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Calvados : une partie de la pointe du Hoc, haut lieu du Débarquement, s’est effondrée

C’était attendu, et même inéluctable. Une partie de la pointe du Hoc, célèbre pour l’assaut des Rangers américains durant le Débarquement de Normandie, s’est effondrée jeudi 5 mai, rapporte France 3 Régions. Si les passionnés du site et de son histoire s’attendaient à cela, ils évoquent tout de même un pincement au cœur. L’éboulement rappelle en effet qu’à terme, l’érosion devrait avoir totalement raison de l’éperon rocheux.

Des vestiges « condamnés »

Située sur la commune de Cricqueville-en-Bessin (Calvados), la pointe du Hoc domine les plages d’Omaha et d’Utah, où les troupes américaines ont débarqué le 6 juin 1944. A l’époque, le rocher était encore rattaché à la falaise d’une trentaine de mètres de haut. Des pièces d’artillerie y avaient été installées, mais reculées quelques jours avant l’opération en raison des bombardements. Bien que ce retrait ait été soupçonné par les alliés, la zone reste stratégique.

Plus de 200 Rangers ont donc eu pour mission d’escalader la falaise. En raison des conditions météorologiques, l’opération prendra du retard et le commandement en déduit qu’elle a échoué. La seconde vague de 500 hommes est donc redirigée vers Omaha Beach. Malgré de lourdes pertes, les Rangers devront donc tenir le secteur pendant deux jours au lieu d’un seul. Ils en profiteront pour mettre hors d’usage plusieurs pièces d’artillerie.

Pour préserver ce lieu de mémoire, les autorités américaines ont engagé d’importants travaux de sécurisation en 2010. Néanmoins, cette bataille semble perdue d’avance. « Il faut bien se rendre à l’évidence, aujourd’hui, les vestiges de la bataille de Normandie sont condamnés », déplore Marc Laurenceau, historien spécialiste du Débarquement, interrogé par France 3 Régions. « Peut-être que l’éperon de la Pointe du Hoc ne résistera pas aux pluies de l’automne », explique-t-il.

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Opex 360

Et si la France prêtait quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 à l’Espagne?

par Laurent Lagneau · 6 mai 2022

D’ici la fin de cette année, et alors que le contexte sécuritaire est désormais marqué par de vives tensions avec la Russie, l’Ejército del Aire [force aérienne espagnole] ne disposera plus les moyens d’assurer des missions de patrouille maritime, de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-navire avec le retrait du service de son dernier P-3M Orion, lequel est actuellement engagé dans l’opération européenne Atalante, dans la Corne de l’Afrique. Capacité dont elle s’était dotée dans les années 1950, avec l’acquisition de quelques HU-16 Albatross auprès du constructeur américain Grumman.

Certes, une partie des missions de ces P-3M « Orion » sera confiée à quelques CASA CN-235 dotés du système tactique FITS [Fully Integrated Tactical System]. Mais celui-ci permet surtout de mener des missions de surveillance maritime… Aussi, l’Ejército del Aire n’a, pour le moment, aucune option pour conserver sa capacité de lutte anti-sous-marine, même si l’achat d’avions C-295 en version ASW [Anti-submarine warfare] a pu être évoquée. Et rien n’indique, pour le moment en tout cas, que Madrid cherche à se procurer des P-8A Poseidon auprès de Boeing, comme l’a fait l’Allemagne, l’an passé.

Justement, la commande de cinq P-8A Poseidon notifiée par Berlin, l’an passé, a mis en péril l’avenir du programme MAWS [Maritime Airborne Warfare System] qui, lancé en coopération avec la France, vise à développer un nouvel avion de patrouille maritime appelé à être au centre d’un réseau de capteurs [radars, sémaphores, drones, satellites, etc] et à être doté de capacités accrues en matière de guerre électronique et d’armement anti-navire.

Pourtant, afin de combler le déficit capacitaire entre le retrait anticipé des P-3C Orion de la MarineFlieger et la concrétisation du programme MAWS, la France avait proposé à l’Allemagne de lui prêter quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 [le plus moderne, ndlr].

Pour rappel, selon les plans actuels, sur les 22 Atlantique 2 dont dispose la Marine nationale, 18 doivent être portés au standard 6, les quatre restants devant servir de « réservoir » à pièces détachés.

Mais, comme on le sait, cette offre a été refusée par Berlin. Aussi, pourquoi ne pas soumettre une proposition similaire à Madrid, qui, dans le même temps, pourrait rejoindre le programme MAWS? Qui plus est, l’Espagne prend déjà part au Système de combat aérien du futur [SCAF] et a démontré qu’elle est un partenaire sur lequel on peut compter étant donné qu’elle maintenu sa participation au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, malgré les hésitations allemandes.

Dans un récent rapport sur les enjeux sécuritaires en Méditerranée, les députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer avaient estimé que la coopération franco-espagnole en matière de défense devait être approfondie.

« La consolidation de nos partenariats pourrait également passer par un approfondissement de notre relation stratégique avec l’Espagne, qui constitue la grande absente des différents accords de coopération conclus récemment par la France », avaient écrit les deux parlementaires.

Et d’ajouter : « Il est ainsi ressorti des auditions que si l’Espagne est impliquée dans les différents projets capacitaires européens, à travers sa participation aux programmes SCAF, drone MALE et European Patrol Corvette, la coopération bilatérale n’est quant à elle pas à la hauteur des enjeux communs que doivent affronter les deux pays en Méditerranée occidentale. »

L'Humanité

Le recul des droits

Chronique

Charlotte Recoquillon

Est-ce une surprise ? En réalité, pas vraiment. Depuis que trois des neuf juges de la Cour suprême aux États-Unis ont été nommés par Donald Trump, nous savions que l’équilibre politique de cette institution avait basculé. Et nous savions que la majorité conservatrice constituerait une menace bien réelle pour un certain nombre de droits, à commencer par celui d’avorter. Depuis plusieurs mois déjà, alors que nous attendions que la Cour suprême rende son avis sur la constitutionnalité du droit à l’avortement au niveau fédéral, de nombreux États à majorité républicaine votaient des lois extrêmement restrictives.

Je ne rentrerai pas ici dans un argumentaire juridique sur le bien-fondé de l’argumentation du juge Alito, auteur du prérapport éventé par Politico et qui a embrasé la société américaine depuis une semaine. Il y a toutefois quelque chose d’absurde et de dangereux dans le fait de justifier que le droit à l’avortement ne serait pas garanti aujourd’hui car la Constitution n’y fait pas référence explicitement. Ce document fondateur de la nation américaine, rédigé intégralement par des hommes, n’accordait même pas la citoyenneté politique aux femmes, et encore moins la citoyenneté économique. Il a fallu attendre 1920 pour que les femmes blanches puissent voter, et plusieurs décennies supplémentaires pour que les femmes noires, amérindiennes et asiatiques obtiennent le même droit. Oserait-on revenir sur ces droits aussi ?

À vrai dire, c’est possible. Et d’ailleurs, la lutte pour le droit à l’avortement est étroitement liée à la question du droit de vote. En effet, si la nomination de trois juges conservateurs par Donald Trump nous enseigne une chose, c’est bien que les élections comptent, et ont des conséquences. Concrètes. Rapides. Profondes. Par ailleurs, le juge Alito justifie d’interdire l’avortement dans la loi fédérale en prétextant rendre aux femmes le pouvoir politique au niveau des États. Mais non seulement une grande partie des États sont gouvernés par des majorités républicaines elles-mêmes opposées au droit à l’avortement – de nombreuses lois ont été votées ces derniers mois et d’autres sont prêtes à l’être –, mais, pire, dans ces mêmes États, de nombreuses lois ont été votées pour restreindre l’accès au droit de vote. Ces offensives contre le droit de vote affectent essentiellement les mêmes personnes : les pauvres et les minorités raciales. En 2021, 19 États ont ainsi adopté des lois rendant plus difficile d’exercer son droit de vote. C’est une accélération jamais vue auparavant, selon le Brennan Center, qui documente ce sujet depuis 2011.

Les élections de mi-mandat qui auront lieu en novembre s’annoncent compliquées pour les démocrates. Joe Biden n’est pas très populaire, l’économie est source d’inquiétude et il a, pour le moment, déçu les progressistes qui ont joué un rôle déterminant dans son élection. Le droit de vote et l’accès aux urnes, fortement fragilisés par les républicains, sont donc des enjeux majeurs pour les mois et années à venir.

États-Unisdroit à l'avortement
Opex 360

Ouverture du rail à la concurrence : Le ministère des Armées s’emploie à maintenir le « quart de place » des militaires

par Laurent Lagneau · 8 mai 2022

Dans le domaine militaire, le règne de Louis-Philippe, roi des Français entre 1830 et 1848, fut marqué par au moins deux mesures qui sont encore en vigueur de nos jours : la création de la Légion étrangère et la réduction de 75% dont bénéficient les soldats pour leurs déplacements en train.

Le maintien de ce que l’on appelle le « quart de place » s’est jusqu’à présent justifié par le statut des militaires, ceux-ci étant appelés à servir « en tout temps et en tout lieu ». Cela étant, cette réduction tarifaire, compensée intégralement par le ministère des Armées, a été remise en cause, notamment par la Cour des comptes qui, en 2011, s’inquiétait de la hausse continue de son coût… Hausse qui s’expliquait à l’époque par la réforme de la carte militaire, laquelle fit augmenter significativement le nombre de « célibataires géographiques ».

Quoi qu’il en soit, l’appel de la Cour des comptes à revoir ce dispositif, voire à le supprimer, resta lettre-morte… Et il fut même étendu, sous conditions, aux familles des militaires, dans le cadre du « Plan Familles » lancé par Florence Parly, la ministre des Armées, en 2017.

Pour autant, l’ouverture du rail à la concurrence, tant sur les lignes longues distance [grande vitesse et INTERCITÉS] que sur les Transports Express Régionaux [TER], risque de compliquer le maintien du tarif « quart de place » étant donné que le minisitère des Armées n’aura plus qu’un seul interlocuteur [la SNCF actuellement] mais plusieurs… Et c’est d’ailleurs déjà le cas puisque l’opérateur italien Trenitalia assure le trajet Paris-Lyon-Milan depuis décembre 2021. En outre, quatre régions [Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Grand Est et Pays de la Loire] ont lancé des appels d’offres pour leurs lignes de TER.

Cet aspect avait été évoqué dans le rapport sur le « Plan Familles », publié récemment par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. Et, via une question écrite, le député Jean-Charles Larsonneur a interpellé le ministère des Armées sur ses intentions, Celui-ci lui a répondu le 3 mai, soit après quatre mois d’attente.

Le dispositif « quart de place » est « essentiel » car il permet de « répondre à l’exigence statutaire de disponibilité en tout temps et en tout lieu du militaire et de faciliter les mobilités qui s’exercent tout au long de sa carrière », a d’abord souligné le ministère des Armées.

Dans un premier temps, a-t-il avancé, la convention qu’il a passée avec la SNCF et qui arrive à échéance le 31 décembre prochain sera prolongée d’une année supplémentaire. Ensuite, le ministère des armées estime qu’il n’y a pas urgence étant donné que la « SNCF demeure de fait l’opérateur ferroviaire quasi-unique, au moins jusqu’en 2025 » et que « les possibilités de déplacement des militaires ne sont donc pas réduites », hormis, cependant, sur les deux créneaux quotidiens accordés à Trenitalia sur la ligne « Paris-Lyon », qui dessert tout de même une région qui compte de nombreuses unités militaires.

Quant à l’ouverture à la concurrence des TER, et pour le moment, seule la ligne Marseille-Nice-Toulon a été confiée à Transdev par la région PACA, l’une des plus « militarisées » de France… Mais comme le souligne le ministère des Armées, le nouvel opérateur n’exploitera cette ligne qu’à partir de 2025. Ce qui laisse donc un peu de temps pour trouver une solution.

Quoi qu’il en soit, le ministère dit « travailler à la gestion » des « conséquences de l’ouverture à la concurrence sur le ‘quart de place’, afin de garantir la continuité de ce dispositif », en relation avec celui de la Transition écologique, chargé des transports. Il s’agit « d’identifier les solutions les plus adaptées qui seront définies au cours de l’année 2022 ».

Valeurs Actuelles

Législatives : Julien Lassalle, frère de Jean, officialise sa candidature à Lourdios-Ichère

Chassez le Lassalle, il revient au galop. Il y a quelques jours, Jean Lassalle annonçait qu’il n’avait pas l’intention de se présenter à nouveau aux élections législatives, évoquant notamment une opération du cœur. Mais les habitants de la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques connaissent déjà le nom de celui qui compte bien reprendre le flambeau, et ils ne risquent pas d’être désorientés : il s’agit de Julien Lassalle, frère cadet de l’ancien candidat à la présidentielle.

Âgé de 62 ans et berger à la retraite, Julien Lassalle a officialisé sa candidature lundi 9 mai. C’est « avec beaucoup d’humilité » qu’il a décidé de prendre la succession de son frère – lequel le soutient entièrement dans cette démarche, selon Ouest-France. Le sexagénaire n’est d’ailleurs pas un débutant en politique : en 2021, il était déjà tête de liste du Mouvement pour la Ruralité dans les Pyrénées-Atlantiques, lors des élections régionales.

Dans le cadre des #legislatives2022 à venir et suite à l’annonce de @jeanlassalle de ne pas briguer un nouveau mandat, plusieurs d’entre vous m’ont contacté. Etant en mesure de vous faire part de ma décision, je souhaite vous convier à un point presse ce lundi 9 mai.

— Julien Lassalle (@JulienLassalle9) May 8, 2022

Affaire de famille

Selon Julien Lassalle, c’est son expérience de berger qui devrait lui permettre de « comprendre les gens ». Au reste, relate Ouest-France, son programme s’inscrit dans la droite ligne des combats de son frère et demeure fidèle à la ligne politique de Résistons ! : « désenclavement du milieu rural » par les transports, lutte contre les déserts médicaux…

« Déterminé » et « sans inquiétude », il assure ne pas s’inquiéter de l’ombre de son exubérant frère – dont il précise d’ailleurs que l’opération s’est bien déroulée. « Au début, avoir le même nom a été un inconvénient », convient-il tout de même, avant de faire part de sa sérénité : « J’ai existé toute ma vie en étant moi-même donc je suis complètement à l’aise avec ça. » 

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Elections législatives : Jean Lasalle ne sera pas candidat à sa succession

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Les talibans montrent leur vrai visage en voilant les femmes

Actu

Afghanistan Le chef suprême, Hibatullah Akhundzada, a ordonné à la moitié des habitants du pays de couvrir intégralement leurs corps et visage en public. Toute employée gouvernementale non voilée intégralement sera immédiatement licenciée.

Pierre Barbancey

Peu après leur prise du pouvoir, en août dernier, l’une des premières mesures prises par les talibans concernait les femmes. Le ministère qui, jusque-là, leur était dédié a immédiatement été transformé en ministère de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice. Tout un programme. À Kaboul, personne ne s’y était trompé. Des mains anonymes avaient d’ailleurs recouvert d’un rectangle noir la bouche de la figure féminine qui ornait l’un des murs de ce ministère.

L’interdiction faite aux filles d’intégrer les collèges, les lycées et les universités publiques indiquait également la propension des talibans à toujours considérer les femmes comme des citoyennes de seconde zone. Elles sont déjà largement exclues des emplois publics et il leur est interdit de voyager à l’étranger ou sur une longue distance dans le pays sans être accompagnées d’un membre masculin de leur famille. Les chefs talibans, soucieux de faire reconnaître internationalement l’Émirat islamique, tentaient de donner le change, évoquant le mois de mars pour débloquer la situation. Las, la sentence est tombée.

Dans un décret rendu public lors d’une cérémonie à Kaboul, le chef suprême des talibans et de l’Afghanistan, Hibatullah Akhundzada, a ordonné aux femmes de couvrir intégralement leurs corps et visage en public, estimant que la burqa, le voile intégral bleu grillagé au niveau des yeux, est la meilleure option pour cela.

Le tchadri « Traditionnel et respectueux » ...

Les femmes devraient porter « un tchadri (autre nom de la burqa – NDLR), car c’est traditionnel et respectueux », indique ce décret. « Les femmes qui ne sont ni trop jeunes ni trop vieilles doivent voiler leur visage, à l’exception de leurs yeux, (…) afin d’éviter toute provocation quand elles rencontrent un homme » qui n’est pas un proche membre de leur famille, ajoute-t-il. Et si elles n’ont pas de raison d’aller à l’extérieur, il est « mieux pour elles de rester à la maison ». Toute employée gouvernementale ne portant pas le voile intégral sera immédiatement licenciée.

Ce décret liste aussi les punitions auxquelles sont exposés les chefs de famille qui ne feraient pas respecter le port d’un voile intégral. À la troisième infraction, ils écoperont de trois jours de prison, et à la quatrième, ils seront traduits en justice. Les talibans avaient jusqu’ici exigé que les femmes portent au minimum un hijab, un foulard couvrant la tête mais laissant apparaître le visage. Ils avaient rendu obligatoire la burqa lors de leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001. À l’époque, les agents du ministère de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice fouettaient ainsi quiconque était surprise sans burqa.

Cette décision n’est pas totalement étonnante. Les talibans n’ont pas réellement changé. Mais, alors que les Afghans vivent dans des difficultés économiques quotidiennes, que les attentats de l’« État islamique » se multiplient et que le Front national de la résistance (FNR), dirigé par le fils Massoud, affirme avoir repris certains districts du Panchir, cela pourrait également signifier que la tendance dure, c’est-à-dire essentiellement le réseau Haqqani, en lien avec les talibans pakistanais (Tehrik-e-Taliban Pakistan, TTP), a pris la main sur l’organisation et donc sur l’État lui-même.

Afghanistan
France24 - Monde

France : à Marseille, un ferry héberge 800 réfugiés ukrainiens

Publié le : 09/05/2022 - 17:08

Samia METHENI Suivre

"Ce bateau, c’est un village", explique le commissaire de bord. A Marseille, le ferry "Méditerranée" va rester encore de nombreuses semaines à quai, le temps de trouver des solutions pérennes pour quelque 800 réfugiés ukrainiens qui y sont hébergés. Connexion internet pour discuter avec sa famille, cours de français, permanence de Pôle Emploi, soutien psychologique: tout est disponible à bord.

Opex 360

L’armée de l’Air & de l’Espace va encore revoir son organisation avec le plan Altaïr

par Laurent Lagneau · 7 mai 2022

En 2006, souhaitant simplifier son organisation, l’armée de l’Air décida d’installer le Commandement des forces aériennes [CFA] sur la base aérienne 128 Metz-Frescaty. Une réforme en chassant une autre, celle conduite dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] eut pour conséquence le transfert de ce même CFA vers la base aérienne 102 de Dijon-Longvic, dont les jours n’allaient pourtant pas tarder à être comptés…

Effectivement, celle-ci ferma ses portes en 2016… Ce qui entraîna le déménagement du CFA sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac, où il devait fusionner avec le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA], qui y était déjà installé.

Alors ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait expliqué que ce mouvement allait permettre « d’assurer vraiment la cohérence » dans la mesure où l’objectif était de faire de la BA 106 un « pôle majeur de la réorganisation de l’armée de l’Air. »

À l’époque, le CFA chapeautait la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], la Brigade aérienne de contrôle de l’espace [BACE] et la Brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention [BAFSI]. Puis la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL] et la Brigade aérienne d’appui à la manœuvre aérienne [BAAMA] lui furent rattachées.

Depuis, la BAFSI est devenue la Brigade des Forces spéciales Air [BFSA] et la Brigade des pompiers de l’air [BPA], relevant aussi du CFA, a vu le jour sur la base aérienne de Cazaux.

Telle est donc l’organisation du CFA actuellement… Mais celle-ci va de nouveau être modifiée dans les mois à venir, une nouvelle réforme « organique », appelée « plan Altaïr », devant bientôt entrer en vigueur, afin, dit-on, de « gagner en performance et réinvestir la dimension territoriale pour continuer à gagner en opérations ».

En effet, comme le relève le dernier numéro du mensuel Raids, trois brigades actuellement installées à Bordeaux-Mérignac vont déménager. Ainsi, le Brigade des Forces spéciales Air, prendra ses quartiers à Orange, où elle retrouvera le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].

La Brigade aérienne d’appui et de projection quittera la Gironde pour le Loiret pour s’implanter sur la base aérienne 123 d’Orléans Bricy, dédiée au transport aérien [et qui abrite également le CPA 10]. Enfin, la Brigade aérienne de l’aviation de chasse retrouvera la Lorraine, plus précisément la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, siège de 3e Escadre de chasse, dotée de chasseurs bombardiers Mirage 2000D.

En outre, ces trois brigades seront désormais rattachées directement auprès du major général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE]. Enfin, le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA] comptera une nouvelle corde à son arc : celle de la préparation opérationnelle.

Photo : Armée de l’Air & de l’Espace

Opex 360

Hausse des départs et difficultés de recrutement : les effectifs du ministère des Armées ont baissé en 2021

par Laurent Lagneau · 7 mai 2022

Ces dernières années, pour financer en partie les surcoûts liées aux opérations extérieures [OPEX] sans avoir recours à la solidarité interministérielle via une loi de finance rectificative, comme l’y invite pourtant l’article 4 de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, les Armées ont trouvé des marges de manoeuvre budgétaires en réaffectant des crédits non consommés dans le titre II [masse salariale]. Et cela, en raison d’une « sous-réalisation du schéma d’emploi » du ministère.

A priori, cette situation s’est encore reproduite en 2021, selon des chiffres obtenus par l’hebdomadaire Challenges. L’an passé, l’objectif du ministère des Armées était de créér 300 postes supplémentaires. Or, il en a perdu 485. Ce qui fait que, au total, 785 postes n’ont pas été pourvus. Pour rappel, la LPM en vigueur prévoyait la création de 6000 postes sur la période 2019-25…

« La sous-réalisation du schéma d’emplois 2021 résulte pour partie de l’exigence qualitative des recrutements et de la crise sanitaire, qui a rendu moins prévisibles les départs », explique le ministère des Armées, selon Challenges. Et ces départs non anticipés ont surtout augmenté en fin d’année, sous l’effet de la « reprise économique », justifie-t-il.

En clair, les Armées ne sont pas parvenues à recruter les spécialistes dont elles ont besoin, notamment dans les domaines du renseignement [104 postes prévus] et de la cyberdéfense [96], les candidats n’ayant pas le niveau ou les compétences exigées.

S’agissant des départs non anticipés, l’armée de l’Air & de l’Espace et le Service de santé des armées [SSA] ont été « particulièrement impactés », tandi que la Marine nationale, la Direction générale de l’armement [DGA] et le Service de l’énergie opérationnelle [SEO] ont limité la « casse ».

Ces difficultés en matière de ressources humaines tendent à devenir récurrentes. En 2018, le sous-effectif du ministère des Armées s’était élevé à -583 ETP [équivalents temps plein]. « Ce sous-effectif est porté essentiellement par les sous-officiers et les militaires du rang des trois armées. Il relève de départs supplémentaires, imputables à une forte concurrence du secteur privé, alors même que les recrutements sont portés à des niveaux élevés », avait expliqué, à l’époque, un rapport du Sénat.

En 2020, le ministère des Armées s’était l’objectif de 349 recrutements nets… Mais il n’en réalisa que 147. Mais il faut dire que le contexte, marqué par la pandémie de covid-19 et les mesures sanitaires, compliquèrent les efforts en matière de recrutement.

Les années qui viennent s’annoncent donc délicates pour le ministère des armées, d’autant que les objectifs fixés par la LPM sont ambitieux, avec 450 recrutements nets prévus en 2022 et, sutout, 1500 recrutements nets par an entre 2023 et 2025.

France24 - Monde

Ukraine : une frappe russe sur une école tue 60 civils, selon Volodymyr Zelensky

Publié le : 08/05/2022 - 07:25Modifié le : 08/05/2022 - 23:02

FRANCE 24 Suivre

Lors d'une visioconférence dimanche en fin d'après-midi à laquelle était conviée le président ukrainien, les dirigeants du G7 se sont engagés à arrêter progressivement les importations de pétrole russe. Volodymyr Zelensky a affirmé que soixante personnes avaient été tuées samedi dans le bombardement d'une école dans la région de Louhansk, tandis qu'à Marioupol, la dernière poche de résistance se poursuit. Voici le fil du 8 mai.

  • 23 h 30 : le Royaume-Uni impose de nouvelles sanctions commerciales contre la Russie

Le gouvernement britannique a annoncé dimanche un nouveau train de sanctions commerciales contre la Russie et la Biélorussie. Les tarifs douaniers vont augmenter de 35 points de pourcentage, notamment pour le platine et le palladium - utilisé dans l’industrie automobile -, tandis que les interdictions d’exportation visent des biens destinés aux secteurs manufacturier et de machinerie lourde en Russie, comme le plastique, le caoutchouc ou des machines. "La Russie est l’un des principaux pays producteurs de platine et de palladium et dépend fortement du Royaume-Uni pour exporter" ces produits, a souligné le gouvernement.

Ces sanctions portent sur 1,7 milliard de livres de biens en valeur (environ 2 milliards d'euros), a précisé l’exécutif, portant à plus de 4 milliards de livres la valeur des biens visés par des sanctions commerciales depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février. Le Royaume-Uni a aussi sanctionné depuis l’invasion plus de 1 000 individus et plus de 100 entreprises.

  • 23 h 09 : V. Zelensky accuse la Russie d'avoir "oublié tout ce qui était important pour les vainqueurs" de 1945

"La Russie a oublié tout ce qui était important pour les vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale", a accusé dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à la veille des commémorations en Russie du 9 mai célébrant la victoire sur l'Allemagne nazie.

Volodymyr Zelensky a fustigé dans un message vidéo dimanche soir "de violents bombardements" dans plusieurs régions ukrainiennes, dont un ayant entraîné la mort de 60 personnes dans une école de l'est, "comme si ce n'était pas le 8 mai aujourd'hui, comme si demain n'était pas le 9, alors que le maître mot devrait être la paix pour tous les gens normaux".

  • 22 h 33 : le chef de l'ONU "horrifié" par le bombardement meurtrier sur une école ukrainienne

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres est "horrifié" par le bombardement d'une école dans l'est de l'Ukraine, qui a fait 60 morts selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, et demandé que les civils soient épargnés, a indiqué dimanche son porte-parole.

  • 21 h 54 : soixante morts dans une école bombardée dans l'est de l'Ukraine, déclare Zelensky

Soixante personnes ont été tuées samedi dans le bombardement d'une école dans la région de Louhansk dans l'est de l'Ukraine, a déclaré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

"Pas plus tard qu'hier, dans le village de Bilogorivka, dans la région de Louhansk, une bombe russe a tué 60 civils", a affirmé Volodymyr Zelensky lors d'une intervention en visioconférence à un sommet du G7. "Ils essayaient de trouver refuge dans le bâtiment d'une école ordinaire qui a été visée par une frappe aérienne russe", a-t-il ajouté.

  • 21 h 18 : des civils évacués d'Azostal à Marioupol sont arrivés à Zaporijjia

Plus de 170 civils de Marioupol, dont une quarantaine évacués de l'aciérie Azovstal dans ce port du sud-est ukrainien presque entièrement sous contrôle russe, sont arrivés dimanche soir à Zaporijjia, a constaté un journaliste de l'AFP.

Au total, 174 civils sont arrivés à bord de huit bus dans cette grande ville du sud-est de l'Ukraine "depuis l'enfer de Marioupol", a précisé dans la foulée sur Twitter la coordinatrice humanitaire des Nations unies pour l'Ukraine, Osnat Lubrani.

  • 19 h 34 : "Poutine est responsable de ces odieux crimes de guerre", dit Justin Trudeau

Le président russe "Vladimir Poutine est responsable de ces odieux crimes de guerre", a déclaré le Premier ministre canadien Justin Trudeau à Kiev, après s'être rendu dans la ville voisine d'Irpin où l'Ukraine accuse la Russie d'un massacre de civils.

"Il est clair que Vladimir Poutine est responsable de ces odieux crimes de guerre", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse commune avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Il devra rendre des comptes".

  • 18 h : le G7 s'engage à arrêter progressivement les importations de pétrole russe

"Le G7 tout entier s'est engagé aujourd'hui à interdire ou supprimer progressivement les importations de pétrole russe", a annoncé la Maison Blanche dans un communiqué.

Cette décision "va porter un coup dur à la principale artère irriguant l'économie de (Vladimir) Poutine et le priver des revenus dont il a besoin pour financer sa guerre" contre l'Ukraine, affirme l'exécutif américain.

Son communiqué ne précise toutefois pas quels engagements a pris exactement chacun des membres du G7, à savoir l'Allemagne (qui en a la présidence cette année), le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon, et le Royaume-Uni.

  • 16 h 11 : le Premier ministre canadien Justin Trudeau à Irpin

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'est rendu dimanche dans la banlieue de Kiev, à Irpin, ville dévastée par des combats intenses et occupée en mars par les Russes, a annoncé le maire de la ville.

"(Justin Trudeau) est venu à Irpin pour voir de ses propres yeux toutes les horreurs que les occupants russes ont faites à notre ville", a écrit Oleksandre Markouchine sur Telegram.

Guerre en Ukraine | Justin Trudeau en visite à Irpin https://t.co/CTS60pXIfd

May 8, 2022
  • 15 h 46 : visite surprise de Jill Biden, la première dame des États-Unis

Après la Roumanie et la Slovaquie, où elle avait rencontré des réfugiés ukrainiens, Jill Biden s'est rendue en Ukraine, dimanche, à l'occasion d'une visite surprise, a annoncé son porte-parole. Elle y a rencontré l'épouse du président ukrainien, Olena Zelenska, dans une école proche de la frontière slovaque.

"Je voulais venir pour la fête des mères. Je pensais qu'il était important de montrer au peuple ukrainien que cette guerre doit s'arrêter", a-t-elle déclaré devant des journalistes, affirmant que "le peuple américain se tient aux côtés du peuple ukrainien".

This Mother’s Day, I wanted to be with Ukrainian mothers and their children. Over the last few months, far too many Ukrainians have had to flee their homes – forcing them to leave behind their loved ones. pic.twitter.com/zjtMv5ey0B

May 8, 2022
  • 15 h 20 : Bono et The Edge, du groupe U2, donnent un concert dans le métro de Kiev

Le chanteur Bono et le guitariste The Edge du groupe U2 se sont rendus dans le métro de la capitale ukrainienne pour y donner un concert de soutien, à l'invitation du président Volodymyr Zelensky.

Bono et The Edge du groupe U2 donnent un concert dans le métro de #Kiev, "en signe de solidarité avec le peuple ukrainien" et à l'invitation du président Zelensky (qui y avait tenu une conférence de presse il y a deux semaines). pic.twitter.com/ObZVDih3II

May 8, 2022
  • 14 h 25 : pour les forces ukrainiennes à Azovstal, "capituler n'est pas une option"

Les militaires ukrainiens retranchés depuis de nombreuses semaines dans les galeries souterraines de l'immense aciérie Azovstal, dernier bastion de résistance face à l'armée russe dans le port dévasté de Marioupol (sud-est), ont annoncé qu'ils excluaient de se rendre.

"Capituler n'est pas une option car notre vie n'intéresse pas la Russie. Nous laisser en vie ne leur importe pas", a déclaré Ilya Samoïlenko, officier du renseignement ukrainien, au cours d'une conférence de presse diffusée par vidéo.

  • 12 h 24 : "Comme en 1945, la victoire sera à nous", assure Vladimir Poutine

Le président russe Vladimir Poutine a assuré que "comme en 1945, la victoire sera à nous", multipliant les comparaisons entre la Seconde Guerre mondiale et le conflit en Ukraine dans ses vœux du 8 mai.

"Aujourd'hui, nos militaires, comme leurs ancêtres, se battent au coude-à-coude pour la libération de leur terre natale de la crasse nazie, avec la confiance que, comme en 1945, la victoire sera à nous", a affirmé Poutine dans ses vœux adressés dimanche aux pays de l'ancien bloc soviétique ainsi qu'aux régions séparatistes de l'est de l'Ukraine.

  • 10 h 59 : 60 disparus dans le bombardement d'une école dans l'est de l'Ukraine

Soixante personnes sont portées disparues après le bombardement samedi d'une école où elles s'étaient réfugiées dans la région de Louhansk, dans l'est de l'Ukraine, a indiqué dimanche le gouverneur régional Serguiï Gaïdaï.

Le village de "Bilohorivka a subi une frappe aérienne. Les bombes ont atteint l'école et, malheureusement, elle a été complètement détruite", a déclaré le gouverneur sur son compte Telegram. "Il y avait au total 90 personnes ; 27 ont été sauvées (...). Soixante personnes qui se trouvaient dans l'école sont très probablement mortes", a-t-il précisé.

  • 10 h 20 : Volodymyr Zelensky évoque l’occupation nazie à l'occasion du 8-Mai

Dans un discours commémorant la victoire du 8 mai 1945, le président ukrainien a fait un parallèle entre la guerre actuelle contre la Russie et l'occupation nazie.

"Des décennies après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’obscurité est revenue en Ukraine. (…) Le mal est revenu. Encore ! Dans un uniforme différent, sous des slogans différents, mais dans le même but. Une reconstruction sanglante du nazisme a été organisée en Ukraine", a-t-il déclaré.

  • 6 h : les combats se poursuivent dans la région de Kherson

Les combats se poursuivent dans la région de Kherson – dans le sud de l'Ukraine – entre armées russe et ukrainienne, alors que la ville est sous contrôle de la Russie. Reportage de notre envoyé spécial, Gulliver Cragg.

  • 5 h 41 : le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov affirme que ses soldats contrôlent Popasna, dans l'Est

Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, proche allié du président russe Vladimir Poutine, a annoncé sur Telegram que "les combattants des forces spéciales tchétchènes se sont emparés de la majeure partie de Popasna", ville de l'est de l'Ukraine. Reuters n'a pas été en mesure de vérifier indépendamment ces déclarations.

L'Ukraine n'a pas immédiatement réagi aux déclarations de Ramzan Kadyrov, mais Oleksi Arestovitch, un conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a déclaré samedi soir que d'intenses combats étaient en cours dans la ville.

  • ​​​​​​5 h : l'Ukraine au menu d'un G7 avec Volodymyr Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit participer dimanche à la réunion par visioconférence des dirigeants des grandes puissances du G7 pour discuter de la situation dans son pays, où le sort des derniers assiégés du port stratégique de Marioupol reste incertain.

"Le 8 mai est une date historique marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe qui a occasionné la terreur, la destruction et la mort en Europe", a déclaré vendredi la porte-parole du chancelier allemand Olaf Scholz, estimant que la guerre en Ukraine rendait "la cohésion du G7 (...) plus importante que jamais".

Cette troisième réunion depuis le début de l'année sera consacrée "en particulier à la situation en Ukraine", a indiqué l'Allemagne, qui assure cette année la présidence du groupe.

  • 4 h : à Azovstal, les derniers combattants ukrainiens résistent toujours malgré d'immenses difficultés

Alors que femmes, enfants et personnes âgées ont tous été évacués de l'aciérie Azovstal samedi, les derniers combattants ukrainiens retranchés dans l'usine – qui disposent de moins en moins de munitions et de nourriture, et vivent dans des conditions extrêmes – luttent toujours au moment où l'armée russe resserre son emprise sur cette dernière poche de résistance à Marioupol (sud-est).

Depuis plusieurs semaines, Marioupol est presque entièrement sous contrôle des Russes. Seule lui échappe l'immense aciérie Azovstal que l'armée russe pilonne sans relâche, en plus d'attaques importantes au sol à l'origine de violents combats.

  • 0 h 10 : Londres va fournir une aide militaire supplémentaire de 1,3 milliard de livres à l'Ukraine

Le Royaume-Uni a annoncé qu'il fournirait une aide militaire supplémentaire de 1,3 milliard de livres sterling (1,52 milliard d'euros) à l'Ukraine. Cette nouvelle aide double presque les engagements de dépenses précédents que Londres a pris vis-à-vis de Kiev. Le gouvernement britannique a déjà fourni des missiles antichar, des systèmes de défense aérienne et d'autres armes à l'Ukraine.

Avec AFP et Reuters

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Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, la solidarité pour faire face aux pénuries

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Ukraine : comment juger les crimes de guerre ?

LE FIL DU 7 MAI

Ukraine : l'évacuation des femmes, enfants et personnes âgées d'Azovstal est terminée

Opex 360

La Slovaquie veut des chars Leopard 2 allemands pour donner ses T-72 à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 9 mai 2022

Plusieurs pays européens ont fait connaître leur intention de céder leurs chars T-72 [et dérivés] à aux forces ukrainiennes afin de les aider à contrer l’invasion russe. Tel a été le cas de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovénie. Pour le moment, on ignore si de telles promesses ont été effectivement tenues, étant donné qu’il est compliqué d’avoir la confirmation des livraisons d’équipements militaires destinés à Kiev.

Quoi qu’il en soit, pour les forces polonaises, se séparer de leurs T-72, hérités de la période soviétique, ne leur pose pas de problème particulier dans la mesure où elles recevront prochainement des chars M1A2 Abrams SEPv3 de fabrication américaine et que le Royaume-Uni s’est dit prêt à déployer des Challenger 2 en Pologne afin de combler un déficit capacitaire. Quant à la Slovénie, elle a trouvé un accord avec l’Allemagne pour transférer ses M-84 [version yougoslave du T-72, ndlr] vers l’Ukraine, en échange de véhicules de combat d’infanterie [VCI] Marder et Fuchs ayant appartenus à la Bundeswehr.

La République tchèque a déjà livré à l’Ukraine des T-72 et des VCI de type BMP-1. Cela n’a pas été confirmé officiellement… mais des images montrant ces engins sur des trains en direction de l’Ukraine ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Selon le Wall Street Journal, Prague aurait ainsi livré une dizaine de chars.

Cela étant, les fores tchèques ne perdront pas au change… Le 4 mai, lors d’une visite à Berlin où il a rencontré le chancelier Olaf Scholz, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu l’assurance que l’Allemagne aiderait son pays à remplacer les équipements militaires fournis à l’Ukraine.

« Nous voulons travailler en étroite collaboration en matière de livraisons d’armes », a déclaré M. Scholz. « La République tchèque peut fournir des armes de fabrication russe que l’Ukraine peut utiliser immédiatement. Et nous pouvons aider l’armée tchèque à maintenir ses capacités. Nous appelons cela une chaîne d’échange » a-t-il ajouté. De son côté, M. Fiala a confirmé qu’un accord sur un projet de modernisation de l’armée tchèque avait été trouvé avec Berlin. « Un consensus politique sur cette question a été trouvé rapidement », a-t-il dit.

A priori, et si les détails de cette coopération n’ont pas été précisés, l’Allemagne pourrait fournir des chars Leopard 2 à l’armée tchèque… Ce que celle-ci n’avait jusqu’ici pas pu obtenir, notamment pour des raisons budgétaires.

Enfin, ayant déjà livré à l’Ukraine son système de défense aérienne S-300 [hérités de la période soviétique] et immobilisé ses avions de combat MiG-29 en vue de leur éventuel transfert aux forces aériennes ukrainiennes, la Slovaquie voudrait bénéficier des mêmes garanties que la République tchéque pour se séparer de ses trente T-72 en service au sein de ses forces terrestres.

La semaine passée, recevant ses homologues allemande et néerlandaise, à savoir Christine Lambrecht et Kajda Ollongren sur la base aérienne de Silacz, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad a confirmé que Bratislava pourrait fournir des T-72 à Kiev… à condition de pouvoir les remplacer. Et d’après la presse slovaque, l’idéal serait des Leopard 2. Reste à voir si Berlin donnera ou non son accord.

Cela étant, cet afflux de T-72 en Ukraine ne règle pas tout. Il ne suffit pas de les livrer aux forces ukrainiennes… Encore faut-il que ces dernières aient les effectifs qualifiés nécessaires pour les utiliser, la manoeuvre blindée n’improvisant pas.

Opex 360

Le ministère des Armées lance deux projets pour doter l’armée de Terre de « munitions rôdeuses »

par Laurent Lagneau · 9 mai 2022

« Munition rôdeuse », « munition maraudeuse », « munition télé-opérée » ou encore « drone d’attaque sacrifiable »… Les appellations ne manquent pas pour désigner un « drone kamikaze », comme les modèles Switchblade et Ghost Phoenix que le Pentagone a fournis aux forces ukrainiennes pour leur permettre d’attaquer les positions de leurs adversaires russes, voire leurs lignes logistiques.

L’efficacité de tels engins fut démontrée lors de la denière guerre du Haut Karabakh [octobre-novembre 2020]. Et un rapport du Sénat, publié quelques mois plus tard, avait préconisé d’en doter les forces françaises.

« Aussi bien les conflits récents que les développements technologiques envisagés par nos partenaires montrent qu’il s’agit d’une capacité d’avenir à ne pas négliger si nous souhaitons que nos armées puissent tenir leurs rangs dans les guerres futures », avait ainsi justifié le sénateur Cédric Perrin, avant d’expliquer que ces drones « sacrifiables » pourraient notamment être « utilisés, à la place ou en compléments des moyens aériens classiques pour pénétrer les défenses aériennes de plus en plus robustes ».

Et d’ajouter : « Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles ».

D’où les deux appels à projets que vient de publier l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui, au passage, préfére parler de de drones dotés de « charges opérationnelles actives permettant une capacité de neutralisation de cibles. »

Appelé « LARINAE », le premier appel à projets concerne la mise au point d’un système à bas coût ayant une capacité de « neutralisation de cibles à longue élongation », soit au-delà de 50 km de son point de départ. Le second, baptisé COLIBRI, vise à développer un appareil du même genre, pour viser des objectifs située à seulement cinq kilomètres de distance.

Ces drones devront permettre de neutraliser au moins un véhicule léger avec une précision métrique. Leur mise en oeuvre devra être rapide et « accessible à un homme seul sans formation spécialisée ». En outre, ils devront être insensible au brouillage électronique ou à toute tentative adverse visant à en prendre le contrôle et disposer d’une « fonction robuste permettant d’informer l’opérateur de l’état du système en cas de non utilisation sur la cible ».

Évidemment, qui peut le plus peut le moins… Aussi, l’AID précise que l’analyse des candidatures prendra en compte des « extensions fonctionnelles », comme par exemple des effets sur des cibles de nature différente [véhicule blindé, blindage lourd, infrastructure, navire], une capacité de récupération si la charge n’a pas été actionnée ou encore une autonomie plus importante.

Les projets COLIBRI et LARINAE visent avant tout à préparer « plusieurs opérations d’armement dans le domaine des drones de contact et des drones tactiques », indique par ailleurs l’AID, qui attend des propositions d’ici le 6 juillet prochain et espère procéder à des démonstrations en 2024.

Photo : SMDR

Opex 360

La marine américaine va entamer les essais de son sous-marin autonome Orca XLUUV

par Laurent Lagneau · 9 mai 2022

Alors que l’Australie a fait part de son intention de se doter de quatre drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] dans le cadre d’un programme confié au groupe américain Anduril Industries et que, outre-Manche, la Royal Navy a lancé un projet similaire au titre de son initiative « Navy X », la marine américaine vient de prendre un peu d’avance dans ce domaine.

En effet, la semaine passée, le Naval Sea Systems Command [NAVSEA] a indiqué avoir procédé à la mise à l’eau et au baptême du premier sous-marin autonome du projet Orca Extra Large Unmanned Undersea Vehicle [XLUUV], dont la conduite a été confiée en 2019 à Boeing, associé à Huntington Ingalls Industries. La cérémonie a eu lieu à Huntington Beach [Californie], le 28 avril dernier.

Le NAVSEA n’a pas livré beaucoup de détails à cette occasion… alors que cette mise à l’eau marque une étape essentielle pour ce programme, sur lequel il planche depuis 2017.

Initialement, quatre drones sous-marins avaient été commandés au tandem Boeing/HIl il y a maintenant trois ans. Depuis, un cinquième exemplaire a été ajouté, ce qui fait que la valeur totale du programme a atteint les 274,4 millions de dollars. Les livraisons des quatre autres Orca XLUUV devraient être terminées d’ici la fin de cette année.

Pour rappel, la conception de ce drone sous-marin s’inspire de l’Echo Voyager développé par Boeing. Affichant un déplacement de près de 50 tonnes pour une longueur d’environ 26 mètres, l’Orca XLUUV a la capacité de naviguer une profondeur de 3’000 mètres et à la vitesse maximale de 8 noeud [et de 3 noeuds en croisière]. Doté d’une propulsion hybride diesel-électrique [avec des batteries lithium-ion], il pourra parcourir des distances allant jusqu’à 6500 nautiques [10500 km].

Les missions de l’Orca XLUUV seront variées… puisqu’il est question de l’utiliser pour la lutte contre les mines, la gierre sous-marine, la guerre anti-surface et la guerre électronique.

À noter que l’US Navy a également lancé le programme LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], dont l’objet est de mettre au point un drone sous-marin pouvant être déployé depuis un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] appartenant à la classe Virginia. Un premier prototype, appelé « Snakehead LDUUV », a été mis à l’eau en février dernier.

Le Monde

A l’agenda du lundi 9 mai

Live animé par Jérémie Lamothe et Simon Auffret

Un direct quotidien. A l’occasion des élections législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour vous informer sur la campagne et ses nombreux rebondissements, avec l’annonce des alliances entre les partis et celle des investitures, le suivi des candidats sur le terrain, des tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…

Europe. Alors que la France dirige toujours le Conseil de l’Union européenne, jusqu’au 30 juin, Emmanuel Macron se rend devant le Parlement de Strasbourg, où il prononcera un discours vers 13 heures pour clore la conférence sur l’avenir de l’Europe. Il se rendra ensuite lundi soir à Berlin, pour rencontrer le chancelier allemand, Olaf Scholz. Il s’agit du premier déplacement à l’étranger du président réélu.

Dans le poste. Deux jours après le lancement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, l’ancien président socialiste François Hollande, très critique contre cette alliance à gauche, est sur France Inter à 8 h 20. Le secrétaire national et député du Parti communiste français Fabien Roussel sera sur France 2 à partir de 7 h 40.

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Les essentiels

BBC

Miami Grand Prix's remarkable buzz can't hide Mercedes' woe

Last updated on 9 May 20229 May 2022.From the section Formula 1comments1119

While Max Verstappen and Charles Leclerc staged another wheel-to-wheel battle for the win in their private contest for the world title, Mercedes left a Miami Grand Prix weekend - characterised by the remarkable buzz around this new event - more confused than ever as to why they are struggling for pace this season.

For the first time this year, the world champions had a glimpse of the performance they always believed was in their car. But no sooner had it appeared than it slipped away again, and the team fell back to their usual position.

George Russell, who used the advantage of new tyres after a late-race safety car to win a battle with team-mate Lewis Hamilton for fifth place, ended Friday in Miami sitting on top of the time sheets.

This was no low-fuel special. The Mercedes was genuinely quick. But on Saturday morning it wasn't. The team had changed the car overnight, so they put it back to where it had been on Friday. Still the pace it had shown proved elusive. And it remained so in the race.

Afterwards, Russell, Hamilton and team boss Toto Wolff were befuddled.

"We've known all along there is a fast racing car there," said Russell, who fought up impressively from 12th on the grid on an off-set strategy. "Friday was a complete outlier and we don't really understand why.

"Lewis did a better job than me in qualifying but even fuel- and power-corrected, his fastest laps were Friday and every other driver improved by well over a second.

"My race pace was 0.2 seconds off Leclerc on Friday and today back to half to one second off.

"It's there, but we need to try to unlock it. We still don't really understand why it's so unpredictable. Toto is throwing the word 'diva' around but that's a bit of an understatement.

"This weekend is when we have shown the most amount of promise but we are a long way off still."

Mercedes took a car upgrade to Miami - a new, low-drag rear wing that they believe is the optimum way to run the car but which was not available until now.

On Friday, it looked like it might be the magic key that unlocked the potential Mercedes still think is in the car. But the rest of the weekend proved they simply don't know what is going on with it.

"We're the same as we were in the first race," Hamilton said. "Unfortunately we haven't improved in these five races. But I'm hopeful that at some stage we will. Just got to keep trying and keep working hard."

After the race, Wolff was asked whether it was fair to say that the team are lost. He ducked the question, not wanting that conclusion to appear in headlines on Monday, or at least not from his mouth.

"We have been straight from the beginning," he said. "We are flying in the fog a little bit.

"It's clear that there is potential in the car and she's fast. But we just don't understand how to unlock the potential.

"It is a car that is super-difficult to drive and on the edge of dipping in and out of the performance window - more out than in. And dissecting the data with a scalpel is just a painful process because it takes very long and the data sometimes doesn't show us what the drivers tell us.

"They have their hands full with a car that is not comfortable or nice or predictable to drive but the data doesn't show these big swings.

"We haven't had this situation before in any of the years that it didn't correlate what we see on the screens with what the driver feels and that is making it even more difficult."

Mercedes' problems are caused by their car's floor. It is flexing in an uncontrolled way, and this is triggering the aerodynamic instability - "porpoising" or bouncing - that is forcing them to run it in a set-up they don't want to, to keep it under some form of control.

There was a theory doing the rounds that the lower drag rear wing might help, that taking aerodynamic load off the car would reduce the porpoising. But the Mercedes engineers were never convinced by that, and Miami proved it was not the case.

The car was quick on Friday and had much reduced porpoising. On Saturday morning, the porpoising was back and the pace was gone. They put the car back in the set-up from Friday and the porpoising was reduced but the pace did not return.

The problem is that the complexity of the aerodynamics of the cars under the new rules introduced this year is such that it cannot be simulated by the usual tools teams use. So Mercedes, for now, are looking for answers in the dark.

"We have the brightest engineers in the business working day and night to try to understand it and we still don't have a clear answer as to why," Russell said.

"We need to keep on analysing. This weekend may turn out to be one of the most important weekends when we look back.

"There is a fast car there - we only have to look at the data from Friday and compare it."

Questions are being asked about the overall concept of Mercedes' car. It is dramatically different from the rest, with pared-back sidepods and much more exposed upper floor area at the rear than any other car.

Many outside the team suspect this is the root of the problem and that Mercedes will have to abandon it for next year.

"If you walk through the grid," Wolff said, "you can see our floor edges stick out much wider than everyone else's and that gives it much more scope of possible instability, and I think that is where our concept varies.

"Clearly, the Barcelona launch car is much slower on paper but we need to find out how we can make the current car work predictably for the drivers."

The car had bigger sidepods when it was launched and at the first of two pre-seasons tests, before the current "zero sidepod" design was introduced at the second. Might the team revert to the old spec to see whether it works better?

"I wouldn't discount anything," Wolff said, "but we need to give all of our people the benefit of the doubt that they have produced great race cars in the past and we believed this is the route to go."

But Wolff did admit that the forthcoming Spanish Grand Prix, held on the same Barcelona track as the first test, means the data from the car as it is now can be compared with that from the previous spec back in February.

"It will definitely be a point in time where we can correlate with what we have seen in February and gather more data," Wolff said. "I am also annoyed by always saying the same thing about gathering data and making experiments, but it is physics and not mystics and therefore you have to unpick the bones.

"We are still committed to the current concept. We are faithful. We are not looking at the lady next door if you like her more or not.

"As a matter of fact, we need to understand, before we make a decision to switch to another concept, where did this one go wrong? And what is the goodness and badness of the concept?

"I would be asking for an answer to that after Barcelona because that is the correlation we have. And by then we have to look ourselves in the mirror and say did we get it wrong or not?"

At the front, where Mercedes used to be, the race was all about Verstappen v Leclerc - as all five grands prix so far this year have been.

Verstappen started it third, having made an error at the end of qualifying which he believed was rooted in the reliability issues that had blighted his Friday. But he was past the second Ferrari of Carlos Sainz by the second corner, and ahead of Leclerc by the start of lap nine as the Ferrari struggled on the medium tyres.

Once on to the hards after the pit stops, Leclerc was pretty much as quick as Verstappen but by then he was eight seconds adrift.

The safety car gave him a chance, and he harried the Red Bull hard for five laps, but in the end Verstappen had enough to hold off his challenge.

After the race, some questioned whether Leclerc should have pitted under the safety car to fit new tyres to attack Verstappen. But the team had only new soft or hard tyres remaining, and as it turned out on Sunday - a unique phenomenon in Miami - a well-used hard, as Leclerc was on at the time, was faster than both those options.

Verstappen's win was the first time anyone has won two races in a row this year. And it continued his run of winning whenever he has finished in 2022.

Are Red Bull on a roll, Verstappen was asked?

"We are still having a few issues we have to solve," he said. "My Friday was terrible which is not great if you want a good weekend. There is a lot of potential. The car is quick. We just need to make sure it is reliable."

Leclerc admitted Ferrari now needed to react.

"In the race we need to, especially on the softer [tyre] compounds," he said. "On the medium and soft, it has been two races they are better. On the short runs, we put that tyre in the right window but on the long runs we struggle."

For now, Leclerc still leads the championship - as he has all year - with a handy 19-point advantage. But two races ago, he was 46 points ahead of Verstappen.

"We have been in only one position since the beginning which means we are hunted for now," Leclerc said. "I quite like this because it means we are doing something right.

"It is two races that the gap is slowly closing down. I just want to be the most competitive, and at the moment it seems Red Bull have the upper hand in the races."

While Red Bull have been upgrading their car consistently from race to race so far, Ferrari's first big upgrade package since the car was launched will come at the next race in Spain.

Leclerc said he was "confident about my team and I am sure we will bring updates that will bring us back to the top".

But in Miami team boss Mattia Binotto finally voiced in public a question Ferrari have held in private for some time - how, under a budget cap, are Red Bull developing their car so much?

"If there is a concern," he said, "it is how much they are developing considering the budget cap.

"But as well as a concern it is maybe a hope because at some stage they will need to stop, otherwise I will not understand how they will do that. We do not have the money to develop every race."

Opex 360

L’US Army manque de moyens adaptés pour combattre par grand froid

par Laurent Lagneau · 9 mai 2022

Sous l’effet de l’évolution du climat, le Grand Nord va devenir – s’il ne l’est pas déjà – une région où la concurrence entre puissances risque de s’exacerber, sur fond de convoitise des ressources naturelles.

Si la Russie a fait du Grand Nord une priorité depuis longtemps, en réinvestissant massivement dans ses capacités et installations militaires, lesquelles avaient été négligées depuis la fin de la Guerre Froide, les États-Unis ont tardé à prendre la mesure des changements à venir, alors qu’ils sont évidemment concernés au premier chef avec l’Alaska. Et ce n’est qu’en 2019 que le Pentagone a publié une stratégie globale pour l’Arctique. L’US Air Force, l’US Navy et l’US Coast Guard l’ont ensuite déclinée à leur niveau, l’US Army ayant été la dernière à le faire, en mars 2021.

Celle-ci a commencé à la mettre en oeuvre, en décidant de ressusciter la 11th Airborne Division [division aéoportée] à partir des 1ere et 4e brigades de la 25e Division d’Infanterie, basées en Alaska.

Seulement, le problème est que ces deux unités n’ont pas les moyens adéquats pour combattre par grand froid… C’est en effet ce qu’a révélé un exercice de grande ampleur [8000 soldats mobilisés], organisé en mars dernier en Alaska.

L’un des objectifs était de tester les savoir-faire et les équipements dans un tel environnement aussi exigeant. Le site spécialisé Military.com, qui en a publié un retour d’expérience [RETEX] souligne ainsi que les soldats « étaient souvent équipés du strict minimum » pour combattre par grand froid… Et qu’ils devaient utiliser des véhicules et des engins conçus pour des « environnements plus tempérés » et non pour « des conditions austères, avec des températures comme on en trouve dans les régions les plus froides du monde ».

Exemple : les jumelles de vision noctune [JVN] ont « gelé à cause de la condensation », l’équipement électronique n’a pas supporté des températures trop basses et les soldats portaient des treillis « désuets » et inadaptés pour combattre dans de telles conditions.

Mais plus encore, les blindés Stryker, dont la 1ere brigade de la 25e Division d’Infanterie, n’ont pas été à leur avantage. Beaucoup d’entre-eux, par ailleurs usés par des années d’utilisation en Irak et en Afghanistan, sont ainsi tombés en panne, avec une pénurie de pièces détachées et un manque de technicien pour les réparer. Et, étant à roues, ils ont eu des difficultés à rouler sur la neige.

« Le manuel d’utilisation du Stryker indique qu’il n’est pas conçu pour fonctionner dans des conditions inférieures à moins 34 degrés Fahrenheit [soit -36°c] », a ainsi relevé Military.com. « Ce ne sont pas des véhicules pour l’Arctique. Mais ils sont ici. C’est mieux que rien », a commenté, un brin fataliste, le général Brien Eifler le commandant de l’US Army en Alaska.

Ce genre d’exercice vise surtout à identifier les besoins de l’US Army. D’où son programme CATV, pour « Cold Weather All-Terrain Vehicle ». Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle dit vouloir en commander 13 exemplaires dans un premier temps, l’objectif étant d’en disposer 200 à terme.

Le Figaro

«Elle faisait de mes nuits les plus beaux jours de ma vie» : les adieux à Régine au Père-Lachaise

Bleuenn Robert

Obsèques de Régine

NOUS Y ÉTIONS - Les obsèques de la chanteuse se sont déroulées lundi 9 mai, au matin, à une heure où la «reine de la nuit» se couchait. Une cérémonie à son image, simple, mais avec sa part de spectacle.

Un murmure s'élève de la foule amassée devant le crématorium du cimetière du Père-Lachaise à mesure qu'une calèche portant sa dépouille tirée par deux chevaux noirs s'avance à grand bruit sur les pavés. Elle est recouverte d'une brassée de roses blanches. «Est-ce un tournage ?», s'étonne une dame blonde qui espérait profiter de cette belle matinée de mai pour se recueillir en paix.

La discrétion n'a jamais été le fort de Régine, «reine de la nuit» décédée le 1er mai à l'âge de 92 ans, à qui centaine d'anonymes et de nombreuses personnalités sont venus rendre un dernier hommage .

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Alors que le cercueil de la chanteuse et comédienne entre dans la salle de cérémonie sous les applaudissements, selon la tradition réservée aux gens du spectacle, des fans commencent à entonner La grande Zoa. Une chanson qui résume bien qui était Régina Zylberberg de son vrai nom, comme nous le dit Françoise qui a pu rencontrer cette «grande dame du show-business». «C'était elle la grande Zoa, une vraie Parisienne. Elle était simple, adorable, généreuse, extraordinaire», poursuit-elle.

Famille, amis et invités étaient réunis sous la grande Coupole du crématorium du Père-Lachaise, où une photo de Régine, vêtue d'une robe verte de soirée et les pieds dans des seaux à champagne, était exposée. Parmi eux, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, Marc Lavoine, Carole Bouquet, Anthony Delon, Rachida Dati, Carla Bruni, la maire de Paris Anne Hidalgo, Cyril Hanouna mais aussi la réalisatrice Yamina Benguigui ou Bernard Montiel, qui figuraient aussi samedi parmi les invités à l'investiture d'Emmanuel Macron.

«Elle était partout où brillaient les lumières»

La chanteuse Catherine Ringer a quant à elle ouvert la cérémonie avec une version a cappella de la célèbre chanson de Régine Les p'tits papiers, écrite par Serge Gainsbourg, reprise en chœur par l'assemblée. Une chanson que toutes les muses de l'homme à la tête de choux lui enviaient.

«On a réentendu ses chants, on a réentendu ses voix, et on a surtout entendu son adieu», confie à la sortie de la cérémonie Marcel Campion, visiblement ému. Il est venu rendre hommage à celle qui était à la nuit ce qu'il est aux forains.

Propriétaire d'une vingtaine de boîtes de nuit dans le monde entier dont la mythique «Chez Régine» près des Champs-Élysées, la chanteuse incarnait «toute une époque» comme l'explique ce sexagénaire flottant dans son costume gris un peu démodé.

Pour beaucoup des fans présents devant le crématorium à cette heure matinale pour des oiseaux de nuit, c'est une page qui se tourne, «une certaine façon de faire la fête». «Elle faisait de mes nuits les plus beaux jours de ma vie », explique même cet habitué des discothèques parisiennes de l'artiste, lunettes noires sur le nez pour cacher ses larmes. Mais qui pleure-t-il ? Régine ou le fêtard qu'il fut ? Fréquentés par le Tout-Paris et la jet-set, ces établissements sont rapidement devenus des institutions du monde de la nuit. C'est elle qui avait fait remplacer les «jukebox» (distributeur automatique de chansons enregistrées sur des disques) par des tourne-disques et des disc-jockeys. Elle régnait non seulement sur la nuit mais sur un empire, celui du disco, comme l'a justement noté le New York Times qui lui consacra la une au lendemain de sa mort.

Tous parlent de leur idole avec un profond respect, saluant la force de caractère de cette femme passée par bien des épreuves, de l'assassinat de son premier amour et la mort de son fils à l'âge de 58 ans.

«Elle était partout où brillaient les lumières, dans ses clubs, sur les scènes de l'Olympia, de Bobino, des Folies Bergère ou du Carnegie Hall, et jusque sur nos écrans», avait salué l'Élysée après sa disparition. «Le président de la République et son épouse saluent une grande figure de la nuit parisienne et de la chanson française. Ils adressent à sa famille, à tous ceux qui ont dansé chez Régine, à tous les Français qui aiment entonner ses chansons, leurs condoléances émues», avaient ajouté les services d'Emmanuel Macron à propos celle qui restera à jamais comme la Grande Zoa.

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Notre-Dame de Paris : Roland Petit mal compris, sur France 5

CRITIQUE - Le ballet repris par l’opéra de Paris l’an passé déçoit, même si Mathias Heymann dans le rôle de Frollo est convaincant. A regarder ce vendredi 6 mai à 21 heures sur France 5, et en replay.

Le peuple cherokee fait appel au Puy du Fou pour raconter son histoire

Après l'ouverture d'un site en Espagne, le parc vendéen, qui fête ses 45 ans cette année, présentera dans le Tennessee une représentation immersive sur le périple d'un homme cherokee.

L'Œil de l'INA : Quand «la petite Régine» est devenue «la grande Zoa»

La reine de la nuit était fière d'être devenue une chanteuse populaire. Madelen a exhumé de ses archives l'émission L'homme en question dans laquelle en 1976 elle livre un saisissant autoportrait.

L'Humanité

« Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

Entretien

Astronomie La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

Anna Musso

Alexander Wolszczan Professeur d’astronomie et d’astrophysique

La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes. Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

Entretien réalisé par Anna Musso

sciencesastronomieexoplanètesplanètes
Le Figaro

La Provence: le bras de fer continue entre Rodolphe Saadé et Xavier Niel

Claudia CohenEnguérand Renault

Lundi, le conseil d'administration de La Provence (La Provence, Corse-Presse) a agréé le rachat des 89% de parts que détenait Bernard Tapie dans le groupe de presse par l'armateur CMA-CGM. Mais pour ce faire, le conseil a invalidé les votes de trois des cinq administrateurs. Les représentants de Xavier Niel vont déposer des recours.

Nouveau rebondissement dans l'affaire La Provence qui agite la cité phocéenne depuis sept mois. Lundi, le conseil d'administration de La Provence (La Provence, Corse-Presse) s'est réuni pour agréer la vente des 89 % du capital à Rodolphe Saadé. Réunis sous la houlette de Marc Sénéchal, liquidateur judiciaire du Groupe Bernard Tapie, les cinq membres du Conseil d'Administration devaient valider à l'unanimité l'offre. L'ambiance a été très conflictuelle tout au long de ce conseil d'administration. Le premier coup de théâtre a été le fait que Stéphane Tapie n'est pas venu et a donné sa procuration à Anthony Maarek, représentant sur groupe de Xavier Niel. Le conseil d'administration a invalidé cette procuration. Il ne restait donc plus que quatre membres, deux (Jean-Christophe Serfati et Virginie Layani) ont voté pour l'agrément et deux, Anthony Maarek et Anne-Sophie Jahan, ont voté contre. Dès lors le président du conseil Jean-Christophe Serfati a dit que selon le jugement de la cour d'appel d'Aix-en Provence, les votes des représentants de NJJ, étaient en conflit d'intérêts. Ils ont donc été à leurs tours invalidés.

Au final, l'agrément n'a été voté que par deux voix sur cinq. ! «C'est un passage en force» s'insurge Anthony Maarek représentant de NJJ.

«En dépit de pressions répétées, et encore aujourd'hui en imposant la présence des co-liquidateurs et d'un intervenant extérieur malgré la volonté exprimée par certains administrateurs, la majorité des administrateurs – à savoir les deux administrateurs représentant L'Avenir Développement et Mr Stéphane Tapie sur un total de 5 administrateurs - n'ont pas agréé ce projet de cession, ce qui le rend aujourd'hui caduque» estime le communiqué de NJJ Press. ce communiqué explique l'opposition de NJJ Press à la vente par un danger sur la ligne éditoriale que pourrait faire peser «le poids économique de CMA CGM dans la région ainsi que de son statut de premier employeur privé à Marseille».

De son côté, CMA-CGM clame sa victoire. "Nous sommes heureux que notre projet a obtenu ce jour l'agrément du Conseil d'Administration du Groupe La Provence. Les administrateurs représentant l'actionnariat minoritaire n'ont pu valablement exprimer leur vote. Les autres administrateurs présents ont décidé à l'unanimité d'agréer notre offre«, explique un porte-parole.

Le flou le plus complet

La suite des opérations est dans le flou le plus complet. Fort d'un agrément, les co liquidateurs peuvent saisir le juge-commissaire du tribunal de commerce de Bobigny pour procéder à la vente. Mais, ils peuvent aussi décider de ne rien faire, ce qui laisserait la Provence en l'État, sans nouvel actionnaire majoritaire. Et cela sans compter sur les nouveaux rebondissements occasionnés par les recours qui seront déposés par le groupe de Xavier Niel.

Rodolphe Saadé, déterminé à s'offrir ses premiers actifs dans la presse, n'a pas hésité à mettre 81 millions d'euros sur la table pour 89 % du capital, soit quatre fois plus que la valorisation estimée. Une aubaine pour les liquidateurs judiciaires, qui cherchent à rembourser à l'État la dette de 400 millions d'euros laissée par feu Bernard Tapie.

Les deux co-liquidateurs estimaient que l'intérêt social de la Provence, celui des salariés qui se sont prononcés en faveur de Rodolphe Saadé, et l'intérêt des contribuables français militaient pour la cession du journal à la famille Saadé, propriétaire de l'armateur CMA-CGM.

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Au-delà du prix du rachat, Rodolphe Saadé est prêt à réinvestir dans le titre une enveloppe de 47 à 55 millions d'euros qui financera sept chantiers de redressement. Au total environ 120 millions d'euros donc, pour un titre que Bernard Tapie a racheté au groupe Hersant un peu plus de 20 millions d'euros en 2013. À l’époque La Provence avait une diffusion payée de 124 000 exemplaires, contre moins de 70 000 aujourd'hui. Le journal La Provence a perdu 7 millions d'euros en 2021.

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Le métavers, nouveau terrain de jeu du foot

Dimanche 1er mai, la rencontre entre le Milan AC et la Fiorentina en Italie était le premier match à être diffusé dans un environnement virtuel.

Le déclin de l’empire télévisuel français

DÉCRYPTAGE - La baisse du temps passé devant le petit écran s’accélère, menaçant le modèle économique des chaînes.

Foot : TF1 et M6 diffuseront les matches des Bleus en Ligue des nations et l'Euro-2024

Le groupe TF1 diffusera trois des six prochains matches de l'équipe de France de la Ligue des nations 2022, ainsi que les «25 plus belles affiches» de l'Euro-2024. De son côté, M6 prévoit de diffuser «la moitié des matches en clair» du prochain Euro.

L'Humanité

Les membres du G7 déterminés à sceller l’isolement de la Russie

Nadjib Touaibia

Les dirigeants du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), réunis dimanche en visioconférence avec le président ukrainien estiment, dans leur déclaration finale, que l’invasion de l’Ukraine « jette le déshonneur sur la Russie et sur les sacrifices historiques de son peuple ». Cette référence à la Seconde Guerre mondiale intervient au moment où Poutine a célébré à Moscou la victoire sur le nazisme. Les membres du G7 ont affirmé leur détermination à apporter un « soutien militaire et défensif aux forces armées ukrainiennes ». Ils ont également assuré à Kiev une aide supplémentaire dépassant les 24 milliards de dollars pour 2022 et les années à venir. Le FMI a mis en place un compte multidonateurs et l’UE a instauré un fonds fiduciaire de solidarité. La question de la dépendance vis-à-vis de l’énergie russe figurait sans surprise au programme des échanges. Les sept puissances se sont montrées plutôt prudentes. Elles s’engagent sur une « réduction progressive » des importations de pétrole, sans fixer un calendrier précis. « Nous veillerons à le faire de façon ordonnée et au moment opportun, pour laisser au monde le temps de trouver d’autres sources d’approvisionnement », expliquent les sept membres. L’UE peine à déboucher sur une prise de position unanime. La Hongrie, dépendante de Moscou pour le pétrole, tente de faire bande à part avec une dérogation.

Guerre en UkraineÉnergie
L'Humanité

« L’écologie est dans l’ADN de notre culture »

Entretien

Essai  Dans Manifeste pour une écologie culturelle, Patrick Scheyder défend l’idée que le rapport à la nature fait partie de notre histoire et doit nous aider à observer le futur.

Marie-Noëlle Bertrand

Patrick Scheyder Pianiste, compositeur et essayiste

Le musicien Patrick Scheyder, le géographe Nicolas Escach et l’essayiste Pierre Gilbert viennent de publier un Manifeste pour une écologie culturelle (1), présenté ce 10 mai à l’Académie du climat, à Paris. Ensemble, ils cherchent à dépasser l’illusion d’une nouveauté écologique, à défaire le récit du pire et défendent une écologie en trois dimensions – le passé, le présent, le futur – faisant partie de notre ADN culturel. Entretien avec Patrick Scheyder.

L’écologie n’est pas seulement une science, elle est aussi culturelle, dites-vous. Chaque société a sa vision de l’écologie ?

C’est certain. La culture n’est pas que l’art, elle est l’ensemble de la société, entre autres les valeurs qui la fondent. La Révolution française a aussi été une révolution culturelle. Au XVIIIe siècle a émergé une réflexion sur le droit naturel, à laquelle ont pris part beaucoup de philosophes qui ont cherché d’autres assises que le droit divin. Ils ont travaillé sur la notion de biens communs. Jean-Jacques Rousseau a posé comme principe que la nature est bonne et que c’est la société qui corrompt l’homme. Tous ne partageaient pas cette vision, en revanche tous sont tombés à peu près d’accord sur le fait que les humains naissent libres et égaux. On peut dire que les principes de liberté, d’égalité et, dans une moindre mesure, de fraternité sont un projet culturel, et même naturaliste : il bat en brèche l’idée que certains ­seraient favorisés ou défavorisés par la naissance. Au contraire, dit-il, la nature nous fait égaux. Elle devient ainsi une sorte de prototype pour définir de nouveaux cadres, de nouvelles lois et une nouvelle société. Cela s’est traduit entre autres par cette volonté de rebaptiser les mois en leur attribuant des noms d’événements climatiques – ventôse, pluviôse – ou les jours en remplaçant le nom des saints par des noms de légumes. Imaginez que l’on rebaptise l’avenue des Champs-Élysées avenue du Poireau ! Eh bien, c’est ce qui s’est fait à l’époque…

En tire-t-on aujourd’hui une écologie « à la française » ?

La pensée de Rousseau est bien sûr toujours actuelle, mais je ne crois pas que les écologistes d’aujourd’hui s’en réclament plus que cela. Tout mon travail consiste justement à construire un récit qui reconnecte notre société à son histoire, afin de légitimer ce que dit la science. Même ceux qui n’y connaissent rien doivent pouvoir adhérer à l’écologie par d’autres biais que la seule science. Avant de lister les mesures à prendre, il faut construire une pensée. Il faut toucher le cœur des gens. Il n’y a pas besoin d’être expert ou éclairé pour adhérer aux principes de liberté, d’égalité et de fraternité. Nous devons avancer dans le même sens pour l’écologie. C’est aussi une forme de culture, plus intime, qui a à voir avec ce que l’on apprend, pas seulement à l’école, mais dans notre famille, notre entourage…

Notre culture entre-t-elle en conflit avec le reste du vivant ?

Différents conflits naissent de la façon dont on exprime les choses. Le consumérisme entre de fait en conflit avec le respect de la nature. Mais certains conflits naissent aussi de la façon dont on défend l’écologie. Il faut qu’elle sache se remettre en cause, d’abord en dépassant l’illusion de la nouveauté : pour beaucoup, l’écologie nous serait tombée dessus il y a trente ans. Cela expliquerait que nous ne serions pas formés, que nous ne saurions pas quoi faire et serions uniquement dépendants de la parole scientifique. Or, l’écologie est une ancienneté. Elle est dans l’ADN de notre culture. Dire l’inverse est une grave erreur, non seulement historique, mais aussi parce que cela peut ficher la trouille. La nouveauté, c’est aussi la perte des acquis, d’un système qui, tant bien que mal, tient. Le changement doit se passer dans une forme de continuité, pas dans l’absolu. L’autre erreur, c’est de faire uniquement valoir que si rien ne bouge, nous allons tous mourir. Ce n’est pas vraiment une promesse que de dire : « Sauvons la planète. » Il faut aussi promettre du mieux, sans quoi le programme politique est insuffisant…

C’est tout cela que vous cherchez à défendre à travers votre Manifeste pour une écologie culturelle ?

Oui. Nous nous rencontrons sur ce constat qu’il faut aller au-delà des discours et des recettes. Ensemble, nous cherchons à réhabiliter cette notion d’intime et d’inconscient, pour remettre dans l’idée de politique cette dose d’humanité, d’intimité, afin de faire un tout cohérent qui nous rende plus forts.

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L'Humanité

Écosystème. Préserver la biodiversité, un défi humain

Actu

La sixième extinction de masse des espèces est enclenchée et menace l’avenir de l’humanité. Le lien qui nous unit aux ressources naturelles est profond, notre survie en dépend. La biodiversité nous est essentielle, en voici quelques échantillons.

Marion d'Allard

À Lyon, on cartographie le vivant pour mieux le préserver

Avec son Atlas de la biodiversité, la cité rhodanienne dispose d’une connaissance de plus en plus précise des espèces présentes sur le territoire. Jardiniers, élus et riverains s’en emparent. 

Il aura suffi que le vent s’assoupisse quelques minutes pour que les papillons pointent leurs ailes colorées. « Là, c’est un Pieris », lance sans hésiter Cloé Laurent, référente environnement à la direction des espaces verts de la ville de Lyon, en montrant du doigt le lépidoptère. En ce lundi ensoleillé d’avril, le temps est idéal pour une balade naturaliste. Le printemps fait son œuvre. Le parc de la Cerisaie, dans le 4e arrondissement de la capitale des Gaules, offre un dédale vallonné ou la faune et la flore s’épanouissent sans discrétion ou presque.

Certaines espèces font connaître leur présence au bruit de leurs cris. Un lycéen en classe de première vient d’enregistrer le son de ce qu’il croit être un merle noir avec son téléphone. En petits groupes, ses camarades et lui doivent tenter d’identifier une quarantaine d’espèces d’oiseaux. Un cours de sciences et vie de la Terre (SVT) en plein air, de quoi occuper l’après-midi avec un peu de biodiversité urbaine.

Biodiversité. Extinction des espèces : une erreur monumentale de calcul ?

Dans un atlas qui lui est consacré, la ville de Lyon et sa direction des espaces verts ont recensé 30 000 observations sur le territoire communal. Un travail titanesque, compilation de trente années de rapports et de données. Résultat, la cité rhodanienne compte au moins 2 900 espèces différentes sur son aire géographique. Un nombre sous-évalué, assure Cloé Laurent, qui a la charge de mettre à jour le recueil.

Un état des lieux de la nature

D’abord système d’information géographique (SIG) destiné à un usage interne, l’Atlas dresse aujourd’hui un état des lieux de la nature sur les espaces publics étoffé régulièrement. Les deux cents jardiniers de la ville participent à des observations via des protocoles de sciences participatives, mais la moitié des données provient d’associations locales comme Des espèces parmi’Lyon. Le riverain curieux peut, lui, consulter un atlas version grand public pour chaque arrondissement avec cartes, chiffres et autres noms latins.

« Le parc de la Cerisaie est un support de sensibilisation exceptionnel pour des jeunes. Il n’y a pas 36 000 endroits où ils peuvent faire ça en ville », se réjouit Mickaël Gelein. Ce jardinier est l’un des référents biodiversité des espaces verts. La gestion écologique de l’espace vert – labellisé ÉcoJardin comme onze autres parcs lyonnais – lui revient. Il sort d’ailleurs d’une formation sur le sujet, avec une vingtaine de personnes.

L’ENJEU, C’EST DE SENSIBILISER LES PUBLICS À AVOIR UN REGARD OBSERVATEUR, CURIEUX, SUR L’ENSEMBLE DU TISSU DU VIVANT. » NICOLAS HUSSON, ADJOINT EELV AU MAIRE DE LYON CHARGÉ DE LA BIODIVERSITÉ

Parmi les bonnes pratiques que ce référent biodiversité a pu transmettre, il y a ces passages à faune découpés dans la ganivelle, clôture formée par l’assemblage de lattes en bois. Grâce à cette petite attention, les animaux peuvent circuler plus librement. « Un coup de sécateur peut avoir un effet incroyable sur le long terme, s’il y a une bonne observation en amont », illustre le jardinier. Sa collègue Cloé Laurent retrace les faits : « Un riverain était persuadé d’avoir aperçu un chacal doré à proximité du parc. » Après avoir interpellé France Nature Environnement sur cette possibilité et installé des pièges photographiques, les jardiniers ont finalement mis fin au mystère : pas de chacal doré, certes, mais un couple de renards. Ils ont donc agi en conséquence pour que les canidés puissent se faufiler.

Biodiversité. Vers la sixième extinction ?

« On aime ce qui nous a émerveillés, et on protège ce que l’on aime », dit Nicolas Husson (EELV), adjoint au maire de Lyon chargé de la biodiversité, citant l’explorateur Jacques-Yves Cousteau. Une immense carte des espaces verts surplombe son bureau, façon de rappeler que le terrain de jeu est immense. « L’enjeu, c’est de sensibiliser les publics à avoir un regard observateur, curieux sur l’ensemble du tissu du vivant. Dans le même temps, nous cherchons à “retourner” un urbanisme trop longtemps pensé en défaveur de la nature. »

Pléthore de données, en trois clics

Pour cet ancien de France Nature Environnement, l’Atlas de la biodiversité est un outil de travail bien pratique. Exemple avec le futur grand parc des Balmes, sur les hauteurs de Fourvière, projet qui doit relier de nombreux espaces verts déjà existants, mais isolés entre eux. L’idée est de créer un ensemble cohérent, avec des continuités écologiques. En trois clics, l’aménageur dispose des données de biodiversité et de la liste des espèces protégées dans chaque square. Retour au parc de la Cerisaie. Deux badauds s’arrêtent prendre en photo une composition florale où giroflées et monnaie-du-pape prennent le soleil. « C’est toujours une petite satisfaction de voir ça », sourit Mickaël Gelein. Car, au-delà de l’aspect esthétique, paramètre important dans un parc inscrit au Patrimoine des monuments historiques, ces espèces ont aussi été choisies par le jardinier pour leur capacité à attirer les pollinisateurs.

Biodiversité. Cinq ONG attaquent l'Etat français en justice

Le castor a souvent été considéré à tort comme une espèce destructrice. © Getty Images/iStockphoto

Le castor d’Europe retrouve enfin le Nord

Espèce protégée, menacée par l’homme qui l’a longtemps chassé pour sa fourrure et sa viande, le rongeur vient de réapparaître aux abords du canal de Roubaix. Un retour bénéfique pour la biodiversité locale et bien au-delà.

Nous sommes à l’automne 2019, lorsque des engins de chantier débarquent sur la commune de Wattrelos (Nord). À l’initiative de la métropole lilloise, les travaux entrepris visent à consolider la digue qui sépare le canal de Roubaix et la rivière Espierre. En amont, le bureau d’études Rainette, avec le Groupe ornithologique et naturaliste du Nord-Pas-de-Calais, a inspecté la zone. Leurs relevés sont formels : les traces repérées attestent sans aucun doute la présence du castor ­d’Europe. Les travaux sont interrompus début ­décembre. Car, loin de l’anecdote, la ­réapparition de cette espèce, protégée depuis 1968, est une bonne nouvelle pour la biodiversité locale et bien plus largement encore.

Un rongeur ingénieur

Plus gros rongeur d’Europe, le castor peut mesurer jusqu’à 90 cm de long pour près de 30 kg à l’âge adulte. Présent sur tout le territoire national au Moyen Âge, il en a peu à peu disparu. Chassé par l’homme pour sa fourrure et sa viande, le castor d’Europe demeurera absent des radars des naturalistes du Nord pendant un siècle et demi. Sa mise sous protection a donc permis le redéveloppement de cette espèce considérée souvent comme destructrice, à tort.

« De manière générale, par son comportement et ses activités, le castor améliore l’état de la biodiversité. C’est une espèce dite ingénieure, qui régule tout un écosystème », relève Claire Poirson, du bureau d’études Rainette. Le castor d’Europe est arrivé de la Belgique jusqu’au département du Nord avant de recoloniser son habitat naturel. Un habitat « limité à la rivière et sa bande boisée (ripisylve) sur une ou deux dizaines de mètres », précise la nomenclature Natura 2000.

SES BARRAGES PRÉSERVENT LA RESSOURCE EN EAU ET SAUVEGARDENT LES ZONES HUMIDES.

Indispensable, donc, de protéger ces zones. Car « de la survie du castor dépend celle de nombreuses autres espèces », poursuit Claire Poirson. Caractéristique de son activité, la construction de barrages permet en effet de préserver la ressource en eau et de sauvegarder les zones humides. Ce faisant, « le castor crée des plans d’eau permettant de relever le niveau de la nappe phréatique, de favoriser une alimentation plus régulière des sources, de réguler le débit des cours d’eau, de tamponner les crues et de réduire la pollution des cours d’eau », liste la chargée d’études faune au cabinet Rainette. Et ce n’est pas tout.

Bénéfique à la faune et à la flore

« En abattant des arbres en automne et en hiver, le castor provoque un apport accru de lumière et de chaleur favorables à la diversité végétale », poursuit Claire Poirson, qui souligne que « le bois mort est favorable à diverses espèces de coléoptères ». Dans ces zones humides créées par le castor, une multitude d’espèces trouvent elles aussi un écosystème idéal à leur installation. C’est le cas des amphibiens et des odonates (libellules), de certains oiseaux et autres mammifères inféodés aux zones humides. C’est le cas, enfin, d’« espèces pionnières souvent menacées, telles que le sonneur à ventre jaune, le putois d’Europe, la cigogne noire et l’agrion délicat », égraine Claire Poirson. En d’autres termes, que le castor revienne et c’est toute une faune qui reprend du poil de la bête.

Concurrencé par le lézard africain, le gecko vert pourrait y laisser sa peau. © Matthijs Kuijpers / Biosphoto

Le gecko vert de Manapany, dernier pirate de La Réunion

Ce petit lézard menacé d’extinction est singulier à deux titres : c’est un chapardeur hors pair, et l’un des deux derniers reptiles endémiques de cette île de l’océan Indien.

Ce lézard-là ne ferait pas de mal à une mouche, et pourtant il vole. Il fauche, il chope, il déplume, bref il chaparde, et même plus : il kidnappe ses victimes pour les délester. Mais le tout sans un poil de violence, c’est son originalité. Une autre de ses particularités est qu’il est l’un des deux derniers reptiles endémiques de La Réunion. Peut-être plus pour très longtemps, d’ailleurs. Le gecko vert de Manapany compte parmi les espèces les plus menacées au monde, recensé à ce titre sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Sur son île natale, certains ont fait de sa survie un enjeu autant qu’un symbole. « Aujourd’hui, seulement 1 % des juvéniles atteignent l’âge adulte », explique Sébastien Dervin, chef de projet scientifique de l’association Nature océan Indien (NOI). « Si rien n’est fait, on estime qu’à ce rythme, il aura disparu en 2027. »

Les chercheurs de l’université de Saint-Denis de La Réunion continuent d’étudier les facteurs intervenant dans cette hécatombe. L’un est clairement pointé du doigt : l’essor d’espèces invasives depuis le XVIIIe siècle. Considéré comme la deuxième cause d’extinction de la biodiversité dans le monde, ce processus, qui voit des plantes ou des animaux coloniser des habitats aux dépens des variétés indigènes, est d’autant plus mortifère sur les îles, territoires limités par la mer. Celle de La Réunion n’échappe pas à la règle.

SANS UN POIL DE VIOLENCE, IL KIDNAPPE DES ABEILLES POUR LES DÉLESTER DE LEUR PELOTE DE POLLEN.

« Le gecko vert de Manapany est victime d’animaux arrivés par bateau avec les premiers colons », raconte Nicolas Huet, chargé d’études sur la lutte contre les espèces exotiques pour NOI. Le rat, la couleuvre loup et l’agame arlequin, un caméléon, trônent en tête de liste. Compétition alimentaire, prédation ou introduction de maladies nouvelles : leur impact s’est très vite avéré délétère, et pas uniquement pour le petit gecko vert de Manapany. Les scinques indigènes (des lézards eux aussi) et les geckos nocturnes qui peuplaient l’île n’y ont pas survécu. « Il a suffi de vingt ans pour que toutes ces populations déclinent », poursuit ­Nicolas Huet. Le pire étant peut-être que le phénomène se poursuit aujourd’hui, faute de mesures publiques.

Un risque pour la biodiversité

« En 1995, des premiers individus d’agame des colons, un lézard africain, ont été vus sur le port et signalés aux autorités », reprend Sébastien Dervin. « Aucun dispositif de capture n’a été mis en place et, vingt-cinq ans plus tard, il était partout sur l’île. » D’autres geckos débarqent eux aussi, parfois avec la complicité de passionnés de vivariums. Une fois relâchés, certains prennent leurs aises.

À moins que les élevages de juvéniles développés depuis un an par NOI ne confirment leur efficacité, le petit vert pourrait y laisser sa peau. Ce serait triste, en termes de patrimoine mondial. Et périlleux, en termes de biodiversité. Car, sa manie de chaparder lui confère une place singulière dans l’écosystème réunionnais. « Lorsque les vacoas sont en fruits et ­attirent les ­insectes, le gecko vert de Manapany saute sur les abeilles, les attrape, leur vole leur pelote de pollen et les libère », explique Sébastien Dervin. Un cleptoparasitisme qui a particularité de se faire en douceur. Un autre gecko que lui n’aura pas forcément le même tact, au grand dam des ­pollinisateurs.

Biodiversitéécosystèmeextinction des espèces
Le Figaro

Maths: «L’excellence pour tous proclamée, c’est l’excellence pour personne dans les faits»

Alexandre Devecchio

GRAND ENTRETIEN - Les mathématiques ont longtemps été l’une des dernières disciplines échappant à la baisse du niveau scolaire en France. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, souligne le polytechnicien et chercheur Olivier Rey.

La faiblesse des élèves français dans cette discipline est désormais avérée. L’intellectuel analyse les causes de cette chute dans un savoir devenu plus fondamental que jamais. Il dépeint un système éducatif «déglingué», où l’inclusion affichée de tous les élèves se traduit, en réalité, par un grand renoncement.

LE FIGARO. - Une adolescente ukrainienne scolarisée en France s’est étonnée du faible niveau en mathématiques de sa nouvelle classe. Le rapport remis à Jean-Michel Blanquer le 21 mars sur «la place des mathématiques dans la voie générale du lycée» le reconnaît sans ambages: «Le niveau moyen de compétences en mathématiques en France est en baisse depuis près de quarante ans», et ce «quel que soit l’outil d’évaluation mobilisé (Timss, Cedre, LEC ou Pisa)». Comment expliquez-vous cette baisse de niveau?

Olivier REY. - Dans son discours aux «acteurs du numérique», en septembre 2020, Emmanuel Macron s’enchantait: «L’éducation, on a un des meilleurs systèmes éducatifs au monde. (…) Quelle autre économie au monde permet à des talents de former leurs enfants à l’école publique avec une école de qualité exceptionnelle tout au long de leur vie? La France.» Il y a soixante ans, pareilles affirmations auraient été fondées. Aujourd’hui, on se demande ce qui permet à la présidence de la République de tenir des propos que tout dément, de la simple observation à l’ensemble des enquêtes, nationales ou internationales. Peut-être un rapport McKinsey serait-il nécessaire pour que l’information remonte jusqu’à l’Élysée? Quelques décennies de réformes ininterrompues, plus désastreuses les unes que les autres, ont accompli cette performance de ravaler «un des meilleurs systèmes éducatifs au monde» au rang de système déglingué, que seul un certain nombre d’enseignants encore pénétrés de l’ancienne dignité de leur tâche empêchent de s’effondrer tout à fait.

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Dans ce sombre tableau, les mathématiques occupent une place à part. Un moment, en tant que seule discipline sélective qui demeurât, les mathématiques ont résisté au naufrage. Mais bientôt, cette résistance elle-même a paru insupportable: les horaires ont été rabotés, les filières ont perdu de leur substance, les exigences ont baissé dramatiquement. Comme le relevaient d’éminents scientifiques: «Que dans l’état actuel des programmes, des professeurs parviennent néanmoins à initier leurs élèves aux mathématiques et que certains élèves continuent à travailler et à s’intéresser aux mathématiques et aux sciences est un miracle qui tient à l’existence d’esprits particulièrement robustes et pugnaces, et aussi à l’aide des familles ou de remédiations extérieures, mais un “miracle” qui s’accompagne d’une chute très importante du nombre des vocations, et dont nous ne savons pas combien de temps encore il perdurera si les conditions actuelles ne s’améliorent pas.»

Selon les dernières enquêtes, la France, naguère bastion de l’enseignement mathématique, occupe une place désastreuse, très inférieure à la moyenne de l’Union européenne ou de l’OCDE. Au collège, par exemple, 2 % des élèves sont crédités du niveau «avancé» en mathématiques, contre 11 % dans l’Union européenne et 50 % à Singapour. Le Vietnam, dont le système scolaire est demeuré profondément marqué par ce que la France avait mis en place du temps de la colonisation, obtient aujourd’hui, précisément parce qu’il est demeuré fidèle à cette empreinte, de bien meilleurs scores que notre pays qui, par ses mirobolantes réformes prétendant assurer l’excellence pour tous, ne cesse d’étendre le domaine de la médiocrité.

Des initiatives n’ont-elles pas été prises pour remédier à cet état de fait?

En 2005, le président de la République Jacques Chirac a créé un Haut Conseil de l’éducation, dont les préconisations devaient aider à redresser une situation déjà jugée alarmante. Parmi les membres de ce conseil, le mathématicien Laurent Lafforgue, qui s’était vu décerner quelques années auparavant la médaille Fields. Le conseil ayant décidé, pour mener ses travaux, de faire appel aux experts du ministère de l’Éducation nationale, Lafforgue a fait part, dans un courrier privé adressé au président du conseil, Bruno Racine, de son désespoir: comment attendre le salut de ceux-là mêmes qui avaient conduit à une situation si dégradée? Racine diffusa ce courrier et demanda à Lafforgue de démissionner. Moyennant quoi les experts en pédagogie ont continué leur œuvre: pour eux, la réponse aux échecs patents de leurs réformes consiste à poursuivre et radicaliser celles-ci. Les forces à l’œuvre avaient été parfaitement identifiées et décrites dès les années 1980 par le philosophe Jean-Claude Milner, dans son livre De l’école. Depuis, le mouvement n’a fait que se prolonger et s’intensifier. Fiant paedagogiae progressistae principia et pereat Gallica schola(1).

Avec la réforme du baccalauréat en 2019, les mathématiques ont été purement et simplement supprimées des enseignements dits communs, rendant caduc leur apprentissage obligatoire en première (hors spécialité mathématique). Jean-Michel Blanquer a annoncé un retour aux modalités antérieures. Était-ce une erreur stratégique de supprimer cet enseignement?

Simone Weil remarquait que, «bien qu’aujourd’hui on semble l’ignorer, la formation de la vertu d’attention est le but véritable et presque l’unique intérêt des études. La plupart des exercices scolaires ont aussi un intérêt intrinsèque ; mais cet intérêt est secondaire. Tous les exercices qui font vraiment appel au pouvoir d’attention sont intéressants au même titre et presque également». Le premier objet d’attention à proposer aux enfants à l’école est la langue avec laquelle nous nous exprimons. Être attentif aux mots que l’on emploie et à la syntaxe est au fondement de tout - y compris en mathématiques, où nombre de difficultés rencontrées par les élèves, à l’heure actuelle, tiennent tout simplement à une maîtrise insuffisante de la langue.

Au début du XIXe siècle, le père du jeune Augustin Louis Cauchy, constatant les dispositions de son fils pour les mathématiques, alla demander conseil au grand géomètre Lagrange sur l’éducation qu’il convenait de donner à l’enfant. Lagrange répondit: «Ne lui laissez pas ouvrir un livre de mathématiques, ni écrire un chiffre, avant qu’il ait achevé ses études littéraires.» Le jeune Cauchy collectionna les prix en latin et en grec, avant de devenir un des plus brillants mathématiciens de son temps. Aujourd’hui, alors que l’enseignement des langues anciennes a presque disparu, et n’a plus rien du niveau d’antan, le conseil de Lagrange est «obsolète». Au sein du marasme général, seules les mathématiques avaient réussi à conserver un minimum de prestige et d’exigence. De ce fait, leur éviction des enseignements communs au lycée est un renoncement supplémentaire.

Vous avez vous-même fait Polytechnique, puis êtes devenu chercheur en mathématiques au CNRS avant de vous tourner vers la philosophie. En quoi l’enseignement des mathématiques est-il fondamental?

Comme je l’ai dit, je ne tiens pas l’enseignement des mathématiques comme le plus fondamental - la langue et la littérature viennent avant. Il y a des esprits bien formés et d’une intelligence supérieure tout à fait fermés aux mathématiques. Encore faut-il que l’enseignement des humanités ressemble à quelque chose. Par ailleurs, nous vivons dans un monde technologique. Je distingue les techniques, fruits directs de l’ingéniosité humaine, des technologies, inimaginables sans les sciences mathématiques de la nature qui ont pris leur essor au XVIIe siècle, et ont changé la face du monde à partir du XIXe.

Lors des journées portes ouvertes à l’École polytechnique, des visiteurs du Centre de mathématiques posaient régulièrement la question: à quoi peuvent bien servir aujourd’hui les mathématiques? La vérité, c’est qu’elles servent à peu près à tout, impliquées qu’elles sont dans les théories physiques, la modélisation, et «encapsulées» qu’elles se trouvent dans l’immense majorité des dispositifs et appareils que nous utilisons. Dans la mesure où les mathématiques sont au fondement du monde dans lequel nous évoluons, elles sont bel et bien devenues un savoir fondamental.

Selon l’organisation professionnelle de l’ingénierie, il manquerait près de 20.000 ingénieurs diplômés en France par an. Peut-on faire un lien avec la baisse de niveau en mathématiques? Que cela vous inspire-t-il?

L’ingénierie a à faire avec la technologie, liée aux sciences mathématiques de la nature, et donc aux mathématiques. De ce fait, une baisse générale de niveau en mathématiques ne peut qu’avoir des effets négatifs dans le domaine de l’ingénierie. Depuis des décennies, le souci unique des réformes de l’enseignement est d’inclure tout le monde, hier jusqu’au lycée, aujourd’hui jusqu’au bac, demain peut-être jusqu’au doctorat. L’alignement sur les élèves en difficulté se justifie par le fait que les autres, «ils s’en sortiront toujours». Ils s’en sortent sans doute, mais à un niveau inférieur à celui qui aurait été le leur si leurs capacités avaient été correctement cultivées. L’excellence pour tous proclamée, cela donne dans les faits l’excellence pour personne.

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Le manque en ingénieurs de bon niveau a une autre cause, qui tient au virage massif et revendiqué de l’économie française vers les services, au détriment de la production. Les écoles d’ingénieurs en tirent les conséquences: de moins en moins écoles d’ingénieurs, de plus en plus business schools, dont beaucoup des meilleurs élèves s’orientent vers la finance et le «conseil».

In fine, cela se traduit-il par une perte de savoir-faire et de souveraineté?

Oui. Lorsque la situation générale se tend, la dialectique du maître et de l’esclave de Hegel revient sur le devant de la scène: que les «chaînes de valeur» se grippent, que la logistique s’enraye, et ceux qui savent faire se retrouvent en bien meilleure position que ceux qui ne savent plus que faire faire.

Vous avez séjourné dans des universités chinoises. Avez-vous pu observer l’investissement de la Chine dans l’enseignement des mathématiques?

À la fin du XIXe siècle, un lettré chinois écrivait ceci: «Les superbes inventions des pays occidentaux nous sont, pour la plupart, inconnues et nous semblent incroyables… Mais, mon grand frère, peut-être allez-vous demander si toutes ces choses presque miraculeuses rendent les hommes plus heureux? C’est une question très difficile à résoudre. Je ne sais pas! Tout ce que je sais, c’est que ces machines travaillent cent fois plus vite que le manœuvre. Vous allez me demander si la vitesse est un bonheur… Je ne sais pas. Je suis seulement persuadé que sans ces inventions techniques et cette vitesse, on ne peut acquérir aucune puissance. Si on ne l’atteint pas, on reste plongé dans l’humiliation. Si l’on veut pouvoir se défendre, il faut absolument être en possession de cette science matérielle.» En Chine, la période qui s’étend de la première guerre de l’opium, en 1839, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale est nommée «siècle de l’humiliation». Et c’est cette expérience qui nourrit la frénésie avec laquelle la Chine s’est lancée depuis lors dans la course technologique.

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Les Chinois procèdent avec méthode, et ont parfaitement compris qu’un développement technologique pérenne suppose une base mathématique de premier ordre. Pendant un temps, ils ont encouragé l’expatriation de nombreux étudiants dans les meilleures universités américaines. Certains de ces étudiants ont préféré rester en Amérique, beaucoup sont revenus au pays, et aujourd’hui, l’université chinoise tourne à plein régime. La politique menée a répondu à des motifs «intéressés»: il s’agissait d’acquérir les moyens de la puissance. Mais si cette politique a réussi, c’est qu’elle a pu faire fond sur des dispositions qui se sont prodigieusement amenuisées en Occident, alors qu’elles sont demeurées très vivaces en Extrême-Orient: à savoir le respect des choses de l’esprit, l’exigence intellectuelle, l’ardeur à l’étude. Il est très stimulant de travailler dans un tel contexte. La question à laquelle je n’ai pas de réponse est la suivante: est-ce que la Chine est prémunie contre l’évolution que nous connaissons, ou bien ne fait-elle que bénéficier d’un retard de quelques décennies dans cette même évolution? Quoi qu’il en soit, son avantage présent est considérable.

Peut-on être une puissance dans notre monde globalisé sans une grande maîtrise des mathématiques?

Non. Les sciences mathématiques de la nature ne sont pas des sciences de la nature, mais des sciences de nos rapports opératoires avec la nature - de là, à la fois, leurs courtes limites philosophiques et leur prodigieuse puissance pratique. Et, comme le disait le lettré chinois, à partir du moment où certains disposent de cette puissance, il faut en disposer également, sans quoi «on reste plongé dans l’humiliation». Pour les pythagoriciens et les platoniciens, la réflexion géométrique était un exercice spirituel, par lequel l’âme apprenait à se détacher des réalités sensibles pour se tourner vers l’intelligible. Il est toujours possible de pratiquer les mathématiques dans cet esprit aujourd’hui. Mais depuis Platon, on a aussi découvert la puissance extraordinaire qu’elles confèrent sur le monde sensible.

(1) «Que s’accomplissent les principes de la pédagogie avancée et que périsse l’école française.»

* Olivier Rey est l’auteur de nombreux essais salués par la critique, comme «Quand le monde s’est fait nombre» (Stock, « Les Essais », 2016), «Leurre et malheur du transhumanisme» (Desclée de Brouwer, 2018) et «Réparer l’eau» (Stock, 2021). Il a également publié, sur le Covid, «L’Idolâtrie de la vie» (Gallimard, « Tracts », 2020).

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L'Humanité

Législatives. Des socialistes divisés sur la question de l’union

Actu

Le PS poursuivait, à l’heure où nous écrivions ces lignes, les négociations avec la FI. L’aile droite du parti voit d’un mauvais œil un accord et est tentée par la dissidence.

Cyprien Caddeo

« L es gauches ne sont pas si irréconciliables que ça ! » voulait croire, mardi 3 mai, Pierre Jouvet. Le socialiste est à la table des négociations avec la FI. Celles-ci se sont étirées toute la journée, sur fond de désaccords sur le nombre de circonscriptions réclamées par le PS, selon les insoumis. Malgré tout, Pierre Jouvet restait confiant : « On est à quelques pas d’un accord historique. » Écologistes et communistes, qui ont respectivement rejoint la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) le 1er et le 3 mai, retiennent leur souffle. « S’il n’y a pas d’accord, ça voudrait dire qu’il y aura peut-être des socialistes en face de nous dans nos circonscriptions. Cela peut nous poser des problèmes sur la constitution finale de notre groupe », s’inquiète un cadre du PCF.

Législatives. Une union pour gagner l’Assemblée

En plus des négociations avec la FI, le PS fait face à une crise interne. La ligne tracée par la direction d’Olivier Faure en faveur d’un accord à gauche est loin de faire l’unanimité. Le PS reste divisé entre son aile gauche et son aile droite sociale-libérale, incarnée par les derniers éléphants rescapés de la Hollandie, qui n’ont pas encore rallié Macron. François Hollande lui-même accuse la direction actuelle de vouloir « faire disparaître » le parti. Ses soutiens ne mâchent pas leurs mots, Jean-Christophe Cambadélis qualifiant l’union de « ralliement sans condition » qui mènerait à un « PS mélenchonisé ».

François Hollande accuse la direction actuelle de vouloir « faire disparaître » le parti.

L’édile du Mans Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture sous Hollande, s’alarme du choix de la « radicalité » et estime qu’ « une partie de l’électorat socialiste préférera s’abstenir ou voter Macron » que voter pour l’union aux législatives. « Mais, enfin, la radicalité, n’est-ce pas aussi ce qui a fait les grandes heures du Parti socialiste ? » rétorque Pierre Jouvet.

1 000 élus évoquent une « reddition »

Les élus PS de l’aile droite pourraient franchir la porte de la Fédération progressiste, conçue par le maire de Dijon François Rebsamen, en vue de regrouper des socialistes soutenant Emmanuel Macron. Il y a aussi la tentation de la dissidence. Signataire d’une tribune paraphée par 1 000 cadres locaux et nationaux, Hélène Geoffroy (adversaire malheureuse d’Olivier Faure au dernier congrès du parti, en 2021) évoque carrément une « reddition » face au dirigeant insoumis, qui imposerait son « diktat ». Parmi ces 1 000 élus, certains réfléchissent à se présenter sans investiture et face à un candidat de la Nupes.

Législatives. Fabien Roussel : « Nous devons répondre à un espoir immense »

Anne Hidalgo et Carole Delga n’ont pas signé cette tribune. La maire de Paris a pourtant fait part à ses proches, fin avril, de son mécontentement vis-à-vis de la stratégie d’Olivier Faure. De là à présenter des candidats de son cru dans les circonscriptions parisiennes ? La présidente de l’Occitanie a, elle, déjà quasiment tranché. Celle qui a souvent eu des mots durs contre la FI a fait état publiquement de son désaccord en présentant dès le 29 avril « ses » candidats dans la région. Une bannière, « L’Occitanie en commun », aurait même été prévue en cas d’accord du PS avec la FI, selon BFMTV. Et le président de la région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, a suspendu son adhésion au PS pour protester contre l’union à gauche. L’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve a annoncé qu’il quitterait le PS si celui-ci la signait.

Ce parti est donc sur le point d’entrer dans un accord historique… mais aussi dans une zone de turbulences. Entre la gauche de rupture avec le libéralisme et la gauche d’accompagnement des réformes libérales, il faudra bien choisir.

parti socialistegaucheLégislatives 2022france insoumise
Le Figaro

Ce déficit commercial français qui va de record en record

Marie Visot

DÉCRYPTAGE - Sur douze mois, le trou atteint désormais 100 milliards d'euros. La réindustrialisation est plus que jamais un enjeu pour l'Hexagone.

« Le déficit commercial dépasse ce trimestre le plus haut niveau historique. » La phrase des Douanes de ce lundi matin pourrait bien devenir une litanie. Compte tenu du contexte géopolitique actuel avec la guerre en Ukraine, de la flambée des prix des matières premières et donc des risques encourus sur la croissance mondiale, la situation des échanges extérieurs de la France n'est pas sur le point de s'améliorer. Loin de là…

Ainsi, Bercy vient d'annoncer que le déficit commercial hexagonal s'était de nouveau creusé de 1,5 milliard d'euros au premier trimestre 2022, pour atteindre 31 milliards. Un record, donc. L'an dernier, à la même époque, ce chiffre se montait à 16,2 milliards.

La douche froide

Cela tient notamment au fait que, en valeur, les importations progressent bien plus vite que les exportations. En mars, notamment, les prix des produits que le pays a achetés à l'étranger ont augmenté de 5 % pendant que ceux qu'il a revendus à l'extérieur ne progressaient que de 2 %.

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Dans le détail, l'export a été sauvé ce trimestre par « le dynamisme des ventes de produits manufacturés, en lien avec la reprise des exportations de matériels de transport dopées par la livraison du paquebot Wonder of the Sea aux États-Unis », soulignent les Douanes. Mais la douche froide est arrivée dès le mois de mars, « les exportations interrompant leur hausse continue depuis le début d'année 2021 et reculant sensiblement ».

Dans ce contexte, les parts de marché de la France se détériorent ce trimestre, « dans le sillage de la baisse tendancielle amorcée au quatrième trimestre 2020 », poursuivent les Douanes. Et il n'y a pas de raison que cela aille mieux rapidement. La guerre en Ukraine et les confinements en Chine pourraient pénaliser les exportations françaises cette année à hauteur d'environ 8 milliards d'euros, a calculé le cabinet Asteres.

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Côté importations, le début d'année est marqué par la flambée des prix des hydrocarbures, en hausse de 4 % en mars et de 19 % sur trois mois. Le solde énergétique se détériore ainsi de 3,9 milliards d'euros en trois mois. L'embargo progressif sur le pétrole russe décidé par l'Europe ne risque pas d'arranger la situation sur les prix.

Souveraineté énergétique

Au total, sur douze mois, le déficit commercial se creuse au niveau inédit de 100 milliards, précisent les Douanes. 2020 s'était soldée sur un déficit, lui non plus jamais ­atteint sur une année, de 84,7 milliards.

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Déficitaire depuis près de vingt ans, la balance commerciale tricolore fait aujourd'hui de notre pays le plus mauvais élève de l'Europe, loin derrière l'excédent allemand de 170 milliards d'euros l'an dernier (lire ci-contre). « La faiblesse de notre commerce extérieur » est « le reflet de la faiblesse de notre économie intérieure », estimait en début d'année, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. Elle tient aussi, insiste une récente note du Cepii, à la politique expansionniste du début des années 2000, se traduisant par une demande accrue des Français pour des produits importés.

C'est bien pour cette raison - ajouté au fait que notre dépendance à certains produits stratégiques a éclaté au grand jour pendant la crise du Covid - qu'Emmanuel Macron a mis sur les rails un plan pour solidifier la base industrielle française qui s'érode puis 30 ans - le secteur pesait 23 % de la richesse produite dans le pays au début des années 1980, il n'est plus que de 13 % aujourd'hui. Il a lancé, en octobre dernier, le programme France 2030 doté de 34 milliards d'euros sur cinq ans pour faire émerger les champions de demain.

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Il s'agit surtout de reprendre la main sur la production en France, de développer la compétitivité industrielle et les technologies d'avenir, mais aussi de regagner en souveraineté énergétique. Et il compte bien poursuivre sa politique fiscale pro-entreprises, via la suppression de la CVAE, cet impôt de production qui plombe leur compétitivité.

Guerre en Ukraine : des images satellites prédisent une perte d'un tiers des récoltes de blé

Le conflit a perturbé la saison des semis, qui est en cours, et obligé les agriculteurs à travailler sous les bombes, avec du carburant difficile à trouver.

Qu'est-ce que la «stagflation», cette menace qui plane sur la France et la zone euro ?

DÉCRYPTAGE - Ce mot bien connu des économistes, mais moins du grand public, nous touche dans notre quotidien.

Easyjet retire des sièges de ses avions face aux pénuries de personnel

La compagnie exploitera désormais sa flotte d'A319 au Royaume-Uni avec un maximum de 150 passagers à bord contre 156 habituellement, et trois membres d'équipage au lieu de quatre.

L'Humanité

Le vote a-t-il mis en évidence une fracture générationnelle ?

Le débat

Lors de l’élection présidentielle, les jeunes se sont davantage abstenus ou ont préféré Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Les plus âgés se sont plutôt tournés vers Emmanuel Macron.

Latifa Madani

Au-delà des écarts entre les générations, c’est la faille de la défiance démocratique que mettent en lumière les résultats des deux tours.

Agathe Cagé Docteure en science politique

Chaque génération a-t-elle désormais son camp politique ? C’est en tout cas le paysage que paraissent dessiner les résultats de la présidentielle 2022 : au premier tour (selon l’enquête Ipsos-Sopra Steria), les 18-24 et les 24-35 ans ont placé Jean-Luc Mélenchon en tête (31 et 34 %) ; les 35-49 et les 50-59 ans, Marine Le Pen (28 et 30 %) ; enfin, la confiance des 60-69 ans et des plus de 70 ans (30 et 41 %) s’est d’abord portée sur Emmanuel Macron. Au-delà de l’apparent paradoxe de voir le plus jeune des candidats plébiscité par les plus âgés des électeurs et le plus âgé par les plus jeunes, les trois grandes classes d’âge se sont prononcées en faveur d’un bloc politique différent. Ces résultats s’inscrivent dans la lignée du premier tour de 2017, où déjà Jean-Luc Mélenchon virait en tête chez les 18-24 ans et Marine Le Pen, chez les 35-59 ans.

Des clivages générationnels se dessinent parallèlement quant au rapport à la politique. Les moins de 35 ans sont les premiers à s’abstenir (à plus de 40 %). Leur éloignement des urnes ne traduit certes pas tant un désintérêt pour la chose publique qu’une pratique alternative de la citoyenneté (marches pour le climat, engagements locaux, vote intermittent, etc.). Il illustre également, pour reprendre les mots de Laurent Lardeux, « le décalage entre les attentes d’une jeunesse très exigeante politiquement et les propositions politiques qui (lui) sont faites ». Le rapport critique des plus jeunes au devoir citoyen n’en fragilise pas moins la démocratie représentative. D’autant plus que des fractures économiques et territoriales traversent cette classe d’âge comme les autres et que les jeunes les plus précaires restent éloignés de toutes les formes d’action politique. Toutefois, c’est davantage l’étendue de la défiance envers les institutions et les responsables politiques qu’une fracture générationnelle que les résultats des deux tours de l’élection mettent en lumière. Cette défiance n’est pas un phénomène générationnel : même si le taux de participation aux élections augmente avec l’âge, le mouvement le plus marquant des dernières années est l’explosion des niveaux d’abstention, quel que soit le scrutin. Ainsi que le souligne Anne Muxel, les jeunes s’inscrivent « dans (la) logique de défiance et d’éloignement vis-à-vis de la classe politique ressentie par la population dans son ensemble ». Au second tour de la présidentielle, les 8,66 % de votes blancs et nuls sont une illustration frappante de la crise française de la représentation : plus de 3 millions d’électeurs se sont déplacés aux urnes pour ne s’exprimer en faveur d’aucun des deux finalistes.

J’écrivais en 2021, dans Respect ! (édition les Équateurs), qu’il y avait urgence à adopter une nouvelle éthique de l’engagement politique et de l’action publique. Urgence à apporter des réponses concrètes au malaise démocratique et à reconquérir la confiance citoyenne. C’est plus que jamais d’actualité. Ignorer la réalité de la défiance présente, c’est mettre en danger les fondements mêmes de notre démocratie.

Cette rupture ne dit rien en elle-même, elle sert de boîte à outils pour comprendre une élection complexe en conduisant à raisonner parfois en termes simplistes.

Luc Rouban Directeur de recherche CNRS, Cevipof Sciences-Po

L’élection présidentielle a souvent été présentée par les commentateurs comme marquée par la fracture générationnelle. Il est vrai que l’abstention au premier tour a touché en priorité les tranches d’âge les plus jeunes (42 % chez les 18-24 ans, contre 23 % chez les 70 ans et plus) et que les premiers ont voté avant tout pour Jean-Luc Mélenchon (à 38 %), alors que les seconds choisissaient surtout Emmanuel Macron (à 41 %). La fracture générationnelle a servi de boîte à outils pour comprendre une élection complexe en conduisant à raisonner parfois en termes simplistes et binaires : les jeunes désargentés préoccupés de l’avenir et de l’écologie, contre les vieux fortunés préoccupés de leur patrimoine. En bref, les jeunes seraient de gauche et les vieux de droite.

Le problème est de savoir ce qu’est un jeune. Si l’on s’appuie sur l’enquête électorale Cevipof-Fondation Jean-Jaurès- le Monde-Ipsos réalisée auprès de 12 600 enquêtés, on voit que les 18-24 ans ont mis en tête Jean-Luc Mélenchon au premier tour (38 %), suivi par Marine Le Pen (21 %), alors que ces proportions s’équilibrent pour les 25-34 ans (31 % et 26 %). Peut-on dire que ces deux tranches d’âge constituent des générations différentes ayant connu des contextes sociopolitiques contrastés ? La différence réside ailleurs, notamment dans le rapport au monde du travail. La moitié des 18-24 ans sont des inactifs, étudiants ou en formation, qui ont voté le plus pour Mélenchon (43 %) alors que ceux qui travaillent dans les catégories populaires ont voté pour lui à 31 % (mais 38 % pour Le Pen). Par ailleurs, peut-on dire que les jeunes seraient par définition de gauche ? Révoltés, sans doute ; de gauche, c’est beaucoup moins clair. Sur l’échelle droite-gauche traditionnelle en 10 points, les 18-24 ans se situent à gauche à 27 %, contre 21 % des 60-69 ans, cette proportion ne descendant que pour les plus de 70 ans (14 %), et ils se situent à droite à 24 % contre 34 % des 60-69 ans et 43 % des 70 ans et plus. Il reste qu’ils sont 13 % à ne pas savoir comment se situer politiquement. L’appartenance aux générations plus anciennes conduit à s’affirmer de droite, ce qui ne veut pas dire que les seniors ont massivement voté pour la droite. Ils ont surtout voté pour Emmanuel Macron, qui est devenu le candidat de droite par défaut. Si l’on fait le total des voix obtenues en suffrages exprimés au premier tour, on voit que les moins de 35 ans ont voté à gauche à 43 %, pour Emmanuel Macron à 20 % et pour la droite en général à 37 %. Les plus de 60 ans, certes, ont bien moins voté à gauche (23 %), mais ils ont surtout bien plus voté pour Emmanuel Macron (37 %) et juste un peu plus à droite (40 %).

La distorsion générationnelle ne dit rien en elle-même. Une analyse de régression menée sur les déterminants du second tour montre que le diplôme explique autant que la tranche d’âge le choix entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Sociologie des électorats et profil des abstentionistes

La démocratie représentative est-elle en crise ? Élections 2022Présidentielle 2022Jeunesse
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Renaissance recrute à droite, la valse des transfuges reprend

Actu

Législatives Le parti présidentiel (ex-LaREM) débauche chez les « Républicains » en vue des élections de juin, se donnant ainsi pour objectif d’aspirer un parti divisé. Du côté de LR, certains tiennent à « remettre les pendules à l’heure ».

Lola Ruscio

C’est la question qui agite la droite depuis plusieurs semaines, et probablement pour les prochains jours. Faut-il ou non rejoindre Emmanuel Macron ? La ligne officielle est pourtant claire : pas d’alliance avec la majorité présidentielle. Malgré l’énergie déployée par la Macronie et Nicolas Sarkozy, qui a appelé son camp à soutenir « l’appel au rassemblement » du président réélu, les cadres LR font bloc derrière Christian Jacob, patron du parti, qui a présenté, samedi 7 mai, un accord entre sa formation, l’UDI et le Nouveau Centre : « 457 candidats sont investis par LR, 59 par l’UDI, 26 par le Nouveau Centre et 1 par Libertés et territoires. »

Le rassemblement affiché masque toutefois mal les divisions de la droite, laminée lors de la présidentielle avec les 4,78 % obtenus par Valérie Pécresse. Voilà plusieurs semaines que des élus locaux se rallient à Emmanuel Macron et que des députés entrent dans la danse. Après le départ de l’élue des Alpes-Maritimes Marine Brenier, proche de Christian Estrosi, Robin Reda a lui aussi rejoint Renaissance (nouveau nom de LaREM). Le député LR de l’Essonne, soutien de Valérie Pécresse pendant la présidentielle, tractait encore pour LR quelques heures avant de devenir macroniste.

Damien Abad représenterait une prise de taille

Interrogé sur cette investiture, Christian Jacob a tenu à remettre les pendules à l’heure : « Nous, la règle, elle est claire et sans ambiguïté, il n’y a pas de double appartenance aux “Républicains”. On ne peut pas être LR et dans la majorité présidentielle. » Un candidat LR a dans la foulée été investi contre Robin Reda. Pour autant, Christian Jacob minimise la portée de ce départ : « On nous en avait annoncé il y a un mois une cinquantaine, puis on est passé à une trentaine, puis à une dizaine, maintenant entre cinq et sept… Là, il y en a un. »

D’autres défections pourraient cependant apparaître. Le jour du lancement de la campagne des élections législatives de LR, Constance Le Grip, une sarkozyste et ex-­députée européenne, a reçu l’investiture Renaissance dans la 6e circonscription des Hauts-de-Seine. Autre transfuge : Emmanuelle Haziza dans la 6e circonscription du Rhône. Mais c’est surtout le président des députés LR, Damien Abad, élu dans l’Ain, qui s’apprêterait à franchir le pas, ce qui représenterait une prise de taille. Son nom pourrait s’ajouter à la liste de ceux qui ne souhaitent pas rester dans l’opposition, et se sentent des proximités idéologiques avec Emmanuel Macron. Renaissance, qui a déjà dévoilé les 450 investitures pour les élections législatives, n’a d’ailleurs pas encore divulgué l’identité du candidat investi dans la circonscription en question.

Le bloc de droite sera, quoi qu’il arrive, divisé électoralement dans le pays puisque LR et Renaissance s’affronteront dans plus de 450 circonscriptions. La Macronie a d’ailleurs officiellement investi des marcheurs face à plusieurs candidats LR qu’elle espérait jusqu’ici séduire et capter. C’est le cas de Guillaume Larrivé dans l’Yonne, de Sébastien Huyghe dans le Nord, de Virginie Duby-Muller en Haute-Savoie et de Philippe Juvin dans les Hauts-de-Seine, qui restent donc chez LR.

Législatives 2022droiteles républicainsLaREM
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Leçons

Billet

Maurice Ulrich

François Hollande va rester au PS. Il l’a dit lundi matin sur France Inter. On ne sait pas ce qu’il pense y faire. L’union à gauche, dit-il, est souhaitable et souhaitée mais pas avec un accord tel que celui de la semaine passée « qui ne permet même pas la victoire ». On ne sait pas ce qu’il propose. Mais il met en garde : « Si dans cinq ans, il y a une extrême droite à ce même niveau et une gauche radicale qui n’a pas la crédibilité nécessaire, on se retrouvera avec ce bloc central qui est d’ailleurs de plus en plus à droite et qui n’offre aucune alternative »… Bien, merci pour la leçon. À cela près que, sauf erreur, c’est à l’issue de son quinquennat, avec une gauche réaliste, réformiste et de gouvernement, disait-on, qui avait tous les pouvoirs ou presque – villes, départements, régions, Assemblée nationale et même Sénat –, que l’on s’est retrouvé en 2017, déjà, avec une extrême droite à ce niveau et ce bloc central et droitier. Comme victoire, on fait mieux, quant à la crédibilité…

le billet de Maurice Ulrich
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Violences sexuelles, PPDA ne comprend toujours pas

Actu

Accusé par 16 femmes de violences sexuelles, voire de viols, l’ex-présentateur vedette du 20 heures de TF1 annonce qu’il porte plainte contre elles pour « dénonciation calomnieuse ». Une violence de plus.

Olivier Chartrain

Récemment décrit comme menant une « vie de paria » à la une de « Paris Match », Patrick Poivre d’Arvor va quand même avoir du mal à faire pleurer dans les chaumières. Depuis les premières accusations de viol portées contre lui en janvier 2021 par la journaliste et écrivaine Florence Porcel, plus d’une vingtaine de témoignages de femmes sont venus accabler l’ancien présentateur vedette du 20 heures de TF1, débouchant sur quinze autres plaintes – dont six pour viol. Mais la star déchue persiste dans le déni : son avocat a annoncé, le 27 avril, avoir déposé plainte contre seize de ses accusatrices pour « dénonciation calomnieuse ». Selon les extraits parus dans la presse, le texte de cette plainte les décrit comme des « journalistes ou écrivains en mal de renommée », qui regrettent « de ne pas avoir bénéficié de davantage d’égards, voire d’un simple regard, de la part d’un homme qu’elles ont longtemps admiré ». « Éconduites ou ignorées », elles chercheraient une « vengeance tardive », poursuit ce texte hallucinant qui dénonce encore, sans surprise, un soi-disant « retour du puritanisme et de la censure ».

Ainsi le prédateur sexuel présumé devient une victime et les plaignantes des agresseuses. « La violence des propos dit exactement quel est le personnage », a réagi l’une d’entre elles, Emmanuelle Dancourt. L’association #MeTooMedia a dénoncé « des tentatives d’intimidation ». Mais plusieurs plaignantes se sont réjouies : « J’attends que la procédure - bâillon se transforme en procès, et qu’on puisse toutes défiler à la barre », a commenté Hélène Devynck, ex-journaliste à LCI. « Nous allons avoir un procès, nous qui en étions privées pour prescription ! Les yeux dans les yeux Patrick », a ironisé Emmanuelle Dancourt. Comme Denis Baupin, qui avait vu en 2019 le procès en diffamation intenté à ses dénonciatrices se retourner contre lui, PPDA risque un violent effet d’arroseur arrosé. Il va falloir que les prédateurs sexuels finissent par comprendre que le temps de la tolérance et de l’impunité est bel et bien terminé.

Charivari
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Ukraine. Mensonge de Washington : des archives de l'Otan classées secret-défense le prouvent

Actu

Un document, publié par Der Spiegel, souligne que des accords ont bel et bien été passés avec Moscou, dès 1991, pour ne pas élargir l’Alliance atlantique « au-delà de l’Elbe ».

Bruno Odent

C’est écrit noir sur blanc. Comme le révèle Der Spiegel, un document émanant des Archives nationales britanniques confirme la thèse avancée par Moscou de l’existence d’un engagement de Washington et des puissances occidentales à ne pas étendre l’Alliance atlantique vers l’Est.

Ce texte, longtemps classé secret-­défense, a été remonté des profondeurs des Archives par le chercheur états-unien Joshua Shifrinson, professeur à l’université de Boston. Il fait état du procès-verbal d’une réunion des directeurs politiques des ministères des Affaires étrangères des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne, tenue à Bonn le 6 mars 1991. Le thème était « la sécurité en Europe centrale et orientale ».

Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez nos analyses et décryptages.

Sans la moindre ambiguïté, les participants britanniques, états-uniens, français et allemands couchent sur le papier leur engagement à circonscrire l’Alliance atlantique au territoire de l’Allemagne unifiée, mais pas au-delà. Une telle expansion serait « inacceptable », est-il dit explicitement.

Position convenue avec Helmut Kohl

« Nous avons clairement indiqué, lors des pourparlers 2 plus 4 (rencontres diplomatiques alors convoquées pour organiser l’unification allemande, avec la participation de la RFA et de la RDA, ainsi que des États-Unis, de l’URSS, du Royaume-Uni et de la France – NDLR), que nous n’étendons pas l’Otan au-delà de l’Elbe, » explique Jürgen Chrobog, le représentant de la RFA, avançant une position bien entendu convenue avec le chancelier de l’époque, Helmut Kohl. Et d’expliciter, cité par le journal : « Par conséquent, nous ne pouvons pas proposer à la Pologne et aux autres pays d’adhérer à l’Otan. »

Russie-Ukraine. Yannick Quéau : « L’enlisement militaire revêt un risque nucléaire »

Comme en attestent ces mêmes Archives, le représentant de Washington, Raymond Seitz, y exposait la position et les garanties fournies par son pays : « Nous avons clairement fait savoir à l’Union soviétique – dans les pourparlers 2 plus 4 et aussi dans d’autres négociations – que nous n’avions pas l’intention de profiter du retrait des troupes soviétiques d’Europe de l’Est… » Et d’avaliser en toutes lettres un engagement à ne pas étendre l’Otan vers l’Est « que ce soit de manière formelle ou informelle ».

À l’époque, il fut également convenu de renforcer la stabilité et la sécurité en Europe centrale et orientale par des accords bilatéraux et dans le cadre de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe. Une occasion historique était donnée d’étendre les prérogatives de cette organisation, destinée à surmonter le bellicisme de la guerre froide et issue de la politique de détente et d’ouverture à l’Est de l’ex-chancelier allemand Willy Brandt.

Guerre en Ukraine. Comment l’Europe est devenue actrice du conflit

Ce qui n’a pas résisté par la suite à la conception surarmée et impériale des États-Unis en guise de sécurité collective. En dépit de la disparition de l’organisation militaire adverse, le pacte de Varsovie, Washington a en effet, avec la complicité de la plupart des dirigeants occidentaux, entamé un forcing pour étendre l’Otan et impulser, de fait, une nouvelle course aux armements en exigeant que chacun des États membres participe à son financement à hauteur de 2 % de son PIB.

Les États-Unis n’ont cessé de mentir

Ces révélations peuvent être corroborées par plusieurs autres documents ou témoignages de l’époque. Ainsi, le Monde diplomatique rapporte-t-il les propos de l’ex-secrétaire d’État, James Baker, en poste au moment des discussions préludes à la réunification allemande. Il assure alors à trois reprises à Moscou, dans des rencontres officielles avec des représentants des autres grandes puissances occidentales : « La juridiction militaire actuelle de l’Otan ne s’étendra pas d’un pouce vers l’Est. »  (1)

Ces multiples preuves de l’engagement, qui était celui de Washington sur ce point, soulignent les responsabilités plus que partagées du président états-unien, Joe Biden, de son secrétaire d’État, Antony Blinken, et du secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, dans la montée actuelle des périls. Prolongeant une certaine diplomatie états-unienne, si tristement mise en scène par l’ex-secrétaire d’État, Colin Powell, quand il s’est agi de justifier l’invasion de l’Irak, les dirigeants états-uniens n’ont cessé en effet de mentir sur l’Otan, affirmant que l’Occident n’aurait offert à Moscou aucune garantie sur le futur périmètre de l’Alliance. Pour faire, par contre, référence en toute occasion à un « droit international inaliénable » de l’Ukraine à rallier le pacte militaire de son choix… 

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Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?

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Insoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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VIDÉO. Présidentielle. Après la déception du premier tour, des militants de gauche défient Macron

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Plusieurs centaines de manifestants, principalement des étudiants, ont protesté dimanche soir contre la réélection d'Emmanuel Macron place de la République à Paris.

Peu après l'annonce de la victoire du président sortant sur Marine Le Pen, ils étaient plusieurs centaines de manifestants à se rassembler place de la République à Paris, malgré un fort déploiement des forces de l'ordre et la présence de la BRAV ( Brigades de répression des actions violentes motorisées).

Les manifestants ont déployé une banderole proclamant "Ce qu'on n'aura pas par les urnes, on l'aura par la rue" avant de reprendre aux cris de "Macron nous fait la guerre et sa police aussi".

Envie de se battre

"C'est un soulagement en demi teinte car on n'a pas Le Pen au pouvoir mais on se retrouve avec Macron pour 5 ans de plus mais on a envie de se battre" nous explique Inès, étudiante de 23 ans et militante socialiste.

Pour Manon, le combat continue : "j'aimerai bien qui y ait une opposition partout, dans la rue, dans les lieux de travail, à l'Assemblée nationale et qu'on arrive à fédérer notre colère dans quelque chose de constructif et collectif".

Un rassemblement qui s'est déroulé dans le calme malgré quelques tensions plus tard dans la nuit.

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VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris

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À l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse. 

Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain. 

Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange. 

En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite. 

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Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?

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Face à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs. 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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Ce qui est nouveau

Éditorial

Maurice Ulrich

On ne saurait abuser de la formule historique, quand bien même la musique de Lully donnait à la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron pour son deuxième mandat un petit air de sacre. « Qui t’a fait roi ? » avait rétorqué en son temps un certain Aldebert de Périgord à Hugues Capet, lui rappelant ainsi comment il avait accédé au trône. Mais on avait le sentiment, tout de même, malgré ou à cause de la présence de 450 invités, parmi lesquels les deux précédents présidents de la République, qu’il manquait du monde et qu’était occultée un peu trop vite la réalité politique de cette réélection et de son second tour. En clair, le vote de toutes celles et ceux, quelques millions, qui n’ont mis qu’à contrecœur, voire avec au creux du ventre une sorte de rage d’y être contraint, un bulletin Macron dans l’urne.

« Le peuple français a fait le choix d’un projet clair et explicite d’avenir », a cru pouvoir affirmer le président dès ses premiers mots. Avec la retraite à 65 ans ? Et, pour lui, « un peuple nouveau a confié à un président nouveau un mandat nouveau ». Plus blanc que blanc et passé à la machine, mais déterminé. « Nous allons continuer à nous attaquer aux inégalités à la racine », a-t-il assuré. Continuer ? C’est pour le moins osé, quand les actes fondateurs du quinquennat avaient été la suppression de l’impôt sur la fortune et la baisse des APL.

La légitimité du président n’est pas en cause. Mais les chiffres sont là. Les 30 % gagnés au second tour ne viennent pas du ciel ou d’un tour de passe-passe, mais de la gauche, celle des grandes villes et celle, il faut le dire fort et haut, des cités populaires, des banlieues. Aubervilliers, par exemple, en Seine-Saint-Denis. À quelques voix près, 60 % au premier tour pour Jean-Luc Mélenchon et 16 % pour Emmanuel Macron qui recueille 76 % au second tour. 16 plus 60, 76 !

Aubervilliers, avec, samedi, le premier meeting de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, pour la première fois depuis des décennies les formations de gauche et écologistes ensemble. Pour gagner. C’est ça qui est nouveau.

EditorialLégislatives 2022gaucheNupes
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VIDÉO. Morts au travail. Syndicats et associations tirent la sonnette d’alarme

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Un rassemblement s’est tenu aux abords du ministère du Travail afin de dénoncer les accidents mortels du travail, toujours plus nombreux en France. Une mobilisation qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la sécurité et de la santé au travail, ce jeudi 28 avril.

Franck Cartelet

Le sujet de la vie au travail est resté étonnamment absent des débats liés à l’élection présidentielle et pourtant il concerne des millions de salariés. C’est le 28 avril qui a été choisi par l’OIT (Organisation internationale du travail) depuis 1996, afin de rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail. Une mobilisation qui avait pour mot d’ordre cette année : « Halte à l’impunité patronale ! ». 

A cette occasion, la Confédération européenne des syndicats (CES) met en garde : « si rien n’est fait pour rendre les lieux de travail plus sûrs, l’union européenne aura à déplorer plus de 27.000 décès d’ici 2029.»

Cordistes en colère

Une délégation de « cordistes en colère » s’est associée à l’évènement. Selon Grégory Molina, cordiste intérimaire en province : « Un manque de formation, d’informations et d’encadrement sur les chantiers liés avec une grande précarité de nos missions ne nous permet pas de mettre en avant notre droit de retrait car le risque serait de perdre son emploi ».

2.000 inspecteurs du travail 

Selon Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe communiste au Conseil de Paris, il est utile de commémorer cette journée afin de rendre visible les morts au travail et ne pas les oublier. « En 10 ans, l’inspection du travail a perdu 16% de ses salariés »,..., « Aujourd’hui en France, il n’existe plus que 2.000 inspecteurs du travail » s’alarme l’élu de Paris.

Conscients des risques liés à la sécurité au travail

Quand à Frédéric Mau, secrétaire fédéral de la CGT Construction, il tient à préciser que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail sont bien plus conscients des risques liés à la sécurité au travail. Le responsable syndical conclut en précisant : « Il suffit de comparer les moyens mis en place pour le code républicain de la route et les moyens mis en place pour le code républicain du travail ».

L'Humanité

Législatives. Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes

Altermondialiste, avocate, boulanger, soignant… et bientôt députés ? La Nouvelle Union populaire met en avant la diversité de ses candidats et des luttes qu’ils incarnent. Portraits de quatre d’entre eux.

L’avocate nordiste qui veut un droit pour les générations futures

Sarah Kerrich-Bernard Avocate et secrétaire de la fédération PS du Nord

La théorie des gauches irréconciliables édictée par Manuel Valls, elle n’y a jamais cru. « De là où je viens, dans les Hauts-de-France, c’est impossible d’y apporter du crédit : c’est l’union qui a nous permis d’envoyer à nouveau des élus à la région », assure Sarah Kerrich-Bernard, maintenant candidate socialiste dans une circonscription du Nord. Alors, samedi, sur l’estrade de la convention de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, cette avocate en droit public s’est sentie « galvanisée », car « enfin on a parlé des sujets qui intéressent les gens ». La socialiste de 29 ans a notamment parlé d’écologie et de son souhait de voir naître un « droit des générations futures ». « Nous allons passer des États solitaires aux États solidaires. Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces », a-t-elle annoncé, enthousiasmée par le rassemblement.

 Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces. 

Elle s’est revue en 2010 lorsque, à 17 ans, elle pousse la porte de la fédération PS du Nord pour y adhérer avec « l’envie de participer à un combat plus grand » que soi. Le parti à la rose est alors « celui qui pouvait fédérer » la gauche. Aujourd’hui, à cause des trahisons du quinquennat Hollande, il s’est « désagrégé », au point qu’avec le score d’Anne Hidalgo (1,7 %), Sarah Kerrich-Bernard était au bord de la rupture avec le PS : « Soit le parti faisait le choix de l’union, soit il faisait le mauvais choix et je ne voyais pas comment continuer. » Le conseil national, dont elle est membre après avoir soutenu deux fois l’actuel numéro 1, Olivier Faure, choisit la première option. Et elle décide de relever le drapeau socialiste dans une région qui ne compte plus aucun député socialiste depuis 2017. Après avoir été responsable départementale des Jeunes socialistes puis conseillère régionale, Sarah Kerrich-Bernard est désormais à la tête de la deuxième plus grosse fédération socialiste du pays. D’origine marocaine, cette fille d’enseignants compte maintenant s’asseoir sur les bancs de l’hémicycle du Palais-Bourbon. 

Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoire

Le boulanger solidaire qui ne voulait pas faire de politique

Stéphane Ravacley Artisan

Une grève de la faim comme entrée en politique. En janvier 2021, Stéphane Ravacley, boulanger à Besançon depuis 1985, voit soudain la presse débarquer dans son fournil pour relayer son combat en faveur de son apprenti guinéen, Laye Fodé Traoré. Mineur isolé, celui-ci venait de recevoir, à ses 18 ans, une obligation de quitter le territoire français, et doit sa régularisation à la lutte acharnée de son patron. Ce dernier, qui n’avait « jamais voulu faire de la politique », va alors fonder avec d’autres entreprises dans la même situation l’association Patrons solidaires pour « battre le fer ensemble contre les préfectures » et porter, avec le sénateur PS Jérôme Durain, une proposition de loi. Elle se fracassera sur la « grande déconnexion entre les élus et la réalité du terrain », que le boulanger, candidat dans la 2e circonscription du Doubs, veut « révolutionner » en posant son tablier sur les bancs du Palais-Bourbon.

À l’Assemblée nationale, c’est son parcours, son ancrage sur le terrain et son « humanisme » qui guideraient sa députation. Le boulanger de 53 ans veut poursuivre son combat pour les mineurs isolés, étrangers comme français, en proposant de « les accompagner jusqu’à 25 ans et non 18 ans pour les protéger et les insérer doucement dans le monde du travail ». Il serait aussi un des premiers députés artisans et veut porter « la voix des petites entreprises des villages et petites villes », qu’il veut « redynamiser en réimplantant l’artisanat ». Originaire d’une famille de paysans de Bonnevent-Velloreille, commune de moins de 400 habitants en Haute-Saône, il promet aussi de défendre le monde de l’agriculture, avec le but de le « sortir de sa dépendance vis-à-vis de la grande distribution ».

Investi par EELV, Stéphane Ravacley ne prendra pas pour autant sa carte au parti afin de « garder (sa) liberté de ton et de conscience ». Pour faire de la politique autrement et « pour les gens », il se forme depuis quelques mois à l’Académie des futurs leaders pour apprendre à « construire un argumentaire et savoir rester soi-même dans ses prises de parole, pour ne surtout pas singer le monde politique ». F. L. D.

Un médecin communiste à élire de toute urgence

Loïc  Pen Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise)

Cette fois, il y va pour gagner. Déjà candidat du PCF en 2007 et 2012 dans la 7e circonscription de l’Oise, Loïc Pen se présentait pour faire vivre les idées communistes. En 2022, il a de réelles chances de les porter à la tribune de l’Assemblée nationale . « C’est la première fois qu’on a une gauche rassemblée et crédible pour gagner », assure le médecin de 54 ans. Ce malgré un score important de l’extrême droite dans cette circonscription à la présidentielle, dont il combat l’imposture sociale avec les diverses forces militantes de gauche, qui n’ont pas attendu la Nupes pour s’unir.

Dans cette bataille, il peut compter sur des convictions certaines et intactes depuis près de quarante ans. En 1984, avant ses 16 ans, le tournant de la rigueur du PS et le mouvement pour la libération de Mandela le poussent à adhérer au PCF. Ses idéaux et ses combats se renforceront au fil de son parcours professionnel. Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise), il vit de près « l’austérité qui pèse sur les services publics, aujourd’hui dans un état de déliquescence proche de l’effondrement en ce qui concerne l’hôpital public ».

Lui qui espère, avec la gauche rassemblée, « faire élire des gens qui connaissent les problématiques réelles de différents secteurs » souhaite continuer à exercer à l’hôpital, même dans un temps réduit, s’il devient parlementaire. «  Je ne veux pas perdre cet ancrage et le vécu quotidien, qui est très nourrissant », explique celui qui a aussi été chroniqueur vidéo pour l’Humanité, pendant la crise sanitaire. Comme urgentiste et syndicaliste CGT, Loïc Pen a ainsi développé des idées et des solutions concrètes pour stopper cette spirale mortifère pour les services publics de la santé : « Réinvestir massivement dans l’hôpital, arrêter d’emprunter à des taux pas possible aux banques privées, balayer la tarification à l’activité, repenser la gouvernance pas seulement à l’hôpital mais dans toute la santé… » Actuellement responsable du service de l’unité pénitentiaire rattaché à l’hôpital de Beauvais, Loïc Pen souligne aussi « les liens extrêmement étroits entre la médecine et le social », qui guideraient ses prises de parole et de position à l’Assemblée.

La militante altermondialiste qui a toujours été d’attaque contre le néolibéralisme

Aurélie Trouvé Agronome et ancienne porte-parole d’Attac

Qu’il vente, qu’il neige ou qu’il pleuve, elle ne fait jamais défaut à la lutte. Dans la rue, elle a toujours été là, souvent en tête de cortège ou micro à la main. Pendant quinze ans, Aurélie Trouvé a été l’un des visages de l’altermondialisme, tantôt porte-parole d’un contre-G7, tantôt candidate, « pour le symbole », à la tête du Fonds monétaire international (FMI) face à Christine Lagarde. Mais, début décembre, celle qui est alors porte-parole de l’ONG Attac décide de tourner la page pour entrer en politique. Son objectif ? « La conquête des institutions ». Comment ? En rejoignant la campagne de Jean-Luc Mélenchon. « Psychologiquement, ça a été dur mais je suis convaincue d’avoir fait le bon choix : je suis restée dans la même famille », raconte-t-elle, la gorge serrée.

La candidate se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ».

Aujourd’hui, Aurélie Trouvé, habitante de Seine-Saint-Denis depuis une quinzaine d’années, est candidate dans la très populaire 9e circonscription du département, où la sortante FI Sabine Rubin ne brigue pas un nouveau mandat. Ici, Jean-Luc Mélenchon a tutoyé les 50 % au premier tour de la présidentielle. « C’est là que l’on vit puissance 10 les dégâts sociaux et environnementaux de Macron. Je ne voulais pas aller ailleurs », explique cette agronome de 42 ans.

Dans son dernier livre, le Bloc arc-en-ciel, elle rêvait d’unir « le rouge du syndicalisme et du communisme, le vert de l’écologie, le violet du féminisme, le jaune des insurrections populaires et le spectre multicolore des luttes antiracistes et LGBTQ+ ». Ces dernières semaines, Aurélie Trouvé a été l’une des chevilles ouvrières de l’accord entre les gauches pour former la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, dont elle préside le parlement de campagne. Inspirée par la première campagne d’Evo Morales en Bolivie, où elle a fait un stage en 2002, elle se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ». Pour changer la vie des Français, cette coureuse de demi-fond à haut niveau voudrait porter une mesure à l’Assemblée nationale : les cantines bio, locales et 100 % gratuites pour tout le monde.

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Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoire

Actu

La nouvelle alliance baptisée Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) a présenté les axes de son programme et plusieurs de ses candidats à Aubervilliers ce samedi. Dans une ambiance joyeuse et déterminée, elle a affirmé son objectif : conquérir le pouvoir lors des législatives de juin.

Benjamin KönigAurélien Soucheyre

Une foule compacte et heureuse, des sourires, un air de retrouvailles et un esprit résolument conquérant : il flottait comme un parfum de rendez-vous historique aux Dock Pullman, à Aubervilliers, pour le lancement de la campagne de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. Le public, fervent, entonne à plein poumons « On va gagner ! » - le leitmotiv de l’après-midi -, lorsque Marine Tondelier, l’opposante historique du Rassemblement national à Hénin-Beaumont et candidate (EELV) de la Nupes, prend la parole avec l’eurodéputée FI Manon Aubry, co-animatrice de la « première convention » de ce rassemblement historique de la gauche.

Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?

Le V de la victoire

« Dans la salle il y a des insoumis, des communistes, des socialistes, des écologistes, tous ensemble ! » lance l’insoumis Manuel Bompard lorsqu’il débute son discours. La cheville ouvrière des négociations de l’accord ne cache pas son contentement devant cette convergence « malgré nos différences, nos histoires respectives, face à l’urgence, pour construire un avenir en commun. » Et de rappeler que « 32 % des votes ont suffi à Emmanuel Macron pour s’assurer une majorité absolue en 2017. 32 % ? Chiche ! » sourit-il, désignant l’objectif d’une « vague d’espoir qui se lève ». Une vague symbolisée par le logo, dévoilé par Marine Tondelier : le V « qui en grec se dit « Nu », rappelle l’écologiste. « Non pas que nous n’ayons plus rien à cacher entre nous », plaisante-t-elle, mais pour « le Nu de la Nupes et le V de la victoire ».

Législatives. Fabien Roussel : « Nous devons répondre à un espoir immense »

Lorsqu’Olivier Faure s’avance vers le pupitre, très applaudi et visiblement ému, le premier secrétaire du PS saisit la portée du moment. Il vient parler de la clarification qui s’est opérée chez les socialistes et revient sur la loi El Khomri de 2016. « Il est où le progrès lorsque l’on prive les salariés de droits qu’ils ont conquis durement ? » dénonce-t-il. Avec humour, il parle des avertissements qu’on lui a lancés : « On m’a dit que vous étiez des sauvages… » ironise-t-il.  « Mais qui sont les vrais sauvages dans ce pays ? Ce sont celles et ceux qui font tout pour que ceux qui exploitent la planète et les gens restent en place. » Celui qui a eu le courage d’arrimer à nouveau le PS à une gauche de transformation résume l’espoir nouveau que lève la Nupes : « Pour une fois, ne votez pas contre, mais votez pour ce que vous croyez ! »

«Nos adversaires sentent que nous pouvons gagner»

Cette joie de voir l’union réalisée est au cœur des discours de nombreux dirigeants : « Nous revoilà ! » sourit Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, qui insiste : « Si cette union suscite autant de critiques, c’est que nos adversaires sentent que nous pouvons gagner ». « Les communistes sont heureux d’être là ! » lance lui aussi Fabien Roussel. Une satisfaction de voir enfin ce rassemblement qui traverse aussi les militants présents. Sofia regarde les visages des dirigeants qui se succèdent à la tribune, unis, et lâche : « C’est tellement beau ! Si on m’avait dit ça il y a deux semaines… Tant de gens qui ont tant en commun et arrêtent de se diviser pour enfin gagner. Je suis émue ! » Même son de cloche pour Damien, qui ne cache pas sa joie : « Je suis hyper content. À l’intérieur de moi ça chauffe ! Je me bats pour le rassemblement à gauche et j’attends ça depuis tellement longtemps… C’est historique et c’est jouissif ! On peut gagner, chasser Macron et changer la vie », s’enthousiasme-t-il.

Législatives. La gauche ne peut plus se diviser pour laisser Macron mieux régner

De ce rassemblement, le secrétaire national du PCF en parle comme un « événement important pour des réformes de progrès à portée de main ». Le SMIC à 1400 euros net « avec des cotisations pour financer la Sécu », le revenu étudiant dès septembre et « la retraite à 60 ans, enfin, ainsi que le rétablissement des CHSCT et l’entrée des salariés dans les CE et les CA », liste-t-il. Un programme ambitieux qui nécessite aussi une mobilisation populaire, rappelle Aurélie Trouvé, l’ex-porte parole d’Attac et candidate FI en Seine-Saint-Denis : « Nous avons besoin des mouvements sociaux. »

La présidente du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot, cible d’abord celles et ceux qui se sont livrés à des attaques outrancières, voire infamantes, contre l’accord à gauche : François Bayrou, Eric Woerth et Jordan Bardella, ou bien… Le Figaro, dont un éditorial dépeint la Nupes comme un « soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Puis elle évoque ce qui anime positivement la gauche : « Oui, nous sommes de fervents partisans de l’implication populaire, partout et tout le temps, dans la République ! » Et alors qu’Adrien Quatennens - qui s’insurge notamment « contre la retraite à 65 ans, injuste, cruelle et inefficace » - parle de l’union comme d’un « signal puissant dans tout le pays », Fabien Roussel met l’accent sur la possibilité de « refonder une République sociale, démocratique et laïque, et que la France parle de paix ».

Urgences sociales, démocratiques, écologiques

La convention est aussi l’occasion de la présentation de plusieurs candidats, venus de toute la France, issus de tous les métiers et partis politiques, militants syndicaux ou associatifs. À l’instar de Rachel Kéké, candidate insoumise dans le Val-de-Marne, qui a mené la lutte de 22 mois des femmes de chambre d’Ibis : « Sans nous, il n’y a pas de France ! » harangue-t-elle, devant un public qui lui réserve une ovation. Puis Jérôme Guedj, socialiste candidat dans l’Essonne, n’oublie pas de remercier et faire applaudir tous les candidats qui se désistent pour permettre le rassemblement opéré. Au total, une vingtaine de candidats qui parlent chacun de leur expérience selon trois thèmes centraux : les urgences sociales, démocratiques et écologiques – cette question irriguant l’ensemble des interventions. L’école est également au centre des préoccupations, notamment avec Bruno Nottin, candidat PCF face au ministre Jean-Michel Blanquer, appelle à refonder le service national de l’éducation plutôt qu’à le détruire pour mieux le marchandiser. Il fait huer le ministre de l’Éducation nationale et ajoute : « Notre force, c’est l’union, elle décuple notre pouvoir. »

La Macronie au bord de la crise de nerfs

Les orateurs n’oublient pas, outre le chef de l’État, de décocher quelques flèches à l’opposant préféré de ce dernier : l’extrême droite. « Face à elle, nous répondons : respect, dignité, égalité », martèle Fabien Roussel, qui rend hommage, comme d’autres, à Marine Tondelier, qui subit au quotidien la violence du clan Le Pen à Hénin-Beaumont. Au pupitre, Jean-Luc Mélenchon manie l’ironie : « Le FN, c’est un vote qui ne sert absolument à rien : quand ils sont élus députés, ils ne viennent pas. » C’est le dirigeant insoumis qui clôture la convention, avec un discours placé sous le signe de l’Histoire : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous », a-t-il débuté, citant Paul Eluard. Puis il rend hommage aux « plus de 1500 candidats qui se sont retirés pour une cause plus grande que (leur) personne ». Mais également à tous les candidats de gauche à la présidentielle : « Personne dans notre famille n’a été en dessous de la tâche qui lui avait été confiée », mesure-t-il, avant de réaffirmer qu’i l « faut jeter la rancune à la rivière », car la Nupes est une « nouvelle façon de faire l’histoire ».

Une nouvelle page

Précisément, c’est ce moment historique sur lequel s’est attardé le discours de celui que l’accord à gauche a désigné comme premier ministre en cas de victoire : « La Nupes, c’est la gauche qui s’unit, mais c’est une nouvelle page. Il va falloir, travailler, créer, expliquer (…) Et ça se fera pas la discussion et la fraternité », poursuit-il, ajoutant que « notre problème n’est pas la compétition, mais l’émulation » avec un objectif à portée de main : remporter les législatives, et gouverner le pays. Comme à son habitude, il ponctue son propos de traits d’humour : « On s’est bien fait à LaREM, alors pourquoi pas à la Nupes ? » Jean-Luc Mélenchon rappelle surtout le sens profond du combat de la gauche, face à un « capitalisme de notre époque incapable de se corriger car il profite des turpitudes qu’il provoque ». Sans oublier la guerre, dédiant « au peuple ukrainien notre ferveur d’aujourd’hui ». Et de finir par une citation de Victor Hugo : « Tenir bon, tenir tête, voilà l’exemple dont les peuples ont besoin. » Après avoir entonné une Marseillaise à pleins poumons, le public se retrouve devant l’entrée, puis repart gonflé à bloc. Pour beaucoup vers l’arrêt de métro voisin. Son nom : Front populaire.

VIDÉO. Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale.

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Législatives. Le conseil national du PS valide l’accord à gauche

Actu

Les près de 300 membres du conseil national du Parti socialiste ont confirmé par 167 voix contre 101 et 24 abstentions un accord historique à gauche. Insoumis, écologistes, communistes et socialistes partiront unis dans la bataille des législatives. Le PS, profondément divisé, renoue un peu plus avec la gauche et tourne le dos aux années Hollande.

Aurélien Soucheyre

C’est avec 62 % des voix, après trois heures de débat, que l’accord programmatique et électoral défendu par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a été validé par le conseil national de la formation. Le parti rejoint donc, c’est désormais certain, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) aux côtés de la FI, d’EELV et du PCF. Tous partiront groupés aux législatives des 12 et 19 juin dans le but de conquérir l’Assemblée nationale.

La gauche renoue avec ses fondamentaux

Rien n’était gagné d’avance tant cet accord divise le PS, arrivé à un carrefour de son histoire. D’un côté, les défenseurs du bilan de François Hollande et d’une ligne social-libérale, hostiles à une union impulsée par la France insoumise. De l’autre, la direction actuelle du PS, qui regarde davantage à gauche, et tire des résultats à l’élection présidentielle (21,95 % pour Jean-Luc Mélenchon contre 1,75 % pour la candidate socialiste Anne Hidalgo) l’enseignement que les électeurs de gauche veulent son rassemblement.

« C’est la première fois que la gauche se retrouve depuis très longtemps. Nous ne sommes pas irréconciliables, nous sommes même en train de démontrer que nous sommes conciliables », a déclaré Olivier Faure après le vote. « Ce soir, c’est un moment de clarification, ce vote dit à quel espace politique nous appartenons. Avec Macron ou avec Jean-Luc Mélenchon, les écologistes et les communistes ? Nous disons que nous sommes dans un espace politique qui est celui de la gauche et que nous n’en bougerons pas », a-t-il conclu.

« Nous gardons notre boussole de gauche »

De nombreux ténors du PS avaient auparavant attaqué ou fait savoir leur rejet de cet accord. Dont François Hollande, deux de ses anciens premiers ministres (Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve qui a claqué la porte du parti), mais aussi l’ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, et les actuels présidents de région Loïg Chesnais-Girard (Bretagne) et Carole Delga (Occitanie). En cause : l’accord programmatique passé avec la Nupes et la répartition des circonscriptions, dont 70 sont prévus pour le PS. Mais quatre circonscriptions de députés PS sortants n’ont pas été réservées aux socialistes. Celle où Lamia El Aaraje était élue à Paris notamment. Une motion a été votée pour que le PS retourne négocier avec la FI concernant cette circonscription.

Le sénateur PS Rachid Témal a lui appelé à présenter des candidatures dissidentes contre celles de la Nupes. « Il va falloir que Jean-Luc Mélenchon et ses partisans acceptent l’insoumission, soyez candidats si vous le souhaitez, c’est ça aussi l’insoumission », a-t-il lancé aux socialistes hostiles à l’accord. Olivier Faure a prévenu qu’un tel acte serait « toujours un choix risqué », avec de possibles exclusions du PS à la clé.

Le premier secrétaire a également balayé les accusations de « radicalité » portées à son encontre. « Mitterrand, c’était ça la radicalité, et pourtant nous l’avons fait. À force de dire que nous sommes un parti de gouvernement, nous pouvons oublier nos propres racines, qui sont en partie dans la radicalité. » Il entend désormais participer à « réveiller l’espoir », et appelle à battre la Macronie aux législatives pour envoyer la gauche au pouvoir. Ainsi s’est achevé l’un des conseils nationaux les plus importants de l’histoire du PS depuis au moins quarante ans.

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La gauche renoue avec ses fondamentaux

Premier plan

Législatives Le PS a rejoint, mercredi, l’union entre la FI, le PCF et EELV pour des candidatures et une base programmatique communes aux élections de juin. Une coalition qui crée l’espoir et acte un tournant pour la gauche, dont le centre de gravité ne tend plus vers le centre.

Florent LE DU

La gauche a-t-elle retrouvé ses marqueurs ? Le social-libéralisme enterré, elle redevient profondément et clairement sociale et antilibérale. C’est l’un des principaux enseignements du rassemblement des partis de gauche autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale pour les législatives des 12 et 19 juin. Mercredi, ce rassemblement historique s’est finalisé, avec la signature de la direction du Parti socialiste qui a fini par tomber d’accord avec la France insoumise après d’âpres discussions sur les circonscriptions comme sur le programme. Insoumis, communistes, écologistes et socialistes mèneront donc pour la première fois campagne commune aux législatives, avec un objectif clair : obtenir la majorité à l’Assemblée nationale.

Une base de programme qui tranche avec la ligne du PS depuis les années 1980

Un tournant majeur dans l’histoire récente du PS, qui doit encore entériner l’accord ce jeudi par le vote de son conseil national. Un virage qui tient à la fois au fait que, pour la première fois depuis plusieurs décennies, l’union ne se fait pas autour de lui, mais aussi parce qu’il adopte une base programmatique plus à gauche que la ligne qu’il représente depuis les années 1980. « Nous avons toute notre place dans cet accord, avec notre histoire, notre singularité, nos marqueurs, notre volontarisme social, se félicite le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel. Les propositions issues de cette alliance ne remettent pas en cause cette histoire et ces valeurs. » Elles entrent toutefois en contradiction avec l’histoire récente du PS.

Preuve que la gauche met derrière elle le social-­libéralisme, ses principaux partis proposent ensemble, en 2022, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros net, des nationalisations dans l’énergie, les transports et le secteur bancaire, des droits nouveaux pour les salariés, l’impôt sur la fortune… Une base programmatique qui s’est encore élargie, mercredi, avec la volonté actée d’abroger la loi El Khomri, d’imposer l’égalité salariale et « l’égalité réelle dans les territoires ultramarins », ou encore « l’abrogation des lois séparatisme et sécurité globale ». Dans le communiqué commun de la FI et du PS, il est aussi inscrit la volonté de « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne ».

« Cette base programmatique se fait sur des propositions résolument à gauche, qui tournent le dos au mandat Hollande, remarque le communiste et historien Guillaume Roubaud-Quashie. Et ce qui est inédit, c’est que l’union ne se fait pas entre des partis historiques et autour du Parti socialiste. » Le pivot de la gauche a indubitablement basculé. Ce qui ne plaît pas à tout le monde, surtout au PS, désormais à fronde renversée.

Le parti redore un blason piétiné par les éléphants

Des éléphants résistent à ce déplacement du centre de gravité de la gauche et des socialistes. François Hollande et Jean-Christophe Cambadélis ont dénoncé cet accord autour d’un Jean-Luc Mélenchon et d’une ligne politique qu’ils rejettent. Bernard Cazeneuve a lui claqué la porte du parti. « Cet accord est une remise en cause de l’histoire même du socialisme, de François Mitterrand et ses engagements européens, de Lionel Jospin et sa crédibilité économique et ses avancées sociales », a même osé l’ancien chef de l’État. Pourtant, en signant pour un programme social ambitieux, le PS redore un blason piétiné par ces mêmes figures et retrouve le sens du mot « socialiste ». « Nous ne sommes pas centristes, mais de gauche. Beaucoup parlent d’une clarification nécessaire au parti, c’est le cas avec cet accord », soutient Stéphane Troussel.

« La présidentielle et cet accord entérinent le fait que l’ensemble de la gauche est désormais incarné par son aile la plus à gauche, avec des idées proches du communisme. Ce n’était pas arrivé depuis 1969, année où les socialistes s’écroulent à la présidentielle, ce qui engage leur refonte jusqu’à aboutir au programme commun de 1972 », raconte l’historien Roger Martelli, pointant des similitudes avec l’actualité. Depuis les années 1980 et jusqu’en 2017, le PS a dominé pratiquement sans partage la gauche, amenuisant petit à petit les autres partis, radicaux et communistes. Une période d’hégémonie marquée par le virage de la rigueur décidé par François Mitterrand en 1983. « Il y a alors un alignement avec les choix économiques dominants en Occident, qui va durer jusqu’en 2017, explique l’historien, spécialiste de la gauche et du communisme . S’entame à partir de là un lent processus de glissement vers la droite. Y compris sous Jospin, malgré de premières années avec de fortes mesures sociales. De 1983 à 2017, la gauche est devenue centre gauche et le mandat de François Hollande a parachevé cette évolution en assumant totalement le libéralisme. »

En parallèle à cette droitisation d’une gauche dominée par le PS, va se renforcer au début des années 2000 un courant antilibéral qui trouvera une concrétisation politique en 2005, avec la défense du « non » au référendum sur le projet de Constitution européenne. Jean-Luc Mélenchon, alors au PS, fait déjà partie des principales figures de ce mouvement, avec les communistes. La victoire du « non » ne se concrétisera pas par une victoire à la présidentielle de 2007, loin de là, mais une gauche plus radicale, de rupture avec le libéralisme, commence à réellement s’affirmer en rassemblant au-delà des seuls communistes. Une nouvelle étape, déterminante, intervient en 2009 avec la création du Front de gauche. Celui-ci réussit à franchir les 10 % en 2012 malgré un PS au plus haut et, malgré sa dissolution, verra le courant qu’il représente progresser avec Jean-Luc Mélenchon jusqu’à la présidentielle de 2022, où il obtient plus de deux tiers des voix de gauche. « Le rassemblement de toute la gauche aujourd’hui et son programme s’inscrivent totalement dans cette continuité. Cette affirmation d’une gauche bien à gauche qui n’accepte pas que ses valeurs soient contredites par un alignement sur des positions libérales et sécuritaires. L’union sur une base qui s’inscrit dans cette volonté de rupture constitue un tournant majeur dans l’histoire de la gauche, d e façon très positive », se réjouit Roger Martelli. Un changement profond pour l’ensemble de la gauche. Reste à savoir s’il se concrétisera par une victoire aux législatives des 12 et 19 juin, et s’il se pérennisera dans le temps.

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Une clarification des idées

Éditorial

Jean-Emmanuel Ducoin

Parfois, l’accélération de l’Histoire a quelque chose de fascinant et de vertigineux. Qui aurait cru cela possible, il y a encore si peu de temps ? Oui, qui pouvait imaginer qu’une alliance historique à gauche se scellerait en quelques jours, sur des bases claires et solides du côté du programme partagé ? Après EELV et le PCF, la FI et le PS ont annoncé avoir trouvé un accord total, ce mercredi. Cette union parachève la construction d’une nouvelle union populaire de la gauche pour les législatives. Une séquence politique inédite s’ouvre. Elle suscite un tel espoir que la prochaine bataille électorale, les 12 et 19 juin, ne ressemblera à aucune autre.

Si beaucoup considèrent, à juste titre, que cet accord signifie que la gauche dans son ensemble « redevient » la vraie gauche, oublions néanmoins quelques instants les schémas anciens. En vérité, et ce n’est pas moins enthousiasmant, les premières pages d’un nouveau livre viennent de s’écrire – un livre qui peut s’avérer dense et prometteur. Une sorte de chapitre I qui ne présage pas un futur déjà rédigé. Tout reste à construire dans la durée, avec exigence et ambition, dans le respect des forces en présence, des différences et des divergences sur certains sujets, reléguées à l’arrière-plan par intérêt général.

Autant le dire. Si le conseil national des socialistes confirme que le PS entre dans l’alliance, il s’agira d’une étape décisive dans la clarification de la bataille idéologique et des idées à gauche. Le centre de gravité n’est plus le libéralisme ou le « social-libéralisme », mais bien la rupture profonde avec le système. Un événement majeur. D’abord et avant tout pour le peuple, qui attend une gauche ferme sur ses principes.

Rien n’est impossible désormais pour répondre aux attentes populaires et enclencher une dynamique, s’adresser aux 11 millions d’électeurs de gauche du premier tour de la présidentielle et aux 12 millions d’abstentionnistes afin d’élire une majorité au Parlement et battre le bloc raciste de l’extrême droite, comme le bloc libéral de la droite représentée par Emmanuel Macron. Petit rappel : 63 % des Français espèrent que le chef de l’État réélu « ne dispose pas d’une majorité » et 44 % aimeraient le voir cohabiter avec Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

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Législatives. Une union pour gagner l’Assemblée

Premier plan

Après EELV et avant le PS, le PCF s’est entendu avec la FI pour les élections de juin. Sous l’influence des communistes, la base programmatique de cet accord a été étoffée de nombreuses propositions sociales, antilibérales et écologiques.

Florent LE DU

La gauche peut conquérir le pouvoir. Avec un rassemblement inédit, sur un programme de rupture, ambitieux et émancipateur, elle se donne en tout cas toutes les raisons d’y croire. Ce fol espoir, impensable il y a peu, a encore grandi mardi 3 mai, jour anniversaire de la victoire du Front populaire en 1936.

Législatives. Fabien Roussel : « Nous devons répondre à un espoir immense »

Le PCF a ainsi rejoint l’accord déjà acté entre Europe Écologie-les Verts et la France insoumise, dimanche soir. « Nous sommes heureux de voir ce rassemblement se renforcer et la perspective d’une majorité en juin se dessiner, a salué la députée FI Clémentine Autain. Nous vivons un tournant historique et il était impensable que les communistes n’aient pas leur pleine place dans cette Nouvelle Union populaire. » « C’est une excellente nouvelle qui peut aboutir à un événement historique et essentiel pour les Français, se réjouit son homologue communiste Stéphane Peu. Je vois aussi cet accord comme la création d’une union durable, au moins pour les cinq ans qui viennent, afin de construire ensemble une véritable alternance de gauche. »

Il était impensable que les communistes n’aient pas leur pleine place dans cette union. » CLÉMENTINE AUTAIN, DÉPUTÉE FI

Smic à 1 400 euros, retraite à 60 ans...

En attendant le PS, voire le NPA (avec qui les négociations sont toujours en cours à l’heure où nous bouclions ces pages), cette alliance entre PCF, FI et EELV constitue une avancée décisive pour cette coalition en cours de construction. Le conseil national du PCF, après consultation des fédérations départementales, a validé cet accord dans l’après-midi du mardi 3 mai, avec 120 votes pour, 25 contre et 13 abstentions. Selon nos informations, celui-ci prévoit que des candidats communistes, représentants de cette « Nouvelle Union populaire écologique et sociale » (Nupes) soient investis dans 54 circonscriptions (les écologistes ont signé dimanche soir pour 100 candidatures). Ce qui devrait garantir au PCF le droit au remboursement et au financement prévus dans le cadre de ces élections, ainsi que la création d’un groupe parlementaire. Surtout, communistes, insoumis et écologistes se sont accordés sur la base d’un projet de gouvernement, déjà avancé avec l’entente FI-EELV.

Législatives. Des socialistes divisés sur la question de l’union

La hausse « immédiate » du Smic à 1 400 euros, la retraite à 60 ans, la garantie d’autonomie pour les jeunes, le blocage des prix sur les produits de première nécessité, la planification écologique et « l’éradication de la pauvreté », objectifs déjà fixés avec les écologistes, restent d’actualité. « C’est un programme pour améliorer immédiatement la vie des gens, se félicite Stéphane Peu. Très concrètement, le pouvoir d’achat va augmenter très rapidement avec le blocage des prix notamment, les salaires vont augmenter, les services publics seront redynamisés… »

« Renationalisation d’EDF, d’Engie »

À l’issue de deux semaines de négociations, les communistes ont obtenu de la FI et d’EELV une série de nouvelles propositions que portera cette Nupes. L’accord comprend ainsi « la reconquête des services publics et de nouvelles créations d’emplois publics », dans la santé, l’éducation, le transport et le fret ferroviaire. La construction de logements publics, l’encadrement des loyers à la baisse sont aussi avancés. De nombreuses mesures portées par le PCF depuis plusieurs années pourraient aboutir grâce à ce rassemblement, comme la « renationalisation d’EDF, d’Engie, des autoroutes, des aéroports », et de banques généralistes ; des « nouveaux droits d’intervention et de décision des salariés dans les entreprises », ou encore la lutte contre l’évasion fiscale, la « taxation du capital au même niveau que le travail » et le rétablissement de l’ISF. La VIe République est aussi au programme.

Législatives. La gauche ne peut plus se diviser pour laisser Macron mieux régner

Point de discorde entre les formations, la question du nucléaire n’a visiblement pas été tranchée, elle pourrait l’être au sein même du Parlement. « L’Assemblée nationale est faite pour cela, il faut que nos différentes visions vivent au sein d’une même majorité », estime l’écologiste Sandra Regol, qui se réjouit de l’arrivée des communistes dans l’accord.

L’accord avec les communistes prévoit une majorité pluraliste afi n que le PCF puisse former un groupe d’au moins 15 élus.

Avec un rassemblement basé sur ces mesures et non un simple découpage électoral, « nous nous sommes donné les moyens d’être crédibles aux yeux des Français, et c’est ce qui affole le pouvoir en place », estime Clémentine Autain. Car l’objectif est clair : obtenir une majorité à l’Assemblée nationale pour gouverner le pays. La gueule de bois de la présidentielle a vite laissé place à l’ivresse du rassemblement, qui crée une dynamique inédite pour une force qui apparaissait vaincue quelques jours plus tôt.

Cinq circonscriptions, territoires de conquête

« La victoire est possible. Macron a été mal élu, beaucoup ne voulaient pas de ce second tour et l’aspiration à l’unité est très grande. Il y a tout pour créer une dynamique qui renforce notre bloc par rapport à la présidentielle. Ce rassemblement peut générer beaucoup d’espérance et une grande mobilisation des électeurs de gauche qui sera, j’en suis sûr, sans commune mesure avec celle des précéde ntes législatives », s’enthousiasme Stéphane Peu . « Nous avons pour nous la dynamique, grâce à cette coalition, au fait que nous imposons un 3e  tour de la présidentielle, avec Jean-Luc Mélenchon qui se propose d’être premier ministre et surtout un programme dans lequel les gens fondent beaucoup d’espoir », ajoute le député FI Éric Coquerel.

Côté écologiste, Sandra Regol, numéro 2 d’EELV, considère que « la force de cette coalition est d’avoir à la fois un socle de propositions communes très fortes et nombreuses tout en gardant nos spécificités, en ayant chacun nos propositions propres ».

Entretien. Selon Sandra Regol, la Nouvelle Union populaire serait « un acte exceptionnel qui peut devenir historique »

L’accord avec les communistes prévoit lui aussi une « majorité pluraliste » et l’objectif que le PCF puisse former un groupe parlementaire d’au moins 15 élus. Raisonnablement, les communistes peuvent espérer conserver leurs onze sièges sortants, même si les batailles ne sont pas gagnées d’avance. Pour se renforcer, le PCF et ses militants viseront la victoire dans les 43 autres circonscriptions. Selon nos informations, cinq d’entre elles seraient particulièrement désignées comme des territoires de conquête. Celle de Dax et Tarnos (Landes), ville dirigée par Jean-Marc Lespade.

À Bourges Ouest-Vierzon (Cher), chez le maire communiste Nicolas Sansu. Dans la circonscription menée par le RN Sébastien Chenu, Denain-Trith-Saint-Léger (Nord), où Patrick Soloch est parti pour représenter la gauche. À Creil-Nogent-Clermont (Oise), où le médecin Loïc Pen pourrait être candidat, comme en 2012. Et Lens-Avion (Pas-de-Calais), qui devrait voir le maire avionnais Jean-Marc Tellier être investi. Les candidatures pressenties de ces cinq responsables communistes devraient être confirmées dans les prochains jours.

Cette Nouvelle Union populaire écologique et sociale espère présenter ses 577 candidats le 7 mai, après la signature possible et espérée du PS, pour un lancement de campagne commun. Une étape supplémentaire dans « cette union qui répond aux grands enjeux d’aujourd’hui, estime Stéphane Peu. Cet espoir, à un moment où l’histoire s’accélère, peut créer un mouvement de grande puissance, y compris dans la rue ». Car la victoire aux législatives qui semble aujourd’hui possible ne sera pas une fin en soi. « Même si nous avons la majorité, ce sera difficile, avoue Clémentine Autain. La clé, c’est la mobilisation populaire, qui doit accompagner et rendre possibles les transformations profondes que nous proposons. » Comme il y a quatre-vingt-six ans, du temps du Front populaire…

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L'Humanité

L’exigence du peuple de gauche

Éditorial

Sébastien Crépel

L’accord conclu entre formations de gauche pour les législatives ne tombe pas du ciel. Ni même des états-majors des partis politiques qui ont négocié chaque formule du programme et la répartition minutieuse des circonscriptions au long de nuits sans sommeil. Il est d’abord le fruit de l’exigence du peuple de gauche, qui s’est puissamment exprimé en faveur de l’union, à l’occasion du 1er Mai notamment. Sans cette amicale pression, sans cette aspiration massive, l’alliance n’aurait probablement pas vu le jour. Les obstacles à un tel rassemblement étaient nombreux, et les revendications des uns opposables aux autres sur telle mesure ou telle carence du programme, tel ancrage local, ou encore sur le risque de sous-représentation, jamais nul quand on accepte de partager les candidatures.

Le compromis auquel les formations de gauche ont abouti n’est pas parfait. Il ne pouvait pas l’être par définition, puisqu’il inclut le renoncement mutuel à des ambitions légitimes, passage obligé pour présenter des candidats d’union partout en France. C’est le prix à payer pour concourir à la direction du pays.

Qui eût cru que la gauche remonterait si vite sur le ring après son élimination brutale de la course à l’Élysée ? Au point d’inquiéter le président réélu. Il a pour cela fallu mettre de côté les rancunes qui duraient depuis près de quinze ans entre anciens frères ennemis socialistes, surmonter les divergences qui séparent Verts, insoumis et communistes, dépasser l’héritage en demi-teinte du Front de gauche, aplanir les oppositions supposées « irréconciliables » il y a encore deux semaines par les commentateurs. Et cela sans perdre de vue la demande de changement profond exprimé par les 32 % d’électeurs de gauche à la présidentielle. Ce pas de géant a été accompli en quelques jours grâce à l’élan populaire. Si cette force grandit encore, la gauche peut en franchir un autre en juin en réalisant l’impensable : gagner les législatives. Comme ses prédécesseurs du Front populaire y sont parvenus, dans un tout autre contexte, il y a exactement quatre-vingt-six ans, le 3 mai 1936.

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L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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Arrêt de travail : un scandale de plus

Chronique

Christophe Prudhomme

Dans la précipitation et sans concertation avec les prescripteurs (médecins, sages-femmes, dentistes), le gouvernement met en place une nouvelle procédure visant à fusionner les certificats d’arrêt de travail et d’accident de travail. L’objectif annoncé est une simplification, avec notamment la mise en place d’un téléservice. Mais, selon des syndicats de médecins, il s’agit d’une nouvelle usine à gaz qui, loin de rendre les choses plus faciles, les complique. En effet, auparavant, le formulaire de déclaration d’accident de travail comprenait l’arrêt de travail éventuel, mais ce n’est plus le cas. Maintenant, en plus de la déclaration d’accident de travail, il faut aussi un arrêt de travail.

Par ailleurs, certains cas de figure ont été oubliés. C’est le cas des prolongations après un arrêt de travail, qui sont très fréquentes. Des patients restent en accident de travail, mais peuvent mettre un terme à leur arrêt de travail alors que les soins se prolongent. Un exemple : les soins de kinésithérapie après un lumbago. Il est alors possible de prolonger l’accident de travail en soins sans arrêt. Dans le nouveau formulaire, ce cas n’est pas prévu, ce qui constitue une perte de droits pour la personne concernée, car les soins liés à un accident du travail sont pris en charge à 100 %.

Il existe par ailleurs un risque de violation du secret professionnel, car un des volets sur lequel figure le motif médical est susceptible d’être transmis en ligne à l’employeur si ce dernier est l’État ou un hôpital, ces administrations gérant elles-mêmes tout le dossier ! Sollicitée, l’assurance-maladie répond que, « dans le cadre de ce nouveau dispositif, les professionnels de santé ont été informés et seront accompagnés par les conseillers informatiques de ses services ».

Bref, une nouvelle fois, l’informatisation de certaines tâches crée de la complexité et une surcharge de travail administratif, alors que les professionnels de santé se plaignent justement du temps perdu dans ces tâches au détriment de celui qu’ils doivent consacrer aux patients. C’est désolant, car l’outil numérique devrait justement avoir pour mission de faire gagner du temps et de la performance. Mais, dans les mains de technocrates qui ne prennent pas en compte les besoins et les demandes des utilisateurs, c’est un désastre humain et financier.

Visiblement, l’échec du dossier médical partagé, pour lequel près d’un milliard d’euros a été dépensé en pure perte, ne sert pas de leçon. Peut-être que la cause est en rapport avec le choix fait par le gouvernement de ne plus travailler avec ses administrations et ses services publics mais de faire appel à des cabinets d’audit type McKinsey, qui produisent de coûteux rapports élaborés en vase clos sans prendre en compte les avis ni des acteurs ni des usagers, comme cela a été le cas au début de la crise du Covid.

Le Figaro

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Cyrille Louis

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Envoyé spécial à Sloviansk et Kramatorsk

Un voile opaque enveloppe la route qui conduit à Lyman. Depuis plusieurs jours, les feux de forêt déclenchés par les intenses bombardements russes génèrent une fumée âcre que la brise du matin peine à dissiper. «Leur tactique favorite, c’est de viser nos positions tout au long de la nuit pour épuiser nos hommes, puis de tenter des attaques au sol quand le jour se lève en profitant de cet épais brouillard», explique le lieutenant Vitaly, porte-parole de la brigade ukrainienne en charge de ce secteur. À l’entendre, l’armée russe «mène ces assauts avec de pauvres types recrutés dans les “républiques” séparatistes (de Donetsk et Louhansk, NDLR) comme chair à canon». Mais, assure-t-il, «malgré leurs efforts pour enfoncer nos lignes, nous n’avons pas cédé un pouce de notre patrie».

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Dernier verrou protégeant les villes industrielles de Sloviansk et Kramatorsk contre un assaut venu du nord, Lyman comptait environ 40.000 habitants au début de la guerre. Selon le maire, Aleksander Jouravlov, la moitié a fui au cours des dix derniers jours. L’ennemi, auquel on prêtait le projet de refermer sa puissante mâchoire sur les contingents ukrainiens déployés dans le Donbass, sur une ligne de front longue d’environ 900 kilomètres, afin de l’isoler du reste du pays avant la date symbolique du 9 mai, n’a pas atteint cet objectif. Mais le feu massif de son artillerie éprouve les défenses et vide lentement de leur population les villes attaquées. Ce week-end, l’armée ukrainienne a dû se résoudre à évacuer Popasna, pour se replier plus à l’ouest, tandis que l’étau se resserrait sur Severodonetsk. Au total, depuis le début de l’offensive russe, les autorités du Donbass indiquent que 334 civils ont été tués dans l’oblast de Donetsk et 259 dans celui de Louhansk.

La vie à Lyman ? J’ai l’impression que les Russes ont installé un canon face à notre abri et qu’ils tirent à longueur de journée. Il n’y a plus d’eau, plus d’électricité. Et puis l’air devient irrespirable à cause de ces foutus incendies

Un minibus jaune émerge à travers la brume. Depuis une semaine, les autorités limitent les accès à Lyman, mais laissent sortir des véhicules évacuant des civils. «Nous en sommes à 89 personnes, dont 23 enfants, depuis le début de la matinée», explique un policier, tandis que des réfugiés chargés de sacs quittent le bus avec un soupir de soulagement. Une babouchka dévoile une rangée de dents en or et fait de grands gestes avec des bras. «La vie à Lyman? J’ai l’impression que les Russes ont installé un canon face à notre abri et qu’ils tirent à longueur de journée. Il n’y a plus d’eau, plus d’électricité. Et puis l’air devient irrespirable à cause de ces foutus incendies…» Non loin, Vladimir Voletchov et son épouse Svetlana s’étreignent. Après des jours passés à le supplier, elle a fini par convaincre son mari de quitter la ville. «Nous avons dû nous résoudre à laisser la datcha que j’ai fabriquée de mes propres mains, et puis aussi notre chienne Nioucha», sourit tristement le sexagénaire aux allures de cow-boy. «Dans notre abri, plaide Svetlana, nous n’avions même plus de bougies ni de bois pour faire chauffer nos repas.»

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Au loin, le grondement sourd de la canonnade résonne sans interruption. «Les Russes sont en train de mélanger la terre et le ciel», se désole Aleksander Jouravlov, en montrant sur son téléphone une photo de sa maison endommagée par un obus. Au total, les autorités indiquent que 31 civils ont été tués dans la ville et 46 autres blessés depuis dix jours. Et puis il y a les militaires. «Rien qu’à Lyman, j’estime que nous avons récupéré une quarantaine de cadavres», dit Olexei Youkov, un entraîneur de boxe thaïlandaise qui, depuis le début de la guerre, sillonne la ligne de front avec deux de ses élèves pour collecter les dépouilles et les transférer à la morgue de Sloviansk. Son camion ambulance, mis à disposition par l’ONG Tulipes noires, peut transporter jusqu’à une trentaine de dépouilles à la fois. Une mission périlleuse, éprouvante, mais «indispensable». «Si on n’était pas là, qui s’occuperait de rendre ces corps à leurs proches?», interroge le gaillard au regard perçant, le sourire orné d’un collier de barbe rousse.

Rester par crainte des voleurs

Les blessés, eux, sont transférés à Kramatorsk. Tamara Olinik, touchée par un éclat d’obus au sein droit, y partage une chambre d’hôpital avec trois autres patients. «C’était il y a une dizaine de joursvers quatre heures du matin, raconte cette femme de 62 ans.J’avais trouvé refuge dans notre cellier sous-terrain avec une voisine, à l’endroit où on range normalement les patates, lorsque quelque chose a transpercé la porte de l’abri.» Célibataire, retraitée, Tamara n’a jamais pensé à quitter Lyman. Elle assure d’ailleurs qu’elle y retournera sitôt tirée d’affaire. «Je n’ai nulle part ailleurs où aller. Et puis, ici aussi, il y a des bombardements…»

Si Lyman tombe, il est malheureusement écrit que nous nous retrouverons à distance d’artillerie de l’armée russe

Car la guerre, inexorablement, se rapproche. À Kramatorsk, longtemps considérée comme une zone sûre, une frappe russe a fait une cinquantaine de morts, le 7 avril, aux abords de la gare. La semaine dernière, une trentaine d’immeubles ont été endommagés par des projectiles qui ont fait 25 blessés. À Sloviansk, une frappe ennemie a atteint lundi le centre-ville, sans faire de victimes. «Si Lyman tombe, il est malheureusement écrit que nous nous retrouverons à distance d’artillerie de l’armée russe», s’inquiète le maire, Vadym Liakh. Sa ville, qui compte en temps normal 100.000 habitants, n’en recense plus que 30.000. «Nous avons évacué beaucoup de gens pendant les premières semaines de guerre. Puis, le rythme s’est ralenti. Mais l’exode va sans doute reprendre de plus belle le jour où nous ne serons plus en mesure de garantir à nos habitants des services de base comme l’approvisionnement en électricité ou en eau…»

Déjà, Sloviansk a des airs de cité fantôme. Rues désertes, stores baissés, vitrines de magasins calfeutrées avec des panneaux en liège… Seul le spectacle incongru de retraités à vélo qui traversent la ville sans prêter attention à la plainte des sirènes atténue cette impression. «D’après une étude conduite avant la guerre, 80% des habitants de l’oblast de Donetsk n’en sont jamais sortis, explique encore le maire. Alors, certaines personnes hésitent à laisser derrière eux leurs parents âgés, malades ou leurs animaux de compagnie…»

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Youri Bogdanov, lui, dit avoir choisi de rester par crainte des voleurs. «Ma femme et mes deux enfants sont partis il y a deux mois pour la Pologne, mais je ne peux tout de même pas laisser notre maison sans protection», explique ce vieillard édenté, barbe blanche et casquette de marin, qui habite en lisière de forêt, loin du centre-ville. Faute de pouvoir se ravitailler, il fréquente ces jours-ci une soupe populaire organisée pour ceux que la guerre a laissés isolés. «Nous ne sommes plus que deux ou trois dans ma rue, dit-il. Les autres sont partis parce qu’ils avaient peur des bombardements. Depuis, je m’occupe en prenant soin des animaux qu’ils ont laissés derrière eux.»

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L'Humanité

Des nouvelles de la Cartoucherie

Chronique

Jean-Pierre Léonardini

Jacques Martial se met en scène dans le poème Cahier d’un retour au pays natal, d’Aimé Césaire (1). Depuis quelque vingt ans, l’acteur tourne ce spectacle dans le monde avec, pour bannière de sa compagnie, la Comédie noire, ce sublime concentré de langue française en fusion, qu’André Breton, le lisant, vit comme « le plus grand monument lyrique de ce temps ». Césaire a 25 ans quand il compose, à Normale sup, en 1938-1939, ce chant profond dédié à l’être noir assujetti en tous ses avatars historiques, dans un grand souffle vibrant de liberté, proprement volcanique, hanté par la hardiesse de ­métaphores tropicales issues de la Martinique, où il est né. Jacques Martial surgit dans la brèche d’un vaste rideau de plastique semé de taches de couleur, sa grande taille revêtue des hardes de l’errance, avec trois énormes sacs qu’il trimballe. S’ensuit une sorte de juste miracle permanent dans la profération, semée de silences et d’élans vocaux, où rien ne se perd de la véhémence d’un verbe haut jusqu’au vertige. Il jette au sol des chiffons, comme autant d’îles tirées des sacs.

C’est tout un monde qui se crée, là, sous nos yeux et par l’ouïe, dans ce grand corps mobile et ces mains qui sculptent l’espace, au service exclusif d’une pensée humaniste au plus grand sens, qui plaide encore pour tous les humiliés et damnés de la terre, quels qu’ils soient.

Alexandra Tobelaim met en scène Face à la mère, un texte de Jean-René Lemoine (2). C’est un récit, écrit à la ­première personne du singulier. L’auteur, naguère, a interprété lui-même ce qui semble un témoignage ­autobiographique saignant. Cette fois, celui qui dit ­initialement « je » est réparti en trois acteurs (Stéphane Brouleaux, Geoffrey Mandon, Olivier Veillon), tandis que s’impose, un peu trop, une création musicale ­d’Olivier Mellano, servie à vue par Yoann Buffeteau (batterie), Vincent Ferrand (contrebasse) et Lionel Laquerrière (guitare et voix). Cela donne une sorte d’oratorio, avec reprises de phrases en canon par le trio qui parle et va et vient. Le texte, d’une belle tenue littéraire, met en jeu les reproches violents, fruits de l’amour blessé, qu’adresse le fils à sa mère, qui fut un jour assassinée en Haïti. C’est bien, comme il est dit, « entre l’étreinte et l’étau » que se joue ce qui devient, dès lors, à l’adresse de la disparue, un requiem, criblé de souvenirs d’enfance en Afrique.

Une pensée humaniste qui plaide pour tous les humiliés et damnés de la terre, quels qu’ils soient.

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Le Figaro

Emmanuel Macron a choisi son prochain premier ministre

Le président de la République a annoncé à Berlin, lundi, lors d'une conférence de presse, qu'il connaissait l'identité du prochain chef du gouvernement sans en dévoiler le nom.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré lundi 9 mai à Berlin qu'il savait qui serait son prochain premier ministre, mais s'est refusé à dévoiler son nom.

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«Oui, mais ce n'est pas ici que je vais vous le dire, ni maintenant, bien entendu», a-t-il répondu lors d'une conférence de presse commune avec le chancelier allemand Olaf Scholz, alors qu'on lui demandait s'il savait quel Premier ministre français assisterait au prochain conseil des ministres franco-allemand. Ce conseil franco-allemand se tiendra «dans la première quinzaine de juillet», après des sommets du G7 et de l'Otan de juin, a ajouté le président français, qui effectuait à Berlin son premier déplacement international depuis sa récente réélection.

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Le premier ministre actuel Jean Castex restera en fonction jusqu'à la fin du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, qui s'achève formellement vendredi soir. La nomination du nouveau premier ministre, qui doit avoir une fibre à la fois «sociale, environnementale et productive» selon le portrait-robot dressé par le chef de l'État, est l'objet de toutes les supputations depuis plusieurs jours.

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Immigration, désobéissance aux traités, sortie du nucléaire : ce que propose Jean-Luc Mélenchon

L'Insoumis, qui a réussi à faire plier les principales organisations de gauche pour un accord aux élections législatives, porte un projet extrêmement clivant. Tour d'horizon des principales mesures.

«Gilets jaunes» : le risque d'un retour «de blocages et de violences» existe, selon Manuel Valls

L'ancien premier ministre estime que la France est «un pays de rebelles» et que le risque d'une montée de la violence n'est pas à exclure dans les années à venir.

L'Humanité

La comparaison, une arme contre les discrimantions

Chronique

Clara Gandin

avocate au barreau de Paris

Dans le cadre de son enquête sur les discriminations dans la profession d’avocat·e (2018), le Défenseur des droits a constaté d’importantes inégalités entre femmes et hommes dans cette profession jeune et très féminisée, en termes de statuts d’exercice, de revenus ou d’expériences de dévalorisation. Plus des deux tiers des enquêtées avec enfant ont déclaré avoir subi une discrimination récemment, mais moins de 5 % ont cherché à faire valoir leurs droits, par résignation ou manque de preuves.

Pour prouver une discrimination dans l’évolution salariale ou professionnelle, ou à travail égal, il est souvent nécessaire de saisir le juge pour obtenir la production forcée de données nominatives complètes et objectives sur ses collègues embauchés dans des conditions comparables ou exerçant des fonctions équivalentes.

C’est ce qu’a fait cette avocate, recrutée en 2007 comme salariée dans un grand cabinet d’avocats d’affaires. Rapidement promue manager, elle a d’abord bénéficié d’une belle évolution de carrière et de salaire. Toutefois, ses deux maternités ont mis un frein puis un coup d’arrêt définitif à ce parcours. Après son premier enfant en 2012, ses augmentations se raréfient. Suite au second en 2015, elle ne connaît plus aucune évolution. Cinq ans plus tard, elle est licenciée pour inaptitude.

En 2021, l’avocate saisit le tribunal judiciaire en référé pour obtenir les données d’évolution promotionnelle et salariale de collègues hommes. Le cabinet conteste la compétence du tribunal, le bâtonnier étant compétent pour trancher tout litige de travail impliquant un avocat, puis cherche à justifier le parcours de la salariée. Dans cette décision, le tribunal judiciaire estime d’abord que le bâtonnier n’a pas le pouvoir d’ordonner des mesures d’instruction avant procès, et qu’il n’existe aucune obligation de conciliation devant lui avant de saisir le juge compétent pour ce faire. Puis il écarte les explications du cabinet. Pour rappel, l’article 145 du Code de procédure civile permet d’ordonner les mesures d’instruction légalement admissibles, s’il existe un motif légitime de conserver ou d’établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige. Le tribunal juge que le ralentissement de carrière est un motif légitime justifiant la production d’éléments de comparaison. En contrôlant sa proportionnalité et son utilité, il la restreint aux avocats embauchés dans des conditions équivalentes de période et de position, et à des fiches de paie identifiées (embauche, promotions, décembre de chaque année, dernier mois travaillé). Salariées, avocates, il est possible de saisir le juge pour savoir si vous êtes traitées justement par rapport à vos collègues !

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Le Figaro

Législatives 2022: les candidats dissidents socialistes s’organisent en ordre dispersé

Sophie de Ravinel

RÉCIT - De nombreuses voix hostiles à l’accord avec LFI s’élèvent. En Occitanie, Carole Delga essaie de rassembler les opposants. À Paris, le PRG Guillaume Lacroix veut bien les accueillir.

«Ne vendez pas votre âme au diable pour des circonscriptions!» Samedi dernier sur le marché de Cahors, Rémi Branco affirme avoir été interpellé à plusieurs reprises de cette façon. En campagne depuis cinq semaines sur la 1re circonscription du Lot, celle d’Aurélien Pradié, numéro trois des Républicains, l’élu au conseil départemental était accompagné de la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga. Remi Branco, ancien collaborateur de Stéphane Le Foll à l’Agriculture sous le quinquennat de François Hollande, s’attendait à avoir le soutien du PS. Il n’en sera rien. Dans le cadre de l’accord de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), sa circonscription est fléchée LFI comme 325 autres circonscriptions en France, contre 100 pour le pôle écologiste, 69 pour les socialistes et 50 pour les communistes. De quoi faire ruer dans les brancards au PS ou apparentés, encore solidement implantés localement.

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Dans cette circonscription du Lot, l’Insoumise Elsa Bougeard portera les couleurs officielles de la Nupes nouvellement née. Mais l’affaire ne s’annonce pas simple, car elle est aussi la seule opposante de gauche au maire PS de Cahors, Jean-Marc Vayssouze-Faure et les écologistes, quoique dans la majorité municipale, comptaient soutenir leur candidat et responsable local d’EELV, Johann Vacandare… L’affaire n’est pas encore tranchée. C’est un vrai casse-tête.

La laïcité est un pilier, comme l’engagement européen. On n’a pas le culte du chef nous, notre démocratie, elle respire, elle débat. C’est une gauche qui écoute la réalité des territoires alors que cet accord est fait de loin, vraiment de très loin

Pour autant, Rémi Branco ne se considère pas comme un dissident de la gauche. «Notre gauche ici est modérée et républicaine, dit-il. La laïcité est un pilier, comme l’engagement européen. On n’a pas le culte du chef nous, notre démocratie, elle respire, elle débat. C’est une gauche qui écoute la réalité des territoires alors que cet accord est fait de loin, vraiment de très loin.» Avec une dernière pique de campagne pour la route: «On les connaît, nos Mélenchon locaux, ils sont dans l’opposition systématique…»

Rémi Branco sera soutenu par le PRG. Les radicaux de gauche, c’est une réalité historique locale. Mais le PRG dirigé par Guillaume Lacroix s’est aussi donné pour mission de rassembler les orphelins de toute la France en un seul groupe, si possible important, pour renforcer son influence… Sa main n’est pas tendue qu’aux seuls sociaux-démocrates. L’appel est aussi lancé par exemple à la maire communiste de Vénissieux, Michèle Picard, possible opposante en dissidence à l’Insoumis Taha Bouhafs. À moins que le PRG ne décide de soutenir un élu PS local, Lofti Ben Khelifa? Guillaume Lacroix, soutien actif de l’éphémère campagne présidentielle de Christiane Taubira, affirme que son soutien va à la maire communiste. Mais il s’arrache les cheveux. Il ignore encore combien de dissidents son parti soutiendra au final. «Cela bouge toutes les heures, dit-il. J’espère y voir clair en fin de semaine.» Lacroix le reconnaît: «Nous devons faire attention à ce que les gens ne se marchent pas sur les pieds les uns des autres et donner un sens politique à tout cela. C’est plus compliqué que prévu…»

Fronde des baronnies

Carole Delga s’est aussi lancée dans une opération de rassemblement des opposants, chez elle mais pas seulement. Pas question d’une seule opposition locale, d’une fronde des baronnies contre Paris à la façon de l’ancien maire de Montpellier, Georges Frêche. «D’ici une quinzaine de jours, je vais réunir les militants qui refusent la liquidation du Parti socialiste et qui sont donc en désaccord avec le projet présenté par la direction du parti», a annoncé vendredi au Parisien l’ex-secrétaire d’État au Commerce. Elle prévoit d’organiser après l’été «des états généraux de la gauche républicaine, européenne et écologiste, ouverts à (…) tous ceux qui, à gauche, veulent un projet de société qui ne soit ni celui d’Emmanuel Macron ni celui de Jean-Luc Mélenchon.»

Pour le moment, la première réunion des militants «devrait se faire en visio, à distance» explique son entourage. On assure que «les gens viennent à elle en nombre important, de toute la France, du Grand Est à la Normandie, de chez nous aussi bien sûr, des premiers fédéraux, des candidats et des militants, tous déboussolés, soucieux de construire quelque chose». Proche de l’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve, qui partage ses convictions très hostiles à l’accord avec Jean-Luc Mélenchon, elle espère son soutien, comme celui d’ailleurs du maire du Mans Stéphane Le Foll. L’ancien ministre de l’Agriculture a estimé lundi qu’il pourrait y avoir plus de candidats dissidents socialistes que de candidats du PS officiel, et au final, moins de députés qu’aujourd’hui dans le groupe socialiste.

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Carole Delga est aussi proche du maire socialiste de Montpellier Michaël Delafosse. On trouve aussi chez lui quelques nids de dissidents, sur la 2e et la 3e circonscription de l’Hérault… Sur la 2e, la socialiste Fatima Bellaredj a ainsi maintenu sa candidature avec en suppléante l’écologiste Jacqueline Markovic qui devrait être une des rares dissidentes d’EELV, potentiellement suspendue donc, par le conseil politique régional de son parti. Mais sur cette circonscription fléchée par la Nupes vers LFI, les Insoumis eux-mêmes sont divisés… «À Montpellier où Jean-Luc Mélenchon a fait plus de 40 % à la présidentielle, cela n’empêchera pas la gauche de gagner», ironise un cadre national écologiste.

La seule question qui pourrait peser est celle du groupe auquel appartiendront les dissidents, s’ils ne souhaitent pas intégrer le groupe éventuel du PRG. Dans le protocole d’accord entre les partis, les Insoumis veulent imposer - selon un participant aux négociations annexes encore en cours - que les dissidents élus ne puissent pas rejoindre le groupe de leur parti d’origine au sein de l’intergroupe Nupes à venir. Mais combien de temps cela durera-t-il alors que les appartenances de groupe à l’Assemblée sont assez vite plutôt volages?

«Le PS est mort»

C’est ce sur quoi comptent de nombreux dissidents. Dominique Potier, pour l’instant, ne souhaite pas aborder ce point. Député sortant PS de Meurthe-et-Moselle, il a discrètement refusé l’étiquette d’union de la gauche. Marqué à la droite de la gauche, mais s’affirmant proche de François Ruffin, il était «favorable à un accord technique, mais pas programmatique. C’est, dit-il, une histoire de paix intérieure par rapport à mes convictions profondes». Celles aussi des électeurs de sa circonscription, il ne le nie pas. Autre figure du groupe socialiste à l’Assemblée, David Habid, candidat dissident des Pyrénées-Atlantiques, n’est pas moins attaché à ses camarades, même s’il considère et l’affirme haut et fort que «le PS comme parti, est mort».

À la façon de Jean-Christophe Cambadélis, ex-premier secrétaire du PS, accusant son parti d’avoir «perdu son âme». Pour lui, les choses sont claires, il l’a affirmé à L’Opinion, avoir Mélenchon en premier ministre «nous conduirait dans la situation de la Corée du Nord». Numéro deux du PS, Corinne Narassiguin, est paisible. «Nous avons fait un choix qui crée des remous et des ruptures. Nous le savions, nous étions préparés, nous ne sommes pas surpris. Nos statuts sont assez clairs. Les candidats socialistes dissidents se mettent d’eux-mêmes en dehors du parti. Pas besoin de faire intervenir les commissions du conflit.» Ce qui serait d’ailleurs compliqué, car le responsable de cette commission a lui-même quitté le parti. Corinne Narassiguin est confiante. «Ce qui nous importe c’est de continuer à dialoguer et que d’ici au 20 mai, on convainque un maximum d’élus locaux qu’il y a un intérêt collectif à cet accord.» Elle ironise: «Dans notre opposition, beaucoup veulent créer des mouvements, l’unité n’est pas leur fort.»

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Le Figaro

Condamnés en appel, les époux Fillon vont en cassation

Stéphane Durand-Souffland

La cour a sensiblement diminué la sentence prononcée en première instance.

Bien que moins sévère que le jugement de première instance, l'arrêt rendu lundi par la cour d'appel de Paris constitue un revers pour François et Penelope Fillon. Le couple, qui n'a pas estimé opportun d'assister au prononcé de la sentence, a été de nouveau reconnu coupable d'avoir orchestré à son profit et au détriment, notamment, de l'Assemblée nationale, un système d'emplois fictifs.

L'ancien premier ministre, 68 ans, voit sa peine ramenée de 5 ans dont 3 ferme à 4 ans dont 1 ferme. La partie ferme, si elle devient définitive, sera aménagée par un juge d'application des peines ; à l'audience, le parquet général en avait requis l'exécution sous forme de port d'un bracelet électronique. Selon l'arrêt, M. Fillon devra également acquitter l'amende maximale de 375.000 euros prévue dans le cadre des délits visés (détournement de fonds publics, complicité d'abus de biens sociaux et recel). L'ancien parlementaire subit de surcroît l'affront d'une peine complémentaire de dix ans d'inéligibilité.

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Mme Fillon, elle, se voit condamnée à 2 ans de prison avec sursis (contre 3 en première instance), 375.000 euros d'amende et 2 ans d'inéligibilité. Marc Joulaud, ancien suppléant de son époux puis employeur supposé de Penelope Fillon, est pour sa part condamné à 3 ans avec sursis et 5 ans d'inéligibilité. Il est à noter que la cour d'appel relaxe les époux Fillon concernant un des trois contrats litigieux d'assistante parlementaire de Penelope Fillon, entre 1998 et 2002, « au bénéfice du doute ». Mais, sans surprise, elle considère que le contrat de « conseillère littéraire » de Mme Fillon à la Revue des Deux Mondes était bel et bien « fictif ».

Le volet civil va par ailleurs sérieusement grever les économies des époux Fillon et de M. Joulaud, qui devront également verser quelque 800.000 euros à l'Assemblée nationale, partie civile - soit moins que le préjudice total estimé en première instance à 1.081.219,51 euros, puisque la relaxe partielle en atténue le montant.

Victime d'un complot politique

Les trois condamnés ont annoncé qu'ils allaient former un pourvoi en cassation, afin de soumettre à la juridiction suprême « les importantes problématiques juridiques tenant notamment à l'atteinte à la séparation des pouvoirs, à la conduite inéquitable de cette procédure ou encore à l'acquisition de la prescription ». Ce pourvoi suspend l'exécution de la peine prononcée.

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L'affaire Fillon avait éclaté en pleine campagne présidentielle de 2017. Celui qui était alors le candidat désigné des Républicains est accusé par le Canard enchaîné, quatre mois avant le premier tour, d'avoir fait rémunérer son épouse par l'Assemblée nationale pour un emploi fictif d'assistante parlementaire. Puis, quand il avait rejoint le Sénat, il aurait donné à son suppléant au Palais Bourbon l'instruction de continuer à salarier généreusement Mme Fillon pour des travaux dont il n'a pas davantage été trouvé trace. Enfin, l'ancien chef du gouvernement de Nicolas Sarkozy aurait obtenu de Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de la Revue des Deux Mondes, l'embauche de son épouse pour des prestations inexistantes. Jugé en parallèle, l'homme d'affaires a utilisé la procédure du « plaider coupable », établissant l'existence du délit.

La justice avait ouvert une information judiciaire dans un temps record. Face au zèle époustouflant du parquet national financier (PNF), la défense n'abdique en rien. Jusqu'au bout, les prévenus protestent de leur bon droit, M. Fillon soutenant que son épouse, née au pays de Galles, fut dès son premier mandat sa plus précieuse collaboratrice.

L'avocat de l'ex-élu, Me Antonin Lévy, attaque sur deux fronts : l'incompétence d'une instance judiciaire à juger de tels faits, et la thèse selon laquelle son client serait la victime d'un complot politique relayé par un PNF complaisant, destiné à écarter de l'Élysée celui qui faisait figure de favori.

La fougue de Me Lévy s'est heurtée à l'impossibilité d'établir la matérialité des interventions de Penelope Fillon dans le cadre des activités politiques de son mari. En appel, bien que la pugnacité de la défense ait manifestement porté quelques fruits, la relaxe semblait hors d'atteinte. Au vu des sommes détournées, la clémence aussi.

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L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine : la démonstration de force de Poutine. L'actualité du 9 mai

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.

L'Humanité

Guerre en Ukraine. Les positions occidentales ne font pas l’unanimité

Actu

Tandis que les États-Unis et l’Europe font front commun contre la Russie, de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Asie restent non alignés, sans pour autant approuver l’agression de Moscou.

Nadjib Touaibia

La guerre qui sévit en Ukraine depuis le 24 février, avec des frappes russes dévastatrices, marque plusieurs tournants. La Commission européenne a proposé, mercredi, un embargo progressif de l’Union européenne (UE) sur le pétrole importé de Russie. Celle-ci décrète un cessez-le-feu de trois jours, les 5, 6 et 7 mai, à partir du site de l’usine métallurgique Azovstal à Marioupol pour évacuer des civils.

L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables

L’armée russe continue son offensive à l’Est, non sans intensifier les frappes à l’Ouest. Les premiers bilans sont horrifiants. L’agence américaine Associated Press (AP) révèle qu’au moins 600 civils ont péri dans le bombardement du théâtre de Marioupol, le 16 mars. La prise de cette ville portuaire par les Russes serait une victoire importante, permettant de relier le Donbass à la Crimée annexée par Moscou en 2014.

L’UE et l’Amérique font front commun aux côtés de l’Ukraine. Les livraisons d’armes à Kiev s’accélèrent et se diversifient dans ce qui ressemble à une guerre par procuration. L’armée russe est par ailleurs accusée de crimes de guerre. Les soupçons s’accumulent. Mais, dans le reste du monde, en Amérique latine, en Afrique, en Asie, au Maghreb et dans les pays arabes, les positions n’en restent pas moins nuancées.

Dans un entretien publié dans le  Time, mercredi, l’ex-président brésilien Lula da Silva pointe la responsabilité partagée de Zelensky et de Poutine. « Je vois le président ukrainien être applaudi debout par tous les Parlements (du monde). Mais ce type est aussi responsable que Poutine. Une guerre n’a jamais un seul coupable », souligne-t-il dans les colonnes du magazine états-unien. Lula n’épargne pas non plus Washington et les Nations unies. « Les États-Unis ont un poids très important et auraient pu éviter le conflit (…). Biden aurait pu participer davantage, il aurait pu prendre l’avion pour Moscou et parler à Poutine. C’est ce genre d’attitude qu’on attend d’un leader », martèle l’ancien président brésilien. Selon lui, « il est urgent de créer une nouvelle gouvernance mondiale. L’ONU ne représente plus rien, elle n’est plus prise au sérieux par les dirigeants. Poutine a envahi l’Ukraine de façon unilatérale, sans consulter l’ONU. »

Une neutralité lourde de ressentiment

Les propos de Lula trouvent un écho sur le terrain diplomatique. La résolution suspendant l’adhésion de la Russie au Conseil des droits de l’homme, parrainée par les États-Unis et votée le 7 avril par l’Assemblée générale de l’ONU, a recueilli 93 voix pour, 24 contre (entre autres l’Algérie, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Zimbabwe) et 58 abstentions, dont l’Inde. Dans ce dernier lot figurent la grande majorité des pays africains, certains alliés des américains au Moyen-Orient (Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, etc.). Le quotidien belge le Soir voit dans ce vote « un effritement de l’unité internationale face à Moscou ».

Face à la guerre en Ukraine, nombreux sont les gouvernements qui observent en fait un non-alignement. Une neutralité qui n’en reste pas moins lourde de ressentiment à l’égard des politiques étrangères des États-Unis et des pays européens. Les guerres qui ont dévasté l’Irak, la Libye, la Syrie ont laissé des traces dans les opinions de ces pays. Ces épisodes terriblement meurtriers et la régression provoquée dans ces régions ôtent toute crédibilité aux discours de paix occidentaux. L’Otan n’a pas bonne presse. L’organisation est perçue comme l’agresseur en raison de son élargissement vers l’est de l’Europe. Les récents propos du pape François, évoquant « les aboiements de l’Otan aux portes de la Russie » dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera, abondent dans ce sens.

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Le traitement privilégié des réfugiés ukrainiens, l’accueil sélectif et les discriminations dressent les contours d’une image lamentable des pays européens. Les Africains ont interrogé « les hypocrisies racistes des médias, des gouvernements et des sociétés occidentales », écrit le journaliste kényan Patrick Gathara dans un éditorial publié par Al Jazeera, cité par l’hebdomadaire Courrier international. Les conséquences économiques constituent un autre facteur de poids. Le spectre de la famine et des émeutes est plus que jamais présent. Un quart des pays africains dépendent de la Russie et de l’Ukraine pour un tiers de leur consommation de blé. Leurs importations se sont chiffrées à 5,1 millions de dollars entre 2018 et 2020.

L’attitude du monde occidental durant la pandémie, l’indifférence manifestée à l’égard des populations du Sud, privées de vaccins à la hauteur des besoins, ne facilitent pas non plus l’alignement sur le bloc États-Unis – Union européenne. Au-delà de ses conséquences à l’échelle internationale, la guerre en Ukraine pourrait rebattre les cartes et bouleverser sensiblement les ­alliances traditionnelles.

Guerre en UkraineLula
L'Humanité

Ukraine : gare au pas de trop vers la guerre totale !

Chronique

Francis Wurtz

« Nous n’avons pas l’intention de nous engager dans des actions qui pourraient être mal comprises ou déformées. Nous reconnaissons, en ce moment de tension, combien il est essentiel que les États-Unis et la Russie gardent à l’esprit le risque d’erreur de calcul et prennent des mesures pour éviter ces risques. » Ainsi parlait John Kirby, le porte-parole du Pentagone, début mars. « Il faut stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants », précisait, de son côté, Emmanuel Macron, décidé, pour cette raison, à limiter son aide militaire à Kiev à des armes « défensives ».

Aujourd’hui, ces précautions semblent tenues pour obsolètes par Washington, comme par ses alliés. Le 28 avril dernier, Joe Biden annonçait une énième rallonge de 20 milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, aussitôt suivie d’une avalanche d’annonces de nouvelles fournitures d’armes par les dirigeants de pays européens. À présent, les livraisons d’armements lourds ne sont plus « taboues » : artillerie, blindés et munitions de gros calibre s’ajoutent officiellement aux équipements plus sophistiqués tenus secrets. Significativement, c’est sur leur base militaire de Ramstein, en Allemagne, que les États-Unis ont choisi de présider une réunion de 40 alliés, destinée à peaufiner l’organisation de cette nouvelle phase de l’implication des États occidentaux dans cette guerre porteuse de lourds périls pour la sécurité européenne, voire mondiale.

Pourtant, l’agression russe contre l’Ukraine était, dès son lancement, totalement injustifiable et son bilan humain et matériel est, depuis longtemps, atterrant ! La volonté de sanctionner durement le Kremlin et d’en isoler le chef fut, d’emblée, largement partagée. Et l’objectif premier de la communauté internationale fut de contribuer, autant que faire se peut, à tenter d’ouvrir de vraies négociations, les Ukrainiens devant décider eux-mêmes des compromis acceptables. La question se pose donc : qu’y a-t-il de changé, en l’espace de quelques semaines, en Ukraine, pour justifier, du point de vue des dirigeants occidentaux, que la prudence d’hier laisse place à l’escalade aujourd’hui ?

« Il y a une possibilité pour la Russie de perdre la guerre », a répondu le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. De fait, l’armée russe rencontre de sérieuses difficultés sur le terrain, face à la résistance des Ukrainiens et à l’afflux d’armes occidentales de plus en plus modernes. Il n’y aurait donc qu’à accentuer la contre-offensive occidentale pour obtenir la capitulation de Poutine ? Qu’on souhaite ou non ce type d’issue, pareille hypothèse est, pour le moins, hasardeuse ! Le risque n’est-il pas plutôt que, face à une éventuelle impasse de la guerre actuelle, son initiateur – considérant les fournisseurs d’armes comme « cobelligérants » – finisse par mettre à exécution sa terrible menace de leur faire subir « des conséquences que vous n’avez jamais connues ». On peut, bien sûr, répondre à l’irresponsabilité par l’irresponsabilité, tel Jean-Yves Le Drian déclarant à la télévision française : « L’Otan est aussi une puissance nucléaire » ! Il semble plus sage d’analyser avec sang-froid ce qui est sans doute la situation la plus dangereuse que l’Europe, voire le monde, ait connue depuis la crise de Cuba. Gare au pas de trop vers la guerre totale !

la chronique de francis wurtzGuerre en Ukraine
L'Humanité

Opep. Pas de changement de politique des exportateurs de pétrole, malgré la hausse des prix

Actu

Réunis ce jeudi à Vienne, les membres de l’organisation des pays producteurs de pétrole ont décidé une très légère augmentation de la production, en dépit de prix élevés à la pompe et malgré un probable embargo européen sur l’or noir russe.

Les 23 pays de l’Opep + (13 membres de l’Opep et 10 partenaires non-membres) se sont réunis, ce jeudi à Vienne (Autriche). Le cartel, qui a pourtant la mission de réguler le prix du pétrole à l’échelle mondiale, refuse d’augmenter significativement la production. En parallèle, les prix élevés à la pompe plombent le pouvoir d’achat des ménages. Les membres de l’organisation ont seulement convenu « d’ajuster à la hausse la production totale mensuelle à hauteur de 432 000 barils par jour ». Déjà en février, mars et avril 2022, les réunions de l’Opep + avaient donné des résultats semblables.

Le cartel ignore les appels à baisser les prix, lancés notamment par les Occidentaux. Au cours des derniers mois, le président américain et le premier ministre britannique ont fait des pieds et des mains en faveur d’une augmentation de la production par les pays du Moyen-Orient. Mais Ryad a ignoré les appels de Joe Biden et les Émirats arabes unis ont opposé une fin de non-recevoir à Boris Johnson.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie suscite des inquiétudes du côté de l’offre. Encore plus depuis que la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a proposé, ce mercredi 4 mai « une interdiction de tout le pétrole russe, brut et raffiné », d’ici la fin 2022. Un coup de massue, quand on sait que l’Europe importe plus de deux millions et demi de barils de brut par jour depuis la Russie.

Mais si le cartel ne cède pas aux pressions des Européens, c’est avant tout pour ne pas froisser Moscou. La Russie, membre de l’Opep +, est le plus grand exportateur de pétrole, après l’Arabie saoudite. Par ailleurs, l’organisation se montre également frileuse à cause du ralentissement de l’activité en Chine. La flambée de la pandémie de Covid-19, qui a entraîné le confinement de Shanghai et de ses 25 millions d’habitants, a eu des conséquences néfastes sur la demande en pétrole. Un grand manque à gagner puisque Pékin est le deuxième consommateur et le plus grand importateur de pétrole au monde.

Toujours est-il que la flambée des cours profite aux exportateurs et aux grands groupes pétroliers. La Russie a vu ses revenus issus du gaz, du pétrole et du charbon doubler depuis le début de la guerre en Ukraine Dans le même temps, TotalEnergies enregistre un bénéfice net ajusté de 9 milliards de dollars (8,57 milliards d’euros). Un record.

Reste à savoir si l’Opep + détient réellement la clé du problème. Entre le manque d’investissement et les problèmes opérationnels que connaissent certains pays membres, le cartel échoue régulièrement à atteindre ses quotas de production. La Libye, par exemple, connaît de grandes difficultés de production en raison de la crise politique qui agite le pays. En outre, certains grands producteurs de pétrole ne sont pas membres du cartel. C’est le cas des États-Unis et du Royaume Uni. Or, les marchés à terme de New York et Londres influencent le cours du pétrole et limitent l’influence de l’Opep +.

Antoine Poncet

Guerre en Ukraineinflationpétroleopep
Le Figaro

Location de voiture : ces destinations où les prix vont flamber cet été

Annelot Huijgen

ENQUÊTE - Les tarifs ont doublé en deux ans dans certaines villes très touristiques. Le comparateur Carigami publie un classement des villes où vous débourserez le plus ou le moins pour vous déplacer.

Si vous comptez sillonner la côte basque cet été, vous allez le payer cher pour ce qui est des tarifs des voitures de location. Biarritz arrive en tête du classement des villes où l'on débourse le plus pour disposer d'un véhicule cet été (période début mai - fin août), d'après le relevé du comparateur Carigami que Le Figaro dévoile en exclusivité. Dans l'élégante cité balnéaire, il faut compter 505 euros par semaine. Soit une hausse de 8,8% par rapport à l'an dernier lorsque ce qui était jadis le lieu de villégiature de l'impératrice Eugénie dominait -déjà- le classement des villes les plus chères. « Le tarif y a presque doublé en deux ans (+96,4%), car Biarritz a la particularité qu'on y loue plus de voitures spacieuses et luxueuses, donc plus chères, et cumule par ailleurs tous les facteurs qui concourent à faire monter les prix partout », décode Pierre Feisthauer, chargé de développement de Carigami.

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Toujours tendu en Corse

Car cette année encore, la demande est extrêmement forte, en raison notamment du désir -ou du choix- des vacanciers de séjourner en France plutôt qu'à l'étranger, alors que l'offre de véhicules est toujours insuffisante. Ce qui fait mécaniquement grimper les prix. Globalement, le «top dix» des villes les plus onéreuses est sans surprise composé de destinations du sud du pays. Celles du nord, Lille en tête, sont les moins chères. Mais la progression des prix est bien généralisée : elle s'élève à 41,3% par rapport à 2019, soit une semaine à 369 euros en moyenne.

En Corse, la situation sera de nouveau tendue : trois destinations figurent dans le classement - Ajaccio (445 euros pour une semaine en citadine, +92,4 % depuis 2019), Figari (429 euros, +116,7%) et Bastia (408 euros, 99,1%).

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Toulouse voit aussi les prix flamber

« Mêmes causes, mêmes effets que l'an dernier, la situation est même pire encore. Dire que nous avions tous prévu que la pénurie de voitures se résoudrait après l'été 2021… », avoue Pierre Feisthauer qui se garde de faire des prévisions pour les prochains mois. Si le nombre exact de voitures de location en circulation en France n'est pas connu, il est certain qu'il a fondu depuis le début de la crise sanitaire : tous les loueurs ont réduit leurs flottes en 2020 en raison de la forte baisse des réservations, mais aussi de l'incertitude sur l'évolution du tourisme. Puis, lorsqu'ils ont voulu en recommander, les constructeurs automobiles n'ont pas pu les livrer, faute de pièces. Elles n'ont soit pas pu être fabriquées, en Chine qui s'est partiellement reconfinée ou en Ukraine depuis la guerre, soit pas été livrées en raison de la perturbation des chaînes logistiques mondiales.

Or, les constructeurs automobiles étant moins prioritaires pour les fabricants de semi-conducteurs que les fabricants de produits électroniques, ceux-ci éprouvent plus de difficultés. « À leur tour, les loueurs de voitures, qui renouvellement normalement une à deux fois par an leurs flottes, sont livrés en dernier par les constructeurs, car il s'agit de voitures moins équipées que celles vendues aux particuliers et aussi commandées en plus grand nombre, donc à des prix moins intéressants », décrypte Pierre Feisthauer.

Les stratégies d'achats des loueurs, qu'ils soient indépendants ou faisant partie d'un réseau, expliquent aussi les écarts de prix entre les villes. « Il y a une part d'irrationnel dans le classement cette année : Nice par exemple a un grand parc et n'est habituellement pas parmi les villes les plus chères, tout comme Toulouse, qui a connu la plus forte augmentation (+43,7%) en un an et figure pour la première fois dans ce top dix », pointe le responsable du comparateur. Et c'est sans compter un autre élément important du budget global de la voiture, le carburant, qui a lui aussi fortement augmenté.

Chez Carigami, l'attentisme en raison des prix est net. Mais il y a peu de chances que ces derniers baissent et mieux vaut donc réserver sans tarder. Sauf si on souhaite prendre le risque de profiter d'occasions de dernière minute, car la réservation de la voiture est très dépendante de deux autres composantes du voyage, le billet d'avion ou de train et l'hébergement. Les loueurs connaissent un taux d'annulation important. « Le besoin de vacances est prégnant cette année encore, mais l'on ne part que quand on peut se le permettre et quand on a l'esprit tranquille car il s'agit d'une dépense facile à reporter », rappelle Pierre Feisthauer. Cela risque d'être le cas cet été. Chez le comparateur, le nombre de réservations est toujours inférieur de 60% au niveau d'avant-crise.

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L'Humanité

Il y croit ?

Billet

Maurice Ulrich

François l’a dit dans une interview exclusive publiée mardi dans le Corriere della Sera, il veut aller à Moscou pour demander à Vladimir Poutine d’arrêter la guerre. C’était sans doute plus facile pour Moïse d’engloutir dans la mer Rouge les chars du pharaon. « Le pape, combien de divisions ? » aurait dit Staline en son temps. Poutine doit s’en souvenir. Dans ce même entretien, François, qui ne se prononce pas sur les livraisons d’armes à l’Ukraine, n’en dénonce pas moins et une nouvelle fois leur commerce, « un scandale ». Le voilà encore qui fait son gauchiste. Les vendeurs ne sont pas les utilisateurs. La France, troisième pays exportateur au monde, équipe aussi bien l’Inde que le Pakistan, en conflit permanent. Son canon Caesar, réputé le meilleur du monde et qui permet à l’Arabie saoudite de bombarder à longue portée des villages du Yémen, va aussi bien être livré à l’Ukraine, où les chars russes sont équipés de matériel français. Il est sympathique, François, avec de bonnes intentions, mais parfois on a l’impression qu’il croit au bon Dieu.

pape françoisGuerre en UkraineVladimir Poutinearmement
Le Figaro

GPA : cinq plaintes déposées après l'accouchement de mères porteuses ukrainiennes en France

Agnès Leclair

L'association Juristes pour l'enfance s'inquiète de voir cette pratique «s'installer en France, étape par étape».

L'accouchement en France de mères porteuses ukrainiennes inquiète les opposants à la GPA (Gestation pour autrui). Dans un contexte de guerre, quelques couples français ont fait venir en France la femme qui porte leur enfant pour le mettre au monde loin de la guerre. «Ce stratagème pousse un cran plus loin le détournement de la loi, l'exploitation des femmes et le marché des enfants», estime l'association Juriste pour l'enfance qui a déposé cinq plaintes auprès du procureur de la République à Lyon, à Saintes, à la Roche-sur-Yon, à Amiens et à Aix-en-Provence pour « incitation à l'abandon d'enfant ».

«L'accouchement sous X est détourné de sa finalité»

Alors que le contrat a été signé en Ukraine et que l'insémination artificielle a été menée sur place, l'accouchement peut-il être «délocalisé» dans un pays où la pratique est interdite ? Pour contourner la législation française, qui interdit la GPA, les mères porteuses ukrainiennes accouchent sous X. Le père biologique de l'enfant, qui a donné ses gamètes pour la conception, effectue une reconnaissance prénatale de l'enfant pour établir sa filiation paternelle. Et dans un deuxième temps, la mère d'intention lance une requête en adoption plénière de l'enfant du conjoint. «Les commanditaires de la GPA se rendent coupables du délit d'incitation à abandon d'enfant, sanctionné par la loi. L'accouchement sous X est détourné de sa finalité et utilisé afin de permettre aux commanditaires de la GPA de parvenir à leurs fins, obtenir un enfant sans mère, un enfant dont la lignée maternelle est volontairement laissée vide. Il s'agit d'une fraude à la loi caractérisée», s'insurge Aude Mirkovic, maître de conférences en droit privé et directrice juridique de l'association. La peine encourue est 6 mois de prison et 7500 euros d'amende.

«Il n'y aura pas de raz-de-marée de mères porteuses en France»

Ces plaintes ne sont pas recevables «car l'association n'est pas directement victime de l'infraction», souligne Me Clélia Richard, avocate de plusieurs couples ayant eu recours à la GPA en Ukraine. Cette dernière estime que la venue de mères porteuses en France est un phénomène marginal. «Il ne devrait pas y avoir beaucoup plus de cinq accouchements. En Ukraine, toutes les activités de procréation médicalement assistée sont à l'arrêt depuis la guerre. Il n'y aura pas de raz-de-marée de mères porteuses en France», note l'avocate qui juge «indécent de créer la polémique sur ces situations compliquées liées à un contexte de guerre». Elle ajoute que, pour l'instant, seuls trois enfants conçus par GPA sont nés en France, en avril et en mai, pour les couples qu'elle conseille. Les parquets, alertés de ces situations par l'avocate des couples, n'ont engagé aucune poursuite pour l'instant.

Stopper la «politique du fait accompli»

L'association Juriste pour l'enfance cherche également à battre en brèche le discours «pseudo-humanitaire» sur la venue des mères porteuses ukrainiennes en France. «Le but n'est pas de sauver ces femmes mais de les faire accoucher ici pour que les couples récupèrent plus facilement l'enfant. Leur venue peut-elle être réellement considérée comme un choix ? En restant en Ukraine, elles s'exposent au risque de devoir garder l'enfant que les couples ne pourront pas venir chercher et de ne pas être payées», pointe Aude Mirkovic. L'association dénonce enfin «l'inaction de pouvoirs publics». «Emmanuel Macron affirme que la GPA est une ligne rouge que la France ne franchira pas mais les pouvoirs publics laissent cette pratique s'installer en France, étape par étape. Si les juges ferment les yeux, l'étape suivante sera de recruter directement des mères porteuses en France, alerte Aude Mirkovic. Il faut donner un coup d'arrêt à cette politique du fait accompli».

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L'enquête sur l'officine criminelle de francs-maçons élargie à de nouveaux faits

Une officine criminelle dirigée par des francs-maçons est suspectée d'au moins un assassinat. Une enquête avait été ouverte en juillet 2020.

Strasbourg : enquête préliminaire après un incident impliquant deux eurodéputés estoniens

Dans la nuit de mercredi à jeudi, un incident a eu lieu à Strasbourg entre l'agent de sécurité d'une discothèque et des parlementaires estoniens, qui auraient tenu des «propos racistes».

Qu’est-ce que l’Ascension dans la religion catholique?

FOCUS - En France, cette fête religieuse est célébrée un jeudi... mais dans plusieurs pays, elle est célébrée le dimanche.

L'Humanité

Inde. Les températures extrêmes pèsent sur les récoltes

Actu

Le premier ministre, Narendra Modi, qui pensait conquérir des marchés grâce au conflit en Ukraine, doit revoir ses priorités.

Lina Sankari

Harinder Happy ne cache pas son inquiétude. Dans le nord de l’Inde, les températures extrêmes frappent une nouvelle fois durement les paysans. Liée au réchauffement climatique, la vague caniculaire, inédite depuis les premiers relevés météorologiques il y a cent vingt-deux ans, a fait grimper le mercure jusqu’à 46 degrés dans certains quartiers de New Delhi. Porte-parole de la Samyukta Kisan Morcha, la coalition victorieuse formée en 2020 qui a réuni plus de 40 syndicats paysans contre la libéralisation du secteur, Harinder Happy, joint par téléphone, concède : « Cette année, nous avons de nombreux problèmes de récoltes et un faible rendement en blé dû à la chaleur et aux pluies non saisonnières. Cela a également affecté la production de paille de blé dont les prix ont fortement grimpé. »

Les coupures d’électricité, qui aggravent les conditions de vie de millions d’Indiens, n’épargnent pas les agriculteurs. Seize organisations du Pendjab ont ainsi organisé plusieurs manifestations et sollicité une réunion avec le Conseil national de l’électricité, qui a promis aux syndicats quatre heures d’alimentation quotidienne et une journée où la fourniture pourrait monter jusqu’à huit heures. Ce rendez-vous illustre à quel point les tensions sur la production agricole sont prises au sérieux en ce point du globe. Les phénomènes météo­rologiques extrêmes sont une nouvelle fois supportés de manière disproportionnée par les plus pauvres qui, du fait des travaux journaliers en extérieur, ne peuvent se mettre à l’abri. « Cette vague de chaleur teste les limites de la survie humaine », estime ainsi la chercheuse Chandni Singh du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Le blé et le riz sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays

La question se pose de façon accrue alors que 600 millions d’Indiens dépendraient directement ou indirectement de l’agriculture pour vivre. Le secteur est en crise cyclique et les paysans connaissent déjà un fort niveau d’endettement. « En 2014, lors de son arrivée au pouvoir, Narendra Modi (premier ministre – NDLR) promettait de mettre en œuvre les recommandations de la commission nationale des agriculteurs, à savoir l’effacement de la dette et le doublement des revenus», détaillait, il y a un an pour l’Humanité, Sumit Dalal, un jeune paysan de l’Haryana (Nord) qui redoutait de ne pas pouvoir rembourser ses prêts. Ces vingt-cinq  dernières années, plus de 300 000 agriculteurs indiens ont mis fin à leurs jours dans le pays et la crise actuelle pourrait donner lieu à de nouveaux drames.

Considéré comme le « grenier à pain » du pays, le Pendjab est ainsi scruté avec attention. Traditionnellement, le mois de mars est crucial pour le mûrissement des grains, mais la hausse soudaine des températures les a fait flétrir. « En raison de la canicule, nous avons perdu plus de 5 quintaux (500 kg) par hectare de notre rendement d’avril », déplore Gurvinder Singh, directeur de l’agriculture de l’État. La production nationale pourrait baisser de 10 à 50 % cette année, alors même que le blé et le riz paddy sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays. D’autant que les stocks du Food Security Act, le plus important programme de distribution de denrées au monde, ont déjà fondu du fait de la pandémie et pourraient être épuisés en septembre. Au lieu de 80 millions d’Indiens habituellement, l’État a fourni des céréales à 800 millions de personnes, dont beaucoup de travailleurs migrants qui avaient perdu leur travail du fait des confinements.

Les stocks d’engrais en baisse depuis le début de la guerre

Le mois de mars, époque à laquelle le premier ministre nationaliste Narendra Modi jouait les fiers à bras, paraît loin. Deuxième producteur mondial de blé, l’Inde se faisait fort de relayer l’Ukraine, prise dans le tourbillon de la guerre, sur les marchés internationaux. Le chef du gouvernement entendait alors gagner de nouveaux débouchés et profiter de l’envolée des cours mondiaux pour satisfaire l’agrobusiness. Si elle produit 14 % du blé global, l’Inde ne compte toutefois que pour 1 % des exportations. Les experts nationaux estiment toutefois que la quête de débouchés exercerait une pression trop importante sur la disponibilité en blé alors que le pays doit nourrir une population de 1,3 milliard d’habitants et que les stocks d’engrais indiens s’amenuisent eux aussi depuis le déclenchement de la guerre. La canicule rebat aujourd’hui les cartes et les discussions entamées avec le Nigeria, la Turquie, le Soudan, l’Iran et l’Indonésie pourraient connaître un coup d’arrêt.

indeRéchauffement climatiquepaysanssécurité alimentaire
L'Humanité

Armement de l'Ukraine. Un bras de fer allemand à l’issue cruciale pour l’Europe

Actu

Face à une frénésie va-t-en-guerre qu’amplifie un parti écologiste rhabillé en vert olive, des intellectuels, des pacifistes, des Verts dissidents et le philosophe Jürgen Habermas se mobilisent.

Bruno Odent

Depuis plusieurs semaines, l’Allemagne est l’objet des pressions internes et externes les plus fortes pour livrer toujours plus d’armes lourdes à l’Ukraine. Le chancelier, qui y a longtemps résisté, a finalement décidé d’y répondre partiellement en autorisant l’expédition de chars Gepard munis de système de défense anti­aérienne. Mais le harcèlement continue. Dans les médias, au Bundestag, où Friedrich Merz, le nouveau patron ultraconservateur de la CDU, se répand avant un déplacement à Kiev en surenchères exigeant un plus fort engagement militaire allemand sur le terrain. Surtout, le chancelier est appelé à en faire toujours davantage par ses alliés libéraux et verts de la coalition gouvernementale. Ce qui a fait sortir de ses gonds, ces tout derniers jours, un mouvement pacifiste allemand jusque-là paralysé mais déterminé désormais à tenir un bras de fer sur cet enjeu crucial.

Berlin débat sur l’envoi d’armement

Normalisation super-atlantiste

Les dirigeants et ministres écologistes sont particulièrement en pointe sur la normalisation super-atlantiste de l’Allemagne. En pleine cohérence avec la ligne adoptée durant la récente campagne pour l’élection du Bundestag par Annalena Baerbock, la candidate des Verts à la chancellerie, devenue entre-temps ministre des Affaires étrangères. Elle qui développa une rhétorique lourde en pleine harmonie avec celle de Joe Biden sur les autocraties. Ce qui la conduisit à plaider la nécessité d’un « changement de cap » pour une démocratie allemande qui ferait preuve d’une « trop grande complaisance » avec ces régimes. Et de cibler alors surtout la Chine, premier partenaire commercial de l’Allemagne.

Ukraine. Joe Biden change de cap

Depuis la guerre en Ukraine, la ministre et la direction des Verts ont mis les bouchées doubles. Ils se revendiquent d’un « changement d’époque » (Zeitenwende) pour l’Allemagne, annoncé par Berlin dès le 27 février. La formule vaut sur tous les plans. Politique et économique, avec un formidable renforcement de la relation Berlin-Washington. Et sur le plan militaire, avec la dotation supplémentaire de 100 milliards d’euros attribuée à l’armée fédérale, la Bundeswehr, soit bien au-delà des 2 % du PIB exigés par l’Otan.

100 milliards pour la  Bundeswehr

La métamorphose la plus radicale se produit chez Die Grünen (les Verts), nés, il y a quarante ans, des immenses rassemblements pacifistes contre le déploiement, en pleine guerre froide, des missiles états-uniens Pershing sur le territoire de l’Allemagne de l’Ouest. Au point que le magazine Der Spiegel met cette semaine à sa une «  des écologistes vert olive », avalisant non seulement une hausse sans précédent du budget militaire, mais plaidant plus fort que les autres lors d’un mini-congrès en fin de semaine passée, pour la livraison des armes lourdes les plus sophistiquées. Comme ces Panzer Leopard qu’opportunément le fabricant, le groupe Rheinmetall, se dit prêt à livrer rapidement à Kiev, moyennant une formation des soldats ukrainiens sur le territoire allemand.

Ces derniers jours cependant, une forte réaction est enfin venue contre la poursuite de cette fuite en avant va-t-en-guerre. Au sein du parti vert, quelques courageux refusent de se joindre à la litanie du surarmement entonnée par leur direction. Tel Philipp Schmagold, une figure militante du Land de Schleswig-Holstein, qui s’interroge : « Qu’aurait-on pu faire pour le climat, le social ou les services publics avec les 100 milliards accordés à la Bundeswehr ? » Mais de telles personnalités semblent, hélas, devenues très minoritaires dans le parti.

En revanche, une lettre ouverte au chancelier lancée par 28 intellectuels et artistes pour que Berlin renonce à envoyer davantage d’armes lourdes en Ukraine fait énormément de bruit, dépassant en seulement quelques jours le seuil des 200 000 signatures. Elle demande au chancelier Scholz de rester sur sa position initiale et « d’éviter le risque d’un élargissement de la guerre à toute l’Europe, voire d’une Troisième Guerre mondiale ». Et plutôt que de se laisser entraîner dans une escalade militaire, de contribuer « à ce que l’on en vienne aussi vite que possible à un cessez-le-feu, à un compromis que les deux côtés puissent accepter ».

Le grand philosophe Jürgen Habermas est sorti également de sa réserve pour crier « casse-cou » et dénoncer, dans un article paru dans la Süddeutsche Zeitung, «  une frénésie au ressort exclusivement émotionnel » qui pourrait avoir les plus graves conséquences. En dépit d’« écolos vert olive », le pacifisme allemand n’a pas dit son dernier mot. Crucial et vital pour l’avenir de l’Europe et de l’humanité.

Guerre en Ukrainearmementventes d'armesAllemagne
Le Figaro

Autorisation du burkini à Grenoble: l’opposition cherche la parade

Au nom de la liberté, le conseil municipal s’apprête à voter l’autorisation de ce maillot «islamique», ainsi que la natation seins nus.

Grenoble

À quelques jours du prochain conseil municipal de Grenoble, dont l’une des délibérations portera sur la modification du règlement intérieur des piscines, autorisant le port du burkini, les oppositions, citoyennes et politiques, bruissent dans la cité alpine. Depuis trois ans et les premières opérations coup de poing menées dans les piscines grenobloises par des militantes pro-burkini, le sujet s’invite régulièrement dans le débat local. Il a pris, depuis quelques semaines, une nouvelle ampleur, avec la décision du maire écologiste Éric Piolle de proposer au vote une délibération qui autoriserait le port de ce maillot de bain couvrant, tout comme la baignade seins nus pour les femmes, à partir de cet été.

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Le 29 avril dernier, l’édile adressait une lettre ouverte à Emmanuel Macron, pour interpeller le chef de l’État sur différents enjeux liés au climat, à la réforme des retraites ou encore à la laïcité. Sur ce dernier point, il appuyait sur sa volonté de veiller «à ce qu’aucun règlement intérieur d’aucun équipement public ne constitue une injonction ou une discrimination», précisant clairement quelques jours plus tard sa volonté de lever l’interdiction du burkini. Suite à ces déclarations, Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, indiquait sa volonté de «(couper) toute subvention à la ville de Grenoble» en cas d’autorisation du burkini.

On peut craindre que certaines femmes se sentent obligées de porter le burkini à l’avenir, par pression sociale, ce qui est inadmissible

Le 16 mai prochain, le conseil municipal de Grenoble pourrait donc voter en faveur d’un nouveau règlement intérieur dans les piscines de la ville. Un vote, salué par l’association Alliance citoyenne, à l’origine des actions menées dans les piscines grenobloises en 2019, qu’Éric Piolle refuse d’envisager sur le terrain de la laïcité: «Il faut voir ça comme un progrès social, qui permet aux femmes de se baigner seins nus ou avec un maillot couvrant, pour se protéger du soleil ou si on n’est pas à l’aise avec son corps. C’est un combat cohérent, qui vise à ne pas porter d’injonction sur la tenue vestimentaire des femmes», explique le maire, qui avait déjà soutenu, au début de l’année, le combat des Hijabeuses, un collectif de femmes souhaitant porter le voile pour jouer au foot.

À lire aussiLes Hijabeuses à la conquête des terrains de foot

À quelques jours du vote, les opposants au maire écologiste, élu à la tête d’une majorité rassemblant EELV, LFI et des membres de la société civile, sont tous vent debout. À commencer par Alain Carignon, à la tête de l’opposition de droite au conseil municipal, qui appelle à manifester le 16 mai et réclame la tenue d’un référendum, pour permettre aux Grenoblois de se prononcer sur le sujet: «Aucun maire n’a la légitimité pour changer les valeurs d’une ville», dénonce-t-il. Même tonalité chez Émilie Chalas, conseillère municipale LREM et députée de l’Isère, qui pointe du doigt une décision de «politique politicienne qui n’a rien à voir avec les vrais problèmes que peuvent rencontrer les citoyens musulmans». Du côté de l’opposition socialiste, on s’inquiète des futures répercussions de cette autorisation: «On peut craindre que certaines femmes se sentent obligées de porter le burkini à l’avenir, par pression sociale, ce qui est inadmissible», déplore Cécile Cénatiempo, présidente du groupe socialiste au conseil municipal.

Une pétition demandant le retrait de la délibération

Si l’opposition au burkini se construit sur le terrain politique, elle émerge également sur le terrain citoyen. Lancée il y a quelques semaines, une pétition initiée par des habitants de la métropole, «non encartés» mais proches de «la gauche républicaine», rassemblait, en début de semaine, un peu plus de 1800 signatures. Demandant le retrait de la délibération prévue lors du prochain conseil municipal, les pétitionnaires dénoncent «un débat qui porte atteinte à l’égalité hommes-femmes». Certains d’entre eux se rassembleront devant la mairie de Grenoble le 16 mai prochain, tout en se dissociant de la manifestation, qui se tiendra à l’appel d’Alain Carignon. Quant au rhabillage avec un burkini d’une statue installée dans le parc du Musée de Grenoble et représentant un torse nu de femme, la semaine dernière, aucune revendication n’est apparue à ce jour, l’association Alliance citoyenne s’étant désolidarisée de cette action.

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Condamnés en appel, les époux Fillon vont en cassation

La cour a sensiblement diminué la sentence prononcée en première instance.

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Dans la nuit de mercredi à jeudi, un incident a eu lieu à Strasbourg entre l'agent de sécurité d'une discothèque et des parlementaires estoniens, qui auraient tenu des «propos racistes».

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Le Figaro

La guerre en images

EN COURS : Mis à jour le 10 mai 2022 à 01:52

Prix Pulitzer spécial pour les journalistes ukrainiens

Les journalistes ukrainiens se voient décerner un prix Pulitzer spécial pour leur «courage» pour couvrir l'invasion de leur pays par la Russie, a annoncé lundi l'association des récompenses les plus prestigieuses de la presse américaine.

Marjorie Miller, des Prix Pulitzer, a salué le «courage, l'endurance et l'engagement des journalistes d'Ukraine pour rapporter la vérité pendant l'invasion impitoyable de leur pays par (le président russe) Vladimir Poutine et sa guerre de propagande en Russie».

«Malgré les bombardements, les enlèvements, l'occupation et même les tués dans leurs rangs, (les journalistes ukrainiens) ont persévéré pour fournir une image précise d'une terrible réalité, faisant honneur à l'Ukraine et aux journalistes à travers le monde», a jugé Marjorie Miller qui s'exprimait lors d'une cérémonie de remise de ces prix à New York.

D'après le Comité de protection des journalistes (CPJ), une ONG internationale basée à New York, sept journalistes - dont trois Ukrainiens - ont été tués en Ukraine en couvrant la guerre contre la Russie depuis le 24 février et l'association enquête sur la mort de cinq autres journalistes ukrainiens pour confirmer que leur décès est bien lié à l'exercice de leur profession.

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Macron et Scholz disent leur «plein soutien» à l'Ukraine devant la Porte de Brandebourg à Berlin

Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont déclaré leur «plein soutien» à l'Ukraine lundi soir en se rendant ensemble sous la Porte de Brandebourg à Berlin, symbole de la Guerre Froide et illuminée pour l'occasion aux couleurs du pays envahi par la Russie, a constaté l'AFP.

«Plein soutien à l'Ukraine», a déclaré le chef de l'Etat français en s'approchant à pied aux côtés du chancelier allemand d'environ 200 personnes massées à proximité derrière des cordons, dont certaines étaient drapées aux couleurs de l'Ukraine et criaient «Marioupol», la ville de l'Est de ce pays en grande partie détruite par l'armée russe.

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Vladimir Poutine «est dans le déni», estime Jean-Yves Le Drian

«Je pense que (Vladimir Poutine) est dans le déni, et il est dans la justification complètement révisionniste des motifs de guerre», a estimé lundi soir le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur BFMTV. «Il nous a développé un discours selon lequel si la Russie intervenait, c'est parce que l’Ukraine voulait déclarer la guerre à la Russie, parce que l’Ukraine était en risque de nazification. Il a un discours de déni, d’inversion des responsabilités.»

«Je pense que le président Poutine constate suffisamment la situation pour se poser la question (de la paix)», a aussi espéré Jean-Yves Le Drian.

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La guerre pourrait durer «plusieurs années», indique Jean-Yves Le Drian

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a admis, ce lundi soir sur BFMTV, que la «guerre sera longue et difficile». «Ca peut vouloir dire une guerre de plusieurs années», a-t-il précisé.

Pour le ministre, Vladimir Poutine a commis plusieurs «erreurs stratégiques»: «D'abord de penser que l'Ukraine allait tomber comme cela (et) de penser que l'Europe serait fragile dans sa réaction alors que ça a été le contraire (...) L'Alliance atlantique a retrouvé ses fondamentaux. (Vladimir Poutine) a surestimé la force de son armée», a expliqué Jean-Yves Le Drian.

Et de poursuivre: «La Russie nous intimide (…) Il faut que la Russie se retire, tout simplement». «La menace de l'escalade nucléaire est inappropriée et inadaptée.»

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Biden réactive pour l'Ukraine une loi d'assistance militaire datant de la Seconde guerre mondiale

Le président des Etats-Unis Joe Biden a signé lundi devant les journalistes une loi permettant d'accélérer l'envoi à l'Ukraine d'équipement militaire, réactivant un dispositif datant de la Seconde guerre mondiale.

Le «Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act of 2022» est «basé sur un programme de la Seconde guerre mondiale destiné à aider l'Europe à résister à Hitler» et «a été soutenu par presque tous les membres du Congrès» américain, a noté la Maison-Blanche, signalant par ailleurs que le texte a été promulgué alors que la Russie marque lundi l'anniversaire de la victoire de 1945 sur l'Allemagne nazie.

Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, l'administration Biden a apporté une aide militaire de quelque 3,8 milliards de dollars à Kiev. La précédente tranche annoncée s'élevait à 800 millions.

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Des Ukrainiens ont été «envoyés contre leur gré en Russie», selon le Pentagone

Des Ukrainiens ont été «envoyés contre leur gré en Russie», a déclaré lundi le porte-parole du Pentagone, John Kirby, confirmant des informations des autorités ukrainiennes.

«Nous n'avons pas de chiffres mais nous avons vu des signes montrant que des Ukrainiens sont emmenés d'Ukraine en Russie», a déclaré John Kirby, questionné au cours d'un point de presse sur les affirmations du gouvernement ukrainien selon lesquelles 1,2 million de personnes auraient ainsi été déportées en Russie et placées dans des camps.

» LISEZ LA CHRONIQUE DE RENAUD GIRARD - «Atterrissage compliqué pour la Russie»

Embargo pétrolier : von der Leyen indique des «progrès» après une rencontre avec Orban

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a fait état lundi de «progrès» et de «clarifications» après une rencontre avec le premier ministre hongrois Viktor Orban autour de la «sécurité énergétique», alors que Budapest bloque un projet d'embargo de l'UE sur le pétrole russe.

L'entretien des deux dirigeants, qui s'est déroulé pendant un dîner de travail au monastère des Carmélites à Budapest, «a contribué à éclaircir certains points relatifs aux sanctions et à la sécurité énergétique» de la Hongrie, a indiqué Ursula von der Leyen sur Twitter. «Nous avons fait des progrès mais il faudra encore du travail», a-t-elle ajouté, annonçant la tenue prochaine d'une visioconférence avec d'autres «acteurs de la région» pour «renforcer la coopération régionales dans les infrastructures pétrolières».

Pays enclavé et dépendant de ses achats d'hydrocarbures à la Russie, la Hongrie demande à ses partenaires de l'UE des garanties sur ses approvisionnements énergétiques pour donner son accord à un sixième paquet de sanctions contre Moscou comprenant un arrêt des achats de pétrole russe. «La Hongrie ne donnera pas son accord à la proposition de la Commission pour les sanctions contre la Russie, parce qu'elle lui pose un problème et n'offre pas de solution», a déclaré le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto, cité lundi par le porte-parole du gouvernement, Zoltan Kovacs. La proposition de la Commission aurait l'effet d'une «bombe atomique pour l'économie de la Hongrie et détruirait notre approvisionnement énergétique stable», a-t-il expliqué. Or l'unanimité des Vingt-Sept est requise pour l'adoption des sanctions.

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Dire comme Poutine que la guerre en Ukraine est «défensive» est «une absurdité flagrante», dit Washington

Les Etats-Unis ont qualifié lundi d'«absurdité flagrante» et d'«insulte» aux victimes les affirmations de Vladimir Poutine selon lesquelles l'invasion russe de l'Ukraine était «préventive».

«Parler d'une action défensive est une absurdité flagrante, parler d'autre chose que d'une guerre préméditée» est «un affront à la vérité historique», a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price, après le discours du président russe pour le 9-Mai, qui marque la victoire sur les nazis en 1945. «C'est une insulte à ceux qui ont perdu leur vie et ceux qui ont été victimes de cette oppression absurde

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La Grèce rouvre son ambassade à Kiev

La Grèce a rouvert lundi son ambassade à Kiev, «dans un geste hautement symbolique» pour soutenir «les Ukrainiens et la communauté grecque» vivant dans ce pays, a annoncé le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias.

Le ministre a souligné qu'Athènes «met tout en oeuvre pour contribuer à la résolution de la crise en Ukraine et de la crise humanitaire», et «s'engage à participer activement à la reconstruction du pays».

«Dans un geste hautement symbolique, le drapeau grec flotte à nouveau aujourd'hui à Kiev», «l'ambassade de Grèce ayant rouvert ses portes dans la capitale de l'Ukraine», a ajouté le ministre, à l'issue d'entretiens avec son homologue kényane Raychelle Awour Omamo, qui effectuait lundi une visite à Athènes.

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Renaud Girard: «Atterrissage compliqué pour la Russie»

Le discours de Vladimir Poutine pour commémorer la victoire de l’armée soviétique sur l’Allemagne nazie en 1945 puis la magnifique parade militaire devant les murailles du Kremlin avaient quelque chose de déconnecté de la réalité.

» LISEZ LA CHRONIQUE DE RENAUD GIRARD - «Atterrissage compliqué pour la Russie»

L'effet des sanctions se fait sentir sur l'armement russe, selon le Pentagone

L'effet des sanctions internationales commence à se faire sentir sur l'industrie russe de l'armement, qui peine à remplacer les missiles guidés utilisés par l'armée russe en Ukraine en raison de l'embargo sur les composants électroniques qui frappe la Russie, a affirmé lundi un haut responsable du Pentagone.

La Russie a lancé tellement de missiles sur l'Ukraine qu'«ils sont à court d'armement guidé de précision et ils ont du mal à les remplacer», a indiqué à la presse ce haut responsable ayant requis l'anonymat. «Nous pensons que les sanctions et les restrictions aux exportations, notamment en matière de composants électroniques, ont un effet sur le secteur de l'industrie de défense russe», a-t-il ajouté au cours d'un point de presse.

C'est pourquoi les grandes villes comme Marioupol ou Kharkiv sont touchées par des bombes non guidées qui ne font pas la différence entre une cible militaire et un immeuble d'habitation, a-t-il expliqué. Par ailleurs, les forces russes continuent de souffrir de problème d'approvisionnement et de discipline, y compris parmi les officiers qui «refusent d'obéir aux ordres et d'avancer», a-t-il indiqué. Face à une résistance ukrainienne qui reste opiniâtre, l'opération russe dans le sud du pays «n'a quasiment pas progressé ces derniers jours», a indiqué le haut responsable du ministère américain de la Défense.

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«L’idée d’une communauté politique européenne sera discutée avec Volodymyr Zelensky», affirme Emmanuel Macron

Pour son premier déplacement après son investiture, à Berlin, Emmanuel Macron, qui s’était dit plus tôt dans la journée «favorable» à une révision des traités de l’Union européenne, a expliqué vouloir discuter d’une «idée d’une communauté politique européenne» avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

«Notre objectif est d’obtenir un cessez-le-feu et un retrait des forces russes, a-t-il réitéré. Notre but est d’aider l’Ukraine à négocier (avec la Russie) avec les conditions qui seront les siennes.» «Pour ancrer la démocratie en Europe, nous devons trouver la bonne forme géopolitique», a poursuivi Emmanuel Macron.

Présent à ses côtés, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré trouver «très intéressante» l'idée d'une «communauté politique européenne».

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Liz Truss : «Soutenir l'Ukraine est un impératif moral et stratégique»

Dans une tribune au Figaro, la chef de la diplomatie britannique explique pourquoi son pays se veut en pointe dans la confrontation avec Vladimir Poutine.

LISEZ SA TRIBUNE - Liz Truss: «Soutenir l'Ukraine est un impératif moral et stratégique»

Washington suspend pendant un an les droits de douane sur l'acier ukrainien

Les États-Unis ont décidé de suspendre pendant un an les droits de douane sur l'acier en provenance d'Ukraine pour soutenir les exportations du pays ravagé par la guerre menée par la Russie depuis le 24 février, a annoncé lundi le département au Commerce. «L'industrie sidérurgique ukrainienne est particulièrement importante pour la force économique du pays, employant 1 Ukrainien sur 13 avec des emplois bien rémunérés», a souligné le ministère dans un communiqué.

«Certaines des plus grandes communautés sidérurgiques d'Ukraine ont été parmi les plus durement touchées par la barbarie de (Vladimir) Poutine, et l'aciérie de Marioupol est devenue un symbole de la détermination de l'Ukraine à résister à l'agression de la Russie», a-t-il ajouté. Le ministère souligne que de nombreuses aciéries ukrainiennes «ont continué à payer, nourrir et même abriter leurs employés pendant les combats».

Alors que certaines usines ukrainiennes ont repris leur production, il est essentiel de soutenir leurs exportations afin de maintenir l'une des industries les plus importantes d'Ukraine, estime l'administration Biden. «Nous ne pouvons pas nous contenter d'admirer le courage et l'esprit du peuple ukrainien», a commenté la secrétaire américaine au commerce Gina Raimondo citée dans le communiqué. «Nous devons le soutenir et soutenir l'une des industries les plus importantes pour le bien-être économique de l'Ukraine».

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Finlande: soutien écrasant à une candidature à l'Otan, selon un nouveau sondage

Plus des trois quarts des Finlandais soutiennent désormais une candidature à l'Otan, selon un nouveau sondage publié lundi, à quelques jours de la décision attendue d'Helsinki.

D'après le sondage publié par la télévision publique Yle, 76% des Finlandais - un record - souhaitent que le pays rejoigne l'Otan, comparé à 60% en mars.

Plus des trois quarts des Finlandais soutiennent désormais une candidature à l'Otan, selon un nouveau sondage publié lundi, à quelques jours de la décision attendue d'Helsinki.

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Dans tous les bords politiques, les sondés sont en faveur de rejoindre l'alliance, conclut également l'enquête d'opinion. Comme en Suède, l'invasion russe de l'Ukraine a fait basculer l'opinion publique, jusque-là très partagée.

Avant l'invasion de l'Ukraine, les partisans d'une adhésion à l'Otan en Finlande végétaient autour de 20-30% ces dernières années.

Le président finlandais Sauli Niinisto doit officiellement annoncer sa position personnelle sur une adhésion à l'Otan le 12 mai et les experts s'attendent à l'officialisation de la candidature finlandaise dans les prochains jours.

Les pays de l'OCDE privilégient des dispositifs d'accueil temporaire

Poursuivre l'intégration des réfugiés ukrainiens ou faciliter leur éventuel retour au pays: dans le choix de leurs dispositifs d'accueil, les Etats membres de l'OCDE ont plutôt opté pour une intégration «temporaire», selon un rapport de l'Organisation publié lundi.

«La majorité des pays a plutôt mis sur pied des mesures spécifiques pour assister les Ukrainiens dans leurs besoins les plus immédiats, considérant ainsi que leur durée de séjour est de fait temporaire», écrit l'OCDE dans son rapport, en dépit de «l'évolution incertaine de la guerre».

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«Les pays sont tiraillés entre deux choses: faut-il tout de suite offrir un paquet d'offres complètes qui vise à intégrer sur la durée? Ou bien faut-il partir du principe que les Ukrainiens vont retourner dans leur pays?», a fait valoir à l'AFP Jean-Christophe Dumont, à la tête de la division migrations de l'organisme international.

Guerre en Ukraine: le cinéma russe enrôlé par la propagande

La Russie a vu l’essor, durant la décennie écoulée, d’un genre renouvelé, celui des films militaro-patriotiques sur la Seconde Guerre mondiale.

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Réunion spéciale jeudi du Conseil des droits de l'homme à la demande de Kiev

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU va organiser jeudi à la demande de Kiev, soutenue par des dizaines de pays, une session extraordinaire sur «la détérioration de la situation des droits humains en Ukraine» envahie par la Russie.

«Aujourd'hui, nous avons demandé une session spéciale du Conseil des droits de l'homme de l'ONU pour examiner la détérioration de la situation des droits de l'homme en Ukraine», a déclaré l'ambassadrice ukrainienne auprès de l'ONU, Yevheniia Filipenko, dans une vidéo publiée sur Twitter.

Peu après, les Nations unies ont indiqué que la réunion se tiendrait le 12 mai, et précisé que la demande de Kiev était soutenue par 15 autres Etats membres du Conseil, dont la France, la Gambie, le Japon, le Mexique, les Etats-Unis et la Pologne, et par 36 pays observateurs, dont la Bulgarie, la Hongrie, la Suisse et la Turquie.

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«Ensemble, nous envoyons un autre message fort à Poutine et à sa clique de criminels de guerre: vous êtes isolés comme jamais auparavant», a affirmé Yevheniia Filipenko, dans la vidéo.

Ursula von der Leyen en Hongrie ce lundi pour rencontrer Orban

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se rend lundi en Hongrie pour discuter avec Viktor Orban de «la sécurité d'approvisionnement énergétique de l'Europe», a annoncé son porte-parole, alors que Budapest bloque un projet d'embargo sur le pétrole russe.

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Pays enclavé et dépendant de ses achats de pétrole à la Russie, la Hongrie demande à ses partenaires de l'UE des garanties pour ses approvisionnements pour donner son accord à un sixième paquet de sanctions contre la Russie comprenant un arrêt des achats de pétrole à ce pays.

La Hongrie ne donnera pas son accord à la proposition de la Commission pour les sanctions contre la Russie parce qu'elle lui pose un problème et n'offre pas de solution», a déclaré le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto, cité lundi par le porte-parole du gouvernement, Zoltan Kovacs.

La proposition de la Commission aurait l'effet d'une «bombe atomique pour l'économie de la Hongrie et détruirait notre approvisionnement énergétique stable», a-t-il expliqué. L'unanimité des Vingt-Sept est requise pour l'adoption des sanctions.

