Celle-ci oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10% plus chers que les prix auxquels les enseignes les ont achetés. Cette disposition devait au départ protéger le revenu des agriculteurs, mais la suspension de cet « encadrement du seuil de revente » pourrait bien être très utile pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.

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[Info VA] Toulon : un dealer clandestin sous OQTF blesse des policiers, est relâché, puis récidive

Un clandestin tunisien, sous le coup de trois obligations de quitter le territoire français (OQTF), a agressé et blessé un policier, en le mordant au sang à la main gauche, à proximité d’un point de deal dans la cité des Œillets, à Toulon, dans le Var, vers 23h ce lundi soir, selon nos informations.

A l’occasion d’un contrôle, au pied d’un HLM, d’un groupe de mineurs qui venaient de crier « Arah », un mot utilisé par les guetteurs pour sonner l’alerte, à la vue de la voiture de police, les agents ont repéré un individu suspect de « type nord-africain » sortant du hall de l’immeuble.

Ce dernier, déjà interpellé dans le même quartier la semaine passée pour offre et cession de stupéfiants, a pris la fuite en courant, bousculé un policier avant de mordre un de ses collègues à l’issue d’une course à travers la circulation, un stade, un chantier et une résidence.

Interpellé et placé en garde à vue, le dealer clandestin a été déféré pour comparution immédiate ce mardi matin. L’agent blessé a lui bénéficié de trois jours d’ITT. Sous le coup de deux OQTF, le Tunisien en situation irrégulière avait déjà agressé deux policiers ce jeudi 2 mars.

Ce jour-là, peu avant 23h, le clandestin s’attaquait et blessait deux policiers dans les étages d’un HLM de la même cité des Œillets, après leur avoir proposé de la résine de cannabis. Le premier était mordu au sang à la main droite (deux jours d’ITT) tandis que le second était frappé au visage (un jour d’ITT).

Interpellé dans ce haut lieu du trafic de stupéfiants toulonnais, l’homme tatoué de la tête aux pieds a prétendu en garde à vue être un mineur âgé de 16 ans, avant d’écoper d’une nouvelle OQTF et d’être remis en liberté en attendant sa convocation devant le tribunal en novembre.

Jugé en comparution immédiate ce mercredi 8 mars, il a écopé de 12 mois de prison, dont 6 avec sursis, avec maintien en détention, indique une source policière à Valeurs actuelles.

🔴 [Info @Valeurs] Un dealer a blessé un policier en le mordant au sang, cité des Œillets à Toulon (83) ce soir. Ce clandestin tunisien sous 3 OQTF avait déjà blessé 2 policiers jeudi dont 1 mordu au sang aussi. Interpellé, il avait été libéré en attendant d’être convoqué. 1/2

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 7, 2023

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« La Syndicaliste » : Henri Proglio riposte

« En tant que Président d’honneur d’EDF dont le rôle est gravement mis en cause, je tiens à m’élever contre les propos malveillants et dénués de tout fondement, rapportés par certains médias », explique Henri Proglio. Il réagit après la sortie en salle, le 1er mars, du film La Syndicaliste, réalisé par Jean-Paul Salomé et Fadette Drouard, et des commentaires qui ont suivi. Ce film raconte l’histoire de Maureen Kearney, ancienne déléguée CFDT chez Areva, adaptée du livre du même nom, écrit par une journaliste de l’Obs, Caroline Michel-Aguirre.

Le 17 décembre 2012, Maureen Kearney, qui se trouvait également être secrétaire du comité du groupe européen, est agressée chez elle. Quelques semaines auparavant, elle aurait reçu des menaces parce qu’elle s’était élevée contre un transfert secret de technologie d’Areva par EDF au profit d’un opérateur Chinois pour la construction d’un réacteur nucléaire, et qui ce serait traduit par une saignée sociale en France. Autant dire que pour la lanceuse d’alerte, son agression était forcément liée à cette affaire.

Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement.

« La coopération nucléaire avec la Chine s’est toujours faite dans un cadre étatique, connu de tous. Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement et la communication sur ce dossier répondait à toutes les règles d’information des syndicats et des autorités concernées », répond Henri Proglio qui estime avoir « toujours défendu l’action des syndicats et de leurs représentants » ; pour l’ancien patron d’EDF, ils sont nécessaires au bon fonctionnement des entreprises et il reconnaît avoir toujours eu avec eux « un dialogue constructif. » Une enquête pour « violences avec arme, viol, actes de torture et de barbarie, séquestration et menace », a été ouverte et a été refermée dans la foulée, les gendarmes ayant relevé pas mal d’incohérences dans le récit ; parallèlement une autre enquête pour « dénonciation de crime ou délit imaginaire », a été ouverte contre Maureen Kearney ; en 2018, elle est relaxée.

Le livre fait aussi état d’une agression similaire, en 2006, contre l’épouse d’un ancien cadre de Véolia qui avait dénoncé une histoire de pot de vins. Or, Henri Proglio a présidé cette entreprise entre 2002 et 2012. Autant dire que beaucoup ont rapidement (trop peut-être) fait un lien – à charge – entre ces deux affaires et Henri Proglio.

D’où sa réaction véhémente : « je n’accepterai aucune insinuation d’une quelconque implication dans les agressions de deux personnes dont j’ignorais même l’existence, écrit-il. Chaque jour apportant son lot d’insultes et de calomnies, par égard pour mes proches, pour les milliers de collaborateurs avec qui j’ai eu l’honneur de travailler chez Veolia et chez EDF, j’ai décidé de me dresser contre les imputations mensongères et les accusations abjectes me concernant, en dépit du mépris qu’elles m’inspirent. » Il a chargé ses avocats, Maîtres Jean-Pierre Mignard et Pierre-Emmanuel Blard, de saisir la justice pour toute diffamation.

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Retraites : des grévistes coupent l’électricité de la permanence de Gérard Larcher

Si mardi devait être un « jour noir », il l’a également été dans une moindre mesure pour Gérard Larcher. Lors de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la permanence parlementaire du président LR du Sénat, Gérard Larcher, a été ciblée par une coupure de courant, indique Libération, selon une source de la CGT. Une « mise en sobriété énergétique » qui a eu lieu mardi après-midi à 15 heures alors que le Sénat examinait le texte sur la réforme des retraites. Le courant a été rétabli à 19 heures.

Plusieurs villes ciblées

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait été également victime d’une de ces « actions coups de poing », un peu plus tôt, dans sa ville d’Annonay, en Ardèche. Une action pleinement revendiquée par la GT Mines-Énergies, comme l’a indiqué son secrétaire général, ce mercredi dans une interview de France Bleu Drôme Ardèche : « Ce qu’il s’est passé hier à Annonay ou ailleurs, on le revendique, on l’assume et on en est responsable ».

Olivier Dussopt a régi ce matin sur France Inter à cette action qu’il juge inacceptable. « Si l’objectif est de m’atteindre, couper l’électricité de ma commune en Ardèche alors que je suis à Paris, je ne suis pas sûr que ce soit très efficace. En tout cas, c’est très injuste », a ainsi déclaré le ministre du Travail. Plusieurs autres villes ont été touchées par ces coupures de courant, notamment à Saint-Vallier, dans la Drôme. L’entreprise Enedis a annoncé avoir déposé plainte dès mardi contre les organisateurs de ces coupures ciblées.

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Automobile : à Bruxelles, l’Allemagne se bat contre la fin du moteur thermique, pas la France

Joli pied de nez fait par quatre pays à la Commission européenne qui n’a eu d’autre solution que de reporter le vote qui devait entériner le moteur électrique en 2035. Mi-février, après le vote au Parlement européen qui avait acquis le principe d’abandonner le moteur thermique, l’Italie, la Pologne et la Bulgarie avaient fait part de leur réserve sur ce tournant stratégique et technologique. Mateo Salvini, ministre italien des Transports, avait alors réagi qualifiant le vote du Parlement européen « de folie, de bêtise absolue, de choix idéologique ou de mauvaise foi ». Il aurait pu aussi ajouter de saignée sociale : il y a un an, Luc Chatel, le patron de la Plateforme automobile estimait « à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035 ». Un chiffre explique tout : un moteur électrique compte 70 pièces assemblées par trois salariés alors que son homologue thermique en compte quatre fois plus et il faut au moins cinq personnes pour le monter.

Début mars, à Bruxelles, face à la fronde de ces trois pays, le Coreper (Comité des représentants permanents, composé d’ambassadeurs des pays membres, il prépare les travaux du Conseil) qui devait entériner le vote du Parlement avant un vote final à la Commission, a dû reporter, en urgence, sa réunion : la minorité de blocage était alors à portée de canon. Le coup de grâce est venu le 3 mars, quand l’Allemagne s’est également dressée contre le projet européen. Déjà, il y a un an, Christian Lindner et Volker Wissing, ministre des Finances et des Transports, étaient montés au créneau contre le projet européen du passage au tout électrique. Le 3 mars, Volker Wissing est revenu sur la position allemande expliquant que « la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035. »

Des considérations techniques, géopolitiques, d’approvisionnement et énergétiques

Ce qui est particulièrement intéressant, c’est de remarquer que les pays qui se sont élevés contre Bruxelles sont ceux où l’industrie automobile est très puissante : l’Italie avec Fiat et Alfa Romeo (un amendement portant le nom d’amendement Ferrari avait été déposé il y a quelques mois pour demander à ce que les voitures produites à peu d’exemplaires ne soient pas obligées d’adopter cette technologie), la Pologne et la Bulgarie (deux pays qui ont bénéficié des délocalisations entreprises par les autres constructeurs européens) et surtout l’Allemagne avec Audi, Volkswagen, BMW, Mercedes, Opel, Porsche… Bizarrement, rien n’est venu de la France, qui compte pourtant deux leaders mondiaux, le groupe Renault et Stellantis dont le patron, Carlos Tavares, a toujours demandé à ce que le chemin pour atteindre la neutralité carbone voulue par Bruxelles soit laissé au libre du choix du constructeur et non aux politiques.

Fallait-il en fait attendre quelque chose de la France dont le président de la République, sitôt le vote au parlement européen connu, a tweeté : « Mettre fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035 : c’est l’un des engagements que j’ai pris, en cohérence avec nos objectifs climatiques. Cette bascule, le Parlement européen vient de l’approuver. Notre Europe ouvre la voie ! » Rappelons que, quelques mois plus, tôt, à l’issue d’une réunion organisée avec l’industrie automobile, il avait laissé la porte entrouverte à la motorisation hybride (qui comporte une part thermique) tandis que Bruno Le Maire déclarait : « Nous voulons laisser aux constructeurs la liberté de choix des technologies qui permettent d’arriver au zéro carbone plutôt que de leur imposer une date à partir de laquelle tous les véhicules sans exception seront électriques. Parce que je pense tout simplement que c’est une folie ! »

La folie, c’est d’avoir laissé une poignée d’eurodéputés, pieds et poings liés avec les Verts et les lobbies écologiques, décider d’un futur extrêmement complexe. Où se mêlent des considérations de marchés (les voitures électriques sont extrêmement chères et c’est une gageure de penser que les prix s’aligneront sur le thermique en 2035), d’approvisionnement (l’Europe dispose de 4 à 30 % de ses besoins pour fabriquer les batteries et n’a pas de lithium, élément pourtant indispensable), géopolitiques (passer au 100 % électrique revient à donner les clé du marché aux constructeurs chinois de batteries qui représentent une très grande partie de la valeur ajoutée du véhicule). Sans oublier des considérations énergétiques (l’histoire récente a montré que produire de l’électricité n’était pas si simple que cela). Finalement, l’ambiguïté et l’irrationalité de la voiture électrique se résume en une image : celle, lors d’un sommet officiel à Lyon en 2022, de générateurs fonctionnant au diesel utilisés pour recharger les voitures électriques des ministres des Affaires étrangères et de la Santé de l’Union européenne.

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[Edito] L’agriculture française à la croisée des chemins

L‘agriculture française n’a sans doute pas souvent été autant à la croisée des chemins, pour des raisons économiques, climatiques, écologiques… et même existentielles. Elle est aimée autant qu’elle est décriée, attaquée. Plus nous parlons de souveraineté alimentaire, plus nous consommons des produits importés. Plus nous parlons de plans de relance, plus la réglementation se complexifie et se durcit, et place l’agriculture française en distorsion de concurrence. Le malaise est profond et pourtant jamais nous n’avons eu autant besoin de notre agriculture.

​Pourquoi ces manifestations à répétition, ces mal-être, ces suicides ? Pourquoi cette grande inquiétude de ne pas assurer le renouvellement des générations ?

​C’est la conséquence d’une dérive progressive de la compétitivité et d’une non-reconnaissance de la réalité de l’agriculture française, de son intérêt et de sa fragilité dans un monde économique ouvert. Si la balance commerciale reste positive, c’est grâce aux vins et spiritueux, aux céréales et au sucre ; en 2021, sans les vins et spiritueux, nous avons un déficit de 6 milliards d’euros. De 2e exportateur mondial il y a vingt ans, la France est passée à la 6e place. Les distorsions de concurrence et les pertes de compétitivité font que nous importons 70 % de nos fruits et nous pouvons prendre pour exemple la filière cerises qui s’est vu retirer une à une les solutions de protection des plantes, alors que la pression parasitaire augmente avec le réchauffement climatique et alors que les substances en question sont encore autorisées dans bien d’autres pays. Ainsi les arboriculteurs se voient contraints d’arracher leurs arbres.

Pourquoi l’Europe permet-elle l’importation d’OGM dont elle interdit la production ?

​Nous pourrions prendre aussi le cas des légumes. Combien de temps aurons-nous encore des carottes, des petits pois, des haricots, des épinards produits en France… alors que les impasses techniques franco-françaises se multiplient au grand bénéfice de nos voisins ? Un autre exemple symptomatique mais dramatique concerne la filière de la pomme de terre.

​Dernièrement, le cas de la filière betterave est symptomatique de la mise en danger de la production française. L’interdiction des néonicotinoïdes est un choix européen, il n’y a pas de sujet là-dessus même si l’on peut se poser la question de savoir pourquoi l’Europe interdit des techniques à la production alors qu’elle autorise l’importation de tels produits en soutenant qu’il n’y a pas de risques pour la santé (deux OGM interdits à la production mais autorisés à l’importation, encore la semaine dernière) ou en certifiant qu’elle allait s’assurer que les produits importés en Europe ne sont pas obtenus avec des techniques interdites chez nous. Pour que ce soit un minimum respecté, il faudrait que l’Europe se donne les moyens de contrôler notamment dans les pays concernés mais bien sûr ce n’est pas le cas. L’incompréhension des agriculteurs est totale surtout quand les néonicotinoïdes, dérivés de la nicotine, insecticide naturel des plants de tabac, continuent à être utilisés librement, notamment pour les colliers de nos animaux domestiques.

​Le souhait des agriculteurs est que nous prenions conscience qu’après avoir désindustrialisé la France et fortement fragilisé ses capacités de production énergétique, ce qui a entraîné de sérieux problèmes lors de la crise du Covid et maintenant avec la crise énergétique, nous ne devons pas faire la même erreur stratégique avec l’agriculture.

*Olivier Dauger est délégué FNSEA.

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Terreur sur les prix alimentaires

Irraisonnables, exorbitantes, suicidaires… Voilà les qualificatifs des négociations commerciales qui s’achèvent cette semaine entre la grande distribution et les industriels. Voilà à quoi ressemblent les hausses des prix d’achat réclamées par ces derniers. Lesquelles, depuis un an et le déclenchement de la guerre en Ukraine, se sont accélérées. Et avec elles, la peur de l’inflation alimentaire.

Résumons : les grands groupes de distribution, E.Leclerc, Carrefour, Casino, Système U… ont débuté les négociations avec leurs fournisseurs le 1er décembre dernier. Ils avaient l’obligation de signer leurs contrats avant le 1er mars. Oubliées l’inflation de l’an dernier – 13 % sur les biens alimentaires à fin janvier – et les répercussions en cours d’année de la flambée des matières premières agricoles et industrielles, l’essentiel est de fixer les prix des contrats à venir pour un an, autant avec les multinationales comme Coca-Cola (Coca, Fanta, Sprite, Tropico…), Nestlé (Buitoni, Nescafé, Crunch, Lion, KitKat, Smarties, Contrex, Perrier… ), PepsiCo (Lay’s, 7 Up, Benenuts…), Mondelez (Côte d’Or, Milka, Cadbury, Lu, Oreo, Prince, Ritz…) ou Procter & Gamble (Pampers, Ariel, Gillette…), que les centaines de PME françaises.

« Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. »

Des négociations « les plus dures depuis vingt ans », juge un fabricant de produits laitiers. Avec E.Leclerc, « les plus difficiles, lâche un autre patron de PME. Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. » Le président de la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT), Bernard Vallat, confirme : « Super U a été parmi les moins sévères, du moins jusqu’à maintenant. » Mais de dénoncer, globalement, une situation d’« oligopole, de six centrales d’achat face à 300 entreprises de charcuterie ».

Des entreprises obligées de « se mettre à nu » devant les distributeurs. « C’est pire que face à un cabinet d’audit, raconte notre source. Tu es convoqué par la direction des achats ; tu t’as sois et tu négocies le bout de gras, dossier par dossier, le beurre, la crème, le fromage… ça peut durer un jour comme ça peut prendre trois mois. »

Les industriels sous la menace d’un déréférencement

Et le président de la coopérative Système U, Dominique Schelcher, par ailleurs propriétaire-exploitant du Super U de Fessenheim, de renchérir : « Beaucoup gardent en tête l’image de réunions se déroulant dans des petits box où des dizaines d’industriels se succèdent à un rythme effréné chez les distributeurs. C’est faux. » Les négociations, secrètes, se tiennent, généralement au siège des distributeurs. Plus rarement, à l’étranger, à Bruxelles pour E. Leclerc, qui détient sa centrale Eurelec avec la coopérative allemande Rewe, ou à Madrid, pour Carrefour et sa centrale Eureca.

Selon nos informations, au 24 février, seulement un peu plus d’un industriel sur deux était parvenu à signer tous ses contrats avec les distributeurs. « Je peux vous dire que c’est du jamais-vu ; cela explique que certains produits sont déjà en rupture de stock dans les rayons », affirme une première source. « C’est tendu, très tendu. L’année 2022 a coûté cher à tout le monde avec des fournisseurs qui n’ont pas pu passer toutes les hausses souhaitées et qui veulent à présent se rattraper », poursuit une seconde.

Seul Casino temporise : « Nous avons conclu plus de 65 % des accords, un résultat très en avance aussi bien avec la centrale détenue avec Intermarché qu’avec les fournisseurs en direct. » Les autres, en particulier Carrefour, jouent la montre. Ils menacent les industriels de déréférencer leurs produits et les accusent de demander des hausses de prix « délirantes », selon les mots d’Alexandre Bompard, président de Carrefour.

Revue par rayons : l’industrie laitière et fromagère exigerait en moyenne 15 % de revalorisation des prix d’achat. « Le prix du lait a augmenté de 25 % l’an dernier et celui de l’emballage de 25 % ; nous demandons entre 10 et 15 % de hausse », nous confirme François-Xavier Huard, président de la Fédération nationale de l’industrie laitière. Les Charcutiers de leur côté revendiquent 20 %.

« On ne peut pas demander moins. En un an, le prix du porc a augmenté de 75 % ( + 20 % depuis le début de l’année) et le surcoût d’énergie représente jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires », nous dit Bernard Vallat. Parmi les fruits et légumes, qui sont peu contractualisés, la filière tomate espère une majoration proche de 15 %. « Nos charges ont augmenté de 10 % pour la main-d’œuvre et de 25 % pour les emballages », justifie Pierre-Yves Jestin, le patron de Savéol. Et de rappeler que depuis la loi Egalim, les distributeurs ont l’obligation d’accepter la hausse des prix des matières premières agricoles (MPA) mais de ne pas répercuter l’inflation énergétique et les autres charges liées aux emballages ou à la logistique (MPI, matières premières industrielles). C’est là où ça bloque.

Des hausses de prix aux “justifications ésotériques”

Les multinationales, Unilever, Danone et Coca-Cola en particulier, réclameraient des hausses « aux justifications ésotériques », considère Dominique Schelcher. Chez PepsiCo, ce serait de 30 % ; chez une autre, de 25 %, sur les paquets de bonbons. « Les hausses demandées par les PME sont inférieures à celles des multinationales alors qu’à produit comparable, il y a les mêmes matières premières, les mêmes emballages, les mêmes fournisseurs », analyse le président de Système U. « On ne comprend pas les exigences de Danone. Ses eaux minérales n’ont pas subi de charges exceptionnelles en dehors de la hausse des emballages et de l’embouteillage », lâche un autre distributeur. Parfois, les hypers souhaitent des baisses de prix, là où ils n’ont jamais appliqué les hausses de l’an dernier.

Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), les grands industriels comme Lactalis profitent de l’inflation galopante et ont une attitude « irresponsable ». « Ce qui est irresponsable, c’est de porter le discrédit sur une filière, alors même que la guerre en Ukraine a montré combien la Francedoit retrouver sa souveraineté alimentaire », répond François-Xavier Huard. Même analyse chez Savéol. « Nous sommes à un virage pour notre souveraineté alimentaire ; Leclerc, Carrefour, Auchan… achètent tous de la tomate marocaine car les coûts de production sont jusqu’à dix fois inférieurs ! », s’inquiète Pierre-Yves Jestin.

Et de rappeler que le coût de la main-d’œuvre représente 40 % du prix de production. Quant aux contrats énergétiques, les entreprises les ont signés à des prix extrêmement élevés pour se couvrir d’une nouvelle hausse. « Les épées de Damoclès sont toujours présentes même si les prix spot des matières premières ont rebaissé depuis l’an dernier », note François-Xavier Huard. D’autant que les entreprises du secteur laitier n’ont pas pleinement bénéficié des dispositifs d’aides à l’énergie. Beaucoup étaient exclues sur le critère des dépenses énergétiques qui devaient atteindre 3 % du chiffre d’affaires en 2021 (6 % en 2022) et/ou ne pouvaient pas prouver une baisse de leur résultat d’exploitation de 40 %, ce qui est énorme.

« Les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses. »

Pire, les grands groupes internationaux formuleraient, en outre, des revendications liées à la transition écologique. Pour décarboner leur production et répondre aux exigences politiques, les industriels ont investi des montants stratosphériques qu’ils essaient de récupérer sur le dos des distributeurs.

« Je suis un homme de dialogue et d’équilibre, mais quand c’est trop, c’est trop ! », s’agace Dominique Schelcher, qui estime que « les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses ». Et de constater que « les ménages ont d’abord acheté moins de produits non essentiels, comme le textile, puis moins de produits frais, et maintenant ils arbitrent les grandes marques au profit des marques distributeurs ». Avec en bout de course, un risque de déconsommation. Déjà, depuis un an, les ménages ont réduit leurs achats alimentaires de 9 % selon une enquête BPCE.

“Ne laissons pas crever nos entreprises”

Certains distributeurs font aussi valoir qu’ils ne changeraient pas leurs prix en anticipation de la loi Descrozaille. « Comme si un texte présenté le 15 janvier aurait pu s’appliquer au 1er mars », soupire un politique. Ce texte, porté par le député du Val-de-Marne Frédéric Descrozaille, également appelé Egalim 3, vise à limiter les ristournes (à 34 % pour tous les produits sans dérogation) et à “sanctuariser” jusqu’en 2026 le seuil de revente à perte à 10 %. Il a été adopté à l’unanimité par le Sénat le 15 février et sera étudié en commission mixte paritaire le 8 mars. Un projet de loi accusé de faire monter les prix et de s’en prendre frontalement aux distributeurs.

Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 %.

« Les attaques sont intolérables. J’ai reçu des menaces de la part des distributeurs. Jusqu’à me demander de mettre ma famille à l’abri », nous confie Frédéric Descrozaille, pour qui le modèle de la grande distribution reste globalement « très rentable ». Pour preuve, Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 % (8 % en comparable) et un bénéfice net de 1,2 milliard (+ 8 %). Les ventes du groupement Les Mousquetaires-Intermarché ont atteint 36 milliards d’euros (+ 2 %).

Dans les rayons, la bataille des marges fait rage. En haut du pavé, volaille et charcuterie permettent aux distributeurs de dégager la rentabilité la plus élevée ; quasiment 10 % pour la volaille et 6,9 % pour la charcuterie, selon les dernières données de FranceAgriMer. « Cela fait cinq ans que la grande distribution se gave sur le dos des charcutiers, leur marge a sensiblement augmenté (+ 1,45 euro), tandis que les abatteurs et les éleveurs ont gagné très modérément (+ 20 centimes) et les charcutiers ont perdu 19 centimes », affirme Bernard Vallat. À l’opposé, les rayons boulangerie (- 4,7 %) poissonnerie (- 3 %) et boucherie (- 0,4 %), ne sont plus rentables, les marges étant entièrement rognées par les frais de personnel. À mi-chemin, la rentabilité du rayon fruits et légumes atteint 4,5 % et celle des industries laitières seulement 1,4 %.

« Nos entreprises laitières ont été fragilisées par l’année 2022 : nos marges ont été mangées par la hausse de l’énergie, insiste François-Xavier Huard. Contrairement à l’industrie lourde, à Duralex qui peut décider d’interrompre sa chaîne de production, nous ne pouvons pas exiger des éleveurs que les vaches arrêtent de produire du lait. » Hors micro du Salon de l’agriculture, chez les charcutiers, même constat désabusé. « Ne laissons pas crever nos entreprises », souffle Bernard Vallat. Un tiers des entreprises du secteur ont déjà réduit leurs effectifs et plusieurs sont en procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire. Fleury Michon a annoncé le 20 février la fermeture de son usine de Plélan-le-Grand en Bretagne, faute de repreneur.

« S’il y a une inquiétude à avoir cette année, elle concerne un certain nombre d’industriels agroalimentaires », confirme le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Après l’aide apportée aux paysans, le gouvernement préparerait un plan de soutien à l’industrie agroalimentaire destiné aux entreprises qui, « après avoir puisé dans leur trésorerie en 2022, ne sont plus capables de le faire », souligne Marc Fesneau. De l’avis général, il y a urgence.

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Valeurs Actuelles

[Entretien] Michel-Edouard Leclerc : “L’inflation va augmenter jusqu’en juillet”

Valeurs Actuelles. Avez-vous été pris de court par l’inflation des produits alimentaires ? Michel-Edouard Leclerc. Dès l’an dernier, les décideurs économiques ont sous-estimé l’impact inflationniste pendant et après la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. Pour maintenir leurs comptes d’exploitation, les industriels ont essayé de nous “refiler” leurs factures de coûts mal maîtrisés, que ce soit pour l’énergie ou les transports, qui additionnent deux sources inflationnistes (énergie et disponibilité des containers).

Dans l’appréciation de l’inflation, je regrette que la France ait pris six mois de retard par rapport aux États-Unis. Dès 2021, Joe Biden, qui n’était pas majoritaire au Congrès, a obtenu une mission d’information et d’enquête pour aider les entreprises américaines à mieux négocier leurs containers et les transports. C’est à la suite de cela que les trois ou quatre grands transporteurs mondiaux ont privilégié les lignes Asie vers Los Angeles ou Seattle, et si CMA-CGM a réalisé plus de 18 milliards de profits, ce n’est pas par hasard. À la fin de 2021, j’ai alerté les pouvoirs publics sur les tensions dans le transport et l’énergie. J’ai été qualifié d’“agité du marché”.

Que reprochez-vous donc à l’État ? Nous avons négocié à l’aveugle car aucun industriel n’a été transparent malgré les obligations prévues par la loi Egalim. Je le dis et je le redis : le gouvernement a été complice de multiples hausses qui n’ont pas été suffisamment justifiées. Nous en voulons à l’État de ne pas nous avoir accompagnés dans les négociations car il avait parfaitement les moyens d’investiguer. Je pense qu’il y a eu énormément de hausses spéculatives et d’anticipation. Ce n’est pas uniquement une question gouvernementale, j’ai essayé d’alerter La France insoumise, le Rassemblement national, Les Républicains afin qu’ils lancent des missions d’information qui auraient dû nourrir le dialogue entre distributeurs et industriels pour avoir plus de visibilité, notamment en matière d’inflation spéculative.

Alexandre Bompard, le patron de Carrefour, juge « délirantes » les hausses de prix demandées par les industriels. Vous aussi ? Nous avons reçu beaucoup de demandes de hausses “délirantes”. Des industriels demandent + 50 % pour certains produits sucrés. Toutes les hausses sont à deux chiffres. Pondérées en volume, elles devraient ressortir à + 12 % et s’échelonneront entre 17 et 39 %, particulièrement élevée pour la nourriture pour animaux.

Que penser de ceux qui redoutent un mois de mars “rouge” ? Ce mois ne sera pas le plus impacté, contrairement à ce qu’Olivier Dauvers anticipait, en janvier, lorsqu’il parlait d’un potentiel “mars rouge”. Mais il faisait sans doute allusion davantage aux tarifs qu’aux prix publics.

Les nouveaux tarifs qui ont été négociés seront édités et applicables au début du mois de mars. Les hausses tarifaires moyennes devraient être de 10 à 12 %, avec des écarts-types importants, notamment pour les produits sucrés ou de boulangerie. Mais elles ne se traduiront pas dans l’immédiat par des augmentations de prix pour le consommateur, nous allons les différer. Les distributeurs qui auront toujours des stocks à cette date du 1er mars vont les écouler aux anciens prix, mais il en sera autrement lorsqu’il s’agira de les renouveler en mai, juin et juillet. L’inflation va alors augmenter chaque mois jusqu’en juillet.

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L'Humanité

Le Crunch, un test idéal avant d’aborder le Mondial

Actu

Rugby Cet Angleterre-France du tournoi des Six-Nations tombe à pic pour que le XV tricolore mette sur pied un jeu d’occupation enfin abouti. Ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent.

Éric Serres

Le Crunch, quelles que soient les époques, a toujours eu un côté croustillant. Les confrontations entre la France et l’Angleterre n’ont jamais laissé les deux nations indifférentes. Des sortes de retrouvailles entre cousins chamailleurs qui aiment à se détester pendant 80 minutes. Que ce soit sur le sol français ou dans les îles britanniques, battre le voisin d’outre-Manche est jubilatoire. Cette fois-ci, ce sont les Bleus qui se déplacent à Londres (samedi, 17 h 45, France 2), avec la volonté de mettre fin à des années de disette sur la pelouse de Twickenham, mais aussi dans l’espoir d’affirmer enfin un jeu dévolu à la juste prise de risques.

Malheureusement, dans l’histoire, l’antre du rugby anglais ne réussit pas vraiment à l’équipe de France, qui ne s’est imposée qu’à 11 reprises depuis plus de cent ans (1911, soit cent-douze ans, précisément). Pour retrouver trace du dernier succès tricolore, il faut remonter à 2007, en préparation de la Coupe du monde, et à 2005 dans le tournoi. C’était au temps du sélectionneur Bernard Laporte. Dimitri Yachvili, encore joueur et pas encore commentateur, avait inscrit les 18 points de la victoire au pied (18-17). Mais voilà, face aux Anglais, c’est toujours une autre paire de manches ! Depuis l’arrivée de Fabien Galthié à la tête du XV de France, les Bleus ont battu le XV de la Rose en février 2020 (24-17), en ouverture du tournoi au Stade de France, puis en 2022 (25-13). Mais ils restent sur deux revers en Angleterre (22-19 après prolongation en décembre 2020, puis 23-20 en mars 2021).

Un match pas comme les autres

Le cadre une fois posé, reste à peindre le tableau d’un match pas comme les autres. Fabien Pelous, l’ancien deuxième ligne du XV de France, l’affirme : « Pour gagner en Angleterre, il faut être prêt à répondre physiquement. C’est une équipe qui met beaucoup d’engagement physique, donc il faut lui répondre pour pouvoir exprimer le reste. »

On veut bien le croire ! Mais, au-delà du défi physique, que nos amis anglais affectionnent tout particulièrement, au point de faire résonner tout le stade d’un Swing Low, Sweet Chariot à l’unisson, les hommes de Fabien Galthié devront fourbir d’autres armes, que, hélas, nous n’avons aperçues qu’à de brefs instants depuis le début de ce tournoi des Six-Nations 2023. Avec deux victoires (Italie, Écosse) pas tout à fait convaincantes pour une défaite en Irlande justifiée, les Bleus peuvent certes encore conserver le trophée, s’ils parviennent à s’imposer en Angleterre, mais, à quelques mois d’un Mondial à la maison, il serait temps qu’ils montrent plus de liant dans leurs mouvements offensifs et qu’ils cessent de compter sur une défense de fer et les exploits individuels d’un Dupont, Fickou, Ramos ou Jalibert.

éviter tout bémol

C’est donc un défi important qui attend la bande d’Antoine Dupont sur la route qui va l’amener jusqu’en septembre, mais aussi le bon moment pour renvoyer les British à leurs chères études, alors que ces derniers retrouvent peu à peu le fil de leurs leçons apprises trop souvent par cœur. Les Français devront exceller dans le jeu d’occupation, ce qui est loin d’avoir été le cas jusqu’ici. Thomas Ramos et les siens n’ont pas été à leur avantage depuis le début du tournoi (38 % d’occupation face à l’Irlande, 39 % contre l’Écosse). Maintenir le XV de la Rose sous pression sera la clé de la rencontre pour éviter tout bémol. « Si on perd, c’est fini », assure, un brin inquiet, le 2e ligne du XV de France Paul Willemse. Ce à quoi répond Gaël Fickou : « Ça ne va pas être simple. On cherche à gagner tous les matchs, à être performants et ça passe par de grosses prestations à Twickenham, dans une ambiance de dingue. On se prépare à ça », histoire de mettre tout le monde dans le sens de la marche.

Enfin, outre la manière dont l’équipe de France abordera cette rencontre, reste aussi le statut des Bleus qui pourrait évoluer. En cas de défaite, ils tomberont à la 4e place du classement mondial, derrière la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud. Par contre, avec une victoire « good game, sir ! », ils pourraient aussi devenir les nouveaux leaders de la hiérarchie si l’Irlande est battue en Écosse. Ce qui n’est pas impossible avec cette équipe du Chardon en pleine renaissance.

