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Lilibet s’en va-t-en guerre

Le 3 septembre 1939, le Royaume-Uni s’engage, aux côtés de la France, dans la plus sombre aventure de son histoire. Le roi et la reine regagnent Londres, tandis qu’Elizabeth, alors âgée de 13 ans, et sa sœur Margaret, 9 ans, demeurent au château écossais de Balmoral jusqu’à Noël. Elles séjournent ensuite à Sandringham, dans le Norfolk, avant d’être installées à Windsor, à 40 kilomètres à l’ouest de la capitale.

Au plus fort de la bataille d’Angleterre, au cours de l’été de 1940, on colporte la rumeur que les deux jeunes princesses seraient transférées au Canada, pour leur sécurité. La reine, leur mère, met les choses au point d’une phrase péremptoire : « Les enfants ne peuvent pas partir sans moi, et je ne veux pas laisser le roi, et le roi, bien sûr, ne veut pas partir. » Une unité spéciale de l’armée a toutefois pour mission d’assurer la protection rapprochée des membres de la famille royale et de les conduire en lieu sûr en cas d’invasion ennemie.

Chaque week-end, George VI et son épouse quittent “Buck House” pour retrouver leurs filles à Windsor. Au reste, la vieille forteresse n’est guère moins exposée que Londres. Plus de trois cents projectiles tomberont sur le domaine durant la guerre. Des photos de propagande montreront d’ailleurs les petites princesses creusant des tranchées dans les pelouses du parc ou y plantant des légumes, afin de lutter contre les pénuries alimentaires ! À Noël 1940, Elizabeth organise une pantomime en faveur du Queen’s Wool Fund, qui collecte de la laine afin de tricoter des chandails aux militaires.

Le 13 octobre précédent, elle a réalisé sa première allocution radiophonique à la BBC, s’adressant aux enfants des villes évacués à la campagne en raison du Blitz : « Des milliers d’entre vous dans ce pays ont dû quitter leur foyer et être séparés de leurs pères et mères. Ma sœur Margaret Rose et moi éprouvons beaucoup de sentiments à votre égard, car nous savons par expérience ce que signifie être loin de ceux que nous aimons le plus. […] Avant de terminer je peux vous dire en toute vérité que nous, les enfants à la maison, sommes pleins de gaieté et de courage. Nous essayons de faire tout notre possible pour aider nos valeureux marins, soldats et aviateurs, et nous essayons également de supporter notre propre part du danger et de la tristesse de la guerre. Nous savons, chacun de nous, que tout se terminera bien, car Dieu prendra soin de nous et nous donnera la victoire et la paix. Et quand la paix viendra, rappelez-vous que ce sera à nous, les enfants d’aujourd’hui, de faire du monde de demain un endroit meilleur et plus heureux. »

À Buckingham, c’est spartiate

C’est pourtant au cours de cette période mouvementée que va prendre tournure la « romance » entre Elizabeth et le prince Philippe de Grèce, qui sert alors dans la Royal Navy en Méditerranée. En octobre 1941, celui-ci passe une permission à Windsor où il fait le récit de ses combats devant une petite princesse pâmée d’admiration. Quelques semaines plus tard, Elizabeth adresse au marin de ses rêves une carte de vœux avec sa photographie dédicacée. Galant, Philippe lui retourne la politesse. Évoquant les prochaines noces d’une de ses connaissances, dans une lettre à sa cousine Diana Bowes-Lyon, la princesse s’abandonne à la confidence : « C’est tellement drôle de voir l’une de ses amies fiancée, n’est-ce pas ? Non pas que je souhaite moi-même me fiancer ! Oh non ! Je suis maintenant la fière détentrice d’une très grande photographie de Philippe, qui est posée sur le manteau de la cheminée et me fixe. J’ai dû passer à travers un tas de taquineries quand elle est arrivée, mais j’admets que Maman a dit : “C’est un beau garçon”, ce avec quoi je suis d’accord. »

À Buckingham comme à Windsor, les conditions de vie sont spartiates. Il est interdit de consommer plus de 30 litres d’eau chaude par bain. Chaque chambre ne dispose que d’une ampoule et d’un faible radiateur électrique. Sur les plats d’argent et d’or hérités de la reine Victoria sont servies les mêmes rations frugales que dans n’importe quel foyer britannique. Cependant, la princesse adolescente commence à être initiée aux affaires d’État par George VI, qui lui fait lire les documents officiels. La future reine reçoit par ailleurs un enseignement privé d’histoire constitutionnelle avec sir Henry Marten, vice-président du collège d’Eton. À l’occasion de son 16e anniversaire, le 21 avril 1942, elle est promue colonel en chef du régiment des Grenadier Guards, qu’elle passe très sérieusement en revue.

C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu

À la fin de l’année suivante, Philippe reparaît pour les fêtes à Windsor, flanqué de son cousin David Mountbatten. La gouvernante de la princesse, l’indiscrète Marion Crawford, révélera qu’elle n’avait jamais « connu Lilibet plus animée. Il y avait un éclat sur elle qu’aucun d’entre nous n’avait jamais vu. […] C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu. Il ressemble plus que jamais, j’ai trouvé, à un Viking, buriné par la tempête et qui avait bourlingué, et ses manières ne laissaient rien à désirer ».

Le 18 décembre 1943, Philippe et David applaudissent à une pantomime assez simplette, intitulée Aladdin, où Elizabeth interprète le rôle-titre et sa sœur Margaret celui de Roxana. Vêtue d’un kimono, la princesse fait une démonstration de tap dance et ravit un auditoire conquis d’avance par des plaisanteries plutôt mièvres. Pour le réveillon, le jeune lieutenant est convié à la table royale où il narre ses mésaventures au large des côtes italiennes. Puis, au coin du feu, il enchaîne sur des histoires de fantômes. « Nous nous étions préparés à avoir peur, et nous n’avons pas eu peur, déplorera Margaret. C’était très décevant. »

Le soir du Boxing Day – le 26 décembre -, on joue d’abord aux charades, avant de rouler le tapis du salon cramoisi. Au son du gramophone, Philippe et David entraînent alors leurs deux jeunes cousines, « gambadant et cabriolant jusqu’à près d’une heure du matin », selon l’expression de sir Alan Lascelles, le secrétaire privé du roi.

En février 1945, à l’approche de ses 19 ans, Élisabeth s’enrôle dans l’Auxiliary Territorial Service, le Service territorial auxiliaire, sous le matricule 230873. Elle suit une formation de conductrice et de mécanicienne au centre d’entraînement de Camberley, dans le Surrey. Elle y apprend à changer une roue, à réparer un moteur ainsi qu’à piloter camions et ambulances. Cela lui vaudra le grade de capitaine à titre honoraire… et le surnom de “Princess Auto Mechanic”.

Elizabeth, en uniforme, se mêle à la cohue

« Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.

Enfin, le 8 mai 1945 sonne l’heure de la victoire. Dès l’annonce de la capitulation nazie, la foule converge vers les grilles de Buckingham, scandant : « Nous voulons le roi ! Nous voulons la reine ! » La famille royale apparaît bientôt sur le balcon, rejointe un moment plus tard par le Premier ministre, Winston Churchill. Ce sont alors des acclamations sans fin et le God Save the King est repris en chœur par des milliers de voix. « Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.

Au crépuscule, alors que des milliers de Londoniens en liesse continuent de manifester leur joie exubérante, du Mall à Trafalgar Square, la princesse Elizabeth, revêtue de son uniforme, se mêle à la cohue avec sa jeune sœur, à la faveur de l’obscurité.

Dans un entretien de 1985, la reine se souviendra : « Nous étions terrifiées à l’idée d’être reconnues, alors j’ai tiré ma casquette d’uniforme bien au-dessus de mes yeux. » Elle décrira les « rangées de personnes inconnues se tenant par le bras et marchant dans Whitehall. Nous étions tous emportés par des vagues de bonheur et de soulagement ». Les princesses auraient été même vues à l’hôtel Ritz, dansant une conga endiablée ! Et Elizabeth II de conclure, nostalgique : « Je pense que cela a été l’une des nuits les plus mémorables de ma vie. »

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L’Atelier Robuchon Étoile

Ouvert depuis 2010 au sous-sol du drugstore Publicis, L’Atelier de Joël Robuchon Étoile est un incontournable parisien, avec son décor tout en rouge et noir et un grand comptoir très prisé par les habitués, qui aiment s’asseoir sur les hauts tabourets pour mieux voir le travail de la brigade des cuisiniers. L’Atelier, invention de Joël Robuchon, incarne une approche contemporaine de la gastronomie.

C’est le chef Thierry Karakachian qui perpétue aujourd’hui sur les Champs-Élysées l’héritage du chef disparu en 2018, et exécute avec brio les plats créés par le maître. La carte propose de petites portions en formule dégustation ou des portions normales. Ce format a été un succès dès l’ouverture, L’Atelier est d’ailleurs étoilé par le guide Michelin.

Sur la carte, langoustines en raviolis truffés, artichaut rôti ou pâté en croûte de veau au foie gras de canard pour les entrées, burger au foie gras et onglet de veau, accompagnés de la fameuse purée onctueuse “Joël Robuchon” à la truffe noire. Une purée au secret bien gardé car jamais égalée.

Côté évolution, on se tournera vers le chou romanesco en aigre-doux et chutney de cacahuètes, ou le bœuf, qui est ici mijoté au miso rouge. Pour les becs sucrés, on retient le paris-brest, crème mousseline au praliné noisette, gelée d’orange du Brésil, une petite merveille à 24 euros.

Le petit plus qui plaira aux œnophiles : tous les vins au verre sont servis à partir d’un magnum. Une envie d’y retourner. Les prix : à partir de 49 euros. Trois menus sont proposés au déjeuner, à 49, 69 et 89 euros.

L’Atelier de Joël Robuchon Étoile, 133, avenue des Champs-Élysées, Paris VIIIe. Tél. : 01.47.23.75.75.

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Les terrasses de l’été à ne pas louper

Les adeptes du bronzage en bord de bitume ont leurs habitudes, mais, pour 2022, Valeurs actuelles vous conseille ces adresses où il faut être vu, caché, lové ou tout simplement découvert.

La plus glamour : Ralph’s. Chaque année tout Paris attend l’ouverture de ce petit jardin privé entouré des quatre murs de la boutique Ralph Lauren, qui attire égéries de la mode, stars et business people. De larges parasols, des banquettes à rayures et une déco très végétalisée. Un service au cordeau et élégant, une argenterie chic, des assiettes aux produits parfaits et aux recettes très américaines pour une ambiance chic et décontractée. À la carte : lobster rolls, saumon, toast à l’avocat, boeuf des États-Unis et une sublime croquette de crabe. Prix des plats à partir de 20 euros.

La plus grande : Madame Rêve. La terrasse rooftop de l’hôtel, à la déco végétalisée, fait le buzz en plein coeur de Paris, dans l’ancienne poste du Louvre. On y accède directement au 43 de la rue Étienne-Marcel pour aller au quatrième étage. Ses 250 places sont très prisées d’une faune fashion, nous vous conseillons de ne pas trop traîner, il y a du monde qui attend. Une carte ultra-courte est proposée pour savourer une finger food raffinée et siroter des cocktails aux saveurs asiatiques.

La plus exotique : Andia. Toujours sur la rive droite à cette table aux influences sud-américaines twistées d’épices. Avec son décor coloré, aux airs de jungle tropicale, c’est toute l’Amérique du Sud dans l’assiette. Andia possède le gril au charbon de bois le plus grand d’Europe, installé dans le patio, pour brochettes de poulet, côtelettes d’agneau ou poisson. Une formule déjeuner à 28 ou 35 euros attire les habitués. Cerise sur le gâteau, du jeudi au samedi soir un bar propulse les hôtes dans une ambiance très sud américaine où les décibels grimpent à mesure que la nuit tombe.

La plus confidentielle : le restaurant de la Maison Bréguet, cet hôtel cinq étoiles de la rive droite, situé à côté de la Bastille et à proximité du Marais. Il off re une terrasse végétalisée pour profiter d’un moment bucolique loin de l’agitation de la ville. Elle est ouverte toute la journée du petit déjeuner au dîner et propose une cuisine méditerranéenne subtile et raffinée. C’est le lieu idéal pour profiter du brunch dominical en famille ou entre amis.

La plus show off : Gigi. C’est la terrasse qui fait le buzz. Laurent de Gourcuff a installé son concept de resto festif au coeur de l’avenue Montaigne en lieu et place de l’ancienne Maison Blanche. Ici, la clientèle VIP adore se montrer sur le toit du Théâtre des Champs-Élysées. La carte italienne fait la part belle aux incontournables vitello, carpaccio, spaghettis et rosé à gogo, avec orchestre et DJ en fonction des heures.

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À cause de malfaçons, la modernisation du porte-avions russe « Amiral Kouznetsov » va prendre encore du retard

par Laurent Lagneau · 8 juin 2022

Immobilisé pour une lourde opération de maintenance et de modernisation à l’issue de son premier engagement opérationnel au large de la Syrie, en 2016, l’unique porte-avions de la marine russe, l’Amiral Kouznetsov, ne reprendra pas la mer cette année, contrairement à ce qu’avait assuré une source industrielle russe à l’agence Tass, en avril 2020.

Pour rappel, celle-ci avait affirmé que le porte-avions serait « prêt pour des essais en mer en 2022 ». Et, pour donner du poids à cette affirmation, un avis de marché pour la mise en peinture de sa coque avait été diffusé quelques semaines plus tôt par le chantier naval de Zvyozdochka, chargé de sa modernisation. « Conformément à la pratique courante, une fois la peinture terminée, un navire part en essais en mer », avait-il été avancé par Tass, à l’époque.

Cela étant, cette échéance paraissait ambitieuse au regard des impondérables ayant rythmé ce chantier. En octobre 2018, une coupure d’électricité fut à l’origine du naufrage d’un dock flottant… et de la chute de sa grue sur une partie du pont d’envol qui venait juste d’être refaite. Du moins, c’est ce qui avait avancé au moment des faits, PJSC Rossetti; le fournisseur d’électricité du chantier naval ayant affirmé ne pas avoir détecté de panne sur son réseau au moment de cet incident.

Puis, un an plus tard, un incendie s’était déclaré à bord du porte-avions, lors de travaux de soudure effectués près d’une cale où était stocké du… carburant. Il fallut vingt-quatre heures pour éteindre les flammes. On pensait alors que, en raison des fortes températures, ses structures avaient souffert. Ce qui, a priori, ne fut pas le cas. « Nous avons de la chance que l’incendie n’ait rien endommagé d’important. Il n’y a aucune raison de croire que l’accident affectera de toute façon l’achèvement de la révision de l’amiral Kouznetsov », expliqua alors Alexei Rakhmanov, le Pdg du conglomérat United Shipbuilding Corporation [USC].

Quoi qu’il en soit, le porte-avions ne sera pas au rendez-vous de l’échéance fixée il y a deux ans… En effet, Vladimir Korolev, le directeur général adjoint des activités militaires d’USC a récemment admis que le chantier serait finalement terminé en 2023. En réalité, la marine russe devra patienter au moins un an de plus. Et encore, si tout va bien…

« Le transfert de l’Amiral Kouznetsov à la flotte après sa modernisation et tous les tests d’État ultérieurs auront lieu au plus tôt en 2024 », a en effet confié une source industrielle à Tass, ce 8 juin. Et d’expliquer que le chantier prendrait encore « plusieurs mois » en raison de malfaçons découvertes après l’exécution de certains travaux.

En 2024, le porte-avions Amiral Kouznetsov n’aura pas navigué depuis au moins sept ans… Ce qui se traduira immanquablement pour l’aviation embarquée russe par des pertes de savoir-faire, faute de pouvoir former de nouveaux pilotes et entretenir les compétences des plus anciens.

Pour rappel, la modernisation du navire, évaluée à 300 millions d’euros au début du chantier, vise à changer ses chaudières, à remplacer ses installations aéronautiques et à le doter de nouveaux moyens de guerre électronique et de communication ainsi que des systèmes de défense aérienne modernes [dont le Pantsir-M]. Initialement, elle aurait dû être terminée en 2020.

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Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann s’associent pour assurer le soutien des blindés de l’Otan dans les pays baltes

par Laurent Lagneau · 8 juin 2022

Vingt-quatre heures après que le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que la Bundeswehr déploiera une « brigade robuste » en Lituanie afin de renforcer le flanc oriental de l’Otan face à la Russie, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann ont annoncé la création d’une co-entreprise qui, appelée Lithuania Defence Services, sera chargée d’assurer un soutien logistique aux unités engagées dans les pays baltes.

Cette filiale commune aux deux industriels allemands [qui se partagent son capital à parts égales] va commencer ses activités dès juin 2022. Pour cela, elle dispose d’un « centre de maintenance et de logistique à la fine pointe de la technologie » de 12’000 mètres carrés, implanté à Jonaga, soit à deux pas de la base de Rukla [Lituanie], où est déployé le bataillon multinational dont l’Allemagne est la nation-cadre.

Dans un premier temps, Lithuania Defence Services aura à s’occuper du Maintien en condition opérationnel [MCO] des véhicules blindés de combat d’infanterie « Boxer » [ou « Vilkas »] en service au sein de l’armée lituanienne. Puis ses activités s’étendront aux véhicules de facture allemande mis en oeuvre par les unités engagés dans les pays baltes sous la bannière de l’Otan, à savoir les obusiers automoteurs PzH 2000, les chars Leopard 2 et les blindés Puma.

#Rheinmetall and Krauss-Maffei Wegmann set up joint venture for servicing #NATO vehicles in the Baltic States.https://t.co/Hx7Uv91A21 #Defence #Military pic.twitter.com/Lr2iUDouzI

— Rheinmetall (@RheinmetallAG) June 8, 2022

« En tant que fabricants d’équipements de toutes ces plateformes, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann possèdent un savoir-faire inégalé », font valoir les deux industriels allemands.

Pour Rheinmetall, cette filiale implantée en Lituanie permettra notamment de réduire le temps d’intervention sur les véhicules en cas de besoin, d’améliorer la chaîne d’approvisionnement en pièces détachées et, surtout, de « promouvoir l’interopérabilité entre les forces armées et les industriels de la défense des États membres de l’Otan ». En outre, ce centre logistique pourrait être très utile dans le cas où le passage de Suwalki, coincé entre l’enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie venait à être bloqué…

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Citroën C5 X, reine de l’asphalte

PHILOSOPHIE

Disons-le d’emblée : cette lointaine héritière de l’inoubliable reine du confort et de l’innovation que fut la DS Citroën est fabriquée en Chine. C’est une bien belle voiture, singulière dans ses lignes, sérieusement équipée et située dans la fourchette basse des prix des berlines de bon standing. Sur la version essence 1.6 ici à l’honneur, on est frappé par le faible poids de la caisse (moins de 1,5 tonne) comparé à son gabarit (plus de 4,80 mètres de long). C’est un gage d’agilité sur route et d’économie à la pompe. Et si l’on ajoute que cette C5 X accède à la suspension à butées hydrauliques progressives et à des sièges au compromis moelleuxfermeté incomparable, il y a de quoi se féliciter de voir une française entrer fi èrement dans le club des grandes routières. Elle se montre, qui plus est, très logeable, avec un coffre généreux.

PRESTATIONS

À bord, ambiance un peu sombre, décor des plus classiques. Avec le toit ouvrant panoramique optionnel, tout s’illumine ! Finition et matériaux de bonne facture, même si ce n’est pas du premium à l’allemande. L’écran tactile 12 pouces reste l’interface privilégiée pour le conducteur. Le combiné d’instruments derrière le volant est un peu rudimentaire. L’affichage “tête haute” le complète utilement et livre maintes informations en temps réel par réfl exion. Vous aurez droit bien sûr aux incontournables systèmes Apple CarPlay et Android Auto sans fi l, pour la connexion à vos appareils mobiles. La C5 X de base (Shine) comprend déjà pléthore d’aides à la conduite (régulateur de vitesse adaptatif, alerte franchissement de ligne, etc.). La radio et la climatisation peuvent se piloter directement par des molettes. Un vitrage acoustique feuilleté est fourni de série sur le second niveau de fi nition (Shine Pack), en plus des sièges avant chauff ants à réglages électriques, du hayon motorisé et des surtapis.

TECHNIQUE

La chasse aux rejets polluants a conduit le constructeur à renoncer à toute version Diesel, à réduire la cylindrée des moteurs essence retenus (3-cylindres 1.2 de 130 chevaux et 4-cylindres 1.6 de 181 chevaux). Citroën propose aussi une version hybride rechargeable de 225 chevaux pour coller à l’air du temps. Les sociétés y trouveront leur compte en termes d’avantages fi scaux. Le petit bloc 1.2 paraîtra un peu léger. Le moteur 1.6 se montre plus homogène. Il ne manque pas de punch. La C5 X fend l’air en silence ou presque sur les grands rubans d’asphalte et se conduit en souplesse. Cette reine des longs trajets consomme modérément. Une élégante dévoreuse de kilomètres, comme on les aime.

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Le Figaro

En body-corset, Lourdes Leon est l'héroïne lascive de la dernière campagne Mugler

Égérie de la campagne printemps-été 2022, la fille de Madonna impressionne dans une danse sensuelle sur une limousine.

L’affaire est dans le corset. Cette saison, Lourdes Leon a répondu à l’appel du directeur artistique Casey Cadwallader pour devenir le visage de la campagne printemps-été 2022 de la maison Mugler. Démarche assurée, danse lascive sur une limousine aux côtés de la chanteuse Eartheater… La fille de Madonna, âgée de 25 ans, est mise en scène dans une vidéo qui emprunte des inflexions de clip de rap pour valoriser les créations sculpturales de la maison. Paradant avec énergie et détermination, elle arbore, en effet, un body «façon» corset de couleur chair aux découpes fuselées dessinant sa silhouette galbée. Ultime accessoire de cette prise de position stylistique : des créoles en version XXL. Pour cette vidéo, Lourdes Leon incarne l’esprit Mugler et la puissance féminine.

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Reine de la provoc’

La performance de Loudes Leon dans la campagne Mugler n’est pas sans rappeler l’esprit désinvolte d’une icône de la pop : sa mère, Madonna. Son body couleur chair rappelle subtilement, en effet, les corsets coniques signés Jean Paul Gaultier portés par la Material Girl des années 90.

Kylie Jenner «libère les tétons» dans le bikini le plus osé de la saison

La vedette américaine de téléréalité succombe à la sulfureuse collection capsule Lotta Volkova x Jean Paul Gaultier et feint d'exposer ses seins dans un bikini trompe-l’œil déroutant.

En robe ouverte sur short, Anne Hathaway toute de jaune vêtue illumine le gala Bulgari à Paris

L'actrice américaine a illuminé le gala donné par la maison de joaillerie dans la capitale ce lundi, en couplant un ensemble jaune vibrant à un collier serti d'un millier de diamants.

Jennifer Lopez subjugue le Tribeca Festival dans une robe tout en velours et transparence

Lors de l’avant-première du documentaire HalfTime qui lui est consacré, la chanteuse n'a pas hésité à donner de sa personne sur le tapis rouge.

Opex 360

La Pologne va vendre à l’Ukraine des obusiers ASH Krab pour 650 millions d’euros

par Laurent Lagneau · 8 juin 2022

Il y a quelques jours, des obusiers automoteurs M109A3 de 155mm, de fabrication américaine, ont été repérés en Ukraine. Et les forces russes ont même affirmé en avoir détruit au moins un exemplaire… Or, ce 8 juin, le gouvernement norvégien a confirmé ce qui se disait jusqu’alors… à savoir qu’il avait fourni ces pièces d’artillerie aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son soutien à Kiev.

« La Norvège a fait don de 22 obusiers automoteurs à chenilles M109 de 155 mm. Le don comprend également du matériel, des pièces de rechange et des munitions. […] La Norvège a également formé des soldats ukrainiens à l’utilisation du système. Cette formation a eu lieu en Allemagne », a-t-il en effet annoncé, expliquant avoir attendu de faire une telle annonce pour des « raisons de sécurité ». Et d’ajouter : « Les dons futurs ne peuvent être ni annoncés, ni commentés ».

Si Oslo a pu se défaire de 22 obusiers M109, c’est parce que ses forces armées sont en train de les remplacer par 24 systèmes K9 Thunder de 155 mm, commandés auprès du groupe sud-coréen Hanwha Defence, en décembre 2017.

Le châssis – chenillé – du K9 Thunder est le même que celui de l’obusier ASH Krab, produit en Pologne par le groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. L’armée polonaise en a commandé 122 exemplaires. Et, sur les 80 qui lui ont été livrés, 18 ont été trasnférés aux forces ukrainiennes. Mais il est question d’aller encore plus loin pour Kiev.

En effet, le 7 juin, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé que l’Ukraine venait de signer un grosse commande d’obusiers ASH Krab, lors d’une visite d’une usine appartenant à HSW SA.

« Nous signons maintenant l’un des plus gros, sinon le plus gros contrat d’exportation en matière de défense de ces 30 dernières années. […] Il s’agit d’une vente d’armes pour les Ukrainiens… qui seront des armes très importantes sur le champ de bataille, très probablement dans l’est de l’Ukraine », a affirmé M. Morawiecki, sand donner plus de détails.

Mais selon la presse polonaise, Kiev aurait commandé une soixantaine d’obusiers pour environ 650 millions d’euros. Les livraisons devraient commencer dès cette année et se terminer en 2023. Il est possible que les ASH Krab destinés aux forces ukrainiennes soit prélevés sur la commande passée par l’armée polonaise. Ce qui expliquerait l’accord de coopération signé la semaine passée par Varsovie et Séoul afin d’accélérer la production.

En tout cas, selon M. Morawiecki, l’Ukraine financera cette commande par ses propres ressources mais aussi par les fonds qu’elle reçoit au titre de l’aide octroyée par l’Union européenne.

En attendant, et selon le dernier point de situation publié par le ministère français des Armées, les forces ukrainiennes sont en difficultés, notamment à Severodonetsk, où les troupes russes auraient « progressé significativement », ce qu’a attesté Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, pour qui « tenir cette ville » est « une mission impossible ». En outre, la contre-offensive ukrainienne lancée au nord de Kherson a été arrêtée.

L'Humanité

« Le zouk incarne un melting-pot porteur de tolérance »

Entretien

Musique Dans son autobiographie, Jocelyne Béroard, figure de la culture créole, revient sur le phénomène Kassav’. Une voix singulière pour dire les réalités communes aux Antilles et à l’Afrique.

Fara C.

Sous-titré Comment Kassav’ créa le zouk, le livre Loin de l’amer , signé de l’inspirée parolière et interprète de Kassav’, narre plus de quatre décennies d’un parcours unique. Dans un style conjuguant clarté et sensibilité, Jocelyne Béroard nous emporte, au-delà de son autobiographie, sur les pistes ­ardentes du phénomène Kassav’. Le groupe antillais a battu le record du nombre de concerts à guichets fermés au Zénith de Paris – plus de 70, en incluant ceux du Grand Méchant Zouk, événement initié par Jacob Desvarieux. Et cela, en dépit de la frilosité, voire de la mauvaise foi, d’une certaine presse paternaliste. Chaque décennie, l’anniversaire est fêté avec tambours et trompettes au mois de mai, en référence à la commémoration des abolitions de l’esclavage : notamment trois soirs à Paris Bercy en 1999, au Stade de France en 2009 et à la Défense Arena en 2019. Le coffret Kassav’, 40e  anniversaire, dont les deux CD et les deux DVD ont été captés en tournée en 2019, constitue un ultime témoignage discographique. Quand ­résonnent la voix rocailleuse et la galvanisante guitare de Jacob Desvarieux, décédé en 2021, la précieuse anthologie nous serre le cœur autant qu’elle embrase nos pieds.

Est-ce pendant la pause du confinement que vous vous êtes attelée à l’écriture de ce livre ?

Je l’avais commencé avant la crise sanitaire. À la suite de la disparition de Jacob, j’ai bien sûr modifié certains passages. Mais j’ai surtout été motivée par le désir de raconter moi-même mon parcours et celui de Kassav’ à partir de mon propre regard et avec mes mots. Parmi les réalités communes aux Antilles et à l’Afrique, il y a le fait que, depuis des décennies, ce sont les autres qui écrivent notre histoire. Ils le font donc de leur point de vue.

Kassav’ a obtenu un énorme succès, sans céder sur l’emploi du créole.

Quand, en 1979, le fameux producteur Pierre-Édouard Decimus, bassiste des Vikings de la Guadeloupe, a fondé Kassav’ avec son confrère Freddy Marshall, c’était, au ­départ, pour répondre à une frustration artistique : pourquoi les musiques antillaises ne font-elles pas l’objet d’un ­travail sur le son, les arrangements et les productions aussi fouillé, aussi soigné que d’autres grands courants contemporains comme, par exemple, le funk ? La même année, son frère Georges, bassiste aussi, et Jacob Desvarieux l’ont rejoint. Dès le départ, les deux têtes pensantes du groupe, Pierre-Édouard et Jacob, ont ­revendiqué et mis en lumière nos racines culturelles, sans jamais s’enfermer dans quelque exotisme que ce soit. Le zouk incarne un melting-pot éminemment moderne, ouvert, porteur de tolérance. Il combine des éléments traditionnels issus du carnaval, du tambour gwoka guadeloupéen, du genre martiniquais bèlè, des rythmes liés au tibwa, etc., avec la puissance du rock, un groove charnu comme le funk et la sensualité de la salsa.

La révolution Kassav’ a, en outre, consisté à mettre à l’honneur la langue créole.

Exactement. Aussi loin que je me souvienne, la langue créole était dépréciée, écrasée. Au départ, elle a été créée pour que les maîtres soient compris par les esclaves. Au fil des ans, elle est devenue la nôtre, en intégrant de plus en plus d’apports afro-descendants, ainsi que des proverbes et d’autres choses héritées de l’imaginaire africain. En parallèle, elle était dévalorisée par les ­colons, qui considéraient le français d’une supériorité absolue. Parmi les desseins de Kassav’, il y a eu, dès le début, l’idée de réparer les manques et, en particulier, de braquer les projecteurs sur la richesse et la poésie du créole. Pierre-Édouard a ainsi appelé le groupe Kassav’, du nom de la galette en farine de manioc.

Vous-même avez mené des investigations sur le créole…

J’ai acheté des dictionnaires de haïtien, guadeloupéen, etc. Et j’ai fait pas mal de recherches. J’en suis venue à fabriquer mon propre dictionnaire de rimes créoles. Ma rencontre avec Raphaël Confiant a été déterminante. Dès la fin des années 1970, il a publié des ouvrages en créole. Patrick Chamoiseau m’a également beaucoup marquée, lorsque j’ai découvert qu’il écrivait dans un français fort d’un imaginaire qui avait préservé son cordon ombilical avec la langue créole. Ces auteurs, à l’instar d’Édouard Glissant et d’autres, ont contribué à m’encourager à utiliser le créole et à partager sa beauté avec le plus grand nombre.

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Valeurs Actuelles

Patrimoine : la soie revient en majesté à Tours

C’est un fait très largement méconnu du grand public mais aussi de la plupart des historiens. Les 400 tentes du camp du drap d’or, pour certaines recouvertes de brocart, une étoffe de soie incrusté d’argent et d’or, ont été réalisées à Tours à la demande du roi François 1er. C’est cette épopée, synonyme du passé soyeux de Tours passé que se propose, 500 ans après l’événement, de faire découvrir la manifestation organisée pendant 15 jours par l’association « Tours, cité de la soie ». A la clé, un programme dense composé d’une exposition à l’Hôtel de ville tourangeau où seront présentés un métier à tisser du XVIIIe siècle et une tente de la Renaissance reconstituée. Côté animations, des initiations au tissage de fil d’or, mais aussi la présentation d’un élevage de vers à soie, seront proposées dans le cadre de cette manifestation. Enfin, un cycle de conférences sur le Camp du drap d’or et l’histoire de la soierie à Tours viendra encore enrichir cette biennale anniversaire. Il réunira les meilleurs experts anglais et français de ces sujets.

La dernière soierie tourangelle sauvée des eaux

Une seule soierie tourangelle, sur près d’une centaine à l’époque, témoigne aujourd’hui de ce passé : la société Jean Roze. Fondée en 1660 par Jean Baptiste Roze, elle a perduré non sans difficultés économiques. Jusqu’aux années 2000, les tissus de l’entreprise tourangelle étaient renommés dans la France entière. Ils avaient même dépassé les frontières de l’Hexagone: ses tentures d’ameublement revêtent ainsi les murs du palais de Buckingham et du palais du sultan d’Oman. Placée en liquidation en 2018, la société a dû son salut à Arnaud Lebert, un entrepreneur parisien qui ne voulait pas laisser mourir l’entreprise plus que tricentenaire. Cet amoureux de la Touraine et des fibres végétales a remis la soierie sur les rails du développement. Et les commandes sont reparties à la hausse tant grâce au carnet d’adresses du repreneur qu’au savoir-faire de la soierie tourangelle. Roze avait ainsi obtenu le label d’entreprise du patrimoine vivant en 2006 : une distinction dont bénéficie seulement un nombre réduit de sociétés. Les tissus français Pierre Frey et américain Claremont, références mondiales dans l’ameublement, se fournissent à nouveau auprès de l’entreprise tourangelle en marque blanche. Sauvée de la faillite, la soierie Roze a réalisé 1,5 million d’euros de chiffres d’affaires l’année dernière.

Le Camp du drap d’or : un événement diplomatique majeur

La rencontre diplomatique du Camp du drap d’or, destinée à renforcer la paix encore fragile entre la France et l’Angleterre, s’est tenue du 7 au 25 juin 1520 près de Calais, dans un no man’s land situé entre les deux pays. Avec l’élection de Charles 1er d’Espagne comme nouvel empereur du Saint empire romain germanique, le roi de France cherche alors des alliances, notamment celle de son puissant voisin anglais. Pas moins de 3 000 personnes seront accueillies et vivront dans cet immense village de tentes pendant ces quatre jours restés dans l’Histoire. Le souverain français, qui souhaitait éblouir son rival et cousin Henri VIII Plantagenet, ne confia pas par hasard à Guillaume de Seigne, seigneur de Bléré, la commande des quelque 400 tentes prévues pour la rencontre. Cet officier d’artillerie est à la fois un logisticien, habitués aux campements lors des campagnes, mais aussi un comptable hors pairs. Surtout, la bourgade de Bléré est située à quelques kilomètres de Tours, l’une des deux cités de la soie française avec Lyon. Œuvrent à l’époque en Touraine parmi les meilleurs tisserands du royaume, arrivés de Gênes en Italie à partir de 1470. Au XVe siècle, les soieries italiennes régnaient en maître parmi les cours royales européennes, dont elles avaient, de fait, le monopole de la fourniture en tissus précieux. Le roi Louis XI, installé à Tours, décide de changer la donne. Il invite 17 ouvriers génois à venir dans sa nouvelle capitale. Toutes les compétences sont représentées au sein de cette première vague de migrants économiques : tisserand, ourdisseur, dévideur, couturier notamment. La profession s’organise et se développe jusqu’à compter 70 maîtres tapissiers en 1512, dont les ateliers emploient en moyenne une dizaine d’ouvriers. Pas moins de 700 personnes, soit 20% environ de la population active tourangelles, travaillent dans les soieries de la ville au moment du Camp du drap d’or

Chantier mené en un temps record

A la dimension du chantier commandé en février 1520 aux tisserands tourangeaux par François 1er, s’ajoute un handicap supplémentaire : le délai de seulement trois mois. Les 700 spécialistes locaux se retrouvent bientôt tous à pied d’œuvre et une immense salle de l’archevêché de Tours est réquisitionnée. Une autre pièce du château est bientôt annexée, le premier atelier étant devenu trop exigu. Quatre forges sont installées dans le jardin de l’archevêché pour produire les ferrures des mats destinés à soutenir les tentes. Mené à terme dans un temps record, le chantier doit ensuite être déplacé dans le Nord, sur le lieu même de la rencontre. Pas moins de 100 charrettes chargées d’étoffes précieuses s’ébranlent en convoi au milieu du mois de mai 1520 sous bonne garde de l’armée. Sur place, le camp est monté par les Tourangeaux avec au centre le pavillon royal. François 1er dispose de plusieurs tentes, la plupart recouvertes de fil d’or, dont une chapelle. Le quartier du roi est traversé de coursives où se pressent courtisans et valets. Henri VIII n’est pas en reste dans la démonstration de luxe. Le souverain anglais s’est fait construire un palais mobile en bois et entièrement vitré, le Crystal Palace.

Jusqu’en 1685, date de la révocation de l’Édit de Nantes, Tours conservera son rang de cité de la soie, avec aux premières loges les ateliers Roze, Cerisier, Cartier et Champoiseau. Le départ de nombreux protestants à la fin du XVIIe siècle prive la ville de main d’œuvre, qui émigreront notamment à Krefeld aux Pays bas et dans le quartier londonien de Spitalfields. La révolution française, entraînant le désordre économique et l’émigration d’une partie de la noblesse, premiers consommateurs d’étoffes précieuses, tirera un trait presque définitif sur l’épopée de la soie à en Touraine. Seulement huit manufactures tourangelles perdureront après 1820. A force de concentration, elles ne seront plus que quatre en 1900. Après l’arrêt des soieries Le Manach en 2013, seule l’entreprise Roze témoigne aujourd’hui du passé soyeux de Tours. La représentante de la 12e génération de cette famille de fabricants, Antoinette Roze, présidente de « Tours cité de la soie », est d’ailleurs à l’origine de la biennale.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Comment la Nupes peut-elle réussir face au pouvoir de l’argent ?

Agoras

Législatives En cas de victoire, la coalition de gauche mise sur la mobilisation populaire pour mettre en œuvre son programme et vaincre les résistances de la finance et du patronat.

Pierre-Henri Lab

Impôts à la source pour les entreprises, rétablissement de l’ISF, retraite à 60 ans, Smic à 1 500 euros, le programme de la Nupes est fortement décrié à droite et dans les rangs macronistes. Accusé d’« irréalisme » ou d’être trop coûteux, il fait l’objet d’une vive opposition, en particulier du patronat, qui laisse entrevoir de forts blocages en cas de majorité de gauche. Nous avons rencontré les responsables de trois des formations engagées dans la nouvelle alliance.

Comment surmonter les résistances en cas de victoire aux législatives ?

Éric Bocquet Le programme de la Nupes est ambitieux et à la hauteur des défis de notre temps, tous les libéraux s’époumonent et s’agitent pour le déclarer irréaliste et utopique. Il nécessitera la mobilisation de capitaux nouveaux. La doxa relayée de manière incessante depuis plusieurs décennies a toujours eu comme objectif suprême de convaincre l’opinion qu’il n’y a plus d’argent dans notre pays, qu’il n’y a pas d’alternative à la réduction de la dépense publique et, enfin, que, quoi qu’il arrive, la France ne pourrait seule mener une politique à contre-courant des dogmes de l’Union européenne (UE). Même la pandémie que nous avons traversée a démontré que l’argent d’une autre politique existe ; malgré une économie au ralenti, les bénéfices et les profits ont continué d’exploser – ce sont ainsi, en 2021, plus de 80 milliards d’euros qui ont été distribués aux actionnaires. Appuyons-nous sur ces constats pour faire sauter le verrou de la résignation.

Corinne Narassiguin Si nous sommes majoritaires à l’Assemblée nationale, ce sera parce que les Françaises et Français nous aurons donné mandat pour appliquer notre programme. Nous ferons voter les réformes par le Parlement, tout simplement. Le patronat ne veut pas augmenter le Smic ? Ni rétablir l’ISF ? Par contre, il veut reculer l’âge de la retraite ? Comme toujours ! Mais c’est le peuple qui donne mandat à ses représentants pour mettre en œuvre un programme, pas le conseil exécutif du Medef. Pour réussir les réformes, nous devrons faire un travail en amont avec tous les syndicats, patronaux et de salariés. En effet, nous redonnerons toute sa place à la démocratie sociale. Le pouvoir de lobbying du patronat sera bien plus réduit avec notre majorité qu’avec la Macronie. Les syndicats patronaux devront de nouveau s’habituer à négocier avec les syndicats de salariés.

Comment construire un rapport de forces pour imposer ces mesures ?

Alain Coulombel La question centrale est de nature politique. Nous défendons une option volontariste de l’action politique capable de remettre en question l’ordre social existant, qui n’a fait qu’approfondir les crises de toute nature. Mais, si nous voulons réussir, le gouvernement issu de la nouvelle majorité de gauche et écologiste devra s’appuyer sur les mobilisations sociales et citoyennes.

Éric Bocquet La victoire de la Nupes aux élections législatives serait la première étape d’une nouvelle période politique. Ne nous leurrons pas et soyons très lucides, c’est un bras de fer terrible qui s’engagerait pour notre pays. Dès le lendemain du 19 juin, les marchés financiers et tous leurs fondés de pouvoir politiques se mobiliseraient pour empêcher la mise en œuvre des mesures portées par cette nouvelle majorité. Ils actionneraient l’arme de la dette, qu’ils détiennent, et n’auraient aucun état d’âme à s’opposer à l’expression démocratique du peuple de France. Ils joueraient également des blocages institutionnels à leur disposition. C’est un combat rude qui s’engagerait. La première étape, c’est le vote de nos concitoyens et concitoyennes, et ensuite viendrait le temps de l’indispensable mobilisation de tout le monde, dans les entreprises, les assemblées élues, les localités… Dès lors qu’aurait sauté le verrou psychologique, le champ des possibles s’ouvrirait, rien ne se fera sans l’engagement de la population – 1936 et 1968, deux grandes dates de notre histoire qui nous ont instruits.

Corinne Narassiguin Le programme partagé de la Nupes s’appuie sur de nombreuses revendications des mouvements syndicaux, des ONG, des mouvements associatifs et citoyens. La gauche et l’écologie, ce ne sont pas que les partis politiques. Nous nous appuierons sur toute la diversité des forces de la gauche et de l’écologie. Et nous leur demanderons d’être exigeants avec nous, pour aller au bout des réformes nécessaires. Nous savons que nous rencontrerons des ­résistances. Comme toujours, la droite nous contestera notre légitimité à exercer le pouvoir. Ils nous font le coup à chaque fois. Nous y sommes prêts. Des congés payés aux 35 heures, en passant par la création de l’ISF, la gauche a su mettre en œuvre des réformes sociales et fiscales radicales en alliant volonté politique et mouvement populaire. Il n’y a aucune raison qu’on ne sache pas le faire aujourd’hui. Quoi qu’en diront certains, nous aurons la légitimité démocratique pour le faire.

Le gouvernement peut imposer une hausse du Smic mais pas des autres salaires. Comment faire pour qu’ils augmentent également ?

Corinne Narassiguin En effet, la hausse du Smic sera décidée par le gouvernement Nupes. La hausse des salaires doit également intervenir le plus rapidement possible pour toutes les catégories populaires et les classes moyennes, toutes celles et tous ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois dès le 10. Pour cela, nous tiendrons une grande conférence sociale avec tous les corps intermédiaires concernés, dont l’objectif principal sera la revalorisation salariale. Le gouvernement fixera des objectifs chiffrés clairs, la méthode sera celle de la négociation sociale. Le Parti socialiste a été vigilant sur ces points lors de l’élaboration du programme partagé Nupes. La revalorisation des salaires ne peut pas s’arrêter à l’augmentation du Smic. Les syndicats doivent retrouver toute leur place pour négocier des augmentations salariales sur le principe de la juste rémunération et de la reconnaissance de l’utilité sociale des métiers.

Dans ce cadre, la question de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes sera primordiale.

Alain Coulombel Le nombre de Français vivant en dessous du seuil de pauvreté est estimé en 2022 à près de 12 millions, soit plus de 18 % de la population. Ce nombre n’a cessé d’augmenter, touchant en particulier les jeunes, les familles monoparentales, les retraités ou encore les travailleurs précaires. C’est pourquoi la question du pouvoir d’achat (ou du pouvoir de vivre) est une question vitale pour bon nombre de nos concitoyens. Nous savons que, depuis le début des années 1980 et le tournant néolibéral, la répartition de la richesse créée s’est faite en faveur de la distribution des dividendes, au détriment des salaires. Il est temps d’inverser la tendance et de faire en sorte que les revenus du travail permettent à chacun et chacune de vivre dignement. Et comment vivre dignement, avoir une alimentation saine, un logement décent, le droit de se chauffer, avec un salaire médian en 2019 de 1 837 euros par mois ? D’autant qu’avec une inflation galopante, dépassant la barre des 5 % pour la première fois depuis septembre 1985, la pression sur le pouvoir d’achat des ménages se fait encore plus forte. À cela s’ajoutent les faiblesses récurrentes en matière de rémunération dans bon nombre de secteurs : hôtellerie, restauration, aide à domicile, santé, éducation… Alors, oui, pour les bas et moyens revenus, la hausse des salaires est une nécessité, mais qui doit tenir compte de la diversité du tissu économique. L’impact d’une augmentation des salaires n’est pas le même dans la petite entreprise artisanale ou de services que dans la grande entreprise. C’est pourquoi la mise en place d’une politique ambitieuse des revenus passe par la revalorisation des accords de branche comme du rôle des partenaires sociaux, qui ont été très largement ignorés, voire méprisés, durant la mandature précédente. Pour autant, face au défi climatique, nous ne pouvons nous contenter d’une politique économique reposant sur une logique « post-keynésienne » de relance de la demande et de la croissance. Si l’augmentation des bas revenus est nécessaire, elle doit se faire en tenant compte de l’impact de nos activités sur la planète. En ce sens, la question de la décroissance ou de la post-croissance, de la sobriété dans nos modes de production et de consommation, ne peut être évacuée.

Éric Bocquet Nous vivons une période très difficile. Pour des millions de familles, la question du pouvoir d’achat est devenue la première préoccupation. Du côté des gouvernants successifs, on nous explique qu’une hausse des salaires est absolument inenvisageable. La question fondamentale que ce sujet pose est bien celle du partage de la valeur ajoutée. En effet, la part de la valeur ajoutée consacrée aux dividendes a presque triplé en vingt ans. À l’inverse, celle qui était destinée à la rémunération du travail a diminué. Concrètement, les salaires et les cotisations qui y sont rattachées n’ont pas suivi la courbe des profits. La France est devenue la championne du monde du versement de dividendes. Si la part des dividendes versés aux actionnaires du CAC 40, ces dernières années, avait été maintenue au taux de 2009, les entreprises auraient pu accorder plus de 2 000 euros à chaque salarié et salariée. Il y a donc urgence à augmenter le Smic pour lancer une grande conférence interprofessionnelle sur les salaires mettant au cœur des débats la question de la répartition de la valeur ajoutée.

Énergie, transports, « discipline budgétaire ». Certaines politiques sont, en grande partie, du ressort de l’Union européenne. Comment la Nupes entend-elle désobéir ?

Éric Bocquet On ne peut en effet faire l’économie d’un débat de fond sur le fonctionnement de l’UE. Ce projet politique né en 1957 fut d’abord et avant tout conçu comme un « marché commun ». Le marché au cœur, sans objectif d’harmonisation sociale par le haut, ni d’harmonisation fiscale. Cette union est un espace libéral de « concurrence libre et non faussée » selon les termes des traités européens. Il est incontestable que les critères européens constituent un carcan pour la souveraineté économique des États. Or, la pandémie a fait exploser les règles budgétaires en vigueur, les 3 % de déficit et les 60 % d’endettement, c’est de fait fini ! L’interdiction faite à la Banque centrale européenne (BCE) de financer directement les États (article 123 du traité de fonctionnement de l’UE), voilà un principe qui a été sérieusement ébranlé. En effet, la BCE, au sortir de cette crise, se trouve détenir 3 000 milliards d’euros de dette publique des États membres par sa politique de rachat sur le marché secondaire. Alors, oui, le moment est venu de remettre à plat les règles budgétaires et financières de l’UE.

Corinne Narassiguin Ce ne sera pas la première fois que la France dérogera transitoirement à certains traités ou règlements européens. D’autres pays le font également. Nous nous en expliquerons auprès de la Commission européenne et du Conseil de l’Europe, après avoir recherché des soutiens dans d’autres gouvernements européens, qui eux aussi défendent une évolution de l’Europe vers le mieux-disant social et écologique. Rappelons que le Parti socialiste européen a salué l’accord Nupes. Nous ne dérogerons jamais aux principes fondamentaux qui garantissent l’État de droit et le respect des droits humains. Mais, en matière économique, sociale et écologique, le fonctionnement de l’UE a trop souvent été un frein à l’ambition de gouvernements de la gauche et de l’écologie en Europe. Si nous voulons que nos concitoyennes et concitoyens voient de nouveau l’Europe comme un espoir, un cadre politique qui améliore aussi leur quotidien et garantit l’avenir de leurs enfants, il faut faire évoluer l’UE.

Alain Coulombel Le programme est clair : constituer des alliances pour obtenir des majorités sur des textes favorisant le progrès social et écologique, opposer notre droit de veto aux accords de libre-échange, avancer à quelques-uns s’il y a un blocage à 27, s’appuyer sur les forces citoyennes ou syndicales qui partagent nos objectifs, et enfin opérer un choc de démocratie en convoquant une Convention européenne pour la révision et la réécriture des traités européens. Si, comme écologistes, nous considérons qu’aucun gouvernement n’est en capacité de faire face seul aux défis du présent (défis sociaux, climatiques, démocratiques), reste que nous avons besoin d’une autre Europe, une Europe insensible au poids des lobbies financiers ou de l’agro-industrie. Quand l’UE ouvre la voie à une nouvelle législation sur les nouveaux OGM ou sur le glyphosate, nous devons être capables de dire non. Quand l’UE nous empêche de constituer un pôle public de l’énergie, nous devons résister. Quand l’UE cherche à imposer son modèle de « concurrence pure et parfaite », nous devons nous mobiliser contre l’ouverture indifférenciée à la concurrence. Par ailleurs, le débat sur la désobéissance a quelque chose de purement factice, dans la mesure où les institutions et les gouvernements européens sont les premiers à ne pas respecter leurs propres règles. L’Europe est avant tout un projet politique en construction qui doit évoluer pour être à la hauteur de l’urgence écologique et sociale.

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Le Figaro

Bolivie: l'ex-présidente Jeanine Añez condamnée à 10 ans de prison

Le Tribunal de première instance de La Paz reproche à l'ancienne sénatrice de 54 ans d'avoir participé à un coup d'État contre son prédécesseur, Evo Morales.

Jeanine Añez, qui était devenue présidente de la Bolivie par intérim fin 2019, juste après la démission d'Evo Morales, a été condamnée à dix ans de prison, accusée d'avoir participé à un coup d'État contre son prédécesseur.

À lire aussiLe retour triomphal d'Evo Morales en Bolivie

Le Tribunal de première instance de La Paz a décidé vendredi d'une «condamnation» à une «peine de 10 ans» d'emprisonnement, trois mois après le début du procès et 15 mois après son placement en détention provisoire. Les anciens chefs des forces armées, William Kalimán, et de la police, Yuri Calderón, tous deux en fuite, ont écopé de la même peine. Jeanine Añez, âgée de 54 ans, a été condamnée coupable de «manquement au devoir» et «décisions contraires à la Constitution et aux lois». Elle est accusée d'avoir accédé à la présidence de manière anticonstitutionnelle en novembre 2019, à la suite de la démission d'Evo Morales (2006-2019), sur fond de manifestations de masse liées à de présumées fraudes électorales dénoncées par l'Organisation des États américains (OEA).

Elle avait annoncé qu'elle ferait appel d'une éventuelle condamnation: «Nous n'en resterons pas là, nous irons devant la justice internationale». L'ancienne cheffe de l'État doit par ailleurs encore être jugée lors d'un second procès pour «sédition, soulèvement armé et génocide» lorsqu'elle était présidente par intérim. L'accusation de génocide fait suite à des plaintes de familles de victimes de la répression menée par les forces de l'ordre fin 2019 dans des fiefs d'Evo Morales, qui avait fait 22 morts selon un groupe d'experts indépendants. Lors de sa dernière déclaration, cette femme de droite avait affirmé que le tribunal avait «exclu» des preuves permettant de démentir un renversement d'Evo Morales.

«Le coup d'Etat le plus astucieux et le plus odieux de l'Histoire»

Quasiment inconnue jusqu'à son arrivée au pouvoir, cette avocate de formation et ex-présentatrice de télévision s'était proclamée présidente intérimaire du pays andin le 12 novembre 2019, deux jours après la démission du président Morales. À l'issue de l'élection présidentielle d'octobre 2019, au cours de laquelle Evo Morales briguait un quatrième mandat, et dans le contexte de confusion qui avait entouré les résultats le donnant vainqueur, l'opposition avait crié à la fraude. Une explosion de violence avait suivi le scrutin, finalement annulé.

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Deuxième vice-présidente du Sénat, Jeanine Añez avait pris ses fonctions, Bible en main et ceinte de l'écharpe présidentielle, à la faveur d'une vacance de pouvoir provoquée par les démissions en chaîne d'Evo Morales et de ses successeurs constitutionnels. Le Tribunal constitutionnel avait validé son élection. Le premier chef de l'État indigène, alors réfugié au Mexique avant de fuir en Argentine, avait dénoncé «le coup d'État le plus astucieux et le plus odieux de l'Histoire».

Le gouvernement «m'accuse d'avoir participé à un coup d'État qui n'a jamais eu lieu», avait réagi Jeanine Añez peu avant son arrestation en mars 2021 à Trinidad, dans la région de Beni (nord-est) où elle est née le 13 juin 1967 et où elle résidait depuis son départ du pouvoir. Elle avait ensuite entamé en détention une grève de la faim, affirmant être une «prisonnière politique». «J'ai assumé la présidence de la Bolivie sans la demander, sans la rechercher et encore moins l'attendre (...) avec pour seule mission d'organiser des élections et de pacifier le pays en crise», avait-elle déclaré peu avant l'ouverture de son procès début février.

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Sénatrice depuis 2010 et militante d'un parti minoritaire, Unidad Democratica (Unité démocratique), elle avait été élue deuxième vice-présidente du Sénat en vertu de la tradition voulant que tous les groupes soient représentés. À la tête du gouvernement intérimaire de novembre 2019 à novembre 2020, elle avait promis dès sa prise de fonction de convoquer des élections générales «au plus vite» dans un délai de quelques mois, mais le scrutin avait dû être reporté à plusieurs reprises, notamment en raison de la pandémie de coronavirus.

Contre sa promesse, elle avait finalement annoncé sa candidature à la présidentielle de 2020, suscitant des critiques de ses adversaires de gauche, mais aussi de ses propres alliés à droite. Elle avait fini par renoncer face à des sondages peu favorables qui la plaçaient en quatrième position très loin derrière le candidat de gauche et dauphin d'Evo Morales, Luis Arce. Face à la victoire dès le premier tour de ce dernier en octobre 2020, elle avait immédiatement reconnu la défaite de son camp. Candidate au poste de gouverneur de Beni lors d'élections locales, elle avait échoué à se faire élire.

Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

DÉCRYPTAGE - Créé il y a trente ans, le commandement des opérations spéciales tire les leçons de la guerre en Ukraine.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les quatre cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.

Francis Fukuyama: «Je ne pense pas qu'il faille enterrer la Russie. L'Occident ne doit pas se montrer présomptueux»

VU D'AILLEURS - La Russie supplie déjà la Chine d'acheter ses matières premières. Mais Pékin n'est pas si bête, analyse l'intellectuel américain.

L'Humanité

Lundi

Billet

Maurice Ulrich

C’est l’embouteillage aux frontières pourtant accueillantes de la Suisse la Belgique, l’Allemagne et même l’Italie et l’Espagne. Les Bentley et les Rolls ont du mal à se frayer un chemin. Plus nerveuses, les Ferrari s’en sortent mieux. L’exode a commencé la veille. Faites les valises, chère amie, on part. C’est un miracle si l’informatique a tenu malgré les fleuves de transferts d’une banque à l’autre vers le Luxembourg, les Maldives, qui peinent à suivre. À la Défense, les employés des grands groupes découvrent dans un silence angoissant les bureaux vides des directions. Dans les ministères, on hésite. Faire les cartons maintenant ou plus tard, trop tard peut-être. Mais ceux-là vont s’en sortir. L’exil des riches sera douloureux, un crève-cœur, mais doré. C’est pour les plus modestes qu’une grande partie de la presse, les membres de ce qui était encore la majorité, les éditorialistes s’inquiètent. Le Figaro, toujours attentif à leur sort, a prévenu : « Les mesures de la Nupes vont conduire à un ralentissement économique qui va affecter les Français les plus fragiles. » C’est bouleversant.

Législatives 2022Nupesle figarole billet de Maurice Ulrich
L'Humanité

Sondage exclusif. La Nupes a déjà la majorité de l’opinion

Actu

Vilipendées par les libéraux, plébiscitées par les Français ! Les mesures de justice sociale, climatique et fiscale de la Nupes, qui réunit FI, PCF, PS et EELV aux législatives des 12 et 19 juin, remportent une nette et large adhésion, indique notre sondage Ifop. Enquête

Julia Hamlaoui

Plus la date du scrutin se rapproche, plus se multiplient les cris d’orfraie des libéraux et conservateurs sur les conséquences d’une victoire de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). « Un désastre prévisible », pour le think tank Terra Nova. Une gauche qui « propose n’importe quoi » et veut « bloquer le pays », accuse la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire. Un Jean-Luc Mélenchon « prêt à mener la France dans le chaos », selon le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. En cause ? Le programme de la coalition de gauche, dont le moteur est la « justice sociale, climatique et fiscale ».

Législative. Après la présidentielle, un « troisième tour » qui peut tout changer

Pourtant, ses mesures phares ne soulèvent pas le même effroi parmi les Français. Loin s’en faut. De la hausse du Smic au retour de l’ISF ou de la retraite à 60 ans, notre sondage Ifop que nous publions montre au contraire une large adhésion. « Quand la proposition concerne tout le monde, le soutien est très massif – c’est le cas de l’ambition climatique ou du blocage immédiat des prix, voire de l’attente de redistribution. Quand la mesure est plus idéologique ou catégorielle – comme les renationalisations ou l’augmentation du Smic –, il l’est moins », résume le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi. C’est ainsi celle qui porte sur le pouvoir d’achat – devenu « une sorte d’obsession pour beaucoup de Français », selon le politologue – qui arrive en tête de classement.

Carte interactive Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?

« Le sujet, c’est l’urgence »

Face à l’inflation qui grignote le budget des ménages, le gouvernement tergiverse depuis des semaines et promet une loi pour après les législatives, dont un chèque alimentaire au montant inconnu. La Nupes, elle, propose de bloquer immédiatement les prix de l’essence et d’encadrer durablement les tarifs des produits alimentaires de première nécessité.

Des propositions approuvées par 89 % des sondés de notre enquête Ifop. Une majorité de 55 % y est même « tout à fait favorable ». « C’est le reflet du fait que son inaction est reprochée au gouvernement », commente le politologue de l’Ifop. Avec 95 %, ce sont les catégories modestes (900 à 1 300 euros de revenus) qui s’y montrent le plus favorables. « Le sujet aujourd’hui, c’est l’urgence : il faut que les gens mangent », a insisté durant la campagne Jean-Luc Mélenchon. Il faut aussi qu’ils puissent se déplacer.

Résultats du 1er tour Dès ce dimanche 12 juin dans la soirée, découvrez les résultats du premier tour des élections législatives 2022 dans votre circonscription, votre département et votre région en temps réel avec notre carte interactive.

L’ADHÉSION AUX DIFFÉRENTES PROPOSITIONS DE LA NUPESQuestion : Pour chacune des propositions suivantes, y êtes-vous favorable ou pas favorable ?

Source : Enquête Ifop pour « L’Humanité Magazine » menée auprès d’un échantillonde 1 008 personnes, du 31 mai au 1er juin 2022, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus  

Davantage impactés par le niveau des factures d’essence, qui en 2018 avait déjà été le déclic du mouvement des gilets jaunes, les sondés résidant en province plébiscitent davantage le blocage des prix (91 %) qu’en Île-de-France (82 %). Quant aux autoroutes, détenues par de grands groupes qui ont cumulé 2,5 milliards d’euros de dividendes en 2020 selon le Sénat, 78 % des interrogés se disent favorables à leur renationalisation.

L’UN DES LEVIERS DU SUCCÈS DE LA NUPES, C’EST SON OFFRE PROGRAMMATIQUE, QUI RESTE LA PLUS VISIBLE. FRÉDÉRIC DABI, IFOP

L’augmentation du Smic à 1 500 euros reçoit, pour sa part, le soutien de 76 % des Français. « Ni Macron ni Le Pen ne le proposent, c’est pourtant la seule loi efficace contre la vie chère », remarque le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. En la matière, l’approbation la plus forte se retrouve parmi les classes populaires (85 % des employés et ouvriers sont pour), les moins diplômés (84 % des détenteurs de CAP et BEP et 82 % de non-diplômés) et les plus pauvres (89 % parmi ceux qui gagnent moins de 900 euros par mois). Seuls les sympathisants LR sont une courte majorité de 52 % à ne pas vouloir en entendre parler. Car même les sympathisants de la Macronie sont 67 % à se dire que ce ne serait pas une mauvaise idée… Et 60 % des dirigeants d’entreprise y sont favorables. Dont acte.

L’ADHÉSION AUX DIFFÉRENTES PROPOSITIONS PAR CATÉGORIES

L’inaction de la majorité sortante sur la question du pouvoir d’achat se retrouve au plan environnemental. « Élisabeth Borne, c’est la continuité d’un quinquennat d’inaction climatique », pour laquelle l’État a été condamné par deux fois, résume le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou. Et ce, à rebours d’objectifs largement partagés par les Français : 81 % sont favorables à une baisse de 65 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030, que prévoit la gauche. C’est l’électorat de Yannick Jadot à la présidentielle qui s’y montre le plus sensible, avec 94 % d’opinions favorables, contre 65 % parmi les électeurs de Valérie Pécresse (LR) où elle est au plus bas.

77 % DES FRANÇAIS SOUTIENNENT LE RETOUR DE LA RETRAITE À 60 ANS. IL N’Y A QUE L’ÉLECTORAT MACRONIEN POUR S’Y OPPOSER, À SEULEMENT 51 % !

Jeunes et retraite à 60 ans

Sur l’âge de départ à la retraite, le président, Emmanuel Macron, est loin d’être inactif : il a fait de son report à 65 ans l’une des réformes phares de sa campagne. On savait la mesure rejetée par une majorité de Français, à 69 % selon un sondage Elabe de mars. Mais, loin de se contenter du statu quo, 77 % d’entre eux soutiennent le retour à un âge légal de 60 ans, à taux plein, après 40 annuités de cotisation. « Revenir à 60 ans, à commencer par les carrières longues et les métiers pénibles, c’est la justice sociale », juge le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Dans le détail, seuls les électeurs du chef de l’État ne sont pas d’accord, s’y opposant à seulement… 51 %. « Cela en dit long sur les marges de manœuvre compliquées du gouvernement », note Frédéric Dabi.

LE BLOCAGE DES PRIX, QUE LA NUPES EST SEULE À PROPOSER, REÇOIT L’ADHÉSION DE TOUS, MÊME DES SYMPATHISANTS DE MACRON !

En revanche, 84 % des sympathisants de gauche (jusqu’à 95 % parmi ceux qui ont voté Fabien Roussel) sont pour. Le clivage est aussi générationnel. Les plus âgés, non concernés, sont ceux qui soutiennent le moins la disposition (65 % chez les 65 ans et plus). À l’inverse, les plus jeunes l’approuvent à 84 %. De même, « seuls » 54 % des plus aisés (plus de 2 500 euros par mois) regardent avec bienveillance la mesure, contre 90 % des catégories modestes. Cette préoccupation est aussi partagée par 88 % des électeurs de Marine Le Pen, qui a abandonné l’idée en rase campagne.

QUI SOUTIENT QUELLE MESURE ?

* De 900 à 1 300 euros de revenu mensuel par personne au foyer ** Ouvriers et employés *** Plus de 2 500 euros de revenu mensuel par personne au foyer

79 % pour le retour de l’ISF

N’en déplaise aux libéraux de tout poil, même sur la fiscalité, la Nupes ne tombe pas dans des abysses de désapprobation. Après cinq ans, le mythe du ruissellement, selon lequel les cadeaux aux plus riches et aux grands groupes finissent par atterrir dans la poche des plus modestes, a fait long feu. 79 % des sondés se prononcent pour le rétablissement de l’ISF. C’est parmi les catégories populaires que ce retour est le plus attendu, avec 84 % d’opinions favorables (jusqu’à 87 % parmi les ouvriers, contre 75 % pour les catégories supérieures). L’idée fait même son chemin chez les électeurs de Macron, avec 68 % de soutiens.

L’injuste répartition de la richesse produite entre capital et travail ne laisse pas non plus de marbre dans un contexte d’explosion des profits. « Au cours des dix dernières années, les versements de dividendes ont augmenté de 70 % et les investissements ont baissé de 5 % », a rappelé Jean-Luc Mélenchon au meeting parisien de la Nupes. La suppression de la flat tax que propose la coalition est ainsi approuvée par 63 % des Français.

« C’est l’un des leviers du succès de la Nupes : pour l’instant, son offre électorale et programmatique est la plus visible », assure Frédéric Dabi. Reste à transformer l’essai dans les urnes…

 

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L'Humanité

VIDÉO. Hôpital. Les soignants dégustent, les patients trinquent

Reportage

Lors de cette nouvelle journée d’action de la santé, les paramédicaux et médicaux ont rappelé les conséquences concrètes du manque de moyens généralisé sur les malades.

« Macron et McKinsey, coupables de mise en danger des patients et des soignants. » Transformé en homme-sandwich, Michael Fonseca, représentant de la CGT à l’hôpital intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), avait de multiples messages à faire passer au gouvernement sur ses panneaux. En cette nouvelle journée d’action de la santé un peu partout en France, les centaines de soignants rassemblés devant le ministère, à Paris, avaient à cœur de défendre une qualité des soins en pleine déliquescence. Aide-soignant en service de soins de suite et de réadaptation, Michael Fonseca fait l’inventaire des dysfonctionnements dans sa structure : « Les urgences de nuit sont menacées de fermeture. Il y a treize postes de cadres vacants sur l’hôpital : la plupart sont partis à cause de la charge de travail. Il y a aussi une pénurie de médecins. Avant, ils alternaient entre les consultations dans le privé et l’hôpital. Désormais, une dizaine d’entre eux ont basculé uniquement sur leur cabinet. »

Les patients trinquent

Dans cette improvisation quotidienne, les patients trinquent. Aide-soignante dans un établissement gériatrique des Vosges et élue CGT, Stéphanie Andrique, qui vient pour la première fois manifester à Paris sur son jour de congé, ne supporte plus de voir les personnes âgées maltraitées. « Je ne bosse pas dans une usine ! tranche-t-elle. On nous rappelle constamment sur nos jours de congés en nous disant que, sinon, le service va fermer. Mais ce sont les patients qui en pâtiraient. Déjà qu’on les fait attendre pour aller aux toilettes et pour se laver, ils n’ont jamais aussi bien porté ce nom ! Aujourd’hui, je pense avant tout à ces gens dans leur lit. »

En ce moment, à l’hôpital Tenon (20e arrondissement de Paris), les urgences psychiatriques sont débordées, notamment parce que celles de l’Hôpital intercommunal de Montreuil (Seine-Saint-Denis) ont fermé leurs portes. Nicolas, aide-soignant et membre du collectif Inter Urgences, ne supporte plus de travailler dans ces conditions. « Faute de places en service de psychiatrie, nous avons gardé cinq jours une personne de 21 ans contentionnée. Elle nous suppliait de la détacher, mais nous ne pouvions pas… c’était horrible. » Du côté des urgences « généralistes », la situation n’est pas meilleure. « Nous allons partir en grève dans pas longtemps, confie-t-il. Les brancards sont cassés. On n’a plus de fauteuils roulants. Je me retrouve à envoyer des patients passer des radios à cloche-pied. L’été dernier, dans une zone où normalement il doit y avoir quatre infirmiers, il n’y en avait plus qu’un. Du coup, il ne se rappelait plus du prénom des personnes, c’était n’importe quoi. On veut donc des garanties pour lex mois de juillet et d’août. »

Les moyens humains

Même si les salaires sont un des nerfs de la guerre, Blandine Depta, infirmière au Smur de l’hôpital de Péronne (Somme), veut mettre l’accent sur « les moyens humains. Notre zone géographique, située entre Amiens et Saint-Quentin, se désertifie de plus en plus. Le champ d’intervention du Smur a été élargi de 30 à 45 kilomètres. À l’hôpital, un cardiologue est sur le départ, si personne ne le remplace, les malades devront parcourir jusqu’à 80 kilomètres pour consulter. » 

Cécile Rousseau

Le Figaro

Législatives 2022: Macron face aux enjeux à tiroirs d’une élection décisive

Arthur BerdahFrançois-Xavier Bourmaud

RÉCIT - Entré tardivement en campagne, le président redoute une majorité en trompe-l’œil, voire une majorité relative.

Le contrat est rédigé, il ne manque plus que la signature. Celle que les Français décideront d’apposer ou pas au soir du second tour des élections législatives. Car, si le président de la République a réalisé une performance inédite en étant réélu pour un second mandat, rien n’est encore vraiment joué pour lui. Sans majorité absolue à l’Assemblée nationale, impossible d’appliquer son programme. Pire, c’est même celui de la Nupes qu’il se verrait imposer en cas de cohabitation avec Jean-Luc Mélenchon. Scénario rêvé d’un côté, scénario cauchemar de l’autre… Et, entre les deux, de multiples alternatives.

Autant d’hypothèses pour un scrutin à tiroirs, qu’Emmanuel Macron s’est donné un mois pour ouvrir les uns après les autres. En retrait depuis la fin avril, le chef de l’État a pris «quelques pas de recul» pour observer le paysage politique et assister à l’alliance inattendue de toutes les gauches contre lui. C’est le risque principal, l’alerte rouge. La dynamique est là. Elle fait planer une triple menace sur Emmanuel Macron.

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D’abord, celle de voir Jean-Luc Mélenchon remporter la majorité absolue en envoyant 289 députés dans l’hémicycle - de quoi permettre au leader des Insoumis de revendiquer Matignon. Ensuite, celle de n’obtenir qu’une majorité relative, façon IVe République, contraignant le chef de l’État à bâtir des coalitions de projet avec Les Républicains pour faire adopter le moindre texte - comme l’avait appelé de ses vœux Nicolas Sarkozy. Dernière menace, enfin, celle d’obtenir une majorité absolue en trompe-l’œil, où La République en marche (LREM) serait obligée de composer avec le MoDem et surtout Horizons pour gouverner. Deux alliés sur le papier.

Si, durant le premier quinquennat, le travail main dans la main a fonctionné avec les troupes de François Bayrou, l’entrée en scène d’Édouard Philippe promet de compliquer drastiquement les équilibres dans les prochains mois. «Loyal mais libre» depuis son départ de Matignon, le maire ex-LR du Havre veut désormais peser sur les décisions de l’exécutif. Avec la prochaine élection présidentielle en ligne de mire. Celle de 2027. Celle à laquelle, Constitution oblige, Emmanuel Macron ne pourra pas se présenter, interdit de briguer un troisième mandat consécutif.

577 circonscriptions

Pour Édouard Philippe, cela suppose d’obtenir un groupe qui le rende incontournable au vote de chaque texte de loi. Pour Emmanuel Macron, cela suppose à l’inverse de tout faire pour obtenir une majorité LREM à lui tout seul, histoire d’avoir les mains le plus libre possible pour agir. «Ce que Macron redoute, c’est que le maire du Havre lui pourrisse la vie après la présidentielle. Qu’il l’empêche, comme il l’a empêché en freinant ses ardeurs depuis Matignon. Qu’il règne sur un groupe à l’Assemblée, un bataillon qui pourrait se transformer en frondeurs», écrivent Agathe Lambret et Louis Hausalter dans L’Étrange Victoire (Éditions de l’Observatoire), livre qui décrit par le menu les atermoiements autour du chef de l’État durant la campagne présidentielle.

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D’où l’attention portée par le président de la République aux investitures de son camp pour les élections législatives. Une carte de France dont il a analysé les 577 circonscriptions et validé les candidatures une par une. Bien aidé en cela par le grognard en chef et manœuvrier breton Richard Ferrand. Objectif, donc, obtenir «une majorité forte et claire», comme l’a revendiqué Emmanuel Macron jeudi, en marge de son déplacement dans le Tarn. Où le thème de la sécurité dans les zones rurales a été rapidement abordé, pour laisser place à un discours de campagne en bonne et due forme. Notamment pour dénoncer les extrêmes qui «proposent d’ajouter de la crise à la crise en revenant sur les grands choix historiques de notre nation». Comme pour les élections européennes de 2019 et pour la dernière présidentielle, c’est dans la dernière ligne droite de la campagne que le chef de l’État est entré en piste. Mais dans l’urgence cette fois.

Brouiller davantage la ligne du président

Pensant avoir réussi le tour de force de réduire artificiellement le délai inédit de deux mois entre la présidentielle et les législatives, en faisant traîner en longueur l’annonce de son remaniement gouvernemental, Emmanuel Macron a réalisé tardivement qu’il avait laissé retomber l’effet de souffle de sa réélection. Si tant est qu’il y en ait eu un. Habitué jusqu’ici à ce que ses adversaires s’embourbent dans d’interminables luttes intestines et autres guerres fratricides, davantage préoccupés par leurs affaires de parti plutôt que par celles du pays, il s’est retrouvé pris de court par la constitution de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale sous le haut patronage de Jean-Luc Mélenchon. Une première. Jamais un tel rassemblement ne s’était jusqu’alors opéré derrière la frange la plus radicale de la gauche. La France insoumise en l’occurrence qui a su tirer profit du score dérisoire du PS (1,75 %) et de la contre-performance des Verts (4,63 %).