Des dizaines de pays demandent une réunion du Conseil des droits de l'homme

L'Ukraine, soutenue par plusieurs dizaines de pays, a demandé lundi la tenue d'une session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme des Nations unies en réponse «aux crimes de guerre commis par la Russie» dans le pays.

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«Cette initiative est soutenue par près de 60 États de toutes les régions du monde. (...) Ensemble, nous envoyons un autre message fort à Poutine et à sa clique de criminels de guerre: vous êtes isolés comme jamais auparavant», a déclaré l'ambassadrice ukrainienne auprès de l'ONU, Yevheniia Filipenko, dans une vidéo publiée sur Twitter.

Les séparatistes prorusses défilent à Marioupol pour le 9 mai

Un gigantesque ruban de Saint-Georges, symbole patriotique russe, a été porté lundi par les séparatistes prorusses à travers Marioupol, port ukrainien conquis presque entièrement par l'armée russe, au prix d'énormes destructions.

La manifestation a eu lieu à l'occasion des célébrations du 9 mai qui marquent la victoire sur les nazis en 1945.

Le ruban aux rayures orange et noires est arboré depuis le début des années 2000 par des millions de Russes en souvenir des soldats soviétiques tombés face aux nazis.

Une version de 300 mètres a été portée lundi dans Marioupol par un cortège conduit par le dirigeant séparatiste Denis Pouchiline, selon un message publié sur son compte de la messagerie Telegram.

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Une photo accompagnant la publication montre Denis Pouchiline, tout sourire tenant le ruban géant avec des personnes présentées comme des habitants de la cité qui a connu les pires combats depuis le début de l'offensive russe contre l'Ukraine.

Denis Pouchiline arbore aussi sur sa veste un petit ruban de Saint-Georges en forme de lettre «Z», signe de reconnaissance des blindés russes devenu le symbole des partisans de l'offensive.

«Ensemble avec des habitants de Marioupol, aujourd'hui, le Jour de la Victoire, nous avons porté un immense ruban de Saint-Georges, de 300 mètres de long», a écrit Denis Pouchiline.

Marioupol, grande ville portuaire du sud-est de l'Ukraine, est presque totalement sous le contrôle des forces russes, qui affrontent désormais les derniers défenseurs ukrainiens retranchés dans une vaste aciérie, Azovstal. Après plusieurs semaines d'un siège meurtrier, la ville est en grande partie détruite.

Un chien renifleur de bombes reçoit une médaille d’honneur de Volodymyr Zelensky

Patron, un Jack Russell terrier de deux ans et demi, a reçu le prix des mains du président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une cérémonie à Kiev.

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Le chien dont le nom signifie «munitions» en ukrainien, flaire les mines et les explosifs russes dans la ville de Tchernihiv, au nord-est, et fait office de mascotte du service d'urgence de l'État du pays.

Il est devenu un symbole national de la résistance de l'Ukraine contre la Russie, apparaissant régulièrement dans des vidéos sur les réseaux sociaux ukrainiens officiels.

La paix ne se construira pas dans «l'humiliation» de la Russie, affirme Macron

Emmanuel Macron a déclaré lundi à Strasbourg que, pour mettre fin à la guerre menée en Ukraine par l'armée russe, la paix devra se construire sans «humilier» la Russie.

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«Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l'oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l'Ukraine et la Russie (...) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l'exclusion de l'un l'autre, ni même dans l'humiliation», a déclaré le président français au cours d'une conférence de presse au Parlement européen.

Un peu plus tôt, au cours d'un discours, Emmanuel Macron avait également déclaré: «quand la paix reviendra sur le sol européen, nous devrons en construire les nouveaux équilibres de sécurité» sans «jamais céder à la tentation ni de l'humiliation, ni de l'esprit de revanche».

«Car ils ont déjà trop, par le passé, ravagé les chemins de la paix», a-t-il ajouté, en faisant le parallèle avec le traité de Versailles conclu après la Première Guerre mondiale, marqué par «l'humiliation» de l'Allemagne.

D'ici là, les Européens doivent «tout faire pour que l'Ukraine puisse tenir et la Russie ne jamais l'emporter», mais aussi «préserver la paix sur le reste du continent européen et éviter toute escalade» avec Moscou, a réaffirmé le président français.

Le Kremlin «n'arrivera jamais» à «supprimer votre esprit de liberté», dit Charles Michel aux Ukrainiens à Odessa

Le Kremlin «n'arrivera jamais» à «supprimer votre esprit de liberté», a déclaré lundi le président du Conseil européen, Charles Michel, à l'intention des Ukrainiens, lors d'une visite surprise à Odessa, grande ville du sud.

«Le Kremlin veut supprimer votre esprit de liberté et de démocratie. Je suis totalement convaincu qu'il n'y arrivera jamais», a-t-il affirmé dans un message vidéo publié sur Twitter, quelques heures après la tenue à Moscou des commémorations du 9 mai célébrant la victoire sur l'Allemagne nazie.

«Vous n'êtes pas seuls. Nous sommes à vos côtés, nous ne vous laisserons pas tomber», a-t-il ajouté aux Ukrainiens. «Nous serons avec vous aussi longtemps qu'il le faudra», a-t-il poursuivi dans cette vidéo, assurant que l'Union européenne «aidera à construire un pays moderne et démocratique, tourné vers l'avenir».

Charles Michel a expliqué être venu à Odessa pour célébrer la journée de l'Europe, «dans un creuset de culture et d'histoire européenne», «au moment où (...) la guerre fait à nouveau rage» sur le continent.

Le «Régiment immortel» marche à Belgrade marquant la victoire soviétique en 1945

Environ 200 personnes ont participé lundi à Belgrade à un défilé du «Régiment immortel» organisé par l'ambassade de Russie pour marquer la victoire soviétique sur les Nazis en 1945.

Les participants ont défilé en silence, rompu périodiquement par des «hourras», en portant les portraits de leurs proches tombés dans les combats.

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En tête de la colonne l'un d'entre-eux portait une grande lettre «Z» symbole des troupes russes engagées dans l'invasion de l'Ukraine. Un autre portait un portrait en carton grandeur nature du président russe Vladimir Poutine.

Certains brandissaient des drapeaux russes, dont l'un long de plusieurs dizaines de mètres, ainsi que des drapeaux soviétiques. Le défilé s'est rendu au cimetière des libérateurs de Belgrade où les représentants de la Russie, du Belarus, du Kazakhstan, de l'Azerbaïdjan et de la Serbie ont déposé des gerbes.

«Je suis venus honorer la mémoire de mon père qui a participé à la libération de Belgrade», a déclaré Nebojsa Radic, un retraité âgé de 70 ans, originaire de Valjevo (Ouest).

«Cela va durer un peu plus longtemps mais j'espère que nous allons obtenir une véritable paix comme nos ancêtres», a-t-il dit se référant au conflit en Ukraine.

En visite surprise en Ukraine, Charles Michel forcé de s'abriter à cause de frappes

En visite surprise à Odessa, grande ville du sud de l'Ukraine, le président du Conseil européen Charles Michel a été forcé de s'abriter en raison de frappes de missiles, a rapporté lundi un responsable de l'UE.

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Selon cette source, lors d'une rencontre entre Charles Michel et le premier ministre ukrainien Denys Chmygal, «les participants ont dû interrompre la réunion pour se mettre à l'abri car des missiles ont à nouveau frappé la région d'Odessa».

Charles Michel a de son côté écrit sur Twitter qu'il était venu à Odessa pour célébrer la journée de l'Europe.

«Vous n'êtes pas seuls. L'UE est à vos côtés», a-t-il indiqué en dénonçant «l'agression russe» contre l'Ukraine, lancée le 24 février.

Selon le responsable européen, Charles Michel a aussi constaté lors de cette visite surprise «l'impact de la guerre russe sur les chaînes d'approvisionnement mondiales», notamment en ce qui concerne les céréales, dont «de nombreuses tonnes» sont «bloquées dans le port en raison du blocus russe de la mer Noire».

Macron appelle à la création d'une «communauté politique européenne» pour accueillir notamment l'Ukraine

Le président français Emmanuel Macron a appelé lundi à Strasbourg à la création d'une «communauté politique européenne» pour accueillir notamment l'Ukraine, pendant la procédure d'adhésion à l'UE qui prendra des années, voire «des décennies».

Dans son premier discours sur l'Europe depuis sa réélection, le chef de l'Etat s'est également dit «favorable» à une «révision des traités» de l'Union européenne, comme proposé par le Parlement européen, pour gagner en efficacité institutionnelle par temps de paix comme en temps de crise.

Treize des 27 pays de l'UE se sont dits lundi opposés au lancement d'une procédure pour changer les traités. Emmanuel Macron a reconnu des «divergences» entre les Etats membres sur le sujet et souhaite évoquer cette question avec les dirigeants des 27 lors d'un sommet en juin.

Dans son intervention à l'occasion du jour de l'Europe, Emmanuel Macron a souligné que l'Ukraine, envahie par la Russie, était déjà «membre de cœur de notre union» alors que Moscou a organisé une commémoration militaire en grande pompe de la victoire de 1945 sur l'Allemagne nazie.

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«Cette organisation européenne nouvelle permettrait aux nations européennes démocratiques adhérant à notre socle de valeurs, de trouver un nouvel espace de coopération politique, de sécurité, de coopération», a déclaré Emmanuel Macron à l'occasion de la clôture de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

L'ambassadeur de Russie aspergé de rouge par des manifestants anti-guerre en Pologne

L'ambassadeur de Russie en Pologne a été aspergé d'une substance rouge lundi par des manifestants contre la guerre en Ukraine alors qu'il allait déposer des fleurs au cimetière militaire soviétique de Varsovie pour marquer le 77e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

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Des séquences vidéo publiées sur Twitter montraient les manifestants, certains arborant des drapeaux ukrainiens, entourant la délégation russe et scandant «fascistes» avant que l'ambassadeur ne soit aspergé de substance rouge.

Après s'être essuyé le visage avec sa main, Sergueï Andreev a déclaré : «Je suis fier de mon pays et de mon président».

Sergueï Andreev a déclaré à l'agence de presse russe RIA Novosti qu'il n'avait pas été sérieusement blessé lors de l'attaque, ajoutant que la substance rouge était une sorte de sirop. L'incident a été immédiatement dénoncé par Moscou.

Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a indiqué que «les partisans du néonazisme ont une nouvelle fois montré leurs visages, et il est sanglant».

Moscou a également adressé «une protestation ferme» aux autorités polonaises «du fait de leur indulgence à l'égard de jeunes néonazis.»

Macron se dit «favorable» à une révision des traités de l'UE

Emmanuel Macron s'est déclaré lundi à Strasbourg «favorable» à une «révision des traités» de l'Union européenne, en proposant que les dirigeants des 27 en discutent à leur sommet de juin.

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«Il faudra réformer nos textes, c'est évident. L'une des voies de cette réforme est la convocation d'une convention de révision des traités. C'est une proposition du parlement européen et je l'approuve», a déclaré le président français devant le Parlement européen, pour son premier discours sur l'Europe depuis sa réélection et l'offensive russe en Ukraine.

«L’Ukraine, par son combat et son courage est membre de cœur de notre Europe», affirme Emmanuel Macron

«La guerre en Ukraine nous invite à repenser la géographie et l’organisation de notre continent», affirme Macron.

«L’Ukraine, par son son combat et son courage est membre de cœur de notre Europe. Mais même si on lui accorde demain le statut de candidat, nous savons que le processus d’adhésion prendrait plusieurs décennies», a t-il ajouté.

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Avis attendu en juin de la Commission sur la candidature de l'Ukraine

La Commission européenne compte donner en juin son avis sur l'obtention par l'Ukraine du statut de candidat à l'UE, susceptible d'ouvrir la voie à un long processus de négociations nécessitant l'accord des Vingt-Sept, a annoncé lundi Ursula von der Leyen.

«Nous attendons avec impatience de recevoir les réponses (de l'Ukraine) au questionnaire d'adhésion à l'UE. La Commission européenne de l'UE a l'intention de rendre son opinion en juin», a tweeté la présidente de la Commission.

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L'UE a lancé le 7 mars la procédure d'examen des demandes d'adhésion déposées par l'Ukraine, mais aussi par la Géorgie et la Moldavie, à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé le 18 avril l'espoir d'obtenir pour son pays ce statut de candidat «dans les semaines à venir». Il avait remercié Bruxelles de sa rapidité, notant qu'habituellement, l'obtention du statut de candidat à l'UE «prend des années».

«Nous ne sommes pour autant pas en guerre contre la Russie» assure Emmanuel Macron

«Nous ne sommes pour autant pas en guerre contre la Russie. Pour la préservation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, pour le retour de la paix sur notre continent, il n'appartient qu'à l'Ukraine de définir les conditions des négociations avec la Russie», a affirmé Emmanuel Macron.

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«Quel est notre objectif face à la décision unilatérale de la Russie d'agresser le peuple ukrainien ? Faire cesser cette guerre au plus vite, tout faire pour que l'Ukraine puisse tenir et la Russie ne jamais l'emporter», a t-il ajouté.

«La Russie commet des crimes inqualifiables en Ukraine» affirme Emmanuel Macron

«Aujourd'hui, en ce 9 mai, la liberté et l'espoir en l'avenir ont le visage de l'Union européenne. C'est au nom de cette liberté et de cet espoir que nous continuerons de soutenir l'Ukraine, son président et tout le peuple ukrainien», a déclaré le président de la République, à Strasbourg. «Nous devons à tout prix préserver la paix en Europe et éviter escalade», a déclare le président de la République», a t-il ajouté.

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«Le peuple ukrainien se bat pour la liberté» déclare Emmanuel Macron

Lors de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, à Strasbourg, le président de la République a affiché son soutien à l’Ukraine.: «En ce 9 mai, la liberté et la confiance en l'avenir ont le visage de l'Union européenne »,a t-il affirmé.

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Loukachenko accuse l'Occident d'être «obsédé» par les idées nazies

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a accusé lundi l'Occident d'être «obsédé» par les idées nazies et d'être «en guerre contre la Russie» en Ukraine, objet d'une offensive russe depuis deux mois et demi.

«Les adeptes des nazis sont obsédés par l'idée de revanche, mais ils ne sont pas prêts à combattre ouvertement contre les héritiers du peuple soviétique», a lancé Alexandre Loukachenko, dans un discours à l'occasion de la fête du 9 mai qui marque la victoire sur les nazis en 1945.

«C'est pourquoi ils inondent l'Ukraine d'armes», a-t-il affirmé, en accusant les «élites occidentales» d'avoir transformé ce voisin de la Russie en un «monstre» et d'y avoir élevé «le nazisme au rang d'idéologie d'Etat».

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«Ce n'est un secret pour personne que tout le monde occidental est en guerre contre la Russie en Ukraine», a assuré Alexandre Loukachenko, âgé de 67 ans, qui dirige le Bélarus d'une main de fer depuis 1994 et est le plus proche allié de Vladimir Poutine, prêtant son territoire à l'offensive russe.

«Plus de 50 pays occidentaux se sont unis aujourd'hui contre la Russie», a-t-il affirmé.

Un avis attendu en juin de la Commission sur la candidature de l'Ukraine

La Commission européenne compte donner en juin son avis sur l'obtention par l'Ukraine du statut de candidat à l'UE, ce qui ouvrirait la voie à un long processus de négociations qui devra être approuvé par l'ensemble des 27, a annoncé lundi Ursula von der Leyen.

«Nous attendons avec impatience de recevoir les réponses (de l'Ukraine) au questionnaire d'adhésion à l'UE. La Commission européenne de l'UE a l'intention de rendre son opinion en juin», a tweeté la présidente de la Commission.

Comment la montée en gamme de l’aide militaire change la donne sur le terrain

La distinction entre armes défensives et offensives fait sourire les militaires. Depuis le début de la guerre, cette précaution sémantique pour qualifier les livraisons de matériels aux forces ukrainiennes ne trompait personne au sein des armées occidentales. Face à la Russie, il s’agissait de donner aux Ukrainiens des moyens de se battre. Mais en un peu plus de deux mois de conflit, la logique a changé: à résister s’est substituée l’idée de l’emporter. Après avoir fourni à l’Ukraine des munitions et des missiles, les Occidentaux promettent désormais des armes lourdes.

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«La Russie se défend», affirme Poutine, célébrant la défaite nazie de 1945

Vladimir Poutine a proclamé lundi que son armée combattait en Ukraine pour défendre «la patrie» contre une «menace inacceptable», un discours pour alimenter le patriotisme des Russes et leur soutien à ce conflit. «Je m'adresse à nos forces armées: vous vous battez pour la patrie, pour son avenir», a dit Vladimir Poutine, dans une allocution sur la place Rouge suivie de la traditionnelle et symbolique parade militaire du 9 mai qui marque la victoire sur les nazis en 1945 et le sacrifice de millions de Soviétiques.

Devant les milliers de soldats participant au défilé à l'ombre des murs rouges du Kremlin, Vladimir Poutine est revenu sur sa décision d'attaquer l'Ukraine le 24 février, répétant que Kiev préparait une attaque contre les séparatistes prorusses du Donbass, voulait se doter de la bombe atomique et était soutenu par l'Otan. «Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières», a-t-il affirmé, accusant de nouveau son voisin de néonazisme et qualifiant son offensive de «riposte préventive» et de «seule bonne décision».

Depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000, la parade du 9 mai célèbre autant la victoire soviétique sur l'Allemagne nazie que la puissance russe retrouvée après l'humiliation de la chute de l'URSS. À Moscou, les forces de l'ordre, déployées sur le parcours du défilé à travers le centre-ville, portaient à l'épaule droite la lettre «Z», devenu un symbole des partisans de l'offensive en Ukraine, car elle orne les véhicules d'unités déployées dans le conflit. Lors du défilé de Novossibirsk, en Sibérie, des véhicules datant de la Seconde Guerre mondiale, frappés de Z, ont roulé à travers la ville.

Vladimir Poutine a placé le 9 mai au coeur du patriotisme russe, alors que l'URSS a perdu jusqu'à 27 millions de ses citoyens dans la guerre. Juste avant ce discours, à 10H00, lorsque les cloches de la tour Spasskaïa du Kremlin ont sonné, le chef de l'armée de Terre, Oleg Salioukov, et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou ont passé en revue les troupes dans des décapotables de commandement, Aurus.

«Le nazisme ordinaire», une grande vague patriotique orchestrée par le Kremlin

L’exposition s’intitule «Le nazisme ordinaire». Inaugurée le mois dernier, elle est hébergée symboliquement par le Musée de la victoire, vaste temple moscovite de 3000 mètres carrés consacré à la Grande Guerre patriotique. À l’heure de l’«opération militaire spéciale» et de la «dénazification» de l’Ukraine, la Russie est submergée par une vague patriotique aux multiples facettes.

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Le ministre britannique de la Défense s'en prend aux généraux russes

Le ministre britannique de la Défense Ben Wallace estime que les généraux russes devraient être traduits devant une cour martiale pour leurs actes en Ukraine, lors d'un discours attendu lundi, jour de la célébration par la Russie de la victoire de 1945. Lors d'une intervention au National Army Museum, il entend dénoncer l'utilisation faite selon lui par le président russe Vladimir Poutine du 77e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie pour dissimuler ses erreurs en Ukraine, où la réponse aux échecs sur le terrain n'a été qu'un «affichage honteux d'auto-préservation, doublée d'échec, de colère, de malhonnêteté et de recherche de boucs émissaires».

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«Tous les soldats professionnels devraient être horrifiés par le comportement de l'armée russe», estime-t-il dans des extraits de son discours communiqués par ses services. Les soldats russes «sont non seulement engagés dans une invasion illégale et des crimes de guerre, mais leurs gradés ont laissé tomber leurs propres soldats au point qu'ils devraient être traduits devant une cour martiale», ajoute-t-il.

L'armée russe défend «la patrie» en Ukraine, affirme Poutine

Le président russe Vladimir Poutine a proclamé lundi que son armée combattait en Ukraine pour défendre la patrie, face à la «menace inacceptable» que représente son voisin soutenu par l'Occident.

«Je m'adresse à nos forces armées: vous vous battez pour la patrie, pour son avenir», a-t-il dit depuis la place Rouge, face à des milliers de soldats participant au défilé du 9 mai qui marque la victoire soviétique sur les nazis en 1945. Vladimir Poutine a ensuite souligné que tout devait être fait pour éviter que «l'horreur d'une nouvelle guerre globale ne se répète».

L'Ukraine ne laissera pas la Russie «s'approprier la victoire» sur le nazisme

L'Ukraine ne laissera pas la Russie «s'approprier la victoire sur le nazisme» en 1945, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky lundi, jour où la Russie fête en grande pompe la victoire dans la Seconde Guerre mondiale.

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«Nous sommes fiers de nos prédécesseurs qui, avec d'autres peuples dans le cadre de la coalition anti-hitlérienne, ont vaincu le nazisme. Nous ne laisserons personne annexer cette victoire, se l'approprier», a-t-il déclaré dans un message vidéo, qui le montre marchant dans l'avenue centrale de Kiev. «Nous avons vaincu à l'époque, nous vaincrons maintenant», a-t-il ajouté en référence à l'invasion russe de l'Ukraine depuis le 24 février.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

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Le G7 s'engage à arrêter d'importer du pétrole russe

«Le G7 tout entier s'est engagé à interdire ou supprimer progressivement les importations de pétrole russe», a annoncé dimanche la Maison Blanche. Le G7 tenait dimanche en visioconférence sa troisième réunion de l'année en présence du président ukrainien. Il ne précise toutefois pas quels sont les engagements exacts de chaque pays (l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni).

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Les négociations entre les 27 États de l'Union européenne reprendront en début de semaine pour lever les obstacles au projet d'embargo européen sur le pétrole russe, auquel s'opposent plusieurs États membres. Les ambassadeurs des 27 ne sont pas parvenus dimanche à s'accorder sur le sixième volet de sanctions contre Moscou présenté mercredi par la Commission européenne. Ce projet, qui requiert l'unanimité des 27, prévoit un embargo sur le pétrole russe d'ici la fin de l'année.

La première dame américaine Jill Biden s'est rendue en Ukraine

La première dame des États-Unis Jill Biden s'est rendue en Ukraine dimanche à l'occasion d'une brève visite surprise, a annoncé son porte-parole, et a rencontré son homologue ukrainienne Olena Zelenska dans une école proche de la frontière slovaque. «Je voulais venir pour la Fête des mères. Je pensais qu'il était important de montrer au peuple ukrainien que cette guerre doit s'arrêter», a-t-elle déclaré devant des journalistes, affirmant que «le peuple américain se tient aux côtés du peuple ukrainien».

Jill Biden se trouvait en Slovaquie cette semaine, notamment pour rencontrer des familles de réfugiés ukrainiens et son incursion en Ukraine avait été gardée secrète jusqu'au dernier moment. Jill Biden et Olena Zelenska se sont serrées dans les bras et la Première dame des États-Unis a offert un bouquet de fleurs à l'épouse du président ukrainien. C'est la première fois que Olena Zelenska apparaît en public depuis le début du conflit le 24 février, a indiqué un responsable américain. Selon la même source, les deux dames ont échangé des courriers au cours des dernières semaines.

Une frappe russe tue 60 civils, selon Zelensky

Soixante personnes ont péri dans le bombardement russe d'une école dans l'est de l'Ukraine, a déclaré dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky à un sommet du G7, qui a affiché son unité et son soutien au pays envahi par la Russie fin février. Dans l'Est, «pas plus tard qu'hier, dans le village de Bilogorivka, dans la région de Lougansk, une bombe russe a tué 60 civils», a affirmé M. Zelensky lors d'une intervention en visioconférence à un sommet du G7. «Ils essayaient de trouver refuge dans le bâtiment d'une école ordinaire qui a été visée par une frappe aérienne russe».

Le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a fourni le même bilan à la télévision en langue russe Current Time TV. Dimanche matin, il avait expliqué qu'«il y avait au total 90 personnes» sur place au moment de la frappe. «27 ont été sauvées», avait-il ajouté, précisant que la température avait été très élevée après l'explosion qui a «complètement soufflé» l'école.

Démonstration de force à Moscou pour le 9 mai

Moscou exhibe lundi son armée pour célébrer la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945, une démonstration de force afin de galvaniser ses troupes à la peine en Ukraine, où soixante civils ont péri selon Kiev dans le bombardement d'une école. Le président russe Vladimir Poutine, qui doit prononcer un discours très attendu, aura l'occasion d'envoyer de nouveaux avertissements après avoir plusieurs fois brandi la menace nucléaire.

Selon le ministère russe de la Défense, l'«avion de l'Apocalypse», un Iliouchine Il-80 conçu pour permettre au président russe de continuer à piloter le pays depuis les airs en cas de guerre nucléaire, survolera la place Rouge, et plusieurs armes pouvant tirer des missiles nucléaires défileront également. Des parachutistes ayant participé à l'offensive en Ukraine devraient également être présents, selon l'agence d’État TASS. Vladmir Poutine a multiplié dimanche les comparaisons entre la Deuxième Guerre mondiale et le conflit en Ukraine dans ses voeux du 8 mai, assurant notamment que «comme en 1945, la victoire sera à nous».

Bienvenue dans ce direct

Bonjour à tous, et bienvenue dans ce direct où nous suivrons ensemble les derniers événements en Ukraine ce lundi 9 mai. Vous pouvez retrouver les informations de la veille sur notre précédent direct.

La guerre en images

Prix Pulitzer spécial pour les journalistes ukrainiens

Les journalistes ukrainiens se voient décerner un prix Pulitzer spécial pour leur «courage» pour couvrir l'invasion de leur pays par la Russie, a annoncé lundi l'association des récompenses les plus prestigieuses de la presse américaine.

Marjorie Miller, des Prix Pulitzer, a salué le «courage, l'endurance et l'engagement des journalistes d'Ukraine pour rapporter la vérité pendant l'invasion impitoyable de leur pays par (le président russe) Vladimir Poutine et sa guerre de propagande en Russie».

«Malgré les bombardements, les enlèvements, l'occupation et même les tués dans leurs rangs, (les journalistes ukrainiens) ont persévéré pour fournir une image précise d'une terrible réalité, faisant honneur à l'Ukraine et aux journalistes à travers le monde», a jugé Marjorie Miller qui s'exprimait lors d'une cérémonie de remise de ces prix à New York.

D'après le Comité de protection des journalistes (CPJ), une ONG internationale basée à New York, sept journalistes - dont trois Ukrainiens - ont été tués en Ukraine en couvrant la guerre contre la Russie depuis le 24 février et l'association enquête sur la mort de cinq autres journalistes ukrainiens pour confirmer que leur décès est bien lié à l'exercice de leur profession.

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Macron et Scholz disent leur «plein soutien» à l'Ukraine devant la Porte de Brandebourg à Berlin

Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont déclaré leur «plein soutien» à l'Ukraine lundi soir en se rendant ensemble sous la Porte de Brandebourg à Berlin, symbole de la Guerre Froide et illuminée pour l'occasion aux couleurs du pays envahi par la Russie, a constaté l'AFP.

«Plein soutien à l'Ukraine», a déclaré le chef de l'Etat français en s'approchant à pied aux côtés du chancelier allemand d'environ 200 personnes massées à proximité derrière des cordons, dont certaines étaient drapées aux couleurs de l'Ukraine et criaient «Marioupol», la ville de l'Est de ce pays en grande partie détruite par l'armée russe.

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Vladimir Poutine «est dans le déni», estime Jean-Yves Le Drian

«Je pense que (Vladimir Poutine) est dans le déni, et il est dans la justification complètement révisionniste des motifs de guerre», a estimé lundi soir le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur BFMTV. «Il nous a développé un discours selon lequel si la Russie intervenait, c'est parce que l’Ukraine voulait déclarer la guerre à la Russie, parce que l’Ukraine était en risque de nazification. Il a un discours de déni, d’inversion des responsabilités.»

«Je pense que le président Poutine constate suffisamment la situation pour se poser la question (de la paix)», a aussi espéré Jean-Yves Le Drian.

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La guerre pourrait durer «plusieurs années», indique Jean-Yves Le Drian

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a admis, ce lundi soir sur BFMTV, que la «guerre sera longue et difficile». «Ca peut vouloir dire une guerre de plusieurs années», a-t-il précisé.

Pour le ministre, Vladimir Poutine a commis plusieurs «erreurs stratégiques»: «D'abord de penser que l'Ukraine allait tomber comme cela (et) de penser que l'Europe serait fragile dans sa réaction alors que ça a été le contraire (...) L'Alliance atlantique a retrouvé ses fondamentaux. (Vladimir Poutine) a surestimé la force de son armée», a expliqué Jean-Yves Le Drian.

Et de poursuivre: «La Russie nous intimide (…) Il faut que la Russie se retire, tout simplement». «La menace de l'escalade nucléaire est inappropriée et inadaptée.»

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Biden réactive pour l'Ukraine une loi d'assistance militaire datant de la Seconde guerre mondiale

Le président des Etats-Unis Joe Biden a signé lundi devant les journalistes une loi permettant d'accélérer l'envoi à l'Ukraine d'équipement militaire, réactivant un dispositif datant de la Seconde guerre mondiale.

Le «Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act of 2022» est «basé sur un programme de la Seconde guerre mondiale destiné à aider l'Europe à résister à Hitler» et «a été soutenu par presque tous les membres du Congrès» américain, a noté la Maison-Blanche, signalant par ailleurs que le texte a été promulgué alors que la Russie marque lundi l'anniversaire de la victoire de 1945 sur l'Allemagne nazie.

Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, l'administration Biden a apporté une aide militaire de quelque 3,8 milliards de dollars à Kiev. La précédente tranche annoncée s'élevait à 800 millions.

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Des Ukrainiens ont été «envoyés contre leur gré en Russie», selon le Pentagone

Des Ukrainiens ont été «envoyés contre leur gré en Russie», a déclaré lundi le porte-parole du Pentagone, John Kirby, confirmant des informations des autorités ukrainiennes.

«Nous n'avons pas de chiffres mais nous avons vu des signes montrant que des Ukrainiens sont emmenés d'Ukraine en Russie», a déclaré John Kirby, questionné au cours d'un point de presse sur les affirmations du gouvernement ukrainien selon lesquelles 1,2 million de personnes auraient ainsi été déportées en Russie et placées dans des camps.

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Embargo pétrolier : von der Leyen indique des «progrès» après une rencontre avec Orban

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a fait état lundi de «progrès» et de «clarifications» après une rencontre avec le premier ministre hongrois Viktor Orban autour de la «sécurité énergétique», alors que Budapest bloque un projet d'embargo de l'UE sur le pétrole russe.

L'entretien des deux dirigeants, qui s'est déroulé pendant un dîner de travail au monastère des Carmélites à Budapest, «a contribué à éclaircir certains points relatifs aux sanctions et à la sécurité énergétique» de la Hongrie, a indiqué Ursula von der Leyen sur Twitter. «Nous avons fait des progrès mais il faudra encore du travail», a-t-elle ajouté, annonçant la tenue prochaine d'une visioconférence avec d'autres «acteurs de la région» pour «renforcer la coopération régionales dans les infrastructures pétrolières».

Pays enclavé et dépendant de ses achats d'hydrocarbures à la Russie, la Hongrie demande à ses partenaires de l'UE des garanties sur ses approvisionnements énergétiques pour donner son accord à un sixième paquet de sanctions contre Moscou comprenant un arrêt des achats de pétrole russe. «La Hongrie ne donnera pas son accord à la proposition de la Commission pour les sanctions contre la Russie, parce qu'elle lui pose un problème et n'offre pas de solution», a déclaré le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto, cité lundi par le porte-parole du gouvernement, Zoltan Kovacs. La proposition de la Commission aurait l'effet d'une «bombe atomique pour l'économie de la Hongrie et détruirait notre approvisionnement énergétique stable», a-t-il expliqué. Or l'unanimité des Vingt-Sept est requise pour l'adoption des sanctions.

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Dire comme Poutine que la guerre en Ukraine est «défensive» est «une absurdité flagrante», dit Washington

Les Etats-Unis ont qualifié lundi d'«absurdité flagrante» et d'«insulte» aux victimes les affirmations de Vladimir Poutine selon lesquelles l'invasion russe de l'Ukraine était «préventive».

«Parler d'une action défensive est une absurdité flagrante, parler d'autre chose que d'une guerre préméditée» est «un affront à la vérité historique», a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price, après le discours du président russe pour le 9-Mai, qui marque la victoire sur les nazis en 1945. «C'est une insulte à ceux qui ont perdu leur vie et ceux qui ont été victimes de cette oppression absurde

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La Grèce rouvre son ambassade à Kiev

La Grèce a rouvert lundi son ambassade à Kiev, «dans un geste hautement symbolique» pour soutenir «les Ukrainiens et la communauté grecque» vivant dans ce pays, a annoncé le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias.

Le ministre a souligné qu'Athènes «met tout en oeuvre pour contribuer à la résolution de la crise en Ukraine et de la crise humanitaire», et «s'engage à participer activement à la reconstruction du pays».

«Dans un geste hautement symbolique, le drapeau grec flotte à nouveau aujourd'hui à Kiev», «l'ambassade de Grèce ayant rouvert ses portes dans la capitale de l'Ukraine», a ajouté le ministre, à l'issue d'entretiens avec son homologue kényane Raychelle Awour Omamo, qui effectuait lundi une visite à Athènes.

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Renaud Girard: «Atterrissage compliqué pour la Russie»

Le discours de Vladimir Poutine pour commémorer la victoire de l’armée soviétique sur l’Allemagne nazie en 1945 puis la magnifique parade militaire devant les murailles du Kremlin avaient quelque chose de déconnecté de la réalité.

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L'effet des sanctions se fait sentir sur l'armement russe, selon le Pentagone

L'effet des sanctions internationales commence à se faire sentir sur l'industrie russe de l'armement, qui peine à remplacer les missiles guidés utilisés par l'armée russe en Ukraine en raison de l'embargo sur les composants électroniques qui frappe la Russie, a affirmé lundi un haut responsable du Pentagone.

La Russie a lancé tellement de missiles sur l'Ukraine qu'«ils sont à court d'armement guidé de précision et ils ont du mal à les remplacer», a indiqué à la presse ce haut responsable ayant requis l'anonymat. «Nous pensons que les sanctions et les restrictions aux exportations, notamment en matière de composants électroniques, ont un effet sur le secteur de l'industrie de défense russe», a-t-il ajouté au cours d'un point de presse.

C'est pourquoi les grandes villes comme Marioupol ou Kharkiv sont touchées par des bombes non guidées qui ne font pas la différence entre une cible militaire et un immeuble d'habitation, a-t-il expliqué. Par ailleurs, les forces russes continuent de souffrir de problème d'approvisionnement et de discipline, y compris parmi les officiers qui «refusent d'obéir aux ordres et d'avancer», a-t-il indiqué. Face à une résistance ukrainienne qui reste opiniâtre, l'opération russe dans le sud du pays «n'a quasiment pas progressé ces derniers jours», a indiqué le haut responsable du ministère américain de la Défense.

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«L’idée d’une communauté politique européenne sera discutée avec Volodymyr Zelensky», affirme Emmanuel Macron

Pour son premier déplacement après son investiture, à Berlin, Emmanuel Macron, qui s’était dit plus tôt dans la journée «favorable» à une révision des traités de l’Union européenne, a expliqué vouloir discuter d’une «idée d’une communauté politique européenne» avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

«Notre objectif est d’obtenir un cessez-le-feu et un retrait des forces russes, a-t-il réitéré. Notre but est d’aider l’Ukraine à négocier (avec la Russie) avec les conditions qui seront les siennes.» «Pour ancrer la démocratie en Europe, nous devons trouver la bonne forme géopolitique», a poursuivi Emmanuel Macron.

Présent à ses côtés, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré trouver «très intéressante» l'idée d'une «communauté politique européenne».

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Liz Truss : «Soutenir l'Ukraine est un impératif moral et stratégique»

Dans une tribune au Figaro, la chef de la diplomatie britannique explique pourquoi son pays se veut en pointe dans la confrontation avec Vladimir Poutine.

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Washington suspend pendant un an les droits de douane sur l'acier ukrainien

Les États-Unis ont décidé de suspendre pendant un an les droits de douane sur l'acier en provenance d'Ukraine pour soutenir les exportations du pays ravagé par la guerre menée par la Russie depuis le 24 février, a annoncé lundi le département au Commerce. «L'industrie sidérurgique ukrainienne est particulièrement importante pour la force économique du pays, employant 1 Ukrainien sur 13 avec des emplois bien rémunérés», a souligné le ministère dans un communiqué.

«Certaines des plus grandes communautés sidérurgiques d'Ukraine ont été parmi les plus durement touchées par la barbarie de (Vladimir) Poutine, et l'aciérie de Marioupol est devenue un symbole de la détermination de l'Ukraine à résister à l'agression de la Russie», a-t-il ajouté. Le ministère souligne que de nombreuses aciéries ukrainiennes «ont continué à payer, nourrir et même abriter leurs employés pendant les combats».

Alors que certaines usines ukrainiennes ont repris leur production, il est essentiel de soutenir leurs exportations afin de maintenir l'une des industries les plus importantes d'Ukraine, estime l'administration Biden. «Nous ne pouvons pas nous contenter d'admirer le courage et l'esprit du peuple ukrainien», a commenté la secrétaire américaine au commerce Gina Raimondo citée dans le communiqué. «Nous devons le soutenir et soutenir l'une des industries les plus importantes pour le bien-être économique de l'Ukraine».

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Finlande: soutien écrasant à une candidature à l'Otan, selon un nouveau sondage

Plus des trois quarts des Finlandais soutiennent désormais une candidature à l'Otan, selon un nouveau sondage publié lundi, à quelques jours de la décision attendue d'Helsinki.

D'après le sondage publié par la télévision publique Yle, 76% des Finlandais - un record - souhaitent que le pays rejoigne l'Otan, comparé à 60% en mars.

Plus des trois quarts des Finlandais soutiennent désormais une candidature à l'Otan, selon un nouveau sondage publié lundi, à quelques jours de la décision attendue d'Helsinki.

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Dans tous les bords politiques, les sondés sont en faveur de rejoindre l'alliance, conclut également l'enquête d'opinion. Comme en Suède, l'invasion russe de l'Ukraine a fait basculer l'opinion publique, jusque-là très partagée.

Avant l'invasion de l'Ukraine, les partisans d'une adhésion à l'Otan en Finlande végétaient autour de 20-30% ces dernières années.

Le président finlandais Sauli Niinisto doit officiellement annoncer sa position personnelle sur une adhésion à l'Otan le 12 mai et les experts s'attendent à l'officialisation de la candidature finlandaise dans les prochains jours.

Les pays de l'OCDE privilégient des dispositifs d'accueil temporaire

Poursuivre l'intégration des réfugiés ukrainiens ou faciliter leur éventuel retour au pays: dans le choix de leurs dispositifs d'accueil, les Etats membres de l'OCDE ont plutôt opté pour une intégration «temporaire», selon un rapport de l'Organisation publié lundi.

«La majorité des pays a plutôt mis sur pied des mesures spécifiques pour assister les Ukrainiens dans leurs besoins les plus immédiats, considérant ainsi que leur durée de séjour est de fait temporaire», écrit l'OCDE dans son rapport, en dépit de «l'évolution incertaine de la guerre».

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«Les pays sont tiraillés entre deux choses: faut-il tout de suite offrir un paquet d'offres complètes qui vise à intégrer sur la durée? Ou bien faut-il partir du principe que les Ukrainiens vont retourner dans leur pays?», a fait valoir à l'AFP Jean-Christophe Dumont, à la tête de la division migrations de l'organisme international.

Guerre en Ukraine: le cinéma russe enrôlé par la propagande

La Russie a vu l’essor, durant la décennie écoulée, d’un genre renouvelé, celui des films militaro-patriotiques sur la Seconde Guerre mondiale.

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Réunion spéciale jeudi du Conseil des droits de l'homme à la demande de Kiev

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU va organiser jeudi à la demande de Kiev, soutenue par des dizaines de pays, une session extraordinaire sur «la détérioration de la situation des droits humains en Ukraine» envahie par la Russie.

«Aujourd'hui, nous avons demandé une session spéciale du Conseil des droits de l'homme de l'ONU pour examiner la détérioration de la situation des droits de l'homme en Ukraine», a déclaré l'ambassadrice ukrainienne auprès de l'ONU, Yevheniia Filipenko, dans une vidéo publiée sur Twitter.

Peu après, les Nations unies ont indiqué que la réunion se tiendrait le 12 mai, et précisé que la demande de Kiev était soutenue par 15 autres Etats membres du Conseil, dont la France, la Gambie, le Japon, le Mexique, les Etats-Unis et la Pologne, et par 36 pays observateurs, dont la Bulgarie, la Hongrie, la Suisse et la Turquie.

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«Ensemble, nous envoyons un autre message fort à Poutine et à sa clique de criminels de guerre: vous êtes isolés comme jamais auparavant», a affirmé Yevheniia Filipenko, dans la vidéo.

Ursula von der Leyen en Hongrie ce lundi pour rencontrer Orban

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se rend lundi en Hongrie pour discuter avec Viktor Orban de «la sécurité d'approvisionnement énergétique de l'Europe», a annoncé son porte-parole, alors que Budapest bloque un projet d'embargo sur le pétrole russe.

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Pays enclavé et dépendant de ses achats de pétrole à la Russie, la Hongrie demande à ses partenaires de l'UE des garanties pour ses approvisionnements pour donner son accord à un sixième paquet de sanctions contre la Russie comprenant un arrêt des achats de pétrole à ce pays.

La Hongrie ne donnera pas son accord à la proposition de la Commission pour les sanctions contre la Russie parce qu'elle lui pose un problème et n'offre pas de solution», a déclaré le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto, cité lundi par le porte-parole du gouvernement, Zoltan Kovacs.

La proposition de la Commission aurait l'effet d'une «bombe atomique pour l'économie de la Hongrie et détruirait notre approvisionnement énergétique stable», a-t-il expliqué. L'unanimité des Vingt-Sept est requise pour l'adoption des sanctions.

Des dizaines de pays demandent une réunion du Conseil des droits de l'homme

L'Ukraine, soutenue par plusieurs dizaines de pays, a demandé lundi la tenue d'une session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme des Nations unies en réponse «aux crimes de guerre commis par la Russie» dans le pays.

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«Cette initiative est soutenue par près de 60 États de toutes les régions du monde. (...) Ensemble, nous envoyons un autre message fort à Poutine et à sa clique de criminels de guerre: vous êtes isolés comme jamais auparavant», a déclaré l'ambassadrice ukrainienne auprès de l'ONU, Yevheniia Filipenko, dans une vidéo publiée sur Twitter.

Les séparatistes prorusses défilent à Marioupol pour le 9 mai

Un gigantesque ruban de Saint-Georges, symbole patriotique russe, a été porté lundi par les séparatistes prorusses à travers Marioupol, port ukrainien conquis presque entièrement par l'armée russe, au prix d'énormes destructions.

La manifestation a eu lieu à l'occasion des célébrations du 9 mai qui marquent la victoire sur les nazis en 1945.

Le ruban aux rayures orange et noires est arboré depuis le début des années 2000 par des millions de Russes en souvenir des soldats soviétiques tombés face aux nazis.

Une version de 300 mètres a été portée lundi dans Marioupol par un cortège conduit par le dirigeant séparatiste Denis Pouchiline, selon un message publié sur son compte de la messagerie Telegram.

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Une photo accompagnant la publication montre Denis Pouchiline, tout sourire tenant le ruban géant avec des personnes présentées comme des habitants de la cité qui a connu les pires combats depuis le début de l'offensive russe contre l'Ukraine.

Denis Pouchiline arbore aussi sur sa veste un petit ruban de Saint-Georges en forme de lettre «Z», signe de reconnaissance des blindés russes devenu le symbole des partisans de l'offensive.

«Ensemble avec des habitants de Marioupol, aujourd'hui, le Jour de la Victoire, nous avons porté un immense ruban de Saint-Georges, de 300 mètres de long», a écrit Denis Pouchiline.

Marioupol, grande ville portuaire du sud-est de l'Ukraine, est presque totalement sous le contrôle des forces russes, qui affrontent désormais les derniers défenseurs ukrainiens retranchés dans une vaste aciérie, Azovstal. Après plusieurs semaines d'un siège meurtrier, la ville est en grande partie détruite.

Un chien renifleur de bombes reçoit une médaille d’honneur de Volodymyr Zelensky

Patron, un Jack Russell terrier de deux ans et demi, a reçu le prix des mains du président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une cérémonie à Kiev.

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Le chien dont le nom signifie «munitions» en ukrainien, flaire les mines et les explosifs russes dans la ville de Tchernihiv, au nord-est, et fait office de mascotte du service d'urgence de l'État du pays.

Il est devenu un symbole national de la résistance de l'Ukraine contre la Russie, apparaissant régulièrement dans des vidéos sur les réseaux sociaux ukrainiens officiels.

La paix ne se construira pas dans «l'humiliation» de la Russie, affirme Macron

Emmanuel Macron a déclaré lundi à Strasbourg que, pour mettre fin à la guerre menée en Ukraine par l'armée russe, la paix devra se construire sans «humilier» la Russie.

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«Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l'oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l'Ukraine et la Russie (...) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l'exclusion de l'un l'autre, ni même dans l'humiliation», a déclaré le président français au cours d'une conférence de presse au Parlement européen.

Un peu plus tôt, au cours d'un discours, Emmanuel Macron avait également déclaré: «quand la paix reviendra sur le sol européen, nous devrons en construire les nouveaux équilibres de sécurité» sans «jamais céder à la tentation ni de l'humiliation, ni de l'esprit de revanche».

«Car ils ont déjà trop, par le passé, ravagé les chemins de la paix», a-t-il ajouté, en faisant le parallèle avec le traité de Versailles conclu après la Première Guerre mondiale, marqué par «l'humiliation» de l'Allemagne.

D'ici là, les Européens doivent «tout faire pour que l'Ukraine puisse tenir et la Russie ne jamais l'emporter», mais aussi «préserver la paix sur le reste du continent européen et éviter toute escalade» avec Moscou, a réaffirmé le président français.

Le Kremlin «n'arrivera jamais» à «supprimer votre esprit de liberté», dit Charles Michel aux Ukrainiens à Odessa

Le Kremlin «n'arrivera jamais» à «supprimer votre esprit de liberté», a déclaré lundi le président du Conseil européen, Charles Michel, à l'intention des Ukrainiens, lors d'une visite surprise à Odessa, grande ville du sud.

«Le Kremlin veut supprimer votre esprit de liberté et de démocratie. Je suis totalement convaincu qu'il n'y arrivera jamais», a-t-il affirmé dans un message vidéo publié sur Twitter, quelques heures après la tenue à Moscou des commémorations du 9 mai célébrant la victoire sur l'Allemagne nazie.

«Vous n'êtes pas seuls. Nous sommes à vos côtés, nous ne vous laisserons pas tomber», a-t-il ajouté aux Ukrainiens. «Nous serons avec vous aussi longtemps qu'il le faudra», a-t-il poursuivi dans cette vidéo, assurant que l'Union européenne «aidera à construire un pays moderne et démocratique, tourné vers l'avenir».

Charles Michel a expliqué être venu à Odessa pour célébrer la journée de l'Europe, «dans un creuset de culture et d'histoire européenne», «au moment où (...) la guerre fait à nouveau rage» sur le continent.

Le «Régiment immortel» marche à Belgrade marquant la victoire soviétique en 1945

Environ 200 personnes ont participé lundi à Belgrade à un défilé du «Régiment immortel» organisé par l'ambassade de Russie pour marquer la victoire soviétique sur les Nazis en 1945.

Les participants ont défilé en silence, rompu périodiquement par des «hourras», en portant les portraits de leurs proches tombés dans les combats.

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En tête de la colonne l'un d'entre-eux portait une grande lettre «Z» symbole des troupes russes engagées dans l'invasion de l'Ukraine. Un autre portait un portrait en carton grandeur nature du président russe Vladimir Poutine.

Certains brandissaient des drapeaux russes, dont l'un long de plusieurs dizaines de mètres, ainsi que des drapeaux soviétiques. Le défilé s'est rendu au cimetière des libérateurs de Belgrade où les représentants de la Russie, du Belarus, du Kazakhstan, de l'Azerbaïdjan et de la Serbie ont déposé des gerbes.

«Je suis venus honorer la mémoire de mon père qui a participé à la libération de Belgrade», a déclaré Nebojsa Radic, un retraité âgé de 70 ans, originaire de Valjevo (Ouest).

«Cela va durer un peu plus longtemps mais j'espère que nous allons obtenir une véritable paix comme nos ancêtres», a-t-il dit se référant au conflit en Ukraine.

En visite surprise en Ukraine, Charles Michel forcé de s'abriter à cause de frappes

En visite surprise à Odessa, grande ville du sud de l'Ukraine, le président du Conseil européen Charles Michel a été forcé de s'abriter en raison de frappes de missiles, a rapporté lundi un responsable de l'UE.

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Selon cette source, lors d'une rencontre entre Charles Michel et le premier ministre ukrainien Denys Chmygal, «les participants ont dû interrompre la réunion pour se mettre à l'abri car des missiles ont à nouveau frappé la région d'Odessa».

Charles Michel a de son côté écrit sur Twitter qu'il était venu à Odessa pour célébrer la journée de l'Europe.

«Vous n'êtes pas seuls. L'UE est à vos côtés», a-t-il indiqué en dénonçant «l'agression russe» contre l'Ukraine, lancée le 24 février.

Selon le responsable européen, Charles Michel a aussi constaté lors de cette visite surprise «l'impact de la guerre russe sur les chaînes d'approvisionnement mondiales», notamment en ce qui concerne les céréales, dont «de nombreuses tonnes» sont «bloquées dans le port en raison du blocus russe de la mer Noire».

Macron appelle à la création d'une «communauté politique européenne» pour accueillir notamment l'Ukraine

Le président français Emmanuel Macron a appelé lundi à Strasbourg à la création d'une «communauté politique européenne» pour accueillir notamment l'Ukraine, pendant la procédure d'adhésion à l'UE qui prendra des années, voire «des décennies».

Dans son premier discours sur l'Europe depuis sa réélection, le chef de l'Etat s'est également dit «favorable» à une «révision des traités» de l'Union européenne, comme proposé par le Parlement européen, pour gagner en efficacité institutionnelle par temps de paix comme en temps de crise.

Treize des 27 pays de l'UE se sont dits lundi opposés au lancement d'une procédure pour changer les traités. Emmanuel Macron a reconnu des «divergences» entre les Etats membres sur le sujet et souhaite évoquer cette question avec les dirigeants des 27 lors d'un sommet en juin.

Dans son intervention à l'occasion du jour de l'Europe, Emmanuel Macron a souligné que l'Ukraine, envahie par la Russie, était déjà «membre de cœur de notre union» alors que Moscou a organisé une commémoration militaire en grande pompe de la victoire de 1945 sur l'Allemagne nazie.

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«Cette organisation européenne nouvelle permettrait aux nations européennes démocratiques adhérant à notre socle de valeurs, de trouver un nouvel espace de coopération politique, de sécurité, de coopération», a déclaré Emmanuel Macron à l'occasion de la clôture de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

L'ambassadeur de Russie aspergé de rouge par des manifestants anti-guerre en Pologne

L'ambassadeur de Russie en Pologne a été aspergé d'une substance rouge lundi par des manifestants contre la guerre en Ukraine alors qu'il allait déposer des fleurs au cimetière militaire soviétique de Varsovie pour marquer le 77e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

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Des séquences vidéo publiées sur Twitter montraient les manifestants, certains arborant des drapeaux ukrainiens, entourant la délégation russe et scandant «fascistes» avant que l'ambassadeur ne soit aspergé de substance rouge.

Après s'être essuyé le visage avec sa main, Sergueï Andreev a déclaré : «Je suis fier de mon pays et de mon président».

Sergueï Andreev a déclaré à l'agence de presse russe RIA Novosti qu'il n'avait pas été sérieusement blessé lors de l'attaque, ajoutant que la substance rouge était une sorte de sirop. L'incident a été immédiatement dénoncé par Moscou.

Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a indiqué que «les partisans du néonazisme ont une nouvelle fois montré leurs visages, et il est sanglant».

Moscou a également adressé «une protestation ferme» aux autorités polonaises «du fait de leur indulgence à l'égard de jeunes néonazis.»

Macron se dit «favorable» à une révision des traités de l'UE

Emmanuel Macron s'est déclaré lundi à Strasbourg «favorable» à une «révision des traités» de l'Union européenne, en proposant que les dirigeants des 27 en discutent à leur sommet de juin.

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«Il faudra réformer nos textes, c'est évident. L'une des voies de cette réforme est la convocation d'une convention de révision des traités. C'est une proposition du parlement européen et je l'approuve», a déclaré le président français devant le Parlement européen, pour son premier discours sur l'Europe depuis sa réélection et l'offensive russe en Ukraine.

«L’Ukraine, par son combat et son courage est membre de cœur de notre Europe», affirme Emmanuel Macron

«La guerre en Ukraine nous invite à repenser la géographie et l’organisation de notre continent», affirme Macron.

«L’Ukraine, par son son combat et son courage est membre de cœur de notre Europe. Mais même si on lui accorde demain le statut de candidat, nous savons que le processus d’adhésion prendrait plusieurs décennies», a t-il ajouté.

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Avis attendu en juin de la Commission sur la candidature de l'Ukraine

La Commission européenne compte donner en juin son avis sur l'obtention par l'Ukraine du statut de candidat à l'UE, susceptible d'ouvrir la voie à un long processus de négociations nécessitant l'accord des Vingt-Sept, a annoncé lundi Ursula von der Leyen.

«Nous attendons avec impatience de recevoir les réponses (de l'Ukraine) au questionnaire d'adhésion à l'UE. La Commission européenne de l'UE a l'intention de rendre son opinion en juin», a tweeté la présidente de la Commission.

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L'UE a lancé le 7 mars la procédure d'examen des demandes d'adhésion déposées par l'Ukraine, mais aussi par la Géorgie et la Moldavie, à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé le 18 avril l'espoir d'obtenir pour son pays ce statut de candidat «dans les semaines à venir». Il avait remercié Bruxelles de sa rapidité, notant qu'habituellement, l'obtention du statut de candidat à l'UE «prend des années».

«Nous ne sommes pour autant pas en guerre contre la Russie» assure Emmanuel Macron

«Nous ne sommes pour autant pas en guerre contre la Russie. Pour la préservation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, pour le retour de la paix sur notre continent, il n'appartient qu'à l'Ukraine de définir les conditions des négociations avec la Russie», a affirmé Emmanuel Macron.

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«Quel est notre objectif face à la décision unilatérale de la Russie d'agresser le peuple ukrainien ? Faire cesser cette guerre au plus vite, tout faire pour que l'Ukraine puisse tenir et la Russie ne jamais l'emporter», a t-il ajouté.

«La Russie commet des crimes inqualifiables en Ukraine» affirme Emmanuel Macron

«Aujourd'hui, en ce 9 mai, la liberté et l'espoir en l'avenir ont le visage de l'Union européenne. C'est au nom de cette liberté et de cet espoir que nous continuerons de soutenir l'Ukraine, son président et tout le peuple ukrainien», a déclaré le président de la République, à Strasbourg. «Nous devons à tout prix préserver la paix en Europe et éviter escalade», a déclare le président de la République», a t-il ajouté.

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«Le peuple ukrainien se bat pour la liberté» déclare Emmanuel Macron

Lors de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, à Strasbourg, le président de la République a affiché son soutien à l’Ukraine.: «En ce 9 mai, la liberté et la confiance en l'avenir ont le visage de l'Union européenne »,a t-il affirmé.

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Loukachenko accuse l'Occident d'être «obsédé» par les idées nazies

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a accusé lundi l'Occident d'être «obsédé» par les idées nazies et d'être «en guerre contre la Russie» en Ukraine, objet d'une offensive russe depuis deux mois et demi.

«Les adeptes des nazis sont obsédés par l'idée de revanche, mais ils ne sont pas prêts à combattre ouvertement contre les héritiers du peuple soviétique», a lancé Alexandre Loukachenko, dans un discours à l'occasion de la fête du 9 mai qui marque la victoire sur les nazis en 1945.

«C'est pourquoi ils inondent l'Ukraine d'armes», a-t-il affirmé, en accusant les «élites occidentales» d'avoir transformé ce voisin de la Russie en un «monstre» et d'y avoir élevé «le nazisme au rang d'idéologie d'Etat».

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«Ce n'est un secret pour personne que tout le monde occidental est en guerre contre la Russie en Ukraine», a assuré Alexandre Loukachenko, âgé de 67 ans, qui dirige le Bélarus d'une main de fer depuis 1994 et est le plus proche allié de Vladimir Poutine, prêtant son territoire à l'offensive russe.

«Plus de 50 pays occidentaux se sont unis aujourd'hui contre la Russie», a-t-il affirmé.

Un avis attendu en juin de la Commission sur la candidature de l'Ukraine

La Commission européenne compte donner en juin son avis sur l'obtention par l'Ukraine du statut de candidat à l'UE, ce qui ouvrirait la voie à un long processus de négociations qui devra être approuvé par l'ensemble des 27, a annoncé lundi Ursula von der Leyen.

«Nous attendons avec impatience de recevoir les réponses (de l'Ukraine) au questionnaire d'adhésion à l'UE. La Commission européenne de l'UE a l'intention de rendre son opinion en juin», a tweeté la présidente de la Commission.

Comment la montée en gamme de l’aide militaire change la donne sur le terrain

La distinction entre armes défensives et offensives fait sourire les militaires. Depuis le début de la guerre, cette précaution sémantique pour qualifier les livraisons de matériels aux forces ukrainiennes ne trompait personne au sein des armées occidentales. Face à la Russie, il s’agissait de donner aux Ukrainiens des moyens de se battre. Mais en un peu plus de deux mois de conflit, la logique a changé: à résister s’est substituée l’idée de l’emporter. Après avoir fourni à l’Ukraine des munitions et des missiles, les Occidentaux promettent désormais des armes lourdes.

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«La Russie se défend», affirme Poutine, célébrant la défaite nazie de 1945

Vladimir Poutine a proclamé lundi que son armée combattait en Ukraine pour défendre «la patrie» contre une «menace inacceptable», un discours pour alimenter le patriotisme des Russes et leur soutien à ce conflit. «Je m'adresse à nos forces armées: vous vous battez pour la patrie, pour son avenir», a dit Vladimir Poutine, dans une allocution sur la place Rouge suivie de la traditionnelle et symbolique parade militaire du 9 mai qui marque la victoire sur les nazis en 1945 et le sacrifice de millions de Soviétiques.

Devant les milliers de soldats participant au défilé à l'ombre des murs rouges du Kremlin, Vladimir Poutine est revenu sur sa décision d'attaquer l'Ukraine le 24 février, répétant que Kiev préparait une attaque contre les séparatistes prorusses du Donbass, voulait se doter de la bombe atomique et était soutenu par l'Otan. «Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières», a-t-il affirmé, accusant de nouveau son voisin de néonazisme et qualifiant son offensive de «riposte préventive» et de «seule bonne décision».

Depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000, la parade du 9 mai célèbre autant la victoire soviétique sur l'Allemagne nazie que la puissance russe retrouvée après l'humiliation de la chute de l'URSS. À Moscou, les forces de l'ordre, déployées sur le parcours du défilé à travers le centre-ville, portaient à l'épaule droite la lettre «Z», devenu un symbole des partisans de l'offensive en Ukraine, car elle orne les véhicules d'unités déployées dans le conflit. Lors du défilé de Novossibirsk, en Sibérie, des véhicules datant de la Seconde Guerre mondiale, frappés de Z, ont roulé à travers la ville.

Vladimir Poutine a placé le 9 mai au coeur du patriotisme russe, alors que l'URSS a perdu jusqu'à 27 millions de ses citoyens dans la guerre. Juste avant ce discours, à 10H00, lorsque les cloches de la tour Spasskaïa du Kremlin ont sonné, le chef de l'armée de Terre, Oleg Salioukov, et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou ont passé en revue les troupes dans des décapotables de commandement, Aurus.

«Le nazisme ordinaire», une grande vague patriotique orchestrée par le Kremlin

L’exposition s’intitule «Le nazisme ordinaire». Inaugurée le mois dernier, elle est hébergée symboliquement par le Musée de la victoire, vaste temple moscovite de 3000 mètres carrés consacré à la Grande Guerre patriotique. À l’heure de l’«opération militaire spéciale» et de la «dénazification» de l’Ukraine, la Russie est submergée par une vague patriotique aux multiples facettes.

» À LIRE, notre décryptage -Le nazisme ordinaire», une grande vague patriotique orchestrée par le Kremlin

Le ministre britannique de la Défense s'en prend aux généraux russes

Le ministre britannique de la Défense Ben Wallace estime que les généraux russes devraient être traduits devant une cour martiale pour leurs actes en Ukraine, lors d'un discours attendu lundi, jour de la célébration par la Russie de la victoire de 1945. Lors d'une intervention au National Army Museum, il entend dénoncer l'utilisation faite selon lui par le président russe Vladimir Poutine du 77e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie pour dissimuler ses erreurs en Ukraine, où la réponse aux échecs sur le terrain n'a été qu'un «affichage honteux d'auto-préservation, doublée d'échec, de colère, de malhonnêteté et de recherche de boucs émissaires».

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«Tous les soldats professionnels devraient être horrifiés par le comportement de l'armée russe», estime-t-il dans des extraits de son discours communiqués par ses services. Les soldats russes «sont non seulement engagés dans une invasion illégale et des crimes de guerre, mais leurs gradés ont laissé tomber leurs propres soldats au point qu'ils devraient être traduits devant une cour martiale», ajoute-t-il.

L'armée russe défend «la patrie» en Ukraine, affirme Poutine

Le président russe Vladimir Poutine a proclamé lundi que son armée combattait en Ukraine pour défendre la patrie, face à la «menace inacceptable» que représente son voisin soutenu par l'Occident.

«Je m'adresse à nos forces armées: vous vous battez pour la patrie, pour son avenir», a-t-il dit depuis la place Rouge, face à des milliers de soldats participant au défilé du 9 mai qui marque la victoire soviétique sur les nazis en 1945. Vladimir Poutine a ensuite souligné que tout devait être fait pour éviter que «l'horreur d'une nouvelle guerre globale ne se répète».

L'Ukraine ne laissera pas la Russie «s'approprier la victoire» sur le nazisme

L'Ukraine ne laissera pas la Russie «s'approprier la victoire sur le nazisme» en 1945, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky lundi, jour où la Russie fête en grande pompe la victoire dans la Seconde Guerre mondiale.

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«Nous sommes fiers de nos prédécesseurs qui, avec d'autres peuples dans le cadre de la coalition anti-hitlérienne, ont vaincu le nazisme. Nous ne laisserons personne annexer cette victoire, se l'approprier», a-t-il déclaré dans un message vidéo, qui le montre marchant dans l'avenue centrale de Kiev. «Nous avons vaincu à l'époque, nous vaincrons maintenant», a-t-il ajouté en référence à l'invasion russe de l'Ukraine depuis le 24 février.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

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Le G7 s'engage à arrêter d'importer du pétrole russe

«Le G7 tout entier s'est engagé à interdire ou supprimer progressivement les importations de pétrole russe», a annoncé dimanche la Maison Blanche. Le G7 tenait dimanche en visioconférence sa troisième réunion de l'année en présence du président ukrainien. Il ne précise toutefois pas quels sont les engagements exacts de chaque pays (l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni).

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Les négociations entre les 27 États de l'Union européenne reprendront en début de semaine pour lever les obstacles au projet d'embargo européen sur le pétrole russe, auquel s'opposent plusieurs États membres. Les ambassadeurs des 27 ne sont pas parvenus dimanche à s'accorder sur le sixième volet de sanctions contre Moscou présenté mercredi par la Commission européenne. Ce projet, qui requiert l'unanimité des 27, prévoit un embargo sur le pétrole russe d'ici la fin de l'année.

La première dame américaine Jill Biden s'est rendue en Ukraine

La première dame des États-Unis Jill Biden s'est rendue en Ukraine dimanche à l'occasion d'une brève visite surprise, a annoncé son porte-parole, et a rencontré son homologue ukrainienne Olena Zelenska dans une école proche de la frontière slovaque. «Je voulais venir pour la Fête des mères. Je pensais qu'il était important de montrer au peuple ukrainien que cette guerre doit s'arrêter», a-t-elle déclaré devant des journalistes, affirmant que «le peuple américain se tient aux côtés du peuple ukrainien».

Jill Biden se trouvait en Slovaquie cette semaine, notamment pour rencontrer des familles de réfugiés ukrainiens et son incursion en Ukraine avait été gardée secrète jusqu'au dernier moment. Jill Biden et Olena Zelenska se sont serrées dans les bras et la Première dame des États-Unis a offert un bouquet de fleurs à l'épouse du président ukrainien. C'est la première fois que Olena Zelenska apparaît en public depuis le début du conflit le 24 février, a indiqué un responsable américain. Selon la même source, les deux dames ont échangé des courriers au cours des dernières semaines.

Une frappe russe tue 60 civils, selon Zelensky

Soixante personnes ont péri dans le bombardement russe d'une école dans l'est de l'Ukraine, a déclaré dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky à un sommet du G7, qui a affiché son unité et son soutien au pays envahi par la Russie fin février. Dans l'Est, «pas plus tard qu'hier, dans le village de Bilogorivka, dans la région de Lougansk, une bombe russe a tué 60 civils», a affirmé M. Zelensky lors d'une intervention en visioconférence à un sommet du G7. «Ils essayaient de trouver refuge dans le bâtiment d'une école ordinaire qui a été visée par une frappe aérienne russe».

Le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a fourni le même bilan à la télévision en langue russe Current Time TV. Dimanche matin, il avait expliqué qu'«il y avait au total 90 personnes» sur place au moment de la frappe. «27 ont été sauvées», avait-il ajouté, précisant que la température avait été très élevée après l'explosion qui a «complètement soufflé» l'école.

Démonstration de force à Moscou pour le 9 mai

Moscou exhibe lundi son armée pour célébrer la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945, une démonstration de force afin de galvaniser ses troupes à la peine en Ukraine, où soixante civils ont péri selon Kiev dans le bombardement d'une école. Le président russe Vladimir Poutine, qui doit prononcer un discours très attendu, aura l'occasion d'envoyer de nouveaux avertissements après avoir plusieurs fois brandi la menace nucléaire.

Selon le ministère russe de la Défense, l'«avion de l'Apocalypse», un Iliouchine Il-80 conçu pour permettre au président russe de continuer à piloter le pays depuis les airs en cas de guerre nucléaire, survolera la place Rouge, et plusieurs armes pouvant tirer des missiles nucléaires défileront également. Des parachutistes ayant participé à l'offensive en Ukraine devraient également être présents, selon l'agence d’État TASS. Vladmir Poutine a multiplié dimanche les comparaisons entre la Deuxième Guerre mondiale et le conflit en Ukraine dans ses voeux du 8 mai, assurant notamment que «comme en 1945, la victoire sera à nous».

Bienvenue dans ce direct

Bonjour à tous, et bienvenue dans ce direct où nous suivrons ensemble les derniers événements en Ukraine ce lundi 9 mai. Vous pouvez retrouver les informations de la veille sur notre précédent direct.

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L'Humanité

Irlande du Nord. « La démocratie a parlé, tout le monde doit respecter le résultat »

Actu

Député chevronné du Sinn Féin, Gerry Kelly met en garde les unionistes tentés, après leur déroute, de se tourner vers Boris Johnson pour entretenir la paralysie à Belfast. Entretien

Thomas Lemahieu

Ni une offense ni une médaille. Alors qu’une nouvelle génération a, avec succès, pris la tête du Sinn Féin, Gerry Kelly est ce qu’on peut appeler un vieux routier du républicanisme : ancien volontaire dans l’Armée républicaine irlandaise (IRA), emprisonné à plusieurs reprises, gréviste de la faim à la fin des années 1970 puis en cavale après la spectaculaire évasion collective de la prison de Maze, en 1983, membre de la délégation qui a négocié les accords de paix à la fin des années 1990, etc. Réélu dans la circonscription de Belfast-Nord, il livre son analyse, au présent et pour l’avenir.

Irlande du Nord. La victoire du Sinn Féin ouvre une « nouvelle ère »

Que ressentez-vous devant ce résultat véritablement historique pour le Sinn Féin ?

Nous étions assez confiants parce que nous sommes rentrés dans cette élection avec un message clair et positif ! On peut changer les choses, il est temps. Les citoyens l’attendent, ils nous l’ont répété depuis des mois au porte-à-porte. Cela vaut pour le pouvoir d’achat, pour le coût de la vie. Cela vaut pour la santé. Le système public est complètement cassé. Il est temps d’injecter de l’argent, de sortir des années d’austérité imposées par les tories. Les gens ont été sensibles à ce programme. Ils savent qu’on fera ce qu’on a dit, parce qu’on a commencé à le faire depuis des années aussi. Donc nous sommes très heureux…

Nous avons besoin d’un gouvernement, et il doit être mis en place ce lundi, c’est indispensable.

Il y a une dimension symbolique forte pour l’Irlande dans votre victoire aussi…

Évidemment, le moment est historique. Dans ce vote, il y a cette revendication d’égalité pour tous les citoyens. Nous allons avoir une première ministre, Michelle O’Neill (vice-présidente du Sinn Féin – NDLR), extrêmement compétente. Car, à la fin, ce qui compte, ce n’est pas de faire des promesses, c’est de passer à l’action. Nous avons besoin d’un gouvernement, et il doit être mis en place ce lundi, c’est indispensable. Malheureusement, le Democratic Unionist Party (DUP) entend manifestement prendre en otage les électeurs au sujet du protocole nord-irlandais (1) : ils comptent demander à Boris Johnson de le démanteler. C’est un prétexte grossier, de leur part, pour continuer de paralyser la situation…

Il n’y a aucun problème sur cette question, selon vous ?

Non, seul l’unionisme politique voit dans le protocole nord-irlandais un problème. Les gens ordinaires ne perçoivent pas du tout les choses comme ça. Les unionistes avaient fait de cette question leur priorité et, le moins qu’on puisse dire, c’est que ça n’a pas été plébiscité ! Maintenant, ils tentent de prendre en otage le résultat démocratique pour faire obstruction. Quelle erreur ! Comment peuvent-ils envisager de miser plus sur Boris Johnson, qui est de notoriété publique un personnage parfaitement malhonnête, que sur les électeurs qui viennent de s’exprimer ici ? En réalité, le DUP utilise ce prétexte pour tenter d’empêcher l’installation du nouveau gouvernement, pour nous interdire d’agir sur le coût de la vie, sur la santé…

Nous voulons gouverner sur toute l’île, mais d’abord pour sortir les gens ordinaires de la crise.

Mais n’allez-vous pas devoir, également, vous tourner vers Londres pour obtenir l’organisation d’un référendum sur la réunification de l’Irlande ?

Cela ne va pas se passer du jour au lendemain. Comme l’a dit notre présidente, Mary Lou McDonald, la discussion doit commencer maintenant sur le référendum. Nous voulons avoir ce débat avec tout le monde sur cette île. Ce n’est pas une question de papiers, d’identités, d’appartenances religieuses ou sociales : tous ceux qui vivent ici doivent avoir droit à la parole. En réalité, les républicains le savent bien, c’est une affaire de long cours. On ne va pas demander aux gens de mettre un mouchoir sur leurs exigences en matière de pouvoir d’achat, dans l’espoir d’obtenir une unification de l’Irlande. Nous en parlons parce que nous sommes un parti qui est constitué sur toute l’île, nous en parlons parce que nous n’avons jamais été aussi forts qu’aujourd’hui, au Nord comme au Sud. Nous voulons gouverner sur toute l’île, mais d’abord pour sortir les gens ordinaires de la crise. Je ne suis pas un républicain romantique qui voudrait une unification à tout prix, sans aucun sens derrière. Je veux une Irlande unie pour changer les choses réellement pour le peuple.

Est-ce qu’il faut, devant l’obstruction du DUP, sortir de l’obligation, établie dans les accords de paix, de gouverner avec les deux camps rassemblés dans une coalition obligatoire ?

Notre histoire est faite de conflits. J’ai été impliqué dans les négociations pour les différents accords de paix. Cela a été très, très dur, comme chacun sait. Et ç’a été le compromis, une manière d’avancer politiquement. La question du référendum est dedans, on dit qu’on veut en parler, il n’y a rien d’extraordinaire. Mais pour répondre plus directement, le DUP et l’unionisme politique peuvent dire ce qu’ils veulent, nous, on ne veut pas toucher à ces compromis : ni au protocole ni aux accords de paix. Le DUP devrait se rappeler que, dans son nom même, il y a l’adjectif « démocratique ». Pour nous, cela a un sens : la démocratie a parlé, tout le monde doit respecter le résultat. Nous venons du peuple, nous en faisons partie, nous connaissons ses difficultés, ses souffrances. C’est pour ça qu’on a besoin d’un gouvernement dès ce lundi.

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L'Humanité

Irlande du Nord. La victoire du Sinn Féin ouvre une « nouvelle ère »

Actu

L’enclave britannique sur l’île d’Émeraude avait été modelée pour que ça n’arrive jamais. Et pourtant, après les élections pour l’assemblée locale, les républicains sont désormais la première force politique devant les unionistes. Présidente du Sinn Féin, Mary Lou McDonald appelle à « préparer » le référendum d’autodétermination sur la réunification.

Thomas Lemahieu

De rouille et d’os, l’endroit est idéal pour un naufrage. Dans la capitale de ce qui reste, jusqu’à nouvel ordre, une province du Royaume-Uni, le quartier des docks a été rebaptisé « Titanic » il y a une dizaine d’années. Avec ses quatre proues à l’échelle réelle, un musée a été bâti à la gloire du paquebot construit par 15 000 ouvriers sur les chantiers navals de Belfast.

Sans s’étendre sur sa mise à l’eau fatale, l’ambition était, à l’évidence, de tenter de rattraper Dublin, qui, sur les ruines industrielles de son port, a attiré tous les géants mondiaux du numérique grâce à son dumping fiscal, mais aussi de proposer aux touristes un autre programme que le tour spécial « Troubles », en bus à impériale et avec commentaire machinal, le long des « murs de la paix » suturant toujours les quartiers catholiques et protestants de la ville…

Irlande du Nord. « La démocratie a parlé, tout le monde doit respecter le résultat »

Dans le coin, en dehors des terrains vagues et des friches, tout est siglé Titanic : hôtels, restaurants, bars, parkings… Et même des studios de cinéma, où, autre tentative de faire son trou dans la concurrence planétaire, ont été tournées de nombreuses scènes de la série à succès Game of Thrones. Puis Titanic encore et toujours, le vaste centre d’expositions, qui, vendredi et samedi, pendant les deux jours de dépouillement centralisé pour les six circonscriptions de Belfast – le système de votes « à préférences », avec transfert des voix à chaque décompte, rend les opérations extrêmement longues en Irlande –, au lendemain des élections pour le Parlement nord-irlandais.

 C’est  un grand moment pour l’égalité. »  Mary Lou McDonald, présidente du Sinn Féin

Entre marteau et enclume, l’endroit est idéal aussi pour une revanche. Voire pour une révolution. Car, après le Titanic et surtout après la partition de l’Irlande dans les années 1920, les chantiers navals de Belfast sont devenus un bastion du pouvoir colonial : pendant des décennies, les Britanniques y ont réservé les emplois aux protestants unionistes pour mieux discriminer les catholiques républicains.

Les Irlandais, qui aiment emprunter à Mark Twain, dont un ancêtre fut, paraît-il, chasseur de sorcières en chef à Belfast, une de ses citations – « Si vous n’aimez pas le temps qu’il fait, attendez quelques minutes » –, pourraient en choisir une autre, ces jours-ci : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »

Irlande du Nord. Le Sinn Féin à l'aube d'une victoire historique

Un score net, sans appel ni bavure

Naufrage pour les unionistes, revanche et même révolution pour les républicains. Les sondages l’annonçaient et les chercheurs spécialisés dans le conflit nord-irlandais le voyaient venir, et cette fois, c’est arrivé, ce n’est pas rien : sur l’île, le monde a changé de base.

Le Sinn Féin, partisan de la réunification et donc de la sortie de l’Irlande du Nord du Royaume-Uni, est, pour la première fois depuis la création de toutes pièces par les forces impériales de leur enclave majoritairement protestante sur l’île d’Émeraude, arrivé en tête, devançant ses adversaires ultraconservateurs, qui entendent rester à l’ombre de la couronne de la monarchie britannique.

Le Sinn Fein  est devenu le premier parti nord-irlandais décrochant  27 sièges sur 90 à l’Assemblée, contre 25 pour  le Democratic Unionist Party (DUP).

Le score est net, sans appel ni bavure : le parti républicain pan-irlandais, présidé de l’autre côté de la frontière, à Dublin, par Mary Lou McDonald, a recueilli 29 % des « premières préférences », contre 21,3 % pour le Democratic Unionist Party (DUP) de Jeffrey Donaldson, qui, après avoir pris l’ascendant dans le camp loyaliste sur fond de colère contre les accords de paix de 1998, était systématiquement le premier parti en Irlande du Nord.

Jusqu’ici vice-première ministre d’Irlande du Nord – un poste dévolu au second parti –, en coalition forcée avec les unionistes hégémoniques, Michelle O’Neill, qui est également vice-présidente du Sinn Féin, devrait changer de casquette et, solidement appuyée par son avance en voix mais également en sièges dans la prochaine assemblée, devenir la première ministre nord-irlandaise (lire encadré ci-dessous).

Un changement, à la portée limitée sur le papier, des accords de paix qui contraignent à une forme de cohabitation entre les deux camps issus du passé, avec des pouvoirs équivalents entre les deux têtes de l’exécutif. Mais tout de même, le symbole demeure proprement inouï et il ne peut que changer la donne dans les prochaines années.

 Nous devons nous mettre au travail tout de suite pour régler la crise du pouvoir d’achat et investir dans l’hôpital public »  Sinead Ennis, députée du Sinn Féin

Sur place, sous les feux des caméras, Mary Lou McDonald savoure résolument : « Souvenez-vous bien que ce territoire a été imaginé il y a un siècle juste pour s’assurer qu’aucune Michelle O’Neill n’occupe jamais la fonction de première ministre, lance-t-elle. C’est un grand moment pour l’égalité. »

Après une campagne sérieuse et fédératrice, menée sur les grandes urgences sociales – coût de la vie, logement, système de santé, etc. –, qui a ringardisé les unionistes, plus repliés que jamais et vent debout contre le protocole nord-irlandais instaurant une barrière douanière en mer, entre leur territoire et la Grande-Bretagne, la présidente du Sinn Féin, qui fait un tabac en République d’Irlande et est plus que jamais en lice pour en devenir la prochaine première ministre à son tour lors des législatives de 2025, pousse résolument son avantage. « Je crois qu’il est possible de tenir un référendum (sur la réunification de l’Irlande – NDLR) dans les cinq prochaines années, encourage Mary Lou McDonald. Sa préparation doit être ordonnée, pacifique et démocratique, et, le plus important, c’est de la commencer dès maintenant. »

Le « franchissement d’un Rubicon historique »

Dans tous leurs discours de victoire au Titanic Exhibition Center, les futurs députés Sinn Féin mettent un grand soin à sortir des assignations identitaires et à rassembler, loin des débordements de certains élus DUP, qui, en grande pompe, clament leur fidélité à « Sa Majesté la reine » et lancent des « God Save the Queen », aussi rageurs que dépités… « Nous devons nous mettre au travail tout de suite pour régler la crise du pouvoir d’achat et investir dans l’hôpital public », avertit, par exemple, Sinéad Ennis.

D’une certaine manière, face à la fuite en avant du DUP, qui compte continuer de paralyser l’exécutif nord-irlandais tant que le gouvernement de Boris Johnson ne reniera pas sa signature du protocole nord-irlandais, les républicains pourraient avoir des convergences avec l’Alliance, une formation centriste qui se positionne comme « non alignée » entre les deux camps traditionnels et qui a, elle, réussi à s’imposer comme troisième force (13,9 %) en doublant son nombre d’élus grâce à de bons transferts des voix de préférence en sa faveur.

Sa dirigeante, Naomi Long, appelle à revenir sur la clause des accords de paix qui contraint unionistes et républicains à gouverner ensemble. Mais à l’instar de Gerry Kelly, l’un des hommes clés du Sinn Féin lors des négociations des accords du Vendredi saint ratifiés en 1998 (lire notre entretien page 13), les républicains n’ont a priori aucune intention de s’engager sur ce terrain glissant…

Ce lundi, le gouvernement britannique va entrer dans la danse : Brandon Lewis, le secrétaire d’État britannique à l’Irlande du Nord, qui avait, à la veille de l’élection, écarté tout changement sur le protocole nord-irlandais, une manière de renvoyer par avance les unionistes dans les cordes, promet de demander au DUP de désigner son vice-premier ministre.

Mais évidemment, c’est plutôt la méfiance qui règne en Irlande, côté républicain, mais aussi chez les loyalistes, qui, malgré les trahisons depuis des décennies, retentent leur chance avec les conservateurs. Entre ses dirigeants de premier plan, comme Michelle O’Neill, qui parle d’une « nouvelle ère », ou Declan Kearney, qui évoque le « franchissement d’un Rubicon historique », et des militants qui veillent à ne pas surenchérir dans le symbolique renvoyant à un passé dont chacun voit bien qu’il n’est pas complètement passé, le Sinn Féin attend la suite avec détermination, mais aussi avec gravité et prudence. « Tiocfaidh Ar La », ont toujours dit en gaélique les ancêtres des vainqueurs de ces jours à Belfast. Cela signifie : « Notre jour viendra. » La promesse avait des accents messianiques, elle parait plus vraie que jamais.

Bio express Michelle O’Neill, future première ministre du Sinn Féin

Tout comme Gerry Adams, le leader emblématique du Sinn Féin pendant des décennies, qui a passé la main à la tête du parti à Mary Lou McDonald, Martin McGuinness, l’ex-commandant de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) décédé depuis lors, a, au nord de l’île, organisé une transition réussie avec Michelle O’Neill. À chaque élection en Irlande du Nord, cette quadragénaire qui s’apprête à devenir la première républicaine désignée première ministre d’Irlande du Nord a réussi à faire monter le score du Sinn Féin

Pour ses adversaires, difficile de la renvoyer personnellement à la période de la guerre civile et des « Troubles ». Certes, elle compte, comme il se doit, dans sa famille des anciens membres de l’IRA. Mais elle avait une petite vingtaine d’années en 1998, lors de la signature des accords de paix… Déjà mère de sa première fille, elle s’engage alors dans le parti au sein duquel elle grimpe tous les échelons jusqu’à devenir sa vice-présidente depuis 2017.

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L'Humanité

Irlande du Nord. Le Sinn Féin à l'aube d'une victoire historique

Actu

Les républicains pourraient devenir la première force politique des deux côtés d’une île toujours divisée, à l'issue des élections locales qui ont eu lieu jeudi. Éclairage de l’universitaire Agnès Maillot.  Entretien

Thomas Lemahieu

L’histoire s’accélère-t-elle en Irlande ? Dans le Sud, après une percée spectaculaire lors des législatives, en 2020, le Sinn Féin caracole plus que jamais en tête des intentions de vote, avec 34 % des voix, sur une ligne résolument à gauche, payante face au vieil attelage des faux frères de droite (Fine Gael et Fianna Fáil). Dans le Nord, dans ce qui reste une province du Royaume-Uni, les mêmes, défenseurs depuis toujours d’une réunification de l’île, pourraient, ce jeudi 5 mai, à l’occasion des élections régionales, devenir la première force politique, devant les loyalistes et les unionistes britanniques. Une rupture dans l’histoire politique de l’Irlande du Nord, près de 25 ans après la signature des accords du Vendredi saint. Maîtresse de conférences à la Dublin City University et spécialiste du conflit nord-irlandais (1), Agnès Maillot met en lumière les dynamiques politiques à l’œuvre d’un côté comme de l’autre de la frontière.

Irlande. Le Sinn Féin sort grand vainqueur des élections

En Irlande du Nord, les derniers sondages s’accordent : le Sinn Féin pourrait, pour la première fois, dépasser les unionistes du Democratic Unionist Party (DUP). Comment ce parti réussit-il à s’imposer d’un côté comme de l’autre de cette île qu’il rêve de réunifier ?

Déjà, c’est effectivement le seul parti qui est à la fois dans le Nord et le Sud. Au fil des ans, le Sinn Féin s’est non seulement professionnalisé, mais il a aussi développé des axes programmatiques très forts sur les grandes questions sociales et sociétales qui touchent directement l’électorat. C’est un parti très marqué à gauche, mais qui est aussi crédible et désormais prêt à gouverner aux yeux de beaucoup de gens. En février 2020, aux dernières élections législatives en République d’Irlande, il est arrivé en tête des « premières préférences » dans un système électoral qui organise les transferts de voix selon un ordre donné par les électeurs.

Dans un contexte de crise chronique, avec des tas de citoyens mal logés, des sans-abri, des loyers de plus en plus exorbitants, le Sinn Féin a fait du logement une priorité absolue. Alors que l’État s’est désinvesti du secteur, cela a permis de mobiliser les plus modestes, mais également les jeunes. Listes d’attente interminables pour des soins de base, délais de prise en charge aux urgences qui peuvent aller jusqu’à 36 ou 48 heures, coûts prohibitifs et assurances privées… Le Sinn Féin a également placé au centre de son programme la politique publique de santé. Et c’est là aussi une attente très forte de la population. Alors, au lieu de tout braquer sur ce qui reste historiquement sa priorité, la réunification de l’Irlande, le Sinn Féin se focalise sur la crise du logement, sur le système public de santé, sur l’inflation aggravée encore par la guerre en Ukraine. Cela leur a réussi dans la république du Sud, cela peut leur réussir dans le Nord aussi.

Le Sinn Féin se focalise sur la crise du logement, le système public de santé et l'inflation. Agnés Maillot, Universitaire

Comment caractériser le vote pour le Sinn Féin aujourd’hui ? De moins en moins communautaire ou protestataire, de plus en plus de gouvernement ?

C’est un vote pour un parti qui est perçu comme capable de gouverner. Après, évidemment, les dimensions s’entremêlent, et ce n’est pas tout à fait la même situation d’un côté et de l’autre de la frontière. En Irlande du Nord, qui demeure sous l’autorité du Royaume-Uni, on a quand même trente ans d’un conflit qui – même s’il a été plus ou moins réglé avec les accords de paix en 1998 – reste très présent dans la vie quotidienne et dans la mémoire collective. Dès lors, l’histoire du Sinn Féin lui colle encore à la peau. Cela vaut notamment pour les liens avec l’Armée républicaine irlandaise (IRA), qu’il n’a jamais désavouée : les actions étaient, selon lui, nécessaires au moment où elles se sont produites. Les conditions ne sont pas les mêmes aujourd’hui que dans les années 1970 ou 1980, et le Sinn Féin n’est plus du tout dans une logique paramilitaire… Mais tous ses adversaires mettent systématiquement en avant ce pedigree sulfureux.

Avec Mary Lou McDonald à Dublin et Michelle O’Neill à Belfast, une nouvelle génération a pris la tête du parti. Est-ce que ça ne change pas la donne, tout de même ?

Il y a une nouvelle génération, ça ne fait aucun doute. Mais, en Irlande du Nord, les dirigeants du Sinn Féin demeurent malgré tout – de par leurs attaches familiales, leur histoire, leur éducation – renvoyés à ce passé. Michelle O’Neill est beaucoup trop jeune pour avoir été mêlée à des violences, mais tous les dirigeants du parti ont été affectés de près ou de loin : leurs parents ou leurs proches ont pu être impliqués dans des opérations paramilitaires, victimes d’attentats ou de violences policières. Qu’on le veuille ou non, ce passé reste très présent dans le Nord car tout n’a pas été résolu… C’est différent pour les dirigeants du Sinn Féin en République d’Irlande.

À propos de la réunification qu’ils défendent depuis des décennies, les républicains évoquent une « fenêtre d’opportunités ». L’élection peut-elle faire basculer l’Irlande ?

La réunification, ça fait partie de l’ADN du Sinn Féin. C’est l’objectif, et ça le restera, c’est clair. Ensuite, dans leur stratégie, les nationalistes ont intégré une part de pragmatisme. Comme cela est consigné dans les accords de paix de 1998, tout référendum sur le sujet doit passer par l’entremise du ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord. Les conditions nécessaires à la tenue d’un référendum ne sont pas clairement détaillées, mais on imagine qu’il faudrait une opinion majoritaire en sa faveur. Comment on le détermine ? Par des sondages d’opinion ? Par une élection qui serait massivement remportée par des partis qui soutiennent l’idéal de la réunification ?

Difficile à trancher, mais pour l’instant, ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas du tout dans les intentions du gouvernement britannique. Et ça, le Sinn Féin en est parfaitement conscient. Donc, sans camoufler leur vision en faveur de la réunification, ses dirigeants cherchent, je pense, à augmenter leur assise électorale par le biais d’un programme de justice social inclusif et des mesures plus sociétales susceptibles de convaincre les jeunes, nationalistes ou unionistes, en faveur des droits des personnes LGBT, des droits des femmes, de l’avortement, de la défense de l’environnement et du climat. Des questions qui les mobilisent bien davantage que la réunification.

En réalité, avec un Sinn Féin qui est au plus haut en République d’Irlande, le scénario est déjà assez effrayant pour les unionistes : si l’organisation qui se définit par son objectif de réunification devient le premier parti des deux côtés de l’île, ça ne veut pas dire qu’il va pouvoir du jour au lendemain décider d’une réunification, loin de là… Mais cela signifie que l’opinion est en train de bouger.

Les unionistes vivent en vase clos. Ils ont très peu de contacts avec le reste du monde.

Hégémonique si longtemps en Irlande du Nord, l’unionisme est-il désormais condamné aux seconds rôles ?

À la fin des années 1960, la démographie en Irlande du Nord était très simple : il y avait deux tiers d’unionistes protestants et un tiers de catholiques nationalistes. On ne connaît pas encore les résultats du dernier recensement, mais ça devrait donner à peu près une égalité entre les deux camps. Par ailleurs, de plus en plus de citoyens ne se reconnaissent ni d’un côté ni de l’autre. Les unionistes ont perdu le contrôle d’un État qui avait été façonné il y a cent ans en fonction de leurs intérêts. Donc, évidemment, on revient à ce symbole : ce jeudi, en devenant le premier parti d’Irlande du Nord, les républicains pourraient renverser la table. Même si, à en croire les sondages, le Sinn Féin devra plus son succès à la chute spectaculaire du DUP qu’à sa propre progression…

Sur le fond, le camp unioniste et loyaliste est en train de se fragmenter : auparavant, il y avait deux partis ; à présent, il y en a trois. Le DUP demeure le principal, mais il est concurrencé par les plus modérés du Ulster Unionist Party (UUP) et par une frange plus extrême encore, les ultraconservateurs de la Traditional Ulster Voice (TUV). Dans les faits, ces formations ne se disputent plus que 40 % de l’électorat, voire moins encore… Un parti non aligné comme l’Alliance leur fait perdre du terrain car il représente mieux les vues des classes moyennes unionistes, ou des jeunes qui s’identifient de moins en moins aux positions extrêmement conservatrices et franchement d’arrière-garde du DUP ou du TUV sur l’avortement, sur les droits des personnes LGBT, etc.

La grande affaire de la plupart des unionistes, c’est le protocole nord-irlandais imposé dans le cadre de la sortie de l’Union européenne car, à leurs yeux, il sépare l’Irlande du Nord du reste du royaume. Mais on peut tourner la question dans tous les sens, on l’a fait depuis le jour de la victoire du Brexit au référendum en juin 2016 : personne n’a d’autres solutions que ce statut hybride pour l’Irlande du Nord, avec un pied dans le Royaume-Uni et un pied dans l’Union européenne. En fait, beaucoup considèrent qu’on peut parfaitement s’en accommoder, et même que les Nord-Irlandais bénéficient du meilleur des deux mondes, tout en ayant sauvé l’essentiel, les flux commerciaux et la circulation des personnes entre les deux parties de l’île…

Sur les droits des femmes ou des personnes LGBT, les républicains paraissent avoir pris un tournant progressiste que les unionistes, repliés sur leur idéologie ultraconservatrice, n’ont pas emprunté… Comment expliquer ce fossé grandissant ?

Les unionistes vivent en vase clos. C’est la grande différence avec le Sinn Féin. Le DUP, par exemple, n’existe qu’en Irlande du Nord et est très peu en contact avec le reste du Royaume-Uni, sauf à travers ses quelques députés qui siègent à Westminster. Le Sinn Féin, c’est un parti de toute l’Irlande qui est, par ailleurs, en lien avec le reste du monde. Or, depuis le début du XXIe siècle, l’Irlande a fait des progrès énormes sur les questions sociétales. Et le Sinn Féin est ancré dans la république, donc, au fond, il a bougé lui-même avec le reste de la société. Par ailleurs, il a toujours été assez progressiste, même par rapport à ses rivaux au sud de l’île. Certes, il y a quelques contradictions internes car le catholicisme occupe toujours une place dans le parti. Mais celui-ci a bougé aussi en Irlande du Nord, tandis que les unionistes sont, eux, restés englués dans les positions les plus rétrogrades… À tel point qu’ils sont maintenant en décalage avec leur propre électorat, qui, quand on regarde les enquêtes d’opinion, est en réalité bien plus progressiste que ses représentants politiques…

Rebels in Government. Is Sinn Féin ready for power ?,l’IRA et le conflit nord-irlandaissinn feinirlandeIrlande du nordRoyaume-uni
Le Figaro

Législatives 2022 : Stanislas Rigault candidat dans le Vaucluse, Marion Maréchal renonce

John Timsit

Affaiblis par leur score de 7,01% au premier tour de l'élection présidentielle, les cadres de Reconquête! prennent progressivement position quant à leur engagement pour le scrutin de juin.

L'horizon s'éclaircit. Encore sonné par son résultat à la présidentielle, le parti d'Éric Zemmour tente de se mettre en ordre de bataille en vue des prochaines législatives. Avec 555 candidats sur l'ensemble du territoire, le jeune mouvement espère se faire connaître au niveau local. Mais surtout commencer à recevoir des deniers publics : 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions permet d'obtenir un premier financement. C'est dans ce contexte que le porte-parole de Reconquête! Stanislas Rigault, âgé de 23 ans, livrera bel et bien bataille dans la deuxième circonscription du Vaucluse, selon une information d'Europe1 , confirmée par Le Figaro. Le président de Génération Z, la branche jeunesse d'Éric Zemmour, avait su se faire remarquer par sa forte présence et aisance médiatique pendant la campagne.

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Si ce dernier avait été contacté par le patron du RN Jordan Bardella pour être investi par le parti à la flamme, Stanislas Rigault avait rejeté la proposition, préférant faire le choix de la loyauté. Il faut dire que le Vaucluse avait placé Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle avec 29,43% des votes, mais également gagnante au second avec 52% des suffrages. Éric Zemmour, lui, n'avait récolté que 10,03%. «C'est le prolongement de la campagne de la présidentielle. J'espère porter du mieux que je peux cette candidature, avec ma jeunesse et mon envie de faire plein de choses», indique le candidat à l'AFP.

Zemmour n'a pas encore dévoilé ses intentions

Autre clarification, celle faite pour Marion Maréchal. Celle qui avait rejoint Éric Zemmour début mars, au grand dam de sa tante Marine Le Pen, ne sera finalement pas prétendante à la députation. Et ce, malgré ses propres réflexions sur le sujet qu'elle avait expliquées dans des confidences au Figaro en début d'année. L'annonce a été faite lundi par Bertrand de la Chesnais, coordinateur de Reconquête! dans le Vaucluse. «Aujourd'hui, ça y est, sa décision est prise. Nous pouvons la comprendre parce qu'effectivement une grossesse ça n'est pas n'importe quoi dans la vie d'une femme», indique l'ancien directeur de campagne d'Éric Zemmour sur France Bleu, en «regrettant» cette non-candidature.

Quant à Éric Zemmour lui-même, il n'est pas encore sorti du bois. Sur BFMTV lundi dernier, l'ancien prétendant présidentiel précisait qu'il était «très tenté» par une nouvelle bataille électorale. «Est-ce que je pourrais en me présentant dans une circonscription aider tous mes camarades qui sont sur le pont?», s'interrogeait alors le leader nationaliste.

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Le chef de l'État a choisi de rebaptiser son parti. Un accord sur les investitures a été trouvé: le MoDem obtient au moins 101 candidats, contre 58 pour Horizons, sur 577 sièges.

Programme de Mélenchon: une «soviétisation» de l’économie française à plus de 300 milliards par an

ANALYSE - Le programme économique porté par le leader de La France insoumise ferait fuir les capitaux, engendrant un fort ralentissement de l’économie. Et potentiellement son effondrement.

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Le parlementaire lui-même n’aurait pas beaucoup apprécié cette «offrande».

L'Humanité

Irlande du Nord. 30 janvier 1972 : le Bloody Sunday, des plaies toujours à vif

Il était une fois

Le 30 janvier 1972, à Derry, l’armée britannique tire sur ses citoyens, en ouvrant le feu sur une marche pacifique. Bilan : 14 morts, froidement exécutés. Ce massacre va raviver le conflit nord-irlandais pour trente ans. Il hante les familles dont la soif de justice est sous la menace d’une amnistie voulue par Boris Johnson. Toute la vérité n’a pas encore été faite sur le «Dimanche sanglant».

Bernard Duraud

C'est une page des plus sombres du conflit nord-irlandais. Il y a cinquante ans, treize catholiques de Derry (Londonderry pour les protestants) étaient tués par les soldats britanniques. Un quatorzième succombera de ses blessures par balles quelques semaines plus tard. Pendant des années, ce massacre du 30 janvier 1972, qui prit le nom de « Bloody Sunday » (le « Dimanche sanglant »), est resté une plaie à vif, et une preuve brutale de la domination britannique en Irlande du Nord.

À Derry, ville pauvre coupée en deux par la rivière Foyle

Les quatorze victimes, dont sept jeunes de 17 ans, faisaient partie d’une foule de plus de 10 000 manifestants. Tous répondaient à l’appel d’une marche pour l’égalité de l’Association nord-irlandaise pour les droits civiques (Nicra), créée en 1968, à l’image du mouvement de Martin Luther King et des pacifistes noirs américains.

À Derry, ville pauvre coupée en deux par la rivière Foyle, la ségrégation sociale et politique est bien réelle. La division confessionnelle multiséculaire entre catholiques et protestants recoupe d’autres croyances selon que vous soyez républicain et nationaliste (partisan d’une Irlande unie) pour les premiers, ou unioniste et loyaliste (fidèle à la couronne d’Angleterre) pour les seconds.

Un désir de droits égaux dans les urnes

La Nicra demandait ainsi qu’un catholique nord-irlandais ait la même possibilité d’accès au logement, à l’emploi, qu’un protestant. Elle voulait des droits égaux dans les urnes dans cette entité (l’Ulster) taillée sur mesure et contrôlée par les protestants. Elle réclamait enfin que soit mis un terme à la loi sur l’internement qui, depuis 1971, permettait alors d’arrêter sans raison, de détenir sans preuve et d’incarcérer sans jugement. Ce sera, en 1981, le cadre du calvaire infligé par Margaret Thatcher à Bobby Sands et neuf de ses compagnons emprisonnés à Long Kesh, tous morts après une grève de la faim de plusieurs semaines.

Irlande du Nord. Bobby Sands, l’alouette, à la vie à la mort

La marche de protestation de Derry devait être pacifique. L’IRA (l’Armée républicaine irlandaise) restait hors du cortège, l’arme au pied : elle avait donné sa parole aux organisateurs. C’est dans le calme que la population nationaliste de Derry devait descendre du quartier du Bogside vers l’hôtel de ville. Déclarée illégale par le gouvernement britannique, la manifestation était donc sous haute surveillance.

Une émeute éclate dans la banlieue catholique en 1969

Belfast, Derry : les tensions allaient croissant en Irlande du Nord et, à chaque fois, les civils catholiques se heurtaient à la police royale d’Ulster (RUC, majoritairement protestante) et aux groupes paramilitaires loyalistes. En 1969, une émeute éclate dans le Bogside. Incapable de rétablir l’ordre, le gouvernement unioniste de Belfast demande à Londres le déploiement de l’armée.

Confrontés aux combattants de l’IRA, les Britanniques veulent lui porter un coup fatal, par civils interposés, restaurer la loi et l’ordre. Ils expédient leurs troupes. C’est ainsi que le premier régiment de parachutistes est spécialement dépêché en Irlande du Nord, et prend position dans Derry.

À 14 heures, ce dimanche 30 janvier 1972, tout un peuple – jeunes, femmes, enfants, personnes âgées – est rassemblé pour marcher vers le Guildhall. En tête figurent Ivan Cooper, député protestant, figure respectée des droits civiques à Derry, ainsi que Bernadette Devlin, membre du Parti socialiste républicain irlandais, jeune députée élue au Parlement de Westminster. Avant le départ, elle affirme : « Le seul accord que nous voulons, c’est celui qui fera de nous des gens libres. » Les barricades érigées par l’armée sont conçues pour modifier le parcours, les manifestants sont orientés vers le Free Derry Corner. Aux jets de pierres et aux quolibets, les soldats ripostsent à ce stade par gaz lacrymogènes, canon à eau et balles en caoutchouc.

L’ordre de tirer à balles réelles est donné

À 16 h 7, les paras sont autorisés à entrer dans le Bogside ; l’ordre de tirer à balles réelles est donné et un jeune, John Duddy, est abattu d’une balle dans le dos alors qu’il tentait de fuir. Il courait aux côtés d’un prêtre, le futur évêque Edward Daly. La panique est à son comble. Plus d’une centaine de cartouches sont tirées directement dans la foule par une vingtaine de soldats sous le commandement du major Ted Loden. Parmi les personnes tuées, certaines tentaient de porter secours. On relèvera quatorze blessés, douze par des tirs de soldats et deux renversés par des véhicules blindés.

La réponse brutale des paras a transformé le conflit nord-irlandais. Beaucoup de catholiques croyaient qu’il était possible de réformer l’Irlande du Nord, mais l’espoir de plus d’égalité se trouve anéanti. Un grand nombre de nationalistes ont rejoint les rangs de l’IRA, estimant que la liberté authentique ne sera obtenue qu’avec l’expulsion des troupes britanniques d’Irlande du Nord. Gerry Adams, qui fut pendant longtemps le leader du Sinn Féin, expression politique de l’IRA, et l’un des acteurs clés du processus de paix, nous expliquait en 1998 lors d’un entretien : « L’instauration de l’internement, le 9 août 1971, eut un effet décisif, celui de faire de gens ordinaires des combattants résolus, et vint crûment leur rappeler que l’évolution menant aux réformes était bloquée. L’assassinat des manifestants désarmés à Derry vint en apporter la confirmation brutale. Oglaigh na héireann (l’IRA – NDLR) connut un afflux de nouvelles recrues. »

Dès lors, les répercussions s’enchaînent. L’assemblée législative de Stormont à Belfast, en place depuis 1920, est suspendue. Londres prend le contrôle direct de l’Irlande du Nord, et le conflit – « les troubles » selon la terminologie officielle – connaît sa période la plus meurtrière. Pour la seule année 1972, près de 500 personnes trouvent la mort. Les fusillades ont provoqué la colère à Derry et bien au-delà. L’ambassade britannique à Dublin, capitale de la République irlandaise, est réduite en cendres par une foule en colère.

« Sunday Bloody Sunday » de U2 deviendra un tube planétaire

Deux jours après le drame, Paul McCartney et son nouveau groupe, les Wings enregistrent « Give Ireland Back to the Irish » (« Rendez l’Irlande aux Irlandais ») : ce morceau sera interdit en Grande-Bretagne. Quelques mois plus tard, le Bloody Sunday inspire une chanson à John Lennon, descendant d’Irlandais : « Les cris des treize martyrs emplissaient l’air de Derry. » En 1982, « Sunday Bloody Sunday », premier titre de l’album « War » de U2, deviendra un tube planétaire, un hymne pour la paix afin que « les larmes cessent de couler ». La martyrologie du Bloody Sunday est également portée à l’écran. Le cinéaste britannique Paul Greengrass s’en empare à son tour en 2002, quatre ans après les accords de paix, en retraçant le fil des événements avec force et minutie, les gens de Derry jouant leur propre rôle.

La mémoire officielle, elle, s’est très vite organisée après la tragédie. Les représentants de l’armée firent des déclarations aux médias disculpant leurs soldats. Ces derniers n’avaient fait que répondre à des tirs et n’avaient tiré que sur des personnes hostiles et clairement identifiées (tireurs embusqués ou porteurs de bombes, sous-entendu de l’IRA). Cependant, aucune arme n’a été retrouvée sur les lieux, pas plus que de traces d’explosifs sur les victimes.

La gifle de Bernadette Devlin au ministre de l'Intérieur

La version de l’armée fut reprise par le gouvernement britannique, alors que le premier ministre conservateur Edward Heath annonçait la mise en place d’une enquête publique confiée à lord Widgery. Des débats houleux eurent lieu à la Chambre des communes marqués par les protestations de Bernadette Devlin, présente à la manifestation, et la célèbre gifle qu’elle administra au ministre de l’Intérieur Reginald Maudling. Son intervention fut vaine car le rapport Widgery, publié le 18 avril 1972, après seulement un mois d’enquête, imputait la responsabilité de la tragédie aux organisateurs de la marche. Il estimait aussi timidement que l’attitude des soldats avait « frôlé l’imprudence ».

Les conclusions du rapport furent rejetées en bloc par les familles des victimes et quelques journalistes témoins des faits. Mais le long combat pour la vérité et la justice fut entravé par le cours du conflit. En 1992, quelques membres des familles et militants de Derry créèrent la Bloody Sunday Justice Campaign, collectant les témoignages, publiant des ouvrages et honorant chaque année la mémoire des victimes. Il faudra encore plusieurs années de campagne et la perspective d’un accord de paix (il sera signé le vendredi saint, en 1998) pour obtenir du gouvernement de Londres un véritable changement.

Le 29 janvier 1998, à la veille de la commémoration du Bloody Sunday, Tony Blair fait ouvrir une nouvelle enquête, confiée au juge Saville. Douze années seront nécessaires pour mener à bien ces investigations, aux moyens financiers considérables (195 millions de livres), et venir à bout d’un rapport en dix volumes comprenant des milliers de témoignages. Plusieurs soldats avoueront avoir menti lors de leurs dépositions précédentes et reconnaîtront que les victimes étaient désarmées.

Le rapport final est publié le 15 juin 2010. À la Chambre des communes, le premier ministre conservateur David Cameron reconnaît la responsabilité des parachutistes et présente ses excuses : « Ce qui s’est passé lors du Bloody Sunday était à la fois injustifié et injustifiable. Ce fut une faute (…). Quelques-uns au sein de nos forces ont mal agi. Le gouvernement est le responsable ultime de la conduite des forces armées et, à ce titre, au nom du gouvernement, et même du pays entier, je suis profondément désolé. »

Irlande. 43 ans après le "Bloody Sunday", un ex-soldat britannique interpellé

Mais la « vérité » livrée par le rapport n’a pas suffi à étancher la soif de justice des familles des victimes et n’a pas permis, jusqu’à présent, l’ouverture d’une procédure visant à obtenir des poursuites judiciaires. Bien au contraire. L’inculpation pour meurtre et le procès engagé contre un seul militaire, le soldat F. (dont le nom est resté anonyme), ont été abandonnés en juillet 2021, peu avant que Boris Johnson n’avalise les recommandations de la commission parlementaire sur la Défense d’accorder l’amnistie aux anciens soldats.

Un projet de loi pourrait être discuté courant 2022, prévoyant d’annuler toutes les poursuites, donc les enquêtes, sur tous les crimes commis durant la période du conflit de 1968 à 1998, ravivant sur fond de Brexit les tensions entre communautés. Les enquêtes encore ouvertes (1 200 dossiers) accusent principalement l’armée, mais aussi l’IRA et les paramilitaires loyalistes. L’héritage des « Troubles », qui ont fait plus de 3 500 morts et 45 000 blessés, risque d’être, pour longtemps, très lourd à porter.

Il était une fois ...une autre histoire

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

Irlande du nordirlandeRoyaume-uniIRA
Le Figaro

Législatives 2022: l’appel de Nicolas Sarkozy peu suivi

Emmanuel Galiero

DÉCRYPTAGE - Depuis son message publié sur les réseaux sociaux entre les deux tours de la présidentielle, l’ex-président de la République affronte une série d’oppositions issues de son propre camp.

«Franchement, un tel engagement pour en arriver là! Car pour l’instant, le bilan de l’opération Sarkozy, c’est trois députés: Marine Brenier, Robin Reda et Constance Le Grip. Même le discipliné Guillaume Larrivé s’est pris la porte dans la figure!» Cette confidence assassine est lâchée par un député Les Républicains. Il vient de jeter un œil sur la troisième vague des investitures macronistes et constate, sans grande surprise, la présence des noms des trois députés sortants LR enrôlés sous les couleurs de la majorité présidentielle Ensemble!.

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La liste des investis rivaux étant en cours de finalisation, le parlementaire LR reste prudent sur le nombre final de «débauchages». Mais en attendant la comptabilité définitive, l’élu semble surtout ennuyé pour Nicolas Sarkozy, cet ex-président de la République dont il respecte la stature mais avec lequel il diverge sur la question cruciale de l’avenir de la droite. «Quand on pense à la qualité du rabatteur qui devait tout bousculer et au risque personnel qu’il a pris, on ne peut que constater qu’il n’y a pas grand monde dans la besace macroniste», souffle l’élu.

Depuis son message publié sur les réseaux sociaux entre les deux tours de la présidentielle, dans lequel il invitait chacun à «sortir des habitudes et des réflexes partisans», puis à «répondre à l’appel au Rassemblement d’Emmanuel Macron», Nicolas Sarkozy affronte une série d’oppositions issues de son propre camp. Certains élus jugent même le moment opportun pour réclamer une clarification de sa part, voire pour poser carrément les jalons d’une «rupture». «Aujourd’hui, il faut qu’il dise clairement s’il veut être un pilier de la majorité macroniste, ou s’il croit à la nécessité d’une opposition de droite. La loyauté implique la clarté», déclarait le député européen François-Xavier Bellamy, début mai dans les colonnes du Figaro .

Tout tangue, tant mieux. Tout est à terre, tant mieux. Ceux qui nous ont trahis sont dehors, tant mieux, enfin. Ils nous ont fait tant de mal. Nous allons devoir tout repenser, tout rebâtir de haut en bas. Et ça commence aujourd’hui !

Une semaine plus tard dans Le Point, Aurélien Pradié, numéro 3 du parti LR, ajoutait: «Ce que j’ai le plus appris de Nicolas Sarkozy, c’est le sens de la rupture. C’est sa volonté de rompre avec le chiraquisme qui lui a permis de réussir. Je suis certain qu’il ne m’en voudra pas de dire qu’aujourd’hui, il faut rompre avec le sarkozysme.»

Cette impatience est exprimée sans fard par de jeunes figures des Républicains, qui dénoncent «l’opportunisme» de ceux qui partent et qui refusent de concevoir l’avenir de la droite dans un rapprochement avec la majorité présidentielle. Au même moment, d’autres voix, et non des moindres, poussent à la reconstruction. «Ne baissez pas la tête!, a lancé Laurent Wauquiez samedi devant le conseil national des Républicains. Restez fidèles à ce que vous croyez en vous. Tout tangue, tant mieux. Tout est à terre, tant mieux. Ceux qui nous ont trahis sont dehors, tant mieux, enfin. Ils nous ont fait tant de mal. Nous allons devoir tout repenser, tout rebâtir de haut en bas. Et ça commence aujourd’hui!»

«Pas de procès en sorcellerie»

Au lendemain du message lancé par Nicolas Sarkozy sur les réseaux sociaux le 12 avril, Gilles Platret, vice-président LR, avait qualifié ses propos de «déflagration». Tout en exprimant son «infini respect» pour l’homme politique, le maire de Chalon-sur-Saône avait néanmoins évoqué une «opportunité». «Son ombre tutélaire plane sur la droite républicaine depuis sa défaite de 2012. Peut-être que là, la droite républicaine va s’émanciper de Nicolas Sarkozy et se rebâtir dans l’indépendance, notamment vis-à-vis de lui», avait osé l’élu local.

Certains sarkozystes historiques, comme l’ex-LR Renaud Muselier sont montés vivement au créneau pour défendre le «dernier président de la République» de la famille LR. Le président de la région Sud a également vanté les qualités d’un «homme sage et homme d’expérience», en fustigeant les «stupidités» de ceux qui ont «fait perdre» la droite.

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À cinq semaines des législatives, Les Républicains quant à eux se réjouissent de ne pas assister à l’hémorragie de députés qui leur avait été promise suite à l’échec cinglant de Valérie Pécresse au premier tour de la présidentielle. Ils croisent les doigts en espérant que les électeurs de droite reviendront au bercail en faisant la différence entre le fiasco historique du 12 avril et un scrutin où l’ancrage local resterait un atout solide. Un cadre du parti évoque l’existence de deux sondages rassurants réalisés en Auvergne-Rhône-Alpes et dans les Alpes-Maritimes.

Si la droite LR espère rebondir en juin, elle entre néanmoins dans ce nouveau combat des législatives avec prudence. Elle ne peut pas ignorer que certains de ses candidats se tâtent encore et n’ont toujours pas de candidats macronistes déclarés face à eux. Doit-on y voir les signes de nouveaux ralliements prévisibles? Un député LR préfère temporiser: «Pour l’instant, seuls Damien Abad, Nicolas Forissier, Éric Diard et Julien Dive sont dans ce cas, mais ne faisons pas de procès en sorcellerie à nos candidats simplement parce que Renaissance n’est pas capable de trouver les siens

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Le secrétaire national du Parti communiste français, désormais membre de La Nouvelle union populaire écologiste et sociale, était l'invité de France 2.

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Contrairement à Olivier Faure, l'ancien premier secrétaire du PS a fustigé l'accord passé avec LFI.

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ANALYSE - Le programme économique porté par le leader de La France insoumise ferait fuir les capitaux, engendrant un fort ralentissement de l’économie. Et potentiellement son effondrement.

L'Humanité

Opposition des Irlandais du nord à l’amnistie, par Londres, des crimes de la guerre civile

Actu

En violation totale des accords avec la République d’Irlande, le premier ministre britannique tente d’imposer un projet de loi de prescription des crimes commis pendant le conflit nord-irlandais. 1200 enquêtes sont toujours en cours. Une décision qui entrave le processus de justice et de réconciliaton.

Lina Sankari

C’est une petite bombe lâchée par Boris Johnson. Une de plus. Le 14 juillet, le premier ministre britannique a confirmé sa volonté de présenter, dès l’automne, un projet de loi d’amnistie visant à prescrire les crimes commis durant la guerre civile en Irlande du Nord (1969-1998). L’annonce a provoqué un front uni des  loyalistes, des républicains et des associations de victimes. Jusqu’aux accords de paix de 1998, plus de 3 000 personnes sont mortes et 45 000 ont été blessées dans ce conflit qui puise ses origines dans la lutte contre la domination britannique. Or, selon Boris Johnson, les enquêtes encore en cours - qui portent principalement sur des forfaits commis par l’armée d’occupation - pourraient être classées. Interrogé par le Guardian, Mark Thompson, dont le frère, Peter, a été abattu par des soldats britanniques à Belfast en 1990, regrette cette  «impunité de facto» et  «un gouvernement qui ne se soucie pas du tout des droits de l’homme et de la primauté du droit.» Le projet est également une violation directe de l’accord de 2014 qui prévoyait d’instaurer d’une unité d’enquête pour régler les meurtres non résolus.

Vérité et réconciliation? 

La décision intervient alors que 1200 affaires restent en cours d’examen. «En venir à bout prendrait au moins vingt ans», juge Brandon Lewis, le ministre chargé de l’Irlande du Nord, à la Chambre des communes. En clair, si le projet de loi était adopté, il serait impossible d’engager des poursuites pour des crimes commis par les paramilitaires et les soldats britanniques. « Beaucoup de familles ont passé des décennies à essayer d’obtenir la vérité sur les meurtres de leurs proches face à la dissimulation, à la destruction délibérée de preuves et à l’échec des enquêtes sur les crimes, y compris le meurtre. C’est une tentative de mettre les soldats britanniques au-dessus de la loi et d’empêcher les enquêtes sur les meurtres, la torture, les tirs pour tuer et la collusion impliquant les forces britanniques en Irlande», estime la présidente du Sinn Fein, Mary Lou McDonald.  Le gouvernement tue ainsi le processus de réconciliation et de justice pourtant loin d’avoir abouti. En Irlande du Nord, l’opposition au projet juge par ailleurs insuffisante la promesse de l’exécutif d’ « établir une histoire orale » des « Troubles » et  « une commission indépendante » pour aider les familles à obtenir des informations sur les circonstances de la disparition de leurs proches.  « Les propositions britanniques ne peuvent pas être la base d’une solution pour surmonter le passé et ne seront pas soutenues par les partis d’Irlande du Nord », a prévenu Simon Coveney, ministre des affaires étrangères de la République d’Irlande.

Irlande du nordjusticeboris johnson
Le Figaro

Pour Hollande, Mélenchon prépare une nouvelle candidature en 2027 et «sait qu'il ne sera pas premier ministre»

John Timsit

L'ancien président de la République considère même que Marine Le Pen vise également une nouvelle aventure présidentielle dans cinq ans.

L'élection présidentielle vient à peine de se terminer que certains ont déjà les yeux rivés sur la prochaine course à l'Élysée ? C'est en tout cas ce que laisse entendre François Hollande. Invité lundi soir de France 5, l'ancien président de la République s'est exprimé sur l'accord électoral qui a été trouvé à gauche la semaine dernière entre les différentes familles de ce camp-là. Lesquelles se sont rangées derrière la force politique de Jean-Luc Mélenchon, à la faveur des 21,95% des suffrages récoltés au premier tour de la présidentielle. Alors que ce dernier a des ambitions pour Matignon en cas de victoire de la coalition aux législatives, prévues les 12 et 19 juin, François Hollande estime que l'Insoumis «sait qu'il ne sera pas premier ministre» et qu'il «le fait pour être candidat de nouveau à l'élection présidentielle de 2027.»

«Le seul qui ne peut pas y penser, c'est Emmanuel Macron»

Et d'indiquer que Marine Le Pen «pense exactement la même chose». Pour François Hollande, «le seul qui ne peut pas y penser, c'est Emmanuel Macron, puisqu'il ne peut pas être candidat. Et donc, on va se retrouver dans cinq ans» avec peu ou prou le même casting. Lundi matin, l'ancien locataire de l'Elysée avait par ailleurs précisé sur France Inter qu'il n'avait pas encore pris sa décision quant à une éventuelle candidature aux législatives.

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Alors qu'il reste membre du PS, malgré l'accord qu'il rejette, son camp politique est, selon lui, dans une «double illusion» : «Illusion d'avoir Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre, illusion de penser que sur ce programme-là, il puisse atteindre ses objectifs». Si l'ancien président de la République vante «l'union», c'est pour mieux tancer la gauche : le rassemblement doit se faire «pour gagner et gouverner. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.» «Bien sûr que s'il devenait premier ministre, il (Jean-Luc Mélenchon, NDLR) sait parfaitement que son programme est irréalisable», lance l'ex de l'Élysée, qui ajoute que ce projet «ne peut pas trouver de majorité dans le pays.»

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L'Insoumis, qui a réussi à faire plier les principales organisations de gauche pour un accord aux élections législatives, porte un projet extrêmement clivant. Tour d'horizon des principales mesures.

Législatives : Emmanuel Macron serait-il obligé de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?

Selon la Constitution, le président de la République peut nommer qui il veut à la tête du gouvernement. Dans les faits, il est contraint de choisir le chef de la majorité comme premier ministre.

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L'agriculteur de 62 ans remplace l'ancien candidat à la présidentielle, qui ne se représente pas en raison d'une opération à cœur ouvert.

Le Figaro

Le fils du chef Yannick Alléno tué à un feu rouge par un voleur de voiture en fuite

Guillaume Poingt

INFO LE FIGARO - Le jeune homme de 24 ans a été violemment percuté alors qu'il se trouvait sur son scooter dimanche soir, dans le 7e arrondissement de Paris.

Antoine Alléno, fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno, est mort dimanche soir après avoir été percuté à Paris (7e arrondissement) par un homme à bord d'un véhicule volé, a-t-on appris de sources concordantes. Une enquête a été ouverte pour « homicide involontaire aggravé » et un homme a été placé en garde à vue peu de temps après les faits, indique le parquet de Paris. Les investigations ont été confiées au service du traitement judiciaire des accidents (STJA).

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Les faits ont eu lieu dimanche peu après 23 heures, après le vol d'un véhicule de luxe, une Audi RS6, devant un restaurant du 7e arrondissement de la capitale. Le voleur aurait présenté un faux ticket au voiturier avant de se glisser derrière le volant et de prendre la fuite. À l'angle de la place de la Résistance et de l'avenue Bosquet, tout près du pont de l'Alma, alors qu'il n'était pas poursuivi, il a percuté un VTC et un scooter qui étaient arrêtés à un feu rouge. Le conducteur du scooter, Antoine Alléno, est décédé sur place. Souffrant de multiples contusions, la passagère du scooter et le conducteur du VTC ont eux été transportés à l'hôpital sans que leur pronostic vital soit engagé.

Le conducteur du véhicule volé a pris la fuite à pied juste après le choc mais a rapidement été interpellé par un policier hors service de la direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP). Le suspect conduisait en état d'ivresse. Il était recherché pour une peine de prison à purger, indique une source policière. Selon nos informations, il s'agit d'un jeune homme de 25 ans connu des services de police et domicilié à Bezons (Val-d'Oise).

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Prometteur, Antoine Alléno avait étudié à l'école hôtelière d'Avignon et à Ferrandi, une école de gastronomie à Paris, selon son profil Facebook. Le jeune homme de 24 ans était à la tête du restaurant Burger Père et Fils, lancé l'année dernière avec son père Yannick, auprès duquel il faisait ses gammes. Sur son compte Instagram, on le voit aux côtés de son père, un grand chef français qui a trois étoiles au classement du Guide Michelin depuis 2007 et dirige un groupe hôtelier. Il y a trois jours, sa petite amie avait posté une photo d'eux en train de s'embrasser. « Papillons dans le ventre », peut-on lire en légende.

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« C'est avec une profonde tristesse que le chef Yannick Alléno, sa maman Isabelle, son frère Thomas, sa famille, ainsi que les équipes du Groupe Yannick Alléno vous font part du décès de leur fils, frère, collègue et ami, Antoine, victime d'un accident de la route survenu dans la nuit du 8 mai à Paris », a réagi la famille du jeune homme. « En cette période douloureuse, la ­famille Alléno et ses proches sont très sensibles à la bienveillance et à la compréhension de tous, dans le respect de leur intimité (…). Antoine appartenait à cette nouvelle génération de cuisiniers, déterminée à révolutionner le paysage gastronomique français. C'est avec beaucoup de chagrin que nous partageons cette triste nouvelle », poursuit ce communiqué.

«Aucun mot ne peut décrire le drame qui t'endeuille très cher Yannick Alléno. Nous pensons tous en communion à toi et à ta famille», a écrit sur Twitter le chef étoilé Guy Savoy. « Si jeune, si talentueux, si gentil. Mon cœur saigne. Toutes mes condoléances, Yannick. Thomas et la famille », a de son côté réagi Stéphane Manigold, propriétaire de plusieurs restaurants à Paris. La mort du jeune homme a suscité des réactions politiques. « Encore un drame de l'impunité ! L'impunité est en train de faire de notre pays une vaste zone de criminalité sans limite aux dépens des femmes, des pères, des mères, des enfants », a tweeté ­Rachida Dati, la maire du 7e arrondissement.

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«J'ai cru qu'il allait me tuer» : une adolescente tabassée dans la rue par son ex-petit ami à La Courneuve

Diffusée sur Twitter, la scène est d'une violence inouïe. La victime de 16 ans n'a pas porté plainte, invoquant une peur de représailles.

Braquage à main armée dans une bijouterie Chanel, rue de la Paix à Paris

INFO LE FIGARO - Le préjudice s'élèverait à un peu plus de deux millions d'euros, selon nos informations.

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L'Humanité

Le billet de Maurice Ulrich. Saucisses

Chronique

Maurice Ulrich

C’est un conflit dont on ne saurait encore mesurer les conséquences. L’Irlande du Nord se trouve en effet depuis le Brexit au centre d’un affrontement entre Londres et l’Union européenne déjà appelé la « guerre de la saucisse ». Les nouvelles règles sanitaires en vigueur interdisent en effet à la Grande-Bretagne d’exporter de la viande qui ne serait pas congelée à moins 18 degrés. L’Irlande du Nord, de par son statut particulier qui la maintient dans le marché unique et l’union douanière des 27, se trouve donc privée de ses approvisionnements en saucisses fraîches anglaises. On ignore les qualités qui les font visiblement apprécier du peuple mais outre que la situation jette un froid entre la capitale britannique et Bruxelles en quête d’une solution de compromis, c’est aussi le cas en Irlande même, où les esprits s’échauffent entre les unionistes et les républicains, favorables à une réunification de l’Irlande. En attendant, on prête aux services secrets de Sa Majesté l’intention de préparer des parachutages clandestins et massifs de saucisses sur Belfast et Londonderry.

le billet de Maurice UlrichbrexitIrlande du nordRoyaume-uni
Le Figaro

Notre classement 2022 des meilleures maternités d'Île-de-France

Marti Blancho

PALMARÈS EXCLUSIF - Nous avons classé les maternités de la région parisienne, publiques et privées, selon une batterie de critères.

Difficile de choisir la bonne maternité. Mis à part le bouche-à-oreille, quelques brochures non exhaustives et des conseils très généraux sur Internet, jeter son dévolu sur un établissement pour mettre un enfant au monde revient souvent à avancer dans le noir. Quel est le niveau de la structure ? Quelle disponibilité du personnel ? Où trouver les taux de césarienne et d'épisiotomie, et quelle importance leur accorder ? Quels ateliers et cours prénataux sont proposés ? Autant de questions auxquelles répond notre palmarès 2022 des meilleures maternités d'Île-de-France. Pour noter les établissements de façon objective, nous avons récolté et compilé des données sur huit critères de qualité des soins et d'accompagnement de la femme enceinte. Des informations parfois inédites que même les propres sites web des établissements n'affichent pas de façon exhaustive.

La sélection, mode d'emploi. Nous avons contacté l'ensemble des 69 maternités franciliennes. 49 d'entre elles ont répondu positivement à nos sollicitations : ce sont elles qui composent ce classement. Deux ont refusé de nous transmettre des informations précises sur les éléments demandés : l'hôpital Jean Verdier à Bondy et la maternité Sainte Félicité à Paris. 18 n'ont jamais répondu.

Les Bluets, première maternité d'Île-de-France

Au vu de nos critères, l'hôpital Pierre Rouquès prend la première place. Aussi connu sous le nom de maternité des Bluets, l'établissement de santé figure parmi les pionniers de l'accouchement physiologique ou naturel en France. Le docteur Fernand Lamaze, résistant et obstétricien, a dirigé la maternité à sa création en 1947 et y a instauré sa méthode d'« accouchement sans douleur ». Cet éventail de techniques en provenance du Royaume-Uni et de l'URSS avait pour objectif un enfantement moins traumatique et angoissant pour la femme.

Une histoire que l'hôpital privé à but non lucratif continue de perpétuer aujourd'hui. « On tend vers le moins de médicalisation possible », assure Brice Martin, directeur de l'établissement qui a vu son fils y naître il y a cinq mois. La maternité des Bluets se démarque en effet par des taux de césarienne et d'épisiotomie bien en dessous de la moyenne régionale.

40 sages-femmes et une dizaine de gynécologues-obstétriciens s'activent dans cette maternité du 12e arrondissement de Paris, qui constitue presque l'essentiel de l'activité de l'hôpital dont elle fait partie. Il s'agit aussi d'une des rares en Île-de-France à proposer l'accouchement dans l'eau. « On cherche le plus possible à se baser sur le projet de naissance des futurs parents, les écouter et les accompagner au mieux tout en restant dans la limite de la sécurité maternelle », développe Brice Martin.

« Tout s'est très bien passé aux Bluets. Malgré un accouchement très long, plus de 12 heures de travail, les sages-femmes sont restées adorables », confie Marine L., une jeune maman. Avant de mettre au monde son premier enfant en février 2020, elle a choisi l'établissement grâce au bouche-à-oreille. « On m'en avait parlé comme une maternité donnant beaucoup de place au coparent et privilégiant l'accouchement physiologique ».

Qu'est-ce qu'une bonne maternité ?

Pour choisir une maternité, se renseigner sur les taux de césarienne et d'épisiotomie est une première étape essentielle. Même s'ils ne constituent pas la seule et unique mesure de la qualité d'un établissement, « ces indicateurs de pratique traduisent vraiment la façon dont les femmes accouchent», rappelle Anne Evrard, présidente du Collectif interassociatif autour de la naissance. Ainsi, elle tient à saluer l'effort de transparence de l'ARS Île-de-France, qui met en ligne une carte recensant l'ensemble des maternités de la région et leurs différents indicateurs.

Le respect du projet de naissance et des choix du ou des futurs parents est tout aussi primordial explique Anne Evrard : « Dans le suivi de grossesse, est-ce que les parents sont bien accueillis quand ils parlent de ce qui leur importe ? C'est fondamental. Il faut que ça soit pris en compte. Si ça botte en touche, il faut se poser des questions. »

« Des établissements qui font un véritable effort »

Viennent ensuite les différents ateliers de préparation à la naissance et consultations spécialisées proposées. Mais là encore, il faut bien faire la différence entre les établissements qui les réalisent sur site et ceux qui les externalisent, par manque de sages-femmes en général.

Les maternités des hôpitaux de Versailles, d'Argenteuil, du Raincy-Montfermeil et de Mantes-la-Jolie sont celles qui en proposent le plus en interne au-delà du périphérique. Intra-muros, l'Institut mutualiste Montsouris et la maternité de Port-Royal sont les mieux dotés. Cette dernière fait d'ailleurs partie « des établissements qui font un véritable effort et essaient de maîtriser au mieux la pratique médicale », opine Anne Evrard.

Pénurie de sages-femmes

De l'autre côté du spectre, les hôpitaux qui pêchent en termes d'ateliers de préparation à la naissance accusent le plus souvent un manque crucial de sages-femmes. À l’instar de ce grand hôpital de la Seine-Saint-Denis, où un quart de l'effectif manque à l'appel : « J'ai dû enlever toutes les consultations spécialisées. Il y a tellement d'accouchements pour le peu de sages-femmes qu'elles ne peuvent faire que ça, toujours en urgence », explique la cheffe du service maternité, qui tient à rester anonyme de par son devoir de réserve.

« La situation des maternités en Seine-Saint-Denis est critique : il manque 30% des sages-femmes sur l'ensemble des centres périnatal», alerte le docteur Patrick Daoud, coordonnateur du département femmes/enfants des hôpitaux d'Aulnay-sous-Bois, Montreuil et Montfermeil ainsi que président du réseau périnatal de l'Est francilien. Cette « hémorragie des sages-femmes dans le 93 », la gynécologue l'explique par un salaire insuffisant et des conditions de travail fortement dégradées qui les poussent hors des hôpitaux vers l'exercice libéral.

Une problématique exacerbée en Seine-Saint-Denis mais qui touche aussi les autres départements. Même la maternité des Bluets, première de notre classement, évoque des difficultés pour le recrutement. Et son directeur de s'inquiéter des problèmes de la périnatalité, exacerbés par la crise du Covid-19 et des hôpitaux : « Qu'est-ce qu'on attend pour réagir ? »

Méthodologie détaillée

Pour élaborer ce classement, nous avons d'abord utilisé les données provenant du dernier fichier HospiDiag, compilé pour l'année 2020 par l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (ATIH). Nous en avons extrait les indicateurs suivants et calculé une note sur 20 avec 10 comme minimum pour chaque établissement en prenant en compte les écarts :

  • Nombre d'accouchements par gynécologue et sage-femme. Plus il est élevé, plus le gynécologue ou sage-femme est entraîné et familiarisé avec d'éventuelles complications lors de la naissance.
  • Nombre de sages-femmes par gynécologue. Plus le nombre est élevé, plus les gynécologues sont assistés et peuvent donc se concentrer sur les accouchements plus sensibles.
  • Dans un second temps nous avons récupéré les taux de césarienne et d'épisiotomie fournis par l'ARS Île-de-France pour 2020, dernière année renseignée :
  • Taux de césarienne. Les maternités dont le taux dépasse la moyenne des établissements de même niveau plus l'écart-type se voient attribuer un malus de 0,5 point. Celles pour qui ce taux est inférieur à la moyenne moins l'écart-type bénéficient d'un bonus de 0,5 point. Toutes les autres maternités ne sont ni avantagées ni pénalisées.
  • Taux d'épisiotomie. Même calcul que pour le taux de césarienne.

Ensuite, nous avons pris en compte le score de satisfaction générale, que l'on peut retrouver dans le fichier Scope Santé mis à disposition par la Haute autorité de santé. Cette note est calculée à partir des réponses de patients à des questionnaires qui leur sont remis après leur passage par l'établissement.

Enfin, nous avons contacté l'ensemble des maternités franciliennes pour les sonder sur les ateliers, cours de préparation à la naissance, consultations spécialisées proposées en interne ainsi que les différentes positions d'accouchement.

  • Nous avons calculé une note sur 20 avec un minimum de 10 en comptant la présence ou non de préparation à la naissance, haptonomie, yoga ou sport, préparation à l'allaitement, psychologue, kinésithérapeute ou ostéopathe, hypnose, acupuncture, sexologue, diététicien ou nutritionniste, tabacologue ou addictologue.
  • Un bonus de 0,1 point est attribué aux maternités proposant d'accoucher dans l'eau.

Finalement, nous calculons une note finale sur 20 de la façon qui suit :

  • La note du nombre d'accouchements par gynécologue/sage-femme et celle du nombre d'ateliers et consultations spécialisées comptent chacune pour 30% de la note finale.
  • La note du nombre de sages-femmes par gynécologue et celle de satisfaction représentent chacune 20% de la note finale.
  • Il faut enfin ajouter les différents bonus et malus pour la possibilité d'accouchements dans l'eau, le niveau de la maternité ainsi que pour les taux de césarienne et épisiotomie

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Covid-19 : 44.225 nouveaux cas en 24 heures, 123 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

La survie des vaquitas est encore possible

Il ne reste plus que 10 individus du plus petit mammifère marin au monde, près des côtes du Mexique.

Covid-19 : 40.224 nouveaux cas en 24 heures, 104 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Le Figaro

Dans l'enfer d'une expatriée confinée à Shanghai : «J'ai vu des cas positifs se faire emmener de force, enveloppés de scotch»

Léa Mabilon

INTERVIEW - Depuis le 30 mars, la ville chinoise est soumise à un confinement strict dans le cadre d'une stratégie «Zéro Covid». Une situation mettant à bout de nerfs les expatriés, qui ont interdiction de quitter le pays.

Sur son compte Instagram, des vidéos postapocalyptiques jurent avec des images de plats colorés et savoureux. Entre une tarte à la myrtille et un kimchi, apparaissent des photos de policiers aux visages impénétrables, cachés sous de larges masques et combinaisons de protection. Cela fait près de 40 jours que Géraldine Bordère, une expatriée française vivant à Shanghai avec sa fille et son mari depuis deux ans, est enfermée à l'intérieur de son bâtiment. Et pour cause. Depuis le 30 mars, Shanghai subit un confinement strict pour endiguer le variant Omicron, placé sous le joug d'une stratégie «Zéro Covid» : isolement, tests de dépistage journaliers, appel à la dénonciation et «camp de quarantaine». Une politique extrême mise en place par le président de la Chine Xi Jinping qui, selon les chiffres officiels, aurait permis au pays de réduire son nombre de décès à seulement 5.000 depuis le début de l'épidémie — alors même qu'il recensait le 24 avril dernier près de 22.000 nouveaux cas positifs. Une stratégie rassurante donc, sur le papier, mais qui serait, selon ses habitants, en train de tuer à petit feu le reste de la population.

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Madame Figaro. - Après plus d'un mois de confinement, dans quel état d'esprit êtes-vous ? Géraldine Bordère. Je suis évidemment révoltée, angoissée, stressée, mais je dirais que depuis une dizaine de jours, je suis dans une phase d'acceptation. Je me suis fait à l'idée que je ne sortirais pas de ma résidence jusqu'à ce que je prenne mon vol pour la France, qui sera, je l'espère, dans un mois. J'essaye de prendre mon mal en patience.

« D'un coup, nos regards se sont croisés, notre rive a commencé à se disperser, ça a été la ruée vers les supermarchés »

Depuis deux ans, vous regardez de loin la France se débattre avec le Covid. La Chine avait quant à elle plutôt bien réussi à maîtriser l'épidémie. Vous attendiez-vous à un tel retournement de situation ? Nous n'avons rien vu venir... Ici, le système de QR code a été mis en place depuis deux ans déjà, nous sommes tracés en temps réel, nos téléphones sont sur écoute, mais nous avions jusqu'ici toutes nos libertés. Vers mi-janvier, nous avons commencé à entendre aux informations qu'il y avait de nouveau eu un cas positif au Covid, puis c'est monté crescendo. Il faut savoir que la ville de Shanghai est divisée par un fleuve, comme Paris. Il y a Puxi d'un côté, et Pudong de l'autre. Un jour, nous avons reçu le même message sur notre téléphone, au même moment. Il disait : «Pudong sera en lockdown strict dans trois heures». Le texto le plus anxiogène de ma vie. J'habite à Puxi, et d'un coup, tous nos regards se sont croisés, notre rive a commencé à se disperser, ça a été la ruée vers les supermarchés, nous voulions tous acheter de la nourriture, des ravitaillements. On savait que trois jours plus tard, c'était notre tour. Je me souviens avoir ensuite passé ces trois dernières journées dehors, à faire du vélo, à capturer mes derniers instants de vie.

À quoi ressemblent vos journées ? À peu près à celles du film Un jour sans fin. La première chose que je fais tous les matins est de vérifier que je n'ai pas été testée positive la veille, car tous les soirs nous devons nous faire tester en bas de la résidence. Alors, si mon QR code est encore vert, je fais un peu de sport, je regarde les informations, je joue avec ma fille et je cuisine. Cette activité est devenue ma seule échappatoire.

Quelles sont vos principales préoccupations ? Les premières semaines, c'était de savoir comment nous allions nous nourrir. Tous les magasins étaient fermés, ce qui est toujours le cas, et ceux online avaient été dévalisés. Depuis, le gouvernement chinois nous envoie tous les trois jours des rations de nourriture. Parfois, nous avons droit à des fruits et légumes, à des saucisses et de la farine, et parfois même à des produits d'entretien. Aujourd'hui, ma seule préoccupation est de faire en sorte que ma fille ne stresse pas autant que moi, qu'elle ressente le moins possible le climat de terreur dans lequel nous vivons.

Voilà où nous en sommes à Shanghai. À crever dans l'indifférence

Que pensez-vous de cette stratégie «Zéro Covid» mise en place par le président Xi Jinping ?En septembre dernier, il fêtait en grande pompe la victoire de la Chine sur le virus... Cette stratégie n'est qu'une manière pour lui de ne pas perdre la face vis-à-vis de son peuple et du monde entier. Il s'entête dans cette politique à n'importe quel prix, alors que nous voyons bien qu'elle ne marche pas contre Omicron, qui est un variant impossible à maîtriser. Ici, à Shanghai, les gens ne meurent pas du Covid, ils meurent à cause de ce lockdown ultra-strict, violent et barbare. Des gens se suicident, d’autres n’ont plus accès normalement aux hôpitaux et aux médicaments... Une amie m’a raconté qu’elle avait dû accueillir une mère chez elle pour accoucher. Une autre a perdu son père, à cause d'une attaque cardiaque, et n'a pas pu aller lui rendre visite à l'hôpital. Voilà où nous en sommes à Shanghai : à crever dans l'indifférence.

Les restrictions semblent d'ailleurs empirer. Dimanche, certains Shanghaïens vivant dans des «zones de prévention et de contrôles » ont reçu des notifications leur interdisant de recevoir de la nourriture... Chaque jour, on franchit une étape de plus. C'est une escalade de la violence. Maintenant, les autorités installent des barbelés à l'intérieur des bâtiments où il y a un cas positif, des cadenas sur les portes des résidences. Elles entrent de force chez les gens pour les arracher à leur famille et les emmener en «camp de quarantaine», l'angoisse de tous les Chinois. J’ai vu des hommes se faire emmener de force, enveloppés entièrement de scotch... C'est quoi la prochaine étape, sortir les armes ?

Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent une ville en proie à la révolte et à la colère des habitants. L'avez-vous observé ? Parfois, dans ma résidence, les gens se mettent à la fenêtre ; nous crions, nous hurlons, nous tapons sur des casseroles. Mais ça défoule plus que ce n'est utile. Je vois aussi les vidéos de rébellion sur les réseaux sociaux (WeChat et Douyin, NDLR), mais je pense que c'est une infime minorité. Je ne crois pas qu'il y ait réellement des émeutes, car la majorité des Chinois sont soumis au gouvernement, qui mate les rebelles. Ils n'ont aucun choix. Il n’y aura pas de mouvement d'ampleur.

En vidéo, une scène de révolte à Shanghai entre des policiers et des civils

S'est-il développé un sentiment de solidarité entre voisins ? Évidemment, et ce sont les bons aspects de cette crise. Mais il ne faut pas oublier que la dénonciation est un «sport national» en Chine. Cela alimente le côté anxiogène de la situation. Des publications gouvernementales appellent, pour 100 kuai (monnaie chinoise équivalente à 120 euros, NDLR), à dénoncer des voisins testés positifs. Dans la résidence où je vis, nous sommes pris en photos si on a le masque mal mis, par exemple…

Après deux ans et demi à vivre à Shanghai, vous avez décidé de rentrer définitivement en France. Que ressentez-vous à l'aube de votre départ ? Un expatrié doit rentrer dans son pays après trois ans, même si nous étions très bien ici, nous savions que nous allions partir, la situation a juste précipité les choses. Quand le lockdown a été mis en place, j'avais un sentiment d'abandon et de désarroi. J'allais laisser derrière moi mes amis, des gens encore coincés dans cette crise horrible. Mais, maintenant je n'ai qu’une envie, c’est de pouvoir rentrer en France. Car je n'ai pas vu ma famille depuis deux ans. C'est aussi pour ça que je documente autant mon quotidien sur Instagram, je veux me souvenir de ce que l'on a vécu, une fois que je serai loin.

Qui est Karine Jean-Pierre, la nouvelle porte-parole noire et gay de la Maison-Blanche ?

Celle qui était jusqu'à présent l'adjointe de Jen Psaki, la remplacera le 13 mai prochain. Elle devient la première Afro-Américaine ouvertement homosexuelle à être promue à ce poste.

«Dieu.e» : retour sur la polémique autour de la messe féministe qui s'est tenue à Paris

Début avril, le collectif «Féminisme en Église» organisait une messe sous le signe de «Dieue». Un événement audacieux qui a provoqué son exclusion de la paroisse Saint-Pierre de Montrouge, à Paris.

L'Humanité

Royaume-Uni. Glaciation entre Bruxelles et Londres après le Brexit

Actu

Avant le G7 organisé par Boris Johnson, la Commission reproche aux Britanniques de ne pas respecter leurs obligations en Irlande du Nord.

Thomas Lemahieu

Quelques mois après leur ­accord au forceps sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le torchon brûle de nouveau entre Bruxelles et Londres. En réalité, alors que de nombreuses pommes de discorde étaient restées camouflées dans le paquet global, il n’a sans doute jamais cessé de se consumer. Depuis janvier, les passes d’armes se sont multipliées sur la pêche, par exemple, avec l’envoi de patrouilleurs britanniques, prêts à intervenir militairement, début mai contre des bateaux français au large de Jersey.

Ces derniers jours, ce qui a le plus ému sur le continent, c’est le sort de plusieurs dizaines de citoyens des pays de l’UE qui, arrivant sur le sol britannique sans pouvoir présenter le visa de travail désormais indispensable avant leur installation, ont été arrêtés à la douane et placés ensuite en centre de rétention. Selon les statistiques officielles bri­tanniques, 3 294 Euro­péens au total ont été refoulés aux frontières britanniques au premier trimestre. Un chiffre qui paraît assez considérable, alors que les mesures de confinement limitaient drastiquement la ­circulation des personnes.

La question de la frontière en mer ­d’Irlande

En Irlande du Nord, la situation est extrêmement tendue, notamment depuis que, sous prétexte de dénoncer un régime de faveur pour les dirigeants du parti républicain Sinn Féin pendant les restrictions sanitaires, de jeunes unionistes ont provoqué des émeutes pour dénoncer, en vérité, la mise en place d’une frontière en mer ­d’Irlande entre leur « province » et le reste du Royaume-Uni. Or, ce point constitue l’une des pierres angulaires dans les textes sur le Brexit : il s’agit de ne pas instaurer une frontière physique au milieu de l’île, ce qui pourrait faire voler en éclats les accords du Vendredi saint, qui ont permis à l’Irlande de tourner la page de la guerre civile à la fin des années 1990. Concrètement, le protocole nord-irlandais, effectif depuis le 1er janvier, maintient Belfast et l’Ulster dans le marché unique et l’union douanière européens pour les marchandises, en prévoyant des contrôles douaniers sur les biens arrivant en ­Irlande du Nord depuis la Grande-Bretagne.

Le premier ministre déclare la « guerre de la ­saucisse »

Mais, à ce stade, le Royaume-Uni rechigne à appliquer ce protocole nord-irlandais et, comme il l’a déjà fait pour certaines autres mar­chandises agro­alimentaires, s’apprêterait à étendre la période de grâce pour la viande réfrigérée, censée s’achever le 30 juin. Faute de quoi, dramatise le gouvernement de Boris Johnson, les Nord-Irlandais pourraient être rapidement privés de saucisses ou de bâtonnets de poulet pané. La Commission ­dénonce la manipulation ­autour de ce que les tabloïds raillent déjà comme une « guerre de la ­saucisse ». Pour Bruxelles, Londres doit tenir parole après avoir signé le protocole en connaissance de cause.

À deux jours d’un sommet du G7 en Cornouailles pendant lequel Joe Biden, fier de ses origines irlandaises, a promis de mettre son grain de sel, l’Union européenne et le Royaume-Uni ne trouvent pas de terrain d’entente. À l’issue d’une rencontre, mercredi matin, avec Maros Sefcovic, le vice-président de la Commission européenne, David Frost, le ministre britannique chargé du Brexit, promet de « continuer de discuter ». Mais son interlocuteur pour l’UE se montre plus cinglant : « Nous sommes à la croisée des chemins dans notre relation avec le Royaume-Uni, indique le commissaire européen . La confiance qui devrait être au cœur de tout partenariat doit être restaurée. » 

Royaume-uniboris johnsonbrexitIrlande du nord
Le Figaro

La sécheresse «aura un impact» sur les récoltes de céréales en France

L'absence de pluie, si elle perdure, affectera aussi les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, alerte le ministère de l'Agriculture.

Le blé, en pleine croissance, manque d'eau et la chaleur promet de durer: la sécheresse qui frappe l'ensemble de la France aura «un impact sur la production des céréales», a prévenu lundi 9 mai le ministère de l'Agriculture. «Les cultures d'hiver, comme le blé ou l'orge, qui sont aujourd'hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements», a-t-on indiqué à l'issue de réunions des ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique avec les agences de l'eau et les professionnels du monde agricole. «Il y aura un impact sur la production des céréales», a-t-on estimé à l'Agriculture, même s'il «est encore beaucoup trop tôt pour avoir une évaluation précise».

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Dans la matinée, la FNSEA, syndicat agricole majoritaire, a dressé un constat alarmiste: «Aucune région n'est épargnée. Chaque jour qui passe, on voit des sols se craqueler. Hier, j'étais chez un agriculteur du Puy-de-Dôme, il arrose son blé. Si cela continue comme ça, ceux qui ont la possibilité d'irriguer vont s'en sortir, les autres auront des baisses de rendement dramatiques», a déclaré à l'AFP sa présidente, Christiane Lambert.

«Depuis octobre-novembre, il y a d'énormes sécheresses au Portugal et en Espagne, qui remontent en Occitanie et en Provence et le long de la vallée du Rhône. Ce qui est inhabituel en cette saison, c'est que la sècheresse touche le nord de la Loire», a-t-elle expliqué. Météo-France évoque «un épisode de chaleur» qui, sans être inédit, est «remarquable par sa précocité, sa durabilité et son étendue géographique».

«Période délicate»

«C'est une période délicate pour les céréales: le blé a atteint sa taille adulte, l'épi s'est développé et on est maintenant au stade du grossissement du grain», a expliqué Joël Limouzin, en charge des situations d'urgence à la FNSEA. Or, sans eau, l'engrais dont a besoin la plante pour produire un grain de qualité ne pourra monter dans la tige, «il restera dans le sol». Et les grains se flétriront, avec comme risque «une perte de rendement qui peut aller jusqu'à 40% si le temps reste sec pendant plusieurs semaines», met en garde M. Limouzin, qui s'inquiète notamment pour les grandes plaines céréalières de Beauce et de Bourgogne.

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L'absence de pluie, si elle perdure, affectera aussi les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, souligne le ministère, qui évoque aussi la situation délicate des fourrages alors que les pousses d'herbes, qui étaient jusqu'à présent plutôt meilleures que d'habitude, ralentissent. Entre septembre et avril 2022, le déficit de précipitations est estimé à 19%, et le déficit de recharge des nappes phréatiques est de 20%, essentiellement dans le Grand-Est, dans le nord de la Nouvelle Aquitaine et l'ensemble du Sud-Est, a-t-on rapporté au ministère de la Transition écologique.

A l'issue des réunions de l'après-midi, les ministères ont annoncé que le guichet ouvert en avril pour aider les agriculteurs à faire face au changement climatique et initialement doté de 20 millions d'euros, allait être abondé «de 20 millions supplémentaires». Face au risque de sécheresse cet été, le gouvernement avait par ailleurs annoncé fin avril que les agences de l'eau pourraient dépenser 100 millions d'euros supplémentaires pour aider les filières agricoles à s'adapter ou créer des retenues d'eau - une mesure contestée par des associations écologiques et certains syndicats paysans.

Restrictions dans 15 départements

Actuellement, 15 départements sont déjà soumis à des restrictions qui vont de l'incitation à des économies d'eau (stade de vigilance) à l'interdiction d'arrosage des jardins ou des champs à certaines heures (alerte), pouvant aller jusqu'à la réduction de 50% des prélèvements d'eau à des fins agricoles ou à l'interdiction totale de prélèvements d'eau pour laver sa voiture ou arroser les espaces verts (alerte renforcée).

Ces mesures sont prises au fur et à mesure de l'évolution de la situation au niveau départemental par les préfets, dont le rôle a été renforcé pour faire aboutir plus vite les démarches de concertation locale. En France, 5% des surfaces agricoles sont irriguées, soit près de 1,4 million d'hectares. Le taux monte à 14% en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Les nuages s’accumulent sur les banques françaises

DÉCRYPTAGE - Leurs activités ont bien résisté au premier trimestre, mais elles seront affectées par le ralentissement économique.

Le déclin de l’empire télévisuel français

DÉCRYPTAGE - La baisse du temps passé devant le petit écran s’accélère, menaçant le modèle économique des chaînes.

Ukraine : la France va apporter 300 millions de dollars d'aide supplémentaires

Emmanuel Macron renforce son soutien à la population ukrainienne.

L'Humanité

Irlande du Nord. Bobby Sands, l’alouette, à la vie à la mort

Actu

Le 5 mai 1981, le révolutionnaire républicain et socialiste, 27 ans à peine, pousse son dernier soupir après une grève de la faim de 66 jours. Suivie en direct dans le monde, son agonie provoque la colère contre le joug colonial.

Thomas Lemahieu

Quelques repères. 

  • 9 mars 1954 Naissance de Robert Gerard Sands.
  • 1972 Entrée dans l’IRA.
  • 1973 Condamnation à cinq ans de prison.
  • 1er mars 1976  Abrogation du statut spécial des combattants prisonniers de l’IRA.
  • 1977 Condamnation à quatorze ans de prison.
  • 1er mars 1981 Début de la grève de la faim. 
  • 9 avril 1981 Victoire, à 51,2 %, dans une législative partielle contre un candidat loyaliste.

Bobby Sands serait l’alouette. Il l’a promis, en février 1979, sous la forme d’une parabole. Un texte écrit depuis les blocs H de la prison de Long Kesh, à une dizaine de kilomètres de Belfast (Irlande du Nord). Là-bas, dans ce repli de l’enfer sur terre, les membres de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) continuent la lutte. Quelques mois plus tard, Margaret Thatcher prendra le pouvoir au Royaume-Uni, mais les travaillistes ont tracé la route de la répression en leur retirant le statut de prisonniers politiques.

Une lumière crue sur le joug colonial britannique

Pétris de catholicisme, mais aspirant aussi à la réunification de leur île sous l’étendard d’une « République indépendante et socialiste », les révolutionnaires nord-irlandais multiplient les grèves, nus comme des vers dans les courants d’air glacés – grève de la couverture (la Blanket Protest) –, avec, ensuite, leurs excréments tapissés sur les murs des cellules – grève de l’hygiène (la Dirty Protest)-, jetant ainsi une lumière crue sur l’inhumanité du joug colonial britannique.

Ils portent cinq revendications immédiates : pas d’uniforme carcéral ; pas de travail obligatoire ; libre association ; une visite, un colis, une lettre par semaine ; rétablissement de la remise normale des peines. C’est simple, très basique, mais c’est trop. Pour Londres, ils peuvent toujours courir… Comprendre : ils peuvent crever.

Fable prémonitoire

Bobby Sands serait l’alouette jusqu’au bout, à la vie, à la mort. Son grand-père, raconte-t-il dans son courrier qui sera publié sous pseudonyme par les feuilles républicaines, connaissait un homme qui avait commis l’un des crimes les plus cruels. Il avait capturé une alouette et l’avait mise en cage. Constatant qu’elle ne chantait plus à tue-tête pour lui, le gars s’était braqué, privant le volatile de nourriture et de lumière. La bête, elle, n’avait jamais cédé. « L’alouette désirait ardemment sa liberté, relève Bobby Sands, mais elle mourut, plutôt que de se conformer aux souhaits du tyran, qui l’emprisonna et la tortura. J’ai l’impression d’avoir quelque chose en commun avec cet oiseau, sa torture, son emprisonnement et, à la fin, son meurtre. Elle avait un esprit qu’on ne trouve pas souvent, même parmi nous, les êtres humains, prétendument supérieurs. »

Le 7 mai 1981, au cimetière de Milltown à Belfast, Gerry Adams se tenait devant le cercueil de son ami Bobby Sands. © AP Photo

Un aller simple vers Long Kesh

Quand il narre cette fable, Bobby Sands, pas encore 25 ans, n’est déjà plus le tranquille gamin catholique grandi dans un faubourg protestant de Belfast, avant que sa famille en soit chassée, en 1972, sous les lazzis et les menaces de mort de ses voisins. À peine majeur, rattrapé par les « troubles », il rejoint l’IRA, et est très vite arrêté dans une planque. Condamné à cinq ans de prison, Bobby Sands en profite pour apprendre le gaélique et rédiger des poèmes politiques. Il finit par être libéré, mais il a juste le temps de se marier et d’avoir un enfant. En 1977, il est renvoyé à l’ombre pour détention d’un revolver. Une condamnation de plus, cette fois pour quatorze années, qui vaut un aller simple vers les supplices dans les sinistres geôles de Long Kesh.

Les combattants de l’IRA embastillés en détenus de droit commun

Au fil du temps, dans les blocs H de la prison transformés en quartier général de l’IRA, Bobby Sands tire, avec ses camarades, les leçons de l’échec de leurs protestations et de l’intransigeance unioniste, encore renforcée, par la nouvelle majorité conservatrice en Angleterre. À la fin de l’année 1980, devenu « officier commandant » (OC) des prisonniers politiques de l’IRA, Sands planifie une grève de la faim, un mode d’action radical qui s’inscrit dans la tradition des républicains irlandais : en 1920, en pleine guerre d’indépendance, Terence MacSwiney, maire de Cork, était décédé dans la prison de Brixton (Angleterre) après avoir jeûné pendant 74 jours. Bobby Sands recueille les noms de 70 volontaires et organise un tour afin de s’installer dans la durée. C’est lui qui commence, le 1er mars 1981, cinq ans jour pour jour après que le gouvernement britannique a transformé les combattants de l’IRA embastillés en détenus de droit commun.

Notre revanche sera le rire de nos enfants.

BobBy Sands

Entre effroi et colère

Sa grève de la faim durera 66 jours. Début avril, déjà, Thatcher subit un cuisant camouflet, quand les républicains irlandais réussissent à faire élire Bobby Sands aux Communes, lors d’une législative partielle avec pour slogan : « Sa vie est entre vos mains ». Mais la Dame de fer ne moufte pas, sur le moment. « Il a choisi de s’ôter la vie, c’est un choix que son organisation ne laisse pas à beaucoup de ses victimes », dira-t-elle plus tard, avec un cynisme consommé. Entre effroi et colère, toute la planète suit en direct l’agonie du jeune homme. « S’il meurt, la Grande-Bretagne apparaîtra devant le monde civilisé comme une lépreuse », prophétise Bernadette Devlin McAliskey, ex-députée du Parti socialiste républicain irlandais. Le 5 mai 1981, Bobby Sands pousse son dernier soupir, après quelques jours de coma. Neuf autres prisonniers politiques connaîtront la même fin tragique, jusqu’à la fin août de la même année.

Sur les peintures murales, à Belfast, loin du visage hideux de l’impérialisme britannique, Bobby Sands continue, quarante ans plus tard, de sourire dans l’éclat de sa jeunesse volée. « Notre revanche sera le rire de nos enfants », promet-il. Dans un coin du paysage, toujours, une alouette s’échappe.

Un tournant pour les républicains. Présidente du Sinn Féin, longtemps cantonné à rester la branche politique de l’IRA, Mary Lou McDonald avait 12 ans en mai 1981, quand Gerry Adams, son illustre prédécesseur, portait, à l’avant d’une foule de 100 000 sympathisants, le cercueil de son ami Bobby Sands. Aujourd’hui, elle voit l’élection du gréviste de la faim comme « un tournant dans la lutte républicaine », avec le « développement de la politique électorale » qui « a planté les graines de la paix », ayant abouti en 1998 aux accords du Vendredi saint.

bobby sandsIrlande du nordbelfastRoyaume-uni
L'Humanité

Entretien avec Mary Lou McDonald (Sinn Féin), qui réclame un référendum sur l’unité de l’Irlande

Entretien

Depuis la sortie du Royaume Uni de l'Union européenne en janvier et le retour des contrôles douaniers, le fragile équilibre qui prévalait en Irlande du Nord ne cesse de s'effriter. Les nouvelles violences dans la nuit du jeudi 8 avril à Belfatst dévoilent les réelles menaces qui planent sur l'accord de paix de 1998. La question de l'unité des deux Irlandes n'a jamais été aussi forte comme le défend la présidente du Sinn Féin, seule force politique présente sur l'ensemble de l'île.

L’ancienne députée européenne, présidente du Sinn Féin, est à la tête d’une formation qui avait remporté les législatives, en février 2020, avec 24,5 % des voix. Deuxième force politique au sein du Parlement irlandais, le parti, qui a toujours défendu l’unité de l’Irlande, réclame un référendum sur le sujet. Entretien.

Vadim Kamenka

Portrait. Mary Lou McDonald, la révolution irlandaise

Finalement, un compromis entre l’Union européenne et le gouvernement britannique a été trouvé pour éviter une sortie du Royaume-Uni sans accord. Quelle est votre analyse de ce texte ?

Mary Lou McDonald Le sentiment général après l’accord est celui d’un soulagement, car un no deal pouvait être désastreux. Depuis le début, notre analyse consistait à dire qu’il ne pouvait pas y avoir de bon Brexit. Car cette décision de quitter l’Union européenne ne pouvait avoir que des conséquences négatives pour l’Irlande, le continent et plus largement pour la politique internationale. Nous savions qu’une sortie concoctée par le Parti conservateur n’était pas la réponse à la situation que nous affrontons et que nous devons résoudre ensemble. Nous sommes déterminés, à partir du moment où le texte sera ratifié par le Parlement européen, à ce que les clauses protectrices pour l’Irlande soient respectées, que les décisions prises soient effectives. En résumé, le soulagement d’une sortie avec un deal entre Londres et Bruxelles ne doit pas nous empêcher de combattre l’orientation de ce texte et ses dangers.

Retrouvez ici tous nos articles sur les conséquences du Brexit pour les Britanniques et les Européens.

Notre île doit faire face à un immense défi économique. Le Brexit et la situation géographique de l’Irlande font du territoire un pont reliant les îles britanniques à l’Europe. Cette conjoncture engendre forcément des problèmes comme celui des contrôles douaniers (1). Par ailleurs, il faut mesurer son impact social avec de nombreux secteurs qui vont être touchés et contraints de se réorganiser. Parmi eux, on peut noter que l’Irlande importe et exporte de nombreux biens et services avec le marché britannique.

L’autre question essentielle pour les Irlandais porte sur l’avenir du processus de paix. Le danger est réel pour l’accord du Vendredi saint (2), son application institutionnelle et l’harmonie politique pour le maintien de ce texte. Je rappelle que celui-ci doit conduire aux changements constitutionnels et à la réunification de l’île.

Au final, je suis consciente que, pour l’opinion européenne, le Brexit est une mauvaise nouvelle. Nous ne pensons évidemment pas que seule l’Irlande va en souffrir. Seulement, notre proximité géographique, le fait que nous soyons une île et que notre pays demeure divisé rendent cette situation encore plus complexe. Surtout, elle comporte bien plus de dangers potentiels pour notre société.

L’accord trouvé par le gouvernement britannique encourage la dégradation sociale, fiscale et environnementale au nom de la concurrence. Est-ce inquiétant ?

Mary Lou McDonald Évidemment, il n’y a pas de bon Brexit et encore moins quand il est négocié par un gouvernement conservateur. Mais, soyons honnêtes, les tories n’ont pas soutenu une sortie de l’Union européenne pour défendre les droits de l’homme, l’égalité des salaires ou la lutte contre la pauvreté. Nous savons bien ce qu’ils recherchaient : la dérégulation, se débarrasser de ce qu’ils voient comme une bureaucratie inutile. À propos du temps de travail, les tories considèrent que des mesures de protection de la santé et de la vie des travailleurs sont une grossière intrusion. Car, vos doutes sur cet accord, nous les partageons depuis bien longtemps. Nous sommes tout à fait conscients que l’accord sur le Brexit initié par les conservateurs comporte des clauses de dumping social, de dérégulation, des clauses contraires à la protection sociale et à la protection environnementale.

Temps de travail, heures supplémentaires... Le dumping commence au Royaume-Uni

Le seul point positif est que l’accord reconnaît la possibilité d’un certain ajustement entre le Royaume-Uni et l’Europe concernant ces sujets, mais je ne serais pas surprise que, dans les années à venir, les tories atteignent leur but en imposant le démantèlement de la protection sociale au Royaume-Uni. Cela aura des conséquences négatives pour les salariés britanniques et pour nous tous. Malgré tous les défauts et les erreurs de l’UE, nous devons reconnaître les avantages qu’elle a apportés aux travailleurs, comme la liberté de mouvement, la protection au travail, la parité hommes-femmes… des progrès qui ne sont pas intangibles et que nous devons défendre. D’où nos propositions avec d’autres forces de gauche en Europe sur la nécessité d’une réorientation rapide de la politique européenne.

Les risques de relancer des tensions sur l’île et de remettre en cause la paix obtenue en 1998 sont-ils réels ?

Mary Lou McDonald Après la signature de l’accord en 1998, le fait que les deux parties de l’Irlande (la République d’Irlande et l’Irlande du Nord) soient membres de l’UE avait mis de l’huile dans les rouages et entraîné une liberté de mouvement. Cela avait favorisé des échanges économiques et de services, notamment publics, comme sur la santé. Les frontières dans ce pays partitionné étaient devenues virtuelles. Les Irlandais pouvaient aller et venir librement de Belfast à Dublin, et oublier qu’il existait deux systèmes juridictionnels différents. De même pour les populations qui vivaient dans la zone frontalière : vous pouviez, par exemple, être fermier, habiter l’Eire et avoir des terres sans difficulté dans l’Ulster en étant membre de l’UE. Mais le Brexit risque de mettre en danger ces avancées. Dans le cadre de l’UE, nous avions obtenu la garantie d’un certain nombre de droits grâce aux institutions européennes (la Cour de justice, la Convention européenne des droits de l’homme, le Parlement…).

Le Brexit version Johnson menace la paix en Irlande

Ces droits sont essentiels du fait de l’histoire de l’Irlande. En tant qu’ancienne colonie britannique, notre histoire reste marquée par de très graves abus commis par le passé dans le nord de l’Irlande contre les libertés démocratiques et les droits humains. Cela explique notre attachement à des organisations qui assurent et renforcent les droits des citoyens. Une lutte essentielle à nos yeux. Et je peux vous assurer que, dans le nord, de nombreux habitants sont anxieux. Car certains citoyens vont être privés de leur passeport britannique. En revanche, ceux qui possèdent un passeport irlandais resteront citoyens européens.

Ces différences provoquent-elles de fortes irritations ?

Mary Lou McDonald Elles participent à cette instabilité. Vous vivez dans un pays européen, vous êtes citoyen européen, mais, désormais, certains de vos droits vont vous être retirés, dont par exemple celui de la représentativité au sein des institutions européennes et en particulier au Parlement. Nous essayons de compenser ces difficultés au maximum comme pour les étudiants en Irlande du Nord. Nous les aidons à pouvoir bénéficier du statut d’Erasmus afin qu’ils puissent voyager et se familiariser avec d’autres cultures au sein de la famille européenne. Mais il ne s’agit que de compensations. On ne répond qu’en partie à la colère de nombreux citoyens qui ont perdu ces droits. Car il ne faut pas oublier qu’une majorité des habitants de ­l’Irlande du Nord ont voté pour rester au sein de l’UE. Le vote du Brexit n’a pas fonctionné démocratiquement pour ces gens. Ces citoyens qui se tournent désormais vers les conservateurs britanniques pour obtenir des réponses se montrent de plus en plus inquiets devant les critiques de Londres à l’égard des institutions européennes comme la Cour de justice. Mais ils ont obtenu le protocole irlandais qui protège l’accord du Vendredi saint et permet aux entreprises du Nord d’exporter en toute transparence vers le Royaume-Uni et l’UE. C’est extrêmement avantageux pour l’Irlande du Nord et essentiel au progrès économique de l’île. Les positions adoptées par le Parti unioniste démocrate (DUP) sont incompréhensibles et imprudentes (3). Un choix qui n’est pas motivé par les meilleurs intérêts des habitants du Nord. Ce protocole est essentiel pour le fonctionnement de l’Irlande comme un seul territoire.

À propos de cette colère, peut-elle avoir un impact sur le processus de réunification ?

Mary Lou McDonald En ce qui concerne la réunification, mon parti et moi-même nous nous y consacrons corps et âme. C’est le meilleur choix qu’on puisse faire pour l’avenir de notre pays et pour notre peuple. Pour l’Europe, ce projet, qui pourrait aboutir à une paix durable, fait sens après avoir porté la réunification de l’Allemagne. Ce formidable combat qui m’occupe au quotidien passe par le processus démocratique. L’accord de 1998 prévoit un référendum pour mettre fin à la partition de l’île. Une partition qui a été réalisée par les Britanniques de la manière la plus antidémocratique qui soit. Mais la démographie de ce pays a changé : les Anglais avaient partitionné l’Irlande pour favoriser un bastion unioniste (4) au nord. Aujourd’hui, ils ne sont plus majoritaires.

À mes yeux, en tant que militante d’un parti de gauche progressiste, la transformation politique du Nord apparaît comme le tournant majeur qui aurait été inimaginable il y a encore dix ans. Nous sommes très fiers d’avoir été le premier pays au monde à voter en faveur du mariage pour tous. Ces changements étaient impossibles, il y a une décennie. Nous avons réussi à obtenir des droits très larges et très significatifs pour les femmes. L’autre évolution porte sur un nouvel intérêt pour la politique, notamment chez les jeunes et les 15-17 ans. Ils y voient l’occasion de reconstruire le pays, de mettre fin aux problèmes sociaux et aux inégalités qui nous accablent en tant que société postcoloniale. Ce défi est à la fois très excitant, car il s’inscrit dans une démarche progressiste, mais aussi très exigeant. Car nous devons accomplir ces changements de manière pacifique et démocratique. C’est pourquoi l’accord de 1998 et ses applications pour mener à bien le processus de paix doivent être protégés. À ce propos, je suis particulièrement reconnaissante de la solidarité de nos voisins et amis européens, et de la France. Nous avons fortement apprécié, en Irlande, l’action de Michel Barnier, avec qui j’ai eu de nombreux différends politiques, mais dont on peut saluer l’honnêteté avec laquelle il a conduit ces négociations.

Que propose le Sinn Féin en cette année compliquée pour l’Irlande, avec le Brexit et la situation sanitaire et économique ?

Mary Lou McDonald Nous menons l’opposition à Dublin, pour la première fois. Notre programme est évidemment de travailler sur les mesures sanitaires face à la pandémie de Covid. Nous devons aussi nous pencher sur le dossier du Brexit et ses conséquences économiques comme la question de la pêche. Nos marins pêcheurs sont inquiets comme les vôtres en France. Nous devons continuer à bâtir notre parti et à nous préparer pour les élections. Et surtout, à préparer le processus de réunification. Car, comme je l’ai dit au gouvernement de Dublin, personne ne peut nier les changements sociaux et politiques, et la volonté de réunification du peuple irlandais. Nous allons aussi accueillir de plus en plus d’adhérents dans notre parti, qui est en pleine expansion, nous sommes présents dans toutes les couches de la société, nous avons une représentation nationale et, sans minimiser les défis, nous sommes plutôt optimistes pour le chemin qui nous reste à parcourir.

Une future première ministre

En succédant, en 2018, à la figure historique du Sinn Féin, Gerry Adams, la dirigeante a accéléré la mutation du parti. À 50 ans, cette Dublinoise est devenue une personnalité politique de premier plan en Irlande et pourrait devenir la première taoiseach (première ministre) de l’histoire de la République. Née dans un quartier plutôt aisé de la capitale, Mary Lou McDonald est une formidable oratrice. Son discours progressiste sur l’avortement, le mariage gay, les inégalités, le chômage des jeunes, le manque de logements sociaux et un système de santé défaillant a permis ce bouleversement politique. Le Sinn Féin est devenu la première force du pays et prône « une révolution par les urnes ».

Mary Lou McDonaldirlandeRoyaume-unigrands entretiens
L'Humanité

Le Brexit version Johnson menace la paix en Irlande

Actu

Le premier ministre britannique pourrait revenir sur les dispositions de l’accord de retrait qui concernent l’Irlande du Nord.

Gaël De Santis

Le premier ministre britannique, Boris Johnson, met la pression sur les Européens. Si un accord sur les nouvelles relations de son pays avec l’Union européenne (UE) n’est pas trouvé d’ici le Conseil européen du 15 octobre, les négociations s’arrêteront, a-t-il rappelé ce lundi. En d’autres mots, la sortie de son pays de l’UE ne s’accompagnerait pas d’un accord de libre-échange. Et ce serait les règles de l’Organisation mondiale du commerce, avec des tarifs de douane plus élevés, qui s’appliqueraient.

Michael Russell, secrétaire à la Constitution du gouvernement écossais, hostile à la sortie de l’UE, a critiqué la position du gouvernement britannique, qui mène vers un « désastreux résultat de Brexit en plein milieu d’une profonde récession et d’une pandémie globale ».

Pis, selon des informations du Financial Times, le quotidien phare des traders de la City, l’artisan du Brexit pourrait revenir sur les dispositions prises dans l’accord de retrait du 17 octobre 2019 qui organisait la sortie du Royaume-Uni de l’UE, le 31 janvier dernier. Son annexe prévoyait l’absence de frontière physique entre l’Irlande du Nord, sous souveraineté britannique, et la République d’Irlande, membre de l’UE.

Londres ne respecterait pas ses engagements

Les documents sur lesquels travaillent maintenant les services gouvernementaux de Boris Johnson prévoient, selon un porte-parole, de « protéger la place de l’Irlande du Nord dans (notre) Royaume-Uni ». Voilà qui pourrait fragiliser l’édifice de paix prévu dans les Accords du vendredi saint, qui permirent la fin de la lutte armée.

« Nous appelons la communauté internationale, ensemble avec les forces progressistes et démocratiques en Grande-Bretagne, à sauver les Accords du vendredi saint et à insister pour que le gouvernement britannique respecte ses engagements », a interpellé, lundi, Martin Schirdewan, coprésident du groupe de la Gauche unitaire européenne (GUE) au Parlement européen.

L’UE est au pied du mur. L’accord de sortie stipulait l’inclusion dans le traité des dispositions pour l’Irlande du Nord qui permettaient à cette province britannique de rester dans le marché unique de l’UE. Michel Barnier, négociateur en chef de l’UE sur le Brexit, s’inquiétait, lundi, outre des conséquences pour la paix de la décision de Boris Johnson, du danger pour une « économie unie et cohérente pour l’île tout entière ».

Les négociations, qui doivent rouvrir ce mardi, butent également sur la question de la pêche et des règles de concurrence.

Irlande du nordirlandebrexitboris johnson
L'Humanité

La révélation Judith Joy Ross

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Photographie Le BAL expose à Paris l’œuvre méconnue de cette septuagénaire américaine qui voit dans l’autre, ordinaire, populaire, ouvrier, un miroir pour ausculter la société.

Magali Jauffret

Qu’est-ce qu’elle est originale, Judith Joy Ross, cette Américaine de 76 ans dont le BAL (espace d’exposition) expose la rétrospective photographique ! Ses quelque 130 portraits en noir et blanc tranchent avec ce que l’on nous montre d’ordinaire des États-Unis. Et son collègue Paul Graham a bien raison lorsqu’il déclare que la septuagénaire est « le secret le mieux gardé de l’histoire de la photographie contemporaine américaine ».

Car, avant cette exposition d’envergure, Judith Joy Ross était inconnue en Europe et bien souvent en son propre pays. Très discrète, et bien qu’ayant fréquenté le College of Art and Design de Philadelphie, elle n’a vécu ni des revenus tirés de commandes de presse, ni de la vente de ses tirages, ni de l’exercice du métier de professeur ou d’historienne… Non, Judith Joy Ross, issue de la petite classe moyenne (père gérant de supérette, mère professeur de piano) et vivant en une cité minière de Pennsylvanie dont elle dit qu’on n’y voyait pas beaucoup d’avenir, a juste utilisé la photographie pour enquêter sur ses semblables, pour en sonder l’âme, elle qui se posait plein de questions…

Car, à chaque fois qu’elle s’est projetée dans une série, elle s’est rapprochée de gens ordinaires, de son milieu, en commençant par engager la conversation, par leur poser une question candide. « Moi, j’aime l’ordinaire, dit-elle. Il s’agit de la plus magique, de la plus surprenante et de la plus durable des beautés. »

une artiste pacifiste

Chaque fois, un lien, ainsi, se crée. Là-dessus, elle sort sa chambre 20 x 25 en acajou, son trépied et face au surgissement de cet appareil ancien, qui produira le contraire de l’instantané volé, la photographe et son sujet, se sentant gratifié, considéré, se retrouvent sur un pied d’égalité. Il en surgit une œuvre collaborative, un portrait profond, intérieur, qui va bien au-delà des apparences.

Car Judith Joy Ross va d’abord chercher, dans ses portraits, elle qui est avant tout pacifiste, ce qui peut bien motiver ceux qui s’engagent pour la guerre : des familles qui viennent se recueillir au mémorial des anciens combattants du Vietnam à Washington, aux sénateurs qui ont voté la guerre du Golfe, aux manifestants qui la soutiennent, aux réservistes inquiets qui viennent d’apprendre qu’ils vont devoir la mener…

Lorsque son père meurt, terrassée par la douleur, elle retourne dans le parc où il l’emmenait jouer petite. Là, elle se détourne du monde des adultes qui n’est que douleur et se ressource en filmant la légèreté des jeux d’enfants et d’adolescents. Et ses vintages uniques qu’elle tire elle-même par contacts des heures durant se parent alors de teintes brunes, plus chaudes que d’ordinaire. Lorsqu’elle s’intéresse aux professeurs des écoles de sa ville, il s’agit, là encore, de « reconnecter le spectateur à l’enfant qu’il a été ».

Elle dit : « Je voulais changer les choses avec mes photos, arrêter les guerres, aider les professeurs. Je n’ai jamais réussi. Mais cette illusion est utile. C’est elle qui nous fait avancer. »

photographieLe BalExpositions
Le Figaro

«La proportionnelle à l’Assemblée, remède au rejet du politique, vraiment?»

TRIBUNE - L’adoption du scrutin proportionnel, qui bénéficie d’un fort soutien chez les Français, pourrait engendrer déceptions et mécontentement, argumentent Jean-Éric Schoettl et Jean-Pierre Camby.

 Jean-Éric Schoettl est conseiller d’État honoraire. Jean-Pierre Camby est haut fonctionnaire honorable de l’Assemblée nationale. Il a codirigé, avec Christelle de Gaudemont, l’ouvrage collectif «Code électoral 2022» (Dalloz).

Dans un pays où le mode de scrutin législatif n’est pas inscrit dans le marbre de la Constitution (il relève en effet de la loi ordinaire) et dont les institutions pâtissent de désamour, il est tentant de chercher à conjurer le désenchantement démocratique par un changement de régime électoral. Aussi n’est-il pas surprenant que l’idée d’attribuer les sièges de députés à la proportionnelle - c’est-à-dire en proportion des voix recueillies par des listes - ait à nouveau le vent en poupe.

Ce serpent de mer, chéri par toute une partie de l’échiquier politique (surtout par les partis demeurés le plus longtemps dans l’opposition) et maintes fois invoqué au cours de la Ve République, s’est matérialisé une fois en 1986 (l’instauration de la proportionnelle avait provoqué, pour de raisons de principe, la démission de Michel Rocard du gouvernement). Il a failli prendre corps une seconde fois, sous une forme atténuée («instillation» d’une dose de proportionnelle) au cours du quinquennat qui s’achève. L’idée revêt aujourd’hui un caractère inhabituellement consensuel puisque trois Français sur quatre, ainsi que la majorité des candidats à la magistrature suprême (dont les deux finalistes) s’y déclarent favorables. La mesure prendrait effet lors des élections législatives de 2027.

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Les arguments en faveur de la proportionnelle ne manquent pas: la représentation nationale ne doit-elle pas refléter la diversité des sensibilités politiques? Est-il normal qu’avec 13 % des voix au premier tour des législatives de 2017, le Front national n’ait disposé que de huit sièges sur 577? Les voix contestataires ne doivent-elles pas s’exprimer sur les bancs de l’Assemblée plutôt que dans la rue? Le sentiment de ne pas être représenté n’exacerbe-t-il pas les extrêmes?

La cause semble entendue à l’opinion publique: pour un peu plus de la moitié des personnes sondées par l’Ifop, en janvier 2021, le but principal des législatives est que chaque parti obtienne un nombre de députés conforme à son poids électoral.

La proportionnelle, mais quelle proportionnelle? Diverses modalités sont possibles. Toutes ne sont pas en mesure de résorber l’écart de représentativité que l’on prétend combler. Et celles qui y parviennent le mieux présentent des effets pervers peu propices à la réconciliation entre le peuple et son système politique.

S’agit-il d’une proportionnelle intégrale (sans composante majoritaire) ou d’un système mixte? Tant le projet de loi «pour une démocratie plus représentative, responsable et efficace» du printemps 2018 que celui de Marine Le Pen comportent une composante majoritaire.

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Le premier projet, qui diminuait d’un tiers le nombre de parlementaires, conservait une composante majoritaire forte, puisque 61 sièges seulement sur 404 devaient être pourvus à la proportionnelle entre listes s’affrontant au niveau national. Les autres sièges étaient disputés, comme aujourd’hui, au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, mais dans des circonscriptions plus vastes qu’aujourd’hui.

Dans le projet du Rassemblement national, la liste arrivée en tête au niveau national se voit affecter le tiers des sièges (prime majoritaire), les autres étant répartis à la proportionnelle (dans un tel système, la liste arrivée en tête obtient la majorité des sièges si elle rassemble plus du quart des électeurs).

Le mode de scrutin appliqué aux législatives de 1986 mettait en œuvre une proportionnelle intégrale, mais dans un cadre départemental et avec un seuil de 5 % des voix pour prétendre à l’attribution de sièges. En février 2021, le président du groupe MoDem de l’Assemblée nationale, Patrick Mignola, proposait deux options, toutes deux dans un cadre départemental: soit une proportionnelle intégrale entre listes ayant atteint ou dépassé le seuil de 5 % des suffrages, soit - par analogie avec les élections sénatoriales - un scrutin variant selon la population du département (proportionnelle sans seuil pour ceux élisant douze députés au moins et scrutin majoritaire actuel dans les autres).

Proportionnelle intégrale

Ces différents dispositifs, s’ils limitent le poids des partis dominants à l’Assemblée, ne suffisent pas à assurer la coïncidence entre proportion des voix et proportion des sièges.

Ainsi, la proportionnelle partielle envisagée par le MoDem en février 2021, appliquée aux législatives de 2017, n’aurait modifié qu’à la marge la composition de l’Assemblée nationale. Il en aurait été de même du projet gouvernemental de 2018. La proportionnelle intégrale dans le cadre départemental aurait mieux représenté La France insoumise, le Front national et les Verts, sans leur accorder pour autant un nombre de sièges proportionnel aux voix obtenues (en revanche, il aurait fait manquer la majorité absolue au parti du président, le contraignant à de délicates alliances). En 1986, la proportionnelle intégrale dans le cadre départemental a fourni un groupe de 35 députés au Front national (6 % des sièges), nombre certes inégalé depuis lors, mais inférieur à ce qu’était déjà sa part des suffrages (10 %).

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Le seul mode de scrutin proportionnel qui calque la répartition des sièges sur le poids politique des partis dans le pays est la proportionnelle intégrale au niveau national. Jamais sérieusement défendue jusqu’ici (sauf par La France insoumise), cette formule retient toutefois l’attention du chef de l’État qui estime qu’elle serait propre à «recréer de la concorde dans la vie du pays»et à «permettre plus d’adhésion démocratique». C’est également une proportionnelle intégrale au niveau national que semblent avoir à l’esprit nombre de commentateurs.

Le choix d’un mode de scrutin oblige à des arbitrages ardus entre efficacité et représentativité. Il s’agit de concilier les deux fonctions du représentant: refléter la nation dans sa pluralité et formuler la volonté générale. Or, plus la proportionnelle se rapproche de son objectif naturel (donner à chaque courant politique un nombre de sièges équivalent à son poids dans le pays), plus elle fragmente la représentation nationale, entrave la formation d’une majorité cohérente et, comme sous les deux Républiques précédentes, compromet la stabilité gouvernementale, notamment en conférant aux partis charnière un rôle disproportionné à leur importance. C’est précisément pour éviter ces écueils que le général de Gaulle avait voulu faire élire les députés au scrutin majoritaire uninominal à deux tours et non plus au scrutin proportionnel.

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À l’étranger existent sans doute des garde-fous contre l’absence de parti majoritaire induite par la proportionnelle. Mais ils n’opèrent pas toujours efficacement. En 2016, faute de majorité sortie des urnes et d’accord entre groupes parlementaires, l’Espagne a été dirigée pendant près d’un an par un exécutif en sursis, qui se bornait à expédier les affaires courantes. Les pays sachant gérer l’absence de parti majoritaire sont ceux où l’offre politique est le fait de partis de gouvernement solidement ancrés et où la culture du compromis est inscrite dans les mœurs. C’est le cas de l’Allemagne (étant cependant noté que la formation d’une coalition n’y est pas toujours aisée).

Bien différent est le paysage politique qui, après évanouissement des partis de gouvernement de gauche et de droite, émerge en France des résultats du premier tour de l’élection présidentielle de 2022: un centre protoplasmique et deux blocs radicaux antagonistes, chacun de ces trois pôles rassemblant (moyennant une abstention de 25 %) environ un quart des électeurs inscrits. Loin d’être empêchée, ni même seulement apaisée, par la proportionnelle, une telle structure, en se projetant homothétiquement dans l’Hémicycle, rendrait une majorité de gouvernement introuvable. Les clivages seraient bloquants et l’opposition systémique.

Qui plus est, la proximité entre représentants et représentés ne gagnerait rien, au contraire, à la proportionnelle, que celle-ci soit partielle ou intégrale.

D’abord parce que ce n’est pas sur un homme mais sur une liste que l’électeur serait invité à porter son choix. Comment un élu sans visage, désigné par un parti plus que par l’électeur, pourrait-il inspirer une plus grande adhésion citoyenne?

Ensuite, parce que le scrutin de liste fait jouer aux appareils politiques un rôle clé à une époque où, précisément, toute intermédiation institutionnelle inspire la défiance et où les citoyens aspirent à une participation plus directe aux affaires de la cité. Est-il opportun de conférer une place prééminente aux partis alors que ceux-ci sont les premiers à souffrir du discrédit du politique?

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En troisième lieu, du fait du manque de lisibilité du mode de scrutin, surtout si on le complique d’une composante majoritaire. Les systèmes mixtes font en effet cohabiter, au sein de l’Assemblée nationale, deux catégories de députés dont les attaches avec l’électeur sont fort différentes: les uns auront obtenu, sur leur personne, la confiance d’une majorité d’électeurs de leur circonscription ; les autres ne devront leur siège qu’à la place qu’ils auront occupée, par la grâce d’une investiture partisane, sur une liste départementale, voire nationale. Dans le projet de 2018, ces deux catégories faisaient même l’objet de deux bulletins de vote distincts: l’un (pour une liste) au niveau national et l’autre (pour un nom) dans le cadre de la circonscription. Pareille hétérogénéité et pareille complexité ne sont pas de nature à resserrer le lien démocratique, ni à assurer le bon fonctionnement d’une assemblée parlementaire.

Enfin, parce que la politique mise en œuvre dans le cadre d’une coalition résulterait non du programme d’un parti majoritaire, au vu duquel chacun s’est prononcé dans l’isoloir, mais de tractations post-électorales entre groupes parlementaires conduites loin du regard des électeurs.

À cet égard, la proportionnelle intégrale entre listes nationales - la meilleure proportionnelle qui soit du point de vue de l’objectif de représentativité - serait aussi celle qui distendrait le plus le lien entre l’électeur et l’élu. La démocratie y perdrait sur tous les tableaux.

* Jean-Éric Schoettl est conseiller d’État honoraire.

** Jean-Pierre Camby est haut fonctionnaire honorable de l’Assemblée nationale. Il a codirigé, avec Christelle de Gaudemont, l’ouvrage collectif «Code électoral 2022» (Dalloz).

Gilles-William Goldnadel: «Les raisons de l'indulgence médiatique pour l'extrême gauche»

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Pour l'avocat, l'extrême droite contre laquelle s'érige «le front républicain» n'existe pas. En revanche, l'extrême gauche politique infuse la société contemporaine et aucun barrage n'a été imaginé contre elle, ajoute-t-il.

Union populaire: «Bienvenue en mélenchonie»

L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

«Jean-Luc Mélenchon n'a aucune chance de devenir premier ministre»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Après le PCF et EELV, le PS a trouvé «un accord de principe» avec LFI pour une alliance aux élections législatives. Pour François Kraus, de l'Ifop, cette union purement électoraliste, masque l'absence d'alignement idéologique de la gauche.

L'Humanité

A Cahors, Henri Martin dans la lumière

Nos recommandations culturelles

Après de longs travaux le musée Henri-Martin de Cahors montre sous un nouveau jour les œuvres du peintre postimpressionniste. Le lieu expose aussi des objets rares du Néolithique ou de l’époque gallo-romaine.

Bruno Vincens

Cahors (Lot), envoyé spécial.

Si le musée Henri-Martin de Cahors fait la part belle au peintre postimpressionniste qui lui a donné son nom, il propose aussi, dans un éclectisme total, des objets du Néolithique ou des chapiteaux du Moyen-Âge. Le fil conducteur de ce lieu : être « la porte d’entrée culturelle dans le territoire du Quercy », selon la définition de sa directrice, Rachel Amalric.

Après six ans et demi de travaux, le musée débute ce 6 mai une nouvelle existence. Les architectes ont poussé les murs pour présenter les œuvres dans une scénographie plus aérée. De grandes baies vitrées offrent une ouverture vers le parc Tassart pour que ce jardin public et le musée forment un ensemble.

Henri Martin (1860-1943) est né à Toulouse mais a atteint sa plénitude dans la campagne quercynoise qui, après une formation très académique aux Beaux-Arts, a fortement inspiré son œuvre pointilliste. « Il possède une technique fractionnelle, une touche divisionniste », explique Rachel Amalric. Une pixellisation avant l’heure. A condition de prendre un peu de recul, le tableau acquiert toute sa cohérence. D’inspiration mythologique, les Champs Elysée, transposés dans un paysage quercynois, mettent en scène des femmes, des muses, grâce auxquelles règnent la musique et la poésie. Le monde idéal.

Les femmes apparaissent régulièrement sur les toiles d’Henri Martin. Elles sont souvent rêveuses, évanescentes, mais représentées dans un paysage bien réel. Beaucoup sont mélancoliques, les yeux perdus dans le vague. La lumière semble sortir du tableau. Le célèbre village de Saint-Cirq-Lapopie, perché au-dessus du Lot, s’offre lui aussi sous plusieurs angles.

L’extension du musée permet d’exposer des grands formats. Ainsi un décor commandé à Henri Martin en hommage aux victimes de la guerre 1914-1918, le Monument aux morts, devant lequel se rassemble une foule recueillie. Surtout, la Fenaison, œuvre lumineuse, célèbre le travail des paysans, faux à la main, alors que le soleil décline et les ombres s’allongent. Au pied d’un arbre, un panier et une bouteille témoignent d’un repas, parenthèse paisible dans leur dur labeur.

Différentes périodes historiques et préhistoriques cohabitent dans le musée Henri-Martin. Sans respecter la chronologie, citons la salle consacrée à Léon Gambetta, enfant de Cahors et père de la IIIe République. La période néolithique est représentée par une sculpture anthropomorphe, dite Déesse de Capdenac. L’œuvre, découverte en 1973 par le célèbre préhistorien Jean Clottes, exalte la fertilité féminine.

Les salles consacrées à l’archéologie médiévale exposent des chapiteaux très ouvragés, issus de l’église Saint-Géry de Cahors et du cloître de Catus, deux édifices disparus. Tandis que la partie gallo-romaine du musée rappelle le sort des Cadourques, peuple gaulois, ancêtre des Cadurciens d’aujourd’hui, et obligés de se soumettre à la Rome victorieuse. « C’est par l’urbanisation que la civilisation romaine s’imposait aux peuples vaincus », ajoute Rachel Amalric. Des mosaïques, sarcophages, linteaux témoignent de cette période.

L’une des pièces les plus rares du musée Henri-Martin provient des îles Gambier, dans l’océan Pacifique. Il s’agit du dieu Rongo, sculpté dans du bois, vêtu d’un pagne et dont il n’existe que sept représentations au monde. Rongo est tout à la fois le dieu de la pluie, de l’agriculture et du curcuma.

henri martin
Le Figaro

Emmanuel Macron défend une Europe à géométrie variable

Anne Rovan

Le chef de l'État envisage une révision des traités, des «cercles d'avant-garde» pour renforcer certaines coopérations, et une «communauté politique» pour accueillir les pays candidats.

Correspondante à Bruxelles

L'Europe ne doit pas être un bloc formaté, une union dans laquelle les États membres seraient contraints d'avancer tous au même rythme. Certes, cette Europe des cercles ou à plusieurs vitesses existe de longue date. Mais lors de son discours prononcé lundi à Strasbourg, à l'occasion de la remise du rapport final de la Conférence sur l'avenir de l'Europe, Emmanuel Macron a fait part de son souhait de pousser plus loin cette Europe à géométrie variable. « Je suis frappé comme, en quelque sorte, la volonté de nous tenir à vingt-sept nous interdit d'être plus ambitieux », a-t-il souligné, ajoutant qu'il ne fallait pas craindre « la différenciation ».

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À ses yeux, l'appartenance à l'Union ou la proximité avec le projet européen devrait être un continuum. À un bout du champ, les « avant-gardes » que le président juge « toujours fécondes pour le projet européen ». Il entend par là, ces États membres qui souhaitent ou sont en mesure d'avancer plus vite sur un projet. Ce fut le cas pour la zone euro et pour l'espace Schengen, élargis progressivement au fil du temps. « Nous-mêmes, chefs d'État et de gouvernement, nous n'arrivons jamais à nous réunir en format zone euro. En syndic de copropriété, il faut toujours inviter toute la rue », s'est amusé le président, affirmant que ces cercles d'avant-garde ont comme vertu de « rendre l'ambition ­désirable ».

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Les outils existent. La coopération renforcée lancée par le traité d'Amsterdam a ainsi permis de mettre en œuvre le brevet unitaire européen. En matière de politique étrangère, l'article 44 offre la possibilité de créer des missions européennes ad hoc, comme ce fut le cas pour Takuba. Dans le domaine industriel, des projets peuvent être portés par quelques pays, via les Piiec, à savoir les projets importants d'intérêt européen commun. Plusieurs ont d'ores et déjà été lancés dans la santé, les batteries électriques, l'hydrogène, les semi-conducteurs, etc. « Accélérer le rythme, relever nos ambitions, créer de la convergence en son cœur, sans format prédéfini, sans jamais exclure, mais aussi sans jamais laisser les plus sceptiques, ou les plus hésitants freiner, est ce qui permettra à notre Europe de s'affirmer comme puissance», estime Emmanuel Macron.

«Révision des traités»

À l'autre bout du champ et alors que l'UE doit intégrer le risque sécuritaire lié à la Russie, le président plaide pour la création d'« une communauté politique européenne », une sorte de sas ou de sphère d'influence que pourraient rejoindre les pays candidats à l'adhésion, ceux qui partagent les valeurs démocratiques de l'UE voire ceux qui ont quitté l'UE comme le Royaume-Uni. Ce serait «un nouvel espace de coopération » dans de nombreux domaines - politique, sécuritaire, énergétique, transport, investissement, etc. - et «de circulation des personnes et en particulier de nos jeunesses», a décrit Emmanuel ­Macron, en faisant référence à la confédération européenne proposée par François Mitterrand après la chute du mur de Berlin. Quoi qu'il en soit, le président a au passage douché les espoirs de l'Ukraine. « Nous savons tous parfaitement que le processus prendrait plusieurs années, en vérité, sans doute plusieurs décennies, et c'est la vérité que de dire cela, sauf à ce que nous décidions de baisser les standards de cette adhésion », a-t-il souligné. De quoi électriser le Parlement européen qui plaide en faveur d'une adhésion rapide de l'Ukraine.

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Revenant sur les propositions formulées par les citoyens dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe, Emmanuel Macron s'est dit favorable au fait d'avancer sur le vote à la majorité qualifiée « dans nos décisions pour nos principales politiques publiques ». Il a également appuyé « la convocation d'une convention de révision des traités ». « Il faudra réformer nos textes européens, c'est évident », a-t-il souligné. Dans la foulée, treize pays, soit près de la moitié des États membres de l'UE, faisaient savoir qu'ils s'opposaient à un tel projet, qualifié de « tentatives inconsidérées et prématurées ». « Nous avons déjà une Europe qui fonctionne », soulignent-ils en pointant la gestion de la pandémie ou encore la guerre en Ukraine. Ce serait « une perte d'énergie » pour l'UE, à un moment où elle a tant d'autres problèmes à régler.

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Le Figaro

La météo du mardi 10 mai : soleil et forte chaleur

Le Figaro

À l’exception du Nord où quelques nuages gris se forment dans la journée, le temps est ensoleillé sur une majeure partie de la France, accompagné de températures estivales.

C'est un temps estival qui s'annonce pour ce mardi 10 mai. À l’exception du Nord où quelques nuages gris se forment, le soleil brille dès le matin sur une majeure partie du territoire, selon La Chaîne Météo*. À noter un beau ciel bleu sur la Côte d'Azur, tandis que le ciel est légèrement voilé sur la moitié nord de l'Hexagone. Le beau temps se maintient l'après-midi, même si les nuages gagnent du terrain vers le Sud. Les températures, quant à elles, sont dignes d'un mois d'août pour ce qui sera la journée la plus chaude de la semaine. Elles peuvent notamment atteindre les 30°C localement en Nouvelle-Aquitaine.

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La météo dans votre région

Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, c'est une journée ensoleillée qui s'annonce avec de belles éclaircies qui se forment dès le matin, de la Bretagne à la Normandie. Le soleil continue de briller l'après-midi, toujours accompagné d'un léger voile nuageux. Des nuages gris peuvent néanmoins apparaître sur la pointe bretonne, tandis que mes températures sont estivales. Il fera notamment 24°C l'après-midi à Rennes.

Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, le ciel est légèrement couvert le matin, avec quelques nuages gris à prévoir dans le Pas-de-Calais et sur l'Île-de-France. Le vent souffle sur les côtes de la Manche, avec des rafales allant jusqu'à 45 km/h. L'après-midi, le temps est davantage ensoleillé, même si quelques nuages peuvent persister. Les températures, quant à elles, sont très élevées, et atteignent les 27°C en région parisienne.

Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le soleil brille dès le matin, de l'Alsace à la métropole lyonnaise, accompagné de rares nuages sur la Moselle. Les éclaircies gagnent du terrain l'après-midi, avec quelques nuages gris qui empêchent les Alsaciens de profiter pleinement du soleil. Le temps demeure agréable, avec des températures dignes d'un mois d'août. Il fera notamment 25°C à Strasbourg et 27°C à Lyon.

Dans le Sud-Ouest, grand soleil et beau ciel bleu sont au programme dès le matin sur le littoral atlantique. Si quelques nuages se forment dans l'après-midi, le temps reste très ensoleillé. Les températures, quant à elles, sont particulièrement élevées, et peuvent atteindre localement les 30°C en Nouvelle-Aquitaine.

Dans le Sud Est, c'est une journée très ensoleillée qui s'annonce. Dès le matin, le soleil brille, de Perpignan à Nice, sans un nuage ni une pointe de vent. L'après-midi, le temps reste ensoleillé sur la Côte d'Azur, tandis que quelques nuages se forment sur la Corse. À noter néanmoins quelques averses orageuses qui se déclenchent en fin de journée dans les terres. Il fera chaud dans le Sud, avec notamment 22°C attendus à Marseille l'après-midi.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du dimanche 8 mai : soleil parfois contesté, quelques orages dans le Sud-Est

Ce dimanche 8 mai s'annonce ensoleillé, malgré la présence de passages nuageux et d'averses en plus des quelques orages dans le Sud-Est.

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La météo du lundi 9 mai : grand soleil et premières chaleurs sur la quasi-totalité du pays

Avec des températures proches de 25°C dans l'après-midi, de nombreuses régions vont connaître leurs premières chaleurs dans l'après-midi. Le soleil brillera malgré quelques nuages orageux en montagne.

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Le Figaro

Vins français : notre palmarès des pépites méconnues à moins de 100 euros

Paul Carcenac

CLASSEMENT EXCLUSIF - Nous avons croisé des données sur les notes et la notoriété de près de 3500 références de vins français. Découvrez notre classement des 50 crus rares et sous-cotés qui surprendront à coup sûr vos convives.

Certains vins passent inaperçus. Malgré des qualités gustatives reconnues, des crus exceptionnels échappent à la frénésie des amateurs et passent «sous le radar» des sommeliers les plus chevronnés. Comment mettre en lumière ces pépites oubliées ? Grâce à la base de données du site Wine Lister (Groupe Figaro), nous avons réussi à révéler les 50 vins les plus confidentiels de France. Il s'agissait de trouver les bouteilles qui, tout en étant bien notées par les dégustateurs restaient les moins recherchées en ligne et les moins proposées dans les restaurants (voir méthodologie). Des crus «hors système», donc, souvent rares et produits avec de faibles volumes. Malgré tout, pas de mauvaise surprise, nous avons vérifié les prix et la disponibilité de chaque bouteille dans l'e-commerce français ou européen. L'amateur qui veut sortir des sentiers balisés, peut donc facilement se procurer l'un de ces surprenants jus à moins de 100 euros.

Méthodologie : Pour établir ce classement des vins français selon leur rapport qualité / confidentialité / prix, nous avons utilisé les données de notre partenaire Wine Lister (Groupe Figaro), qui, pour près de 3500 références, recense les notes des principaux dégustateurs (Vinous, Bettane+Desseauve, Jeannie Cho Lee etc...), analyse des cartes des vins des plus prestigieux restaurants du monde (Guide Michelin, 50 Best Restaurants, The World of Fine Wine...) et enfin compile les statistiques de recherches du site Wine-Searcher. Notre classement est le fruit de ces trois critères et en introduit aussi un quatrième : le prix.

Ensuite, pour éliminer les vins en rupture de stock, nous avons vérifié manuellement leur disponibilité effective dans l'e-commerce européen.

Numéro 1 : Domaine Faiveley Chablis Grand Cru Les Clos

En ouvrant l'une des rares bouteilles du grand cru Les Clos (Chablis) du domaine Faiveley encore disponible, on s'offre un morceau d'histoire de la prestigieuse maison bourguignonne à moins de 60 euros. Ce vin n'est plus produit et ne le sera plus jamais. En effet, le domaine Faiveley s'est recentré sur une activité de récoltant, et désormais ses chablis sont produits sous la bannière du domaine Billaud-Simon, racheté en 2015.

Ce Faiveley Les Clos, notamment le 2009 qui est un superbe millésime, est un grand vin qui avait su séduire les dégustateurs (94,5/100) de moyenne. «C'est compliqué de s'en procurer aujourd'hui. Nous, c'est sûr, nous n'en avons plus une seule bouteille», pointe Eve Faiveley, la propriétaire.

Où le trouver : sur le site de Vitis Epicuria (France) pour le millésime 2009 ou The Wine Company (Portugal), pour le millésime 2007.

Numéro 2 : Champagne Gatinois rosé brut

C'est un champagne rosé qui complète le podium. Il passe «sous certains radars, mais pas tous», confie d'emblée Louis Cheval Gatinois propriétaire et vigneron à Aÿ (Marne). Cet assemblage de pinot noir (90%) et de chardonnay (10%) est apprécié des critiques mais reste assez confidentiel. Seulement 5000 bouteilles sont produites par an. Cette maison reste une entreprise familiale, et fière de l'être.

Où le trouver : Une bonne partie de la production est expédiée à l'étranger (Japon, USA etc…). On trouvera notre bonheur sur le site Premiers Grands Crus (France), ou Wein kollektion(Allemagne).

Numéro 3 : André Perret Condrieu Clos Chanson

Un arrêt dans la vallée du Rhône, en AOC Condrieu, la patrie du viognier. Les vieilles vignes (70 ans) à flanc de coteau de ce Clos Chanson très confidentiel - entre 1000 et 1500 bouteilles produites selon les années - sont distribuées au compte-goutte. «Il est très connu... pour les gens qui le connaissent», s'amuse Marie Perret, la fille d'André, l'un des vignerons emblématiques de l'appellation. «On ne l'alloue pas à tout le monde», prévient-elle. D'autant que certaines années, comme pour le millésime 2021 à cause du gel, il n'y en aura pas de mise en bouteille. Ce condrieu qui a conquis les palais des dégustateurs (94/100 en moyenne), est un vin qui cultive l'art du secret.

Où le trouver : Il reste des bouteilles des millésimes 2019 et 2020 chez Kierdorf Wein (Allemagne).

Numéro 4 : Domaine Albert Boxler pinot gris Sommerberg Grand cru

Un vin qui a ses habitués. «Ses fidèles, même», se plait à dire Jean Boxler, le propriétaire. Ce Sommerberg est un grand cru alsacien de caractère, dont les vignes abruptes rendent la récolte toujours périlleuse et tout travail mécanique impossible. Il séduit depuis longtemps les dégustateurs qui ne tarissent pas d'éloges, mais ici, pas de marketing, on aime rester discret. «L'Alsace n'est pas la Bourgogne. Avec les mêmes notes, un cru bourguignon ne serait pas si accessible...»

Où le trouver : sur le site d'Alsace Vintage pour jouer la carte locale, ou alors sur iDealwine et Premiers Grands Crus.

Numéro 5 : Domaine Zind-Humbrecht Goldert Gewürztraminer VT Grand Cru

C'est un domaine historique : un certain monsieur Sontag Humbrecht produisait déjà du vin dans la région au 17e siècle. Aujourd'hui, son (lointain) descendant, Olivier, poursuit la destinée familliale : produire des blancs de haut niveau, sur les différents terroirs alsaciens, comme le Goldert, dont le nom est un hommage à la couleur dorée des vins. Ce gewürztraminer vendanges tardives a jadis fait l'unanimité chez les critiques (le millésime 2002 avait obtenu un brillant 19/20 chez Jancis Robinson). Mais hélas, ce vin n'a plus été produit depuis 2006, dernière année où les conditions climatiques ont été adaptées pour produire ce nectar exigeant.

Où le trouver : Chez Vitis Epicuria ou toujours le local de l'étape: Alsace-Vintage.

Précision. Cela n'aura pas échappé aux amoureux des vins de Bordeaux : il n'y en a aucun dans ce classement. Cela s'explique par la puissance des marques de ce vignoble. Tous les vins de ces terroirs présents dans la base de données de départ que nous avons utilisée sont à minima correctement référencés à la carte des restaurants et sont bien recherchés en ligne. En d'autre termes : le bordelais présente largement moins de vins méconnus que d'autres régions viticoles de la France.

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Vin: la dynamique de Château Pontet-Canet

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L'Humanité

« Rites et repères aident à se construire, mais… »

Nos recommandations culturelles

Théâtre Seuil et Tout commence toujours par une histoire d’amour sont parmi les huit pièces à l’affiche du festival À vif, organisé par le Préau, Centre dramatique national de Vire, et sa directrice, Lucie Berelowitsch. Un rendez-vous qui s’adresse aux adolescents comme à leurs parents.

Gérald Rossi

Trois mots ciblent la thématique retenue cette année : « Parmi les siens ». Le festival À vif, qui s’adresse aux « adolescents comme (à) leurs parents, questionne les liens familiaux, les héritages, la transmission, les valeurs communes, les rites comme les repères qui aident à se construire mais qui peuvent aussi enfermer », pointe Lucie Berelowitsch, directrice du Préau, CDN de Vire (Calvados). Cette nouvelle édition, dixième du genre, du 10 au 18 mai, accueille huit spectacles, donnés en divers lieux.

Plusieurs temps forts sont attendus, comme On m’a dit la fureur de mes frères, de Najda Bourgeois, Baptiste Mayoraz et Mehdi Harad. Le spectacle se déroule dans un stade. Il a pour point de départ la Thébaïde, tragédie de Racine. « Théâtre, musique, danse y sont associés, souligne Lucie Berelowitsch. Avec nos trois comédiens permanents, nous avons travaillé en partenariat avec le CDN d’Aubervilliers et une trentaine de jeunes de 14 à 25 ans. Certains n’avaient jamais fait de théâtre, mais ils se sont investis dans ce projet, qui partira ensuite en Seine-Saint-Denis. »

Changement de décor et d’univers avec Seuil. On fait la connaissance de Noa, de la chambre 109 du pensionnat. Est-il coupable ? Est-il (déjà) un vrai dur à cuire ou une victime qui cherche à exister dans la meute grouillante des (jeunes) humains ? Mattéo, son pote, a lancé une bouée de sauvetage sur les réseaux sociaux : « Vous m’avez tuéR », a-t-il alerté depuis son smartphone. Depuis, il a disparu. La police enquête.  Seuil, de Marilyn Mattei, mise en scène par Pierre Cuq, déroule ce fil, noué et dénoué comme un polar, avec des flash-back, et deux comédiens criants de vérité, Baptiste Dupuy et Camille Soulerin.

Éveil aux sentiments et à la sexualité

Dans ce pensionnat, un petit groupe de « terreurs » vit replié sur lui-même, et Noa, arrivé là on ne sait trop ni pourquoi ni comment, veut en faire partie. Il subit dès lors une série de phases d’initiation, en fait des violences, qui se répercutent sur d’autres, comme son ami Mattéo, dont on entendra seulement la voix de plus en plus angoissée sur le répondeur. Jusqu’où le petit groupe a-t-il poussé l’inconscience ? Rien n’est ici totalement affirmé. Et c’est volontaire, car il s’agit avant tout d’introduire la réflexion, pendant et après la représentation. D’ailleurs, dans la version pour salles de classe, un échange est toujours prévu avec les collégiens et lycéens.

Le contexte de Seuil est aussi celui de l’éveil aux sentiments et à la sexualité. Ce drame entre garçons n’occulte pas l’homosexualité (refoulée) ni le travestissement. Il pose aussi la question du consentement, et donc du viol. Noa et sa triste bande ont-ils franchi la ligne ? Marilyn Mattei, qui a rencontré un père d’élève pendant son enquête de terrain précédant l’écriture de la pièce, a été marquée par ses propos. « C’est pas du viol, ce sont des jeux. (…) On a tous joué à ces jeux-là entre hommes », lui a-t-il répliqué. Alors l’autrice pose cette question : « Comment est-il possible d’abuser de l’autre sans en avoir conscience ? », hier comme aujourd’hui.

Seuil, vu au Théâtre ouvert, à Paris, se décline en version tout public. Le titre évoque un seuil (comme celui d’une porte) à franchir pour grandir. Mais tout en gardant les deux pieds sur terre ; en mesurant la force de l’« effet de groupe » qui peut entraîner à frapper sans retour, et à gâcher toute une vie. Le garçon de la chambre 109 est-il coupable ? Il est en tout cas le symbole glacé d’un déchaînement incontrôlé. Du très beau travail sur le plateau.

C’est aussi l’intime qu’interroge Pauline Ribat dans Tout commence toujours par une histoire d’amour. Elle raconte la vie d’une famille éclatée par la séparation des parents et l’absence du père. À travers une aventure somme toute banale, dans laquelle pourront se retrouver bien d’anciens enfants, Pauline Ribat parvient à émouvoir. Son but est d’établir une complicité avec le public à travers ce récit qu’elle présente comme autobiographique. Le spectateur est « à la fois un des membres de la famille de M elle  R., son confident, un témoin de son enquête, et se trouve pris à partie… », explique la comédienne, autrice et metteure en scène. Qui n’a pas dans ses souvenirs, mêmes enfouis, le parfum suranné d’ « une vieille maison aux volets rouges » ?

www.preaucdn.frThéâtrefestival
L'Humanité

De Brazza à Saint-Denis, la mémoire des tirailleurs

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Alice Carré poursuit un travail d’investigation sur les non-dits de la colonisation et en interroge les effets sur les jeunes générations. Passionnant.

Marina Da Silva

Alors que Et le cœur fume encore, formidable spectacle sur la guerre d’Algérie, vient tout juste d’achever sa tournée, Alice Carré, avec une partie des mêmes acteurs, rouvre le chantier de l’histoire coloniale française et de son impact sur les jeunes générations. Brazza – Ouidah – Saint-Denis explore la période de la Seconde Guerre mondiale et l’utilisation cynique des tirailleurs – tous paresseusement qualifiés de « sénégalais » alors qu’ils provenaient de plusieurs pays du continent africain – dans le combat contre le nazisme, puis la répression de leurs aspirations à l’indépendance.

Le récit, alternant narration et scènes d’action, passé et présent, est pris en charge par Armelle Abibou, Loup Balthazar, Marjorie Hertzog, Eliott Lerner, Josué Ndofusu, Basile Yawanke. Ils endossent tous les rôles de cette épopée scénographiée avec subtilité par la plasticienne Charlotte Gauthier Van Tour. Acteurs et actrices changent à vue de costumes et de lieux, mais aussi d’accent et de genre dans un mouvement chorégraphique de fondus enchaînés élaboré avec Ingrid Estarque, qui creuse l’inscription de la violence et des humiliations dans les corps.

promesses piétinées

Deux histoires familiales sont au cœur de cette grande Histoire du XXe siècle qui allait ouvrir la voie aux luttes des peuples pour l’indépendance. Celle de Melika, jeune femme française d’origine béninoise – inspirée par l’histoire du grand-père d’Armelle Abibou, qui fut l’un des protagonistes de la révolte de Thiaroye –, qui découvre que son grand-père s’était engagé volontairement pour la France en 1939-1945. Celle de Luz, qui enquête sur le rôle de Brazzaville, faite capitale de la France libre par de Gaulle, et apprend le rôle joué par les siens. L’une et l’autre cherchent à reconstituer le passé, les non-dits de l’histoire officielle et de leurs propres familles, interrogeant les archives et les témoins qu’elles peuvent encore rencontrer, redonnant des visages à des êtres jusqu’alors réduits à des numéros de matricule.

Près de 200 000 Africains – dont 40 000 ont été envoyés en métropole – ont tout donné pour vaincre le nazisme. Les promesses d’indépendance de leur pays qu’on leur avait laissé espérer ont été piétinées après la Libération. La question du « blanchiment » des troupes, celle des pensions militaires dont les « tirailleurs » ont été spoliés, la violence de la répression à leur égard font l’effet d’une déflagration sur leurs enfants.

déconstruction au scalpel

Alice Carré et sa troupe déconstruisent au scalpel les mythes d’ « une résistance franco-française » qui a « oublié les résistants de l’ombre » et interrogent les conséquences qui vont en découler de 1939 à aujourd’hui. Une histoire occultée, dont l’empreinte a muté « en un racisme systémique, qui opère dans le monde d’aujourd’hui », frappant plus particulièrement les enfants de l’immigration africaine et se singularisant par la violence des politiques migratoires.

Théâtre
Le Figaro

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Kiev

Au détour des rues historiques du centre de Kiev, malgré le beau temps, des jeunes se pressent dans un sous-sol sombre. Cette fois, ce n’est pas pour se réfugier des bombardements après les sirènes que ces Kiéviens descendent à la cave de ce restaurant italien, mais pour un peu de légèreté. En bas, la serveuse distribue les pizzas et les bières pendant que des humoristes s’installent sur une scène devant un long rideau bleu.

En mars, près de la moitié des 3 millions d’habitants de Kiev avait fui la capitale. Mais, petit à petit, ils reviennent. Les cafés et les magasins rouvrent, un semblant de vie normale après des semaines de peur. Le Kremlin espérait prendre la capitale dès la fin février dans une victoire éclair, la résistance des Ukrainiens et de l’armée l’a arrêté aux portes de la ville.

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Depuis des années, la bande de Sviat Zahaïkevitch organise des soirées stand-up à Kiev, avant en langue russe, mais progressivement - et aujourd’hui presque exclusivement - en ukrainien. Certains des humoristes de la troupe ont rejoint l’armée ou des unités de volontaires, mais ils continuent souvent à organiser parallèlement des spectacles en live sur YouTube. «Au début de la guerre, on a dit aux gens qu’ils devaient être le plus efficace possible, qu’ils fassent ce qu’ils savent faire, donc on a fait du stand-up», raconte l’humoriste et entrepreneur trentenaire Zahaïkevitch avant de monter sur scène, des lunettes colorées au-dessus de moustaches.

Tour à tour, les humoristes racontent avec ironie leurs déboires pendant la guerre. L’un tente d’éviter sa vieille voisine, quitte à être pris pour un espion russe. L’autre raconte comment des volontaires de la défense territoriale, se sentant pousser des ailes, tiennent tête à l’armée ukrainienne sur des check-points. «Pourquoi la mère d’un soldat russe pleure-t-elle? Parce que le corps de son fils est revenu de Boutcha, mais pas la machine à laver», lance Sviat, faisant référence à la ville du nord de Kiev où l’armée de Moscou est accusée d’avoir commis des massacres contre les civils et pillé les maisons. Dans la salle, certains éclatent de rires, d’autres sourient avec un peu plus de retenue. «Pendant la guerre, rire, c’est avoir une position de force. Cela veut dire que tu es plus fort que l’ennemi», explique sur un ton plus sérieux Anton Steniouk, 23 ans, un tee-shirt flanqué de revolvers sur le dos. «C’est important que les gens comprennent que la vie doit continuer. Ils ne doivent pas rester enfermés chez eux dans la même pièce, non! La vie continue.»

Aujourd’hui, la vie de la capitale s’est considérablement relancée, il y a de plus en plus de gens dans les rues, de voitures dans les rues. Pour le moment, il n’y a pas de menace imminente d’attaque

Dans le public, des Kiéviens qui sont restés pendant toute la guerre, mais aussi d’autres revenus depuis peu, comme Anna Klymentchiouk. Cette créatrice de jeux vidéo est partie à Lviv au début de l’invasion russe, puis a décidé de revenir en voyant la situation sécuritaire s’améliorer. Assise devant des cocktails avec son ami Valentin, elle rit à gorge déployée aux blagues sur la guerre, «un moyen de se remonter le moral» entre deux sessions de télétravail.

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Depuis que Moscou a annoncé qu’il concentrait son offensive sur le Donbass fin mars, la capitale respire mieux. Les soldats russes se sont retirés des banlieues au nord de Kiev, levant l’épée de Damoclès qui pesait sur les habitants. Malgré la demande des autorités de ne pas revenir, en avril, beaucoup de résidents ont donc décidé de rentrer, comme en témoignaient les queues de voitures qui se sont formées aux abords de la capitale.

Mais Kiev n’est plus la même. La plupart des panneaux routiers ont été recouverts. Même les indications pour les touristes ont été effacées par des tags. Dans les quartiers périphériques, des tranchées ont été creusées au milieu des parterres de tulipes, des hérissons antichars et des sacs de sable. À l’extérieur du Musée national de l’histoire d’Ukraine, une exposition de «trophées de guerre» - bouts d’avions, pièces de métal en tout genre - génère des réactions contrastées parmi les passants, entre fierté et malaise. «Je veux que les gens, à travers ces objets, comprennent cette guerre telle qu’elle se déroule», a expliqué à l’AFP Pavlo Netessov, le vétéran à l’origine de cette idée. Pour lui, la préservation des souvenirs du coût du conflit sera vitale pour l’Ukraine et son développement en tant que nation.

«La meilleure ville de la terre»

«Aujourd’hui, la vie de la capitale s’est considérablement relancée, il y a de plus en plus de gens dans les rues, de voitures dans les rues. Pour le moment, il n’y a pas de menace imminente d’attaque», a annoncé le chef de l’administration civile et militaire de Kiev, Mykola Zhirnov. Dans le quartier des ambassades, les drapeaux flottent à nouveau: signe du retour à la normale, près de 32 missions diplomatiques - dont celle de la France - sont revenues s’installer à Kiev, selon la garde nationale, chargée de protéger ces institutions.

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Les hipsters aux tenues branchées se baladent en trottinette en sirotant des «ice latte», dans une atmosphère de dimanche sans fin. Le métro fonctionne encore en rythme réduit et Kiev retrouve même quelques bouchons, malgré une sévère pénurie d’essence. Près de la cathédrale Sainte-Sophie, Zyg Zag, un «café créatif», fait à nouveau le plein. Le lieu a rouvert dès cinquième jour de guerre avec l’équipe restée sur place. «On cuisinait en moyenne 500 portions par jour pour l’armée, les volontaires et les personnes âgées du quartier», raconte Ivan Krasnoshokov, le gérant. Un programme qu’ils ont arrêté il y a deux semaines pour reprendre leurs activités. Sur les murs, des peintures patriotiques à l’effigie de Vitali Klitschko, le maire de la ville, ont remplacé les affiches de concerts ou d’expos. Entre les clients habituels, des militaires prennent leur déjeuner. Oleh, 29 ans, travaillait dans la restauration «dans une vie parallèle». Un bob couleur camouflage sur la tête, il sirote un expresso tonic à l’orange. Sans travail, il a décidé de rejoindre la garde nationale plutôt que d’attendre la fin de la guerre à ne rien faire. «Je comprends tous les gens qui reviennent: on vit dans la meilleure ville de la terre!», s’exclame Oleh.

Un bilan non défini dans la région de Kiev

Les sirènes interrompent parfois l’insouciance retrouvée, rappelant aux habitants que la guerre est encore là. Le 28 avril, la journaliste ukrainienne Vira Hyrych a été tuée par une frappe de missile russe chez elle, en plein centre de la ville, alors que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, était en visite dans la capitale ukrainienne. Plus de 1200 civils ont été retrouvés morts dans la région de Kiev, a indiqué le chef de la police régionale le 2 mai. Le vrai bilan pourrait être encore plus élevé, des centaines de personnes étant portées disparues.

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Olha Rouda habite en face du bâtiment endommagé par la frappe, la deuxième dans ce quartier depuis le début de la guerre. Comme beaucoup d’habitants de Kiev, cette jeune femme de 26 ans avait une envie irrépressible de «rentrer à la maison», même si celle-ci se trouve en face d’une usine militaire. Prof d’anglais en ligne, Olha avait décidé de quitter Kiev avec son compagnon dès les premiers tirs, le 24 février, d’abord pour la région de Lviv, d’où elle est originaire, puis en Suède, où des volontaires ont accueilli sa famille. Mais, après deux mois d’exil dans huit endroits différents, la jeune femme - qui avait quitté son emploi deux semaines avant la guerre pour prendre une année sabbatique - en a «eu marre». «Je voulais revenir à Kiev pour tourner la page. J’avais l’impression d’avoir été expropriée de ma vie», regrette la jeune femme, installée dans la capitale depuis dix ans. La première chose qu’elle a faite à son retour peut paraître étrange: elle a fait sa valise, au cas où, deux mois après être partie à la hâte avec un petit sac à dos, en laissant le dîner sur la table. «Je voulais avoir la liberté de choisir ce qui a de la valeur pour moi.»

Olha est ensuite descendue en bas de chez elle dans son café préféré, qui venait juste de rouvrir après la frappe. Le bâtiment est de guingois, les fenêtres brisées et remplacées par des planches, mais «tout le monde était si heureux d’être là, se réjouit-elle. Beaucoup de gens sont encore loin de Kiev, alors ceux qui sont là se sentent plus proches les uns des autres

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Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva

Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.

Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine va-t-il être contraint de décréter la mobilisation générale ?

DÉCRYPTAGE - Présenté depuis les premiers assauts comme une «opération militaire spéciale», le conflit en Ukraine pourrait être requalifié en «guerre» par la Russie, et ce dès le 9 mai, selon des observateurs occidentaux.

Guerre en Ukraine: comment la montée en gamme de l’aide militaire change la donne sur le terrain

ANALYSE - À résister s’est substituée l’idée de l’emporter. Après avoir fourni à l’Ukraine des munitions et des missiles, les Occidentaux promettent désormais des armes lourdes.

Le Figaro

Europe: «La puissance et les cercles»

Philippe Gélie

L’éditorial du Figaro, par Philippe Gélie.

Le 9 mai des Européens n’a rien à voir avec celui de Vladimir Poutine. L’un est tourné vers l’avenir et la paix, l’autre vers le passé et la guerre. Plus qu’un contraste, c’est une confrontation: les Ukrainiens se battent parce qu’ils aspirent au premier et rejettent le second. Pour Poutine, la menace vient de l’unité de l’Europe et de sa contagion démocratique. L’Ukraine est le champ de bataille actuel de son affrontement historique avec le modèle occidental.

L’Europe se doit d’y répondre par plus d’unité et de démocratie. Or la guerre de la Russie met à mal la cohésion des Vingt-Sept, la réprobation affichée au début de l’invasion tendant à se déliter avec les risques qu’elle entraîne et les sacrifices qu’elle implique. Quant à rapprocher l’UE des peuples qui la forment, il faudra voir ce qu’il reste des trois cents mesures préconisées par la Conférence sur l’avenir de l’Europe une fois digérées par l’eurocratie bruxelloise.

En regard de ces défis, on ne se plaindra pas qu’Emmanuel Macron ait traduit ses ambitions d’«autonomie stratégique» et d’Europe «géopolitique» en notions plus simples et concrètes: l’indépendance et l’efficacité. L’objectif est de faire de l’UE un acteur international à parité avec la Chine et les États-Unis. Ce qui lui manque pour rivaliser avec l’une, c’est une industrie forte et exportatrice, domaine où l’on peut prendre conseil auprès des Allemands ; pour l’autre, une défense crédible, matière où la France a des titres à faire valoir, dont celui de puissance nucléaire.

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Plutôt que de tourner en rond à vingt-sept, le président français propose de former des «cercles d’avant-garde», où ceux qui partagent les mêmes ambitions approfondiraient leur «intégration». Sans doute faudrait-il une révision des traités - et des référendums nationaux fort aléatoires - pour concrétiser cette Europe en cercles concentriques, d’un «noyau dur» quasi confédéral à une «communauté politique européenne» accueillant les nouveaux arrivants. En théorie, pourquoi pas - la zone euro consacre déjà une Europe à plusieurs vitesses. Mais gare à l’union à la carte: cette Europe-là ne serait jamais une puissance politique.

Liz Truss: «Soutenir l'Ukraine est un impératif moral et stratégique»

Dans une tribune au Figaro, la chef de la diplomatie britannique explique pourquoi son pays se veut en pointe dans la confrontation avec Vladimir Poutine.

À l’approche du 9 mai, relire George Orwell et Hannah Arendt

ANALYSE - La Russie va célébrer sa supposée «victoire» contre l’Ukraine, lors de la cérémonie anniversaire de la victoire de l’URSS contre l’Allemagne nazie.

États-Unis: les républicains contre la bonne conscience woke du «big business»

ANALYSE - Les élus déplorent l’engagement des entreprises américaines en faveur de points de vue d’activistes à leurs yeux trop marqués à gauche.

L'Humanité

Quand une autre société prend corps sous nos yeux

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DANSE Dans Singulis et Simul, Frédéric Nauczyciel organise un défilé hors normes, incarné par d’étonnants mannequins qui plaident sans aigreur pour leur différence.

Muriel Steinmetz

Frédéric Nauczyciel est vidéaste et plasticien. Il signe une pièce chorégraphique baptisée Singulis et Simul (1). C’est un titre qui prend à rebrousse-poil la fameuse devise de la Comédie-Française : « Simul et Singulis », soit « être ensemble et rester soi-même ». Depuis dix ans, il réunit performeurs et performeuses, de Baltimore et de Paris, au sein du Studio of HMU. Tous sont plus ou moins issus des scènes alternatives du voguing, mouvement né dans les années 1960 au sein de la communauté LGBT afro-américaine de Harlem, à New York.

à la fois spirituel et d’une ironie impitoyable

Clin d’œil au magazine Vogue, le voguing rejoue les postures des mannequins en couverture, sur un mode très provocateur. Sur écran géant, l’un des performeurs, trans afro, ­interroge les visages des candidats aux présidentielles sur les panneaux électoraux  : « Qui va s’occuper de nous ? Qui va s’intéresser à nous ? »

On applaudit aux pas du ­vogueur de Baltimore, Dale Blackheart, coupe afro et cheveux violets, pantalon à volants, qui arpente la scène en pas stylés, façon Fashion Week. Il fascine par une grâce étrange assumée. La pièce renverse les codes sociaux en vigueur, au cours d’actions diverses qui ont pour centre un bal de cour, sciemment surjoué en un tableau sarcastiquement contestataire. Les danseurs, à la plastique saisissante, certains ultrasophistiqués, perruqués ou non, en talons hauts, dans d’inimaginables vêtements étincelants, se croisent sur scène. Chacun exhibe sa part de singularité à l’adresse du public, dans la souveraine intensité d’une présence ineffable à l’autre. C’est une vertigineuse redistribution des rôles, des genres, des classes, des races, au cours d’un rituel ­cathartique transgressif et tendre. Les stéréotypes sont saisis de biais. La féminité peut ­irradier dans un corps d’homme ou transidentitaire. Et il y a du monde sur le plateau, où chacun défile escorté par la musique de la police nationale, qui joue en direct ! Des actions restreintes de monstration se multiplient. Rien de ­timide, aucune écriture ténue dans la chorégraphie. C’est un tollé de couleurs et de toasts portés à soi au milieu de tous.

Frédéric Nauczyciel fait de la scène un espace de proximité ­accidentelle. S’y côtoient une improbable rencontre de figures phares du voguing, avec des ­sonorités baroques à base ­d’instruments à vent (sauf un ­clavecin, à jardin), plus une ­fanfare, le danseur de baladi (danse orientale) Alexandre Paulikevitch, à l’épaule jolie et aux longs bras blancs qui palpitent, s’envolent et chutent en une « blanche agonie », plus un chanteur afro queer de Baltimore. La pièce est très construite, dans une grammaire stricte des corps. Les clichés de genre sont retournés dans une sorte d’exacerbation non violente. C’est à la fois spirituel et d’une ironie impitoyable. Une autre société s’organise ainsi sous nos regards en déroute, sans aucun soupçon de revendication aigre.

danse
Le Figaro

Guerre en Ukraine: comment la montée en gamme de l’aide militaire change la donne sur le terrain

Nicolas Barotte

ANALYSE - À résister s’est substituée l’idée de l’emporter. Après avoir fourni à l’Ukraine des munitions et des missiles, les Occidentaux promettent désormais des armes lourdes.

La distinction entre armes défensives et offensives fait sourire les militaires. Depuis le début de la guerre, cette précaution sémantique pour qualifier les livraisons de matériels aux forces ukrainiennes ne trompait personne au sein des armées occidentales. Face à la Russie, il s’agissait de donner aux Ukrainiens des moyens de se battre. Mais en un peu plus de deux mois de conflit, la logique a changé: à résister s’est substituée l’idée de l’emporter. Un engrenage s’est enclenché pour se rapprocher du seuil de la guerre sans s’en rendre compte. «Pendant trop longtemps, il y avait une fausse distinction entre armes défensives et offensives. C’était devenu une excuse chez certains pour traîner des pieds. Ce temps est maintenant passé», a déclaré la semaine dernière la ministre des Affaires étrangères britannique, Liz Truss.

Après avoir fourni du carburant et des munitions dans les premiers jours suivant l’offensive, puis des missiles antichars et antiaériens pour lutter contre les blindés, les hélicoptères et l’aviation adverses, puis des matériels d’origine russe pour être immédiatement utilisables par des soldats formés sur des équipements similaires, les Occidentaux promettent maintenant des armes lourdes. «Les alliés de l’Otan se préparent à fournir un soutien sur une longue période et ainsi aider l’Ukraine à passer d’équipements de l’époque soviétique à des armes et des systèmes plus modernes au standard de l’Otan», a déclaré jeudi dernier le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg. «Cela demandera plus d’entraînement», a-t-il ajouté. La Russie a mis en garde l’Otan contre le risque d’une guerre par procuration.

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L’Ukraine se bat contre la Russie presque à la façon de l’Otan. Et avec efficacité, se réjouit-on chez les militaires. Ce résultat est le fruit d’une longue coopération. Depuis 2014 et l’annexion de la Crimée, les alliés ont intensifié leurs relations pour permettre à Kiev de «réformer son secteur de la défense et de la sécurité selon les normes de l’Otan». Après 2016, 16 programmes avaient été lancés, notamment pour renforcer les structures de commandement, d’information, de logistique ou de cyberdéfense. L’Ukraine a été le principal récipiendaire des aides de l’Otan à travers les mesures du programme «Deep» (Defense, Education, Enhancement Programme).

Les Alliés vont aider l’Ukraine à passer d’équipements de l’époque soviétique à des armes et des systèmes plus modernes au standard de l’Otan

Pour l’Ukraine, l’enjeu était de se rapprocher d’un «standard Otan». Même si les Occidentaux ne partageaient pas l’objectif, notamment la France ou l’Allemagne, plusieurs alliés se sont investis pour remettre à niveau l’armée ukrainienne. Après les États-Unis, le Royaume-Uni a été en pointe dans la formation des Ukrainiens au travers de l’opération Orbital, lancée en 2015. Elle ne concernait que des compétences «non létales». Certaines ont pu se révéler décisives sept ans plus tard: «entraînement défensif en environnement urbain» ou pour «contrer des attaques de snipers, de véhicules blindés, de mortiers». Huit ans après l’annexion de la Crimée, l’état de l’armée ukrainienne était «largement sous-estimé», estime un expert des questions militaires, y compris par les alliés.

Besoin de radars et de renseignement

S’il est périlleux de décrire une façon «otanienne» de faire la guerre, les armées occidentales se distinguent par leurs capacités de planification et de délégation: le «commandement par objectif». Depuis le 24 février, l’armée ukrainienne a démontré une solidité logistique et une liberté de manœuvre pour ses chefs sur le terrain.

Plusieurs défis se posent désormais aux Ukrainiens pour tenir face à l’armée russe qui, si elle a démontré des faiblesses surprenantes, dispose toujours d’une masse et d’une puissance de feu susceptibles de lui conférer un avantage sur le terrain. «La faiblesse des Ukrainiens tient d’abord à l’élongation de la ligne logistique», explique une source militaire française. Pour se battre dans le Donbass, les Ukrainiens doivent acheminer matériels et munitions venus de l’Ouest. La distance offre de nombreuses possibilités de frappe pour les missiles russes. Or l’approvisionnement en équipements conditionne la résistance de l’armée ukrainienne.

Désormais, dans les vallons du Donbass, les forces ukrainiennes doivent aussi manœuvrer différemment qu’elles l’ont fait aux alentours de Kiev: tenir les lignes de défense, échapper à l’artillerie, coordonner des contre-offensives… Outre des blindés, des chars ou de l’artillerie, l’armée ukrainienne a besoin de radars et de renseignement. Depuis le début de l’offensive, les États-Unis ont livré à leur allié 14 radars de contrebatterie, 4 radars antimortiers, 2 radars de surveillance aérienne. Les radars de contrebatterie permettent de déterminer l’origine de tirs et donc d’accélérer la riposte. Les capacités de surveillance de l’Otan grâce à ses avions Awacs ou à l’imagerie satellite offrent de précieuses indications sur les positions russes. La France pourrait, elle aussi, mettre au profit de l’Ukraine certaines de ces capacités aériennes avec l’envoi d’un patrouilleur maritime de Roumanie. Les minidrones tactiques jouent un rôle déterminant sur les lignes de front.

Si rien ne filtre sur le commandement ukrainien, les alliés assurent ne pas prendre part à l’élaboration de la tactique. Même si la réalité est probablement différente, la prudence est de mise puisque l’aide au commandement pourrait être un argument de cobelligérance. Les capitales européennes assurent donc laisser Kiev décider seul de ses objectifs. Alors certains commencent à s’inquiéter en regardant des cibles sur le territoire russe être frappées par des tirs. En se déplaçant en Russie, la guerre changerait encore de nature. Les Ukrainiens «n’ont pas d’armes britanniques qui pourraient faire cela», a assuré le ministre de la Défense britannique Ben Wallace jeudi dernier. Les Européens ne veulent pas non plus être accusés par le Kremlin de fournir des armes qui permettent de frapper la Russie.

Véhicules blindés, avions de chasse...

La liste des équipements déjà fournis par les 40 pays qui soutiennent l’Ukraine est impressionnante. Tous les États ont augmenté leur contribution pour fournir des armes lourdes: véhicules blindés, chars ou encore avions de chasse. La semaine dernière la Slovaquie a de nouveau suggéré qu’elle pourrait transférer à l’Ukraine certains de ses MiG-29 que les pilotes ukrainiens pourraient prendre en main immédiatement. En contrepartie et le temps que la flotte slovaque soit remplacée, la Pologne a promis d’assurer la protection de l’espace aérien de son voisin. De tous les pays impliqués, la France est la plus discrète. Paris tient secret la plupart des matériels qu’il fournit.

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Le risque de basculer dans le conflit est calculé au plus près, car si un État de l’Otan entre dans l’engrenage, tous suivront au titre de l’article 5 du traité. Les alliés «sont sur une ligne de crête entre un versant juridique et un versant politique», explique Olivier Schmitt, directeur des études de l’IHEDN et spécialiste des questions de défense. Juridiquement, la cobelligérance n’existe pas vraiment, seulement les «parties au conflit» qui emploient la force sur le terrain. Les alliés ne sont pas en guerre. «Mais politiquement, les Occidentaux soutiennent un camp de manière ouverte», ajoute-t-il. Ce jeu périlleux se déroule aussi dans le cadre de la dissuasion nucléaire, où chaque puissance protège ses intérêts vitaux.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 68e jour, la Russie continue à avancer, mais lentement, dans le Donbass à l'est du pays.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser, quoique lentement. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.

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Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la cité largement russophone, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.

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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées entre 40% et 60% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accentuée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Le 19 avril, les Russes ont malgré tout annoncé la prise de la ville de Kreminna. Et le 27 avril, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités, notamment Zavody, une partie de Velyka Komychouvakha, Zaritchné et Novotochkivské. Aucun de ces sites n'est stratégique en soi, mais leur prise traduit une percée vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.

En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré près de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur stock en la matière. Les Russes seront-ils bientôt à court de ces «munitions complexes» ? Le 19 mars, les Russes ont par ailleurs déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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Renaud Girard: «Atterrissage compliqué pour la Russie»

Renaud Girard

CHRONIQUE - Le discours de Vladimir Poutine pour commémorer la victoire de l’armée soviétique sur l’Allemagne nazie en 1945 puis la magnifique parade militaire devant les murailles du Kremlin avaient quelque chose de déconnecté de la réalité.

Dans son discours de la place Rouge du 9 mai 2022 pour commémorer la victoire de l’armée soviétique sur l’Allemagne nazie en 1945, Vladimir Poutine est resté politiquement sobre. Il n’a pas annoncé de mobilisation générale, ni d’annexion formelle par la Russie des deux républiques sécessionnistes du Donbass. C’est une bonne nouvelle car cela ne ferme pas les négociations de paix entre Russes et Ukrainiens.

Pour le public russe et international, Poutine a rappelé les raisons de son «opération militaire spéciale» contre l’Ukraine du 24 février. Selon lui, les Ukrainiens, équipés par l’Occident, s’apprêtaient à reconquérir par la force la Crimée et le Donbass, et même à se doter de l’arme nucléaire (à laquelle ils avaient renoncé en décembre 1994 en échange d’une garantie d’intégrité territoriale signée par la Russie, les États-Unis et l’Angleterre). Bref, il a expliqué avoir agi préventivement pour répondre à une menace réelle visant la Russie. Cette rhétorique justifiant les guerres préventives n’est pas neuve: ce fut celle des puissances anglo-saxonnes qui, en 2003, envahirent l’Irak, qui les menaçait, prétendaient-elles, de ses «armes de destruction massive».

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La Fête de la victoire du 9 Mai est la fête préférée de la nation russe. C’est l’hommage aux héros de la Grande Guerre patriotique ayant vaincu l’Allemagne nazie, célébré par toutes les familles russes. Poutine le sait et il a su présider dignement à cette fête.

Mais son discours puis la magnifique parade militaire devant les murailles du Kremlin avaient quelque chose de déconnecté de la réalité.

D’abord, les Occidentaux et les Ukrainiens n’ont jamais présenté un risque de sécurité pour la Russie qui justifiât une invasion militaire préventive - si ce n’est l’attractivité de leurs sociétés démocratiques pour la jeunesse russe.

Ensuite, on éprouvait un sentiment étrange devant un défilé qui mettait tant à l’honneur la hiérarchie militaire russe actuelle. N’y avait-il pas, dans cette forêt d’uniformes rutilants, couverts de décorations, des officiers ayant quelque chose à se reprocher dans la guerre d’Ukraine? Par exemple d’avoir abandonné à leur sort, dans leurs chars, sur la route de Kiev, de jeunes conscrits désorientés, dont beaucoup mourront carbonisés dans l’incendie de leurs blindés touchés par les missiles Javelin de la défense ukrainienne? Ou d’avoir laissé faire, sinon ordonné, des crimes contre les civils ukrainiens habitant les banlieues résidentielles de Kiev, occupées pendant le mois de mars?

Choqué que son armée ait été incapable de prendre Kiev en une semaine et de changer le régime ukrainien, Poutine n’a rien laissé transparaître de sa déception et a réorienté son narratif sur la protection de ses «frères» du Donbass.

Mais une fois que seront éteints les feux de la propagande victimaire, une fois qu’aura dégonflé le mythe d’un Occident cherchant à la tuer, l’atterrissage de la Russie dans le monde réel promet d’être compliqué. La difficulté sera politique, militaire, diplomatique, mais aussi et surtout économique.

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Politiquement, quelles seront les conséquences de la guerre? Si la nation ukrainienne n’existait pas, comme l’a écrit Poutine dans un texte de 2021, il a réussi à coup sûr à la faire exister en l’agressant. Rien de tel pour forger une nation qu’une résistance commune contre un envahisseur.

Si ce sont des considérations de sécurité nationale qui ont motivé Poutine, son «opération spéciale» aura en réalité considérablement renforcé la militarisation du flanc occidental de la Russie. L’Otan n’a jamais été aussi soudée, aussi prête à se défendre, aussi soumise à Washington. L’épisode afghan est oublié.

L’Ukraine a perdu Kherson et Marioupol, mais elle a résisté partout ailleurs. Grâce à une aide américaine sans précédent, et à l’expérience de ses soldats, elle va devenir un hérisson militaire inexpugnable.

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Diplomatiquement, la Russie avait noué en Europe des relations chaleureuses avec de nombreux grands pays, l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne. Combien de temps lui faudra-t-elle pour les renouer?

Économiquement, la Russie de Poutine avait fait le choix de la mondialisation. Elle avait noué des liens forts avec les Européens, qui investissaient massivement chez elle et qui lui importaient le tiers de leurs besoins en hydrocarbures. Elle faisait en volume peu de commerce avec les Américains, mais elle leur achetait tous les composants électroniques dont elle avait besoin pour son secteur high-tech. Les Chinois commerceront de plus en plus avec elle, mais avec le dessein de la vassaliser.

Pour une tocade militaire, Vladimir Poutine a balayé son propre travail de vingt ans. Il est aujourd’hui le perdant. Espérons que les dirigeants du G7 sauront assurer la sécurité de l’Ukraine, tout en trouvant le chemin d’une paix rapide, sans humiliation.

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Recueillir des histoires personnelles racontées à deux voix, tel est le principe de « Feux croisés », un podcast en six saisons, à écouter et réécouter sur le site dédié, Feuxcroises.com. Ce peut être l’histoire d’un couple percuté dans son bonheur par l’épreuve d’une maladie grave, ou celle de la perte d’enfants ; ce peut être un tandem amical ou amoureux, qui défait des normes aliénantes. Ils et elles sont potentiellement connus du grand public, et se présentent avec leurs patronymes. Ou bien, ils préfèrent rester dans un certain anonymat. Peu importe : seuls comptent ici les ressentis, les émotions qui affleurent à l’évocation d’un événement. Chaque premier épisode débute par un rapide autoportrait des deux protagonistes, qui se confient séparément à Julie Alibaux et Virginie Bioret, le duo de journalistes à l’origine du podcast. L’histoire de Mathieu et Anne-Sarah est particulièrement touchante. Depuis leur sixième dans un collège huppé de la capitale, ils n’ont cessé de se côtoyer, d’abord de loin, avec une méfiance du côté de Mathieu, puis intimement, dans une relation qui n’en demeure pas moins juste amicale. « On a vécu tous les deux la même expérience : Anne-Sarah avait honte de ses yeux, et honte de ne pas entendre. J’avais honte d’être pauvre, et j’avais honte d’être gay », se remémore Mathieu. Entre les deux s’établit alors une sorte de fascination mutuelle. Et c’est finalement ensemble qu’ils apprennent à se défendre contre les discriminations. Par ce procédé des récits croisés, on découvre une mise en relief subtile de la part respective du commun et du singulier dans la construction d’un témoignage partagé.

Podcast
L'Humanité

« Les salaires, premier levier pour le pouvoir d’achat »

Entretien

L’économiste Anne Eydoux détaille la politique fiscale et sociale du quinquennat Macron qui, en favorisant les plus aisés, a rendu particulièrement sensible la question du reste à vivre des plus pauvres.

Eugénie Barbezat

Anne Eydoux Maîtresse de conférences en économie au Cnam.

Membre des Économistes atterrés, Anne Eydoux analyse les mécanismes qui ont conduit à aggraver les difficultés de ceux qui en avaient déjà pour boucler les fins de mois.

Le pouvoir d’achat des Français a-t-il réellement baissé durant le quinquennat Macron ?

Il y a une divergence entre les statistiques et les perceptions. À l’approche de l’élection présidentielle, les statistiques de l’Insee, du Trésor ou de l’OFCE indiquaient une hausse moyenne du pouvoir d’achat par unité de consommation de l’ordre de 1 % par an, sur les cinq dernières années. Pourtant, les sondages révélaient que plus de la moitié de la population pensait que son pouvoir d’achat avait baissé durant le quinquennat, et que seuls les plus aisés avaient tiré leur épingle du jeu. Les mouvements sociaux, qu’il s’agisse des gilets jaunes ou des mobilisations contre la réforme des retraites, se sont fait l’écho de cette perception, sans réellement être entendus. Pour rappel, en décembre 2018, le président de la République annonçait une hausse du Smic de 100 euros par mois. Mais c’est la prime d’activité, une aide sociale, qui a augmenté, sans bénéficier à tous les salariés au Smic, notamment celles et ceux à temps partiel.

Comment expliquer ce paradoxe ?

En observant les effets redistributifs des mesures sociofiscales adoptées ces cinq dernières années, on constate que les réformes comme le prélèvement forfaitaire unique (ou flat tax) et la suppression de l’impôt sur la fortune ont bénéficié aux plus riches. Quelques mesures comme les baisses d’impôt sur le revenu ou la défiscalisation des heures supplémentaires ont amélioré le pouvoir d’achat de la classe moyenne. Mais le revenu disponible des 5 % les plus aisés a bien plus augmenté que celui des ménages médians. Quant aux plus modestes, ils ont bien moins profité des mesures sociofiscales du quinquennat. La hausse de la prime d’activité et de certains minima sociaux, ou encore de la prime énergie et du reste à charge zéro en santé, ne compense pas la perte de pouvoir d’achat qu’ils ont subie.

Quels ont été les facteurs de cette perte de pouvoir d’achat chez les plus pauvres ?

Les ménages en bas de l’échelle des revenus ont été affectés d’abord par le changement du mode de calcul des aides au logement qui a pesé surtout sur les jeunes actifs et sur les familles monoparentales. La hausse des taxes sur l’énergie et le tabac a touché les ménages ayant les budgets les plus contraints, notamment ceux qui doivent utiliser leur véhicule en zone rurale ou qui vivent dans un logement mal isolé. Enfin, et surtout, la réforme de l’assurance-chômage a entamé les revenus des chômeurs et des précaires. Une fois payés le loyer, les factures, etc., leur budget réellement disponible est souvent insuffisant pour boucler les fins de mois. L’effet de calendrier a été un facteur aggravant : des mesures en faveur des plus aisés ont été prises dès le début du quinquennat, tandis que les mesures pour le pouvoir d’achat des plus modestes ont été différées. La hausse des taxes sur le carburant et le tabac, ainsi que celle de la CSG ont précédé la suppression de la taxe d’habitation et des cotisations salariales d’assurance-chômage. Cette dernière mesure, présentée comme favorable au pouvoir d’achat, s’est finalement retournée contre les chômeurs : en fragilisant le système d’indemnisation, elle a permis au gouvernement d’imposer des mesures d’économie aux partenaires sociaux.

Quels seraient les leviers d’action les plus efficaces pour que les citoyens les plus modestes puissent vivre dignement ?

Le premier levier, ce sont les salaires. C’était une revendication des gilets jaunes, et la crise sanitaire a révélé que, parmi les travailleurs (et singulièrement les travailleuses) essentiels, beaucoup sont mal payés. Or, cela fait dix ans que le Smic n’a pas été revalorisé autrement que par son indexation automatique sur l’inflation. Le salaire minimum est maintenant plus élevé au Royaume-Uni qu’en France et il le sera bientôt en Allemagne. La revalorisation des minima sociaux est un deuxième levier : elle améliore directement le niveau de vie des plus pauvres. Depuis plus de trente ans, les minima sociaux ont très peu augmenté. Depuis 2017, ils se sont même dévalorisés par rapport au salaire minimum. Résultat : les ménages modestes n’ont plus de quoi finir le mois. Il est aujourd’hui essentiel de revaloriser ces aides au lieu de stigmatiser leurs bénéficiaires. Le blocage des prix est un troisième levier. Celui des loyers aurait un effet redistributif. Dans l’urgence, celui des prix de l’énergie ou des biens de première nécessité permettrait de protéger le pouvoir d’achat des plus précaires. Mais des mesures de plus long terme sont nécessaires pour assurer une transition écologique et sociale qui réduise la dépendance aux importations et permette le développement des énergies renouvelables à un prix abordable.

inflationSalaires et pouvoir d'achatpouvoir d'achatminima sociaux
Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro

John Timsit

Les tractations en vue des législatives au sein des partis politiques ont été traitées dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

À lire aussi«LR et le PS: la nouvelle fracture»

Pour le dix-septième numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Roland Cayrol, politologue. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Renaud Girard, Grand reporter et chroniqueur international au Figaro, de Cécile Crouzel, Rédactrice en chef adjointe au service Économie du Figaro, et de Carl Méeus, Rédacteur en chef au Figaro Magazine.

À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»

Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «L'extrême gauche est-elle devenue la gauche française ?», «Marine Le Pen a-t-elle raison de fermer la porte à Éric Zemmour ?» et «Pourquoi Emmanuel Macron veut-il la peau d'Édouard Philippe ?»

L'extrême gauche est-elle devenue la gauche française ?

Après les 21,95% obtenus par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle, les positions fermes de l'Insoumis sont-elles devenues monnaie courante à gauche ? Face à un Parti socialiste réduit à moins de 2% des suffrages alors qu'il a longtemps été le pivot central de ce camp-là, la radicalité de LFI a pris le pas depuis quelques années sur une autre ligne politique, plus modérée, plus centriste.

Marine Le Pen a-t-elle raison de fermer la porte à Éric Zemmour ?

Ce fut une fin de non-recevoir. Quelques minutes après l'annonce de la défaite de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron le 24 avril, Éric Zemmour a exhorté à l'ancienne prétendante du RN et à son parti de rejoindre une grande coalition du camp national face à celle de Jean-Luc Mélenchon et celle d'Emmanuel Macron en vue des législatives. Une main tendue qui n'a pas été saisie par le parti à la flamme, affirmant qu'il n'avait pas besoin de leur concurrent direct pour peser au Palais Bourbon.

Pourquoi Emmanuel Macron veut-il la peau d'Édouard Philippe ?

Réélu avec une large avance, le président de la République sait que sa succession commence à se jouer dès à présent. Avec un ancien premier ministre Édouard Philippe qui a un pouvoir de nuisance possible en cas de troupes à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron veut avoir les mains libres et n'hésite pas à ne pas inclure le parti du maire du Havre dans les discussions électorales au plus haut sommet de l'État. D'autant que les relations entre les deux hommes ne sont pas au beau fixe depuis plusieurs mois.

» Voir l'émission du mardi 3 mai :

Sondage: un début de second mandat plus compliqué que prévu pour Macron

BAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République au lendemain de sa réélection baisse de deux points.

Législatives 2022: Jean Lassalle pas candidat, son frère briguera sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques

L'agriculteur de 62 ans remplace l'ancien candidat à la présidentielle, qui ne se représente pas en raison d'une opération à cœur ouvert.

«Gilets jaunes» : le risque d'un retour «de blocages et de violences» existe, selon Manuel Valls

L'ancien premier ministre estime que la France est «un pays de rebelles» et que le risque d'une montée de la violence n'est pas à exclure dans les années à venir.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Le Figaro

Prix des billets d'avion : en dix ans, la plupart des destinations sont devenues plus accessibles au départ de l'Hexagone

Baptiste RENAUT

Les prix au départ de la France métropolitaine ont globalement diminué depuis 2010, principalement en raison du faible prix du pétrole et de la montée en puissance des compagnies low-cost. Les prix devraient désormais repartir à la hausse.

Les vacances approchent et de nombreux foyers vont choisir une destination de voyage et peut-être à réserver des billets d'avion si ce n'est déjà fait. Les prix pourraient alors peser dans le choix de la destination. Le comparateur de prix de billets d'avion Liligo a publié une étude sur l'évolution des prix des billets au départ de France métropolitaine depuis une dizaine d'années. Pour cela, Liligo a comparé les prix de 250 millions d'offres de billets entre 2010 et 2021. Quelles destinations ont vu leur prix au départ de France baisser ? Lesquelles sont au contraire devenues moins accessibles avec le temps ? Le Figaro fait le point.

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Ces dix dernières années, les prix des billets ont globalement diminué. Sur les vingt destinations les plus desservies depuis l'hexagone, dix-sept ont vu leur tarif baisser et trois l'ont vu augmenter.

Baisse du prix des vols vers l'Europe et l'Amérique du Nord

Premier constat : les prix baissent pour les billets à destination des grandes villes européennes, de l'Amérique du Nord et des Antilles. En une décennie, les prix des billets ont diminué pour les vols vers Montréal (-21%), New York (-20%), Los Angeles (-19%) ou encore Barcelone (-15%). Certaines capitales d'Outre-mer deviennent aussi plus accessibles avec une baisse pour Saint-Denis de La Réunion (-37%) et Fort-de-France (-21%). «Cette baisse générale est expliquée par le prix du pétrole, relativement faible jusqu'à maintenant», détaille Guillaume Rostand, porte-parole de Liligo. Les prix ont également été tirés vers le bas par la montée en puissance, dans les années 2010, des compagnies low-cost qui ont notamment investi le marché des long-courriers. Face à ces concurrents à bas prix, «les compagnies traditionnelles ont dû aligner leurs politiques tarifaires», explique Guillaume Rostand. Ainsi, le tarif moyen d'un vol vers Tel Aviv, que la compagnie low-cost Transavia a commencé à desservir au départ de la France en 2014, a chuté de 43% en dix ans, passant de 441 à 252 euros. De même, alors que le billet pour Londres se vendait en moyenne pour 161 euros en 2010, le prix est passé à moins de 79 euros en 2021, soit une baisse de 51%. Une variation qui s'explique aussi par la volonté des compagnies de concurrencer l'Eurostar, explique le porte-parole de Liligo. La capitale britannique se place ainsi en haut du palmarès des destinations ayant connu les plus fortes baisses de prix sur dix ans, devançant Corfou, en Grèce (-46%), et Tel Aviv.

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Afin de compenser ces prix bas qui leur sont imposés, les compagnies historiques ont parfois dû adopter les pratiques commerciales du low-cost. «Pour pouvoir présenter des prix d'appel agressifs, certaines compagnies font maintenant payer les bagages séparément», analyse Guillaume Rostand. Le prix final du voyage peut donc facilement dépasser celui affiché à la vente, comme pour les vols de la compagnie Air France Hop, filiale d'Air France spécialisée dans les court-courriers en Europe.