Rugby
Valeurs Actuelles

Montmartre, ses touristes et sa délinquance

Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.

Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.

La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.

Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.

Un marché noir à ciel ouvert

En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.

Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.

« Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »

Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs

Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.

Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »

Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »

Un mécanisme bien huilé

C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.

Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.

Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.

Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. 

« On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.

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[Entretien] Alain de Benoist : les enjeux de la question identitaire

Valeurs actuelles. Floue, complexe, multifacettes mais essentielle, l’identité suscite plus que jamais passions et débats. Pour certains, il est nauséabond et haineux de l’invoquer, pour d’autres, elle doit être choisie et revendiquée. Quellejuste place lui donner ? Comment la définir à une époque où des identitarismes nouveaux surgissent ? Le philosophe et écrivain Alain de Benoist, fondateur des revues Nouvelle École et Krisis , nous offre de nombreux éléments de réponse dans un ouvrage approfondi, qui confronte universalisme, communautarismes et indigénisme. Une approche stimulant notre réflexion sur des sujets au cœur de notre actualité.

​Dans ce livre, vous vous penchez sur l’épineuse question de l’identité. Comment expliquez-vous son retour en force sur le devant de la scène ?

Alain de Benoist. Il s’agit moins d’un retour que d’un surgissement progressif, qui est lui-même l’aboutissement d’un long processus. Dans les sociétés traditionnelles, qui sont des sociétés d’ordres et de statuts, la question de l’identité ne se pose guère. Les choses changent avec l’avènement de la modernité. Au XVIIIe siècle, l’idéologie du progrès invite à se tourner vers l’avenir et à valoriser la nouveauté, supposée toujours meilleure. Les traditions héritées du passé sont dévaluées d’autant : le passé est, au sens propre, dépassé. L’anthropologie libérale, de son côté, conçoit l’homme comme un être qui cherche à maximiser en permanence son meilleur intérêt grâce à des choix rationnels qui ne doivent rien à ce qui est en amont de lui-même, son héritage et ses appartenances. La désagrégation des sociétés organiques affaiblit le lien social. La personne cède la place à l’individu. Les repères commencent à s’effacer, d’autant que l’accélération de la mobilité se traduit par l’exode rural et le déracinement. Le travail, qui contribuait puissamment à l’identité, évolue lui aussi : l’“emploi” remplace le métier et la précarité s’étend.

C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise.

À une date plus récente, l’immigration de masse entraîne un bouleversement des rapports de sociabilité qui aggrave encore le problème. Il en va de même de la vogue de toutes les formes d’hybridation, soutenue notamment par les délires de la théorie du genre, qui milite pour une société “fluide”, “inclusive” et “non binaire”. La différence la plus élémentaire au sein de l’humanité, la différence des sexes, est elle-même remise en cause. C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise qui finit par faire exploser l’éternelle question identitaire : qui suis-je ? qui sommes-nous ? On comprend par là que cette question ne se pose vraiment que lorsque l’identité devient incertaine, qu’elle est menacée ou qu’elle a carrément disparu.

Est-ce la raison pour laquelle « le problème de l’identité se pose désormais politiquement » ?

Oui, bien sûr, il se pose politiquement puisqu’il est devenu un élément clé du discours public. Mais il se pose aussi socialement, parce que nous sommes des animaux sociaux : toute identité est éminemment dialogique, ce qui signifie qu’on n’a guère d’identité quand on est seul. Le problème se pose enfin psychologiquement : les psychologues et les psychiatres sont désormais confrontés à une foule d’individus qui souffrent de troubles de l’identité.

Ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu.

D’où la nécessité d’y voir plus clair, ce que j’ai essayé de faire dans mon livre. Je suis frappé de voir que ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu. Ils expriment des idées contradictoires et donnent le plus souvent des réponses négatives : ils disent ce qu’ils ne sont pas ou ce qu’ils ne veulent pas être.

Pour mieux appréhender la question, il faut déjà faire quelques distinctions fondamentales. D’abord, entre l’identité personnelle et l’identité collective, cette dernière notion renvoyant à ce qu’on appelait naguère l’esprit des peuples (le Volksgeist, disent les Allemands). Il faut tenir compte aussi de la différence entre les identités héritées, généralement à la naissance, et les identités acquises. On a souvent tendance à penser que les secondes sont moins déterminantes que les premières, ce qui est une erreur : un converti qui donne sa vie pour sa foi ou pour ses convictions meurt pour une identité acquise.

Sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même.

Enfin, il y a la distinction qui s’impose entre la conception objective de l’identité et l’idée subjective que l’on s’en fait. C’est une distinction essentielle, car c’est subjectivement que nous déterminons ceux dont nous nous sentons le plus proches. Si vous êtes breton et français, est-ce que vous vous sentez d’abord breton ou l’inverse ? Si vous êtes une lesbienne de gauche, préférez-vous vivre avec un hétéro de gauche ou une lesbienne de droite ? Tout dépend de la facette de votre identité qui vous paraît la plus déterminante.

Vous dites dans votre introduction que l’identité est à la fois vitale et floue. D’où vient de paradoxe ?

Elle est vitale, car sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même. Mais l’identité est floue parce que ses composantes sont toujours multiples et que les avis divergent sur leur importance respective. C’est vrai sur le plan collectif : voyez la difficulté que l’on a à obtenir une réponse consensuelle à la question : qu’est-ce qui est français ?

Mais c’est vrai aussi sur le plan individuel. Notre identité a de multiples facettes. Nous avons une identité ethnique, une identité nationale, une identité linguistique, une identité culturelle, une identité générationnelle, une identité professionnelle, une identité sexuelle, une identité d’état civil, éventuellement une identité religieuse, politique ou philosophique. Toutes ces facettes ne s’harmonisent pas nécessairement entre elles et, surtout, nous ne leur accordons pas la même importance. L’erreur serait de croire que l’identité n’est pas vitale parce qu’elle est floue, ou qu’elle ne peut pas être floue si elle est vraiment vitale. Il faut en fait admettre l’un et l’autre.

Vous parlez souvent de l’« idéologie du Même ». Comment la définissez-vous et qu’a-t-elle engendré ?

Sous cette dénomination, j’englobe toutes les théories, doctrines ou philosophies qui tendent à déprécier les différences au profit d’un modèle unique. Lorsque Condorcet déclare, contre Montesquieu, qu’une bonne Constitution est nécessairement bonne de tout temps et en tous lieux, il énonce un principe relevant typiquement de l’idéologie du Même.

Il en va de même des philosophies historicistes, qui pensent que tous les peuples sont appelés au cours de leur histoire à passer par les mêmes stades. Ou bien encore de ces néo-féministes hallucinées qui croient que les hommes et les femmes ne seront véritablement égaux que lorsque rien ne les distinguera (et qu’il faut dès lors “déconstruire” la différence entre le masculin et le féminin). D’une façon générale, dès que l’on conçoit l’égalité comme synonyme de la “mêmeté”, dès que l’on pense que ce qui est commun à tous les hommes est beaucoup plus important que ce qui les distingue, on est dans l’idéologie du Même.

Nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière.

Dans cette optique, nous appartenons d’abord à l’humanité, tandis que les appartenances culturelles et nationales sont secondaires (c’est l’argument préféré des “humanitaires” favorables à une immigration sans contrôle). Or, c’est l’inverse qui est vrai : nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière. L’aboutissement de l’idéologie du Même, c’est l’homme unidimensionnel, sans mémoire ni projet, l’homme interchangeable dont l’identité compte pour rien.

Selon vous, « vouloir choisir ce que l’on est révèle un déficit d’identité ». Pourquoi ?

Il faut replacer cette phrase dans son contexte, en l’occurrence le commentaire d’une déclaration faite par Élisabeth Moreno, ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Castex, selon laquelle « chacun est ce qu’il veut être ». Ce n’est tout simplement pas vrai. Une phrase comme “Je suis ce que j’ai décidé d’être” (une femme sans utérus, un homme pourvu d’un vagin, pourquoi pas un canari ?) révèle un désir d’identité impossible, donc un déficit d’identité.

On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”.

On peut y voir la conséquence de ce leitmotiv de la modernité qui prétend qu’il n’y a pas de donné, que tout est construit. Or, s’il est exact que toute identité contient une part de construction sociale, ce n’est jamais une construction à partir de rien. On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”. Il faut donc rejeter à la fois le déterminisme brutal qui nie le libre arbitre et l’idée que la société doit faire droit à n’importe quelle catégorie de désir.

Ce ne sont pas, d’après vous, les communautés qui menacent la République, mais le jacobinisme ambiant et la fragmentation individualiste. Qu’entendez-vous par là ?

Il y a aujourd’hui un véritable mythe du “communautarisme”, devenu un mot-valise employé à tout bout de champ. Ce “communautarisme” que l’on dénonce à juste titre et qui n’est en fait qu’un séparatisme néo-tribal, qu’une caricature de communauté. La distinction entre communauté et société a été théorisée en 1887 par Ferdinand Tönnies dans son célèbre livre Communauté et Société.

Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus.

Tönnies montre que c’est à l’époque moderne que la société remplace progressivement les anciennes communautés. Il souligne la valeur du modèle communautaire, ce qui n’a rien à voir avec les tentatives auxquelles nous assistons aujourd’hui d’instaurer sur notre sol une contre-société. Certains “communautarismes” posent des problèmes que d’autres communautés ne posent pas. Le meilleur exemple qu’on peut en donner est celui de la communauté juive, qui s’est parfaitement intégrée sans pour autant s’assimiler, faute de quoi elle aurait peu à peu disparu.

Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus. En centralisant le pouvoir à outrance, en s’efforçant de supprimer les corps intermédiaires et d’éradiquer les identités, les langues et les cultures régionales, en faisant fusionner les notions de citoyenneté et de nationalité, en combattant tout ce qui pouvait s’interposer entre l’individu et l’État, le jacobinisme a appauvri notre pays au lieu de renforcer son unité.

Ce n’est pas tant contre le “communautarisme” qu’il faut lutter que contre le séparatisme, qui rejette toute idée de loi commune. Dire que la République ne doit “reconnaître aucune communauté” est à peu près aussi convaincant que de décréter que “les races n’existent pas”, alors que les unes comme les autres sont plus visibles que jamais.

Est-ce la raison pour laquelle vous déplorez que les intellectuels qui dénoncent le racialisme “indigéniste” se bornent à lui opposer l’universalisme ?

L’universalisme est l’une des formes de l’idéologie du Même. Ceux qui dénoncent le racialisme “indigéniste”, avec ses délires sur les “racisés” et le “racisme systémique blanc”, ont bien entendu raison de le faire. Mais en se contentant de lui opposer un idéal universaliste, qui est aujourd’hui un peu partout en crise tant il apparaît désormais comme une sorte d’ethnocentrisme masqué, ils se condamnent à l’échec. L’appel aux “valeurs de la République” est pareillement inopérant.

L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable.

Je le répète, c’est au séparatisme qu’il faut s’en prendre et non aux communautés en tant que telles. L’universalisme raisonne à partir d’une conception abstraite de l’homme, étrangère aux situations concrètes. Il serait plus intelligent de chercher à déterminer quelles formes de singularités peuvent être admises à la stricte condition de ne pas antagoniser la loi commune, qui doit rester la ligne rouge à ne pas franchir. C’est le vieux problème de la conciliation entre l’un et le multiple.

Mais que proposer face à l’universalisme ? Peut-il y avoir une identité nationale ?

Je serais tenté de parler de “pluriversalisme”, ce qui implique la reconnaissance de la diversité des peuples, des langues et des cultures. N’oublions pas qu’une identité niée est une identité appelée à se radicaliser sous des formes aussi convulsives qu’inacceptables. L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable. Mais elle ne doit pas se bâtir sur les ruines des identités particulières. Elle sera d’autant plus forte qu’il y aura plus de citoyens désireux de continuer l’histoire de ce pays, une histoire qui constitue son identité et qui est tout autant un héritage qu’une mission future.

Nous et les autres, l’identité sans fantasmes, d’Alain de Benoist, Éditions du Rocher, 240 pages, 20 €.

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Valeurs Actuelles

La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre

J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.

L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.

Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.​

Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…

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Valeurs Actuelles

[Entretien] Examiner l’islam avec Rémi Brague

Valeurs actuelles. Ce n’est pas ça le vrai islam, entend-on souvent au lendemain d’attentats islamistes. Mais qu’est-ce que le véritable islam ? Quels liens a-t-il avec les deux autres religions du Livre ? Comment s’expriment les idées de force et de violence ? Quelle place y a la raison ? Pour répondre à toutes ces questions et à bien d’autres, le philosophe Rémi Brague vient de publier une étude très fouillée, Sur l’islam. Fort de l’enseignement « philosophie de langue arabe » pendant vingt ans à la Sorbonne et pendant dix ans à l’université Ludwig-Maximilian de Munich, l’intellectuel ausculte les textes, les hadith, les versets pour nous offrir une meilleure connaissance de cette religion qui échappe parfois à notre compréhension chrétienne.

En octobre dernier, le Dr Erika López Prater, professeur vacataire à l’université de Hamline dans le Minnesota, a perdu son poste pour avoir montré à ses étudiants une image médiévale du prophète Mohamed. Son enseignement a été qualifié « d’irrespectueux et islamophobe ». Cette affaire fait actuellement grand bruit et le directeur de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), a dénoncé une « méconnaissance profonde de l’histoire de la culture islamique ». Qu’en pensez-vous ?

Rémi Brague. Je suis abasourdi par la malhonnêteté de l’étudiante musulmane qui a dénoncé ce professeur, laquelle avait demandé à quiconque aurait pu éventuellement se sentir choqué de quitter la salle, par la lâcheté de l’administration de l’université (mais il est vrai que “coucher et se coucher” sont parfois les deux mamelles d’une carrière académique), enfin, par la stupidité de ceux qui ont protesté contre cette image d’origine intégralement islamique – une miniature persane – et d’ailleurs des plus célèbres. L’historien de l’art que vous citez a tout à fait raison.

Votre livre étudie avec acuité les multiples dimensions de l’islam. Qu’est-ce qui vous y a poussé ?

Merci pour le compliment, mérité ou non. J’ai passé vingt ans à enseigner la philosophie arabe. Celle-ci n’est pas uniquement le fait de musulmans, puisque Razi (Rhazès) était libre-penseur, Maïmonide, juif, et Ibn Adî, chrétien. Reste que les plus grands noms étaient ceux de musulmans, et que Maïmonide, que je viens de mentionner, était pour une grande partie le disciple d’al-Farabi, qui vivait en milieu islamique. Il était donc bon de se familiariser un peu avec l’islam. J’avais bien reçu quelques notions d’islamologie à Langues O’, mais il m’a fallu beaucoup travailler pour approfondir.

Critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.

Ce qui m’a poussé à écrire est tout simplement un désir qui est central chez les philosophes : introduire de la clarté, dissiper les confusions, distinguer ce qu’il ne faut pas confondre, critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.

L’islam est tout autant une culture qu’une confession.

Les multiples dimensions dont vous parlez commencent dès le mot même, j’essaie de le montrer : l’islam est tout autant une culture qu’une confession. La pire confusion, parfois sciemment entretenue, consiste à amalgamer les musulmans, êtres humains, qui méritent comme tels un infini respect, avec l’islam, qui est un ensemble de croyances et de pratiques dont on peut penser et dire ce que l’on veut, pourvu, bien entendu, que l’on fournisse des arguments.

Quelle principale erreur font les Occidentaux vis-à-vis de l’islam ?

Les Occidentaux sont encore trop chrétiens, même les bouffeurs de curé les plus enragés, en ce sens qu’ils voient l’islam à travers des catégories chrétiennes et reculent souvent devant l’effort qui consisterait à comprendre l’islam tel qu’il se comprend lui-même. Cela commence dès la notion de “religion”. Nous mettons là-dessus des actes de culte séparés de la vie courante : prières, jeûnes, pèlerinages, sacrements chrétiens. Nous avons un mal fou à comprendre que, pour un musulman pieux, des interdictions alimentaires (balance ton porc !) ou des injonctions concernant la vêture (le fameux “voile”) ou le système pileux (la barbe) puissent faire partie intégrante de la religion… D’où des illusions de certains de nos politiciens, qui voudraient dissocier ce qui correspond à leur représentation de ce qu’une religion doit être de ce qui, toujours selon eux, ne relèverait que du “culturel” ou du “politique”.

Comment expliquer la méconnaissance conjointe entre chrétiens et musulmans ?

Cette méconnaissance est réciproque, mais elle n’est pas symétrique. L’homme de la rue, des deux côtés, est mal au courant de la religion de l’autre, et souvent aussi, d’ailleurs, de sa propre religion. Bien des musulmans connaissent leur propre religion aussi mal que les chrétiens la leur, ce qui n’est pas peu dire !

Le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme.

Cependant, il y a une différence : le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme. Dans quelle case faut-il le classer ? Énigme inquiétante, mais aussi intéressante. Le musulman, lui, croit qu’il sait déjà ce qu’est le christianisme, puisqu’il en est question dans le Coran. Le christianisme est donc quelque chose de dépassé, une vieillerie de peu d’intérêt.

La conséquence de ceci est qu’il y a de grands islamologues juifs et chrétiens de toutes les dénominations, comme Ignác Goldziher, Christiaan Snouck Hurgronje ou Louis Massignon, ou plus près de nous Roger Arnaldez – pour ne pas avoir à choisir parmi les vivants. Il y a d’ailleurs aussi d’excellents spécialistes du judaïsme chez les chrétiens, et du christianisme chez les juifs.

Une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans.

En revanche, une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans. Quant aux musulmans de base, les praticiens chrétiens du dialogue interreligieux constatent souvent chez leurs interlocuteurs, même s’ils les écoutent poliment, un manque d’intérêt pour les dogmes et pratiques du christianisme.

En quoi, finalement, l’islam se distingue-t-il profondément des deux autres religions monothéistes ?

Il y a quantité de religions monothéistes, avant le judaïsme chez le pharaon Akhnaton, après l’islam comme le baha’isme. Il y a des monothéismes non religieux, mais philosophiques, comme celui d’Aristote : son dieu unique ne connaît pas un monde qu’il n’a d’ailleurs pas créé ; il ne peut donc écouter les prières et encore moins les exaucer. Dans une certaine mesure, on peut aussi considérer les néoplatoniciens comme des monothéistes.

Pour en rester aux prétendus “trois monothéismes”, je vois le trait distinctif le plus décisif dans la présence ou l’absence de la notion d’alliance. Elle est dans la Bible et dans les deux religions bibliques. L’islam n’est pas une religion biblique, puisqu’il considère que les deux Testaments qui la constituent (pour les chrétiens en tout cas) ont été falsifiés et ne correspondent plus à ce qui a été donné à Moïse et à ‘Issâ (le Jésus du Coran).

Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas.

Certains des personnages clés de la Bible figurent dans le Coran. En tout cas, les noms sont les mêmes. Certains détails des histoires qui sont racontées sur eux coïncident plus ou moins : plus dans le cas de Joseph, à la sourate XII, beaucoup moins dans celui de Jésus. Or, ce sont ces histoires qui donnent un contenu à tous ces noms. Même Allah, “le dieu” du Coran, ne coïncide pas totalement avec le YHWH de la Bible hébraïque, car il ne se comporte pas comme lui. Par exemple, il ne laisse pas Abraham marchander avec lui sur le nombre de justes dont la présence devait permettre de ne pas détruire Sodome (XI, 74-76), à la différence du marchand de tapis culotté que met en scène la Genèse (ch. 18).

Selon la Bible, Dieu ne se contente pas de parachuter des commandements dans l’histoire humaine, mais s’engage dans ladite histoire, marche avec Son peuple à qui il a dit « je serai celui que je serai » (Exode, 3, 14). Il a pour ainsi dire une aventure avec l’humanité – dans tous les sens, y compris amoureux, de l’expression. Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas : pour lui, l’alliance trouve son incandescence dans l’union de la nature humaine et de la nature divine dans la personne de Jésus-Christ.

Pourquoi n’est-il pas possible de former le souhait d’une réforme de l’islam, dans la compréhension occidentale du terme ? Est-ce naïf d’appeler de ses vœux un « islam des Lumières » ?

On peut certes y appeler, et ceux qui le font ne manquent pas, y compris parmi les gens de culture musulmane. La notion de réforme, ou en tout cas sa nécessité, est récusée par certains musulmans pour lesquels l’islam était déjà une réforme des religions qui lui préexistaient. Les chiites voient parfois leur religion comme étant une réforme de ce genre.

Les “Lumières” sont une de nos vaches sacrées. Nous désignons ainsi un mouvement situé à un moment précis de l’histoire intellectuelle de l’Europe occidentale. Le transposer dans l’histoire de l’islam n’a guère plus de sens que de parler d’un “Moyen Âge” islamique. On essaie parfois de chercher à ces Lumières des antécédents. Ainsi chez Averroès, qui a quand même écrit « il faut tuer les hérétiques », non pas dans un écrit juridique, ce qui ne surprendrait pas, mais dans sa défense de la philosophie contre les critiques d’al-Ghazali ( Incohérence de l’Incohérence, XVII, 17).

Cela dit, il faut distinguer l’islam comme système, qui est assez bétonné, et les musulmans de chair et d’os. Ceux-ci peuvent prendre des distances envers le système en question. Encore faut-il qu’ils évitent de confondre leurs propres compréhension et pratique de l’islam, ou plutôt ce qu’ils souhaiteraient que l’islam fût à l’avenir, avec ce qu’ils imaginent que l’islam aurait toujours été, dès l’origine coranique. D’où des interprétations modernisantes de certains versets.

Au sujet de l’intégrisme dans l’islam, vous dites que s’il « constitue une maladie, alors c’est une maladie infantile » . Pourquoi ?

Le terme de maladie est dû au regretté Abdelwahab Meddeb (mort en 2014). J’ai pris la précaution de dire « ce que nous appelons intégrisme », car ce terme, originellement forgé pour le catholicisme (au moment de l’affaire de la “Sapinière” de 1909 à 1921), convient mal à l’islam. Je voulais dire simplement que ceux que nous appelons ainsi, d’une dénomination qu’ils récusent, s’inspirent de pratiques qui datent des tout débuts de l’islam – en tout cas tels que les raconte la biographie officielle du Prophète, la sira. Ils s’en inspirent et les revendiquent d’ailleurs très explicitement. Ce qui n’est pas sans mettre dans l’embarras ceux des musulmans qui voudraient en finir avec ce qu’ils considèrent comme des dérives.

Dans le Coran, il n’y a pas l’idée de loi naturelle. Quelles en sont les conséquences ?

La conséquence principale est que le seul législateur vraiment légitime est Dieu. Et non pas celui qui parle par la voix de la conscience, mais celui qui a dicté ses volontés dans le Coran et qui a donné à l’humanité le « bel exemple » (Coran, XXXIII, 21) du Prophète. Face à ce Dieu, aucun pouvoir humain, que ce soit celui d’un parlement démocratiquement élu ou celui d’un dictateur sans scrupules, ne fait le poids.

Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel.

L’usage de la rationalité a pris d’autres voies qu’en Europe. Pourquoi ?

Si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?

Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel. Au contraire, selon ses défenseurs, il est la seule religion vraiment rationnelle, puisqu’il ne connaît pas les affirmations inouïes, paradoxales du christianisme : un Dieu unique en trois personnes, la nécessité d’une rédemption, un Dieu qui aime ceux qui le rejettent, qui par amour s’abaisse jusqu’à devenir un homme, etc. Cet argument n’est pas sans force, mais il a l’inconvénient de susciter une question : la révélation islamique, si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?

Quant à l’usage de la raison dans le domaine du savoir profane, les musulmans ont fait au moins aussi bien que les autres, et plus tôt qu’eux : en mathématiques (dont l’astronomie), en botanique, en médecine, en philosophie. J’ai un peu honte d’avoir à rappeler ce qui est manifeste et devrait aller de soi. De même, à l’inverse, les superstitions n’étaient ni plus ni moins répandues et virulentes en terre d’islam qu’en chrétienté. Al-Ghazali parle de carrés magiques censés faciliter le travail des parturientes.

Cependant, si l’usage de la raison est aussi répandu et fécond, il est intéressant de remarquer que l’islam présente un paradoxe : d’une part, il considère que la raison humaine est capable de reconnaître l’existence de Dieu, laquelle est d’ailleurs, selon l’islam, une aveuglante évidence. Mais d’autre part, la raison est déclarée impuissante là où il s’agit de savoir comment il convient de s’orienter dans la vie profane, de choisir le bien et de s’abstenir du mal. L’homme est incapable de distinguer ce qui est bien et ce qui est mal, ce pourquoi il lui faut une révélation qui ne dit rien sur la nature d’Allah, et n’indique que Sa volonté.

De Rémi Brague : Sur l’islam, Gallimard, 400 pages, 24 € ; le Règne de l’homme, Gallimard, coll. “Folio essais”, 528 pages, 10,20 €.

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L'Humanité

Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »

Entretien

Guerre en Ukraine.  Le pacifiste Oleg Bodrov décrit une société russe caporalisée pour l’effort de guerre et en appelle à la solidarité internationale.

Gaël De Santis

Moscou (Russie), envoyé spécial.

Depuis l’invasion de l’Ukraine, décrétée par le président russe le 24 février 2022, le nombre de morts russes atteindrait 100 000. La société russe ne peut s’exprimer librement sur un tel sujet. Oleg Bodrov tente d’analyser ces douze derniers mois et estime que les sociétés civiles en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis, restent le principal espoir de paix.

Quel est votre regard sur cette année de guerre ?

L’année écoulée a été l’année la plus difficile de ma vie. À cause de l’invasion russe de l’Ukraine, des centaines de milliers de citoyens ukrainiens et russes sont morts. Un Ukrainien sur trois a été contraint de quitter son domicile pour échapper à la guerre. Des centaines de milliers de jeunes ont quitté la Russie pour échapper à la mobilisation.

En quoi la société russe a-t-elle été impactée, voire transformée par ce conflit ?

À l’intérieur de la Russie, les fondements de l’interaction entre la société et le pouvoir ont été détruits. Le pouvoir s’est isolé des sociétés civiles et il a brisé l’information et sa liberté. Le pays s’est transformé en un gigantesque camp de concentration : la Constitution ne fonctionne plus, les tribunaux sont politiquement biaisés, tous les médias indépendants sont fermés, la propagande de guerre est menée sur les chaînes d’État. Les opposants publics à la guerre sont soit en prison, soit payent des amendes gigantesques qui servent à soutenir la guerre. Les autorités essaient de me transformer – ainsi que mes amis et partenaires pacifistes dans d’autres pays – en ennemi. Et, dans le même temps, il n’existe plus aucun tabou sur le nucléaire. La prise de contrôle par des militaires d’une centrale est révélatrice de ce basculement. La capture de Zaporijjia l’illustre. Cela signifie que toute l’Europe est comme minée par ces centrales nucléaires. C’est une menace pour la sécurité de centaines de générations futures de notre planète.

La paix semble s’éloigner au fur et à mesure que les semaines passent et que les massacres se multiplient…

Les politiciens actuels en Russie, en Ukraine et dans les pays de l’Otan manquent de volonté politique pour la paix. L’interaction des diplomates russes avec l’Europe et les États-Unis a été perdue. Le processus est dirigé par les militaires, qui ne peuvent que tuer et détruire. Je me sens responsable de ce qui se passe. C’est très difficile à vivre. La Russie et « l’Occident collectif » parlent de leur volonté de « se battre jusqu’à la victoire », mais personne ne dit ce que signifie cette victoire. Nous avons besoin de nouveaux acteurs, de nouvelles parties prenantes (la Chine, par exemple) pour changer la tendance actuelle – la violence – et revenir au dialogue. Cela permettrait ensuite la consolidation de la paix. Les représentants des organisations de maintien de la paix, des droits de l’homme et de l’environnement peuvent devenir de tels acteurs. La solidarité de la société civile en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis est désormais le principal espoir. J’essaie d’initier une telle interaction.

La société russe semble être prête à une guerre longue. Qu’en pensez-vous ?

Malheureusement, oui ! Le 23 février, dans ma ville, Sosnovy Bor, un journal local a rapporté que 26 écoliers avaient prêté serment à l’organisation militaire d’enfants : Iounarmia (Jeune Armée). C’est-à-dire que dès l’enfance, sous le slogan du patriotisme, nos jeunes sont formés à une conscience militariste. Pire, la militarisation apparaît comme la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’installe durablement dans notre pays ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine.

Quelle est votre réaction à l’annonce de la suspension des accords Start ?

La suspension par la Russie de « l’accord sur les armements stratégiques offensifs » (Start III) signifie un nouvel élan à la course aux armements nucléaires et des turbulences politiques. Dans la société, l’idée de la possibilité de gagner une guerre nucléaire est promue, car la Russie a un potentiel suffisant. Je crois que le moment est venu de publier en Russie, en Europe et aux États-Unis un rapport sur les conséquences possibles d’une guerre nucléaire. Il est important que la société civile de notre planète soit solidaire et exige que les politiciens abandonnent ces plans absurdes.

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L'Humanité

1953, l’affaire des blouses blanches. Faux complot mais vraie purge

Il était une fois

Le 13 janvier 1953, la «Pravda» annonce l’arrestation d’un groupe de «médecins terroristes», juifs pour la plupart, accusés de conspirer afin d’abréger la vie de dignitaires du régime. L’affaire du «complot des blouses blanches» éclate en pleine guerre froide, sur fond de luttes intestines et de campagne antisémite pour traquer «l’ennemi intérieur» à la solde des États-Unis. L’annonce probable d’une nouvelle grande purge au sommet.

Bernard Frederick

Le 5 mars 1946, l’ex-premier ministre britannique Winston Churchill, à Fulton (Missouri, États-Unis), lance une phrase qui va rester célèbre : «De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu à travers le continent !» En fait de rideau, c’est sur un théâtre sanglant qu’il se lève. Celui de la «guerre froide». Et on peut constater, aujourd’hui, que ce rideau-là n’est jamais retombé.

L’affrontement entre l’Occident, cornaqué par les États-Unis, et le «bloc de l’Est», sous tutelle soviétique, conduit à l’émergence d’une maladie, l’espionnite, qui va faire des ravages à l’Est comme à l’Ouest. Elle a la particularité de servir à la fois les intérêts géopolitiques des uns et des autres, et leur politique intérieure.

Le maccarthysme, aux États-Unis, se voit renforcé par le procès d’Ethel et Julius Rosenberg, en mars-avril 1951, accusés d’espionnage au profit de l’Union soviétique. Ils seront exécutés le 19 juin 1953. À la même époque, en URSS, s’ouvre une «affaire» retentissante, celle de médecins renommés, juifs pour la plupart, accusés de connivence avec les Américains, les Britanniques et Israël.

Un groupe terroriste de médecins

L’«affaire des médecins», comme on l’appelle en URSS, ou le «complot des blouses blanches», métaphore employée en France, s’échafaude depuis assez longtemps quand elle éclate au grand jour, le 13 janvier 1953, à travers une longue dépêche de l’agence d’information soviétique Tass, reprise par toute la presse soviétique, notamment la «Pravda». «Il y a quelque temps, y lit-on, les organes de la sécurité de l’État ont découvert un groupe terroriste de médecins dont le but était d’abréger la vie des travailleurs actifs en Union soviétique au moyen de traitements de sabotage. Parmi les membres de ce groupe terroriste figuraient le professeur Vovsi M.S., médecin généraliste ; professeur Vinogradov V. N., médecin généraliste ; le professeur Kogan M. B., médecin généraliste ; le professeur Kogan B. B., médecin généraliste ; le professeur Egorov P. I., médecin généraliste ; le professeur Feldman A. I., otho-rhino-laryngologiste ; le professeur Etinger Ya. G., médecin généraliste ; le professeur Grinshtein A. M., neuropathologiste ; Maiorov G. I., médecin généraliste.

Les malfaiteurs ont avoué qu’ils ont mal diagnostiqué la maladie de A. Jdanov (membre du Politburo du Parti communiste), cachant son infarctus du myocarde (…), et ainsi tué le camarade. L’enquête a établi que les criminels avaient également abrégé la vie du camarade A. S. Chtcherbakov. Des médecins criminels ont essayé (…) de neutraliser le maréchal Vasilevskiy A. M., le maréchal Govorov L. A., le maréchal Konev I. S., le général Chtemenko S. M., l’amiral Levchenko G. I. et d’autres, mais l’arrestation a déjoué leurs plans crapuleux (…). La plupart des membres du groupe terroriste (Vovsi M. S., Kogan B. B., Feldman A. I., Grinshtein A. M., Etinger Ya. G. et autres) étaient associés à l’organisation nationaliste bourgeoise juive internationale Joint, créée par les services de renseignements américains. D’autres membres du groupe terroriste (V. N. Vinogradov, M. B. Kogan, P. I. Egorov) se sont révélés des agents du renseignement britannique de longue date. L’enquête sera bientôt terminée.»

Un diagnostic erroné

L’insistance à mettre en avant des patronymes juifs rappelle que, depuis 1948, une campagne lancée par Staline contre les «cosmopolites sans racines» avait déjà conduit à l’assassinat, maquillé en accident de la route, le 13 janvier 1948, de Salomon Mikhoëls, principal acteur et directeur du Théâtre juif d’État de Moscou (Gosset), président du comité antifasciste juif fondé en 1942, avec le soutien de Staline lui-même ; à la dissolution de ce même comité en juillet 1948 ; à l’arrestation d’à peu près tous ses membres et à leur exécution en août 1952…

Mais l’«affaire des médecins» a son propre contexte. Le 29 août 1948, le chef de la direction principale de la sécurité du ministère de la Sécurité d’État (MGB), le lieutenant-général N. S. Vlasik, reçoit une lettre d’une employée de la salle d’électrocardiographie de l’hôpital du Kremlin, Lydia Timachouk. Celle-ci raconte que, le 28 août, elle a fait passer un électrocardiogramme à Andreï Jdanov. Selon les données de l’examen, elle a diagnostiqué un infarctus du myocarde, dont elle a immédiatement informé le professeur Egorov et le médecin traitant, le docteur Mayorov. Ceux-ci, d’après Timachouk, ont déclaré qu’il s’agissait d’un diagnostic erroné et que Jdanov n’avait qu’un «trouble fonctionnel». Le 30 août, la lettre de Timachouk se retrouve quand même sur le bureau du ministre de la Sécurité d’État, Viktor Abakoumov, et le même jour chez Staline, qui inscrit en marge : «Aux archives». Le 31 août 1948, Jdanov meurt.