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Certes, Emmanuel Macron avait vu poindre le danger dans l’entre-deux-tours de la présidentielle, opérant un virage à 180 degrés sur la gauche après avoir navigué cinq ans durant à droite. Face à Marine Le Pen, les réserves de voix étaient chez les Insoumis. Et c’est donc sans vergogne que le président de la République s’est tournée vers eux, allant jusqu’à reprendre l’idée de Jean-Luc Mélenchon sur la planification écologique. Il croyait avoir lancé un appât, c’était un boomerang. Qui lui revient en pleine face pour les élections législatives. Loin de s’accompagner de la fracturation tant attendue, sa tentative de triangulation a eu l’effet inverse: elle a replacé la gauche au centre du jeu. Et elle a contribué à brouiller encore davantage la ligne du président. Pour lui, il s’agit désormais de reproduire avec Jean-Luc Mélenchon aux législatives la stratégie qu’il avait adoptée avec Marine Le Pen à la présidentielle. La diabolisation.

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La députée Insoumise de Seine-Saint-Denis, avait accusé la majorité présidentielle de s'approprier indûment le nom de son courant «Ensemble».

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En déplacement à Clichy-sous-Bois, le président de la République est entré de plain-pied dans la campagne électorale à quelques jours du scrutin.

«France 2022» sur France 2 : avec quatre invités Nupes, la chaîne publique considère que la décision du Conseil d'État ne la concerne pas

À trois jours du premier tour, un seul et unique grand débat national est organisé ce jeudi soir entre les représentants des différents camps politiques. Un format où la gauche est surreprésentée.

L'Humanité

VIDÉO. Ehpad. Vent de colère chez les salariés du groupe Orpéa

Reportage

Les salariés d'une trentaine d'établissements Orpea ont lancé des mouvements de grève ce vendredi 3 juin, pour protester contre la décision du groupe d’Ehpad de ne pas verser de prime d’intéressement cette année. Reportage aux côtés des grévistes à Osny, dans le Val-d’Oise.

Ils en ont ras-le-bol. Rassemblés devant l’Ehpad Orpea d’Osny (95), les salariés, en grande partie des femmes, s’indignent du non-versement de la prime d’intéressement cette année. « Cette prime, c’est la seule carotte qui nous donnait encore la motivation d’aller au travail », déplore Lyse Maurand, aide médico-psychologique rémunérée 1 800 euros bruts après 13 années d’ancienneté à l’Ehpad d’Osny.

Climat de tensions

Au sein de cet Ehpad et à l’image de nombres d’établissements similaires en France, les conditions de travail sont difficiles. « On est en souffrance », alerte Lyse, avançant pour preuve « 30 démissions en l’espace de 2 ans et demi ». Dans ce climat de tensions et de conditions de travail dégradées, le non-versement de la prime d’intéressement -d’une valeur d’environ 700 euros d’après la CGT- ravive la colère de salariés déjà usés.

Le fonctionnement des Ehpad

Sa collègue Solen Hatron, auxiliaire de vie chez Orpea depuis 2010, se partage au quotidien la charge de 32 chambres avec 3 autres salariées. « La plupart du temps, en réalité, nous ne sommes que 3 », regrette la jeune femme, contrainte de devoir « bâcler » des tâches qui lui tiennent pourtant à coeur, soucieuse du bien-être des résidents dont elle s'occupe. « Tout est chronométré, c’est la course perpétuelle, mais les patients ont besoin de notre présence, d’échanger avec nous », souligne Solen, alors que des scandales sur le fonctionnement des Ehpad émergent régulièrement.

La direction d'Orpea, dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre-enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet, a précisé auprès de l'AFP que ses résultats financiers « ne permettaient malheureusement pas de verser un intéressement cette année ». 

Un patrimoine de 7,4 milliards d'euros

Un argument difficile à avaler pour les salariés, alors que le groupe devenait « la première foncière européenne de santé, avec un patrimoine de 7,4 milliards d'euros »en 2021, d'après les déclarations de son directeur Yves Le Masne dans un communiqué, et alors que ce dernier, désormais limogé, a grassement perçu un salaire de plus d'un million d'euros par an

« Avec 3 enfants, un loyer à 1 000 euros et 1 800 euros brut, comment on fait, nous ? » interpelle l’aide médico-psychologique Lyse, encore plus fragilisée par la hausse du prix des carburants et de l'inflation. « Cette prime d’intéressement représentait pour certains des vacances pour leurs enfants, pour d'autres des factures à payer » relève Fabienne Galataud, auxilliaire de vie, qui confesse « ne plus en pouvoir ». Cette décision de l’entreprise, elle la perçoit à l’image du reste: « On est vraiment traités comme des moins que rien ».

L'Humanité

Bientôt autant de scandales que de membres du gouvernement ?

Emission

Depuis sa réélection, le 24 avril dernier, le président patine. Malgré des annonces promises sur le pouvoir d’achat, difficile de faire oublier les scandales qui se suivent. Un nouveau ministre accusé de viol, débordements du maintien de l’ordre au Stade de France, et deux ministres pas très vertes au ministère de l’Écologie…. Notre journaliste Cyprien Caddeo analyse pour vous ce début de quinquennat.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Cinq pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.

Le Figaro

Sous-marins français: l'Australie paiera 555 M EUR à Naval Group pour rupture de contrat

Cette somme vient dédommager l'annulation par Canberra, en 2021, d'un méga contrat portant sur l'achat de douze sous-marins français pour une valeur de 56 milliards d'euros.

L'Australie a dévoilé samedi un accord de compensation massive avec le fabricant français de sous-marins Naval Group, mettant un terme financier à un conflit qui a envenimé les relations entre Canberra et Paris pendant près d'un an. Le nouveau premier ministre australien Anthony Albanese a déclaré que l'entreprise française avait accepté un «règlement juste et équitable» de 555 millions d'euros, pour la rupture du gigantesque contrat de 56 milliards d'euros, qui avait occasionné une crise diplomatique entre Paris et Canberra à l'automne dernier.

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En septembre 2021, le premier ministre australien de l'époque, Scott Morrison, avait mis fin soudainement au contrat français en préparation depuis une dizaine d'années. Le chef du gouvernement annonçait que son pays achèterait des sous-marins à propulsion nucléaire américains ou britanniques, un changement majeur pour un pays aux faibles capacités nucléaires. Scott Morrison s'est alors attiré les foudres du président français Emmanuel Macron, qui l'a accusé de tromperie et a rappelé son ambassadeur d'Australie en signe de protestation.

Nous sommes en train de rétablir une meilleure relation entre l'Australie et la France. »

Les relations entre les deux pays sont restées glaciales jusqu'à l'élection en mai dernier d'Anthony Albanese, de centre gauche. Depuis son arrivée au pouvoir, celui-ci s'est empressé de rétablir les relations tendues avec la France, la Nouvelle-Zélande et les nations insulaires du Pacifique qui reprochaient au gouvernement conservateur précédent sa lenteur en matière de changement climatique. «Nous sommes en train de rétablir une meilleure relation entre l'Australie et la France», a déclaré Anthony Albanese, se disant «impatient de répondre à l'invitation que m'a faite le président Macron de me rendre à Paris à la première occasion».

Au total, l'échec du contrat des sous-marins français aura coûté 2,4 milliards de dollars aux contribuables australiens, a précisé leur premier ministre, sans qu'ils aient pu en tirer un quelconque bénéfice. Le contrat de sous-marins constitue la pièce maîtresse de la stratégie australienne de défense face à une Chine à l'influence grandissante dans la région sous la présidence de Xi Jinping. Les sous-marins à propulsion nucléaire pourraient permettre à l'Australie d'opérer de façon plus furtive et plus dissuasive vis-à-vis de la Chine.

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Mais une grande incertitude règne sur l'échéance à laquelle l'Australie pourra effectivement posséder ces appareils. Le premier sous-marin américain ou britannique ne sera vraisemblablement pas en service avant des décennies, ce qui laissera un vide pour l'Australie dont la flotte actuelle est vieillissante. Le choix du fournisseur aura un impact économique important et des implications stratégiques, liant étroitement la marine australienne à celle de la nation choisie. L'ancien ministre de la Défense et actuel leader de l'opposition, Peter Dutton, a déclaré cette semaine qu'il avait décidé de s'approvisionner auprès des États-Unis, une révélation inhabituelle compte tenu de la sensibilité des négociations en cours. Le gouvernement actuel a insisté sur le fait qu'aucune décision n'a encore été prise.

Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.

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INFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.

Guerre en Ukraine : la Russie furieuse après la fermeture de l'espace aérien à l'avion de Lavrov

La Bulgarie, la Macédoine du Nord et le Monténégro, tous trois membres de l'Otan, ont fermé leur espace aérien à l'avion du ministre des Affaires étrangères russe qui devait se rendre en Serbie pour une visite de deux jours.

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El País (ESP)

SANS TITRE

¿Puede un plato mal hecho darte más placer que uno técnicamente perfecto? En contadas ocasiones, sí. Cuando nuestra memoria gustativa entra en juego, tendemos a dar por bueno lo que no toleraríamos en otro contexto. Un ejemplo: las croquetas de tu madre o el arroz de tu abuela quizá no sean los mejores, pero si los has comido desde tu más tierna infancia, sus posibles pegas pierden importancia, y volver a ellos te proporciona más gustarraco que cualquier versión más refinada.

Esto me pasaba a mí con las patatas con vainas de mi madre. Visto desde una perspectiva culinaria contemporánea, eran un auténtico espanto: las judías verdes agonizaban en agua hirviendo durante incontables minutos y salían de la cazuela con un color pardo no demasiado sexy (y no es que Doña María Carmen cocinara mal, es que así se trataba la verdura en un pasado no muy lejano). Sin embargo, cada vez que volvía a Bilbao y me las encontraba en el plato, acompañadas de patatas y aliñadas con un refrito de ajo, algo en lo más recóndito de mi cerebro gritaba SÍ.

Tranquilos porque en el plato de hoy no hay sitio para las verduras recocidas, esa parte de “la cocina de las abuelas” que, por suerte, descansa en paz en el cementerio de la gastronomía. Más bien propongo lo contrario: unas judías verdes -de verdad- cocinadas al punto, sin que rechinen en los dientes pero conservando su sabor original. Donde sí me tiro a la tradición es en las patatas, que podríamos llamar revolconas: ahí está el refrito de mi santa madre, potenciado con pimentón ahumado, para activar la dopamina del recuerdo.

La receta se inspira en la ensalada tibia de vainas con patatas de Rodrigo de la Calle, incluida en su libro Cocina verde. Mi adaptación es bastante más simple y doméstica, porque él es un gran cocinero, y yo, no. Si quieres verle en acción en anteriores episodios de El Comidista, aquí le tienes preparando un fantástico salmorejo de zanahorias o dando buenísimos consejos para no torturar las hortalizas.

JUDÍAS VERDES CON PATATAS REVOLCONAS

Dificultad

La de poner agua a calentar.

Ingredientes

Para 4 personas

  • 700 g de judías verdes
  • 2 patatas grandes o tres medianas
  • 1 diente de ajo
  • ½ cucharadita de pimentón dulce
  • ½ cucharadita de pimentón picante
  • Aceite de oliva virgen extra
  • Sal

Preparación

  1. Poner a calentar una cazuela con agua a fuego vivo y un par de cucharaditas de sal, y preparar un bol con agua y hielo.
  2. Quitar a las judías los extremos que las unen a la planta. Cortarlas en tiras finas ligeramente diagonal.
  3. Cuando el agua esté hirviendo a borbotones, poner a cocer las judías y dejarlas unos dos minutos en cuanto el agua recupere el hervor. Sacar una y, con cuidado de no quemarse, probarla. Si está demasiado dura, dejar un minuto más.
  4. Sacarlas con una espumadera (el agua se usará después para cocer las patatas) y ponerlas en el bol con agua helada.
  5. Escurrirlas, ponerlas en un plato o bol, aliñarlas con un poco de sal y aceite de oliva virgen extra, taparlas y dejar que reposen.
  6. Poner las patatas bien lavadas sin pelar en el agua en la que se han cocido las judías. Dejar que se cuezan a fuego suave unos 20-25 minutos, o hasta que las pinchemos con un palillo o un cuchillo pequeño y entren con facilidad. Apagar el fuego y dejar que se templen en dentro del agua.
  7. Cuando estén tibias, sacarlas del agua, pelarlas, ponerlas en un bol, desmigarlas un poco con un tenedor y salarlas.
  8. Calentar seis cucharadas de aceite en una sartén grande a fuego medio. Mientras se calienta, picar el ajo y añadirlo.
  9. Cuando el ajo empiece a dorarse, apartar la sartén del fuego e incorporar el pimentón. Menear la sartén para que se integre bien y verter el aceite sobre un cuenco, pasándolo por un colador si no se quiere poner el ajo en las patatas.
  10. Limpiar un poco la sartén con un papel de cocina y devolverla al fuego. Saltear allí las judías verdes, lo justo para que se calienten (un minuto). Devolverlas a su bol.
  11. Poner las patatas en la sartén y removerlas para que se calienten uniformemente. Regarlas con el aceite sin que caiga sobre ellas el poso de pimentón. Remover con cuidado para que no se conviertan en un puré, hasta que se tiñan de rojo.
  12. Servir las patatas con las judías verdes por encima.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

L'Humanité

Nicolas Cadène, défenseur de la laïcité de Jaurès et candidat Nupes dans le Gard

Actu

L’ancien secrétaire général de l’Observatoire de la laïcité porte les couleurs de la gauche unie dans la 6e circonscription du Gard. Ses positions pro-corrida ont créé quelques frictions avec les écologistes, qui l’ont pourtant investi.

Emilio Meslet

Dimanche dernier, Nicolas Cadène a probablement esquissé un petit sourire à la lecture des résultats des législatives, dans les circonscriptions des Français de l’étranger. Il en est maintenant certain : il ne croisera pas Manuel Valls, éliminé dès le premier tour dans la circonscription Espagne-Portugal, sur les bancs de l’Assemblée nationale. L’un de ses meilleurs ennemis vient de tomber.

Lorsqu’il était à Matignon, l’ancien premier ministre voulait abosluement la tête de Nicolas Cadène, alors secrétaire général de l’Observatoire de la laïcité, nommé par François Hollande en 2013. Son interprétation de la loi de 1905 était jugée trop molle au goût l’ex-conseiller municipal de Barcelone, qui lui ne se prive jamais de la dévoyer. Mais Nicolas Cadène a finalement survécu à Manuel Valls. Pas à la Macronie qui, en avril 2021, a eu sa peau via la dissolution de l’Observatoire. « Ils ont voulu reprendre politiquement la main sur la laïcité », constate, amer, le Nîmois de 40 ans. Lui dit défendre « une laïcité fidèle au droit », telle que pensée par Aristide Briand et Jean Jaurès. Une position qui lui a valu d’être harcelé et de subir un tombereau de menaces de mort en provenance de l’extrême droite notamment. « Ce n’était pas très agréable », euphémise-t-il aujourd’hui, fustigeant ceux qui « ont manqué de courage » pour le défendre. À commencer par les gouvernements Philippe et Castex, qui comptaient dans leurs rangs les réactionnaires Jean-Michel Blanquer et Marlène Schiappa, avec qui les passes d’armes médiatiques furent nombreuses et violentes.

C’est désormais contre le parti présidentiel et son candidat sortant qui avait promis de ne faire qu’un mandat, Philippe Berta, que Nicolas Cadène se présente avec la Nupes dans la 6e circonscription du Gard, où il peut contrer, à son échelle, « les instrumentalisations de la laïcité ». Et elles sont nombreuses. Après huit ans passés aux côtés de son mentor et ex-ministre socialiste Jean-Louis Bianco à l’Observatoire de la laïcité, le juriste veut surtout garder le positif. Il est fier d’avoir « formé des centaines de milliers de personnes » à la laïcité.

Aujourd’hui, il est passé à autre chose, même s’il « n’a pas été facile de retomber sur (ses) pattes ». Il lui aura fallu plusieurs mois de recherche pour décrocher à l’automne dernier, bien qu’il vive, avec sa femme et ses filles à Nîmes, un nouveau job à Montpellier : directeur adjoint de l’Emploi, du Travail et des Solidarités à la préfecture de l’Hérault. Au même moment et bien avant l’union de la gauche, Europe Écologie - Les Verts sollicite l’ancien militant socialiste pour l’investir aux législatives. « Je n’ai pas dit non mais c’était compliqué avec une écologiste qui voulait être candidate et puis je venais de commencer mon nouveau travail », raconte-t-il. Le temps passe jusqu’à la conclusion de l’accord à gauche. Et son nom revient dans les tuyaux chez EELV. Sans prendre sa carte et aux dépens de la militante verte Sibylle Jannekeyn, il accepte d’être « candidat d’ouverture » à la députation dans cette circonscription qui comprend notamment la moitié de Nîmes et Uzès. « C’est un territoire divers avec des zones populaires, des zones rurales et des quartiers résidentiels assez aisés », résume-t-il. Une terre qu’il connaît bien pour y être né avant de monter à Paris, puis d’y revenir.

Fils d’un vigneron et d’une orthophoniste, Nicolas Cadène est un pur produit nîmois. Adolescent, il s’engage dans le milieu associatif. Ligue des droits de l’Homme, Amnesty International, Croix Rouge et Greenpeace : le lycéen donne de son temps. Avant de passer la porte de la section du Parti socialiste, au moment de la présidentielle de 2002. « Je pensais que c’était la politique qui pouvait changer la cause des maux alors que dans l’associatif, on corrige les problèmes », justifie-t-il. Un temps membre du conseil national, il y restera près de vingt ans. Il y a tout connu : le poste d’assistant parlementaire du député Jean-Louis Bianco et du sénateur Simon Sutour, conseiller de Ségolène Royal pendant la campagne de 2007 puis de François Hollande en 2012, membre du cabinet de Guillaume Garot au ministère de l’Agriculture.  « Je suis parti en 2019 car j’en avais ras le bol des histoires d’appareil qui prennent le pas sur les idées », tacle-t-il.

Aujourd’hui, il veut apporter des réponses à « l’urgence climatique et sociale ». « Dans notre région, le dérèglement climatique a des conséquences très concrètes avec des épisodes caniculaires, des sécheresses, le gel, explique Nicolas Cadène. La semaine dernière, avec la grêle, mon père a perdu la moitié de sa récolte. » Plutôt habitué à être dans l’ombre que sur le terrain et les marchés, le voici maintenant avec sa trombine collée sur les panneaux électoraux. « La campagne est très prenante et enthousiasmante. Toutes les couleurs de la Nupes sont derrière nous », assure-t-il. Un seul accroc - et pas des moindres - qui aurait pu lui coûter sa place : ses positions pro-corrida. Car le programme d’EELV voudrait interdire cette pratique. Pour lui, rien d’incompatible : « Ce n’est pas un sujet national mais local, passionnel épidermique. Je suis respectueux des règles parlementaires alors je suivrai la ligne. » Une position qui ne convainc pas tout le monde chez les Verts. Nicolas Cadène préfère mettre en avant son engagement pour le droit à mourir dans la dignité, combat hérité de ses grands-parents, des anciens résistants. « Mon grand-père s’est suicidé car il sentait que sa santé diminuait et qu’il allait devenir dépendant des autres, confie-t-il, ému. Il ne voulait pas être un poids, il voulait choisir sa mort. Et c’est moi qui l’ai trouvé avec sa tête sous un sac plastique… »

C’est aussi la question du pouvoir d’achat qu’il met en avant, dans cette circonscription où Marine Le Pen est arrivée en tête au premier tour de la présidentielle (25,8 %), devant Emmanuel Macron (22,9 %) et Jean-Luc Mélenchon (22,5 %). Au second tour, le chef de l’État a récolté 52,3 % des suffrages. Des résultats qui rendent les pronostics bien difficiles dans ce territoire, où les jeux semblent donc ouverts.

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L'Humanité

La Nupes joue sa victoire sur un sursaut de mobilisation

Premier plan

Législatives En tête dans les dernières enquêtes d’opinion, la coalition qui réunit des candidats FI, PCF, PS et EELV peut s’imposer dans de nombreuses circonscriptions et disputer le pouvoir à LaREM et ses alliés. Mais le succès est à une condition : une participation massive.

Julia Hamlaoui

C e qui, au soir de sa disqualification de la présidentielle le 10 avril, apparaissait comme un pari un peu fou, se révèle à l’approche du scrutin comme une possibilité bien réelle. La victoire d’une gauche rassemblée au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux élections législatives s’est éloignée de la chimère au point de donner des sueurs froides à la Macronie. « Si vous votez massivement, vous renversez la table », a martelé, mercredi soir, Jean-Luc Mélenchon, lors d’un meeting à Caen, à quelques kilomètres de la circonscription d’Élisabeth Borne, dont il espère ravir le poste à Matignon.

Le vent de panique qui souffle sur les ministres et prétendants de la majorité sortante s’est transformé au fil des jours en une diabolisation tous azimuts. Quand le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, évoque un « Chavez gaulois », le chef de file des députés LaREM, Christophe Castaner, renvoie le programme commun de la Nupes à « tous les clichés du monde soviétique ». Quand la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, dénonce une volonté de « bloquer le pays », son prédécesseur, Gabriel Attal, agite la menace de la « guillotine fiscale », tandis que son nouveau collègue et délégué général de LaREM, Stanislas Guerini, s’offusque «qu’on ne pourra plus manger trop gras ou trop sucré ». Le président de la République a lui-même pris la peine de monter à son tour au créneau : « Leur projet explique aux gens qu’on va leur interdire de couper les arbres chez eux. Il y a 20 taxations nouvelles. Ce n’est pas un bon projet pour le pays », a lancé Emmanuel Macron, en Seine-Saint-Denis, déroulant les éléments de langage servis depuis des jours.

une dynamique de campagne du côté du rassemblement de la gauche

« Quelque chose se passe. Ça n’a pas échappé à nos adversaires, alors ils ont choisi de faire campagne contre nous. Rien n’est trop gros », résume le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Un « There is no alternative » à la Margaret Thatcher derrière lequel se réfugie en catastrophe un camp présidentiel bousculé. Il faut dire que leurs habitudes sont bouleversées car, depuis le début des années 2000, le quinquennat combiné à l’inversion du calendrier électoral avait renvoyé les législatives au rang de confirmation presque automatique du vote de la présidentielle. Pas l’ombre d’une cohabitation depuis lors. « Le différentiel de mobilisation entre les deux scrutins profitait depuis 2002 au parti présidentiel du fait de l’effet de souffle de la présidentielle, qui remobilise cet électorat et démobilise les autres », explique le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi.

Mais, cette fois, « rien n’est moins sûr », note le politologue. Le scénario est bien différent avec trois blocs (LaREM et ses alliés, extrême droite, et gauche) dans le même étiage à l’issue du premier tour du 10 avril, un président élu par défaut face au RN le 24 avril, et, depuis, une dynamique de campagne du côté du rassemblement de la gauche. La Nupes fait même la course en tête selon un sondage Ipsos réalisé cette semaine, avec 28 % des intentions de vote contre 27 % pour Ensemble (la coalition autour de LaREM) et 19,5 % pour le Rassemblement national. De même, selon la dernière enquête Ifop, avec respectivement 26 %, 25 % et 21 %. Le parti présidentiel et ses alliés voient aussi leur espoir – fondé sur un mode de scrutin sans proportionnelle – de maintenir, malgré tout, leur majorité absolue (289 sièges) s’amenuiser. Tandis que les projections de l’Ifop leur pronostiquaient, fin mai, de 275 à 310 sièges, elles en envisagent désormais de 250 à 290.

Reste un facteur clé : la mobilisation. « L’abstention est notre principale adversaire », résume le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, qui appelle les « 32 % d’électeurs qui ont choisi l’un des candidats de gauche à la présidentielle » à se rendre sans faute aux urnes. Un enjeu de taille quand, selon Ipsos, 51 % des sympathisants de gauche sont sûrs de voter dimanche contre 60 % de ceux de LaREM. En 2017, déjà, la participation était passée de 77,8 % à la présidentielle à 48,7 % quelques semaines plus tard, s’effondrant notamment parmi les jeunes et les classes populaires. Les enquêtes des instituts de sondage ne démentent pas, pour l’heure, le phénomène : entre 44 % et 48 % des sondés ont fermement l’intention d’aller voter. Parmi les moins de 35 ans, la proportion s’élève à 37 %, et elle est de 36 % parmi les ouvriers et 35 % chez les employés, selon l’Ipsos. Or, 51 % des 18-24 ans auraient l’intention de choisir un bulletin Nupes. La coalition « est sous la menace d’une abstention plus sociologique, liée à la jeunesse de son électorat potentiel. On sait, en effet, que lors des deux dernières élections législatives (2012 et 2017), les écarts de participation entre jeunes et seniors ont approché les 40 points », mesure l’institut Cluster17. Des différences qui laissent une place disproportionnée, au regard de ce qu’il pèse dans la société, à un électorat plus favorable à la droite. En particulier les plus âgés (65 % des plus de 70 ans entendent se rendre aux urnes), qui se sont massivement prononcés pour Emmanuel Macron à la présidentielle.

« le chef de l’état a prévu de nous imposer la pire des crises d’austérité »

Ce sont également eux qui sont le moins hostiles, par exemple, à la retraite à 65 ans – et pour cause, ils ne sont pas concernés. Alors que 57 % des retraités y sont favorables, selon un sondage Elabe de fin avril, 64 % des Français s’y opposent (79 % parmi les catégories populaires). Or, derrière la mise en avant de vagues mesures pour le pouvoir d’achat promises pour juillet, tel est bien le projet du chef de l’État : retraite à 65 ans, RSA conditionné à des heures de travail, nouveau durcissement de l’assurance-chômage… « Et Emmanuel Macron s’est engagé auprès de la Commission européenne à ramener le déficit du budget de l’État à 3 %. À budget constant, il faut enlever 80 milliards d’euros, c’est l’équivalent du budget actuel du ministère de l’Intérieur et du ministère de la Santé. Il a prévu la pire crise d’austérité dont on n’a jamais entendu parler », a rappelé le chef de file de la Nupes, à Caen. Soit le strict négatif du projet de la gauche unie, qui vise la relance par l’augmentation des salaires, à commencer par le Smic à 1 500 euros, le partage du travail avec la retraite à 60 ans, une répartition des richesses plus juste avec une vaste réforme fiscale, la relocalisation de la production combinée à la planification écologique, ou encore le réarmement des services publics… De nombreuses mesures largement approuvées, selon notre sondage Ifop (lire page 5).

S’il est encore temps de faire échec à la politique Macron pour les cinq années à venir et d’ouvrir la voie à des réformes de justice sociale et climatique, un seul moyen est à disposition : voter dimanche.

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L'Humanité

Aurélie Trouvé : « Au pouvoir, nous aurons besoin de la pression de la société »

Entretien

Ancienne d’Attac et candidate de la Nupes aux législatives, Aurélie Trouvé souhaite que la gauche puisse représenter un débouché pour les mouvements sociaux.

Emilio Meslet

Économiste, agronome, figure du mouvement altermondialiste, présidente du parlement de la Nupes… Aurélie Trouvé a bien des casquettes et pourrait bientôt être élue députée en Seine-Saint-Denis. Un territoire où vivent les premières victimes des crises sociale, climatique et démocratique. Celles qu’il faut convaincre de voter les 12 et 19 juin.

Le gouvernement promet un chèque alimentaire à la rentrée pour faire face à l’inflation. Quelle alternative offrez-vous ?

Ce que propose la Macronie est purement conjoncturel. La priorité est de garantir un revenu correct avec l’augmentation du Smic à 1 500 euros. Les gens ne doivent pas choisir entre se chauffer, s’alimenter ou payer les études des enfants. La deuxième mesure concerne le blocage des prix des produits de première nécessité, qui va de pair avec la régulation des prix agricoles. C’est-à-dire que nous contrôlerons le prix du blé dur et celui des pâtes. Le marché, c’est le chaos : nous voulons stabiliser les prix. Enfin, nous proposons les cantines 100 % bio, locales et remunicipalisées.

Les adversaires de la Nupes disent que votre projet n’est pas finançable…

Notre programme est inspiré du projet présidentiel de Jean-Luc Mélenchon, que nous avions intégralement chiffré. Nous finançons nos mesures par une large transformation de la fiscalité, qui remet en cause les cadeaux faits aux ultra-riches, comme la flat tax. C’est le retour de l’ISF. Mais le plus gros viendra de la lutte contre l’évasion fiscale, avec une taxation unitaire sur les multinationales et une taxe plus robuste sur les transactions financières. Deuxièmement, notre projet va créer plus d’emplois et il y aura donc moins de dépenses de chômage. De même, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes va générer des cotisations sociales.

Comment expliquer le procès permanent en incompétence intenté à la gauche ?

Pour les libéraux, c’est une façon de cacher leur conservatisme exacerbé et leur échec en matière économique. Depuis trente ans, ils nous ressortent les mêmes recettes. À nous de prouver qu’ils sont mauvais, de ramener de l’ordre dans l’économie au service des besoins et de montrer que nous sommes prêts à gouverner. On combat des dizaines d’années de libéralisme, des forces incroyablement puissantes. Il y a un récit à imposer, une bataille culturelle à mener. D’où la création du parlement de la Nupes, composé d’artistes, d’intellectuels, d’universitaires, de syndicalistes qui irriguent la société d’idées.

Le mouvement social, dont vous venez, est aujourd’hui plutôt atone. Mais qu’elle soit au pouvoir ou non, la gauche aura besoin qu’il soit fort pour tenir face aux puissances de l’argent. Comment lui redonner du souffle ?

Le mouvement social est toujours atone lors d’une année présidentielle. Sous Macron, il ne l’a pas été pendant cinq ans : il y a eu les gilets jaunes, le mouvement contre les retraites, les mobilisations contre les violences policières, la lutte contre la loi « sécurité globale »… Mais le Covid lui a fait mal. Au pouvoir, nous aurons besoin de la pression de la société. LaREM a le Medef en appui, nous devrons avoir les syndicats et les couches populaires pour nous rappeler à l’ordre. Si nous ne sommes pas majoritaires, la violence du projet de Macron provoquera le chaos social : il y a aura des mouvements sociaux. Quand les gens ne peuvent plus nourrir leurs enfants, ça finit par exploser. Il faudra alors que nous puissions représenter une alternative tout en faisant attention à laisser au mouvement social son autonomie.

Le vote des jeunes sera l’une des clés. Comment faire pour les mobiliser ?

Cela fait partie de la bataille culturelle : nous devons faire passer le message que nous pouvons gouverner dans dix jours. Récemment, lors d’un porte-à-porte dans un quartier populaire, j’ai croisé un groupe d’une dizaine de jeunes qui ont voté Mélenchon à la présidentielle. Mais ils ne savaient pas qu’on vote les 12 et 19 juin. Nous avons prévu de cibler davantage les jeunes dans la dernière ligne droite en allant aux matchs de foot, de faire du tractage de rue, d’augmenter notre présence sur les réseaux sociaux.

Que mettez-vous en avant pour faire campagne dans votre circonscription ?

Le Smic à 1 500 euros et la garantie de l’emploi. Quand on dit aux jeunes qu’ils ne seront pas obligés d’aller travailler chez McDo parce que l’État devra leur fournir un emploi digne, ça leur parle. De même que l’on veut mettre les moyens dans l’enseignement supérieur. La plupart des jeunes de ces quartiers ont besoin de bosser tout de suite et ils pourront vivre dignement de leurs études avec la garantie jeunes, sans avoir à ponctionner leur famille précarisée. Ils vivent dans des logements sociaux délabrés, les transports en commun ne sont pas assez fréquents, la spéculation immobilière fait flamber les prix et saccage les derniers espaces verts… On leur parle de leurs problèmes quotidiens.

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L'Humanité

À Marseille, la Nupes tente le Petit Chelem

Reportage

Dans la deuxième ville de France, le vote des cités populaires et des jeunes sera déterminant pour l’alliance de la gauche qui veut décrocher quatre des sept circonscriptions en jeu.

Christophe Deroubaix

Marseille (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial.

Un porte-à-porte dans les cités des quartiers Nord de Marseille, c’est la dynamique exactement inverse de celle d’une campagne électorale idéale : on commence tout en haut et on descend. En l’occurrence, ce vendredi, en fin d’après-midi, au 20e étage de la tour F de la cité Frais-Vallon. Cette initiative de campagne, prévue au calendrier, tient à un ascenseur, le seul des trois en fonctionnement, mal récurrent des logements HLM dans cette partie de la ville. Les candidats sont ceux qui portent les couleurs de la Nupes : Mohamed Bensaada, technicien radio et militant de longue date des quartiers populaires, et Bénédicte Gomis, technicienne de laboratoire spécialisée dans la PMA et militante associative au long cours. Les deux sont en congés ce soir : deux semaines posées pour la dernière ligne droite. Et des congés qui commencent donc au 20e étage d’une tour. C’est parti.

Au 17e étage, après plusieurs étages de toc-toc-toc restés sans réponse, une dame ouvre, prend le tract, écoute le candidat résumer l’enjeu du 12 juin. « Ah, oui, si Mélenchon passe… », souffle-t-elle. « Mélenchon passe si vous allez voter. » « Oui, mais la dernière fois, il n’est pas passé. » Un fumet épicé se dégage de l’appartement. Mohamed en plaisante : « L’une des choses les plus difficiles dans le porte-à-porte, ce sont les odeurs qui vous donnent de l’appétit. Souvent, les gens nous proposent de rentrer, de prendre un thé, voire de manger quelque chose. »

Entre les 16e et 14e étages, Médina, une jeune étudiante en deuxième année de droit, explique son engagement dans la campagne : « J’ai regardé le programme de Jean-Luc Mélenchon, il y a des mesures qui me convenaient comme l’allocation jeunesse. Je n’ai pas fait la campagne pour la présidentielle, mais après, je suis allé sur le site de la Nupes, j’ai envoyé un mail. » Et la voilà embarquée dans l’équipe de campagne. Aujourd’hui, elle fait binôme avec Christine, militante aguerrie, qui nous rejoint dans l’escalier : « J’ai discuté pendant quinze minutes avec un communiste mélenchoniste, si, ça existe. »

Au 11e étage, un habitant prend le tract et lâche juste un « bon courage ». Au 10e étage, sa voisine du dessous avoue : « Je ne vote pas. » « Par choix ? » lui demande le candidat. Elle hésite : « On ne vous embête pas plus. » Au 5e étage, le candidat croise dans le hall un senior, lunettes de soleil et masque de protection, ancien salarié dans une usine de confitures. « J’ai voté Macron en 2017 et je ne veux plus, c’est clair », engage-t-il avant de faire l’éloge des années où les communistes étaient dominants dans les quartiers Nord. Mohamed : « On doit beaucoup aux communistes, c’est une évidence, les acquis et les conquis sociaux. On est tous rassemblés là, toute la gauche. »

« il faut aller chercher les voix une à une »

Au 2e étage, une femme trentenaire prend le tract, écoute les explications et dit « ça va », formule générique marseillaise suffisamment vague pour que l’on ne sache pas vraiment de quoi il s’agit. Elle ferme la porte. La rouvre trente secondes plus tard et tend trois petites bouteilles d’eau : « Vous devez avoir soif avec cette chaleur. » Au 1er étage, la porte s’ouvre doucement et pas complètement. Le visage de l’homme est craintif. « Bonjour Monsieur, c’est pour l’élection législative. Je suis le candidat, Mohamed Bensaada. Nous sommes avec Jean-Luc Mélenchon. » La porte s’ouvre, le visage aussi : « J’ai cru que vous étiez des témoins de Jéhovah. » Éclats de rire. « Mais j’ai déjà voté pour Mélenchon. » Nouvelle explication de texte des candidats. Retour dans le hall. Six personnes attendent l’ascenseur. Six tracts donnés. Et une question qui surgit : « Vous allez faire quelque chose si vous êtes élus ? »

Bilan ? « Beaucoup de portes fermées. Un bon accueil. De la reconnaissance du nom de Mélenchon. On en rigole parfois entre nous, mais c’est un peu le mot magique. De toute façon, on sait en tout cas qu’il faut aller chercher les voix une à une », débriefe Mohamed Bensaada. Le 12 juin, il arrivera sans aucun doute en tête dans cette circonscription où le total des voix de gauche à l’élection présidentielle a atteint 35 %. La députée LaREM peut compter sur son statut de sortante afin d’améliorer le score d’Emmanuel Macron (17 %). Enfin, l’extrême droite puissante (26 % à la présidentielle), grâce à l’électorat des classes moyennes des secteurs résidentiels, est divisée dans cette partie de la ville où le RN et néo-zemmouriste Stéphane Ravier avait remporté la mairie de secteur en 2014. Toutes les projections classent cette 3e circonscription comme « indécise ».

« c’est vraiment maintenant ou rien pendant cinq ans »

La 5e, en revanche, est donnée en bascule : de LaREM vers Nupes. On redescend vers le centre-ville de Marseille, juste à côté de celle où Jean-Luc Mélenchon a cédé sa place à Manuel Bompard. En 2017, Hendrik Davi (FI) avait échoué d’un cheveu au second tour (48,5 %). Pour Myriam, 20 ans, c’est même « gagné à coup sûr ». La fougue de l’affirmation n’exclut pas l’engagement pour assurer le coup. Elle en est à sa deuxième campagne de suite, après celle de la présidentielle. « Je voulais montrer qu’en venant des classes populaires (mère, gouvernante dans un hôtel, et père, conseiller d’orientation), on pouvait aussi s’intégrer à la politique », explique-t-elle. À la fac de droit, où elle est en deuxième année, cela ressemble à une terre de mission « avec des jeunes qui se droitisent ». Avec les moins droitiers ? « Je suis clairement une forceuse », sourit-elle.

Dans le « groupe d’action » du centre-ville, elle retrouve deux jeunes femmes novices. Milena, 28 ans, libraire, dont la famille illustre l’explosion du PS ( « J’ai quatre grands-parents plutôt de gauche catho PS : deux sont mélenchonistes, deux sont macronistes »), a décidé de se lancer dans la campagne législative « par un sentiment d’urgence ». « Je me suis dit : c’est vraiment maintenant ou rien pendant cinq ans », glisse-t-elle avant d’aller rejoindre, en ce mardi soir, la réunion du noyau mili­tant de la campagne. Mathilde, 21 ans, arrive. Venue à Marseille depuis Montpellier pour suivre des études d’assistante sociale, elle aussi est passée du partage sur les ­réseaux sociaux lors de la présidentielle au triptyque militant réunion-collage-­tractage pour cette législative. « C’est tellement passé près qu’en fait, plutôt que d’être abattus, on est restés mobilisés après cette défaite de peu. » Du partage de ce sentiment par les jeunes électeurs dépend une partie de l’enjeu pour la gauche rassemblée de réaliser un « Petit Chelem » à Marseille.

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Le Figaro

Stade de France : les images de vidéosurveillance de la RATP ont également été détruites

À l’inverse, la SNCF a annoncé avoir «bloqué l'effacement» et conservé les images. La justice les a réquisitionnées ce vendredi, selon l'entreprise ferroviaire.

La polémique ne cesse d'enfler. Après la destruction des images de vidéosurveillance du Stade de France, qui avaient pourtant filmé les incidents lors de la finale de la Ligue des Champions le 28 mai dernier, ce sont celles de la RATP qui ont également été supprimées, a appris Le Figaro ce vendredi, confirmant les informations du Parisien . Des caméras sont en effet installées dans les transports en commun, notamment la ligne 13 et le RER B et RER D, qui permettent de se rendre au Stade de France.

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«La RATP dispose de plus de 51.000 caméras de vidéo protection dont 15.000 dans nos espaces», a ainsi indiqué l'entreprise, précisant que les images de cette soirée avaient été détruites, faute de «réquisition judiciaire». «Le délai de conservation des images des caméras de vidéo protection est de 72 heures pour des raisons de stockage», elles sont ensuite «écrasées automatique par les nouveaux enregistrements». La justice peut en revanche récupérer les images si elle en fait la demande dans ce délai de 72 heures.

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Les images de la SNCF conservées

Contrairement à la RATP, la SNCF, qui gère, elle, le RER D et la partie du RER B qui permet d'accéder au Stade de France, a annoncé vendredi soir avoir conservé ses images. «Normalement, elles sont effacées au bout de trois jours, mais dans le cadre des événements du samedi 28 mai, l'effacement a été bloqué et les images conservées pour 30 jours, comme la durée légale», a indiqué la SNCF au Figaro. La justice a fait une «demande pour réquisitionner les images», ce vendredi, a également précisé l'entreprise ferroviaire. Le réseau de caméras de surveillance de la SNCF et de la RATP filment les stations et leurs abords mais aussi les quais. Elles pourraient permettre de vérifier certains témoignages qui font état de vols et d'agression à proximité de la station et de ces gares.

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Une annonce qui fait suite à la bombe lâchée par la Fédération française de football (FFF) ce jeudi, devant la Commission des lois du Sénat. Le directeur des relations institutionnelles de la FFF, Erwan Le Prévost, a ainsi déclaré devant les élus que les vidéos enregistrées par les caméras de surveillance du Stade de France avaient été automatiquement supprimées au bout de sept jours. Le préfet de police a cependant affirmé être en possession de ses propres enregistrements.

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Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital

Hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février dernier, Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital samedi. Elle a été opérée d'un cancer du poumon, indique son avocat.

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«Polyamoureux mais pas libertins», ils cohabitent à quatre entre amants et amis

ILS NE PENSENT (SANS DOUTE) PAS COMME VOUS (3/6) - Nounours, Laurianne, Samantha et Sylvain ne lisent pas Le Figaro. Mais ils veulent bien expliquer à nos lecteurs pourquoi ils ont délaissé la monogamie.

Agressions à la seringue: ce que l’on sait du premier suspect interpellé

INFO LE FIGARO - Un homme a été mis en examen à Toulon. La plupart de ses victimes sont des femmes.

L'Humanité

Les mesures phares de l’union de la gauche plébiscitées par les Français

Actu

Notre sondage Ifop pour l’Humanité Magazine indique que les citoyens soutiennent largement la hausse du Smic, la retraite à 60 ans, le blocage des prix, la taxation du capital et les objectifs climatiques ambitieux proposés par la Nupes. En particulier les jeunes et les milieux modestes.

Aurélien Soucheyre

Les Français voteront-ils­ selon leurs idées lors des ­législatives ? Ils soutiennent en tout cas très largement le programme de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), selon un sondage Ifop pour l’Humanité Magazine. Porter le Smic à 1 500 euros net mensuels ? 76 % des Français sont pour (le score monte à 80 % chez les moins de 35 ans, et même 85 % chez les ouvriers), preuve que nos concitoyens veulent des salaires dignes et un autre partage des richesses produites. Restaurer le droit à la retraite à 60 ans ? 77 % des Français s’y disent favorables (dont 80 % chez les actifs, et même 84 % chez les moins de 35 ans). Comme quoi les arguments de la Macronie visant à repousser à 65 ans l’âge de départ à la retraite ne les convainquent pas. Bloquer immédiatement les prix de l’essence et encadrer durablement les prix des produits alimentaires de première nécessité ? 89 % des Français l’approuvent (dont 90 % chez les classes populaires et 95 % chez les plus modestes). Ce qui indique que les citoyens attendent bien plus que les quelques mesurettes concédées par le gouvernement.

Les Français veulent également abolir deux des réformes fiscales les plus importantes du quinquennat Macron. Ils sont ainsi, comme le propose la Nupes, 79 % à vouloir rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Une mesure qui rencontre un écho très favorable dans plusieurs milieux puisque 63 % des catégories aisées sont pour, tout comme 74 % des dirigeants d’entreprise et 87 % des ouvriers. Toujours sur les questions fiscales, nos concitoyens sont également 63 % à attendre la suppression de la flat tax qui limite l’imposition du capital. C’est le cas de 58 % des sympathisants RN, de 66 % des retraités et de 75 % des sondés de gauche, preuve que, pour les Français, le capital doit lui aussi être taxé (en l’occurrence bien au-delà du plafond de 30 % fixé par Macron).

Les citoyens ont aussi un avis sur la question de la propriété des grandes infrastructures du pays. Ils sont 78 % à vouloir renationaliser les aéroports stratégiques et les autoroutes. Une mesure de la Nupes soutenue par 68 % des électeurs de Macron, 85 % des ouvriers et même 87 % des dirigeants d’entreprise. Enfin, les ambitions de la coalition de gauche concernant la question climatique, l’une des principales préoccupations des Français, sont également plébiscitées. 81 % des sondés sont ainsi favorables à ­relever les ambitions climatiques de la France avec, pour objectif, une baisse de 65 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030. À droite, 65% des électeurs de Valérie Pécresse soutiennent cette volonté. C’est également le cas pour 81 % des ouvriers et 82 % des 18-24 ans.

Il ressort, au final, que ces mesures phares de la Nupes rencontrent une très large adhésion dans le pays. Reste à savoir si les Français feront le lien entre cette offre politique et leur demande, notamment chez les ouvriers et les jeunes, qui soutiennent tout particulièrement les objectifs de la Nupes.

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Le Figaro

Adolescente tuée en Saône-et-Loire : son petit ami de 14 ans mis en examen et écroué

L'adolescent a avoué jeudi avoir poignardé à mort quelques heures plus tôt sa petite amie du même âge dans un village près de Mâcon.

Un adolescent de 14 ans, qui a avoué jeudi avoir poignardé à mort quelques heures plus tôt sa petite amie du même âge dans un village de Saône-et-Loire, a été mis en examen vendredi 10 juin et écroué, a appris l'AFP de source judiciaire.

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«Une information judiciaire pour homicide volontaire avec préméditation ou guet-apens (assassinat) a été ouverte ce jour et confiée à un juge d'instruction du pôle criminel du tribunal judiciaire de Chalon-sur-Saône», précise le procureur de la République de Chalon-sur-Saône, Patrice Guigon, en ajoutant que l'adolescent a été mis en examen et placé sous mandat de dépôt. Le jeune garçon a été incarcéré dans un établissement disposant d'un quartier pour mineurs et d'une unité sanitaire psychiatrique, selon le magistrat.

«Une altération importante du discernement»

Un peu plus tôt, le procureur de la République de Mâcon, Éric Jallet, initialement saisi du dossier et qui avait indiqué la veille que la victime était âgée de 14 ans, avait annoncé que l'expertise psychiatrique du suspect avait conclu «à une altération importante du discernement, sans abolition, le rendant accessible à ce stade à une sanction pénale». Jeudi au petit matin à Clessé, le corps de l'adolescente, présentant de nombreuses plaies et un couteau encore planté dans le cou, a été découvert sur la voie publique près de la mairie et de son ancienne école primaire de ce village viticole.

Les soupçons des enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Dijon se sont rapidement orientés vers son petit ami, qui a été interpellé dans la matinée au collège de Lugny, où la victime était également scolarisée. Placé en garde à vue pour assassinat, le collégien a rapidement confirmé avoir commis les faits, avait indiqué jeudi lors d'une conférence de presse le procureur Éric Jallet. Celui-ci s'est dessaisi vendredi de l'enquête au profit du pôle criminel du tribunal de Chalon-sur-Saône.

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Contrairement à sa garde à vue, lors de son défèrement devant le juge d'instruction le jeune garçon «a souhaité garder le silence», a indiqué Patrice Guigon. Cette affaire a provoqué un vif émoi dans ce village de 850 habitants situé à une quinzaine de kilomètres au nord de Mâcon. «C'est un jour horrible», avait déclaré à la presse le maire de Clessé, Jean-Pierre Chervier. Dépourvu d'antécédents judiciaires, le suspect risque en tant que mineur une condamnation maximale de 20 ans de réclusion criminelle pour assassinat.

Paris : une jeune femme tuée par un automobiliste qui fuyait un contrôle de police

La jeune femme, âgée de 25 ans, n'a pu être ranimée par les pompiers. L'automobiliste ainsi que le passager ont été interpellés et placés en garde à vue.

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Un couple empêché d'emménager dans sa nouvelle maison par des squatteurs

Alors qu'il voulait fêter l'acquisition d'une maison en Essonne, le jeune couple est tombé sur une famille de Tunisiens déjà installée, assurant avoir également acheté la maison. Le ministre de l'Intérieur a réagi et jugé cette situation «inacceptable».

Saône-et-Loire : une adolescente retrouvée morte poignardée, son petit ami de 14 ans a avoué les faits

La dépouille de la jeune fille a été retrouvée jeudi matin derrière l'école de Clessé. Une information judiciaire a été ouverte.

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L'Humanité

Soumya Bourouaha, candidate féministe

Un jour avec

Jusque-là suppléante de Marie-George Buffet, la communiste prend le relais pour être à son tour élue députée. Elle est en campagne dans la 4 e circonscription de Seine-Saint-Denis, avec l’investiture de la Nupes.

Diego Chauvet

« Être suppléante, ça veut dire qu’on continuera à travailler ensemble. » Ce 8 juin, Marie-George Buffet rassure les mères de famille venues la rencontrer avec Soumya Bourouaha dans un square de la cité-jardin de Stains (Seine-Saint-Denis). La députée sortante de la circonscription, élue depuis 1997, passe la main à celle qui est actuellement sa suppléante. « Si je suis élue le 19 juin, on va juste inverser », confirme Soumya Bourouaha. « Imaginons que la Nupes soit majoritaire, et que Jean-Luc Mélenchon soit premier ministre, ajoute Marie-George Buffet.  S’il a besoin d’une secrétaire d’État à l’Enseignement professionnel, Soumya est quelqu’un de très qualifié ! » Et c’est une ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports qui le dit.

Un vrai concert à deux voix

Les femmes venues à la rencontre des deux candidates ont beaucoup de questions à leur poser. « Que comptez-vous défendre si vous êtes à l’Assemblée ? » demande l’une d’elles. « Et vis-à-vis des expulsions locatives ? Sur cette rue, la moitié des logements sont vides ! » fait remarquer une autre, avant qu’une troisième n’enchaîne sur le droit de vote des étrangers… À chaque fois, Soumya Bourouaha et Marie-George Buffet apportent des réponses. Un vrai concert à deux voix. « Les étrangers travaillent et paient des impôts, il faudrait qu’ils puissent voter au moins pour les élections municipales », assure la candidate titulaire. « Quand on organise une réunion de parents d’élèves, on ne leur demande pas leur nationalité », abonde sa suppléante. Quant aux expulsions locatives, Soumya Bourouaha rappelle aux mères de famille qu’elles ont toujours « fait en sorte d’y aller pour les empêcher », tandis que Marie-George Buffet explique que son groupe a déposé à l’Assemblée une propositon de loi pour les interdire. « Parce qu’elles ne règlent rien », en plus d’être inhumaines pour les familles concernées. Un combat à poursuivre et qui en appelle d’autres, comme sur les frais bancaires, qui frappent, eux aussi, particulièrement les familles en difficulté financière et qu’il s’agit de « plafonner davantage », martèle la candidate.

Les droits des femmes

Mais, ce jour-là, Soumya Bourouaha et Marie-George Buffet insistent sur ce qui sera leur cheval de bataille à l’Assemblée : les droits des femmes. Le matin même, après une distribution de tracts sur le marché Danielle-Casanova, au Blanc-Mesnil, une conférence de presse est organisée pour le faire savoir. Et le duo monte au créneau. « Je passe la main à quelqu’un qui partage mes valeurs, affirme la députée sortante. La résistance aux conquêtes des femmes est encore présente. » Soumya Bourouaha s’engage, elle, à soutenir à l’Assemblée nationale « 10 mesures à mettre en place dans les cent premiers jours du quinquennat ». Elles vont des « un milliard d’euros par an pour mettre fin aux violences conjugales », à la constitutionnalisation du droit à l’IVG, en passant par l’allongement du congé paternité obligatoire ou l’adoption d’une « réelle diplomatie féministe » en augmentant les financements de la solidarité internationale vers les droits des femmes.

« Une majorité Nupes est possible »

Pour toutes ces luttes et bien d’autres, l’alliance des forces de gauche au sein de la Nupes, affirme Soumya Bourouaha, « donne un véritable espoir, une bouffée d’air pur à tous les habitants ici ». Surtout lorsqu’il s’agit de faire face au violent mépris du gouvernement. À l’instar des propos de la première ministre en réponse à une femme handicapée. « Macron a fait une promesse sur la déconjugalisation de l’AAH, et aussitôt, Élisabeth Borne la balaie d’un revers de main », dénonce l’ancienne ministre communiste, rappelant au passage le « vote bloqué » par le gouvernement pour empêcher son adoption lors du précédent mandat. Face à de telles attitudes, toutes deux en sont certaines : « Une majorité Nupes est possible. » Mais même dans l’opposition, la candidate est prête au combat. « Si l’on est en mesure de déposer 1 000 ou 2 000 amendements sur certains projets de loi, il y aura de belles batailles parlementaires. »

L’éducation un autre de ses combats

Des batailles que Marie-George Buffet a toujours pris soin de « nourrir de situations réelles et par du vécu ». « Issue de la Seine-Saint-Denis », c’est aussi là que Soumya Bourouaha entend puiser sa force. « Et les violences faites aux femmes, je connais », confie-t-elle dans l’après-midi à la cité-jardin. Elle déplore « l’invisibilité des femmes dans les manuels scolaires », elle qui fera de l’éducation un autre de ses combats d’élue. Elle a été enseignante en Segpa (section d’enseignement général et professionnel adapté), travaille toujours dans un lycée d’enseignement général et technologique. Le réel, elle connaît, surtout lorsqu’il vient la rattraper cruellement : « J’entends être très vigilante et faire des propositions de loi sur la question de la dépendance, du grand âge et de l’isolement des personnes âgées. Mon père est mort tout seul pendant le Covid, sans que nous puissions aller le voir. Pour les familles, c’est insupportable. »

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L'Humanité

Législatives 2022. Les résultats du 1er tour dans votre circonscription et votre département

  • Découvrez dès ce dimanche 12 juin dans la soirée les résultats du premier tour des élections législatives 2022 dans votre circonscription, votre département et votre région en temps réel avec notre carte interactive.
  • Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription ? Retrouvez ici, en attendant les résultats, notre carte des candidats de l'Union populaire.

  • Avant même le 1er tour, le programme de la Nupes a déjà conquis la majorité de l’opinion. La preuve avec notre sondage exclusif !

  • Suivez l'actu de ces législatives dans notre direct.

Découvrez sur cette carte dès ce dimanche 12 juin dans la soirée les résultats du premier tour des élections législatives 2022 dans votre circonscription, votre département et votre région.

Ces élections législatives permettront d'élire les 577 députés de la XVIe législature, à l'issue du second tour qui aura lieu le 19 juin 2022.

Pour ces élections, les principaux partis de gauche se sont unis dans le cadre de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

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Le Figaro

Crise de la quarantaine : ces signes à ne pas ignorer

Tiphaine Honnet

DÉCRYPTAGE - Quand sonnent les 40 ans, d'aucuns ressentent le besoin de faire le bilan. C'est un des signes parmi d'autres, plus insidieux, à prendre en compte pour aborder cette étape avec sérénité et de manière constructive.

Il est difficile de déterminer avec précision quand commence la crise de la quarantaine. Celle qu’on appelle aussi «crise de milieu de vie» ou encore «crise de la culture de la jeunesse», survient en moyenne entre 35 et 45 ans mais n’est en aucun cas systématique ni dramatique, souligne d’emblée Merette Fard, psychologue clinicienne, auteure de Chic, j’ai 40 ans ! (1). Lorsque la crise sonne à la porte, elle affecte les individus de façon variable. Elle peut être soudaine et spectaculaire, graduelle et sans heurts, ou encore, silencieuse et inconfortable.

Bien négocié, le virage de la quarantaine est «une aubaine pour se reconnecter à soi», assure la spécialiste. Pour mieux l’appréhender et reconnaître celle qui a posé (ou non) ses bagages chez vous, passage en revue des signes avant-coureurs et des ressentis les plus communs.

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Une angoisse de l’image corporelle

L’apparition du premier cheveu blanc peut être un élément déclencheur. Avec lui, on perçoit le début du processus du vieillissement avec au bout du spectre, la fin de vie. «Quand on commence à compter ses cheveux blancs, ses rides et tout signe extérieur de l'âge, quand on y accorde une importance telle, il y a un risque que cette habitude tourne à l’obsession. Il arrive que certains quadragénaires se torturent l’esprit sur les façons dont ils vont pouvoir lutter contre les effets du temps. Tout ceci va générer une forte angoisse et par ricochet, une fatigue mentale», constate Merette Fard.

Une prise de recul vertigineuse

Vient ensuite le premier marqueur incontestable et caractéristique de cette crise : l’appel du bilan. Vers 40 ans, on cherche généralement à savoir si les planètes se sont bel et bien alignées comme on l’entendait. La situation professionnelle, la santé, le couple, figurent bien évidemment dans cette équation. «Certaines personnes prennent conscience qu’il existe un décalage entre la réalité fantasmée et celle, bien réelle, de son environnement. Plus le décalage est grand, plus c’est vertigineux, explique Merette Fard. Selon la psychologue, cette crise de la quarantaine implique une crise de sens : «Elle fait naître en nous un sentiment d’urgence, un impératif à être heureux et à être en accord avec soi-même».

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Une crise d’adolescence discrète

Ce désir de transformation, de remaniement de soi, actionne une quête d’autonomie. Par le passé, la crise d’adolescence y a contribué fortement. Cette période est celle où l’on commence à faire un tri entre toutes les valeurs inculquées par notre éducation parentale et celles de la société, où l’on tente de s'affirmer, où l’on essaie de se diriger vers ce qui nous ressemble le plus. Mais d’après Merette Fard, sur le moment, tout le monde ne s’en saisit pas forcément. «Plus la crise a été discrète dans la jeunesse, plus elle sera fulgurante à la quarantaine, indique la psychologue. Et quand on est concerné(e) par cette situation, la crise de la quarantaine se présente comme une étape clef où l’on va décomposer tout ce conditionnement social, avec l’espoir profond de révéler notre vraie nature».

Plus la crise a été discrète dans la jeunesse, plus elle sera fulgurante à la quarantaine

Rompre avec la routine

Cette longue période de doute et d’intense remise en question va de pair parfois avec la prise de décisions importantes, voire radicales. «En amour, certains vont remettre en cause le conjoint et leurs sentiments associés. Au travail, d’autres réalisent qu’ils ne se reconnaissent plus dans les valeurs de leur entreprise ou encore refusent d’attendre une reconnaissance qui tarde un peu trop», illustre Merette Fard. Pour retrouver un sentiment d’utilité dans ce monde, la rupture est envisagée. «Elle peut être physique ; démissionner, divorcer, partir faire un voyage initiatique, ou bien plus profonde, avec une volonté de rompre avec un présent, une routine plutôt qu’avec une personne, pour se refonder derrière», résume la psychologue.

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Faire un tri social

Le partenaire n’est pas le seul impacté par cette crise, le cercle proche également. Avec le temps, l’envie de se détacher du regard des autres, de faire passer son désir avant celui d'autrui se fait de plus en plus prégnante, observe Merette Fard. «Le tournant de la quarantaine conduit à un tri, conscient ou non, des liens sociaux. On se sent plus à l’aise de dire non aux invitations, quitte à fragiliser ou perdre certaines amitiés au passage, relève la psychologue. Nos priorités se tournent vers l’approfondissement des liens et des activités qui comptent le plus à nos yeux.»

Attention toutefois à ne pas tomber dans les extrêmes et à ne pas s’isoler complètement, signale la spécialiste, qui insiste par ailleurs sur l'importance de la communication de ses ressentis, et si besoin d’un accompagnement psychologique pour accompagner cette transition complexe.

«Les animaux répondent à nos besoins d'entretenir un contact physique avec des êtres vivants qui ne nous jugent pas»

Aujourd'hui, chiens et chats règnent en maîtres dans nos vies, et la question animale est devenue question de société. Laurent Bègue-Shankland, professeur de psychologie sociale, auteur de Face aux animaux, nous rappelle combien les non-humains révèlent l'humanité.

Infertilité masculine : "Je n'aurais jamais imaginé que ça venait de moi, et pas d'elle"

Dans la moitié des cas d'infertilité, le souci vient de l'homme. Une récente étude identifie d'ailleurs les polluants à risque pour la qualité du sperme. Mais le diagnostic reste difficile à entendre et à assumer tant le tabou règne, alimenté par les préjugés virilistes. Analyse et témoignages.

Pourquoi tout le monde nous dit : «Prends soin de toi !» ?

Rencontres philosophiques de Monaco 2/5.- Prenons le large, on invente déjà l'été. Aujourd'hui, avec Robert Maggiori, on se demande pourquoi dès qu'on boucle sa valise, il y a toujours quelqu'un pour nous dire : «prends soin de toi!». Le philosophe, traducteur, critique littéraire et philosophique répond.

Le Figaro

Parade LGBTQIA+ à Disneyland Paris: un tournant diversitaire pour le géant du divertissement

Vincent Jolly

RÉCIT - Des associations s’émeuvent de l’organisation, ce samedi, d’une Gay Pride dans le parc d’attractions.

À l’affiche d’un concert organisé ce samedi à Disneyland Paris, les chanteurs Mika, Bilal Hassani et Becky Hill. Rien de très original, si ce n’est le contexte dans lequel se tient cette manifestation: l’événement est organisé en soutien à la Gay Pride, désormais rebaptisée Marche des fiertés. En plus de la présence des trois artistes: une parade «Des Fiertés aux milles couleurs» - en référence au drapeau multicolore LGBT - et une ouverture nocturne des attractions jusqu’à 2 heures du matin.

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Un événement dont se félicite le Centre LGBTQI+ de Paris et d’Île-de-France, qui estime que «c’est extrêmement positif pour l’image de la marque et cela permet de montrer une société plus moderne et plus progressiste», tout en reconnaissant que l’opération est avant tout «une action commerciale» de la part de Disney. Mais cette soirée ne manque pas de faire grincer les dents de certaines associations, soulignant être «choquées» par la seconde édition de cet événement - la première s’étant déroulée avant la pandémie. L’Association des familles catholiques (AFC) considère l’événement comme «discriminatoire».

Cela peut choquer les enfants et les familles qui, pour des raisons qui leur appartiennent, ne partagent pas ces opinions ou ne s’y intéressent pas

Et d’ajouter: «Cela peut choquer les enfants et les familles qui, pour des raisons qui leur appartiennent, ne partagent pas ces opinions ou ne s’y intéressent pas.» L’AFC a été rejointe par le collectif de la Manif pour tous, qui estime malvenu «qu’un parc de loisirs qui bénéficie d’une grande aura se permette de faire de la politique. Des enfants y viennent pour rêver et non pour subir de la propagande». Contacté par Le Figaro, Disneyland Paris n’a pas souhaité répondre à nos questions.

Cette volonté de la part de Disney d’afficher un engagement fort auprès de la communauté LGBTQI+ ne date pas d’hier. Mais elle s’est considérablement renforcée depuis quelques années - notamment avec le lancement de leur plateforme Reimagine Tomorrow («réimaginons demain»). Son but? «Amplifier les voix sous-représentées et les histoires inconnues», et ainsi réaffirmer «l’engagement de longue date de Disney en faveur de la diversité, de l’équité et de l’inclusion».

Polémique autour d’un texte de loi

C’est via cette plateforme que Karen Burke - directrice de la branche TV de la 20th Century Fox, une filiale de Disney - avait déclaré, en avril dernier, qu’il fallait selon elle que 50 % des personnages des futurs films produits par l’entreprise de Mickey soient «gays où issus des communautés LGBTQIA+». Celle que beaucoup de médias ont identifiée à tort comme la PDG de Disney avait alors déclenché un tollé, notamment en Floride. Pourquoi dans le «Sunshine State» plus qu’un autre? Car c’est dans cet État du sud des États-Unis, qui abrite le plus grand parc d’attractions du monde (Walt Disney World Resort), que Disney et son (vrai) directeur général, Bob Chapek, se sont trouvés pris dans une polémique autour d’un texte de loi voté par le Parlement de Floride. Jugé homophobe par les démocrates et les lobbys LGBT, le texte dispose d’une interdiction de discussions pédagogiques sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans l’enceinte des écoles, et ce jusqu’à l’équivalent français du niveau de CE2-CM1.

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Contraint, par une frange des employés de Disney et par la pression médiatique, à s’engager publiquement contre ce texte, Chapek a essuyé un retour de bâton de la part du gouverneur républicain, Ron DeSantis. Poids lourd du Grand Old Party (GOP), qui ambitionne de décrocher l’investiture pour la présidentielle en 2024, DeSantis a rapidement fait voter une autre loi, cette fois pour faire perdre à Disney ses privilèges. Depuis 1967, l’entreprise jouissait d’une quasi-extraterritorialité dans le «Reedy Creek District», la gigantesque zone où se trouve DisneyWorld, notamment en ce qui concernait la gestion des services publics. «Je ne vais pas laisser une entreprise californienne ‘woke’ gérer notre État», s’était emporté Ron DeSantis en ajoutant: «Ils ont cru qu’ils gouvernaient la Floride. Disney a même essayé de m’attaquer pour faire avancer son programme politique woke.»

Cette affaire a marqué un tournant important dans la relation entre les grosses entreprises américaines et le parti conservateur, plutôt accoutumé à être du côté du business. Mais, pour DeSantis et les républicains, peu importe si Disney emploie 70.000 personnes en Floride: pas question de composer avec des prises de position sur les sujets de société, comme la sexualité ou l’avortement. Bob Chapek en a parfaitement conscience: en témoignent sa lenteur et sa réticence à s’opposer publiquement au fameux texte de loi. Car l’homme d’affaires sait pertinemment que cette croisade pour défendre les minorités ne fait pas bon ménage avec les impératifs financiers de son entreprise. Avec les yeux rivés sur des marchés comme la Chine et le Moyen-Orient (où le service de streaming Disney+ vient d’être lancé), les accommodements avec ces sociétés - aux normes beaucoup plus conservatrices encore qu’aux États-Unis ou en Europe - vont bon train.

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Disney n’avait par exemple pas hésité à faire disparaître un acteur britannico-nigérian de ses affiches chinoises de Star Wars ou encore à dissimuler le visage d’un autre acteur noir, l’afro-américain Chadwick Boseman, mort en 2020, sur ses affiches de Black Panther. L’engagement envers la communauté LGBTQIA+ de s’arrêter alors à la censure de pays où l’homosexualité est toujours punie par la loi. En mars dernier, des employés de Pixar (une des nombreuses filiales de Disney) avaient dénoncé des modifications faites dans leur film En avant. Entièrement censurée au Koweit, à Oman, au Qatar et en Arabie saoudite, la version destinée à la Russie voyait le mot «petite amie» transformée en «partenaire» pour gommer une relation homosexuelle entre deux personnages féminins. Et Les Éternels, l’une des dernières méga-productions à 200 millions de dollars de budget, a été interdit de diffusion dans ces mêmes pays pour présenter une courte scène où deux femmes s’embrassent. Autant de concessions faites à des États bafouant les libertés individuelles - où il serait bien impossible d’organiser une parade «Des fiertés aux milles couleurs» - et sur lesquelles Disney reste muet.

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Refus d'obtempérer : la scène de samedi a été filmée, selon l'avocat des trois policiers

L'avocat plaide la légitime défense pour ses trois clients et assure que les éléments présents dans la vidéo appuient cette théorie.

Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital

Hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février dernier, Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital samedi. Elle a été opérée d'un cancer du poumon, indique son avocat.

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Agressions à la seringue: ce que l’on sait du premier suspect interpellé

INFO LE FIGARO - Un homme a été mis en examen à Toulon. La plupart de ses victimes sont des femmes.

Le Figaro

Volodymyr Zelensky: «La Russie veut dévaster chaque ville du Donbass»

EN COURS : Mis à jour le 11 juin 2022 à 05:03

Dans le Donbass, la bataille pour la ville-clé de Severodonetsk et sa jumelle Lyssytchansk continue, de plus en plus meurtrière. Dans son habituel message quotidien du soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait état «de très violents combats» dans le Donbass. «La Russie veut dévaster chaque ville du Donbass, chacune, sans exagération. Comme Volnovakha, comme Marioupol», a-t-il relevé. «Les militaires ukrainiens font tout pour arrêter les attaques des occupants, autant que possible avec autant d'armes lourdes et de l'artillerie moderne» que l'Ukraine possède, «tout ce qu'on demandait et qu'on continue de demander à nos partenaires», a-t-il lancé.

Biden assure que Zelensky «ne voulait pas entendre» ses avertissements sur une invasion russe

Le président américain Joe Biden a assuré vendredi que le président ukrainien Volodymyr Zelensky «ne voulait pas entendre» les mises en garde américaines avant l'invasion de son pays par la Russie. «Beaucoup de gens pensaient que j'exagérais» en évoquant une attaque russe contre l'Ukraine avant qu'elle ne débute, a déclaré le président américain lors d'une réception à Los Angeles, destinée à lever des fonds pour le parti démocrate. «Mais je savais que nous avions des informations en ce sens. [Le président russe Vladimir Poutine] allait traverser la frontière. Il n'y avait aucun doute et Zelensky ne voulait pas l'entendre», a-t-il ajouté devant des journalistes.

Les Etats-Unis avaient commencé à alerter sur les préparatifs d'une invasion de l'Ukraine bien avant que le président russe n'annonce le 24 février une «opération spéciale» contre son voisin. Ces avertissements avaient suscité l'incrédulité voire des critiques plus ou moins voilées de certains alliés européens, qui jugeaient à l'époque les Etats-Unis trop alarmistes.

La guerre en images

ONU: Moscou reste à la porte du Conseil économique et social

L'Assemblée générale de l'ONU s'est séparée vendredi après six tours de vote infructueux à bulletins secrets, sans élire la Russie, candidate à un siège au Conseil économique et social, l'un des six organes principaux des Nations unies. Plusieurs diplomates ont mis cet échec inédit de Moscou pour cet organe depuis la création de l'ONU sur le compte de son invasion de l'Ukraine qui lui a fait perdre depuis février des soutiens au sein de l'Organisation. Un septième tour de scrutin sera organisé la semaine prochaine.

La Russie quitte l'Organisation mondiale du tourisme

La Russie a officialisé vendredi son retrait de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) dont elle a été suspendue en avril à la suite de l'indignation mondiale suscitée par son offensive militaire contre l'Ukraine. Le gouvernement «accepte la proposition du ministère russe des Affaires étrangères (...) concernant le retrait de la Fédération de Russie de l'Organisation mondiale du tourisme», indique un décret signé par le premier ministre Mikhaïl Michoustine.

L'OMT, une agence des Nations unies chargée de promouvoir le tourisme et basée à Madrid depuis 1976, a annoncé la suspension de la Russie le 27 avril en raison de son intervention en Ukraine, qu'elle jugeait contraire à ses «valeurs». En raison du conflit en Ukraine, la Russie est de plus en plus isolée sur la scène diplomatique. Elle a par exemple été écartée du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, où son siège a été suspendu. Les pays occidentaux ont en outre infligé de lourdes sanctions économiques à Moscou.

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Russie : une ONG contre la torture désignée «agent de l'étranger»

L'ONG russe Comité contre la torture a été désignée vendredi «agent de l'étranger» par les autorités russes, en pleine répression de la société civile en Russie. Le nom de cette organisée fondée en 2000 apparaît désormais sur la liste des organisations exerçant selon Moscou la fonction d'«agent de l'étranger», consultable sur le site du ministère de la Justice, a constaté l'AFP.

Le Comité contre la torture milite pour contraindre les autorités à enquêter sur les mauvais traitements infligés par les forces de sécurité et à prendre des mesures pour y mettre fin. Elle a notamment travaillé sur la situation en Tchétchénie. Déjà reconnue comme «agent de l'étranger» en 2015, puis en 2016, l'organisation avait décidé de s'auto-dissoudre avant de se reformer pour tenter d'échapper à cette dénomination infamante.

L'étiquette «agent de l'étranger», qui rappelle celle d'«ennemi du peuple» sous l'ère soviétique, est utilisé massivement contre les organisations, opposants et journalistes accusés de mener des activités politiques financées à l'étranger. Les «agents de l'étranger» sont soumis à de nombreuses contraintes et procédures fastidieuses, sous peine de lourdes sanctions. Ils doivent notamment indiquer ce statut dans toutes leurs publications.

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Dans le port d’Odessa paralysé par le blocus: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

De notre envoyée spéciale à Odessa et Dnipro.

À Odessa, la guerre est invisible. Ou, en tout cas, latente. Dans les rues qui longent la côte, des familles se promènent munies de raquettes de badminton. Des amoureux s’embrassent sur la jetée. En robe d’été ou en short, des amis dînent face à la mer Noire dans des attrape-touristes appelés «Hawaï» ou «Portofino», non loin de l’Aquapark. Les serveurs sont parfois obligés de le rappeler: les selfies sont prohibés. Interdiction de photographier le front de mer, que ce soit pour immortaliser un sourire ou les grues immobiles sur le port. «Les Russes, qui rôdent là-bas dans l’eau, pourraient utiliser ces clichés pour diriger leurs frappes sur des infrastructures précises», explique Olexii, un soldat blond aux airs de surfeur californien, qui doit avoir à peine 18 ans. Le paysage, idyllique et paisible, occulte presque les petits panneaux rouges parsemés sur la plage: «terrain miné». Dans l’est du pays, chaque jour, au moins 100 soldats comme Olexii meurent dans des tranchées pilonnées par l’artillerie russe. La ville occupée de Kherson est à moins de 150 kilomètres d’Odessa.