Les prix pour le bassin méditerranéen flambent

En moins grand nombre, les destinations du pourtour méditerranéen ont en revanche vu les prix de leurs billets flamber. Les tarifs ont grimpé pour Marrakech (+33%) et Istanbul (+18%) et au-delà Dubaï (+20%). Le palmarès des plus fortes hausses de prix est dominé par Antalya, en Turquie (+89%), Valence (+71%) et Fès (+50%). «La demande dépasse l'offre», décrypte Guillaume Rostand pour expliquer ces augmentations. Après le début des évènements du printemps arabe, au commencement des années 2010, de nombreux vacanciers français se sont reportés sur ces villes. «Antalya est devenue une destination à la mode et sa fréquentation a explosé», explique Guillaume Rostand.

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Des hausses des prix sont à attendre

Désormais, avec le retour de l'inflation et la hausse des prix du pétrole, une hausse générale des prix des billets est à attendre. Liligo rappelle que 25 à 40% du prix d'un billet est déterminé par le prix du baril. En raison des stocks de pétrole accumulés par les compagnies, «il y aura tout de même un délai de six à sept mois entre la hausse du prix du baril et les répercussions sur celui des billets», détaille Guillaume Rostand. «Si le prix du carburant est multiplié par deux et qu'il représente un tiers du coût de l'avion, le prix du billet devrait augmenter de 30%», confiait au journal Le Parisien Xavier Tytelman, consultant pour Starburst et spécialiste de l'économie du secteur aérien.

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Mobilisations. Un troisième tour revendicatif contre Macron

Actu

Partout, les manifestants ont exigé plus de justice sociale lors de ce 1er Mai marqué par une opposition frontale au président réélu et émaillé d’incidents.

Cécile RousseauClotilde MathieuLudovic Finez

« Emmanuel Macron, suppôt des patrons ! » En ce 1er Mai post-réélection, les slogans scandés depuis cinq ans sont toujours d’actualité. Quelque 50 000 personnes ont défilé à l’appel de la CGT, de l’Unsa, de la FSU et de Solidaires, mais aussi des organisations de jeunesse, dans les rues de Paris. À Lyon, ce sont entre 4 000 et 6 000 manifestants qui ont battu le pavé, plus que l’an dernier selon la CGT, qui comptabilisait 255 rassemblements en France. Dans la capitale, des incidents ont émaillé les début et fin de parcours de cette journée où se mêlaient revendications sociales et politiques. De son côté, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a adressé un message clair au locataire de l’Élysée : « Nos exigences sont toujours là sur l’augmentation du Smic et le refus de la retraite à 65 ans! » Sur ce projet de réforme, il estime qu’une journée d’action « est possible avant la rentrée ».

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Paris : le pouvoir d’achat dans toutes les têtes

En tête de cortège, un gilet jaune tentait de résumer le sentiment général sur une peluche géante : « Emmanuel Macron, je te déteste de tout mon cœur. » Sous les blouses blanches, la colère gronde aussi depuis un bon moment. Christine Huet, infirmière de bloc à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) et élue CGT, ne supporte plus ce système en bout de course : « Nous n’avons pas les budgets pour notre projet d’ouvrir 120 lits d’Ehpad et un centre de soins de suite et de réadaptation. Il reste difficile de recruter. Avec la renégociation des grilles salariales, certains collègues n’ont touché que 4,60 euros en plus par mois ! » Des services publics aux usines, le pouvoir d’achat est dans toutes les têtes. « Il y a un problème avec les salaires dans ce pays ! tacle Marc Darcy, élu CGT chez Stellantis à Poissy (Yvelines). Il faut reprendre le chemin des luttes pour obtenir des résultats ! Nous avions demandé 400 euros d’augmentation annuelle il y a deux ans, sans tenir compte de l’inflation. Au final, nous avons dû nous contenter de 40 euros brut. »

Choqué par le salaire astronomique du PDG Carlos Tavares (19 millions d’euros), il dénonce les milliards versés aux actionnaires « grâce aux cadences soutenues que nous avons fournies et au chômage partiel financé par l’État. Les élections ne sont pas finies mais nous devons aller chercher l’argent là où il est tout de suite ! » Du côté des métiers du soin, la solidarité intergénérationnelle joue à plein. Aide médico-psychologique retraitée, Anise le répète plusieurs fois : elle est venue en soutien à ses ex-collègues. « Je refuse de rester sur mon canapé tant que nos métiers ne sont pas reconnus et revalorisés ! » lance-t-elle. Sylvie, aide à domicile de 58 ans, chasuble FO sur le dos, réalise au quotidien des toilettes, pourtant non incluses dans son contrat, en plus de ses tâches de ménage et de courses.  « Je ne suis pas payée pour ça. Je cours partout dans Paris, je monte les escaliers et je soulève des gens. Je ne me vois pas faire ça jusqu’à 65 ans. Si nous ne sommes plus là, qui va s’occuper des personnes âgées et des personnes en situation de handicap ? »

Derrière la bannière de l’union syndicale Solidaires, des dizaines de sans-papiers employés par Chronopost à Alforville (Val-de-Marne) exigent toujours leur régularisation. Au bout de six mois de lutte, l’attente devient insoutenable pour Djibrirou : « Macron n’a jamais rien fait pour nous ! Il est temps de nous donner des papiers et de nous rendre notre dignité. »

Lille : à la recherche d’un relais politique pour les luttes

« Nous demandons l’annulation de la réforme de l’assurance-chômage et le retour à la retraite à 60 ans. » Parmi les 2 000 manifestants à Lille, Nathalie Renard, danseuse et comédienne, est venue avec des camarades du SFA-CGT (Syndicat français des artistes interprètes). Elle évoque les réalités du spectacle vivant : « Nos cachets sont bloqués. Dans la plupart des compagnies, on gagne la même chose qu’il y a quinze ans. » « Cela en décevra beaucoup si l’union ne se fait pas à gauche », conclut-elle, évoquant les législatives. « On espère une nouvelle majorité », confirme Corinne Veegaete, drapeau SUS santé sociaux à la main. Agent dans un établissement pour personnes handicapées, elle pointe la chute du pouvoir d’achat. Pour ses collègues, dont les salaires sont au ras des pâquerettes, mais aussi pour les usagers, dont l’allocation aux adultes handicapés (AAH) « n’est pas revalorisée ».

Même « espoir d’une majorité à gauche » chez Marie Bernyn et Sandrine Desmettre, chasubles de la CGT sur le dos, qui travaillent respectivement à la Carsat (Caisse d’assurance-retraite et de santé au travail) et dans le groupe de protection sociale Malakoff Humanis. « Il faut augmenter les salaires, les minima sociaux, les pensions et préserver les cotisations sociales, qui permettent de financer l’assurance-chômage, les retraites, la Sécurité sociale… Les services publics sont également au cœur des débats : hôpitaux, pompiers, écoles… » résument-elles.

Au démarrage du cortège, c’est d’ailleurs aux « camarades députés ou futurs députés » que s’est notamment adressé Stéphane Vonthron, de l’union locale CGT de Lille, face à un groupe fourni aux couleurs de l’Union populaire. « Nous avons besoin que nos revendications soient portées par la lutte mais aussi dans l’Hémicycle. Sans luttes syndicales, il n’y aurait pas eu les congés payés, la Sécurité sociale… » rappelle-t-il, insistant particulièrement sur la précarité des livreurs à vélo. « Le blocage des prix, l’augmentation du Smic, la baisse du temps de travail, oui, c’est toujours possible ! » embraye le député lillois FI Adrien Quatennens, quand le micro lui est passé, appelant à une « revanche dans les urnes en juin ».

« Aucune élection n’ira dans le sens du peuple. On veut une vraie révolution, obtenir par la rue le RIC (référendum d’initiative citoyenne), la justice fiscale, sociale et écologique ! » tranche de son côté Sylvain « Robespierre », à la tête d’un petit groupe de gilets jaunes. Il le reconnaît : les règlements de comptes internes sont sévères depuis l’élection de Macron face à Le Pen.

Saint-Nazaire : de nombreux combats dans les usines

L’horizon était toujours nuageux, ce dimanche, place de l’Amérique-latine à Saint-Nazaire, où 700 personnes se sont rassemblées face aux imposants blocs de béton de la base sous-marine. L’appel à la mobilisation lancé par les syndicats n’a guère fait mouche auprès des salariés. Seuls les plus militants étaient présents, déçus du niveau de mobilisation. « Les salariés sont désabusés », « dépités », « repliés sur eux-mêmes », même « s’il y a une prise de conscience des dangers que comporte la réélection d’Emmanuel Macron », en pointant notamment le recul de l’âge de la retraite à 65 ans, estiment Fabien Pouessel et Christophe Grigard, CGT territoriaux. En 2010, pointe un autre syndicaliste, « la place était noire de monde ». La séquence électorale n’a pas aidé, estiment-ils.

Dans les terres périphériques, où les usines s’étendent, comme à Donges, Montoir-de-Bretagne, le Rassemblement national est arrivé en tête aux premier et deuxième tours de l’élection présidentielle. Ceux qui votent « Marine » en parlent désormais « ouvertement », sans d’ailleurs penser « extrême droite », raconte Benoît. Face à sa montée, les responsables de l’union locale CGT souhaitent aller dans les entreprises, dans la perspective des élections législatives, faire campagne « sur les dangers du programme de Marine Le Pen », même si la tâche est « très compliquée ».

Cette place clairsemée où les interrogations sont nombreuses fait toutefois contraste avec ce que vit Karl, ouvrier chez Airbus. Dans son usine, les mouvements sur les salaires, mais aussi et surtout sur les conditions de travail se sont multipliés. Depuis le début de l’année, ce sont treize débrayages sur le site, avec à chaque fois 260 à 300 ouvriers « qui sortent », sur les 840 à statut, poursuit le délégué syndical.

Tout comme à la raffinerie Total de Donges, où les « cols bleus » ont tenu trois semaines en grève pour exiger l’embauche des intérimaires en production. Les luttes ruissellent. Dans de toutes petites entreprises sous-traitantes, « des salariés nous appellent pour savoir comment s’y prendre pour faire grève sur les salaires », affirme Sabine Bernard, cosecrétaire générale de la CGT locale. Autant de forces qui manquent ce dimanche. Sabine, Karl et tant d’autres restent optimistes et motivés. Les militants savent que pour « faire bouger », il faudra « énormément de travail de terrain ».

manifestations1er maisyndicatsréforme des retraites
Le Figaro

Nouvelles liaisons aériennes : les destinations inattendues de l'été

Pierre Morel

DÉCRYPTAGE - Résultat d'un délicat jeu de séduction entre compagnies, aéroports et offices de tourisme, plusieurs vols relient cette saison la France à des sites jusqu'alors mal desservis, voire pas du tout.

L'île grecque de Skiathos, Chypre, les îles Féroé, les Açores ou encore le ­Monténégro. Ensoleillées, confidentielles, sauvages ou culturelles, ces destinations ont un point commun : auparavant impossibles à rejoindre sans escale depuis la France, elles se voient reliées à l'Hexagone par de nouvelles lignes aériennes, avec Trans­avia, easyJet, Air Montenegro ou encore Atlantic Airways.

« Tout en renforçant les liaisons classiques, nous essayons de diversifier notre réseau en proposant des sites hors des sentiers battus », explique Nicolas Henin, directeur général adjoint de Transavia.

Tout en renforçant les liaisons classiques, nous essayons de diversifier notre réseau en proposant des sites hors des sentiers battus

Cette stratégie commerciale participe à une meilleure répartition des flux, dans l'intérêt à la fois des voyageurs, de l'environnement et des habitants tourmentés par le tourisme de masse. Mais investir dans une destination sans infrastructure touristique est un pari pour une compagnie aérienne.

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Un rôle déterminant

« Pour l'archipel des Açores, au Portugal, on a longtemps hésité. C'est un paradis pour les amateurs de randonnée, recherché pour sa nature, restée intacte. On a craint que l'absence d'hôtel soit un frein pour remplir nos avions. Mais nous avons discuté avec l'office de tourisme et cela nous a rassurés », poursuit Nicolas Henin. « Il y a un engouement pour les régions sauvages. Après avoir été cloîtrés chez eux, les gens recherchent les grands espaces, la nature et la déconnexion »,a ainsi plaidé Jean-Pierre Pinheiro, directeur de l'office de tourisme du Portugal en France.

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Le rôle de ces structures, plus connues comme sites d'accueil et de conseil des voyageurs, est déterminant. « On convainc les compagnies en vantant les atouts de notre territoire, confie Demy Voziki, directrice de l'office de tourisme de Grèce en France. Quand elles cherchent à étendre leur réseau, elles ne savent pas forcément où atterrir. On les aiguille vers ce qui correspond à leur positionnement – vol régulier, charter ou low cost –, mais aussi en fonction de nos besoins : faire en sorte de prolonger la saison touristique et proposer des régions moins connues en période de grande affluence. » Comme promouvoir l'archipel des Sporades plutôt que celui des Cyclades.

Les aéroports constituent le troisième acteur phare de ce développement. Eux cherchent à attirer les compagnies en déployant des politiques d'incitation commerciale (lire ci-dessous) et en vantant la qualité de leurs services. « Il est important que l'aéroport nous assure que nos opérations seront au standard attendu, affirme Olivier Piette, directeur du programme Air France. Accueil des passagers par le terminal, disponibilité des bornes d'enregistrement ou encore qualité de la desserte des bagages sont pris en compte.

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Mais l'ouverture d'une destination tient parfois du concours de circonstances. Le Covid a ainsi bouleversé la carte des routes aériennes en entraînant la suspension temporaire ou définitive de nombreuses lignes et la faillite de certaines compagnies. Or, le désistement d'une compagnie ouvre une brèche où d'autres s'engouffrent, comme à Skiathos, en Grèce, ou à Podgorica, au Monténégro.

Une fois la décision prise, compagnies, office de tourisme et aéroports s'associent pour une large campagne de promotion, à la fois auprès du grand public et des professionnels du tourisme. C'est ainsi que l'île de Skiathos, le 31 mars dernier, était élogieusement présentée par l'office de tourisme hellénique et par Transavia à l'hôtel InterContinental Paris le Grand, auprès d'un aréopage de journalistes et d'agences de voyages.

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Reste à déterminer la période de fonctionnement de la ligne en question. Le programme de vol est organisé sur deux saisons, l'été de mars à octobre, et l'hiver de novembre à mars. La plupart des routes annoncées pour l'été sont en principe suspendues une fois la saison passée. La compagnie peut aussi la maintenir si elle juge la fréquentation suffisante. C'est, finalement, le choix des voyageurs…

Skiathos, Grèce

Cette île des Sporades était reliée au Royaume-Uni jusqu'en 2019 par des vols opérés par Thomas Cook. Quelques mois après la faillite du géant du tourisme, la pandémie a empêché les autres compagnies de remplir le vide. Transavia profite de la reprise et opère la première liaison directe avec la France. En plus de ses nombreux hôtels, l'île séduit par ses 67 plages, son patrimoine architectural médiéval et ses étonnantes forêts de pin.

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Avec Transavia : deux vols par semaine depuis Paris les samedis et mercredis, jusqu'au 29 octobre. Compter 96 € pour un aller le 7 mai et un retour le 11 sans bagage en soute. Tél. : 08 92 05 88 88 ; transavia.com

Îles Féroé, Danemark

Lancée en juillet 2019, la première ligne reliant Paris aux îles Féroé a été interrompue l'année suivante par la pandémie. Impossible alors de rejoindre ce territoire autonome du Danemark sans transiter par Copenhague. Cette saison, Atlantic Airways ouvre de nouveau la porte d'entrée vers les 18 îles de cet archipel aux fjords rocailleux, villages de pêcheurs et vallées verdoyantes que traversent les moutons.

Avec Atlantic Airways : deux vols par semaine depuis Paris les lundis et jeudis, du 12 mai au 17 octobre. Compter 483 € pour un aller le 12 mai et un retour le 19 du mois avec un bagage en soute de 23 kg. Tél. : + 298 34 10 00 ; ­atlanticairways.com

Ponta Delgada, Açores

Sata Azores Airlines a ouvert la première ligne directe entre la France et l'archipel de l'Atlantique Nord en 2021. Cette année, Transavia vient concurrencer la compagnie portugaise. Exotique mais relativement peu éloignée, cette destination est plus que jamais accessible aux touristes français à la recherche d'ensoleillement, de grands espaces et de nature préservée.

Avec Sata Azores Airlines : trois vols par semaine depuis Paris les mardis, jeudis et samedis du 2 juin au 29 octobre. Compter 370 € pour un aller le 2 juin et un retour le 9 avec un bagage en soute de 23 kg. Tél. : + 351 296 209 720 ; azoresairlines.pt/fr

Avec Transavia : deux vols par semaine depuis Paris les mercredis et dimanches. Compter 283 € pour un aller le 8 mai et un retour le 15 sans bagage en soute.

Larnaca, Chypre

Depuis 2020, la compagnie WizzAir propose quelques vols vers la côte sud de Chypre depuis Beauvais. Transavia et easyJet décuplent la fréquence dès ce mois de mai. Les touristes atterrissent dans cette ville portuaire pour sa plage de sable blanc, ses cafés animés et son centre historique abritant notamment une église du IXe siècle. Le reste de l'île est accessible en moins de deux heures de voiture.

Avec easyJet : deux vols par semaine depuis Paris les mardis et samedis jusqu'au 29 octobre. Compter 179 € pour un aller le 10 mai et un retour le 17 sans bagage en soute. Tél. : 09 77 40 77 70 ; easyjet.com/fr

Avec Transavia : deux vols par semaine depuis Paris les mardis et samedis à partir du 9 juillet. Compter 408 € pour un aller le 9 juillet et un retour le 16 sans bagage en soute.

Podgorica, Monténégro

En 2020, Montenegro Airlines est victime de la crise sanitaire et fait faillite. Les vols entre la France et Podgorica sont interrompus. Deux ans plus tard, la nouvelle compagnie nationale, Air Montenegro, et Transavia proposent sept vols par semaine vers la capitale de ce pays des Balkans. L'occasion de découvrir un joyau méconnu où se mêlent influences ottomanes et slaves, des monastères médiévaux et des églises orthodoxes à flanc de montagne, ainsi qu'une Riviera prisée.

Avec Air Montenegro : quatre vols par semaine depuis Paris les mardis, jeudis, vendredis et samedis et un vol par semaine le samedi depuis Nantes et Lyon. Compter 186 € pour un aller le 6 mai et un retour le 13 avec un bagage en soute de 23 kg. Airmontenegro.com/en

Avec Transavia : un vol par semaine depuis Paris le samedi. Compter 164 € pour un aller le 7 mai et un retour le 14 sans bagage en soute.

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Le Figaro

Assurance auto : la vignette verte sur le pare-brise pourrait bientôt disparaître

Laetitia Lienhard

La fédération des compagnies d'assurances milite pour sa suppression. Des discussions sont en cours avec le gouvernement mais la décision ne devrait pas être prise avant la fin de l'été.

Devenue incontournable sur le pare-brise de chaque voiture française, l'attestation d'assurance sous forme de vignette verte pourrait bientôt disparaître. C'est en tout cas le souhait de France Assureurs, fédération de 247 compagnies d'assurances. Des discussions sont en cours avec les ministères de l'Intérieur et de l'Économie.

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Pourquoi la carte verte pourrait-elle bientôt disparaître ?

«Cette mesure, de niveau réglementaire, nécessite un décret du Gouvernement. Nous y travaillons avec eux. Aujourd'hui, nos discussions avec les pouvoirs publics nous laissent à penser que le projet est en bonne voie. Nous sommes aux côtés des ministères de l'Économie et de l'Intérieur pour participer à sa mise en œuvre », assure Florence Lustman, présidente de France Assureurs.

Un arbitrage qui devra cependant attendre le remaniement et la fin de l'été. « C'est une décision qui appartiendra au prochain gouvernement, avec une décision qui pourrait raisonnablement être prise à la rentrée post-trêve estivale », explique-t-on du côté de Bercy.

La fédération des compagnies d'assurances, militant pour cette suppression depuis déjà plusieurs années, avance plusieurs arguments : « Avec le Fichier des Véhicules Assurés (FVA), nous disposons d'un outil numérique fiable à plus de 99% qui permet de lutter efficacement contre la non-assurance », met en avant la présidente.

Les informations présentes sur la vignette verte sont effectivement déjà présentes dans ce fichier qui a été créé en 2016, par les compagnies d'assurances elles-mêmes, afin de lutter contre les fraudeurs qui falsifient les certificats d'assurance. Chaque compagnie doit y inscrire tout nouveau véhicule assuré, dans un délai de 72 heures. Les forces de l'ordre y ont accès depuis 2019.

50 millions d'attestations imprimés chaque année

À cela s'ajoute un argument écologique et de simplicité. « La disparition des documents papier permettrait également de contribuer à la transition écologique : 50 millions de documents n'auraient plus besoin d'être imprimés ni expédiés. Et cela simplifierait la vie des Français ! », argue Florence Lustman, présidente de France Assureurs.

Ce macaron vert est, en effet, renouvelé chaque année par courrier et les usagers doivent le changer sur leur pare-brise.

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Sur ce point, Bercy souhaite tout de même s'assurer des réels bienfaits que pourrait engendrer cette nouvelle disposition. « Sur la simplicité, il s'agit de s'assurer qu'en dématérialisant on mette en place un système électronique extrêmement simple d'utilisation. Il ne faudrait pas se retrouver avec un système électronique réclamant davantage de formalités que le système papier », revendique le ministère de l'Économie.

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L'Humanité

Mobilisation. 1er Mai, première réponse sociale à Macron

Événement

Une semaine après la réélection du président, le 1er Mai va prendre une coloration particulière. Les syndicats veulent lancer le début de la riposte dans la rue, face à un locataire de l’Élysée qui promet des lendemains très libéraux. Décryptage

Cyprien BogandaClotilde Mathieu

Un peu désuète, l’expression n’a jamais semblé aussi anachronique. « L’état de grâce », sorte de lune de miel supposée unir le dirigeant fraîchement intronisé avec les citoyens, n’aura même pas duré le temps d’une soirée. Président mal élu et déjà contesté, Emmanuel Macron va peut-être ressouder à ses dépens une forme d’unité syndicale, en accumulant des réformes très décriées : le recul de l’âge de départ à la retraite est ainsi dénoncé aussi bien par la CGT que par la CFDT, dont le dirigeant, Laurent Berger, évoque une mesure « injuste » et « brutale ». Ce dimanche 1er mai, les syndicats veulent sonner le début de la riposte, autour de mots d’ordre sociaux et politiques (lire aussi l’encadré page 4). « La meilleure réponse à apporter (à Emmanuel Macron) se trouve dans la rue, en intensifiant les mobilisations sur les questions sociales qui se sont imposées malgré tout dans cette présidentielle », prévient Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

Philippe Martinez : « Il n’y aura pas d’état de grâce »

1. Retraites, une réforme rejetée en bloc

Le président-candidat a cherché à rassurer sur sa gauche, en promettant qu’il réformerait dans la « concertation ». Las ! Le lendemain de sa réélection, son ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, ne fermait pas la porte à l’utilisation du 49-3 pour entériner l’une des réformes les plus explosives de son nouveau quinquennat, celle des retraites. De 62 ans aujourd’hui, l’âge de départ passerait à 64 ans vers 2027 (donc à la fin du quinquennat), avant d’être porté ensuite à 65 ans après une mystérieuse étape de « revoyure ». Pour les syndicats, c’est niet. « Nous considérons que cette réforme ne répond en rien à une nécessité incontournable », nous confiait Yves Veyrier, secrétaire général de FO, en début de semaine.

Les illusions de Macron

Pour Régis Mezzasalma, conseiller confédéral sur les retraites à la CGT, les deux mesures censées atténuer le choc – le maintien du dispositif « carrières longues », permettant à certains assurés de partir plus tôt, et la prise en compte de la pénibilité – ne constituent pas des contreparties acceptables. « Aujourd’hui, le dispositif “carrières longues” relève de plus en plus de la chimère : ses critères sont très restrictifs et les avantages peu généreux. Cela ne concerne que des gens justifiant d’une année de cotisation complète avant 20 ans, qui ont donc commencé à travailler extrêmement tôt. En comptant 43 annuités (désormais nécessaires pour partir à taux plein – NDLR), cela fait partir à 62 ans… »

Quant à la prise en compte de la pénibilité promise par Emmanuel Macron, le syndicaliste demande à voir, mais critique la philosophie de la mesure : « Au lieu d’œuvrer à l’amélioration des conditions de travail en amont, on persiste dans une logique de réparation des dégâts en fin de carrière. » Reste à savoir si les syndicats, aujourd’hui opposés au principe même de la réforme, sauront faire front le cas échéant… Ils pourront en tout cas s’appuyer sur une opinion publique opposée, à 69 %, au recul de l’âge de départ, selon un sondage d’Elabe de mars 2022.

2. Les plus précaires pris pour cibles

Emmanuel Macron s’acharne à stigmatiser les chômeurs et les plus précaires, au nom d’une relecture punitive du contrat social selon laquelle les « devoirs » passeraient « avant les droits ». Sa proposition de conditionner le RSA à des heures de travail hebdomadaire plaît à la droite mais hérisse les syndicats. Même chose pour sa volonté d’accentuer la pression sur les chômeurs. « D’ici à la fin de l’année, nous allons devoir renégocier une convention d’assurance-chômage, rappelle Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO. Mais, depuis 2018, la loi prévoit que les syndicats doivent s’inscrire dans une lettre de cadrage du premier ministre : nous aurons très peu de latitude pour revenir, par exemple, sur la réforme restreignant l’accès aux indemnités chômage (entrée en vigueur fin 2021 – NDLR). On risque d’avoir droit à un nouveau tour de vis sur les chômeurs, pour les contraindre à accepter n’importe quel boulot… »

Le nouveau président a également l’intention de transformer Pôle emploi en un organisme nommé France Travail, avec la création d’un guichet unique réunissant les compétences de Pôle emploi, des communes et autres missions locales. « On se demande quelle forme cette fusion prendrait, s’inquiète Francine Royon, de la CGT Pôle emploi. Une chose est sûre : cette transformation est guidée par une volonté de réaliser des économies à tout prix, ce qui n’est jamais une bonne chose. La fusion de l’ANPE et des Assedic, décidée par Nicolas Sarkozy dans un souci de “simplification” (en 2008 – NDLR), a abouti à une dégradation de la qualité du service et des conditions de travail… »

Président mal élu et déjà contesté, Emmanuel Macron va peut-être ressouder à ses dépens une forme d'unité syndicale, par des réformes très décriées. 

3. Les salaires dans toutes les têtes

Chez les salariés, la colère suit la courbe des prix. Les annonces d’Emmanuel Macron au fil de sa campagne ont attisé la contestation sociale. Le chèque alimentaire n’a toujours pas de montant et la prime inflation s’est évaporée aussi vite qu’un plein d’essence. Les Français attendent toujours la réindexation des pensions de retraite à l’inflation ou le dégel du point d’indice des fonctionnaires. D’autant qu’aucun coup de pouce au Smic n’est envisagé.

Sur le terrain, la colère gronde toujours. Dans l’agro­alimentaire, la CGT engrange les victoires sur les salaires, où les augmentations arrachées se situent en moyenne autour de 5 %. En ce moment, les actions se multiplient chez Danone, Évian, Badoit ou Volvic. Pour tenter d’apaiser ce climat social tendu, les patrons prennent exemple sur le gouvernement et multiplient les primes. À l’image du groupe Nestlé, qui a proposé aux syndicats une hausse de 2,3 % à laquelle s’ajoute un « abondement » de 850 euros à l’intéressement, permettant de faire gonfler l’enveloppe jusqu’à 2 000 euros.

D’autres préfèrent jouer la montre, en envoyant les CRS sur les piquets de grève. Chez RTE, dans les établissements de maintenance, les salariés débrayent depuis dix semaines. « À Lyon, l’arrêt de travail est de deux heures par jour », raconte le délégué syndical CGT Francis Casanova. Avec un salaire minimum de branche à seulement 30 euros au-dessus du Smic pour ces métiers très techniques, la proposition d’une revalorisation salariale de « 0,3 % » pour 2022 a fait descendre les techniciens de leurs poteaux. D’autant que le résultat net de l’entreprise, de 661 millions d’euros, est « pompé à 60 % par les actionnaires », lance le syndicaliste.

4. Un big bang pour les fonctionnaires

La poursuite de la réforme de la fonction publique inquiète les fonctionnaires. Le dégel du point d’indice ne va pas refroidir le climat. Attendu « avant l’été », celui-ci devrait être loin des attentes syndicales, qui prônent une hausse de 10 %. « Depuis 2011, la hausse des prix est supérieure à 13 %. Depuis le début du quinquennat actuel, elle est de l’ordre de 7,5 %. En juin 2022, les prévisions évoquent une inflation proche de 6 % sur un an. Il s’agit donc, à la fois, de rattraper, mais aussi d’anticiper », rappelle l’Unsa dans son communiqué.

Durant l’entre-deux-tours, le président de la République a annoncé vouloir « faire une réforme complète des grilles et de l’organisation » de la fonction publique, en indiquant qu’une partie de la rémunération se ferait au « mérite ». Car, a-t-il argumenté, « le système en catégories C, B et A a beaucoup de rigidités ». Une réforme dangereuse pour la représentante de la CGT, Céline Verzeletti, qui n’est toutefois pas opposée à « revoir la grille » sur la « question de l’égalité femme-homme » avec des « métiers fortement féminisés » du social, de la santé, de l’éducation, où les femmes se retrouvent dans les mêmes catégories, mais avec des grilles de rémunération différentes. En revanche, poursuit-elle, « les différentes catégories correspondent à la reconnaissance de nos qualifications ». Le risque pour les fonctionnaires est de se retrouver dans la même situation que les salariés du privé, où « les blocs de compétences n’ont rien à voir avec les diplômes », et d’exacerber encore plus les inégalités.

1er maisyndicatsmobilisationsréforme des retraites
Le Figaro

Dans quel jeu diplomatique s’est engagé le royaume du Maroc?

Julie Chaudier

DÉCRYPTAGE - En froid avec Madrid et à couteaux tirés avec Alger, Rabat, qui demeure sur ses gardes face à Paris, est obnubilé par le sort du Sahara occidental.

Le Maroc en a eu assez. Près de dix ans après avoir formulé son plan d’autonomie pour le Sahara sans obtenir la reconnaissance internationale de sa souveraineté sur ce territoire disputé aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, le royaume a radicalement changé de stratégie. Plutôt que de poursuivre son lobbying au sein des Nations unies, où le dossier achoppe sur l’impossible organisation d’un référendum, le Maroc se détourne ostensiblement de ses alliés traditionnels, trop timorés à son goût, et cherche de nouveaux soutiens à partir de 2016.

En décembre 2020, Donald Trump propose soudainement d’échanger la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental contre le rétablissement des relations diplomatiques du Maroc avec Israël. Au même moment, les accords de libre-échange du Maroc avec l’Union européenne appliqués au Sahara occidental sont dangereusement contestés par le Polisario devant la justice européenne. En dépit du légalisme européen, le Maroc pense alors que son vœu le plus cher est à portée de main. Il s’imagine que tous ses alliés vont emboîter le pas des États-Unis.

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Terriblement déçu par leur mutisme, il entame alors plusieurs bras de fer, avec l’Allemagne, puis l’Espagne, et hausse le ton face à l’Algérie, frère ennemi et premier soutien du Polisario. L’Allemagne cède la première en décembre 2021: elle qualifie le plan d’autonomie marocain «d’importante contribution» à la résolution du conflit. L’Espagne suit en mars 2022: elle considère désormais le plan marocain comme «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend». «Le Maroc attend désormais de ses partenaires plus de cohérence: ils ne peuvent plus entretenir une relation commerciale avec le Maroc sans sortir de l’ambiguïté sur le Sahara », explique Abdelmalek Alaloui, président du think-tank Institut marocain d’intelligence stratégique.

• L’Espagne et le Maroc sont-ils totalement réconciliés?

L’annonce de la réouverture des frontières maritimes entre le Maroc et l’Espagne, fermées officiellement au nom de la pandémie depuis deux ans, a immédiatement suivi le changement de position de l’Espagne sur le conflit au Sahara occidental. En dépit de cette réconciliation, le Maroc ne semble pas prêt à revenir aux accords qui prévalaient avant la crise.

Les frontières de Ceuta et de Melilla, les deux enclaves sur son territoire, sont notamment toujours fermées. D’abord le Maroc a mis un terme définitif au commerce clandestin transfrontalier, qui s’opérait à dos de femmes et d’hommes. Plus globalement, «il veut repolariser les flux de marchandises, mais également de passagers, sur son territoire via Tanger Med et Nador», selon David Goeury, géographe, chercheur à la Sorbonne et spécialiste du Maroc, alors que le statut de villes franches de Ceuta et Melilla attirait jusqu’ici ces flux vers les deux enclaves.

Le Maroc a également modifié en mars 2020 ses lois fixant les limites de sa zone économique exclusive à 200 miles marins le long des côtes du Sahara occidental. Or, elles chevauchent ainsi en partie les eaux territoriales espagnoles aux Canaries. Le 26 avril, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a annoncé que la commission hispano-marocaine sur la délimitation des espaces maritimes se réunirait «prochainement», alors qu’elle ne s’est pas réunie depuis quinze ans. Preuve que le Maroc a fait de la reconnaissance espagnole de son plan d’autonomie un préalable à la discussion des points de tension, et non une contrepartie immédiate. C’est ainsi tout la relation Maroc-Espagne qui est aujourd’hui sur la table. Tout semble négociable.

• De quelle nature est le conflit entre le Maroc et l’Algérie?

La réconciliation entre le Maroc et l’Espagne s’est faite sur le dos du Polisario et de l’Algérie. Moins de 24 heures après la déclaration de soutien du gouvernement espagnol au plan d’autonomie marocain, Alger a rappelé son ambassadeur en Espagne, Saïd Moussi. Une marche de plus dans la dangereuse escalade des tensions entre les deux voisins maghrébins. Fin août 2021, l’Algérie avait déjà rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, «à cause des déclarations du représentant du royaume auprès des Nations unies sur le droit à l’autodétermination du peuple kabyle et la visite du ministre des Affaires étrangères israélien au Maroc», rappelle Yahia Zoubir, chercheur à l’Observatoire universitaire international sur le Sahara occidental de l’université Paris-Descartes.

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Le Sahara occidental est au cœur du conflit entre les deux pays. Le roi du Maroc a beau renouveler officiellement son «engagement en faveur de la recherche d’une solution pacifique», il peine à convaincre. En un an, Alger, premier soutien du Polisario, a accusé à plusieurs reprises le Maroc d’avoir effectué des frappes aériennes ciblées dans la région de Bir Lahlou, à la frontière entre la Mauritanie et le Sahara occidental. Le royaume ne nie pas, mais reste silencieux, tandis que l’Algérie tente d’impliquer la communauté internationale. Dans un communiqué, mi-avril, le ministère algérien des Affaires étrangères dénonce «des pratiques belliqueuses qui s’apparentent à des actes répétitifs de terrorisme d’État». Alger met en garde contre des «risques sérieux de dérives régionales potentiellement périlleuses».

• Les gazoducs, la nouvelle arme diplomatique?

Dans son affrontement avec le Maroc, l’Algérie emploie également l’arme du gaz. Après avoir rompu ses relations diplomatiques en août avec le Maroc, elle a fait de la fermeture, en octobre dernier, du gazoduc Pedro Duran Farell (GME) qui relie ses champs gaziers à l’Espagne, une décision de rétorsion emblématique contre le Maroc. Le gazoduc approvisionnait jusque-là plusieurs sites industriels marocains en gaz, contre un paiement en nature de la redevance, due au titre de la traversée du territoire marocain. En réalité, cette fermeture est intervenue alors que l’Algérie avait de moins en moins besoin de ce pipeline depuis l’ouverture, en 2011, de Medgaz, le gazoduc direct la reliant à l’Espagne, et alors que ses capacités d’exportation ont tendance à se réduire.

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L’Algérie n’en reste pas moins le premier fournisseur de gaz de l’Espagne, loin devant le Nigeria. Aussi, lorsque Madrid a annoncé officiellement, le 27 avril, son intention d’utiliser en sens inverse ce même gazoduc pour approvisionner les usines marocaines en gaz naturel, l’Algérie a-t-elle aussitôt menacé de rompre son contrat avec les Espagnols, si la destination du «gaz naturel algérien (livré) à l’Espagne» était «autre que celle prévue dans les contrats». L’Espagne a immédiatement assuré qu’il n’en serait rien.

Dans le contexte de la guerre en Ukraine, le gaz est ainsi devenu une arme diplomatique dans la région. Le Maroc joue également sa propre carte: le projet de gazoduc Nigeria-Maroc de 7000 km, prolongeable vers l’Europe via l’Espagne. La société australienne Worley a ainsi opportunément annoncé, le 26 avril, avoir été choisie pour réaliser une étude d’ingénierie et de conception préliminaire. Le projet est une chimère, selon les experts du secteur, mais il vient positionner le Maroc comme une alternative théorique au gaz algérien.

• Le Maroc et la France sont-ils fâchés?

Le Maroc tape du poing sur la table régionale, et le bruit qu’il produit contraste avec le silence poli qui règne depuis quelques années sur sa relation avec la France. Fin septembre dernier, le gouvernement français a même annoncé qu’il allait réduire de moitié le nombre de visas accordés aux Marocains, en réponse aux refus du Maroc de réadmettre des migrants en situation irrégulière qui lui sont présentés comme Marocains. Rabat a d’autant plus mal vécu cette annonce qu’elle attendait beaucoup de la France, son premier allié sur la question du Sahara occidental. «Aujourd’hui, nous sommes tout à fait fondés à attendre de nos partenaires qu’ils formulent des positions autrement plus audacieuses et plus nettes au sujet de l’intégrité territoriale du royaume», a très clairement exprimé le roi, dans un discours en novembre dernier. La France s’est pourtant contentée, après la déclaration de soutien de l’Espagne au plan d’autonomie du Maroc, de rappeler sa position «constante», qualifiant ce plan «de base de discussion sérieuse et crédible».

«Pour obtenir un rendez-vous, il a fallu que j’appelle trois fois le roi du Maroc», se plaignait récemment le président français, Emmanuel Macron, selon Corinne Lhaïk et Éric Mandonnet dans leur livre La nuit tombe deux fois. «Macron n’a pas la fibre marocaine d’un Chirac ou de Sarkozy, estime l’historien spécialiste du Maghreb Pierre Vermeren. Il y a une froideur inhabituelle dans cette relation particulière. Une distance s’est créée. La nouvelle génération de diplomates n’a pas la familiarité et la sympathie d’autrefois pour le Maroc.»

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L'Humanité

Le gouvernement met le Cnes sur une orbite néolibérale

Reportage

Les personnels du Centre national d’études spatiales ont cessé le travail ce jeudi. Ils revendiquent un rattrapage du pouvoir d’achat et refusent de voir l’agence publique abandonner ses missions au profit du secteur privé.

Bruno Vincens

Toulouse (Haute-Garonne), correspondance.

Les grèves sont rares au Centre national d’études spatiales (Cnes). Pourtant ce jeudi après-midi, suite aux assemblées générales de la semaine dernière, les personnels de cet organisme scientifique ont cessé le travail sur les sites de Toulouse, Paris et Kourou, en Guyane. À Toulouse près de cinq cents salariés étaient rassemblés devant l’une des entrées du Cnes. Six syndicats ont lancé cet appel à la mobilisation (1). Avec pour objectif une augmentation des salaires de 5 % dès cette année pour compenser les « 5 % de pouvoir d’achat perdus en cinq ans », explique Julien Anxionnat (CFDT), ingénieur à Toulouse. Selon l’intersyndicale, la direction ne proposerait en 2022 qu’une hausse moyenne de 2,4 %, mais avec une part variable fixée « au mérite ». Pour Damien Desroches (CGT), lui aussi ingénieur, « la compression des salaires fait partie de la stratégie de la direction pour rendre le Cnes moins attractif et réduire les effectifs ». Ceux-ci connaissent déjà une érosion et s’établissent à 2 300 salariés, dont 1 600 à Toulouse. Le personnel est composé à 90 % de cadres et ingénieurs.

Cette mobilisation, cependant, ne se réduit pas à des revendications salariales. La mission fondamentale du Cnes semble en effet chamboulée alors que le gouvernement et la direction ont validé aujourd’hui un contrat d’objectif et de performance (COP) qui, pour les cinq ans à venir, éloigne l’agence publique de son cœur de métier.

« Le rôle du Cnes est d’être une agence technique qui conduit la politique spatiale », rappelle Damien Desroches. Sauf que le gouvernement entend placer l’organisme sur une orbite néolibérale : pour appliquer des programmes le Cnes distribuerait toujours plus d’argent public à des industriels privés et les contrôlerait toujours moins. « On veut faire du Cnes une simple agence de paiement », s’insurge le syndicaliste CGT. Un changement significatif : le ministère de l’Économie est devenu la principale tutelle, reléguant le ministère de la Recherche au second plan. « Les aspects scientifiques sont très peu présents dans le COP, dénonce Damien Desroches. Le Cnes est dépossédé de sa mission et c’est compliqué pour les salariés car il n’y a aucune justification de la part de la direction. » Julien Anxionnat ajoute : « Nous sommes atterrés par le mépris renvoyé par les ministères de tutelle ».

Selon les syndicats, le COP prévoit de distribuer 1,5 milliard à des start-up… qui n’ont pas encore été créées pour beaucoup d’entre elles. D’où ce cri d’un salarié lors d’une assemblée générale : « On va arroser le désert en espérant voir pousser des licornes (2) ! » Julien Anxionnat explique l’intention des salariés de réécrire le COP, « avec cette fois l’intention de développer l’expertise du Cnes ».

Le malaise est tel dans l’agence publique qu’une partie des chefs de service résistent aux consignes venues de la direction. Pour Damien Desroches, « on nous demande de faire de l’espace quelque chose de rentable ».

conquête spatialecnesSalaires et pouvoir d'achatfonction publique
Le Figaro

Covid-19 : 133 morts en 24 heures, 1380 patients en soins critiques

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Le chef de l'opposition britannique promet de démissionner en cas d'infractions aux règles sanitaires, Pékin adopte de nouvelles restrictions, le Laos abandonne les restrictions d'entrée pour les touristes vaccinés... Le Figaro fait le point ce lundi 9 mai sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.

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133 morts en 24 heures, 1380 patients en soins critiques

133 personnes sont mortes du Covid-19 ces dernières 24 heures, selon le bilan quotidien de Santé publique France ce lundi 9 mai. 20.835 malades sont actuellement hospitalisés (contre 20.939 dimanche), dont 1029 arrivés ce jour. 1380 patients sont traités en services de soins critiques. 7354 nouveaux cas ont été détectés.

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«Beergate » : le chef du Labour britannique promet de démissionner en cas d'amende pour infraction aux règles anti-Covid

Le chef de l'opposition britannique Keir Starmer, accusé d'infraction aux règles anti-Covid lors d'un déplacement de campagne il y a un an, s'est engagé lundi à démissionner s'il recevait une amende comme le premier ministre Boris Johnson.

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«Je suis absolument clair sur le fait qu'aucune loi n'a été violée», a martelé devant la presse le chef du Labour, qui n'a cessé d'appeler Boris Johnson à la démission ces dernières semaines et se trouve désormais lui-même visé par une enquête de la police pour le «beergate», ces currys et bières partagés avec son équipe un soir de campagne dans le nord-est de l'Angleterre.

» VOIR AUSSI - La pandémie de Covid-19 avait fait entre 13 et 17 millions de morts à la fin 2021, selon l'OMS

Nouvelles restrictions à Pékin, aux airs de ville fantôme

Des millions de Pékinois travaillent à domicile lundi à la suite d'un nouveau tour de vis anti-Covid, donnant à la capitale chinoise de 22 millions d'habitants des allures de ville fantôme.

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La Chine est confrontée depuis deux mois à sa pire vague épidémique depuis la flambée initiale du début 2020. Même si les chiffres de contamination restent minimes à l'échelle mondiale, les autorités appliquent strictement leur politique du zéro Covid et confinent des villes entières dès l'apparition de quelques cas. Après Shanghai, la ville la plus peuplée du pays confinée depuis début avril, Pékin fait depuis une semaine l'objet de restrictions aux déplacements et de nombreux lieux publics (restaurants, cafés, salles de sport, gymnases...) sont fermés.

Lundi, les autorités ont limité strictement l'accès aux services non essentiels dans le district de Chaoyang, le plus actif et le plus peuplé de la capitale, où certaines entreprises doivent limiter à 5% leur effectif normal. Résultat, beaucoup de salariés sont contraints au télétravail. Le quartier commercial très animé de Sanlitun, dans l'est de Pékin, était désert lundi matin. La boutique Apple, habituellement très achalandée, a reçu l'ordre de fermer ses portes quelques minutes après l'ouverture.

Pékin a annoncé lundi 49 nouveaux cas de contamination pour les dernières 24 heures. La situation sanitaire dans la capitale est «grave et compliquée», a relevé devant la presse un responsable de la ville, Xu Hejian, appelant les habitants à ne pas quitter Pékin, sauf raison impérieuse. Des tests de dépistage de moins de 48h seront par ailleurs exigés pour entrer dans les lieux publics, notamment les supermarchés, ainsi dans les immeubles de bureaux.

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Chine : le Covid entraîne un tassement des exportations inédit depuis 2020

Au plus bas: les exportations de la Chine ont connu en avril un tassement inédit depuis 2020, sur fond de confinement de Shanghai qui pénalise lourdement l'activité et de durcissement des restrictions sanitaires à Pékin. Depuis deux ans, les exportations chinoises profitaient largement des besoins du reste du monde en produits de protection contre le Covid-19, comme les masques, ou en matériel pour le télétravail. Mais cette demande est en repli.

À lire aussiLa Chine dans le piège du «zéro Covid»

Le géant asiatique fait par ailleurs face ces dernières semaines à sa pire flambée épidémique de toute la pandémie: des millions d'habitants ont notamment été confinés à la hâte fin mars à Shanghai, la capitale économique. Ces restrictions se poursuivent et mettent à rude épreuve les chaînes d'approvisionnement: la métropole portuaire est un point d'entrée et de sortie important des marchandises en Chine.

Résultat, la Chine a dévoilé lundi des chiffres du commerce en demi-teinte pour avril. Le mois dernier, les exportations de la Chine ont progressé à leur rythme le plus faible depuis près de deux ans (+3,9%). Des analystes interrogés par l'agence Bloomberg s'attendaient à un tassement plus prononcé (+2,7%), après une hausse de 14,7% sur un an en mars. Il s'agit pour les exportations chinoises de leur pire performance depuis juin 2020 (+0,5%). Quant aux importations de la Chine, elles ont connu une croissance nulle sur un an en avril. Ce rythme est toutefois meilleur que celui de mars (-0,1%) et bien supérieur aux attentes d'analystes (-3%).

Le Laos abandonne les restrictions d'entrée pour les touristes vaccinés

Le Laos abandonnera ses restrictions aux frontières pour les touristes entièrement vaccinés à partir de lundi, après une baisse des infections et des décès liés coronavirus, ont déclaré de hauts responsables.

À lire aussiOù peut-on voyager ? Notre carte des pays ouverts et des restrictions pour les touristes français

La vice-ministre et chef adjointe du bureau du premier ministre, Thipphakone Chanthavongsa, a déclaré samedi que les recommandations d'experts sur l'entrée dans le pays et la détente des restrictions pour les locaux avaient été approuvées. «Le gouvernement considère qu'il est temps de développer l'économie», a-t-elle déclaré.

Les mesures d'assouplissement prévoient la réouverture des points de contrôle internationaux aux citoyens laotiens et aux étrangers, à condition qu'ils soient entièrement vaccinés. Les visiteurs non vaccinés devront présenter un test antigénique rapide délivré dans les 48 heures suivant leur départ de leur pays d'origine. Depuis janvier, les voyageurs doivent passer sept jours en quarantaine, présenter un test Covid-19 négatif à l'entrée et ne peuvent voyager qu'en groupe dans certaines zones officiellement autorisés. Les autorités laotiennes ont ajouté que les pubs et les karaokés pourraient rouvrir leurs portes.

Les États-Unis au seuil du million de morts du Covid

Les cloches de la cathédrale nationale de Washington ont retenti 1.000 fois lundi 9 mai en hommage aux victimes du Covid, alors que les États-Unis sont en passe de franchir le cap du million de morts liés à la pandémie. Les États-Unis sont le pays ayant enregistré officiellement le plus de décès dans le monde, devant le Brésil, l'Inde ou encore la Russie, et comptaient lundi plus de 995.000 morts du Covid-19, selon le dernier bilan de l'université Johns Hopkins. Le bourdon de la cathédrale a été déclenché vers 18 heures (22H GMT) lors d'un nouvel hommage retransmis en direct sur Youtube, chaque sonnerie représentant 1.000 personnes décédées en raison de la pandémie.

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Covid-19 : la fin de la cinquième vague approche, mais pas celle de la pandémie, selon Jean-François Delfraissy

Alors que les contaminations au Covid-19 sont en baisse depuis trois semaines, le président du Conseil scientifique préfère rester prudent quant à la fin de la pandémie.

Covid-19 : 40.224 nouveaux cas en 24 heures, 104 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

La survie des vaquitas est encore possible

Il ne reste plus que 10 individus du plus petit mammifère marin au monde, près des côtes du Mexique.

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Notre sélection de chambres d'hôtes 2022 en Normandie, Bretagne et Centre

Clara GéliotMarine Sanclemente

EXCLUSIF - Découvrez nos chambres d'hôtes coups de cœur de l'année 2022 dans le Nord-Ouest et le Centre. Tarifs, photos... Notre guide des chambres d'hôtes à découvrir dès ce printemps.

La Clef des Champs 61 : le goût de l'essentiel

La Clef des Champs 61 (Orne)

3 chambres, de 120 à 200 €. Hautes Fusardières, 61130 La Chapelle-Souëf, Orne (07.83.16.72.23 ; Laclefdeschamps61.com ).

Cette longère percheronne du XVIIe siècle est la maison idéale en toute saison. Aux beaux jours, le Parc naturel régional du Perche et les cités de caractère voisines sont un appel à l'exploration, avant de se rassembler autour de la grande table d'hôtes orchestrée par Ruddy pour un dîner en regardant le soleil se coucher. Une petite fraîcheur ? On se réfugie dans l'espace bien-être avec jacuzzi, sauna et vue imprenable sur la campagne percheronne. Un endroit propice au ressourcement et à la décoration raffinée, avec du mobilier de fabrication française dans les trois chambres de la maison. Et des propriétaires enthousiastes à l'idée de transmettre leur amour de la région.

2. La Bérouldine : en selle

La Bérouldine (Orne)

3 chambres et 1 loft, de 80 à 182 €. 88, lieu-dit La Butte, 61250 Le Ménil-Broût, Orne (06.49.10.80.29 ; Laberouldine.fr ). Sur l'itinéraire de la Véloscénie, reliant Paris au Mont-Saint-Michel, cette ancienne auberge des années 1750, devenue gendarmerie un siècle plus tard, est une halte de choix pour les randonneurs, les cavaliers et les adeptes de mobilités douces. Un dernier effort après une journée sportive pour gravir les marches d'un escalier monumental menant aux 3 chambres (dont 2 modulables en suite familiale) et au loft indépendant pouvant accueillir 4 personnes. Tous les soirs, la lumineuse propriétaire Monika cuisine un menu de saison aux accents de Pologne, où elle est née, et de Maroc, où elle a vécu (25 €). Des contrastes réussis à l'image de cette adresse, à la fois chaleureuse et élégante.

3. Maison Monteloup : pépite antique

Maison Monteloup (Orne)

3 chambres, de 140 à 160 €. 17, Grande-Place, 61360 La Perrière, Belforêt-en-Perche, Orne (02.33.25.42.85 ; Monteloup.fr).

L'un est historien de l'art et antiquaire, l'autre fleuriste. Cette maison dans le bourg de La Perrière, petite cité de caractère construite sur un éperon en lisière de la forêt de Bellême, est l'union de leurs deux mondes. Au-dessus d'une boutique dédiée à la décoration d'intérieur et au « bien vivre », Jérôme et Gil ont imaginé 3 univers : le grenier, esprit cocon avec jolie vue sur le village ; le fumoir, salon masculin qui invite au voyage ; et le boudoir, avec sa décoration Napoléon III et ses grands volumes. Un parfum enveloppant de miel et d'épices embaume cette ancienne épicerie où chaque détail a été pensé avec le plus grand soin et beaucoup de goût.

4. Château du Gué aux Biches : esprit belle époque

Château du Gué aux Biches (Orne)

5 chambres, de 150 à 200 €. Le Gué aux Biches, Tessé, 61140 Bagnoles-de-l'Orne, Orne (06.47.40.16.47 ; Chateaudugueauxbiches.fr).

Il n'y a pas de fantôme entre les murs, mais les cerfs et les sangliers font du bruit la nuit, préviennent d'emblée Søren et Klaus. Ces polyglottes originaires du Danemark ont quitté la finance et la politique pour se lancer dans la restauration de cette demeure rappelant les fastes de la Belle Époque, quand Bagnoles-de-l'Orne accueillait les têtes couronnées. Les chambres portent le nom d'illustres hôtes des lieux (Paul Féval, Alexandre Dumas, Albert Christophle…), offrent une vue sur les 13 hectares de parc et sur le trou numéro 9 du golf voisin. Vélos à disposition pour gagner le centre-ville, son casino et ses thermes.

5. Demeure de Manneville : comme à la maison

Demeure de Manneville (Calvados)

6 chambres, de 119 à 149 € pour 4 personnes. 6, rue Gaston-Manneville, 14160 Dives-sur-Mer, Calvados (06.62.38.87.66 ; Demeuredemanneville.fr ).

Elle incarne la maison secondaire fantasmée, en plein centre de Dives-sur-Mer, à 1 km des plages de Cabourg. Après avoir eu un coup de cœur pour cette demeure, Stéphanie et Thomas ont quitté la région parisienne pour s'y installer. Scandinave, californienne ou romantique, chacune des 6 chambres a son ambiance propre, avec des clins d'œil à la Corse, d'où est originaire la propriétaire, et une identité olfactive à base de châtaigne. Côté équipements, la maison n'en manque pas : jacuzzi extérieur et spa de nage cachés derrière une élégante allée de cyprès, espace jeux et télé, salle de sport et hammam-jacuzzi intérieur… Un paradis pour les enfants et les plus grands.

6. Château de Saint-Maclou : une heureuse alchimie

Château de Saint-Maclou (Eure)

5 chambres, de 200 à 240 €. 352, rue Émile-Desson, 27210 Saint-Maclou, Eure (06.80.11.78.66 ; Chateau-saint-maclou.com ).

En brique de Saint-Jean et pierre de Vernon, ce château Louis XIII, bâti en 1606, appartenait jadis à Louis-Nicolas Vauquelin, chimiste à l'origine de la découverte du chrome et de la nicotine. Puis laissé à l'abandon. Arnaud et Géraldine en ont fait une maison lumineuse, conjuguant le cachet de l'ancien avec de larges poutres et un parquet Versailles et tout le confort moderne dans de vastes chambres (45 m2 pour la plus grande), à 15 km de Honfleur. Piscine extérieure, boulodrome, billard et home cinéma. Bon point écolo : grâce à un système géothermique niché sous le terrain entouré de haras, 72 % du château est chauffé avec l'énergie de la terre.

7. La Villa des Sources : dans la «cité des Abbesses»

La Villa des Sources (Seine-Maritime)

2 chambres, de 145 à 155 €. 28, rue André-Messager, 76290 Montivilliers, Seine-Maritime (06.43.78.52.79 ; Lavilladessources.fr ). Il se dit que la dernière reine de Madagascar aurait séjourné à la Villa des Sources lors de son exil en France, au début du XXe siècle. Était-elle séduite par la « cité des Abbesses » et son abbaye de femmes ? Elle aurait en tout cas apprécié la décoration soignée de cette propriété nichée dans la verdure. Une grande galerie vitrée, ouverte sur le jardin et la piscine, distribue les différents espaces : un salon avec ses fenêtres arquées, son piano et des œuvres du Havrais Christian Dalibert, ainsi que 2 chambres à l'étage avec des vitraux d'origine. Mention spéciale pour le dîner (30 €) et les viennoiseries faites par Bertrand, le propriétaire.

8. La Maison du Corsaire : repaire d'esthètes

La Maison du Corsaire (Calvados)

3 chambres, de 139 à 180 €. 31, rue des Capucins, 14600 Honfleur, Calvados (09.85.60.23.09 ; Maison-corsaire.com ).

Bâtisse de caractère érigée en 1627 dans le centre historique de Honfleur, la maison tient son nom de son célèbre habitant, Jean Doublet, corsaire sous le règne de Louis XIV. Au fond du jardin de Nicole, 2 chambres en rez-de-chaussée avec terrasse, une chambre mansardée à l'étage et un jacuzzi prennent place sous un magnolia flamboyant. Sa fille, Alexandra, propriétaire des Jardins de Coppélia, propose des navettes jusqu'à l'hôtel pour faire bénéficier aux hôtes des services du spa Garancia et de la cuisine légère et responsable de Damien Frémont au restaurant Le Capucine. Ici, pas de Wi-Fi, on vient pour déconnecter avec pour seul bruit les cloches de l'église Sainte-Catherine voisine.

9. L'Accrochecœur : chambre avec rue

L'Accrochecœur (Ille-et-Vilaine)

5 chambres, de 89 à 349 €. 9, rue Thévenard, 35400 Saint-Malo, Ille-et-Vilaine (06.37.78.20.72 ; Gites-de-france.com ). L'ancienne maison de courtisanes qui accueillit, au XVIIe siècle, les plus célèbres corsaires, est devenue un lieu hautement fréquentable que les amoureux plébiscitent. Idéalement situé en plein cœur de Saint-Malo intra-muros, ce logis est, depuis 2021, le port d'attache d'un ancien consultant-voyageur qui a choisi de partager avec ses hôtes son amour de l'esprit malouin, sa curiosité des producteurs du coin, ses convictions écoresponsables, son goût d'un art de vivre cosy et sans chichi où le tutoiement s'impose spontanément. De quoi accrocher immédiatement le cœur des gens.

10. Le Moulin de Kervégan : les lits de la rivière

Le Moulin de Kervégan (Côtes-d'Armor)

3 chambres, de 75 à 85 €. Kervégan Le Moulin, 22420 Plouzélambre, Côtes-d'Armor (06.68.16.70.09 ; Moulin-de-kervegan.fr ).

Niché dans la vallée sauvage du Roscoat, à seulement 4 km de la mer, cet ancien moulin reste isolé du tumulte de la côte bretonne. Avec un parc fleuri d'un hectare, 2 étangs et une rivière qui coule au milieu du jardin, cette ancienne dépendance d'une seigneurie des XVIIe et XVIIIe siècles comptant 3 chambres contemporaines, confortables et fonctionnelles, vit au rythme du chant des oiseaux et du bruit de l'eau et constitue pour ceux qui s'y installent un véritable havre de paix. La gentillesse, la discrétion et les bons gâteaux de la maîtresse de maison ne font que renforcer le plaisir de s'offrir ici quelques jours de repos.

11. Ô Plum'art : étape gourmande

Ô Plum'art (Eure)

6 chambres, de 140 à 340 €. 12, rue Claude-Monet, 27620 Giverny, Eure (02.32.54.26.35 ; Jardindesplumes.fr ).

À quelques encablures de la Fondation Claude-Monet, c'est sur l'ancienne maison du laitier de Giverny que David Gallienne, Top Chef 2020, a jeté son dévolu. Coquette et enveloppante, cette bâtisse en pierre est l'une des premières à avoir été construite dans la ville. Dans les 6 chambres immaculées, où le béton ciré est omniprésent, des éléments en bois et des outils de la ferme savamment chinés font écho à la première vie du lieu. Au rez-de-chaussée, les hôtes se réunissent dans le salon de thé ou dans le paisible jardin arboré, autour d'une sélection de pâtisseries et boissons réconfortantes, avant de poursuivre la soirée au Jardin des Plumes, la table étoilée du chef, située à 10 minutes à pied.

12. Le Henri IV : 24 heures au Mans

Le Henri IV (Sarthe)

4 chambres, 1 suite, de 110 à 240 €. 24, place de l'Éperon, 72000 Le Mans, Sarthe (06.48.89.80.78 ; Lehenri4.fr ). C'est au pied de la Cité Plantagenêt, dans le vieux Mans, là même où Henri IV fit le siège des huguenots, que Laurence et Frantz Jallu ont établi un bastion confortable et élégant dédié aux voyageurs de passage. Ancienne propriété du marquis de Broc (1694), cet hôtel particulier offre des volumes XXL aux grandes hauteurs sous plafond (4,30 m). L'histoire du lieu se lit à travers les éléments décoratifs hérités au fil du temps. Les styles s'y juxtaposent tout naturellement, le mobilier osant aussi l'alliance de pièces contemporaines et vintage. Literie de (beau) rêve.

13. Les Îles Vagabondes : palmes d'or

Les Îles Vagabondes (Saint-Malo)

5 chambres, de 117 à 190 €. 19, rue Pierre-Legavre, 35400 Saint-Malo, Ille-et-Vilaine (06.68.05.23.49 ; Gitesdefrance35.com ). De leur vie antérieure à La Réunion, leurs vacances à Tahiti ou leurs expéditions humanitaires à Madagascar, Céline Carayol et son mari ont rapporté tissus, perles et souvenirs dont ils ont orné 5 chambres qui s'imposent comme des invitations au voyage. Qu'ils s'installent à Moorea (dotée d'un accès PMR), à Nosy Be ou à Bourbon, couples et familles bénéficient d'une décoration inspirée, d'un confort irréprochable mais aussi d'un spa flambant neuf et de l'enivrant jardin qui borde la maison. Entre les palmiers et les lambrequins des toits, quelques battements d'ailes suffisent à partir loin.

14. Le Château de Lannouan : la vie de château

Le Château de Lannouan (Morbihan)

5 chambres, de 90 à 250 €. Lieu-dit Lannouan, 56690 Landévant, Morbihan (06.15.70.63.87 ; Chateaudelannouan.fr ). Ne vous avisez pas de passer ici en coup de vent. À peine aurez-vous franchi le portail de ce domaine de 82 hectares que vous chercherez à y séjourner un moment. Dans ce château de style classique qui appartint, jadis, à la famille de Beaumont, les chambres, spacieuses et élégantes, sont de vrais lieux de vie, les salons, cosy et lumineux, invitent à la rêverie, la piscine et le jacuzzi assurent des moments de détente et le parc est un terrain de jeu merveilleux. Après avoir accueilli des courses hippiques que Léon Zitrone venait commenter dans les années 1970, il a pris des allures de golf sur lequel on déambule ou l'on boit des bulles.

15. L'Esperluète : valeur ajoutée

L'Esperluète (Côtes-d'Armor)

2 chambres, de 75 à 110 €. 1, lieu-dit Keriel, 22260 Ploëzal, Côtes-d'Armor (06.75.26.88.15 ; Lesperluete-ploezal.com ).

Après avoir découvert le château de la Roche-Jagu et son parc magnifique, Pontrieux et ses 50 lavoirs, mais aussi Paimpol, Bréhat, le Sillon de Talbert ou la Côte de Granit rose, il faudra s'arrêter dans cet ancien corps de ferme du XVIIIe siècle, entièrement rénové et habilement décoré dans des couleurs et des matières recherchées. Pour profiter de la quiétude des lieux, de la chaleur d'un sauna infrarouge et de l'accueil enthousiaste de la propriétaire, une Alsacienne adoptée par les Bretons qui aime faire découvrir à ses hôtes les beautés et les gourmandises de la région, qu'elle cuisine d'ailleurs même le soir (menu à 28 € ou planche à 15 €).

16. Le Roscanvec : destination Seychelles

Le Roscanvec (Morbihan)

4 chambres, de 230 à 380 €. 19, rue des Halles, 56000 Vannes, Morbihan (02.97.47.15.96 ; Roscanvec.com ). Soucieux d'offrir à ses clients une expérience toujours inoubliable, le chef Thierry Seychelles a fait entièrement restaurer l'ancienne école qui jouxtait son restaurant gastronomique de Vannes intra-muros pour leur permettre de prolonger le plaisir d'un bon repas dans un lieu d'exception. Derrière les murs de ce magnifique bâtiment du XIVe qui voisine avec la cathédrale et le Château-Gaillard, se cachent donc désormais 4 chambres design où un mobilier sur mesure épouse parfaitement la pierre et où les couleurs et les matières jouent le jeu d'une élégante (et luxueuse) sobriété. À 2 h 30 de Paris, il n'en fallait pas plus pour un week-end en amoureux.

17. Manoir de Trégaray : selle de mer

Manoir de Trégaray (Ille-et-Vilaine)

5 chambres, de 145 à 345 €. Manoir de Trégaray, 35550 Sixt-sur-Aff, Ille-et-Vilaine (06.30.74.25.52 ; Manoirdetregaray.com ). Investir le Manoir de Trégaray, c'est se donner la chance de vivre une aventure trépidante dans un décor de conte de fées. Car au-delà de bénéficier d'une situation idéale à moins de 2 km du pittoresque village de La Gacilly, cette bâtisse du XVIe, tenue de main de maître par sa dynamique propriétaire, compte 5 « chambres » romantiques et spacieuses aux airs de petits appartements, un salon de musique, une salle de jeux et s'entoure d'un parc de 15 hectares qui abrite une somptueuse piscine couverte, un court de tennis, un arbre remarquable et des chevaux grâce auxquels on peut découvrir les beautés de l'art équestre. Magique.

18. La Belle Époque : hôtel précision

La Belle Époque (Finistère)

4 chambres, de 95 à 160 €. 8, rue de la Fontaine-Saint-Germain, 29100 Kerlaz, Finistère (06.17.71.80.48 ; Labelleepoque.bzh/fr ).

Ils en rêvaient, ils l'ont fait. Après de longues années de travaux, Lydia et Ludovic ont inauguré leur maison d'hôtes idéale, où chaque matériau et équipement ont été pensés pour durer et chaque élément de décoration a été choisi avec soin. Que l'on préfère la vue sur le clocher qu'offre L'Élégante, la baignoire balnéo du Grenier, le style industriel de L'Atelier ou les tons poudrés de La Séduisante, on ne pourra résister aux saveurs locales qui composent le petit déjeuner, aux massages proposés sur demande, au plaisir d'échanger avec les jeunes propriétaires ni à celui de s'échapper pour découvrir, notamment, la baie de Douarnenez.

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19. Manoir de Jouralem : rustique chic

Manoir de Jouralem (Maine-et-Loire)

4 chambres, de 135 à 155 €. 1, rue de Jouralem, 49320 Blaison-Saint-Sulpice, Maine-et-Loire (06.59.49.33.93 ; Manoirdejouralem.com ).

Les vignobles d'Anjou, Layon et Aubance pour écrin, le manoir de Melanie et Hywel est un petit joyau rustique daté de 1535. Ses grandes cheminées en tuffeau, ses tommettes anciennes, ses murs de 80 cm d'épaisseur, son escalier en colimaçon (aux marches en ardoise brute) lové dans sa tour, sont là pour en témoigner. Tout cela a séduit ces deux ex-colonels de l'armée britannique venus se perdre, il y a peu, dans ce coin de France très bucolique. La décoration marie l'ancien et l'actuel. Mention spéciale pour les luxueuses salles de bains. L'art de vivre français est honoré jusqu'à la table d'hôtes (de 34 à 42 €) qu'il faut absolument tester.

20. Les Corderies : bienvenue chez vous

Les Corderies (Vendée)

5 chambres, de 90 à 180 €. 7, rue Jean-Yole, 85100 Les Sables-d'Olonne, Vendée (06.72.77.77.83 ; Lescorderies.fr ).

À 100 m de la promenade du Remblai et de la Grande Plage, et à 5 minutes du port, cette maison du patrimoine sablais (1860) aux volets verts, est entièrement dédiée à ses hôtes. Libre à soi de prendre un café ou un thé (Mariage Frères) en revenant d'une balade, la cuisine est grande ouverte. Une envie de se relaxer au salon ? Canapé et fauteuils n'attendent que vous ! Florence et Paul ont mis tout leur cœur et leurs idées créatives dans ce projet né au moment du premier confinement. Une somme de travaux plus tard – en prenant soin de préserver et restaurer moulures et rosaces, carreaux de ciment et planchers –, la maisonnée n'aura jamais été aussi stylée, cosy et chaleureuse.

21. L'Envie : contemporaine

L'Envie (Vendée)

4 chambres, de 115 à 200 €. 93 bis, rue du Calvaire, 85800 Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Vendée (06.80.68.55.84 ; Maisondhotes-lenvie.fr ).

L'envie de créer des chambres d'hôtes (pour les rencontres enrichissantes) a fait place à l'action... En ville, sur un court de tennis délaissé, cerné d'un superbe mur de schiste, Laurence et Jean-Philippe ont érigé une bâtisse moderne, imaginant 4 chambres d'hôtes bardées de bois grisé, complètement indépendantes dans l'esprit des maisons rétaises. Basses et de plain-pied. Toutes ouvertes sur la grande terrasse en bois et la piscine (chauffée). Très contemporaines et design, rien ici n'est laissé au hasard, au vintage ou à la brocante ! Place au confort hôtelier haut de gamme. Produits d'accueil Muzzü, naturels et locaux. Petits déjeuners réconfortants, salés/sucrés.

22. Demeure des Cordeliers : dans un écrin

Demeure des Cordeliers (Loir-et-Cher)

3 chambres, de 115 à 160 €. 1, place Guerry, 41000 Blois, Loir-et-Cher (02.54.79.00.75 ; Demeuredescordeliers.fr ).

Au cœur de la cité royale de Blois, entre des remparts, un jardin de curé et une pelouse-terrasse ensoleillée, Stéphane a trouvé son bonheur. Et réalisé, en pleine pandémie, un rêve presque oublié : créer des chambres d'hôtes dans une belle demeure. En l'occurrence, une maison bourgeoise du début du XVIIIe siècle construite sur l'ancien couvent des Cordeliers. Au rez-de-chaussée, les boiseries et la cheminée du salon transportent dans le temps comme le petit déjeuner à la française servi dans l'assiette. À l'étage, les chambres lumineuses distillent l'esprit des lieux : l'une dans une ambiance monacale, l'autre avec vue imprenable sur la tour Beauvoir (XIe siècle), la troisième avec la tour de guet aménagée en salle de bains. À deux pas du château royal et de la cathédrale Saint-Louis.

23. Bulles de Loire : charme angevin

Bulles de Loire (Maine-et-Loire)

4 chambres, 1 suite, de 100 à 140 €. 9, rue Cendrière, 49400 Saumur, Maine-et-Loire (07.81.41.71.81 ; Bullesdeloire.com ).

Adorable, élégante, accueillante… Située au cœur de l'ancienne ville étape de l'Empire angevin, sur la route historique de la vallée des Rois, la maison de Florence et Christian mérite ces qualificatifs ! Comment ne pas être séduit par cette demeure de maître du XVIIIe, en tuffeau et aux toits d'ardoise, dont le ravissant jardinet paysager invite immédiatement au repos ? Une terrasse sur les toits et un patio complètent les extérieurs. Le charme opère jusqu'aux étages où les chambres, tels de précieux cocons, déploient confort et raffinement. De sa carrière hôtelière, la maîtresse de maison a gardé le goût de recevoir, pour le plus grand plaisir de ses hôtes.

24. La Barboire Campagne : retraite secrète

La Barboire Campagne (Loir-et-Cher).

3 chambres, de 168 à 185 €. 10, allée de La Barboire, 41220 Saint-Laurent-Nouan, Loir-et-Cher (07.66.43.64.83 ; Labarboirecampagne.fr ).

Dans cet ancien corps de ferme de la fin du XIXe, niché entre jardins, vergers, prairies, étang et forêt, Karine, naturopathe, et Laurent, peintre décorateur, ont condensé leurs folies. Et laissé à Brice, leur fils, le soin de l'accueil. Des couleurs terracotta, safran, vert sapin, bleu outremer, du bois, du cuivre, du baroque, des œuvres d'art, des pépites chinées, des brassées de fleurs et de plantes. Dans la piscine intérieure, au hammam, au sauna, dans les espaces bain, massage, yoga, chacun (re) trouve son bien-être. Dans la véranda, face aux oiseaux en liberté ou aux moutons, chèvres et chevaux recueillis, chacun savoure le petit déjeuner. Et peut commander des Bocaux du Bistrot pour le dîner. La journée file ainsi entre chambres sous les toits et domaine immense. Hors du monde.

25. Moulin Saint-Julien : à fleur d'eau

Moulin Saint-Julien (Loiret)

4 chambres, de 110 à 160 €. 1303, rue de la Reine-Blanche, 45160 Olivet, Loiret (06.18.09.35.70 ; Moulinstjulien.com ).

Il est là, planté sur les rives du Loiret. Entre un parc d'arbres centenaires, une piscine presque suspendue et une île aux oiseaux accessible par un ponton. Voyageuse, décoratrice et amoureuse des lieux, Lili a sauvé l'âme de ce moulin du XVe siècle en conservant ses vieilles pierres, ses poutres en chêne, ses baies immenses et ses œils-de-bœuf. Avec des camaïeux gris, vert et bleu, elle a fondu les couleurs de l'extérieur vers l'intérieur. Ses associations de meubles et d'objets de styles ou d'horizons divers, ses collections d'appareils photo, de clichés noir et blanc, de bois tournés ou de céramiques décoratives créent des ambiances cabane de pêcheur, chaumière douillette, maison scandinave ou résidence d'artistes. Aux portes d'Orléans. Sous le vol d'aigrettes, de foulques…

26. La Vie Voyage : sucré-salé

La Vie Voyage (Indre-et-Loire)

2 chambres et 2 suites, de 120 à 190 €. 96, rue Anne-de-Bretagne, 37130 Langeais, Indre-et-Loire (07.72.32.95.24 ; Lavievoyage.com ). À 42 ans, Marie-Ange a vécu plusieurs vies : jeune fille au pair à Boston et à New York, sage-femme à Tours et maman de 3 enfants. Excellente cuisinière et gourmande, elle a préparé le CAP pâtisserie pour régaler ses hôtes, des mises en bouche aux mignardises. Résultat ? Ils et elles la plébiscitent pour ses mets raffinés et la situation exceptionnelle de son hôtel particulier de 1750 : au pied du château de Langeais. Construit en tuffeau et en escalier, entre la roche et une petite cour intérieure, garni de meubles ou d'objets de marques françaises et en matières naturelles, il rappelle ses voyages en Touraine, aux États-Unis, en Martinique… Autres souvenirs heureux. Table d'hôtes (35 €) et panier pique-nique (15 €).

27. Clos Baudoin : au fond de la vigne

Clos Baudoin (Indre-et-Loire)

2 chambres, à 45 ou 55 €. 2, rue de la Vallée-de-Nouy, 37210 Vouvray, Indre-et-Loire (06.22.75.72.09 ; Closbaudoin.com ).

Vivre sous terre, dans une maison troglodyte où de précieux millésimes dont ceux du Prince Poniatowski ont été stockés et étiquetés, une expérience unique ! Dans ce monde minéral aux dimensions de cathédrale, Julie a incrusté 2 chambres tout confort (petite salle à manger, poêle à bois, climatisation réversible), nature (pierres de pays, chêne massif, acier brut, lin froissé) et cocons (lit alcôve, mezzanine, meubles anciens ou contemporains). Cette subtile alchimie des éléments donne l'impression de voir, d'entendre, de toucher, de sentir, de goûter le fruit de la vigne et du travail des hommes. À flanc de coteau. Sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et de Saint-Martin. Panier apéritif (à partir de 40 €).

Et aussi...

Château du Landin : secrète chapelle

Château du Landin (Eure)

5 chambres, de 174 à 245 €. Château du Landin, 27350 Le Landin, Eure (06.80.58.38.71 ; chateau-du-landin.com ).

Sa seule vue invite à la visite. Ce château de 2 000 m2, édifié en 1756 et classé aux Monuments historiques, domine les boucles de la Seine et l'abbaye de Jumièges, au cœur de la forêt domaniale de Brotonne. Pour profiter pleinement du panorama, on réserve la chambre ronde aux trois grandes fenêtres, lovée en dessous de la chapelle historique avec ses vitraux d'époque et son confessionnal parfaitement conservé. Déconnexion assurée dans le parc où l'on visite les écuries avec le fils cavalier des propriétaires, avant d'être surpris par un paon qui fait la roue ou un cochon en balade dans les allées. Pour clôturer sa journée de châtelain, direction le jacuzzi, en intérieur ou en extérieur selon la météo.

Château de la Bribourdière : héritage historique

Château de la Bribourdière (Calvados)

5 chambres, de 160 à 200 €. La Bribourdière, 14430 Putot-en-Auge, Calvados (06.29.95.12.21 ; chateaucabourg.com ).

«Nous les avons chassés d'ici ce matin». La phrase, écrite en anglais par un parachutiste lors de la libération, marque les murs de ce château idéalement situé entre Cabourg et Beuvron-en-Auge. Difficile d'ignorer qu'il fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, le siège du commandement militaire allemand avant d'être partiellement incendié. Après 3 ans de travaux titanesques, Eva et Jérôme en ont fait un lieu accueillant, où le contemporain s'invite parmi les éléments d'origine. Cinq suites ont été aménagées dans les anciennes écuries, dont une avec une grande terrasse avec vue sur le parc, espace boisé classé pour sa diversité et ses arbres de plus de 300 ans.

Domaine de Coat Rogan : relais gagnant

Domaine de Coat Rogan (Côtes d'Armor)

4 chambres, de 95 à 150 €. Lieu-dit Coat Rogan, 22450 Pommerit-Jaudy, Côtes d'Armor (06.71.06.00.78 ; ledomainedecoatrogan.com ).

À 20 minutes de Paimpol et de Perros-Guirec, cet ancien relais de Poste du XVIe siècle fleure bon les rires d'enfants, le gazon frais et la cuisine bretonne. Acquis, l'année dernière, par un couple de trentenaires, il a été pensé pour assurer aux familles des séjours aussi dépaysants que relaxants. Entre les 2 hectares de terrain accueillant poulailler, potager, terrain de foot et de badminton, les grandes suites ou l'espace familial et le jacuzzi, tout le monde y trouve son compte. Cerise sur le gâteau : une excellente table d'hôtes que ces chef et pâtissière de formation proposent tous les soirs sur réservation (menu à 27 €).

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Le Moulin à Papier : l'orée du bois

Le Moulin à Papier (Côtes d'Armor)

3 chambres, de 95 à 105 €. 23, rue du Moulin à papier, 22000 Saint-Brieuc, Côtes d'Armor (06.60.12.26.72 ; baiedesaintbrieuc.com ).

À l'orée d'une forêt, au cœur de la baie de Saint-Brieuc, l'ancien séchoir d'une teinturerie disparue est devenu une maison bourgeoise où l'on s'installe autant pour se détendre que pour rayonner. De retour d'un sentier du GR34 ou d'une plage des Côtes d'Armor, d'une cité de caractère comme Quintin ou d'un restaurant étoilé (deux à proximité), on peut ainsi trouver ici une vraie tranquillité. Le confort des trois chambres aux teintes pastel et au parquet ancien s'y prête volontiers, tout comme l'atmosphère paisible qui règne dans le jardin et le salon, où sont mis à disposition livres et jeux de société.

Côté Jardin : monts et merveilles

Côté Jardin (Ille-et-Vilaine)

1 chambre, 100 €. La Moigneraie, 35270 Combourg, Ille-et-Vilaine (06.14.28.73.97 ; saint-malo-tourisme.com ).

Agnès Pelletier, ancienne photographe de presse, étant aussi curieuse du monde que de ceux qui le peuplent, elle explore les beautés de sa région d'adoption avec le même enthousiasme que lorsqu'elle accueille ses hôtes. Après avoir profité de la quiétude de la grande chambre colorée et mansardée puis savouré un petit-déjeuner gourmand composé de caramel au beurre salé ou de far breton, on peut donc s'offrir le plaisir d'une discussion spontanée avec cette femme passionnante et suivre ses conseils pour découvrir d'un œil averti le panorama du Mont Doll, les tourelles XIIIe du Château de Combourg ou les traces des légendes qui entourent le Mont Saint-Michel.

M la Madeleine : plus belle la ville

M la Madeleine (Ille-et-Vilaine)

4 chambres, de 75 à 95 €. 8, rue du Châtelet, 35000 Redon, Ille-et-Vilaine (06.42.88. 36.76 ; www.mlamadeleine.com ).

Devenue, en quelques mois, une adresse prisée par les professionnels en déplacement, cette maison d'hôtes située à 7 minutes à pied de la gare de Redon et dotée, chose rare, d'une piscine et d'un jardin arboré, s'impose comme une alternative idéale aux hôtels de la région. Les chambres, associant sous les combles, décoration contemporaine, literie de choix et douches modernes, forment des nids douillets qu'on aime retrouver autant que l'ambiance chaleureuse distillée par la propriétaire. Après avoir fait ses classes dans la restauration, cette quadra dynamique met son expérience au profit de ses clients, qu'ils soient pressés ou qu'ils souhaitent profiter.

La Villa du 5 : l'annexe

La Villa du 5 (Vendée)

1 suite, de 80 à 129 €. 5, sentier des Parées, 85270, Saint Hilaire de Riez. Vendée (06.33.13.54.34 ; pas encore de site web).

À 200 m des plages et de la corniche, une maison sans prétention à l'abri de sa palissade, une piscine très actuelle couleur de torrent, un deck en bois grisé, une terrasse juchée dans les arbres pour prendre un verre à l'abri du houppier avec vue sur les flots. Le tout serti d'une pelouse vert vif. Voici le nouveau royaume de Sophie. Ancienne chef de cabine chez Air France, la grande voyageuse n'a pas attendu la retraite et à (enfin) posé ses valises dans sa région natale qu'elle aime tant! D'ailleurs, des valises anciennes celles-ci, ornent l'annexe dédiée aux voyageurs, dans laquelle est aménagée une suite de 30 m2 dans un esprit nomade, cela s'entend !

Maison l'Or du Temps : comme chez mamie

Maison l'Or du Temps (Vendée) -

1 suite familiale de 80 à 130 €. 13, le pont léger, 85600 la Boissière de Montaigu, Vendée (06.67.00.49.87; Maisonlordutemps.com )

Dans un hameau à 25 mn du Puy-du-Fou et à proximité du Château de Tiffauges (celui de Barbe Bleue), voici une étape hors du temps dans le monde gentiment désuet d'Eve et de Ghislain, revendiqué haut et fort, par ce couple de trentenaires : « Nos meubles ici, ont tous une histoire ! ». Ainsi, dans la chambre principale de l'unique suite familiale, sur fond d'un papier panoramique monochrome des Minotiers, un lit de style Louis XV vieux rose (de mamie?) s'accompagne d'un fauteuil bridge des années 40 (d'une tante d'amie), de chevets années 30… Côté jardin (vallonné et boisé), un poulailler pour le doux caquètement des gallinacés et pour les œufs du petit-déjeuner. Comme au bon vieux temps !

La Ferme de Bouchemont : campagne oubliée

La Ferme de Bouchemont (Eure-et-Loir)

4 chambres, de 120 à 145 €. 11, rue de la Remarde, 28700 Bleury-Saint-Symphorien, Eure-et-Loir (02.37.90.97.18 ; la-ferme-de-bouchemont.com ).

De cette ferme du XVIIIe siècle, ancienne dépendance du château d'Esclimont, Soizic et Stéphane ont gardé le cachet : pièce d'eau, jardin clos, tuiles plates, pierres meulières et briquettes rouges. Avec des meubles et objets de famille ou chinés, du bleu, vert, gris, marron, noir ou or, ils ont créé une ambiance printanière, bord de mer, lointain voyage et lune de miel. Accueillir des hôtes dont les jeunes mariés et tout organiser pour eux les ravit. À la demande, ils réservent des instants bien-être (massages) et des vols en montgolfière. Entre Chartres et Rambouillet. Table d'hôtes (29 €).

Se renseigner

Sur les régions :

Bretagne (Tourismebretagne.com) ; Normandie (Normandie-tourisme.fr) ; Pays de la Loire (Enpaysdelaloire.com) ; Centre-Val de Loire (Valdeloire-france.com).

Sur les départements et provinces :

Calvados (Calvados-tourisme.com) ; Eure (Eure-tourisme.fr) ; Loir-et-Cher (Val-de-loire-41.com) ; Loire-Atlantique (Tourisme-loireatlantique.com) ; Loiret (Tourismeloiret.com) ; Maine-et-Loire (Anjou-tourisme.com) ; Manche (Manchetourisme.com) ; Orne (Ornetourisme.com) ; Sarthe (Sarthetourisme.com) ; Seine-Maritime (Seine-maritime-tourisme.com) ; Touraine (Touraineloirevalley.com) ; Vendée (Vendee-tourisme.com).

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Valeurs Actuelles

[Roose] Législatives 2022 : mais à quoi sert Marine Le Pen ?

Marine Le Pen est en vacances. « Elle a besoin de souffler », nous annonce, Jordan Bardella qui assure son intérim à la tête du Rassemblement national, peut-on lire dans le journal le Monde. La finaliste du second tour de l’élection présidentielle contre Emmanuel Macron n’a pas fini de nous surprendre. Alors que les autres figures politiques sont sur le pied de guerre pour emmener un maximum de leurs candidats sur les bancs de l’Assemblée nationale, Marine Le Pen n’est même pas venue saluer Jeanne d’Arc, le 1er mai dernier, traditionnel rendez-vous politique de sa famille politique.

La défaite en souriant

Grosse fatigue, nonchalance ou mission de figuration accomplie pour celle qui en est à son troisième échec à une élection présidentielle, sourire aux lèvres ? La question semble légitime d’autant que c’est tout l’appareil politique du RN qui est resté longtemps silencieux depuis la proclamation des résultats malgré un boulevard politique qui s’offre au RN, fort de ses 41 % face à la montée de l’extrême gauche, emmenée par le tribun Mélenchon qui a réussi à réunir presque toutes les sensibilités à gauche.

Mais au RN, on n’envisage pas de profiter de l’effet présidentielle pour emporter une majorité de députés à l’Assemblée et imposer Marine Le Pen en tant que Premier ministre. « Marine Le Pen ne veut pas être Premier ministre d’Emmanuel Macron », a d’ailleurs affirmé Jordan Bardella, vendredi dernier, sur le plateau de France info, ajoutant qu’« Emmanuel Macron va avoir sa majorité ».

Aucune alliance d’aucune sorte

On peut comprendre que le très anti-démocratique « front républicain » est un sérieux obstacle à l’élection de députés RN, mais un rassemblement avec Reconquête! et LR au cas par cas en fonction de la configuration des circonscriptions permettrait de faire élire de très nombreux députés et potentiellement une majorité. Une union nationale à droite (Reconquête, RN, DLF, LR, Patriotes) permettrait d’être en tête dans près de 250 circonscriptions selon les estimations de Reconquête!, contre deux fois moins sans union.

Marine Le Pen ne joue même plus le rôle d’opposante intermittente au pouvoir en place, mais celui de figurante zélée complice de son maintien.

Mais au Rassemblement national, il est hors de question d’envisager une stratégie gagnante. Philippe Ballard, porte-parole du RN, le rappelait fin avril pour Public Sénat : « Marine Le Pen a été très claire, il y aura des candidats RN dans toutes les circonscriptions (et) aucune alliance d’aucune sorte avec des états-majors. » Les appels du pied d’autres formations de droite ne manquent pas, mais Le RN semble les considérer comme des adversaires à sa propre situation de monopole plutôt que des potentiels alliés en de telles circonstances, laissant le champ libre à la gauche qui réalise une fois de plus leur union sacrée sur le champ de bataille de nos divisions.

Dans ces conditions, Marine Le Pen ne joue même plus le rôle d’opposante intermittente au pouvoir en place, mais celui de figurante zélée complice de son maintien. Certains anciens cadres sont d’ailleurs très directs dans leur analyse. Selon Nicolas Bay, qui a rejoint les rangs de Reconquête!, le RN est une secte ou la parole n’est pas libre. Même analyse pour le sénateur Stéphane Ravier, historique du FN et ex-RN, pour qui l’« on s’entête au RN, comme dans une secte, où le gourou Marine a dit, alors on répète ».

La stratégie de Marine Le Pen devient claire. Pour conserver la confortable rente politique de son clan, elle doit mimer la conquête du pouvoir en se gardant bien de l’exercer.

Il faut admettre que les sensibilités ne sont pas admises au RN et que la moindre évocation d’une voie alternative est considérée comme une impardonnable trahison. On ne compte plus les cadres qui ont été écartés pour avoir demandé que la possibilité d’alliances locales avec d’autres formations politiques soit discutée au conseil national du RN, instance prétendument décisionnelle et délibérative. Mais au RN, c’est Marine qui décide et ses décisions sont sans appel. Malheur à celui qui oserait les remettre en cause. Le dernier cadre à avoir eu cette audace est Philippe Vardon qui a commis le crime de réclamer que la question des alliances aux législatives avec Reconquête!, auxquelles Marine Le Pen est hostile, soit tranchée en conseil national au risque de « sacrifier le RN dans le sud ». La réponse ne s’est pas faite attendre. Le RN a retiré son investiture à Philippe Vardon, pourtant très implanté à Nice.

La stratégie de Marine Le Pen devient claire. Pour conserver la confortable rente politique de son clan, elle doit mimer la conquête du pouvoir en se gardant bien de l’exercer. Les grands perdants de ce monopole sont le camp national, prisonniers de l’inertie des forces politiques, et les sympathisants du RN piégés par leur amour de la France qu’ils confient entre des mains déloyales.

Dans Rassemblement national, il y a décidément deux mots de trop.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Les répercussions en France de la guerre en Ukraine

Actu

Les ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.

Stéphane Guérard

Le 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.

Métaux stratégiques

L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.

Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux ­pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. ­Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas ­besoin de cette nouvelle difficulté, après les­ ­arrêts d’activité liés au Covid puis les ­pénuries de ­semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une ­petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.

Inflation : menace sur la demande

Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».

Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?

Partir de Russie ou y rester ?

Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »

Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie
Valeurs Actuelles

[Roose] Twitter : après la liberté d’oppression, la liberté d’expression ?

[Roose] Le vote, ennemi de la démocratie ?

[Roose] Macron-Le Pen : faux duel, vrai duo ?

[Roose] De qui Marine le Pen est-elle devenue la candidate ?

[Roose] Les Français face au mandat de Macron : on oublie tout et on recommence ?

[Roose] Emmanuel Macron, d’une guerre à l’autre

[Roose] Les abstentionnistes, enjeu majeur dans la course à la présidence

[Roose] Justin Trudeau évacué pour échapper à la colère du “convoi de la liberté”

[Roose] Zemmour et Marine le Pen doivent unir leur force dans l’intérêt supérieur de la nation

[Roose] Zineb El Rhazoui soutient Macron et provoque la colère des internautes

Le Figaro

Royaume-Uni : la reine absente pour le discours du trône et remplacée par le prince Charles

En raison de «problèmes de mobilité», le palais de Buckingham a annoncé que la monarque avait décidé «à contrecœur» de ne pas se rendre devant le Parlement britannique.

La reine Elizabeth II sera absente mardi pour le discours du trône au Parlement, rendez-vous solennel de la démocratie britannique, et sera remplacée par le prince Charles, a annoncé le palais de Buckingham lundi 9 mai au soir en évoquant les «problèmes de mobilité» de la monarque.

À lire aussiElizabeth II sera absente des garden-parties au palais de Buckingham

«La reine continue d'avoir des problèmes de mobilité épisodiques et, après consultation avec ses médecins, a décidé à contrecœur de ne pas participer au discours du trône», a indiqué le palais dans un communiqué.

À VOIR AUSSI - Au Royaume-Uni, Londres célèbre le 96ème anniversaire de la reine Elizabeth II

Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine va-t-il être contraint de décréter la mobilisation générale ?

DÉCRYPTAGE - Présenté depuis les premiers assauts comme une «opération militaire spéciale», le conflit en Ukraine pourrait être requalifié en «guerre» par la Russie, et ce dès le 9 mai, selon des observateurs occidentaux.

Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva

Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.

Guerre en Ukraine: comment la montée en gamme de l’aide militaire change la donne sur le terrain

ANALYSE - À résister s’est substituée l’idée de l’emporter. Après avoir fourni à l’Ukraine des munitions et des missiles, les Occidentaux promettent désormais des armes lourdes.

L'Humanité

Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France

Actu

La mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.

Luis ReygadaJoseph Korda

La mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.

Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).

Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions

Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »

Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »

Filtrage des camions à l’entrée du site

Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…

L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire

Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin…»

Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.

Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?

Des pressions pour briser le mouvement

Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une «  entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».

Conforama, le pays où les salaires sont moins chers

Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».

L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.

Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?

AmazonSalaires et pouvoir d'achatsmiclogistique
Le Figaro

Le prodige Carlos Alcaraz peut-il remporter Roland-Garros?

Romain Schneider

ANALYSE - Vainqueur à Madrid, l’Espagnol de 19 ans fait peur à la concurrence à deux semaines du rendez-vous parisien.

Le nouveau petit prince du tournoi de Madrid, Carlos Alcaraz, a éclipsé, ce lundi, le sport roi, le football, en une des quotidiens sportifs espagnols. Les superlatifs ne manquent pas à l’égard du nouveau phénomène du tennis mondial. «Bestial» selon Mundo Deportivo. Marca et AS ont publié de leur côté la photo d’Alexander Zverev, pulvérisé en finale (6-3, 6-1), versant du champagne sur son bourreau lors de la cérémonie de remise du trophée. «Charly (Carlos), tu es génial», titre le premier. «Béni», s’enflamme le second.

À lire aussiFutur Nadal, jeu de Federer, chassé par les sponsors... 5 choses à savoir sur Carlos Alcaraz, l’étoile montante du tennis mondial

Quatre jours seulement après ses 19 ans, Carlos Alcaraz, qui pointait à la… 120e place mondiale en mai 2021, galope désormais au sixième rang mondial, à deux semaines du début de Roland-Garros (22 mai-5 juin). Le gamin d’El Palmar n’a à ce jour perdu aucune des finales qu’il a disputées. Cela pose son homme. Et si son visage d’ado boutonneux, rappelle qu’il n’est encore qu’un gamin, il affiche une maturité impressionnante sur les courts. Avec déjà, en 2022, quatre trophées récoltés, après Rio (ATP 500) en février, le Masters 1000 de Miami début avril - le premier de sa carrière - et Barcelone (ATP 500), il y a deux semaines, il est aussi le joueur qui compte le plus de matchs gagnés en 2022 (28 victoires pour 3 défaites seulement). Ce qui le place deuxième à la Race, le classement établi sur l’année civile, juste derrière… Rafael Nadal, l’idole de son enfance. En termes de précocité, l’Espagnol marche dans les pas de son glorieux aîné. Après son titre à Barcelone, «Carlitos» était devenu le plus jeune joueur (18 ans) à intégrer le top 10 du classement mondial depuis l’icône Nadal, déjà après un sacre en Catalogne, en 2005.

Si je pense que j’ai une limite ? Je ne crois pas

Le phénomène a fait l’impasse cette semaine sur le Masters 1000 de Rome pour soigner sa cheville droite et une ampoule infectée, afin de débarquer à Roland-Garros frais et dispo. Il tentera de refaire le coup du roi de la terre battue Nadal qui avait glané son premier Grand Chelem… à 19 ans Porte d’Auteuil en 2005.

En terrassant en trois sets son compatriote puis Djokovic et en balayant Zverev, Carlos Alcaraz est devenu le plus jeune joueur à dominer trois joueurs du top 5 dans un même tournoi depuis la création du circuit ATP en 1990. «Si je pense que j’ai une limite? Je ne crois pas», a-t-il souri. Devenu le plus jeune quart-de-finaliste de l’US Open dans l’ère Open en septembre dernier après avoir notamment terrassé Stefanos Tsitsipas en cinq sets et plus de quatre heures de jeu, la pépite n’a disputé à ce jour que cinq Grands Chelems. Mais malgré sa relative inexpérience dans les matchs au meilleur des cinq manches, impossible de ne pas le placer parmi les favoris des Internationaux de France au regard de sa forme actuelle.

Nouvelle étoile ibérique

Fort d’une série de dix succès consécutifs, meilleur joueur du printemps sur terre, Alcaraz doit désormais assumer un nouveau statut: «Cette année, c’est vrai que les gens vont faire de moi un favori pour Roland-Garros, mais je le prends comme une source de motivation, pas de pression. J’ai très envie d’aller à Paris, de me battre pour un Grand Chelem. C’est le premier Grand Chelem où j’ai atteint le troisième tour, l’année dernière, en gagnant des bons matchs, en jouant à un très bon niveau. Je considère que je joue très, très bien et je crois que je suis un adversaire difficile pour les autres joueurs…» Mais si les chevilles ont enflé, c’est uniquement au sens propre: «J’ai vu que j’allais être numéro 6 mondial, donc il me reste cinq joueurs à dépasser pour devenir le meilleur joueur du monde

Le protégé de Juan-Carlos Ferrero, ex-numéro un mondial pendant huit semaines en 2003, l’année où il a remporté Roland-Garros, aurait tort toutefois de faire profil bas. Le jeune homme a pulvérisé façon puzzle Zverev en finale à Madrid en une heure, à base d’amorties et de coups droits lasers. «C’est génial pour le tennis d’avoir une nouvelle superstar: tu vas gagner plein de Grands Chelems et devenir numéro 1 mondial, et tu vas gagner ce tournoi encore de nombreuses fois», a prédit l’Allemand. «Il a très bien tenu ses nerfs. Jouer avec autant de maturité et de courage à son âge, c’est impressionnant», a concédé Djokovic, battu sur le fil dans le jeu décisif de la dernière manche lors d’une demi-finale d’anthologie. En phase de reprise et vaincu en quarts de finale en trois sets par le jeune homme, Nadal avait vu juste le 5 mai 2021 quand il assurait après sa victoire expéditive face à son cadet à ce même tournoi de Madrid (6-1, 6-2) au deuxième tour: «Je crois qu’il va brûler les étapes très vite

Ce gars bouge de manière incroyable. Si vous lui lancez une balle forte, elle reviendra tout aussi vite. Ce type n’est pas une blague. C’est un monstre

Le phénomène avait signé à 18 ans, en juillet dernier, son premier titre sur le grand circuit à Umag face à Richard Gasquet. Le Biterrois confiait au Figaro à l’automne dernier: «Il travaille avec Juan Carlos Ferrero, qui connaît extrêmement bien le tennis. Avec la cellule solide qu’il a autour et son jeu, je ne vois vraiment pas comment il ne gagnerait pas plusieurs Grands Chelems.» Et si le prodige signerait tout de suite pour débloquer le compteur à Paris, son tournoi préféré reste Wimbledon. Il faut dire que son jeu, à la fois offensif et créatif, se rapproche plus de celui de Roger Federer que de celui de Nadal, avec qui il partage d’incroyables qualités de guerrier. Volonté farouche de jouer vers l’avant avec des prises de balle hyperprécoces, Carlo Alcaraz (1,85 m ; 72 kg) aime agresser son adversaire pour venir clore parfois les points au filet.

L’ancien numéro un mondial et puncheur dans l’âme, Andy Roddick est sous le charme: «Ce gars bouge de manière incroyable. Si vous lui lancez une balle forte, elle reviendra tout aussi vite. Ce type n’est pas une blague. C’est un monstre.» Alors que le plus grand joueur de l’histoire de la terre battue, Rafael Nadal et ses 13 Roland-Garros demeure le favori naturel Porte d’Auteuil, la nouvelle étoile ibérique éclipse presque déjà les Tsitsipas ou Zverev, qui incarnent eux aussi l’avenir du tennis. L’après-Nadal semble déjà assuré. Le tennis espagnol a bien de la chance.

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Le Figaro

«Beergate» : le chef du Labour promet de démissionner en cas d'amende

Après avoir lui-même appelé Boris Jonhson à démissionner lors de sa condamnation pour non-respect des règles anti-covid, Keir Starmer fait désormais l'objet d'une enquête.

Le chef de l'opposition britannique Keir Starmer s'est engagé lundi 9 mai à démissionner s'il reçoit, comme le premier ministre Boris Johnson, une amende pour avoir enfreint les règles anti-Covid en partageant bières et curry avec une équipe de son parti.

À lire aussiLe glaive du «Partygate» reste suspendu au-dessus de Boris Johnson

«Je suis absolument clair sur le fait qu'aucune loi n'a été violée», a martelé devant la presse le chef du Labour. «Mais si la police décide de m'infliger une amende, bien sûr, je ferai ce qu'il y a à faire et je démissionnerai», a-t-il affirmé.

Position délicate

Keir Starmer n'a cessé d'appeler Boris Johnson à la démission ces dernières semaines et se trouve désormais lui-même visé par une enquête de la police. Le regroupement litigieux à l'origine du «beergate» remonte à avril 2021 et avait eu lieu à Durham, dans le nord-est de l'Angleterre lorsque le chef du Labour faisait campagne pour une législative partielle.

Les rassemblements à l'intérieur étaient interdits mais Keir Starmer avait expliqué avoir commandé curry et bières pour l'équipe réunie ce soir-là dans des locaux du parti, seule alternative selon lui aux restaurants fermés. L'ouverture d'une enquête concernant ce rassemblement met Keir Starmer en position délicate, lui qui a appelé maintes fois le premier ministre à la démission dans le «partygate».

À lire aussi«Partygate»: le rapport Gray critique les «erreurs» de Boris Johnson

Boris Johnson a reçu une amende pour une brève apparition à un anniversaire surprise organisé pour ses 56 ans le 19 juin 2020. Selon la presse britannique, le premier ministre a participé à au moins cinq de la douzaine d'autres rassemblements sur lesquels la police de Londres enquête toujours.

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L'Humanité

Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars

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Cet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.

Cécile Rousseau

Soignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.

« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »

Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.

Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »

Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »

Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.

en résistance contre la privatisation rampante

La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.

Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »

ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public
Valeurs Actuelles

Sciences Po Lyon, de la fabrique des élites au laboratoire du wokisme

C’est devenu une scène habituelle pour beaucoup. Presque prémonitoire. L’accession de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle rime souvent avec débordement autour des facultés de sciences politiques. Les images s’attardent longuement sur le campus de la rue Saint Guillaume à Paris, où quelques étudiants croient bon de bloquer l’accès en affichant leur colère de voir à nouveau « l’extrême droite aux portes du pouvoir ». A Lyon, autour du non moins cossu campus de l’avenue Berthelot, qui abrite l’antenne locale de Sciences Po, les mêmes scènes se reproduisent avec une irrémédiable constance. Les effectifs de police sont présents en masse aux abords de l’établissement pour encadrer le blocus sans pour autant y mettre un terme. Et lorsqu’une poignée d’étudiants s’affairent à retirer les poubelles bloquant l’accès à l’entrée, les forces de l’ordre s’interposent. Officiellement pour prévenir tout risque d’affrontement entre les étudiants pro et anti blocus. Pourtant, une fois le blocus levé, il n’est toujours pas question de reprendre les cours. Cette fois-ci c’est le concierge du bâtiment qui s’y oppose. « Il nous a dit qu’il avait ordre de ne pas retirer et nous a empêché de le faire nous-même » rapporte un étudiant présent sur place.

« L’administration à la merci des mouvements d’extrême gauche »

Dans pareil contexte, l’administration peine difficilement à masquer sa partialité. Le soutien est parfois sans ambages, comme à Nantes, où la directrice avait directement enjoint ses ouailles à « faire barrage à l’extrême droite le 24 avril prochain ». A Sciences Po Lyon, les précautions sont de mise mais le soutien est à peine voilé. « L’administration a annulé tous les cours dès 8h du matin et ce, malgré le déblocage et le départ des étudiants » rapporte Guillaume, en première année. L’établissement situé dans le septième arrondissement continue de jouir d’un prestige intact aux yeux des étudiants lettrés, fort de sa réputation scolaire. Rapidement pourtant, certains déchantent. Sciences Po ne tient plus ses promesses. Beaucoup d’étudiants pensant atterrir dans la fabrique des élites de demain se retrouvent plongés au cœur d’un laboratoire woke grandeur nature où se mêlent tous les éléments de la vulgate progressiste : décolonialisme, indigénisme, féminisme anti patriarcal ou encore écologisme forcené. « Je connais une fille qui est partie en première année à cause de harcèlement et de l’ambiance » explique un étudiant. Si l’université est depuis bon nombre d’années le réceptacle des idées autrefois maoïstes et trotskystes, la nouveauté est plutôt à chercher du côté de l’administration, elle aussi désormais gagnée par la fièvre woke. Cette dernière, loin de s’en tenir à une neutralité de rigueur, prend fait et cause pour ce nouveau courant. L’écriture inclusive, pourtant objet de nombreuses controverses, s’est solidement imposée au sein du campus où le simple fait d’adresser un mail sans se conformer à la nouvelle norme vaut désormais l’étiquette de « fachos » et l’excommunication morale. « En arrivant à Sciences Po, je m’attendais à avoir à faire à une horde de gauchistes mais ce qui m’a le plus déçu, c’est l’implication de l’administration » reprend Guillaume. « Elle est à la merci des mouvements d’extrême gauche » abonde Marie dans un soupir, étudiante en deuxième année. Les conférenciers sollicités à l’initiative des rares étudiants de droite du campus se voient systématiquement opposer une fin de non recevoir par l’administration qui invoque les risques de trouble à l’ordre public pour justifier sa décision. « On a simplement réussi à inviter François Asselineau et Jean Lassalle pour l’instant », s’amuse Paul. A l’inverse, les conférences autour de thèmes bien choisis de la doxa progressiste sont légions. Souvent sous la pression des associations militantes, mais parfois également à l’initiative de l’administration elle-même. Au programme des dernières semaines : « Les luttes paysannes face à la privatisation », « Formations aux bases de l’antiracisme », « L’économie peut-elle être féministe ? » « Être entrepreneur.e noir.e en France » ou encore « L’identité de genre et de sexe dans le sport et la compétition ».

« Hommes et femmes ne sont que des conceptions culturelles »

Si les conférences marquent indéniablement un parti pris assumé par la direction de l’IEP, la participation des étudiants à ces dernières a toujours relevé jusqu’à présent de la simple volonté. Difficile d’en dire autant du cursus suivi par les étudiants eux-mêmes. Ainsi, une semaine sobrement intitulée « genres et inclusion » est désormais au programme de la deuxième année avec en prime, une présence obligatoire et une note coefficient 2 à l’issue du cours. Une occasion toute trouvée pour décliner le fil complexe de la théorie du genre sur une semaine au gré d’intervenants venus expliciter les « usages du terme patriarcat », « les masculinités dans le contexte américain » ou encore le lien obtu entre « genre et économie ». Derrière l’apparence du vernis scientifique, les conférenciers expliquent notamment que les « hommes et les femmes ne sont que des conceptions culturelles » et jugent « absurdes » ceux qui « essayent d’expliquer les comportement par la biologie ». Pour l’IEP, la semaine Genre et inclusions se veut « un temps de sensibilisation et de formation aux logiques de stratification, discrimination et de domination fondées sur le genre, la race, la catégorie sociale, l’orientation sexuelles, les capacités physiques, etc ». Dans un autre registre, les étudiants se voient également proposer de passer un diplôme optionnel axé autour de trois options bien spécifiques : « Minorités aux Etats-Unis », « Inégalités homme femme aux Etats-Unis » ou encore « Free speech vs racist speech ». Et lorsqu’il n’est pas question de race ou de genre, c’est sur le terrain de l’écologie que les étudiants sont amenés à plancher. Plus précisément autour de cours tels que « enjeux politiques et sociaux de la transition environnementale » ou encore « économie environnementale ». Outre l’instauration d’enseignement à part entière, l’entrisme woke a également gagné des matières, a priori imperméable à toute approche subjective. « Lors d’un récent cours d’espagnol, nous avons passé toute l’heure à étudier la question de l’avortement en Amérique Latine » explique cette étudiante à Valeurs actuelles.

« Sciences Po n’est pas fait pour étudier »

Le matraquage idéologique que subissent les étudiants semble bien porter ses fruits. Un récent sondage réalisé au sein de l’IEP de Lyon démontrait que ces derniers plébiscitaient Jean-Luc Mélenchon pour 65% d’entre eux en vue de l’élection présidentielle. Un magistère moral peu propice à la diffusion d’idées contestataires dans ce haut lieu de la gauche morale où les milices antifascistes se chargent d’éteindre tout contre feu qui dévierait de la doxa. « Ils nous garantissent la liberté d’expression mais pas la liberté après expression » lance cet étudiant rapidement étiqueté à « l’extrême droite » lors de son entrée à l’IEP. Les méthodes sont rodées et similaires à celles utilisées contre le professeur grenoblois désigné à la vindicte populaire sur fond d’accusation d’islamophobie, quelques mois plus tôt. Intimidations, ostracisme, fichage et parfois même menaces. Tout est permis contre les « fachos ». Dans ce nouveau modèle, le débat et l’échange civique ont laissé la place aux « safe spaces », garants de la protection des minorités face à toutes opinions jugées blessantes. « J’ai même été exclue d’une association de jeux de société », s’indigne Marie. L’établissement baigne dans un climat maccarthyste et les rares étudiants de droite qui assument leurs convictions profondes doivent vivre avec l’étiquette de parias. « Ils cherchent à nous créer une mauvaise réputation afin que même les moins engagés nous détestent. Ils vont faire courir des rumeurs et nous dénoncer auprès de l’administration pour que nous subissions l’anathème et soyons isolés socialement. Sciences Po n’est pas fait pour étudier » finit par lâcher cet étudiant avec dépit.

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L'Humanité

L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire

Actu

Économie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.

Clotilde Mathieu

L’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».

L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.

Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).

Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.

Des coûts qui ne cessent de grimper

Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.

Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».

Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.

Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».

www.atterres.org/hausse des prixinflationSalaires et pouvoir d'achatconjoncture
L'Humanité

Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?

Actu

Pouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.

Florent LE DU

Les préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.

Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande

Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »

Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »

D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…

Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.

Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.

Présidentielle 2022SondagesSalaires et pouvoir d'achat
Le Figaro

Carburants : le litre de gazole repasse au-dessus de la barre des 1,9 euro

Wladimir Garcin-Berson

En une semaine, le gazole et l'essence ont vu leur prix augmenter d'environ six centimes. La facture moyenne est au plus haut depuis plus d'un mois.

L'incertitude pèse de plus en plus sur le portefeuille des ménages. La semaine dernière, selon les relevés du ministère de la Transition écologique, les prix à la pompe sont repartis franchement à la hausse. Vendredi, en moyenne, le litre de gazole coûtait 1,9440 euro, soit 6,4 centimes de plus en seulement sept jours. De quoi alourdir la facture pour des millions de consommateurs et se rapprocher dangereusement des deux euros le litre.

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De même, l'essence a vu son prix bondir sur une semaine, autour de six centimes pour le SP95, le SP95-E10 et le SP98. Ces trois carburants repassent au-dessus de la barre des 1,8 euro, en moyenne, et même des 1,9 euro pour le troisième, atteignant 1,9181 euro le litre. Ils connaissent aussi leur plus forte hausse depuis le 22 avril pour le gazole, et depuis mi-mars pour l'essence.

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En trois semaines, de mi-avril au 6 mai, le litre de gazole a donc augmenté de 13 centimes, et celui de SP95-E10 de près de 9 centimes. Dans l'ensemble, les prix à la pompe restent inférieurs au niveau de fin mars, avant l'entrée en vigueur de la remise à la pompe de quinze à dix-huit centimes par litre. Mais l'écart massif observé avant et après le début de cette mesure a été considérablement réduit par les hausses de prix. Au 25 mars, ainsi, un litre de gazole coûtait 2,1165 euros en moyenne, contre 1,8116 euro le 15 avril. Un écart de 30,5 centimes, qui s'est réduit à 17,3 centimes depuis.

Incertitude sur l'embargo européen

Ces hausses notables, depuis quelques semaines, s'expliquent par l'augmentation du prix des matières premières et des produits transformés sur les marchés. Entre le 25 avril et le 6 mai, le baril de Brent a vu son prix augmenter de dix dollars, dépassant la barre des 110 dollars. «En moyenne hebdomadaire, le prix spot du Brent se situait à 110 $/b en hausse significative de 6%», notait l'IFPEN, ce lundi.

Des mouvements contradictoires sont observés par les marchés. D'un côté, la stratégie «zéro Covid» de la Chine peut limiter l'activité, et donc la demande. De l'autre, la guerre en Ukraine et les menaces de plus en plus précises d'embargo européen sur le pétrole et les produits pétroliers russes font grimper les prix. Et ce, dans un contexte où les pays producteurs restent prudents.

Les prix des carburants restent donc volatils, fluctuant au gré de la conjoncture. De leur côté, les Européens tentent de se mettre d'accord, depuis plusieurs jours, sur l'embargo visant le pétrole russe souhaité par plusieurs capitales ainsi que par la Commission. Si un «accord de principe» a été trouvé, les modalités d'exécution restent, à cette heure, floues.

En France, l'exécutif souhaite mettre en branle, dès cet été, une «loi exceptionnelle pour le pouvoir d'achat» afin d'accompagner les ménages face à l'inflation qui touche notamment les carburants. Les dispositifs existants comme le blocage du prix réglementé du gaz et les indemnités sur l'essence pourraient être prolongés dans le temps, et d'autres mesures, plus ciblées, pourraient émerger des discussions.

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Bactérie E.coli : plusieurs gammes des Pizzas Buitoni mises en cause

Une femme de 34 ans et une enfant de 7 ans, qui ont respectivement mangé des pizzas «Bella Napoli» et «Four à Pierre», ont été contaminées par la bactérie E.coli. Le lien de causalité n'est, cependant, pas confirmé.

Qu'est-ce que le «panic buying», qui touche actuellement les consommateurs ?

Depuis peu reviennent les achats guidés par la panique. Emily Mayer, experte des produits de grande consommation à l'institut IRI, et Fanny Parise, anthropologue, nous éclairent sur la question.

Après l'huile, une pénurie de moutarde touche la France

Son prix a grimpé de plus de 9% en un an. La France peine à produire des graines et à s'approvisionner.

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L'Humanité

Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?

Actu

Alors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens. 

Gérard Le Puill

Publiée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses,  de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.

Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été  2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021,  la tonne de colza-  dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or,  que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.

Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines 

Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois.  Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.

Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€. 

Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments 

Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché. 

Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures,  du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse.  L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales,  les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux. 

Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée

Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés.  Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature.  A ce propos,  le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France. 

Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder,  pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars,  que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.

Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires »  pour faire voter deux textes en automne 2021. 

Depuis, quand il prend publiquement la parole,  Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan! 

Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022
Le Figaro

Puberté précoce : quand faut-il s'inquiéter ?

Cécile Thibert

NOS CONSEILS - Plus fréquent chez les filles que chez les garçons, ce phénomène n'est pas à prendre à la légère car il peut masquer une maladie sous-jacente.

«J'ai une petite fille qui vient d'avoir 7 ans. Alors qu'elle n'avait pas encore ses 6 ans, j'avais constaté qu'elle avait des poils qui avaient poussé en dessous des bras ainsi qu'au niveau pubien. En un an, le phénomène n'a fait qu'augmenter. À ce rythme-là, je me dis qu'elle risque d'être réglée à l'âge de 8 ou 9 ans...C'est effrayant, comment cela peut-il se faire ?» Sur les forums, les témoignages de parents inquiets de la puberté précoce de leur enfant sont nombreux. Ce phénomène est effectivement à prendre au sérieux. Car s'il est le plus souvent sans gravité, il peut aussi mettre en jeu la santé de l'enfant.

La puberté précoce répond à une définition bien précise. «Il s'agit de l'apparition des premiers signes pubertaires avant l'âge de 8 ans chez la fille et 9 ans et demi chez le garçon», explique le Pr Juliane Léger, pédiatre endocrinologue à l'hôpital Robert Debré à Paris. En l'occurrence, un début de poussée mammaire chez les filles et une augmentation du volume des testicules chez les garçons. Les filles sont environ 10 fois plus concernées que les garçons.

Le cerveau, chef d'orchestre de la puberté

Comment se déclenche la puberté ? Comme souvent avec le corps humain, le cerveau n'y est pas pour rien. «Il y a une cascade chimique hormono-dépendante dans le cerveau qui démarre dans l'hypothalamus. Cette petite région située au cœur du cerveau va donner le top départ de la puberté, ce qui va aboutir à l'activation des gonades (les organes sexuels, NDLR). Ces dernières vont alors se mettre à sécréter les hormones sexuelles : œstrogènes chez la fille et testostérone chez le garçon», détaille le Pr Nicolas De Roux, chef du laboratoire de biochimie-hormonologie à l'hôpital Robert Debré. Quelques semaines après ce coup d'envoi cérébral, les premiers signes de puberté apparaissent.

Pourquoi ce mécanisme se déclenche-t-il trop tôt ? Très souvent, le mystère reste entier. «Dans 80 à 85% des cas ,on ne retrouve pas de cause précise après avoir fait une batterie d'examens», indique le Pr Léger. Les médecins estiment toutefois que, dans environ un quart des cas, il y a des causes héréditaires. «Le plus souvent, on retrouve un trait génétique chez la mère, parfois chez le père. Avec mon équipe, nous travaillons à chercher les gènes responsables», rapporte le Pr De Roux.

« Dans 80 à 85% des cas ,on ne retrouve pas de cause précise après avoir fait une batterie d'examens. »

D'autres causes potentielles sont à l'étude. «On sait que la nutrition joue un rôle très important. L'augmentation de l'obésité chez l'enfant pourrait être en partie responsable de l'avancement de l'âge de la puberté», souligne le Pr Léger. La piste de l'exposition à des perturbateurs endocriniens est également explorée.

La bonne nouvelle est qu'en cas de puberté précoce sans cause identifiée (on parle de puberté «idiopathique»), l'enfant ne court pas de risque grave dans l'immédiat pour sa santé. Mais outre les conséquences psychologiques, l'inconvénient est que la vitesse de croissance s'accélère, et avec elle, la maturation osseuse. Ces enfants ont donc le risque d'avoir une perte de plusieurs centimètres de leur taille adulte s'ils ne reçoivent pas un traitement adéquat. «Il y a une soudure précoce des cartilages de croissance et ce que l'on appelle un déficit statural sur la taille adulte», souligne le Pr Léger. Diagnostiqués à temps, ces enfants se verront prescrire un médicament très efficace pour stopper l'évolution de la puberté (les agonistes de la GnRH) jusqu'à ce qu'ils soient assez âgés.

Des causes cachées parfois graves

Dans 15 à 20% des cas, les médecins parviennent à trouver la cause de la puberté précoce. C'est là que les choses se corsent. «Soit la cause est centrale, c'est-à-dire au niveau du cerveau (tumeur, malformation), soit elle est périphérique. C'est-à-dire qu'elle touche alors les ovaires, les testicules ou les glandes surrénales, situées au-dessus des reins», résume le Pr Juliane Léger, également responsable du centre de référence des maladies endocriniennes rares de la croissance et du développement à l'Université Paris Cité. De façon générale, plus la puberté débute tôt, plus le risque qu'une maladie grave se cache derrière est important. «On suspecte bien plus une anomalie de type tumeur chez une enfant de 3 ans qui fait une puberté précoce que chez une fillette de 7 ans», souligne le Pr De Roux.

« On suspecte bien plus une anomalie de type tumeur chez une enfant de 3 ans qui fait une puberté précoce que chez une fillette de 7 ans. »

À première vue, le lien entre tumeur et puberté n'est pas évident. Et pourtant, la multiplication des cellules tumorales au niveau du cerveau (plus précisément de l'hypothalamus), des gonades (ovaires et testicules) ou des glandes surrénales peut tout à fait déclencher la cascade hormonale de la puberté. «C'est une de nos préoccupations majeures. C'est pour cela que l'on réalise systématiquement une IRM cérébrale lorsqu'une puberté précoce d'origine cérébrale est démontrée», précise le Pr Léger. La puberté précoce peut par exemple être déclenchée par un gliome (type de tumeurs cérébrales les plus fréquentes chez l'enfant et l'adolescent), mais aussi par d'autres tumeurs plus rares.

Plus globalement, toute lésion du cerveau (encéphalopathie, traumatisme crânien, méningite…) est susceptible d'entraîner une puberté précoce. Par ailleurs, un cancer des testicules, des ovaires ou des glandes surrénales est aussi susceptible d'entraîner une augmentation des concentrations hormonales et donc une sorte de puberté précoce. «Certaines maladies génétiques peuvent aussi être à l'origine de ce phénomène», abonde le Pr De Roux.

En cas de doute sur un début précoce de puberté, la consultation du médecin traitant et du pédiatre spécialisé est indispensable, pour la réalisation d'examens supplémentaires s'il le juge nécessaire.

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Le Figaro

Comment se défaire d'un pervers narcissique ?

CONSEILS - Se séparer d'une personne perverse narcissique demande de s'armer de patience, mais aussi et surtout de suivre certaines étapes, détaillées par la psychothérapeute Anne Clotilde Ziégler.

«Quitte-le, va-t’en, sauve-toi». Quand on cherche à rompre avec un partenaire pervers narcissique, on s'entend souvent conseiller ces courtes phrases, comme si la solution résidait dans une simple action : partir. Mais si avec chaque rupture vient son lot de tourments, quand la perversion s'est installée dans le lit conjugal, quitter l'autre n'est ni rapide, ni facile. Tout simplement parce que la personne en face de soi fait preuve «d'un narcissisme grandiose, de machiavélisme, de sadisme et qu'elle agit impulsivement», rappelle la psychothérapeute Anne Clotilde Ziégler, auteure d'ouvrages (1) sur le sujet.

Le mécanisme du pervers est puissant. «S'il faut fuir le plus vite possible, on le fait surtout quand on le peut, insiste la professionnelle. Cela ne fonctionne d'ailleurs pas toujours du premier coup». Comment se défaire de l'emprise et vers qui se tourner ? La thérapeute détaille chaque étape.

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Je prends conscience que le problème vient de lui

La première étape pour se défaire d'un pervers narcissique, est d'ouvrir les yeux sur le problème : «il est essentiel de pointer le dysfonctionnement et d'être en mesure de voir que c'est la personne en face qui ne se comporte pas normalement», explique Anne Clotilde Ziégler. La psychothérapeute remarque que lorsque ces victimes arrivent dans son cabinet, elles sont «gaslightées». «Le gaslighting résume les efforts de l'un pour rendre l'autre fou», illustre-t-elle. Autrement dit, les patients arrivent avec l'impression d'avoir perdu la raison, et le travail du psy est alors de leur faire comprendre que non, et que cette impression découle de la manipulation de l'autre.

L'autre partie du travail consistera à comprendre «par quel bout la victime a pu être attrapée. On cherche à mettre le doigt sur sa propre vulnérabilité», souligne la psychothérapeute. Cela peut se faire via une thérapie, mais aussi grâce à des discussions avec l'entourage, ou en se rapprochant d'associations spécialisées.

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Je me défais de l'influence, je m'informe

La deuxième étape est de «récupérer sa pensée», de sortir de l'influence. C'est ce qui permet de voir clair dans le jeu de l'autre, d'être capable d'anticiper son prochain «coup». «À partir de là, on voit l'autre agir en temps réel, on détecte la part de machiavélisme et de sadisme dans ses actions», analyse la psychothérapeute.

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La spécialiste conseille de lire, de regarder des vidéos et des films sur les pervers narcissiques, pour être en mesure de reconnaître les traits de la personne en face de soi et d'avoir des clefs pour récupérer un regard critique sur la situation. «En général, à ce moment-là, on ne se dit plus “Génial, on part à la mer ce week-end !” mais "Il va me pourrir la vie au bout de 5 minutes, c'est sur”. Et la plupart du temps, ça ne loupe pas», observe-t-elle. Ce travail d'information permet de détecter le mécanisme malsain avant qu'il ne nous prenne dans son engrenage.

J'accepte que je ne le guérirai pas

Pour être en mesure de quitter un pervers narcissique, il est primordial d'accepter qu'on ne le guérira pas et ainsi de rompre avec le syndrome de l'infirmière qui est l'un des ciments de l'emprise. «Même avec tout notre amour, on ne le changera pas. Le mythe de la belle et la bête ne marche pas dans la réalité, l'amour ne soigne pas les gens», tranche Anne Clotilde Ziegler. Cette dernière souligne d'ailleurs que cet espoir de sauvetage motive souvent les victimes de pervers narcissiques à rester dans la relation.

Même avec tout notre amour, on ne le changera pas. L'amour ne soigne pas les gens

J'accepte d'y laisser des plumes

L'autre frein à la rupture est souvent matériel. On a peur de perdre son appartement, un cercle amical parfois, un statut social… tout ce qu'on a acquis pendant la relation. «Il faut se dire qu'on n'en sortira pas de façon juste, et que plus on accepte de lâcher, plus vite on sera libéré. Mieux vaut y laisser quelques plumes qu'y laisser sa peau», commente la psychothérapeute.

Elle illustre sa pensée : «Imaginons que j'ai un manteau que j'aime beaucoup, et que la personne perverse me retient par le col de ce manteau. La manière la plus facile de me dégager n'est-elle pas de le retirer et de le lui laisser ?». Évidemment, la tâche est plus rude quand le couple a des enfants. La spécialiste insiste d'ailleurs ici sur l'importance d'être accompagné pour s'en sortir.

Je sors de l'isolement

L'un des traits qui revient systématiquement dans l'emprise du pervers narcissique est l'isolement. La raison est simple : le partenaire divise pour mieux régner, au point que les victimes deviennent dépendantes de sa présence. Alors, avant de prendre l'initiative de s'en aller, «on essaye de reprendre contact avec soi, de se souvenir de ce qu'on aime, de renouer des relations avec des gens, parce qu'on est plus fort en groupe que seul», précise la psychothérapeute.

La professionnelle conseille aussi de se rapprocher de gens avec qui l'on parle de tout autre chose, mais aussi d'amis qui connaissent la situation et nous accompagnent ; si toutefois on en a. Recréer une vie en dehors du couple, sortir, voire même «aller promener son cœur ailleurs, et utiliser la rencontre amoureuse comme porte de sortie», sont des options efficaces pour s'aider dans le processus de rupture.

J'annonce mon départ le plus tard possible

Une fois que toutes ces conditions sont réunies et que l'idée de partir se concrétise, on peut mettre en place le départ. «Attention à l'annoncer le plus tard possible, pour ne pas laisser à l'autre l'opportunité d'organiser de quoi nous bloquer», insiste-t-elle. Dans le cas où le couple vit ensemble, mieux vaut préparer ses affaires en l'absence du partenaire, et prévoir de partir en étant accompagné d'une tierce personne, qui pourrait s'interposer s'il tentait d'intervenir. Anne Clotilde Ziégler avertit : «la violence physique est fréquente à ce moment-là, et elle reste possible jusqu'au dernier instant».

(1) Anne Clotilde Ziégler est auteure de Pervers narcissiques - 50 scènes du quotidien pas si anodines pour les démasquer et leur faire face, 19,50 euros et de Pervers narcissiques, Bas les masques !, 16,50 euros, tous deux publiés aux éditions Solar.

Aider l'autre, c'est s'aider soi : pourquoi l'altruisme nous fait du bien

Pandémie, actualités angoissantes... La morosité et la sinistrose ne sont jamais très loin. Des spécialistes nous expliquent comment agir pour soi, et pour les autres, nous soigne.

Ma femme est plus âgée, et alors ?

TÉMOIGNAGE - Quand on aime, on ne compte pas… les années. Signe des temps et de parité, les couples où la femme est plus âgée que l'homme se multiplient. Et ces unions, en rejetant les frontières classiques du désir, sont souvent passionnelles. Témoignages des intéressés.

L'Humanité

Recettes. La fermentation, le sel de la vie !

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Méthode de conservation, millénaire, la fermentation semble revenir au goût du jour. Relativement simple à mettre en œuvre, elle permet de révéler de nouvelles saveurs et améliore la qualité des aliments.

Marie Mersier

La fermentation est « une transformation que subissent certaines matières organiques sous l’action d’enzymes sécrétées par des micro-­organismes (1) ». Sans que l’on puisse dater précisément l’apparition de cette dernière, elle existerait depuis l’utilisation des premiers récipients (jarres, vases…), soit environ 6 000 ans avant J.-C.

Kombucha asiatique, kvas slave, kimchi coréen, ou encore le chou fermenté qui aurait servi de base alimentaire pour les bâtisseurs de la muraille de Chine, la fermentation d’aliments ou de boissons est une technique ancestrale commune à de nombreuses cultures. Et si cette méthode est pratiquée depuis des siècles et partout sur le globe, c’est parce qu’elle présente de nombreux atouts que nous apprivoisons de nouveau aujourd’hui. Ainsi, comme l’explique ­Rachel de Thample (2) : « La fermentation décrit la transformation chimique du sucre en alcool ou en acides par l’action des bactéries et/ou des levures (…). Aucun ­matériel sophistiqué n’est nécessaire – juste quelques connaissances de base sur les quantités et les durées. En fait, l’une des choses que j’aime le plus dans la fermentation est son côté minimaliste. Son principe même consiste à utiliser ce qui nous entoure, que ce soient les levures ­naturelles et les bactéries présentes dans l’air ou les ingrédients de base à portée de main… »

En plus de permettre la conservation des aliments, qui autrefois était une ­nécessité l’hiver, lorsque les légumes frais se faisaient plus rares, la fermentation ­développe des saveurs inédites pour nos papilles et enrichit les vertus nutritives des aliments.

Aucun contact avec l’air

En effet, les aliments fermentés sont « probiotiques » et nourrissent ainsi les bactéries présentes dans la flore intestinale. Par ailleurs, la lactofermentation (celle qui est la plus répandue dans l’alimentation avec les légumes au sel, en saumure ou les kimchis) va accroître la concentration des nutriments et de la vitamine C dans les aliments. En revanche, si l’on n’a pas encore l’habitude de consommer des produits fermentés, il est conseillé d’y aller petit à petit pour ne pas trop perturber le microbiote et voir comment l’organisme réagit. Certaines personnes digéreront très bien les choucroutes, pickles et autres délicieux kéfirs ou kombuchas. Pour d’autres cela sera plus compliqué. Il faut donc s’écouter.

On peut désormais trouver dans le commerce des produits fermentés de très bonne qualité, mais, la magie de la fermentation, c’est de s’y mettre à la maison en essayant par exemple la lactofermentation. Bocaux en verre pour contenir les ingrédients, un poids pour les maintenir immergés dans l’eau sans contact avec l’air (afin que les bactéries bénéfiques amorcent le boulot de transformation et empêchent les mauvaises bactéries de se développer), du sel (ingrédient essentiel de nombreuses fermentations), de l’eau filtrée, le temps que le processus se fasse de lui-même, et hop, le tour sera joué. Notre palais et notre odorat jouant également un rôle clé : si après quelques jours l’aspect n’est pas engageant, on n’y va pas, le goût quant à lui doit être un peu acidulé.

(1) Définition extraite du « Larousse ».(2) « Fermentations », aux éditions Ulmer.

Oignons rouges lacto  fermentés

Ingrédients pour 1 bocal : 500 g d’oignons rouges épluchés 20 cl d’eau de source (de préférence), 10 g de sel fin, 1 c. à c. de graines de coriandre, 1 c. à c. de graines de cumin et/ou de graines de moutarde, 10 grains de poivre, 2 ou 3 tiges d’aneth frais, 1 bocal en verre de 500 ml (type le Parfait), 1 pierre plate propre et non calcaire ou des poids de fermentation en verre ou céramique disponibles sur www.etsy.comPréparation : 30 minutes + 15 jours de fermentationDifficulté : facile

  1. Laver le pot à l’eau chaude avec du produit vaisselle et le faire sécher dans un four à 100 °C pendant 10 minutes, puis le laisser refroidir.
  2. Éplucher les oignons et les couper en rondelles d’environ 3 mm, puis disposer celles-ci en couches dans le bocal.
  3. Entre chaque couche, intercaler un peu de sel, d’aromates et d’aneth. Tasser bien au fur et à mesure. Puis couvrir avec l’eau.
  4. Poser une pierre ou un poids sur le dessus. Les oignons et la pierre doivent être entièrement immergés au bout de 24 heures. Les oignons ne doivent pas être en contact avec l’air, sinon ils vont moisir. Si ce n’est pas le cas, il convient de rajouter de l’eau salée en respectant la proportion de 1,5 g de sel pour 10 cl d’eau.
  5. Fermer le bocal mais sans le joint en caoutchouc, car les gaz de fermentation doivent s’échapper.
  6. Laisser durant 48 heures à température pour amorcer la fermentation, puis stocker au frais et à l’abri de la lumière. Dans une cave c’est l’idéal, sinon au réfrigérateur, mais le processus de lactofermentation sera plus long.
  7. Commencer à consommer au bout de 15 jours, les oignons doivent avoir un goût acide.
Pot de coco. Yaourt vegan

Issu d’une fermentation naturelle, sans gluten, ni lactose ni soja, ce dessert végétal et non sucré offre tous les avantages digestifs d’un yaourt traditionnel. Fabriqué en France et composé à 98 % de lait de coco extrait de noix cultivées au sein d’une filière équitable et entièrement bio, le YA « coco nature gourmande » sera délicieux avec des fruits et du muesli. Il se prête à l’élaboration de gâteaux et pâtisseries, et remplace la crème fraîche dans des recettes salées comme le curry. Une alternative aux produits laitiers à la fois saine, douce et délicieuse.Yaourt végétal « coco nature gourmande », YA, environ 3,90 eurosBoisson vivante. Kéfir de fruits

Un kéfir de fruits et issu de la fermentation entre de l’eau, des fruits et des grains de kéfir. Grâce aux levures et bonnes bactéries qu’elle contient, cette boisson originaire des steppes d’Asie centrale a de multiples actions positives sur la flore, le transit et le système immunitaire. Il est possible de la préparer à la maison mais, si l’on est à la recherche du juste équilibre et d’arômes subtils, on vous conseille de déguster ce kéfir aux fleurs de sureau, ultrarafraîchissant et légèrement pétillant.

Karma Kefruit « fleurs de sureau », environ 3,35 euros

Initiation. Avant de vous lancer dans la fermentation, il est recommandé de consulter plusieurs ouvrages (par exemple, « À la découverte de la fermentation » aux Éditions Marie-Claire) afin de ne pas avoir trop de déconvenues. Vous pourrez ainsi mieux choisir la méthode (saumure, salaison… ) qui vous convient.

Bon et sain
Le Figaro

Sri Lanka : démission du premier ministre après une journée meurtrière

Des affrontements entre des manifestants antigouvernementaux et des soutiens du premier ministre ont fait cinq morts et plus de 180 blessés.

Le premier ministre sri-lankais Mahinda Rajapaksa a démissionné lundi 9 mai, peu après des affrontements entre ses partisans et des manifestants antigouvernementaux, qui ont fait cinq morts, dont un député, et plus de 180 blessés, la journée la plus meurtrière depuis trois semaines.

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Le pays est en proie depuis plusieurs semaines à des manifestations dénonçant l'incapacité du gouvernement à faire face aux pénuries de nourriture, carburant et médicaments marquant la plus grave crise économique qu'il ait connu depuis son indépendance en 1948. Mahinda Rajapaksa, 76 ans, a adressé sa lettre de démission à son frère cadet et président Gotabaya Rajapaksa. Son départ entraîne automatiquement la dissolution du cabinet. «Je démissionne avec effet immédiat afin que vous puissiez nommer un gouvernement multipartite pour sortir le pays de la crise économique actuelle», a déclaré le premier ministre dans sa lettre.

«Nous avons été battus»

La situation ne semblait pas s'apaiser lundi soir, notamment autour de sa résidence officielle à Colombo, assiégée par des milliers de manifestants antigouvernementaux. Des coups de feu ont été tirés depuis la résidence après que des manifestants ont enfoncé le portail d'entrée et mis le feu à un camion garé sur place, a constaté un journaliste de l'AFP. La police a assuré avoir tiré en l'air pour repousser les assaillants du complexe, où Mahinda Rajapaksa était retranché avec des partisans. Elle a également tiré des grenades lacrymogènes vers les manifestants, déterminés à répliquer après avoir été plus tôt dans la journée attaqués par des partisans du pouvoir.

La journée de lundi a été la plus meurtrière depuis la répression d'une manifestation antigouvernementale le 19 avril dans le centre du pays (un mort, 24 blessés). À Nittambuwa, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale, un député du parti au pouvoir, Amarakeerthi Athukorala, s'est suicidé après avoir ouvert le feu sur deux manifestants antigouvernementaux qui bloquaient sa voiture, a annoncé la police. Une des deux victimes, âgée de 27 ans a depuis succombé à ses blessures, et le garde du corps du député a été retrouvé mort, ajouté la police, sans autre précision.

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Deux autres personnes ont été tuées dans la ville de Weeraketiya (sud), où un membre du parti au pouvoir a lui aussi tiré sur des manifestants, selon la police. Lundi sur le front de mer de la capitale, Colombo, des milliers de partisans des frères Rajapaksa, armés de bâtons et de matraques, ont attaqué des manifestants sans armes qui campent devant le bureau du président depuis le 9 avril pour exiger son départ, ont constaté des journalistes de l'AFP. «Nous avons été battus, les médias ont été battus, les femmes et les enfants ont été battus», a déclaré à l'AFP un témoin, sous couvert de l'anonymat.

«La violence ne résoudra pas les problèmes actuels»

La police a également tiré des gaz lacrymogène et utilisé des canons à eau pour disperser les manifestants, avant de déclarer un couvre-feu immédiat et d'une durée indéterminée dans l'ensemble de l'île, qui compte 22 millions d'habitants. Au total, 181 personnes ont été hospitalisées, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'hôpital national de la ville. Huit autres personnes ont été blessées ailleurs, selon les autorités. Dans le Sud, de l'île, des foules en colère ont également attaqué et complètement détruit le controversé musée Rajapaksa dans le village ancestral de la famille.

«La violence ne résoudra pas les problèmes actuels», a twitté le président Rajapaksa, en condamnant «fermement les actes violents». «Nous condamnons les violences perpétrées aujourd'hui contre des manifestants pacifiques et demandons au gouvernement de mener une enquête approfondie, y compris l'arrestation et la poursuite en justice de toute personne ayant incité à la violence», a souligné, également sur Twitter, Julie Chung, l'ambassadrice des États-Unis en appelant au calme.

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Vendredi, le président Rajapaksa avait décrété l'état d'urgence, pour la deuxième fois en cinq semaines, accordant des pouvoirs étendus aux forces de sécurité, les autorisant notamment à arrêter des suspects et à les détenir pendant de longues périodes sans supervision judiciaire. Il autorise également le déploiement de militaires pour maintenir l'ordre, en renfort de la police. Cette crise économique sans précédent a commencé après la pandémie de Covid-19, qui a privé le pays des devises du secteur touristique. Le gouvernement a alors interdit de nombreuses importations, provoquant les pénuries, une inflation galopante et des coupures de courant de plus en plus longues, qui ont nourri la colère contre le pouvoir.

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Le Figaro

Selon l’Insee, l’inflation s’envolera à 5,4 % sur un an fin juin

Anne de Guigné

ANALYSE - Après avoir stagné au premier trimestre, l’activité économique devrait progresser de 0,25 % au deuxième.

Malgré les forts vents contraires, l’économie française évite le scénario du pire. «À ce stade, les données disponibles suggèrent un scénario de croissance modeste plutôt que de contraction de l’activité», analyse l’Insee dans sa dernière note de conjoncture.

Selon les prévisions de l’institut, après l’atonie du premier trimestre, l’activité économique frémirait légèrement entre avril et juin, avec une progression de 0,25 %. Dans ce contexte, si le produit intérieur brut (PIB) se stabilisait au deuxième semestre, le pays afficherait une croissance de 2,6 %, porté par le dynamisme de la fin 2021, sur l’ensemble de l’année.

Chèque alimentaire

La guerre en Ukraine et la stratégie zéro Covid en Chine, «des chocs d’offre négatifs qui augmentent la pression sur les approvisionnements et les prix», selon Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l’Insee, pèsent sur l’industrie et le bâtiment au second trimestre. En revanche, certaines branches des services qui avaient souffert de la vague Omicron se redressent. Globalement, à l’exception du commerce de détail, les entreprises affichent, en cette période de grande incertitude, plutôt leur confiance dans l’avenir comme le démontrent leurs perspectives d’investissement qui ne décrochent pas.

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Le moral des particuliers paraît bien davantage fragilisé. Ces derniers subissent en effet de plein fouet les hausses de prix et l’effritement de leur pouvoir d’achat. L’Insee estime à 1,5 % la baisse du pouvoir d’achat au premier trimestre et à 0,5 % au deuxième. L’inflation continuerait en effet à progresser, entraînée par les hausses des prix de production (+24% pour les productions industrielles, +27 % pour les produits agricoles dont + 70% pour les céréales) qui se transmettent à la consommation.

Après 4,8 % en avril, elle atteindrait 5,2 % en mai puis 5,4 % en juin. Même si l’Hexagone n’avait pas connu de tels taux depuis le milieu des années 1980, ils restent largement inférieurs à la moyenne de la zone euro, à 7,5 % en mars. «Hors bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie et remise à la pompe, l’inflation dépasserait les 7 % en juin», explique toutefois Julien Pouget.

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Au fil des mois, la nature de l’inflation évolue. Alors qu’elle était depuis octobre menée par les prix de l’énergie, les hausses se diffusent, notamment à l’alimentation. En juin, les prix de l’énergie augmenteraient ainsi, en glissement annuel, de 26 % (après 29 % en mars) et ceux de l’alimentation, de 6,3 % (après 2,9 % en mars). Une envolée à laquelle le futur gouvernement tentera de faire face avec son chèque alimentaire, annoncé comme l’une des mesures d’un prochain projet de loi de finances rectificatif (PLFR).

Les mesures de l’exécutif visent à éviter les tensions sociales, mais aussi soutenir la consommation, qui a affiché une baisse de 1,3 % au premier trimestre. L’Insee ne se prononce pas sur une estimation globale pour le deuxième. Les économistes avancent simplement que «les services d’hébergement-restauration et de transport pourraient par exemple bénéficier d’un effet de rattrapage».

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L'Humanité

Balade à Langres, sous les lumières de Diderot

Actu

C’est dans cette ville de Haute-Marne que l’encyclopédiste a vu le jour en 1713. Parcourons la citadelle dans les pas du bouillonnant Denis, qui sut interpeller ses contemporains sur leurs pratiques morales, sociales et religieuses.

Sabine Jeannin

Pour rendre visite à Diderot, l’écrivain-penseur au génie multiple, dans la ville où il a passé son enfance, il faut prendre de la hauteur, au propre comme au figuré ! La citadelle perchée sur un éperon calcaire domine à plus de 450 mètres d’altitude le plateau de Langres où la Seine, la Marne, l’Aube et la Meuse prennent leur source. Un fameux quarté… La situation exceptionnelle de la ville l’ouvre aux quatre vents et vous incitera à emporter une écharpe dans vos promenades. L’une des places ne se nomme pas en vain Bel-Air !

Langres a de la séduction à revendre, de quoi amadouer le touriste le plus rétif. Cette ville antique possède la plus grande enceinte fortifiée complète d’Europe, longue de 3,6 kilomètres, ponctuée de neuf portes et de douze tours. Dans le tissu urbain qui reste médiéval, malgré les façades des maisons Renaissance ou d’époque classique, les rues serpentent, se resserrent, débouchent sur des places aux formes très variées. C’est sur l’une d’elles que Denis Diderot voit le jour en 1713, au 9 de la place qui porte aujourd’hui son nom.

Quelques mois après sa naissance, son père, maître coutelier réputé, achète une maison en face, au n° 6 de cette même place (attention, la plaque qui mentionne le lieu de sa naissance est erronée). La maison familiale, haute de deux étages, est étroite. Au rez-de-chaussée où se trouvait l’atelier de son père, un marchand de journaux est aujourd’hui installé. Cela, Diderot l’aurait apprécié ! Mais, à cette époque, le gamin Denis, turbulent et bagarreur, ne rêvait que de faire les quatre cents coups dans le labyrinthe des rues (dont on peut avoir un aperçu, passage des Hallebardiers ou ruelle de la Trésorerie), dans les faubourgs en contrebas, ou sur la promenade des remparts (voir encadré). Cette dernière offre des vues superbes sur un paysage embrassant d’un côté le Morvan, de l’autre le Jura.

Formé par les jésuites

Brillant élève, il fréquente le collège des Jésuites tout à côté de la maison familiale, sur la rue principale (aujourd’hui rue Diderot). Le collège a brûlé en 1746 et a été reconstruit, mais l’ancienne chapelle des Jésuites, dans l’aile sud, est restée intacte.

Langres est l’un des plus anciens évêchés de France et sa tradition chrétienne (neuf ordres religieux sont présents dans la cité au XVIIIe siècle) est perceptible à travers sa cathédrale Saint-Mammès, son quartier canonial, fréquenté par le jeune Denis que son père destinait à une carrière religieuse. L’une de ses sœurs, religieuse, mourra folle, à 28 ans, au couvent des Ursulines de Langres, dont on peut voir encore le portail depuis le chemin de ronde.

Après son départ en 1728 pour la capitale, Diderot revient plusieurs fois à Langres, notamment pour obtenir l’approbation paternelle à son mariage. Afin d’empêcher ce qu’il considère comme une mésalliance, son père, homme rigoureux et pieux, le fait enfermer dare-dare au cachot, d’où le remuant Denis s’échappe pour aller épouser clandestinement sa Toinette. Il reviendra également à la mort de son père (1759), puis, onze ans plus tard, pour arranger le mariage de sa fille unique avec le fils d’une famille langroise.

Conseiller de la tsarine Catherine II

La Maison des Lumières-Denis Diderot (1, place Pierre-Burelle) présente sur trois niveaux le mouvement des Lumières - étape cruciale dans l’histoire des idées -, ainsi que la vie et l’œuvre de Diderot. L’infatigable artisan de « l’Encyclopédie », critique d’art, passionné de techniques et de sciences, à la plume incisive et drôle, était classé par Victor Hugo parmi les « puissants balayeurs d’étable », avec Voltaire, Rabelais ou Beaumarchais. La salle 5 rappelle son rôle auprès de la tsarine Catherine II, qui se voulait « despote éclairé ». Celle-ci a dit de lui après son séjour en Russie : « Si je l’avais cru, tout aurait été bouleversé dans mon empire ! » Une statue en bronze de Bartholdi, dressée en 1884 sur la place (et tournant le dos à la cathédrale…) où Diderot a vécu les quinze premières années de sa vie, rend hommage à l’enfant du pays, mais elle a fait couler beaucoup d’encre : l’athéisme de Diderot l’a rendu infréquentable pendant des lustres.

Avant de quitter Langres, on ne peut manquer de se rendre, au-delà de la porte des Moulins, à la fontaine de la Grenouille par l’allée de Blanchefontaine, que Diderot aimait tant. Entre ombre et lumière, la longue promenade conduit à une grotte abritant une source dont l’eau se déverse dans plusieurs bassins étagés. Dans ce lieu romantique par excellence, un peu à l’abandon, on retrouve l’âme du Diderot, bouillonnant et tendre, qui écrivait à son amante Sophie Volland : « Mes yeux errent sur le plus beau paysage du monde (…) Je passe dans cet endroit des heures à lire, à méditer, à contempler la nature et à rêver à mon amie. »

En flânant, un tour de la ville par le chemin de ronde

  1. La porte des Moulins, ouverte dans un pavillon du XVIIe siècle, fait communiquer la ville avec le plateau.
  2. Point de vue avec table d’orientation : vue sur la vallée de la Marne, les Vosges, le Jura.
  3. Ancien chemin de fer à crémaillère, le premier de France, inauguré en 1887, qui reliait la gare à la ville haute.
  4.  La tour du Petit-Sault (1517) contrôlait l’angle N.-0. de l’enceinte et la route de Paris.
  5.  L’arc gallo-romain, datant du Ier siècle avant J.-C., marquait l’entrée principale de la ville. Il est encastré dans les remparts à la fin du IIIe siècle.
  6.  La tour de Navarre (1512) est la tour d’artillerie la plus monumentale (28 m de diamètre, murs de 7 m d’épaisseur). Elle se visite tous les jours, d’avril à septembre.
Découverte
El País (ESP)

Dénia: la gamba roja como tarjeta de visita

COMUNIDAD VALENCIANA

La población alicantina ha creado toda una oferta gastronómica que complementa al limitado crustáceo

Vive a 600 metros de profundidad, en zonas umbrías. Tiene un color rojo intenso y el cuerpo listado. Cabezona, sabrosa y preciada, esta gamba se ha convertido en santo y seña de Dénia, una ciudad que ha logrado que su nombre se una al de un crustáceo escaso, respetado y valioso. La gamba roja de Dénia (Alicante, 42.000 habitantes) ya es conocida en todo el mundo. De eso se ha encargado el chef Quique Dacosta, que se la dio a probar hace unas semanas al actor Robert de Niro. Pero no solo el chef. La población vive volcada con su producto pese a que hasta hace poco ni los pescadores le veían mucho provecho, y o la devolvían al mar o la destinaban al montón de los que vendían como morralla para hacer caldo. Su precio oscila entre 60 y 300 euros el kilo, según el calibre.

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Obviamente, la gamba de Dénia no es de Dénia, es del Mediterráneo y, por ello, podría hallarse en otros mercados. Pero el cuidado que le dan sus pescadores la hace única. Incluso antes de sacarla de ese agua salada, utilizan artes, casi secretas, que, en otros casos, devalúan el producto. Una vez en la barca, nunca con hielo directo, para no quemarla, y, como si de joyas se tratara, con el suficiente espacio para que no se rompan los bigotes que pueden alcanzar más de medio metro. “El trabajo está en el mar”, ha dicho en más de una ocasión Dacosta. La gamba de Dénia tiene, incluso, banda sonora. Pero también un concurso internacional de cocina creativa con este crustáceo como materia prima principal —su X edición se celebró el pasado 5 de abril en el Mercat Municipal de Dénia—. No en vano, más de la mitad de los ganadores de alguna de sus ediciones tienen o han tenido estrella Michelin.

Pero la gamba roja es escasa, y cara, y Dénia no lo podía fiar todo a ese producto, con lo que hace años comenzó a desplegar una riquísima oferta gastronómica que le llevó a lograr, como solo otras tres ciudades en Europa, la declaración de ciudad creativa de la gastronomía de la Unesco. “Hay otras cosas, pero la gastronomía está posicionando a Dénia en un sitio en el que queremos estar”, asegura el alcalde de la población, Vicente Grimalt. “La gamba es nuestro producto estrella pero no se comen gambas todas las semanas. Es nuestro estandarte pero somos conscientes de que hay poco producto y que tiene un precio elevado”, explica. Y así, instituciones e iniciativas privadas han ido liando a los establecimientos de la zona a la búsqueda de la excelencia como, por ejemplo, un festival que involucra y saca a la calle a bares y restaurantes de toda la comarca de la Marina Alta para celebrar y compartir el producto de la tierra. Y con iniciativas tan sencillas como abrir los lunes (día de descanso) para que los hosteleros puedan disfrutar de la gastronomía de Dénia.

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La fórmula del triunfo está ligada al respeto. Sobre todo, entre creadores e innovadores y guardianes de la cocina tradicional. Buena muestra de ello es Diego Mena, tercera generación de Casa Mena. Pero no solo eso, la llegada de la cocina creativa a Dénia se convirtió en tentación para muchos. No solo para Mena, que lleva casi 30 años entre fogones, y ha sido testigo de la evolución y el cambio: “Lo bonito de la cocina creativa es que parte de la cocina tradicional y la pone en valor”, señala, y recuerda cómo los nuevos chefs “se dieron cuenta de que tenían que hacerlo después de que, durante años, no la nombraran. Pero se dieron cuenta de que la tenía que respetar”. “Las recetas tradicionales no se pueden mejorar, pero sí se pueden hacer cambios”, sentencia.

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El País (ESP)

SANS TITRE

Se van los ingredientes de invierno, los de primavera ya explotaron y los de verano empiezan a asomar la patita: mayo es un mes privilegiado para las frutas y verduras, y nos permite combinaciones deliciosas que podemos aplicar tanto en platos dulces como salados, crudos o cocidos. Además, disfrutamos de algunas características especiales de cada alimento: los últimos tomates raf, dulcísimos y con el sabor concentrado, combinan perfectamente con unas fresas en todo su esplendor. Las primeras nectarinas de la temporada —un poco ácidas y más duras que las de verano— son perfectas para pasar por la plancha y acompañar carnes o pescados grasos, a los que compensan con su frescura.

Tenemos untables, ensaladas ligeras con fruta y otras más contundentes con patata que casi pueden funcionar como plato único si les añades un par de huevos cocidos, aperitivos que se pueden convertir en salsas, salteados muy fáciles, confitados a los que hay que darles un poco de cariño y hasta una versión dulce del labneh (leche fermentada) que puedes adaptar a las frutas de cada temporada. (Casi) todas las recetas son para cuatro personas, y el calendario que usamos como referencia para la estacionalidad de los alimentos es Soy de temporada.

Ensalada de fresas y tomate raf con queso cremoso

Quitar el pedúnculo a 600 g de tomates raf —los de final de temporada son dulces y sabrosos, hay que aprovecharlos— y trocearlos, lavar 400 g de fresas, quitarles el pedúnculo y cortarlas a lo largo en cuatro u ocho trozos (o más si son fresones muy grandes). Cortar en pluma media cebolla blanca dulce y mezclarla con dos puñados de rúcula y canónigos, o mitad y mitad. Preparar una vinagreta con ocho cucharadas de aceite de oliva virgen, vinagre de manzana o Jerez, sal y pimienta y verter tres cuartas partes sobre la ensalada. Remover y añadir queso cremoso al gusto —una burrata de 250 g, manouri, ricota o el que se prefiera—, y terminar con el resto del aliño, unas aceitunas y algo de albahaca troceada.

Endivias con vinagreta de rabanitos y tartar de atún

Pelar y picar fina una cebolleta o media cebolla dulce y laminar ocho rabanitos, mezclar con un poco de mostaza, un chorro generoso de salsa Perrins, ocho cucharadas de aceite de oliva, sal, pimienta y un poco de vinagre y dejar reposar la vinagreta unos 20 minutos. Cortar la base del tallo de seis endivias y después trocearlas en cuatro a lo largo, y disponer en una bandeja o cuatro platos. Picar gruesos —a mano— 400 gramos de atún y mezclar con ⅓ de la vinagreta. Repartir el tartar sobre las acelgas, rematar con el resto de la vinagreta y servir rápidamente (antes de que el vinagre cueza el pescado y se ponga feo).

Ensalada de patata, apio y remolacha asada

Hornear seis patatas de ración y cuatro remolachas medianas durante unos 50 minutos a 180 grados (usar el resto del espacio del horno para cocinar otras cosas a la vez). Preparar una salsa con un yogur griego, medio diente de ajo —o uno—, un chorro de aceite, ½ cucharadita de semillas de comino y limón al gusto. Cuando ya no quemen, pelar y trocear las patatas y las remolachas, añadir tres tallos tiernos de apio troceados y aliñar con la salsa de yogur. Rematar con alcaparras al gusto.

Habas y alcachofas confitadas con menta y huevo escalfado

Poner aceite abundante en una cazuela (unos dos o tres dedos). Quitar las hojas exteriores a 12 alcachofas hasta que la base sea de color amarillo claro, pelar los tallos sin separarlos de la flor y cortar la punta, abrirlas a lo largo y, si tienen, vaciar de pelitos el interior de cada uno con una cuchara. Pasarlas a la cazuela rápido para que se impregnen bien de aceite y no se oxiden. Añadir 400 g de habas peladas y cuatro hojas de menta, y cocer a fuego mínimo controlando que la temperatura no suba —que el aceite no burbujee— hasta que estén hechas pero no blandas, unos 45 minutos, y dejar enfriar en el mismo aceite. Picar más menta hasta conseguir una cucharada. Escurrir muy bien las alcachofas y las habas, desechar las hojas de menta de la cocción y reservar el aceite para otras preparaciones. Dorar las alcachofas en una sartén bien caliente un minuto por cada lado, recalentar las habas en la misma sartén y servir con escamas de sal por encima, la menta picada y, si se quiere, un huevo escalfado por ración.

Ensalada de espinacas, arándanos y frambuesas con queso curado

Preparar una vinagreta triturando ocho frambuesas con ocho cucharadas de aceite de oliva, sal, pimienta y vinagre de manzana al gusto. Cortar en rodajas finas un par de cebollas de verdeo o tallos de cebolleta. Poner en un bol 250 g de brotes de espinacas -espinacas baby- y añadir 50 g de moras, 50 g de arándanos y casi toda la cebolleta. Aliñar con ⅔ de la vinagreta. Poner encima 100 g de queso curado cortado en lascas finas, 25 g de frambuesas y 25 de arándanos, el resto de las cebolletas y el resto de la vinagreta y servir inmediatamente.

Zanahorias y acelgas a la bilbaína

Lavar bien unos 800 g de acelgas y separar las pencas de las hojas. Cortar las pencas en trozos de unos dos centímetros y las hojas en trozos de unos tres. Cortar ocho zanahorias tiernas en rodajas de aproximadamente un centímetro. Poner las pencas en una cazuela con una tapa que encaje bien con un poco de aceite, darles unas vueltas y subir el fuego. Poner unos 75 ml de agua y tapar; esperar dos o tres minutos a que se evapore. Añadir las zanahorias y repetir la operación dos veces. Añadir las hojas y repetir la operación dos veces más, siempre dejando que el líquido se evapore del todo (si queda algo, bajar el fuego a medio, dejar destapado y remover cada tanto para que no se queme). Mientras, preparar la bilbaína dorando cuatro dientes de ajo laminados y entre una y tres guindillas -dependiendo de la tolerancia al picante- en ocho cucharadas de aceite de oliva virgen. Retirar del fuego, añadir vinagre al gusto -cuidado con las salpicaduras- y devolver al fuego, removiendo durante minuto. Poner la bilbaína sobre las verduras y remover: se pueden usar como guarnición para una pechuga de pollo o un pescado a la plancha, servir sobre arroz cocido con unas sardinas de lata o huevo duro o completar con unos garbanzos cocidos.

Sartén de espárragos, guisantes y champiñones

Hervir 600 g de guisantes pelados en agua salada durante cuatro minutos o hacerlos al vapor 6. Parar la cocción con abundante agua con hielo. Pelar y picar dos dientes de ajo y dorarlos con un par de cucharadas de mantequilla y un punto de aceite de oliva (para que no se queme). Eliminar la parte leñosa de 400 g de espárragos y cortarlos en tres o cuatro trozos. Añadir los champiñones a cuartos primero y los tallos de espárragos -reservar las puntas- y saltear durante unos cuatro minutos (los espárragos tienen que seguir crujientes). Añadir los guisantes y dar vueltas un par de minutos más, salpimentar y servir al momento: se le pueden añadir unos langostinos, que añadiríamos a la vez que los guisantes para que no se recuezan.

Untable de brócoli y aguacate con za’atar

Separar los floretes de un brócoli pequeño y cortar el tallo en láminas de medio centímetro aproximadamente y cocinarlos al vapor durante unos ocho minutos (o al microondas durante cuatro). Cuando esté un poco tierno, retirar y cortar la cocción con agua fría. Triturar junto con dos aguacates, zumo de limón, za’atar y pimentón al gusto; si es necesario aligerar la textura, hacerlo con un poco de agua fría. Pasar a un bol y servir con un chorro de aceite y más za’atar por encima: como aperitivo da para unas seis u ocho personas, también puede usarse como aliño de una ensalada de legumbres y tomate.

Salmón con nectarinas braseadas con ron y miel

Cortar cuatro nectarinas en cuatro a lo largo y quitarles la semilla. Plancharlas durante unos tres minutos por cada lado a fuego medio, en los últimos tres minutos añadir un chorro generoso de ron y otro menos generoso de miel y al finalizar la cocción darles vueltas un par de minutos para que se impregnen. Salpimentar, si se quiere añadir unos copos de chile y emplatar. En la misma sartén dorar ligeramente a fuego medio por ambos lados cuatro supremas de salmón de unos 150 gramos (al gusto, a mí con un minuto por cada lado me llega). Salpimentar y servir con las nectarinas y ¼ de lima para exprimir justo antes de comer.

Labneh dulce con albaricoques, cerezas, sésamo y chocolate

Preparar labneh con cuatro yogures siguiendo este método pero sin la sal. Pasadas unas 12 horas, retirarlo y batir bien con una o dos cucharadas de azúcar moreno. Servir en cuatro platos hondos con 300 g de cerezas deshuesadas, y ocho albaricoques cortados en gajos. Rematar con un poco de sésamo y chocolate con 70% de cacao rallado al gusto.

L'Humanité

Pour arrêter de fumer, mieux vaut privilégier la vapote à l’Iqos

Actu

Véritable phénomène depuis son arrivée en 2017, l’Iqos, cette alternative à la cigarette qui chauffe le tabac sans le brûler, n’est pas exempte de danger pour la santé, bien au contraire. S’il va être toujours préférable d’arrêter complètement l’herbe à Nicot, la cigarette électronique reste moins nocive à court terme.

Théo Gobbi

À chacun sa technique pour décrocher de la cigarette : patchs nicotinés, chewing-gums, hypnose…. Si certains parviennent à couper net, sans avoir besoin de substituts, la tâche est plus ardue pour d’autres.

C’est là que peuvent intervenir la cigarette électronique, dite « vapoteuse », mais également un appareil plus récent et très à la mode, l’Iqos. La première, désormais bien ancrée dans les habitudes des fumeurs, a déjà fait ses preuves. La seconde, qui se traduit par un appareil d’une dizaine de centimètres dans lequel on insère des cigarettes créées spécialement à cet effet, chauffe le tabac, sans le brûler.

Vapeur d’eau, nicotine et arômes 

C’est là son principal argument de vente. « Avec ce tabac chauffé, il y a des shoots de nicotine plus importants qu’avec une vapote. Cela entretient la dépendance et envoie des substances toxiques au même titre que la cigarette classique, même sans combustion. L’Iqos est vraiment à éviter », nous ­explique une tabacologue de Tabac Info Service (1).

Mais si l’Iqos n’est pas recommandable, qu’en est-il de la vapoteuse, qui se résume, elle, à de la ­vapeur d’eau contenant de la nicotine et des arômes ? Eh bien, selon l’experte, c’est « déjà mieux », même s’il n’y a pas encore le recul suffisant pour estimer les risques à moyen et long terme. « Il faut l’utiliser comme un outil d’aide à l’arrêt du tabac sur le court terme et non pas comme un produit de remplacement sur le long terme », poursuit-elle.

Avec parcimonie et à bon escient

Néanmoins, il faut s’en servir correctement dès l’achat pour ne pas tomber dans la dépendance. « Comme ce n’est pas du tabac et qu’il n’y a pas de combustion, on s’autorise à vapoter partout. Il faut dès le départ s’en servir de la bonne manière, pour pouvoir s’en détacher progressivement », indique-t-elle.

Suivre, donc, les mêmes contraintes qu’avec une cigarette, à savoir, par exemple, ne pas l’utiliser dans les lieux d’où l’on sortait pour fumer auparavant, chez soi ou dans sa voiture… Il est aussi nécessaire de réguler, en ne s’en servant que pendant une courte durée, pour ne pas l’avoir à la bouche sans arrêt.

Le plus important, selon la tabacologue, est de ne surtout pas cumuler tabac et vapoteuse : « La cigarette électronique doit servir à arrêter le tabac. Si l’on veut diminuer, il faut passer par des substituts nicotiniques tels que des gommes à mâcher, des patchs ou des sprays, en fonction de sa consommation. »

Pour franchir le pas et s’adonner à la vapote, il est important de faire attention à quelques détails. L’appareil ne doit pas être acheté dans un bureau de tabac, mais dans un magasin spécialisé et doit ­répondre aux normes « CE », « NE » ou « NF ».

Les e-liquides, même s’il est indiqué « bio » ou « fabriqué en France » sur l’étiquette, doivent obligatoirement indiquer le label Afnor, preuve que le fabricant a fait contrôler sa production par un laboratoire indépendant. Enfin, le vendeur saura vous conseiller sur le modèle d’e-cigarette à acheter, ainsi que sur le taux de nicotine et de wattage nécessaire à chacun.

Tabac-info-service.frSantéindustrie du tabac
Le Figaro

Faim de séries n°67 : The Baby, la maternité dans tous ses états et sans tabou sur OCS

Constance Jamet

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Un bébé démoniaque, Glenn Close et Elisabeth Moss sublimées par Apple TV+ et une série qui fait aimer et comprendre les institutions européennes.

Chers abonnés,

Je n'ai aucune parole et je vous ai abandonnés plus longtemps que prévu tant j'étais transfixée et happée par le retour de ma série britannique préférée sur grand écran, avec la sortie tant attendue de Downton Abbey : une nouvelle ère. Pour moi la conclusion la plus aboutie, la plus réaliste et la plus cohérente des péripéties des aristocratiques Crawley et de leurs domestiques.

Le temps de redescendre de cette merveilleuse machine à remonter le temps jusqu’aux années Folles et de digérer la moitié de mes vacances, me voilà donc ensevelie sous un amas de nouveautés passionnantes et ambitieuses où s'entrechoque une palanquée de grands noms : Glenn Close (Téhéran), Elisabeth Moss (Shining Girls), Julia Roberts et Sean Penn (Gaslit), Hugh Laurie (Pourquoi pas Evans ?), David Simon (We Own This City).

Voici mon podium très personnel de cette avalanche de récits dans une newsletter plus en différé que jamais. Je m'en excuse auprès de ceux qui ont du mal à se faire à ce traitement à postériori. Quitte à me faire lyncher définitivement, j'avoue encore une fois mon incapacité totale à entrer dans une œuvre de David Simon. Rigoureuse et civique, We Own This City sur les bavures des forces spéciales de Baltimore ne m'a pas vraiment émue, hélas.

Sorties et critiques de la quinzaine écoulée

Lundi 25 avril

The Baby, OCS

Pourquoi pas Evans, Canal +

Raised By Wolves, saison 2, Warner TV

Mardi 26 avril

We Own This City , OCS

Mercredi 27 avril

Gentleman Jack, OCS

Jeudi 28 avril

Les sept vies de Léa , Netflix

Halo, Canal +

Une mère parfaite , TF1

Bang Bang Baby, Amazon Prime Vidéo

Vendredi 29 avril

Shining Girls , Apple TV+

Dimanche 1er mai

Gaslit, Starzplay

Jeudi 5 mai

Platonique, OCS

Jeudi 5 mai

Platonique, OCS

Vendredi 6 mai

Téhéran , saison 2, Apple TV+

State Of Happiness, Arte.tv

Le baby blues sanglant de The Baby sur OCS

Cette comédie grinçante, inclassable et fantastique fut mon coup de foudre surprise de Séries Mania, en mars dernier. Vous êtes encore traumatisé par le bambin d'Annette de Leos Carax ? Préparez-vous à frémir davantage avec celui de cette série horrifique anglaise. Les ex-plumes de Sex Education et de Fleabag, Siân Robins-Grace et Lucy Gaymer, interrogent la pression sociale autour de la maternité, l'épanouissement garanti et la charge mentale. À 38 ans, Natacha voit avec dégoût certaines de ses amies tomber enceintes. Le rôle de mère, cette Londonienne dilettante a l'intention de le laisser à d'autres.

Jusqu'au jour où un charmant nourrisson joufflu tombe littéralement d'une falaise dans ses bras. Elle n'en veut pas. Lui l'a choisie pour maman. Et pour rester auprès d'elle, ce bébé aux pouvoirs maléfiques et qui ne grandit jamais ni ne vieillit, autour duquel s'amoncellent catastrophes et cadavres, est prêt à tout. Les circonstances douloureuses de sa naissance fruit d'un viol conjugal n'y sont pas pour rien.

Ce conte sanglant et complètement barré dresse une allégorie de la dépression post-partum et des ambivalences maternelles. Se revendique des classiques comme La Malédiction et Rosemary's Baby. Dans les retrouvailles à la campagne dans une retraite hippie entre Natacha, sa sœur qui, elle, désespère d'enfanter et leur génitrice se niche une atmosphère païenne faussement libératrice et surtout oppressante et inquiétante à la Midsommar d'Ari Aster.

L'honnêteté brutale de la comédie

Prêtant ses traits à Natacha, Michelle de Swarte, est repartie de Séries Mania avec le prix d'interprétation. «J'ai aimé ce personnage immunisé à la mignonnerie d'un bébé. La série est un contrepoint à la croyance populaire, véhiculée par la littérature et le cinéma, que la connexion entre une mère et son rejeton est instantanée. Il faut déromantiser l'entrée dans la maternité. Être un aidant, un parent n'est pas toujours amusant, c'est aussi beaucoup de stress », confiait la comédienne au Figaro. Et d'observer : «Il est temps que la parentalité sorte du secret. Toutes celles qui deviennent mère pour la première fois sont prises dans ce vortex chamboulant de responsabilités et de trouver leurs marques. C'est toute l'utilité de la comédie, qui permet cette honnêteté brutale et fait ressortir ses traits sans se mentir ou les atténuer».

Ayant passé d'une comédie sur une mère de famille nombreuse (The Duchess) à une femme qui n'en désire aucun (The Baby), Michelle de Swarte se félicite de l'ouverture d'esprit des scénaristes qui reflètent les débats actuels. L'actrice de 41 ans a pu, comme dans Servant et Annette, alterner entre vrai partenaire - un nourrisson en chair et en os fort sage - et des mannequins en silicone plus vrai et inquiétant que nature.

Les performances de la semaine : Glenn Close et Elisabeth Moss chez Apple TV +

Téhéran, saison 2 : Nommée huit fois aux Oscars, Glenn Close n'était plus apparue dans un rôle récurent sur le petit écran depuis la fin de la série Damages. Pour son retour, elle s'offre le défi de la série d'espionnage israélienne Téhéran. La comédienne phare des Liaisons dangereuses et de Liaison fatale campe Marjan, une psychiatre anglaise, tombée amoureuse de la culture persane. Désillusionnée par le régime des Mollah et la corruption rampante, la praticienne est désormais une alliée du Mossad et va prendre sous son ail l'héroïne Tamar, perdue dans son désir de revanche et de plus en plus isolée dans la capitale iranienne.

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Pour camper Marjan, Glenn Close a dû prendre des leçons intensives de farsi et maîtriser assez vite la prononciation. Inspiré par «les rares expatriés occidentaux qui ont fait le choix après la révolution de s'installer en Iran», son personnage doit beaucoup à la fascination puis le désenchantement qu'a éprouvé le philosophe Jacques Derrida à l'égard de l'Iran. Tout le sel de sa performance se trouve dans la contradiction inhérente entre la mission de soignante de Marjan et le cynisme de l'univers du renseignement qu'elle maîtrise jusqu'au bout des doigts, déjouant la surveillance dont elle est l'objet.

Shining Girls : Thriller en huit épisodes, cette adaptation du roman Les Lumineuses est indissociable de sa star Elisabeth Moss qui poursuit via le personnage de Kirby les questionnements sur le trauma, la résilience et la vengeance au cœur de The Handmaid's Tale. Les regards tantôt perçants tantôt absents n'ont plus de secrets pour la comédienne qui, de surcroît, réalise deux volets. En faisant de Kirby son unique narratrice fragile et peu fiable, la scénariste Silka Luisa fractionne davantage le puzzle. Il y a l'énigme criminelle et le mystère Kirby. Portrait d'une âme «à la parole mise en doute, esseulée et isolée» qui tente de se reconstruire alors qu'elle est en proie au flux et du reflux de la souffrance. Avec délicatesse, Silka Luisa ne cherche pas non plus à lier son héroïne et son confrère dans une relation amoureuse.

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Documentaliste archiviste dans le journal local Chicago Sun-Times dans les années 1980, Kirby a survécu à une terrible attaque. Son agresseur l'a laissée à l'agonie après l'avoir éventrée. Lorsque d'autres jeunes femmes sont assassinées avec le même mode opératoire, elle s'associe avec un reporter de terrain, mis sur la touche pour cause d'alcoolisme. Avec Dan, le journaliste, elle comprend que les victimes couvrent plusieurs décennies. Comment expliquer cette longévité exceptionnelle d'un psychopathe qui a les traits timides de Jamie Bell (aussi sidérant que dans Skin, plongée chez les suprémacistes blancs)? La mémoire défaillante de Kirby, mécanisme d'autodéfense pour survivre à son agression complique la tâche de ce tandem d'enquêteurs. La jeune femme hallucine fréquemment, multiplie les blancs. Oublie même qu'elle est mariée.

À fuir : Halo sur Canal +

La série nanar de l'année. Le jeu aux 82 millions d'exemplaires est culte. La série, bien qu'adaptée et produite pour la plateforme Paramount+ par la société de productions de Steven Spielberg, Amblin, ne le sera pas. Tout n'y est que violence, laideur, indigence. Un sous sous Dune, The Mandalorian et Starship Troopers réunis. Projeté hors compétition, Halo s'ouvre sur l'attaque d'une enclave résistante au pouvoir en place par des aliens ultra-armés et ultra-violents et leur extermination par une escouade de supersoldats améliorés. Décombres fumants et corps en charpie… Si le postulat de cette salve insupportable est celui de la place de l'humain dans un monde déshumanisé, il donne bien peu le change. Une saison 2 est pourtant dans les tuyaux.

«Ce n'est pas de la fiction»: les annonces qui me font vibrer

La comédie Sex Education aura été un merveilleux tremplin pour ses jeunes acteurs. Après Emma Mackey propulsée au cinéma dans Eiffel et Mort sur le Nil et Simone Ashley parachutée vicomtesse dans La chronique des Bridgerton, l'heure de gloire est venu pour Ncuti Gatwa. L'interprète de l'extraverti et festif Eric vient d'être adoubé le nouveau seigneur du temps de Doctor Who, la saga culte britannique vieille de plus d'un demi-siècle. Le programme de science-fiction a lancé la carrière de Matt Smith et David Tennant. L'acteur anglo-rwandais devient le premier ennemi juré des Daleks à être issu de la diversité. Il succède à la première femme ayant tenu ce poste Jodie Whittaker.

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Cette semaine ont aussi été mises en ligne les bandes-annonces de deux gros blockbusters Obi-Wan Kenobi sur Disney + et House of The Dragon sur OCS qui joue beaucoup avec les visuels et les imaginaires de la saga mère Game Of Thrones à en juger par le gros plan de dos de son héroïne Rhaenyra Targaryen, dont la posture et la chevelure rappellent intensément celle de sa descendante Daenerys. La première arrive sur vos écrans dès le 27 mai et nous, journalistes, serons logés à la même enseigne que les spectateurs. Pas de lien de prévisionnage ! Le retour à Westeros se fera le 22 août.

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Il est encore temps de rattraper Parlement

Pour célébrer la journée de l'Europe, France Télévisions a la bonne idée d'offrir une diffusion hertzienne sur France 5 à la première saison de sa comédie jubilatoire sur les aléas et le fonctionnement du parlement européen. Pour ceux qui voudraient approfondir leur maîtrise des institutions des 27, la saison 2 est d'ores et déjà disponible sur la plateforme FranceTV slash.

Avec une année au Parlement en pleine tempête du Brexit derrière lui, l'assistant parlementaire Samy (Xavier Lacaille, qui cultive à merveille son look de premier de la classe) n'est plus le jeune novice d'antan, mais il n'en a pas fini avec les arcanes des institutions européennes. Devant se chercher un député, Samy jette son dévolu sur l'ambitieuse et fraîchement élue Valentine Cantel (Georgia Scalliet de la comédie française). Concevoir un amendement sur le fishing ne va pas suffire cette fois pour se distinguer, il va falloir viser beaucoup plus haut. Impossible de compter sur son collègue Torsten, pro des dominos en pleine dépression ou sur son ex-béguin anglais, Rose, qui s'est reconvertie en lobbyiste calamiteuse !Il faut aussi se méfier du billard à trois bandes des technocrates allemands bien décidés à garder le pouvoir. Sous la plume toujours enlevée et fine de Noé Debré et de ses coscénaristes ex-eurocrates, cette saison 2 réussit le prodige de décortiquer le travail parlementaire de manière ludique et compréhensible et d'interroger la frontière entre compromis et compromission avec une fantaisie irrésistible. De nouveaux stagiaires et de nouveaux pays font leur apparition : Roumanie, Suède ou Espagne. Beau joueur, les responsables du Parlement européen ont donné l'autorisation à la série de filmer dans l'hémicycle à Strasbourg !

Work in Progress

De la série courte Vestiaires au téléfilm Handigang, le handicap ne se cache plus à la télévision. Maillon faible des débats sur la diversité, le sujet commence enfin à mobiliser chaînes et plateformes sous la pression de quelques pionniers et des avancées hollywoodiennes. Reste désormais à améliorer les discours et fonds d'intrigue pour viser plutôt une qualité programmatique à la Sex Education ou CODA plutôt qu'Intouchables et Tout le monde debout. Il faut adapter les formations et encourager les vocations de talents handicapés (comédiens, scénaristes, réalisateurs) mieux à même de décrire ce qu'ils vivent et d'éviter les écueils du pathos, de la leçon de vie et de l'appel irréaliste au dépassement de soi.

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La citation

L'histoire n'est pas écrite par les faibles, les femmes ou les homosexuels mais par les soldats qui portent les bannières d'un roi. C'est cela être américain et soutenir Nixon

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Pour fêter la fin de This Is Us, The Hollywood Reporter a compilé mille et uns secrets de casting et de scénario qui a fait de ce mélodrame familial une des dernières séries de network à devenir un phénomène. Préparez vos mouchoirs avant lecture et visionnage sur Canal +.

Parlons-en !

Faites-moi part de vos remarques, de vos questions, de vos coups de cœur à faimdeserie@lefigaro.fr. Au prochain envoi moins décalé, j'essaierai d'avoir les idées et les papilles en ordre après avoir savouré du Responder, HPI et Oussekine.

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Horaires de travail atypiques, des inégalités aussi entre les femmes

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Une enquête de l’Institut national d’études démographiques met en lumière que les moins diplômées sont davantage exposées aux horaires et aux temps de travail inhabituels.

Mélanie Mermoz

En France, un peu plus d’un tiers des salariés (36 %) travaillent en horaires atypiques (tôt le matin, le soir ou la nuit, le samedi ou le ­dimanche). Une étude de l’Ined (Institut national d’études démographiques), parue le 27 avril (1), met en lumière combien les femmes, particulièrement les moins qualifiées, sont davantage exposées au travail en dehors des « horaires de bureaux ». Elles sont notamment plus concernées par le travail du samedi, mais surtout par celui du dimanche (en 2019, 15 % des femmes travaillaient le dimanche, contre 11 % des hommes, et ce chiffre a augmenté depuis 2013, alors qu’il diminuait pour les hommes).

Toutes les femmes ne sont toutefois pas logées à la même enseigne. L’enquête de l’Ined met en évidence un accroissement des inégalités entre les cadres et les salariées les moins qualifiées. La part des femmes cadres exposées aux horaires atypiques diminue de 23 %, tandis que celle des ouvrières non qualifiées (la catégorie la plus touchée) augmente de 11 %. Les politiques de conciliation des vies professionnelle et personnelle et les accords collectifs concernant l’égalité professionnelle ont davantage bénéficié aux cadres, tandis que les femmes les moins qualifiées ont été davantage impactées par les politiques de modulation du temps et l’assouplissement des règles du travail dominical (loi Mallie en 2009 et loi Macron en 2015). S’il est présenté par ses promoteurs comme une modernisation de la société, le travail dominical affecte fortement la vie de celles et ceux qui le ­subissent. Pour de nombreuses mères solo, contraintes de travailler le dimanche, la garde des enfants est un véritable casse-tête. Une étude de l’Insee, parue en juillet 2016 (2), montre par ailleurs la diminution de la sociabilité tant familiale qu’amicale qu’il provoque. Cette diminution  ne parvient pas à être compensée par l’attribution d’un jour de repos compensateur, un autre jour de la semaine.

De premières expériences réussies

Pour les femmes les moins qualifiées, c’est la double, voire la triple peine. Elles ne sont pas seulement ­exposées aux horaires atypiques, mais aussi à d’autres contraintes temporelles. Les femmes qui travaillent en horaires atypiques sont ainsi plus exposées aux emplois du temps irréguliers, imprévisibles, aux journées discontinues. Le temps partiel est aussi très fréquent. Les femmes les moins qualifiées sont, par exemple, très présentes dans les métiers de l’aide à la personne qui cumulent temps partiel, journées discontinues… Le vieillissement de la ­population va augmenter les besoins pour ce type de postes, il est donc urgent de réfléchir à des solutions pour améliorer les conditions de travail, en particulier temporelles, de ces professions. Autre secteur où les femmes sont très présentes, celui du nettoyage : des entreprises expérimentent avec succès le travail en journée, les bureaux ne sont plus nettoyés le matin ou le soir quand les salariés sont absents mais quand ils sont présents. Pour les agents et agentes d’entretien, c’est la fin des horaires atypiques et une amélioration certaine de leurs conditions de travail.

temps de travailÉgalité hommes femmes
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Mieux comprendre la ménopause

Actu

Passage essentiel dans la vie des femmes, la ménopause n’est plus aussi taboue mais fait encore l’objet d’idées reçues. Les femmes ont tout à gagner à parler de leurs troubles afin de dédramatiser cette période charnière.

Marie Mersier

La ménopause, ou plus précisément périménopause (tout ce qui la précède et la suit), n’a pas bonne presse. On l’aborde souvent par le prisme des symptômes, donc on la stigmatise, alimentant ainsi la peur et les tabous. En effet, le yoyo des hormones qui entoure cette période a des conséquences plus ou moins notables sur le bien-être de la femme. Prise de poids, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles de l’humeur, tout un ensemble de manifestations pas toujours simples à vivre et à accepter.

D’abord, et c’est important de le souligner : temporalité, ressenti… à chaque femme son cycle menstruel, mais aussi sa ménopause. Ensuite, peut-être faut-il changer notre regard sur cette étape : ne plus la considérer comme une fin en soi (même si cela marque la fin des menstruations donc de la vie reproductive), mais comme le début d’un nouveau cheminement, riche et épanouissant, « une autre manière d’être soi ». C’est ce que propose Sophie Kune grâce à son compte Instagram @menopause.stories et son livre « Ménopausée et libre ! » (1) qui annonce la couleur : « La ménopause n’est pas qu’un symptôme, c’est une nouvelle féminité ! »

Début d’un nouveau cycle

Apprivoisant la ménopause d’un point de vue décomplexé et holistique, c’est-à-dire en mettant en résonance ses aspects physiologiques, psychiques et émotionnels, l’autrice offre des clés pour se réapproprier le vécu de la ménopause. « Lorsqu’elle s’installe, on a l’impression que tout notre corps prend le dessus. En observant ce processus et en se reconnectant à soi-même, on peut essayer de poser des mots sur ce que l’on expérimente et ressent. Le fait de délivrer cette parole, d’être écoutée, là où l’on se sent le plus à l’aise – avec son médecin, son gynécologue, une amie – désamorce pas mal de choses. » Il sera d’ailleurs intéressant de voir si la proposition d’Emmanuel Macron de créer une consultation gratuite pour la ménopause sera suivie d’effets (2).

Même si chaque femme abordera et vivra de façon unique cette période, il existe des ressources afin de l’accompagner plus sereinement. La nutrithérapeute Marion­ Baudier-Melon conseille : « Le stress et le manque de sommeil ayant un fort impact sur les désagréments liés à la ménopause, pratiquer une activité sportive et prendre du temps pour soi, calme et régénérateur, seront une priorité. Dans la mesure du possible, adapter son assiette en mettant le focus sur la variété et en favorisant les aliments à index glycémique bas : fibres, légumineuses, protéines, bons acides gras comme les oméga 3. Du côté des plantes, trèfle rouge, maca, ginkgo, gattilier peuvent être des pistes, mais toujours sur les conseils d’un ou d’une naturopathe, car il existe des contre-indications surtout en cas de cancer hormonodépendant. » Enfin, déployant une « nouvelle écologie du corps féminin », Miyé (3) est une gamme de soins vers laquelle on peut s’orienter, avec, par exemple, le « Gel intime hydratant et rééquilibrant » ou le complément alimentaire « Équilibre hormonal féminin ». Certes, cela représente un investissement, mais ces produits se distinguent par leur formulation bio et vegan à l’efficacité avérée.

www.miye.careSanté
L'Humanité

Que faire lorsque son enfant rechigne à découvrir de nouveaux aliments ?

Actu

Entre 2 et 10 ans, les enfants ont tendance à se braquer dès qu’il s’agit de manger des légumes et autres denrées, faisant du repas un casse-tête pour les parents.

Noé Blouin

La question est récurrente dans la bouche des jeunes parents : « Comment faire pour que mon enfant mange de tout ? » Vers 2 ou 3 ans, les petits commencent souvent à faire preuve de réticences à l’arrivée d’un nouveau plat dans leur assiette, et les repas peuvent vite se transformer en véritable séance de négociations. Ce rejet, qui ­apparaît aux alentours de 2 ans, s’appelle la néophobie alimentaire et a déjà fait l’objet d’études scientifiques. En 1994, on estimait ainsi que 77 % des petits Français entre 2 et 10 ans étaient touchés, 50 % des enfants de 24 mois, selon une autre étude datant de 2010. Si le phénomène est relativement normal, il n’en reste pas moins un temps anxiogène pour les parents, partagés entre l’envie d’éviter les carences, l’éveil à la nourriture et la peur de dégoûter son enfant de certains aliments.

Patience et persévérance

Une bonne alimentation est plus que nécessaire pour le développement de l’enfant. D’abord, du point de vue de la croissance, car, entre 4 et 11 ans, le petit grandit en moyenne de 6 centimètres et prend environ 2 kilos chaque année. Il s’agit aussi d’éduquer aux habitudes alimentaires saines. Plus qu’un dégoût de la nourriture, la néophobie alimentaire prend source à l’âge de l’opposition, lorsque l’enfant commence à s’affirmer comme individu. Instinctivement, il sera plus prompt à dire non que oui. Difficile donc de lui faire avaler quelque chose dont il n’a pas envie. Avec toute l’énergie que son âge demande, le corps penche plutôt vers les produits riches en calories. Pour aider l’enfant à évoluer, la clé ­réside dans la patience et dans la persévérance. Il ne veut pas finir ses légumes ? Tant pis, le forcer est contre-productif et pourrait bien l’en dégoûter pendant de longues années. Sans le ­saturer, il faut lui représenter les mêmes mets problématiques de manière régulière. Il peut y être exposé­ jusqu’à quinze fois avant de l’accepter. Mais la redondance des plats (une fois par mois) n’est pas la seule piste.

Faire aimer des produits qui rebutent un enfant n’est pas aisé. Cependant, avec quelques stratégies bien pensées, rien n’est impossible. La première consiste à cuisiner avec lui. Lorsque le temps le permet, préparer le repas avec son ­enfant l’aide à appréhender de manière ludique les aliments et lui donne envie de goûter à ce qu’il a préparé. Puisque l’on mange aussi avec les yeux, des présentations amusantes peuvent également ­diminuer l’appréhension des plus jeunes. Les grandes marques l’ont d’ailleurs bien compris : les sourires des BN et autres glaces en forme de clown en témoignent. Dans un esprit plus sain, pourquoi ne pas essayer une purée bicolore pommes de terre-carottes ou un arc-en-ciel de crudités ? Lorsque l’on évoque les légumes honnis par les enfants, les épinards et les choux de Bruxelles viennent spontanément à l’esprit. Outre la texture et le goût de ces derniers, de nombreux ­petits écoliers les ont en effet découverts dans l’antre anti-gastronomique que peut parfois être la cantine (même s’il y a du mieux dans certains établissements). Aux parents de leur faire découvrir un univers parallèle où les épinards ne sont pas qu’une bouillie fade et où les choux de Bruxelles sont correctement assaisonnés, adoucis avec du lard et une pointe de muscade.

Puisque « l’âge du non » n’empêche pas non plus l’enfant de développer un certain mimétisme vis-à-vis des adultes, avoir soi-même une bonne alimentation est un facteur important. La qualité du temps passé à table en est un également. Du stress et de l’anxiété des repas peuvent naître d’autres troubles alimentaires bien plus sérieux, comme l’anorexie ou l’obésité. Intimement lié à l’alimentation, le moment de partage qu’est le dîner doit aussi être synonyme de plaisir, celui de se retrouver en famille pour manger et échanger. L’amour de l’assiette suivra.

3 questions à Émilie Morvan, diététicienne pédiatrique

« Il ne faut pas forcer l’enfant, il doit expérimenter »

Doit-on s’inquiéter qu’un enfant refuse d’essayer de nouveaux aliments ?

La néophobie alimentaire est une période normale du développement de l’enfant. Elle est différente des troubles de l’oralité, qui sont plus de l’ordre du dysfonctionnement. Cela peut en revanche être plus poussé chez certains enfants. Généralement, cela se développe entre 2 et 6 ans, mais, dans des cas plus rares, cela peut survenir dès 6 mois. Les troubles peuvent persister jusqu’à l’âge adulte lorsque le problème n’a pas été pris en charge. La néophobie alimentaire était moins connue avant, mais nous avons heureusement progressé dans le domaine. Pour la majorité des enfants, cela reste une période qui passe relativement rapidement et qui n’est pas dangereuse, sauf elle se met à persister plusieurs années. On peut en revanche toujours consulter un spécialiste pour avoir des pistes et diminuer ce traumatisme vis-à-vis des aliments. En tant que diététicien, on peut informer et conseiller les parents et aussi aider l’enfant via des jeux et des exercices afin d’assouplir leur jugement sur les nouveaux aliments.

Quel rôle peuvent jouer les parents pour aider les enfants à franchir ce cap ?

Pour éviter tous ces troubles, j’incite beaucoup les parents à faire participer les enfants à tout ce qui tourne autour du repas en lui-même, ne serait-ce que faire les courses, cuisiner ou débarrasser la table, etc. J’ai aussi remarqué que certains parents baissaient un peu les bras lorsqu’ils avaient fait goûter deux ou trois fois le même aliment refusé par leurs enfants. Il faut en réalité une moyenne de dix fois pour que l’enfant puisse accepter un aliment, ou du moins qu’il arrive à le reconnaître sous différentes formes. Il faut, dans tous les cas, éviter de cacher l’aliment, toujours leur dire qu’il s’agit du même, mais cuisiné dans une forme différente. L’enfant a le droit de savoir ce qu’il mange. Aussi, il ne faut pas le forcer. J’incite également les parents à laisser les petits explorer la nourriture, jouer avec, sentir, toucher, recracher… Ils ont besoin de sentir les textures différentes et de ne pas obligatoirement aimer du premier coup. C’est donc bien de les laisser expérimenter à ce niveau-là.

Y a-t-il un vrai risque de carences pour les enfants atteints de néophobie alimentaire ?

Un enfant sait exactement, même encore mieux que l’adulte, ce dont il a besoin. S’il mange, c’est qu’il a faim, s’il dit non, c’est qu’il n’a plus faim. À ce niveau-là, il est donc bien de ne jamais forcer l’enfant, car il ne se laissera jamais mourir de faim, si je puis dire. Mais c’est vrai que, si le trouble persiste, il ne faut pas non plus hésiter à aller voir un spécialiste, que ce soit un diététicien, un psychologue, un médecin ou un ergothérapeute, car il peut aussi y avoir des blocages qui peuvent effectivement engendrer des carences, des retards staturo-pondéraux, voire des troubles du comportement alimentaire.

Famillealimentation
Le Figaro

Sport : les exercices qui abîment le périnée et exposent aux fuites urinaires

Tiphaine Honnet

Certains mouvements et postures malmènent le périnée, cet ensemble de muscles qui assure le soutien des organes du bassin. Tour d'horizon des faux pas à éviter.

À force de se concentrer pour dessiner la silhouette en salle de sport, on en oublierait presque une zone plus profonde et à la force insoupçonnée : le périnée. Situé entre le pubis et l'anus, cet ensemble de muscles joue pourtant un rôle crucial dans le soutien de tous les organes de notre bassin. Malgré cela, il reste encore trop négligé durant l'effort, déplore Carole Maître, gynécologue médical à l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep). «Le périnée s'affaiblit avec la grossesse, puis à nouveau au moment de la ménopause, mais la pratique sportive peut aussi révéler une faiblesse et l'accentuer», rappelle-t-elle. Parmi les conséquences dommageables à cette perte de tonicité, on retrouve deux grandes terreurs féminines : les fuites urinaires et la descente d'organe. Pour s'en prémunir, la médecin et deux kinésithérapeutes nous détaillent la liste des erreurs les plus couramment commises durant nos entraînements.

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Mettre la pression sur la sangle abdominale

En cherchant des exercices pour tonifier le pourtour du nombril et améliorer votre posture, vous êtes sûrement tombée sur des vidéos de relevés de buste (aussi appelés «crunchs»), et sur ses déclinaisons. Sachez que ces exercices ne sont pas les amis de votre périnée. «Lorsque l'on rapproche les épaules du bassin, on gonfle le ventre et on augmente la pression intra-abdominale. Résultat, on appuie davantage sur les organes, ce qui va conduire à aplatir le périnée. Les tissus musculaires de ce dernier vont alors se distendre et laisser davantage de place au canal urinaire», résume la gynécologue Carole Maître.

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En vidéo, pourquoi il est bon de transpirer

Forcer la cambrure

S'il convient d'éviter de trop se plier vers l'avant durant l'effort, l'inverse n'est pas non plus recommandé. «Certains sports comme l'aviron impliquent de se pencher énormément vers l'arrière. Cela va accentuer la cambrure au bas du dos et cette pression va se répercuter là aussi sur la zone périnéale», indique la gynécologue.

En suivant ce raisonnement, la spécialiste conseille aussi aux amatrices de natation de ne pas se focaliser essentiellement sur des mouvements de brasse car cette nage est connue pour fatiguer les lombaires.

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Utiliser des poids lourds

Lever des haltères contribue à augmenter le volume musculaire des bras, des épaules ou encore des pectoraux, mais il arrive que le mouvement ne soit pas toujours fait correctement. «L'erreur la plus commune est d'oublier de rentrer le ventre et d'oublier de contracter son périnée au moment de la poussée. Or, si ce n'est pas fait, on se retrouve là encore dans un schéma d'hyperpression», observe Carole Maître.

En pratique, il peut être difficile en revanche de maintenir cette contraction sur la durée. «On peut contracter son périnée sur une ou deux séries mais pas sur 20. Au bout d'un moment, il se fatigue et n'arrive pas à faire cet effort, surtout s'il est contraint par des charges trop lourdes pour notre physiologie», souligne Sandrine Galliac Alanbari, kinésithérapeute spécialiste en rééducation périnéale (1).

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Miser sur les sports à impact au sol

Le handball, le basket, le running, le cardio training ou encore la zumba sont des sports dits «d'impact» qui intègrent, comme leur nom l'indique, un impact du pied au sol et des déplacements rapides. «Quand on court, l'effet de la gravité se ressent davantage. En appuyant le pied au sol, la force de l'impact remonte dans les jambes jusqu'au périnée, qui amortit tant bien que mal le choc», précise la gynécologue Carole Maître. En faisant pression de la sorte, on s'expose davantage à des problèmes d'incontinence et cela se confirme beaucoup dans la pratique de la course à pied», ajoute Sandrine Galliac Alanbari.

Le nombre de kilomètres avalés n'est pas le seul responsable de cette pression sur le périnée, l'intensité du mouvement y participe aussi. «C'est le cas lors d'un service au tennis où l'on va faire très rapidement une extension pour jouer, suivi d'un démarrage rapide vers l'avant», mentionne la gynécologue.

Abuser du trampoline

Depuis quelques années, le mini-trampoline s'est invité dans les cours de fitness pour faire travailler le cardio et les muscles du bas du corps. Il s'agit pourtant ici de la bête noire du périnée, comme le confirme la kinésithérapeute Sandrine Galliac Alanbari. «Des études scientifiques la considèrent même comme l'activité la plus délétère pour cette zone, car des rebonds intenses et réguliers vont venir faire office de boomerang sur les organes internes. Au bout d'un moment, le périnée ne parviendra plus à amortir le choc», rapporte la professionnelle.

Que faire en prévention ?

Aucun de ces sports et mouvements n'est contre-indiqué. Il reste possible de fouler le bitume, pousser de la fonte ou transpirer sur un circuit HIIT, à condition de respecter certaines règles indispensables. D'abord, on arrête de se forcer à contacter le périnée pendant l'effort. «Au lieu de se focaliser à tout prix sur la zone périnéale, on porte son attention sur sa posture, en se grandissant et en respirant bien, en soufflant au moment de rentrer le bas du ventre», détaille Sabrina Fajau, kinésithérapeute, ostéopathe et auteure de In Périnée We Trust(2).

Ensuite, et en parallèle de la pratique sportive, la kinésithérapeute recommande des séances de gainage, sur un ballon par exemple. Sa consœur Sandrine Galliac Alanbari promeut de son côté des postures douces de yoga, comme celle de l'arbre ou du petit pont. «Pour mieux le rééduquer, le périnée doit être mis sur un plan instable, assure Sabrina Fajau. Ainsi, on lui apprend à être réactif de façon spontanée en cas de déséquilibre».

Enfin, en cas de gêne, de douleurs au bas-ventre ou de fuites urinaires pendant l'activité, les spécialistes invitent sérieusement à consulter un professionnel de santé spécialisé (médecin, kinésithérapeute ou sage-femme) afin d'effectuer un bilan périnéal.

(1) Rééducation périnéale féminine, de Sandrine Galliac Alanbari, publié aux éditions Dunod, 320 pages, 29€.(2) In Périnée We Trust, de Sabrina Fajau, publié aux éditions First, 192 pages, 16,95€.

La kettlebell, l'accessoire ultime qui muscle tout le corps

Oubliées les mini-haltères jaunes fluo, la kettlebell est devenue le partenaire privilégié des entraînements de CrossFit® et de fitness. Polyvalente et facile à utiliser, cette boule d’acier permet de tonifier l’ensemble de la masse musculaire grâce à des exercices ciblés et dynamiques.

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Le Figaro

Barbara Schultz (Le remplaçant sur TF1): «Il y a trop peu de comédies à la télévision»

  • Par  Julia Baudin
  • Mis à jour le 09/05/2022 à 19:07
  • Publié le 09/05/2022 à 18:37

Le Remplaçant, dont TF1 diffuse deux nouveaux épisodes ce lundi 9 mai 2022, met en scène JoeyStarr dans le rôle d’un enseignant pas comme les autres et Barbara Schulz dans celui de la proviseure du lycée. Entretien avec la comédienne.

Créée par Chloé Marçais, Joris Morio et Jean-André Yerlès, réalisée par Nicolas Guicheteau et lancée sur TF1 au printemps 2020, Le Remplaçant met en scène la rappeur Joey Starr dans le rôle d’un professeur de Français pas comme les autres et Barbara Schulz, dans celui de la proviseure du lycée dans lequel il est appelé. Les premiers épisodes ont fait mouche, enregistrant d’excellents chiffres d’audiences. Et la série, centrée sur le quotidien souvent chaotique d’un établissement scolaire, ses élèves, son équipe pédagogique, l’ensemble des problématiques afférentes, sans oublier les trajectoires de chacun, tient plutôt très bien la route. Voici ce qu’en dit la comédienne.

TV MAGAZINE. - Quelques mots sur cette drôle de série?

Barbara SCHULZ. - C’est une aventure assez amusante. On s’est lancé sans trop savoir si la sauce allait prendre, si le public allait aimer, si les petits messages que l’on voulait passer seraient entendus... Et nous voici avec une série qui commence de revêtir sa vraie forme, quatre nouveaux épisodes en tournage, des personnages qui gagnent en épaisseur, des fils que l’on tisse, une équipe qui se retrouve avec un réel plaisir et plein de surprises. J’adore.

Où en est Agnès, votre personnage? Et qu’en est-il de sa relation avec Nicolas Valeyre, le prof de français que tout le monde rêve d’avoir?

Agnès, vous le verrez ce soir, découvre qu’elle n’est pas ce que l’on croit et qu’elle vient d’un milieu radicalement opposé à celui qu’elle prétendait appartenir. Elle poursuit et développe sa relation amoureuse avec Nicolas. Elle apprend à gérer son équipe de profs, parmi lesquels on trouve pas mal d’originaux, chacun à leur manière, tels Antoine, le prof de maths, et Geneviève, celle d’histoire-géographie, inénarrables Sébastien Chassagne et Armelle. À leur contact, elle gagne en expérience mais aussi en humour. Et c’est un des aspects formidables de la série.

«Joey Starr est un comédien remarquable, un partenaire extrêmement agréable, un très gros travailleur et un puits de culture.»

L’idée du Remplaçant revient à Joey Starr, que l’on n’attendait pas dans un rôle comme celui-là. Diriez-vous qu’il est crédible et comment travaillez-vous ensemble?

Je le savais déjà sans avoir jamais joué avec lui mais Joey Starr est un comédien remarquable, un partenaire extrêmement agréable, un très gros travailleur et un puits de culture. J’adore la manière qu’il a de dire des textes et de parler des œuvres. Avec ce petit air de Gérard Depardieu qui ajoute encore à sa prestance. Il fallait sans doute quelqu’un de cette trempe-là pour oser un personnage comme celui de Nicolas, avec ses rudesses, sa sensibilité, son écoute et cette humanité à la fois autoritaire et bienveillante qui fait, je crois, les très bons profs. Au vu des audiences, j’imagine que cela parle à pas mal de gens.

L’aspect de comédie est-il important?

Très. Il y en a trop peu à la télévision, grande pourvoyeuse d’histoires terribles et de rôles de flics tourmentés. La dernière fois que j’ai joué dans une fiction télé, j’enterrais toute ma famille après le naufrage d’un chalutier... C’était très fort mais Le Remplaçant dit peut-être encore plus de choses importantes sur la société en passant par la comédie. Pas burlesque. Mais tendre. L’ambition est grande. J’ose dire que cela fonctionne plutôt bien. Et c’est très plaisant à jouer.

Que souhaitez-vous à votre personnage et lui fallait-il une histoire d’amour avec le héros?

Qu’elle continue son chemin. Mais c’est difficile à imaginer. D’autant que je découvre les scénarios au fil des tournages. Quant à l’intrigue amoureuse, je pense qu’elle est inhérente au genre fiction. Il parait que sur les tournages, Yves Montand disait parfois: «oh, ce serait bien que j’aie une petite». Eh bien, je pense la même chose. Dans n’importe quelle histoire, c’est bien qu’il y ait un petit ou une petite...

À VOIR AUSSI - La bande-anonce du Remplaçant, diffusé sur TF1

France24 - Monde

À Berlin, Emmanuel Macron et Olaf Scholz affichent leur unité

Publié le : 09/05/2022 - 21:37

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Emmanuel Macron s’est rendu à Berlin, lundi, où il a rencontré Olaf Scholz, lors de son premier déplacement international depuis sa réélection. Ce dernier s’est dit très intéressé par le projet de créer une "communauté politique européenne", évoqué par le président français, qui permettrait d'acueillir des pays comme l'Ukraine ou le Royaume-Uni.

Le président français, Emmanuel Macron, tout juste investi pour un second mandat de cinq ans, s’est rendu en Allemagne, lundi 9 mai, où il s’est entretenu avec le chancelier allemand, Olaf Scholz.

Ce premier déplacement à l'étranger du chef de l'État français depuis sa réélection a été l’occasion pour les deux dirigeants de souligner leur volonté de travailler ensemble au renforcement de l’Europe.  

Olaf Scholz a loué la France, "force d'inspiration en Europe", tandis que Emmanuel Macron a souligné l’importance de "l'amitié franco-allemande".

Le chancelier allemand s’est dit très intéressé par l’idée du président français d’une "communauté politique européenne", susceptible d'accueillir des pays comme l’Ukraine ou le Royaume Uni.

Selon le président français, ce cadre permettrait aux nations européennes, non membre de l’UE mais partageant ses valeurs, de trouver un nouvel espace de coopération en matière de politique, de sécurité, d'énergie, de transports, d'investissements, d'infrastructures ou de circulation des personnes.

Emmanuel Macron avait fait le voyage avec le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, qui se déplace rarement à l'étranger. Les deux dirigeants ont ensuite dîné avec leurs conseillers.

Le président français a également précisé qu’un conseil des ministres franco-allemand se tiendrait "dans la première quinzaine de juillet", après des sommets du G7 et de l'Otan de juin.

Avec AFP

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Un 8-Mai particulier pour Emmanuel Macron dans le contexte de la guerre en Ukraine

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France24 - Monde

En direct : l'UE appelle la Hongrie à soutenir un embargo sur le pétrole russe

Publié le : 09/05/2022 - 06:42Modifié le : 09/05/2022 - 13:57

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En ce 9 mai, la Russie a commémoré la victoire de l'Union soviétique face aux nazis lors de la Seconde Guerre mondiale, cette année sur fond d'affrontements entre l'armée russe et les troupes ukrainiennes. Sur le plan diplomatique, la présidente de la Commission européenne tente de convaincre la Hongrie de soutenir un projet d'embargo de l'UE sur le pétrole russe. Suivez notre direct.

  • 2 h 04 : la France et le Mexique demandent une réunion jeudi du Conseil de sécurité de l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait tenir, jeudi, une nouvelle réunion publique sur la guerre livrée par la Russie à l'Ukraine, au vu de "la dégradation continue de la situation humanitaire", ont indiqué lundi des diplomates. Réclamée par la France et le Mexique, cette session sera la 16e du Conseil de sécurité depuis le 24 février.

Les deux pays ont demandé des exposés du département des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) et du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), a précisé un diplomate. Cette réunion se tiendra le même jour qu'une session extraordinaire à Genève du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, réclamée par l'Ukraine.

  • 23 h 43 : les espoirs d'une adhésion rapide de l'Ukraine à l'UE douchés

Emmanuel Macron a prévenu qu'une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'UE prendrait "des décennies" et proposé en attendant l'entrée dans un nouvel ensemble, une "communauté politique européenne", susceptible aussi d'accueillir des pays comme le Royaume-Uni. Chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri), Paul Maurice explique cette prise de position.

  • 23 h 14 : un prix Pulitzer spécial décerné aux journalistes ukrainiens

Les journalistes ukrainiens se voient décerner un prix Pulitzer spécial, a annoncé l'association des récompenses les plus prestigieuses de la presse américaine. Marjorie Miller, des Prix Pulitzer, a salué le "courage, l'endurance et l'engagement des journalistes d'Ukraine pour rapporter la vérité pendant l'invasion impitoyable de leur pays par (le président russe) Vladimir Poutine et sa guerre de propagande en Russie".

"Malgré les bombardements, les enlèvements, l'occupation et même les tués dans leurs rangs, (les journalistes ukrainiens) ont persévéré pour fournir une image précise d'une terrible réalité, faisant honneur à l'Ukraine et aux journalistes à travers le monde", a jugé Marjorie Miller qui s'exprimait lors d'une cérémonie de remise de ces prix à New York.

  • 23 h 03 : le Pentagone estime que des Ukrainiens ont été "envoyés contre leur gré en Russie" 

"Nous n'avons pas de chiffres mais nous avons vu des signes montrant que des Ukrainiens sont emmenés d'Ukraine en Russie", a déclaré John Kirby, le porte-parole du Pentagone. Il a été questionné au cours d'un point presse sur les affirmations du gouvernement ukrainien selon lesquelles 1,2 million de personnes auraient ainsi été déportées en Russie et placées dans des camps.

"Je ne sais pas combien il y a de camps, ni à quoi ils ressemblent, a ajouté le porte-parole. Mais nous avons en effet des informations selon lesquelles des Ukrainiens sont envoyés contre leur gré en Russie."

.@PentagonPresSec: @SecDef also continued his routine conversations with Ukraine’s Minister of Defence Reznikov to discuss Ukraine’s evolving battlefield needs. pic.twitter.com/gysnExKLq9

May 9, 2022

Le comportement de la Russie est "inadmissible" et "n'est pas celui d'une puissance responsable", a ajouté John Kirby, estimant que le président russe Vladimir Poutine "n'accepte et ne respecte tout simplement pas la souveraineté de l'Ukraine".

  • 22 h 54 : Emmanuel Macron et Olaf Scholz soutiennent Kiev devant la Porte de Brandebourg

Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont affiché leur "plein soutien" à l'Ukraine lundi soir en se rendant ensemble sous la Porte de Brandebourg à Berlin, symbole de la Guerre Froide et illuminée pour l'occasion aux couleurs du pays envahi par la Russie, a constaté l'Agence France-Presse (AFP).

"Plein soutien à l'Ukraine", a déclaré le chef de l'État français en s'approchant à pied aux côtés du chancelier allemand d'environ 200 personnes massées derrière des cordons, et alors qu'on lui demandait quel message les deux dirigeants voulaient envoyer avec leur démarche.

  • 22 h : Ursula von der Leyen salue des "progrès "sur la question énergétique avec la Hongrie

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait état de "progrès" et de "clarifications" après une rencontre avec le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, autour de la "sécurité énergétique", alors que Budapest bloque un projet d'embargo de l'UE sur le pétrole russe.

L'entretien des deux dirigeants, qui s'est déroulé pendant un dîner de travail au monastère des Carmélites à Budapest, "a contribué à éclaircir certains points relatifs aux sanctions et à la sécurité énergétique" de la Hongrie, a indiqué Mme von der Leyen sur Twitter.

"Nous avons fait des progrès mais il faudra encore du travail", a-t-elle ajouté, annonçant la tenue prochaine d'une visioconférence "avec d'autres "acteurs de la région" pour "renforcer la coopération régionales dans les infrastructures pétrolières".

This evening’s discussion with PM Viktor Orban was helpful to clarify issues related to sanctions and energy security.We made progress, but further work is needed. I will convene a VC with regional players to strengthen regional cooperation on oil infrastructure.

May 9, 2022

"La Hongrie ne donnera pas son accord à la proposition de la Commission pour les sanctions contre la Russie parce qu'elle lui pose un problème et n'offre pas de solution", avait déclaré, plus tôt, le chef de la diplomatie hongroise, Peter Szijjarto, cité par le porte-parole du gouvernement, Zoltan Kovacs.

La proposition de la Commission aurait l'effet d'une "bombe atomique pour l'économie de la Hongrie et détruirait notre approvisionnement énergétique stable", avait-t-il expliqué.

  • 21 h 23 : Joe Biden signe une loi pour accélérer l'envoi à l'Ukraine d'équipement militaire

    Le président des États-Unis, Joe Biden, a signé devant les journalistes une loi permettant d'accélérer l'envoi à l'Ukraine d'équipement militaire, réactivant un dispositif datant de la Seconde Guerre mondiale.

    Le "Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act of 2022" est "basé sur un programme de la Seconde Guerre mondiale destiné à aider l'Europe à résister à Hitler" et "a été soutenu par presque tous les membres du Congrès" américain, a noté la Maison Blanche, signalant par ailleurs que le texte a été promulgué alors que la Russie marque, lundi, l'anniversaire de la victoire de 1945 sur l'Allemagne nazie.

  • 17 h 45 : avec ces célébrations, Moscou maintient les Russes "dans une réalité parallèle"

Alors que la Russie célèbre l'anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945, le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré que "les héritiers des vainqueurs sont les défenseurs de la nation aujourd'hui". C'est une inversion totale des rôles. Elena Volochine, journaliste spécialiste de la Russie, explique comment le Kremlin façonne l'histoire à sa manière.

  • 17 h 01 : le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU va se réunir à la demande de Kiev

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU va organiser, jeudi, à la demande de Kiev, soutenue par des dizaines de pays, une session extraordinaire sur "la détérioration de la situation des droits humains en Ukraine" envahie par la Russie.

"Aujourd'hui, nous avons demandé une session spéciale du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU pour examiner la détérioration de la situation des droits de l'Homme en Ukraine", a déclaré l'ambassadrice ukrainienne auprès de l'ONU, Yevheniia Filipenko, dans une vidéo publiée sur Twitter.

UN Human Rights Council has to act in response to horrendous human rights abuses and war crimes committed by russia in Ukraine. That is why Ukraine, together with almost 60 states, requested to convene @UN_HRC Special Session pic.twitter.com/zUMOMnqvJO

May 9, 2022
  • 16 h 35 : Ursula von der Leyen en Hongrie pour discuter de la question énergétique

La présidente de la Commission européenne est attendue en Hongrie pour discuter avec Viktor Orban de "la sécurité d'approvisionnement énergétique de l'Europe", a annoncé son porte-parole, alors que Budapest bloque un projet d'embargo sur le pétrole russe.

Pays enclavé et dépendant de ses achats de pétrole à la Russie, la Hongrie demande à ses partenaires de l'UE des garanties pour ses approvisionnements pour donner son accord à un sixième paquet de sanctions contre la Russie comprenant un arrêt des achats de pétrole à ce pays.

  • 13 h 46 : en visite surprise en Ukraine, Charles Michel forcé de s'abriter à cause de frappes

En visite surprise à Odessa, grande ville du sud de l'Ukraine, le président du Conseil européen, Charles Michel, a été forcé de s'abriter en raison de frappes de missiles. "Vous n'êtes pas seuls. L'UE est à vos côtés" face à l'"agression" russe, a-t-il dit aux Ukrainiens.

Selon un responsable européen, lors d'une rencontre entre Charles Michel et le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, "les participants ont dû interrompre la réunion pour se mettre à l'abri car des missiles ont à nouveau frappé la région d'Odessa".

 

  • 12 h 11 : En Ukraine, "on s'attend à une intensification des bombardements"

  • 9 h 27 : La Russie était face à une "menace absolument inacceptable"

Dans son discours lors de la cérémonie du 9 mai, le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé au sujet de la guerre en Ukraine que la Russie combattait pour défendre la patrie face à une "menace absolument inacceptable" que représente selon lui son voisin.

"Je m'adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir", a-t-il dit depuis la place Rouge, face à des milliers de soldats participant au défilé du 9 mai qui marque la victoire soviétique sur les nazis en 1945. Vladimir Poutine a ensuite souligné que tout devait être fait pour éviter que "l'horreur d'une nouvelle guerre globale ne se répète". 

  • 9 h 09 : "On attend de potentielles déclarations sur la mobilisation ou le réarmement de la Russie"

  • 8 h 48 : l'Ukraine ne laissera pas la Russie "s'approprier la victoire" sur le nazisme

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que son pays ne laissera pas la Russie "s'approprier la victoire" sur le nazisme. "Nous sommes fiers de nos prédécesseurs qui, avec d'autres peuples dans le cadre de la coalition anti-hitlérienne, ont vaincu le nazisme. Nous ne laisserons personne annexer cette victoire, se l'approprier", a-t-il déclaré dans un message vidéo, qui le montre marchant dans l'avenue centrale de Kiev. "Nous avons vaincu à l'époque, nous vaincrons maintenant", a-t-il ajouté en référence à l'invasion russe de l'Ukraine depuis le 24 février.

  • 7 h 28 : la cérémonie du 9 mai est faite pour "afficher la force de frappe militaire et nucléaire de la Russie"

La Russie commémore ce 9 mai comme chaque année la fin de la deuxième guerre mondiale, la victoire des alliés sur l'Allemagne nazie. Un évènement qui prend une autre dimension en cette année 2022, plus de deux mois après le début de l'offensive russe en Ukraine. En ce "Jour de la Victoire", Vladimir Poutine prendra la parole avant la grande parade militaire. L'envoyée spéciale de France24 à Moscou raconte l'ambiance à Moscou à moins de 2 h de la cérémonie.

  • 5 h 43 : la saisie du superyacht d'un oligarque russe suspendue aux Îles Fidji

Un tribunal des Îles Fidji a suspendu la saisie d'un superyacht soupçonné d'appartenir à l'oligarque russe Souleïman Kerimov, visé par des sanctions américaines liées à la guerre en Ukraine, a indiqué lundi le parquet. Le yacht Amadea, d'une valeur estimée à 325 millions de dollars, reste sous la garde de la police fidjienne et a interdiction de quitter le pays, a-t-on précisé de même source.

Amarré à Lautoka, dans l'ouest des Fidji, depuis la mi-avril, l'Amadea est immobilisé par les autorités locales depuis l'émission d'un mandat américain de saisie.

  • 5 h 03 : démonstration de force attendue à Moscou

La Russie exhibe lundi 9 mai son armée pour célébrer la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945, une démonstration de force afin de galvaniser ses troupes à la peine en Ukraine, où soixante civils ont péri selon Kiev dans le bombardement d'une école.

Le président russe Vladimir Poutine, qui doit prononcer un discours très attendu, aura l'occasion d'envoyer de nouveaux avertissements après avoir plusieurs fois brandi la menace nucléaire.

Selon le ministère russe de la Défense, l'"avion de l'Apocalypse", un Iliouchine Il-80 conçu pour permettre au président russe de continuer à piloter le pays depuis les airs en cas de guerre nucléaire, survolera la place Rouge, et plusieurs armes pouvant tirer des missiles nucléaires défileront. Des parachutistes ayant participé à l'offensive en Ukraine devraient également être présents, selon l'agence d'État TASS.

Avec AFP

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Guerre en Ukraine : le G7 se dit prêt, sur le principe, à se sevrer du pétrole russe

guerre en ukraine

Reportage : près de Kiev, les démineurs traquent les explosifs abandonnés par les Russes

Ici l'Europe

Guerre en Ukraine : le débat européen sur la solidarité et la défense

Le Figaro

Chèque alimentaire, remise sur le carburant… À quoi pourrait ressembler la loi «pouvoir d'achat» ?

Paul Marion

Face à la persistance de l'inflation, le gouvernement prépare une loi de finances rectificative qui inclut de nouvelles mesures de soutien au pouvoir d'achat. Le sujet doit être abordé en Conseil des ministres ce mercredi.

«Dès cet été, une loi exceptionnelle pour le pouvoir d'achat». L'engagement avait été pris par Emmanuel Macron pendant l'entre-deux tours de la campagne présidentielle dominée par la question du pouvoir d'achat. Le chantier semble plus prioritaire que jamais pour l'exécutif alors que l'inflation a continué de grimper en avril à +4,8% sur an. Un niveau inédit depuis les années 1980, qui touche des postes de dépenses essentiels comme l'énergie ou l'alimentation.

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Face à cette urgence, le gouvernement Castex planche sur un projet de loi de finances rectificative (PLFR) qui devrait d'abord reprendre des éléments du programme présidentiel d'Emmanuel Macron pour protéger le budget des Français. Le sujet doit d'ailleurs être abordé en Conseil des ministres ce mercredi. Les dispositifs existants comme le blocage du prix réglementé du gaz et les indemnités sur l'essence doivent être prolongés dans le temps, si la forme reste à définir leur montant pourrait être réajusté avec une nouvelle enveloppe.

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De nouvelles mesures encore dans les cartons

Autres mesures prévues dans ce PLFR, l'indexation des pensions de retraite mais également de plusieurs minima sociaux sur l'inflation, dont le RSA (revenu de solidarité active), l'AAS (allocation spécifique de solidarité), l'AAH (allocation adulte handicapé) et la prime d'activité. Dans le contexte de hausse des prix alimentaires, un chèque alimentaire doit également être mis en place. Pour autant, son montant, sa fréquence de versement et les catégories de produits concernés ne sont pas encore connus. Le ministère de l'Agriculture définit encore les futures modalités de ce chèque inflation.

Bercy s'attend à ce que l'inflation persiste dans les prochains mois et n'exclut pas de déployer d'autres aides au pouvoir d'achat. Le dossier est directement piloté par Bruno Le Maire. Le ministre de l'Économie et des Finances a reçu la semaine dernière les organisations patronales (MEDEF, CPME, U2P), des économistes. Cette semaine, les dirigeants d'EDF, Engie, de la grande distribution et des associations de consommateurs doivent être consultés. «L'inflation est le sujet majeur auquel on doit s'attaquer. De nouvelles mesures innovantes pourraient venir», envisage-t-on du côté de Bercy.

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Leurs contours restent encore flous, tout comme le calendrier d'entrée en vigueur de cette loi «pouvoir d'achat». Le texte devra être validé par le futur gouvernement dont la composition se fait encore attendre. Son vote au Parlement ne pourra lui se faire qu'après l'élection de la nouvelle Assemblée nationale après les élections législatives du 12 et 19 juin, au plus tôt fin juin ou début juillet.

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Easyjet retire des sièges de ses avions face aux pénuries de personnel

La compagnie exploitera désormais sa flotte d'A319 au Royaume-Uni avec un maximum de 150 passagers à bord contre 156 habituellement, et trois membres d'équipage au lieu de quatre.

Ukraine : la France va apporter 300 millions de dollars d'aide supplémentaires

Emmanuel Macron renforce son soutien à la population ukrainienne.

Qu'est-ce que la «stagflation», cette menace qui plane sur la France et la zone euro ?

DÉCRYPTAGE - Ce mot bien connu des économistes, mais moins du grand public, nous touche dans notre quotidien.

Le Monde

Die Antwoord, des stars du rap-électro sud-africain accusés de maltraitance et manipulation par leur fils adoptif

Le couple Watkin Tudor Jones, alias « Ninja », et Anri du Toit, alias « Yolandi Visser », sont accusés par leur enfant, adopté à 9 ans, dans une vidéo de quarante-cinq minutes reprise par la presse sud-africaine.

LETTRE DE JOHANNESBURG

L’univers dérangeant du groupe Die Antwoord ne fascine plus. Au début des années 2010, le duo déjanté est devenu la formation musicale sud-africaine la plus célèbre à l’étranger avec son rap-électro psychédélique à l’esthétique angoissante qui met en scène le quotidien « white trash » sud-africain et celui des gangs ultra-violents du Cap. Déjà sonné par plusieurs controverses, le couple Watkin Tudor Jones, alias « Ninja », et Anri du Toit, alias « Yolandi Visser », doit désormais faire face à son fils adoptif, qui l’accuse de maltraitances et dit craindre des violences sexuelles sur sa sœur dans une vidéo de quarante-cinq minutes reprise, fin avril, par la presse sud-africaine.

Afrique du Sud : à Sandton, le malaise de la communauté blanche

Adopté à 9 ans, Gabriel du Preez, dit « Tokkie », a grandi à Vrededorp, un quartier misérable proche du centre-ville de Johannesburg. Il souffre d’une maladie génétique responsable notamment de sévères malformations des dents. Avec ce handicap et ses cheveux hirsutes, le petit semble tout droit sorti des clips du groupe. Il ne tardera pas à jouer dedans. En 2010, « Tokkie » croise la route de l’un des collaborateurs du duo, Ben Jay Crossman, qui le prend en photo. En voyant l’image, Anri du Toit et Watkin Tudor Jones demandent à rencontrer l’enfant. Ils l’adoptent aussitôt. Sa mère, qui n’a pas grand-chose à lui offrir face au succès de Die Antwoord, pense que ce sera « une bonne expérience ».

« C’est toi la chose bizarre »

Agé de 20 ans, « Tokkie » affirme désormais avoir été utilisé comme « un accessoire ». En 2012, il devient le visage du clip le plus célèbre du groupe, I Fink You Freeky and I Like You a Lot (« je te trouve bizarre et je t’aime beaucoup »). Réalisé en collaboration avec le célèbre photographe sud-africain Roger Ballen, il a été vu plus de 170 millions de fois sur YouTube. « J’ai beaucoup regardé cette vidéo et je l’ai montrée à ma mère. En la voyant, elle m’a dit : “Ils se servent de toi, c’est toi la chose bizarre” », raconte « Tokkie ».

Surtout, Gabriel du Preez décrit une enfance sordide baignée de violence, de drogues, de sexe et de solitude. Après l’avoir adopté, le groupe l’accueille à son domicile, dans un quartier chic de Johannesburg. Le plus souvent, il est seul, pendant que les musiciens voyagent aux quatre coins du monde. Pendant deux ans, ils le laisseront à la maison avec une baby-sitter, alors qu’ils sont installés à Los Angeles.

Quand ses parents adoptifs sont là, c’est le chaos. On fume et consomme toutes sortes de substances à côté de lui, des femmes nues se promènent dans la maison, « Ninja » demande à « Tokkie » de lui rouler ses joints, accuse Gabriel du Preez. Le duo, qui dépeint souvent l’univers des townships du Cap dans ses clips en forme de court-métrage, fréquente les gangs de la ville. Un tueur nommé surnommé « Anies » devient l’ami de « Tokkie ». Il a été assassiné depuis. Gabriel du Preez évoque également un « camp d’entraînement » où il aurait appris à manier « toutes sortes d’armes » pendant un mois, ainsi que d’étranges rituels.

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Le Monde

Valérie Pécresse, la vie après la défaite à l’élection présidentielle

Au lendemain du premier tour, la candidate LR est partie se reposer en Espagne. Endettée après n’avoir obtenu que 4,8 % des suffrages, elle est focalisée sur le remboursement de ses frais de campagne.

Quand le directeur financier de sa campagne l’informe, lundi 25 avril, que Nicolas Sarkozy vient de faire un don au « Pécressethon », Valérie Pécresse voit rouge. Hors de question d’accepter « l’aumône » de l’ancien président, qui a méthodiquement « saboté » sa campagne, comme elle le répète depuis sa brutale défaite à la présidentielle. Elle demande aussitôt que le virement – 2 000 euros, selon les informations du Monde – soit recrédité sur le compte émetteur, comme l’a révélé, jeudi 5 mai, le site Politico. « Je ne demande pas la charité, mais la solidarité et l’amitié », lâche-t-elle devant ses conseillers. « Elle en a un peu marre », justifie l’un d’eux, expliquant qu’elle n’a plus l’intention de s’écraser devant Nicolas Sarkozy, qui a soutenu sans réserve Emmanuel Macron.

Depuis son discours de défaite, au soir du premier tour, Valérie Pécresse n’est pas revenue sur les raisons de cet échec, le pire subi par la droite depuis le début de la Ve République. Elle ne tient pas à alimenter les divisions au sein du parti Les Républicains (LR) et à rendre plus délicates encore les législatives à venir. Elle veille également à ne pas envenimer ses relations avec sa formation, sur laquelle elle compte encore pour boucler le financement de sa campagne. Même si ses relations avec son président, Christian Jacob, las des requêtes insistantes de la candidate déchue, se sont tendues.

Les Républicains vont lancer un appel aux dons et un plan d’économies pour financer les législatives

Elle en veut à la terre entière. Aux élus du parti, qui se sont « planqués ». A ses « mousquetaires », Xavier Bertrand et Eric Ciotti, qui ont « joué perso ». Aux réseaux sociaux, qui l’ont moquée. Aux « vautours » qui ont chroniqué sa chute. Pour un peu, elle en voudrait même aux électeurs de droite qui ont voté Macron au dernier moment, affolés par la perspective d’un second tour Le Pen-Mélenchon et qu’elle a semblé morigéner, le 11 avril devant le siège du parti, en leur demandant de l’aider « d’urgence » à boucler le financement de sa campagne. « Avant le 15 mai ! », a précisé, la voix blanche, la candidate, personnellement endettée à hauteur de 5 millions d’euros. « On ne peut pas lui en vouloir. Pour elle, c’était un coup de massue », la défend le député Robin Reda, alors que cet appel au don improvisé, juste avant un comité stratégique de LR, a parfois été jugé abrupt et maladroit.

« Détermination » ou « déni » ?

La veille, au soir du premier tour, la candidate n’a pas compris tout de suite l’ampleur du désastre. En début de soirée, alors qu’elle se fait maquiller dans sa loge de la Maison de la chimie, à Paris, où LR a choisi d’installer son QG, elle est encore donnée à 8,5 %, juste devant Eric Zemmour.

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Le Figaro

Joe Locke réagit aux commentaires homophobes suscités par son rôle dans Heartstopper sur Netflix

  • Par  Cécile Brelot
  • Mis à jour le 09/05/2022 à 18:08
  • Publié le 09/05/2022 à 18:08

L’interprète de Charlie Spring dans la nouvelle série phénomène, sortie le 22 avril dernier sur la plateforme américaine, s’est emparé de son compte Twitter pour répondre à ses détracteurs.

«Oh, charmant!», a ironisé Joe Locke pour commenter une capture d’écran postée par ses soins sur Twitter. L’image en question? Le moteur de recherche du réseau social à l’oiseau bleu, accompagné des suggestions les plus employées pour son nom. En tête, apparaissent les termes «gay et moche». Si depuis sa sortie, le 22 avril dernier, la série Heartstopper s’est hissée au rang de phénomène, ses acteurs,eux, restent confrontés aux remarques désobligeantes de certains réfractaires.

Ahhh lovely pic.twitter.com/6epjlpYSEY

May 2, 2022

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La fiction Netflix, tirée du roman graphique éponyme d’Alice Oseman, dépeint une histoire d’amour entre deux garçons relativement différents. D’un côté, Charles Spring, un jeune homme timide et dont l’homosexualité a été révélée à tout le lycée contre son gré. De l’autre, Nick Nelson, populaire rugbyman, joué par Kit Connor. Ce dernier pense être hétérosexuel jusqu’au jour où il croise la route du personnage incarné par Joe Locke. Une romance engagée LGBTQI + défendue par les deux acteurs, comme lors d’une interview accordée à Digital Spy . «Cette série peut toucher tout le monde, il y a tellement de représentation», confiait Kit Connor.

Quatre saisons pour Heartstopper?

Si le duo de Britanniques reste d’une extrême discrétion à l’égard de leur sexualité, aucun ne cautionne les discriminations. C’est pourquoi, la multiplication de commentaires désobligeants et homophobes a poussé Joe Locke à intervenir sur Twitter. Suivi par plus de 570 000 personnes, le comédien a concédé que «tout le monde devrait avoir le droit d’avoir une opinion», tout en alertant sur le fait «que lui et son partenaire de jeu, voyaient la plupart des mots malveillants publiés». À présent sous le feu des projecteurs, l’acteur âgé de seulement 18 ans souhaite utiliser son influence pour tirer la sonnette d’alarme sur le cyberharcèlement. Un phénomène de plus en plus fréquent chez les jeunes à l’ère des réseaux sociaux.

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Joe Locke, dont Charles Spring est son tout premier rôle, a pu compter sur le soutien de sa communauté, avec plus de 130 000 likes et 3500 réponses sous sa publication. Depuis sa sortie, les premiers épisodes de Heartstopper rencontrent un véritable succès. Si une deuxième saison n’a toujours pas été confirmée par Netflix, la créatrice de la fiction semble avoir une idée. Pour Alice Oseman, l’histoire d’amour autour de Charlie et Nick devrait sans aucun doute connaître une suite. «Il faudrait probablement quatre saisons pour couvrir toute l’histoire», confiait-elle au magazine britannique Radio Times . Des propos que la plateforme de streaming devrait approuver. Depuis quelques années, le géant américain privilégie les histoires incluantes et n’hésite à faire le tri parmi ses acteurs dans la continuité du mouvement MeToo.

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Le Figaro

Lewis Hamilton défend son droit à porter montres et bijoux sur les circuits de F1

Paré d'au moins trois montres et d'une cascade de bijoux, le septuple champion de monde de Formule 1 a pris ouvertement parti contre la FIA ce week-end à Miami. Explications.

Icône de style affichant toujours un vestiaire inspirant entre chaque course de Formule 1, le Britannique Lewis Hamilton est apparu ce week-end à Miami avec à son cou et ses poignets un déluge de bijoux et de montres encore plus impressionnants qu'à son habitude. De simples accessoires ? Pas cette fois.

Dans le viseur du pilote, la décision du nouveau directeur de course de la FIA, Niels Wittich, qui a ostensiblement visé le coureur en décidant d'imposer dans les faits la mesure de 2005 poussant les pilotes à retirer tout bijou à bord. Une règle de sécurité jamais vraiment appliquée et qui revient sur le devant de la scène à l'occasion du Grand Prix de Miami comme l'a rappelé le président le jour de l'ouverture des festivités : «Le port de bijoux pendant la compétition peut entraver les interventions médicales ainsi que le diagnostic et le traitement ultérieurs s'ils sont nécessaires à la suite d'un accident ».

Temps fort

Iwc.com

S'il a bien tenté de protester en s'affichant à la conférence de presse recouvert d'une pluie de colliers de la marque Polite, de bagues, de bracelet Juste Un Clou de Cartier et de pas moins de trois montres siglées IWC, Lewis Hamilton a été obligé de céder aux règles en vigueur. Après 16 ans de compétition paré des accessoires de son choix, il n'a plus désormais que son piercing au nez, qu'il devra en revanche retirer avant le 29 mai prochain.

Il faudra donc scruter les photos d'avant ou d'après course pour pouvoir admirer aux poignets de Lewis Hamilton et de George Russell la toute nouvelle montre D'Aviateur Chronographe 41 pensée spécialement par IWC pour l'écurie Mercedes-Petronas Formula One, justement lancée ce week-end et qui a au passage bénéficié du coup d'éclat inattendu de Lewis Hamilton.

Une montre Crash de Cartier bat un nouveau record vertigineux aux enchères

Pensé en 1967, ce modèle en vue dit « Cartier London Crash » aura atteint dernièrement un nouveau sommet pour culminer à près de 1.5 millions d'euros.

Le Monde

Le « flex office » bouleverse l’immobilier de bureau

Emeline Cazi

Publié hier à 01h40, mis à jour hier à 20h35

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EnquêteLe recours accru au télétravail et les nouvelles demandes des salariés poussent les entreprises à revoir le modèle de leurs locaux. Les conséquences sont nombreuses pour le secteur et ses centaines de milliers de mètres carrés flambant neufs à écouler.

La table de travail est plus petite et interchangeable, mais les salles de réunion, 4, 6, 12 places, sont plus engageantes et bien plus nombreuses. Dans les couloirs, des bulles colorées pour téléphoner, avec ou sans canapé, ont fait leur apparition. Les escaliers sont placés au centre pour que les salariés s’y croisent et que les idées fusent, dit-on. Le midi, les comptoirs « bistrot », « rôtisserie », « végan » remplacent les bacs à crudités. Un colis, un panier de légumes à récupérer ? « Capucine », un prénom, un sourire, s’occupe de tout, after work et cours de prise de parole en public compris…

Bienvenue au bureau dans le monde d’après, celui de l’ère post-Covid-19, que découvrent les salariés à mesure que leur direction d’entreprise décide de déménager. C’est ainsi qu’à l’automne prochain les 4 000 cadres parisiens de CGI, une société de services numériques, 11 000 salariés en France, occuperont 5 des 14 niveaux que compte le Carré Michelet, un immeuble entièrement rénové à la Défense, dans les Hauts-de-Seine. Au passage, le groupe aura réuni toutes ses équipes au même endroit, lesquelles travailleront pour beaucoup en flex office, c’est-à-dire sans bureau fixe, et aura sérieusement réduit ses mètres carrés. D’ici à 2025, lorsque Total occupera, en face, les deux tours dessinées par Philippe Chiambaretta, les employés du siège travailleront, eux aussi, dans des locaux immaculés, avec des espaces « ouverts sur la ville », un jardin paysager sur le toit, mais, là encore, dans un peu moins grand – 130 000 mètres carrés, tout de même.

Ces deux déménagements – on pourrait aussi citer celui de BNP Paribas Real Estate, qui vient de s’installer dans un ancien atelier Renault à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, sur des plateaux à 100 % en flex office – étaient prévus de longue date. Pour d’autres, la pandémie n’a fait qu’accélérer le temps. Dix-huit mois de télétravail plus ou moins forcé ont fait faire un bond de sept années au marché, estiment les professionnels de l’immobilier, qui voient nombre d’entreprises se rapprocher des centres-villes et des transports en commun, mais en réduisant les surfaces et en passant au flex office. Ainsi cet éditeur de logiciel qui a laissé 8 000 mètres carrés dans le 8e arrondissement de Paris pour des locaux plus à l’étroit sur un plateau de coworking dans le quartier d’Opéra, et dont les salariés ont désormais un abonnement pour réserver un bureau à partager plus près de chez eux.

Une source d’économies

Sous le couvert de la flexibilité, l’heure est donc à la réduction des surfaces, interrogeant ainsi l’avenir de l’immobilier de bureau. L’étude de l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) sur l’impact du télétravail sur le parc de bureaux en Ile-de-France publiée après le premier confinement est encore dans toutes les têtes. Selon le scénario médian, si quatre entreprises sur dix passent à deux jours de télétravail par semaine, près d’un tiers des surfaces de bureaux pourrait être libéré. Soit 3,3 millions de mètres carrés en moins, en région parisienne. Quand on sait que le coût des locaux représente le deuxième poste de dépense après les salaires, les directions y ont vu une source substantielle d’économies. Mais quid, alors, de tous ces immeubles tout juste sortis de terre et des projets de quartiers de gares du Grand Paris, présentés en grande pompe dans les salons avant la pandémie ? Les investisseurs ont temporisé, attendant d’y voir plus clair.

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Le Figaro

Un Brésilien lourdement condamné pour le meurtre de deux militaires français

Deux militaires français avaient été tués par des hommes armés de fusils d'assaut en juin 2012, dans le sud-ouest de la Guyane.

Le Brésilien Ronaldo Lima, dit «Brabo», a été condamné à 130 ans de prison par la justice brésilienne pour le meurtre en 2012 de deux militaires français par un gang d'orpailleurs en Guyane, a appris l'AFP lundi 9 mai de source judiciaire.

À lire aussiBangladesh: deux officiers de police condamnés à mort pour le meurtre d'un militaire

Selon le Parquet fédéral de l'Amapa, État frontalier avec la Guyane, la sentence a été prononcée jeudi dernier, à l'issue de 17 heures de jugement. Arrêté à Macapa, capitale de l'Amapa, un mois après le double meurtre «Brabo», détenu depuis au Brésil, a été condamné pour le meurtre de Stéphane Moralia et Sébastien Pissot, et 22 autres tentatives de meurtre. Le chef présumé du gang, Manoel Ferreira, dit «Manoelzinho», était également censé être jugé dans le cadre du même procès, mais il est décédé en janvier dernier à l'hôpital, d'insuffisance respiratoire.

Victimes d'une embuscade

Les crimes ont eu lieu le 27 juin 2012, lors d'une opération de lutte contre l'orpaillage illégal à Dorlin (sud-ouest de la Guyane), sur la commune de Maripasoula, commune la plus étendue de France. Victimes d'une embuscade, l'adjudant Stéphane Moralia, 28 ans, et le caporal-chef Sébastien Pissot, 33 ans, appartenant au 9e Régiment d'infanterie de marine (Rima), ont été attaqués par des hommes armés de fusils d'assaut. Sébastien Pissot avait été tué sur le coup et Stéphane Moralia grièvement touché. Il est décédé quelques heures plus tard, lors de son évacuation. Trois autres gendarmes avaient aussi été blessés.

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En octobre 2016, quatre orpailleurs brésiliens avaient été condamnés à des peines allant de 18 ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité à la cour d'assises de Fort-de-France, en Martinique. Deux d'entre eux, «Brabo» et «Manoelzinho», étaient absents lors du procès, car la France n'a pas de convention d'extradition avec le Brésil.

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L'Ukraine affirme avoir détruit un nouveau bateau de guerre russe

Un drone de combat Bayraktar aurait permis de couler un navire de débarquement au large de l'île aux Serpents, en mer Noire.

Guerre en Ukraine : la Russie envoie un navire centenaire pour sauver le Moskva

Pour renflouer le navire-amiral de sa flotte coulé le 13 avril, la Russie déploie le Kommouna lancé en 1913.

Guerre en Ukraine : la Chine suit «attentivement» l'invasion russe pour ajuster ses plans concernant Taïwan, selon la CIA

L'affrontement entre l'Occident et le Kremlin prend les allures d'une répétition générale aux yeux de Pékin, selon le directeur de la CIA.

Le Figaro

Rencontre entre Premières dames : la photo émouvante de Jill Biden étreignant Olena Zelenska

Les deux femmes se sont rencontrées à Oujhorod, une ville à l'ouest de l'Ukraine, dimanche 8 mai. La femme de Joe Biden avait apporté un bouquet de fleurs en signe de soutien.

Une étreinte symbolique. Dimanche 8 mai, Jill Biden s'est rendue à Oujhorod, à l'ouest de l'Ukraine, dans une école transformée en centre d'accueil pour réfugiés. Sur place, la Première dame des États-Unis a rencontré son homologue ukrainienne, Olena Zelenska. Lors de cet échange, l'épouse de Joe Biden a enlacé celle du président Volodymyr Zelensky, avant de lui offrir un bouquet de fleurs en signe de soutien. «Je voulais venir pour la Fête des mères, a-t-elle déclaré. Je pense qu'il était important de montrer au peuple ukrainien que cette guerre doit s'arrêter».

Lors de cette rencontre, les deux femmes ont discuté durant près d'une heure avant d'aller à la rencontre des enfants réfugiés. C'est la première fois que Jill Biden apparaît en public depuis le début de la guerre entre l'Ukraine et les troupes de Vladimir Poutine.

En vidéo, une fillette ukrainienne qui chante Libérée, délivrée

Des missives échangées

Selon une source de l'AFP, les deux femmes auraient échangé des courriers en amont de cette visite. «Tout d'abord, je voudrais vous remercier pour cet acte très courageux», avait commencé Olena Zelenska, précise l'agence sans donner les dates précises des missives. Et d'ajouter : «Car, c'est ce qu'il faut pour que la Première Dame des États-Unis vienne ici, pendant une guerre où les opérations militaires ont lieu tous les jours, où les sirènes d'alerte aérienne résonnent, même aujourd'hui».

La veille, Jill Biden s'était rendue en Roumanie afin de visiter une école de Bucarest, accueillant près d'une cinquantaine d'enfants ukrainiens. Des mères ainsi que des enseignantes ayant fui la guerre avec leurs familles étaient présentes. «Vous êtes extrêmement fortes (...) Nous vous soutenons. J'espère que vous le savez», avait déclaré, émue, l'épouse de Joe Biden.

Qui est Karine Jean-Pierre, la nouvelle porte-parole noire et gay de la Maison-Blanche ?

Celle qui était jusqu'à présent l'adjointe de Jen Psaki, la remplacera le 13 mai prochain. Elle devient la première Afro-Américaine ouvertement homosexuelle à être promue à ce poste.

Pilule du lendemain, accès à l'IVG : les ONG viennent en aide aux Ukrainiennes victimes d'agressions sexuelles

Les organisations internationales se mobilisent depuis le début de la guerre en Ukraine pour venir en aide aux réfugiées victimes de violences sexuelles n'ayant pas accès à l'IVG dans leurs pays d'accueil. La Pologne est en première ligne.

«Dieu.e» : retour sur la polémique autour de la messe féministe qui s'est tenue à Paris

Début avril, le collectif «Féminisme en Église» organisait une messe sous le signe de «Dieue». Un événement audacieux qui a provoqué son exclusion de la paroisse Saint-Pierre de Montrouge, à Paris.

Le Monde

Des dispositions de court terme

L’invasion de l’Ukraine par la Russie aurait pu faire coïncider l’agenda diplomatique avec la lutte contre le changement climatique. La nécessité de s’affranchir des hydrocarbures russes pour faire pression sur Vladimir Poutine afin de stopper le plus rapidement possible l’agression était l’occasion de joindre l’indispensable (la sécurisation des approvisionnements énergétiques) à l’essentiel (l’accélération de la transition énergétique).

Mais dix semaines après le début des hostilités, les mauvais réflexes demeurent. Les économies européennes parent au plus pressé. Il s’agit davantage de trouver d’autres fournisseurs d’énergies fossiles plus fréquentables que de commencer un sevrage qui, seul, permettrait de véritablement changer la donne.

Pourquoi l’Union européenne peine à mettre en place un embargo sur le pétrole russe

Plutôt que de se focaliser sur l’urgence de la sobriété et de décréter une mobilisation générale pour produire davantage d’énergies vertes, les investissements dans le pétrole et le gaz repartent allégrement à la hausse, risquant de mettre en péril les engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris. A la guerre comme à la guerre, répondent en chœur industriels et dirigeants politiques. Mais ce conflit est un mauvais alibi pour continuer à miser sur les énergies fossiles.

Contrairement à un scénario répété à l’envi, la guerre russo-ukrainienne n’est pas le déclencheur de la crise énergétique actuelle. Elle ne fait qu’amplifier un phénomène qui s’est manifesté dès l’été 2021 avec une hausse brutale des prix du pétrole et du gaz. C’est à ce moment qu’il aurait fallu commencer à accélérer la transition énergétique.

Les Européens ont préféré faire le dos rond en misant sur un retour rapide à la normale. D’où les dispositions de court terme qui ont été prises pour préserver le pouvoir d’achat, sans profondément changer notre mode de consommation d’énergie. « La priorité a été donnée à des choix politiquement faciles mais qui sont économiquement coûteux et environnementalement désastreux », estime Thomas Pellerin-Carlin, directeur du Centre énergie de l’Institut Jacques Delors.

L’exemple du gaz naturel liquéfié (GNL) est emblématique de ces choix. Recourir à cette solution dans l’urgence pour diversifier l’approvisionnement et se rendre moins dépendant de la Russie peut se comprendre à court terme. Mais les options prises actuellement, qui s’inscrivent dans la durée, sont beaucoup moins justifiées. Sur le plan économique, le GNL se négocie sur un marché très instable et se révèle assez coûteux. Sur le plan écologique, la liquéfaction est un procédé extrêmement énergivore, sans compter les fuites de méthane tout au long de l’acheminement. Pris globalement, le cycle de production n’est pas beaucoup plus vertueux que celui du charbon.

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Le Figaro

«Monument préféré des Français» 2022 : découvrez les 42 lieux candidats

Jean-Marc De Jaeger

Les Français sont invités à voter en ligne avant le 27 mai. Le palmarès de l'émission de France 3 présentée par Stéphane Bern sera dévoilé pendant l'été.

Après la Citadelle et le Lion de Belfort en 2020 et la place Stanislas de Nancy en 2021, quelle construction se verra décerner le titre de «Monument préféré des Français» en 2022 ? Diffusée depuis l'été 2014, l'émission patrimoniale de Stéphane Bern sur France 3, déclinaison du célèbre «Village préféré des Français», met en lumière les lieux issus de l'exceptionnel patrimoine culturel, historique et architectural de nos régions.

Châteaux, places, musées, œuvres du génie civil... En tout, 42 monuments (soit trois par région) ont été sélectionnés par Morgane Production et France Télévisions pour concourir à l'édition 2022. Les internautes sont invités à voter pour leur préféré jusqu'au vendredi 27 mai à 23h59 sur le site de France Télévisions. À la suite de cette première phase, les 14 lieux sélectionnés (un par région) auront la chance d'être soumis au vote des téléspectateurs (les modalités seront précisées ultérieurement, comme le rappelle le règlement du jeu télévisé). La finale, dont la date de diffusion sur France 3 n'a pas encore été communiquée, devrait se tenir à l'occasion des Journées européennes du patrimoine (17 et 18 septembre).

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Les 42 lieux candidats au «Monument préféré des Français» 2022

Auvergne-Rhône-Alpes :

  • Rocher et Chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe (Haute-Loire)
  • Villa La Casamaures, à Saint-Martin-le-Vinoux (Isère)
  • Moulin à papier Richard de Bas, à Ambert (Puy-de-Dôme)

Bourgogne-Franche-Comté :

  • Maison de Louis Pasteur, à Arbois (Jura)
  • Abbaye de Fontenay, à Marmagne (Côte-d'Or)
  • Château de Bazoches (Nièvre)

Bretagne :

À lire aussiChâteaux de Bretagne : dix joyaux d'architecture à ne pas rater

Centre-Val-de-Loire :

  • Domaine de George Sand, à Nohant-Vic (Indre)
  • Château d'Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire)
  • Palais Jacques Cœur, à Bourges (Cher)

À lire aussiQuels châteaux de la Loire faut-il absolument visiter ?

Corse :

  • Maison Bonaparte, à Ajaccio (Corse-du-Sud)
  • Site préhistorique de Filitosa, à Sollacaro (Corse-du-Sud)
  • Citadelle de Calvi (Haute-Corse)

À lire aussiEn Corse, trois randonnées incontournables d'un rivage à l'autre

Grand Est :

  • Parc de Wesserling, à Husseren-Wesserling (Haut-Rhin)
  • Musée de la Faïence et Moulin de la Blies, à Sarreguemines (Moselle)
  • Fort de Schœnenbourg, à Hunspach et Ingolsheim (Bas-Rhin)

À lire aussiEn Alsace-Moselle, cinq sites d'exception à visiter pour redécouvrir la région

Guadeloupe / Outre-mer :

  • Habitation Zévallos, au Moule (Grande-Terre)
  • Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul, à Pointe-à-Pitre (Grande-Terre)
  • Fort Delgrès (Basse-Terre)

À lire aussiQue faire en Guadeloupe ? Dix sites et activités qui font rêver

Hauts-de-France :

  • Centre historique minier de Lewarde (Nord)
  • Domaine de Chaalis, à Fontaine-Chaalis (Oise)
  • Hortillonnages d'Amiens, à Amiens, Rivery, Camon et Longueau (Somme)

À lire aussiDe la baie de Somme au château de Chantilly, les Hauts-de-France en douze sites incontournables

Île-de-France  :

  • Basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)
  • Colonne de Juillet et Génie de la Liberté, à Paris
  • Château de Vaux-le-Vicomte, à Maincy (Seine-et-Marne)

À lire aussiFontainebleau, Malmaison, Chantilly... Ces châteaux à découvrir aux portes de Paris

Normandie :

  • Palais Bénédictine, à Fécamp (Seine-Maritime)
  • Gare transatlantique de Cherbourg et Sous-Marin Le Redoutable, à Cherbourg-en-Cotentin (Manche)
  • Château de Carrouges (Orne)

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Nouvelle-Aquitaine :

  • Église Monolithe de Saint-Émilion (Gironde)
  • Château des Milandes, à Castelnaud-la-Chapelle (Dordogne)
  • Pont Transbordeur, à Rochefort et Échillais (Charente-Maritime)

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Occitanie :

  • Abbaye Saint-Martin-du-Canigou, à Casteil (Pyrénées-Orientales)
  • Gouffre de Padirac (Lot)
  • Viaduc de Millau, à Millau et Creissels (Aveyron)

À lire aussiRocamadour, Padirac, Saint-Cirq-Lapopie... Vacances dans le Lot en toute liberté

Pays de la Loire  :

  • Musée Robert Tatin, à Cossé-le-Vivien (Mayenne)
  • Maison Radieuse de Rezé (Loire-Atlantique) Maison de Georges Clemenceau, à Saint-Vincent-sur-Jard (Vendée)

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Provence-Alpes-Côte d'Azur :

  • Amphithéâtre d'Arles (Bouches-du-Rhône)
  • Villa et Jardins Ephrussi de Rothschild, à Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes)
  • Synagogue de Carpentras (Vaucluse)

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48 heures à Lisbonne, pour son air pur et sa douceur de vivre

CITY GUIDE - Que faire dans la capitale portugaise le temps d'un week-end ? Aujourd’hui le monde entier lorgne Lisbonne. Raison de plus pour suivre nos recommandations.

48 heures à Saint-Tropez, de la plage ensoleillée aux belles adresses cachées

CITY GUIDE - De la place des Lices à la Citadelle, de la plage de la Ponche à celle des Salins, suivez nos pas dans la station balnéaire la plus prisée de la Côte d'Azur.

Quelles sont les plages les plus proches de Lille en voiture ?

À une heure de la capitale des Hauts-de-France, le littoral de la Manche ou de la mer du Nord offre une parenthèse de nature, facilement accessible le temps d'une journée ou d'un week-end. Notre palmarès.

France24 - Monde

Discours du 9 mai : Vladimir Poutine, la stratégie du flou

Publié le : 09/05/2022 - 15:07

Sébastian SEIBT Suivre

Le président russe Vladimir Poutine a prononcé, lundi, un discours très attendu à l’occasion de la cérémonie commémorant le 77e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Jugée "décevante" par ceux qui s'attendaient à des annonces majeures, cette allocution a essentiellement cherché à démontrer que tout se déroule comme prévu en Ukraine.

Onze minutes en tout et pour tout. Le président russe Vladimir Poutine a limité la durée de son très attendu discours prononcé avant le début du défilé militaire du 9 mai et célébrant le 77e anniversaire de la défaite des nazis en 1945.

Surtout, ces onze minutes n'ont pas servi à dire grand-chose. "C’était un discours décevant, du moins du point de vue de l’observateur occidental", résume Allyson Edwards, spécialiste de la politique et du militarisme russes à l’université de Warwick.

Rester volontairement vague

Vladimir Poutine était pourtant attendu au tournant. Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’occasion de ce défilé à haute valeur symbolique semblait trop belle pour ne pas être saisie par le président russe. "Il y a eu beaucoup de spéculation en amont de cet événement autour d’une possible annonce d’une mobilisation générale ou d’une déclaration permettant de clarifier les conditions d’une victoire aux yeux de Vladimir Poutine", résume Joanna Szostek, spécialiste la communication politique en Russie à l’université de Glasgow.

>> À lire aussi : Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine

Au final, Vladimir Poutine a profité de ce discours prononcé sur la place Rouge pour louer les "forces armées [russes] qui se battent pour la mère patrie afin que personne n’oublie les leçons de la Seconde Guerre mondiale". Il a également rejeté la faute de l’escalade militaire et de la guerre - sans la nommer ainsi - sur l’Otan et les États-Unis. Ce sont eux qui auraient aggravé les tensions en envoyant "des centaines de conseillers militaires" en Ukraine et qui auraient "amélioré les infrastructures militaires" de Kiev, obligeant Moscou de réagir à cette "agression".

Rien de neuf sous le soleil, a priori. "C’est un discours servant, avant tout, à justifier ‘l’opération spéciale’ [terme utilisé par Moscou pour qualifier l’invasion en Ukraine, NDLR]", constate Allyson Edwards.

Dix semaines après l’entrée des chars russes sur le sol ukrainien, le Kremlin en est donc encore à se justifier. Il faut dire qu’il reste "beaucoup de monde à convaincre en Russie, entre ceux qui ont les moyens d’accéder aux médias occidentaux - donc essentiellement les plus aisés -, et les plus jeunes, qui sont la cible principale de la communication actuelle du pouvoir russe", résume cette spécialiste de l’université de Warwick. 

Mais même dans ses justifications, Vladimir Poutine est "resté flou, voire s’est contredit, comme lorsqu’il cite à la fois le besoin de lutter contre la menace nazie en Ukraine, puis assure que Moscou n’a fait que réagir à une agression des États-Unis et de l’Otan", note Joanna Szostek.

Un discours qui dénotait, dans l’ensemble, d’un art consommé de l'imprécision. "Il veut que les observateurs, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, se perdent en conjectures quant à ses réelles ambitions en Ukraine. Ce qui lui permet de garder toutes les options ouvertes pour la suite des opérations", analyse Allyson Edwards. 

Faire taire les rumeurs sur des problèmes de santé

Vladimir Poutine s’est aussi complu dans le flou "pour donner l’impression que tout était sous contrôle et que l’opération se passait comme prévu", estime Luke March, spécialiste de la politique russe à l’université d'Édimbourg. En évitant d’être trop concret, le président russe a ôté le pain de la bouche des "fact-checkers". Une manière de dire "circulez, il n’y a rien à contester", résume Luke March.