Lutte interne au sein de la direction du PCUS

Depuis la fin des années 1940, une lutte au sein de la direction du parti oppose deux groupes. L’un est dirigé par Malenkov et Beria, l’autre par Jdanov et ses collègues de Leningrad, dont il a été le «patron». La mort de Jdanov est pleinement exploitée par ses adversaires, qui lancent alors ce qu’on appellera l’«affaire de Leningrad». Du 30 septembre 1950 à août 1952, cette série de procès coûte la vie à des dizaines de cadres du PC, dont Alexeï Kouznetsov, premier secrétaire du comité central du Parti communiste soviétique, et Nikolaï Voznessenski, économiste réputé, président du Gosplan.

Revenons aux dénonciations de médecins. Grand poète yiddish, Itzik Fefer, qui avait remplacé Mikhoëls à la tête du comité antifasciste juif et devait être exécuté avec ses camarades à l’été 1952, était aussi un collaborateur de la police secrète. Interrogé en 1950, il dénonce un médecin, le docteur Yakov Etinger, qui aurait provoqué la mort de Chtcherbakov, ancien directeur du bureau d’information soviétique (Sovinformburo), créé en juillet 1941 et à la tête du directoire politique principal de l’Armée rouge. Etinger est interrogé par Mikhaïl Rioumine, aux méthodes expéditives. Son supérieur, Abakoumov, estime en décembre 1950 qu’il n’y a rien dans le dossier et, en janvier 1951, il ordonne «d’arrêter de travailler avec Etinger». Ce dernier, épuisé, meurt le 2 mars 1951.

Rioumine, furieux, envoie une lettre à Staline le 2 juillet 1951 : «En novembre 1950, écrit-il, j’ai été chargé de mener une enquête sur le cas du docteur en sciences médicales arrêté, le professeur Y. Etinger. Au cours des interrogatoires, Etinger a admis qu’il était un nationaliste juif convaincu, à la suite de quoi il nourrissait de la haine pour le PCUS (b) et le gouvernement soviétique (et que), profitant du fait qu’en 1945 il avait été chargé de traiter le camarade Chtcherbakov, il a tout fait pour raccourcir la vie de ce dernier. Pendant “l’interrogatoire” (du) camarade Etinger, Abakoumov lui a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il devrait retirer son témoignage sur le meurtre crapuleux du camarade Chtcherbakov. Puis (…) le camarade Abakoumov m’a interdit d’interroger Etinger dans le but de révéler ses activités pratiques et ses projets de terreur, arguant qu’il – Etinger – nous perdra dans la nature.»

« Sans moi, le pays périra »

Début juillet 1951, Abakoumov est exclu du parti et suspendu de ses fonctions ; le 12 juillet, il se retrouve en prison. Le 19 octobre 1951, Rioumine est nommé vice-ministre de la Sécurité d’État. Presque tous les juifs qui travaillaient dans l’appareil du MGB sont radiés, certains arrêtés. Parmi eux, un certain Schwartzman, colonel en chef adjoint de l’unité d’enquête du MGB. En septembre 1952, après des passages à tabac, il fait un témoignage «important» contre les dirigeants du parti, Kaganovitch, Khrouchtchev, Merkulov, Koboulov (proche collaborateur de Beria), Mamoulov (sous-ministre du l’Intérieur) et d’autres personnalités dont Abakoumov.

L’affaire des médecins s’en trouve relancée. La lettre de Lydia Timachouk, qu’on avait oubliée, refait opportunément surface et celle-ci est décorée pour avoir dénoncé des «terroristes». Sauf que pas un seul des médecins qu’elle met en cause n’est juif.

En fait, plusieurs des dirigeants au plus haut niveau l’ont bien senti, l’«affaire des médecins» pourrait cacher autre chose : une nouvelle grande purge à l’instar de celle de 1937-1938. Qu’ils appartiennent à un clan ou à un autre, tous se sentent menacés, Beria et Malenkov les premiers. Tous l’ont compris quand, le 1er décembre 1952, lors d’une réunion du Présidium, Staline tance ses compagnons d’armes, qui dorment, le complot sous leur nez : «Vous êtes aveugles, chatons, que se passera-t-il sans moi, le pays périra, car vous ne pouvez pas reconnaître les ennemis !»

«À la différence de l’affaire du comité antifasciste juif ou de celle de Leningrad, qui se déroulèrent dans le plus grand secret, note l’historien Laurent Rucker, celle des blouses blanches fit l’objet d’une campagne de mobilisation des “masses”, par voie de presse et sur les lieux de travail, qui rappelle par bien des aspects les campagnes des années 1936-1938, au moment des procès de Moscou. Cette campagne à l’intérieur de l’URSS fut doublée d’une seconde, orchestrée par les partis communistes à travers le monde. Ce qui laisse à penser qu’un grand procès – sur le modèle de ceux des années 1930 en URSS ou de ceux des démocraties populaires dans l’après-guerre – était en préparation.» (1)

Comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens

Dans l’immédiat, les conséquences de l’affaire sont désastreuses. Tous les médecins sont suspects aux yeux de la population qui déserte les polycliniques comme les pharmacies. Le vieil antisémitisme refait surface comme en témoigne la traductrice Lila Lounguin a : «En lisant cela (l’article de la “Pravda” du 13 janvier), je me dis : cette fois-ci, on va tous y passer (…) Nous étions rejetés de la vie qui avait été jusqu’ici la nôtre. Les voisins ne nous parlaient plus, les malades refusaient de se faire soigner dans les polycliniques par les quelques médecins juifs qui n’avaient pas encore été licenciés. De nouveau, comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens pour confectionner avec leur sang le pain azyme. À Moscou et à Leningrad couraient (le bruit que) des pogromes se préparaient, tous les juifs allaient être envoyés en Sibérie, pour les sauver – aurait dit Staline – du courroux légitime du peuple russe (…).» (2)

Le 5 mars 1953, Staline meurt. L’affaire s’effondre. Lavrenti Beria avait eu dès le début une attitude négative envers cette aventure, l’«affaire des médecins» était d’ailleurs dirigée contre lui. Le 4 avril 1953, un message du ministère de l’Intérieur est publié dans les journaux, tous les médecins sont blanchis et le communiqué dénonce «l’ancien ministère de la Sécurité d’État de l’URSS» et déclare que les aveux ont été obtenus par «des méthodes illégales». Les malheureux médecins sont libérés. Rioumine est exécuté le 22 juillet 1954, Abakounov fusillé le 18 décembre 1954, Beria avait été éliminé en décembre 1953.

URSS
BBC

International Women's Day: Istanbul women defy ban on protests

Thousands of Turkish women have defied a ban on protests on International Women's Day and rallied in the city of Istanbul for what they called a "feminist night march".

Police prevented them from reaching Taksim Square in the city centre but allowed them to carry on with their march for a while, although later they used tear gas to disperse them.

Several people were detained by police at the march.

The main opposition Republican People's Party marked the occasion by releasing a report that said that more than 600 women had been killed in Turkey by men since 2021, when Turkish President Recep Tayyip Erdogan withdrew the country from the Istanbul Convention.

The treaty aims to combat domestic violence.

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L'Humanité

Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance

Il était une fois

Pour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance

L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.

Le CNR : l’originalité d’une démocratisation

Un phénomène qui se développe au départ de façon spontanée

Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.

Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.

Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne

Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.

Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au Reich

Les tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.

Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du Vercors

Métamorphoser les réfractaires en combattants

Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.

Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.

La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.

Henri Frenay « L’inventeur » de la Résistance

Transformer les « camps refuges » en maquis combattants

L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.

Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.

À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.

Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances

L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.

Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.

Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943

Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-­pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).

Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).

Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.

En savoir plus

  • Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
  • Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
  • Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
  • « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
résistance
Valeurs Actuelles

[Entretien] Olivier Babeau : « Occuper son loisir est un art très difficile »

Valeurs Actuelles. Le loisir est tout sauf un élément anecdotique de nos sociétés : il est à la fois leur plus grande faiblesse et la clé de leur progrès, avertit Olivier Babeau dans son nouvel ouvrage. Mais pour le professeur d’université, fondateur et président de l’Institut Sapiens (laboratoire d’idées dédié à la réflexion sur la place de l’être humain dans le monde technologique), ce temps libre représente actuellement une grande faiblesse alors que le divertissement, loisir passif et stérile, prend trop le pas sur les autres formes de loisir. Un peu dépassés par l’importance inédite du temps non travaillé qui nous était accordé, nous n’avons pas questionné son emploi et la façon dont il accentue les inégalités sociales. Alors que les nouvelles technologies renforcent cette emprise du divertissement sur nos temps de cerveau disponibles, cet ouvrage appelle à l’examen de conscience.

« On a volé notre temps » , avertissez-vous dès les premières pages de votre ouvrage. De quelle manière ?

Olivier Babeau. Je pars du constat que nous avons beaucoup de machines censées nous permettre d’économiser notre temps, tout est à portée de doigt. Par exemple, en deux clics nous pouvons commander un billet de train, là où auparavant il fallait se rendre au guichet et faire la queue.

Or, malgré cela, nous sommes nombreux à courir après le temps, à n’avoir jamais de moments pour faire ce que nous avons envie de faire : la pile de livres non lus s’élève sur la table de nuit, l’instrument de musique prend la poussière… Cela augmente notre culpabilité. Ce temps gagné sur le temps de travail grâce à son recul nous échappe comme du sable fin entre nos mains.

Dans mon ouvrage, je procède à une archéologie du temps libre. Je constate que nous terminons une époque commencée il y a dix mille ans, avec le néolithique, c’est-à-dire la sédentarisation. Celle-ci scellait la fin du nomadisme de groupes de chasseurs-cueilleurs qui avaient une logique économique très différente. Ces hommes du paléolithique travaillaient très peu : deux à quatre heures par jour. Ils menaient ainsi une vie de relative oisiveté qui ne correspond toutefois pas totalement au loisir actuel, où l’on s’extrait du collectif pour faire des choses seul, car la vie était collective. Puis, à partir du néolithique, on a fait une sorte de pacte faustien avec l’agriculture et l’élevage. On a cru acheter la tranquillité d’approvisionnement. Mais celle-ci a permis d’avoir beaucoup plus d’enfants, donc de bouches à nourrir. Et comme l’agriculture est très dépendante des aléas du climat, on n’est finalement jamais autant mort de faim qu’à partir de l’adoption de l’agriculture. Et on n’a jamais autant travaillé.

L’histoire de l’humanité depuis dix mille ans est celle d’une très lente reconquête de ce temps libre de l’âge d’or du paléolithique. Cela s’est accéléré au XIXe siècle, d’abord par une forme de retour en arrière avec l’industrie qui a fait exploser le nombre d’heures de travail, plus de 4 000 heures par an pour un ouvrier, puis avec le reflux tant attendu au XXe . On travaille de moins en moins : on faisait 1 950 heures par an dans les années cinquante contre 1 500-1 400 heures par an aujourd’hui dans une vie bien plus longue et avec une vie professionnelle plus courte. Comme l’a calculé François-Xavier Oliveau, en 1841 un homme travaillait 70 % de sa vie éveillée en moyenne. Aujourd’hui, pour une personne aux 35 heures et atteignant les 85 ans, cela représente seulement 12 % Très clairement, dans l’arbitrage travail/loisir, on choisit le loisir. C’est un phénomène nouveau : sous Sarkozy, un sondage montrait que 60 % des Français étaient prêts à travailler plus pour gagner plus. Cela s’est désormais inversé. Je ne déplore surtout pas le fait que le loisir a vaincu le travail, je m’interroge toutefois sur ce qu’est devenu ce temps en dehors du travail.

Comment expliquer cette inversion récente ? Plusieurs interprétations sont possibles. Je retiens entre autres le vide téléologique dans lequel nous nous trouvons. Il y a une absence de but, de sens. Il n’y a plus de grands récits de la religion ou de la patrie fondant l’accord implicite selon lequel on échange du travail contre des bienfaits. Durant les Trente Glorieuses, on acceptait de travailler beaucoup en échange d’améliorations saisissantes du niveau de vie.

Nous sommes aussi dans un moment paradoxal : nous ne sommes plus excités par la consommation, on n’est plus prêt à travailler pour elle, mais on n’est pas prêt non plus à y renoncer. On la considère comme un dû. Les gens ne voient pas pourquoi ils devraient travailler pour jouir des fruits d’une prospérité à laquelle ils ont toujours été habitués… Le loisir est devenu en quelque sorte une nouvelle religion. Un remplacement des fins dernières. Le sens de la vie ne se trouve plus dans l’espoir d’une vie après la mort ou dans une cause collective pour laquelle donner sa vie, mais dans l’exigence de “se faire plaisir”, dans cette espèce d’hédonisme individualiste qui passe par le temps de loisir. Il est devenu l’or de notre existence, mais aussi d’une partie de l’économie qui fonctionne pour la production de divertissements.

Comment décrire le loisir ? Il y a trois types de loisir : le loisir aristocratique, qui est le loisir pour les autres, celui qui se caractérise par l’agrégation sociale, le fait de s’inscrire dans un réseau. C’est le temps familial, amical ou social. Il y a ensuite le loisir pour soi, la skholè ou loisir studieux, tel le moine ou le philosophe qui se concentre sur son amélioration personnelle. Cela concerne donc tous les loisirs actifs. Le sport en fait partie. Ce sont les activités qui enrichissent d’une manière ou d’une autre. Enfin, il y a le temps pour rien, le temps hors de soi, de fuite de soi-même, le divertissement pascalien. Il n’est pas radicalement mauvais, la question est l’équilibre des trois. Or le divertissement a phagocyté une partie de notre temps libre…

« Le triomphe du temps libre va de pair avec une forme de désespérance existentielle », c’est un peu fort… Le temps libre seul ne donne pas de sens à l’existence. Le problème philosophique du sens de la vie se pose peut-être encore plus quand on a beaucoup de temps à soi que quand on en a très peu.

Le sociologue Georges Friedmann parlait du « travail en miettes » : la mécanisation et la parcellisation des tâches déshumanisaient le travail. À ce travail dépourvu de sens répond un loisir qui en est lui aussi privé. La succession des sollicitations en tout genre, notamment via les réseaux sociaux, produit aussi un loisir en miettes. C’est tout le message de mon livre : on ne questionne pas assez cet océan de loisirs qui nous est donné. C’est d’autant plus dommageable que les inégalités se produisent et se transmettent dans ces temps de loisir.

Vous expliquez, en effet, que l’usage de son temps libre devient « le principal levier de la lutte des places », pourquoi ? Durant l’Ancien Régime, les inégalités étaient établies par la naissance. Au XIXe s’ajoutent les effets de la transmission des moyens de production et du capital. Au XXIe siècle, les capacités cognitives sont devenues déterminantes dans la réussite. Notre économie est de plus en plus exigeante sur les niveaux de formation. Le niveau requis monte, et les conditions de la reproduction sociale se durcissent. Le XXe siècle était le siècle de l’ingénieur, le XXIe est celui d’une nouvelle forme d’honnête homme, très polyvalent, capable de mêler les savoirs. Or les élites ont toujours été attentives aux leviers de reproduction sociale. Elles consacrent une énergie immense à réunir les conditions favorisant la réussite de leur progéniture. Le bon usage des loisirs en fait partie. Ce n’est pas qu’une question d’argent : ceux qui réussissent le plus sont les enfants d’enseignants ! On peut penser que ces parents sont par profession attentifs à transmettre une forme de discipline du temps pour soi. Cette éthique de l’usage actif du temps libre est plus facilement cultivée dans certains milieux sociaux que dans d’autres.

Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile.

Occuper son loisir est un art très difficile. Il ne faut pas oublier que les membres de l’aristocratie avaient une conception très contrainte de la façon de vivre leur oisiveté. Ils avaient peu de temps réellement libre, car il était entièrement consacré à cultiver leur appartenance sociale. Le temps libre pour soi demande aussi une discipline de soi, qu’avaient les moines et les philosophes, nécessitant une mise à distance du plaisir immédiat. Résister à soi-même est ardu, c’est tout un art qui est traditionnellement transmis dans certaines classes sociales. On y apprend à procrastiner le plaisir : par exemple, souffrir quelques années avant de savourer le plaisir de bien jouer du violon. On a alors accès à une qualité supérieure de plaisir parce qu’il a été épargné, capitalisé.

Quelle est la différence entre culture et divertissement ? Je fais très attention à ne pas faire de jugement de valeur, à ne pas opposer les anciens et les modernes, la musique classique et le rap. Il y a de la production culturelle de valeur à toutes les époques. Seulement peut-on dire qu’il est plus difficile de bien discerner, sur le moment, ce qui survivra à l’épreuve du temps. Ce qu’on appelle culture est ce qui s’oppose au divertissement qui, lui, ne laisse pas de trace. Il se consume, se consomme dans l’instant. C’était l’idée de Hannah Arendt : « Seul ce qui dure à travers les siècles peut finalement revendiquer d’être un objet culturel. »

Le problème est que notre obsession égalitariste nous conduit à une relativité délétère, interdisant de distinguer ce qui appartient proprement à la culture et ce qui ne lui appartient pas.

Si tout est culture, alors la culture n’est rien.

Quel effet ont les écrans ? Ils ont accéléré les choses. Le coût marginal d’accès au savoir, à tous les contenus du monde, est tombé à zéro, mais le savoir n’est pas pour autant mieux répandu en pratique. Les écrans ont aussi contribué à répandre des rumeurs ou des théories du complot. Un sondage récent a montré qu’un jeune sur six pense que la Terre est plate. Depuis que tout est disponible, la vérité ne s’est pas répandue car se sont aussi déversés toutes les erreurs et tous les mensonges. Le modèle économique des plates-formes est fondé sur la maximisation du temps passé. La fascination exercée par la succession stroboscopique des images est intentionnellement produite.

Justement, la société industrielle est devenue une société de la « captation de l’attention ». Quelles en sont les conséquences ? Le nouvel or de la société, à travers le loisir, est notre temps de cerveau disponible. Notre attention est la matière première des plates-formes. On a ainsi développé toutes les techniques de captation de l’attention en utilisant les connaissances les plus récentes dont on dispose sur le fonctionnement de notre cerveau. C’est très efficace : on est tous devenus un peu accros aux écrans. On déroule ainsi plus de 200 mètres de réseaux sociaux par jour en moyenne…

Finalement, faut-il rejeter la modernité, la technologie, et revenir aux humanités ? Il est possible de se débrancher plus souvent, de moins utiliser son smartphone, en se créant des limites de temps d’activité par jour sur les applications. Mais pour certains métiers, c’est professionnellement compliqué, tous ne peuvent pas se débrancher. D’ailleurs, il ne s’agit pas de rejeter la modernité mais d’en tirer parti au mieux. Ce qui implique de connaître son passé. L’essentiel est moins de se débrancher que d’acquérir une discipline de soi afin de maîtriser les technologies. Ces dernières ont précisément besoin des humanités, c’est-à-dire, dans l’esprit de Cicéron qui avait proposé le mot, de ces savoirs qui nous rendent proprement humains.

Quelle juste place donner aux loisirs ? Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile. C’est un défi redoutable que de bien occuper son temps libre. Les Américains disent “work hard, play hard” . Il faut relever ce défi sérieusement pour en tirer le meilleur. Nous avons une qualité de vie extraordinaire et il faut en être conscient. Mais l’épanouissement personnel est peu corrélé à la quantité de “j’aime” recueillis sur les réseaux sociaux et de vidéos regardées. Dans un monde où mille séductions technologiques nous entraînent loin de nous-mêmes, il nous faut plus que jamais cultiver l’art difficile de la relation aux autres et à soi.

La Tyrannie du divertissement, d’Olivier Babeau, Buchet Chastel, 288 pages, 21, 50 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

Climate change: New idea for sucking up CO2 from air shows promise

A new way of sucking carbon dioxide from the air and storing it in the sea has been outlined by scientists.

The authors say that this novel approach captures CO2 from the atmosphere up to three times more efficiently than current methods.

The warming gas can be transformed into bicarbonate of soda and stored safely and cheaply in seawater.

The new method could speed up the deployment of carbon removal technology, experts say.

While the world has struggled to limit and reduce emissions of carbon dioxide in recent decades, several companies have instead focussed on developing technology to remove CO2 from the atmosphere.

Climeworks in Switzerland is perhaps the best known. Over the past ten years it has developed machines to suck in the air from the atmosphere that filter and trap the carbon dioxide molecules.

At a plant in Iceland the captured CO2 is injected deep underground where it is permanently turned into stone.

The company has recently started selling a certified carbon removal service to large corporate clients including Microsoft, Spotify and Stripe.

However, one big problem for most current approaches to direct air capture is cost.

CO2, although a powerful warming agent, is relatively diluted in the atmosphere at around 400 parts per million (ppm) in air.

So big machines that require large amounts of energy are needed to both absorb and discharge the CO2.

This new approach, using off-the-shelf resins and other chemicals, promises far greater efficiency and lower cost, say the scientists involved.

The research team have borrowed an approach used for applications in water, and "tweaked" existing materials to remove CO2 from the air.

In tests, the new hybrid absorbing material was able to take in three times as much CO2 as existing substances.

"To my knowledge, there is no absorbing material which even at 100,000 ppm, shows the capacity we get it in direct air capture of 400 ppm," said lead author Prof Arup SenGupta from Lehigh University in the US.

"This simple ability to capture CO2 at a high quantity, in a small volume of material, is a unique aspect of our work."

The development, while in its early stages, has been welcomed by others in the field.

"I am happy to see this paper in the published literature, it is very exciting, and it stands a good chance of transforming the CO2 capture efforts," said Prof Catherine Peters from Princeton University, an expert in geological engineering, who wasn't involved in the research project.

"What is clever about this is that the starting point was a technology previously designed for applications in water. This advance applies this technology to the gas phase - a new idea."

"The demonstrated performance for CO2 capture is promising."

One of the big challenges in capturing CO2 is what to do with the trapped gas.

Storing it under the ground or sea in former oil wells is one widely used approach. But the new paper suggests that with the addition of some chemicals the captured CO2 can be transformed into bicarbonate of soda and stored simply and safely in sea water.

Dr SenGupta says he now wants to establish a spin-off company to develop the technology further.

He believes that removing CO2 in this way will not only be critical to limiting the rise in global temperatures but could also be directly empowering for developing countries.

"We have to take it to places like Bangladesh, Barbados or the Maldives, they also have a role to play, they cannot be just bystanders who keep suffering."

Some scientists are reluctant to put too much emphasis on new and emerging technologies like direct air capture because they fear that it could dilute the carbon cutting efforts of governments and individuals.

But with the temperature thresholds of the Paris climate agreement under threat from rising emissions, many others feel that the rapid deployment of direct air capture in addition to massive cuts in carbon is the best hope of avoiding dangerous climate change.

"It has become even more important now that we are definitely in an overshoot regime, where we have to take carbon back from the environment," said Prof Klaus Lackner, a pioneer in the field of removing CO2.

"DAC will have to get cheaper to make a useful contribution. I am optimistic that it can do this."

Professor SenGupta shares that optimism, believing that this new approach can remove CO2 for less than $100 a tonne.

The research has been published in the journal, Science Advances.

L'Humanité

À Moscou, l’ordinaire à l’heure de la guerre

Reportage

Dans la capitale russe, un an après le déclenchement d’un conflit qui endeuille ses habitants, la normalité semble l’emporter malgré l’impact des sanctions occidentales. Reportage.

Vadim Kamenka

Moscou (Russie), envoyé spécial.

Sur les trottoirs de la capitale russe, le bal des livreurs est constant. Sur leur vélo électrique, on distingue à peine leur visage, emmitouflé. Malgré la neige, ils enchaînent les courses, profitant des passages souterrains pour se réchauffer un peu. « Ça fait du bien. Vu nos salaires, il faut faire un maximum de courses », note Sacha (1). 

Pour le site spécialisé dans l’évaluation des métiers et leur niveau de salaire par villes, Gorod Rabot, en 2023 la rémunération d’un coursier atteignait les 73 628 roubles (920 euros) par mois, à Moscou. Le salaire moyen dans la capitale était estimé autour de 90 000 roubles (1 120 euros). D’où le choix pour des vélos électriques qui, en plus d’échapper à toute réglementation, leur permet d’économiser de l’énergie, de livrer les commandes plus rapidement et en plus grande quantité. Selon l’agence de statistique Mosstat, le salaire peut ainsi varier de 60 000 à 100 000 roubles (de 750 à 1 250 euros).

Pendant Maslenitsa (ou semaine des crêpes), on revient à une normalité qui a été fortement ébranlée cette année. On se retrouve en famille ou entre amis  » Grigori, la trentaine.

Les magasins et restaurants moscovites célèbrent, en cette fin février, la Maslenitsa (ou semaine des crêpes). Cette fête païenne, qui marque le passage de l’hiver au printemps, est l’une des plus populaires de Russie. Cette tradition, qui s’achevait le 26 février, équivalent du mardi gras, se perpétue. « Cela permet de revenir à une normalité qui a été fortement ébranlée cette année. On se retrouve en famille ou entre amis autour de crêpes, notamment », raconte Grigori, la trentaine.

La capitale demeure relativement épargnée par les sanctions qui ont été décrétées depuis le 23 février 2022, deux jours après la reconnaissance par Moscou des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, et durcies au fur et à mesure.

Guerre en Ukraine. Les six dates qui ont marqué 365 jours de conflit

Ce 24 février, les 27 ont imposé un 10e paquet de mesures imposant de nouvelles restrictions des exportations de l’Union européenne vers la Russie pour 11 milliards d’euros, et le gel des avoirs de trois banques russes et de nombreuses entités, dont des entreprises iraniennes.

La liste comprend 120 noms, qui seront rendus public par le Journal officiel de l’UE. « Sur le long terme, elles auront forcément un impact. Si elles touchent déjà plusieurs secteurs, dans l’immédiat l’économie russe ne s’en sort pas trop mal. La récession reste relativement modeste, 2,2 % en 2022 par rapport à 2021 », constate un diplomate français. Le Fonds monétaire international (FMI) mise sur une croissance nulle pour 2023 et une hausse de 2,3 % en 2024.

Les rayons restent pleins d’articles pourtant frappés d’embargo

Dans les supermarchés, les rayons sont bien fournis. « Vous voyez. On nous avait prédit que nos magasins seraient sans rien, que nous allions revenir à l’époque des années 1990 et des dures crises. Même au Tsoum, il y a encore des boutiques de luxe, avec des produits européens, qui fonctionnent », s’emporte Nadia, la cinquantaine, qui travaille dans le secteur culturel.

Le long du théâtre Bolchoï, entre les rues Neglinnaya et Petrovskaya, dans le grand magasin moscovite, les rayons restent pleins d’articles pourtant frappés d’embargo (Gucci, Dior, Chanel, Vuitton, Hugo Boss, Prada, etc.). Les enseignes ont le droit de les proposer si leur valeur n’excède pas 300 euros. Mais des ventes et importations parallèles d’articles de luxe existent avec des réseaux passant par la Turquie, l’Arménie, les pays du Golfe ou encore la Serbie.

Moscou renvoie une image de normalité. Dans son discours annuel devant l’Assemblée fédérale, le président russe, Vladimir Poutine, a clairement défendu cette idée.

Moscou renvoie une image de normalité. Dans son discours annuel devant l’Assemblée fédérale, le président russe, Vladimir Poutine, a clairement défendu cette idée. Les élections auront lieu aux périodes prévues. Les aides sociales, plus importantes en 2022 (hausse des pensions et des allocations), vont se poursuivre en 2023 avec la hausse du salaire minimum.

Le dirigeant a promis des travaux d’infrastructures, de logements, et de maintenir une agriculture forte. Cela tiendra-t-il sur la durée ? « Ces aides sociales ont un impact sur les couches moyennes, précaires. Même si on est loin du socialisme ou du communisme – on reste un état capitaliste –, les fermetures de plusieurs entreprises ont nécessité un plus grand effort social. L’inflation aussi pèse sur un certain nombre de Russes. La hausse du salaire minimum paraît aller dans ce sens », constate, pour sa part, un député russe.

Les Russes, entre fatalisme et soutien à Poutine

La durée de cette guerre et son issue pèseront de façon déterminante sur le degré d’adhésion des citoyens russes. Aujourd’hui, elle fait partie de leur quotidien, en toile de fond pour certains ou extrêmement proche pour les dizaines de milliers de familles endeuillées.

Pour l’instant, à Moscou, les élites politiques, économiques et universitaires ne semblent pas diverger du Kremlin et des autorités. Faute de possibilité de protester, les habitants s’habituent à un ordinaire trouble, où la paix s’éloigne.

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BBC

Bao Fan: Why do Chinese billionaires keep vanishing?

The disappearance last month of technology industry dealmaker Bao Fan has rekindled interest in a recent Chinese phenomenon - vanishing billionaires.

The founder of China Renaissance Holdings - with a client list that has included internet giants Tencent, Alibaba and Baidu - is seen as a titan in the country's tech sector.

Mr Bao's case has followed a well-trodden path: he went missing for days before his company announced that he was "co-operating in an investigation being carried out by certain authorities in the People's Republic of China".

As has also become customary, there has been no word yet on which government body is carrying out the probe, what it is about or Mr Bao's whereabouts.

The mystery shrouding his disappearance comes after a number of Chinese business leaders have gone missing in recent years, including Alibaba boss Jack Ma.

While vanishing billionaires tend to get much more attention, there have also been a number of less publicised cases of Chinese citizens going missing after taking part in, for example, anti-government protests or human rights campaigns.

Mr Bao's disappearance has once again shone a spotlight on the view that this is one of the ways that President Xi Jinping is tightening his control of China's economy.

It came in the run-up to the annual National People's Congress (NPC), a rubber-stamp parliament, at which plans for the biggest overhaul in years of China's financial regulatory system were announced this week.

A new financial regulatory watchdog will be set up to oversee most financial sectors. Authorities said this would close current loopholes caused by multiple agencies monitoring different aspects of China's financial services industry, worth trillions of dollars.

In 2015 alone, at least five executives became unreachable, including Guo Guangchang, chairman of conglomerate Fosun International, which is best known in the West for owning English Premier League football club Wolverhampton Wanderers.

Mr Guo went missing in December of that year, with his company announcing after his reappearance that he had been assisting with investigations.

Two years later Chinese-Canadian businessman Xiao Jianhua was taken from a luxury hotel in Hong Kong. He had been one of China's richest people and last year was jailed for corruption.

In March 2020 billionaire real estate tycoon Ren Zhiqiang vanished after calling Mr Xi a "clown" over his handling of the pandemic. Later that year, after a one-day trial, Mr Ren was sentenced to18 years in prison on corruption charges.

The most high-profile disappearing billionaire was Alibaba founder Jack Ma. The then-richest person in China vanished in late 2020 after criticising the country's financial regulators.

The planned mega-listing of shares in financial technology giant Ant Group was shelved. And despite donating almost $10bn (£8.4bn) to the 'Common Prosperity' fund, he has not been seen in China for more than two years. He has also not been charged with any crimes.

Mr Ma's whereabouts remain unclear, although there have been reports of him being seen in Japan, Thailand and Australia in recent months.

The Chinese government insists the actions taken against some of the country's richest people are purely on legal grounds and has pledged to root out corruption. But Beijing's actions also come against the backdrop of decades of liberalisation of what is now the world's second largest economy.

This opening up helped to create a swathe of multi-billionaires who, with their immense wealth, had the potential to wield considerable power.

Now, some observers say, under Mr Xi, the Chinese Communist Party wants that power back and it is going about the task in ways that are often clouded in mystery.

The theory goes like this: Big business, especially the technology industry, saw its power grow under the policies of Mr Xi's predecessors Jiang Zemin and Hu Jintao.

Prior to that, Beijing's focus had been on traditional centres of power, including the military, heavy industry and local governments.

While maintaining a tight grip on these areas, Mr Xi has widened his focus to bring even more of the economy under his control. His Common Prosperity policy has seen major crackdowns in much of the economy, with the technology industry coming in for particular scrutiny.

"Sometimes, these incidents are orchestrated in a way to send a wider message, particularly to a specific industry or interest group," Nick Marro from The Economist Intelligence Unit told the BBC.

"At the end of the day, it does reflect an attempt at centralising control and authority over a certain part of the economy, which has been a key feature of Xi's governance style over the past decade," he added.

"Beijing remains focused on ensuring that big technology platforms and players do not develop their own brands and influence that makes them difficult to rein in and more likely to go against Beijing's preferences," Paul Triolo, head of China and technology policy at global advisory firm Albright Stonebridge Group said.

Also key to Common Prosperity is the rule of law and that the rules must apply to rich or poor alike.

Beijing maintains that the policy is aimed at narrowing the widening wealth gap, which many agree is a major issue that could undermine the Communist Party's position if left unaddressed. The country has seen growing inequality - and Mr Xi is said to face pressure from ultra-leftists who want to move closer to the party's socialist roots.

The mystery surrounding the billionaires' disappearances as well as wider concerns over Beijing's approach to business may have significant unintended consequences.

Some China watchers suggest the government risks deterring new business talent.

"The danger for Beijing in making targets out of tech billionaires is putting more pressure on technology entrepreneurs hoping to become the next Jack Ma," Mr Triolo said.

Mr Xi appears aware of the risk of spooking business sentiment, and in a speech to NPC delegates this week he stressed the importance of the private sector to China.

But he also called on private enterprises and entrepreneurs to "be rich and responsible, rich and righteous, and rich and loving".