Dans ce décor de carte postale, un drame se prépare pour l’Ukraine et le monde. D’une part, les voies maritimes sont bloquées par la marine russe depuis le début de la guerre il y a trois mois et demi, privant les ports d’Odessa, Mykolaïv et Kherson de tout débouché. Le 6 juin, le ministère britannique de la Défense a par ailleurs évoqué la probabilité que Moscou ait déplacé des moyens de défense aérienne vers l’île des Serpents, un îlot de 0,17 kilomètre carré dans le nord-ouest de la mer Noire. Après avoir été sommée d’«aller se faire foutre» par un commandant de la marine ukrainienne au tout début de la guerre, la flotte russe a fini par s’emparer de ce caillou stratégique, bloquant ainsi la voie vers Odessa. D’autre part, la Russie et l’Ukraine ont rendu les eaux impraticables en plaçant jusqu’à 100 mines dans le golfe d’Odessa. Le 3 mars, un navire estonien a coulé en mer Noire après avoir heurté une mine déviante près des côtes. Quelques heures auparavant, un navire bangladais venait d’être touché par un missile ou une bombe à environ 110 kilomètres d’Odessa.

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Hommage émouvant à Paris au journaliste tué en Ukraine

«Voila Vladimir Poutine la belle personne que vous avez tuée», a déclaré vendredi la mère du journaliste Frédéric Leclerc-Imhoff, mortellement touché par un éclat d'obus fin mai en Ukraine, lors d'un rassemblement à Paris pour lui rendre hommage. Sa famille, ses collègues de BFMTV, dont le reporter Maxime Brandstaetter qui faisait équipe avec lui en Ukraine, son partenaire Sam Cottet étaient notamment présents, aux côtés de Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV, et de Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, a constaté une journaliste de l'AFP sur place.

Frédéric était une «personne douce et joyeuse, alors ne soyez pas tristes», a déclaré Sylviane Imhoff, devant plusieurs centaines de personnes participant à ce rassemblement à l'appel de RSF, au cours duquel elle a rappelé le parcours de son fils. «Donner la parole aux plus humbles, aux invisibles» faisait partie «des valeurs dont il était pétri», a-t-elle souligné, émue, évoquant de précédents reportages auprès de femmes de chambre de grands hôtels notamment. «La rédaction est en deuil. Nous pleurons un journaliste engagé», a souligné pour sa part Marc-Olivier Fogiel, décrivant un professionnel tout sauf «tête brûlée». «Il voulait raconter le monde, nous allons continuer à couvrir ce conflit». Le corps de Frédéric Leclerc-Imhoff, tué le 30 mai par un éclat d'obus lors d'un bombardement, a été rapatrié en France dans la nuit de mercredi à jeudi, en présence de la ministre de la Culture Rima Abdul Malak. Mercredi en fin de matinée, ses collègues de BFMTV avaient observé une minute de silence en sa mémoire.

Guerre en Ukraine: la France est-elle en train de rater un tournant historique sur la scène européenne?

C’est bien connu. La France est persuadée de «penser stratégique». D’être leader en Europe sur la vision d’ensemble, celle du long terme, de «l’imagination» géopolitique. Mais pourquoi, alors, s’acharne-t-elle à louper régulièrement tous les coches stratégiques et diplomatiques historiques? Tous les tournants majeurs, qui exigent, précisément, de l’imagination, de l’audace et du courage? On se souvient de l’ardeur sidérante avec laquelle Mitterrand s’employa en 1989, à empêcher la réunification de l’Allemagne, dont le compte à rebours nous crevait pourtant les yeux. De son soutien à peine caché aux putschistes conservateurs communistes de Moscou, en 1991. Et de ses hésitations à lâcher la Serbie de Milosevic, quand celle-ci se lança dans une guerre de reconquête sanglante en Croatie, cette même année.

Trente ans plus tard, l’obstination étrange et carrément embarrassante, avec laquelle le président Macron entend protéger la Russie de Poutine d’une supposée «humiliation», alors que cette dernière sème la terreur, la mort et la destruction à travers l’Ukraine, est tout aussi incompréhensible. À total contretemps. «Je suis sans voix ; je ne comprends pas», confie Sergueï Pougatchev, milliardaire russe installé en France, qui a pratiqué Poutine au quotidien pendant des années avant de tomber en disgrâce, et qui affirme que le président russe méprise profondément la faiblesse des Occidentaux tout en l’instrumentalisant.

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«L'Ukraine pourrait être l'Asie orientale de demain», selon le premier ministre japonais

«L'Ukraine pourrait être l'Asie orientale de demain», a affirmé vendredi le premier ministre japonais Fumio Kishida lors d'un sommet à Singapour, dans une allusion à la situation à Taïwan. Vendredi, un porte-parole du ministère de la Défense chinois a affirmé que la Chine «n'hésitera pas à déclencher une guerre» si Taïwan déclare son indépendance. «Si quelqu'un ose séparer Taïwan de la Chine, l'armée chinoise n'hésitera pas un instant à déclencher une guerre, quel qu'en soit le coût», a dit Wu Qian.

La Chine estime que cette île de 24 millions d'habitants est l'une de ses provinces historiques, même si elle ne la contrôle pas, et a accru la pression contre Taipei ces dernières années, menant par exemple des campagnes d'incursions dans la zone de défense aérienne de Taïwan. «A la lumière de l'agression russe contre l'Ukraine, la perception qu'ont les pays de la sécurité a drastiquement changé», a déclaré Fumio Kishida lors d'une session du sommet Shangri-La sur la sécurité, à Singapour. Il a fait allusion notamment à la décision allemande d'augmenter son budget de la défense et les décisions de la Suède et de la Finlande de rejoindre l'Otan.

Boris Johnson «consterné» par la condamnation à mort de deux Britanniques en Ukraine

Le premier ministre britannique Boris Johnson est «consterné» par la condamnation à mort de deux Britanniques par des séparatistes pro-russes en Ukraine, a indiqué vendredi Downing Street, disant travailler avec Kiev à leur libération. Les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun, faits prisonniers en Ukraine où ils combattaient pour Kiev, ont été condamnés à mort jeudi pour mercenariat par la justice des autorités séparatistes de Donetsk. «Le premier ministre est consterné par la condamnation de ces hommes», a déclaré son porte-parole à la presse, insistant sur le fait que Londres «soutient l'Ukraine dans ses efforts pour les libérer». «Clairement, il servaient dans s forces armées ukrainiennes et sont des prisonniers de guerre», a-t-il ajouté.

La cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss - qui avait qualifié jeudi le verdict de «simulacre de jugement sans légitimité» - s'est entretenue vendredi matin avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba. Les deux ministres ont «discuté des efforts pour sécuriser la libération des prisonniers de guerre retenus par les pro-russes. Le jugement à leur encontre est une infraction flagrante à la convention de Genève», a tweeté Liz Truss.

Berlin juge «choquante» la condamnation à mort de combattants étrangers à Donetsk

L'Allemagne a qualifié vendredi de choquante la condamnation à mort par les autorités séparatistes prorusses de trois combattants étrangers ayant combattu aux côtés des Ukrainiens, accusant la Russie de «mépris total» pour le droit humanitaire. Les informations sur les condamnations à mort de ressortissants étrangers servant dans les forces armées ukrainiennes sont «choquantes», écrit le ministère allemand des Affaires étrangères sur son compte Twitter. «En tant que combattants, ils sont des prisonniers de guerre et ont droit à des protections spéciales en vertu de la Convention de Genève. Cela montre une fois de plus le mépris total de la Russie pour le droit humanitaire international», ajoute le ministère.

La France prête à participer à une «opération» pour débloquer le port d'Odessa

La France est prête à participer à une «opération» permettant de lever le blocus du port d'Odessa (sud de l'Ukraine) et d'exporter les céréales ukrainiennes vers les pays qui en ont besoin, a annoncé vendredi la présidence française. «Nous sommes à disposition des parties pour au fond que se mette en place une opération qui permettrait d'accéder au port d'Odessa en toute sécurité, c'est-à-dire de pouvoir faire passer des bateaux en dépit du fait que la mer est minée», a déclaré un conseiller présidentiel.

Macron en Roumanie et Moldavie la semaine prochaine, visite à Kiev pas fixée

Emmanuel Macron se rendra mardi en Roumanie, pour rencontrer les troupes françaises qui y sont stationnées, puis en Moldavie mercredi afin d'affirmer son soutien à ce pays affecté par la guerre en Ukraine, a annoncé vendredi l'Elysée. La présidence française a précisé qu'une visite du chef de l'Etat en Ukraine se déroulerait à une date qui n'a pas été encore fixée, au moment où elle sera «utile au président (Volodymyr) Zelensky».

La présidence française a également fait part de son souhait que l'Ukraine sorte «victorieuse» du conflit avec la Russie, répondant aux interrogations suscitées par un appel du président Emmanuel Macron à «ne pas humilier la Russie». «Comme le président a eu l'occasion de le dire, nous souhaitons la victoire de l'Ukraine. Nous souhaitons que l'intégrité territoriale de l'Ukraine soit rétablie. Nous souhaitons que ce conflit, que cette guerre de la Russie contre l'Ukraine cesse le plus vite possible», a déclaré un conseiller du président.

Reçu par Poutine, le nouveau président turkmène prône un renforcement des liens

Le nouveau président du Turkménistan, Serdar Berdymoukhamedov, a prôné vendredi un renforcement des liens avec Moscou, son «partenaire stratégique», lors d'une rencontre au Kremlin avec Vladimir Poutine. Il s'agit de la première visite à l'étranger de Serdar Berdymoukhamedov, 40 ans, depuis qu'il a été élu en mars à la tête du Turkménistan, ex-république soviétique d'Asie centrale riche en hydrocarbures, succédant ainsi à son père, l'ex-président autoritaire Gourbangouly Berdymoukhamedov. «Je suis convaincu que cette rencontre donnera une impulsion importante au partenariat stratégique» entre Moscou et Achkhabad, a déclaré Serdar Berdymoukhamedov, en louant notamment le caractère «égalitaire» des relations bilatérales. «Nos pays ont un potentiel suffisant pour renforcer le commerce et les investissements mutuels», a-t-il ajouté.

Pour sa part, Vladimir Poutine a fait état de pourparlers «substantiels qui se sont déroulés dans une ambiance amicale». Selon lui, «une attention particulière» a été accordée à la coopération énergétique au cours de cette rencontre. Il a également décoré Serdar Berdymoukhamedov de l'Ordre de l'Amitié, l'une des plus hautes distinctions de l'Etat russe. Les deux dirigeants ont par ailleurs signé une déclaration sur le renforcement du partenariat stratégique entre le Turkménistan et la Russie, au moment où cette dernière devient de plus en plus isolée sur la scène internationale en raison de son offensive en Ukraine lancée le 24 février.

Neuf pays veulent un renforcement du flanc oriental de l'Otan

Les dirigeants de neuf pays d'Europe centrale et de l'Est se sont réunis vendredi à Bucarest pour demander un renforcement du flanc oriental de l'Otan face à l'agression russe en Ukraine, à moins de trois semaines d'un sommet de l'Alliance prévu fin juin à Madrid. «Face aux risques accrus pour la sécurité en Roumanie et en mer Noire, consolider l'Otan sur son flanc est (...) devient d'autant plus urgent et crucial», a déclaré le président roumain Klaus Iohannis en ouvrant la réunion, co-présidée par son homologue polonais Andrzej Duda. Le sommet de l'Alliance atlantique dessinera «une vision à long terme, à travers son nouveau concept stratégique, en mettant la défense collective et l'article 5 (de son traité, NDLR) au coeur des actions», a-t-il souligné, prônant «un renforcement de la posture de dissuassion et de défense», pour répondre «aux menaces engendrées par la Russie».

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L'article 5 de ce traité stipule que si un pays de l'Otan est victime d'une attaque armée, chaque membre de l'Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l'ensemble des membres et prendra les mesures qu'il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué.Les chefs d'Etat des neuf pays représentés - Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Roumanie et Slovaquie - doivent également se pencher sur l'impact de l'invasion russe sur la sécurité des «partenaires vulnérables» de l'Alliance, dont la Moldavie et la Géorgie.

Zelensky remercie le ministre britannique de la Défense pour son rôle moteur

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié vendredi Londres pour son rôle moteur dans le soutien occidental à l'Ukraine, lors d'une visite à Kiev du ministre britannique de la Défense Ben Wallace. «Les mots se transforment en actions. C'est ce qui fait la différence entre les relations entre l'Ukraine et la Grande-Bretagne et celles entre l'Ukraine et d'autres pays», a déclaré le président ukrainien, dans une apparente pique à l'encontre d'autres pays européens, même s'il n'en a nommés aucun. «Armes, finances, sanctions: dans ces trois dossiers, la Grande-Bretagne montre son leadership», a poursuivi Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée sur son compte Telegram.

Alors que les Ukrainiens réclament aux Occidentaux des armes lourdes pour résister à une puissante offensive russe dans le Donbass - et notamment dans la ville-clé de Severodonetsk - Ben Wallace a salué l'effort «extraordinaire» fourni par le président et le peuple ukrainien pour résister à l'invasion russe. Cette visite de travail de deux jours visait à entendre de vive voix «comment évoluent les besoins opérationnels des forces armées ukrainiennes, alors que la nature du conflit continue de changer», a indiqué le ministère britannique de la Défense dans un communiqué. «Cela permettra d'assurer que le soutien continu britannique évolue en fonction de ces besoins et est adapté à la situation sur le terrain», a ajouté le ministère.

La situation sur le terrain au 107e jour de guerre

Les troupes de Kiev semblent perdre l'ascendant face à celles de Moscou, notamment à Severodonetsk, ville clé du Donbass, théâtre de violents combats, même si le président ukrainien Volodymyr Zelensky assurent que ses troupes «tiennent bon». Voici un point de la situation au 107e jour de la guerre à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.

Front Est

«Severodonetsk, Lyssytchansk et d'autres villes du Donbass, que les occupants considèrent maintenant comme leurs cibles, tiennent bon», déclarait jeudi le président Zelensky. Mais le Palais des Glaces, un des symboles de Severodonetsk, a été détruit dans un incendie provoqué par les bombardements russes, a annoncé vendredi Sergueiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk. Et toutes les zones résidentielles de la ville sont sous contrôle russe, selon les deux camps. «La Russie va vraisemblablement finir par prendre la poche de Severodonetsk» alors que les Ukrainiens subissent «de lourdes pertes», selon un responsable occidental.

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De nouvelles offensives russes sont attendues depuis Izioum, qui devraient encore fragiliser la situation des forces ukrainiennes à Severodonetsk. Mais celles-ci continuent de s'y battre car le terrain urbain «favorise le camp qui défend», estime Gustav Gressel, analyste du Conseil européen sur les relations internationales (ECFR). Alors que les Ukrainiens «ont une puissance de feu inférieure» à celle des Russes mais davantage d'hommes disponibles, ils peuvent attaquer les tanks de Moscou en ville où ils sont moins à découvert, explique-t-il.

Front Sud

L'armée ukrainienne a affirmé vendredi avoir frappé des positions ennemies dans la région de Kherson, en quasi-totalité sous contrôle russe et où Kiev redoute que Moscou organise un référendum en vue d'une annexion. «Notre aviation a frappé des positions russes, des sites où se concentrent équipements et personnel et des dépôts autour de cinq localités de la région de Kherson», a indiqué l'état-major ukrainien, précisant que les troupes russes ont recours à des mines soviétiques datant des années 1950 pour se protéger d'une contre-attaque.

Les clés pour comprendre les véritables enjeux du Donbass

À coups de canon, la Russie progresse lentement dans sa conquête des oblasts de Donetsk et de Louhansk. Mais le trophée de l’invasion russe se situe plus au sud, sur les rives de la mer Noire, où l’Ukraine contre-attaque.

La conquête de la ville de Severodonetsk, dans l’oblast de Louhansk, l’illustre. Ce qui, à première vue, pourrait ressembler à un pis-aller demeure un but de guerre fondamental pour Moscou.

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La Finlande veut construire des clôtures sur sa frontière avec la Russie

La Finlande prévoit de construire de nouvelles clôtures sur certaines portions de sa frontière avec la Russie en conséquence de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, a appris l’AFP vendredi auprès du gouvernement.

Craignant notamment que Moscou utilise des migrants pour exercer une pression politique, Helsinki a soumis jeudi un projet d'amendement visant à renforcer les clôtures à certains endroits de l'immense frontière longue de près de 1300 kilomètres. Son entrée en vigueur est souhaitée «aussi rapidement que possible».

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Zelensky plaide pour la candidature de l'Ukraine à l'UE

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a plaidé vendredi pour l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne, appelant à ne pas laisser son pays dans une «zone grise», alors que les dirigeants de l'UE doivent décider d'ici fin juin s'ils lui accordent le statut officiel de candidat à l'UE.

«La première chose est de supprimer enfin cette 'zone grise', si tentante pour l'Etat russe (...) Dans les semaines à venir, l'Union européenne pourrait franchir une étape historique qui prouvera que les mots sur l'appartenance du peuple ukrainien à la famille européenne ne sont pas vains», a déclaré le président ukrainien par visioconférence, lors d'une conférence internationale sur la démocratie à Copenhague.

La Commission européenne doit rendre dans les jours qui viennent son avis sur la question, avant que les dirigeants de l'UE ne décident s'ils accordent à l'Ukraine le statut officiel de candidat lors d'un sommet les 23 et 24 juin.

L'ONU inquiète après la condamnation à mort de combattants étrangers à Donetsk

Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme a fait part vendredi de sa préoccupation après la condamnation à mort par les autorités séparatistes prorusses de combattants étrangers ayant combattu aux cotés des Ukrainiens.

«Depuis 2015, nous avons observé que le soi-disant système judiciaire de ces républiques autoproclamées ne satisfont pas aux garanties essentielles d'un procès équitable (...). De tels procès contre des prisonniers de guerre constituent un crime de guerre», a déclaré une porte-parole, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse à Genève.

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Russie: la Banque centrale baisse son taux directeur de 11% à 9,50%

La Banque centrale russe a abaissé son taux directeur de 11% à 9,50% vendredi, estimant que malgré un environnement «difficile» pour l'économie russe, «l'inflation ralentit plus vite et le déclin de l'activité économique est moins important» qu'elle ne l'avait prévu.

La Banque centrale, qui avait drastiquement augmenté son taux de 9,50% à 20% dans la foulée des premières sanctions fin février, l'a ainsi rétabli au niveau d'avant le début de l'intervention militaire en Ukraine.

Le conflit en Ukraine ébranle les certitudes des diplomates helvètes sur la «neutralité»

Sensible au sort de l’Ukraine, mais, contraint d’appliquer son principe fondateur, Berne a dû interdire le 3 juin toute exportation de matériel de guerre «made in Switzerland» vers l’Ukraine, en l’occurrence des obus anti-aériens de 35 mm pour Flakpanzer (char) Gepard et des véhicules blindés Piranha III, via l’Allemagne et le Danemark, «en raison de l’égalité de traitement découlant du droit de la neutralité».

Si la Suisse ne s’interdit pas de condamner les tirs de missile de la Corée du Nord ou une agression militaire comme celle du 24 février, priorité sera donnée à l’action humanitaire, un des socles de la politique étrangère suisse, symbolisé par l’action conjointe de la Croix-Rouge et de l’ONU pour exfiltrer les occupants civils de la centrale Azovstal de Marioupol.

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Des cagnottes pour approvisionner l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La société civile du pays se mobilise pour lever des fonds et équiper les soldats envoyés sur le front, qui manquent de tout: casques, gilets pare-balles, munitions…

Lire notre article : Des cagnottes pour approvisionner l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

Kiev bombarde des positions russes dans la région de Kherson

L'armée ukrainienne a affirmé vendredi avoir frappé des positions russes dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, région en quasi-totalité sous contrôle des forces russes où Kiev redoute que Moscou organise bientôt un référendum en vue d'une annexion à la Russie. «Notre aviation a frappé des positions russes, des sites où se concentrent équipements et personnel et des dépôts autour de cinq localités de la région de Kherson», a indiqué l'état-major de l'armée ukrainienne vendredi sur Facebook.

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La quasi-totalité de la région de Kherson, dont la capitale régionale, est occupée par les troupes russes depuis les premiers jours de l'invasion russe lancée le 24 février. Baignée par la mer Noire et la mer d'Azov, cette région d'une superficie de quelque 28.000 kilomètres carrés comptait plus d'un million d'habitants avant la guerre.

Un des négociateurs russes sur le conflit en Ukraine a évoqué le 1er juin la prochaine organisation de référendum dans les territoires occupés par les Russes, en vue d'une annexion, qui pourrait avoir lieu en juillet, un projet dénoncé par Kiev. La Russie avait organisé un référendum en Crimée en 2014, avant d'annexer la péninsule dans la foulée.

Des cas de choléra à Marioupol, un risque majeur d’épidémie, alerte Londres

Des cas isolés de choléra ont été repérés à Marioupol depuis le mois de mai, a indiqué ce vendredi matin le ministère britannique de la Défense, alertant sur «un risque majeur d’épidémie». Le renseignement britannique a aussi indiqué qu’il y avait «une grave pénurie de médicaments à Kherson».

L’Ukraine a subi une grande épidémie de choléra en 1995 et a connu quelques autres épisodes mineurs depuis, en particulier dans la région de la mer d’Azov. Et en ce moment, «les services de santé sont déjà probablement proche de la rupture», a prévenu le ministère britannique.

«Nous avons épuisé presque toutes nos munitions», alerte le renseignement ukrainien

Le chef adjoint du renseignement ukrainien Vadym Skibitsky a prévenu, dans un article du Guardian, que l’Ukraine commençait à être à court de munitions. «Nous avons épuisé presque toutes nos munitions [d'artillerie] et utilisons maintenant des obus standard de calibre 155 de l'Otan», a-t-il déclaré.

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«Tout dépend maintenant de ce que [l’Occident] nous donne», a aussi alerté Vadym Skibitsky. «L'Ukraine a une pièce d'artillerie contre 10 à 15 pièces d'artillerie russes. Nos partenaires occidentaux nous ont donné environ 10% de ce qu'ils avaient». L’Ukraine utiliserait 5000 à 6000 obus d’artillerie par jour, toujours selon le renseignement ukrainien.

Un embargo sur le gaz russe détruirait l’économie européenne, affirme Viktor Orban

Un embargo de l'Union européenne sur les importations de gaz russe détruirait l'économie européenne, déjà en difficulté avec l'inflation galopante due à la hausse des prix de l'énergie, a déclaré vendredi le premier ministre hongrois Viktor Orban.

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Orban a également déclaré à la radio publique que sans plafonnement des prix des carburants, de certains aliments de base et de l'énergie, l'inflation hongroise, qui était de 10,7% en mai, pourrait atteindre entre 15% et 16%.

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En Ukraine, la guerre de l’ancien et du moderne

Dans les territoires qu’elle a conquis, dans le sud de l’Ukraine, l’armée russe a déployé quelques vieux chars T-62. Ces engins ont été conçus au début des années 1960. Mais pour assurer une présence armée loin des combats les plus intenses, ils seront peut-être suffisants. Dans le Donbass, l’armée russe a au contraire exhibé quelques blindés d’appui BMPT Terminator, une dizaine selon le ministère de la Défense britannique. En Ukraine, la haute technologie et le plus démodé se côtoient sur le champ de bataille.

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L'Ukraine pourrait toutefois reprendre Sieverodonetsk «en deux, trois jours»

D'intenses combats de rue se poursuivaient contre les troupes russes. Le Palais des Glaces, un des symboles de la ville, a été détruit dans un incendie provoqué par les bombardements russes, a annoncé vendredi sur Telegram Sergueiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk. Prendre Sieverodonetsk ouvrirait à Moscou la route d'une autre grande ville du Donbass, Kramatorsk, étape importante pour conquérir l'intégralité de cette région frontalière de la Russie, en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.

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L'Ukraine pourrait toutefois reprendre Sieverodonetsk «en deux, trois jours», dès qu'elle disposera d'artillerie occidentale «de longue portée», avait assuré auparavant Sergueiï Gaïdaï.

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Volodymyr Zelensky: «Sieverodonetsk tient bon»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que ses soldats «résistaient» à Sieverodonetsk, où d'intenses combats de rue se poursuivaient contre les troupes russes, ville stratégique dont dépend le contrôle de l'entière région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine. «Sieverodonetsk, Lyssytchansk, et d'autres villes du Donbass, que les occupants considèrent maintenant comme leurs cibles, tiennent bon», a déclaré Zelensky dans son allocution quotidienne jeudi soir.

Zelensky a parlé «armes lourdes» et entrée de l'UE avec Macron

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit avoir évoqué jeudi avec Emmanuel Macron l'aide militaire de la France à l'Ukraine, y compris en «armes lourdes», a précisé le président français, ainsi que la candidature de Kiev à l'entrée dans l'Union européenne. Dans un tweet, Volodymyr Zelensky a assuré avoir informé Emmanuel Macron de «la situation sur le front» face aux forces russes. «Nous avons discuté d'autres aides militaires pour l'Ukraine», a-t-il ajouté dit avant de conclure: «une attention particulière a été consacrée aux moyens de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE».

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Paris a confirmé dans un communiqué l'appel téléphonique entre les deux présidents. Emmanuel Macron «a interrogé le président Zelensky sur les derniers développements sur le terrain, ainsi que sur ses besoins en termes d'équipements militaires, d'appui politique, de soutien financier et d'aide humanitaire». Le président français a assuré à son homologue ukrainien que «la France resterait mobilisée pour répondre aux besoins de l'Ukraine, y compris en armes lourdes». Enfin, les deux chefs d'Etat «sont convenus de rester en contact, notamment dans la perspective de l'avis que la Commission européenne rendra sur la candidature de l'Ukraine à adhérer à l'Union européenne, et la discussion qui s'en suivra au Conseil européen des 23 et 24 juin».

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Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct. Nous allons suivre cette nouvelle journée de conflit russo-ukrainien, depuis l’invasion militaire russe du 24 février dernier en Ukraine. Minute par minute, nous vous aidons à comprendre et analyser les enjeux de ce conflit qui s’enlise et se concentre désormais dans le sud et l’est du pays.

Retrouvez toutes les informations relatives à la journée d’hier ici.

Volodymyr Zelensky: «La Russie veut dévaster chaque ville du Donbass»

Dans le Donbass, la bataille pour la ville-clé de Severodonetsk et sa jumelle Lyssytchansk continue, de plus en plus meurtrière. Dans son habituel message quotidien du soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait état «de très violents combats» dans le Donbass. «La Russie veut dévaster chaque ville du Donbass, chacune, sans exagération. Comme Volnovakha, comme Marioupol», a-t-il relevé. «Les militaires ukrainiens font tout pour arrêter les attaques des occupants, autant que possible avec autant d'armes lourdes et de l'artillerie moderne» que l'Ukraine possède, «tout ce qu'on demandait et qu'on continue de demander à nos partenaires», a-t-il lancé.

Biden assure que Zelensky «ne voulait pas entendre» ses avertissements sur une invasion russe

Le président américain Joe Biden a assuré vendredi que le président ukrainien Volodymyr Zelensky «ne voulait pas entendre» les mises en garde américaines avant l'invasion de son pays par la Russie. «Beaucoup de gens pensaient que j'exagérais» en évoquant une attaque russe contre l'Ukraine avant qu'elle ne débute, a déclaré le président américain lors d'une réception à Los Angeles, destinée à lever des fonds pour le parti démocrate. «Mais je savais que nous avions des informations en ce sens. [Le président russe Vladimir Poutine] allait traverser la frontière. Il n'y avait aucun doute et Zelensky ne voulait pas l'entendre», a-t-il ajouté devant des journalistes.

Les Etats-Unis avaient commencé à alerter sur les préparatifs d'une invasion de l'Ukraine bien avant que le président russe n'annonce le 24 février une «opération spéciale» contre son voisin. Ces avertissements avaient suscité l'incrédulité voire des critiques plus ou moins voilées de certains alliés européens, qui jugeaient à l'époque les Etats-Unis trop alarmistes.

La guerre en images

ONU: Moscou reste à la porte du Conseil économique et social

L'Assemblée générale de l'ONU s'est séparée vendredi après six tours de vote infructueux à bulletins secrets, sans élire la Russie, candidate à un siège au Conseil économique et social, l'un des six organes principaux des Nations unies. Plusieurs diplomates ont mis cet échec inédit de Moscou pour cet organe depuis la création de l'ONU sur le compte de son invasion de l'Ukraine qui lui a fait perdre depuis février des soutiens au sein de l'Organisation. Un septième tour de scrutin sera organisé la semaine prochaine.

La Russie quitte l'Organisation mondiale du tourisme

La Russie a officialisé vendredi son retrait de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) dont elle a été suspendue en avril à la suite de l'indignation mondiale suscitée par son offensive militaire contre l'Ukraine. Le gouvernement «accepte la proposition du ministère russe des Affaires étrangères (...) concernant le retrait de la Fédération de Russie de l'Organisation mondiale du tourisme», indique un décret signé par le premier ministre Mikhaïl Michoustine.

L'OMT, une agence des Nations unies chargée de promouvoir le tourisme et basée à Madrid depuis 1976, a annoncé la suspension de la Russie le 27 avril en raison de son intervention en Ukraine, qu'elle jugeait contraire à ses «valeurs». En raison du conflit en Ukraine, la Russie est de plus en plus isolée sur la scène diplomatique. Elle a par exemple été écartée du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, où son siège a été suspendu. Les pays occidentaux ont en outre infligé de lourdes sanctions économiques à Moscou.

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Russie : une ONG contre la torture désignée «agent de l'étranger»

L'ONG russe Comité contre la torture a été désignée vendredi «agent de l'étranger» par les autorités russes, en pleine répression de la société civile en Russie. Le nom de cette organisée fondée en 2000 apparaît désormais sur la liste des organisations exerçant selon Moscou la fonction d'«agent de l'étranger», consultable sur le site du ministère de la Justice, a constaté l'AFP.

Le Comité contre la torture milite pour contraindre les autorités à enquêter sur les mauvais traitements infligés par les forces de sécurité et à prendre des mesures pour y mettre fin. Elle a notamment travaillé sur la situation en Tchétchénie. Déjà reconnue comme «agent de l'étranger» en 2015, puis en 2016, l'organisation avait décidé de s'auto-dissoudre avant de se reformer pour tenter d'échapper à cette dénomination infamante.

L'étiquette «agent de l'étranger», qui rappelle celle d'«ennemi du peuple» sous l'ère soviétique, est utilisé massivement contre les organisations, opposants et journalistes accusés de mener des activités politiques financées à l'étranger. Les «agents de l'étranger» sont soumis à de nombreuses contraintes et procédures fastidieuses, sous peine de lourdes sanctions. Ils doivent notamment indiquer ce statut dans toutes leurs publications.

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Dans le port d’Odessa paralysé par le blocus: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

De notre envoyée spéciale à Odessa et Dnipro.

À Odessa, la guerre est invisible. Ou, en tout cas, latente. Dans les rues qui longent la côte, des familles se promènent munies de raquettes de badminton. Des amoureux s’embrassent sur la jetée. En robe d’été ou en short, des amis dînent face à la mer Noire dans des attrape-touristes appelés «Hawaï» ou «Portofino», non loin de l’Aquapark. Les serveurs sont parfois obligés de le rappeler: les selfies sont prohibés. Interdiction de photographier le front de mer, que ce soit pour immortaliser un sourire ou les grues immobiles sur le port. «Les Russes, qui rôdent là-bas dans l’eau, pourraient utiliser ces clichés pour diriger leurs frappes sur des infrastructures précises», explique Olexii, un soldat blond aux airs de surfeur californien, qui doit avoir à peine 18 ans. Le paysage, idyllique et paisible, occulte presque les petits panneaux rouges parsemés sur la plage: «terrain miné». Dans l’est du pays, chaque jour, au moins 100 soldats comme Olexii meurent dans des tranchées pilonnées par l’artillerie russe. La ville occupée de Kherson est à moins de 150 kilomètres d’Odessa.

Dans ce décor de carte postale, un drame se prépare pour l’Ukraine et le monde. D’une part, les voies maritimes sont bloquées par la marine russe depuis le début de la guerre il y a trois mois et demi, privant les ports d’Odessa, Mykolaïv et Kherson de tout débouché. Le 6 juin, le ministère britannique de la Défense a par ailleurs évoqué la probabilité que Moscou ait déplacé des moyens de défense aérienne vers l’île des Serpents, un îlot de 0,17 kilomètre carré dans le nord-ouest de la mer Noire. Après avoir été sommée d’«aller se faire foutre» par un commandant de la marine ukrainienne au tout début de la guerre, la flotte russe a fini par s’emparer de ce caillou stratégique, bloquant ainsi la voie vers Odessa. D’autre part, la Russie et l’Ukraine ont rendu les eaux impraticables en plaçant jusqu’à 100 mines dans le golfe d’Odessa. Le 3 mars, un navire estonien a coulé en mer Noire après avoir heurté une mine déviante près des côtes. Quelques heures auparavant, un navire bangladais venait d’être touché par un missile ou une bombe à environ 110 kilomètres d’Odessa.

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Hommage émouvant à Paris au journaliste tué en Ukraine

«Voila Vladimir Poutine la belle personne que vous avez tuée», a déclaré vendredi la mère du journaliste Frédéric Leclerc-Imhoff, mortellement touché par un éclat d'obus fin mai en Ukraine, lors d'un rassemblement à Paris pour lui rendre hommage. Sa famille, ses collègues de BFMTV, dont le reporter Maxime Brandstaetter qui faisait équipe avec lui en Ukraine, son partenaire Sam Cottet étaient notamment présents, aux côtés de Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV, et de Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, a constaté une journaliste de l'AFP sur place.

Frédéric était une «personne douce et joyeuse, alors ne soyez pas tristes», a déclaré Sylviane Imhoff, devant plusieurs centaines de personnes participant à ce rassemblement à l'appel de RSF, au cours duquel elle a rappelé le parcours de son fils. «Donner la parole aux plus humbles, aux invisibles» faisait partie «des valeurs dont il était pétri», a-t-elle souligné, émue, évoquant de précédents reportages auprès de femmes de chambre de grands hôtels notamment. «La rédaction est en deuil. Nous pleurons un journaliste engagé», a souligné pour sa part Marc-Olivier Fogiel, décrivant un professionnel tout sauf «tête brûlée». «Il voulait raconter le monde, nous allons continuer à couvrir ce conflit». Le corps de Frédéric Leclerc-Imhoff, tué le 30 mai par un éclat d'obus lors d'un bombardement, a été rapatrié en France dans la nuit de mercredi à jeudi, en présence de la ministre de la Culture Rima Abdul Malak. Mercredi en fin de matinée, ses collègues de BFMTV avaient observé une minute de silence en sa mémoire.

Guerre en Ukraine: la France est-elle en train de rater un tournant historique sur la scène européenne?

C’est bien connu. La France est persuadée de «penser stratégique». D’être leader en Europe sur la vision d’ensemble, celle du long terme, de «l’imagination» géopolitique. Mais pourquoi, alors, s’acharne-t-elle à louper régulièrement tous les coches stratégiques et diplomatiques historiques? Tous les tournants majeurs, qui exigent, précisément, de l’imagination, de l’audace et du courage? On se souvient de l’ardeur sidérante avec laquelle Mitterrand s’employa en 1989, à empêcher la réunification de l’Allemagne, dont le compte à rebours nous crevait pourtant les yeux. De son soutien à peine caché aux putschistes conservateurs communistes de Moscou, en 1991. Et de ses hésitations à lâcher la Serbie de Milosevic, quand celle-ci se lança dans une guerre de reconquête sanglante en Croatie, cette même année.

Trente ans plus tard, l’obstination étrange et carrément embarrassante, avec laquelle le président Macron entend protéger la Russie de Poutine d’une supposée «humiliation», alors que cette dernière sème la terreur, la mort et la destruction à travers l’Ukraine, est tout aussi incompréhensible. À total contretemps. «Je suis sans voix ; je ne comprends pas», confie Sergueï Pougatchev, milliardaire russe installé en France, qui a pratiqué Poutine au quotidien pendant des années avant de tomber en disgrâce, et qui affirme que le président russe méprise profondément la faiblesse des Occidentaux tout en l’instrumentalisant.

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«L'Ukraine pourrait être l'Asie orientale de demain», selon le premier ministre japonais

«L'Ukraine pourrait être l'Asie orientale de demain», a affirmé vendredi le premier ministre japonais Fumio Kishida lors d'un sommet à Singapour, dans une allusion à la situation à Taïwan. Vendredi, un porte-parole du ministère de la Défense chinois a affirmé que la Chine «n'hésitera pas à déclencher une guerre» si Taïwan déclare son indépendance. «Si quelqu'un ose séparer Taïwan de la Chine, l'armée chinoise n'hésitera pas un instant à déclencher une guerre, quel qu'en soit le coût», a dit Wu Qian.

La Chine estime que cette île de 24 millions d'habitants est l'une de ses provinces historiques, même si elle ne la contrôle pas, et a accru la pression contre Taipei ces dernières années, menant par exemple des campagnes d'incursions dans la zone de défense aérienne de Taïwan. «A la lumière de l'agression russe contre l'Ukraine, la perception qu'ont les pays de la sécurité a drastiquement changé», a déclaré Fumio Kishida lors d'une session du sommet Shangri-La sur la sécurité, à Singapour. Il a fait allusion notamment à la décision allemande d'augmenter son budget de la défense et les décisions de la Suède et de la Finlande de rejoindre l'Otan.

Boris Johnson «consterné» par la condamnation à mort de deux Britanniques en Ukraine

Le premier ministre britannique Boris Johnson est «consterné» par la condamnation à mort de deux Britanniques par des séparatistes pro-russes en Ukraine, a indiqué vendredi Downing Street, disant travailler avec Kiev à leur libération. Les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun, faits prisonniers en Ukraine où ils combattaient pour Kiev, ont été condamnés à mort jeudi pour mercenariat par la justice des autorités séparatistes de Donetsk. «Le premier ministre est consterné par la condamnation de ces hommes», a déclaré son porte-parole à la presse, insistant sur le fait que Londres «soutient l'Ukraine dans ses efforts pour les libérer». «Clairement, il servaient dans s forces armées ukrainiennes et sont des prisonniers de guerre», a-t-il ajouté.

La cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss - qui avait qualifié jeudi le verdict de «simulacre de jugement sans légitimité» - s'est entretenue vendredi matin avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba. Les deux ministres ont «discuté des efforts pour sécuriser la libération des prisonniers de guerre retenus par les pro-russes. Le jugement à leur encontre est une infraction flagrante à la convention de Genève», a tweeté Liz Truss.

Berlin juge «choquante» la condamnation à mort de combattants étrangers à Donetsk

L'Allemagne a qualifié vendredi de choquante la condamnation à mort par les autorités séparatistes prorusses de trois combattants étrangers ayant combattu aux côtés des Ukrainiens, accusant la Russie de «mépris total» pour le droit humanitaire. Les informations sur les condamnations à mort de ressortissants étrangers servant dans les forces armées ukrainiennes sont «choquantes», écrit le ministère allemand des Affaires étrangères sur son compte Twitter. «En tant que combattants, ils sont des prisonniers de guerre et ont droit à des protections spéciales en vertu de la Convention de Genève. Cela montre une fois de plus le mépris total de la Russie pour le droit humanitaire international», ajoute le ministère.

La France prête à participer à une «opération» pour débloquer le port d'Odessa

La France est prête à participer à une «opération» permettant de lever le blocus du port d'Odessa (sud de l'Ukraine) et d'exporter les céréales ukrainiennes vers les pays qui en ont besoin, a annoncé vendredi la présidence française. «Nous sommes à disposition des parties pour au fond que se mette en place une opération qui permettrait d'accéder au port d'Odessa en toute sécurité, c'est-à-dire de pouvoir faire passer des bateaux en dépit du fait que la mer est minée», a déclaré un conseiller présidentiel.

Macron en Roumanie et Moldavie la semaine prochaine, visite à Kiev pas fixée

Emmanuel Macron se rendra mardi en Roumanie, pour rencontrer les troupes françaises qui y sont stationnées, puis en Moldavie mercredi afin d'affirmer son soutien à ce pays affecté par la guerre en Ukraine, a annoncé vendredi l'Elysée. La présidence française a précisé qu'une visite du chef de l'Etat en Ukraine se déroulerait à une date qui n'a pas été encore fixée, au moment où elle sera «utile au président (Volodymyr) Zelensky».

La présidence française a également fait part de son souhait que l'Ukraine sorte «victorieuse» du conflit avec la Russie, répondant aux interrogations suscitées par un appel du président Emmanuel Macron à «ne pas humilier la Russie». «Comme le président a eu l'occasion de le dire, nous souhaitons la victoire de l'Ukraine. Nous souhaitons que l'intégrité territoriale de l'Ukraine soit rétablie. Nous souhaitons que ce conflit, que cette guerre de la Russie contre l'Ukraine cesse le plus vite possible», a déclaré un conseiller du président.

Reçu par Poutine, le nouveau président turkmène prône un renforcement des liens

Le nouveau président du Turkménistan, Serdar Berdymoukhamedov, a prôné vendredi un renforcement des liens avec Moscou, son «partenaire stratégique», lors d'une rencontre au Kremlin avec Vladimir Poutine. Il s'agit de la première visite à l'étranger de Serdar Berdymoukhamedov, 40 ans, depuis qu'il a été élu en mars à la tête du Turkménistan, ex-république soviétique d'Asie centrale riche en hydrocarbures, succédant ainsi à son père, l'ex-président autoritaire Gourbangouly Berdymoukhamedov. «Je suis convaincu que cette rencontre donnera une impulsion importante au partenariat stratégique» entre Moscou et Achkhabad, a déclaré Serdar Berdymoukhamedov, en louant notamment le caractère «égalitaire» des relations bilatérales. «Nos pays ont un potentiel suffisant pour renforcer le commerce et les investissements mutuels», a-t-il ajouté.

Pour sa part, Vladimir Poutine a fait état de pourparlers «substantiels qui se sont déroulés dans une ambiance amicale». Selon lui, «une attention particulière» a été accordée à la coopération énergétique au cours de cette rencontre. Il a également décoré Serdar Berdymoukhamedov de l'Ordre de l'Amitié, l'une des plus hautes distinctions de l'Etat russe. Les deux dirigeants ont par ailleurs signé une déclaration sur le renforcement du partenariat stratégique entre le Turkménistan et la Russie, au moment où cette dernière devient de plus en plus isolée sur la scène internationale en raison de son offensive en Ukraine lancée le 24 février.

Neuf pays veulent un renforcement du flanc oriental de l'Otan

Les dirigeants de neuf pays d'Europe centrale et de l'Est se sont réunis vendredi à Bucarest pour demander un renforcement du flanc oriental de l'Otan face à l'agression russe en Ukraine, à moins de trois semaines d'un sommet de l'Alliance prévu fin juin à Madrid. «Face aux risques accrus pour la sécurité en Roumanie et en mer Noire, consolider l'Otan sur son flanc est (...) devient d'autant plus urgent et crucial», a déclaré le président roumain Klaus Iohannis en ouvrant la réunion, co-présidée par son homologue polonais Andrzej Duda. Le sommet de l'Alliance atlantique dessinera «une vision à long terme, à travers son nouveau concept stratégique, en mettant la défense collective et l'article 5 (de son traité, NDLR) au coeur des actions», a-t-il souligné, prônant «un renforcement de la posture de dissuassion et de défense», pour répondre «aux menaces engendrées par la Russie».

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L'article 5 de ce traité stipule que si un pays de l'Otan est victime d'une attaque armée, chaque membre de l'Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l'ensemble des membres et prendra les mesures qu'il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué.Les chefs d'Etat des neuf pays représentés - Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Roumanie et Slovaquie - doivent également se pencher sur l'impact de l'invasion russe sur la sécurité des «partenaires vulnérables» de l'Alliance, dont la Moldavie et la Géorgie.

Zelensky remercie le ministre britannique de la Défense pour son rôle moteur

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié vendredi Londres pour son rôle moteur dans le soutien occidental à l'Ukraine, lors d'une visite à Kiev du ministre britannique de la Défense Ben Wallace. «Les mots se transforment en actions. C'est ce qui fait la différence entre les relations entre l'Ukraine et la Grande-Bretagne et celles entre l'Ukraine et d'autres pays», a déclaré le président ukrainien, dans une apparente pique à l'encontre d'autres pays européens, même s'il n'en a nommés aucun. «Armes, finances, sanctions: dans ces trois dossiers, la Grande-Bretagne montre son leadership», a poursuivi Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée sur son compte Telegram.

Alors que les Ukrainiens réclament aux Occidentaux des armes lourdes pour résister à une puissante offensive russe dans le Donbass - et notamment dans la ville-clé de Severodonetsk - Ben Wallace a salué l'effort «extraordinaire» fourni par le président et le peuple ukrainien pour résister à l'invasion russe. Cette visite de travail de deux jours visait à entendre de vive voix «comment évoluent les besoins opérationnels des forces armées ukrainiennes, alors que la nature du conflit continue de changer», a indiqué le ministère britannique de la Défense dans un communiqué. «Cela permettra d'assurer que le soutien continu britannique évolue en fonction de ces besoins et est adapté à la situation sur le terrain», a ajouté le ministère.

La situation sur le terrain au 107e jour de guerre

Les troupes de Kiev semblent perdre l'ascendant face à celles de Moscou, notamment à Severodonetsk, ville clé du Donbass, théâtre de violents combats, même si le président ukrainien Volodymyr Zelensky assurent que ses troupes «tiennent bon». Voici un point de la situation au 107e jour de la guerre à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.

Front Est

«Severodonetsk, Lyssytchansk et d'autres villes du Donbass, que les occupants considèrent maintenant comme leurs cibles, tiennent bon», déclarait jeudi le président Zelensky. Mais le Palais des Glaces, un des symboles de Severodonetsk, a été détruit dans un incendie provoqué par les bombardements russes, a annoncé vendredi Sergueiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk. Et toutes les zones résidentielles de la ville sont sous contrôle russe, selon les deux camps. «La Russie va vraisemblablement finir par prendre la poche de Severodonetsk» alors que les Ukrainiens subissent «de lourdes pertes», selon un responsable occidental.

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De nouvelles offensives russes sont attendues depuis Izioum, qui devraient encore fragiliser la situation des forces ukrainiennes à Severodonetsk. Mais celles-ci continuent de s'y battre car le terrain urbain «favorise le camp qui défend», estime Gustav Gressel, analyste du Conseil européen sur les relations internationales (ECFR). Alors que les Ukrainiens «ont une puissance de feu inférieure» à celle des Russes mais davantage d'hommes disponibles, ils peuvent attaquer les tanks de Moscou en ville où ils sont moins à découvert, explique-t-il.

Front Sud

L'armée ukrainienne a affirmé vendredi avoir frappé des positions ennemies dans la région de Kherson, en quasi-totalité sous contrôle russe et où Kiev redoute que Moscou organise un référendum en vue d'une annexion. «Notre aviation a frappé des positions russes, des sites où se concentrent équipements et personnel et des dépôts autour de cinq localités de la région de Kherson», a indiqué l'état-major ukrainien, précisant que les troupes russes ont recours à des mines soviétiques datant des années 1950 pour se protéger d'une contre-attaque.

Les clés pour comprendre les véritables enjeux du Donbass

À coups de canon, la Russie progresse lentement dans sa conquête des oblasts de Donetsk et de Louhansk. Mais le trophée de l’invasion russe se situe plus au sud, sur les rives de la mer Noire, où l’Ukraine contre-attaque.

La conquête de la ville de Severodonetsk, dans l’oblast de Louhansk, l’illustre. Ce qui, à première vue, pourrait ressembler à un pis-aller demeure un but de guerre fondamental pour Moscou.

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La Finlande veut construire des clôtures sur sa frontière avec la Russie

La Finlande prévoit de construire de nouvelles clôtures sur certaines portions de sa frontière avec la Russie en conséquence de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, a appris l’AFP vendredi auprès du gouvernement.

Craignant notamment que Moscou utilise des migrants pour exercer une pression politique, Helsinki a soumis jeudi un projet d'amendement visant à renforcer les clôtures à certains endroits de l'immense frontière longue de près de 1300 kilomètres. Son entrée en vigueur est souhaitée «aussi rapidement que possible».

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Zelensky plaide pour la candidature de l'Ukraine à l'UE

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a plaidé vendredi pour l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne, appelant à ne pas laisser son pays dans une «zone grise», alors que les dirigeants de l'UE doivent décider d'ici fin juin s'ils lui accordent le statut officiel de candidat à l'UE.

«La première chose est de supprimer enfin cette 'zone grise', si tentante pour l'Etat russe (...) Dans les semaines à venir, l'Union européenne pourrait franchir une étape historique qui prouvera que les mots sur l'appartenance du peuple ukrainien à la famille européenne ne sont pas vains», a déclaré le président ukrainien par visioconférence, lors d'une conférence internationale sur la démocratie à Copenhague.

La Commission européenne doit rendre dans les jours qui viennent son avis sur la question, avant que les dirigeants de l'UE ne décident s'ils accordent à l'Ukraine le statut officiel de candidat lors d'un sommet les 23 et 24 juin.

L'ONU inquiète après la condamnation à mort de combattants étrangers à Donetsk

Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme a fait part vendredi de sa préoccupation après la condamnation à mort par les autorités séparatistes prorusses de combattants étrangers ayant combattu aux cotés des Ukrainiens.

«Depuis 2015, nous avons observé que le soi-disant système judiciaire de ces républiques autoproclamées ne satisfont pas aux garanties essentielles d'un procès équitable (...). De tels procès contre des prisonniers de guerre constituent un crime de guerre», a déclaré une porte-parole, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse à Genève.

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Russie: la Banque centrale baisse son taux directeur de 11% à 9,50%

La Banque centrale russe a abaissé son taux directeur de 11% à 9,50% vendredi, estimant que malgré un environnement «difficile» pour l'économie russe, «l'inflation ralentit plus vite et le déclin de l'activité économique est moins important» qu'elle ne l'avait prévu.

La Banque centrale, qui avait drastiquement augmenté son taux de 9,50% à 20% dans la foulée des premières sanctions fin février, l'a ainsi rétabli au niveau d'avant le début de l'intervention militaire en Ukraine.

Le conflit en Ukraine ébranle les certitudes des diplomates helvètes sur la «neutralité»

Sensible au sort de l’Ukraine, mais, contraint d’appliquer son principe fondateur, Berne a dû interdire le 3 juin toute exportation de matériel de guerre «made in Switzerland» vers l’Ukraine, en l’occurrence des obus anti-aériens de 35 mm pour Flakpanzer (char) Gepard et des véhicules blindés Piranha III, via l’Allemagne et le Danemark, «en raison de l’égalité de traitement découlant du droit de la neutralité».

Si la Suisse ne s’interdit pas de condamner les tirs de missile de la Corée du Nord ou une agression militaire comme celle du 24 février, priorité sera donnée à l’action humanitaire, un des socles de la politique étrangère suisse, symbolisé par l’action conjointe de la Croix-Rouge et de l’ONU pour exfiltrer les occupants civils de la centrale Azovstal de Marioupol.

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Des cagnottes pour approvisionner l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La société civile du pays se mobilise pour lever des fonds et équiper les soldats envoyés sur le front, qui manquent de tout: casques, gilets pare-balles, munitions…

Lire notre article : Des cagnottes pour approvisionner l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

Kiev bombarde des positions russes dans la région de Kherson

L'armée ukrainienne a affirmé vendredi avoir frappé des positions russes dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, région en quasi-totalité sous contrôle des forces russes où Kiev redoute que Moscou organise bientôt un référendum en vue d'une annexion à la Russie. «Notre aviation a frappé des positions russes, des sites où se concentrent équipements et personnel et des dépôts autour de cinq localités de la région de Kherson», a indiqué l'état-major de l'armée ukrainienne vendredi sur Facebook.

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La quasi-totalité de la région de Kherson, dont la capitale régionale, est occupée par les troupes russes depuis les premiers jours de l'invasion russe lancée le 24 février. Baignée par la mer Noire et la mer d'Azov, cette région d'une superficie de quelque 28.000 kilomètres carrés comptait plus d'un million d'habitants avant la guerre.

Un des négociateurs russes sur le conflit en Ukraine a évoqué le 1er juin la prochaine organisation de référendum dans les territoires occupés par les Russes, en vue d'une annexion, qui pourrait avoir lieu en juillet, un projet dénoncé par Kiev. La Russie avait organisé un référendum en Crimée en 2014, avant d'annexer la péninsule dans la foulée.

Des cas de choléra à Marioupol, un risque majeur d’épidémie, alerte Londres

Des cas isolés de choléra ont été repérés à Marioupol depuis le mois de mai, a indiqué ce vendredi matin le ministère britannique de la Défense, alertant sur «un risque majeur d’épidémie». Le renseignement britannique a aussi indiqué qu’il y avait «une grave pénurie de médicaments à Kherson».

L’Ukraine a subi une grande épidémie de choléra en 1995 et a connu quelques autres épisodes mineurs depuis, en particulier dans la région de la mer d’Azov. Et en ce moment, «les services de santé sont déjà probablement proche de la rupture», a prévenu le ministère britannique.

«Nous avons épuisé presque toutes nos munitions», alerte le renseignement ukrainien

Le chef adjoint du renseignement ukrainien Vadym Skibitsky a prévenu, dans un article du Guardian, que l’Ukraine commençait à être à court de munitions. «Nous avons épuisé presque toutes nos munitions [d'artillerie] et utilisons maintenant des obus standard de calibre 155 de l'Otan», a-t-il déclaré.

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«Tout dépend maintenant de ce que [l’Occident] nous donne», a aussi alerté Vadym Skibitsky. «L'Ukraine a une pièce d'artillerie contre 10 à 15 pièces d'artillerie russes. Nos partenaires occidentaux nous ont donné environ 10% de ce qu'ils avaient». L’Ukraine utiliserait 5000 à 6000 obus d’artillerie par jour, toujours selon le renseignement ukrainien.

Un embargo sur le gaz russe détruirait l’économie européenne, affirme Viktor Orban

Un embargo de l'Union européenne sur les importations de gaz russe détruirait l'économie européenne, déjà en difficulté avec l'inflation galopante due à la hausse des prix de l'énergie, a déclaré vendredi le premier ministre hongrois Viktor Orban.

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Orban a également déclaré à la radio publique que sans plafonnement des prix des carburants, de certains aliments de base et de l'énergie, l'inflation hongroise, qui était de 10,7% en mai, pourrait atteindre entre 15% et 16%.

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En Ukraine, la guerre de l’ancien et du moderne

Dans les territoires qu’elle a conquis, dans le sud de l’Ukraine, l’armée russe a déployé quelques vieux chars T-62. Ces engins ont été conçus au début des années 1960. Mais pour assurer une présence armée loin des combats les plus intenses, ils seront peut-être suffisants. Dans le Donbass, l’armée russe a au contraire exhibé quelques blindés d’appui BMPT Terminator, une dizaine selon le ministère de la Défense britannique. En Ukraine, la haute technologie et le plus démodé se côtoient sur le champ de bataille.

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L'Ukraine pourrait toutefois reprendre Sieverodonetsk «en deux, trois jours»

D'intenses combats de rue se poursuivaient contre les troupes russes. Le Palais des Glaces, un des symboles de la ville, a été détruit dans un incendie provoqué par les bombardements russes, a annoncé vendredi sur Telegram Sergueiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk. Prendre Sieverodonetsk ouvrirait à Moscou la route d'une autre grande ville du Donbass, Kramatorsk, étape importante pour conquérir l'intégralité de cette région frontalière de la Russie, en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.

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L'Ukraine pourrait toutefois reprendre Sieverodonetsk «en deux, trois jours», dès qu'elle disposera d'artillerie occidentale «de longue portée», avait assuré auparavant Sergueiï Gaïdaï.

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Volodymyr Zelensky: «Sieverodonetsk tient bon»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que ses soldats «résistaient» à Sieverodonetsk, où d'intenses combats de rue se poursuivaient contre les troupes russes, ville stratégique dont dépend le contrôle de l'entière région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine. «Sieverodonetsk, Lyssytchansk, et d'autres villes du Donbass, que les occupants considèrent maintenant comme leurs cibles, tiennent bon», a déclaré Zelensky dans son allocution quotidienne jeudi soir.

Zelensky a parlé «armes lourdes» et entrée de l'UE avec Macron

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit avoir évoqué jeudi avec Emmanuel Macron l'aide militaire de la France à l'Ukraine, y compris en «armes lourdes», a précisé le président français, ainsi que la candidature de Kiev à l'entrée dans l'Union européenne. Dans un tweet, Volodymyr Zelensky a assuré avoir informé Emmanuel Macron de «la situation sur le front» face aux forces russes. «Nous avons discuté d'autres aides militaires pour l'Ukraine», a-t-il ajouté dit avant de conclure: «une attention particulière a été consacrée aux moyens de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE».

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Paris a confirmé dans un communiqué l'appel téléphonique entre les deux présidents. Emmanuel Macron «a interrogé le président Zelensky sur les derniers développements sur le terrain, ainsi que sur ses besoins en termes d'équipements militaires, d'appui politique, de soutien financier et d'aide humanitaire». Le président français a assuré à son homologue ukrainien que «la France resterait mobilisée pour répondre aux besoins de l'Ukraine, y compris en armes lourdes». Enfin, les deux chefs d'Etat «sont convenus de rester en contact, notamment dans la perspective de l'avis que la Commission européenne rendra sur la candidature de l'Ukraine à adhérer à l'Union européenne, et la discussion qui s'en suivra au Conseil européen des 23 et 24 juin».

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Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct. Nous allons suivre cette nouvelle journée de conflit russo-ukrainien, depuis l’invasion militaire russe du 24 février dernier en Ukraine. Minute par minute, nous vous aidons à comprendre et analyser les enjeux de ce conflit qui s’enlise et se concentre désormais dans le sud et l’est du pays.

Retrouvez toutes les informations relatives à la journée d’hier ici.

Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

DÉCRYPTAGE - Créé il y a trente ans, le commandement des opérations spéciales tire les leçons de la guerre en Ukraine.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les quatre cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.

Guerre en Ukraine : la Russie furieuse après la fermeture de l'espace aérien à l'avion de Lavrov

La Bulgarie, la Macédoine du Nord et le Monténégro, tous trois membres de l'Otan, ont fermé leur espace aérien à l'avion du ministre des Affaires étrangères russe qui devait se rendre en Serbie pour une visite de deux jours.

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L'Humanité

Législatives. Marylène Faure : « Avec la Nupes, quelque chose de nouveau émerge »

Actu

Militante communiste depuis ses plus jeunes années, Marylène Faure représentera la Nupes dans la 8 e circonscription de Gironde. Salariée d’EDF depuis 1998 et syndicaliste, elle entend faire valoir son expérience dans le secteur énergétique face à la flambée des prix et aux politiques menées ces dernières années. Entretien.

Titouan Thonier

Seule candidate communiste investie dans le département, Marylène Faure entend disputer son siège à la députée sortante, Sophie Panonacle (LaREM), dans une circonscription plutôt à droite. Elle propose une refonte de notre modèle énergétique, depuis trop longtemps éloigné des besoins de la population.

En 2017, LaREM l’a emporté dans 9 des 12 circonscriptions de votre département autrefois dominé par le PS. La Nupes peut-elle permettre à la gauche de reconquérir ce territoire ?

L’union était une volonté du peuple de gauche dans son ensemble. Même si elle a été actée tardivement, tout le monde se mobilise pour remporter un maximum de circonscriptions, et l’on sent dans cette campagne quelque chose de nouveau qui émerge. J’espère que la Nupes va redonner espoir au peuple de gauche et le ramener aux urnes, pour qu’enfin ce monde change.

Vous héritez d’une circonscription difficile pour la gauche. Comment espérez-vous renverser la situation ?

J’ai toujours été positive. Il est vrai qu’avant 2017, cette « circo » était la seule du département aux mains de la droite. Beaucoup m’ont dit que ce serait difficile d’inverser la tendance. En réalité, selon l’INSEE, nous comptons 40 % de gens riches ou très riches. Cela veut dire qu’il y a 60 % de classes moyennes ou populaires. Notre bastion, il existe, mais ce sont principalement des abstentionnistes. Il faut leur montrer que la Nupes peut réellement changer leur quotidien.

Vous êtes syndicaliste à la CGT depuis plus de 30 ans. Que représente pour vous cette candidature aux élections législatives ?

Je suis la seule communiste à être investie dans ce département. Mon père était syndicaliste et militant au PCF. J’ai été éduquée dans des valeurs de solidarité et de fraternité. En rentrant dans la vie professionnelle, je me suis naturellement engagée dans le syndicalisme. J’ai débuté dans la grande distribution, un secteur où les femmes sont fortement représentées. Nous nous sommes battus pour l’égalité salariale et des conditions de travail. J’ai ensuite eu la chance d’entrer chez EDF à Arcachon, en 1998, où j’ai peut-être eu tous les mandats possibles ! Je suis également investie dans l’association Drop de Béton, qui, à travers le rugby, œuvre pour l’insertion sociale, notamment des jeunes filles et des personnes en situation de handicap. Ce sont autant d’engagements qui me permettent de faire vivre mes valeurs.

Que reprochez-vous à LaREM en matière d’énergie ?

Le problème remonte à la privatisation en 2004 et précède donc la Macronie. Mais avec celle-ci, nous sommes dans la continuité de politiques publiques qui privilégient une logique de marché en délaissant le bien public. Le projet Hercule illustre parfaitement cette volonté politique. On détricote les conditions de travail des salariés, certaines activités sont externalisées, nous manquons de matériel et faisons face à un cruel manque de reconnaissance… C’était le cas avec la SNCF, c’est pareil avec l’hôpital en ce moment. L’humain n’est pas pris en compte dans ces réorganisations et les salariés en ressentent un profond mal-être.

Que proposerez-vous à ce sujet si vous êtes élue à l’Assemblée ?

Une stratégie qui repose sur un mix nucléaire/renouvelable est nécessaire. La seule ressource aujourd’hui capable de répondre à nos besoins, c’est le nucléaire. Mais il faut prendre en compte le débat sur le traitement des déchets radioactifs. En ce sens, il faut investir dans la recherche et développer les énergies renouvelables, pour pouvoir, à terme, définir une nouvelle politique énergétique sur les prochaines décennies, ce qui n’a pas été fait depuis 1946.

Le pouvoir d’achat est une préoccupation majeure des Français. Quelles mesures défendriez-vous dans l’hémicycle pour faire baisser la facture énergétique ?

Nous proposons une diminution de la TVA à 5,5 % sur le gaz et l’électricité, cela devrait permettre de diminuer la facture des ménages d’environ 30 %. Et cette mesure sera combinée à la revalorisation du SMIC à 1 500 euros et des minima sociaux. Nous défendrons ensuite la renationalisation d’EDF et d’Engie, qui permettra de pérenniser notre modèle. Nous souhaitons également porter la question de la souveraineté énergétique sur la scène européenne. L’augmentation des prix n’est pas uniquement liée à l’invasion russe en Ukraine. La demande mondiale s’accentue, ce qui favorise l’explosion des prix.

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L'Humanité

Manifeste européen

Chronique

Cynthia Fleury

Les derniers événements de la pandémie et de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la première attaquant la seconde, auront redonné – c’est le versant vertueux mais dangereux des grandes crises – quelques couleurs lumineuses à l’idéal et à l’espérance européens.

Certes, l’Europe sortait d’un Brexit sonnant le désamour ­anglais, mais aussi populaire, de l’Union européenne… Mais chacun craignait que s’enchaîne une escalade d’exit (Grexit, Frexit, Polexit, Italexit, etc.), et tel ne fut pas le cas. « Kairos » dès lors à saisir pour publier un manifeste à l’attention de la Fierté européenne (éditions Télémaque) et permettre à son auteur, Guillaume Klossa, de redire à quel point les succès de l’Europe existent et représentent des modèles pour l’avenir. Face aux « quatre grands récits civilisationnels en concurrence », tels le récit américain se définissant comme le camp du bien, l’offensive chinoise des nouvelles routes de la soie, le récit générationnel de l’effondrement, les nostalgie et vigueur autocratiques (Russie, Turquie, etc.), l’Europe est de loin la plus inspirante fiction, et la moins impérialiste. Dans le sillage du New Bauhaus pour l’Europe, défendu par l’actuelle présidente de la Commission ­européenne, Klossa en appelle non pas à l’inénarrable « refondation » européenne, illusoire et pleine d’ingratitude pour la réalité factuelle européenne, mais à la consolidation d’un plan de relance européen, déjà bien commencé avec cette prise de conscience collective lors de la crise du Covid. Dès lors, les lignes du grand projet sont simples et à investir sans réserve : la mise en place d’un « moment conventionnel continental pour faire de l’Union européenne la première puissance citoyenne multinationale et multilingue moderne ». Autrement dit, faire de l’Union un coproducteur, avec les États, de nouveaux biens communs (défense, santé, protection de l’environnement, politique fiscale, etc.). Renforcer deux ­volets de stabilisation européenne, le premier concernant la cohésion interne (éducation et culture), l’autre à destination du voisinage européen (défense, régulation de l’immigration, aide au développement). Si la fierté européenne est à investir à nouveau, c’est parce qu’il est nécessaire, dans les temps incertains qui sont les nôtres, que les 450 millions de citoyens soient solidaires pour précisément faire face aux menaces toujours plus chaotiques que charrient le réchauffement climatique ou la géopolitique de l’anthropocène.

Dans le repli, les nations ne pourront pas résister à la ­compétition pour la survie. Klossa, en amoureux non candide de l’Europe, défend ce programme régénérant et pragmatique, seul susceptible de poursuivre la mise en place d’un contrat social digne de ce nom.

europeLa chronique de Cynthia Fleury
L'Humanité

Songerie(s)

Chronique

Une véritable révolution citoyenne démocratique ?

Jean-Emmanuel Ducoin

Lignée La politique, en République, vomit les tièdes et les demi-mesures. Ceux qui vécurent de près la dissolution de 1997, l’accord de gouvernement à gauche scellé en quelques jours, puis la victoire surprise face à la droite chiraquienne, en savent quelque chose. Jadis, nos prophètes de légende, sans prise sur l’événement, sublimaient le malheur passé ou à venir par le merveilleux et l’étalement du mystère dans le temps – souvent le temps-long. Là, nous avons prise sur l’événement ! Ce dimanche 12 juin, nous y serons donc, à ce premier tour tant attendu des législatives qui, en quelque sorte, ne ressemble à aucun autre.

Oublions un instant la disparition des arrière-mondes (encore que) et de la perception des longues durées (à voir), sans perdre de vue néanmoins que l’aventure de la Nupes ne vient pas de nulle part. Le bloc- noteur le rappelle souvent : nous avons de qui tenir et de quoi nous réjouir, puisque qu’une belle lignée nous pousse dans le dos ! Pour le dire autrement, et aussi incroyable que cela puisse paraître : une majorité de gauche est bel et bien à portée de vote, accessible. Et nous ne rêvons pas…

Caricature Dans nos songeries référencées et par mégarde altruistes – les flâneries des expérimentés sont parfois à contresens –, nous imaginons encore et encore : que celles et ceux qui décident dans les urnes soient saisis d’un retour sur image digne de l’Histoire et se mettent à reconsidérer le pouvoir qu’ils possèdent en vérité. Celui de renverser la table, ni plus ni moins. Et c’est le moment. Chacun est fils de son temps ; contemporains nous sommes.

Et ce que réclame l’ici-et-maintenant nous dépasse. Parvenu à ce point de crise démocratique et institutionnelle, le peuple français doit regarder la vérité en face. Notre régime du monarque-élu se trouve à bout de souffle et, depuis l’arrivée par effraction de Mac Macron, puis l’élection de Mac Macron II, du haut de sa verticalité jupitérienne poussée jusqu’à la caricature, le sentiment de grave fracture entre le chef de l’État et les citoyens connaît une aggravation si inquiétante que tout retour en arrière semble impossible.

La défiance croissante n’atteint plus seulement la posture de l’Élu, mais bel et bien « la » politique en général. D’où la question lancinante : la Ve République a-t-elle vécu ? Nous connaissons la réponse. Dès lors, s’il ne fallait retenir qu’un seul argument pour élire un Parlement de gauche, imaginons un peu le scénario improbable. Le 19 juin au soir, Mac Macron II ne possède pas de majorité. De quoi s’agirait-il, sinon du coup de grâce précipité du cadre institutionnel actuel ? Nous aurions à l’Élysée un roi sans tête. Et à l’Assemblée nationale un pouvoir capable de changer profondément la République… et la vie des gens. Le début d’une véritable révolution citoyenne démocratique.

Chimères En sortant du chapeau son soi-disant « Conseil national de la refondation » (honte à la référence au CNR), censé revivifier la démocratie, Mac Macron II est comme passé aux aveux. Il reconnaît explicitement l’ampleur du problème. Car les Français veulent s’en mêler, participer, être des acteurs. Et, sans forcément en avoir pleine conscience, ils aspirent même à une nouvelle République sans laquelle rien – ou pas grand-chose – ne se réorganisera de fond en comble. Une victoire de la gauche et tout bascule.

Primo : retour à la primauté du Parlement. Secundo : fin progressive du présidentialisme, au processus inévitable désormais. Deux tours de scrutin et tout devient possible. Espérer n’est pas toujours délirer. Quant aux chimères éventuelles, elles émergent et se concrétisent dans grandes heures à la Jean-Jacques Rousseau où « on laisse sa tête entièrement libre, et ses idées suivre leur pente sans résistance et sans gêne ».

Le bloc-notes de Jean-Emmanuel DucoinLégislatives 2022NupesÉlections 2022
Le Figaro

Communautarisme, insécurité, immigration: mais où va Macron?

Judith Waintraub

DÉCRYPTAGE - Sur au moins trois sujets majeurs, le chef de l’État et ses ministres font preuve d’un refus de regarder la réalité en face. Exemples.

Avant sa réélection, Emmanuel Macron a choyé le Printemps républicain, ce mouvement qui milite pour la renaissance d’une gauche laïque. Il a eu des mots d’hommage chaleureux pour Laurent Bouvet, l’un de ses fondateurs, quand l’auteur du concept d’«insécurité culturelle» a été emporté par la maladie de Charcot, en décembre 2021. Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa, la secrétaire d’État à la Jeunesse Sarah El Haïry partageaient les combats du Printemps républicain.

Aucun des trois n’a été reconduit. Pire: Pap Ndiaye, le successeur de Jean-Michel Blanquer, estime qu’un «racisme structurel» existe en France et dit «partager la plupart des causes» des tenants du wokisme, même s’il «n’approuve pas les discours moralisateurs ou sectaires de certains d’entre eux». Le nouveau ministre de l’Éducation revendique en outre son «compagnonnage» avec le Conseil représentatif des associations noires (Cran), qui pratique le racialisme. Il trouve «rassembleur» le discours d’Assa Traoré, la pasionaria de la lutte contre les «violences policières».

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Le Printemps républicain espérait une vingtaine de circonscriptions. Il n’en a obtenu qu’une en Meurthe-et-Moselle pour Marika Bret, responsable des ressources humaines à Charlie Hebdo. Les contacts entre les dirigeants macronistes et Zineb El Rhazoui, l’ex-journaliste de Charlie, ou encore Rachel Khan, l’auteur de Racée *, n’ont débouché sur aucune proposition. Elles n’appartiennent pas au Printemps républicain, mais elles en sont proches. De son côté, Jean-Pierre Chevènement, autre figure du combat laïque, avait proposé des candidats dans une douzaine de circonscriptions. Seuls quatre d’entre eux ont été retenus et, sauf miracle, ils ne seront pas élus le 19 juin. En revanche, les responsables de la majorité sortante ont investi Lova Rinel, ex-présidente du Cran, en Seine-Saint-Denis.

Avec son discours aux Mureaux contre le séparatisme, Emmanuel Macron nous avait donné raison contre les tenants d’une laïcité “accommodante”. Tout se passe aujourd’hui comme s’il leur offrait leur revanche

«Je comprends que l’étiquette du Printemps soit jugée trop sulfureuse, mais pourquoi ne pas avoir promu des personnalités comme Rachel Khan? s’interroge un membre fondateur du mouvement. Avec son discours aux Mureaux contre le séparatisme, Emmanuel Macron nous avait donné raison contre les tenants d’une laïcité “accommodante”. Tout se passe aujourd’hui comme s’il leur offrait leur revanche.»

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Plusieurs membres du Printemps républicain se disent «humainement blessés» par ce qu’ils ont ressenti comme une «volonté d’humiliation» du président à leur encontre. Surtout, ils craignent que son énième revirement sur la laïcité n’obéisse pas seulement à des impératifs clientélistes: «Certes, il veut récupérer une partie des 69 % d’électeurs musulmans de Jean-Luc Mélenchon, soupire l’un d’entre eux. Mais au fond, il ne semble pas considérer le communautarisme comme un danger réel pour la France.» Même si Emmanuel Macron, interrogé la semaine dernière sur la multiplication des voiles pour les filles et des qamis pour les garçons à l’école, a assuré vouloir que «la loi de la République s’applique», contre le port de «tenues islamiques».