Vladimir Poutine n’a même pas évoqué les combats à Marioupol, ni prononcé le nom de l’Ukraine. Là encore, le but consiste à "maintenir l’illusion que les affrontements sont limités à la région du Donbass, comme cela a été annoncé au début de ‘l’opération spéciale’, et qu’il n’y a eu aucun changement de stratégie depuis", analyse l’expert de l’université d’Édimbourg.

Un autre point attendu par les Occidentaux et que Vladimir Poutine n’a pas évoqué concerne une potentielle mobilisation pour soutenir l’effort de guerre. Pour nombre d’observateurs, Moscou ne pourra pas faire l’économie d’appeler des renforts sur le front si la Russie veut s’assurer la victoire militaire, et le discours du 9 mai aurait pu "être l’occasion de préparer la population à cette éventualité", assurait, par exemple, le site The Atlantic la semaine dernière.

Mais cet appel à des nouvelles levées de troupes "aurait donné l’impression à la population qu’il faut intensifier l’effort parce que l’armée russe a échoué jusqu’à présent", estime Allyson Edwards. Impossible pour le pouvoir de prendre ce risque. D’autant plus que la Russie n’a pas organisé de mobilisation générale ou partielle de ses réserves depuis la chute du régime soviétique. Une décision qui "ne cadrerait pas du tout avec le message que Vladimir Poutine tente de faire passer, qui consiste à suggérer que cette opération militaire n’est en rien extraordinaire et représente un nouvel épisode de l’affrontement entre la Russie et l’Occident", résume Luke March. Pour lui, une mobilisation prochaine n’est pas à exclure, mais elle sera décidée loin des projecteurs médiatiques.

Si la teneur du discours a pu décevoir ceux qui s’attendaient à des annonces majeures, "il ne faut pas oublier que cette prestation du président était aussi importante d’un point de vue de l’image", assure Joanna Szostek. Des rumeurs autour d’une dégradation de l’état de santé de Vladimir Poutine n’en finissent pas de circuler, et "il est apparu bien mieux portant ce matin que lors de ces dernières apparitions médiatiques", souligne cette spécialiste.

Certes, le discours "n’a pas duré très longtemps, mais le propos était bien articulé", reconnaît Luke March. C’était peut-être là le principal objectif de cette cérémonie du 9 mai : faire taire les rumeurs autour de la capacité de Vladimir Poutine à gouverner. Et montrer un président prêt à continuer à se battre encore longtemps

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Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine

PROPAGANDE

Guerre en Ukraine : "Babouchka Z", l’improbable nouvelle coqueluche de la propagande russe

LE FIL DU 6 MAI

Joe Biden annonce une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, dont des munitions et radars

Le Figaro

Cette vidéo de Johnny Depp acclamé comme une idole à la sortie du tribunal

L'acteur, en pleine bataille judiciaire avec Amber Heard, a été accueilli avec enthousiasme par ses admirateurs, le 28 avril, à la sortie du tribunal de Fairfax.

Son ex-épouse, Amber Heard, a récemment décrit à la barre les trois jours d'enfer qu'elle aurait vécus en Australie, en 2015. L'héroïne d'Aquaman accuse notamment Johnny Depp de l'avoir violée avec une bouteille d'alcool. Depuis le 11 avril, le duo s'affronte devant le tribunal de Fairfax, sur fond d'accusations mutuelles de violences conjugales. Un procès durant lequel les fans de Johnny Depp n'ont eu de cesse de soutenir leur idole. En témoignent des vidéos et clichés de ses admirateurs, postés à la sortie du tribunal de Fairfax, le 28 avril.

En vidéo, à la sortie du tribunal, Amber Heard maintient sa version des faits face à Johnny Depp

À écouter > notre podcast Scandales «Johnny Depp vs Amber Heard : un procès sous très haute tension»

Teddy et Truffle

Une séquence dans laquelle apparaît notamment une fan déguisée en pirate, en hommage au rôle du comédien dans Pirates des Caraïbes (2008). Dans cette vidéo, les admirateurs de l'acteur brandissent par ailleurs des pancartes de soutien, et acclament la star lors de son passage en voiture. En marge de ce groupe, se trouve également une femme avec ses deux lamas - Teddy et Truffle. «Je me suis dit qu'ils pourraient illuminer sa journée», a-t-elle confié au Washington Post.

Une vague de soutien à laquelle Johnny Depp a répondu en saluant la foule d'un geste de la main, telle une star arrivant aux abords d'un tapis rouge. Une manière pour le père de Lily-Rose Depp d'exprimer sa profonde gratitude. «Non seulement il a des fans qui l'attendent à l'extérieur de la cour, mais ses amis et sa famille viennent aussi assister au procès, s'installent au premier rang, et témoignent en sa faveur, a déclaré une source anonyme à Hollywood Life. Cela compte énormément pour Johnny, et il espère que la justice lui donnera raison une bonne fois pour toutes.» Le procès qui l'oppose à Amber Heard devrait s'achever le 20 mai.

«Une patronne infernale» : l'ancienne assistante d'Amber Heard fait des révélations sordides sur l'ex-femme de Johnny Depp

Kate James, qui avait déjà témoigné lors d'un précédent procès en 2020, a réitéré ses accusations contre la star d'Aquaman, qu'elle charge de comportements abusifs, voire de maltraitance.

Quand soudain, une palette de maquillage vient discréditer les accusations d'Amber Heard contre Johnny Depp

Alors que les anciens époux s'accusent de diffamation mais aussi de violences conjugales, la mention de ce simple accessoire cosmétique pourrait briser la ligne de défense de l'actrice.

À la barre, Amber Heard dit avoir eu envie de protéger Lily-Rose, la fille de Johnny Depp

Johnny Depp et Amber Heard poursuivent leurs accusations dans le procès en diffamation qui les opposent depuis le 11 avril.

Le Monde

Crise inédite

C’est un paradoxe, tant au regard de l’histoire que de l’actualité européennes. L’Allemagne et la France, alors qu’est célébré l’anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale, qui marque aussi le début de leur réconciliation, semblent relativement en retrait à propos de l’agression russe en Ukraine. A la différence de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ou du premier ministre britannique, Boris Johnson, ni le chancelier Olaf Scholz ni Emmanuel Macron n’ont fait le voyage à Kiev. Cette réserve apparente est frappante si on la compare à l’engagement qui fut celui d’Angela Merkel et de François Hollande en 2015, au début de la guerre du Donbass.

Tout se passe comme si les deux pays avaient été pris à contre-pied par un conflit dont ils n’avaient pas même prévu le déclenchement, encore moins l’ampleur et les conséquences. Berlin vit cette actualité comme une remise en cause brutale de son modèle économique, de ses choix énergétiques, de sa politique d’ouverture à l’égard de Vladimir Poutine et de son pacifisme.

Guerre en Ukraine : les intellectuels allemands se déchirent entre pacifisme et soutien militaire

A Paris, le conflit remet en cause frontalement le pari d’Emmanuel Macron de tendre la main au président russe, une approche destinée à tenter d’ancrer la Russie à l’Europe. Occupés chacun à gérer les conséquences économiques, énergétiques et sociales de la guerre, ainsi que le défi qu’elle pose brutalement en termes de défense, les dirigeants allemand et français n’exercent pas, sur ce dossier, le leadership que l’on pourrait attendre d’eux.

Entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, une reprise de contact sans illusion

Pourtant, il y a six mois, le contrat de la coalition « feu tricolore » d’Olaf Scholz, qui allie les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux, affichait des convergences inédites avec Paris. En faisant de l’intégration européenne une priorité, en reprenant le concept d’« autonomie stratégique » pour l’Europe, en reconnaissant la nécessité d’une politique industrielle commune, l’Allemagne semblait enfin répondre positivement au discours de la Sorbonne de M. Macron qu’Angela Merkel, en 2017, avait laissé sans réponse.

Mais, depuis cette entrée en matière prometteuse, il n’est pas facile de saisir ce que veut et pense M. Scholz. A l’affichage d’une ambition européenne claire en matière de sanctions, d’aide à l’Ukraine et de rupture avec les sources russes d’approvisionnement en énergie répond une grande discrétion du chancelier. Ce dernier se trouve, il est vrai, devant une série de remises en cause fondamentales, y compris à propos du rapport de l’Allemagne avec la guerre et avec la mondialisation. Des choix qu’il a commencé à opérer, notamment en acceptant la livraison d’armes lourdes à l’Ukraine, mais que ne simplifie pas la gestion d’un gouvernement de coalition voué aux compromis.

Au Bundestag, fragile consensus sur l’armement de l’Ukraine

Or la situation dans ce pays ne fait que rendre plus nécessaires que jamais des avancées vers une Europe plus forte, plus autonome. Dans le contexte d’une crise inédite, qui met en jeu non seulement les valeurs mais la sécurité de l’Union européenne, Paris et Berlin ont, comme souvent, un rôle moteur à jouer. L’adoption attendue, début juin, d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros pour l’armée allemande, annoncé par M. Scholz trois jours après le début du conflit, devrait être l’occasion pour l’Allemagne de sortir de ses hésitations, en s’engageant à en consacrer une partie substantielle à des projets de défense européens. Dans ce domaine, comme dans celui de la relance économique, ou du mode de prise de décision dans l’Union, l’heure est venue de poser une série d’actes forts.

Guerre en Ukraine : la France a levé un coin du voile sur ses livraisons d’armes

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Le Figaro

La République nomme un préfet pour surveiller l’ours des Pyrénées

Éric De La Chesnais

RÉCIT - Plus d’un quart de siècle après la réintroduction du plantigrade, les tensions ne cessent de croître entre partisans de l’ours d’une part, et chasseurs et éleveurs d’autre part. À tel point que l’État a décidé de nommer un préfet exclusivement chargé de l’animal.

C’est à une nomination très discrète que la République vient de procéder en Occitanie. Depuis quelques jours, Denis Olagnon est le nouveau «préfet délégué chargé des sujets liés à la question de l’ours». Selon le communiqué officiel qui accompagne cette décision, le nouveau préfet«aura pour mission de poursuivre et renforcer le dialogue entre tous les acteurs et d’appuyer les préfets de département dans l’action qu’ils mènent au plus près des territoires». Une feuille de route aussi nébuleuse qu’est épineux le taillis dans lequel s’aventure ce haut fonctionnaire.

Car, depuis la réintroduction, en 1996, de deux femelles venues de Slovénie, la question de l’ours ne cesse de s’envenimer, minée par les tensions croissantes entre partisans du retour du plantigrade d’une part, éleveurs et chasseurs d’autre part. Denis Olagnon succède d’ailleurs, à ce poste, au très éphémère Jean-Yves Chiaro, qui avait inauguré cette fonction dans l’Hexagone en novembre dernier, trois jours après l’attaque d’un chasseur par une ourse qui défendait ses deux petits.

À lire aussiAlpes: les éleveurs face au grand retour du loup

Âgé de 70 ans, l’homme participait à une battue aux sangliers à Seix, en Ariège, territoire qui regroupe la plus grosse partie de ces plantigrades en France. Il avait été mordu grièvement aux jambes et n’avait dû son salut qu’à son arme à feu, avec laquelle il avait finalement tué l’animal en furie. L’espèce étant protégée par la directive européenne sur la préservation des habitats naturels de la faune et de la flore sauvage du 21 mai 1992, une enquête avait été ouverte par le procureur de Foix. Cinq mois plus tard, le chasseur marche encore avec des béquilles. Ce fait divers avait remis de l’huile sur le feu entre les pros et les anti-ours des Pyrénées.

«On a l’impression que Paris s’en fiche»

Pour faire redescendre la tension, l’État avait alors décidé, comme cela se fait déjà dans le Sud-Est avec un autre prédateur hautement symbolique, le loup, de mettre en place ce préfet dédié à l’ours. L’objectif, précisé dans la presse régionale par Jean-Yves Chiaro lors de sa prise de fonction, était de «protéger le pastoralisme et les hommes mais en même temps aussi protéger l’ours». Une mission impossible en si peu de temps, pour un conflit qui remonte au siècle dernier.

D’autant que le haut fonctionnaire n’a pas laissé un souvenir mémorable de son passage. «Nous avons eu une réunion avec M. Chiaro en février dernier. Il nous a écoutés et nous a dit qu’il ferait un compte rendu au préfet d’Occitanie, Étienne Guyot, mais qu’il partait bientôt à la retraite, raconte Jean-Luc Hernandez, président de la fédération départementale des chasseurs de l’Ariège. On a vécu cela comme une humiliation. On espère que ce ne sera pas le même cinéma avec le nouveau préfet ours, on attend d’avoir de ses nouvelles. Le problème a été créé par l’État!» Même sentiment d’abandon du côté des bergers. «Le dossier est calamiteux. Lorsqu’on a rencontré le préfet ours, on s’est demandé si on ne perdait pas notre temps», révèle à son tour Olivier Maurin, éleveur de 250 brebis laitières à Asasp-Arros dans le Béarn et défenseur du pastoralisme et de la transhumance. «On a l’impression que l’État se fiche de nous, alors que nous participons au groupe ours de la préfecture d’Occitanie et que nous sommes force de propositions. Mais aucune d’entre elles n’est retenue», regrette-t-il.

L’État doit mettre en place un plan stratégique d’amélioration et de cohabitation de toutes les activités humaines dans les Pyrénées avec l’ours

Confrontés à la progression continue des ours depuis 1997, quand seuls cinq individus avaient été repérés, les professionnels voudraient savoir quel est l’objectif chiffré de l’État d’ici à 2030. Et à partir de quels effectifs il sera possible de réguler la population, comme cela se fait déjà avec le loup. Selon l’Office français de la biodiversité (OFB) au moins 70 plantigrades se trouvent dans les Pyrénées. Ils sont très majoritairement localisés en Ariège et, dans une moindre mesure en Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées ainsi que, marginalement, en Pyrénées-Atlantiques. Dans son rapport du 31 mars dernier, l’OFB estime également à une quinzaine le nombre de femelles pouvant mettre bas ce printemps. Éleveurs et chasseurs ont, par ailleurs, demandé aux pouvoirs publics d’étoffer au niveau scientifique le groupe de suivi ours à la préfecture d’Occitanie. «Nous voudrions organiser un colloque scientifique avec des experts de l’ours brun européens, canadiens et venant des Etats-Unis pour comparer les situations proches des nôtres et comprendre pourquoi cela marche ailleurs et pas ici,précise Olivier Maurin. Est-ce que, par exemple, ce sont toujours les mêmes individus qui tuent les brebis et comment assurent-ils la sécurité des personnes?»

Au niveau du droit du travail, les employeurs de bergers voudraient aussi connaître leurs responsabilités si le pire arrivait. «De plus en plus de salariés et d’éleveurs doivent faire face à l’ours, admet Olivier Maurin. On a mis en place l’effarouchement, mais les gardes de l’OFB dédiés à cette fonction ne sont pas assez nombreux. Par ailleurs la prime de dérangement versée au salarié berger, autour de 150 à 200 euros, n’est plus versée par l’État. Il s’agit du temps passé entre l’agent de l’OFB et le berger pour faire le constat des prédations. Tout cela nous met en colère. Le dossier de l’ours est géré de façon folklorique et on a l’impression que Paris s’en fiche .»

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Un manque de clarté de la part de l’État qui ne satisfait pas non plus les pro-ours. «On attend d’avoir un représentant de l’État qui soit disponible pour gérer un dossier plus complexe qu’il n’en a l’air au premier abord. Il faut pouvoir aborder le problème dans son ensemble, avec les applications positives dans le tourisme, la chasse, l’environnement et les espèces protégées», insiste Alain Reynes, directeur du Pays de l’ours, Adet , association située à Arbas, en Haute-Garonne. C’est elle qui est à l’origine de la réintroduction des trois premiers ours dans les Pyrénées, en 1996 et 1997. «L’État doit mettre en place un plan stratégique d’amélioration et de cohabitation de toutes les activités humaines dans les Pyrénées avec l’ours, poursuit-il. Pour l’instant, la survie de l’espèce n’est pas viable démographiquement, car seuls trois individus détiennent 70% du patrimoine génétique de l’espèce. Il faudrait réintroduire deux femelles dans la partie occidentale pour donner plus de chances aux ours de se reproduire sans problème de consanguinité.»

Le pastoralisme face aux griffes du prédateur

La préservation de l’espèce, voulue par l’Union européenne, coûte cher. «Pas moins de 8 millions d’euros ont été dépensés, notamment dans la mise en place de mesures de protection des troupeaux depuis 2015 par Bruxelles et Paris, note Alain Reynes. Mais on en voit les premiers fruits. Dans les Pyrénées-Atlantiques, des troupeaux sont parqués dans des enclos protégés par des clôtures électriques et des patous, ce qui dissuade les ours de les attaquer. En revanche, dans les Hautes-Pyrénées, les bergers n’ont pas voulu protéger leurs brebis et en subissent les conséquences. L’ours, qui est un animal opportuniste n’hésite pas à se servir dans les troupeaux», reconnaît le professionnel. L’an dernier, le bilan officiel de la direction de l’environnement de l’Occitanie (Dreal), a fait état de 333 dossiers de demandes d’indemnisations à la suite d’attaques «non écartées» de l’ours, contre 738 en 2019 et 653 en 2020. Au total, 569 animaux ont été tués, soit deux fois moins qu’en 2019, où de gros dérochements de brebis avaient été déplorés. Les éleveurs affectés ont reçu au total une enveloppe de 414.483 euros pour réparer les préjudices subis sur leurs animaux, contre 838.922 euros en 2019. Beaucoup d’argent dépensé, alors que les éleveurs ont de la peine à survivre.

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Mais si l’ours a été réintroduit au nom de la biodiversité, le pastoralisme, qui assure la vie des montagnes les plus isolées, pourrait reculer devant les griffes du prédateur. Plusieurs randonneurs ont été marqués par leurs rencontres fortuites avec des ours. Des bergers ont dû se réfugier dans des cabanes hélitreuillées à cet effet. Des riverains disent vivre la peur au ventre. «Nous avons 40 ours rien qu’en Ariège, assure Jean-Luc Hernandez. Les habitants achètent des bombes à poivre dans les armureries pour se protéger au cas où. Tant que c’est un chasseur, il saura se défendre. Mais si c’est un randonneur pris entre une ourse et ses petits, le pire pourrait arriver. C’est un réel problème. Rien n’avancera tant que la question ne sera pas réglée par l’État de façon pérenne et non à coups de subventions», prévient cet habitant d’Aleu.

L'enquête sur l'officine criminelle de francs-maçons élargie à de nouveaux faits

Une officine criminelle dirigée par des francs-maçons est suspectée d'au moins un assassinat. Une enquête avait été ouverte en juillet 2020.

Qu’est-ce que l’Ascension dans la religion catholique?

FOCUS - En France, cette fête religieuse est célébrée un jeudi... mais dans plusieurs pays, elle est célébrée le dimanche.

Une nouvelle enquête ouverte contre Nordahl Lelandais

La lettre anonyme d’une supposée connaissance du détenu jette le flou sur la mort d’un homme autiste, en 2012 en Isère.

France24 - Monde

Crimes nazis en Italie : à Rome, des bâtiments de l'État allemand menacés de saisie

Publié le : 09/05/2022 - 18:43

Bahar MAKOOI Suivre

Quatre bâtiments prestigieux appartenant à l'État allemand à Rome, dont celui de l'Institut Goethe, sont menacés de saisie par la justice italienne, qui exige des réparations à Berlin pour des crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale. En saisissant fin avril la Cour internationale de justice, l'Allemagne a depuis obtenu des premières garanties du gouvernement italien.

Alors que l’Europe vient de commémorer le 77e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945 des Alliés sur l'Allemagne nazie, la question des réparations de la Seconde Guerre mondiale continue de hanter les relations entre deux États européens : l’Allemagne et l’Italie. 

L’affaire a pris une telle ampleur que le principal organe judiciaire de l’ONU, la Cour internationale de justice (CIJ), a été saisie par Berlin, le 29 avril, pour examiner le litige. Plusieurs bâtiments prestigieux situés à Rome et appartenant à l’État allemand risquent d’être saisis par la justice italienne. 

En 2008, la Cour suprême de cassation, la plus haute juridiction italienne, avait condamné l'Allemagne à payer un million d'euros aux familles de neuf personnes exécutées par des soldats allemands, en Toscane, en 1944. Ce jour-là, alors que l'Italie est sous occupation allemande depuis 1943, entre 170 et 250 civils italiens, dont des femmes et des enfants, sont tués par balles par la Wehrmacht. Un massacre perpétré en représailles au meurtre de deux soldats allemands aux mains des Partigiani, la Résistance italienne.

Cette décision historique crée un précédent. De nombreux autres descendants de victimes italiennes des crimes nazis lancent alors des actions en justice. Confrontée à un nombre croissant de litiges devant les tribunaux italiens, l'Allemagne finit par porter plainte une première fois devant la CIJ, qui lui donne raison en 2014.  

L’Allemagne a déjà versé 40 millions d’euros à l’Italie  

Berlin ne remet pas en cause les crimes commis en Italie par le IIIe Reich entre 1943 et 1945, mais assure que la question des indemnisations a été résolue dans le cadre d'accords entre États après la guerre. En vertu de l’un d’entre eux, signé en 1961 avec l’Italie, l’Allemagne a notamment versé 80 millions de deutsche marks, soit 40 millions d’euros à l’État italien pour indemniser les victimes. Berlin estime donc que les demandes de la justice italienne violent le droit international.

Or, du point de vue italien, les victimes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité doivent pouvoir présenter des réclamations individuelles contre des États souverains. Malgré une première condamnation de la CIJ en 2014, la Cour constitutionnelle italienne estime, la même année, qu’interdire les procédures civiles intentées par les victimes italiennes serait contraire à la Loi fondamentale du pays, piétinant ainsi le verdict onusien. 

Depuis cette décision, "pas moins de 25 nouvelles affaires ont été portées contre l'Allemagne" devant des juridictions italiennes, ont dénoncé, le 29 avril, les avocats de l’État allemand dans leur nouvelle plainte déposée devant la CIJ. L'Allemagne réclame que l'Italie veille à ce que les décisions déjà prises par ses juridictions et portant atteinte au droit à l'immunité souveraine de l'Allemagne cessent de produire leurs effets.  

Berlin exige également que l'Italie s'assure que les biens allemands visés par les tribunaux italiens "ne fassent pas l'objet d'une vente aux enchères publiques avant que la Cour [de l’ONU] ne se prononce sur le fond".  

Quatre bâtiments en jeu à Rome 

Pour l'État allemand, le temps presse car la justice italienne menace de saisir quatre bâtiments lui appartenant à Rome et pas n’importe lesquels. Sont concernés, entre autres, le célèbre Institut Goethe, l'Institut archéologique allemand, celui d’histoire, ainsi que l'École allemande de Rome. L’État italien n’ayant pas encore exécuté cette saisie, la justice italienne doit décider d'ici le 25 mai si elle force la mise aux enchères de ces bâtiments. 

La vente correspondrait au règlement des indemnités dans deux affaires jugées en 2011 et 2020, en faveur de descendants de victimes italiennes de crimes nazis, et dans lesquelles l’Allemagne a été condamnée à payer plus de 600 000 euros "pour violations du droit international humanitaire commises par le Reich allemand". 

Le gouvernement italien donne finalement des garanties

Il faut généralement des années avant que la CIJ ne rende une décision. Berlin a donc demandé, dans un premier temps, à cette instance créée pour régler les disputes entre États d'adopter des mesures en urgence, visant à garantir que l'Italie ne puisse pas vendre les terrains aux enchères publiques pendant l'examen de l'affaire.

Une pression qui a semblé avoir un effet. Le 1er mai, le gouvernement a adopté un décret allant dans le sens de la demande allemande, ce qui a convaincu Berlin qu'il n'y a plus de caractère urgent dans le traitement de l'affaire.  

"L'Allemagne croit comprendre, sur la base de ce décret, que ‘la législation italienne exige des tribunaux italiens qu'ils lèvent les mesures d'exécution prises antérieurement et qu'ils s'abstiennent de prendre toute nouvelle mesure de contrainte contre les biens allemands utilisés à des fins de service public non commerciales en territoire italien’", a précisé la CIJ en annulant, lundi 9 mai, l’audience qu’elle s’apprêtait à tenir en urgence. 

Le ministère allemand des Affaires étrangères a toutefois précisé que Berlin n'avait pas retiré l'affaire en général, mais uniquement sa demande d’examen accélérée. En effet, le décret italien doit encore être confirmé par le Parlement.

Avec AFP

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La Birmanie sommée par la Cour internationale de justice de prévenir le génocide des Rohingya

La Cour internationale de justice ordonne à l'Ouganda de verser 325 millions de dollars à la RD Congo

IRAN

Sanctions contre l'Iran : la Cour internationale de justice rappelle à l'ordre les États-Unis

New York Times - World

Ukraine Live Updates: In Speech, Putin Shows Reluctance in Demanding Too Much of Russians

Kyiv May 10, 3:22 a.m.

Moscow May 10, 3:22 a.m.

Washington May 9, 8:22 p.m.

The Russian president, on his country’s most important holiday, did not proclaim an escalation of the fight in Ukraine.

Anton Troianovski

Here are the lastest developments in the war in Ukraine.

He made no claim of victory or “mission accomplished” and no promise that the fight in Ukraine could end soon. But as President Vladimir V. Putin of Russia spoke in Moscow’s Red Square on Monday, he also made no call for new sacrifice or mobilization, no threat of a nuclear strike, no stark pronouncement about an existential war with the West.

Instead Mr. Putin, speaking on Russia’s most important secular holiday, delivered a message for the broader Russian public: that they could keep on living their lives. The military would keep fighting to rid Ukraine, in his false telling, of “torturers, death squads and Nazis,” but Mr. Putin did not make any new attempt to prepare his people for a wider conflict.

The calibrated tone showed that while some Western officials had predicted Mr. Putin would use the May 9 holiday to double down on the war, he remains cautious about demanding too much from regular Russians. The only policy announcement Mr. Putin made in his speech, in fact, was aimed at assuaging the pain directly caused by the war — a decree to provide additional aid to the children of killed and wounded soldiers.

“He has developed a certain sense of what is and is not possible,” said Gleb O. Pavlovsky, a close adviser to Mr. Putin until falling out with him in 2011, explaining why the Russian leader does not appear ready to order a mass mobilization. “He understands that no propaganda can by itself force someone to die.”

Mr. Putin’s speech was subdued especially when compared to the fiery rhetoric he has espoused on other occasions in the last two months; it was also the speech, of all his recent appearances, that the Russian people were most likely to see, since it came during the televised Victory Day parade, the Russian state’s marquee annual event celebrating the Soviet victory over Nazi Germany in World War II.

Some analysts say that while polls show broad support in Russia for the war, there appears to be concern in the Kremlin that this support is not deep. Mr. Pavlovsky said the president seemed keen to avoid doing further damage to the unspoken deal with the Russian people that he fashioned after coming to power: Regular Russians stay out of politics, and the Kremlin largely lets them live their lives.

While more than 15,000 Russians were arrested at antiwar protests in the first weeks of the war, the vast majority stayed silent, even if they opposed it. And while Western sanctions have hit Russia’s economy, it has not collapsed, allowing many people to live largely as they had before the Feb. 24 invasion.

The independent pollster Levada found last month that 39 percent of Russians were paying little to no attention to what the Kremlin calls the “special military operation” in Ukraine.

In Ukraine, President Volodymyr Zelensky rejected Mr. Putin’s claim of purging Nazism to justify the invasion, saying in a video released on Monday that it was the Russian leader who was “repeating the horrific crimes of Hitler’s regime today.”

“On the day of victory over Nazism, we are fighting for a new victory,” Mr. Zelensky said as he was shown walking alone through the streets of Kyiv, past government buildings protected with barriers and barbed wire.

Together, the speeches showed both leaders digging in for what could be a protracted battle, as Ukrainian troops, armed with heavy weapons supplied by the West, fight Russian forces along a 300-mile front in the Donbas region of eastern Ukraine. After weeks of intense combat, Russia has made only sporadic gains.

The Ukrainian military said that the Russian army had deployed 19 battalion tactical groups — each with as many as 1,000 troops — to the Russian border town of Belgorod in preparation for an assault to slow a Ukrainian counteroffensive around Kharkiv and to break through Ukrainian defensive lines elsewhere in the region.

In Warsaw, protesters chanting “fascists” splashed red liquid on the face of Russia’s ambassador to Poland, Sergei Andreev, as he and other Russian diplomats visited a memorial honoring Red Army soldiers killed in World War II. A spokeswoman for Russia’s Foreign Ministry, Maria V. Zakharova, called the protesters “admirers of neo-Nazism.’’

Western and Ukrainian officials had speculated that Mr. Putin might use the martial pomp of the May 9 ceremony to officially declare Russia is in a state of war and expand military conscription, allowing him to increase his depleted forces that have faced so many struggles on the battlefield.

But analysts said that a mass mobilization of the Russian public, an increase in conscription or a switch to an austere wartime economy would undermine the balance he had struck and bring the reality of war into many more households. Mr. Putin pledged early on that conscripts — young Russian men who are required to complete a year of military service — would not be sent into battle. After many were, Mr. Putin ordered an investigation.

“It could turn out that people are prepared to support the war while sitting at home in front of the TV, as they say, but that they are not at all prepared to go and fight,” Mr. Pavlovsky said. “That’s the central position that Putin understands and is trying not to touch.”

The choreography of the parade itself seemed aimed at the comfortably familiar: troops and vehicles marched and rolled through Red Square as they had in previous years and did not show the “Z” symbol that has come to represent support for the Ukraine war.

Even during Monday’s celebrations, glimmers of unrest inside Russia continued to show. OVD-Info, a rights group, reported detentions of scattered protesters across the country. It distributed a photo of a man who was later arrested for having placed a box of chocolates on a central Moscow bench beside a handwritten sign that read: “Have some candy if you’re against the war.”

In the most dramatic act of protest, two Russian journalists at Lenta.ru, a pro-Kremlin news website, suddenly filled its home page with antiwar articles, including one that declared “Putin must go.”

“Do not fear!” the article, posted briefly on the website, stated. “Do not be silent! Resist! You are not alone, and we are many! The future is ours!”

In his speech, Mr. Putin rehashed old arguments — that the invasion was the “only correct decision” because, he falsely claimed, Ukraine was planning a “punitive invasion” of its Russian-controlled territory, and because NATO was building up troops near Russia’s borders.

But some analysts warned that even if Mr. Putin defied some Western expectations of escalation, the threat remained high in the coming weeks. Tatiana Stanovaya, who has long studied Mr. Putin and founded the France-based political analysis firm R. Politik, said the Russian president likely had seen the Victory Day parade as the wrong time and place to signal an escalation — especially because many Russians were still enjoying the country’s traditional holiday period of early May.

She said the greatest danger lay in Mr. Putin’s frustration at the West’s arms deliveries to Ukraine, and that he might use Russia’s vast nuclear arsenal to deter it, by detonating a single weapon to demonstrative effect. In Mr. Putin’s narrative, the West is goading Ukraine into resistance in order to weaken Russia; late last month, Mr. Putin warned countries that “create a strategic threat to Russia” could expect “retaliatory strikes” that would be “lightning fast.”

“In his understanding, the problems that Russia is facing in Ukraine right now stem not from a lack of forces but from the West arming Ukraine,” Ms. Stanovaya said. “He’s at war with the West, so he has to show the West that it must retreat. And he has to show it in a way that really scares everyone.”

Mr. Putin reserved his toughest language in Monday’s speech for the United States. It was the United States and its “minions” that were using Ukrainian “neo-Nazis” to threaten Russia, he said, forcing him to respond militarily. And it was the United States, he said, that was “humiliating” the world after the fall of the Soviet Union by proclaiming its “exceptionalism.”

“Without a Western retreat, there’s no way Putin is going to win the war now,” Ms. Stanovaya said.

Reporting was contributed by Michael Levenson,Marc Santora, Andrew Higgins and Ivan Nechepurenko.

Peter Baker and Emily Cochrane

Biden speeds up military aid to Ukraine, drawing the U.S. deeper into war.

WASHINGTON — When President Biden signed a modern-day Lend-Lease Act on Monday, 81 years after the original version helped lead the way into World War II, he effectively thrust the United States even deeper into another war in Europe that has increasingly become an epic struggle with Russia despite his efforts to define its limits.

Recent days have underscored just how engaged the United States has become in the conflict in Ukraine. In addition to the new lending program, which will waive time-consuming requirements to speed arms to Ukraine, Mr. Biden has proposed $33 billion more in military and humanitarian aid, a package that congressional Democrats plan to increase by another $7 billion. He sent the first lady for a secret visit to the war zone. And he provided intelligence helping Ukraine to kill a dozen generals and sink Russia’s flagship.

But even after two and a half months, Mr. Biden is still anxious about looking like the United States is fighting the proxy war that President Vladimir V. Putin of Russia says it is. While Mr. Biden publicly sends aid and signed the lend-lease bill on camera, off camera he was livid over leaks about the American intelligence assistance to Ukraine that led to the deaths of Russian generals and the sinking of the cruiser Moskva out of concern that it would provoke Mr. Putin into the escalation Mr. Biden has strenuously sought to avoid.

After reports in The New York Times and NBC News about the intelligence, Mr. Biden called Defense Secretary Lloyd J. Austin III; Avril D. Haines, the director of national intelligence; and William J. Burns, the C.I.A. director, to chastise them, according to a senior administration official. That seemed to be where Mr. Biden was drawing a line — providing Ukraine with guns to shoot Russian soldiers was OK, providing Ukraine with specific information to help them shoot Russians was best left secret and undisclosed to the public.

“There’s this constant balancing act the administration has been trying to strike between supporting Ukraine and making sure it can defend itself militarily and at the same time being very concerned about escalation,” said Alina Polyakova, the president of the Center for European Policy Analysis and a specialist on Russia policy.

“It’s increasingly untenable to maintain this kind of hand-wringing,” she added. “It’s probably more effective to say this is what our policy is and we will deal and manage the potential escalation responses we see from the Kremlin.”

From the start of the war, the administration sought to parse its response, deciding which weapons could be called defensive and therefore were acceptable to send to Ukraine and which ones could be called offensive and therefore should not be delivered.

But the line has shifted in recent weeks with the administration shipping ever more sophisticated military equipment and expressing more openly its ambitions not just to help the Ukrainians but to defeat and even enfeeble Russia. After a visit to the war-torn capital, Kyiv, two weeks ago, Mr. Austin declared that “we want to see Russia weakened to the degree that it can’t do the kinds of things” it has done in Ukraine again, while Speaker Nancy Pelosi said during her own subsequent trip to Kyiv that America “will stand with Ukraine until victory is won.”

Some veteran government officials said Mr. Biden was right to be cautious about too overtly poking Mr. Putin because the consequences of an escalation with a nuclear-armed Russia are too devastating to take chances with.

“Putin wants us to make it a proxy war,” said Fiona Hill, a former Russia adviser to two presidents now at the Brookings Institution. “Putin is still telling people outside Europe this is just a repeat of the Cold War, nothing to look at here. This isn’t a proxy war. It’s a colonial land grab.”

Michael A. McFaul, a former ambassador to Russia now at Stanford University, said there was a difference between clandestinely helping Ukrainian forces target Russian forces and advertising it. “Yes, Putin knows that we are providing intelligence to Ukraine,” he said. “But saying it out loud helps his public narrative that Russia is fighting the U.S. and NATO in Ukraine, not just the Ukrainians. That doesn’t serve our interests.”

Angela Stent, a former national intelligence officer on Russia and the author of a book on American relations with Mr. Putin, said being too open about what the United States was doing in Ukraine could undermine efforts to turn China, India and other countries against Russia. “For global public opinion, it’s not a good idea,” she said. “They should do whatever they do, but not talk about it.”

Mr. McFaul said he also believed it undermined Ukrainians, making it look like they were dependent on the Americans, a concern that Mr. Biden was said to share in his phone calls with his security officials, which were first reported by the Times columnist Thomas L. Friedman.

But others said the administration has been too cautious in letting Russia set the rules of the conflict — or rather Washington’s guesswork about what would push Russia into escalation. No one in Washington really knows the line that should not be crossed with Mr. Putin, and instead the United States has simply been making assumptions. “Are we having a conversation about red lines with ourselves?” asked Frederick W. Kagan, a military scholar at the American Enterprise Institute. “Because I rather think we are.”

The consequence, he added, is being too slow to provide what Ukraine really needs. “They’ve done amazingly well at making stuff happen in a relatively timely fashion,” Mr. Kagan said of the Biden administration. “But there does seem to be a certain brake on the timeliness of our support driven by this kind of parsing and self-negotiation that is a problem.”

The legislation that Mr. Biden signed on Monday reflected the historical echoes and reversals of the current war. President Franklin D. Roosevelt signed the original Lend-Lease Act in 1941 to help the British fend off Nazi aggressors in World War II, and it was later expanded to help other allies — including the Soviet Union.

Now, Moscow will be on the other side of the arms channel as the modern-day version, called the Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act, will direct weapons and equipment not to Russian soldiers but to those fighting them.

“Every day, Ukrainians pay with their lives,” Mr. Biden said in the Oval Office as he approved the legislation. “And the atrocities that the Russians are engaging in are just beyond the pale. And the cost of the fight is not cheap, but caving to aggression is even more costly. That’s why we’re staying in this.”

Mr. Biden signed the law on the same day that Russia celebrated Victory Day, the 77th anniversary of the allied defeat of Nazi Germany, a feat facilitated in part by the original Lend-Lease Act.

“This day is supposed to be about celebrating peace and unity in Europe and the defeat of Nazis in World War II,” said Jen Psaki, the White House press secretary. “And instead, Putin is perverting history, changing history, or attempting to change it, I should say, to justify his unprovoked and unjustified war.”

The lending program came as congressional Democrats moved quickly to consider the $33 billion aid package proposed by Mr. Biden and indicated they would increase it substantially. With Republicans pushing to add more military spending, Democrats insisted on an equal boost for humanitarian aid, nudging the price tag to $39.8 billion, according to two people familiar with the proposal who previewed it on the condition of anonymity.

Ms. Pelosi and Senator Chuck Schumer of New York, the Democratic majority leader, spoke by telephone with Mr. Biden on Monday as they finalized the details of the proposal, one of the people said. House leaders want to bring up the measure as early as Tuesday.

The increase reflects a striking consensus in both parties to pour vast amounts of money into the war against Russia, even as lawmakers remain deeply divided on domestic spending. In March, Congress approved $13.6 billion in emergency aid for Ukraine, and Mr. Biden has warned that those resources would run out soon without new legislation.

It was not clear, however, whether Republicans, whose support would be needed in the Senate, had agreed on the specifics of the proposal. A spokeswoman for Republicans on the Senate Appropriations Committee said that a deal had not been reached, but that discussions were continuing.

Democrats plan to advance the package separately from the administration’s emergency coronavirus aid measure, which has become snarled in an election-year dispute over immigration restrictions.

“We cannot afford delay in this vital war effort,” Mr. Biden said in a statement. “Hence, I am prepared to accept that these two measures move separately, so that the Ukrainian aid bill can get to my desk right away.”

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Anushka Patil

Charles Michel, the president of the European Council, was forced into a bomb shelter with the prime minister of Ukraine today as Russia launched missile strikes into Odesa, the Black Sea port city. President Zelensky seized on the moment in his nightly address, saying that Russia’s decision to target the region in southern Ukraine despite Mr. Michel’s presence reflected Russia’s “real attitude” toward Europe.

Official part of our meeting with @eucopresident was interrupted today by air raid alert & missiles fired by aggressor near #Odesa. Used every minute in the bomb shelter to tackle joint actions: how to stop russia & rebuild #Ukraine. Grateful for the visit of a true 🇺🇦's friend pic.twitter.com/F1B0cIIrLY

Valerie Hopkins and Cora Engelbrecht

Russia tries to project support in areas it occupies in Ukraine.

As President Vladimir V. Putin presided in Moscow over a Victory Day military march celebrating the Nazi defeat in World War II, Russia also tried to project support in areas it has occupied in Ukraine, staging marches and other public events.

These displays were circulated on pro-Russian social media channels.

But Ukrainian officials and local citizens said the parades were contrived as propaganda exercises and were not supported by residents.

Because of the lack of press access to these areas, it is impossible to verify the authenticity of the events.

In the ravaged and destroyed city of Mariupol — which has endured months of relentless shelling by Russian forces — several hundred people marched with a 300-meter-long ribbon of St. George, a black-and-orange Russian military symbol of the Second World War, according to a video shared on Telegram by the pro-Russian outlet Readovka.

The head of the self-proclaimed Donetsk People’s Republic, Denis Pushilin, led the march and lit an eternal flame as a van drove behind blasting a Soviet song, according to a video verified by Storyful, a company that monitors social media for newsworthy video.

But the city’s leadership called the march “a cynical holiday.”

“Mariupol. May 9th,” wrote Petro Andryushenko, an assistant to the city’s mayor, on his Telegram channel. He said people — “mostly Russians” — had been brought from out of town to participate, lured by promises of food.

“Against the backdrop of a ruined city and hungry people, it all looks like a cynical holiday to the bones,” Mr. Andryushenko added. He shared some aerial photographs of the march in the city, which showed apparently sparse attendance.

A similar event was held in Kherson, the only regional capital to fall to Russia. Dozens of people took to the streets early Monday, according to video circulated by pro-Russian media accounts on Twitter, which was also verified by Storyful.

Local residents and the Ukrainian public broadcasting company Suspilne said the bulk of the procession was made up of Russian occupiers.

Oleksandr Motuzyanyk, a spokesman for the Ukrainian Ministry of Defense, said in a video news conference on Monday that some attendees had been brought from Crimea, the region annexed by Russia from Ukraine, to the cities of Kherson and Zaporizhzhia “in order to create propaganda stories for the Russian media,” he said. The statement could not be independently verified.

In Berdyansk — a port city on the Sea of Azov that was occupied by Russian soldiers four days after the invasion of Ukraine began — what looked like several hundred people marched along a road holding photographs, according to a photograph posted on Telegram by Readovka.

TV Zvezda, run by Russia’s Defense Ministry, posted a video to its Telegram channel of hundreds of people participating in a similar march in Melitopol, a Russian-occupied city in the Zaporizhzhia region. The woman filming the stream said people were walking “with tears in their eyes and pride in their hearts.”

Matina Stevis-Gridneff

A top E.U. official’s surprise visit to Budapest fails to break oil embargo stalemate.

BRUSSELS — A top E.U. leader flew to Budapest on Monday in a bid to sway Prime Minister Viktor Orban of Hungary as talks over a proposed European Union embargo on Russian oil stalled over Hungarian resistance, but the visit did not yield a breakthrough.

Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, which has been drafting several rounds of sanctions against Russia since it invaded Ukraine in February, flew on Monday afternoon for a seemingly impromptu trip aimed at breaking the impasse as talks dragged into a second week.

While the E.U. has shown remarkable unity in the face of Russia’s invasion of Ukraine, the impasse has underlined the difficulty of forging consensus in a 27-member bloc in which sensitive decisions in some policy areas require unanimous approval, allowing a minority — even just a single member — to impede or hold up the E.U. from taking collective action.

“We made progress, but further work is needed,” Ms. von der Leyen said in a tweet before jetting back to Brussels mere hours later, on Monday evening.

This evening’s discussion with PM Viktor Orban was helpful to clarify issues related to sanctions and energy security.We made progress, but further work is needed. I will convene a VC with regional players to strengthen regional cooperation on oil infrastructure.

She said she would convene a video conference with Hungary and its neighbors in the Central Europe region.

Mr. Orban, who maintains warm relations with President Vladimir V. Putin of Russia and has been at loggerheads with his E.U. partners over a number of issues, has been increasingly isolated in his resistance to further E.U. measures against Russia, most notably the landmark oil embargo.

On average, the E.U. depends on Russia for a quarter of its annual oil imports, with Hungary, Slovakia and the Czech Republic even more heavily dependent. Mr. Orban said last week the proposed embargo would be like an “atomic bomb” for the Hungarian economy and that he couldn’t support it.

Mr. Orban’s envoy in Brussels negotiated improved terms: The European Commission’s oil embargo proposal offers Hungary an extra year to implement a Russian oil embargo. That gives Hungary until the end of 2023 to implement the full ban, compared with other states’ deadline of the end of 2022.

After successive rounds of negotiations, Hungary and Slovakia will get even more time — until the end of 2024 to fully phase out Russian oil imports, according to E.U. officials and diplomats involved in the talks who were not authorized to speak publicly about the talks.

Still, Mr. Orban has continued to hold out — putting his country in the unusual position of standing alone against its 26 E.U. partners who were ready to sign off on the embargo as early as last week.

Ms. von der Leyen’s trip to Budapest appears to be an attempt to break that stalemate, though the delay has already cost the European Union a symbolic victory. E.U. diplomats and officials had hoped to maintain the same united front they’ve until now shown in deciding sanctions and to have the embargo in place by Monday.

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Emily Cochrane

Democrats in Congress plan to move quickly on $39.8 billion in emergency aid to Ukraine.

Top congressional Democrats plan to move quickly this week to consider a $39.8 billion package of emergency military and humanitarian aid for Ukraine, adding substantially to President Biden’s request for a major infusion of American funds for the war against Russia.

The measure, which House leaders want to bring up as soon as Tuesday, would be about $7 billion larger than the $33 billion Mr. Biden asked for this month to help Kyiv as it battles the ongoing Russian invasion.

With Republicans pushing to add more military spending, Democrats insisted on an equal boost for humanitarian aid, nudging the price tag to $39.8 billion, according to two people familiar with the proposal who previewed it on the condition of anonymity.

Nancy Pelosi, Democrat of California and the House speaker, and Senator Chuck Schumer, Democrat of New York and the majority leader, spoke by phone with Mr. Biden on Monday as they finalized the details of the proposal, one of the people said.

“I am pleased that, in my conversations with congressional leaders, there appears to be strong support for the proposal I submitted, and Congress is likely to pass it in substantially the form I proposed,” Mr. Biden said in a statement Monday afternoon. “I urge them to do so, and again, I urge them to do so quickly.”

It was not clear whether Republicans, whose support would be needed to move it forward in the Senate, had agreed to the proposal. A spokeswoman for Republicans on the Senate Appropriations Committee said that an agreement had not yet been reached, but that discussions were ongoing.

Democrats are planning to advance the package separately from an emergency coronavirus aid measure that the administration has also requested, which has become snarled in an election-year dispute over immigration restrictions at the southern border. In his statement, Mr. Biden said congressional leaders in both parties had told him that the inclusion of the pandemic response funds “would slow down action on the urgently needed Ukrainian aid — a view expressed strongly by several congressional Republicans.”

“We cannot afford delay in this vital war effort,” he said. “Hence, I am prepared to accept that these two measures move separately, so that the Ukrainian aid bill can get to my desk right away.”

The proposed increase reflects a striking consensus in both political parties to pour huge amounts of money into the war against Russia, even at a time when lawmakers are deeply divided on domestic spending. Congress in March approved $13.6 billion in emergency aid for Ukraine, and Mr. Biden has repeatedly warned that those resources would run out soon without new legislation.

In his statement on Monday, Mr. Biden said he would not give up on pursuing additional coronavirus aid, even as he agreed it should move separately from the Ukraine aid package.

“As vital as it is to help Ukraine combat Russian aggression, it is equally vital to help Americans combat Covid,” he said.

Lawmakers have already slashed his initial request to $10 billion, as Republicans insisted that any new coronavirus aid must be paid for. Republican senators have also demanded a vote on extending Title 42, a public health rule restricting immigration that the Biden administration plans to lift this month, as a condition of considering the pandemic package.

Some Democrats are resisting such a vote, which would divide their party, leaving the coronavirus aid stalled.

Peter Baker

Biden signs bill to allow lending arms to Ukraine, which will speed up shipments.

WASHINGTON — President Biden on Monday signed an updated version of the Lend-Lease Act that supplied Britain and eventually other allies during World War II, summoning the spirit of the last century’s epic battle for democracy as he paved the way for further arms shipments to Ukrainians fighting to repel Russian invaders.

“Every day, Ukrainians fight for their lives,” Mr. Biden said as he approved the legislation in the Oval Office. “The cost of the fight is not cheap but caving to aggression is even more costly.”

The original Lend-Lease Act was enacted in March 1941 when the United States was still officially neutral during World War II, as a way for President Franklin D. Roosevelt to send weaponry and other supplies to Britain as it faced Nazi Germany essentially on its own. Among the other allies it later helped was the Soviet Union.

Now, Moscow will be on the other side of the arms channel as the modern-day version, called the Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act, will direct weapons and equipment not to Russian soldiers but to those fighting them. The law will waive time-consuming requirements on the provision of arms to Ukraine, speeding up shipments considered critical to its defense against Russian forces.

The legislation passed unanimously in the Senate and with just 10 Republicans voting no in the House. Mr. Biden was joined for the low-key ceremony by Vice President Kamala Harris, Senator Ben Cardin, Democrat from Maryland, and Representatives Elissa Slotkin, a Democrat from Michigan, and Victoria Spartz, a Republican from Indiana who was born in Ukraine.

Mr. Biden signed the law on the same day that Russia celebrated Victory Day, the 77th anniversary of the allied defeat of Nazi Germany, a victory facilitated in part by the original Lend-Lease Act.

“This day’s supposed to be about celebrating peace and unity in Europe and the defeat of Nazis in World War II,” Jen Psaki, the White House press secretary, said at a briefing afterward. “And instead, Putin is perverting history, changing history, or attempting to change it, I should say, to justify his unprovoked and unjustified war.”

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Farnaz Fassihi

During a two-day trip to Moldova, where about 500,000 Ukrainian refugees have fled, the U.N. secretary general, António Guterres, called on Russia to end the war, saying that "the consequences of escalation are too frightening to contemplate.” He said he was deeply concerned about the war spreading beyond Ukraine’s borders.

The New York Times

In photos: Russia celebrates Victory Day holiday with parade in Red Square.

Russia held its annual Victory Day military parade in Moscow’s Red Square on Monday to honor the Soviet victory over Nazi Germany in World War II. This year’s traditional parade featured 11,000 participants and 131 armored vehicles. President Vladimir V. Putin used a speech delivered from his rostrum near the Lenin Mausoleum to try and turn Russian pride in the 1945 victory into increased support for what he has called the “special military operation” in Ukraine.

Erika Solomon

Ideologies clash at Berlin’s Soviet memorial sites on Victory Day.

BERLIN — Demonstrations sprung up across Berlin on Monday to mark the day Russia celebrates its victory against Nazi Germany, including a convoy of right-wing supporters who came from outside the capital.

Much of Europe holds World War II commemorations on May 8, though some countries celebrate May 9. In Berlin, both days are widely celebrated.

This year the memorial days carried special resonance in the wake of Russia’s invasion of Ukraine, which President Vladimir V. Putin of Russia has cast as a continuation of the Soviet fight against Nazism. Before the holidays, the Berlin police sought to tamp down on potential clashes between supporters of Russia and supporters of Ukraine by banning both countries’ flags, as well as symbols of the Soviet Union, at Soviet memorial sites.

That didn’t stop demonstrations at the sites — with a jumble of clashing historical slogans. Ukrainian embassy officials laid wreaths on Sunday at the Soviet memorial as protesters, held back by the police, shouted “Nazis out!” at them. These pro-Russia protesters were heckled by Ukrainians, who were given temporary permission to wave their flag.

Early on Monday, a crowd defying the ban carried Soviet symbols and banners in the red, white and blue of Russia’s flag to the tomb for Russian soldiers in Berlin’s Treptower Park.

Russian embassy officials, who, citing “security concerns,” did not publicize their plans for the day, laid wreaths at the Soviet memorial in another Berlin park, the Tiergarten, under heavy police cover.

Pro-Russian groups including the “Night Wolves” motorcycle club from Frankfurt arrived in Berlin on Monday to join a convoy driving from Berlin’s Brandenburg Gate up to the Soviet memorial in the Tiergarten.

Rüdiger Hoffmann, a figure associated with the far-right Reichsbürger movement, set up speakers blaring the Russian military anthem “Katyusha” at the Soviet memorial in Treptower Park. He told a crowd that Ukraine should lay down its arms because it was “only fighting for the Americans” and for “high finance.”

“Fascism was defeated militarily in Germany, but it was not defeated ideologically,” he said.

Some organizations, like the Association of the Persecuted of the Nazi Regime, an activist group with a far-left heritage, were trying to chart a middle course in their demonstrations at the sites — condemning the Russian invasion of Ukraine while also decrying Germany’s increased military aid to Ukraine.

Florian Gutsche, a leader of the group, supported the ban on Ukrainian and Russian flags but disagreed with the prohibition on Soviet symbols. “Russia is trying to monopolize V-Day as if it was a war won by Russia, but it was a victory for all 15 republics of the former Soviet Union,” he said.

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Jane Arraf

Reporting from Kyiv

Ukraine’s turbulent history overlays commemorations at World War II memorials.

At the Eternal Glory Park in Kyiv, Ukraine’s capital, young boys and old military men on Monday laid bunches of spring flowers at a World War II memorial, despite a ban on public gatherings amid the ongoing danger of Russian attacks.

But generally the capital’s streets were nearly empty. Local governments canceled all ceremonies, telling citizens to stay home and urging them to pay attention to air raid sirens. Many residents who could find gasoline in the midst of a countrywide fuel shortage left the city over the weekend for the relatively safer countryside.

Ukraine celebrates May 9 as the Day of Victory over Nazism in World War II, when the country was part of the Soviet Union and helped defeat Germany. Ukraine gained independence after the collapse of the Soviet Union in 1991. In peacetime, Ukrainians commemorate the May 9 holiday marking the end of World War II with wreath-laying ceremonies, concerts and picnics in the park.

This year, President Volodymyr Zelensky of Ukraine released a video address that showed him striding through empty streets in Kyiv, against a backdrop of cinematic piano music. “On the day of our victory over Nazism, we are fighting for a new victory,” he said.

At the Eternal Glory Park, a long-retired Soviet air force colonel laid a bouquet of spring flowers before a flame kept constantly lit in memory of unidentified soldiers killed in World War II.

“This is a symbol of victory over fascism,” said Sergij Vasiljev, 73, a veteran of the Soviet war with Afghanistan four decades ago. His blue uniform was pinned with almost a dozen medals. “It is our duty to honor whose who won the victory for us.”

Mr. Vasiljev said he had a different interpretation than many Ukrainians of the war with Russia. He said he was not pro-Russia, and had been arrested in Soviet times for pro-Ukraine activities, but wanted to tell Western nations not to send more weapons to his country — a message directly in contrast to that of the Ukrainian president.

“There is no way to fight until a victorious end,” he said. “A lot of people will die. The sooner the war ends, the better it will be for us Ukrainians.”

In the village of Horenka — near Bucha, the Kyiv suburb that has become synonymous with Russian atrocities — images of World War II and the current conflict collided.

Red and yellow tulips honoring the World War II dead were placed before a statue of a soldier holding a furled flag and a helmet engraved with the star of the Soviet Union’s Red Army. But the chest of the bronze statue had a jagged hole punched through it from shrapnel from an artillery shell that smashed into the sidewalk a few feet away during the fighting this year.

Constant Méheut

Macron calls for ‘stronger’ Europe but quashes Ukraine’s hopes of joining E.U. soon.

PARIS — French President Emmanuel Macron used a much-anticipated address to the European Parliament on Monday to sketch out his vision for the future of the European Union, calling for a “stronger and more sovereign” Europe, even as he dashed Ukraine’s hopes of joining the 27-nation E.U. bloc any time soon.

Mr. Macron, whose stature as a leader of Europe has grown following the departure of former Chancellor Angela Merkel of Germany, reinforced his position on the European stage late last month after winning a second term as president of France. He framed his triumph over his far-right challenger Marine Le Pen, a longtime sympathizer with President Vladimir V. Putin of Russia, as a vote for a stronger Europe.

Mr. Macron took the floor at the European Parliament in the eastern French city of Strasbourg, just hours after Mr. Putin defended his invasion of Ukraine in a speech marking the Soviet victory against Nazi Germany. Referring to the war, Mr. Macron, who has been engaging in a flurry of diplomacy with Mr. Putin to try and end the conflict, said Europe would “do everything” it could to make sure that “Russia can never win.”

While Mr. Putin in Moscow used the Victory Day celebrations to falsely depict his invasion of Ukraine as an extension of the struggle against Nazism in Europe, Mr. Macron said “the European people, the Ukrainian people, are fighting for freedom” today. “We have given two very different images of May 9,” Mr. Macron later told reporters, referring to the Monday holiday.

In his first major address since he was re-elected to the French presidency, Mr. Macron ruled out that Ukraine could join the E.U. in the near future, saying that the membership process would likely take “decades.” Expressing Europe’s commitment to Ukraine, he said Europe would keep sending military and humanitarian aid to the country.

Mr. Macron suggested that instead of joining the E.U., Ukraine and other countries aspiring to join the bloc such as Georgia and Moldova could instead become members of a new “European political community” that would bring together countries that shared the E.U.’s liberal values, in a sort of outer circle of European states. He said Britain, which left the E.U. in 2016, could also potentially join the new community.

“The European Union, given its level of integration and ambition, cannot be the only way to structure the European continent in the short term,” Mr. Macron said.

But Mr. Macron did not spell out what form this organization would take and it was unclear how viable it would be, given the already existing large phalanx of E.U. institutions.

Chancellor Olaf Scholz of Germany welcomed the proposal at a joint news conference in Berlin with the French president on Monday evening. But he stressed that it should not impact the prospects of those countries already in the process of joining the bloc.

Joining the bloc is a painstaking and arduous process. To join, a country needs its candidacy to be unanimously approved by all E.U. member states, which now number 27. It must also make its political system, judiciary and economy compatible with the bloc by adopting the E.U. system of common law, as well as more than 80,000 pages of rules and regulations on everything from environmental standards to food hygiene rules.

Mr. Macron also surprised his audience in Strasbourg by saying that the bloc’s guiding treaties needed updating as large swaths of E.U. decision-making require unanimous approval from the E.U.’s 27 member states, an unwieldy requirement that he said was slowing down progress. For example, the E.U. proposal to ban Russian oil imports, which must be approved by all of the bloc’s member countries, has faced resistance from Hungary.

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Cassandra Vinograd

The United Nations said it has confirmed that 3,381 civilians — including 235 children — have been killed in Ukraine since Russia invaded on Feb. 24, but warned that the actual toll is “much higher.” In a statement, it added that 3,680 people have been injured, mostly from shelling and airstrikes.

Nick Cumming-Bruce

The U.N.’s top human rights body said it will hold an emergency debate Thursday on Russia’s aggression in Ukraine, its second special session in just over two months. The Human Rights Council’s last debate in March decided to set up a commission of inquiry to investigate war crimes committed in Ukraine but that is still being set up and won’t report to the council until September.

Dan Bilefsky and Anton Troianovski

On Victory Day, a debunked Nazi slur about Ukraine resurfaces.

Amid the martial pomp and rhetorical grandiosity of Victory Day — the May 9 holiday marking the Soviet Union’s defeat of Nazi Germany — President Vladimir V. Putin of Russia returned to a now well-worn and debunked theme to justify his country’s Ukraine invasion: That Ukrainian leaders and fighters are “Nazis.”

On a day endowed with enormous symbolic resonance in the Russian psyche, Mr. Putin’s latest attempt to frame the war as a fight against fascism underscores how he is trying to use smears, stereotypes, historical revisionism and Russian trauma over World War II, in which 27 million Soviets died, to make his case.

Mr. Putin has repeatedly returned to the false argument that the Ukrainian government has been overtaken by Nazis who are persecuting and even committing a “genocide” against Russian speakers across Ukraine.

The Kremlin has cast the war as a continuation of Russia’s fight against evil in World War II — which it calls the Great Patriotic War. Mr. Putin’s calculation appears to be that cloaking the Ukraine invasion with Russian pride in the Soviet victory over Nazi Germany will endow the war with a greater sense of moral purpose.

Mr. Putin has variously called Ukraine’s government “openly neo-Nazi,” “pro-Nazi” and controlled by “little Nazis.” Announcing Russia’s “special military operation” in Ukraine, he said its goals included the “denazification” of the country. On Monday, Mr. Putin said the United States and its “minions” were using Ukrainian “neo-Nazis” to threaten Russia and thus had forced him to launch the war.

Such an invocation of Nazism is a hall-of-mirrors distortion of history. Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, is Jewish, and last fall signed a law combating antisemitism.

“This rhetoric is factually wrong, morally repugnant and deeply offensive,” scholars of genocide and Nazism from around the world wrote in an open letter after Mr. Putin invaded. While Ukraine has far-right groups, they said, “none of this justifies the Russian aggression and the gross mischaracterization of Ukraine.”

Many believe Mr. Putin’s stated determination to “denazify” Ukraine is code for his initial aim to topple the government and halt its integration with the West. It is an echo of how he has used Russian remembrance of the nation’s suffering and victory in World War II to militarize Russian society and justify domestic crackdowns and foreign aggression.

On Monday, Mr. Zelensky released a video in which he walked alone through the streets of Kyiv, Ukraine’s capital, and turned Mr. Putin’s argument on its head, accusing him of carrying on Hitler’s legacy. In the video, Mr. Zelensky said only “a madman” would follow the path of the fascists who started World War II.

His words were echoed by Britain’s defense secretary, Ben Wallace, who accused Russia of “mirroring the fascism and tyranny of 70 years ago.” He said Russian generals were tarnishing the legacy of those who came before them.

“So let’s call out the absurdity of Russian generals — resplendent in their manicured parade uniforms and weighed down by their many medals — for being utterly complicit in Putin’s hijacking of their forebears’ proud history,” he was quoted as saying by the BBC. “Instead, now they are the ones inflicting needless suffering in the service of lowly gangsterism.”

Michael Schwirtz

Reporting from Kramatorsk, Ukraine

Russia’s invasion upends a shared World War II history with Ukraine.

She carried a simple bouquet of white lilacs as explosions reverberated through the bright spring air. Tears streaked her weathered face, which was framed by a blue head scarf.

Nina Mikhailovna came on Monday, as she does every year on May 9, to the eternal flame in a city park that commemorates the allied victory in World War II. She came to honor the memory of her father, who was killed in 1943, and to remember those who died liberating her native Kramatorsk in eastern Ukraine from the Nazis, whom she remembers forcing her into the fields as a child to cut and gather wheat.

At nearly 89, Ms. Mikhailovna thought she would never witness anything as bad as that war with the Germans. But the current war with the Russians is worse, she said.

At least the Germans were enemies.

“These are our people,” she said of the Russian forces, invoking the intertwined history, and the family ties, that link Russia and Ukraine. As she spoke, Russian rockets landed close enough to rumble the ground where she stood.

“My niece lives in Moscow but was born in Slovyansk,” she said, referring to a Ukrainian city a few miles away from Kramatorsk. “And now they’re sending her husband to fight. What’s he supposed to do, kill his mother-in-law?”

“That’s what is so hard to endure,” she said.

For decades, Ukrainians and Russians were bound by their shared experience in World War II. Together they died by the millions under German fire, and together they drove the Nazis from their lands. And each year on May 9, when the Soviet Union marked Victory Day, they marched in parades and laid flowers at monuments, always together.

But this year, as President Vladimir V. Putin of Russia used the holiday to defend his invasion, praising Russian troops for “fighting for the Motherland,” Ukrainians hid in bomb shelters and fought in trenches and died in air raids, the way their grandparents did so many years go.

The eastern region of Donbas, which the Kremlin is trying to seize in this war, has traditionally looked to Moscow as a center of political and cultural gravity, and many residents have close family ties to Russia. The war has complicated this relationship. After Mr. Putin annexed the Crimean Peninsula from Ukraine and instigated a separatist war in Donbas in 2014, the government in Kyiv stripped away the Soviet symbolism from Victory Day. Ukraine celebrates it simply as a victory over fascism, which some Ukrainians now associate with Mr. Putin’s government as well.

“We have beat fascism and we will defeat Ruscism,” said Pavel Kirilenko, the governor of the Donetsk Region, who arrived with heavily armed guards to lay flowers at the monument.

Mr. Kirilenko spoke Ukrainian, but most people arriving at the monument spoke Russian, and expressed discomfort with the changes the Ukrainians made to what they called “our holiday,” even as they criticized the war and hoped for its end.

“Would you deny the memory of your grandfather?” said Sergei Porokhnya, 60, when asked why he had come to the monument to mark the holiday. “Why should I deny the memory of my grandfather, who died after going missing?”

All Monday morning in Kramatorsk, sirens wailed and the thump of bombs and rockets shook the city as Russian forces pushed nearer from the north and the east. They are not moving as quickly as Mr. Putin might have liked, but they are now close enough to Kramatorsk, a large industrial hub in the Donetsk region, to keep all but the most intrepid, like Ms. Mikhailovna, away from the park that holds the World War II monument.

At a hospital on Monday, ambulances arrived carrying civilians and soldiers wounded from the day’s shelling. A 28-year-old soldier named Andriy, pale and shivering in a hospital cot, described a hellish round of bombing that morning, which culminated for him when shrapnel flayed open his upper thigh and shattered his femur.

“It was obvious that on the 9th of May this would happen,” said Andriy, who was working on a milk farm in Denmark when the war started and came back home to fight. “We were ready for this.”

Another soldier at the hospital, a staff sergeant named Aleskandr, showed video on his phone of intense fighting in the city of Rubizhne, about 50 miles away. In one, he launches a rocket-propelled grenade at a Russian armored vehicle, which bursts into flames. Like Andriy, he was comfortable providing only his first name, for security reasons.

He said he and his comrades were nearly overrun as they fired grenades and machine guns out of the windows of an apartment building. He escaped with a contusion and is ready to return into the fight as soon as doctors sign off.

“We’re no longer brothers,” he said of the two sides. “Of course it is painful. What did my grandfather fight for?”

While some soldiers insisted the break between Russia and Ukraine was now final, there is an ambivalence about the war among residents in this part of Ukraine that can be difficult for outsiders to comprehend.

In Barvinkove, west of Kramatorsk, the rockets have rained down day and night, destroying homes and forcing all but the most stalwart, or stubborn, to flee. But some people there are less than enthusiastic about the ubiquitous Ukrainian troops defending their town from Russian forces moving in from the north, said Bohdan Krynychnyi, a 20-year-old volunteer soldier.

“Here we have problems with locals,” said Mr. Krynychnyi while taking a break from the fighting to buy groceries at the town’s one working market. His call sign is Monk because he left his training at a Ukrainian monastery to join the war. “They are waiting for the Russians here,” he added.

He described entering a house that morning that had been bombed by Russian forces. Inside, he said, he found a Soviet flag and an orange-and-black St. George ribbon, which has been turned into a nationalist symbol by Mr. Putin’s government and is worn by many soldiers now fighting against Ukraine.

Outside of town the soldiers of Ukraine’s 93rd Mechanized Brigade were having a victory celebration of their own. They had recently acquired a nearly new self-propelled artillery piece with modern Russian firing and targeting technology and were learning how to use it. The large armored vehicle, which can shoot rounds with high precision up to 20 kilometers away, had been abandoned by its Russian crew during a Ukrainian attack, said Major Serhii Krutikov, the deputy commander.

“We’re using their weapons against them,” Major Krutikov said. “We don’t have this kind of equipment in Ukraine.”

For Maria Mefodyevna, a 93-year-old Barvinkove resident who also remembers the Nazi arrival in World War II, all that matters is that the shooting stops. Her home on a residential street is pockmarked with shrapnel damage. Her husband and sons are dead, and she is alone.

“I just want the war to end,” she said, standing uneasily in her living room dressed in a blue flower dress and head scarf. “I only have a little while left to live, and of course I want to see who wins.”

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Rick Gladstone

The Committee to Protect Journalists said it is collaborating with MedTrade, a British medical device company, to furnish trauma supplies to journalists covering the war in Ukraine. The supplies include material to stop hemorrhaging and treat burns, and will be mainly delivered to local and freelance journalists, the press advocacy group said in a statement. At least seven journalists have died covering the war.

Ana Swanson

The U.S. will lift tariffs on Ukrainian steel.

WASHINGTON — The Biden administration announced on Monday that it would lift tariffs on Ukrainian steel for one year, halting a measure that President Donald J. Trump placed on that country and many others in 2018.

The move comes as the Biden administration looks for ways to assist Ukraine during the Russian invasion. Ukraine is a fairly minor supplier of U.S. steel, shipping about 218,000 metric tons in 2019, to rank 12th among America’s foreign suppliers. However, the sector is a significant source of economic growth and employment for Ukraine, and steel mills have continued to provide paychecks, food and shelter for their workers through the war.

When Prime Minister Denys Shmyhal of Ukraine visited Washington last month, he told administration officials that some Ukrainian steel mills were starting to produce again after initially shutting down because of the invasion. He asked the Biden administration to suspend the tariffs, a senior Commerce Department official, who was not authorized to speak publicly before the official announcement, said on Monday.

The United States imposed a 25 percent tariff on foreign steel and a 10 percent tariff on foreign aluminum three years ago on national security grounds, arguing that a flood of cheap metal had decimated American manufacturing and posed a threat to its military and industrial capacity.

Ukraine is a significant steel producer, ranking 13th globally. Most of the country’s factories and other economic activity have been frozen as workers are called off to fight and shipments of parts and raw materials are disrupted during the war. Many major Ukrainian steel mills halted their operations in late February because of major disruptions to logistics routes required to ship metal out of the country, analysts at S&P Global said.

The senior Commerce Department official said that Ukrainian steel plants had been cut off from some of their more traditional markets in the Middle East and Africa, as the war closed shipping lanes through the Black Sea. In order to continue to support its plants, the Ukrainian government is now aiming to move steel by rail to Romania, and then on to markets in Europe, Britain and the United States, the official said.

The Commerce Department has noted that the steel industry is uniquely important to Ukraine’s economic strength, employing one in 13 people there.

A steel mill in Mariupol under siege by Russian forces sheltered thousands of Ukrainian soldiers and civilians for weeks. Russian and Ukrainian officials said on Saturday that all the women, children and elderly people who had been trapped for weeks in the plant were evacuated.

“For steel mills to continue as an economic lifeline for the people of Ukraine, they must be able to export their steel,” Gina M. Raimondo, the commerce secretary, said in the announcement. “Today’s announcement is a signal to the Ukrainian people that we are committed to helping them thrive in the face of Putin’s aggression, and that their work will create a stronger Ukraine, both today and in the future.”

The move is one of a variety of economic measures aimed at penalizing Russia and assisting Ukraine. Those include a broad swath of sanctions on Russian entities, export controls that have limited Russian imports and $3.8 billion in arms and equipment for the Ukrainian government, in addition to other direct financial assistance.

Senators called on the administration last month to lift the steel tariffs, saying it would help the industry bounce back immediately after the war.

“Lifting the U.S. tariff on steel from Ukraine is a small but meaningful way for the U.S. to signal support for Ukraine and to provide stability,” Senators Patrick J. Toomey, Republican of Pennsylvania, and Dianne Feinstein, Democrat of California, wrote in a letter.

Many other major steel-producing countries have had their tariffs lifted or eased. During his presidency, Mr. Trump negotiated deals with South Korea, Mexico, Canada and other countries to replace the tariffs with quotas or so-called tariff rate quotas, which restrain the volume of a product coming into the United States but allow at least some of it to be imported at lower tariff rates.

In recent months, the Biden administration has negotiated deals with the European Union, Britain and Japan to ease metal tariffs while still maintaining some protections that domestic steel makers have called for.

The Commerce Department official said that the administration did not want to subject Ukraine to a similar extended negotiation to change the tariffs at this time, but that it would be ready to discuss a further arrangement after the one-year suspension expired.

Lawmakers and industry executives applauded the move, though some importers and other trade proponents said the changes should be made permanent.

“Removing the Section 232 tariffs is an appropriate and welcome move from the Biden administration that makes clear our primary concern is with China’s overcapacity, not the people of Ukraine,” said Senator Ron Wyden, Democrat of Oregon.

The Coalition of American Metal Manufacturers and Users, which represents more than 30,000 companies in the manufacturing sector and downstream industries, said the steel and aluminum tariffs were exacerbating supply chain issues and making it harder for domestic manufacturers to obtain raw materials to meet demand.

“The war in Ukraine underscores the irony of maintaining the ‘national security’ tariffs on steel and aluminum imports imposed by the Trump administration in 2018 on our close allies as the United States seeks to build a global coalition to confront Russia’s aggression,” the group said in a statement.

Matina Stevis-Gridneff

The European Commission president, Ursula von der Leyen, will travel to Hungary on Monday to meet with Prime Minister Viktor Orban in a bid to break the deadlock over a proposed E.U. oil embargo. Mr. Orban, an ally of Vladimir Putin, has held out in signing off on the measure, citing concerns about Hungary’s energy security.

Stephen Castle

Britain’s defense chief accuses Moscow of mirroring the Nazis’ behavior by invading a sovereign country.

LONDON — As Russia commemorated its victory in World War II, Britain’s defense secretary, Ben Wallace, accused Moscow of mirroring the behavior of the Nazis they defeated in 1945 by invading a sovereign country, and said that senior Russian military officers were so incompetent that they should be court-martialed.

In a speech in London Mr. Wallace derided the spectacle of decorated generals on parade in Moscow, and accused President Vladimir V. Putin of using the memory of sacrifices made by the Soviet Union in the 1940s to justify an unprovoked and illegal invasion of Ukraine.

“Through their invasion of Ukraine, his inner circle and generals are now mirroring the fascism and tyranny of 77 years ago, repeating the errors of the last century’s totalitarian regimes,” Mr. Wallace said.

The speech was timed to coincide with the May 9 military parade in Moscow and Mr. Wallace’s rhetoric was consistent with Britain’s tough line against Moscow and aggressive support for the Ukrainian president, Volodymyr Zelensky.

“Let’s call out the absurdity of Russian generals — resplendent in their manicured parade uniforms, weighed down by their gold braid and glistening medals,” Mr. Wallace said. “They are utterly complicit in Putin’s hijacking of their forebears’ proud history, of defending against a ruthless invasion of repelling fascism and sacrificing themselves for a higher purpose,” he added.

Speaking at the National Army Museum, Mr. Wallace said that “all professional soldiers should be appalled at the behavior of the Russian army,” and added: “Not only are they engaged in an illegal invasion and war crimes but their top brass have failed their own rank and file to the extent they should face court-martial.”

Russian conscripts had, he said, been betrayed by military top brass that was guilty of bad battle preparation, poor operational planning, inadequate provision of equipment and support, and corruption.

Answering questions about Western objectives, Mr. Wallace said it was “for Ukraine to chose how far it wishes to go,” before an end of the conflict. “Whatever they choose we will stand by them in helping deliver that,” he added.

On Monday Britain also announced a new package of financial measures against Russia and Belarus targeting £1.7 billion worth of trade, including new import tariffs covering £1.4 billion worth of goods including platinum and palladium.

“We are determined to do our utmost to thwart Putin’s aims in Ukraine and undermine his illegal invasion, which has seen barbaric acts perpetrated against the Ukrainian people,” said the trade secretary Anne-Marie Trevelyan in a statement.

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Cassandra Vinograd

Charles Michel, the president of the European Council, is in Ukraine’s southern city of Odesa, which has faced missile strikes in recent days. The head of the E.U. leadership council said on Twitter he came to the city “where Pushkin said that ‘you can feel Europe’ and where today the Ukrainian people shield their monuments from bullets and rockets” to show that the E.U. stands with Ukraine.

Cassandra Vinograd

Michel urged a “global response” to Russia’s blockade of the Black Sea, tweeting that he’d seen “silos full of grain” that are ready for export but stranded.

In the port of #Odesa with @Denys_Shmyhal, I saw silos full of grain, wheat and corn ready for export.This badly needed food is stranded because of the Russian war and blockade of Black sea ports. Causing dramatic consequences for vulnerable countries. We need a global response. pic.twitter.com/k8dz03d2Cj

Andrew Higgins

Reporting from Warsaw

Protesters in Warsaw splash Russia’s ambassador with red liquid.

Russia’s ambassador to Poland was splashed in the face with red liquid on Monday by protesters chanting “fascists” as diplomats visited a Warsaw cemetery and memorial complex honoring Red Army soldiers killed in World War II.

The assault on Moscow’s envoy to the Polish capital, Sergei Andreev, came amid protests organized by pro-Ukrainian activists aimed at disrupting Russian celebrations of “Victory Day,” an annual holiday in Russia that commemorates the defeat of Nazi Germany in 1945.

The occasion was this year widely viewed in Poland as a celebration of Russia’s military onslaught against Ukraine, which shares a long border with Poland.

A separate group of pro-Ukrainian activists, covered in white blankets splattered with red dye, lay on the ground at the entrance to the Warsaw memorial complex in front of a banner that read “criminals.” Others waved Ukrainian flags and shouted “killer” as Mr. Andreev arrived at the sprawling Soviet-era cemetery. Before the Russian diplomats arrived, somebody painted the words “kill Putin” in blue and yellow — the colors of the Ukrainian flag — at the stone base of friezes at the center of the complex.

Russia’s embassy last week had urged residents of the Polish capital to join its diplomats in various events planned for “Victory Day,” but on Saturday announced it was canceling the events because “we cannot count on the Polish authorities to ensure proper public order.”

Poland acknowledges the Soviet Union’s huge contribution to the defeat of Nazi Germany, but feelings of gratitude have always been offset by bitter memories of how Stalin connived with Hitler to invade Poland in 1939, two years before Germany invaded Soviet territory, and, after 1945, installed a communist dictatorship in Warsaw.

Relations between Warsaw and Moscow, always chilly, have neared breaking point since Russia invaded Ukraine on Feb. 24, triggering nationwide revulsion in Poland, which has since taken in more than three million refugees from Ukraine. Poland, in the vanguard of a push to punish Moscow with ever tougher economic sanctions, has become a major conduit for Western arms to help Ukraine defend itself.

President Vladimir V. Putin of Russia has falsely depicted his invasion of Ukraine as an extension of the struggle against Nazism in Europe — a theme echoed by Russia’s foreign ministry on Monday, which said Mr. Andreev was assaulted when he came to lay a wreath at a cemetery of Soviet soldiers.

“Neo-Nazi fans showed their face once again — and it is bloody,” Maria Zakharova, the foreign ministry’s spokeswoman, said in a statement. “But as I said before, you can’t scare us. It’s the Europeans who should be scared when they look at their reflection in the mirror.”

A Ukrainian woman, Iryna Zemliana, said in a video posted on social media that she and other activists tore open a bag of fake blood that “spilled” on the ambassador.

Neil MacFarquhar in Istanbul contributed.

Constant Méheut

In an address to the European Parliament on Monday, President Emmanuel Macron of France said Europe would “do everything so that Ukraine can hold on and Russia can never win.” He also warned against escalating the conflict, saying European nations should not be tempted by “humiliation or the spirit of revenge.”

Constant Méheut

Macron ruled out Ukraine joining the European Union in the short term. He said joining the EU would likely take Ukraine decades, “unless we decide to lower the standards of this membership and therefore to completely rethink the unity of our Europe.”

Anton Troianovski

President Vladimir V. Putin joined the “Immortal Regiment” march through Moscow’s Red Square, carrying a portrait of his father, who fought in World War II, state television footage showed. The founders of the annual memorial march, which began a decade ago, disassociated themselves this year from what it has become, arguing it was now too political.

Anton Troianovski

In a brief televised meeting on Monday with the father of a separatist commander killed in Ukraine, President Vladimir V. Putin said Russia had had “simply no other choice” than to fight. “All of the prepared plans are being implemented,” he said. “The result will be achieved. There is no doubt about this.”

Katie Rogers

Reporting from Bratislava, Slovakia

Jill Biden urges President Biden to continue supporting Ukraine.

Before ending her four-day trip to Eastern Europe, Jill Biden, the first lady, said she had called President Biden and told him that America needed to continue supporting Ukraine.

“I said just how much I saw the need to support the people of Ukraine,” she said in remarks Monday at the presidential palace in Slovakia.

Dr. Biden added that she told her husband about “the horrors and the brutality that the people I had met had experienced.”

On Sunday, Dr. Biden made a secretive trip to western Ukraine, crossing the border to visit Ukraine’s first lady, Olena Zelenska, at a school converted to assist people who had fled fighting from other parts of the country.

It was a rare visit to a war zone by a sitting first lady — the last to travel to one alone was Laura Bush, who visited Afghanistan in 2008 — and was the latest show of U.S. support for Ukraine. The Biden administration has led Western allies in pledging billions of dollars in military and economic assistance to help Ukraine counter Russia’s invasion.

Dr. Biden is scheduled to return to Washington later Monday.

Le Figaro

Les organismes sociaux accusés de ne pas lutter assez efficacement contre la fraude

Marie-Cécile Renault

Pour la Cour des comptes, ils doivent recouper leurs fichiers avec le fisc. Une mesure efficace dix fois reportée.

Usurpation d'identité bancaire, falsification de relevé d'identité bancaire (RIB)… La fraude progresse avec le développement des banques en ligne. En 2020, les montants de virements détournés ont ainsi atteint 157 millions d'euros, soit une multiplication par dix en quatre ans, selon la Banque de France. Pour les fraudeurs, les organismes de protection sociale - caisses d'allocations familiales, caisses d'assurance-maladie, caisses de retraite, Pôle emploi, etc. - constituent une cible de choix.

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Or les organismes sociaux ne luttent pas assez efficacement contre ce type de fraudes, alerte la Cour des comptes dans un référé publié ce lundi et adressé aux ministres Olivier Véran (Santé), Bruno Le Maire (Économie) et Olivier Dussopt (Comptes publics). Les enjoignant de taper du poing sur la table vis-à-vis de leurs administrations, la Cour leur demande de faire aboutir « dès cette année » le recoupement automatisé des fichiers des organismes sociaux avec ceux du fisc, projet en cours depuis… plus de dix ans !

Environ 4 millions d'euros de virements détournés ont été détectés dans la sphère sociale en 2020, représentant 2,5 % du total de la fraude à l'identité bancaire. Un chiffre qui ne concerne toutefois que les détournements repérés et « il est probable que la fraude réelle à l'identité bancaire dans la sphère sociale porte sur des montants plus élevés », souligne la Cour des comptes.

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Les organismes de protection sociale ont pris, souvent en urgence, diverses mesures pour lutter contre les risques de détournement. Mais selon les magistrats financiers, « ils ne procèdent pas suffisamment à la mesure simple consistant à rapprocher les coordonnées bancaires, qu'ils utilisent pour opérer leurs règlements, avec le fichier Ficoba, qui recense les coordonnées bancaires des résidents français déclarées par leurs banques ».

Seule la Caisse nationale des industries électriques et gazières (Cnieg) a effectué un tel rapprochement. Avec succès. Depuis qu'elle a systématisé ces recoupements, la Cnieg « a pu déjouer toutes les tentatives de détournement », note la Cour des comptes.

Dix reports successifs

Rappelant que le rapprochement automatisé des fichiers a connu « dix reports successifs entre 2018 et 2021 », alors que la mesure est « simple » et « engage des ressources limitées », les juges financiers martèlent qu'il faut maintenant « aboutir » et « le mettre en œuvre dès cette année ».

Le sujet de la fraude sociale - qui dépasse de loin la simple usurpation d'identité bancaire - défraie la chronique depuis plusieurs mois. Dénonçant le laxisme du gouvernement sur ce dossier, plusieurs candidats à la présidentielle ont évoqué dans leur programme un gisement potentiel d'économies, reprenant l'évaluation à 30 milliards d'euros de fraude sociale faite par le magistrat Charles Prats dans ses livres Cartel des fraudes. Une estimation dénoncée par l'administration et le gouvernement sortant mais que la Cour des comptes, qui doit bientôt rendre un rapport sur le sujet, n'a pas réussi à démonter…

À VOIR AUSSI - Fraude bancaire : comment ça marche ?

Mobilisation dans l'Oise pour un éleveur condamné pour le bruit et l'odeur de ses vaches

Un agriculteur a été condamné à verser 120.000 euros de dommages et intérêts à des riverains qui se plaignent de nuisances olfactives et sonores de sa ferme.

«Gilets jaunes» : l'État condamné à indemniser Paris pour les dégradations

L'État devra verser 1,4 million d'euros à la Ville de Paris. Les dégâts ayant été commis lors de manifestations sur la voie publique, le tribunal estime que la municipalité peut solliciter «l'engagement de la responsabilité de l'État».

Premières élections professionnelles pour les livreurs et VTC

120.000 travailleurs sont appelés à élire leurs représentants pour négocier avec les plateformes. Une première élection marquée par un risque de faible participation et le refus de certains collectifs de présenter des listes.

France24 - Monde

Union européenne : Emmanuel Macron appelle à créer une entité transitoire pour les pays candidats

Publié le : 09/05/2022 - 15:42

FRANCE 24 Suivre

Le président français, Emmanuel Macron, a appelé, lundi, à la création d’une "communauté politique européenne" pour renforcer les liens avec des pays tiers et notamment l’Ukraine. Les dirigeants des 27 étaient réunis à Strasbourg à l’occasion de la Journée de l'Europe.

Une "organisation européenne nouvelle" pour renforcer la coopération avec l’Ukraine. Le président français, Emmanuel Macron, a appelé, lundi 9 mai, à la création d'une "communauté politique européenne" pour accueillir des pays tiers tels que l'Ukraine, en parallèle d'une procédure d'adhésion à l'UE qui prendrait "des décennies".

Ce nouveau cadre permettrait "aux nations européennes démocratiques adhérant à notre socle de valeurs, de trouver un nouvel espace de coopération politique, de sécurité, de coopération", a déclaré Emmanuel Macron à l'occasion de la clôture de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

L'Union européenne a affiché ses valeurs de paix et d'unité en opposition au discours guerrier de Vladimir Poutine, en célébrant à Strasbourg la Journée de l'Europe autour du président français, fraîchement réélu.

"Révision des traités"

Emmanuel Macron s'est également déclaré "favorable" à une "révision des traités" de l'Union européenne, en proposant que les dirigeants des 27 en discutent à leur sommet de juin.

"Il faudra réformer nos textes, c'est évident. L'une des voies de cette réforme est la convocation d'une convention de révision des traités. C'est une proposition du parlement européen et je l'approuve", a déclaré le président français devant le Parlement européen, pour son premier discours sur l'Europe depuis sa réélection et l'offensive russe en Ukraine.

Emmanuel Macron à Berlin

En fin d'après-midi, le chef d'État s'est rendu à Berlin, réservant, comme de coutume, la première visite officielle depuis sa réélection au chancelier allemand, Olaf Scholz.

Un appui à l'amitié franco-allemande, "avec une symbolique encore plus forte du jour de la fête de l'Europe", souligne-t-on à l'Élysée.

"Ce 9 mai, l'Histoire retiendra qu'à Moscou, une armée d'agression défilait et qu'ici à Strasbourg, capitale de la réconciliation de l'Europe, des centaines de citoyens se réunissaient pour refonder notre union", a prédit le secrétaire d'État aux Affaires européennes, lors de la cérémonie de clôture de la Conférence sur l'avenir de l'Europe au Parlement européen à Strasbourg.

Avec AFP

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Guerre en Ukraine : le G7 se dit prêt, sur le principe, à se sevrer du pétrole russe

Un 8-Mai particulier pour Emmanuel Macron dans le contexte de la guerre en Ukraine

LE FIL DU 8 MAI

Ukraine : une frappe russe sur une école tue 60 civils, selon Volodymyr Zelensky

New York Times - World

Philippines Live Updates: Ferdinand Marcos Jr. Is Bound for Presidency

Early counting put Mr. Marcos, the son and namesake of the country’s former dictator, more than 15 million votes ahead of his top presidential rival in one of the country’s most consequential elections in decades.

Here’s what you need to know:

After 36 years, a Marcos is again on the path to power.

Political lies have flourished on social media during the campaign.

Leni Robredo, the only woman seeking the presidency, receives a groundswell of support from the young.

A look at Election Day from polling stations around Manila.

Duterte’s brutal war on drugs has left unhealed wounds.

After 36 years, a Marcos is again on the path to power.

MANILA — Ferdinand Marcos Jr., the son and namesake of the former Philippines dictator, appeared sure to win the country’s presidential election on Monday, with a commanding vote margin that heralded a remarkable revival for a family once forced into exile, but that also raised profound questions about the future of Southeast Asia’s oldest democracy.

The Marcos family was driven from office in 1986 by the “People Power” uprising, with millions of Filipinos uniting to decry deadly abuses and rampant corruption that siphoned billions of dollars from the treasury into the family’s personal bankroll.

But five years later, the younger Mr. Marcos and his mother were back in the Philippines. He began working to rehabilitate his family’s name and chart his own rise to political influence, winning key leadership roles at the state level before entering national politics as a senator in 2010.

On Monday, those efforts paid off, with Mr. Marcos on a path to win the biggest margin of victory in a presidential race in the Philippines since Corazon Aquino was elected in the wake of the ouster of Mr. Marcos’s father.

Early Tuesday, preliminary returns with more than 90 percent of the vote counted showed Mr. Marcos with 28.8 million votes, more than double that of his closest rival, Leni Robredo, the vice president.

Mr. Marcos, 64, won the support of millions of voters who have grown disillusioned with their country’s brand of democracy and its failure to address the basic needs of its citizens. Poverty is widespread, inequality has widened and corruption remains rampant.

His opponents fear that as president, Mr. Marcos will only deepen the culture of impunity enshrined by the departing leader, Rodrigo Duterte, who worked to aid a Marcos comeback during his years in power.

Mr. Marcos has said he would try to shield Mr. Duterte from international court proceedings. And many expect Mr. Marcos to try to dismantle investigations and prosecutions that remain against his family.

Pollsters said the support for Mr. Marcos, who is widely known by his boyhood nickname, Bongbong, directly correlated with Mr. Duterte’s base. Mr. Marcos’s supporters see in him a glimmer of Mr. Duterte, whose strongman rule remains largely popular in the Philippines.

Many of them backed Mr. Marcos because Sara Duterte, Mr. Duterte’s daughter, ran for vice president on his ticket. She appeared set to clinch the vice presidency, with nearly 29 million votes, more than triple that of Senator Francis Pangilinan, who ranked No. 2 and ran in support of Ms. Robredo.

But by the time polls closed at 7 p.m., accounts of alarming irregularities had been reported across the country: malfunctioning voting machines, insufficient backup machines, complaints that voters had been left off registration rolls, and that their ballots had been tampered with.

Still, Mr. Marcos’s lead was so strong early Tuesday that his victory appeared nearly inevitable. Official counting begins Tuesday and is expected to go for a few days.

A victory for Mr. Marcos is likely to lead to democracy regressing further in the Philippines, where institutions have been obliterated or weakened under Mr. Duterte. His promise to shield Mr. Duterte from an investigation by the International Criminal Court for a violent drug war that has claimed thousands of lives has many fearing that impunity for the powerful will only deepen.

“Personally, I’m devastated,” said Sol Iglesias, an assistant professor of political science at the University of the Philippines Diliman. “This is a dashing of the hopes that there will be a U-turn away from the backsliding toward authoritarian rule that was begun by President Duterte.”

Late Monday night, spontaneous celebrations erupted outside Mr. Marcos’s campaign headquarters, where huge crowds of Filipinos had gathered in peaceful protest against his father more than three decades ago. Supporters sang a martial law anthem, waved the Philippines flag and chanted: “Bongbong, Sara!”

“This ends our 36-year suffering since 1986,” said Jean Diaz, a 66-year-old supporter. “I am beyond happy. This is what we’ve been waiting for.”

In a speech to his supporters on Monday night, with the official vote counting ahead, Mr. Marcos urged patience.

“It’s not over yet,” he said. “Let us keep watch over our votes. And if I do get lucky, I am hoping for your unending help and trust.”

Mr. Marcos has repeatedly said he would not apologize for the legacy of his father, who died in exile in Hawaii in 1989, and he has campaigned for years to recast the Marcos dictatorship as an era of development.

But Mr. Marcos’s name remains tarnished among many Filipinos. Many of them see the family as a symbol of greed and excess, accused by the government of looting as much as $10 billion from the treasury. The “People Power” revolt was seen as a model for many other countries with fledgling democracy movements.

“It’s extremely disappointing to see where we are at this stage in the game,” said Cleo Anne A. Calimbahin, an associate professor of political science at the De La Salle University-Manila.

Mr. Marcos will face a range of challenges when he begins presiding over a divided country. He has campaigned on a platform of unity, promising Filipinos that he would “help them rise again.” But many of his policy proposals remain thin and he has shunned most of the news media and avoided nearly all debates.

On Ms. Robredo’s side, hundreds of thousands of people, many of them young, campaigned door to door for her, seeing in her a leader who could bring about change.

Ultimately, they struggled against a powerful political family that was adept at building alliances and avoiding any semblance of accountability.

After the Marcoses returned in 1991, they continued building their fief in the northern province of Ilocos Norte, the family’s stronghold. Imelda Marcos, Mr. Marcos’s 92-year-old mother, twice ran unsuccessfully for president.

Mr. Marcos served as vice governor, governor and congressman in Ilocos Norte. In 2010, he entered the national political scene when he was elected senator. He ran for the vice presidency in 2016 and lost narrowly to Ms. Robredo by just over 260,000 votes.

Mr. Marcos drew much of his support from the young, who say they enjoy watching his YouTube videos portraying him as a cool parent in game-show segments with his family. A survey has shown that 7 out of 10 Filipinos aged 18 to 24 want him to be president. The country’s school textbooks gloss over the atrocities of the Marcos era.

“I think he can solve everything,” said Chereen Nicole Rivera, a 21-year-old student who was celebrating Mr. Marcos’s win. “The money stolen was not by him, but by his dad. He should not be judged by the sins of his dad.”

Critics fear that Mr. Marcos will press the courts to overturn the criminal convictions against himself and his mother, and the outstanding cases against his family. Mr. Marcos was sentenced to up to three years in prison in 1995 for tax-related issues, but his sentence was overturned on appeal two years later, even though his conviction remains on the books. In 2018, his mother was sentenced to up to 11 years in prison for creating private foundations to hide her unexplained wealth. She posted bail, and the Supreme Court is still reviewing her appeal.

Separately, the government is still demanding that the Marcoses pay an estate tax of at least $3.9 billion, which Mr. Marcos has dismissed as “fake news.”

Mr. Duterte, an ally of the Marcoses, had paved the way for a full rehabilitation of the Marcos name. In 2016, he allowed for the father’s body to be moved to the Philippines’ equivalent of Arlington National Cemetery, despite protests. And it was not until Sara Duterte made the surprise announcement that she would run for vice president instead of president that Mr. Marcos gained his large lead in the polls.

The alliance of the Marcoses and the Dutertes “has effectively formed a dynasty cartel,” said Aries Arugay, a professor of political science at the University of the Philippines Diliman.

“The Philippines is heading more and more toward an electoral autocracy,” he said, a system that could elect “another Duterte, another Marcos for decades and decades to come.”

Jason Gutierrez and Camille Elemia contributed reporting.

Sui-Lee Wee

Political lies have flourished on social media during the campaign.

The Philippines was once described by a Facebook executive as “patient zero” in the global disinformation epidemic, but over the years, the government has done little to stop the deluge. And now researchers fear voters have become inured to the problem, readily seeking what they think is the truth from social media.

Much of the disinformation in the election has been peddled on Facebook, TikTok and YouTube. The violent rule of Ferdinand E. Marcos, the leading presidential candidate’s namesake and father, is being recast as a period of strong economic growth and infrastructure projects. Leni Robredo, the country’s vice president and Mr. Marcos’s chief rival, is being painted as a communist who has accomplished nothing in office.

President Rodrigo Duterte won the election in 2016 partly because his allies flooded Facebook with false news about his opponents. But Mr. Marcos’s supporters have chosen a different approach to social media: livestream video.

YouTubers have gone live at his rallies while echoing the candidate’s election narrative. They have spread false information about his wealth and repeated allegations that Ms. Robredo cheated to defeat him in the 2016 vice-presidential race.

The disinformation has worked. Many supporters of Ferdinand Marcos Jr. say the Philippines should return to the time under his father’s government, focusing on stability and growth. Some refer to the widely debunked rumor that the Marcoses had acquired a huge stash of gold from a royal family that would be shared with the general public.

Analysts predict that this army of streamers is so large and devoted that Mr. Marcos would most likely turn to it — rather than to the traditional news media — to spread his message as president if he wins the election.

The Senate acknowledged the problem of misinformation in the Philippines in 2018, when it held a series of hearings on the crisis. But little action followed.

In February, Senator Francis Pangilinan, who is seeking the vice president’s office as Ms. Robredo’s running mate, called for the Senate to review criminal laws to curb misinformation and proposed a bill to address the issue. His efforts went nowhere.

— Camille Elemia

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Leni Robredo, the only woman seeking the presidency, receives a groundswell of support from the young.

One of the biggest surprises in the Philippines’ presidential election has been the groundswell of “Generation Z” and millennial support for Leni Robredo, the current vice president — and an outspoken critic of the president she served under, Rodrigo Duterte. Many of those supporters are first-time voters, or are too young to vote.

Ms. Robredo, the widow of a government minister who died in a 2012 plane crash, drew comparisons to Corazon Aquino, the country’s former president who was swept into office after the assassination of her husband, Benigno Aquino, and the huge “People Power” revolt that ousted the Marcos regime in 1986.

But Ms. Robredo, who has served as a congresswoman and worked as a lawyer and an economist, is more politically experienced than Mrs. Aquino was. In 2016, she beat Mr. Marcos narrowly to win the vice presidency. Ms. Robredo has vowed to stop the extrajudicial killings in the violent drug war overseen by Mr. Duterte.

In an interview, Tricia Robredo, one of Ms. Robredo’s daughters, said her mother had been reluctant to run because she had told her family that she would not run for office again. “It was a promise to her daughters and the bigger goal, which is to prevent a Marcos from being president again,” said the younger Ms. Robredo. “I think those were the things that were going through her head.”

But when no one emerged as an unifying opposition candidate to take on Mr. Marcos, she threw her name in the ring late last year.

Sui-Lee Wee

A look at Election Day from polling stations around Manila.

Filipinos headed to the polls today to elect a new president, vice president and members of Congress.

As voter surveys had indicated, early counting suggested a powerful turnout for Ferdinand Marcos Jr., the son of Ferdinand E. Marcos, the dictator who was forced from office in 1986. Mr. Marcos’s main rival for the presidency is the current vice president, Leni Robredo, who defeated Mr. Marcos in a close election six years ago and served as a check on President Rodrigo Duterte.

In the race for vice president, the leading contender is Mr. Marcos’s running mate, Sara Duterte, the daughter of Mr. Duterte. The likely victory for Mr. Marcos and Ms. Duterte evident in early counting unites two powerful political clans in the country’s top offices.

Richard C. Paddock

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Duterte’s brutal war on drugs has left unhealed wounds.

One of the biggest issues that dominated the Philippine political landscape in the past six years was the brutal war on drugs carried out by President Rodrigo Duterte.

In 2016, Filipinos voted Mr. Duterte into office, believing that his tough-on-crime approach would transform the country. During his campaign, he pledged to deploy the police and the military in an all-out assault on criminals to “kill them all.”

Mr. Duterte made good on that promise. Night after night, men and boys were gunned down in the streets. Rights activists say the vast majority were poor Filipinos, some of whom were young boys or had nothing to do with the drug trade. The Philippine National Police said roughly 8,000 people have been killed in the violence, but rights groups have reported higher numbers.

In 2020, the International Criminal Court said it had preliminary evidence to show that the Duterte administration had committed “crimes against humanity” in the Philippines.

Domestically, the response to the war on drugs has been mixed. A 2020 survey showed that three out of four Filipinos believe that there were many human rights abuses committed during the crackdown, even as they said that there were fewer drugs on the streets.

Ferdinand Marcos Jr., the front-runner in the presidential election, has said he would continue the policy but with a focus on prevention and rehabilitation. He declined to answer directly when asked whether he believed there had been human rights violations, and he has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case against Mr. Duterte.

“They want us to help them bring accusations against our Filipino workers in government? That’s too much,” he told CNN Philippines. “I don’t think that’s right.”

The I.C.C. investigators can enter the country as tourists, Mr. Marcos said. “But I don’t know what they expect the government to do beyond that.”

Leni Robredo, the vice president and Mr. Marcos’s chief rival in the election, has been a staunch critic of Mr. Duterte’s approach, saying that it has been ineffective.

She has also said she would continue the campaign against drugs without “the killings.”

Sui-Lee Wee

A balancing act between the U.S. and China.

Foreign policy issues rarely featured in previous presidential elections, but one country has changed that this year: China.

In debates and interviews, the candidates were asked how they planned to deal with Beijing. Many Filipinos are increasingly aware that the livelihoods of their country’s fishermen are being threatened by Chinese boats that ply the South China Sea. They are also appalled by President Rodrigo Duterte’s embrace of China. A 2020 survey showed that Filipinos trust the United States more than China.

In March, the United States and the Philippines launched their largest-ever joint military drills, with nearly 9,000 Filipino and American soldiers training together on the island of Luzon. It was a sign of warming relations between the two countries after years of bluster from Mr. Duterte.

During his presidency, Mr. Duterte threatened to end his country’s century-old alliance with the United States while cozying up to Xi Jinping, China’s top ruler. Ferdinand Marcos Jr., who racked up an enormous lead in early counting after Monday’s vote, has signaled that he would take a more balanced approach to managing the country’s relationship with the United States and China.

Mr. Marcos has promised to keep two longstanding military pacts with the United States that allow for a large number of American soldiers and equipment to enter the Philippines. He has also said he would not enforce the 2016 decision at The Hague that ruled in favor of the Philippines and rejected China’s claim over most of the South China Sea.

In an interview with a talk-show host in January, Mr. Marcos said China “won’t listen to whatever the court’s findings are. So it’s no longer an arbitration if there’s only one party.” His comment led to a backlash in the Philippines, where anti-China sentiment has thrived in recent years.

Foreign policy experts in the Philippines have criticized Mr. Marcos for having a “defeatist attitude” on China relations and accused him of being too accommodating toward Beijing.

Leni Robredo, the current vice president and Mr. Marcos’s main rival in the election, had said she would leverage the 2016 ruling to persuade other members of the Association of Southeast Asian Nations to establish a code of conduct with China on the South China Sea. She had also said she would deal with Beijing only after it recognized the 2016 ruling.

Sui-Lee Wee

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The Philippines’ post-pandemic recovery is a key election issue.

The election comes at a crucial time for the economy in the Philippines, which was hit hard by the coronavirus pandemic.

President Rodrigo Duterte, who is retiring, imposed some of the world’s strictest and longest lockdowns, pushing the country into its worst recession in more than two decades. Since then, economic growth has picked up, though it has yet to fully recover.

A bright spot came in November, when the country recorded its lowest unemployment rate since April 2020 at 6.5 percent. But close to 4 million people were pushed into poverty in the first half of 2021 because of the pandemic, according to government data.

Little is known about the economic plans of Ferdinand Marcos Jr., whose lead in early counting on Monday appeared insurmountable. He has said that if elected he would continue Mr. Duterte’s “Build Build Build” infrastructure program, and his answer to boosting employment is pushing for more Covid-19 vaccinations in an initiative referred to as “Jabs to Jobs.”

Investors and officials have demonstrated little faith in Mr. Marcos’s economic ability. In a Bloomberg poll that asked investors and analysts who they thought would be the best person to lead the economy, Mr. Marcos came in near the bottom. The top rank went to Leni Robredo, the current vice president and Mr. Marcos’s main rival, who was also backed by five former heads of the Philippines’ top economic planning body.

Sui-Lee Wee

The country is extremely vulnerable to climate change.

The Philippines, which is made up of more than 7,000 islands, is one of the nations most exposed to climate change. But Ferdinand Marcos Jr., who has a commanding lead in early counting, has said little about any plans to combat the crisis.

A study that looked at countries’ vulnerability to climate change risks ranked the Philippines third among 67 countries. It experiences roughly 20 typhoons a year, destroying homes, buildings and roads.

“The next president will serve during the decade which is the most crucial window for climate action if we are to avoid the worst impacts of climate change,” Greenpeace Philippines said on its website.

Mr. Marcos has said the Philippines needs to take collective action to combat climate change and that he supports a transition to renewable energy. Videos of his campaign feature him in front of a wind farm that he supported when he was governor of Ilocos Norte, the Marcos family stronghold.

Leni Robredo, his main rival, has said she wants the Philippines to achieve carbon neutrality by 2050 and is pushing for the early retirement of coal-fired power plants. She, too, supports a transition to renewable energy.

As the planet continues to warm, the Philippines is expected to bear the brunt of more intense typhoons, higher sea levels and storm surges. The World Bank estimates that storm surges are projected to affect about 14 percent of the total population and 42 percent of coastal populations. Informal settlements, which account for 45 percent of the Philippines’ urban population, are particularly vulnerable to floods.

The majority of the people living in these settlements have rickety homes and lack access to clean water and reliable health care.

Warming oceans are also threatening the survival of many fishing communities. About 70 percent of Filipinos live in coastal areas, and many fish for a living. The Philippines ranks No. 8 globally for fish production, supplying about 3.5 percent of the world’s fish.

In recent years, fishermen have said that their catch has been reduced sharply because of overfishing and erratic weather. A study in 2018 that looked at the marine impact of climate change showed that up to a quarter of the fish harvest from the Philippines could disappear by 2050.

Sui-Lee Wee

Le Figaro

Voile : « Ça envoie du pâté »… Charlie Dalin et ses poursuivants redécouvrent l'ambiance baston à bord

Martin Couturié

Le deuxième du dernier Vendée Globe s'est légèrement détaché en tête de la course Guyader Bermudes 1000 Race dans des conditions musclées.

Ils ne traînent pas en route, ce n'est pas le genre de la maison. Après le départ de Brest dimanche après-midi, le premier des 24 marins de la course Guyader Bermudes 1000 Race, première épreuve de la saison Imoca, a viré ce lundi le célèbre rocher du Fastnet. Et c'est Charlie Dalin, deuxième du dernier Vendée Globe, qui a été le premier, ce lundi à 16h12, à saluer le mythique rocher irlandais et à entamer la descente vers le point de passage Gallimard installé au large de l'Espagne.

Même si la première nuit de course a ralenti les monocoques Imoca, les 24 marins n'ont pas tardé à toucher du vent ce lundi matin, avec un changement radical de météo et des rafales à 25-30 nœuds qui ont durci cette première partie de course. Et replongé les skippers dans une ambiance «baston à bord», bien éloignée de celle que vivent les terriens sous un chaud soleil.

«Depuis le début d'après-midi, ça envoie du pâté, ça bombarde vraiment fort ! Ça secoue pas mal à bord. Il faut se réadapter aux hautes vitesses en solo», a confirmé Thomas Ruyant (LinkedOut), pointé en 3e position, 14 milles derrière Charlie Dalin et 7 milles derrière Jérémie Beyou (Charal) au classement de 18 heures, ce dernier étant relevé à 45 minutes de Dalin au passage du Fastnet.

Ce trio a creusé un micro écart avec le reste de la flotte emmenée par Nicolas Lunven (Banque Populaire), double vainqueur de la Solitaire du Figaro et qui effectue un joli début de parcours pour sa première course en solitaire en Imoca. Loin derrière, et alors qu'un passage de front est annoncé pour ce lundi soir, le Hongrois Szabolcs Weores a abandonné suite à des problèmes de systèmes de communication et de navigation. Pas de quoi perturber le leader et ses poursuivants engagés dans une terrible course-poursuite

Voile : Paprec nouveau partenaire principal de la Solitaire du Figaro

Le leader français du recyclage s'engage pour six ans et donne également son nom à la Transat en double Concarneau-Saint Barthélémy.

Voile : c'est parti pour la Guyader Bermudes 1000 Race

Le départ de la 3e édition de la Guyader Bermudes 1000 Race a été donné au large de Brest ce dimanche…

France24 - Monde

États-Unis : un ancien sénateur haïtien inculpé pour son rôle dans le meurtre de Jovenel Moïse

Publié le : 10/05/2022 - 01:28

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Le ministère américain de la Justice a indiqué, lundi, qu'un ancien sénateur haïtien a été inculpé aux États-Unis pour sa participation présumée à l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse en juillet dernier. Joseph Joel John encourt la réclusion à perpétuité.

L'enquête s'affine. Un troisième suspect a été inculpé de complicité de meurtre en Floride pour son rôle présumé dans l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse en juillet dernier, a annoncé lundi 9 mai le ministère américain de la Justice.

L'ancien sénateur haïtien Joseph Joel John, 51 ans, qui a comparu devant un juge de Miami lundi, a été extradé depuis la Jamaïque et est accusé d'avoir conspiré en vue du meurtre ou de l'enlèvement de Jovenel Moïse et d'avoir fourni du matériel dans ce but, selon un communiqué.

Avant lui, le militaire colombien retraité Mario Palacios et le citoyen haïtiano-chilien Rodolphe Jaar ont été inculpés par la justice américaine pour les mêmes faits après avoir été arrêtés à l'étranger et extradés vers les États-Unis. Mario Palacios a plaidé non-coupable des crimes qui lui sont reprochés en février. Les trois accusés encourent la réclusion à perpétuité.

Le droit américain appliqué, le plan en partie organisé aux États-Unis

Le 7 juillet 2021, un commando avait fait irruption dans la résidence privée du président haïtien Jovenel Moïse à Port-au-Prince et l'avait abattu de douze coups de feu.

Le droit américain est appliqué dans cette affaire car le plan a été en partie organisé sur le sol américain, en Floride, par les ressortissants américano-haïtiens. Selon la justice américaine, le complot avait pour but initial de simplement kidnapper et détenir le président haïtien, mais il avait finalement été décidé de l'assassiner.

Les commanditaires et le mobile exact de l'assassinat demeurent pour l'instant inconnus du grand public.

Plus de quarante personnes ont été arrêtées dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de Jovenel Moïse, commis à son domicile sans qu'aucun policier de sa sécurité rapprochée ne soit blessé.

Avec AFP

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"La date du 7 février marquait un garde-fou institutionnel en Haïti"

Un Colombien inculpé pour son rôle dans l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse

Haïti : arrestation de l'un des cerveaux présumés de l'assassinat de Jovenel Moïse

L'Humanité

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

sciencesgénétique
Le Figaro

Jacques-Olivier Martin: «Dépense, l’apostasie d’Éric Woerth»

Jacques-Olivier Martin

CHRONIQUE - Les raisons pour justifier ce laxisme budgétaire n’ont jamais manqué. Aujourd’hui, c’est au nom de la défense du pouvoir d’achat; hier de la crise du Covid.

Il n’est jamais question de dépenser moins au royaume du surendettement. Ce n’est pas nouveau, mais c’est tous les jours plus vrai. Même Éric Woerth, le chantre du sérieux budgétaire, a retourné sa veste. Le nouvel ami d’Emmanuel Macron n’est pas encore un adepte de la dépense à tous crins, mais on s’en rapproche. À lire son interview aux Échos la semaine passée, son orthodoxie en matière de dépenses publiques a du plomb dans l’aile. «Nous avons une base de finances publiques plus dégradées que bien d’autres, mais il ne faut pas être tétanisé par ça», tempère-t-il. En fin d’entretien, le renoncement est assumé: «Si on ne fait pas évoluer ses propres idées pour les adapter au monde actuel, ce monde évolue sans vous. Avoir par exemple comme priorité de baisser le nombre de fonctionnaires, comme Valérie Pécresse le prônait, c’est justement se tromper d’époque.»

À lire aussiEmmanuel Macron face au défi du surendettement

En matière d’évolution, le nouveau Marcheur (pardon l’homme d’Ensemble!) fait du darwinisme à très grande vitesse. Il y a peu - c’était il y a moins d’un an -, le président de la commission des finances de l’Assemblée soutenait dans les colonnes du Figaro une vision un tantinet différente des finances publiques: «L’exécutif doit, dès maintenant, donner des signaux structurants et clairs en matière d’assainissement des comptes publics. L’avenir, c’est la croissance et la baisse de la dépense!», prévenait-il. Ou encore, et avec un certain sens de la formule: «Le “quoi qu’il en coûte” ne peut pas devenir le “quoi qu’il arrive” ou une fuite en avant des dépenses courantes»…

Bien entendu, les raisons pour justifier ce laxisme budgétaire n’ont jamais manqué. Aujourd’hui, c’est au nom de la défense du pouvoir d’achat ; hier de la crise du Covid ; avant-hier pour calmer la colère des «gilets jaunes». La musique est bien connue et n’est pas près de changer. En réclamant des efforts en matière de dépenses publiques, la candidate LR a traversé la présidentielle inaudible et… sans voix!

Osons pourtant rejouer les Cassandre et redire que cette fuite en avant de la dépense pourrait mal finir. Déjà, les taux d’intérêt sont passés de 0,5% à 1,5% en moins de six mois. Et tout laisse penser que la hausse va gentiment se poursuivre. Ceux qui prétendent le contraire sont bien optimistes. La Banque centrale européenne prépare les esprits à des relèvements. La charge de la dette va rapidement grimper. «Avec un tel niveau d’endettement qui frôle les 117% du PIB, la situation actuelle questionne la souveraineté financière de notre pays», assurait en juin dernier avec beaucoup d’inquiétude un certain Éric Woerth. C’était, bien entendu, avant son apostasie budgétaire!

Retour sur terre

Il n’y a pas de jeudi noir de la tech ni de chute généralisée des valeurs technologiques comme ce fut le cas en 2000. En revanche, on assiste à un retournement boursier depuis quelques semaines. Le Nasdaq a perdu 25% de sa valeur en quatre mois. Du jamais-vu depuis l’éclatement de la bulle internet en 2000. Netflix a sombré de 70% en six mois. Amazon et Facebook ne sont pas en reste. Le géant du commerce a abandonné plus d’un quart de sa capitalisation boursière, et l’ogre des réseaux sociaux, 40%. En réalité, tous les Gafam sont dans le rouge.

La tech connaît un sérieux coup de mou en Bourse. S’agit-il d’un nouveau krach? Attendons quelques mois pour en juger. Les analystes sont nombreux à estimer que l’on est face à une correction après deux années de folie, au cours desquelles les valeurs cotées au Nasdaq ont plus que doublé. Personne ne doute non plus de la poursuite de l’accélération des innovations numériques.

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Les deux décennies passées ont vu grandir des géants technologiques très profitables et innovants qui ont largement les moyens et l’ambition de le rester. Nous n’avons donc pas fini d’entendre parler d’Amazon, Google, Netflix, Apple, Microsoft et les autres. Pour autant, à mesure que la concurrence - aiguillonnée par des start-up et des acteurs de la vieille économie qui ont fait leur révolution technologique - s’intensifiera, la croissance des empereurs de la tech va ralentir. Or, les marchés financiers achètent depuis des années des performances trimestrielles à deux chiffres. La fièvre boursière devrait donc retomber… jusqu’à preuve du contraire!

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France24 - Monde

Le Clan del Golfo bloque une partie de la Colombie, au moins huit morts dans des violences

Publié le : 10/05/2022 - 00:47Modifié le : 10/05/2022 - 00:49

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À trois semaines de l'élection présidentielle, le cartel de narcotraficants Clan del Golfo a bloqué une partie de la Colombie en représailles à l'extradition de son chef "Otoniel". Ils ont fait au moins huit morts – civils, policiers et militaires –, ont annoncé lundi les autorités.

Après l'extradition de leur chef "Otoniel" aux États-Unis, le cartel criminel colombien du Clan del Golfo multiplie les actions en représailles. Ils ont lancé, jeudi, une "grève armée" dans plusieurs villes et zones rurales du nord de la Colombie. Et "trois homicides de civils ont été signalés", rapporte lundi 9 mai un communiqué du ministère de la Défense colombien. Trois soldats et deux policiers ont également été tués dans cette offensive du groupe criminel, selon l'armée.

Le dernier incident en date a eu lieu lundi, dans la municipalité de Santa Fe (province d'Antioquia), où une "caravane humanitaire" escortée par des militaires a été la cible d'un attentat à l'explosif.

"Un soldat et un membre de la police nationale ont été tués" et quatre autres membres des forces de sécurité ont été blessés, a précisé le commandement militaire dans un communiqué.

Dairo Antonio Usuga David, alias Otoniel, chef du Clan et plus grand narcotrafiquant de Colombie, a été extradé mercredi aux États-Unis. Il a plaidé non coupable devant un tribunal fédéral de Brooklyn des accusations de trafic international de cocaïne qui pèsent contre lui.

Les habitants terrés chez eux

En représailles, et dans une démonstration de force inédite à trois semaines de l'élection présidentielle colombienne, les hommes du Clan del Golfo ont interdit toute activité dans les zones où ils opèrent, dans des centaines de localités de neuf des 32 provinces de Colombie, essentiellement dans le nord du pays.

Via des messages audio relayés sur les réseaux sociaux, ils terrorisent les habitants en leur interdisant de se déplacer ou de se livrer à toute activité, sous peine d'être exécutés, selon le gouverneur de la province de Sucre, Hector Espinosa.

Les narcotrafiquants, armes à la main, ont incendié au moins 190 véhicules, arrêtés un peu partout au hasard sur les routes, y compris sur des grands axes non loin de Medellin, la deuxième ville du pays.

Face à la menace, la majorité des habitants des zones rurales des provinces d'Antioquia, Choco, Cordoba, Sucre et Bolivar – les départements les plus touchés – ont préféré rester chez eux.

Lundi, le président conservateur Ivan Duque a promis une réponse plus ferme contre le Clan del Golfo qui, selon les estimations officielles, exporte entre 30 et 60% de la cocaïne produite dans le pays. "Ils vont voir un déploiement qu'ils n'ont jamais vu contre cette structure", a affirmé Ivan Duque après un conseil de sécurité à Carepa, dans le département d'Antioquia (nord-ouest).

Avec AFP

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Élections en Colombie : le sénateur Gustavo Petro remporte l'investiture du camp de gauche

Massacres de civils en Colombie : d'anciens militaires font des aveux historiques

"Otoniel", le plus grand narcotraficant de Colombie, extradé vers les États-Unis

Le Figaro

Val-de-Marne : l'homme suspecté d'avoir crevé les yeux de sa compagne hospitalisé en psychiatrie

Nicolas Daguin

Le pronostic vital de la jeune femme, âgée de 37 ans, était toujours engagé en milieu de soirée dimanche, selon le parquet de Créteil.

C'est une scène d'une grande barbarie à laquelle des policiers du Val-de-Marne ont assisté dimanche 8 mai dans l'après-midi, dans un appartement de Maisons-Alfort. Un homme âgé de 41 ans, suspecté d'avoir crevé les yeux de sa compagne et de lui avoir asséné plusieurs coups de couteau, a été interpellé et placé en garde à vue, apprend-on ce lundi 9 mai auprès du parquet de Créteil. Une mesure qui a rapidement été levée compte tenu de l'état de santé mentale du mis en cause. Ce dernier a été admis sous contrainte en unité de soin psychiatrique.

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Les faits se sont produits dans l'appartement du couple, situé rue Louis-Pergaud, à deux pas du centre commercial des Julliottes, aux alentours de 13h. C'est un voisin, alerté par les cris de douleur de la victime, qui a appelé la police. Rapidement dépêchées sur place, les patrouilles de police secours ont dans un premier temps trouvé porte close, le quadragénaire refusant de leur ouvrir. Mais après quelques minutes de négociation, celui-ci a fini par céder. Les agents ont alors découvert la jeune femme, âgée de 37 ans et mère de quatre enfants, gisant au sol dans une mare de sang. Consciente, elle a été prise en charge par le SMUR dans un état d'urgence absolue. Les secours ont relevé de nombreuses plaies sur tout le corps, notamment sur les membres inférieurs et le visage. En outre, ses deux yeux ont été crevés. Son pronostic vital était toujours engagé dimanche en milieu de soirée.

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D'abord conduit dans les locaux du Service départemental de la police judiciaire du Val-de-Marne (SDPJ 94) pour être entendu, le compagnon de la victime a quant à lui été hospitalisé sous contrainte en unité de soin psychiatrique. Au moment des faits, les quatre enfants du couple, âgés de cinq à treize ans, se trouvaient de leur côté chez des proches à l'occasion des vacances.

Le parquet de Créteil fait savoir qu'une enquête de flagrance pour «tentative d'homicide volontaire sur conjoint» a été ouverte et confiée au SDPJ 94. Pour les enquêteurs il s'agit notamment de comprendre ce qui a pu pousser cet homme, inconnu des services de police, à s'en prendre à sa compagne - avec qui il partage sa vie depuis près de vingt ans - avec une telle sauvagerie. Selon des informations du Parisien , les policiers privilégieraient la piste du «pétage de plombs». Le suspect était semble-t-il en arrêt maladie depuis deux ans et aurait pu avoir «des problèmes psy», selon une source proche du dossier au quotidien régional.

À VOIR AUSSI - Dans le Val-de-Marne, un policier attaqué au couteau par un individu «en crise de démence»

Fuites dans l'affaire Jubillar : les avocats de Cédric s'adressent au parquet

Cédric Jubillar est le principal suspect dans la disparition de sa femme, Delphine Jubillar, en décembre 2020. Il s'est toujours dit innocent et ses avocats ont affirmé qu'il n'existait aucune preuve irréfutable l'inculpant.

Isère: une spéléologue décède lors d'une sortie scolaire dans une grotte

Le groupe a été surpris par la brusque montée des eaux dans la grotte. Une enquête a été ouverte pour faire toute la lumière sur les circonstances de l'accident.

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Braquage à main armée dans une bijouterie Chanel, rue de la Paix à Paris

INFO LE FIGARO - Le préjudice s'élèverait à un peu plus de deux millions d'euros, selon nos informations.

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Le Monde

« L’Occident est bien plus influencé par l’impérialisme russe qu’il ne l’admet »

L’identité ukrainienne est au cœur du conflit avec la Russie, estime Mykola Riabchuk, directeur de recherche à l’Académie des sciences d’Ukraine. D’autant plus, qu’avant son indépendance, en 1991, « elle n’existait pas dans les esprits en Occident ».

Mykola Riabchuk est directeur de recherche à l’Institut d’études politiques et des nationalités de l’Académie des sciences d’Ukraine et maître de conférences à l’université de Varsovie. Président d’honneur de l’antenne ukrainienne du PEN Club, association internationale de promotion de la liberté d’expression, il mène des travaux de recherche portant sur la construction de l’identité nationale, la société civile et l’Etat-nation, ainsi que la transition postcommuniste. A travers des études d’opinion et des enquêtes sociologiques, il a observé la consolidation du patriotisme ukrainien depuis l’indépendance, en 1991. Mykola Riabchuk est actuellement chercheur invité à l’Institut d’études avancées de Paris, où il poursuit un projet de recherche intitulé « La “crise ukrainienne” revisitée : valeurs, intérêts et renaissance de la “géopolitique” ».

Qu’est-ce qui, à votre sens, est la cause de la guerre lancée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine ?

Guerre en Ukraine en direct : dire, comme Vladimir Poutine, que la guerre en Ukraine est « défensive » est « une absurdité flagrante », juge Washington

L’identité est au cœur de ce conflit. La Russie ne mène pas cette guerre pour conquérir un territoire, ou à cause du prétendu expansionnisme de l’OTAN, elle la mène avant tout pour affirmer une identité russe qui considère l’existence d’une Ukraine indépendante, démocratique et tournée vers l’Occident, comme une menace. L’identité russe a été construite au XVIIIe siècle, sous l’empire, et ne parvient toujours pas à se penser sans l’Ukraine. Poutine est empreint de cet imaginaire et tient un discours ouvertement impérialiste à l’égard de l’Ukraine depuis 2007. C’est ce qui justifie, à ses yeux, l’élimination de ceux qui seraient des mauvais Ukrainiens, des nazis, selon le Kremlin, parce qu’ils ne se pensent pas russes.

Les Ukrainiens en font aussi une question d’identité. L’indépendance du pays est en jeu, d’autant que la Russie bascule dans le totalitarisme. L’Ukraine doit soit l’emporter, soit disparaître complètement. Il est donc très difficile de trouver un compromis pour arrêter les combats.

« Nous assistons à la fin de la “pax americana”. La Russie, qui dispose du plus grand arsenal nucléaire au monde, défie l’Amérique de manière frontale »

Vous présentez l’identité ukrainienne comme étant fondamentalement unie, mais n’y a-t-il pas des lignes de faille qui la traversent, notamment en ce qui concerne la Russie ?

Dans la presse étrangère et dans le discours des dirigeants politiques, on entend souvent que l’Ukraine est divisée, ce qui correspond parfaitement à ce qu’affirme la propagande russe. L’Ukraine serait donc un pays fictif, sans réelle unité, ce qui est un mensonge. Le pays est composé de différentes ethnicités, différentes langues coexistent. Mais, comme en France, il n’y a pas de différences de statut, le principe d’égalité devant la loi prévaut, contrairement à ce que prétend le Kremlin qui veut faire croire à une oppression des minorités russophones.

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L'Humanité

Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »

Entretien

Passionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien

Anna Musso

Jean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?

Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.

Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet

Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?

Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.

Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?

Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.

J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?

Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !

En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?

La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.

Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».

Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…

La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…

Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.

(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.

PROFIL

Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.

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France24 - Monde

L1: Troyes récolte plus de 32.000 euros en vendant des maillots "NFT"

Publié le : 09/05/2022 - 22:50Modifié le : 09/05/2022 - 22:48

Lille (AFP) – Le club de Troyes a annoncé lundi avoir récolté 32.190 euros au profit de l'Unicef en Ukraine grâce à la vente aux enchères de maillots, en version physique et numérique (NFT), du match contre le PSG (2-2) disputé dimanche au Parc des Princes.

Les maillots inédits portés par les Troyens lors de leur match nul décroché face aux champions de France étaient équipés d'une puce contenant une version numérique du vêtement authentifiée par un NFT (pour "jeton non fongible"), sorte de certificat numérique infalsifiable.

Cela permet au propriétaire du maillot physique dédicacé de revendiquer également la propriété d'un maillot virtuel unique, qu'il peut exposer en ligne.

Grâce à la vente de ces maillots hybrides et du ballon du match, l'Estac a récolté 32.190 euros au profit de l'Unicef. Une somme destinée plus particulièrement aux enfants victimes de la guerre en Ukraine. Le chèque sera remis lors de la réception de Lens dimanche pour le compte de la 37e journée du championnat de France.

Les 15 maillots ont été adjugés de 1.100 à 3.000 euros, le plus cher étant celui du capitaine et N.10 Florian Tardieu, buteur dimanche. Le ballon de la rencontre a atteint 4.700 euros.

Le club détenu par le City Group, fonds émirati dont le vaisseau amiral est Manchester City, "essaie d'être innovant", a indiqué au début de la vente son président, Aymeric Magne.

Cette vente caritative de NFT aux enchères - une "première en France" pour un club de foot, souligne l'Estac - annonce la création d'un NFT pour chaque maillot officiel du club porté par les joueurs ou vendu au public la saison prochaine.

Outre le fait d'entraver la contrefaçon, le NFT devrait permettre "à court ou moyen terme" d'arborer le maillot sur son avatar dans des mondes virtuels, dans des jeux vidéo en ligne par exemple.

Cette vente inédite est intervenue la veille de la clôture d'une vente aux enchères d'une vidéo NFT de Lionel Messi par le Paris Saint-Germain, dont l'acquéreur gagnera également une expérience grandeur nature d'un week-end avec les joueurs, dont la star.

Les NFT se multiplient dans le domaine du sport, touchant un nouveau type de collectionneurs ainsi que des spéculateurs. Le clip d'un dunk du basketteur LeBron James a ainsi été vendu plus de 200.000 dollars en février, et une carte de l'attaquant vedette Kylian Mbappé plus de 50.000 euros.

© 2022 AFP

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Pierre Bouvier et Anna Villechenon

  • Moscou organise un défilé militaire pour célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945. Volodymyr Zelensky a accusé dimanche Vladimir Poutine d’avoir « oublié tout ce qui était important pour les vainqueurs » de 1945.
  • Le président ukrainien a fustigé dans un message vidéo dimanche soir « de violents bombardements », dont un ayant entraîné la mort de « soixante civils » samedi dans une école de Bilohorivka, dans la région de Louhansk.
  • L’état-major de l’armée ukrainienne a précisé que dans la région de Donetsk les troupes russes avaient poursuivi leurs attaques autour de Lyman, Popasna, Sievierodonetsk et Avdiïvka, et que les militaires ukrainiens se sont retirés de la ville de Popasna, désormais en ruines, pour occuper de « meilleures positions ».
  • A Marioupol, les militaires ukrainiens qui résistent toujours dans le complexe métallurgique Azovstal ont exclu de se rendre. A Zaporijia, 174 civils, certains avec de jeunes enfants, sont arrivés dimanche soir de Marioupol à bord de huit bus. Une quarantaine d’évacués provenaient d’Azovstal, où il n’y aurait, selon les autorités ukrainiennes, plus de civils.
  • Le G7, réuni virtuellement dimanche, a décidé un sevrage « progressif » du pétrole russe, sans plus de précisions. Le Royaume-Uni a annoncé dimanche soir des interdictions d’exportation visant l’industrie russe et la hausse de taxes douanières, en particulier sur le palladium et le platine. Au niveau de l’UE, des négociations se poursuivront en début de semaine entre Etats membres pour lever les obstacles au projet d’embargo européen sur le pétrole russe, freiné par la Hongrie.
  • La première dame des Etats-Unis, Jill Biden, a rencontré son homologue ukrainienne, Olena Zelenska, dans une école en Ukraine, tandis que le premier ministre canadien, Justin Trudeau, faisait une visite surprise à Irpine, une localité de la banlieue de Kiev dévastée par les combats.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine

Editorial. Etre la voix des Russes qui n’accepteront jamais la guerre de Poutine : l’éditorial de Novaïa Gazeta Europe

Document. « Poutine n’aime pas les êtres humains » : ce qu’Anna Politkovskaïa écrivait en 2004

Analyse. En Lettonie, le conflit en Ukraine ravive la guerre des mémoires entre russophones et lettophones

Décryptages. Pas de consensus européen pour un embargo sur le pétrole russe

Tribune. Marie Dumoulin : « Vladimir Poutine, qui veut contrôler le discours historique, célébrera seul le 9-Mai »

Décryptages. Ukraine : les Etats-Unis gagnés par l’euphorie d’une guerre sous-traitée contre la Russie

Entretien. La Finlande souhaite que le processus d’adhésion à l’OTAN soit le « plus rapide possible »

Tribune. Sylvain Zeghni : « La Russie a la capacité de déstabiliser considérablement les Balkans »

Appel à témoignages. Marioupol : vous avez connu ou visité la ville avant la guerre en Ukraine ? Racontez-nous

Retrouvez notre live d’hier sur ce lien.

L'Humanité

Dans les manuscrits de Champollion

Actu

Égyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.

Anna Musso

« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.

Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.

Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).

Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.

Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.

Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.

Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.

À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.

Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.

ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf
Le Figaro

Drôme: un détenu de la prison de Valence arrêté six jours après son évasion lors d'une sortie au zoo

Nicolas Daguin

Mardi dernier, Ahmed B., 43 ans, avait profité d'un court instant de solitude dans les toilettes du parc pour prendre la fuite, au nez et à la barbe des agents pénitentiaires.

Il aura fait courir les gendarmes pendant près d'une semaine. Six jours après son improbable évasion à l'occasion d'une permission de sortir au zoo d'Upie, dans la Drôme, Ahmed B., 43 ans, a été appréhendé ce lundi 9 mai à l'aube, en région lyonnaise, apprend-on auprès du parquet de Valence.

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Le fugitif a été interpellé aux alentours de 5h30 du matin, aux abords du domicile de sa compagne. Il a aussitôt été placé en garde à vue du chef d'«évasion en bande organisée». «Son interpellation est le fruit d'un lourd travail d'investigations menées, avec réactivité et efficacité, par les services de gendarmerie de la Section de recherches de Grenoble, en co-saisine avec le Groupement de la Drôme, et ce, sous la direction du Parquet de Valence», explique la procureure par intérim Céline Nainani dans un communiqué. Et la magistrate de préciser que «l'interpellation s'est faite avec l'appui de services d'intervention spécialisés : l'antenne du GIGN de Dijon ainsi que le GOS (Groupe Observation Surveillance) de Lyon.»

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Pour les enquêteurs les investigations se poursuivent. Il s'agit notamment d'établir si le quadragénaire a bénéficié ou non de complicités extérieures à l'occasion de son évasion et lors de sa cavale.

Mardi dernier, Ahmed B. avait profité d'un court instant de solitude dans les toilettes du parc pour prendre la fuite, au nez et à la barbe des agents pénitentiaires. Immédiatement prévenus, les services de gendarmerie avaient déployé d'importants moyens opérationnels afin de localiser le fuyard. Un hélicoptère avait notamment été déployé pour survoler la zone.

De lourds antécédents judiciaires

Incarcéré depuis le 23 novembre 2005 en établissement pénitentiaire pour purger différentes peines, Ahmed B. avait intégré la maison centrale de Valence le 19 mai 2021. La justice l'avait condamné, entre autres, pour des faits d'atteinte aux biens et aux personnes, d'infractions liées aux stupéfiants ou encore au Code de la route. Il avait par ailleurs terminé de purger en 2020 une peine de 15 ans de réclusion criminelle prononcée le 20 juin 2008 par la cour d'assises du Rhône pour des faits de viol commis sous la menace d'une arme et d'extorsion commise avec une arme. Il lui restait à purger plusieurs peines d'emprisonnement pour des infractions délictuelles. Sa libération étant prévue le 31 mai 2025.

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En outre, son parcours pénitentiaire était ponctué de plusieurs incidents en détention et d'une précédente évasion en 2017 à l'issue de laquelle il avait été rapidement interpellé et réincarcéré. Il n'avait, depuis, bénéficié d'aucune mesure d'aménagement de peine ni de sortie. «Depuis plusieurs mois et son incarcération à Valence, l'administration pénitentiaire avait relevé une dynamique positive dans son comportement (formation, indemnisation des victimes, inscription sur la liste d'attente pour travailler...)», détaille le parquet.

Récemment, le quadragénaire avait formulé deux demandes de permission de sortie : l'une, en autonomie, pour rencontrer un employeur, l'autre au motif culturel. La première lui avait été refusée, mais la seconde avait reçu un avis favorable de l'ensemble des membres de la commission d'administration pénitentiaire, au motif qu'elle était encadrée, et était accordée par le juge d'application des peines. Cette permission était prévue sur la journée de mardi au zoo afin de préparer l'individu à sa future sortie et d'évaluer ses capacités de réinsertion.

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Fuites dans l'affaire Jubillar : les avocats de Cédric s'adressent au parquet

Cédric Jubillar est le principal suspect dans la disparition de sa femme, Delphine Jubillar, en décembre 2020. Il s'est toujours dit innocent et ses avocats ont affirmé qu'il n'existait aucune preuve irréfutable l'inculpant.

Isère: une spéléologue décède lors d'une sortie scolaire dans une grotte

Le groupe a été surpris par la brusque montée des eaux dans la grotte. Une enquête a été ouverte pour faire toute la lumière sur les circonstances de l'accident.

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Braquage à main armée dans une bijouterie Chanel, rue de la Paix à Paris

INFO LE FIGARO - Le préjudice s'élèverait à un peu plus de deux millions d'euros, selon nos informations.

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France24 - Monde

Wall Street dévisse encore, technologie et énergie en tête

Publié le : 09/05/2022 - 22:48Modifié le : 09/05/2022 - 22:46

New York (AFP) – La Bourse de New York a encore dévissé lundi, plombée par les valeurs technologiques et de l'énergie, reflétant les inquiétudes autour de l'inflation, de la réponse de la banque centrale américaine (Fed) et d'une possible récession.

Selon des résultats définitifs, l'indice Dow Jones a lâché 1,99%, à 32.245,70 points.

Le Nasdaq, à haute teneur technologique, a plongé de 4,29%, à 11.623,25 points, glissant sous les 12.000 points pour la première fois depuis novembre 2020.

Le seuil technique de 4.000 points du S&P 500 n'a pas tenu, l'indice chutant de 3,20% à 3.991,24 points, au plus bas depuis un an.

"Les investisseurs n'arrivent pas à acheter à la baisse, à acheter le +dip+ (le creux, ndlr). Il n'y a pas de confiance", a affirmé Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

"Le problème du marché est qu'il ne voit pas quelle serait la bonne nouvelle qui lui permettrait de rebondir", a-t-il résumé. "Et si on n'achète pas quand cela baisse, cela peut continuer à baisser..."

Les indices new-yorkais ont donc entamé la semaine profondément dans le rouge, après déjà six semaines de pertes d'affilée pour le Dow Jones et cinq pour le Nasdaq et le S&P 500.

"L'inflation persistante a incité la Fed à devenir plus agressive dans sa campagne de relèvement des taux, mais cela a favorisé les incertitudes quant à sa capacité à organiser un atterrissage en douceur", redoutent les analystes de Schwab.

"La hausse des taux d'intérêt et la force du dollar continuent de saper le moral et signalent un resserrement des conditions financières, alors que la guerre en Ukraine et les confinements en Chine assombrissent le tableau", ont-ils ajouté.

Les investisseurs montraient aussi leur nervosité avant la publication mercredi du chiffre de l'inflation aux Etats-Unis pour avril (indice CPI).

La hausse des prix hors alimentation et énergie pourrait avoir continué à s'accélérer, avec +0,4% sur le mois contre +0,3% en mars, selon les prévisions des analystes. L'inflation devrait rester supérieure à 8% sur un an, un sommet en quarante ans.

Le billet vert a, lui, navigué autour de ses plus hauts en vingt ans, tandis que le bitcoin, actif à risque, plongeait de 10% vers 20H00 GMT, au plus bas en presque un an et demi, à 30.700 dollars.

Le secteur technologique, sensible à la hausse des taux d'intérêt qui grèvent les bénéfices futurs de ces entreprises en croissance, a été durement touché.

Apple a perdu 3,32%, Amazon 5,21%, Tesla 9,07%. Dans les semi-conducteurs, AMD et Nvidia ont cédé plus de 9%.

Reflétant les craintes pour la demande de pétrole et le rythme de l'activité mondiale avec les restrictions sanitaires anti-Covid à Pékin, les valeurs énergétiques et les cours du brut ont plongé de concert.

Les prix du pétrole brut ont terminé en repli de presque 6%.

Les valeurs pétrolières, secteur le plus en forme depuis le début de l'année et donc également sujet à des prises de bénéfices, ont lâché 8,30% au sein du S&P.

Exxon a terminé en baisse de 7,81%, Chevron de 6,63% et Occidental Petroleum a chuté de 10,92%.

L'indice VIX dit "indice de la peur", qui mesure la volatilité du marché, a grimpé à près de 35%, son niveau le plus élevé depuis deux mois.

© 2022 AFP

Le Monde

Cérémonies du 9-Mai : Vladimir Poutine, un chef de plus en plus isolé sur la scène internationale

Pour les cérémonies du 9-Mai, le président russe a consacré la majeure partie de son discours à justifier, une nouvelle fois, l’offensive en Ukraine, pays dont il n’a pas une seule fois prononcé le nom.

Lundi 9 mai, pour la première fois de son long règne, Vladimir Poutine était seul dans la tribune présidentielle placée sur la place Rouge, entouré uniquement de ses généraux et de vétérans, pour donner le coup d’envoi des célébrations du 9-Mai marquant le 77e anniversaire de la victoire soviétique dans la seconde guerre mondiale. « La Russie n’a que deux alliés, sa flotte et son armée », dit l’adage attribué à l’empereur Alexandre III.

Le Kremlin avait indiqué qu’aucun chef d’Etat étranger n’avait été invité, disant voir dans cette première un non-événement. Mais l’enjeu était bien d’éviter une rebuffade plus insultante encore que lors de l’édition 2015, quand les refus s’étaient accumulés, un an après l’annexion de la Crimée et en pleine guerre du Donbass.

La Russie isolée mais combative, c’est le message qu’a fait passer Vladimir Poutine lors de son discours. Le président russe a largement tiré le parallèle entre les exploits des soldats soviétiques lors de la Grande Guerre patriotique de 1941-1945 et le conflit en Ukraine. « Aujourd’hui comme hier, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre patrie, la Russie, a-t-il lancé aux soldats déployés en Ukraine, pays dont il n’a pas une seule fois prononcé le nom. Pour qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux et les nazis. »

« Vladimir Poutine, qui veut contrôler le discours historique, célébrera seul le 9-Mai »

« Face à une menace inacceptable »

Il a ensuite donné le départ de la parade militaire moscovite, démonstration de force et événement toujours grandiose sur lequel planait fortement l’ombre du conflit en Ukraine. Principale singularité, les défilés à Moscou et en province s’annonçaient moins fournis que les années précédentes, avec environ 35 % de matériel et d’hommes engagés de moins qu’en 2021, selon l’estimation du magazine Forbes.

Si aucun commentaire officiel n’a été fait à ce sujet, cette variation est bien la conséquence de l’engagement ou de la destruction de nombreuses unités en Ukraine, hélicoptères et blindés en tête. La flotte, elle, a été privée de ses traditionnelles parades nautiques de Sébastopol, Saint-Pétersbourg et Vladivostok, annulations qui auront au moins le mérite de ne pas rappeler la disparition douloureuse du croiseur Moskva et d’autres navires.

En 2021, M. Poutine avait balayé quatre-vingts ans d’historiographie soviétique et russe en assurant que, durant la guerre, « [les Russes étaient] seule face à l’ennemi ». Cette année, le président russe est allé plus loin. Même s’il affirme « honorer la mémoire de tous les combattants des armées alliées », il a accusé les Occidentaux de vouloir « annuler les valeurs millénaires de la Russie » : « Une telle dégradation morale est devenue la base de falsifications cyniques de l’histoire de la seconde guerre mondiale, incitant à la russophobie, à la glorification des traîtres, à la dépréciation de la mémoire de leurs victimes. (…) Nous nous souvenons comment les ennemis de la Russie ont essayé d’utiliser des bandes de terroristes internationaux contre nous, ont essayé de semer l’inimitié nationale et religieuse afin de nous affaiblir et de nous diviser de l’intérieur. Rien n’a réussi ! »

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L'Humanité

L’enjeu de la recherche publique

Chronique

Sylvestre Huet

Quel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.

Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.

Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.

Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.

(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119

(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).

la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec
New York Times - World

U.K. Labour Leader Pledges to Resign if Police Find He Broke Covid Rules

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But Keir Starmer maintained that he was within the law when he had a beer with takeout food during a campaign meeting last year.

By Stephen Castle

LONDON — The scandal over lockdown-breaking parties that has ensnared Prime Minister Boris Johnson of Britain took a new turn on Monday when his rival, the opposition leader Keir Starmer, promised to resign if police decide that he also broke coronavirus laws.

The statement followed days of speculation about whether Mr. Starmer was in breach of the country’s strict Covid-19 regulations when he was pictured drinking a beer as he ate takeout Indian food during a campaign meeting in the northern city of Durham last year.

And while Mr. Starmer’s promise represents a striking gamble, it also raises the pressure on Mr. Johnson, who has already been fined for attending a birthday celebration at Downing Street, but has refused to quit.

“I am absolutely clear that no laws were broken, they were followed at all times,” said Mr. Starmer, who is a former chief prosecutor. “But if the police decide to issue me with a fixed penalty notice, I would of course do the right thing and step down,” he added, referring to the mechanism used by police to fine those deemed to have broken the law.

In recent days, the drama swirling around Mr. Starmer, dubbed “beergate” in the British media, has delivered a significant setback to the opposition leader, overshadowing the progress his opposition Labour Party made in local elections last week. Labour is ahead of Mr. Johnson’s Conservatives in the opinion polls and, if the tilt toward his party was to be replicated at the next general election, Mr. Starmer would stand a reasonable chance of becoming the country’s next prime minister.

Mr. Starmer insists he did not break the rules, and that was also the official verdict of an initial police investigation. But on Friday, following a succession of media reports and after receiving a new complaint, Durham police said they would reopen the investigation, citing new evidence.

Since then Labour has been on the defensive, despite its strong performance in local elections, while trying to dismiss the furor as a smear. But Mr. Starmer has called on Mr. Johnson to quit over the lockdown-breaking parties at Downing Street.

As well as demanding Mr. Johnson’s resignation, Mr. Starmer has also said that Rishi Sunak, the chancellor of the Exchequer, should resign after he was fined by police for his brief attendance at a celebration for the prime minister’s birthday at Downing Street.

Conservative-supporting newspapers have accused Mr. Starmer of hypocrisy, and he appears to have calculated that, if the police fine him, his position would be untenable anyway.

It is still unclear whether Mr. Starmer’s actions in Durham broke the law.

Adam Wagner, a lawyer and expert on the coronavirus rules, wrote on Twitter that he thought it was “absurd” that the police could criminally penalize the leader of the opposition for meeting, for an hour, with a local lawmaker “and having dinner late in the evening — days before an election in that area.”

Understand Boris Johnson’s Recent Troubles

Turmoil at Downing Street. A steady drip of disclosures about parties that violated lockdown rules has ensnared Prime Minister Boris Johnson of Britain in a scandal that could threaten his hold on power. Here is what to know:

Contentious gatherings. The British news media reported that staff members were invited to a party in the backyard of Mr. Johnson’s residence in May 2020, when officials were instructing people not to socialize to curb the spread of the coronavirus. Subsequently, details about other gatherings involving government officials that violated Covid rules have emerged.

Investigations. A highly anticipated report by a senior civil servant painted a damning picture of “excessive” workplace drinking at parties at Downing Street, though it did not directly implicate Mr. Johnson in wrongdoing. The British police, which are also conducting an investigation, levied 20 fines. Mr. Johnson was told he would also be fined.

Mr. Johnson’s response. After public backlash, Mr. Johnson issued a contrite apology for attending the party in his backyard, while claiming that he had viewed the gathering as a work event that did not breach the rules. He also apologized for parties held at Downing Street as the queen prepared to bury her husband.

What’s at stake. The crisis has stoked speculations that the political future of Mr. Johnson might be at risk. Though few Conservatives in Parliament have publicly called on him to quit, if the investigation determines that he misled Parliament, it could cost him his job.

Labour argues that the event took place at a time when many restaurants were closed but work meetings and political campaigning were permitted, and that Mr. Starmer and his aides had no alternative but to order a takeout meal. The party’s story changed in one respect, however, when it admitted that its deputy leader, Angela Rayner, was also at the meeting, contradicting earlier denials.

Ms. Rayner also said Monday she would step down if she was fined.

A police investigation into several allegations of lawbreaking at Downing Street is still continuing. And once it is completed, the government is committed to publishing an internal report, a preliminary version of which was critical enough to prompt the police investigation.

There are signs that some of the prime minister’s allies are becoming concerned that the “beergate” saga might have spiraled out of control.

Asked on Sunday whether Mr. Starmer should quit if he is fined, one senior cabinet minister, Jacob Rees-Mogg, said he should not. “I think he should pay a fine and then talk about the issues of great importance to the nation,” he told Channel 4.

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Le Figaro

Viol à Nancy: «Comme il n'y a plus assez de places en prison, on n'applique pas les peines»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Un homme, condamné en 2010 pour meurtre, et en liberté conditionnelle depuis décembre 2021, est suspecté d'avoir commis un viol mercredi 27 avril à Nancy. Pour l'avocat, il faut impérativement revoir les lois pénales qui prévoient l'inapplication systématique des peines.

Stéphane Maitre est avocat au barreau de Paris, et expert auprès de l'Institut pour la Justice. Il a été membre de la Commission ministérielle «d'analyse et de suivi de la récidive ».

FIGAROVOX.- Cette affaire semble révéler une nouvelle défaillance du système judiciaire et pénitentiaire, quels sont les points principaux à améliorer ?

Stéphane MAITRE.- L'histoire se répète. Plusieurs fois par an, il y a des affaires comme celle-ci, où un condamné à plusieurs décennies de prison est sorti dix ans avant la fin de sa peine et est accusé d'avoir récidivé. L'histoire se répète, car notre système en France a démultiplié les possibilités d'aménagement de peine, les a systématisés. Un condamné, y compris pour des faits gravissimes, est assuré de sortir à la moitié de sa peine. Face à la récidive, le premier réflexe est souvent de se demander pourquoi cela a pu se produire, qui est responsable. En réalité, ce sont notre système pénal et notre législation qui se sont trompés. Les juges d'application des peines ne font qu'appliquer la loi qui a instauré un principe d'inapplication des peines.

La loi a dépossédé les juridictions de jugement, et a transféré au juge de l'application des peines tout l'enjeu judiciaire du procès pénal. Les cours d'assises et les tribunaux correctionnels prononcent des peines, mais les dossiers sont transférés immédiatement après, à un juge chargé de ne pas appliquer les peines.

Notre législation rend quasiment systématique, voire obligatoire, l'aménagement de peine, en méconnaissance, parfois volontaire, des faits pour lesquels la personne a été condamnée.

Souvent, le parquet, c'est-à-dire les magistrats chargés de requérir les peines et de représenter l'intérêt général, a requis lui-même l'aménagement de peine au profit de l'accusé. Le ministère public agit sur des directives du ministère de la justice, qui à longueur de circulaire depuis 20 ans, préconise au parquet de recommander systématiquement la libération des condamnés. Notre législation rend quasiment systématique, voire obligatoire, l'aménagement de peine, en méconnaissance, parfois volontaire, des faits pour lesquels la personne a été condamnée.

À lire aussi«Il faut 100.000 places de prison pour rétablir la confiance en la Justice»

Ce système date des années 2000 avec les lois Guigou qui ont créé un nouveau procès pénal après le procès pénal. Les juridictions d'application des peines ne sont pas publiques. Il y a donc un procès pénal médiatique, livré aux yeux du public, et puis en coulisses, hors la vue du peuple français au nom duquel la justice est rendue, une déconstruction systématique de ce qui a été décidé par les tribunaux et les cours d'assises. L'inapplication des peines a été considérablement renforcée par les lois Perben sous les gouvernements Chirac et Sarkozy, puis par les lois Dati, avant d'être démultiplié sous Taubira. Ce n'est pas une question de gauche ou droite, mais d'une idéologie judiciaire qui affirme que la procédure devant les tribunaux d'application des peines est le meilleur moyen de garantir la lutte contre la récidive.

Ce dogme-là est en train de voler en éclats, mais trop lentement.

Il faut revenir à un système beaucoup plus réaliste. Le premier critère de récidive est la gravité du crime, comme celui commis par l'intéressé il y a 12 ans. Il faut revenir à une réalité parfois brutale mais réelle, qui dit que quelqu'un qui a été capable de commettre des faits gravissimes, c'est quelqu'un qu'on doit mettre sous surveillance et hors d'état de nuire. Le système qui garantit l'absence de récidive pour les profils graves comme celui-ci, c'est le maintien en prison et l'application totale ou majoritaire de la peine. Tous les ans, et même plusieurs fois par an, il y a des cas dramatiques comme celui-ci. La plupart des récidivistes sont des profils exactement comparables, c'est-à-dire des personnes condamnées par la justice, à qui la loi a décidé par principe et a priori de faire confiance, et de les relâcher prématurément.

Le doute ne doit pas profiter au condamné, mais à la société et aux victimes.

Les expertises psychiatriques et évaluation avaient pointé un « risque de récidives pas avéré » ou « faible ». Quels sont les critères utilisés pour déterminer un risque de récidive ? Déploie-t-on assez de moyens pour l'éviter ?

Cela nous amène à une réflexion beaucoup plus profonde. Je crois qu'en matière d'application des peines, il faut appliquer le principe de précaution, selon lequel le doute profite à la victime et non plus au condamné. « Le doute profite à l'accusé » est un principe cardinal en droit pénal, qui doit être appliqué jusqu'à la phase de jugement. Tant que la culpabilité de quelqu'un n'est pas avérée, on ne doit pas le condamner. Mais une fois que l'accusé est déclaré coupable, qu'il est condamné pour un crime qu'il a reconnu ou pour lequel toutes les preuves ont été rassemblées, on doit alors inverser le principe. Le doute ne doit pas profiter au condamné, mais à la société et aux victimes. Tant qu'on n'est pas sûr, on ne libère pas. C'est un changement de paradigme capital. Quand l'expert dit «le risque de récidive n'est pas avéré», c'est irrecevable. Il faut qu'un expert puisse dire «le risque de récidive est exclu». S'il n'est pas capable de le dire, si le juge d'application des peines n'est pas capable de le mettre dans son jugement, il ne doit pas libérer. Aujourd'hui, la justice libère des condamnés en disant « le risque zéro n'existe pas ». Mais cela entraîne des nouvelles victimes, des nouveaux drames.

Les critères de l'expertise actuelle sont essentiellement liés à la discussion entre l'expert et le condamné. L'expert va essayer de sonder les intentions du condamné. Dans l'affaire Natacha Mougel, j'avais fait citer celui qui avait expertisé Penin. Le condamné rencontrait l'expert le matin, et allait faire ses repérages pour des viols l'après-midi. Je m'aperçois avec l'expérience que j'ai de ses affaires, qu'en réalité c'est assez facile de duper un expert. Tant que l'expertise continuera d'être une sorte de psychothérapie personnelle, axée sur les états d'âme du condamné, cela continuera.

Dans d'autres pays, notamment dans certains États des États-Unis, on a revu les méthodes d'expertise. On est arrivé à des méthodes actuarielles, qui ne se fient pas uniquement à la psychologie du condamné, son vécu et son histoire personnelle, mais aussi à d'autres critères plus statistiques. Ces expertises ont fait la preuve de davantage d'efficacité. Elles prennent aussi compte du profil du condamné, de l'âge, du sexe, du nombre de récidives déjà à son actif. Ces méthodes font appel à des critères statistiques, plus objectifs, en plus des critères purement psychosociaux personnels.

Le responsable n'est pas le juge d'application des peines, ni même le parquet, mais notre idéologie judiciaire et notre législation actuelle.

Y a-t-il suffisamment de contrôles au sein de la justice pour veiller à l'application des peines ? Quelle responsabilité pour les agents qui décident de la remise en liberté, ou pour l'État?

Dans l'affaire Pénin, la responsabilité de l'État avait été engagée. Il a été reconnu défaillant, il a payé une indemnité dérisoire, mais cela ne change rien. En France, les juges sont intraitables avec les chefs d'entreprise. Il faudrait que la justice et que l'État soient aussi intraitables avec eux-mêmes.

Pour moi le responsable n'est pas le juge d'application des peines, ni même le parquet, mais notre idéologie judiciaire et notre législation actuelle.

On peut relever deux périodes. En 1981, l'abolition de la peine de mort a été décidée par nos parlementaires, au motif qu'il existait d'autres moyens de mettre hors d'état de nuire un condamné pour des faits graves, c'est-à-dire la prison. Pendant 20 ans, il y a donc eu des peines de prison significatives, sans généralisation, ni systématisation de l'aménagement de peine.

En 2000, les lois Guigou ont créé un nouveau système. Puis, toutes les lois qui se sont succédé, ont fait exploser, démultiplier les cas de libération anticipée des condamnés. Pourquoi cette évolution ?

La première raison était le manque de places de prison. Comme il n'y a plus assez de places en prison, on décide de ne pas appliquer les peines, parce qu'on ne peut pas faire autrement. Toutes les circulaires des gardes des Sceaux qui se sont succédé ont demandé à leurs magistrats du parquet de requérir l'aménagement de peine. Le condamné n'a même plus besoin de faire la demande lui-même.

Les aménagements de peines ont été généralisés à travers notamment la libération conditionnelle et la suspension de peine pour motif médical. Aujourd'hui, il y a un cas de récidive de crime grave tous les six mois. A-t-on encore le droit de se demander comment notre loi pénale, notre système a permis à un juge de libérer un homme, dix ans après des faits gravissimes comme ceux qu'il avait commis ? On décide qu'un homme, capable de donner quatre-vingts coups de couteau à une vieille dame dans son logement pour le cambrioler, doit sortir au bout de dix ans, parce qu'un expert a dit que le risque de récidive n'était pas avéré ?

Nous devons avoir une prise de conscience politique. Le responsable, au bout du compte, c'est la loi.

Damien Le Guay: «Ce que l'émission de Thierry Ardisson dit de notre rapport à la mort»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Dans «Hôtel du temps», diffusé sur France 3, l'animateur s'entretient avec des célébrités décédées, artificiellement réanimées. Pour le philosophe, cette mise en scène de la mort est symptomatique d'une société qui refuse la douleur du deuil.

«Une meilleure formation des enseignants pour une meilleure école ?»

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - À la traîne dans tous les classements internationaux, l'école française connaît des dysfonctionnements structurels. La fondation Res Publica et son directeur Joachim Le Floch-Imad estiment qu'il faut revoir en profondeur la formation des professeurs.

L’éditorial du Figaro Magazine: «Justice, deux poids, deux mesures»

Un policier a été mis en examen après avoir abattu deux hommes qui auraient forcé un contrôle sur le Pont-Neuf, fin avril. Infamant.

France24 - Monde

LREM devient Renaissance : "Le nom est devenu plus important pour le positionnement d'un parti"

Publié le : 08/05/2022 - 13:02

Sophian AUBIN

En décidant de se rebaptiser "Renaissance", le parti du président Emmanuel Macron s'inscrit dans une tendance qui se généralise dans le paysage politique français : le renouvellement des labels des principales formations. Pour le politologue Christophe Sente, l’accélération de ce phénomène est symptomatique d’une période de transition politique où la forme compte désormais plus que le fond.

"En Marche", "La République en marche" et désormais... "Renaissance". Le parti politique d'Emmanuel Macron a une nouvelle fois changé de nom jeudi 5 mai. Une décision présentée par son délégué général, Stanislas Guerini, comme un "mouvement de refondation" du parti présidentiel, pour l'"élargir".

D'autres formations politiques françaises ont récemment emprunté le même chemin. À l'extrême droite, le Front national a ainsi été rebaptisé Rassemblement national (RN) en 2018 – sa présidente, Marine Le Pen, désirant marquer une rupture avec son père, Jean-Marie Le Pen, qui l'avait précédée à la tête du parti. À gauche, lors des dernières échéances électorales, Jean-Luc Mélenchon a été tour à tour le candidat du Parti de gauche en 2012, de La France insoumise (LFI) en 2017, et de l'Union populaire en 2022.

De son côté, la droite gaulliste, aujourd'hui rassemblée sous l'étiquette "Les Républicains", a connu non moins de six appellations en soixante-dix ans de vie politique, depuis la naissance du Rassemblement du peuple français (RPF) en 1947. Comment expliquer ces changements de plus en plus réguliers des noms des principales forces politiques françaises ? Éclairage avec Christophe Sente, docteur en sciences sociales et politiques et collaborateur scientifique du Centre d'étude de la vie politique (Cevipol) de l’Université libre de Bruxelles, spécialisé dans l’histoire des idées et des partis politiques.

France 24 : En présentant le nouveau nom de "Renaissance", Stanislas Guerini a défendu un "parti populaire qui a vocation à être ouvert" pour "toujours faire le choix des Lumières contre l'obscurantisme". La Renaissance et les Lumières sont des mouvements historiques européens ; avec sa nouvelle appellation, le parti présidentiel semble donc conserver la vitrine du libéralisme "éclairé" et europhile prôné par Emmanuel Macron en 2017. Est-ce un bon pari électoral, à l’aune des scores obtenus par LFI et le RN au premier tour de l’élection présidentielle ?

Christophe Sente : Le parallèle historique est effectivement juste, mais on peut chercher là une signification encore plus profonde : il y a une volonté chez Emmanuel Macron et ses partisans de cliver sur des questions comme celle de l’Europe. Ses concurrents les plus médiatisés, le Rassemblement national et l’Union populaire, sont à différents degrés opposés à l'Europe telle qu’elle est construite aujourd’hui.

On a donc le symptôme d’une difficulté sémantique chez Renaissance : parvenir à s’affirmer dans un clivage opposant modernité et europhilie d’une part, et nationalisme ou populisme de l’autre. Et ce alors que le concept de populisme commence à être éculé, et que le drapeau européen ne permet plus vraiment de remporter une élection en France.

Cette nouvelle dénomination est symptomatique d’un parti qui cherche à identifier par une marque son positionnement vis-à-vis d’un paysage politique qui n’est plus façonné par l’opposition entre la gauche et la droite.

Du Rassemblement du peuple français aux Républicains, la droite gaulliste a connu six noms de parti différents depuis 1947. Quand on songe à la stabilité des dénominations des formations politiques chez nos voisins britanniques ou allemands, faut-il voir dans ce renouvellement régulier des labels politiques une passion française ?

Il est vrai que l’Allemagne demeure un des pays où les dénominations sont les plus stables et où les partis politiques sont peu ou prou ceux nés après 1945, à quelques exceptions près.

Mais ce renouvellement des noms de partis politiques, qui peut apparaître comme une passion très française en 2022, est en fait très partagé, et très européen. Il remonte à 1989, avec l’effondrement de l’URSS, et s’observe ainsi dans la Tchécoslovaquie d’alors. En Europe de l’Ouest, l'Italie a été la première touchée par ce phénomène. Silvio Berlusconi, pour ne citer que lui, a maintes fois changé le nom des structures politiques le représentant.

En France, le renouvellement des dénominations ces dernières années est symptomatique de programmes politiques moins lus qu’autrefois. Le nom est devenu plus important pour le positionnement, exactement comme pour une entreprise. Ce n’est pas un exercice aisé : l’enjeu pour les partis politiques est de se libérer des vieux labels que sont le communisme, le socialisme ou le libéralisme.

Alors que le parti présidentiel opte pour le concept de "Renaissance", Marine Le Pen recherche désormais le "Rassemblement" (national) et Jean-Luc Mélenchon l'"Union" (populaire). Les formations politiques chercheraient donc plus que jamais à rassembler ?

Le rassemblement est un objectif permanent de la politique, logique : la mathématique électorale n’est pas à réinventer. Ces nouvelles dénominations sont le reflet de trois formations qui épousent le concept venu d'outre-Atlantique des "catch-all parties" – les "partis attrape-tout" –, qui n’ont plus vocation à représenter des classes sociales mais plutôt des agrégats d’individus. Leur but : séduire, si ce n’est la totalité du corps électoral, au moins le plus grand nombre, en se positionnant moins sur des fractures socio-professionnelles.

Même Jean-Luc Mélenchon n’est pas étranger à cette tendance, et l’évolution de ses choix terminologiques le prouve. Il y a vingt ans, un radical comme lui aurait parlé de lutte des classes. Aujourd'hui, il préfère le terme "peuple". Ces évolutions dénominatives sont portées par une transition : au slogan du "ni-ni", l’offre politique préfère une posture que l’on pourrait traduire par "et-et".

Mais lorsqu’un parti comme le PS décide de se fondre dans une Union populaire plus vaste le temps des législatives, un risque se profile : celui que la disparition du label entraîne aussi celle de son capital électoral traditionnel.

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New York Times - World

In Blow to Ruling Family, Sri Lanka’s Prime Minister Quits in Face of Unrest

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The move by Mahinda Rajapaksa came after his supporters instigated violent clashes in Colombo, the capital. It wasn’t immediately clear whether his resignation would satisfy opponents.

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By Skandha Gunasekara and Mujib Mashal

COLOMBO, Sri Lanka — Sri Lanka’s prime minister, Mahinda Rajapaksa, resigned on Monday with his country in economic free fall, bowing to months of protests in a significant blow to the fortunes of a family dynasty that has dominated the island’s politics for nearly two decades.

Mr. Rajapaksa made the move hours after his supporters instigated fierce clashes with government opponents on the streets of Colombo, the capital, a portentous turn in the protracted unrest that left dozens injured and prompted the police to call a nationwide curfew.

It was not immediately clear whether Mr. Rajapaksa’s decision to resign would satisfy the protesters, who have been demanding the resignation of his younger brother Gotabaya Rajapaksa, 72, the president and currently the more powerful of the two.

But the concession by the elder Mr. Rajapaksa, who is 76, moved the protesters a step closer to their goal of ridding the government of the Rajapaksa family and reversing what they call its ruinous policies, even as the prime minister unleashed violence and chaos on his way out.

The attack by his supporters on the peaceful protesters unleashed widespread violence and anger that continued late into the night on Monday.

Mobs surrounded Mr. Rajapaksa’s official residence in Colombo and set buses on fire on the streets of the capital. Local news media reported widespread burning of homes and property belonging to members of Mr. Rajapaksa’s cabinet, as well as the ruling family’s ancestral home and their father’s memorial.

“Effective immediately I have tendered my resignation as prime minister to the president,” Mr. Rajapaksa, the family patriarch and a former president, said on Twitter. It was unclear whether Gotabaya Rajapaksa had accepted his brother’s offer to step down.

As food prices have soared and the island of 22 million people has struggled with shortages of basic necessities like medicine, fuel and electricity, protesters have taken to the streets across the country in largely peaceful demonstrations.

Sri Lanka’s usable foreign exchange reserves have shrunk to below $50 million, the finance minister said, and in recent weeks the country has been relying on credit lines from allies like India for basic necessities.

The demonstrators’ anger has been particularly aimed at Gotabaya Rajapaksa, a defense official during Sri Lanka’s three-decade civil war, who was accused of human rights abuses during that conflict before being elected president in 2019.

Mr. Rajapaksa had been rumored in recent weeks to be seeking to calm the protests by asking his brother to resign as prime minister and open the way for a new government. Those rumors intensified over the weekend after the prime minister was jeered by protesters as he paid one of his few visits to a Buddhist temple during the economic crisis.

But as of Monday morning, Mahinda Rajapaksa was still holding on to his post, addressing hundreds of supporters who had been bused in for a meeting at his residence. The supporters then walked out and charged on peaceful protesters camped along Colombo’s scenic Galle Face and outside the presidential secretariat, attacking them and dismantling their protest sites.

Video showed supporters of Mr. Rajapaksa thrashing the anti-government protesters with poles. Health officials said that more than 100 people had been taken to hospitals with wounds. Sajith Premadasa, the leader of the opposition in Parliament, was among those assaulted. Two of the main campsites were burned down.

“I saw my friend get hammered. He was taken to the hospital. They burned down several tents,” said Thimira Malinda Pathirina, 27, a university student. “The police and riot squad watched and waited. They didn’t do anything when we were getting assaulted, and our tents were set on fire. We are peaceful protesters.”

Just what Mr. Rajapaksa told his supporters at the meeting is not clear. But a video clip circulating on social media showed one of his former cabinet ministers, Johnston Fernando, addressing the same meeting urging the crowd to action.

“We are going to end this anti government protest,” Mr. Fernando, whose own home was reportedly burned in the night of violence that ensued, is heard telling the gathering in the video clip. “This is the beginning of the battle. If the president can’t do it then we will stop it.”

Condemnation of the violence was swift from diplomats as well as opposition leaders, who tried to urge calm.

“Mahinda Rajapaksa, who just resigned, must be arrested and brought before the law along with all others who organized and brought the attackers to Colombo today,” M. A. Sumanthiran, an opposition lawmaker, said.

Jayadeva Uyangoda, a Colombo-based political analyst, said he feared the country could face difficult times as both the protesters who had remained peaceful for weeks and the supporters of Mr. Rajapaksa are angry. The protesters are incensed by the use of violence against them, and Mr. Rajapaksa’s supporters feel their leader was wrongfully forced to resign.

“The president might think that his resignation might create a vacuum of power and that it might not be helpful for political stability,” Mr. Uyangoda said. “He might look toward the military. But I think the military leaders, political leaders and civil society leaders all have to think about how to prevent further escalation of violence and also protection of this movement as a peaceful movement.”

Mahinda Rajapaksa, the eldest of the Rajapaksa brothers, who have held a number of top government roles, served first as prime minister and then as a two-term president. During his time as president, he ended the civil war through an aggressive military push against the separatist Tamil Tigers.

The elder Mr. Rajapaksa was defeated in his bid for a third term as president in 2015, but he mounted a campaign to take over as prime minister in a messy episode that dragged on for months in 2018.

He was appointed to the post in a deal with the president who had succeeded him, but his claim was challenged by the sitting prime minister, who said he still commanded a parliamentary majority. After weeks of protracted dispute, which included open brawls inside Parliament, Mr. Rajapaksa retreated from his claim.

A security lapse in 2019 led to Sri Lanka’s worst terrorist attacks in recent years — a spate of bombings on Easter Sunday that left more than 270 people dead. That created an opening for the family to return to power. Gotabaya Rajapaksa, pitching himself as the strongman the wounded nation needed, secured a landslide victory and then appointed Mahinda as prime minister.

With the two brothers at the helm, and several other members of the family holding key positions, the government has been accused of mismanaging the country’s economy.

They announced big tax cuts, which affected the country’s balance sheet at a time when it faced shrinking foreign reserves and was already struggling to repay mounting debt. They also introduced a contentious ban on chemical fertilizers in a push for organic farming, which backfired and left a deep impact on the harvest and the country’s food security.

Covid lockdowns worsened the economic woes, as the travel restrictions deprived the country of crucial tourist dollars.

Skandha Gunasekara reported from Colombo, and Mujib Mashal from New Delhi.

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Le Figaro

Philippe Raimbourg, la gloire de son père Bourvil

Emma Ferrand

PORTRAIT - Le directeur de l’école de management de la Sorbonne est aussi le fils cadet de Bourvil. Un père grâce à qui il a croisé, enfant, Belmondo, Gabin ou Brassens et qui lui a enseigné l’importance de l’éloquence.

Il a le même rire que son père. Mais n’a pas fait carrière dans le cinéma ou la chanson. Philippe Raimbourg est professeur-chercheur de finance à l’université de Paris-I Panthéon-Sorbonne depuis 31 ans. Directeur de l’école de management de la Sorbonne et auteur de quatre ouvrages sur la finance, il est aussi le fils cadet de Bourvil. S’il a toujours aimé le théâtre, Philippe Raimbourg n’a jamais voulu fouler les planches à son tour. Ce qu’il aime, lui, c’est l’amphithéâtre.

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Né le 18 mars 1953 à Boulogne-Billancourt, Philippe complète la famille Raimbourg, composée d’André, le père, Jeanne, la mère, et Dominique, le frère aîné venu au monde trois ans plus tôt. Les deux garçons de Bourvil, déjà célèbre depuis une petite dizaine d’années, grandissent dans un environnement très joyeux. «Il y avait des moments drôles, avec des plaisanteries de mon père», raconte Philippe Raimbourg. Mais dans l’appartement familial, situé rue Jean Goujon, dans le 8e arrondissement de Paris, le quotidien des enfants est régi du lever au coucher. «Mon père tenait à ce que tout ce qui devait être fait le soit. Il n’y avait pas beaucoup de laisser-aller, notre vie était très organisée.»

Un «père à éclipse»

Absent toute la semaine en raison de ses tournages, Bourvil est un «père à éclipse» pour Dominique et Philippe. Toutefois, il s’assure de passer du temps avec ses fils durant les vacances, notamment au ski, en Suisse. Mais aussi à l’île de Ré, seul avec son petit dernier, alors âgé de 15 ans. «J’avais été impressionné et sensible à sa démarche de ne partir qu’avec moi», confie Philippe Raimbourg. Une certaine «tendresse» que l’on ressent dans la chanson éponyme interprétée par Bourvil: «Un enfant nous embrasse, parc’qu’on le rend heureux/ Tous nos chagrins s’effacent, on a les larmes aux yeux/ Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu…»

À cette époque, il se souvient également avoir croisé Jean-Paul Belmondo, Gérard Oury, Jean Gabin. Ou encore Georges Brassens: «Il vivait à 5 kilomètres de notre maison secondaire, à Montainville dans les Yvelines. Il est venu rencontrer mon père, timidement. Je l’ai immédiatement reconnu.»

Une éducation primordiale

Si Jeanne Lefrique et Bourvil n’ont tous les deux obtenu que leur certificat d’études primaires, l’éducation doit être primordiale pour leurs deux enfants. Philippe Raimbourg est scolarisé à l’école privée Pascal, boulevard Lannes, dans le 16e. Les parents veillent sérieusement à ce que ses notes soient bonnes. En terminale, il rejoint le prestigieux lycée Janson-de-Sailly, où il obtiendra son bac C, l’ancienne filière scientifique, mention bien, trois mois avant la mort du père. «Il n’a pas pu me dire qu’il était fier. Il était trop malade. Puis, il était trop pudique. Mais je le sentais.»

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Brillant, Philippe Raimbourg poursuit évidemment ses études supérieures. Aucun enfant Raimbourg ne suit de cursus artistique. «Je n’en ai jamais eu envie», admet le fils cadet. À l’inverse de son grand frère qui s’est lancé dans les lettres et le droit, le néobachelier rêve d’intégrer une grande école de commerce. Après un an de prépa, il est finalement accepté à HEC en 1971. Pendant trois ans, il se spécialise alors dans la finance. «Je voulais étudier une matière avec des racines théoriques et comprendre le monde. Je ne regrette pas d’avoir choisi la finance», commente-t-il. En parallèle, il suit une licence de philosophie à l’université de Nanterre.

Une fois diplômé, le jeune homme ne s’arrête pas là. Il décroche son diplôme d’études comptables supérieures, puis passe un doctorat de troisième cycle en sciences économiques et un doctorat d’État en science de gestion. En 1989, il sort major du concours d’agrégation des universités. Rien que ça.

L’idéal pour un professeur-chercheur est soit Dauphine, soit la Sorbonne

«L’avantage quand on est major est que l’on choisit l’université dans laquelle on souhaite être affecté. Je suis donc parti à Nancy, un grand établissement qui occupe une place importante dans sa région.» Après deux ans de bons et loyaux services, Philippe Raimbourg décide de rentrer à Paris. Il rejoint alors la prestigieuse université Panthéon-Sorbonne pour continuer d’enseigner la finance. «L’idéal pour un professeur-chercheur est soit Dauphine, soit la Sorbonne. Mais cette dernière a 45.000 étudiants et 1000 profs, c’est bien plus intéressant, je trouve», commente l’enseignant.

Depuis, il a créé le master ingénierie financière et stratégie fiscale et dirige aujourd’hui le magistère finance de la Sorbonne. En 2019, il est par ailleurs nommé directeur de l’école de management de la Sorbonne.

La passion de l’éloquence

Si la finance l’éloigne de son père artiste et de son frère avocat, les trois hommes Raimbourg ont finalement un point commun. Bourvil a transmis à ses enfants la passion de l’éloquence. Pas devant un public, sur scène. Mais pour l’un, devant un tribunal durant ses plaidoiries, pour l’autre, face à une assemblée d’élèves dans un amphi. «Je suis à mon aise face à mes étudiants. J’aime le verbe, la rhétorique et la transmission», partage le ponte de l’université Paris-I. Le «grand respect» du public fait d’ailleurs partie de ses valeurs inculquées par son père. «On n’existe que par et pour son auditoire. C’est lui qui m’accepte et qui me reconnaît en tant que professeur

On n’existe que par et pour son auditoire. C’est lui qui m’accepte et qui me reconnaît en tant que professeur

Philippe Raimbourg communique son savoir à ses étudiants. Il transmet aussi ses souvenirs à son fils, Pierre, âgé de 20 ans et entretient la mémoire de son père. «Un devoir filial», dit-il. Le jeune Pierre découvre son grand-père à travers son héritage artistique, mais aussi sa maison de Montainville, conservée par Philippe Raimbourg. Ce dernier regrettera pour toujours de n’avoir jamais pu tenir une conversation d’adulte avec Bourvil. «C’est un manque.»

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Aujourd’hui, Philippe Raimbourg continue d’enchaîner les nouveaux projets avec l’université. Le dernier en date: la création d’un double diplôme avec l’institution de commerce ESCP dès la rentrée prochaine. L’école, il l’a toujours aimée, et elle lui rend bien.

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L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

sciencesséismehaïti
France24 - Monde

Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche

Publié le : 05/05/2022 - 11:48Modifié le : 06/05/2022 - 09:27

Romain BRUNET Suivre

La France insoumise, Europe Écologie-Les Verts, le Parti communiste et le Parti socialiste ont conclu un accord inédit pour présenter des candidatures communes aux élections législatives. Une page majeure de l’histoire de la gauche se tourne.

Après plusieurs jours de discussions, les ennemis d’hier ont fini par s’entendre sur une union de la gauche en vue des élections législatives des 12 et 19 juin. Europe Écologie-Les Verts (EELV), le Parti communiste (PCF) et le Parti socialiste (PS) – mais finalement pas le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) – ont fini par s'entendre avec La France insoumise (LFI) sur des propositions communes et une répartition des 577 circonscriptions électorales. C'est la première fois depuis 25 ans et la "gauche plurielle" de Lionel Jospin que la gauche part unie aux législatives dès le premier tour.

Les résultats des législatives diront s’il s’agit d’une union historique, comparable, comme l’ont avancé certains insoumis, au Front populaire de 1936 ou au programme commun de la gauche en 1972. En attendant, l’alliance de la gauche de 2022 autour de La France insoumise est inédite, tant un tel accord semblait impensable il y a encore trois semaines.

Pour rappel, Yannick Jadot et Anne Hidalgo ont eu des mots très durs à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon durant la campagne présidentielle. Le candidat EELV a accusé le leader des insoumis de "complaisance" vis-à-vis de Vladimir Poutine. La candidate socialiste l'a quant à elle carrément qualifié d'"agent", d'"allié" et de "soutien" du président russe, qui a lancé une offensive militaire en Ukraine.

>> Présidentielle : le pari gagnant-perdant de Jean-Luc Mélenchon

Depuis, le premier tour de l’élection présidentielle est venu clarifier les rapports de force. En obtenant 21,95 % des suffrages et en échouant à se qualifier pour le second tour pour seulement 422 000 voix, Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise se sont imposés comme la force centrale à gauche, loin devant les 4,63 % de Yannick Jadot, les 2,28 % de Fabien Roussel (PCF) ou le 1,75 % obtenu par Anne Hidalgo.

"La présidentielle a vraiment confirmé le statut de La France insoumise comme force principale à gauche, analyse le politologue Pascal Perrineau, professeur à Sciences-Po. La situation était différente en 2017, même si Jean-Luc Mélenchon avait déjà réalisé un bon score. Lui était sur une ligne qui consistait à faire cavalier seul aux législatives, tandis que le PS avait encore des arguments et pouvait à l’époque prétendre obtenir un groupe par ses propres moyens."

Cinq ans plus tard, la situation est bien différente. La présidentielle de 2022 a permis aux partis de gauche d’ouvrir les yeux : non seulement sur le désir d’union de son électorat – 84 % des sympathisants de gauche se disent favorables à l’alliance conclue par LFI, EELV, le PCF et le PS, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi 4 mai –, mais aussi, en particulier pour le PS et EELV, sur l’idée que ce rapprochement devait se faire sur un programme de rupture avec le néolibéralisme prôné par Emmanuel Macron, reconduit à la tête de l'État.

Le Parti socialiste tourne le dos au quinquennat Hollande

Ainsi, l’alliance conclue par les partis de gauche s’accorde sur un programme qui fait la part belle aux propositions des insoumis : Smic à 1 400 euros nets, garantie d’autonomie pour les jeunes, blocage des prix des produits de première nécessité, rétablissement de l’ISF, abrogation de la "flat tax", planification écologique, mise en place d’une "règle verte", VIe République. Mais le fait le plus marquant, dans le catalogue de mesures mises en avant, est sans aucun doute le virage pris par le PS. En se prononçant pour l’abrogation de la loi Travail El Khomri et la retraite à 60 ans, les socialistes tournent clairement le dos au quinquennat de François Hollande et au social-libéralisme.

Ce dernier "récuse l’accord sur le fond et même sur les circonscriptions", a-t-il indiqué, mercredi, au quotidien régional La Montagne. L’ancien président avait déjà prévenu, le 28 avril sur Franceinfo, qu’un accord entre le PS et LFI mettrait en cause les "principes mêmes qui sont les fondements de l’engagement socialiste", estimant qu’une alliance avec LFI entraînerait la "disparition" du Parti socialiste.

🗣 Alliance à gauche ➡️ "Je pense que cet accord ne sera pas accepté. S’il l’est, le PS aura décidé de disparaître”, accuse François Hollande, qui souhaite “une autre union” avec les communistes et les écologistes.Suivez le live 👉 https://t.co/cEwi3c61QM pic.twitter.com/bt62kVQBMP

April 28, 2022

Réponse cinglante de Corinne Narassiguin, numéro 2 du PS, le 29 avril sur Radio J : "J’ai du mal à penser que ma première préoccupation aujourd’hui soit d’écouter ce que François Hollande a à nous dire sur ce qu’est la gauche et ce qu’est la fidélité au socialisme. Je préfère écouter ce que les électeurs nous ont dit au premier tour de l’élection présidentielle. C’était un message très fort et très clair."

🗣️"J’ai du mal à penser que ma première préoccupation soit d’écouter ce que Hollande a à nous dire sur ce qu’est la gauche et la fidélité au socialisme."@CorinneNara, secrétaire nationale du PS, invitée de @C_Barbier sur Radio J - 94.8 fm pic.twitter.com/aUsN9p4bj3

April 29, 2022

Si le PS, EELV et le PCF consentent tous à ce que Jean-Luc Mélenchon devienne Premier ministre en cas de victoire de la gauche aux législatives, peut-on parler d'accord de gouvernement pour autant ? Il est tout à fait notable que les quatre partis de gauche n’ont pas publié de déclaration commune. Au contraire, chaque accord bilatéral a donné lieu à un communiqué spécifique, autorisant des formulations différentes en fonction des partis concernés.

Il est un sujet, en particulier, qui a suscité de longs débats : la désobéissance aux traités européens en matière économique et budgétaire. Si le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, auteur d’un livre intitulé "Désobéissons pour sauver l’Europe", publié en 2018, est rapidement tombé d’accord avec LFI sur cette question, dès lors qu’une éventuelle sortie de l’Union européenne était clairement exclue, il n’en a pas été de même pour le PS. Le terme de "désobéissance" a été l’objet d’intenses discussions, y compris entre le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui n’en voulait pas, et Jean-Luc Mélenchon. Finalement, le communiqué commun de LFI et du PS emprunte des chemins tortueux.

>> Désobéissance aux traités européens : pour le meilleur ou pour le pire ?

"Du fait de nos histoires, nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres, mais nous visons le même objectif : être en capacité d’appliquer pleinement le programme partagé de gouvernement et respecter ainsi le mandat que nous auront donné les Français", affirme le document.

On comprend les tergiversations d’Olivier Faure. L’accord conclu entre LFI et le PS marque un tournant majeur dans la vie politique française. En se rangeant derrière Jean-Luc Mélenchon, le premier secrétaire du Parti socialiste acte un déplacement du centre de gravité de sa famille politique vers la gauche, voire jusqu’à l’extrême gauche, estiment les plus fervents opposants à cet accord.

Le tour de force politique de Jean-Luc Mélenchon

Il s’est au passage mis à dos tout ce qu’il reste des éléphants du parti à la rose. Outre François Hollande, l’ancien Premier ministre, Bernard Cazeneuve, et l’ancien président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, ont annoncé, mercredi soir, qu’ils quittaient le PS, tandis que l'ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis appelle "les socialistes à refuser cet accord sous toutes les formes possibles" et que l'ancien ministre Stéphane Le Foll se dit "prêt à conduire la campagne" des éventuels candidats socialistes dissidents.

"Les réactions des éléphants sont compréhensibles, estime Pascal Perrineau. Avec cet accord, le PS va devenir un supplétif de La France insoumise. En cela, c’est une rupture totale avec l’histoire du Parti socialiste qui était auparavant la force centrale. Désormais, la gauche va se redéfinir autour de la force radicale que représente LFI."

Les négociations entre LFI, EELV, le PCF et le PS ont également – ou essentiellement, assurent les opposants à cet accord – porté sur la répartition des circonscriptions. Les alliés de La France insoumise ont chacun obtenu l’assurance de disposer d’un groupe à l’Assemblée nationale, soit au moins 15 députés. Mais surtout, et contrairement à ce que proposaient les insoumis à l’ouverture des discussions, ils pourront tous prétendre au financement public des partis politiques en présentant chacun au moins 50 candidats aux législatives. Dans le détail, les écologistes ont obtenu 100 circonscriptions, les communistes 50 circonscriptions et les socialistes 70 circonscriptions. Les insoumis seront, eux, présents dans plus de 350 circonscriptions.

>> Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Enfin, les partenaires de LFI ont aussi obtenu que le nom de "L’Union populaire", auquel tenait Jean-Luc Mélenchon, évolue en "Nouvelle Union populaire écologique et sociale" pour mieux représenter l’ensemble des forces.

Reste à savoir ce que donnera cette alliance dans les urnes. La gauche espère obtenir en juin la majorité à l’Assemblée nationale. Sur le papier, une telle perspective paraît utopique. Depuis l’instauration du quinquennat en 2002 et l’inversion du calendrier électoral plaçant les élections législatives quelques semaines après l’élection présidentielle, le président élu a toujours obtenu dans la foulée une majorité pour gouverner. Mais Jean-Luc Mélenchon a réussi un tour de force politique en parvenant à maintenir l’espoir et à garder la mobilisation de l’électorat de gauche intacte malgré sa défaite à la présidentielle.

>> À lire : Comprendre les élections législatives françaises en six questions

"Jean-Luc Mélenchon a réussi une opération de communication extraordinaire, affirme Pascal Perrineau. Demander aux Français de l’élire Premier ministre, même si c'est un non-sens, était une stratégie extrêmement habile qui lui a permis non seulement de prendre la place de Marine Le Pen comme opposant numéro 1 à Emmanuel Macron, mais aussi de changer le visage de la gauche française pour en devenir l’élément central."

De fait, alors que l’extrême droite est divisée et que la macronie s’écharpe sur la répartition des circonscriptions pendant qu’Emmanuel Macron tente en vain de trouver un Premier ministre, la gauche est aujourd’hui la seule force politique en dynamique. Et à en juger par les attaques dont cette alliance fait l’objet depuis plusieurs jours, il semblerait qu’il plane comme un léger parfum d’inquiétude au sein de la majorité.

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Législatives : fracturé, le PS soumet l'accord avec LFI à son parlement

LÉGISLATIVES 2022

Désobéissance aux traités européens : pour le meilleur ou pour le pire ?

UNION DE LA GAUCHE

Législatives : la France insoumise et le Parti socialiste concluent leur accord

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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In Europe’s Schoolyards, Putin’s War Hurts Russian-Speaking Children

Emma Bubola and Valeriya Safronova

In a suburb of Aachen, in the west of Germany, Alex Ebert, 11, was on the bus back from school, his mother said, when four boys told him that he was killing Ukrainian children.

One of them, who he told her had pushed him the week before and called him a slur used for Russians, slammed Alex’s head into the window and kicked him in the stomach and back. Alex, who speaks Russian because his parents are from Kazakhstan, got out at a bus stop and sat on the ground until strangers in a car stopped and picked him up.

“He was crying and hurting,” said his mother, Svetlana Ebert. “He doesn’t understand what he has to do with it.”

President Vladimir V. Putin’s invasion has killed hundreds of Ukrainian children, orphaned many more and displaced millions, and wrecked homes and schools. But it has also crept into the lives of Russian-speaking children across Europe, who have found themselves paying for Mr. Putin’s aggression in humiliation, harassment and bullying — another perverse effect of a war that is overwhelmingly affecting the innocent.

“This problem is growing every day,” said Carsten Stahl, Germany’s most prominent anti-bullying activist, who said he had received scores of reports of bullying of Russian-speaking students. “I’m very angry and very ashamed.”

In classrooms around Europe, children bewildered by the war have asked questions and gotten answers. But as their governments have sought to isolate Russia both culturally and politically, they have also poured out their fears, and sometimes looked for culprits or mimicked adults’ hostility, with the risk of creating new breeding grounds for violence and intimidation in a continent that is once again enduring war.

“If we put it in their head that it is OK to hate and bully, it stays for a very long time,” Mr. Stahl said. “Children are the mirror of our society.”

World events have often supplied excuses for bullying. The Covid-19 pandemic brought a wave of harassment for Asian children, and in 2016, after a series of Islamic State terrorist attacks, Muslim children reported an increase in bullying. Now, Mr. Stahl said, distress over the war in Ukraine has added new targets for the kind of vindictive behavior that can lead children to avoid school and, in some cases, result in depression and suicidal thoughts.

In Harsefeld, a town outside Hamburg, Anastasia Makisson, 13, who is Russian-German, received several anonymous notes in school calling her a Nazi and urging her to go back to Russia to “drink vodka with Putin.”

She said students had also come up to her and shouted, “Putin!” Anastasia liked school, but since the latest notes appeared in April, she has not gone back out of fear. “I’m scared someone could hit me,” she said in an interview. “Everybody stares at me. It’s as if they’re thinking, ‘Eww, she’s Russian.’”

Her father, Ilya Makisson, said the school had promised to investigate but had not acted so far; the school did not respond to a request for comment.

About a week after Russia invaded Ukraine, Elisa Spadoni, 13, who is Russian-Italian, wrapped up her homework at her house in central Italy and checked her class WhatsApp group. In the chat, one classmate called her “daughter of Putin.” Another message read, “You might as well die.”

When the girl asked her classmates to stop, one boy replied, “We will stop once you will stop throwing missiles on Ukraine.” He also wrote: “Tomorrow I will beat her up.”

Elisa, usually an enthusiastic, dedicated student, told her mother she no longer wanted to go to school.

“I was ashamed,” said Elisa. “I wished I didn’t have half-Russian origins.”

When her father reported the harassment to her teacher, she discussed the issue in class, Elisa said. But her mother said that Elisa waited several days before opening up about the messages; her mother learned only from classmates that she had been crying at school.

Like Elisa, many of the Russian-speaking children who have been targeted have tried to keep it quiet; in some cases, out of shame, as often happens with bullying. Among those who spoke up, some parents feared that discussing incidents could result in more trouble for their children, or make them seem supportive of the war.

But organizations and some authorities around Europe have still sensed a problem.

“Classmates — whatever their nationality — are not to blame for the aggressor’s actions,” the Lithuanian education minister, Jurgita Siugzdiniene, said in a statement to schools.

“Let’s leave the kids out of this,” Gianmarco Medusei, the president of the regional council in the northern Italian region of Liguria, said on television. The charity Save the Children in Denmark also expressed concerns. “No child should be bullied for what adults choose to do,” it said in a statement.

Anna-Mariia Kraevskaia Hansen, 14, said that in her small school in the Danish city of Horsens some of her classmates started pointing at her in the corridors, saying, “Look at this spy.”

Some children told her that she should go home to Russia, and others that she might throw bombs at them.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Victory Day. President Vladimir V. Putin used his May 9 holiday speech to falsely depict his invasion of Ukraine as an extension of the struggle against Nazism in Europe. But contrary to some expectations, he did not make any new announcements signaling an escalation of the war.

A show of support. Jill Biden, the first lady, traveled to western Ukraine in an unannounced trip, the latest show of support from the United States, which in recent weeks has significantly increased military aid for Ukraine. Canada’s leader, Justin Trudeau, also made an unannounced visit.

Russian oil ban. Leaders of the Group of 7 nations pledged during a meeting with President Volodymyr Zelensky to ban or phase out Russian oil, aiming to further erode Russia’s economic standing. The group did not provide details but said the plan would take effect in a “timely and orderly fashion.”

“Some kids just think it’s funny,” Anna-Mariia said. “It was really painful.”

Her mother, Nelli Kraevskaia Hansen, said that Anna-Mariia had trouble sleeping and took some sick days from school because she felt drained.

Morten Tido Madsen, one of Anna-Mariia’s teachers, took some students aside and asked them why they said mean things to her or others. Some said “to be funny and smart,” or that they “did not care.” Mr. Madsen asked if they would like to receive similar comments and said he knew that they cared because they are kind people who don’t want to hurt others.

“What is important for the kids is: Do they want to be a bad guy or a good guy?” he said. “No kid wants to be a bad guy.”

Sometimes Mr. Madsen asked Anna-Mariia to join them and share how she felt about the comments.

“They see she is Anna-Mariia, she is a student, not a country,” he said. “She doesn’t have to apologize for the actions of Putin.”

As the case of Alex, the boy from Aachen, shows, bullying and harassment affect not only Russian children, because many people speak Russian in former Soviet republics like Estonia, Kazakhstan and Ukraine itself. Russian is the fifth most widely spoken foreign language in Europe, according to a European Commission report.

In London, Yaroslav Fedorov, 11, who is Russian, and a Ukrainian friend were leaving school when three older boys stopped them. “They said to us, ‘Why are you speaking Russian? We’ll beat you up,’” he said in a phone call. The head teacher spoke with the older boys after he complained, Yaroslav said. The school declined to comment.

Karolina Krilova, 14, originally from Estonia, was standing with a friend on an empty train platform in Vantaa, Finland, when two teenage boys approached them and accused them of supporting the war and loving Mr. Putin, then threw empty energy drink cans at them.

In Germany, Alex’s mother, Ms. Ebert, said that after she exerted considerable pressure, the school scheduled a meeting with the boy who kicked and slammed Alex, and his parents, where he apologized. The boys who shouted abuse, and their parents, were later called to similar meetings. The school did not respond to requests for comment.

At the hospital after the attack on the school bus, a doctor diagnosed Alex with syncope (or passing out), a headache, very strong stomach pains and nausea, according to a medical document shared with The New York Times.

“At first I felt hatred toward this boy who beat him up,” Ms. Ebert said. “But I understood a week later, this is a child, too. He’s not guilty.”

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Le Monde

François Fillon condamné en appel à quatre ans de prison, dont un ferme dans l’affaire des emplois fictifs

L’ex-premier ministre a également été condamné à 375 000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité par la cour d’appel de Paris. Son épouse, Penelope, est condamnée à deux ans de prison avec sursis et 375 000 euros d’amende.

La justice s’est prononcée une seconde fois dans le dossier qui avait plombé la campagne pour l’Elysée du candidat de la droite en 2017. La cour d’appel de Paris a condamné, lundi 9 mai, l’ancien premier ministre François Fillon à quatre ans de prison, dont un ferme, et son épouse, Penelope, à deux ans de prison avec sursis et 375 000 euros d’amende, dans l’affaire des soupçons d’emplois fictifs.

François Fillon, 68 ans, et Penelope Fillon, 66 ans, qui contestent depuis l’origine tout emploi fictif, n’étaient pas présents au prononcé de la décision, pas plus que l’ancien suppléant du premier au poste de député dans la Sarthe, Marc Joulaud, 54 ans. Ils ont tous trois annoncé leur intention de se pourvoir en cassation, afin d’étudier « l’atteinte à la séparation des pouvoirs, la conduite inéquitable de cette procédure ou encore l’acquisition de la prescription », selon leurs avocats.

Retiré de la vie politique, M. Fillon a annoncé fin février, après l’invasion russe en Ukraine, démissionner de ses mandats aux conseils d’administration des entreprises russes Sibur (pétrochimie) et Zarubezhneft (hydrocarbures).

« Mon épouse a travaillé à mes côtés, c’est incontestable »

En première instance, le 29 juin 2020, le locataire de Matignon de 2007 à 2012 avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement dont deux ans ferme, 375 000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité, pour détournement de fonds publics, complicité et recel d’abus de biens sociaux.

Sa femme s’était vu infliger trois ans d’emprisonnement avec sursis, 375 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité, et M. Joulaud trois ans avec sursis, 20 000 euros d’amende avec sursis et cinq ans d’inéligibilité. Le couple avait immédiatement fait appel et est revenu à la barre en novembre, maintenant la même défense dans une atmosphère bien moins électrique qu’au premier procès.

Au premier jour du procès en appel du couple Fillon pour soupçons d’emplois fictifs : « Cette fois-ci, j’aimerais vous convaincre »

« Je n’ai pas été un député fictif préoccupé essentiellement par l’argent », s’était insurgé François Fillon dans une déclaration liminaire, déplorant « quarante ans d’engagement [politique] effacés par un article d’un journal satirique et une enquête à charge ». « Mon épouse a travaillé à mes côtés, c’est incontestable », avait-il assuré.

En appel, le parquet général avait requis des peines inférieures à celles prononcées par le tribunal. A l’encontre de François Fillon, il avait réclamé cinq ans de prison dont un an ferme sous bracelet électronique, ainsi que 375 000 euros d’amende.

Pour son épouse franco-galloise, le ministère public avait demandé deux ans de prison avec sursis ainsi que 100 000 euros d’amende et pour Marc Joulaud trois ans de prison avec sursis. Des peines d’inéligibilité respectivement de dix, deux et trois ans avaient en outre été requises.

Des activités « impalpables » voire « évanescentes »

Un « faisceau d’indices » permet d’établir la « fictivité » des trois emplois de Penelope Fillon comme assistante parlementaire auprès de son mari et de son suppléant entre 1998 et 2013, rémunérés au total 612 000 euros net, avaient soutenu les avocats généraux, ironisant sur des activités « impalpables » voire « évanescentes ».

Pour l’accusation, l’embauche de Mme Fillon comme « conseillère littéraire » en 2012-2013 au sein de la Revue des deux mondes était un « emploi de pure complaisance » concédé par Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de la publication et proche de François Fillon.

La « Revue des deux mondes » dans la tourmente

Les magistrats avaient, en revanche, demandé une condamnation partielle pour les contrats de collaboration signés par deux enfants des Fillon auprès de leur père sénateur entre 2005 et 2007, et une relaxe pour la non-déclaration d’un prêt.

L’Assemblée nationale avait demandé, comme en première instance, le remboursement d’un peu plus d’un million d’euros. Au contraire, selon le couple, Penelope Fillon réalisait « sur le terrain » dans la Sarthe un travail certes « immatériel » mais bien « réel ».

Stigmatisant un dossier qui « se réduit » comme « peau de chagrin », l’avocat de François Fillon, Me Antonin Lévy, avait plaidé la relaxe, citant « 41 attestations [établissant] de manière précise et circonstanciée l’apport de Mme Fillon ».

Les avocats de la prévenue avaient dénoncé une « folie médiatique » autour du « “Penelopegate” », affirmant que si elle avait certes été « placardisée » au sein de la Revue des deux mondes, elle y avait bien « travaillé ». Le propriétaire de la Revue, Marc Ladreit de Lacharrière, a été condamné en 2018 pour abus de biens sociaux, reconnaissant un contrat en partie fictif.

Sur la piste des revenus de Penelope et François Fillon

Le Monde avec AFP

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France24 - Monde

En ce début de second mandat, Emmanuel Macron n’est plus maître des horloges

Publié le : 06/05/2022 - 17:58

Romain BRUNET Suivre

Négociations tendues pour les législatives, union de la gauche, difficultés à choisir un Premier ministre : le chef de l’État, qui sera officiellement investi samedi pour son second mandat, donne le sentiment de tâtonner face à la recomposition en cours du paysage politique.

Emmanuel Macron n’a sans doute pas poussé un soupir de soulagement, loin de là, mais tout de même. En scellant l’entente pour les élections législatives des 12 et 19 juin avec le MoDem de François Bayrou et le parti Horizons d’Édouard Philippe, le chef de l’État et son parti La République en marche – dont le nom officiel est désormais Renaissance – ont bouclé un accord d’union au sein d’une confédération nommée Ensemble.

Le parti présidentiel sera représenté dans environ 400 circonscriptions. Allié décisif d’Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2017, François Bayrou en récupère de son côté une centaine. L’ancien Premier ministre Édouard Philippe présentera quant à lui 58 candidats.

Si cette alliance était attendue, celle-ci a toutefois abouti dans la douleur. Les discussions ont été particulièrement tendues avec Édouard Philippe, qui espérait au début des discussions obtenir jusqu’à 140 candidats afin de peser au sein de la majorité lors des cinq prochaines années.

>> À lire : Macron II : qui pour remplacer Jean Castex à Matignon ?

"Aucune circonscription pour Horizons, ce sont des cons ! Il me doit tout et il pense qu'on est égaux ? Il a fumé les vapeurs du port du Havre ?", aurait même lâché Emmanuel Macron fin avril, selon des propos rapportés par Europe 1, mais démentis par l’Élysée.

Bien conscient qu’il est dans l’impossibilité, après un premier quinquennat mouvementé, de pouvoir obtenir avec son seul parti, comme en 2017, la majorité absolue à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a fini par concéder une répartition des circonscriptions qui satisfasse l’ensemble de ses alliés, même si Édouard Philippe a dû revoir ses ambitions à la baisse. Le président a également dû accorder à chaque composante la possibilité d’obtenir un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale.

Le patron de Renaissance (ex-LREM), Stanislas Guérini, a annoncé, vendredi 6 mai sur RTL, viser 340 élus pour Ensemble, soit autant que le nombre actuel de députés issus de la majorité présidentielle.

La majorité prise de court par l’union de la gauche

L’objectif sera-t-il atteint ? Le paysage politique a bien changé en cinq ans et, avec, la stratégie du président. En 2017, le but affiché était clair : après avoir anéanti le Parti socialiste durant la campagne présidentielle, il fallait fracturer la droite en prévision des législatives. Les nominations d’Édouard Philippe comme Premier ministre, de Bruno Le Maire à l’Économie ou encore de Gérald Darmanin au Budget répondaient à cet objectif.

Mais cette année, et près de deux semaines après sa réélection, Emmanuel Macron donne le sentiment de tâtonner face à la recomposition en cours du paysage politique. Le président a tellement occupé l’espace politique à droite durant cinq ans que la candidate Les Républicains, Valérie Pécresse, n’a obtenu que 4,78 % des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle. LR est désormais un champ de ruines qui s’apprête à vivre des législatives douloureuses.

>> Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche

En revanche, le score important de Jean-Luc Mélenchon (21,95 %) a créé une dynamique à gauche qui a débouché cette semaine sur une union inédite entre La France insoumise, Europe Écologie-Les Verts, le Parti communiste et le Parti socialiste. Cette Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) se fixe comme objectif une victoire lors des législatives, rebaptisées "troisième tour de la présidentielle" par les insoumis.

À en juger par les très nombreuses attaques qu’a suscitées cette alliance, la macronie donne a minima le sentiment d’avoir été prise de court. Deux exemples parmi d’autres : "Incroyable tous ces gens prétendument pétris de principes, prêts à abandonner toute conviction – et notre indépendance énergétique – pour une poignée de circonscriptions", commentait sur Twitter, lundi 2 mai, le député de la majorité Sacha Houlié.

Incroyable tous ces gens prétendument pétris de principes, prêts à abandonner toute conviction - et notre indépendance énergétique - pour une poignée de circonscriptions. Et ils veulent gouverner notre pays ? https://t.co/FhOQokbHpW

May 2, 2022

"L’union de la gauche est un événement triste pour beaucoup de Français. Voir que le PS accepte de signer la fin de tout ce qu’ils ont fait et voulu faire, par exemple sur l’Europe, c’est un désespoir pour un grand nombre", estimait pour sa part François Bayrou, mardi 3 mai, sur France Inter.

Le retour en force de la gauche et le virage idéologique opéré par le PS à cette occasion pourraient toutefois permettre à Emmanuel Macron de renforcer son aile gauche en accueillant quelques figures socialistes qui avaient jusqu’ici résisté à franchir le pas. L'ancien Premier ministre de François Hollande, Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS après la validation de l’accord jeudi soir, pourrait ainsi hériter du Quai d'Orsay, selon le Journal du Dimanche.

La difficile quête d’un-e Premier-e ministre

Car l'accord avec La France insoumise provoque des dissensions à tous les étages au sein du parti à la rose, certains voyant Jean-Luc Mélenchon, que ce soit son image ou ses idées, comme "un chiffon rouge", selon le directeur général de l'Ifop Frédéric Dabi, cité par l’AFP.

Des ministres et plusieurs centaines d'élus locaux membres de Territoires de progrès, autre parti de centre-gauche membre de la majorité, ont ainsi fait paraître, mardi 3 mai, une tribune dans L'Opinion appelant tout le "peuple de gauche" à les rejoindre.

Seul problème : outre le fait que l’essentiel des sociaux-démocrates et des sociaux-libéraux du PS ont déjà rejoint Emmanuel Macron depuis longtemps, ratisser à gauche tout en menant une politique de droite est un numéro d’équilibriste ambitieux. Et même si le président a lancé des clins d’œil à la gauche durant l’entre-deux-tours de la présidentielle en affirmant que "ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas", son programme est avant tout marqué par ses propositions sur la retraite à 65 ans et le RSA conditionné à des heures de travail.

>> Présidentielle : Emmanuel Macron, une victoire à la Pyrrhus ?

Cette équation a priori insoluble explique sans doute ses apparentes difficultés à trouver un Premier ministre cochant toutes les cases. Deux femmes ont ainsi déjà refusé le poste, selon la presse.

Approchée au lendemain du second tour, Véronique Bédague, ex-directrice de cabinet du Premier ministre Manuel Valls devenue DG du groupe immobilier Nexity, n'a pas donné suite, selon une information du Parisien confirmée à l’AFP. Tout comme la présidente du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Valérie Rabault, qui a affirmé au HuffPost qu’il lui aurait été impossible de défendre la retraite à 65 ans.

La quête se poursuit donc. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé, mercredi 4 mai, que Jean Castex resterait à Matignon au moins jusqu’au 13. En attendant, ce dernier s’impatiente. "Ce n'était pas le deal", aurait-il répondu, selon L’Opinion, à la proposition d’Emmanuel Macron de rester en poste jusqu'aux législatives.

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Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche

Union de la gauche

Législatives 2022 : le PS adopte l'accord historique avec LFI

Après la présidentielle

Macron II : qui pour remplacer Jean Castex à Matignon ?

L'Humanité

Ces questions posées à la condition humaine

Nos recommandations culturelles

Essai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.

Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ?

Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.

La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.

Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire  : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.

Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.

Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux  réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.

Essaissciences
L'Humanité

Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée

Actu

C’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.

Anna Musso

Pour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.

La maladie dont souffrait Stephen Hawking

La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.

Génome humain : les 8% qui changent tout

Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.

Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux

Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »

Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. «  Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.

« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »

L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.

Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».

Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, ​​​​​​​ long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » ​​​​​​​souligne le professeur Pélissier.

Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.

neurosciencessciencescharcot
Le Figaro

Mort à 58 ans de la romancière Linda Lê, éternelle exilée

Astrid De Larminat

DISPARITION - Elle disait être entrée en littérature avec Les Évangiles du crime, paru en 1992. Pour l'ensemble de son œuvre incandescente, l'auteure française d'origine vietnamienne avait reçu en 2009 le prix Prince Pierre de Monaco.

Le dernier livre de Linda Lê, décédée lundi à 58 ans d'une longue maladie, est paru il y a trois mois, en février. De personne je ne fus le contemporain racontait la rencontre en 1923 de deux hommes qui n'avaient en commun que d'être des insoumis, Hô Chi Minh et le poète russe Ossip Mandelstam, mort en déportation à la Kolyma : «Ho Chi Minh eut son mausolée, Mandelstam les honneurs d'une fosse commune». La phrase qui donne son titre au livre, empruntée à Mandelstam, Linda Lê aurait pu la reprendre à son compte, elle qui écrivait et vivait dans une «solitude souveraine».

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Née en 1963 à Dalat au Vietnam, Linda Lê vécut ensuite à Saïgon. Son père, ingénieur, de modeste extraction, travaillait pour une firme américaine. Sa mère de bonne famille était francophile et francophone. Linda fut scolarisée au Couvent des Oiseaux, puis au lycée français où elle découvrit Balzac et Hugo. Avec son père, elle parlait vietnamien, avec sa mère française. Une guerre intime faisait écho chez elle à la guerre qui déchirait le Vietnam. Une fêlure, une discordance qu'on retrouvera dans son œuvre, celle qui séparait ses parents. En 1977, alors que son père a perdu son travail, Mme Lê embarque Linda et ses sœurs pour la France, direction Le Havre. Linda Lê ne reverra jamais son père avec lequel elle correspondait et qui l'encourageait à écrire. Après sa mort en 1995, elle écrira trois romans Les Trois parques, Voix, Lettre morte, hantés par ce père aimé et abandonné.

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Après son bac, Linda Lê est admise en Hypokhâgne puis en Khâgne à Henri IV. Elle habitera pendant longtemps près de la bibliothèque Sainte-Geneviève, la seconde maison de cette très grande lectrice. Éternelle exilée, elle se méfiait des enracinements (mais aussi du multiculturalisme) : les livres étaient sa patrie. Elle disait que certains auteurs à des époques de sa vie où sa raison chancelait, l'avaient sauvée de ses abîmes, Cioran ou Thomas Bernhard notamment dont la noirceur la ranimait.

Dualité, guerre intérieure et envoûtement

Parmi ses écrivains de prédilection, tous des hommes et des femmes qui avaient fait sécession, il y avait Marina Tsvetaeva à laquelle elle consacra un livre. Tsvetaeva dont Linda Lê citait cette phrase: «Je ne suis pas faite pour la vie (…) Je suis une écorchée, alors que vous portez tous une armure.» Et comme une autre de ses poétesses préférées, Emily Dickinson, elle aurait pu dire: «Seule je ne puis être/car des multitudes me visitent.».

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Le ton de ses romans s'est posé au fil des ans, plus imprécatoires et violents au début, plus calmes et puissants mais non moins troubles, incandescents, crépusculaires, par la suite. Mais les mêmes thèmes obsédants courent tout au long de son œuvre: la dualité, la guerre intérieure, l'envoûtement, la lutte entre Eros et Thanatos. «J'aime l'incandescence des mots, que les livres soient des brasiers», disait-elle, précisant qu'elle écrivait dans un «état de combustion» mais dans une grande lucidité. En 2019, elle avait reçu le prix Prince Pierre de Monaco pour l'ensemble de son œuvre. En effet, Linda Lê, romancière et essayiste, laisse derrière elle une œuvre.

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Julia Deck remporte le prix Jean Freustié pour son roman Monument national

Les jurés du 35e prix Jean Freustié ont sacré Julia Deck pour son cinquième roman. Elle succède à Sébastien Lapaque.

Découvrez Dix ans de perdus, la nouvelle inédite de Philippe Lacoche

EXCLUSIF - Chaque semaine, Le Figaro Magazine publie une nouvelle inédite d’un écrivain. C’est au tour de Philippe Lacoche.

Pourquoi il faut relire John l'Enfer, de Didier Decoin

LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT - Ce roman visionnaire nous livre avant l'heure la prophétie d'une ville attaquée par les airs qui voit s'effondrer la proue de l'Amérique, souligne Paule Constant.

Le Monde

Ukraine : l’inavouable euphorie de Washington vis-à-vis de Moscou

Les Etats-Unis contestent toute idée de cobelligérance, mais se sont engagés sans réserve dans le soutien à Kiev, qu’il soit financier, militaire ou dans le domaine du renseignement. Ils se prennent à rêver d’un affaiblissement durable de Moscou.

Faire la guerre par parrainage, sans perdre de soldats, n’est pas dénué de risques. L’engagement des Etats-Unis derrière l’Ukraine est désormais bien établi. Le déplacement surprise dans ce pays, dimanche 8 mai, de Jill Biden l’a illustré de façon symbolique. L’épouse du président américain a rencontré celle de Volodymyr Zelensky, Olena Zelenska, dans la ville d’Oujhorod, près de la frontière slovaque. Mais, derrière les gestes politiques et les annonces régulières de nouvelles livraisons d’équipements militaires par Washington, il existe aussi une guerre invisible. Le grand public ne connaît pas l’ampleur du partage de renseignements avec l’Ukraine. Depuis plusieurs mois, grâce à ses capacités technologiques, le Pentagone a contribué à protéger les forces ukrainiennes des tirs adverses et les a aidées à mieux cibler les positions russes.

De là à parler d’implication directe dans les attaques contre la Russie ? Washington réfute toute idée de cobelligérance. Toutefois, les distinctions deviennent plus floues, lorsqu’on passe de la théorie à la pratique. Le Moskva, navire amiral de la flotte russe, aurait-il pris l’eau sans renseignements américains ? Le tir d’un missile Neptune a certes été déclenché par les Ukrainiens, infligeant une humiliation à l’armée russe. Mais le 6 mai, le Washington Post a affirmé que ce succès n’aurait pas été possible sans la contribution préalable des Etats-Unis. De quelle nature ? Brouillard volontaire.

« L’Ukraine combine les informations que nous et d’autres fournissons avec le renseignement qu’elle rassemble elle-même, et ils prennent leurs propres décisions », a expliqué le porte-parole du département de la défense, John Kirby. Ce dernier répondait, le 5 mai, à une autre révélation du New York Times. Selon le quotidien, l’armée américaine aurait permis de localiser et de tuer une douzaine de généraux russes. Un chiffre spectaculaire. A Washington, le Conseil de sécurité nationale a fait savoir que la présentation du New York Times était « irresponsable » et trompeuse. Les Etats-Unis ne fourniraient aucune information sur les déplacements de hauts gradés russes.

Comment les hommes du président Biden s’emparent de la guerre en Ukraine

Le zèle parfois surprenant de Joe Biden

Cette succession de révélations ne fait pas l’unanimité et risque d’accentuer l’exaspération russe. Joe Biden a même dû rappeler à l’ordre les responsables des services concernés et de l’armée. Coordonnée ou spontanée, elle trahit l’inavouable euphorie qui a saisi une partie du « blob », surnom donné au petit cercle des experts en politique étrangère, aux vues consensuelles, au-delà des lignes partisanes. La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie le 24 février est d’une grande clarté morale, avec un agresseur et un agressé. Mais ce contexte et la surenchère de livraisons d’équipements militaires à Kiev (3,7 milliards de dollars) n’effacent pas les interrogations sur la stratégie américaine.

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France24 - Monde

Comprendre les élections législatives françaises en six questions

Publié le : 27/04/2022 - 18:42

Aude MAZOUE Suivre

Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.

À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.

Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.

>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.

Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.

Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.

Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour. 

Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.

Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.

Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.

La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.

Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.

Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.

L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.

Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.

On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.

Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment. 

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Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron

Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste

LE JOUR D'APRÈS

Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives

Le Monde

La longue marche de Jean-Luc Mélenchon

De disputes en ruptures, d’échecs en semi-défaites, « l’insoumis » est parvenu à fédérer une coalition de forces politiques de gauche pour les élections législatives. Qui aurait cru, il y a treize ans, que le PS finirait par se retrouver sur la ligne mélenchonienne ?

C’est une scène parmi d’autres, samedi 7 mai à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Jean-Luc Mélenchon, à l’estrade, tourne la tête vers Olivier Faure pour dire qu’il se permet de lui emprunter une expression : « Emmanuel Macron n’a pas de mandat. » Derrière ces politesses, un dialogue renoué entre l’ex-socialiste et sa famille d’origine, forcée de reconnaître que son plus fracassant dissident a réussi.

Il y a treize ans, Jean-Luc Mélenchon quittait le Parti socialiste (PS). Ses soutiens, grands adeptes des métaphores, ne cessent de le répéter : c’est le temps des tempêtes, et le vent peut vite tourner. Qui aurait cru, en effet, que le PS finirait par se retrouver sur la ligne mélenchonienne ? Autre adage : ce qui compte, c’est d’être les derniers à rester debout quand tous les autres s’effondrent. Il faut tenir pour qu’à la fin tout le monde se rallie. Et c’est bien sur la base des résultats du premier tour de la présidentielle, où le candidat Mélenchon a écrasé ses concurrents, que la nouvelle alliance est fondée.

Législatives 2022 : comment les partisans de l’accord avec LFI ont réussi à emporter l’adhésion du PS

Pourtant, en 2008, la rupture semble définitive. Dans une websérie méconnue intitulée Monsieur Mélenchon, réalisée par la jeune équipe de Télétoc (dont une partie travaillera par la suite avec le tribun socialiste), on peut voir se dessiner les mécanismes politiques qui ont permis l’accord des principales forces de la gauche parlementaire – PS, Parti communiste (PCF), Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et La France insoumise (LFI) – regroupées au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), en vue des élections législatives de juin. On y voit M. Mélenchon expliquer son intuition : la gauche doit refuser l’option centriste et les demi-mesures.

« Je tourne la page »

Cette courte série documentaire suit l’ancien professeur lors du congrès de Reims du PS. Alors sénateur de l’Essonne, M. Mélenchon fait partie de la motion de la gauche, emmenée par le jeune Benoît Hamon. Pressentant la victoire de la droite du parti, autour de la motion des soutiens de Ségolène Royal (ce texte arrivera en tête du vote des adhérents mais Ségolène Royal perdra face à Martine Aubry lors de l’élection du premier secrétaire du PS, en novembre 2008), Jean-Luc Mélenchon s’interroge : « Qu’est-ce que je vais faire si je perds encore une fois ? Je continue à faire semblant ? »

Quelques heures plus tard, le futur candidat à la présidentielle est dans son bureau au Sénat. Entouré de ses plus fidèles – notamment Gabriel Amard et François Delapierre, mort en 2015 –, il voit, effaré, tomber les résultats. La décision est prise : il quitte le parti auquel il a adhéré trente ans auparavant. « Ceux qui ont gagné sont ceux favorables à une alliance avec le centre, explique-t-il à l’époque. Ce n’est pas avec ça que l’on va répondre à la gauche, à l’énergie populaire qui est disponible dans ce pays. Je tourne la page. »

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France24 - Monde

Penelopegate : François Fillon condamné en appel à un an de prison ferme

Publié le : 09/05/2022 - 07:38Modifié le : 09/05/2022 - 14:39

FRANCE 24 Suivre Karim HAKIKI

L'ancien Premier ministre François Fillon a été condamné à quatre ans de prison, dont un an ferme, et son épouse Penelope à deux ans de prison avec sursis par la cour d'appel de Paris dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs, qui a entaché la campagne présidentielle 2017. Ses avocats ont annoncé qu'il allaient se  pourvoir en cassation.

Condamnation confirmée. La cour d'appel de Paris a condamné, lundi 9 mai, l'ancien Premier ministre François Fillon à quatre ans de prison, dont un an ferme, 375 000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs qui avait explosé avant l'élection présidentielle de 2017. Sa peine de prison ferme est aménageable avec le port d'un bracelet électronique.

Son épouse Penelope a, quant à elle, été condamnée à deux ans de prison avec sursis, 375 000 euros d'amende et deux ans d'inéligibilité et son ancien suppléant Marc Joulaud à trois ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité. 

L'ancien Premier ministre va se pourvoir en cassation, ont annoncé ses avocats dans un communiqué. Sa femme ainsi que son ancien suppléant vont aussi former des recours devant la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire. 

Les condamnations pour détournement de fonds publics, complicité d'abus de biens sociaux et recel de ces deux délits notamment, sont plus légères que celles prononcées en première instance, le 29 juin 2020.

La cour d'appel a en effet relaxé les époux Fillon concernant le premier des trois contrats litigieux d'assistante parlementaire de Penelope Fillon, entre 1998 et 2002, "au bénéfice du doute". La juridiction d'appel a en revanche confirmé la culpabilité des prévenus concernant le contrat entre Pénélope Fillon et Marc Joulaud entre 2002 et 2007, ainsi que pour le contrat entre les époux en 2012-2013. De même, le contrat de "conseillère littéraire" de la Franco-Galloise à la Revue des deux mondes a été jugé "fictif".

>> À lire : François Fillon visé par une nouvelle enquête pour "détournement de fonds publics"

Peines requises inférieures en appel

Retiré de la vie politique, François Fillon a annoncé fin février, après l'invasion russe en Ukraine, démissionner de ses mandats aux conseils d'administration du géant de la pétrochimie Sibur et de Zarubezhneft (hydrocarbures).

En première instance, le 29 juin 2020, le locataire de Matignon de 2007 à 2012 avait été condamné à cinq ans d'emprisonnement dont deux ans ferme, 375 000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité, pour détournement de fonds publics, complicité et recel d'abus de biens sociaux.

Sa femme s'était vu infliger trois ans d'emprisonnement avec sursis, 375 000 euros d'amende et deux ans d'inéligibilité, et Marc Joulaud trois ans avec sursis, 20 000 euros d'amende avec sursis et cinq ans d'inéligibilité.

Le couple avait immédiatement fait appel et est revenu à la barre en novembre, maintenant la même défense dans une atmosphère bien moins électrique qu'au premier procès.

"Je n'ai pas été un député fictif préoccupé essentiellement par l'argent", s'est insurgé François Fillon dans une déclaration liminaire, déplorant "quarante ans d'engagement (politique) effacés par un article d'un journal satirique et une enquête à charge". "Mon épouse a travaillé à mes côtés, c'est incontestable", a-t-il assuré.

En appel, le parquet général avait requis des peines inférieures à celles prononcées par le tribunal. À l'encontre de François Fillon, il a réclamé cinq ans de prison dont un an ferme sous bracelet électronique, ainsi que 375 000 euros d'amende.

Pour son épouse franco-galloise, le ministère public avait demandé deux ans de prison avec sursis ainsi que 100 000 euros d'amende et pour Marc Joulaud trois ans de prison avec sursis. Des peines d'inéligibilité respectivement de dix, deux et trois ans ont en outre été requises.

Un "faisceau d'indices" permet d'établir la "fictivité" des trois emplois de Penelope Fillon comme assistante parlementaire auprès de son mari et de son suppléant entre 1998 et 2013, rémunérés au total 612 000 euros net, ont soutenu les avocats généraux, ironisant sur des activités "impalpables" voire "évanescentes".

L’Assemblée nationale demande le remboursement d’un million d’euros

Pour l'accusation, l'embauche de Penelope Fillon comme "conseillère littéraire" en 2012-2013 au sein de la Revue des deux mondes (RDDM) était un "emploi de pure complaisance" concédé par Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de la publication et proche de François Fillon.

Les magistrats ont, en revanche, demandé une condamnation partielle pour les contrats de collaboration signés par deux enfants des Fillon auprès de leur père sénateur entre 2005 et 2007, et une relaxe pour la non-déclaration d'un prêt.

L'Assemblée nationale a demandé, comme en première instance, le remboursement d'un peu plus d'un million d'euros.

Au contraire, selon le couple, Penelope Fillon réalisait "sur le terrain" dans la Sarthe un travail certes "immatériel" mais bien "réel". Stigmatisant un dossier qui "se réduit" comme "peau de chagrin", l'avocat de François Fillon, Me Antonin Lévy, a plaidé la relaxe, citant "41 attestations (établissant) de manière précise et circonstanciée l'apport de Mme Fillon".

Les avocats de la prévenue ont dénoncé une "folie médiatique" autour du "Penelopegate", affirmant que si elle avait certes été "placardisée" au sein de la Revue des deux mondes, elle y avait bien "travaillé".

Le propriétaire de la Revue, Marc Ladreit de Lacharrière, a été condamné dans une procédure de "plaider-coupable" en 2018 pour abus de biens sociaux, reconnaissant un contrat en partie fictif.

Avec AFP

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Affaire Fillon : le procès en appel de l'ex-Premier ministre et de son épouse s'est ouvert à Paris

François Fillon visé par une nouvelle enquête pour "détournement de fonds publics"

François Fillon et son épouse Penelope reconnus coupables dans l'affaire des emplois fictifs

New York Times - World

Russia-Ukraine War

In Photos: Russia Celebrates Victory Day Holiday With Parade in Red Square

President Vladimir V. Putin used his speech on Russia’s most important secular holiday to rally support for the country’s invasion of Ukraine.

Credit...Alexander Zemlianichenko/Associated Press

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By The New York Times

Russia held its annual Victory Day military parade in Moscow’s Red Square on Monday to honor the Soviet victory over Nazi Germany in World War II. This year’s traditional parade featured 11,000 participants and 131 armored vehicles. President Vladimir V. Putin used a speech delivered from his rostrum near the Lenin Mausoleum to try and turn Russian pride in the 1945 victory into increased support for what he has called the “special military operation” in Ukraine.

Defense Minister Sergei K. Shoigu salutes soldiers as he is driven in Red Square, above. Russian service members taking part in a military parade in Red Square, below.

Snipers on the roof of a building.

President Vladimir V. Putin of Russia entering the Red Square to attend the parade.

Buk-M3 missile systems are driven through Red Square.

A photo from state-owned media showing Mr. Putin laying flowers at the Memorial to Hero Cities at the Tomb of the Unknown Soldier near the Kremlin wall.

Russian military musicians taking part in the Victory Day parade.

Russian military vehicles rolling through Red Square.

Russian service members taking part in the parade.

A Russian serviceman hugs a woman after taking part in the Victory Day military parade.

The letter Z, from illuminated windows on an administrative building, has become a symbol of support for Russian military action in Ukraine, in central Moscow, on Sunday.

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Le Monde

La romancière française Linda Lê est morte

Elle avait 23 ans quand est paru son premier roman, « Un si tendre vampire », en 1986, mais c’est avec « Les Evangiles du crime », en 1992, qu’elle s’est sentie naître à la littérature, disait-elle.

« Il y a chez moi une grande méfiance à l’égard de l’enracinement. J’ai écrit sur ce sentiment de perte qui est à l’origine de tout travail littéraire », expliquait-elle au Monde, en 2015. La romancière française d’origine vietnamienne Linda Lê est morte lundi 9 mai à l’âge de 58 ans, a-t-on appris auprès de son éditeur, Stock. Elle a succombé à une longue maladie, a précisé la maison d’édition à l’Agence France-Presse.

« Tristesse et choc de perdre Linda Lê, écrivain et critique (…). Ses articles montrent une grande lectrice, dialoguant avec les textes comme avec des êtres vivants », a écrit sur Twitter Pierre Benetti, cofondateur de la revue littéraire En attendant Nadeau, à laquelle elle collaborait.

« Immense tristesse d’apprendre la mort ce matin de Linda Lê, auteure de l’une des œuvres majeures de la littérature contemporaine et très grande lectrice », lui a rendu hommage Sylvain Bourmeau, directeur de la revue AOC, dans laquelle elle a également publié des textes.

Linda Lê avait publié en février De personne je ne fus le contemporain, chez Stock, la rencontre à Moscou en 1923 entre le poète russe Ossip Mandelstam et le militant de l’indépendance vietnamienne Ho Chi Minh.

« Je ne répondrai plus jamais de rien » : Linda Lê aux confins de la déraison

Linda Lê était née en 1963 à Dalat, au Vietnam. En 1969, sa famille part à Saïgon pour fuir la guerre. Au lycée français, elle se prend de passion pour Victor Hugo et Balzac. En 1977, deux ans après la fin de la guerre, elle quitte le Vietnam pour la France.

Elle avait 23 ans quand est paru son premier roman, Un si tendre vampire (1986), mais c’est avec Les Evangiles du crime (1992) qu’elle s’est sentie naître à la littérature, disait-elle. En 2019, elle avait reçu le prix Prince de Monaco pour l’ensemble de son œuvre.

Linda Lê : « Je dépérirais, si je lisais moins ! »

Le Monde avec AFP

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France24 - Monde

Aux Philippines, le fils de l'ancien dictateur Ferdinand Marcos remporte la présidentielle

Publié le : 09/05/2022 - 22:46

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Ferdinand Marcos Junior, fils du défunt dictateur Ferdinand Marcos, a largement remporté l'élection présidentielle aux Philippines, selon un premier décompte donné mardi matin qui lui assure une avance définitive sur sa plus proche rivale. La certification définitive du vote doit prendre plusieurs semaines.

Ferdinand Marcos Junior assuré de devenir le prochain président des Philippines. Le fils du défunt dictateur Ferdinand Marcos a largement remporté l'élection présidentielle aux Philippines, selon un premier décompte donné mardi 10 mai, au matin, qui lui assure une avance définitive sur sa plus proche rivale.

Après le dépouillement de plus de 90 % des votes, Ferdinand "Bongbong" Marcos Junior, 64 ans, en a remporté près de 30 millions, contre moins de la moitié pour la candidate Leni Robredo. La certification définitive du vote doit prendre plusieurs semaines.

Environ 67 millions de Philippins étaient appelés aux urnes pour ces élections générales, lors desquelles devaient également être désignés le vice-président ainsi que les députés, la moitié des sénateurs, les gouverneurs de province et des milliers d'autres élus locaux.

Les sondages avaient prédit une large victoire pour Marcos Junior, après une campagne électorale marquée par des torrents de désinformation.

Depuis des années, des comptes pro-Marcos Junior ont envahi les réseaux sociaux, faisant passer auprès des jeunes Philippins les 20 ans de régime de son père (1965-1986) comme une ère dorée de paix et de prospérité pour les Philippines. Et en passant sous silence les dizaines de milliers d'opposants arrêtés, torturés ou tués, ou encore les milliards de dollars volés par le clan Marcos dans les caisses du pays pour son enrichissement personnel.

Le régime avait été renversé en 1986 par une immense révolte populaire, et la famille Marcos était partie en exil aux États-Unis, avant de revenir dans le pays pour y retisser un puissant réseau de soutien politique.

Alliance avec la fille du président sortant

Les Marcos devraient maintenant faire leur retour au palais présidentiel de Malacanang à Manille, d'où "Bongbong" a promis de rétablir "l'unité" du pays pendant son mandat de six ans.

"C'est une élection historique", a commenté Cleve Arguelles, professeur de sciences politiques à l'Université de La Salle de Manille.

Marcos Jr a mené une campagne électorale plutôt terne, peinant à galvaniser ses partisans et attirant des foules moins nombreuses que celles de sa rivale Leni Robredo.

Mais une série de tractations en coulisses avec d'autres clans politiques semble avoir suffi à lui procurer la victoire. Et notamment son alliance avec Sarah Duterte, fille du président sortant Rodrigo Duterte, bien partie pour remporter l'élection à la vice-présidence, qui se déroulait séparément lundi.

Leni Robredo, avocate et économiste de 57 ans, avait battu de justesse Marcos Junior dans la course à la vice-présidence en 2016. Pendant sa campagne présidentielle, elle avait promis de débarrasser la démocratie philippine de la corruption, dans un archipel où une poignée de familles ont la mainmise sur le pays.

Parmi les autres candidats à la présidence figuraient le boxeur légendaire Manny Pacquiao et l'ancien éboueur devenu acteur Francisco Domagoso.

La personnalité, plutôt que le programme politique, influence généralement le choix du candidat, et l'achat de voix et l'intimidation sont également des problèmes récurrents dans le pays.

Avec AFP

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Fin de campagne présidentielle aux Philippines, Ferdinand Marcos Jr grand favori

Jour de vote aux Philippines : Marcos Jr espère une victoire écrasante à la présidentielle

Aux Philippines, la tempête Megi a fait au moins 133 morts

Le Monde

Législatives 2022 : le retour discret de l’ancien monde dans la nouvelle majorité d’Emmanuel Macron

La plupart des candidats investis par Ensemble, confédération qui regroupe les partis soutenant Emmanuel Macron, ont une expérience politique et un bilan, contrairement à 2017.

Plus de révolution ni de rupture : la majorité s’épanouit dans la continuité. Au regard des 502 candidats connus à ce jour d’Ensemble, la nouvelle confédération des partis soutenant Emmanuel Macron, le critère de la loyauté a semble-t-il pesé plus que tous les autres, notamment pour le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, chef d’orchestre de ces investitures pour les élections législatives des 12 et 19 juin et président de cette confédération. Sans connaître encore la qualité des circonscriptions allouées à Renaissance (ex-La République en marche, LRM), au MoDem et à Horizons, les profils des candidats donnent déjà un aperçu des rapports de force au sein d’une future majorité pour Emmanuel Macron. Entre députés sortants, ministres, collaborateurs et coordonnateurs de la majorité, conseillers de l’ombre, membres de la société civile et ralliés, les prétendants à la députation sont cette fois-ci porteurs, pour la plupart, d’une expérience politique et d’un bilan, contrairement à 2017.

Conformément à la promesse du président du groupe LRM, Christophe Castaner, les députés sortants sont reconduits dans leur écrasante majorité pour briguer un second mandat. Sur les 267 députés LRM sortants, une trentaine ont dit ne pas vouloir se représenter. Même certains noms évoqués un temps comme étant « trop fragiles » figurent bien parmi les 502 candidats.

Evictions

D’autres n’ont pas connu un sort aussi clément. Dans les Hauts-de-Seine, trois députés issus de la société civile, Jacques Marilossian, Bénédicte Pételle, et Christine Hennion, n’ont pas été reconduits alors qu’ils briguaient l’investiture de la majorité. Jacqueline Dubois, députée LRM de Dordogne, est aussi évincée alors qu’elle se préparait à entrer en campagne, au profit de Jérôme Peyrat, maire de La Roque-Gageac (Dordogne), stratège du RPR puis de l’UMP avant de devenir conseiller d’Emmanuel Macron puis de Stanislas Guerini, le délégué général de Renaissance. « J’espère que la Renaissance ne sera pas d’abord celle des vieux réseaux », confie Mme Dubois qui se sent « trahie ».

Législatives 2022 : une majorité présidentielle rebaptisée et remaniée

Ailleurs, Jean-Charles Larsonneur (Finistère) perd son investiture au profit de Marc Coatanéa, proche de Richard Ferrand et ex-président de la section locale socialiste. Stéphane Vojetta est, lui, sommé de s’effacer pour laisser la place à l’ex-premier ministre Manuel Valls dans la 5e circonscription des Français de l’étranger, Cédric Roussel (Alpes-Maritimes) est désavoué pour Philippe Pradal, candidat Horizons, qui n’est autre que l’adjoint de Christian Estrosi à la mairie de Nice, ou encore Valérie Petit dans le Nord qui a appris la nouvelle de sa non-investiture dans la presse… Tous pensent à la voie de la dissidence.

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L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

Var : les dernières actualités

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France24 - Monde

Sri Lanka : le Premier ministre démissionne après des attaques menées par ses partisans

Publié le : 09/05/2022 - 13:45Modifié le : 09/05/2022 - 14:17

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Poussé vers la sortie par des manifestants qui campent devant le bureau du président Gotabaya Rajapaksa depuis un mois, le chef du gouvernement sri-lankais et frère du président, Mahinda Rajapaksa, a remis sa démission lundi après de violents heurts entre ses partisans et les manifestants.

Le Premier ministre sri-lankais Mahinda Rajapaksa a démissionné, lundi 9 mai, a déclaré son porte-parole, peu après de violents affrontements entre ses partisans et des manifestants antigouvernementaux qui ont fait cinq morts et au moins 189 blessés, selon la police. 

Le dirigeant de 76 ans a adressé sa lettre de démission à son frère cadet et président Gotabaya Rajapaksa, ouvrant ainsi la voie à un "nouveau gouvernement d'unité".

Un peu plus tôt lundi, à Temple Tree, dans sa résidence toute proche du bureau présidentiel, Mahinda Rajapaksa avait promis de "protéger les intérêts de la nation" à quelque 3 000 de ses partisans, acheminés en bus depuis des zones rurales. En sortant, ils s'étaient attaqués aux tentes de manifestants appelant au départ du Premier ministre, incendiant leurs banderoles et pancartes.

Un couvre-feu immédiat et d'une durée indéterminée a été décrété par les autorités avant d'être étendu au reste de l'île.

>> À voir : Au Sri Lanka, la crise économique frappe de plein fouet la population

La police a tiré des gaz lacrymogènes et a fait usage de canons à eau après que les partisans du gouvernement eurent franchi les rangs des policiers pour détruire les campements de milliers de manifestants antigouvernementaux qui exigeaient le départ de Gotabaya Rajapaksa.

"Nous condamnons les violences perpétrées aujourd'hui contre des manifestants pacifiques et demandons au gouvernement de mener une enquête approfondie, y compris l'arrestation et la poursuite en justice de toute personne ayant incité à la violence", a déclaré sur Twitter, Julie Chung, l'ambassadrice des États-Unis appelant au calme et à la retenue sur l'île.

Un député du parti au pouvoir au Sri Lanka s'est suicidé lundi après avoir tiré sur des manifestants anti-gouvernementaux en province, a annoncé la police. Selon la police, le député Amarakeerthi Athukorala a ouvert le feu sur deux personnes qui bloquaient sa voiture et les a grièvement blessées à Nittambuwa, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale. Une des deux victimes a succombé à ses blessures, ajouté la police.

Pénuries de produits alimentaires, de carburant et de médicaments

"Nous condamnons fermement les actes violents perpétrés par ceux qui incitent et participent, indépendamment de leurs allégeances politiques", a déclaré sur Twitter le président Rajapaksa, "la violence ne résoudra pas les problèmes actuels".

Selon les autorités, la brigade anti-émeute de l'armée a, pour la première fois, été appelée en renfort de la police. Des soldats ont été régulièrement déployés ces dernières semaines, mais pour protéger les livraisons de carburant entre autres produits essentiels.

Un peu plus tôt lundi, le Premier ministre avait exhorté "la population à faire preuve de retenue et à se rappeler que la violence n'engendre que la violence".

Depuis des mois, l'île de 22 millions d'habitants subit de graves pénuries de produits alimentaires, de carburant et de médicaments. Cette crise sans précédent, imputée à la pandémie de Covid-19 qui a privé le pays des devises du secteur touristique, a été aggravée par une série de mauvaises décisions politiques, selon des économistes.

La population manifeste depuis plusieurs semaines reprochant aux frères Rajapaksa au pouvoir d'avoir précipité le pays dans cette crise, et exige leur démission.

Le chef de l'opposition, Sajith Premadasa, a tenté de se rendre dans la zone des affrontements, mais il a été attaqué par la foule et il a été engouffré par son personnel de sécurité dans une voiture et a quitté les lieux.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Le Sri Lanka paralysé par une grève nationale, le président déclare l'état d'urgence

Sri Lanka : manifestation massive à Colombo contre le président Rajapaksa

En pleine crise au Sri Lanka, le président tend la main à l'opposition

Le Monde

Ncuti Gatwa, star de « Sex Education », sera le nouveau « Doctor Who »

M. Gatwa sera le quatorzième acteur à incarner le « docteur ». Il prend la suite de Jodie Whittaker.

Ncuti Gatwa succédera à Jodie Whittaker pour incarner Doctor Who dans la série éponyme de la BBC, a annoncé la chaîne ce 8 mai. M. Gatwa, né au Rwanda et qui a grandi en Ecosse, est le premier acteur noir à incarner le personnage principal de la série de science-fiction britannique, dont les premiers épisodes ont été diffusés en 1963.

« Parfois un acteur entre dans la pièce, et il est si lumineux, si audacieux et si brillant que je reste pétrifié et que je remercie ma bonne étoile », a commenté le showrunner de la série, Russel T. Davies, qui avait relancé Doctor Who en 2003, après une pause de la diffusion, et a repris les rênes de la série cette année. Toujours populaire, la série a cependant vu ses audiences s’effriter, notamment au Royaume-Uni, ces dernières années.

« Doctor Who » pour les nuls

Rôle emblématique

M. Gatwa, qui joue l’un des rôles principaux de la série Netflix à succès Sex Education, dans laquelle il incarne un adolescent gay issu d’une famille conservatrice, sera le quatorzième acteur à tenir le rôle principal du « docteur », un aventurier qui voyage à travers le temps et l’espace pour protéger l’univers des Daleks, des mutants belliqueux. Il succédera à Jodie Whittaker, première femme à incarner le personnage phare de la série.

« Ce rôle et cette série ont une importance gigantesque pour énormément de personnes dans le monde entier, moi compris, et chacun de mes talentueux prédécesseurs a su gérer cette responsabilité et ce privilège avec le plus grand respect, dit M. Gatwa dans un communiqué de la BBC. Je suis à la fois profondément honoré, extrêmement excité et, bien sûr, un peu effrayé. »

Série : de « Doctor Who » à Phileas Fogg, David Tennant n’arrête jamais de voyager

Le Monde

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Le Figaro

Jean-Pierre Robin: «Quand la France était le premier pays emprunteur de la Banque mondiale»

Jean-Pierre Robin

CHRONIQUE - Le 9 mai 1947 était signé un accord pour sortir l’Hexagone de la ruine.

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, plus personne ne peut ignorer que le 9 mai est «le jour de la Victoire» pour les Russes qui commémorent l’acte de capitulation de l’Allemagne nazie signé avec les Alliés (dont l’URSS) le 8 mai à Berlin à 23 h 01. Et donc le 9 mai à Moscou du fait du décalage horaire. Ne nous répète-t-on pas quotidiennement l’importance de cette date symbolique pour Moscou?

Les Européens eux-mêmes sont certainement bien moins nombreux à se rappeler que le 9 mai est également la Journée de l’Europe. Les vingt-sept pays de l’Union européenne célèbrent en effet la déclaration Schuman du 9 mai 1950: Robert Schuman, né allemand en 1886 et alors ministre des Affaires étrangères français, propose la création d’une Communauté européenne du charbon et de l’acier (Ceca). Considérée rétrospectivement comme l’acte fondateur de l’Union européenne, ce sera la date retenue (en 1985 lors d’un conseil des chefs d’État ou de gouvernement) pour la fête de l’Europe.

À lire aussiLa guerre en Ukraine peut-elle saper l’hégémonie sans bornes du dollar?

Quant aux Français - et on ne saurait leur en faire grief - très peu d’entre eux savent sans doute que le 9 mai 1947 a été signé à Paris un accord financier historique avec la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (la Bird), laquelle serait rebaptisée quelques années plus tard «Banque mondiale». Rappelons que la Bird fut créée en même temps que le Fonds monétaire international à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Alors que le FMI a pour mission d’assurer la stabilité financière internationale et la coopération de ses 193 États membres, la Banque mondiale constitue le plus gros opérateur public au monde de l’aide au développement.

Un contexte géopolitique tumultueux

Il n’est pas banal qu’au printemps 1946 le Gouvernement provisoire de la République française (pas encore la IVe République qui adviendra le 27 octobre 1946) ait été le premier pays à frapper à sa porte, à son siège de Washington. Le prêt obtenu de 250 millions de dollars - l’équivalent d’un peu moins de 3 milliards de dollars actuels - sera le seul jamais sollicité par la France, et le premier accordé par la Bird, à ce jour le plus gros consenti par l’organisation internationale en soixante-quinze ans.

La demande initiale était d’ailleurs deux fois plus importante (500 millions de dollars). Mais il était difficile pour la Banque qui ne comptait alors que vingt-cinq pays membres - essentiellement en Europe et dans les deux Amériques - et qui n’avait pas encore déboursé le moindre dollar, de s’engager sur un tel montant. Les négociations avec Wilfrid Baumgartner, le président du Crédit national, qui devait recevoir les fonds avec la garantie de l’État français, ne furent d’ailleurs pas particulièrement aisées: «Il était difficile pour lui d’accepter notre politique qui exige des certifications spécifiques sur l’usage de chaque dollar… Il n’y avait pas de précédents à une telle exigence et il considérait que cela dérogeait à la dignité de son pays», selon Robert Garner, vice-président de la Banque dont les propos figurent dans les archives de l’institution. Wilfrid Baumgartner sera ultérieurement gouverneur de la Banque de France puis ministre des Finances du général de Gaulle.

À lire aussiLa dette des pays pauvres se creuse, alerte le patron de la Banque mondiale

Le problème était que les 250 millions de dollars ne finançaient pas un projet d’investissement spécifique, conformément à la mission originelle de la Bird. La France destinait ces fonds, sans plus de précision, à couvrir trois types de besoins du premier plan Monnet de modernisation et d’équipement (1947-1953): acheter des biens d’équipements, du charbon, du pétrole et autres matières premières. Finalement, un modus vivendi fut trouvé et Paris put recevoir les précieux dollars à des conditions très favorables (remboursement sur trente ans et taux annuel de 3,25%).

La Banque mondiale a été créée en 1944 pour aider l’Europe à se reconstruire après la Seconde Guerre mondiale. Comme nous serons prêts à aider l’Ukraine à se reconstruire le moment venu

«La Banque est pleinement consciente des incertitudes et des difficultés que rencontre la France», reconnurent ses dirigeants dans leur rapport annuel de 1946-1947. Un euphémisme. Non seulement les difficultés financières étaient abyssales (pénuries de toutes sortes, déficits, inflation de près de 50% l’an en 1946 et en 1947) mais la conjoncture sociale et politique française, périlleuse. Le 25 avril 1947 marque le début de la grève des usines Renault qui allait faire école dans tout le pays et, le 5 mai, les ministres communistes sont expulsés du gouvernement Ramadier dans un climat quasi insurrectionnel. La France était perçue comme l’un des maillons faibles de l’Europe.

Un mois plus tard, le 5 juin, devant les étudiants de l’université Harvard, le général George Marshall prononce son fameux discours: «Il est logique que les États-Unis fassent tout pour aider à rétablir la santé économique du monde, sans laquelle il ne peut y avoir aucune stabilité politique et aucune paix assurée», annonce-t-il. Le plan Marshall est sur les rails et les premiers crédits se déverseront sur l’Europe dès l’année suivante (une douzaine de milliards de dollars de l’époque au total pour l’Europe de 1948 à 1951). Mais la Russie dit niet et elle force ses satellites à faire de même: 1947 marque le début de la guerre froide, expression dont la paternité revient à l’écrivain britannique George Orwell et qui désignera toute la période 1947-1991 jusqu’à l’éclatement de l’URSS.

La mansuétude toute particulière de la Banque mondiale à l’égard de la France il y a tout juste soixante-quinze ans s’inscrit dans ce contexte géopolitique tumultueux. «La Banque mondiale a été créée en 1944 pour aider l’Europe à se reconstruire après la Seconde Guerre mondiale. Comme nous serons prêts à aider l’Ukraine à se reconstruire le moment venu», souligne au Figaro, David Malpass, son actuel président. Plusieurs prêts totalisant 3 milliards de dollars en faveur de Kiev sont à l’étude. L’Histoire se répète.

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Qu'est-ce que la «stagflation», cette menace qui plane sur la France et la zone euro ?

DÉCRYPTAGE - Ce mot bien connu des économistes, mais moins du grand public, nous touche dans notre quotidien.

Ukraine : la France va apporter 300 millions de dollars d'aide supplémentaires

Emmanuel Macron renforce son soutien à la population ukrainienne.

BCE : Christine Lagarde exclut une stagflation en zone euro

La présidente de la BCE estime que la situation actuelle ne peut être comparée à celle du choc pétrolier au début des années 70.

Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine

Publié le : 08/05/2022 - 09:24

Stéphanie TROUILLARD Suivre Claire BONNICHON Suivre

Le 9 mai, jour où la Russie célèbre la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945, donne lieu à un grand défilé militaire à Moscou. Ce rassemblement est aussi accompagné par une marche appelée le "régiment immortel". Des millions de Russes, à travers le pays, brandissent le portrait de leurs ancêtres ayant participé à la Grande Guerre patriotique. En quelques années, cette procession a été instrumentalisée par le Kremlin pour servir sa propagande et, aujourd'hui, justifier l'invasion en Ukraine.

Des portraits en noir et blanc ou sépia brandis sur des pancartes. Des clichés de femmes et d'hommes en uniforme ou en tenue des années 40. Des rues noires de monde. Une foule en marche. En 2019, avant la crise sanitaire, ils étaient 14 millions un peu partout en Russie à prendre part au défilé du régiment immortel. Des marches se sont mêmes déroulées dans près de 80 pays à travers le monde partout où se trouve une communauté russe. 

Depuis une dizaine d'années, à l'occasion du 9 mai, le jour de la victoire de la Russie sur l'Allemagne nazie, ce défilé civil n'a cessé de prendre de l'ampleur. Alors que la guerre fait rage en Ukraine, le cortège 2022 ne devrait pas faire exception. "Je m'attends à ce qu'il y ait beaucoup de monde car c'est très important pour le régime russe de montrer que cette guerre est approuvée par le peuple. Je pense qu'ils essayeront même d'organiser des défilés des immortels dans quelques villes occupées en Ukraine", anticipe ainsi l'historienne Galia Ackerman, spécialiste de la Russie et auteure du livre "Le régiment immortel" (éditions Premier parallèle)

"Il a été très vite accaparé par le régime de Poutine"

Cette marche, devenue l'un des outils les plus importants de la propagande du Kremlin, découle pourtant à l'origine d'une initiative privée. En 1965, des élèves d'une école de Novossibirsk décident de défiler avec des portraits de vétérans. L'idée est reprise en 2010 par l'adjointe au maire de Moscou. Mais ce n'est qu'un an plus tard que trois journalistes de la ville sibérienne de Tomsk lui offrent enfin de la visibilité en baptisant cette marche "le régiment immortel". Pour eux, les héros qui se sont battus pour la liberté de leur pays au cours de la Seconde Guerre mondiale méritent de participer à la fête de la victoire. 

Comme l'analyse Galia Ackerman, "ce défilé était d'abord une cérémonie purement civile et informelle de gens qui se remémorent leurs ancêtres qui ont donné leur vie pour la patrie pendant la Seconde Guerre mondiale". Mais très vite, ce rassemblement populaire soutenu par différentes autorités locales ne manque pas d'intéresser l'exécutif russe. "Il a été rapidement accaparé par le régime de Poutine. Dès 2015, le président russe a marché à Moscou à la tête du principal régiment immortel du pays", rappelle l'historienne.  

Au fil des années, la marche s'est ainsi transformée. Alors qu'elle rendait hommage au départ aux plus de 26 millions de morts de la "Grande Guerre patriotique", le nom donné à la Seconde Guerre mondiale en Russie, elle vénère aujourd'hui la mémoire de tous ceux qui ont participé au conflit. "C'est devenu une sorte de culte païen maintenant. Il y a une idéologie derrière ce culte. Les morts qui sont totalement sacralisés descendent ce jour-là du ciel et s'unissent avec les vivants. C'est ensemble qu'ils forment le peuple éternel, victorieux et immortel", explique Galia Ackerman.  

Le défilé fait désormais partie du programme officiel des commémorations en Russie et bénéficie de subventions de l'État. Selon Galia Ackerman, la spontanéité des débuts a laissé place à une "organisation millimétrée, digne de l'époque soviétique". "Ce défilé est organisé par des entreprises, des administrations ou encore par des écoles. Des organisations locales qui coordonnent ces marches ont un stock de portraits tout prêts fixés à des bâtons. Souvent, des gens brandissent des photos qui n'ont même rien à voir avec l'histoire familiale", détaille la spécialiste de la Russie.  

"On efface les crimes soviétiques"

Cette manifestation s'inscrit dans une politique plus globale, celle d'une réécriture de cette période de l'histoire devenue "immaculée". En 2014, une loi mémorielle criminalisant "la diffusion de fausses informations concernant les actions de l'URSS pendant la Seconde Guerre mondiale" a ainsi été votée. Depuis 2020, la Russie a également amendé sa Constitution en introduisant la célébration de "la mémoire des défenseurs de la patrie" et l'interdiction de "minimiser la signification de [leur] héroïsme". 

Officiellement, la Seconde Guerre mondiale a donc débuté le 22 juin 1941 lors de l'invasion allemande de l'URSS. Exit de la mémoire nationale le pacte germano-soviétique de 1939, le massacre des officiers polonais à Katyn en 1940 par la police politique soviétique ou encore le viol de centaines de milliers de femmes allemandes par l'Armée rouge. "On efface les crimes soviétiques. La logique est très simple. Les Russes ont vaincu les nazis qui représentaient le mal absolu. Si les Russes ont pu gagner, c'est qu'ils représentent le bien absolu. C'est une supériorité morale qui donnent le droit à la Russie actuelle de défendre ses intérêts et de continuer le même combat sacré ad vitam aeternam", estime Galia Ackerman. 

Cette rhétorique est aujourd'hui reprise pour légitimer l'invasion en Ukraine. Depuis le début du conflit, Moscou a justifié "son opération militaire spéciale" par sa volonté de dénazifier le pays. Pour l'historienne, "la guerre de Poutine contre l'Ukraine est une sorte de réplique de la Seconde Guerre mondiale. Ils veulent vaincre les nazis, même s'ils sont imaginaires. Partout où les troupes russes arrivent à instaurer leur contrôle, la première chose qu'ils font, c'est de hisser le drapeau de la Fédération de Russie, mais aussi le drapeau rouge". 

Préparer les enfants à faire la guerre  

Depuis plusieurs années, la propagande, dont le régiment immortel est l'un des points d'orgue, a finalement "porté ses fruits", car plus de "80 % des Russes soutiennent la guerre de Poutine contre l'Ukraine". Ce type de rassemblement prépare aussi la Russie de demain. Lors du défilé du régiment immortel, il est ainsi fréquent de voir de jeunes enfants portant l'uniforme de l'Armée rouge. Une manière pour la spécialiste de la Russie, "de les préparer à faire la guerre". "Il y a aussi la 'jeune armée', une organisation paramilitaire qui regroupe des enfants à partir de huit ans. On leur apprend le maniement des armes et ils sont parrainés par des vraies unités de combat de l'armée russe. Sept cent mille enfants y sont embrigadés", précise-t-elle. "Cela commence comme un jeu, mais lorsqu'on les envoie au front comme en Ukraine, c'est beaucoup moins joyeux". 

Le conflit avec le pays voisin sera sans nul doute bien présent lundi lors du défilé du régiment immortel. Traditionnellement, les Russes portent le 9 mai sur le revers de leurs vestes, le ruban de Saint-Georges, orange et noir, qui était à l'origine, une décoration tsariste. Insigne patriotique par excellence, ce morceau de tissu pourrait prendre une forme un peu différente cette année. Selon Galia Ackerman, le défilé des immortels devrait ainsi se "passer sous le signe de la lettre Z" devenu en quelques semaines le symbole du soutien aux forces russes en Ukraine.  

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Guerre en Ukraine : le cessez-le-feu à l'usine d'Azovstal n'a pas été respecté, selon Kiev

LE FIL DU 4 MAI

Plus de 300 civils évacués de l'aciérie Azovstal à Marioupol, visée par un assaut attribué à Moscou

LE FIL DU 3 MAI

Ukraine : un "puissant assaut" russe lancé sur l'usine Azovstal de Marioupol

Le Figaro

Face aux refus d'obtempérer, les policiers se sentent de plus en plus désarmés

Nicolas Daguin

DÉCRYPTAGE - Par crainte des conséquences sur leur carrière, voire leur vie, certains agents préfèrent «laisser passer» plutôt que d'intervenir «à tout prix», sur ce qui n'est au départ qu'un délit routier.

«Intervenir lors d'un refus d'obtempérer, c'est aujourd'hui prendre le risque de tout perdre. Notre carrière, notre famille, notre vie. À quoi bon ?», s'agace d'emblée un policier parisien. Comme beaucoup de ses collègues, il se dit choqué par l'affaire du Pont-Neuf, dans laquelle un de leurs collègues a été mis en examen pour «homicide volontaire» après avoir ouvert le feu sur un véhicule qui fonçait à contresens dans sa direction, tuant les deux personnes à son bord, dimanche 24 avril dernier. 

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Une décision qui est allée au-delà des réquisitions du procureur de la République de Paris. «La seule volonté des policiers lors des refus d'obtempérer est de mettre fin à une infraction, voire de se protéger quand on leur fonce dessus, ce qui arrive fréquemment, disons-le. En tout état de cause, ce n'est certainement pas de tuer un homme. Mais encore une fois, la justice se range du côté de la délinquance. Et la police se retrouve mise au ban, pieds et poings liés», poursuit le même agent parisien.

Un refus d'obtempérer toutes les vingt minutes

De fait, des accidents parfois mortels sont régulièrement provoqués par des délits de fuite. Le 25 avril, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), un homme a percuté de plein fouet un bus à un carrefour après avoir tenté de semer deux motards de la police. Au Mans, le 6 août 2020, un brigadier de 43 ans est décédé après avoir été traîné sur plusieurs mètres par un individu qui refusait de descendre de son véhicule. Selon des chiffres du ministère de l'Intérieur, un refus d'obtempérer aurait été recensé toutes les vingt minutes en France au cours de l'année 2020.

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Le refus d'obtempérer est pourtant durement sanctionné par la loi : les contrevenants s'exposent à une peine d'un an d'emprisonnement et 7500 euros d'amende. Mais dans les faits, cette sanction serait «rarement, voire jamais appliquée», estime un policier de la banlieue parisienne. Ce dernier assure qu'à l'inverse, les agents qui interviennent dans pareille situation, risquent gros, notamment s'ils viennent à faire usage de leur arme de service. Une peine d'un an de prison ferme a par exemple été requise le 30 mars dernier à l'encontre d'un policier municipal de 49 ans, jugé par le tribunal correctionnel de Lyon pour avoir fait usage de son arme de service, lors d'une intervention, tirant dans les pneus d'un véhicule cherchant à fuir. Nombre de policiers préfèrent dès lors «laisser passer» plutôt que d’intervenir «à tout prix», par crainte des conséquences, assure un agent.