Besides the announcement of a new financial watchdog, bankers were also warned last month to not follow the example of their "hedonistic" Western counterparts.

Commentators see this as further evidence that Mr Xi has the financial system in his sights.

"In recent months, we've been seeing hints of the Common Prosperity agenda bleed into financial services, particularly in regards to remuneration and bonus schemes for senior executives, as well as the pay gaps between management and junior staff," Mr Marro said.

It remains to be seen whether or not Mr Xi's crackdown on billionaires will help him significantly tighten his grip on power.

What is certainly at risk though is confidence in China's financial markets, businesses and ultimately the economy as a whole.

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Valeurs Actuelles

JO 2024 : la climatisation dans les chambres du village olympique fait débat, Hidalgo fermement opposée

Pas de clim pour les Jeux olympiques ? Jeudi 2 mars, le comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 a proposé de permettre aux athlètes de climatiser leur chambre, rapporte Le Parisien. Les athlètes doivent prendre leurs quartiers dans l’Est parisien, au sein d’un village olympique qui s’étend sur les communes de Saint-Ouen, Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis. « Malgré la présence de la Seine, c’est un quartier qui reste très minéralisé et le village ne sera donc pas d’une fraîcheur exceptionnelle pour les athlètes, surtout en cas de canicule en plein mois d’août », tient à rappeler Cécile Gintrac, géographe et membre du comité de vigilance JO 2024, qui explique que la végétalisation du quartier, promise en héritage des Jeux, « ne sera pas optimale en 2024 ».

Aussi, le comité d’organisation de l’événement sportif propose-t-il que les athlètes puissent installer, à leurs frais, une climatisation, les Jeux ayant lieu en plein mois d’août.

Pour Anne Hidalgo, c’est non

Mais cette proposition a suscité un refus catégorique de la part d’Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris et présidente de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques). L’édile parisien a expliqué que pareille autorisation irait en contradiction avec sa volonté d’avoir des infrastructures olympiques « écologiques ». « Je souhaite que les Jeux de Paris soient exemplaires sur le plan environnemental », insiste-t-elle, rappelant que « l’impact carbone sera réduit de 45 % pour le village des athlètes, pendant la phase de construction et sur l’ensemble de son cycle de vie, par rapport à un projet classique, permettant d’atteindre les objectifs des accords de Paris avec dix ans d’avance. Les bâtiments ont par ailleurs été conçus pour faire face au climat de 2050 », poursuit-elle. « Je ne reviendrai pas sur ces ambitions et, en tant que présidente de la Solideo, je peux vous garantir que nous ne changerons pas de trajectoire et qu’il n’y aura pas de modifications du programme de construction du village concernant la climatisation », conclut-elle.

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L'Humanité

Le 22 janvier 1973. Roe v. Wade, une victoire pour le droit à l'IVG

Il était une fois

Cette année-là, la Cour suprême des États-Unis considère que le droit d’avorter est constitutionnel. Bien qu’assorti de certaines limites, l’arrêt historique «Roe v. Wade» marque un tournant dans la longue lutte des femmes pour disposer de leur corps. Retour sur cette conquête remise en cause depuis juin 2022 par cette Cour.

Michel Muller

Le 22 janvier 1973, la Cour suprême des États-Unis rend public son arrêt 410 US 113 - Jane Roe versus Henry Wade (le procureur de Dallas, Texas), un jugement qui marque l’histoire de la longue et toujours contestée lutte des femmes pour le respect de leurs droits fondamentaux d’êtres humains: le droit à l’interruption volontaire de la grossesse (IVG).

C’est la première fois que cette instance suprême, la plus haute juridiction du pays, se prononce sur une question concernant directement le corps des femmes. En fondement de sa décision, elle affirme que selon elle il n’y a pas de «droit absolu» à mettre fin à une grossesse et qu’en même temps il ne s’agit pas non plus de mettre en cause le droit d’une femme à sa vie privée tel que fixé par le 14e amendement de la Constitution. Il fallait donc placer ce droit à l’IVG au regard « de l’intérêt impérieux de l’État », fixer des limitations aux «droits fondamentaux», telle l’obligation, aussi impérieuse, de protéger la santé des femmes enceintes et la «possibilité de la vie humaine».

Mary Ziegler : « L’objectif est d’interdire tous les avortements, dans tous les États-Unis »

La possibilité du recours par l’État à ce pouvoir se situe, selon la Cour, à la fin du troisième mois de grossesse. À partir de ce moment-là, « l’État (…) peut, si tel est son choix, réglementer la procédure d’avortement de manière qu’elle se déroule en concordance avec la santé maternelle». Quant au dernier trimestre de grossesse, celui, selon la Cour, de la viabilité du fœtus – la capacité «significative de vie hors de l’utérus de la mère » –, l’État, « en privilégiant son intérêt pour la potentialité de la vie humaine, peut, s’il en fait le choix, réguler, et même proscrire, l’avortement, excepté en cas de nécessité (…) de préservation de la santé de la mère ».

Jane Roe est le pseudonyme de Norma McCorvey. Issue d’un milieu populaire, elle est déjà mère de deux enfants qu’elle a confiés à l’adoption. © Bettmann Archive / Getty

Il a fallu plus d’un an pour aboutir au texte définitif de l’arrêt. Le recours Roe contre Wade est déposé une première fois en mars 1970 auprès d’un tribunal de district du Texas au nom d’une plaignante désignée sous le nom «Jane Roe» et de toutes «les femmes dans la même situation». « Jane Roe » est le pseudonyme de Norma McCorvey, une jeune femme de 22 ans vivant dans le comté de Dallas enceinte pour la troisième fois. Elle avait fait adopter ses deux enfants, habitait avec une compagne et vivait de «petits boulots». Elle ne recherchait pas la célébrité ni ne militait pour le droit des femmes. Sa seule demande était de pouvoir avorter. Un juriste spécialiste des adoptions l’adresse alors à deux jeunes avocates, Sarah Weddington et Linda Coffee, militantes féministes quant à elles, qui cherchaient une cause à défendre jusqu’au bout, celle d’une femme n’ayant pas les moyens de se rendre dans un autre État afin d’avorter légalement pour des raisons personnelles.

États-Unis. La Cour suprême déclare la guerre aux femmes

Une plainte pour atteinte aux droits constitutionnels est donc déposée en mars 1970 contre Henry Wade, le procureur de Dallas. Le tribunal reconnaît – alors que Norma McCorvey vient d’accoucher de son troisième enfant, qu’elle confie à l’adoption – que la loi texane viole le droit de « Jane Roe » à la vie privée, en vertu des 9e et 14e amendements de la Constitution, mais la cour refuse de délivrer une injonction dans ce sens. Les défenseures décident de poursuivre la procédure judiciaire et font appel auprès de la Cour suprême, qui examine l’affaire Roe versus Wade le 13 décembre 1971. L’arrêt est publié le 22 janvier 1973, après la prise de fonction du président Richard Nixon pour son deuxième mandat.

Norma McCorvey, dont on a rapidement découvert qu’elle était Jane Roe, est la cible de harcèlement et de violences perpétrés par des milices «pro-life», antiavortement. Engagée finalement dans le mouvement pour le droit à l’IVG, elle travaille dans des cliniques d’avortement. Mais en 1995, retournement: elle tombe sous la coupe de la puissante organisation « pro-vie » Operation Rescue (« opération sauvetage », sous-entendu des «enfants à naître») et déclare à la télévision que «l’avortement est un péché». En 2017, elle reconnaîtra avoir été payée pour ce faire par des activistes anti-IVG.

Le jugement de la Cour suprême comprend un long argumentaire, avec notamment un historique détaillé des pratiques d’IVG à travers les siècles dans le monde anglo-saxon, démontrant le caractère particulièrement relatif selon les époques et les lieux des conditions sociétales, légales ou légitimes de ce droit, féminin par définition même. Il marque également l’importance des pratiques et croyances religieuses chrétiennes, étonnamment fluctuantes, présidant à la tolérance ou à la condamnation de l’IVG. Ce faisant, l’arrêt signifie que l’IVG est interdite par principe « sauf au cas où… » des dérogations sont tolérées. Dans le même mouvement, la criminalisation de l’avortement prétend s’appuyer sur des «connaissances» médicales relatives, comme la « viabilité » d’un fœtus ou l’« apparition de la vie » – sous-entendu, celle d’un être humain à part entière –, que certains situent dès la fécondation… Mais alors, peut-on se demander, les hommes ne seraient-ils pas, en l’occurrence, aussi redevables devant la loi que les femmes quant aux restrictions du droit, ou non, de disposer de leur corps?

On en retire un sentiment inconfortable quant au statut des femmes dans une société dont, historiquement, les codes sont fixés et imposés par des hommes. La question fondamentale que posent aux États-Unis toutes ces fluctuantes législations, réglementations et décisions judiciaires – parfois simultanément contradictoires selon le «bon droit» des différents États de l’Union – n’est pas la fixation des éventuelles exceptions où le droit à l’avortement n’est pas illégal, mais la reconnaissance du droit fondamental des femmes à la propriété intégrale de leur corps.

États-Unis. Roe v. Wade, le droit à l’avortement attaqué

Aux États-Unis, le statut de la personne, de son corps, est marqué historiquement par l’esclavage. Les femmes esclaves sont doublement la propriété de leur maître blanc: non seulement, comme les hommes, elles servent de bêtes de somme, mais aussi de reproductrices pour l’accroissement du cheptel humain et, accessoirement, de jouets sexuels. C’est donc tout à fait «naturellement» qu’il est fait systématiquement référence, quand il est question des droits fondamentaux des femmes états-uniennes, au 14e amendement de la Constitution datant du 9 juillet 1868. Son article 1er proclame: «Toute personne née ou naturalisée aux États-Unis, et soumise à leur juridiction, est citoyenne des États-Unis et de l’État dans lequel elle réside. Aucun État ne fera ou n’appliquera de lois qui restreindraient les privilèges ou les immunités des citoyens des États-Unis ; ne privera une personne de sa vie, de sa liberté ou de ses biens sans procédure légale régulière ; ni ne refusera à quiconque relevant de sa juridiction l’égale protection des lois.» Il s’agissait, par ce texte, de conférer aux Afro-Américain.e.s, libéré.es de l’esclavage par le 13e amendement (18 décembre 1865), l’égalité devant la loi avec les Blancs, ainsi que, pour les hommes, le droit de vote, étendu aux femmes par le 19e amendement du 18 août 1920.

En vertu de ce même 14e amendement, le 22 novembre 1971, la Cour suprême proclame – enfin, peut-on dire – que les femmes possèdent les mêmes droits que les hommes: l’arrêt « Reed v. Reed » déclare l’illégalité d’une loi de l’État de l’Idaho privilégiant les hommes dans la gestion des biens d’un enfant du couple divorcé. Les effets de cette décision sont étendus en 2015 au mariage de deux personnes d’un même sexe, un droit confirmé par le Congrès, le 8 décembre 2022, sur proposition du président Joe Biden.

Le 24 juin 2022, la Cour suprême, dominée par des juges nommés par le président Donald Trump, revient sur ces conquêtes essentielles pour une démocratie qui se respecte. À la suite d’un recours du secrétaire à la Santé du Mississippi contre une association de santé féminine, elle renie l’arrêt Roe v. Wade et proclame que le droit à l’IVG n’est ni inscrit en tant que tel dans la Constitution, ni couvert par le 14e amendement puisque l’IVG ne serait pas exclusivement un fait de choix privé. Hypocritement, dans une obsession aveugle et fondamentaliste, les juges laissent leurs affidés, les élus suprémacistes, faire le «travail» dans les États fédérés dans un déchaînement « légal » de sadisme envers les femmes. Ainsi, après la Louisiane et l’Indiana, le Texas oblige les femmes qui ont avorté à organiser des funérailles pour les tissus fœtaux. Plus généralement, dans les États anti-IVG, les médecins doivent obliger les patientes à écouter les battements de cœur du fœtus, à contempler l’échographie de leur ventre ou encore évoquent de prétendus risques, dont le cancer.

Mais aussi, la résistance s’organise avec la constitution de réseaux de femmes, d’hommes, de personnels de santé pour aider des femmes à rejoindre un État « sûr » pour avorter. Le terme d’«Underground Railroad» (la route clandestine), le réseau multiforme de fuite au XIXe siècle des esclaves du sud du pays vers le Nord antiesclavagiste, est aujourd’hui réutilisé pour qualifier ces « routes IVG ». Un mouvement qui s’appuie sur le fait que plus de 70 % des États-Unien.ne.s estiment que l’IVG est une affaire à décider librement dans l’intimité de la personne.

L’inconstitutionnalité de ce droit à l’IVG aggrave lourdement les risques sanitaires pour les femmes. L’absence de protection sociale de la maternité est déjà largement responsable d’une mortalité maternelle importante, soit 23,8 décès pour 100 000 en 2020, le taux le plus élevé depuis 1968 et qui frappe en premier lieu les Africaines-Américaines (55,3 pour 100 000) (1).

En 2022, à Washington, Pro et anti-avortivement s'affrontent jusque devant les portes de la plus haute juridiction du pays, pour qui le droit n'est pas couvert par le 14e amendement de la Constitution. Le combat pour la liberté des femmes à pouvoir disposer de leur corps continue aux États-Unis et ailleurs. © Olivier Douliery / AFP

Avant la mise en application de l’arrêt Roe v. Wade, on estimait à un million le nombre annuel d’IVG, dont seulement 10 % étaient «légales». Un tiers des femmes ayant avorté étaient victimes de complications. Le mois précédant l’invalidation de cet arrêt, 2 596 avortements avaient été réalisés au Texas. Un mois plus tard, seulement 68 IVG y ont été recensées, soit une chute de 97 %. Plus de la moitié des États fédérés ont proclamé ou sont en train de mettre en place des interdits, souvent dès le «premier battement de cœur», sans dérogation, ni après un viol ni du fait de la malformation ou de la non-viabilité du fœtus.

Cependant, le combat des femmes états-uniennes pour disposer librement de leur corps, majoritairement soutenu par l’opinion publique, a aussi remporté des victoires. Citons notamment la Californie, le Vermont, le Michigan, le Kentucky, pourtant à majorité conservatrice, et aussi le Kansas, où les électeurs ou les élus viennent de refuser la prohibition. Ces victoires récentes confortent dans leurs choix les États connus comme «pro-choice» (pro-liberté de choix), comme ceux de New York, du New Jersey ou encore le Vermont, où l’IVG est licite depuis le début du XXe siècle. Un combat permanent des femmes, et des hommes, qui doit être aussi de toute vigilance contre les tentatives de régression.

Le droit à l’avortement ailleurs dans le mondeSalvador Brésil France Mexique Chili Argentine Pologne Corée du Sud

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité Magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

Tous les articles sont écrits par un·e spécialiste du sujet, souvent un·e historien·ne, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

À retrouver ici ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

Il était une foisRoe V. WadeIVGÉtats-Unis
L'Humanité

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Enquête

[Mise à jour le 23 février]

BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.

Rosa Moussaoui

Dans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.

Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».

« Ingérence étrangère »

Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.

Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».

Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.

Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…

Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.

« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »

Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.

Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »

Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.

Un autre média concerné ?

La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.

Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.

« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».

Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.

Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française

Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

Dans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.

Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».

La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Omar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »

Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien

Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».

Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »

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L'Humanité

Fatiha et Driss Radi, au nom du fils

Un jour avec

Les parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.

Rosa Moussaoui

Dans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de  Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».

mis à l’épreuve d’un cruel isolement

Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.

Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».

Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.

guets-apens et violences policières

Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.

Salir, calomnier, bâillonner...

Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.

Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.

MarocMarocgateOmar Radi
Valeurs Actuelles

Guy Savoy perd sa troisième étoile : Guide Michelin, la course au buzz ?

« Ce sont deux restaurants exceptionnels, donc vous vous doutez bien que ce sont des décisions qui sont mûrement réfléchies, étayées par de nombreuses visites de nos inspectrices et inspecteurs tout au long de l’année », a justifié lundi à l’AFP Gwendal Poullenec, le patron du Guide Michelin. Les chefs le savaient-ils ? Serait-ce une histoire de buzz pour essayer d’intéresser une clientèle qui n’achète plus le guide rouge ?

Pourtant, Guy Savoy fut élu meilleur chef du monde pour la sixième fois encore en novembre dernier, et ces trois étoiles qui lui furent décernées par le même guide depuis 2002 étaient totalement justifiées. Christopher Coutanceau, quant à lui, avait obtenu sa troisième étoile juste avant le Covid. L’un a de la bouteille et le second est jeune, et précisons que tous les deux sont dans leur cuisine du matin au soir, ce qui n’est pas toujours le cas.

“Guy Savoy est un maître, il retrouvera son étoile”

Le guide rouge, qui aimerait continuer à faire chaque année la pluie et le beau temps dans le milieu de la gastronomie, n’avait pas annoncé de perte de la troisième étoile depuis 2020 (sauf pour les fermetures). Cependant, on peut s’interroger sur la stratégie développée par Gwendal Poullenec et ses équipes qui, à quelques jours du verdict, ont laissé fuiter ces informations bien avant l’heure attendue. Et se demander pour quelles raisons un chef comme Guy Savoy, au summum de son talent, reconnu dans le monde entier, qui dans son hôtel de la Monnaie, fait le plein de réservations, soit ainsi mis en cause ?

Il est à souligner que malgré la déception, la réaction de Guy Savoy et celle de Christopher Coutanceau sont extrêmement dignes, à la hauteur de leur talent, et ce n’est pas donné à tout le monde. Les connaissant bien tous les deux, je suis certaine qu’ils ne vont pas se laisser abattre. Au contraire, ils vont rapidement rebondir, encouragés par les nombreux messages de sympathie et d’incompréhension d’une clientèle très fidèle.

C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré sur RTL une amie du chef, Roselyne Bachelot : « Guy Savoy est un maître, il retrouvera son étoile, ça va lui mettre un peu l’épée dans les reins, c’est excellent car il s’est peut-être habitué à sa gloire – et je dis cela très gentiment car je le connais. » Moins nuancé, Marc Veyrat, rétrogradé lui aussi en 2019, s’est indigné auprès de nos confrères du Dauphiné libéré : « C’est complètement stupéfiant. C’est n’importe quoi. Guy Savoy, c’est mon ami, c’est un très grand, il ne mérite pas ça. »

Malgré la déception, la réaction de Guy Savoy et celle de Christopher Coutanceau sont extrêmement dignes, à la hauteur de leur talent.

Au-delà de ces décisions qui paraîtront injustes, disons-le tout net aux habitués des tables étoilées : faites votre opinion vous-même. N’oubliez jamais que, contrairement aux critères du Michelin qui codifie tout, l’assiette reste une histoire d’émotions, de perception, de sensation personnelles, un instant subjectif et singulier. Que la générosité ne s’achète pas avec des notes, que l’émotion va bien au-delà des étoiles.

Il est loin le temps des récompenses discrètes décernées dans les cuisines de chaque chef par le guide. Aujourd’hui, il a changé, il s’expatrie, et les réceptions opulentes de remise des prix sont sponsorisées par les régions, les villes et les marques de luxe.

Revient une fois de plus la question cruciale : est-ce que les guides gastronomiques font encore la loi à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux ? En tout cas, ce que l’on peut dire, c’est que le Michelin, réputé et envié dans le monde entier, ne fait plus recette. Seule l’image compte. Et cette annonce en est la preuve, reprise par tous les médias comme une actualité chaude dans un climat relativement dépressif, en France et dans le monde.

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BBC

Budburst happens up to 7.5 days earlier in areas that are brighter at night due to light pollution

One summer night in 2014, a group of biologists and ecologists staked out several streetlamp-lit suburban areas just outside Wallingford in the UK. While their nighttime presence may have prompted some concern of potential thievery among the locals, they were actually there to observe nocturnal moths going about their nightly pollinating routine. 

The scientists were studying how the streetlights affected the moths' behaviour. Their theory was that the artificial light at night would disrupt the moths' flight patterns enough that it would impede how much, or how well, they could pollinate.

Sure enough, of the hundreds of moths they observed, over 70% were drawn upwards towards the lights and away from the flowering plants, resulting in a noticeable reduction in plant pollination as well as the number of pollen types that were transported by the moths. This proved true across several different nocturnal moth species and over 28 varieties of plants, meaning the ripple effect could have wide-reaching consequences.

This is just one narrow view into how light pollution is disrupting the natural world. Moths aren't the only pollinators impacted by dazzling city lights. Bees are also feeling the effects, along with all the plants they pollinate. As artificial lights disrupt how nocturnal pollinators interact with plants, their pollen output can be affected, which may, in turn, impact how well bees and other diurnal pollinators can fertilise them during the daytime. 

Light pollution already encompasses about a quarter of the planet and continues to worsen, increasing by about 6% every year with growing urbanisation. Global light pollution has increased by at least 49% over 25 years.

While its impacts are still being studied and vary widely across species, scientists do know light pollution is affecting how plants grow and reproduce. It disrupts their seasonal rhythms, their ability to sense and react to natural light, and their fragile relationship with pollinators. The more strained that relationship becomes, the more our food supply may be put in jeopardy. And just one broken link could create unfathomable physiological consequences up and down the food chain.

How plants sense the world

A primary reason light pollution, or artificial light at night, impacts most living things on this planet is that they have a circadian rhythm. This rhythm is the natural sleep-wake cycle that repeats every 24 hours and is governed by when it's light or dark. Most creatures, whether nocturnal or diurnal, carry out their living processes by this cycle, so when it is disrupted by, say, a perceived shorter nighttime, it can put undue stress on how internal systems function. And the longer that disruption goes on, the more potential there is for detrimental impacts. 

Light pollution is negatively impacting many different species, including bumblebees (Credit: Getty Images)

From the microplastics sprayed on farmland to the noxious odours released by sewage plants and the noise harming marine life, pollutants are seeping into every aspect of our existence. Sensory Overload explores the impact of pollution on all our senses and the long-term harm it is inflicting on humans and the natural world. Read some of the other stories from the series here:

Circadian clock disruptions can also affect regulating chemicals in humans, plants and animals, most notably melatonin, a molecule that is produced in response to darkness and helps regulate the circadian rhythm. "[It's] supposed to be elevated overnight, but light pollution suppresses melatonin, which, over time, can cause a whole sweep of negative health effects," says Valentina Alaasam, a researcher at the University of Nevada in the US. For humans, health impacts include an increased risk of sleep disorders, diabetes, depression, heart conditions, and breast cancer.

The effects aren't all that dissimilar to jet lag. Say you're flying from London to New York. Since you're traveling to a place five hours behind your home base, you're effectively gaining five hours of either day or night (depending on when you're travelling), which throws your circadian rhythm off kilter. The resulting jet lag can leave you feeling foggy, sleep-deprived, and generally under the weather for several days. That's just the result of one circadian rhythm disruption. Now imagine you're a tree on the side of a city street constantly being exposed to artificial lights from street lamps, cars, and buildings. If your internal system always thinks it's daytime, it can turn your life upside down.

"Plants are like animals in that they need a sleep cycle to process stuff, and what they do is they put attention on different activities at different times of the day. So they need to know the time of day," says Joanne Chory, professor at the Salk Institute for Biological Studies in San Diego, California.

Plants have photoreceptors, 13 that we know of, that they use to determine things like day length. This helps them know when to bloom and, for deciduous trees, when to drop leaves – arguably two of the most important events in a tree's calendar. Five of the photoreceptors absorb near-infrared light from the Moon and starlight, and eight absorb a type of UV light. By artificially extending the length of the day, light pollution can trigger these photoreceptors to the point where a plant's flowering pattern changes.

"Plants will get stressed out under [artificial] light. They can photosynthesise more, and because they are there's more stress," says Brett Seymoure, an ecologist and assistant professor of biological sciences at the University of Texas at El Paso. "It's just like a bodybuilder who's just always working out." When a plant photosynthesises, they're taking in energy, and if they're doing that all the time, it can be overwhelming and create a reactive type of oxygen that kills the plant.

Couple that with warmer winters and longer summers due to climate change, and you end up with trees growing well out of their natural rhythm, which can ultimately weaken them.

Seasonal changes

Blooming or budbursts typically happen in the spring with the arrival of warmer temperatures coinciding with longer days and more UV rays. However, Seymour says light pollution is scrambling those cues for plants. "The seasonal changes of plants have been affected by artificial light at night," says Seymoure. "They do budbursts sooner or they hold onto their leaves longer, and that's because the photoperiod, which is the ratio of daytime to nighttime, is being masked by artificial light at night."

Even ambient light that radiates miles out from a city can disrupt the circadian rhythms of plants and animals (Credit: Fabrice-Coffrini / Getty Images)

One study that analysed 13 years of budburst data from deciduous trees in the UK found that budburst happened up to 7.5 days earlier in areas that were brighter at night due to light pollution. Budburst can also change when trees drop their leaves in the autumn because, again, artificial light interferes with the perceived photoperiod of shortening days as winter approaches. 

Normally, as days grow shorter, deciduous trees stop the production of chlorophyll, the primary pigment used in photosynthesis, and pull nutrients out of their leaves, which is why they change colour and eventually fall to the ground. "But since they're just constantly bombarded by street lights, they don't get that photoperiod, so they're going to hold on to their leaves a lot longer, and they could lose all those leaves that have this chlorophyll which is actually very energetically costly," says Seymoure.

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Light pollution disrupts pollinators' circadian rhythms as well as their general life patterns, which ultimately impedes plant reproduction. Several studies, the UK moth study included, have found that nocturnal pollination is diminished under artificial lights. A 2017 study found that nocturnal plant-pollinator interactions were 62% lower in brightly lit areas than in non-illuminated ones. When those interactions shrink, plants aren't as stimulated to produce pollen, which leaves less pollen for diurnal pollinators like bees.

The seasonal changes of plants have been affected by artificial light at night – Brett Seymoure

Just like jet lag affects humans, light pollution can also stress pollinators' bodies by reducing their sleep and recovery time, ultimately making it harder for them to pollinate and reproduce.

Light pollution even impacts migration by attracting insects (and other flying animal species) away from their natural, intended path and into dangerous and often deadly scenarios. "[It] has been shown to disorient [bird] migration routes and change where species breed or overwinter," says Alaasam. These migratory changes can potentially impact plants that are pollinated by birds or plants that get their seeds dispersed by birds.

There are simple steps we can all take to reduce light pollution, and many of the positive effects are instantaneous.

In terms of insects, Seymoure calls this attraction to light the "trap effect" which is "where the insects come to the lights but they never pollinate because they're just too busy flying around in the light," says Seymoure. Other pollinators, such as certain species of beetles, are photophobic, and simply avoid vegetation under artificial light; this is the "repel effect". Around one-third of bugs that are attracted to artificial light at night don't survive past the morning, according to a review of 229 studies Seymoure co-authored, either due to predation, exhaustion, or hunger.

'Insect apocalypse'

Pollinator populations are steadily declining, and ecologists like Seymoure fear it's the result of a confluence of stressors, including light pollution, chemical pollution, climate change, and habitat loss. Insects are an essential keystone to life on this planet, and as we lose them, the species domino effect becomes clearer. For example, if honeybees native to the US die out, all the species of plants they pollinate could follow, with no other intervention – that's 80% of flowering plants. The US Department of Agriculture estimates those plants account for 25% of the food Americans eat today.

"Around 200 million years ago, flowering plants and insects started to co-evolve with each other. If you start to alter either the behaviour of the insect or the behavioural physiology of the plant, you're going to affect both of them," says Seymoure. "[With light pollution] you have this new weird situation that's going to have consequences for everything on this planet because pretty much everything depends on insects and flowering plants – 80% of our crop species are pollinated by insects."

By artificially extending the length of the day, light pollution can cause changes in a a plant's flowering pattern (Credit: Frank-Bienewald / Getty Images)

Plants and pollinators rely on temperature and light changes to know how, and when, to carry out their life processes. As the planet warms and light pollution grows, these processes will be thrown more and more off-balance, and it's unclear if the affected species will adapt fast enough to survive.

"Light pollution and climate change are making these cues [light and temperature] less reliable and causing some ecological chaos," says Alaasam.

Despite all of this, there are pollinators that aren't as negatively affected by light pollution. In fact, some have evolved to use it to their advantage. One study that looked at "city moths" from 10 different populations found that they'd adapted not to fly to artificial light at night. "Moths that had been exposed to artificial light over the last 20 to 50 years no longer had the genes that allowed them to fly to the light," says Seymoure. 

Pollinating bats also seem to have found a positive loophole. Not only do artificial lights illuminate the bugs they like to eat, but a 2022 study found they also increased pollination due to more fruit and seeds on the artificially illuminated trees (a potential result of excessive blooming). That may only be a temporary boon, however. As Seymoure fears, too much artificial light exposure could be overtaxing trees, weakening them over time. 

Many other insect species have never been attracted to light, so they aren't directly affected by light pollution. However, that doesn't mean they aren't indirectly impacted in other ways. For example, bees aren't attracted to light, but they're negatively affected by light pollution because the plants they pollinate aren't as stimulated to produce pollen by nocturnal pollinators who are driven away by artificial lights.

It might seem like these small changes won't have sweeping effects, but all these changes can also save money through lower energy costs too. This might help convince your office manager, landlord or city council to cut back on light pollution, says Alaasam.

These changes are starting to happen more and more in small, eco-conscious pockets of the world. The more communities start reaping the benefits, then perhaps others will follow suit, drawn like, forgive the expression, a moth to a flame. 

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L'Humanité

Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page

Il était une fois

Le 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin

Jean-Yves Mollier

On pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.

Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous)  américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.

Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.

De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.

Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.

Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.

Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.

« Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.

Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.

Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).

C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.

Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.

Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.

En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.

EN SAVOIR PLUS

« Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.

« Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.

« Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.

livres
L'Humanité

Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon

Enquête

À la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.

Rosa Moussaoui

Le 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le ­sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une ­résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant ­résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux ­adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »

Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas »  Christian Cambon 

Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdo­madaire marocain francophone Tel Quel.

Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».

« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».

Comme une atmosphère de Mamounia à Paris

Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-­président de la délégation parlementaire au renseignement.

En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.

Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.

Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.

Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.

Un ancien tortionnaire honoré

Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »

Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.

Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »

Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »

Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le Palais

Dans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.

Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».

« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »

« Notre allié le plus sûr au Maghreb »

Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’auto­détermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.

Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».

Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »

De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.

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BBC

How slimmed-down websites can cut their carbon emissions

"I'm horrified," says Valentina Karellas. "I know grams because I work with them every day and I know how much 10g weighs. And that's just one page."

She's just learned that every visit to her website's homepage generates up to 9.89g of carbon emissions. It's nearly 10 times the 1g target recommended by the Eco-Friendly Web Alliance, an organisation that offers accreditation for environmentally friendly websites.

This revelation is at odds with the rest of her business, which was set up to be sustainable. Karellas designs and makes knitwear, which she describes as wearable art, in her London workshop.

For her raw materials, she sources surplus yarns that would otherwise be thrown away. Everything is made to order on a hand-powered knitting machine, so there's no excess manufacturing and very little power is used.

The website is both an online portfolio and a shopfront. Beautiful, large images are used to showcase the designs and make the site look professional. "I don't want to compromise on that," she says, "but my priority is the environment. This needs to be sorted."

When her site was built, Karellas had no way of knowing its environmental impact. Now, there are several tools that expose this data and are inspiring businesses to drive down their carbon emissions. For instance, Website Carbon Calculator and Ecograder both estimate your home page's carbon emissions.

So how are websites reducing their carbon footprint? Switching to hosting based on renewable energy is a good start. The Green Web Foundation has a tool for looking up web hosts and their green credentials.

Then it's a question of reducing the amount of data that is stored and sent across the network, passing through all those machines that use electricity. It's a challenge when the average size of a web page has increased from 468KB in 2010 to more than 2,000KB today, according to httparchive.org.

As a result of faster internet connections, web developers haven't had to think so much about their file sizes. Many sites have big images and background videos. These are the leading culprits driving the size of web pages up.

Tom Greenwood is the managing director of agency Wholegrain Digital, which builds low-carbon websites. He took a look at Karellas's website and shared a few tips.

The video that plays automatically could be set to play only when the viewer chooses to watch it or scrolls to it, he says.

When you roll the mouse over a product a new image of it appears. "I'd encourage her to have a simpler interaction, such as a zoom effect," he says. That would avoid the need to download the second image.

The homepage has five full-screen photos to cycle through. "That would be something to think about," he says, "whether that is essential or whether there could be a static image, or a smaller image."

Pictures can be optimised so that their file sizes are smaller while the quality remains good. The modern WebP format is more efficient than the older JPEG, too.

More technology of business:

Karellas is encouraged that it's easy to take the first steps, and that any tweaks are unlikely to affect her business. "I'm sure it won't cost a sale just because I change things around a bit," she says.

Tim Frick is the founder of Mightybytes, which designs and builds websites. As well as driving down file sizes, he recommends streamlining the user journey through the site.

"It's easy to calculate emissions based on data transfer," he says. "It's less easy to calculate emissions based on things that cause a user to spend more time, i.e. more energy, on interacting with the page. Some pages get millions of views every day. That tiny frustrating thing that takes each user an additional 10 seconds ends up amplified."

Product design studio Quarterre worked with agency Future Selves to cut its website carbon emissions by 96%. They went from nearly 7g of carbon to 0.3g per homepage visit.

"There's a danger when you talk about 7g that you think that's not that much, but there's a cumulative effect to that," says Clive Hartley, director at Quarterre. "You want as many people as possible to be looking at your website and to come to your business. A more than 90% reduction in energy anywhere else would have people partying in the streets."

They rebuilt the website with a small number of simple pages. Rather than using large hero images, the new site uses smaller images, arranged to create a composite design.

Coloured stripes define the site's identity. They are created with text instructions and reduce the need for bulky image files.

Behind the scenes, animation and interaction effects were added using HTML and CSS, two fundamental web languages. That meant there was no need to download large JavaScript files often used to do this on other sites.

Although Quarterre works in a highly visual industry, Hartley didn't experience any compromise in the site design. "We didn't feel we were missing out on anything," he says. "The simple graphics and the clean corporate imagery for the studio were satisfying. It looks punchy and vibrant."