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La sécurité au second plan

Entre 2017 et 2021, les coups et blessures volontaires, hors violences intrafamiliales, ont augmenté de 12 %, selon le ministère de l’Intérieur. En 2020, pour ne prendre que les derniers chiffres disponibles, l’Insee a recensé 710.000 victimes de violences physiques «gratuites», c’est-à-dire non motivées par un vol et hors cadre familial. Soit «une agression toutes les 44 secondes», comme Marine Le Pen ne s’est pas privée de le répéter en avril, quand la lutte contre la délinquance semblait devoir s’imposer comme l’un des sujets déterminants de la présidentielle.

Un an auparavant, Emmanuel Macron définissait la sécurité comme «un enjeu majeur pour le pays» et affirmait se battre pour «le droit à une vie paisible» (interview du 18 avril 2021 au Figaro, NDLR). Il vantait son bilan, en particulier la création de 10.000 postes de policiers et de gendarmes. Les moyens dévolus à la lutte contre la délinquance faisaient un bond sans précédent dans le budget 2022 et le président, pas encore candidat, promettait de les augmenter encore de 25 % sur la durée de son éventuel second quinquennat.

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Puis l’inflation est arrivée et le pouvoir d’achat est devenu la préoccupation essentielle des Français. Réélu, Emmanuel Macron a confirmé à la Justice Éric Dupond-Moretti, qui reprochait à Gérald Darmanin, également reconduit à l’Intérieur, de «développer le sentiment d’insécurité» en parlant de l’«ensauvagement» d’«une partie de la société». Du «en même temps» que le président se réserve sans doute d’arbitrer au coup par coup, en fonction des circonstances.

Le 23 mai, à l’occasion du premier Conseil des ministres de ce second quinquennat, il a défini ses quatre priorités: l’école, la santé, la transition écologique et la lutte contre l’inflation. Aucun sujet régalien. Des 15.000, puis seulement 7000 places de prison dont il avait promis la création d’ici à la fin de son mandat précédent, un peu plus de 2000 seulement ont été livrées. Toutes avaient été mises en chantier sous la présidence de François Hollande.

L’immigration en roue libre

L’incidence d’une immigration incontrôlée sur l’insécurité est toujours un tabou en Macronie. En témoigne la réaction de Gérald Darmanin après que la finale de la Ligue des champions a tourné à la déroute des autorités françaises, au Stade de France. Son audition au Sénat, où il avait été convoqué avec la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra pour s’expliquer, restera comme un exemple chimiquement pur de déni. Non content de se défausser de la responsabilité du chaos sur les supporters britanniques détenteurs de faux billets, le ministre de l’Intérieur a rangé les vols et les agressions de Saint-Denis au rayon des incidents habituels d’après-match. Malgré les images, les témoignages et les enquêtes, tous convergents, il a accusé les sénateurs Les Républicains de se livrer à une «essentialisation de la délinquance» en jetant «en pâture des liens très nauséabonds». «Quand vous dites que depuis 1998 (date d’ouverture du Stade de France, NDLR) la France n’est plus la même et que la Seine-Saint-Denis a changé, vous faites le jeu de partis assez extrêmes», a-t-il même lancé à Jacqueline Eustache-Brinio, qui l’interrogeait.

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La sénatrice LR du Val-d’Oise, dont le rapport sur la commission d’enquête sur la radicalisation islamiste avait été adopté à l’unanimité en juin 2020, ne s’est pas laissée faire. «Dès qu’on dénonce la réalité, on est traité de “facho”, s’indigne-t-elle. C’est tellement plus simple que de régler les problèmes! Je lui ai dit que je ne l’autorisais pas à m’insulter et il a prétendu que ce n’était pas ce qu’il avait fait. Quant à la ministre des Sports, c’était Oui-Oui qui découvre la Lune!»

Pendant la campagne, Emmanuel Macron a promis de «poursuivre» la refonte du droit d’asile pour «expulser plus efficacement» les déboutés. Il a parlé des «droits et devoirs» du citoyen quand il a annoncé sa candidature dans sa Lettre aux Français et a annoncé par ailleurs que les titres de long séjour seraient réservés à «ceux qui réussissent un examen de français et s’insèrent professionnellement». Et, bien sûr, il s’est engagé à «expulser les étrangers qui troublent l’ordre public». Il a également assuré que «le refus d’asile vaudra obligation de quitter le territoire français (OQTF)». Une mesure qui risque de rallonger encore le traitement administratif des dossiers et, surtout, qui ne résoudra rien tant que les demandeurs d’asile ne seront pas assignés à résidence jusqu’à ce que leur dossier soit traité.

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En 2019, déjà, Emmanuel Macron s’était fixé l’objectif de faire exécuter «100 % des OQTF» d’ici à la fin de son mandat. En 2021, selon un rapport sénatorial qui vient de paraître, 5,7 % seulement des OQTF avaient été exécutées. En 2012, le taux d’exécution était de 22,3 %! La crise sanitaire n’excuse pas tout: il n’était que de 12,2 % en 2019. Le président a mis son échec sur le dos des pays d’origine qui refusent de reprendre leurs ressortissants. C’est en partie vrai, mais c’est surtout une façon de nier la responsabilité des autorités françaises. Le déni, encore et toujours.

* Éditions de l’Observatoire, 160 p., 16 €.

Impôts, dépenses... Le projet inquiétant de Mélenchon

DÉCRYPTAGE - Explosion des impôts, retraite à 60 ans, blocage des prix… S’il arrive à Matignon, le patron de la Nupes mettra le pays à genoux.

«La police tue» : Mélenchon s'attaque aux forces de l'ordre, Darmanin lui répond

Le chef de l'alliance de gauche, coutumier du fait, a multiplié les déclarations contre les forces de l'ordre ces derniers jours. «Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner», a réagi le ministre de l'Intérieur.

Législatives : Emmanuel Macron peut-il refuser de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?

LA VÉRIFICATION - «Si bonhomme tu vas le nommer !», a lâché l'insoumis Manuel Bompard en réponse à Emmanuel Macron qui avait déclaré qu'«aucun parti politique ne peut imposer un nom au président».

L'Humanité

Vitamine D, tomate, génétique

Chronique

Sylvestre Huet

Soyons taquin. J’ai une bonne nouvelle pour les végans… s’ils acceptent des tomates dont le génome a été, très légèrement, modifié en laboratoire : l’information provient de la revue Nature Plants, où une équipe (1) explique comment faire de la tomate une source de vitamine D 3. Cette vitamine est nécessaire à la santé. Sa carence provoque des troubles musculaires et osseux, voire pire si elle est profonde. Sa fabrication par le corps humain semble aisée, l’exposition au Soleil le permet. Pourtant, «environ un milliard de personnes dans le monde sont carencées », affirme Nature Plants (2). Souvent des nourrissons, des femmes enceintes, des personnes âgées. Nos aliments les plus favorables à la vitamine D 3 ? L’huile de foie de morue, les poissons gras, les huîtres. Pas très végan.

Les tomates vertes contiennent bien la pro-vitamine D 3, mais pas la tomate mûre. Cela pourrait changer grâce à ces chercheurs qui ont « édité » son génome. Une manipulation opérée avec la technique Crispr-cas9, nobélisée en 2020. Elle n’introduit aucun gène étranger dans la tomate. Les généticiens ont simplement mis à profit le double gène qui la protège contre des agresseurs. Or, ont-ils découvert, il suffit d’éteindre un des deux gènes pour que la tomate mûre soit bien gorgée du précurseur de la D 3, le second suffisant à maintenir la protection et la croissance de la plante. En outre, manger la tomate ainsi modifiée n’est pas le seul moyen d’en bénéficier. Ses feuilles peuvent fournir une supplémentation «  utilisable pour les végans », souligne le commentaire de la revue (2) lui aussi très taquin.

Utiliserons-nous cette découverte ? Boris Johnson, profitant du brexit, vient de proposer une loi autorisant les plantes au génome édité. L’Union européenne y demeure hostile, les enfermant avec les technologies de modification génétique permettant l’ajout de gènes étrangers. Lesquelles ont été interdites pour l’agriculture de manière générale, sans étude des avantages et inconvénients des différentes plantes et modifications possibles. Un très mauvais exemple de débat sociétal sur le contrôle démocratique des technologies, mené à coups d’anathèmes, de slogans et d’objectifs politiciens, au détriment de la nuance et de la précision nécessaires à des décisions instruites et efficaces pour la santé humaine et l’environnement.

(1) Li, J.  et al. Biofortified tomatoes provide a new route to vitamin D sufficiency.  Nat. Plants (2022). L’équipe comprend des chercheurs de Grande-Bretagne, Italie, Chili et Cuba.

(2) Van Der Straeten, D., Strobbe, S. Tomatoes supply the sunshine vitamin.  Nat. Plants (2022).

la chronique scientifique de sylvestre huet
L'Humanité

Dimanche, le choix. Le capital ou nos vies

Chronique

Patrick Le Hyaric

Les vieux réflexes de la bourgeoisie capitaliste ont repris le dessus. De l’extrême droite à toutes les variantes du macronisme, du grand patronat à la droite, aux médias propriétés de milliardaires, ce n’est que déchaînements, vociférations, contre vérités à l’encontre du programme de la coalition des gauches et des écologistes. Ce sera le « chaos » répètent – ils en cœur.

Comme en 1981, ils ne veulent absolument pas que les salaires et les prestations sociales augmentent ; que le Smic soit porté à 1 500 € ; que le point d’indice des fonctionnaires soit rehaussé d’au moins 10 %. Ils ne veulent pas entendre parler d’un retour de l’âge de la retraite à 60 ans ou d’investissements massifs pour une transition sociale et écologique permettant de vivre mieux, et d’une création massive d’emplois stables, sécurisés et ouverts aux formations modernes tout au long de la vie.

Si le programme de la Nupes manquait tant de sérieux, pourquoi la première ministre et les membres du gouvernement n’acceptent pas des débats contradictoires à la télévision. Ce serait un gage de clarté.

Un acte de démocratie permettant aux électrices et électeurs de faire un choix en connaissance de cause dimanche prochain.

En vérité, la macronie et les forces du capital redoutent ce scrutin qui, pour la première fois depuis de longues années, va permettre à celles et ceux qui le souhaitent d’exprimer par leur vote, avec cette fois une chance réelle de se faire entendre, leurs attentes de changements profonds.

Ils préfèrent miser sur une abstention massive des milieux populaires et de la jeunesse, c’est-à-dire chez ceux qui ont le plus à gagner d’un succès de la Nupes.

Car, les éléments du « chaos » sont bien là. L’hôpital ou encore l’éducation nationale sont affaiblis, rongés, minés par des décennies d’austérité. La crise écologique est d’une ampleur sans précédent. L’inflation galope, les chaînes logistiques d’approvisionnement et de production se disloquent et se bloquent maintenant dans certains secteurs.

Le fameux thème de la ré industrialisation rabâché à satiété par ceux-là mêmes qui ont délocalisé nos usines, n’est, en réalité, que le paravent pour faire passer de nouvelles diminutions des impôts sur les entreprises sans contrepartie.

La nouvelle contre-réforme des retraites n’est que le faux nez d’une exploitation renforcée du travail et de la mise en tension d’une société dans laquelle la route vers le travail pour les jeunes est parsemée d’embûches, de discriminations, d’inégalités, de salaires au rabais pendant que de plus en plus de seniors de moins de 60 ans se retrouvent sans emploi.

On ne compte plus les contrats à durée déterminée de courtes durées et le nombre de femmes à temps partiel imposé, rétribuées sous le Smic !

Les gardiens du temple de l’ordo libéralisme, qui courent les plateaux de télévision, veulent faire peur au quidam en chiffrant le coût du retour à la retraite à 60 ans à 100 milliards d’euros. Ce montant mériterait d’être discuté. Mais, ces mêmes donneurs de leçons en bonne gestion ne disent jamais un mot sur l’efficacité réelle des 130 milliards que l’État verse chaque année au secteur privé.

Quant au vocable « pouvoir d’achat », il n’est qu’un gargarisme pour la majorité macroniste et les droites qui refusent toute augmentation des salaires et tout blocage des prix tandis que les profits flambent et que la rémunération des propriétaires-actionnaires est au zénith.

Rien n’est envisagé pour l’indexation des salaires sur les prix. Et les minimes chèques alimentation et énergie, dont la durée de vie ne dépassera pas le temps des élections, ne suffiront pas à éviter une nouvelle récession.

Voilà le chaos ! Voilà ce qui est tu !

Ce sont ces politiques successives dites de l’offre qui coûtent cher au budget de la nation comme l’a confirmé le comité d’évaluation du CICE et de la réforme du capital.

Le programme de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes) répond aux besoins humains et propose d’investir dans une nouvelle politique de progrès social par un nouveau type de relance, grâce à l’augmentation des salaires et des retraites, à la progressivité de l’impôt, à l’allocation autonomie pour les jeunes, à la garantie du droit au logement et au blocage des loyers, au développement des services publics, à une sécurité de l’emploi combinée aux formations indispensables pour réussir la transition écologique.

C’est cette cohérence qui fait peur aux puissances d’argent. C’est pourquoi les milieux dirigeants font planer la menace d’une réaction négative des marchés financiers. Dans ces conditions, où est la démocratie ? Où est le respect du vote des électrices et des électeurs ?

Oui, soyons clairs, cette alternative progressiste vise à inverser les priorités. Le travail au lieu du service au capital. Les services publics au lieu de la finance. L’agriculture paysanne au lieu des fermes usines et les traités de libre-échange pour assurer la qualité alimentaire. La démocratie participative au lieu de la présidentialisation du pouvoir et la monarchie à l’entreprise.

Un gouvernement des gauches et des écologistes peut se donner les moyens de défendre les travailleurs et les citoyens par l’appropriation publique de grandes banques, pour un nouveau crédit public dans le cadre d’un pôle public financier et bancaire démocratique. Ni la Banque centrale européenne, ni l’Allemagne n’auraient intérêt à s’opposer à cette politique de relance durable. Elle serait plutôt un facteur de stabilité en Europe pour faire face aux nuées orageuses qui s’amoncellent à l’horizon.

Au-delà des questions de faisabilité économique, l’enjeu est d’abord politique.

Doit-on accepter l’ordre social du monde tel qu’il est ? Doit-on conférer comme seul rôle au gouvernement de gérer les choses comme elles sont, au service des forces dominantes ? Ou, au contraire, ne doit-on pas redonner à la politique son rôle plein et entier pour engager une nouvelle construction démocratique, humaine, sociale, culturelle, environnementale ?

N’est-il pas temps de s’engager collectivement dans un nouveau projet associant le peuple - les travailleuses, les travailleurs, les citoyennes, les citoyens, les jeunes et les enfants- qui change l’ordre des priorités et conteste en tout point l’ordre a-social et anti-environnemental capitaliste.

Une modification des rapports de force permettrait une nouvelle cohérence progressiste et écologique. La régénération de la démocratie est au cœur des grands projets novateurs de planification écologique, d’un nouveau progrès social, de la refondation de la construction européenne et du retour d’une France actrice d’un monde solidaire, de paix et de coopération.

La démocratisation doit être au cœur des processus de productions, d’échanges et de distributions Cela passe par de nouvelles législations conférant de réels pouvoirs nouveaux des salariés dans l’entreprise.

Pour cela, il faut forcément revenir sur les contre-réformes du droit du travail et notamment de donner aux comités d’entreprise la possibilité d’un véto suspensif en cas de licenciement boursier.

Il est temps de permettre et d’assurer une participation effective des salariés et des usagers à la gestion des entreprises nationalisées et des services publics. Il est temps d’engager la dé-financiarisation de l’économie ; la mise en place d’un impôt sur les transactions financières ; et de viser l’éradication de l’évasion fiscale.

Il s’agit d’enfoncer des coins, dans le modèle de production capitaliste, avec des projets échappant à la logique marchande comme l’ont été en leur temps la création de la sécurité sociale par Ambroise Croizat ou le statut de la fonction publique par Maurice Thorez.

Voilà ce qui fait peur aux possédants et à leurs valets politiques.

En vérité, deux conceptions s’opposent : Celle du conservatisme et de la réaction qui veut faire croire aux lois immuables du marché et veut maintenir un système qui appauvrit les plus modestes et les classes moyennes pour enrichir les détenteurs de capitaux.

L’autre conception, celle d’un nouveau progressisme à la française, tirant les leçons du patent échec de ce qui s’est fait jusque-là. Celle-ci considère que le chômage, la misère, les inégalités, l’épuisement de la nature, le surarmement ne sont pas des fatalités. Ce projet fait de la dépense sociale, du développement et de la démocratisation des services publics pour une transition écologique, des leviers pour tout à la fois répondre aux aspirations populaires, aux défis de notre temps et pour une nouvelle efficacité sociale et économique.

Dimanche prochain, voter et faire voter pour les candidats de la Nupes, c’est créer les conditions pour que la vie de millions de nos concitoyens change dès le mois de juillet parce que les choix sociaux, politiques, économiques, éducatifs et culturels d’un véritable nouveau gouvernement partiraient des besoins populaires et non ceux des puissances financières. S’abstenir revient à voter contre soi-même et laisser le pouvoir aux dominants de décider de nos vies. C’est ce que recherche le pouvoir macronien. Bousculons ses plans. Changeons de cap ! Choisissons une majorité parlementaire et un gouvernement de la gauche de transformation !

Législatives 2022
Le Figaro

Roussel réplique à Mélenchon : «Je ne ferai jamais d'amalgame en disant que “la police tue”»

Pierre Lepelletier

Malgré leur alliance pour les législatives, le patron du Parti communiste entretient des relations exécrables avec le leader Insoumis. En cas de victoire, ce dernier n'a pas l'intention de le nommer au gouvernement.

Un accord sans être d'accord. Rangé avec la «Nupes» pour les élections législatives, le communiste Fabien Roussel n'hésite plus à clamer haut et fort ses divergences avec l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon. Jeudi soir, lors d'une réunion publique à Saint-Amand-les-Eaux - dans la 20ème circonscription du Nord où il est candidat à sa réélection - le patron du PCF a fait savoir qu'il n'avait pas apprécié les propos du troisième homme de la présidentielle sur les forces de l'ordre. «Je ne ferai jamais d'amalgame en disant que la police tue», a-t-il sèchement martelé. Dans une référence très claire aux propos polémiques de Jean-Luc Mélenchon après la mort par balle d'une passagère d'un véhicule, pour un refus d'obtempérer lors d'une intervention policière samedi dernier à Paris.

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«En aucun cas, je ne parlerai comme cela»

«En aucun cas, je ne parlerai comme cela, jamais», a-t-il insisté, selon des propos rapportés par l'AFP. L'ex-candidat PCF à la présidentielle (2,28%) a plutôt revendiqué le «besoin de policiers et gendarmes mieux formés, en nombre suffisant, pour garantir notre tranquillité». Les problématiques liées au maintien de l'ordre font partie des divisions notables entre Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel. En mai 2021, le communiste avait notamment participé - comme une partie de la classe politique - au rassemblement des policiers à Paris. L'Insoumis avait à l'inverse dénoncé une «manifestation à caractère ostensiblement factieux».

Fabien Roussel plaide malgré tout pour une majorité à gauche, contre Emmanuel Macron, derrière le premier ministrable désigné Jean-Luc Mélenchon. «J'ai trop entendu de personnes qui me disent : de toute façon, c'est fichu, Macron est élu et ça ne changera pas. Rien n'est fini, c'est tout l'inverse», a-t-il assuré, appelant à une «mobilisation des classes populaires» et de la «jeunesse». Le communiste prévient cependant qu'il ne souhaite pas que la Nupes se transforme en «parti unique». «Le choix que nous avons fait, c'est de faire élire le plus de députés de gauche, mais nous aurons demain chacun notre groupe à l'Assemblée, notre indépendance, notre autonomie», a-t-il prévenu, comme un message adressé aux Insoumis. Et si Jean-Luc Mélenchon parvenait à obtenir une majorité et donc à s'emparer de Matignon, ferait-il de Fabien Roussel un ministre de son gouvernement ? En petit comité, l'ex-candidat LFI réplique : «Non, je ne crois pas que cela soit possible».

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Le Figaro

«Polyamoureux mais pas libertins», ils cohabitent à quatre entre amants et amis

Madeleine Meteyer

ILS NE PENSENT (SANS DOUTE) PAS COMME VOUS (3/6) - Nounours, Laurianne, Samantha et Sylvain ne lisent pas Le Figaro. Mais ils veulent bien expliquer à nos lecteurs pourquoi ils ont délaissé la monogamie.

Pour y comprendre quelque chose, il faut tracer une droite. Puis y placer quatre points. Celui de l’extrême gauche représente Samantha. Le point à côté du sien, Sylvain. À droite de Sylvain se trouve Laurianne*. Et enfin, à l’autre bout, il faut placer «Nounours».

Face à une part de tarte kiwi framboises, on passe bêtement le doigt sur la ligne en faisant mine d’être frappé par l’évidence. «Ceux qui sont reliés par la droite sortent ensemble», explique gentiment Laurianne, 35 ans, visage large et pâle, cheveux noirs, directrice d'école. Samantha, 28 ans, ébéniste, est donc la compagne de Sylvain, un échalas aux longues boucles, vendeur dans un magasin de jeux de rôle… lui-même est le fiancé depuis 15 ans de Laurianne… qui est aussi la compagne de Nounours, fonctionnaire de son état. En revanche Samantha et Nounours, situés aux deux extrémités, sont seulement amis. Tout comme Samantha et Laurianne. Et Sylvain et Nounours. Vous suivez ?

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La drôle de bouillabaisse qu’ils forment s’appelle «polycule», un mot-valise composé du néologisme américain «polyamory» , lui-même issu du grec et du latin. Être membre d’une polycule signifie, selon la définition de la réalisatrice Isabelle Broué, à l'origine du terme : «vivre des relations plurielles éthiques dans lesquelles l’amour (...) est libre de se développer».

Depuis toujours on se parle de tout, du fond du fond du fond et on a toujours été habitués à revisiter nos croyances.

Depuis trois ans Samantha, Sylvain, Laurianne et Nounours vivent ensemble à Brignais, une commune de la couronne lyonnaise, dans la jolie maison aux volets gris où, cet après-midi de juin, ils dégustent donc cette tarte kiwi-framboises. Avec eux habitent aussi les filles de Sylvain et Laurianne : Élodie, 11 ans et Maylis, 9 ans.

En 2014, Sylvain et Laurianne formaient un couple monogame classique. Ils étaient parents, ensemble depuis 7 ans. «Et puis j’ai fait une sortie de route», raconte la jeune femme. Elle s’est mise à aimer passer du temps avec un autre homme, «je n’ai pas trompé Sylvain mais j’ai eu... un crush.» S'ensuivit une culpabilité terrible. Que devait-elle faire vis-à-vis du père de ses filles ? (Sylvain donc).

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Sylvain et Laurianne ne sont pas abonnés à Elle mais ils ont pleinement intégré la valeur des valeurs conjugales contemporaines : la communication. «Depuis toujours on se parle de tout, du fond du fond du fond et on a toujours été habitués à revisiter nos croyances et à les remettre en question, continue Laurianne de sa voix grave. On a parlé de ce que je ressentais pour l'autre homme, de cette croyance qu'on avait que si on allait voir ailleurs, ça voulait dire qu’on ne se respectait pas.» Et ils l'ont «revisitée». Jusqu’à décider d’ouvrir leur couple selon un contrat - écrit même au départ. Lequel stipulait «on ne pioche pas parmi les amis, on en parle à l’autre».

Huit ans après, ils vivent avec Samantha et Nounours. Et s’en trouvent heureux. Quand Sylvain est entré dans la pièce, il a embrassé Samantha puis Laurianne sur les lèvres. Aucune n’a cillé lors du tour de l’autre. Pour ce qui est des nuits, habituellement les couples alternent d’une semaine à l’autre. «Mais on peut se montrer souple si l'un d'entre nous a absolument besoin de ne pas dormir seul un soir», détaille Laurianne. Ils déménageront bientôt dans une maison d'un village voisin où chacun disposera de sa chambre. Pour la louer, ils ont dû cesser de se présenter comme «deux couples avec deux enfants qui cherchent un logement». «Les propriétaires refusaient. L'un d'eux a même dit “je ne veux pas de ça chez moi”», raconte Nounours.

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Comment les membres de notre polycule font-ils pour ne pas avoir de temps en temps envie de coller leur poing dans le nez de celui ou de celle avec qui ils partagent leur conjoint, conjointe ? Ont-ils grandi parmi des hippies ? Sont-ils immunisés contre la jalousie, partisans de l'infidélité ? Les questions se bousculent ; les cuillères raclent les bouts de tarte ; Laurianne se penche vers la table.

«Mais c’est quoi la fidélité ? C’est une question qu’on se pose constamment dans un couple. Est-ce que penser à quelqu’un, c’est tromper son conjoint ? Est-ce qu’être amoureux, c’est de l’infidélité ?» La Princesse de Clèves, qui reste chaste pour son mari mais ne pense qu’au duc de Nemours était-elle infidèle ? Pour les polyamoureux, ou les «polyacceptants» comme Nounours - il ne fréquente que Laurianne -, avoir plusieurs conjoints revient à avoir plusieurs amis. «On partage notre temps».

Tout le monde sait

Reste la question des enfants. Alors que la conversation court sur la différence entre le polyamour et le libertinage («uniquement du sexe»), entre le polyamour et la polygamie («le couple n’est ouvert que pour l’un des deux : le mec») une gamine auburn, Maylis, vient se couler dans les bras de Sylvain. Sa sœur Élodie la suit. Et la conversation continue de rouler. Laurianne et Sylvain ne sont pas gênés d’évoquer leur vie sentimentale devant leurs enfants.

Tout le monde est au courant à l'école.

«Elles sont au courant. Elles avaient quoi, 4 et 6 ans quand on leur a dit ?» Quand ils leur ont expliqué que «papa et maman étaient amoureux. Et que papa était aussi amoureux de Samantha et que maman était aussi amoureuse de Nounours.» Élodie s’est largement épanchée en répondant «ok». Maylis, elle, a posé deux questions. «La première était : “c’est quoi la finalité de tout ça ? rit Laurianne. On lui a dit que c’était d’être honnête envers nous-mêmes. Et la deuxième “quand est-ce que vous m'achèterez des figurines ?”» Bref, pas de vague.

Scolarisées dans l’établissement que dirige Laurianne, les petites ne cachent pas leur mode de vie à leurs camarades. Et elles ne sont jamais revenues à la maison blessées par une remarque. «Tout le monde est au courant à l’école, même les parents d’élèves alors qu’il y a des musulmans, des chrétiens. Les filles n’ont jamais été embêtées. Finalement, on a eu très peu de jugement, réfléchit Sylvain. Même nos amis cathos, quand on leur explique que tout le monde est au courant, ils répondent “ah, ok, très bien”.»

À ne pas forcément reproduire chez soi

En écoutant ces gens sympathiques louer l'honnêteté, le respect, on se demande si une partie des couples ne fait pas fausse route à se cramponner aux valeurs judéo-chrétiennes en se battant la coulpe lorsqu’il y a incartade avant de recommencer… Sylvain parle alors : «Attention, on ne défend pas le polyamour. Ce n’est pas fait pour tout le monde et c’est un coup à se perdre.»

«Et surtout, ça ne s’impose pas, précise Samantha, si ça blesse le conjoint, c'est de l'infidélité. Y’a d'ailleurs des gens qui s’en servent comme d’une excuse pour baiser à droite, à gauche. Y’a un ami de Nounours qui l’a plus ou moins imposé à sa compagne après qu’elle avait été infidèle sous l’emprise de l’alcool. Un jour, il nous a raconté toutes ses conquêtes et la damoiselle s'est décomposée. Il utilisait le polyamour comme un masque pour dire “je suis tellement woke” et tromper sa compagne.» s’indigne la jeune femme.

Tous les quatre ne trouvent-ils pas les monogames rigides, hypocrites avec leurs restrictions, leur frustration, leur jalousie et leur routine ? «Pas du tout, répond Sylvain, de sa voix très calme. On a des tas d’amis très heureux en couple. Tout ça, c’est un chemin. On a trouvé le nôtre…» Il n’est pas sans ornière.

Il arrive fréquemment à Nounours d’être jaloux. À Samantha d’être impatiente quand elle doit s’occuper d’enfants dont elle n'a pas choisi l'éducation - positive, bien sûr. Il faut vivre avec, posé sur soi, le regard éventuellement curieux, voire désapprobateur des voisins. Et se justifier auprès des lecteurs d'un journal conservateur.

*Laurianne est directrice d'école, elle préfère être très discrète. Son prénom n'est donc pas vraiment Laurianne.

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Refus d'obtempérer : la scène de samedi a été filmée, selon l'avocat des trois policiers

L'avocat plaide la légitime défense pour ses trois clients et assure que les éléments présents dans la vidéo appuient cette théorie.

La révolte des villes touristiques contre le système Airbnb

RÉCIT - Hausse des prix, pénurie de biens immobiliers... L’avènement du «modèle Airbnb» contrarie les stations balnéaires, qui multiplient les mesures à son encontre.

Agressions à la seringue: ce que l’on sait du premier suspect interpellé

INFO LE FIGARO - Un homme a été mis en examen à Toulon. La plupart de ses victimes sont des femmes.

L'Humanité

Après le tumulte, l’apaisement

Chronique

Jean-Claude Lebrun

En 1988 paraissait Montée en première ligne (Julliard), un saisissant premier roman de plus de 500 pages, qui mettait en scène dans toute l’Europe une pléthore de personnages, célèbres ou anonymes, entre le 25 juin et le 27 juillet 1914. Le dimanche 28 juin, date pivot du récit, le Serbe Gavrilo Princip avait assassiné l’archiduc François-Ferdinand et la duchesse de Hohenberg. Le prélude à un tumulte majeur dont le livre revisitait les prodromes. Riyad nous parvient aujourd’hui après un blanc de douze ans depuis la dernière publication de l’auteur. De dimension bien plus modeste, il resserre sa focale sur un jardin clos de la médina de Marrakech, où un personnage évoqué à la troisième personne, manifestement son double littéraire, redécouvre la vie et sa beauté après avoir vu sa mort venir. À trente-deux ans de distance, la perspective s’est inversée.

Mais la griffe du styliste Jean Guerreschi n’a rien perdu de sa virtuosité. Cette fois, tout commence à bord d’un avion qui s’apprête à décoller de Bordeaux-Mérignac pour le Maroc. De sa place côté hublot, le protagoniste au centre du récit note un petit débordement de kérosène sur l’aile qu’il a dans son champ de vision. Après avoir envisagé de laisser faire la fatalité, il alerte le personnel de bord, empêchant la catastrophe qui se serait immanquablement produite. Arrivé dans le riad, où il bénéficie d’une résidence d’écrivain, il ressent très vite le double bienfait de la spiritualité du lieu – Denise Masson y traduisit le Coran en français – et de la présence d’une femme berbère en laquelle les beautés de la vie paraissent s’être donné rendez-vous. Des pages superbes, d’une sensibilité quasi proustienne, font venir au jour ce qui ressemble chez lui à une véritable métamorphose : une volonté de vivre qui l’avait abandonné.

Le spirituel et le charnel se trouvent réunis dans le riad, agencé pour libérer pleinement le jeu des ombres et de la lumière. Une vision du paradis pour celui qui avait frôlé la mort. Et une autre façon de concevoir la vie dans sa globalité. Jean Guerreschi inscrit son récit dans une évidente proximité avec la grande culture arabe. Il évoque les « ghazals », ces longs poèmes qui entrelacent le thème de l’amour d’une femme avec celui de l’amour divin. Et en une manière de saut dialectique, place en superposition le tableau de Gustave Courbet l’Origine du monde, qui, par un autre chemin, suggère le divin. Quelques scènes érotiques, d’une tranquille crudité, en apportent la preuve. Voici bien une lecture qui captive et élève. Jean Guerreschi est de retour.

LittératureChronique littéraire de Jean-Claude Lebrun
Le Figaro

La justice britannique autorise les expulsions de migrants au Rwanda

Le projet prévoit d'expulser au Rwanda toute personne entrée au Royaume-Uni de manière illégale ou clandestine.

À quelques jours des premiers départs prévus, la justice britannique a autorisé vendredi 10 juin le projet controversé du gouvernement de renvoyer au Rwanda des demandeurs d'asile, rejetant le recours d'associations de défense des droits humains.

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Le juge de la Haute Cour de Londres Jonathan Swift, qui examinait l'affaire en urgence, a jugé «important dans l'intérêt public que la ministre de l'Intérieur puisse mettre en œuvre des décisions de contrôle de l'immigration». Les plaignants, dont les associations Care4Calais et Detention Action, ont interjeté appel, qui sera entendu lundi à la veille d'un premier vol transportant une trentaine de demandeurs d'asile vers le pays d'Afrique de l'Est, au grand dam de l'ONU et d'associations d'aide aux réfugiés qui dénoncent une politique «illégale». Lundi, la Haute Cour doit entendre un autre recours, intenté par l'association d'aide aux réfugiés Asylum Aid.

Un «programme néocolonial»

Sonya Sceats, directrice générale de l'association Freedom From Torture, s'est dit «déçue» mais a souligné que le combat était «loin d'être terminé», promettant d'utiliser «tous les moyens disponibles» pour que soit abandonné ce qu'elle considère comme un «programme néocolonial». Ce projet très décrié a aussi été dénoncé vendredi par l'opposition travailliste comme une tentative de «diversion» face aux scandales politiques affaiblissant le premier ministre Boris Johnson. En envoyant des demandeurs d'asile à plus de 6000 kilomètres de Londres, ce qui rappelle la politique menée par l'Australie, le gouvernement conservateur compte dissuader les traversées clandestines de la Manche, toujours plus nombreuses.

Depuis le début de l'année, plus de 10.000 migrants ont traversé illégalement la Manche pour atteindre les côtes britanniques sur de petites embarcations, une hausse considérable par rapport aux années précédentes, déjà record. Lors de l'audience, l'ONU a vivement condamné cette stratégie, par la voix de son avocate. Représentant le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), Me Laura Dubinsky a déclaré que l'agence onusienne s'inquiétait du risque de «préjudice grave et irréparable» causé aux réfugiés renvoyés au Rwanda, et n'approuvait «en aucun cas l'arrangement anglo-rwandais». «Le HCR n'est pas impliqué dans l'arrangement entre le Royaume-Uni et le Rwanda, malgré les affirmations contraires de la ministre d'État», a-t-elle souligné, accusant le gouvernement de mensonges.

Plus de 130 demandeurs d'asile

Selon l'organisation Care4Calais, quelque 35 Soudanais, 18 Syriens, 14 Iraniens, 11 Égyptiens mais aussi 9 Afghans ayant fui les talibans font partie des plus de 130 demandeurs d'asile qui se sont vus notifier leur possible départ. Selon l'avocat du gouvernement britannique, Mathew Gullick, 32 migrants doivent être envoyés au Rwanda la semaine prochaine et d'autres vols devraient suivre dans les prochains mois. Le Rwanda, dirigé par Paul Kagame depuis la fin du génocide de 1994 qui a fait 800.000 morts, selon l'ONU, est régulièrement accusé par des ONG de réprimer la liberté d'expression, les critiques et l'opposition politique.

Vendredi, vingt-trois ONG ont appelé les dirigeants du Commonwealth à faire pression sur le Rwanda, qui accueille à partir du 20 juin une réunion de l'organisation, pour que ce pays libère des critiques du pouvoir et permette une plus grande liberté d'expression. Pour autant, le ministère de l'Intérieur britannique se dit «déterminé» de mettre en œuvre son projet, martelant qu'il est «pleinement conforme au droit international et national».

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Pour le porte-parole de Boris Johnson, ce plan est «la bonne approche, notamment pour lutter contre les gangs criminels qui exploitent les migrants sur les côtes françaises et les forcent à monter dans des embarcations inaptes à la navigation pour effectuer une traversée incroyablement dangereuse vers le Royaume-Uni». Le gouvernement a laissé entendre que les demandeurs d'asile pourraient s'installer définitivement au Rwanda. Au Hope Hostel, à Kigali, qui se prépare à les accueillir, le gérant, a souligné que son établissement «n'est pas une prison» mais un hôtel dont les résidents seront «libres» de sortir.

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«J'ai interrompu le journal télévisé de Vladimir Poutine, mais maintenant ils pensent que je suis une espionne à la solde des Russes»

VU D'AILLEURS - Le 14 mars, la journaliste Marina Ovsiannikova a brandi une pancarte pendant un journal télévisé, dénonçant la «propagande» des médias contrôlés par le Kremlin. Moscou et Kiev l'accusent d'être une espionne.

Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

DÉCRYPTAGE - Créé il y a trente ans, le commandement des opérations spéciales tire les leçons de la guerre en Ukraine.

Francis Fukuyama: «Je ne pense pas qu'il faille enterrer la Russie. L'Occident ne doit pas se montrer présomptueux»

VU D'AILLEURS - La Russie supplie déjà la Chine d'acheter ses matières premières. Mais Pékin n'est pas si bête, analyse l'intellectuel américain.

Le Figaro

Les notes des Bleus : Griezmann en (grande) souffrance, Kamara séduisant

Baptiste DesprezGuillaume Loisy

Retrouvez les notes des joueurs de l'équipe de France après le nul 1-1 contre l'Autriche, à Vienne, lors de la troisième journée de Ligue des nations.

Par Baptiste Desprez (à Vienne) et Guillaume Loisy

Hugo Lloris (5) : De retour après avoir été mis au repos en Croatie, le capitaine tricolore ne peut pas grand-chose sur le but autrichien. Il se couche parfaitement sur un tir de Sabitzer en fin de rencontre (84e). Sinon, pas grand-chose à faire…

Benjamin Pavard (5,5) : Il est entré dans son match avec de bonnes intentions sur le plan offensif en tentant de combiner avec Diaby et en amenant le surnombre aux abords de la surface. Quelques centres, des retours défensifs précieux devant Lloris (20e, 28e) et une belle frappe repoussée par Pentz (54e).

William Saliba (4) : Sa glissade d'entrée - qui aurait pu coûter cher (4e)- a lancé une première période délicate où son manque de mordant a été parfois criant. Sa passivité sur le but de Weimann (37e) est problématique. Du mieux au retour des vestiaires.

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Ibrahima Konaté (5) : Positionné axial gauche en l'absence de dernière minute de Lucas Hernandez, le néo-international n'a pas toujours semblé très à l'aise, lui le droitier. Il a parfois eu du mal à contenir Arnautovic, comme au départ de l'action amenant le but autrichien. De bonnes initiatives malgré tout, dans la relance et le contre-pressing. À revoir.

Theo Hernandez (4) : Après sa prestation calamiteuse face au Danemark, le Milanais devait se racheter. C'est plutôt raté avec une responsabilité engagée sur le but autrichien où il laisse filer et centrer Laimer côté droit. Moins convaincant sur le plan offensif que lors de ses premières sélections. Vivement les vacances…

Boubacar Kamara (6) : Pour sa première titularisation en équipe de France, le Marseillais a donné le change. Combatif, hargneux, disponible dans la relance, il ne s'est pas caché malgré une pression logique.

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Aurélien Tchouaméni (5): Deux belles passes pour lancer son match, une vraie présence dans le combat, avant de petit à petit baisser de rythme. Titulaire pour la troisième fois de suite dans cette séquence de juin, le futur ex-Monégasque a logiquement pêché physiquement. Logiquement remplacé par Mattéo Guendouzi à l'heure de jeu (63e), qui fut tout proche, d'une tête, d'offrir la victoire aux siens (90e).

Moussa Diaby (4,5) : Titulaire pour la deuxième fois de suite, l'ailier de Leverkusen a rendu une copie propre, à défaut d'être réjouissante. Il était là dans l'état d'esprit, la rigueur et la volonté de faire des différences, mais s'il s'est montré audacieux à plusieurs reprises dans ses initiatives, il a cruellement manqué de précision dans le dernier geste.

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Antoine Griezmann (4) : que la fin de saison est délicate pour le meneur de jeu des Bleus. Disponible et intéressant en début de match en soutien de Benzema, il a peu à peu disparu de la circulation, entre mauvais choix et déchet inhabituel. Pour son 64e match de suite avec la sélection, il rate la passe qui est à l'origine de l'ouverture du score autrichienne. Remplacé à l'heure de jeu par Kylian Mbappé (63e) qui effectuait son grand retour après son forfait contre la Croatie lundi. Dès son entrée en jeu, il a réveillé les Bleus, avant de les sauver du naufrage d'un but plein de sang-froid (87e), et il aurait pu doubler mise quasi dans la foulée avec une frappe sur la barre (89e).

Kingsley Coman (5,5) : Positionné sur l'aile gauche, il a fait des misères à la défense autrichienne, incapable de le stopper. Pendant 79 minutes, il a eu du feu dans les jambes, validant le choix de son sélectionneur. Quand il est déchargé des taches défensives et mis dans les meilleures conditions, il fait un bien fou, mais que de mauvais choix dans le dernier geste et un manque de réalisme qui ne peut pas passer à ce niveau. Il cède sa place à Christopher Nkunku (79e), auteur de la passe décisive pour le but de Mbappé.

Karim Benzema (5) : Ménagé lundi face à la Croatie, le plus que probable futur Ballon d'Or ne s'est pas montré à son avantage du côté de Vienne. Tout proche d'ouvrir le score sur une tête détournée par Pentz (18e), il perd le ballon qui amène le but autrichien (37e), et tente de sonner la révolte avec une belle frappe à l'entrée de la surface (42e). Son duo avec Griezmann n'a rien donné de bon et l'entrée de Mbappé lui a fait du bien. Un match poussif.

Ligue des nations: le Danemark enchaîne en Autriche... et met les Bleus dans l'embarras

Le Danemark, déjà vainqueur vendredi en France (2-1), a enchaîné une deuxième victoire à l'extérieur…

Ligue des nations : Ambition des Bleus, polémique du trou, Griezmann dans le dur… Les mots de Deschamps avant Autriche-France

Le sélectionneur des Bleus a répondu aux questions des médias ce jeudi à Vienne à la veille de défier l'Autriche lors de la 3e journée de Ligue des Nations.

Foot : le match Autriche-France maintenu par l'UEFA malgré un trou dans la pelouse

LE SCAN SPORT - Avant la rencontre face aux Bleus vendredi soir à Vienne, la fédération autrichienne devait gérer un problème inédit de pelouse, qui était abîmée.

L'Humanité

Inflation. Loyers, l’autre bombe à retardement pour les familles

Actu

Les prix des locations pourraient augmenter de 5 % cette année. Une hausse à laquelle le gouvernement refuse de répondre par le gel des loyers, alors que les charges de logement représentent déjà plus de 35 % pour les ménages les plus pauvres.

Camille Bauer

C’est une hausse dramatique pour le pouvoir d’achat des ménages les plus pauvres. Avec le retour de l’inflation, l’indice de référence des loyers (IRL), qui sert de base à leur révision annuelle, s’échauffe. Calculé sur l’évolution des prix à la consommation (hors tabac et loyers), il a bondi de 2,48 % au premier trimestre 2022, une première depuis 2008.

Dopé par la hausse des prix de l’énergie, il devrait continuer d’augmenter en 2022 de plus de 5 %. Ajouté à la hausse du prix du gaz et de l’électricité, cela va faire grimper les charges de logement, qui représentent déjà 32 % des dépenses contraintes des locataires, et même plus de 35 % pour les ménages les plus pauvres.

Douche froide

Que faire pour éviter cette catastrophe ? Les organisations de locataires, comme la Confédération nationale du logement (CNL), réclament un gel des loyers. Le 17 mai, à la suite d’une rencontre avec le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, l’association de consommateurs CLCV pensait avoir été entendue sur ce point.

Logement. Quinze ans après, pourquoi le Dalo toujours à la peine

Mais, dès le 22, c’était la douche froide. Dans le Journal du dimanche, la première ministre, Élisabeth Borne, estimait qu’il fallait « se méfier des fausses bonnes idées ». Les représentants des bailleurs, publics comme privés, ainsi que des promoteurs et administrateurs de biens, reçus le 1er juin, semblent, eux, avoir été entendus. Matignon s’est montré plus sensible à leurs arguments sur les risques de perte de revenus pour les petits propriétaires et de chute de la construction qu’au sort des locataires.

Malgré l’arrangement proposé par les associations d’une compensation par l’État des pertes pour le secteur HLM, l’option du gel, qui sera défendue aujourd’hui dans une proposition de loi du groupe des sénateurs communistes, a été enterrée.

L’excès d’attention accordé aux bailleurs

Des différents scénarios sur la table, le ministre de l’Économie semble désormais pencher en faveur de celui qui propose de retirer les prix de l’énergie du calcul de l’IRL. On aboutirait ainsi à une hausse de 3,2 %. Un chiffre jugé inacceptable par les associations, qui dénoncent l’excès d’attention accordé aux bailleurs.

À Reims, on imprime désormais les logements sociaux en 3D !

Autre piste qui semble avoir été négligée par le gouvernement, celle d’une hausse des APL, demandée par la Fondation Abbé-Pierre. Elle aurait pourtant l’avantage de cibler les ménages les plus fragiles, après un quinquennat marqué par des baisses multiples de cette aide. Les sénateurs PCF l’intègrent d’ailleurs dans leur proposition de loi, qui demande aussi de généraliser et de durcir l’application des règles sur l’encadrement des loyers.

VIDÉO. Le forum de l'Humanité relance le débat sur le logement

Pour remettre le sujet du logement au cœur des débats poitiques, l'Humanité a organisé un colloque au pavillon de l'Arsenal début 2022. Un forum auquel plus de 200 personnes ont participé et qui a été l'occasion de faire dialoguer les acteurs du secteur : constructeurs, bailleurs, salariés et décideurs politiques.

Les échanges ont été organisés autour de trois thèmes :

  1. Crise du logement : peut-on encore construire ?
  2. Bâtiment : le mur des conditions de travail
  3. Comment développer l'écoconstruction à grande échelle ?

Vous pouvez accéder ici aux vidéos de ces trois tables rondes.

loyersinflationsénateurs communistesGouvernement Borne
Le Figaro

La météo du week-end : soleil sur toute la France

Le Figaro

Ce week-end, le soleil brillera sur tout le pays, accompagné de quelques nuages passagers et de températures estivales.

C'est un temps ensoleillé qui s'annonce pour ce week-end du 11-12 juin. Samedi, de belles éclaircies se forment sur le pays, de l'Aquitaine aux Hauts-de-France, prévoit La Chaîne Météo *. Grand soleil et beau ciel bleu sont notamment au programme l'après-midi sur le littoral méditerranéen, accompagnés de températures estivales. La barre des 35°C sera notamment franchie dans l'Hérault.

À lire aussiParlez-vous météo?

Le soleil continue de briller dimanche, toujours accompagné d'un léger voile nuageux sur la moitié nord. À noter néanmoins, des rafales de vent allant jusqu'à 50 km/h sur la pointe bretonne et les côtes de la Manche. Les températures, quant à elles, restent toujours aussi élevées.

La météo dans votre région

Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le week-end s'annonce ensoleillé. Samedi, de belles éclaircies se forment dès le matin sur les côtes de la Manche. Les nuages sont néanmoins plus nombreux dans les environs de Nantes. Les éclaircies se maintiennent l'après-midi, accompagnées de températures en hausse par rapport à la veille. Il fera notamment 20°C à Brest et 24°C à Rennes.

Le beau temps reste de mise pour la journée de dimanche, en dépit de quelques nuages épais sur la pointe bretonne. Le vent souffle sur le littoral atlantique, avec des rafales allant jusqu'à 50 km/h. Les températures, quant à elles, restent particulièrement douces.

Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, le ciel est couvert samedi matin sur les Hauts-de-France. Quelques averses peuvent également tomber au niveau de la frontière franco-belge. La grisaille se dissipe l'après-midi pour laisser place à de belles éclaircies. L'absence de vent et des températures estivales promettent un ressenti particulièrement agréable.

Le soleil continue de briller dimanche, malgré le maintien de quelques nuages épais dans le Nord. À noter, des rafales de vent allant jusqu'à 45 km/h sur les plages normandes.

À lire aussiLe soleil, mon grand copain?

Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le soleil brille dès la matinée de samedi, des Ardennes à la métropole lyonnaise. Le beau temps se maintient l'après-midi, malgré l'arrivée de quelques nuages en Bourgogne. Les températures, quant à elles, sont en hausse. Il fera notamment 28°C à Strasbourg et 31°C à Lyon.

Dimanche, de belles éclaircies se forment dans tout l'est du pays, tandis que les températures, particulièrement élevées, sont dignes d'un mois de juillet.

Dans le Sud-Ouest, de belles éclaircies se forment dans la matinée de samedi sur le littoral atlantique. Le ciel est toutefois davantage couvert dans les Pyrénées-Atlantiques. Les nuages se dissipent l'après-midi pour laisser la place à un grand soleil et à un beau ciel bleu. À noter néanmoins, le développement d'une petite tendance orageuse près des montagnes.

Les éclaircies se maintiennent la journée de dimanche, accompagnées de températures estivales. Quelques averses sont néanmoins à prévoir le soir dans les Pyrénées-Atlantiques.

À lire aussiQu'est ce que la température ressentie ?

Dans le Sud-Est, c'est un week-end digne d'un mois de juillet qui s'annonce. Samedi, le soleil brille dès le matin sur la Côte d'Azur, accompagné d'un léger voile nuageux dans les Pyrénées-Orientales. Mistral et tramontane soufflent, avec des rafales allant jusqu'à 45 km/h. Le beau temps se maintient l'après-midi, accompagné de températures particulièrement élevées. Il fait notamment 29°C à Nice et 35°C à Montpellier.

Le soleil continue de briller dimanche, malgré la présence de quelques nuages dans les Alpes-Maritimes et sur les montagnes corses.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du vendredi 10 juin : du soleil et quelques averses

À l’exception du Nord-Ouest, le soleil brille sur les trois quarts du pays, accompagné de températures estivales sur la moitié sud.

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La météo du mercredi 8 juin : orages et pluies copieuses

À l’exception des régions méditerranéennes, d'importantes pluies tombent sur une majeure partie du territoire, accompagnées de quelques orages dans l'après-midi.

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L'Humanité

Éducation. Pap Ndiaye, la continuité dans la rupture

Actu

De ses premiers contacts avec les syndicats à sa visite à Marseille, le successeur de Jean-Michel Blanquer montre qu’il ne sortira guère de la feuille de route tracée par le chef de l’État.

Olivier Chartrain

C’est une évidence : le déplacement conjoint à Marseille, jeudi 2 juin, d’Emmanuel Macron et de Pap Ndiaye revêtait une signification allant au-delà du symbole du président de la République venant soutenir son nouveau ministre de l’Éducation nationale. Pour celui-ci, novice et en proie depuis sa nomination à des attaques ignobles venues de l’extrême droite et de certains milieux de la gauche soi-­disant républicaine, les premières semaines Rue de Grenelle seront sans aucun doute déterminantes. Le niveau de ­colère est sans précédent dans le monde enseignant, comme est venu le confirmer, après la mobilisation historique du 13 janvier, le baromètre annuel du syndicat SE-Unsa publié fin mai : seulement 9 % des professionnels interrogés s’y disent en accord avec la politique menée depuis 2017, et seulement… 5 % des enseignants. Et sur sa fameuse table, Jean-Michel Blanquer a laissé des dossiers à la fois urgents et déterminants pour l’avenir du système scolaire.

Premier signe envoyé : alors que son prédécesseur méprisait ouvertement les organisations représentatives, Pap Ndiaye n’a pas attendu pour commencer à recevoir les syndicats enseignants. « Il ne reprendra pas la méthode Blanquer », confirme la secrétaire générale du Snes-FSU (enseignement secondaire), Sophie Vénétitay, qui s’en amuse : « Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas commencé une réunion sans se faire eng… » Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’Action, confirme le changement d’approche : « Il nous a dit qu’il se sentait enseignant avant tout, et qu’il ne l’oublierait pas dans sa relation avec nous. Et il a écouté nos revendications. »

Voici donc la première rupture opérée par Pap Ndiaye. Reste à mesurer à quel point ce changement dans la méthode peut augurer un changement sur le fond des dossiers. En tête des préoccupations des enseignants, parmi les plus mal payés de l’OCDE et dont le gel du point d’indice depuis des années a entraîné une baisse terrible du pouvoir d’achat, les rémunérations. « Il nous a assurés que le travail va s’enclencher très vite » dans ce domaine, raconte Isabelle Vuillet, « mais la feuille de route reste très floue ». S’agira-t-il de passer par des primes et des indemnités, ou par une augmentation générale ? Avec ou sans les « contreparties » évoquées par Jean-Michel Blanquer comme par Emmanuel Macron ? En une seule fois ou en plusieurs étapes ? « Nous n’avons pas eu de réponse » sur ces points, déplore Sophie Vénétitay.

Autre urgence en vue de la rentrée : les recrutements, avec le manque structurel de postes et les résultats annoncés des concours qui ne permettront pas de couvrir les besoins. « Il y a des solutions rapides à mettre en œuvre », explique Jules Siran, de SUD éducation : « Les listes complémentaires, l’admission des admissibles aux concours, organiser des concours supplémentaires, la titularisation à temps plein des contractuels qui sont à temps partiel… » Mais, là-dessus non plus, pas de réponse. Et pendant ce temps, certains recteurs, comme à Versailles, organisent des job datings pour recruter et former des enseignants en quelques heures… Autres salariés précaires de l’éducation nationale, les AED (surveillants) et AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) attendent aussi des réponses rapides. Le passage des premiers en CDI n’attend qu’un décret « qui serait en cours de rédaction », indique Isabelle Vuillet. Mais rien pour les AESH, qui demandent un statut et sont payés en dessous du seuil de pauvreté. Rien non plus sur la levée des sanctions qui frappent certains enseignants et que ­réclament les syndicats, comme les six professeurs de l’école Pasteur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), traînés dans la boue par l’extrême droite et mutés de force par l’inspection académique. « Il suffirait pourtant d’un coup de téléphone » pour lever ces sanctions, regrette Jules Siran.

Paul Devin, ancien secrétaire général du syndicat d’inspecteurs SNPI-FSU et fin connaisseur du système, estime que « si Pap Ndiaye veut donner des signes de rupture sur les idées, il a pourtant les moyens de le faire », citant notamment la présence du très controversé Mark Sherringham à la tête du Conseil national des programmes, ou le maintien du conseil des sages de la laïcité, créé à sa main par Jean-Michel Blanquer – et dont certains membres ont réservé un accueil plutôt frais à son successeur, vu comme un diabolique représentant de l’idéologie « woke »…

Une fin de non-recevoir pour les réformes du bac

« Nous n’avons même pas un calendrier ! s’agace Sophie Vénétitay. Soit ce n’est pas Pap Ndiaye qui décide, soit on lui a demandé de ne pas attaquer les choses qui fâchent avant les législatives. » Aux organisations qui demandent que les réformes du bac général et du bac professionnel soient revues, le ministre a opposé une fin de non-recevoir : « Il nous a dit qu’il ne défera pas ce qu’a fait Jean-Michel Blanquer » sur ce plan, regrette Isabelle Vuillet. Le dossier du lycée professionnel est brûlant, le candidat Macron ayant annoncé son intention de passer à une étape poussant les feux de l’apprentissage et en doublant le temps passé en entreprise par les élèves de terminale. Cosecrétaire générale du Snuep-FSU, Sigrid Gérardin dit son « opposition farouche » à cette orientation, qui « réduirait d’autant les enseignements disciplinaires et constituerait une double peine pour nos élèves, issus des classes populaires ».

Jeudi, à Marseille, Emmanuel Macron n’a laissé à personne – pas même à Pap Ndiaye – le soin d’annoncer la généralisation « dans les prochains mois » de l’expérimentation qu’il avait déjà lancée en septembre 2021 dans cette même ville, et la création d’une « option maths » en 1re dès la rentrée prochaine pour compenser la disparition de cette matière dans le tronc commun. Si cette deuxième annonce, sans moyens et sans professeurs, relève de l’affichage, la première, en revanche, a de quoi mettre le feu aux poudres. L’expérimentation marseillaise, avec son autonomie accrue des établissements et sa promesse d’une école à plusieurs vitesses, constitue le cœur du projet éducatif macronien. On ne saurait mieux signifier au personnel de l’éducation nationale que la continuité de la politique menée depuis 2017 est plus que jamais à l’ordre du jour et que la « rupture » incarnée par Pap Ndiaye ne dépassera pas le stade du symbole.

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L'Humanité

«Le monde associatif n’est pas rancunier, il veut de la confiance»

Entretien

Les associations espéraient un interlocuteur au gouvernement : raté. À l’heure où son principal réseau, le Mouvement associatif, repart en campagne pour renforcer le secteur, sa présidente, Claire Thoury, appelle à rompre avec le climat de défiance du précédent quinquennat.

Stéphane Guérard

Baisse des dons de 30 % en 2021 par rapport à 2020. Diminution du bénévolat de 15 % sur la même période. Et aucun référent au gouvernement. Ces dernières semaines ont apporté leur lot de mauvaises nouvelles. Pas de quoi faire perdre son ton revendicatif au Mouvement associatif, principal réseau du secteur, nous explique sa présidente Claire Thoury.

En septembre dernier, vous aviez appelé les adhérents des associations à reprendre le chemin de structures fragilisées par deux années de crise sanitaire. Le mauvais indicateur de l’engagement bénévole vous inquiète-t-il ?

Le monde associatif a perdu des forces durant la crise Covid. Il est encore trop tôt pour savoir si la perte de bénévole est conjoncturelle ou structurelle car nous faisons face à deux phénomènes. Nous voyons des responsables d’association âgés, échaudés par la crise sanitaire ou en quête de temps pour eux, qui ont envie de passer la main. Ça ne date pas d’hier mais ça s’accélère. Dans le même temps, nous avons accueilli de plus en plus de nouveaux bénévoles, souvent jeunes, venus en nombre lors de la crise Covid pour faire vivre les solidarités. Mais leurs envies d’engagement, centrées sur une cause, une action, sont différentes de celles de leurs aînés. Parce qu’ils sont déjà dans la vie active ou parce qu’ils sont attachés à des actions concrètes, ponctuelles, ils ne veulent pas faire comme leurs aînés, pour qui il s’agissait d’abord de s’engager auprès d’une organisation, sans compter son temps.

Comment les associations s’adaptent-elles ?

On pourrait en rester à un discours critique et normatif sur le bon ou le mauvais engagement. On peut aussi se questionner sur les meilleures manières de leur faire une place. Comment faire évoluer les actions ? Quels épanouissements en retirer ? Répondre à ces questions, c’est renforcer le projet de l’association. Entre les aînés qui partent et les jeunes qui arrivent, ça bouscule tout le monde.

Économiquement, le monde associatif est-il sorti des turbulences de la crise Covid ?

Je le crois. En 2021, 65 000 associations ont été créées, ce qui est un bon chiffre. Quant aux 152 000 structures qui salarient au moins une personne, elles ne perdent plus d’emploi et recommencent à en créer. Cette situation demeure diverse selon les secteurs. Si le sanitaire et social ne s’est jamais arrêté ces deux dernières années, le sport, le tourisme ou la culture ont été fortement ralentis, voire arrêtés. Selon le dernier pointage d’ESS France, l’économie sociale et solidaire (ESS) a créé 3 % d’emplois en plus l’an dernier. Comme les associations représentent 80 % des emplois l’ESS, elles ne doivent pas y être pour rien.

Vous avez exprimé votre grande déception de voir la vie associative et l’ESS privées d’interlocuteur identifié au gouvernement. Espérez-vous de meilleures nouvelles pour les législatives ?

Pour nous, d’une élection à l’autre, le fil rouge demeure la confiance. La crise sanitaire a été hyperviolente pour les associations qui ont pourtant répondu présentes, de la distribution alimentaire au déploiement de la vaccination… Nous attendons un vrai plan de soutien aux associations, avec la promulgation d’une loi pluriannuelle de financements renforçant le fonds de la vie associative, réaffirmant le principe de la subvention. Nous demandons une stratégie nationale de l’engagement, qui assure les crédits en faveur du service civique, qui transforme l’exonération fiscale liée à l’adhésion à une association en crédit d’impôt…

Pourquoi parlez-vous de renouer la confiance ?

Les acteurs associatifs partagent le sentiment d’avoir été défiés par les pouvoirs publics. Le précédent quinquennat s’est ouvert sur la suppression des contrats aidés, sans consultation, et s’est achevé par l’imposition de la Contrat d’engagement républicain (dans la loi « séparatisme », ndlr) qui fait peser des risques sur la liberté d’action associative. Ce nouveau quinquennat ne peut continuer sur un tel manque de concertation. Quand des gens créent une association pour porter une action, une cause, c’est pour exprimer un besoin exprimé sur un territoire. Lorsque ces personnes tapent à la porte des pouvoirs publics, ce n’est pas pour se faire plaisir, mais pour alerter, proposer, discuter. C’est ça, l’utilité des corps intermédiaires. Mais nous ne sommes pas rancuniers. Nous envisageons une nouvelle relation de confiance avec les pouvoirs publics. Car nous sommes convaincus que l’association porte un modèle pertinent : il n’est pas lucratif, ne cherche pas à s’enrichir, ni ne verse de dividendes. L’association est lieu où l’on dépasse les désaccords personnels pour porter un intérêt commun.

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L'Humanité

Ce que redoute Emmanuel Macron

Éditorial

Sébastien Crépel

Quelle logique improbable a conduit à faire cohabiter dans un même gouvernement Pap Ndiaye et Gérald Darmanin ? Un historien réputé, pour lequel le « racisme structurel » et les violences policières sont des réalités à reconnaître et à combattre, aux côtés de l’homme qui trouve Marine Le Pen « trop molle ». La raison de cet attelage tient en cinq lettres : Nupes. Sans l’accord scellé entre toutes les composantes de gauche dans la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, jamais Jean-Michel Blanquer, le pourfendeur de « l’islamo-gauchisme » et du « wokisme », ces inventions de droite, n’aurait dû céder la place à son antithèse, un universitaire spécialiste de la condition noire et des discriminations.

Depuis le 7 mai et l’officialisation de l’alliance autour de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a un problème qui chamboule ses plans pour les législatives. Pour une majorité de Français (57 %), la gauche est en mesure de gagner les élections, selon un récent sondage Ipsos. La composition du gouvernement d’Élisabeth Borne s’en ressent. Plusieurs de ses ministres ne sont là que pour donner le change et doivent leur nomination à l’apparition de la Nupes dans le paysage politique. Pap Ndiaye fait partie de ceux-là, parmi d’autres qui n’ont « de gauche » que les références sur leur CV des cabinets dans lesquels ils ont fait carrière. L’arbre « décolonial » cache ainsi une forêt de ministres conservateurs et rétrogrades aux postes stratégiques.

Le but de l’opération Pap Ndiaye est de réinstaller, avec la complicité de l’extrême droite, le duel Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, autour des opinions supposées du nouveau ministre, dont la nomination est une véritable aubaine pour le Rassemblement national. L’extrême droite et la droite « républicaine » dans son sillage font mine de voir dans le gouvernement un Conseil des soviets dans lequel se serait glissé Malcolm X. Et de dénoncer, à coups d’accusations grotesques et, pour tout dire, racistes, le danger pour la République que représenterait l’accession d’un lecteur de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire à la tête de l’éducation nationale. Pendant ce temps, perdu en polémiques aussi ridicules que venimeuses – dans le droit-fil de celle sur le burkini à Grenoble –, le débat public est détourné des solutions aux préoccupations essentielles auxquelles l’apparition de la gauche unie avait redonné pleinement droit de cité, à l’instar des salaires, des prix et des retraites.

Que personne ne s’y trompe : la gauche et ses électeurs n’ont rien à gagner à se laisser distraire des combats sociaux, comme on essaie de les y inciter pour mieux les diviser et les démobiliser. La France aisée acquise à Emmanuel Macron, elle, ne s’y laissera pas prendre, et ne votera pas pour ou contre le burkini, pour ou contre le « wokisme », mais pour la retraite à 65 ans, pour la baisse des « charges » et des impôts qui la touchent. À l’inverse, une majorité de députés de gauche se gagnera si la conviction l’emporte que le Smic net à 1 500 euros est possible dès le 1er juillet pour faire face à l’inflation sur les produits de la vie courante, ou que l’on peut partir à la retraite à 60 ans avec une bonne pension pour laisser son emploi à un jeune. Ce sont ces débats que redoutent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Il reste deux semaines avant le premier tour pour les y contraindre.

Éditorial

Gouvernement BorneEmmanuel MacronLégislatives 2022Nupes
Le Figaro

Atos: tensions au sommet sur l’avenir stratégique de la pépite technologique

Ingrid Vergara

RÉCIT - Le directeur général et le président du conseil d’administration divergent sur le meilleur scénario à adopter.

À quatre jours de la présentation du très attendu nouveau plan stratégique d’Atos, les tensions qui divisent son plus haut niveau hiérarchique depuis plusieurs mois peinent à rester une affaire interne. Rodolphe Bellmer, son directeur général, et Bertrand Meunier, le président du conseil d’administration, sont à couteaux tirés sur l’avenir à dessiner pour la société technologique française, très fragilisée depuis deux ans. Au cœur de ce bras de fer, la très sensible division Big Data & Security (BDS), qui regroupe les activités calcul de haute performance, cybersécurité et intelligence artificielle. C’est sur elle que reposent les perspectives de croissance et de rentabilité du groupe, par ailleurs plombé par le déclin de ses activités historiques d’infogérance. Ces dernières représentent encore presque la moitié du chiffre d’affaires global, malgré les efforts d’Atos pour accélérer sa transformation.

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Pour donner à la branche BDS les moyens nécessaires à son développement, Rodolphe Bellmer a examiné toutes les options à sa disposition: une introduction en Bourse de ces activités afin de mieux refléter leur valeur mais compliquée par les conditions de marché très dégradées depuis quelques mois, une scission du groupe à la manière d’un IBM ou une alliance avec un autre partenaire industriel.

Mais le conseil d’administration a retoqué un premier plan stratégique, présenté par le patron d’Atos, le contraignant à décaler la promesse faite en début d’année aux investisseurs d’annonces pour le mois de mai. Bertrand Meunier, qui a pourtant piloté l’arrivée de Rodolphe Bellmer à la tête d’Atos, à l’automne dernier, en remplacement d’Elie Girard, aurait posé pour principes de conserver «l’intégrité et l’indépendance» du groupe, écartant de fait certaines options privilégiées par la direction générale. «Arriver à garder les deux est impossible», souffle un bon connaisseur du dossier. Du côté d’Atos, on reconnaît l’existence de certaines divergences au sommet, tout en les replaçant dans un contexte de discussions autour de tous les scenarios posés sur la table.

La pression sur Atos est forte de tous côtés. Les candidats intéressés par les activités d’Atos en matière de cybersécurité ne manquent pas.

Candidats sur les rangs

Thalès le répète ouvertement depuis plusieurs mois: il est intéressé par tout actif de cybersécurité disponible à la vente. Ses ambitions dans ce domaine sont très fortes. «Nous avons fait une croissance de 1 milliard d’euros en 2021. Notre objectif est une croissance de 50 % d’ici à 2024», réaffirmait son PDG, Patrice Caine, le 31 mai dernier. Ouvert à toute forme de structure, il exclut en revanche de reprendre d’autres activités que celles de BDS et ne lancera aucune opération hostile. Officiellement, aucune discussion n’a eu lieu, assure chacun des deux groupes.

Orange, lui-même en pleine réflexion sur sa filiale Orange Cyberdefense, est aussi intéressé mais seulement par une partie des activités de BDS. Et le groupe télécoms, qui vient de changer de gouvernance, planche sur son propre plan stratégique à présenter d’ici à la fin de l’année. Plus discret, Airbus, à travers sa filiale cybersécurité, serait aussi prêt à des coopérations. «Le découpage des activités stratégiques d’Atos est strictement impossible. C’est méconnaître l’imbrication étroite entre nos technologies de calculs et la cybersécurité avec le reste de l’activité», rappelait de son côté Bertrand Meunier dans une interview au Figaro en octobre dernier.

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Seule certitude à ce stade: rien ne se fera sans l’aval de l’État français, à la fois client d’Atos et actionnaire des trois autres groupes cités. Il veut une solution française et pérenne. À plusieurs titres, l’avenir d’Atos est hautement stratégique pour la France. Acteur majeur dans le domaine du calcul haute performance et du quantique en Europe, Atos gère - entre autres - les supercalculateurs de l’Otan. Il fournit aussi plusieurs solutions technologiques pour le ministère de la Défense et est aussi l’architecte de la cybersécurité pour les Jeux olympiques de Paris 2024. La séquence électorale prolongée n’aide pas à la décision.

Cette attente d’un cap clairement fixé et cette mésentente au sommet n’aident pas non plus le groupe, comme en témoignent plusieurs départs en interne, ni sa valorisation boursière, dont la baisse continue le fragilise toujours davantage. Le titre a encore perdu 45 % depuis le 1er janvier, sa capitalisation est tombée à 2,2 milliards d’euros vendredi. «Atos fait l’objet d’une attente croissance de la part du marché en vue d’annonce à la fois sur un changement de périmètres et ses perspectives de redressement des performances opérationnelles», estime un analyste financier d’Oddo BHF dans une note publiée jeudi. Plusieurs voix se demandent qui décide aujourd’hui de la stratégie au sein d’Atos. Réponse le 14 juin.

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Les possesseurs de télés Samsung pourront jouer aux derniers jeux vidéo de Microsoft sans acheter de console

Le service Xbox Game Pass sera directement accessible sur ces télévisions connectées à partir du 30 juin. Une connexion fibrée est recommandée pour profiter de ce «Netflix du jeu vidéo».

Beaugrenelle, premier centre commercial français à accepter les paiements en cryptomonnaies ce mercredi

À partir de mercredi, il sera possible de régler ses achats en cryptomonnaies dans le centre Beaugrenelle à Paris.

Avec le robot Daisy, les iPhone deviennent des mines d’or

DÉCRYPTAGE - La hausse des matières premières joue en faveur des initiatives liées au recyclage. Apple est en première ligne.

Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les quatre cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté les alentours de Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par les séparatistes prorusses depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser par un lent mouvement de tenaille qui se resserre sur les forces ukrainiennes. Celles-ci ont malgré tout lancé samedi 4 mai une contre-attaque à Severodonetsk, mais les Ukrainiens marquent de nouveau le pas dans cette ville clé.

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Plus au nord, les Ukrainiens maintiennent une pression constante dans la région de Kharkiv au-dessus du dispositif russe dans le Donbass, mais là encore sans pouvoir manœuvrer en profondeur contre les forces adverses. Idem dans le sud de l'Ukraine, où la contre-attaque ukrainienne dans la région de Kherson n'est pas parvenue, à ce jour, à mettre réellement en danger les positions russes.

Malgré la réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans leur plus grande opération militaire russe depuis 1945. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et de Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). En Ukraine, les Russes contrôlent à ce jour 120.000 km2, soit 20% du territoire ukrainien ou à peine moins que la superficie de la Grèce (130.000 km2).

Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et plus de 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées plus de la moitié de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille qui se resserre lentement sur les forces ukrainiennes.

La pince «nord» de le tenaille russe s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets. Le centre de gravité de cette manœuvre est la ville d'Izyoum, prise par les Russes dès les premiers jours d'avril. L'objectif final de Moscou dans le Donbass est la conquête des deux villes adjacentes de Sloviansk et de Kramatorsk, cette dernière étant la capitale ukrainienne de l'oblast [région administrative, NDLR] de Donetsk depuis qu'en 2014, la ville de Donetsk est passée du côté des séparatistes prorusses. Par le Nord, les Russes ne sont plus qu'à une trentaine de kilomètres de Sloviansk et à une vingtaine par l'Est, avec Lyman comme autre ville clé du dispositif russe. Lundi 6 juin, les Russes ont annoncé la prise de la ville de Svyatohirsk, ce qui pourrait accélérer le mouvement d'encerclement de Sloviansk.

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Les deux autres villes clé dans le Donbass sont Severodonetsk et Lisichansk, elles aussi collées l'une à l'autre, mais séparées par la rivière Donets. Elles se situent tout au bout de la tenaille russe et les forces ukrainiennes présentes risquent d'y être encerclées si la manœuvre russe se poursuit. En fin de semaine dernière, alors que les Russes contrôlaient déjà 80% de Severodonetsk, les Ukrainiens ont malgré tout choisi d'y déployer des renforts (notamment des volontaires internationaux) et ont contre-attaqué vivement samedi 4 juin. Mais cette manœuvre marque le pas et, ce mardi, les Russes ont annoncé avoir «totalement libéré» les zones résidentielles de la ville, sachant que celle-ci comprend une vaste zone industrielle.

Pendant ce temps, la pince «sud» de la tenaille russe se resserre aussi, notamment autour de la percée de Popasna. Les forces ukrainiennes présentes dans la ville de Zolote sont désormais menacées d'être enfermées dans un chaudron tandis que les Russes jouxtent la principale route de ravitaillement vers Lisichansk et Severodonetsk. Par l'ouest, les Russes ne sont plus qu'à 20 km de la ville de Bakhmout, étape clé dans la perspective d'un encerclement de Kramatorsk.

Au Nord-Est, contre-offensive ukrainienne à Kharkiv...

Depuis le début de la bataille du Donbass en avril, les Russes avancent, quoique lentement. Mais ils ne parviennent pas, à ce jour, à faire s'effondrer les troupes ukrainiennes. Dans cette bataille d'artillerie, la guerre d'attrition (user les forces et les matériels de l'adversaire plus vite que les siennes propres, NDLR) joue à plein, sans que, pour l'instant, l'un des deux belligérants cède complètement.