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La loi encadre strictement l'usage de leur arme de service par les forces de l'ordre : seulement «en cas d'absolue nécessité et de manière proportionnée», comme le précise l'article L435-1 du Code de la sécurité intérieur entré en vigueur le 28 février 2017.

«L'approche judiciaire légitime en quelque sorte le refus d'obtempérer»

«L'approche judiciaire légitime en quelque sorte le refus d'obtempérer», abonde en ce sens maître Laurent-Franck Liénard, l'avocat du policier mis en cause dans le dossier du Pont-Neuf. Il y a, selon lui, une inversion de la charge de la preuve qui dessert l'action policière aujourd'hui : «On affiche une sévérité à l'égard des policiers tandis que l'on affiche une compréhension à l'égard de ceux qui enfreignent la loi, c'est désolant

« Il y a dans ce pays des magistrats qui sont farouchement opposés à la police et qui jugent des ouvertures de feu sans jamais avoir tenu une arme dans leurs mains. Ceux-là sont en quelque sorte hors-sol. »

«On ne peut pas d'un côté nous demander de faire preuve de fermeté et de sévérité sans nous sécuriser juridiquement de l'autre. Cela n'a aucun sens, on nage en pleine schizophrénie, estime de son côté David-Olivier Reverdy, le secrétaire national adjoint du syndicat Alliance Police Nationale. Les décisions de justice qui sont prises contre les policiers n'ont pour seules conséquences que de nous désarmer et de donner du crédit aux délinquants. Voilà le message qui est passé».

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Tandis que certains policiers militent pour la mise en place d'une présomption de légitime défense accordée aux forces de l'ordre - il appartiendrait désormais à la personne visée par un policier de démontrer qu'elle a fait l'objet d'un usage abusif de la force -, Me Liénard bataille davantage pour la création d'une juridiction spécialisée avec des magistrats «qui savent de quoi ils parlent». Pour l’avocat, la présomption de légitime défense «entraînerait une désinhibition chez les policiers, mais cela ne changerait pas l’approche des magistrats». Or, c’est bien sur ce point qu’il faut plancher, estime-t-il. «Il y a dans ce pays des magistrats qui sont farouchement opposés à la police et qui jugent des ouvertures de feu sans jamais avoir tenu une arme dans leurs mains. Ceux-là sont en quelque sorte hors-sol. Il y a urgence à ce que la justice ressorte son glaive et tape sur les bonnes personnes, en assurant avec fermeté l'application de la règle.»

Pas question en tout cas de désarmer les policiers, selon l'avocat, comme cela a pu être évoqué, en inspiration au modèle anglo-saxon : «Le niveau de criminalité et de sauvagerie que l'on connaît en France justifie à lui seul que les policiers soient armés et puissent se défendre», conclut Me Liénard.

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Dans la nuit de mercredi à jeudi, un incident a eu lieu à Strasbourg entre l'agent de sécurité d'une discothèque et des parlementaires estoniens, qui auraient tenu des «propos racistes».

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France24 - Monde

Un faux reportage attribué à la BBC affirme que la Pologne s’apprête à attaquer l’Ukraine

Publié le : 09/05/2022 - 16:36

Aude Dejaifve Suivre

Une vidéo ressemblant à un reportage de la BBC affirme que la Pologne se prépare à envoyer des troupes en Ukraine. Elle prétend s’appuyer sur un document qui serait l’ordre de préparation de l’armée polonaise. La vidéo est en réalité un montage qui imite la charte graphique du média britannique, et le document est un faux. 

La vérification en bref 

  • Une vidéo qui ressemble à un reportage de la BBC insinue que la Pologne s’apprête à attaquer l’ouest de l’Ukraine. 
  • La BBC n’a jamais réalisé cette vidéo, et le document utilisé dans la vidéo est un faux, comme l’ont confirmé les autorités polonaises.

La vérification en détail

La vidéo ressemble à un reportage de la BBC en anglais. Elle affirme que la Pologne se prépare à envahir l’Ukraine. Elle s’ouvre sur le logo de la BBC, et affiche des images d'atterrissage d’hélicoptère (0’01) et d'entraînement militaire (0’52) provenant d’une vidéo du média britannique The Sun du 1er mars, à propos d’un entraînement de l’OTAN en Pologne, en Estonie et en Allemagne. Un autre extrait montrant des tanks (0’41) provient d’un second reportage du Sun à propos d’un exercice conjoint entre les Etats-Unis et la Pologne le 8 avril en Pologne. Le “reportage” s’appuie également sur un “ordre” de préparation de l’armée, qui aurait été signé par le commandant en chef de l’armée polonaise.

La vidéo imite le format des vidéos publiées par la BBC : le logo, la police, les sous-titres sont similaires. Partagée en français le 5 mai sur Twitter, la vidéo cumule plus de 10 000 vues. Elle a également été partagée le 4 mai en russe.

Un faux reportage…

Le ton du reportage interpelle : à 0’45, on peut lire “La Pologne enverra des troupes en utilisant le prétexte de la protection contre la Russie” (“Poland is going to send troops under the pretext of “Protection from Russia””), une phrase imprécise et maladroitement tournée.

La BBC a déclaré à Reuters n’avoir publié aucune vidéo de ce type. 

La rédaction des Observateurs de France 24 n’a pas trouvé la vidéo sur le site de la BBC, ni sur les réseaux sociaux du média britannique.

… et un document trompeur

Quant au document utilisé comme preuve de la supposée attaque de la Pologne en Ukraine, il a également circulé sur une chaîne Telegram pro-russe le 2 mai et sur Twitter le 3 mai avec la fausse affirmation.

Le compte Twitter du commandement général polonais des forces armées a qualifié le document de "faux" :

"C'est un faux ordre de l'État-major polonais. L'ensemble du document est FAUX ! Nous observons de plus en plus de documents militaires contrefaits dans les médias polonais. S'il vous plaît, NE PARTAGEZ PAS cette FAUSSE NOUVELLE”, dément-il dans un tweet du 3 mai.

D'autres détails suggèrent que le document n’est pas authentique. La signature du général polonais Jarosław Mika est erronée et ne correspond pas à sa signature réelle

Comparaison entre la signature du faux document (à gauche) et la signature du général Jarosław Mika (à droite) apposée sur un document envoyé par le commandement général des forces armées polonaises à une école polonaise en 2021. © zpsw.ilawa.pl

Les images se faisant passer pour des sources sérieuses se sont multipliées depuis le début de la guerre en Ukraine. Mi-avril, un "tweet" du média britannique BBC faisait annoncer à Emmanuel Macron la venue de “60 millions de réfugiés” en Europe dans les 20 prochaines années. 

 >> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : 

“60 millions de réfugiés à venir en Europe” : un faux tweet de la BBC sur Emmanuel Macron

Un faux reportage attribué à la BBC prétend que l'Ukraine est à l'origine de l'attaque de Kramatorsk

Un faux reportage du Figaro prétend montrer des autocollants d'Hitler sur des boutiques Chanel

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Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : Marion Maréchal ne sera pas candidate

C’est désormais certain : Marion Maréchal – ex-députée FN qui a rallié la campagne d’Eric Zemmour – ne sera pas candidate aux élections législatives, qui se dérouleront les 12 et 19 juin. En effet, la jeune femme, en raison de sa grossesse, s’est vue obligée de renoncer à se lancer dans une campagne électorale, rapportent plusieurs médias, parmi lesquels Le Point, lundi 9 mai. Depuis plusieurs semaines, le doute persistait à ce sujet.  

« Sa décision est prise » 

« Non, malheureusement. » C’est en ces termes, ce lundi, que Bertrand de la Chesnais, coordinateur du parti Reconquête ! dans le Vaucluse, a fait savoir que Marion Maréchal – dont la naissance du deuxième enfant est attendue pour le mois de juin – ne serait pas candidate. « Nous le regrettons beaucoup », a-t-il ajouté ensuite, comme l’indiquent nos confrères. Et l’ex-directeur de la campagne présidentielle d’Eric Zemmour d’ajouter, peu après, pour étayer son point de vue : « Aujourd’hui, ça y est, sa décision est prise. Nous pouvons la comprendre, parce qu’effectivement, une grossesse, ça n’est pas n’importe quoi dans la vie d’une femme. » Il a précisé que la nièce de Marine Le Pen viendrait toutefois les « soutenir »

Quant à Stanislas Rigault, responsable des jeunes soutiens de l’auteur de « La France n’a pas dit son dernier mot », il se présentera dans le Vaucluse, d’après les déclarations de plusieurs responsables de Reconquête ! ce lundi. Ainsi, le président de Génération Z sera candidat dans la 2e circonscription, Cavaillon, L’Isle-sur-la-Sorgue, souligne Le Point. Là-bas, se présente aussi une candidate du Rassemblement national, Bénédicte Auzanot. Quelques jours plus tôt, Stanislas Rigault avait été approché par le RN, en vue d’un accord à ce scrutin. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : "Babouchka Z", l’improbable nouvelle coqueluche de la propagande russe

Publié le : 05/05/2022 - 17:59Modifié le : 05/05/2022 - 18:01

Sébastian SEIBT Suivre

Une étrange statue a été inaugurée, jeudi, par les soldats russes qui occupent Marioupol en Ukraine. Elle représente une vielle femme tenant un drapeau soviétique. Un choix qui ne doit rien au hasard et qui a tout avoir avec "Babouchka Z", une improbable paysanne ukrainienne apparue sur une vidéo tournée par des soldats ukrainiens et qui représente la nouvelle icône de la propagande de Moscou.

En Russie, personne ne l’appelle par son vrai nom, dont on n'est pas sûr. Elle est simplement devenue la “Babouchka Z” - en référence à la lettre qui est devenue le symbole de l’”opération spéciale russe” en Ukraine, terminologie officielle du Kremlin pour désigner la guerre  - ou la “Babouchka de la victoire”.

Ces dernières semaines, cette Ukrainienne d’un certain âge a été érigée en star parmi les Russes pro-guerre et en nouvelle égérie de la propagande du Kremlin. Des pancartes géantes la représentent brandissant un drapeau soviétique à Moscou, des cartes postales à son effigie - toujours avec le même étendard - sont vendues à travers toute la Russie.

Une babouchka qui croit accueillir les "libérateurs russes"

Elle a fait l’objet de plusieurs reportages à la télévision russe début avril, et un artiste a fabriqué des figurines en bois à son effigie, rappelle le Moscow Times. 

À Marioupol, les forces d’occupation ont même inauguré, jeudi 5 mai, une statue représentant la “Babouchka Z” en présence de Sergueï Kirienko, directeur adjoint de l’administration présidentielle russe. 

Pourtant, cette retraitée ne semble pas sortir de l’ordinaire, si ce n’est qu’elle correspond aux canons de la paysanne de l’époque soviétique. Mais en réalité, son histoire “colle parfaitement à tous les éléments de langage de la propagande russe actuelle”, assure Joanna Szostek, spécialiste des médias et de la communication politique en Russie à l’université de Glasgow.

La “Babouchka Z” est apparue pour la première fois le 7 avril dans une vidéo surréaliste prise par des soldats ukrainiens. On y voit les militaires s’approcher d’une petite ferme dans le Donbass, d’où sort une vieille femme tenant fièrement à bout de bras le drapeau soviétique. Étonnés mais pas démontés, les Ukrainiens lui tendent de la nourriture et lui prennent le drapeau. Elle commence par accepter puis la leur rend quant elle comprend qu’elle n’a pas affaire à des “soldats russes venus la libérer” mais à des Ukrainiens qui, insulte suprême à ses yeux, piétinent ledit drapeau… Depuis, une seconde vidéo a été diffusée sur Telegram qui affirme que cette femme s'appellerait Anya et vivrait près de Dvorichna, à cinq kilomètres de la ligne de front.

>> Guerre en Ukraine : le "fantôme de Kiev", faux pilote mais vrai atout de propagande

La vidéo initiale "illustre parfaitement le choc des mémoires sur lequel joue toute la propagande poutinienne”, note Jaroslava Barbieri, spécialiste des relations de la Russie avec les États de l’ex-URSS à l’université de Birmingham. Il y a, d’un côté, l’expression de “la déception des soldats ukrainiens qui rencontrent, incrédules, une Ukrainienne pour qui les Russes sont les bons, et de l’autre, cette vieille femme qui a encore l’image des soviétiques libérateurs de l’époque de la Seconde Guerre mondiale”, poursuit-elle.

Difficile d’imaginer “récit plus idéal pour le Kremlin”, estime Stephen Hutchings, spécialiste des médias russes à l’université de Manchester. Tout d’abord, c’est un “rare exemple de soutien populaire en Ukraine à l’opération militaire russe et à sa justification officielle”, note cet expert. De quoi donner un peu de chair à cette propagande de Vladimir Poutine autour des soldats russes qui, à l’instar des héros soviétiques de la Grande Guerre patriotique, viendraient libérer l’Ukraine des griffes fascistes. 

Nouvelle icône de la “mère Russie” ?

À cet égard, c’est du pain bénit pour les médias russes. “La télévision russe traite de cette ‘opération spéciale’ en continu et des exemples comme celui-ci humanisent leur couverture. En plus, passer cette histoire en boucle permet de cacher le fait qu’il est très difficile de trouver des Ukrainiens prêts à accueillir de manière aussi positives les soldats russes”, souligne Precious Chatterje-Doody, spécialiste de la communication politique et des relations internationales à l’Open University au Royaume-Uni.

La “Babouchka Z” a une autre qualité : c’est un “rare exemple de message positif pour la Russie qui vient de la base et non pas des services de propagande”, souligne Joanna Szostek. Cette vidéo, authentifiée par des médias ukrainiens, n’est pas une création des autorités qui a ensuite été promue sur tous les réseaux sociaux par les groupes pro-russes sur Internet. “Depuis le début de la guerre, Moscou essaie de donner un aspect le plus spontané possible à sa propagande et là, c’est livré sur un plateau”, reconnaît Stephen Hutchings.

>> Crise ukrainienne : quand la Russie veut faire prévaloir sa vision de l’Histoire

Que demander de plus ? Le drapeau soviétique ; cerise sur ce gâteau de propagande. L’image de cette retraitée avec son étendard “évoque l’iconographie de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle les affiches mettaient souvent en scène des grand-mères censées représenter la ‘mère Russie' ou encore 'mère patrie’”, rappelle Stephen Hutchings.

Quand on sait à quel point Vladimir Poutine abuse du parallèle entre la Russie d’aujourd’hui et celle de l’ère soviétique, on devine que l’irruption de cette “Babouchka Z” a dû l'enchanter. “Sa représentation permet de glorifier l’ancienne génération, qui appelle la nouvelle à réitérer les succès d’antan. C’est une occasion de plus pour Vladimir Poutine de pousser les Russes à vivre dans le passé, en espérant qu’ils ne se rendent pas compte qu’il ne leur offre pas de perspectives”, résume Jaroslava Barbieri.

Et le fait que cette nouvelle icône de la “mère patrie” soit une humble paysanne ukrainienne n'a que des avantages pour Moscou. Cela permet, d’une part, de suggérer que la guerre se “fait au nom d’un seul et même peuple, ce qui rejoint le nouveau récit russe qui a commencé à remplacer le concept de ‘dénazification‘ du pays par celui de ‘dé-ukrainisation’”, souligne Stephen Hutchings. Et cette “glorification de la retraitée d’origine modeste permet de suggérer que la Russie se place du côté des gens ordinaires qui jouent ici les premiers rôles”, souligne Jaroslava Barbieri.

Cette “Babouchka Z” est donc une arme de propagande massive qui tombe, en outre, au meilleur moment possible. Si les médias usent et abusent de cette femme au drapeau soviétique actuellement, c’est que le 9 mai et son cortège de symboles arrive à grand pas. Moscou va organiser son grand défilé en mémoire de la victoire soviétique sur les nazis, et pour Stephen Hutchings, “il y aura sûrement une place pour cette 'Babouchka Z' dans les cérémonies”.

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"Une situation absurde" : la galère des étudiants africains en France après avoir fui l'Ukraine

MYTHE

Guerre en Ukraine : le "fantôme de Kiev", faux pilote mais vrai atout de propagande

Témoignages

Débrouille et système D, le nouveau quotidien des familles d'accueil d'Ukrainiens en France

Le Figaro

«Wokisme», «autrice», «grossophobie»... Les nouveaux mots du Petit Larousse 2023

Maguelonne de Gestas

La nouvelle édition du dictionnaire intègre 150 nouveaux mots qui reflètent notre actualité.

«Pierre Larousse, homme des Lumières et du Progrès, était un observateur attentif et scrupuleux de l’usage; son dictionnaire, tel un diligent porteur de bagages, ne devait selon lui “ni suivre de trop loin [le cours de la langue], ni ouvrir la marche”», observe Bernard Cerquiglini dans un communiqué du dictionnaire, qui vient d’intégrer dans son édition 2023 une liste de 150 nouveaux mots. Parmi eux, on retrouve un large panel des termes qui ont ciselé notre actualité. Ils ambitionnent d’offrir un panorama de l’évolution de la langue et du monde qui nous entoure.

» LIRE AUSSI - Si vous connaissez le sens caché de ces mots, vous aimez (follement) la langue française

On retrouve sans surprise le thème de la crise sanitaire: «covid long», «enfermiste», «passe» avec un -e, mais aussi «vaccinodrome » ou «visio». Une définition est donnée du mot «essentiel», au cœur de notre actualité pendant de longs mois, ainsi que le «prêt» garanti par l’État. Le domaine médical bénéficie de l’apparition de «glissement», «insula» ou «RO», le sigle de «ratio». Outre ce lexique pandémique, on trouve également de nouvelles définitions dans le domaine gastronomique, fine fleur de la culture française. Notons l’apparition de quelques mots exotiques comme «chawarma», spécialité libanaise, ou du fameux «poke» (ou «poké»), qui fleurit dans les restaurants. Le savoureux «craquelin», petit disque de pâte à base de beurre, n’est pas en reste, sans oublier le «dhal», plat à base de légumineuses et d’épices.

Environnement, société et anglicismes

De nouvelles pousses ont fleuri dans le domaine de l’environnement: «aquaponie», «mégafeu», ou le cocasse «kakapo». Le joli verbe «polliniser» a désormais sa place dans le thésaurus, tout comme «l’endormi», caméléon qui porte bien son nom. 2023 est un bon cru pour les nouveaux mots de la société, qui voit éclore «commentariat», «cyberharcèlement», «emprise», «grossophobie», «pervers narcissique» ou encore «wokisme». Quelques anglicismes se faufilent dans les colonnes du Larousse, à l’image de «flow», qui désigne le rythme de la musique ou des paroles débitées sur celle-ci, «chick lit», abréviation de chicken litterature, la «littérature pour poulettes», pour nommer la «romance urbaine» (la locution française est recommandée). Le «boss» est «dans un jeu vidéo, un ennemi particulièrement coriace».

Les Arts, les sports et la littérature ne sont pas en reste, avec quelques termes d’origine étrangère: «tomte» est un mot suédois qui caractérise, «dans la mythologie scandinave, un lutin protecteur du foyer». Le «yodel», mot issu d’un dialecte allemand, est «une technique de chant propre à la Suisse, au Tyrol et à la Bavière, qui consiste à vocaliser sans paroles, en passant sans transition de la voix de poitrine à la voix de tête». La «littérature d’idées», est «l’ensemble des écrits littéraire à vocation philosophique, morale, politique ou esthétique, reposant sur l’argumentation directe».

Le «pinzutu» corse

La Francophonie s’enrichit de «baignassoute», un mot charentais qui désigne négativement le «touriste», le «vacancier». «Pinzutu», surnom corse peu flatteur du Français («Parisien de naissance ou d’adoption, notamment») qui vient passer ses vacances en Corse est reconnu officiellement. Tout comme l’adjectif «merveilleux,se», qui dans le Nord ou en Belgique qualifie poétiquement une «pâtisserie composée de deux meringues soudées par de la crème Chantilly (ou de la crème au beurre) et parsemée de copeaux de chocolat.»

«Renaissance»: ce que cache le nouveau nom de parti d’Emmanuel Macron

Quelle symbolique veut faire passer le Président avec cette nouvelle appellation?

Armistice: Connaissez-vous ces mots utilisés par les Poilus?

QUIZ - «Pousse-au-crime», «barda», «Rosalie»... Ces mots furent employés durant la Première Guerre mondiale. Savez-vous d'où ils viennent et ce qu'ils signifient? Le Figaro vous propose de le découvrir en un court test.

8 mai: Fêter «l'armistice» est un abus de langage

INTERVIEW - Les Français commémorent le 8 mai 1945 la capitulation de l’Allemagne. Une date historique souvent retenue comme un armistice. L'historien Thierry Lentz rappelle pourquoi il est incorrect d'employer ce mot pour qualifier la capitulation de l'armée allemande.

France24 - Monde

Moyen-Orient : comment expliquer la multiplication des tempêtes de sable ?

Publié le : 06/05/2022 - 13:58

Grégoire SAUVAGE Suivre

Depuis mi-avril, l'Irak a essuyé sept tempêtes de sable. Le phénomène, qui ne cesse d'empirer d'année en année, représente une sérieuse menace pour la santé et l'économie des pays du Moyen-Orient. En cause, le réchauffement climatique, la désertification, mais aussi les conflits armés.

Rien ne semble pouvoir les arrêter. En quelques minutes, elles engloutissent des villes entières d'un épais brouillard de poussière orange. Les habitants suffoquent et à l'extérieur, la vie s'arrête. Depuis toujours, les tempêtes de sable font partie du quotidien des Irakiens, mais leur fréquence et leur intensité ne cessent de s'accentuer ces dernières années, amplifiées par le réchauffement climatique, la désertification ou encore les conflits armés.

Depuis le mois d'avril, le pays a déjà connu sept tempêtes de sable. La dernière en date a provoqué jeudi le décès d'une personne et l'hospitalisation de 5 000 autres pour des troubles respiratoires.

"La majorité a quitté les hôpitaux", a toutefois précisé le porte-parole du ministère de la Santé, Seif al-Badr, dans un communiqué, évoquant des cas qui pour la plupart sont "de moyenne ou faible intensité".

Les plus touchés sont les personnes atteintes de "maladies respiratoires chroniques comme l'asthme", ou encore "les personnes âgées" qui souffrent notamment d'"insuffisance cardiaque", a-t-il ajouté.

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Des milliards de dollars partis en poussière

Au-delà de ces conséquences sanitaires, ces phénomènes extrêmes sont une plaie pour une économie irakienne déjà exsangue. Les aéroports de Bagdad, de Najaf et d'Erbil au Kurdistan, ont ainsi été contraints de suspendre brièvement leurs vols à cause du manque de visibilité.

Comme le rapporte l'organisation météorologique mondiale, le sable a également de nombreux effets néfastes sur l'agriculture. Il diminue les rendements en étouffant les semis, réduit la photosynthèse et accentue l'érosion des sols. 

Par ailleurs des dépôts de poussière favorisent l'obstruction des canaux d'irrigation ou encore la détérioration de la qualité de l'eau des rivières et des fleuves. 

Lors de ces tempêtes, de nombreuses activités doivent s'interrompre faisant perdre des sommes astronomiques aux pays de la région. Selon l'ONU, chaque année, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient voient partir en poussière près de 13 milliards de PIB.

En septembre 2015, une tempête de sable géante avait recouvert une grande partie du Moyen-Orient, entraînant la fermeture d'aéroports, des accidents de la route et de nombreuses admissions à l'hôpital.

Et les choses devraient continuer à s'aggraver. L'Irak, durant les deux prochaines décennies, pourrait connaître "272 jours de poussière" par an et en 2050, le seuil des 300 jours par an sera atteint, assurait début avril un haut responsable du ministère de l'Environnement.

La guerre de l'eau

En règle générale, les tempêtes de sable surviennent lorsque des vents forts soulèvent dans l'atmosphère de grandes quantités de sable et de poussière provenant d'un sol sec et nu.

Or, ces sols arides et semi-arides gagnent du terrain en Irak et au Moyen-Orient notamment sous l'effet du réchauffement climatique. Avec la hausse des températures, dépassant parfois les 50 degrés, et les faibles précipitations, les périodes de sécheresse deviennent de plus en plus nombreuses.

Par ailleurs, la concurrence féroce entre les États de la région pour s'approprier les ressources en eau, fournit une autre explication.

Comme le rappelle Middle East Eye, "la construction par la Turquie du gigantesque barrage Atatürk en amont de l'Euphrate et du barrage d'Ilısu sur le Tigre est décriée dans la mesure où ceux-ci contribuent à réduire les débits d'eau des deux grands fleuves de la région et provoquent un assèchement des terres plus au sud en Irak".

L'Irak a également entrepris de nombreuses constructions de barrages au cours des dernières années, tout comme son voisin iranien, sans beaucoup de considération pour la gestion des ressources.

Selon certains experts, les guerres successives en Irak pourraient également être un facteur aggravant. En effet, lors d'un conflit armé, les destructions urbaines laissent les terres nues favorisant l'apparition des tempêtes. À cela s'ajoute, les déplacements de population qui entraînent l'abandon de terres cultivées.

L'exemple de la Chine et du Sénégal

Pour lutter contre les tempêtes de sable et ses effets néfastes sur la santé et l'économie, des efforts de prévention ont été entrepris ces dernières années avec la création de systèmes de surveillance. Ainsi, en 2014, un premier centre régional de prévisions pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient a été inauguré à Barcelone.

Pour tenter d'atténuer l'effet de ces calamités engendrées par la désertification, la gestion durable des terres doit devenir un enjeu prioritaire selon la banque mondiale.

Après ces tempêtes de sable en série, le ministère de l'Environnement irakien a également cité "la création de forêts qui font office de brise-vent". Le pays pourrait suivre l'exemple de la Chine ou encore du Sénégal, deux pays qui cherchent à réduire la fréquence et l'intensité des tempêtes de sable grâce à des campagnes de reforestation massive.

►► À voir sur France 24 BILET RETOUR - Une fragile muraille verte en Afrique

Pour sa part, Pékin a commencé à planter des arbres il y a plus de quarante ans. D'ici à 2050, les autorités envisagent de planter 100 milliards d'arbres pour lutter contre l'avancée du désert de Gobi. Autant dire que le temps presse pour l'Irak et pour l'ensemble des pays du Moyen-Orient.

Avec AFP

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Face à la désertification en Espagne, la résistance s'organise

BILLET RETOUR

Une fragile muraille verte en Afrique

Valeurs Actuelles

Emplois fictifs : après sa condamnation en appel, François Fillon se pourvoit en cassation

Les condamnations sont tombées ce lundi 9 mai. Dans le cadre de l’affaire des soupçons d’emplois fictifs, dit « Penelopegate », François Fillon a été condamné en appel à quatre ans de prison dont un an ferme, relaie BFM TV. Il devra également verser 375 000 euros d’amende et sera soumis à 10 ans d’inéligibilité. Son épouse, Penelope Fillon, et son ancien suppléant, Marc Joulaud, ont écopé d’une peine de sursis. Le tribunal leur a respectivement infligé deux et trois ans de prison avec sursis. Quelques minutes seulement après sa condamnation, François Fillon a annoncé se pourvoir en cassation. « La cour n’a pas tiré les conséquences de ses propres constatations sur les preuves apportées de la réalité du travail accompli par [Penelope] Fillon au profit de [Marc] Joulaud et [de François] Fillon », indiquent les avocats des trois prévenus dans un communiqué.

Les réquisitions du parquet

L’ancien Premier ministre et son épouse comparaissaient devant la cour d’appel de Paris pour « détournement de fonds publics » et « complicité et recel de biens sociaux ». En novembre 2021, le parquet général a requis des peines légèrement inférieures à celles dont le couple avait écopé en première instance. Cinq ans d’emprisonnement dont un ferme avaient été demandés à l’encontre de François Fillon. Une amende de 375 000 euros avait également été réclamée ainsi que 10 ans d’inéligibilité. Deux ans de prison avec sursis, 100 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité avaient été requis contre Penelope Fillon en novembre dernier.

C’est à la suite d’un article du Canard enchaîné en 2017 que les faits avaient été révélés. Penelope Fillon était accusée d’avoir occupé un emploi fictif après avoir été embauchée en tant qu’assistante parlementaire de son époux de 1998 à 2013. Un emploi, qui aurait été fictif, pour lequel elle aurait été payée environ 612 000 euros nets, rappelle BFM TV. Le couple a toujours nié ces accusations.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Nicolas Baverez: «Vers l’économie de guerre»

CHRONIQUE - L’économie de guerre n’est pas un choix mais une réalité qui s’impose aux démocraties face à la menace des empires autoritaires.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a fait basculer l’Europe dans la guerre. Son issue déterminera largement le destin de la démocratie sur notre continent. Le conflit est entré dans une logique d’escalade. Aux livraisons massives d’armes à Kiev répondent les menaces de frappes nucléaires brandies par Vladimir Poutine. À la volonté de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’Otan réplique la déstabilisation de la Moldavie.

Le changement d’ère stratégique s’accompagne d’une transformation radicale du système économique, qui emprunte de plus en plus à l’économie de guerre, enterrant la mondialisation. L’économie de guerre est née en 1914 avec le caractère total du conflit. Elle mobilise les forces productives et la société au service de la défense sous l’égide de l’État. Elle se traduit par la réorganisation des échanges et des financements autour d’alliances stratégiques à travers des blocus et des sanctions, par la répartition des ressources rares et la gestion des pénuries via une planification publique, par le recours massif à la création monétaire indissociable d’une forte inflation.

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Force est de constater que la structure d’une économie de guerre se met en place, notamment en Europe, qui se trouve en première ligne face à la Russie. Mais elle n’est pas pour l’heure accompagnée d’une prise de conscience ni d’une pédagogie des citoyens, ce qui crée un risque pour sa soutenabilité.

La mondialisation est passée, avec l’enchaînement de l’épidémie de Covid et de la guerre en Ukraine, de la fragmentation à la partition en blocs de plus en plus fermés. Les échanges commerciaux mais aussi le système financier et les réseaux numériques ne sont plus universels. Ils se réorganisent autour de grands pôles: les États-Unis, l’Europe et les démocraties asiatiques ; le partenariat entre Chine et Russie ; les émergents qui refusent de s’aligner et poursuivent des politiques autonomes, à l’image de l’Inde, de l’Indonésie, du Brésil, de la Turquie ou de l’Arabie saoudite.

La défense des intérêts vitaux supplante le multilatéralisme et la sécurité prend le pas sur l’optimisation des marchés. Chaque pôle privilégie sa résilience en cherchant à contrôler son accès aux matières premières, à l’énergie et à l’alimentation, à autonomiser son système de financement, à se doter d’une régulation propre des réseaux et des services numériques. Par ailleurs, le réarmement des États s’accélère, portant les dépenses militaires mondiales à 2 113 milliards de dollars en 2021. Ces évolutions sont fondamentales et se poursuivront y compris en cas de cessez-le-feu en Ukraine, tant les relations entre les grandes puissances du XXIe siècle sont désormais placées sous le signe de la confrontation et de la défiance.

Les conséquences sont majeures. Du point de vue de la conjoncture, la croissance mondiale chute brutalement sous l’effet du fort ralentissement de la Chine en raison des confinements, de la flambée d’inflation (8,5 %) et de la remontée des taux d’intérêt aux États-Unis, de la stagnation de la zone euro, touchée de plein fouet par l’explosion des prix de l’énergie, de la crise ouverte des pays émergents dépendants des importations d’énergie et de produits alimentaires. L’inflation explose, obligeant à monter les taux d’intérêt, ce qui crée un risque élevé de crise financière.

L’économie de guerre n’est pas un choix mais une réalité qui s’impose aux démocraties face à la menace des empires autoritaires. Le choc est économique mais surtout politique. Et il est asymétrique, les États-Unis bénéficiant de la guerre à travers la demande supplémentaire adressée à leurs secteurs de l’énergie, de l’armement ou de l’agriculture, tandis que l’Europe concentre tous les risques et tous les coûts.

Des changements majeurs sont requis par le contexte de l’économie de guerre non seulement dans certaines politiques, à l’image de l’énergie ou de l’agriculture, mais aussi dans l’organisation des pouvoirs publics et surtout dans le comportement des citoyens. Leur nécessité avait déjà été démontrée par le krach de 2008, l’épidémie ou les défis de la lutte contre le réchauffement climatique, en plus de la montée des menaces stratégiques sur les démocraties depuis les années 2010.

L’État doit redevenir stratège et retrouver la capacité de définir et poursuivre des objectifs de long terme. L’Union européenne a vocation à se transformer pour intégrer les dimensions de la souveraineté et de la sécurité, tout en construisant des partenariats avec les autres pôles démocratiques mondiaux. Mais la puissance publique ne pourra ni tout faire, ni tout financer. La clé demeure le citoyen. Encore faut-il que les dirigeants sortent du déni et fassent la vérité sur les efforts requis pour assurer la survie de la liberté politique. C’est le défi de la décennie 2020.

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«Comment penser la reconquête de notre indépendance industrielle et technologique?»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - La Fondation Res Publica a récemment organisé un colloque sur le thème de la réindustrialisation en France. Son directeur, Joachim Le Floch-Imad, retrace l'histoire de l'industrie française et esquisse des solutions pour bâtir une nouvelle souveraineté industrielle.

L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

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“Tout sauf Zineb El Rhazoui” : des cadres LREM mettent “la pression” pour que la journaliste ne soit pas candidate

Dans quelques semaines, les 12 et 19 juin, se tiendront les élections législatives. Un temps pressentie pour être investie par la majorité présidentielle, la journaliste Zineb El Rhazoui ne devrait en fin de compte pas être candidate aux législatives, selon les informations de Libération, diffusées lundi 9 mai. Sous le mot d’ordre « tout sauf Zineb El Rhazoui », il semblerait que des cadres LREM aient mis « la pression » pour qu’il en soit ainsi. 

Zineb El Rhazoui « n’a aucune légitimité » 

Parmi les personnalités politiques à s’être insurgées contre sa possible candidature, Ahmed Eddarraz, entrepreneur installé à Casablanca (Maroc) et candidat à l’investiture macroniste. « Elle n’a aucune légitimité. Elle ne connaît pas la réalité. Je l’invite à aller plutôt débattre avec Marine Le Pen, avait-il déjà réagi, auprès du même quotidien national, le 6 mai dernier. Elle pourrait montrer ce qui la différencie d’elle. » 

En cause, le profil jugé trop tendancieux de Zineb El Rhazoui, qui avait notamment qualifié en 2019 le Youtubeur controversé Papacito de « cultivé », « talentueux » et d’« intelligent ». Plus récemment, le 5 novembre dernier, elle avait choqué Pascal Praud en arguant qu’il fallait « tirer à balles réelles » contre les jeunes de banlieue dans L’Heure des pros.

Zineb El Rhazoui « n’est pas candidate et ne le sera pas » 

Le nom de l’essayiste – ancienne membre de la rédaction de Charlie Hebdo – avait été cité au cours des dernières semaines. Et cela, notamment en raison de son soutien à Emmanuel Macron. Mais ce lundi, sur le plateau de France Info, Christophe Castaner a tenu à confirmer que Zineb El Rhazoui ne se présenterait pas aux élections législatives sous les couleurs de la majorité présidentielle. « A aucun moment, sa candidature n’a été envisagée », a assuré le député président du groupe LREM à l’Assemblée nationale.

Jusqu’à présent, la neuvième circonscription des Français de l’étranger (Maghreb et Afrique de l’Ouest), où la journaliste était pressentie, est demeurée vacante à l’occasion des différentes vagues d’investiture par LREM. Mais « sa candidature, elle ne l’a pas demandée », a ensuite ajouté Christophe Castaner. Avant de conclure en ces termes : « La réalité, c’est que Zineb El Rhazoui n’est pas candidate aux élections législatives. Elle ne l’est pas et ne le sera pas. Ce n’est pas un sujet d’actualité. » 

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France24 - Monde

"Une situation absurde" : la galère des étudiants africains en France après avoir fui l'Ukraine

Publié le : 04/05/2022 - 18:03

Jean-Luc MOUNIER Suivre

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la France a accueilli plus de 50 000 réfugiés, leur permettant d'avoir une protection temporaire ouvrant droit à un travail ou à des aides sociales et médicales. Mais les étudiants étrangers en exil ont été exclus de ce dispositif, et se trouvent aujourd'hui dans une situation complexe qui risque de mettre en péril leur cursus universitaire et leurs parcours professionnels. Témoignages.

Quand il a fui la ville portuaire d'Odessa quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, le 27 février, Merdi ne s'imaginait pas que son périple deviendrait un parcours du combattant pour rester en France, où il est arrivé le 11 mars. "On pensait que la France allait bien nous accueillir, mais ce n'est pas ça. On nous dit qu'on n'a pas la nationalité, qu'on était en Ukraine seulement pour étudier et que maintenant, il faut qu'on rentre chez nous", explique cet étudiant congolais de 26 ans.

Le cas de Merdi n'est pas isolé : on estime aujourd'hui à un peu moins de 1 000 le nombre d'étudiants étrangers ayant fui l'Ukraine qui rencontrent les mêmes difficultés pour rester sur le territoire français, selon un décompte des associations de l'Union des étudiants exilés et de France Fraternités.

Le nœud du problème actuel, d'ordre administratif, remonte à début mars quand la plupart des pays de l'Union européenne se sont accordés pour "aider rapidement" les personnes qui fuyaient le conflit en Ukraine. Il a été décidé d'appliquer la directive de protection temporaire – valable trois mois en France – accordant plusieurs droits aux personnes exilées : un droit de séjour, l'accès au marché du travail, à un logement, à l'éducation ou encore à des aides sociales et médicales.

Mais les étudiants étrangers résidant en Ukraine ont été exclus de ce dispositif d'urgence. Plusieurs voix dont Pierre Henry, le président de France Fraternités, ont alors prévenu dès la fin mars, dans une tribune pour le journal La Croix, que "le tri entre réfugiés d'Ukraine nourrirait une accusation de traitement discriminatoire". À France 24, il explique que "la France a exclu les étudiants étrangers de la protection temporaire en leur donnant un titre de séjour d'un mois et en considérant qu'après tout, leur pays d'origine n'étant pas en guerre, ils pouvaient y retourner."

>> À lire sur France24.com, notre reportage : Exode à la frontière Ukraine-Pologne : "Ils nous refoulent juste parce qu'on est Noirs !"

C'est le cas de Sabar. Cet étudiant algérien a fui Lviv (ville à l'ouest de l'Ukraine à quelques dizaines de kilomètres de la frontière polonaise) quand la guerre a démarré, fin février. "La préfecture ne m'a donné qu'un titre de séjour d'un mois, et maintenant on veut que je retourne en Algérie. Mais moi je ne veux pas, j'ai dépensé beaucoup d'argent pour pouvoir aller en Ukraine, étudier et avoir mon diplôme", témoigne le jeune homme de 25 ans.

"L'option kafkaïenne plutôt que celle de la protection pour tous"

Une fois arrivé à Paris, le 14 mars, Sabar a connu la galère pendant deux jours – "j'ai dormi dehors près d'une gare" – avant de trouver un hôtel qui accueillait des réfugiés. Dans une situation administrative précaire, il souhaite simplement poursuivre ses études – interrompues brutalement par la guerre en Ukraine – en France.

"J'ai essayé de m'inscrire dans plusieurs universités : à Paris, à Marseille, à Lyon, à Strasbourg, à Bordeaux… Mais elles ne m'ont pas répondu", poursuit-il. "On va me dire que si je veux un récépissé de six mois [un récépissé de demande de titre de séjour, NDLR] pour pouvoir rester, il faudra que je sois inscrit dans une université ou que j'aie une promesse d'embauche. Ce n'est pas le cas, je n'ai rien trouvé en un mois, et c'est ça mon problème maintenant. Mais je ne veux pas partir."

Même situation pour Merdi, qui s'inquiète de sa situation actuelle : "J'ai peur qu'on me dise de retourner au Congo. Si j'ai l'occasion, j'aimerais continuer mes études dans une université ici. La seule chose que je veux, c'est ça."

Le statut particulier des étudiants africains ayant fui l'Ukraine mobilise plusieurs acteurs en France. Parmi eux, un collectif de présidents d'université et de maîtres de conférences se sont alarmés de leur sort, dans une tribune au journal Le Monde publiée début avril, appelant à "continuer à former les étudiants que l'Ukraine a choisi d'accueillir." Des organisations politiques étudiantes d'extrême gauche, comme Le Poing Levé, essaient aussi d'accentuer la pression sur les présidences d'université pour qu'elles acceptent d'inscrire ces étudiants étrangers pris entre deux eaux.

"C'est une situation absurde, nous avons choisi l'option kafkaïenne plutôt que celle de la protection pour tous : on va vers des situations avec des étudiants qui n'ont pas l'intention de rentrer chez eux, qui vont se retrouver en situation irrégulière sur le territoire français et dans la précarité", explique Pierre Henry. "C'est un véritable gâchis, parce que ces étudiants sont francophones, la moitié de leur formation est déjà assurée et le mieux serait – en toute logique, car leur projet professionnel s'est trouvé totalement anéanti par la guerre – de leur permettre de s'inscrire en France et de poursuivre leurs études."

Des universités commencent, cependant, à changer de position et à accepter d'inscrire des étudiants étrangers. Une "vingtaine sont en phase de pré-accueil, prennent des inscriptions", a expliqué aux Échos Start le 19 avril Mathieu Schneider, président du réseau Migrants dans l'enseignement supérieur.

"Tout le monde est victime de cette guerre"

Le statut administratif des étudiants dans cette situation n'est pas pour autant réglé, et le cas par cas est privilégié par les préfectures, et les décisions semblent varier d'un département à l'autre : plusieurs autres personnes contactées – dont un étudiant congolais résidant dans l'Aveyron – déclarent avoir reçu un titre de séjour provisoire de plusieurs mois, et non un seul comme cela semblait être la règle.

Quelle règle générale prévaut finalement ? Joint par France 24, le ministère de l'Intérieur détaille les dispositifs disponibles pour les personnes éligibles à la protection temporaire, notamment par le biais de l'organisme public Campus France, qui permet aux personnes éligibles de faire une demande d'inscription dans l'enseignement supérieur français.

Concernant la situation des étudiants étrangers actuellement en difficulté en France, Place Beauvau répond que "le traitement des ressortissants de pays tiers est uniquement la déclinaison de la décision du conseil de l'UE activant le mécanisme [de protection temporaire]. Si un ressortissant de pays tiers n'est pas éligible à la protection temporaire, il a vocation à regagner son pays d'origine." Pourtant, d'autres pays ont choisi d'adapter le cadre donné par l'UE et d'accueillir toutes les personnes fuyant l'Ukraine, sans distinctions, comme le Portugal et l'Espagne.

Une vision à géométrie variable en fonction des États membres de l'UE dont le Conseil de l'Europe s'est d'ailleurs alarmé, dans un rapport publié début avril,  évoquant un accueil "deux poids, deux mesures" vis-à-vis des réfugiés, demandeurs d'asile et migrants en fonction de leur pays de provenance.

Les étudiants internationaux ont, par conséquent, peu d'options disponibles : soit partir vers ces pays qui ont décidé l'accueil universel de toutes les personnes fuyant l'Ukraine, soit rentrer dans leur pays d'origine, soit faire une demande d'asile ou de titre de séjour pour un autre motif (pour avoir un titre étudiant, salarié ou vie privée et familiale) – à condition de remplir les conditions requises.

Sabar et Merdi ont un rendez-vous en préfecture ces prochains jours pour être fixés sur leur avenir. Le jeune homme algérien "veut continuer ses études et rester en France, c'est la meilleure chose qu'il puisse nous arriver", espère-t-il.

L'étudiant congolais, lui, ne comprend toujours pas pourquoi on le traite différemment d'un autre réfugié : "Personne ne voulait quitter l'Ukraine pour venir en France. Ce n'est pas de notre faute, c'est la guerre qui a causé tous ces problèmes. Tout le monde est victime de cette guerre : les Ukrainiens c'est leur pays, mais nous aussi on vivait là-bas, nous aussi on payait l'université. On a le droit d'être traités comme eux aujourd'hui, il ne devrait pas y avoir de différence."

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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REPORTAGE

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L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
Valeurs Actuelles

[Vidéo] Robert Ménard s’attaque à Jean-Luc Mélenchon qui “menace la République”

Robert Ménard est revenu sur la campagne présidentielle. Il a particulièrement attaqué l’ex-candidat de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon. Sur le plateau de L’Heure des Pros sur CNews, ce lundi 9 mai, le maire de Béziers a d’abord parlé de la diabolisation qui a été faite autour de Marine Le Pen lors de la période d’entre-deux-tours. Robert Ménard ne pensait pas « qu’on revivrait pendant 15 jours » la stigmatisation selon laquelle le vote pour Marine Le Pen représenterait une « espèce de menaces affichées du fascisme, (ainsi que) des menaces sur la liberté ». Pour ce proche de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, voter pour l’ex-candidate du Rassemblement national (RN) ne voudrait pas dire « menacer la République ».

« S’il y en a un qui menace la République, c’est Mélenchon »

Au contraire, glisser un bulletin dans l’urne en faveur de Jean-Luc Mélenchon constituerait un geste politique différent. Et ce, alors que le leader de La France insoumise (LFI), ex-candidat à la présidentielle, mène actuellement une Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les élections législatives de juin prochain. « S’il y en a un qui menace la République, c’est Jean-Luc Mélenchon », a lâché Robert Ménard sur CNews« Et là je n’entends pas les belles âmes de la droite et de la gauche » avertir du danger que Jean-Luc Mélenchon représenterait s’il accédait au siège de l’Élysée.

«S’il y en a un qui menace la République, c’est Jean-Luc Mélenchon, et là je n’entends pas les belles âmes de la droite et de la gauche sur ce sujet» affirme Robert Menard dans #HDPros pic.twitter.com/nr9i0y4Fgo

— CNEWS (@CNEWS) May 9, 2022

L’édile de la commune de l’Hérault a encore rappelé que le chef du parti d’extrême-gauche était un homme politique « anti-européen, qui a toujours été fasciné par Monsieur Poutine, qui mâche ses mots, prend toutes les défenses du monde pour défendre l’Ukraine », ou encore qui « va manifester avec des soutiens des islamistes, avec des islamistes au cri d’Allah Akbar ». Robert Ménard s’est enfin interrogé sur CNews : « Vous entendez les grandes âmes, les intellectuels sur les plateaux dirent que c’est un vrai problème ? » 

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France24 - Monde

Nouveaux sous-variants d'Omicron : une "nouvelle vague en Europe au début de l’été" ?

Publié le : 05/05/2022 - 17:15

Jean-Luc MOUNIER Suivre

L’Afrique du Sud connaît actuellement une nouvelle vague de contaminations au Covid-19. Deux nouveaux sous-variants Omicron, les BA.4 et BA.5, en sont la cause, et "semblent plus transmissibles" que ceux que l’on connaît actuellement, explique l’épidémiologiste Antoine Flahault. Entretien.

L'Afrique australe redevient le centre des attentions scientifiques en matière de Covid-19. En novembre dernier, Omicron y avait été détecté pour la première fois avant de se diffuser dans le monde entier. Cette fois, ce sont deux nouveaux sous-lignages de ce même variant qui entraînent le début d'une nouvelle vague épidémique en Afrique du Sud, selon l'avertissement lancé fin avril par le Centre pour l'innovation et la réponse aux épidémies.

"Les scientifiques sud-africains (...) ont maintenant signalé deux autres sous-variants d'Omicron, BA.4 et BA.5, comme étant à l'origine d'un pic de cas en Afrique du Sud", a déclaré mercredi 4 mai le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Parallèlement, les indicateurs sanitaires s'améliorent en Europe et dans l'Hexagone : selon les chiffres de Santé publique France, 47 925 personnes ont été testées positives mercredi (-29,2 % sur une semaine), 6 767 personnes hospitalisées et 723 admises en soins critiques sur sept jours (-24 % et -24,1 % sur une semaine), ou encore 693 personnes décédées sur sept jours (-15,7 % sur une semaine).

L'agence nationale de santé publique précise aussi, dans son dernier point hebdomadaire, que 99 % des tests séquencés en France sont le fait du sous-variant Omicron BA.2 – qui domine les autres depuis des semaines. Mais, nouveauté, un cas de BA.4 et deux cas de BA.5 ont été identifiés fin avril dans l'Hexagone. Et comme ces sous-variants "semblent plus transmissibles que les précédents", selon l'épidémiologiste Antoine Flahault, le risque pour l'Europe de connaître une nouvelle vague épidémique "au début de l'été" existe. 

France 24 : Pourquoi l'Afrique du Sud connaît-elle actuellement une nouvelle vague épidémique ?

Antoine Flahault : L'Afrique du Sud voit émerger deux nouveaux sous-variants d'Omicron BA.4 et BA.5 qui semblent plus transmissibles que les précédents. Ces derniers causent une nouvelle vague de contaminations mais on n'en connaît pas l'ampleur attendue, ni l'impact sur les formes graves (les hospitalisations et les décès, NLDR). Jusqu'à présent, les autorités sud-africaines ne constatent pas de recrudescence importante de la sévérité de ces nouveaux variants.

Que sait-on actuellement des nouveaux sous-variants BA.4 et BA.5 ?

Les sous-variants d'Omicron se développent à une vitesse inégalée jusqu'à présent. Il y en a plusieurs qui justifient un intérêt particulier de la communauté scientifique internationale : BA.2.12.1 – qui circule activement aux États-Unis – et les sous-variants BA.4 et BA.5, encore mal connus.

Habituellement, ces sous-variants se propagent auprès des segments jeunes, actifs et mobiles de la communauté, et donc pas auprès de ceux que l'on s'attend à voir arriver à l'hôpital. Il est donc difficile d'évaluer précisément la virulence de ces nouveaux sous-variants à ce stade, c'est-à-dire le pourcentage de formes graves qu'ils provoquent. On sait qu'ils sont plus transmissibles (que les autres variants, NDLR) puisqu'ils s'imposent respectivement aux États-Unis et en Afrique du Sud.

Sur le plan virologique, deux mutations affectant les sous-variants BA.4 et BA.5 laissent présager un accroissement de leur transmissibilité et un échappement immunitaire. Tout cela ressemble aux conditions d'émergence que nous avons connues avec BA.1 et BA.2 (dominants ces derniers mois en Europe, NDLR).

BA.4 et BA.5 – dont plusieurs cas ont été détectés en Europe – peuvent-ils supplanter à moyen terme les actuels sous-variants dominants ?

S'il est prématuré de faire des prévisions même à quelques semaines, on peut reprendre l'historique de la propagation de BA.1 et BA.2 : ils avaient aussi été identifiés initialement en Afrique australe, et il n'y avait eu qu'un mois et demi entre le pic de la vague Omicron en Afrique du Sud (le 15 décembre) et celui observé en France (fin janvier pour BA.1). 

On peut donc penser que si BA.4 et BA.5 devaient se propager en Europe et suivre le même chemin que leurs prédécesseurs, alors une nouvelle vague pourrait survenir en Europe de l'Ouest entre la mi-juin et le début de l'été. J'insiste : cette vague de contaminations ne sera pas forcément associée à une augmentation notable des hospitalisations et des décès, mais on doit suivre de très près l'évolution sud-africaine actuelle et se préparer.

Qu'est-ce que cette situation dit de l'évolution de l'épidémie de Covid-19 dans le monde ?

Depuis le début, cette pandémie est imprévisible. À la fin de chaque vague ou presque, les politiques et de nombreux experts prédisent la fin de la pandémie. Il est clair que nous avons réussi pour le moment, en Europe, à contenir dans une certaine mesure l'impact de la pandémie depuis que nous avons des vaccins et des traitements disponibles. Nous avons réussi en particulier à éviter de nouveaux confinements et de nouveaux couvre-feux lors des dernières vagues pandémiques.

Mais nous n'avons pas encore réussi à éviter une forte mortalité liée au Covid-19 : en France, il y a eu 65 000 décès rapportés en 2020, 60 000 en 2021 et encore 22 000 durant les quatre premiers mois de 2022, soit un rythme assez comparable depuis le début de la pandémie. C'est en raison de la très forte transmissibilité des variants Delta puis Omicron que l'on a déploré des chiffres de mortalité si élevés ces derniers mois, en nombre absolu. Mais là où la couverture vaccinale des personnes âgées et vulnérables était imparfaite comme à Hong Kong, Omicron y a fait des dégâts considérables, tant en termes d'engorgement hospitalier que de décès.

Face à l'éventuelle nouvelle vague, deux enjeux sont à relever : le premier est de maintenir a minima cette "paix armée" qui permet aux personnes correctement immunisées d'éviter au maximum les formes sévères de Covid-19 et aux personnes vulnérables de bénéficier des traitements efficaces disponibles. Le deuxième, à plus long terme, est de s'attaquer aux mécanismes même de la transmission de ce virus respiratoire. On sait qu'il se transmet essentiellement par voie aérosol dans les lieux clos et mal ventilés, il conviendrait donc d'améliorer la qualité de l'air intérieur de tous les espaces fermés recevant du public : les habitations, les transports publics, les bars, restaurants et clubs, les écoles, les universités et les bureaux partagés.

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Covid-19 : la deuxième dose de rappel du vaccin ouverte aux 60 ans et plus en France

New York Times - World

Queen Elizabeth to Miss Opening of Parliament

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Prince Charles will deliver the Queen’s Speech instead of his mother, who has missed the constitutional monarchy’s powerful symbol only twice in 70 years.

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By Mark Landler

LONDON — Queen Elizabeth II will not preside over the state opening of Britain’s Parliament on Tuesday, Buckingham Palace said Monday evening, the first time she has missed the ceremony since 1963 and a stark sign that health problems are forcing the indomitable, but increasingly frail, monarch to fade from public view.

Her eldest son and heir, Prince Charles, will take her place, delivering the Queen’s Speech, which lays out the government’s legislative agenda, on her behalf. The palace attributed the decision to her “episodic mobility problems,” and said she decided to cancel reluctantly, after consulting her doctors.

Elizabeth, who turned 96 last month, has had stiffness in her knees for several years, palace officials said. She recently lamented her trouble walking as she greeted two visitors at Windsor Castle. In recent months, she has been photographed using a walking stick. The queen also contracted the coronavirus in February, an ordeal that she said later had left her utterly exhausted.

The palace emphasized that the queen continued to work. She plans to conduct her regular audience with Prime Minister Boris Johnson by phone on Wednesday. But missing the opening of Parliament is a major blow: It is one of the most powerful symbols of Britain’s constitutional monarchy, a ceremony the queen has missed only twice in her 70-year reign, both because of pregnancies.

Last May, she turned up a month after the death of her husband, Prince Philip, and read the Queen’s Speech in a firm voice. It was viewed as a reassuring sign after the poignant images of her at Philip’s funeral service, grieving alone in a choir stall in St. George’s Chapel at Windsor because of Covid social-distancing regulations.

Parliament had already scaled back the ceremony last year in deference to the queen’s fragile condition. She was driven from Buckingham Palace in a Range Rover rather than a gilded carriage. And she shunned the 18-foot velvet cape and imperial crown that she once wore at openings in favor of a lilac coat and hat.

Charles squired her to the opening for several years, inheriting a role long played by Philip. But in reading the speech, he will be taking on one of the queen’s most visible public duties, part of a quiet but steady transfer of duties that has turned Charles into a de facto prince regent, even if the palace resists the phrase.

Under the rules, the palace said, the queen can delegate the responsibility for opening Parliament jointly to Charles, the Prince of Wales, and his elder son, Prince William, the duke of Cambridge. As she has in recent years, Camilla, the duchess of Cornwall and the wife of Charles, will also attend the ceremony.

The reading of the Queen’s Speech is one of the more curious spectacles in Britain’s constitutional monarchy. It is a political document, not unlike the State of the Union address, prepared by Downing Street to set its agenda for the new parliament. Last year, the queen spoke of Mr. Johnson’s plans to roll out “5G mobile coverage and gigabyte capable broadband” throughout the country.

Some Key Moments in Queen Elizabeth’s Reign

Becoming queen. Following the death of King George VI, Princess Elizabeth Alexandra Mary ascended to the throne on Feb. 6, 1952, at age 25. The coronation of the newly minted Queen Elizabeth II took place on June 2 the following year.

A historic visit. On May 18, 1965, Elizabeth arrived in Bonn on the first state visit by a British monarch to Germany in more than 50 years. The trip formally sealed the reconciliation between the two nations following the world wars.

First grandchild. In 1977, the queen stepped into the role of grandmother for the first time, after Princess Anne gave birth to a son, Peter. Elizabeth’s four children have given her a total of eight grandchildren, who have been followed by several great-grandchildren.

Princess Diana’s death. In a rare televised broadcast ahead of Diana’s funeral in 1997, Queen Elizabeth remembered the Princess of Wales, who died in a car crash in Paris at age 36, as “an exceptional and gifted human being.”

Golden jubilee. In 2002, celebrations to mark Elizabeth II's 50 years as queen culminated in a star-studded concert at Buckingham Palace in the presence of 12,000 cheering guests, with an estimated one million more watching on giant screens set up around London.

A trip to Ireland. In May 2011, the queen visited the Irish Republic, whose troubled relationship with the British monarchy spanned centuries. The trip, infused with powerful symbols of reconciliation, is considered one of the most politically freighted trips of Elizabeth’s reign.

Breaking a record. As of 5:30 p.m. British time on Sept. 9, 2015, Elizabeth II became Britain’s longest-reigning monarch, surpassing Queen Victoria, her great-great-grandmother. Elizabeth was 89 at the time, and had ruled for 23,226 days, 16 hours and about 30 minutes.

Marking 70 years of marriage. On Nov. 20, 2017, the queen and Prince Philip celebrated their 70th anniversary, becoming the longest-married couple in royal history. The two wed in 1947, as the country and the world was still reeling from the atrocities of World War II.

Losing her spouse. In 2021, Queen Elizabeth II bade farewell to Prince Philip, who died on April 9. An image of the queen grieving alone at the funeral amid coronavirus restrictions struck a chord with viewers at home following the event.

The queen’s cancellation deepens questions about whether she will be able to take part in her Platinum Jubilee next month. Palace officials said she was intent on appearing on the balcony at Buckingham Palace on the first day of the four-day celebration, as well as at the service of thanksgiving at St. Paul’s Cathedral.

But the palace has instituted a policy of confirming her attendance at public events only on the day they occur. And in recent months, the announcement has more often than not been that she has canceled.

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France24 - Monde

Jour de vote aux Philippines : Marcos Jr espère une victoire écrasante à la présidentielle

Publié le : 09/05/2022 - 01:29Modifié le : 09/05/2022 - 13:25

FRANCE 24 Suivre Edwige WAMANISA

Les Philippins se sont rendus aux urnes lundi pour élire leur prochain président ainsi que leurs parlementaires. Dix candidats sont en lice pour succéder au chef de l'État actuel Rodrigo Duterte. Ferdinand Marcos Junior, fils du défunt dictateur Ferdinand Marcos, part grand favori. Au moins quatre personnes ont péri dans deux attaques de bureaux de vote. Les premiers résultats sont attendus tard lundi soir ou mardi.

Les Philippins ont voté, lundi 9 mai, pour désigner leur prochain président, un scrutin à fort enjeu pour lequel Ferdinand Marcos Junior, fils du défunt dictateur Ferdinand Marcos, est promis par les sondages à une victoire écrasante.

Les bureaux de vote ont fermé à 19 h (11 h GMT) et les premiers résultats sont attendus tard lundi soir ou mardi. Environ 67 millions de Philippins étaient appelés aux urnes pour ces élections générales, au cours desquelles sont également désignés le vice-président ainsi que les députés, la moitié des sénateurs, les 81 gouverneurs de province et d'autres élus locaux.

Violences dans des bureaux de vote

Trois agents de sécurité ont été tués lundi peu après le début du scrutin dans la municipalité de Buluan, sur l'île de Mindanao - où sévissent de multiples groupes armés, des insurgés communistes aux militants islamistes - quand des hommes armés ont ouvert le feu dans un bureau de vote, selon la police. Un quatrième garde a été blessé dans l'attaque, a déclaré le porte-parole de la police provinciale de Maguindanao, Roldan Kuntong. 

Des hommes armés ont également attaqué un bureau de vote dans la province de Lanao del Sur à Mindanao, tuant un électeur et faisant deux blessés, selon la police.

Dimanche soir, une explosion devant un bureau de vote avait fait neuf blessés dans la municipalité de Datu Unsay, aussi sur Mindanao. Les élections sont une période traditionnellement instable aux Philippines, dont la législation sur les armes à feu est laxiste et où la culture politique violente.

Dix candidats sont en lice pour succéder au président Rodrigo Duterte, dans un scrutin à un tour où la majorité relative suffit pour être élu. Et Ferdinand Marcos Jr, largement en tête dans les sondages, semble en passe d'accomplir le retour au pouvoir de la dynastie déchue près de 40 ans après son exil.

>> À (re)voir : Philippines : l'incroyable retour du clan Marcos, symbole des années noires de la dictature

Inquiétude

Après six ans de gouvernement autoritaire de Duterte, les militants des droits de l'Homme, les dirigeants de l'Église catholique et les analystes politiques craignent de voir Marcos Jr enhardi par une large victoire et diriger le pays avec une poigne encore plus lourde.

Une vaste campagne de désinformation pour réhabiliter le régime dictatorial, le système clientéliste et le désenchantement des électeurs à l'égard des récents gouvernements ont alimenté le retour en grâce des Marcos.

Les sondages prédisent une victoire du candidat de 64 ans, surnommé "BongBong", avec largement plus que la moitié des suffrages. Pour gagner ce scrutin à un seul tour, il lui suffirait d'être celui qui obtient le plus de voix.

Les partisans de sa principale rivale, l'actuelle vice-présidente Leni Robredo, espèrent une surprise de dernière minute. Certains analystes estiment que son score pourrait bénéficier d'une éventuelle désaffection des urnes de la part des partisans de Marcos Jr, trop confiants dans la victoire de leur candidat.

Corruption et dynasties familiales

Depuis que Leni Robredo a annoncé sa candidature à la fonction suprême en octobre, des groupes de bénévoles se sont multipliés dans le vaste archipel pour convaincre les électeurs.

L'avocate et économiste de 57 ans avait battu de justesse Marcos Jr dans la course à la vice-présidence en 2016 (aux Philippines, le président et le vice-président sont élus séparément). Elle a promis de débarrasser la démocratie philippine de la corruption, dans un archipel où une poignée de familles ont la mainmise sur le pays.

Marcos Jr et son alliée candidate à la vice-présidence Sara Duterte, fille du président sortant, se disent les mieux qualifiés pour "unifier" le pays.

Si les pronostics des sondages se confirment, Marcos Jr deviendrait le premier candidat à la présidence à être élu avec une majorité absolue depuis le renversement de son père.

Risque pour la démocratie

Selon l'analyste politique Richard Heydarian, une telle victoire pourrait lui permettre de faire réviser la Constitution pour asseoir son pouvoir et affaiblir la démocratie. "Duterte n'a jamais eu la discipline et les moyens d'aller au bout de son programme autoritaire", a-t-il déclaré. "Cette opportunité historique pourrait échoir aux Marcos."

Parmi les autres candidats à la présidence figurent la légende de la boxe Manny Pacquiao et l'ancien éboueur devenu acteur Francisco Domagoso. Mais seuls Marcos Jr et Robredo sont considérés comme ayant une chance de gagner.

La personnalité, plutôt que la politique, influence généralement le choix du candidat, et l'achat de voix et l'intimidation sont également des problèmes récurrents dans les élections philippines.

Quel que soit le résultat du scrutin, les adversaires de Marcos Jr ont déjà promis de poursuivre les efforts visant à le faire disqualifier en raison d'une condamnation antérieure pour infraction fiscale, et à lui faire payer les milliards de dollars dus en droits de succession.

Avec AFP

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Fin de campagne présidentielle aux Philippines, Ferdinand Marcos Jr grand favori

Valeurs Actuelles

[Albert] Au secours, la gauche redevient la gauche

Les convictions n’auront donc pas résisté longtemps face aux contingences électorales. En s’alliant en vue des élections législatives, « insoumis », communistes, verts et socialistes ont provoqué un curieux concert d’indignation.

Retour à la radicalité

À droite, on hurle à la compromission, sans doute pour se dédouaner de ne pas avoir à faire cette union de son côté. En réalité, cet « accord » semble donner raison à la prophétie d’Albert Thibaudet annonçant, dès 1932, que la gauche avait toujours une propension à revenir, par effet de « sinistrisme », à sa racine, littéralement à sa radicalité.

La gauche réformiste éprouve en effet ce complexe de culpabilité de ne pas avoir su empêcher la scission d’avec la gauche révolutionnaire lors du Congrès de Tours de 1920. Sa mauvaise conscience l’enjoint à restaurer cette unité originelle avec son surgeon révolutionnaire.

1905, 1936, 1945, 1972, de congrès unitaire en Programme commun, de Cartel en Front populaire, à chaque commotion électorale, la gauche a ainsi toujours dérivé plus à gauche jusqu’à la chute du communisme soviétique.

Certes, quelques haines recuites ont contrarié les ambitions personnelles, de même que le discours de la méthode pour conquérir le pouvoir a pu varier selon les humeurs. Pour autant, l’horizon politique commun est toujours demeuré la Révolution.

Il ne s’agit pas tant d’un reniement que d’un alignement

On ne saurait donc être surpris qu’une branche des socialistes, comme Zyromski en son temps, renoue avec cet héritage oublié en s’alliant avec La France insoumise. On s’étonne davantage des cris d’orfraie des caciques de la rose au poing.

Un mouvement sinistrogyre

On les croyait nostalgiques de la grande alliance de 1936 quand les socialistes frayaient avec un parti communiste inféodé à Moscou au temps du stalinisme triomphant. Car il ne s’agit pas tant d’un reniement que d’un alignement. Verts et insoumis sont à peu près d’accord sur tout.

Communistes et socialistes ne sont certes pas biberonnés au wokisme et à la déconstruction, mais devraient bien s’en accommoder sans avoir l’impression de se parjurer.

Le leader insoumis tenaille ses alliés qui ne peuvent retrouver le salut que dans la trivialité d’accords humiliants

Aujourd’hui, la gauche de gouvernement s’est laissé submerger par La France insoumise devenue l’axe dirimant des « forces de progrès ». Mais Mélenchon se rêve plus en Jaurès qu’en Blum, plus en Mitterrand qu’en Hollande. Car avec un art consommé de la stratégie, le leader insoumis tenaille ses alliés qui ne peuvent retrouver le salut que dans la trivialité d’accords humiliants. C’est toute l’histoire des gauches.

En donnant une consistance politique à la gauche, la Révolution inaugure une rivalité inextinguible entre les tendance radicales, nombreuses, et réformistes. La vie politique de la décennie révolutionnaire glisse insensiblement vers la gauche si bien que même les Girondins finissent par être qualifiés de contre-révolutionnaires par les Montagnards qui les font exécuter.

Ces clivages sont voués à se perpétuer tout au long du XIXe siècle. Jusqu’à la création de la SFIO en 1905, la gauche exerce sans ambiguïté le pouvoir au sein d’une République qu’elle a contribué à édifier. Tout change lorsque Jaurès et Guesde s’unissent sur la vision collectiviste et de lutte de classes du second pour fonder un « parti de classe pour […] la transformation de la société capitaliste en une société collectiviste ou communiste » au détriment du républicain Bloc des gauches.

La naissance du Parti communiste expose le socialisme français à un nouveau débordement sur son flanc gauche. Leur rivalité génère une violence inédite. Le communiste Treint veut « plumer la volaille socialiste » quand Aragon appelle à faire « Feu sur Léon Blum Feu […], feu sur les ours savants de la social-démocratie ».

En 1924, l’intérêt supérieur de l’élection commande un premier accord contre-nature entre des socialistes toujours adeptes de la dictature du prolétariat et les radicaux. Ce Cartel des gauches ne s’embarrasse pas de convictions. On parle de « cartel d’une minute », le temps qu’il faut pour glisser un bulletin dans l’urne et se séparer. La coalition tiendra un an.

Le nébuleux, mais fort commode « Front populaire »

Socialistes et communistes continuent de s’invectiver affectueusement à coup de « sociaux-traîtres » d’un côté et de « bolchéviques » de l’autre. « Défendre la République, dit Blum ? […] Comme si la République, ce n’était pas déjà le fascisme », ose Paul Vaillant-Couturier en février 1935. Mais la raison électorale gomme rapidement les différends.

Depuis 1934, le Parti communiste impose à la gauche sa stratégie et ses mots d’ordre dont le nébuleux terme de Front populaire qui permet de ratisser large jusqu’aux catholiques ! L’invention d’un péril fasciste lève les scrupules des radicaux de faire cause commune avec le parti de Thorez. Leurs sièges sont sauvés. La SFIO n’a pas de raison d’être plus effrayée. Après tout, Blum conçoit toujours « l’exercice du pouvoir » comme un préalable à la victoire du prolétariat favorisée par la « vacance de légalité ». Quelques avancées érigées en totems progressistes ne sauvent pas le Front populaire de la chute. La coalition n’aura pas soufflé sa deuxième bougie.

La guerre froide empêche les socialistes, dépassés dans les urnes par les communistes, de rejoindre le Parti ouvrier français qui présente de curieuses similitudes avec les partis frères des démocraties populaires.

Pour Guy Mollet, « le Parti communiste n’est pas à gauche, il est à l’Est ». Peu regardante sur la laïcité, la SFIO feint de se moderniser en substituant sémantiquement la « transformation » à la « Révolution » mais ne renonce pas à établir la société sans classes par le collectivisme.

La guerre d’Algérie fracture la gauche dont une partie soutient la répression tandis que les communistes qui s’en émeuvent applaudissent celle qui s’abat sur Budapest en 1956. Le socialiste déçu André Philip dénonce en 1957 le fourvoiement d’un socialisme trahi. C’est alors que par haine autant que par crainte du stalinisme, les courants trotskistes prétendant trouver refuge auprès des socialistes infiltrent leurs structures.

La vengeance de Mélenchon

Après l’échec de Defferre à l’élection présidentielle de 1969, la SFIO devient Parti socialiste. Les communistes pensent en finir avec la « Vieille maison » en lui imposant, en 1972, un Programme commun de gouvernement de son cru. Dans ce jeu de dupes, l’avenir de la révolution socialiste ne passe plus par la somme de ses composantes mais par l’anéantissement de l’une d’elles. Cinq ans plus tard, les socialistes repassent devant leurs cousins qui ne les ménagent pas en appelant discrètement à faire battre leur candidat, y compris François Mitterrand en 1981.

Alors que la social-démocratie s’impose en Europe, le socialisme à la française, toujours chatouillé sur son flanc gauche, peine à s’affranchir de sa sève marxiste tout en basculant, discrètement, dans l’économie libérale. Socialiste d’opportunité, Mitterrand ne tient à ce discours de rupture que par souci tactique.

L’histoire enseigne en effet que ces alliances « révolutionnaires » n’ont jamais tenu longtemps.

La fin du communisme soviétique fait croire au PS qu’il est enfin débarrassé d’un encombrant voisin. La gauche plurielle se « recentre » en 1997 sur les valeurs « républicaines », humanistes et différentialistes. La sociale démocratie semble avoir fait le deuil de l’utopie révolutionnaire.

Mais la surenchère démagogique ressurgit du côté des Verts et surtout du Front de gauche emmené par l’ex-socialiste passé au trotskisme lambertiste, Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier prétend déjà s’arroger le monopole de la gauche dénonçant un parti socialiste « vendu » au grand capital. Hollande a eu tort alors de le toiser, Mélenchon savoure aujourd’hui sa vengeance.

La gauche est donc revenue à gauche dans son entière radicalité. On peut autant s’en inquiéter que s’en rassurer. L’histoire enseigne en effet que ces alliances « révolutionnaires » n’ont jamais tenu longtemps. Si la conquête du pouvoir a toujours su rassembler opportunément la gauche, l’exercice des responsabilités l’a systématiquement conduite à se disloquer.

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New York Times - World

‘We Are Now Moving From Zero Covid’: Taiwan Pivots as Beijing Doubles Down

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The government’s shift reflects a recognition that stringent pandemic measures were stifling economic activity and eroding the island’s international competitiveness.

By Amy QinAmy Chang Chien and Isabelle Qian

TAIPEI, Taiwan — Until recently, China and Taiwan were among the last places on earth to pursue a “zero Covid” policy of eliminating infections. For two years, they mostly succeeded in keeping the coronavirus out with tough border controls and rigorous contact tracing.

Then came the highly transmissible Omicron variant.

Faced with surging coronavirus cases, the two governments are now taking vastly different approaches. In China, the authorities are doubling down. They have imposed stringent lockdowns, mass testing and centralized quarantines for confirmed cases and close contacts. The glittering financial capital of Shanghai has been in a strict and punishing lockdown for more than a month to contain a large outbreak.

In Taiwan, by contrast, the government is shifting from a strategy of elimination to one of mitigation. Despite soaring case counts, Taiwan is now allowing people with mild and asymptomatic infections to isolate at home instead of in hospitals. The government slashed the number of days in quarantine required of incoming travelers and people deemed close contacts.

Officials are calling it a “new Taiwan model.”

“We are now moving from zero Covid to the path of coexisting with the virus,” Chen Shih-chung, Taiwan’s health minister, said at a news briefing on Tuesday, adding that he expected Covid to become more “flulike” in nature.

The government’s shift in approach reflects an acceptance of growing evidence that Omicron, while highly transmissible, is less deadly. It is also a recognition that pandemic measures such as quarantine requirements for travelers were stifling economic activity and eroding the island’s international competitiveness.

“Even though their response has been a bit slow, they have responded to these voices and to scientific evidence,” said Chunhuei Chi, director of the Center for Global Health at Oregon State University and a former policy adviser to Taiwan’s National Health Insurance Administration.

Under the new model, Taiwanese health officials say, they are shifting their focus from looking at total infections to “reducing disasters.” That means redirecting resources to focus on protecting the most vulnerable populations, like older adults and those with underlying conditions. The authorities are also putting more emphasis on vaccinations instead of quarantines and contact tracing.

Though cases have surged, officials have emphasized that more than 99.7 percent of the new infections so far have been mild or asymptomatic. On Monday, Taiwan’s health authorities reported 40,263 locally transmitted cases and 12 deaths, bringing the death toll since the start of the outbreak in April to 78. The authorities have warned that daily infections could surpass 100,000 this week.

The government’s shift is partly out of necessity. Its Covid strategy allowed Taiwan for much of the past more than two years to be a rare haven, where international concerts and conferences could be held without fear of the virus. Now, as the rest of the world has dropped border controls and restarted business, that distinction has largely evaporated, and Taiwan risks losing out on tourism and investment by continuing to stay closed.

Political considerations are also at play. Taiwan has used its success with Covid to burnish its image as a beacon of democracy, in contrast to the authoritarian Communist Party of China, which claims the island as its territory.

Unlike China, Taiwan’s leaders say, Taiwan can balance the needs of public health with the rights of the individual and the healthy functioning of society. At the other extreme is the crisis in Shanghai, where officials imposed a poorly planned lockdown that sometimes arbitrarily confined residents to mass isolation facilities, separated children from their parents and led to food shortages.

Even in Beijing, which has so far avoided a citywide lockdown, the authorities have sealed off many apartment complexes and neighborhoods, confining residents to their homes, when only a few cases have been found. On Monday, the city announced that schools, which had closed on April 29, one day earlier than a scheduled weeklong break for the May Day holiday, would remain closed until further notice and classes would be online.

Leo Du, 38, who works in venture capital in Beijing, said the inconvenience imposed by the measures was intolerable.

How could it be that two years into the pandemic, he wondered, China was still hoarding toilet paper and maintaining armies of workers in head-to-toe protective suits while the rest of the world was seemingly moving on?

“It makes me very sad and pissed about where I am,” Mr. Du said, “seeing people elsewhere living a normal life.”

The toll of the lockdowns across China has prompted an unusual outpouring of criticism at home of the party’s zero-Covid policy. But Chinese censors have gone into overdrive to scrub dissent, arguing that opening up would only invite untold deaths and chaos.

Beijing has pushed a triumphant political narrative about its success with Covid, claiming that it proved the country’s model of centralized power saved more lives than that of liberal democracies. At a news conference last month, Ma Xiaoguang, spokesman for China’s Taiwan Affairs Office, commented on Taiwan’s recent move away from a zero-Covid policy, saying “you can calculate how many people will lose their lives.”

Taiwan wants to show that it does not suffer from the ideological rigidity that has come to define the Communist Party under Xi Jinping. “We will not lock down the country and cities as cruelly as China,” said Su Tseng-chang, Taiwan’s premier, during a visit to Taiwan’s Centers for Disease Control this month.

It’s a message that resonates with many citizens. Bill Chu, 45, an engineer at an information technology company in Taipei who was waiting at a hospital for a P.C.R. test on Wednesday, said that seeing reports of the harsh quarantine conditions and food shortages in Shanghai had reinforced his belief that Taiwan was moving in the right direction.

“Every country is different, and their approaches to Covid are different,” said Mr. Chu. “I prefer the more people-centered and flexible one.”

Mr. Su has said that Taiwan’s opening would be “gradual.” Even so, the government may be moving too quickly for some.

It appears to have been caught off guard by the surge in cases, with long lines forming at pharmacies and hospitals for P.C.R. and rapid antigen tests. The shift could also be risky for Taiwan’s older adults, with vaccination rates in that age group lower than that in Singapore and South Korea, countries that have eased restrictions without a significant surge in the death rate from infections.

Officials in Taiwan say 69 percent of people age 65 and older had received three shots, up slightly from the month before, but still low relative to the broader population. More than half of the 78 deaths reported in the recent outbreak have been among older adults who were not fully vaccinated. The vaccination of children between the ages of 6 and 11, meanwhile, is being rolled out only this month. More than 2,000 schools have suspended in-person teaching.

Another challenge for Taiwan is convincing the public that this change is the right move. In Taipei, even though the city has avoided shutting down businesses, people are staying away. Restaurants, bars and gyms that were once packed are now noticeably quieter. In a community that has largely avoided the coronavirus, fear of outbreaks is not uncommon, and it may take time for residents to accept new norms.

Chen Yan-sheng, 37, a human resources manager who lives in New Taipei City, near Taipei, said that when he got Covid last month, he immediately felt afraid and ashamed, because he didn’t know anyone else who had it. Since then, though, six other friends tested positive too, he said, and they all seemed to be doing OK.

He used to be wary of the island’s push to ease restrictions, but has since changed his mind.

“I think living with the virus is inevitable,” Mr. Chen said. “It’s only a matter of time before we all get it.”

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France24 - Monde

Reportage : les veuves laissées par la politique antidrogue de Rodrigo Duterte aux Philippines

Publié le : 09/05/2022 - 09:07Modifié le : 09/05/2022 - 09:33

Les Philippins votent pour élire leur nouveau président. Selon la constitution des Philippines, le président actuel Rodrigo Duterte n'a pas le droit de se représenter malgré une popularité record. Il quitte donc le pouvoir après six années d'une présidence controversée. Ce "président cow-boy" aura marqué ce pays de 110 millions d'habitants mais aussi le monde entier par ses provocations et ses méthodes, notamment sa grande campagne anti-drogue, la mesure phare de son mandat. Ce nettoyage baptisé "double-canon" ("operation double-barrel") aura occasionné des milliers de meurtres extra-judiciaires. Depuis 2016, 7 000 personnes ont été éliminées selon la police, près de 30 000 selon les associations… À la veille des élections, les reporters de France 24, Constantin Simon, Aruna Popuri et Alma Enriquez, sont allés rencontrer les veuves du président Duterte à Manille.

L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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Valeurs Actuelles

Paris : bientôt des logements sociaux au milieu d’un jardin paroissial du 3e arrondissement ?

C’est une initiative qui ne fait pas l’unanimité. Dans la capitale, la mairie du 3e arrondissement envisage d’aménager une voie qui traverserait le jardin paroissial de l’église Saint-Denys-du-Saint-Sacrement, au 15, rue Saint-Claude. L’objectif : desservir un futur immeuble qui abriterait 24 logements sociaux, avec un équipement culturel au rez-de-chaussée, rapporte Le Parisien, lundi 9 mai. A savoir que cet espace vert et l’église appartiennent à la Ville de Paris. C’est aussi le cas de la parcelle adjacente, acquise pour la somme de 5 millions d’euros par la municipalité en 2016.

« Catastrophique pour la vie paroissiale » 

Pour le moment, le budget et le calendrier de cette opération n’ont pas été arrêtés. « Le projet n’est pas ficelé. Mais j’ai la volonté inébranlable de faire du logement social à cet endroit », indique au quotidien régional Ariel Weil (PS), maire de Paris centre. Et c’est parce que la future résidence n’aura aucune ouverture directe sur la rue, que la mairie envisage d’aménager une voie qui traverserait le jardin de l’église. Cette dernière donnerait donc accès aux logements sociaux. 

Interrogé par le même journal, François Lainé, curé de Saint-Denys, ne voit pas ce projet d’un bon œil. Selon lui, celui-ci « consisterait à amputer le jardin de la moitié de sa surface et à couper en deux [le] parvis », ce qui serait « catastrophique pour la vie paroissiale ». Par ailleurs, le religieux estime que cela poserait « un problème de sécurité »

Un projet « aussi néfaste qu’inutile » 

De son côté, Dominique Thirion, maître de conférences à Paris II et secrétaire de l’association de défense du parvis vert de Saint-Denys, se dit dans les colonnes du Parisien « pour les logements sociaux, à condition qu’ils ne soient pas construits dans le jardin paroissial ». Au nom de son association, qui compte déjà 430 adhérents, l’enseignante réclame « le retrait de ce projet aussi néfaste qu’inutile ». Selon elle, le projet est « absurde », car « il existe déjà un accès à la parcelle en question, y compris pour les véhicules de secours, par le 64-66, rue de Turenne ». Sur ce dernier point, Ariel Weil argue que « parmi les trois accès possibles, le 15, rue Saint-Claude demeure la solution la plus simple, puisque la Ville est propriétaire des lieux ». Et de conclure : « Construire 24 logements sociaux ne me paraît pas attentatoire aux activités cultuelles. D’autant qu’il ne s’agirait pas d’un passage public, mais d’une voie privée réservée aux habitants des futurs logements. » 

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Crash du vol Yemenia 626 : 13 ans après, le procès de la compagnie s'ouvre à Paris

Publié le : 09/05/2022 - 05:51

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Pendant quatre semaines, la justice française va examiner des soupçons de "manquements et négligences" de la Yemenia Airways, qui opérait l'avion qui s'est crashé en juin 2009 au large des Comores, tuant 152 personnes. Une adolescente de 12 ans, qui avait survécu en restant agrippée en mer pendant onze heures à un débris, doit témoigner.

Le procès pour homicides et blessures involontaires de la compagnie Yemenia s'ouvre lundi 9 mai à Paris, près de treize ans après le crash d'un avion au large des Comores qui avait tué 152 personnes et laissé une unique rescapée âgée de 12 ans.

Des dizaines de proches des victimes sont attendus à 13 h 30 devant le tribunal correctionnel de la capitale et aussi à Marseille, où une partie du procès est retransmis pour ceux, nombreux, qui résident dans la région.

Les parties civiles risquent néanmoins de faire face à un banc des prévenus vide : aucun représentant de la compagnie nationale yéménite ne devrait être présent, selon la défense, à cause de la guerre qui déchire le pays.

66 Français dans l'avion

Dans la nuit du 29 au 30 juin 2009, le vol Yemenia 626 s'était abîmé au large des Comores, juste avant son atterrissage à Moroni, avec à son bord 11 membres d'équipage et 142 passagers, dont 66 Français.

Seule une adolescente de 12 ans, Bahia Bakari, a survécu en restant agrippée en mer pendant onze heures à un débris, avant d'être secourue par un bateau de pêche.

Pendant quatre semaines, la justice française va examiner des soupçons de "manquements et négligences" de la Yemenia Airways, qui opérait le vol. Le compagnie, qui conteste les faits, encourt 225 000 euros d'amende.

"Treize ans, c'est long : c'est épuisant psychologiquement et moralement et même physiquement", déclare à l'AFP Saïd Assoumani, président de l'association des victimes. "Mais après treize ans d'attente et d'impatience, enfin le procès pénal est là."

"Perte de contrôle"

Les boîtes noires avaient été repêchées quelques semaines après ce crash, le plus grave de l'histoire de l'archipel des Comores, entre le Mozambique et Madagascar, mais l'enquête est longtemps restée enlisée.

Les autorités françaises ont un temps reproché à leurs homologues comoriennes leur non-coopération, tandis que les familles des victimes ont accusé le Yémen de faire pression pour empêcher la mise en cause de sa compagnie nationale.

L'instruction a finalement conclu que l'état de l'appareil, un Airbus sorti d'usine en 1990, n'était pas en cause, ni la météo, la foudre ou un missile. Selon les expertises, fondées en particulier sur les enregistreurs de vol, l'accident est dû aux "actions inadaptées de l'équipage dans le cadre de l'approche de l'aéroport de Moroni, conduisant à la perte de contrôle de l'avion".

"Au-delà de ces dramatiques erreurs imputables aux pilotes", cependant, la Yemenia a "failli à bien des égards", ont estimé les magistrats instructeurs. Il est reproché à la compagnie d'avoir maintenu les vols de nuit pour Moroni, malgré les pannes de longue date des feux de balisage de l'aéroport, ainsi que des "insuffisances" dans la formation des pilotes, qualifiée de "lacunaire".

"Avions-poubelles"   

"La Yemenia reste profondément marquée par cette catastrophe, en particulier pour les victimes, néanmoins elle proteste de son innocence en indiquant qu'elle n'est nullement responsable des faits qui sont intervenus", soutient son avocat Me Léon-Lef Forster. "Il y a eu des dysfonctionnements, mais qui ne lui sont pas imputables et qui apparaîtront lors de l'audience", assure-t-il.

La jeune miraculée, qui a perdu sa mère dans le crash, doit témoigner le 23 mai. Au fil de reportages et dans un livre, Bahia Bakari a décrit avoir ressenti, à l'approche de l'aéroport, des "turbulences", avoir été comme "électrisée" puis avoir eu un "trou noir" avant de se retrouver dans l'eau.

Le procès sera aussi celui "des 'avions poubelles', le procès des manquements, de l'irresponsabilité, qui font que, avec la course aux profits, on arrive à des drames", veut croire Saïd Assoumani.

Les passagers français avaient embarqué à Paris et Marseille avant de changer d'avion à Sanaa, au Yémen. Au moment de l'accident, les conditions de voyage entre la France et les Comores, via le Yémen, étaient dénoncées de longue date par des passagers.

L'absence de représentant de la compagnie "ne pourra laisser aux familles et à la victime survivante qu'un goût amer", estime Me Sébastien Busy, avocat de l'association Fenvac, partie civile.

Avec AFP

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Selon Paris, Moroni savait que l'A310 était interdit de vol en France

AÉRONAUTIQUE

Yemenia échappe à une inscription sur la liste noire de l'UE

CRASH DE LA YEMENIA

L'accident lié à une erreur de pilotage, selon des familles de victimes

Valeurs Actuelles

Eric Zemmour : comment la loi sur les logements sociaux est devenue une machine à fabriquer du communautarisme

Dans le combat qu’elle mène contre la réalité, toute idéologie a ses champs de bataille préférés, ses tranchées et ses places fortes. Le logement social est la forteresse de l’immigration, et la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) l’une de ses plus redoutables stratégies de déploiement.

Qu’est-ce que la loi SRU ? Une contrainte forte, autoritaire, qui impose aux villes et aux villages de France de disposer d’au moins 25 % de logements sociaux. En cas de non-respect de cette loi, le préfet intervient et impose des sanctions financières à la municipalité, donc à ses habitants, puis finit par prendre la main sur les permis de construire.

Les maires ne sont alors plus les maîtres de l’aménagement de leurs villes et l’État les punit s’ils refusent de bétonner pour consacrer un quart de leurs logements aux logements sociaux, devenus aujourd’hui les principaux foyers du Grand Remplacement.

Car tout le problème est là : le logement social est progressivement devenu le logement de l’immigration. Les grandes villes en savent quelque chose, elles qui ont vu des pans entiers de leurs territoires devenir des “cités” dominées par l’insécurité, les trafics et l’islamisation. En 2015, à Paris, 28 % des logements sociaux ont été attribués à des étrangers, 30 % à Lyon et 31 % à Strasbourg. Si on ne l’abroge pas, la loi SRU transformera, à terme, la France entière, de la plus grande ville au plus petit bourg, en “quartiers”.

Tout le problème est là : le logement social est progressivement devenu le logement de l’immigration.

Imaginez que vous vivez dans un charmant village français, traditionnel et paisible, égal à lui-même depuis des siècles. Voilà soudain que votre maire, contraint par cette loi, vous impose une HLM. Les Français s’inscrivent sur les listes et attendent. Ils attendent longtemps. Mais voilà, les centres d’accueil pour étrangers sont bondés. Les immigrés débarquent en France toujours plus nombreux et les associations qui les défendent avec véhémence réclament de les loger. Mis sous pression par les médias, voire par les juges, l’État s’exécute. Et leur trouve de la place dans ces HLM que les Français modestes attendaient vainement.

Les effets néfastes de cette machinerie légale sont nombreux. D’abord, on crée de toutes pièces des îlots d’immigrés impossibles à assimiler, parce que rien ne les y oblige et que rien ne les y aide. Ils vont vivre entre eux, coupés de leurs voisins, et s’organiser en enclaves étrangères au beau milieu de contextes auxquels ils ne comprennent rien. Ils seront mécaniquement pris en grippe par les riverains et les prendront en grippe en retour. Ainsi fabrique-t-on des zones de non-France sur tout le territoire. C’est une libanisation institutionnelle, financée par l’argent du contribuable.

Ensuite, on génère du clientélisme et de la corruption. Les logements sociaux sont souvent de hauts lieux d’arrangements bureaucratiques, où les maires les plus cyniques échangent des logements contre des votes et “achètent” des communautés qui les “achètent” réciproquement. Ces pratiques constituent un grave détournement de la démocratie comme des fonds publics.

Enfin, la loi SRU bouleverse les équilibres des marchés de la construction et du logement. Les établissements publics achètent à prix d’or des terrains, ce qui renchérit le coût d’achat des logements. Puis, le nouveau voisinage déprécie son environnement, ce qui entraîne une paupérisation des propriétaires et un déclassement général du quartier, voire de la ville entière. La loi SRU est ainsi devenue une calamité pour les populations touchées et soit les fait fuir, soit les déclasse.

La loi SRU ne doit plus faire la loi.

Certaines communes comptent plus de 60 % de HLM dans leur parc d’habitations, ce qui aggrave le désarroi général, la pauvreté et l’insécurité. C’est pourquoi j’instaurerai un plafond de logement social par ville : plus aucun logement social ne sera construit dans les villes qui en comptent déjà plus de 30 %. La part du parc social se situe à 17 % en France, contre 3 % en Allemagne, et la France est le pays possédant le plus grand nombre de logements sociaux en Europe. Il faut stopper cette folie en supprimant purement et simplement la loi SRU et en réservant les logements sociaux aux seuls Français, en priorité à nos travailleurs précaires, qui n’arrivent pas à se loger dignement. Une nouvelle loi sera votée en ce sens dès 2022.

Il faut agir sans délai. La loi SRU est une ennemie des villes, villages et terroirs français. Elle est l’ennemie des identités locales et du mode de vie des Français. Dans ce domaine comme dans tous les autres, je serai sans complaisance pour les idéologies de gauche et pour leur effarante propension à imposer leur chimérique “vivre-ensemble”.

Un élu de Seine-Saint-Denis me le disait encore récemment : « On aura beau bétonniser toute la France, on ne parviendra jamais à loger toute l’Afrique. » Nous ne laisserons pas transformer notre pays en Liban en grand. La loi SRU ne fera plus la loi et la France restera la France.

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New York Times - World

Hong Kong Election

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Beijing’s Man in Hong Kong Inherits a Tamed City

John Lee, who won a rubber-stamp leadership election on Sunday, will implement the next stage of China’s agenda for the former British colony.

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By Austin Ramzy and Alexandra Stevenson

HONG KONG — John Lee “will make Hong Kongers and international investors feel relaxed, at ease and full of confidence,” a pro-Beijing newspaper declared. He will help the city “start anew to achieve greater glories,” the state-run China Daily wrote, in one of a series of articles praising him.

His rise to the top leadership position is “a concentrated embodiment of public opinion,” said China’s official arm in Hong Kong, though only 1,424 members of a government-vetted committee voted for him on Sunday, in an uncontested race controlled by Beijing.

Having officially become the next chief executive, Mr. Lee is now Beijing’s man, a security-minded official who can be relied on to follow orders and keep Hong Kong in line.

His political agenda is the next chapter in China’s vision for the former British colony, set in motion by the sweeping national security law imposed two years ago, which quashed dissent in a city once known for its vibrant civil society and freewheeling press.

Mr. Lee, a top architect of the crackdown on the antigovernment protests that roiled Hong Kong in 2019, inherits a city that has been tamed and cowed, with Beijing’s most outspoken critics behind bars or in exile. Unlike his predecessor, he will encounter little resistance to a legislative slate that prioritizes social stability and bureaucratic loyalty, the ideals of China’s ruling Communist Party.

But he will also face a city embattled by the coronavirus and some of the world’s toughest pandemic restrictions. The economy is shrinking, unemployment is rising and growing numbers of people are leaving the city, imperiling Hong Kong’s status as a global financial center.

Mr. Lee waved and bowed to applauding voters on Sunday after being declared the winner. “Having restored order from chaos, it is high time that Hong Kong starts a new chapter of development, a chapter that will be geared toward greater prosperity for all,” he said.

Since Hong Kong was reclaimed by China in 1997, Beijing has always let it be known who it wants in the top job, though it did so more subtly in the past.

Jiang Zemin, China’s then-leader, gave his tacit support to Tung Chee-hwa, the first chief executive, by singling him out for a long handshake at a 1996 meeting in Beijing. In 2012, the Central Liaison Office, which officially represents the Chinese government in Hong Kong, quietly told electors to pick Leung Chun-ying, the eventual winner.

When Mr. Lee announced his intention to run, he noted that he first needed Beijing’s permission to step down as chief secretary, the city’s No. 2 job. It was a simple matter of procedure, but also a public declaration of who was calling the shots.

Mr. Lee’s ascension was all but assured a month ago when his predecessor, Carrie Lam, said she would not seek a second term and Beijing approved his candidacy. Nobody else garnered enough nominations to make the ballot.

The process has always been tightly controlled, but China removed any veneer of competition or opposition this time. Between new electoral rules and the national security law, the pro-democracy camp was effectively neutered.

As chief secretary, Mr. Lee led a panel that vetted the election committee members for loyalty last year. On Sunday, 1,416 members of them voted for Mr. Lee, with just eight opposed. He will be sworn in on July 1, the 25th anniversary of Hong Kong’s return to China.

“Beijing has completely stacked the election committee with its loyalists and further twisted the process into a meaningless competition,” said Larry Diamond, a senior fellow at the Hoover Institution and the Freeman Spogli Institute for International Studies at Stanford University. “Even in Iran, there is more of a contest for the head of government.”

Mr. Lee’s pedigree reinforces Beijing’s intentions in Hong Kong. After joining the police as a probationary inspector at 19, he rose through the ranks, eventually becoming the security secretary in 2017.

Mr. Lee will be the first former police officer to assume Hong Kong’s top job in more than a century, and security remains a priority for him.

He plans to push through a package of new laws on treason, secession, sedition and subversion, known collectively as Article 23. The laws are required by Hong Kong’s mini-constitution, the Basic Law, but its leaders have never managed to pass them. The government tried in 2003, only to retreat after hundreds of thousands of people protested.

This time, Mr. Lee won’t face similar opposition.

News outlets, unions, political parties and human rights groups have closed under government pressure and national security investigations. Dozens of pro-democracy politicians and activists are in custody awaiting trial on national security charges.

“In order to deal with future national security risks, it is urgent to complete the legislation of Article 23, and the legislation must be a ‘tiger with teeth,’” the state-owned Ta Kung Pao newspaper said last month.

Mr. Lee has been a staunch advocate of security legislation. He told the United Nations Human Rights Council in March that the 2020 security law had “restored peace and stability” by ending the “violence, destruction and chaos” of the protests.

He also wants to root out critics in Hong Kong’s civil service, which has been under attack from pro-Beijing politicians since some government employees joined the 2019 demonstrations. Beijing loyalists have also accused the bureaucracy of resisting efforts to carry out mainland-style coronavirus controls, including lockdowns and mandatory testing.

As chief secretary, Mr. Lee expanded a requirement for public office holders to take fealty pledges similar to those required for bureaucrats on the mainland. And he headed a committee to vet candidates for elected office, to ensure that they were sufficiently loyal (the same panel that vetted his future voters).

“We need to make sure the civil service will faithfully implement the policies of the government,” said Lau Siu-kai, an adviser to Beijing on Hong Kong policy.

Mr. Lee has also embraced the idea, popular among mainland Chinese officials, that a lack of housing and economic opportunities helped ignite the protests of 2019.

Last month, he toured a crowded Hong Kong housing block. Pledging to create more public housing, he described the bleak conditions there, mentioning a mother and two children who lived in a 150-square-foot apartment “with cockroaches that sometimes climb in through the water pipes.”

“Their greatest wish is to be allocated public housing as soon as possible to improve their living environment,” he said. The waiting time for public housing is the longest it has been in two decades.

The coronavirus pandemic has exacerbated the challenges Mr. Lee will soon face in one of the world’s most expensive and unequal cities.

Life came to a standstill this year as the Omicron variant infected more than a million residents and engulfed hospitals. Officials turned to the “zero Covid” strategy, shutting down bars, gyms and schools and reducing restaurant hours. The city’s working class has been hit hard by such measures, which have left the service industry reeling.

The coronavirus policies, which have largely isolated Hong Kong, have also prompted a reassessment of the city by international companies. Business leaders say they are struggling to hire and keep executives in Hong Kong. A growing number of companies have relocated, while others have temporarily moved top executives to cities like Singapore.

“This was the city of opportunity; everyone wanted to come here,” said Eugenia Bae, a headhunter for international banks and financial firms. “Now it is no longer a popular city anymore.”

Mr. Lee, who is largely unknown to the business community, has promised to restore Hong Kong’s status as a thriving global hub. He has also said he would strengthen its financial ties with mainland China.

“We have the hope and the expectation that the next leadership will lead Hong Kong out of the pandemic and back on track,” said Frederik Gollob, chairman of the European Chamber of Commerce in Hong Kong.

Felix Chung, a former lawmaker, met with Mr. Lee in early 2019, when the future chief executive was drafting a bill that would allow extradition to mainland China and other places — legislation that would soon trigger the citywide protests.

At the time, many business leaders took issue with the bill’s scope, worrying that it would make them vulnerable to charges on the mainland, where a corruption crackdown was underway. When China first opened up its economy, Mr. Chung said, many businesses operated in legally dubious ways.

After several meetings, Mr. Lee agreed to remove 9 of the 46 categories of crimes originally cited in the bill, largely easing the business leaders’ concerns. Whether Mr. Lee will be so willing to negotiate as chief executive is unclear, Mr. Chung said.

“We cannot use our past experience to analyze the present situation because a lot of decisions are being made by Beijing,” he said.

Tiffany May contributed reporting.

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France24 - Monde

9-Mai, le récit historique de Poutine ?

Publié le : 09/05/2022 - 23:03Modifié le : 09/05/2022 - 23:12

Stéphanie ANTOINE Suivre

Lors de la symbolique parade militaire du 9-Mai qui marque la victoire sur les nazis, le président russe a proclamé que son armée combat en Ukraine pour défendre "la patrie" contre une "menace inacceptable". Ce 9 mai est aussi célébrée la journée de l'Europe : à Strasbourg, l'Union européenne a affiché ses valeurs de paix et d'unité en opposition au discours guerrier de Poutine. Emmanuel Macron a conforté son soutien à l'Ukraine. Quant à Volodymyr Zelensky, il a affirmé sa détermination : "nous avons vaincu, nous vaincrons maintenant".

GUERRE EN UKRAINE

Discours du 9 mai : Vladimir Poutine, la stratégie du flou

Revue de presse

Défilé militaire du 9 mai en Russie : "La parade des faux-semblants"

ANALYSE

Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine

France24 - Monde

Conférence sur l'avenir de l'Europe : les idées des citoyens pour faire avancer l'Union

Publié le : 08/05/2022 - 17:27Modifié le : 08/05/2022 - 17:28

Caroline DE CAMARET

À l'occasion des manifestations autour de la Journée de l'Europe et des conclusions de la Conférence sur l'avenir de l'Europe rendues lundi 9 mai au Parlement de Strasbourg, France 24 a organisé un débat en public sur le parvis de l'hôtel de ville de Paris en partenariat avec les institutions européennes et la Mairie de Paris. L'occasion de faire le point sur les propositions ambitieuses de la Conférence avec son coprésident Guy Verhofstadt, eurodéputé belge du groupe Renew Europe.

Depuis le lancement de la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe le 19 avril 2021, plus de 50 000 personnes ont partagé leurs idées et organisé des événements dans toute l'Europe. Leurs contributions, qui font partie intégrante de cet exercice unique de démocratie délibérative, ont été analysées et ont servi à alimenter les travaux des panels de citoyens européens et de la conférence plénière.

Mais que va-t-il advenir de ces riches propositions portant sur l'environnement, le travail, la jeunesse, la santé, la diplomatie ? Quelles sont les prochaines étapes et comment ces conclusions peuvent-elles changer le quotidien des Européens ?

>> À voir aussi, notre webdocumentaire : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

Avec la participation de Valérie Drezet-Humez, cheffe de la représentation de la Commission européenne en France, et d'Eléa Muresan et Hippolyte Claveau, lycéens ayant pris part au projet #SpeakUpfortheFutureofEurope.

Production : Isabelle Romero.

En partenariat avec les représentations de la Commission européenne et du Parlement européen en France.

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Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse

Ici l'Europe

Elles sont l'avenir de l'Europe

Ici l'Europe

Les Européens, champions des droits de l’Homme ?

New York Times - World

Israel Captures 2 Palestinians Suspected in Deadly Ax Attack

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The two men were caught hiding in a forest not far from where the killings were carried out, ending an intensive search. But the country remains on high alert.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — Israeli security forces captured two Palestinians on Sunday who were suspected of perpetrating an ax attack that killed three Israeli Jews in the central town of Elad on Thursday night. Their arrests ended an intensive search but left Israel’s fragile government grappling with how to combat the recent surge in terrorist attacks.

The detentions calmed immediate fears that the assailants could come out of hiding and strike again, but Israel remained on high alert for possible copycat attacks. An Israeli police officer was stabbed and wounded outside Jerusalem’s contested Old City on Sunday night by a Palestinian, according to the police.

The killings in Elad on Thursday followed Arab assaults that have caused deaths in four other cities across Israel since late March.

“Capturing the murderers is not enough,” Prime Minister Naftali Bennett of Israel said Sunday at the start of a weekly cabinet meeting, adding, “We are at the start of a new stage in the war on terrorism.”

The two suspects were captured unarmed on Sunday, officials said, as they hid in bushes in a woodland not far from Elad, a predominantly ultra-Orthodox town. The Israeli police, the military and the Shin Bet internal security agency announced the capture on Sunday morning, and the authorities, apparently seeking a victory image, promptly released photographs and video of the moment of the men’s arrests.

The police had distributed the names and photographs of the suspects on Thursday night, identifying them as Asad Al Refai, 19, and Subhi Abu Shakir, 20, both residents of the Palestinian village of Rumana, in the northern Jenin district of the occupied West Bank.

The search, involving hundreds of soldiers and police officers as well as helicopters and drones, had closed in on an area near a quarry, less than a mile from Elad.

To find the suspects, investigators identified DNA found on paper currency that the two men had handled and then matched those traces with a blood trail one of them had left, according to a military official who briefed reporters about the investigation on the condition of anonymity, in line with Israeli Army rules.

As the security forces closed in, officers spotted a bush that was moving up and down in a breathing motion, the military official said, and the suspects were flushed out.

Tensions in Israel have risen in recent weeks amid clashes during the Muslim holy month of Ramadan between Palestinian protesters and Israeli police at Al Aqsa Mosque compound, a Jerusalem holy site also revered by Jews as the Temple Mount.

Palestinians have protested an apparent shift in Israeli policy that has seen Jewish visitors praying quietly in the courtyards of the mosque as police officers have looked on, despite a decades-long understanding that non-Muslims could visit but not worship there. The Israeli authorities have denied any change in the longstanding arrangement.

Palestinian protesters at the mosque compound have tried to prevent visits by Israeli Jews during the hours set for non-Muslim visitors and tourists, and have thrown stones and shot fireworks at the Israeli security forces stationed at the edges of the compound.

The police response — including with sponge-covered bullets, sound grenades, tear gas and arrests — has stoked anger among Palestinians who regard any Israeli police action at the mosque, a potent national and religious symbol, as an affront.

Mr. Bennett and other Israeli officials have blamed Palestinian incitement, including on social media, for much of the violence of the past several weeks.

As tensions have worsened, Hamas, the Islamist militant group that controls Gaza, has urged Palestinians and Arab citizens of Israel to attack Israelis. Days before the assault in Elad, Yehya Sinwar, the leader of Hamas in Gaza, warned that any further raids by the Israeli police in the mosque compound would prompt a response. In a fiery speech, he urged members of Israel’s Arab minority to “get your cleavers, axes or knives ready.”

Hamas did not claim responsibility for last week’s killings in Elad but hailed them as “heroic.”

In all, 19 people have been killed in Arab attacks since March 20.

Israel has responded with a series of arrest raids in the occupied West Bank, and nearly 30 Palestinians have been killed, according to local news reports, most of them involved in attacks or confrontations with Israeli forces.

But Israeli commentators have been critical of the government, calling for tougher action against Hamas in Gaza. Several mainstream opinion writers called on Israel to assassinate Mr. Sinwar, prompting Hamas leaders to warn that any such action would lead to a resumption of the suicide bombings that plagued Israel in the early 2000s.

A senior Israeli defense official, who spoke on condition of anonymity to discuss the delicate issue, said that assassinating Mr. Sinwar would not be in Israel’s interest because it would reflect only “lust for revenge” and could ignite a broader conflict.

Since an 11-day air war a year ago with militants who launched rockets from Gaza, Israel has been trying to keep the peace by offering economic inducements for the Palestinian coastal enclave’s people, including allowing 12,000 residents to work in Israel on a daily basis. The Israeli authorities had been considering raising that number to 20,000.

Hamas, for its part, has been working hard to prevent militants from firing rockets into Israel in recent months, according to the Israeli defense official, in an effort to keep Gaza out of the cycle of violence even as it has tried to ignite Jerusalem and the West Bank.

Some Israeli analysts have called for the cancellation of work permits for Gazans.

“Foiling terrorist attacks and chasing perpetrators will not do the job,” said Ehud Yaari, an Israel-based analyst for the Washington Institute for Near East Policy, a pro-Israel think tank.

“We need to deal with the climate of encouraging terrorists, so when Sinwar calls on Palestinians to take butchers’ knives and kill Israelis,” Mr. Yaari said, referring to the Hamas figure, “we have to respond by suspending measures intended to alleviate the economic conditions in Gaza.”

However, a Palestinian backlash could lead to a military escalation that might further destabilize Mr. Bennett’s politically diverse coalition, which includes a small Islamist party. The coalition has already lost its razor-thin majority in Parliament. The opposition could try to topple the government with a preliminary vote to dissolve Parliament as early as this week, when lawmakers return from recess.

As an immediate measure, Mr. Bennett said that he planned to establish a civilian national guard to improve security in Israel’s cities. And the police announced a crackdown on Palestinian workers from the West Bank who enter Israel without the required permit, as well as on those Israelis who transport them, employ them and provide them with lodging.

Israeli officials said that one of the victims of Thursday’s ax attack in Elad, Oren Ben-Yiftah, 35, a deliveryman, had given the attackers a ride to the town from the boundary between Israel and the West Bank. Mr. Ben-Yiftah, a father of six from Lod, Israel, apparently believed that the pair were going to work in Elad.

After arriving in the town, the assailants killed Mr. Ben-Yiftah in his car then ran into a park, where they terrorized families who were celebrating Israel’s Independence Day. There they killed Boaz Gol, 49, and Yonatan Havakuk, 44, residents of Elad who each had five children, and wounded several other men.

Ronen Bergman contributed reporting from Tel Aviv, and Myra Noveck from Jerusalem.

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France24 - Monde

Rwanda : les défis de la surpopulation

Publié le : 06/05/2022 - 14:59

Simon WOHLFAHRT Bastien RENOUIL

Le dynamisme démographique de l'Afrique a un impact considérable sur les capitales du continent, à l'instar de Kigali, dont la population va doubler d'ici 2050. Dans l'une des zones déjà les plus densément peuplées au monde, les autorités tentent de canaliser et d'organiser cette croissance, tant sur le plan urbanistique qu'économique. Pour le Rwanda, qui nourrit de grandes ambitions sur le continent, Kigali doit être la vitrine de son ambition. Reportage de Simon Wohlfahrt et Bastien Renouil.

Pour faire face à la croissance démographique, Paul Kagame transforme le pays à marche forcée. Le président imagine d’ici 30 ans un Rwanda où l’agriculture sera strictement planifiée, où les quartiers informels laisseront la place à des immeubles modernes et où la capitale Kigali sera devenue un lieu incontournable des conférences internationales et de l’économie de service. Cette "vision 2050" pose la question de la place donnée à la redistribution des richesse et à la liberté d’expression dans un pays qui ne tolère aucune opposition à sa vision. Le Rwanda se classe toujours parmi les 20 pays les plus pauvres du monde en PIB par habitant, et 40% de sa population vit toujours sous le seuil de pauvreté.

Quelques illustrations de cette politique de modernisation :

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Le Royaume-Uni signe un accord avec Kigali pour envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda

Le Rwanda rouvre sa frontière avec l'Ouganda, fermée depuis deux ans

CYCLISME

Le Rwanda organisera les mondiaux de cyclisme en 2025, une première pour l'Afrique

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Both Sides Harden Positions on Anniversary of Nazi Defeat in Europe

Roger Cohen

PARIS — On a day of commemoration of the end of World War II in Europe, the war in Ukraine was marked by posturing and signaling on Sunday, as each side ramped up its rhetoric and resolve.

Leaders of the world’s wealthiest democracies vowed to end their dependence on Russian energy and ensure that Russia does not triumph in its “unprovoked, unjustifiable and illegal aggression,” as President Vladimir V. Putin pursued his indiscriminate bombardment of eastern Ukraine and orchestrated celebrations for Russia’s Victory Day holiday on Monday.

A statement by the Group of 7 major industrialized nations said that on a day when Europe recalled the devastation of World War II and its millions of victims, including those from the Soviet Union, Mr. Putin’s “actions bring shame on Russia and the historic sacrifices of its people.”

The leaders, signaling to Mr. Putin that their unrelenting support of Ukraine would only grow, said, “We remain united in our resolve that President Putin must not win his war against Ukraine.” The memory of all those who fought for freedom in World War II, the statement said, obliged them “to continue fighting for it today.”

The tone was firm, with no mention of any potential diplomacy or cease-fire.

In Moscow, as fighter jets streaked across the sky and nuclear weapons were put on display in preparation for Victory Day, Mr. Putin appeared to signal back to Western leaders that he was determined to double down on the war until he could conjure something that might be claimed as victory.

There was fresh evidence of that on Sunday, as rescuers picked through the rubble in Bilohorivka, a village in the Luhansk region of eastern Ukraine where a Russian bomb had flattened a school building the day before, killing people sheltering there, local authorities said.

“Most likely, all 60 people who remain under the rubble are now dead,” Gov. Serhiy Haidai wrote on the Telegram messaging app. But it was unclear how many people were in fact in the school and that toll may prove inflated. If confirmed, it would be one of the deadliest single Russian attacks since the war began in February.

Despite the World War II commemorations in most of Europe on Sunday and in Russia on Monday, a painful reminder of the tens of millions of people killed, there was no indication that the war in Ukraine was anywhere near ending. If anything, all signals pointed in the opposite direction. Russian attacks on Ukrainian towns and villages met a crescendo of Western rhetoric, accompanied by the constant danger of escalation.

Mr. Putin, whose steady militarization of Russian society in recent years has turned the May 9 celebration of the Soviet defeat of the Nazis into an annual apotheosis of a resurgent nation’s might, is expected to portray a war of repeated setbacks in Ukraine as a successful drive to “de-Nazify” a neighboring nation whose very existence he denies.

His much-anticipated speech may go further, possibly signaling that whatever conquest in Ukraine there has been up to now will become permanent through annexation. Russia annexed Crimea in 2014 and began stirring military conflict in the eastern Donbas region.

In Mariupol, the Ukrainian port city now in ruins after sustained Russian assault, and a place Mr. Putin wants to showcase as evidence of his “victory,” the city’s last Ukrainian defenders vowed to fight on. Russian forces were cleaning the streets on Sunday in possible preparation for a celebratory parade on Monday.

Across eastern Ukraine, Russia appeared intent on making its occupation permanent through Russian flags, Russian-language signs and the introduction of the ruble. The Group of 7 leaders said any attempts “to replace democratically elected Ukrainian local authorities with illegitimate ones” would not be recognized.

Visits to the region by the first lady, Jill Biden, who crossed into western Ukraine to meet Ukraine’s first lady, Olena Zelenska, in an unannounced visit to Uzhhorod, and by Justin Trudeau, the Canadian prime minister, who appeared unexpectedly in a war-scarred suburb of Kyiv, were clearly intended to drive home a message of unwavering Western commitment.

Senior American diplomats returned to the U.S. Embassy in Kyiv for the first time since the war began.

President Volodymyr Zelensky of Ukraine released a black-and-white video address on Sunday marking the Allied victory in 1945. Standing in front of a destroyed apartment block in a Kyiv suburb hit hard by Russian troops before their withdrawal from the region around the capital, he said, “We pay our respect to everyone who defended the planet against Nazism during World War II.”

Mr. Putin has portrayed Mr. Zelensky, who is Jewish, as the leader of a nation threatening Russia with revived Nazism. His aim has been to instill the spirit of the Great Patriotic War, as World War II is known in Russia, among Russian troops, but to little apparent avail.

In the vast Azovstal steel mill that is the last remaining part of Mariupol not under Russian control, Ukrainian troops again rejected Russian deadlines to surrender. In a virtual news conference, Lt. Illya Samoilenko, an officer in a Ukrainian National Guard battalion known as the Azov regiment, said: “We are basically dead men. Most of us know this. That is why we fight.”

Capt. Sviatoslav Palamar, a deputy commander of the regiment, said, “We don’t have much time, we are under constant shelling,” with attacks from Russian tanks, artillery, airplanes and snipers.

The remaining civilians in the steel plant were evacuated on Saturday. Local officials estimate the death toll in the city at over 20,000.

If the United States and its allies have refused to commit military forces for fear of sparking World War III, they have moved to support Ukraine in every other way, their determination mounting and their actions expanding with each Russian atrocity.

The Group of 7 statement included a series of economic, military and judicial steps, with the apparent aim of bringing the Russian economy to its knees and increasing the pressure on Mr. Putin to turn back from a war of choice that has turned him into a pariah and threatens much of his country’s progress over the past two decades.

“We commit to phase out our dependency on Russian energy, including by phasing out or banning the import of Russian oil,” the statement said. It added, without being specific, that this would be done in a “timely and orderly fashion.” Alternative sources, they added, would be found to ensure “affordable prices for consumers.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

Putin’s Victory Day speech. President Vladimir V. Putin delivered a defiant May 9 holiday address in Moscow that falsely depicted his invasion of Ukraine as an extension of the struggle against Nazism in Europe. But contrary to some expectations, he did not proclaim an escalation of the war.

Zelensky’s rebuttal. In his own speech, President Volodymyr Zelensky of Ukraine rejected Mr. Putin’s claim of purging Nazism to justify the invasion. Mr. Zelensky said that it was the Russian leader who was “repeating the horrific crimes of Hitler’s regime today.”

U.S. support. President Biden signed an updated version of the Lend-Lease Act that supplied Britain and other allies during World War II, paving the way for further arms shipments to Ukraine. Separately, Democrats in Congress said they planned to move quickly on a nearly $40 billion aid package.

It was unclear how this commitment from the Group of 7 went beyond existing undertakings, if at all.

The 27-nation European Union has already committed to a complete import ban on all Russian oil, with most countries phasing out Russian crude oil within six months and refined oil by the end of the year. The European Union is too dependent on Russian gas to consider banning it in the short term.

The war has already driven up gasoline prices across much of Europe in a generally inflationary climate. If the war drags on for a long time, it is likely that support for the West’s commitment to Ukraine may waver among consumers paying the cost at the pump or in their utility bills.

The statement of the Group of 7, meeting remotely, said the seven nations — the United States, France, Britain, Japan, Germany, Canada and Italy — had already provided or pledged $24 billion to Ukraine for 2022. “In the coming weeks, we will step up our collective short-term financial support,” they said.

“We will continue to take action against Russian banks connected to the global economy and systematically critical to the Russian financial system,” they added. More generally, they would “take measures to prohibit or otherwise prevent the provision of key services on which Russia depends.”

Military and defense assistance would continue to ensure that “Ukraine can defend itself now and deter future acts of aggression.”

The leaders said they would “spare no effort to hold President Putin” and his accomplices “accountable for their actions in accordance with international law.”

The charges of illegality leveled at Mr. Putin for the invasion of a sovereign country are certain to anger the Russian president. The NATO bombing of Belgrade in 1999 during the Kosovo War, the United States invasion of Iraq in 2003 and Western support for the independence of Kosovo in 2008 have given him a healthy distrust of American invocations of the United Nations Charter and international law.

War raged in Ukraine’s east on Sunday, with a Ukrainian counteroffensive near Kharkiv, the country’s second largest city, gaining ground in the northeast. However, the Ukrainian army withdrew from the city of Popasna after two months of fierce fighting.

In general, the planned Russian offensive in the east of the country, like the rest of Mr. Putin’s war, has gone less well than planned. Mr. Putin’s broad aim, at least for the time being, seems to be to connect Crimea through Mariupol to other occupied areas in eastern Ukraine, and to Russia itself, forming a cohesive and strategic swath of territory.

William J. Burns, the C.I.A. director and former U.S. ambassador to Russia, said the current phase of the war was at least as dangerous as Russia’s initial attempt to attack the capital and topple the Ukrainian government.

Speaking on Saturday in Washington, he said Mr. Putin was “in a frame of mind that he thinks he cannot afford to lose,” and was convinced that “doubling down still will enable him to make progress.”

In the 77 years since the end of World War II, the possibility of a broad conflagration in Europe has seldom, if ever, appeared more plausible.

Reporting was contributed by Emma Bubola in London; Eduardo Medina in New York; Marc Santora in Krakow, Poland; Maria Varenikova in Kyiv, Ukraine; Katie Rogers in Uzhhorod, Ukraine; Julian E. Barnes and Michael Crowley in Washington; and Cassandra Vinograd in London.

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L'Humanité

Coup de force colonialiste en Tunisie

Il était une fois

Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

« Le soutien de la classe ouvrière de France »

Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

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France24 - Monde

Angola : le lourd héritage de la guerre civile

Publié le : 06/05/2022 - 11:47

Clément BONNEROT

Il y a 20 ans s’achevait en Angola l'une des guerres les plus longues, les plus brutales et les plus meurtrières du siècle dernier. En 27 ans, ce conflit a fait près d'un million de morts, 4 millions de déplacés, et a laissé un pays en ruine : en 2002, 60 % des Angolais n'avaient pas accès à l'eau potable, 30 % des enfants mourraient avant l'âge de 5 ans. Le pays a-t-il remonté la pente et tourné la page des années noires ? Un reportage de Clément Bonnerot.

La guerre civile en Angola commence en 1975 avec le départ de la puissance coloniale portugaise, qui laisse les mouvements indépendantistes s'affronter entre eux. En pleine Guerre froide, le pays ouest-africain devient un terrain de bataille à distance entre le bloc communiste et celui des États-Unis et de leurs alliés.

D'un côté, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) d'Agostinho Neto est soutenu par l'URSS et Cuba. De l'autre, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita) de Jonas Savimbi bénéficie de l'appui de l'Afrique du Sud, des États-Unis et du Royaume-Uni. Au début de la guerre, le MPLA domine le terrain, prenant le contrôle de la capitale et établissant un gouvernement de fait. Mais au milieu des années 1980, les combats s'intensifient, jusqu’au point culminant – en 1988 – de la bataille de Cuito Cuanavale, au cours de laquelle près de 10 000 combattants perdent la vie. La victoire est revendiquée par les deux camps.

À la fin des années 1980, les soldats cubains et sud-africains se retirent. Les accords de Bicesse signés en mai 1991 aboutissent à un cessez-le-feu et à l'organisation d'élections générales supervisées par l'ONU en 1992. Le MPLA remporte les élections mais Jonas Savimbi dénonce des fraudes et reprend les armes, cette fois sans aucun soutien international. Les combats ne prendront fin que dix ans plus tard, avec la mort de Jonas Savimbi, tué par des troupes gouvernementales en 2002.

De précieuses ressources pétrolières

Depuis, le pays, qui reste dirigé par le MPLA, peine à tourner totalement la page. Si la plupart des infrastructures endommagées par la guerre ont été reconstruites, des stigmates du conflit sont encore visibles, notamment à Luena et Huambo, où les anciens combattants et les victimes de la guerre se sentent délaissés.

Luanda, la capitale, a bénéficié du boom économique des années 2000, dû notamment à l’augmentation des cours du pétrole, dont le pays tire 70 % de ses recettes. Membre de l'Opep depuis une quinzaine d'années, l'Angola était classé en 2019 à la 16e place des pays producteurs de pétrole.

Avec son front de mer rénové et ses gratte-ciel rutilants, la ville s’affiche comme un exemple de réussite. Mais derrière ce joli tableau, la réalité est fort différente pour la grande majorité des quelque 33 millions d'habitants, dont la moitié vit avec moins de deux dollars par jour.

L’Angola reste aussi l’un des pays les plus corrompus au monde, malgré les promesses du président João Lourenço de lutter contre la corruption. Dans le classement de Transparency International de 2021, il pointe à la 136e position mondiale, gagnant tout de même 29 places par rapport à l'édition précédente.

Une nouvelle génération, incarnée notamment par le militant Hitler Samussuku – qui dénonce dans sa musique les agissements du pouvoir –, prend la relève et se bat pour la démocratie et la justice sociale. Pour elle, la paix ne peut pas se limiter à un simple silence des armes, elle reste encore à construire.

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Angola : la justice impose à Isabel dos Santos de restituer plus de 400 millions d'euros

ANGOLA

Angola : l'ex-président dos Santos à la retraite après quatre décennies de règne

ANGOLA

Angola : le parti au pouvoir MPLA remporte les élections générales

Valeurs Actuelles

Amazon jugé pour avoir proposé à la vente des poupées sexuelles à l’effigie d’enfants

Amazon fait face à la justice en France. À partir de ce lundi 9 mai, le groupe américain est jugé au tribunal de Dieppe pour avoir mis en ligne des poupées sexuelles à l’effigie d’enfants, relate Le Parisien. Les objets figuraient dans la catégorie « sextoy ». Les faits avaient fait grandement parler durant l’été 2020. Le secrétaire d’État chargé de l’enfance et des familles, Adrien Taquet, s’était particulièrement mobilisé sur ce point et avait demandé le retrait de ces poupées à la vente.

Des signalements et une plainte

En août 2020, et face aux signalements de plusieurs associations, Amazon a donc retiré de la vente ces poupées sexuelles à l’effigie d’enfants. Une enquête a été ouverte pour « exploitation d’images à caractère pédopornographique et diffusions pornographiques susceptibles d’être vues ou perçues par des mineurs ». Une plainte a été déposée par l’association La Voix de l’enfant. Après cette action en justice auprès du procureur de Paris, le dossier a été déplacé à Dieppe en raison du lieu de domicile d’un client ayant acheté ces poupées sur le site Amazon.

Une « banalisation de la sexualisation des enfants »

Si un accord est trouvé entre les prévenus et le ministère public au sujet de la peine, il reviendra au tribunal de décider si ces produits peuvent être homologués ou non. Une procédure que souhaite éviter à tout prix l’association La Voix de l’enfant : « En cas d’accord, nous plaiderons pour qu’il ne soit pas homologué (…) La protection des mineurs, cause impérieuse, ne saurait s’accommoder d’une procédure expéditive ne permettant à aucune des parties d’aborder le fond du dossier », a indiqué l’avocat de l’accusation au Parisien. Pour lui, la vente de ces poupées serait une « totale banalisation de la sexualisation des enfants au point d’en faire ni plus ni moins que des objets sexuels, ce qu’ils sont quand ils subissent des violences sexuelles réelles ». 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Philippines : le retour des Marcos ?

Publié le : 09/05/2022 - 17:12

Le fils de Ferdinand Marcos, l'ancien dictateur qui a gouverné les Philippines d'une main de fer de 1965 à 1986, est le grand favori de la présidentielle du 9 mai, un tournant historique pour ce pays de 110 millions d'habitants. Chassée du pouvoir après 20 ans de règne despotique marqué par l'instauration de la loi martiale et la mort de milliers d'opposants, la dynastie politique des Marcos pourrait reprendre les rênes du pays.

France24 - Monde

Eurovision : avec Alvan et Ahez, la France tente sa chance en breton

Publié le : 09/05/2022 - 15:27

Louise DUPONT Suivre Marjorie HACHE

Ce n'est pas la première fois que la France participe à l'Eurovision avec une chanson dans une langue régionale, comme ce fut le cas en 1996, déjà en breton, avec Dan Ar Braz et l'Héritage des Celtes. Cette année le quatuor Alvan et Ahez représentera la France avec leur mélange de musique électronique et de chant traditionnel celtique. Ils racontent leur parcours, leurs espoirs et l'importance pour eux de préserver la langue bretonne.

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : le G7 se dit prêt, sur le principe, à se sevrer du pétrole russe

Publié le : 08/05/2022 - 20:17

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Les dirigeants des pays du G7 réunis dimanche en visioconférence à l'initiative du président américain Joe Biden ont annoncé être tombés d'accord pour interdire ou supprimer progressivement leurs importations de pétrole russe. Washington a de son côté annoncé dans un communiqué de la Maison Blanche une nouvelle salve de sanctions contre la Russie.

Les pays du G7, qui ont accusé, dimanche 8 mai, Vladimir Poutine de couvrir la Russie "de honte" avec ses actions en Ukraine, ont pris l'engagement de se sevrer du pétrole russe, mais sans donner de calendrier précis.

"Le G7 tout entier s'est engagé aujourd'hui à interdire ou supprimer progressivement les importations de pétrole russe", a annoncé la Maison Blanche dans un communiqué.

Cette décision "va porter un coup dur à la principale artère irriguant l'économie de (Vladimir) Poutine et le priver des revenus dont il a besoin pour financer sa guerre" contre l'Ukraine, affirme l'exécutif américain.

Ce sevrage se fera "d'une manière appropriée et raisonnée", écrivent les chefs d'État et de gouvernement des pays du G7 dans leur communiqué final, qui ne précise toutefois pas quels engagements exactement a pris chacun d'eux, à savoir l'Allemagne (qui en a la présidence cette année), le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon, et le Royaume-Uni.

Le G7 a tenu dimanche, en visioconférence, sa troisième réunion de l'année, avec la participation du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Elle a duré un peu plus d'une heure, selon les Américains.

Alors que Vladimir Poutine s'apprête à célébrer lundi en grande pompe la victoire de l'Union soviétique sur l'Allemagne nazie, ses actions en Ukraine "couvrent la Russie et les sacrifices historiques de son peuple de honte", s'indignent les pays du G7 dans leur communiqué commun.

Les chefs d'État et de gouvernement ont réaffirmé au président ukrainien leur "engagement à prendre de nouvelles mesures pour aider l'Ukraine à s'assurer un avenir libre et démocratique" ainsi qu'à "se défendre et repousser de futurs actes d'agression".

Nouvelle salve de sanctions

Les Occidentaux font preuve jusqu'ici d'une très étroite coordination dans leurs annonces de sanctions contre la Russie, mais n'avancent pas au même rythme quand il s'agit de pétrole et de gaz russe. Les États-Unis, qui n'en étaient pas de grands consommateurs, ont d'ores et déjà interdit l'importation d'hydrocarbures russes.

Les États membres de l'Union européenne, sous pression pour se joindre au mouvement, mais beaucoup plus dépendants de la Russie, continuaient dimanche à mener de difficiles tractations pour mettre en place un embargo sur le pétrole russe. Le projet est freiné par plusieurs États membres, notamment la Hongrie.

Washington a de son côté annoncé une nouvelle salve de sanctions contre la Russie, autour de deux axes majeurs : les médias, et l'accès des entreprises et des grandes fortunes russes aux services de conseil et de comptabilité dont les Américains et les Britanniques sont les grands spécialistes mondiaux.

Les États-Unis vont sanctionner les chaînes de télévision Pervy Kanal, Rossiïa-1 et NTV. Il sera interdit à toute entreprise américaine de les financer par de la publicité ou de leur vendre des équipements.

"Aucune société américaine ne doit participer au financement de la propagande russe", a dit un haut responsable de la Maison Blanche, qui a requis l'anonymat, en soulignant que ces médias étaient directement ou indirectement contrôlés par le Kremlin.

Autre axe d'attaque de Washington : interdire la prestation de services "d'audit, de management, de conseil, de marketing, tous les services utilisés pour faire fonctionner des entreprises multinationales, mais aussi potentiellement pour contourner les sanctions ou dissimuler des richesses mal acquises", a dit la même source.

Elle a souligné que si les Européens avaient les liens industriels les plus étroits avec la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni dominaient en revanche l'univers des services, au travers notamment des "Big Four", les quatre géants mondiaux de l'audit et du conseil Deloitte, EY, KPMG et PwC.

Dans son communiqué, le G7 dans son entier se dit également décidé à "interdire ou empêcher la fourniture de services clé" à la Russie de manière à renforcer son "isolation".

Les Occidentaux promettent aussi de "continuer à agir contre les banques russes connectées à l'économie mondiale", de "continuer à combattre les tentatives du régime russe pour répandre sa propagande" et de durcir sa "campagne contre les élites (russes) et leurs familles".

Avec AFP

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Ukraine : une frappe russe sur une école tue 60 civils, selon Volodymyr Zelensky

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Guerre en Ukraine : les 27 ont approuvé un embargo sur le charbon russe

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Les 27 réitèrent leur soutien à l'Ukraine

France24 - Monde

Le président syrien Bachar al-Assad se rend brièvement en Iran

Publié le : 08/05/2022 - 15:11

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Lors d'une rare et brève visite à Téhéran, le président syrien Bachar al-Assad a rencontré dimanche le guide suprême iranien Ali Khamenei ainsi que le président Ebrahim Raïssi. Les relations entre Téhéran et Damas "sont vitales" et "nous ne devons pas les laisser s'affaiblir, mais au contraire les renforcer autant que possible", a déclaré l'ayatollah Khamenei.

Le président syrien Bachar al-Assad a rencontré, dimanche 8 mai, le guide suprême iranien Ali Khamenei lors d'une rare visite à Téhéran, a annoncé la télévision iranienne.

Bachar al-Assad a effectué une brève visite chez l'allié iranien au cours de laquelle il a rencontré, outre le guide suprême, le président Ebrahim Raïssi, a-t-elle indiqué.

La dernière visite du président syrien en Iran remonte à février 2019.

Principal allié régional de la Syrie, l'Iran soutient financièrement le pouvoir de Bachar al-Assad et a envoyé en Syrie des milliers de "volontaires" encadrés par des membres des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique iranienne, pour se battre aux côtés du régime en guerre contre les rebelles et des groupes jihadistes.

Des relations "vitales" à "renforcer"

Les relations entre Téhéran et Damas "sont vitales" et "nous ne devons pas les laisser s'affaiblir, mais au contraire les renforcer autant que possible", a déclaré l'ayatollah Khamenei, selon un communiqué publié sur son site.

"Pendant que des dirigeants des pays voisins fréquentent ceux du régime sioniste (Israël, NDLR) et boivent le café avec eux, les habitants de ces (mêmes) pays descendent dans la rue et scandent des slogans antisionistes comme lors de la Journée d'Al-Qods. Telle est la réalité dans la région aujourd'hui", a encore affirmé Ali Khamenei.

La Journée d'Al-Qods (Jérusalem, en arabe), décrétée par l'Iran en 1979, a lieu tous les ans lors du dernier vendredi du ramadan, le mois de jeûne musulman. À cette occasion, des manifestations de solidarité avec les Palestiniens ont lieu dans plusieurs pays arabes dont certains ont établi des relations avec Israël.

Avec AFP

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Syrie : Bachar al-Assad aux Émirats pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011

DIPLOMATIE

Visite aux Émirats : "Bachar al-Assad veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable"

EXPRESS ORIENT

Iran : un rapport fait état d'une hausse de 25 % des exécutions capitales

France24 - Monde

Au Nigeria, des attaques contre trois villages font des dizaines de morts

Publié le : 08/05/2022 - 17:48

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De nouvelles attaques, menées vendredi par des hommes armés contre trois villages situés dans le nord-ouest du Nigeria, ont fait au moins 48 morts, selon un responsable local et un habitant. Le président Muhammadu Buhari a appelé les forces de sécurité à "tout faire pour mettre fin immédiatement à ces horribles massacres" dans le pays.

Au moins 48 personnes ont été tuées dans des attaques menées par des hommes armés contre trois villages de l'État de Zamfara, dans le nord-ouest du Nigeria, ont déclaré, dimanche 8 mai à l'AFP, un responsable local et un habitant.

Ces violences sont les dernières en date imputées à des bandes criminelles, des "bandits" qui terrorisent depuis des années le centre et le nord-ouest du Nigeria, pillant, kidnappant et tuant les habitants.

"Au total, 48 personnes ont été tuées par les bandits dans les trois villages (Damri, Sabon Garin et Kalahe) attaqués vendredi après-midi", a affirmé le responsable administratif du district de Bakura, Aminu Suleiman, confirmant un bilan donné par un habitant.

Le village de Damri a été le plus touché. Les bandits y ont tué 32 personnes, dont deux policiers, a précisé Aminu Suleiman.

"Les hommes armés ont attaqué un hôpital à Damri où ils ont abattu des patients qui recevaient un traitement et ont brûlé un véhicule de la police, tuant deux membres du personnel de sécurité", a-t-il dit.

Les assaillants mis en fuite

L'armée, déployée par la suite dans la zone, est parvenue à faire fuir les assaillants, selon la même source.

Abubakar Maigoro, résident de Damri, a donné le même bilan qu'Aminu Suleiman : "Nous avons enterré 48 personnes tuées dans les attaques", a-t-il déclaré à l'AFP. "L'arrivée des soldats a obligé les bandits à se retirer, laissant derrière eux le bétail et les denrées alimentaires qu'ils ont pillés."

La police, qui n'a pas confirmé ces violences, n'a pas répondu aux demandes de l'AFP.

Dans la foulée, le président Muhammadu Buhari, critiqué pour son incapacité à enrayer les violences, a appelé les forces de sécurité à "tout faire pour mettre fin immédiatement à ces horribles massacres" dans le pays. "Les populations rurales de Zamfara et d'ailleurs doivent avoir le droit à la paix", a-t-il insisté dans un communiqué.

Des attaques en augmentation

En dépit des opérations militaires et des amnisties accordées par les autorités, les attaques se multiplient dans le nord-ouest et le centre du pays le plus peuplé d'Afrique. Rien que ces deux derniers mois, les gangs ont attaqué à l'explosif et tiré sur un train en provenance de la capitale Abuja, kidnappant des dizaines de passagers ; ils ont abattu plus de 100 villageois et massacré une dizaine de membres de groupes d'autodéfense. Et début janvier, plus de 200 villageois ont été tués dans l'État de Zamfara.

D'après l'ONG Acled, les bandits ont tué plus de 2 600 civils en 2021, soit une augmentation de 25 % par rapport à 2020.

Désignés comme "terroristes" par les autorités au début de l'année, les bandits opèrent depuis des camps cachés dans une vaste forêt à cheval sur les États de Zamfara, Katsina, Kaduna et Niger.

Avec AFP

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Au Nigeria, une attaque fait plusieurs morts dans un village du nord-ouest

Nigeria : trois policiers tués dans une nouvelle attaque jihadiste à Adavi

Décryptage

Le Nigeria confronté à une crise énergétique sans précédent

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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May 9 Is a Revered Day in Russia. For Many, Putin Has Hijacked It.

Under President Vladimir V. Putin, Victory Day, marking the defeat of Nazi Germany, has come to celebrate modern Russian military might. The war in Ukraine is shifting its meaning further.

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By Anton Troianovski

Olga Romanova’s grandmother served as a frontline nurse in World War II. She was small and thin, Ms. Romanova said, but somehow carried “big, grown, wounded men” to safety. She met her husband in her four years on the eastern front.

To Ms. Romanova, Russia’s May 9 holiday, marking the Soviet victory over the Nazis, is about remembering those grandparents, a day “to extend our love to them, to somehow express what we couldn’t when we were little.”

But this year, for President Vladimir V. Putin, May 9 means something very different. Monday’s commemoration will be a lavish government-orchestrated show of Russian might and a claim of rightful dominance over a lost empire — a day to galvanize public support for the war by slandering Ukraine as a successor to Nazi Germany.

Warplanes will fly over Moscow in a “Z” formation — the symbol of support for this year’s invasion — and airborne troops who fought recently in Ukraine will parade through Red Square in their armored personnel carriers. In the Baltic navy town of Baltiysk, the local organizers of the “Immortal Regiment” march — a solemn procession of people with portraits of their World War II veteran relatives, held across the country on May 9 — are having wounded marines back from Ukraine join in.

It is a potent political strategy in a country that celebrates May 9, Victory Day, as its most important secular holiday, one that appeals to the shared sacrifice of 27 million Soviets killed in World War II. But to many Russians, Mr. Putin’s long-running politicization of the day is an assault on their identity, distorting one of the few shared experiences uniting almost all Russian families and now using it to build support for a 21st-century war of aggression.

“They transformed this unifying myth that Russia had into a justification for an actual war,” said Maxim Trudolyubov, a Russian journalist who has written about the issue. “It’s kind of subtly turned everything upside down — a cult of victory into a cult of war.”

Mr. Trudolyubov points to the use of May 9 for the creeping militarization of Russian society. Schoolchildren in some places dress up in World War II military garb, and war movies extol the idea that Russia’s battles were always righteous. A popular World War II bumper sticker reads “We can do it again.” In 2020 the government opened the army green Cathedral of the Russian Armed Forces outside Moscow, its dome 1,945 centimeters across and its floor made from melted-down German tanks.

Mr. Trudolyubov acknowledges that he and many others missed how much the Kremlin’s obsession with May 9 was readying Russian society for a real war, rather than just mobilizing support for Mr. Putin. Even to many of Mr. Putin’s critics in Russia, he reflects, the veneration of the Soviet victory provided a “convenient way of thinking about ourselves as being on the right side of history.”

“They apparently did not just use that, as I thought was the case, as a tactic, as a political campaigning kind of mechanism,” Mr. Trudolyubov said. “They turned theatrical and imaginary re-enactments into an actual land offensive, with all the physical tanks and guns and troops.”

Mr. Putin is expected to give a major speech at the grand military parade on Red Square on Monday, with some analysts and Western officials anticipating he may officially declare war or call for a mass mobilization of the Russian public. On Sunday, the Kremlin said that Mr. Putin had sent a congratulatory telegram to the heads of the Russian-backed separatists in eastern Ukraine; he declared that Russians were “fighting shoulder to shoulder to liberate their homeland from Nazi filth” and vowed that “victory will be ours, like in 1945.”

The most dramatic case of the divisions sown by Mr. Putin’s politicization of World War II is the Immortal Regiment, the May 9 practice of marching with portraits of dead family members.

Begun in 2012 as a grass-roots movement in the Siberian city of Tomsk, the ritual became immensely popular as a way of bringing to life a fading generation. The marches drew millions across the former Soviet Union and in cities around the world with large post-Soviet diasporas.

Live Updates: Russia-Ukraine War

But it was soon co-opted by the Russian government, “which saw a threat in an independent movement,” Sergei V. Lapenkov, one of the founders, said in a phone interview from Moscow. Mr. Putin personally joined the march on several occasions, seeking to channel the memory of those who died into support for his rule.

Last month, Mr. Lapenkov and his co-founders issued a statement disassociating themselves from what their movement had become, declaring that “we no longer consider it possible to associate ourselves with what is happening in the columns on the street.”

This year, Mr. Lapenkov said, the authorities removed the logo of a crane from the banners held up at the head of the parade, because the bird was seen as too solemn and not “mobilizing” enough. Instead, the organizers are encouraging marchers to affix the letter “Z” to the portraits of their relatives to show support for the war in Ukraine.

“If we go down this path, it will be very dangerous for my country, for my homeland, because it will lead to strife between people,” Mr. Lapenkov said of the idea of bringing the “Z” or any other political symbols into the march. “The point of the regiment was to unite as many people as possible.”

Mr. Lapenkov said he did not plan to join the march on Monday, but that many of those who do are acting only in the memory of their relatives, not in “support for a certain political agenda.”

Ms. Romanova, whose grandmother was a nurse, is a coordinator of an Immortal Regiment march in the Ivanovo region near Moscow, and echoed the idea that World War II memory should not be used to galvanize support for today’s war.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Putin’s Victory Day speech. President Vladimir V. Putin delivered a defiant May 9 holiday address in Moscow that falsely depicted his invasion of Ukraine as an extension of the struggle against Nazism in Europe. But contrary to some expectations, he did not proclaim an escalation of the war.

Zelensky’s rebuttal. In his own speech, President Volodymyr Zelensky of Ukraine rejected Mr. Putin’s claim of purging Nazism to justify the invasion. Mr. Zelensky said that it was the Russian leader who was “repeating the horrific crimes of Hitler’s regime today.”

U.S. support. President Biden signed an updated version of the Lend-Lease Act that supplied Britain and other allies during World War II, paving the way for further arms shipments to Ukraine. Separately, Democrats in Congress said they planned to move quickly on a nearly $40 billion aid package.

“I think we have to set apart these two events, because if you throw everything into one pile, no one will understand anything,” Ms. Romanova, a psychologist, 44, said in a phone interview. “I am going out specifically with the goal of honoring the memory of my loved ones.”

As she spoke, she passed a billboard on the side of a local military commissariat building showing Soviet World War II posters and the words: “Everything for the front! Everything to victory! For victory!” A photo of the billboard she sent later showed that some of the Cyrillic letters were replaced by a Latin “Z” and “V,” another signal of support for the war.

But in the town of Baltiysk, the local coordinator of the Immortal Regiment march, Andrei Vedmuk, 59, has embraced the idea that today’s fight in Ukraine is a continuation of the Great Patriotic War. The Kremlin has pushed that narrative with the false rhetoric that Russia is fighting “Nazi” oppressors. Mr. Vedmuk said he hoped that wounded marines in the local hospital would join the march “if they can.”

“It turns out the war never ended,” he said in a phone interview. “Our grandfathers and fathers and all the others fought so that we, too, would get rid of this Nazism.”

For some Russians opposed to the war, though, the current campaign in Ukraine brings troubling reminders of the more sinister side of the country’s 1945 victory. Ivan I. Kurilla, a historian at the European University at St. Petersburg, said he had seen renewed attention to things such as the “trophies” — loot — brought home from the front, still present in many Russian homes, and the rape of German women by Red Army soldiers.

“When war became a reality of present-day life, that war also became more present,” Mr. Kurilla said in a phone interview from St. Petersburg. “The memory, itself, about the war is changing.”

Mr. Kurilla said he came across a line of tanks preparing for the May 9 parade on the St. Petersburg embankment a few days ago, leaving him with a haunting feeling: Perhaps these killing machines, too, would soon head to the front. Before hanging up, he stopped himself from uttering the felicitations typical in Russia this time of year.

“I don’t even know whether to congratulate you with the upcoming holiday in this context,” he said, and did not.

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L'Humanité

La Nupes suscite l’espoir en Europe

Actu

Parlement européen Les eurodéputés de gauche considèrent que le programme de rupture de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale est utile à toutes les forces progressistes de l’UE.

Jean-Jacques Régibier

Strasboug (Bas-Rhin), correspondance.

« Un gouvernement de gauche en France, cela servira tout le monde, y compris la Grèce », estime l’eurodéputé grec Stélios Kouloglou (la Gauche), qui ne désespère pas que se reproduise le scénario de 1981, quand la victoire de la gauche aux législatives du mois d’octobre en Grèce avait succédé à son arrivée au pouvoir en France en mai. L’élu fait partie des nombreux députés européens qui se sont passionnés pour les négociations entre partis de gauche de l’Hexagone ayant abouti la semaine dernière à la création de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. « Ce qui est surprenant, c’est que cet intérêt va bien au-delà du seul groupe de la Gauche. Cela va des socialistes espagnols aux Verts néerlandais, qui tous attendent beaucoup et qui sont assez impressionnés », témoigne l’eurodéputée française Leïla Chaibi (la Gauche), reprenant les mots d’une députée socialiste néerlandaise pour qui ce qui se passe « va avoir des répercussions sur toute l’Europe ».

Si la France suscite autant de curiosité, c’est que la configuration à gauche y est plutôt originale par rapport à ce qui se passe ailleurs sur le continent. « Le Parti socialiste y a été tellement affaibli qu’il est un peu obligé de s’ouvrir à cette unité, mais ce n’est pas le cas en Europe, où la situation est différente  », rappelle la députée européenne suédoise Malin Björk (la Gauche), pensant notamment à son propre pays, dirigé par les sociaux-démocrates, ou à des pays aussi importants que l’Espagne, l’Allemagne ou le Portugal. « Nous sommes dans un contexte où il est très important d’avoir en France un mouvement de gauche fort face à la destruction des alternatives démocratiques. Ce n’est pas seulement l’alliance pour les législatives qui est intéressante, c’est aussi le score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle », explique la députée européenne Marisa Matias (la Gauche), arrivée elle-même troisième à la présidentielle de 2016 au Portugal sous les couleurs du Bloc de gauche. Et c’est bien cette politique de rupture qu’incarne le programme de la Nupes, qui tranche, en effet, dans le paysage politique européen, caractérisé par ailleurs par une remontée des droites extrêmes.

« L’exemple de l’Espagne nous montre l’importance du centre de gravité » de l’alliance, estime Leïla Chaibi, qui constate que dans ce pays, « il était social-démocrate, ce qui fait que Pedro Sanchez penche plus vers le centre que vers la gauche ». L’eurodéputée fait allusion au gouvernement de coalition entre le PSOE et Podemos en 2019 qui, en raison de l’abandon de certaines mesures sociales ou des critiques contre l’Union européenne, a finalement valu à Podemos ses revers électoraux de 2020. Leïla Chaibi note qu’au contraire, ce qui a prévalu au cours des négociations en France a été d’aboutir à une coalition qui se fasse sur une « ligne de rupture » qui soit en mesure de proposer une alternative, et « non pas sur le plus petit dénominateur commun » que serait « une ligne sociale-démocrate pas très radicale ». « Pour convaincre les socialistes de se tourner vers la gauche, c’est la gauche qui doit être renforcée », estime également Stélios Kouloglou, qui constate que c’est rarement le cas au sein du Parlement européen, où « les socialistes regardent plutôt à droite qu’à gauche ». En Grèce, la victoire de Syriza aux législatives de janvier 2015 avait aussi levé l’espoir, mais s’était heurtée au mur de la pression européenne. L’eurodéputé grec pense cependant que la situation politique en Europe est moins défavorable à un gouvernement de gauche aujourd’hui en France qu’elle ne l’était pour son pays au moment de l’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras. « Je ne voudrais pas donner de leçons, mais notre expérience nous dit qu’il faut d’abord un programme précis et se préparer à l’appliquer, tout en sachant qu’il faut s’attendre à des réactions très fortes de la part de l’oligarchie et des médias », détaille le député grec.

l’UE elle-même déroge à ses propres règles

C’est également ce que pense Malin Björk et c’est ce qui, selon elle, rend l’accord passé entre les partis de gauche en France intéressant pour toute l’Europe. « Cela montre concrètement que la gauche au sens large peut se réunir non pas seulement autour d’une table pour discuter, mais pour s’engager dans une démarche politique concrète avec l’objectif de prendre le pouvoir. À un moment donné, les partis voient que les enjeux sont très grands et que si l’on ne s’unit pas maintenant, on n’est pas à la hauteur des attentes des électeurs », estime l’euro­députée suédoise. Cette opinion est partagée par les députés de gauche au Parlement européen. Marisa Matias juge même qu’ « avec l’accord sur un programme commun, le plus important est déjà fait » pour la gauche française.

Qu’en est-il dans ces conditions de la possibilité de « désobéir » aux règles de l’UE si elles allaient à l’encontre de ce que la Nupes considère comme les intérêts du peuple français ? En premier lieu, répondent les députés, l’UE elle-même déroge à ses propres règles quand elle l’estime nécessaire. C’est ce qui vient de se passer avec l’abandon pour répondre à la crise du Covid de la règle selon laquelle le déficit public d’un État ne doit pas excéder 3 % du PIB. En second lieu, cette possibilité de désobéissance n’a rien à voir avec un éventuel retrait de la France de l’UE, contrairement à ce qu’essaient de faire croire la droite, les macronistes ou l’extrême droite. Il s’agit bien au contraire de montrer que les règles actuelles doivent être changées. « Puisque même les institutions européennes ont été obligées de suspendre le pacte de stabilité, ça veut dire que les règles ne fonctionnent pas, ni dans les moments de crise ni dans les moments normaux. C’est une raison très valable pour dire qu’il faut en changer », analyse la députée portugaise Marisa Matias. « Ce n’est pas un étendard, c’est un outil pour un programme qui change la vie des gens, qui redonne de la dignité, du pouvoir d’achat et un emploi pour tous et qui fait la transition écologique, et pour tout ça, à un certain moment, il y aura à désobéir aux traités européens », complète Leïla Chaibi.

Législatives 2022NupesgaucheUnion européenne
France24 - Monde

Soudan : le tuk-tuk électrique, un moyen de transport rentable en plein développement

Publié le : 05/05/2022 - 17:23Modifié le : 05/05/2022 - 17:27

Laura MOUSSET Suivre

Le Soudan connaît une importante crise économique aggravée par les troubles politiques qui ont suivi le coup d'État militaire d'octobre dernier. Une situation qui a fait exploser le prix de l'essence et a provoqué une inflation. Beaucoup de conducteurs de tuk-tuk n’arrivent plus à s’en sortir et certains se tournent vers des modèles électriques, une alternative qui semble plus rentable. Ces derniers mois, l’usine de Mohamed Samir connaît un rebond d’activité.  

L'Humanité

Plus que jamais gagner la paix

Éditorial

Stéphane Sahuc

« La Russie peut perdre la guerre. » De plus en plus de chancelleries occidentales commencent à penser la suite des événements en Ukraine en ces termes. Au centre de ce nouveau paradigme, on trouve l’influence des États-Unis. Washington semble avoir fait fi de toute précaution et annonce des dizaines de milliards de dollars d’aides militaires supplémentaires. Le G7, de son côté, a ajouté un nouveau train de sanctions économiques pour isoler un peu plus la Russie. Un durcissement des États occidentaux qui les rapproche de plus en plus du statut de cobelligérants. Certes, la campagne d’Ukraine est plus compliquée pour la Russie que ce que laissait présager le rapport des forces au démarrage de l’invasion. L’armée russe a été contrainte de se replier au Nord pour se concentrer au Sud et à l’Est afin de sécuriser son contrôle de la mer d’Azov et tenter d’achever la conquête du Donbass. De là à dire que l’Ukraine va gagner la guerre…

D’ailleurs, que signifie gagner la guerre du point de vue des Occidentaux ? La reconquête des territoires perdus depuis le début de l’offensive russe ? La réintégration des républiques autoproclamées du Donbass ? Le retour de la Crimée dans le giron ukrainien ? La capitulation de Poutine ? Un changement de régime en Russie et en Biélorussie ? Et pense-t-on vraiment que ces scénarios puissent se mettre en place sans réaction russe ? Lors du défilé militaire du 9 Mai, Poutine a justifié l’offensive en assurant que l’Ukraine préparait une attaque contre des séparatistes prorusses dans l’est du pays, voulait se doter de la bombe atomique et était soutenue par l’Otan, menace existentielle pour la Russie. Il a également assuré tout faire pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas.

Sans être obligé de le croire, il faut cependant voir dans cette déclaration une base possible pour ouvrir des négociations, à la condition que la Russie s’engage sur un cessez-le-feu. À l’irresponsabilité de Poutine, qui promet le feu nucléaire en cas de menace existentielle pour la Russie, faut-il ajouter l’irresponsabilité de miser sur une défaite militaire russe qui se produirait dans le cadre d’un conflit conventionnel ? Ce genre de pari à haut risque est porteur d’immenses dangers pour le monde.

Guerre en Ukraine
BBC

Ukraine bid to join EU will take decades says Macron

It will take decades for Ukraine to be accepted into the European Union, France's Emmanuel Macron has said.

In a speech to the EU's parliament in Strasbourg, he instead suggested Ukraine could join a "parallel European community" while it awaited a decision.

This would allow non-EU members to join Europe's security architecture in other ways, said President Macron.

His words came as fierce fighting continued in the eastern Donbas region, where Russia is trying to make gains.

A senior US defence official characterised the Russian advance as "single-digit kilometre kind of progress". A Ukrainian leader in the Luhansk region said serious battles were taking place.

In other developments on Monday:

Ukraine began the process of applying to join the EU in February this year, four days after Russia's invasion.

"We all know perfectly well that the process to allow [Ukraine] to join would take several years indeed, probably several decades," Mr Macron said.

He added: "That is the truth, unless we decide to lower the standards for accession. And rethink the unity of our Europe."

Mr Macron said a "parallel European community" should be considered instead, rather than suspending the EU's strict membership criteria to fast-track Ukraine's application.

He said it would be "a way of anchoring countries which are geographically in Europe and share our values".

His comments came shortly after European Commission President Ursula von der Leyen announced the EU's executive would be publishing its initial opinion on Ukraine's bid for membership in June.

Kyiv officials confirmed on Monday that Ukraine had submitted the second part of its EU membership application to Brussels.

Ukraine completed the 2nd part of🇪🇺 membership questionnaire. This true 'book of 🇺🇦 statehood" in 9 volumes has been handed over symbolically to @EU_Commission on #EuropeDay. We continue working with 🇪🇺 partners to ensure a positive decision on 🇺🇦 EU candidate status in June pic.twitter.com/HlSUpLSqgi

It normally takes years for countries to negotiate EU membership, with candidates having to prove that they meet multiple criteria - from respecting democracy and the rule of law to having a robust enough economy.

Ukraine's President Volodymyr Zelensky has suggested the EU use a special procedure to grant Ukraine immediate membership of the bloc, but this has not happened.

Later on Monday, the French president made his first foreign visit since re-election to Berlin, for talks with German Chancellor Olaf Scholz on the EU's response to the Russian invasion of Ukraine.

Speaking at a press conference before the meeting, Mr Scholz said Russia's war of aggression had made co-operation between Paris and Berlin even more important.

"This is something that shocks us but also welds us together because we must act together," he said. "It cannot be the case that borders in Europe can be moved around with violence."

The EU is trying to agree a sixth package of sanctions on Russia, including a phased ban on imports of oil, with longer delays for some landlocked states in Central Europe.

However, Hungary has refused to back the oil embargo, describing it as an "atomic bomb" for its economy. Ms von der Leyen travelled to Budapest on Monday in an attempt to resolve the deadlock.

After talks she said that "we made progress, but further work is needed".

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France24 - Monde

Ukraine : de la fabrication d'armures aux protections pare-balles

Publié le : 03/05/2022 - 16:53Modifié le : 03/05/2022 - 17:01

Samia METHENI Suivre

En temps de guerre, il y a tous les soldats en première ligne, et il y a les travailleurs de l’ombre qui soutiennent ces efforts. Parmi eux, Vadim Mirnichenko forgeron qui a adapté son activité et mis son savoir-faire au service de l'armée ukrainienne. 

L'Humanité

Crispations autour de Taha Bouhafs

Naïm Sakhi

Élections Ce lundi, Fabien Roussel (PCF) a demandé aux insoumis de « revoir » la candidature du journaliste Taha Bouhafs dans la 14e circonscription du Rhône, ne comprenant pas que la FI « puisse présenter quelqu’un condamné en première instance pour injures raciales ». Le candidat investi par la Nupes, qui a fait appel, a été reconnu coupable d’injure publique en raison de l’origine après avoir qualifié la syndicaliste policière Linda Kebbab d’ « Arabe de service ». Michèle Picard, qui maintient sa candidature, dénonce un « parachutage discutable face à quelqu’un qui connaît très bien le territoire ». Taha Bouhafs qualifie à tort la maire PCF de Vénissieux de « cumularde » et assure qu’elle « perd depuis dix ans aux législatives, arrivant même quatrième en 2017, derrière la FI, en empêchant la gauche d’être au second tour ». En 2017, Taha Bouhafs avait été éliminé au premier tour dans l’Isère. N. S.

Législatives 2022union populairepcffrance insoumise
BBC

Climate change: 'Fifty-fifty chance' of breaching 1.5C warming limit

By Matt McGrathEnvironment correspondent

The likelihood of crossing a key global warming threshold has risen significantly, according to a new analysis.

UK Met Office researchers say that there's now around a fifty-fifty chance that the world will warm by more than 1.5C over the next five years.

Such a rise would be temporary, but researchers are concerned about the overall direction of temperatures.

It's almost certain that 2022-2026 will see a record warmest year, they say.

The Met Office is the UK's national meteorological service.

As levels of warming gases in the atmosphere have accrued rapidly over the past three decades, global temperatures have responded by rising in step.

In 2015, the world's average temperature first went 1C above the pre-industrial levels, which are generally thought of as the temperatures recorded in the middle of the 19th century.

That was also the year that political leaders signed the Paris climate agreement, which committed the world to keeping the rise in global temperatures well below 2C while pursuing efforts keep them under 1.5C.

At COP26 in Glasgow last November, governments re-iterated their commitment to keeping "1.5C alive."

For the past seven years, global temperatures have stayed at or around that 1C mark, with 2016 and 2020 essentially tied as the warmest years on record.

Scientists say that with around 1C of warming the world is already experiencing significant impacts such as the unprecedented wildfires seen in North America last year, or the drastic heatwaves currently hitting India and Pakistan.

This update from the World Meteorological Organisation (WMO), carried out by the UK Met Office, says that the chances of temporarily going over 1.5C in one of the next five years have never been higher.

The study suggests that temperatures between 2022 and 2026 will be between 1.1C and 1.7C higher than pre-industrial levels.

The Met Office researchers predict that for any one year in the period, the likelihood of breaching the 1.5C level is around 48%, or close to 50:50.

"The basic thing that's changing is that the carbon dioxide levels in the atmosphere, are slowly creeping up," said Dr Leon Hermanson from the Met Office, the lead author of the report.

"I think people are already quite concerned about climate change and it is worrying, it is showing that we continue to warm the planet and we're getting closer to this first threshold that was set in the Paris agreement - and we need to continue doing everything we can to cut the use of fossil fuels."

The researchers say that going over 1.5C for one year isn't the same as a sustained rise where temperatures don't fall below this figure. The likelihood is that if it is exceeded in the next five years, it will fall below 1.5C again. However there is now little room for complacency.

"For as long as we continue to emit greenhouse gases, temperatures will continue to rise," said Prof Petteri Taalas from the WMO.

"And alongside that, our oceans will continue to become warmer and more acidic, sea ice and glaciers will continue to melt, sea level will continue to rise and our weather will become more extreme," he said.

According to the study, the Arctic region will likely feel a greater impact of warming over the next five years compared to the rest of the world. The researchers say that the difference in temperatures from the long-term average will be three times as large in these areas.

The researchers also believe that one of the coming years will likely break the 2016 and 2020 record for warmest year.

That will happen, most likely in an El Niño year.

That's a natural, meteorological phenomenon associated with an unusual warming of the surface waters of the eastern Pacific ocean that can impact weather all over the world.

"The year we do exceed 1.5 degrees temporarily will probably be an El Niño year," said Dr Hermanson from the Met Office.

"It's on top of climate change, kind of like the wiggles on top of the trend, if you like, and the next record year will probably be an El Niño year, like 2016 was."

The Global Annual to Decadal Climate Update can be found here.

Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.

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France24 - Monde

Islam en prison : aumônier, un métier en manque de candidats

Publié le : 02/05/2022 - 17:35Modifié le : 03/05/2022 - 17:05

Samia METHENI Suivre

Depuis 2006, les aumôniers musulmans officient dans les prisons, où ils apportent une aide spirituelle aux détenus musulmans tout en assurant une médiation avec l'administration pénitentiaire. Une action indispensable dont le développement est pourtant freiné par le manque de candidats.

Valeurs Actuelles

Essonne : un maire PS dénonce le “désordre sonore insupportable” provoqué par les rodéos sauvages

Il tire la sonnette d’alarme. A Epinay-sous-Sénart en Essonne, Damien Allouch a confié son ras-le-bol ce 8 mai au Parisien. En effet, le maire du Parti socialiste a expliqué que les rodéos urbains qui se tiennent régulièrement dans la commune provoquaient un « désordre sonore insupportable ». Un ballet assourdissant qui empire avec l’arrivée des beaux jours poussant les propriétaires de deux-roues à ressortir leur engin. En plus du bruit provoqué, l’élu a indiqué que les rodéos sauvages posaient « des problèmes de sécurité, pour les piétons, mais aussi pour les conducteurs eux-mêmes qui se mettent en danger car ils roulent sans casque ».

Impuissance

Le maire a fait part de sa colère mais a également relayé l’incompréhension des habitants face à l’inaction des forces de l’ordre.  « Ça donne l’impression que rien n’est fait, ils sont à bout », a déploré Damien Allouch. « Si l’un de nos véhicules suit un moto-cross et que le conducteur de ce dernier tombe et se tue, c’est la faute de la police », a rétorqué le patron des policiers de l’Essonne. « Tant que l’insécurité pénale pèsera sur les policiers, on ne pourra pas bosser. », a également ajouté le secrétaire départemental du syndicat Alliance 91. Les forces de l’ordre agissent donc au mieux avec leurs moyens pour faire revenir le calme dans la commune populaire de 12. 000 habitants.

Essone : les dernières actualités

Essonne : le mineur accusé d’avoir poignardé un adolescent placé en détention provisoire

Trois mineurs interpellés en Essonne après avoir piégé et volé des victimes sur un site de rencontre

Essonne : des policiers de la BAC pris dans un guet-apens par trente individu

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

« Penelope Gate » : Fillon rend l’argent

Florent LE DU

Justice Cinq après l’éclatement de l’affaire en pleine campagne présidentielle, la cour d’appel de Paris a tranché : Penelope Fillon a bien bénéficié de contrats d’assistante parlementaire de son mari sans en exercer les fonctions. L’ex-premier ministre, qui se pourvoyait en cassation, a été condamné lundi à quatre ans de prison, dont un ferme, ainsi qu’à 375 000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité. La condamnation prévoit aussi le versement de 800 000 euros à l’Assemblée nationale pour le préjudice subi. Bénéficiaire de ces emplois fictifs, rémunérés au total 612 000 euros net entre 1998 et 2013, Penelope Fillon est condamnée à deux ans de prison avec sursis et 375 000 euros d’amende. Cette décision est légèrement plus clémente que celle prononcée en première instance, qui condamnait François Fillon à deux ans ferme. Ce qui lui permettra, avec un aménagement de peine, d’éviter l’ombre des barreaux. F. L. D.

penelopegatefrançois fillonjustice
BBC

Queen hands over to Charles and William for State Opening

By Sean CoughlanRoyal correspondent

The Queen has pulled out of this year's State Opening of Parliament and the reading of the Queen's speech, Buckingham Palace has announced.

This will be the first time since 1963 that the Queen will have missed this constitutional ceremony, which sets out the government's legislative plans.

Prince Charles will deliver the speech on Tuesday for the Queen.

The 96-year-old monarch has mobility problems and has had to cancel a number of recent public appearances.

Until Monday evening Buckingham Palace had been saying the Queen hoped to attend, but has now confirmed she will not go to the ceremony in Westminster, because of "episodic mobility problems".

A statement said the Queen, in consultation with her doctors, had reluctantly decided not to attend the State Opening.

Prince Charles and Prince William, the Duke of Cambridge, have jointly been given the authority to open Parliament on her behalf.

The Imperial State Crown will still be brought to Parliament - and the Queen's throne will remain empty, with Prince Charles, Camilla, the Duchess of Cornwall, and Prince William expected to be seated in front of the assembled parliamentarians.

The Queen's absence follows her missing events at Easter, including the Maundy Service, and the announcement that she would not host royal garden parties this year.

The thanksgiving service for Prince Philip in March has been the only public event outside of royal residences that she has attended so far this year.

But it is understood that the Queen is planning to go ahead with other appointments this week, including regular meetings with the Prime Minister and Privy Council, held virtually or by phone, and some private engagements.

The State Opening of Parliament marks the start of the parliamentary year, with the Queen's speech setting out the agenda of the government and the laws that it wants to introduce.

The speech is usually read out by the monarch, as head of state, with the Queen only missing it twice during her 70-year reign, in 1959 and 1963, because of pregnancies.

On those occasions the speech was delivered by the Lord Chancellor, but the Prince of Wales will stand in for the Queen this year.

There have been adaptations of the State Opening in recent years - with the Queen not wearing the heavy Imperial State Crown or ceremonial robes and there was a more scaled-back ceremony last year because of Covid restrictions.

But this will mark the first time in 59 years that the Queen will not have attended.

Prince Charles will open Parliament with Prince William in their capacities as "counsellors of state", allowing them to undertake such official duties if the monarch is temporarily unwell.

Two of these counsellors have to be present to carry out this duty on behalf of the head of state.

There are four counsellors of state - the other two being Prince Andrew, who has stepped down from royal duties, and Prince Harry, who is also no longer carrying out royal duties and lives in the US.

The authority for the counsellors of state to open Parliament has been provided by a "Letters Patent", issued by the Queen and enabling Prince Charles and Prince William to carry out that role.

A No 10 spokesman said: "The prime minister fully respects the wishes of Her Majesty and is grateful to the Prince of Wales for agreeing to deliver the speech on her behalf."

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France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Valeurs Actuelles

Deux figures catholiques ardéchoises vont être canonisées

Ce sont des personnalités relativement peu connues, y compris au sein de la communauté catholique ardéchoise. Marie Rivier et Charles de Foucauld vont entrer dans la communauté des saints, dimanche 15 mai, relate France 3 Régions. Des canonisations qui donnent l’occasion de découvrir leurs parcours respectifs. La première, née au XVIIIe siècle, s’est distinguée par la fondation de nombreuses écoles. Le second a vécu en ermite dans les montagnes d’Ardèche pour éprouver sa foi.

Guérison miraculeuse

Incapable de macher à cause d’une chute survenue à l’âge de 16 mois, Marie Rivier dit avoir eu une vision de la Vierge faisant l’école à des enfants. Elle lui a alors promis de se consacrer à l’enseignement des jeunes filles si elle guérissait. Cela interviendra quatre ans plus tard, même si les séquelles entraveront sa croissance. Fondatrice de la congrégation des sœurs de la Présentation de Marie, Marie Rivier sera à l’origine de la création de 141 établissements, dont plus de la moitié se trouvent en Ardèche.

Né en 1858, Charles de Foucauld fut d’abord militaire puis explorateur et géographe, raconte France 3 Régions. Il développa une vision de la foi basée sur le dénuement et vécu en ermite. Au début du XXe siècle, il s’installa en Algérie française. Fasciné par la foi et la culture locales, il écrivit le premier dictionnaire français-touareg. Durant la Première Guerre mondiale, il avait entassé armes et vivres dans son ermitage, qui devait servir de refuge à la population en cas de péril. Son assassinat en 1916 est donc encore l’enjeu de débats théologiques. Certains concluent à une mort en martyr, d’autres y voient un crime crapuleux. Huit autres personnes, dont le Français César de Bus, seront canonisées le 15 mai.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Missing Alabama guard and inmate captured after 10-day manhunt

US police say they have captured an escaped inmate and a guard suspected of helping him after a 10-day manhunt.

Murder suspect Casey White, 38, was in custody while Vicky White (no relation), 56, was in hospital with an injury following the arrest in Indiana, officers said.

The pair, believed to be romantically invovled, vanished from a Lauderdale County, Alabama, prison on 29 April.

They were last seen as she was transporting him to a bogus evaluation.

It was Ms White's last day at work before retirement. She had recently sold her home and told colleagues she planned to spend more time at the beach.

Lauderdale County Sheriff Rick Singleton said the couple's vehicle crashed after a police chase in Evansville, Indiana, and the inmate surrendered.

"We got a dangerous man off the street today. He is never going to see the light of day again," he said.

Local media quoted Vanderburgh County Sheriff Dave Wedding as saying Ms White had been driving during the chase and had then shot herself.

Sheriff Singleton declined to comment on reports that she shot herself.

"I hope she survives it. You know, we don't wish any ill will on Vicky in terms of her health, her well-being. But she has some answers to give us and hopefully we'll have that opportunity to get those answers," he said.

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The US Marshals Service said the two had previously been last seen on Friday driving a copper-coloured Ford Edge with an Alabama registration plate.

On Monday, Sheriff Singleton described the 6ft 9in Casey White as "extremely dangerous" and advised law enforcement not to "take any chances" with him.

Meanwhile, Ms White had a spotless record as a prison guard.

"I would have trusted Vicky with my life. I really mean it," Lauderdale County District Attorney Chris Connolly told reporters. "If we needed something from the jail, she was our go-to person, solid employee. That's why it's so shocking."

Casey White was charged in September 2020 with murder over the stabbing of 58-year-old Connie Ridgeway. He was already serving 75 years for a series of violent crimes in 2015, including burglary, vehicle theft and a police chase.

He allegedly confessed to the murder, but later pleaded not guilty by reason of insanity, and was awaiting trial at the Lauderdale County Jail when he disappeared, authorities added.

He faces execution if convicted.

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[Reportage] Castres : immersion dans une unité commando

Le canon d’un fusil d’assaut dépasse d’un sous-bois. Dans son viseur, « Esco » observe une bâtisse de pierres en ruine. Plusieurs terroristes y sont retranchés. Plusieurs hommes encagoulés jaillissent de la lisière. Les commandos montent à l’assaut.

« Stan » est en tête de colonne. Appuyé contre un mur de la bâtisse, il fait face à deux sentinelles armées. Stan fait mouvement vers les combattants. Deux détonations résonnent. L’ennemi est neutralisé. La fin de la manip’ est annoncée par le chef de section des commandos de Castres. Le lieutenant Hugo débriefe l’exercice devant ses subordonnés. Ce scénario est tiré d’un fait réel rencontré en opération.

Renseignement, combat en zone urbaine et contre-guérilla… Au 8e régiment de parachutistes d’infanterie de marine — créé pendant la guerre d’Indochine et déployé sur l’ensemble des opérations extérieures de la France — figure une unité d’élite : le groupement de commandos parachutistes. Ces militaires surentraînés remplissent les missions les plus extrêmes. Projetés sur l’opération Barkhane, les GCP participent en première ligne à la traque des groupes djihadistes.

« Des types normaux qui accomplissent des choses “para-normales” »

À l’aube, sur la base de Castres, un adjudant nous accueille. Dans le bâtiment des GCP, nous découvrons sur les murs les portraits des chuteurs opérationnels du 8 depuis 1965, des photos d’opérations extérieures et un mémorial… « Ils ont tous donné leur vie pour accomplir leur mission. Notre devoir est de les honorer », confie notre guide.

La pudeur étreint les commandos. Ils sont une dizaine, âgés entre 25 et 35 ans. Parmi eux, Stan, cartographe du groupe et Esco, champion de trail multimédaillé. « Nous sommes des types normaux qui accomplissons des choses “para-normales” », commente Stan, accoudé au bar.

Sur les murs de la popote, des drapeaux de l’État islamique ornent les murs comme trophées de guerre. « Ceux-là, ils viennent directement du Mali », réagit Stan, en les pointant du doigt. Il nous montre d’autres objets récupérés sur les combattants djihadistes : canon de Kalachnikov, machette, antenne radio. « Ça fait un souvenir et nous rappelle que nous n’allons pas là-bas pour rien », expose le sous-officier.

Assis sur un canapé, Esco écoute attentif son frère d’armes. Il a intégré l’équipe commando en 2011. Grand et longiligne, ce sportif est une force de la nature. « On est là pour l’aventure et la bagarre comme on dit, confie Esco. Le GCP est un groupe d’élite. Ça fait toujours plaisir d’appartenir à l’élite. »

Le supérieur des commandos fait son entrée dans la pièce. Un charisme naturel se dégage de cet officier. Grand, blond, aux yeux bleus, le lieutenant Hugo connaît la valeur de l’engagement de ses hommes : « Ils n’ont ni le même parcours, ni les mêmes raisons d’être ici. Chez nous, ce qui compte c’est de s’aider les uns les autres, peu importe les circonstances. »

 

« Chez nous, il n’y a pas de place pour l’improvisation », exhorte le lieutenant Hugo, chef de section des commandos de Castres / Photo © Wilfried Mortier/VA+

Les GCP sont solidement harnachés de près de 125 kilos de matériel sur le dos. Casque, gaine, munitions… Ils sont prêts pour le combat

À bord d’un camion militaire, le groupe du lieutenant Hugo nous entraîne vers un petit aérodrome. Les militaires déchargent d’importants sacs en toile et de gros caissons. À l’intérieur, armes et matériel. Dans une baraque attenante à la piste de décollage, les GCP déchargent leurs “pépins”. Comprenez en jargon militaire : leur parachute. Check-up complet du sac de saut, vérification du moindre fil, mise en place du parachute central… Rien n’est laissé au hasard. « Il faut tout vérifier. Rien ne doit échapper à la vérification du matériel. Les gestes doivent être répétés. Chez nous, il n’y a pas de place pour l’improvisation », exhorte le lieutenant Hugo.

Sur le tarmac de l’aérodrome du Causse, les GCP sont solidement harnachés. Ils portent près de 125 kilos de matériel sur le dos. Casque, gaine, munitions… Ils sont équipés comme en condition réelle. Avant l’embarquement, le sergent Stan briefe ses coéquipiers. Exercice du jour : saut opérationnel à grande hauteur. Au sein du groupe, Esco est particulièrement attentif. Ce type de saut, il l’a déjà effectué. C’était en 2014, sur l’opération Serval. Alors jeune équipier commando, il s’apprête à sauter, par nuit noire, au-dessus du théâtre de guerre malien. « On a fait le premier saut opérationnel du GCP au Mali. C’était une opération, avec une infiltration sous voile d’une quinzaine de kilomètres. C’était très intense. On ne connaissait pas le lieu. On n’avait aucun appui aérien, ni aucune aide au sol », se remémore le militaire.

Les pales de l’avion Pilatus vrombissent. Les vapeurs du carburant de l’appareil monte au nez des commandos. C’est l’heure d’embarquer. Dans le ciel tarnais, face aux montagnes de calcaire de l’arrière-pays castrais, des voiles noires se déploient dans un ballet harmonieux et martial.

Hugo capture un chef djihadiste recherché par les Renseignements, Stan résiste à une embuscade tendue par les terroristes

Au Sahel, les GCP font face à un ennemi insaisissable et violent. Embuscades, mines et autres véhicules piégés, les menaces sont multiples. Pour faire face, les hommes du lieutenant Hugo s’entraînent sans relâche. Manœuvre du jour : déloger deux combattants retranchés dans un bâtiment. À la radio de son casque, Hugo donne ses ordres pour la colonne d’assaut qui s’apprête à pénétrer dans le bâtiment. Cette situation, il l’a déjà vécue. C’était au Mali.

Un chef de Daesh fait irruption avec son groupe de combattants dans un village. La dizaine de terroristes, traqués par la force Barkhane, se fond parmi la population. Acculés, ils se retranchent dans les maisons pour se protéger. Les villageois sont prévenus. En cas de refus de coopération, des exactions pourraient survenir. Sur la base de Gao, le lieutenant Hugo prend l’alerte. Par nuit noire, les jumelles nocturnes vissées sur leurs casques, les GCP s’infiltrent derrière les lignes ennemies. Les coups de feu retentissent. Le groupe d’Hugo progresse dans une maison ou le dit-“chef” est caché… « On a neutralisé l’ensemble des combattants qui le protégeait et on a capturé ce chef, ciblé par les renseignements. Cette nuit-là reste le souvenir le plus marquant dans ma vie de commando et de chef au combat. »

 

Les commandos s’infiltrent dans l’arrière-pays tarnais. Objectif : neutraliser un groupe de combat. Photo © Wilfried Mortier/VA+

Les commandos poursuivent leur entraînement. Direction le pas de tir. Armés de leur fusil d’assaut, ils effectuent un parcours d’obstacles, en s’appuyant mutuellement sur leur phase de progression. Le sol vibre à chacun de leurs pas. Les cartouches brûlantes s’échappent de la chambre de tir et s’écrasent au sol. Un cliquetis métallique accompagne la chute des cibles. Stan est rompu à cet exercice. En 2018, il progresse dans une zone boisée à la frontière malo-nigérienne. Son groupe est pris à partie par des islamistes. « C’était un échange de feu direct, se remémore-t-il. On était en pleine zone refuge des terroristes. Nous avions en face de nous un groupe armé qui cherchait le contact avec notre détachement. À un moment, l’ennemi a tenté de fuir. Mais nous leur avons repris le terrain. »

Tous accomplissent leur devoir avec le même objectif : servir la France. Mais, à chacun son interprétation personnelle sur son engagement. Pour Stan, « c’est avant tout une fierté, d’être avec cette bande de copains ». Quant à Esco, il estime que « c’est plus qu’un boulot, c’est une raison de vivre ». Hugo, le chef des GCP assure « servir son pays en donnant le meilleur de [lui]-même ». S’ils n’ont pas la même sensibilité à se confier, tous gardent au fond d’eux-mêmes ce verset de la prière du para, « donnez-moi, mon Dieu, ce qu’il vous reste ; je veux l’insécurité et l’inquiétude, je veux la tourmente et la bagarre ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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BBC

Erling Haaland: Manchester City move for Borussia Dortmund striker could be confirmed this week

Last updated on 9 May 20229 May 2022.From the section Man City

Erling Haaland's summer move from Borussia Dortmund to Manchester City could be confirmed this week.

BBC Sport has heard from separate sources the £63m transfer for the 21-year-old Norwegian is agreed, with an announcement expected soon in Germany.

City are refusing to respond to the widespread reports.

Privately they say the deal is not done - though their definition of 'done' may differ to the media's, given the fine detail involved in such big-cash moves.

It is thought that virtually all parts of the transfer are agreed, with City only needing to trigger the clause to activate the transfer.

The transfer would be one of the biggest of the summer.

Sports agent Mino Raiola had been involved in the discussions prior to his death, with associates taking the process on to its conclusion.

Even though City are within touching distance of a second successive Premier League title achieved without an orthodox centre-forward, boss Pep Guardiola has always stressed his desire to have one.

City tried hard to get Harry Kane from Tottenham last summer but Spurs chairman Daniel Levy refused to sell.

And, with Kane having two years left on his contract, Haaland is an easier deal to conclude given his release clause.

He has scored 92 league goals in 121 appearances for Molde, Red Bull Salzburg and Dortmund.

Last year he became the youngest player to reach 20 Champions League goals.

Former Manchester City defender Micah Richards on BBC Radio 5 Live's Monday Night Club

"What a play. What a statement to the rest of the teams around. It is the perfect fit.

"I don't think apart from Kane right now there is a better fit.

"Now City have got a Plan B. Right now as a young player, City is a great destination for him."

Former Blackburn Rovers and Celtic striker Chris Sutton

"Under Pep Guardiola you would think he will develop but will he be the signing that wins City the Champions League?

"The expectation will be so great because of what he has achieved so far but he is only 21 and he may take a little while to fit in, but he has all the attributes.

"The guy is an absolute monster physically - people bounce off him. He is a wonderful finisher for such a tall guy, he has great feet, is good in the air and holds it in well.

"He will get better and better and in that respect I think he is going to the right club with the right coach."

France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

France24 - World

Macron calls for ‘European political community’ that could include Ukraine, UK

Issued on: 09/05/2022 - 15:36

FRANCE 24 Follow Catherine NICHOLSON Follow

France's President Emmanuel Macron said Monday it would take "decades" for a candidate like Ukraine to join the EU, and suggested building a broader political community of democratic states around the bloc.

"Even if we gave them candidate status tomorrow," he said of Ukraine, "we all know perfectly well that the process of allowing them to join would take several years, in truth doubtless several decades".

But, noting the urgence of giving Ukraine and other EU hopefuls like Moldova and Georgia a place in the heart of Europe, he called for the creation of a "European political community".

Russia invaded Ukraine in February, in part to thwart Kyiv's tilt towards integration with the EU and NATO, and Georgia and Moldova are also partly occupied by Moscow's troops.

Just ahead of Macron's speech, the president of the European Commission Ursula von der Leyen, tweeted that the EU executive would give its "opinion" on Ukraine's membership bid in June.   

But Macron, in a speech endorsing calls for a treaty change to further strengthen the EU's federal integration, said the bloc, "given its level of integration and ambition" could not be Europe's only organising body.

Rather than bringing down stringent standards to allow countries to join more quickly, Macron suggested creating a parallel entity that could appeal to countries who aspired to join the bloc or, in an apparent reference to Britain, countries which had left the union.

"It is our historic obligation ... to create what I would describe before you today as a European political community," he said.

"This new European organisation would allow democratic European nations ... to find a new space for political cooperation, security, cooperation in energy, transport, investment, infrastructure, the movement of people."

(FRANCE 24 with REUTERS, AFP) 

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Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Talking Europe

Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Inauguration

Macron vows to build ‘stronger France’ during second term as president

New York Times - World

Sri Lanka’s President Declares State of Emergency Again Amid Protests

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It was the second such declaration in weeks by Gotabaya Rajapaksa, whose government is being blamed for the country’s deepening economic crisis.

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By Skandha Gunasekara

COLOMBO, Sri Lanka — Sri Lanka’s strongman president, Gotabaya Rajapaksa, has declared a state of emergency for the second time in just over a month as his government confronts large, continuing protests over a deepening economic crisis.

The announcement came late Friday, after a general strike closed shops and businesses across the South Asian island nation. Protesters outside the Parliament building in Colombo, the capital, blocked exits, trapping lawmakers inside for hours as the police used water cannons and tear gas to disperse the demonstrators.

Protesters are demanding the resignations of Mr. Rajapaksa and his elder brother, Mahinda Rajapaksa, the prime minister, who have been accused of mismanaging the economy and sending Sri Lanka spiraling toward bankruptcy. The country’s usable foreign exchange reserves have plummeted to below $50 million, according to the finance minister. Food prices are soaring, hospitals have run out of essential medicine and fuel shortages have led to lengthy power cuts.

Anger was palpable on Friday outside Parliament, where lawmakers, instead of taking up a no-confidence motion brought by the opposition, had been occupied for days over a routine vote on a deputy speaker position. The person who previously held the position had been re-elected after resigning, only to resign again days later, underscoring the dysfunction that the protesters say they are tired of.

For days, news reports had suggested that the president might offer the protesters a concession by asking the prime minister to resign. Those reports intensified on Friday evening, but the prime minister’s office denied that he had been asked to step down or that he was planning to do so.

Instead, the president, a former defense secretary who has been accused of overseeing atrocities during Sri Lanka’s long civil war, declared a state of emergency. The measure gives the security forces sweeping powers to arrest and detain people, and it authorizes the president to deploy the military as well as the police to quell protests.

A government spokesman, Mohan Samaranayake, said in a statement on Saturday that the protests had “posed a grave threat to the security of public life” and had “deepened the economic crisis.” He called the state-of-emergency declaration “a short-term measure.”

In early April, the president declared a state of emergency on the eve of planned mass protests across the country. He also imposed a curfew on movements and detained hundreds of protesters. But Mr. Rajapaksa revoked the emergency days later.

The Bar Association of Sri Lanka called on the president to revoke the latest state of emergency and “ensure that the fundamental rights of the people” were “protected and not violated by the state or its agents.” The U.S. ambassador, Julie Chung, wrote on Twitter that the “voices of peaceful citizens need to be heard.”

Protests continued on Saturday in Colombo and elsewhere. “We are not deterred by these measures they are taking,” said Wasantha Mudalige, a 27-year-old university student who was demonstrating in the capital.

The protesters have been largely disciplined and peaceful. They have mobilized across the country and sustained an Occupy Wall Street-style tent city outside the presidential office in Colombo for nearly a month, through summer heat and monsoon rains. At least one demonstrator has died during police gunfire during the protests.

The president, the prime minister and other members of the Rajapaksa family, who have dominated Sri Lankan politics for years and hold several senior government posts, are the primary target of the demonstrators’ anger. Protesters believe that the family and others in Sri Lanka’s political elite have failed a country still trying to emerge from the shadow of the civil war that ended more than a decade ago.

“The people are on the streets calling on the Rajapaksa family to go home,” said Mr. Mudalige, the protester. “More people than the numbers that voted to elect this president are out calling for him to step down. He has effectively lost his mandate.”

The economic crisis has been attributed to a shortage of foreign exchange, as well as to deep tax cuts that the president introduced after taking office in 2019.

Sri Lanka was soon struggling to repay its foreign debts. The coronavirus pandemic hit the tourist-dependent country hard, depriving it of crucial money. Last month, the government suspended payment on its international debt. It has been running on credit lines from India for essential imports, including fuel, food and medicine.

Last month, a delegation from Sri Lanka met with International Monetary Fund representatives to discuss financial relief measures and debt restructuring. While the fund has promised support, officials and analysts say it will probably take months for tangible assistance to arrive.

Mujib Mashal contributed reporting from Dubai.

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France24 - World

Live: EU's von der Leyen urges Hungary to back new Russia sanctions

Issued on: 09/05/2022 - 06:04Modified: 09/05/2022 - 21:45

FRANCE 24 Follow

EU Commission president Ursula von der Leyen said "some progress" was made during talks Monday with Hungarian Prime Minister Viktor Orban, who is holding up Brussels' plans for an embargo on Russian oil, but said more needed to be done to get Hungary on board with EU plans. Follow FRANCE 24's live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

9:43pm: EU chief von der Leyen meets Hungary's Orban  

EU chief Ursula von der Leyen met on Monday with Hungarian Prime Minister Viktor Orban, who is holding up Brussels' plans for an embargo on Russian oil.

Landlocked Hungary relies on Russian oil from a single pipeline and Orban has warned he cannot approve the European Commission's proposed sixth package of EU sanctions against Moscow. Hungary’s Foreign Minister Peter Szijjarto said on Facebook that the country cannot accept the proposed new round of EU sanctions on Russia until its concerns are addressed.

Von der Leyen called the meeting "helpful". "This evening's discussion with PM Viktor Orban was helpful to clarify issues related to sanctions and energy security," she tweeted.

"We made progress, but further work is needed," she added, pledging to organise a video conference call "with regional players to strengthen regional cooperation on oil infrastructure".  

Orban's spokesman Zoltan Kovacs, citing Szijjarto, said the sanctions package would be like an "atomic bomb" for Hungary's economy.

"Hungary will not vote for the EU Commission's initiative on sanctions against Russia because it poses a problem for Hungary and does not contain a proposal for a solution," he tweeted.  

"The proposal is like an atomic bomb for the Hungary economy and would destroy our stable energy supply."

European diplomats in Brussels are locked in negotiations on the next series of sanctions designed to punish Russia for its invasion of Ukraine.

The proposed package would see most EU members halting oil imports from Russia by the end of the year.

Technical talks continue, and negotiators insist there is united EU support behind the need for tougher sanctions, but Hungary and its neighbours say they need more support to ensure alternative sources of fuel. 

This evening’s discussion with PM Viktor Orban was helpful to clarify issues related to sanctions and energy security.We made progress, but further work is needed. I will convene a VC with regional players to strengthen regional cooperation on oil infrastructure.

May 9, 2022

9:31pm: Ukrainians being taken 'against their will' into Russia says Pentagon

The Pentagon has seen indications that Ukrainians caught up in Russia's invasion are being forcibly removed from their homeland and sent to Russia, a senior US defense official said Monday.

"I can't speak to how many camps or what they look like," Pentagon spokesman John Kirby told reporters. "But we do have indications that Ukrainians are being taken against their will into Russia."

5:30pm: Russia continues its offensive in eastern Donbas region

The Kremlin has focused on Ukraine's eastern industrial heartland known as the Donbas, where Moscow-backed rebels have been fighting Ukrainian government forces since 2014.

"Main supply routes and roads in the region are becoming impracticable because the Russian forces are advancing slowly in these areas," says FRANCE 24's senior reporter Catherine Norris Trent. "But it is a long and slow war of attrition," she says. 

4:59pm: UN Human Rights Council to hold session on Ukraine

The UN Human Rights Council announced it will convene a special session on Thursday to address alleged Russian human rights violations during its war in Ukraine.

More than 50 countries on Monday backed a request from Kyiv and demanded an extraordinary meeting of the UN's top rights body to examine "the deteriorating human rights situation in Ukraine stemming from the Russian aggression".

Yevheniia Filipenko, Ukraine's ambassador to the UN in Geneva, said it would send a strong signal to Russian President Vladimir Putin about Moscow's international isolation.

"Together, we are sending another strong message to Putin and his clique of war criminals: you are isolated as never before," she said in a video message on Twitter.

UN Human Rights Council has to act in response to horrendous human rights abuses and war crimes committed by russia in Ukraine. That is why Ukraine, together with almost 60 states, requested to convene @UN_HRC Special Session pic.twitter.com/zUMOMnqvJO

May 9, 2022

"We want to see the UN take practical steps to address Russia's violation of human rights in Ukraine and the war crimes which it commits daily against our people.

"This includes an investigation by the Commission of Inquiry into Russia's crimes committed in Bucha and other liberated areas.

"This is also an opportunity for the international community to focus on the situation in Mariupol, as well as forced transfers of our population, and other violations and abuses against innocent Ukrainian civilians.

"We will not rest until we ensure that those who commit these crimes are held to account."

The meeting will convene at 0800 GMT and be webcast live in the six official UN languages.

4:52pm: US treasury issues fresh Russia-related sanctions

The US treasury issued new sanctions on individuals, including senior executives of Russia’s largest bank Sberbank, according to a May 8 press release published on its website.

2:32pm: EU's Michel forced to take cover during strike on surprise Odesa trip

European Council President Charles Michel, who made a surprise visit to Odesa on Monday, was forced to break off a meeting and take cover when missiles again struck the southern Ukrainian port city, an EU official said.

The strike took place as he held talks with Ukrainian Prime Minister Denys Shmygal. "During the meeting with the PM, the participants needed to interrupt the meeting to take shelter as missiles struck again the region of Odesa," the official said.

The EU chief said people in Ukraine are being "tortured, raped and executed in cold blood" adding that Ukrainians are "resisting with courage".

Michel said Russia would fail to undermine Ukraine's "freedom". "The Kremlin wants to execute your spirit of freedom and democracy," Michel said in a video on Twitter.

"I am totally convinced they will never succeed," he added, promising that the EU will help Ukraine "build a modern, democratic country". 

President Volodymyr Zelensky, who joined the talks by video conference, thanked Michel for visiting Ukraine on Victory Day, the anniversary of Europe's defeat of Nazi Germany in World War II. 

1:30pm: Russian ambassador to Poland covered with red paint

The Russian ambassador to Poland was covered with red paint by pro-Ukrainian protesters as he attempted to lay flowers at the cemetery of Soviet soldiers, says the Washington Post’s Mary Ilyushina.

The Russian ambassador to Poland was doused with red paint during an attempt to lay flowers at the cemetery of Soviet soldiers, Russian state agencies reported citing local correspondents. pic.twitter.com/H3wZ9u4jXC

May 9, 2022

12:10pm: Putin's low-key, 'wait-and-see' speech

In his Victory Day speech, the Russian president "chose expressly not to mention any victory", notes FRANCE 24's Daniel Hawkins reporting from Moscow.  

He added: "This speech is a wait-and-see from Vladimir Putin regarding three things: what's going to happen on the military front, what's going to happen with peace talks, and with regard to economic sanctions effects."

11:35am: Ukrainian refugees brave threat of war to return home

A growing number of Ukrainian refugees have decided to return to their country as the war focuses on the eastern Donbas region, Reuters reports.

More than 5.5 million Ukrainians have fled to neighbouring Poland, Moldova, Romania and beyond since Russia invaded on February 24, according to the United Nations, which has called it Europe's fastest-growing refugee crisis since World War Two.

But Ukrainian officials said last month more than 1 million citizens had returned to the country since the start of the invasion.

Statistics from Ukraine's State Border Guard Service show there have been days when more Ukrainians returned than left.

On April 22, for example, more than 30,000 people left the country via Ukraine's western borders with the European Union and Moldova, while 35,000 Ukrainians entered.

11:15am: 'Reality on the ground couldn't be more different'

Putin's comparison between the Soviet-era fight against fascism and Russia's current invasion of Ukraine jars dramatically with the reality on the ground, where Russian forces stand accused of committing atrocities against civilians as they struggle to overcome Ukraine's dogged defence, says FRANCE 24's Nadia Massih, reporting from Kyiv.

10:55am: Ukraine war 'dishonours' Russian army, says UK defence chief

Putin and his generals are mirroring the fascism Russia once fought against and dishonouring its military past, British Defence Secretary Ben Wallace has said.

"Through the invasion of Ukraine, Putin and his inner circle of generals are now mirroring the fascism and tyranny of 77 years ago, repeating the errors of the last century's totalitarian regime," Wallace said.

Britain has been one of the most vocal supporters of Ukrainian efforts to resist Russia's invasion.

Referring to Russian generals, Wallace said: "For them and for Putin there can be no victory day, only dishonour and surely defeat in Ukraine."

10:45am: Putin blames 'menacing' West for war in Ukraine

Russia's invasion of Ukraine is "precisely the reason why" countries like Finland and Sweden now want to join NATO, says FRANCE 24's international affairs editor Douglas Herbert, noting that the alliance's expansion "plays into [Putin's] narrative of a menacing West that wants to humiliate Russia".

🇷🇺🔴 FRANCE 24's International Affairs Commentator @dougf24 says that Putin's narrative was that an "aggressive" West is intruding on Russia's security and sovereignty as part of his propaganda messaging ⤵️ pic.twitter.com/j1bb1le1E7

May 9, 2022

10:15am: REPLAY – Putin's full Victory Day address

Putin claimed Russian forces in Ukraine were defending the Motherland from an "absolutely unacceptable threat" as he addressed troops in Moscow's Red Square.

9:55am: Ukraine won't allow Russia to 'appropriate' World War II victory, says Zelensky

President Volodymyr Zelensky has released a video statement saying Ukraine will not allow Russia to appropriate victory in World War II.

"Today we celebrate Victory Day over Nazism. We are proud of our ancestors who together with other nations in the anti-Hitler coalition defeated Nazism. And we will not allow anyone to annex this victory. We will not allow it to be appropriated," the Ukrainian leader said. 

Zelensky listed several Ukrainian towns and cities currently under control of invading Russian forces, saying that Ukrainians during World War II had ousted Nazi Germany's forces from these regions.

"The names of these cities inspire us today. They give us faith that we will drive the occupiers from our land," Zelensky said in the video address, listing Mariupol, Kherson, and the Crimean peninsula by name.

"We won then. We will win now," the Ukrainian president added.

President of #Ukraine @ZelenskyyUa: “We won then. We will win now, too! And Khreshchatyk will see the parade of victory – the victory of Ukraine. Glory to Ukraine!” pic.twitter.com/339L7s6Faz

May 9, 2022

9:40am: 'Every soldier's death is painful for us', says Putin

Putin says Russian troops and volunteers deployed in Ukraine's Donbas are fighting for their Motherland.

"You are fighting for your Motherland, its future," he says in his Victory Day speech in Moscow.

"The death of every soldier and officer is painful for us," he says. "The state will do everything to take care of these families."

He finishes his speech with a rallying cry to the assembled soldiers: "For Russia, For Victory, Hurrah!"

9:30am: NATO 'an obvious threat' to Russia, says Putin

Putin claims the Wests was preparing a punitive operation in Donbas, in eastern Ukraine, where Russia's military operations are now focused.

He says Russia "urged Europe to find a fair compromise, but they didn't want to hear us".

"In Kyiv they were saying they might get nuclear weapons and NATO started exploring the lands close to us and that became an obvious threat to our country and to our borders," Putin adds. "Everything was telling us that there is a need to fight."

9:20am: Russian forces defending 'Motherland' in Ukraine, says Putin

The Russian president has begun his speech by telling Russian troops they are defending their country in Ukraine.

The West was "preparing for the invasion of our land, including Crimea," he says.

🔴: #Russia 🇷🇺 celebrates its 1945 victory over Nazi Germany on Monday with a show of military might even as its army battles Kyiv's forces in the east of Ukraine 🇺🇦 Watch President Vladimir Putin's speech #live on FRANCE 24 ⤵️ https://t.co/EfHnV3ZEIY

May 9, 2022

9:10am: Victory Day parade gets underway in Moscow

The Victory Day parade has begun in Moscow's Red Square.

Soldiers in full dress uniform are carrying Russian and Soviet flags past veterans and dignitaries including President Vladimir Putin, who is about to address the crowd.

Click on the player above to watch Putin's address live.

9:05am: 'Opposing views of history' come to fore as Moscow celebrates Victory Day

Victory Day has become "like a religion today", says Oleg Kobtzeff, professor of international politics at the American University of Paris.

"What's wiped out from memory is that among the 20 million killed [during World War II], it's pretty much Belarussian and Ukrainian civilians that paid a high price," he says.

8:45am: What to look out for at this year's Victory Day parade

The annual show in Red Square commemorating the defeat of Nazi Germany has become so ritualized that one year’s parade is barely distinguishable from others. But this year’s observance of Russia’s most important patriotic holiday carries exceptional weight.

As Russian troops fight gruelling battles in Ukraine and unleash torrents of missiles and bombs, both Russian and foreign observers will watch it for signs of what could come next in the conflict.

Daniel Hawkins has the latest from Moscow.

8:35am: 'We will win,' says Ukraine's Zelensky

Ukraine's Volodymyr Zelensky has issued a statement moments before Russia marks its Victory Day anniversary in Moscow. He says his country is fighting for a new victory, this time over Russian invaders.

"On the Day of Victory over Nazism, we are fighting for a new victory. The road to it is difficult, but we have no doubt that we will win," he said in a written address.

Zelensky said Ukrainians were a free people who had fought to defend their land many times in history and had their "own path".

"Today we are waging war on this path and we will not give anyone a single piece of our land (...) and we will not give anyone a single piece of our history," he said.

"We are proud of our ancestors who, together with other nations in the anti-Hitler coalition, defeated Nazism. And we will not allow anyone to annex this victory, we will not allow it to be appropriated."

7:50am: What are Putin's options?

The annual military parade in Moscow's Red Square marks the country's victory over Nazi Germany in 1945. It's a chance to remember the sacrifices of World War Two, when an estimated 27 million Soviet citizens died, by far the greatest loss of any country.

Under Vladimir Putin, Victory Day has also become a show of strength of troops and military hardware. But after months of war against its neighbour Ukraine, Russia is devoid of any real form of military victory that it can celebrate.

Frank Ledwige, a former military intelligence officer, looks at the various options on Putin's table as he prepares to mark the anniversary.

7:30am: Russia has 'nothing to celebrate', says Washington

Eleven weeks into a devastating and costly war in Ukraine, Russia's Vladimir Putin has nothing to offer his people as he prepares to celebrate the country's national Victory Day parade, says the US ambassador to the United Nations.

“They have nothing to celebrate,” Linda Thomas-Greenfield, the US ambassador, said of the Russians, speaking on CNN.

“They have not succeeded in defeating the Ukrainians. They have not succeeded in dividing the world or dividing NATO. And they have only succeeded in isolating themselves internationally and becoming a pariah state around the globe.”

7:20am: 'Kramatorsk will survive': FRANCE 24 reports from frontline city

The city of Kramatorsk became the capital of Ukraine's Donetsk province after separatists took control of Donetsk itself during the 2014 war. Now close to the front lines, it has suffered regular attacks including a deadly missile strike on its train station – pushing many people to flee. However, a significant number of residents have stayed behind, determined to stick it out. Our correspondents Luke Shrago and Tarek Kai sent this report.

6:50am: EU should seize Russian reserves to rebuild Ukraine, says foreign policy chief

The European Union should consider seizing frozen Russian foreign exchange reserves to help pay for the cost of rebuilding Ukraine after the war, its foreign policy chief, Josep Borrell, has said in an interview with the Financial Times.

The EU and its western allies have put curbs on the Russian central bank's international reserves since the country began its invasion of Ukraine.

Borrell told the newspaper it would be logical for the EU to do what the US did with Afghan central bank assets after the Taliban took over there.

"We have the money in our pockets, and someone has to explain to me why it is good for the Afghan money and not good for the Russian money," Borrell said.

Washington froze the Afghan funds after the military takeover by the Taliban and plans to use some to help the Afghan people while holding the rest to possibly satisfy terrorism-related lawsuits against the Islamist militants.

5:05am: Russia readies Victory Day parade as fight for east Ukraine rages

Russia will celebrate its 1945 victory over Nazi Germany Monday with a show of military might as its army battles Kyiv's forces in the east of Ukraine, where 60 people were killed in an air strike on a school sheltering civilians.

President Vladimir Putin is set to flaunt Russia's power in celebration of Victory Day, in an event that has taken on great prominence as he seeks to justify a war that has gone on far longer -- and at far higher cost -- than expected.

But as huge missiles are towed through Moscow's Red Square and a planned flyover will feature fighter jets showing support for the war, Ukraine will be desperately battling to stop a hoped-for military breakthrough.

And civilians continue to bear the brunt of the bloodshed, with President Volodymyr Zelensky confirming that 60 were killed in a Russian air strike on a school in the eastern village of Bilogorivka -- one of the highest one-day tolls since Moscow's forces invaded on February 24.

11:40pm: UK slaps fresh sanctions on Russia, Belarus

The UK on Sunday said it was slapping fresh sanctions on Russia and Belarus over Moscow's invasion of Ukraine, including import tariffs on precious metals and export bans.

The import tariffs, including on platinum and palladium, target trade worth £1.4 billion ($1.7 billion or 1.6 billion euros), while export bans worth £250 million target Russia's manufacturing and heavy industry, said a statement from the Department for International Trade.

"This far-reaching package of sanctions will inflict further damage on the Russian war machine," said Secretary of State for International Trade Anne-Marie Trevelyan.

"It is part of a wider coordinated effort by the many countries around the world who are horrified by Russia's conduct and determined to bring to bear our economic might to persuade (Russian President Vladimir) Putin to change course."

The UK's new sanctions bring the total value of products subjected to full or partial import and export sanctions to more than £4 billion.

11:30pm: Russia has 'forgotten' all that mattered to WWII victors, says Zelensky

Russia has forgotten everything that mattered to the victors of World War II, Ukraine's President Volodymyr Zelensky said Sunday, a day before Moscow commemorates the Soviet Union's defeat of Nazi Germany.

Denouncing Russia's heavy shelling in the east of the country including one strike on a school that he says killed 60 people, he added: "Russia has forgotten everything that was important to the victors of World War II."

While normal people associated the anniversary with peace and the slogan "Never again!", Russia was continuing its attacks, said Zelensky in his nightly address.

Russia will on Monday mark the 77th anniversary since victory in what Russia calls the Great Patriotic War.

10:16pm: Evacuees from Azovstal plant reach Zaporizhzhia

A convoy of buses carrying evacuees from southeastern Ukraine, including some 40 civilians who had been holed up in the Azovstal steel plant in besieged Mariupol, arrived on Sunday in the Ukrainian-controlled city of Zaporizhzhia, a UN official said.

Osnat Lubrani, the UN humanitarian coordinator for Ukraine, said eight buses had arrived in the city. About 40 of the 174 evacuees on board had been rescued from the steel plant. Lubrani said in a statement that the evacuations brought to more than 600 the number of people evacuated from the area in the past 10 days.

"Our work, however, is not yet done," she said in the statement. "The UN is aware that scores of people who wanted to join the evacuation convoys over the last days were unable to do so. We will continue our engagement with both parties to the conflict to make sure that those who want to leave have the guarantees to do so safely and in the direction of their choice."

8:21pm: 'Putin is responsible for heinous war crimes', says Canadian PM Justin Trudeau

Canadian Prime Minister Justin Trudeau said Sunday that Russian leader Vladimir Putin was responsible for “war crimes,” during a visit to Ukraine where he met with President Volodymyr Zelensky.

“It is clear that Vladimir Putin is responsible for heinous war crimes,” Trudeau said at a news conference with the Ukrainian leader, adding that “there must be accountability” and that he had "witnessed first-hand the brutality of Russia's illegal war".

6:58 pm Putin's actions in Ukraine 'bring shame on Russia': G7

Russian President Vladimir Putin's “unprovoked war of aggression” in Ukraine has brought “shame on Russia and the historic sacrifices of its people," the G7 group of wealthy nations said Sunday in a statement.

“Russia has violated the international rules-based order, particularly the UN Charter, conceived after the Second World War to spare successive generations from the scourge of war,” said the statement, made as the G7 met by videoconference and commemorated the end of World War II in Europe.

“We remain united in our resolve that President Putin must not win his war against Ukraine,” it said.

6:27pm: US sanctions target Russian media

The United States will sanction three major Russian television stations, and deny all Russian companies access to consulting and accounting services offered by US firms, according to a statement released Sunday by the White House.

The moves against Joint Stock Company Channel One Russia, Television Station Russia-1, and Joint Stock Company NTV Broadcasting Company prohibit any US company from financing them through advertising or selling them equipment.

6:13pm: G7 countries commit to stop importing Russian oil

The entire G7 club of rich nations is "committed to phasing out or banning the import of Russian oil," the White House said Sunday, escalating pressure on Moscow over the invasion of Ukraine.

"This will hit hard at the main artery of Putin's economy and deny him the revenue he needs to fund his war," the Biden administration said in a statement, without specifying exactly what commitments the G7 members -- France, Germany, Canada, Italy, Japan, Britain and the US -- have made.

The United States, which was not a major consumer of Russian hydrocarbons, has already banned their import.

4:34pm: Canadian PM Justin Trudeau visits Ukrainian town of Irpin

Canadian Prime Minister Justin Trudeau made on Sunday an unannounced visit to the Ukrainian town of Irpin, which had been temporary held by Russian troops, the town's mayor said on Telegram.

“I’ve just had an honor to meet with the Prime Minister of Canada Justin Trudeau, who came to Irpin to see with his own eyes all the horror which Russian occupiers have caused to our town,” Oleksandr Markushyn said on his Telegram channel.

4:15pm: US first lady makes unannounced visit to Ukraine

US first lady Jill Biden made an unannounced visit to western Ukraine on Sunday, holding a surprise Mother’s Day meeting with the nation’s first lady, Olena Zelenska, as Russia presses its punishing war in the eastern regions.

Biden traveled under the cloak of secrecy, becoming the latest high-profile American to enter Ukraine during its 10-week-old conflict with Russia. “I wanted to come on Mother’s Day,” Biden told Zelenska. “I thought it was important to show the Ukrainian people that this war has to stop and this war has been brutal and that the people of the United States stand with the people of Ukraine.”

The first lady traveled by vehicle to the town of Uzhhorod, about a 10-minute drive from a Slovakian village that borders Ukraine. She spent about two hours in Ukraine.

On this Mother’s Day, my heart is with you, First Lady Olena Zelenska, and all of the brave and resilient mothers of Ukraine. pic.twitter.com/tCMXCXhgiY

May 8, 2022

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda

AS IT HAPPENED

Ukraine's Zelensky says several hundreds were saved from Azovstal plant

As it happened

Biden announces more artillery, radars for Ukraine's war against Russia

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Russia’s Grave Miscalculation: Ukrainians Would Collaborate

Andrew E. Kramer

KRYVYI RIH, Ukraine — The solicitation to commit treason came to Oleksandr Vilkul on the second day of the war, in a phone call from an old colleague.

Mr. Vilkul, the scion of a powerful political family in southeastern Ukraine that was long seen as harboring pro-Russian views, took the call as Russian troops were advancing to within a few miles of his hometown, Kryvyi Rih.

“He said, ‘Oleksandr Yurivich, you are looking at the map, you see the situation is predetermined,’” Mr. Vilkul said, recalling the conversation with a fellow minister in a former, pro-Russian Ukrainian government.

“Sign an agreement of friendship, cooperation and defense with Russia and they will have good relations with you,” the former colleague said. “You will be a big person in the new Ukraine.”

The offer failed spectacularly. Once war had begun, Mr. Vilkul said, the gray area seeped out of Ukrainian politics for him. Missiles striking his hometown made the choice obvious: He would fight back.

“I responded with profanity,” Mr. Vilkul said in an interview.

If the first months of the war in Ukraine became a military debacle for the Russian army — deflating the reputations of its commanders and troops in a forced retreat from Kyiv — the Russian invasion also highlighted another glaring failure: Moscow’s flawed analysis of the politics of the country it was attacking. The miscalculation led to mistakes no less costly in lives for the Russian army than the faulty tactics of tank operators who steered into bogs.

The Kremlin entered the war expecting a quick and painless victory, predicting that the government of President Volodymyr Zelensky would fracture and that leading officials in the largely Russian-speaking eastern region would gladly switch sides. That has not happened.

The political myopia was most significant in the country’s east, political analysts say.

In all but a tiny number of villages, Russia failed to flip local politicians to its side. The Ukrainian authorities have opened 38 cases of treason, all targeting low level officials in individual instances of betrayal.

“Nobody wanted to be part of that thing behind the wall,” said Kostyantyn Usov, a former member of Parliament from Kryvyi Rih, referring to Russia’s isolated, authoritarian system.

He said that system had dismal appeal in Ukraine and noted the absence of widespread collaboration with Russia, including among Ukrainians who speak Russian and share the country’s cultural values.

“We are part of something bright,” he said of Ukraine. “It is here, with us, in our group. And they have nothing to offer.”

Other prominent, once Russian-leaning politicians including Ihor Terekhov, the mayor of Kharkiv, and Hennady Trukhanov, the mayor of Odesa, also remained loyal and became fierce defenders of their cities.

Along with leaders in the southeast, Ukrainian people also resisted. Street protests against occupation in Kherson continue despite lethal dangers for participants. One man stood in front of a tank. Kryvyi Rih’s miners and steelworkers have shown no signs of pivoting allegiance to Russia.

“Before the war, we had ties to Russia,” said Serhiy Zhyhalov, 36, a steel mill engineer, referring to familial, linguistic and cultural bonds. But no longer, he said. “No one has any doubts that Russia attacked us.”

Ukraine’s southeastern regions, an expanse of steppe and blighted industrial and mining cities, is now the focus of fighting in the war.

Driving south from Kyiv, the highway leaves behind the dense pine forests and reedy swamps of northern Ukraine, and the landscape opens into expansive plains. Farm fields stretch out to the horizons, in brilliant, yellow blossoming rapeseed or tilled black earth.

In many ways, the region is entwined with Soviet and Russian history. The iron and coal industries shaped southeastern Ukraine. In and around the city of Kryvyi Rih are iron ore deposits; the coal is farther east, near the city of Donetsk.

The two mineral basins, known as the Kryvbas and the Donbas, gave birth to a metallurgical industry that drew in many nationalities from around the Czarist and Soviet empires from the late 19th century onward, with Russian becoming the lingua franca in the mining towns. Villages remained mostly Ukrainian speaking.

The region for years elected Russian-leaning politicians such as Mr. Vilkul, a favorite villain to Ukrainian nationalists for promoting Soviet-style cultural events that angered many Ukrainians. He staged, for example, a singalong party in Kryvyi Rih to belt out “Katyusha,” a Russian song associated with the Soviet World War II victory.

More substantively, Mr. Vilkul ascended in politics under the former, pro-Russian president, Viktor F. Yanukovych, in whose government he served as deputy prime minister until street protesters deposed Mr. Yanukovych in 2014.

Much of the rest of Mr. Yanukovych’s cabinet fled with him to Russia. But Mr. Vilkul remained in Ukraine as a de facto political boss of Kryvyi Rih while his aging father served as the city’s mayor.

And he caught Moscow’s eye. In 2018, Mr. Vilkul said in the interview, he was told through an intermediary that “the time of chaos is over” and that he should now follow orders from Moscow if he wished to remain in politics in the southeast. He said he refused.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Putin’s Victory Day speech. President Vladimir V. Putin delivered a defiant May 9 holiday address in Moscow that falsely depicted his invasion of Ukraine as an extension of the struggle against Nazism in Europe. But contrary to some expectations, he did not proclaim an escalation of the war.

Zelensky’s rebuttal. In his own speech, President Volodymyr Zelensky of Ukraine rejected Mr. Putin’s claim of purging Nazism to justify the invasion. Mr. Zelensky said that it was the Russian leader who was “repeating the horrific crimes of Hitler’s regime today.”

U.S. support. President Biden signed an updated version of the Lend-Lease Act that supplied Britain and other allies during World War II, paving the way for further arms shipments to Ukraine. Separately, Democrats in Congress said they planned to move quickly on a nearly $40 billion aid package.

The Russians, he said, had not even bothered to court him, they only leveled demands. He said Moscow took the same approach to other politicians in Ukraine’s east. “They didn’t even try to convince us,” he said. “They just thought we would be, a priori, on their side.”

On the eve of the war, Mr. Vilkul was most likely the Russian-leaning politician in Ukraine with the broadest popular support. “I was alone on this level,” he said. He was also viewed by Moscow as a promising potential convert to its side when it invaded Ukraine.

That’s when the call came to Mr. Vilkul’s cellphone from Vitaly Zakharchenko, a Ukrainian in exile in Russia who had served as interior minister under Mr. Vilkul in Mr. Yanukovych’s government. He recommended Mr. Vilkul cooperate with the Russians.

“I told him to get lost,” Mr. Vilkul said. “I didn’t even consider it.”

Mr. Vilkul said he had been misunderstood — by Russia’s leadership and his nationalist opposition at home. A great-grandfather, he said, had fought White Russians in the civil war. The Vilkul family, he said, “has been fighting Russians on this land for a hundred years.”

The Kremlin, he said, had misinterpreted his respect for World War II veterans and support for rights of Russian speakers as potential support for a renewed Russian empire, something he said was a mistake. He called the Russians “classic megalomaniacs.”

“They mistook common language and values like attitudes to the Second World War and Orthodoxy as a sign that somebody loves them,” he said.

A second offer, this time presented publicly by another Ukrainian exile, Oleh Tsaryov, in a post on Telegram, came about a week later, when Russian troops had advanced to within six miles of the city. “My fellow party members and I have always taken a pro-Russian stance,” the post said, referring to Mr. Vilkul and his father, and added ominously that “cooperation with the Russian army means preserving the city and lives.”

Mr. Vilkul responded with an obscene post on Facebook.

On the first days of the invasion, Mr. Vilkul ordered the region’s mining companies to park heavy equipment on the runway of the city’s airport, thwarting an airborne assault, and on approach roads, slowing tank columns. The tires were then popped and engines disabled.

The city’s steel industry began to turn out tank barriers and plates for armored vests. Mr. Zelensky, whose hometown is Kryvyi Rih, appointed Mr. Vilkul military governor of the city on the third day of the war, though the two had been political opponents in peacetime.

Mr. Vilkul has taken to wearing fatigues and a camouflage bandanna. A parade of Ukrainian nationalists, including the leader of the Right Sector paramilitary, Dmytro Yarosh, and a prominent activist and military officer, Tetiana Chernovol, once sworn enemies of the Vilkul family, have shown up in his office to shake his hand.

“If we fight the Russians,” he said, “were we ever really pro-Russian, in essence?”

Maria Varenikova contributed reporting.

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L'Humanité

« C’est X-Files qui rencontre Gremlins »

Entretien

Télévision Cinq ans après la fin de Hero Corp, Simon Astier revient avec Visitors, une nouvelle série fantastique. Il réalise et partage l’affiche avec, entre autres, Tiphaine Daviot.

Grégory Marin

Simon Astier Tiphaine Daviot Réalisateur, acteur Actrice

Richard, Bob et Mitch ont grandi à Pointe-Claire. Ils ont monté ensemble un magasin de jeux vidéo, mais la vie les a séparés. Richard est en pleine remise en question de sa vie et de son couple. Il veut réhabiliter le nom de son grand-père en intégrant la police. Le jour de son arrivée au poste, d’étranges lueurs se percutent dans le ciel et quelque chose va perturber la petite ville…

Vous dites de Visitors que c’est une histoire d’amour qui se développe dans un cadre fantastique.

Simon Astier Tout à fait. On peut avoir des vaisseaux spatiaux, une enquête paranormale, mais, au final, on suit des gens à qui il arrive des choses ordinaires. On part d’une vie plate, et un élément extérieur extraordinaire va venir tout bouleverser. Les personnages vont apprendre à se parler à nouveau, à s’aimer à nouveau, à faire face ensemble.

Tiphaine Daviot Ou comment un événement universel, comme la fin du monde, par exemple, bouscule l’intime.

Effectivement, il faut quelque chose pour ressouder ce couple, qui semble mal parti, non ?

Simon Astier C’est l’inverse d’une comédie romantique, en effet. En général, elles se finissent bien ; ici, on commence mal.

Est-on dans le même univers que dans Hero Corp ? Entre le drame et la comédie, la science-fiction et la parodie ?

Simon Astier C’est de la comédie fantastique. Mais pour faire admettre aux gens la possibilité du fantastique, ici les extraterrestres, il faut le faire avec beaucoup sérieux. Alors, oui, il y a différents niveaux d’écriture, mais ça correspond à ce que je suis dans la vie : des fois je déconne, quelquefois je suis mélancolique, ou j’utilise l’humour comme une manière de communiquer… En tout cas, ce n’est pas une parodie. La parodie, c’est singer un genre. J’ai trop d’amour pour ce genre-là pour le maltraiter.

Pour les acteurs, n’est-ce pas compliqué de jouer tous les registres à la fois ?

Tiphaine Daviot Moi, c’est ce que je préfère. Le plus chouette à jouer, c’est ce qu’on appelle la dramédie : on rit et, deux secondes après, on pleure… C’est ce qui est le plus proche de la vie. C’est hypervivant, on peut mettre plein de sentiments.

On a l’impression que le héros, Richard, comme dans Hero Corp, va devoir s’affirmer alors qu’au début il est un peu limité.

Tiphaine Daviot Il n’est pas con, il est touchant.

Simon Astier Si les personnages sont limités, c’est parce qu’ils sont engagés dans des vies qui ne les épanouissent pas. Parfois, on fait des choix de vie qui peuvent éteindre des parties de nous, faire de nous des versions tronquées de nos personnalités. Richard, au début, on a envie de le secouer, de lui dire de se poser des questions, de vivre sa vie plus intensément.

Ça ne peut pas venir d’eux-mêmes, il faut un élément déclencheur, non ?

Simon Astier Oui, il faut qu’une porte s’ouvre sur l’aventure. Le héros va-t-il la passer ? Ce qui est sûr, c’est que c’est propice à des changements intérieurs, souvent plus intéressants que l’aventure elle-même.

Il y a quelques années, Simon, vous aviez eu des difficultés à continuer Hero Corp. Vous disiez alors qu’il était compliqué de vendre une série de genre en France. Est-ce plus facile aujourd’hui ?

Simon Astier Il y a plus de guichets, de diffuseurs, de financeurs qui ont une autre vision du genre que les opérateurs historiques. Et puis, notre génération, biberonnée à cette culture populaire, commence à avoir des postes décisionnaires.

Peut-on dire que Visitors fait écho à des piliers de la culture populaire (Alien, le Blob…) ?

Simon Astier Tout ça et d’autres choses. C’est un peu X-Files qui rencontre Gremlins. C’est ce genre d’atmosphère que j’ai voulu recréer. Le côté enquête, paranormal, bizarre… et la menace incarnée par une bête avec qui on ne négocie pas. Il faut combattre ou fuir.

Tiphaine Daviot Ce sont des classiques qui ont tellement infusé que les codes ressortent même malgré soi. On est sans doute la première génération à avoir vu autant de films et de séries américains. On est comme des éponges et, aujourd’hui, on a envie de restituer ça, avec une touche « à la française ».

Les décors (la série a été tournée en Champagne) vous y aident ?

Simon Astier Oui. Il y a cette base dont on ne sait pas trop ce qui s’y joue, cette forêt pas loin, ces ombres qui passent… J’adore ce genre de décor un peu étrange. Puis, poser un cadre très différent de ce qu’on connaît aide à ouvrir l’imaginaire. Ça rend le postulat plus crédible, même si on parle d’extraterrestres.

Séries téléviséescinéma fantastique
France24 - World

Putin uses anniversary of Europe's WWII victory to justify Ukraine invasion

Issued on: 09/05/2022 - 16:04

FRANCE 24 Follow James VASINA

Russian President Vladimir Putin on Monday sought to cast Moscow’s invasion of Ukraine as a necessary move against "aggression" despite no evidence that Russia was under imminent threat from either Ukraine or NATO. Ukrainian President Volodymyr Zelensky, for his part, said his country would not allow Russia to appropriate Europe's victory over Nazism in World War II for his own purposes.

Speaking at a military parade on Red Square marking the World War II victory over the Nazis, Putin drew spurious parallels between the Red Army fighting against Nazi troops and Russian actions in Ukraine

The Victory Day that Russia marks on May 9 is the country's most important holiday, celebrated with military parades and fireworks across the county. 

Addressing the Russian troops filling Red Square, Putin said the campaign in Ukraine was a necessary move to avert what he described as “a threat that was absolutely unacceptable to us [that] has been methodically created next to our borders".

Ukraine has made no significant recent moves towards joining NATO and remains years away from membership in the alliance. 

“The danger was rising by the day,” Putin claimed, adding that Russia made "a pre-emptive response to an aggression” in what he described as a “timely and the only correct decision by a sovereign, powerful and independent country”.

In his speech at the parade, Putin again scolded the West for failing to heed Russian demands for security guarantees and a rollback of NATO expansion, arguing that it left Moscow no other choice but to launch an action in Ukraine. 

The last country to join NATO was the Republic of North Macedonia in March 2020.

The Russian leader has repeatedly accused Ukraine of harboring aggressive intentions, with support from the US and its allies – claims Ukrainian and Western officials have denied.

Putin said Russian troops in Ukraine have been “fighting for the Motherland, so that no one will forget the lessons of World War II and there will be no place in the world for hangmen, executioners and Nazis”.

Putin gave no indication of a shift in strategy or made any indication that he was going to declare a broader mobilisation, as some in Ukraine and the West had predicted.   

Putin 'appropriating' Europe's WWII victory

Ukrainian President Volodymyr Zelensky, for his part, said on Monday that Ukraine would not allow Russia to "appropriate" Victory in Europe Day – known as VE Day – for his own political purposes.  

"Today we celebrate Victory Day over Nazism. We are proud of our ancestors who together with other nations in the anti-Hitler coalition defeated Nazism. And we will not allow anyone to annex this victory. We will not allow it to be appropriated," the Ukrainian leader said.   

Zelensky listed several Ukrainian towns and cities currently under control of invading Russian forces, saying that Ukrainians during World War II had also ousted Nazi Germany's forces from these regions.

In an address on Sunday, Zelensky said: "Decades after World War II, darkness has returned to Ukraine. Evil has returned – in a different uniform, under different slogans, but for the same purpose."

Ukraine was among the former Soviet nations most devastated by World War II. 

Ukrainian cities were attacked in the first hours of the Nazi invasion and the country spent several years under occupation, witnessing such atrocities as the Babyn Yar massacre of Jews outside Kyiv. More than 2 million Ukrainian citizens were sent as slave labour to Germany and it is believed the country lost 8 million civilians and soldiers in all.

>> The first major massacre in the ‘Holocaust by bullets’: Babi Yar, 80 years on

© France Médias Monde graphic studio

(FRANCE 24 with AP and AFP)

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Live: EU's von der Leyen urges Hungary to back new Russia sanctions

Ukraine conflict overshadows France's World War II commemorations

G7 countries pledge to stop Russia oil imports

L'Humanité

Des bleues en campagne pour réhabiliter la ruralité

Nos recommandations culturelles

PLATEFORME Avec Brigade mobile, Fanny Sidney signe une histoire d’amitié entre deux gendarmes incarnées par des actrices pétillantes, et une déclaration d’amour à l’Auvergne, son berceau familial.

Grégory Marin

Actrice, réalisatrice, Fanny Sidney – la Camille Valentini de Dix pour cent – met son talent au service de cette série qui prend la gendarmerie comme prétexte pour parler d’amitié et de lien social. L’idée de ce milieu s’est vite imposée pour créer « un environ­nement qui contraigne » les deux personnages principaux. « J’avais envie de trouver un costume à ces deux actrices (Louise Massin et Marie Lelong – NDLR) qui soit un peu trop grand pour l’une, et pour l’autre un peu trop étriqué », explique la créatrice. Exit donc les frasques parisiennes d’acteurs qu’il faut chouchouter, c’est vers la ruralité que l’emmène cette quête de sens. Un retour à la terre revendiqué.

Combattre l’isolement

« Je voulais écrire sur un paysage que je connais, j’y ai passé tous les étés de mon enfance, dans les gorges de ­l’Allier », commence Fanny. La Haute-Loire et ses paysans que « je voyais le soir faire “couvige” (1) avec une cigarette de petit gris au bec. J’ai cherché à retrouver cette humanité ». D’ailleurs, mis à part les rôles principaux, ce sont des amateurs locaux recrutés via le journal régional la Montagne qui prêtent leurs traits aux personnages. La télévision « manque de fictions qui ne soient ni dans le jugement ni dans la dramatisation, poursuit Fanny Sidney. On devrait filmer la vitalité de la ruralité ». Car, à la campagne, il n’y a pas que des gros beaufs chasseurs et consanguins : « On voulait sortir du côté Strip-Tease  », sourit la réalisatrice.

Brigade mobile tient également un propos social et politique : cette région, Fanny l’a vue « se déserter avant de se repeupler ». Aujourd’hui, « des jeunes reviennent », des services de proximité aussi, timidement, « mais il y a eu une période où on n’était que dans le démantèlement ». Ce que les deux héroïnes combattent, à bord de leur camping-car qui va à la rencontre des habitants des villages, c’est l’isolement. Audrey Langlois (Marie Lelong) est une gendarme dynamique et ambitieuse : elle espère bien rejoindre la brigade de recherche départementale pour coffrer un meurtrier. Mais la jeune femme se voit intégrée à la brigade mobile, sous la houlette de Lily (Louise Massin), parachutée là après une bavure. La mission de proximité n’enchante guère la jeune gendarme, et encore moins la présence de cette « étrangère ». Mais à force de sillonner les routes, une amitié sincère va naître entre les deux femmes.

Dans les rôles principaux, deux copines, Louise Massin, avec qui Fanny Sidney a fait le cours Florent, et Marie Lelong, rencontrée sur le tournage de la série Loulou. À la musique, Maxence Dussère (signataire de la bande originale d’ Annette, de Léos Carax), un camarade de la Femis. À la production, les équipes de Loulou et de Dix pour cent. Brigade mobile est une affaire de famille qui pourrait avoir une descendance : Fanny Sidney, ayant laissé l’intrigue en suspens, imagine une suite. « Pourquoi pas un long métrage. »

Séries téléviséesArtegendarmerie
BBC

Lake Mead: Shrinking reservoir reveals more human remains

More human remains have been found in Lake Mead, just one week after the body of a suspected murder victim was found in the rapidly shrinking reservoir.

The latest remains were reported to park rangers on Saturday. On 1 May, a body was found in a barrel stuck in the mud of the lake's receding shoreline.

The largest US reservoir, Lake Mead supplies drinking water to 20 million people from Las Vegas to Los Angeles.

Police warn that more bodies will probably be found as the lake recedes.

Lake Mead levels have been declining since 2000 - droughts have been getting worse in recent years, with scientists saying climate change is exacerbating the situation.

Investigators say the body found last week by boaters belonged to a person who was fatally shot in the 1970s or 80s.

Las Vegas homicide detective Lt Ray Spencer told local media the timing was determined due to the victim's clothes and shoes, which were sold at Kmart stores at the time.

Further research is being conducted to study the corroded metal of the barrel for more evidence.

"It's going to be a very difficult case," Lt Spencer told CBS News in Las Vegas after the first discovery. "I would say there is a very good chance as the water level drops that we are going to find additional human remains."

And this weekend, that prediction proved accurate.

The National Park Service, which patrols Lake Mead, said the latest discovery of "human skeletal remains" was reported by witnesses on Saturday afternoon.

"The investigation is ongoing. No further information is available at this time," park officials said in a press release.

Saturday's discovery was made by two sisters who were paddleboarding, they told local media, adding they thought it was a large rock before finding bones.

"At first I thought it was a bighorn sheep and then we started digging around a little bit and as we discovered the jaw, we realised it was human remains," Lindsey Melvin told CBS.

"For the longest time I was in disbelief. Like I did not think that we actually found human remains," her sister Lynette Melvin added.

Las Vegas police said on Monday that no foul play is suspected in the second death at this point, but they "will investigate if it is determined to be a homicide or a suspicious death".

Lake Mead, which is on the Nevada-Arizona state border, was created by the Hoover Dam in the 1930s.

The grisly discoveries come as the lake once again sinks to its lowest level since it was first filled.

Last month, water levels at Lake Mead dipped low enough to expose a water intake valve that began supplying water to customers in the region in 1971.

In February, researchers concluded that the drought in the US southwest is the worst it has been in at least a millennium.

Not all droughts are due to climate change, but excess heat in the atmosphere is drawing more moisture out of the earth and making droughts worse.

The world has already warmed by about 1.2C since since the industrial era began and temperatures will keep rising unless governments around the world make steep cuts to emissions.

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Pictures lay bare worst drought in 1,200 years

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France24 - World

Former Haitian senator extradited to US over assassination of President Moise

Issued on: 09/05/2022 - 23:51

NEWS WIRES

A former Haitian senator appeared before a judge in Miami Monday after being extradited from Jamaica for his alleged role in the July killing of Haitian President Jovenel Moise.

Joseph Joel John, 51, is accused of conspiring to commit a murder or kidnapping outside the United States and providing material support to a commando operation against the Haitian president, the  US Attorney's Office said. 

John will be the third person tried in Miami in the case of Moise, who was assassinated on July 7 at the presidential palace in Port-au-Prince. 

The US justice system says it has jurisdiction in this case, arguing that part of the plan to kill the president was allegedly hatched in Florida. 

The other two suspects detained in the United States are Mario Palacios, a retired Colombian military officer, and Rodolphe Jaar, a Haitian-Chilean businessman. 

Both have been imprisoned in Miami since January after being extradited from Panama and the Dominican Republic, respectively.

Last month Palacios, 43, pleaded not guilty. Jaar, 49, has yet to appear in court for his arraignment. 

If the three arrested suspects are found guilty, they face a maximum sentence of life in prison.

Palacios is accused of being one of 26 Colombian mercenaries who allegedly took part in the murder of Moise at his home in Port-au-Prince. His wife Martine was also shot and wounded.

The mastermind or masterminds of the assassination remain a mystery.

It deepened an already dramatic crisis in destitute Haiti, which is suffering from a lack of security, soaring gang violence and rampant kidnappings.

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UN denounces Haitian gang's recruitment of children

Haiti's prime minister 'survives assassination attempt'

Haiti prosecutor seeks charges against PM Henry for president Moise's murder

France24 - Monde

En Tunisie, des centaines de personnes dans la rue en soutien au président Kaïs Saïed

Publié le : 08/05/2022 - 18:11

FRANCE 24 Suivre

Regroupés sur l'avenue Bourguiba à Tunis, des centaines de manifestants ont apporté leur soutien au président Kaïs Saïed, que ses adversaires accusent de mettre en place un régime autoritaire. Plusieurs partis d'opposition ont annoncé fin avril la création d'un "Front de salut national" avec l'objectif d'unir toutes les forces politiques pour "sauver" la Tunisie de sa profonde crise.

Des centaines de personnes ont manifesté dimanche 8 mai dans le centre de Tunis en soutien au président Kaïs Saïed et aux mesures qu'il prône pour redresser la Tunisie, alors que les adversaires du chef de l'État dénoncent une dérive autoritaire du pouvoir.

Les manifestants, rassemblés sur l'emblématique avenue Bourguiba à l'appel d'un collectif pro-Saïed, ont déployé des calicots avec l'inscription "Nous sommes tous Kaïs Saïed" et scandé des slogans appelant au jugement des politiciens "corrompus" que le président tunisien vilipende sans cesse.

Ils ont aussi conspué Rached Ghannouchi, chef du parti islamo-conservateur Ennahda et président du Parlement dissous par Kaïs Saïed, dont il est la bête noire.

Kaïs Saïed, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, est la cible de critiques croissantes de ses adversaires qui l'accusent de mettre en place un régime autoritaire sonnant le glas de la balbutiante démocratie dans le pays d'où est partie en 2011 la première révolte du Printemps arabe.

Renforcement des pouvoirs de Kaïs Saïed

Plusieurs partis d'opposition ont annoncé fin avril la création d'un "Front de salut national" avec l'objectif d'unir toutes les forces politiques pour "sauver" la Tunisie de sa profonde crise.

Après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement avant de le dissoudre en mars dernier.

En février, il a également dissous le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour le remplacer par un organe de supervision judiciaire "temporaire" dont il a nommé les membres.

Le 22 avril, il s'est arrogé le droit de nommer le chef de l'Autorité électorale, à quelques mois d'un référendum sur des réformes constitutionnelles en juillet et un scrutin législatif en décembre.

Et début mai, il a annoncé l'instauration d'un "dialogue national" attendu depuis des mois mais dont il a exclu les partis politiques.

Outre l'impasse politique, la Tunisie se débat dans une profonde crise socio-économique et est en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un nouveau prêt.

Avec AFP

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BBC

Mahinda Rajapaksa: Sri Lankan PM resigns amid economic crisis

By Simon FraserBBC News

Sri Lanka's Prime Minister Mahinda Rajapaksa has resigned amid mass protests at the government's handling of a deepening economic crisis.

The move came as the island was placed under curfew after violent clashes between Rajapaksa supporters and anti-government protesters in Colombo.

Five people have died, including a ruling party MP, and more than 190 injured in violence in the capital.

There have been protests over soaring prices and power cuts since last month.

The island nation is facing its worst economic crisis since gaining independence from Britain in 1948.

Mr Rajapaksa, 76, sent his resignation letter to his younger brother President Gotabaya Rajapaksa, saying he hoped it would help resolve the crisis, but the move is highly unlikely to satisfy government opponents while the latter remains in power.

A partial victory for protesters

In a nation facing a crisis of economic uncertainty, Mahinda Rajapaksa's resignation was no surprise. There had been days of speculation he'd go - after reports his brother had told him he needed to quit.

In the last few days Mahinda Rajapaksa held on, with the view that as the more popular of the brothers, he shouldn't be the one to go - but in the end he was.

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Before he said goodbye, he addressed his loyal supporters at a rally in the morning - some of them were later seen attacking anti-government protesters.

As news of the PM's departure reached Colombo's sea front promenade, Galle Face Green, demonstrators danced with glee. For weeks they've been demanding the Rajapaksa family, which has ruled on and off for decades, resign.

But this is seen as just a partial victory - their real target is the president. He shows no signs of quitting, which means the protests will continue.

On Monday night AFP news agency reported that shots had been fired inside the grounds of the prime minister's residence as police struggled to stop protesters from getting inside the inner security ring of the home where Mr Rajapaksa is holed up with some loyalists.

Earlier, police and army riot squads were deployed following violence outside the prime minister and president's offices in Colombo. Police fired tear gas and water cannon at hundreds of ruling party supporters after they breached police lines and attacked anti-government protesters using sticks and poles.

After pulling down tents of protesters outside the PM's Temple Trees residence, the Rajapaksa supporters then stormed the nearby "Gota go home" camp on the promenade.

"We were hit, the media were hit, women and children were hit," one witness said.

Just outside the capital in the town of Nittambuwa, police said thousands of protesters surrounded the car of an MP from the governing party. He opened fire, killing one man. The MP himself was later found dead, as was his bodyguard, police told AFP.

Another MP in the southern town of Weeraketiya also opened fire on protesters at his house, killing two and wounding five others.

Mobs set fire to several properties of ruling party politicians and local government officials were attacked, according to reports.

Since demonstrations erupted in early April, protesters have been camped noisily but peacefully outside President Rajapaksa's office at Galle Face Green, demanding he quit.

People are furious because the cost of living has become unaffordable.

Sri Lanka's foreign currency reserves have virtually run dry, and it can no longer afford essential items including food, medicines and fuel.

The government has requested emergency financial help. It blames the Covid pandemic, which all but killed off Sri Lanka's tourist trade - one of its biggest foreign currency earners.

But many experts say economic mismanagement is to blame.

The prime minister's letter said his resignation was intended to clear the way for an "all-party government to guide the country out of the current economic crisis", AFP reports.

Opposition parties have so far refused to do so and have also called on the president to quit.

Humiliating exit after years in power

Ayeshea Perera, Asia editor, BBC News website

Mahinda Rajapaksa's resignation marks an ignominious change in fortune for a man who for years was simply Sri Lanka's most powerful person.

His decade as president saw him oversee the crushing of the Tamil Tiger rebels in 2009, but he was dogged by allegations of serious human rights abuses, as well as claims - which he strenuously denies - that he was corrupt while in power.

He was denied a third term as president in 2015. But less than five years later he was back - although this time as prime minister, serving as the right-hand man of younger brother Gotabaya.

The allegations of corruption have added fuel to the current protests - many people believe Mahinda Rajapaksa paved the way for his family to plunder the country's wealth for their own financial gain.

Billboards and chants demanding the family return the country's "stolen money" are a common sight at the protests across Sri Lanka.

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Prolongé au lycée Marie-Curie, le remplaçant Nicolas Valeyre fait sa rentrée et retrouve ses élèves, passés en première. Comme pour les premiers épisodes, la série scolaire se saisit de sujets de société pour faire de la péda­gogie. Après l’homophobie, c’est le harcèlement qui est au cœur de l’intrigue de cette saison.

Elsa (Sylvie Filloux) rencontre sur Instagram un charmant Kylian, qui lui demande de faire des « nudes », des selfies dénudés. Le jeune homme fait fuiter ses photos intimes sur les réseaux sociaux. Pour accompagner les élèves, l’équipe pédagogique s’est étoffée, avec l’arrivée du psychologue scolaire M. Badie (Oxmo Puccino) et de la proviseure adjointe Fériel (Amelle Chahbi). Dans sa classe, le remplaçant combat le harcèlement en alexandrins, travaille la résilience en convoquant la tirade du nez de Cyrano de Bergerac ou le Dernier Jour d’un condamné, de Victor Hugo. Les méthodes de Nicolas Valeyre, toujours aussi anticonformistes, sont mieux acceptées par ses collègues et sa hiérarchie, notamment par la proviseure (Barbara Schulz), qui ne cache pas une certaine admiration… Mais l’arrivée de Chris (Arnaud Ducret), un vieil ami de Nicolas, vient perturber son fragile équilibre quotidien.

JoeyStarr, qui a proposé l’idée à la chaîne, voulait une série intergénérationnelle. Elle l’est dans les dialogues qui confrontent les élèves aux enseignants et un père à sa fille. C’est avant tout plaisant sur la forme, notamment grâce à l’impressionnant casting.

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Un 8-Mai particulier pour Emmanuel Macron dans le contexte de la guerre en Ukraine

Publié le : 08/05/2022 - 12:54

FRANCE 24 Suivre Nina MASSON Suivre Stéphanie TROUILLARD Suivre

Emmanuel Macron a commémoré à Paris le 77e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945 des Alliés sur l'Allemagne nazie. À la veille du traditionnel défilé militaire russe à Moscou et dans le contexte de la guerre en Ukraine, cette cérémonie avait une tonalité particulière.

Au lendemain de sa réinvestiture et alors que la guerre fait rage en Ukraine, le président français Emmanuel Macron a participé, dimanche 8 mai, aux cérémonies de l'anniversaire de la victoire du 8 mai 1945 sur les Champs-Élysées et sous l'Arc de Triomphe.

Cette commémoration ouvre une séquence internationale pour le chef de l'État, qui participera dimanche à partir de 17 h à une visioconférence des membres du G7 "relative à la situation en Ukraine", avant de se rendre lundi à Strasbourg pour la journée de l'Europe et, dans la foulée, à Berlin pour y rencontrer le chancelier Olaf Scholz.

Lundi sera également le jour de la célébration par la Russie de la victoire sur l'Allemagne nazie, l'occasion d'une démonstration de puissance militaire en pleine guerre en Ukraine.

Le public à nouveau autorisé

Emmanuel Macron est arrivé en voiture pour déposer une gerbe devant la statue du général de Gaulle en bas de l'avenue des Champs-Elysées à 11 h. Un bleuet à la boutonnière, le président a échangé quelques mots avec le petit-fils du général, avant de remonter dans sa voiture pour rejoindre l'Arc de Triomphe, escorté par la grande escorte mixte de la Garde républicaine.

C'était la première fois depuis 2019 que le public était autorisé pour cette cérémonie, après deux années de restrictions à cause de l'épidémie de Covid-19.

Place de l'Étoile, Emmanuel Macron a retrouvé le chef du gouvernement, Jean Castex, et les ministres des Armées et des Anciens combattants, Florence Parly et Geneviève Darrieussecq. Il a rendu honneur au drapeau, avant de passer en revue les troupes, de déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du Soldat inconnu et de raviver la flamme.

Nous nous souvenons de toutes celles et de tous ceux qui se sont battus pour la liberté et la paix. Nous rejetons toutes les formes d’instrumentalisation et de manipulation de la mémoire de ceux qui ont donné leur vie.

May 8, 2022

Le retour de la guerre en Europe

Interrogée sur le contexte très particulier de cette cérémonie, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a déclaré aux journalistes présents qu'il s'agissait d'un "moment qui prend une signification tout à fait considérable" avec la guerre en Ukraine. "Nous pensions que la guerre avait disparu d'Europe", a-t-elle ajouté.

"Aujourd'hui, nous commémorons la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe et la victoire des combattants alliés sur l'Allemagne nazie. Nous n'oublions pas les soldats venus de toute l'ex-URSS, y compris ukrainiens et russes, qui ont contribué à cette victoire", a écrit pour sa part le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur Twitter.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Macron II : qui pour remplacer Jean Castex à Matignon ?

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Laurent Etre

Le jeune Samy – alias « Sharky » (Xavier Lacaille), depuis son combat épique en faveur d’un amendement contre la pêche aux ailerons de requins (saison 1) –, fait son retour dans les coursives du Parlement euro­péen. Plein d’entrain, mais l’air toujours un peu paumé, notre assistant parlementaire est bien décidé, pour cette nouvelle mandature, à changer de chef. Au grand désarroi de son ancien député, l’inénarrable Michel Specklin (Philippe Duquesne), impatient de leurs retrouvailles. Le premier volet de cette saison ne déçoit pas. Samy enchaîne quelques entretiens d’embauche improbables, au cours desquels il récite son laïus de parfait euro­crate béat, jusqu’à se voir recruter par Valentine Cantel. Fraîchement élue, ambitieuse, mais ignorante des subtilités de la politique bruxelloise, elle compte bien profiter de l’expérience de son poulain, quand celui-ci s’emploie déjà à la manipuler pour affronter au mieux ses nouvelles péripéties politico-personnelles, à commencer par le retour de l’assistante britannique, Rose (Liz Kingsman), à laquelle on s’en souvient que Samy avait déclaré sa flamme par texto. Le tire-au-flanc Michel Specklin endure lui aussi les manœuvres de son ex-assistant, lequel s’arrange pour le faire élire, à son insu, président du Parlement. Entre facéties grinçantes sur les réalités de l’UE, humour décalé et dilemme autour de valeurs contradictoires, cette série parle autant aux thuriféraires qu’aux détracteurs de l’institution, sans jamais lasser. Elle saisit l’esprit du temps, en mettant en scène, sans prise de tête ni poncif, les tâtonnements d’une jeunesse en quête d’engagement.

Écrans
Valeurs Actuelles

Nancy : la piétonnisation du centre-ville inquiète seniors et commerçants

Tout cela partait évidemment d’une bonne intention. En lançant la piétonnisation d’une grosse partie du centre-ville de Nancy, la mairie socialiste n’avait en tête que l’idéal d’un quartier apaisé, plus sûr et moins pollué. Pourtant, rapporte L’Est Républicain lundi 9 mai, les différentes concertations lancées depuis démontrent que tout le monde ne partage pas cet enthousiasme.

« Pour les personnes d’environ 80 ans, leur vie va être impactée car leurs fréquentations ne sont pas prêtes à tourner longtemps pour trouver une place. J’ai donc peur de perdre ma vie sociale… », glisse par exemple une retraité inquiète. Les commerçants sont également très méfiants, comme en témoigne une buraliste de la Grande-Rue : « Je pense que nous allons perdre 30 à 40 % de notre clientèle qui s’arrête en voiture », craint-elle comme de nombreux autres commerçants.

La mairie répond… sans convaincre

Mais la mairie a réponse à tout. « Personne ne se gare sur la place de l’Arsenal… », croit d’abord savoir Patrick Hatzig, conseiller PS délégué au schéma des mobilités, avant de concéder : « … du moins pas moi ». Pour répondre aux inquiétudes des retraités, il promet la mise en place d’une navette électrique et la création d’importants parkings à l’entrée du centre-ville, permettant ensuite d’y accéder par les transports en commun. « Pour les personnes à mobilité réduite, il est possible de faire appel à un service à la demande. Il y aura une nouvelle ambiance sur cette place, plus apaisée, et cela pourra peut-être vous plaire ».

Areski Sadi, adjoint au commerce, a également une réponse pour la buraliste inquiète et ses collègues : elle évoque une « période de réflexion » en cours à la mairie, et assure que parmi « ces 30-40 % il y a des ayants droit [les Nancéiens résidant dans le centre-ville] qui continueront d’y avoir accès », tandis qu’une « nouvelle clientèle viendra peut-être ». Rien qui, selon L’Est Républicain, n’ait vraiment convaincu les participants de cette réunion.

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France24 - Monde

Nazis, antisémites, ultranationalistes : trois intox sur des "réfugiés ukrainiens"

Publié le : 06/05/2022 - 17:23

Aude Dejaifve Suivre

Le 2 mai, plusieurs images détournées prétendant dénoncer le comportement de “réfugiés ukrainiens” accueillis dans des pays de l’Union européenne sont devenues virales. Un homme arborant le t-shirt du bataillon ultranationaliste Azov, une femme couverte de tatouages nazis, un homme agressant une personne juive : aucune de ces images ne montre en réalité des réfugiés ukrainiens.

La vérification en bref 

  • Une photo d’un homme portant un t-shirt Azov est publiée par l’ambassade russe, qui affirme que des réfugiés ukrainiens ont provoqué la colère des Lettons à cause de leurs manières et des symboles nazis dans l’espace public. Mais l’homme en question est letton, et déclare porter ce T-shirt en soutien aux combattants ukrainiens.
  • Une vidéo montrant l’agression d’un juif en Belgique par “un réfugié ukrainien” est trompeuse : l’homme est de nationalité ukrainienne, mais n’est pas un réfugié.
  • Une autre photo prétend montrer une réfugiée ukrainienne avec des tatouages nazis. La photo provient d’Ukraine, mais date d’avant la guerre, et on ne connaît pas la nationalité de la femme.

La vérification en détails 

L’homme avec le T-shirt d’Azov n’est pas un réfugié ukrainien

“De nombreux habitants de Lettonie sont choqués par les manières grossières de certains 'réfugiés' ukrainiens, ainsi que par les symboles nazis de plus en plus répandus dans l'espace public, y compris ceux des voyous 'Azov'” affirme l’ambassade de Russie en Lettonie sur son compte Twitter le 2 mai. Elle accompagne sa publication d’une photo d’un homme, à table avec un petit garçon, portant un t-shirt avec le logo d’Azov, du nom du bataillon nationaliste intégré à l’armée ukrainienne, créé à l’origine par une mouvance néonazie. 

En effectuant une recherche d’image inversée via l’outil Invid Verify (voir comment procéder ici), on peut lire une publication sur Facebook datant du 2 mai, avec une capture d’écran du tweet de l’ambassade. L’auteur, qui affirme être la personne photographiée, explique : “Je portais un t-shirt camouflage avec le logo Azov (bataillon volontaire ukrainien à Marioupol). Inutile de dire que je ne suis ni Ukrainien, ni réfugié, ni nazi ....”.

L’homme qui apparaît sur les photos du compte Facebook correspond à celui qui a été photographié. Sur plusieurs photos, on le voit porter un tatouage foncé à l’effigie de flammes sur l’avant-bras droit, et un tatouage avec des inscriptions et deux traits rouges sur l’avant-bras gauche, qui correspondent à ceux visibles sur la photo partagée par l’ambassade russe en Lettonie. Les cheveux noirs, la coupe de cheveux et la morphologie sont également similaires.

Dans une publication datant du 20 avril, où il joint la photo du t-shirt, qui semble avoir circulé sur des groupes WhatsApp avant d’être partagée par l’ambassade, il affirme que la photo a été prise par une personne inconnue, alors qu’il était avec son fils à la cafétéria de la salle de jeux de l'Acropole, un centre commercial à Riga, en Lettonie. Il dit également dans la publication qu’il a lui-même imprimé le logo du t-shirt d’Azov.

Il ajoute : “Je soutiens les courageux volontaires ukrainiens qui [...] défendent jusqu'au bout l’usine Azovstal de Marioupol”, en référence au site industriel où les combats font actuellement rage entre Ukrainiens et Russes

Le compte Facebook a régulièrement posté des photos localisées en Lettonie depuis 2018 comme ici en 2018, ici en 2019, et ici en 2020.

Aucun signe d’allégeance à l’extrême droite ou à un groupe néo-nazi n’est visible dans les photos publiées sur son compte Facebook ou son compte Instagram.

La vidéo d’une agression ne montre pas un “réfugié” ukrainien - mais une personne de nationalité ukrainienne

Dans un tweet du 2 mai, un internaute a publié une vidéo où l’on peut voir un membre de la communauté juive, en habit haredi orthodoxe, se faire agresser par un autre homme en pleine rue. La victime a ensuite réussi à maîtriser l’agresseur. “Le lieu : Anvers [en Belgique]. L'agresseur : un réfugié ukrainien. La cible : un homme hassidique” affirme la publication en anglais, qui a collecté plus de 74 000 vues.

Contactée par la rédaction des Observateurs de France 24, la police d’Anvers a indiqué : 

“Bien que [l’agresseur présumé] ait la nationalité ukrainienne, il n'est pas un réfugié ukrainien et vit à Anvers".

“L'incident a eu lieu le 30 avril. L'homme était ivre et a été appréhendé par la police. D'après ce que nous avons compris, l'incident n'est pas de nature antisémite. L'homme ivre a dérangé plusieurs personnes, ce qui a conduit à son arrestation temporaire (12 h)” ajoute la police.

Une photo d’une femme à la plage, montrant une scène qui s’est déroulée avant la guerre en Ukraine

Le 2 mai également, une série de deux photos, qui affirme montrer une “réfugiée ukrainienne” le corps recouvert de tatouages nazis, dont une croix gammée, a été partagée sur Twitter en anglais, avec une faible viralité.

Plusieurs comptes partagent la capture d'écran d'un message en espagnol comme source. Le message affirme qu’il s’agit du “tourisme de réfugiés qui va venir chez nous [en Espagne, NDLR] cet été”.

Les photos ont également été partagées en italien sur Facebook

Grâce à une recherche d’image inversée, on retrouve la même image publiée dans cet article du journal britannique Daily Star du 14 juillet 2021. L’article indique que la femme était une touriste à Odessa, en Ukraine, et qu’elle a été forcée de quitter la plage après que des personnes ont exprimé leur indignation face à ses tatouages ​​nazis. Sa nationalité n’est pas connue.

Les photos avaient été publiées le 11 juillet 2021 dans cette chaîne Telegram, sans information supplémentaire.

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BBC

Nick Cave announces death of son, Jethro, aged 30

By Mark SavageBBC Music Correspondent

Nick Cave has announced the death of his eldest son, Jethro Lazenby, at the age of 30.

"With much sadness, I can confirm that my son, Jethro, has passed away," the musician said in a statement.

"We would be grateful for family privacy at this time."

Lazenby, who worked as an actor and model, had recently been jailed for a violent attack on his mother, Beau Lazenby, at her home in Melbourne, Australia.

His death comes less than seven years after Cave's son Arthur died, aged 15, after falling from a cliff in Brighton.

An inquest heard that the teenager had taken LSD before the fall, which the coroner ruled as accidental.

Cave later wrote about the "vastness" of his grief, and said he felt Arthur with him all the time.

"I hear him talk to me, parent me, guide me, though he may not be there."

The musician, who is best known for his work with The Bad Seeds, later moved to Los Angeles with his wife because "Brighton had just become too sad".

"We did, however, return once we realised that, regardless of where we lived, we just took our sadness with us," he reflected.

Jethro Lazenby was born in Melbourne in 1991 and only learnt that Cave was his father at the age of eight.

He began modelling after being scouted in the city and had acting roles in the 2007 film Corroboree and 2011's My Little Princess, which starred Isabelle Huppert. He had also worked more recently as a photographer.

He had only been released on bail from Melbourne Remand Centre last Thursday, 5 May, after a magistrate instructed that he must undergo substance abuse treatment and avoid contact with his mother for the next two years.

Previously, a court had heard how Beau found her son at her front door on 7 March, 2022, and let him stay for the night.

The following morning, the pair had an argument, during which Lazenby kneed his mother in the face, leaving her bleeding and bruised.

She fled to a local pub and asked them to call the police, the court was told.

Lazenby's lawyer, Sean Ghattas, said that he had been diagnosed with schizophrenia, which had affected his judgement.

He had previously spent time in jail in 2018 for a number of violent attacks on his then-girlfriend.

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En Cisjordanie, un millier de Palestiniens menacés d'expulsion

Publié le : 08/05/2022 - 10:58Modifié le : 08/05/2022 - 11:25

Gwendoline DEBONO

Après 23 ans de bataille judiciaire, la Cour suprême israélienne a approuvé l’expulsion d’un peu plus de 1 000 Palestiniens dans huit villages des collines du sud d’Hébron, en Cisjordanie. L’armée israélienne appelle cet endroit "zone de tir 918" ; l’État hébreu l’a décrété zone militaire dans les années 1980. Israël estime que les habitants qui s’y sont installés étaient des nomades, ce qu'ils contestent.