As well as rethinking images, user journeys and site structure, website owners can ask themselves whether any visits can be avoided altogether.

BioteCH4 turns food waste into energy, working with local authorities and companies. With a new site design, it was able to reduce its carbon emissions by an estimated 520kg, year on year. That's equivalent to 2,500 miles of air travel.

But the company also looked at reducing its bounce rate, the number of people who came to the site and quickly left.

"We had a lot of traffic arriving at the website," says Sharon Foster, marketing and brand manager at BioteCH4. "Looking back, that was a vanity metric. The bounce rate showed they didn't find what they wanted. We were unnecessarily driving people to the website and creating that carbon impact."

BioteCH4 reviewed all its content, deleted old news stories, and merged what was still useful into richer content pages.

More detailed search engine keywords were used to drive prospective customers - rather than general browsers - to destination pages, which were designed to give them exactly what they wanted.

As a result, the bounce rate was cut by about 21%, and bounces from web searches fell by more than 13%.

"Now, although website numbers have dropped, the people we are driving to the website, through organic searches or paid-for advertising, want to talk to us," says Foster.

With a sustainable website design project, companies need to decide where they draw the line. The most efficient site would be text only, but nobody wants to visit that in 2023.

"We want richer online experiences," Wholegrain Digital's Tom Greenwood says. "For me, the line is: do what you need to do to achieve your goals but do that in an efficient way."

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L'Humanité

À Nantes, la CFDT a réussi son retour sur le terrain

Actu

Les cortèges orange sont très fournis depuis le début des mobilisations contre la réforme des retraites. Une visibilité qui témoigne d’une nouvelle stratégie de la centrale syndicale, plus combative face à un dialogue social en panne.

Clotilde Mathieu

Nantes (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.

«S’il y a un report de l’âge légal de départ en retraite à 64 ou 65 ans, la CFDT se mobilisera pour contester cette réforme », avait prévenu, début janvier, Laurent Berger. Deux mois plus tard, ses troupes sont en mouvement. À Nantes, sur le parvis de la gare, à la croisée des trams, comme sur les lieux de vie et de travail du département, les « adhérents », comme ils s’appellent, s’activent. Un travail de terrain qu’il leur a fallu réapprendre. Depuis quelques années, l’activité syndicale des représentants élus des salariés s’est focalisée sur la vie de l’entreprise. Les mouvements sociaux étaient concentrés sur les salaires, les conditions de travail ou lors de plans sociaux, spécifie Odile Denis, coordinatrice au sein de la CFDT de la Loire-Atlantique. « Les manifestations ne faisaient plus partie de notre activité », confie Viviane, permanente en charge des droits des femmes. Si bien que les militants cédétistes avaient « perdu quelques réflexes », sourit, de son côté, le secrétaire général de la CFDT départementale, Éric Malo. Après deux manifestations, les « automatismes » sont revenus, annonce Matthias, permanent du syndicat, chargé de la formation.

Une base qui pousse

La vie militante a été aussi aménagée. En plus du conseil aux élus, les permanents ont consacré une partie de leur temps à la réussite des journées d’action inter­professionnelles. « Nous nous sommes réparti­ les rôles », développe Éric Malo, chargé des relations avec l’intersyndicale. Odile Denis est, quant à elle, responsable des initiatives. Cette dernière a également la lourde tâche d’œuvrer auprès des petites sections, nombreuses à la CFDT, composées d’un à quelques adhérents dans lesquelles « il est plus difficile de faire bouger les collègues, de s’affirmer face à l’employeur pour dire “je vais faire grève” ».

Anthony, dirigeant de la section syndicale du sous-traitant automobile Vibracoustic à Carquefou, à l’est de Nantes, a composé la semaine dernière le numéro de téléphone d’Odile pour organiser une action, hors de son usine, afin d’élargir la mobilisation. Quelques jours plus tard, bravant le froid, dès 7 heures du matin, Anthony, Karine, Yannick, avec quelques syndiqués d’autres sociétés, ont sorti leurs équipements militants pour se répartir les feux tricolores du carrefour menant aux sites industriels. Une initiative « incroyable », plébiscitée par les sourires et les coups de Klaxon des automobilistes matinaux. Des encouragements reçus cinq sur cinq par Yannick, élu CFDT d’une usine voisine, spécialiste des plastiques pour l’automobile : « Cela fait un bout de temps qu’on n’était pas sortis ! »

Cet ouvrier, qui compte les jours avant la retraite, n’a pas toujours été en accord avec les « hautes sphères » de son syndicat, battant plusieurs fois le pavé « sans étiquette » avec les autres organisations syndicales. Heureusement, Laurent Berger a été « poussé­ par sa base », juge-t-il. Et il est « impeccable ». Car, contre cette réforme si injuste, qui pénalise « en premier lieu les ouvriers, il n’est pas question de céder », martèle Yannick. À 59 ans, l’opérateur est dans un « sale état », les épaules et les poignets surtout.

Ne pas renier sa singularité

Cette nouvelle orientation a été plébiscitée lors du dernier congrès, en juin, explique Anthony. « Il y a une envie de montrer de l’orange autrement qu’à travers la réunion, en rendant visible une CFDT telle qu’elle est, abonde, de son côté, Matthias . Et pas comme certains la voient, “vendue aux patrons”. » D’autant que, « si Laurent Berger a durci le ton, c’est parce que le dialogue social n’est pas de haute qualité dans les entreprises, ni même au niveau du gouvernement, qui a du mal à avoir une écoute ». Mais cela ne signifie pas déserter la table des négociations, qui, soulignent-ils, donne des résultats. Ni de renier la singularité du syndicalisme cédétiste.

Cette identité, Karine compte bien la préserver. Elle pointe notamment la différence de contenus sur le sujet des retraites avec ses homologues de la CGT, mais aussi les modalités d’action. « Je ne suis pas pour couper l’électricité ni pour le blocage. » Dans sa section, une action « journée de la canne » pour les non-grévistes a été mise en place. L’objet en bois, bombé en orange, a été fabriqué par les militants pour que les salariés, notamment les non-grévistes, puissent signifier leur opposition au projet, en concertation avec le patron. Des « opérations de communication » qui permettront de peser encore sur l’opinion publique, et jugées plus efficaces pour faire reculer le gouvernement que la grève, selon la militante. « Les deux ne s’opposent pas », tranche, de son côté, Éric Malo, content que le rythme des « gros rendez-vous » se poursuive, en plus des débrayages décidés entreprise par entreprise. 

CFDTRéforme des retraitesnantesLaurent Berger
BBC

Children who speak languages as diverse as Welsh, Spanish, Czech, Finnish and many others, learn to read more quickly than English-speakers

Alex loved books and languages. His parents were native English speakers, and the family lived in Japan, so Alex spoke English at home, and Japanese at school. At the age of 13, however, Alex was diagnosed with dyslexia, a learning difficulty that affects reading and writing. According to test results, his English reading level was that of a six-year-old.

The results were a shock. "This test came along and they were like, actually, your writing is horrible," Alex recalls. "I thought I was doing ok. Yes, there was a bit of a struggle, but I assumed everyone else was struggling. In fact, the numbers that came out were quite devastating from my perspective."

To researchers, the even bigger surprise was his performance in the other language he used. When he was tested in Japanese at the age of 16, his literacy was not just good. It was excellent.

"We compared his Japanese test results to those of 20-year-old Japanese university students," says Taeko Wydell, a professor in cognitive neuroscience at Brunel University London, and one of the researchers who studied Alex's case in the late 1990s and early 2000s. "He was often equivalent, and sometimes better, than those university students. So he was a really able reader in Japanese." His writing was also very good.

Alex wasn't particularly surprised by the Japanese test results himself: after all, he liked reading, and he read a lot. What puzzled him more was the struggle with English. As the test showed, "I spoke very well, and my vocabulary was large, but I could not spell to save my life. It was quite a blow to my self-confidence, but also fascinating."

How was this dramatic contrast possible, given that dyslexia is commonly thought of as an innate, lifelong condition?

The answer lies in how our brain processes writing – and how different languages are written.

A child practises Japanese calligraphy (Credit: Getty Images)

For those who read effortlessly, it may be surprising to hear just how hard our brain has to work to make sense of the marks on a page. Reading requires good verbal memory, for example. In English, readers also have to know which sounds the different letters represent, and how those sounds make up words – a skill known as phonological awareness.

Children with dyslexia typically struggle with that. They may not be able to say which sounds make up the word "hot", how they differ from "hat", and which word you get if you switch the "h" for a "p". To this day, Alex (who prefers not to give his full name for privacy reasons) says he finds it hard to tell the difference between similar words such as "spear" and "spare". He also finds reading aloud particularly tricky, as it involves an extra layer of phonological processing.

That phonological difficulty is less of an issue in scripts with more picture-based characters, such as Japanese writing.

But that's not all there is to it. For a start, Japanese also has words that are spelled out. And yet, spelling those words is still easier than it is in English – and not just for Alex. That's because Alex's story is a dramatic example of a much broader phenomenon, affecting people of all abilities: how well you read and write can depend on the language you are using.

Consider, for example, how long it takes children to learn to read in different languages, or more specifically, in different orthographies (spelling systems).

"There is quite a lot of evidence that learning to read in English just takes longer because it's harder than other orthographies," says Karin Landerl, a professor of developmental psychology at the University of Graz, Austria.

Children who speak languages as diverse as Welsh, Spanish, Czech, Finnish and many others, all tend to learn to read more quickly than English-speakers.

Welsh children can read more words in Welsh than English children of the same age can in English. In Finland, most children can read within a few months of starting school, while it takes English-speaking children much longer. A study comparing children learning to read in English, Spanish and Czech found that reading skills in the latter two languages soared soon after the start of instruction, while the English-speaking children progressed more slowly.

A bench in Bogota, Colombia, with Spanish and English messages inviting passers-by to take a coffee break (Credit: Getty Images)

One reason is that English is spelled somewhat chaotically. While the English pronounciation of many words has changed over time, the spelling has remained the same, Landerl says. "And English has always been very tolerant towards other languages and tends to absorb foreign words along with their original spelling."

As a result, the way a word looks on the page may not be how it is pronounced. The same sound can be written in different ways (such as the "ite" sound in light and kite), and the same letters may be read with a totally different sound (such as the "ea" in steak, meat, learn, bread). Wydell points out that "ink" is always consistent – think, sink, pink, and so on. But "int" seems consistent… until it is not: mint, lint, tint, but then: pint. There are words like yacht, that just have to be memorised – but also, words like cat, which can be read letter by letter.

"If you try to learn to read in English, and you don't have a good phonological awareness – an awareness for the sounds of spoken language – it can lead to massive difficulties," says Landerl. "Because you don't understand how the letters and sounds fit together."

In languages such as Finnish, Hungarian, Basque, Welsh, Albanian, Spanish, Czech, Italian and German, the letters and sounds are matched much more consistently. They are known as transparent orthographies. Say, if you take the Spanish word monte, which means mountain, it's read m-o-n-t-e, and you can read it letter by letter and get a correct, predictable result.

Because they are so consistent, having weak phonological awareness is less of an obstacle in these languages, research by Landerl and her team suggests. Children who are not that good at recognising sounds can still learn to read well in them. For example, German-speaking children with dyslexia "can read with relatively high accuracy. They are very slow at reading, but they can work it out," Landerl says.

Such slow reading can be a serious obstacle in itself, and even make children stop reading altogether, according to Landerl. But it is different from the hurdles faced by English-speaking children with dyslexia, who may not be able to identify a word at all. Research has in fact shown that an inconsistent spelling system can exacerbate some symptoms of dyslexia.

Even those of us who may think we read English well, still make a hidden effort. Eye-tracking research has shown that English adults' eyes linger more on each word, as if really trying to crack the whole unit. In transparent languages, the eyes just track the letters, and decode the words bit by bit.

English is not the only language that makes these special demands on the brain. Danish spelling is similarly inconsistent (and Danish children also take longer to learn to read, compared with children in more consistently spelled languages). French is somewhere in between, with certain predictable patterns, but also, words that just have to be memorised, such as "monsieur".

Orthographic chaos may help explain, then, why Alex struggled so much with English. But why did he connect with Japanese?

A participant writes Japanese calligraphy during a New Year calligraphy contest in Tokyo (Credit: Getty Images)

In some ways, Japanese has a more complicated writing system than English. It consists of three scripts: Hiragana, Katakana, and Kanji.

Kanji is written in characters that were originally imported from China. These characters often have a Chinese-based pronunciation, and a Japanese one. The word for "mountain", for example, is written as 山, and read as "san" (Chinese-derived) or "yama" (Japanese-based).

Alex says he finds reading Kanji much easier than reading English words, partly because you can "recognise the meaning of a character before reading it". That is to say, you can see that a character is a mountain, or a fish, or maybe it has a little fish in it, to show that it is fish-related. By contrast, in English, you need to grasp the whole word and its sound, then figure out the meaning.

Hiragana and Katakana, meanwhile, consist of signs that represent syllables. These scripts are very consistent: the Hiragana sign ね is pronounced as "ne", for example. Hiragana is the first script Japanese children are taught, Wydell says: "It's no secret that children learn to read Hiragana, and then Katakana, very easily. By the end of the first term of school, 95% of children can read and write in Hiragana."

Alex cannot even remember learning Hiragana: "It came so naturally to me." He has never struggled with it.

Finding it difficult to process sounds, as was the case with Alex, is not such a big barrier in Japanese, Wydell says. But there can still be other problems: "In Japanese, you have to be good at visual-spatial processing skills, because you have to configure all these characters in a small square," she says. "If Japanese children have problems with visual-spatial processing, they tend to show difficulties in reading and writing in Japanese," especially with Kanji characters.

In fact, a study of Cantonese-speaking children with dyslexia found that some read more fluently in English, and struggled with picture-based Chinese writing.

However, children with both a phonological and a visual-spatial processing deficit would find both English and Japanese writing difficult, Wydell says.

Neon signs in Hong Kong with Chinese and English writing (Credit: Getty Images)

Let's Talk explores some of the biggest discoveries and mysteries around languages, whether spoken, written or signed. Can we use these insights to live better – more fully, more adventurously, more in touch with others and ourselves?

Because of these differences between writing systems, learning to read in two languages can offer surprising benefits.

Marie Lallier is a specialist in educational neuroscience at the Basque Center on Cognition, Brain and Language in San Sebastian, Spain. She and her team studied two groups of bilingual children in the Basque region: a French-and-Basque-speaking group on the French side of the border, and a Spanish-and-Basque-speaking group on the Spanish side. The children were learning to read in both their languages.

The researchers tested their reading skills in Basque, and in made-up words such as "umke", which the children couldn't just read by having previously memorised them, but had to decode letter by letter. They found that the children used different reading strategies, depending on whether their second language was French or Spanish.

Learning a second language very early on could be an actual help for kids with reading difficulties – Marie Lallier

Essentially, the French-Basque children used a more "French" reading style, which involves grasping words as a whole – good for French words that can't be decoded letter by letter, and also good for the familiar Basque words they already knew.

The Spanish-Basque children tended to decode the words letter by letter – which works for Spanish and Basque, since both are transparent.

Each style gave the children a different advantage.

The French-influenced, whole-word approach helped the French-Basque children read a text of familiar Basque words quickly and accurately. Even though the text was in Basque, not French, their underlying skill of remembering words helped them. "They were making fewer errors when they were reading [familiar] Basque words, compared to other group," says Lallier. "But the other group were making fewer errors when reading new [made-up] words, where you have to decode it letter by letter."

Having a second reading strategy can have other advantages, too. Another study by Lallier focused on Welsh-English bilingual adults with dyslexia, and monolingual English speakers with dyslexia. The Welsh-English bilinguals were better at decoding new words – because Welsh had given them more practice at this kind of reading strategy.

"Learning a second language very early on could be an actual help for kids with reading difficulties," says Lallier, especially if that language is transparent and boosts their decoding skills.

Speaking to Alex about his dyslexia diagnosis as a teenager, one can't help but notice another benefit of having a second language: confidence.

"Because I had the Japanese to fall back on, it was a confidence blow, but it wasn't the end of the world," he says. His attitude was: "Fine, I'm struggling, but so what, at least I can speak the language [English], and I've got another language [Japanese], that I can comfortably read in."

Today, he lives in Japan and uses both English and Japanese in daily life. He uses technology, such as spell-checkers, to avoid spelling mistakes in English. And while he finds reading in English more tiring than in Japanese, he enjoys reading books in both languages, sometimes even comparing translations. On the one hand, the fact that his formal education was not in English, and his dyslexia in English was diagnosed relatively late, meant he possibly missed out on techniques that might have helped him earlier. On the other hand, he sees an upside:  "I didn’t recognise the struggle until I had good, healthy self-esteem that I could tackle it with."

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Valeurs Actuelles

Maurras au carmel

Décembre 1926 : la foudre tombe sur la droite française. Devant les cardinaux réunis en consistoire, Pie XI condamne le mouvement nationaliste et néoroyaliste Action française, interdisant notamment de lire le journal du même nom sous peine d’être privé des sacrements et des funérailles religieuses. Le vendredi 24 décembre 1926, en une de son quotidien, l’Action française répond par un non possumus marquant son refus de se soumettre. Ce drame n’a pas échappé au carmel de Lisieux dont la prieure, mère Agnès de Jésus, est une sœur aînée de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Les religieuses sont-elles d’Action française ? Non, bien sûr, mais elles perçoivent bien que ce conflit entre un mouvement qui réunit une majorité de catholiques et le pape va entraîner des effets néfastes pour les âmes. Au nom de l’obéissance, elles se placent derrière Pie XI. Mais une idée s’impose à l’une d’entre elles : offrir sa vie pour la conversion de Maurras. Quand elle décède, le retour à Dieu du maître de l’AF ne s’est pas réalisé. Sa sœur de sang, religieuse dans le même carmel, entreprend alors de s’adresser à Maurras lui-même pour le pousser à la conversion.

Sœur Madeleine de Saint-Joseph se montre respectueuse mais ne lâche jamais Maurras et l’invite à la conversion.

Et c’est ainsi que commence en 1936 une correspondance proprement incroyable entre une petite carmélite retirée du monde et un intellectuel influent et chef d’un mouvement politique condamné par Rome. Au fil de la correspondance, sœur Madeleine de Saint-Joseph se montre respectueuse mais ne lâche jamais Maurras, l’invitant à la conversion, répondant à ses arguments, le poussant à l’acte d’humilité nécessaire à la rencontre avec Dieu tout autant qu’à la soumission au souverain pontife. Étonné, ému même, le chef de l’AF entre dans cet échange, malgré les circonstances parfois contraires (en 1936-1937, il est en prison), se laisse bousculer mais tient ferme ses positions. Non pas tant sur le plan personnel – sa position intérieure n’a rien à voir avec l’athéisme que ses adversaires lui prêtent – qu’en tant que responsable d’un mouvement dont il considère la condamnation injuste.

De son côté, mère Agnès suit avec attention cet échange et tient au courant Pie XI. Ce qui conduit Maurras, en 1937, à écrire au souverain pontife et à ainsi poser les premiers pas d’une reprise de contact qui conduira à la levée de la condamnation en 1939. Entre-temps, le comité directeur de l’Action française aura adressé une lettre au nouveau pape, Pie XII, regrettant publiquement le ton des polémiques passées et celles des opinions professées qui seraient « contraires aux enseignements de l’Église ».

Le “Conseil d’État tenu par des anges”

Et Maurras ? Le 13 juillet 1937, il s’est rendu en pèlerin au carmel de Lisieux. Est-il devenu catholique ? Non, mais il reste sous l’influence de celles qu’il appelle le « Conseil d’État tenu par des Anges » (mère Agnès, sa sœur également carmélite sous le nom de sœur Geneviève de la Sainte-Face et sœur Madeleine de Saint-Joseph).

Et c’est au seuil de la mort, en 1952, qu’il se confessera, recevra l’absolution puis l’extrême-onction avant de mourir le chapelet en main. Un aboutissement rendu possible par une correspondance aujourd’hui publique, dévoilant à la fois les secrets d’une âme et les péripéties de l’Histoire.

“Un chemin de conversion, correspondance choisie entre Charles Maurras et deux carmélites de Lisieux, 1936-1952”, rassemblée par Xavier Michaux, préface de Jean Sévillia, Pierre Téqui Éditeur, 472 pages, 28 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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BBC

Tyson Fury v Oleksandr Usyk: Undisputed fight unlikely to happen next, says Usyk's promoter

Last updated on 49 minutes ago49 minutes ago.From the section Boxing

The undisputed heavyweight fight between Briton Tyson Fury and Oleksandr Usyk is "unlikely to happen next," according to the Ukrainian's promoter.

London's Wembley Stadium was booked for 29 April but Alex Krassyuk says Fury has priced himself out of the bout.

Krassyuk says a 60/40 split to the winner was rejected by Fury and Usyk could instead face Daniel Dubois next.

"I don't think Fury and Usyk will fight in April - or even next as Usyk has his mandatory obligations," he said.

Fury, 34, is the WBC champion and the 36-year-old Usyk holds the WBO, WBA and IBF belts.

Speaking to BBC Sport, Krassyuk added: "Unless Queensberry [Fury's promoters] somehow win a jackpot lottery and have enough money to pay Tyson's demands, it is very unlikely to happen."

Queensberry Promotions' Frank Warren, who represents Fury, said a decision on the fight "will be decided by this weekend".

On Friday, Fury posted on his social media channels offering a 70/30 split.

"From every day from today that you linger or mess around, I'll deduct one percent from the 30 per cent," he added on Instagram.

Usyk - a former undisputed cruiserweight champion - has won all 20 professional bouts, while Fury has 33 victories and one draw on his record.

A potential Fury-Usyk contest to crown the first undisputed heavyweight champion in the four-belt era was close to being finalised.

Saudi Arabia was understood to be the frontrunner as host, but the new Jeddah Stadium could not be completed in the timeframe required by both champions.

Wembley Stadium was then provisionally booked and Krassyuk joined Warren on 15 February at Arsenal's home Premier League game against Manchester City to continue negotiations.

"Everyone was on board," said Krassyuk. "The only thing that was pending was Tyson Fury's consent, which is still pending."

Krassyuk added a 50/50 split was initially agreed, but then Fury increased his demands and later rejected an offer which would see the winner take a larger purse.

"We haven't heard anything from Tyson that would be the evidence of his real intention to take part in the fight in London," he said.

"Even if Tyson says today he was stupid and has realised he's doing bad things for the fight and says let's fight on April 29, it will still take a certain amount of time to fix the paperwork.

"Only a small passage of time will be left for promotion. A fight this big needs to be given time to promote - it is not likely."

Fury's team believes even if a deal cannot be agreed for April, the undisputed fight can still happen later this year once each fighter has faced their mandatory challengers.

There has not been an undisputed heavyweight fight since 1999 - and no champion in the four-belt era.

"The fight we still want is Tyson for the undisputed," Krassyuk added. "It's Usyk's objective. His purpose is to go through all the challenges in the training camp and have four belts around his arm.

"I visited him at his training camp and spent quite good time there. He's relaxed, it's his normal state of mind.

"Whatever comes, he's grateful to get it. He might be a bit disappointed, but he won't throw in the towel and give up on his road to greatness."

As unified champion, Usyk may now be required to defend against mandatory challengers and Dubois is first in line, said Krassyuk.

Warren, who also promotes Dubois, will push for the Londoner to fight Usyk next - should the Fury contest fall through.

The 25-year-old has won 19 fights and lost one. Dubois beat American Trevor Bryan in June last year to win the 'regular' heavyweight title and then stopped Kevin Lerena in the third round in December, despite being floored three times in the first.

Undefeated Briton Joe Joyce - who beat Dubois in 2020 - is the WBO's number one-ranked challenger, while Croatia's Filip Hrgovic is mandatory for Usyk's IBF title.

The WBC is yet to confirm Fury's next mandatory. It was due to be the winner of Deontay Wilder's fight with fellow American Andy Ruiz Jr, but there are doubts that bout will happen.

L'Humanité

Toulouse : Capitole de la lutte contre la réforme

Reportage

Distributions de tracts, manifestation monstre, cortège féministe, assemblée générale en fac et grève reconductible… La préfecture de Haute-Garonne a vécu une semaine au rythme des mobilisations contre le projet macroniste. Reportage.

Samuel Ravier-Regnat

Toulouse (Haute-Garonne), envoyé spécial.

«Mettre la France à l’arrêt » : l’objectif avait été affiché dès le 11 février par l’intersyndicale opposée à la réforme des retraites, avec pour échéance le 7 mars. À Toulouse, comme partout en France, la semaine a été rythmée par les manifestations et les grèves, reconduites dans certaines entreprises, en attendant la nouvelle journée de mobilisation prévue samedi. Notre récit.

Mardi 7 mars, 8 heures. « Notre objectif, c’est de mettre un gros bazar »

« Contre la réforme des retraites ! » Un paquet de tracts dans une main, un sac de madeleines dans l’autre, Émilie aborde par ce slogan synthétique les automobilistes à l’arrêt au niveau d’un rond-point de Ramonville-Saint-Agne, commune limitrophe de Toulouse.

C’est ici que convergent chaque matin des milliers de travailleurs de l’industrie aéronautique et spatiale, qui fait la fierté de la préfecture de Haute-Garonne. Ce mardi 7 mars, à l’occasion de la nouvelle journée de mobilisation annoncée par l’intersyndicale, la circulation est fortement ralentie depuis 7 heures du matin par les actions de tractage des grévistes qui laissent passer les voitures au compte-gouttes.

Vu sur le terrain : aux quatre coins du pays, la grève s’enracine

« Ça fait cinq fois qu’on manifeste et qu’il ne se passe pas grand-chose ensuite. On n’a pas le choix, on doit passer à la vitesse supérieure si on veut être entendus », pose Émilie, employée à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.

Derrière elle, des centaines de véhicules forment une longue file d’attente. « Notre objectif, c’est de mettre un gros bazar », revendique Benoît, délégué CGT chez Airbus Defence & Space, qui fabrique des satellites. Une cinquantaine de personnes sont présentes, bientôt rejointes par une trentaine d’autres, revenues d’un rond-point qu’elles ont bloqué pendant deux heures.

Un attelage disparate autoproclamé « citoyen », sans étiquette ni drapeau, où l’on croise « Gégé », 27 ans, qui avait participé aux manifestations des gilets jaunes en 2018 et en 2019. « Dans les deux mouvements, on part d’une revendication spécifique, mais au fond c’est tout le système qu’on veut remettre en cause », souffle-t-il.

Mardi 7 mars, 15 heures. « Une journée d’exception »

Frédéric est tout de noir vêtu, jusqu’au parapluie qui le protège de la pluie qui arrose la gigantesque manifestation toulousaine contre la réforme des retraites. Le trentenaire employé dans la cybersécurité était déjà des précédentes journées de mobilisation. « Nos dirigeants nous demandent de travailler deux ans de plus, mais ils n’ont jamais fait un travail physique de leur vie. Ils sont déconnectés de la réalité », peste-t-il.

Et de confier qu’il trouve « complètement justifiée » la volonté exprimée par l’intersyndicale de « mettre la France à l’arrêt » à partir du 7 mars. Dossard de la CFTC sur les épaules, Patricia, intérimaire dans l’énergie, abonde, mais souligne que la grève reconductible « n’est pas possible pour tout le monde en raison des fins de mois trop difficiles ».

7 mars. La France à l’arrêt, acte I

L’heure est à la détermination et à l’enthousiasme. Au diapason de la dynamique nationale, la mobilisation toulousaine atteint un niveau record : 120 000 manifestants selon l’intersyndicale (27 000 selon la police), soit l’affluence la plus élevée depuis le début du mouvement. « C’est une journée d’exception, malgré la pluie. Cela faisait des semaines qu’elle était dans les têtes de tout le monde », salue Marie-Cécile Perillat, cosecrétaire générale de la FSU en Haute-Garonne, qui se réjouit aussi de « l’installation dans la durée d’une dynamique de grève ».

Mercredi 8 mars, 12 h 30. « Les jeunes peuvent faire la différence »

Le Mirail, fac rouge. Fidèle à sa réputation de bastion de la lutte sociale, l’université toulousaine, rebaptisée Jean-Jaurès en 2014, est bariolée d’affiches et d’autocollants aux couleurs de la mobilisation contre la réforme des retraites. « Même si notre retraite arrive dans longtemps, on y pense. On veut aussi exprimer notre ras-le-bol face à ce que ce gouvernement propose à la jeunesse, c’est-à-dire la précarité de A à Z », expose Louise, étudiante en anglais de 23 ans, depuis le « quartier de lutte » établi par les protestataires, où l’on prépare des pâtes à la sauce tomate servies à prix libre aux étudiants dans le besoin.

Retraites « Quel avenir, si on ne se mobilise pas ? »

En face du bâtiment le Gai Savoir, occupé depuis quelques heures, des militantes achèvent à peine une peinture murale violette représentant une manifestation féministe, quand commence une assemblée générale avec une centaine de personnes. Beaucoup moins que lors des précédentes journées, regrettent les orateurs, qui discutent des moyens de « massifier » le mouvement. Pour faire basculer la contestation dans une autre dimension ? La présidente de l’Unef à Toulouse, Jessy Berger, l’espère : « Les jeunes ont une capacité de mobilisation énorme qui peut faire la différence. »

Mercredi 8 mars, 14 heures. « Touchez ni à ma retraite ni à mon cul ! »

« Est-ce que je manifeste contre la réforme des retraites ou pour la Journée internationale des droits des femmes ? Les deux ! Je suis une femme et à cause de la réforme je vais devoir travailler jusqu’à 64 ans, et même 67 ans si je veux une retraite complète. Ça me met en colère. » Aide-soignante en maternité, gréviste et syndiquée à SUD, Carole participe à la marche féministe qui emprunte le même parcours que la manifestation de la veille – mais cette fois sous le soleil.

Un large 8 mars aux forts accents sociaux

À 49 ans, elle s’est déjà résignée à « partir avec une petite retraite », comme ses collègues aux carrières hachées, nombreuses dans un métier essentiellement féminin. « Quand vous êtes aide-soignante, vous êtes pétée de partout à 50 ans. Soulever des patients, ça use ! » souligne-t-elle.

Professeure de français dans un lycée de l’Est toulousain, Marion, 45 ans, est là parce qu’elle « adore faire les manifestations du 8 mars », pour « l’énergie de dingue » qui s’en dégage. Gréviste la veille, elle souhaite une « convergence » avec les revendications féministes qui pourrait « donner un nouveau souffle » au mouvement.

Elle aussi s’imagine mal enseigner vingt années supplémentaires. « C’est un métier avec beaucoup de charge mentale. À 67 ans, j’ai peur d’être essorée », explique-t-elle. Le joyeux brouhaha des tambours et de la sono couvre sa voix.

Les slogans contre les violences faites aux femmes se succèdent, qui visent notamment le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, accusé de viol dans une affaire dans laquelle la justice a rendu une ordonnance de non-lieu en 2022. « Touchez ni à ma retraite, ni à mon cul ! » a écrit une étudiante au dos de sa veste. Comme une tentative de synthèse des mots d’ordre de la journée.

Jeudi 9 mars, 10 heures. « La date de fin du conflit, c’est quand Borne retire sa réforme »

Plusieurs centaines de véhicules bleus stationnent sur le parking de l’agence Enedis la plus importante de la métropole toulousaine, rue Marie-Laurencin. Des drapeaux cégétistes rouges annoncent la couleur : le site est occupé depuis la nuit du dimanche au lundi par des salariés décidés à « reprendre leur outil de travail » pour protester contre la réforme des retraites.

Plus aucun véhicule n’en sort, sauf pour les interventions d’urgence. « Tous les travaux de maintenance seront reportés aussi longtemps que nécessaire. Si ça dure, ça va créer un bordel monstre », prévient Thomas Bozonnet, coordinateur régional de la fédération mines-énergie de la CGT. Les grévistes protestent contre le recul à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, mais aussi contre la suppression du régime spécial des travailleurs des industries électriques et gazières.

Ces derniers jours, ils ont enregistré le ralliement des salariés de l’agence Enedis de Saint-Alban, occupée depuis la mi-février. Des employés d’EDF, GRDF ou de RTE participent aussi au roulement qui permet au piquet de grève de tenir sur le temps long.

Au total, ils sont quelque 200 grévistes, ce jeudi matin, pour l’assemblée générale organisée dans le hangar reconverti en lieu de vie où sont entreposés les véhicules lourds. « Nous sommes en colère et le gouvernement ne nous entend pas. On va donc monter d’un cran et on ne s’interdira rien. On rentre en résistance », annonce à la tribune Majid Galla, secrétaire général CGT énergie Toulouse.

À l’unanimité, la reconduction de la grève est votée, avec de nouvelles actions de « mise en sobriété énergétique » (coupures d’électricité ciblées) dans la journée. « On ne va pas lâcher. La date de fin du conflit, pour nous, c’est quand Élisabeth Borne retire sa réforme », promet Thomas Bozonnet. 

Le rédacteur en chef d'un jour : « Les entreprises privées sont mobilisées »

On entend trop souvent – encore – dire que les grévistes sont des privilégiés, salariés du secteur public, avec un statut à part. Ce n’est pas le cas. Il existe beaucoup de débrayages dans les boîtes privées. C’est important de le rappeler et le cas d’Airbus est symbolique. Airbus Toulouse est l’un des plus gros sites industriels de France. Les salariés s’y mobilisent régulièrement et, aujourd’hui encore, contre cette réforme des retraites. Le 19 janvier, un salarié sur huit du géant de l’aéronautique a défilé dans les rues de Toulouse, soit près de 2 500 personnes. C’est d’autant plus symbolique, d’ailleurs, qu’on n’est pas là dans un bastion de la CGT. 

Réforme des retraitestoulouseMobilisations retraites
BBC

Men and women are raised and grow up in the same society with the same norms. And as a result of that, we’re all internalising the same gendered norms and beliefs – Francesca Manzi

Adela was 23 years old when she started working for a global consumer-goods company in London. Her team was predominantly female, including her bosses. During her first week on the job, one of the few men she worked with strolled over and dropped a book on her desk. “He told me it would serve as my manual for working here,” she says.