Si les Russes sont à l'initiative dans le Donbass, les Ukrainiens ont lancé depuis plusieurs semaines des contre-attaques, notamment au-dessus du Donbass dans la région de Kharkiv. Durant l'acte I de la guerre du 24 février au 29 mars, les Russes avaient largement investi cette région avec l'objectif d'encercler sa capitale, plus grande ville ukrainienne - 1,5 million d'habitants - après Kiev et par ailleurs cité traditionnellement russophone.

Dans cette région, les Ukrainiens ont largement repris du terrain aux forces russes depuis le 29 mars, désormais acculées à la frontière russe, en tout cas sur la rive droite de la rivière Donets. En revanche, la contre-attaque ukrainienne, pour l'instant, n'est pas parvenue à s'installer durablement sur la rive gauche, même si une tête de pont a été établie. Ce n'est que si les Ukrainiens y parvenaient qu'ils pourraient réellement mettre en danger les lignes de soutien et d'approvisionnement russes vers le Donbass. La situation sur le front de Kharkiv est pour l'instant globalement stable, même si chaque jour, des avancées mineures sont observables d'un côté ou de l'autre.

... et dans le Sud, à Kherson

Il en va globalement de même d'une autre contre-offensive lancée par les Ukrainiens la dernière semaine de mai, cette fois-ci dans le sud de l'Ukraine, au point le plus éloigné des lignes russes, au nord de la région de Kherson, quasiment intégralement contrôlée par les Russes depuis le début du mois de mars. La ligne de front, là encore, est délimitée par une rivière, l'Inhoulets, et les Ukrainiens ont réussi à établir une tête de pont sans parvenir, pour l'instant, à poursuivre leur manœuvre en profondeur à l'intérieur des lignes russes.

Si une telle contre-offensive se développait au profit des Ukrainiens - ce qui n'est pas le cas à ce stade -, elle pourrait avoir des conséquences stratégiques car Kherson est la seule capitale régionale conquise par les Russes depuis le 24 février. Politiquement, tout semble indiquer que les forces occupantes souhaitent contrôler définitivement cette région, qui est déjà passée dans la zone rouble et où des rumeurs de référendum de rattachement à la Russie courent depuis plusieurs semaines. Par ailleurs, Kherson est pour l'instant la seule tête de pont qui permette aux Russes de passer à l'ouest du grand fleuve Dniepr. Et c'est aussi l'oblast qui jouxte la péninsule de Crimée, stratégique pour les Russes. Dans les premiers jours de juin, des renforts russes ont donc logiquement franchi le Dniepr, certainement envoyés pour endiguer la contre-attaque ukrainienne.

Le contrôle russe du sud de l'Ukraine

Les deux contre-offensives ukrainiennes se déroulent donc aux deux extrémités des territoires que contrôle la Russie en Ukraine et qui constituent une bande comprenant, d'ouest en est, la quasi-totalité de l'oblast de Kherson, relié à la Crimée, une majorité de celui de Zaporijjia, qui constitue un corridor vers le Donbass, lui-même formé par les deux oblasts de Donetsk et Lougansk et bordé au nord par la région de Kharkiv dont Moscou contrôle la partie située en dessous de la rivière Donets.

L'ensemble de cette zone, qui couvre environ 120.000 km² soit 20% de l'Ukraine, est formé d'un seul tenant depuis que le front du Sud (parti de Crimée) et le front de l'Est (parti du Donbass) se sont rejoints dès le début du mois de mars. Dans cette optique, l'objectif russe n'a été réellement accompli qu'avec la prise définitive de la ville portuaire de Marioupol, qui borde la mer d'Azov. Elle a été encerclée dès le 1er mars et prise le 21 avril, à l'exception du vaste complexe sidérurgique d'Azovstal qui a tenu jusqu'au 20 mai. Plus qu'un enjeu militaire, cette bataille a eu une résonance politique considérable, avec d'un côté la longue résistance ukrainienne, notamment des volontaires du bataillon Azov qui se sont battus contre les milices tchétchènes alliées de Vladimir Poutine, et de l'autre le discours du Kremlin sur la «dénazification» de l'Ukraine, particulièrement focalisé contre ce bataillon ukrainien ultranationaliste aux origines des plus troubles.

La Russie a donc emporté la bataille de Marioupol, mais ne dispose pas de suffisamment de forces, concentrées dans le Donbass, pour pousser plus loin son offensive dans le sud du pays, que ce soit pour marcher vers l'ouest ou pour remonter vers le nord le long du Dniepr. Si les Russes contrôlent depuis le 3 mars la plus grande centrale nucléaire d'Europe située au bord du fleuve au sud de la grande ville de Zaporijjia, ils n'ont pas conquis cette grande capitale régionale.

De même, à l'ouest, le contrôle des bords de la mer Noire, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont pourtant très rapidement progressé avec la prise dès le 2 mars de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, qui alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe s'est même approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, sans parvenir à l'encercler. Cette ville serait une étape clé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, probablement coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer.

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Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson. En somme, tout dépendra de la bataille du Donbass. Une victoire russe à l'Est pourrait permettre à Moscou un redéploiement de ses forces vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que cette bataille décisive s'annonce longue : on parle en semaines, voire en mois.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était une diversion visant à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion sur le front Nord, en particulier depuis la Biélorussie, voisine et alliée de Moscou.

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Avant les semaines d'enlisement, le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale visant probablement à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - directement à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev, mais cette tête de pont a été quasiment anéantie par une contre-attaque ukrainienne.

Échec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass.

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Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute. Le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se concentrent désormais dans le quart sud-est de l'Ukraine pour retrouver cette capacité de manœuvre.

Un recours croissant à l'artillerie

Au début de l'invasion, les experts militaires se sont étonnés du faible recours des Russes à l'artillerie, une tradition pourtant de cette armée depuis la période soviétique. Face à la résistance ukrainienne, Moscou est pourtant revenu sur ce choix et, plus classiquement, la bataille du Donbass est d'abord un duel d'artillerie à grande échelle entre Russes et Ukrainiens. Canons automoteurs 2S19 de 152 mm, obusiers 2S7 de 203 mm, lance-roquettes multiples Grad, Ouragan et Smerch... Les Russes ont pour eux une puissance de feu bien supérieure.

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Mais les Ukrainiens disposent désormais d'armes lourdes fournies par les pays occidentaux, notamment des obusiers américains M577 ou des canons automoteurs français Caesar de 155 mm. Ces armes sont certes peu nombreuses, mais sont plus précises et offrent une plus grande agilité. À cet égard, la fourniture de lance-roquettes américains MLRS et Himars à longue portée (environ 80 km) pourrait atténuer l'avantage général qui profite encore aux Russes.

À ce stade, les Américains ne souhaitent pas en revanche fournir à l'Ukraine de missiles Atacms - compatibles avec les lance-roquettes Himars - capables de frapper l'intérieur du territoire russe. À l’inverse, les frappes réalisées depuis la Russie sur l'ensemble du territoire ukrainien, elles, ont lieu depuis le premier jour de l'invasion. Ces missiles de précision tirés depuis la terre - missiles Iskander-M - voire depuis la mer - missile Kalibr - permettent à Moscou de frapper le dispositif ennemi dans la profondeur en visant les dépôts de munitions, les centres de commandement, les bases aériennes ou les systèmes de défense aérienne.

Une forte résistance ukrainienne

Sauf que ces frappes, qui ont fait penser au départ à la guerre américaine en Irak de 2003, n'ont pas permis aux Russes de s'assurer la maîtrise totale du ciel et de désorganiser complètement la chaîne de commandement. Et le stock de missiles de précision n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur arsenal en la matière. De fait, des missiles de plus en plus anciens sont utilisés, de même que des missiles destinés à la lutte anti-navires, ce qui peut traduire une certaine tension dans l'approvisionnement en munitions complexes.

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Inversement, les missiles portatifs à courte portée fournis par les Occidentaux aux Ukrainiens - comme les Javelin anti-chars ou les Stinger anti-aériens - demeurent une menace crédible contre les avions, hélicoptères et blindés russes. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent. Par exemple, selon le site Oryx, au moins 428 chars d'assaut russes auraient été détruits depuis le 24 février.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones, notamment des appareils turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh, qui ciblent des convois russes, voire des navires, par exemple près de l'Île aux Serpents contrôlée par Moscou.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «La guerre d'usure montre des épuisements sensibles [des deux côtés]. Cependant, tant que les deux belligérants voudront en découdre, elle ne cessera pas. Nous sommes encore au printemps et il faut s'attendre à ce que les opérations durent tout l'été», observe sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf qui constate que les pertes annoncées par Zelensky - 50 morts et 400 blessés par jour, soit un bataillon détruit quotidiennement - sont «intenables», mais que, du côté russe, «les unités et les matériels paraissent éprouvés» tandis que «la lenteur de la progression ne convainc pas vraiment». Environ 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité fort peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter pour l'instant sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? Si Moscou l'emporte dans le Donbass, dans quel état les forces russes en sortiront-elles ? Vladimir Poutine lancera-t-il une nouvelle offensive vers l'ouest du pays ? Ou cherchera-t-il à obtenir une paix négociée ? S'achemine-t-on vers un enlisement du conflit ? Les Ukrainiens pourront-ils, a contrario, reprendre l'initiative ? Il est trop tôt pour trancher entre ces scénarios, mais le spectre d'une guerre longue de plusieurs mois au moins se dessine de plus en plus.

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Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales

Actu

La nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.

Benjamin König

Pas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.

Damien  Abad : la Macronie n'était pas au courant

Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.

Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».

Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le ­signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à ­nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.

Plutôt gênant pour un garde des Sceaux

Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.

Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.

14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex

Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).

Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a ­pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.

Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.

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Gouvernement d’intérim

Éditorial

Maud Vergnol

« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.

Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…

L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…

Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.

Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».

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Le Figaro

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L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

L'Humanité

Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite

Actu

Nommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.

Diego Chauvet

« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.

couper l’herbe sous le pied à la gauche

Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique ­autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Pro­bablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en ­envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres.  »

Pap Ndiayeministère de l'Education NationaleGouvernement Borneracisme
L'Humanité

Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités

Actu

Jusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.

Cyprien Caddeo

« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.

Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.

Gouvernement BornesolidaritéDamien Abad
Le Figaro

Législatives 2022 : comment faire une procuration pour voter ?

Le Figaro

Certains électeurs ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote les dimanche 12 et 19 juin. Comment et à qui donner sa procuration ? Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ? Où trouver votre numéro d'électeur ? Nos réponses.

Ils sont près de 49 millions d'inscrits sur les listes électorales. Alors que les élections législatives approchent et que l'abstention a été importante lors de l'élection présidentielle, certains ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote pour glisser un nom de l'urne. Seule solution : faire un vote par procuration. Voici un mode d'emploi, dont tous les détails sont à retrouver sur le site du ministère de l'Intérieur.

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Comment donner sa procuration ?

Vous pouvez faire votre procuration de deux manières. La première consiste à formuler une demande en ligne sur le site maprocuration.gouv.fr et de s'identifier avec FranceConnect. Plusieurs étapes sont à suivre : vous devez d'abord vous identifier puis, indiquer la commune dans laquelle vous votez. Ensuite, de préciser au choix le numéro d'électeur et la date de naissance de votre mandataire ou son état civil et sa commune/ consulat de vote.

Vous devrez vous rendre dans une brigade de gendarmerie, un commissariat de police ou un consulat pour que les autorités vérifient votre identité, muni de votre pièce d'identité et de la référence de votre demande de procuration (qui devrait vous avoir été adressée par mail après la validation de votre demande). Une fois cette étape accomplie, vous recevrez un mail indiquant que cette dernière a été validée. Enfin, une fois le mail intitulé «Votre procuration a été validée», votre mandataire pourra se rendre dans votre bureau de vote pour glisser un nom dans l'urne à votre place.

L'autre manière est de se rendre directement dans un commissariat de police, dans une brigade de gendarmerie ou au tribunal judiciaire ou de proximité. Une fois sur place, et muni d'un titre d'identité, vous pourrez remplir un formulaire Cerfa de demande de vote par procuration.

Comment choisir son mandataire ?

Vous pouvez confier votre vote à n'importe quel électeur de nationalité française. Ce, à plusieurs conditions. Lui comme vous devez être inscrits sur une liste électorale - sans qu'il ne soit obligatoire d'être inscrit sur la même. En revanche, votre mandataire doit se déplacer dans votre bureau de vote le jour du scrutin. Par ailleurs, votre mandataire ne doit pas avoir atteint le plafond maximum de procurations pour un scrutin donné.

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Où trouver votre numéro d'électeur ?

Ce numéro se trouve sur votre carte électorale. Vous pouvez aussi le retrouver en passant par le module «interroger sa situation électorale» sur le site service-public.fr. Il vous fait alors indiquer votre état civil complet, votre commune ou consulat de vote.

Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ?

Vous pouvez faire procuration à n'importe quel moment, il n'y a pas de date limite. Naturellement, il vaut mieux le faire le plus rapidement possible, en prenant en compte les délais d'acheminement, par les mairies, de votre procuration. Une fois votre demande faite en ligne, vous pouvez vous rendre dans n'importe quel commissariat de police le jour même.

Comment faire si vous êtes à l'étranger ?

Votre demande de procuration en ligne doit être validée dans un délai de deux mois auprès de votre consulat ou de votre ambassade. N'hésitez pas à entrer en contact avec les instances les plus proches de votre domicile à l'étranger.

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En déplacement à Clichy-sous-Bois, le président de la République est entré de plain-pied dans la campagne électorale à quelques jours du scrutin.

Législatives: l’inquiétude monte à l’Élysée

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«France 2022» sur France 2 : avec quatre invités Nupes, la chaîne publique considère que la décision du Conseil d'État ne la concerne pas

À trois jours du premier tour, un seul et unique grand débat national est organisé ce jeudi soir entre les représentants des différents camps politiques. Un format où la gauche est surreprésentée.

Le Figaro

Raphaëlle Rosa, 18 ans, plus jeune candidate aux législatives: «Je consacre 90% de mon temps à la campagne et 10% au bac»

Par Maud Kenigswald • Publié le 10/06/2022 à 17:52 • Mis à jour le 10/06/2022 à 19:43

À peine majeure, Raphaëlle Rosa brigue simultanément un siège de députée sous l’étiquette des Républicains et le diplôme du bac.

Juin constitue le premier mois du reste de la vie de Raphaëlle Rosa. Ses camarades de classe n’y perçoivent qu’une période d’examen et/ou leurs derniers moments de lycéens. Mais l’échéance revêt une importance particulière pour Raphaëlle, candidate aux législatives investie par les Républicains dans la huitième circonscription de Moselle. Depuis plusieurs mois, elle délaisse les salles de classe au profit des rues de la vallée de la Fensch, son fief électoral, privilégiant les «tractages» et les «boitages» aux révisions. Le Figaro Étudiant a rencontré l’ambitieuse Mosellane.

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LE FIGARO ÉTUDIANT - Quand et comment votre attrait pour la politique est-il né?

Raphaëlle ROSA - Le premier souvenir que je garde en tête date de 2017, et la campagne de François Fillon pour les Républicains (LR). Je suis les élections avec ferveur et je ressens déjà l’envie de passer à l’action, sans réellement savoir comment m’y prendre à mon âge. En 2019, je m’engage, naturellement chez LR, fidèle à mes convictions. J’avais lu le manifeste du parti, je connaissais parfaitement leurs aspirations et elles me correspondaient. J’ai ainsi commencé à tracter avec des jeunes du département. Cela s’est intensifié cette année. Afin de soutenir Valérie Pécresse au mieux, j’ai participé à sa campagne de façon active. Puis, les législatives ont représenté un nouveau tournant. Considérant que la jeunesse peut s’avérer un atout à l’Assemblée nationale, j’ai demandé l’investiture aux Républicains et je l’ai obtenue avant même de souffler mes 18 bougies.

Votre jeunesse est-elle est un atout pour votre candidature?

Bien sûr, je tiens à porter les préoccupations de la jeunesse à l’Assemblée: l’éducation, le pouvoir d’achat, l’écologie. C’est rare de s’engager à mon âge, je tiens à ce que ça serve. Je suis heureuse que de nombreuses illustres figures du parti me soutiennent: Rachida Dati m’a adressé une vidéo d’encouragements, Xavier Bertrand m’a laissé un message de bonne chance.

Vos parents sont-ils eux-mêmes engagés en politique?

Pas réellement. Ils se renseignent mais aucun des deux n’a de mandat politique ni d’encartement. Nos opinions se révèlent même très différentes [rires]. Mon père vote à gauche. Il a choisi Jean Lassalle au premier tour. Ma mère, elle, accorde davantage sa confiance à un candidat qu’à un parti. Elle avait voté Valérie Pécresse. Mais malgré nos divergences, ils m’ont toujours épaulée. Mon père est d’ailleurs le mandataire financier de ma campagne.

À vous entendre, votre parcours semble évident, presque naturel. Vous confirmez?

Oui, je ne me pose pas réellement de questions, tout a coulé de source. Je comptais me présenter pour un mandat. Sans certitudes, j’ai souhaité être investie et j’ai reçu le feu vert. Je pense qu’ils ont vu que j’étais une candidate sérieuse qui ne les trahirait pas. Cela ne signifie pas pour autant que le processus est facile. Je m’investis pleinement dans la campagne, d’autant qu’il s’agit d’une circonscription désindustrialisée, qui a placé Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle. J’ai conscience de ces difficultés mais je ne m’avoue absolument pas vaincue pour autant.

Et l’école dans tout ça?

Disons que j’y accorde moins d’attention depuis la fin des épreuves de spécialité, en mai. Actuellement, je consacre 90% de mon temps à la campagne et 10% au bac. Je ne me rends plus vraiment en classe. À la place, je me lève tôt, j’organise ma journée et je vais coller des affiches, distribuer des tracts, les glisser dans des boîtes aux lettres. Mes parents acceptent parfaitement que cela prime, ils l’ont expliqué à mon école lorsqu’elle les a appelés le premier jour de mon absence. Mais depuis, même l’établissement n’a pas requis de justificatifs. Je vais cependant devoir faire une pause mercredi 15 juin, dans l’entre-deux tours pour plancher sur l’épreuve de philosophie.

Vos camarades comprennent-ils aussi bien votre engagement politique?

Je suis scolarisée dans un établissement privé catholique, pas particulièrement strict. Néanmoins, la jeunesse se situe traditionnellement à gauche, donc mes idées ne sont pas toujours bien accueillies. Des amis m’ont rapporté qu’au moment de ma candidature aux législatives, certains m’avaient cassé du sucre sur le dos mais je préfère ne pas écouter ces ragots.

Qu’imaginez-vous pour le futur?

Pour mes études, je suis pour l’instant sur liste d’attente sur Parcoursup. J’avais postulé à des licences de droit et de science politique car j’hésite entre les deux matières. J’ai été retenue dans l’institut supérieur du droit (ISD) à Paris. Une bonne nouvelle pour mon avenir en politique à double titre. Je me trouverais à Paris, là où de nombreuses décisions sont prises, d’une part. De l’autre, contrairement à la faculté, les cours sont regroupés, ce qui me dégagera du temps libre pour mon engagement. J’adorerais faire carrière en politique, bien que je ne possède pas vraiment de fonction de rêve parce que nombreux postes m’attirent et mon avis pourrait changer au fil des années.

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L'Humanité

Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice

Actu

Le garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.

Julia Hamlaoui

Les jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.

Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences

— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022

Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.

Gouvernement Borneéric dupond-morettijustice
L'Humanité

Moscou. La population s’accommode de la guerre en Ukraine

Reportage

Dans les premières semaines de l’invasion, de nombreux citoyens russes s’étaient soulevés contre le conflit. Aujourd’hui, une majorité soutient le pouvoir. Un changement profond ? Reportage

Vadim Kamenka

Moscou (Russie), envoyé spécial.

Sur les bords de la Moskova, le parc Gorki est pris d’assaut par les habitants qui profitent des beaux jours. Malgré la bonne humeur ambiante, les discussions se concentrent sur la guerre. « Comment l’éviter ? interpelle Olga. En plus de l’inflation et des sanctions, nous avons tous des amis ou de la famille à Marioupol, Odessa, Kharkiv, Kiev… On aimerait qu’il en soit autrement. Hélas, c’est notre quotidien depuis février. »

Au terme de cent cinq jours de conflit, la majorité des Russes semblent soutenir l’invasion de l’Ukraine. Divers instituts de sondage partagent le constat. Le niveau de soutien de la société envers « l’opération spéciale » au cours des trois mois écoulés reste élevé. Selon le Centre panrusse d’étude de l’opinion publique (VTsIOM), « 72 % des citoyens soutiennent la décision de mener une “opération militaire spéciale” de la Russie en Ukraine, 18 % ne la soutiennent pas ».

Sur les objectifs, l’enquête démontre que 40 % de l’opinion estiment que le conflit est censé « protéger la Russie », « désarmer l’Ukraine » et « empêcher le déploiement de bases militaires de l’Otan sur son territoire ». 20 % des personnes interrogées évoquent, en outre, la nécessité de changer « l’orientation politique de l’Ukraine » et de « la purifier des nazis » ; 18 % citent « la protection de la population du Donbass ».

Le retour du concept de guerre préventive

Rue Bolshaya Dmitrovka, devant l’immense bâtiment du Conseil de la Fédération de Russie (Chambre haute de l’Assemblée fédérale), un homme en tenue militaire se tient avec un drapeau aux rayures orange et noire. Ces couleurs symbolisent l’ordre de saint Georges, une décoration impériale puis militaire à l’époque soviétique célébrant la victoire de l’Armée rouge sur l’Allemagne nazie. « Les gens doivent savoir que l’on se bat pour la Russie et nos valeurs, pour la dénazification de l’Ukraine et sa démilitarisation », reprend celui qui récite les objectifs fixés par Vladimir Poutine, le 24 février.

Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha

« Certains ont des positions caricaturales, mais on a assisté à une évolution de l’opinion. Choquée au départ, elle soutient désormais le pouvoir. Adhèrent-ils à tous les objectifs et aux arguments ? Cela reste à démontrer », estime un député de la Douma.

Au prétexte d’éviter une attaque sur Donetsk et Lougansk, les autorités russes rendent à leur tour légitime le concept de guerre préventive utilisé en son temps par les États-Unis contre l’Irak et la Libye. « L’armée ukrainienne et de nombreux bataillons s’étaient regroupés le long des Républiques du Donbass. Si l’armée russe n’était pas intervenue, on aurait assisté à un bain de sang et à un bombardement similaire à Marioupol. On ne pouvait attendre la mort de milliers de personnes », défend Boris Litvinov, du Parti communiste à Donetsk.

La hausse des prix de près de 20 % inquiète

Les sanctions internationales modifient le visage de la capitale. Les devantures de Starbucks, McDonald’s et autres enseignes occidentales affichent porte close. Au total, près de 400 entreprises étrangères auraient décidé de suspendre leurs activités depuis le 24 février. Pourtant, face au Kremlin, les voitures garées devant la Douma demeurent largement étrangères (BMW et Mercedes).

Renault a annoncé son départ, la cession de ses parts à AvtoVAZ et de ses usines à Moscou. L’entreprise française, renommée Moskvitch, est devenue propriété de la capitale. Le constructeur russe KamAZ deviendrait le principal partenaire technologique. « La plupart des entreprises étrangères vont installer une équipe russe à leur tête pour continuer à pouvoir rester sur le territoire sans risquer de sanctions. McDonald’s, par exemple, va rouvrir sous un autre nom », glisse un dirigeant d’entreprise.

Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année.

Dans les grandes surfaces et supermarchés, les rayons restent approvisionnés. Seuls certains produits importés manquent. « On peut s’en passer. Et puis, cela peut relancer la production nationale. On a déjà subi les mêmes choses en 2014 », affirme Sergueï, venu faire ses courses.

La hausse des prix de près de 20 % inquiète davantage. Selon la banque centrale russe, en 2022, l’inflation atteignait + 23 % par rapport à 2021. Rien qu’en avril, les prix de l’alimentaire ont flambé de 20,5 %. Les produits les plus touchés sont les céréales (+ 35,5 %), les pâtes (+ 29,6 %), le beurre (+ 26,1 %) et les fruits et légumes (+ 33 %).

Les plus précaires sont aussi les plus opposés à la guerre

Avant la guerre, plus de 16 millions de Russes vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Ce chiffre devrait certainement s’accroître au vu de la récession, qui avoisinerait les 10 %, et des risques de flambée de chômage. Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année. Plusieurs économistes alertent sur un autre phénomène : celui des employés sans salaire.

Pour l’heure, les classes « moyennes » et aisées, souvent critiques à l’égard du pouvoir, soutiennent la guerre. Une étude de la société sociologique Russian Field démontre néanmoins quelques failles. Parmi les 18-29 ans, seuls 42 % soutiennent l’intervention. De même, les plus précaires sont ceux qui s’y opposent davantage, avec les femmes (48 %).

Des divisions régionales existent, note le rapport : « La plupart des détracteurs se trouvent dans les districts fédéraux du Caucase du Nord et de Sibérie. » Ces territoires font partie des plus pauvres nationalement et les habitants composent l’essentiel de l’armée.

La plupart des Russes tablent sur une guerre longue

Au sein de la population, le nombre de morts dépasse désormais celui de l’intervention soviétique en Afghanistan (1979-1989). Cela ne semble pas déstabiliser l’opinion publique. « Je pense que la majorité des gens n’en ont pas conscience, notamment dans les grandes villes. Les soldats sont issus de familles les moins aisées, en dehors des grands centres urbains. Leur décès apparaît moins visible que lorsqu’il s’agit d’une véritable mobilisation nationale », analyse le député communiste Mikhaïl Matveyev.

La plupart des Russes tablent sur une guerre longue, selon une enquête publiée par le centre Levada, début juin : « Il n’y a pas d’opinion claire dans la société sur la durée de l’“opération spéciale”. Environ un tiers (37 %) pense que cela peut durer jusqu’à six mois ; 44 % des répondants pensent que cela peut durer plus de six mois ; 23 %, de six mois à un an ; 21 %, plus d’un an. »

Sur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence.

Pour le Kremlin, un cessez-le-feu ne sera possible qu’en cas de victoire significative sur le terrain. Le Parlement russe a validé une nouvelle législation qui ne limite plus l’accès contractuel à l’armée aux citoyens âgés de 18 à 40 ans. « Toute personne volontaire n’ayant pas atteint l’âge légal de la retraite (61,5 ans) peut y accéder. On ne sait pas réellement quand l’exécutif estimera avoir rempli ses objectifs. Mais on peut imaginer qu’en contrôlant les zones administratives des régions de Donetsk et Lougansk, une partie des buts de guerre sera réalisée », note Mikhaïl Matveyev. Les autorités ukrainiennes évoquaient récemment jusqu’à 125 000 km2 de territoire sous contrôle russe, contre 43 000 avant l’invasion.

Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire

Sur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence. Le mouvement antiguerre qui a émergé au début du conflit se fait plus rare. « Les diverses législations émises contre les médias et les citoyens participent pleinement à décourager toute action et toute prise de parole. Et le pouvoir aurait été capable, à mon sens, d’être encore plus répressif face un mouvement de révolte en tirant sur la foule. On ne peut même plus exercer notre métier », conclut la journalise Nadejda Prousentkova, de Novaya Gazeta, désormais fermée. Pas sûr que cette chape ne se fissure au retour de la paix.

Guerre en UkraineRussiesanctions économiquesmoscou
Le Figaro

«Législatives 2022: un silence assourdissant»

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

Dans le brouillard électoral, il est une certitude: les abstentionnistes formeront dimanche le premier parti de France. Faut-il s’en étonner? Nullement. Faut-il s’en inquiéter? Absolument. Entre les déçus et les mécontents, les indifférents et les incompétents - certains estiment n’être pas qualifiés pour s’exprimer! -, les profils des pêcheurs à la ligne sont certes variés. N’empêche, l’abstention, qui touche à présent tous les scrutins, est devenue la plus sonore des opinions. Elle est un silence assourdissant, qui traduit moins une désinvolture qu’un cri, moins un empêchement qu’une volonté de dire son fait au personnel politique. Signe de défiance et de colère, ce refus de vote est le résultat de décennies de promesses non tenues de la part des représentants élus. Mais pas seulement!

Avec l’instauration du quinquennat et l’organisation des législatives dans la foulée de la présidentielle, l’élection des députés a perdu de sa singularité, voire de son intérêt. Mais, cette année, hors le battage médiatique de Jean-Luc Mélenchon, la campagne a surtout brillé par son atonie. Les appels à la mobilisation des uns et des autres, ces derniers jours, sont pathétiques. Le président de la République a tout fait pour enterrer le rendez-vous des deux prochains dimanches: l’abstention, particulièrement forte chez les jeunes et dans les catégories populaires, l’avantage plutôt. S’il obtient une majorité absolue, sa victoire sera plus tactique que politique, ce qui manque pour le moins de panache. Quant à Marine Le Pen, elle est partie au combat avec un esprit défaitiste incompréhensible après son score à la présidentielle.

On entend que la démocratie représentative serait épuisée, car elle ne correspondrait plus à l’époque, celle des réseaux sociaux. Peut-être, mais on ne peut pas dire que la démocratie participative, sur le mode des conventions citoyennes, ait fait ses preuves sous le précédent quinquennat. Et le futur Conseil national de la refondation imaginé par Emmanuel Macron ne laisse rien présager de bon. Confier l’avenir de la France à des citoyens tirés au sort est une drôle de façon d’encourager les Français à aller voter aux législatives.

Gilles-William Goldnadel: «En s'affichant avec Jeremy Corbyn, l'extrême gauche flirte avec l'antisémitisme»

FIGAROVOX/CHRONIQUE - L'ancien leader du Labour Jeremy Corbyn s'est affiché avec deux candidates de la Nupes aux élections législatives, vendredi 3 juin. L'avocat déplore la complaisance médiatique dont jouit la gauche radicale.

Benjamin Morel: «La défaite de Manuel Valls est le résultat d'un parachutage raté»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Investi par la majorité présidentielle dans la 5ème circonscription des Français de l'étranger, Manuel Valls a annoncé sa défaite dès le premier tour. L'échec tient davantage à la mauvaise implantation locale du candidat qu'à la personnalité de l'ex-socialiste, analyse Benjamin Morel.

«Les principes du Conseil national de la résistance étaient à l'opposé de l'idéologie dominante actuelle»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour Maxime Tandonnet, auteur d'un ouvrage lumineux sur Georges Bidault, une figure de la résistance, le CNR créé en 1943 était motivé par le seul patriotisme. Il se caractérisait par son héroïsme et son désintérêt partisan, écrit l'historien.

Le Figaro

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L'Humanité

Guerre en Ukraine. « Il faut l’organisation d’une conférence internationale pour la paix »

Entretien

Pour Oleg Bodrov, militant pacifiste et environnemental russe, la guerre pourrait durer jusqu’à cet hiver. Le risque nucléaire reste posé, notamment le recours à des frappes par Moscou.

Vadim Kamenka

Peut-on encore espérer un cessez-le-feu ?

Un accord de paix ne peut être obtenu que par la mobilisation des citoyens russes et ukrainiens. C’est la seule chose qui peut rendre possible un tel geste diplomatique. Mais la société russe ne me semble pas prête à entamer un tel rapport de forces pour arrêter cette guerre. Et en Ukraine, la population semble dans le même état d’esprit.

Une autre option est possible. Parmi les démarches politiques, une initiative m’apparaît décisive : l’organisation d’une conférence internationale pour la paix. Elle devrait se tenir dans un pays neutre et mobiliser une majorité de dirigeants et de forces progressistes. Juste avant ce conflit, avec mes collègues d’Europe et des États-Unis, nous avions interpellé le président finlandais pour qu’il organise, en 2025, un sommet sur la sécurité et la coopération à l’occasion des cinquante ans des accords d’Helsinki. Bien évidemment, le contexte n’y est pas favorable et un cessez-le-feu ne semble possible qu’en cas de victoire significative de l’un des deux acteurs.

Si un processus de paix dépend d’une victoire de l’Ukraine ou de la Russie, les combats ne risquent-ils pas de s’éterniser ?

Cette « opération spéciale » devrait durer encore quelques mois, jusqu’à l’hiver prochain. À partir de cette période, le climat aura un impact trop lourd sur le terrain et rendra les choses beaucoup trop incertaines. À mon avis, faute de pouvoir poursuivre la guerre durant cette saison, il y aura une pause. Quant à l’escalade nucléaire, elle a déjà commencé. Il suffit de s’apercevoir que la centrale de Tchernobyl a été un des objectifs militaires russes. Et que des risques demeurent avec celle de Zaporijjia. Quand des armes lourdes, des tanks sont déployés à proximité de tels sites, le péril s’avère considérable. À propos de l’escalade militaire et de l’utilisation d’arme nucléaire, le danger est bien réel. Deux hypothèses rendent possible leur utilisation par la Russie : un échec important sur le terrain ou si l’Ukraine lance une vaste opération pour reprendre la Crimée.

Comment analysez-vous le comportement de la population face à ce conflit. Existe-t-il encore une opposition ?

La Russie est un immense pays qui se compose de 150 millions d’habitants. Il existe des différences considérables en fonction des territoires, des villes, des conditions sociales. Dans les régions du Nord ou de l’Ouest, les populations se sentent proches des Européens. Cela explique une forme d’opposition à la guerre. À Saint-Pétersbourg, qui se trouve être une ville frontalière, une véritable proximité culturelle existe avec l’Europe. Les habitants se rendaient régulièrement en Finlande pour les congés. Dans la logique de confrontation avec l’Otan, les régions frontalières de l’Estonie, la Lettonie et la Finlande se sentent également directement menacées par une possible guerre. Elles y sont peu favorables, à la différence de régions centrales et plus reculées qui ne subissent pas le conflit. Néanmoins, je pense que leur préoccupation principale demeure l’inflation, l’emploi, la santé… Seule l’élite politique dans son ensemble soutient cette intervention.

Est-ce que les forces progressistes, les mouvements pacifistes peuvent favoriser la reprise d'un dialogue pour la paix?

Il est très important de montrer aux citoyens russes qu’en Europe et aux États-Unis, il existe des mouvements pacifiques. Chez nous, la propagande affirme que la Russie est seule contre les pays occidentaux et contre l’occident en général. À Saint-Pétersbourg nous organisons une conférence de presse internationale, le 21 juin. La veille d’une date symbolique pour les Russes : le déclenchement de la Grande Guerre patriotique avec l’invasion des troupes nazies en Union soviétique. Pour le 81e anniversaire de cet événement, nous avons invité des pacifistes américains, français, allemands, finlandais, japonais, scandinaves pour montrer l’existence d’autres voix et affirmer que nous devons nous unir pour exiger auprès de nos dirigeants l’arrêt de la guerre.

Lors de cette conférence de presse nous nous adresserons aussi aux citoyens, élus au niveau régional et municipal. Il est très important que les populations qui habitent dans les territoires frontaliers entre la Russie et les pays de l’Otan (Mourmansk, Carélie, Saint-Pétersbourg…), prennent la parole et comprennent les dangers d’une telle confrontation. Plusieurs organisations et groupes de citoyens coopèrent déjà avec les Norvégiens, les Finlandais et les Estoniens afin de stopper ce processus. Les premières victimes d’un tel conflit demeurent les civils. Ces habitants ont pris conscience qu’il fallait agir et exigent que la société et les dirigeants de ces régions se montrent plus actifs.

Russiepaixmouvement de la paixGuerre en Ukraine
Le Figaro

«Méditerranée, le parfum des jours heureux» : le nouveau numéro du magazine Figaro Voyage

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Redécouvrir Cythère ou l'archipel des Élaphites, s'offrir des escapades en van, mais aussi une sélection pointue de nouveautés hôtelières, d'expériences et d'itinéraires pour l'été... 148 pages de rêves et d'évasion à travers le monde, à retrouver en kiosque et en ligne dès aujourd'hui.

Bénédicte Menu

L'âme de fond … L'édito de Bénédicte Menu, rédactrice en chef.

Un vif débat a animé notre rédaction au moment de choisir la couverture de ce numéro du Figaro Voyage. Pour certains, il fallait à tout prix qu'elle soit bleue… « Des flots bleus, un ciel infini, c'est ça, la Méditerranée. C'est ce que tout le monde veut voir, et revoir encore. » Sommes-nous comme Mallarmé (« Je suis hanté. L'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! »), sous l'emprise du sortilège céruléen ? C'est qu'ils ont quelque chose d'absolu, ce firmament du Sud et son Grand Bleu liquide. Ensemble, se confondant à l'horizon, ils sont notre éternel été…

Peut-on résumer cet enchantement en un seul cliché bleu ? Voire en un seul paysage ? Savant biographe de la Méditerranée, l'historien et académicien Fernand Braudel ne nous le pardonnerait pas qui, à la question « Qu'est-ce que la Méditerranée », répondait « Mille choses à la fois ». Tantôt cruelle, tantôt calme, tantôt agitée, tantôt bienveillante… Cette mer étymologiquement « entre les terres » est tout à la fois plurielle et unique. Ce bassin merveilleux porte tant d'histoires, tant de rêves… Et nos souvenirs, aussi. Gorgés de rires d'enfants, de découvertes, d'insouciance et de douceur de vivre. Aussi avons-nous finalement choisi pour cette couverture les tons chauds de l'émotion. Le parfum des jours heureux dans l'or d'une fin d'après-midi d'été…

Où vous emmener ensuite ? Là encore, nous avons osé le pas de côté. Plutôt que les Cyclades, voici Cythère, berceau d'Aphrodite et pourtant si discrète. Plutôt que la Costa Brava ou Ibiza, voici Formentera. En Croatie, nous nous sommes laissé envoûter par les îles Élaphites. L'Italie des Marches, c'est Emanuele Scorcelletti, le photographe, qui vous la contera. Et notre Sud ? Nous le situerons, cette fois, en Narbonnaise.

Quant à la Grande Bleue du large, qui mieux que l'apnéiste Guillaume Néry et le photographe Greg Lecoeur, tous deux Niçois et profondément épris d'elle, pour nous en dévoiler les trésors ? Et les fragilités dont il faut se soucier… « On laisse sur le rivage la gravité qui arrime au sol et l'orgueil qui fait perdre pied », écrit Néry évoquant le bain de mer. « On nage […], le cœur est heureux, l'âme renaît. » En Méditerranée, Mallarmé aussi avait ressuscité.

Au sommaire de ce spécial Méditerranée

  • Grèce : Cythère, une beauté céleste
  • Croatie : îles Élaphites, l'archipel inattendu
  • France : Narbonnaise, nature occitane
  • Espagne : Formentera, un rêve éveillé
  • Hôtellerie : d'Ibiza à Mykonos, où poser vos valises
  • City guide : Balades gourmandes à Nice, Barcelone et Venise
  • Portfolio : Guillaume Néry et Greg Lecoeur, une ode à la Grande Bleue
  • To do list : 12 expériences pour redécouvrir le Sud
  • Flâneries : Italie, les Marches d'Emanuele Scorcelletti

ÉGALEMENT DANS CE NUMÉRO :

  • Tendances, hôtels, rencontres... Nos coups de cœur à travers le monde
  • Portraits : six créateurs nomades à suivre
  • Expo-philo : faut-il voyager pour être heureux ?
  • Inédit : toutes voiles dehors avec Jean-Louis Étienne
  • S'évader pour créer : les stages en France et en Europe
  • Circuits initiatiques : à la rencontre des artisans d'Asie
  • Balnéaire, bien-être, famille : nos bonnes pioches
  • Enquête : tout ce qu'il faut savoir sur le yachting

Le Figaro Voyage printemps-été 2022, 8,50 €.

En vente en kiosque et en ligne sur boutique.lefigaro.fr
L'Humanité

Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha

Histoire de la semaine

Plus de trois mois après l’invasion russe de l’Ukraine, l'hôpital de Volnovakha dans le Donbass continue de soigner et guérir, malgré les fracas de la guerre. Une prouesse rendue possible grâce au courage, au dévouement et à l’humanisme des équipes médicales et des employés qui œuvrent parmi les gravats. Reportage.

Vadim Kamenka

Volnovakha, envoyé spécial.

Une façade est à terre et laisse apparaître un trou béant. Deux étages ont été complètement arrachés. Sur l’autre partie de l’édifice, le toit tient à peine. Cet immense immeuble blanc ravagé, marqué par l’impact des tirs et des obus, se trouve dans le nord de Volnovakha, place Tsentralnaya. « Bienvenue dans notre hôpital ! » s’exclame, les traits tirés, le directeur Viktor Saranov, la cinquantaine passée.

« Je me demande encore comment ces murs percés à plusieurs endroits ne se sont pas tous effondrés », dit-il, en nous indiquant l’ancien bâtiment principal et son entrée. Tout a été déplacé dans une autre aile de l’établissement, le temps de reconstruire les salles et les chambres des patients qui ont été endommagées.

 Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Mais L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle. »

Konstantin Zintchenko, responsable administratif de la municipalité

L’équipe médicale fait la fierté des habitants. Dès le début de l’invasion russe, le 24 février, présentée comme une « opération militaire spéciale » par Moscou, la ville ukrainienne, où vivaient plus de 20 000 personnes, se trouve en première ligne des combats, qui vont durer près de trois semaines, faisant des dizaines de morts.

À mi-chemin entre Marioupol et Donetsk

L’intensité des affrontements ne se limite pas à l’hôpital. L’ensemble de cette cité semble avoir subi un gigantesque séisme. « Près de 80 % des infrastructures ont été touchées. Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Cela fait pratiquement deux mois que l’on déblaie. On a réussi à réinstaller dans plusieurs quartiers le gaz, l’électricité, l’eau et à rouvrir des écoles. L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle », explique le responsable administratif de la municipalité, Konstantin Zintchenko, nommé à la mi-avril.

Cet ancien mineur a été choisi par les autorités de la République autoproclamée de Donetsk pour assurer la restauration de Volnovakha, sorte de carrefour routier dont l’emplacement s’avère stratégique – la ville se situe à mi-chemin entre Marioupol et Donetsk.

Tenir jusqu’au dernier patient soigné

Cette vingtaine de jours de combat a paru extrêmement longue aux employés de l’établissement hospitalier, aux infirmières et aux médecins. « On était plus de 70 personnes à travailler malgré les bombardements. Tout a débuté aux alentours du 27 février, quand l’armée ukrainienne est venue dégager le parking et y installer de l’artillerie. Le lendemain, ils se sont installés aux deuxième et troisième étages de la clinique en apportant différents types d’armes comme des lance-grenades. Nous leur avons demandé de partir en leur expliquant que c’était contraire aux règles internationales et que nous avions encore près de 400 patients venus des autres villages. Ils n’ont rien voulu savoir », déplore Viktor Saranov.

Un récit que confirme Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint de l’hôpital. « Nous avons même tenté de les éloigner en récoltant des signatures des patients et du personnel. Puis, nous les avons transmises aux autorités ukrainiennes et militaires en leur demandant de retirer l’armée d’ici et de la déplacer plus loin. Cet appel a été ignoré. Mais nous les avons soignés car nous sommes médecins. »

Viktor Saranov, directeur de l’hôpital, garde espoir : « J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. ». Photo DR

L’ensemble de l’équipe médicale décide de prêter serment : tenir coûte que coûte jusqu’au dernier patient soigné. Ils ne quitteront plus l’hôpital. Des habitants leur apportent des provisions. Ceux qui n’ont pas de cave ou de sous-sol pour se protéger des bombardements incessants des forces russes et des répliques ukrainiennes trouvent refuge ici.

En parcourant les anciennes salles, avec le directeur, un collègue chirurgien lui remémore un épisode. Il nous montre la vidéo. Filmés à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, ils improvisent avec la vingtaine d’employés, dans une pièce transformée en zone de repos, une petite célébration.

Malgré leur bonne humeur, on les découvre épuisés, couverture sur le dos. « Il n’y avait plus d’électricité, plus d’eau, plus de chauffage. Avec les vitres cassées sur presque l’ensemble des étages, le froid commençait à pénétrer. Mais on a vécu un bon moment, même si les choses étaient vraiment compliquées à cette période. Nous avons tenu en équipe et réussi à stériliser le matériel. Cette solidarité a été essentielle aussi bien entre nous qu’avec les habitants », juge Viktor Saranov.

Les ombres de 2014

Huit ans auparavant, les combats avaient déjà été violents à Volnovakha. À l’époque, peu après les référendums organisés le 11 mai dans les diverses villes des deux oblasts (régions) de Lougansk et Donetsk, les forces du Donbass et l’armée ukrainienne s’étaient affrontées. À l’issue de ces scrutins non reconnus, les deux administrations s’étaient autoproclamées Républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR).

Dans cette période post-Maïdan, qui avait vu le président ukrainien Viktor Ianoukovitch fuir et se faire renverser le 22 février, le nouveau pouvoir installé à Kiev lançait une opération militaire dite « antiterroriste ». Tout juste élu, le milliardaire Petro Porochenko poursuivit l’objectif de rendre son intégrité territoriale au pays après avoir perdu la Crimée, en mars 2014, lors d’un référendum, et d’organiser son rattachement à la Russie.

« À cette époque, nous avions également soigné tout le monde : les soldats ukrainiens comme les opposants, se souvient Viktor Saranov. Nous ne faisons pas de politique. On est là pour sauver des gens. On continuera, quelle que soit l’issue. Mais il faudrait quand même que tout se termine rapidement. Trop de sang a coulé… »

Au final, quand le dernier patient a été soigné, l’ensemble du personnel hospitalier a décidé de rester. « On ne se voyait pas repartir chez nous. Des gens auraient forcément besoin de nous. Et on avait encore de quoi tenir », détaille une infirmière encore sous le choc d’un tir de missile qui a perforé le deuxième étage, faisant plusieurs victimes.

Pour Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint, il ne s’agit pas d’une erreur. « Quand ils se sont enfuis juste avant l’arrivée de l’armée russe et du DNR, ils ont évacué tout leur matériel. En partant, ils ont commencé à tirer sur l’hôpital et même avec le char. Il y avait des trous énormes, notamment sur la maternité », affirme-t-il. Les témoignages sur cet épisode doivent être vérifiés. Mais les gens craignent d’en parler. La plupart, ayant de la famille ou des amis en Ukraine, préfèrent se projeter dans l’avenir.

À l’arrière du bâtiment, où seuls quelques impacts de balles sont visibles, les infirmières s’activent avec des habitants et des employés. Tous se démènent pour que l’ensemble des services de l’hôpital puissent rouvrir : pédiatrie, traumatologie, maternité, immunologie, neurologie, cardiologie, radiologie, etc. « En ce qui concerne les urgences, le plus difficile, ce sont les transports médicalisés. Les ambulances sont prises ou détruites. Et on ne dispose plus d’aménagements spécifiques, tous ont été détruits. On déplace les patients directement du véhicule, à pied, dans des brancards. Il faut les amener jusqu’aux étages par les escaliers car l’ascenseur a brûlé. Grâce aux dons, à l’aide des gens et aux équipes du ministère russe des Situations d’urgence (MTCHS), on a ce qu’il faut en médicaments, salles d’opération », raconte le directeur, également père d’un futur médecin : son fils entame sa dernière année d’études.

Devant le siège de l’administration de la ville, rue Travnya, les drapeaux russe et du DNR flottent déjà. Un troisième s’affiche à leur côté. Il s’agit de la bannière rouge symbolisant la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai. Dans ce quatrième mois de conflit, le lien avec la « grande guerre patriotique », selon le vocable employé en Russie, est fortement mis en avant. Quelques jours après avoir reconnu l’indépendance des deux Républiques du Donbass (DNR, LNR), le président russe avait invoqué, dans ses raisons du conflit, la menace de l’Otan et des États-Unis, la démilitarisation, le risque d’un génocide pour les populations du Donbass et de la dénazification de l’Ukraine… Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a réaffirmé, fin mai, que « l’opération militaire spéciale » se poursuivrait « jusqu’à la réalisation de tous les objectifs ».

« On craint une crise sanitaire »

En attendant, à Volnovakha, le marché a rouvert et les livraisons quotidiennes d’aide et de produits s’intensifient. Dans les magasins, le rouble commence à circuler et à remplacer la grivna, la monnaie ukrainienne. « Il faudra encore du temps pour tout remettre en ordre. Chaque jour on déblaie, mais c’est un travail sans fin. La priorité étant d’y arriver avant l’automne. Avec le mauvais temps et les températures, on craint une crise sanitaire », nous explique une des infirmières. Avec le directeur, elle espère un jour revoir ses anciens collègues partis en Ukraine. Plus de 8 des 44 millions d’habitants ont dû fuir à l’intérieur du pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU ; 6,5 millions sont partis à l’étranger. « Certains veulent revenir, mais c’est impossible désormais. J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. Encore une fois, les populations sont les principales victimes », condamne Viktor Saranov, conscient d’avoir de la chance : sa femme et son fils sont encore en vie. Car, au bout de ces longs mois de guerre, des milliers de civils ont perdu la leur, s’ajoutant au décompte funeste de 15 000 morts depuis 2014. Les nouvelles autorités de Volnovakha, comme c’est le cas des administrations russe et ukrainienne, n’ont pas souhaité communiquer de chiffres précis, même pour la ville.

Les importants mouvements de troupes sur place et les installations défensives laissent peu de doute quant à la poursuite du conflit. De hauts responsables russes ont admis que celui-ci allait durer. Au regard de l’effort humanitaire déployé pour les villes prises par Moscou et les forces du Donbass, à l’instar de Volnovakha et Marioupol, leur avenir semble s’éloigner de Kiev.

Guerre en UkraineUkraineRussiedonetsk
L'Humanité

Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire

Décryptage

Déclenchée le 24 février, l’invasion russe commence à peser très lourd sur la population ukrainienne. Outre les dizaines de milliers de morts, l’intégrité territoriale du pays est brisée. Une issue diplomatique est-elle encore possible ? Décryptage.

Vadim Kamenka

Le 24 février, Vladimir Poutine prononçait un discours annonçant qu’une « opération militaire spéciale » avait été lancée en Ukraine. Un euphémisme pour parler de l’invasion du pays voisin. Au bout de cent jours de combats et de bombardements, la Russie « occupe 20 % du territoire ukrainien », a affirmé, jeudi, Volodymyr Zelensky devant le Parlement luxembourgeois.

Le président ukrainien estime que l’occupation russe a atteint 125 000 km2 (contre 43 000 km2 en 2014), après avoir conquis une partie du Donbass (Izioum, Volnovakha) et du littoral (Marioupol, Kherson…), le long des mers Noire et d’Azov. Une avancée qui leur assure une continuité stratégique jusqu’à la Crimée.

Désormais, les affrontements se concentrent dans le Sud-Est, autour de Zaporijia, Avdiïvka, et dans l’Est, à Severodonetsk, Kramatorsk, Lyssytchansk, Sloviansk. En plus du nombre de morts toujours tabou, qui avoisinerait 40 000 selon plusieurs experts, les chiffres humanitaires sont de plus en plus inquiétants : 5,2 millions d’enfants ont besoin d’aide, selon l’Unicef. Par ailleurs, on compte 13 millions de déplacés et de réfugiés.

Les objectifs ont-ils évolué ?

Lors de son discours, il y a donc cent jours, Vladimir Poutine avait donné trois objectifs : défendre les Républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk (LNR et DNR) dans le Donbass, dont il venait de reconnaître l’indépendance ; dénazifier et démilitariser l’Ukraine. Dans les premiers jours, l’hypothèse d’une offensive éclair pour faire tomber le régime de Kiev a été avancée, trois fronts ayant été ouverts simultanément : au nord vers la capitale Kiev, à l’est et dans le Sud avec près de 150 000 hommes mobilisés.

Fin mars, une autre phase a débuté sur le plan militaire, en se concentrant sur le Donbass et le littoral ukrainien. Cette nouvelle stratégie visait clairement à reprendre les limites administratives des régions de Lougansk et de Donetsk. Cette conquête « est en passe d’être remportée au prix d’un sacrifice humain considérable. Des milliers de civils sont morts. Quant aux soldats, on a dépassé les pertes de l’intervention soviétique en Afghanistan (20 000 morts entre 1979 et 1989 – NDLR), qui a traumatisé des générations », affirme un député russe.

Côté ukrainien, le discours d’une victoire à tout prix est-il encore tenable ? Si, ces dernières semaines, il a été souvent répété par le président et ses ministres, puis relayé par une partie des dirigeants occidentaux, sur le terrain la situation est de plus en plus difficile. On entre dans une guerre d’usure. Severodonetsk est « occupée à 80 % » par les forces russes, a confirmé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.

Les États-Unis, l’Otan et la Russie se livrent une guerre « par procuration »

Dans une récente tribune, publiée par la revue Russia in Global Affairs, Dmitri Trenin, l’ancien directeur du centre Carnegie à Moscou, juge que « la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux, qui se développe depuis 2014, s’est transformée en une confrontation active avec le début de l’opération militaire russe en Ukraine. En d’autres termes, le “grand jeu” a cessé d’être un jeu. (…) Le danger d’escalade dans le sens d’une collision directe, cependant, non seulement existe, mais augmente ».

La position de Washington a évolué au rythme du conflit. Le premier tournant a été réalisé lors de la visite en Pologne de Joe Biden. Dans un discours prononcé à Varsovie, fin mars, le président des États-Unis, qui saluait les sanctions à l’égard de la Russie, tint un discours résolument guerrier. Après avoir affirmé : « Nous sommes à vos côtés », évoqué un combat entre « la démocratie et l’autocratie », il a qualifié Vladimir Poutine de « dictateur » et affirmé : « Cet homme ne doit pas rester au pouvoir. »

Si le président des États-Unis a exclu la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention directe, les ventes d’armes, l’aide financière et de renseignements n’ont alors cessé de croître. Dans un accord transpartisan, le pays a débloqué 40 milliards de dollars pour financer l’effort de guerre ukrainien. Et les gouvernements européens se sont joints à l’envoi d’armes lourdes.

Mardi, après plusieurs semaines d’hésitation, le président états-unien a annoncé la livraison de systèmes de lance-­missiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System) d’une portée de 80 kilomètres, afin de changer le rapport de forces militaire sur le terrain.

Cette dernière livraison a été dénoncée par Moscou. « La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. De telles livraisons n’encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix », a réagi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La réponse du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a été immédiate : « C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées », et de garantir cependant que les systèmes de lance-­missiles Himars ne seront pas utilisés pour viser des cibles en territoire russe. En attendant, Washington s’attend à une guerre qui pourrait bien durer « de nombreux mois ».

Face à cette situation, les forces russes ont bombardé, jeudi, plusieurs lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (Ouest), par où arrivent notamment les armes livrées à l’Ukraine par les pays occidentaux. Pour Dmitri Trenin, « plus la guerre en Ukraine se prolonge, plus le risque d’accident ou d’incident nucléaire est grand. Et avec la stratégie de l’administration Biden visant à “affaiblir” la Russie par l’ampleur des livraisons d’armes, y compris des missiles antinavires, et les révélations de l’aide des services de renseignements américains à l’Ukraine, il est clair que les États-Unis et l’Otan sont dans une guerre par procuration avec la Russie ».

Une issue diplomatique est-elle encore possible ?

« Pour l’instant, il est clair que Poutine n’a pas de gages suffisants pour négocier », note l’ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, Jean de Gliniasty.

À Moscou, plusieurs diplomates et députés russes estiment qu’une première phase militaire du conflit est sur le point de s’achever. « Un arrêt de l’offensive est à prévoir. Une fenêtre diplomatique va s’ouvrir durant l’été. Sur le terrain, elle ne sera pas favorable aux Ukrainiens. Les Russes devront aussi faire des efforts. Mais elle est nécessaire pour éviter, en cas de contre-offensive, une réponse beaucoup plus dure de la part du Kremlin. Je veux dire des frappes tactiques, nucléaires », nous confie l’un d’eux.

Interrogé par l’AFP, l’ancien diplomate Michel Foucher se demande aussi  « jusqu’à quel point les Américains ne vont pas, à un moment ou un autre, amener les Ukrainiens à faire des concessions territoriales ».

Crise alimentaire : le cri d’alarme des pays africains

Ce n’est plus seulement une sombre perspective… Les pays d’Afrique sont d’ores et déjà confrontés à une crise alimentaire et son ampleur croît au fil de la guerre en Ukraine. Branle-bas de combat sur la scène diplomatique : le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, va « porter la voix de l’Afrique » auprès de son homologue russe, Vladimir Poutine. Sa visite à Moscou, jeudi, avait pour objectif de contribuer « à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains », indique son communiqué.

Un cri d’alarme. La flambée des prix des engrais, qui succède à celle du blé, pourrait provoquer, dès cette année, un effondrement de 20 à 50 % des rendements céréaliers en Afrique, alerte Macky Sall. De nombreux pays dépendent des engrais produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et les agriculteurs sont pris au piège de la spirale déclenchée par la hausse des tarifs du gaz.

En Afrique de l’Ouest, les stocks de céréales sont gravement insuffisants, la voie est ouverte à une montée brutale des prix et à la spéculation autour de la pénurie. Les pays du Maghreb connaissent le même sort. Farine, pâtes, riz, huile végétale, produits essentiels dans l’alimentation sont sous une tension croissante. L’insécurité alimentaire rebondit sur le terrain social et politique. Une explosion des revendications et des émeutes n’est pas bien loin.

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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Emilie Zapalski, communicante politique. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Guillaume Tabard, rédacteur en chef et éditorialiste politique au Figaro, de Marie-Cécile Renault, journaliste au service Économie du Figaro, et de Wally Bordas, journaliste au service Politique du Figaro.

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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Pourquoi Jean-Luc Mélenchon attaque-t-il les forces de l'ordre ?», «Pourquoi Marine Le Pen fait-elle une campagne au rabais ?» et «Emmanuel Macron aura-t-il la majorité absolue ?»

Pourquoi Jean-Luc Mélenchon attaque-t-il les forces de l'ordre ?

Les mots marquent la première polémique de la campagne côté Nupes. Dans un tweet ce week-end, Jean-Luc Mélenchon a affirmé que «la police tue» après la mort d'une jeune femme samedi à Paris. Mardi matin, sur France Inter, le leader Insoumis, malgré les critiques de l'opposition, s'est défendu d'avoir «monté le ton» pour fustiger «l'évolution de l'usage de la force de la police telle qu'elle est aujourd'hui définie par le pouvoir politique qui commande». À cinq jours du premier tour des législatives, cette phrase a-t-elle été utilisée d'une manière inopinée ou relève-t-elle de la stratégie électorale?

Pourquoi Marine Le Pen fait-elle une campagne au rabais ?

Alors que Jean-Luc Mélenchon mène une campagne tambour battant, l'autre pôle de radicalité de l'échiquier politique, lui, livre une bataille atone et sans fracas. Depuis plusieurs semaines, le parti à la flamme l'a indiqué : il n'aura pas la majorité absolue et Emmanuel Macron disposera très probablement d'une assise parlementaire. Comment peut-on expliquer cette stratégie alors que Marine Le Pen a rassemblé 41,45% des voix au second tour ? A-t-elle laissé involontairement le monopole de l'opposition à Jean-Luc Mélenchon ?

Emmanuel Macron aura-t-il la majorité absolue ?

C'est la grande question qui agite l'Élysée depuis quelques jours : et si le président de la République n'avait pas de majorité sur laquelle il s'appuierait pour faire appliquer son programme ? Dans les dernières études d'opinion, la coalition «Ensemble» ne pourrait obtenir qu'une majorité relative face à la poussée électorale de la Nupes, promise à environ 200 députés. Voire plus. Un scénario pas impossible et qui ferait prendre au deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron un tournant inédit.

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François Hollande et Julie Gayet se sont dit «oui» à Tulle

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Le Figaro

Nicolas Sarkozy: «Je suis libre comme quelqu’un qui s’est fait seul»

Charles Jaigu

EXCLUSIF - Il n’a pas soutenu Valérie Pécresse, et il a défendu une alliance de désistement avec LREM. Ceux qui se battent encore sous les couleurs de LR lui reprochent de les passer par pertes et profits. En exclusivité, l’ancien président a répondu au Figaro Magazine.

A-t-il perdu la main? En s’abstenant de soutenir Valérie Pécresse, puis en défendant l’idée d’une alliance entre LR et LREM, Nicolas Sarkozy a ulcéré ce qu’il reste des électeurs du parti qu’il a dirigé à deux reprises, entre 2004 et 2007 et entre 2014 et 2016. Dans les réunions publiques, les militants déçus ou en colère rappellent qu’ils contribuèrent au remboursement du «Sarkothon» après le dépassement des comptes de la présidentielle de 2012 - soit 11 millions d’euros. Ils ne lui pardonnent pas le rapprochement avec ce président à l’ubiquité idéologique suspecte, dont le slogan «et de droite et de gauche» est aujourd’hui augmenté d’une deuxième tentative de synthèse entre la verticale du pouvoir jupitérien et la consultation permanente, au détriment de l’Assemblée nationale, fort mal traitée pendant ce quinquennat.

Nicolas Sarkozy entend ces critiques. Il a connu, déjà, la haine des militants, et les accusations de traîtrise. C’était après la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle de 1995. Sa traversée du désert d’alors dura jusqu’en 2002 et son arrivée au ministère de l’Intérieur n’advint qu’après la réélection de Jacques Chirac. À l’époque, il avait écrit un livre qui devait préparer son retour: Libre. Aujourd’hui, l’ancien président a retrouvé l’état d’esprit du non conformiste qu’il a toujours été.

«Pas de calculs d’apothicaire»

La teneur de la conversation que nous avons eue avec lui confirme qu’il ne regrette rien. Il était pourtant facile de maintenir une loyauté à l’égard de sa famille politique. Il pouvait le faire juste après la victoire de Valérie Pécresse, en décembre, et ensuite, quand il est devenu clair qu’elle ne pourrait pas se qualifier au second tour. Ses plus proches le pensent encore.

Mais il ne l’a pas fait. Et il ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il a aussi œuvré, en vain, pour que LR s’associe à LREM. Il a plaidé pour une alliance de gouvernement qui apporterait à LR des places dans le futur gouvernement. Il rappelle que le parti de Christian Jacob a finalement voté, entre 2017 et 2022, 70 % des textes présentés par LREM. Ces arguments n’ont pas convaincu, hormis quelques défections. Emmanuel Macron n’a pas droitisé son gouvernement, et LR a choisi de continuer sa route, en rappelant que rien ne l’empêche de soutenir, en temps utile, une éventuelle majorité macronienne.

À ces reproches fondés, il répond en avançant plusieurs arguments: «Je ne suis plus dans la politique. Je fais ce en quoi je crois. Je ne fais pas de calculs d’apothicaire. Il a été réélu, moi je n’y suis pas arrivé, même si c’était de peu. Il convient de mettre cela à son crédit.» Il y a bien sûr, dans tout cela, une part d’agacement à l’égard de Valérie Pécresse. Indéniablement, la dégradation de ses relations avec la candidate LR lui a ôté toute envie de la soutenir. Car dans les histoires politiques, se mêlent autant les considérations stratégiques que les relations humaines. Or, la brouille entre «Valérie et Nicolas» s’est transformée, à la surprise de tous, en la renaissance de la très ancienne querelle entre chiraquiens et sarkozystes. La maladresse de Valérie Pécresse décidée à ne se revendiquer que de Jacques Chirac s’est ajoutée à la susceptibilité de Nicolas Sarkozy. Ce dernier n’a pas digéré que la gagnante de la primaire, qui lui devait beaucoup, ait dit à plusieurs députés qu’il vaut mieux que «Sarkozy ne se montre pas trop à cause des affaires». «Les affaires? Et Chirac, dont elle se réclame à tout propos, n’a-t-il pas été condamné?» ont fait observer ses proches.

À rebours, une entente s’est nouée entre les deux présidents. Ont-ils signé un pacte faustien, comme en étaient persuadés Valérie Pécresse, de nombreux dirigeants de LR ou Olivier Beaumont et Nathalie Schuk, auteurs du livre Chérie, j’ai rétréci la droite! (Ed. Robert Laffont), paru cet automne?

«J’ai voté pour vous!»

Nicolas Sarkozy lève les yeux au ciel. «Donnez-moi une raison pour ne pas lui parler. Je ne fais plus de politique, je n’ai plus d’obligation vis-à-vis de mon parti, mais j’ai une obligation vis-à-vis du pays. Si le président élu me demande de l’aider, je le fais. Je l’aurais même fait avec Hollande s’il n’avait pas voulu me détruire.» Lors d’un rendez-vous avec Christian Jacob, dont le bilan discutable à la présidence de LR comporte l’organisation tardive des primaires, Nicolas Sarkozy s’est moqué de ceux qui, comme Jacob, reprochent à Emmanuel Macron d’être trop à gauche: «Ah, parce que Chirac était de droite?», a-t-il lancé à ce chiraquien de toujours.

À ceux qui pensent que Nicolas Sarkozy a besoin d’une aide élyséenne pour adoucir les peines encourues dans ses divers procès, ses proches rappellent que la séparation des pouvoirs n’est plus une blague, et ils pointent le maigre résultat ; les sentences des juges, il est vrai, ont surpris par leur dureté. D’autres, y compris chez les amis de longue date, soupçonnent que la complicité élyséenne facilite la multiplication des contacts internationaux. L’ancien président juge la remarque dérisoire, lui qui vivait autant de ses voyages à l’étranger pendant le quinquennat Hollande.

En revanche, il admet ne pas être insensible à la manière dont Emmanuel Macron se réclame de lui depuis le début du premier quinquennat - par exemple sur la valeur travail. Lors de leur premier déjeuner avec Brigitte Macron, en juillet 2017, la nouvelle première dame ouvrit ainsi la conversation: «Que ce soit clair: j’ai voté pour vous en 2007 et en 2012, et j’en suis fière!» Il apprécie.

Toute cette complicité lui a-t-elle permis de tirer Emmanuel Macron vers la droite? Par intermittence, oui. Mais ces derniers temps, le président en exercice n’en fait qu’à sa tête. Qu’il s’agisse de la réforme promise des retraites, de la récente composition du gouvernement, ou de la décision de créer «un conseil national de la refondation», lequel ne servira qu’à introduire plus de confusion «participative» dans une démocratie représentative fragile.

Au gouvernement, Emmanuel Macron a nommé une première ministre marquée à gauche, un nouveau ministre de l’Éducation qui pratique le «wokisme de salon»,comme l’a dit la semaine dernière dans Le Figaro Magazine Pierre-André Taguieff, une ministre de la Culture qui jure par le rapport Sarr-Savoye sur la restitution des œuvres africaines installées dans nos musées au temps des colonies. Nicolas Sarkozy, pourtant, n’a cessé de pourfendre la «déconstruction» de l’histoire de France. De tout cela, il ne s’alarme pas.

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LR n’est plus «la droite populaire»

Car il y a aussi la stratégie. Et sur ce point, l’ancien avocat d’affaires et l’ancien banquier d’affaires sont comme des frères jumeaux. Ce sont des pragmatiques, qui déplacent les lignes partisanes en fonction des objectifs à atteindre. Pour l’un comme pour l’autre, la «triangulation» est le b.a.-ba de la politique. Aller chercher les électeurs du camp d’en face a été l’un des axes de conquête mais aussi d’exercice du pouvoir par Nicolas Sarkozy, qui a toujours revendiqué de «marcher sur les deux jambes».

Seule différence, mais de taille: Nicolas Sarkozy triangulait depuis la droite ; Emmanuel Macron triangule au carré, depuis le centre. De son côté, la droite s’est repliée. Nicolas Sarkozy pense que cette gymnastique de «l’élongation du muscle politique» lui manque. Il regrette le rétrécissement idéologique, qui ne peut mener, selon lui, qu’à l’échec électoral. «Il n’y a qu’une seule chose qui peut marcher: la droite populaire», nous dit-il. «Quand j’étais à la tête de l’UMP, puis de LR, tout le monde se côtoyait, nous prenions en permanence le risque du rassemblement, de Jean-Pierre Raffarin à Christine Boutin, de Nathalie Kosciusko-Morizet à Laurent Wauquiez.»

Ce dernier n’en a pas fait autant quand il a pris la tête de LR. Il a nommé François-Xavier Bellamy en tête de liste des européennes, un choix trop «sectaire» selon Nicolas Sarkozy. De même, il avait suggéré à Valérie Pécresse d’annoncer que Xavier Bertrand serait son premier ministre, et de prendre Guillaume Peltier en porte-parole. Elle ne l’a pas écouté.

La rupture, toujours

Enfin, l’ancien président prend sur la vie des partis une vue distante. Ils sont pour lui des nuages changeants sous le ciel hexagonal. Il rappelle que le chef de gouvernement n’est pas désigné par les partis. «Dans notre tradition politique, ce qui compte, c’est l’incarnation», conclut-il.

Or, il n’a été convaincu par aucune des tentatives de faire émerger un nouveau chef de LR. «J’ai toujours pensé que Laurent Wauquiez était celui qui avait le plus de talent. C’est à lui de savoir le concrétiser au service du collectif», nous dit-il. Il s’étonne que celui-ci n’ait pas pris son risque dans la bataille des législatives. Nicolas Sarkozy se souvient de l’avoir fait en 1999, lors d’un scrutin européen qui fut catastrophique pour la droite.

Ainsi en va-t-il de la vie des mouvements politiques: on s’essuie dessus ou on les porte au pinacle, en fonction des besoins. N’en a-t-il pas eu besoin pour gagner en 2007? Bien sûr. Il estime néanmoins que ce n’est pas le parti qui fait le destin présidentiel, mais l’expérience ministérielle. Que Giscard est devenu président par son appartenance au gouvernement, et non parce qu’il dirigeait les Républicains indépendants.

«Nous sommes un parti d’alternance, nous avons vocation à gouverner, et non à nous installer dans l’opposition stérile, et encore moins dans la démolition», prévient-il. Cet effort en vue de bâtir des passerelles n’est pas toujours récompensé. Son ancienne porte-parole, Catherine Vautrin, n’est pas devenue première ministre. Il avait aussi suggéré le nom de Christine Lagarde. Nicolas Sarkozy ne dit pas qu’il a eu raison à chaque fois. En 1994, son choix pour Édouard Balladur a été démenti par les électeurs.

«Je n’aime pas être enfermé»

Mais il tient avant tout à affirmer sa différence avec son camp, avec les siens, si telle est sa conviction. «J’aime les liens et la liberté, j’ai cette tension. Je n’aime pas être enfermé. Tout ça ne peut fonctionner que si c’est authentique. On m’a pardonné mon divorce, mon mariage, parce qu’à chaque fois, c’était sincère», nous dit-il, avant de nous rappeler, en reprenant les accents du tribun, tous les choix qu’il fit depuis qu’il est entré en politique: «Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait quand la majorité de mes amis pensaient le contraire. Quand je me suis présenté à la mairie de Neuilly, tout le monde était contre ; quand je me suis présenté au conseil général, tout le monde était contre ; quand j’ai accepté le ministère de l’Intérieur en 2002, tout le monde était contre ; quand je suis parti pour Bercy, tout le monde était contre ; quand j’ai quitté Bercy pour prendre l’UMP, tout le monde était contre ; quand j’ai voulu revenir au gouvernement, tout le monde était contre ; quand j’ai dit je ne serai candidat qu’au dernier moment, tout le monde était contre!»

Enfin, il ajoute: «Quand je suis revenu en politique en 2014, mes proches étaient d’accord, et ce n’est pas la meilleure décision que j’ai prise. Je ne suis pas plus intelligent que les autres, mais je ne raisonne pas comme les autres, vous savez pourquoi? Parce que je suis libre comme quelqu’un qui s’est fait seul. Quand je pense que Macron c’est la meilleure solution du moment, je le dis.»

«La police tue» : Mélenchon s'attaque aux forces de l'ordre, Darmanin lui répond

Le chef de l'alliance de gauche, coutumier du fait, a multiplié les déclarations contre les forces de l'ordre ces derniers jours. «Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner», a réagi le ministre de l'Intérieur.

Nicolas Bouzou: «M. Mélenchon ne comprend pas l’économie»

ENTRETIEN - L’économiste estime que la vision de départ de la Nupes «est tout simplement fausse».

«La police tue» : Mélenchon assume son propos estimant que c'est là son «devoir»

Invité sur France Inter, le leader des Insoumis a estimé nécessaire de «monter le ton».

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Le Figaro

Notre palmarès 2022 des pays où partir vivre à l'heure de la retraite

Marti Blancho

EXCLUSIF - Santé, climat, fiscalité, sécurité, cadre de vie… Le Figaro a comparé les données de nombreux pays étrangers pour déterminer ceux qui sont les plus adaptés aux retraités français.

Une fois passées les dures années de labeur vient le repos dûment mérité. Toutes ces années passées en France font parfois naître l'envie de changer de cadre et de profiter de ses beaux jours à l'étranger. Mais l'expatriation à l'heure de la retraite a ses pièges. Alors pour vous aider à choisir la destination idoine, nous avons sélectionné 25 pays prisés des retraités français et compilé des dizaines de données sur neuf thématiques que nous jugeons être essentielles : cadre de vie, culture, divertissement et gastronomie, santé, sécurité, faible coût de la vie, fiscalité, transports, présence française. De quoi avoir toutes les informations nécessaires pour prendre la grande décision de s'expatrier et ainsi réussir son installation à l'étranger.