Valeurs Actuelles

Nantes : après un accident de bus, un photographe menacé par des membres du groupe de rap PNL

Finalement, le concert a été maintenu. Dimanche 8 mai, des milliers d’amateurs du groupe de rap francilien PNL étaient réunis à Nantes, pour le deuxième opus d’une tournée plusieurs fois repoussée par le Covid. Le spectacle, pourtant, a failli ne pas avoir lieu. L’un des deux cars transportant la troupe – composée des deux rappeurs et de leurs musiciens – s’en effet couché dans un fossé, tôt dimanche matin, rapporte le Midi-Libre.

Selon les premières constatations des enquêteurs, le chauffeur de ce car se serait endormi au volant, au petit matin. Au final, l’accident n’a fait que trois blessés légers – brièvement hospitalisés dans la journée de dimanche. Le concert, dont le maintien a été un temps incertain, a bel et bien eu lieu. La journée a cependant été marquée par une autre péripétie, survenue en marge de l’accident.

Un photographe de Ouest-France menacé

Selon Arnaud Wajdzik, directeur de la rédaction de Ouest-France en Loire-Atlantique, un photographe de son journal a été menacé par des membres du groupe sur les lieux de l’accident. Le photoreporter, dépêché sur place pour rendre compte de l’événement, a dans un premier temps été retenu par les gendarmes, qui lui ont demandé de quitter les lieux. Au moment de s’exécuter, le photographe a été soudainement pris à partie par plusieurs membres du groupe – dont il semble qu’Ademo et N.O.S., les deux chanteurs, ne faisaient pas partie.

« Plusieurs passagers du groupe lui tombent dessus, l’un d’eux pénètre dans sa voiture et attrape un appareil photo sur le siège passager », relate Arnaud Wajdzik. « J’ai cru qu’ils allaient me tabasser », confie le photographe, qui précise avoir lui-même été pris en photo par ses vis-à-vis « sans doute pour [lui] faire peur ». Les gendarmes ont finalement dû s’interposer. « La direction de Ouest-France condamne fermement cette agression et cette atteinte au droit d’informer et a décidé de porter plainte », écrit encore Arnaud Wajdzik.

Un photographe de @OuestFrance a été agressé ce matin par des membres du groupe @PNLMusic alors qu’il photographiait le car accidenté du groupe. La direction de Ouest-France condamne fermement cette agression et cette atteinte au droit d’informer et a décidé de porter plainte. pic.twitter.com/wFGaaoR5pS

— Arnaud Wajdzik (@awajdzik) May 8, 2022

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France24 - Monde

En Israël, les deux suspects palestiniens de l'attentat d'Elad capturés

Publié le : 08/05/2022 - 12:00

FRANCE 24 Suivre

Les deux suspects palestiniens de l'attentat d'Elad, dans le centre d'Israël, qui avait coûté la vie à trois Israéliens jeudi, ont été arrêtés, ont indiqué dimanche la police, l'armée et le Shin Beth, le service de sécurité intérieure. Dans la soirée, Israël et les Territoires palestiniens ont connu de nouvelles violences meurtrières.

Les forces israéliennes ont capturé dimanche 8 mai, après plus de 48 heures d'une vaste chasse à l'homme, deux Palestiniens soupçonnés d'avoir perpétré jeudi à Elad, dans le centre d'Israël, un attentat qui a coûté la vie à trois Israéliens.

"Les deux terroristes qui ont assassiné trois civils israéliens lors de l'attaque dans la ville d'Elad ont été arrêtés", ont indiqué la police, l'armée et le Shin Beth, le service de sécurité intérieure, dans un communiqué commun. Ils ont été retrouvés près de la ville d'Elad, située à proximité de la métropole de Tel-Aviv.

Peu après cette annonce, Israël et les Territoires palestiniens ont connu dimanche soir de nouvelles violences meurtrières. Deux palestiniens ont été tués et un autre a été blessé dans divers incidents en Cisjordanie occupée et à Jérusalem, alors qu'un policier israélien a été blessé, selon l'armée, des sources hospitalières et un ministère palestinien.

Jeudi, le jour des célébrations du 74e anniversaire de la création de l'État d'Israël, deux assaillants ont tué trois Israéliens et en ont blessé quatre autres à Elad, localité dont une partie des 50 000 habitants sont des juifs ultraorthodoxes. Selon des témoins, les assaillants avaient sauté d'une voiture et commencé à attaquer des passants avec des haches avant de s'enfuir à bord du même véhicule.

Il s'agissait de la sixième attaque visant des Israéliens depuis le 22 mars en Israël et en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 1967.

Chasse à l'homme

Après l'attaque, la police israélienne avait lancé une chasse à l'homme en diffusant les photos et les noms de deux Palestiniens soupçonnés de l'avoir commise, âgés de 19 et 20 ans et originaires du village de Roummaneh dans la région de Jénine, en Cisjordanie.

Israël avait en outre prolongé jusqu'à dimanche le bouclage de la Cisjordanie et de la bande de Gaza pour "éviter la fuite de terroristes" vers ces territoires palestiniens.

>> À lire aussi : "Série d'attaques en Israël : 'La réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante'"

Le président palestinien et chef du mouvement laïc Fatah, Mahmoud Abbas, basé en Cisjordanie, a condamné le "meurtre de civils israéliens". Mais les mouvements islamistes palestiniens du Hamas et du Jihad islamique ont salué de leur côté une attaque "héroïque", sans la revendiquer. Selon eux, elle a été menée en riposte aux violences à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé par Israël depuis 1967.

"L'opération (à Elad) témoigne de la colère de notre peuple face aux attaques de l'occupation contre les lieux saints. La prise d'assaut de la mosquée Al-Aqsa ne peut rester impunie", a prévenu le Hamas, qui contrôle Gaza, une enclave palestinienne surpeuplée soumise à un blocus israélien depuis plus de 15 ans.

"La profanation par les forces d'occupation et des gangs de colons d'Al-Aqsa a franchi toutes les lignes rouges", a renchéri le Jihad islamique.

Accrochages à Jérusalem

Ces dernières semaines, des heurts entre la police israélienne et des Palestiniens ont fait quelque 300 blessés, principalement sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Ce site, troisième lieu de l'islam, abrite la mosquée Al-Aqsa.

Jeudi, après le retour de fidèles juifs sur l'esplanade, considérée également comme le lieu le plus sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple, des accrochages avaient éclaté entre manifestants palestiniens et policiers israéliens.

En vertu d'un statu quo tacite, les non-musulmans peuvent se rendre sur l'esplanade mais pas y prier. Un nombre croissant de juifs s'y rendent, et le fait que certains d'entre eux y prient subrepticement suscite des craintes d'une remise en cause de ce statu quo chez de nombreux musulmans, même si Israël a répété vouloir le maintenir.

Au total, depuis le 22 mars, 18 personnes ont été tuées dans des attentats anti-israéliens en Israël et en Cisjordanie, perpétrés par des Arabes israéliens et des Palestiniens.

Dans la foulée des premières attaques, les forces israéliennes ont mené des opérations en Cisjordanie, notamment dans la région de Jénine d'où étaient originaires des assaillants. Vingt-sept Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués.

Avec AFP

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Israël : attaque mortelle à Elad lors du 74e anniversaire de l'État hébreu

Arrestation de deux suspects après une attaque meurtrière en Cisjordanie

Cisjordanie : deux adolescents palestiniens tués par l'armée israélienne

BBC

AC Milan's 'Mind Room': The story behind an innovative psychology lab

Last updated on 9 May 20229 May 2022.From the section European Football

Franco Baresi. Roberto Donadoni. Roberto Baggio. The names are synonymous with AC Milan's emergence as a European superpower.

They are also etched into the memory of every Italian fan who witnessed the country's World Cup penalty shootout defeats of 1990 and 1994.

All three spoke of the trauma they felt over missing their spot-kicks. All three sought solace in the 'Mind Room', Italian football's first psychology laboratory.

Backed by Silvio Berlusconi and hailed by a succession of Milan managers from Arrigo Sacchi to Carlo Ancelotti, the Mind Room helped underpin an unprecedented run of success as the Rossoneri won 21 major trophies during the 23 years it was operational from 1986.

Combining stress relief therapy with cognitive training and neuroscience, the laboratory's impact would be felt as far afield as Chelsea, where its founder constructed a similar set-up in 2009.

Things had come a long way since the plan for the first incarnation was hatched, at a meeting between a soon-to-be Italian prime minister and an amateur karate champion.

Dr Bruno Demichelis had been a martial arts student since he was a young teenager. In 1971, aged 24, he was beaten at an international karate competition by a less-fancied Japanese opponent. He struggled to process defeat and returned home to Italy looking for answers.

"It wasn't a technical problem or a physical problem; I was very fit and very well-trained. Eventually, a friend of mine said to me: 'Is it a mental problem?'" recalled Demichelis on the Football Psychology Showexternal-link in December 2020.

"I realised that I had trained with Japanese people for so long they were no longer just instructors or masters to me. They were my heroes. Psychologically, you cannot defeat your heroes. It was self-sabotage."

Demichelis' questioning prompted an interest in psychology. He eventually completed a PhD in the subject and found work as a consultant to Fininvest, a media conglomerate owned by Berlusconi.

In February 1986 Berlusconi bought AC Milan. Sensing an opportunity, Demichelis arranged a meeting with the club's new owner. It was a discussion that would his change his life.

Demichelis' pitch was straightforward: you've seen the benefits of psychological support in the business world. Now apply them to football. Berlusconi's response was equally direct.

"The owner asked me if I was a Milan fan," Demichelis says, now aged 74.

"I said 'No'. I remember him stepping back a little bit and I thought 'Oh no'. Then he asked me if I was an Inter fan. I said 'No' and he moved a bit further back. Before he asked me the third question, I said 'I'm not a fan of any team!'"

Following a two-and-a-half-hour meeting, Demichelis was appointed as Milan's scientific coordinator, making him Serie A's only practising psychologist.

After a successful start at the club that saw him win the backing of manager Arrigo Sacchi, Demichelis' services were in high demand. Capitalising on the opportunity, he secured investment for a bespoke psychology laboratory based at Milanello, the club's training ground. The Mind Room was born.

Its purpose was two-fold. Firstly, it allowed Demichelis to run group sessions, satisfying the Milan squad's growing appetite for psychological support. Secondly, it provided an opportunity to answer a question he had long wrestled with: how do you attempt to quantify and scientifically support a player's psychological development, linking this to performances on the pitch?

The Mind Room acted as part-sanctuary, part-mental training ground. Groups of up to eight first-team members - sat in state-of-the-art zero gravity chairs - were hooked-up to equipment including polygraph machines, used to monitor indicators such as blood pressure and breathing rates. A glass divide separated the players and a studious Demichelis, who was looking for physiological signs of a player's state of mind (or what he termed "objective data in the 'mental area'").

For example, if a player said he felt inhibited or lacking in confidence because of a muscle strain, Demichelis would conduct an electromyogram test to measure muscular electrical activity.

The readings enabled him to quantify conditions such as post-game 'tightness' and take proportionate remedial action, including carefully calibrated breathing training. In doing so, the Mind Room was not only aiding physical recovery and performance, but also supporting the development of psychological characteristics such as confidence.

Demichelis also used results from Mind Room tests to devise cognitive training exercises. These involved the use of biofeedback devices, such as electrodes, which, when placed on a person's scalp, can monitor the brain's electrical activity. By seeing how an individual's neurons behave, it becomes possible to focus on strengthening synapses associated with skills such as problem-solving. This type of therapy is designed to help players reconfigure the type of negative 'inner talk' that can affect them in high-pressure situations. Baresi, Baggio and Donadoni were among those treated.

Demichelis says: "One of them told me, 'I put the ball down and took three or four steps back. And then a little thought crossed my mind: what if I miss?'"

"He said, 'That hit me. I started looking at the ball like it was a tiger. Then I looked at the coach: another tiger. Then I looked at the players and my team-mates: another 21 tigers. Then I thought about the people watching at home. In a moment, I had 4 billion tigers looking at me. I was shaking. I felt confused. I almost felt like crying.'"

Beyond stress relief and cognitive training, the Mind Room also focused on improving players' reaction speeds by using response time tests. Participants were presented with two buttons and a pair of bulbs, clicking the left-hand or right-hand button if the corresponding bulb lit up. Flashing arrows - often pointing in the opposite direction to the light which was on - were used to add a greater degree of difficulty to the examination.

While the concept sounds basic, reducing the time it takes for players to respond to rapidly changing on-pitch situations - even by a few tenths of a second - was seen as yet another way in which Milan could extend the careers of stalwarts such as Alessandro Costacurta and Paolo Maldini, who played until they were 41.

"You can't train 37-year-old players to become physically faster, but you can train them to become faster in analysing situations," Demichelis says.

"If they can process data more quickly, they can make quicker decisions. That's why we were able to keep players going."

Clarence Seedorf was the embodiment of this ethos. Nicknamed 'The Professor' by team-mates, Seedorf regularly visited the Mind Room, which was seen as the psychological 'station' within a wider physical and mental 'circuit', otherwise known as the Milan Lab. The Dutchman's devotion to self-development would pay off in more ways than one.

Demichelis explains: "The general director of the Milan Lab said to him, 'Wow, you're 31, but fitness-wise you're 26. Your biological age is much, much younger.'

"Seedorf said, 'Give me that print out'. He went to the CEO and said, 'Listen to what your lab is saying about me. I am 26, biologically speaking, so extend my contract for four more years.' And they did!"

Seedorf's age-defying physiology was perhaps aided by the daily six-minute health checks Demichelis introduced, as part of his role as the club's scientific coordinator. Combining GPS data with physiological measurements such as heart rate variability, the checks were used to develop a 'risk scoring' system. By monitoring changes to a player's score against a baseline, Demichelis was able to indicate potential susceptibility to injury and proactively apply treatment.

For example, a 10% drop in a player's score would generate a yellow flag, with a 20% reduction resulting in an orange flag. A decrease of 30% would signal a red flag and preventative treatment in the Mind Room.

According to Demichelis, the methods he helped to introduce contributed to Milan reducing soft tissue injuries by 91% during his time at the club. It is a striking statistic made possible in part by the support the Mind Room received at both boardroom and managerial levels.

"I had the players on my side because we had the club on our side.," says Demichelis. "We had the coach on our side because he believed in our philosophy. At the time, he told the players, 'You don't play football with your foot. You play football with your brain.' It's a big asset for a sport psychologist."

Ancelotti and Demichelis' departure in 2009 effectively ended the Mind Room's use at Milanello, but the Italian pair established an equivalent base at Stamford Bridge after joining Chelsea.

Petr Cech was among a number of players who jumped at the chance of benefitting from the methods Demichelis deployed in Milan, which professor of psychology Marc Jones descrisbe as genuinely innovative.

"The Mind Room was breaking new ground in terms of its integration into the training environment," says Jones, who has worked with a number of football clubs.

"The fact there was a physical presence within Milan's training ground was, without doubt, the exception rather than the rule."

Jones namechecks John Syer and Chris Connolly - who both provided psychological support for Tottenham players in the early 1980s - as quasi-forerunners of Demichelis, but you have to look back to 1958 and Brazil's World Cup-winning psychologist Joao Carvalhaes to find a similarly decorated example of a laboratory dedicated to cognitive skills training.

While Milan's trophy haul goes some way to illustrating the impact of the Mind Room, the public testimony of the managers who backed Demichelis' brainchild is perhaps as telling. In his book 'The Immortals', Sacchi's appreciation of the laboratory is such that he describes Demichelis as "a psychologist whom I needed more than the players". Ancelotti, meanwhile, has spoken of the "value" Demichelis added to Chelsea "with his experience of the Milan Lab".

The appreciation appears to be echoed by the players Demichelis worked with. In 2014, after his appointment as Milan manager, Seedorf lured his former colleague back to the San Siro.

The reunion was short-lived - Seedorf's managerial reign ended after four months - but the Mind Room's long-term legacy is well established. Epitomising the innovation that characterised Milan's off-pitch and on-pitch operation during the 1990s, the root of its success lay as much in an age-old premise as it did on modern technology, according to its founder.

"We improved skills that are very well defined: recovery, attention, stamina, speed in analysing situations and making decisions," says Demichelis. "The difference is that our players were able to deploy these skills under pressure.

"As a player, you need to have this ability if you're going to take a penalty in the World Cup final."

Valeurs Actuelles

Seine-Saint-Denis : un trafiquant de drogue accuse les forces de l’ordre de lui avoir volé plus de 30 000 euros

Les faits, que rapporte Le Parisien lundi 9 mai, sont peu ordinaires. Un homme suspecté de trafic de cocaïne prétend que les forces de l’ordre lui ont dérobé la somme de 34 000 euros à l’occasion d’une perquisition à son domicile. Dans le détail, l’homme assure que les policiers de la sûreté territoriale auraient glissé une partie de l’argent saisi – fruit de la vente de cocaïne – dans leur poche. Âgé de 24 ans et prénommé Abdou B., l’individu, incarcéré pour trafic de stupéfiants, a déposé plainte pour vol aggravé et a effectué un signalement auprès de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

450 grammes de cocaïne découverts

Les faits se sont déroulés deux mois auparavant. Le 11 mars 2022, les policiers de la sûreté territoriale ont perquisitionné un appartement situé à Montreuil (Seine-Saint-Denis), où est censé résider Abdou B. Toutefois, ce dernier était absent. Seul son frère était présent. Ce jour-là, les enquêteurs agissaient sur commission rogatoire d’un juge d’instruction de Bobigny. En effet, une enquête pour trafic de cocaïne avait été ouverte et Abdou B. figurait parmi les suspects. Après avoir « visité » d’autres adresses dans le département, des policiers l’ont finalement retrouvé au Blanc-Mesnil.

Dans le même temps, à Montreuil, la perquisition s’est poursuivie en la présence du frère du suspect. Au total, près de 450 grammes de cocaïne ont été découverts, mais également des balances de précision et une montre Rolex Datejust, détaille le quotidien régional. Des liasses de billets ont également été dénichées. Une somme que les policiers ont estimé à hauteur de 10 150 euros. Mais celle-ci serait inférieure au montant en possession du trafiquant de drogue présumé. « Je sais pertinemment qu’il y avait 44 500 euros, dont 10 500 euros dans une boîte de sérum physiologique », a-t-il assuré auprès du juge d’instruction. Ainsi, à l’en croire, près de 35 000 euros se seraient volatilisés.

Une plainte contre X déposée fin mars

Le dealeur a accusé de vol les quatre policiers qui ont réalisé la perquisition. Une plainte contre X a été déposée le 23 mars par son avocate, Me Keren Saffar, auprès du procureur de Nanterre, poursuit Le Parisien. L’intitulé de la plainte est le suivant : « Vol aggravé par personne dépositaire de l’autorité publique agissant dans l’exercice de leurs fonctions, dans un local d’habitation et en réunion. » La magistrate compte doubler cette plainte d’un signalement sur la plateforme de l’IGPN.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Législatives : coup d'envoi de la bataille électorale

Publié le : 08/05/2022 - 10:34

FRANCE 24 Suivre

Alors qu'Emmanuel Macron était investi à l'Élysée pour un second mandat, les partis ont définitivement lancé samedi la bataille des législatives des 12 et 19 juin, lors desquelles les Français éliront leurs 577 députés.

Jean-Luc Mélenchon qui harangue ses troupes pour imposer une cohabitation, la majorité sortante qui investit un ancien membre du parti Les Républicains (LR) malgré les efforts de la droite pour empêcher les départs et Éric Zemmour qui s'engage à combattre la gauche : les partis ont définitivement lancé la bataille des législatives samedi 7 mai, jour de l'investiture d'Emmanuel Macron.

Investi pour un second quinquennat en fin de matinée, le président a fait "le serment de léguer une planète plus vivable" et "une France plus forte".

En attendant la nomination d'un nouveau gouvernement, l'œil du chef de l'État est déjà rivé sur les législatives, qui seront le prolongement de la séquence ouverte par la présidentielle. Les Français éliront leurs 577 députés les 12 et 19 juin.

L'enjeu, pour les oppositions, sera de maintenir la mobilisation de leurs électeurs en les convainquant que la revanche du 24 avril est possible. Pour Emmanuel Macron, ce sera de reconduire une majorité lui permettant d'appliquer le programme sur lequel il a été réélu.

Dans l'après-midi, la majorité présidentielle a dévoilé une deuxième liste de candidats investis, portant l'ensemble à 450 pour l'instant.

Parmi eux, une belle prise : Robin Reda, un proche de Valérie Pécresse qui a quitté LR pour défendre les couleurs de la majorité dans la 7e circonscription de l'Essonne.

Dix nouveaux ministres se sont joints aux dix autres déjà investis jeudi. Parmi eux, Olivier Véran, qui se représente dans sa circonscription de l'Isère.

Après des négociations tendues, La République en marche (LREM), le MoDem de François Bayrou et le nouveau parti Horizons d'Édouard Philippe abordent les législatives "Ensemble !" – nom choisi pour leur campagne commune.

Le parti présidentiel LREM, qui va devenir Renaissance, espère pouvoir attirer certains déçus par l'union de la gauche menée par Jean-Luc Mélenchon.

La gauche unie derrière Jean-Luc Mélenchon

À Aubervilliers, où étaient justement rassemblés tous les leaders de la gauche, l'insoumis a célébré une "page d'histoire" lors de la convention actant la naissance de la "Nouvelle union populaire écologique et sociale" (Nupes).

"C'est la première fois depuis 25 ans qu'un accord général intervient entre les forces traditionnelles de la gauche, des écologistes et des petits derniers, les insoumis", s'est-il félicité.

Au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon avait été un brillant troisième, avec près de 22 % des suffrages. Le reste de la gauche avait été balayé.

Au terme d'une offensive tactique éclair, l'ex-candidat de La France insoumise (LFI) est parvenu cette semaine à unir sous la même bannière LFI, le Parti socialiste (PS), le Parti communiste (PCF) et Europe Écologie-Les Verts (EELV), répondant à l'attente d'une grande partie de l'électorat de gauche.

Lors de la convention d'Aubervilliers, le logo de cette alliance a été dévoilé. Il s'agit d'un "V" rouge, vert, mauve et rose qui veut dire victoire mais est aussi la lettre grecque "nu".

Si l'accord à gauche n'a pas provoqué de grands remous chez les écologistes, il est rejeté sans appel par plusieurs grandes figures du PS.

La puissante présidente de la région Occitanie, Carole Delga, opposante résolue à l'accord, a ainsi apporté samedi son soutien à un candidat dissident dans le Lot.

À droite, la tentation du ralliement à Emmanuel Macron

À droite, Les Républicains se sont retrouvés à Paris lors d'un Conseil national pour lancer une campagne qui s'annonce périlleuse, leur candidate Valérie Pécresse ayant été laminée à la présidentielle (4,8 % des voix).

"Rien n'est joué, les choses sont en train de bouger sur le terrain", a assuré le président du parti, Christian Jacob, qui s'efforce de dissuader de nouveaux ralliements à Emmanuel Macron, alors que plusieurs élus, dont le patron des députés, Damien Abad, se sont montrés ouverts à un rassemblement.

Enfin, Éric Zemmour a réuni les candidats aux législatives de son parti Reconquête! à Paris, salle Wagram, pour une journée de formation de ces 550 investis, mais sans dévoiler s'il briguerait lui aussi un siège à l'Assemblée nationale.

"Je vous dirai dans les tout prochains jours comment je mènerai cette bataille", a-t-il affirmé, déplorant que "le bloc national soit divisé" et rappelant qu'il avait proposé une "union" des droites qui n'a pas trouvé d'écho au Rassemblement national de Marine Le Pen.

"Nous serons les seuls à affronter le bloc mélenchonniste, puisque nous sommes les seuls à considérer qu'il y a un clivage droite-gauche", a-t-il affirmé.

Le RN de Marine Le Pen attendra pour sa part la semaine prochaine pour présenter les axes de sa campagne.

Avec AFP

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Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche

Union de la gauche

Législatives 2022 : le PS adopte l'accord historique avec LFI

APRES LA PRÉSIDENTIELLE 2/3

Législatives 2022 : la droite éparpillée façon puzzle

BBC

US PGA Championship: Phil Mickelson and Tiger Woods named in 156-man field

Last updated on 9 May 20229 May 2022.From the section Golf

Defending champion Phil Mickelson and 15-time major winner Tiger Woods have been named in the 156-man field for the US PGA Championship in Oklahoma.

Woods returned to competitive golf at the Masters in April, 14 months after suffering life-threatening injuries in a car crash.

Mickelson, who has been on a break from golf after criticising Saudi Arabia's regime, last played in February.

Golf's second major of the year takes place from 19-22 May.

Mickelson, 51, became golf's oldest major champion when he won at Kiawah Island's Ocean Course in 2021.

However, he lost multiple sponsors and saw his reputation tarnished after he sought to use involvement with a Saudi Arabian-backed golf super league to gain leverage over the PGA Tour.

The fallout saw him miss the Masters for the first time in 28 years.

Mickelson's participation would see him face the media for the first time in months and, while he has been named as a provisional starter, he could still pull out at the last minute.

Woods, 46, who nearly lost his right leg in the 2021 car crash, made the cut at Augusta after opening with a round of 71 and eventually finished 47th.

Woods has already outlined plans to play The Open at St Andrews in July and, while his participation in Oklahoma will be dependent on his physical shape, he has recently played a practice round on the course.

World number one Scottie Scheffler, who won the Masters last month, and former US PGA champions Rory McIlroy, Justin Thomas, Brooks Koepka and Collin Morikawa are also among those set to compete.

France24 - World

French court upholds one-year sentence for ex-PM Fillon in ‘fake jobs’ scandal

Issued on: 09/05/2022 - 13:56Modified: 09/05/2022 - 16:15

FRANCE 24 Follow

A French appeals court on Monday upheld but shortened the prison sentence a lower court inflicted on former conservative prime minister François Fillon for embezzling public funds in a scandal that derailed his 2017 run for president. 

Revelations about the probe torpedoed conservative Fillon's 2017 presidential campaign, leaving the way clear for centrist Emmanuel Macron, who was re-elected to a second term last month.

The 68-year-old was convicted by a lower court in 2020 and sentenced to five years in jail, three of them suspended. The sentenced was reduced on Monday to four years with three years suspended.

The court also barred Fillon from holding public office for 10 years. Fillon will appeal to France's highest court, his lawyers said in a statement on Monday. 

Under French sentencing guidelines, it is unlikely that Fillon will spend any time behind bars but can be ordered instead to wear an ankle-bracelet.

His wife Penelope Fillon was given a suspended two-year prison sentence for the embezzlement charge, down from three years suspended, and the court maintained fines of €375,000 for each of them.

The couple was ordered to repay €800,000 ($845,000) to the lower-house National Assembly, which reimbursed Penelope for the job as Fillon's assistant and which was a civil plaintiff in the case.

At the November appeals hearing, prosecutors said there was clear evidence that Fillon and his stand-in as MP for the Sarthe department, Marc Joulaud, employed Fillon's wife Penelope in an "intangible" or "tenuous" role as a parliamentary assistant between 1998 and 2013.

>> On this day in 2017: François Fillon placed under investigation, dooming his presidential bid

Penelope also had a job as "literary consultant" at the Revue des Deux Mondes magazine owned by Marc Ladreit de Lacharrière, described by the prosecution as an "indulgence" for his friend Fillon.

Ladreit de Lacharrière himself pleaded guilty in a 2018 trial in which he acknowledged the job was partially fake.

Before the appeals court, the Fillons stuck to their defence that Penelope's "on-the-ground" work in Sarthe was "immaterial" but very "real".

Their lawyers attacked the "media frenzy" around "Penelopegate", as the scandal was dubbed when it emerged.

Since withdrawing from politics, Fillon had held jobs on the boards of Russian petrochemicals giant Sibur and hydrocarbons firm Zarubezhneft.

His has quit both posts since Russia's invasion of Ukraine.

(FRANCE 24 with AFP)

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On this day in 2017: François Fillon placed under investigation, dooming his presidential bid

Former French PM Fillon appeals five-year sentence for corruption

Former French PM Fillon faces new financial misconduct inquiry

France24 - World

Ferdinand Marcos Jr wins landslide election victory in the Philippines

Issued on: 09/05/2022 - 22:47

NEWS WIRES

Ferdinand Marcos Jr, whose dictator father and namesake plundered and brutalised the Philippines for decades, on Tuesday won a historic election victory, capping his clan's journey from pariahs to the presidential palace.

Marcos Jr, known by his nickname "Bongbong", won in a landslide, following relentless whitewashing of the family's past and leveraging of powerful alliances with rival families that control swathes of the poverty-plagued country. 

In the 36 years since a popular uprising toppled the patriarch and chased the family into US exile, the Marcoses have been rebuilding their political fortunes. 

Despite his own father's concerns about his "carefree and lazy" nature, Marcos Jr, 64, made it the furthest. 

After narrowly losing the vice presidential race to Leni Robredo in the 2016 election, he was determined their rematch in the presidential contest would end differently. 

Vowing to unify the country, Marcos Jr made sweeping promises on the campaign trail to boost jobs and tackle rising prices as part of a pathway out of the pandemic.

"Unity is my cause because of my firm belief that unity is the first step towards getting out of this crisis we are now in," Marcos Jr said in February -- without ever explaining further what the slogan meant.

Polarising figure

Growing up in the presidential palace in Manila, Marcos Jr wanted to be an astronaut before he followed in his father's footsteps into politics. 

He served as vice governor and twice as governor of the family's northern stronghold of Ilocos Norte province, and also had stints in the House of Representatives and the Senate.

His 92-year-old mother, Imelda, said she had dreamed of him becoming the country's leader. While he consulted her about running for president, Marcos Jr told CNN Philippines the decision was his.  

Marcos Jr's links to his father, especially the bloody repression of the martial law years, have made him one of the nation's most polarising politicians.

But he has benefited from a deluge of fake and misleading posts on social media platforms targeting a largely young electorate with no memory of the corruption, killings and other abuses committed during the elder Marcos's 20-year rule. 

Marcos Jr has denied using social media trolls. 

His campaign was bolstered by teaming up with vice presidential candidate Sara Duterte and the backing of other elite families who wield enormous influence in the feudal and corrupt democracy. 

Marcos Jr and Duterte's shared history as the offspring of authoritarian leaders has alarmed rights groups and Catholic priests, who fear they will use their victory to entrench themselves in power. 

Political revival

Marcos Jr was at boarding school in Britain in 1972 when his father declared martial law, unleashing large-scale corruption and a bloody crackdown on dissent. 

He has defended his father's rule by citing the initial surge of economic growth and government spending under martial law, which he said was necessary to save the country from communist and Muslim insurgencies.

While he describes his father as a "political genius", Marcos Jr has distanced himself from charges of pillaging state coffers and economic mismanagement during his regime that later impoverished the nation.

After the fallen dictator's death in Hawaii in 1989, the Marcoses returned home and began their remarkable revival, tapping local loyalties to get elected to a succession of higher positions.

The eldest of Marcos Jr's three sons with wife Louise -- a lawyer from another wealthy family -- was a first-time candidate in these elections, seeking one of two congressional seats in Ilocos Norte.

The clan's turnaround has been aided by public disenchantment over an enduring gulf between the rich and poor, and graft allegations that marred post-Marcos administrations.

Seeking to avoid a repeat of the 2016 campaign when he was hounded by questions about his family's past, Marcos Jr this time snubbed debates with rivals and gave few interviews.

When he did, he appeared awkward and ill at ease.

Opponents tried in vain to have him disqualified from the presidential race over a previous conviction for failing to file income tax returns.

They also accused him of exaggerating his educational qualifications and the family of failing to pay nearly $4 billion in estate taxes. 

Until recently, Duterte was a supporter of Marcos Jr, crediting the Marcos family's backing for sealing his presidential victory.

But although his party endorsed Marcos for president, Duterte called him a "weak" leader.

This fuelled speculation that Duterte, who faces an international probe into his deadly drug war, was trying to secure assurances from Marcos Jr for when he is out of office.

In the final week of campaigning, as Robredo appeared to be gaining momentum, Marcos Jr warned of vote-rigging, without providing any evidence.

"We will win as long as you stay awake on Monday so there won't be another tragedy," Marcos Jr told hundreds of thousands of fans at his final campaign rally. 

"Many undesirable things happen if we stop paying attention."

(AFP) 

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Marcos Jr poised for historic win as Philippine presidential campaign ends

Focus

Late dictator Marcos' son leads Philippine presidential race

In the papers

Phillipines election could see return of Marcos' political dynasty

France24 - World

US authorities capture jailbreak couple after manhunt

Issued on: 10/05/2022 - 01:38

Washington (AFP) – US authorities said they captured Monday a fugitive inmate and a female prison guard believed to have helped him escape, after an intense 10-day manhunt that riveted America.

"Casey White is in custody," said Rick Singleton, the sheriff of Lauderdale County in Alabama, referring to the 38-year-old inmate that was half of the jailbreak couple believed to have been romantically linked.

"We got a dangerous man off the street today. He is never going to see the light of day again," said Singleton.

White the prisoner has had numerous run-ins with the law, and has been sentenced to 75 years imprisonment for kidnapping, burglary and attempted murder, among other crimes.

The guard, Vicky White, -- no relation, and described as having a spotless record until now -- has been taken to hospital with an injury after the arrest in Evansville, Indiana, said Singleton. The couple's vehicle crashed after a chase and the inmate surrendered, he said.

No shots were fired and no police officers or bystanders were hurt.

The arrest was made thanks to a tip after the couple were spotted at a hotel, Singleton said. "It ended the way we knew it would."

The sheriff said he does not know the extent of the woman's injuries and said he could not confirm reports that she shot herself.

"I hope she survives it. You know, we don't wish any ill will on Vicky in terms of her health, her well-being. But she has some answers to give us and hopefully we'll he have that opportunity to get those answers," Singleton said.

Vicky White, a 56-year-old Alabama prison guard with a spotless record, was suspected of helping long-time criminal Casey White of escaping custody April 29 on her last day of work before retirement.

Investigators also learned that White had sold her home in the weeks before the escape, and had withdrawn about $90,000 in cash from several banks in the area, Singleton said last week.

Not even a 'speeding ticket'

Their report also noted the couple's stark difference in size, with Casey White standing a full foot (0.3 meters) taller.

The case captivated America, triggering media coverage of every twist in the manhunt.

Singleton said last week that Vicky White had used an alias to purchase a sport utility vehicle used as the getaway car, and was likely to try to do that again.

The US Marshals Service, a federal agency specialized in fugitive manhunts, also said White might have darkened her hair.

The agency released composite images of what she would look like, as well as photos of Casey White's tattoos -- including one associated with a white supremacist prison gang.

On her last day at work, Vicky White fabricated a court-ordered psychological evaluation for Casey White.

She said she needed to drive him to the appointment. But the two never returned, and authorities realized they had disappeared that afternoon.

Vicky White's mother Pat Davis said she was in disbelief over that escape.

"I thought at first it was a mistake," she told a local TV channel. "She's never done anything, I bet she's never even had a speeding ticket."

© 2022 AFP

France24 - World

South Korea to swear in conservative new president

Issued on: 10/05/2022 - 01:32Modified: 10/05/2022 - 01:30

Seoul (AFP) – South Korea will swear in hawkish new president Yoon Suk-yeol on Tuesday in a ceremony overshadowed by a recent slew of weapons tests by its nuclear-armed neighbour.

Yoon, 61, takes office at a time of high tensions on the Korean peninsula, with an increasingly belligerent North Korea conducting a record 15 weapons tests since January, including two launches last week.

His conservative administration looks set to usher in a more muscular foreign policy for the world's 10th-largest economy after the dovish approach pursued by outgoing President Moon Jae-in during his five years in office.

After winning a tight race in March by the narrowest margin, the new president vowed to "sternly deal" with the threat posed by Kim Jong Un's regime, while saying he would leave the door to dialogue open.

Under Moon, Seoul pursued a policy of engagement with North Korea, brokering summits between Kim Jong Un and then-US president Donald Trump. But talks collapsed in 2019 and diplomacy has stalled since.

Moon remains personally popular, but public frustration with his administration helped sweep his opponent Yoon to power.

But it won't be an easy ride: Yoon is taking office with some of the lowest approval ratings -- about 41 percent, according to a recent Gallup poll -- of any democratically elected South Korean president.

His plan to relocate the presidential office from the decades-old Blue House has soured public sentiment, as many view the costly move as unnecessary.

But Yoon has blasted the Blue House as a "symbol of imperial power", claiming the relocation will ensure a more democratic presidency.

Expensive ceremony

Not much is known about Yoon's inauguration speech, which will be closely parsed for any indication of how he intends to begin his five-year term.

Local reports say Yoon is writing the speech himself and that it will focus on three keywords: freedom, market and fairness.

Around 40,000 people have been invited to attend the inauguration ceremony, which is by far the most expensive event of its kind at 3.3 billion won (US$2.6 million).

US President Joe Biden designated Douglas Emhoff, husband of US Vice President Kamala Harris, to lead an eight-member presidential delegation, the White House said in a statement last week.

Japan and China are also sending high-level representatives, with Yoon saying he wants to mend sometimes fractious relations with regional powers.

© 2022 AFP

France24 - World

Dozens dead in Ecuador prison riot, more than 100 inmates escape

Issued on: 10/05/2022 - 00:48

NEWS WIRES

At least 43 inmates died on Monday in Ecuador's latest grisly prison riot, the public prosecutor said, as another 100 prisoners managed to escape.

Authorities said a fight broke out between the rival Los Lobos and R7 gangs inside the Bellavista prison in Santo Domingo de los Colorados, in the centre of Ecuador some 80 kilometres (50 miles) from Quito.

"For now there are 43 inmates dead," said the public prosecutor's office on Twitter, adding that the situation was "developing."

During the riot, dozens of inmates tried to escape.

Police chief Fausto Salinas told reporters that 108 were missing after another 112 escaped prisoners were recaptured.

The South American country's prison authority SNAI said it has activated "security protocols" to contain the "disturbances to order."

Interior minister Patricio Carrillo initially told reporters that two inmates had been killed before later increasing that figure to 41 in a press conference. 

However, he also said "13 people have been taken to hospital, several with serious injuries, and it is possible the number (of dead) will rise."

The public prosecutor's office then tweeted the latest death toll.

Carrillo had initially claimed authorities were in control of the situation and that all escaped prisoners had been recaptured.

Inmates with facial injuries were taken by truck and ambulance to medical facilities while family members of those incarcerated gathered at the prison looking for information, AFP reporters at the scene said.

Salinas said "200 police, 200 soldiers and additional reinforcements are on their way."

'Mutilated bodies' 

Prior to this one, around 350 inmates had been killed in five separate prison riots since February 2021.

Just last month, at least 20 inmates died inside the El Turi prison in Cuenca, southern Ecuador.

Ecuadoran President Guillermo Lasso insists the problem inside the facilities mirrors that outside, where drug gangs are vying for control of trafficking routes.

Those rivalries among inmates sometimes explode into violence, with some prisoners hacked to death or beheaded with machetes.

"The majority of victims, if not almost 100 percent, were killed with knives and not guns," said Carrillo.

"Their mutilated bodies were left where they were."

The prisoners were killed in their cells and common rooms, after which inmates then used guns to try to escape the facility.

Authorities have said they will carry out a search for weapons and transfer gang leaders to a different prison in Guayas province.

"This is the unfortunate result of gang violence," Lasso, who is on a state visit to Israel, wrote on Twitter.

He also expressed "condolences to relatives" of the victims.

Even with greater investment in the prison system, the creation of a commission to pacify facilities and new policies such as the holding of the most dangerous prisoners at a single penitentiary, have not reduced the bloody violence.

Overcrowding is another problem, with 35,000 detainees in 65 prisons that only have a capacity for 30,000 inmates.

The 1,200-capacity Bellavista prison houses 1,700 inmates.

Ecuador has also seen a rise in street crime and drug trafficking which the government has tried to tackle by declaring a state of emergency in the three worst affected provinces: Guayas, Manabi and Esmeraldas.

The country seized a record 210 tons of drugs in 2021 and has already seized another 82 tons this year.

Ecuador, which borders the world's two largest producers of cocaine, Colombia and Peru, is often used as a jumping off point to export the white powder to the United States and Europe.

(AFP)

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Dozens killed in landslides triggered by heavy flooding in Ecuador

Ecuador makes Covid-19 vaccination obligatory amid rise in cases

Scores of inmates killed in latest Ecuador prison riot

France24 - World

US authorities capture jailbreak couple after manhunt

Issued on: 10/05/2022 - 00:46

Washington (AFP) – US authorities said they captured Monday a fugitive inmate and a prison guard believed to have helped him escape, after an intense 10-day manhunt that riveted America.

"Casey White is in custody," said Rick Singleton, the sheriff of Lauderdale County in Alabama, referring to the 38-year-old inmate that was half of the jailbreak couple believed to have been romantically linked.

The guard, Vicky White, 56, -- no relation -- has been taken to hospital with an injury after the arrest in Indiana, said Singleton. The couple's vehicle crashed after a chase and the inmate surrendered, he said.

The sheriff said he does not know the extent of the woman's injuries and declined to comment on reports that she shot herself.

"I hope she survives it. You know, we don't wish any ill will on Vicky in terms of her health, her well-being. But she has some answers to give us and hopefully we'll have that opportunity to get those answers," Singleton said.

Vicky White, an Alabama prison guard with a spotless record, is suspected of helping long-time criminal Casey White of escaping custody April 29 on her last day of work before retirement.

The prisoner has had numerous run-ins with the law, and has been sentenced to 75 years imprisonment for kidnapping, burglary and attempted murder, among other crimes.

Investigators also learned that Vicky White, 56, had sold her home in the weeks before the escape, and had withdrawn about $90,000 in cash from several banks in the area, Singleton said last week.

The US Marshals Service, a federal agency specialized in fugitive manhunts, also said in a report Friday that Vicky White might have darkened her hair.

The agency released composite images of what she would look like, as well as photos of Casey White's tattoos -- including one associated with a white supremacist prison gang.

Their report also noted the couple's stark difference in size, with Casey White standing a full foot (0.3 meters) taller.

© 2022 AFP

L'Humanité

Ons Jabeur entre dans l’Histoire

Nicolas Guillermin

TENNIS La Tunisienne Ons Jabeur a remporté, samedi 7 mai, le prestigieux tournoi de Madrid sur terre battue en écartant 7-5, 0-6, 6-2 l’Américaine Jessica Pegula (14e). La 10e mondiale devient à 27 ans la première joueuse du Maghreb et du monde arabe à gagner un tournoi WTA 1000, la catégorie la plus relevée après le Grand Chelem. Elle ne s’était jusque-là imposée qu’une fois, à Birmingham, en 2021. Il y a deux ans, Ons Jabeur s’était hissée en quart de finale d’un Grand Chelem, à l’Open d’Australie 2020, une performance qui lui avait permis de faire son entrée dans le top  50. Puis, l’année dernière, la première Tunisienne à être titrée sur le circuit WTA. Ce lundi, elle doit grimper à la 7e place mondiale. De bon augure à deux ­semaines de Roland-Garros. N. G.

tennis
L'Humanité

Les frissons de la Ligue des champions

Chronique

Mejdaline Mhiri

Pendant quelques instants, mettons de côté le néoli­béralisme et ses ravages, les effrayantes perspectives du réchauffement climatique ou l’angoissante danse des ministres macronistes au pied de la tour Eiffel après le second tour de la présidentielle. Fermez les yeux et prenez une grande inspiration. Goûtons ensemble aux joies légères, mais diablement réjouissantes, d’un splendide retournement de situation footballistique.

Mercredi 4 mai, vous êtes en Espagne, au stade Santiago-Bernabeu, plein à craquer. 60 000 places occupées par un public madrilène abasourdi. Il est près de 23 heures et, dans quarante secondes, le temps réglementaire de la demi-­finale retour de la Ligue des champions entre Manchester City et le Real Madrid arrive à son terme. Les Mancuniens ont pris de l’avance lors d’un splendide premier acte qui restera dans les mémoires (4-3, le 26 avril en Angleterre). Ce soir, Riyad Mahrez a creusé l’écart en marquant à la 73e minute. Tout semble perdu pour les aficionados du collectif hispanique. Mais l’impensable se produit. Se reproduit plutôt. Comme contre Chelsea, comme face au Paris Saint-Germain, les joueurs de Carlo Ancelotti font preuve d’une détermination éblouissante pour anéantir l’assurance britannique en moins de deux minutes. À la 89e minute, sur une remise de Karim Benzema, et à 90’50’’, sur un centre de Dani Carvajal, le jeune Rodrygo, 21 ans, inscrit un doublé et remet les deux formations à égalité (5-5 en buts cumulés). Les prolongations débutent pour achever en trente minutes ce duel homérique. La clameur monte. Le peuple madrilène hurle pour pousser ses préférés à prolonger l’exploit. Il n’en faut pas tant pour Karim Benzema… À 92’25’’, le Lyonnais subit une faute dans la surface de réparation et obtient un pénalty. Alors qu’il se relève, le joueur de 34 ans, parmi les grands favoris au ballon d’or, propose à Rodrygo de tenter un triplé. Prudent, l’ailier brésilien décline.

Alors le capitaine « KB9 » s’avance, se concentre, tire et marque. Direct dans le petit filet, sur la gauche du gardien. Simple, basique, efficace. Lui qui a mis du temps à gagner le cœur des supporters espagnols, lui que son pays a longtemps conspué, lui l’actuel meilleur buteur de la compétition (15 unités) vient de qualifier son clan pour la finale au Stade de France de la plus belle des coupes européennes. Car les joueurs de Pep Guardiola ne parviendront jamais à ­répondre à la furia espagnole sur la vingtaine de minutes restantes. Alors, lorsque M. Orsato, l’arbitre italien de la rencontre, siffle la fin de la partie, c’est un déluge d’embrassades, de sourires incrédules et de cris de bonheur côté merengue. On n’a qu’une hâte : que ça recommence. Rendez-vous le 28 mai pour un Real Madrid-Liverpool qui devrait encore nous émouvoir.

footballligue des championsLa chronique sportive de Mejdaline Mhiri
France24 - Monde

Hong Kong : l'ancien chef de la sécurité John Lee prend la tête de l'exécutif

Publié le : 08/05/2022 - 07:53Modifié le : 08/05/2022 - 11:56

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L'ancien chef de la sécurité de Hong Kong John Lee, qui a joué un rôle-clé dans la répression des manifestations prodémocratie de 2019, a été désigné dimanche à la tête de la ville par un "Comité électoral" composé de représentants de l'élite politique et économique acquis à Pékin.

L'ex-patron de la sécurité de Hong Kong John Lee, qui avait supervisé la répression du mouvement prodémocratie, a été désigné dimanche 8 mai à la tête de la ville par un petit comité loyal au régime chinois.

John Lee, un ancien policier de 64 ans, était le seul candidat à la succession de la dirigeante sortante Carrie Lam, qui avait décidé de ne pas briguer un nouveau mandat de cinq ans.

Il est le premier dirigeant de Hong Kong issu du milieu policier. Chef de la sécurité de Hong Kong au moment des gigantesques manifestations prodémocratie de 2019, il a supervisé la répression de la contestation ainsi que la sévère reprise en main politique qui a suivi.

Hong Kong n'a jamais été une démocratie, ce qui a alimenté pendant des années la frustration de la population et des protestations parfois massives et violentes.

>> À lire aussi : "Peng Jingtang : l’homme de la 'lutte antiterroriste' contre les Ouïghours nommé à Hong Kong"

Le chef de l'exécutif hongkongais est désigné par un "Comité électoral" de 1 461 personnes – soit 0,02 % de la population – composé de représentants de l'élite politique et économique acquis à Pékin.

John Lee, seul candidat, a été approuvé à 1 416 voix ; 33 membres n'ont pas voté.

Des milliers de policiers mobilisés

Les manifestations ont été largement interdites à Hong Kong, les autorités ayant recours à une interdiction des rassemblements publics de plus de quatre personnes en raison du Covid-19, ainsi qu'à une nouvelle loi sur la sécurité nationale.

Selon les médias locaux, environ 6 000 à 7 000 policiers ont été mobilisés pour éviter tout incident pendant le processus de désignation.

La Ligue des sociaux-démocrates – l'un des derniers groupes prodémocratie – a organisé une manifestation de trois personnes avant l'ouverture des bureaux de vote, scandant "le pouvoir au peuple, le suffrage universel maintenant".

"Nous savons que cette action n'aura aucun effet, mais nous ne voulons pas que Hong Kong soit complètement silencieuse", a déclaré la manifestante Vanessa Chan, sous le regard de dizaines de policiers.

Sous Xi Jinping, Pékin a imposé en 2020 à l'ancienne colonie britannique une loi draconienne sur la sécurité nationale qui a étouffé toute dissidence, ainsi qu'une réforme du système politique pour faire en sorte que Hong Kong soit dirigé exclusivement par des "patriotes" loyaux envers le régime chinois.

Selon les analystes, c'est le fervent soutien de John Lee à cette campagne de répression qui lui a valu d'obtenir la confiance du régime chinois, traditionnellement méfiant à l'égard des élites politiques de Hong Kong. "Il est l'homme qui a réussi le test", a affirmé Lai Tung-kwok, le prédécesseur de John Lee à la tête de la sécurité de Hong Kong.

Mais cela vaut aussi à John Lee de figurer sur une liste de personnalités chinoises et honkongaises sanctionnées par les États-Unis.

Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a réagi en dénonçant une désignation qui "viole les principes démocratiques et le pluralisme politique".

"Le processus de sélection" de cet ancien policier responsable de la sécurité de la ville "est une nouvelle étape dans le démantèlement du principe 'un pays, deux systèmes'. Les autorités chinoises et de Hong Kong doivent respecter leurs engagements nationaux et internationaux", a-t-il déclaré sur son compte Twitter.

Election of #ChiefExecutive violates democratic principles and political pluralism in #HongKongSelection process is yet another step in the dismantling of the ‘one country, two systems’ principleChinese & Hong Kong authorities should abide by their national & intl commitments https://t.co/TtrrA54vzV

May 8, 2022

Un programme de 44 pages

John Lee héritera d'une ville en difficulté. Le mouvement prodémocratie a été écrasé par la loi sur la sécurité nationale, mais une grande partie de la population éprouve toujours un sourd ressentiment à l'égard de Pékin et de la colère contre les inégalités profondément ancrées dans la société hongkongaise.

Et Hong Kong, troisième place financière mondiale, continue de vivre pratiquement coupée du monde en raison de ses restrictions drastiques contre le Covid-19.

Sous le slogan "Entamer ensemble un nouveau chapitre pour Hong Kong", l'ancien chef de la sécurité a promis une gouvernance "orientée vers les résultats". Mais son programme de 44 pages, publié la semaine dernière, comporte peu de mesures concrètes.

John Lee a assuré qu'il révélera plus de détails après sa prise de fonctions le 1er juillet, jour du 25e anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni.

>> À voir : "Hong Kong fait ses adieux à la liberté de la presse"

Faisant la queue à l'extérieur d'un restaurant dimanche, Alex Tam, un résident de 25 ans, a déclaré que lui et ses amis ne prêtaient guère attention à la procédure.

"C'est juste un geste vide", a-t-il déclaré à l'AFP. "S'il n'a pas écouté les manifestants, je ne vois pas comment il écouterait les jeunes maintenant, surtout ceux qui critiquent le gouvernement."

L'homme d'affaires à la retraite Yeung Wing-shun s'est montré plus positif, disant espérer que John Lee dirigera Hong Kong d'une "main ferme".

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Chine : qui est John Lee, l'ex-policier désigné par Pékin pour diriger Hong Kong ?

Hong Kong : la cheffe de l'exécutif, Carrie Lam, renonce à briguer un second mandat

À Hong Kong, Carrie Lam traque toute forme de dissidence

BBC

Widespread remote work has made things more complicated: we all know people who work from home while ill, if we don't do it ourselves

Before the pandemic, ill workers quite often showed up in the office, coughing and spluttering away as they tackled their workloads. Today, fortunately, sick employees can often work remotely, keeping their germs to themselves. But this shift raises a new dilemma for workers. Exactly how ill do you have to be to take a ‘proper' sick day from home?

Before, the choice was binary for most sick workers: power through despite feeling lousy and go to the office, or stay at home and abandon work for the day. Option one could mean keeping on top of your work (and pleasing the boss), while option two could potentially aid your recovery.

Now, it's not so simple. Yes, colds or the flu can be debilitating, and people certainly might not be in shape to jump on a train and head for work. But for busy employees able to work from home, it can be tempting to continue firing off emails and performing daily tasks while coughing away on the couch, instead of taking proper time off to rest.

It's a problem that could become more common as hybrid and remote work spreads. Polling data from the US suggests two-thirds of workers feel remote work adds pressure to work while sick; other polls suggest the same proportion feel obliged to clock in remotely, even if they're sick. In the UK, sickness absence hit record lows in 2020, as people worked from home (but rebounded somewhat in 2021, partly due to an uptick in coronavirus cases).

Right now, data indicates many sick workers are logging in from home, and that ‘proper' sick days are becoming increasingly rare. Experts say that both companies and workers need to stop and think about this shift – and its implications for productivity, company culture and worker wellbeing – before it becomes an entrenched practice. 

Sick day? Like any other day

People have always worked while ill; sickness absence had been falling before the pandemic, both in countries such as the US (which doesn't have nationally mandated paid sick leave) and the UK (which does). But now, remote work has enabled ill people to crack open their laptops and work from bed – making skipping sick days in favour of presenteeism easier than ever.

Early in the pandemic, redundancy fears, combined with guilt and a fear of falling behind, caused many remote workers to log on while ill. Anecdotally, that trend has continued, even as the situation has stabilised, because widespread remote work has made things more complicated: we all know people who work from home while ill, if we don't do it ourselves.

Remote work has made “decisions regarding when, and when not, to take sick days harder”, agrees Brittany Lambert, assistant professor of management and entrepreneurship at Kelley School of Business, Indiana University, US. "The boundaries, rules and structures which governed the way we thought about our work, in many cases, fundamentally changed."

Now, when you're working from home anyway, a sick day can feel like any other day – so workers might feel as though the bar to call out for the day has been raised, says Ann Frost, associate professor of organisational behaviour at Ivey Business School at Western University, Canada. “If I've got a bad cough and I clearly have a bad cold, I don't want to be with my colleagues”" she says. “But can I stay in and still get the project done I'm supposed to do? You bet I can.”

In some cases, workers have only felt catching Covid-19 was a good enough excuse to justify a sick day during the pandemic – and even that’s been up for debate.

Greg Couser, occupational medicine physician at the Mayo Clinic in Minnesota, US, one the country’s largest healthcare organisations, points to a lack of clarity on sickness between employers and employees. "The issue truly is expectations in the workplace," he says. "And it seems like expectations in the workplace have changed, and I guess ground rules haven’t really been established yet."

Many remote workers feel guilty, or that they'll fall behind on work, if they take sick days when they feel ill (Credit: Getty Images)

The role of company culture

In the absence of ground rules, some workers might see the evolution of the combined work/sick day as a positive; if you have a mild illness, you can take a little more care of yourself at home, while still getting necessary work completed. That means you’re not letting anyone down, and there’s less likely to be an unmanageable mound of work awaiting upon your return to health.

But there are multiple reasons why it might be better to take a proper pause to recover from sickness. Data has long shown working while sick leads to worse job performance. Research also suggests a link between not taking sick days and an increased risk of depression, while a 2022 study showed that working from home sick made workers feel more guilty than if they had just taken the sick day. Plus, working remotely while feeling moderately ill – bad enough to have made people stay at home pre-pandemic – could lead to more burnout, says Couser.

“The crux of it all is that people aren't going to get better, they're going to get sicker, they’re going to get more stressed out and there’s going to be all sorts of consequences that we don’t even know about," says Couser. It’s in companies’ interests to encourage people to take sick days, because “although there may be a short-term gain in productivity, it could lead to a longer-term loss”.

Of course, the pandemic has ushered in more worker autonomy and flexibility, meaning that if an individual wants to work remotely while sick, they can work while sick. It's up to them. But, say the experts, that decision will be heavily influenced by their company culture and the messages leaders are sending, both explicitly and implicitly.

“If employers say, ‘You can just work from home – if you've got a cough and a fever, just take an Advil and hop into bed and you'll be fine’ – that's bad. That's bad culture. Who wants to work at a company like that?” says Frost.

People aren't going to get better, they're going to get sicker, they’re going to get more stressed out, and there’s going to be all sorts of consequences that we don’t even know about – Greg Courser

Each person will be different in terms of how they handle sickness, she adds; what’s debilitating to one may be manageable for someone else. Seeing colleagues working while sick could pressure others to do the same. That’s why, she says, the “organisational piece” is key workers need a positive culture that safeguards their right to call in sick when necessary, especially when working hybrid or remotely.

Time to recalibrate?

As with many aspects of work since the pandemic, both employers and employees are still navigating these changes; it may take time for best practices on remote-work sick days to become embedded.

Couser suggests it is in companies’ best interests to address this issue; if workers don't feel supported enough to call in sick when they want, they might leave, especially in the current employment climate. “Workers are going to be figuring out pretty quickly which companies really have this culture thing figured out,” he says.

Lambert suggests workers can play a role in finding their own balance. “I think the most important thing you can do as an individual is to figure out what works for you – and work in an environment that supports your thriving. So, if working even when you are just a little sick, feels like thriving to you – go for it. Though I would add a disclaimer and say: proceed with caution.”

Ultimately, though, she says it’s on managers to facilitate communication, support staff and build a culture that safeguards workers' health – or else, as research shows, risk a drop in productivity. Protecting and encouraging sick leave benefits everyone – and now it is the crucial time to do just that.

As Lambert says, “I think we're in a period of recalibration, and have a great opportunity to redefine what sick leave is – and could be – to better serve both organisations, and the people who work for them.”

L'Humanité

Le FC Nantes et la Coupe de France : une histoire loin d’être un fleuve tranquille

Actu

Après des années de disette, le club des bords de la Loire retrouve le haut du panier en remportant samedi sa neuvième finale de Coupe de France, contre Nice. La précédente remontait à 2001. Retour sur une aventure aussi belle que mouvementée.

Éric Serres

Samedi à 21 heures au Stade de France, le FC Nantes a écrit une nouvelle page de son histoire : après 21 ans sans trophée depuis leur dernier sacre de champion de France, les Nantais ont remporté la finale de la Coupe de France face à Nice (1-0).  Ils obtiennent par la même occasion un ticket pour la Ligue Europa, alors qu'ils bataillaient pour rester en Ligue 1 la saison dernière.

Quelques semaines auparavant, les Canaris avaient fêté leur 2 000e match en élite face au SCO Angers. Une longue histoire parfois mouvementée pour un club aux presque soixante années au plus haut niveau.

L’aventure a débuté le 31 août 1963. Sous une pluie torrentielle, les Nantais découvrent la division 1. Fondé au printemps 1943 grâce à Jean Le Guillou et Marcel Saupin, le club a mis vingt ans pour franchir pas à pas les échelons avant d’atteindre l’objectif fixé : jouer parmi les grands.

En ce mois d’août 1963, ils sont quelque 12 000 spectateurs à braver le mauvais temps pour assister à cette première. Sur le terrain du parc de Malakoff, pas encore stade Marcel-Saupin – antre du club durant de longues années avant d’être remplacé par le stade de la Beaujoire en 1984 –, les Nantais ­affrontent les joueurs de Sedan-Torcy. Les Jaunes et Verts mènent par deux fois, se font égaliser par deux fois, terminant sur un score de parité (2-2).

Arribas, l’entraîneur historique

Les Canaris ou encore Boutons d’or – premier sobriquet – vont mettre une saison à intégrer les codes du haut niveau. Ils terminent 8e. Mais sous la houlette de José Arribas, tout juste débarqué de Noyen-sur-Sarthe, club de division d’honneur, ils apprennent vite et surtout mettent en place les principes de leur entraîneur né en Espagne.

Vitesse, technique et intelligence seront les maîtres mots du technicien, qui s’inspire des principes du célèbre Bill Shankly, en poste au Liverpool FC depuis 1959. Pari gagnant dès la saison 1964-1965, où ils deviennent champions de France.

Coup de chance ? Pas vraiment. Ils récidivent un an plus tard et le jeu à la nantaise devient une marque de fabrique que vont perpétuer pendant près de quarante ans les successeurs de José Arribas, mais aussi ses élèves.

Coco Suaudeau, Raynald Denoueix, entre autres, n’auront de cesse par la suite de développer ce jeu à une touche de balle porté vers l’attaque. Ils seront aidés en cela par une formation de très haut niveau où des générations de joueurs vont apprendre les gammes d’un concert bien huilé. Bossis, Desailly­, Deschamps, Pedros et tant d’autres sont tous passés par la maison jaune.

En 1979, l’ouverture du centre de la ­Jonelière est le point d’orgue de ce ­projet. C’est là que tous les stagiaires vont dorénavant ­apprendre les règles du terrain mais aussi de la vie. « Je préfère un joueur intelligent sur le terrain et dans la vie à un cador uniquement ­technique », confiait dans nos colonnes, en 2001, Raynald Denoueix.

Le temps de la valse des entraîneurs

De fait, au fil des années, le club des bords de la Loire remplit sa besace et acquiert des certitudes. Dans les années 1970, deux titres s’ajoutent à ceux des années 1960 (1973, 1977). Lors de la décennie suivante, encore deux sacres (1980, 1983). Puis deux autres en 1995, puis 2001.

Ce sera le dernier. Après une saison remarquable, Raynald Denoueix lâchera : « Moi, si j’avais de l’argent, je ne mettrais pas un sou dans un club. Nous allons finir champions, mais à la reprise, après les vacances, à la différence d’une usine ou tout reprendra comme avant, dans le football, pas sûr que l’on retrouve les clés… »

Prophétique ! L’entraîneur est débarqué quelques mois plus tard et le club plonge peu à peu dans la crise. Les présidents se succèdent, jusqu’à l’arrivée de Waldemar Kita en 2007. La valse des entraîneurs devient le credo de la nouvelle direction. De 2001 à aujourd’hui, ils ne sont pas moins de 23 à occuper le poste, sans grands résultats et même deux passages en Ligue 2.

« Communion avec le public »

Résultats en berne, incompréhension grandissante entre les supporters et la direction, le club navigue à vue. À plusieurs reprises, le FC Nantes frôle la descente à l’étage inférieur. L’arrivée l’an dernier, en cours de saison, d’Antoine Kombouaré au poste d’entraîneur sauve le club dans un premier temps.

L’apothéose de samedi au Stade de France est un peu la sienne : « Kombouaré est un enfant de la maison. J’ai assisté aux deux victoires face au PSG en L1 et à Monaco, en demi-finale de la Coupe. La communion avec le public était incroyable. Le foot reprend le dessus avec une équipe qui correspond à la mentalité du club, de la ville, de la région. Et Kita y est aussi pour quelque chose, même s’il a trop longtemps sous-estimé la dimension de ce club », estime Japhet N’Doram, ancienne star du FC Nantes.

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France24 - Monde

Irlande du Nord : victorieux, les nationalistes promettent une "nouvelle ère"

Publié le : 07/05/2022 - 18:53Modifié le : 08/05/2022 - 10:45

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Le parti nationaliste Sinn Fein, qui souhaite une réunification de l'Irlande, a remporté samedi une victoire historique en Irlande du Nord. Mais le risque de paralysie politique est grand, les unionistes refusant de rejoindre un gouvernement tant que resteront en place les contrôles douaniers post-Brexit, qui menacent selon eux l'intégrité du Royaume-Uni.

Devançant les unionistes au pouvoir depuis des décennies, le parti nationaliste Sinn Fein, partisan d'une réunification de l'Irlande, a remporté samedi 7 mai une victoire historique en Irlande du Nord. Celle-ci permet au Sinn Fein, ex-vitrine politique du groupe paramilitaire Armée républicaine irlandaise (IRA), de nommer une Première ministre locale, pour la première fois en cent ans d'histoire d'une province aujourd'hui sous tension après le Brexit.

Au terme d'un long dépouillement, le Sinn Fein a obtenu 27 sièges à l'Assemblée locale de Stormont, dont les 90 élus étaient renouvelés lors d'un scrutin organisé jeudi, contre 25 pour son rival unioniste DUP, fidèle à la couronne britannique. L'autre grand vainqueur est le parti centriste Alliance, qui progresse fortement avec 17 sièges.

Saluant un "moment très important de changement" avec l'entrée dans une "nouvelle ère", la dirigeante du Sinn Fein en Irlande du Nord, Michelle O'Neill, 45 ans, a promis de dépasser les divisions. "J'offrirai un leadership inclusif, qui célèbre la diversité, qui garantit les droits et l'égalité pour ceux qui ont été exclus, discriminés ou ignorés dans le passé."

À lire aussi : "L'Irlande du Nord vers une percée historique des nationalistes aux législatives"

En vertu de l'accord de paix de 1998, le gouvernement doit être dirigé conjointement par nationalistes et unionistes. Mais les pourparlers pour la formation d'un gouvernement s'annoncent difficiles et le risque de paralysie plane, les unionistes refusant de rejoindre un gouvernement tant que resteront en place les contrôles douaniers post-Brexit, qui menacent selon eux l'intégrité du Royaume-Uni.

"Je veux un gouvernement en Irlande du Nord, mais il doit être basé sur des fondations stables", a déclaré le chef du DUP, Jeffrey Donaldson, qui déplore que le protocole nord-irlandais négocié par Londres et l'UE porte "atteinte à l'économie" de la province et à sa "stabilité politique".

Les États-Unis ont réagi samedi en appelant les responsables nord-irlandais à partager le pouvoir comme le prévoit l'accord de paix. "Nous appelons les dirigeants d'Irlande du Nord à prendre les mesures nécessaires pour réinstaurer un gouvernement partagé (entre unionistes et nationalistes), qui est une des clauses principales de l'accord du Vendredi saint" de 1998, a indiqué le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, dans un communiqué.

Faiblesse des unionistes

Un autre ténor du DUP, Edwin Poots, a prévenu que des négociations prendraient "des semaines, avec un peu de chance, ou même des mois", alors que le ministre britannique chargé de la province, Brandon Lewis, est attendu prochainement à Belfast.

"Les gens ont parlé et notre travail est maintenant de faire acte de présence. J'attends des autres qu'ils fassent de même", a réagi Michelle O'Neill. La dirigeante du Sinn Fein a appelé à un "débat sain" sur l'avenir de l'Irlande du Nord, estimant que le nouvel exécutif devait s'attaquer en priorité à l'envolée du coût de la vie, après une campagne durant laquelle elle a insisté sur les questions sociales et sociétales plutôt que constitutionnelles.

Dans un communiqué, Brandon Lewis a également appelé à l'unité, exhortant toutes les parties à constituer "dès que possible" un exécutif "totalement fonctionnel".

Le Premier ministre irlandais, Michael Martin, a souligné qu'il revenait à "tous les partis politiques et les élus" de "servir les intérêts de tous les habitants d'Irlande du Nord".

Marquée par trois décennies de troubles sanglants entre unionistes et républicains, puis l'agitation causée par le Brexit, l'Irlande du Nord avait replongé dans l'incertitude en février, avec la démission du Premier ministre unioniste Paul Givan, mécontent de la situation post-Brexit. Cela avait entraîné automatiquement le départ de la vice-Première ministre, Michelle O'Neill. 

"Le succès du Sinn Fein profite de la faiblesse de l'unionisme (...). Il ne représente pas un changement radical des opinions en Irlande du Nord en faveur de la réunification", analyse pour l'AFP Katy Hayward, politologue à la Queen's University de Belfast.

Revers pour le Parti conservateur

Ailleurs au Royaume-Uni, où se tenaient jeudi des élections locales, le Parti conservateur du Premier ministre Boris Johnson a essuyé un sévère revers, miné par le "partygate" et l'inflation. Il a perdu des centaines de sièges et une dizaine de conseils au profit des travaillistes et des libéraux-démocrates.

Boris Johnson s'est dit déterminé à rester au pouvoir. Mais ces piètres résultats le fragilisent et poussent des députés de son camp, inquiets pour les législatives de 2024, à s'interroger sur l'opportunité de continuer à le soutenir.

Pour convaincre, il devra offrir un "vrai plan d'action" mardi lors du traditionnel discours du trône pendant lequel le gouvernement dévoilera ses priorités au Parlement, estime Simon Usherwood, politologue de l'Open University interrogé par l'AFP.

Avec AFP

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L’Irlande du Nord commémore les 50 ans du "Bloody Sunday"

Analyse

L'Irlande du Nord vers une percée historique des nationalistes aux législatives

Législatives au Royaume-Uni : les conservateurs vers un revers électoral

BBC

SANS TITRE

Stop me if you've seen this one before: an unconventionally beautiful young brunette – who is only unconventionally beautiful in the sense that she does not resemble, say, Jennifer Lawrence – is underappreciated by her peers. She is shy and very smart and, crucially, extremely thin. She meets, and falls messily and nonlinearly in love with, a man who is so traditionally good-looking that he's frequently mistaken for an idiot. Happily, his perfect looks conceal not only a good brain, but a kind heart, so that even when he does things that are painful for the pretty, clever brunette, such as giving his affections to another woman, we still fundamentally believe he is an alright sort of guy. There are circumstances that prevent them from being an actual couple, and those circumstances make their assignations hotter; they have frequent sex in secret, and the sex is immediately, transcendently brilliant, to the point that when they sleep with other people it feels as if the machinery of their bodies is malfunctioning. There is a delicious note of melodrama in their coupling, played in the pleasurably agonising key of a sad song. Things end ambiguously, up in the air.

More like this: - The murders that shook US Mormons - A shocking tale of US police corruption - Who is the greatest First Lady?

I am talking, of course, about the new television series based on Sally Rooney's novel Conversations with Friends; although if you are fan of literary adaptations (or, perhaps, simply a person with a fondness for abundant, well-choreographed sex scenes), it will probably not have escaped your notice that I am also describing the events of the 2020 adaptation of Rooney's Normal People. Stripped of the author's crisp, forensic prose, her plots are pleasurable precisely because they deliver this specific brand of intellectual and romantic wish fulfilment, an additional sly undertone of commentary on class helping to shore up the impression of an Austen love affair playing out in a hip millennial milieu.

In Conversations with Friends, Frances (Alison Oliver), the aforementioned brunette, is a poet, and she performs with her ex-girlfriend and current best friend Bobbi (Sasha Lane), a talented networker and party girl. When an older, more successful writer named Melissa (Jemima Kirke) corners them after a reading, it is glamorous, bohemian Bobbi she is immediately besotted with. This makes room for Nick (Joe Alwyn), Melissa's handsome actor husband, to begin showing an interest in the timorous Frances, and the two begin a love affair. "I don't want to be a homewrecker," Frances insists – but then hasn't she just shown up at a married man's home when she knows his wife is out of town?

Platform: BBC Three/ Hulu/ RTÉ One

Number of episodes: Twelve

Based on:  Conversations with Friends (2017) by Sally Rooney

Starring: Alison Oliver Sasha Lane Joe Alwyn Jemima Kirke

Start date: 15 May

What Frances does or does not want is the central mystery of both this series and its source material, and her indecisiveness comes across as a realistic side-effect of her young age. Like many men in their 30s who believe that 20-year-old women understand them better than their wives, what Nick adores about Frances is how impressive and adult he seems reflected in her eyes – both the novel and the show are smart enough to subtly imply the possibility that Nick has honed in on the less confident friend for reasons other than her intellect and charm. "He's actually very passive," Frances informs Bobbi, who shrewdly suggests that Nick's passivity might be a smokescreen that allows him to shirk blame. Conversations with Friends is unafraid to move at a snail's pace, the same slowness and attention to intimate, tender detail that characterised Normal People proving equally as rewarding here; the difference is that we are not watching the unfolding of cerebral puppy love, but of a tale as old as time. The first time they sleep together, Nick tells Frances afterwards: "I can't believe we did that," and when Frances shoots back "yes, you can," Oliver plays the line with a surprising note of melancholy, as if rather than being flirtatious or funny she is pointing out the terrible cliché of the scene.

Rooney's dialogue, which sometimes has a tendency to make her characters sound like brainy, argumentative variations on the author, appears sparingly, and the cast – as in Normal People – do a fine job of inflecting it with genuine emotion. When I read the novel, I confess that I found Bobbi's smug and verbose rant about the "transhistorical concept of romantic love" merely irritating; here, her rejection of the very concept of monogamy is tied in more explicitly to her distress over her parents' ongoing divorce. "You two are such grown-ups," she says flatteringly to Nick and Melissa at one point, the implication being that she and Frances aren't.

On screen, minus the constant clever barbs, the two girls show their youth more obviously than they do in Rooney's novel, and that obvious youth breeds pathos. In a scene where Frances slips Nick's overcoat over her bare skin and appraises herself in the bedroom mirror, it is unclear whether she's doing so in order to feel closer to her married lover, or because she's trying on adulthood for size. If Normal People was about two individuals who should have been together, failing to achieve the right level of synchronicity, developing "like two little plants sharing the same plot of soil, growing around one another", Conversations with Friends is about lovers who refuse to give each other up, even when they ought to – it is about growth, too, but also about the wilful stunting of it.

★★★★☆

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L'Humanité

Un quartier populaire célèbre le retour de sa poste

Actu

SERVICES PUBLICS Après plus de deux ans de fermeture, riverains, syndicats, élus et militants ont arraché la réouverture d’un bureau à Stains, en Seine-Saint-Denis.

Luis Reygada

La nouvelle a de quoi réjouir les habitants du quartier. Voilà presque deux ans et demi qu’une bataille était engagée pour obtenir la réouverture du bureau de poste du Clos-Saint-Lazare, à Stains (Seine-Saint-Denis). C’est chose faite depuis hier matin, et ils étaient une bonne trentaine – riverains, syndicalistes, élus – à venir réinaugurer les locaux du 1, rue Alfred-de-Musset. Attirée par l’attroupement aux couleurs jaune et rouge des drapeaux arborés par les militants de SUD et de la CGT, une passante s’approche : «  C’est une excellente nouvelle, car on était obligés d’aller jusqu’à la mairie. Ce n’était pas pratique : trop loin et toujours bondé. Je suis vraiment très contente », se réjouit-elle.

Une bonne nouvelle qui n’est pas tombée du ciel, bien au contraire. «  Ça a été une réouverture obtenue au forceps, avec une décision que nous avons arrachée – avec la CGT – dans les plus hautes instances au niveau national », souligne Saheb Bremtane, secrétaire départemental SUD poste 93.

Fermé en décembre 2019 à la suite de l’agression d’un agent, «  le bureau est resté clos pendant la pandémie, critique le syndicaliste. Pourtant L a Poste était présentée comme un service essentiel pour la continuité de la nation ». Un « contresens » alors que le Clos-Saint-Lazare, un quartier dynamique et en pleine mutation, est aussi le plus grand et le plus dense de la ville.

Guichets dans des franprix

Pour Laïla Chatraoui, secrétaire générale de la CGT-FAPT 93, La Poste a profité du malheureux événement « pour faire des économies, dans le cadre de sa stratégie nationale de fermeture de bureaux ». Nicolas Galepides, secrétaire général de la fédération SUD PTT, confirme : « Leur objectif c’est de faire 500 fermetures par an pour au final maintenir seulement 2 000 bureaux, sur les 8 000 existants aujourd’hui. Ils promeuvent les “faux bureaux”, c’est-à-dire des relais communaux, des guichets dans des Franprix, etc. »

À Stains, la municipalité s’est vu proposer l’ouverture d’une Maison de services au public. «  Nous avons refusé, dénonce le maire, Azzédine Taïbi (PCF). Ces maisons ne sont qu’un moyen de démanteler les services publics. Sécurité sociale, impôts, CAF : c’est essentiel de maintenir cette proximité pour les habitants des quartiers populaires qui, trop souvent, ont le sentiment d’être totalement délaissés voire méprisés. »

Membre d’un collectif d’habitants créé pour exiger la réouverture du bureau, Christine Khebchi habite juste en face, dans une des tours qui borde l’avenue de Stalingrad. « Que ce soit ici ou en zone rurale, tout le monde devrait avoir droit à un service public de qualité, pas au rabais. Cette réouverture est une grande victoire ; seuls nous n’aurions rien pu faire », précise-t-elle avant de remercier « élus, syndicats, le PCF local et même le personnel de La Poste qui s’est battu à nos côtés ». Alors que des usagers commencent à se réapproprier le bureau, cette voisine espère que l’exemple de Stains « va donner de la force aux syndicats pour continuer à se battre contre les fermetures, partout ailleurs ».

« C’est vrai que c’est inédit, rappelle Laïla Chatraoui. Preuve qu’il est possible d’inverser la tendance pour obtenir un retour des services publics dans le cadre de luttes convergentes, avec l’union de toutes et tous : militants, forces syndicales, citoyens et pouvoirs municipaux. » Un exemple à suivre, à n’en pas douter.

services publicsla poste
France24 - Monde

Laureen Kouassi-Olsson, une femme leader en quête des prochains géants du luxe africain

Publié le : 09/05/2022 - 15:12

Valériane GAUTHIER Suivre

Avec un CV impressionnant dans le secteur du capital investissement, Laureen Kouassi-Olsson a créé Birimian Ventures, la première société d'investissement dédiée aux marques de luxe africaines, basée à Abidjan. Elle nous parle de sa volonté d'encourager l'accès au marché international des créateurs africains, des accompagnements financiers et stratégiques qu'elle fournit aux marques qu'elle accompagne, de l'importance du numérique dans ce milieu, mais aussi des défis auxquelles elle doit faire face.

Également au sommaire de ce numéro :

Le NFT du mandat d'arrêt de Nelson Mandela vendu plus de 130 000 dollars en Afrique du Sud

Les NFT sont en plein essor sur le continent. Cette nouvelle forme d'art numérique permet de vendre des œuvres en utilisant la même technologie que les crypto-monnaies. Récemment, la vente d'une version NFT du mandat d'arrêt contre l'icône sud-africaine Nelson Mandela a été vendue aux enchères pour plus de 130 000 dollars. Les recettes vont permettre au Musée de Liliesleaf Farm, consacré à l'histoire de la lutte contre l'Apartheid, de rouvrir ses portes.

"Sur la route des chefferies du Cameroun. Du visible à l'invisible", une exposition hors du commun 

Masques, fétiches, ou encore totems... 270 artefacts royaux pour découvrir les traditions et l'art des chefferies du Cameroun sont exposés au Musée du Quai Branly à Paris. Un voyage fascinant au cœur d'un patrimoine historique unique, et surtout, vivant. À l'heure des restitutions d'objets pillés, c'est aussi l'occasion d'explorer une nouvelle manière de travailler entre institutions africaines et françaises.

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L'Humanité

Blanche, une retraitée qui travaille « comme une dingue »

Un jour avec

À 76 ans, elle cumule emploi et retraite en faisant des ménages chez des particuliers. Comme près d’un demi-million de Français.

Clotilde Mathieu

La clé dans la serrure. Un tour, puis deux. Il n’y a plus qu’à pousser la lourde porte de la bâtisse bourgeoise en pierre de taille. La déco est soignée. Les clients sont « friqués ». Elle ne s’attarde pas, file directement dans le placard de service. Les produits sont là, l’équipement aussi. Elle aime quand tout est à sa place. « Chiffonnette », de son surnom, n’hésite pas à s’agenouiller pour chasser à coups de lime à ongles la poussière du coin des marches d’escalier. Les 27 marches pour atteindre le premier étage, puis les 17 à franchir jusqu’au deuxième, l’angoissent déjà. L’aspirateur dans une main, la serpillière dans l’autre, elle crapahute. Blanche (1) a 76 ans. Les genoux qui craquent, la fatigue liée à sa tension, « les bobos » qu’elle a sur tout le corps… Les médecins alertent régulièrement en lui rappelant que son corps a « l’âge qu’il a ». Une perspective qui l’a fait « machiner ». Mais comment vivre avec les 690 euros de la caisse d’assurance retraite, auxquels s’ajoutent les 208 euros de sa complémentaire ?

Une carrière hachée par la maternité

Alors Blanche pousse son corps à ses limites pour faire rentrer les sous. À 13 euros de l’heure, les lundis, mardis, jeudis et vendredis, elle brique pendant trois heures pour gagner chaque mois près de 700 euros. Elle loue la chambre laissée par sa fille pour ramener un peu d’argent, mais là encore, les draps à changer, la salle de bains à récurer, elle « en a marre » . Elle aimerait avoir plus de temps pour « marcher dans la nature ». Loisir qu’elle affectionne particulièrement, pratiqué juste les mercredis et quelques week-ends par ci, par là. Elle aimerait aussi des vacances, profiter de ses enfants et petits-enfants. Du temps et de l’argent. Deux éléments qui manquent dans sa vie de retraitée.

Blanche fait partie de ces femmes à la carrière hachée, interrompue pour élever leurs enfants. Elle en a quatre. Le travail partiel a bien trop souvent rythmé sa carrière. Née en Vendée, avant-dernière d’une fratrie de dix, celle qui rêvait de devenir coiffeuse n’a pas pu faire d’études comme ses sœurs. Le budget familial avait déjà été épuisé. À 14 ans, ses parents l’envoient à l’école ménagère, le passage obligé de toutes les jeunes filles qui avaient quitté l’école. Deux ans d’apprentissage du ménage, de la couture, du repassage, de la cuisine.

L’école terminée, elle part vite loin de la ferme familiale et « des élevages de volailles qui puent » pour travailler dans un hôtel au bord de l’océan. Nourrie, logée, son premier salaire est de 37 francs par mois, rappelle-t-elle. Les mercredis chez le coiffeur, à fouiner dans les boutiques pour trouver la dernière fringue à la mode, payés avec ses pourboires, Blanche en garde un souvenir ému.

« Travailler comme une dingue ne suffit pas pour vivre »

S’ensuivent le mariage à 20 ans, la naissance de ses enfants, qui mettent son activité professionnelle en suspens. Elle continue de faire quelques ménages pour arrondir les fins de mois. Et divorce. Avec trois gamins, elle repasse à quatre heures du matin pour gagner de quoi vivre, avant de trouver un emploi à la cantine de la Poste. Un poste à plein temps qu’elle occupe durant vingt et un ans. À la naissance de sa petite dernière, elle reprend à mi-temps, avant d’être licenciée, en 2000, lorsque le service postal est privatisé. La cantinière reprend ses ménages à son compte. Petit à petit, elle étoffe sa clientèle. À 61 ans, forte de ses 169 trimestres, elle part en retraite, en 2007. Seulement voilà, « travailler comme une dingue ne suffit pas pour vivre ».

La montée des prix fait « paniquer »

Ses sœurs et beaucoup d’autres lui conseillent de s’arrêter. « Facile à dire quand on a une retraite à 2 000 euros par mois. » D’autant que la montée des prix du gaz la fait « paniquer ». Elle sait bien que sans ces heures de labeur, les sorties cinéma, la semaine de vacances, les restaurants, l’enveloppe qu’elle a garnie pour chacun de ses huit petits-enfants, c’est fini. Tout comme les meubles et objets de décoration qui ornent son salon, offerts par ses clients en récompense de la qualité de son travail. Même si ses enfants ont une belle carrière, Blanche a sa fierté. Et ne compte pas sur eux. Dans l’idéal, elle aimerait même leur laisser un petit quelque chose, comme l’avait fait sa mère en son temps. Il y a bien quelques matins, raconte la retraitée, où, avant d’y retourner, elle se dit : « Fait chier. » Mais, pour cette hyperactive, s’arrêter signifie aussi « s’écrouler ».

Un jour avecpetites retraitesinflation
BBC

It's more than just losing your home; it's losing your whole identity - Stuart Eaves

Gazing out across the glistening ocean as his dog Lucy races along the beach, 72-year-old Stuart Eaves says there is nowhere else in the world he would want to live.

Eaves has lived in Fairbourne, a tiny Welsh village nestled between Snowdonia National Park and the Irish Sea, for 26 years. He knows everyone in the 700-strong community. He runs the local campsite, and raised his five children here.

"It's such a lovely place to live. There's not a lot of money here but it's got what money can't buy: peace, tranquillity, security and community," he says.

But all of that is under threat; Fairbourne is facing an existential crisis. The tiny village has been identified as being at high risk of future flooding because of climate change, with residents told it is beyond saving.

In 2014, Gywnedd Council, which has oversight of Fairbourne, said it would not maintain flood defences indefinitely and that from 2054 the village will no longer be inhabitable. The council plans to "decommission" the entire village, dismantling all homes, roads, shops and infrastructure, and turn it back into marshland.

But Fairbourne residents are refusing to accept that their community is lost to the sea and are furious they have not received any compensation or assistance from the council. Climate experts say that other coastal communities in the UK face a similar fate and that the government must put plans in place to support people who are forced to move because of climate impacts. Some argue the UK could emulate models of flood management from other countries, such as the Netherlands, which has been battling rising water for centuries and has devised a novel approach to tackling the issue.

It's a question that faces communities all over the world, with hundreds of millions of people facing displacement due to climate impacts by 2050. Finding solutions to help people with losing their homes is becoming an imperative of our age.

Climate models show Fairbourne's flood risk will increase drastically over the next 30 years. (Credit: Getty Images)

Low-lying Fairbourne is vulnerable to flooding from multiple sources: the sea, a nearby estuary and river run-off flowing down from the hills. The flood risk is projected to increase drastically over the next 30 years.

"The latest forecasts predict that it would not be safe or sustainable to defend Fairbourne beyond 2054," says a spokesperson for Gwynedd Council. They attribute this to several factors: accelerating sea level rise, an increased likelihood of severe storms caused by climate change, and the unique geological conditions surrounding the village.

Five years ago, Natural Resources Wales (NRW), the organisation responsible for flood management in Wales, spent £6.8m ($8.8m) on strengthening 1.8 miles (2.9km) of concrete tidal defences to protect more than 400 properties in Fairbourne from storm surges and flooding, and to rebuild the outfalls, where the water drains, of the rivers Henddol and Morfa. Defending Fairbourne from flooding requires constant maintenance, with annual costs totalling around £19,000 ($24,000), according to NRW.

"We are fighting nature to provide a level of protection for people," says Sian Williams, head of operations in North Wales for NRW.

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Fairbourne's first line of defence from the ocean is a shingle bank made of small, round pebbles which has formed naturally since the end of the last ice age 14,000 years ago.  

But these defences will not hold back the water forever. Big storms and high tides are eroding the shingle bank, leaving residents exposed to the sea, says Williams. By 2054, sea levels are projected to rise by over 1m (3.3ft) under a worst-case scenario. "2054 is the tipping point when the cost-benefit no longer stacks up to maintain the flood protection systems," says Williams.

From 2054, the costs of maintaining the flood defences, estimated at £115m ($142m) over the next 100 years by the council, exceed the economic benefits (namely the value of properties) which the council estimates at £70m ($87m).

The villagers are furious at the proposal to abandon the village and have refused to accept that they will be forced to leave behind their homes and community. The council's decision "has destroyed people's lives and livelihoods", says Eaves. "It's devastating."

Fairbourne's residents are not only fearful of losing their homes and jobs. They say the council's decision also threatens their way of life and community values.

"People here have no fears, we go for a walk when it's dark and don't lock our doors," says Eaves. "Everyone knows each other and talks to each other. If we have to move, we've got to abandon this way of life and learn to live in a new way. It's more than just losing your home; it's losing your whole identity."

Stuart Eaves says the council's decision to dismantle Fairbourne "has destroyed people's lives and livelihoods" (Credit: Isabelle Gerretsen)

But could there be other options for Fairbourne? In some parts of the UK, communities are taking matters into their own hands due to inadequate government measures to protect them from flooding.

Villagers in Lancashire built their own £100,000 ($125,000) flood defences after they were initially refused government aid in 2016. They made the decision after 100 properties were badly flooded in Churchtown and two neighbouring villages in 2015 following heavy rainfall.

When the council told them that they didn't qualify for funding, Churchtown residents raised £30,000 ($37,000) to build a clay and brick embankment, designed by local farmers. The Environment Agency then provided the remaining £70,000, saying the embankment was the UK's only resident-built flood relief scheme.

The embankment, which is maintained by residents, held and kept all houses dry when storms Ciara and Dennis hit Churchtown in 2019, says Siriol Hogg, the founder of the Churchtown Flood Action Group. Hogg had to leave her home for 15 months after it flooded in 2015. "It was terribly distressing," she says, noting the experience forced her to seek medical support for anxiety. "The people of Fairbourne must be under such mental strain and feeling such grief."

Along with other Fairbourne residents, Eaves put forward a proposal last month to Gwynedd Council for the construction of 100 tetrapods – four-legged concrete structures that are used to dissipate the force of incoming waves and prevent coastal erosion. They estimate that it will cost around £50,000 (£62,500). Tetrapods are widely used as coastal defences in Japan. "It would extend the life of the village quite dramatically," says Eaves.

Installing the tetrapods will be like "creating an artificial reef," says Angela Thomas, clerk of the community council. "They will take the sting out of waves coming in."

Thomas says the cost of constructing tetrapods is a "drop in the ocean" compared to the planned spending to dismantle Fairbourne, which could cost an estimated £27m ($34m), according to a demolition and site clearance budget, drawn up by Ultimate Engineering Solutions and seen by BBC Future. "Why is that money not spent on defending Fairbourne?" says Thomas.

Gwynedd Council declined to comment on the specific proposal, saying: "We have a responsibility to carefully consider all the available data and independent expert advice and to discuss the possible options with local people. Ignoring all the evidence of the increasing risks of severe flooding to the community would be irresponsible."

Living with water

The UK could also look across the channel for inspiration when weighing up whether and how to relocate communities due to increasing flood risk and sea level rise.

"We have said to the council [they] should look at how the Netherlands is managing the water," says Eaves. "It is one of the wisest solutions: to look abroad and see how others are handling a similar problem."

For more than 1,000 years, the low-lying Netherlands has been trying to keep water at bay and protect communities from flooding, relying on an elaborate network of dykes. But realising the risks from intensifying climate impacts and rapidly rising water levels, the country changed its long-standing flood strategy in 2006, when it launched the Room for the River programme.

Rather than constantly fighting the water, the aim was to learn to live with it, creating more space for the rivers to grow by lowering floodplains and broadening river channels.

"Whereas we first fought nature… we started thinking instead: how can we restore nature and prepare the country for even more water?" says Hans Brouwer, an engineer at the ministry who led the programme.

The programme also transformed farmland into floodplains. This meant people living near the selected rivers were informed about the flood risk and, in some cases, encouraged to relocate. Approximately 250 households were relocated throughout the 12-year programme.

Many of these people felt similar to Fairbourne residents when they were first presented with the prospect of moving.

"I don't recall a single project which didn't start with resistance," says Brouwer. "But they realised it would not end after Room for the River and that if they don't adapt their environment now, [flooding] will happen in 20-30 years."

Some argue the UK should emulate the Netherlands' flood management model - the low-lying country has been battling rising water for centuries (Credit: Alamy)

Local councils were also given the option to come up with their own alternative plans to tackle water levels in the region. When they were told that staying put long-term wasn't an option, farmers living in Overdiepse Polder, a low-lying area in the southeast, came up with a novel solution: to build a series of mounds large enough to accommodate new farms and high enough to keep the rising water at bay.

"People didn't always have to leave their area. When it was possible, new and safe houses were built in the floodplains – for example dwelling mounds," says Brouwer.

Meanwhile, the people who do decide to move away because of the flood risk can sell their homes to the Dutch government for a "fair price, as if it was in a protected area", says Brouwer. The government is then responsible for selling the property, assuming it is still safe to inhabit, and bearing the loss, he explains. If people choose to stay in the flood-prone area, the government will cover any damages in the case of flooding, he adds.

Involving the local community in the decision-making process, as well as offering them support with selling their homes and finding a new home or farm, is critical, says Brouwer. Every project is different and it is important that the government takes the time to understand the history, culture and concerns of the local community, and build trust and respect, he says.

Holding the line

Fairbourne residents say they have been unfairly targeted. "We've been branded climate refugees," says Clare Walker-Din. "I don't think we're ever going to get rid of that stigma."

They say other communities facing severe flooding and sea level rise haven't been told to relocate. "There are places on our coast that are in far more serious straits than we are," says Thomas.

In fact, 1.2 million homes in England alone, 4% of existing homes, are at 0.5% or greater risk of annual flooding by 2080, according to a 2018 report by the UK Committee on Climate Change (CCC).

Economic damages from flooding and erosion currently cost more than £260m per year on average in England, according to the CCC.

This will rise to £393-£411m ($485-$507m) by 2050 and £529-£582 ($653-$718m) by 2080 under a 2C warming scenario, says Dawson. 

We've been branded climate refugees – Clare Walker-Din

Despite this economic proposition, the UK government's default is to "hold the line" and provide protection by constructing and maintaining flood defences.

"There is an optimistic tendency to hope that things will improve in five years, that maybe there will be more money or an injection of support," says Richard Dawson, professor of earth systems engineering and a member of the CCC's adaptation committee.

But the CCC report found that holding the line this century is not cost-beneficial for 53-66km (33-41 miles) of coastline. This means that the costs of defending this area of coastline exceed the benefits, which are calculated based on the value of the properties that will be protected by the coastal defences, says a CCC spokesperson.

"Unless there is more money invested, it is unrealistic to expect that the line will be held everywhere," says Dawson.

Community engagement is key to adaptation plans, he says. "The more time people have to adjust to things, as long as appropriate resources are invested, that mitigates the impacts."

No plan

None of this has happened in Fairbourne, residents say. Eight years have passed since the council's decision and they are still waiting to hear about a relocation plan and whether they will receive any financial support.

Thomas says residents have not been offered "a penny of compensation" or any assistance with moving away from Fairbourne. "[My partner and I have] our retirement plan and our pensions, [but] now we're afraid to spend any money in case we're turfed out, because there's no compensation," she says.

Following Gywnedd Council's decision, house prices nosedived and banks stopped providing mortgages. During the pandemic, house prices rose again as demand for countryside properties skyrocketed, but the only people who are able to buy are cash buyers who don't need a mortgage, says Thomas.

But a spokesperson for the council says that ignoring the evidence of the increasing risks of severe flooding to the community would be irresponsible. "We fully appreciate that this is a very difficult situation for local residents and every effort has and will continue to be made to support the community through the process," they say.

They are looking to commission a health impact assessment to respond to the welfare needs of the community.

Thomas argues that what the council is proposing will make people homeless. "You don't decommission a village so callously," she says. "You decommission a nuclear power plant or an old factory." She would like to see a similar compensation scheme introduced to the one devised by Room for the River. "If there was a [council] offer of compulsory purchase at market value or above, there would be people here who would go for that," she says.

The Netherlands has helped 250 households relocate to avoid rising water levels, providing them with compensation and assistance (Credit: Alamy)

The emissions from train travel it took to report this story were 13.3kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.

In the meantime, Fairbourne's residents are staying put.

Kate Hamilton, who lives in Fairbourne with her six children and husband, says she won't consider moving until her children have grown up and left home. 

"We are taking one day at a time. In 10 years we might move, but at the moment, the benefits outweigh the risks," she says.

Eaves says that more people are moving into the village rather than leaving. "They don't care about [potential] flooding. They come for peace and quiet," he says. "The way of life here, you can't replicate that."

If moving is the only long-term option, Eaves says the council should buy a large plot of farmland where residents can move in future. "Then people have a plot of land which they can build a house on or they can sell their individual plot and move," he says.

Relocating everyone to one place is exactly what a tight-knit farming community in Illinois, the US, did in the 1990s. After suffering devastating floods, the entire community left the floodplain and moved uphill, where they rebuilt their town. The town of Valmeyer became an early model of one of the most radical ways to adapt to the climate crisis: moving people and their assets away from danger.  

But replicating the "village spirit" will be impossible if Fairbourne residents do have to relocate, says Eaves. "The village works as it is because of where it is."

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Valeurs Actuelles

Deux-Sèvres : un homme jugé après la découverte d’un kilo de cocaïne caché… dans son corps

Lundi 2 mai, un jeune Guyanais de 24 ans a été condamné à quatre ans de prison ferme par le tribunal de Niort (Deux-Sèvres), pour avoir transporté un kilo de cocaïne de la Guyane vers la Métropole. Le 27 avril dernier, rappelle la Nouvelle République, le jeune homme entre en gare de Niort, qu’il a ralliée en train depuis Paris-Montparnasse, après un vol depuis la Guyane. Dès l’arrivée du jeune homme à Niort, son attitude interpelle les forces de l’ordre, qui décident de le contrôler.

À leur vue, le Guyanais tente de prendre la fuite. Finalement interpellé à quelques rues de la gare, il est envoyé à l’hôpital afin d’y être examiné. Sans surprise, un scanner révèle la présence, dans son estomac, de 76 ovules de cocaïne, représentant près d’un kilo de marchandise. Le jeune homme est une “mule”, un civil en théorie sans casier judiciaire que les trafiquants utilisent pour déplacer leur marchandise.

Huit voyages, 48 000 euros

Au cours du procès du transporteur, son parcours criminel a largement été balayé. Comme le rapporte la Nouvelle République, le Guyanais se fournissait au Surinam, avant de rentrer en Guyane et de décoller pour la Métropole. C’est la huitième fois qu’il s’adonne à ce genre de voyage – une pratique pour laquelle il avait déjà été condamné en 2019. Chaque trajet de ce type lui était payé 6 000 euros, soit un joli pactole de 48 000 euros au total.

De quoi mettre du beurre dans les épinards de ce père de famille, qui a expliqué au juge être dépassé par ses dettes et avoir « perdu le fil ». Une excuse qui n’a guère convaincu le procureur. Ce dernier a pointé des « faits simples mais graves » commis par un homme qui semble ne « tirer aucun enseignement de ce qui lui arrive ». Bilan des opérations : quatre ans de prison, donc, ainsi qu’une amende de 78 000 euros.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

It's really classic for porteños, people from Buenos Aires

At a bustling counter inside Güerrín, a central Buenos Aires pizzeria, a young server in a red-and-white uniform dished out slices. Laid out before him was an abundance of thick, golden pizzas, their toppings a bright blend of green olives, red peppers and crispy melted cheese. The queue reached almost to the door, as he cut the portions with movements as lean and efficient as a juggler, the wedges disappearing in minutes. 

Every so often, he turned to a stack of what look like crumbly pieces of pizza base and flicked a portion onto a slice as he served it. The result looked like a pizza sandwich, the mozzarella melting slowly out from between the layers. This extra topping isn't actually from pizza at all but a thick, baked chickpea pancake called fainá.

Made from just chickpea flour, water, oil, salt and pepper, fainá is not complicated. At one of the restaurant's enormous ovens, I watched as a chef whisked the ingredients into a dribbly batter, poured it into a flat, round metal pan and carefully pushed it into the oven on a long, metal peel. Over the next five minutes or so, large bubbles pulsated on the surface. In the back corner, a blazing log fire heated the oven to almost 400C. The whole kitchen was sweltering and the aroma of baking suffused the air. When the fainá came out of the oven, it was golden-yellow with dark patches, like a harvest Moon. It would serve 20 to 30 people.

At Güerrín, they go through 600-700 portions of fainá a day, according to Mauricio Nunes Aleixo, the restaurant's night shift manager. "It's really classic for porteños, people from Buenos Aires," he said. "It's different for people from the other provinces; sometimes they don't even know what it is." (Fainá is also eaten with pizza in Uruguay, which is just across the River Plate from Buenos Aires and has close cultural ties to the city.)

Avenida Corrientes is Buenos Aires' answer to Broadway or the West End (Credit: Marcelo Endelli/Getty Images)

With five ovens, seating for 800 and premises that stretch the depth of an entire city block, Güerrín is a palace to pizza. It's located on Avenida Corrientes, a theatre district that's the Argentine capital's answer to Broadway or the West End. The restaurant has long been frequented by people from all walks of life, from glamorous thespians to hippy backpackers. Previous customers even include former presidents Raúl Alfonsín and Mauricio Macri, according to Nunes Aleixo. But no matter who's eating it, porteño pizza is decidedly humble in origin.

Nicknamed pizza a caballo (horseback pizza), pizza topped with fainá likely developed in working-class Italian migrant barrios such as La Boca, probably in the early 20th Century according to Carina Perticone, a semiologist and anthropologist researching literary representations of local food at Argentina's Universidad Nacional de las Artes.

The recipe for fainá arrived with Genovese migrants, who came from northern Italy to Buenos Aires in the 19th Century. In Italian, the chickpea pancake is known as farinata (the word farina means "flour"), and the name "fainá" stems from the Genovese dialect. By the turn of the century, fainá could be found in the stores and street stands of the La Boca, Mercado de Abasto and Paseo de Julio districts, according to Perticone. By 1926, a baker nicknamed "Tuñín" was selling fainá and fugazza, another pizza-like favourite made of dough and onions, to fans heading to games at the Boca Juniors football club in the dockside barrio of La Boca.

Pizza a caballo (horseback pizza) looks like a pizza sandwich, with mozzarella melting out from between the layers (Credit: Amy Booth)

"It was like a place to stop by, to eat standing up. But all the famous Boca football figures passed through there; it was very popular," Perticone said. In immigrant barrios with large Italian populations, fainá was "the original Buenos Aires street food".

We'll probably never know for sure why porteños started eating fainá on top of their pizza. Perticone suggests it might have been a practical way for hurried workers to eat on the go. Chickpeas were a cheap source of protein for the working class who didn't always have access to meat, added Francesca Capelli, a sociolinguist at the Salvador University's School of Modern Languages research institute.

In Italy, "it wouldn't even occur to anyone" to eat fainá like that

One thing is for sure: in Italy, "it wouldn't even occur to anyone" to eat fainá like that, Capelli said. Unorthodox? Perhaps. But the pair are a good fit: the subtle, creamy texture of the fainá softens the acidity of the tomato sauce and moderates the greasy tang of the cheese.

Pizza with fainá started as an Italian import, but has become a porteño classic (Credit: Amy Booth)

At first, the polite society of Buenos Aires took a dim view of Italian immigrants and their food. "There was a really strong anti-Italian sentiment, People thought they were mafiosos," Capelli said, pointing out that the notorious Galiffi gang was kidnapping and extorting in the Argentine city of Rosario in the 1920s and '30s.

However, porteños soon started to abandon their snobbery towards pizza and fainá, and pizzerias started to pop up all over the city. Pizza and fainá are often accompanied with sweet muscat wine, and the trio was immortalised in a song by Buenos Aires blues band Memphis La Blusera, which paints the food-and-drink pairing as a universal companion to the bustle of people coming and going from the theatres along Avenida Corrientes.

"Tuñín's fainería became so popular that politicians, artists, footballers, businessmen went, but workers and tango dancers went too. The classes mixed," Perticone said.

In Buenos Aires, it's clear that the link between fainá, football and popular culture remains alive and well (Credit: Amy Booth)

In Los Campeones, a pizzeria five blocks from the Boca Juniors stadium, it's clear that the link between fainá, football and popular culture remains alive and well. The walls are a mosaic of photos of sporting greats. The night I was there, the team was playing a Copa Libertadores match, and the waitstaff's eyes were glued to the game.

"A slice of pizza and fainá… is something that the average worker can treat themself to without having to spend a lot of money," said Matías Menéndez, a manager at Los Campeones. "Football in this country encompasses a wide range of social classes, and when they go to a game, everyone goes to see the same thing, to enjoy a football match." The pizza goes hand in hand with the match, he added. "We have clients who don't go to the game without stopping by for a slice."

A good fainá has to have "a creaminess, but the base and the top [should be] crispy", Menéndez said. On the counter behind him, a fresh fainá was slightly singed around the edges, as though someone had ironed it for too long.

He recommends heating the tray with a little oil before adding the batter to stop it from sticking and giving it a quick bang on the kitchen counter to make sure the mixture is even with no holes. "It's like a good omelette, it looks very easy but it isn't," he said.

Pizza topped with fainá likely developed in working-class Italian migrant barrios such as La Boca (Credit: Hemis/Alamy)

Today, creative variants of fainá are cropping up in cafes across the city. Spring onions are a popular and typically Argentine addition, according to Perticone, but some restaurants serve it with pizza toppings and even stuffings such as ham and peppers. The plethora of cheese-free offerings make it a great option for vegan and lactose-free diners. It's usually gluten-free, although some restaurants do add a little wheat flour.

Fainá may have started life in Buenos Aires as an Italian import, but today, it has become an indisputably porteño classic with serious staying power. And the city's slice wouldn't be the same without it.

Culinary Roots is a series from BBC Travel connecting to the rare and local foods woven into a place's heritage. 

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Valeurs Actuelles

Aubervilliers : un homme de 31 ans tué d’un coup de couteau dans un bar

Les faits, rapportés par plusieurs médias, dont Le Figaro, lundi 9 mai, se sont déroulés à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. La veille, au cours de la matinée, un homme de 31 ans a perdu la vie après avoir été poignardé au niveau de la cuisse, selon une source policière, ainsi que le parquet de Bobigny. D’après le récit fait par la source policière, la victime a été prise en charge par les forces de l’ordre alors qu’elle se trouvait dans la rue, dimanche, aux alentours de 6 heures du matin.

Ouverture d’une enquête pour meurtre 

Des traces de sang ont mené les enquêteurs jusqu’à un bar. C’est dans ce commerce que l’agression se serait déroulée. Âgée de 31 ans, la victime a été grièvement blessée à la cuisse, après avoir reçu un coup de couteau lui ayant sectionné l’artère fémorale ; autrement dit, l’un des plus gros vaisseaux sanguins. Le jeune homme a succombé à sa blessure alors qu’il se trouvait à l’hôpital. « Les circonstances et les motifs [de cette agression] restent très flous à ce stade », a indiqué le parquet de Bobigny, dont les propos sont cités par nos confrères. Une enquête a été ouverte pour meurtre. Celle-ci a été confiée au service de police judiciaire du département. 

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France24 - Monde

Plus de quarante migrants morts noyés au large du Sahara occidental

Publié le : 08/05/2022 - 22:26

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Quarante-quatre migrants sont morts noyés après le naufrage de leur embarcation, dimanche au large de Cap Boujdour, au sud du Maroc, a indiqué l'ONG espagnole Caminando Fronteras. Elle n'a pas précisé quelle était la destination de l'embarcation, mais les bateaux de migrants partant de cette zone se dirigent généralement vers l'archipel espagnol des Canaries.

Quarante-quatre migrants sont morts noyés après le naufrage de leur embarcation, dimanche 8 mai, au large du Sahara occidental au sud du Maroc, a indiqué l'ONG espagnole Caminando Fronteras.

Aucune confirmation de ce naufrage meurtrier n'a pu être obtenue dans l'immédiat auprès des autorités marocaines.

Selon Helena Maleno, la fondatrice de l'ONG Caminando Fronteras, les 44 migrants sont morts après le naufrage de leur embarcation au large de Cap Boujdour, au Sahara occidental. "Sept corps ont été transférés à la morgue et les autres victimes ont été englouties par la mer", a-t-elle ajouté sur Twitter.

Douze autres migrants ont survécu à ce naufrage et ont été arrêtés, selon la même source.

Elle n'a pas précisé quelle était la destination de l'embarcation, mais les bateaux de migrants partant de cette zone se dirigent généralement vers l'archipel espagnol des Canaries.

En 2021, 4 404 migrants morts ou disparus lors de leur traversée

Situé à la pointe nord-ouest de l'Afrique, le Maroc est un pays de transit pour de nombreux migrants qui cherchent à rejoindre l'Europe, depuis ses côtes atlantique ou méditerranéenne.

Selon des chiffres du ministère marocain de l'Intérieur, plus de 14 700 tentatives de départs illégaux ont été empêchées et 52 réseaux de passeurs démantelés au Maroc durant le premier trimestre de 2022.

En 2021, 4 404 migrants sont morts ou ont disparu au cours de leur traversée en mer pour tenter de rejoindre l'Espagne, le pire bilan depuis 2015, selon Caminando Fronteras qui dresse le bilan de ces drames migratoires grâce aux appels de migrants ou de leurs proches sur ses numéros d'urgence.

Selon les derniers chiffres du ministère espagnol de l'Intérieur, plus de 40 000 migrants, en grande partie en provenance du Maroc, sont arrivés en 2021 par la mer dans le pays, ainsi que dans les archipels des Baléares et des Canaries.

Avec AFP

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Naufrage meurtrier d'une embarcation de migrants au large de la Libye

Refoulements illégaux de migrants : le patron controversé de l'agence Frontex démissionne

Naufrage au large du Liban : six corps de migrants repêchés dont un enfant

Valeurs Actuelles

Paris : incarcéré à Nanterre, un détenu s’est évadé de l’hôpital européen Georges-Pompidou

Les faits se sont déroulés dimanche 8 mai, dans la capitale française. Selon les informations d’Europe 1 diffusées ce lundi, un détenu incarcéré au sein de la maison d’arrêt de Nanterre (Hauts-de-Seine) s’est évadé à la mi-journée de l’hôpital européen Georges-Pompidou, situé dans le 15e arrondissement, alors même qu’il était sous escorte de l’administration pénitentiaire. Il y avait été transféré pour raisons médicales. A savoir que le jeune homme s’est évadé 48 heures avant de fêter son 26e anniversaire. 

Connu pour des délits de vol, d’escroquerie et d’abus de confiance 

Dans les faits, le détenu est sorti des toilettes et s’est enfui en empruntant une porte ouverte vers le parking des urgences de l’hôpital, alors même qu’il était menotté et surveillé par des agents de l’administration pénitentiaire, détaillent nos confrères. Celui-ci suivait un traitement habituel pour une pathologie au sein de l’établissement hospitalier. Au moment de son évasion, il était vêtu d’un pull noir, d’un jogging gris et de chaussures noires. Toujours selon les informations dont dispose la radio nationale, le détenu est défavorablement connu pour des délits de vol, d’escroquerie, mais également d’abus de confiance. Le troisième district de la police judiciaire (DPJ) a été chargé de l’enquête pour tenter de le localiser et de l’interpeller. 

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France24 - Monde

RD Congo : des dizaines de morts dans l'attaque d'une mine d'or artisanale en Ituri

Publié le : 08/05/2022 - 22:25

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Au moins 35 personnes ont été tuées, dimanche, par des rebelles du groupe armé "Coopérative pour le développement du Congo" (Codeco) qui ont attaqué une mine d'or artisanale en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo. La milice Codeco est considéré comme l'un des groupes les plus meurtriers de l'est congolais.

Au moins 35 personnes ont été tuées, dimanche 8 mai, par des rebelles du groupe armé "Coopérative pour le développement du Congo" (Codeco) qui ont attaqué une mine d'or artisanale en Ituri dans le nord-est de la République démocratique du Congo.

"Les Codeco ont tué dans la mine d'or 'Camp Blanquette'. Il y a 29 corps ramenés à la cité de Pluto. Six corps calcinés ont été enterrés sur place", a déclaré à l'AFP Jean-Pierre Bikilisende, bourgmestre de la commune rurale de Mungwalu dans le territoire de Djugu (Ituri, nord-est).

"Un bébé de quatre mois" figure parmi les morts. "Ce bilan est provisoire, puisqu'il y a d'autres civils tués dont les corps ont été jetés dans des trous d'orpaillage et plusieurs autres civils sont portés disparus. La fouille se poursuit", a indiqué Jean-Pierre Bikilisende. "'Le camp Blanquette' est érigé dans la forêt, loin de la position militaire la plus proche. L'intervention est donc arrivée avec un peu de retard", a-t-il déploré.

L'un des groupes les plus meurtriers de l'Est congolais

"Il y a aussi plusieurs blessés, dont neuf grièvement, admis à l'hôpital général de Mungwalu", a déclaré, pour sa part, à l'AFP Chérubin Kukundila l'un des responsables de la société civile de Mungwalu, estimant qu'"il y a au moins 50 personnes tuées".

La mine d'or artisanale dénommée "camp Blanquette" est située dans la forêt à plus de 7 km de la cité de Mungwalu, dans le territoire de Djugu (Ituri), fief du groupe armé Codeco.

La milice Codeco, qui prétend défendre les membres de la communauté Lendu contre la communauté rivale Hema et contre les forces de sécurité, est considérée comme l'un des groupes les plus meurtriers de l'est congolais. En plus des civils et des militaires, les miliciens Codeco s'attaquent également aux déplacés et à des humanitaires.

L'Ituri et la province voisine du Nord-Kivu sont placés sous état de siège depuis le 6 mai 2021, une mesure qui a donné les pleins pouvoirs aux officiers de l'armée et de la police pour gérer l'administration et mener la guerre contre la centaine de groupes armés qui sévissent dans l'Est congolais depuis plus d'un quart de siècle. Après une année d'état de siège, les autorités ne sont pas parvenues à mettre un terme aux massacres des civils.

Avec AFP

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Ebola en RD Congo : l'OMS évoque un risque de propagation régionale et internationale

L'Entretien de France 24

RD Congo : "Nous assurerons bien la tenue d'élections en 2023", promet Sama Lukonde Kyenge

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

RD Congo : une trentaine de morts en deux jours en Ituri, les ADF soupçonnés

France24 - World

Even chance world will breach 1.5C warming within 5 years: UN

Issued on: 10/05/2022 - 00:24

Geneva (AFP) – There is an even chance that global temperatures will temporarily breach the benchmark of 1.5 degrees Celsius above pre-industrial levels in one of the next five years, the United Nations warned Tuesday.

The 2015 Paris Agreement on climate change saw countries agree to cap global warming at "well below" 2C above levels measured between 1850 and 1900 -- and 1.5C if possible.

"The chance of global near-surface temperature exceeding 1.5C above pre-industrial levels at least one year between 2022 and 2026 is about as likely as not," the UN's World Meteorological Organization said in an annual climate update.

The WMO put the likelihood at 48 percent, and said it was increasing with time.

An average temperature of 1.5 C above the pre-industrial level across a multi-year period would breach the Paris aspirational target.

There is a 93 percent chance of at least one year between 2022-2026 becoming the warmest on record and dislodging 2016 from the top ranking, said the WMO.

The chance of the five-year temperature average for 2022-2026 being higher than the last five years (2017-2021) was also put at 93 percent.

"This study shows -- with a high level of scientific skill -- that we are getting measurably closer to temporarily reaching the lower target of the Paris Agreement," said WMO chief Petteri Taalas.

"The 1.5C figure is not some random statistic. It is rather an indicator of the point at which climate impacts will become increasingly harmful for people and indeed the entire planet."

'Edging ever closer'

The Paris Agreement level of 1.5C refers to long-term warming, but temporary exceedances are expected to occur with increasing frequency as global temperatures rise.

"A single year of exceedance above 1.5C does not mean we have breached the iconic threshold of the Paris Agreement, but it does reveal that we are edging ever closer to a situation where 1.5C could be exceeded for an extended period," said Leon Hermanson, of Britain's Met Office national weather service, who led the report.

The average global temperature in 2021 was around 1.11C above pre-industrial levels, according to provisional WMO figures.

The report said that back-to-back La Nina events at the start and end of 2021 had a cooling effect on global temperatures.

However, this was only temporary and did not reverse the long-term global warming trend.

La Nina refers to the large-scale cooling of surface temperatures in the central and eastern equatorial Pacific Ocean, typically occurring every two to seven years.

The effect has widespread impacts on weather around the world -- typically the opposite impacts to the El Nino warming phase in the Southern Oscillation cycle.

Any development of an El Nino event would immediately fuel temperatures, as it did in 2016, said the WMO.

Greenhouse gas link

The annual mean global near-surface temperature for each year between 2022 and 2026 is predicted to be between 1.1C and 1.7C higher than pre-industrial levels.

There is only a 10 percent chance of the five-year mean exceeding the 1.5C threshold.

"For as long as we continue to emit greenhouse gases, temperatures will continue to rise," said Taalas.

"And alongside that, our oceans will continue to become warmer and more acidic, sea ice and glaciers will continue to melt, sea level will continue to rise and our weather will become more extreme.

"Arctic warming is disproportionately high and what happens in the Arctic affects all of us."

Meanwhile, predicted precipitation patterns for 2022, compared to the 1991-2020 average, suggest an increased chance of drier conditions over southwestern Europe and southwestern North America, and wetter conditions in northern Europe, the Sahel, northeastern Brazil, and Australia.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Bouches-du-Rhône : trois gendarmes poursuivis et agressés en sortant de boite de nuit

Trois gendarmes stationnés à Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône) ont été violemment agressés dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 mai, alors qu’ils sortaient d’une boîte de nuit à Saint-Mitre-les-Remparts. Les trois militaires, qui n’étaient pas en service, ont été pris en chasse en voiture sur une trentaine de kilomètres. Selon La Provence, la voiture qui les suivait n’a cessé de leur faire des appels de phares, afin de les pousser à s’arrêter.

Parvenus à l’entrée de Port-Saint-Louis, les trois gendarmes ont décidé de s’arrêter pour faire barrage à leurs agresseurs. L’un des gendarmes, sorti de la voiture, a alors été violemment agressé par l’un de ses poursuivants, qui l’a notamment étranglé et roué de coups. Selon La Provence, ce dernier serait un homme désireux de se venger, après s’être vu retirer son permis.

Les gendarmes très choqués

Pendant ce passage à tabac, les deux autres gendarmes étaient bloqués dans leur voiture par les autres assaillants. Ils sont tout de même parvenus à redémarrer, afin de se diriger vers l’immeuble où sont logés les gendarmes de Port-Saint-Louis. Leurs assaillants ont continué à les poursuivre jusqu’à l’immeuble et ont même décidé d’escalader le portail. Une bagarre a alors éclaté dans l’enceinte de la résidence, avant que des renforts n’interviennent pour mettre fin aux hostilités.

Le gendarme étranglé à l’entrée de la ville s’est vu prescrire quatre jours d’ITT. Tous les agresseurs ont été interpellés le lendemain – samedi 7 mai. Ils ont été placés en garde à vue, et devraient rapidement comparaître devant le tribunal correctionnel de Tarascon. La Provence indique que l’ensemble des gendarmes de Port-Saint-Louis est considérablement choqué par l’événement.

 

 

Aix-en-Provence : les dernières actualités

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Unseen footage of Queen to air in new BBC documentary

Unseen footage from the Queen's archive is set to be aired in a BBC documentary narrated by the monarch.

The BBC has been granted special access to hundreds of private home movies shot by the Royal Family, including clips of a young Princess Elizabeth smiling at her engagement ring.

Elizabeth: The Unseen Queen will follow the monarch's life as a princess in her own eyes and own words.

The documentary will air on 29 May in honour of the Queen's Platinum Jubilee.

Three images never previously seen of a then Princess Elizabeth have also been released as part of the programme's joint announcement by Buckingham Palace and the BBC.

The Queen gave the BBC unprecedented access to footage shot by her, her parents, Prince Philip and others.

Elizabeth: The Unseen Queen shows footage capturing the Queen's life from being pushed in a pram by her mother to her coronation at the age of 27 in 1953.

The 75-minute documentary features a clip marking the first extended visit of Prince Philip to Balmoral in 1946, while the couple's engagement was still not public.

A young Princess Elizabeth can be seen smiling and showing the camera her engagement ring.

The couple later wed in November 1947 and were married for 73 years before the Duke of Edinburgh died in April last year, a few months before his 100th birthday.

The documentary will show moments including then Princess Elizabeth with her uncle Prince George The Duke of Kent, who died in a plane crash in 1942 while on active service, and King George VI's last visit to Balmoral in 1951.

It will also depict Princess Elizabeth as a young mother with Prince Charles and Princess Anne spending time with their grandparents the King and Queen.

BBC Studios reviewed more than 400 reels of film, privately held by the Royal Collection in the vaults of the British Film Institute (BFI), and discovered lost newsreel given to The Queen and behind the scene recordings of state events.

Filmmakers also listened to over three hundred of the Queen's speeches across 80 years.

Simon Young, the BBC's commissioning editor for history, said he was honoured that the Queen "entrusted the BBC with such unprecedented access" to her personal film collection.

He said: "This documentary is an extraordinary glimpse into a deeply personal side of the Royal Family that is rarely seen, and it's wonderful to be able to share it with the nation as we mark her Platinum Jubilee."

Claire Popplewell, creative director for BBC Studio Events Productions, said: "As programme-makers who have previously worked closely with the Royal Household on ceremonial and celebratory broadcast events and programmes, the production team were under no illusion quite how special having access to this very personal archive was.

"Being able to draw upon the self-recorded history of a young Princess Elizabeth and her wider family - and allowing the Queen to tell us her own story - is the very heart of this film."

The documentary will debut on BBC One and BBC iPlayer on 29 May.

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Marseille : une femme battue à mort dans un parking, un SDF interpellé

Une femme âgée de 55 ans a été découverte mortellement blessée lundi 9 mai à Marseille. Selon BFMTV, elle gisait rue Rolland, dans le 10e arrondissement. Les marins-pompiers l’ont découverte vers 7h du matin, mais ne sont pas parvenus à la sauver. Selon leurs premières constatations, elle semble avoir été battue à mort alors qu’elle sortait de son parking.

Un homme interpellé

Selon La Provence, le signalement d’un homme a rapidement été transmis à la police. Âgé d’une quarantaine d’années et couvert de sang, un SDF a finalement été arrêté quelques dizaines de minutes plus tard par un équipage de la BAC Division Sud, dans un parc situé non loin du lieu de l’agression. BFMTV précise que lors de son interpellation, l’homme divaguait et tenait des propos incohérents.

Le motif de l’agression est pour l’heure inconnu. Selon France Bleu, une enquête a été ouverte et confiée à la Sûreté Départementale. À la mi-journée, un médecin légiste était sur les lieux du drame afin d’examiner le corps de la victime.

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France24 - World

Ecuador prison riot leaves 43 dead, 108 on the run

Issued on: 10/05/2022 - 00:00

Santo Domingo de los Colorados (Ecuador) (AFP) – At least 43 inmates died on Monday in Ecuador's latest grisly prison riot, the public prosecutor said, as another 100 prisoners managed to escape.

Authorities said a fight broke out between the rival Los Lobos and R7 gangs inside the Bellavista prison in Santo Domingo de los Colorados, in the center of Ecuador some 80 kilometers (50 miles) from Quito.

"For now there are 43 inmates dead," said the public prosecutor's office on Twitter, adding that the situation was "developing."

During the riot, dozens of inmates tried to escape.

Police chief Fausto Salinas told reporters that 108 were missing after another 112 escaped prisoners were recaptured.

The South American country's prison authority SNAI said it has activated "security protocols" to contain the "disturbances to order."

Interior minister Patricio Carrillo initially told reporters that two inmates had been killed before later increasing that figure to 41 in a press conference.

However, he also said "13 people have been taken to hospital, several with serious injuries, and it is possible the number (of dead) will rise."

The public prosecutor's office then tweeted the latest death toll.

Carrillo had initially claimed authorities were in control of the situation and that all escaped prisoners had been recaptured.

Inmates with facial injuries were taken by truck and ambulance to medical facilities while family members of those incarcerated gathered at the prison looking for information, AFP reporters at the scene said.

Salinas said "200 police, 200 soldiers and additional reinforcements are on their way."

'Mutilated bodies'

Prior to this one, around 350 inmates had been killed in five separate prison riots since February 2021.

Just last month, at least 20 inmates died inside the El Turi prison in Cuenca, southern Ecuador.

Ecuadoran President Guillermo Lasso insists the problem inside the facilities mirrors that outside, where drug gangs are vying for control of trafficking routes.

Those rivalries among inmates sometimes explode into violence, with some prisoners hacked to death or beheaded with machetes.

"The majority of victims, if not almost 100 percent, were killed with knives and not guns," said Carrillo.

"Their mutilated bodies were left where they were."

The prisoners were killed in their cells and common rooms, after which inmates then used guns to try to escape the facility.

Authorities have said they will carry out a search for weapons and transfer gang leaders to a different prison in Guayas province.

"This is the unfortunate result of gang violence," Lasso, who is on a state visit to Israel, wrote on Twitter.

He also expressed "condolences to relatives" of the victims.

Even with greater investment in the prison system, the creation of a commission to pacify facilities and new policies such as the holding of the most dangerous prisoners at a single penitentiary, have not reduced the bloody violence.

Overcrowding is another problem, with 35,000 detainees in 65 prisons that only have a capacity for 30,000 inmates.

The 1,200-capacity Bellavista prison houses 1,700 inmates.

Ecuador has also seen a rise in street crime and drug trafficking which the government has tried to tackle by declaring a state of emergency in the three worst affected provinces: Guayas, Manabi and Esmeraldas.

The country seized a record 210 tons of drugs in 2021 and has already seized another 82 tons this year.

Ecuador, which borders the world's two largest producers of cocaine, Colombia and Peru, is often used as a jumping off point to export the white powder to the United States and Europe.

© 2022 AFP

France24 - World

How Russian oligarchs are sailing their yachts from Europe to Turkey to avoid sanctions

Issued on: 05/05/2022 - 19:15Modified: 09/05/2022 - 14:23

Poline Tchoubar Follow

When a number of uber-wealthy Russian businessmen and politicians were slapped with sanctions by the European Union and the United States after the invasion of Ukraine, many of them did what they could to spirit away the assets. In some cases, those assets included yachts, some the size of whales. In recent weeks, online investigators have been using public source data to track their locations. They say that a number of yachts managed to leave European waters, bound for Turkey or Russia. 

Yalikavak Bay, in Turkey, April 24: Dutch tourists posed and took a selfie in front of a superyacht called My Solaris. The boat, which, at 140 metres long dwarfs its environs, belongs to Roman Abramovich, a Russian oligarch and former owner of the Chelsea football club who has been under European sanctions since March 15. 

Having lunch today in #Yalikavak with Abramovitsj yacht #Solaris in the background. Love ❤️ Turkey 🇹🇷 pic.twitter.com/pWBiBelMnk

April 24, 2022

When yachts move around, they use AIS (Automatic Identification System) transponders to signal their GPS location, as well as to help to avoid collisions.

Websites like MarineTraffic or VesselFinder publish the AIS details of ships moving around the world. If you look at one of these sites, you can see that My Solaris left Barcelona on March 8. The yacht then popped up in Yalikavak Bay on April 23, where it was still located on May 5, according to MarineTraffic.

'I thought that keeping an eye on the oligarchs and their movements might bring some useful information'

Twitter user @PutinIsAVirus uses online tools to track the locations of dozens of yachts belonging to Russian oligarchs. A software developer by trade, he documents the movements of these yachts on an interactive map. The user, who wanted to remain anonymous for professional reasons, explained his process to the FRANCE 24 Observers team: 

In 2016, I started to become active in open source intelligence investigations. It started as a hobby, and still is. When the Ukraine crisis started, I tried to increase the scale of my work to attempt to help and do something because it was hard to sit still and do nothing. I thought that keeping an eye on the oligarchs and their movements, especially sanctioned ones, might bring some useful information.

First, it took a while for them to react. This was good, because it allowed many of them to be seized in European ports. It's not easy to quickly find a crew for a boat which was not scheduled to leave. These oligarchs also had their European bank accounts frozen, and their Russian accounts were not usable. So for a boat that takes 200,000 dollars in gasoline, it might be a bit of a problem to get access to this amount of money if you don't have access to your bank account and your credit card doesn't work. 

We can see some hubs where sanctioned vessels were able to run to: this is essentially the United Arab Emirates and Turkey.

Fleeing sanctions, Putin's inner circle seeks safe ports for their superyachts: Roman Abramovich's 🇧🇲yachts are portside, Eclipse in Marmaris & Solaris in Bodrum. Dmitry Medvedev's 🇰🇾yacht Universe was in Marmaris. Maxim Shubarev's 🇨🇰yacht Polaris is in Göcek's Skopea Marina. pic.twitter.com/DNlEGAZDvi

March 23, 2022

Several yachts owned by oligarchs haven’t been emitting an AIS signal for a few weeks, making it impossible to find their location on MarineTraffic or VesselFinder. In theory, you have to turn on your transponder when you navigate but it’s pretty common for owners to ignore this rule to hide their whereabouts. However, very often they can be found from satellite images and amateur images. 

Some yachts go through Turkey to get to Russia 

From his base in Turkey, Yörük Işık watches out for the vessels crossing the Bosphorus Strait, which links the Mediterranean and the Black Sea. An analyst who specialises in tracking ships and the founder of the Bosphorus Observer, he managed to take photos of several yachts thought to be owned by Russian oligarchs over the past few weeks. 

I am in a great ship-spotting location, so I just catch them. So far, I saw approximately ten of them. 

Most of them come to Turkey because Turkey has very advanced maritime services, because these yachts have to constantly be maintained. I think they are all running to Sochi. After some time in Turkey, so far the pattern is that they are crossing the Bosphorus and going to Sochi [Editor's note: On the Russian coast of the Black Sea]. There are still several of them in Turkey, in ports where they can get maritime services, a few of them are also in the coastal towns.

Yörük Işık took this picture of a yacht called Universe in Ataköy Port in Istanbul on March 28, 2022. The vessel, which is thought to belong to former Russian prime minister Dmitry Medvedev, left Imperia Port in Italy on March 2. On April 22, it was photographed by an amateur ship watcher in Sochi, Russia.

Cayman Islands 🇰🇾 flag 74m mega yacht Universe, likely owned by Dmitry Medvedev @MedvedevRussia, former President & former PM and current Deputy Chairman of the Security Council of Russia, is in Istanbul's Ataköy Marina. pic.twitter.com/QAChVghCrP

March 28, 2022

While European and Turkish ports are equipped with the infrastructure and services needed for yachts, that is less common in Russian ports, says the person who runs the account @PutinIsAVirus:

Russia and the Black Sea are not equipped for so many and such big vessels. They have some nice touristic harbours in the Black Sea, but they might host only one or two of these yachts. Abramovich's vessels are over 150 metres long – few ports are equipped for something like that. These vessels were never intended to go back to Russia – they were meant to stay in the Mediterranean, in the Caribbean or the Indian Ocean.

Owners hidden behind shell companies 

Alex Finley, a former CIA officer and novelist, keeps her eye on yachts belonging to Russian oligarchs from her home in Barcelona. She says that one of the hardest parts is figuring out, for certain, who owns each yacht:

You can say that we suspect this person is the ultimate beneficial owner, but now the authorities have to prove it. That means pulling back all the different shell companies to figure out really in the end who the owner is. And that's very difficult because the ownership structure is set up to provide precisely that kind of privacy. 

On May 5, a yacht belonging to a Russian oligarch under sanctions was seized in Fiji at the request of the United States. The boat in question was the Amadea, which is estimated to be worth 300 million dollars and is thought to belong to oligarch Suleiman Kerimov.

“This yacht seizure should tell every corrupt Russian oligarch that they cannot hide, not even in the remotest part of the world. We will use every means of enforcing the sanctions imposed in response to Russia’s unprovoked and unjustified war in Ukraine,” wrote US Deputy Attorney General Lisa Monaco in a statement

European sanctions have, in effect, frozen the assets of around a hundred people who are thought to support the Russian government or benefit from it in some way. Several yachts have already been seized in France, Spain and Italy. Some countries, however, are now saddled with the cost of maintaining these yachts, which can reach 150 to 200,000 euros per month.

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SANS TITRE

In 2021 Putin retreats to his bunker as the Covid 19 pandemic spreads through Russia.

Putin faces protests on the streets and revelations about a secret palace.

Master strategist or opportunistic gambler?

False flags and brutal military tactics in Syria combine with aspirations of greatness

Playing cat and mouse games with the world and sending 'little green men' into Ukraine

Putin returns to the presidency to save Russia from the west.

Cementing power in Russia, a revolution in Ukraine and a challenge to the US.

President Putin turns on the men who manoeuvred him to power.

Operation successor: the story behind the Russian president's mysterious rise to power.

From street thug to spy – what the Russian president did before he came to power.

Jonny Dymond tells the extraordinary and revealing story of Vladimir Putin's life.

Valeurs Actuelles

Paris : le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno tué par un automobiliste à bord d’une voiture volée

« Encore un drame de l’impunité ! » La maire du VIIe arrondissement de Paris, Rachida Dati, a vivement réagi à la mort d’Antoine Alléno, le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno. Le jeune homme de 24 ans est décédé à Paris, après avoir été percuté par un automobiliste en fuite au volant d’une voiture volée, rapporte Le Figaro ce lundi 9 mai.

Les faits ce dimanche soir

Le drame s’est produit la veille, dimanche 8 mai, vers 23 heures. Accompagné d’une passagère, Antoine Alléno se trouvait sur son scooter à un feu rouge à l’angle de la place de la Résistance et de l’avenue Bosquet, près du pont de l’Alma. Un VTC était également à l’arrêt au même endroit. Un automobiliste en fuite, sans être pourchassé par la police, est alors entré en collision avec eux. Antoine Alléno est décédé sur le coup. La passagère et le chauffeur VTC ont été transportés à l’hôpital. Leurs jours ne sont pas en danger.

Recherché pour purger une peine de prison

L’auteur du choc venait de voler une voiture de luxe, type Audi RS6, devant un restaurant du VIIe arrondissement de Paris. Il aurait donné un faux ticket au voiturier de l’établissement, relate Le Figaro. Après la collision, l’homme a pris la fuite à pied. Mais il a été arrêté par un policier hors service de la DSPAP (direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne). Une source policière du Figaro a précisé que l’individu était recherché pour conduite en état d’ivresse et pour une peine de prison qu’il devait purger.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Macron vows to build ‘stronger France’ during second term as president

Issued on: 07/05/2022 - 09:44

FRANCE 24 Follow

President Emmanuel Macron on Saturday was inaugurated for a new term, making him the first French leader in 20 years to serve a second mandate following his election victory over far-right politician Marine Le Pen in the April 24 second round of the 2022 presidential vote. Follow FRANCE 24's coverage of the inauguration ceremony as it happened.  

  • The presidential inauguration started at 11am Paris time (0900 GMT) at the Élysée Palace.
  • The ceremony kicked off a series of key steps as Macron begins a new five-year term filled with international and domestic challenges.
  • During the ceremony, the head of the Constitutional Council, Laurent Fabius, read a statement confirming Macron's victory in the second round of presidential polls on April 24 with a score of 58.5 percent against far-right rival Marine Le Pen.
  • In a tradition dating back to the Middle Ages, 21 cannon shots were fired from the Invalides military memorial complex in Paris.
  • Macron vowed to build a 'stronger France' in his second term during a keynote speech.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

French Socialists approve 'leftist union' to challenge Macron in legislative elections

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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En el Día de la Victoria, Putin ofreció un discurso calculado

Algunos analistas habían previsto que el presidente de Rusia anunciaría una intensificación de la guerra. Pero su mensaje, dirigido a los rusos de a pie, tuvo un tono moderado.

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Por Anton Troianovski

No hubo ninguna proclamación de victoria ni de “misión cumplida”, ni tampoco la promesa de que la lucha en Ucrania terminaría pronto. Pero tampoco hubo llamamientos a nuevos sacrificios o a la movilización, ni amenazas de ataque nuclear, ni pronunciamientos tajantes sobre la guerra existencial de Rusia con Occidente.

En lugar de eso, el presidente Vladimir Putin se plantó en la Plaza Roja de Moscú el lunes, en la festividad secular más importante de Rusia, y transmitió un mensaje para el público ruso en general: que podían seguir viviendo sus vidas. Los militares seguirían luchando para librar a Ucrania —en su falso relato—, de “torturadores, escuadrones de la muerte y nazis”, pero Putin no hizo ningún nuevo intento de preparar a su pueblo para un conflicto más amplio.

El tono calculado muestra que, aunque algunos funcionarios occidentales predijeron que Putin aprovecharía la festividad del 9 de mayo para redoblar la guerra, sigue cauto a la hora de exigir demasiado a los rusos de a pie. De hecho, el único anuncio político que hizo Putin en su discurso fue uno destinado a mitigar el dolor causado directamente por la guerra: firmó un decreto para proporcionar ayuda adicional a los hijos de los soldados muertos y heridos.

“Ha desarrollado un cierto sentido de lo que es y no es posible”, dijo Gleb O. Pavlovsky, un asesor cercano a Putin que en 2011 cayó en desgracia, al explicar por qué el líder ruso no parece dispuesto a ordenar una movilización masiva. “Él entiende que no hay propaganda capaz, por sí sola, de obligar a alguien a morir”.

Funcionarios occidentales y ucranianos habían especulado que Putin podría utilizar la pompa marcial de la fiesta del 9 de mayo para declarar que Rusia se encuentra en estado de guerra y ampliar el reclutamiento militar, lo que le permitiría aumentar sus fuerzas que están mermadas y han experimentado tantas dificultades en el campo de batalla.

Pero en lugar de preparar a la sociedad para más sacrificios, Putin pronunció lo que fue, en muchos sentidos, un discurso moderado en comparación con la ardiente retórica que ha desplegado en otras ocasiones en los últimos dos meses; también fue el discurso, de todas sus recientes apariciones, que el pueblo ruso tenía más probabilidades de ver, ya que se produjo durante el desfile televisado por el Día de la Victoria. Se trata del evento anual más importante del Estado ruso, una celebración de la victoria soviética sobre la Alemania nazi en la Segunda Guerra Mundial.

Algunos analistas afirman que, aunque las encuestas muestran que existe un amplio apoyo a la guerra en Rusia, parece que en el Kremlin hay preocupación de que este apoyo no sea profundo. Pavlovsky dijo que el presidente parece querer evitar que se dañe aún más el acuerdo tácito con el pueblo ruso que él mismo forjó tras llegar al poder: los rusos de a pie se mantienen al margen de la política, y el Kremlin les deja vivir su vida.

De hecho, aunque más de 15.000 rusos fueron detenidos en las protestas contra la guerra en las primeras semanas, la gran mayoría permaneció en silencio, aunque se opusiera a ella. Y aunque las sanciones occidentales han afectado a la economía rusa, esta no se ha hundido, lo que ha permitido a mucha gente seguir viviendo en gran medida como antes de la invasión del 24 de febrero.

La encuestadora independiente Levada descubrió el mes pasado que el 39 por ciento de los rusos prestaba poca o ninguna atención a lo que el Kremlin llama la “operación militar especial” en Ucrania. Putin, al parecer interesado en limitar el escrutinio de los padres preocupados, prometió al principio de la guerra que los reclutas —los jóvenes rusos deben cumplir un año de servicio militar— no serían enviados a la batalla. Después de que muchos fueran enviados, Putin ordenó una investigación.

Una movilización masiva de la población rusa, o un cambio a una economía de guerra, socavaría ese equilibrio, al llevar la realidad de la guerra a muchos más hogares.

“Podría resultar que la gente está preparada para apoyar la guerra mientras está sentada en casa frente a la TV, como se dice, pero que no está para nada lista para ir a pelear”, dijo Pavlovsky. “Esa es la postura central que Putin entiende y trata de no tocar”.

La coreografía del propio desfile parecía dirigida a ser confortablemente familiar; las tropas y los vehículos marcharon y rodaron por la Plaza Roja como en años anteriores y no mostraron el símbolo de la “Z” que ha llegado a representar el apoyo a la guerra de Ucrania.

Incluso durante las celebraciones del lunes, en Rusia siguieron apareciendo destellos de malestar. OVD-Info, un grupo de derechos, reportó la detención de manifestantes dispersos por todo el país, incluida la de un hombre que colocó una caja de chocolates en una banca en el centro de Moscú junto a un cartel escrito a mano que decía: “Toma un dulce si estás en contra de la guerra”.

En el acto de protesta más dramático, dos periodistas rusos de un sitio web de noticias favorable al Kremlin llenaron súbitamente su página de inicio con artículos contra la guerra, uno de los cuales declaraba que “Putin debe irse”.

“¡No tengan miedo!”, decía el artículo, publicado brevemente en el sitio web Lenta.ru. “¡No se queden callados! ¡Resistan! No están solos, ¡somos muchos! El futuro es nuestro”.

En su discurso, Putin retomó viejos argumentos: que la invasión era la “única decisión correcta” porque, según afirmó falsamente, Ucrania estaba planeando una “invasión punitiva” de su territorio controlado por Rusia, y porque la OTAN estaba acumulando tropas cerca de las fronteras rusas.

Pero algunos analistas advirtieron que, aunque Putin desafiara el lunes algunas expectativas occidentales de escalada, en las próximas semanas, la amenaza seguía siendo elevada. Tatiana Stanovaya, que ha estudiado durante mucho tiempo a Putin y fundó la empresa de análisis político R. Politik, con sede en Francia, dijo que es probable que el presidente ruso simplemente viera el desfile del Día de la Victoria como el momento y el lugar equivocados para señalar una escalada, especialmente porque muchos rusos todavía estaban disfrutando del período de vacaciones tradicional de principios de mayo.

Dijo que el mayor peligro residía en la frustración de Putin por las entregas de armas de Occidente a Ucrania, y que podría emplear el vasto arsenal nuclear de Rusia para disuadirlo, al detonar una sola arma con efecto demostrativo. En el relato de Putin, Occidente está incitando a Ucrania a la resistencia con el fin de debilitar a Rusia; a finales del mes pasado, Putin advirtió que los países que “crean una amenaza estratégica para Rusia” podrían esperar “ataques de represalia” que serían “rápidos como un relámpago”.

“A su entender, los problemas a los que se enfrenta Rusia en Ucrania ahora mismo no se deben a la falta de fuerzas, sino a que Occidente está armando a Ucrania”, dijo Stanovaya. “Está en guerra con Occidente, así que tiene que mostrar a Occidente que debe retirarse. Y tiene que hacerlo de una manera que realmente asuste a todo el mundo”.

De hecho, Putin reservó su lenguaje más duro en el discurso del lunes para Estados Unidos. Fueron Estados Unidos y sus “secuaces” quienes estaban utilizando a los “neonazis” ucranianos para amenazar a Rusia, dijo, lo que lo obligó a comenzar la guerra. Y fue Estados Unidos, dijo, quien estaba “humillando” al mundo tras la caída de la Unión Soviética al proclamar su “excepcionalismo”.

“Sin una retirada de Occidente, no hay forma de que Putin gane la guerra ahora”, dijo Stanovaya.

Anton Troianovski es el jefe del buró de Moscú de The New York Times. Anteriormente fue jefe de la oficina de Moscú de The Washington Post y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y Nueva York. @antontroian

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New York Times - World

Trump propuso lanzar misiles a México para ‘destruir los laboratorios de drogas’, según Esper

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Mark Esper, exsecretario de Defensa, lanza sus memorias sobre cómo fue trabajar al lado de Trump y cuenta una serie de excesos y equivocaciones que presenció durante su gestión.

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Por Maggie Haberman

En 2020, el entonces presidente estadounidense Donald Trump le preguntó a Mark Esper, su secretario de Defensa, sobre la posibilidad de lanzar misiles a México, para “destruir los laboratorios de drogas” y aniquilar a los cárteles, y sostuvo que el involucramiento de Estados Unidos en un ataque en contra de su vecino del sur podía mantenerse en secreto, relata Esper en su próxima autobiografía.

Esas conversaciones extraordinarias fueron algunos de varios momentos que, según lo describe Esper en el libro A Sacred Oath, lo dejaron casi sin palabras cuando brindó sus servicios al cuadragésimo quinto presidente.

A Esper, el último secretario de Defensa confirmado por el Senado durante el mandato de Trump, también le preocupaba la especulación de que el presidente pudiera hacer un mal uso del ejército el día de las elecciones al ordenarles a los militares que incautaran las urnas, por ejemplo. Esper les advirtió a sus subordinados que estuvieran alertas ante cualquier llamada inusual de la Casa Blanca en las vísperas de las elecciones.

El libro, que saldrá a la venta el martes, ofrece una perspectiva asombrosamente sincera de un secretario de Defensa retirado e ilumina episodios clave de la presidencia de Trump, entre ellos algunos que eran desconocidos o poco explorados.

“Sentí como si estuviera escribiendo para la historia y para el pueblo estadounidense”, dijo Esper, quien se sometió al proceso estándar de autorización de seguridad del Pentágono para verificar información clasificada. También envió su escrito a más de dos docenas de generales de cuatro estrellas, algunos miembros del gabinete y otras personas para que opinaran sobre la precisión y legitimidad.

Para continuar con su opinión de Trump, Esper —quien a lo largo del libro se esforzó para ser justo con el hombre que lo despidió y al mismo tiempo denunciar su comportamiento cada vez más errático después de que su primer juicio político terminó en febrero de 2020— dijo con cautela, pero sin tapujos: “Es una persona sin principios que, a causa de su egoísmo, no debería estar en un puesto de servicio público”.

Un vocero de Trump no respondió de inmediato a una solicitud para ofrecer comentarios.

Esper describe un gobierno completamente rebasado por la inquietud sobre la campaña de reelección de Trump, en el que todas las decisiones estaban ligadas a ese objetivo. Esper escribe que pudo haber renunciado y consideró la idea varias veces, pero creía que el presidente estaba rodeado de tantas personas sumisas y gente que le susurraba ideas peligrosas que habrían puesto a un partidario del régimen en su lugar. Esper decidió que el verdadero acto de servicio era quedarse en su puesto para garantizar que no pasara algo así.

Una de esas ideas surgió de Trump, quien estaba descontento sobre el constante flujo de drogas a través de la frontera sur, durante el verano de 2020. Trump le preguntó al menos dos veces a Esper si el ejército podía “disparar misiles a México para destruir los laboratorios de drogas”.

“No tienen control de su propio país”, relata Esper que dijo Trump.

Cuando Esper planteó varias objeciones, Trump dijo que “simplemente podríamos disparar unos misiles Patriot y eliminar los laboratorios, con discreción” y agregó que “nadie sabrá que fuimos nosotros”. Trump mencionó que tan solo iba a decir que Estados Unidos no había realizado el ataque, narra Esper, quien escribió que habría pensado que era una broma si no hubiera estado frente al presidente.

En la narración de Esper, Trump parecía más envalentonado y más errático después de haber sido exonerado de su primer juicio político. Esper escribe que las decisiones personales reflejaron esa realidad, pues Trump intentó reforzar su control sobre el poder ejecutivo con demandas de lealtad personal.

Uno de los deseos de Trump era poner a 10.000 soldados en las calles de Washington el 1 de junio de 2020, después de que surgieron grandes protestas en contra de la brutalidad policial tras el asesinato de George Floyd. Sobre los manifestantes, Trump le preguntó a Esper: “¿No puedes dispararles y ya?”.

Esper describe un episodio sucedido casi un mes antes durante el cual Trump, cuyas posibilidades de reelección se vieron afectadas por sus repetidas equivocaciones en la respuesta frente a la pandemia de la COVID-19, se comportó de manera tan errática en una reunión del 9 de mayo sobre China con el Estado Mayor Conjunto que un funcionario se alarmó. El funcionario no identificado le confió a Esper un mes después que la reunión lo había llevado a investigar la Vigesimoquinta Enmienda, según la cual el vicepresidente y miembros del gabinete pueden remover al mandatario de su cargo, para ver qué se necesitaba y bajo qué circunstancias se podía usar.

Esper escribe que nunca creyó que la conducta de Trump llegara al grado de tener que invocar la Vigesimoquinta Enmienda. También se esfuerza para darle crédito a Trump cuando cree que lo merece. Sin embargo, el exfuncionario pinta un retrato de alguien que no controló sus emociones ni su razonamiento durante 2020.

Esper señala a funcionarios que consideró influencias erráticas o peligrosas sobre Trump y el asesor político Stephen Miller está casi en la cima de la lista. Esper narra que Miller propuso enviar a 250.000 soldados a la frontera sur, bajo el argumento de que una gran caravana de migrantes estaba en camino. “Las fuerzas armadas de Estados Unidos no tienen 250.000 soldados para enviar a la frontera por una tontería de ese tipo”, fue la respuesta que Esper plasmó en el libro.

En octubre de 2019, después de que miembros del equipo de seguridad nacional se reunieron en la Sala de Situaciones a observar una transmisión del asalto en el que murió el líder del Estado Islámico Abu Bakr al-Baghdadi, Miller propuso asegurar la cabeza de al-Baghdadi, sumergirla en sangre de cerdo y exhibirla para advertir a otros terroristas, escribe Esper. Ese sería un “crimen de guerra”, replicó Esper.

Miller negó rotundamente el episodio y dijo que Esper era “un imbécil”.

Esper también consideraba a Mark Meadows, el último jefe de personal de Trump, como un enorme problema para el gobierno y el equipo de seguridad nacional en particular. Meadows a menudo usaba el nombre del presidente cuando impartía órdenes, pero el exsecretario deja claro que a menudo no estaba seguro de si Meadows estaba comunicando lo que quería Trump o lo que quería él.

Esper también escribe sobre sus repetidos enfrentamientos con Robert O’Brien, el asesor de seguridad nacional de Trump en el último año, a quien describe como el defensor de una estrategia belicosa contra Irán sin considerar los posibles efectos colaterales.

O’Brien dijo que se sentía “sorprendido y decepcionado” por los comentarios de Esper.

Maggie Haberman es corresponsal de la Casa Blanca. Se unió al Times en 2015 como corresponsal de campaña y formó parte de un equipo que ganó un Pulitzer en 2018 por informar sobre los asesores de Trump y sus conexiones con Rusia. @maggieNYT

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France24 - World

French Socialists approve 'leftist union' to challenge Macron in legislative elections

Issued on: 06/05/2022 - 02:49

FRANCE 24 Follow

The National Council of the French Socialist Party ratified a coalition deal with three other left-wing parties early Friday to run as a united front in June’s parliamentary elections. A large majority (62 percent) of the council’s members voted in favour, but only after hours of sometimes tense debates.

Debate over the proposal lasted four hours, with some major party figures condemning the alliance with the hard-left La France Insoumise (France Unbowed or LFI), the Greens and the Communist Party (PCF) for the parliamentary elections on June 12 and 19.

In the end, 167 members voted in favour and 101 against, with 24 abstentions.

“This is a clarifying vote,” said party chief Olivier Faure, adding that it shows that the Socialist Party belongs “on the left” and not on the side of President Emmanuel Macron.

Other key party figures, including Lille Mayor Martine Aubry, also backed the deal, despite “reservations over Europe” – specifically, a proposal to “disobey” provisions of some European Union treaties.

High-level dissents

Negotiations with France Unbowed and the other coalition members centred not only on the programme but also on how to divvy up parliamentary seats, so that only one candidate from the coalition runs for each seat.

According to a list shared with AFP, the deal gives the Socialist Party 70 of France’s 577 parliamentary seats, while candidates from the other three parties will run for the remaining seats.

Of those 70 seats, at least 20 are seen as “winnable” for the Socialists. But some incumbent MPs will be forced to give up their spots so that another coalition candidate can run for their seat – something many Socialists see as unfair.

Former French president François Hollande and his former prime minister Bernard Cazeneuve were among those voicing the strongest opposition, with Cazeneuve going as far as quitting the party rather than joining forces with France Unbowed’s Jean-Luc Mélenchon, a former Socialist himself turned fierce antagonist of the party.

Paris Mayor Anne Hidalgo, the Socialist candidate in this year’s presidential elections, said she did not want to get in the way of a deal that could help combat “environmental and social regression”, while nevertheless criticising a program that she said “does not include the necessary guarantees on NATO, Europe, or defending secularism”.

(FRANCE 24 with AFP)

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French left strikes deal on broad alliance to take on Macron in parliamentary polls

FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

French left 'a few steps' from broad alliance to counter Macron in parliamentary polls

French Greens, leftist Mélenchon form alliance ahead of parliamentary elections

L'Humanité

Elections professionnelles : une parodie de dialogue social chez les ubérisés

Actu

Dès ce lundi, 100 000 livreurs et chauffeurs VTC sont appelés à élire des représentants syndicaux ou associatifs. Certains dénoncent une mascarade.

Pierric Marissal

Du côté des travailleurs des plateformes, tout le monde est d’accord : les élections qui débutent ce lundi sont une vaste mascarade. Toutefois, y participer ou non fait débat. Après moult hésitations, les centrales syndicales ont choisi de combattre le système de l’intérieur et présentent des candidats. « Sur tous les points, elles sont bien en dessous des élections professionnelles proposées aux salariés, mais si elles sont là, c’est le fruit de luttes, de grèves, de victoires en justice, explique Ludovic Rioux, secrétaire général CGT livreurs. Et puis ce n’est pas la qualité de l’instance qui permet de régler les problèmes, c’est le niveau du rapport de forces », argumente-t-il. « On a longuement hésité à y aller ou non, mais on s’est dit qu’on avait un travail à faire au service des travailleurs des plateformes », résume Laurent Degousée, de SUD commerce.

De leur côté, les organisations historiques de lutte contre l’ubérisation, le Collectif des livreurs autonomes de plateformes (Clap) et l’Intersyndicale nationale VTC (INV), refusent, elles, d’y participer. « Ils veulent mon nom et la signature d’INV pour légitimer cette parodie de dialogue social, décrypte Brahim Ben Ali, secrétaire national et fondateur du syndicat. Le seul but de ces élections pour le gouvernement et les plateformes, c’est d’éliminer le faisceau d’indices qui entraîne la requalification des travailleurs en salariés. Y aller, ce serait comme trahir des années de lutte. »

Les électeurs seront répartis en deux secteurs, les livreurs et les chauffeurs. Ils voteront pour des organisations syndicales ou associatives qui, à partir de 5 % des suffrages exprimés, seront jugées représentatives. Il y a 100 000 votants potentiels, selon le ministère du Travail, mais les travailleurs non inscrits sur la liste électorale n’ont eu qu’une petite semaine pour demander par mail leur inscription. « Qu’on soit le syndicat majoritaire ou qu’on ait 5,01 %, chacun aura trois représentants, décrypte Ludovic Rioux. Et, véritable insulte à la représentativité des syndicats, qu’on soit une centrale historique ou une association créée la semaine précédant les élections, on est traités à l’identique. »

« Uber n’a pas son siège social en France »

En outre, comme c’est un scrutin par sigle et non par liste, les associations et syndicats choisiront eux-mêmes les représentants qu’ils souhaitent. Et comme il n’y a aucunement besoin d’être un travailleur des plateformes pour les représenter, la légitimité de l’élection risque d’en prendre un coup. « Sans parler de la participation, j’ai peur qu’elle soit catastrophique, quand on voit qu’elle est passée de 10 % à 7 % dans les TPE », souffle Laurent Degousée.

Autre énorme problème, le collège des représentants ne se réunit qu’une fois par an – deux fois les deux premières années – et ne choisit pas l’ordre du jour. Ce sont les plateformes qui choisiront les sujets de discussion, avec une petite contrainte : l’un des quatre sujets suivants devra être abordé chaque année : la santé et la sécurité, la formation et le développement des compétences, la tarification et, dernier point, l’organisation du travail. Notons que, comme le ministère du Travail considère ces travailleurs comme des indépendants, les mots salaire ou encore qualification sont soigneusement évités. « Uber aujourd’hui n’a pas son siège social en France, n’est même pas enregistrée au registre des VTC… Et elle veut discuter rémunération avec nous alors qu’elle ne respecte même pas la même loi, la même fiscalité ? » s’insurge Brahim Ben Ali. Pour lui, ce sont des plateformes de services, de travail et non de mise en relation comme elles le prétendent. « Vous imaginez un Doctolib qui fixerait la rémunération des médecins ? » insiste-t-il.

créer une forme d’accord de branche

Élisabeth Borne le dit, cette élection « va permettre aux acteurs concernés de négocier un socle de droits concertés, sur plusieurs sujets essentiels ». De fait, les négociations visent à créer une forme d’accord de branche et à entériner la création d’un tiers statut. « C’est un exercice qui a pour but de contourner ce qui existe déjà : un CSE, la convention collective du transport et celle de la branche livraison », pointe Ludovic Rioux. C’est d’ailleurs pour limiter la portée de ce tiers statut que plusieurs organisations ont fait pression pour exclure la protection sociale du cadre de ce pseudo-dialogue social, au grand dam d’Uber. « Cette solution existe au Royaume-Uni, par exemple. La plateforme propose une protection sociale à la carte, mais seulement si on atteint ses objectifs : la prime de naissance si on a plus de 150 courses les deux derniers mois, ou une caisse de retraite, mais que pour les meilleurs. Ils créent une dépendance sociale, c’est du Uber tout craché », dénonce le fondateur d’INV. Mais, sortie par la porte, la mesure revient par la fenêtre. Un amendement a en effet été ajouté dans le projet de financement de la Sécurité sociale portant sur les assurances privées à destination des travailleurs des plateformes, largement inspiré par l’accord existant entre Uber et Axa.

Les travailleurs des plateformes sans papiers sont également les grands absents de ces élections, alors qu’ils représentent, selon la Maison des coursiers, environ la moitié des livreurs d’Île-de-France. Ils n’auront pas le droit de vote, à l’inverse de ceux qui leur sous-louent les comptes en prenant leur taxe de 25 % à 50 % sur ce qu’ils gagnent. Pour eux, la reconnaissance du salariat est cruciale, car c’est la seule possibilité de lancer des procédures de régularisation. La CGT en a bien conscience et a fait traduire sa profession de foi en anglais, en arabe et en dari (langue afghane) pour toucher ces coursiers.

Ironiquement, côté patronal, ce « dialogue social » ne s’annonce pas beaucoup plus légitime. Les plateformes qui auront droit de négocier sont celles répondant à des critères compliqués, en matière de chiffre d’affaires, et pour lesquelles travaillent 30 % des travailleurs du collège électoral. Même pas sûr que Deliveroo remplisse ces critères. Seuls Uber et Uber Eats semblent sûrs d’y participer. Au final, c’est l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi (Arpe, lire ci-dessus) qui aura le dernier mot.

Un ami d’Uber à la tête de l’Arpe

L’Autorité en charge du bon déroulement des élections est dirigée par Bruno Mettling, l’homme qui a coordonné l’argumentaire d’Uber sur le dialogue social en 2020.

On présente toujours Bruno Mettling comme l’ancien DRH d’Orange. Celui qui est aujourd’hui à la tête de l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi (Arpe), nommé par décret par le président de la République, était aussi le principal auteur de la contribution d’Uber lors de la mission Frouin. Il n’en fait pas aujourd’hui étalage publiquement mais, en 2020, la plateforme ne s’en cachait pas. À l’époque, le gouvernement avait par deux fois (loi de 2018 dite « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » et loi d’orientation des mobilités de 2019) tenté de faire passer dans le droit les chartes unilatérales de bonne conduite, idée soufflée par les lobbyistes d’Uber, qui les auraient protégés de l’ire de la justice et des risques de requalification. Mais, chaque fois, le Conseil constitutionnel avait censuré ces cavaliers législatifs.

Le ministère du Travail avait alors missionné l’ancien président de la chambre sociale de la Cour de cassation Jean-Yves Frouin, entouré d’une solide équipe, pour accoucher d’un rapport. Élisabeth Borne espérait y trouver un texte de loi pour protéger les plateformes contre la justice française, mais les conclusions du rapport ont pointé que la situation des autoentrepreneurs était socialement et humainement intenable. Las, profitant de l’état d’urgence sanitaire, la ministre confie à Bruno Mettling, qui avait donc coordonné l’argumentaire d’Uber, le soin de rédiger une ordonnance sur le dialogue social des travailleurs de plateformes. Elle est passée en avril 2021 et a accouché de cette élection. Il se retrouve aujourd’hui à la tête de l’autorité en charge d’organiser le vote, d’assurer la protection des représentants des travailleurs, de valider qui négocie au nom du patronat et d’arbitrer les litiges. L’Arpe se financera en prélevant chaque année un maximum de 0,5 % des marges de ces plateformes qui ne payent globalement pas d’impôts en France ni ne financent la protection sociale. P. M.

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Valeurs Actuelles

Vosges : mis en examen, un policier nettoyait les points de deal… pour les confier à son frère

Dans les quartiers populaires d’Epinal, relate France Bleu lundi 9 mai, il était notoirement connu pour être un « ripou » – un policier corrompu. Le samedi 7 mai, un membre des forces de l’ordre d’une quarantaine d’années a été mis en examen pour blanchiment d’argent lié au trafic de stupéfiants. Son propre frère, quant à lui, a été mis en examen pour la même raison, ainsi que pour trafic de stupéfiants. Les deux hommes ont été interpellés mardi à leur domicile.

Avant cela, le policier avait déjà été auditionné par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), avant que cette dernière ne saisisse la police judiciaire des Vosges. C’est elle qui s’est chargée d’interpeller les deux hommes, d’abord placés en garde à vue à Nancy avant d’être transférés à Metz – où se trouvent les bureaux locaux de l’IGPN.

Un duo bien rodé

Selon France Bleu, les faits remontent à plus de deux ans. Pendant des mois, le policier ripou se chargeait – avec ses collègues – de nettoyer les points de deal d’Epinal, en organisant des descentes de police fréquentes. Seul hic : ses partenaires ignoraient qu’une fois ces endroits nettoyées, le policier y installait son frère, afin que ce dernier prenne le contrôle du trafic. Par ailleurs, les enquêteurs de l’IGPN ont également découvert que le policier transportait régulièrement des sacs de sport pleins d’argent, qu’il était chargé de blanchir.

Dans l’attente d’un jugement, le fonctionnaire a été suspendu par sa hiérarchie. Selon France Bleu, il devrait prochainement passer en conseil de discipline, à l’issue duquel il sera sans doute révoqué.

Epinal : les dernières actualités

Vosges : deux hommes en garde à vue après avoir renversé un policier

Vosges : ouverture d’une enquête sur une pancarte avec une croix gammée formée de seringues

Épinal : des femmes de militaire marchent pour les soldats français tombés au champ d’honneur

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

TV presenter walks out of sport awards over sexism

An organisation representing Scottish sports writers has apologised after an awards event speech prompted a walkout.

TV presenter Eilidh Barbour was among guests who left Sunday's Scottish Football Writers' Association (SFWA) gala dinner in Glasgow in protest.

Ms Barbour tweeted that she had "never felt so unwelcome in the industry" while others have described the jokes as "sexist, racist and homophobic".

The SFWA said it apologised to anyone "offended or upset" by the speech.

It has also promised to review and improve the format of the annual dinner, which involves the presentation of awards including player and manager of the year.

The controversy centred on jokes made in a speech by Bill Copeland, a lawyer who works on the after-dinner speaking circuit.

Never felt so unwelcome in the industry I work in than sitting at the Scottish Football Writers Awards. A huge reminder there is still so much to do in making our game an equal place #callitout #equalgame

BBC and Sky Sports presenter Barbour was among two tables of guests who were so offended that they walked out in protest.

Journalist and author Gabriella Bennett, who was at one of the tables, told BBC Radio Scotland's Lunchtime Live programme she had heard misogynistic comments at previous SFWA events, but that Sunday's speech was "the next level".

"I walked out after about five minutes of maybe a 20-minute speech, and within those five minutes it was rammed with sexist jokes," she said.

She said she finally decided to go after hearing an "offensive racial slur".

Ms Bennett continued: "My table stood up to leave and I saw Eilidh Barbour and people on her table stand up to leave - but it's also worth pointing out there were lots of people laughing at these jokes.

"We were two tables in an enormous room and lots of people found it really funny."

Ms Bennett, a member of the Women in Journalism group, said the incident was part of a wider problem in sports journalism where only three out of 95 staff writers in the print side of the industry are women.

She added: "What those three women told us - and maybe other women who are working in sports journalism, maybe in broadcasting - would make your hair stand on end.

"Some really, really, shocking testimonials from everything from intimidating atmospheres at football press boxes to sneering attitudes to women in sports."

Former Scotland international Leanne Crichton, who was also at the dinner, said she left the event feeling "disheartened".

'A stark reminder'

"I don't think it was reflective of everyone who was in the room, and there are lots of positive strides," she told the BBC.

But she added: "There's still a long way to go and I think last night was a stark reminder of that."

Kick it Out, a campaign against racism in football, and Women in Football issued a joint statement describing the remarks at the dinner as "sexist, racist and homophobic".

It said: "Woman face sexism and misogyny in society and this is often exacerbated when they play a role in football or other sports - whether they're a player, a pundit or fan. That must change.

"Racism and homophobia continue to be a stain on the game, and we must continue to challenge it and eradicate it.".

Aileen Campbell, chief executive of Scottish Women's Football, told the BBC it was a disappointing incident, but said the general direction of travel in the game was positive.

She said: "You think what a shame - we make great strides and then fall back a few paces as well.

"For me, it's as Leanne said - people are empowered enough now to call it out. We don't want to tolerate misogyny, nor should we."

The speaker, Bill Copeland, has been approached for comment. A speakers' agency that represents him said he stood by the SFWA's statement.

It said: "The Scottish Football Writers' Association apologises to anyone offended or upset by material from one of our after-dinner speakers at last night's annual awards dinner.

"We have agreed unanimously that this will act as a catalyst to review and improve the format of our future events to make it an enjoyable and inspirational event for all."

The SFWA was formed more than 60 years ago to look after the interests of professional football writers in Scotland.

Hearts keeper Craig Gordon was named player of the year and Celtic boss Ange Postecoglou manager of the year at the ceremony, while Manchester City's Caroline Weir was winner of the inaugural women's international player of the year. Former Man Utd manager Sir Alex Ferguson received a lifetime achievement award.

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The campaign against sexism in football

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France’s conservatives torn over Macron’s ‘siren call’ before parliamentary polls

Issued on: 03/05/2022 - 07:07

Tom WHEELDON Aude MAZOUE

France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) was humiliated in last month’s presidential elections, squeezed between the biggest voting blocs on the centre right and far right. Now LR’s leading figures are rowing over the prospect of joining forces with Emmanuel Macron as the president is expected to maintain his majority in June’s parliamentary vote.

Until LR’s Valérie Pécresse launched her presidential campaign – destined to get 4.8 percent in the first round – it looked like the party could escape its identity crisis.

LR topped the polls in the 2021 regional elections, demonstrating formidable get-out-the-vote machinery across France’s provinces. More importantly, the centre ground of French politics had moved rightwards and the centrist Macron had shifted with it – yet France had not re-elected an incumbent in two decades, while Macron’s technocratic style vexed much of the electorate.

So for a while, Pécresse looked like the most potent threat to Macron. But her campaign crashed amid wooden Star Wars jokes and failure to recollect that Mali no longer had an ambassador in France. Macron romped to first-round victory in LR’s former heartlands – bourgeois-rich places like the beaux quartiers of western Paris and the Vendée region on the Atlantic Coast – as well as winning older age groups from the party.

That leaves LR in the same place it occupied for most of Macron’s first term – trapped between France’s two biggest electoral blocs.

LR’s on-the-ground presence throughout regional France counts for little on the national stage: “There’s a complete divorce between local politics and national politics,” noted Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University.

‘Lure of the centre’

LR’s luminaries agree on seeking solace in the party’s local strength, regardless of whether it is warranted. But they disagree strongly about where to steer their ship as water seeps in.

The official message is clear: After convening a “strategic council” on April 26, the party’s leader Christian Jacob said there is no way LR is joining forces with anyone.

“We are Les Républicains, an independent group,” he told news channel BFMTV. Jacob demanded that LR MPs sign a written commitment agreeing to this approach – although he emphasised that independence does not mean heedless opposition to Macron’s agenda.

Jacob and like-minded figures are “worried about the lure of the centre, the siren call of government, when there’s a continuation of the binds LR finds itself in with so much policy space taken up by Macron on one side and Le Pen on the other”, said Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester.

After all, joining forces with Macron was an exemplary move for the first and most prominent LR politician to have done so: Édouard Philippe spent three years as Macron’s prime minister then went back to his former job running Le Havre as France’s most liked political figure.

Indeed, Jacob finds his authority limited as he tries to hold his MPs back from Macron’s siren call. Eighteen have already defected to the president. Several prominent MPs refused to sign Jacob’s text, including Damien Abad – LR leader in the National Assembly and a major figure on the party’s centrist wing, rumoured to be joining Macron’s cabinet soon.

Another MP, Sébastien Huyghe, argued that Jacob had no authority to impose it, saying the strategic council has “no statutory role” and so “it makes no sense to have a non-existent body vote on something!”

‘Committee for sucking up to Macron’

Abad and Huyghe are part of a faction edging towards a deal with Macron’s supporters ahead of the parliamentary elections on June 12 and 19. Nicholas Sarkozy backs this approach – and the ex-French president and LR grandee remains influential amongst the rank and file.

At a strategy meeting between the two presidential rounds, this group clashed with another camp endorsing Jacob’s approach of being adamantly opposed to a deal with Macron – a camp including the party’s ex-leader Laurient Wauquiez, the pre-eminent voice of its socially conservative wing.

The dispute has spilled out onto social media. Soon after Macron’s win, LR treasurer Daniel Fasquelle called for the party to offer its support to Macron to “bring France together in an ambitious project”, not to fall into line behind him but to “engage in dialogue”. LR Secretary-General Aurélien Pradié responded thus on Twitter: “If @DFasquelle has got a little bit of energy left, he should become treasurer of the committee for sucking up to Emmanuel Macron.”

For all Pradié’s cut-throat rhetoric, the forthcoming elections are expected to weaken his side of the debate: Analysts anticipate that the parliamentary polls will only amplify that “siren call of government”, because Macron is projected to get a majority and LR is forecast to lose a lot of seats.

The “most likely scenario” for the parliamentary elections is a “deal between [Macron’s party] La République En Marche [Republic on the Move] with its centrist allies and the most Macron-compatible components of Les Républicains”, said Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University.

‘Union of the rights?’

Macron’s bloc is not the only lure for LR politicians. The narrowness of Pécresse’s primary victory over hardliner Éric Ciotti underlined LR’s finely balanced divide between its centre right and hard right.

Ciotti complained that Pécresse refused to countenance his idea for a French version of Guantanamo Bay – before announcing that he would back far-right ex-pundit Éric Zemmour if he faced Macron in the presidential run-off. Much more than Rassemblement National (National Rally) leader Marine Le Pen, Zemmour yearns to pull a large chunk of the traditional right into the far-right fold.

“A lot of people in LR are tempted by this idea of the union of the rights,” Paul Smith pointed out.

But past precedent shows the far right underperforming in the parliamentary polls. So for LR’s hard right, Le Pen and Zemmour are unlikely to possess anything close to the patronage Macron could offer the party’s centre-right.

And for the likes of Ciotti and Zemmour, there are mutual benefits in consorting without joining forces, Andrew Smith pointed out: “Ciotti is useful to Zemmour because he lends a veneer of respectability to his ideas by being a member of a storied party fraternising with him. The connection to Zemmour benefits Ciotti because in Ciotti’s constituency in Nice, Zemmour’s ideas are not unpopular. Moving towards an alliance would sever those benefits."

This article has been adapted from the original in French.

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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE

Caught between Macron and Le Pen, France’s conservatives face ‘catastrophe’

L'Humanité

Rome dans tous ses arts et tous ses états

Nos recommandations culturelles

Exposition Pour son 10e anniversaire, le Louvre-Lens propose un voyage érudit, passionnant et d’une grande beauté dans l’histoire de l’Empire romain.

Maurice Ulrich

« R ome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis », fait dire Corneille au général et homme politique Sertorius (121-72 av. J.-C.) dans sa pièce du même nom. Depuis l’Espagne, il avait combattu le pouvoir en place. Mais, c’est très pacifiquement que Rome est au Louvre-Lens depuis début avril. Enfin une image multiple et érudite de la Rome impériale, avec au total près de 400 pièces et œuvres, sculptures, objets d’art, dont 300 venant du Louvre parisien dont les salles concernées sont fermées pour travaux. S’ajoute à cet ensemble une centaine de pièces venant des musées du Nord et du Forum antique de Bavay, entre Valenciennes et Maubeuge, dans le parc de l’Avesnois, témoignant de la forte présence de l’Empire jusqu’en Belgique. Pour son 10e anniversaire, Le Louvre-Lens, avec cette exposition intitulée « Rome, la cité et l’Empire », propose donc un parcours ouvrant, selon les mots de sa directrice, Marie Lavandier, à « une compréhension enrichie et sensible, politique, artistique, religieuse, urbanistique, géographique et sociale de cette civilisation qui nous a tant fondés ». Vaste ambition avec en plus  « la redécouverte, dit-elle, d’un art exceptionnel, irréductible à l’art grec, avec lequel il reste trop souvent confondu ».

C’est d’abord cela que l’on retient, car l’entrée dans les grandes salles claires des expositions provisoires est d’abord un choc esthétique. Sans doute dans la vastitude du Louvre, le regard se fatigue-t-il au vu de tant de chefs-d’œuvre. C’est ici une véritable (re)découverte, où les statues semblent se mettent à vivre, appelant des images modernes. La grande statue de Rome à l’entrée, datée entre le Ier et le IIe siècle après J.-C., représentant une femme aux formes puissantes, comme une Amazone, appelle cette image du film de Fellini, Roma, d’une prostituée se dressant, dans la nuit des faubourgs, sur une des sept collines de la Ville éternelle. Bien sûr, puisque Rome, c’est aussi le cinéma. C’est un bonheur, dans une des premières salles, de s’asseoir un moment devant un écran et des séquences mythiques d’une dizaine de films, de Fellini, bien sûr, aussi bien qu’une course de chars d’un Ben Hur de 1925 qui ne le cède en rien à celle de la version de William Wyler en 1959.

un parcours à haute valeur historique

D’autres associations se font. Ainsi, devant un portrait de Livie – l’épouse d’Auguste, devenu empereur en 27 av. J.-C. – sculpté dans une roche d’un vert profond appelée lapis basanite, on hésite : Matisse ou la période dite ingresque de Picasso, dans les années 1920. C’est que l’œuvre est remarquable de hiératisme, par ses lignes épurées, ce qui semble la modernité de sa coiffure… On est tout autant saisi, un peu plus loin, par un autre portrait sculpté, en bronze cette fois, d’Auguste lui-même. On pense alors à Rodin. Mais on pense à l’envers. Matisse, Picasso furent des visiteurs assidus du Louvre, Rodin connaissait bien la grande sculpture. Et comme il est de notre temps, ce jeune homme aux longues mèches de marbre, daté du IIIe siècle et retrouvé dans une villa de la périphérie de Reims ! Comment ne pas évoquer, encore, au chapitre de l’esthétique, les décors muraux qui étaient ceux des plus belles demeures, venant pour beaucoup des cités détruites par l’éruption du Vésuve en 79 après J.-C. ? C’est là aussi que fut redécouvert, pour le bonheur des plus jeunes visiteurs, ce casque en bronze de gladiateur thrace, décoré d’une tête de méduse et surmonté d’un griffon, dont on nous précise qu’il était associé à Némésis, la déesse de la Vengeance et du Châtiment,  honorée par les gladiateurs dont les Thraces, prisonniers de guerre condamnés à combattre dans l’arène avec leurs propres armes…

Mais on ne saurait en rester là. Les commissaires de l’exposition, Cécile Giroire, directrice du département des antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre, et Martin Szewczyk, conservateur en charge de la sculpture romaine dans ce même département, ont en même temps construit un parcours à haute valeur historique – prolongé par un cycle de conférences et des projections de films, des lectures comme celle de  Mémoires d’Hadrien, de Marguerite Yourcenar –, comme une représentation, dès les premiers jours de l’exposition, de la pièce de Racine Britannicus, autour de la naissance de Néron, incarnation même, comme Caligula, de la Rome décadente et corrompue, dans une mise en scène de Robin Renucci avec la compagnie les Tréteaux de France. Néron enfant, dont la statue en marbre nous accueille dès les premiers pas. Il est vêtu d’une toge, il est âgé, pense-t-on, de 13 ans, alors qu’il venait d’être adopté par l’empereur Claude, époux de sa mère, Agrippine, en quatrièmes noces après la disgrâce et l’assassinat de sa précédente épouse, Messaline… Il est mignon et a l’air gentil. C’était aussi Rome, dans Rome.

Expositionsromelouvre-lensantiquité
BBC

Is it fair for fantasy football managers to rely on AI?

By Padraig Belton and Will SmaleBusiness reporters

Like millions of other people, Alice Simpson loves playing fantasy football.

Every season she picks a team of real-life players from England's Premier League, and she gains - and loses - points according to how each of her players performs in their games.

Each week she can make a substitution - bring in a new player, and get rid of another. It is a very competitive hobby, and the fantasy managers take it very seriously.

To do well you need to be very knowledgeable about football, and follow the Premier League extremely closely. At least that used to be the case.

In recent years, managers have been able to turn to a number of providers of fantasy football artificial intelligence (AI) software programs. These programs do the studying for you, and suggest the best footballers for you to bring in.

It is very much the same with the American football version of the game. Yet, is it unsporting to use such systems?

Ms Simpson has been playing fantasy football for six years, and started using AI in 2018 to gain an edge on her friends in their mini-league.

"I see the AI as a source of information, maybe like talking to a well-informed friend for advice," says the 31-year-old teacher, from Wiltshire. "But I think the best thing about AI, is that it helps you remove any biases."

"Often, we may have a grudge against a player as they did not perform well for you the last time you owned them, or maybe they play for a rival team to one you support," says Ms Simpson.

Currently in second place in her league as the 2021-22 football season draws to a close, she gets her AI assistance from one of the UK's most popular providers - Fantasy Football Fix. Offering both a free and subscription-based premium service, it launched back in 2018, and says it now has 500,000 users.

Its self-learning software trawls through all the mass of data surrounding each and every Premier League player and team, to try to predict their future performance. And from this it suggests that fantasy football managers pick and change certain players.

Fantasy Football Fix's Tom Brown claims that the tech works so well that when we "run bots using our AI tech they finish in at least the top 1% of all the nine million [Premier League fantasy football] managers".

Yet, it's not infallible, as Mr Brown's colleague Adam Moss admits, the AI algorithms can get tripped-up, if a real life Premier League football manager rotates their players unpredictably, such as Manchester City's Pep Guardiola.

"Despite all our efforts, there's basically no rhyme or pattern for how he does things, and that makes it hard when you try to implement an algorithm," says Mr Moss.

Mr Brown adds that AI can however, make very good predictions - "if it knows what players are going to be on the pitch".

"But often, someone like Pep will decide randomly to drop one of his players for someone else, and there's basically no way of predicting that sort of thing."

If fantasy football is popular in the UK, with more than nine million players of the official Premier League game, it has nothing on the popularity of similar games in North America.

In the US and Canada, more than 59.3 million people play fantasy sports. Of that number, 78% play the American football or NFL (National Football League) version, while 39% play baseball and 19% basketball.

One of the most popular fantasy American football leagues is provided for free by broadcaster, ESPN.

Since 2020, users have been able to access AI assistance on which players to trade. This is thanks to a collaboration between ESPN and computer firm IBM, which asked its AI computer, Watson, to start studying the NFL.

The 'Trade Assistant with IBM Watson' function uses AI to not just trawl though all the available NFL stats, but it also listens to TV and radio shows, and podcasts to gauge the opinion of experts and other commentators.

It then uses all this information to suggest that a fantasy football manager makes a player change, and explains its reasoning.

Aaron Baughman, IBM's AI and hybrid cloud lead engineer, is one of the architects behind the tie-up. He says that fantasy American football AI requires advanced algorithms "because this is a hard problem to solve".

A keen player of fantasy American football himself, he says that he can enjoy the game more now that "the heavy lifting is done by AI".

But is it fair to use AI to boost your performance in fantasy football or another sport? James Pritchard, a keen fantasy football player from North Wales, says that it certainly isn't for him.

As the current 2021/22 season nears to an end, his team - Locomotive Llandudno - is top of a mini-league of 18 friends.

"I wouldn't ever consider using AI," says the 49-year-old public relations consultant. "It is ungentlemanly, and it feels suspiciously close to cheating.

"And anyway, I trust my judgement regarding football against any computer. I watch quite a lot of football, and keep a very close eye on the Premier League.

"It is all about bragging rights over my friends, and if I used AI I wouldn't have them."

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Guerre en Ukraine : Macron appelle à la création d’une “communauté politique européenne”

Emmanuel Macron a fait allusion au conflit en Ukraine, lundi 9 mai, à l’occasion de son discours sur l’Europe donné à Strasbourg lors de la Journée de l’Europe. Le président de la République s’est évertué à donner l’image d’une Europe unie et synonyme de paix face à la Russie. « En ce 9 mai, la liberté et l’espoir en l’avenir ont le visage de l’Union européenne, a détaillé le locataire de l’Elysée, comme l’indique BFM TV, qui cite ses propos. C’est au nom de cette liberté et de cet espoir que nous continuerons de soutenir l’Ukraine, son président et tout le peuple ukrainien. » 

Après avoir rappelé que le processus d’adhésion prenait habituellement « des années », sauf à revoir à la baisse les critères pour entrer dans l’UE, Emmanuel Macron a assuré que celle-ci « ne [pouvait] être le seul moyen de structurer le continent européen »« Comment organiser l’Europe ? », s’est interrogé le chef de l’Etat, avant d’appeler à créer une « organisation nouvelle », une « communauté politique européenne ». Et de marteler : « L’Ukraine, par son combat et son courage, est d’ores et déjà membre de cœur de notre union. » 

« Une guerre longue » redoutée par Jean-Yves Le Drian

Invité sur le plateau de BFM TV, lundi 9 mai, Jean-Yves Le Drian a estimé que l’on s’acheminait « vers une guerre longue », au moment de s’exprimer au sujet du conflit en Ukraine et de l’offensive russe débutée fin février. Pour lui, Vladimir Poutine, le dirigeant russe, « est dans le déni » et tient un discours « d’inversion des responsabilités ». La paix est-elle malgré tout possible ? « Je pense qu’il constate suffisamment la situation pour se poser à un moment donné la question, a répondu Jean-Yves Le Drian. En tout cas il faut le souhaiter. »

L’effet des sanctions se fait sentir sur l’armement russe

D’après un haut responsable du Pentagone, qui s’est exprimé à ce sujet lundi 9 mai, l’effet des sanctions internationales commence à se faire sentir sur l’industrie russe de l’armement. Cette dernière, en effet, peine à remplacer les missiles guidés utilisés par l’armée russe en Ukraine en raison de l’embargo sur les composants électroniques qui frappe Moscou, observe 20Minutes.

Ainsi, la Russie a lancé tellement de missiles sur l’Ukraine que le pays est « à court d’armement guidé de précision et [a] du mal à les remplacer », a affirmé dans la presse ce même haut responsable, qui a requis l’anonymat. « Nous pensons que les sanctions et les restrictions aux exportations, notamment en matière de composants électroniques, ont un effet sur le secteur de l’industrie de défense russe », a-t-il ensuite précisé. Raison pour laquelle, selon lui, les grandes villes ukrainiennes de Marioupol et de Kharkiv sont touchées par des bombes non guidées, qui ne font aucune différence entre une cible militaire et un immeuble d’habitation.

Sur le site d’Azovstal, les frappes russes se poursuivent

D’après le ministère de la Défense ukrainien, les frappes russes se poursuivent sur le site d’Azovstal, complexe industriel de Marioupol, indique BFM TV ce lundi. Par ailleurs, toujours selon un porte-parole du ministère de la Défense ukrainien, ce sont sept navires armés de missiles de croisière de type Kaliber qui se trouvent maintenant en mer Noire.

« L’idée d’une communauté politique européenne sera discutée avec Zelensky »

A l’occasion de son déplacement à Berlin ce lundi, Emmanuel Macron, qui s’était dit plus tôt dans la journée « favorable » à une révision des traités de l’Union européenne, a fait part de son intention de discuter d’une « idée de communauté politique européenne » avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, souligne Le Figaro. « Notre objectif est d’obtenir un cessez-le-feu et un retrait des forces russes, a martelé le chef de l’Etat français. Notre but est d’aider l’Ukraine à négocier [avec Moscou], avec les conditions qui seront les siennes. » Après quoi, il a estimé que « pour ancrer la démocratie en Europe, [il fallait] trouver la bonne forme géopolitique ». Présent à ses côtés, le chancelier allemand Olaf Scholz a confié trouver « très intéressante » l’idée d’une « communauté politique européenne ».

La croissance française demeure affectée par le conflit  

L’Insee anticipe une croissance « modeste » de 0,25 % de l’économie française au deuxième trimestre, après la croissance nulle enregistrée au premier. L’annonce a été faite ce lundi, dans son dernier point de conjoncture, relaye 20Minutes. Le produit intérieur brut (PIB) serait « soutenu notamment par un effet de rattrapage dans les activités de services », à l’instar de l’hôtellerie-restauration, qui avaient été pénalisées en début d’année en raison du variant Omicron. Toutefois, les incertitudes internationales, comme la guerre en Ukraine et le Covid en Chine, enjoignent à la prudence vis-à-vis de cette prévision, note l’Institut national de la statistique. 

Une réunion spéciale du Conseil des droits de l’homme annoncée 

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU compte organiser jeudi 12 mai, à la demande de Kiev – soutenue par plusieurs dizaines de pays – une session extraordinaire sur « la détérioration de la situation des droits humains en Ukraine » depuis le début de l’invasion russe, rapporte BFM TV. Les Nations unies ont ensuite précisé que la demande de Kiev était soutenue par 15 autres Etats membres du Conseil, parmi lesquels la France, la Gambie, le Japon, le Mexique, les Etats-Unis et la Pologne. Mais également par 36 pays observateurs, dont la Bulgarie, la Hongrie, la Suisse et la Turquie. 

Les Russes maintenus par Moscou « dans une réalité parallèle » 

Tandis que la Russie célèbre l’anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945, le dirigeant russe, Vladimir Poutine, a estimé que « les héritiers des vainqueurs [étaient] les défenseurs de la nation aujourd’hui ». Pour Elena Volochine, journaliste spécialiste de la Russie, c’est une inversion totale des rôles, observe France 24. La spécialiste estime que le Kremlin façonne l’histoire à sa manière et que les célébrations de Moscou maintiennent la population russe « dans une réalité parallèle »

Washington va suspendre les droits de douane sur l’acier ukrainien 

Les Etats-Unis ont annoncé ce lundi leur décision de suspendre pendant une durée d’un an les droits de douane sur l’acier en provenance d’Ukraine, indique Le Figaro. Et cela dans le but de soutenir les exportations du pays ravagé par l’offensive russe qui a débuté le 24 février. « L’industrie sidérurgique ukrainienne est particulièrement importante pour la force économique du pays, employant un Ukrainien sur treize avec des emplois bien rémunérés », a détaillé le ministère du Commerce dans un communiqué. 

Dans le même document, il est précisé ensuite que « certaines des plus grandes communautés sidérurgiques d’Ukraine [avaient] été parmi les plus durement touchées par la barbarie de [Vladimir] Poutine », tandis que « l’aciérie de Marioupol est devenue un symbole de la détermination de l’Ukraine à résister à [cette] agression ». Enfin, le ministère a confié que de nombreuses aciéries ukrainiennes avaient « continué à payer, [à] nourrir et même [à] abriter leurs employés pendant les combats »

60 pays réclament une réunion du Conseil des droits de l’homme

L’Ukraine, soutenue par près de 60 pays, a réclamé ce lundi la tenue d’une session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations unies en réponse « aux crimes de guerre commis par la Russie » dans le pays, relaye 20Minutes. « Ensemble, nous envoyons un autre message fort à [Vladimir] Poutine et à sa clique de criminels de guerre : vous êtes isolés comme jamais auparavant », a réagi l’ambassadrice ukrainienne auprès de l’ONU, Yevheniia Filipenko, dans une vidéo publiée sur Twitter.

Ursula von der Leyen en déplacement en Hongrie

La présidente de la Commission européenne est attendue en Hongrie pour aborder avec Viktor Orban la question de « la sécurité d’approvisionnement énergétique de l’Europe », a fait savoir ce lundi son porte-parole, tandis que Budapest bloque un projet d’embargo sur le pétrole russe, détaille France 24. La Hongrie, un pays enclavé et dépendant de ses achats de pétrole à la Russie, demande à ses partenaires de l’UE un certain nombre de garanties pour ses approvisionnements, avant de donner son accord à un sixième paquet de sanctions contre Moscou qui comprend un arrêt des achats de pétrole à ce pays.

Ukraine : Charles Michel forcé de s’abriter à cause des frappes

Lors de sa visite surprise à Odessa, en Ukraine, le président du Conseil européen, Charles Michel, a été obligé de s’abriter en raison de plusieurs frappes de missiles, a fait savoir ce lundi un responsable de l’UE. Ainsi, d’après cette source, à l’occasion d’une rencontre entre Charles Michel et le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, « les participants ont dû interrompre la réunion pour se mettre à l’abri, car des missiles [avaient] à nouveau frappé la région d’Odessa », relaye BFM TV, qui cite ses propos.

Emmanuel Macron : la paix ne se construira pas dans « l’humiliation » de Moscou

« Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec, autour de la table, l’Ukraine et la Russie. […] Mais cela ne se fera ni dans la négation ni dans l’exclusion de l’un [ou de] l’autre, ni même dans l’humiliation », a promis ce lundi Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse donnée au Parlement européen, comme l’indique 20Minutes.

Charles Michel : le Kremlin « n’arrivera jamais » à « supprimer votre esprit de liberté »

Le Kremlin « n’arrivera jamais » à « supprimer votre esprit de liberté », a déclaré ce lundi le président du Conseil européen, Charles Michel, à l’intention des Ukrainiens. Des propos qu’il a tenus à l’occasion d’une visite surprise à Odessa, grande ville du Sud, précise BFM TV. « Le Kremlin veut supprimer votre esprit de liberté et de démocratie. Je suis totalement convaincu qu’il n’y arrivera jamais », a-t-il notamment déclaré dans un message vidéo mis en ligne sur Twitter, quelques heures seulement après la tenue à Moscou des commémorations du 9-Mai et de la victoire sur l’Allemagne nazie.

La Russie peut « déstabiliser les Balkans »

En attisant les tensions nationalistes ainsi que les conflits territoriaux toujours irrésolus après l’éclatement de la Yougoslavie, la Russie a la possibilité de bloquer toute perspective d’adhésion à l’Union européenne pour les six pays candidats, mais également de « déstabiliser considérablement les Balkans », analyse Sylvain Zeghni, économiste, dans une tribune publiée dans les colonnes du Monde

Vers une modification des traités de l’UE ? 

Le même jour et dans le même contexte, Emmanuel Macron s’est dit favorable à une modification des traités de l’UE « dès le Conseil européen du mois de juin », comme proposé par Ursula von der Leyen un peu plus tôt dans la journée, relate 20Minutes. En effet, la présidente de la Commission européenne s’est prononcée en faveur d’une modification des traités de l’UE « si nécessaire », mais également de l’abandon du vote à l’unanimité des 27 pays membres dans des domaines clés.  

Vladimir Poutine prend la parole

Le président russe, Vladimir Poutine, a tenu un discours lors de la cérémonie du 9-Mai, en ce 75e jour de guerre avec l’Ukraine. Il a assuré que l’armée russe défendait « la patrie » en Ukraine, relaie BFM TV : « Vous vous battez pour la patrie, pour son futur, son avenir. » Vladimir Poutine a également rendu hommage aux vétérans russes qui ont combattu en 1945 : « Nous sommes fiers de cette génération de vainqueurs, nous sommes leurs héritiers. » Le chef de l’Etat russe a encore assuré vouloir tout faire pour éviter « une guerre globale », alors qu’il mène une offensive en Ukraine depuis le 24 février dernier. « Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour que cette guerre globale ne se reproduise pas. »

Poutine arrive sur la place Rouge pour le défilé militaire

Le président russe Vladimir Poutine est arrivé sur la place Rouge à Moscou pour les célébrations du 9-Mai. Il est passé saluer ses troupes avant son discours et le défilé militaire, qui débutent vers 9 heures.

Zelensky ne compte pas laisser Poutine « s’approprier la victoire » de 1945

Avant le défile du 9-Mai organisé à Moscou en Russie, Volodymyr Zelensky a indiqué qu’il ne laissera pas Vladimir Poutine « s’approprier la victoire » sur l’Allemagne nazie en 1945. Et ce, alors que l’armée russe de Vladimir Poutine mène une offensive en Ukraine depuis le 24 février. 

La Russie se prépare à la cérémonie du 9-Mai

Antonio Guterres « horrifié » par le bombardement d’une école à Bilogorivka

Zelensky parle de « 60 civils » morts dans le bombardement d’une école

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déploré dimanche 8 mai que plusieurs bombardements avaient été perpétrés dans l’est de l’Ukraine. L’un d’eux a touché une école à Bilogorivka dans la région de Lougansk. Au moins « 60 civils » y auraient perdu la vie selon les informations de Volodymyr Zelensky, relaie BFM TV« C’est comme si ce n’était pas le 8 mai aujourd’hui, comme si demain n’était pas le 9, alors que le maître-mot devrait être la paix pour tous les gens normaux », a-t-il déclaré dans une vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Issued on: 27/04/2022 - 17:05

France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.

After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.

But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.

This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.

“The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.

Winner takes all

As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.

Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.

Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.

The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.

“Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”

“It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”

A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.

France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.

>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?

So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.

Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.

Alliances on left and right?

As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.

The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.

This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.

Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.

“When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.

In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.

On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.

But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”

This article was translated from the original in French.

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‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

BBC

Why one firm is banking on carbon fibre bikes in Europe

By Pedro GarciaBusiness reporter, Lisbon

There is growing demand from amateur cyclists for more affordable, carbon fibre bike frames.

The material is light and strong, and among other things enthusiasts hope it will improve their speed.

In Portugal, Carbon Team and its investors are betting on this appetite for high-end bikes growing in Europe.

Located in Campia (not far from Oliveira de Frades, a town famous for bikes), a group of investors from Portugal, Germany, and Taiwan launched the firm in 2018.

The company believe manufacturing of hi-tech bicycle components is poised to return to Europe, after decades of supply from firms in China and Taiwan.

Emre Ozgunes joined Carbon Team in 2019, hired as a general manager for the new company after years of experience in the Portuguese bike sector.

Originally from Turkey, he worked as a factory floor employee in a bicycle company in central Portugal, where he learned the trade.

"I always yearned to start a business from scratch", Mr Ozgunes tells the BBC.

The investors put €8.4m (£7m; $9.2m) into Carbon Team and after three years of product development, production started last year.

Just three people staffed that first production line: Mr Ozgunes, Miguel Oliveira, the company's production manager, and Filipa Antunes, now technical manager.

By March of this year output had increased - with 30 employees constructing between 8 and 10 frames per day.

Mr Ozgunes hopes that by 2023 they will have almost 200 people on Carbon Team's payroll, making up to 150 frames per day.

Although it's a long way off, expansion to this size would make Carbon Team the only company in Europe to mass produce carbon fibre frames. Almost all the frames will be exported.

If demand really takes off, there is land available behind the factory where they could build an additional unit and double maximum capacity to 110,000 frames per year.

There is a wider trend gaining popularity among European industries to relocate key elements of their supply chain closer to home, limiting their dependency on Asian suppliers for parts and raw materials.

The Covid-19 pandemic accelerated this trend. Freight prices skyrocketed and lockdowns forced many Asian factories to sporadically suspend their production.

The Confederation of the European Bicycle Industry (Conebi) estimates that among all bicycles sold in Europe, 40% of their parts are made on the continent, rising to more than half for electric bikes.

"This is positive, but there is still the need to have more production of components in Europe," says Manuel Marsilio, general manager of Conebi.

"The supply chain disruptions in the bicycle industry have boosted discussions that started already before the pandemic. Making components closer to where bicycles and e-bikes are assembled has many advantages and the industry is likely to go in that direction," he adds.

The industry is currently debating how to speed-up this shift - but it will be a slow transition.

The latest Global Bike & Bike Accessories Market report by consultancy firm, PwC, shows that over half of European bicycle manufacturers buy their frames on the international markets.

Marta Baldin, from PwC's Italian branch and co-author of the study, tells the BBC, that "in the near future, supply from overseas is not expected to decrease or slow down. It is expected that the biggest concentration of imports will still come from Asian markets".

More technology of business:

Analysts suggest the biggest opportunity for European firms lies at the higher end of the market.

"On quality and innovation, EU producers do not suffer from foreign competition and this is the main reason why niche and high-quality bike products are still manufactured in the EU," she adds.

And as wages rise for factory workers in Asia, buying from that region is losing some of its economic advantage. Meanwhile, freight costs are increasingly prohibitive, points out Mr Ozgunes.

Volatility on international commodities markets is also helping Carbon Team at the moment.

The price of aluminium, for instance, traditionally the cheaper alternative to carbon fibre, soared to record levels in March before moving lower.

Although carbon fibre prices have risen as well, the increase is currently nowhere near the rise in aluminium prices.

This inflationary trend will likely have an impact on the price of mid-range bicycles too, according to Mr Ozgunes.

On the factory floor, Carbon Team's employees focus silently on their tasks, all demanding precision. A group of employees applies carbon fibre to moulds. Others, on separate tables, prepare and test the raw material.

In a separate aisle, four large ovens bake the final product, while recently made frames are tested for quality and safety.

Filipa Antunes, Carbon Team's technical manager, joined in February 2020, one month before the onset of the pandemic.

"Demand for two-wheeled vehicles rose exponentially with the pandemic and luckily many companies built up their capacity," she says.

She is optimistic and thinks the proposed expansion promises a bright future for her and her company.

L'Humanité

Bande dessinée. Koko, super-héros anticapitaliste

Nos recommandations culturelles

Premier album signé Tienstiens, Koko n’aime pas le capitalisme (et autres histoires) croque notre monde d’aujourd’hui avec un humour décalé et une lucidité salutaire.

Marie-José Sirach

Comment va le monde ? Il va comme il va, dit la chanson. Avec ses histoires à dormir debout, ses héros aux allures défraîchies, et ses jeunes gens, filles ou gars, qui n’en peuvent mais. Alors va pour les questions existentielles, celles sans réponses et celles qui tentent de démêler un peu de vrai dans un océan de bling-bling, celles qui s’amusent des contradictions inhérentes à la situation (politique, sociétale, environnementale), sans oublier celles qui, d’apparence naïves, soulèvent des montagnes et sèment des graines de bonne humeur.

Koko, c’est un drôle de singe philosophe que l’on croise à l’occasion d’apparitions sporadiques entre deux planches. Des planches qui se lisent comme autant de chroniques sur le vif de notre quotidien. On connaissait Nénette, doyenne du jardin des Plantes et des primates. Désormais, il faudra compter sur Koko, dont la parenté est évidente. Koko n’aime vraiment pas le capitalisme, qui met la planète à sac et laisse les hommes en vrac. Alors il se moque, à coups de crayon ravageurs, de la morgue de Macron, du cynisme du patron de LVMH, de Benalla la p’tite frappe, des influenceuses de « faux cils et marteau », des concepts et de leurs concepteurs, des plans marketing et des brainstormings. Dans le capitalisme, tout se vend et tout s’achète, le vide et le creux, le vent et le rien. Les super-héros roulent pour les riches, les nouveaux précaires tentent de survivre dans un monde ultra-ubérisé.

Strips irrévérencieux

Tienstiens appartient à une génération qui s’inscrit dans la lignée des dessinateurs de presse, toujours à l’affût d’une actualité bonne à croquer grâce à un humour à la fois décalé et corrosif qui ne rate jamais sa cible. Ses personnages sont un peu nos semblables, ils nous ressemblent un peu, dans nos hésitations, nos interrogations et nos pirouettes quand on se débine. Et l’univers dans lequel ils vivent ne nous est pas inconnu.

Tienstiens ne se contente pas de pasticher les émissions de cuisine ou les talk-shows politiques, les interventions du président de la République ou les matchs de catch : il les détourne avec pertinence, s’amuse à prendre le contre-pied et à surprendre le lecteur, qui se demande parfois où il veut nous amener, jusqu’à ce que soudain tout s’éclaire, tout fasse sens. Alors on rit, mais pas de ce rire gras et graveleux qui est légion. Le rire ici est subtil, à la fois vif et grave, faisant écho aux sujets traités.

Tienstiens ne se contente pas de pasticher, il détourne avec pertinence.

Strips irrévérencieux, trait maîtrisé, léger, mise en page aérée et aérienne qui joue sur des aplats qui ne craignent pas la couleur et quelques nuances de gris et noir… Koko n’aime pas le capitalisme a vu le jour par l’entremise d’un crowdfounding, un financement participatif. L’ouvrage est superbement édité par Bandes détournées, éditeur de « bédés situationnistes de bon goût », et sa présentation a été l’occasion d’une grande kermesse « autogérée », avec des blind-tests politiques, des karaokés Powerpoint, des chamboule-tout anticapitalistes… « Koko aime la forêt, Koko aime manger les riches, Koko aime saisir les moyens de production, Koko aime la perspective d’une rupture révolutionnaire… » est-il écrit en quatrième de couverture… Tout un programme !

bande dessinée
France24 - World

Pulitzer Prizes awarded to Washington Post, New York Times, LA Times

Issued on: 09/05/2022 - 22:20

NEWS WIRES

The Washington Post won the Pulitzer Prize in public service journalism Monday for its coverage of the Jan. 6 insurrection at the US Capitol, an attack on democracy that was a shocking start to a tumultuous year that also saw the end of the United States’ longest war, in Afghanistan.

The Post’s extensive reporting, published in a sophisticated interactive series, found numerous problems and failures in political systems and security before, during and after the Jan. 6, 2021, riot in the newspaper’s own backyard. The insurrection also garnered an award for Getty Images, which won one of two prizes awarded in breaking news photography.

The US pullout and resurrection of the Taliban’s grip on Afghanistan permeated across categories: The other prize awarded in breaking news photography went to Los Angeles Times correspondent and photographer Marcus Yam, for work related to the fall of Kabul. The New York Times won in the international reporting category for reporting challenging official accounts of civilian deaths from US airstrikes in Syria, Iraq and Afghanistan. 

Congratulations to @MiamiHerald. #Pulitzer pic.twitter.com/nejbmxoGeF

May 9, 2022

The Pulitzer Prizes, administered by Columbia University and considered the most prestigious in American journalism, recognise work in 15 journalism categories and seven arts categories. This year’s awards, which were livestreamed, honored work produced in 2021. The winner of the public service award receives a gold medal, while winners of each of the other categories get $15,000. 

The intersection of health, safety and infrastructure played a prominent role among the winning projects. 

The Tampa Bay Times won the investigative reporting award for “Poisoned,” its in-depth look into a polluting lead factory. The Miami Herald took the breaking news award for its work covering the deadly Surfside condo tower collapse, while The Better Government Association and the Chicago Tribune won the local reporting award for “Deadly Fires, Broken Promises,” the watchdog and newspaper’s examination of a lack of enforcement of fire safety standards. 

“As a newsroom, we poured our hearts into the breaking news and the ongoing daily coverage, and subsequent investigative coverage, of the Champlain Towers South condominium collapse story,” The Miami Herald's executive editor, Monica Richardson, wrote in a statement. “It was our story to tell because the people and the families in Surfside who were impacted by this unthinkable tragedy are a part of our community.”

Elsewhere in Florida, Tampa Bay Times' editor and vice president Mark Katches mirrored that sentiment, calling his newspaper's win “a testament to the importance of a vital local newsroom like the Times.”

The Pulitzer Prizes also awarded a special citation to journalists of Ukraine, acknowledging their “courage, endurance and commitment” in covering the ongoing Russian invasion that began earlier this year. Last August, the Pulitzer board granted a special citation to Afghan journalists who risked their safety to help produce news stories and images from their own war-torn country. 

(AP)

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The New York Times, Anchorage Daily News and ProPublica win Pulitzer prizes

Pulitzer Prize-winning Indian Reuters photographer Danish Siddiqui killed in Afghanistan

ENCORE!

Pulitzer Prize winner Jericho Brown: 'My poem "The Virus" was like a prophecy'

Valeurs Actuelles

Un général estime que la France est suffisamment équipée en cas d’attaque nucléaire

Ce lundi 9 mai est marqué par les célébrations en Russie. Au lendemain de la fête de la Victoire de 1945 en France, c’est au tour de la Russie de commémorer la capitulation de l’Allemagne nazie face aux Alliés. Une date-clé pour Vladimir Poutine qui aimerait annoncer de larges avancées dans son offensive en Ukraine. Ce sera sans doute l’occasion d’avertir à nouveau l’Occident d’une possible menace nucléaire. Une dissuasion nucléaire face à laquelle peut faire face la France, selon le général Jean-Paul Paloméros, ex-chef d’état-major de l’armée de l’air française. Au micro d’Europe 1, dimanche 8 mai, cet ancien commandeur suprême de l’Otan a estimé que la France était à la pointe de sa dissuasion nucléaire : « Aujourd’hui, elle possède deux composantes distinctes et complémentaires : une composante sous-marine et une composante aérienne, qui ont été modernisées au meilleur niveau mondial. » Il s’agirait donc d’une « garantie ultime » pour le général.

Mais il y a « un vrai souci »…

D’après l’ancien chef d’état-major de l’armée de l’air française, la France devrait toutefois faire des efforts en matière budgétaire si elle faisait face à un conflit de « haute intensité ». Toujours auprès d’Europe 1, dimanche 8 mai, le général Jean-Paul Paloméros a détaillé : « Les munitions sont plus complexes, on n’a pas le temps de reconstruire. On ne peut pas faire un effort de guerre comme ça, instantané, pour remettre à niveau les munitions. » Ce qui serait donc « un vrai souci », selon lui. La quantité de munitions suffisante dépendra des efforts menés « dans les quelques années qui viennent ». Quant à la défense de l’Union européenne (UE), le général Jean-Paul Paloméros a jugé que « les Européens ne pèsent pas » suffisamment puisqu’ils « ne font pas front ensemble ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Sri Lankan PM Mahinda Rajapaksa resigns amid mass protests

Issued on: 09/05/2022 - 13:47Modified: 09/05/2022 - 16:46

FRANCE 24 Follow

Sri Lankan Prime Minister Mahinda Rajapaksa resigned Monday as an outbreak of political violence in the country killed five people including an MP and wounded more than 150.

The country has suffered months of blackouts and dire shortages of food, fuel and medicines in its worst economic crisis since independence, sparking weeks of overwhelmingly peaceful anti-government demonstrations.

Rajapaksa's spokesman Rohan Weliwita said the 76-year-old sent his letter of resignation to his younger brother, President Gotabaya Rajapaksa, clearing the way for a "new unity government".

"I am resigning with immediate effect so that you will be able to appoint an all-party government to guide the country out of the current economic crisis," the prime minister said in the letter, seen by AFP.

The country's largest opposition party had said before the clashes that it would not join any government helmed by a member of the Rajapaksa clan.

The resignation of the prime minister automatically means the cabinet is dissolved.

Angry protests

On Monday the biggest clashes since the start of the crisis erupted in Colombo when supporters of the Rajapaksa family went on the rampage, AFP reporters at the scene said.

Police fired tear gas and water cannon and declared an immediate curfew in Colombo which was later widened to include the entire South Asian island nation of 22 million people.

Lawmaker Amarakeerthi Athukorala from the ruling party shot two people – killing a 27-year-old man – and then took his own life after being surrounded by a mob of anti-government protesters outside the capital Colombo, police said.

More than 150 injured people were hospitalised, Colombo National Hospital spokesman Pushpa Soysa told AFP. ​At least five people have been killed. 

Officials said the army riot squad was called in to reinforce police. Soldiers have been deployed throughout the crisis to protect deliveries of fuel and other essentials but until now not to prevent clashes.

Scores of Rajapaksa loyalists attacked unarmed protesters camping outside the president's office at the sea-front Galle Face promenade in downtown Colombo since April 9, AFP reporters said.

The violence began after several thousand supporters of Mahinda Rajapaksa, brought in buses from rural areas, poured out of his nearby official residence.

Rajapaksa had addressed some 3,000 supporters at his house and pledged he would "protect the interests of the nation".

The supporters then initially pulled down tents of protesters in front of the prime minister's Temple Trees residence and torched anti-government banners and placards.

They then marched to the nearby promenade and began destroying other tents set up by the "Gota go home" campaign that demands the president step down.

"We were hit, the media were hit, women and children were hit," one witness told AFP, asking not to be named.

"Strongly condemn the violent acts taking place by those inciting & participating, irrespective of political allegiances. Violence won't solve the current problems," President Rajapaksa tweeted.

Opposition MP Sajith Premadasa tried to move into the area after the clashes, but he came under attack from a mob and his security staff bundled him into a car and drove off. 

"The President should accept the responsibility for this violence instigated by the Prime Minister!" opposition MP Eran Wickramaratne tweeted. "You cannot chase us from standing with our people."

The US ambassador to Sri Lanka condemned "the violence against peaceful protestors today, and call on the government to conduct a full investigation, including the arrest & prosecution of anyone who incited violence".

We condemn the violence against peaceful protestors today, and call on the government to conduct a full investigation, including the arrest & prosecution of anyone who incited violence. Our sympathies are with those injured today and we urge calm and restraint across the island.

May 9, 2022

"Our sympathies are with those injured today and we urge calm and restraint across the island," Julie Chung tweeted.

'Restraint'

The violence was the worst since police shot dead one protester and wounded 24 others blockading a railway line and a highway between Colombo with the central city of Kandy on April 19.

On Friday, the government imposed a state of emergency granting the military sweeping powers to arrest and detain people after trade unions brought the country to a virtual standstill.

The defence ministry said in a statement Sunday that anti-government demonstrators were behaving in a "provocative and threatening manner" and disrupting essential services.

President Rajapaksa has not been seen in public since tens of thousands attempted to storm his private residence in Colombo on March 31.

Sri Lanka's crisis began after the coronavirus pandemic hammered vital income from tourism and remittances.

This left it starved of foreign currency needed to pay off its debt and forcing the government to ban the imports of many goods. 

This in turn has led to severe shortages, runaway inflation and lengthy power blackouts.

In April, the country announced it was defaulting on its $51 billion foreign debt.

(FRANCE 24 with AFP)

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Sri Lanka president declares state of emergency after protests

Tens of thousands march against beleaguered Sri Lankan President Rajapaksa

Sri Lanka's PM pleads for ‘patience’ as anti-government protests mount

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : le G7 s’engage à ne plus acheter de pétrole russe

Plus de 170 civils de Marioupo sont arrivés à Zaporijjia

Au total, 174 civils sont arrivés dans la ville du sud-est de l’Ukraine « depuis l’enfer de Marioupol », a indiqué la coordinatrice humanitaire des Nations unies pour l’Ukraine, Osnat Lubrani, rapporte BFMTV.

Le Premier ministre canadien estime que « Vladimir Poutine est responsable d’odieux crimes de guerre »

Le président russe «Vladimir Poutine est responsable de ces odieux crimes de guerre», a déclaré le Premier ministre canadien Justin Trudeau en visite à Kiev. « Il devra rendre des comptes », a-t-il ajouté, selon Le Figaro.

Le G7 va arrêter « progressivement » les achats de pétrole russe

« Le G7 tout entier s’est engagé aujourd’hui à interdire ou supprimer progressivement les importations de pétrole russe », a annoncé dimanche la Maison Blanche dans un communiqué, rapporte BFMTV. Cette décision « va porter un coup dur à la principale artère irriguant l’économie de (Vladimir) Poutine et le priver des revenus dont il a besoin pour financer sa guerre », a-t-elle indiqué

Soixante personnes sont portées disparues après le bombardement d’une école

Alors qu’elles se réfugiaient dans la région de Lougansk dans l’est de l’Ukraine, une soixantaine de personnes sont portées disparues, a indiqué le gouverneur régional Serguiï Gaïdaï, rapporte Le Figaro. Le village de « Bilogorivka a subi une frappe aérienne. Les bombes ont atteint l’école et, malheureusement, elle a été complètement détruite », a-t-il déclaré. « Il y avait au total 90 personnes. 27 ont été sauvées », a-t-il ajouté.

Les militaires ont « pris la décision de rester jusqu’au bout », déclare un lieutenant d’Azov

« Nous continuerons à nous battre tant que nous serons en vie pour repousser les occupants russes », a déclaré Ilya Samoïlenko, l’un des chefs du bataillon Azov, lors d’une conférence de presse, rapporte Le Figaro. Si l’usine dans laquelle il se trouve est assiégée, « capituler n’est pas une option, car notre vie n’intéresse pas la Russie», a-t-il ajouté.

Bombardement mortel

Comme le fait savoir BFM TV, une école dans laquelle s’étaient réfugiés des Ukrainiens a été bombardée à Bilohorivka, dans l’oblast de Louhansk. Selon le gouverneur régional Serhi Haïdaïn, le bâtiment a subi « une frappe aérienne » et a été « complètement » détruit. A l’intérieur de cette école de l’est du pays se trouvaient 90  personnes. Selon un premier bilan, au moins deux personnes sont décédées et 60 sont portées disparues.

Zelenski compare l’invasion russe à l’occupation nazie

Ce 8 mai, Volodymyr Zelensky a prononcé un discours pour commémorer la victoire contre l’Allemagne lors de la Seconde Guerre mondiale. Le président ukrainien a aussi évoqué la guerre qui touche son pays depuis le 24 février dernier et dénoncé « une occupation odieuse ». « Pendant les deux années d’occupation, les nazis ont tué 10  000  civils [à Marioupol]. En deux mois d’occupation, la Russie en a tué 20  000 », a aussi ajouté Volodymyr Zelensky en évoquant « une reconstruction sanglante du nazisme ».

G7 sous haute tension

Le G7 a lieu ce dimanche 8 mai, une date symbolique qui marque la fin de la Seconde Guerre mondiale. Comme l’indique Le Monde, la porte-parole du chancelier allemand Olaf Scholz a appuyé sur « la terreur, la destruction et la mort ». Cette dernière a ensuite fait le parallèle avec le contexte actuel de guerre qui ravive des souvenirs traumatisants. A l’occasion de ce sommet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est convié à y participer en visioconférence aux côtés de l’Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de l’Italie, du Japon et de la France. La porte-parole du chancelier allemand a insisté sur le fait que la guerre en Ukraine rendait « la cohésion du G7 (…) plus importante que jamais », alors que Kiev redoute un assaut final russe à Marioupol. Cette réunion se déroulera à la veille du traditionnel défilé militaire du 9 mai à Moscou célébrant la victoire sur l’Allemagne nazie. Une occasion pour Vladimir Poutine d’effectuer une démonstration de force pour tenter de déstabiliser l’ennemi et de camoufler les failles de son armée.

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France24 - Monde

Inégalités : le coup de gueule d'un SDF dans le métavers

Publié le : 06/05/2022 - 18:21

Guillaume GRALLET Suivre

En plein boom, les mondes immersifs ne doivent pas nous faire oublier l'isolement dans le monde réel. D'ailleurs, il existe des manières plus ou moins inclusives de construire ces mondes du futur. Décryptage.

"Le métavers est un environnement virtuel collaboratif. C'est un espace en 3D où l'on est représenté par un avatar et où l'on peut communiquer avec les autres utilisateurs présents. Les environnements collaboratifs remontent au moins aux années 1990", explique au Journal du CNRS Michel Beaudouin-Lafon, spécialiste de l'interaction homme-machine et chercheur à l'Université Paris-Saclay.

Si l'idée n'est pas nouvelle, ces espaces collaboratifs vont connaître un développement sans précédent dans les prochaines années : un quart de la population mondiale devrait passer au moins une heure par jour dans le métavers à l’horizon 2026, selon l'institut Gartner. Pourtant, ces métavers peuvent recouvrir des réalités différentes. En effet, la manière dont leurs architectes les construisent en ce moment sera décisive pour le respect des données, le partage d'expérience mais aussi la vie démocratique qu'ils seront à même d'assurer. C'est tout le sens du message que veut faire passer le réseau Entourage à travers la création d'un avatar de sans-abri.

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : les femmes, les enfants et les personnes âgées évacués d’Azovstal, selon Kiev

La CIA ne possède pas de « preuve concrète » que la Russie envisage d’utiliser des armes nucléaires en Ukraine

La principale agence de renseignement américaine estime qu’aucune indication ne montre que la Russie se prépare à utiliser des armes nucléaires dans la guerre en Ukraine. « Nous ne voyons pas à ce stade, en tant que service de renseignement, de preuve concrète montrant que la Russie prépare le déploiement ou même l’utilisation potentielle d’armes nucléaires tactiques », a déclaré son directeur Bill Burns, relaie BFMTV.

À Azovstal, « toutes les femmes, tous les enfants, toutes les personnes âgées » évacués

L’aciérie d’Azovstal à Marioupol a été en partie évacuée, ce samedi 7 mai. « L’ordre du président a été exécuté: toutes les femmes, tous les enfants et toutes les personnes âgées ont été évacués d’Azovstal. Cette partie de la mission humanitaire de Marioupol est accomplie », a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, rapporte Le Figaro.

Quatre missiles de croisière russes tirés sur Odessa

Selon l’armée ukrainienne, la Russie aurait tiré samedi 7 mais quatre missiles de croisière sur la ville portuaire d’Odessa, dans le sud du pays. « L’ennemi continue non seulement la destruction physique des infrastructures de la région, mais aussi la pression psychologique sur la population civile », a déploré le porte-parole de l’administration régionale d’Odessa, Serhiy Bratchuk, relaie Le Figaro.

Le Conseil de l’Europe dénonce des violations « vertigineuses » des droits humains en Ukraine

La Commissaire du Conseil de l’Europe pour les droits de l’Homme, Dunja Mijatovic, a dénoncé ce samedi les violations « vertigineuses » des droits humains et du droit humanitaire international comises par l’armée russe en Ukraine. « L’étendue et la gravité des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire qui ont eu lieu à la suite de l’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine sont vertigineuses », a-t-elle indiqué, rapporte Le Figaro.

L’Ukraine affirme avoir détruit un bateau russe

Le ministère ukrainien de la Défense a affirmé, ce samedi, sur Twitter, avoir détruit un bateau russe au large de l’île des Serpents, située dans la Mer Noire, rapporte BFMTV. À l’aide d’un drone de combat, l’armée ukrainienne a neutralisé le navire de combat. « La traditionnelle parade de la flotte russe de la mer Noire aura lieu cette année le 9 mai près de l’île aux Serpents, au fond de l’eau », a raillé le ministère.

Parade russe

Malgré le contexte de guerre, la Russie compte bien honorer son traditionnel défilé militaire du 9 mai à Moscou. Ce 7 mai, d’ultimes répétitions se déroulent dans la capitale en vue de la parade historique qui aura lieu pour célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale. Dans son discours très attendu, Vladimir Poutine pourrait effectuer une démonstration de force et faire oublier les déconvenues enregistrées par l’armée russe depuis le début de l’invasion en Ukraine le 24 février.

Aide des Etats-Unis   

Alors que les Etats-Unis ont déjà versé des millions d’euros à l’Ukraine, Joe Biden a expliqué que les fonds destinés à l’aide militaire sont presque épuisés. En revanche, Le Monde indique ce 7 mai que le président américain a annoncé le versement de 150 millions de dollars pour permettre à Volodymyr Zelensky d’être de nouveau équipé en munitions et en radars.

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France24 - Monde

Web, attention ça coupe !

Publié le : 29/04/2022 - 16:49

Guillaume GRALLET Suivre

Si d'après l'ONU, 37 % de la population mondiale n'a jamais eu accès à Internet, pour les autres, l'accès à un réseau gratuit, libre et universel est de plus en plus menacé. Tour du monde de la solidité du Web.

Alors que la France a été victime ces jours-ci d'un surprenant sabotage de fibres optiques, les arrêts d'Internet se multiplient dans le monde, observent Reporters sans frontières, ou encore l'ONG Nothing2Hide, dont le cocréateur Jean-Marc Bourguignon est l'invité de Tech24.

Phénomènes grandissants, les coupures sont souvent perlées, c'est-à-dire limitées géographiquement, dans le temps ou réservées à quelques services. Mais il y a des dommages collatéraux. Après avoir détaillé les coûts liés à ces blocages de sites, passage en revue des quelques pistes qui permettent de continuer à s'informer et de "réparer" Internet.

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New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Buenas noticias para la alimentación, malas noticias para la guerra: Brasil compra fertilizante ruso

Los funcionarios esperaban que la guerra detuviera hasta un 15 por ciento de las exportaciones de fertilizantes rusos. Pero Brasil y otros países han encontrado la manera de continuar con las compras.

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Por Jack Nicas y André Spigariol

RÍO DE JANEIRO — Cuando los primeros misiles rusos impactaron en Ucrania, las repercusiones se sintieron a unos 10.500 kilómetros de distancia, en las enormes plantaciones brasileñas que cultivan gran parte de la soya del mundo.

Rusia suministra una cuarta parte de los fertilizantes de Brasil, y las sanciones impuestas para castigar a Moscú por la invasión amenazaron con imposibilitar la exportación de esta materia prima esencial. Eso representaba un peligro no solo para la economía brasileña, sino también para la capacidad del mundo de alimentarse.

En cuestión de días, funcionarios brasileños les advirtieron a los agricultores que redujeran el uso de un fertilizante crucial, y los expertos pronosticaron que el país —uno de los mayores exportadores de maíz, soya, azúcar y café— tenía solo tres meses antes de que se agotara.

Ahora, dos meses después, Brasil está reponiendo sus reservas de fertilizantes, con la ayuda de Rusia. Del mismo modo en el que el gas ruso ha estado fluyendo a través de los oleoductos hacia Europa, cientos de miles de toneladas de fertilizante ruso han llegado a Brasil desde el comienzo de la invasión. Y hay más en camino.

Brasil se apresuró a comprar fertilizantes rusos justo antes de la invasión para mantener los envíos a inicios de la guerra. Y aunque no se ha prohibido la compra de fertilizantes rusos, los compradores brasileños han tenido que lidiar con sanciones a los bancos rusos y obstáculos logísticos que los expertos temían que interrumpirían el comercio.

Pero los compradores han logrado encontrar formas de sortear esos obstáculos, entre las que está usar un banco ruso que no fue incluido en las sanciones y la asistencia de Citigroup en Nueva York.

Los envíos son buenas noticias para el suministro y los precios de los alimentos a nivel mundial, pero son malas noticias para la estrategia de Occidente de aislar económicamente a Rusia en un intento por debilitar la determinación del presidente Vladimir Putin en Ucrania.

Las sanciones occidentales han congelado gran parte de los activos financieros de Rusia, dijo Edward Fishman, un exfuncionario del gobierno de Barack Obama que en el pasado ayudó a diseñar medidas contra Rusia e Irán. “Lo que no han congelado son los flujos hacia la economía, principalmente a través de la venta de materias primas”.

“Hasta que esa brecha se cierre”, agregó, “alarga la pista de aterrizaje de Putin”.

La invasión rusa a Ucrania ha creado un dilema para las naciones y las corporaciones que enfrenta los valores contra la economía. Gran parte del mundo está de acuerdo en que Rusia debe ser castigada por su invasión de Ucrania, pero los funcionarios gubernamentales y los líderes empresariales están lidiando con las realidades económicas de hacerlo.

El mayor ejemplo es el petróleo y el gas rusos, un salvavidas económico mucho más importante para Putin que los fertilizantes. Los países de todo el mundo han seguido comprando combustible a Rusia, mientras intentaban aislar a Moscú de otras formas.

El fertilizante ruso presenta un dilema similar.

Ucrania y Rusia son dos de los mayores exportadores de trigo, maíz y cebada del mundo, y la guerra ha mantenido gran parte de esas cosechas inmovilizadas, lo que ha provocado un aumento de los precios y exacerbado la escasez mundial de alimentos.

Rusia también representa aproximadamente el 15 por ciento de las exportaciones mundiales de fertilizantes. Bloquear esas exportaciones privaría a Putin de una fuente de ingresos que puede impulsar la guerra de Rusia contra Ucrania. Pero funcionarios de las Naciones Unidas y otros expertos han advertido que las restricciones a los fertilizantes rusos elevarían aún más los precios y agotarían los suministros de alimentos.

Ante la posibilidad de una crisis así, a fines de marzo Estados Unidos creó una excepción en sus sanciones para permitir explícitamente la adquisición de alimentos y fertilizantes rusos. Si bien las sanciones financieras aún complican las transacciones, los funcionarios estadounidenses han estado implementando esfuerzos para tranquilizar a otros gobiernos y líderes empresariales —entre ellos, reunirse con funcionarios gubernamentales y de la industria en Brasil— de que no está prohibido comprar fertilizantes rusos.

Europa impuso un límite de un año a las importaciones de ciertos fertilizantes rusos, lo que permitió que solo ingresaran al continente 2,6 millones de toneladas en un año, menos de la mitad de lo que Europa importó en 2021.

Ahora que parte de ese fertilizante llega a los agricultores de Brasil, los economistas predicen una desaceleración en los aumentos de precios recientes y mejores rendimientos de las cosechas, lo que incrementa las posibilidades de que los productores puedan compensar parte de la escasez de alimentos causada por la invasión de Rusia.

“Mantiene los precios bajo control, y eso es muy importante”, dijo Josef Schmidhuber, un economista que ha estudiado el impacto de los conflictos en los alimentos para la Organización de las Naciones Unidas para la Alimentación y la Agricultura. “Si Brasil redujera su producción el próximo año debido a la falta de fertilizantes, sin duda sería una mala noticia para una crisis alimentaria mundial”.

El mayor comprador de fertilizantes rusos es Brasil, que importa de Rusia alrededor de una cuarta parte de sus fertilizantes.

A principios de este año, mientras las tropas rusas se reunían en la frontera con Ucrania, el presidente de Brasil, Jair Bolsonaro, se reunió con Putin en el Kremlin. En el encuentro, una semana antes del inicio de la invasión, Bolsonaro dijo que Brasil estaba “en solidaridad con Rusia”. En el mismo viaje, dijo que Brasil duplicaría su suministro de fertilizantes rusos.

Tras el comienzo de la invasión, Bolsonaro dijo que Brasil se mantendría neutral y aclaró la razón. “Lo que sucede a 10.000 kilómetros, en Ucrania, tiene repercusiones en Brasil”, dijo. “Tenemos negocios especiales con Rusia”.

“Para nosotros”, agregó, “la cuestión de los fertilizantes es sagrada”.

Sin embargo, parecía cuestionable si ese suministro de fertilizante podría llegar a Brasil.

Muy rápido, las sanciones a los bancos rusos dificultaron realizar transacciones financieras, las empresas que ayudan a facilitar los acuerdos detuvieron los negocios por temor a las repercusiones y muchos exportadores se mantuvieron alejados debido a las altas primas de seguros y preocupaciones de seguridad. Occidente también emitió sanciones contra los oligarcas, que eran dueños de dos de los mayores productores de fertilizantes de Rusia.

Para agravar el problema, Bielorrusia, el aliado más cercano de Rusia y un importante productor de un fertilizante clave llamado potasa, recibió, a su vez, sanciones en febrero por obligar a un avión comercial a aterrizar para arrestar a un disidente.

La potasa, hecha de sal de potasio y, a menudo, extraída de fondos marinos evaporados, es fundamental para el cultivo de soya, que Brasil produce más que cualquier otro país. Desde el comienzo de la invasión de Rusia, los precios de la potasa se han elevado un 50 por ciento.

En vísperas de la guerra, los importadores brasileños adquirieron más potasa rusa de lo habitual, lo que resultó en la importación de 750.000 toneladas de fertilizante en marzo, en gran parte potasa, según estadísticas gubernamentales. Fue un récord para marzo y un aumento del 14 por ciento respecto al mismo mes del año pasado.

Sin embargo, las nuevas adquisiciones seguían siendo difíciles. Así que Brasil y otros países encontraron otras formas de comprarle a Rusia.

En gran medida, los importadores brasileños se han cambiado a Gazprombank, un gran banco ruso que no fue incluido en las sanciones porque maneja muchas transacciones de energía para países que continúan comprando gas ruso.

Los importadores brasileños también han utilizado Citigroup como intermediario para muchas transacciones, en parte porque creen que podría ayudar a evitar posibles problemas con el Departamento del Tesoro estadounidense, según dos funcionarios bancarios cercanos a las transacciones que hablaron con la condición de anonimato porque no estaban autorizados a discutir el negocio. Los bancos más grandes como Citigroup con frecuencia ayudan a facilitar este tipo de transacciones internacionales.

Una vez que Estados Unidos dejó en claro que el fertilizante ruso no estaba sujeto a sanciones, también se hizo más fácil encontrar transportistas dispuestos a trasladar el producto.

En las últimas semanas, una gran empresa rusa de fertilizantes vendió más de 165.000 toneladas de potasa a clientes brasileños y se espera que los envíos lleguen en junio, según un ejecutivo involucrado en las transacciones que no estaba autorizado a hablar de manera pública. Esta cantidad ya era la mitad de la potasa rusa que había llegado a Brasil en junio de 2021.

Rusia también ha encontrado a otros compradores para su potasa: China y el sudeste asiático, según Ben Isaacson, analista de fertilizantes de Scotiabank.

“Rusia está sacando su potasa”, dijo. “No es una situación tan limitada como pensábamos”.

El mes pasado, Bolsonaro se reunió con el director de la Organización Mundial del Comercio y solicitó la ayuda de la agencia para proteger a la industria de los fertilizantes de nuevas sanciones en caso de que Estados Unidos y otros países occidentales endurezcan sus políticas a medida que avanza la guerra.

Aun así, el gobierno brasileño dice que el nuevo flujo de envíos rusos proveen a sus agricultores de suficiente fertilizante para las principales cosechas de Brasil durante los próximos meses.

Sin embargo, las preocupaciones sobre la posibilidad de acceder al mercado ruso han provocado un nuevo impulso para que Brasil sea más autosuficiente. Bolsonaro y sus aliados han presionado para abrir la selva amazónica a la extracción de sal de potasio para hacer potasa. Un proyecto de ley se detuvo solo después de que se organizaran protestas masivas en la capital de Brasil.

Para la potasa, “hoy no tenemos alternativas”, dijo Neri Geller, un diputado brasileño y empresario agrícola que apoyó el proyecto de ley. “Dependemos de Bielorrusia y Rusia. Entonces, si dejara de llegar de allá para acá, ¿cómo le haríamos?”.

Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicas Facebook

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France24 - Monde

Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable

Publié le : 26/04/2022 - 18:30

Sébastian SEIBT Suivre Sonia DRIDI

Le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, est souvent décrit comme un libertarien pour qui la liberté d'expression est le principe le plus important. Mais, en réalité, il apparaît comme un entrepreneur très pragmatique qui peut mettre ce principe de côté dès qu'il s'agit de protéger ses intérêts économiques.

Il est venu, il a vu, il s'est installé, il a racheté. Elon Musk, le patron multimilliardaire de Tesla et SpaceX, vient d'ajouter une ligne à son CV : propriétaire de Twitter. Le célèbre réseau social a accepté, lundi 25 avril, l'offre d'environ 44 milliards de dollars de l'homme le plus riche au monde après avoir joué au chat et à la souris pendant deux semaines.

Début avril, lorsqu'Elon Musk avait rendu publique son envie de racheter Twitter, le conseil d'administration avait fait la moue. Pourrait-il réellement mobiliser plus de 40 milliards de dollars en liquide (la plupart de la fortune d'Elon Musk est en actions Tesla ou SpaceX) ? Fallait-il remettre les clefs du réseau à un entrepreneur fantasque qui, au gré de ses envies "twitteriennes", se moque du physique de Bill Gates, accuse quelqu'un sans la moindre preuve d'être un pédophile ou encore flirte avec l'illégalité en tweetant des informations financières sensibles sur l'une de ses entreprises.

"Absolutiste de la liberté d'expression"

Elon Musk lui-même avait laissé entendre qu'il ne parviendrait peut-être pas à réunir les fonds lors d'un discours à l'occasion d'une conférence TED. Finalement, il a non seulement levé les 44 milliards de dollars nécessaires, mais Elon Musk a aussi réussi à convaincre les actionnaires que son plan était le bon.

Tout est bien qui finit bien ? Pas si vite. Pour beaucoup de commentateurs, ce n'est que le début de l'histoire. Une histoire qui, par ailleurs, risque de virer au cauchemar à en croire la plupart des observateurs "libéraux" (autrement dit à gauche de l'échiquier politique américain).

Tout viendrait de la conception qu'Elon Musk se fait de la liberté d'expression. Il se décrit lui-même comme un absolutiste de ce principe. Le premier "gazouillis" du milliardaire en tant que nouveau propriétaire de Twitter consistait d'ailleurs à rappeler l'importance à ses yeux de la "liberté d'expression qui est le fondement de toute démocratie en bonne santé".

Pour les détracteurs du patron de Tesla, cet "absolutisme" autoproclamé est précisément ce qui rend ce rachat "dangereux pour notre démocratie", a réagit Elizabeth Warren, une sénatrice démocrate qui s'est déjà fait rabrouer sur Twitter par Elon Musk, qui l'avait comparé à une "mère sévère qui crie après ses enfants sans raison" pour avoir osé réclamer une fiscalité plus lourde pour les milliardaires.

Concrètement, Elizabeth Warren et d'autres craignent qu'Elon Musk mette à terme à tous les efforts entrepris par Twitter pour modérer ou censurer les propos haineux ou les "fake news". 

Le retour de Donald Trump ?

Des personnalités et élus conservateurs dont les tweets ont pu être effacés par les équipes de modération ou qui ont même été bannis de la plateforme, se sont d'ailleurs réjouis de cette arrivée fracassante. "Elon Musk est probablement notre dernier espoir", a affirmé Tucker Carlson, le commentateur star de la chaîne ultra-conservatrice Fox News, qui s'est souvent plaint que Twitter serait aux mains de "libéraux" qui veulent censurer les républicains.

Marjorie Taylor Greene, une élue républicaine conspirationniste dont le compte personnel a été fermé définitivement début janvier 2022 après qu'elle a soutenu des théories du complot sur le Covid-19, a prédit qu'Elon Musk allait lui permettre de revenir sévir sur Twitter.

"Elon Musk va probablement aussi ramener Donald Trump sur Twitter", déplore Arwa Mahdawi, une journaliste du Guardian. L'ex-président américain avait, en effet, été banni en janvier 2021 pour des messages contestant les résultats de l'élection présidentielle qu'il avait perdu face à Joe Biden.

À l'époque, le patron de Tesla avait regretté la décision de Twitter arguant qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir que "des groupes high tech s'improvisent arbitre de ce qu'on a le droit de dire ou non".

Donald Trump a reconnu, lundi, que c'était "un bon gars" qui arrivait à la tête de Twitter. Mais pour autant, il a affirmé préféré rester sur Truth Social, le concurrent à Twitter qu'il a créé et qui peine à décoller

Libertarien à géométrie variable

En fait, la droite américaine considère Elon Musk comme l'un des leurs. Mais c'est faire un raccourci politique, comme le rappelle le New York Times. Le patron de Tesla est souvent décrit comme un libertarien, en référence à cette théorie politique qui prône un laissez-faire quasi absolu en matière d'économie et un rôle aussi minime que possible pour l'État. 

De ce fait, Elon Musk apparait en phase avec une majorité de républicains américains qui vilipendent à longueur de temps l'État providence. Mais il sait aussi "profiter de millions d'aides de l'État quand il s'agit de choisir un État où implanter son usine Tesla", rappelle Robert Reich, l'ancien ministre du Travail sous Bill Clinton (1993 à 2001). Elon Musk avait quitté la Californie pour profiter de subventions promises par le Texas

Le multimilliardaire a aussi soutenu financièrement les campagnes d'Hillary Clinton et Barack Obama. Autant dire qu'il est libertarien à géométrie variable. "Inclassable", préfère dire le New York Times.

Il en va d'ailleurs de même pour la liberté d'expression. Elon Musk a beau clamer son  amour pour ce grand principe, "il peut tout mettre en œuvre pour que d'autres ne l'exercent pas", écrit dans le Washington Post Ellen K. Pao, une investisseuse américaine qui a été la PDG de Reddit, un site communautaire connu pour sa liberté de ton. 

Elon Musk a, en effet, tout fait pour faire censurer un jeune internaute qui publiait sur son compte Twitter les déplacements du jet privé du PDG de Tesla. Robert Reich, l'ancien ministre de Bill Clinton, a été bloqué par cet apôtre autoproclamé de la liberté d'expression parce qu'il avait "critiqué sa manière de traiter les ouvriers dans les usines Tesla", raconte-t-il au Guardian

Surtout, Elon Musk est accusé d'avoir transformé la vie de Martin Tripp, un ancien employé de Tesla, en enfer parce que ce dernier avait parlé à un journaliste en 2019. Le téléphone de Martin Tripp avait été mis sur écoute, il avait été suivi par des détectives privés, a été assigné en justice par Tesla et "une campagne pour ternir sa réputation avait été organisée", raconte le site The Verge. Martin Tripp avait finalement décidé de s'installer en Hongrie "pour protéger sa famille", rappelle Nicole Perlroth, une journaliste du New York Times.

En fait, les détracteurs du patron de Tesla jugent que la liberté d'expression à "la sauce Musk" n'est rien d'autre que la liberté de "faire sa promotion et celle de ses produits", note le New York Times. "Il avait été très contrarié quand, en 2019, ses avocats avaient décidé de relire tous ses tweets avant qu'il ne soit envoyé afin d'éviter des problèmes avec la SEC (Security and exchange commission, le gendarme américain de la Bourse, NDLR)", rappelle le quotidien. "Qui maintenant va empêcher Elon Musk de tweeter ce qu'il veut puisqu'il détient la plateforme ?", s'interroge Robert Reich. 

C'est cela que craignent en réalité les critiques de ce rachat : sous couvert de rendre la parole à ceux qui ont été censurés par Twitter, Elon Musk risque de privatiser le réseau social pour en faire un outil de com' personnel.

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Twitter adopte un plan pour empêcher Elon Musk de racheter l'intégralité de ses actions

Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars

La chronique de l’éco

Le raid d'Elon Musk sur Twitter

New York Times - World

Madre adolescente. Empleada doméstica. Activista. ¿Vicepresidenta?

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El perfil del sábado

Francia Márquez podría ser la primera vicepresidenta negra de Colombia, su candidatura ha impulsado la discusión sobre la raza y las clases sociales de una manera que rara vez se ve en la política nacional.

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Por Julie Turkewitz

CALI, Colombia — En las calles de Cali, cuna de la cultura y las protestas colombianas, una multitud se extendía por cuadras, enarbolando banderas blancas y luciendo camisetas con la consigna: “¡el pueblo no se rinde!”.

En medio de la multitud se encontraba un famoso cantante, un importante senador, un conocido periodista, un niño rapero y un grupo de dignatarios locales. Pero la verdadera celebridad estaba a punto de tomar el escenario.

“¡Te queremos, Francia!”, gritaban cientos de personas.

Francia Márquez, 40 años, antigua empleada doméstica, principal contendiente a la vicepresidencia de Colombia, se dirigió a la multitud, micrófono en mano.

Por primera vez en la historia de Colombia, una mujer negra está cerca de la cima del poder ejecutivo.

Con una blusa estampada en azul y naranja que rendía homenaje al estilo afrocolombiano, hizo un llamado a los pueblos marginados del país —indígenas, negros, rurales— para que se unieran. Atacó a las élites que “han condenado a nuestra gente a la miseria, al hambre, a la desolación”, y evocó el movimiento Black Lives Matter llamando a sus seguidores a romper “el racismo estructural que no nos ha permitido respirar en este país y que nos ha mantenido con la rodilla en el cuello”.

“¡Llegó el momento de ir de la resistencia al poder!”, gritó ante la multitud.

Luego invocó la más colombiana de las frases, mientras la multitud estallaba en vítores: “¡Que viva la berraquera, carajo!”.

En cuestión de meses, Márquez, una activista ambiental del Cauca, un departamento montañoso en el suroeste de Colombia, se transformó en un fenómeno nacional, movilizando décadas de frustraciones de los votantes para ganar el tercer lugar en las primarias presidenciales de marzo. Eso hizo que el candidato que lidera las encuestas del país, Gustavo Petro, la nombrara como su compañera de fórmula para las elecciones de este mes.

En la campaña electoral, el análisis persistente, franco y mordaz de Márquez sobre las disparidades sociales en la sociedad colombiana ha impulsado una discusión sobre la raza y las clases sociales de una manera que rara vez se ve en los círculos políticos más poderosos del país.

“Estos temas que son estructurantes, muchas de nuestras sociedades los niegan o los tratan como temas menores”, dijo Santiago Arboleda, profesor de historia afrocolombiana en la Universidad Andina Simón Bolívar. “Hoy están en primer plano”.

El ascenso de Márquez es significativo no solo porque ella es negra en una nación donde los afrocolombianos suelen ser objeto de insultos y trato racistas, sino porque tiene orígenes humildes en un país donde la clase económica a menudo define el lugar de una persona en la sociedad. La mayoría de los expresidentes recientes se educaron en el extranjero y están relacionados con las familias poderosas y las personalidades influyentes del país.

A pesar de los avances económicos en las últimas décadas, Colombia sigue siendo muy desigual, una tendencia que ha empeorado en medio de la pandemia, siendo las comunidades negras, indígenas y rurales las más rezagadas.

En total, el 40 por ciento del país vive en la pobreza.

Márquez dijo que decidió postularse para el cargo “porque hemos tenido gobiernos a espaldas de la gente y de la justicia y de la paz”.

“Si ellos hubieran hecho un buen gobierno, yo no estaría aquí”, dijo sobre la clase política.

Para un segmento de los colombianos que claman por un cambio y por una representación más diversa, Márquez es su defensora. La pregunta es si el resto del país está preparado para ella.

Sus críticos más generosos la han calificado de divisiva, y han dicho que forma parte de una coalición de izquierda que busca destruir, en lugar de construir sobre, las normas del pasado.

“Ella está en la polarización de este país. Nosotros hacemos parte del cambio, pero del centro”, dijo Érika Ibargüen, una contadora afrocolombiana que recientemente se postuló para el Congreso como parte de una coalición centrista.

Nunca ha ocupado un cargo político, y Sergio Guzmán, director de la consultora Colombia Risk Analysis, dijo que “hay muchos interrogantes sobre si Francia sería capaz de ser comandante y jefe, si manejaría la política económica, o la política exterior, de manera que diera continuidad al país”.

Sus opositores más extremos han apuntado directamente a ella con clichés racistas, y critican su clase y legitimidad política, expresando sentimientos que continúan impregnando y afectando a diversos sectores de la sociedad colombiana.

En las últimas semanas, una reconocida cantante y presentadora de televisión colombiana la llamó King Kong; una popular senadora de derecha sugirió que debería ser “coherente” y cambiar su nombre porque Francia “fue imperio colonizador esclavista”; y el presidente del Senado la definió como la candidata del Ejército de Liberación Nacional, un violento grupo rebelde que dice defender a los pobres.

“Está demasiado resentida para ser vicepresidenta”, dijo José Luis Niño, un taxista de 68 años.

“Tal vez debería irse a gobernar un pueblo en África”, afirmó.

Márquez creció durmiendo en un piso de tierra en la comunidad de La Toma, cerca de la costa pacífica de Colombia, en una región azotada por la violencia relacionada con el largo conflicto interno del país. Quedó embarazada a los 16 años y se fue a trabajar a las minas de oro locales para mantener a su hijo, luego buscó trabajo como empleada doméstica interna.

Su madre, una partera, estaba sola cuando la dio a luz, dijo Márquez en una entrevista, porque no había nadie más en casa.

Márquez se convirtió en activista alrededor de los 13 años, en medio de una propuesta para expandir un proyecto de represa que buscaba desviar un río importante de su región y que cambiaría la vida de su comunidad. Con el tiempo, asistió a la facultad de derecho y lanzó y ganó una campaña legal para impedir que las principales empresas mineras lograran mudarse a su zona.

En 2014 llamó la atención nacional cuando lideró una marcha de 640 kilómetros desde el Cauca hasta Bogotá, exigiendo que el gobierno detuviera a los mineros ilegales que habían invadido su comunidad con retroexcavadoras.

La marcha terminó con un plantón en el Ministerio del Interior y un acuerdo con el gobierno. Por su trabajo, Márquez ganó el Premio Ambiental Goldman, a veces llamado el “Nobel ambiental”.

Las elecciones presidenciales de Colombia se celebrarán el 29 de mayo y llegan en un punto crítico de inflexión en el país. Durante generaciones, la política nacional ha sido impulsada por la oposición a una brutal insurgencia izquierdista, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC).

Pero en 2016, los insurgentes firmaron un acuerdo de paz con el gobierno, depusieron las armas y pusieron fin a un conflicto de décadas que había ayudado a los conservadores a permanecer en el poder durante mucho tiempo.

Desde entonces, el fin del conflicto armado entre el gobierno y las FARC ha abierto espacios para la participación política de los movimientos de izquierda que ya no pueden ser fácilmente descartados como rebeldes violentos. Y eso sucede justo cuando la generación más educada en la historia del país llega a la mayoría de edad, y muchos jóvenes expresan su frustración por los bajos salarios y las persistentes barreras para el ascenso económico que parecen imposibles de eludir.

Hasta ahora, Petro, exalcalde de Bogotá y exintegrante de un grupo rebelde llamado M-19, lidera las encuestas frente a Federico Gutiérrez, exalcalde de Medellín que representa a una coalición de derecha.

Petro ha incomodado a la derecha y a diversos sectores del centro con sus propuestas para detener la exploración petrolera y transformar el sistema de pensiones, al mismo tiempo ha sido criticado por sus antiguos aliados, algunos de los cuales dicen que es un administrador incapaz.

Si Petro gana, Márquez seguramente intentará empujarlo hacia una plataforma más feminista, y en ocasiones ha criticado abiertamente su historial en los temas de mujeres.

En un debate presidencial, Petro se negó a respaldar completamente el derecho al aborto y, en cambio, dijo que iba a impulsar programas de prevención que lograrían que el país alcanzara el “aborto cero”.

En el escenario del debate, Márquez se dirigió a su aliado:“Yo le pregunto a Petro, ¿cuántas mujeres tienen que morir, cuántas mujeres tienen que pasar por estas situaciones dolorosas hasta que llegue el aborto cero?”.

Hoy, por primera vez en la historia, cinco candidatos a la vicepresidencia del país son afrocolombianos, algo que Guzmán atribuyó al ascenso de Márquez.

“Luego de que Francia se convirtió en candidata, la inclusión se volvió una narrativa central en la elección”, dijo.

Como muchos activistas en Colombia que desafían el statu quo, Márquez ha recibido reiteradas amenazas de muerte.

En el evento de campaña no muy lejos de su ciudad natal, la candidata estaba rodeada por la guardia indígena, una unidad de seguridad tradicional que lleva bastones de madera que representan la paz y la fuerza.

Cerca había un escuadrón de guardaespaldas y, más allá, un círculo de policías vestidos de verde.

En la multitud, entre un marimbero y un pendón que decía “atrévete a votar” había de pie una muestra representativa de Colombia, incluidas muchas mujeres con turbantes, una prenda que ahora simboliza la lucha y la fuerza afrocolombiana.

Melba Sánchez, de 67 años, llevaba un turbante morado y dijo que había ido porque “la discriminación es lo que más he vivido”.

En el escenario, Márquez dijo que de haber seguido las reglas, ella estaría lavando platos en la cocina de una familia adinerada. “Parte de lo que le incomoda a la élite de este país”, tronó, “es que una mujer que estuvo trabajando en una casa de familia hoy le vaya a gobernar”.

Sofía Villamil colaboró con la reportería desde Bogotá.

Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz

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France24 - Monde

Foot européen : Manchester City distance Liverpool, l'AC Milan resiste à la pression de l'Inter

Publié le : 09/05/2022 - 10:21

Marc DAOU Suivre

En Italie, à deux journées de la fin du championnat, l'AC Milan n'a pas tremblé pour conserver ses deux petits points d'avance sur l'Inter, son éternel rival. En Angleterre, Manchester City a réalisé l'affaire du week-end en profitant du faux-pas de Liverpool, neutralisé par Tottenham. Les Citizens comptent désormais trois points d'avance en tête.

Ligue 1 : l’OM se ressaisit, Lyon s’éloigne de l’Europe, Bordeaux presque en Ligue 2

Éliminé aux portes de la finale de la Ligue Europa Conférence, jeudi, l’Olympique Marseille (68 pts) s’est consolé, dimanche 8 mai, à l’occasion de la 36e journée de Ligue 1, en reprenant la deuxième place du championnat, devant l’AS Monaco (65 pts) et le Stade Rennais (62 pts, qui jouera mercredi contre Nantes, vainqueur de la Coupe de France). Les Phocéens, qui ont encore perdu plusieurs joueurs sur blessure (Bakambu, Dieng, Caleta-Car et Gerson), ont signé un succès convaincant à Lorient (0-3).

Vainqueur à Lille vendredi, les Monégasques avaient doublé provisoirement l'OM grâce à une précieuse victoire (1-2), leur huitième succès d'affilée en championnat.

Pourtant relancé après sa victoire à Marseille, la semaine dernière, Lyon a perdu gros dans le temps additionnel chez le relégable Metz (3-2), dimanche. La défaite de trop pour les Rhodaniens qui voient la cinquième place de Strasbourg, synonyme de barrages pour la Ligue Europa Conférence, s'éloigner à cinq points, après la victoire des Alsaciens à Brest (0-1).

Désormais lanterne rouge, Bordeaux a poursuivi sa descente aux enfers en s'écroulant dimanche à Angers (1-4), qui assure en revanche quasiment son maintien, lors de la 36e journée de Ligue 1.

On se battra jusqu’à la fin 💙🤍 Bravo l’équipe pour cette belle victoire 💥 @OM_Officiel pic.twitter.com/Qoj64uFMks

May 8, 2022

Premier League : Liverpool se loupe, Manchester City en profite

Après sa désastreuse élimination en demi-finale de la Ligue des champions, face au Real Madrid, Manchester City n'a pas raté l'occasion de prendre ses distances avec Liverpool, tenu en échec à Anfield par Tottenham (1-1). Les Citizens n’ont fait qu’une bouchée de Newcastle (5-0) et se sont offert une victoire capitale qui leur offre une avance confortable sur leur rival dans la course au titre, à trois rencontres de la fin du championnat. Avec désormais trois points de retard sur le leader et une plus mauvaise différence de but, Liverpool va peut-être devoir renoncer à ses rêves de quadruplé.

De son côté, Arsenal a battu Leeds United (2-1) et profité des nuls de ses voisins londoniens Chelsea et Tottenham, samedi, pour booster ses chances de jouer la Ligue des Champions la saison prochaine. Avec 66 points, les Gunners, 4e, n'ont qu'une unité de retard sur les Blues, 3e, et surtout quatre d'avance sur les Spurs, 5e. Ils se rendront jeudi chez leurs rivaux historiques du nord de Londres et valideraient, en cas de victoire, leur ticket pour la C1.

Pour Manchester United, qui n'est pas encore assuré d'être européen la saison prochaine, rien ne va plus. Les coéquipiers de Cristiano Ronaldo ont été surclassés par Brighton (4-0), qui n'avait pas encore remporté de match à domicile en 2022.

En bas de classement, Everton a réalisé une excellente opération dans la course au maintien en allant l'emporter chez Leicester (1-2). Avec 35 points, les Toffees occupent désormais la 16e place et compte un match en moins par rapport à ses poursuivants.

Une performance ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️🔵 5-0 ⚫️ #ManCity pic.twitter.com/Q2gOsN2S9E

May 8, 2022

 

Bundesliga : Dortmund définitivement dauphin, Leipzig à nouveau 4e 

Le Borussia Dortmund a définitivement sécurisé, samedi lors de la 33e et avant-dernière journée de la saison, sa deuxième place sur le podium de la Bundesliga, derrière le Bayern Munich déjà titré et tenu en échec par Stuttgart sur sa pelouse (2-2).

Sur la deuxième marche du classement pour la sixième fois en dix ans, Dortmund a logiquement disposé, à l’extérieur, de Greuther Fürth, lanterne rouge du championnat et d'ores et déjà relégué (1-3). Le Bayer Leverkusen a lui aussi verrouillé sa troisième place en remportant une partie pourtant mal engagée contre le TSG 1899 Hoffenheim, qui a mené à deux reprises avant de céder (2-4).

Enfin, la lutte pour la quatrième place, qualificative pour la Ligue des champions, a connu un rebondissement puisque le RB Leipzig est remonté dimanche in extremis dans le top 4, à la faveur d’une nette victoire contre Augsbourg (4-0), avec notamment un doublé du néo-international français Christopher Nkunku. Le RB est désormais seul quatrième avec 57 points, soit deux longueurs d'avance sur le cinquième, Fribourg, laminé à domicile par l’Union Berlin (1-4).

What a baller.🔴⚪ #WeAreLeipzig #RBLFCA pic.twitter.com/kKJ3rGp0OM

May 8, 2022

 

Serie A : l’AC Milan conserve la tête, l’Inter en embuscade

Statu quo en Italie, où l'AC Milan, en quête d'un premier scudetto depuis 2011, a conservé la tête de la Serie A à deux journées de la fin en s'imposant sur la pelouse du Hellas Vérone (1-3). Les Rossoneri conservent leurs deux longueurs d'avance sur l'Inter. Les Nerazzuri sont revenus de loin en remontant deux buts pour battre Empoli (4-2) et rester dans la course pour conserver leur titre. Même si, en plus de ses deux points d'avance, l’AC Milan a aussi une différence particulière favorable en cas d'égalité avec l'Inter. Naples a décroché samedi sur le terrain du Torino (0-1) une victoire qui maintient mathématiquement en vie ses minces chances de titre et lui permet surtout de conforter sa troisième place.

En bas de classement, le suspense reste entier dans la lutte pour le maintien après le nul (1-1) entre la Salernitana (17e et premier non relégable) et Cagliari (18e) et la victoire du dernier, Venise, sur Bologne (4-3), après celle, inattendue, du Genoa (19e) devant la Juventus (2-1) vendredi. Longtemps dominatrice, la Juve s'est en effet fait surprendre et s'est inclinée dans le temps additionnel sur un penalty du capitaine ligurien Domenico Criscito. Elle aura l'occasion de se consoler mercredi, si elle remporte la finale de la Coupe d'Italie contre l'Inter.

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May 8, 2022

 

Liga : le Barça en C1, l’Atletico s’adjuge le derby

En clôture de la 35e journée, l’Atletico Madrid s’est offert le derby de la capitale en s’imposant contre un Real Madrid qui avait mis ses cadres au repos (Benzema, Modric, Vinicius, Courtois), dimanche, dans son antre du Wanda Metropolitano (1-0). Grâce à ce succès contre le néo-champion d’Espagne, qu’il n’avait plus battu depuis 2016 en championnat, les Colchoneros font un pas vers la prochaine Ligue des champions en mettant leur 4e place à l’abri d’un Bétis Séville désormais à 6 points.

De son côté, le FC Séville FC a été accroché par Villarreal (1-1 ), sur la côte valencienne. Au classement, les Sévillans restent troisièmes avec 4 points de retard sur le FC Barcelone qui a arraché la victoire sur le terrain du Betis (2-1), et a ainsi validé son ticket pour la C1. En effet, les Blaugranas (60 points), ne peuvent plus être éjectés du top 4, alors qu'il ne reste plus que trois journées de championnat. De son côté, Grenade a fait un pas en-dehors de la zone rouge avec sa victoire sans appel sur le terrain de Majorque (2-6), un adversaire direct pour le maintien.

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May 8, 2022

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New York Times - World

¿Por qué Elon Musk quiere comprar Twitter? Una clave podría estar en Sudáfrica

El multimillonario creció en enclaves elitistas, casi todos blancos, plagados de propaganda gubernamental antinegra y al abrigo de las atrocidades del apartheid.

Elon Musk, en una foto del anuario del Bryanston High de 1985Credit...Bryanston High School Yearbook

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Por John Eligon y Lynsey Chutel

John Eligon y Lynsey Chutel entrevistaron a 13 conocidos y familiares de Elon Musk a lo largo de cinco días en Johannesburgo y Pretoria.

JOHANNESBURGO — La inminente adquisición de Twitter por parte de Elon Musk ha hecho que mucha gente investigue sus declaraciones públicas y su pasado en busca de pistas sobre cómo dará forma a una de las plataformas públicas más influyentes del mundo.

Pero Musk, más conocido por ser propietario de las empresas Tesla y SpaceX, no ha hablado mucho en público de una parte importante de su pasado: haber crecido como una persona blanca en el sistema racista del apartheid en Sudáfrica, una experiencia que puede haberle marcado.