The book was The Devil Wears Prada, the 2003 novel by Lauren Weisberger, about a young woman who endures behaviour that borders on psychological and emotional abuse at the hands of her fashion-magazine editor boss, who’s also a woman. 

“It was kind of hilarious at the time, but with hindsight it was really sad,” says Adela. “Because the book actually did mirror my future relationship with many of my female bosses at that workplace.” 

Adela, who is withholding her surname for career considerations, recalls that the work environment at the company was “toxic”, built on a culture of “secrecy”. Her female bosses, she says, were “image obsessed”, and unwilling to embrace fresh ideas or perspectives. She says that created an atmosphere of fear, where juniors felt uncomfortable speaking out, and everyone seemed defensive. After six months, she quit and made a resolution for the rest of her career: never work in a team of only women again – and be very careful choosing to work for another woman at all.

Adela’s experience of conflict might be more dramatic than that of other women who have worked under a female boss, but it’s certainly not atypical.

In discussions about what helps women succeed in the workplace, experts often talk about the importance of female role models. And while there’s plenty of data showing that female mentorship can be advantageous for women, there’s just as much anecdotal evidence indicating that having a female boss hinders a woman’s chances to be happy, successful and supported at work. And it’s the latter narrative that has prevailed in the popular imagination.

There’s no comprehensive proof senior women are less helpful – or more harmful – to junior women, compared with senior men to junior men. Yet plenty of women, like Adela, have experienced other women making their lives hard at work, even driving them to quit.

Yet it may not be that women are infighting more – instead, for a number of reasons, conflicts among female employees and their women bosses often draw most of the workplace attention. In the 1970s, academics even coined a term for the phenomenon: the ‘queen bee syndrome’ – the idea that high-ranking female employees jostling for a rare seat at the table creates a hostile work environment for female subordinates.

But the thinking behind that theory has increasingly fallen out of favour, as experts have established that the high-profiling of these woman-to-woman conflicts is about more than just individual women being mean, territorial or ‘catty’, as they’re sometimes described. Instead, they’re manifestations of gendered norms that still shape the workplace today – and may hold back other women from reaching their full professional potential.

Woman-to-woman conflict in the workplace is often more about gendered norms than just individual women being mean (Credit: Getty Images)

Assertive and competitive leaders

There are many long-held gendered stereotypes in society. Academics say that, predominantly, men are expected to be assertive, competitive and ambitious; while women should be nurturing, caring and compassionate. Consistently reinforced throughout broader society, these stereotypes play out in management styles, too.

To succeed in the workplace, experts say that these deep-seated biases mean both genders feel that success is tied to ‘male’ qualities. And despite progress around gender roles, men and women largely buy into the myth that men should be dominant and women submissive, and that men should lead while women follow.

“There’s a basic assumption that women might endorse or believe in gender stereotypes less than men … this assumption is simply not correct,” explains Francesca Manzi, assistant professor of management at the London School of Economics. “But men and women are raised and grow up in the same society with the same norms. And as a result of that, we’re all internalising the same gendered norms and beliefs.”

For women in the workplace, data shows how entrenched these stereotypes remain. According to Gallup, since 1982, women in the US have consistently been more likely than men to say they prefer a male boss.

Through her research, Manzi – who specialises in the study of covert manifestations of gender bias – shows that it’s not necessarily the case that women have a stronger aversion to working for a female boss, per se. Rather, it’s simply a societal norm for a man to be in a more senior position than a woman; a woman at the top may seem at odds with society’s perception of what constitutes a typical leader.

Yet data shows this bias against women leaders isn’t rooted in fact. Much research has concluded that women can actually be better managers, especially during times of crisis.

“And yet, when people ask if they want a female manager, they say no,” says Kelly Ceynowa, an organisational psychologist, coach and consultant based in New York City. Ceynowa says that in even in an organisation which aspires to be a meritocracy – a structure in which the best people get promoted regardless of their gender, race or any other characteristic trait – the bias still exists. "The meritocracy is based on male standards of successful management” itself.

A ‘double bind’

Manzi says that because of these perceptions, when some women reach positions of power, they take on more male-ascribed traits. These women might also have previously developed what’s generally considered to be a more ‘masculine’ persona to gain seniority.

“Women are being taught and rewarded for being more masculine,” says Manzi. “If you want to make it and be seen as brilliant, you want to identify with the group that tends to be seen as having those characteristics. And those people still tend to be men.” 

As a result, women “might also tend to dissociate more from women as a means of distinguishing themselves as a leader”, adds Manzi. “They don’t want to be seen as having the character traits that are typically associated with women, and aren’t associated with being a strong and capable leader. And that can cause these perceived conflicts,” she adds.

Because of these male traits that drive leadership perceptions, says Ceynowa, it’s ‘more acceptable’ for men to be in workplace conflict. However, when women stand their ground and are seen as aggressive, it can be particularly jarring, noteworthy and memorable, since they are not ‘supposed’ to be in conflict, based on their expected gender roles.

“The conflicts are the same. What is different is that men are operating in structures that were designed with them in mind. I think the perception that women-women workplace conflict is unique is that we see it more because it stands out, not because it is unique,” she says. "Men are in continuous conflict at work, but we are comfortable with how they handle it.”

This puts women in a “double bind”, says Michael Smets, professor of management at Saïd Business School at the University of Oxford. “If they are nurturing and kind, they are easily considered ‘too female’, [but] if they display competence and assertiveness, they are easily branded ‘too male’, and often inauthentic.”

And without other female leaders in the workplace displaying alternate leadership styles, “women may be forced to experiment to find their personal leadership style, or replicate the behaviours of male role models”, says Smets. “In both cases, conflict is likely to flare up, and be articulated in ways peers or reports may not expect, and the surprise may lead them to experience the conflict as particularly intense.”

Experts agree that more women at the top would help shift long-held, collective biases of what characteristics make a good leader (Credit: Getty Images)

In a 2012 paper, academics Leah Sheppard and Karl Aquino wrote about a study they conducted in which participants read a scenario describing a conflict between two managers. They found that participants perceived the conflict to be more problematic if both managers were women than if one manager or both managers were men.

“These findings suggest that participants – whether women or men – are predisposed by gender stereotypes to believe that workplace conflict between women is more serious than conflict involving men, and that women involved in conflict with each other are more likely to have poor working relationships, lose commitment to their jobs, and quit their organisations,” concluded Sheppard and Aquino.

They added that such perceptions may actually result in self-fulfilling prophecies among women, who, having anticipated long-term difficulties in the aftermath of a conflict, are less likely to seek out a positive resolution.   

The ‘queen bee’ myth

One reason why gendered stereotypes of what makes a good leader persist is that there are still so few women in positions of power. More women at the top, agree experts, would help shift long-held, collective biases of what characteristics make a good leader. 

One crude but telling measure: in the UK’s FTSE 100 index of top publicly traded companies, male CEOs outnumber their female counterparts by a ratio of about 10 to one. In US’s Fortune 500, the ratio is even worse.

It’s this scarcity of opportunity that bred the ‘queen bee syndrome’ theory – a term that some scholars say might itself be exacerbating the gender bias that makes women’s conflict so infamous. “Calling women ‘queen bees’ is its own form of devaluation, with its impact on the denigration and marginalisation of women in leadership,” write Isabel Fernandez-Mateo, a professor at London Business School, and Sarah Kaplan, a professor at the University of Toronto.

Manzi agrees. She says using terms like ‘queen bee’ might even set up women to internalise those labels and exacerbate the situation by creating conflicts and rifts that weren’t there in the first place.   

For progress, experts agree that the underlying stereotype of a good leader needs to change, so that women don’t have to feel like they need to adapt to a characteristically male leadership style to climb and be respected.

If they are nurturing and kind, they are easily considered ‘too female’, [but] if they display competence and assertiveness, they are easily branded ‘too male’, and often inauthentic – Michael Smets

“The onus should not be on women to fix themselves. It’s the system that needs fixing,” says Manzi. To do that, she says, “we need to create workplaces where women leaders are seen as less of an anomaly, and in which different types of leadership are embraced more widely”. 

Having more role models – both female and male – with a diverse array of character traits that aren’t necessarily traditionally gendered, will certainly help. “Role models are an important part of the development of social identities,” write Ruth Seay, at University of Exeter Business School, and Val Singh, of Cranfield School of Management, UK.

Having more women as visible role models might also diminish some of the competition, especially if opportunities and chances for women to reach the top no longer appear as scarce: there will no longer be a sense of all women in an organisation or team having to compete for the single seat at the top.

But by their very nature, the stereotypes driving workplace conflict among women are deep-rooted and therefore difficult to shift. Management conflict like Adela experienced will always exist, of course, whether men or women are in charge. Yet the biases around leadership do not have to endure alongside them.

Experts agree that employees and managers – as well as researchers and commentators – can make strides towards correcting the workplace myth that all female bosses are difficult to work for. A first step is to understand that perceptions of these conflicts might also be based on ingrained biases that need to be shaken off for progress. 

Workers themselves can also play their part. Manzi says that every employee can check themselves. They can ask themselves whether they’re judging the quality of someone in power based on traits and characteristics that might have little or nothing to do with their actual ability to lead well. 

“We also need to be more tolerant of different personality styles in leadership,” says Manzi. “There’s no one type of personality that makes a good leader.”

L'Humanité

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Actu

Benyamin Netanyahou se dit prêt à former un gouvernement. Les sionistes religieux vont contrôler les territoires palestiniens qu’ils veulent annexer.

Pierre Barbancey

«Je l’ai. » Dans un tweet, mercredi soir, Benyamin Netanyahou a ainsi annoncé qu’il était en état de former un gouvernement. Si, au lendemain du scrutin législatif du 1er novembre, il avait déjà mis en lumière l’existence d’une majorité de 64 députés sur 120, prêts à s’allier à lui, il fallait néanmoins passer le barrage des négociations internes, avec le 11 décembre comme date butoir. Le président israélien, Isaac Herzog, lui avait octroyé dix jours supplémentaires. Cette coalition gouvernementale est soutenue par les partis juifs ultraorthodoxes (Shas et Judaïsme unifié de la Torah) et un bloc d’extrême droite appelé Sionisme religieux, incluant trois formations : Bezalel Smotrich, Force juive, d’Itamar Ben-Gvir, et Noam, d’Avi Maoz. Pour être juive, cette extrême droite n’en est pas moins fasciste.

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En entrant au gouvernement, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir poursuivent plusieurs buts. Ils trouvent dans cette configuration avant tout l’opportunité d’une réhabilitation du kahanisme. Cette idéologie extrémiste juive issue du sionisme religieux avait été développée par le rabbin Meir Kahane (assassiné en 1990, à New York), fondateur de la Ligue de défense juive (LDJ), organisation interdite depuis 1994 en Israël et aux États-Unis mais pas en France, où elle se déchaîne régulièrement.

Pourquoi est-il si difficile de critiquer la politique d’Israël ?

Les deux compères d’extrême droite ne cachent pas non plus leurs intentions et se partagent le travail. Ainsi, ils veulent tous deux étendre les colonies illégales en Cisjordanie occupée et l’annexion de terres palestiniennes. Or, il est fort probable que Smotrich devienne ministre en charge de la construction de colonies en Cisjordanie occupée par l’intermédiaire de l’autorité la plus influente – le ministère de la Défense –, qui comprend l’armée israélienne. Un ministère qui n’existait pas jusque-là, et qui lui donnerait le pouvoir d’empêcher la construction palestinienne dans la « zone C » – les 60 % de la Cisjordanie sous le contrôle direct de l’armée israélienne – tout en y développant la construction illégale de colonies israéliennes.

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D’ailleurs, le même Smotrich a publiquement appelé à l’annexion de la Cisjordanie occupée, tandis que Ben-Gvir se dit opposé à un État palestinien. Ce dernier s’apprête, lui aussi, à investir le gouvernement. Il devrait assumer le rôle clé de ministre de la Sécurité intérieure aux pouvoirs étendus, comme devrait le décider la Knesset, qui supervisera non seulement les opérations de police, mais aussi la police des frontières. Celle-ci est gardienne de l’occupation à Jérusalem-Est et supervise les postes de contrôle militaires en Cisjordanie. Ce qui tombe bien. Il n’y a pas si longtemps, Ben-Gvir a mené des raids de colons dans l’enceinte de la mosquée Al-Aksa et dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est occupée, où il a même sorti un revolver.

La crainte d'une remise en cause du statu quo de l'esplanade des Mosquées

Régionalement, l’installation d’un gouvernement israélien dont des membres refusent officiellement la création d’un État palestinien est perçue avec crainte. D’autant qu’un pays comme la Jordanie (signataire, comme l’Égypte, d’un accord de paix avec Israël) est aujourd’hui déstabilisée par des mouvements sociaux dus à la hausse du carburant dans un contexte de montée du chômage et de l’inflation. Une agitation sociale qu’utilisent les groupes islamistes. Amman craint par ailleurs qu’Israël ne remette en cause le statu quo sur l’esplanade des Mosquées relevant de la Jordanie. Et les autres capitales arabes signataires des accords d’Abraham (la normalisation des relations diplomatiques d’Israël avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc) vont avoir du mal à affronter leurs propres opinions publiques.

En Israël même, certains s’inquiètent de la dérive attendue de ce nouveau gouvernement. La procureure générale d’Israël, Gali Baharav-Miara, a mis en garde, le 15 décembre, contre une « politisation des forces de l’ordre » qui risquerait de mener « à une sévère violation des principes fondamentaux de l’État de droit ». Mais, comme le fait remarquer le député communiste Ayman Odeh, « le monde ne nous respectera pas si nous restons assis et nous plaignons du gouvernement Netanyahou-Ben-Gvir. (…) Je pense qu’il est pathétique de se plaindre auprès du monde sans agir nous-mêmes ». Contre toute attente, il espère que le nouveau gouvernement éveillera un nouvel esprit d’opposition et que « nous pourrions voir un demi-million de citoyens arabes et juifs se tenir ensemble pour protester sur la place Rabin à Tel-Aviv ».

israëlIsraël-PalestineBenjamin NetanyahouExtrême droite
Известия (RUS)

Названы возможные причины обращения минфина США к нефтетрейдерам

В мире могут возникнуть временные трудности с поставками нефти, поэтому США стараются сделать так, чтобы у нефти из РФ был сбыт с учетом потолка цен на энергоресурс, считает независимый эксперт рынка ресурсов и энергетики Владимир Демидов. Об этом он рассказал «Известиям» 10 марта, комментируя информацию Financial Times о том, что американские власти призвали трейдеров продолжать перевозить российскую нефть.

«Думаю, одна из основных причин, почему США стараются сделать так, чтобы у российской нефти точно был сбыт с учетом потолка цен на нефть, скорее всего, могу предположить, связана с тем, что в одном из вариантов развития мировых событий какой-то большой нефтяной игрок может выйти из игры либо [могут возникнуть] временные трудности с поставками нефти», — уточнил он.

Эксперт также отметил, что наблюдается сложная ситуация с Ираном. Он допустил, что против Ирана может быть организована военная операция. Если события в мире будут развиваться по этому сценарию, то цены на энергоносители стремительно вырастут, поэтому Соединенные Штаты Америки делают всё, чтобы у российской нефти был выход на международный рынок, чтобы это хоть как-то компенсировало скачки стоимости, объяснил он.

«Либо существуют политические договоренности по урегулированию конфликта в Европе. И поэтому это (призывы властей США к нефтетрейдерам. — Ред.) один из первых встречных шагов», — заключил Демидов.

Постоим в тени: почему экспорт нефти из РФ не удалось ограничить Вопреки введенным санкциям, объемы зарубежных поставок практически не снижаются

Накануне издание Financial Times написало, что американские власти в частном порядке призвали некоторых крупнейших мировых трейдеров нефти отказаться от опасений по поводу ограничения цен на российскую нефть. Так, по информации газеты, сотрудники минфина США встретились с представителями компаний Trafigura и Gunvor и заверили их, что они не будут нарушать установленные ограничения, если увеличат объемы операций с российскими энергоносителями.

7 марта помощница министра финансов США по борьбе с финансированием терроризма и финансовыми преступлениями Элизабет Розенберг заявила, что страны G7 планируют в марте пересмотреть предельные цены на нефть из РФ.

В тот же день официальный представитель Кремля Дмитрий Песков подчеркнул, что в России не признают никакого потолка цен на нефть.

С 5 декабря прошлого года вступило в силу эмбарго на поставляемую морем нефть из РФ в Евросоюз. В отношении российского энергоресурса был установлен регулируемый потолок стоимости на уровне $60 за баррель. С 5 февраля 2023-го действуют подобные ограничения на морские поставки нефтепродуктов из РФ. Введен потолок цены на уровне $100 за баррель для бензина и дизельного топлива, $45 за баррель на нефтепродукты с низкой добавленной стоимостью.

L'Humanité

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Entretien

Alors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.

Pierre Barbancey

Yehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.

Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.

Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?

Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.

Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.

De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.

Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Il y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?

Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.

Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.

Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?

Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.

Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.

Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droite

Jusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.

Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.

Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?

C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.

Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?

Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.

Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?

On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…

C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.

S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.

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L’appel d’offres pour des hélicoptères légers destinés aux forces spéciales australiennes a été annulé

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

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En octobre 2018, dans le cadre de son projet Land 2097 Phase 4, le ministère australien de la Défense lança un appel d’offres en vue de se procurer 16 hélicoptères légers pour en équiper le 6e Régiment d’aviation de l’Australian Army. Plus précisément, ces appareils, de la classe 4 tonnes, devaient permettre à de petites équipes de commandos de mener des assauts aériens et disposer de moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] ainsi que d’une capacité d’appui-feu.

Cela étant, ce marché n’a pas visiblement pas suscité une foule de candidatures. Seulement deux appareils ont été soumis à cette procédure, dont le H145M d’Airbus Helicopters et le Bell 429, qui a fait l’objet de deux candidatures distinctes, l’une portée par Babcock, l’autre par Jet Australia. Pourtant pressentis, Boeing [avec le AH-6i], Leonardo Helicopters et MD Helicopters [avec le MD530G] ont finalement décliné toute participation.

Évidemment, étant déjà utilisé par les forces spéciales allemandes, le H145M semblait avoir toutes les [bonnes] cartes en main pour remporter cet appel d’offres. D’autant plus qu’Airbus avait pris soin de nouer des partenariats avec l’industrie locale [dont Safran Australia, Qinetiq Australia, HeliMods, Toll Helicopters, Helicopter Logistics, Sigma Bravo et Thales Australian etc] afin de mettre le plus de chances de son côté.

Seulement, cette procédure a été finalement annulée. C’est en effet ce qu’a indiqué le général Stephen Jobson, le « patron » de l’aviation de l’Autralian Army, lors du salon aéronautique international Avalon 2023, la semaine passée.

Ainsi, ce programme a fait les frais du retrait – prématuré – des hélicoptères MRH90 Taipan… Pour rappel, ceux-ci doivent être bientôt remplacés par des UH-60 Black Hawk, commandés auprès de Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin]. Même chose pour les hélicoptère Tigre [d’Airbus Helicopters], qui laisseront la place à des AH-64E Guardian. En outre, l’Australie va également augmenter sa flotte d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook. Ce qui fait beaucoup… en peu de temps.

Or, comme les 16 hélicoptères légers devaient compléter les MRH-90 Taïpan, leur achat de se justifie plus. C’est ce qu’a laissé entendre le général Jobson. « L’UH-60M entre en service en tant qu’aéronef qui fournira un soutien dédié aux forces spéciales », a-t-il expliqué.

Pourtant, l’achat de 16 hélicoptères légers pour les forces spéciales faisait partie des priorités du livre blanc australien sur la défense…

Photo : H145M d’Airbus Helicopters

L’appel d’offres pour des hélicoptères légers destinés aux forces spéciales australiennes a été annulé

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En octobre 2018, dans le cadre de son projet Land 2097 Phase 4, le ministère australien de la Défense lança un appel d’offres en vue de se procurer 16 hélicoptères légers pour en équiper le 6e Régiment d’aviation de l’Australian Army. Plus précisément, ces appareils, de la classe 4 tonnes, devaient permettre à de petites équipes de commandos de mener des assauts aériens et disposer de moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] ainsi que d’une capacité d’appui-feu.

Cela étant, ce marché n’a pas visiblement pas suscité une foule de candidatures. Seulement deux appareils ont été soumis à cette procédure, dont le H145M d’Airbus Helicopters et le Bell 429, qui a fait l’objet de deux candidatures distinctes, l’une portée par Babcock, l’autre par Jet Australia. Pourtant pressentis, Boeing [avec le AH-6i], Leonardo Helicopters et MD Helicopters [avec le MD530G] ont finalement décliné toute participation.

Évidemment, étant déjà utilisé par les forces spéciales allemandes, le H145M semblait avoir toutes les [bonnes] cartes en main pour remporter cet appel d’offres. D’autant plus qu’Airbus avait pris soin de nouer des partenariats avec l’industrie locale [dont Safran Australia, Qinetiq Australia, HeliMods, Toll Helicopters, Helicopter Logistics, Sigma Bravo et Thales Australian etc] afin de mettre le plus de chances de son côté.

Seulement, cette procédure a été finalement annulée. C’est en effet ce qu’a indiqué le général Stephen Jobson, le « patron » de l’aviation de l’Autralian Army, lors du salon aéronautique international Avalon 2023, la semaine passée.

Ainsi, ce programme a fait les frais du retrait – prématuré – des hélicoptères MRH90 Taipan… Pour rappel, ceux-ci doivent être bientôt remplacés par des UH-60 Black Hawk, commandés auprès de Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin]. Même chose pour les hélicoptère Tigre [d’Airbus Helicopters], qui laisseront la place à des AH-64E Guardian. En outre, l’Australie va également augmenter sa flotte d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook. Ce qui fait beaucoup… en peu de temps.

Or, comme les 16 hélicoptères légers devaient compléter les MRH-90 Taïpan, leur achat de se justifie plus. C’est ce qu’a laissé entendre le général Jobson. « L’UH-60M entre en service en tant qu’aéronef qui fournira un soutien dédié aux forces spéciales », a-t-il expliqué.

Pourtant, l’achat de 16 hélicoptères légers pour les forces spéciales faisait partie des priorités du livre blanc australien sur la défense…

Photo : H145M d’Airbus Helicopters

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En octobre 2018, dans le cadre de son projet Land 2097 Phase 4, le ministère australien de la Défense lança un appel d’offres en vue de se procurer 16 hélicoptères légers pour en équiper le 6e Régiment d’aviation de l’Australian Army. Plus précisément, ces appareils, de la classe 4 tonnes, devaient permettre à de petites équipes de commandos de mener des assauts aériens et disposer de moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] ainsi que d’une capacité d’appui-feu.

Cela étant, ce marché n’a pas visiblement pas suscité une foule de candidatures. Seulement deux appareils ont été soumis à cette procédure, dont le H145M d’Airbus Helicopters et le Bell 429, qui a fait l’objet de deux candidatures distinctes, l’une portée par Babcock, l’autre par Jet Australia. Pourtant pressentis, Boeing [avec le AH-6i], Leonardo Helicopters et MD Helicopters [avec le MD530G] ont finalement décliné toute participation.

Évidemment, étant déjà utilisé par les forces spéciales allemandes, le H145M semblait avoir toutes les [bonnes] cartes en main pour remporter cet appel d’offres. D’autant plus qu’Airbus avait pris soin de nouer des partenariats avec l’industrie locale [dont Safran Australia, Qinetiq Australia, HeliMods, Toll Helicopters, Helicopter Logistics, Sigma Bravo et Thales Australian etc] afin de mettre le plus de chances de son côté.

Seulement, cette procédure a été finalement annulée. C’est en effet ce qu’a indiqué le général Stephen Jobson, le « patron » de l’aviation de l’Autralian Army, lors du salon aéronautique international Avalon 2023, la semaine passée.

Ainsi, ce programme a fait les frais du retrait – prématuré – des hélicoptères MRH90 Taipan… Pour rappel, ceux-ci doivent être bientôt remplacés par des UH-60 Black Hawk, commandés auprès de Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin]. Même chose pour les hélicoptère Tigre [d’Airbus Helicopters], qui laisseront la place à des AH-64E Guardian. En outre, l’Australie va également augmenter sa flotte d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook. Ce qui fait beaucoup… en peu de temps.

Or, comme les 16 hélicoptères légers devaient compléter les MRH-90 Taïpan, leur achat de se justifie plus. C’est ce qu’a laissé entendre le général Jobson. « L’UH-60M entre en service en tant qu’aéronef qui fournira un soutien dédié aux forces spéciales », a-t-il expliqué.

Pourtant, l’achat de 16 hélicoptères légers pour les forces spéciales faisait partie des priorités du livre blanc australien sur la défense…

Photo : H145M d’Airbus Helicopters

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En octobre 2018, dans le cadre de son projet Land 2097 Phase 4, le ministère australien de la Défense lança un appel d’offres en vue de se procurer 16 hélicoptères légers pour en équiper le 6e Régiment d’aviation de l’Australian Army. Plus précisément, ces appareils, de la classe 4 tonnes, devaient permettre à de petites équipes de commandos de mener des assauts aériens et disposer de moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] ainsi que d’une capacité d’appui-feu.

Cela étant, ce marché n’a pas visiblement pas suscité une foule de candidatures. Seulement deux appareils ont été soumis à cette procédure, dont le H145M d’Airbus Helicopters et le Bell 429, qui a fait l’objet de deux candidatures distinctes, l’une portée par Babcock, l’autre par Jet Australia. Pourtant pressentis, Boeing [avec le AH-6i], Leonardo Helicopters et MD Helicopters [avec le MD530G] ont finalement décliné toute participation.

Évidemment, étant déjà utilisé par les forces spéciales allemandes, le H145M semblait avoir toutes les [bonnes] cartes en main pour remporter cet appel d’offres. D’autant plus qu’Airbus avait pris soin de nouer des partenariats avec l’industrie locale [dont Safran Australia, Qinetiq Australia, HeliMods, Toll Helicopters, Helicopter Logistics, Sigma Bravo et Thales Australian etc] afin de mettre le plus de chances de son côté.

Seulement, cette procédure a été finalement annulée. C’est en effet ce qu’a indiqué le général Stephen Jobson, le « patron » de l’aviation de l’Autralian Army, lors du salon aéronautique international Avalon 2023, la semaine passée.

Ainsi, ce programme a fait les frais du retrait – prématuré – des hélicoptères MRH90 Taipan… Pour rappel, ceux-ci doivent être bientôt remplacés par des UH-60 Black Hawk, commandés auprès de Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin]. Même chose pour les hélicoptère Tigre [d’Airbus Helicopters], qui laisseront la place à des AH-64E Guardian. En outre, l’Australie va également augmenter sa flotte d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook. Ce qui fait beaucoup… en peu de temps.

Or, comme les 16 hélicoptères légers devaient compléter les MRH-90 Taïpan, leur achat de se justifie plus. C’est ce qu’a laissé entendre le général Jobson. « L’UH-60M entre en service en tant qu’aéronef qui fournira un soutien dédié aux forces spéciales », a-t-il expliqué.

Pourtant, l’achat de 16 hélicoptères légers pour les forces spéciales faisait partie des priorités du livre blanc australien sur la défense…

Photo : H145M d’Airbus Helicopters

BBC

Sassi architecture is subdivided from the top of the limestone rock to the bottom, along terraces connected by stairs

I was having coffee with Antonio Nicoletti in the Piazza Vittorio Veneto in the southern Italian city of Matera, when he recalled how the piazza was abuzz with anticipation in 1991. "When I was much younger than now, this whole area was just a regular paved road, with cars, parking and a few flower beds. One day, when I was 17, one of the flower beds started to collapse," he said.

Nicoletti, now a civil engineer, urban planner and director of the Basilicata Tourism Board, recounted how workers were brought in to see what was happening underground. He and his friends would hang around, fascinated by the goings on. "There was a man wearing scuba gear and carrying an inflatable dinghy who went underground to explore. Just like in a movie," he recalled.

It turned out that the flower bed had been built on top of a giant cistern adjacent to the ancient Sassi, the old cave district of Matera. Inhabited since approximately 850 CE, the Sassidistrictwas famously declared a "vergogna nazionale" (a national embarrassment) by the Italian government in the early 1950s, when it was discovered that residents were living in squalor, without proper access to clean water, electricity or sewage. The Sassi was evacuated, and the 20,000 residents relocated to newly built apartment buildings in the modern suburbs.

The Sassi district was famously declared a national embarrassment by the Italian government (Credit: Salvatore Tammaro photography/Getty Images)

The rediscovery of the cistern was a shock to many, both in and outside Italy. However, for many Materani – those who had grown up in the Sassi and their descendants – it only reinforced what they already knew: Matera was not a backward place. Before its tragic fall from grace due to poverty, overcrowding and widespread illness, Matera had been a successful, advanced community with an impressive subterranean system of rainwater collection and canalisation.

From the 9th Century, the Sassi was home to a tightly knit community of landowners, artisans and merchants – and, later, peasants and shepherds – who had adapted to life in the largely barren, rocky surroundings. Their stone homes were conducive to cool winters and hot, desert-like summers, and the caves they dug out of the soft limestone behind their homes were ideal for storing food as they kept a constant temperature.

The inhabitants also created a simple but ingenious reservoir system carved out of the stone that collected and filtered rainwater. "For a city, access to watercourses is very important," said Sabrina Centonze, an architect specialising in low-impact housing. "In their absence, Matera exploited spring water and rainwater, collecting them in various types of cisterns that were suited to different purposes."

Waste, wastewater and manure were recycled. The largely self-sufficient community grew its own produce in gardens created on the roof of the dwelling below or in the countryside surrounding the old stone city.

Sassi residents built stone homes that were conducive to the region's cool winters and hot summers (Credit: Bobbushphoto/Getty Images)

And according to Rita Orlando, an architect who works as cultural manager for the Matera Basilicata 2019 Foundation, residents were mostly vegetarian. "This is a peculiarity of farming culture. Meat was quite expensive, and the majority of people couldn't afford it except on special occasions. Legumes were a significant source of protein," she said.

Residents maintained a community-oriented, circular approach to life. Materials and objects were repaired, reused and repurposed many times, said Orlando, and there was a strong sense of community based on mutual support. A good example of how the people worked together was a ritual that took place each August: "The Sassi inhabitants cooked crapiata, a mix of legumes collected from all the families in the neighbourhood," she said. "It was a way not to throw away the unused legumes which were not sufficient for a family, but by pulling everyone's small quantities together, they could all share in the benefits."

For these reasons, the old stone settlement is often cited by contemporary urban planning experts as a prime example of a sustainable, "smart city". And why, in 1993, Unesco included the Sassi of Matera as a World Heritage site, calling it "the most outstanding, intact example of a troglodyte settlement in the Mediterranean region, perfectly adapted to its terrain and ecosystem".

The discovery under the flowerbed in Piazza Vittorio Veneto, which proved to be the subterranean Palombaro Lungo, was just another example of that sophistication. Likened to a "cathedral of water", the 16th-Century cistern, which measures 16m in depth and 50m in length, had the capacity to hold up to five million litres of fresh spring drinking water from the clay hills just west of the city.

The old stone settlement is often cited as a prime example of a sustainable "smart city" (Credit: Elizabeth Warkentin)

The morning after meeting Nicoletti, I toured the Sassi with historian and guide Francesco Foschino, who is also the publisher of Mathera, a history magazine about the city and province of Matera. We stood on a narrow cobblestone street in Sasso Caveoso, one of the three stone neighbourhoods of the old town, leaning on a ledge looking out over the city.

Today, much of the Sassi area has been converted into luxury boutique cave hotels, trendy restaurants, art galleries, a contemporary sculpture museum and artist studios. Yet, the physical appearance of the Sassi district has changed little since before it was evacuated.

To the north and east, across the Gravina gorge, the desolate, pockmarked Murgia plateau stretched out before us. To the west, interconnected honeycombs of sandstone-hued stone dwellings, Byzantine rupestrian churches, and caves four or five levels deep formed the upper part of the old city. A labyrinth of stairways and narrow streets connected the different levels.

"Sassi architecture is subdivided from the top of the limestone rock to the bottom, along terraces connected by stairs," Sabrina Centonze, an architect specialising in low-impact housing, later told me. "Here, the roof of one cave is the floor of the cave above. It's called 'architecture by subtraction', as the construction proceeds by subtracting material from the earth."

The Palombaro Lungo is a manmade 16th-Century cistern that can hold up to five million litres of drinking water (Credit: Elizabeth Warkentin)

After marvelling at the ingenious architecture, Foschino and I headed to the cavernous Palombaro Lungo. To get a sense of its vast proportions, we clambered up and down steel staircases and along footbridges, admiring the 16m-high stone walls above us and the illuminated tourmaline-green water below.

We also stopped at Fontana Fernandea, a public fountain at one end of Piazza Veneto. Dating to the Middle Ages, the fountain is simple, with little adornment. Like the Palombaro, its true purpose was to provide citizens with fresh spring water for drinking.

Perhaps the most awe-inspiring water-collection systems were the private ones found in almost every home in the Sassi. Each of these homes had gutters carved out of limestone, small clay canals or pipes laid outside to funnel water into the home. Inside, meanwhile, they'd dug water collection cisterns and water filtering tanks of different sizes. Rainwater was filtered for hygienic reasons but was not meant for drinking.

Foschino told me that he's irritated by the perception of Matera as an inferior society. When he thinks of the international headlines of the 1950s that screamed, "In Matera, people are still living in caves", he becomes especially annoyed. "It's this word 'still'," he said, "as if they were living like cavemen of the Neolithic age."

Sassi homes were cleverly designed with small clay canals or pipes to funnel water inside (Credit: Elizabeth Warkentin)

What's more, this view is only part of the picture.