L'Espagne se maintient en tête

En fin de compte, l'Espagne se maintient en tête de classement ; une première place qu'elle occupait déjà lors de l'édition précédente. Voisin de la France et membre de l'Union européenne avec un coût de la vie moindre, le royaume coche toutes les cases pour séduire les retraités. À tel point que Christian, 75 ans, n'a «plus du tout envie de rentrer en France, même pour les vacances». Le retraité, installé aux îles Canaries avec sa femme depuis huit ans, vante la douceur de vivre et «une mentalité plus ouverte et festive» que dans l'Hexagone.

À l’instar de Christian, quelque 160.000 retraités français sont domiciliés en Espagne. Sa météo clémente et sa longue côte méditerranéenne y sont pour beaucoup. Deux atouts de taille auxquels il faut ajouter une offre culturelle et gastronomique fournie et dynamique. Le pays de Cervantes compte ainsi plus de 250 restaurants étoilés au guide Michelin et 63 recensés par La Liste.

Quant au système de santé, la qualité et l'accès aux soins figurent parmi les meilleurs de notre palmarès. «Il est semblable au français et il y a une bonne densité médicale», assure Philippe Sanchez, fondateur d'une entreprise aidant, entre autres, les retraités français à s'installer et s'intégrer en Espagne. Christian confirme : «C'est un peu plus long qu'en France mais une fois la machine lancée, tout se passe à merveille». Hospitalisé en Andalousie pour une importante opération du dos, il a même trouvé le personnel hospitalier «plus attentionné» qu'en France.

Le Portugal remonte

Derrière l'Espagne, le Portugal décroche la deuxième place et fait encore mieux que l'année dernière. Le pays des œillets fait presque aussi bien que l'Espagne, bénéficiant du climat doux de la péninsule ibérique et d'un coût de la vie encore plus avantageux. Il s'agit aussi de la nation réunissant le plus de retraités français parmi les 25 du palmarès.

Autre avantage du Portugal : une fiscalité plus avantageuse qu'en France, mais moins qu'avant avril 2021, qui a sonné la fin de la fameuse exonération fiscale décennale pour les pensions de retraite étrangères. Le pays n'en reste pas moins très attractif, surtout au niveau de l'immobilier. «Au Portugal vous pouvez acquérir une maison de ville neuve et tout confort à 150.000 euros. C'est impensable en France», affirme Corinne Pfleger, qui prépare sa retraite dans le pays au côté de son mari.

Se préparer bien à l'avance

Viennent ensuite l'Italie et la Grèce puis le Maroc et la Tunisie, laissant ainsi entrevoir l'attractivité du sud de l'Europe et du pourtour méditerranéen pour les séniors français. Il reste à choisir l'expatriation au sein ou en dehors de l'Union européenne, la seconde option requérant plus de démarches administratives.

Dans tous les cas, «vous devrez justifier auprès de vos caisses de retraite un certificat de vie chaque année», pointe Ludovic Herschlikovitz, fondateur du site retraite.com. Ce justificatif crucial permet à un retraité expatrié «de prouver à sa caisse de retraite, de base ou complémentaire, qu'il est en vie et qu'il aspire toujours à toucher sa pension».

Une fois prise la décision de s'installer à l'étranger, il est nécessaire de prendre le temps de bien préparer son expatriation. Philippe Sanchez recommande de se préparer deux ans à l'avance afin d'analyser le marché immobilier, se familiariser avec la langue. L'idéal étant de prévoir quelques voyages, en vue de repérer le lieu où poser ses valises.

Méthodologie détaillée

Parmi l'ensemble des pays du globe, nous avons effectué un premier tri en sélectionnant ceux qui remplissaient les critères suivants :

  • Au moins 1000 retraités français vivant déjà sur place, selon les chiffres de la Caisse nationale d'assurance vieillesse.
  • Au moins 1 million d'habitants.
  • Au moins une zone verte dans le pays (vigilance normale) sur la carte de sécurité du ministère des Affaires étrangères.
  • Aucune guerre, situation fortement conflictuelle ou risque terroriste fort sur son sol dans les 20 dernières années.

Ce premier tri fait ressortir 25 États que nous avons ensuite notés dans sept catégories rassemblant plusieurs critères. Chaque pays est noté sur les critères de:

Coût de la vie

Santé

Sécurité

Transports

  • La distance de la France (capitale à capitale, à vol d'oiseau) compte pour 60% de la note.
  • Le coût des transportscompte pour 40 %.

Culture, divertissement et autres

Cadre de vie

La note finale s'obtient à partir d'une moyenne pondérée des notes de catégories, calculée de la façon suivante :

  • Le cadre de vie a un coefficient cinq.
  • Le coût de la vie a un coefficient trois.
  • La culture, divertissement, gastronomie a un coefficient cinq.
  • Le nombre de retraités français a un coefficient deux.
  • La santé a un coefficient quatre.
  • La sécurité a un coefficient trois.
  • Les transports ont un coefficient deux.
  • S'ajoute enfin un bonus pour les pays proposant des avantages fiscaux aux retraités.

Des rendez-vous personnalisés pour tout savoir sur sa future retraite

L’Agirc-Arrco et l’assurance-retraite organisent une nouvelle édition des «Rendez-vous de la retraite», du 27 juin au 2 juillet.

L'Humanité

Danemark. Les enjeux du référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne

Actu

Copenhague, qui avait obtenu une dérogation en 1992 sur le sujet, organise ce mercredi un référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne. Cette consultation intervient après les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique, sur fond de hausse des risques de tensions en mer Baltique.

Gaël De Santis

Les Danois se rendent aux urnes, mercredi. Le royaume nordique pourrait décider de participer à la politique de défense de l’Union européenne (UE). En 1992, Copenhague avait obtenu une dérogation. « Je crois de tout mon cœur qu’il faut voter oui. Lorsque nous devons nous battre pour la sécurité de l’Europe, nous devons être plus unis avec nos voisins », a déclaré la première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, le 29 mai, lors d’un débat télévisé. Les sondages penchent pour cette option : le dernier accordait 65 % d’intentions de vote pour le oui dans ce pays qui a dit non au traité de Maastricht en 1992 et à l’euro en 2000.

Les dépenses d’armements, un argument pour le non

On doit cette évolution à l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février. Dans la foulée, Copenhague a annoncé une hausse de son budget de défense pour le porter à 2 % du PIB dès 2024, en conformité avec les exigences de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Cette hausse des dépenses d’armements est la principal argument invoqué par la Liste unifiée, qui rassemble communistes et antilibéraux, pour appeler à voter non. Ce parti de gauche estime que rejoindre la politique européenne de défense pourrait contraindre le Danemark à dépenser davantage, le traité sur l’UE stipulant à son article 42 que « les États membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires ».

UE-Russie. La grande déconnexion

La politique européenne de défense a connu un coup d’accélérateur ces dernières années. Un embryon d’armée européenne de 5 000 hommes a été créé, un fonds permet de mutualiser l’industrie de l’armement, et un livre blanc de la défense européenne vient d’être adopté.

Le fait que le pays nordique rejoigne la politique de sécurité n’est pas pour autant un atout pour édifier une Europe de la défense indépendante de l’influence américaine. En effet, le pays est attaché à l’Otan : de 2009 à 2014, l’ancien premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, occupait le poste de secrétaire de l’Alliance.

Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe

De plus, cette décision intervient alors qu’il reste de moins en moins de pays de l’UE qui ne sont pas membres de l’Otan. La Suède vient de rompre avec une politique de neutralité vieille de deux cents ans et a demandé à rejoindre l’Alliance. La Finlande, qui a une frontière commune de 1 300 kilomètres avec la Russie, a entamé les mêmes démarches, mettant fin au non-alignement qui était le sien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. À terme, dans l’UE, ne resteraient hors de la plus grande coalition militaire au monde que l’Irlande, Malte, Chypre et l’Autriche.

Principale voie d’accès russe à la mer du Nord

La décision de Copenhague risque fort d’accroître les tensions en mer Baltique, où se sont multipliés les exercices militaires de l’Otan ces dernières années, et les violations russes de l’espace aérien des pays voisins. Cette mer fermée devient de facto un lac de l’Otan. Elle est la principale voie d’accès russe à la mer du Nord, depuis Saint-Pétersbourg ou l’enclave de Kaliningrad. L’un des principaux pays côtiers, l’Allemagne, a choisi d’augmenter son budget militaire de 100 milliards d’euros dans les prochaines années. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie devraient porter leur effort de défense à 2,5 % du PIB. La Pologne veut même atteindre une cible de 3 %...

Guerre en Ukrainedanemarkfinlandesuède
Le Figaro

Soupçons d'agression sexuelle: une enquête ouverte contre le philosophe Alexandre Jollien

Le philosophe et écrivain suisse fait l'objet d'une enquête à Paris après une plainte pour agression et exhibition sexuelles déposée en juin 2021 par un jeune homme, a indiqué vendredi le parquet de Paris.

Le philosophe et écrivain suisse Alexandre Jollien fait l'objet d'une enquête à Paris après une plainte pour agression et exhibition sexuelles déposée en juin 2021 par un jeune homme, a indiqué vendredi le parquet de Paris à l'AFP. Une enquête, confiée au commissariat du Ve arrondissement de Paris, «est en cours», a ajouté le parquet.

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Le philosophe de 46 ans, lourdement handicapé par une infirmité motrice cérébrale et qui a besoin d'être «aidé» en permanence dans sa vie quotidienne et professionnelle, «conteste totalement» ces accusations, a indiqué à l'AFP son avocat Philippe Guillemard. «Je n'ai jamais imposé quoi que ce soit à qui que ce soit d'ordre sexuel», a indiqué son client dans un échange écrit avec Le Parisien, dont l'AFP a obtenu copie.

Dans les colonnes du journal, un ancien stagiaire de la maison d'édition Les Arènes l'accuse de s'être livré sur lui à des attouchements sexuels dans une chambre d'hôtel parisienne, lors de séances de travail, pendant l'été 2015.

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Selon son récit, M. Jollien lui aurait également demandé de lui faire un massage des mains, ce qu'il aurait accepté, et proposé à plusieurs reprises de se dévêtir, ce qu'il aurait refusé. Dans l'échange cité par Le Parisien, l'écrivain a reconnu s'être retrouvé une seule fois nu devant le stagiaire, en présence d'autres collaborateurs lors d'une séance de travail.

Le jeune homme alors âgé de 20 ans dit en avoir parlé au sein de la maison d'édition mais n'a pas porté plainte à l'époque. «Je ne reproche pas son désir à Alexandre Jollien. (...) Mon propos est juste de dire que j'ai été harcelé», a indiqué le jeune homme au quotidien. Me Guillemard a indiqué à l'AFP avoir «l'impression que le timing n'est pas spontané: il y a une volonté de nuire». «Les gens qui le connaissent savent que c'est la gentillesse même. (Les faits dénoncés) sont en totale contradiction avec ce qu'il est et ce qu'il a pu exprimer à travers ses écrits, il est très soucieux des autres et du respect de la loi», a ajouté le conseil, précisant que son client n'avait pas encore été entendu.

L'avocate de l'ancien stagiaire n'a pu être jointe dans l'immédiat. Sollicité par l'AFP, son actuel éditeur, Gallimard, chez lequel l'écrivain est passé après les faits présumés, n'a pas souhaité commenter l'affaire.

Alexandre Jollien, marié et père de famille, est l'auteur d'ouvrages à succès comme L'éloge de la faiblesse (Cerf, 1999) ou encore Le philosophe nu (Seuil, 2010). Il était dernièrement à l'affiche du film Presque, aux côtés de son ami l'acteur et réalisateur Bernard Campan.

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Top Gun: Maverick, Les Crimes du Futur... Les films à voir ou à éviter cette semaine

Tom Cruise de retour derrière les lunettes d'aviateur de «Maverick», une dystopie horrifique signée Cronenberg... Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

L'actrice Sand Van Roy porte plainte pour viol contre Luc Besson en Belgique

Parallèlement à la procédure en France, où la Cour de cassation va désormais devoir se prononcer après un non-lieu en faveur du producteur fin mai, l'ex-mannequin belgo-néerlandaise a chargé un avocat belge de porter l'affaire devant le tribunal de Bruges en avril.

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Camille Vasquez, avocate de Johnny Depp, promue au rang d'associée de son cabinet

Remarquée pour sa pugnacité durant le procès Depp-Heard, la juriste s'est vue proposer un poste d'associée dans le cabinet californien dans lequel elle exerce seulement depuis quatre ans.

L'Humanité

UE-Russie. La grande déconnexion

Actu

Le Conseil européen a adopté, lundi et mardi, un embargo sur une partie du pétrole russe.

Gaël De Santis

Les dirigeants des pays de l’Union européenne (UE) ont décidé lors d’un sommet à Bruxelles d’un embargo sur le pétrole russe transporté par bateau. Cela représente les deux tiers des achats européens. Les importations de brut doivent cesser dans les six mois, celles de produits raffinés sous huit mois. Le pétrole transporté par oléoduc n’est pas touché par la mesure. Les Vingt-Sept souhaitaient ne pas pénaliser les pays qui, telles la Slovaquie, la République tchèque ou la Hongrie, dépendent trop grandement de l’or noir russe. Cela conjure, également, le risque d’un veto de la part de ces pays contre le sixième paquet de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette décision est un défi d’ampleur pour le bloc, dépendant pour son approvisionnement énergétique de son voisin. Ainsi, la part des produits russes dans les achats français compte pour 12 % pour le pétrole et 25 % pour le gaz. Les sanctions ne s’arrêtent pas au secteur des hydrocarbures : la principale banque russe, Sberbank, est exclue du système de paiements interbancaire Swift.

La politique de punition n’est pas à sens unique. Pour répondre à l’exclusion de certains de ses établissements financiers de Swift, la Russie avait imposé des achats de gaz en roubles – et non plus en dollars comme le stipulent les contrats. GasTerra ayant refusé de payer en monnaie russe, Moscou a annoncé mardi la fin des livraisons aux Pays-Bas. Le fournisseur néerlandais a annoncé avoir anticipé le problème en achetant du gaz ailleurs. 

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L'Humanité

Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2

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Pour compenser la baisse, voire l’arrêt des livraisons de gaz naturel russe, le ministre vert de l’Économie programme un recours accentué au charbon et au lignite avec le prolongement, jusqu’en 2024, de centrales thermiques pourtant vouées à la fermeture.

Bruno Odent

L’Allemagne, qui avait tant misé sur l’utilisation du gaz naturel russe, est conduite à de très rudes révisions en matière d’approvisionnement énergétique. Une véritable réorganisation de ses équipements dévoués à la production d’électricité est ainsi programmée. Ce qui ne manquera pas d’avoir un effet amplificateur sur les émissions de gaz à effet de serre d’un pays qui était déjà l’un des plus gros pollueurs d’Europe.

Robert Habeck, le ministre vert de l’Économie et du Climat, vient d’annoncer qu’il allait prolonger la durée de vie et l’accessibilité au réseau de centrales qui fonctionnent au charbon, au lignite et au pétrole. Au total, quelque dix gigawatts issus de ces différentes sources devraient être rendus disponibles pour alimenter le réseau électrique « d’ici cet automne ».

Un risque accru de black-out

Berlin est confronté à un énorme dilemme. Un défaut total ou partiel du gaz naturel russe fait grimper, outre les prix du kilowattheure, le risque de coupures, voire de black-out sur le réseau électrique. L’arrivée, à tout moment, du courant dans les foyers et les entreprises n’est garantie qu’à condition de disposer de suffisamment de centrales électriques « pilotables », capables de s’adapter aux fluctuations de la demande.

Lancinant paradoxe : l’équipement du pays, déjà très dense, en éoliennes et en équipements photovoltaïques, n’est d’aucun secours pour assurer une fiabilité de l’approvisionnement électrique en continu. Car ces énergies sont, par définition, aussi intermittentes que le sont le Soleil et le vent.

Le bilan de cette brusque adaptation allemande pourrait être d’autant plus contre-productif en matière d’émissions de gaz à effet de serre que Robert Habeck a tranché contre un éventuel maintien en activité des trois dernières centrales atomiques allemandes, promises à la fermeture d’ici à la fin de cette année 2022. Cette soumission assumée au dogme antinucléaire va faire perdre un peu plus de quatre gigawatts supplémentaires au réseau début 2023, quelle que soit l’évolution des livraisons de gaz naturel russe et alors que l’énergie issue des centrales atomiques n’émet pas de CO2. Ce recours désormais programmé aux énergies fossiles les plus polluantes intervient en toute contradiction avec les engagements du gouvernement qui entendait réduire l’usage du charbon et du lignite pour s’en passer totalement «à l’horizon 2030».

La dépendance au charbon a pris une telle dimension que Berlin n’a pas rechigné à négocier des importations de houille avec le gouvernement du très droitier président colombien sortant, Ivan Duque. Le combustible vient d’une gigantesque exploitation à ciel ouvert où les droits des mineurs comme des populations indigènes des alentours sont foulés aux pieds.

Au même moment, Berlin prépare d’arrache-pied l’arrivée du gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis ou du Moyen-Orient. Faute d’infrastructures portuaires à cet effet, la finalisation de terminaux méthaniers offshore géants est en cours. Ce qui devrait contribuer à booster encore davantage la hausse du prix du kilowattheure sur un marché électrique européen libéralisé qui fonctionne selon le… modèle allemand.  

AllemagneÉnergieélectricitéGuerre en Ukraine
Le Figaro

Entre discussions avancées, accord de principe et... démenti cinglant, l'ombre de Zidane plane à nouveau sur le PSG

Christophe Remise

DÉCRYPTAGE - Plusieurs sources invitent à penser que le technicien français de 49 ans va succéder à Mauricio Pochettino sur le banc du PSG.

On reparle de Zinédine Zidane au PSG. Après la prolongation de Kylian Mbappé le 21 mai dernier et la nomination de Luis Campos en tant que Conseiller sportif ce vendredi, Paris va poursuivre sa mue tout l'été. Le prochain chantier ? Celui de l'entraîneur. S'il se veut «tranquille» et que son contrat court jusqu'en 2023, Mauricio Pochettino est sur la sellette. Et les rumeurs s'enchaînent…

Christophe Galtier, José Mourinho, Joachim Löw, Marcelo Gallardo, Antonio Conte, Rúben Amorim, Sergio Conceicao, Thiago Motta et d'autres ont été cités pour lui succéder. Libre depuis son départ du Real Madrid en 2021, «ZZ» allait forcément revenir dans les discussions, tôt ou tard. Et vendredi, plusieurs sources ont évoqué des discussions avancées, voire un «accord de principe» pour les plus affirmative. Une bombe, un séisme sur la planète football.

Le coach idéal pour le PSG

Idole de tout un peuple depuis son doublé en finale de Coupe du monde au Stade de France, un soir de juillet 1998, l'ancien meneur de jeu des Bleus a en effet tout de l'entraîneur idéal pour le Paris Saint-Germain. Sportivement, politiquement, en termes de palmarès (trois sacres en Ligue des champions sur le banc du Real), de gestions des hommes et des egos ou encore termes d'image, de marketing. Et pour l'intéressé, qui a déjà tout connu avec Madrid, on ne peut pas non plus imaginer de challenge plus excitant... à part l'équipe de France. Sauf que le poste de sélectionneur est entre les mains de Didier Deschamps au moins jusqu'au Mondial 2022.

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Zidane à Paris, une évidence, donc, même si certains ne prendraient pas ce choix avec bienveillance du côté de la Canebière, où l'enfant de la Castellane est encore davantage un héros adoré que dans le reste de l'Hexagone. Un fils de la Cité phocéenne, qui ne cache d'ailleurs pas son amour pour l'OM. «Il ne faut jamais dire jamais, je ne m'interdis rien, surtout en tant qu'entraîneur», disait-il néanmoins en 2015, sur Canal+, au sujet de l'hypothèse d'entraîner Paris.

Mais nul doute que sa venue sur le banc parisien provoquerait plus de joie que de désapprobation dans l'ensemble. «Je souhaite pour le rayonnement du championnat français et la France qu'il vienne entraîner un grand club français, ce serait formidable», résumait encore récemment le président Macron, sur RMC , précisant au passage qu'il ne «lui a pas parlé» pour tenter de le convaincre, comme il l'avait pourtant fait avec Kylian Mbappé.

Tous ces bruits qui circulent sont infondés

Malgré les affirmations de certaines sources, Zidane n'est toutefois pas encore Parisien. Loin s'en faut. C'est un feuilleton au long cours qui vient de s'ouvrir, avec ses hauts et ses bas, ses démentis et ses rebondissements. Comme pour Mbappé, longtemps promis au Real avant de rempiler. Conseiller historique de Zidane, Alain Migliaccio a climatisé l'enthousiasme ambiant en affirmant , via L'Équipe, que «tous ces bruits qui circulent sont infondés». «Ni Zinédine Zidane, ni moi-même n'avons été contactés directement par le propriétaire du PSG», jure-t-il encore, glissant «ne même pas être sûr que l'Émir du Qatar soit vraiment intéressé par la venue de Zidane». Info ou intox ? Le club a d'ailleurs démenti tout accord avec l'ancien joueur de Cannes, Bordeaux, Turin et Madrid via la radio RMC et plusieurs sources avancent que Galtier est toujours en pole, dont Le Parisien .

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Une chose est sûre : avec ou sans Zidane, la révolution est en marche à Paris. «Nous partageons la même vision, une vision en laquelle je crois fermement, et je suis impatient de commencer à travailler pour développer le potentiel exceptionnel du Club», lance Luis Campos, qui succède à Leonardo en charge du recrutement et de l'équipe première à Paris et qui a aussi croisé Zidane à Madrid lorsque les deux hommes officiaient au Real, il y a dix ans. Un potentiel qui serait d'autant plus simple à développer avec «ZZ»...

Ligue 2 : Costil quitte les Girondins de Bordeaux (officiel)

Une fin d'aventure au goût amer. Les Girondins de Bordeaux ont annoncé que Benoît Costil ne prolongera…

Mercato : l'Olympique Lyonnais officialise le retour d'Alexandre Lacazette

C'est officiel, l'attaquant d'Arsenal revient dans son club de toujours. Il s'engage avec l'Olympique Lyonnais jusqu'en 2025.

Transferts : «accord total» entre Tchouameni et le Real Madrid

Le milieu de terrain des Bleus portera le maillot des Merengue la saison prochaine.

Le Figaro

Pourquoi les produits bio ne font plus recette

Marie Bartnik

DÉCRYPTAGE - Dans la grande distribution, qui a contribué à démocratiser le bio, les ventes ont reculé de 3,9 % en 2021. Les magasins spécialisés ne sont pas épargnés.

Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel… même quand ils sont bio. Pendant des années, les distributeurs ont accompagné l’extraordinaire croissance du bio en France. Le secteur était coutumier des records et des croissances à deux chiffres. Aujourd’hui, les mêmes acteurs doivent gérer la décrue. L’année dernière, les ventes de produits bio ont reculé de 1,34 % selon l’Agence bio, chargée de promouvoir l’agriculture biologique. Une première depuis que l’organisme publie des statistiques.

Tous les canaux de vente ne connaissent certes pas le même désamour. «Le bio a pour particularité de se vendre dans une grande diversité de circuits», souligne l’Agence bio. Les grandes surfaces fournissent 70 % de leur nourriture aux Français, mais seulement 50 % dans le bio. La vente directe à la ferme et les boutiques d’artisans et de commerçants représentent 18 % des ventes. Elles continuent de bien se porter. Leurs chiffres d’affaires progressent respectivement de 5,8 % et 7,9 % en 2021.

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Mais il en est tout autrement dans la grande distribution, qui a contribué à démocratiser le bio. Les ventes y ont reculé de 3,9 % en 2021. Il y a là, en partie, un effet mécanique. En 2020, les ventes de produits bio s’étaient très bien portées pour de mauvaises raisons: les ruptures constatées en rayon pendant la pandémie ont poussé les clients à opter pour un produit bio uniquement parce qu’il était disponible.

Mais cet effet de base ne suffit pas à expliquer l’ampleur de la baisse des ventes, qui se poursuit, plus rude encore, en 2022. « Nous avons perçu les premiers signes de ralentissement de la consommation bio fin de 2019, se souvient Emily Mayer, directrice à l’IRI. Pendant quatre ou cinq ans, la croissance des ventes de produits bio était de vingt points supérieure à celle des produits non bio. Et puis l’écart a commencé à se resserrer. Les courbes se sont croisées début 2021 et depuis, l’écart se creuse.» Au premier trimestre 2022, les ventes de produits bio ont baissé de 6,6 %, tandis que celles des produits conventionnels n’ont reculé que de 1,6 %.

L’inflation pèse

«Les consommateurs ont trouvé d’autres façons de consommer sainement, explique Emily Mayer. Les produits “sans” (sans sucre, sans sel, sans huile de palme…), les produits équitables, rencontrent du succès au détriment du bio. Et pour les Français, le local signe désormais mieux la qualité d’un produit que le label AB. Pourtant, le bio reste 40 % à 50 % plus cher.»L’inflation contribue au trou d’air du bio. «Les clients font des arbitrages. Ces produits sont impactés par la baisse du pouvoir d’achat comme tous les produits valorisés, comme les marques nationales», relativise-t-on chez Système U. Les distributeurs eux-mêmes anticipent ces attentes. L’essentiel de leur communication est désormais centré sur leur compétitivité-prix, plutôt que sur leur offre bio.

La distribution spécialisée (Biocoop, Naturalia, La Vie claire…) n’est pas épargnée. Au contraire, les ventes y reculent cette année plus fortement qu’ailleurs (- 8 % en mars selon le panéliste IRI). «Certains changements profonds comme l’essor de l’e-commerce alimentaire nous sont défavorables», souligne Sylvain Ferry, le directeur général de Biocoop.

Devant une situation inédite, les distributeurs contre-attaquent. Les spécialistes entendent marteler plus fort leurs spécificités. «97 % de notre chiffre d’affaires est porté par des entreprises françaises, souligne Sylvain Ferry. Nous ne vendons que des produits de TPE PME et seulement des légumes de saison.» Naturalia compte accroître encore son offre locale et continuera à «parler plaisir» à ses clients.

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Les rayons des grandes surfaces généralistes s’étaient ces dernières années considérablement étoffés en produits bio. Aujourd’hui, les distributeurs font le tri et éliminent les références qui se vendent moins bien. Carrefour a également entrepris d’éclater ses espaces uniquement dédiés au bio là où il se vend moins bien. Les produits bio sont alors disséminés dans les rayons. Les promotions vont aussi s’accentuant. «Le recul que subit le marché n’altère en rien le souhait de Leclerc de favoriser l’accessibilité au bio. Pour ce faire, nous organisons des promotions de manière plus régulière en 2022, et cela sera aussi le cas en 2023», explique l’enseigne. Carrefour fait de même. «Nous faisions peu de promotions sur le bio, nous en faisons davantage, souligne Benoît Soury, directeur marché bio à Carrefour. Nous avons inscrit dans les statuts de Carrefour notre volonté d’être leader de la transition alimentaire pour tous. Nous n’allons pas faire varier nos investissements sur le bio au gré des fluctuations du marché.» Le bio pèse désormais 6,5 % des ventes à Carrefour. Le distributeur a racheté le spécialiste Bio C Bon l’année dernière et étendu sa chaîne de magasins So.bio. Il ne s’interdit pas de faire d’autres acquisitions à la faveur de cette crise.

La baisse de la consommation bio fragilise en effet les magasins spécialisés. Les indépendants, qui pèsent 3 % du marché, sont les plus vulnérables. Biocoop a revu à la baisse ses objectifs d’ouvertures de magasins mais poursuit son développement, comme Naturalia. «La plupart de nos sociétaires ont vécu avec des chiffres d’affaires moindres qu’aujourd’hui, précise Sylvain Ferry. Ceux qui ont ouvert leurs magasins juste avant la baisse de la consommation sont plus à risque, mais l’enseigne est solide.»

Les opérateurs de VTC veulent désormais prendre le taxi

FreeNow propose de réserver des taxis à Paris depuis quelques jours. Uber va le faire d’ici à fin juin à New York.

La France produit pour la première fois de l'électricité éolienne en mer

L'annonce a été faite ce vendredi par le consortium détenant le parc, qui comptera à terme 80 éoliennes, et RTE.

Porsche lance le forfait à 2899 euros pour changer tous les jours de voiture

Le constructeur automobile lance un forfait mensuel à Hambourg et Berlin qui permet à ses clients de profiter d'une gamme toujours plus diverse de voitures Porsche.

Le Figaro

Comment Jean-Luc Mélenchon a installé son match face à Emmanuel Macron

Guillaume Tabard

ANALYSE - Au moins durant la campagne, l’éliminé du premier tour de la présidentielle est devenu l’homme central des législatives.

La troisième place est en général celle du «mort». Le disqualifié de la présidentielle s’est souvent retrouvé relégué aux législatives qui l’ont suivie. En 2002, personne n’aurait imaginé Lionel Jospin faire crânement campagne pour rester premier ministre. En 2007, après avoir joué au «troisième homme» entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, François Bayrou a vu ses troupes s’éparpiller et son MoDem se contenter de cinq sièges à l’Assemblée. En 2012, Marine Le Pen, plus forte que prévu à la présidentielle, ne fait élire que deux des siens. En 2017, enfin, la troisième place de François Fillon conduit à l’effondrement de la droite, LR perdant la moitié de ses députés.

Cette loi s’apprête à être démentie. Au moins durant la campagne, l’éliminé du premier tour est devenu l’homme central des législatives. C’est Jean-Luc Mélenchon qui a donné le ton. C’est Mélenchon qui a accaparé une écrasante majorité du temps médiatique - sans que s’en émeuvent autorités et déontologues en général soucieux d’équité jusqu’à la rigidité. C’est Mélenchon qui a suscité les rares enthousiasmes militants, les inquiétudes d’une majorité soudain apeurée et la jalousie des autres oppositions ignorées. Il faut mesurer l’incroyable retournement opéré avec ces élections. En général, un scrutin est principalement un référendum sur le sortant ou sur l’équipe sortante: stop ou encore. Cette fois le référendum a porté sur le challenger: «élire» Jean-Luc Mélenchon ou l’empêcher?

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Cette focalisation est due à l’ensemble des acteurs du jeu politique. Mais en premier à l’habileté et au sens politique du leader Insoumis. De sa faiblesse il a fait une force sur le plan du calendrier. «Libéré» du second tour de la présidentielle, il s’est lancé dans la bataille des législatives dès le mardi 12 avril. Bien avant tout le monde, s’appropriant ainsi, d’autorité et sans concurrence, le titre de premier opposant à Macron. Son slogan «Élisez moi premier ministre» est une aberration constitutionnelle, mais une trouvaille de communication. Il a installé l’idée que la séquence de la présidentielle n’était pas achevée et que la victoire était possible.

Il savait qu’il serait dénoncé pour ce détournement de l’article 8 - qui précise que le chef du gouvernement est choisi par le président de la République et pas élu par les Français. Il énonçait pourtant une réalité politique: en cas de cohabitation forcée, le chef de l’État est malgré tout contraint de composer avec le verdict des urnes. Chirac en 1986 et Jospin en 1997 n’ont pas été véritablement choisis par Mitterrand et Chirac. Ils ont été appelés parce qu’ils exerçaient une autorité reconnue sur le camp vainqueur. Même en 1993, Balladur va à Matignon parce que c’est alors la décision de Chirac patron du RPR. Or, à gauche, le patron, c’est aujourd’hui Mélenchon.

Mais au-delà de cette habileté sémantique, le député sortant des Bouches-du-Rhône a réussi une opération politique que personne, y compris à gauche, n’aurait imaginée possible il y a quelques semaines encore: le rassemblement au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Et ce rassemblement a un caractère historique. Tous les cartels de gauche, du «bloc des gauches» de 1902 à la «gauche plurielle» de 1997, se sont toujours faits sur la base de candidatures séparées au premier tour avec un accord de désistement au second. Là, il y a des candidatures communes partout. Et c’est cela qui change tout car c’est cela qui permet un nombre écrasant de présences au second tour. C’est cette configuration qui a permis d’anticiper une affiche du 19 juin où les duels entre la coalition macroniste Ensemble! et la coalition mélenchoniste Nupes seraient ultramajoritaire par rapport aux autres types de duels (Ensemble!-RN, gauche-RN, Ensemble!-droite ou gauche-droite).

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C’est pour cela qu’il n’est pas erroné de dire que ces législatives sont un match Macron-Mélenchon. Et non un match retour Macron-Le Pen. Si le RN obtient autour de 20 %, comme le lui promettent les sondages, ce sera pourtant un record historique pour des législatives. Ce sera aussi le plus faible tassement par rapport au score de la présidentielle. Mais Marine Le Pen, contrairement à Mélenchon, restera la plus grande victime du scrutin uninominal majoritaire ; faute d’alliés. Et surtout, l’absence d’accord avec Reconquête! - qui peut prétendre à quelques beaux scores, avec Éric Zemmour dans le Var ou Sébastien Pilard dans le 16e arrondissement de Paris par exemple - prive le «bloc national» de scores de premier tour lui donnant accès au second. Avec une même capacité d’union qu’à gauche, ces législatives ne se seraient pas jouées à deux mais à trois. Tout pourfendeur de l’extrême droite qu’il soit, Emmanuel Macron aurait été moins menacé dans une telle configuration.

Législatives 2022 : le mouvement de Clémentine Autain condamné à indemniser LREM

La députée Insoumise de Seine-Saint-Denis, avait accusé la majorité présidentielle de s'approprier indûment le nom de son courant «Ensemble».

Législatives: l’inquiétude monte à l’Élysée

ANALYSE - Le chef de l’État dénonce le programme de Jean-Luc Mélenchon, leader des Insoumis, pour mobiliser son camp aux élections législatives.

«France 2022» sur France 2 : avec quatre invités Nupes, la chaîne publique considère que la décision du Conseil d'État ne la concerne pas

À trois jours du premier tour, un seul et unique grand débat national est organisé ce jeudi soir entre les représentants des différents camps politiques. Un format où la gauche est surreprésentée.

Le Figaro

La Chine prévient Washington qu'elle «n'hésiterait pas» à entrer en guerre pour Taïwan

Le porte-parole du ministère de la Défense chinois a assuré qu'une guerre aurait lieu «quel qu'en soit le coût», après une rencontre entre le ministre chinois et son homologue américain à Singapour.

La Chine «n'hésiterait pas» à entrer en guerre si Taïwan déclarait son indépendance, a prévenu le ministre chinois de la Défense vendredi 10 juin, lors d'une rencontre à Singapour avec son homologue américain, consacrée notamment à ce sujet de profond différend entre les deux pays.

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«Si quiconque osait séparer Taïwan de la Chine, l'armée chinoise n'hésiterait pas un instant à déclencher une guerre, quel qu'en soit le prix», a dit un porte-parole du ministère chinois de la Défense, Wu Qian, en rapportant des propos du ministre, Wei Fenghe, tenus lors d'une rencontre avec le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin. Selon le ministère chinois de la Défense, Pékin - qui considère l'île comme partie intégrante de son territoire - «briserait en mille morceaux» toute tentative d'indépendance.

De son côté, Lloyd Austin a qualifié samedi de «provocatrice et déstabilisante» l'activité militaire de la Chine près de Taïwan. «Nous constatons une coercition croissante de la part de Pékin. Nous avons assisté à une augmentation continue de l'activité militaire provocatrice et déstabilisante près de Taïwan», a déclaré le chef du Pentagone. Les deux responsables, qui se sont entretenus au téléphone en avril, se sont rencontrés pour la première fois depuis la prise de fonction de Lloyd Austin, en marge du forum de sécurité «Dialogue de Shangri-la», organisé jusqu'à dimanche à Singapour, pour la première fois depuis 2019, en raison de la pandémie.

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Pression

Les points de discorde se sont multipliés ces dernières années entre les deux pays : mer de Chine méridionale, influence croissante de la Chine en Asie-Pacifique, guerre en Ukraine ou encore Taïwan. La Chine estime que cette île de 24 millions d'habitants est l'une de ses provinces historiques, même si elle ne la contrôle pas, et a accru la pression contre Taipei ces dernières années, menant par exemple des campagnes d'incursions dans la zone de défense aérienne de Taïwan.

Le 30 mai, la Chine a ainsi procédé à sa deuxième plus grande incursion de l'année, avec l'entrée, selon Taipei, de 30 avions dans la zone d'identification de défense aérienne (Adiz, selon son acronyme en anglais) de l'île, dont 20 chasseurs. Le 23 janvier, 39 avions avaient pénétré dans l'Adiz. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken avait vu dans ces incursions le signe «d'une rhétorique et d'une activité de plus en plus provocantes» de la part de Pékin.

Lors d'une visite au Japon en mai, le président Joe Biden a semblé rompre avec des décennies de politique américaine lorsqu'en réponse à une question, il a indiqué que Washington pourrait défendre militairement Taïwan en cas d'invasion par Pékin. La Maison Blanche a depuis insisté sur le fait que «l'ambiguïté stratégique», le concept volontairement flou qui gouverne la politique taïwanaise de Washington depuis des décennies, restait inchangée.

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Eaux troubles

Les deux puissances s'opposent aussi au sujet de l'invasion russe en Ukraine, Washington accusant Pékin de soutien tacite à Moscou. La Chine a appelé à des discussions pour mettre fin à la guerre mais n'a pas condamné la Russie et a plusieurs fois critiqué la fourniture d'armement américain à l'Ukraine. Lors de leur conversation téléphonique en avril, le ministre de la Défense chinois avait demandé à son homologue américain de ne pas «calomnier, piéger, menacer ou faire pression sur la Chine».

La mer de Chine méridionale constitue une autre source de tensions. La Chine revendique la quasi-totalité de la voie navigable par laquelle transitent chaque année des milliers de milliards de dollars d'échanges commerciaux. La zone est également revendiquée par Brunei, la Malaisie, les Philippines, Taïwan et le Vietnam.

Pékin ignore la décision d'un tribunal international en 2016, qui a jugé sans fondement ses prétentions historiques. Lors d'une réunion avec les ministres de la Défense d'Asie du sud-est, Lloyd Austin a évoqué la stratégie américaine «de maintenir un environnement sécuritaire régional ouvert, inclusif et fondé sur la loi», selon un communiqué du gouvernement de Singapour. Ses commentaires étaient une référence voilée à l'attitude de la Chine qui cherche de plus en plus à s'affirmer dans la région.

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Francis Fukuyama: «Je ne pense pas qu'il faille enterrer la Russie. L'Occident ne doit pas se montrer présomptueux»

VU D'AILLEURS - La Russie supplie déjà la Chine d'acheter ses matières premières. Mais Pékin n'est pas si bête, analyse l'intellectuel américain.

Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.

Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

DÉCRYPTAGE - Créé il y a trente ans, le commandement des opérations spéciales tire les leçons de la guerre en Ukraine.

Le Figaro

Procès du 13-Novembre : de cinq ans à la perpétuité requis

Stéphane Durand-Souffland

COMPTE RENDU D'AUDIENCE - Au terme de trois jours de réquisitions, l'avocate générale a demandé de lourdes peines.

Des djihadistes incurables : voilà comment le ministère public considère les principaux accusés du procès des attentats du 13 novembre 2015. À l'issue de trois jours de réquisitions à trois voix – dont la qualité, soit dit en passant, fut à la hauteur des attentes –, l'avocate générale a demandé de très lourdes peines à l'encontre des terroristes les plus dangereux, à commencer par Salah Abdeslam.

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Il est le seul à être renvoyé en tant que coauteur des massacres islamistes qui ont fait 130 morts. Il est, avec son ami d'enfance Mohamed Abrini, alias l'« homme au chapeau », le seul encore en vie des onze équipiers du « convoi de la mort » arrivés en France depuis la Belgique le 12 novembre 2015. Abrini était reparti juste avant les attaques, Abdeslam est rentré en catastrophe juste après, les neuf autres sont morts sur les lieux de leurs crimes ou, pour deux d'entre eux, dont leur chef Abdelhamid Abaaoud, quelques jours plus tard. Mme Hennetier brosse de Salah Abdeslam le portrait d'un individu « pétri d'idéologie, enfermé dans un carcan », « convaincu de n'avoir tué personne » alors que, selon la magistrate, il a sur la conscience et, d'un point de vue juridique, sur les mains le sang de chacun des innocents assassinés au hasard. Un homme dont les silences calculés constituent « l'ultime et perverse provocation de quelqu'un qui jouit de son pouvoir ».

Voudra-t-il payer un jour le prix fort de son retour au libre arbitre ? Personne ne peut répondre à cette question

« Voudra-t-il payer un jour le prix fort de son retour au libre arbitre ? Personne ne peut répondre à cette question », insiste l'avocate générale, en allusion à la « lumineuse déposition » des experts psychiatres qui, à la barre, avaient expliqué qu'une hypothétique expiation de l'accusé s'accompagnerait d'un effondrement dépressif : sans la cuirasse du djihadisme, qui le tient artificiellement debout, Salah Abdeslam n'est rien.

Les crimes auxquels il a participé sont tellement atroces et le danger qu'il représente encore au vu de son absence de remords est tellement immense aux yeux de Mme Hennetier qu'elle requiert la peine la plus lourde de l'arsenal répressif : la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté incompressible. Si cette sentence devait être prononcée, l'intéressé, âgé de 32 ans, ne pourrait prétendre à aucun aménagement de peine d'ici à trente ans. Puis, les conditions posées pour obtenir un relèvement de la période de sûreté sont à ce point drastiques que cette perspective relève de la spéculation théorique.

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«Valet de la terreur»

Cinq accusés sont visés par cette même sévérité : ceux qu'on n'a jamais vus, puisqu'ils sont sans doute morts en zone irako-syrienne. Parmi eux, Oussama Atar, chef des « opérations extérieures » de Daech et à ce titre commanditaire des attentats en Europe.

Plusieurs autres sont visés par des réquisitions de perpétuité : Mohamed Abrini (assortie d'une période de sûreté de 22 ans) ; Osama Krayem, le Suédois fanatique soupçonné d'avoir commis des atrocités en Syrie et d'avoir manigancé une attaque avortée contre l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, muré dans le silence (période de sûreté de 30 ans) ; le Tunisien Sofien Ayari, binôme du précédent puis camarade de cavale d'Abdeslam en Belgique après le 13-Novembre, « intelligent, s'exprimant dans un français parfait » (période de sûreté de 30 ans) ; l'efficace logisticien Mohamed Bakkali, « valet de la terreur qui nous a impressionnés par sa maîtrise, son calme, son niveau de langage, et qui voudrait passer pour l'idiot utile des frères El Bakraoui », les terrifiants kamikazes des attentats bruxellois de mars 2016 (période de sûreté de 22 ans).

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Yassine Atar, petit frère d'Oussama, est celui contre lequel l'accusation possède le dossier le moins solide, en dépit d'un faisceau d'indices troublants. Camille Hennetier demande à son encontre neuf années de prison, dont deux tiers de sûreté. Autre personnage dont l'implication est sujette à caution : Farid Kharkhach. Certes, ce Belgo-Marocain a fourni des faux papiers à des membres de la cellule, mais le ministère public voit davantage en lui « un petit escroc qu'un salafiste, qui a choisi de fermer les yeux » sur la nature de ses clients et les conséquences de ses actes : une peine de six ans de prison est demandée.

Seul Ali Oulkadi bénéficie d'une relative clémence : il avait réceptionné Salah Abdeslam, ramené à Bruxelles le 14 novembre au matin par Hamza Attou et Mohammed Amri, et l'avait conduit dans une cache. La brièveté de son intervention associée à une « prise de conscience » incite Mme Hennetier à requérir une peine aménageable – M. Oulkadi, qui comparaît libre, a passé plusieurs mois en détention provisoire côté belge – de cinq ans de prison.

La parole sera donnée lundi à la défense et rien ne permet de penser qu'elle ne sera pas à la hauteur de la tâche immense qui l'attend.

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L'avocat plaide la légitime défense pour ses trois clients et assure que les éléments présents dans la vidéo appuient cette théorie.

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En charge de la voirie et des mobilités actives pour le Grand Lyon, Fabien Bagnon veut concevoir des pistes «inclusives».

Le Figaro

Guerre en Ukraine : la Finlande veut construire des clôtures sur sa frontière avec la Russie

Helsinki craint notamment que Moscou utilise des migrants pour exercer une pression politique.

La Finlande prévoit de construire de nouvelles clôtures sur certaines portions de sa frontière avec la Russie en conséquence de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, a-t-on appris vendredi 10 juin auprès du gouvernement.

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Craignant notamment que Moscou utilise des migrants pour exercer une pression politique, Helsinki a soumis jeudi un projet d'amendement visant à renforcer les clôtures à certains endroits de l'immense frontière longue de près de 1300 kilomètres. Son entrée en vigueur est souhaitée «aussi rapidement que possible». L'annonce intervient après la candidature de la Finlande à l'Otan, qui fait redouter au pays nordique des représailles dites «hybrides», comme des cyberattaques ou des opérations de déstabilisation non militaires. «Le but de cette proposition de loi est d'améliorer la capacité opérationnelle des gardes-frontières en réponse à des menaces hybrides», a expliqué à l'AFP Anne Ihannus, conseillère au ministère de l'Intérieur. «La guerre en Ukraine a contribué à l'urgence de cette question», a souligné la responsable.

«La clôture visera les endroits considérés comme les plus importants»

Actuellement, les frontières du pays nordique sont sécurisées par de petites palissades en bois, destinées à empêcher le bétail de traverser. «Ce que nous cherchons à construire maintenant, ce sont des clôtures robustes qui ont un effet de véritables barrières», a expliqué Sanna Palo, directrice des Affaires légales des gardes-frontières. «Selon toute vraisemblance, la clôture ne couvrira pas toute la frontière est, mais visera les endroits considérés comme les plus importants», a-t-elle dit.

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Dans le cas d'un afflux de migrants, la proposition du gouvernement vise aussi à concentrer les demandeurs d'asile à des points spécifiques de la frontière. Les endroits considérés comme prioritaires seront définis plus tard, de même que le budget du projet, a précisé le ministère de l'Intérieur. L'essentiel de la frontière traverse des zones très peu peuplées.

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REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.

Guerre en Ukraine : la Russie furieuse après la fermeture de l'espace aérien à l'avion de Lavrov

La Bulgarie, la Macédoine du Nord et le Monténégro, tous trois membres de l'Otan, ont fermé leur espace aérien à l'avion du ministre des Affaires étrangères russe qui devait se rendre en Serbie pour une visite de deux jours.

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«J'ai interrompu le journal télévisé de Vladimir Poutine, mais maintenant ils pensent que je suis une espionne à la solde des Russes»

VU D'AILLEURS - Le 14 mars, la journaliste Marina Ovsiannikova a brandi une pancarte pendant un journal télévisé, dénonçant la «propagande» des médias contrôlés par le Kremlin. Moscou et Kiev l'accusent d'être une espionne.

L'Humanité

Donbass. Un journaliste français tué à Severodonetsk

Actu

Engagée depuis lundi dans une large offensive pour faire tomber cette ville , l’armée russe aurait tué une dizaine de civils. Le journaliste français de BFMTV, Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, fait partie des victimes.

Vadim Kamenka

Dans le Donbass, avec Kramatorsk, Severodonetsk est une des villes stratégiques qui essuie une violente offensive de l’armée russe, ces dernières semaines. Depuis dimanche, la cité industrielle encerclée, qui comptait 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, connaîtrait des combats de rue. « Les Russes avancent vers le milieu de Severodonetsk. (…) La situation est très difficile », a confirmé sur Telegram Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.

En ce 96e jour de guerre, la ville, qui se situe à une soixantaine de kilomètres à l’est de Lougansk, serait sur le point de tomber, selon plusieurs témoins. « L’avancée de l’armée russe et des forces de la République autoproclamée de Lougansk (LNR) laisse peu de doute quant à l’issue finale », note une source diplomatique. Si la majorité des habitants ont pu fuir, ceux restés sont pris au piège. Aucune route d’évacuation n’existe désormais. Les seules encore accessibles par la ville jumelle de Lyssychansk puis Bakhmout, plus au sud, essuient trop de tirs d’artillerie pour assurer le retrait des milliers de civils encore sur place et le transport de l’aide humanitaire.

Des habitants auraient trouvé la mort dans des bombardements, lundi, lors d’une nouvelle offensive russe destinée à pénétrer dans Severodonetsk. Parmi les victimes, un journaliste français de BFMTV. « Aujourd’hui (lundi – NDLR), notre véhicule blindé d’évacuation allait récupérer 10 personnes dans la zone et a essuyé le feu ennemi. Des éclats d’obus ont percé le blindage et porté une blessure mortelle au cou à un journaliste français accrédité », a informé Serguiï Gaïdaï, le gouverneur ukrainien de Lougansk, dans un communiqué. Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron annonçait à son tour le décès du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, qui travaillait comme journaliste reporter d’image pour la chaîne d’information en continu. Le président a adressé ses condoléances à la famille et « le soutien inconditionnel de la France » à « celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer ». Une dizaine de journalistes auraient déjà trouvé la mort depuis le début de la guerre.

Des défaites successives

Cette mort intervient alors que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est arrivée en Ukraine, lundi. Il s’agit d’une première visite officielle d’un responsable français. Elle a immédiatement réagi en exigeant « une enquête transparente » après s’être rendue à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, où ont eu lieu des massacres de civils dont les troupes russes sont accusées par les autorités ukrainiennes.

L’Union européenne a tenu un sommet à Bruxelles pour débloquer l’adoption d’un 6e paquet de sanctions contre Moscou. Seule certitude, la proposition de la Commission pour apporter jusqu’à 9 milliards d’euros en 2022 sous forme de prêts ou de dons à l’Ukraine, qui chiffre ses besoins à 5 milliards de dollars par mois.

Devant les défaites successives dans le Donbass, le président Volodymyr Zelensky réclame davantage d’armes. Mais le président des États-Unis, qui lui a accordé plus de 40 milliards de dollars d’aide, a refusé l’envoi de lance-roquettes. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a déclaré Joe Biden, craignant qu’ils ne soient récupérés par Moscou, ou de franchir une ligne rouge aux yeux des autorités russes. Interrogé sur ce qui pourrait permettre le retour de la paix, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lors d’un entretien sur TF1, a posé comme préalable la « démilitarisation de l’Ukraine ».

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L'Humanité

Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe

Décryptage

Depuis le début du conflit, le 24 février, l’Union européenne avance à pas de géant sur les dossiers de l’Europe de la défense, de l’énergie, mais aussi de l’accueil des exilés. décryptage

Gaël De Santis

Les guerres sont parfois des accélérateurs de l’histoire. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne (UE) avance à pas de géant. Défense, politique énergétique, élargissement à l’Ukraine ou à la Moldavie, hégémonie américaine… Elle a changé. L’UE avait déjà connu une révolution à la faveur de l’épidémie de Covid en 2020 et 2021. Les États européens avaient alors décidé d’un gonflement du budget communautaire d’un montant de 800 milliards d’euros. L’opération visait à attribuer des prêts et subventions aux États pour affronter la crise. L’Europe devenait ainsi en partie ce que Berlin refusait qu’elle soit : une union de transferts, où les États les plus en difficulté bénéficient d’une aide en échange du respect de critères austéritaires. Le 24 février, un nouveau cycle s’est ouvert pour l’UE.

8 avril. la présidente de la Commission Ursala von der Leyen, remet à Kiev au président Volodymyr Zelensky les documents de demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. © Stringer/AFP

1 Une accélération de l’Europe de la défense

L’attaque de Poutine s’avère une aubaine pour Macron, qui, depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, ne cesse de prôner l’instauration d’une Europe de la défense et d’une autonomie stratégique. Des petits pas en ce sens ont été faits ces dernières années. L’adoption du budget pluriannuel de l’UE pour la période de 2021 à 2027 a permis l’allocation de 7,9 milliards d’euros au Fonds européen de défense, qui permet la recherche et les investissements communs en matière d’industrie de l’armement. Avec la guerre en Ukraine, il a été décidé, lors du Conseil européen de mars, de créer un bataillon de 5 000 hommes et 200 officiers, un embryon d’armée européenne prêt à être déployé à tout instant. Par ailleurs, la boussole stratégique adoptée au même moment permet d’avoir une vision commune des menaces stratégiques.

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Par ailleurs, l’UE a mis à disposition une aide de 450 millions d’euros prélevés directement sur son budget. C’est inédit. Pas à pas, le conflit à ses portes permet une fédéralisation du Vieux Continent : un transfert des compétences des États aux institutions communautaires.

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2  L'affirmation du rôle des États-Unis

Peut-on en conclure que l’Europe s’autonomise, conformément aux vœux d’Emmanuel Macron ? Bien au contraire ! L’Europe de la défense a toujours été vue d’un mauvais œil avant le Brexit par le Royaume-Uni, qui a une « relation spéciale » avec Washington, et par les pays de l’Est, pour qui seul l’Oncle Sam est à même d’assurer leur défense. D’autonomisation, il n’est rien. Preuve en est : deux des six pays de l’UE n’appartenant pas à l’Otan ont décidé de la rejoindre : la Suède et la Finlande frontalière de la Russie. Or l’Alliance atlantique est l’un des principaux freins à l’autonomisation de l’Europe : c’est une coalition dominée par Washington.

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Ce sont d’ailleurs les États-Unis qui vont être les premiers bénéficiaires de la hausse des dépenses d’armement. Un à un, les États de l’UE affichent leur volonté de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense. Plusieurs pays ont ainsi indiqué acquérir depuis le 24 février des avions de chasse F-35 américains. Or ils auraient pu porter leur choix sur les Gripen suédois, les Rafale français. Les décisions allemandes en ce sens pourraient mettre en péril le développement du Système de combat aérien du futur (Scaf), fruit d’une coopération entre Paris, Berlin et Madrid.

9 mai. À Strasbourg, Emmanuel Macron a proposé la création d'une "communauté politique européenne" qui rassemble plus de pays que la seule Union Européenne. © Agence Andalou/AFP

3 Une politique de souveraineté énergétique

Lors du sommet européen des 10 et 11 mars, les chefs d’État et de gouvernement se sont accordés pour « (se) défaire progressivement de la dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes ». 45 % du gaz consommé dans l’UE provient de Russie. Depuis le dernier sommet, la Commission européenne a proposé la fin des importations de tels produits. Plusieurs pays s’y opposent car ils sont ultra-dépendants, telles la Hongrie ou l’Allemagne.

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Toujours est-il que va être mise en place une politique communautaire de stockage de gaz. Une coopération se met en œuvre, en vue d’acheter du gaz naturel liquéfié (GNL), plus cher mais qui peut être acheminé sans gazoduc. Un terminal flottant de GNL va être installé en Grèce ; l’Allemagne en a commandé quatre. Tout le souci est que la production au Qatar, en Algérie ou encore au Nigeria n’est pas encore suffisante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Berlin peine à trouver un accord avec Doha.

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4 Un groupe de Visegrad désormais divisé

La géographie de l’Europe politique se redessine. Le débat s’organise depuis des années entre un bloc du Sud (Espagne, Italie, et parfois France), favorable à plus de solidarité, un bloc austéritaire (Pays-Bas, Finlande, Danemark, pays Baltes, parfois l’Allemagne) et le groupe de Visegrad, qui rassemble la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, porteuses d’une voix ultra-conservatrice et référence des extrêmes droites du continent. Ce dernier bloc s’est fissuré. La Hongrie de Viktor Orban continue de chercher à être un pont entre l’UE et la Russie, et rechigne à appliquer un nouveau train de sanctions contre Moscou. La Pologne, elle, est en pointe dans la mise en place dans l’UE d’une politique antirusse. Varsovie et Budapest ne s’entendent plus. Cela pourrait les affaiblir quand arrivera un débat sur l’État de droit ou les questions sociétales dans les prochaines années.

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5 Un renouveau de la politique d’asile

Asile, migration, Frontex… la donne a changé. Qui aurait cru en 2021 qu’on entendrait un jour les dirigeants de Pologne ou de Hongrie prôner une politique de l’accueil ? L’invasion poutinienne a permis qu’une directive datant de 2001 soit enfin appliquée : les réfugiés ukrainiens bénéficient d’une protection temporaire qui a été refusée en 2015-2016 aux Afghans ou aux Syriens, malgré les morts en Méditerranée. Peut-être cette évolution sera-t-elle bénéfique aux pays de première ligne. Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a ainsi rappelé que « la solidarité exprimée envers les réfugiés ukrainiens devra aussi nous pousser vers une gestion vraiment européenne, y compris des migrants qui arrivent d’autres contextes de guerre et d’exploitation. Plus généralement, il est nécessaire de définir un mécanisme européen efficace de gestion des flux migratoires, qui dépasse la logique du traité de Dublin », en vertu duquel un demandeur d’asile doit faire ses démarches dans le pays d’entrée dans l’Union.

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Le Figaro

Sarah Knafo, «l’intrigante» conseillère d’Éric Zemmour... Les indiscrétions du Figaro Magazine

Carl Meeus

CHRONIQUE - Petites phrases et coulisses de la semaine politique, par Carl Meeus.

Faire l’objet d’un livre à 28 ans n’est pas donné à tout le monde! Être au centre d’un récit politique, qui s’achève par l’évocation d’une ambition présidentielle, n’est pas banal non plus. C’est ce qui arrive à Sarah Knafo, jeune conseillère, confidente et bras droit d’Éric Zemmour, héroïne d’une enquête de deux journalistes, Ava Djamshidi et François-Xavier Ménage pour leur livre intitulé L’Intrigante (Robert Laffont).

Sarah Knafo était inconnue du grand public il y a à peine un an! Même le petit milieu politique connaissait peu cette jeune énarque ambitieuse. Les Français l’ont découverte quand elle a fait, à son corps défendant, la une de la presse people aux côtés d’Éric Zemmour. Son rôle ne s’est évidemment pas résumé à être la compagne du candidat à l’élection présidentielle. Les auteurs montrent à quel point elle en a été au centre,voire l’inspiratrice. Une amie de la jeune femme témoigne: «C’est une histoire d’amour qui aurait pu changer l’histoire de France. Elle l’aime au point de lui faire croire qu’il peut être président. Peut-être même qu’elle y croit un peu.»

En tout cas, elle réussit l’exploit de le faire croire à des politiques aussi madrés que Philippe de Villiers ou Gilbert Collard. L’ancien candidat à la présidentielle et l’avocat qui a quitté le Rassemblement national pour rejoindre l’aventure présidentielle semblent accepter la prédominance de la jeune femme. Ils voient bien Éric Zemmour chercher son regard, attendre son avis, guetter son approbation. «Il faut demander à Sarah» est un refrain qui revient souvent. Comme l’écrivent les journalistes qui ont suivi la campagne, pour leurs rédactions, (Elle et TF1), «une forme d’osmose intellectuelle explique sans doute pourquoi cet homme sans expérience électorale a confié à une énarque de 28 ans la gestion de sa campagne. Logistique, déplacements, parrainages, financement… Tout passe par elle.»

«Où est Sarah?» Combien de gens ont posé cette question, montrant à quel point Sarah Knafo avait su se rendre indispensable? Pas seulement dans cette campagne. L’enquête des deux auteurs montre que dans son parcours, elle a toujours su se rendre indispensable. Notamment lors de son stage de l’ENA à la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, à Pau,en 2018. Le préfet lui aurait mis l’évaluation maximale «pour récompenser son brio». Fait rarissime, elle aurait eu droit à une cérémonie de départ avec une centaine de convives, là où généralement les fins de stage se font de manière plus sobre.

Comme dans toute ascension fulgurante, il y a ceux qui voient les aspects positifs et ceux qui retiennent les côtés négatifs. «C’est la bonne vivante avec qui c’est sympa de passer du temps. Cela explique en partie l’importance de sa surface sociale. Elle est extrêmement agréable», loue un proche qui ne partage pas ses idées. Mais «il y a une part d’ombre chez elle, écrivent les auteurs. Est-ce que tout n’est pas calculé? Une forme de froideur par rapport à son ambition, un aspect glaçant. Toute personne est un moyen. Tout sert une cause.»

D’autant que la défaite d’Éric Zemmour n’est pas vue par elle comme un échec stratégique, mais une défaite sociologique. La guerre en Ukraine a modifié les équilibres. Les catégories socioprofessionnelles supérieures qui avaient apprécié le discours du candidat ont placé «les enjeux diplomatiques et militaires avant les considérations internes». Autrement dit, une partie de son électorat n’a pas voulu d’un changement de capitaine en pleine guerre en Europe. De quoi relativiser la défaite du 10 avril et espérer pour les années à venir.

De là à lui prêter à elle une ambition présidentielle? «Elle n’écarte aucune piste», assurent les auteurs. Et quand une femme, une semaine après le premier tour, lui lance «Sarah présidente», elle ne dénie pas et son visage s’éclaire. Celle qui a toujours été fascinée par le rôle joué par Marie-France Garaud auprès, notamment, de Jacques Chirac, n’a peut-être plus envie de rester «cantonnée dans l’ombre, sans jamais parvenir à happer la lumière».

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Le Figaro

«Violeur de la Sambre» : Dino Scala invoque un instinct «de chasseur» face à ses juges

Dino Scala, 61 ans, comparait pour 17 viols, 12 tentatives de viol et 27 agressions ou tentatives d'agression sexuelle, commis contre 56 victimes entre 1988 et 2018.

Dino Scala, surnommé le «violeur de la Sambre», a invoqué vendredi 10 juin un «instinct chasseur, prédateur», pour expliquer 30 ans de viols et agressions sexuelles, au premier jour de son procès vendredi devant les assises du Nord.

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Calme et volubile à la barre, l'accusé reconnaît avoir «commis des agressions sexuelles et des viols», comme il l'avait fait pendant l'enquête, sur «la majorité des faits», selon son avocate. À 61 ans, il comparait pour 17 viols, 12 tentatives de viol et 27 agressions ou tentatives d'agression sexuelle, commis contre 56 victimes entre 1988 et 2018. «Vous vous sentiez fort?», l'interroge une avocate: «oui, fort, je prenais le dessus», répond-il. Au président de la cour qui rappelle que selon l'enquête de personnalité, il n'est «pas spécialement porté sur le sexe», il lance: «oui, c'est bizarre».

«À côté de ça (...) de ce que j'ai pu accomplir comme méfaits, j'ai toujours eu une vie normale», ajoute cet ancien ouvrier et entraîneur local de football, père de cinq enfants de deux mariages. Rencontrer en prison «psychiatre, psychologue», «m'a permis de ressortir tout ce que j'avais, comme colère et frustrations», développe-t-il, devant une salle où se pressent plusieurs dizaines de victimes ou proches.

«Bon à rien»

Il évoque une adolescence, marquée par de «la violence» intrafamiliale, mais aussi des «soupçons, (...) sur des actes que mon père aurait commis sur mes sœurs». «Dans la famille, j'étais le bon à rien», à l'école, «c'était moyen», «c'était très compliqué» aussi dans la vie intime, et professionnelle, égrène-t-il. Mais il n'exprime aucun regret, comme le pointe, à l'issue de l'audience, Me Sandrine Billard, qui représente deux victimes.

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«Il fallait que je sois là, que je le voie que je me confronte à lui (...) mais il ne laisse rien transparaître», regrette aussi Valérie, agressée en 1997. Une autre victime, Mélanie, agressée à 14 ans la même année, n'espère pas «la vérité», mais compte sur le procès pour se «reconstruire après». «J'ai cru longtemps qu'il était (...) en train de me surveiller et puis qu'il allait finir son travail parce qu'il m'avait dit qu'il me tuerait si je criais», se remémore-t-elle. Dans la salle, trois psychologues étaient présents pour les victimes.

Des faits «tellement anciens»

L'enquête, tentaculaire, débute fin 1996 avec la plainte pour viol, le long d'une voie rapide à Maubeuge, d'une femme de 28 ans. D'autres agressions suivent, presque toujours à l'aube, en hiver, généralement sur la voie publique. Avec le même mode opératoire: l'homme saisit ses victimes par-derrière, les étrangle avec l'avant-bras ou un lien, les menace, souvent à l'aide d'un couteau. Plusieurs diront avoir «vu la mort».

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La police multiplie les investigations des années durant, compare les ADN, quadrille la zone, sans succès. Un premier non-lieu est prononcé en 2003. L'affaire rebondira en 2006 après des agressions en Belgique. D'autres plaintes plus anciennes sont alors rapprochées du dossier, dessinant un terrain de chasse qui s'étend sur un rayon de moins de 30 km autour de la Sambre, qui traverse la frontière franco-belge. Mais le coupable demeure introuvable, jusqu'à l'agression d'une adolescente en février 2018 à Erquelinnes (Belgique). Cette fois, la vidéosurveillance capture une Peugeot 206. Son conducteur, Dino Scala, est arrêté quelques semaines plus tard à Pont-sur-Sambre, à la stupéfaction de son entourage.

Couteau, cordelettes, gants sont retrouvés lors des perquisitions. Son ADN est présent sur plusieurs scènes de crime. En garde à vue, il avouera une quarantaine d'agressions, mais en conteste «une quinzaine», selon son avocate. À la cour, qui a réservé sa décision, elle a demandé la prescription de certains faits «tellement anciens que plus personne ne sait exactement ce qui s'est passé». «Pour les victimes, c'est gravé dans leurs mémoires, dans leur chair, leur âme», a réagi à l'issue de l'audience Me Caty Richard, qui défend trois femmes. Dino Scala veut se présenter comme «soulagé d'avoir été interpellé, victime de ses pulsions», mais «on se rend compte qu'on n'est pas du tout dans cet état d'esprit puisqu'il vient soutenir la prescription», a-t-elle fustigé.

Un couple empêché d'emménager dans sa nouvelle maison par des squatteurs

Alors qu'il voulait fêter l'acquisition d'une maison en Essonne, le jeune couple est tombé sur une famille de Tunisiens déjà installée, assurant avoir également acheté la maison. Le ministre de l'Intérieur a réagi et jugé cette situation «inacceptable».

Le tueur schizophrène de deux soignantes à Pau autorisé à quitter une unité pour malades difficiles

Romain Dupuy avait été reconnu pénalement non responsable de ses actes et placé en hospitalisation complète sans consentement à l'UMD de Cadillac, en Gironde.

Paris : une jeune femme tuée par un automobiliste qui fuyait un contrôle de police

La jeune femme, âgée de 25 ans, n'a pu être ranimée par les pompiers. L'automobiliste ainsi que le passager ont été interpellés et placés en garde à vue.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine : peut-on condamner à mort des combattants ?

Alexis Feertchak

LA VÉRIFICATION - Deux combattants britanniques et un marocain ont été condamnés à mort pour «mercenariat» par les séparatistes prorusses. Selon Londres, cette décision viole la convention de Genève qui protège les prisonniers de guerre.

LA QUESTION. Aiden Aslin, Shaun Pinner et Brahim Saadoun risquent d'être exécutés. Capturés en Ukraine alors qu'ils combattaient pour Kiev, les deux Britanniques et le Marocain ont été condamnés pour «mercenariat» à la peine de mort par la «cour suprême» de la République populaire de Donetsk, entité créée en 2014 par les séparatistes prorusses dans l'oblast ukrainien du même nom, de facto contrôlée par Moscou, mais non reconnue par la communauté internationale.

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«Clairement, ils servaient dans les forces armées ukrainiennes et sont des prisonniers de guerre», a expliqué ce vendredi le porte-parole du premier ministre britannique Boris Johnson, reprenant l'argument avancé dès jeudi par le Foreign Office. «Le jugement à leur encontre est une infraction flagrante à la convention de Genève», a réagi sur Twitter la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss , qui s'est entretenue ce vendredi avec son homologue ukrainien. Les arguments outre-Manche divergent nettement avec le discours tenu à Moscou. «Les mercenaires envoyés par l'Occident pour aider le régime nationaliste de Kiev ne sont pas des combattants au regard du droit international humanitaire et n'ont pas droit au statut de prisonnier de guerre», a déclaré ce vendredi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Juridiquement, qu'en est-il? Que dit le droit international humanitaire, aussi appelé droit des conflits armés? Un combattant, en particulier étranger, peut-il être condamné à mort?

VÉRIFIONS. Et détaillons ce que dit la fameuse «convention de Genève» mentionnée par la ministre britannique des Affaires étrangères. Il en existe en réalité quatre, signées en 1949 et ratifiées par l'ensemble des pays du monde, auxquelles il faut ajouter trois protocoles additionnels. C'est ce corpus de textes qui sert de fondement au droit des conflits armés.

«La troisième convention porte sur les prisonniers de guerre, et la quatrième sur les civils», explique au Figaro Julia Grignon, professeur de droit à l'université Laval au Québec et chercheur à l'Irsem, le centre de recherche stratégique de l'École militaire. On pourrait résumer cette grande distinction qui traverse le droit international humanitaire en expliquant que ceux qui combattent régulièrement ont droit au statut de prisonnier de guerre et, à ce titre, ne peuvent être poursuivis en justice pour avoir combattu. Les civils, eux, n'ont pas le droit de combattre et peuvent être jugés s'ils violent cette interdiction. «Mais il y a des subtilités», observe Julia Grignon.

Des combattants, des mercenaires ou des terroristes?

Il faut pour le comprendre se rapporter à l'article 4 de la troisième convention. Le cas le plus simple est celui «des membres des forces armées d'une Partie au conflit». En l'espèce, les membres capturés de l'armée ukrainienne sont bien sûr des «prisonniers de guerre» et ne peuvent être poursuivis pour avoir combattu. Mais c'est également le cas «des corps de volontaires faisant partie de ces forces armées». Par exemple, les membres du «régiment Azov» peuvent prétendre au statut de prisonnier de guerre depuis que l'unité a été intégrée, en novembre 2014, au sein de la Garde nationale d'Ukraine. Ce groupe paramilitaire de volontaires, aux origines ultranationalistes voire néonazies, avait été créé en mai de la même année au moment du conflit qui opposa l'Ukraine aux séparatistes prorusses soutenus par Moscou.

Les entités séparatistes de Donetsk et de Lougansk, pourtant, ont annoncé qu'elles ne traiteraient pas les combattants d'Azov capturés comme des prisonniers de guerre car le régiment est considéré comme «une organisation terroriste». Tous ses combattants capturés «feront l'objet d'enquêtes criminelles» en vue d'un procès. «De tels crimes sont passibles chez nous de la peine capitale, la peine de mort», expliquait le 30 mai le ministre de la Justice de la République populaire de Donetsk. Mais tout automatisme en la matière serait contraire au droit international: pour être poursuivi pour terrorisme, «il faut personnellement être jugé pour des faits précis», note Julia Grignon.

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La guerre en Ukraine draine par ailleurs des milliers de combattants volontaires provenant de pays extérieurs à l'Ukraine. Sont-ils des «civils» qui se battraient donc illégalement? Toujours aux termes de l'article 4 de la troisième convention, les membres de milices ou de corps de volontaires qui appartiennent aux forces armées peuvent recevoir le statut de prisonniers de guerre à quatre conditions: «Avoir à leur tête une personne responsable pour ses subordonnés ; avoir un signe distinctif fixe et reconnaissable à distance ; porter ouvertement les armes ; se conformer, dans leurs opérations, aux lois et coutumes de la guerre».

Dans un conflit, certaines personnes sont donc spécifiquement exclues du statut de prisonnier de guerre. «C'est le cas, par exemple, des mercenaires», note Julia Grignon, qui mentionne là le qualificatif pour lequel les deux Britanniques et le Marocain ont justement été condamnés par les autorités de Donetsk. Cette notion est définie en droit international par l'article 47 du premier protocole qui dispose qu'est mercenaire tout combattant «qui prend part aux hostilités essentiellement en vue d'obtenir un avantage personnel et à laquelle est effectivement promise [...] une rémunération matérielle nettement supérieure à celle qui est promise ou payée à des combattants [...] dans les forces armées». Il doit en prime ne pas être «ressortissant d'une Partie au conflit ou résident du territoire contrôlé par une Partie au conflit».

«Des contrats avec les forces armées ukrainiennes»

Dans ce cadre général posé par le droit des conflits armés, qu'en est-il de la situation personnelle d'Aiden Aslin, de Shaun Pinner et de Brahim Saadoun? Ont-ils le droit au statut de «prisonnier de guerre» et, à cet égard, ne peuvent-ils pas être poursuivis pour avoir combattu en Ukraine? Pour les Ukrainiens et leurs alliés, la question ne fait pas de doute, au moins pour les deux Britanniques capturés dans le site métallurgique d'Azovstal à Marioupol, la ville portuaire assiégée puis conquise par les Russes en mai. Interrogé sur la BBC, l'ambassadeur d'Ukraine à Londres, Vadym Prystaïko, a expliqué que ces combattants britanniques avaient «des contrats avec les forces armées» ukrainiennes et qu'«ils vivaient en Ukraine avant».

Dès le mois d'avril, la famille d'Aiden Aslin avait expliqué que le Britannique avait déménagé en 2018 en Ukraine. Il y avait rencontré sa compagne et s'était installé dans la ville de Mykolaïv, avant de rejoindre le corps d'infanterie de la marine ukrainienne. L'on sait en particulier que les soldats de la 36e brigade d'infanterie navale étaient notamment présents à Azovstal. La famille de Shaun Pinner avait quant à elle indiqué que celui-ci n'était «ni un volontaire ni un mercenaire, mais sert officiellement dans l'armée ukrainienne conformément à la législation ukrainienne», rapporte l'AFP qui précise qu'il s'était lui aussi installé en 2018 en Ukraine et a épousé une Ukrainienne.

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Par ailleurs, le Bureau des droits de l'homme de l'ONU a exprimé sa «préoccupation» après la condamnation à mort de ceux qu'il a bien qualifiés de «trois militaires». «Selon le commandant en chef de l'Ukraine, tous ces hommes faisaient partie des forces armées ukrainiennes. Si c'est le cas, ils ne devraient pas être considérés comme des mercenaires», a indiqué une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani.