“Es revelador: los niños blancos estaban aislados de la dura realidad”, dice Terence Beney, que es blanco y se graduó con Musk en el colegio Pretoria Boys High School en 1988.

Las entrevistas con familiares y antiguos compañeros de clase revelan una educación en comunidades blancas de élite y segregadas, plagadas de propaganda gubernamental contra las personas negras, y ajenas a las atrocidades que los líderes políticos blancos infligían a la mayoría negra.

Musk, de 50 años, creció entre Johannesburgo, un centro económico, Pretoria, la capital, y la ciudad costera de Durban. Sus comunidades suburbanas estaban en gran medida envueltas en la desinformación. Los periódicos a veces llegaban a las puertas con secciones enteras tachadas, y los noticieros nocturnos terminaban con el himno nacional y una imagen de la bandera nacional ondeando, mientras aparecían en la pantalla los nombres de los jóvenes blancos que habían muerto luchando por el gobierno.

“Como adolescentes blancos sudafricanos, no teníamos ni idea. Realmente, ni idea”, dijo Melanie Cheary, una compañera de Musk durante los dos años que pasó en Bryanston High School, en los suburbios del norte de Johannesburgo, donde rara vez se veía a los negros si no era al servicio de familias blancas que vivían en casas palaciegas.

Musk ha anunciado su compra de Twitter como una victoria de la libertad de expresión, tras criticar a la plataforma por eliminar publicaciones y vetar usuarios. No está claro qué papel pudo haber jugado su infancia —sucedida en un momento y lugar en el que apenas había un libre intercambio de ideas y donde la información errónea del gobierno era usada para demonizar a los sudafricanos negros— en esa decisión.

Sus compañeros en dos escuelas secundarias a las que asistió lo describieron como un solitario sin amigos cercanos. Ninguno de ellos recuerda cosas que haya dicho o hecho que revelen su opinión sobre la política de la época o cómo le afectaba. Pero sus compañeros de escuela negros recuerdan que pasaba tiempo con sus amigos negros.

Pero el padre de Musk, Errol Musk, dijo en una entrevista con The New York Times que Elon, su hermano y su hermana eran conscientes desde pequeños de que había algo malo en el sistema del apartheid. Errol, que fue elegido concejal de Pretoria en 1972, dijo que le preguntaban por las leyes que prohibían a los negros ir a restaurantes, cines y playas. Tenían que hacer cálculos cuando salían con amigos que no eran blancos sobre lo que podían hacer con seguridad, dijo.

“En cuanto a estar protegidos de eso, es una tontería. Se enfrentaban a eso todos los días”, recordó Errol, que dijo haber pertenecido al Partido Progresista, que era anti apartheid. Y añadió: “No les gustaba”.

Sin embargo, Errol ofreció una descripción de sus vidas que subrayaba lo alejados que estaban de la violenta realidad del país. Se llevaban bien con las personas negras, dijo, señalando la buena relación de sus hijos con su personal doméstico, y describió la vida en Sudáfrica durante el apartheid como mayormente mejor y más segura que ahora.

Según una biografía del empresario, escrita por Ashlee Vance, Musk dijo que no quería hacer el servicio militar de Sudáfrica porque lo habría obligado a participar en el régimen del apartheid, y es posible que eso haya contribuido a su decisión de abandonar Sudáfrica poco después de graduarse del colegio.

El sistema del apartheid creó una distinción entre los blancos, concretamente entre los que hablaban afrikáans, y los que hablaban inglés, como la familia de Musk. Mientras que el poder político recaía en los afrikáners —los perfeccionadores del apartheid que descendían de colonos holandeses, alemanes y franceses—, los sudafricanos blancos de habla inglesa disfrutaban de una riqueza que algunos creían que era su derecho natural, dijo Cheary.

“Éramos la élite blanca angloparlante del mundo”, dijo. “Era literalmente nuestro reino”.

El Pretoria Boys tenía un trasfondo socialmente progresista. El director de la escuela había participado en actividades de lucha por la libertad; algunos alumnos viajaban a reuniones contra el apartheid.

“Estoy seguro de que en un lugar como el Pretoria Boys High estabas expuesto a ideas progresistas, aunque no las adoptaras”, dijo Beney, de 51 años, que trabaja en políticas para organizaciones de salud pública y bienestar social.

Sin embargo, ninguno de ellos sufrió las palizas y los disparos de las fuerzas de seguridad del Estado, como los chicos negros que luchaban por sus derechos básicos en las escuelas de los barrios pobres. Y muchos estudiantes se tragaron la propaganda del gobierno, dijo Beney.

Recuerda un debate en una de sus clases en el Pretoria Boys a mediados de los años ochenta sobre la exigencia del gobierno de que cumplieran el servicio militar, con el fin de aplastar los esfuerzos de los sudafricanos negros para derrotar a un régimen opresivo.

Unos pocos dijeron que se negarían a matar en nombre de un sistema político injusto. Pero otros dijeron que, aunque el apartheid tenía sus injusticias, el país estaba en una guerra total. Algunos insistieron en que la lucha era para protegerse de los comunistas. Otros justificaban el enfrentamiento con el argumento de que los negros eran susceptibles a las ideas malvadas.

Otro cliché común entre los estudiantes de ese entonces, según dijo Beney, era que a las personas negras no se les podía confiar el derecho al voto porque no tenían tradición de democracia.

El sistema de apartheid había obligado a la mayoría negra a vivir en determinadas zonas. Según Stanley Netshituka, que se convirtió en el primer estudiante negro del Pretoria Boys en 1981, en la escuela se enseñaba que el país estaba formado por muchas tribus, y que algunas optaban por la independencia en sus propias tierras de origen.

Netshituka dijo que tenía algunos amigos de familias liberales que comprendían lo mal que estaban las cosas para los sudafricanos negros. Pero eran la excepción, dijo.

“Diría que la mayoría eran felizmente ignorantes y se alegraban de serlo”, dijo Netshituka, de 54 años, a quien se le permitió asistir a la escuela porque su padre era diplomático de Venda, una de las patrias étnicas de Sudáfrica que en ese momento se consideraba una nación con cierta autonomía.

Al mismo tiempo, sus compañeros de clase llamaban terroristas a los que luchaban por la libertad de los negros, pero le decían que “no todas las personas negras son necesariamente malas, porque veo que tú no eres tan malo”, recuerda.

Musk se hizo amigo de un primo de Netshituka, Asher Mashudu, según el hermano de éste, Nyadzani Ranwashe. Una vez, durante el almuerzo, un estudiante blanco utilizó un insulto contra los negros, y Musk lo reprendió, pero luego fue acosado por hacerlo, dijo Ranwashe.

Mashudu murió en un accidente automovilístico en 1987, y Ranwashe dijo que recordaba que Musk fue uno de los pocos blancos que asistieron al funeral en el pueblo rural de la familia.

“Era algo inaudito en esa época”, dijo.

Errol Musk, que trabajaba como ingeniero, dijo que su familia no creía la propaganda negativa sobre los luchadores por la libertad, algunos de los cuales habían recurrido al sabotaje violento para combatir a un régimen que los despojaba de derechos políticos y libertades como la de elegir dónde vivir.

“Pero, claro, nos preocupaba que pusieran una bomba junto a nuestra casa, por ejemplo”, dijo.

Errol Musk, que ha estado distanciado de Elon, dijo que creía que el apartheid había enseñado a su hijo a no discriminar. Pero la empresa de autos eléctricos de Elon, Tesla, ha enfrentado graves acusaciones de racismo. El estado de California investiga las acusaciones de que la empresa permitió que se afianzara la discriminación racial contra los empleados negros en su fábrica del área de San Francisco. Además, Tesla fue condenada a pagar 15 millones de dólares a un empleado negro después de que un jurado determinara el año pasado que la empresa no tuvo en cuenta el racismo al que se enfrentaba en el trabajo.

Elon Musk ha recordado su vida en Sudáfrica como traumática e insatisfactoria en gran medida. Nacido en Pretoria, a unos 45 minutos al norte de Johannesburgo, sus padres se divorciaron antes de que él cumpliera 10 años. Se trasladó a Durban, en la costa sur del país, con su madre, pero luego volvió a vivir con su padre en Pretoria. Musk ha dicho que tenían una relación tensa.

En el Bryanston High, donde Musk cursó los dos primeros años del plan de estudios sudafricano de cinco años de duración, recuerda que sufrió un fuerte acoso escolar.

Si el colegio Bryanston High fue traumático para él, Musk encontró más estabilidad en el Pretoria Boys, un extenso campus digno de un set de Harry Potter, con un bosque de árboles de hoja perenne, un estanque y edificios de estilo inglés.

Algunos estudiantes vivían en el campus, mientras que otros, como Musk, iban y venían desde casa y eran conocidos como los “chicos del día”.

El espectro del apartheid estaba impregnado en la cultura. Como muchas otras escuelas de la época, había un programa de cadetes que preparaba a los chicos para el servicio militar. Llevaban uniformes de color café y hacían ejercicios de marcha. Había una banda de gaitas escocesas.

Las opiniones actuales de Musk sobre la libertad de expresión parecen reflejar las filosofías a las que los alumnos estaban expuestos en el Pretoria Boys, dijo Beney, el compañero de clase, como la del filósofo inglés John Stuart Mill, un defensor de la expresión sin restricciones.

“Creo que sus ideas sobre la libertad de expresión son de un liberalismo muy clásico y sin matices”, dijo Beney sobre Musk.

Algunos de los que conocieron a Musk desde sus días de juventud en Sudáfrica dijeron que la gente no debería descartar la evolución que pudo haber tenido cuando dejó atrás el apartheid y Sudáfrica. Andrew Panzera, que estuvo en clase de alemán con Musk en el Bryanston High, sacó a colación su propia transformación.

Como estudiante blanco que creció en los plácidos suburbios de Johannesburgo, nunca vio el sufrimiento de sus compañeros negros. Pero eso cambió cuando hizo el servicio militar obligatorio.

“La gente, en algún momento, se da cuenta de que le han hecho creer un montón de porquerías”, dijo. “En algún momento dices: ‘Caramba, realmente nos han adoctrinado en gran medida’”.

Kitty Bennett colaboró con la investigación.

John Eligon es el jefe de la oficina de Johannesburgo, que cubre el sur de África. Anteriormente, trabajó como reportero en las redacciones de Nacional, Deportes y Metro. Su trabajo lo ha llevado desde las calles de Mineápolis tras la muerte de George Floyd hasta el funeral de Nelson Mandela en Sudáfrica. @jeligon

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France24 - World

Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country

Issued on: 09/05/2022 - 14:01

Leela JACINTO Follow

Lebanese expats cast their ballots in France and dozens of other countries on Sunday in early voting for the May 15 parliamentary elections. Their numbers have swelled due to the economic crisis and calls for change have multiplied. But can the confessional system, entrenched political interests and opposition divides bring the change most Lebanese seek?

Maroun Hadchity proudly raised his thumb to display the indelible ink indicating the 28-year-old postgraduate student had cast his ballot in Paris in early voting Sunday for the May 15 Lebanese parliamentary elections.

It was also a thumbs-up for the indomitable hope the Lebanese place, time and again, in the democratic process, even as the complicated electoral system in their crisis-hit country routinely fails to deliver the fundamental change they have been demanding for years.

Lebanon’s 2022 parliamentary elections are the first vote since the onset of an economic crisis and the devastating 2020 Beirut port explosions, which many believe are outcomes of the rampant corruption and chronic mismanagement of the country’s political elites.

Hadchity was one of 194,348 registered overseas voters in 48 countries who were able to cast their ballots in early voting Sunday. Last week, a similar vote for Lebanese expatriates was held on the traditional Friday holiday in nine Arab countries and Iran.

A total of 244,442 Lebanese abroad registered to cast their ballots this year, more than double the number of expats who signed up to vote in the 2018 parliamentary vote – when the country conducted its first-ever overseas vote. France has among the highest number of Lebanese diaspora votes, with around 28,000 eligible voters.

Standing outside the fifth arrondissement town hall in Paris, where he voted exactly a week ahead of the May 15 poll, Hadchity distanced himself from cynics who argued that voting was futile in an election unlikely to unseat Lebanon’s entrenched political elites.

“As a citizen, if everyone says nothing will change, then nothing will change,” he declared empathically. “This nothing will change quote is being disseminated by political parties in government, who have a majority, to discourage people from voting so that nothing will change. But any shift in seats can have an impact on the country’s political direction.”

‘Important year’ for Lebanese diaspora

Lebanon’s 128-seat parliament is currently dominated by the powerful Iran-backed Hezbollah group and its allies, which won a majority in the 2018 elections. The Hezbollah group victory four years ago came despite an extraordinary coalition of independent and secular civil society members, called the Kulluna Watani list, which fielded a record number of female candidates.

The campaign trail excitement around the Kulluna Watani list however failed to translate into parliamentary seats. Lebanon’s entrenched political parties closed ranks, formed alliances – and aided by a carefully crafted new electoral law – secured a parliamentary majority. Kulluna Watani managed to win just one seat in the 2018 elections.

That was before the country sank into economic misery, one of the world’s worst since the mid-1800s, according to the World Bank. Lebanon’s inflation-battered currency has now lost more than 90 percent of its value, around 80 percent of the population has slipped into poverty and thousands have been forced to flee the country.

Lebanon has long been a source of migration, with many estimates claiming – in the absence of official figures – that more Lebanese people live abroad than within the tiny country, home to some 6.5 million people, including Lebanese and refugees, many having fled conflict in neighbouring Syria.

The current economic crisis has seen an estimated 300,000 people leave the country in just two years, making it the country’s third mass exodus in recorded history, according to the American University of Beirut’s Crisis Observatory.

The figure, most experts believe, would have been higher were it not for the pandemic making it more difficult to find jobs abroad. The freezing of bank accounts of ordinary citizens to prevent a run on the banks has also meant that many Lebanese would like to leave the country, but simply can’t afford it.

“This year is a particularly important one for the diaspora,” explained Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut. “We have a massive wave of emigration and this time, those who are leaving have the impression that they are basically kicked out by the ruling establishment, that they have no other option but to leave because of the dire economic situation and the unprecedented degree of corruption. They feel that they were fleeing a ruling kleptocracy.”

While the diaspora vote is expected to favour the opposition, Bitar warns that, “it would be an illusion to think that once a Lebanese sets foot in Paris or London he is no longer sectarian, he is no longer affected by the deep polarisation in the Lebanese political arena, and that he will instantaneously renounce his traditional allegiances to the feudal lords and sectarian leaders of the country”.

‘Revolution’ fails to unite 

The 2022 vote is also the first major electoral test since a youth-led protest movement from October 2019 vented its rage at Lebanon's entrenched political class.

The protests were followed by the Beirut port blast, which saw young activists stage an extraordinary relief effort in the absence of state services. The combined crises prompted several activist leaders and groups to enter the political fray in a bid to tackle the nation’s problems.

>> Read more: Beirut blast propels activist from street protests to political action

But the transition from protest movement to political entity in Lebanon has been fraught with bureaucratic hurdles, ideological dilemmas and organisational challenges.  

Coalition building in a country with entrenched political interests operating under sectarian electoral laws – which divides power between religious communities in an antiquated confessional system – is an uphill task.

The challenges include the thorny issue of Hezbollah’s weapons, which give the group a stranglehold on the weak state. While most reformist groups oppose the Shiite paramilitary group’s arsenal, there have been divisions over whether or not to ally with Lebanon’s established anti-Hezbollah political parties, many led by political scions or former civil war-era warlords.

In the end, the dozens of opposition groups — popularly known as the “thawra” or revolution – failed to coalesce into a unified political front.

“Perhaps the greatest disappointment for many Lebanese is the failure of the thawra groups to forge a united front ahead of the elections. There were multiple attempts to find common ground, but the sheer number of groups, big and small, and their different priorities complicated the process. While they agree on the somewhat nebulous strategic aim of ending the sclerotic political system and its leadership, the thawra is often at odds on how to achieve this goal and what an alternative system should look like,” wrote Nicholas Blanford from the Atlantic Council’s Scowcroft Center for Strategy and Security.

The absence of a united front has seen the number of independent candidates more than double since the 2018 vote, with opposition and independent candidates making up 284 of the 718 candidates in the 2022 race – up from 124 four years ago, according to the Beirut-based Policy Initiative.

“There was no nationwide thawra coalition and very often, there are several opposition lists in one single district,” said Bitar, referring to the Lebanon’s proportional representative list system in the country’s 15 electoral districts.

“So, it might not be enough to change the political landscape. However for the first time, you have one strong opposition list in almost every one of the 15 districts, so we could see minor breakthroughs here and there,” said Bitar.

Will Hariri’s loss be Hezbollah’s gain?

The biggest shakeup of the 2022 vote is the absence of Saad Hariri, a former prime minister who made a shock announcement in January that neither he, nor his Future Movement party, would run in the May parliamentary vote.

A Sunni Muslim heavyweight on the Lebanese political scene, Hariri felt compelled to resign, it is widely believed, due to his deteriorating relations with Saudi Arabia, which cut ties with Hariri as Hezbollah's grip tightened.

But Saudi Arabia’s hardline position on Lebanon – a country it has often financially bailed out and politically supported – threatens to benefit its arch Shiite foe, Hezbollah.

Hariri’s withdrawal has left many Lebanese Sunnis feeling disenfranchised with turnout expected to be low, particularly in their stronghold districts.

In the leadup to the May 15 vote, posters urging people to vote have dominated Lebanon’s Sunni majority areas, particularly in the northern city of Tripoli. Nevertheless, around 30 percent of people who voted in Sunni stronghold districts in 2018 have said they will not cast their ballots this year, said pollster Kamal Feghali in an interview with Reuters.

Same issues, different choices

Emerging from the polling booth, Ziad Doueiri, a leading Lebanese film director, did not mince his words when asked why he made his way to Paris’s fifth arrondissement town hall on a grey Sunday morning.

“I voted simply to get rid of Hezbollah. They have become a huge obstacle and they are behind the deterioration of Lebanon,” said Doueiri, whose oeuvre includes the Oscar-nominated film, “The Insult”, which examines his homeland’s failure to confront civil wartime atrocities and its lasting impact on Lebanon’s sociopolitical fabric.

>> Read more: Life imitates art as Oscar entry exposes Lebanon’s buried history

Voting in Paris from his native Beirut II district, in Sunni-dominated West Beirut, Doueiri had to choose between competing opposition lists in his district. But he was clear on his vision for Lebanon. “We don’t know who are the opposition, we don’t know all the details,” he explained. “But it doesn’t matter, the main issue is to stop Hezbollah from having further control of the country because the situation has become unbearable.”

Hadchity, who moved to France eight months ago for a Master’s degree, agreed with Doueiri’s main concerns.

“The primary issue for me is sovereignty,” said the 28-year-old student, using a Lebanese code for the Iran-Syria interference via its Hezbollah proxy. “The parties in government, the parties that are now holding the country are all headed by Hezbollah. They have participated in the corruption and the stealing of the country’s assets.”

Hadchity’s vote though went for a traditional anti-Hezbollah party, the Lebanese Forces, a Christian-based party headed by Samir Geagea. As a card-holding party member, Hadchity said he campaigned for the Lebanese Forces, which is the second-largest Christian party in the current parliament.

The differing picks by voters joined by a common issue in just one Paris voting station highlights the complicated choices confronting voters in the May 2022 polls.

In France, as in all countries besides Iran and Syria, the overseas Lebanese ballot boxes have been sealed and sent by DHL to Beirut, where they will be stored until the May 15 count in the country’s Central Bank vault.

The storage arrangement prompted snide quips on the empty bank coffers being finally put to use. But Joelle Touma, a Paris-based Franco-Lebanese scriptwriter, expressed gratitude for the ability to participate in the democratic process in a Middle East country that, despite all its challenges, retains vital civic liberties.

“Although I voted against the forces in power, I have to admit that the elections abroad were very well organised by this administration. It allowed the democratic process to take place, we could vote,” said Touma. “Now, I’m still a bit worried about what’s going to happen with our votes, are they going to reach Lebanon intact? Are they going to be tampered with, although they said they were going to be stored in the Central Bank vault? This, I don’t know and it’s something that worries me a little bit.”

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Lebanon’s ex-PM Saad Hariri suspends role in politics, won't run in election

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Beirut blast propels activist from street protests to political action

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Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises

L'Humanité

Bombe secrète à Mururoa

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Télévision Ce documentaire inédit d’Emmanuel­ Amara et Grégory Schnebel en relate un épisode méconnu de l’histoire contemporaine. Entre 1966 et 1996, et dans un pesant silence pour cause de « secret-­défense », pas moins de 193 essais nucléaires ont été menés par la France dans les atolls de Fangataufa et Mururoa. Nombre de Polynésiens – ainsi que des militaires – ont été victimes des retombées. Avec le recul sont posées des questions brûlantes sur la santé comme sur la dégradation d’écosystèmes fragiles. Un débat réunira ensuite notamment Jean-Louis Camuzat, président de l’Association des vétérans, et Benoît Pelopidas, fondateur de Nuclear Knowledges à Sciences-Po. G. R.

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France24 - World

G7 countries pledge to stop Russia oil imports

Issued on: 08/05/2022 - 20:46

NEWS WIRES

The G7 club of wealthy nations committed Sunday to phasing out its dependency on Russian oil and issued a scathing statement accusing President Vladimir Putin of bringing “shame” on Russia with his invasion of Ukraine.

The statement from the Group of Seven -- France, Canada, Germany, Italy, Japan, Britain and the United States -- did not specify exactly what commitments each country will make to move away from Russian energy.

But it was an important development in the ongoing campaign to pressure Putin by crippling Russia's economy, and underscores the unity of the international community against Moscow's actions.

“We commit to phase out our dependency on Russian energy, including by phasing out or banning the import of Russian oil. We will ensure that we do so in a timely and orderly fashion, and in ways that provide time for the world to secure alternative supplies,” the joint statement said.

“This will hit hard at the main artery of Putin's economy and deny him the revenue he needs to fund his war,” the White House said.

The announcement came as the G7 held its third meeting of the year on Sunday via video conference, with Ukrainian President Volodymyr Zelensky participating.

The West has so far displayed close coordination in its announcements of sanctions against Russia, but has not moved at the same pace when it comes to Russian oil and gas.

The United States, which was not a major consumer of Russian hydrocarbons, has already banned their import.

But Europe is far more reliant on Russian oil. The European Union has already said it is aiming to cut its reliance on Russian gas by two-thirds this year, though Germany has opposed calls for a full boycott, with member states continuing intense negotiations Sunday.

The G7 also slammed Putin personally for his actions in Ukraine.

The Russian president’s “unprovoked war of aggression” against its Eastern European neighbor has brought “shame on Russia and the historic sacrifices of its people,” the group said in its statement.

“Russia has violated the international rules-based order, particularly the UN Charter, conceived after the Second World War to spare successive generations from the scourge of war,” the statement continued.

Fresh US sanctions

The date of Sunday's G7 meeting is highly symbolic: Europeans commemorate the end of World War II in Europe on May 8.

Sunday's meeting also comes on the eve of the May 9 military parade in Russia, which marks the Soviet Union's victory over Nazi Germany.

Washington also announced a new round of sanctions against Russia in a White House statement on Sunday, focusing on two major areas: the media, and access by Russian companies and wealthy individuals to world-leading US accounting and consulting services.

The US will sanction Joint Stock Company Channel One Russia, Television Station Russia-1, and Joint Stock Company NTV Broadcasting Company. Any US company will be prohibited from financing them through advertising or selling them equipment.

“US companies should not be in the business of funding Russian propaganda,” said a senior White House official who requested anonymity, stressing that these media were directly or indirectly controlled by the Kremlin.

Another line of attack by Washington: banning the provision of “accounting, trust and corporate formation, and management consulting services to any person in the Russian Federation,” according to the White House.

Those services are used to run multinational companies, but also potentially to circumvent sanctions or hide ill-gotten wealth, the White House official said.

The official stressed that while the Europeans had the closest industrial links with Russia, the United States and the United Kingdom dominated the world of accounting and consulting, notably through the “Big Four” -- the four global audit and consulting giants Deloitte, EY, KPMG and PwC.

Washington has also announced new bans on the export of American products to Russia, covering a range of capital goods from bulldozers to ventilation systems and boilers.

The United States announced on Sunday that it would impose visa restrictions on 2,600 Russian and Belarusian officials, as well as sanctions against officials of Sberbank and Gazprombank.

(AFP)

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Ukraine conflict overshadows France's World War II commemorations

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Ukraine's Kherson region prepares for Russian counteroffensives

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Ukraine's Zelensky says several hundreds were saved from Azovstal plant

L'Humanité

Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

Un jour avec

D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

Aurélien Soucheyre

Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

L’art de l’injure

Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

« Jaurès, l’honnête homme »

Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

Vieux papiers et jargon taafien

Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

Histoireassemblée nationale
France24 - World

How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda

Issued on: 06/05/2022 - 17:52

Sébastian SEIBT

Russian soldiers occupying Mariupol unveiled a strange statue in the embattled Ukrainian city on Thursday. The statue, of a Ukrainian peasant woman holding a Soviet flag, is of “Babushka Z” – who appeared in a video recorded by Ukrainian soldiers and has now become the unlikely latest icon of Russian propaganda. 

In recent weeks, the elderly Ukrainian woman – whose image is a throwback to a stereotypical peasant woman of the Soviet era – has become the new face of Kremlin propaganda as well as a star among pro-war Russians. Giant placards depict her waving a Soviet flag in Moscow while postcards of her with the same banner are being sold all over Russia.

No one calls her by her real name in Russia, she has simply become “Babushka Z’” or “Babushka (“grandmother” in Russian) of victory”. The “Z” symbol is used by Russian forces taking part in the invasion of Ukraine, often painted on armoured vehicles.

In early April, she was the subject of several reports on Russian television. According to the English-language Moscow Times, a Russian artist has made wooden sculptures of her. In Mariupol, the occupying Russian forces unveiled the “Babushka Z” statue on May 5 in the presence of Sergei Kiriyenko, Russian President Vladimir Putin’s deputy chief of staff. 

According to Joanna Szostek, an expert in Russian media and political communication at the University of Glasgow, the Babushka story “fits the Russian propaganda narrative perfectly”.

‘Babushka’ believes she is welcoming ‘Russian liberators’   

Babushka Z first appeared in a strange video recorded in early April by Ukrainian soldiers. The video shows the soldiers approaching a small farm in the Donbas region and an old woman proudly holding the Soviet flag at arm's length. 

Surprised but not dismayed, the Ukrainians give her some food and take the flag from her. She first accepts but then gives it back to them when she understands she is not dealing with the “Russian soldiers who have come to liberate her” but with Ukrainians who, in a supreme insult, are trampling on the flag. 

Since then a second video has been posted on the Telegram app that identifies the woman as Anya and says she lives near Dvorichna, 5 kilometres from the front line. 

The initial video “illustrates the clash of memories that has been weaponised by Putin”, said Jaroslava Barbieri, an expert on Russian relations with former Soviet bloc nations at Birmingham University. 

“On the one hand you see this old woman who regrets the collapse of the Soviet Union and still looks at Russians as liberators. Then you have the opposite view of the Ukrainian soldiers, shocked to see that some Ukrainians could see it this way," Barbieri observed.

“It's an ideal story for the Kremlin because it has emerged on the grassroots and is a rare example of popular support that fits with Putin's narrative,” said Professor Stephen Hutchings, a Russian media expert at Manchester University. 

Babushka Z lends credence to Putin's outlandish claims that the Russian soldiers have come to “liberate” Ukraine from fascism. 

A new icon of ‘Mother Russia’?   

It is also a godsend for the Russian media. 

“There are a couple of reasons that this particular story and image has been so widely reproduced in Russian state media,” said Dr. Precious Chatterje-Doody, an expert in political communication and international relations at the UK’s Open University.

“First, Russian TV is now almost wall-to-wall ‘special operation’ coverage. Human interest stories help to make this more engaging. Second, it’s a valuable example for the Kremlin of a positive reception. Most Ukrainians (even in Russian-speaking regions) have not welcomed Russian soldiers but actively resisted them, and state media is promoting this image to try and hide that fact,” she added. 

Babushka Z offers another benefit for the Kremlin, Szostek said: “it’s a more rare example of down-top propaganda as opposed to top-down.”

The video, which has been authenticated by Ukrainian media, is not a creation of the Russian authorities that was then promoted on social networks by Russian trolls on the Internet.

“From the beginning the propaganda machine in Moscow has tried to give a bottom-up twist of their messaging, and this is just perfect for them,” Hutchings said. 

What more could one ask for? The Soviet flag is the icing on this propaganda cake. According to Hutchings, it is also important “because of the iconography of the Soviet flag and the old lady which resonate for every Russian who is familiar with the WWII postcard of ‘Mother Russia’”. 

Barbieri agreed that the nostalgic Babushka Z imagery must be extremely pleasing to those at the Kremlin.

“It's the glorification of an older generation to call the newer generation to repeat the success of the past. Putin is very much into glorifying the Soviet past because it lets him hide that he has no perspectives to offer for the Russian people,” Barbieri said.

“The fact that it is a Ukrainian woman that incarnates ‘Mother Russia’ shows that it is one people despite being two countries. It resonates with the new narrative of de-ukrainisation instead of denazification of Ukraine,” Hutchings said. 

“The glorification of a humble woman speaks to the living condition of Russia’s common people that the Kremlin says it represents. It gives the people a sense of meaning while it lets the government hide the kleptocracy,” Barbieri said.

Babushka Z also comes at the best possible time for Russia. On May 9, the country will hold its annual parade celebrating the Soviet victory over the Nazi regime during World War II – a day filled with pageantry and wartime symbolism. “I would be very surprised if this video is not used during the May 9 celebrations,” Hutchings said.

This article has been translated from the original in French.

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In Ukraine, volunteers step up in Mykolaiv

Perspective

Ukraine's refugee crisis: concerns grow about human trafficking

AS IT HAPPENED

UN again trying to evacuate Mariupol civilians, says Guterres

France24 - World

Modi, Macron put Ukraine rift aside to take Indo-French ties to next level

Issued on: 04/05/2022 - 10:13

Leela JACINTO Follow

Indian Prime Minister Narendra Modi becomes the first world leader to have a face-to-face meeting with his frequently cited “friend” Emmanuel Macron following the French president’s re-election victory. While India, unlike France, still refuses to publicly condemn Russia over the Ukraine war, the two leaders share plenty of common ground.

When Emmanuel Macron won the April 2022 French presidential race, beating his far-right rival, Marine Le Pen, Indian Prime Minister Narendra Modi could barely contain his joy. 

“Congratulations to my friend @EmmanuelMacron on being re-elected,” began Modi’s Twitter felicitations. “I look forward to continue working together to deepen the India-French Strategic Partnership.” 

Congratulations to my friend @EmmanuelMacron on being re-elected as the President of France! I look forward to continue working together to deepen the India-France Strategic Partnership.

April 25, 2022

Barely a week later, the Indian leader was at it again, hailing his “friend” in a post announcing his visit Wednesday to France, his last stop on a three-day, three-nation European tour.  “In Paris I will be meeting my friend, President @Emmanuel Macron, who has just been re-elected,” he tweeted. “During our talks we will take stock of various bilateral and global issues.” 

Modi’s Paris visit follows a trip to Germany, where he held talks with Chancellor Olaf Scholz on Monday. The Berlin visit ended with a series of bilateral agreements that will see India receiving 10 billion euros in German aid by 2030 to boost the use of clean energy. 

But if the German press and public were expecting an accounting for the bilateral largesse, they were to be disappointed. Breaking with chancellery norms, reporters were not permitted to ask questions after the two leaders read out their statements. Modi has not held a single press conference in India since becoming prime minister in 2014 and the decision to skip questions was taken at the insistence of the Indian delegation, according to German officials.

Journalists were instead provided a 19-page joint declaration that displayed a pattern India has adopted and repeated since the February 24 Russian invasion of Ukraine. While Germany “reaffirmed” its “utter condemnation” of the invasion, India steered clear of upbraiding Russia for attacking Ukraine. Modi instead repeated his mantra of ceasefire and talks as “the only way to resolve” the Ukraine crisis. 

Joint declaration between India & Germany includes this on Russia's invasion of Ukraine- Only Germany expresses "condemnation" of Russia- But India signing up to some points that are implicitly critical of MoscowFull joint declaration (in German):https://t.co/xLsiAU5TdK pic.twitter.com/MSVFr6cmHx

May 2, 2022

India’s neutrality has come under repeated scrutiny as it abstains, time and again, on UN votes condemning Russian aggression in Ukraine. The most recent, an April 7 abstention on a UN General Assembly vote to suspend Russia from the UN Human Rights Council, left the international community wondering where the world’s largest democracy stands on fundamental rights and rule of law issues. On the other hand, India's position has earned praise from Russian Foreign Minister Sergei Lavrov, who lauded India during his visit last month for judging “the situation in its entirety, not just in a one-sided way”. 

Friends of big business  

Lavrov’s April 1 visit to New Delhi may have raised eyebrows in Western capitals, but his comment on India not having a “one-sided” foreign policy position was taken with a pinch of salt since the Modi administration has singularly placed self-interest above all in the Ukraine crisis.  

On the international stage, New Delhi may be a vocal proponent of a non-aligned, multipolar world order, but its dependence on Russian arms belies its standing as an independent Global South leader.   

Russia is a key arms supplier to India, accounting for nearly 80 percent of New Delhi’s existing weapons systems, which entails a dependence on Moscow for maintenance and spares. India is the world’s largest arms importer, accounting for 11 percent of global arms imports in 2017-2021, according to the Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).  

Who were the five largest arms importers in 2017–21?1) India🇮🇳2) Saudi Arabia🇸🇦3) Egypt🇪🇬4) Australia🇦🇺5) China🇨🇳Together, they received 38% of total global arms imports in 2017–21. New SIPRI data on global #ArmsTransfers out now ➡️ https://t.co/mwH3tzOOIM pic.twitter.com/aWA5s4Fac8

March 14, 2022

In recent years, the Modi administration has attempted to diversify its procurements, with France looking to supplant Russia’s dominant position in New Delhi’s arms bazaar. 

French arms exports to India increased “more than tenfold, making it India’s second-largest arms supplier in 2017- 2021", according to SIPRI.

French arms exports to India include Rafale fighter jets, Mirage combat aircraft and Scorpene submarines while bilateral trade between the two countries practically doubled in a span of ten years, touching the €12-billion- mark before the pandemic.

With the increasing international pressure on Russian imports, including the inconvenience of payments due to sanctions, the Modi-Macron friendship fits the “friend in need, friend indeed” bill. 

“What interests Modi is big business. The friend of big business in France is Macron,” said Jean-Joseph Boillot from the Paris-based French Institute for International and Strategic Affairs (IRIS). “Modi and Macron have identical interests and so they call themselves friends. They’re interest friends.” 

‘Stick it to the US’ multipolarity  

India and France also share a longstanding call for a multipolar world order, a discourse that often translates more as a statement of intent than a workable action plan during crises that require major, or superpower, might. 

The roots of the multipolar discourse runs deep in both countries, dating back to the postwar era.  

India, under its first prime minister, Jawaharlal Nehru, was one of the founding members of the Non-Aligned Movement (NAM) of primarily postcolonial nations that refused to be officially aligned with either the US or the USSR. Since the end of the Cold War, NAM has struggled for relevance, keeping up criticisms of US foreign policy while Russia was granted observer status last year. 

France’s multipolar goal, on the other hand, was born out of the loss of its colonial empire during the Charles de Gaulle presidency, when Paris determined it would not follow Britain in becoming what it believed was a US vassal state. The position though has been difficult to maintain, resulting in occasional eruptions such de Gaulle’s temporary pulling out of NATO command only to get back into the Western military alliance fold.  

“India and France are not big powers, they’re middle kingdoms surrounded by big powers, which are now the US and China,” explained Boillot. “When it comes to multipolarity, India and France have exactly the same line since the beginning. In France, it comes from de Gaulle’s diplomacy a long time ago. In India’s case, it’s exactly Nehru’s doctrine.” 

A prickly anti-US suspicion, which translates into Russia-soft planks, characterises nationalist positions in both countries. In France, Macron’s 2022 presidential challenger Le Pen – whose party is still paying back Russian bank loans – called for a NATO-Russia reconciliation and reduced French reliance on the alliance during the campaign trail.  

Le Pen’s right-wing isolationism in large part accounted for Modi’s relief last month over Macron’s re-election. But in India, the Hindu hard-right has been in power since Modi’s 2014 election victory, overseeing the implementation of the sort of Islamophobic, anti-Muslim discrimination that Le Pen can barely promise, which the French electorate routinely rejects at the polls. 

A “stick it to the US” position also delights India’s leftists, making a non-aligned compromise over Russian aggression palatable to both, the Hindu right and secular left in an otherwise divided nation. 

Indian foreign policy experts say this common multipolar plank provides a basis of Indo-French mutual understanding. “I personally think there are only two major leaders today who can pick up the phone and talk to Putin – apart from the Chinese leader of course. The two leaders are Emmanuel Macron of France, who has spent hours talking to Putin, and the Indian leader who has met Putin umpteen number of times. My personal view is that when discussions happen between Emmanuel Macron and Narendra Modi, they should discuss, howsoever tentatively, a plan to bring this horrific war in Ukraine to an end,” said Mohan Kumar, former Indian ambassador to France and current chairman of the New Delhi-based Research and Information System for Developing Countries (RIS).

Indo-Pacific priorities 

But Putin so far has shown no inclination to heed the advice of either Macron or Modi. What’s more, the Kremlin has been moving closer to China, a prospect that alarms both India and France. 

While India wishes to be viewed as an emerging power on the world stage that deserves a spot in international elite clubs – including a UN Security Council permanent seat – New Delhi’s interests, in reality, are exclusively regional.  

Since the 1960s break between the Soviet Union and China, New Delhi has historically looked to Moscow to contain Beijing’s expansionism in its Asian backyard. The stakes are high for India since it has a contested 2,500 kilometre border with China that has sparked a devastating war and occasional deadly skirmishes.

But the Ukraine crisis has sparked tectonic geopolitical shifts. This includes a changing balance of power between Moscow and Beijing, making an increasingly sanctioned and sidelined Russia dependent on an emergent China – to India’s disadvantage. 

France also views Chinese expansionism with trepidation, particularly in the Indo-Pacific, a “priority” region for Paris.  France is present in the region via its overseas territories and 93 percent of its exclusive economic zone (EEZ) is located in the Indian and Pacific Oceans. The Indo-Pacific is also home to 1.5 million French people, as well as 8,000 soldiers stationed in the region, according to the French foreign ministry. 

A “stable multipolar order” is at the heart of French policy in the Indo-Pacific. This includes strategic partnerships with Australia, India, Indonesia, Japan, Singapore and South Korea, “on the basis of shared values and interests”, according to a French foreign ministry statement.

With so many common interests at stake, Modi can count on his friend Macron to understand New Delhi’s position on Ukraine, even if the French president is personally unhappy with India’s fence-sitting. “Modi will ask Paris not to press India to join the Western bloc,” explained Boillot. “On the other hand, Modi will also ask Paris to be more present in the Indo-Pacific. The Quad [a grouping of Australia, India, Japan and the US] is too American. India’s classic position is the US is not a reliable partner.” Which makes plenty of room for a friend in need. 

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India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner

India’s neutrality on Ukraine tops agenda as Modi heads to Europe

India and Germany pledge climate cooperation, differ over Ukraine war

L'Humanité

Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

Actu

À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

Patrick Kamenka

Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
Valeurs Actuelles

En Afghanistan, les femmes obligées de porter la burqa en public

C’est une première depuis leur prise de pouvoir en août dernier. Les talibans ont décrété le port de la burqa obligatoire en public pour toutes les femmes en Afghanistan, relate Le Figaro. « Elles devraient porter une burqa, car c’est traditionnel et respectueux », indique le décret publié par le chef suprême des talibans samedi 7 mai. Le gouvernement afghan estime que « les femmes qui ne sont ni trop jeunes ni trop vieilles devraient voiler leur visage quand elles font face à un homme qui n’est pas membre de leur famille ».

Les droits des femmes bafouées par les talibans

Obligées de porter la burqa en public, les femmes sont également invitées à « rester à la maison », selon le récent décret mis en place. Le nouveau régime semble ne vouloir reculer devant rien pour empêcher les femmes afghanes de jouir des quelques droits qui leur restent. À leur arrivée à la tête de l’État, les talibans ont mis en place leur nouveau régime, assurant qu’il serait plus modéré que lors de leur précédent règne entre 1996 et 2001. Ils promettaient notamment que la cause des femmes serait prise en compte et qu’elles seraient incluses dans la société des talibans. 

Mais depuis août, rien n’a pourtant été réalisé en leur faveur : le gouvernement n’est composé que d’hommes, le ministère des Affaires féminines a été supprimé pour être remplacé par celui de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice, pas de mixité à l’Université… Même les journalistes de sexe féminin présentes en Afghanistan sont aussi sommées de porter « le voile islamique », lors de leur passage à l’antenne.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Football : Nantes remporte sa quatrième Coupe de France en battant Nice

Publié le : 07/05/2022 - 23:03Modifié le : 07/05/2022 - 23:30

FRANCE 24 Suivre

Le FC Nantes a remporté samedi sa quatrième Coupe de France en battant l'OGC Nice (1-0) grâce à un penalty de Ludovic Blas.

Nantes a remporté sa quatrième Coupe de France en battant Nice (1-0) grâce à un penalty de Ludovic Blas (47e), samedi 7 mai à Saint-Denis.

Le FCN s'impose une nouvelle fois après 1979, 1999 et 2000 et décroche son premier trophée depuis son huitième titre de champion de France, en 2001. Les Nantais sont qualifiés pour les poules de la prochaine Ligue Europa.

La Ligue Europa la saison prochaine

Ce succès récompense le travail de l'entraîneur Antoine Kombouaré, ancien joueur maison entre 1983 et 1990, qui a repris une équipe au bord de la relégation la saison passée.

De l'allant en attaque, des jeunes qui ont assuré, comme le gardien Alban Lafont ou Randal Kolo Muani, des tauliers costauds, à l'image de Nicolas Pallois... Nantes a été fidèle à lui-même, face à des Niçois plus timides.

Le technicien kanak a pris plus de risques, aussi, comme avec l'audacieuse combinaison en début de seconde période qui a conduit au penalty sifflé par Stéphanie Frappart, première femme à arbitrer une finale de Coupe de France.

Nantes va disputer la phase de groupes de la Ligue Europa la saison prochaine. Le club n'a plus disputé de Coupe d'Europe depuis 2004, et une courte apparition en Coupe Intertoto.

Le "Gym", qui voulait offrir à son propriétaire britannique Ineos son premier titre depuis le rachat en 2019, pourrait rejoindre les Nantais grâce au Championnat.

Les joueurs de Christophe Galtier, sixièmes de Ligue 1 à trois journées de la fin, sont bien placés pour accrocher une compétition continentale, une consolation après l'occasion manquée à Saint-Denis.

L'absence du Paris SG, double tenant du titre, qui avait participé à toutes les finales depuis 2014, avait aiguisé les ambitions de deux clubs historiques dont le palmarès n'avait plus été remis à jour au XXIe siècle.

Vague nantaise en début de seconde période

Les 45 premières minutes, fermées, ont justifié l'adage selon lequel, dans ces rendez-vous-là, seule la victoire est belle.

Mais la combinaison des Canaris, au coup d'envoi de la seconde période, n'était pas mal non plus. En treize secondes et quatre passes, ils ont surpris la meilleure défense de Ligue 1.

La remise de Quentin Merlin a été déviée de la main par Hicham Boudaoui, provoquant une clameur mezza voce du virage nantais, les supporters n'ayant pas tous retrouvé leur siège.

Mais tous étaient là pour célébrer le penalty transformé en force par Blas, le capitaine aux cinq buts en six matches de Coupe de France cette saison.

La vague jaune et verte n'était pas loin d'engloutir une équipe niçoise sonnée par cette entame de cauchemar, mais Pedro Chirivella (48e) et Moses Simon (58e) ont raté le 2-0.

Amine Gouiri a demandé à la tribune niçoise de faire plus de bruit, après une première incursion dans la surface d'Alban Lafont (56e) qui marquait le recul de la marée.

Le "Gym" a pris plus de risques, mais Gouiri puis Andy Delort se sont heurtés au gardien nantais, auteur d'une superbe double parade (70e).

Malgré cette escarmouche, les Azuréens n'ont pas réussi à enflammer la fin de match, qui s'est conclu sous une énorme clameur du virage nantais.

Avec AFP

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L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : la Russie restera en Ukraine « pour toujours », assure Moscou

Le Conseil de sécurité de l’ONU se met (enfin) d’accord

Pour la première fois depuis le début du conflit, le Conseil de sécurité a pris une décision à l’unanimité. Les quinze membres du Conseil – dont la Russie, donc – ont approuvé une déclaration apportant un « ferme soutien » aux initiatives d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui ne cesse de demander la paix.

Selon Le Monde, le texte adopté – très court – stipule que « le Conseil de sécurité exprime sa profonde préoccupation concernant le maintien de la paix et de la sécurité en Ukraine » et « que tous les Etats membres se sont engagés, en vertu de la Charte des Nations unies, à l’obligation de régler leurs différends internationaux par des moyens pacifiques ». 

Dans la foulée, Antonio Guterres a salué une décision bienvenue : « Aujourd’hui, pour la première fois, le Conseil de sécurité s’est prononcé d’une seule voix pour la paix en Ukraine », s’est félicité le chef de l’ONU.  « Je continuerai à ne ménager aucun effort pour sauver des vies, réduire les souffrances et retrouver le chemin de la paix », a ajouté Antonio Guterres.

50 civils évacués d’Azovstal

Vendredi, en fin de journée, cinquante civils supplémentaires ont été évacués de l’aciérie d’Azovstal, selon une responsable ukrainienne.

Marioupol est complètement « détruite », selon Zelensky

Marioupol ne tombera jamais, a déclaré Volodymyr Zelensky lors d’un entretien avec le cercle de réflexion britannique Chatham House. La ville, selon lui, « est déjà dévastée ». « Il n’y a plus aucune structure, tout a été complètement détruit », alors que seul le régiment Azov résiste encore depuis l’immense aciérie d’Azovstal.

La Russie installée dans le sud de l’Ukraine « pour toujours »

Andreï Tourtchak, premier adjoint au président de la chambre haute du Parlement russe, était en déplacement à Kherson ce vendredi – une ville contrôlée par Moscou depuis le début du mois de mars. Aux médias, rapporte Le Figaro, il a assuré que la Russie restera « pour toujours » dans le sud de l’Ukraine, ne laissant « aucun doute » quant aux velléités d’annexion de Moscou.

Viktor Orban dit non à l’embargo européen sur le pétrole

Le Premier ministre hongrois ne compte pas se plier à l’embargo européen sur le pétrole russe, a-t-il annoncé vendredi 6 mai. Pour lui, c’est « une ligne rouge » qui « porterait atteinte » à l’unité européenne autour des sanctions – la Hongrie ayant donné son aval aux « cinq premiers paquets de sanctions ».

« Nous avons clairement signifié, dès le début, qu’il y avait une ligne rouge : l’embargo sur l’énergie. (…) Il y a un moment où il faut dire stop », a lâché Viktor Orban, cité par Le Point.

500 civils évacués de Marioupol

Invité au micro de BFM TV vendredi matin, Pascal Hundt, le chef de la délégation de la Croix-Rouge en Ukraine, est revenu sur l’évacuation des civils à Marioupol. Il a assuré être en « contact étroit avec les Russes et les Ukrainiens », alors même que 200 civils seraient toujours bloqués dans l’aciérie Azovstal. La présidence ukrainienne a de son côté fait savoir que 500 civils avaient d’ores et déjà pu être évacués de Marioupol. L’opération, « extrêmement compliquée » selon Pascal Hundt, se poursuit.

Cependant, le régiment Azov – qui défend l’aciérie d’Azovstal depuis des semaines – a fait part d’une attaque russe sur un véhicule participant au convoi d’évacuation des civils, selon Le Figaro. « Durant le cessez-le-feu sur le territoire de l’usine Azovstal, une voiture a été visée par les Russes avec un missile guidé antichar. Cette voiture se dirigeait vers des civils pour les évacuer de l’usine », a indiqué le régiment sur ses réseaux sociaux, faisant état d’un militaire tué et six autres blessés.

Bruxelles veut rallonger la liste des personnalités sanctionnées

Depuis le 24 février dernier, jour où l’invasion russe a débuté, il ne fait pas bon d’entretenir des liens avec Vladimir Poutine. Bruxelles a récemment fait part de son intention d’allonger la liste des personnalités menacées d’une interdiction d’entrer dans l’Union européenne et d’un gel des avoirs, en raison de leur proximité avec le dirigeant russe, note BFM TV. Une liste qui compte pour le moment 58 personnes.

Berlin va livrer sept obusiers à Kiev

L’Allemagne a annoncé qu’elle allait fournir sept obusiers blindés à l’Ukraine pour l’aider à repousser l’envahisseur russe. L’annonce a été faite par le ministère de la Défense, comme le relaye France 24. Des soldats ukrainiens seront formés à leur usage, en Allemagne, dès la semaine prochaine. Ces obusiers s’ajouteront à cinq autres du même type que les Pays-Bas ont récemment annoncé vouloir fournir à Kiev.

La Russie : « Un compétiteur qui ne va pas disparaître »

La Russie restera « un compétiteur » qui « ne va pas disparaître », estime le chef d’état-major français, le général Thierry Burkhard. Ces propos, il les a tenus lors d’un entretien accordé au New York Times, repéré par Le Figaro. Au cours de cette interview, le plus haut gradé français est revenu sur les enseignements de plus de deux mois de conflit, en marge d’un déplacement en Estonie où 350 soldats et aviateurs français sont déployés dans le cadre de l’Otan. « Les Ukrainiens […] ont une armée qui défend son pays et un pays qui soutient son armée, a-t-il notamment détaillé auprès du journal américain. Cela se construit, ce n’est pas quelque chose qui se décrète le jour où une guerre éclate. »

Zelensky va participer à une visioconférence avec des dirigeants du G7

Les dirigeants des grandes puissances du G7 vont tenir ce dimanche une réunion virtuelle, dédiée à la guerre en Ukraine, à laquelle participera le président ukrainien Volodymyr Zelensky. L’annonce a été faite ce vendredi par une porte-parole du chancelier allemand Olaf Scholz. « Le 8 mai est une date historique marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe qui a occasionné la terreur, la destruction et la mort », a détaillé la porte-parole à l’occasion d’une conférence de presse, avant de juger qu’avec l’actuelle guerre en Ukraine « la cohésion du G7 [était] plus importante que jamais », observe 20Minutes, qui cite ses propos. Cette année, l’Allemagne assure la présidence du G7.

« Il existe des preuves irréfutables de crimes de guerre » 

Selon des informations citées par Le Monde, vendredi 6 mai, Amnesty international a publié les résultats de ses enquêtes en Ukraine. « Il existe des preuves irréfutables de crimes de guerre », a fait savoir à nos confrères l’organisation non-gouvernementale, qui a interrogé plusieurs dizaines d’habitants dans les environs de Kiev. Ces derniers ont été les témoins directs de meurtres ou de bombardements. 

Azovstal : un salarié « filtré et torturé » par les Russes 

Après avoir évoqué la poursuite des tirs sur Azovstal auprès de BFM TV ce vendredi, Ivan Goltvenko, le directeur des ressources humaines de l’usine Azovstal, a également assuré qu’un salarié avait été « filtré et torturé » par les Russes dans l’aciérie. 

L’UE ajuste ses sanctions sur le pétrole russe 

La Commission européenne a retouché sa proposition d’embargo sur le pétrole russe afin de tenter de convaincre les Etats membres les plus réticents de l’adopter, relate France 24. La nouvelle proposition devait être soumise aux ambassadeurs des Vingt-Sept à l’occasion d’une réunion qui a débuté ce vendredi à 7 h 30 GMT. D’après un diplomate européen, la Commission propose désormais que la Hongrie et la Slovaquie, très dépendantes du pétrole russe et qui ne disposent pas de moyens d’approvisionnement alternatifs, puissent continuer à importer du pétrole par oléoduc jusqu’à la fin 2024. Autrement dit, un an de plus que prévu initialement. 

De « très jeunes » filles « nues et torturées » 

Oxana Lytvynenko, une militante des droits humains basée près de la frontière en Pologne, a été interrogée par The Guardian. Celle-ci a été particulièrement marquée par la rencontre d’une Ukrainienne de plus de 70 ans qui lui a montré des clichés extrêmement choquants. « Une des photos [montrait] le corps pendu d’une jeune fille. Elle ne devait pas avoir plus de 14 ans. Elle a expliqué que son petit-fils se promenait dans les bois à la recherche de cadavres laissés par les Russes, avait levé la tête et avait découvert ces filles suspendues aux arbres, toutes très jeunes, a-t-elle détaillé auprès de nos confrères. Elles étaient nues et [avaient été] torturées. » 

Le Pentagone dément venir en aide à Kiev pour cibler des généraux russes 

Le ministère américain de la Défense a démenti avoir fournir des renseignements permettant aux forces ukrainiennes de viser des hauts gradés russes près du front, relate France 24. Et cela, contrairement à ce qu’avait affirmé le New York Times, mercredi 4 mai. Il est exact que les Etats-Unis transmettent à l’Ukraine des éléments des renseignements « afin d’aider les Ukrainiens à défendre leur pays », a fait savoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. Toutefois, « nous ne fournissons pas d’informations sur la localisation de hauts commandants militaires sur le champ de bataille, pas plus que nous ne participons aux décisions de ciblage prises par les militaires ukrainiens », a-t-il précisé ensuite. 

Le yacht d’un oligarque russe saisi aux îles Fidji  

Les autorités des îles Fidji ont saisi, à la demande des Etats-Unis, un yacht soupçonné d’appartenir à un oligarque russe visé par des sanctions liées à l’offensive menée en Ukraine, a fait savoir ce jeudi le ministère américain de la Justice, relaye 20Minutes

Marioupol : les Russes prêts à défiler le 9 mai ? 

Les Ukrainiens assurent que les forces russes se préparent à défiler à Marioupol, lundi 9 mai, jour où Moscou célèbrera avec une grande parade militaire sur la place Rouge sa victoire sur l’Allemagne nazie en 1945, indique Le Monde ce vendredi. La prise totale de Marioupol, une cité portuaire d’environ 500 000 habitants avant la guerre, dévastée par deux mois de siège et de bombardements, serait une victoire importante pour la Russie. Un certain nombre d’images laissent penser que des préparatifs sont en cours, à Marioupol, à l’approche de cette célébration. 

Moscou accusé d’avoir détruit des centaines d’hôpitaux 

Des centaines d’institutions et d’hôpitaux ont été détruits depuis le début de l’invasion russe, relaye France 24. De cette façon, les médecins se sont retrouvés sans médicaments pour le traitement de maladies comme les cancers, ou encore incapables de pratiquer certaines interventions chirurgicales, a fait savoir Volodymyr Zelensky. Le dirigeant ukrainien a précisé, dans une vidéo adressée à un groupe médical caritatif, que de nombreux établissements situés dans l’est et le sud de l’Ukraine – c’est-à-dire où se déroulent les combats – manquaient notamment d’antibiotiques. 

La guerre en Ukraine se poursuit, vendredi 6 mai, au 72e jour de l’offensive russe. L’ONU a fait part de sa décision d’envoyer un nouveau convoi, afin de permettre l’évacuation des civils qui se trouvent encore au sein de l’usine Azovstal, à Marioupol, relate BFM TV. Il s’agit de la dernière poche de résistance aux forces russes, dans ce port stratégique du Dombass. Jeudi, l’ONU et plusieurs pays ont appelé à l’arrêt de la guerre, sans toutefois évoquer une relance de leurs pourparlers de paix, vraisemblablement au point mort. « L’invasion de l’Ukraine par la Russie est une violation de son intégrité territoriale et de la Charte des Nations unies », a seriné le secrétaire général de l’Organisation, Antonio Guterres, à l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité organisée par Washington. « Cela doit cesser pour le bien du peuple ukrainien, russe et du monde entier », a-t-il ensuite précisé. De son côté, Sergiy Kyslytsya, l’ambassadeur ukrainien, a jugé que « toutes les occasions [devaient] être saisies pour parvenir à la paix ».

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France24 - Monde

Football : Roman Abramovitch cède Chelsea pour la somme record de 5 milliards d'euros

Publié le : 07/05/2022 - 09:59

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Un groupe dirigé par Todd Boehly, copropriétaire de l'équipe de baseball des Los Angeles Dodgers, va acquérir Chelsea dans le cadre d'une offre titanesque portant sur 4,25 milliards de livres (4,97 milliards d'euros), a annoncé le club de football londonien dans la nuit de vendredi à samedi.

Roman Abramovitch et Chelsea ont trouvé un acheteur : un groupe dirigé par Todd Boehly, copropriétaire de l'équipe de baseball des Los Angeles Dodgers, a formulé une offre colossale de 4,25 milliards de livres (4,97 milliards d'euros) pour le rachat des Blues, la somme la plus importante jamais dépensée pour un club de sport.

"Le club de Chelsea peut confirmer que les termes ont été acceptés pour qu'un nouveau groupe de propriétaires, mené par Todd Boehly, Clearlake Capital, Mark Walter et Hansjoerg Wyss, se porte acquéreur du club", a précisé le Chelsea FC dans un court communiqué publié tard dans la nuit de vendredi 6 à samedi 7 mai.

>> À lire : "Roman Abramovitch, oligarque russe et premier des milliardaires du football"

Il s'agit de la fin d'une ère ouverte en 2003 avec l'arrivée aux commandes de Roman Abramovitch, qui avait racheté les Blues pour 140 millions de livres. Grâce à la manne financière de l'oligarque russe, proche du Kremlin, Chelsea, jusque-là un second couteau du football anglais, s'est soudainement transformé en un acteur majeur sur le plan national et européen, cumulant notamment cinq titres en Premier League et deux Ligues des champions (2012, 2021).

Dans la tourmente après l'invasion russe en Ukraine, le milliardaire russe, visé par des sanctions de Londres, avait mis en vente le club londonien le 2 mars, insistant sur le fait qu'il ne réclamerait pas le remboursement des prêts contractés par le club tout au long de ses 19 ans de règne et que tous les bénéfices de l'opération iraient aux victimes de la guerre.

À l'issue d'un long processus d'enchères impliquant plusieurs groupes, c'est celui de Todd Boehly et de ses partenaires investisseurs qui a été choisi par la banque new-yorkaise Raine Group, qui supervise la vente.

"La vente devrait être finalisée fin mai sous réserve de l'obtention de toutes les autorisations réglementaires nécessaires", a précisé Chelsea dans son communiqué.

Actions caritatives

Le groupe d'investisseurs est composé, outre Todd Boehly, de Mark Walter, copropriétaire avec lui des Dodgers, du milliardaire suisse Hansjoerg Wyss, fondateur de l'entreprise de fabrication de matériel médical Synthes, et de la société d'investissements américaine Clearlake Capital.

"Sur la totalité de l'investissement qui va être réalisé, 2,5 milliards de livres (2,92 milliards d'euros) seront affectées au rachat des actions du club et cette somme sera déposée sur un compte bancaire britannique gelé avec l'intention d'en faire don à 100 % à des actions caritatives comme validé par Roman Abramovitch", a indiqué le club. "Le feu vert du gouvernement britannique sera requis pour que ces fonds puissent être transférés depuis le compte bancaire gelé", a-t-il ajouté.

Les nouveaux propriétaires se sont également engagés à investir 1,75 milliard de livres supplémentaires (2,04 milliards d'euros) pour le compte du club, selon le communiqué.

L'officialisation du rachat de Chelsea est une bouffée d'oxygène pour la formation anglaise alors que l'opération commençait à traîner en longueur. Car depuis leur mise en vente le 2 mars, les Blues évoluent en Premier League grâce à une licence spéciale qui empêche de renouveler les contrats existants et de recruter des joueurs. Une licence qui doit prendre fin le 31 mai.

Après une longue série de victoires dans la foulée de l'annonce de son prochain changement de propriétaires, Chelsea a été à la peine sportivement ces dernières semaines avec notamment une élimination face au Real Madrid en quarts de finale de la Ligue des champions, dont il est le tenant du titre.

Troisième en Premier League à trois journées de la fin du championnat, le club est néanmoins très bien parti pour terminer dans le quatuor de tête, qui donne accès à la C1 la saison prochaine.

Avec AFP

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Ukraine : Londres sanctionne Roman Abramovitch, la vente de Chelsea suspendue

Premier League : le Russe Roman Abramovitch perd son agrément de dirigeant de club

L'oligarque russe Roman Abramovitch et des négociateurs ukrainiens possiblement "empoisonnés"

Valeurs Actuelles

L’Europe dans l’engrenage ukrainien

Le “placard” de décorations qui orne la veste du général Mark Milley n’est qu’une pauvre métaphore du nombre d’armes que les États-Unis s’apprêtent à livrer à l’Ukraine. C’est bien ce qu’est venu annoncer en Allemagne le chef d’état-major de l’armée américaine en compagnie de Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense. Ce 26 avril, ils recevaient sur la base aérienne de Ramstein les représentants de quarante pays, essentiellement occidentaux, soutenant l’effort de guerre de Kiev.

Après plus de deux mois de combats, deux analyses principales s’opposent : pour les Occidentaux, les pertes russes sont considérables et l’offensive est un fiasco auquel il faut donner le coup de grâce. Pour les Russes, l’opération se déroule selon les objectifs fixés, étape par étape, l’essentiel de l’armée ukrainienne étant désormais tronçonnée en morceaux qui vont être progressivement pulvérisés par les bombardements. Dans les deux cas, pour Washington, il est donc indispensable, soit d’accélérer la victoire ukrainienne, soit de faire payer à Moscou le plus cher possible le camouflet infligé au “monde global”.

D’où la nécessité de cette conférence pour coordonner les efforts et qui marque un changement dans la stratégie de l’Otan, jusqu’ici axée sur les sanctions économiques, un soutien militaire discret et la livraison de matériels essentiellement antichars (Javelin, etc.). Même l’Allemagne, jusqu’ici très prudente face à tout risque d’extension du conflit, a fini par emboîter le pas des Américains. Berlin va ainsi livrer des blindés antiaériens Gepard ainsi que 80 vieux chars Leopard et 100 transports blindés Marder.

c’est de Washington que va venir l’aide principale sous la forme d’un prêt-bail de 33 milliards de dollars, dont 20 consacrés à la seule aide militaire

Bien évidemment, c’est de Washington que va venir l’aide principale sous la forme d’un prêt-bail de 33 milliards de dollars, dont 20 consacrés à la seule aide militaire, validé par le Congrès. Ils viennent s’ajouter aux 4 milliards déjà engagés depuis deux mois et au milliard investi juste avant le déclenchement des hostilités. L’Union européenne participe à hauteur de 1 milliard d’euros, auxquels il faut ajouter les 220 millions estoniens, les 204 millions britanniques ou encore les 119,1 millions allemands. Le 27 mars, le Kiel Institute donnait une première estimation de cette aide (hors États-Unis) à 2,3 milliards de dollars.

Premier objectif américain, refaire voler des avions aux couleurs ukrainiennes. Depuis plusieurs semaines, à part quelques rares hélicoptères et drones, notamment les TB2 Bayraktar (à 5 millions de dollars pièce), la maîtrise du ciel est russe. Viennent ensuite les véhicules blindés, chars et transports de troupes (dont 200 M113 et 100 véhicules blindés légers Humvee). Il s’agit aussi de trouver dans les stocks des ex-pays du pacte de Varsovie un maximum de chars T-72 auquel les Ukrainiens sont habitués. Mais à Washing-ton, on évoque aussi la possibilité d’envoyer sur place des chars Abrams, même si certains redoutent que leur poids – qui dépasse les 54 tonnes – ne fasse s’effondrer les ponts ukrainiens.

Dernier maillon du dispositif engagé, celui du renforcement de l’artillerie : 90 obusiers doivent être déployés via un « pays limitrophe ». Ces armes ont une portée de 30 kilomètres, de quoi, comme le dit Lloyd Austin, « remuer ciel et terre pour l’Ukraine », mais aussi ciel et terre de l’Ukraine…

Les Russes frappent de nombreux dépôts d’armes pleins de matériel flambant neuf

Pour ce faire, il faut compter sur la livraison de 144 000 obus, 300 drones kamikazes Switchblade, 121 drones tueurs Phoenix Ghost, 11 hélicoptères Mi-17, 10 radars de contre-batterie mobiles AN/TPQ36, deux radars antiaériens AN/MPQ64 Sentinel, des milliers de systèmes antichars, dont 500 Javelin.

De son côté, Paris, qui livrait du matériel très discrètement (notamment des missiles antichars Milan, dont la présence avait déjà été révélée par une bourde du député LFI Alexis Corbière), a fait l’annonce de l’envoi de canons automoteurs Caesar d’une portée de 40 kilomètres et d’une dizaine de systèmes de missiles antichars Milan pour une aide totale de quelque 120 millions d’euros ; 12 Caesar devraient être prélevés sur nos stocks pour être livrés au début de ce mois. Des artilleurs ukrainiens sont d’ailleurs formés par la France pour pouvoir utiliser ces matériels de pointe.

Reste que cet effort de guerre massif n’est pas l’exercice le plus simple. En guerre, la logistique (l’intendance, disait-on jadis) est fondamentale, les Russes en ont fait les frais au début de leur offensive, en février. Si la somme est réunie et que les matériels sont-là, comment les Occidentaux comptent-ils acheminer leur aide ? Par voie terrestre, elle ne peut que passer par la Pologne, la Slovaquie, la Moldavie et la Roumanie, la Hongrie étant réticente.

L’armée russe a commencé à cibler non pas les rails ukrainiens, mais les transformateurs électriques qui les alimentent

Mais fin avril, une guerre dans la guerre s’est ouverte. La guerre du rail. L’armée russe a commencé à cibler non pas les rails ukrainiens, mais les transformateurs électriques qui les alimentent. Double effet de cette tactique, les trains ukrainiens, qui sont électriques, ne peuvent plus circuler, mais les trains russes, qui utilisent du diesel, pourront le faire le moment venu. Les Occidentaux ne peuvent pas envoyer leurs propres locomotives, l’écartement des rails du système ex-soviétique étant plus large que la norme européenne, une particularité qui avait déjà fait enrager la logistique nazie en 1941…

Les transports devront donc se faire par la route pour rejoindre l’essentiel du front, qui se concentre dans ce qui est en train de devenir le chaudron du Donbass. Par ailleurs, les Russes ont également détruit le pont de Zakota, l’un des deux seuls points de passage entre l’extrême sud de l’Ukraine limitrophe de la Roumanie et le reste du pays, qui s’ouvre par Odessa.

Selon la chaîne Telegram Anne de Russie, l’un des fils francophones les mieux renseignés, on pointe aussi les destructions de nombreux dépôts d’armes ukrainiens pleins de matériel flambant neuf. Ces derniers jours, au moins cinq d’entre eux ont ainsi été détruits, en général par des missiles de haute précision de type Onyx ou Kalibr. C’est le cas à Lviv, Zaporijiaa, Dnipro et Odessa.

Le 1er mai, le ministère russe de la Défense donnait, lui, le bilan général suivant : « 145 avions, 112 hélicoptères, 672 drones, 281 systèmes de missiles sol-air, 2 703 chars et autres véhicules de combat blindés, 312 lance-roquettes multiples, 1 203 canons d’artillerie de campagne et mortiers, ainsi que 2 514 véhicules militaires spéciaux ont été détruits depuis le début de l’opération militaire spéciale ».

Côté ukrainien, ce sont les Britanniques et les Américains qui comptent. Le site spécialisé Oryx considère que Moscou a perdu « plus de 500 chars, 300 véhicules blindés, 20 avions et 30 hélicoptères. Au total, plus de 3 000 appareils et équipements lourds ».

À ce stade, Washington pousse donc l’Ukraine à poursuivre les combats et la solution diplomatique s’éloigne d’autant. En mars, le président russe, Vladimir Poutine, avait fait une offre de paix dans laquelle Kiev renonçait au Donbass, donné par Lénine en 1922, et à la Crimée, donnée en 1954 par Nikita Krouchtchev à la république soviétique d’Ukraine. Le président russe avait expliqué que cette offre avait une durée limitée dans le temps.

Les enjeux sont tels que ni Washington ni Moscou ne reculeront de leur plein gré

Si les Occidentaux n’arrivent pas à bloquer l’avance russe en cours, le Kremlin pourrait bien faire renaître la province de Novorossia de la Russie des tsars, qui comprenait le sud de l’Ukraine actuelle s’étendant jusqu’à Odessa, la ville de Catherine II, également intégrée par Lénine à l’Ukraine en 1922. Pour les stratèges russes, c’est aussi l’occasion de faire la jonction avec la république autoproclamée de Transnistrie qui, peuplée majoritairement de Russes, avait fait cession de la Moldavie lors de la dislocation de l’URSS.

Si la Russie réussit cette étape, quelle serait la réaction de Kiev et des Occidentaux ? Continuer le conflit ? Le Kremlin suivrait alors l’escalade. Ce qu’il appelle “opération spéciale” deviendrait alors une vraie guerre, impliquant, non pas des frappes sur des objectifs militaires et industriels, mais un bombardement massif de Kiev et de Lviv. Vladimir Poutine pourrait faire des annonces en ce sens ce 9 mai à l’occasion des célébrations de la victoire de 1945.

En revanche, à quoi s’attendre si l’appui massif américain réussit et que les forces russes sont contraintes de reculer ? Eh bien, à une même escalade de la Russie, qui sera contrainte à une guerre à outrance. D’autant plus que Lloyd Austin a laissé entendre que les États-Unis ne voulaient pas en rester là dans le combat : « Elle [la Russie] a déjà perdu beaucoup de capacités militaires et beaucoup de ses troupes et, très franchement, nous voulons les voir ne plus pouvoir reproduire très rapidement cette capacité. » Voilà les scénarios probables si on reste à l’échelle du champ de bataille ukrainien.

Pourtant, ce conflit s’étend bien au-delà des rives du Dniepr et de la mer Noire. En réalité, il redessine de nombreuses alliances, il modifie les dépendances énergétiques du vieux continent, pèse sur l’inflation européenne de façon critique, joue avec le droit international et les équilibres financiers. Les enjeux sont tels que ni Washington ni Moscou ne reculeront de leur plein gré. Washington veut donc que l’Ukraine soit un nouvel Afghanistan pour les Russes et que la Russie sorte hors d’état de nuire de cette aventure. Mais au Kremlin, Vladimir Poutine travaille justement depuis vingt-deux ans pour que la Russie ne soit plus jamais menacée par les États-Unis et pour cela toutes les options sont sur la table.

Je ne voudrais pas élever artificiellement ces risques. Beaucoup voudraient le faire. Mais le danger est sérieux, réel. Et nous ne devons pas le sous-estimer

Dans ce cadre, la notion de “cobelligérance” n’est pas à prendre à la légère. Le “TF1” russe a diffusé, fin avril, une carte montrant le temps que mettrait le missile russe Sarmat (Satan II en code Otan) à toucher trois grandes capitales européennes. Pour Paris, deux cents secondes suffiraient. Un bon moyen, pour faire de l’audimat, mais le danger est réel. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a, pour sa part, évoqué plus sérieusement la question d’une confrontation nucléaire : « Je ne voudrais pas élever artificiellement ces risques. Beaucoup voudraient le faire. Mais le danger est sérieux, réel. Et nous ne devons pas le sous-estimer. »

Ces derniers mois, nous avons eu la démonstration par l’exemple que les Russes faisaient ce qu’ils disaient. L’échec de la diplomatie s’est donc traduit par l’usage des armes. Il est nécessaire d’en tirer les conséquences pour éviter cette escalade envisageable si Moscou ne peut l’emporter de façon conventionnelle. Une paix est toujours possible, elle devra impérativement être complétée par la mise en place d’une architecture de sécurité commune en Europe. Qui sortira de l’engrenage en premier ?

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France24 - Monde

Jour du dépassement en France : "Ce quinquennat commence dans le rouge"

Publié le : 05/05/2022 - 14:20

Grégoire SAUVAGE Suivre

Si tous les habitants de la Terre vivaient comme les Français, la planète aurait déjà épuisé, ce jeudi, tout ce que la nature est en mesure de régénérer. Arnaud Gilles, chargé climat et énergie chez WWF France, appelle donc à revoir à la hausse les engagements du prochain gouvernement pour réduire une "dette écologique" qui ne cesse de s'alourdir chaque année. 

Quatre mois. Il n'aura fallu que quatre mois à la France pour commencer à vivre au dessus de ses moyens écologiques : le pays a consommé au jeudi 5 mai, "jour du dépassement", toutes les ressources que la planète peut renouveler en un an, a annoncé l'organisation de défense de l'environnement, WWF (Fonds mondial pour la nature).

Ce jour du dépassement, arrêté au 29 juillet en 2021 pour la planète entière, croise l'empreinte écologique des activités humaines (surfaces terrestre et maritime nécessaires pour produire les ressources consommées et pour absorber les déchets de la population) et la "biocapacité" de la Terre (capacité des écosystèmes à se régénérer et à absorber les déchets produits par l'Homme, notamment la séquestration du CO2).

Cet indice, qui ne cesse de se dégrader depuis des décennies (à l'exception de l'année 2020 marquée par la crise du Covid-19), vise à illustrer la consommation d'une population humaine en expansion sur une planète limitée. Et il se décline également par pays.

Pour 2022, le jour du dépassement pour la France tombe le 5 mai, environ 5 mois plus tôt qu'en 1961. Si le monde entier consommait aujourd'hui comme les Français, il faudrait 2,9 planètes Terre pour subvenir aux besoins des habitants.

Un constat alarmant, mais qui doit permettre de faire bouger les lignes lors du prochain quinquennat, espère le WWF. Arnaud Gilles, chargé climat et énergie de l'organisation, assure qu'il est possible de faire reculer ce "jour du dépassement" de 25 jours d'ici 2027. Entretien.

France 24 : Comment est calculé "le jour du dépassement", cet indice devenu un marqueur fort de l'épuisement des ressources naturelles ?

Arnaud Gilles : On calcule cet indice avec les experts de l'ONG américaine Global Footprint Network, qui relève chaque année les données nécessaires pour évaluer notre empreinte sur les ressources naturelles. La plus importante est notre empreinte carbone, soit toutes les émissions générées par les produits consommés en France, fabriqués sur place ou importés. Cela représente 57 % du total de notre empreinte écologique.

On mesure également l'impact de l'agriculture et de l'élevage grâce aux bases de données de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Cela nous permet d'évaluer l'évolution du gaspillage alimentaire ou de la consommation de protéines animales (lait, œufs, viandes). Ensuite, on regarde ce que l'on fait des océans, notamment combien de poissons sont pêchés par espèce.

Une autre donnée importante du calcul concerne l'artificialisation des sols [aménagement d'un sol naturel]. Sur ces 10 dernières années, 25 000 hectares ont été artificialisés en France. C'est extrêmement préoccupant car cela grignote des terres, des paysages et des écosystèmes précieux pour l'humanité. Enfin, on évalue notre consommation de bois utilisé pour construire des bâtiments, des meubles, du papier ou brûlé pour créer de l'énergie.  

Comment "le jour du dépassement" a t-il évolué ces dernières années et quelles sont les activités humaines qui pèsent le plus en France sur notre "dette écologique" ?

La performance écologique des précédents mandats a été plutôt négative puisque tous les présidents de la Ve République ont participé à creuser notre empreinte et à faire avancer dans l'année "le jour du dépassement". En moyenne, entre 1981 et 2007, le "jour du dépassement" a avancé de 10 jours à l'issue de chaque mandat présidentiel.

>> Climat : "63 milliardaires en France émettent autant de CO2 que 50 % de la population"

L'empreinte carbone est vraiment structurante. Pour la France, cela va concerner le parc automobile qui représente 7 % des émissions territoriales en 2019. En tout, les transports représentent près d'un tiers des émissions françaises. La consommation énergétique de nos bâtiments joue également un grand rôle, tout comme la consommation de viande. 

Le WWF explique qu'il est possible de faire reculer le jour du dépassement de 25 jours en un mandat. Comment 

La mauvaise nouvelle c'est que nous avons consommé en quatre mois l'ensemble de notre "budget nature" dont nous disposions pour l'année. Mais la bonne nouvelle, c'est que l'on peut faire beaucoup mieux en cinq ans. Concrètement, cela signifie agir pour la rénovation thermique des bâtiments. Il faudrait aller dix fois plus vite. Aujourd'hui, on compte quelques dizaines de milliers de rénovations globales, il en faudrait 700 000 à la fin du quinquennat.

Il faut agir dans tous les domaines : dans les transports, nous recommandons d'arriver en 2027 à 20 % de véhicules électriques, contre 2 % aujourd'hui. Il faut également sortir du "tout-voiture" et développer considérablement l'usage du vélo. On propose également de réduire de 20 % notre consommation de protéines animales et de diviser par deux le gaspillage alimentaire. Il faut aussi réduire le rythme de l'artificialisation des sols. Il y a un bon objectif inscrit dans la loi Climat et résilience, maintenant il faut la mettre en œuvre et atteindre l'objectif de 15 000 hectares consommés chaque année, contre 25 000 actuellement.

Le premier quinquennat d'Emmanuel Macron a été critiqué pour son manque d'engagement écologique par les associations de défense de l'environnement. Pensez-vous que le prochain mandat sera différent ?

Emmanuel Macron affiche son ambition de faire de la France une grande nation écologique et de déployer "une planification écologique". Nous avons remis, mercredi, nos travaux au président de la République, qui a marqué un intérêt pour ces résultats. Nous voulons montrer qu'il est possible de faire beaucoup mieux qu'au cours du précédent quinquennat.

>> Sobriété écologique : un modèle pour consommer moins, mais qui peine à convaincre les Français

C'est une opportunité d'entrer dans l'histoire pour Emmanuel Macron en devenant le premier président à mettre la France sur la voie de la réduction de son empreinte écologique. Ce quinquennat commence dans le rouge et on aimerait le terminer dans le vert, ou tout du moins d'en prendre le chemin.  

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Jour du dépassement : "Il faudra du temps avant d'espérer voir la date reculer"

Avec la pandémie, le "jour du dépassement" des ressources naturelles a reculé en 2020

"Jour du dépassement" : l’humanité a déjà épuisé ses ressources biologiques annuelles

Valeurs Actuelles

Dette : la France dans l’étau des taux

Bientôt la France sous tutelle de la Banque centrale européenne ou de la Commission européenne ? La rapide hausse des taux d’intérêt pourrait porter un coup fatal à la dette publique. Depuis le début de l’année, le rendement des obligations françaises à 10 ans, qui fait office de boussole, est en effet passé de 0,20 à 1,40 %. Un niveau jamais vu depuis 2014. Et largement au-dessus de la feuille de route que s’est fixée l’Agence France Trésor qui gère la dette de l’État. Dans ses calculs, elle a retenu un taux à 10 ans de 0,75 % fin 2022. Au niveau actuel, la facture à payer cette année est déjà de 2 milliards d’euros supplémentaires sur la charge de la dette, c’est-à-dire sur les montants consacrés au remboursement et au paiement des intérêts des emprunts.

Une hausse de la charge de la dette de 150 milliards en cumulé !

« Depuis 2010, la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne a permis de baisser la charge de la dette alors que l’encours de la dette publique a doublé », rappelle Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. En une décennie, le service de la dette a globalement été divisé par deux, passant de 50,4 milliards en 2010 à 26,1 milliards en 2021. « Mais ce temps-là est révolu : la BCE pourrait décider deux hausses des taux en 2022 et une au premier trimestre de 2023 » , ajoute la directrice. Le danger est imminent.

La Fondation iFrap retient deux scénarios. Le premier est jugé réaliste : si le taux de la dette à 10 ans augmente progressivement (2 % en 2023, 2,5 % en 2024 et jusqu’à 4 % en 2027), il en coûtera 124 milliards de plus en charge de la dette. Le second, plus dangereux, repose sur une hypothèse de taux d’intérêt qui progresserait jusqu’à 5 % en 2027. Le surcoût grimperait alors à 159 milliards. Un tel niveau représenterait 4,6 % du PIB.

Dans les banques, les économistes se montrent à peine plus rassurants à long terme. Aviva Investors estime que, d’ici à 2030, une hausse de 100 points de base du taux à 10 ans entraînerait une augmentation de la charge de la dette de 150 milliards d’euros en cumulé !

À ces scénarios glaçants s’ajoutent les effets de l’inflation sur la dette. Ces dernières années, la France a fait le choix d’indexer une part importante de ses obligations d’État — 11 % — sur l’inflation. Avec la flambée des prix qui s’observe depuis le début de l’année et qui s’est accélérée avec la guerre en Ukraine (4,8 % d’inflation sur un an en avril selon l’Insee), en 2022, « la facture pour la France pourrait augmenter de 11,5 milliards cette année sur les obligations indexées sur l’inflation (OATi) », a calculé l’agence de notation Fitch.

Elle souligne aussi que la France est le deuxième pays européen dont la dette est la plus impactée par l’inflation, après l’Italie. À titre de comparaison, l’Allemagne le sera trois fois moins que la France… De là à anticiper une possible dégradation de la note financière de notre pays – ce qui ne ferait qu’accroître encore le coût de la dette -, il n’y a qu’un pas… La bataille pour la stabilité financière de la France n’est pas terminée.

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New York Times - World

How the King of Rock ’n’ Roll Still Makes Australia Sing

Australia Dispatch

Elvis never played a concert “down under,” but that hasn’t stopped tens of thousands of Australians from making him their own at an annual festival.

Participants in the Elvis festival’s parade posing for photos, in Parkes, Australia, last month.Credit...

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By Damien Cave

Photographs by Abigail Varney

PARKES, Australia — The Elvis Presley from Japan bowed with quiet respect. Then he tore into a rendition of “Burning Love” that sounded straight out of Memphis, and that definitely stretched the crotch of his blue jumpsuit to the limit.

Backstage, a few more “Elvi” — the plural of Elvis, at least at the largest Elvis festival in the Southern Hemisphere — were going over final song choices, sweating their options for a crowd that blurred the line between fans and impersonators. Thousands of Elvi were out there in the middle of Australia, aged 5 to 85, with more pompadours and leisure suits than anyone could count.

“God, it’s so many people,” said Charles Stone, Elvis’s tour manager from 1971 until his death in 1977, surveying the scene with a gold chain peeking outside his T-shirt. “Look at this.”

Parkes, a small town five hours’ drive from Sydney, now shines once a year with Elvis sequins and rhinestones. Around 25,000 people usually join the festival, which started out with a couple of restaurant owners trying to bring a little less conversation and a little more action into Parkes.

That was back in 1993. Nearly 30 years later, the festival has become a national treasure that exemplifies how Australians tend to do a lot of things: all together, with self-deprecating humor and copious amounts of alcohol.

This year’s event — after Covid forced a cancellation in 2021 — felt somehow more Elvis-like than ever. A certain heaviness mixed with the thrill of rock ’n’ roll. From tiny pubs with first-time singers to golf courses and rugby pitches where games were played in matching Elvis gear — and, of course, to the main stages, where the world’s top tribute artists could be found — there was a craving for post-lockdown, post-pandemic release.

What is life even for, many of them yelled over the music, if not for a dress-up-and-let-go, yank-each-other-up-on-stage-and-SING sense of abandon?

“It lets us forget everything,” said Gina Vicar, 61, a small-business owner from Melbourne who had come to the festival with a dozen friends. “With all that we’ve gone through, and what the world is going through now, it’s great to see all this joy.”

When we met, she had just shouted encouragement to an Elvis (real name, Deon Symo) who had announced that he was only 21 and from Adelaide, a city often joked about and rarely celebrated.

He was wearing a white jumpsuit as he stood in front of a red curtain held up with rubber bands in a pub with sticky floors — and the crowd treated him like a Las Vegas superstar. Two women a decade or two his senior danced in front, mouthing the words to every song.

“He’s got a great voice,” Ms. Vicar said. “He just needs the confidence.”

All over Parkes, from Wednesday to Sunday, Elvi won over the Elvis faithful.

Toki Toyokazu, the singer from Sendai, Japan, was a crowd favorite; he won the festival’s formal competition in 2020, and his return seemed to signal a post-Covid milestone.

Another performer, “Bollywood Elvis,” wearing a gold jumpsuit featuring faux gems the size of Waffle House biscuits, also seemed to pop up whenever energy flagged. His real name was Alfred Vaz. He moved to Australia from Bombay in 1981, when he was a manager for Air India, and he said he had been coming to Parkes since the festival began. This year, he brought his nephew, Callum Vincent, 24, a music teacher from Perth, who smiled as he took it all in.

“There’s only one Elvis,” Mr. Vaz, 65, said on Saturday morning as the festival’s parade began. “There are a lot of pretenders and a lot of contenders, but there’s only one Elvis.”

Except in Parkes, a former mining town in a country where Elvis never actually played a concert.

A few minutes earlier, the mayor and the area’s local member of Parliament had driven by, sitting on the back of a convertible wearing ’70s jumpsuits along with wigs and sunglasses. Ms. Vicar and her friends walked in the parade alongside, well, the full range of Elvi.

400 miles

Coral

Sea

NORTHERN

TERRITORY

Australia

QUEENSLAND

Brisbane

SOUTH

AUSTRALIA

NEW SOUTH

WALES

Parkes

Sydney

VICTORIA

By The New York Times

A few of the Elvis outfits on dad bods looked pretty rundown or were ripped in unfortunate places. These were mostly the rugby Elvi, who had gathered Friday night for an annual match between the Elvis-inspired “Blue Suede Shoes” and the “Ready Teddys.”

Doug Moore, 41, officially the water boy — which meant pouring bags of wine down the gullets of winded players — told me they were enlisted early on in the festival’s history to build support by wearing the same Elvis outfit for the entire festival weekend.

Tiffany Steel, the festival director and daughter of the founders, Bob and Anne Steel, confirmed their instrumental role. In 2007, they helped get the Parkes festival into Guinness World Records: 147 Elvi gathered to sing “Love Me Tender,” breaking the previous record of 78 for the “largest gathering of Elvis Presley impersonators.”

“When you’re from a town like this,” said Mr. Moore, a project manager, fixing a wig that went along with a skintight outfit, including a cape, “you just have to get into it.”

Americans these days seem a little less willing. Mr. Stone, Elvis’s former concert manager, said growth in “Elvis culture” now came mostly from outside the King’s home country.

Taylor Rodriguez, 24, an American from Lynchburg, Va., who was crowned the 2019 Ultimate Elvis Tribute Artist Champion by Elvis Presley Enterprises, noted that in the United States, dressing up was often seen as disrespectful to Elvis’s legacy. In America, everything seems to be more serious, while in Australia, failing to join in for a laugh is still the bigger sin.

“I don’t think there’s a festival back home that compares to Parkes,” Mr. Rodriguez said in an interview. “Here, it’s pure — it’s pure fun. It’s just for the love of Elvis.”

Or maybe it’s the mix of expertise and friendly amateur hour that actually makes it special.

On Friday night, Mr. Rodriguez played songs from Elvis’s 1960s movies for a packed house at the Parkes Leagues Club — a musty midcentury marvel with seating for 600, wood-paneled walls and a painting of a giant satellite dish beside the stage. (The dish is Parkes’s other claim to fame. It helped transmit footage of the 1969 American moon landing to the world.)

The next night, after the parade, Mr. Rodriguez produced a 1970s Elvis extravaganza with a historian’s attention to detail. He entered through the crowd, and at one point, with Mr. Stone onstage beside him, he tossed silk scarves to fans one by one, just as Elvis had done.

But when a young boy not much older than he was when he started performing as the King (at age 9) tried to grab one, he broke character. Bending down, wearing a suit with a giant collar that matched what Elvis wore during a concert broadcast on TV from Honolulu in 1973, he guided the scarf toward the boy and offered a message that everyone, considering the pandemic past and uncertain future, needed to hear: “Follow your dreams.”

Then he stood up, nodded to the band and kept going.

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France24 - Monde

En Inde et au Pakistan, une canicule record et des coupures d'électricité

Publié le : 30/04/2022 - 10:24

FRANCE 24 Suivre

Des coupures d'électricité en Inde et au Pakistan ont aggravé, vendredi, les conditions de vie de millions d'habitants, déjà accablés depuis plusieurs semaines par une vague de chaleur record que les experts lient au changement climatique.

Une vague de canicule qui sévit depuis plusieurs semaines en Inde et au Pakistan a conduit, vendredi 29 avril, à des coupures d'électricité dans les deux pays, aggravant les conditions de vie de millions d'habitants.

Les mois de mars et d'avril, exceptionnellement chauds, ont fait grimper la demande énergétique en Inde et plus particulièrement au Pakistan, si bien que les centrales électriques manquent à présent de charbon pour répondre à la demande.

Plusieurs villes pakistanaises ont ainsi subi jusqu'à huit heures de coupure de courant par jour la semaine dernière, tandis que des zones rurales enregistraient des délestages la moitié de la journée.

"Il y a une crise de l'électricité et des délestages dans tout le pays", a déclaré le ministre de l'Énergie, Khurram Dastgir Khan, évoquant les pénuries et des "défaillances techniques".

>> À voir, notre Focus : Réchauffement climatique : comment limiter ses effets en ville ?

Or, les températures devraient dépasser de 8 °C la normale saisonnière dans certaines parties du Pakistan, pour culminer à 48 °C dans certaines zones du Sind rural mercredi, selon la Société météorologique pakistanaise. 

Possibles coupures d'électricité dans les hôpitaux de Delhi

Les scientifiques affirment qu'en raison du changement climatique, les canicules sont plus fréquentes mais aussi plus sévères.

Dans la mégalopole indienne de New Delhi, où la température a atteint 43,5 °C vendredi, les autorités estiment qu'il reste "moins d'un jour de charbon" en stock dans de nombreuses centrales électriques. 

"La situation dans toute l'Inde est désastreuse", selon Arvind Kejriwal, ministre en chef de Delhi, qui a mise en garde contre de possibles coupures dans les hôpitaux et le métro de la capitale. L'Inde a même annulé certains trains de voyageurs pour accélérer l'acheminement du charbon vers les centrales électriques, selon Bloomberg News.

Les réserves de charbon des centrales indiennes ont en effet diminué de près de 17 % depuis début avril, tombant à à peine un tiers des niveaux requis, selon la même source.

Feux de forêt autour de la ville où réside le dalaï-lama

À Calcutta, dans l'est de l'Inde, après des malaises en série dans les transports en commun, de l'eau sucrée a été distribuée aux passagers.

"Sans pluie depuis plus de 57 jours, Calcutta est en proie à la plus longue période de sécheresse de ce millénaire", affirme Sanjit Bandyopadhyay du Centre météorologique régional.

À cette époque de l'année, dans les régions d'altitude de l'État de l'Himachal Pradesh, de la pluie, de la grêle et même de la neige tombent normalement mais depuis deux mois, pas une goutte d'eau et les températures battent des records. 

Conséquence, des centaines d'incendies ont réduit des forêts de pins en cendres, notamment autour de Dharamsala, la ville où réside le dalaï-lama.

"La plupart de ces incendies sont des feux de terre qui se propagent dans les forêts de pins, les plus vulnérables aux incendies", explique à l'AFP le chef des forêts de l'État, Ajay Srivastava. "Des équipes de pompiers travaillent d'arrache-pied pour éteindre ces feux et aussi pour sauver les animaux sauvages", a-t-il ajouté, en précisant que les secours ont dû demander l'aide des riverains.

Un élixir rose pour étancher la soif

Pour les musulmans observant le ramadan, la chaleur a rendu le jeûne pénible.

Au coucher du soleil, les vendeurs ont fait un commerce florissant du Rooh Afza, un élixir rose et sucré en vogue depuis des générations dans le sous-continent pour étancher la soif.

La canicule a aussi entraîné la fermeture des écoles ou la réduction des horaires de classe.

À Patna, capitale de l'État du Bihar, les insolations ont augmenté ces dix derniers jours, tout comme le nombre d'enfants souffrant de fièvre, de vomissements et de diarrhée.

Les autorités ont ordonné l'arrêt des cours à 10 h 45 et recommandé de ne pas sortir l'après-midi.

Une plaie pour l'économie car si "les gens restent chez eux dans la journée, nous peinons à gagner notre vie", résume un chauffeur de rickshaw, Rameshwar Paswan. 

Avec AFP

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Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe

La Grèce frappée par "la pire canicule" depuis plus de 30 ans, prévient le Premier ministre

Focus

Réchauffement climatique : comment limiter ses effets en ville ?

Valeurs Actuelles

[Entretien] Patrick Artus : “La France n’a jamais été dans une situation aussi fragile”

Vous êtes l’un des experts les plus avisés du monde de l’économie ; le niveau actuel de la dette publique est-il supportable ? Le problème n’est pas tant la dette mais le déficit public, qui est fonction des taux d’intérêt et de la croissance économique. Si la croissance est faible et que les taux d’intérêt sont de 3 % sur la dette publique – elle représente actuellement 113 % du PIB -, vous paierez environ 100 milliards d’euros par an d’intérêt sur la dette… au lieu de 0 ! Et c’est là où la situation devient dramatique…

Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas tellement la dynamique de la dette parce que je pense que les taux d’intérêt réels ne vont pas devenir très élevés ; c’est davantage ce qui concerne le besoin de financement de l’État, c’est-à-dire le besoin d’argent pour financer ses déficits. Et ce d’autant plus que, dans la nouvelle période d’inflation que nous traversons, les banques centrales ne viennent plus en soutien.

Quel rôle les banques centrales doivent-elles avoir ? Pour casser l’inflation, la politique monétaire doit devenir “restrictive”. Ce qui veut dire que non seulement la Banque centrale européenne (BCE) doit cesser d’acheter de la dette publique (elle a annoncé qu’elle arrêterait sa politique de rachat d’actifs cet été) mais elle devra aussi se mettre en situation de vente, à l’image de ce que fait la Réserve fédérale.

Dès lors, les investisseurs privés devront financer directement les États, ce qui n’a pas été le cas depuis trois ans. Or depuis la crise sanitaire, les besoins de financement des États sont aussi beaucoup plus importants pour faire face aux quantités de dépenses engagées.

Aujourd’hui, c’est bien cela qui est préoccupant : la capacité des États à trouver des investisseurs privés qui les financent pour des montants importants dans une période de remontée des taux d’intérêt, sans l’aide des banques centrales pour trouver ces financements.

La France encourt-elle un risque plus important que les autres États européens ? Notre pays a des besoins de dépenses publiques importants avec des taux d’endettement public élevés : elle fait partie, avec l’Italie et l’Espagne, des pays européens où la situation est préoccupante. Ce n’est pas le cas des Pays-Bas ou de l’Allemagne qui ont des taux d’endettement public plus faibles et où les besoins de dépenses publiques sont moins importants.

À cela, il faut ajouter une dimension supplémentaire liée cette fois aux déficits commerciaux. Souvenons-nous de ce qui a causé la crise de 2010 en Europe : ce ne sont pas les déficits publics mais les déficits extérieurs. L’Union monétaire s’est alors aperçue que des crises de la balance des paiements pouvaient survenir dans les zones qui ne parvenaient plus à financer leurs déficits extérieurs.

Certains pays, comme actuellement l’Italie, affichent un important déficit mais ont aussi beaucoup d’épargne ; ils peuvent donc financer leur déficit public sans avoir besoin de faire appel au reste du monde. Mais si un pays présente à la fois un problème de déficit public et de déficit extérieur, ce qui s’est passé en Espagne et en Grèce en 2010, la situation devient alors très compliquée.

Voulez-vous dire que la France est aujourd’hui dans cette situation ? Regardez aujourd’hui le pays dans la zone euro qui a l’un des plus importants problèmes de déficit extérieur. Ce n’est plus l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, mais c’est la France. Depuis dix ans, elle doit faire face à une importante dégradation de son commerce extérieur alors que l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce ont, eux, fait disparaître le risque lié au déficit.

La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie.

La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie. Les emplois dans le secteur représentent moins de 10 % de la population active, contre 20 % en Allemagne. Il est intéressant de comparer l’évolution de la situation de la France et celle de l’Allemagne. En 2002, les deux pays affichaient les mêmes excédents ; aujourd’hui, notre déficit extérieur atteint 100 milliards d’euros et la tendance est plutôt à un déficit de 120 milliards d’euros par an. Ce qui est absolument monstrueux.

Notre problème de désindustrialisation a fabriqué ce déficit extérieur. C’est pour cela que la situation de la France n’a jamais été aussi fragile qu’aujourd’hui. La situation est même dangereuse : cela veut dire que les non-résidents vont devoir financer le déficit, une fois que la BCE aura arrêté ses aides.

Qui pourra alors nous financer ? Les actifs détenus dans les réserves de change des pays émergents sont essentiellement des titres des pays du cœur de la zone euro, c’est-à-dire ceux émis par la France et l’Allemagne. Ces réserves internationales de change constituent donc aujourd’hui à court terme une protection pour la France. Si par ailleurs les banques centrales de Chine, du Japon ou d’Arabie saoudite arrêtaient d’acheter de la dette française, il faudrait bien trouver d’autres sources de financement.

L’une des solutions serait-elle aussi une augmentation des impôts ou une ponction dans l’épargne des Français ? La répression financière est une vieille méthode. Elle constitue évidemment une solution de facilité. La réglementation de l’assurance vie impose aux assureurs de détenir des quantités importantes de dette publique ; c’est déjà une manière pour l’État de forcer les épargnants à acheter de la dette française.

Mais si un problème de financement de la dette survient ou si les taux d’intérêt se mettent à monter rapidement, le gouvernement aura alors deux possibilités : baisser les dépenses ou augmenter les impôts. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron a annoncé des tonnes de dépenses pour la santé, l’éducation, la justice, la défense, les déserts médicaux, l’énergie, la transition énergétique, l’industrie… dont on peut penser que certaines sont raisonnables. Renoncer à ces dépenses serait politiquement compliqué avec un risque social élevé.

Mais le gouvernement a-t-il en fait le choix ? Avec la guerre en Ukraine et les mesures de soutien annoncées, le déficit public devrait être supérieur à 6 % du PIB cette année. Il va devoir le réduire pendant les cinq années suivantes, ne serait-ce que pour se conformer aux règles budgétaires européennes qui vont être à coup sûr rétablies. Quand j’échange avec mes collègues économistes anglais ou autrichiens, personne n’imagine en effet que dans une union monétaire il puisse ne pas y avoir de règles budgétaires.

Si le déficit public est de 4,5 % du PIB, le gouvernement va devoir trouver 1,5 % de PIB – soit 38 milliards d’euros d’impôts à lever

Si tel était le cas, les pays seraient incités aux dérapages budgétaires et donc au déficit public en se disant que les autres viendront à leur secours. Si nous voulons éviter de reproduire la situation grecque pendant la crise de la zone euro, des règles budgétaires doivent donc être rétablies. Ajoutons à cela qu’en France, le déficit public va spontanément augmenter à cause de la hausse des taux qui va progressivement alourdir les intérêts payés sur la dette.

Une des solutions pour réduire le déficit serait d’augmenter les impôts. Commençons par faire des calculs. Si le déficit public est de l’ordre de 4,5 % du PIB – et non de 3 % comme l’exige Bruxelles -, le gouvernement va devoir trouver un point et demi de PIB, soit 38 milliards d’euros supplémentaires d’impôts à lever.

Listons ensuite quels impôts il ne faut certainement pas augmenter : les cotisations sociales qui pénaliseraient l’emploi, les impôts de production qui devraient au contraire diminuer pour soutenir l’industrie, la TVA qui affecterait la consommation. Lesquels reste-t-il ? Les impôts sur le capital et les revenus du capital, c’est-à-dire ceux sur les dividendes, sur la fortune et sur l’héritage. Un de mes collègues évoquait récemment une hausse des impôts sur les bénéfices des entreprises. C’est une possibilité.

Dans ce contexte, êtes-vous inquiet de la résurgence de l’inflation ? Entre 2010 et 2020, période où l’inflation est restée inférieure aux objectifs des banques centrales, la situation des pays occidentaux était considérée comme normale alors qu’en fait, et on s’en aperçoit aujourd’hui, c’était une anomalie. Une situation normale, c’est une situation où il y a des raretés : matières premières, travail, transport, composants… Cette situation, que nous avons connue dans les années 1970, 1980, 1990, 2000, entraîne un taux d’inflation supérieur à l’objectif des banques centrales, qui est aujourd’hui à 2 %. C’est ce que nous connaissons actuellement avec les problèmes d’approvisionnement de l’énergie, des matières premières agricoles, de transport de biens, et même de recrutement dans les entreprises.

Comment expliquez-vous que cette dernière décennie ait été “anormale” ? Probablement d’abord parce que les producteurs de matières premières n’ont pas su s’organiser. Regardez les pays de l’Opep : ils s’organisent actuellement pour maintenir les prix de l’énergie. Ils ont compris comment il fallait le faire en réduisant le niveau de leur production. Ensuite parce qu’on a eu une très forte baisse du pouvoir de négociation des salariés, qui n’ont pas pu obtenir les hausses normales de salaire. On voit d’ailleurs aujourd’hui que les salariés sont en train de reprendre du pouvoir de négociation et de capacité à demander des compensations salariales. Cela me laisse penser que nous allons revenir à l’“économie d’avant”, celle que nous avons connue depuis les années 1970.

Dès que le taux de chômage se normalise, l’inflation passe au-dessus des objectifs des banques centrales et cela les force à augmenter leurs taux d’intérêt. Cela explique que nous avons eu dix années de taux d’intérêt extrêmement faibles, pendant lesquelles la dette publique n’était pas un sujet. Elle l’est aujourd’hui.

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New York Times - World

In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage

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Hong Kong Dispatch

In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.

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By Vivian Wang and Joy Dong

HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.

It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.

It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.

Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.

The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”

But that plainness is the point.

In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.

For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.

There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.

“You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.

Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.

The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)

Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.

The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.

Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.

“It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.

Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.

Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.

So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.

Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.

“We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.

To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.

Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.

“I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”

Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.

Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.

Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.

The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.

And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”

Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.

Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.

That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.

She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.

“Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”

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L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
France24 - World

France: Low growth and inflation increase risk of stagflation

Issued on: 01/05/2022 - 17:39

Income growth has stagnated as prices for essential goods and energy are on the rise. New figures from France’s National Institute of Statistics and Economic Studies (Insee) indicate that France could be entering a period of stagflation.

Rising prices and weak economic growth could create the ideal circumstances in France for stagflation, some analysts warn. The combination of inflation and stagnation is an economic contradiction that risks undermining quality of life for many in France. While slow growth normally means an increase in unemployment that decreases spending power, rising prices mean the money consumers do have begins to lose value.

A comparable economic situation has not been seen since in France since the 1980s: inflation rose once again in April to reach 4.8%, according to initial estimates published April 29 by Insee. Inflation reached 7.5% in the same month across the eurozone, the highest-ever rate since the common European currency was introduced.

"The inflation is essentially due to increases in energy prices," said Thierry Breton, the European commissioner for the internal market, in an interview with France Inter radio on Saturday. 

Price increases for essential and agricultural goods kicked into gear as the global economy resumed after the initial phases of the Covid-19 pandemic and then accelerated due to the war in Ukraine. Supply-chain disruptions in China, exacerbated by Beijing’s zero-Covid strategy, are also pushing prices higher.

"In France and all European countries, spending on transport and energy has become an enormous burden on household budgets,” economist Stéphanie Villers told FRANCE 24. “The initial effect of this is reduced consumption in the first trimester. Households are being cautious, as they understand that price hikes are going to affect their spending power – but household spending is the main motor for economic growth.”

>> Thousands of May Day protesters raise the pressure on Macron

Data from Insee shows household spending in France fell by 1.3% in March, correlating with a first trimester that saw gross domestic product came to a standstill. In the eurozone, GDP rose by only 0.2% in the first quarter while in the US it fell slightly. After a euphoric post-pandemic rebound in 2021, global economic growth has tapered off.

‘The first signs’ of stagflation

“If the trend for increasing prices lasts, [stagflation] is a risk. We could now be seeing the first signs,” Villers said.

To be officially classed as stagflation, the combination of inflation and stagnation must last “at least” for multiple trimesters,  Pierre Jaillet, a researcher at the Jaques Delors Institute think tank, told AFP. France calculates its annual financial cycle in trimesters rather than the four quarters used in Britain and the United States.

As such, it is too soon to say whether France is on track for stagflation similar to that experienced in the 1970s following two global oil crises.

"One question being asked now is how much the future government will factor in this loss of spending power,” Jaillet said.

Moreover, these new economic risks come on the heels of the generous financial aid packages offered to many in France during the economic uncertainties of the pandemic.     

Some economic indicators suggest there is reason for cautious optimism. Despite slowing down overall, business investments in France still grew in the first trimester. Unemployment rates also fell to 5.3% among active job seekers.

However, France’s falling unemployment rate has now “probably reached the limit", Villers says. "Businesses are faced with rising production costs and expenses for essential materials. They are seeing an accumulation of negative financial signs. So we cannot expect further reductions in the unemployment rate in the coming trimesters.”  

'Historically high' prices until 2024

Prices are likely to keep rising for the foreseeable future, according to a report published by the World Bank on Tuesday. “The war in Ukraine has dealt a major shock to commodity markets, altering global patterns of trade, production and consumption in ways that will keep prices at historically high levels through the end of 2024,” it said.

"It is hard to know how long this pressure on prices that is impacting all goods and services will continue,” Villers said. “It really depends on how long the conflict in Ukraine goes on.”

So how can France and other countries avoid falling into a vicious circle of stagflation? There is no simple answer for central banks, which have two main levers for reducing inflation: reducing the assets they purchase, which limits the amount of liquidity in the market to avoid spurring inflation (known as quantitative tightening), or by raising their interest rates.  

"The risk of this strategy is that it will become more difficult to obtain loans. This could reduce consumption and therefore growth, which is already not in the best state,” explained FRANCE 24 economics reporter Joanna Sitruk.

The president of the European Central Bank (ECB), Christine Lagarde, raised the possibility on Wednesday of increasing interest rates this summer if inflation continues at its current rate. “The ECB’s objective is to create price stability,” said Lagarde, France’s former finance minister.

The ECB in March ended its emergency programme aimed at supporting the economy during the Covid-19 crisis and declared it would reassess its purchase of net assets from July. The result, it hopes, will be to keep prices under control while waiting for better days.

This article has been adapted from the original in French.

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EU sanctions on Russia: Increasing pressure on Putin as cost of living bites in Europe

Business Daily

US inflation hits 40-year high of 8.5%

The Debate

First lockdown, now inflation: Could surging prices wipe out spending power?

L'Humanité

La vie au ralenti des malades du Covid long

Actu

Santé Environ 10 % des personnes touchées par le Sars-CoV-2 ont développé une forme longue de la maladie. Pour une partie d’entre elles, dont le quotidien est devenu intenable, les espoirs sont suspendus aux lentes avancées de la recherche.

Loan Nguyen

Alors que la vague de contaminations au Covid liées au sous-variant d’Omicron BA.2 ne cesse de décroître et que l’arrivée des beaux jours laisse entrevoir quelques mois de répit aux pays de l’hémisphère Nord, le virus qui a secoué le monde ces deux dernières années semble déserter les unes des journaux et les préoccupations des Français. Mais pour plusieurs centaines de milliers d’entre eux, ignorer le Covid n’est toujours pas une option. D’après l’OMS, qui estime à 10 % la part des personnes contaminées au Sars-CoV-2 déclarant un Covid long, plus de 2 millions de Français seraient atteints d’une forme plus ou moins invalidante de cette pathologie. Et parmi ces 10 %, 10 % seraient victimes de symptômes particulièrement lourds. Séquelles respiratoires, altération des fonctions cardiaques, troubles neurologiques, digestifs, atteintes au système immunitaire… les symptômes sont multiples et variables d’un malade à l’autre (lire page 11).

« je ne peux plus jouer au ballon avec mon fils… »

« Au cours d’une journée normale, je dois choisir entre faire le ménage et faire à manger. Sortir de chez moi, faire les courses, c’est impossible. Si je ne fais pas attention à mes limites, je peux me retrouver alitée les trois jours suivants », explique Céline, 41 ans, qui souffre d’une fatigue extrême, mais aussi de douleurs neuropathiques, de faiblesse musculaire, de fourmillements et d’acouphènes de manière fluctuante depuis sa première infection au Covid, en mars 2020. Pour cette ex-infirmière libérale qui entretenait jusque-là une excellente condition physique – la soignante était également coach sportive –, la maladie a mis un coup d’arrêt total à l’ensemble de ses activités. « Ma vie d’avant me manque, mais j’évite de regarder en arrière, sinon je pourrais ne faire que pleurer toute la journée », confie-t-elle.

Pour Fabrice, 52 ans, également contaminé au tout début de la pandémie en France, le Covid s’est d’abord manifesté par « quelque chose qui ressemblait à une très forte gastro, avec des douleurs du côté du pancréas ». À tel point que ce responsable régional d’un grand groupe ne peut plus dormir sans antidouleur. « Certains symptômes vont et viennent : je souffre également de démangeaisons, de péricardites, de fatigue intense. J’ai perdu 10 kg en trois, quatre mois, j’ai dû bidouiller avec de la cortisone pour reprendre du poids », témoigne cet ancien cadre aujourd’hui en invalidité, qui dit ne même pas pouvoir vivre « au jour le jour, mais plutôt heure par heure », tant son état peut varier brutalement. Melissa, 36 ans, subit de son côté essoufflement, vertiges, sensations de brûlure, tremblements, brouillard cérébral, en plus de soudaines chutes de tension et de malaises post-effort depuis sa première infection, qui lui a causé une pneumopathie en mars 2020. « Le Covid long m’a fait prendre trente ou quarante ans. La sphère familiale est impactée au point que tout tourne autour de ma maladie : je ne peux plus jouer au ballon avec mon fils ni même organiser de sortie… Si on arrive à en faire une de temps en temps, c’est une bonne surprise », précise cette maman d’un enfant de 6 ans.

« le système de santé français est en grand danger »

Aux symptômes physiologiques et à l’impact psychologique de la maladie s’ajoutent bien souvent un manque de connaissances du corps médical et un défaut de prise en charge qui alourdissent encore la barque des patients. « J’ai un médecin traitant et une kiné qui sont très à l’écoute, mais là où j’habite – près de Mulhouse –, il n’y a pas grand-chose pour les patients Covid long. J’ai vu deux neurologues : le premier ne croyait même pas en l’existence de ma maladie et le second m’a dit que c’était psychosomatique. L’ORL ne m’a pas écoutée et m’a carrément dit de reprendre le travail. Le cardiologue, lui, est allé jusqu’à me dire de reprendre le sport, sans aucun suivi », égrène Céline avec lassitude. Des préconisations peu pertinentes qui la poussent à reprendre le travail sur un rythme de quart-temps en mai 2021, avec un résultat catastrophique à la clé. Après plusieurs malaises, elle finit par s’arrêter à nouveau en novembre et reste alitée deux mois avant de passer en fauteuil roulant. Alors qu’elle remontait doucement la pente, elle a été réinfectée en mars par le variant Omicron, causant une rechute particulièrement invalidante. Céline a fini par vendre sa patientèle.

« J’ai eu affaire à un véritable orgueil médical, avec des médecins qui se mettent en position de sachants sur leur fauteuil en cuir alors qu’ils ne connaissent rien au Covid long et qui vous infantilisent », déplore Fabrice, traumatisé par un rendez-vous « destructeur » avec un gastro-entérologue en janvier. Dans le compte rendu dressé par le spécialiste, on peut en effet lire noir sur blanc que Fabrice serait devenu un « malade professionnel » qui se ferait prescrire des « examens farfelus » et demanderait une prise en charge psychiatrique urgente. « On peut s’habituer à vivre avec la douleur physique, mais pas à être piétiné et traité comme portion congrue », résume Fabrice. « Même les soignants qui sont à l’écoute ne savent pas comment nous aider. Ils ne peuvent pas nous dire comment la maladie va évoluer. On est dans un flou artistique total et la seule chose qu’on peut faire, c’est essayer de se stabiliser en attendant que la recherche trouve des solutions », analyse Melissa, dont toutes les tentatives de réadaptation physique, même la balnéothérapie, ont fini par la mettre à plat. « Beaucoup de patients Covid long finissent par ne plus aller voir de médecins », déplore l’administratrice d’un groupe Facebook de malades.

Une mobilisation virtuelle qui a fini par prendre corps

« Autant cette maladie m’a fait prendre conscience que le système de santé français est en grand danger, autant je peux dire que notre système social a été une planche de salut sans laquelle j’aurais peut-être commis l’irréparable », souligne Fabrice, qui a obtenu une reconnaissance en invalidité permanente, lui donnant droit à une rente équivalant au tiers de son salaire antérieur. Céline, elle, a dû batailler pour voir son Covid long reconnu en affection de longue durée (ALD). Elle a également obtenu le statut de travailleur handicapé (RQTH). En revanche, malgré son évidente exposition professionnelle comme infirmière, elle a essuyé deux rejets de reconnaissance en maladie professionnelle au motif qu’elle n’avait pas été placée sous oxygénothérapie. Une réalité bien éloignée des promesses de reconnaissance automatique en maladie professionnelle pour les soignants atteints de Covid formulées par le gouvernement en plein cœur de la première vague.

Pour Céline, comme pour Fabrice et Melissa, un des moyens pour tenir a été le soutien de leurs proches mais aussi des communautés de malades du Covid long constituées sur les réseaux sociaux. Une mobilisation virtuelle qui a fini par prendre corps notamment autour de l’association Après J20 – pour les patients dont les symptômes persistent au-delà de trois semaines –, dans laquelle ils se sont fortement impliqués. « Au départ, c’était un collectif Twitter pour informer et se soutenir entre patients », explique Pauline Oustric, présidente de l’association, dont l’organisation est désormais reconnue d’intérêt général. Plaidant notamment pour que les malades soient intégrés dans une démarche de recherche participative et de « coconstruction » avec les acteurs de santé pour améliorer la prise en charge. Après avoir été auditionnée à l’OMS, à l’Assemblée nationale et à la Haute Autorité de santé (HAS), la responsable de l’association – elle-même atteinte de Covid long – siège dans le groupe d’experts chargé de conseiller le gouvernement sur le sujet. « On sent qu’on est pris au sérieux, qu’il y a des choses qui avancent, mais il y a toujours un énorme décalage entre ce qui est dit officiellement par les institutions et le vécu des patients, qui continuent à se heurter à l’absence de prise en charge », reconnaît-elle.

L’exécutif a d’ailleurs annoncé fin mars le lancement d’une « feuille de route » destinée à améliorer la prise en charge des patients, reposant sur la nomination d’un groupe d’experts, la structuration d’un réseau avec des cellules de coordination post-Covid, le lancement d’une plateforme numérique pour améliorer l’information et l’identification des malades, et un effort supplémentaire de 10 millions d’euros pour la recherche sur le Covid long. « Une feuille de route, c’est très bien, mais quand est-ce que ça avance ? J’ai peur que notre système de santé soit trop malade. Si on ne remet pas des moyens et des soignants, je ne vois pas comment ça peut fonctionner », juge Fabrice.

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France24 - World

Son of former dictator Marcos looks set for victory in Philippines presidential election

Issued on: 09/05/2022 - 00:32

FRANCE 24 Follow Carys GARLAND Follow

Polls have closed to elect a new president in the Philippines Monday, with the son of former dictator Ferdinand Marcos the favourite to win the high-stakes race and restore his family to the pinnacle of power.

Nearly 40 years after the patriarch was deposed by a popular revolt and the family chased into exile, Ferdinand Marcos Junior looks set to complete their remarkable comeback from pariahs to the peak of political power. 

Ten candidates are vying to succeed President Rodrigo Duterte in elections seen by many as a make-or-break moment for the Philippines' fragile democracy.

But only Marcos Jr and his rival Leni Robredo, the incumbent vice president, have a credible chance of winning

People wearing masks began forming long queues before dawn to cast their votes when polling stations opened across the archipelago.

At Mariano Marcos Memorial Elementary School in the northern city of Batac, the ancestral home of the Marcoses, voters waved hand fans to cool their faces in the tropical heat.  

Bomb sniffer dogs swept the polling station before Marcos Jr arrived with his younger sister Irene and eldest son Sandro. 

They were followed by the family's flamboyant 92-year-old matriarch Imelda, who was lowered from a white van while wearing a long red top with matching trousers and slip-on flats. 

Sandro, 28, who is running for elected office for the first time in a congressional district in Ilocos Norte province, admitted the family's history was "a burden". 

But he added: "It's one that we also try to sustain and protect and better as we serve."

Casting her ballot for Robredo at a school in Magarao municipality, in the central province of Camarines Sur, Corazon Bagay said the former congresswoman "deserves" to win.

"She has no whiff of corruption allegations," said the 52-year-old homemaker. "She's not a thief. Leni is honest."

Turnout was expected to be high among the more than 65 million Filipinos eligible to vote.

"The long lines are magnificent. Filipinos wanted to be heard and heard loudly," said George Garcia of the Commission on Elections.

At the end of a bitter campaign, polls showed Marcos Jr heading for a landslide. He had a double-digit lead over Robredo in the latest surveys and she will need a low turnout of Marcos Jr voters or a late surge of support for her to score an upset.

In the Philippines, the winner only has to get more votes than anyone else.

Since Robredo announced her bid for the top job in October, volunteer groups have mushroomed across the country seeking to convince voters to back what they see as a battle for the country's soul. 

But relentless whitewashing of the elder Marcos's brutal and corrupt regime, support of rival elite families and public disenchantment with post-Marcos governments have fuelled the scion's popularity.

After six years of Duterte's authoritarian rule, rights activists, Catholic church leaders and political analysts fear Marcos Jr will be emboldened to lead with an even heavier fist if he wins by a large margin.

"We think it will worsen the human rights crisis in the country," said Cristina Palabay, secretary-general of human rights alliance Karapatan. 

While Marcos Jr had a 75 percent chance of winning, the outcome was not guaranteed, according to Eurasia Group analyst Peter Mumford, who said potential complacency among his supporters could work in Robredo's favour.

Authoritarian rule 

Robredo, a 57-year-old lawyer and economist, has promised to clean up the dirty style of politics that has long plagued the feudal and corrupt democracy where a handful of surnames hold sway over the country.

Marcos Jr and running mate Sara Duterte -- both offspring of authoritarian leaders -- have insisted they are best qualified to "unify" the country, though what that means is unclear. 

Hundreds of thousands of red-clad supporters turned out at Marcos Jr and Duterte's raucous rally in Manila on Saturday, as they made a last push for votes.

Josephine Llorca said it was worth betting on another Marcos, because successive governments since the 1986 revolution that ousted the family had failed to improve the lives of the poor.

"We tried it and they were even worse than the Marcoses' time," she said.

Surveys indicate Marcos Jr, 64, will win more than half the votes, which would make him the first presidential candidate to secure an absolute majority since his father was overthrown.

Political analyst Richard Heydarian warned such a big win could enable Marcos Jr to make constitutional changes to entrench his power and weaken democratic checks and balances.

"(Rodrigo) Duterte never had the discipline and wherewithal to push his authoritarian agenda to its logical extreme," Heydarian said.

"That historic opportunity could fall on the lap of the Marcoses."

'Another crossroads' 

Other candidates seeking the presidency include boxing legend Manny Pacquiao and former street scavenger turned actor Francisco Domagoso. 

Personality rather than policy typically influences many people's choice of candidate, though vote-buying and intimidation are also perennial problems in Philippine elections. 

More than 60,000 security personnel were deployed to protect polling stations and election workers. 

Allegations of dirty tactics marred the final week of the campaign, as Marcos Jr warned of electoral fraud while Robredo accused him of being a "liar". 

In a rousing speech to hundreds of thousands of supporters on Saturday, Robredo declared: "Victory awaits us."

Whatever the result, though, Marcos Jr opponents have already vowed to pursue efforts to have him disqualified over a previous tax conviction and extract billions of dollars in estate taxes from his family.

"It's another crossroads for us," said Judy Taguiwalo, 72, an anti-Marcos activist who was arrested twice and tortured during the elder Marcos's regime.

"We need to continue to stand up and struggle."

(FRANCE 24 with AFP)

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Philippines' Duterte withdraws his candidacy from 2022 Senate race

Scores still missing as death toll climbs from Philippines landslides, floods

Marcos Jr poised for historic win as Philippine presidential campaign ends

L'Humanité

Une pathologie de mieux en mieux identifiée

Actu

Étude scientifique après étude scientifique, le portrait-robot du Covid long commence à se dessiner de plus en plus nettement, sans qu’un traitement n’ait encore pu être mis au point.

Loan Nguyen

Pathologie longtemps restée méconnue, voire contestée, le Covid long commence à gagner en exposition médiatique et sociale à la faveur de l’accumulation des études scientifiques qui paraissent sur le sujet. « Le Covid long peut se manifester par plus de deux cents symptômes qui relèvent principalement de cinq types : respiratoires, cardiaques, neurologiques ou neurocognitifs, dysimmunitaires et une fatigue extrême », résume le docteur Jérôme Larché, médecin interniste à Montpellier et référent régional du réseau de prise en charge du Covid long en Occitanie. La Haute Autorité de santé (HAS) a fixé, elle, trois critères nécessaires à l’établissement du diagnostic : un épisode initial symptomatique de coronavirus confirmé ou probable ; la présence d’au moins un des symptômes initiaux au-delà de quatre semaines suivant le début de la phase aiguë de la maladie ; et l’élimination d’autres pathologies du diagnostic pour expliquer ces symptômes.

Des éléments qui permettent d’avancer un peu

« On commence à identifier les facteurs de risque : le Covid long touche en majorité des femmes âgées de 30 à 60 ans, sûrement parce qu’il y a des raisons biologiques – on sait que les femmes et les hommes ont des différences immunologiques –, mais il y a peut-être aussi des facteurs socio-économiques qui ne sont pas encore établis », précise le docteur Larché. Fin janvier, une étude publiée dans la revue Cell par une équipe internationale de chercheurs pointait en outre quatre facteurs de risque permettant d’anticiper l’apparition du Covid long : un diabète de type 2, une forte virémie (le taux de particules virales dans le sang), la présence d’autoanticorps et la réactivation du virus d’Epstein-Barr (EBV).

Des éléments qui permettent d’avancer un peu dans la connaissance de cette pathologie, sans toutefois totalement élucider l’ensemble des déterminants. Évoquée parmi d’autres causes, l’hypothèse de la persistance virale du Covid dans les organes semble la plus probable pour le docteur Larché. Une étude coordonnée par le chef du service de psychiatrie à l’Hôtel-Dieu (Paris), Cédric Lemogne, et publiée en novembre 2021 dans le Journal of the American Medical Association (Jama) évoquait de son côté des causes psychosomatiques aux symptômes ressentis par les malades. Des conclusions qui avaient provoqué de nombreuses critiques chez les patients, qui reprochaient à l’étude de s’être basée sur la sérologie des personnes suivies pour attester ou non de leur exposition au virus. Une donnée loin de prouver à elle seule la contamination des malades. L’association Après J20 avait notamment dénoncé des conclusions « stigmatisantes, dangereuses et nuisibles pour les Covid longs, d’autant qu’elles sont contestées et non reconnues par l’ensemble de la communauté scientifique et associative internationale ». « Il faut savoir que le niveau de fatigue extrême que connaissent les patients de Covid long est comparable à celui des personnes atteintes de cancer », souligne le docteur Larché, qui reconnaît qu’au vu des errances de diagnostic que continuent de rencontrer les malades, il reste nécessaire de « vaincre le scepticisme de certains praticiens en diffusant la connaissance ».

Quelle que soit l’origine des symptômes de Covid long ressentis par les patients, seuls 15 % d’entre eux connaissent une rémission un an après l’exposition initiale au virus. C’est ce qu’ont mis en avant les travaux de recherche de l’AP-HP et de l’université Paris-Cité dans la revue Nature début avril. Au cours de cette période de douze mois, si la moitié des troubles rapportés par les malades comme la toux, la perte d’odorat ou de goût ont diminué, le niveau de fatigue intense n’a lui pas varié, tandis que huit d’entre eux – comme la perte de cheveux – se sont même renforcés.

À l’heure actuelle, seuls de la rééducation à l’effort et des traitements symptomatiques existent pour soulager un peu les patients, mais encore aucun médicament curatif. « Plusieurs essais cliniques sont en cours à l’échelle internationale, mais les résultats ne sont pas encore disponibles et devraient arriver dans le courant de l’année », précise le docteur Larché. L. N.

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BBC

World Maths Day Global Challenge: Meet the UK's top Year 3 mathlete

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Budding eight-year-old mathematician Michelle from Deptford, east London, has been crowned the "top mathlete" in the UK Year 3 category of this year's World Maths Day Global Challenge.

It's a worldwide competition involving 10 million young children from 160 countries.

Michelle, who attends Grinling Gibbons Primary School, is the only girl to have won gold in the 10 categories this year.

Valeurs Actuelles

L’inéluctable hausse des impôts

Deux semaines après la réélection d’Emmanuel Macron, la pression monte. Vu le rythme de la progression de la dette publique et face à une croissance nulle au premier trimestre, le prochain gouvernement devra manœuvrer habilement pour gérer ses rentrées fiscales. Certes, Emmanuel Macron affirme qu’il « n’y aura pas de hausse d’impôts, non ! », ajoutant même pendant sa campagne : « Nous les baisserons. Je peux le dire avec d’autant plus de crédibilité que nous l’avons déjà fait », mais les perspectives s’assombrissent jour après jour. Lorsque la situation financière du pays l’imposera, le gouvernement n’aura pas le choix et c’est avec davantage de voracité que les contribuables seront ponctionnés.

Bien sûr, le président en campagne a rassuré les Français en excluant toute nouvelle augmentation de l’impôt sur le revenu. Il est vrai qu’il a aussi proposé d’assouplir la fiscalité sur les héritages en relevant l’abattement en ligne directe de 100 000 à 150 000 euros et ceux en ligne indirecte uniformément à 100 000 euros. Et il a promis de ne pas élargir la base de calcul de l’impôt sur la fortune immobilière et de ne pas restaurer l’impôt de solidarité sur la fortune. Il n’y a, pourtant, aucun élément de nature à tranquilliser les épargnants.

Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts

Car une petite musique tourne en boucle depuis quelques semaines et donne toutes les raisons de s’inquiéter. L’épargne des Français atteint des sommets. L’assurance vie a réalisé son meilleur début d’année depuis 2011 (8,4 milliards collectés au premier trimestre). Le Livret A a fait encore mieux (12,2 milliards). Le total de l’épargne atteint désormais 6 000 milliards. « De là à ce que le gouvernement nous explique que si les Français ont beaucoup trop épargné pendant la crise sanitaire, c’est parce que l’État a maintenu les niveaux de revenus, il n’y a qu’un pas », décrypte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Et il est possible qu’il reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre. « Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts » , assure-t-elle.

Taxe exceptionnelle, retour à la taxation progressive de l’épargne, hausse de la CSG…, les pistes sont multiples et parfaitement identifiées par l’ancien gouvernement, qui ne s’est pas privé d’augmenter de 1,7 point la CSG au début du précédent quinquennat (portant son taux à 9,2 % sur les revenus d’activité et sur le capital et à 8,3 % sur les retraites). Il n’y a pas besoin d’être prophète pour comprendre que l’assurance vie, avec environ 1 800 milliards d’actifs, constitue un début de solution au problème de la dette publique.

Une taxe financière de 10 % sur l’épargne positive

Le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron pourrait être tenté de s’attaquer à cette manne financière, pour ne pas dire à cette source miraculeuse. En 2020, le député centriste Patrick Mignola avait proposé de taxer le capital considéré comme « improductif » à hauteur de 0,5 % sur les contrats d’assurance vie de plus de 30 000 euros… ce qui permettrait de récupérer 9 milliards.

L’idée n’est pas nouvelle. Le FMI avait, pour sa part, proposé d’instaurer une taxe financière de 10 % pour les ménages disposant d’une épargne positive (après déduction des emprunts). Ce qui, dans les faits, reviendrait à taxer prioritairement les retraités. Un tel prélèvement pourrait rapporter cette fois jusqu’à… 100 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Comme le résume Agnès Verdier-Molinié, « l’assurance vie, présentée de longue date comme le placement idéal et préféré des Français, pourrait se révéler à terme comme le placement piégeux par excellence ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

French court to investigate deadly 2009 Yemenia Airways crash

Issued on: 09/05/2022 - 05:48

NEWS WIRES

A French court will open hearings Monday in the case of the 2009 crash of a Yemenia Airways flight that killed 152 people but miraculously left a 12-year-old girl alive.

The Yemeni national airline, whose representatives will not be in the dock due to the country's still-raging civil war, faces a maximum fine of 225,000 euros ($240,000) for involuntary homicide and injuries in a trial expected to last four weeks.

On June 29, 2009, flight Yemenia 626 was on approach to Moroni, the capital of the Comoros islands between Mozambique and Madagascar. Part of the archipelago is controlled by France as the overseas department of Mayotte.

Among the 142 passengers and 11 crew were 66 French citizens who had transferred at the airport in the Yemeni capital Sanaa.

Rather than landing safely, just before 11:00 pm the Airbus A310 plunged into the Indian Ocean with its engines running at full throttle, killing everyone on board except Bahia Bakari, then just 12 years old.

In interviews and a book of her own, Bakari remembers "turbulence" during the approach, before feeling what seemed to be an electric shock and then blacking out -- only to find herself in the sea.

She survived by clinging to debris for 11 hours until she was found by a fishing boat the following day.

Although the black boxes were found weeks after the crash, France accused the Comoros government of dragging its feet in the investigation, while victims' families accused Yemen of lobbying to hinder a trial of the national carrier.

"Thirteen years is a very long time, it's psychologically and morally exhausting, even physically," said Said Assoumani, president of a victims' association.

"But after 13 years of waiting and impatience, the criminal trial has finally come."

Investigators and experts found there was nothing wrong with the aircraft, blaming instead "inappropriate actions by the crew during the approach to Moroni airport, leading to them losing control".

But Yemenia Airways has been attacked by prosecutors for pilot training "riddled with gaps" and continuing to fly to Moroni at night despite its non-functioning landing lights.

"Yemenia remains deeply marked by this catastrophe... nevertheless it maintains its innocence," the company's lawyer Leon-Lef Forster said.

Around 560 people have joined the suit as plaintiffs, many of them from the region around Marseille in southern France, home to many of the victims.

Survivor Bakari is expected to testify on May 23.

(AFP)

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Yemenia not included on EU aviation blacklist

AVIATION

Yemenia threatens to reconsider Airbus order after fatal crash

FRANCE

Yemenia crash victims' relatives arrive in Comoros

Valeurs Actuelles

Côte d’Azur : pénurie de saisonniers

Ils avaient leurs habitudes ailleurs. De la douce Algarve aux eaux turquoise des Cyclades en passant par les paysages lunaires des Canaries, de nombreux Français passaient chaque année les frontières hexagonales pour s’évader à travers l’Europe.

Des destinations devenues courantes, qui ont plongé dans l’ombre bon nombre de régions françaises, trop souvent ringardisées par les charmes de stations balnéaires moins onéreuses et plus attractives.

Mais la pandémie de Covid-19 a bouleversé les habitudes. L’impossibilité de voyager a replacé certaines régions du pays au centre de la carte. Les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, le Var et toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en tête.

« Nous avons connu l’an dernier notre meilleure saison touristique depuis de nombreuses années, bien audessus de 2019, l’année de référence », affirme François de Canson, président du comité régional de tourisme (CRT) Provence-Alpes-Côte d’Azur.

D’après un récent sondage réalisé par Siblu, leader européen de l’hôtellerie de plein air, la région Paca serait même la deuxième destination désirée par les Français cet été, derrière la Nouvelle-Aquitaine.

Une baisse considérable des candidats, alors même que les besoins croissent

Une fascination pour le territoire maralpin qui devrait se traduire par une nouvelle affluence record. De quoi inquiéter les professionnels du secteur, confrontés à une baisse considérable des candidats, alors que 45 000 off res d’emploi sont à pourvoir dans toute la région.

« À date, nous comptons près de 21 % de réservation en plus par rapport à 2019, énumère François de Canson. Depuis deux ans, la clientèle française a retrouvé l’équivalent de ce qui se faisait à l’étranger. À l’été 2020, la clientèle française restait en moyenne huit jours. En 2021, quinze jours. Et on s’attend déjà à une meilleure saison que la dernière. »

Pour faire face à cet afflux, le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur a lancé une grande campagne de promotion à hauteur de 5 millions d’euros, “On a tous besoin du Sud”, équivalente aux campagnes de recrutement dans l’armée, afin de sensibiliser les saisonniers, qui se sont peu à peu détournés de ces professions.

L’objectif assumé est de valoriser au mieux les métiers du tourisme à travers la plate-forme en ligne Monemploitourisme. fr, sous peine d’être submergé rapidement. D’autant que la clientèle américaine devrait aussi revenir cet été sur les bords de la Méditerranée, avec de nombreuses liaisons inédites depuis les États-Unis et le Canada vers les aéroports Nice-Côte d’Azur et Marseille-Provence.

Un défi important, qui réclame une certaine cohésion entre les diff érentes entités chargées du secteur du tourisme dans la région. Notamment avec le CRT Côte d’Azur France, anciennement présidé par David Lisnard, privé du financement de la région Sud par Renaud Muselier depuis l’année dernière.

« Nous allons trouver une solution avec Alexandra Borchio-Fontimp [nouvelle présidente du CRT Côte d’Azur] pour que les professionnels du tourisme ne soient pas lésés, assure François de Canson. Il n’y a qu’un seul CRT et nous subventionnons les agences de développement touristique (ADT). Si le CRT Côte d’Azur France reprend sa casquette d’ADT, tout rentrera dans l’ordre. »

En attendant, le temps presse, à quelques semaines du coup d’envoi de la saison estivale, qui pourrait marquer un tournant majeur pour la région Paca.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Ukraine conflict overshadows France's World War II commemorations

Issued on: 08/05/2022 - 13:21Modified: 08/05/2022 - 13:43

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

French President Emmanuel Macron on Sunday marked the anniversary of the Allies' victory over Nazi Germany in World War II, overshadowed this year by the war in Ukraine.

Paris' traditional WWII commemorations began on the Champs-Elysees avenue, with the president laying a wreath at the statue of Charles de Gaulle, the wartime French resistance leader and later founding president of France's Fifth Republic.

Macron reviewed troops before laying a second wreath and reigniting the eternal flame at the Tomb of the Unknown Soldier beneath the Arc de Triomphe.

With the Covid-19 pandemic easing in France, it was the first time since 2019 that spectators were permitted.

Later on Sunday, Macron will discuss the Ukraine war with G7 leaders and Ukrainian President Volodymyr Zelensky, before marking Europe Day in Strasbourg on Monday and then meeting German Chancellor Olaf Scholz in Berlin.

French Culture Minister Roselyne Bachelot told reporters that this year's ceremonies "certainly took on considerable significance" given the outbreak of the Ukraine war.

"We thought war had disappeared from Europe," she said.

Foreign Minister Jean-Yves Le Drian wrote on Twitter that "we won't forget the soldiers from across the Soviet Union, including Ukrainians and Russians, who contributed to the victory" over Nazi Germany.

He added that "we reject all forms of instrumentalisation and manipulation of the memory of those who gave their lives".

The Kremlin claims it is engaged in a "special military operation" aimed at "de-Nazifying" Ukraine, and has banned using the word "war" to describe the fighting in Russian media and social networks.

Kiev and Western governments accuse Russia of war crimes, with Zelensky likening the invasion to Nazi Germany's war of aggression across Europe in a video published to social media on Sunday.

(AFP)

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The smile at Auschwitz: Uncovering the story of a young girl in the French Resistance

Macron marks 80 years since de Gaulle's call to resistance at London ceremony

SPECIAL REPORT

75th anniversary of Auschwitz liberation: Testifying till their last breath

Valeurs Actuelles

La crise qui vient et cette petite dette qui monte, qui monte

Le graphique sur lequel figurent, en abscisse, les années et, en ordonnée, des montants en milliards d’euros, est impressionnant. En rouge, l’évolution des déficits cumulés, et en bleu, celle de la dette française (État, Sécurité sociale, organismes d’administration centrale et collectivités territoriales) : on constate une parfaite symétrie entre les deux séries de données. Voilà résumée la situation économique française sur le demi-siècle passé, et sur laquelle bon nombre de candidats sont restés muets lors de la campagne présidentielle, quand ils n’alignaient pas les contrevérités, alors qu’il y aurait pourtant beaucoup à dire.

« L’analyse du feuilleton politico-budgétaire hexagonal est cruelle, note Pierre-François Gouiffès, dans l’Âge d’or des déficits, 40 ans de politique budgétaire française (La Documentation française). Elle démontre qu’à partir de 1974, les gouvernements successifs se sont engagés dans un accroissement permanent des dépenses publiques au nom de la défense du modèle économique et social français des Trente Glorieuses. » Qu’ils soient de droite ou de gauche, ils ont donc, et de manière systématique, dépensé toujours plus que ce que la France a gagné, contrairement à ce qui s’est passé outre-Rhin. Avant que la crise sanitaire ne débute, en 2019, l’Allemagne alignait, depuis quelques années, des comptes dans le vert. « La moitié de la population – les Françaises et les Français nés après 1974 – n’a jamais vécu dans un pays en excédent budgétaire, poursuit Pierre-François Gouiffès. Et les trois quarts de la population – celles et ceux nés après 1952 – n’ont jamais élu une Assemblée nationale dont le budget voté se soit conclu par un excédent. »

Pour certains économistes, l’augmentation du déficit est un stimulant de l’activité économique par le biais d’une politique de relance

Doit-on pour autant s’inquiéter d’une telle dérive des finances publiques ? Le déficit, c’est comme le cholestérol ou le chasseur du Bouchonnois des Inconnus, il y a le bon et le mauvais. « Le niveau du déficit budgétaire français est source de débat, reconnaît Bercy sur son site Internet. Pour certains économistes, l’augmentation du déficit est un stimulant de l’activité économique par le biais d’une politique de relance à travers la consommation, des grands travaux, un développement de l’emploi public… Pour d’autres, l’accroissement du déficit budgétaire est le signe d’une mauvaise gestion des fonds publics et un sérieux handicap pour les investissements futurs. » Alors, bon déficit ou mauvais déficit ?

La réponse figure souvent dans la question si l’on s’en tient aux promesses électorales : la plupart des candidats (sérieux) à l’élection présidentielle s’engagent sur un retour des comptes à l’équilibre ou sur une trajectoire des déficits sous la barre des 3 %. Mais c’est compter sans les événements qui surviennent aléatoirement (crises des sub-primes, de la dette grecque, du Covid, conflit russo-ukrainien…), décalant la réalisation des promesses électorales quand ils ne les rendent pas impossibles à tenir. Une chose est en revanche certaine, le déficit budgétaire est, chaque année, financé par de l’endettement.

La France aura besoin de 298 milliards pour boucler l’année ; ce qui lui permettra de financer 153,8 milliards de déficit de l’État

À la fin du quatrième trimestre 2021, la dette française s’élevait, selon l’Insee, à 2 813,1 milliards d’euros (112,9 % du PIB) et représentait 41 743 euros par Français contre 33 686 euros au début du quinquennat d’Emmanuel Macron. En 2020, année du début du “quoi qu’il en coûte”, qui porte décidément bien son nom, elle a bondi de 273 milliards d’euros au rythme hallucinant de 1 milliard par jour ouvré. L’année dernière, la hausse s’est ralentie à 165 milliards, soit 649 millions de plus chaque jour ouvré. Et l’augmentation va continuer.

En quarante ans, la France a payé 1 350 milliards d’intérêts

Selon la loi de finances 2022 (adoptée par le Parlement le 30 décembre 2021), la France aura besoin de 298 milliards pour boucler l’année ; ce qui lui permettra de financer 153,8 milliards de déficit de l’État et 144,4 milliards d’amortissement de la dette à moyen et long terme. Pour cela, Bercy a prévu d’émettre 260 milliards d’euros de dettes à moyen et long terme. Autant dire que la barre des 3 000 milliards de dettes sera franchie au début du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron. Et, sans doute, bien plus rapidement qu’anticipé.

La charge de la dette sera cette année de 39,5 milliards

En effet, depuis la rédaction du projet de loi de finances pour 2022, le conflit russo-ukrainien a éclaté, le 24 février, ce qui s’est traduit par une hausse du prix de l’énergie (gaz et carburants). Pour la rendre plus supportable aux particuliers qui étaient déjà confrontés au retour de l’inflation (notamment dans l’alimentaire), le gouvernement a consenti des gestes comme le blocage du prix de l’énergie ; il en a décidé de nouveaux, dont la baisse de 18 centimes du prix du carburant à la pompe qui doit s’arrêter fin juillet. Début mars, Bruno Le Maire évoquait un coût d’au moins 20 milliards d’euros pour les finances françaises. Autant dire que le prochain gouvernement et le nouveau ministre de l’Économie auront du pain sur la planche (à billets) pour bâtir un nouveau budget. Sans compter qu’il faudra bien aussi financer les promesses électorales.

Seule consolation – mais pour combien de temps ? -, la France profite aujourd’hui du parapluie européen qui lui permet d’emprunter à des taux extrêmement bas, voire négatifs ; la charge de la dette sera cette année de 39,5 milliards (contre près de 49 milliards en 2012 alors que la dette était inférieure de 30 % par rapport à son niveau actuel). C’est le troisième poste de dépenses de l’État, derrière l’Éducation nationale et la défense. Sur la durée, il commence à peser sacrément lourd : en 2017, Jacques Cheminade affirmait sur Europe 1 qu’en une quarantaine d’années la France avait payé 1 350 milliards d’intérêts. Si elle avait mieux géré ses finances et fait les réformes structurelles nécessaires, elle aurait pu passer la crise sanitaire bien mieux qu’elle ne l’a fait. Mais les nuages commencent à s’assombrir. Avec le retour de l’inflation, les banques centrales n’évoquent plus une hausse hypothétique des taux mais s’engagent sur la période où elle se produira. Reste une autre inconnue liée à l’état des finances publiques et à une défiance sur la dette publique française. Et là, la France risque fort de se retrouver dépourvue quand la bise sera venue.

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France24 - World

Syria's Assad meets Iran’s supreme leader during Tehran visit

Issued on: 08/05/2022 - 16:12

NEWS WIRES

Syrian President Bashar al Assad made a visit to his closest regional ally Iran and met Supreme Leader Ayatollah Ali Khamenei in Tehran on Sunday, Iranian state media reported.

Assad, who was making his second trip to Tehran since the start of Syria’s war in 2011, also met Iranian President Ebrahim Raisi during his trip, Iran's state news agency IRNA reported.

Iranian Foreign Minister Hossein Amirabdollahian said during a visit to Damascus in March that Iran's priority was to strengthen strategic ties with Syria in a changing global scene after Russia's invasion of Ukraine.

Assad was able to turn the tide of Syria's civil war, which erupted from pro-democracy protests in 2011, with crucial help from Iran's proxy militias and Moscow's major military intervention in 2015.

Iran's economic influence in Syria has grown in recent years, supplying Assad's government with credit lines and winning lucrative business contracts.

(REUTERS)

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Bahrain names first ambassador to Damascus since 2011

French court sentences Bashar al-Assad's uncle to 4 years in prison for financial crimes

Putin meets Assad, condemns US and Turkish troops in Syria

Valeurs Actuelles

« Souveraineté », « protection des paysages » : agriculteur, un métier d’avenir ?

À la tête depuis peu de 120 hectares de céréales situés à Noizay, au sud de l’Indre-et-Loire entre Tours et Loches, Louis Boyer n’aurait jamais imaginé faire un autre métier que celui de son père Richard, exploitant d’une parcelle voisine de près du double de surface. Le jeune agriculteur, qui n’a pas obtenu son BTS agricole, s’est lancé seul dans l’aventure entrepreneuriale en 2020 où il a racheté une première exploitation de 60 hectares. En mai 2021, il a repris la même quantité de terres agricoles à son oncle toujours dans le secteur. À la clé, un endettement sur 20 ans pour racheter les terres mais aussi le matériel agricole. « Fils d’agriculteur, j’ai toujours été baigné dans le travail sur l’exploitation familiale où je vis encore. Certes, c’est compliqué de faire ce métier si on n’a pas baigné dedans dès son plus jeune âge, reconnaît Louis Boyer. Pour autant, la démarche est loin d’être impossible pour de nouveaux entrants. »

Laurence Bouju-Becherel, chargée du pôle Développement-gestion de la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loir confirme cette affirmation du jeune agriculteur. « Les exploitations agricoles sont des entreprises comme les autres, explique la responsable. Dans ce cadre, notre mission est d’accompagner les candidats qui ne sont pas issus du monde paysan, et ils sont de plus en plus nombreux ». Les jeunes “hors cadres familiaux”, selon le jargon technique de l’organisme consulaire, représenteraient désormais 50 % des dossiers de reprise dans le département. Parmi les outils d’attractivité déployés par la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, figure notamment le Rallye annuel des fermes à reprendre. Reste qu’avec 100 installations au total chaque année, le renouvellement des exploitations, environ 3 700 en Indre-et-Loire, n’est pas assuré. A fortiori avec le départ en retraite de 20 % des agriculteurs tourangeaux à l’horizon 2026.

Des avantages et des freins

Ce déficit s’explique par plusieurs paramètres. Le prix de l’hectare reste d’une part élevé, entre 6 000 et 9 000 euros pour les céréales en région Centre-Val de Loire. « Il reste élevé pour les primo-accédant, regrette Louis Boyer. Et la baisse n’est pas prévue, malgré les tentatives de régulation de la Safer, en raison du grossissement des exploitations. » Comme l’industrie et le commerce, l’agriculture n’échappe pas à la concentration des entreprises. « Pour pallier en partie la capacité d’investissement souvent restreinte des jeunes prétendants, des dotations émanant de l’État et de la région leur sont allouées », assure Laurence Bouju-Becherel. Les aléas climatiques, inhérents à la profession, constituent d’autre part un frein. Enfin la fluctuation du prix des récoltes en fonction de la conjoncture internationale est également source d’inquiétude. Le cours de la tonne de blé a ainsi grimpé de 150 à 385 euros depuis la fin de la crise sanitaire et le conflit en Ukraine. « Une hausse positive pour notre activité mais qui peut refluer en quelques semaines. Nous sommes évidemment tributaires de moult éléments imprévisibles, constate Louis Boyer. Il faut savoir faire preuve à la fois d’optimisme et de sang-froid. » Pour sécuriser au minimum son modèle, l’exploitation cultive donc, outre le blé et le colza, les semences de maïs dont le prix à l’hectare est au contraire garanti.

A contrario, le métier de paysan comprend aussi d’indéniables atouts. En premier lieu, l’autonomie et la vie dans la nature. Contrairement à une idée fréquemment reçue, l’agriculture n’est pas non plus systématiquement synonyme de difficultés économiques. « De nombreux jeunes agriculteurs gagnent correctement leur vie », se félicite Laurence Bouju-Becherel. Louis Boyer acquiesce. Il se dégagera cette année un salaire compris entre 15 000 et 20 000 euros, avec, il est vrai, l’avantage de vivre toujours dans la ferme familiale. Le rôle décisif des agriculteurs en matière d’alimentation de la population et d’aménagement du territoire doit enfin être mieux mis en avant pour encourager les vocations, selon Laurence Bouju. « À tous points de vue, le métier souffre d’une méconnaissance de la part des jeunes générations, notamment concernant son rôle essentiel pour la souveraineté et la protection des paysages français », explique-t-elle. Une lacune qu’une communication accrue des pouvoirs publics pourrait combler si elle était réellement mise en œuvre. L’enjeu est de taille : stopper enfin la baisse continue de la population agricole française qui ne comptait plus en 2021 que 400 000 âmes.

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New York Times - World

Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past

Israel Dispatch

The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.

Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times

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By Patrick Kingsley

MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.

Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.

“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”

In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.

Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.

In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.

“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”

For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.

Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.

LEBANON

Mediterranean

Sea

SYRIA

Mi’ilya

Sea of

Galilee

Haifa

Jordan

WEST

BANK

Tel Aviv

Jerusalem

ISRAEL

20 Miles

By The New York Times

Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.

“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”

The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.

A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.

“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”

So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.

Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.

The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.

Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.

Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.

For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.

But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.

“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”

Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.

But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.

Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.

Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.

Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.

Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.

“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”

Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.

After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.

Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.

“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.

Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.

“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”

But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.

Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.

What if his siblings were right?

Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.

For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.

Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.

But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.

“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”

Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.

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Valeurs Actuelles

Covid, crise immobilière, scandale d’Evergrande : la Chine, l’autre menace

Regarde-t-on économiquement dans la bonne direction ? Depuis le 24 février, les yeux sont logiquement (et émotionnellement) rivés sur le conflit russo-ukrainien. Il y a la guerre elle-même, ses conséquences humaines et matérielles et ses nombreuses répercussions sur l’économie mondiale : hausse des coûts de l’énergie (gaz, charbon…), rupture des chaînes d’ approvisionnement céréalières entre cette zone surnommée “le grenier à grain du monde” et le continent africain, ce qui laisse présager l’émergence de futurs conflits sociaux régionaux (lire notre article « Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim » dans Valeurs actuelles du 7 avril).

De quoi alimenter la hausse des prix un peu partout sur la planète (+ 8,5 % en février aux États-Unis, + 7,5 % en mars en Europe, + 2 % au Japon qui n’était plus habitué à l’inflation depuis des lustres) et donc peser sur la croissance mondiale dont les anticipations ont été revues à la baisse. Pour 2022, le Fonds monétaire international s’attend désormais à une hausse de 3,6 % de la richesse mondiale, inférieure de 0,8 point à celle qu’elle prévoyait il y a encore quelques semaines. Et voilà que ressurgit le spectre de la stagflation, c’est-à-dire une (très) faible croissance associée à une (forte) inflation, phénomène délétère que l’on n’avait plus connu depuis les années 1970 et qui pèse à la fois sur l’emploi, la consommation et l’épargne.

L’équivalent de la population française cloîtrée chez elle

En fait, il conviendrait également de regarder un peu plus à l’est, vers l’Asie car une des causes de cette (supposée) stagflation vient de Chine. Une fois encore, c’est ce satané virus du Covid-19, et plus précisément son variant, le très contagieux Omicron, qui en est la cause : c’est la démonstration que la très coûteuse stratégie “zéro Covid” adoptée, dès le départ de la pandémie, par le président Xi Jinping est un cuisant échec. Il suffi t d’observer ce qui se passe actuellement dans l’empire du Milieu. La vie ne serait-elle qu’un éternel recommencement ?

En mars 2020, le monde s’était arrêté à la suite du confinement de la Chine : les Occidentaux avaient alors pris conscience à quel point ce pays était devenu l’usine du monde et leurs élites politico-économiques annonçaient, dans un bel élan unanime, des programmes ambitieux de relocalisation que l’on attend toujours (il est vrai que cela ne se fait pas d’un claquement de doigts). Aujourd’hui, avec l’expansion du variant Omnicron – les chiffres officiels chinois sont tout aussi fantaisistes qu’il y a deux ans, avec actuellement une dizaine de décès quotidiens seulement quand en France, pays 20 fois moins peuplé, on en dénombre un peu plus de 100 chaque jour -, une partie de la Chine est de nouveau à l’arrêt. Déjà sans doute, parce que le schéma vaccinal est loin d’être complet : ainsi à peine la moitié des plus de 80 ans a été vaccinée deux fois tandis que 20 % des plus de 60 ans n’ont pas une couverture vaccinale complète.

Mêmes causes, mêmes effets : la partie la plus industrialisée du pays est encore une fois à l’arrêt, placée sous une bulle. Le gouvernement chinois a commencé par confiner la ville de Shenzhen (18 millions d’habitants), puis cela a été le tour de Shanghai (25 millions), et aussi Changchun (9 millions), Tangshan (8 millions) et Jilin (4 millions), sans compter des villes plus petites. Autant dire que l’équivalent de la population française doit actuellement rester cloîtrée chez elle. Première conséquence, pour la première fois depuis le début de la pandémie de 2020, la consommation des ménages chinois a reculé de 3,5 % au cours du mois de mars.

Second problème, et non des moindres, certaines de ces villes sont aussi des berceaux industriels et technologiques chinois et fournissent le monde entier. Pour ne citer que quelques exemples, Shenzhen, où le confinement a été partiellement levé à la mi-mars, est le centre mondial de l’électronique : c’est là que sont notamment assemblés les téléphones d’Apple dans les usines du taïwanais Foxconn, de Samsung, etc. La ville de Shanghai, capitale économique mais aussi berceau de l’industrie automobile chinoise (c’est là que sont installées les usines de Tesla pour les ventes en Asie), voit ses capacités de production profondément affectées. Et le pire est à venir car de nombreux équipementiers chinois pourraient être dans l’incapacité de livrer leurs clients d’ici à un mois.

Les ouvriers, bloqués dans leurs usines, ne peuvent rentrer chez eux

Quand bien même certaines usines dans les zones confinées continueraient à fonctionner, le plus souvent au prix d’énormes acrobaties en matière de conditions de travail (les ouvriers ne peuvent plus sortir des lieux de production), les produits auraient du mal à quitter la Chine. L’activité du port de Shanghai, le premier mondial d’où partent les approvisionnements du monde entier, est ainsi quasiment au point mort. En mer, des dizaines de navires vraquiers et de porte- conteneurs attendent de pouvoir décharger des marchandises et surtout d’en embarquer pour approvisionner le monde entier ; à la mi-avril, l’agence d’information Bloomberg estimait à 500 le nombre de vraquiers et à 200 celui de porte- conteneurs attendant de pouvoir accoster dans un port chinois. Tandis qu’à terre, les chauffeurs de camion sont soumis à de nombreux et fréquents contrôles sanitaires, retardant d’ autant les allées et venues entre les centres de production et le port.

On pourrait se consoler en se disant que ces éléments sont purement conjoncturels et qu’ils prendront fin lorsque la crise sanitaire ne sera plus qu’un lointain et mauvais souvenir en Chine. Or le pays souffre aussi structurellement. Dès le mois de janvier, le FMI a tiré la sonnette d’alarme, s’inquiétant des « effets négatifs » de la crise immobilière que traverse la chine. Rappelons que la construction et l’immobilier représentent environ un tiers du PIB du pays. Depuis l’été 2020 et l’instauration des trois “lignes rouges” par le gouvernement (plafond de 70 % de passifs sur actifs immobiliers, de 100 % de dettes sur capitaux propres et ratio de trésorerie sur dettes d’au moins 1), le pays ne parvient pas à se relever.

L’objectif de freiner la spéculation et la frénésie d’acquisitions a certes été atteint ; les ventes de logements neufs ont chuté de 40 % au cours des deux premiers mois de l’année. Mais à quel prix : Evergrande, le plus gros promoteur du pays, n’en finit pas de faire trembler la Bourse de Hong Kong. Son titre vient encore d’être suspendu. Mois après mois, le groupe s’avoue dans l’impossibilité d’honorer ses échéances de prêts (plus de 3 milliards de dollars en mars et avril). Sa dette totale dépasse 300 milliards de dollars. L’économiste Jean-Marie Mercadal, directeur général de la société de gestion d’actifs Syncicap, établie à Hong Kong, résume : « Les acteurs les plus importants de l’immobilier, comme Evergrande et Kaisa Group Holdings, ont fait défaut sur leurs dettes l’année dernière et ce n’est pas fini : il y a de bonnes chances pour que d’autres acteurs importants, comme Sunac China Holdings et Shimao Group Holdings, rejoignent cette liste d’opérateurs en détresse financière. » Et c’est peu dire que l’effondrement de ce secteur entraînerait avec lui des pans entiers de l’économie. Les chiffres contrastés pour le premier trimestre laissent planer le doute.

Face à cette situation, le FMI vient de nouveau d’agiter le chiffon rouge, pointant du doigt « l’endettement massif des entreprises et des ménages » (la dette privée a augmenté de 13 % pendant la pandémie). Dans la foulée, l’institution, rejointe par plusieurs banques (Bank of America, Barclays, Nomura, DBS… ) a ramené sa prévision de croissance annuelle pour la Chine à 4,4 % (beaucoup de pays occidentaux s’en satisferaient… ).

La Banque populaire de Chine à contre-courant des banques centrales

Mais c’est loin de l’objectif officiel du gouvernement qui atteint 5,5 % et c’est surtout un chiffre qui se trouve à son plus bas niveau depuis trente ans. Malgré cela, le risque de ne pas atteindre ce but est élevé – 5 % de croissance équivaut à 900 milliards de dollars de création de richesse, soit l’équivalent du PIB des Pays-Bas -, avec à la clé des conséquences politiques majeures. « Des mesures gouvernementales sont urgentes sinon l’objectif ne sera pas atteint, ce qui ternirait l’image du président Xi Jinping dans cette année très importante : le 20e congrès national du Parti communiste chinois aura lieu en novembre prochain et le président vise une reconduction pour un troisième mandat de cinq ans, voire plus », poursuit Jean-Marie Mercadal.

Des premières mesures de relance viennent d’être annoncées. D’abord d’ordre monétaire : la banque centrale chinoise a baissé son taux de réserve obligatoire des banques de 0,25 point à compter du 25 avril. Une décision qui devrait permettre d’injecter environ 80 milliards de dollars dans l’économie selon les autorités chinoises, mais qui n’est pas sans risque : la Banque populaire de Chine agit à contre-courant de la plupart des banques centrales, qui, elles, ont décidé de resserrer leur politique monétaire et d’augmenter leurs taux d’intérêt pour contrer l’inflation. Or cette divergence de politique monétaire, notamment avec les États-Unis, risque de favoriser une fuite des capitaux du pays, les investisseurs étant à la recherche des placements les mieux rémunérés.

Pékin s’apprête aussi à prendre des mesures de soutien pour favoriser les exportations en accordant des allègements fiscaux aux entreprises. Selon plusieurs médias chinois, après la réunion du Conseil d’État la semaine dernière, les autorités devraient autoriser « en temps voulu » les grandes banques à réduire leurs ratios de provisions. En parallèle, des baisses d’impôts pour 400 milliards de dollars ont déjà été annoncées pour relancer la consommation des ménages. Mais alors que de plus en plus de villes sont concernées par les restrictions de circulation, et dans le contexte actuel de propagation d’Omicron, le bénéfice de cette politique pose question. Avec un risque majeur pour la croissance économique mondiale.

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France24 - Monde

Éloi Laurent (OFCE) : "Le Covid-19 vient directement de systèmes économiques dysfonctionnels"

Publié le : 29/04/2022 - 17:09

Farah BOUCHERAK Ali LAIDI

Ali Laïdi reçoit Éloi Laurent, économiste, enseignant à Sciences-Po Paris et à l'université de Stanford. Il est aussi l'auteur de "La raison économique et ses monstres" (éditions Les liens qui libèrent), un livre dans lequel il explique comment les systèmes économiques sont devenus autodestructeurs : "Le Covid-19 n'est pas tombé du ciel, il est venu de la terre", explique-t-il sur France 24. "Nous sommes en train de détruire les écosystèmes (...) qui sous-tendent nos économies".

New York Times - World

Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

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Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

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By Vivian Yee

CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

Much of it will soon be gone.

The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

Mediterranean Sea

City of the Dead Cemeteries

SALAH SALEM ST.

EGYPT

EASTERN

CEMETERY

Cairo

New

Capital

40 miles

Cairo

MOKATTAM

HILLS

Nile

SOUTHERN

CEMETERY

EGYPT

OLD CAIRO

75

Map data from OpenStreetMap

1 mile

By The New York Times

Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

Nada Rashwan contributed reporting.

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New York Times - World

Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years

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Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.

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By Alexandra Stevenson

HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.

Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.

Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.

Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.

“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”

Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.

At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.

Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.

The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.

The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.

Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.

These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.

When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.

After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.

Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.

In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.

The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.

The Latest on China: Key Things to Know

A strict Covid policy. As China battles its worst coronavirus outbreak since the beginning of the pandemic, its uncompromising determination to eliminate infections is taking its toll on the economy. Lockdowns have left millions unable to work, and foreign companies are becoming less willing to continue investing in the country.

The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.

A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.

A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.

“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.

When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.

“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.

Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”

For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.

The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.

When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.

Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.

“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”

Joy Dong contributed reporting.

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France24 - World

Late dictator Marcos' son leads Philippine presidential race

Issued on: 09/05/2022 - 17:06

Ferdinand Marcos Junior has emerged as the favourite to win the Philippines’ presidential election on May 9. His father, Ferdinand Marcos, ruled the country with an iron fist from 1965 to 1986 - imposing martial law, torturing and killing thousands of opponents, and plundering public coffers. The election could be a turning point for this country of 110 million people. If Marcos Junior wins, it will mark the full rehabilitation of a political dynasty, decades after its despotic reign ended.

L'Humanité

Sciences. Limites planétaires : jusqu’à quel point la Terre craque-t-elle ?

Actu

Publiée fin avril, une étude réalisée par une équipe internationale de chercheurs stipule qu’une sixième frontière environnementale a été franchie : celle de l’eau disponible pour la végétation, et plus globalement pour la vie.

Marie-Noëlle Bertrand

La Terre est-elle en train de nous lâcher pour de bon ? La publication, fin avril, d’une étude avançant qu’une nouvelle limite planétaire venait d’être franchie a de quoi soulever la question. Selon une équipe internationale de chercheurs, le cycle de l’eau a atteint, à l’échelle mondiale, un déséquilibre tel que la disponibilité en eau verte, celle qui permet à la végétation d’être et de croître, serait compromise.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

La sixième des neuf limites planétaires à l’intérieur desquelles l’humanité peut fonctionner en toute sécurité serait ainsi sur le point d’être dépassée. La cinquième limite – trop-plein de pollution chimique dans la biosphère – est jugée l’être depuis le mois de janvier. Bouleversements climatiques, érosion de la biodiversité, changement d’usage des sols et modification des cycles biochimiques : les quatre autres le sont depuis 2015, selon des travaux similaires. Six limites sur neuf : est-ce à dire qu’un point de non-retour a été atteint ? Tout en restant alarmante, la réponse est à la fois plus complexe et moins définitive.

« Attention à ne pas tout mélanger », prévient Wolfgang Cramer, chercheur à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE) et coauteur du sixième rapport du Giec. « Les limites planétaires ne sont pas des points de basculement. » Ces derniers peuvent se définir « comme les changements de plus en plus susceptibles d’advenir à mesure que la terre se réchauffe et qui feront passer un système d’un état à un autre », poursuit le scientifique. Une fois atteint, l’actuel deviendrait passé impossible à recouvrer, si ce n’est à une échelle de temps géologique indéterminable.

Ces basculements, en outre, pourraient conduire à une réaction en chaîne et déboucher sur un scénario d’emballement : chaque renversement favoriserait le réchauffement de l’atmosphère et la survenue d’un nouveau basculement. Figurent dans cette liste le dégel du pergélisol (permafrost), l’affaiblissement des puits de carbone naturels, le dépérissement des forêts amazoniennes et boréales, la réduction de la couverture de neige dans l’hémisphère nord ou encore celle des glaces de mer de l’Arctique et de l’Antarctique. Certains, déjà, sont effectifs : selon le sixième rapport du Giec publié au cours des derniers mois, le niveau de fonte des glaces du Groenland est tel que le processus est désormais considéré comme inéluctable.

Océans et fonte des glaces : ce qui est réversible et ce qui ne l’est pas

Autre facette d’une même pièce, les limites planétaires, elles, ne sont ni aussi tranchées, ni aussi précises. À la différence des points de basculement, elles ne se focalisent pas sur un système terrestre précis, mais établissent une moyenne globale d’événements induits par l’activité humaine et susceptibles de compromettre la durabilité de nos sociétés telles que nous la connaissons. Développé en 2009 par une équipe de 28 chercheurs internationaux réunie à l’initiative du Suédois Johan Rockström, aujourd’hui à la tête du Potsdam Institut, le concept porte ainsi sur un ensemble de processus environnementaux jugés indispensables à la régulation et à la résilience des systèmes terrestres. Au final, ces limites indiquent plus une tendance au déséquilibre qu’un point de non-retour.

Il n’empêche : « Transgresser une (de ces) frontière(s) augmente le risque que les activités humaines puissent conduire le système terrestre à un état beaucoup moins hospitalier, nuisant aux efforts visant à réduire la pauvreté et conduisant à une détérioration du bien-être humain dans de nombreuses régions du monde », résumait, en 2015, Will Steffen, du Stockholm Resilience Centre et acteur majeur du collectif.

Événements extrêmes, chaque dixième de degré compte

C’est ce même Stockholm Resilience Centre qui, en collaboration avec le Potsdam Institut, a publié la semaine dernière l’étude qui nous intéresse présentement. Voici ce qu’elle dit. L’eau verte « est maintenant grandement perturbée par les pressions humaines à l’échelle continentale ou planétaire ». Les preuves d’une détérioration généralisée du fonctionnement du système terrestre, entre autres, « indiquent que la limite planétaire est déjà transgressée », estiment encore les chercheurs. Outre que de pointer ce déséquilibre, leur étude a ceci de singulier qu’elle est la première à parvenir à avancer une évaluation spécifique de l’état de cette ressource, composante importante de nos ressources en eau douce.

Un sol sans vie est un sol qui s'assèche

« Lorsqu’on parle du cycle de l’eau, on parle de deux choses », explique Emma Haziza, hydrologue et fondatrice du centre de recherche et de consulting Mayane. L’eau bleue est la mieux connue, elle représente 97 % des réserves aquatiques mondiales. « Ce sont les océans, les lacs, les fleuves, les nappes phréatiques… » Celle-ci n’est, pour l’heure, pas considérée comme ayant atteint un stade critique.

L’usage inconsidéré de pesticides mène à la perte de biodiversité dans les sols », explique-t-elle. « Or, un sol sans vie est un sol qui s’assèche.  Emma Haziza, hydrologue 

L’eau verte, elle, ne vaut que pour 2 % de ces réserves, mais est tout aussi indispensable à la vie : elle se cache dans le cœur même des terres, là où plongent les racines des végétaux dont elle permet d’assurer la croissance. Son cycle complet est fait de précipitations terrestres, d’humidification des sols et d’évaporation. Et c’est ce cycle qui est aujourd’hui cassé. « La disparition de l’eau verte, c’est en quelque sorte la disparition de la rosée du matin », résume Emma Haziza. De quoi coller le blues.

Un risque de renversement d’un système terrestre

Pendant des années, pourtant, cette donnée est restée la grande oubliée des travaux scientifiques, faute de pouvoir être finement appréhendée. Les modèles de calculs mis en place par le collectif de chercheurs ont permis qu’il en soit autrement.

Ils font intervenir, entre autres, les données sur la raréfaction des précipitations continentales et la multiplication des sécheresses. Provoquées par le réchauffement climatique, elles ne sont toutefois pas seules en cause, insiste Emma Haziza. « L’usage inconsidéré de pesticides mène à la perte de biodiversité dans les sols », explique-t-elle. « Or, un sol sans vie est un sol qui s’assèche. » En grande partie destinée à l’alimentation animale, l’intensification des productions agricoles est elle aussi en cause, quand elle contribue au stress hydrique des terres. Une absence d’eau qui elle-même obère le processus d’évaporation, perte qui contribue à la raréfaction des précipitations : le cercle vicieux de l’aridification se voit ainsi bouclé.

 Ces changements pourraient pousser l’Amazonie à se rapprocher d’un point de basculement où de grandes parties pourraient passer de la forêt tropicale à des états proches de la savane. Arne Tobian, scientifique

Pointée pour sa responsabilité dans le processus, l’agriculture en est aussi une des premières victimes, au même titre que la biosphère dans son ensemble. «  La forêt amazonienne dépend de l’humidité du sol pour sa survie », souligne ainsi l’étude du Stockholm Resilience Centre. Or, « il y a des preuves que certaines parties de l’Amazonie se dessèchent. La forêt perd de l’humidité du sol en raison du changement climatique et de la déforestation », rappelle Arne Tobian, coauteur des travaux. Où l’on en revient au risque de renversement d’un système terrestre : « Ces changements pourraient pousser l’Amazonie à se rapprocher d’un point de basculement où de grandes parties pourraient passer de la forêt tropicale à des états proches de la savane », conclut le scientifique.

Publiés après la sortie du dernier rapport du Giec, vaste synthèse des connaissances scientifiques mondiales, les résultats de cette étude n’y ont, de fait, pas été inclus. « Mais elles le seront certainement dans un prochain rapport s’il y en a un », reprend Wolfgang Cramer. Limitées, en ce qu’elles offrent une moyenne globale qui ne permet pas de distinguer ce qu’il en est d’une région du monde à une autre – le niveau d’aridité des sols n’est de fait pas le même au Sahel qu’en Bourgogne –, elles offrent néanmoins « une idée du niveau global de carence en eau verte », estime-t-il. Elles complètent en ce sens les données déjà avancées par le Giec dans plusieurs de ses rapports. « Personne n’est vraiment très surpris par ces conclusions, mais le fait est que ce regard porté sur l’eau disponible pour les plantes est unique », estime le scientifique, pour qui la conclusion s’impose : « L’atténuation des gaz à effet de serre doit rester notre priorité. »

Du basculement au point de non-retour

Les points de basculement, ou points de non-retour, peuvent se définir « comme les changements de plus en plus susceptibles d’advenir à mesure que la Terre se réchauffe et qui feront passer un système terrestre d’un état à un autre », explique Wolfgang Cramer, coauteur du sixième rapport du Giec. Une fois atteint, l’actuel deviendrait alors passé impossible à recouvrer, si ce n’est à une échelle de temps géologique indéterminable.

Ces basculements pourraient, en outre, conduire à une réaction en chaîne et déboucher sur un scénario d’emballement : chaque renversement favoriserait le réchauffement de l’atmosphère et la survenue d’un nouveau basculement. Figurent à cette liste le dégel du pergélisol (permafrost), l’affaiblissement des puits de carbone naturels, le dépérissement des forêts amazoniennes et boréales, la réduction de la couverture de neige dans l’hémisphère nord ou celle des glaces de mer de l’Arctique et de l’Antarctique. Certains, déjà, sont effectifs : selon le sixième rapport du Giec publié en 2021-2022, le niveau de fonte de la calotte du Groenland est tel que le processus est considéré comme quasi inéluctable.

QU’EST-CE QUE LE GIEC ?Créé par l’ONU, en 1988, le Giec (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ) est un organisme intergouvernemental chargé « d’évaluer les travaux scientifiques consacrés au changement climatique ». Il regroupe des centaines de chercheurs du monde entier et produit tous les cinq à sept ans un rapport d’évaluation qui synthétise l’ensemble des connaissances sur le sujet. 

Le Giec est organisé en trois groupes travaillant sur des thèmes ainsi répartis :

  •  la physique du système climatique.
  • les impacts du réchauffement climatique sur l’environnement et les sociétés, et les mesures d’adaptation à mettre en place.
  • les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre. 

Le 28 février, le GIEC présenté le second volet de son sixième rapport réalisé à partir de l’analyse de 34 000 études..

Pour télécharger le rapport, c’est par ici !

eauClimat
France24 - World

Rwanda: Tackling the challenge of overpopulation

Issued on: 06/05/2022 - 14:59

Africa's demographic growth is having a considerable impact on the continent's capital cities. Kigali, for example, is set to double its population by 2050. In one of the most densely populated areas in the world, authorities are trying to organise this growth in terms of urban planning and economics. Rwanda, which holds great ambitions on the continent, has plans to turn Kigali into Africa’s major international hub of business and finance. A report by Simon Wohlfahrt and Bastien Renouil.

To cope with population growth, Paul Kagame is transforming the country with a firm hand. In 30 years' time, the president imagines a Rwanda in which agriculture will be strictly planned and slums will give way to modern infrastructure. In this future, the capital Kigali will also become a hub for international conferences and the service economy.

This "Vision 2050" raises questions regarding wealth redistribution and freedom of expression in a country that does not tolerate any opposition to its vision. Rwanda still ranks among the 20 poorest countries in the world in terms of GDP per capita, and 40% of its population still lives below the poverty line. For people in Kigali, this transformation has meant total upheaval, and in many cases forced demolition of their homes … which they must sometimes do themselves.

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BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

L'Humanité

« Engie est en train de valider vingt ans d’importation de gaz de schiste »

Entretien

Finances Alors que les énergéticiens et leurs financiers tiennent leurs assemblées générales annuelles, Lucie Pinson, directrice générale de l’ONG Reclaim Finance et honorée du prix Goldman pour l’environnement, alerte sur la non-prise en compte du climat.

Marie-Noëlle Bertrand

Chaque année, au printemps, les grands groupes pétroliers et gaziers, ainsi que les banques et les assureurs qui leur accordent des financements, tiennent leurs assemblées générales. Ils y soumettent les plans climat que leur impose la loi pour réduire leurs émissions de CO2. Trois semaines après la sortie du troisième volet du rapport du Giec portant sur les transitions économiques à opérer pour limiter le réchauffement climatique, et en pleine guerre en Ukraine, cette nouvelle saison des assemblées générales prend une tournure singulière. Entretien avec Lucie Pinson, cofondatrice et directrice générale de l’ONG Reclaim Finance, qui suit tout cela de près.

Les assemblées générales des énergéticiens français et de leurs financiers ont démarré. Prennent-elles en compte les dernières données du Giec ?

Clairement pas. Les actionnaires d’Engie, par exemple, ont voté à 80 % un plan climat qui rejette l’objectif de limiter le réchauffement à un maximum de 1,5 °C. Le groupe continue de miser gros sur le gaz. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, il se tourne vers les gaz de schiste des États-Unis, dont il a décidé de prolonger les contrats d’importation de neuf ans, en plus des onze déjà prévus. On est en train de valider vingt ans de gaz de schiste ! Cela nous amène à 2042, alors que l’Europe n’est plus censée produire d’électricité carbonée d’ici à 2035. Engie est complètement hors des clous.

Note-t-on plus de réactions du côté des banques ou des assureurs ?

Ces assemblées générales sont les premières à se tenir depuis que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a stipulé que nous devons renoncer à toute nouvelle exploitation d’énergie fossile. Son rapport avait été publié tard en mai 2021, et les acteurs financiers avaient ainsi justifié le fait de ne pas en intégrer les conclusions. Mais un an a passé. Le rapport de l’AIE a, depuis, été corroboré par celui du Giec. Nous souhaitons que les acteurs financiers prennent enfin acte de toutes ces conclusions et reconnaissent la nécessité de tendre vers l’objectif zéro expansion. Nous les appelons à sanctionner les entreprises qui continuent d’investir dans les énergies fossiles, en votant contre le renouvellement des membres de leurs bureaux et contre leurs faux plans climat.

À lire le troisième volet du rapport du Giec, l’argent ne manque pas à l’échelle internationale, ce sont les flux qui sont mal orientés. Qu’est-ce que cela raconte de l’état de la finance verte ?

C’est la bonne nouvelle du rapport du Giec. Tous les financements nécessaires à la transition climatique existent et sont disponibles. Maintenant, il s’agit d’augmenter les flux vers les bonnes solutions, et surtout de cesser ceux destinés aux énergies fossiles. En outre, tous les financements verts ne sont pas aussi verts que l’on dit. Prenez les green bonds (obligations vertes émises, entre autres, par des acteurs publics sur le marché mondial pour pousser les acteurs économiques à investir dans la transition – NDLR) : certains sont très valables. Mais quand BNP Paribas soutient l’émission d’une obligation verte pour le développement d’un aéroport à Hong Kong en faisant valoir que les bâtiments sont basse consommation, cela n’a rien de vert : on contribue à augmenter le trafic aérien !

Beaucoup d’investisseurs se dirigent aujourd’hui vers les technologies de capture et stockage du carbone. Sont-elles un des éléments de ces faux plans climat ?

Elles peuvent y contribuer. Beaucoup de majors pétrolières et gazières parient sur la compensation (mécanisme qui permet à une entreprise d’investir, par exemple, dans le reboisement forestier pour compenser les émissions carbone induites par son activité – NDLR) et les technologies de capture et stockage de CO2. Cela peut être extrêmement dangereux. Concernant la compensation, il a été démontré que son utilité pour le climat est faible, voire nulle, dans la mesure où les industriels s’en servent pour justifier la poursuite de leurs émissions. Il ne faudrait pas parler de compensation, mais de contribution : toutes ces choses devraient être faites en addition des efforts de baisse des émissions, pas en substitution. Concernant le stockage de CO2, c’est un peu la même chose. Il va en falloir. Mais le Giec est très clair : il faut le réserver aux secteurs économiques qui ne peuvent être transformés sur le fond. Ce n’est certainement pas le cas du secteur énergétique, et encore moins du secteur de la production électrique, alors qu’il est possible de le décarboner très rapidement.

Quelles sont nos chances de réussir à réorienter les flux financiers d’un système qui, par essence, ne souffre pas d’être contrôlé ?

C’est tout le problème. Il faut un contrôle des acteurs ­financiers. Ils peuvent, dans une certaine mesure, changer à la marge leurs activités – souvent dans une logique de prévention du risque financier, en écartant de leurs porte­feuilles les entreprises les plus exposées aux énergies fossiles. Mais cette logique est très lente, et ne remet pas en question celles de la croissance et de l’exploitation des ressources, ­radicalement antinomiques avec nos objectifs climatiques. Il va falloir réguler ; il va falloir interdire, aussi, le financement de certaines activités reconnues par la science comme incompatibles avec le respect de notre budget carbone planétaire. Et il va falloir, enfin, décourager certaines pratiques et en inciter d’autres, en se servant des mécanismes monétaires des banques centrales, qui ont, dans leur mandat, l’obligation de respecter les objectifs climatiques européens.

Total conclura, fin mai, cette nouvelle saison des assemblées générales. Qu’espérez-vous de ce groupe pétrolier ?

Pas grand-chose. Le plan climat qu’il va soumettre à consultation de ses actionnaires fait la part belle au gaz, au point d’annuler tous les efforts opérés pour réduire les émissions du pétrole. Il autorise toujours le déploiement de projets catastrophiques, tels que celui d’EACOP, en Afrique de l’Est (1). Enfin, Total vient de rejeter une résolution de ses actionnaires qui exigeaient plus de transparence quant à sa stratégie climatique. Qu’attendre d’un groupe qui refuse de rendre des comptes à ses propres actionnaires ?

engieClimatpétroleenvironnement
BBC

Why India's poorest children are falling further behind

By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

Ten-year old Laxmi may never return to school. When the first wave of Covid-19 hit India, in early 2020, her school closed its doors and now her parents can no longer afford to send her.

Laxmi was attending a nearby private school at a cost of £21 ($26) per year, which the family funded by borrowing from relatives.

They chose the school - which has since reopened - partly because they were worried she would not be safe travelling to the government-funded school in the next village.

Her parents also had concerns about the quality of teaching and the lack of toilet facilities at the public school.

"I have three daughters. Laxmi is the eldest. We had thought that life would be different for her, than us, after being educated.

"Even though my husband and I hardly make anything, I wanted my children not to have the same life as me," says her mother, Rekha Saroj.

While the pandemic prompted a flurry of new online education platforms aimed at democratising education for Indian children, for the country's most deprived households, these resources have simply not been accessible.

"Digitalisation of studies may be good but what about us? With no access to money, or the internet, how are we going to have a better future?," says Mrs Saroj.

For children in government schools there are several schemes available to promote digital education, including DIKSHA an online service for schools which has content in 32 languages.

Although well-intentioned, these efforts appear to have had minimal impact for children while schools were closed during the pandemic. According to India's Annual Status of Education Report (Aser), in 2021, only 40% of enrolled children had received any type of learning materials or activities from their school during the week of the report's survey.

The situation was most acute for the youngest children, because they tended to have the least access to technology. The report says almost a third of five to eight-year-olds do not have access to a smartphone to help with their learning at home.

"The proportion of families who had some contact with teachers was heavily skewed towards better-off families," the report noted.

"The [Indian education] system is largely designed for privileged children, the easy winners in this uneven race," explains Jean Drèze is a Belgian-born, economist who focuses on India.

"Schools were closed for nearly two years - under pressure from well-off parents who were not so worried about the learning gap because their children were studying online at home.

"Children with no access to online education were more or less abandoned by the schooling system." He says as India's schools are now reopening, "much too little is being done to help children who have been left behind," to redress the gap.

More technology of business:

So what, if anything, could technology do to close this widening gulf?

Mihir Gupta is the co-founder of Teachmint, an online platform, where teachers can hold lessons, distribute material and message students.

The service reaches ten million teachers and students in 5,000 cities and towns, according to Mr Gupta.

He acknowledges however, the significant challenges of reaching students in poorer areas where internet connections may not be reliable.

"We realised early-on that internet bandwidth variation across different parts of India is a challenge to reach more and more educators," he says. Consequently, Teachmint's service has been optimised to work with slower internet connections and on mobile devices - rather than laptops and desktop computers.

Nevertheless, Anjela Taneja, who heads the Inequality Campaign for charity organisation, Oxfam India, says much more needs to be done urgently.

"Even in families [with] access to high-tech or low-tech tools, children struggled to learn remotely," she says.

A "conducive environment" for learning at home can often be lacking she adds, with girls in particular suffering as they often take on household chores in addition to studying, while there is a "preference" to give boys gadgets.

The government says it is helping support rural areas with BharatNet, a scheme to give rural areas faster internet connections.

Through the scheme, which was launched in 2012, 52,567 government schools have been given broadband connections, a spokesperson for India's Education Ministry told the BBC.

It also said that schools which are still waiting for a connection can use government-funded TV, radio services and a host of other education services.

Shiv Kumar works for Oxfam in deprived areas of Uttar Pradesh. His job is to try to get more children attending school regularly.

"It's a saddening situation in Indian villages. It's a challenge to convince parents to send their children to school," he says.

Many of the households he visits lack either an internet connection, or a smartphone at home.

To help, he has started a something called a 'mohalla' class. Mr Kumar will visit a house and invite children to come along and give lessons to any who turn up.

He uses his smartphone to show the children the Hindi alphabet, numbers and other teaching aids.

This type of supplementary schooling is becoming more common in rural India and provides two to three hours of extra education a week but relies on the help of community volunteers.

"We are talking about digitalising education, but how is that possible for village parents who have a limited means of livelihood?" he asks.

There are many kids who feel left behind. Sixteen-year old Sivani, from Uttar Pradesh fears the window of opportunity for her may have closed. She finished schooling at the age of ten.

"I wanted to study but did not have the means to fulfil my dream," she says. "My parents think working at home and taking care of the family is more important than getting educated.

"I am not the only one. Many girls in my village don't study... how is life going to change if we don't study?," she asks.

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France24 - World

DR Congo: One year anniversary of the state of siege in North Kivu

Issued on: 06/05/2022 - 23:29

Yena LEE Follow Camille NEDELEC

DR Congo marks one year since President Tshi-shékédi placed the provinces of North Kivu and Ituri under martial law. We take stock of the long-lasting security measures in the country's east. Also on the programme: a Senegalese court decides on the fate of six midwives after the death of a pregnant woman. Finally, we interview Kenyan sporting legend Kip Keino.

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Starmer to quit as leader if fined for Durham Covid rules event

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The Labour leader has said he will step down if he is fined over the so-called Beergate allegations.

Sir Keir Starmer has repeatedly called for Boris Johnson’s resignation over Downing Street lockdown events, and has now pledged he would go if he himself was fined.

Sir Keir faces an investigation over beer and a takeaway curry at Durham MP Mary Foy’s offices in April 2021.

After cancelling planned events on Monday, Sir Keir addressed the media as Durham Police launched an investigation, and said he had “always followed the rules”.

France24 - World

Debunking claims that Covid-19 deaths have been higher in the most-vaccinated European countries

Issued on: 09/05/2022 - 15:55Modified: 09/05/2022 - 15:56

Maros Sevcovic

Posts on social networks have propagated the theory, based on claims by French doctor Didier Raoult, that vaccination has increased Covid-19 infections. FRANCE 24’s Georgina Robertson and Sophie Samaille look at some of the statistics and investigate in this week's show.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Operatic Soprano Chen Reiss on re-attributing credit to romantic composer Fanny Hansel

Issued on: 09/05/2022 - 15:22

Louise DUPONT Marjorie HACHE

Operatic Soprano Chen Reiss began singing at the age of 14 in her native Israel. She has since toured the world and taken part in many recordings of classics and soundtracks. Her new album explores the work of romantic composer Fanny Hensel, whose music was often attributed to her brother Felix Mendelssohn. She stopped by the FRANCE 24 studio to tell Marjorie Hache more.

Valeurs Actuelles

“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”

Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?

J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.

Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?

Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.

La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.

Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?

Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».

En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.

Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?

En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.

Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?

Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.

Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.

Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !

Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?

L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.

Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.

Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.

L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?

Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.

Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…

La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?

Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.

En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?

Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.

En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?

Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.

Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !

Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Revealing the social effects of two years of mask-wearing

Issued on: 06/05/2022 - 18:17

Olivia SALAZAR-WINSPEAR Follow

The surgical mask has become a potent symbol of the pandemic…and an intimate part of our daily lives. In this episode, we’re exploring how covering our faces for almost two years now has affected us. For example, does catching a glimpse of just the eyes change our perception of a person? How have we learned to interpret non-verbal clues and the emotions expressed behind that mask? And what happens when we finally take them off?

Thanks to Hôtel Le Cercle Tour Eiffel 

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Valeurs Actuelles

Église attaquée à Angers : retour sur une affaire de christianophobie passée inaperçue dans les médias

Seuls les médias de droite ou catholiques en ont parlé alors que les violences du 1er mai à Paris ou à Nantes ont résonné dans toute la France. Ce qui aurait dû être une polémique est passé à la trappe : l’attaque d’une église par des militants antifascistes en pleine messe. Retour sur une affaire qui mérite plus d’intérêt tant elle traduit le sentiment anti-chrétien que l’on peut retrouver chez certaines franges de l’extrême gauche radicale.

Angers, église Notre-Dame des Victoires, dimanche 1er mai à 10h30. Quelques jeunes de la paroisse se présentent avec une demi-heure d’avance sur le parvis de l’église en attendant d’assister à la messe de 11h. Ils ont été prévenus qu’une manifestation d’extrême gauche va avoir lieu et que celle-ci va partir de la place Louis Imbach, qui est aussi la place de l’église. « On s’est donné rendez-vous à 10h30 parce qu’on savait qu’au lieu de se diriger vers le centre-ville, ils passeraient devant l’église », explique l’un d’eux. 11h, la messe commence. Tous les paroissiens sont rentrés et assistent à l’office célébré en latin.

Quelques minutes plus tard, les premiers troubles éclatent. À l’intérieur de l’église, les fidèles entendent des cris montés du dehors. Au même moment, deux couples de retardataires, l’un de trentenaires, l’autre de sexagénaires, pénètrent dans l’édifice. Leurs vêtements sont maculés de peinture, de jaune et blanc d’œuf. 

Nous sommes venus défier ceux qui passent leur temps à se déifier

« On a eu peur que les antifas rentrent dans l’église, on a essayé de sortir pour bloquer la porte, explique Aurèle, un jeune paroissien d’une vingtaine d’année, la police nous a bloqué à la sortie de l’église. On a alors été la cible des antifas qui nous jetaient des œufs, de la peinture, tout ce qu’ils avaient sous la main ». Les deux camps se retrouvent alors face à face devant l’église, séparés par un cordon de police. Les portes entrouvertes laissent passer quelques projectiles, la nurserie se trouvant juste à droite en rentrant. « On avait face à nous deux cents manifestants avec, en première ligne, une quarantaine de black blocs cagoulés qui nous insultaient », continue Aurèle. Le groupuscule antifa aurait crié des « slogans homophobes » d’après Famille chrétienne, ainsi que des chants antifascistes comme « Siamo tutti antifascisti » (Nous sommes tous antifascistes).

Finalement, la manifestation dirigée par la bande de black blocs se met en route vers le centre-ville et, après avoir effectué son tour, celle-ci retourne sur ses pas. Mais l’office n’est pas achevé et les paroissiens prient toujours dans l’édifice pluricentenaire, dont le portail est désormais couvert de peinture rouge. Les policiers ne sont plus là. Une source affirme que la plupart étaient partis protéger l’Alvarium, un local identitaire situé à moins de 300 mètres de l’église et qui est souvent la cible de l’extrême gauche. « De l’intérieur, on a entendu des bruits qui se rapprochaient puis comme des bruits de verre, nous informe Jacques, un autre jeune qui assistait à la messe ce jour-là, on s’est dit que c’était les antifas qui s’en prenaient aux vitraux. C’est à ce moment-là qu’on a décidé d’aller à la confrontation ». 

Ils sont une quinzaine de paroissiens à sortir. En face, quarante black blocs armés de matraques télescopiques et de bâtons arborent une banderole sur laquelle on peut lire : « Nous sommes venus défier ceux qui passent leur temps à se déifier ». Les jeunes catholiques chargent. Aurèle témoigne : « on les a fait reculer de quelques mètres puis les policiers en civil nous ont séparés à coups de tonfa. Certains parmi nous en ont gardé de sacrés hématomes. Personnellement, je pense même qu’ils m’ont fêlé une côte. »

Pour lui, il était nécessaire de les faire reculer parce que les fidèles étaient encore dans l’église et n’osaient pas sortir. « Si on n’avait pas fait de sortie, les policiers ne seraient pas venus aussi vite et l’église se serait faite assiégée » justifie Aurèle. Finalement, la police a pu faire évacuer l’église par une porte située au fond de l’édifice, tenant les militants antifas à distance pour protéger les fidèles.

Pour Aurèle, la confrontation était évidente : « ils avaient sciemment choisi le lieu et l’heure ». Le réseau Angevin Antifasciste avait en effet donné rendez-vous à ses troupes aux côtés des syndicats à 10h30 sur cette place. Pour Anthony Lusson, directeur de cabinet de la mairie d’Angers, il était logique que la manifestation ait lieu sur cette place : « La place est très grande et en bas il y a la Bourse du travail, il est assez légitime qu’un cortège du Premier mai passe par la Bourse du travail ». Celle-ci accueille la Confédération française démocratique du travail (CFDT), deuxième syndicat français par le nombre de syndiqués et fondé en 1919 sous le nom de Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Racines chrétiennes que les syndiqués ont définitivement reniées en 1964. Dimanche dernier, les syndiqués du CFDT se tenaient face à l’église Notre Dame des Victoires, derrière les antifascistes radicaux.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

As Russia prepares military pomp, Ukraine blames it for deadly school bombing

Issued on: 08/05/2022 - 07:14

FRANCE 24 Follow Nicholas RUSHWORTH Follow

About 60 people were feared to have been killed in the bombing of a village school in eastern Ukraine, while Russian President Vladimir Putin prepared to mark the 77th anniversary of the Soviet Union's victory over Nazi Germany in World War Two. Thank you for joining us during this live coverage of Russia’s invasion of Ukraine.

We’ll be closing this blog for tonight, but coverage continues. Head over to our new live page for the latest updates.

5:05am Russia readies Victory Day parade as fight for east Ukraine rages

Russia will celebrate its 1945 victory over Nazi Germany Monday with a show of military might as its army battles Kyiv's forces in the east of Ukraine, where 60 people were killed in an air strike on a school sheltering civilians.

President Vladimir Putin is set to flaunt Russia's power in celebration of Victory Day, in an event that has taken on great prominence as he seeks to justify a war that has gone on far longer -- and at far higher cost -- than expected.

But as huge missiles are towed through Moscow's Red Square and a planned flyover will feature fighter jets showing support for the war, Ukraine will be desperately battling to stop a hoped-for military breakthrough.

And civilians continue to bear the brunt of the bloodshed, with President Volodymyr Zelensky confirming that 60 were killed in a Russian air strike on a school in the eastern village of Bilogorivka -- one of the highest one-day tolls since Moscow's forces invaded on February 24.

11:40pm: UK slaps fresh sanctions on Russia, Belarus

The UK on Sunday said it was slapping fresh sanctions on Russia and Belarus over Moscow's invasion of Ukraine, including import tariffs on precious metals and export bans.

The import tariffs, including on platinum and palladium, target trade worth £1.4 billion ($1.7 billion or 1.6 billion euros), while export bans worth £250 million target Russia's manufacturing and heavy industry, said a statement from the Department for International Trade.

"This far-reaching package of sanctions will inflict further damage on the Russian war machine," said Secretary of State for International Trade Anne-Marie Trevelyan.

"It is part of a wider coordinated effort by the many countries around the world who are horrified by Russia's conduct and determined to bring to bear our economic might to persuade (Russian President Vladimir) Putin to change course."

The UK's new sanctions bring the total value of products subjected to full or partial import and export sanctions to more than £4 billion.

11:30pm: Russia has 'forgotten' all that mattered to WWII victors, says Zelensky

Russia has forgotten everything that mattered to the victors of World War II, Ukraine's President Volodymyr Zelensky said Sunday, a day before Moscow commemorates the Soviet Union's defeat of Nazi Germany.

Denouncing Russia's heavy shelling in the east of the country including one strike on a school that he says killed 60 people, he added: "Russia has forgotten everything that was important to the victors of World War II."

While normal people associated the anniversary with peace and the slogan "Never again!", Russia was continuing its attacks, said Zelensky in his nightly address.

Russia will on Monday mark the 77th anniversary since victory in what Russia calls the Great Patriotic War.

10:16pm: Evacuees from Azovstal plant reach Zaporizhzhia

A convoy of buses carrying evacuees from southeastern Ukraine, including some 40 civilians who had been holed up in the Azovstal steel plant in besieged Mariupol, arrived on Sunday in the Ukrainian-controlled city of Zaporizhzhia, a UN official said.

Osnat Lubrani, the UN humanitarian coordinator for Ukraine, said eight buses had arrived in the city. About 40 of the 174 evacuees on board had been rescued from the steel plant. Lubrani said in a statement that the evacuations brought to more than 600 the number of people evacuated from the area in the past 10 days.

"Our work, however, is not yet done," she said in the statement. "The UN is aware that scores of people who wanted to join the evacuation convoys over the last days were unable to do so. We will continue our engagement with both parties to the conflict to make sure that those who want to leave have the guarantees to do so safely and in the direction of their choice."

8:21pm: 'Putin is responsible for heinous war crimes', says Canadian PM Justin Trudeau

Canadian Prime Minister Justin Trudeau said Sunday that Russian leader Vladimir Putin was responsible for “war crimes,” during a visit to Ukraine where he met with President Volodymyr Zelensky.

“It is clear that Vladimir Putin is responsible for heinous war crimes,” Trudeau said at a news conference with the Ukrainian leader, adding that “there must be accountability” and that he had "witnessed first-hand the brutality of Russia's illegal war".

6:58 pm Putin's actions in Ukraine 'bring shame on Russia': G7

Russian President Vladimir Putin's “unprovoked war of aggression” in Ukraine has brought “shame on Russia and the historic sacrifices of its people," the G7 group of wealthy nations said Sunday in a statement.

“Russia has violated the international rules-based order, particularly the UN Charter, conceived after the Second World War to spare successive generations from the scourge of war,” said the statement, made as the G7 met by videoconference and commemorated the end of World War II in Europe.

“We remain united in our resolve that President Putin must not win his war against Ukraine,” it said.

6:27pm: US sanctions target Russian media

The United States will sanction three major Russian television stations, and deny all Russian companies access to consulting and accounting services offered by US firms, according to a statement released Sunday by the White House.

The moves against Joint Stock Company Channel One Russia, Television Station Russia-1, and Joint Stock Company NTV Broadcasting Company prohibit any US company from financing them through advertising or selling them equipment.

6:13pm: G7 countries commit to stop importing Russian oil

The entire G7 club of rich nations is "committed to phasing out or banning the import of Russian oil," the White House said Sunday, escalating pressure on Moscow over the invasion of Ukraine.

"This will hit hard at the main artery of Putin's economy and deny him the revenue he needs to fund his war," the Biden administration said in a statement, without specifying exactly what commitments the G7 members -- France, Germany, Canada, Italy, Japan, Britain and the US -- have made.

The United States, which was not a major consumer of Russian hydrocarbons, has already banned their import.

4:34pm: Canadian PM Justin Trudeau visits Ukrainian town of Irpin

Canadian Prime Minister Justin Trudeau made on Sunday an unannounced visit to the Ukrainian town of Irpin, which had been temporary held by Russian troops, the town's mayor said on Telegram.

“I’ve just had an honor to meet with the Prime Minister of Canada Justin Trudeau, who came to Irpin to see with his own eyes all the horror which Russian occupiers have caused to our town,” Oleksandr Markushyn said on his Telegram channel.

4:15pm: US first lady makes unannounced visit to Ukraine

US first lady Jill Biden made an unannounced visit to western Ukraine on Sunday, holding a surprise Mother’s Day meeting with the nation’s first lady, Olena Zelenska, as Russia presses its punishing war in the eastern regions.

Biden traveled under the cloak of secrecy, becoming the latest high-profile American to enter Ukraine during its 10-week-old conflict with Russia. “I wanted to come on Mother’s Day,” Biden told Zelenska. “I thought it was important to show the Ukrainian people that this war has to stop and this war has been brutal and that the people of the United States stand with the people of Ukraine.”

The first lady traveled by vehicle to the town of Uzhhorod, about a 10-minute drive from a Slovakian village that borders Ukraine. She spent about two hours in Ukraine.

On this Mother’s Day, my heart is with you, First Lady Olena Zelenska, and all of the brave and resilient mothers of Ukraine. pic.twitter.com/tCMXCXhgiY

May 8, 2022

3:15pm: U2's Bono puts on 'freedom' show in Kyiv metro

Irish rock star Bono praised Ukraine's fight for “freedom” during a performance in a metro station in downtown Kyiv Sunday, where the U2 frontman also issued his own prayer “for peace”.From the platform of a Kyiv metro station, the 61-year-old rock icon belted out U2 classics “Sunday Bloody Sunday”, “Desire” and “With or without you”.

“The people in Ukraine are not just fighting for your own freedom, you are fighting for all of us who love freedom,” said Bono during a break.

12:58pm: Jill Biden visits Ukrainian mothers and children, says Russian war is 'hard to understand'

US first lady Jill Biden spent Mother’s Day in Slovakia, meeting with Ukrainian mothers who have been displaced by Russia’s war and assuring them that the “hearts of the American people” are behind them. 

At a bus station in the city of Kosice that is now a 24-hour refugee processing center, Biden found herself in an extended conversation with an emotional Ukrainian woman who said she struggles to explain the war to her three children because she cannot even explain it to herself. 

“I cannot explain because I don’t know myself and I’m a teacher,” Viktoriia Kutocha, who had her arms around her 7-year-old daughter, Yulia, told Biden. 

At one point, Kutocha asked “why?” seeming to seek an explanation for Russia’s decision to invade Ukraine on Feb. 24. 

"It’s so hard to understand,” the first lady replied. 

Biden, wearing a flower corsage on her wrist — a Mother's Day gift from President Joe Biden — also dropped in at a Slovakian public school that has taken in displaced students.

Biden is on a four-day visit to Eastern Europe to highlight US support for Ukrainian refugees and for the allied countries, like Romania and Slovakia, that are providing a safe haven for them. 

 

 

In Košice, Slovakia, the local bus station has transformed into a 24 hour aid center. Here, humanitarian workers welcome Ukrainians after they cross the border, providing warm food and clothing, plus medical aid and counseling. pic.twitter.com/TA9P7cIC4j

May 8, 2022

 

12:45pm: Britain pledges an extra $1.6 billion in military aid to Ukraine

Britain will provide an extra 1.3 billion pounds ($1.6 billion) in military support to Ukraine to help the country defend against Russian forces, officials said Sunday. 

British Prime Minister Boris Johnson, U.S. President Joe Biden and leaders from other Group of Seven countries are expected to hold online talks with Ukraine's President Volodymyr Zelenskyy on Sunday to discuss the further support.

The meeting is partly meant to display unity among Western allies on Victory in Europe Day, which marks Nazi Germany's surrender in 1945.

10:51am: Sixty feared dead in Ukraine school bombed by Russia, governor says

As many as 60 people were feared to have been killed in the Russian bombing of a village school in the eastern Ukrainian region of Luhansk, the regional governor said on Sunday.

Governor Serhiy Gaidai said Russian forces dropped a bomb on Saturday afternoon on the school in Bilohorivka where about 90 people were sheltering, causing a fire that engulfed the building.

"The fire was extinguished after nearly four hours, then the rubble was cleared, and, unfortunately, the bodies of two people were found," Gaidai wrote on the Telegram messaging app. "Thirty people were evacuated from the rubble, seven of whom were injured. Sixty people were likely to have died under the rubble of buildings."

Reuters could not immediately verify the report.

10:46am: Zelensky says evil has returned in VE Day address

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Sunday evil has returned to Ukraine as he gave an emotional address for Victory Day, when Europe commemorates the formal surrender of Germany to the Allies in World War Two.

"The evil has returned. Again!" Zelensky said. "In a different form, under different slogans, but for the same purpose."

But he said Ukraine will emege triumphant: "No evil can escape responsibility, it cannot hide in a bunker."

9:41am: Russia says it hit Ukrainian warship near Odesa

Russia's defence ministry said on Sunday it had destroyed a Ukrainian corvette warship near Odesa by a missile strike overnight.

The ministry also said its air defences had shot down two Ukrainian SU-24 bombers and a helicopter over the Snake island in the Black Sea. Reuters could not independently verify the report.

9:40am: Ukraine VE Day 'aligned westwards'

"This is May 8, Victory Day in Europe, marking the defeat of the Nazis at the end of the Second World War; now, interestingly, until 2015, the year after the Russian occupation of Crimea began, Victory Day in Ukraine was marked tomorrow, on the 9th of May," FRANCE 24's Nadia Massih reported from Kyiv. "But since that occupation of Crimea, the authorities here in Kyiv took the decision to effectively align themselves westward rather than eastward."

8:53am: Russia's Gazprom continues gas exports to Europe via Ukraine

Russian gas producer Gazprom said it was supplying natural gas to Europe via Ukraine on Sunday in line with requests from European consumers.

Requests stood at 92.1 million cubic metres (mcm) for May 8 compared with 92.4 mcm on May 7.

7:06am: Bombing of school in Ukrainian town kills at least two

Two people have been killed in the Russian bombing of a school in the Ukrainian village of Bilohorivka and 60 who remained under debris are feared dead, Serhiy Gaidai, governor of the Luhansk region, said on Sunday.

Gaidai said Russia dropped a bomb on Saturday afternoon on the school where about 90 people were sheltering. Thirty people have been rescued.

"Seven of them were injured," Gaidai wrote in a post on the Telegram messaging app. "Sixty people were likely to have died under the rubble of buildings."

6:59am: Mariupol defenders face final showdown with Russian invaders

President Volodymyr Zelensky is also set to hold talks with G7 leaders via video conference to discuss the situation in his country, which fears a renewed intensity of Moscow's offensive after the evacuation of civilians from Mariupol's Azovstal steelworks.

The complex -- the final pocket of Ukrainian resistance in the devastated port city -- has taken on a symbolic value in the war, with the last soldiers holed up in its sprawling network of underground tunnels and bunkers.

Taking full control of Mariupol would allow Moscow to create a land bridge between the Crimean peninsula, which it annexed in 2014, and regions run by pro-Russian separatists in the east.

"The enemy is trying to finish off the defenders of Azovstal, they are trying to do it before May 9 to give (Russian President) Vladimir Putin a gift," Oleksiy Arestovych, an aide to Ukraine's president, said.

Ukraine's far-right Azov battalion, leading the defence at the steelworks, said one of its fighters had been killed and six wounded when Russian forces opened fire during an earlier attempt to evacuate people by car.

Zelensky said hundreds of people had been removed from the plant Saturday and that preparations for another stage of evacuation comprising the wounded and medics were under way.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda

AS IT HAPPENED

Ukraine's Zelensky says several hundreds were saved from Azovstal plant

As it happened

Biden announces more artillery, radars for Ukraine's war against Russia

Valeurs Actuelles

Pour Paul Sugy, la folie antispéciste est le courant qui cherche à supprimer la frontière entre l’homme et l’animal

Ils veulent faire cesser toute souffrance animale. Toute discrimination et toute exploitation. Un but noble de prime abord, et pourtant… Le projet antispéciste a pour but une « annihilation de l’exception humaine », avertit Paul Sugy dans un brillant premier ouvrage. Le jeune journaliste du Figaro le confesse : au début, l’antispécisme le faisait, comme beaucoup, un brin sourire, paraissant un peu loufoque. Mais face à son succès grandissant, le sérieux vint pour mener une enquête poussée. Ancien élève de l’ENS, diplômé de Sciences Po, fort d’un solide bagage intellectuel, Paul Sugy met au jour ces thèses nouvelles et explique avec clarté leurs enjeux et conséquences. Il montre ainsi comment cette idéologie se distingue de l’écologie et entraîne un véritable renversement philosophique, dans une perspective de déconstruction débouchant sur un inquiétant nihilisme. Un ouvrage inédit et nécessaire.

L’homme tel que nous le connaissons serait en train de disparaître, suggère le titre de votre livre. Comment ? Mon analyse porte sur l’antispécisme qui, s’il prétend ne s’intéresser qu’aux animaux, constitue en réalité un bouleversement philosophique majeur qui aura d’immenses conséquences anthropologiques. Cette idéologie prétend faire de la souffrance physique le critère moral absolu : peu importe qu’un individu appartienne à telle ou telle espèce, le fait d’être “sentient” (c’est-à-dire capable de ressentir de manière consciente la douleur) confère un droit, celui de ne pas souffrir. Et cela, qu’il s’agisse d’un veau, d’une vache, d’un cochon… ou d’un humain. Considérer que l’on peut manger des animaux de ferme parce que leur dignité est inférieure à celle de l’homme constitue, selon ces militants, une discrimination “spéciste” – une forme de racisme à l’égard de ceux qu’ils appellent les “animaux non humains”.

Ils déplacent ainsi la morale sur un champ qui enlève toute spécificité à l’espèce humaine et, ce faisant, ils nient l’existence d’un “propre de l’homme” qui nous sépare du reste des animaux. Il n’y aurait aucune rupture de nature entre les animaux et les humains : les antispécistes tiennent pour insignifiant tout ce qui spécifie l’homme, comme la faculté d’avoir des raisonnements complexes au point de théoriser des choses abstraites, d’établir des lois morales, le fait d’avoir une histoire, de se transmettre d’une génération à l’autre un récit collectif. Leur but n’est pas bien sûr de supprimer l’espèce humaine, mais de l’abolir intellectuellement. De faire disparaître la frontière morale et philosophique qui délimite, et donc institue, l’humanité.

Si le végétarisme existe depuis l’Antiquité, il me semble que l’antispécisme tel qu’il est théorisé aujourd’hui puise sa force dans certains points aveugles de la pensée humaniste, qui n’a triomphé que récemment et de façon fragile et imparfaite.

Le côté très séduisant de l’antispécisme est cette volonté en son cœur d’abolir la souffrance. C’est un but difficile à critiquer de prime abord… Qui serait favorable à la souffrance ? Personne, bien sûr. L’antispécisme joue constamment sur le registre psychologique des bons sentiments, au prix d’une survalorisation de la sensibilité. Il faut dire que l’attention portée à la souffrance animale n’a cessé d’augmenter depuis l’âge moderne : nous nous sommes éloignés du monde sauvage et nous avons progressivement cessé de voir l’animal comme un prédateur qui nous menace. Les documentaires animaliers du commandant Cousteau ont contribué à changer notre regard sur la nature sauvage.

D’autre part, la forte industrialisation de la filière viande dans les pays développés a introduit des techniques d’élevage et d’abattage répugnantes, abandonnant les animaux de ferme à des conditions de vie barbares, offensant le respect le plus élémentaire que l’on doit aux animaux. Tout cela est exploité par les militants de la cause animale, y compris les plus radicaux.

Mais il faut bien comprendre que l’antispécisme ne se résume pas à cela. Il consiste en un projet moral et philosophique qui va, on l’a vu, beaucoup plus loin. Il faut bien faire la part des choses : il peut exister de très bonnes raisons de réduire sa consommation de viande, mais il n’existe aucune bonne raison de penser que l’animal a des droits au même titre que l’homme, ou qu’il doit disposer du statut de “personne juridique” dans le code civil. Le drame est que la question animale est prise en otage par la pensée antispéciste, et cela mine le débat.

D’où ce mouvement tire-t-il sa genèse ? Si le végétarisme existe depuis l’Antiquité, il me semble que l’antispécisme tel qu’il est théorisé aujourd’hui puise sa force dans certains points aveugles de la pensée humaniste, qui n’a triomphé que récemment et de façon fragile et imparfaite. Forgé sur le terreau d’un rationalisme scientifique arrogant, l’humanisme moderne prône une supériorité absolue de l’homme sur la nature tout en contestant l’ordre et le droit naturels, comme l’a judicieusement montré Rémi Brague. Cet humanisme positiviste et athée n’a d’estime que pour la connaissance scientifique. Or s’il n’existe rien au-dessus de l’homme, il n’y a rien non plus pour le légitimer. Et s’il n’est réduit qu’à sa dimension biologique, l’homme n’est en effet qu’un animal comme les autres – seulement un peu plus intelligent, mais c’est tout.

La morale prônée par l’antispécisme est donc le résultat de cette vision matérialiste, qui annihile la dimension spirituelle de la vie humaine. Celui qui a popularisé cette idéologie est Peter Singer, auteur en 1975 de la Libération animale, l’ouvrage fondamental de la pensée antispéciste. Ce moraliste australien se définit comme utilitariste, tenant d’une pensée morale estimant qu’une action n’est bonne qu’à l’aune de ses conséquences, et non de sa maxime. C’est ce qui le pousse à mettre exactement sur le même plan la valeur de la souffrance humaine et celle des animaux. Du reste, tout au long de son histoire, le choix du végétarisme a toujours été un acte blasphématoire, un pied de nez aux autorités morales, politiques ou religieuses de l’époque.

C’est ce qui expliquerait la critique radicale de la religion que porte le mouvement antispéciste ? Je soupçonne un certain nombre de militants antispécistes de s’être engouffrés dans ce combat car ils ont compris que s’en prendre à l’anthropologie constitue le dernier trébuchement nécessaire pour déstabiliser de manière définitive toute trace de philosophie judéo-chrétienne dans le monde occidental. Chacune des différences fondamentales qui permettaient de conceptualiser le monde depuis des siècles a été attaquée : la différence entre le citoyen et l’étranger sous les coups de boutoir de la pensée multiculturaliste, celle entre l’homme et la femme avec les “gender studies” … La dernière grande frontière qui résistait aux assauts de la déconstruction était celle entre l’homme et l’animal. Vouloir y mettre fin, c’est s’attaquer au récit biblique, dont la spécificité est de considérer que l’homme est créé à l’image de Dieu et, donc, qu’en tout homme il y a une part de Dieu qui s’incarne. C’est une remise en question de toute notre tradition philosophique : un projet proprement nihiliste.

Ce mouvement s’inscrirait-il donc dans la convergence des luttes ? Il y a effectivement des convergences avec d’autres combats progressistes : des auteurs fétiches du multiculturalisme se sont grandement investis dans la question animale, comme Will Kymlicka, qui a écrit avec Sue Donaldson Zoopolis, le principal manifeste politique antispéciste. Il réclame, entre autres, la scolarisation des animaux domestiques… Également des penseurs de la théorie du genre, telle la professeur américaine Donna Haraway, une intellectuelle influente au sein de la pensée “queer”. Elle s’est mise à écrire sur l’antispécisme car, du moment qu’elle conteste l’existence de catégories étanches entre les sexes, alors au fond la frontière entre l’homme et l’animal pouvait elle aussi être remise en cause. Son principal ressort argumentatif ? C’est la philosophie de la partouze : quand on couche tous ensemble, tout se mélange et donc se confond. De la même façon, pour elle, humains et animaux sont capables de se faire plaisir réciproquement, donc ils ne sont pas si éloignés… Elle décrit en effet, avec force détails, la relation érotique qu’elle a longtemps entretenue avec sa chienne.

Mon hypothèse est qu’en réalité nous sommes arrivés au terme de tous les grands combats de libération à mener : abolition de l’esclavage, mouvement pour les droits civiques, libération de la femme… Pour les personnes qui ont besoin d’un combat progressiste pour donner sens à leur existence, il faut alors se trouver de nouvelles causes à défendre. Faute de vraies oppressions à dénoncer, on en cherche de nouvelles… L’animal devient ainsi le nouveau prolétaire du XXIe siècle.

Il y a un paradoxe : les antispécistes s’appuient sur la biologie pour montrer à quel point l’homme est proche de l’animal et, en même temps, il y a une haine de tout ce qui rapporte à la nature et à l’essentialisme… L’antispécisme n’est pas du tout un combat écologiste. Et à plein d’égards, il y a une opposition fondamentale entre ces deux luttes. Pour schématiser, l’écologie considère que la nature est un écrin pour la vie et le bonheur des hommes. Il faut donc la protéger pour les générations futures. L’antispécisme, lui, considère que toute vie possède une dignité en elle-même et qu’il faut protéger les animaux parce qu’ils ont des droits en tant que tels. Il n’accorde donc aucune importance à la biodiversité : les espèces ne sont plus un critère.

Plus philosophiquement, il y a dans cette idéologie une lutte contre l’idée de nature, qui est, selon les antispécistes, une ruse de l’homme pour mieux asseoir sa propre domination. La loi naturelle n’existe pas, et la seule loi qu’ils reconnaissent est que chacun a le droit de se préserver dans l’être sans se voir infliger de souffrances. La remise en cause de l’idée de nature peut aller très loin : ainsi l’astrophysicien Thomas Lepeltier, auteur de nombreux ouvrages sur la cause animale, estime qu’il faut coûte que coûte empêcher les animaux de se manger entre eux. Pour cela, il propose une intervention parfaitement artificielle : nourrir les lions de steaks au soja, ou encore modifier leur génome pour les rendre végétariens. Le régime alimentaire végan est d’ailleurs carencé en protéines à moins de consommer un complément de synthèse, la vitamine B12, entièrement fabriquée en laboratoire. Et ne parlons même pas de la viande de culture : des tissus cellulaires développés in vitro, et qui commencent déjà à remplacer la viande dans certaines assiettes… La pensée antispéciste repose ainsi sur une intervention plus grande encore de l’homme sur la nature, pour modifier tous les équilibres, mais non plus au bénéfice de l’homme. C’est un projet sans limites, proprement démiurgique.

Finalement, cette idéologie nous interroge sur notre perception de l’homme… C’est parce qu’on a affaibli ce qu’il y a d’humain dans nos existences qu’aujourd’hui les idées antispécistes connaissent une telle prospérité. Tous les ressorts d’une dépréciation de l’homme étaient déjà présents dans le débat contemporain : mise au ban de l’histoire, délégitimation de la culture, “honte prométhéenne” devant la prise de conscience de notre capacité technologique de nuisance… Ajoutez à présent l’accusation, portée par les antispécistes, de crime génocidaire à l’encontre de la condition animale : si rien n’est fait pour réaffirmer la noblesse du métier d’homme, alors je ne donne pas cher de notre peau. Mais je préfère rester optimiste : l’antispécisme me semble être l’aboutissement naturel du processus de déconstruction mais aussi son point d’achoppement. Un certain nombre de combats menés par les déconstructeurs ont été remportés sans vraiment rencontrer de résistance. Mais celui sur la condition animale est loin d’être gagné car il heurte profondément le bon sens : il est possible que si tous les gens de bonne volonté, qui ont une vision raisonnable et non idéologique de la place de l’homme dans la nature, se réveillent et apprennent à répondre à l’idéologie antis-péciste, alors jamais celle-ci ne parviendra au terme de son projet. Mais surtout, et c’est là mon espoir, comme l’outrance de ce combat n’est que la conséquence logique des mouvements précédents, c’est le processus de déconstruction dans son ensemble qui sera remis en cause. Ce réveil anthropologique permettra de penser de nouveau le monde sans ambiguïté ni culpabilité. Et sans doute d’être mieux en mesure aussi de l’habiter, car la déconstruction nous a rendus orphelins du monde.

L’Extinction de l’homme, de Paul Sugy, Tallandier, 208 pages, 17,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Eurovision moments - including a presidential petition

By Mark SavageBBC Music Correspondent

Last year, French broadcaster Stéphane Bern was commentating on the Eurovision Song Contest when received an urgent text from Emmanuel Macron.

The votes were coming in, and France's Barbara Pravi was in second place - but allegations were circulating that Damiano David, lead singer of the Italian frontrunners Måneskin, had snorted cocaine during the grand final.

"It was a big, big mess," Bern recalls. "I received so many messages on my mobile - even one from the French president - telling me Måneskin had to be disqualified, saying, 'You have to do something, please.'

"The French minister for European affairs, who was in Rotterdam for the contest, sent me also messages saying, 'What should we do? What should we do? Please do something.'

"But what could I have done? I wasn't hosting. I'm not the President of the Eurovision!"

It just so happens that the President of the EBU, which organises the contest, also hails from France. She advised everyone to remain calm.

"Delphine Ernotte said that if we win, we want to be the winners on merit, not because we have disqualified the first place act," says Bern. "So we didn't make any any buzz or protest around that."

Måneskin's frontman later took a drug test, which proved to be negative... But Bern will never forget being asked to interrupt Eurovision at President Macron's behest.

"He's always watching Eurovision," laughs the presenter - a broadcasting legend, who also established France's version of the National Trust. "It's a very patriotic thing to do."

The President's office did not respond to a BBC request to comment on the story.

Bern has been narrating the contest since 2010, taking on the Graham Norton role for the show's five million French viewers.

Every country approaches the commentary in a different way, so ahead of this year's contest in Turin, we asked a few to share their "filosofia di Eurovision".

And while no-one else had been at the centre of a major diplomatic incident, they all had unique stories to share.

GERMANY - Peter Urban

How long have you been attending Eurovision?

I started my commentator's job for German TV in Dublin 1997, so it will be 25 years this year.

Can you describe what the commentary booths are like?

A sweaty wooden box with a front window and one or two side windows, if you're lucky. There's a table with the equipment and the screen and a hole in the ceiling for ventilation - that's it.

How do you deal with something like the stage invasion during Surie's performance in 2018?

I was surprised like everybody else, but I didn't talk over the song. Afterwards I described the scene and mentioned how incredibly cool the singer had handled the accident.

Is there any rivalry between presenters from different countries?

Not at all, to the contrary. Quite a few of us have known each other for years and there's great joy, when we meet up again. We help each other with jokes, news and information, there is always an extremely friendly atmosphere, no bitching at all. I am pretty close to Marty Whelan from Ireland, and to my German speaking colleagues Andy from Austria and Sven from Switzerland.

What's your worst Eurovision experience?

In 2014, the Danish organizers tried to be funny and played a practical joke on the commentators. Unannounced fireworks exploded directly in front of our windows, which shocked and scared me so much that I yelled live on air "F…. hell (in English), are they trying to kill us!"

Who do you think will win this year?

I think Sam Ryder should win for the UK. I also wish and hope that the brave Ukrainians will receive the biggest support and solidarity from all - hosts, audience, artists, commentators - both during the show and after to help their fight against the Russian aggression.

UKRAINE - Timur Miroshnychenko

How long have you been going to Eurovision?

Seventeen years. It's more than a job, it's my religion, my life. I prepare for Eurovision all 365 days of the year.

That means you were presenting when Verka Serduchka and Ani Lorak came agonisingly close to winning. How do you react when your country is in the runners-up position?

Well that year, 2008, when Ani Lorak came second, I think that Russia bought their victory.

There are always accusations of political voting, of course. Does Ukraine get any help from its neighbours?

This year, or historically?

Well, this year everyone assumes you're going to win.

Even if I was singing?

I'd like to see that!

Well, maybe in 10 or 20 years!

It must feel strange to be thinking about this year's contest while your country is under attack.

A little strange. But in Kyiv it's relatively normal right now. Of course, you never know from when or from what side you will receive rockets.

Will you be able to go to Turin?

I'll be commentating from Lviv. It would normally be Kyiv but Russia shelled our TV station on the third or fourth day [of the war].

You experienced a Ukrainian win, with Jamala in 2016. When that happens, do you keep your composure or go crazy?

Oh, crazy. Of course you go crazy! I remember that in Stockholm that year, I screamed in the commentary booth. Very loud, very loud.

Seconds later, the door opened and someone from the EBU team said, 'Get ready. We have to go to stage', because it's a tradition of Eurovision that the commentator has the first interview with their winner. It took maybe three or four minutes to get to the stage from the commentary booth and during these three or four minutes, all my life flew through my head.

What's your commentary style otherwise?

I think you have to be the voice of the viewer. So I'm watching the show like a regular viewer, with expertise.

But the viewers at home have nicer seats, right?

Oh yes. The booths are small, maybe one metre by one metre. The exception was Serbia in 2007. That year in my booth I had a shower, a kitchen and room for someone else! Really, really good conditions.

FRANCE - Stéphane Bern

You've been commentating on Eurovision for a long time. Has it changed a lot?

Yes. The first time I went, I thought it was obsolete, a very old fashioned competition. And we discovered when we were in Vienna [in 2015], when Måns Zelmerlöw won, it had become something new, very pop. It was such a success on television that we decided to change our point of view.

I think the UK only made that realisation this year...

Yeah, yeah. I'm sure. Germany did the same. It's like we took it for granted and we didn't make any effort to win. But if you go to the Scandinavian countries, it really means a lot. They think of Eurovision as the best ambassador for the country.

What sort of style do you bring to the commentary?

First of all, we have a rule not to speak badly about an act before they perform. I think, who am I to judge or to mock the way they look? So, I give the information about the group or the singer and how they got here. We don't share our own opinions [until] during the votes.

Are there any other rules?

We can't speak about the politics of the countries - but I said a few things after the war between Azerbaijan and Armenia; and with what Russian are doing in Ukraine.

That will be hard to avoid this year.

You do your job with your heart, so it's difficult to avoid. But the rules are very strict.

Can you describe the commentary booth?

Oh, we are right at the top under the roof. Every country has little tiny, tiny cabins together. I'm always commenting with a female colleague and we can't even breathe, we have no space!

But we are so busy concentrating on the show that you don't need to eat, you don't need to drink, you don't need to go to the men's room. It's a miracle.

Mind over bladder!

Yes! Normally in life you always need to go to the toilet but not at that moment. I confess it's very uncomfortable.

SWEDEN - Edward Af Sillén

How many times have you commentated on Eurovision?

This will be my 11th time.

How do you prepare?

I try and visit every single rehearsal. The more info I have, the more relaxed I'll feel when it's time to go live. Apart from that, I bring a little fan. Those booths heat up!

What's your style?

Very respectful towards the event and the contest itself, and with lots of jokes. It's a long broadcast, often without comedy from the hosts (at least intentional comedy), so I think it's important for the commentator to entertain their country's viewers.

You've seen two Swedish acts win - were you able to remain professional?

Absolutely not. The first time I lost all control, but I imagine the Swedes did at home as well, so I feel like we celebrated together.

Do you bring any good luck charms into the studio?

Actually I do. I have a special pen I always use. How silly.

What is your best or worst Eurovision experience over the years?

My best experience was getting to write and direct when Sweden hosted Eurovision in 2016… We did an interval act called "Love Love Peace Peace" which jokingly parodied the contest. The audience reacting to it is my best memory. My worst? Don't feel like I have one. Eurovision experiences tend to be lots of fun.

Who do you think will win this year?

Too early to tell, I need to see more rehearsals. But yeah, I have the feeling that Ukraine will be impossible to beat.

CYPRUS - Melina Karageorgiou and Alexandros Taramountas

How many times have you commentated on Eurovision?

Melina: This will be my 10th time!

Alexandros: This will be my first time and I am super excited! Can't wait to live this unique experience.

How do you prepare for the broadcast?

Melina: Listening to the songs, reading artists' bios from different sources, letting songs and their ideas grow in my mind. I also have my weekly radio show called "Europhoria" on [Cypriot broadcaster] CYBC, so I'm in a Eurovision mood long before May.

Alexandros: Because we'll be doing the commentary from the CyBC studios in Nicosia, I'm planning to follow online all of the rehearsals and press conferences. This way, I'll be able to obtain backstage and behind-the-scenes information to share with the viewers throughout the show.

What's the secret to an entertaining commentary?

Melina: Loving Eurovision to the core, having done all the hard work before the contest, knowing everything about everything. Then you can just flow and enjoy on the night of the event - but always be alert!

Cyprus has never won - although you came close in 2018. How would you stay professional if Andromache won this year?

Melina: I would scream in a professional way!

Alexandros: This is the only time that may not sound so professional during the broadcast!

Do you bring any good luck charms into the studio?

Melina: Does dark chocolate count for good charms?

Alexandros: I'm not going to reveal my secret because I don't want to jinx it! What I can say is that I will have a Cyprus flag to keep myself in the mood.

Melina, what's your best Eurovision experience?

There were many unforgettable moments (mostly good ones!) but I must pick the moment Cyprus qualified for the final in 2010. It was my fourth time as a commentator and Cyprus had not qualified for years. So when the sixth envelope with the word "Cyprus" was revealed I was overwhelmed - if slightly calmer than those football commentators going crazy in the World Cup.

Plus, for a mysterious technical reason, my booth sound was disconnected for several minutes til the end of the results announcement, so people from Cyprus were texting and calling to ask if I'm OK and everything!

Who do you think will win this year? Or rather, who will come second after Ukraine...

Melina: I know this might sound diplomatic but it's really hard to guess before seeing the artists on stage. But I really like UK's astronaut this year (and this is not a diplomatic answer!)

Alexandros: Eurovision is unexpected! I have a favourite, but I believe that after all of the countries have had their rehearsals, it will be evident who will be the winner.

ICELAND - Gísli Marteinn Baldursson

How long have you been working at Eurovision?

This will be my 12th time. I started in 1999 in Jerusalem, but took a 10-year break after 2005 and started again in Stockholm 2016.

How do you prepare for the broadcast?

I try to find interesting information about the artists and even try to meet some of them if I have specific questions. Then I also prepare by knowing really well where the next toilet is located and how long it takes me to run there and back - because you usually need to drink lots of water to hydrate in the very hot and stuffy box you are broadcasting from. And Eurovision songs are three minutes max!

What is your commentary style?

I write a full script from start to finish, and time my lines according to what is happening in the postcards between the songs. I try to keep the information light-hearted and funny where possible. People in Iceland are very interested in Eurovision but they don't necessarily take it very seriously. So it is OK to make good-natured fun of the competition but it has to be done with a heart.

When Iceland does well - like it did last year- how does it change the job?

It mainly changes the job in the sense that we are among the competing nations on the Saturday show! If we do not qualify from the semi-final the atmosphere is of course different - although Icelanders still watch the show on Saturday even if we are not in it. But I'm the only one from the delegation that has to keep on working regardless if we make it to the final or not!

Who do you think will win this year?

I think that Ukraine, Sweden and Italy will be taking the top three spots. But I'm a terrible crystal gazer and I've been in this for long enough to know that anything can happen.

Follow us on Facebook, or on Twitter @BBCNewsEnts. If you have a story suggestion email entertainment.news@bbc.co.uk.

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Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

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Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander and chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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France24 - World

Dozens killed in attacks in northwest Nigeria, local official says

Issued on: 08/05/2022 - 17:41

NEWS WIRES

Gunmen killed at least 48 people in attacks on three villages in northwest Nigeria's Zamfara state, a local official and residents said Sunday.

Northwest and central Nigeria have been terrorised for years by criminal gangs known as bandits who raid and loot villages, steal cattle and carry out mass abductions of residents for ransom.

“A total of 48 people were killed by the bandits in the three villages (Damri, Sabon Garin and Kalahe) attacked Friday afternoon," said Aminu Suleiman, administrative head of Bakura district where the villages are.

Dozens of gunmen on motorcycles entered the three villages in coordinated attacks, shooting people as they tried to flee, Suleiman said.

The worst hit was Damri where the gunmen killed 32 people, Suleiman told AFP, including patients at a hospital.

“They burnt a police patrol vehicle, killing two security personnel.”

Troops deployed in the area engaged the attackers in a gun battle, forcing them to withdraw, Suleiman added.

Abubakar Maigoro, a Damri resident, said the gunmen went on a shooting spree before looting livestock and food supplies.

“We buried 48 people killed in the attacks,” Maigoro said.

Nigerian police did not respond to requests for comment.

The criminals have recently stepped up their assaults despite military operations against their hideouts.

The so-called “bandits" maintain camps in a vast forest, straddling Zamfara, Katsina, Kaduna and Niger states.

In the past two months, they have attacked a train between the capital Abuja and Kaduna city and kidnapped dozens of passengers, massacred more than 100 villagers and killed a dozen members of vigilante groups.

In early January, gunmen killed more than 200 people in Zamfara state.

According to the Armed Conflict Location and Event Data Project (ACLED), bandits killed 2,600 civilians in 2021, an increase of 250 percent from 2020.

Nigerian President Muhammadu Buhari, a former army commander, has been under intense pressure to end bandit violence before he leaves office next year at the end of his two terms in power.

The violence has forced thousands to flee to neighbouring Niger, with over 11,000 seeking refuge in November, according to the United Nations.

Officials in Zamfara say more than 700,000 people have been displaced by bandits, prompting the officials to open eight camps to accommodate them.

(AFP)

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Gunmen kill more than a dozen villagers in northwest Nigeria

Security forces rescue nearly 200 kidnap victims in northwest Nigeria

EYE ON AFRICA

Dozens killed in attacks in northwest Nigeria

Valeurs Actuelles

L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation

L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.

La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.

L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.

La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.

Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.

L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?

Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.

L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?

Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.

*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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BBC

Amazon targets review firms with legal action

By Zoe KleinmanTechnology editor

Amazon is taking legal action against four companies it has accused of deliberately flooding its shopping platform with fake reviews.

Three of the firms had nearly 350,000 reviewers on their books.

The companies act as unofficial brokers between Amazon sellers and individuals who write reviews, the tech giant says.

The reviewers get free products and a small fee in return for each review, and the firm charges the seller a fee for boosting its ratings on Amazon.

The sellers are not necessarily aware that this is being done by using fake reviews, Amazon said.

The firms it has threatened legal action against are accused of collectively targeting its platforms in the US, UK, Europe, Japan and Canada. It targeted three of them earlier this year, and has now confronted another.

One has ceased trading as a result. In a note on its website, Matronex says it has "completely shut down" following Amazon's actions.

On the website of one of the firms which is still in business, there is advice for customers whose reviews have been rejected by Amazon. The potential reasons it lists for this happening include:

"Please write your reviews truthfully and not too often," it adds.

Amazon says that as part of its settlement, one firm has agreed to share data about who its customers are. It claims this will help it track them down on its platform.

It admitted they can be difficult to identify because the exchange does not take place on Amazon itself. In 2020 it claims to have stopped 200 million reviews which it believed to be fake, from being published.

Reviews heavily influence online shopping decisions - the UK government says that the average household spends £900 per year on products based on what others say about them.

Under new proposals currently under consideration in the UK it would become illegal to pay someone to write or host fake reviews.

A recent investigation by the consumer watchdog Which? found that nine out of 10 of the top-rated headphones on Amazon earlier this year had glowing reviews for a range of unrelated products.

Which? said it welcomed Amazon's actions.

"However, our recent investigation found that there are still unscrupulous businesses exploiting weaknesses with Amazon's review system, leaving shoppers at risk of buying products boosted by thousands of bogus five-star reviews," said Rocio Concha, director of policy and advocacy.

"The Competition and Markets Authority's ongoing fake reviews investigation must root out any unfair practices being used to manipulate shoppers, and ensure people are protected when they are using major shopping sites."

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De l’exploitation des huîtres

Chronique

Sylvestre Huet

Parlons huîtres. Non, rassurez-vous, cette chronique ne va pas virer à la gastronomie. Il s’agit d’impact environnemental de nos besoins alimentaires, de ressources, de démographie. Le tout fondé sur un article de recherche paru le 3 mai.

Cette étude nous parle de l’exploitation intensive mais durable, sur des siècles voire des millénaires, de bancs d’huîtres par des populations. Sur des sites aux États-Unis (baies de Chesapeake et de San Francisco, Floride…) et en Australie. Sur ces sites, et pour des périodes allant de -7 000 à l’Amérique précolombienne, les archéologues ont identifié les traces d’exploitation de très longue durée, se traduisant par d’impressionnants dépôts. Sur une île de Floride, ils ont compté plus de 18 milliards de coquilles ; sur un autre site plus au nord, 2 milliards. Ceux de Chesapeake Bay en affichent 84 millions. Et 50 millions pour le site australien près de Brisbane; dont l’exploitation a duré plus d’un millénaire.

Les chercheurs opposent cette capacité à exploiter une ressource naturelle de façon durable à l’exploitation ravageuse qui a fait disparaître, en moins de deux siècles, 80 % des bancs d’huîtres sauvages encore existant au XIX e siècle. Comme pour les pêcheries mondiales, ce travail montre l’énormité de l’impact environnemental des deux derniers siècles. Restaurer les capacités productives des écosystèmes doit se faire en visant non les situations des années 1950, mais plutôt celles de 1700. Mais comment ?

Les auteurs insistent sur l’apport des savoirs indigènes à cet égard. C’est sympathique de souligner l’impact dévastateur des colonisations, mais c’est probablement très peu efficace. En 1700, et sans remonter jusqu’à la Préhistoire, il n’y avait que 700 millions d’êtres humains. L’une des causes de la durabilité de ces exploitations résidait dans le faible nombre de bouches à nourrir. Mais nous sommes dix fois plus et nous serons bientôt plus de 8 milliards.

La principale leçon de cette étude n’est donc pas d’espérer en une sagesse ancestrale dans la gestion des ressources naturelles. Mais dans une approche scientifique, utilisant tous les moyens disponibles, y compris technologiques, pour restaurer des écosystèmes plus productifs durablement. Ce qui passe par des systèmes sociaux privilégiant la durabilité sur le profit rapide. La gastronomie est loin, la politique toute proche.

scienceshuîtresla chronique scientifique de sylvestre huet
France24 - World

In the West Bank's South Hebron Hills, 1,000 Palestinians vow to fight eviction

Issued on: 08/05/2022 - 11:10Modified: 08/05/2022 - 11:32

Gwendoline DEBONO

After a 23-year legal battle, Israel's Supreme Court has approved the eviction of just over 1,000 Palestinians from eight villages in the South Hebron Hills in the occupied West Bank.The Israeli army calls the area "firing zone 918" and has declared it a military zone since the late 1980s. The Jewish state asserts that the inhabitants who settled there were nomads – which they strongly deny. The area's Palestinian inhabitants have vowed to fight the eviction.

El País (ESP)

¿Qué hacer en Turín, la ciudad de Eurovisión 2022?

ITALIA

Un Martini en la Piazza San Carlo, café con chocolate y nata en Al Bicerin, de compras por el Lingotto o una visita al Museo Egipcio son solo algunos de los atractivos de la localidad italiana

Dicen de Turín que es la otra cara de Italia. La que no encaja en los tópicos. La ciudad brumosa y trabajadora del norte; burguesa, desahogada, verde, seria, elegante, sibarita. Los Alpes casi se tocan, jardines y parques por doquier, colinas frondosas encajando al río Po y arropando un casco antiguo techado por casi veinte kilómetros de pórtici (soportales) de todos los estilos y variedades marmóreas; tranvías silenciosos deslizándose como gatos entre palacios barrocos, restaurantes y cafés históricos donde se perfuman las viandas con láminas de trufa blanca. Sin olvidar que el vermú y el chocolate fino, si no se inventaron aquí, encontraron al menos su fórmula cabal.

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Pero sobre todo Turín, que esta semana espera a miles de eurofans pues es la sede del festival de Eurovisión 2022, es una ciudad joven, inquieta, rebelde, siempre dispuesta al cambio y al progreso. Aquí se urdió la unidad de Italia; fue capital del país antes que Roma. Aquí venían campesinos de norte y sur a montar topolinos en la primera fábrica de Fiat, mientras el cura Don Bosco enseñaba oficios salesianos a los golfillos y Edmundo d’Amicis les mostraba ejemplos a seguir en un libro mítico, Corazón (1886).

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Antes de que la Casa de Saboya fuera aglutinante para el Risorgimento que Garibaldi, Cavour y otros próceres urdían en el Caffè Del Cambio, ya era una de las urbes barrocas más elegantes de Europa. Su corazón bascula entre la piazza Castello y la piazza San Carlo, unidas por la Via Roma y el tramo más elegante de pórtici. Luego están los barrios ribereños del Po y sus muelles (murazzi), junto al puente Vittorio Emanuele I y una iglesia que, para los esoteristas, es un vértice mágico; ahora, territorio comanche de los jóvenes. Vigila la ciudad la basílica de Superga, obra cumbre del arquitecto barroco Filippo Juvarra, en una colina contra la que se estrelló un avión con el equipo local de fútbol al completo (abuelos de la Juventus), como recuerda un monolito.

El palacio de Eurovisión

A ese tablero urbano habría que añadir el complejo de ocio del Lingotto (la antigua fábrica de Fiat) o el Parque Olímpico (donde se celebraron los Juego de Invierno de 2006 y donde está el estadio Pala Alpitour, que acogerá desde este martes las semifinales de Eurovisión y será el escenario de la gran final del próximo sábado 14 de mayo). Para moverse por todo ese plano será conveniente hacerse con la Torino Piemonte Card (desde 28 euros/un día), que abre puertas de museos y tranvías. 

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Y, sin más, acceder al corazón, o sea, a la plaza Castello. Allí están el Palacio Real y el Palacio Madama, de Juvarra (quien repitió diseño en el Palacio Real de Madrid). Al otro lado de la plaza, la catedral gótica parece chica ante su propia capilla barroca donde se exhibe La Sacra Sindone, la Sábana Santa que sirvió de sudario a Jesucristo —los intríngulis de esta reliquia se narran en el thriller de Julia Navarro La Hermandad de la Sábana Santa—. Pegada al templo, otra obra de Guarino Guarini, el arquitecto de la capilla de la Sábana Santa: la iglesia de San Lorenzo. Arropando ese conjunto estelar, los frondosos Jardines Reales, que llegan al parque de Porta Palatina, una de las cuatro puertas que cerraban el llamado Quadrilatero Romano, incluyendo ruinas de un teatro. Allí se instala cada mañana el mercato Porta Palazzo, uno de los más populares de la ciudad.

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Los pórtici de Via Roma, trufados de tiendas elegantes, conducen a la piazza San Carlo, que es como el salón de Turín. Cita obligada a la hora del vermú, que no puede ser otro que un Martini o un Carpano: ambas marcas locales cuentan con museo propio. La plaza parece un decorado, con dos iglesias cuasi gemelas, una de ellas de Juvarra.

Otra plaza menos teatral, pero no menos entrañable para los turineses, es Carignano, donde se encuentra el Palazzo Carignano (obra de Guarini) que sirvió de sede al primer Parlamento de la nación, ahora Museo Nazionale del Risorgimento Italiano. Cerca está el Museo Egipcio, que es el más rico en fondos de aquella civilización después de el de El Cairo. En la planta alta del edificio puede visitarse la Galleria Sabauda, colección de pintura de los Saboya. Recorrer los monumentos y museos turineses puede resultar agotador. Pero no hay que omitir una visita más: el Museo Nazionale del Cinema, que se aloja en la llamada Mole Antonelliana. Es una estructura de hierro y cristal de 167 metros de altura creada en 1863 por el arquitecto Antonelli como sinagoga, y que ha sido calificada como la Torre Eiffel de los Alpes.

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Entre cafés históricos

Bien podrían incluirse entre los monumentos los cafés históricos. Además del ya citado Del Cambio, el más antiguo (1757), en el Caffè Al Bicerin Alejandro Dumas o Cavour pedían el típico bicerin (café con chocolate y nata, hay que probarlo). Todavía de finales del XVIII es el Caffè Fiorio, donde se reunían los aristócratas, mientras que los bohemios lo hacían enfrente, en el Mulassano. En el Platti, de estilo liberty, tomaba notas Cesare Pavese, escritor que acabaría suicidándose en el cercano Hotel Roma

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El historial rebelde de Turín no se duerme en los laureles. La grey joven se congrega en torno a los murazzi y en el barrio San Salvario, en la orilla izquierda del Po, con el Largo Saluzzo como epicentro y muchos pequeños restaurantes donde comer agnoloti (pasta rellena) o risotti a buen precio; zona animada y ruidosa hasta el amanecer. Queda cerca del Castello de Valentino y su parque, el cual es aprovechado —sobre todo en verano— para tirarse en la hierba o bailar en sitios como el Cacao Cafè Concerto. También hay terrazas más tranquilas en todo el Lungo Po (las orillas del río) para tomar un barolo tinto con vistas panorámicas, en sitios como el EDIT Garden, Azhar, Lentini’s o el Kogin’s Club Disco, donde además de tomar un cóctel al atardecer se puede bailar toda la noche. También el Quadrilatero Romano, cerca de Porta Palatina, y el complejo del Lingotto son focos de ocio, compras y diversión. La ciudad que dedica la mañana al vermú, la tarde al café y el crepúsculo al aperitivo dispone de resortes sobrados para hacer que la noche sea eternamente joven.

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L'Humanité

Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires

Actu

Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

Jérémie Bazart

Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

Oreille occidentale et oreille chinoise

Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

sciencesMusiquemusique classique
BBC

Climate change: Airlines miss all but one target - report

By Georgina RannardBBC News Climate & Science

UK airlines have missed all climate targets set since 2000 except for one, a new report claims.

The aviation industry sets its own goals for cutting its environmental footprint.

A representative for the UK aviation industry said it was committed to significantly reducing its greenhouse gas emissions.

In 2018 air travel was responsible for 7% of the UK's greenhouse gas emissions.

Possible, the charity behind the research, investigated the issue to find out whether airlines can be relied upon to tackle their role in causing emissions that lead to climate change.

"Companies set grand-sounding targets with a lot of fanfare and announcement. They talk about them for a couple of years - then the targets sink without trace, never to be seen again," Leo Murray from Possible told BBC News.

The research looked at environmental goals airlines have set themselves since 2000. Most of the targets focussed on using greener fuels to power airplanes or making fuel more efficient.

EasyJet was the only company named in the research that was found to have met a target. It successfully reduced fuel burn per passenger kilometre by 3% by 2015, Possible says.

But Possible claim it missed other goals, including a plan in 2007 to build the "ecoJet" that would emit 50% less CO2 than its current planes. The ambition was mentioned again in 2009, Possible says, but the company appeared to drop the target and the ecoJet was never built.

"The ecoJet was a prototype concept which was used to urge the industry to produce planes that significantly reduce carbon emissions. Our ultimate ambition today has only strengthened to achieve zero carbon emission flying," a spokesperson for EasyJet told BBC News.

Possible also points out that between 2010-12 Virgin Atlantic said that 10% of its fuel would be biofuel by 2020. Possible says the target wasn't mentioned again. In 2021 Virgin Atlantic announced it will use 10% alternative fuels by 2030.

The charity also claims that $3bn promised by Virgin Group founder Richard Branson to fight global warming was not delivered.

Virgin did not respond to a request for comment.

Mr Murray says the industry is "intrinsically high-carbon", meaning there are no good alternatives when it comes to technological solutions. Efficiency has been improving but the volume of flights has grown faster, he says.

In response to the report Matt Gorman, chair of the industry body Sustainable Aviation Coalition, told BBC News: "Technology improvements mean growth in passengers no longer means growth in emissions and the industry continues to innovate to reduce emissions further and faster. Whilst decarbonising aviation is a huge challenge, the solutions are real and, more critically, being implemented."

The findings undermine the government's climate change plans that aim to radically reduce the UK's greenhouse gas emissions, according to Mr Murray.

The government's upcoming "Jet Zero" strategy to tackle the role of aviation in climate change is likely to rely on airlines "decarbonising". That would mean the industry using technology to fix its emissions problem.

"It's a very high-risk strategy, it's not plausible. The government is putting all its eggs in the basket of aviation meeting their own goals - but their track record is terrible," Mr Murray suggests.

Can we 'carry on flying'?

The government's message is that we can carry on flying and still reach net zero by 2050.

Don't worry, it says, innovation will save the day. This report calls that policy into question.

If the aviation industry cannot find ways to make planes more efficient or take the carbon out of fuel then the government will need an alternative strategy.

The most obvious is to manage demand by making it more expensive to fly often - but that need not mean your annual holiday is under threat.

That's because a small number of people do most of the flying. Just 15% of people take 70% of all flights.

Campaigners want a frequent flier levy - something backed by the public in polls.

The first flight in a year could incur little or no tax, with the levy ramping up with each additional flight.

The government's Climate Change Committee advisory body has previously blamed the government for failing to reduce demand for flying.

A Department for Transport spokesperson told BBC News: "This report wilfully ignores this government's historic investment in technology, fuel and market-based measures which will help us reach Jet Zero by 2050 without the need for further taxes. This includes £180 million to accelerate sustainable aviation fuel and £685 million to develop zero-carbon and low emission aircraft technology".

Mr Murray also says the government should be prioritising making sustainable transport like high-speed rail or ferries more affordable and accessible.

One scheme his charity runs encourages employers to give workers extra holiday days to allow them to travel abroad by train or ferry, which has a lower carbon footprint but can take much longer than flying.

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France24 - World

More violence after Israel arrests two Palestinians suspected of deadly axe attack

Issued on: 08/05/2022 - 11:11

NEWS WIRES

Two Palestinians were shot dead and another was wounded in separate incidents in the Israeli-occupied West Bank and annexed east Jerusalem on Sunday, officials said, the latest in a spate of violence.

The unrest came hours after the arrest of two Palestinians suspected of axing three Israelis to death, and as a series of anti-Israeli attacks and bloody violence has left dozens dead since late March, among them Palestinian and Arab-Israeli perpetrators.

In the southern West Bank, a Palestinian armed with a knife infiltrated the Tekoa settlement before being shot by a resident, the army said.

"Soldiers were dispatched to the scene and are searching the area for additional suspects," a statement from the military said.

The Palestinian health ministry said Motasem Attalah, 17, was killed.

A short time earlier, a 19-year-old Palestinian without an entry permit for Israel stabbed a police officer outside the Old City in east Jerusalem before being shot and "neutralised" by forces at the scene, a police statement said.

The officer was taken to hospital in moderate condition, police said, with medics saying the stabber was not dead.

Earlier Sunday, Israeli soldiers shot dead a Palestinian who tried to enter Israel through the Jewish state's barrier in the north of the occupied West Bank. 

Soldiers "identified a (person) trying to cross the security barrier" near Tulkarem, an army statement said. "The force shot at him in accordance with procedures. The suspect was taken for medical care."

A spokesman for the Sheba hospital in central Israel told AFP the Palestinian had died of his wounds, with the Palestinian health ministry identifying the deceased as Mahmud Eram.

Security forces had earlier arrested two Palestinians suspected of carrying out an axe attack in central Israel on Thursday that left three dead.

The security services -- who previously identified the suspects as Assad Yussef al-Rifai, 19, and Subhi Imad Abu Shukair, 20 -- said the pair were spotted hiding in a bush near a quarry, just outside the central town of Elad, where the attack took place.

The perpetrators had entered Israel through the porous barrier with the West Bank, an Israeli military official said earlier, calling their infiltration a "failure" of the army.

Bloody cash 

Thursday's attack in Elad, populated by mainly ultra-Orthodox Jews, was the sixth deadly incident targeting Israelis since March 22.

Witnesses said two assailants leapt from a car swinging axes at passers-by, leaving three dead and four wounded, before fleeing in the same vehicle.

The manhunt included the police, domestic security agency and the army, along with helicopters and drones, the security forces said. 

The Israeli military official said bloody banknotes, presumably dropped by the suspects in flight, helped lead the forces to where the pair were hiding. 

Forces scanning the area noticed a bush "that looked a bit different", said the official, who spoke to reporters on condition of anonymity.

Israel has identified the three killed Thursday as Yonatan Habakuk, 44, and Boaz Gol, 49, both from Elad, as well as Oren Ben Yiftach, 35.

The bloodshed unfolded as Israel marked the 74th anniversary of its founding, which has previously been a tense day in the Israeli-Palestinian conflict.

Hamas threats 

The Elad killings followed a tense period in which the Muslim fasting month of Ramadan, the Jewish festival of Passover and the Christian holiday of Easter overlapped.

Tensions have boiled over into violent clashes between Israelis and Palestinians at the Al-Aqsa mosque compound, a highly contested site in Jerusalem's Israeli-annexed Old City.

Palestinian president Mahmud Abbas had condemned the Elad attacks, warning that the murder of Israeli civilians risked fuelling a broader cycle of violence.

But the Gaza Strip's Islamist rulers Hamas praised the attack -- as did the Gaza-based Islamic jihad armed group -- calling it a consequence of unrest at Al-Aqsa. 

The Islamic Jihad called the attackers "heroes" and said their arrest would not "discourage" people from continuing their violent resistance.

Hamas said the attack "demonstrates our people's anger at the occupation's attacks on holy sites".

Last week Hamas threatened Israel with rockets, knives and axes if its security forces carry out further raids on the Al-Aqsa mosque compound.

A string of anti-Israeli attacks since March 22 have killed 18 people, including an Arab-Israeli police officer and two Ukrainians.

Two of the deadly attacks were carried out in the Tel Aviv area by Palestinians.

A total of 29 Palestinians and three Israeli Arabs have died during the same period, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations.

(AFP)

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Israeli police, Palestinians clash anew at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound

Palestinian militant group claims responsibility for killing Israeli guard

Three killed in stabbing attack in central Israeli city of Elad

Opex 360

La marine australienne veut se doter de grands drones sous-marins autonomes XL-AUV

par Laurent Lagneau · 6 mai 2022

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Fondée en 2017 par des anciens de Palantir Technologies, entreprise proche du renseignement américain, la société Anduril Industries n’aura pas tardé à se faire un nom dans le domaine de la défense et de la sécurité, notamment en fournissant au Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis des tours de surveillance autonomes [AST – Autonomous Surveillance Towers] et en remportant, en janvier dernier, un contrat de près de un milliard de dollars pour développer des systèmes de lutte anti-drones à l’US Special Operation Command [USSOCOM – forces spéciales].

La recette de ce développement rapide? « Contrairement à la plupart des entreprises de défense, nous n’attendons pas que nos clients nous disent ce dont ils ont besoin. Nous identifions les problèmes, finançons notre recherche et développement [R&D] sur nos fonds propres et vendons des produits finis, prêts à l’emploi. Les idées se concrétisent en quelques mois, et non en années », explique Anduril Industries sur son site Internet.

Pour cela, l’entreprise a recruté des ingénieurs parmi les plus prometteurs ainsi que des anciens militaires ayant une « connaissance intime » des opérations. Ceux-ci représentent 20% de son effectif et leur expérience lui permet de s’assurer que les produits qu’elle développe répondent parfaitement aux besoins des armées.

Visiblement, Anduril Industries ne s’interdit aucun domaine, comme en témoigne son acquisition, en février, de la jeune pousse Dive Technologies, spécialiste des véhicules sous-marins autonomes. Et, après avoir créé une filiale en Australie, l’entreprise a fait savoir, le 5 mai, qu’elle négocie actuellement un contrat d’une valeur de 100 millions de dollars pour concevoir, développer et fabriquer au moins trois prototypes de drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] pour la Royal Australian Navy [RAN]. Et cela d’ici trois ans, ce qui paraît très ambitieux.

« Le XL-AUV aura un coût abordable. Il sera autonome et doté d’une longue endurance. Modulaire, il pourra être optimisé […] pour un large éventail de missions, telles que le renseignement avancé, l’inspection des infrastructures, la surveillance, la reconnaissance et le ciblage. L’approche d’Anduril pour son développement permettra de livrer un drone pour une fraction du coût des capacités sous-marines existantes, dans des délais extrêmement courts », explique l’entreprise américaine.

Pour l’un de ses co-fondateurs, Palmer Luckey, la marine australienne a un « besoin évident » d’un drone sous-marin comme le XL-AUV. Celui-ci « exploitera les derniers développements en matière d’autonomie, d’intormatique, de fusion de capteurs, de propulsions et de robotique », a-t-il souligné.

De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait valoir que le XL-AUV permettrait potentiellement de « compléter et d’améliorer » la force sous-marine de la Royal Australian Navy, laquelle repose actuellement sur six sous-marins de la classe Collins. Et cela d’autant plus que cette dernière devra s’armer de patience pour obtenir les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] que doivent lui fournir les États-Unis [ou le Royaume-Uni] dans le cadre de l’alliance stratégique AUKUS.

A priori, ces XL-AUV, qui seront conçus par Anduril en étroite collaboration avec l’industrie australienne, pourraient être dotés de tubes lance-torpilles. Mais cela « reste à confirmer, les détails étant toujours en cours de définition avec la RAN », a indiqué un responsable de l’entreprise américaine.

Photo : Anduril Industries

La marine australienne veut se doter de grands drones sous-marins autonomes XL-AUV

par Laurent Lagneau · 6 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Fondée en 2017 par des anciens de Palantir Technologies, entreprise proche du renseignement américain, la société Anduril Industries n’aura pas tardé à se faire un nom dans le domaine de la défense et de la sécurité, notamment en fournissant au Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis des tours de surveillance autonomes [AST – Autonomous Surveillance Towers] et en remportant, en janvier dernier, un contrat de près de un milliard de dollars pour développer des systèmes de lutte anti-drones à l’US Special Operation Command [USSOCOM – forces spéciales].

La recette de ce développement rapide? « Contrairement à la plupart des entreprises de défense, nous n’attendons pas que nos clients nous disent ce dont ils ont besoin. Nous identifions les problèmes, finançons notre recherche et développement [R&D] sur nos fonds propres et vendons des produits finis, prêts à l’emploi. Les idées se concrétisent en quelques mois, et non en années », explique Anduril Industries sur son site Internet.

Pour cela, l’entreprise a recruté des ingénieurs parmi les plus prometteurs ainsi que des anciens militaires ayant une « connaissance intime » des opérations. Ceux-ci représentent 20% de son effectif et leur expérience lui permet de s’assurer que les produits qu’elle développe répondent parfaitement aux besoins des armées.

Visiblement, Anduril Industries ne s’interdit aucun domaine, comme en témoigne son acquisition, en février, de la jeune pousse Dive Technologies, spécialiste des véhicules sous-marins autonomes. Et, après avoir créé une filiale en Australie, l’entreprise a fait savoir, le 5 mai, qu’elle négocie actuellement un contrat d’une valeur de 100 millions de dollars pour concevoir, développer et fabriquer au moins trois prototypes de drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] pour la Royal Australian Navy [RAN]. Et cela d’ici trois ans, ce qui paraît très ambitieux.

« Le XL-AUV aura un coût abordable. Il sera autonome et doté d’une longue endurance. Modulaire, il pourra être optimisé […] pour un large éventail de missions, telles que le renseignement avancé, l’inspection des infrastructures, la surveillance, la reconnaissance et le ciblage. L’approche d’Anduril pour son développement permettra de livrer un drone pour une fraction du coût des capacités sous-marines existantes, dans des délais extrêmement courts », explique l’entreprise américaine.

Pour l’un de ses co-fondateurs, Palmer Luckey, la marine australienne a un « besoin évident » d’un drone sous-marin comme le XL-AUV. Celui-ci « exploitera les derniers développements en matière d’autonomie, d’intormatique, de fusion de capteurs, de propulsions et de robotique », a-t-il souligné.

De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait valoir que le XL-AUV permettrait potentiellement de « compléter et d’améliorer » la force sous-marine de la Royal Australian Navy, laquelle repose actuellement sur six sous-marins de la classe Collins. Et cela d’autant plus que cette dernière devra s’armer de patience pour obtenir les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] que doivent lui fournir les États-Unis [ou le Royaume-Uni] dans le cadre de l’alliance stratégique AUKUS.