When the word 'cave' is used in Matera, locals always mean man-made caves, not natural caves. This is the source of a lot of misunderstandings

"Sasso means 'stone' in Italian," said Foschino. "But in Matera, sasso means a district with buildings and caves." When the word 'cave' is used in Matera, locals always mean man-made caves, not natural caves. "This is the source of a lot of misunderstandings."

Foschino stressed that caves were never intended for human habitation; they were excavated from behind stone buildings to store food and produce olive oil, wine and cheese.

Matera's downward trajectory began when the capital of Basilicata was moved from Matera to Potenza in 1806. Then, as a result of the Industrial Revolution, the caves behind peoples' homes, once a source of wealth, became useless. With Italy's unification in 1861, the agricultural fields previously owned by the Catholic Church were confiscated, forcing the tenant farmers to move to the Sassi district of Matera. With the caves no longer needed for food storage or production, and the farmers needing shelter, the Materani rented their caves to these newly homeless families.

Inhabited since the 9th Century, the Sassi district was finally evacuated in the 1950s (Credit: Michele D'Amico supersky77/Getty Images)

The city soon became overpopulated. "To create more space in the caves to house more tenants, they dug deeper into the rock, breaking into the filtering cisterns," said Nicoletti. Inevitably, this impacted the purity of the rainwater. Hygiene declined, leading to illness and death.

"There was a high rate of infant mortality," said Nicoletti, "but this was happening all over southern Italy. My father, who lived in the Sassi until he was 20, lost three brothers who died when they were under three years old."

Despite widespread deprivation in southern Italy in the 1950s, Matera became the global showcase for the Italian government and the US Marshall Plan, whose leaders wanted to illustrate how a community "still living in caves" could be rescued from destitution by depositing it into suburban modernity.

Yet if Matera is a showcase for anything, it is as a model of ingenuity and resilience. Its era of abject hardship "was only a parenthesis" in Matera's long and storied existence, said Nicoletti.

"This is not a land of poverty," he continued. "We have more than 150 rock churches with stunning frescoes. We were European Capital of Culture in 2019. We have great art installations. And we developed a unique way of living sustainably."

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New York Times - World

Daily Briefing: War in UkraineBritish and French Leaders Pledge to Coordinate Support for Ukraine

Kyiv March 10, 6:09 p.m.

Moscow March 10, 7:09 p.m.

Washington March 10, 11:09 a.m.

Here’s what we know:

Meeting in Paris, Prime Minister Rishi Sunak of Britain and President Emmanuel Macron of France vowed to stay the course on Ukraine but steered clear of concrete promises to provide new advanced weapons, like fighter jets. Here is what we’re covering:

Sunak and Macron vow to better coordinate military aid to Ukraine, but make no specific promises on advanced weapons.

A U.S.-developed rocket system becomes one of Ukraine’s most lethal weapons.

Biden and the European Commission president are expected to discuss how to effectively counter Russia.

Ukraine highlights its desire for air defense weapons after Russia’s latest strikes.

Russia’s foreign minister says he and Blinken spoke ‘constructively,’ but rejects the prospect of talks with Ukraine.

Georgia drops a draft ‘foreign agents’ law that set off mass protests over parallels to Russia.

Questions surround Russia’s use of hypersonic missiles in its latest attack.

Sunak and Macron vow to better coordinate military aid to Ukraine, but make no specific promises on advanced weapons.

The leaders of Britain and France agreed on Friday to better coordinate military aid to Ukraine and announced that they would train Ukrainian soldiers, but they steered clear of concrete promises of the kind of advanced weapons aid, like fighter jets, that Kyiv has been pushing for.

“We want Ukraine to win this war,” British Prime Minister Rishi Sunak said during a news conference in Paris after a meeting with President Emmanuel Macron of France at the Élysée Palace. He added that it would mean “providing them with support, capabilities and training to mount an offensive and have a decisive advantage on the battlefield.”

Mr. Sunak and Mr. Macron also agreed to improve the coordination of their armed forces and to jointly explore the development of next-generation missiles.

France and Britain have a generations-long history of close military cooperation, though the relationship has been strained in recent years over Brexit and other disputes. A year and a half ago, Britain took part in a secret deal with the United States to help Australia develop submarines, scuttling France’s largest military contract and prompting the French foreign minister to call the move a “stab in the back.”

But the war in Ukraine has pushed France and Britain to resume closer military cooperation, giving them a common goal in supporting Ukraine and bolstering Mr. Macron’s longstanding aim of greater European military cooperation.

“We want to work together,” Mr. Macron said on Friday. “We’ll have to find an outcome to this conflict, we must place our Ukrainian friends in the best possible situation.”

Since the start of Russia’s invasion a year ago, Ukraine has lobbied France and Britain for military support. When President Volodymyr Zelensky met with Mr. Macron and Mr. Sunak separately last month, the Ukrainian leader pleaded for more weapons, including fighter jets.

Britain has promised to train Ukrainian troops on NATO-standard jets and suggested that the delivery of warplanes could come next, although no Western allies have pledged to send any to Kyiv. It has also pledged to send tanks and other sophisticated military equipment.

France said in recent weeks that it had not ruled out sending fighter jets, but Mr. Macron laid out several conditions, including that providing such equipment must not lead to an escalation of tensions or be used “to touch Russian soil.”

Friday’s summit was an opportunity to emphasize cooperation in a field, military support to Ukraine, where Britain has so far acted as an early and unflinching ally, while France has proved more hesitant.

France has committed more than 600 million euros (about $635 million) in military assistance to Ukraine, supplying the country with long-range cannons, air defense missile batteries and rocket launchers. Britain’s military support for Ukraine totals nearly $5 billion, according to the Kiel Institute for the World Economy, a figure second only to that provided by the United States.

“London and Paris should, first and foremost, better coordinate their supplies of weapons, their messaging, as well as the complementarity of the U.K. and E.U. training missions of the Ukrainian armed forces,” read a recent analysis published by the French Institute of International Relations.

Constant Méheut

A U.S.-developed rocket system becomes one of Ukraine’s most lethal weapons.

Parked at a slant across a country road, blocking the afternoon traffic for a few moments, one of the most lethal weapons in Ukraine’s arsenal went into action. With a bang and a roar, three rockets soared from the back of a truck, drawing a curling white trail high in the sky.

The weapon, the American-developed M270 Multiple Launch Rocket System, has been operating in Ukraine since July, striking hundreds of targets and helping turn the tide in some of the toughest fighting. Yet the rocket systems are rarely seen and have been kept carefully hidden to avoid detection by Russian artillery.

A New York Times team was given a rare chance to witness an M270 in operation near the front line in eastern Ukraine. The unit had been supplied by Britain, and the Ukrainian three-man crew underwent three weeks of training there.

When closed, the launcher’s appearance is nondescript: a compact steel box on tank treads. But it is surprisingly nimble. Seconds after firing its rockets, the truck had lowered its launching platform and sped off down the road, disappearing into a new hiding place.

The M270 can fire as many as 12 precision-guided rockets at targets up to 52 miles away. Its range and accuracy have given Ukraine an edge over Russian artillery in battles all along the eastern front since last summer, enabling it to strike Russian armored vehicles, ammunition depots, command posts and barracks deep behind Russian lines.

Together with the HIMARS multiple-rocket launcher system, the M270 helped Ukraine mount counteroffensives in the fall to recapture large swaths of occupied land in the Kharkiv region in the northeast and the Kherson region in the south. But since those successful campaigns, Russian troops have adapted to the threat, dispersing their ammunition supplies and moving barracks and command posts out of range of the multiple-rocket launcher systems, the commander of the M270 crew said. The commander gave only his first name, Dyma, and age, 24, in keeping with Ukraine’s military protocol.

Ukraine has steadily built up its arsenal of the powerful multiple-rocket launcher systems but now has a shortage of ammunition, the crew said.

There was a frenetic time during Ukraine’s offensives last year when the crew fired up to 180 rockets a day, working day and night, barely sleeping, the soldiers said. Sometimes they slept on top of the machine, while it was still warm.

But on a recent day they fired only a handful or rockets, despite the hard fighting that is underway on much of the eastern front. Among their targets were Russian electronic warfare systems, which jam radio communications.

Carlotta Gall, Oleksandr Chubko and Evelina Riabenko

The State of the War

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Biden and the European Commission president are expected to discuss how to effectively counter Russia.

President Biden is scheduled to meet on Friday afternoon with Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, and the two leaders are expected to talk about coordinating support for Ukraine.

The discussion, scheduled for 2 p.m. Eastern at the White House, will include a number of topics, including concerns over China’s support for Moscow, and will be a test of the trans-Atlantic allies’ ability to hold together a unified front on the global stage even as they deal with internal disagreements like trade.

The two leaders are also expected to discuss how they can continue to put economic pressure on Russia as the war in Ukraine rages, administration officials speaking on the condition of anonymity said. But Mr. Biden, who has often celebrated his efforts to unite the West against Russia’s invasion of Ukraine, now also faces the challenge of maintaining public support for aid to Ukraine. Polls show American support softening, and while Mr. Biden has rallied European allies, who depend heavily on Russian natural gas, to be more energy independent, many are now grappling with an energy crisis.

Zolan Kanno-Youngs

Ukraine highlights its desire for air defense weapons after Russia’s latest strikes.

Russia’s latest deadly barrage of airstrikes has prompted a top Ukrainian official to predict that Western allies will respond by speeding up the delivery of sophisticated air defense weapons.

“We’ll get all of the air defense systems we need sooner, because the whole world can see the evil we have to fight off every day,” the deputy head of the Ukrainian president’s office, Oleksiy Kuleba, said on national television on Thursday, hours after Moscow launched one of its broadest aerial attacks in weeks.

“I’m sure it will backfire, in contrast to what the Russian Army expects,” Mr. Kuleba said of the latest strikes, which hit several Ukrainian cities with weapons including hypersonic missiles, the most advanced in Russia’s arsenal.

Major Russian attacks during the yearlong war have usually been followed by Ukrainian appeals for more military equipment. Since October, when Moscow began launching periodic air attacks aimed at debilitating Ukrainian infrastructure, Western allies have pledged more air defense systems to help Ukraine shoot down incoming missiles.

By December, Ukraine was shooting down more than 80 percent of the Russian missiles fired at infrastructure targets. But the strikes on Thursday exploited a gap in Ukraine’s air defense network: the ability to effectively counter ballistic and hypersonic missiles.

In Thursday’s attack, Russia used six of its limited supply of Kinzhal missiles — a ground-based ballistic missile modified to be fired from a warplane — along with a greater number of other ballistic missiles than in previous strikes, Ukraine’s Air Force said. As a result, more of the missiles hit targets.

Ukraine has said that advanced Western air defense systems, including American-made Patriots, could help it intercept ballistic missiles. The United States and Germany have said they are sending Patriot missile systems to Ukraine, and France and Italy pledged last month to supply SAMP/T systems — for “surface-to-air medium-range/land-based,” which have a shorter range than the Patriot — although they did not give a time frame.

Although the Russian barrage on Thursday was one of the broadest and deadliest since December, some Western officials believe that it showed how Moscow is grappling with its own shortages of military supplies. Britain’s defense intelligence agency said on Friday that Russia was waiting longer between air attacks as it strains to increase missile production.

“The interval between waves of strikes is probably growing because Russia now needs to stockpile a critical mass of newly produced missiles directly from industry before it can resource a strike big enough to credibly overwhelm Ukrainian air defenses,” the agency said.

Shashank Bengali

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Russia’s foreign minister says he and Blinken spoke ‘constructively,’ but rejects the prospect of talks with Ukraine.

Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, described a rare recent meeting with his American counterpart as constructive and “absolutely civilized,” but said he did not currently see an opening to re-engage in peace talks with Ukraine to end Moscow’s yearlong war.

Speaking on a political talk show that aired Friday on Russia’s Channel One network, Mr. Lavrov offered his first public comments on the unscheduled meeting last week with Secretary of State Antony J. Blinken on the sidelines of a Group of 20 meeting in New Delhi.

The Russian official blamed the United States for the deterioration in the bilateral relationship and said it was “sad” that a “natural meeting” — their first private in-person exchange since Russia’s full-scale invasion of Ukraine — had attracted so much attention.

“It has never been a sensation to just talk humanly on the sidelines of an event. It was an absolutely civilized conversation,” Mr. Lavrov said, adding: “This once again shows how low we have all fallen in our multilateral diplomacy, if a natural meeting on the sidelines, of which there were hundreds, is now considered as a kind of reason for guessing whether this is a breakthrough or not.”

The two diplomats had not been scheduled to meet in New Delhi, but Mr. Blinken requested the conversation, Russian officials said at the time. Briefing reporters afterward, Mr. Blinken said that he had used the meeting to urge Russia to halt its “war of aggression” in Ukraine; to return to the New START nuclear arms control treaty and comply with its terms; and to free Paul Whelan, an American citizen who the State Department says is wrongfully imprisoned on espionage charges.

Mr. Lavrov told Channel One that he and Mr. Blinken “spoke constructively” and shook hands at the beginning and end of the conversation, which lasted about 10 minutes. But he said Mr. Blinken had repeated the United States’ “already known” positions on the New START treaty, and that President Vladimir V. Putin of Russia had previously “explained in detail” Moscow’s reasons for suspending participation in the agreement.

Mr. Lavrov also sought to counter accusations from the United States that Russia was unwilling to engage in peace talks with Ukraine, which have not taken place since the initial months of Moscow’s invasion last year. He said that Russia could not accept the terms of the Ukrainian president, Volodymyr Zelensky, who has ruled out dealing directly with Mr. Putin.

“We do not see any opportunity to negotiate now,” Mr. Lavrov said.

Shashank Bengali

A short distance from besieged Bakhmut, a desolate village struggles to survive.

As the Russian assault on the eastern Ukrainian city of Bakhmut has intensified in recent weeks, the fighting is devastating nearby towns and villages.

In Chasiv Yar, a town less than 10 miles west of Bakhmut, shops and homes are boarded up. Most of the town’s residents have left, and those who remain are struggling to survive.

Ukrainian soldiers, many just back from the Bakhmut front line, roam the streets, and the sound of explosions reverberate constantly. Chasiv Yar has not had running water or electricity since Monday, when bombings damaged critical infrastructure.

On a recent gloomy day, two residents lugged jugs of water down an otherwise empty road. Oleg and his mother, Nina, only shared their first names out of fear of reprisals. They said they were the only residents left in their apartment building.

With no gas, they said they have to cook their food outside, on a small fire. But even that is a risk: Being outside exposes them to possible attacks.

Carly Olson and Tyler Hicks

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Georgia drops a draft ‘foreign agents’ law that set off mass protests over parallels to Russia.

TBILISI, Georgia — Georgia’s Parliament on Friday voted down draft legislation that set off a political storm and mass demonstrations this week over fears the measure would push the small former Soviet republic back into Moscow’s orbit.

Lawmakers from the governing Georgian Dream party dropped the legislation that critics have called a Kremlin-inspired effort to undermine democracy by voting against it during its second reading, according to a statement on Parliament’s website. Despite fears that lawmakers will devise other ways to crack down on civil society, the decision on Friday, which had been telegraphed by the government, was met with cheers outside the building.

After the bill’s expedited initial approval on Tuesday, a crowd had gathered on the same spot. Chanting, “No to the Russian law” and “No to the Russian government,” some tried to storm Parliament but were met with riot police officers using water cannons, stun grenades and tear gas.

In Georgia, which lost territory to Russia in a painful war in 2008 after an invasion by President Vladimir V. Putin that has drawn parallels to the war in Ukraine, any association with Moscow is a politically combustible issue. In its statement about scrapping the bill, Georgian Dream blamed the opposition’s “lying machine,” which it said had attached a “false label of ‘Russian law.’”

The proposed law, “on transparency and foreign influence,” would have required civil society groups and news media outlets to register as “agents of foreign influence” if they received more than 20 percent of their funding from “a foreign power.” Failure to do so would have resulted in fines of up to $9,600.

Protesters raised concerns that the proposed law mimicked similar legislation in Russia, where it became a potent tool that helped the Kremlin purge civil society of many pro-Western groups.

Georgian lawmakers’ decision to vote it down on Friday drew criticism from Moscow. The Kremlin’s spokesman, Dmitri S. Peskov, said Russia’s view was that “some visible hand is trying to add anti-Russian elements” into Georgia. He pointed to the fact that President Salome Zourabichvili of Georgia had delivered an address about the issue on Thursday from the United States, where she was on a working visit.

“This can trigger provocations, and we watch this closely and with great concern,” Mr. Peskov said in a daily news briefing.

Within Georgia, the crisis had risked spiraling into a fight for survival for the Georgian Dream party, and activists on both sides of the issue suggested that the struggle was not over.

Critics of the proposed law said that although the quick U-turn was a clear victory for Georgia’s civil society, the fight over increased restrictions would continue. And Georgian Dream said in a statement that as soon as the “emotional background subsides,” the party would do its best to clarify “what purpose the bill served and why it was important to ensure transparency of foreign influence in our country.”

Ivan Nechepurenko

Questions surround Russia’s use of hypersonic missiles in its latest attack.

Russia’s biggest aerial attack in weeks hit targets across Ukraine on Thursday, using a complex barrage of weapons. Ukraine’s Air Force said that among them were six of Russia’s air-launched hypersonic missiles, known as Kinzhals, or Daggers — the most used in a single wave since the war began a year ago.

Here are the major questions raised by the use of the new missiles.

First, what are hypersonic missiles?

Hypersonic missiles are long-range, highly maneuverable munitions capable of reaching speeds of at least Mach 5 — five times the speed of sound, or more than a mile a second. That speed renders traditional air defense systems essentially useless, because by the time they are detected by ground-based radars, they are already nearly at their target.

China and the United States are in a race to develop and deploy hypersonic missiles. Other countries are also working on the technology, including Australia, Brazil, France, Germany, India, Iran, Israel, Japan, North Korea and South Korea.

How does the Kinzhal work?

The typical hypersonic vehicle carries its warhead to the lower boundary of space atop a traditional long-range missile. After separation, it uses gravity to gain tremendous speed on the descent back to earth. The vehicle may be an unpowered gliding craft, or it may be a cruise missile that uses gravitational acceleration to ignite a special “scramjet” engine that carries it hundreds of miles farther.

The Kinzhal is a little different. It is a modified version of the Russian Army’s Iskander short-range ballistic missile, which is designed to be fired from truck-mounted launchers on the ground. Launching the missile from a warplane at high altitude, instead of from the ground, leaves it with more fuel to use to reach higher speeds.

Aside from its ability to reach hypersonic speeds after its air launch, the Kinzhal is believed to behave like a ground-launched Iskander, meaning it is able to maneuver to make interception difficult. Some Iskanders also can release decoys before impact that are designed to further confuse air-defense radars.

Conventionally armed Iskanders are believed to carry about 1,500 pounds of explosives.

What else is known about the Kinzhal?

Russia originally developed the Kinzhal to breach American anti-missile defense systems and claims it reaches speeds of Mach 10 and greater. The Pentagon has said it is launched by MiG-31 warplanes.

Moscow first said it had deployed the Kinzhal in Ukraine nearly a year ago in an attack on an underground weapons dump, and has periodically claimed its use since.

There is another hypersonic missile Russia claims to have in its arsenal: the Zircon, a cruise missile that can be launched from ships. But Russia did not report test-firing the Zircon during exercises announced by President Vladimir V. Putin in January, and it is not known to have ever been used in combat.

Why are Kinzhals so worrisome for Ukraine?

Ukraine has no weapons capable of shooting down the Kinzhals, according to Yuriy Ihnat, a spokesman for Ukraine’s Air Force.

And their use on Thursday significantly increased the proportion of Russia’s missiles reaching targets. Of the 81 missiles Russia fired overnight and through the morning, Ukraine said that 47 hit their targets, a higher ratio than usual. Ukraine noted that Russia had also fired more ballistic missiles and fewer cruise missiles than usual, a possible factor in the increase in successful strikes.

What are the limitations of the Kinzhal?

Targeting coordinates are loaded into the missile’s operating system before launch, and because of the tremendous speed it achieves in flight, any small deflection — for instance, a control surface on a wing moving slightly too much or too little — can result in a major deviation from the target. That may explain why one Kinzhal appears to have struck a car in Kyiv on Thursday, rather than a target with more military significance.

And like any hypersonic missile, the Kinzhal’s flight path reaches into the uppermost regions of Earth’s atmosphere before arcing back toward the earth for finer maneuvers. It can be detected by space-based sensors, though U.S. defense officials say those systems are insufficient against hypersonics.

Why would Russia use so much of its hypersonic arsenal in one wave?

Ukraine’s military intelligence agency has estimated Russia had, before the volley fired Thursday, no more than 50 Kinzhals, Mr. Ihnat said. Why Russia decided to fire six of them — potentially more than a tenth of its total arsenal — is unclear.

“For one reason or another, they needed a result” this time, Mr. Ihnat said.

But Russia may be able to replenish the Kinzhals relatively easily. Since the Kinzhal is simply a modified version of an existing missile, it could be easier to produce than, say, creating more Zircons, which have to be built from scratch.

Will the use of Kinzhals change the war?

Not necessarily, even if Russia can produce more Kinzhals relatively rapidly. Even though more of Russia’s missiles than usual got through on Thursday, an air war alone will not be decisive.

By comparison, Russia causes far more destruction through the thousands of artillery shells it fires in Ukraine.

And the ground war essentially remains in a grinding stalemate. Many analysts say that Russia’s long-anticipated spring offensive is already underway, but that it is having little impact because its troops and arsenals are so depleted.

John IsmayMatthew Mpoke Bigg and Andrew E. Kramer

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Here’s why experts are concerned about the Zaporizhzhia nuclear plant’s safety risks.

The Zaporizhzhia Nuclear Power Plant in southern Ukraine briefly moved to emergency generators on Thursday after Russian shelling cut its external power supply, prompting the top director of the United Nations’ nuclear watchdog to disparage the international community for failing to secure the complex.

The nuclear plant, which is the largest in Europe, and the only one to ever be in the middle of active fighting, has now been forced to resort to its emergency diesel generators six times since Russia launched its full-scale invasion of Ukraine a year ago, according to the U.N.’s top nuclear official, Rafael Mariano Grossi.

“Each time, we are rolling a dice,” Mr. Grossi said on Thursday, “and if we allow this to continue time after time, then one day our luck will run out.”

“I am astonished by the complacency,” added Mr. Grossi, the director general of the International Atomic Energy Agency.

Later in the day, Ukraine’s national electric utility, Ukrenergo, said that the plant had been reconnected to the power grid after 11 hours.

The European Atomic Energy Community — whose membership is composed of E.U. nations but which lies outside the authority of the European Parliament — and 49 countries made a joint appeal to the I.A.E.A., saying that Russia should leave the Zaporizhzhia nuclear plant, according to the Ukrainian prime minister, Denys Shmyhal. “Nuclear terrorism and Russian blackmail must be stopped,” Mr. Shmyhal said on Twitter as he saluted the appeal.

The dangers of being at the center of a war zone, including repeatedly moving to emergency power, pose a serious risk of nuclear catastrophe, experts say. Here’s a closer look at why.

‘Offline’ nuclear plants still need power.

Even through all of the reactors at the Zaporizhzhia plant have been shut down, the equipment that cools their nuclear cores and spent fuel rods needs a constant source of power. If the cooling is interrupted, the heat from the nuclear material could melt through its containment, spewing radiation.

The site is running out of diesel fuel.

It’s important that a nuclear plant remains connected to an external power source, either the power grid or a backup.

The Zaporizhzhia plant’s emergency generators are powered by diesel fuel, but there is only so much on site. When the generators were activated after the shelling on Thursday, there was enough fuel to keep the generators going for 15 days, according to a statement from the I.A.E.A. And the plant is near a very active front line.

“The concern is that it’s difficult to get diesel to that part of the battlefield to refill the generators to make sure the power stays on,” said Amy J. Nelson, the Rubenstein Fellow in the foreign policy program at the Brookings Institution and a nuclear security expert.

During the previous periods when the plant was disconnected from external power, engineers raced to make repairs before the diesel fuel ran out. International nuclear inspectors have called the situation unsustainable and precarious.

The war presents other meltdown risks.

Although the plant was designed to account for risks from natural disasters, plane crashes and the like, no nuclear facility has ever before been at the center of active fighting.

Experts have a multitude of concerns. “It’s fire,” Ms. Nelson said. “It’s explosions from pressure building up.”

She noted that fuel rods could become corroded and cause a nuclear accident.

Any of these issues could disrupt power. Nuclear reactions produce heat that is channeled into steam to produce electricity, and any disturbance to the cooling process could cause a meltdown. Ms. Nelson referred to the events in Japan, in 2011, when an earthquake set off a tsunami that damaged the Fukushima nuclear complex, causing meltdowns.

“The temperature in the reactor increased so much that the corrosion was accelerated and caused a leakage of fuel,” she said.

If a power transformer is hit by shelling, that raises the risk of a fire. And cooling failures short of a meltdown could create pressure that might lead to an explosion.

Carly Olson

The E.U. and NATO promised Ukraine a path to membership. But real partnership holds risks.

BRUSSELS — When the European Union offered Ukraine a path to membership last year, it was in many ways an emotional response to the Russian invasion. Leaders were under pressure to show solidarity with the victims of aggression, even though many opposed the idea.

Since then, preoccupied with passing sanctions, scrounging up aid and scouring military inventories to send Ukraine weapons, few in Europe have focused seriously on what that commitment might actually mean.

But this is a courtship with consequences for the future, not only for Ukraine’s aspirations and survival, but also for Europe’s own security and finances. Ukrainian membership would reshape the bloc and its relationship with a post-conflict Russia. It would also provide the best path toward internal Ukrainian reform as the country worked to meet E.U. standards of transparency and rule of law.

But tensions are already growing between Europe’s desire to maintain its tough requirements and Ukraine’s demand for quick entry into a promised land that has given hope to the embattled country.

Steven Erlanger

BBC

I love the fact that Miley is so consistent in being her authentic self. She's not afraid to push boundaries or be slightly outrageous and I find that really iconic – ABISHA

Across decades of pop music, numerous performers have been lauded for their chameleon-like quality – a preternatural ability to switch up their image and sound without sacrificing their artistic identity. David Bowie and Madonna are the two most famous who spring to mind. But Miley Cyrus has baked shapeshifting into her personal brand in a particularly 21st-Century fashion. The consummate modern pop star, she has taken advantage of blurred genre boundaries at a time when eclectic Spotify playlists hold more sway with listeners than traditional (and generally more genre-prescriptive) radio playlists.

More like this:How Shania Twain became a Gen Z iconIs it time to reconsider Britney's legacy?Pop's most underestimated icon

Since Cyrus launched her recording career 17 years ago, when she played a fictional pop star in the hit Disney series Hannah Montana, she has released everything from peppy pop-rock to risqué R&B, and reflective folk-pop to spangly country-disco. Now, the 30-year-old singer, actress and cultural lightning rod is enjoying one of her biggest ever hits with Flowers, a breezy paean to self-love that contains echoes of Gloria Gaynor's I Will Survive. Cyrus and subtlety haven't always gone hand in hand – she quite literally rode a wrecking ball in the video for her 2013 chart-topper Wrecking Ball – but Flowers is notable for its vocal and musical restraint. "I can love me better than you can," she sings on the wistful chorus of this sun-dappled disco track, which has topped the Billboard Hot 100 for the last seven weeks. It is the lead single from Endless Summer Vacation, her eighth studio album, which is released today and poised to usher in another imperial phase for the singer.

New album Endless Summer Vacation's album cover shows her hanging from a trapeze – a typically bold image (Credit: Columbia Records)

Flowers' message of self-love is delivered with shimmering sincerity, but Cyrus has also displayed a rare willingness to play with her own image. In a 2019 episode of Black Mirror, she portrayed a fictional teen-pop star called Ashley O, a character that winked at Cyrus's early alter ego, Hannah Montana, right down to a less than convincing wig. In her guise as "Ashley O", she even reimagined Nine Inch Nails' industrial rock banger Head Like a Hole as a sunny club track called On a Roll: a brilliantly witty moment. Hugh McIntyre, a music journalist with Forbes, believes "it is accurate to call Cyrus a shapeshifter or a chameleon" because "she has shown, time and time again, that she can deliver high-quality music that performs well in a variety of genres". McIntyre notes that though Cyrus has not "tackled everything" musically, "she has done rock and pop and electronic music, and even leaned into country and hip-hop from time to time". Not all of Cyrus's projects have been blockbusters: after releasing 2019's She Is Coming, a trap-influenced EP that was supposed to be the first in a trilogy, she recalibrated and re-emerged with the following year's rock-leaning album, Plastic Hearts. But at the same time, none has been an outright flop. "It has all gone fairly well," McIntyre says of Cyrus’s genre-hopping, "and that's not something that everyone can do."

Endless Summer Vacation is the latest example of Cyrus's flair for reinvention. She describes the record as her "love letter to LA", which could almost make it sound unassuming, but Cyrus has not lost her fondness for a grand gesture. The album's cover art shows her confidently hanging from a trapeze; according to a record label press release, this image was "fully executed by Miley without visual effects". "I love the fact that Miley is so consistent in being her authentic self," says ABISHA, a British singer-songwriter who hails Cyrus as an influence. "She's not afraid to push boundaries or be slightly outrageous and I find that really iconic." The album also features collaborations with chart-topping pop alchemist Sia and Grammy-winning Americana and country singer Brandi Carlile, underlining Cyrus's high standing among her peers: in the past, she has recorded with everyone from psychedelic rock band The Flaming Lips to country icon Dolly Parton, who happens to be her godmother. 

An old showbiz hand

Though only 30 years of age, Cyrus is already a seasoned industry veteran. The Nashville-born daughter of popular country singer Billy Ray Cyrus and music manager Tish Finley, she launched her performing career in 2001 with an uncredited guest appearance in Doc, a medical drama series starring her father. Five years later, when she was 13, Cyrus became a global teen idol with her starring role in Hannah Montana. This wholesome sitcom, which ran for four seasons and a spin-off film, cast Cyrus as Miley Stewart, a seemingly ordinary girl who lives a double life as tween-pop icon Hannah Montana. The show's ingenious premise gave Cyrus, a strong singer and natural comedian, ample opportunity to project both down-to-earth relatability and a budding superstar's flashy charisma. She grabbed the baton and ran with it, releasing three Billboard chart-topping albums in her guise as Hannah.

But because she rose to prominence playing a fictional singer, Cyrus had to evolve – and think outside of the box – right from the beginning. Transitioning from Hannah Montana to Miley Cyrus without alienating her Disney Channel fanbase was, in effect, her first musical evolution. At first, she proceeded with caution: her 2007 debut solo LP Meet Miley Cyrus was released as a double album with the soundtrack to season two of the TV show. See You Again, a standout single from the Meet Miley Cyrus side, offered a glimpse of the pop-savvy but idiosyncratic artist she would blossom into. Describing an embarrassing encounter with someone she is attracted to – "You asked what's wrong with me? My best friend Lesley said, 'Oh, she's just being Miley'" – the song has ear-snagging lyrics that pointed to Cyrus having her own quirky songwriting vernacular.

Cyrus didn't say goodbye to Hannah Montana until the show's season finale in January 2011, but by this point, she had established herself as a viable pop star in her own right. She had also demonstrated a healthy amount of musical range by scoring hits with a pop-punk nugget (2008’s 7 Things), a country-flavoured power ballad (2009’s The Climb) and a glossy midtempo pop song (2009’s Party in the USA). The latter was co-written by British singer Jessie J and originally slated to appear on her debut album, but, when it was passed onto Cyrus instead, the lyrics about feeling "nervous" and "homesick" after touching down in glamorous Los Angeles cleverly fed into her persona as an ambitious Nashville girl trying to make it in the big smoke. In reality, though, she had actually relocated to LA around four years earlier.

Cyrus shot to fame in her early teens with her starring role in Disney series Hannah Montana (Credit: Getty Images)

More than 13 years after it peaked at number two on the Billboard Hot 100, Party in the USA remains Cyrus’s most streamed song with 1.135 billion Spotify plays. But with the benefit of hindsight, her 2010 single Can't Be Tamed feels more prescient. "I wanna fly, I wanna drive, I wanna go, I wanna be a part of something I don't know," she sings on this infectious electro-pop stomper. Though the song is ostensibly addressed to a prospective partner, it is easy to read these lyrics as an expression of Cyrus’s restless creative spirit. In a 2020 interview on The Tonight Show Starring Jimmy Fallon, she confirmed that Can’t Be Tamed was effectively a harbinger of things to come, saying: "I was already telling y'all that something was about to happen, that I wasn't Hannah Montana."

Bangerz sparked the predictable and empty outrage that always seems to follow female musicians in particular when they sing about sexual empowerment – El Hunt

When she performed We Can't Stop with Robin Thicke at the 2013 MTV Video Music Awards (VMAs), Cyrus obliterated any last vestiges of her once-wholesome image. After she twerked against Thicke while pointing a foam finger at intimate parts of her body, the foam finger's inventor Steve Chmelar said he was disappointed by the aberrant use of such a national icon. Cyrus became a polarising presence during the Bangerz campaign, but McIntyre perceives any negative press coverage as collateral damage. "It was Miley's moment to step out of the Disney spotlight and try something edgier and more adult, and that is always going to be received with some caution," he says. McIntyre also points out that Cyrus was canny enough to back up her new, grown-up persona with a pair of undeniable singles. "We Can't Stop and Wrecking Ball really feel like they were crafted to become huge, platinum-selling hits, and that's exactly what they became," he says.

Music journalist El Hunt believes Bangerz caused a massive splash partly because it was such a "marked departure" for Cyrus, but also because it sparked "the predictable and empty outrage that always seems to follow female musicians in particular when they sing about sexual empowerment". In 2019, on the album's sixth anniversary, Cyrus seemed to acknowledge this controversy in an Instagram post, writing: "Happy 6-year anniversary #Bangerz!!!! Here's to 6 more years of pissing people off!" However, it is important to acknowledge that Cyrus's Bangerz era also attracted a more valid strain of criticism – namely, that she had cherry-picked aspects of black culture to accentuate her new, edgier image. She raised eyebrows in particular for her exuberant embrace of twerking, a dance form that originated on the black-led bounce scene in 1980s New Orleans, and for surrounding herself in music videos with women of colour. “It’s mind-boggling to me that there was even a controversy around me having black dancers," Cyrus protested to  Billboard when asked about the latter in 2017. "That became a thing, where people said I was taking advantage of black culture, and with Mike [Will Made It] … that wasn’t true. Those were the dancers I liked!”