Et même si les trois combattants ukrainiens faisaient partie des volontaires internationaux, cela n'en ferait pas automatiquement des «mercenaires» car la «Légion internationale pour la défense territoriale de l'Ukraine» qui les regroupe fait officiellement partie de la Force de défense territoriale ukrainienne, autrement dit les réservistes de l'Armée ukrainienne. Là encore, le lien est bien établi avec «les forces armées d'une Partie» au conflit armé.

Moratoire russe sur la peine de mort

Cette question du titre de «prisonnier de guerre» n'est par ailleurs pas la seule qui se pose. «Les conditions d'un procès équitable ont-elles été garanties aux trois combattants?», s'interroge, sceptique, Julia Grignon. La justice de Donetsk est-elle indépendante? Avaient-ils le droit à un avocat? Le principe du contradictoire était-il respecté? La juriste de noter pudiquement que «la communauté internationale a des doutes à cet égard», étant donné notamment qu'il s'agit de la «cour suprême» d'un État qui n'est pas reconnu internationalement.

Et, surtout, qu'en est-il de la peine de mort elle-même? «C'est disproportionné, cette fois-ci au regard du droit international des droits de l'homme», affirme Julia Grignon. Certes, tous les États n'ont pas signé le deuxième protocole du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1989, qui prévoit l'abolition définitive de la peine capitale. En particulier, la Russie ne l'a pas abolie, mais elle applique en la matière un moratoire. Il n'y a donc de peine de mort à Moscou, mais quid des républiques séparatistes du Donbass qui, officiellement, ne font pas partie de la Fédération de Russie ? «Il existe en droit international un principe de 'contrôle global' qui s'applique dès lors qu'on peut considérer qu'un État agit en se cachant derrière un groupe armé», précise la professeur de l'Université de Laval, qui estime que les relations entre Moscou, Donetsk et Lougansk entrent clairement dans ce cadre. En théorie, le moratoire russe sur la peine de mort devrait donc s'appliquer pour les trois combattants, ce que la Russie ne reconnaîtra jamais puisqu'elle estime que les deux républiques séparatistes sont «souveraines».

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En résumé, il semble bien, à première vue, que les trois combattants capturés puissent disposer du statut de «prisonnier de guerre» consacré par la troisième convention de Genève puisque, selon Kiev et ses alliés, ils étaient bien intégrés directement au sein des forces armées ukrainiennes - au moins pour les deux Britanniques. À cet égard, ils ne devraient pas pouvoir être condamnés pour avoir combattu en Ukraine. Au-delà de leurs cas personnels, les «volontaires étrangers» sont eux aussi liés à la réserve de l'Armée ukrainienne. Rien n'indique donc qu'ils étaient des «mercenaires», au regard du droit international des conflits armés. Par ailleurs, outre que rien ne garantit qu'ils ont bénéficié d'un procès équitable, la peine de mort apparaît comme disproportionnée, et ce d'autant plus que la Russie, qui exerce un «contrôle global» sur les séparatistes du Donbass, respecte en la matière un moratoire.

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Le Figaro

Le «Sommet des Amériques», en demi-teinte, se conclut par un partenariat sur l'immigration

Dans le cadre de la «Déclaration de Los Angeles», les États-Unis vont accueillir 20.000 réfugiés venus d'Amérique latine en 2023 et 2024, soit le triple du nombre actuel.

Vingt pays ont lancé vendredi 10 juin un partenariat sur l'immigration en Amérique latine, sous la houlette des États-Unis et en conclusion d'un «Sommet des Amériques» marqué par plus de frictions que d'annonces concrètes ou spectaculaires.

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«Aucun pays ne doit être laissé» seul face aux mouvements de population croissants qui voient des milliers de personnes tenter de passer la frontière entre le Mexique et les États-Unis, fuyant la misère et l'insécurité, a dit le président américain Joe Biden vendredi. Se tenant avec les autres signataires de la «Déclaration de Los Angeles», alignés devant une rangée de drapeaux, il a affirmé que l'immigration «sûre» et «légale» bénéficiait au développement économique, mais jugé également qu'il fallait «protéger les frontières» contre les entrées illégales, avec «humanité». Joe Biden veut poser le principe d'une «responsabilité partagée» entre États sur un sujet qui lui vaut des attaques constantes de la droite américaine.

La «Déclaration de Los Angeles» recouvre divers engagements ou rappels d'engagements passés, en termes d'accueil de migrants et de régulation des flux, mais n'a pas de dimension contraignante. Le texte, diffusé par la Maison Blanche, a été signé par l'Argentine, La Barbade, le Belize, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, l'Équateur, le Salvador, le Guatemala, Haïti, le Honduras, la Jamaïque, le Mexique, les États-Unis, le Panama, le Paraguay, le Pérou et l'Uruguay. Joe Biden a espéré vendredi que «d'autres pays verront le potentiel» de ce partenariat qu'il a qualifié d'«historique».

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Dans ce cadre, les États-Unis vont accueillir 20.000 réfugiés venus d'Amérique latine en 2023 et 2024, soit, selon l'exécutif américain, le triple du nombre de réfugiés accueillis cette année. La Maison Blanche a aussi annoncé vendredi une enveloppe de 314 millions de dollars d'aide humanitaire à destination surtout des migrants vénézuéliens. Plus de six millions de Vénézuéliens ont fui leur pays, en proie à une très grave crise économique et sociale. Ni le Venezuela, ni Cuba ni le Nicaragua n'ont été conviés par Washington, ce qui a suscité de vives critiques de certains dirigeants et le boycott pur et simple du président du Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador.

Des souvenirs «Made in China»

Le Sommet des Amériques, lancé en 1994 à Miami et qui ne s'était plus tenu aux États-Unis depuis, est censé célébrer une nouvelle ère dans les relations sur le continent, notamment après les accrochages ayant marqué la présidence de Donald Trump. Mais il se conclut, pour les Américains, sur un bilan mitigé. Joe Biden a ainsi connu un vrai moment d'embarras diplomatique jeudi quand le premier ministre du Belize puis le président argentin l'ont critiqué au sujet de l'absence de Cuba et du Venezuela, en pleine séance plénière, et alors qu'il était assis à quelques mètres. Le chef de l'État américain a fait bonne figure, applaudissant toutes les interventions, même les plus critiques, et serrant la main des dirigeants concernés à leur descente de l'estrade. Il a assuré que sur le fond, «l'unité» était de mise avec les pays du continent.

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Et vendredi, il a pu se réjouir des satisfecit du Mexique et du Brésil, qui ont semblé vouloir terminer sur une note positive. Le chef de la diplomatie mexicaine Marcelo Ebrard a ainsi salué des résultats «très positifs». Quant au président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro, avec qui les sujets de frictions ne manquent pas, il a qualifié de «fantastique» son face-à-face de la veille avec Joe Biden et a tenu des propos conciliants sur l'environnement, assurant que le Brésil pouvait développer son agriculture tout en préservant l'Amazonie.

Les États-Unis s'inquiètent de l'influence croissante de la Chine sur une région qu'ils ont toujours considérée comme leur pré carré, et de la dépendance commerciale très forte de tous les pays, eux compris, envers Pékin. Mais l'administration Biden a fait clairement comprendre qu'elle ne suivrait pas l'exemple chinois, synonyme de gros investissements et de grands projets d'infrastructures en Amérique latine. Une anecdote est venue rappeler l'omniprésence de la Chine, dont le nom n'a été que très peu évoqué à Los Angeles, publiquement du moins. La Chambre de commerce américaine a ainsi distribué en marge du sommet un sac bleu rempli de cadeaux censés promouvoir l'industrie américaine. Mais contenant entre autres une gourde et des lunettes de soleil... «Made in China».

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Le Figaro

François Lenglet: «L’inflation, au-delà des causes structurelles, c’est la facture du “quoi qu’il en coûte”»

Ronan Planchon

ENTRETIEN - La guerre en Ukraine et la reprise concomitante sur tous les continents ont contribué à la hausse des prix, mais celle-ci a aussi des causes de fond, explique le journaliste économique et essayiste*.

LE FIGARO. - La hausse des prix va durer en France, la sortie du pic d’inflation n’est pas attendue avant fin 2023. Est-ce plausible?

François LENGLET. - Il est probable que l’inflation soit avec nous pour longtemps. Elle a bien sûr des causes conjoncturelles, qui vont s’effacer. Comme la forte demande mondiale causée par une reprise synchrone sur tous les continents, en 2021. Ou la guerre d’Ukraine et la flambée des prix de l’énergie. Ces causes apparentes donneraient à penser que la poussée inflationniste est un phénomène transitoire, qui disparaîtra avec elles. Du coup, les observateurs se focalisent sur ces événements et leur dynamique, qui dissimulent pourtant les vraies causes, durables. L’inflexion dans la mondialisation, tout d’abord, avec le retour du risque géopolitique. Le terrain de jeu des entreprises est en train de se rétrécir, il exclut désormais la Russie, peut-être demain la Chine et la Turquie.

Or, c’est la mondialisation des années 1990 qui avait été la cause principale de la désinflation des trois dernières décennies. La chute du Mur a fait bien plus pour tuer l’inflation que Paul Volcker, le patron de la Réserve fédérale au tournant des années 1970-1980, et que l’action des banques centrales. Parce qu’elle a mis les producteurs sous la pression d’une concurrence planétaire. À l’inverse, un monde cloisonné par les frontières et fragmenté par la réapparition de «camps» antagonistes est structurellement inflationniste, parce que la concurrence y est moins forte.

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À cela s’ajoute la démographie, comme l’a montré Charles Goodhart. Dans ces années où la Chine s’est ouverte et où les marchés émergents ont adopté les règles du capitalisme, la population active mondiale a bondi de centaines de millions de personnes. D’où la pression à la baisse sur le coût du travail non qualifié, qui a tiré salaires et prix vers le bas. Pression d’autant plus forte que le capital était libre de circuler sans entraves, pour s’investir dans les régions avec les coûts les plus faibles. C’est fini. La Chine vieillissante a passé ce qu’on appelle le tournant de Lewis, le point à partir duquel sa population active se contracte. Chaque année, désormais, celle-ci se réduit de 7 millions de personnes. Cette violente rétraction, associée au vieillissement des pays occidentaux, va rendre le travail plus rare, donc plus cher. Nous en voyons les prémices avec la pénurie mondiale de main-d’œuvre.

Quel rôle joue l’énergie dans ces tendances?

La hausse des prix de l’énergie s’ajoute à ces forces puissantes. Là encore, oublions la guerre d’Ukraine un instant, pour observer les déterminants profonds. Pendant longtemps, le prix de l’énergie a été artificiellement bas, parce qu’il ne tenait pas compte des dégradations du climat et de l’environnement. Et ça n’était pas seulement le fait des compagnies pétrolières, mais d’un très large consensus qui nous faisait tenir le prix de l’environnement pour nul, parce qu’on imaginait qu’il était inépuisable. C’est fini. La hausse actuelle des prix de l’énergie n’est pas autre chose que l’intégration de ce que les économistes appellent les «externalités négatives», c’est-à-dire les coûts indirects, la pollution, la nécessité de réduire les émissions de carbone, etc. C’est un mouvement erratique dans son rythme, avec des phases d’accélération brutale comme en ce moment. Mais la tendance de long terme est là: la «transition énergétique» est un puissant facteur inflationniste, qui est en train de changer nos habitudes en matière de mobilité, parce que le système de prix se déforme violemment.

Selon l’Insee, les boucliers tarifaires ont réduit la hausse des prix de deux points. Mais ces deux points d’inflation ont été transférés sur le contribuable, c’est-à-dire sur notre dette publique.

La France souffre moins de l’inflation que ses voisins dans la zone euro. Comment expliquer une telle différence?

Ce sont les boucliers tarifaires pour le gaz, l’électricité, la baisse des taxes sur le carburant, qui ont limité l’inflation chez nous. L’Insee estime que ces dispositifs ont réduit la hausse des prix de deux points. Deux points d’inflation qui n’ont d’ailleurs pas disparu. Ils sont restés en France sous une autre forme, ayant été transférés sur le contribuable, c’est-à-dire sur notre dette publique. Comme toujours, le «blocage» des prix ne bloque rien, il ne fait que déporter la charge sur une autre victime. L’État devenu assureur de tous les risques a endossé un nouveau rôle - ou plutôt retrouvé un rôle ancien, celui de faire les prix de biens essentiels, les produits énergétiques. Au moins pour les ménages, car ces boucliers ne protègent pas les entreprises jusqu’ici.

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Les ménages payent donc quand même le vrai prix de l’énergie dans les biens et les services qu’ils consomment. La différence avec les autres pays va sans doute s’atténuer car tous, Royaume-Uni compris, mettent en place des aides comparables, parfois financées grâce à des taxes exceptionnelles sur les entreprises énergéticiennes, chez les Anglais, les Espagnols, les Italiens. En France, seule EDF finance le bouclier tarifaire sous la forme d’une baisse de tarifs pour l’électricité qu’elle cède aux autres fournisseurs. C’est le paradoxe: en France, la seule qui paye - cher - est en difficulté, avec ses centrales nucléaires en panne, ses retards sur les nouveaux EPR, sa perte de compétence sur la filière nucléaire et les atermoiements de sa tutelle, sous présidence Hollande et au début de Macron 1.

Ces interventions de l’État peuvent-elles durer indéfiniment?

Oui, je pense qu’elles vont même s’intensifier. Le secteur de l’énergie cristallise l’esprit des temps. À l’époque libérale, il a été déréglementé. Avec des légions de fonctionnaires bruxellois missionnés pour libéraliser les marchés de l’énergie, les ouvrir à la concurrence au bénéfice du consommateur. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Parce qu’en situation de pénurie ou de crise, la seule réponse que peut formuler un marché est l’inflation, et c’est désagréable. Ensuite, parce que l’humeur est souverainiste, elle va faire de l’énergie le laboratoire de la planification. L’État va intervenir sur les infrastructures de production et de transport, sur les prix. Et même sur le rationnement si nous manquons un jour de gaz ou d’électricité, ce qui est une hypothèse désormais plausible.

La question politique centrale est celle des modalités d’indexation des revenus en période d’inflation

L’intervention de l’État est-elle une garantie d’efficacité?

Malheureusement, non. La bonne méthode associe évidemment l’État et le privé, le premier définissant des normes, orientant les financements publics, organisant la recherche fondamentale, le second s’attelant à la production et à l’innovation. Cette interaction s’appelle la politique industrielle. La politique industrielle est la meilleure réponse de long terme à l’inflation. Mais il faut se souvenir qu’on ne gagne pas à tous les coups. Dans l’histoire de la politique industrielle française, on retient toujours le nucléaire, les centraux téléphoniques ou le TGV. Mais il y a eu aussi l’aérotrain d’Orléans et le minitel, nos éléphants blancs. L’État, pas plus que le privé, ne détient le monopole de la raison ou celui de l’efficacité. Contrairement à une idée qui revient en force, il n’est pas plus capable de penser le long terme. Les décideurs politiques ont un horizon temporel souvent plus court que celui des fonds de pension.

Les banques centrales semblent prises de court par l’ampleur de l’inflation. Quid de leur responsabilité? Que peut faire la Banque centrale européenne (BCE)?

Les banques centrales ont perdu la main. Elles sont en partie responsables de l’inflation actuelle, avec leur politique de création d’argent massive. L’inflation, au-delà des causes structurelles mentionnées plus haut, c’est la facture du «quoi qu’il en coûte». On redécouvre brutalement la pertinence du monétarisme, après l’avoir balayé avec des billevesées comme la «théorie monétaire moderne» de Stéphanie Kelton, qui prétendait qu’on pouvait faire chauffer à blanc la planche à billets sans risque. La BCE et les autres ont réédité une expérience maintes fois faite, celle des assignats. Quand on crée plus de monnaie que de richesse produite, la valeur de l’une chute par rapport à la seconde, donc les prix montent. Elles tentent aujourd’hui de passer la serpillière, mais n’y parviennent pas. Car elles se trouvent entravées. Soit elles remontent leurs taux d’intérêt pour contrer les pressions inflationnistes, et elles prennent alors le risque de déclencher une nouvelle crise financière.

Les banques centrales ont perdu la main. Elles sont en partie responsables de l’inflation actuelle, avec leur politique de création d’argent massive

Le niveau d’endettement des entreprises et des États est en effet tel qu’un alourdissement de la charge d’intérêt mettra en faillite les plus fragiles. Et c’est alors la menace d’un effet domino qui pointe, comme après Lehman Brothers en septembre 2008. Soit elles diffèrent la punition, et les prix et les marchés s’emballent, rendant le krach à venir encore plus violent. Pile, je perds, face, tu gagnes, c’est le dilemme des banques centrales d’aujourd’hui. À force de soutenir l’économie, elles se sont laissé déposséder de leur levier. La situation est encore plus délicate en zone euro, parce que s’y ajoutent les différences entre les économies. L’Allemagne et les Pays-Bas peuvent supporter une hausse des taux d’intérêt, mais pas la France, et encore moins l’Italie, qui se trouve dans une fragilité très inquiétante.

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Y a-t-il des gagnants et des perdants du retour de l’inflation dans notre pays?

La question centrale est celle des modalités d’indexation des revenus en période d’inflation. C’est la question politique des temps qui s’ouvrent. Aujourd’hui, l’indexation n’est que très partielle. Le coût du choc inflationniste est donc pour l’essentiel porté par les ménages, en particulier les plus modestes, et par l’État, à cause des boucliers tarifaires. Ce sont les entreprises qui s’en sortent le mieux. Ce n’est pas soutenable. Il faut augmenter les salaires, et en particulier celui des non-qualifiés. C’est d’ailleurs ce qui se passe dans les économies les plus libérales, aux États-Unis notamment. Il faut répartir équitablement la facture. Faute de quoi le payeur se vengera. Si c’est l’entreprise, ce sera le chômage et la récession. Si c’est le salarié, ce sera la révolution. S’attaquer à la réforme des retraites dans un tel contexte, c’est comme changer les essuie-glaces d’une voiture dont le moteur est en panne. Sauf à associer les deux sujets, avec une négociation qui échangerait allongement de la durée du travail sur la vie et protection des revenus. Mais ce gouvernement en est-il capable? La France en est-elle capable?

Y a-t-il là les prémices d’un nouveau régime économique?

C’est tout à fait possible. L’inflation est une gigantesque machine de transfert de revenus, bien plus puissante que la fiscalité et l’État-providence. Elle n’est, en elle-même, ni bonne ni mauvaise. La question cruciale, répétons-le, c’est le régime d’indexation. On voit déjà poindre, avec le retour de l’inflation, l’inversion de rapports de force qu’on croyait établis. Voilà trente ans que le consommateur imposait sa loi au producteur, le pouvoir est en train de changer de main. Il suffit de commander une voiture neuve pour s’en rendre compte, avec l’incroyable allongement des délais de livraison et la hausse continue des tarifs. Inversion aussi au sein du couple employeur-employé, où le second est en train de reprendre la main, sous l’effet des pénuries de main-d’œuvre dans les transports, la santé, l’éducation, l’aide à domicile… Inversion toujours chez les frères ennemis de la lutte des classes, le capital et le travail. Les grands gagnants de la période libérale qui se termine, ouverte par la chute du Mur en 1989, étaient le capital et l’épargnant. L’inflation, la démondialisation, la guerre et le risque géopolitique, le retour des États, l’augmentation des salaires, autant de facteurs qui a coûté cher au capital dans l’histoire.

* François Lenglet a notamment publié «Tout va basculer!» (Albin Michel, 2019) et «Quoi qu’il en coûte!» (Albin Michel, 2020).

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Programme économique de Mélenchon: «Droit dans le mur»

L’éditorial du Figaro, par Gaëtan de Capèle.

Luc Ferry: «Les métamorphoses du travail»

CHRONIQUE - Quand on parle de «pénibilité» au travail, il n’est plus seulement question d’usure physique, mais d’absence de sens, de responsabilité et de liberté.

«Aujourd'hui, l'impôt n'est plus vraiment consenti, et cela explique la crise politique que nous traversons»

ENTRETIEN - Dans son essai Le Cens de l'État, Hubert Etienne analyse les mutations de l'impôt et ce qu'elles révèlent de l'évolution du lien entre l'État et le citoyen. Le prélèvement à la source illustre par exemple l'érosion du consentement, explique-t-il.

Le Figaro

Périscope N° 77 : Le continent des oubliés

Philippe Gélie

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Un regard à 360° sur la scène internationale, par Philippe Gélie.

Chers abonnés,

Chaque année, le Conseil norvégien aux réfugiés (NRC) publie un état des dix crises les plus négligées dans le monde. Il me semble que cette année, plus que toute autre, il s'impose d'en faire état.

Le continent des oubliés

Obsession. Le rapport du NRC s'ouvre sur cette phrase : « La guerre en Ukraine a mis en lumière l'immense écart entre ce qui est possible quand la communauté internationale se mobilise sur une crise et la réalité quotidienne des millions de gens qui souffrent loin des projecteurs. » La situation ukrainienne est certes « tragique », mais elle n'est pas unique. Ce qui l'est en revanche, c'est l'ampleur de la solidarité, de l'aide humanitaire, économique et militaire, du soutien politique et de la couverture médiatique qu'elle a reçue. Cet engagement, qu'on le juge indispensable ou disproportionné, a encore plus rejeté dans l'ombre le reste du malheur humain. Les organisations humanitaires sonnent l'alarme dans le désert, souligne le rapport norvégien : d'importants donateurs ont redirigé leurs fonds vers l'Ukraine ou l'accueil des réfugiés ukrainiens à travers l'Europe.

Méthode. Le NRC a étudié 41 crises dans lesquelles au moins 200.000 personnes ont dû quitter leur foyer. Le degré de « négligence » a été mesuré en s'appuyant sur trois critères : le manque d'intérêt au niveau politique, se traduisant par l'absence de résolutions de l'ONU, d'émissaires internationaux, de médiations ou de négociations ; le manque d'attention médiatique ; l'absence d'aide extérieure – levées de fonds, assistance humanitaire ou opérations de maintien de la paix.

Continent. En 2021 pour la première fois, note le NRC, les dix crises les plus ignorées sont toutes situées en Afrique. Vient en tête, pour la deuxième année d'affilée, la République démocratique du Congo (RDC), où la faim touche 27 millions de personnes, un tiers de la population, et bien sûr en priorité les femmes et les enfants. Suivent le Burkina Faso, avec 2 millions de déplacés, 3,4 millions de personnes menacées de famine et à peine 10% de ses besoins éducatifs satisfaits ; puis le Cameroun, où près de 4,5 millions de civils dépendent de l'aide humanitaire. Le « palmarès » aligne ensuite : 4/ le Soudan du Sud, 5/ le Tchad, 6/ le Mali, 7/ le Soudan, 8/ le Nigeria, 9/ le Burundi et 10/ l'Éthiopie. Selon le NRC, à peine 35% des besoins humanitaires du Tchad sont financés, 37% de ceux du Soudan. Et la RDC Congo détient la palme du désintérêt médiatique « rapporté au nombre de personnes déplacées ».

Dans les pays de cette liste, une combinaison désastreuse de conflits, de déplacements de populations et de désastres climatiques récurrents rend les besoins humanitaires encore plus aigus

Péremptoire. L'inconvénient, avec ce genre de rapports, c'est qu'il faut les prendre pour argent comptant, sans vraiment être en mesure d'évaluer leur pertinence. On pourrait par exemple s'étonner que le Yémen, ravagé par la guerre depuis près de 8 ans, ou même la Birmanie, martyrisée par sa junte, n'aient pas leur place dans ce classement. Comment mesurer objectivement l'intérêt des médias ou la négligence politique ? Prudent jusqu'à la pudeur, le NRC se garde de pointer les responsables des drames qu'il dénonce. Les victimes fuient « des violences », « une insécurité » dont les causes ou les auteurs – gouvernements corrompus, groupes armés, rébellions, djihadistes – ne sont jamais nommément identifiés. C'est le syndrome des humanitaires qui refusent de prendre parti... sauf lorsqu'il s'agit de dénoncer l'inertie de la communauté internationale.

Lire aussi : L'UE renforce son soutien opérationnel aux organisations humanitaires

Leçons. Le lanceur d'alerte norvégien n'en tire pas moins quelques conclusions à méditer :

  • Une fois qu'un pays apparaît sur la liste des crises négligées, il lui est difficile d'en sortir : sept des dix n'y figurent pas pour la première fois cette année.
  • Résoudre ces crises nécessitera de surmonter « la lassitude des donateurs », de rechercher des solutions politiques et de « réévaluer l'efficacitéde plusieurs années de réponse humanitaire ».
  • Le risque de famine est encore exacerbé par la hausse des prix du blé et de l'essence provoquée par la crise en Ukraine.
  • « La vitesse à laquelle l'ONU, l'UE et les autres partenaires internationaux ont agi en réaction à la guerre en Ukraine devrait inspirer la même urgence pour trouver des solutions aux crises les plus négligées de notre époque. »

Nota bene. Chacun devant balayer devant sa porte, j'ai recherché dans la documentation électronique du Figaro le nombre d'articles consacrés à la situation politique, sécuritaire ou humanitaire dans ces pays durant l'année 2021 : le Mali sort en tête, sans surprise en raison du rôle de la France dans l'opération Barkhane, avec 235 titres. Suivent le Nigeria (130), l'Éthiopie (110), le Soudan (90), le Tchad (52), le Burkina Faso (22), la RD Congo (20), le Cameroun (12), le Soudan du Sud (11) et le Burundi (4). Ces chiffres tendraient à démentir l'allégation générale de désintérêt, mais ils confirment en même temps que le critère de la souffrance humaine n'est pas prépondérant dans les choix médiatiques, la RDC et le Cameroun occupant des places inverses à leur classement par le NRC. Difficile de résister à la pression des événements et au poids des enjeux géopolitiques.

À lire

Parlons-en :

Partagez vos remarques ou posez vos questions par courriel à periscope@lefigaro.fr. À la semaine prochaine.

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Le Figaro

Des merguez et des salades retirées de supermarchés par arrêté préfectoral

Le Figaro

Il s'agit notamment de merguez de canard et salades Monique Ranoux et Top Budget.

Les merguez de canard de la marque Les Thomasines ne seront pas dans votre assiette ce week-end et pour cause: ces produits de la marque qui décline les spécialités à base de canard ont aussi été rappelés pour cause de détection de salmonelle. Ces saucisses ont été retirées des supermarchés. Pour rappel, la bactérie peut provoquer fièvre, maux de ventre et diarrhée.

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De nombreuses salades préparées, comme la salade à la bretonne Monique Ranou, ou encore la salade piémontaise au jambon Top Budget, ont été retirées elles aussi des magasins, au motif que les pommes de terre présentaient un développement microbien.

L'ensemble des rappels de produits est disponible sur le site Rappel conso.

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Le Figaro

Bac: les lycées hors contrat s’estiment lésés

Paul-Henri Wallet

L’association Créer son école veut la mise en place d’une commission d’enquête sur la gestion de l’examen.

«On est au-delà de l’irrespect, ce n’est même plus une discrimination idéologique, c’est un manque absolu d’organisation pratique», dénonce Anne Coffinier, présidente de l’association Créer son école. Établissements d’accueil fermés à l’arrivée des élèves, examinateurs oraux absents ou mal informés, sujet de première distribués à des élèves de terminale: les lycées privés hors contrat dénoncent des conditions d’examen du bac désastreuses pour leurs élèves.«Le jour de sa convocation, ma fille a dû attendre tout l’après-midi dans un centre d’examen. On lui a finalement demandé son numéro de portable pour la reconvoquer par SMS le lendemain», s’indigne une mère de famille. Elle apprendra plus tard que les deux examinateurs prévus pour la journée ne se sont pas déplacés

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Le ministère de l’Éducation nationale a confirmé des dysfonctionnements en Île-de-France mais aussi en province. Contrairement aux lycées publics et privés sous contrat, qui passent 60 % des épreuves au contrôle continu, les élèves du privé hors contrat doivent passer l’intégralité des épreuves du bac en contrôle terminal. Ils sont évalués dans toutes les matières du programme en terminale mais aussi en première. Après avoir passé les épreuves de spécialité comme leurs camarades du privé et du public, les quelque 4 000 élèves concernés ont été interrogés à l’écrit dans les matières du tronc commun cette semaine. Ainsi Jeanne, élève en terminale à Ipesup à Paris, a passé l’anglais ce vendredi à la Maison des examens d’Arcueil. Cela fait plusieurs semaines qu’elle doit jongler entre quatre centres d’examens, très éloignés les uns des autres: Arcueil (92), mais aussi Villepinte (93), les 13e, 19e et 16e arrondissements de Paris. Un marathon, devenu une épreuve en raison de retards systématiques: «Ce matin par exemple, je devais sortir à 12h30 et j’ai terminé à 13h30», raconte la jeune fille.

Rupture d’égalité

Pour Michel Naniche, directeur de l’École Diagonale, les examinateurs n’ont souvent pas été informés que certains élèves bénéficiaient de tiers-temps en raison de handicap. Les élèves ayant des épreuves aménagées pour composer sur ordinateur ont aussi souffert, avec des problèmes récurrents de logiciels, d’imprimantes et de clés USB. Des problèmes d’importance quand on sait que certains établissements hors contrat sont justement choisis pour leur capacité à s’adapter aux élèves handicapés ou dyslexiques qui en bénéficient.

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En île de France, les lycéens du hors contrat ont passé les épreuves écrites du tronc commun entre les centres d’Arcueil et de Villepinte et les épreuves orales dans des publics et privés de la région. Furieux, Jean-Marc Fitoussi, dénonce «une organisation catastrophique». «On s’est retrouvée dans des situations grotesques comme au lycée Stanislas ou les professeurs n’étaient même pas au courant de l’arrivée de nos élèves» explique le directeur de l’école Progress à Paris. «Le jour de sa convocation, ma fille a dû attendre tout l’après-midi dans un centre d’examen. On lui a finalement demandé son numéro de portable pour la reconvoquer par SMS le lendemain» s’indigne une mère de famille. Elle apprendra plus tard que les deux examinateurs prévus pour la journée ne se sont pas déplacés.

On a eu des problèmes tous les jours

«On a vraiment eu des problèmes tous les jours», résume Jean-Marc Fitoussi, directeur de l’École Progress qui compte une centaine d’élèves de terminale dans son établissement. L’association Créer son école a demandé la mise en place d’une commission d’enquête en vue de faire la lumière sur la gestion de l’examen, mais aussi pour obtenir une compensation du préjudice subi par les élèves ainsi que des sanctions pour les responsables des dysfonctionnements. Pour Jean-Marc Fitoussi, les causes de cette désorganisation sont évidentes: «On oblige nos élèves à passer toutes les épreuves en présentiel mais, comme ils ne représentent qu’une quantité marginale de lycéens, on ne prend pas la peine d’organiser des conditions de passage adéquates.»

Une commission d’enquête a été demandée

Au-delà des problèmes d’organisation, Créer son école dénonce une rupture d’égalité dans un examen national et demande que les élèves du hors contrat bénéficient du contrôle continu s’il est de mise partout ailleurs. «Même les élèves du Cned, qui peuvent se faire aider chez eux, bénéficient du contrôle continu. Les élèves du hors contrat doivent être traités comme les autres», déclare la présidente, Anne Coffinier.

Je rappelle que la majorité des écoles hors contrat ne sont pas confessionnelles. On y retrouve 12% d’écoles catholiques, 3% d’écoles protestantes et 3% d’écoles musulmanes

Venu d’Albi pour passer son bac à Ipesup et ainsi mieux s’entraîner pour intégrer une classe préparatoire, Colin, 18 ans, est admis l’an prochain en prépa ECG (commerce) à Sainte-Geneviève à Versailles. S’il comprend cette volonté de contrôle de l’Éducation nationale vis-à-vis du hors contrat, il regrette que les épreuves soient bien plus dures que celles passées par les autres lycéens.«En éducation morale et civique (EMC) par exemple, nous devons faire quatre exposés, le grand oral est bien plus simple», estime-t-il.

Le gouvernement justifie sa défiance à l’égard des écoles hors contrat par une volonté de lutter contre le séparatisme islamiste. «Les établissements hors contrat sont régulièrement inspectés et contrôlés et c’est une bonne chose», souligne Hervé Rolland, président de la Fondation pour l’école. Mais, pour lui, cette suspicion systématique est infondée. «Je rappelle que la majorité des écoles hors contrat ne sont pas confessionnelles. On y retrouve 12 % d’écoles catholiques, 3 % d’écoles protestantes et 3 % d’écoles musulmanes», précise-t-il.

La révolte des villes touristiques contre le système Airbnb

RÉCIT - Hausse des prix, pénurie de biens immobiliers... L’avènement du «modèle Airbnb» contrarie les stations balnéaires, qui multiplient les mesures à son encontre.

Métropole de Lyon : les Verts veulent créer des pistes cyclables non genrées

En charge de la voirie et des mobilités actives pour le Grand Lyon, Fabien Bagnon veut concevoir des pistes «inclusives».

«Polyamoureux mais pas libertins», ils cohabitent à quatre entre amants et amis

ILS NE PENSENT (SANS DOUTE) PAS COMME VOUS (3/6) - Nounours, Laurianne, Samantha et Sylvain ne lisent pas Le Figaro. Mais ils veulent bien expliquer à nos lecteurs pourquoi ils ont délaissé la monogamie.

Le Figaro

Essonne: la famille qui occupait une maison à Ollainville a quitté les lieux dans la nuit

La préfecture a pris jeudi un arrêté demandant aux occupants de quitter la maison dans les 24 heures. La famille aurait été agressée par des individus masqués alors qu'elle quittait les lieux la nuit dernière.

Après plusieurs jours de polémique, le couple et ses quatre enfants qui occupaient une maison à Ollainville dans l'Essonne ont quitté les lieux dans la nuit de jeudi à vendredi. Selon des informations du Parisien , ils ont été agressés par «des personnes masquées» qui les ont agressés et gazés. Ils ont depuis déposé plainte.

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La famille, d'origine tunisienne, était en train de vider la maison lorsqu'elle a été prise à partie aux alentours de minuit, devant leur domicile, par des individus pour l'heure non identifiés. Ces derniers ont fait usage de gaz lacrymogène et ont également dégradé leur véhicule. La famille a aussitôt prévenu les gendarmes et porté plainte. Une enquête a été ouverte et confiée à la gendarmerie, rapporte la préfecture de l'Essonne au Parisien.

«On ne s'imaginait pas qu'une famille s'était installée»

Jeudi, la préfecture de l'Essonne a pris un arrêté de mise en demeure, demandant aux occupants de quitter la maison dans un délai de 24 heures, alors qu'ils occupaient un bien récemment acheté par un autre couple de propriétaires. Ces derniers affirment avoir acheté le pavillon pour 140.000 euros en mai dernier. À l’époque, l'acte notarié faisait bien référence à une occupation sans droit ni titre de la maison. Mais pour le couple, il ne s'agissait pas d'un véritable squat: «on pensait qu'une personne avait pu y dormir, avec la présence de ce matelas, mais on ne s'imaginait pas qu'une famille s'était installée», a expliqué l'époux, Laurent, au Parisien . Ils ont par ailleurs partagé sur les réseaux sociaux l'attestation de propriété qui indique que les parties déclarent «que le bien est entièrement libre de location ou d'occupation». Il semble donc y avoir une contradiction entre l'acte de propriété et l'attestation.

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De son côté, la famille tunisienne assure avoir payé 120.000 euros en liquide pour le bien, rapporte BFMTV. Le couple a présenté jeudi son titre de propriété à la mairie, mais «il n'avait aucune valeur légale», a fait savoir le maire d'Ollainville, Jean-Michel Giraudeau, sur RMC. En d'autres termes, la vente de la maison n'était pas légale. C'est cette dernière étape qui a déclenché la mise en demeure de la préfecture exigeant leur départ. En parallèle, la mairie s'inquiète du sort des quatre enfants qui sont scolarisés depuis le mois de septembre dans une école de la commune.

L'affaire a suscité de nombreuses réactions au sommet de l'État. Jeudi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait salué l'arrêté de la préfecture de l'Essonne, déclarant sur Twitter: «cette situation inacceptable va prendre fin et les véritables propriétaires vont pouvoir retrouver leur maison.» En janvier 2021, le gouvernement a signé une circulaire visant à simplifier les procédures d'expulsion. Ce qui n'empêche pas les dossiers de maisons squattées de revenir régulièrement dans l'actualité.

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Paris : une jeune femme tuée par un automobiliste qui fuyait un contrôle de police

La jeune femme, âgée de 25 ans, n'a pu être ranimée par les pompiers. L'automobiliste ainsi que le passager ont été interpellés et placés en garde à vue.

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Un couple empêché d'emménager dans sa nouvelle maison par des squatteurs

Alors qu'il voulait fêter l'acquisition d'une maison en Essonne, le jeune couple est tombé sur une famille de Tunisiens déjà installée, assurant avoir également acheté la maison. Le ministre de l'Intérieur a réagi et jugé cette situation «inacceptable».

Saône-et-Loire : une adolescente retrouvée morte poignardée, son petit ami de 14 ans a avoué les faits

La dépouille de la jeune fille a été retrouvée jeudi matin derrière l'école de Clessé. Une information judiciaire a été ouverte.

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L'Humanité

Madame Tout le Monde, anthologie de toutes pour tous

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Poésie La réinvention contemporaine des formes et des outils poétiques est en grande partie le fait des femmes. Marie de Quatrebarbes a demandé à 18 d’entre elles de contribuer à son ouvrage et d’en présenter 20 autres. Convaincant et passionnant.

Alain Nicolas

Une « pince temporelle » de douze ans, de 2008 à 2020. Tel est l’outil que se donne Marie de Quatrebarbes pour le « geste anthologique » qu’elle propose. Geste toujours périlleux : composer une anthologie est par définition faire des choix, laisser de côté tel ou tel texte, et devoir forcément en assumer les critères. Ce qu’elle fait clairement. L’ouvrage ne prétend pas à l’exhaustivité, ni même à la représentativité. Il n’est pas un utilitaire, moins encore un palmarès.

Madame Tout le Monde est aussi une autre formulation de Tout le monde se ressemble, titre d’une anthologie publiée par Emmanuel Hocquard en 1995, qui faisait litière de l’hypertrophie du moi poétique tout en mettant au premier plan la singularité du langage de chacun. Mise au féminin ironique, Madame Tout le Monde insiste tout autant sur le refus de la survalorisation de la figure du poète, risque qui ne guette guère, il faut le reconnaître, les femmes qui écrivent de la poésie. Le livre se présente comme la trace d’une « trajectoire personnelle » qui a mené l’initiatrice vers d’autres femmes, à qui l’ont liée des rencontres, des collaborations, des lectures, et qui ont publié leur première œuvre entre 2008 et 2020. Elle leur a demandé de produire deux textes, un inédit d’elles, et un second né de leurs pratiques de créatrices de revues, de traductrices, de leurs rencontres avec des domaines différents, arts visuels, musique, spectacle vivant. Madame Tout le Monde est donc une anthologie à deux degrés, les autrices choisies en composant, en fin de compte, la moitié du texte.

Madame Tout le Monde se construit ainsi sur le compagnonnage, la confiance, l’inattendu. Dans cette pincée temporelle saisie par Marie de Quatrebarbes se lit une « archive récente » du champ poétique contemporain. Elle est marquée par deux traits majeurs. L’un est la réinvention permanente des formes, le réinvestissement des terrains nouveaux par la poésie. Christophe Tarkos rappelait qu’il avait « cherché des emmerdes en employant le mot poésie ». Emmanuel Hocquard, plus sobrement, insiste sur le «  malentendu sur le mot poésie ». Malentendu qui vient, poursuit Marie de Quatrebarbes, du fait que l’on attend d’elle des «  formes identifiables (…) codifiées et convoyées par la tradition », alors que la poésie, au contraire, n’est qu’invention de formes.

L’autre est que cette réinvention est, depuis ces dernières années, massivement le fait de femmes. Madame Tout-le-Monde, puisque c’est le nom de la poète contemporaine, crée ses propres outils, sans l’ « emporte-pièce verbal » ni les « moules en silicone » de la panoplie pâtissière poétique, «  faits pour supporter la cuisson et faciliter le démoulage ». Madame sort de sa cuisine, fabrique ses instruments, quitte à les détruire et à travailler à moule perdu. L’anthologie, loin de s’enliser dans les pièges de l’« écriture féminine », montre que cette liberté nouvelle est donnée à la poésie tout entière. Son caractère collectif en est à la fois la manifestation et le gage.

C’est ce travail de passeuses qui rend passionnant ce livre. On trouvera ainsi de petites anthologies d’Amandine André de la revue la Vie manifeste, Laura Vazquez de Muscle, A.C. Hello de Frappa, Cléa Chopard de l’Ours Blanc, qu’elles animent. Le choix est éclectique, Laura Vazquez proposant d’émouvants extraits de Voyage au centre d’un cerveau d’autiste, de Babouillec, et une magnifique traduction personnelle d’ Éliduc, de Marie de France. Muriel Pic dialogue avec le philosophe Maurice Merleau-Ponty. Carla Demierre propose Pauline Allié et Julie Sas ; Laure Gauthier, Rim Battal et Katia Bouchoueva ; Anne Kawala, Angéline Neveu ; Emmanuèle Jawad s’entretient avec Michèle Métail ; Marina Skalova traduit Galina Rymbu ; et Lucie Taïeb, Konrad Bayer.

On n’en finirait pas, entre retrouvailles et découvertes, de décliner le sommaire de ce passionnant ouvrage qui, même s’il ne se veut pas exhaustif, donne de belles vues sur ce nouveau paysage. Le lecteur curieux ne sortira de ce livre que pour se lancer sur l’une des nombreuses pistes qu’il ouvre. Au moment où la poésie s’expose en son marché, pourquoi ne pas faire le vôtre en prenant pour guide Madame Tout le Monde ?

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Le Figaro

Singapour, nouveau refuge des expatriés en Asie

ENQUÊTE - Depuis la reprise en main de Hongkong par le régime de Pékin, la cité-État a perdu sa vieille rivale à l’attractivité en chute libre. La dérive autoritaire de la Chine de Xi Jinping a précipité à Singapour des hordes d’étrangers, qui paient le prix fort pour s’y installer.

Envoyé spécial à Singapour

Au bout du quai Clarke, bordé de restaurants, Gerald Singham, vice-président du méga-cabinet d’avocats Dentons Rodyk & Davidson, embrasse, de son bureau, Singapour avec sérénité. Issue d’une famille modeste, son ascension reflète celle de la cité-État, stupéfiante d’opulence pour le néophyte qui la découvre aujourd’hui: gratte-ciel aux formes audacieuses, restaurants bondés, grands magasins pris d’assaut… Son PIB par habitant est 2,3 fois supérieur à celui de la France. Et son avenir s’annonce radieux. Le cabinet de Gerald Singham croule sous les dossiers d’implantation d’entreprises venus d’Europe, d’Amérique du Sud, d’Afrique, de Chine ; bref, de partout. Un véritable assaut de prospérité sur la ville, dont le principal problème semble être de gérer l’abondance. «Il n’y a plus de serveurs, il n’y a plus de service!», se lamente une expatriée de très longue date.

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L’attractivité est un vieux souci pour ce pays grand comme 0,13 % du territoire français, fiché comme une épine dans le pied de nations géantes (Indonésie, Inde, Chine…) et moyennes (Malaisie, Thaïlande…). Pour se distinguer, Singapour s’est positionné depuis son indépendance, en 1965, avec succès comme un centre régional pour multinationales. Amazon y a ses data centers. Sanofi vient d’y inaugurer une de ses deux usines «évolutives» ultramodernes de vaccins (l’autre est en France). Ada Wong, porte-parole de Sanofi, évoque «un vaste écosystème d’entreprises, de fournisseurs, de start-up et d’innovateurs» pour expliquer pourquoi le groupe a succombé aux charmes redoutables de la ville. «En France, quand je discute d’investissements, c’est à qui brillera le plus fort dans la salle, sans grand souci du résultat. À Singapour, mes interlocuteurs ont toujours devancé mes questions et répondent avec une précision chirurgicale. Le contraste est fascinant», raconte le représentant à Singapour d’un fonds canadien.

Régime fiscal très attractif

International SOS est emblématique de la force d’attraction de la cité-État. Fondée par deux jeunes Français en 1985, cette société spécialisée dans les services de soins et de sécurité dans des contextes délicats (plateformes pétrolières, mines…) et de crise (attentat, catastrophe naturelle) rayonne, à partir de son siège situé dans la zone industrielle de Changi Park, sur une galaxie de 78 bureaux de par le monde. «J’étais en coopération à Djakarta et, avec quelques amis, nous avons réalisé que Singapour investissait dans la médecine. C’était le seul endroit en Asie qui n’exigeait pas de partenaire local, avec des talents sur place et un excellent aéroport», se souvient son cofondateur, Pascal Rey-Herme. De la salle de contrôle du siège, les cadres forment les médecins en ligne, parfois les assistent en direct, mènent des veilles sanitaires et sécuritaires, coordonnent des opérations d’évacuation. «Les fondamentaux de Singapour sont toujours là. Si vous recherchez l’intégrité, l’excellence médicale, le soutien de l’État, vous êtes au bon endroit», assure Pascal Rey-Herme.

À cette force ancienne s’est ajoutée la crise du Covid-19 et les fléaux des pays avoisinants (corruption, autoritarisme…) qui ont accru son attractivité, du haut en bas de l’échelle expatriée. En haut: l’industrie financière, dont les postes sont pris d’assaut par les cadres qui fuient la Chine, échaudés par le tour de vis sécuritaire donné par Xi Jinping et la gestion totalitaire de l’épidémie. La finance a elle-même son aristocratie: les family offices, chargés de gérer au mieux les fortunes privées (indonésiennes, chinoises, thaïlandaises…), dans le cadre d’un régime fiscal très attractif. La demande est telle que le tout-puissant MAS, l’autorité monétaire de la ville, a durci les conditions d’ouverture: 10 millions de dollars singapouriens (7 millions d’euros) d’actifs en premier dépôt, 20 millions au bout de deux ans, et 200.000 dollars de dépenses par an.

Au milieu de l’échelle, Singapour aspire la dynamique ingénierie expatriée de la région, une fois encore repoussée par la Chine. À une table du chic Violet Oon, une des bonnes adresses de la cuisine peranakan de Singapour, Marie (nom d’emprunt) raconte. Elle est arrivée il y a deux ans de Shanghaï après avoir vu, médusée, un de ses collègues chinois disparaître trois semaines sans nouvelles pour revenir vieilli, amaigri et sans joie, sans doute après avoir subi une cure de propagande du Parti communiste. «Le soir même, j’ai dit à mon mari qu’on partait. Depuis, mes amis de Hongkong et de Shanghaï affluent», raconte-t-elle. Cette immigration pour happy few de la planète singe celle, de masse, des soutiers du «modèle» singapourien. Ouvriers, serveurs, chauffeurs, nettoyeurs à la présence fantomatique s’agitent frénétiquement derrière cet univers en apparence lisse. «Le Covid-19 n’est pas terminé pour les ouvriers. Ils sont logés par dizaines dans des dortoirs, ballottés de leur lit à leur lieu de travail, sans voir personne», dénonce la journaliste et activiste Kirsten Han. En bas de la pile: les 260.000 helpers, ces bonnes souvent philippines privées de passeport à leur arrivée et soumises à des tests semestriels de grossesse et de séropositivité - avec renvoi au pays dans les deux cas si le test est positif.

Singapour revient pourtant de loin. Il y a un an, elle était l’objet de l’ire incandescente de ses expatriés. Les autorités, mobilisées contre le virus avec toute la force de leur implacable administration, enchevêtraient les règles picrocholines: interdiction de recevoir plus de deux personnes, quarantaine strictes de retour de l’étranger… À ce régime sec s’ajoutait le penchant des Singapouriens pour la délation. «Si nous étions sans masque sur la terrasse de l’appartement, ils nous prenaient en photo et l’envoyaient à la police!», fulmine encore une expatriée. Le climat malsain fit fuir des milliers de résidents aisés. Mais les autorités ont brusquement changé leur fusil d’épaule, mi-mars, en levant toutes les restrictions de circulation, plaçant Singapour en tête de l’ère post-Covid en Asie. Gerald Singham explique: «Il y a un an, l’avenir de Singapour était en suspens. Nous avons pris deux décisions clés: nous n’avons pas suivi le modèle zéro Covid et nous avons vacciné tambour battant avec des lots Moderna et Pfizer. L’épreuve du Covid-19 a renforcé la réputation de fiabilité et de sécurité de Singapour. Notre système de santé a tenu. Et, surtout, l’économie de Singapour n’a jamais fait de pause. C’était essentiel: le commerce représente trois fois notre PIB.»

Visas de travail plus difficiles à obtenir

Qu’est-ce qui pourrait arrêter Singapour? Son succès pourrait la griser, d’autant qu’elle a perdu sa vieille rivale Hongkong, à l’attractivité en chute libre. Son attractivité se paie au prix fort. «Même les moustiques sont chers ici. Si on trouve des larves dans le bac à fleurs, il faut les nettoyer pour 200 dollars!», se lamente Patrick (nom d’emprunt). Avec son épouse et leur fils, cet expatrié quitte Singapour pour Bali. Un autre, ex-résident du Japon, songe à l’imiter: «Ici, un sushi coûte 30 dollars. Pas le menu: le sushi!» Les loyers explosent. Les étrangers sont exclus de 80 % du parc locatif, constitué de logements publics réservés aux locaux. Reste une portion des 20 % sur laquelle se battent les expatriés, contraignant beaucoup au départ sous des cieux moins coûteux: Dubaï, le Portugal… Mais surtout, une part minoritaire mais croissante des Singapouriens en a soupé d’être un «modèle».

En vingt ans, la population est passée de 4,2 à 5,5 millions d’habitants, principalement grâce à l’afflux d’étrangers. Aujourd’hui, la cité-État ne compte que 3,5 millions de citoyens, auxquels s’ajoutent 500.000 résidents permanents et 1,5 million de non-résidents entre lesquels existent des digues administratives et mentales infranchissables. Fait extraordinaire: sauf dérogation, les enfants singapouriens n’ont pas le droit de s’inscrire à une école internationale locale. Conséquence: cité-État parangon de la mondialisation, Singapour n’a pas vraiment de diaspora. «Singapour étant un pays riche, il n’y a pas de raison de la quitter», résume l’économiste Donald Low. Reste que les Singapouriens voient dans l’immigration par le haut et le bas la racine d’une société à deux vitesses. C’est la thèse de l’économiste du fonds singapourien GIC, Yeoh Lam Keong: «Aux États-Unis, pays d’immigrés s’il en est, le flux annuel d’immigrés n’a jamais dépassé plus de 5 % du nombre des diplômés. À Singapour, le ratio immigrés/diplômés est monté jusqu’à 200 % certaines années! C’est la cause des bas salaires des Singapouriens les moins qualifiés, concurrencés par une immigration de faible qualité», estime-t-il.

À lire aussiSingapour tend la main à l’Europe

Conscient du mécontentement populaire, Singapour durcit les conditions d’obtention des visas de travail. Sans remettre en cause son modèle. «Nous ne devons jamais laisser les sentiments xénophobes prendre racine ici ou donner l’impression que nous nous replions sur nous-mêmes. Sans quoi Singapour deviendra moins attrayant pour les investisseurs étrangers. Et ce sont les Singapouriens qui souffriront d’abord», a martelé fin mars devant le Parlement Lawrence Wong, tout juste désigné par le parti majoritaire PAP comme futur premier ministre.

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Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

DÉCRYPTAGE - Créé il y a trente ans, le commandement des opérations spéciales tire les leçons de la guerre en Ukraine.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les quatre cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.

Guerre en Ukraine : la Russie furieuse après la fermeture de l'espace aérien à l'avion de Lavrov

La Bulgarie, la Macédoine du Nord et le Monténégro, tous trois membres de l'Otan, ont fermé leur espace aérien à l'avion du ministre des Affaires étrangères russe qui devait se rendre en Serbie pour une visite de deux jours.

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Le Figaro

En photos : il était une fois le carrosse de Cendrillon loué par Britney Spears pour son mariage

Cheval aux sabots dorés, roses à foison, élégant cocher… Le mariage de la chanteuse, célébré le jeudi 9 juin, a pris des allures de conte de fées.

Elle s'est mariée en robe Versace, après avoir rejoint l'autel sur l'air de Can't Help Falling in Love, d'Elvis Presley. Britney Spears a épousé Sam Asghari, le jeudi 9 juin, devant un parterre de soixante invités, parmi lesquels Madonna, Drew Barrymore et Paris Hilton. Tous deux se sont unis dans leur demeure de Thousand Oaks, à Los Angeles. La cérémonie de dix minutes s'est déroulée sous une tente drapée de velours.

En vidéo, Britney vs Spears, la bande-annonce

Trois autres tenues

Cerise sur le gâteau de ce mariage aux allures de conte de fées : un carrosse blanc, orné d'une multitude de roses, dirigé par un élégant cocher et tiré par un cheval aux sabots d'or, attendait le couple à l'extérieur de la villa, comme l'a révélé Vogue US, ce vendredi 10 juin. Mariés et convives ont par la suite dansé notamment sur le tube Toxic.

Des festivités durant lesquelles la pop star a porté trois autres tenues : une minirobe noire, une tenue bicolore, puis un total look rouge, tous signés Versace. La pièce montée avait été créée par Contemporary Catering, et la musique diffusée par DJ Albert. Vers 22h15, le couple a quitté l'événement en Rolls Royce, entouré de convives munis de cierges. Une manière de prolonger, encore un peu, la magie de ces célébrations.

Le portrait inédit de Lilibet Diana, 1 an, témoigne de sa ressemblance frappante avec le prince Harry

Meghan Markle et son époux le prince Harry ont célébré le premier anniversaire de leur fille, le samedi 4 juin, à Frogmore Cottage. Les Sussex ont depuis dévoilé une photographie inédite de l'enfant, qui ressemble trait pour trait à son père.

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Présente pour rendre hommage à Elizabeth II lors de son jubilé de platine, la sœur de Kate Middleton a fait une apparition très remarquée, samedi 4 juin.

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Le Figaro

«Sainte-Victoire: pourquoi les vingt-deux éoliennes sont-elles encore en place?»

TRIBUNE - Stéphane Bern et trente-sept autres personnalités appellent l’exécutif à démanteler les éoliennes installées sur la montagne Sainte-Victoire, conformément à deux décisions de justice.

Dans une tribune publiée dans Le Figaro le 3 février 2021, nous avions vivement protesté contre la présence de vingt-deux éoliennes sur la montagne Sainte-Victoire, lieu de mémoire par excellence, associé à la Sainte-Baume de Marie-Madeleine qui accueille des pèlerins depuis deux mille ans, ainsi qu’à la basilique de Saint-Maximin, l’un des principaux édifices gothiques du midi de la France. Et que dire du souvenir de Cézanne, qui a peint ce massif sous tous ses angles?

Le 31 mars 2021, confirmant un jugement du tribunal administratif de Toulon, la cour administrative d’appel de Marseille a jugé que les vingt-deux engins avaient été implantés sur le fondement de permis de construire déjà caducs lors de la construction. Le 24 avril, une pétition contre cette anomalie, lancée par Stéphane Bern, dépassait 21.000 signatures. Le 3 septembre, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, déclarait à la presse qu’elle était très réservée au sujet de cette installation éolienne.

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Pourtant, les engins sont toujours là, altérant l’un des plus beaux paysages de France et narguant vingt siècles d’histoire. De la Sainte-Baume et de Saint-Maximin, le visiteur jouit aujourd’hui d’une vue panoramique sur les mâts et les pales qui garnissent, juste en face, la crête de la montagne Sainte-Victoire. Le promoteur - à l’origine, une filiale d’un groupe suisse - s’est pourvu contre la décision de la cour d’appel de Marseille.

Quant au préfet du Var, il n’a pas craint d’inviter ce promoteur à présenter un «nouveau» projet, qui n’aurait d’autre finalité que de régulariser a posteriori la présence des éoliennes installées, sans réduction de leur taille ni de leur visibilité. Deux procédures sont donc pendantes devant le Conseil d’État. En implantant ses éoliennes aussitôt après le jugement du tribunal administratif de Toulon qui déclarait ses permis de construire caducs, le promoteur a montré dans quel mépris il tenait la justice. Cette politique du fait accompli ne doit pas être récompensée par le maintien d’engins installés illégalement.

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Peut-être tentera-t-on de nous faire croire que le développement de l’éolien terrestre est nécessaire, et que la guerre en Ukraine ont encore accru cette nécessité. Ce serait une grave erreur de jugement. Une éolienne terrestre ne fonctionne en moyenne qu’à 25 % de sa capacité, puisqu’elle ne marche que par intermittence: ni trop de vent, ni trop peu. Pour assurer l’alimentation régulière en électricité dont les utilisateurs ont besoin, force est de recourir à une source complémentaire provenant de centrales thermiques qui fonctionnent soit au charbon soit au gaz, l’un et l’autre contribuant à renforcer l’effet de serre.

Et d’où viendra le gaz nécessaire pour alimenter ces centrales? Comme les gisements néerlandais, britanniques et norvégiens s’épuisent, le relais devrait être pris par le gaz russe, dont les inconvénients politiques viennent d’apparaître d’une manière aveuglante. Ou bien il faudra se tourner, comme nos voisins allemands viennent de le faire, vers le gaz de schiste liquéfié américain, nécessairement cher et encore moins écologique que le gaz russe, car son extraction, sa liquéfaction, son transport transocéanique, son retour à l’état gazeux et son stockage consomment une grosse quantité d’énergie, avec d’importants dégagements de gaz carbonique.

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Loin de bénéficier au climat, le développement de l’éolien terrestre, du fait de son mariage forcé avec le gaz ou le charbon, ne peut que lui nuire. Aussi serait-il absurde de lui sacrifier, pour ne satisfaire que des intérêts privés et dans une totale illégalité, des sites qui sont parmi les plus symboliques et les plus renommés de notre pays.

Rendons à la Sainte-Victoire toute sa splendeur.

Les signataires de cette tribune:

Stéphane Bern, journaliste, animateur de radio et de télévision et écrivain , Michel Blangy, préfet de région (h), Pierre de Boissieu, ancien secrétaire général du Conseil de l’Union européenne, Gabriel de Broglie, historien, de l’Académie française, chancelier honoraire de l’Institut, Patrice Cahart, ancien président du conseil d’administration de la Bibliothèque nationale, Jean-Claude Casanova, directeur de «Commentaire», membre de l’Institut, Françoise Chandernagor, écrivain, de l’Académie Goncourt, Paule Constant, écrivain, de l’Académie Goncourt, habitant Aix-en-Provence, Jacqueline Dauxois, écrivain, biographe de Marie-Madeleine, Marcel Ditche, ancien professeur de classes préparatoires au lycée Thiers de Marseille, Annie Dupérey, comédienne, écrivain, Sir Michael Edwards, essayiste et poète, de l’Académie française, Éric Fottorino, directeur de la revue Zadig, écrivain, Jean-Paul Frouin, préfet de région (h), Louis Gallois, ancien président de la SNCF et du groupe Airbus, Frank Gétreau, directeur artistique de la compagnie théâtrale L’Informel à Marseille, Sylvie Giono, fille de Jean Giono, habitant Manosque, Éric Giuily, président du cabinet CLAI, Jacqueline de Guillenchmidt, ancien membre du Conseil constitutionnel, Denis de Kergorlay, président de French Heritage Society, Julien Lacaze, président de Sites et Monuments, Thierry de La Croix, éditeur, Jack Lang, ancien ministre de la Culture et de l’Éducation nationale, François Leblond, préfet de région (h), ancien préfet du Var, Bérénice Levet, philosophe et essayiste, Olivier de Lorgeril, président de la Demeure Historique, Andréï Makine, écrivain, de l’Académie française, Pierre Morel, ancien ambassadeur, Xavier Moreno, président du Cercle d’Études Réalité Écologique et Mix Énergétique (Cérémé), Michel Pébereau, économiste, membre de l’Institut, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, ancien grand-reporter au «Monde», habitant Artigues, Élisabeth Rallo-Ditche, professeur émérite à la Faculté des lettres d’Aix-en-Provence, Éric Roussel, historien, membre de l’Institut, Maryvonne de Saint-Pulgent, présidente de section honoraire au Conseil d’État, ancienne directrice du Patrimoine, présidente de l’Institut Supérieur d’Enseignement de la Musique d’Aix-en-Provence, Gérard de Senneville, inspecteur général de l’Équipement (h), Philippe Taquet, ancien directeur du Muséum d’Histoire naturelle, président honoraire de l’Académie des Sciences, Philippe Toussaint, président des Vieilles Maisons Françaises, Jean Tulard, historien, membre de l’Institut.

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ENTRETIEN - Cette semaine, des soignants se sont mobilisés partout en France afin de dénoncer la situation de l'hôpital. Pour le médecin Gérald Kierzek, une vraie réponse doit être apportée à la crise qui frappe les urgences et l'hôpital, au-delà de la «mission flash» annoncée par Emmanuel Macron.

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Le Figaro

Les étudiants en BTS, en licence et en BUT ne seront plus obligés de passer une certification en anglais pour être diplômés

Par Figaro Etudiant • Publié le 10/06/2022 à 18:41

Le Conseil d’État a confirmé, ce mardi, qu’une certification en anglais par un organisme extérieur ne peut être demandée pour obtenir les licences, BTS et BUT.

La Fage salue «une victoire». Dans un communiqué de presse, le premier syndicat étudiant se réjouit de la décision du Conseil d’État qui, ce mardi 7 juin a cassé un arrêté et un décret d’avril 2020. Ces derniers rendaient obligatoire, pour les étudiants inscrits en licence, licence professionnelle, BUT et BTS, le passage d’une certification en langue anglaise (TOEIC, TOEFL,…) conditionnant la délivrance du diplôme. En septembre de la même année, la Fédération nationale des associations estudiantines linguistes (Fnael) et quatorze autres associations nationales déposaient un recours auprès du Conseil d’État afin d’abroger la décision.

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Les magistrats ont conclu que de conditionner la délivrance des diplômes à la présentation d’une certification en langue anglaise auprès d’un organisme extérieur à l’établissement accrédité «est contraire au code de l’éducation». Ils annulent donc le décret d’avril 2020 et l’essentiel de l’arrêté du même jour. Le Conseil d’État décrète que le ministère a fait preuve «d’un excès de pouvoir».

Une certification «sans impact» et «contraire au plurilinguisme»

Selon la Fage, la certification induisait un risque de «précarisation de la population étudiante puisque le financement de cette mesure n’apparaissait pas dans les textes: les étudiants pouvaient donc un jour être amenés à financer leur propre certification, ouvrant ainsi une porte aux organismes privés dans nos établissements d’enseignement supérieur publics. Pour preuve, nombre d’universités ont d’ores et déjà choisi des certificateurs privés».

«D’autre part, ajoute le syndicat, elle devait être réalisée uniquement en anglais, et était donc contraire à nos valeurs de promotion du plurilinguisme.» Enfin, selon le syndicat, «cette certification n’avait aucun réel impact sur l’apprentissage des langues des étudiantes et étudiants puisque seul le passage de la certification, et non l’obtention d’un niveau, était obligatoire», est-il écrit dans le communiqué de presse. Aujourd’hui, la Fnael et la Fédération des associations générales étudiantes réclament un meilleur accès à l’apprentissage des langues, la «promotion du plurilinguisme» et davantage de budgets alloués au recrutement de professeurs. Ainsi que le remboursement «par l’État» des frais engagés pour le passage de cette certification.

Avec cette décision, le gouvernement voulait aligner les universités sur les grandes écoles d’ingénieurs et de commerce qui, elles, obligent leurs étudiants à passer des certifications pour être diplômés.

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Le Figaro

Les États-Unis suppriment le test pour les voyageurs : tout savoir sur les conditions d'entrée dans le pays

Yan Bernard-GuilbaudLa rédaction du Figaro Voyage

Le 12 juin, les États-Unis suppriment le test Covid-19 préalable pour les voyageurs arrivant par avion. Attention, les prix de l'Esta augmentent.

L'effervescence de New York ou la beauté des parcs nationaux des États-Unis vous manquent ? Bonne nouvelle : l'une des destinations préférée des Français l'été hors-Europe allège encore ses restrictions de voyage. À partir du 12 juin, un test négatif ne sera plus nécessaire si vous arrivez dans le pays par avion. Attention toutefois : comme le précise CNN, le Centers for Disease Control and Prevention réévaluera la situation tous les 90 jours, guettant notamment l'irruption de nouveaux variants.

Le pays subit un récent rebond épidémique causé par Omicron. Plus de 100.000 nouveaux cas de Covid-19 sont diagnostiqués chaque jour Outre-Atlantique, chiffre par ailleurs largement sous-estimé selon les experts, tandis que 300 décès quotidiens sont à déplorer. L'obligation de port du masque dans les transports a par ailleurs été levée, sur décision de justice.

Les États-Unis, hermétiques au tourisme pendant 18 mois, avaient rouvert leurs frontières aux voyageurs français et européens le 8 novembre 2021, avant d'imposer un mois plus tard un test négatif de moins de 24 heures avant le départ, en raison de la viralité d'Omicron.

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Quelles sont les formalités pour les touristes français ?

Toute personne de 18 ans et plus souhaitant prendre l'avion pour les États-Unis doit prouver qu'elle a été entièrement vaccinée. Deux doses suffisent. Les autorités sanitaires américaines acceptent tous les vaccins approuvés par l'Organisation mondiale de la santé. Les autorités américaines prévoient toutefois un certain nombre d'exceptions à l'obligation de vaccination, par exemple pour les voyageurs présentant des contre-indications médicales.

Les passagers ayant déjà été testés positifs au Covid-19 et en mesure de présenter un résultat de test positif de moins de 90 jours accompagné d'une lettre établie par un professionnel de santé attestant de leur capacité à voyager peuvent être dispensés de l'obligation de test.

En outre, une «déclaration et attestation des passagers à destination des États-Unis d'Amérique» est à renseigner et à présenter à l'embarquement. Enfin, les voyageurs doivent communiquer leur numéro de téléphone et leur adresse électronique pour assurer un suivi de contact. Ces mesures s'appliquent aussi en cas de simple transit sur le territoire américain.

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Qu'est-ce qui a changé pour l'ESTA ?

Cette autorisation électronique de voyage, qui permet aux ressortissants de quarante pays de voyager sans visa pour des séjours touristiques ou d'affaires de moins de 90 jours, a vu son prix passer de 14 à 21 dollars le jeudi 26 mai 2022, soit une hausse de 50 %. Il s'agit de la première augmentation depuis 2015. L'ESTA reste valable deux ans à compter de sa date d'émission et doit être demandé de préférence jusqu'à 72 heures avant le départ. Le formulaire doit être rempli sur le site officiel esta.cbp.dhs.gov, le seul à être habilité par les autorités américaines.

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Quelles sont les conditions pour le retour en France ?

Les voyageurs vaccinés n'ont plus besoin de présenter de test. Leur certificat de vaccination ainsi qu'une déclaration sur l'honneur suffit.

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Initialement publié le 20 septembre 2021, cet article fait l'objet de mises à jour régulières.

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Prendre le train de manière illimitée ou à prix fixe, c'est possible grâce aux forfaits proposés par certaines compagnies ferroviaires, à l'image du 9-Euro-Ticket en Allemagne. Un moyen économique de parcourir un pays, étape par étape.

Covid-19 : où voyager ? La carte des restrictions par pays

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Le Figaro

François de Closets : «Les baby-boomers se sont accordé une période heureuse sur le dos de leurs enfants»

Elisabeth Crépin-Leblond

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Pour l'auteur de La parenthèse boomers, les politiques ont été menées au détriment de la jeunesse. À la logique individualiste de cette génération doit se substituer une nouvelle cohésion sociale qui permettra de répondre au défi du vieillissement.

François de Closets est journaliste et essayiste. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres, parmi lesquels Toujours plus !, Ed. Grasset, 1982, La France à quitte ou double, Ed. Fayard, 2015, et La parenthèse boomers, Ed. Fayard, 2022.

FIGAROVOX.- Dans votre livre, vous critiquez la politique menée par les enfants du baby-boom entre la fin des années 1970 et 2020, qui selon vous a mené la France au déclin. Pourquoi avoir voulu formuler cette critique ?

François DE CLOSETS.- La France a traversé une période que j'appelle «la parenthèse boomers» pendant laquelle elle n'a connu ni guerre, ni famine, ni épidémie, ni catastrophe ou crise économique majeure. Cette parenthèse pendant laquelle les boomers ont dirigé la France est unique dans l'Histoire de France. L'Histoire d'ordinaire est tragique, court d'une catastrophe à une autre et la paix n'est jamais qu'un entre-deux-guerres. Pendant «la parenthèse boomers», les Français ont cru avoir un droit acquis à vivre dans cette Histoire qui hiberne et dans cette actualité aux hasards de petites fluctuations. Ils ont cru avoir un droit acquis à la croissance, un droit acquis à la paix. Cependant, que s'est-il passé pendant cette période si heureuse ? La France a accumulé près de trois mille milliards de dette. Ces dettes sur le dos de nos enfants ne correspondent pas à des investissements, car le taux d'investissement public a diminué depuis que la France est en déficit, mais sont uniquement des dépenses de confort et de consommation. J'ai dénoncé ce scandale dans mes livres au cours des décennies, et je le dis encore aujourd'hui. La France ne s'était jamais surendettée dans son Histoire qu'en période de guerre. Que cet endettement se soit constitué en l'absence de toute contrainte particulière est abominable, et le silence sur ce sujet est insupportable.

Alors qu'il suffisait de maintenir cette situation, les boomers ont cédé à la commodité du crédit et du déficit.

Comment expliquez-vous ce revirement historique après les années de reconstruction d'après-guerre et les années gaulliennes ?

Il y a des revirements provoqués par des catastrophes. Ce revirement historique a été provoqué par l'absence de catastrophe. Cette génération des enfants gâtés s'est laissé prendre au piège de cette période extrêmement favorable. Tout semblait acquis, tout semblait dû. En 1970, la France était le pays le plus dynamique et le plus prestigieux d'Europe. Alors qu'il suffisait de maintenir cette situation, les boomers ont cédé à la commodité du crédit et du déficit. La France gaulliste avait les finances les plus solides du monde, ce qui poussait les banquiers à proposer des crédits. Dans ces conditions, les Français ont vécu à crédit, ne voulant pas faire les simples efforts minimums pour perpétuer ce qui leur avait été donné.

Vous critiquez l'idéologie des boomers fondée sur l'individualisme et l'égoïsme. Pour mener une politique en faveur du pays faut-il retrouver la notion de bien commun ?

Le général de Gaulle avait imposé une liberté civique au service de la collectivité. Il avait ainsi mis les Français au service de la France. Le pays passait avant la satisfaction individuelle et immédiate. Les Français renâclaient mais suivaient la politique gaullienne. En 1968, les jeunes qui considéraient la croissance perpétuelle comme acquise se sont révoltés et ont fait exploser ce système. La société a alors eu pour objectif suprême de respecter la liberté individuelle et la satisfaction instantanée, non plus d'assurer la continuité. Il faut revenir à la notion de liberté civique et en finir avec cette suprématie de la liberté individuelle. Le seul absolu doit être le bien commun.

Notre société est bouleversée par un changement majeur que nous n'avons pas voulu voir, qui est le vieillissement. Jamais une société dans l'Histoire n'a connu ce phénomène. Auparavant, l'existence s'étalait sur trois générations: les enfants, les adultes et les vieux qui existaient à peine. En 1945, l'espérance de vie des Français était légèrement supérieure à 60 ans. Tout à coup, il faut insérer dans notre société 25 années supplémentaires. Les boomers ont décidé de faire de ces années, la plus belle période de leurs vies où ils se font entretenir dans l'oisiveté par leurs enfants. Si la retraite à 60 ans pour les ouvriers était nécessaire, la retraite à 60 ans pour tous est un scandale. À 60 ans, une personne a en moyenne quinze ans de vie en bonne santé devant elle et n'a aucune bonne raison de se mettre totalement à charge de la génération suivante. Il est choquant de voir qu'aujourd'hui, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon proposent de revenir à la retraite à 60 ans, c'est-à-dire d'ajouter à la charge des actifs, deux années de pension à payer. Cela représente des dizaines de milliards à leur charge, alors que notre pays est le seul où les seniors à la retraite vivent mieux que les actifs qui paient les retraites. C'est la première fois que le fait de prendre à ceux qui ont le moins, pour donner à ceux qui ont le plus, est présenté comme un progrès social.

Le problème qui se pose est d'organiser les vingt années de vie supplémentaires, qui vont se traduire dans les années qui viennent par une augmentation prodigieuse des personnes en état de dépendance.

Vous évoquez justement dans votre livre la question du vieillissement qui entraîne celle de la dépendance. Pour répondre à ce défi de plus en plus présent, faut-il redéfinir les liens de la solidarité ?

Il faut repenser l'équilibre des générations en pensant que toute génération a le devoir de préparer la suivante. Dans le monde familial, tout est fait pour que les jeunes puissent prendre leur place dans la société. Les parents considèrent qu'ils ont un devoir d'aider leurs enfants à s'intégrer dans la société. De la même façon, les générations ont un devoir vis-à-vis de celles qui les suivent de les aider à progresser et à trouver leur place.