A priori, ces XL-AUV, qui seront conçus par Anduril en étroite collaboration avec l’industrie australienne, pourraient être dotés de tubes lance-torpilles. Mais cela « reste à confirmer, les détails étant toujours en cours de définition avec la RAN », a indiqué un responsable de l’entreprise américaine.

Photo : Anduril Industries

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Fondée en 2017 par des anciens de Palantir Technologies, entreprise proche du renseignement américain, la société Anduril Industries n’aura pas tardé à se faire un nom dans le domaine de la défense et de la sécurité, notamment en fournissant au Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis des tours de surveillance autonomes [AST – Autonomous Surveillance Towers] et en remportant, en janvier dernier, un contrat de près de un milliard de dollars pour développer des systèmes de lutte anti-drones à l’US Special Operation Command [USSOCOM – forces spéciales].

La recette de ce développement rapide? « Contrairement à la plupart des entreprises de défense, nous n’attendons pas que nos clients nous disent ce dont ils ont besoin. Nous identifions les problèmes, finançons notre recherche et développement [R&D] sur nos fonds propres et vendons des produits finis, prêts à l’emploi. Les idées se concrétisent en quelques mois, et non en années », explique Anduril Industries sur son site Internet.

Pour cela, l’entreprise a recruté des ingénieurs parmi les plus prometteurs ainsi que des anciens militaires ayant une « connaissance intime » des opérations. Ceux-ci représentent 20% de son effectif et leur expérience lui permet de s’assurer que les produits qu’elle développe répondent parfaitement aux besoins des armées.

Visiblement, Anduril Industries ne s’interdit aucun domaine, comme en témoigne son acquisition, en février, de la jeune pousse Dive Technologies, spécialiste des véhicules sous-marins autonomes. Et, après avoir créé une filiale en Australie, l’entreprise a fait savoir, le 5 mai, qu’elle négocie actuellement un contrat d’une valeur de 100 millions de dollars pour concevoir, développer et fabriquer au moins trois prototypes de drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] pour la Royal Australian Navy [RAN]. Et cela d’ici trois ans, ce qui paraît très ambitieux.

« Le XL-AUV aura un coût abordable. Il sera autonome et doté d’une longue endurance. Modulaire, il pourra être optimisé […] pour un large éventail de missions, telles que le renseignement avancé, l’inspection des infrastructures, la surveillance, la reconnaissance et le ciblage. L’approche d’Anduril pour son développement permettra de livrer un drone pour une fraction du coût des capacités sous-marines existantes, dans des délais extrêmement courts », explique l’entreprise américaine.

Pour l’un de ses co-fondateurs, Palmer Luckey, la marine australienne a un « besoin évident » d’un drone sous-marin comme le XL-AUV. Celui-ci « exploitera les derniers développements en matière d’autonomie, d’intormatique, de fusion de capteurs, de propulsions et de robotique », a-t-il souligné.

De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait valoir que le XL-AUV permettrait potentiellement de « compléter et d’améliorer » la force sous-marine de la Royal Australian Navy, laquelle repose actuellement sur six sous-marins de la classe Collins. Et cela d’autant plus que cette dernière devra s’armer de patience pour obtenir les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] que doivent lui fournir les États-Unis [ou le Royaume-Uni] dans le cadre de l’alliance stratégique AUKUS.

A priori, ces XL-AUV, qui seront conçus par Anduril en étroite collaboration avec l’industrie australienne, pourraient être dotés de tubes lance-torpilles. Mais cela « reste à confirmer, les détails étant toujours en cours de définition avec la RAN », a indiqué un responsable de l’entreprise américaine.

Photo : Anduril Industries

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Fondée en 2017 par des anciens de Palantir Technologies, entreprise proche du renseignement américain, la société Anduril Industries n’aura pas tardé à se faire un nom dans le domaine de la défense et de la sécurité, notamment en fournissant au Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis des tours de surveillance autonomes [AST – Autonomous Surveillance Towers] et en remportant, en janvier dernier, un contrat de près de un milliard de dollars pour développer des systèmes de lutte anti-drones à l’US Special Operation Command [USSOCOM – forces spéciales].

La recette de ce développement rapide? « Contrairement à la plupart des entreprises de défense, nous n’attendons pas que nos clients nous disent ce dont ils ont besoin. Nous identifions les problèmes, finançons notre recherche et développement [R&D] sur nos fonds propres et vendons des produits finis, prêts à l’emploi. Les idées se concrétisent en quelques mois, et non en années », explique Anduril Industries sur son site Internet.

Pour cela, l’entreprise a recruté des ingénieurs parmi les plus prometteurs ainsi que des anciens militaires ayant une « connaissance intime » des opérations. Ceux-ci représentent 20% de son effectif et leur expérience lui permet de s’assurer que les produits qu’elle développe répondent parfaitement aux besoins des armées.

Visiblement, Anduril Industries ne s’interdit aucun domaine, comme en témoigne son acquisition, en février, de la jeune pousse Dive Technologies, spécialiste des véhicules sous-marins autonomes. Et, après avoir créé une filiale en Australie, l’entreprise a fait savoir, le 5 mai, qu’elle négocie actuellement un contrat d’une valeur de 100 millions de dollars pour concevoir, développer et fabriquer au moins trois prototypes de drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] pour la Royal Australian Navy [RAN]. Et cela d’ici trois ans, ce qui paraît très ambitieux.

a fait savoir

« Le XL-AUV aura un coût abordable. Il sera autonome et doté d’une longue endurance. Modulaire, il pourra être optimisé […] pour un large éventail de missions, telles que le renseignement avancé, l’inspection des infrastructures, la surveillance, la reconnaissance et le ciblage. L’approche d’Anduril pour son développement permettra de livrer un drone pour une fraction du coût des capacités sous-marines existantes, dans des délais extrêmement courts », explique l’entreprise américaine.

Pour l’un de ses co-fondateurs, Palmer Luckey, la marine australienne a un « besoin évident » d’un drone sous-marin comme le XL-AUV. Celui-ci « exploitera les derniers développements en matière d’autonomie, d’intormatique, de fusion de capteurs, de propulsions et de robotique », a-t-il souligné.

De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait valoir que le XL-AUV permettrait potentiellement de « compléter et d’améliorer » la force sous-marine de la Royal Australian Navy, laquelle repose actuellement sur six sous-marins de la classe Collins. Et cela d’autant plus que cette dernière devra s’armer de patience pour obtenir les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] que doivent lui fournir les États-Unis [ou le Royaume-Uni] dans le cadre de l’alliance stratégique AUKUS.

A priori, ces XL-AUV, qui seront conçus par Anduril en étroite collaboration avec l’industrie australienne, pourraient être dotés de tubes lance-torpilles. Mais cela « reste à confirmer, les détails étant toujours en cours de définition avec la RAN », a indiqué un responsable de l’entreprise américaine.

Photo : Anduril Industries

BBC

Covid: World’s true pandemic death toll nearly 15 million, says WHO

By Naomi Grimley, Jack Cornish and Nassos StylianouBBC News

The Covid pandemic has caused the deaths of nearly 15 million people around the world, the World Health Organization (WHO) estimates.

That is 13% more deaths than normally expected over two years.

The WHO believes many countries undercounted the numbers who died from Covid - only 5.4 million were reported.

In India, there were 4.7 million Covid deaths, it says - 10 times the official figures - and almost a third of Covid deaths globally.

The Indian government has questioned the estimate, saying it has "concerns" about the methodology, but other studies have come to similar conclusions about the scale of deaths in the country.

The measure used by the WHO is called excess deaths - how many more people died than would normally be expected based on mortality in the same area before the pandemic hit.

These calculations also take into account deaths which were not directly because of Covid but instead caused by its knock-on effects, like people being unable to access hospitals for the care they needed. It also accounts for poor record-keeping in some regions, and sparse testing at the start of the crisis.

But the WHO said the majority of the extra 9.5 million deaths seen above the 5.4 million Covid deaths reported were thought to be direct deaths caused by the virus, rather than indirect deaths.

Speaking about the scale of the figures, Dr Samira Asma, from the WHO's data department, said "It's a tragedy.

"It's a staggering number and it's important for us to honour the lives that are lost, and we have to hold policymakers accountable," she said.

"If we don't count the dead, we will miss the opportunity to be better prepared for the next time."

Alongside India, countries with the highest total excess deaths included Russia, Indonesia, USA, Brazil, Mexico and Peru, the WHO figures suggest. The numbers for Russia are three-and-a-half times the country's recorded deaths.

The report also looks at the rates of excess deaths relative to each country's population size. The UK's excess mortality rate - like America, Spain and Germany - was above the global average during 2020 and 2021.

Countries with low excess mortality rates included China, which is still pursuing a policy of "zero Covid" involving mass testing and quarantines, Australia, which imposed strict travel restrictions to keep the virus out of the country, Japan and Norway.

The academics who helped compile the report admit their estimates are more speculative for countries in sub-Saharan Africa, because there is little data on deaths in the region. There were no reliable statistics for 41 out of 54 countries in Africa.

Statistician Prof Jon Wakefield, from Seattle's University of Washington, helped the WHO and told the BBC: "We urgently need better data collection systems.

"It is a disgrace that people can be born and die - and we have no record of their passing.

"So we really need to invest in countries' registration systems so we can get accurate and timely data."

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Why India's real Covid death toll may never be known

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WHO - World Health Organization

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L'Humanité

La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers

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Essai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.

Paul Mazliak

Posant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.

Le cerveau a aussi son espace-temps

Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).

Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.

Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro­-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.

Essaisalbert einsteinsciences
Valeurs Actuelles

Le progressisme de A à Z

Propos recueillis par Mickaël Fonton

Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?

La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.

Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?

La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.

Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?

Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.

Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.

Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?

Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.

En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…

Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?

« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.

La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?

La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…

De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.

On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?

Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.

S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.

Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.

Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.

Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.

« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?

Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.

Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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L’Allemagne décide finalement de livrer 7 obusiers PzH-2000 aux forces ukrainiennes

par Laurent Lagneau · 6 mai 2022

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S’agissant de la livraison d’équipements militaires à l’Ukraine, le gouvernement allemand se veut prudent… Et cette position ne lui épargne évidemment pas les critiques. Pour Berlin, la question est de savoir si fournir une telle aide à Kiev serait susceptible d’impliquer ou non l’Allemagne dans la guerre russo-ukrainienne.

Une étude, publiée en mars par le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] et intitulée « Questions juridiques du soutien militaire à l’Ukraine par les États de l’Otan : entre neutralité et participation au conflit », a tranché : selon le droit international, et tant qu’il ne participe pas aux combats, un pays ne peut pas être considéré comme un co-belligérant s’il fournit seulement des armes à l’une des deux parties d’un conflit. Et la question de savoir s’il s’agit d’armes « défensives » ou « offensives » est sans importance.

En revanche, selon ce document [.pdf], il pourrait en aller autrement si les forces armées qui bénéficient de ces armements doivent être formées leur utilisation. Il s’agit-là d’une « zone grise », ouverte à toutes interprétations, a-t-il laissé entendre.

En tout cas, le 2 mai, le gouvernement allemand a dévoilé sa position sur ce sujet, après avoir estimé qu’il valait mieux livrer aux forces ukrainiennes des équipements qu’elles maîtrisaient déjà. « Nous sommes convaincus que la formation de soldats ukrainiens en Allemagne […] ne signifie toujours pas une entrée directe dans la guerre », a en effet affirmé Steffen Hebestreit, son porte-parole.

Et pour cause : la semaine passée, le Pentagone a confirmé que des militaires ukrainiens allaient apprendre à utiliser les obusiers M777 et les drones Phoenix Ghost qu’il doit leur fournir à Grafenwoehr en Bavière. Même chose pour les artilleurs ukrainiens, qui auront à mettre en oeuvre les cinq obusiers PzH2000 que leur ont promis les Pays-Bas. Leur formation doit avoir lieu à l’école d’artillerie d’Idar-Oberstein.

Cela étant, et après avoir hésité sur la livraison potentielle « d’armes lourdes » à Kiev, Berlin a fini par se décider… En effet, ce 6 mai, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé que l’Allemagne céderait sept PzH2000 aux forces ukrainiennes. Ces pièces d’artillerie seront prélevés sur les « stocks de maintenance de la Bundeswehr », a-t-elle dit, sans préciser quand elles seront livrées.

En avril, Mme Lambrecht avait écarté l’idée de prélever des équipements sur la dotation des forces allemandes, étant donné que celles-ci devaient aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique]. »

Depuis, Berlin a annoncé la livraison aux forces ukrainiennes de blindés anti-aériens « Gepard », qui ne sont plus utilisés par la Bundeswehr depuis les années 2010. À noter que ces véhicules de 40 tonnes sont équipés deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm, ce qui pose la question des munitions… Fabriquées en Suisse, Berne a en effet mis son veto à leur ré-exportation vers l’Ukraine…

Quoi qu’il en soit, l’annonce de Mme Lambrecht concernant les PzH2000 marque un tournant puisque cet équipement constitue l’épine dorsale de l’artillerie allemande, avec 75 en service [et 46 en réserve].

Pour rappel, monté sur des chenilles, le PzH-2000 est doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée est comprise entre 30 et 50 km.

L’Allemagne décide finalement de livrer 7 obusiers PzH-2000 aux forces ukrainiennes

par Laurent Lagneau · 6 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

S’agissant de la livraison d’équipements militaires à l’Ukraine, le gouvernement allemand se veut prudent… Et cette position ne lui épargne évidemment pas les critiques. Pour Berlin, la question est de savoir si fournir une telle aide à Kiev serait susceptible d’impliquer ou non l’Allemagne dans la guerre russo-ukrainienne.

Une étude, publiée en mars par le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] et intitulée « Questions juridiques du soutien militaire à l’Ukraine par les États de l’Otan : entre neutralité et participation au conflit », a tranché : selon le droit international, et tant qu’il ne participe pas aux combats, un pays ne peut pas être considéré comme un co-belligérant s’il fournit seulement des armes à l’une des deux parties d’un conflit. Et la question de savoir s’il s’agit d’armes « défensives » ou « offensives » est sans importance.

En revanche, selon ce document [.pdf], il pourrait en aller autrement si les forces armées qui bénéficient de ces armements doivent être formées leur utilisation. Il s’agit-là d’une « zone grise », ouverte à toutes interprétations, a-t-il laissé entendre.

En tout cas, le 2 mai, le gouvernement allemand a dévoilé sa position sur ce sujet, après avoir estimé qu’il valait mieux livrer aux forces ukrainiennes des équipements qu’elles maîtrisaient déjà. « Nous sommes convaincus que la formation de soldats ukrainiens en Allemagne […] ne signifie toujours pas une entrée directe dans la guerre », a en effet affirmé Steffen Hebestreit, son porte-parole.

Et pour cause : la semaine passée, le Pentagone a confirmé que des militaires ukrainiens allaient apprendre à utiliser les obusiers M777 et les drones Phoenix Ghost qu’il doit leur fournir à Grafenwoehr en Bavière. Même chose pour les artilleurs ukrainiens, qui auront à mettre en oeuvre les cinq obusiers PzH2000 que leur ont promis les Pays-Bas. Leur formation doit avoir lieu à l’école d’artillerie d’Idar-Oberstein.

Cela étant, et après avoir hésité sur la livraison potentielle « d’armes lourdes » à Kiev, Berlin a fini par se décider… En effet, ce 6 mai, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé que l’Allemagne céderait sept PzH2000 aux forces ukrainiennes. Ces pièces d’artillerie seront prélevés sur les « stocks de maintenance de la Bundeswehr », a-t-elle dit, sans préciser quand elles seront livrées.

En avril, Mme Lambrecht avait écarté l’idée de prélever des équipements sur la dotation des forces allemandes, étant donné que celles-ci devaient aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique]. »

Depuis, Berlin a annoncé la livraison aux forces ukrainiennes de blindés anti-aériens « Gepard », qui ne sont plus utilisés par la Bundeswehr depuis les années 2010. À noter que ces véhicules de 40 tonnes sont équipés deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm, ce qui pose la question des munitions… Fabriquées en Suisse, Berne a en effet mis son veto à leur ré-exportation vers l’Ukraine…

Quoi qu’il en soit, l’annonce de Mme Lambrecht concernant les PzH2000 marque un tournant puisque cet équipement constitue l’épine dorsale de l’artillerie allemande, avec 75 en service [et 46 en réserve].

Pour rappel, monté sur des chenilles, le PzH-2000 est doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée est comprise entre 30 et 50 km.

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S’agissant de la livraison d’équipements militaires à l’Ukraine, le gouvernement allemand se veut prudent… Et cette position ne lui épargne évidemment pas les critiques. Pour Berlin, la question est de savoir si fournir une telle aide à Kiev serait susceptible d’impliquer ou non l’Allemagne dans la guerre russo-ukrainienne.

Une étude, publiée en mars par le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] et intitulée « Questions juridiques du soutien militaire à l’Ukraine par les États de l’Otan : entre neutralité et participation au conflit », a tranché : selon le droit international, et tant qu’il ne participe pas aux combats, un pays ne peut pas être considéré comme un co-belligérant s’il fournit seulement des armes à l’une des deux parties d’un conflit. Et la question de savoir s’il s’agit d’armes « défensives » ou « offensives » est sans importance.

En revanche, selon ce document [.pdf], il pourrait en aller autrement si les forces armées qui bénéficient de ces armements doivent être formées leur utilisation. Il s’agit-là d’une « zone grise », ouverte à toutes interprétations, a-t-il laissé entendre.

En tout cas, le 2 mai, le gouvernement allemand a dévoilé sa position sur ce sujet, après avoir estimé qu’il valait mieux livrer aux forces ukrainiennes des équipements qu’elles maîtrisaient déjà. « Nous sommes convaincus que la formation de soldats ukrainiens en Allemagne […] ne signifie toujours pas une entrée directe dans la guerre », a en effet affirmé Steffen Hebestreit, son porte-parole.

Et pour cause : la semaine passée, le Pentagone a confirmé que des militaires ukrainiens allaient apprendre à utiliser les obusiers M777 et les drones Phoenix Ghost qu’il doit leur fournir à Grafenwoehr en Bavière. Même chose pour les artilleurs ukrainiens, qui auront à mettre en oeuvre les cinq obusiers PzH2000 que leur ont promis les Pays-Bas. Leur formation doit avoir lieu à l’école d’artillerie d’Idar-Oberstein.

Cela étant, et après avoir hésité sur la livraison potentielle « d’armes lourdes » à Kiev, Berlin a fini par se décider… En effet, ce 6 mai, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé que l’Allemagne céderait sept PzH2000 aux forces ukrainiennes. Ces pièces d’artillerie seront prélevés sur les « stocks de maintenance de la Bundeswehr », a-t-elle dit, sans préciser quand elles seront livrées.

En avril, Mme Lambrecht avait écarté l’idée de prélever des équipements sur la dotation des forces allemandes, étant donné que celles-ci devaient aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique]. »

Depuis, Berlin a annoncé la livraison aux forces ukrainiennes de blindés anti-aériens « Gepard », qui ne sont plus utilisés par la Bundeswehr depuis les années 2010. À noter que ces véhicules de 40 tonnes sont équipés deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm, ce qui pose la question des munitions… Fabriquées en Suisse, Berne a en effet mis son veto à leur ré-exportation vers l’Ukraine…

Quoi qu’il en soit, l’annonce de Mme Lambrecht concernant les PzH2000 marque un tournant puisque cet équipement constitue l’épine dorsale de l’artillerie allemande, avec 75 en service [et 46 en réserve].

Pour rappel, monté sur des chenilles, le PzH-2000 est doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée est comprise entre 30 et 50 km.

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S’agissant de la livraison d’équipements militaires à l’Ukraine, le gouvernement allemand se veut prudent… Et cette position ne lui épargne évidemment pas les critiques. Pour Berlin, la question est de savoir si fournir une telle aide à Kiev serait susceptible d’impliquer ou non l’Allemagne dans la guerre russo-ukrainienne.

Une étude, publiée en mars par le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] et intitulée « Questions juridiques du soutien militaire à l’Ukraine par les États de l’Otan : entre neutralité et participation au conflit », a tranché : selon le droit international, et tant qu’il ne participe pas aux combats, un pays ne peut pas être considéré comme un co-belligérant s’il fournit seulement des armes à l’une des deux parties d’un conflit. Et la question de savoir s’il s’agit d’armes « défensives » ou « offensives » est sans importance.

En revanche, selon ce document [.pdf], il pourrait en aller autrement si les forces armées qui bénéficient de ces armements doivent être formées leur utilisation. Il s’agit-là d’une « zone grise », ouverte à toutes interprétations, a-t-il laissé entendre.

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En tout cas, le 2 mai, le gouvernement allemand a dévoilé sa position sur ce sujet, après avoir estimé qu’il valait mieux livrer aux forces ukrainiennes des équipements qu’elles maîtrisaient déjà. « Nous sommes convaincus que la formation de soldats ukrainiens en Allemagne […] ne signifie toujours pas une entrée directe dans la guerre », a en effet affirmé Steffen Hebestreit, son porte-parole.

Et pour cause : la semaine passée, le Pentagone a confirmé que des militaires ukrainiens allaient apprendre à utiliser les obusiers M777 et les drones Phoenix Ghost qu’il doit leur fournir à Grafenwoehr en Bavière. Même chose pour les artilleurs ukrainiens, qui auront à mettre en oeuvre les cinq obusiers PzH2000 que leur ont promis les Pays-Bas. Leur formation doit avoir lieu à l’école d’artillerie d’Idar-Oberstein.

Cela étant, et après avoir hésité sur la livraison potentielle « d’armes lourdes » à Kiev, Berlin a fini par se décider… En effet, ce 6 mai, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé que l’Allemagne céderait sept PzH2000 aux forces ukrainiennes. Ces pièces d’artillerie seront prélevés sur les « stocks de maintenance de la Bundeswehr », a-t-elle dit, sans préciser quand elles seront livrées.

En avril, Mme Lambrecht avait écarté l’idée de prélever des équipements sur la dotation des forces allemandes, étant donné que celles-ci devaient aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique]. »

Depuis, Berlin a annoncé la livraison aux forces ukrainiennes de blindés anti-aériens « Gepard », qui ne sont plus utilisés par la Bundeswehr depuis les années 2010. À noter que ces véhicules de 40 tonnes sont équipés deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm, ce qui pose la question des munitions… Fabriquées en Suisse, Berne a en effet mis son veto à leur ré-exportation vers l’Ukraine…

Quoi qu’il en soit, l’annonce de Mme Lambrecht concernant les PzH2000 marque un tournant puisque cet équipement constitue l’épine dorsale de l’artillerie allemande, avec 75 en service [et 46 en réserve].

Pour rappel, monté sur des chenilles, le PzH-2000 est doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée est comprise entre 30 et 50 km.

France24 - World

‘I am under threat’: Decades after Putin's war, the anguish of Chechens still hunted by Russia

Issued on: 06/05/2022 - 17:57Modified: 06/05/2022 - 18:02

Juliette MONTILLY Follow

The conflict in Ukraine recalls the 1999 arrival of tanks in Chechnya sent by Russian President Vladimir Putin to "pacify the Caucasus". Twenty-three years later, the war is not over. It has moved to the European Union, where some of the 250,000 Chechen refugees there are spying on one another. Since 2009, two dissidents who testified publicly about Chechen leader Ramzan Kadyrov's abuses have been shot dead in Austria, a rich and peaceful country of 9 million people.

BBC

Highlights from the Bafta TV Awards 2022

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Stars of the small screen have been recognised at the British television industry's most prestigious award ceremony.

The Bafta TV Awards took place in London on Sunday evening, with big acting prizes going to Jodie Comer for her performance in the ITV drama Help and Sean Bean for his role in Time on the BBC.

The event was hosted by Richard Ayoade and also saw awards given to Ant & Dec for Saturday Night Takeaway and comedian, Mo Gilligan for his Lateish Show. Gilligan used his acceptance speech to mention his struggles with mental health and to thank Channel 4 for giving his show a platform.

Chef and rapper Big Zuu beat the likes of Graham Norton and Michael McIntyre to the prize for best entertainment performance, and his Big Eats series won the features award.

Valeurs Actuelles

Lettre ouverte à Vladimir Poutine

Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.

Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.

Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !

Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !

Ainsi, Monsieur le Président,

Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?

À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !

De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !

C’est donc au nom même de la civilisation,

C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !

Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !

* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Emmanuel Macron pour une révision des traités européens

Actu

Lors de la remise du rapport de la conférence sur l’avenir de l’Europe, le président français a demandé une convention de révision des textes fondamentaux de l’UE.

Gaël De Santis

L’Union européenne (UE) mettait en scène sa vocation démocratique, ce lundi 9 mai, à Strasbourg, à l’occasion de la Journée de l’Europe. « Notez la différence », a ainsi lancé l’ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt. En Russie, « le 9 mai, nous avons une parade, un défilé en armes. Ici, nous avons une réunion avec des dirigeants et des citoyens européens qui réaffirment leur foi en un projet commun ».

C’est justement de projet qu’il était question, lors de la cérémonie de clôture de la conférence sur l’avenir de l’Europe, dans l’hémicycle du Parlement. 800 citoyens des 27 États membres ont rendu un rapport constitué de 49 objectifs, déclinés en 300 propositions et mesures.

Dans son discours, Emmanuel Macron, qui assure la présidence tournante du Conseil, s’est prononcé pour une évolution des traités, afin de mettre en œuvre le « projet d’une Europe maîtresse de son destin, libre de ses choix, ouverte au monde, qui puisse choisir ses partenaires sans dépendre d’eux ». Ce qu’il appelle depuis 2017 la « souveraineté européenne ». « L’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités », a-t-il dit, rappelant que le Parlement européen venait de se prononcer en ce sens. Il souhaite que les institutions révisent leurs objectifs pour inclure « la croissance, le plein-emploi, les objectifs climatiques, la justice sociale ».

« D’expérience, quand on commence des exercices aussi ambitieux, si on n’a pas une idée claire au début, il est rare qu’elle le soit davantage à la fin », a-t-il également déclaré, en référence à la convention climat dont il a balayé les conclusions. Et pour cause, le rapport des citoyens contient déjà de nombreuses propositions en matière environnementale, d’indépendance énergétique, mais aussi, en sous-main, une demande de politiques qui ne correspondent pas au credo libre-échangiste de l’UE. Ainsi, il est demandé que le semestre européen, processus aujourd’hui utilisé pour fliquer les dépenses budgétaires des États, se préoccupe désormais de la transition écologique et de la justice sociale. Il est aussi exigé un développement du fret ferroviaire de marchandises, ou encore la construction de logements sociaux.

Le rapport épouse aussi l’idée d’une Europe puissante. Il invite à une révision des procédures, remettant en cause le « vote à l’unanimité » dans certains domaines qui « rend très difficile tout accord », notamment en matière de politique étrangère commune. Cela reviendrait à un abandon de la souveraineté des États dans ce domaine.

La question ukrainienne a traversé les interventions. Emmanuel Macron a cherché, lui, à répondre à la question : comment donner une perspective européenne à l’Ukraine avant qu’elle ne puisse adhérer ? – ce qui prendra « plusieurs années, voire plusieurs décennies ». La question se pose également pour la Moldavie et la Géorgie, candidates à l’adhésion. Il invite pour « organiser l’Europe » à créer autour de l’UE un espace de coopération politique, de sécurité, qui pourrait prendre la forme d’une confédération ou d’une « communauté politique européenne ».

Union européenneEmmanuel Macrontraités européensGuerre en Ukraine
France24 - World

Embedded with the Ukrainian soldiers facing the Russians across no man's land

Issued on: 05/05/2022 - 16:48

Juliette MONTILLY Follow

In southeastern Ukraine, a group of soldiers man a series of gun emplacements and makeshift trenches in a deserted no-man's land. About four or five kilometres away are the Russians, whose rockets frequently wreak havoc in nearby towns. Soldier Dmytro Sirenko insists that his unit will not leave its positions no matter what, because the Russians want to "push us out and then keep marching".

Valeurs Actuelles

Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Vladimir Poutine prépare la Russie à une guerre longue

Premier plan

9 mai Après soixante-seize jours de conflit en Ukraine, le président russe a commémoré à Moscou la victoire contre le nazisme. Il a justifié l’invasion et dit vouloir éviter une « guerre globale ».

Vadim Kamenka

Sur la place Rouge, qui borde le Kremlin, le président russe arbore l’ordre de Saint-Georges sur un costume sombre, seul à la tribune devant des milliers de soldats. En ce lundi matin, Poutine est venu célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945, et mettre à l’honneur le sacrifice de 27 millions de Soviétiques. Chaque année, Vladimir Poutine se sert de cet événement pour illustrer le retour de la puissance russe. Mais cette année, les cérémonies se tiennent en pleine guerre d’Ukraine.

Entouré du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de l’actuel commandant en chef des forces terrestres, Oleg Salioukov, et de généraux, le chef des armées a justifié dans son discours sa décision d’envahir son voisin le 24 février : une « riposte préventive » car le conflit était « inévitable ». « Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières », a-t-il tenu à rappeler. Selon lui, les autorités ukrainiennes préparaient « une opération punitive » contre les deux républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dans l’est du pays, et contre « la Crimée ». En amont du défilé qui a réuni 11 000 soldats, des lance-missiles stratégiques et des chars, le dirigeant russe n’a pas évoqué de grandes victoires ou la libération du Donbass mais sa nécessaire protection et la mort de nombreux soldats russes. Une minute de silence leur a été consacrée. « Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir », a-t-il déclaré aux militaires présents à Moscou, dont une partie revenait du conflit.

Vladimir Poutine a également dressé le parallèle avec la victoire de 1945, alors que les soldats de l’armée russe et les forces du Donbass s’affrontent sur les mêmes terres où ont combattu « les héros de la grande guerre patriotique ». « Aujourd’hui comme hier, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre patrie, la Russie, (…) et qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux, les punisseurs et les nazis », affirme-t-il, alors que 20 000 soldats russes seraient morts en l’espace de soixante-seize jours de combat.

Cette prise de parole attendue semble préparer la population à une guerre longue et d’autres sacrifices à venir. « Les sanctions, les morts, le récit partial des événements, l’interdiction de médias et l’exclusion de plusieurs termes (le Kremlin parle d’opération spéciale et non de guerre – NDLR) pèsent sur les gens. Un certain patriotisme demeure chez une partie des Russes mais pour combien de temps encore ? », interpelle Ania (1), journaliste d’un média russe suspendu. Aucune annonce politique majeure n’a été faite à cette occasion. « Le pouvoir se rend compte aussi d’une forme de fatigue psychologique au sein de la population. Un discours victorieux aurait été mal perçu », poursuit Ania.

Ces dernières semaines ont été propices à la surenchère verbale : possible troisième guerre mondiale, conflit nucléaire… Cette fois, le président russe a préféré entrouvrir la porte à une résolution diplomatique. Ce dernier a proclamé que « notre dette est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme (…) et de faire tout pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas ». Sagit-il d’un véritable geste diplomatique ? Depuis le début du conflit, Valdimir Poutine ne cesse de souffler le chaud et le froid.

La France veut éviter toute escalade

À Kiev, la population reste sceptique. Le président ukrainien n’a pas souhaité laisser à son homologue russe la symbolique de ces commémorations du 9 Mai. « Nous ne permettrons à personne d’annexer cette victoire. », a lancé Volodymyr Zelensky, lundi. Après avoir tenu un premier discours dimanche à l’occasion du 8 Mai, il a réaffirmé le lendemain qu’après « le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire ». « Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant. (…) Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de victoire », a-t-il conclu optimiste.

Les récentes déclarations du G7 (voir ci-contre) et le soutien sans faille des États-Unis ont modifié la communication des autorités ukrainiennes. L’engagement financier massif de Washington, le partage de renseignements et l’envoi d’instructeurs sur place posent désormais la question d’une implication directe. Face aux discours de plus en plus optimistes sur une possible victoire et l’affaiblissement de la Russie, un certain nombre de voix aux États-Unis et de diplomates s’élèvent contre cette stratégie. Car cet objectif sous-tend un engagement extrêmement long, risqué et aux coûts désastreux pour l’Ukraine.

Devant cet engrenage, le président français en déplacement au Parlement européen, lundi, a condamné la Russie pour les crimes de guerre. Mais Emmanuel Macron a également rappelé : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Il n’appartient qu’à l’Ukraine de définir les conditions de négociation avec la Russie mais notre devoir est d’être à ses côtés pour obtenir le cessez-le-feu. » Le chef de l’État, qui entend éviter toute escalade, a affirmé : « Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie. (…) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation. » Une manière de ne pas laisser à Poutine le monopole du 9 Mai.

Guerre en UkraineRussieUkraineÉtats-Unis
El País (ESP)

Consejos para viajar con niños en coche, tren y avión

VIAJES

Adrián Rodríguez y Gosi Bendrat son autores del blog Mola Viajar desde 2008. Una afición que hoy comparten con sus dos hijos y que les ha convertido en expertos sobre cómo recorrer mundo en familia

Bienvenidos al maravilloso reto de viajar con niños y no desfallecer en el intento. ¿Es posible? Sí, si sabes cómo. Gosi y yo llevábamos 10 años viajando solos, de aquí para allá, haciendo autostop, visitando hostales con habitación compartida y hasta incluso durmiendo en sillones cuando hacíamos coachsurfing. No había un solo país que se nos pusiera por delante, cuando llegaron ellos: primero Daniela y después, Oliver. Así que cambiamos la mochila para dos por la maleta para cuatro, cultivamos el noble arte de la paciencia y decidimos que esto no iba a ser el final de ninguna etapa sino más bien el principio de otra más bonita todavía, pero ahora sellando pasaportes para cuatro. 

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Eso sí, nadie dijo que fuera fácil. Tuvimos que buscar nuestra manera de volver a viajar cómodos, y creemos que, unos cuantos kilómetros más tarde, la hemos encontrado. 

Está claro que cada peque es un mundo, y que su edad será determinante para preparar un trayecto con ellos que sea lo más agradable posible. El primer consejo que podemos daros es que comencéis con viajes más o menos manejables. Si los niños no se marean, una escapada en coche puede ser una prueba de fuego para pensar en el siguiente destino, cada vez más ambicioso en kilómetros…

Además, os daréis cuenta de que su maleta es un mundo, y quizá se os escapa algo. Tranquilidad, de los errores se aprende: en el próximo viaje llevaréis su chupete favorito de repuesto desde casa en vez de andar buscando una farmacia 24 horas que venda la marca favorita de vuestro retoño. 

Cuando ya hayáis pasado la barrera de los 200 kilómetros a la redonda, toca pensar en metas más lejanas. Superar un trayecto de hora y media en cualquier medio de transporte ya empieza a requerir sacar artillería pesada para hacer soportable el viaje, así que, en función de la duración del mismo, nosotros siempre llevamos lo siguiente. 

  •  Algo sano para picar: que el hambre no sea un obstáculo y que no tengáis que acabar comprando algo de última hora en la cafetería más cercana. El bolsillo y el estómago os lo agradecerán.
  • Su música favorita para hacer el camino más entretenido. Ya sabéis, la música amansa a las fieras y cuanto antes asumamos que acabaremos aprendiéndonos la canción de Baby Shark y alternándola con la última de Harry Styles, mejor que mejor.
  • Sus pequeños juguetes, sin abusar claro... No te vas a llevar el cajón entero, pero algunos de sus coches, y muñecos varios, son siempre la salvación.
  • Lápices de colores y un cuaderno para que pinten sus propios dibujos. Si el viaje se hace eterno siempre podéis pedirles que os hagan un retrato de familia…
  • Lectura: si los peques ya leen y el transporte lo permite, un buen libro es siempre una aventura adicional al viaje.
  • Para nota: un juego de viaje. Desde los magnéticos a prueba de baches de toda la vida como el parchís hasta los más nuevos, como el Virus y Banderis. Estos son nuestros favoritos.

Cuando el viaje se va haciendo pesado, en función de los kilómetros que quedan por delante, tenemos dos opciones. La primera es la creatividad, y es que vamos inventando juegos por el camino… Por ejemplo, ¿cuántos coches de color rojo nos estamos cruzando? El Veo Veo tiene más años que nosotros, pero hay que reconocer que es genial y no necesita más que tirar de imaginación. Y sí, la segunda y como último recurso, se trata de las temidas pantallas. Ni es lo que más nos gusta ni lo más apropiado para los niños, pero hay que tener en cuenta que, en un viaje largo, cuando las pinturas ya no tienen punta, hemos contado todos los coches rojos que se fabricaron desde 2007 y se nos han cruzado por el camino, y ya se saben de memoria las capitales de todos los países del continente africano, tampoco pasa nada si se entretienen viendo algo. Dicho esto, recordad descargar con antelación su película favorita y si tienen cascos, llevadlos con vosotros, o acabaréis aprendiéndoos los diálogos de memoria.

Eso sí, un consejo más que espero que no tengáis que llevarlo a la práctica: y es que más vale prevenir que curar… Acordaos de echar en la maleta de mano un par de mudas para los peques, no sería la primera vez que tenemos que cambiarles de ropa de pies a cabeza varias veces y en un mismo trayecto bien porque se marean y pueden vomitar o bien porque se les cae el vaso de agua encima. Así que no es exagerado si os decimos que llevéis un par recambios de ropa para ellos (y por si acaso alguna para vosotros tampoco está de más…). 

Y todo esto, es solo para el camino… Una vez lleguéis a destino y tengáis que hacer kilómetros con los peques a cuestas, la i+D está de vuestra parte. Pensad que hay un puñado de adultos sesudos pensando en gadgets para hacernos la vida más fácil a los padres viajeros, pero de eso hablaremos otro día. 

Adrián Rodríguez y Gosi Bendrat son autores del blog Mola Viajar desde 2008. Tanto en su blog como en su canal de YouTube, cuentan cómo recorren el mundo en compañía de sus hijos, Daniela y Oliver.

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Bolivia: Read a book, get out of jail

Issued on: 04/05/2022 - 17:41Modified: 04/05/2022 - 17:42

Sam BALL

Prisoners in Bolivia now have a chance to get out of jail early by reading books. Called 'Books Behind Bars', the new state programme allows inmates to wipe days or weeks off their sentences while also promoting reading and literacy.

Valeurs Actuelles

Nucléaire français, histoire d’un sabordage

Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

comment en sommes-nous arrivés là ?

Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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BBC

Mine e-waste, not the Earth, say scientists

By Victoria GillScience correspondent, BBC News

The recycling of e-waste must urgently be ramped up because mining the Earth for precious metals to make new gadgets is unsustainable, scientists say.

One study estimated that the world's mountain of discarded electronics, in 2021 alone, weighed 57 million tonnes.

The Royal Society of Chemistry (RSC) says there now needs to be a global effort to mine that waste, rather than mining the Earth.

Global conflicts also pose a threat to supply chains for precious metals.

The RSC is running a campaign to draw attention to the unsustainability of continuing to mine all the precious elements used in consumer technology.

It points out that geopolitical unrest, including the war in Ukraine, has caused huge spikes in the price of materials like nickel, a key element in electric vehicle batteries.

This volatility in the market for elements is causing "chaos in supply chains" that enable the production of electronics. Combined with the surge in demand, this caused the price of lithium - another important component in battery technology - to increase by almost 500% between 2021 and 2022.

Some key elements are simply running out.

"Our tech consumption habits remain highly unsustainable and have left us at risk of exhausting the raw elements we need," said Prof Tom Welton, president of the Royal Society of Chemistry, adding that those habits were "continuing to exacerbate environmental damage".

Elements in smartphones that could run out in the next century:

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All the while, the amount of e-waste generated is growing by about two million tonnes every year. Less than 20% is collected and recycled.

"We need governments to overhaul recycling infrastructure and tech businesses to invest in more sustainable manufacturing," said Prof Welton.

New research by the RSC also revealed a growing demand from consumers for more sustainable technology. In an online survey of 10,000 people across 10 countries, 60% said they would be more likely to switch to a rival of their preferred tech brand if they knew the product was made in a sustainable way.

The survey also suggested that people did not know how to deal with their own e-waste. Many respondents said they worried about the environmental effect of unused devices they have in their homes, but did not know what to do with them or were concerned about the security of recycling schemes.

Elizabeth Ratcliffe from the Royal Society of Chemistry, told BBC Radio 4's inside Science that many of us were "unwittingly stockpiling precious metals in our homes", in old phones and defunct computers.

"Manufacturers and retailers need to take more responsibility," said Ms Ratcliffe. "Like 'take-back' schemes, meaning people can return their electronics to a retailer and be assured they will be recycled securely.

"All this volatility in supply chains really just reinforces the fact that we need a circular economy for these materials. At the moment, we're just mining them out of the ground constantly."

The society hopes to encourage people to take old and unwanted devices to recycling centres, rather than stuff them into drawers and forget about them. It points UK consumers to online resources where they can find the nearest centre that pledges to recycle computers, phones and other devices securely.

"The thing we always say is reduce, reuse and recycle. So perhaps keep a phone for longer and maybe sell an old phone or give it to a relative," says Ms Ratcliffe. "It will need everyone working together to scale up these processes and put the infrastructure in place, so we can all recycle our devices."

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'Our windows have melted': Vast landfill fire still burning as India swelters

Issued on: 29/04/2022 - 18:46

Sam BALL

A huge fire that broke out at a vast landfill site in New Delhi, India on Tuesday is still burning three days later, sending plumes of thick, acrid smoke into the air and causing some locals to complain of breathing difficulties. Officials have blamed the fire on a severe heatwave sweeping across South Asia.

Valeurs Actuelles

Le génie lyrique de l’architecte Antoni Gaudí

Considéré tantôt comme un « mystique méridional, ardent et passionné » (Marquina), tantôt comme le créateur de fantaisies presque cauchemardesques, Antoni Gaudí laissa sur ses contemporains une impression vive, et à l’histoire une fortune critique mitigée. Fut-il cet architecte démiurge auquel le cantonna son rôle de bâtisseur de la Sagrada Familia ou ce pionnier de la modernité dont les surréalistes revendiquaient fièrement l’appartenance lorsqu’ils en redécouvrirent l’œuvre à titre posthume ? C’est en tout cas à ce « génie ou [ce] fou », comme le qualifiait le directeur de l’école provinciale d’architecture de Barcelone à la remise de diplôme de l’intéressé, que le musée d’Orsay consacre une rétrospective entièrement vouée à son œuvre, dont la présentation exclusive n’avait pas eu lieu depuis le Salon de la Société nationale des Beaux-Arts en 1910.

Un exercice difficile, tant ses projets furent nombreux en comparaison à sa production achevée, mais qu’Orsay parvient à rendre vivant en révélant les travaux préparatoires, les clichés et cet exubérant mobilier qu’il contribua à créer. En invitant son visiteur, aussi, à se plonger dans l’effervescence de cette Barcelone à laquelle il donna son visage et son caractère. C’est auprès de l’architecte Joan Martorell que Gaudí affûte son œil, apprenant parmi ce cercle de disciples amenés à faire naître le modernisme catalan une leçon architecturale fondée sur le respect du passé et le goût pour des formes nouvelles. Alors que la cité croule sous les projets d’agrandissement, Gaudí rencontre des commanditaires fidèles que sont ces grands bourgeois urbains aux aspirations aristocratiques, à l’image d’Eusebi Güell i Bacigalupi. Bâtissant pour le dandy catholique d’extravagantes constructions sur ses propriétés (Finca Güell, palais Güell), dessinant pour elles des pièces Art nouveau d’un mobilier à la silhouette naturaliste et asymétrique (dont une incroyable coiffeuse est dévoilée), le modeste fils du chaudronnier de Reus met son génie inventif au service de cette nouvelle “noblesse” catalane. Des familles aisées pour lesquelles il érige les Casas Vicens, Calvet, Batlló ou Milà, ou la Villa el Capricho à Comillas.

Un “lyrisme théologique” empreint de sentimentalité

Mais ce sont surtout dans ses travaux religieux que l’on retrouve le mieux ce « lyrisme théologique » (Jean Cassou) empreint de sentimentalité, qui caractérise une belle part de l’œuvre de ce fervent catholique. « Un croyant, comme le notait le poète Eduardo Marquina en son temps, qui ne discute pas ; il jette toujours violemment son opinion sans une raison, sans un appui, sans un argument ; il ne cherche pas la conviction, mais la foi. » L’élan est sensible, derrière les projets (des fusains sur photographies) qu’il laisse pour l’église inachevée de la Colonie Güell, manifeste des recherches incessantes qu’il entreprend jusqu’à sa mort. Reclus dans l’atelier de la Sagrada Familia, son ultime “grand œuvre” pour lequel il refusait toute autre commande, Gaudí, fauché accidentellement par un tramway en 1926, ne verra jamais cette nouvelle « cathédrale des pauvres » couronner la ville à laquelle il avait tant donné.

Gaudí, musée d’Orsay, Paris VIIe, jusqu’au 17 juillet.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Russia-Ukraine War

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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Victory Day. President Vladimir V. Putin used his May 9 holiday speech to falsely depict his invasion of Ukraine as an extension of the struggle against Nazism in Europe. But contrary to some expectations, he did not make any new announcements signaling an escalation of the war.

A show of support. Jill Biden, the first lady, traveled to western Ukraine in an unannounced trip, the latest show of support from the United States, which in recent weeks has significantly increased military aid for Ukraine. Canada’s leader, Justin Trudeau, also made an unannounced visit.

Russian oil ban. Leaders of the Group of 7 nations pledged during a meeting with President Volodymyr Zelensky to ban or phase out Russian oil, aiming to further erode Russia’s economic standing. The group did not provide details but said the plan would take effect in a “timely and orderly fashion.”

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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L'Humanité

Olivier Abel « Pour le capitalisme, une part de l’humanité est superflue »

Entretien

Reconnaissance Dans son dernier ouvrage, le philosophe analyse les tensions liées aux humiliations contemporaines et aux manipulations des ressentiments.

Nicolas Mathey

Être rangé du côté des « premiers de corvée » ou de « ceux qui ne sont rien », être méprisé comme un « sans-dents », être dévalorisé comme assisté ou réduit à un lieu… Les discours contemporains d’humiliation ne manquent pas, souligne Olivier Abel, qui publie De l’humiliation. Le nouveau poison de notre société. Alors que la scène métapolitique est, selon lui, mise à mal par l’immédiateté affective des réseaux sociaux, le philosophe invite à mettre un frein aux exploitations haineuses des ressentiments et aux humiliations sourdes. Il s’agirait non seulement de repenser des institutions moins humiliantes et de refonder les circuits de la reconnaissance sociale, mais aussi de sortir du paradoxe selon lequel on tendrait à se sentir toujours plus humilié tout en étant davantage plus insensible à l’humiliation des autres.

En quoi l’humiliation est-elle le « sentiment composite et mouvant » que vous décrivez dans votre essai (1) ?

Je partirai de l’observation que l’on se plaindra d’une injustice ou d’une violence, mais pas d’avoir été humilié. L’humiliation fait taire, elle s’attaque au sujet parlant. Soit parce qu’elle le bannit de la conversation et le rend invisible. Soit, au contraire, en ce qu’elle le montre là où il voudrait se cacher. La violence attaque le corps, l’humiliation attaque le visage : elle fait rougir de honte, blanchir de colère rentrée. Dans tous les cas, elle est subie.

Quel est le rapport entre humiliation et humilité ?

Contrairement à l’humiliation, l’humilité est volontaire. Elle est souvent une vertu, mais elle peut aussi être une technique pour ne pas être humilié. Ce que je reproche à la tradition stoïcienne, comme à la tradition chrétienne, ici unies à force de modestie et d’humilité volontaires, c’est de nous avoir rendus insensibles aux humiliations que nous infligeons aux autres.

Vous commencez votre essai en évoquant Trump, Erdogan et les majorités antidémocratiques qui se constituent à partir du sentiment d’humiliation. Qu’en est-il de Macron parlant de « ceux qui ne sont rien » ?

Je pense que Macron ne se rend même pas compte qu’il est blessant… Par exemple, il ne perçoit pas ce que sa proposition récente sur le RSA sous condition d’activité peut avoir d’humiliant. Pour moi, ce ne sont pas des erreurs de communication, c’est profondément sa manière de voir. Le discours néolibéral de Macron, qui enjoint un « soyons ouvert », a réussi à nous enfermer dans l’alternative entre l’ouverture et la fermeture, et c’est pourquoi il n’a eu de cesse de remettre en selle le discours adverse de l’extrême droite, celui du besoin de protection, des manipulations du ressentiment, de la nostalgie. Ce qui me semble grave et dangereux politiquement, c’est que le discours de l’ouverture libérale enjoint à tous d’être émancipés, autonomes, flexibles, et stigmatise tous ceux qui se sentent rejetés, inutiles, « assistés » ou alourdis par des liens qu’ils ne peuvent pas rompre. On se retrouve ainsi avec, d’une part, une droite qui a acquis le quasi-monopole du discours libéral de l’émancipation, et, d’autre part, une autre droite qui a le monopole du discours de la fidélité au sens des racines identitaires et closes de l’entre-soi. Pour sortir de ce piège, il nous faudrait à la fois remettre sur le métier le concept d’émancipation, pour le sortir de ce dévoiement et le repenser de manière plus radicale face aux nouvelles servitudes. Mais, dans le même temps, face à l’exclusion, à cette masse de plus en plus grande de gens qui sont rejetés dans les marges, il faut penser le besoin d’attachements, les fidélités, les liens solidaires. Parmi les gilets jaunes, on a vu de nombreuses vies cantonnées à des lieux, à cause d’attachements familiaux ou amicaux. Qu’est-ce qu’une société où il faut rompre tous les attachements pour réussir ?

Qu’entendez-vous par l’instrumentalisation du sentiment d’humiliation et des formes du ressentiment ?

Il y a des manipulations cyniques du ressentiment. Quand on est vraiment humilié, on ne le clame pas. Le propre du ressentiment est qu’on ne se souvient pas de la blessure, mais qu’on entretient la cicatrice. On se re-raconte l’histoire à sa guise. Jadis, il y avait un grand discours progressiste de l’émancipation, mais ce grand récit s’est éboulé. Le seul grand récit qui le remplace est celui du ressentiment, au mieux le grand récit contre l’Occident. Ce discours de la rancune monte de tous les côtés, et je me méfierais aussi d’un discours de gauche porté par le ressentiment. Ce qui m’inquiète avec les manipulations actuelles de l’humiliation, c’est quand les uns se sentent étrangers aux autres, au point qu’ils soient juste bons à être éliminés. Ne sous-estimons pas le risque de la guerre civile, la fabrique imaginaire de l’étranger. Ce qui est difficile, c’est de tisser un récit commun capable de rassembler suffisamment des populations diverses.

Vous parlez de l’invasion de l’espace politique par les affects et les sentiments…

Des auteurs aussi différents que Cynthia Fleury, Frédéric Lordon, Gloria Origgi et Pierre Rosanvallon ont montré combien l’espace politique actuel est traversé par des passions, des affects et des sentiments. Il existe certes des passions proprement démocratiques, comme le remarquait déjà Rousseau. Mais ce qui se passe aujourd’hui, c’est un ensauvagement de ces passions, qui deviennent « apolitiques » et barbares. C’est ici que je propose un détour : la tragédie grecque avait pour fonction de convertir les forces de la vengeance. C’était sa fonction « métapolitique » : comme s’il fallait, à côté de l’espace politique, une scène qui autorise la conversion des passions, non en les humiliant mais en les apprivoisant. Cette fonction de « catharsis » des affects a longtemps été assurée par les cultes religieux. Les grands théâtres de l’âge moderne avaient aussi cette fonction, tout comme le cinéma. Ces scènes du métapolitique ont laissé place aux réseaux sociaux, qui nous mettent en prise directe avec les affects. Il n’y a plus de différé, la scène métapolitique est destituée.

Qu’est-ce qui distingue les humiliations instituées de celles infligées par mégarde ?

Il existe en effet des institutions structurellement humiliantes, quand une partie de la population n’est pas traitée comme les autres. Mais l’humiliation marche dans tous les sens et concerne aussi le professeur chahuté ou le policier à terre. Il y a cependant une asymétrie : un policier peut se montrer d’autant plus humiliant qu’il est du bon côté du manche et qu’il est adossé à une institution. Il a fallu du courage à ce commissaire de police qui s’était excusé après une bousculade, et qui avait été sanctionné pour cette attitude non humiliante, alors qu’il avait ainsi noué avec les gens du quartier un lien de reconnaissance précieux. C’est pourquoi, comme le philosophe Avishaï Margalit le propose dans la Société décente, je crois qu’il faut déjà penser des institutions les moins humiliantes possible, des institutions qui traitent de la même manière les citoyens et les non-citoyens.

Il y aurait, selon vous, un paradoxe entre une ultrasensibilité à l’humiliation et une « curieuse insensibilité »…

Ma thèse de base est que, si nous sommes sensibles aux inégalités et aux violences, nous restons trop insensibles devant les humiliations. Cela se manifeste par les expressions « ce ne sont que des mots », « prends du recul », « c’est pas grave ». Elles retournent la charge, en demandant aux humiliés de refouler leurs sentiments. En même temps, aujourd’hui, il y a une montée de ressentiment qui fait qu’on voit l’humiliation partout. Ce qui m’inquiète, c’est que les deux vont ensemble. Si on était sensible à l’humiliation, si on en parlait tranquillement, on ne basculerait pas dans cette ultrasensibilité pleine de rancune mortifère.

Le problème de l’humiliation est-il lié à celui de la reconnaissance, comme tend à le faire penser le cas de gilets jaunes ou des professions dites « essentielles » pendant le confinement ?

L’humiliation a, en effet, été un élément parmi d’autres pour expliquer les mouvements des gilets jaunes. De même, les travailleurs des secteurs dits essentiels auraient pu s’attendre à un peu plus de reconnaissance et de rétribution – il faut les deux ! La question de la place dans la société est aussi celle de l’attractivité. Les métiers du soin et du « care » n’attirent pas, c’est ceux où il faut le plus donner de sa personne. Au fond, nous sommes dans des sociétés de la mesure, du quantitatif, de l’assurantiel. Ce qui n’est pas quantifiable, imputable et rétribuable n’existe pas. La société de marché ne voit que ce qui peut se vendre et s’acheter. Tout ce qui renvoie aux liens de fidélité, de reconnaissance, de gratitude, est refoulé. D’où l’importance prise dans nos sociétés par les mafias. Or, mettre son enfant dans une école choisie, c’est déjà un geste mafieux. Ce n’est pas une attitude citoyenne. Les grandes écoles ne servent qu’à fournir des carnets d’adresses. Sans parler des lobbies… Il faut repenser la place de la reconnaissance, qui va trop là où il y a de la réputation : les grands joueurs de foot, les « influenceurs »…

Il s’agit, selon vous, de refonder le rôle de la famille pour prévenir « les structures récurrentes d’humiliation » ?

Les gens qui sont humiliants de façon délibérée l’ont été très tôt dans leur existence, comme l’a montré Boris Cyrulnik. Une humiliation tôt subie dans l’enfance est une porte ouverte aux circuits de bouc émissaire. D’où l’importance dans les familles de faire avec l’humiliation. Les rapports entre frères et sœurs sont souvent humiliants, en ce qu’ils engagent de la comparaison et de la rivalité. Dans les familles, il importe de donner à chacun l’occasion de montrer de quoi il est capable, de varier et de diversifier les scènes de compétences. Le danger du capitalisme est de tout ramener à la seule scène de l’« avoir » et du profit. Pour déjouer ce poids social et symbolique de l’humiliation, l’éducation par les jeux de société et par l’humour nous apprend qu’on peut gagner sans être écrasant et perdre sans être humilié, et que rien n’est joué pour toujours.

Vous consacrez un chapitre à l’humiliation par le travail. Les chômeurs comme les précaires, les petits salaires et petits retraités ne sont-ils pas le symptôme des impasses du capitalisme ?

Dans la lutte du maître et de l’esclave, typique du Marx relisant Hegel, l’esclave doit sa vie au maître, sous menace de mort. Aujourd’hui, les travailleurs sont sous la menace du chômage. D’où le management par l’humiliation qui était devenu à France Télécom un système méthodique : il s’agissait de briser les routines, de faire des travailleurs toujours plus flexibles et malléables. Mais, pour le capitalisme actuel, une grande part de l’humanité est simplement superflue. L’humiliation n’est plus tant celle de la servitude que celle de l’exclusion, et prend la forme du rebut, des laissés-pour-compte. N’être plus que des consommateurs est déjà humiliant. On n’est plus des sujets parlants. C’est face à cette situation que le discours sur l’émancipation ne suffit plus. Il a du sens face aux servitudes, à l’esclavage. Mais, face à l’exclusion et à la solitude, pour ceux qui sont rejetés hors du système comme inutiles, je tiens que c’est le discours de l’attachement libre mais solidaire qui nous manque.

Autres humiliations, celles qui surviennent en géopolitique et que vous soulignez dans votre préambule à travers l’exemple russe.

Oui, les guerres sont un grand théâtre des humiliations collectives à l’échelle de générations entières. Au moment de l’effondrement du système soviétique, il y a eu un triomphalisme occidental ridicule, mais humiliant qui a eu des effets dévastateurs sur le long terme. De même, Erdogan utilise le ressentiment de la population turque qui était tournée vers l’Europe et s’est vue rejetée depuis trop longtemps. Comme on l’a observé dans les guerres franco-allemandes, le ressentiment revanchard prend du temps à s’installer. C’est que l’humiliation attaque des circuits très profonds, les circuits de la reconnaissance. Le propre de la reconnaissance est de prendre du temps. Si on me fait un cadeau, je dois attendre un certain temps avant de donner autre chose, comme l’ont montré Mauss et Bourdieu. Les circuits de l’humiliation sont le négatif de ceux de la reconnaissance.

Philosophieolivier abel
BBC

Tribunal dismisses racial discrimination claims against dance label R&S Records

By Mark SavageBBC Music Correspondent

The head of dance label R&S Records, Renaat Vandepapeliere, has had a claim accusing him of racial discrimination dismissed by an employment tribunal.

Raj Chaudhuri, who acted as a talent scout, sued the label last year, saying he was discriminated against, unlawfully dismissed, and victimised.

The label said there was "no truth" in what it described as "spurious" claims.

A tribunal in London has now ruled the case cannot proceed as Mr Chaudhuri was a freelancer, not an employee.

Mr Vandepapeliere said he was "delighted" at the result.

"This last two years has been absolute hell for me and my partner Sabine, my family and the artists on our record label," he said in a statement.

"My artistic policy for R&S Records has always been inclusive and Raj Chaudhuri knew that. He also knew that allegations of racism would have a devastating impact on me and my business."

Mr Chaudhuri had no comment on the ruling, but his lawyer said he planned to appeal the decision.

Launched in Belgium in 1984, R&S Records has released some of the most seminal tracks in electronic music, from Joey Beltram's Energy Flash to Aphex Twin's Selected Ambient Works 85-92.

In his claim to the employment tribunal, Mr Chaudhuri said he had repeatedly attempted to "diversify the label and the artists it worked with", but found his efforts frustrated or criticised.

He alleged that some of the BAME artists he championed were dismissed as "terrible" and "crap".

He also accused Mr Vandepapeliere of dismissing music by some ethnic minority artists as "meaningless" and of describing the history of techno as "very white".

Mr Vandepapeliere strenuously denied the claims, as did the label's co-founder.

"Mr Renaat Vandepapeliere is certainly not racist and everyone at R&S Records embraces equality," said Sabine Maes, who is also Mr Vandepapeliere's wife, in a statement at the time.

'Erratic and irregular'

The employment tribunal did not rule on the substance of Mr Chaudhuri's claims, saying that his case was not covered by the Equalities Act as he was not "in employment under a contract to personally do work" at the label.

"He was an independent freelancer and an entrepreneur," wrote Judge Victoria Wright in her judgment. "Once he had met [Mr Vandepapeliere] he saw an opportunity to align himself with [R&S Records], to benefit his own reputation as a DJ (and all of the other activities he pursued)."

She pointed to emails sent by Mr Chaudhuri, in which he described himself as "a freelancer" who undertook "various works for lots of different projects and personal work as well".

The nature of his £700-a-month contract to find and suggest new talent to R&S Records was "erratic and irregular," she noted.

Mr Chaudhuri "was free to choose how and where to do the work, or not to do it at all. "

"The claimant was not in need of protection, was not vulnerable and was not being exploited," she added.

'Champion and supporter'

Responding to the ruling, R&S Records said it was "a world class label working with music's top creative artists signed for their ability to write and produce great tracks irrespective of colour, creed or gender".

Mr Vandepapeliere added: "Differences of opinion over music and artistic direction in a record label are one thing, but to falsely label them as racism or racial inequality is wrong; it undermines the very fabric of tackling racism and makes a mockery of those who are genuinely fighting inequality.

"Dance music has always been about uniting people through the commonality and love of electronic music, regardless of ethnicity, colour, religion or sexuality.

"I have always been a champion and supporter of original artists. Signing an artist is about their talents; the music they make and produce - it's what the label stands for.

"As the tribunal Judge found, my priority is, 'the integrity of the music R&S Records produced'."

In a statement, Mr Chaudhuri's lawyer, Lawrence Davies, said: "We are about to appeal the judgment to the Employment Appeal Tribunal because we believe it is important that self-employed workers have the benefit of Equality Act 2010 protection.

"Further, it is important to note that the underlying substantive allegations of racism were not examined or decided upon by the tribunal."

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Dance label accused of racial discrimination

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France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Maros Sevcovic

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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L'Humanité

Russie : les sanctions européennes enrichissent les firmes pétrolières.

Actu

Nous avons eu droit la semaine dernière à de nombreux commentaires sur la volonté de la Commission européenne de réduire les importations des 27 pays membres de l’Union en gaz et en pétrole provenant de Russie. Mais cette stratégie alimente la spéculation sur les prix des énergies et enrichit les firmes pétrolières au détriment du pouvoir d’achat des ménages.

Gérard Le Puill

En présentant le 4 mai son sixième paquet de sanctions contre la Russie devant le Parlement européen, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a notamment déclaré : « nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles des produits raffinés d’ici la fin de l’année. Ce ne sera pas facile, mais nous devons le faire ». Il reste à voir quelles en seront les conséquences pour la population des pays membres de l’Union européenne. Surtout que les pays membres du G7 ont annoncé une décision similaire ce week-end, l’étendant ainsi au Royaume Uni, au Canada, aux États-Unis et au Japon.

Dans Le Monde daté du 6 mai, Virginie Malingre, correspondante de ce journal à Bruxelles, citait un diplomate selon lequel « le délai que propose la Commission est déjà un problème car il menace le marché intérieur » des pays membres de l’Union. Selon ce diplomate, « la Hongrie et la Slovaquie vont acheter du pétrole pas cher quand les autres pays européens devront payer plus cher », le pétrole provenant des pays de l’OPEP.

Le 6 mai, le quotidien « Les Échos » informait ses lecteurs qu’au mois de juin, « l’OPEP se limitera à une hausse de production de quelques 432.000 barils par jour », ce qui est très peu. Dans cet article, Sharon Wajsbtot écrivait que « le statu quo annoncé par l’OPEP devrait continuer de faire grimper les cours. À la suite de la réunion, le prix du baril de brent a quasiment atteint les 115 euros (…) Selon les données compilées par Bloomberg, l’alliance n’a pas mis sur le marché les volumes annoncés le mois dernier. L’Angola et le Nigeria en particulier échouent régulièrement à augmenter leurs volumes ». Cités en fin d’article, les analystes de Rystad Energy affirmaient que « les cours actuels ne tiennent pas encore compte de l’impact de l‘embargo européen sur le pétrole russe. Des prix élevés sont à attendre cet été si la proposition de la Commission est adoptée ».

Faire payer les pauvres pour enrichir BP et TotalEnergies…

Pour parler clairement, les millions de personnes qui doivent utiliser leur voiture pour se rendre au travail paieront la note. Il en ira de même pour toutes celles qui utiliseront leur véhicule pour partir en vacances cet été. La hausse du prix du pétrole pénalisera aussi les entreprises de transport routier, les exploitations agricoles dans la mise en place des cultures et dans la récolte des moissons.

Mais on connaît déjà les gagnants de la décision prise en Europe la semaine dernière. Dans « Les Échos » du 4 mai on apprenait que le premier trimestre de 2022 a été bénéfique pour le géant pétrolier BP. Durant les trois premiers mois écoulés « porté par la flambée des cours du pétrole et du gaz, il a engrangé des bénéfices courants jamais vu depuis 2008. Hors éléments exceptionnels, son bénéfice courant atteint 6,25  milliards de dollars. C‘est plus du double des bénéfices engrangés l’an dernier sur la même période. Pour BP, ces performances sont liées à la flambée des cours des hydrocarbures, à la très bonne santé de la division trading de pétrole et de gaz, ainsi qu’à la hausse de ses marges de raffinage. Profitant de la même tendance, le français TotalEnergies a publié en fin de semaine dernière un bénéfice hors éléments exceptionnels de 9 milliards de dollars au premier trimestre, trois fois plus qu’il y a un an », lisait-on encore dans cet article.

Cette cherté des carburants d’origine fossile est aussi de nature à faire croître la production d’éthanol à partir de la canne à sucre, de la betterave, mais aussi du blé et du maïs. Il en ira de même pour la production du diester pour les moteurs diesel à partir des graines à huile comme le soja, le colza, le tournesol ainsi que des fruits du palmier à huile. Ces cultures énergétiques sont souvent subventionnées, sous prétexte que leur combustion par les moteurs émet moins de CO2 que celle des énergies fossiles. Mais ce calcul ne prend pas en compte le bilan carbone de la mise en cultures, de la récolte et de la transformation de ces plantes en carburants soi-disant verts.

…Et accroître la déforestation en Amazonie

À ce bilan carbone s’ajoute celui de la déforestation Amazonie, en Afrique et en Asie pour multiplier les superficies agricoles réservées à la production d’énergie au détriment des produits alimentaires. Alors que le prix du blé et du maïs a augmenté de près de 50 % en deux mois et que la principale conséquence de la sécheresse en cours dans les pays de l’hémisphère nord risque de se traduire par une baisse de rendements céréaliers en 2022, de nouvelles flambées des cours sont à craindre désormais avec une augmentation des famines dans les pays pauvres. Même en France, les reportages se multiplient actuellement pour faire état des difficultés d’un nombre croissant de ménages qui réduisent leurs achats de produits alimentaires et optent pour les produits de bas de gamme afin de réduire les dépenses.

Sans la garantie d’aboutir à une quelconque efficacité contre la politique de Vladimir Poutine en Ukraine, les sanctions de l’Union Européenne contre la Russie risquent de coûter très cher aux ménages européens, à commencer par ceux qui se privent déjà en permanence, faute de disposer d’un pouvoir d’achat suffisant.

prix du gazGuerre en Ukraine
Valeurs Actuelles

Augustin Frison-Roche un éclatant talent de peintre

Sous les pampres de pourpre et d’or, / Dans l’ombre parfumée, / Ivre de songe et de fumée, /Le prince Lou s’endort. Difficile de ne pas songer à Paul Jean-Toulet devant les peintures d’Augustin Frison-Roche, leurs atmosphères rêveuses et crépusculaires, leurs lumières mordorées de tombées du soir orientales, leur sensualité calme et onirique. Sur des panneaux de bois que le peintre orne à l’huile et rehausse souvent à la feuille d’or s’étalent des paysages tranquilles mais que l’on sent grouillants d’une vie mystérieuse ; les feuillages que nul vent n’agite bruissent d’une foule d’oiseaux divers. Nulle figure humaine mais des animaux qui cohabitent dans une sorte de paix édénique, à moins que ce ne soit dans l’au-delà du mythe.

Il y a évidemment quelque chose de mythologique dans cet univers traversé çà et là d’animaux fantastiques ou sortis de quelque traité d’héraldique : malgré la précision merveilleuse du peintre, nous sommes ici au-delà du réel, dans une dimension singulière où tout fait signe. Comme le note Stéphane Barsacq en introduction du catalogue de l’exposition, « tout ce que fait Augustin Frison-Roche est très précisément pour révéler ce qu’est le mythe, qui n’est pas qu’une fable : le souvenir, non d’une histoire contée, mais d’une histoire à vivifier ».

Une œuvre imprégnée de spiritualité, qui évoque le jardin d’Éden

Quel mythe (au sens girardien du terme) plus vivant, à ce titre, que celui du jardin d’Éden ? On y songe plus d’une fois devant ces peintures où des loups vous toisent d’un regard qui semble celui d’un sphinx, où un lion et un chevreuil se croisent dans un verger qui a tout d’un paradis perdu, où un rapace bicéphale figure un emblème qui serait là pour nous rappeler le véritable ordre des choses. L’emploi récurrent de la feuille d’or n’est certes pas innocent et rappelle tant l’art byzantin que les primitifs italiens, dont on sait qu’ils n’en usaient pas en un but seulement décoratif, mais pour sa capacité à évoquer la transcendance du sacré.

Né en 1987, également sculpteur, Augustin Frison-Roche fait partie de ces jeunes artistes qui ne dédaignent pas de revivifier l’art sacré et de prouver que cette tradition que l’on pouvait croire morte peut, aujourd’hui encore, se renouveler dans la fidélité à son passé et servir de témoin aux passeurs de la foi : il a notamment réalisé un retable monumental pour la cathédrale de Saint-Malo, ou un baptistère pour celle d’Erbil, en Irak. L’exposition qu’il présente à Paris n’a rien de religieux mais elle est éminemment spirituelle. Il s’agit de conduire, par la beauté, à sa source, de faire deviner son principe. Stéphane Barsacq a bien raison de citer à son propos le poète Yves Bonnefoy : « J’aime la terre, ce que je vois me comble, et il m’arrive même de croire que la ligne pure des cimes, la majesté des arbres, la vivacité d’un mouvement de l’eau au fond d’un ravin, […] ne peuvent qu’avoir été voulues, et pour notre bien. Cette harmonie a un sens, ces paysages et ces espèces sont, figés encore, enchantés peut-être, une parole, il ne s’agit que de regarder et d’écouter avec force pour que l’absolu se déclare, au bout de nos errements. »

“L’or du soir”, galerie Guillaume, 32, rue de Penthièvre, Paris VIIIe, jusqu’au 28 mai ; “Augustin Frison-Roche”, catalogue de l’exposition, textes de Stéphane Barsacq, Klincksieck, 88 pages, 25 €. www.frison-roche.fr

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

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French presidential election © France 24

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What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE IN FOCUS

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

France's Macron faces a divided nation after election win

L'Humanité

La gestion de la crise sanitaire a-t-elle pesé sur le vote ?

Le débat

Le scrutin présidentiel a eu lieu après une longue séquence de contraintes liées au Covid, particulièrement dures dans les territoires d’outre-mer. Un contexte qui a peut-être trouvé une traduction dans les urnes.

Latifa Madani

En Guadeloupe, où la gestion de la pandémie a été vécue comme une humiliation, les électeurs ont voulu déboulonner Macron, quoi qu’il en coûte.

Stéphanie Mulot, sociologue, université de Toulouse, laboratoire caribéen de sciences sociales

Le succès de Marine Le Pen en Guadeloupe (69,6 %, pour 47,18 % de votants) exprime probablement la rencontre de plusieurs électorats qui ont convergé pour des raisons différentes. Une part significative a surtout exprimé une colère qui devait coûte que coûte corriger et déboulonner le président Macron à la suite d’une gestion et d’une politisation par le haut de la crise sanitaire et présentées par les syndicats, les groupuscules politiques et les médias locaux comme un affront. La rhétorique locale en a fait une stratégie de manipulation, de soumission, d’aliénation, voire de destruction du peuple guadeloupéen par le virus ou le vaccin.

« À cause de Macron, j’ai dû baisser mon froc », me disait un aide-soignant.

Traditionnellement construite autour du mythe de la résistance à la domination coloniale, très influencée par des syndicats très offensifs (UGTG, FO, LKP) et des réseaux sociaux très efficaces, cette partie de la population a pu croire retrouver sa dignité en s’opposant jusqu’au bout à ce qu’elle a traduit comme une nouvelle oppression.

Aux écueils nationaux de la gestion des premières vagues s’est ajouté le ressentiment de la quatrième vague, qui fut (avec celle de Martinique) la plus meurtrière de France, sans que cette catastrophe ne soit imputée à la faiblesse de la couverture vaccinale, mais à la supposée incapacité du gouvernement à protéger la population, notamment en refusant de fermer les frontières. Des propos extrêmement dévastateurs ont été répandus sur les ondes et les écrans par des activistes xénophobes et anti-Macron accusant, de façon mensongère mais redoutablement efficace, les renforts et les médecins blancs d’euthanasier des patients guadeloupéens. Cela a profondément renforcé la méfiance préexistante envers les autorités politiques et sanitaires, qui ont aussi agi de façon très verticale et distante dès le début de la pandémie.

Enfin, l’obligation vaccinale et son corollaire, les suspensions, ont été médiatisés par les syndicats comme une injustice profonde envers les soignants. « À cause de Macron, j’ai dû baisser mon froc », me disait un aide-soignant, une semaine avant le vote. Il témoignait de l’humiliation éprouvée en se faisant vacciner contre ses propres convictions. Humiliation qui faisait écho à celle éprouvée face aux forces du Raid venues mater la crise sociale en novembre 2021, dont avaient pu au contraire se féliciter ceux qui réclamaient le rétablissement de l’ordre.

Une convergence de ressentiments, face aux conséquences de la gestion de la crise sanitaire et sociale, ajoutés à ceux provenant du sentiment ancien d’être méprisés, infantilisés, infériorisés et sous-développés par rapport aux autres régions et citoyens français, a pu ainsi favoriser le vote pour les deux candidats (Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen) qui sont venus promettre de défendre les intérêts du peuple guadeloupéen et réintégrer les suspendus. Quoi qu’il en coûte, l’avenir devait se jouer sans Macron, qui va donc devoir réinventer ses relations avec l’outre-mer.

La santé est un domaine complexe. Aux mains de la superstructure technocratique, les mesures prises ne sont pas claires pour être bien comprises.

Emmanuel Vigneron, professeur émérite des universités en histoire et géographie

La gestion de la crise sanitaire peut avoir poussé des électeurs dans une volonté d’éjecter Macron à n’importe quel prix, comme elle peut en avoir jeté d’autres dans la prime au sortant, qui rassure. Ce qui est certain, c’est que je n’ai entendu personne justifier son vote pour Macron par l’évocation d’une bonne maîtrise de la crise. Ce qui est certain aussi, c’est que les périodes de crise sont profitables au parti en place ou au parti de l’ordre… et pas aux forces de progrès. Cela dit, nous avons beaucoup d’enseignements à tirer de l’épidémie. Il importe désormais davantage de penser l’avenir, d’imaginer ensemble les conditions de jours heureux, instruits par la crise. Pour l’avenir, parce que la santé est le ciment du pacte républicain, parce qu’elle est une condition du bonheur de vivre ensemble, parce qu’elle est l’expression de la plus belle forme de fraternité et de la solidarité, quatre axes pourraient fournir les orientations d’une politique de santé prometteuse.

Le premier est celui de ne pas hésiter à tenir un discours plus clair sur les valeurs. La santé est un domaine technique et complexe. Aux mains de la superstructure technocratique, les mesures qui sont prises ne parlent pas suffisamment clairement de leur objet pour être bien comprises. C’est une affaire de pédagogie. L’éducation de tous à la santé, au fonctionnement du système de santé, à son bon usage, la formation de tous à ces choses-là, partout, à tout âge, doit être renforcée.

« Les périodes de crise sont profitables au parti en place ou au parti de l’ordre… »

Le deuxième axe est relié au premier en ce qu’il vise à établir une clarté supplémentaire dans les objectifs des politiques de santé : des objectifs quantifiés, des normes définies et appliquées avec discernement à des situations locales différenciées, discutées collectivement. L’économie libérale dit que ce sont des gros mots. Ce sont des mots simples à comprendre, pourtant, qui expriment des objectifs auxquels chacun peut se rallier. Ne pas les définir permet tous les petits arrangements qui font que rien ne change pour le mieux et que les inégalités se creusent.

Le troisième, conditionné par les deux premiers, est celui de la nécessaire déclinaison de ces objectifs dans une France qui a beaucoup changé et où la différenciation sociale, culturelle et économique des territoires est devenue la règle au risque d’une fragmentation du pays qui est déjà inquiétante. Pour cela, une méthode de travail davantage concentrée sur les territoires, notamment en matière de déterminants de la santé, est nécessaire. C’est une affaire technique. Les inégalités de santé ne sont pas une fatalité.

Le quatrième axe vise à renouer avec la culture scientifique et à relancer la recherche. Connaître et faire connaître les œuvres de ceux qui nous ont précédés. Voir plus loin, se hisser sur les épaules de ceux qui nous ont précédés, c’est aussi créer les conditions du succès d’un effort de recherche scientifique qui doit être massif. Autre leçon de la crise : au pays de Pasteur, de Calmette et Guérin, de Ramon et de Debré, la France n’a pas produit de vaccin contre le Covid.

Pour aller plus loin « Sur le refus de la vaccination contre le Covid-19 en Guadeloupe » de Stéphanie Mulot.

La Santé au XXI e siècle, à l’épreuve des crises, d’Emmanuel Vigneron, Berger-Levrault, 2020.

Présidentielle 2022coronavirus covid-19outre-mer
Valeurs Actuelles

[Ferrand]La tour Eiffel à l’envers

Didier Rykner est à la protection du patrimoine ce que Jean-Pierre Coffe, naguère, fut à celle du bien-manger, ou jadis le commandant Cousteau à la préservation des mers : un défenseur enflammé, sourcilleux, vif parfois dans sa passion mais toujours soucieux d’éviter le pire. Sa Tribune de l’Art, fondée sur Internet il y a vingt ans – le 7 avril 2003 – se consacre aux nouvelles expositions et aux enrichissements de collections d’art ; mais elle n’en scrute pas moins les chantiers à problème en matière d’urbanisme ou de restauration. Sans parti pris ni faiblesse, dûment elle en dénonce les travers innombrables.

J’avais eu l’occasion, dans le Dictionnaire amoureux de Versailles, de dire tout le bien que je pensais de cette veille efficace et des alertes qu’elle pouvait déclencher. J’y dépeignais Didier Rykner sous les traits d’un « puriste sourcilleux, avare de compliments », devenu par la force des choses « la bête noire de nombre d’administrateurs, d’architectes et de commissaires d’expositions. Il est vrai, écrivais-je, que ses avis sont généralement sans concession, et ses prises de position, dépourvues de la complaisance habituelle ».

Ainsi, bien avant tout le monde, la Tribune avait pointé du doigt l’inquiétant projet “OnE Site”, adopté par le Conseil de Paris dans la perspective des jeux Olympiques et visant à réaménager de fond en comble le Champ-de-Mars et ses abords. Les collectifs de riverains empêcheront- ils la prolifération annoncée d’espaces mercantiles, de restaurants et de boutiques – en un mot, le ravage de ce qui, depuis tant de décennies, faisait le charme de ce vaste espace vide au pied de la tour Eiffel ? Sauveront-ils ces arbres vieux que voudraient raser les modernisateurs ?

La tour Eiffel, justement, figure à l’envers, cul par-dessus tête, sur la couverture de la Disparition de Paris, publiée aux Belles Lettres par Didier Rykner, vers le début de l’année -autant dire à la veille de la campagne présidentielle. Ce long réquisitoire a-t-il contribué au score proprement ridicule de la maire de la capitale ? À la marge, sans doute ; mais, si peu que l’ouvrage ait pu jouer en ce sens, je ne pense pas que ce soit pour déplaire à notre gardien des temples – tous les temples. « De puis l’élection d’Anne Hidalgo, écrit-il ainsi, [le] vandalisme est devenu idéologique, systématique et presque obsessionnel. C’est à un véritable effacement de Paris que nous assistons, le Paris qu’aiment les Parisiens et dans lequel ils veulent vivre, celui que les touristes viennent visiter et que le monde entier nous envie. Beaucoup pensent qu’il s’agit d’une des plus belles villes du monde. Mais combien de temps va-t-elle le rester après douze ans sous la coupe d’une élue qui s’obstine à la faire s’évanouir sous nos yeux en la “réinventant” ? »

Au fil de chapitres sculptés à l’acide, Didier Rykner dénonce la saleté et la banalisation de Paris, la prolifération dans ses artères de chantiers anarchiques, la maltraitance des espaces verts et l’abandon du patrimoine religieux et civil, enfin l’enlaidissement général d’une ville que la planète entière louait, hier encore, pour ses beautés et pour son harmonie.

L’association SOS Paris et son président, Philippe Khayat, le brave mot-dièse #SaccageParis, bien d’autres collectifs ou personnalités ne cessent de faire retentir toutes les alarmes possibles. Les écoute-t-on avec assez d’attention ? Leur offre-t-on tout le soutien que leur combat mérite ? La question qui se pose est cruciale ; c’est celle de l’intégrité physique d’une des plus magnifiques capitales – la plus raffinée peut-être – de l’Occident.

La réponse pourrait bien appartenir à l’excellent Alexandre Gady, alors président de Sites & Monuments et qui, dans le Parisien, assassinait en 2020 la municipalité d’Anne Hidalgo par cette sentence nette et sans appel : « La ville de Paris a été enlaidie avec des projets indignes d’elle. »

Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

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Opex 360

L’armée de Terre a reçu ses quatre premiers blindés multi-rôles légers Serval

par Laurent Lagneau · 5 mai 2022

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Dans le cadre d’un contrat notifié en décembre 2020, le groupement momentané d’entreprises formé par Nexter et Texelis a lancé la production en série du véhicule blindé multi-rôles [VBMR-L] Serval, après des essais prometteurs réalisés sur les pistes du centre d’expertise et d’essais « Techniques terrestres » de la Direction générale de l’armement [DGA] à Angers.

Moins de dix-huit mois plus tard, les quatre premiers Serval ont été livrés à l’armée de Terre, plus précisément au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e régiment d’infanterie [CAPCIA-51eRI] de Mourmelon [Marne]. L’annonce en a été faite par le minsitère des Armées, ce 5 mai.

« La modernisation des blindés de l’armée de Terre continue à un rythme soutenu. Le Serval vient notamment remplacer les VAB, en service depuis plus de quarante ans. Dans un environnement stratégique en pleine mutation, alors que la guerre fait son retour sur le continent européen, la modernisation d’équipements phares est indispensable pour la crédibilité des forces armées françaises. C’est ce que permet un budget fortement en hausse via la Loi de Programmation Militaire actuelle », a souligné Florence Parly, la ministre des Armées.

Selon la Loi de finances 2022, l’armée de Terre doit recevoir 70 Serval d’ici la fin de cette année. Soit 38 de moins par rapport aux plans initiaux. En effet, selon Nexter, il était question de livrer les 12 premiers exemplaire au cours du premier semestre 2022, puis 96 autres lors du second. Pour autant, il est toujours question de doter l’armée de Terre de 978 VBMR-L à l’horizon 2030.

En effet, selon les explications données par le général Pierre Schill, son chef d’état-major [CEMAT], l’armée de Terre a accepté « une baisse du point de passage 2025 du programme de livraisons » prévues dans le cadre du programme SCORPION. « Alors que 50 % des livraisons de l’ensemble étaient prévues à cette date, ce chiffre pourrait être ramené à 45 %, sachant que la cible reste de 100 % en 2030 », avait-il dit aux parlementaires.

Et d’ajouter : « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL ».

Quoi qu’il en soit, 364 Serval ont pour le moment été commandés. Ce qui a permis d’ouvrir une nouvelle ligne de production sur le site que possède Nexter à Roanne et de créer « plusieurs centaines d’emplois », fait valoir le ministère des Armées.

Complément du VBMR Griffon, le Serval est un blindé 4×4 de 15 à 17 tonnes, disposant évidemment des équipements communs à tous les véhicules issus du programme SCORPION. Doté d’un tourelleau télé-opéré et de détecteurs de menaces, il permettra de transporter, en plus de ses deux membres d’équipage, huit soldats équipés du système FELIN. Conçu pour intervenir au plus près de l’ennemi, il sera avant tout destiné aux unités de la 11e Brigade Parachutiste [BP] et à celles de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM]. « Il renforcera également les moyens déployés au sein des forces terrestres pour l’appui et le soutien », complète le minstère des Armées.

Photos : Nexter et armée de Terre

L’armée de Terre a reçu ses quatre premiers blindés multi-rôles légers Serval

par Laurent Lagneau · 5 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Dans le cadre d’un contrat notifié en décembre 2020, le groupement momentané d’entreprises formé par Nexter et Texelis a lancé la production en série du véhicule blindé multi-rôles [VBMR-L] Serval, après des essais prometteurs réalisés sur les pistes du centre d’expertise et d’essais « Techniques terrestres » de la Direction générale de l’armement [DGA] à Angers.

Moins de dix-huit mois plus tard, les quatre premiers Serval ont été livrés à l’armée de Terre, plus précisément au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e régiment d’infanterie [CAPCIA-51eRI] de Mourmelon [Marne]. L’annonce en a été faite par le minsitère des Armées, ce 5 mai.

« La modernisation des blindés de l’armée de Terre continue à un rythme soutenu. Le Serval vient notamment remplacer les VAB, en service depuis plus de quarante ans. Dans un environnement stratégique en pleine mutation, alors que la guerre fait son retour sur le continent européen, la modernisation d’équipements phares est indispensable pour la crédibilité des forces armées françaises. C’est ce que permet un budget fortement en hausse via la Loi de Programmation Militaire actuelle », a souligné Florence Parly, la ministre des Armées.

Selon la Loi de finances 2022, l’armée de Terre doit recevoir 70 Serval d’ici la fin de cette année. Soit 38 de moins par rapport aux plans initiaux. En effet, selon Nexter, il était question de livrer les 12 premiers exemplaire au cours du premier semestre 2022, puis 96 autres lors du second. Pour autant, il est toujours question de doter l’armée de Terre de 978 VBMR-L à l’horizon 2030.

En effet, selon les explications données par le général Pierre Schill, son chef d’état-major [CEMAT], l’armée de Terre a accepté « une baisse du point de passage 2025 du programme de livraisons » prévues dans le cadre du programme SCORPION. « Alors que 50 % des livraisons de l’ensemble étaient prévues à cette date, ce chiffre pourrait être ramené à 45 %, sachant que la cible reste de 100 % en 2030 », avait-il dit aux parlementaires.

Et d’ajouter : « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL ».

Quoi qu’il en soit, 364 Serval ont pour le moment été commandés. Ce qui a permis d’ouvrir une nouvelle ligne de production sur le site que possède Nexter à Roanne et de créer « plusieurs centaines d’emplois », fait valoir le ministère des Armées.

Complément du VBMR Griffon, le Serval est un blindé 4×4 de 15 à 17 tonnes, disposant évidemment des équipements communs à tous les véhicules issus du programme SCORPION. Doté d’un tourelleau télé-opéré et de détecteurs de menaces, il permettra de transporter, en plus de ses deux membres d’équipage, huit soldats équipés du système FELIN. Conçu pour intervenir au plus près de l’ennemi, il sera avant tout destiné aux unités de la 11e Brigade Parachutiste [BP] et à celles de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM]. « Il renforcera également les moyens déployés au sein des forces terrestres pour l’appui et le soutien », complète le minstère des Armées.

Photos : Nexter et armée de Terre

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Dans le cadre d’un contrat notifié en décembre 2020, le groupement momentané d’entreprises formé par Nexter et Texelis a lancé la production en série du véhicule blindé multi-rôles [VBMR-L] Serval, après des essais prometteurs réalisés sur les pistes du centre d’expertise et d’essais « Techniques terrestres » de la Direction générale de l’armement [DGA] à Angers.

Moins de dix-huit mois plus tard, les quatre premiers Serval ont été livrés à l’armée de Terre, plus précisément au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e régiment d’infanterie [CAPCIA-51eRI] de Mourmelon [Marne]. L’annonce en a été faite par le minsitère des Armées, ce 5 mai.

« La modernisation des blindés de l’armée de Terre continue à un rythme soutenu. Le Serval vient notamment remplacer les VAB, en service depuis plus de quarante ans. Dans un environnement stratégique en pleine mutation, alors que la guerre fait son retour sur le continent européen, la modernisation d’équipements phares est indispensable pour la crédibilité des forces armées françaises. C’est ce que permet un budget fortement en hausse via la Loi de Programmation Militaire actuelle », a souligné Florence Parly, la ministre des Armées.

Selon la Loi de finances 2022, l’armée de Terre doit recevoir 70 Serval d’ici la fin de cette année. Soit 38 de moins par rapport aux plans initiaux. En effet, selon Nexter, il était question de livrer les 12 premiers exemplaire au cours du premier semestre 2022, puis 96 autres lors du second. Pour autant, il est toujours question de doter l’armée de Terre de 978 VBMR-L à l’horizon 2030.

En effet, selon les explications données par le général Pierre Schill, son chef d’état-major [CEMAT], l’armée de Terre a accepté « une baisse du point de passage 2025 du programme de livraisons » prévues dans le cadre du programme SCORPION. « Alors que 50 % des livraisons de l’ensemble étaient prévues à cette date, ce chiffre pourrait être ramené à 45 %, sachant que la cible reste de 100 % en 2030 », avait-il dit aux parlementaires.

Et d’ajouter : « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL ».

Quoi qu’il en soit, 364 Serval ont pour le moment été commandés. Ce qui a permis d’ouvrir une nouvelle ligne de production sur le site que possède Nexter à Roanne et de créer « plusieurs centaines d’emplois », fait valoir le ministère des Armées.

Complément du VBMR Griffon, le Serval est un blindé 4×4 de 15 à 17 tonnes, disposant évidemment des équipements communs à tous les véhicules issus du programme SCORPION. Doté d’un tourelleau télé-opéré et de détecteurs de menaces, il permettra de transporter, en plus de ses deux membres d’équipage, huit soldats équipés du système FELIN. Conçu pour intervenir au plus près de l’ennemi, il sera avant tout destiné aux unités de la 11e Brigade Parachutiste [BP] et à celles de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM]. « Il renforcera également les moyens déployés au sein des forces terrestres pour l’appui et le soutien », complète le minstère des Armées.

Photos : Nexter et armée de Terre

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Dans le cadre d’un contrat notifié en décembre 2020, le groupement momentané d’entreprises formé par Nexter et Texelis a lancé la production en série du véhicule blindé multi-rôles [VBMR-L] Serval, après des essais prometteurs réalisés sur les pistes du centre d’expertise et d’essais « Techniques terrestres » de la Direction générale de l’armement [DGA] à Angers.

Moins de dix-huit mois plus tard, les quatre premiers Serval ont été livrés à l’armée de Terre, plus précisément au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e régiment d’infanterie [CAPCIA-51eRI] de Mourmelon [Marne]. L’annonce en a été faite par le minsitère des Armées, ce 5 mai.

« La modernisation des blindés de l’armée de Terre continue à un rythme soutenu. Le Serval vient notamment remplacer les VAB, en service depuis plus de quarante ans. Dans un environnement stratégique en pleine mutation, alors que la guerre fait son retour sur le continent européen, la modernisation d’équipements phares est indispensable pour la crédibilité des forces armées françaises. C’est ce que permet un budget fortement en hausse via la Loi de Programmation Militaire actuelle », a souligné Florence Parly, la ministre des Armées.

Selon la Loi de finances 2022, l’armée de Terre doit recevoir 70 Serval d’ici la fin de cette année. Soit 38 de moins par rapport aux plans initiaux. En effet, selon Nexter, il était question de livrer les 12 premiers exemplaire au cours du premier semestre 2022, puis 96 autres lors du second. Pour autant, il est toujours question de doter l’armée de Terre de 978 VBMR-L à l’horizon 2030.

En effet, selon les explications données par le général Pierre Schill, son chef d’état-major [CEMAT], l’armée de Terre a accepté « une baisse du point de passage 2025 du programme de livraisons » prévues dans le cadre du programme SCORPION. « Alors que 50 % des livraisons de l’ensemble étaient prévues à cette date, ce chiffre pourrait être ramené à 45 %, sachant que la cible reste de 100 % en 2030 », avait-il dit aux parlementaires.

Et d’ajouter : « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL ».

Quoi qu’il en soit, 364 Serval ont pour le moment été commandés. Ce qui a permis d’ouvrir une nouvelle ligne de production sur le site que possède Nexter à Roanne et de créer « plusieurs centaines d’emplois », fait valoir le ministère des Armées.

Complément du VBMR Griffon, le Serval est un blindé 4×4 de 15 à 17 tonnes, disposant évidemment des équipements communs à tous les véhicules issus du programme SCORPION. Doté d’un tourelleau télé-opéré et de détecteurs de menaces, il permettra de transporter, en plus de ses deux membres d’équipage, huit soldats équipés du système FELIN. Conçu pour intervenir au plus près de l’ennemi, il sera avant tout destiné aux unités de la 11e Brigade Parachutiste [BP] et à celles de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM]. « Il renforcera également les moyens déployés au sein des forces terrestres pour l’appui et le soutien », complète le minstère des Armées.

Photos : Nexter et armée de Terre

France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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BBC

The perfect storm increasing the cost of a crucial metal

By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

In the next few years, millions of people will buy electric vehicles (EVs). All those cars and trucks will run on batteries containing metals such as cobalt, lithium and nickel.

But shortages of metals could potentially hobble the EV boom.

"Not a lot of people realise, we simply do not have enough of these critical materials at the moment mined around the world," says Megan O'Connor, chief executive and co-founder of battery materials mining and recycling firm, Nth Cycle.

Her company has designed a means of extracting nickel and other metals from minced-up old batteries - so that these materials can be used again.

It's called electro-extraction and it works by using an electrical current to separate metals out from crushed up battery waste known as "black mass". The separated metals are isolated and trapped in a special filter.

Nth Cycle's technology extracts nickel, not just from pulverised old batteries, but also from the clumps of rock and metals dug out of mines.

It's potentially a more sustainable method of recovering nickel than traditional techniques such as pyrometallurgy, which Dr O'Connor says is not an environmentally-friendly process.

"Think of it like a big furnace, they melt everything at very high temperatures - you can imagine the carbon footprint," she explains.

In the coming years, industry will need all the supplies of nickel it can get as its integral to so many of the products we use daily.

Lithium ion batteries, which power many devices, including your phone, rely on a mix of nickel, manganese and cobalt.

But in some batteries, nickel is by far the largest component, representing 80% of the mix.

The problem is that sourcing nickel, like many materials at the moment, is subject to supply chain headaches caused in part by the war in Ukraine, as Russia is one of the world's biggest nickel suppliers.

Countries such as Indonesia and the Philippines, will likely boost their nickel output as buyers search for non-Russian sources of the metal. Although there are questions over how sustainable this new production will be.

Dr O'Connor argues that new mines will not be able to open quickly enough to satisfy rising demand for nickel, which is also used to make stainless steel and wind turbine components. Instead, recycling old batteries will help to "patch" that supply problem, she suggests.

Other companies are also taking this approach, with Redwood Materials in the US already acquiring batteries from the equivalent of between 60-80,000 electric vehicles every year.

"We recover, on average, 95% of the elements from batteries, like nickel, cobalt, lithium and copper," says vice president for communications and government relations, Alexis Georgeson.

But general confidence in the nickel market is yet to return after a difficult episode in March, when nickel's price on the London Metal Exchange (LME) spiked by 250% before falling again. That prompted the LME's operators to suspend trading of nickel for about a week - a more or less unprecedented move.

"It was a disaster," says Keith Wildie, head of trading at metals recycling firm Romco Group, who notes that the price of nickel remains volatile. Although it has fallen again, the price is still around 60% higher than it was at the beginning of the year.

The price shock happened partly because a Chinese firm, Tsingshan Holding Group, had built up a large "short position" in the market - in other words, arranging contracts that bet the price of nickel would fall. When it didn't, the firm was forced to buy back those contracts, or commit to supplying the nickel. Taking either option would result in a huge loss.

The company did not respond to a BBC request for comment.

Disruption and panic on the market has subsequently knocked nickel traders' confidence, adds Mr Wildie: "The volumes have absolutely collapsed."

Both the Financial Conduct Authority and the Bank of England have announced reviews into the incident.

In a statement, the LME said, "The LME is committed to ensuring that the actions of all participants… are fully reviewed, and appropriate actions taken to both restore confidence and support the long-term health and efficiency of the market."

However, there were concerns about future supplies of nickel, even before this episode unfolded.

EV maker Tesla, for example, had already moved to secure access to the metal by becoming a technical partner in a new nickel mine on the Pacific island of New Caledonia.

More technology of business:

Not all firms can take this option. More than two-thirds of the world's nickel production goes to the stainless steel industry, where it ultimately ends up in everything from cutlery to bathroom taps and washing machines.

Some stainless steel factories in Europe have already cut production, thanks to nickel pricing and supply concerns.

Although Lisa Reisman, founder and executive editor of trade publication MetalMiner, predicts that short term demand for the metal in some industries could fall.

High interest rates might lead to a slowdown of the housing market, which would likely mean fewer people may purchasing new appliances containing stainless steel in the coming months, she explains.

Electric cars will almost certainly require a steady supply of nickel, though.

Earlier this year, market research firm S&P Global Platts forecasted that light duty EV sales worldwide would reach 26.8 million by 2030. The firm noted that EV sales more than doubled between 2020 and 2021.

Jason Sappor, senior analyst at S&P Global Platts, says the elevated price of nickel probably won't have a major impact on EV sales. But he does say that EV batteries are becoming an increasingly important driver of the nickel market.

Could recycling old batteries help fill the gap, as Dr O'Connor suggests? Maybe, says Mr Sappor - but it requires getting access to enough old batteries to make extracting the small amounts of nickel inside them worthwhile.

"The one issue with that is that there needs to be the existing stock to recycle from," he says. This approach does make sense, he adds, "in the long run".

Dr O'Connor stresses that recycling alone won't be enough to satisfy our nickel needs in the foreseeable future: "We need to start mining more of these materials - and mining them more sustainably."

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Opex 360

Le ministère des Armées commande 21 nacelles optroniques Talios supplémentaires pour 100 millions d’euros

par Laurent Lagneau · 5 mai 2022

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Dans l’avis budgétaire qu’il avait remis au moment du débat sur le projet de loi de finances initiale pour 2022, le député Jean-Jacques Ferrara avait de nouveau fait le constat que les forces aériennes françaises [armée de l’Air & de l’Espace et Aéronautique navale] manquaient de nacelles de désignation laser, pourtant indispensables pour les frappes au sol et… les opérations menées en coalition. Un problème récurrent…

Si les nacelles [ou pods] « Damoclès » donnent encore satisfaction, leur ancienneté [leur mise en service a commencé en 2003, ndlr] fait qu’elles tombent [trop] souvent en panne. Quant aux modèles Atlis et PDL CTS, utilisés par les Mirage 2000D, ils ne sont plus adaptés aux exigences opérationnelles actuelles : le premier ne peut qu’être utilisé de jour quand la qualité et la stabilité de l’image et de la tâche laser du second sont insuffisantes. Qui plus est, leur disponibilité se réduit d’année en année, passant ainsi de 54% en 2018 à seulement 34% trois an plus tard. Ce qui, là encore, n’est pas satisfaisant, tant pour les opérations que pour l’entraînement des équipages.

Cela étant, le renouvellement de ces nacelles optroniques a été amorcé avec la livraison des premiers pods de désignation laser de nouvelle génération [PDL-NG] Talios, fournis par Thales. Depuis que ce modèle a été qualifié par la Direction générale de l’armement [DGA], les forces aériennes françaises en ont reçu trente exemplaires, sur quarante-six commandés. Seulement, cet effort est encore insuffisant… D’où l’annonce faite par le ministère des Armées, ce 5 mai.

Ainsi, grâce aux « ressources extrabudgétaires générées par la cession à la Croatie d’avions Rafale [12 au total, ndlr] provenant du parc de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] », la DGA a notifié à Thales la commande de 21 nacelles Talios supplémentaires pour 100 millions d’euros, cette somme comprenant également un « complément en moyens de soutien initial ».

Au total, 67 nacelles Talios auront donc été commandées pour équiper les Rafale F3R de l’AAE et de la Marine nationale. Cette commande permet de « dépasser ainsi les objectifs initiaux de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025 », a fait valoir le ministère des Armées.

Pour rappel, la nacelle Talios [TArgeting Long-range Identification Optronic System – système optronique d’identification et de ciblage à longue distance] concentre des capteurs électro-optiques et infrarouges de haute résolution particulièrement performant. Sa capacité d’identification, de jour comme de nuit permet d’effectuer des frappes longue portée. En outre, elle offre aussi la possibilité de mener parallèlement des missions de frappes et de reconnaissance, les informations collectées étant transmises en temps réel. Son entretien est facilité par un système de maitenance prédictive [SmartFleet].

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Cela étant, le renouvellement de ces nacelles optroniques a été amorcé avec la livraison des premiers pods de désignation laser de nouvelle génération [PDL-NG] Talios, fournis par Thales. Depuis que ce modèle a été qualifié par la Direction générale de l’armement [DGA], les forces aériennes françaises en ont reçu trente exemplaires, sur quarante-six commandés. Seulement, cet effort est encore insuffisant… D’où l’annonce faite par le ministère des Armées, ce 5 mai.

Ainsi, grâce aux « ressources extrabudgétaires générées par la cession à la Croatie d’avions Rafale [12 au total, ndlr] provenant du parc de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] », la DGA a notifié à Thales la commande de 21 nacelles Talios supplémentaires pour 100 millions d’euros, cette somme comprenant également un « complément en moyens de soutien initial ».

Au total, 67 nacelles Talios auront donc été commandées pour équiper les Rafale F3R de l’AAE et de la Marine nationale. Cette commande permet de « dépasser ainsi les objectifs initiaux de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025 », a fait valoir le ministère des Armées.

Pour rappel, la nacelle Talios [TArgeting Long-range Identification Optronic System – système optronique d’identification et de ciblage à longue distance] concentre des capteurs électro-optiques et infrarouges de haute résolution particulièrement performant. Sa capacité d’identification, de jour comme de nuit permet d’effectuer des frappes longue portée. En outre, elle offre aussi la possibilité de mener parallèlement des missions de frappes et de reconnaissance, les informations collectées étant transmises en temps réel. Son entretien est facilité par un système de maitenance prédictive [SmartFleet].

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Dans l’avis budgétaire qu’il avait remis au moment du débat sur le projet de loi de finances initiale pour 2022, le député Jean-Jacques Ferrara avait de nouveau fait le constat que les forces aériennes françaises [armée de l’Air & de l’Espace et Aéronautique navale] manquaient de nacelles de désignation laser, pourtant indispensables pour les frappes au sol et… les opérations menées en coalition. Un problème récurrent…

Si les nacelles [ou pods] « Damoclès » donnent encore satisfaction, leur ancienneté [leur mise en service a commencé en 2003, ndlr] fait qu’elles tombent [trop] souvent en panne. Quant aux modèles Atlis et PDL CTS, utilisés par les Mirage 2000D, ils ne sont plus adaptés aux exigences opérationnelles actuelles : le premier ne peut qu’être utilisé de jour quand la qualité et la stabilité de l’image et de la tâche laser du second sont insuffisantes. Qui plus est, leur disponibilité se réduit d’année en année, passant ainsi de 54% en 2018 à seulement 34% trois an plus tard. Ce qui, là encore, n’est pas satisfaisant, tant pour les opérations que pour l’entraînement des équipages.

Cela étant, le renouvellement de ces nacelles optroniques a été amorcé avec la livraison des premiers pods de désignation laser de nouvelle génération [PDL-NG] Talios, fournis par Thales. Depuis que ce modèle a été qualifié par la Direction générale de l’armement [DGA], les forces aériennes françaises en ont reçu trente exemplaires, sur quarante-six commandés. Seulement, cet effort est encore insuffisant… D’où l’annonce faite par le ministère des Armées, ce 5 mai.

Ainsi, grâce aux « ressources extrabudgétaires générées par la cession à la Croatie d’avions Rafale [12 au total, ndlr] provenant du parc de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] », la DGA a notifié à Thales la commande de 21 nacelles Talios supplémentaires pour 100 millions d’euros, cette somme comprenant également un « complément en moyens de soutien initial ».

Au total, 67 nacelles Talios auront donc été commandées pour équiper les Rafale F3R de l’AAE et de la Marine nationale. Cette commande permet de « dépasser ainsi les objectifs initiaux de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025 », a fait valoir le ministère des Armées.

Pour rappel, la nacelle Talios [TArgeting Long-range Identification Optronic System – système optronique d’identification et de ciblage à longue distance] concentre des capteurs électro-optiques et infrarouges de haute résolution particulièrement performant. Sa capacité d’identification, de jour comme de nuit permet d’effectuer des frappes longue portée. En outre, elle offre aussi la possibilité de mener parallèlement des missions de frappes et de reconnaissance, les informations collectées étant transmises en temps réel. Son entretien est facilité par un système de maitenance prédictive [SmartFleet].

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Dans l’avis budgétaire qu’il avait remis au moment du débat sur le projet de loi de finances initiale pour 2022, le député Jean-Jacques Ferrara avait de nouveau fait le constat que les forces aériennes françaises [armée de l’Air & de l’Espace et Aéronautique navale] manquaient de nacelles de désignation laser, pourtant indispensables pour les frappes au sol et… les opérations menées en coalition. Un problème récurrent…

Si les nacelles [ou pods] « Damoclès » donnent encore satisfaction, leur ancienneté [leur mise en service a commencé en 2003, ndlr] fait qu’elles tombent [trop] souvent en panne. Quant aux modèles Atlis et PDL CTS, utilisés par les Mirage 2000D, ils ne sont plus adaptés aux exigences opérationnelles actuelles : le premier ne peut qu’être utilisé de jour quand la qualité et la stabilité de l’image et de la tâche laser du second sont insuffisantes. Qui plus est, leur disponibilité se réduit d’année en année, passant ainsi de 54% en 2018 à seulement 34% trois an plus tard. Ce qui, là encore, n’est pas satisfaisant, tant pour les opérations que pour l’entraînement des équipages.

Cela étant, le renouvellement de ces nacelles optroniques a été amorcé avec la livraison des premiers pods de désignation laser de nouvelle génération [PDL-NG] Talios, fournis par Thales. Depuis que ce modèle a été qualifié par la Direction générale de l’armement [DGA], les forces aériennes françaises en ont reçu trente exemplaires, sur quarante-six commandés. Seulement, cet effort est encore insuffisant… D’où l’annonce faite par le ministère des Armées, ce 5 mai.

Ainsi, grâce aux « ressources extrabudgétaires générées par la cession à la Croatie d’avions Rafale [12 au total, ndlr] provenant du parc de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] », la DGA a notifié à Thales la commande de 21 nacelles Talios supplémentaires pour 100 millions d’euros, cette somme comprenant également un « complément en moyens de soutien initial ».

Au total, 67 nacelles Talios auront donc été commandées pour équiper les Rafale F3R de l’AAE et de la Marine nationale. Cette commande permet de « dépasser ainsi les objectifs initiaux de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025 », a fait valoir le ministère des Armées.

Pour rappel, la nacelle Talios [TArgeting Long-range Identification Optronic System – système optronique d’identification et de ciblage à longue distance] concentre des capteurs électro-optiques et infrarouges de haute résolution particulièrement performant. Sa capacité d’identification, de jour comme de nuit permet d’effectuer des frappes longue portée. En outre, elle offre aussi la possibilité de mener parallèlement des missions de frappes et de reconnaissance, les informations collectées étant transmises en temps réel. Son entretien est facilité par un système de maitenance prédictive [SmartFleet].

Valeurs Actuelles

L’Audi Q3 Sportback survoltée

PHILOSOPHIE

Le Q3 Sportback hybride rechargeable dégage d’emblée une impression de sportivité. C’est l’effet magique de son style de coupé, avec un hayon hyper-incliné. Les lignes fusent. Épaules larges, flancs aux greffes aérodynamiques très prononcées dans les parties inférieures, les designers ont soigné le côté théâtral. La face avant, quant à elle, s’appuie sur une calandre aux grilles et aux ouïes béantes, encadrées par des feux à Led aux dessins qui dégagent une forme d’agressivité. Malgré sa taille compacte, ce SUV joue la carte du luxe et de la technologie à outrance. À ce prix (supérieur à 50 000 euros), vous accédez à la qualité du premium allemand et c’est bien naturel. Vous apprécierez la noblesse des matériaux, la finition irréprochable.

AMBIANCE

La finition S Line est mise en avant sur ce modèle, tant elle flatte le pilote qui sommeille en vous. Elle comprend des sièges enveloppants à réglage lombaire électrique, un pack aluminium, une climatisation bizone et un « virtual cockpit » de 10,25 pouces, tout à fait dans l’air du temps. La double dalle numérique permet ainsi de jongler entre les écrans pour afficher ici vos stations radio préférées, là les données du GPS ou encore celles de la gestion de l’énergie. La batterie prend un peu de place dans le coffre. Son volume n’a rien d’extraordinaire, car le voici amputé de 150 litres par rapport à celui du classique Q3. Il faudra en outre y loger la mallette souple qui contient le câble de recharge.

TECHNIQUE

Sous le capot de notre Sportback 45 TFSI e : un 4-cylindres 2 litres turbo essence de 150 chevaux, couplé à un bloc électrique de 115 chevaux. Puissance totale : 245 chevaux. Couple généreux de 400 newtons-mètres. La bête n’est pas avare en sensations. Précise, équilibrée, elle bénéficie d’un excellent confort et brille par sa souplesse d’utilisation. Suspensions pilotées en option. Trois modes de conduites au programme : un mode tout électrique, avec 50 kilomètres théoriques d’autonomie ; un mode hybride à gestion “intelligente” qui, comme un vrai copilote actif, prend en compte les données de navigation pour anticiper le tracé et régler les paramètres de conduite en amont ; enfin, un mode qui préserve la charge pour ne pas se retrouver sans énergie quand vous aurez besoin, par exemple, de traverser une ville sans rejeter de CO2. Pour couvrir les plus de 600 kilomètres d’autonomie à la seule force de son bloc essence (en plus de l’autonomie en mode tout électrique), notre Audi Q3 Sport-back TFSI 45 e consomme à peine 7 litres aux 100 kilomètres. Appréciable pour un véhicule de plus de 1,8 tonne.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

At least 35 killed in attack on DR Congo gold mine: local sources

Issued on: 08/05/2022 - 22:37

NEWS WIRES

Raiders killed at least 35 people in an attack on a gold mine in Ituri, in the strife-torn northeast of Democratic Republic of Congo, local sources said Sunday.

One local official, Jean-Pierre Bikilisende, of the rural Mungwalu settlement in Djugu, Ituri, said the CODECO militia had carried out the attack on the artisanal mine.

Bikilisende said the militia had attacked the Camp Blanquette gold mine and that 29 bodies had been retrieved, while another six burnt bodies had been found buried at the site.

Among the dead was a four-month-old baby, he added.

"This is a provisional toll," he said, as there had been other people killed whose bodies had been thrown down the mine shafts. Several other civilians had been reported missing, he said. "The search continues."

Camp Blanquette was set up in a forest, far from the nearest military outpost, so help came too late, said Bikilisende.

Cherubin Kukundila, a civil leader in Mungwalu, said that at least 50 people had been killed in the raid. Several people had been wounded, nine of them seriously. They were being treated at Mungwalu hospital, he told AFP.

The Camp Blanquette mine lies seven kilometres (four miles) from Mungwalu.

CODECO has been blamed for a number of ethnic massacres in the province of Ituri.

(AFP)

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Dozens killed in northeast DR Congo in clashes between armed forces and militias

Dozens of civilians killed in militia attack in eastern DR Congo

EYE ON AFRICA

Six people killed in suspected bomb blast in Goma, DR Congo

El País (ESP)

SANS TITRE

En la tercera edición del concurso Comidista Invitado queríamos conocer vuestra mejor receta de pasta, y lo cierto es que nos llegaron decenas de propuestas bastante apetecibles. Ahora, dos meses después, cambiamos el tema principal y os pedimos uno muy acorde a la época en la que nos encontramos: ensaladas primaverales.

"¿Y qué consigo yo participando en algo así?", podrá preguntar alguien que se ha pegado 20 meses en Arkansas y aún no sabe en qué consiste este concurso. Pues bien: si tu receta es la ganadora, te convertirás en comidister por un día y publicaremos tu fotografía y elaboración en estas virtuales páginas. "¿Y no dais ningún premio?", inquirirá nuestro estimado arkansino. Por supuesto que sí lo tenemos: un maravilloso lote compuesto por 26 productos diferentes de nuestra querida tienda Petra Mora. Este premio, valorado en 186 euros, incluye delicias seleccionadas por la empresa entre los mejores productores, como su aceite de oliva virgen extra, su queso cremoso, sus pimientos de piquillo confitados o el vino tinto de Rioja Rosalba. Y también otros alimentos de la propia ganadería de Petra Mora, como el entrecot de ternera.

¿Pero qué tengo que hacer?

Enviar una receta de una ensalada primaveral. A modo de aclaración: entendemos por ensalada primaveral aquella que se prepara, entre otras cosas, con fruta y verdura de temporada. Puedes usar también conservas de pescado, pasta, quesos, carne y el resto de ingredientes que se te ocurran y quieras, por supuesto. Ahora bien, es fundamental que no la hayamos publicado ya en El Comidista. El jurado valorará que sea una ensalada, que el resultado sea original y creativo, y la calidad de las fotografías adjuntas, ya que las publicaremos si eres el elegido o elegida.

¿Cómo puedo participar?

Lo primero, debes ser mayor de edad. ¿Te acuerdas del Grand Prix? Estupendo, eres mayor edad, ya puedes enviar la receta y las fotos al correo concursocomidista@gmail.com con el asunto “Comidista Invitado Ensalada”. Si lo prefieres, también puedes participar a través de Instagram: sube a tu perfil -por mensaje privado NO, por favor- la imagen del plato con la descripción de los ingredientes y pasos a seguir, menciona a nuestra cuenta oficial (@elcomidista) y pon el hashtag #ComidistaInvitadoEnsalada. Ojo, debes tener el perfil público durante el plazo del concurso para que podamos ver la publicación.

El plazo para participar empieza hoy a las 08:00 de la mañana y acaba el próximo lunes 16 de mayo a las 23:59 de la noche. Tienes una semana para comprar ingredientes, ajustar cantidades y fotografiar ensaladas hasta que acabes haciendo la fotosíntesis tú también.

¿Cómo tengo que enviar la receta?

Tal y como las que publicamos en El Comidista: con una lista de ingredientes detallada y con cantidades exactas. Nada de “como el tamaño de una zarigüeya adulta y coja de cilantro” o “como la tibia del frutero de la esquina de cúrcuma”. No. En unidades, gramos, kilos, litros, mililitros, cucharadas o cucharaditas.

Asimismo, debes poner la elaboración a seguir de la misma forma en que lo hacemos nosotros: escrita en infinitivo, con todos los pasos por orden y precisando los tiempos o los momentos exactos en la preparación. Por ejemplo: “1. En primer lugar, poner en una cazuela todas las verduras excepto las alubias -las espinacas también se pueden añadir al final y darles nada más un hervor-, cubrir con abundante agua fría, llevar a ebullición y cocer a fuego bajo hora y media, reponiendo agua si hiciera falta”. Etcétera. Cuanto más detallada sea la descripción, más probabilidades tendrás de ganar.

¿Es imprescindible la fotografía?

Sí. La clave está en que tu publicación sea igual a la que sacamos del resto de comidisters, con su receta y sus apetecibles fotos del plato. A ser posible, con un tamaño mínimo de 1800 x 800 píxeles (hoy día casi cualquier cámara o móvil captura imágenes con mayor resolución, así que no tienes por qué preocuparte por eso). Si la subes a Instagram, acuérdate de guardar la fotografía original, por si te la pedimos para publicarla en máxima calidad.

¿Y qué consigo?

Ser un Comidista Invitado, publicar tu propia receta en nuestra página y, como ya hemos dicho, un maravilloso lote de productos de Petra Mora. ¡Échale un poco de valor culinario y participa!

Puedes consultar las bases del concurso aquí.

Opex 360

Niger : Un drone MQ-9 Reaper Block 1 français endommagé après un incident technique

par Laurent Lagneau · 5 mai 2022

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Apparemment, les six drones MQ-9 Reaper [soit deux systèmes, ndlr] engagés par l’armée de l’Air & de l’Espace au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane, n’appartiennent pas tous à la version « Block 5 », c’est à dire celle qui dispose de capacités opérationnelles sensiblement accrue par rapport aux premiers modèles…

En effet, ce 5 mai, via Twitter, l’État-major des armées [EMA] a fait savoir qu’un MQ-9 Reaper Block 1, armé, avait été victime, la veille, d’un incident technique à l’issue d’une mission de surveillance au-dessus de la zone dite des trois frontières, car situées aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso.

Selon les explications livrées par l’EMA, le train d’atterrissage du drone s’est bloqué alors qu’il était en phase d’approche de l’aéroport de Niamey [Niger]. Afin de ne pas causer de dommage à la piste où il devait atterrir, et « en accord avec les autorités locales », le MQ-9 Reaper s’est posé, « en sécurité », dans un champ de tir situé à 45 km de la capitale nigérienne.

« L’évaluation des dommages est en cours. Une enquête technique a été initiée pour déterminer l’origine de l’incident », a précisé l’EMA.

Barkhane | Hier, un drone armé type Block 1 a conduit une mission de surveillance dans la zone des Trois frontières. A la fin de la mission, alors qu’il se trouvait en phase d’approche de la piste de Niamey, un incident technique a bloqué son train d’atterrissage. pic.twitter.com/ZEeSqvpqMG

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 5, 2022

Ce n’est pas la première fois qu’un Reaper de l’AAE est victime d’un incident au Sahel. En novembre 2018, l’un d’eux s’était écrasé près de Niamey, également au retour d’une mission de surveillance. À l’époque, il fut avancé que cet accident avait été causé par une « perte de contact entre le drone et sa station de contrôle ».

Si les opérations de Barkhane sont sur le point de se terminer au Mali, il n’en reste pas moins que cet incident arrive à un mauvais moment. Pour rappel, c’est grâce aux images collectées par un appareil de ce type que les forces françaises ont pu déjouer une tentative d’attaque informationnelle, après avoir rendu la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux forces armées maliennes [FAMa]. Ce qui leur a valu d’être accusées par la junte au pouvoir à Bamako de se livrer à de l' »espionnage » et de violer l’espace aérien malien. Depuis, celle-ci a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris.

Le 4 mai, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a fait valoir que, avec la fin, avec effet immédiat, de l’accord encadrant la présence militaire française dans son pays [SOFA], il n’y avait désormais plus de « base légale » permettant à Barkhane d’opérer au Mali.

« Nous considérons que l’analyse juridique des autorités maliennes selon laquelle le SOFA est dénoncé avec effet immédiat en raison de violations n’est pas fondée. Nous considérons qu’à ce stade le SOFA court toujours, jusqu’à ce que le dernier soldat français quitte le territoire malien », a réagi l’État-major des armées.

L’enjeu est de faire en sorte que ce désengagement du Mali se fasse en sécurité [ce qui n’exclut pas un éventuel recours à la force en cas d’une attaque jihadiste, par exemple]. En outre, il s’agit d’éviter de nouvelles tentatives de manipulation de l’information. « Nous nous attendons à de nouvelles accusations injustifiées envers les soldats français, concernant des méfaits, voire des exactions », a d’ailleurs prévenu l’EMA.

Niger : Un drone MQ-9 Reaper Block 1 français endommagé après un incident technique

par Laurent Lagneau · 5 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Apparemment, les six drones MQ-9 Reaper [soit deux systèmes, ndlr] engagés par l’armée de l’Air & de l’Espace au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane, n’appartiennent pas tous à la version « Block 5 », c’est à dire celle qui dispose de capacités opérationnelles sensiblement accrue par rapport aux premiers modèles…

En effet, ce 5 mai, via Twitter, l’État-major des armées [EMA] a fait savoir qu’un MQ-9 Reaper Block 1, armé, avait été victime, la veille, d’un incident technique à l’issue d’une mission de surveillance au-dessus de la zone dite des trois frontières, car situées aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso.

Selon les explications livrées par l’EMA, le train d’atterrissage du drone s’est bloqué alors qu’il était en phase d’approche de l’aéroport de Niamey [Niger]. Afin de ne pas causer de dommage à la piste où il devait atterrir, et « en accord avec les autorités locales », le MQ-9 Reaper s’est posé, « en sécurité », dans un champ de tir situé à 45 km de la capitale nigérienne.

« L’évaluation des dommages est en cours. Une enquête technique a été initiée pour déterminer l’origine de l’incident », a précisé l’EMA.

Barkhane | Hier, un drone armé type Block 1 a conduit une mission de surveillance dans la zone des Trois frontières. A la fin de la mission, alors qu’il se trouvait en phase d’approche de la piste de Niamey, un incident technique a bloqué son train d’atterrissage. pic.twitter.com/ZEeSqvpqMG

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 5, 2022

Ce n’est pas la première fois qu’un Reaper de l’AAE est victime d’un incident au Sahel. En novembre 2018, l’un d’eux s’était écrasé près de Niamey, également au retour d’une mission de surveillance. À l’époque, il fut avancé que cet accident avait été causé par une « perte de contact entre le drone et sa station de contrôle ».

Si les opérations de Barkhane sont sur le point de se terminer au Mali, il n’en reste pas moins que cet incident arrive à un mauvais moment. Pour rappel, c’est grâce aux images collectées par un appareil de ce type que les forces françaises ont pu déjouer une tentative d’attaque informationnelle, après avoir rendu la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux forces armées maliennes [FAMa]. Ce qui leur a valu d’être accusées par la junte au pouvoir à Bamako de se livrer à de l' »espionnage » et de violer l’espace aérien malien. Depuis, celle-ci a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris.

Le 4 mai, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a fait valoir que, avec la fin, avec effet immédiat, de l’accord encadrant la présence militaire française dans son pays [SOFA], il n’y avait désormais plus de « base légale » permettant à Barkhane d’opérer au Mali.

« Nous considérons que l’analyse juridique des autorités maliennes selon laquelle le SOFA est dénoncé avec effet immédiat en raison de violations n’est pas fondée. Nous considérons qu’à ce stade le SOFA court toujours, jusqu’à ce que le dernier soldat français quitte le territoire malien », a réagi l’État-major des armées.

L’enjeu est de faire en sorte que ce désengagement du Mali se fasse en sécurité [ce qui n’exclut pas un éventuel recours à la force en cas d’une attaque jihadiste, par exemple]. En outre, il s’agit d’éviter de nouvelles tentatives de manipulation de l’information. « Nous nous attendons à de nouvelles accusations injustifiées envers les soldats français, concernant des méfaits, voire des exactions », a d’ailleurs prévenu l’EMA.

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Apparemment, les six drones MQ-9 Reaper [soit deux systèmes, ndlr] engagés par l’armée de l’Air & de l’Espace au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane, n’appartiennent pas tous à la version « Block 5 », c’est à dire celle qui dispose de capacités opérationnelles sensiblement accrue par rapport aux premiers modèles…

En effet, ce 5 mai, via Twitter, l’État-major des armées [EMA] a fait savoir qu’un MQ-9 Reaper Block 1, armé, avait été victime, la veille, d’un incident technique à l’issue d’une mission de surveillance au-dessus de la zone dite des trois frontières, car situées aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso.

Selon les explications livrées par l’EMA, le train d’atterrissage du drone s’est bloqué alors qu’il était en phase d’approche de l’aéroport de Niamey [Niger]. Afin de ne pas causer de dommage à la piste où il devait atterrir, et « en accord avec les autorités locales », le MQ-9 Reaper s’est posé, « en sécurité », dans un champ de tir situé à 45 km de la capitale nigérienne.

« L’évaluation des dommages est en cours. Une enquête technique a été initiée pour déterminer l’origine de l’incident », a précisé l’EMA.

Barkhane | Hier, un drone armé type Block 1 a conduit une mission de surveillance dans la zone des Trois frontières. A la fin de la mission, alors qu’il se trouvait en phase d’approche de la piste de Niamey, un incident technique a bloqué son train d’atterrissage. pic.twitter.com/ZEeSqvpqMG

— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 5, 2022

Ce n’est pas la première fois qu’un Reaper de l’AAE est victime d’un incident au Sahel. En novembre 2018, l’un d’eux s’était écrasé près de Niamey, également au retour d’une mission de surveillance. À l’époque, il fut avancé que cet accident avait été causé par une « perte de contact entre le drone et sa station de contrôle ».

Si les opérations de Barkhane sont sur le point de se terminer au Mali, il n’en reste pas moins que cet incident arrive à un mauvais moment. Pour rappel, c’est grâce aux images collectées par un appareil de ce type que les forces françaises ont pu déjouer une tentative d’attaque informationnelle, après avoir rendu la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux forces armées maliennes [FAMa]. Ce qui leur a valu d’être accusées par la junte au pouvoir à Bamako de se livrer à de l' »espionnage » et de violer l’espace aérien malien. Depuis, celle-ci a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris.

Le 4 mai, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a fait valoir que, avec la fin, avec effet immédiat, de l’accord encadrant la présence militaire française dans son pays [SOFA], il n’y avait désormais plus de « base légale » permettant à Barkhane d’opérer au Mali.

« Nous considérons que l’analyse juridique des autorités maliennes selon laquelle le SOFA est dénoncé avec effet immédiat en raison de violations n’est pas fondée. Nous considérons qu’à ce stade le SOFA court toujours, jusqu’à ce que le dernier soldat français quitte le territoire malien », a réagi l’État-major des armées.

L’enjeu est de faire en sorte que ce désengagement du Mali se fasse en sécurité [ce qui n’exclut pas un éventuel recours à la force en cas d’une attaque jihadiste, par exemple]. En outre, il s’agit d’éviter de nouvelles tentatives de manipulation de l’information. « Nous nous attendons à de nouvelles accusations injustifiées envers les soldats français, concernant des méfaits, voire des exactions », a d’ailleurs prévenu l’EMA.

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Apparemment, les six drones MQ-9 Reaper [soit deux systèmes, ndlr] engagés par l’armée de l’Air & de l’Espace au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane, n’appartiennent pas tous à la version « Block 5 », c’est à dire celle qui dispose de capacités opérationnelles sensiblement accrue par rapport aux premiers modèles…

En effet, ce 5 mai, via Twitter, l’État-major des armées [EMA] a fait savoir qu’un MQ-9 Reaper Block 1, armé, avait été victime, la veille, d’un incident technique à l’issue d’une mission de surveillance au-dessus de la zone dite des trois frontières, car situées aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso.

Selon les explications livrées par l’EMA, le train d’atterrissage du drone s’est bloqué alors qu’il était en phase d’approche de l’aéroport de Niamey [Niger]. Afin de ne pas causer de dommage à la piste où il devait atterrir, et « en accord avec les autorités locales », le MQ-9 Reaper s’est posé, « en sécurité », dans un champ de tir situé à 45 km de la capitale nigérienne.

« L’évaluation des dommages est en cours. Une enquête technique a été initiée pour déterminer l’origine de l’incident », a précisé l’EMA.

Barkhane | Hier, un drone armé type Block 1 a conduit une mission de surveillance dans la zone des Trois frontières. A la fin de la mission, alors qu’il se trouvait en phase d’approche de la piste de Niamey, un incident technique a bloqué son train d’atterrissage. pic.twitter.com/ZEeSqvpqMG

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Barkhane | Hier, un drone armé type Block 1 a conduit une mission de surveillance dans la zone des Trois frontières. A la fin de la mission, alors qu’il se trouvait en phase d’approche de la piste de Niamey, un incident technique a bloqué son train d’atterrissage. pic.twitter.com/ZEeSqvpqMG

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May 5, 2022

Ce n’est pas la première fois qu’un Reaper de l’AAE est victime d’un incident au Sahel. En novembre 2018, l’un d’eux s’était écrasé près de Niamey, également au retour d’une mission de surveillance. À l’époque, il fut avancé que cet accident avait été causé par une « perte de contact entre le drone et sa station de contrôle ».

Si les opérations de Barkhane sont sur le point de se terminer au Mali, il n’en reste pas moins que cet incident arrive à un mauvais moment. Pour rappel, c’est grâce aux images collectées par un appareil de ce type que les forces françaises ont pu déjouer une tentative d’attaque informationnelle, après avoir rendu la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux forces armées maliennes [FAMa]. Ce qui leur a valu d’être accusées par la junte au pouvoir à Bamako de se livrer à de l' »espionnage » et de violer l’espace aérien malien. Depuis, celle-ci a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris.

Le 4 mai, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a fait valoir que, avec la fin, avec effet immédiat, de l’accord encadrant la présence militaire française dans son pays [SOFA], il n’y avait désormais plus de « base légale » permettant à Barkhane d’opérer au Mali.

« Nous considérons que l’analyse juridique des autorités maliennes selon laquelle le SOFA est dénoncé avec effet immédiat en raison de violations n’est pas fondée. Nous considérons qu’à ce stade le SOFA court toujours, jusqu’à ce que le dernier soldat français quitte le territoire malien », a réagi l’État-major des armées.

L’enjeu est de faire en sorte que ce désengagement du Mali se fasse en sécurité [ce qui n’exclut pas un éventuel recours à la force en cas d’une attaque jihadiste, par exemple]. En outre, il s’agit d’éviter de nouvelles tentatives de manipulation de l’information. « Nous nous attendons à de nouvelles accusations injustifiées envers les soldats français, concernant des méfaits, voire des exactions », a d’ailleurs prévenu l’EMA.

Valeurs Actuelles

Au Cinq, le chef a tous les jours 20 ans

Au menu, les plats signatures du chef, qui sont au nombre de sept, seront proposés en “menu excellence”, avec accords mets et vins ou non, jusqu’à mars prochain. Une année entière de gourmandises à retrouver. Les festivités commencent par une langoustine, mayonnaise tiède et galette de sarrasin, ce plat est un véritable hommage aux racines bretonnes du chef, qui a toujours aimé cuisiner le poisson et les crustacés. Cette langoustine, qu’il a inventée en 1995 lorsqu’il officiait au Café de la Paix, a été reconnue lorsqu’il obtint pour la première fois trois étoiles au Pavillon Ledoyen en 2002, il la cuisine maintenant au Cinq. Ici, elle sera accompagnée d’un chassagne-montrachet premier cru Les Chaumées 2017. Vient ensuite un bar de ligne, caviar et lait ribot, le deuxième plat iconique de Christian Le Squer (1999) où il a incorporé tous ses souvenirs d’enfance, accompagné par le même vin.

Des plats “souvenirs d’enfance” réinventés façon palace

La gratinée d’oignon à la parisienne qui suit est une version contemporaine de la soupe à l’oignon bistrotière que le chef a voulu faire déguster dans un palace. Il l’a inventée en 2014 et l’accompagne d’un madère sercial 1999 de la maison D’Oliveiras. Le spaghetti debout en gratin, truffe, jambon, champignons était également un plat “souvenir d’enfance” revisité façon palace, créé en 1999 ; c’est une merveille, à mon avis. L’anguille fumée de la Somme qui clôture les plats salés a été créée pour un gala du Club des 100 en 2001 ; elle est accompagnée, comme le plat précédent, d’un nuits-saint-georges premier cru Aux boudots 2014.

Pour conclure ce repas festif et tellement élégant par des notes de douceur, le givré laitier au goût de levure est un véritable ovni dans la galaxie sucrée, précurseur d’une tendance à la pâtisserie désucrée. Il est suivi d’un croquant de pamplemousse qui a été créé à la demande de Château Yquem, lequel souhaitait trouver l’accord parfait avec les sauternes… une réussite sans faille. Le glacé, le fondant, le croquant sont une trilogie merveilleuse pour ce dessert avec le sauternes Château de Fargues 2006. Ce menu, Vingt ans d’excellence, sera proposé tous les soirs au Cinq jusqu’à fin mars 2023 à 480 euros pour neuf plats. Pour l’accord mets et vins, rajouter 320 euros.

Le Cinq, hôtel Four Seasons “George-V”, Paris VIIIe. Tél. : 01.49. 52.71. 54. E-mail : lecinq.par@fourseasons.com

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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France24 - World

Dozens of migrants drown off Western Sahara, aid agency says

Issued on: 08/05/2022 - 21:58

NEWS WIRES

At least 44 migrants drowned on Sunday when their boat capsized off the coast of the Western Sahara, migrant aid agency Caminando Fronteras said.

Twelve others survived the tragedy, which happened when the boat sunk off the coast of Cap Boujdour, the agency's Helena Maleno tweeted.

The survivors were arrested, Maleno wrote.

The bodies of seven victims were brought back to shore but the others could not be retrieved, she added.

There was no immediate confirmation from authorities in Morocco, which sees the disputed Western Sahara as an integral part of the North African kingdom.

It was not clear where the boat was heading, but usually migrants leaving from that area try to reach Spain's Canary Islands.

Morocco is a key transit point on routes taken by migrants hoping for better lives in Europe.

On Friday, Morocco and Spain said in a joint statement they were committed to strengthening cooperation on irregular migration.

More than 14,700 attempted irregular departures were prevented and 52 human smuggling networks broken up in Morocco during the first three months of this year, according to interior ministry figures.

Moroccan authorities stopped more than 63,120 crossings last year and shut down 256 smuggling networks.

According to the Spanish interior ministry, more than 40,000 migrants arrived in the country by sea in 2021.

That same year, according to Caminando Fronteras, 4,404 migrants died or went missing as they tried to reach Spain.

(AFP)

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Dozens dead or presumed dead after boat capsizes off Libya, UN says

Migrant boat with 45 on board sinks off Turkey, 37 rescued

Over 100 dead or missing after makeshift vessel sinks in DR Congo

L'Humanité

Un été sec prépare-t-il une pénurie de céréales ?

Actu

Jour après jour les bulletins de la météo nous annoncent que le beau temps semble bien parti pour durer en ce mois de mai. Par ailleurs, on sait que les pluies de l’automne et de l’hiver derniers ont été trop rares pour recharger les nappes phréatiques dans presque toutes les régions de France. Après la faible pluviométrie de mars et d’avril, la sécheresse s’amplifie en mai dans presque toutes les régions.

Gérard Le Puill

Un communiqué commun des ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture publié le 29 avril prenait en compte les indications données un peu plus tôt par le Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM) indiquant que « la recharge des nappes d’eau souterraines de cet hiver a été modeste. Par ailleurs, selon les prévisions de Météo-France, le scénario le plus probable pour le printemps est une période plus sèche et chaude que la normale. À l’issue de la prochaine réunion du Comité d’anticipation et de suivi hydrologique prévu fin mai, le Gouvernement publiera une carte de prévision du risque de sécheresse pour cet été », lisait-on dans ce communiqué.

Vers de nombres restrictions d’eau cet été

Le texte des deux ministères faisait également état de la nécessité d’ « améliorer la résilience des territoires et la gestion de la ressource en eau, grâce à des solutions fondées sur la nature, l’optimisation des ressources existantes ou la création de nouvelles retenues, à la réutilisation des eaux usées traitées, aux économies d’eau ». Ce qui implique de « soutenir les collectivités territoriales dans leurs initiatives visant à économiser l’eau et éviter toute pénurie d’eau potable ». Ces pénuries sont déjà présentes dans certains villages tandis que des arrêts préfectoraux commencent à être publiés pour restreindre l’usage de l’eau pour l’irrigation et pour certains usages domestiques.

Pour peu que la sécheresse en cours se traduise cet été par une baisse des rendements de blé, d’orge, de maïs, de colza et de tournesol en France et dans d’autres pays de l’hémisphère nord, la hausse des prix des céréales et des oléagineux, qui atteint déjà 70 % sur un an, pourrait encore se poursuivre avec des conséquences redoutables pour les ménages à faible pouvoir d’achat, surtout dans les pays pauvres importateurs nets de céréales et d’autres produits alimentaires.

Le Conseil International des Céréales (CIC) prévoyait en avril une production mondiale de 2.274 millions de tonnes pour la récolte à venir, en baisse de 13 millions de tonnes sur l’an dernier. Mais le CIC reconnaissait que cette prévision est « particulièrement provisoire » dans le contexte de guerre en Ukraine. Dans un article consacré aux conséquences de la canicule en Inde en page 15 de « L’Humanité » du 4 mai, Lina Sankari citait les propos d’un responsable agricole de Pendjab faisant état de la chute des rendements du blé pouvant aller de 10 à 50 %.

Absence de stocks et spéculation sur le blé

Selon Unigrains, investisseur indépendant et partenaire de 150 entreprises agroalimentaires, « en excluant les stocks ukrainiens et chinois, le ratio de stock sur utilisation passe de 24,1 % en 2020-2021 à 22,6 % en 2021-2022, reflétant en réalité une dégradation de la situation ». Il s’agit ici de l’évolution des stocks disponibles en blé. Il s’agit d’un point effectué avant la récolte de cet été dans les pays de l’hémisphère nord dont certains, comme la France, le Canada et les États-Unis pourraient voir leurs rendements diminuer cette année en raison de sécheresses prolongées durant le printemps.

Concernant le maïs, le cabinet français Agritel, qui observe l’évolution des marchés céréaliers dans le monde, affirme que « les opérateurs vont se focaliser maintenant sur les conditions météorologiques du continent nord-américain pour suivre l’état d’avancement des semis de soja et de maïs ». Ici les « opérateurs » ne sont que des spéculateurs qui achètent et revendent des lots de céréales dans les salles de marché.

Possible chute des rendements en cet été 2022

En France, un mois de mai trop sec pourrait réduire sensiblement les rendements du blé, de l’orge et du colza cet été, de même que ceux du maïs et du tournesol au début de l’automne. Si la même tendance s’observe au Canada et aux États-Unis, la spéculation repartira avec plus de force qu’après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 22 février, soit deux jours avant cette invasion, la tonne de blé rendue au port de Rouen pour l’exportation cotait 274€. Le 8 mars, elle cotait 386€.

Le cabinet Agritel expliquait les raisons de cette hausse brutale de la manière suivante : « l’origine française reste recherchée, notamment en rapproché, pour suppléer aux défauts de livraison du bassin mer Noire ». Jusqu’en février, des pays comme l’Égypte, l’Algérie, la Tunisie et l’Afrique subsaharienne importaient surtout du blé produit en Ukraine et en Russie, car leur taux de protéines est plus élevé que celui du blé français. Après être descendu à 366€ la tonne le 5 avril, le blé français pour l’exportation était remonté à 396€ quatre semaines plus tard. Mais ces prix élevés n’enrichissent guère que les spéculateurs car les producteurs avaient souvent prévendu leur récolte bien avant leur sortie des silos dès l’été 2021, quand le prix de la tonne était à 250€ au port de Rouen.

Près de 50 % des stocks mondiaux sont en Chine

Empêcher les spéculateurs d’affamer les pauvres devrait être possible quand seulement 11 pays vendent près de 84 % du blé exporté dans le monde. À eux cinq, la Russie, le Canada, les États-Unis, la France et l’Ukraine vendent même 65 % des volumes exportés. Dans un souci de régulation de la production mondiale et de juste rémunération des producteurs, il devrait être possible de créer une structure de coopération entre pays exportateurs nets de blé sur un modèle voisin de l’OPEP pour la production du pétrole. Il conviendrait de mettre en place un prix de vente permettant de rémunérer correctement les producteurs dans chaque pays exportateur. Il faudrait aussi planifier les superficies annuelles en tenant compte des besoins et du niveau des stocks de report en fin de campagne pour éviter tout risque de pénurie.

Mais rien de tout cela n’existe actuellement. Sébastien Abis, Directeur du club Déméter, le déplorait dans le Point du 31 mars dernier en ces termes : « L’Europe a cessé d’avoir une logique de stocks, ce qui ne vaut pas que pour le blé. Seules la Suisse et un peu l’Allemagne et la Finlande en ont une. Les stocks de blé au niveau mondial, ce sont 280 millions de tonnes, ce qui n’est pas beaucoup : un trimestre de consommation. Il faut savoir que la Chine en a la majeure partie, 130 millions de tonnes, soit une année de consommation pour ce pays ».

Cette absence de stocks mondiaux risque de se traduire par de nouvelles famines et des émeutes de la faim dans les prochains mois.

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La Russie a simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire « Iskander » depuis Kaliningrad

par Laurent Lagneau · 5 mai 2022

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À plusieurs reprises, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des reponsables russes, à commencer par le premier d’entre-eux, Vladimir Poutine, ont fait des allusions plus ou moins explicites à un usage potentiel de l’arme nucléaire. Comme le 27 février dernier, quand le Kremlin annonça avoir mis ses forces stratégiques en état d’alerte.

Le recours à une telle rhétorique n’est pas nouveau : lors de la crise de Suez, en 1956, l’Union soviétique avait directement brandi une telle menace devant la France et le Royaume-Uni afin de les pousser à retirer leurs troupes d’Égypte.

Cela étant, pour Moscou, évoquer l’arme nucléaire vise surtout à modérer le soutien que les Occidentaux apportent à l’Ukraine pour l’aider à faire face à l’invasion de son territoire, voire à les dissuader de s’impliquer dans la guerre en cours. C’est d’ailleurs le sens d’une séquence qui, diffusée la semaine passée par la chaîne publique Rossiya 1, a montré des journalistes vanter les capacités du nouveau missile balistique russe RS-28 Sarmat, lequel serait en mesure de détruire Paris, Londres ou Berlin en moins de deux minutes depuis l’enclave de Kaliningrad [coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr].

Reste que, pour le moment, ces allusions à l’arme nucléaire n’ont nullement amoindri le soutien fourni à Kiev par les Occenditaux, États-Unis en tête. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a même justifié Lloyd Austin, le chef du Pentagone. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté, peu avant une réunion devant rassembler une quarantaine de pays pour faire le point sur l’aide apportée aux forces ukrainiennes.

Si certains pays européens craignent d’être considérés comme des « co-belligérants », ce n’est pas le cas des États-Unis, qui ont admis fournir des renseignements aux forces ukrainiennes. Selon le New York Times, certains d’entre-eux auraient même permis de cibler des généraux russes impliqués dans l’offensive contre l’Ukraine.

Les renseignements fournis par les services américains pour aider les forces ukrainiennes se sont notamment « concentrés sur la localisation des postes de commandement mobiles de l’armée russe, qui se déplacent régulièrement », a en effet écrit le New York Times, le 4 mai. Ce qui a fait sortir de ses gonds le Conseil de sécurité nationale [NSC], qui relève directement de la Maison Blanche.

« Les États-Unis fournissent des renseignements sur le champ de bataille pour aider les Ukrainiens à défendre leur pays. Nous ne fournissons pas de renseignements dans l’intention de tuer des généraux russes », a réagi Adrienne Watson, porte-parole du NSC, auprès de l’AFP. Et de qualifier « d’irresponsable » l’affirmation du quotidien new yorkais.

Alors que celui-ci venait à peine de publier ses révélations, le ministère russe de la Défense a de nouveau brandi la menace nucléaire en affirmant que ses forces établies dans l’enclave de Kaliningrad venaient de simuler des tirs de missiles balitiques Islander [à capacité nucléaire, nldr], dont la portée est suffisante pour atteindre les pays baltes, la Pologne et le nord de l’Allemagne [dont Berlin].

Par tir simulé, l’état-major russe entend « lancement électronique » ayant visé virtuellement des aérodromes, des sites sensibles et des postes de commandement d’un « ennemi » fictif. Selon ses explications, les missiles Iskander ont été déployés sur leurs positions de tir puis leurs servants ont manoeuvré pour éviter « une éventuel frappe en représailles ». En outre, les unités impliquées dans cet exercice ont opéré dans des « conditions de radiation et de contamination chimique ».

Par ailleurs, l’Iliouchine Il-80 « Eimak » [code Otan : « Maxdome »] a été vu dans le ciel de Moscou, quelques heures plus tôt. Or, c’est cet appareil, surnommé « l’avion du jugement dernier », qui serait utilisé par les autorités russes comme centre de commandement aéroporté en cas de guerre nucléaire. Sa participation à la Grande parade militaire de la Victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai, est annoncée.

Quoi qu’il en soit, ce 5 mai, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n’a pas évoqué l’arme nucléaire… En revanche, il a critiqué le soutien des Occidentaux à l’Ukraine.

« Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Otan dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes […], ces actions ne permettent pas d’achever rapidement l »opération' », a dit M. Peskov. Mais elles « ne sont toutefois pas en mesure d’empêcher » que les objectifs de l’offensive russe en Ukraine soient remplis », a-t-il estimé.

La Russie a simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire « Iskander » depuis Kaliningrad

par Laurent Lagneau · 5 mai 2022

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À plusieurs reprises, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des reponsables russes, à commencer par le premier d’entre-eux, Vladimir Poutine, ont fait des allusions plus ou moins explicites à un usage potentiel de l’arme nucléaire. Comme le 27 février dernier, quand le Kremlin annonça avoir mis ses forces stratégiques en état d’alerte.

Le recours à une telle rhétorique n’est pas nouveau : lors de la crise de Suez, en 1956, l’Union soviétique avait directement brandi une telle menace devant la France et le Royaume-Uni afin de les pousser à retirer leurs troupes d’Égypte.

Cela étant, pour Moscou, évoquer l’arme nucléaire vise surtout à modérer le soutien que les Occidentaux apportent à l’Ukraine pour l’aider à faire face à l’invasion de son territoire, voire à les dissuader de s’impliquer dans la guerre en cours. C’est d’ailleurs le sens d’une séquence qui, diffusée la semaine passée par la chaîne publique Rossiya 1, a montré des journalistes vanter les capacités du nouveau missile balistique russe RS-28 Sarmat, lequel serait en mesure de détruire Paris, Londres ou Berlin en moins de deux minutes depuis l’enclave de Kaliningrad [coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr].

Reste que, pour le moment, ces allusions à l’arme nucléaire n’ont nullement amoindri le soutien fourni à Kiev par les Occenditaux, États-Unis en tête. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a même justifié Lloyd Austin, le chef du Pentagone. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté, peu avant une réunion devant rassembler une quarantaine de pays pour faire le point sur l’aide apportée aux forces ukrainiennes.

Si certains pays européens craignent d’être considérés comme des « co-belligérants », ce n’est pas le cas des États-Unis, qui ont admis fournir des renseignements aux forces ukrainiennes. Selon le New York Times, certains d’entre-eux auraient même permis de cibler des généraux russes impliqués dans l’offensive contre l’Ukraine.

Les renseignements fournis par les services américains pour aider les forces ukrainiennes se sont notamment « concentrés sur la localisation des postes de commandement mobiles de l’armée russe, qui se déplacent régulièrement », a en effet écrit le New York Times, le 4 mai. Ce qui a fait sortir de ses gonds le Conseil de sécurité nationale [NSC], qui relève directement de la Maison Blanche.

« Les États-Unis fournissent des renseignements sur le champ de bataille pour aider les Ukrainiens à défendre leur pays. Nous ne fournissons pas de renseignements dans l’intention de tuer des généraux russes », a réagi Adrienne Watson, porte-parole du NSC, auprès de l’AFP. Et de qualifier « d’irresponsable » l’affirmation du quotidien new yorkais.

Alors que celui-ci venait à peine de publier ses révélations, le ministère russe de la Défense a de nouveau brandi la menace nucléaire en affirmant que ses forces établies dans l’enclave de Kaliningrad venaient de simuler des tirs de missiles balitiques Islander [à capacité nucléaire, nldr], dont la portée est suffisante pour atteindre les pays baltes, la Pologne et le nord de l’Allemagne [dont Berlin].

Par tir simulé, l’état-major russe entend « lancement électronique » ayant visé virtuellement des aérodromes, des sites sensibles et des postes de commandement d’un « ennemi » fictif. Selon ses explications, les missiles Iskander ont été déployés sur leurs positions de tir puis leurs servants ont manoeuvré pour éviter « une éventuel frappe en représailles ». En outre, les unités impliquées dans cet exercice ont opéré dans des « conditions de radiation et de contamination chimique ».

Par ailleurs, l’Iliouchine Il-80 « Eimak » [code Otan : « Maxdome »] a été vu dans le ciel de Moscou, quelques heures plus tôt. Or, c’est cet appareil, surnommé « l’avion du jugement dernier », qui serait utilisé par les autorités russes comme centre de commandement aéroporté en cas de guerre nucléaire. Sa participation à la Grande parade militaire de la Victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai, est annoncée.

Quoi qu’il en soit, ce 5 mai, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n’a pas évoqué l’arme nucléaire… En revanche, il a critiqué le soutien des Occidentaux à l’Ukraine.

« Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Otan dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes […], ces actions ne permettent pas d’achever rapidement l »opération' », a dit M. Peskov. Mais elles « ne sont toutefois pas en mesure d’empêcher » que les objectifs de l’offensive russe en Ukraine soient remplis », a-t-il estimé.

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À plusieurs reprises, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des reponsables russes, à commencer par le premier d’entre-eux, Vladimir Poutine, ont fait des allusions plus ou moins explicites à un usage potentiel de l’arme nucléaire. Comme le 27 février dernier, quand le Kremlin annonça avoir mis ses forces stratégiques en état d’alerte.

Le recours à une telle rhétorique n’est pas nouveau : lors de la crise de Suez, en 1956, l’Union soviétique avait directement brandi une telle menace devant la France et le Royaume-Uni afin de les pousser à retirer leurs troupes d’Égypte.

Cela étant, pour Moscou, évoquer l’arme nucléaire vise surtout à modérer le soutien que les Occidentaux apportent à l’Ukraine pour l’aider à faire face à l’invasion de son territoire, voire à les dissuader de s’impliquer dans la guerre en cours. C’est d’ailleurs le sens d’une séquence qui, diffusée la semaine passée par la chaîne publique Rossiya 1, a montré des journalistes vanter les capacités du nouveau missile balistique russe RS-28 Sarmat, lequel serait en mesure de détruire Paris, Londres ou Berlin en moins de deux minutes depuis l’enclave de Kaliningrad [coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr].

Reste que, pour le moment, ces allusions à l’arme nucléaire n’ont nullement amoindri le soutien fourni à Kiev par les Occenditaux, États-Unis en tête. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a même justifié Lloyd Austin, le chef du Pentagone. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté, peu avant une réunion devant rassembler une quarantaine de pays pour faire le point sur l’aide apportée aux forces ukrainiennes.

Si certains pays européens craignent d’être considérés comme des « co-belligérants », ce n’est pas le cas des États-Unis, qui ont admis fournir des renseignements aux forces ukrainiennes. Selon le New York Times, certains d’entre-eux auraient même permis de cibler des généraux russes impliqués dans l’offensive contre l’Ukraine.

Les renseignements fournis par les services américains pour aider les forces ukrainiennes se sont notamment « concentrés sur la localisation des postes de commandement mobiles de l’armée russe, qui se déplacent régulièrement », a en effet écrit le New York Times, le 4 mai. Ce qui a fait sortir de ses gonds le Conseil de sécurité nationale [NSC], qui relève directement de la Maison Blanche.

« Les États-Unis fournissent des renseignements sur le champ de bataille pour aider les Ukrainiens à défendre leur pays. Nous ne fournissons pas de renseignements dans l’intention de tuer des généraux russes », a réagi Adrienne Watson, porte-parole du NSC, auprès de l’AFP. Et de qualifier « d’irresponsable » l’affirmation du quotidien new yorkais.

Alors que celui-ci venait à peine de publier ses révélations, le ministère russe de la Défense a de nouveau brandi la menace nucléaire en affirmant que ses forces établies dans l’enclave de Kaliningrad venaient de simuler des tirs de missiles balitiques Islander [à capacité nucléaire, nldr], dont la portée est suffisante pour atteindre les pays baltes, la Pologne et le nord de l’Allemagne [dont Berlin].

Par tir simulé, l’état-major russe entend « lancement électronique » ayant visé virtuellement des aérodromes, des sites sensibles et des postes de commandement d’un « ennemi » fictif. Selon ses explications, les missiles Iskander ont été déployés sur leurs positions de tir puis leurs servants ont manoeuvré pour éviter « une éventuel frappe en représailles ». En outre, les unités impliquées dans cet exercice ont opéré dans des « conditions de radiation et de contamination chimique ».

Par ailleurs, l’Iliouchine Il-80 « Eimak » [code Otan : « Maxdome »] a été vu dans le ciel de Moscou, quelques heures plus tôt. Or, c’est cet appareil, surnommé « l’avion du jugement dernier », qui serait utilisé par les autorités russes comme centre de commandement aéroporté en cas de guerre nucléaire. Sa participation à la Grande parade militaire de la Victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai, est annoncée.

Quoi qu’il en soit, ce 5 mai, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n’a pas évoqué l’arme nucléaire… En revanche, il a critiqué le soutien des Occidentaux à l’Ukraine.

« Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Otan dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes […], ces actions ne permettent pas d’achever rapidement l »opération' », a dit M. Peskov. Mais elles « ne sont toutefois pas en mesure d’empêcher » que les objectifs de l’offensive russe en Ukraine soient remplis », a-t-il estimé.

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À plusieurs reprises, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des reponsables russes, à commencer par le premier d’entre-eux, Vladimir Poutine, ont fait des allusions plus ou moins explicites à un usage potentiel de l’arme nucléaire. Comme le 27 février dernier, quand le Kremlin annonça avoir mis ses forces stratégiques en état d’alerte.

Le recours à une telle rhétorique n’est pas nouveau : lors de la crise de Suez, en 1956, l’Union soviétique avait directement brandi une telle menace devant la France et le Royaume-Uni afin de les pousser à retirer leurs troupes d’Égypte.

Cela étant, pour Moscou, évoquer l’arme nucléaire vise surtout à modérer le soutien que les Occidentaux apportent à l’Ukraine pour l’aider à faire face à l’invasion de son territoire, voire à les dissuader de s’impliquer dans la guerre en cours. C’est d’ailleurs le sens d’une séquence qui, diffusée la semaine passée par la chaîne publique Rossiya 1, a montré des journalistes vanter les capacités du nouveau missile balistique russe RS-28 Sarmat, lequel serait en mesure de détruire Paris, Londres ou Berlin en moins de deux minutes depuis l’enclave de Kaliningrad [coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr].

Reste que, pour le moment, ces allusions à l’arme nucléaire n’ont nullement amoindri le soutien fourni à Kiev par les Occenditaux, États-Unis en tête. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a même justifié Lloyd Austin, le chef du Pentagone. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté, peu avant une réunion devant rassembler une quarantaine de pays pour faire le point sur l’aide apportée aux forces ukrainiennes.

Si certains pays européens craignent d’être considérés comme des « co-belligérants », ce n’est pas le cas des États-Unis, qui ont admis fournir des renseignements aux forces ukrainiennes. Selon le New York Times, certains d’entre-eux auraient même permis de cibler des généraux russes impliqués dans l’offensive contre l’Ukraine.

de cibler des généraux russes

Les renseignements fournis par les services américains pour aider les forces ukrainiennes se sont notamment « concentrés sur la localisation des postes de commandement mobiles de l’armée russe, qui se déplacent régulièrement », a en effet écrit le New York Times, le 4 mai. Ce qui a fait sortir de ses gonds le Conseil de sécurité nationale [NSC], qui relève directement de la Maison Blanche.

« Les États-Unis fournissent des renseignements sur le champ de bataille pour aider les Ukrainiens à défendre leur pays. Nous ne fournissons pas de renseignements dans l’intention de tuer des généraux russes », a réagi Adrienne Watson, porte-parole du NSC, auprès de l’AFP. Et de qualifier « d’irresponsable » l’affirmation du quotidien new yorkais.

Alors que celui-ci venait à peine de publier ses révélations, le ministère russe de la Défense a de nouveau brandi la menace nucléaire en affirmant que ses forces établies dans l’enclave de Kaliningrad venaient de simuler des tirs de missiles balitiques Islander [à capacité nucléaire, nldr], dont la portée est suffisante pour atteindre les pays baltes, la Pologne et le nord de l’Allemagne [dont Berlin].

Par tir simulé, l’état-major russe entend « lancement électronique » ayant visé virtuellement des aérodromes, des sites sensibles et des postes de commandement d’un « ennemi » fictif. Selon ses explications, les missiles Iskander ont été déployés sur leurs positions de tir puis leurs servants ont manoeuvré pour éviter « une éventuel frappe en représailles ». En outre, les unités impliquées dans cet exercice ont opéré dans des « conditions de radiation et de contamination chimique ».

Par ailleurs, l’Iliouchine Il-80 « Eimak » [code Otan : « Maxdome »] a été vu dans le ciel de Moscou, quelques heures plus tôt. Or, c’est cet appareil, surnommé « l’avion du jugement dernier », qui serait utilisé par les autorités russes comme centre de commandement aéroporté en cas de guerre nucléaire. Sa participation à la Grande parade militaire de la Victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai, est annoncée.

Quoi qu’il en soit, ce 5 mai, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n’a pas évoqué l’arme nucléaire… En revanche, il a critiqué le soutien des Occidentaux à l’Ukraine.

« Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Otan dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes […], ces actions ne permettent pas d’achever rapidement l »opération' », a dit M. Peskov. Mais elles « ne sont toutefois pas en mesure d’empêcher » que les objectifs de l’offensive russe en Ukraine soient remplis », a-t-il estimé.

Valeurs Actuelles

Dubaï la flamboyante

Cette ville qui est sortie de terre en vingt ans ouvre jour après jour des restaurants de toutes sortes. Adresses branchées, restaurants gastronomiques, bons plans en bord de plage. “The place to be” pour une faune hyperbranchée, où les “expats” se retrouvent tous les week-ends, est Twiggy. Le lieu est magique avec sa piscine lagon qui plonge dans la mer et une salle à manger ouverte sur la nature. La tendance est iodée et healthy, entre Ibiza et Saint-Tropez. Au pied du Park Hyatt Dubai Lagoon, Twiggy, c’est une certaine philosophie, une autre vision du luxe, c’est le farniente élégant, avec une décoration provençale revisitée. Dans l’assiette, les produits de la mer viennent d’Australie, des crevettes royales au black cod. On y trouve aussi le bœuf Angus ou le wagyu de Kagoshima. Le repas n’est pas donné, mais comme partout à Dubaï : entre 80 et 100 euros. On n’hésite pas à rester toute la journée pour se baigner, boire un cocktail, avec ambiance de DJ jusqu’à la nuit profonde.

Ninive est plutôt un restaurant du soir. L’établissement est magique. Hommage aux jardins suspendus de Babylone, du nom de cette autre ancienne ville mésopotamienne, Ninive est le restaurant où l’on se doit d’être vu. C’est l’adresse la plus festive de Dubaï avec son grand bar et ses nombreuses chichas à disposition des hôtes. Il se trouve au pied des fameuses tours Jumeirah Emirates, un lieu à couper le souffle. Les tables basses sont entourées de grands canapés pour partager de multiples plats. Aux manettes des fourneaux, c’est Gilles Bosquet, un chef français, passionné de cuisines du monde, formé en son temps à l’école de Gordon Ramsay (à Hong Kong). Il a la souplesse et l’inventivité des chefs voyageurs. Il se promène dans l’univers puissant de la cuisine moyen-orientale, en Iran, en Irak, en Syrie, en Turquie, en Afrique du Nord en passant par l’Arabie saoudite. Son éventail de goûts nous fait savourer les tajines marocains, le fatayer libanais, le poulet aux épices. Ou encore la taktouka, les manti, un plat turc de boulettes de viande, le tashreeb irakien (agneau braisé).

Depuis quelques années, cette ville, qui est sortie de terre en 20 ans, ouvre jour après jour des restaurants de toutes sortes.

C’est ici le meilleur de la cuisine orientale avec, à la fin du repas, une chicha pour savourer quelques volutes. Comptez de 12 euros pour une soupe chorba adas à 124 euros le wagyu grillé. La musique tonitruante met l’ambiance et ça marche.

Le restaurant Mimi Kakushi est une ode au Japon des années 1920, si bien représenté ici. Avec lui, le voyage se fait dans le temps. La décoration ouvre toutes les frontières, habilement sur un lieu qui clame un style renversant des standards ancestraux. Assises de cuir cognac, multiples paravents en bambou, lumières tamisées. C’est l’esprit “moga” (“modern girl”) par excellence. Dans l’assiette, le meilleur de la cuisine japonaise : edamame vapeur, sushis à profusion, sashimis, tempura, gyozas, makis que l’on doit à la créativité du chef, sans oublier les brochettes de bœuf Angus, les asperges vertes avec une sauce wafu citron et sésame, le filet d’angus grillé au sésame et soja à l’ail doux.

On y va pour voir et être vu, c’est l’un des derniers restaurants à la mode, qui fait partie de l’enceinte gastronomique dans la cour du Four Seasons. On y dîne avec des amis pour de grandes tablées. Ici, oubliez les tongs de l’après-midi, les stilettos se doivent d’être vertigineux et les robes décolletées. Pour les messieurs, veste de rigueur. Les prix vont de 37 à 247 euros pour un plat principal.

Le “Frenchie” qui réussit au pays de l’or noir

La Cantine du Faubourg, qui fut un des premiers restaurants français à être à la mode ici, vient de subir un récent relooking. La grande salle aux profonds canapés a changé de sens et de couleur et s’ouvre toujours sur le jardin arboré si prisé de la clientèle d’affaires. Le maître des cuisines est encore Gilles Bosquet, qui, depuis une petite dizaine d’années, a quitté la France pour diriger le groupe, ce qu’il réussit à merveille. Ce lieu festif est très prisé d’une jeunesse branchée et aisée qui se retrouve, en musique, tous les soirs depuis le début de l’année, au brunch instauré à l’heure européenne, les samedis et dimanches. Dans l’assiette, des produits exceptionnels, souvent en provenance du Pacifique. D’énormes salades aux légumes frais, des poissons crus, des viandes de belle provenance, à des prix oscillant de 10 à 250 euros.

Enfin ce tour gastronomique se termine avec Gohan, qui est une mini-enclave au sein de La Cantine du Faubourg. De petite taille, impressionnant de caractère, le lieu est une célébration des salles à manger japonaises conventionnelles. Le marbre est venu habiller le bar et les meubles ; les banquettes sont flashy et les suspensions insolentes. On y va le soir à la sortie du bureau avec sa moitié pour déguster une nourriture de rue élégante ; la carte, voulue raffinée, proposant sushis et gyozas de la plus haute qualité, de 11 à 65 euros.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Hundreds rally in support of Tunisian President Saied

Issued on: 08/05/2022 - 17:48

NEWS WIRES

Hundreds of Tunisians demonstrated Sunday in a show of support for President Kais Saied and a series of extraordinary measures he took since last July that critics have slammed as a “coup”.

The rallies come as Saied faces mounting criticism over his July 2021 power grab, in which he sacked the government and suspended parliament before moving on to rule by decree.

Demonstrators gathered in the capital's central Bourguiba Avenue -- the epicentre of vast protests that toppled former leader Zine El Abidine Ben Ali in 2011 -- in response to a call by a pro-Saied alliance.

They held banners reading “We are all Kais Saied” and demanded the prosecution of “corrupt” politicians, echoing a frequent refrain uttered by the head of state.

Critics have warned that Saied's moves mark a shift towards autocracy, threatening the only democracy to have emerged from the 2011 Arab Spring uprisings.

In late April, several Tunisian opposition parties announced the formation of a National Salvation Front to "save" the country from the deepening political crisis.

Prominent leftist Ahmed Nejib Chebbi said at the time that the alliance aimed to unite political forces, re-establish constitutional and democratic processes and guarantee freedoms and rights in the country.

Saied in early May announced the launch of a “national dialogue” to help resolve the crisis -- but excluded critical opposition groups, including his arch-rivals, the Islamist-inspired Ennahdha party.

In parallel with the political turmoil, Tunisia has been gripped by a dire social and economic crisis, and has sought a loan package from the International Monetary Fund.

(AFP)

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Tunisia's president says no early elections after dissolving parliament

Thousands protest against Tunisian president’s new powers over judiciary

Tunisia announces 'national dialogue', excluding opposition groups

BBC

Association of Photographers Awards 2021 winners revealed

By Matthew TuckerBBC News

The winners of the 37th Association of Photographers (AOP) Awards have been revealed, with images on a range of subjects, including lockdowns during the pandemic.

"The Covid pandemic meant the latest awards have been put together across two years, so we received many more moving image and series entries this time round than ever before and, as such, there is a strong sense of storytelling to the subjects," AOP chief executive Isabelle Doran said.

"For my first awards as the incoming CEO, I am totally captivated by what the judges have selected for each of the awards and open projects as finalists - and the choice of winners is genuinely exciting to see, with more than half of our winners this year having never won an award before."

Formed in 1968, the AOP is a trade association, with all revenue providing support for photographers.

Here are this year's gold and silver winning entries, with captions from the photographers.

Documentary, gold: Classical Beats on Brixton Streets - The Brixton Chamber Orchestra, by Michael Wharley

"I photographed Brixton Chamber Orchestra's diverse, characterful group of young, classically trained musicians, in a series of portraits that aimed to showcase both them and a vibrant, modern Brixton, while sensitively tracing connections to local history."

Documentary, silver: Cold Water Swimmer, by Hannah Maule-ffinch

"The series explores how humans are strongest when coming together in the face of adversity.

"It is the kindness and empathy of community that is the true healer in hard times.

"Loneliness, anxiety and uncertainty was widespread during lockdown - simple acts of kindness and friendship were enough to get many people though very hard times."

Environment, gold: Neowise and Old Faithful, by Tony Gale

"Old Faithful [a geyser in Yellowstone National Park, Wyoming, US] has been photographed many times.

"In an attempt to make a different image, I photographed it at night while the comet Neowise was in the sky."

Environment, silver: Gainsborough - Craft in Process, by Alun Callender

"A short film made at the Gainsborough Mill, following the processes from the dye-house to winding, warping and weaving."

Fashion, gold: Moon Growth, by Rocio Chacon

Food and Drink, gold: Pan Cake, by Catherine Losing

"A fun commission for Ikea."

Food and Drink, silver: Childhood Cakes, by Richard Pullar

"When I was little, my mother would give us cake treats - usually, a Mr Kipling cake with strawberry milk, banana milk or cream.

"These images are heightened visuals of the anticipation moment from when I was about seven years old, an increasingly distant memory."

Lifestyle, gold: Note, by Samuel Hicks

"I was travelling home on the London Overground - and on the other side of the carriage, I saw a small poster with the poem Note by Leanne O'Sullivan.

"I read it over and over and it really got me.

"I decided I would like to make a film based on the poem.

"It was shot at the beginning of December, just as the UK was about to go into the second lockdown."

Lifestyle, silver: Working from Home, by Igor Emmerich

"I wanted to create a series of images that focused on the positive outcomes of the pandemic, such as working from home, celebrating our human ingenuity and our ability to adapt.

"It was a chaotic time, however, I decided to make the compositions very calm and balanced, bringing the sense of total harmony which we were all striving for."

Portrait, gold: Gino, Butcher, by Orlando Gili

"The image was made for a commission by Ginger Pig, to capture realistic portraits of their butchers.

"Gino, a highly experienced Lithuanian butcher, carries a pig carcass over his shoulders.

"The idea behind the shoot was to celebrate butchery, without shying away from the realities of meat production.

"Gino was therefore captured in the blood-stained outfit he had arrived in, coming straight from a morning shift behind the counter."

Portrait, silver: Sadiq Khan, by Charlie Clift

"I photographed the Mayor of London, Sadiq Khan, for the Sunday Times Magazine straight after the UK's first lockdown.

"We had all been through such tough times, it was important to hear a leader talking so openly about that."

Project, gold: Looking out from Within, by Julia Fullerton-Batten

"Covid-19 swept around the world and life changed, perhaps forever.

"From one day to the next, London, a vibrant exciting city, came to a sudden and emphatic halt.

"The humming of humanity quietened and it felt like someone had pressed the pause button on life.

"Together but apart, we were all united in limbo.

"The freedom we had always taken for granted was suddenly removed."

Project, silver: Portrait of a Village, by Catherine Losing

"Portrait of a Village documents the Ukrainian village from which my family were taken by Nazis in 1942.

"I'm the first of my family to ever go back.

"The village has witnessed great horrors - epidemics, famines, invasions and murders.

"The original focus of the project was my relief to find such a welcoming and colourful place - a wonderful Ukrainian community that didn't echo my Black Sea German ancestors' dark history.

"The recent Russian invasion of Ukraine has turned all of that on its head.

"I'm deeply concerned about everyone who was involved in the project and fear history is repeating itself."

Sport, gold: Calcio Storico, by Stephen Ambrose

"Calcio storico is a game fought between the four districts of Florence, Italy, every year - 27 men in each team play a 50-minute game.

"The game has been played since the16th Century, in the Piazza Santa Croce.

"Passions run high.

"The rules are no sucker punches and only one-on-one fighting - but apart from this, pretty much anything goes."

Sport, silver: Flying Stars, by Todd Antony

"The civil war in Sierra Leone (1991-2002) not only killed more than 50,000 people, it also led to thousands of innocent civilians having legs, arms or hands forcibly amputated by rebel soldiers or from landmines and bullets.

"The Flying Star Amputees are a group of football teams across Sierra Leone, born out of the adversity of this war.

"All the players are victims of civil-war amputations and football has brought them happiness, confidence and hope for a better future for disabled people in Sierra Leone."

Still Life and Object, gold: Drydock - Edinburgh, by Robert J Wilson

"The image was shot at Imperial Dry Dock Shipyard, in Edinburgh.

"This ship was having work done on its hull, whilst sitting in the drained dry dock.

"This viewpoint struck me for the structure and scale of the ship... a scale that is literally painted on the stern, showing the depth of the waterline."

Still Life and Object, silver: Poly, by Nick Ballon

"This playful series forms the basis of Maharam's newest print advertising campaign."

All pictures are subject to copyright.

Opex 360

L’aviation de chasse polonaise va protéger l’espace aérien de la Slovaquie, qui a immobilisé ses MiG-29

par Laurent Lagneau · 5 mai 2022

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Alors que l’Otan a mis en place une « mission de vigilance renforcée » [eVA] à son profit [et à laquelle participe l’armée de l’Air & de l’Espace, avec quatre patrouilles assurées par des Rafale chaque semaine et l’engagement d’un E-3F AWACS, ndlr], la Pologne va assurer la protection de l’espace aérien de la Slovaquie. Cette décision a été prise le 29 avril dernier, lors d’une rencontre entre les ministres de la Défense polonais et slovaque, à savoir Mariusz Błaszczak et Jaroslav Naï.

« Je suis très heureux qu’une fois que les mesures législatives sur lesquelles nous allons commencer à travailler immédiatement auront été mises en place, la Pologne veillera à la sécurité de notre espace aérien jusqu’à ce que les avions de combat F-16 commandés arrivent en Slovaquie en provenance des États-Unis », a commenté M. Naï.

Cet engagement de Varsovie auprès de Bratislava est lié à l’immobilisation prochaine des 11 MiG-29AS/UBS qui, hérités de la période soviétique et mis aux normes de l’Otan, sont actuellement en service au sein de la force aérienne slovaque. Ces appareils doivent être remplacés par 14 F-16 « Viper » commandés auprès du constructeur américain Lockheed-Martin en 2018.

Le ministère slovaque de la Défense n’a pas explicitement donné la raison pour laquelle il a décidé de cloué ses MiG-29 au sol… Cependant, le 12 avril dernier, il s’était dit prêt à les transférer à l’Ukraine, en échange de la protection de son espace aérien par les alliés de l’Otan. Une garantie que vient donc lui donner la Pologne, qui dispose également de MiG-29… mais aussi de F-16.

Depuis qu’elles se concentrent sur la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont intensifié ses opérations aériennes, avec un nombre sorties de ses avions de combat ayant augmenté de 150%, selon Sam Cranny-Evans, analyste militaire du Royal United Services Institute [RUSI], un groupe de réflexion britannique.

Dans le même temps, la force aérienne ukrainienne a été mise à rude épreuve, avec une activité intense alors qu’il lui est désormais très difficile d’assurer la maintenance de ses appareils, fautes de pièces détachées et, surtout, d’installations adéquates pour les réparer.

Cependant, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait indiqué que Kiev avait reçu des pièces détachées pour ses MiG-29 ainsi que de nouveaux avions de combat… avant de se raviser par suite.

Quoi qu’il en soit, selon l’accord conclu par Varsovie et Bratislava, les avions de combat polonais voleront dans les cieux slovaques depuis leurs bases en Pologne.

« Avec le ministre Mariusz Błaszczak, nous nous sommes assurés que notre perception de la situation géopolitique et sécuritaire dans notre région et en Ukraine était absolument identique. Nous savons parfaitement qui est l’agresseur et que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider l’Ukraine, qui se bat pour l’avenir de toute l’Europe », a par ailleurs fait valoir Jaroslav Naï.

L’aviation de chasse polonaise va protéger l’espace aérien de la Slovaquie, qui a immobilisé ses MiG-29

par Laurent Lagneau · 5 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Alors que l’Otan a mis en place une « mission de vigilance renforcée » [eVA] à son profit [et à laquelle participe l’armée de l’Air & de l’Espace, avec quatre patrouilles assurées par des Rafale chaque semaine et l’engagement d’un E-3F AWACS, ndlr], la Pologne va assurer la protection de l’espace aérien de la Slovaquie. Cette décision a été prise le 29 avril dernier, lors d’une rencontre entre les ministres de la Défense polonais et slovaque, à savoir Mariusz Błaszczak et Jaroslav Naï.

« Je suis très heureux qu’une fois que les mesures législatives sur lesquelles nous allons commencer à travailler immédiatement auront été mises en place, la Pologne veillera à la sécurité de notre espace aérien jusqu’à ce que les avions de combat F-16 commandés arrivent en Slovaquie en provenance des États-Unis », a commenté M. Naï.

Cet engagement de Varsovie auprès de Bratislava est lié à l’immobilisation prochaine des 11 MiG-29AS/UBS qui, hérités de la période soviétique et mis aux normes de l’Otan, sont actuellement en service au sein de la force aérienne slovaque. Ces appareils doivent être remplacés par 14 F-16 « Viper » commandés auprès du constructeur américain Lockheed-Martin en 2018.

Le ministère slovaque de la Défense n’a pas explicitement donné la raison pour laquelle il a décidé de cloué ses MiG-29 au sol… Cependant, le 12 avril dernier, il s’était dit prêt à les transférer à l’Ukraine, en échange de la protection de son espace aérien par les alliés de l’Otan. Une garantie que vient donc lui donner la Pologne, qui dispose également de MiG-29… mais aussi de F-16.

Depuis qu’elles se concentrent sur la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont intensifié ses opérations aériennes, avec un nombre sorties de ses avions de combat ayant augmenté de 150%, selon Sam Cranny-Evans, analyste militaire du Royal United Services Institute [RUSI], un groupe de réflexion britannique.

Dans le même temps, la force aérienne ukrainienne a été mise à rude épreuve, avec une activité intense alors qu’il lui est désormais très difficile d’assurer la maintenance de ses appareils, fautes de pièces détachées et, surtout, d’installations adéquates pour les réparer.

Cependant, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait indiqué que Kiev avait reçu des pièces détachées pour ses MiG-29 ainsi que de nouveaux avions de combat… avant de se raviser par suite.

Quoi qu’il en soit, selon l’accord conclu par Varsovie et Bratislava, les avions de combat polonais voleront dans les cieux slovaques depuis leurs bases en Pologne.

« Avec le ministre Mariusz Błaszczak, nous nous sommes assurés que notre perception de la situation géopolitique et sécuritaire dans notre région et en Ukraine était absolument identique. Nous savons parfaitement qui est l’agresseur et que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider l’Ukraine, qui se bat pour l’avenir de toute l’Europe », a par ailleurs fait valoir Jaroslav Naï.

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Alors que l’Otan a mis en place une « mission de vigilance renforcée » [eVA] à son profit [et à laquelle participe l’armée de l’Air & de l’Espace, avec quatre patrouilles assurées par des Rafale chaque semaine et l’engagement d’un E-3F AWACS, ndlr], la Pologne va assurer la protection de l’espace aérien de la Slovaquie. Cette décision a été prise le 29 avril dernier, lors d’une rencontre entre les ministres de la Défense polonais et slovaque, à savoir Mariusz Błaszczak et Jaroslav Naï.

« Je suis très heureux qu’une fois que les mesures législatives sur lesquelles nous allons commencer à travailler immédiatement auront été mises en place, la Pologne veillera à la sécurité de notre espace aérien jusqu’à ce que les avions de combat F-16 commandés arrivent en Slovaquie en provenance des États-Unis », a commenté M. Naï.

Cet engagement de Varsovie auprès de Bratislava est lié à l’immobilisation prochaine des 11 MiG-29AS/UBS qui, hérités de la période soviétique et mis aux normes de l’Otan, sont actuellement en service au sein de la force aérienne slovaque. Ces appareils doivent être remplacés par 14 F-16 « Viper » commandés auprès du constructeur américain Lockheed-Martin en 2018.

Le ministère slovaque de la Défense n’a pas explicitement donné la raison pour laquelle il a décidé de cloué ses MiG-29 au sol… Cependant, le 12 avril dernier, il s’était dit prêt à les transférer à l’Ukraine, en échange de la protection de son espace aérien par les alliés de l’Otan. Une garantie que vient donc lui donner la Pologne, qui dispose également de MiG-29… mais aussi de F-16.

Depuis qu’elles se concentrent sur la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont intensifié ses opérations aériennes, avec un nombre sorties de ses avions de combat ayant augmenté de 150%, selon Sam Cranny-Evans, analyste militaire du Royal United Services Institute [RUSI], un groupe de réflexion britannique.

Dans le même temps, la force aérienne ukrainienne a été mise à rude épreuve, avec une activité intense alors qu’il lui est désormais très difficile d’assurer la maintenance de ses appareils, fautes de pièces détachées et, surtout, d’installations adéquates pour les réparer.

Cependant, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait indiqué que Kiev avait reçu des pièces détachées pour ses MiG-29 ainsi que de nouveaux avions de combat… avant de se raviser par suite.

Quoi qu’il en soit, selon l’accord conclu par Varsovie et Bratislava, les avions de combat polonais voleront dans les cieux slovaques depuis leurs bases en Pologne.

« Avec le ministre Mariusz Błaszczak, nous nous sommes assurés que notre perception de la situation géopolitique et sécuritaire dans notre région et en Ukraine était absolument identique. Nous savons parfaitement qui est l’agresseur et que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider l’Ukraine, qui se bat pour l’avenir de toute l’Europe », a par ailleurs fait valoir Jaroslav Naï.

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Alors que l’Otan a mis en place une « mission de vigilance renforcée » [eVA] à son profit [et à laquelle participe l’armée de l’Air & de l’Espace, avec quatre patrouilles assurées par des Rafale chaque semaine et l’engagement d’un E-3F AWACS, ndlr], la Pologne va assurer la protection de l’espace aérien de la Slovaquie. Cette décision a été prise le 29 avril dernier, lors d’une rencontre entre les ministres de la Défense polonais et slovaque, à savoir Mariusz Błaszczak et Jaroslav Naï.

« Je suis très heureux qu’une fois que les mesures législatives sur lesquelles nous allons commencer à travailler immédiatement auront été mises en place, la Pologne veillera à la sécurité de notre espace aérien jusqu’à ce que les avions de combat F-16 commandés arrivent en Slovaquie en provenance des États-Unis », a commenté M. Naï.

Cet engagement de Varsovie auprès de Bratislava est lié à l’immobilisation prochaine des 11 MiG-29AS/UBS qui, hérités de la période soviétique et mis aux normes de l’Otan, sont actuellement en service au sein de la force aérienne slovaque. Ces appareils doivent être remplacés par 14 F-16 « Viper » commandés auprès du constructeur américain Lockheed-Martin en 2018.

Le ministère slovaque de la Défense n’a pas explicitement donné la raison pour laquelle il a décidé de cloué ses MiG-29 au sol… Cependant, le 12 avril dernier, il s’était dit prêt à les transférer à l’Ukraine, en échange de la protection de son espace aérien par les alliés de l’Otan. Une garantie que vient donc lui donner la Pologne, qui dispose également de MiG-29… mais aussi de F-16.

Depuis qu’elles se concentrent sur la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont intensifié ses opérations aériennes, avec un nombre sorties de ses avions de combat ayant augmenté de 150%, selon Sam Cranny-Evans, analyste militaire du Royal United Services Institute [RUSI], un groupe de réflexion britannique.

Dans le même temps, la force aérienne ukrainienne a été mise à rude épreuve, avec une activité intense alors qu’il lui est désormais très difficile d’assurer la maintenance de ses appareils, fautes de pièces détachées et, surtout, d’installations adéquates pour les réparer.

Cependant, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait indiqué que Kiev avait reçu des pièces détachées pour ses MiG-29 ainsi que de nouveaux avions de combat… avant de se raviser par suite.

Quoi qu’il en soit, selon l’accord conclu par Varsovie et Bratislava, les avions de combat polonais voleront dans les cieux slovaques depuis leurs bases en Pologne.

« Avec le ministre Mariusz Błaszczak, nous nous sommes assurés que notre perception de la situation géopolitique et sécuritaire dans notre région et en Ukraine était absolument identique. Nous savons parfaitement qui est l’agresseur et que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider l’Ukraine, qui se bat pour l’avenir de toute l’Europe », a par ailleurs fait valoir Jaroslav Naï.

Valeurs Actuelles

Royan : un monument inauguré en mémoire des victimes des bombardements de 1945

Ce dimanche 8 mai marque le 77e anniversaire de la capitulation nazie. Célébré de différentes manières dans toute la France, il est l’occasion à Royan d’honorer la mémoire des victimes des bombardements alliés, relate Le Parisien. Cet épisode douloureux de la Libération est commémoré par la ville avec l’inauguration d’un mémorial. Baptisé « Le Souffle » et constitué de 86 tubes montant jusqu’à six mètres de hauteur, il a été installé sur l’ancien fort du Chay, détruit par les bombes. Les cérémonies de l’armistice seront l’occasion de sa première illumination, aux couleurs de la France, puis à celles de l’Ukraine.

Une destruction contestée

L’artiste, Luc Richard, cité par Le Parisien, y voit « une déflagration très stylisée, légère où l’on pourra rentrer comme dans une chapelle. Cette œuvre représente un espoir et tend vers l’avenir ». D’un coût total de 148.000 euros, le mémorial a bénéficié de 48.000 euros de financement participatif. La cagnotte restera ouverte jusqu’en septembre. Il sera accompagné d’une reconstitution 3D et d’un parcours pédagogique pour découvrir les faits qu’il commémore.

Fin 1944, la Wehrmacht avait reçu l’ordre de défendre coûte que coûte les zones portuaires françaises qui pourraient être visées par un second débarquement. Ce qui a abouti à la création de plusieurs « poches » allemandes, dont celle de Royan. Le 5 janvier 1945, les bombardiers alliés ont déversé plus de 3.000 tonnes de bombes sur la ville qui sera finalement conquise le 17 avril. Les attaques ont coûté la vie à 422 civils et 47 soldats allemandes et détruit 85 % de la ville. Cette offensive est aujourd’hui largement contestée, son utilité apparaissant relative.

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Opex 360

Pour l’armée de Terre, l’expérimentation de la mule robotisée « Robopex » au Sahel a été décevante

par Laurent Lagneau · 4 mai 2022

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Entre mars et juin 2021, le Groupement tactique « Bison », formé essentiellement par le 126e Régiment d’Infanterie [RI] de Brive, a été doté de quatre mules robotisées « ROBOPEX » durant son déploiement sur la plateforme opérationelle désert [PfOD] de Gao, au Mali. C’était la première fois qu’une unité de l’armée de Terre déployait des « drones terrestres » lors d’une opération extérieure.

Pour rappel, propos par le groupe GACI Rugged Systems, associé à l’israélien Roboteam, le ROBOPEX avait été sélectionné par l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] en 2019, parmi les offres soumises par l’estonien Milrem Robotics [associé au français CNIM], Sharks Robotics [allié à Nexter] et Arquus, avec l’appui de l’Institut de recherche franco-allemand Saint-Louis.

Les premiers retours de son utilisation par le contingent estonien de la force Barkhane ayant été positifs, on s’attendait à ce que le THeMIS de Milrem Robotics fût choisi par l’AID, d’autant plus qu’il avait obtenu de meilleures notes techniques que ses concurrents. Seulement, l’offre de GACI Rugged Systems, basée sur une solution développée par l’israélien Roboteam, avait été la moins chère. Mais ce choix fut cependant critiqué.

« Nous avons lancé une compétition européenne afin d’acquérir un robot et de le tester en opération. La PME vainqueur de la compétition n’est pas israélienne mais 100 % française. Elle a proposé d’assembler en France, des composants mécaniques et électroniques d’origine israélienne, de la même manière qu’une entreprise utilise des composants d’origine chinoise pour assembler un ordinateur », avait alors rétorqué Emmanuel Chiva, le directeur de l’AID, à l’occasion d’une audition parlementaire.

Et d’ajouter : « Il ne s’agit pas d’acquérir une grande série de robots […] Il s’agit de procéder à une expérimentation qui nous permettra de déterminer les contours de ce que pourrait être le robot mule de demain, répondant au mieux aux besoins de nos forces. […] Cette expérimentation permettra de définir la meilleure adéquation entre classe de robot et usage notamment ».

Au Mali, l’armée de Terre voulait utiliser le ROBOPEX, capable de transporter une charge de 750 kg pendant huit heures, à la vitesse de 8 km/heure, pour des « missions de logistique » et « assurer des liaisons entre deux groupes distants ».

Depuis le retour des quatre exemplaires du « ROBOPEX » utilisés à Gao, l’armée de Terre a gardé le silence sur les résultats de cette expérimentation. D’où la question écrite adressée par le député François Cornut-Gentille au ministère des Armées. Celui-ci y a répondu le 3 mai. Et, visiblement, le bilan de ces essais est en demi-teinte.

Ainsi, selon le ministère des Armées, l’utilisation de ces engins a « permis à l’armée de Terre de caractériser le fonctionnement d’un système à l’état de l’art ainsi que les enjeux particuliers liés au soutien en opération de ce type de plateforme ».

Si l’expérimentation « de robots terrestres de cette gamme » a permis de démontrer qu’ils sont « particulièrement adaptés lorsque le fantassin est engagé dans la durée sans pouvoir être accompagné d’un véhicule de combat », il faut pas en avoir besoin sur le terrain… Le « tractage » de ces mules robotisées « par un véhicule de combat ne semble pas être recommandé pour les amener sur la zone d’évolution », admet en effet le ministère des Armées. Qui plus est, poursuit-il, les « contraintes d’un robot électrique nécessitant un moyen dédié pour la recharge sont trop importantes pour permettre un engagement en milieu déstructuré ».

Il fallait d’ailleurs s’y attendre, comme l’admet le minsitère, quand il écrit que « les limites anticipées de ces systèmes, non conçus et non développés pour les besoins de l’armée de Terre, ont également pu être éprouvées ».

Toutefois, et comme l’avait d’ailleurs indiqué le directeur de l’AID, cette expérimentation a permis d’établir une « liste de recommandations et d’exigences  » au bénéfice des « des équipes […] en charge des futurs incréments du programme SCORPION », notamment au sujet des « performances attendues, du transport, de la mise en oeuvre, de l’intergace avec un véhicule maître et du combat collaboratif », est-il détaillé dans la réponse du ministère.

Quant aux quatre ROBOPEX, ils ont depuis été « reversés dans différentes unités de l’armée de Terre, notamment la section robotique VULCAIN », qui a vu le jour en juin 2021.

Pour l’armée de Terre, l’expérimentation de la mule robotisée « Robopex » au Sahel a été décevante

par Laurent Lagneau · 4 mai 2022

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Entre mars et juin 2021, le Groupement tactique « Bison », formé essentiellement par le 126e Régiment d’Infanterie [RI] de Brive, a été doté de quatre mules robotisées « ROBOPEX » durant son déploiement sur la plateforme opérationelle désert [PfOD] de Gao, au Mali. C’était la première fois qu’une unité de l’armée de Terre déployait des « drones terrestres » lors d’une opération extérieure.

Pour rappel, propos par le groupe GACI Rugged Systems, associé à l’israélien Roboteam, le ROBOPEX avait été sélectionné par l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] en 2019, parmi les offres soumises par l’estonien Milrem Robotics [associé au français CNIM], Sharks Robotics [allié à Nexter] et Arquus, avec l’appui de l’Institut de recherche franco-allemand Saint-Louis.

Les premiers retours de son utilisation par le contingent estonien de la force Barkhane ayant été positifs, on s’attendait à ce que le THeMIS de Milrem Robotics fût choisi par l’AID, d’autant plus qu’il avait obtenu de meilleures notes techniques que ses concurrents. Seulement, l’offre de GACI Rugged Systems, basée sur une solution développée par l’israélien Roboteam, avait été la moins chère. Mais ce choix fut cependant critiqué.

« Nous avons lancé une compétition européenne afin d’acquérir un robot et de le tester en opération. La PME vainqueur de la compétition n’est pas israélienne mais 100 % française. Elle a proposé d’assembler en France, des composants mécaniques et électroniques d’origine israélienne, de la même manière qu’une entreprise utilise des composants d’origine chinoise pour assembler un ordinateur », avait alors rétorqué Emmanuel Chiva, le directeur de l’AID, à l’occasion d’une audition parlementaire.

Et d’ajouter : « Il ne s’agit pas d’acquérir une grande série de robots […] Il s’agit de procéder à une expérimentation qui nous permettra de déterminer les contours de ce que pourrait être le robot mule de demain, répondant au mieux aux besoins de nos forces. […] Cette expérimentation permettra de définir la meilleure adéquation entre classe de robot et usage notamment ».

Au Mali, l’armée de Terre voulait utiliser le ROBOPEX, capable de transporter une charge de 750 kg pendant huit heures, à la vitesse de 8 km/heure, pour des « missions de logistique » et « assurer des liaisons entre deux groupes distants ».

Depuis le retour des quatre exemplaires du « ROBOPEX » utilisés à Gao, l’armée de Terre a gardé le silence sur les résultats de cette expérimentation. D’où la question écrite adressée par le député François Cornut-Gentille au ministère des Armées. Celui-ci y a répondu le 3 mai. Et, visiblement, le bilan de ces essais est en demi-teinte.

Ainsi, selon le ministère des Armées, l’utilisation de ces engins a « permis à l’armée de Terre de caractériser le fonctionnement d’un système à l’état de l’art ainsi que les enjeux particuliers liés au soutien en opération de ce type de plateforme ».

Si l’expérimentation « de robots terrestres de cette gamme » a permis de démontrer qu’ils sont « particulièrement adaptés lorsque le fantassin est engagé dans la durée sans pouvoir être accompagné d’un véhicule de combat », il faut pas en avoir besoin sur le terrain… Le « tractage » de ces mules robotisées « par un véhicule de combat ne semble pas être recommandé pour les amener sur la zone d’évolution », admet en effet le ministère des Armées. Qui plus est, poursuit-il, les « contraintes d’un robot électrique nécessitant un moyen dédié pour la recharge sont trop importantes pour permettre un engagement en milieu déstructuré ».

Il fallait d’ailleurs s’y attendre, comme l’admet le minsitère, quand il écrit que « les limites anticipées de ces systèmes, non conçus et non développés pour les besoins de l’armée de Terre, ont également pu être éprouvées ».

Toutefois, et comme l’avait d’ailleurs indiqué le directeur de l’AID, cette expérimentation a permis d’établir une « liste de recommandations et d’exigences  » au bénéfice des « des équipes […] en charge des futurs incréments du programme SCORPION », notamment au sujet des « performances attendues, du transport, de la mise en oeuvre, de l’intergace avec un véhicule maître et du combat collaboratif », est-il détaillé dans la réponse du ministère.

Quant aux quatre ROBOPEX, ils ont depuis été « reversés dans différentes unités de l’armée de Terre, notamment la section robotique VULCAIN », qui a vu le jour en juin 2021.

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Entre mars et juin 2021, le Groupement tactique « Bison », formé essentiellement par le 126e Régiment d’Infanterie [RI] de Brive, a été doté de quatre mules robotisées « ROBOPEX » durant son déploiement sur la plateforme opérationelle désert [PfOD] de Gao, au Mali. C’était la première fois qu’une unité de l’armée de Terre déployait des « drones terrestres » lors d’une opération extérieure.

Pour rappel, propos par le groupe GACI Rugged Systems, associé à l’israélien Roboteam, le ROBOPEX avait été sélectionné par l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] en 2019, parmi les offres soumises par l’estonien Milrem Robotics [associé au français CNIM], Sharks Robotics [allié à Nexter] et Arquus, avec l’appui de l’Institut de recherche franco-allemand Saint-Louis.

Les premiers retours de son utilisation par le contingent estonien de la force Barkhane ayant été positifs, on s’attendait à ce que le THeMIS de Milrem Robotics fût choisi par l’AID, d’autant plus qu’il avait obtenu de meilleures notes techniques que ses concurrents. Seulement, l’offre de GACI Rugged Systems, basée sur une solution développée par l’israélien Roboteam, avait été la moins chère. Mais ce choix fut cependant critiqué.

« Nous avons lancé une compétition européenne afin d’acquérir un robot et de le tester en opération. La PME vainqueur de la compétition n’est pas israélienne mais 100 % française. Elle a proposé d’assembler en France, des composants mécaniques et électroniques d’origine israélienne, de la même manière qu’une entreprise utilise des composants d’origine chinoise pour assembler un ordinateur », avait alors rétorqué Emmanuel Chiva, le directeur de l’AID, à l’occasion d’une audition parlementaire.

Et d’ajouter : « Il ne s’agit pas d’acquérir une grande série de robots […] Il s’agit de procéder à une expérimentation qui nous permettra de déterminer les contours de ce que pourrait être le robot mule de demain, répondant au mieux aux besoins de nos forces. […] Cette expérimentation permettra de définir la meilleure adéquation entre classe de robot et usage notamment ».

Au Mali, l’armée de Terre voulait utiliser le ROBOPEX, capable de transporter une charge de 750 kg pendant huit heures, à la vitesse de 8 km/heure, pour des « missions de logistique » et « assurer des liaisons entre deux groupes distants ».

Depuis le retour des quatre exemplaires du « ROBOPEX » utilisés à Gao, l’armée de Terre a gardé le silence sur les résultats de cette expérimentation. D’où la question écrite adressée par le député François Cornut-Gentille au ministère des Armées. Celui-ci y a répondu le 3 mai. Et, visiblement, le bilan de ces essais est en demi-teinte.

Ainsi, selon le ministère des Armées, l’utilisation de ces engins a « permis à l’armée de Terre de caractériser le fonctionnement d’un système à l’état de l’art ainsi que les enjeux particuliers liés au soutien en opération de ce type de plateforme ».

Si l’expérimentation « de robots terrestres de cette gamme » a permis de démontrer qu’ils sont « particulièrement adaptés lorsque le fantassin est engagé dans la durée sans pouvoir être accompagné d’un véhicule de combat », il faut pas en avoir besoin sur le terrain… Le « tractage » de ces mules robotisées « par un véhicule de combat ne semble pas être recommandé pour les amener sur la zone d’évolution », admet en effet le ministère des Armées. Qui plus est, poursuit-il, les « contraintes d’un robot électrique nécessitant un moyen dédié pour la recharge sont trop importantes pour permettre un engagement en milieu déstructuré ».

Il fallait d’ailleurs s’y attendre, comme l’admet le minsitère, quand il écrit que « les limites anticipées de ces systèmes, non conçus et non développés pour les besoins de l’armée de Terre, ont également pu être éprouvées ».

Toutefois, et comme l’avait d’ailleurs indiqué le directeur de l’AID, cette expérimentation a permis d’établir une « liste de recommandations et d’exigences  » au bénéfice des « des équipes […] en charge des futurs incréments du programme SCORPION », notamment au sujet des « performances attendues, du transport, de la mise en oeuvre, de l’intergace avec un véhicule maître et du combat collaboratif », est-il détaillé dans la réponse du ministère.

Quant aux quatre ROBOPEX, ils ont depuis été « reversés dans différentes unités de l’armée de Terre, notamment la section robotique VULCAIN », qui a vu le jour en juin 2021.

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Entre mars et juin 2021, le Groupement tactique « Bison », formé essentiellement par le 126e Régiment d’Infanterie [RI] de Brive, a été doté de quatre mules robotisées « ROBOPEX » durant son déploiement sur la plateforme opérationelle désert [PfOD] de Gao, au Mali. C’était la première fois qu’une unité de l’armée de Terre déployait des « drones terrestres » lors d’une opération extérieure.

Pour rappel, propos par le groupe GACI Rugged Systems, associé à l’israélien Roboteam, le ROBOPEX avait été sélectionné par l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] en 2019, parmi les offres soumises par l’estonien Milrem Robotics [associé au français CNIM], Sharks Robotics [allié à Nexter] et Arquus, avec l’appui de l’Institut de recherche franco-allemand Saint-Louis.

Les premiers retours de son utilisation par le contingent estonien de la force Barkhane ayant été positifs, on s’attendait à ce que le THeMIS de Milrem Robotics fût choisi par l’AID, d’autant plus qu’il avait obtenu de meilleures notes techniques que ses concurrents. Seulement, l’offre de GACI Rugged Systems, basée sur une solution développée par l’israélien Roboteam, avait été la moins chère. Mais ce choix fut cependant critiqué.

« Nous avons lancé une compétition européenne afin d’acquérir un robot et de le tester en opération. La PME vainqueur de la compétition n’est pas israélienne mais 100 % française. Elle a proposé d’assembler en France, des composants mécaniques et électroniques d’origine israélienne, de la même manière qu’une entreprise utilise des composants d’origine chinoise pour assembler un ordinateur », avait alors rétorqué Emmanuel Chiva, le directeur de l’AID, à l’occasion d’une audition parlementaire.

Et d’ajouter : « Il ne s’agit pas d’acquérir une grande série de robots […] Il s’agit de procéder à une expérimentation qui nous permettra de déterminer les contours de ce que pourrait être le robot mule de demain, répondant au mieux aux besoins de nos forces. […] Cette expérimentation permettra de définir la meilleure adéquation entre classe de robot et usage notamment ».

Au Mali, l’armée de Terre voulait utiliser le ROBOPEX, capable de transporter une charge de 750 kg pendant huit heures, à la vitesse de 8 km/heure, pour des « missions de logistique » et « assurer des liaisons entre deux groupes distants ».

Depuis le retour des quatre exemplaires du « ROBOPEX » utilisés à Gao, l’armée de Terre a gardé le silence sur les résultats de cette expérimentation. D’où la question écrite adressée par le député François Cornut-Gentille au ministère des Armées. Celui-ci y a répondu le 3 mai. Et, visiblement, le bilan de ces essais est en demi-teinte.

Ainsi, selon le ministère des Armées, l’utilisation de ces engins a « permis à l’armée de Terre de caractériser le fonctionnement d’un système à l’état de l’art ainsi que les enjeux particuliers liés au soutien en opération de ce type de plateforme ».

Si l’expérimentation « de robots terrestres de cette gamme » a permis de démontrer qu’ils sont « particulièrement adaptés lorsque le fantassin est engagé dans la durée sans pouvoir être accompagné d’un véhicule de combat », il faut pas en avoir besoin sur le terrain… Le « tractage » de ces mules robotisées « par un véhicule de combat ne semble pas être recommandé pour les amener sur la zone d’évolution », admet en effet le ministère des Armées. Qui plus est, poursuit-il, les « contraintes d’un robot électrique nécessitant un moyen dédié pour la recharge sont trop importantes pour permettre un engagement en milieu déstructuré ».

Il fallait d’ailleurs s’y attendre, comme l’admet le minsitère, quand il écrit que « les limites anticipées de ces systèmes, non conçus et non développés pour les besoins de l’armée de Terre, ont également pu être éprouvées ».

Toutefois, et comme l’avait d’ailleurs indiqué le directeur de l’AID, cette expérimentation a permis d’établir une « liste de recommandations et d’exigences  » au bénéfice des « des équipes […] en charge des futurs incréments du programme SCORPION », notamment au sujet des « performances attendues, du transport, de la mise en oeuvre, de l’intergace avec un véhicule maître et du combat collaboratif », est-il détaillé dans la réponse du ministère.

Quant aux quatre ROBOPEX, ils ont depuis été « reversés dans différentes unités de l’armée de Terre, notamment la section robotique VULCAIN », qui a vu le jour en juin 2021.

France24 - World

Conference on the future of Europe: Macron to address EU Parliament

Issued on: 09/05/2022 - 11:59Modified: 09/05/2022 - 12:54

Catherine NICHOLSON Follow

Freshly inaugurated French President for the second time, Emmanuel Macron is expected to use the symbolic date of 9 May and his visit to Strasbourg on Monday to boast a more powerful Europe ready to reform itself to meet citizens' expectations. FRANCE 24's European Affairs Editor Catherine Nicholson tells us more.

Valeurs Actuelles

Le naufrage russe du détroit de Tsushima

La destruction, le 14 avril dernier, du navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le Moskva, coulé selon Kiev et Washington par deux missiles Neptune, est sans doute la plus grande humiliation subie par la marine russe ou soviétique depuis plus d’un siècle. Ce désastre est tel que Moscou maintient la version officielle d’une explosion dans la soute à munitions. Il faut remonter aux journées du 27 et du 28 mai 1905 pour retrouver une défaite navale aussi retentissante. Dans les eaux froides du détroit de Tsushima qui sépare la Corée de l’Empire japonais, la quasi-totalité de la flotte de la Baltique dépêchée par Nicolas II est alors, en quelques heures, envoyée par le fond ou capturée. Une avanie d’une ampleur telle qu’elle fait vaciller la monarchie russe.

Quinze mois plus tôt, dans la nuit du 8 au 9 février 1904, la flotte japonaise, sans aucune déclaration de guerre formelle préalable (comme, quatre décennies plus tard, lors du raid de Pearl Harbor), pilonne la base navale russe de Port-Arthur. En 1894, déjà l’Empire japonais avait tenté de s’implanter sur ce rivage de Mandchourie, dans le nord de la Chine, dans la péninsule de Liaodong.

Mais sous la pression de Berlin, Paris et Saint-Pétersbourg, Tokyo avait dû reculer malgré une victoire militaire sur les Chinois. En remerciement, la Chine avait alors concédé pour vingt-cinq ans la péninsule à l’Empire russe, qui avait commencé à fortifier son port principal, Lüshunkou, rebaptisé Port-Arthur et vite relié au Transsibérien. Dix ans plus tard, assuré d’un soutien britannique au cas où la situation dégénérerait, l’Empire japonais repart à l’assaut.

Depuis sa capitale, le tsar Nicolas II se résout à dépêcher ses bâtiments de la Baltique

Malgré d’effroyables bombardements, la garnison russe de Port-Arthur résiste pendant de long mois à un siège qui coûtera des dizaines de milliers de vies dans les deux camps. Sa flotte est bloquée dans la rade et en partie détruite. Le 13 avril, le cuirassé Petropavlovsk, fleuron de la 1re escadre du Pacifique, coule après avoir heurté une mine : plus de 600 marins meurent dont le très respecté amiral Stepan Makarov.

Au mois d’août, deux tentatives de sortie de ce qui reste de l’escadre se soldent par deux nouveaux échecs et la mort de l’amiral Wilgelm Vitgeft. Les renforts russes envoyés par voie terrestre sont, dans le même temps, repoussés par les troupes japonaises qui ont débarqué.

Depuis sa capitale, le tsar Nicolas II se résout à dépêcher ses bâtiments de la Baltique et de la mer Noire au secours des assiégés de Port-Arthur. Les 15 et 16 octobre, deux flottes quittent les ports de Tallinn et Libau (aujourd’hui Liepaja), une troisième part d’Odessa, en mer Noire. Au total, une quarantaine de vaisseaux, cuirassés, destroyers, croiseurs, un navire-hôpital, un transporteur de charbon… , prennent la mer vers l’Extrême-Orient. Mais une partie des équipages n’a pas d’expérience de la mer ni même des combats.

C’est un périple impressionnant qui s’annonce, long de 18 000 milles (33 000 kilomètres). D’emblée, l’expédition prend un tour funeste. Au moment d’appareiller, certains bâtiments, dont les hommes ont été mal entraînés, font des erreurs de manœuvre jusqu’à provoquer une collision. Sinistre augure ! Une semaine plus tard, en mer du Nord, dans la nuit du 21 au 22 octobre, les marins russes, gagnés par un climat de paranoïa nourrie par de faux renseignements sur la proximité de torpilleurs ennemis, ouvrent le feu sur des chalutiers britanniques, pris par erreur pour des navires… japonais ! Deux pêcheurs sont tués. Dans le brouillard et la panique, les navires russes ouvrent le feu les uns sur les autres : les croiseurs Aurora et Dmitri Donskoï sont endommagés.

À Londres, ce grave incident indigne l’opinion. « Il est quasi inconcevable que des hommes qui se prétendent marins, si effrayés qu’ils soient, puissent bombarder une flottille de bateaux de pêche durant vingt minutes sans découvrir la nature de leur cible », dénonce le quotidien The Times.

Les déconvenues de l’expédition russe ne font que commencer. Au large de l’Espagne, le Kamtchatka, séparé quelques jours du reste de l’escadre, réapparaît et rapporte avoir tiré 300 obus sur des vaisseaux japonais, qui sont en réalité autant de nouvelles fausses cibles : un cargo suédois, un chalutier allemand, un voilier français…

Les bâtiments qui suivent l’itinéraire le plus long s’exposent à de nouvelles difficultés, de ravitaillement cette fois.

Au départ de Tanger, où la flotte a fait relâche, nouvel incident ! Un des navires russes, au moment de lever l’ancre, sectionne le câble télégraphique qui relie le port marocain à l’Europe.

Au large du Maroc, la flotte se scinde : les navires à plus faible tirant d’eau font cap vers le canal de Suez tandis que les plus grosses unités, sous le commandement du vice-amiral Rojestvenski, prennent la route du sud pour contourner le continent africain par le cap de Bonne-Espérance. Rendez-vous pour le ralliement est pris à Madagascar. Le défi logistique est colossal. Car les bâtiments qui suivent l’itinéraire le plus long s’exposent à de nouvelles difficultés, de ravitaillement cette fois. Leurs besoins d’approvisionnement en charbon sont énormes. Or l’Empire russe n’a pas de colonies en Afrique.

Les autorités françaises refusent l’accès des Russes à leurs ports

La flotte ne peut compter que sur les ports de l’empire colonial français. Mais la République, qui vient de signer les traités de l’Entente cordiale avec le Royaume-Uni, ne veut pas indisposer Londres, soutien de l’Empire nippon, et doit se conformer aux obligations que lui impose son statut de puissance neutre dans le conflit russo-japonais, parmi lesquelles l’impossibilité de ravitailler la flotte d’un belligérant.

Malgré l’alliance signée avec la Russie, en 1892, les autorités françaises refusent aux navires russes l’accès à ses ports africains. Le ravitaillement doit se faire en mer. Afin de limiter le nombre d’escales, on entasse le charbon partout, jusque dans les cabines des officiers. Surchargés, certains navires manquent de couler lors d’une tempête à la pointe septentrionale du continent.

Les dernières nouvelles de la guerre russo-japonaise entament le moral des hommes

Lorsque la flotte arrive enfin à Nosy Be, à Madagascar, le 29 décembre, de nouveaux ordres venus de Saint-Pétersbourg imposent un délai supplémentaire. Cinq autres vaisseaux de guerre – si âgés que les marins les surnomment les “coule-tout-seuls” – doivent les rejoindre depuis la Baltique. L’alcool aidant, l’escale prolongée provoque un relâchement de la discipline. En outre, les dernières nouvelles de la guerre russo-japonaise entament le moral des hommes. Port-Arthur a capitulé le 5 janvier 1905. Et en Manchourie, le 10 mars, l’armée du tsar a subi une cuisante défaite à Moukden.

Quand la flotte russe quitte Madagascar le 16 mars, après dix semaines à l’ancre, les plus lucides à son bord ont déjà compris que la guerre était perdue. Et pourtant, le pire est à venir. À leur arrivée, le 27 mai, dans le détroit de Tsushima, en route pour le port de Vladivostok, les bâtiments russes, ralentis par les algues et coquillages qui ont alourdi leurs coques dans les eaux tropicales et mal armés, sont repérés par les Japonais.

Sur les 38 navires engagés, quatre ont pu s’enfuir

Par une manœuvre audacieuse, l’amiral Togo Heihachiro engage le combat à 14 h 10. Ses torpilleurs, plus rapides, tout juste sortis de carénage, entraînés à la manœuvre, détruisent avec méthode la flotte du tsar.

À 10 h 43, le matin du 28, ce qui reste de la marine russe signale sa reddition. Dans son édition du 1er juin, le quotidien le Temps rapporte que, lors de la bataille, « les navires ne répondaient pas aux signaux envoyés par l’amiral », que « la flotte était incapable d’accomplir aucun mouvement d’ensemble » : « Cette prompte démoralisation des personnels est attestée par les matelots russes prisonniers [qui] disent qu’ils n’avaient aucune chance de remporter la victoire. » Sur les 38 navires engagés, quatre ont pu s’enfuir. Cinq mille marins ont péri contre une centaine côté japonais.

En Russie, l’écho de la défaite est terrible. De la Baltique à la Volga, des insurrections éclatent. Dans les rues de Moscou, on chante la Marseillaise. Et la répression est impossible car la troupe refuse d’intervenir. Craignant pour son trône, Nicolas II n’a d’autre choix que de mettre un terme à cette guerre devenue impopulaire.

Le 5 septembre 1905, le traité de Portsmouth (États-Unis) entérine la fin du conflit. Le Japon reprend la péninsule de Liaodong et la moitié sud de l’île de Sakhaline. Le naufrage de sa marine va emporter le régime lui-même, douze ans plus tard.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Falklands war: Welsh guard reveals unseen images

By Natalie GriceBBC News

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When Tim Rees bought himself a camera while first serving in the Welsh Guards in the 1980s, he could not have foreseen how it would change his life.

Falklands War veteran Tim, of St Twynnells, Pembrokeshire, describes his life up to that point as a regular young soldier "doing bits and pieces with the army".

He was taking pictures at a winter sports' day when he noticed the commanding officer moving towards him.

A young private at the time, he was keen to avoid the attentions of his superior and kept backing away as he took snaps but "eventually, I couldn't go any further".

But the commanding officer's (CO) words took him by surprise.

"He said to me, 'I see you're taking pictures and that's a lovely camera you've got there. I want you to get them printed and bring them to me'," Tim said.

When the CO looked at Tim's photographs, he sent him on a photography course at the brigade's headquarters in Berlin.

"I became battalion photographer because of Colonel Guthrie… a wonderful man and it was him who first gave me belief in myself," Tim said.

"After failing at everything, in education, in life, academically, suddenly I was getting top marks in this photography course in the army.

"Then he put me on to an intelligence photography course and suddenly, I don't know, it was him giving me faith in me, that I just grew as a human being. I appreciate him hugely."

It was in this role that Tim was dispatched to the Falklands when war with Argentina over sovereignty of the south Atlantic islands broke out in April 1982.

Now he has released images from the period which have never been seen by the public before.

He recalls having limited time within daylight hours to take photos.

"I did as much as I possibly could," he said.

"When I was taking those images I was literally grabbing five minutes here or five minutes there.

"We had to do everything within that... window of daylight. We're cleaning our weapons, cooking our food, we're having cups of tea. We're still doing guard duty and watching out."

He describes the Welsh Guard as a "family regiment".

"I knew everybody so I'd go around and everybody is relaxed and doing their own thing. So for me from a photographer's perspective, there were a lot of guys posing and being foolish but you're looking for those photographs when they're relaxed."

The photographs are a mix of the men at work and relaxing, some taken after the ceasefire when a 25 June "Christmas Day" was held in the snow.

But there is one picture - at first glance the empty landscape of the wild islands - that on closer inspection reveals a tragic tale.

Forty-eight men - 32 of them Welsh Guards, like Tim - lost their lives when Argentine planes bombed two logistics ships, the RFA Sir Galahad and the RFA Sir Tristram.

One of those on board the Sir Galahad was Tim's friend, Mark.

"There's one photograph where I've got the back of someone's head and in the distance there's a curl of smoke, and that is Galahad and Tristram burning.

"All we'd known is there's been a call gone out - red, red, red - and then you see Skyhawks [attack planes] looping across the sky and suddenly everybody is shooting at these Skyhawks.

"So the sky is just full of tracer rounds aiming at these planes and then they go down and they bomb the Galahad and Tristram and then they come back for us," he said.

When they saw the smoke in the distance, the troops realised ships had been hit.

"My first thought was, 'god Mark, I hope you weren't on there, mate'. He was."

Tim's voice breaks and tears fill his eyes as he remembers the loss of his best friend, the emotion still raw even after four decades.

"We knew that our guys were on that ship. That was a tough one."

Unlike many of those who served, Tim was able to work through the experiences after the war. He joined the BBC and the head of drama asked to turn his war story into a drama, Mimosa Boys, screened as part of the Play for Today series.

"It was an incredible experience for me making a whole film but about a period of my life which was still then very fresh in my mind. It gave me a licence to explore my own creativity," he said.

"It was hugely beneficial to me in that I've since written five novels and now this [new] film script as well."

He knows the process has helped him deal with the trauma.

"Because of Mimosa Boys, I had to talk about it. Writing Insights, my memoir, I had to really relive those moments and remember them and try and put them in some kind of context, and that is cathartic," he said.

"One of the problem I think with a lot of the guys who have PTSD is they don't talk about it. Maybe they haven't had the opportunity to talk about it, maybe they don't know how to talk about it."

He had a revelation years after he started writing about how the creative process might have eased the burden he carried.

In a conversation with his father about 10 years ago, Tim mentioned that he had never suffered from PTSD.

But his father told him that he had - when he had returned from the conflict to live at home for a while.

"Apparently, I was screaming at night and crying my eyes out," Tim said.

"I don't remember that."

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Opex 360

Qu’est-il arrivé au sous-marin nucléaire d’attaque américain USS Texas?

par Laurent Lagneau · 4 mai 2022

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Début avril, le Service d’enquêtes criminelles de la marine américaine [NCIS – Naval Criminal Investigative Service] a publié un avis afin de proposer une récompense de 2500 dollars pour tout renseignement devant permettre de retrouver le [ou les] auteur[s] de dégradations commises à bord de l’USS Texas, un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de la classe Virginia. Et cela, en se gardant de livrer le moindre détail sur cette affaire.

Au moment des faits, qui se seraient produits aux alentours du 29 mars, le navire se trouvait au chantier naval de Portsmouth [Maine], qu’il avait rejoint en septembre 2020 pour y subir une lourde opération de maintenance et de modernisation.

USS Texas and @RealNCIS looking for info regarding possible sabotage or negligence?? Not much info given. Let's hope it's not another USS Miami situation or worse. #Submarines pic.twitter.com/228HFXhNMM

— Eric Moreno (@KingNeptune767) April 9, 2022

Plus tard, le NCIS a retiré son offre de récompense qu’il avait diffusée sur les réseaux sociaux, ce qui a pu faire penser que le dossier était clos… En réalité, il n’en était rien puisqu’il vient de publier un nouvel avis pour la même affaire. Et cette fois, la récompense promise est de 5000 dollars.

Et l’US Navy refuse toujours de donner des précisions sur les dégâts subis par l’USS Texas, se bornant à indiquer que des « équipements gouvernementaux » ont été « endommagés » à bord du sous-marin, dont le chantier de modernisation était sur le point de se terminer.

En tout cas, cette affaire reste bien mystérieuse. Évidemment, il est très compliqué de pénétrer à l’intérieur d’une enceinte qui abrite un navire aussi « sensible » que peut l’être un SNA. D’autant plus que la surveillance est censée être stricte…

Ainsi, par exemple, en 2018, un groupe d’activistes anti-nucléaire du mouvement religieux Plowshares avait tenté de s’infiltrer dans le périmètre de la base de sous-marins de Kings Bay en Géorgie… Ils ne purent pas aller bien loin, le service de garde les ayant prévenus qu’ils étaient autorisés à tirer sur tout intrus.

Visiblement, le NCIS n’a aucune piste sérieuse pour le moment, sinon, il n’aurait pas doublé sa prime pour avoir des renseignements [ou alors, ceux qui pourraient en avoir jugent peut-être la récompense trop faible?].

Cela étant, par le passé, des navires de l’US Navy immobilisés pour des opérations de maintenance ont été victimes d’actes criminels. Tel fut le cas du sous-marin USS Miami, auquel un employé du chantier naval où il se trouvait mit le feu. Ou bien encore celui du navire d’assaut amphibie USS Bonhomme Richard, qui fut la proie des flammes pendant plusieurs jours, en juillet 2020. Un marin fut par la suite accusé d’en avoir été à l’origine. Mais les dégâts subis par ces deux bâtiments furent d’une telle ampleur qu’il fut décidé de les désarmer.

Photo : Le SNA USS Texas, en 2019 – US Navy

Qu’est-il arrivé au sous-marin nucléaire d’attaque américain USS Texas?

par Laurent Lagneau · 4 mai 2022

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Début avril, le Service d’enquêtes criminelles de la marine américaine [NCIS – Naval Criminal Investigative Service] a publié un avis afin de proposer une récompense de 2500 dollars pour tout renseignement devant permettre de retrouver le [ou les] auteur[s] de dégradations commises à bord de l’USS Texas, un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de la classe Virginia. Et cela, en se gardant de livrer le moindre détail sur cette affaire.

Au moment des faits, qui se seraient produits aux alentours du 29 mars, le navire se trouvait au chantier naval de Portsmouth [Maine], qu’il avait rejoint en septembre 2020 pour y subir une lourde opération de maintenance et de modernisation.

USS Texas and @RealNCIS looking for info regarding possible sabotage or negligence?? Not much info given. Let's hope it's not another USS Miami situation or worse. #Submarines pic.twitter.com/228HFXhNMM

— Eric Moreno (@KingNeptune767) April 9, 2022

Plus tard, le NCIS a retiré son offre de récompense qu’il avait diffusée sur les réseaux sociaux, ce qui a pu faire penser que le dossier était clos… En réalité, il n’en était rien puisqu’il vient de publier un nouvel avis pour la même affaire. Et cette fois, la récompense promise est de 5000 dollars.

Et l’US Navy refuse toujours de donner des précisions sur les dégâts subis par l’USS Texas, se bornant à indiquer que des « équipements gouvernementaux » ont été « endommagés » à bord du sous-marin, dont le chantier de modernisation était sur le point de se terminer.

En tout cas, cette affaire reste bien mystérieuse. Évidemment, il est très compliqué de pénétrer à l’intérieur d’une enceinte qui abrite un navire aussi « sensible » que peut l’être un SNA. D’autant plus que la surveillance est censée être stricte…

Ainsi, par exemple, en 2018, un groupe d’activistes anti-nucléaire du mouvement religieux Plowshares avait tenté de s’infiltrer dans le périmètre de la base de sous-marins de Kings Bay en Géorgie… Ils ne purent pas aller bien loin, le service de garde les ayant prévenus qu’ils étaient autorisés à tirer sur tout intrus.

Visiblement, le NCIS n’a aucune piste sérieuse pour le moment, sinon, il n’aurait pas doublé sa prime pour avoir des renseignements [ou alors, ceux qui pourraient en avoir jugent peut-être la récompense trop faible?].

Cela étant, par le passé, des navires de l’US Navy immobilisés pour des opérations de maintenance ont été victimes d’actes criminels. Tel fut le cas du sous-marin USS Miami, auquel un employé du chantier naval où il se trouvait mit le feu. Ou bien encore celui du navire d’assaut amphibie USS Bonhomme Richard, qui fut la proie des flammes pendant plusieurs jours, en juillet 2020. Un marin fut par la suite accusé d’en avoir été à l’origine. Mais les dégâts subis par ces deux bâtiments furent d’une telle ampleur qu’il fut décidé de les désarmer.

Photo : Le SNA USS Texas, en 2019 – US Navy

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Début avril, le Service d’enquêtes criminelles de la marine américaine [NCIS – Naval Criminal Investigative Service] a publié un avis afin de proposer une récompense de 2500 dollars pour tout renseignement devant permettre de retrouver le [ou les] auteur[s] de dégradations commises à bord de l’USS Texas, un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de la classe Virginia. Et cela, en se gardant de livrer le moindre détail sur cette affaire.

Au moment des faits, qui se seraient produits aux alentours du 29 mars, le navire se trouvait au chantier naval de Portsmouth [Maine], qu’il avait rejoint en septembre 2020 pour y subir une lourde opération de maintenance et de modernisation.

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Plus tard, le NCIS a retiré son offre de récompense qu’il avait diffusée sur les réseaux sociaux, ce qui a pu faire penser que le dossier était clos… En réalité, il n’en était rien puisqu’il vient de publier un nouvel avis pour la même affaire. Et cette fois, la récompense promise est de 5000 dollars.

Et l’US Navy refuse toujours de donner des précisions sur les dégâts subis par l’USS Texas, se bornant à indiquer que des « équipements gouvernementaux » ont été « endommagés » à bord du sous-marin, dont le chantier de modernisation était sur le point de se terminer.

En tout cas, cette affaire reste bien mystérieuse. Évidemment, il est très compliqué de pénétrer à l’intérieur d’une enceinte qui abrite un navire aussi « sensible » que peut l’être un SNA. D’autant plus que la surveillance est censée être stricte…

Ainsi, par exemple, en 2018, un groupe d’activistes anti-nucléaire du mouvement religieux Plowshares avait tenté de s’infiltrer dans le périmètre de la base de sous-marins de Kings Bay en Géorgie… Ils ne purent pas aller bien loin, le service de garde les ayant prévenus qu’ils étaient autorisés à tirer sur tout intrus.

Visiblement, le NCIS n’a aucune piste sérieuse pour le moment, sinon, il n’aurait pas doublé sa prime pour avoir des renseignements [ou alors, ceux qui pourraient en avoir jugent peut-être la récompense trop faible?].

Cela étant, par le passé, des navires de l’US Navy immobilisés pour des opérations de maintenance ont été victimes d’actes criminels. Tel fut le cas du sous-marin USS Miami, auquel un employé du chantier naval où il se trouvait mit le feu. Ou bien encore celui du navire d’assaut amphibie USS Bonhomme Richard, qui fut la proie des flammes pendant plusieurs jours, en juillet 2020. Un marin fut par la suite accusé d’en avoir été à l’origine. Mais les dégâts subis par ces deux bâtiments furent d’une telle ampleur qu’il fut décidé de les désarmer.

Photo : Le SNA USS Texas, en 2019 – US Navy

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Début avril, le Service d’enquêtes criminelles de la marine américaine [NCIS – Naval Criminal Investigative Service] a publié un avis afin de proposer une récompense de 2500 dollars pour tout renseignement devant permettre de retrouver le [ou les] auteur[s] de dégradations commises à bord de l’USS Texas, un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de la classe Virginia. Et cela, en se gardant de livrer le moindre détail sur cette affaire.

USS Texas

Au moment des faits, qui se seraient produits aux alentours du 29 mars, le navire se trouvait au chantier naval de Portsmouth [Maine], qu’il avait rejoint en septembre 2020 pour y subir une lourde opération de maintenance et de modernisation.

USS Texas and @RealNCIS looking for info regarding possible sabotage or negligence?? Not much info given. Let's hope it's not another USS Miami situation or worse. #Submarines pic.twitter.com/228HFXhNMM

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April 9, 2022

Plus tard, le NCIS a retiré son offre de récompense qu’il avait diffusée sur les réseaux sociaux, ce qui a pu faire penser que le dossier était clos… En réalité, il n’en était rien puisqu’il vient de publier un nouvel avis pour la même affaire. Et cette fois, la récompense promise est de 5000 dollars.

un nouvel avis

Et l’US Navy refuse toujours de donner des précisions sur les dégâts subis par l’USS Texas, se bornant à indiquer que des « équipements gouvernementaux » ont été « endommagés » à bord du sous-marin, dont le chantier de modernisation était sur le point de se terminer.

En tout cas, cette affaire reste bien mystérieuse. Évidemment, il est très compliqué de pénétrer à l’intérieur d’une enceinte qui abrite un navire aussi « sensible » que peut l’être un SNA. D’autant plus que la surveillance est censée être stricte…

Ainsi, par exemple, en 2018, un groupe d’activistes anti-nucléaire du mouvement religieux Plowshares avait tenté de s’infiltrer dans le périmètre de la base de sous-marins de Kings Bay en Géorgie… Ils ne purent pas aller bien loin, le service de garde les ayant prévenus qu’ils étaient autorisés à tirer sur tout intrus.

avait tenté

Visiblement, le NCIS n’a aucune piste sérieuse pour le moment, sinon, il n’aurait pas doublé sa prime pour avoir des renseignements [ou alors, ceux qui pourraient en avoir jugent peut-être la récompense trop faible?].

Cela étant, par le passé, des navires de l’US Navy immobilisés pour des opérations de maintenance ont été victimes d’actes criminels. Tel fut le cas du sous-marin USS Miami, auquel un employé du chantier naval où il se trouvait mit le feu. Ou bien encore celui du navire d’assaut amphibie USS Bonhomme Richard, qui fut la proie des flammes pendant plusieurs jours, en juillet 2020. Un marin fut par la suite accusé d’en avoir été à l’origine. Mais les dégâts subis par ces deux bâtiments furent d’une telle ampleur qu’il fut décidé de les désarmer.

Photo : Le SNA USS Texas, en 2019 – US Navy

France24 - World

Several killed in Siberia fires as high winds hamper rescue

Issued on: 07/05/2022 - 14:29Modified: 07/05/2022 - 23:17

NEWS WIRES

At least eight people died in Siberia on Saturday as fires ripped through hundreds of buildings in several villages, with high winds hampering efforts to extinguish the blazes.

In the Krasnoyarsk region, about 3,000 km (1,900 miles) east of Moscow, fires killed five people in 16 settlements across the Kazachinskoe and Sharypovsky districts, the local branch of Russia's Investigative Committee said in a statement, leading it to launch criminal proceedings for causing death by negligence.

The local health ministry said 17 people had been hurt, with 11 of them taken to hospital, the TASS news agency reported.

The Federal Forestry Agency said short circuits in power lines had caused 350 houses to catch fire, and that strong winds had exacerbated the situation, TASS said.

"Aircraft cannot be used in fighting the fires due to the high wind load," Krasnoyarsk's emergencies service said on its Telegram channel.

It posted video footage showing the sky darkened by smoke, with rescue workers buffeted by strong gusts as they tackled a number of blazes in rural areas with predominantly wooden buildings.

Russia's Aerial Forest Protection Service later published footage of fires in wooded areas, all of which it said were quickly contained.

The Investigative Committee also reported fires in the neighbouring Khakassia region.

Slightly further west, investigators in the Kemerovo region also launched criminal proceedings and said the burnt bodies of three people had been found in a residential building in the Tyazhinsky locality, where more than 50 houses had caught fire.

Both sets of investigators said work was continuing to determine the cause of the fires.

(REUTERS)

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Three people missing and feared dead from fierce Colorado wildfire

US fire crews wrap giant trees in blankets to save them from blaze

Wildfire prompts evacuation of South Lake Tahoe, a popular tourist destination

Opex 360

L’Union européenne promet d’accroître son soutien à la Moldavie en lui livrant des équipements militaires

par Laurent Lagneau · 4 mai 2022

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Au regard de déclarations faites par certains responsables russes et les récents incidents sur le territoire de la sécessioniste république moldave du Dniestr [ou Transnistrie] soutenue par Moscou, la Moldavie craint d’être à son tour dans le collimateur de la Russie, d’autant plus que Chisinau souhaite un rapprochement avec l’Otan et rejoindre l’Union européenne.

D’ailleurs, la présidence française lie le sort de la Moldavie à celui de l’Ukraine étant donné, dans un communiqué publié le 2 mai, elle a fait le point sur le soutien de la France à ces deux pays. Au passage, on notera que, s’agissant de l’appui aux forces ukrainiennes, le texte ne mentionne pas la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], la valeur de l’aide militaire accordée à Kiev étant bloquée à 100 millions d’euros [ce montant avait déjà été donné le 13 avril dernier…].

Quoi qu’il en soit, et jusqu’à présent, le soutien de la France à la Moldavie se résume à 15 millions d’euros d’aide budgétaire, la livraison de 37 tonnes de matériel humanitaire [notamment pour les établissements de santé], la mise en place d’un fonds de concours doté de 5,8 millions d’euros [venant des collectivités locales et d’une cinquantaine d’entreprises] et l’envoi de « six personnels de la police aux frontières », dans le cadre d’un accord entre l’agence européenne Frontex et Chisinau. Aucune aide militaire n’a été mentionnée par l’Élysée.

En revanche, le président du Conseil européen, Charles Michel a estimé, ce 4 mai, que la Moldavie doit être soutenue militairement, afin de faire face à d’éventuelles actions de déstabilisation, voire à une menace visant son intégrité territoriale.

« Nous prévoyons cette année de considérablement accroître notre soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées », a en effet déclaré M. Michel, lors d’une conférence de presse donné à Chisinau, au côté de Maïa Sandu, la président moldave.

« L’UE est pleinement solidaire de votre pays, la Moldavie. Il est de notre devoir européen d’aider et de soutenir votre pays et d’accroître notre soutien à votre stabilité, sécurité et intégrité territoriale », a poursuivi Charles Michel. Et « nous allons continuer d’approfondir notre partenariat avec vous pour rapprocher encore plus votre pays de l’UE », a-t-il ajouté.

Accroître le soutien militaire à la Moldavie, alors que, après l’aide apportée à l’Ukraine, plusieurs pays européens n’ont pratiquement plus rien à offrir, au point que certains, comme la Slovaquie, s’en remettent à l’Otan pour assurer leur défense? En outre, il sera compliqué de refaire les stocks de missiles antichars et sol-air en raison de tensions sur l’approvisionnement de certains composants.

Or, les forces armées moldaves, dont le format est des plus modestes [à peine 5000 militaires], souffrent de déficits capacitaires importants. Dotées d’équipements quasiment tous hérités de la période soviétique [à l’exception de véhicules Humvee fournis par les États-Unis], elles n’ont ni char de combat, ni avions de chasse [mis à part six MiG-29 qui ne sont a priori plus en état de voler et quatre Aero L-39]. Et c’est sans compter les lacunes en matière de logistique, de commandement et de contrôle [C2], de transmissions et de renseignement.

L’Union européenne promet d’accroître son soutien à la Moldavie en lui livrant des équipements militaires

par Laurent Lagneau · 4 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Au regard de déclarations faites par certains responsables russes et les récents incidents sur le territoire de la sécessioniste république moldave du Dniestr [ou Transnistrie] soutenue par Moscou, la Moldavie craint d’être à son tour dans le collimateur de la Russie, d’autant plus que Chisinau souhaite un rapprochement avec l’Otan et rejoindre l’Union européenne.

D’ailleurs, la présidence française lie le sort de la Moldavie à celui de l’Ukraine étant donné, dans un communiqué publié le 2 mai, elle a fait le point sur le soutien de la France à ces deux pays. Au passage, on notera que, s’agissant de l’appui aux forces ukrainiennes, le texte ne mentionne pas la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], la valeur de l’aide militaire accordée à Kiev étant bloquée à 100 millions d’euros [ce montant avait déjà été donné le 13 avril dernier…].

Quoi qu’il en soit, et jusqu’à présent, le soutien de la France à la Moldavie se résume à 15 millions d’euros d’aide budgétaire, la livraison de 37 tonnes de matériel humanitaire [notamment pour les établissements de santé], la mise en place d’un fonds de concours doté de 5,8 millions d’euros [venant des collectivités locales et d’une cinquantaine d’entreprises] et l’envoi de « six personnels de la police aux frontières », dans le cadre d’un accord entre l’agence européenne Frontex et Chisinau. Aucune aide militaire n’a été mentionnée par l’Élysée.

En revanche, le président du Conseil européen, Charles Michel a estimé, ce 4 mai, que la Moldavie doit être soutenue militairement, afin de faire face à d’éventuelles actions de déstabilisation, voire à une menace visant son intégrité territoriale.

« Nous prévoyons cette année de considérablement accroître notre soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées », a en effet déclaré M. Michel, lors d’une conférence de presse donné à Chisinau, au côté de Maïa Sandu, la président moldave.

« L’UE est pleinement solidaire de votre pays, la Moldavie. Il est de notre devoir européen d’aider et de soutenir votre pays et d’accroître notre soutien à votre stabilité, sécurité et intégrité territoriale », a poursuivi Charles Michel. Et « nous allons continuer d’approfondir notre partenariat avec vous pour rapprocher encore plus votre pays de l’UE », a-t-il ajouté.

Accroître le soutien militaire à la Moldavie, alors que, après l’aide apportée à l’Ukraine, plusieurs pays européens n’ont pratiquement plus rien à offrir, au point que certains, comme la Slovaquie, s’en remettent à l’Otan pour assurer leur défense? En outre, il sera compliqué de refaire les stocks de missiles antichars et sol-air en raison de tensions sur l’approvisionnement de certains composants.

Or, les forces armées moldaves, dont le format est des plus modestes [à peine 5000 militaires], souffrent de déficits capacitaires importants. Dotées d’équipements quasiment tous hérités de la période soviétique [à l’exception de véhicules Humvee fournis par les États-Unis], elles n’ont ni char de combat, ni avions de chasse [mis à part six MiG-29 qui ne sont a priori plus en état de voler et quatre Aero L-39]. Et c’est sans compter les lacunes en matière de logistique, de commandement et de contrôle [C2], de transmissions et de renseignement.

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Au regard de déclarations faites par certains responsables russes et les récents incidents sur le territoire de la sécessioniste république moldave du Dniestr [ou Transnistrie] soutenue par Moscou, la Moldavie craint d’être à son tour dans le collimateur de la Russie, d’autant plus que Chisinau souhaite un rapprochement avec l’Otan et rejoindre l’Union européenne.

D’ailleurs, la présidence française lie le sort de la Moldavie à celui de l’Ukraine étant donné, dans un communiqué publié le 2 mai, elle a fait le point sur le soutien de la France à ces deux pays. Au passage, on notera que, s’agissant de l’appui aux forces ukrainiennes, le texte ne mentionne pas la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], la valeur de l’aide militaire accordée à Kiev étant bloquée à 100 millions d’euros [ce montant avait déjà été donné le 13 avril dernier…].

Quoi qu’il en soit, et jusqu’à présent, le soutien de la France à la Moldavie se résume à 15 millions d’euros d’aide budgétaire, la livraison de 37 tonnes de matériel humanitaire [notamment pour les établissements de santé], la mise en place d’un fonds de concours doté de 5,8 millions d’euros [venant des collectivités locales et d’une cinquantaine d’entreprises] et l’envoi de « six personnels de la police aux frontières », dans le cadre d’un accord entre l’agence européenne Frontex et Chisinau. Aucune aide militaire n’a été mentionnée par l’Élysée.

En revanche, le président du Conseil européen, Charles Michel a estimé, ce 4 mai, que la Moldavie doit être soutenue militairement, afin de faire face à d’éventuelles actions de déstabilisation, voire à une menace visant son intégrité territoriale.

« Nous prévoyons cette année de considérablement accroître notre soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées », a en effet déclaré M. Michel, lors d’une conférence de presse donné à Chisinau, au côté de Maïa Sandu, la président moldave.

« L’UE est pleinement solidaire de votre pays, la Moldavie. Il est de notre devoir européen d’aider et de soutenir votre pays et d’accroître notre soutien à votre stabilité, sécurité et intégrité territoriale », a poursuivi Charles Michel. Et « nous allons continuer d’approfondir notre partenariat avec vous pour rapprocher encore plus votre pays de l’UE », a-t-il ajouté.

Accroître le soutien militaire à la Moldavie, alors que, après l’aide apportée à l’Ukraine, plusieurs pays européens n’ont pratiquement plus rien à offrir, au point que certains, comme la Slovaquie, s’en remettent à l’Otan pour assurer leur défense? En outre, il sera compliqué de refaire les stocks de missiles antichars et sol-air en raison de tensions sur l’approvisionnement de certains composants.

Or, les forces armées moldaves, dont le format est des plus modestes [à peine 5000 militaires], souffrent de déficits capacitaires importants. Dotées d’équipements quasiment tous hérités de la période soviétique [à l’exception de véhicules Humvee fournis par les États-Unis], elles n’ont ni char de combat, ni avions de chasse [mis à part six MiG-29 qui ne sont a priori plus en état de voler et quatre Aero L-39]. Et c’est sans compter les lacunes en matière de logistique, de commandement et de contrôle [C2], de transmissions et de renseignement.

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Au regard de déclarations faites par certains responsables russes et les récents incidents sur le territoire de la sécessioniste république moldave du Dniestr [ou Transnistrie] soutenue par Moscou, la Moldavie craint d’être à son tour dans le collimateur de la Russie, d’autant plus que Chisinau souhaite un rapprochement avec l’Otan et rejoindre l’Union européenne.

dans le collimateur

D’ailleurs, la présidence française lie le sort de la Moldavie à celui de l’Ukraine étant donné, dans un communiqué publié le 2 mai, elle a fait le point sur le soutien de la France à ces deux pays. Au passage, on notera que, s’agissant de l’appui aux forces ukrainiennes, le texte ne mentionne pas la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], la valeur de l’aide militaire accordée à Kiev étant bloquée à 100 millions d’euros [ce montant avait déjà été donné le 13 avril dernier…].

Quoi qu’il en soit, et jusqu’à présent, le soutien de la France à la Moldavie se résume à 15 millions d’euros d’aide budgétaire, la livraison de 37 tonnes de matériel humanitaire [notamment pour les établissements de santé], la mise en place d’un fonds de concours doté de 5,8 millions d’euros [venant des collectivités locales et d’une cinquantaine d’entreprises] et l’envoi de « six personnels de la police aux frontières », dans le cadre d’un accord entre l’agence européenne Frontex et Chisinau. Aucune aide militaire n’a été mentionnée par l’Élysée.

En revanche, le président du Conseil européen, Charles Michel a estimé, ce 4 mai, que la Moldavie doit être soutenue militairement, afin de faire face à d’éventuelles actions de déstabilisation, voire à une menace visant son intégrité territoriale.

« Nous prévoyons cette année de considérablement accroître notre soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées », a en effet déclaré M. Michel, lors d’une conférence de presse donné à Chisinau, au côté de Maïa Sandu, la président moldave.

« L’UE est pleinement solidaire de votre pays, la Moldavie. Il est de notre devoir européen d’aider et de soutenir votre pays et d’accroître notre soutien à votre stabilité, sécurité et intégrité territoriale », a poursuivi Charles Michel. Et « nous allons continuer d’approfondir notre partenariat avec vous pour rapprocher encore plus votre pays de l’UE », a-t-il ajouté.

Accroître le soutien militaire à la Moldavie, alors que, après l’aide apportée à l’Ukraine, plusieurs pays européens n’ont pratiquement plus rien à offrir, au point que certains, comme la Slovaquie, s’en remettent à l’Otan pour assurer leur défense? En outre, il sera compliqué de refaire les stocks de missiles antichars et sol-air en raison de tensions sur l’approvisionnement de certains composants.

Or, les forces armées moldaves, dont le format est des plus modestes [à peine 5000 militaires], souffrent de déficits capacitaires importants. Dotées d’équipements quasiment tous hérités de la période soviétique [à l’exception de véhicules Humvee fournis par les États-Unis], elles n’ont ni char de combat, ni avions de chasse [mis à part six MiG-29 qui ne sont a priori plus en état de voler et quatre Aero L-39]. Et c’est sans compter les lacunes en matière de logistique, de commandement et de contrôle [C2], de transmissions et de renseignement.

France24 - World

Can Europe afford to wean itself off Russian gas?

Issued on: 29/04/2022 - 16:41

Valérie DEKIMPE

Europe is at a crossroads. Amid the war in Ukraine, can the continent wean itself off Russian gas? An energy transition is underway, but the alternatives could lock countries into dirty fossil fuels for years to come. We take a closer look in this edition of Down to Earth.

The world economy has been rocked by the current energy crisis, but one industry in particular has been hit the hardest. Yara is a Norwegian fertiliser company and industry leader, with production sites around the world. Since the start of the war in Ukraine, which has seen gas prices skyrocket, the firm's production costs have also gone through the roof.

Ammonia is the main ingredient required to make fertilisers for the farming industry. To make ammonia, the company heavily relies on gas. At Yara, 80 percent of the manufacturing costs are determined by the price of natural gas. 

"We are not in a position of economic equilibrium. We have had no other choice but to shut down some of our factories, in the city of Le Havre but also in Italy,” says Daniel Ménard, the director of a Yara production site in the French region of Brittany.

Yara has been on the hunt for alternatives that could replace gas for a long time now, long before the conflict began. But time is running out.

"Clearly, if you come back in a month, I can’t guarantee that this plant will be operating and will continue to produce fertilisers," Ménard concludes.

Stocking up ahead of winter

Gas companies are required by law in France to store 85 percent of the country's total consumption, starting in the spring until the reservoirs are full in November ahead of the winter season.

The massive reservoirs lie 500 metres below the surface, usually inside a natural geological structure, where the gas gets injected through pipelines.

A quarter of French gas supplies are stored in a rural area of southwestern France. 

"It's a strategic tool," explains Michel Boche, an engineer at Teréga, a leader in the field. "It allows us to secure gas supplies; it also allows us to meet seasonal demand and to cushion the effects of winter price hikes."

Despite the crisis in Ukraine, the company’s storage campaign will go ahead as normal. For Boche, the continent is not yet facing an emergency.

"We can't hurry the process and fill up our storage facilities too quickly," he says, adding that France’s minimum storage requirement means that, compared to its neighbours, it is well prepared in the event that Russian suppliers decide to turn the taps off. The EU is even considering imposing similar restrictions on all member states.

Liquefied natural gas: Bad news for climate change

Stocking up will only avert a crisis. To wean itself off Russian gas, Europe will also need to diversify supply, starting out with liquefied natural gas, also known as LNG. It consists of 90 percent methane, cooled to a liquid state at -161 degrees Celsius. The fuel takes up about 600 times less volume, allowing it to be shipped from the US, Qatar, Australia, Algeria or Nigeria, but at a steep price. In its liquid form, the gas is four to five times more expensive.

But with a gas shortage looming, Europe plans to import 50 billion cubic metres of LNG every year – a solution that could backfire, according Maxence Cordiez, an energy analyst.

"There’s not enough liquefied natural gas in the world to replace the Russian gas that the European Union buys," he says, since Asia and China in particular are draining the LNG market.  

In the long term, it also means massive investments in yet more fossil fuels.

"LNG emits more greenhouse gases than gas pipelines, mainly CO2 and methane," Cordiez explains.

Biogas, a greener alternative?

What if plans to ditch Russian gas were in fact an opportunity to embrace a greener alternative? Biogas, a byproduct of agricultural waste, tops the list. 

Not far from the French city of Angers, thousands of tonnes of waste macerate inside massive blue tanks. The company Evergaz owns several such biomethane production plants. 

Evergaz collects all kinds of waste: manure, as well as agricultural waste like onion peels or discarded food. They mix it all together, heat it and let it ferment for 60 days along with bacteria, which break down the organic matter. The result is biogas.

The European Commission plans to double the production of biomethane before the end of the year. But things won't change overnight. This green gas accounts for just 1 percent of gas consumption in France.

Frédéric Flipo, CEO and founder of Evergaz, is optimistic nonetheless: "We represent an alternative to Russian gas. By 2030 we will be able to replace 17 percent of French gas supplies imported from Russia."

Until now, the price of biogas was a major obstacle: it's four to times times higher than natural gas. The crisis has come to shake things up, even though Flipo acknowledges that scaling up production will require massive investments.

"It's not a short-term solution on a national scale. But on a local level, near our production sites, it's an immediate solution."

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Some European energy firms consider paying for gas in roubles

The Debate

Putin shuts the tap: How will Europe respond to Russian gas cut?

AS IT HAPPENED

EU says ‘era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end’

Opex 360

Qui mettra sur orbite les deux nano-satellites patrouilleurs français YODA?

par Laurent Lagneau · 8 mai 2022

Étant donné la multiplication d’actes « inamicaux » contre des satellites français, notamment militaires, la stratégie spatiale dévoilée en juillet 2019 par le ministère des Armées avait souligné la nécessité de renforcer les capacités de surveillance des objets en orbite. D’où le programme YODA [Yeux en Orbite pour un Démonstrateur Agile], qui vise à développer deux nano-satellites « patrouilleurs » afin d’assurer une « défense active » en orbite.

En tant que maître d’ouvrage délégué et maître d’oeuvre système, le Centre nationale d’études spatiales [CNES] a confié à la jeune pousse toulousaine Hemeria le soin de construire ces deux nano-satellites, dont, pour le moment, on ne sait que très peu de choses, si ce n’est que leur masse devrait être comprise entre 10 et 20 kg et qu’ils évolueront selon une orbite géostationnaire.

Ce projet bénéficie d’ailleurs de l’expérience acquise lors du programme Angels [Argos Neo on a Generic Economical and Light Satellite], conduit par le CNES avec Hemeria. Celui avait consisté à développer un nano-satellite d’environ 25 kilogrammes et basé sur une plateforme CubeSat 12U afin d’assurer une meilleure couverture satellitaire pour les balises Argos. L’engin avait été lancé en 2019 depuis Kourou, par une fusée Soyouz.

Justement, au regard de la nature du programme Yoda, on aurait pu penser que la mise sur orbite de ces deux nano-satellites « patrouilleurs » allait être effectuée par Arianespace. En réalité, rien ne le garantit puisque, fin avril, le CNES a publié un avis de marché afin de mettre en concurrence entre trois et huit prestataires. Si plus de candidats se manifestent, alors une sélection se fera sur « la base d’un classement des sociétés admissibles » déterminé en fonction de « l’habilitation à exercer l’activité professionnelle », de la « capacité économique et financière » et de la « capacité technique et professionnelle ».

Dans son avis, le CNES indique ainsi qu’il recherche un « service de lancement pour les deux nano satellites YODA » pour 2023/24, en précisant qu’ils « devront être injectés sur une orbite proche géostationnaire », c’est à dire à une altitude de « 300 km en conformité avec la ‘loi sur les opérations spatiales’ soit 36’086 km avec une tolérance de +/-30 km ». Et d’ajouter : « Une base de lancement sur le territoire français [le Centre spatial guyanais?] sera préférée. »

Avec le « New Space », plusieurs entreprises se sont lancées sur le créneau de la mise sur orbite de satellites, certaines s’étant spécialisées dans les micro-lanceurs, y compris en Europe, notamment avec les allemands Rocket Factory Augsburg [RFA] et Isar Aerospace, les britanniques Orbex et Skyrora, l’espagnol PLD Space ou encore le français Venture Orbital Systems, dont le lanceur Zéphyr doit effectuer son premier vol en 2024…

Quoi qu’il en soit, et comme l’avait expliqué le général Michel Friedling, actuellement à la tête du Commandement de l’Espace [CdE], le projet YODA est « très important car il tire l’ensemble de nos compétences et capacités vers le haut, qu’il s’agisse du système de commandement et de contrôle des opérations spatiales, du segment sol mais aussi de notre organisation interne, de la répartition des responsabilités avec le CNES en matière de formations ou encore des transferts de compétences dans les dix ans à venir ».

L’objectif de YODA vise surtout à « tester des technologies et d’acquérir un savoir-faire en vue de développer un autre concept plus complet et plus opérationnel à l’horizon 2030 », avait encore précisé le général Friedling, lors d’une audition parlementaire, en décembre 2021.

Illustration : CNES

Opex 360

Le chef d’état-major des armées insiste sur l’importance des « forces morales »

par Laurent Lagneau · 7 mai 2022

Une nation ne se défend que si elle veut se défendre et s’aime suffisamment pour se défendre », avait lancé le député Jean-Louis Thiérot, lors de l’examen du rapport sur la haute intensité qu’il venait de rédiger avec sa collègue Patricia Mirallès par la commission de la Défense, en février dernier. D’où l’importance des « forces morales », qui, selon lui, doivent être « suffisantes pour affronter des adversaires dont le rapport à la mort, au sacrifice et à la patrie ne sont pas les mêmes que chez nous ».

Par « forces morales », on désigne généralement la capacité psychologique à affronter et à surmonter l’adversité. Ce qui suppose de développer et d’entretenir certaines qualités ou vertus, comme le courage, la solidarité, la discipline et la disposition à consentir des sacrifices pour le bien commun.

Le rapport sur la haute intensité déplore, par exemple, l’addiction au « smartphone »… ce qui peut sembler anodin mais qui ne l’est pas tant que ça en réalité, au regard des risques opérationnels qu’elle est susceptible de susciter. « Cette incapacité à la déconnexion est désormais bien connue de nos compétiteurs », souligne-t-il. Ainsi, lors de l’exercice Polaris 21, organisé en novembre dernier par la Marine nationale, un navire a été fictivement coulé après la mise sous surveillance électronique de ses marins.

« Les Rouges ont analysé la composition de membres de l’équipage d’un navire bleu et ont cherché à retrouver la trace de ces marins sur les réseaux sociaux. Sans surprise, un marin qui n’avait pas éteint son portable a borné sur une antenne relais, permettant de localiser le navire alors en navigation côtière », a raconté aux rapporteurs le contre-amiral Emmanuel Slaars, commandant adjoint de la force aéromaritime française de réaction rapide.

Quoi qu’il en soit, et plus généralement, le rapport de M. Thiériot et de Mme Mirallès parle de « conforter les forces morales en renforçant les représentations populaires des armées et des conflits futurs, en poursuivant les efforts en faveur du renforcement du lien armées-Nation et en formant effectivement les professeurs aux enjeux de défense ».

Une nécessité qu’illustre l’attitude de la population ukrainienne face à l’invasion de son pays par la Russie. En tout cas, c’est l’un des trois principaux enseignements qu’en a tiré le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].

Lors d’une prise d’armes qu’il a présidée à Balard, le 22 avril dernier, le général Burkhard avait insisté sur le « rôle crucial des forces morales et l’exigence individuelle et collective qu’elles impliquent ». Un enseignement de la guerre en Ukraine qui est « moins une rédécouverte qu’une confirmation », a-t-il dit.

« Ce sont d’abord les forces morales qui expliquent la remarquable résistance ukrainienne. Je ne pense pas uniquement aux combattants, dont le courage et la volonté ne sont plus à démontrer. Je pense également à la population, à la société ukrainienne dans son ensemble et à ses dirigeants. Unis dans le soutien à ceux qui combattent en leur nom, tous font preuve d’une résilience et d’une cohésion admirables », avait ainsi écrit le CEMA dans son ordre du jour n°13.

Et d’ajouter : « Les forces morales doivent être pour nous une préoccupation de tous les instants. Parce qu’elles ne surgissent pas du néant au moment du combat, elles doivent être forgées et entretenues en permanence. Faute d’avoir anticipé cette obligation, nous serions promis à la défaite. »

Dans un entretien publié le 6 mai par l’AFP, le général Burkhard a de nouveau évoqué les « forces morales » en répondant à une question sur les enseignements de l’invasion de l’Ukraine. « Tout d’abord, l’importance des forces morales. Les Ukrainiens ont gagné dans ce domaine. Ils ont une armée qui défend son pays et un pays qui soutient son armée. Cela se construit, ce n’est pas quelque chose qui se décrète le jour où une guerre éclate », a-t-il répondu.

En outre, le CEMA a également souligné l’importance de la guerre informationnelle. « Les Ukrainiens ont réussi à imposer leur narratif face aux Russes, qui étaient un peu les maîtres en la matière », a-t-il dit. Enfin, il a également insisté sur la préparation opérationnelle. « L’armée russe est supérieurement équipée mais n’a pas réussi à entraîner ses soldats à la haute intensité », a-t-il relevé.

Au passage, et comme il l’avait fait dans son ordre du jour n°13, le général Burkhard a égratigné le commandement russe en évoquant la première phase de l’offensive lancée par la Russie. Phase qui visait à faire tomber le gouvernement ukrainien en exerçant une forte pression sur Kiev… et qui s’est soldé par un échec.

Le « dispositif [russe] n’était pas très cohérent tactiquement », a commenté le CEMA. L’une des raisons? « L’armée russe est l’armée du mensonge. Des gens ont menti en disant que l’armée ukrainienne ne se battrait pas, que les forces russes étaient prêtes à faire la guerre, que les chefs savaient commander », a-t-il avancé.

Reste que, pour le général Burkhard, la situation actuelle est appelée à durer. « On est entrés dans une compétition longue avec la Russie », a-t-il estimé, soulignant que Moscou a mis en place une « vraie stratégie dans le temps long », ave le renforcement de ces capacités militaires, notamment avec les armes hypersoniques.

Toutefois, a poursuivi le CEMA, les difficultés des forces russes en Ukraine vont « imposer une pause » à cette stratégie de long terme… Aussi, l’Europe devra « en profiter pour se réorganiser et construire aussi sa stratégie de long terme, penser le jour d’après la guerre ukrainienne », a-t-il estimé. C’est à dire qu’il faudra « se réarmer, renforcer la cohésion et se mettre en position d’être compétiteurs avec les Russes », avec l’objectif de se donner la capacité d’affaiblir la Russie sans perdre de vue qu’il « faudra peut-être reconstruire une architecture de sécurité » avec elle.

Opex 360

Les hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air pourront bientôt transmettre des vidéos en temps réel

par Laurent Lagneau · 6 mai 2022

Une image vaut mieux qu’un trop long discours, dit-on. D’où le projet Directcam qui, porté par l’Agence de l’innovation de Défense [AID], avec l’entreprise française ASMAN Technology, spécialiste des liaisons de données, vise à permettre aux hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de transmettre des vidéos en temps réel au Centre national des opérations aériennes [CNOA] lors des missions de type MASA [Mesure Active de Sûrete Aérienne].

Lors de l’interception d’un aéronef non identifié ou survolant une zone interdite, les échanges entre l’équipage d’un Fennec et le CNOA se font évidemment par radio. Aussi, la diffusion de vidéos en temps réel procurera au moins trois avantages : un centre de contrôle et de commandement – fixe ou mobile – aura une connaissance plus précise de la situation, l’identification de l’appareil intercepté sera rendue plus facile, et la prise de décision [ou la « boucle décisionnelle »] sera accélérée.

Le système imaginé par ASMAN Technology suppose d’intégrer à l’hélicoptère une tourelle optronique TC-300 fournie par Trakka Systems, des antennes dédiées et un PC tablette. Il repose notamment sur la solution de transmission de donnée bidirectionnelle et à haut-débit « AeroDataLink », laquelle permet la diffusion d’un flux vidéo vers une station terrestre fixe ou mobile, qui peut être reliée aux « réseaux utilisés par les équipes d’intervention en charge de la surveillance ou intégrée dans une chaîne de commandement ».

« La diffusion de la vidéo se fait soit via la liaison directionnelle haut-débit cryptée, soit via le réseau LTE/4G [sous réserve de couverture de la zone survolée]. Cette double diffusion cryptée sécurise la diffusion [en cas de défaillance de l’un des deux canaux] à un centre de commandement fixe ou mobile » explique l’AID.

Une expérimentation de ce système a été effectuée avec le concours des escadrons 3/67 Parisis et 5/67 Alpilles, ainsi que celui du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et la DGA EV – Essais en vol. Cependant, l’AID n’a pas donné plus de détails, pas plus qu’ASMAN Technology.

Cela étant, et au delà des missions de type MASA, cette capacité « DirectCam » pourrait aussi être utile dans d’autres circonstances, comme par exemple lors de vols d’appui et/ou de renseignement. Et on peut imaginer qu’elle soit directement intégrée au Guépard, le successeur désigné du Fennec.

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