However, Hunt believes this criticism was exacerbated by Cyrus's "incredibly rapid departure from [the Bangerz] sound which was heavily influenced by hip-hop and black culture". In fact, Cyrus followed her breakthrough album with a dazzling and disarming musical volte-face: 2015's Miley Cyrus & Her Dead Petz. This sprawling and experimental fifth album came out of the blue when she announced it was instantly available to stream online – for free, then a novelty – while hosting that year's VMAs. Partly crafted with psychedelic rock band The Flaming Lips, it featured 23 offbeat and flagrantly un-radio-friendly tracks with trippy titles such as Miley Tibetan Bowlzzz, Fweaky and Something About Space Dude. At the time, even her record label was blindsided. "They had never heard the record until it was done," Cyrus told The New York Times.

Even after her pivot away from hip-hop-flavoured pop, rumblings about the singer’s potentially problematic relationship with black culture did not entirely die down. While promoting her sixth album Younger Now, a relatively restrained collection of folk and country tunes that was a long way from hip-hop, she expressed an admiration for Kendrick Lamar's latest rap banger Humble while in the process criticising the genre's content as a whole. Lyrics that she perceived as misogynistic had, Cyrus told Billboard, "pushed me out of the hip-hop scene a little".

Cyrus' performance with Robin Thicke at the 2013 MTV Video Music Awards was one of the most talked about awards show moments of all time (Credit: Getty Images)

Many hip-hop fans were incensed, pointing out that Cyrus had benefited from the trappings of their culture when it suited her, then dropped them as soon as she wanted to switch musical direction. In 2019, Cyrus finally apologised for her misguided remarks in a comment posted under a YouTube video titled Miley Cyrus Is My Problematic Fav… Sorry. "I own the fact that saying… 'this pushed me out of the hip-hop scene a little' was insensitive as it is a privilege to have the ability to dip in and out of ‘the scene," Cyrus wrote in response to the video created by YouTuber Kenya Wilson. She also said she was "deeply sorry for the disconnect my words caused".

Even just a couple of years ago, it might have been seen as a bit strange for a big star who is known for one style of music to put out something in another style. But these days, it's pretty commonplace – Hugh McIntyre

During the same year, Cyrus returned to hip-hop-infused pop with She Is Coming, a well-received EP featuring collaborations with Wu-Tang Clan rapper Ghostface Killah, singer-rapper Swae Lee and drag icon RuPaul. Teaming with the latter for a sassy track called Cattitude underscored Cyrus's status as an LGBTQ role model; in past interviews, she has identified as pansexual and a "queer woman". "I love her [sexual] fluidity, her queerness and how she is always unapologetically herself," says ABISHA. Cyrus has also shown her support for this community by launching The Happy Hippie Foundation, a nonprofit that aims "to rally young people to fight injustice facing homeless youth, LGBTQ youth and other vulnerable populations". Then at the 2019 Glastonbury festival, Cyrus proved she could pull together the disparate strands of her career with a wildly entertaining set peppered with clever cover versions. "She treated that slot like a rock headline show and threw herself into covering everything from Metallica to the original Nine Inch Nails song that inspired her Black Mirror track On a Roll," Hunt says.

Cyrus followed her triumphant Glastonbury performance by honing her rock chops on 2020's retro-leaning Plastic Hearts album, for which she duetted with two icons of the genre: Joan Jett and Billy Idol. She also kept one foot in pop's present by scoring a zingy hit single, Prisoner, with fellow contemporary hitmaker Dua Lipa. So, as she enters a new era with Endless Summer Vacation, fans already know to expect the unexpected. As Cyrus told us back in 2020, she is an artist who "can’t be tamed”.

Cyrus's successful shapeshifting reflects not just her own musical versatility, but also the unusually fluid musical era that she is navigating. "Even just a couple of years ago, it might have been [seen as] a bit strange for a big star who is known for one style of music to put out something in another style. But these days, it's pretty commonplace," says McIntyre. Still, he also believes that Cyrus can ride the genre-blurring wave so confidently because she has developed a genuinely distinctive voice. "We recognise her way of writing, whether [she is singing] a rock song, pop song or something else," he says. It would be a little pat to suggest that every pivot she makes can be explained by quoting See You Again's famous lyric: "She's just being Miley." However, 16 years after she branched out from Hannah Montana, there is no denying that Cyrus has built a formidable identity as a true musical chameleon. Whatever lane she decides to drive down next, people will be paying attention.

Endless Summer Vacation is out now.

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L'Humanité

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Actu

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, samedi, contre la réforme de la justice promue par Benyamin Netanyahou.

Gaël De Santis

La place Habima de Tel-Aviv était noire de monde, ce samedi. Plus de 50 000 personnes s’y sont rassemblées quand d’autres manifestations, plus modestes, se sont également tenues à Haïfa et à Jérusalem. En Israël, c’est la mobilisation la plus importante depuis le 29 décembre 2022, date de la prestation de serment du gouvernement qui allie le Likoud à des formations ultraorthodoxes juives ou d’extrême droite. Jamais l’État né en 1948 n’avait connu un gouvernement aussi à droite. On y trouve ainsi le ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir, condamné pour appui à une organisation terroriste en 2007, et qui a mis le feu aux poudres en se rendant, début janvier, sur l’esplanade des Mosquées.

Netanyahou joue la carte du racisme et de la fureur colonialiste

Une association anticorruption est à l’origine de l’appel à manifester. Il faut dire que le premier ministre Benyamin Netanyahou a maille à partir avec la justice dans trois affaires. L’ONG n’était pas seule dans la rue. Les organisations de gauche, notamment le Hadash (qui compte notamment le Parti communiste israélien) et le Parti travailliste, mais aussi du centre, ont participé au rassemblement de Tel-Aviv.

« Un impact fatal sur la démocratie »

Tous rejettent la réforme de la justice voulue par le pouvoir. Jeudi, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, avait prévenu que l’évolution programmée « mettra fin à l’indépendance du pouvoir judiciaire et aura un impact fatal sur la démocratie israélienne ». Benyamin Netanyahou semble marcher dans les pas des dirigeants d’extrême droite polonais et hongrois, eux aussi auteurs de réformes qui mettent en pièces l’indépendance de la justice. « La démocratie n’est pas seulement la règle de la majorité. Sans un système de freins et de contrepoids, les droits des civils et des minorités ne seront pas protégés », avait ajouté la magistrate. La réforme prévoit notamment, comme en Pologne, une nouvelle procédure de nomination des juges et, pour le Parlement, la possibilité de revenir sur les décisions de la Haute Cour. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, voit dans les propos d’Esther Hayut l’expression de «la position du camp politique de la gauche».

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

Les participants aux rassemblements sont inquiets pour la santé de la «démocratie» israélienne. « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation », « le temps est venu de faire tomber le dictateur », ou encore « Bibi ne veut pas de démocratie, nous n’avons pas besoin de fascistes à la Knesset », a pu lire l’AFP sur les pancartes des manifestants. Une inquiétude compréhensible. Un député de la majorité, Zvika Fogel, a demandé mardi 10 janvier rien moins que l’arrestation de quatre leaders de l’opposition, dont deux ex-premiers ministres, au motif qu’ils avaient parlé de climat de « guerre civile ».

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Ode à la Résistance en Paca

Les réseaux de la liberté, c’est le nom de la bande dessinée à paraître le 8 mars prochain aux éditions Plein Vent. Au cœur de l’intrigue : les réseaux de la Résistance destinés à sauver des juifs à partir de 1942, alors que les persécutions à leur encontre s’installent. La brutalité des mesures antisémites réveille la bravoure spontanée de centaines de Français de milieux différents. Ils seront des “Justes parmi les nations”, la plus haute distinction civile accordée aux non-juifs par Israël. Le projet des auteurs, Yvon Bertorello, Serge Scotto et Éric Stoffel : honorer leur mémoire.

Le récit s’appuie notamment sur les sources historiques de Yad Vashem, dont le soutien était une condition sine qua non au lancement du projet. L’institution dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah dispose d’une importante base de données constituée d’archives et de témoignages. Elle décerne après une enquête scrupuleuse le titre de Juste à ceux pour qui un descendant de rescapé en a fait la demande.

David Sztabholz, délégué général de Yad Vashem France, s’emploie à entretenir cette mémoire et à la transmettre. Un véritable défi, selon lui, alors que les Justes survivants sont « presque tous centenaires ». Animé d’un enthousiasme non feint, il salue le défi ambitieux au « résultat très fidèle d’un fantastique récit avec du suspense », qui « aborde l’histoire d’une manière simple et complète. Tout ce qui peut permettre de rappeler l’histoire de la Shoah est important », il y voit déjà une ressource pour l’enseignement. Selon lui, les Justes incarnent les valeurs républicaines et « montrent que tout le monde pouvait sauver des juifs ».

Les Alpes-Maritimes, théâtre de la résistance des Justes

Yvon Bertorello, ravi de mettre en avant « le destin extraordinaire de personnes ordinaires », bénéficie d’une formation d’historien. « L’histoire des Justes est trop peu connue, je voulais mettre en avant le courage de ces gens qui sont bien plus nombreux qu’on ne le croit », confie-t-il à Valeurs actuelles. « J’ai découvert des histoires et témoignages émouvants, rencontré des descendants d’enfants sauvés qui témoignent d’une reconnaissance intacte, se transmettant depuis trois générations », ajoute le scénariste. Il rappelle le rôle fondamental de l’Église catholique, « première contributrice des sauvetages », regrettant le silence occultant cette réalité. Mais selon lui, « l’Église peut marcher la tête haute ». Elle est la première institution internationale à mettre en garde contre le nazisme. Dès 1937, l’encyclique Mit brennender Sorge (Avec une brûlante inquiétude) de Pie XI, à destination de l’Église d’Allemagne, condamne fermement cette idéologie.

En première page de la BD figure la lettre pastorale de l’archevêque de Toulouse, d’août 1942, lue dans les églises de son diocèse. Invoquant une « France chevaleresque et respectueuse », il s’oppose publiquement aux déportations. Ce document historique marque un tournant dans l’attitude de l’Église de France.

Les trois premiers tomes de la BD font évoluer les personnages dans les Alpes-Maritimes. Un choix évident selon Yvon Bertorello : « Il était logique de s’intéresser d’abord à notre propre région. » Sur les 330 Justes de Paca, 141 sont maralpins. Dans plusieurs couvents comme à Peille, les sœurs ont caché des enfants juifs parmi des catholiques. « Ils suivaient la messe comme tous les autres. Pendant des années, tout le monde savait, personne n’a parlé », abonde l’auteur. Dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, un moine capucin a sauvé plus de 2 000 enfants à lui seul. C’est aussi dans la région qu’étaient implantés deux importants réseaux : celui de Pierre Merli, du nom d’un fonctionnaire de Vichy jouant double jeu, et le réseau Marcel. Ce dernier est dirigé par un couple de juifs réfugiés qui s’appuie sur le clergé local, dont l’évêque de Nice : 527 enfants ont été placés, l’évêque attribuant les faux papiers et répartissant les enfants au sein d’institutions religieuses ou dans des familles de fidèles. Tous ont été sauvés. C’est l’histoire que raconte ce premier album, dans le décor niçois.

Les informations que collecte Yvon Bertorello, c’est Serge Scotto et son “binôme habituel”, Éric Stoffel, qui les traduisent en BD. À l’instar du récit, le dessin de chaque planche répond à l’exigence d’épouser le réel. Les environnements, dont Frédéric Allali est spécialiste, témoignent d’une rigueur minutieuse. « On ne voulait pas faire d’erreurs », précise Éric Stoffel. « S’il y avait le moindre doute, Yvon retournait sur les lieux rien que pour les photographier », s’amuse l’artiste, qui revendique un travail plein « de respect et de sérieux », avec Michel Espinosa, l’autre dessinateur.

Convaincu de « l’importance de souligner la beauté de la volonté et des bons sentiments face au rouleau compresseur de l’horreur », contrebalançant le pessimisme de la banalisation du mal, Éric Stoff el propose d’adopter le regard de l’enfant. Le personnage principal de la BD, seul protagoniste fi ctif mettant chaque récit en relation, reste dans l’incompréhension. « J’étais touché par cette perspective. C’est lui qui a raison de ne pas comprendre. » L’ingénuité de ce petit garçon, c’est celle que proposent avec sobriété les Réseaux de la liberté et les tomes suivants pour revivre ces pages de l’Histoire.

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L'Humanité

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Actu

Dix personnes sont mortes suite à une opération militaire israélienne à Jénine. L’Autorité palestinienne dénonce un « massacre » et suspend sa coopération sécuritaire avec Tel Aviv. Les chancelleries occidentales réagissent du bout des lèvres.

Gaël De Santis

Pour le gouvernement israélien, la vie des civils palestiniens ne compte pas. Benjamin Netanyahou, le premier ministre a dit son « appréciation pour la bravoure et le dynamisme des soldats ». Ces soldats venaient d’attaquer le camp de réfugié de Jénine, en Cisjordanie. Bilan : neuf morts. Parmi les victimes, une femme de 61 ans, morte chez elle. Cette intervention a entraîné, dans les heures qui ont suivi des manifestations à Naplouse, Ramallah et Al-Ram, où un Palestinien de 22 ans a été tué.

Des gaz lacrymogènes dans un service pédiatrique

Les autorités israéliennes justifient leur massacre sous le vocable d’ « opération de contre-terrorisme », selon les mots employés par le ministre de la Défense Yoav Gallant, membre du Likoud. Les forces répressives devaient éliminer les frères Mohammad et Nureddin Ghneim, ainsi qu’un troisième membre du Jihad islamique, organisation accusée de fomenter un attentat en Israël. Ces derniers ont résisté et l’armée a fait tirer sur le bâtiment dans lequel ils se trouvaient, en plein camp de réfugié, à la roquette antichar.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans l’opération, des gaz lacrymogènes, une arme interdite par la Convention de Genève sur la guerre, ont été employés, atteignant le service pédiatrique d’un hôpital voisin. Les enfants ont dû être évacués. « Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital (…) mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte », a justifié à l’AFP un porte-parole militaire israélien. 

La ministre de la Santé Mai al Kaileh a dénoncé le fait que les ambulances du Croissant rouge n’aient pu accéder aux lieux des heurts.

30 morts en 26 jours

Ce massacre intervient alors que le gouvernement d’extrême droite et de droite israélien est entré en fonction le 29 décembre dernier. Alors que l’on dénombre 200 Palestiniens tués - la plupart des civils – sur l’année 2022, on compte déjà 30 morts depuis le 1er janvier. Soit plus d’un par jour.

La situation promet d’être tendue. Itamar Ben-Gvir, dirigeant d’extrême droite qui a mis le feu aux poudres en décembre en visitant l’Esplanade des Mosquées, a récemment demandé que les règles d’emploi des armes à feu par les policiers et militaires soient assouplies.

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Gaza bombardée

Si Benjamin Netanyahou a prétendu ne pas vouloir d’escalade de violences, il a enjoint son armée à se préparer à tous les scenarii. Dès la nuit de jeudi à vendredi, il a fait bombarder la bande de Gaza où le Hamas, parti islamiste qui contrôle le territoire avait promis, par la voix de Saleh al-Arouri, que « l’occupation paiera le prix pour le massacre de Jénine ». Le gouvernement a dit que ces deux séries de frappes répondaient à des tirs de projectiles en provenance de la bande de Gaza.

Des faits traduits devant la Cour pénale internationale

Du côté de l’Autorité palestinienne (AP), la réponse a été forte. Suite à ce qu’elle qualifie de « massacre », une plainte sera déposée devant l’ONU, et les événements de ce jeudi 26 janvier seront versés au dossier, déjà lourd, déposé par Ramallah devant la Cour pénale internationale (CPI). « À la lumière des agression répétées contre notre peuple et des violations d’accord signés, notamment sécuritaires, nous considérons que la coordination sécuritaire avec le gouvernement d’occupation israélien cesse d’exister à partir de maintenant », a indiqué le président de l’AP Mahmoud Abbas par communiqué. Une mesure de rétorsion rare : une telle coopération avait été suspendue de mai à novembre 2020, suite à l’annexion de territoires occupés par Israël.

Les réactions internationales se sont montrées très faibles. Ainsi, la France a, par communiqué de son Ministère des Affaires étrangères, exprimé « sa vive préoccupation face au risque d’escalade » et souligné, alors que 30 personnes palestiniennes ont perdu la vie depuis le début de l’année, « son attachement au respect du droit international humanitaire et à l’impératif de protection des civils ». Elle souligne le besoin de travailler à une solution à deux États.

Les Émirats arabes unis réclament une réunion du Conseil de sécurité

Washington, principal allié d’Israël, a déploré la décision de Mahmoud Abbas de suspendre la coopération sécuritaire. Anthony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, sera lundi et mardi en Israël et Cisjordanie. Il s’est limité à dire « la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade ». Les Émirats arabes unis, qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël depuis trois ans ont « condamné l’assaut des forces israéliennes » et demandé une réunion « urgente du Conseil de sécurité ». 

À l’heure où nous écrivions ces lignes, celui-ci n’était pas convoqué. L’une des condamnations les plus dures est venue de la rapportrice des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese. 

Salah Hamouri. Francesca Albanese dénonce « un abus sadique » d'Israël

 

« Je suis extrêmement alarmée par les informations d’un renouveau de la violence létale à Jénine. Alors que les faits et circonstances doivent être établis, je rappelle l’obligation de la puissance occupante de s’assurer que les personnes civiles soient protégées de toute formes de violence à tout moment », a-t-elle réagi sur Twitter, ajoutant « également que la punition collective d’une population civile est absolument prohibée, constitue un crime de guerre, tout comme le fait de tuer délibérément. » 

Jénine. Dans les décombres du camp de réfugiés palestiniens, une horreur inimaginable.

 

Jénine, camp de réfugiés palestinien fondé en 1953, résume les affres de la colonisation. Y vivent 23 000 personnes. C’est là qu’en mars 2022, Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al-Jazeera avait été tuée, au moment où elle couvrait un raid israélien. C’est encore là, qu’en 2002, Israël avait commis un massacre, faisant plus de 52 morts. 

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John Steinbeck : les sarments amers

Dans la solitude désarmante des prés brûlés par le soleil, en Californie, les hommes devenus fous de solitude sont aussi insignifiants que les souris dans les champs de blé. Ils sont des milliers à prendre la route vers l’ouest, au début des années 1930, abandonnant les terres arides de l’Oklahoma et des États du Sud que la sécheresse, la surexploitation des sols et un déluge de poussière ont rendues stériles. En quittant la désolation de ces grandes plaines qui n’ont plus rien à leur offrir, ils espèrent rejoindre la Terre promise où coulent le lait et le miel. Dans son nouveau volume consacré à John Steinbeck, La Pléiade réunit ce que la critique a nommé la “trilogie du travail”. En un combat douteux (1936), Des souris et des hommes (1937) et les Raisins de la colère (1939) explorent la tragique condition d’une humanité déçue et abandonnée à la fragilité de ses rêves. Vient ensuite À l’est d’Éden (1952), l’œuvre de la maturité, moins manichéenne que les précédentes car c’est cette fois en l’homme lui-même que s’affrontent les ténèbres et la lumière. Tous revisitent les mythes fondateurs des États-Unis pour les pulvériser et les broyer en poussière, comme cette poussière âcre qui a ravagé les champs de maïs et poussé des familles entières de paysans et de métayers à fuir vers l’ouest.

La « trilogie du travail » revisite les mythes fondateurs des États-Unis pour les pulvériser et les broyer en poussière, âcre comme celle qui a poussé les paysans de l’Oklahoma à l’exil.

Dans En un combat douteux, Steinbeck fonde son intrigue sur la rébellion. Ce “combat douteux”, sorte de prélude à Des souris et des hommes, met en scène ici la déception suscitée par les premières mesures du New Deal, censé répondre à la crise, alors que le chômage frappe près d’un quart de la population en âge de travailler. Les grèves se multiplient tandis que les élites économiques californiennes se dressent contre les ouvriers. Une nouvelle littérature “prolétarienne” émerge, dont les romans de Steinbeck sont de remarquables exemples, et nourrit le ferment révolutionnaire pour défendre la condition ouvrière. Le titre énigmatique du roman vient quant à lui du poème de John Milton, le Paradis perdu, publié en 1667, et que Steinbeck cite en exergue. Milton met en scène le combat qui oppose Dieu et Satan. Après l’échec de sa révolte, celui-ci s’immisce dans le jardin d’Éden pour subvertir Adam et Ève. Steinbeck transpose cette lutte impitoyable dans le monde ouvrier où s’opposent les grévistes et les élites. Comme chez Milton, le trône céleste est ébranlé, mais l’issue du combat ne fait aucun doute.

Le rêve d’un lopin de terre

Dans Des souris et des hommes, Stein-beck met cette fois-ci en scène l’Amérique pauvre et rurale du début des années 1930 à travers les tribulations de deux ouvriers agricoles : George, nerveux mais réfléchi, et Lennie, un colosse simplet qui a souvent mis les deux amis dans le pétrin malgré lui. Saisonniers en quête de travail, ils sillonnent ensemble la vallée de la Salinas, ce « long sillon à fond plat entre deux chaînes de montagnes ». « “Les types comme nous, ils ont pas de famille. Ils se font un petit magot, et puis ils dépensent tout. Y a personne dans le monde pour se faire de la bile à leur sujet… – Mais pas nous, s’écria Lennie, tout heureux. Raconte comment c’est pour nous. ” Georges resta un instant tranquille : “Mais pas nous, dit-il. – Parce que… – Parce que, moi je t’ai et… – Et moi, je t’ai. ” » Dans la brutalité de ces étés sans fin et misérables, ils espèrent réaliser ce rêve auquel ils ne croient pas vraiment : s’acheter un lopin de terre où vivre simplement. « Dis-moi ce qu’on aura dans le jardin, et les lapins dans les cages, et la pluie en hiver, et le poêle, et la crème sur le lait qui sera si épaisse qu’on pourra à peine la couper. »

Dans le film que John Ford a tiré des « Raisins de la colère », Henry Fonda incarne Tom Joad, en route vers une terre promise qui n’existe pas.

Vendus à un demi-million d’exemplaires à sa sortie en 1939, couronnés par le film de John Ford l’année suivante, puis, plus tard, par l’album de Bruce Springsteen, The Ghost of Tom Joad, en 1995, les Raisins de la colère apparaissent comme le grand roman de la route. L’odyssée du récit, qui suit l’exode de la famille Joad, se fond dans l’histoire de la Grande Dépression et dans celle de tous les naufragés du capitalisme, main-d’œuvre flottante et bon marché. Couverts de dettes, les Joad quittent l’Oklahoma de leurs ancêtres à la recherche d’un avenir, mais la désillusion est amère lorsqu’ils découvrent la Californie et ses routes « inondées d’hommes avides de travail, prêts à tuer pour travailler ». Comme dans les portraits de Dorothea Lange, les visages de tous ces oubliés, déçus par cette Terre promise qui n’existe pas, se couvrent du voile de l’angoisse. Elles furent innombrables, ces migrant mothers, le front soucieux et le ventre vide. « Ceux qui n’avaient jamais connu la faim découvraient le regard des affamés. Les greniers débordaient et les enfants des pauvres dépérissaient, et les pustules de la pellagre enflaient sur leurs côtes. Les grandes sociétés ne savaient pas que la frontière est ténue entre la faim et la rage. […] Et la colère commençait à fermenter. » Dans la solitude des champs de maïs, les vendanges de la colère sont proches.

La malédiction de Caïn

À l’est d’Éden explore cette fois les histoires de deux familles, les Trask et les Hamilton, sur fond historique et biographique. Le récit, à la fois mémoriel et fictionnel, s’étend sur une cinquantaine d’années, de 1863 à 1918 ; de la guerre de Sécession à la Première Guerre mondiale, dans une sorte de fresque historique qui se déploie en arrière-plan. « Je choisis d’écrire ce livre pour mes fils. […] Je vais leur raconter l’une des plus grandes histoires, sinon la plus grande histoire de toutes – l’histoire du bien et du mal, de la beauté et de la laideur », un peu à la manière de Dostoïevski dans ses Frères Karamazov. « Nous n’avons qu’une histoire. Tous les romans, tous les poèmes sont bâtis sur la lutte incessante que se livrent en nous-mêmes le bien et le mal. Et il m’apparaît que le mal doit être constamment ressuscité, alors que le bien et la vertu sont immortels. Le vice offre toujours un visage frais et jeune, alors que la vertu est plus vénérable que toute autre chose au monde. » Le titre du roman est tiré, quant à lui, de la malédiction qui s’abat sur Caïn après le meurtre de son frère Abel, qui le contraint à l’errance éternelle et à la fuite « au pays de Nod, à l’est d’Éden » (Genèse 4, 16). C’est de cette rivalité fraternelle, la même qui opposa Jacob et Ésaü au chapitre 25 de la Genèse, que Steinbeck tire le matériau qui façonne son œuvre dans la relation conflictuelle qui oppose deux générations de fratries, réécrivant ensemble à leur manière le mythe biblique du premier meurtre.

Contrairement, pourtant, au récit de la Genèse qui voit le geste créateur séparer les ténèbres de la lumière, dans cette Amérique rurale que peint Steinbeck, tout n’est qu’ébauche et promesse avortée. Dans les Raisins de la colère, c’est l’attente d’un jour qui ne vient pas : « L’aube arriva, mais pas le jour. Dans le ciel gris se leva un soleil rouge, un disque rouge imprécis produisant une faible lumière, une lumière de crépuscule ; et, le jour avançant, le crépuscule redevint ténèbres, et le vent continuait à geindre et à vagir au-dessus du maïs abattu. » Ici, le souffle de Dieu ne plane pas sur l’abîme. À moins que l’homme lui-même ne perce de son cri d’espérance les ténèbres qui ont envahi le monde : « Dans le doute, rappelle ainsi Stein-beck, je suis certain que, sous sa carapace de faiblesse, l’homme aspire à la bonté et veut être aimé. S’il prend le chemin du vice, c’est qu’il a cru prendre un raccourci qui le mènerait à l’amour. »

“Romans”, de John Steinbeck, sous la direction de Marie-Christine Lemardeley-Cunci, Gallimard, coll. “Bibliothèque de la Pléiade”, 1 664 pages, 66 €.

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Bordeaux : Philippe Poutou a recruté sa compagne comme collaboratrice de son groupe d’opposition municipal

Il revendiquait pourtant l’exemplarité politique. Après ses coups d’éclat remarqués pendant la campagne présidentielle, l’ancien candidat Philippe Poutou est aujourd’hui conseiller municipal d’opposition à Bordeaux. Celui qui fustigeait le couple Fillon dans l’affaire des emplois fictifs n’a pourtant pas hésité à recruter sa compagne comme collaboratrice de groupe. Un recrutement, dans les faits, légal, mais qui ne manque pas d’interroger les conseillers municipaux de la ville de Bordeaux, comme le rapporte France 3 Régions, jeudi 9 mars.

Le député de la 1re circonscription de la Gironde, Thomas Cazenave, s’est grandement étonné de cette situation singulière. « Il existe des interdictions d’emplois des membres de sa famille pour les parlementaires ou les exécutifs nationaux et locaux » a-t-il expliqué, avant d’ajouter que « cette règle devrait aussi s’appliquer aux groupes d’élus ».

Tant que c’est légal…

Philippe Poutou, lui, assume totalement. « On a droit à deux mi-temps de collaborateurs de groupe. Et depuis quatre mois, on a renouvelé un des deux contrats, celui de ma compagne », indique le chef de file de Bordeaux en Luttes. Une situation qu’il estime être totalement « transparente » et légale, assurant même que « la mairie de Bordeaux et Bordeaux métropole ont validé, en toute connaissance de cause ». Le choix de sa compagne comme collaboratrice serait avant tout pour des raisons pratiques, assure-t-il, et ajoutant que ce poste « ingrat » n’est rémunéré qu’à « environ 1 000 euros net » en mi-temps.

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Nice : l’Université Côte d’Azur annule à la dernière minute une conférence avec Stanislas Rigault

Une fois n’est pas coutume. Alors qu’une conférence en présence de Stanislas Rigault, président de Génération Z devait avoir lieu ce jeudi 9 mars à l’université Côte d’Azur, celle-ci s’est vue purement et simplement annulée au dernier moment. C’est sous prétexte de « risque de troubles à l’ordre public » que le Président de l’université de droit a annoncé l’annulation de cette conférence consacrée aux « jeunes et l’engagement politique ».

L’association étudiante UNI 06 qui organisait cet évènement s’est indignée de cette censure dans un communiqué, indiquant que « l’Université Côte d’Azur se couche devant l’extrême gauche ». Pour le mouvement étudiant, « cette décision intervient dans un contexte où plusieurs mouvements d’extrême gauche ont menacé l’université et l’UNI et ont fait pression pour que le débat démocratique et le pluralisme n’aient pas lieu au sein de l’université ». 200 étudiants devaient assister à l’évènement, mais ces derniers ne pourront y assister, alors même que les organisateurs de la conférence n’ont été prévenus qu’à « quelques heures seulement » de sa tenue.

Petits compromis avec la liberté d’expression

Stanislas Rigault s’est exprimé sur l’annulation de ce débat dans Nice-Presse. Il se dit « particulièrement choqué par cette soumission à l’extrême gauche », alors même qu’Éric Zemmour a particulièrement été plébiscité à Nice, avec un score de 14 % à l’élection présidentielle de 2022. Le président de Génération Z a annoncé qu’ils allaient établir un référé liberté, afin de « rétablir un semblant d’équité […] face aux petits groupuscules d’extrême gauche ».

🔴 L’université Côte d’Azur décide d’annuler le débat prévu ce soir avec @stanislasrig de @Reconquete_off à la Fac de droit pour éviter des troubles. Il réagit en exclu dans Nice-Presse et annonce une action en justice 👇.@Univ_CotedAzur @P_Vardon @JeanMoucheboeuf @cgtcampus06 pic.twitter.com/bqncnwa34J

— Nice-Presse (@NicePresse) March 9, 2023

 

De son côté, l’association UNI 06 a demandé au Président de l’Université Côte d’Azur de revenir sur sa décision « au nom de la liberté d’expression, faute de quoi l’image de l’Université en sera cruellement entachée ».

 

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Menaces, agressions physiques… : à Nice, une octogénaire harcelée par des dealers dont elle avait dénoncé les trafics

Nice : un chauffard s’enfuit après avoir mortellement percuté un piéton sur la promenade des Anglais

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Grenoble : un parent d’élève armé d’un couteau sème la panique dans une école primaire

Il a semé la terreur auprès du corps enseignant et des parents et enfants présents. Mardi 7 mars, un père de famille est arrivé armé d’un couteau, devant l’école primaire Léon-Jouhaux à Grenoble où est scolarisé son enfant. Comme le relaie France Bleu Isère mercredi 8 mars, il n’a pas hésité à s’en prendre à un élève en le menaçant de mort : « Je vais te couper la tête. » Ces menaces ont été proférées à la suite d’une dispute entre cet élève et le fils de l’agresseur. 

Une mère de famille menacée et suivie 

Le différend est survenu lundi dans la cour de récréation, alors que les deux garçons de 8 ans jouaient au football. La situation a été rapidement réglée par les enseignants, mais a provoqué la colère du père de l’un des enfants. En plus de s’en être pris au petit garçon, l’homme a également menacé une mère de famille qui tentait de s’interposer. Il l’aurait même suivie en courant, a affirmé la femme à France Bleu Isère. Depuis, elle craint de sortir de chez elle puisque l’individu réside dans le même secteur, le quartier Teisseire. Contacté par France Bleu Isère, le père de l’enfant menacé avec un couteau a déploré le fait que son fils était traumatisé et ne voulait plus aller à l’école. 

Déjà à l’origine d’autres agressions 

Des plaintes ont été déposées contre cet homme qui a été placé en garde à vue. À l’issue de son interpellation, il a reçu une convocation devant le délégué du procureur de la République pour une alternative aux poursuites, indique France Bleu Isère. Cela n’empêche pas les parents d’élèves de craindre que les tensions ne s’enveniment puisque cet homme est déjà l’auteur de plusieurs agressions commises l’année dernière. Une pétition a été lancée par les parents. 

Grenoble : les dernières actualités

Grenoble : des bijoux de la princesse Mathilde Bonaparte dérobés au musée Hébert

Refus d’obtempérer à Grenoble : percuté par un individu à bord d’un scooter volé, un policier perd une phalange

Grenoble : un jeune de 17 ans tué par balles dans un salon de coiffure

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Toulouse : plusieurs policiers blessés après un refus d’obtempérer

Les refus d’obtempérer se multiplient en France, avec des conséquences qui peuvent être parfois dramatiques. Nos confrères de La Depêche se font ainsi l’écho de cet incident survenu mercredi 8 mars qui a vu des policiers ouvrir le feu sur un automobiliste qui leur a foncé dessus par suite d’un refus d’obtempérer.

Les faits se sont déroulés dans l’après-midi du mercredi 8 mars dans le quartier des Izards à Toulouse. Les policiers interviennent sur les lieux d’une altercation qui oppose deux automobilistes. Les fonctionnaires procèdent alors au contrôle des deux véhicules quand l’un des conducteurs a subitement démarré, tentant au passage d’écraser les policiers qui auraient ouvert le feu à trois reprises selon des témoins présents sur place. Le chauffard a réussi à prendre la fuite.

Deux individus interpellés

Selon nos confrères, plusieurs policiers seraient légèrement blessés. Après l’incident, les forces de l’ordre ont bouclé le quartier. Selon une source policière interrogée par France 3, les deux hommes présents dans la voiture, ont été interpellés et placés en garde à vue.

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