Le problème qui se pose est d'organiser les vingt années de vie supplémentaires, qui vont se traduire dans les années qui viennent par une augmentation prodigieuse des personnes de plus de 80 ans, et d'une augmentation très importante des personnes en état de dépendance. Les boomers se sont accordé une période heureuse sur le dos de leurs enfants, la période des seniors entre 60 et 75 ans, mais n'ont rien prévu pour la suite et sont incapables d'y faire face. Il faut donc tout repenser.

La cohésion est l'entraide des générations, chacune dans son rôle. Il y a aujourd'hui cinq âges dans la vie: les enfants, les adolescents, les adultes, les seniors et les vieux. Les seniors et les vieux ne sont pas dans la même catégorie ni dans le même état. Les premiers ont besoin d'argent pour vivre, les seconds d'assistance. Cette assistance ne peut pas venir uniquement de salariés car on ne trouvera ni le personnel, ni les ressources suffisantes. Il faut que ce soient les seniors qui aient l'obligation de remplir cette activité sociale en complément de leurs retraites.

Chaque Français et chaque Française à partir de 50 ans doit préparer sa vieillesse, comme un enfant prépare son âge adulte.

Vous proposez à la fin de votre ouvrage un Conseil de prévision. Comment fonctionnerait-il ?

Dans ce livre, je propose des choses concrètes. Il existe aujourd'hui des études scientifiques sur le vieillissement, et nous avons l'exemple de sociétés qui ont fait face à ce problème. À partir de cela, nous savons ce que nous devons faire. La Parenthèse boomers est un livre de propositions pour réconcilier les générations, et non un livre de dénonciation pour aboutir à la guerre des générations.

Je propose un système où, chaque Français et chaque Française à partir de 50 ans doit préparer sa vieillesse, comme un enfant prépare son âge adulte. Il doit être informé, avoir un diagnostic personnel selon son hérédité et sa façon de vivre. À partir de 60 ans, il doit choisir entre continuer à travailler ou mener une activité sociale, pour obtenir une retraite complète. Les personnes qui veulent arrêter de travailler à la soixantaine devront avoir une activité encadrée avec des responsabilités et des services à rendre. Cette activité doit être supérieure à du bénévolat et permettre de prendre en charge la génération vieillissante qui a besoin d'assistance. Ce ne sont pas aux actifs qui paient déjà les pensions de faire ce travail au-delà du cadre familial. C'est aux séniors qui sont entre 60 et 80 ans d'aller auprès des 80-100 ans pour ne pas les laisser dans la solitude. Un tel système fonctionne dans les pays scandinaves et au Danemark.

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ENTRETIEN - Le procès qui opposait Johnny Depp et son ex-épouse Amber Heard a été l'occasion d'affrontements idéologiques et militants qui peuvent mettre à mal la sérénité du débat judiciaire, analyse la philosophe Sabine Prokhoris.

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Le Figaro

Nos 10 tables coups de cœur dans le Perche

Alice Bosio

LA SÉLECTION DU FIGARO - À deux heures à l'ouest de la capitale, cette ancienne province majoritairement située dans les départements de l'Orne et l'Eure-et-Loir, très prisée des Parisiens, accueille toujours plus de restaurants qui valent le détour.

L'incontournable : D'une île

Repris en 2018 par le duo de Septime, Bertrand Grébaut et Théo Pourriat, cet ancien corps de ferme de huit hectares datant du XVIIe siècle abrite neuf chambres au charme campagnard épuré et un restaurant façon salle à manger chinée, alimenté par le potager de la maison et les producteurs du coin. Réservé en priorité aux hôtes, mais ouvert aussi aux clients extérieurs, on y déguste une formule buffet simple au déjeuner et un menu unique du jour en trois temps le soir : betteraves, miel et physalis, poularde de Culoiseau rôtie au foin dans une cocotte lutée, tarte aux pommes et glace au savagnin. Encore plus agréable aux beaux jours sur la terrasse avec vue sur la verdure alentour.

D'une île. L'Aunay, Rémalard (Orne). Tél. : 02 33 83 01 47. Tlj. Menus : 25 (buffet déj.) et 39€ (dîn.).

La plus bistronomique : Oiseau-Oiseau

Le restaurant de Sven et Marianne Chartier est la coqueluche de ces derniers mois. Situé en face de l'église du village, il affiche un mélange d'épure scandinave et de chaleur campagnarde (poutres blanchies, sol en béton ciré, tables en bois massif). Il faut dire que l'ex-chef de l'étoilé parisien Saturne (fermé depuis) y bichonne les produits du coin avec des cuissons, des textures et des assaisonnements parfaits: tartare de veau, coques et cresson ; tourte de ris de veau, légumes et citron confit ; pigeon fumé au foin et frites d'hélianthis …Sans oublier les desserts très gourmands: paris-brest aux cacahuètes, tarte chocolat, pralin et chanvre.

Oiseau-Oiseau. 5, place Saint-Germain, Préaux-du-Perche (Orne). Tél. : 02 33 73 51 24. Du jeu. au sam. Carte env. 45-60€.

La plus «jeunes talents» : Les Pieds dans l'Eau

Revenu dans sa région natale en 2018, pour reprendre avec son épouse Méline Vieira ce restaurant installé dans un ancien moulin près d'un étang, Gaspard Noury, 26 ans, concocte, pour un excellent rapport qualité prix, une cuisine bistronomique de saison, créative et harmonieuse. Foie gras au calvados du Perche, pain maison et kiwi, saint-jacques en carpaccio aux radis green meat et aux oignons, volaille au saté, blanquette de veau déstructurée, gnocchi frits et duxelles de champignons... La palme de la gourmandise revient toutefois à la tarte feuilletée aux pommes à partager et sa glace au yaourt.

Les Pieds dans l'Eau. 28 Chemin de la Folle Entreprise, Saint-Langis-lès-Mortagne (Orne). Tél. : 02 33 25 31 44. Tlj sf dim., lun. et mer (dîn.). Menus à 17 (déj.), 27 et 37€.

La plus perdue : La Planque en Perche

Après une première carrière dans la production et plusieurs années sur mer, Julie et Stéphane Lehembre ont inauguré il y a quelques mois dans une ancienne ferme en ruine qu'ils ont retapée leur maison d'hôtes écolo, entourée par les collines et leur potager en permaculture. Chaque vendredi et samedi, le couple fait vivre son restaurant au look très parisien, où Julie fusionne produits locaux et saveurs exotiques dans des dressages soignés : ravioles frites à la ricotta et velouté de betterave et gingembre ; paleron braisé, jus miso, patate douce et potimarron ; chou chocolat et caramel beurre salé. Accueil particulièrement amical.

La Planque en Perche. La Buchère, Bellou-le-Trichard (Orne). Tél. : 06 52 57 56 13. Ven. (dîn.) et sam. Carte env. 40€.

La plus conviviale : Après l'école

C'est en 2018 que Sergueï Balmayer et Solange Gelblat transforment l'ancienne école de Saint-Cyr-la-Rosière, village alors dépourvu de commerce, en restaurant/caviste/épicerie où ils organisent expos et autres événements pour redynamiser la vie locale. Le cadre est plein de charme, la vue splendide, les vins nature et l'ambiance toujours au rendez-vous. Quant aux assiettes, bistrotières et de saison, elles sont signées depuis quelques mois par Jean-Marc Sinceux (ex-Desnoyez) : œuf mayo à la poutargue ; céleri, sauce bleue et noisettes torréfiées ; velouté de petits pois, boudin grillé, cresson alénois... Il y a quelques mois, le couple a inauguré Du Peps, restaurant, coffee shop, cave à vins et épicerie sur la place du marché de Nogent-le-Rotrou.

Après l'école. Place Sainte-Julitte, Saint-Cyr-la-Rosière (Orne). Tél. : 09 67 08 37 31. Du jeu. au dim. soir et le dim. midi. Carte env.

La plus œnophile : La Verticale

Lancée il y a sept ans par Jean-Alexandre Sellier au cœur de Bellême, cette cave à manger chaleureuse (poutres, tables en bois) accueille depuis le début de l'année une nouvelle chef, Marie-Laure Crespin (ex-Café Perdu à Rouen). Laquelle envoie depuis sa cuisine ouverte de petites assiettes tournées - entre autres - vers le végétal: carpaccio de betteraves et crumble de feta, purée de lentilles corail au lait de coco et épinards, à côté de fromages (camembert rôti, fromage frais mariné) et de charcuteries (cecina, chopine, bellota) de qualité. À grignoter en salle, entouré de plus de 600 références de vins nature sur les étagères, ou sur la terrasse jardin à l'arrière.

La Verticale. 9, place de la République, Bellême (Orne). Tél. : 02 33 25 67 16. Tlj sf dim. (dîn.), lun., mar. (dîn) et mer (dîn.) Carte env. 20-30 €.

La plus «apéro» : Comptoir Sully

Lancé à la veille du second confinement par Franck et Cécile Carré, ce restaurant / caviste nature à la porte rouge et à l'intérieur lumineux est une halte idéale le soir et le week-end, pour un mix de tapas voyageuses (bisque de gambas et émulsion de citronnelle façon cappuccino, sandwich falafel, travers de porc confits au miel et soja, coriandre) et terroristes (tarte fine à l'andouillette, terrine de canard au poivre vert). Ou le midi, en semaine, pour un plat du jour bistrotier (lasagnes de bœuf mijoté, cocotte de poisson, saucisson de Lyon brioché maison...).

Comptoir Sully. 42, rue de Sully, Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). Tél. : 02 37 49 46 69. Tlj sf dim. et lun. Carte env. 20-30€.

La plus chineuse : La maison désinvolte

Voici un lieu insolite ! Installée dans une ancienne usine à l'entrée de La Perrière, avec une entrée à peine visible depuis la rue, cette friche industrielle réunit brocante, expos et résidences de chefs branchés, venus de Paris et d'ailleurs, qui tournent régulièrement. Le restaurant (sur réservation) est installé dans l'une des pièces, au milieu des objets chinés. Du 25 juin au 25 septembre, un jeune chef franco-salvadorien prend les commandes.

La maison désinvolte . La Friche. 138, rue de la Juiverie, La Perrière - Belforêt-en-Perche (Orne). Tél. : 06 47 19 02 54 . Du ven. au dim. à partir de 11h.

La plus charmante : Villa Fol Avril

Avec son église du XIIe siècle, d'où partent de nombreuses randonnées, notamment dans la forêt environnante, le petit village de Moutiers-au-Perche - l'un des plus anciens de la région -, affiche un cachet des plus pittoresques. Un bâtiment jaune attire l'œil : il s'agit d'un hôtel-restaurant de charme, avec jardin fleuri et piscine chauffée. Installé dans un ancien relais de poste du XIXe, il a été repris en 2020 par Daniela (ancienne de Septime et D'une île) et Hugo Raymond. La cuisine, locale et de saison, change chaque jour selon le marché : croquettes de boudin noir et mousseline d'échalotes ; magret de canard, jus à la framboise, betteraves et blettes ; panna cotta, coulis de rhubarbe, fraises, meringue estragon.

Villa Fol Avril. 2, rue des Fers Chauds, Moutiers-au-Perche (Orne). Tél. : 02 33 83 22 67. Du jeu. au dim. soir et dim. midi. Menus à 31 et 36€.

La plus «à la bonne franquette» : Café des Amis

Voici une cantine discrète bien connue des Percherons : le bistrot de campagne d'Arnaud (un ancien de Casa Bini, à Paris) et Patricia, ouvert pour le déjeuner seulement, avec un menu qui change tous les jours (2 entrées, 2 plats, fromage ou 2 desserts au choix). Tout est fait maison par le patron, à partir de produits de qualité : foies de volaille snackés, pistou de persil, moutarde ; pluma de porc ibérique ; beurre de sauge aux zestes de citron ; fondant au chocolat noir, crème anglaise au café. Pour ne rien gâcher l'intérieur rétro avec son bar jaune vintage, tout comme la terrasse végétalisée, sont du meilleur effet !

Café des Amis. 11, rue de l'Église, Boissy-Maugis (Orne). Tél. : 02 33 73 78 23. Tlj sf dim. au déj. Menu à 23€.

La Mer à Boire, un coin de Bretagne sur les bords de Seine

On se laisse embarquer par le charme de cette guinguette flottante à Asnières.

Notre palmarès des vins de Bordeaux 2021 en primeur, encore meilleurs qu'en 2020

EXCLUSIF - Millésime plein de défis à Bordeaux, 2021 aura été pour quelques châteaux le moyen de se démarquer, avec des cuvées mieux notées qu'en 2020. Voici notre sélection.

Le déjeuner du dimanche de… Massimo Tringali

Les jours de repos, il aime préparer à sa fille ce que lui faisait sa mère: «Une pizza fritta en portefeuille, jambon, mozzarella, sauce tomate…

Le Figaro

En photos : Cala di Volpe, le spot culte de Sardaigne s'offre une nouvelle allure

  1. Accueil
  2. Évasion

Voulu par l'Aga Khan, racheté par le Qatar, géré par le groupe Marriott, l'hôtel vient de connaître un «lifting» mesuré et respectueux de l'architecture de Jacques Couëlle.

Ségolène Wacrenier

Un paradis glamour

Au début des années 1960, c'est le coup de foudre quand un prince beau et célèbre, Karim Aga Khan, découvre la côte nord-est de la Sardaigne, dite Costa Smeralda (côte d'émeraude). Très vite, il s'offre plusieurs kilomètres de côtes vierges et transforme son nouvel Eden sauvage en un lieu touristique ultra jet-set.

Il convoque les meilleurs et invite l'architecte sculpteur Jacques Couëlle à façonner un hôtel tout en courbes conçu pour s'intégrer à la nature sarde.

L'artiste avait déjà imaginé un lotissement de maisons aux formes libres, implantées en fonction du terrain à Castellaras, sur les hauteurs de Cannes. En 1963, le voici prêt à modeler un hôtel devenu culte, dans lequel rivalisent de beauté arches, couloirs, plafonds arrondis, appliques en stuc et vitraux colorés.

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Les bâtiments aux tuiles de terre cuite sont bas, agencés entre eux comme un village de pêcheurs et l'ensemble reste en harmonie avec le paysage. Les socialites s'y pressent, de Jackie Kennedy à la princesse Margaret, et le public le découvre à l'écran dans L'espion qui m'aimait avec Roger Moore, alias 007. Suivront plus récemment Beyoncé et Jay-Z ou Elton John.

Un cocon bohème de charme

Extérieur ocre et intérieur en stuc immaculé, les lieux viennent de bénéficier d'une rénovation en douceur par les architectes français Bruno Moinard et Claire Bétaille (4BI & Associés). Quatre ans de travail et l'esprit est là : le bois des poutres répond aux sols carrelés de tommettes, les luminaires en poterie sarde dialoguent avec les plafonds de canisse et les tonalités bien choisies laissent entrer la lumière.

L'architecture tout en courbes s'accommode aussi bien avec du mobilier contemporain dessiné sur-mesure avec des objets plus rustiques. La nouvelle décoration s'étend dans la totalité de ce cinq étoiles hors normes : suites, chambres, lobby, salons et restaurants, notamment les deux derniers ouverts en mai 2022 : le Beefbar, concept de sélection de viandes de haute qualité de Riccardo Giraudi, et le Matsuhisa du célèbre chef japonais Nobu Matsuhisa.

Le projet d'envergure, marier design contemporain et architecture initiale, redonner tout son lustre à un hôtel mythique est un succès : l'œuvre d'art habitable de Jacques Couëlle conserve son style inimitable.

L'Humanité

Un bouquet d’herbes séchées et de fleurs sauvages

Nos recommandations culturelles

Recueil Jean-Michel Maulpoix vient d’être couronné par le Goncourt de la poésie. Il cultive avec art, dans Rue des fleurs, un rapport dynamique à la réalité concrète du monde, usant avec le même bonheur de la prose et du vers.

Muriel Steinmetz

Jean-Michel Maulpoix (né en 1952) vient de recevoir le prix Goncourt de la poésie pour l’ensemble de son œuvre. Il publie Rue des fleurs, un recueil de textes, dont certains relus, voire réécrits, bref, remis sur le métier. Les voilà autrement cousus, pièce à pièce, depuis jadis, où certains ont leur origine ; brassées d’ « images précoces » accointées à l’aujourd’hui. Sur cette « relecture-réécriture », dans un récent entretien, l’auteur parle de « yoga affectif ».

jardins ouvriers le long de l’autoroute

Ici, il a prélevé un titre, là un peu moins d’un texte, arrachant les mots à leur contexte initial pour mieux les rebouter ailleurs, comme on compose un bouquet à l’aide d’herbes séchées, de feuilles et de fleurs cueillies sur la route, puis redistribuées pour l’œil dans le vase. Il dit écrire avec « la mémoire de ses lectures » qui, tels des « poteaux d’angle » – la formule vient de Michaux –, lui servent de « repères ». Jean-Michel Maulpoix s’accorde ainsi une « pause lyrique », doublée d’un exercice de mémoire. L’ensemble tourne autour du texte Cimetière – initialement intitulé Toussaint – « Où n’entre plus le songe ni la rumeur/Ni le rayon de l’aube ni le murmure des voix d’amour (…) Où l’on ne vieillit plus, quittant d’un coup son âge et ses pensées ».

Il use avec le même bonheur de la prose et du vers, qui hante son écriture sur le ton de la basse continue. Le vers, en effet, donne le rythme et balaie d’un revers de main tout type de discours, de ceux qui finissent par faire la bouche sèche à ceux qui les profèrent. Maulpoix, lui, laisse entendre son propre souffle, défait la routine et tout prêt-à-porter du sens. Il avoue beaucoup « écrire à l’oreille ».

À la tête de la revue numérique de littérature et de critique le Nouveau Recueil, l’essayiste qu’il est aussi, qui fut d’abord édité chez Maurice Nadeau, se réclame volontiers d’un « lyrisme critique » ; sujet de sa thèse de doctorat, soutenue en 1987 à Nanterre. Il y prônait « l’implication subjective » et « le rapport dynamique avec la réalité concrète du monde ». Cette réalité est plus que jamais présente dans Rue des fleurs, qui s’ouvre sur une « banlieue pauvre », avec ses jardins ouvriers où « l’on voit le long de l’autoroute des carrés frisés de laitues », binés par « les petits vieux ».

« les émigrés qui marchent ne disent rien »

Au petit jour, apparaissent les travailleurs, « tous ensemble ils arrivent par le tram de 7 heures. Le bleu sent la Javel, la terre sent le goudron ». Le soir, «  on entend des musiques aux portes », là « où les fenêtres sont bleues à partir de huit heures ». Et « les émigrés qui marchent ne disent rien, ne vont nulle part ». La phrase chez Maulpoix respire sans sinuer. La virgule est rare. Le poète cultive l’accident favorable à la combinaison phonique, si contraire au tout-venant de la signification. Selon son propre aveu, il y a chez lui « un chef d’orchestre invisible qui se cache dans la page ».

poésieprix goncourtLittérature
Le Figaro

«Je cherchais un prince Disney, mais j'avais besoin d'une princesse» : Rebel Wilson fait son coming out

L'actrice, à l'affiche de Senior Year, s'est confiée, ce jeudi 9 juin, et a révélé l'identité de sa compagne sur son compte Instagram.

Rebel Wilson semble enfin avoir trouvé chaussure à son pied. Quatre mois après sa rupture avec l'homme d'affaires Jacob Busch, l'actrice à l'affiche de Senior Year a révélé l'identité de la nouvelle personne qui partage sa vie, faisant par la même occasion son coming out. «Je pensais que je cherchais un prince Disney. Mais peut-être que ce dont j'avais vraiment besoin pendant tout ce temps, c'était d'une princesse Disney», a-t-elle écrit en légende d'une photo, publiée ce jeudi 9 juin sur Instagram. Sur le cliché, la comédienne apparaît aux côtés de Ramona Agruma, une créatrice de mode à la tête de sa propre marque de vêtements, selon les informations du site People .

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Si l'actrice n'a pas donné de date précise concernant leur rencontre, plusieurs photos remontant à février témoignent du début de leur relation. Les deux sont apparues à de nombreuses reprises côte à côte et complices, lors de divers événements. Le mois dernier, la comédienne de 42 ans avait d'ailleurs expliqué au micro du podcast «U Up ?» à quel point elle était «heureuse» en amour, tout en taisant alors le nom de Ramona Agruma.

Et d'avouer en évoquant les conditions de leur rencontre : «C'était un coup monté par un ami. Il m'a dit : "Je pense que vous vous entendriez bien tous les deux."» Et d'ajouter : «Nous avons parlé au téléphone pendant des semaines avant de nous rencontrer. Et c'était une très bonne façon d'apprendre à nous connaître».

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L'année de l'amour

Avant de rencontrer sa «princesse Disney», Rebel Wilson s'était lancée dans une expérience en 2019, qu'elle avait baptisée «Année de l'amour». Soucieuse de rencontrer, enfin, la perle rare, l'actrice avait ainsi rencontré près de 50 personnes au cours de l'année. Au micro du podcast «U Up ?», elle était revenue sur cette période de sa vie. «Je voulais délibérément me dépasser, sortir avec tout un tas de personnes, vivre cette expérience, ce qui, je le sais, n'est pas normal en soi. Mais, cela m'a vraiment aidée à trouver ce que j'aimais et ce que je n'aimais pas», a-t-elle conclu.

Le portrait inédit de Lilibet Diana, 1 an, témoigne de sa ressemblance frappante avec le prince Harry

Meghan Markle et son époux le prince Harry ont célébré le premier anniversaire de leur fille, le samedi 4 juin, à Frogmore Cottage. Les Sussex ont depuis dévoilé une photographie inédite de l'enfant, qui ressemble trait pour trait à son père.

En robe verte, Pippa Middleton affiche pleinement sa troisième grossesse lors du jubilé

Présente pour rendre hommage à Elizabeth II lors de son jubilé de platine, la sœur de Kate Middleton a fait une apparition très remarquée, samedi 4 juin.

L'indéniable complicité de Keanu Reeves et sa compagne Alexandra Grant réveille le tapis rouge de Los Angeles

Deux ans après leur dernière apparition, l'interprète de Matrix et sa compagne ont défilé main dans la main lors du gala MOCA 2022, le lundi 6 juin.

Le Figaro

Mont-de-Marsan : un réfugié syrien condamné à 30 ans de prison pour le viol et le meurtre d'une femme

Le Figaro

Johanna Blanes, 24 ans, a été violée et étranglée dans un tunnel piétonnier sous une voie ferrée en juillet 2019.

Hussein Ahmed, un réfugié syrien de 35 ans, a été condamné jeudi 9 juin à 30 ans de prison par la cour d'assises des Landes pour le viol et le meurtre de Johanna Blanes, une jeune femme de 24 ans mère d'un enfant de 19 mois, rapporte Sud Ouest . Il a en outre écopé d'une interdiction définitive de territoire français. L'accusé et le parquet ont désormais dix jours pour faire un éventuel appel.

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L'affaire remonte au matin du dimanche 7 juillet 2019. Le corps de Johanna Blanes, qui rentrait d'une soirée en discothèque, est retrouvé par un passant dans un tunnel piétonnier sous une voie ferrée reliant Mont-de-Marsan à Saint-Pierre-du-Mont, où elle vit depuis plusieurs années. L'autopsie établit qu'elle a été victime d'une «asphyxie mécanique», correspondant à un étranglement. La jeune femme a également été violée. «Elle était comme désarticulée. Sa mâchoire était déboîtée. En 27 ans de carrière, des personnes dans des états pas possible, j'en ai vu, mais là, elle, elle était massacrée. Du sang coulait de l'arrière de son crâne, de ses oreilles, de son nez, de sa bouche», a témoigné un policier, cité par Sud Ouest, lors du procès.

Le téléphone portable de la victime retrouvé au domicile du suspect

Le réfugié politique syrien, Hussein Ahmed, avait été interpellé par la police judiciaire à Mont-de-Marsan quatre jours après le crime. Des éléments génétiques recueillis sur le corps de la victime avaient permis de remonter jusqu'à cet homme, déjà inscrit au fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).

À son domicile, les enquêteurs avaient retrouvé des effets personnels de la victime, dont son téléphone portable. Ils avaient également retrouvé sur lui la carte SIM de Johanna Blanes. Le réfugié syrien était connu de la police et la justice pour des faits de violences conjugales envers sa femme de 16 ans : il avait été condamné en 2018 à huit mois de prison avec sursis. La même année, en janvier, il avait tenté d'étrangler avec des écouteurs une adolescente qui quittait la gare de Morcenx-la-Nouvelle (Landes), près de son lycée. «Je vais t'égorger», lui avait-il notamment crié.

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Paris : une jeune femme tuée par un automobiliste qui fuyait un contrôle de police

La jeune femme, âgée de 25 ans, n'a pu être ranimée par les pompiers. L'automobiliste ainsi que le passager ont été interpellés et placés en garde à vue.

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«Piqûres sauvages» : plusieurs plaintes en France ce week-end, une mise en examen

FOCUS - Trois phénomènes de «piqûres sauvages» ont été rapportés au cours de festivals à Toulon, à Belfort et dans le Gers.

Un couple empêché d'emménager dans sa nouvelle maison par des squatteurs

Alors qu'il voulait fêter l'acquisition d'une maison en Essonne, le jeune couple est tombé sur une famille de Tunisiens déjà installée, assurant avoir également acheté la maison. Le ministre de l'Intérieur a réagi et jugé cette situation «inacceptable».

Le Figaro

Immobilier: comment augmenter un loyer qui n’a pas évolué pendant des années?

Renaud Bernard

NOS CONSEILS - Si le bailleur a normalement un an pour demander l’indexation du loyer, son calcul se complique après plusieurs années d’oubli. Voici quelques clés pour vous aider.

La révision d’un loyer ne pose pas de difficulté si elle est réalisée tous les ans. Cette revalorisation s’effectue à la date indiquée dans le bail ou, si elle n’est pas mentionnée, à la date anniversaire du contrat, c’est-à-dire celle de sa signature. Cette hausse ne peut pas excéder la variation sur un an de l’indice de référence des loyers (IRL), publié chaque trimestre par l’Insee (en avril pour le premier trimestre, en juillet pour le deuxième…). Si le trimestre pris en compte ne figure pas dans le bail, le dernier trimestre connu au moment de la signature du bail servira de référence. Ainsi, pour un bail signé début janvier, on appliquera l’IRL du troisième trimestre qui est publié mi-octobre. Alors que pour un bail signé fin janvier, ce sera l’IRL du quatrième trimestre, publié mi-janvier.

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Depuis la loi Alur de 2014, l’indexation du loyer n’est ni automatique, ni rétroactive. Si le bailleur a normalement un an pour la demander, son calcul se complique lorsqu’il oublie de réviser le loyer sur plusieurs années. Un cas de figure très fréquent: les faibles augmentations de l’IRL ces dernières années, directement liées à l’inflation, n’ont pas toujours incité les bailleurs à revoir les prix payés par leurs locataires.

• Comment calculer le nouveau loyer?

Le mode de calcul diffère selon l’ancienneté du bail. Pour les baux signés après le 27 mars 2014, date d’entrée en vigueur de la loi Alur, le loyer indexé est en principe déterminé selon la formule suivante: Loyer hors charge × l’IRL de l’année de la révision / l’IRL de l’année précédente. Prenons le cas d’un bail signé le 1er juin 2020 avec un loyer de 1000 euros. En demandant pour la première fois la révision pour le 1er juin 2022, le nouveau loyer sera fixé à 1024,80 euros (loyer × IRL du 1er trimestre 2022 / IRL du 1er trimestre 2021, soit 1000 × 133,93 / 130,69). Le propriétaire n’a en effet pas le droit de réintégrer les indexations non sollicitées les années antérieures.

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«L’un de mes clients a ainsi perdu près de 270 euros en trois ans. Titulaire d’un bail signé en mai 2015 avec un loyer de 1000 euros, la révision était intervenue fin 2019. Il a ainsi été privé des indexations pour des années 2016 (6,72 € de hausse perdue), 2017 (68,04 €) et 2018 (194,52 €)», illustre Damien Lagau-Lacrouts, notaire à Saint-Jean-de-Luz. Certains juges confirment ce mode de calcul «Mais d’autres, en revanche, soutiennent que le bailleur peut tenir compte des indexations non mises en œuvre les années précédentes pour réactualiser le montant du loyer, alerte Cécile Can, juriste à l’Anil. Seule une décision de la Cour de cassation mettrait un terme au débat, ce que l’on attend toujours.»

• Comment déterminer celui des anciens baux?

Pour les baux signés avant le 27 mars 2014, le calcul est plus fastidieux. Il faut distinguer la période concernant les révisions antérieures au 27 mars 2014, soumises aux règles de l’époque, et celle concernant les révisions postérieures. «Pour calculer le nouveau loyer, le bailleur peut donc prendre en compte l’ensemble des indices oubliés jusqu’au 27 mars 2014. Pour l’indexation des loyers postérieurs au 27 mars 2014, elle est calculée seulement pour l’année de la révision, sans comptabiliser les années oubliées», explique Cécile Can. Ainsi, pour un bail signé début 2010, le loyer révisé pour la première fois en 2022 sera déterminé en tenant compte de chaque réévaluation concernant 2011, 2012, 2013 et 2014, en ajoutant celle pour 2022.

• Comment en informer le locataire?

La loi ne prévoyant aucun formalisme, le bailleur a intérêt à adresser sa requête au locataire de préférence par courrier recommandé avec avis de réception. Ceci, pour deux raisons: détailler le calcul du loyer révisé et ainsi éviter tout risque de contestation ultérieure. «Le loyer réévalué prend effet le mois suivant celui de la réception de la lettre par le locataire. Si ce dernier n’est pas chez lui, il s’applique le mois qui suit la date de l’avis de passage», complète Damien Lagau-Lacrouts.

Si le locataire refuse de s’acquitter du différentiel de loyer résultant de la révision, le bailleur dispose d’un an pour réclamer le paiement. «L’action en révision de loyer, c’est-à-dire l’action en justice qui vise au recouvrement de la créance issue de la mise en œuvre de la clause d’indexation du loyer, bénéficie d’un délai de prescription d’un an, en vertu de l’article 7-1 de la loi de 1989», confirme Cécile Can.

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L’épargne solidaire a enfin la cote auprès des Français

DÉCRYPTAGE - Les assureurs doivent désormais proposer au moins un fonds estampillé solidaire dans leurs offres, et les épargnants suivent. Les encours de ces produits ont déjà bondi de 26 % en 2021.

Les propriétaires pourront changer d’assurance emprunteur à tout moment

Depuis le 1er juin, cette réforme va renforcer la concurrence et devrait être source d’économies pour les acheteurs.

Immobilier: ces jeunes pousses qui veulent bousculer le marché

DÉCRYPTAGE - Ventes immobilières ou gestion de copropriété, un grand nombre de start-up promettent de faciliter la vie de leurs clients grâce à la digitalisation. Elles cassent les prix, reste à évaluer la qualité du service.

Le Figaro

Zidane, Campos, Tchouaméni…Les infos à retenir ce vendredi

TERMINÉ : Fin du direct le 10 juin 2022 à 18:59

Le conseiller historique de Zinédine Zidane dément des contacts avec le Paris Saint-GermainNouveau rebondissement dans le feuilleton Zinédine Zidane. Alors qu’Europe 1 annonce que le technicien français a trouvé un accord de principe avec le Paris Saint-Germain pour prendre la succession de Mauricio Pochettino, Alain Migliaccio, conseiller historique de «Zizou» dément tout contact avec le club de la capitale : «Tous ces bruits qui circulent sont infondés, tranche sèchement le conseiller de ZZ depuis presque trente ans. A ce jour, je suis la seule personne admise à représenter et conseiller Zinédine Zidane. Ni Zinédine Zidane, ni moi-même n'avons été contactés directement par le propriétaire du PSG», a-t-il déclaré à L’Équipe. Avant d’ajouter qu’il n’était pas sûr que l’Émir du Qatar «soit vraiment intéressé par la venue» de «ZZ». Seul le temps permettra d'y voir plus clair dans ce dossier.À VOIR AUSSI - Les succès de Zinédine Zidane au Real Madrid

Luis Campos au Paris Saint-Germain, c’est officiel C’était un secret de polichinelle, c’est désormais officiel : Luis Campos est désormais le nouveau Conseiller Football du Paris Saint-Germain, a annoncé le club de la capitale ce vendredi dans un communiqué. Il vient pour remplacer Leonardo. La durée de son contrat n’a pas été dévoilée : «Je suis très heureux de rejoindre le Paris Saint-Germain, que je considère comme le club le plus ambitieux et passionnant dans le monde du football. Nous partageons la même vision, une vision en laquelle je crois fermement, et je suis impatient de commencer à travailler pour développer le potentiel exceptionnel du Club», a déclaré le Portugais. Luis Campos, 57 ans, a été l’un des grands artisans des belles années de l’AS Monaco mais aussi du titre du LOSC la saison dernière. À noter qu’en devenant «Conseiller Football» et non directeur sportif, il pourra conserver ses responsabilités de conseiller stratégique au Celta Vigo. 

Aurélien Tchouaméni devrait s’engager avec le Real Madrid la semaine prochaineCe n’est plus qu’une question de jours. Aurélien Tchouaméni (22 ans), pisté un temps par le Paris Saint-Germain, devrait s’engager avec le Real Madrid la semaine prochaine. Les Merengue auraient d’ores et déjà conclu un accord avec l’AS Monaco pour le transfert du milieu de terrain ; accord qui s’élèverait à environ 100 M€. Avant de signer officiellement avec sa nouvelle formation, l’international français doit encore passer la dernière partie de ses examens médicaux. D’après Fabrizio Romano, il devrait s’y atteler la semaine prochaine, après le match entre la France et la Croatie ce lundi (20h45).

Et aussi :

-          Paulo Fonseca tout proche du LOSC (Fabrizio Romano)-          Manchester United annonce six départs dont celui de Paul Pogba (officiel)-          Eddie Nketiah devrait prolonger avec Arsenal (Fabrizio Romano)-          Chelsea : le départ d’Andreas Christensen confirmé (officiel)-          Liverpool a fait une offre à Benfica pour Darwin Núñez (Fabrizio Romano)-          Sergi Roberto prolonge avec le FC Barcelone (officiel)-          Paul Pogba prêt à rejoindre Zinédine Zidane au Paris SG ? (RMC Sport)-          OGC Nice : Julien Fournier ouvre la porte à un départ de Christophe Galtier au Paris Saint-Germain

C’est tout pour ce vendredi, premier jour du mercato estival. Merci de nous avoir suivis et à demain pour de nouvelles infos transferts.

Furlan accompagnera bien Auxerre en Ligue 1

Stop ou encore ? Plutôt encore. Jean-Marc Furlan restera bien le coach de l’AJ Auxerre en Ligue 1 la saison prochaine selon les infos de France Bleu. «Sauf retournement de situation improbable, il reste à Auxerre», précise «l’entourage» du technicien de 64 ans, automatiquement prolongé jusqu’en 2023 en raison de la montée du club bourguignon, tombeur de l’ASSE en barrages d’accession à l’élite. Toujours selon la même source, une prolongation plus conséquente est à l’étude. Furlan est à la tête de l’AJA depuis 2019.

Manchester United et le Barça discutent pour Frenkie de Jong

Frenkie de Jong et Erik ten Hag réunis à Manchester United ? D’après le Telegraph, les Red Devils ont entamé des discussions avec le FC Barcelone au sujet d’un éventuel transfert du milieu international néerlandais de 25 ans. Avec Paul Pogba et Nemanja Matic partants cet été, Ten Hag, ancien coach de l’Ajax, vise à renforcer son milieu de terrain. Et son ancien joueur à Amsterdam représente une priorité à ses yeux. Reste à convaincre les dirigeants catalans de le céder… A priori, le Barça serait vendeur à plus de 75 M€, toujours selon la même source. De Jong a rejoint le Camp Nou en 2019 pour un montant estimé à 86 M€. Il est sous contrat jusqu’en 2026.

Angers SCO signe Amine Salama (officiel)

Angers SCO renforce son secteur offensif. Ce vendredi, la formation angevine a officialisé la signature du jeune Amine Salama (21 ans), en fin de contrat avec l’USL Dunkerque. L’attaquant s’est engagé avec le club de Ligue 1 jusqu’en juin 2026 : «Le choix du SCO m’est apparu comme une évidence pour plusieurs raisons. C’est un club installé en Ligue 1 depuis plusieurs saisons et qui n’hésite pas à faire confiance aux jeunes arrivant de divisions inférieures. J’ai fortement apprécié les échanges que j’ai eu avec les dirigeants, je me suis senti réellement désiré», a-t-il déclaré après avoir paraphé son contrat. En 2021-2022, Amine Salama a délivré 1 passe décisive en 11 apparitions en Ligue 2.

Paulo Fonseca tout proche du LOSC ?

À la recherche d’un nouvel entraîneur pour remplacer Jocelyn Gourvennec, dont la première saison à la tête du club n’a pas été à la hauteur des attentes, le LOSC aurait jeté son dévolu sur Paulo Fonseca, libre de tout contrat. Et selon les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, les négociations entre les Dogues et le technicien portugais seraient bien avancées; au point où un accord «se rapproche de plus en plus». Âgé de 49 ans, Paulo Fonseca est sans club depuis l’année dernière et son départ de l’AS Roma. Rappelons par ailleurs que Jocelyn Gourvennec est toujours sous contrat avec le club lillois.

AS Monaco : deux jeunes passent professionnels

Florian Baranik (20 ans) et Loïc Mayoute (19) ont paraphé leur premier contrat professionnel, a annoncé l’AS Monaco ce vendredi après-midi. Les deux jeunes joueurs se sont engagées pour une saison, soit jusqu’au mois de juin 2023 : «Le projet sportif de l’AS Monaco accorde une part importante au développement de nos jeunes joueurs. Au sein de l’Academy, nous faisons en sorte d’avoir les meilleures conditions possibles pour leur permettre d’aller encore plus loin dans le jeu moderne et de donner le meilleur d’eux-mêmes […] Félicitations à Florian et Loïc, qui doivent désormais redoubler d’efforts afin de réaliser leur potentiel et atteindre le meilleur niveau possible», a déclaré Paul Mitchell, le directeur sportif du club du Rocher.

Manchester United annonce six départs dont celui de Paul Pogba

Pas de surprise. Six joueurs professionnels en fin de contrat vont quitter Manchester United cet été, ont annoncé les Red Devils ce vendredi à travers un communiqué. Il s’agit d’Edinson Cavani, Lee Grant, Jesse Lingard, Juan Mata, Nemanja Matic et Paul Pogba. Le Français serait pisté par plusieurs clubs dont la Juventus Turin et le Paris Saint-Germain. Par ailleurs, cinq jeunes devraient quitter l’académie mancunienne. Des départs qui devraient permettre au club d’opérer un renouvellement dans son effectif et d’enclencher une nouvelle dynamique sous la houlette d’Erik ten Hag.

Eddie Nketiah devrait prolonger avec Arsenal

Important dans la qualification d’Arsenal pour la prochaine édition de la Ligue Europa, Eddie Nketiah, dont le contrat arrive à expiration, devrait prolonger son aventure chez les Gunners. Fabrizio Romano assure que l’attaquant britannique aurait un accord de principe avec le club londonien pour étendre son bail. Il ne resterait plus que quelques détails à régler. Cette saison, l’avant-centre âgé de 22 ans a inscrit 5 buts et délivré 1 passe décisive en 21 apparitions en Premier League.

Chelsea : le départ d’Andreas Christensen confirmé

C’était prévu : Andreas Christensen (26 ans), qui arrive en fin de contrat, quitte Chelsea dix ans après son arrivée chez les Blues. La formation londonienne a confirmé son départ ce vendredi après-midi sur ses réseaux sociaux. Le défenseur danois serait attendu du côté du FC Barcelone.

FC Lorient : Junior Kroupi passe professionnel (officiel)

Junior Kroupi, fils de l’ex-joueur ivoirien Eli Kroupi, a signé son premier contrat professionnel avec le FC Lorient. L’attaquant âgé de 15 ans s’est engagé avec les Merlus jusqu’en juin 2025 : «Pouvoir marcher sur les traces de mon père est une grande marque de fierté, pour lui, pour ma famille et bien évidemment pour moi. Signer mon premier contrat professionnel avec le FC Lorient me semblait tout à fait logique. Aujourd’hui, j’ai tout pour m’épanouir et progresser au FCL, a-t-il déclaré. Il me reste encore beaucoup de travail à effectuer pour intégrer définitivement le groupe professionnel. Je ne veux pas brûler les étapes et continuer à parfaire ma formation. Des joueurs comme Enzo Le Fée, Mattéo Guendouzi et Illan Meslier, tous formés au club et aujourd’hui en Espoirs ou en équipe de France A, sont des exemples pour moi et je compte m’appuyer sur leur cursus pour grandir. Je ne me fixe pas de limite et suis déterminé à faire de belles saisons sous ce maillot lorientais.»

Liverpool a fait une offre à Benfica pour Darwin Núñez

Liverpool s’active pour recruter Darwin Núñez. Les Reds auraient formulé une offre de 80 M€ - hors bonus - à Benfica pour s’attacher les services de l’Uruguayen. Les deux clubs négocieraient désormais les indemnités supplémentaires. Si le club du Merseyside et la formation lisboète parviennent à s’entendre, l’avant-centre âgé de 22 ans pourrait s’engager pour les cinq prochaines saisons avec le finaliste de la dernière Ligue des champions. Mais il y a de la concurrence dans ce dossier : Manchester United espérerait encore pouvoir le convaincre.

«Je ne m'interdis rien, surtout en tant qu'entraîneur» : il y a sept ans, Zidane ne fermait pas la porte au Paris SG

Il y a sept ans, interrogé sur le plateau du Canal Football Club, Zinédine Zidane assurait qu’il ne s’interdisait rien en tant qu’entraîneur : «Ils ont déjà un entraîneur qui a des résultats, qui est Laurent Blanc, que je connais très bien. Comme vous l'avez dit, je suis Marseillais. Je suis à Madrid, pour le moment je suis bien à Madrid. Il ne faut jamais dire jamais mais ça va certainement être compliqué, expliquait-t-il. Je ne m'interdis rien, surtout en tant qu'entraîneur. En tant que joueur, c'était peut-être différent. En tant qu'entraîneur, ce sont les opportunités qui feront le reste.»LIRE L’ARTICLE EN ENTIER - «Je ne m'interdis rien, surtout en tant qu'entraîneur» : il y a sept ans, Zidane ne fermait pas la porte au Paris SG

Sergi Roberto prolonge avec le FC Barcelone (officiel)

C’est officiel : Sergi Roberto (30 ans), qui était en fin de contrat, a prolongé avec le FC Barcelone. Le polyvalent milieu de terrain s’est réengagé avec les Blaugrana pour une saison, soit jusqu’en juin 2023. «Je suis dans ce club depuis la moitié de ma vie et j'espère en profiter à nouveau et redonner de la joie aux supporters», a-t-il déclaré.

Le conseiller historique de Zinédine Zidane dément des contacts avec le Paris Saint-Germain

Nouveau rebondissement dans le feuilleton Zinédine Zidane. Alors qu’Europe 1 annonce que le technicien français a trouvé un accord de principe avec le Paris Saint-Germain pour prendre la succession de Mauricio Pochettino, Alain Migliaccio, conseiller historique de «Zizou» dément tout contact avec le club de la capitale : «Tous ces bruits qui circulent sont infondés, tranche sèchement le conseiller de ZZ depuis presque trente ans. A ce jour, je suis la seule personne admise à représenter et conseiller Zinédine Zidane. Ni Zinédine Zidane, ni moi-même n'avons été contactés directement par le propriétaire du PSG», a-t-il déclaré à L’Équipe. Avant d’ajouter qu’il n’était pas sûr que l’Émir du Qatar «soit vraiment intéressé par la venue» de «ZZ». Seul le temps permettra d'y voir plus clair dans ce dossier.

À VOIR AUSSI - Les succès de Zinédine Zidane au Real Madrid

Paul Pogba prêt à rejoindre Zinédine Zidane au Paris SG ?

Alors que de nombreuses sources assurent que Zinédine Zidane devrait être sur le banc du Paris Saint-Germain la saison prochaine, RMC Sport rapporte que Paul Pogba - libre de s’engager avec le club de son choix - attendrait l’officialisation de l’arrivée du technicien français pour «entamer des discussions» avec les Rouge et Bleu. Pour rappel, «Zizou» apprécie beaucoup le profil de l’international tricolore. Lorsqu’il dirigeait le Real Madrid, il avait tenté de le faire venir dans la capitale espagnole. Si la formation parisienne parvenait à engager les deux, elle frapperait encore très fort, plusieurs semaines après avoir renouvelé le contrat de Kylian Mbappé. Paul Pogba est par ailleurs pisté par son ancien club, la Juventus Turin.

Accord de principe entre Zinédine Zidane et le Paris Saint-Germain ?

La planète football s’embrase. Zinédine Zidane se dirigerait vers le Paris Saint-Germain. D’après les dernières révélations du service des sports d’Europe 1, le technicien français aurait trouvé un accord de principe avec les Rouge et Bleu pour prendre la succession de Mauricio Pochettino. Il serait désormais en route pour le Qatar - ou serait déjà sur place - pour «régler les derniers détails de ce contrat». Néanmoins, le média français précise que son entourage «se refuse pour l'heure à certifier cette information». Il faudra donc s’armer de patience pour en savoir davantage. Âgé de 49 ans, Zinédine Zidane est sans club depuis un an et son départ du Real Madrid. Pendant longtemps, les rumeurs affirmaient qu’il souhaitait prendre en main l’équipe de France après la Coupe du Monde 2022. À VOIR AUSSI - Les succès de Zinédine Zidane au Real Madrid

Luis Campos au Paris Saint-Germain, c’est officiel

C’était un secret de polichinelle, c’est désormais officiel : Luis Campos est désormais le nouveau Conseiller Football du Paris Saint-Germain, a annoncé le club de la capitale ce vendredi dans un communiqué. Il vient pour remplacer Leonardo. La durée de son contrat n’a pas été dévoilée : «Je suis très heureux de rejoindre le Paris Saint-Germain, que je considère comme le club le plus ambitieux et passionnant dans le monde du football. Nous partageons la même vision, une vision en laquelle je crois fermement, et je suis impatient de commencer à travailler pour développer le potentiel exceptionnel du Club», a déclaré le Portugais. Luis Campos, 57 ans, a été l’un des grands artisans des belles années de l’AS Monaco mais aussi du titre du LOSC la saison dernière. À noter qu’en devenant «Conseiller Football» et non directeur sportif, il pourra conserver ses responsabilités de conseiller stratégique au Celta Vigo.

Guillermo Abascal nouvel entraîneur du Spartak Moscou (officiel)

L’identité du nouvel entraîneur du Spartak Moscou est connue. Il s’agit de l’Espagnol Guillermo Abascal (33 ans), qui était en charge du FC Bâle en tant qu’entraîneur intérimaire depuis le 21 février 2022 et avec qui il a terminé à la deuxième place du championnat suisse. La durée de son contrat n’a pas encore été dévoilée.

Aurélien Tchouaméni devrait s’engager avec le Real Madrid la semaine prochaine

Ce n’est plus qu’une question de jours. Aurélien Tchouaméni (22 ans), pisté un temps par le Paris Saint-Germain, devrait s’engager avec le Real Madrid la semaine prochaine. Les Merengue auraient d’ores et déjà conclu un accord avec l’AS Monaco pour le transfert du milieu de terrain ; accord qui s’élèverait à environ 100 M€. Avant de signer officiellement avec sa nouvelle formation, l’international français doit encore passer la dernière partie de ses examens médicaux. D’après Fabrizio Romano, il devrait s’y atteler la semaine prochaine, après le match entre la France et la Croatie ce lundi (20h45).

Une rencontre prévue entre Zinédine Zidane et l’Émir du Qatar ce samedi ?

Feuilleton Zinédine Zidane au Paris Saint-Germain. Nouvel épisode. Selon les dernières informations publiées par Mundo Deportivo, l’optimisme règnerait désormais chez les Rouge et Bleu concernant l’arrivée du technicien français sur le banc parisien. Le quotidien ibérique, qui évoque une intensification des négociations depuis mardi, assure que la journée de samedi pourrait être décisive. La raison ? Une rencontre prévue entre «Zizou» et l’Émir du Qatar. La situation se décantera-t-elle ce week-end ? Il faut s’armer de patience.À VOIR AUSSI - Les succès de Zinédine Zidane au Real Madrid

OGC Nice : Julien Fournier ouvre la porte à un départ de Christophe Galtier au Paris Saint-Germain

Outre Zinédine Zidane, Christophe Galtier est l’un des noms les plus cités pour prendre la succession de Mauricio Pochettino au Paris Saint-Germain. L’entraîneur âgé de 55 ans est encore sous contrat avec l’OGC Nice jusqu’en juin 2024, mais ses dirigeants semblent prêts à s’en séparer. C’est ce qu’a confié Julien Fournier, le directeur sportif des Aiglons, dans un entretien accordé à L’Équipe : «Après, si le Paris Saint-Germain vient, et c’est une décision que je ne peux pas prendre seul bien évidemment, quand vous avez ce type de club-là qui vient chercher l’un de vos joueurs ou votre entraîneur, c’est compliqué de dire ''non''», a-t-il expliqué. Avant de mettre en garde le club parisien : «C’est pour ça que je répète que si le Paris Saint-Germain veut Christophe Galtier, il ne faut pas trop qu’il tarde, sinon ce sera plus compliqué pour lui.» Les dirigeants parisiens sont prévenus.

Paris Saint-Germain : Hugo Lamy passe professionnel

Le Paris Saint-Germain prépare l’avenir. Le club de la capitale a annoncé que le prometteur Hugo Lamy (18 ans) avait signé son premier contrat professionnel. Désormais, le latéral droit est lié aux Rouge et Bleu jusqu’en juin 2025. «Passé par le Centre de Préformation et le Centre de Formation du club de la capitale, le jeune défenseur a effectué la saison 2021-2022 au sein de l’équipe U19 parisienne. Il a disputé 11 matches de championnat et trois rencontres de Coupe Gambardella», précise le communiqué officiel.

La Juventus Turin renoue le dialogue avec Paul Pogba

Libre de s’engager avec le club de son choix cet été après la fin de son aventure mancunienne, Paul Pogba souhaiterait prendre un peu de temps pour réfléchir avant de décider de son avenir. Plusieurs clubs seraient très intéressés à l’idée de s’attacher ses services sans avoir à s’acquitter d’importantes indemnités de transfert. Parmi elles : le Real Madrid, le Paris Saint-Germain ou encore la Juventus Turin. Et justement, si les discussions entre l’entourage du milieu de terrain et les Bianconeri ont un temps été «ralenties», le dialogue aurait «désormais repris», selon les informations publiées par RMC Sport. Le média sportif précise qu’en privé, l’international tricolore «n’a jamais caché […] qu’un retour à la Juventus pouvait le tenter». Pour rappel, Paul Pogba, 29 ans, a déjà défendu les couleurs de la Vieille Dame entre 2012 et 2016.

Alessandro Florenzi transféré définitivement à l’AC Milan ?

Prêté à l’AC Milan par l’AS Rome cette saison, Alessandro Florenzi (31 ans) devrait rester en Lombardie. Fabrizio Romano rapporte que le latéral droit, sous contrat avec les Giallorossi jusqu’en juin 2023, serait en passe d''être définitivement transféré chez les Rossoneri. L’accord qui doit être conclu entre les deux formations devrait être inférieur au montant de l’option d’achat - 4,5 M€ - qui était assortie à son prêt. En 2021-2022, l’Italien a contribué à la conquête du titre du club milanais (24 matches, 2 buts).

Le Barça avance sur la prolongation de Gavi

Bonne nouvelle pour le FC Barcelone. Après de longs mois de négociations, les dirigeants catalans seraient proches d’un accord avec les représentants de Gavi (17 ans) pour une prolongation de contrat jusqu’en juin 2027, annonce Fabrizio Romano ce vendredi matin. Le journaliste spécialisé dans le marché des transferts précise qu’il reste «encore quelques points à clarifier». Le renouvellement du très prometteur milieu de terrain est l’un des enjeux majeurs des Blaugrana à l’intersaison.

Lovro Majer se dit «heureux» au Stade Rennais

Auteur d’une saison remarquable, avec 6 buts et 8 passes décisives en Ligue 1, Lovro Majer (24 ans) est logiquement (très) courtisé. Selon Foot Mercato, le milieu de terrain serait notamment dans les petits papiers du RB Leipzig, du Real Madrid et du Paris Saint-Germain. Cependant, l’international croate ne devrait pas changer d’air à l’intersaison. C’est du moins ce qu’il a annoncé dans une interview accordée à So Foot : «Je sais que plusieurs choses s’écrivent sur mon avenir, mais l’intérêt d’autres clubs, je le prends pour le moment seulement comme une confirmation que je fais bien les choses. Je suis heureux à Rennes, j’aime la ville, le club, et je veux continuer d'y progresser», a-t-il confié. Les supporters des Rouge et Noir doivent être ravis.

La rumeur Zinédine Zidane au Paris Saint-Germain ravivée par la presse espagnole

La rumeur Zinédine Zidane au Paris Saint-Germain, le retour. Un temps annoncé comme la priorité des Rouge et Bleu pour prendre la succession de Mauricio Pochettino, le nom du technicien français avait un peu disparu des rumeurs, au profit notamment de celui de Christophe Galtier. Mais la presse espagnole, à travers de nouvelles révélations qu’il convient de prendre avec des pincettes, a ravivé la flamme. À en croire El Chiringuito TV et El Partidazo de COPE, «Zizou», qui est en vacances à Ibiza, aurait discuté ce mercredi «pendant plus d’une heure» avec Marco Verratti dans un «beach club» de l’île. Si le contenu de la conversation n’a pas fuité, l’annonce de cette rencontre a eu pour conséquence de ranimer les spéculations de ces dernières semaines. L’identité du nouvel entraîneur du club parisien devrait être dévoilée d’ici peu. Zinédine Zidane (49 ans), pour sa part, a quitté la tête du Real Madrid l’été dernier. Il serait intéressé à l’idée de reprendre l’équipe de France après la Coupe du Monde 2022.

À VOIR AUSSI - Les succès de Zinédine Zidane au Real Madrid

Le marché des transferts vient d’ouvrir en France et en Angleterre

Ce vendredi 10 juin 2022, le marché des transferts est officiellement ouvert. Du moins pour deux pays : la France et l’Angleterre. Il se clôturera le 1er septembre prochain.

Les autres grands championnats européens - à savoir la Liga, la Bundesliga et la Serie A - devront encore patienter jusqu’au 1er juillet pour l’ouverture de leur mercato.

Bonjour à toutes et à tous

Bienvenue sur Le Figaro pour suivre le premier jour du marché des transferts en notre compagnie.

Zidane, Campos, Tchouaméni…Les infos à retenir ce vendredi

Le conseiller historique de Zinédine Zidane dément des contacts avec le Paris Saint-GermainNouveau rebondissement dans le feuilleton Zinédine Zidane. Alors qu’Europe 1 annonce que le technicien français a trouvé un accord de principe avec le Paris Saint-Germain pour prendre la succession de Mauricio Pochettino, Alain Migliaccio, conseiller historique de «Zizou» dément tout contact avec le club de la capitale : «Tous ces bruits qui circulent sont infondés, tranche sèchement le conseiller de ZZ depuis presque trente ans. A ce jour, je suis la seule personne admise à représenter et conseiller Zinédine Zidane. Ni Zinédine Zidane, ni moi-même n'avons été contactés directement par le propriétaire du PSG», a-t-il déclaré à L’Équipe. Avant d’ajouter qu’il n’était pas sûr que l’Émir du Qatar «soit vraiment intéressé par la venue» de «ZZ». Seul le temps permettra d'y voir plus clair dans ce dossier.À VOIR AUSSI - Les succès de Zinédine Zidane au Real Madrid

Luis Campos au Paris Saint-Germain, c’est officiel C’était un secret de polichinelle, c’est désormais officiel : Luis Campos est désormais le nouveau Conseiller Football du Paris Saint-Germain, a annoncé le club de la capitale ce vendredi dans un communiqué. Il vient pour remplacer Leonardo. La durée de son contrat n’a pas été dévoilée : «Je suis très heureux de rejoindre le Paris Saint-Germain, que je considère comme le club le plus ambitieux et passionnant dans le monde du football. Nous partageons la même vision, une vision en laquelle je crois fermement, et je suis impatient de commencer à travailler pour développer le potentiel exceptionnel du Club», a déclaré le Portugais. Luis Campos, 57 ans, a été l’un des grands artisans des belles années de l’AS Monaco mais aussi du titre du LOSC la saison dernière. À noter qu’en devenant «Conseiller Football» et non directeur sportif, il pourra conserver ses responsabilités de conseiller stratégique au Celta Vigo. 

Aurélien Tchouaméni devrait s’engager avec le Real Madrid la semaine prochaineCe n’est plus qu’une question de jours. Aurélien Tchouaméni (22 ans), pisté un temps par le Paris Saint-Germain, devrait s’engager avec le Real Madrid la semaine prochaine. Les Merengue auraient d’ores et déjà conclu un accord avec l’AS Monaco pour le transfert du milieu de terrain ; accord qui s’élèverait à environ 100 M€. Avant de signer officiellement avec sa nouvelle formation, l’international français doit encore passer la dernière partie de ses examens médicaux. D’après Fabrizio Romano, il devrait s’y atteler la semaine prochaine, après le match entre la France et la Croatie ce lundi (20h45).

Et aussi :

-          Paulo Fonseca tout proche du LOSC (Fabrizio Romano)-          Manchester United annonce six départs dont celui de Paul Pogba (officiel)-          Eddie Nketiah devrait prolonger avec Arsenal (Fabrizio Romano)-          Chelsea : le départ d’Andreas Christensen confirmé (officiel)-          Liverpool a fait une offre à Benfica pour Darwin Núñez (Fabrizio Romano)-          Sergi Roberto prolonge avec le FC Barcelone (officiel)-          Paul Pogba prêt à rejoindre Zinédine Zidane au Paris SG ? (RMC Sport)-          OGC Nice : Julien Fournier ouvre la porte à un départ de Christophe Galtier au Paris Saint-Germain

C’est tout pour ce vendredi, premier jour du mercato estival. Merci de nous avoir suivis et à demain pour de nouvelles infos transferts.

Furlan accompagnera bien Auxerre en Ligue 1

Stop ou encore ? Plutôt encore. Jean-Marc Furlan restera bien le coach de l’AJ Auxerre en Ligue 1 la saison prochaine selon les infos de France Bleu. «Sauf retournement de situation improbable, il reste à Auxerre», précise «l’entourage» du technicien de 64 ans, automatiquement prolongé jusqu’en 2023 en raison de la montée du club bourguignon, tombeur de l’ASSE en barrages d’accession à l’élite. Toujours selon la même source, une prolongation plus conséquente est à l’étude. Furlan est à la tête de l’AJA depuis 2019.

Manchester United et le Barça discutent pour Frenkie de Jong

Frenkie de Jong et Erik ten Hag réunis à Manchester United ? D’après le Telegraph, les Red Devils ont entamé des discussions avec le FC Barcelone au sujet d’un éventuel transfert du milieu international néerlandais de 25 ans. Avec Paul Pogba et Nemanja Matic partants cet été, Ten Hag, ancien coach de l’Ajax, vise à renforcer son milieu de terrain. Et son ancien joueur à Amsterdam représente une priorité à ses yeux. Reste à convaincre les dirigeants catalans de le céder… A priori, le Barça serait vendeur à plus de 75 M€, toujours selon la même source. De Jong a rejoint le Camp Nou en 2019 pour un montant estimé à 86 M€. Il est sous contrat jusqu’en 2026.

Angers SCO signe Amine Salama (officiel)

Angers SCO renforce son secteur offensif. Ce vendredi, la formation angevine a officialisé la signature du jeune Amine Salama (21 ans), en fin de contrat avec l’USL Dunkerque. L’attaquant s’est engagé avec le club de Ligue 1 jusqu’en juin 2026 : «Le choix du SCO m’est apparu comme une évidence pour plusieurs raisons. C’est un club installé en Ligue 1 depuis plusieurs saisons et qui n’hésite pas à faire confiance aux jeunes arrivant de divisions inférieures. J’ai fortement apprécié les échanges que j’ai eu avec les dirigeants, je me suis senti réellement désiré», a-t-il déclaré après avoir paraphé son contrat. En 2021-2022, Amine Salama a délivré 1 passe décisive en 11 apparitions en Ligue 2.

Paulo Fonseca tout proche du LOSC ?

À la recherche d’un nouvel entraîneur pour remplacer Jocelyn Gourvennec, dont la première saison à la tête du club n’a pas été à la hauteur des attentes, le LOSC aurait jeté son dévolu sur Paulo Fonseca, libre de tout contrat. Et selon les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, les négociations entre les Dogues et le technicien portugais seraient bien avancées; au point où un accord «se rapproche de plus en plus». Âgé de 49 ans, Paulo Fonseca est sans club depuis l’année dernière et son départ de l’AS Roma. Rappelons par ailleurs que Jocelyn Gourvennec est toujours sous contrat avec le club lillois.

AS Monaco : deux jeunes passent professionnels

Florian Baranik (20 ans) et Loïc Mayoute (19) ont paraphé leur premier contrat professionnel, a annoncé l’AS Monaco ce vendredi après-midi. Les deux jeunes joueurs se sont engagées pour une saison, soit jusqu’au mois de juin 2023 : «Le projet sportif de l’AS Monaco accorde une part importante au développement de nos jeunes joueurs. Au sein de l’Academy, nous faisons en sorte d’avoir les meilleures conditions possibles pour leur permettre d’aller encore plus loin dans le jeu moderne et de donner le meilleur d’eux-mêmes […] Félicitations à Florian et Loïc, qui doivent désormais redoubler d’efforts afin de réaliser leur potentiel et atteindre le meilleur niveau possible», a déclaré Paul Mitchell, le directeur sportif du club du Rocher.

Manchester United annonce six départs dont celui de Paul Pogba

Pas de surprise. Six joueurs professionnels en fin de contrat vont quitter Manchester United cet été, ont annoncé les Red Devils ce vendredi à travers un communiqué. Il s’agit d’Edinson Cavani, Lee Grant, Jesse Lingard, Juan Mata, Nemanja Matic et Paul Pogba. Le Français serait pisté par plusieurs clubs dont la Juventus Turin et le Paris Saint-Germain. Par ailleurs, cinq jeunes devraient quitter l’académie mancunienne. Des départs qui devraient permettre au club d’opérer un renouvellement dans son effectif et d’enclencher une nouvelle dynamique sous la houlette d’Erik ten Hag.

Eddie Nketiah devrait prolonger avec Arsenal

Important dans la qualification d’Arsenal pour la prochaine édition de la Ligue Europa, Eddie Nketiah, dont le contrat arrive à expiration, devrait prolonger son aventure chez les Gunners. Fabrizio Romano assure que l’attaquant britannique aurait un accord de principe avec le club londonien pour étendre son bail. Il ne resterait plus que quelques détails à régler. Cette saison, l’avant-centre âgé de 22 ans a inscrit 5 buts et délivré 1 passe décisive en 21 apparitions en Premier League.

Chelsea : le départ d’Andreas Christensen confirmé

C’était prévu : Andreas Christensen (26 ans), qui arrive en fin de contrat, quitte Chelsea dix ans après son arrivée chez les Blues. La formation londonienne a confirmé son départ ce vendredi après-midi sur ses réseaux sociaux. Le défenseur danois serait attendu du côté du FC Barcelone.

FC Lorient : Junior Kroupi passe professionnel (officiel)

Junior Kroupi, fils de l’ex-joueur ivoirien Eli Kroupi, a signé son premier contrat professionnel avec le FC Lorient. L’attaquant âgé de 15 ans s’est engagé avec les Merlus jusqu’en juin 2025 : «Pouvoir marcher sur les traces de mon père est une grande marque de fierté, pour lui, pour ma famille et bien évidemment pour moi. Signer mon premier contrat professionnel avec le FC Lorient me semblait tout à fait logique. Aujourd’hui, j’ai tout pour m’épanouir et progresser au FCL, a-t-il déclaré. Il me reste encore beaucoup de travail à effectuer pour intégrer définitivement le groupe professionnel. Je ne veux pas brûler les étapes et continuer à parfaire ma formation. Des joueurs comme Enzo Le Fée, Mattéo Guendouzi et Illan Meslier, tous formés au club et aujourd’hui en Espoirs ou en équipe de France A, sont des exemples pour moi et je compte m’appuyer sur leur cursus pour grandir. Je ne me fixe pas de limite et suis déterminé à faire de belles saisons sous ce maillot lorientais.»

Liverpool a fait une offre à Benfica pour Darwin Núñez

Liverpool s’active pour recruter Darwin Núñez. Les Reds auraient formulé une offre de 80 M€ - hors bonus - à Benfica pour s’attacher les services de l’Uruguayen. Les deux clubs négocieraient désormais les indemnités supplémentaires. Si le club du Merseyside et la formation lisboète parviennent à s’entendre, l’avant-centre âgé de 22 ans pourrait s’engager pour les cinq prochaines saisons avec le finaliste de la dernière Ligue des champions. Mais il y a de la concurrence dans ce dossier : Manchester United espérerait encore pouvoir le convaincre.

«Je ne m'interdis rien, surtout en tant qu'entraîneur» : il y a sept ans, Zidane ne fermait pas la porte au Paris SG

Il y a sept ans, interrogé sur le plateau du Canal Football Club, Zinédine Zidane assurait qu’il ne s’interdisait rien en tant qu’entraîneur : «Ils ont déjà un entraîneur qui a des résultats, qui est Laurent Blanc, que je connais très bien. Comme vous l'avez dit, je suis Marseillais. Je suis à Madrid, pour le moment je suis bien à Madrid. Il ne faut jamais dire jamais mais ça va certainement être compliqué, expliquait-t-il. Je ne m'interdis rien, surtout en tant qu'entraîneur. En tant que joueur, c'était peut-être différent. En tant qu'entraîneur, ce sont les opportunités qui feront le reste.»LIRE L’ARTICLE EN ENTIER - «Je ne m'interdis rien, surtout en tant qu'entraîneur» : il y a sept ans, Zidane ne fermait pas la porte au Paris SG

Sergi Roberto prolonge avec le FC Barcelone (officiel)

C’est officiel : Sergi Roberto (30 ans), qui était en fin de contrat, a prolongé avec le FC Barcelone. Le polyvalent milieu de terrain s’est réengagé avec les Blaugrana pour une saison, soit jusqu’en juin 2023. «Je suis dans ce club depuis la moitié de ma vie et j'espère en profiter à nouveau et redonner de la joie aux supporters», a-t-il déclaré.

Le conseiller historique de Zinédine Zidane dément des contacts avec le Paris Saint-Germain

Nouveau rebondissement dans le feuilleton Zinédine Zidane. Alors qu’Europe 1 annonce que le technicien français a trouvé un accord de principe avec le Paris Saint-Germain pour prendre la succession de Mauricio Pochettino, Alain Migliaccio, conseiller historique de «Zizou» dément tout contact avec le club de la capitale : «Tous ces bruits qui circulent sont infondés, tranche sèchement le conseiller de ZZ depuis presque trente ans. A ce jour, je suis la seule personne admise à représenter et conseiller Zinédine Zidane. Ni Zinédine Zidane, ni moi-même n'avons été contactés directement par le propriétaire du PSG», a-t-il déclaré à L’Équipe. Avant d’ajouter qu’il n’était pas sûr que l’Émir du Qatar «soit vraiment intéressé par la venue» de «ZZ». Seul le temps permettra d'y voir plus clair dans ce dossier.

À VOIR AUSSI - Les succès de Zinédine Zidane au Real Madrid

Paul Pogba prêt à rejoindre Zinédine Zidane au Paris SG ?

Alors que de nombreuses sources assurent que Zinédine Zidane devrait être sur le banc du Paris Saint-Germain la saison prochaine, RMC Sport rapporte que Paul Pogba - libre de s’engager avec le club de son choix - attendrait l’officialisation de l’arrivée du technicien français pour «entamer des discussions» avec les Rouge et Bleu. Pour rappel, «Zizou» apprécie beaucoup le profil de l’international tricolore. Lorsqu’il dirigeait le Real Madrid, il avait tenté de le faire venir dans la capitale espagnole. Si la formation parisienne parvenait à engager les deux, elle frapperait encore très fort, plusieurs semaines après avoir renouvelé le contrat de Kylian Mbappé. Paul Pogba est par ailleurs pisté par son ancien club, la Juventus Turin.

Accord de principe entre Zinédine Zidane et le Paris Saint-Germain ?

La planète football s’embrase. Zinédine Zidane se dirigerait vers le Paris Saint-Germain. D’après les dernières révélations du service des sports d’Europe 1, le technicien français aurait trouvé un accord de principe avec les Rouge et Bleu pour prendre la succession de Mauricio Pochettino. Il serait désormais en route pour le Qatar - ou serait déjà sur place - pour «régler les derniers détails de ce contrat». Néanmoins, le média français précise que son entourage «se refuse pour l'heure à certifier cette information». Il faudra donc s’armer de patience pour en savoir davantage. Âgé de 49 ans, Zinédine Zidane est sans club depuis un an et son départ du Real Madrid. Pendant longtemps, les rumeurs affirmaient qu’il souhaitait prendre en main l’équipe de France après la Coupe du Monde 2022. À VOIR AUSSI - Les succès de Zinédine Zidane au Real Madrid

Luis Campos au Paris Saint-Germain, c’est officiel

C’était un secret de polichinelle, c’est désormais officiel : Luis Campos est désormais le nouveau Conseiller Football du Paris Saint-Germain, a annoncé le club de la capitale ce vendredi dans un communiqué. Il vient pour remplacer Leonardo. La durée de son contrat n’a pas été dévoilée : «Je suis très heureux de rejoindre le Paris Saint-Germain, que je considère comme le club le plus ambitieux et passionnant dans le monde du football. Nous partageons la même vision, une vision en laquelle je crois fermement, et je suis impatient de commencer à travailler pour développer le potentiel exceptionnel du Club», a déclaré le Portugais. Luis Campos, 57 ans, a été l’un des grands artisans des belles années de l’AS Monaco mais aussi du titre du LOSC la saison dernière. À noter qu’en devenant «Conseiller Football» et non directeur sportif, il pourra conserver ses responsabilités de conseiller stratégique au Celta Vigo.

Guillermo Abascal nouvel entraîneur du Spartak Moscou (officiel)

L’identité du nouvel entraîneur du Spartak Moscou est connue. Il s’agit de l’Espagnol Guillermo Abascal (33 ans), qui était en charge du FC Bâle en tant qu’entraîneur intérimaire depuis le 21 février 2022 et avec qui il a terminé à la deuxième place du championnat suisse. La durée de son contrat n’a pas encore été dévoilée.

Aurélien Tchouaméni devrait s’engager avec le Real Madrid la semaine prochaine

Ce n’est plus qu’une question de jours. Aurélien Tchouaméni (22 ans), pisté un temps par le Paris Saint-Germain, devrait s’engager avec le Real Madrid la semaine prochaine. Les Merengue auraient d’ores et déjà conclu un accord avec l’AS Monaco pour le transfert du milieu de terrain ; accord qui s’élèverait à environ 100 M€. Avant de signer officiellement avec sa nouvelle formation, l’international français doit encore passer la dernière partie de ses examens médicaux. D’après Fabrizio Romano, il devrait s’y atteler la semaine prochaine, après le match entre la France et la Croatie ce lundi (20h45).

Une rencontre prévue entre Zinédine Zidane et l’Émir du Qatar ce samedi ?

Feuilleton Zinédine Zidane au Paris Saint-Germain. Nouvel épisode. Selon les dernières informations publiées par Mundo Deportivo, l’optimisme règnerait désormais chez les Rouge et Bleu concernant l’arrivée du technicien français sur le banc parisien. Le quotidien ibérique, qui évoque une intensification des négociations depuis mardi, assure que la journée de samedi pourrait être décisive. La raison ? Une rencontre prévue entre «Zizou» et l’Émir du Qatar. La situation se décantera-t-elle ce week-end ? Il faut s’armer de patience.À VOIR AUSSI - Les succès de Zinédine Zidane au Real Madrid

OGC Nice : Julien Fournier ouvre la porte à un départ de Christophe Galtier au Paris Saint-Germain

Outre Zinédine Zidane, Christophe Galtier est l’un des noms les plus cités pour prendre la succession de Mauricio Pochettino au Paris Saint-Germain. L’entraîneur âgé de 55 ans est encore sous contrat avec l’OGC Nice jusqu’en juin 2024, mais ses dirigeants semblent prêts à s’en séparer. C’est ce qu’a confié Julien Fournier, le directeur sportif des Aiglons, dans un entretien accordé à L’Équipe : «Après, si le Paris Saint-Germain vient, et c’est une décision que je ne peux pas prendre seul bien évidemment, quand vous avez ce type de club-là qui vient chercher l’un de vos joueurs ou votre entraîneur, c’est compliqué de dire ''non''», a-t-il expliqué. Avant de mettre en garde le club parisien : «C’est pour ça que je répète que si le Paris Saint-Germain veut Christophe Galtier, il ne faut pas trop qu’il tarde, sinon ce sera plus compliqué pour lui.» Les dirigeants parisiens sont prévenus.

Paris Saint-Germain : Hugo Lamy passe professionnel

Le Paris Saint-Germain prépare l’avenir. Le club de la capitale a annoncé que le prometteur Hugo Lamy (18 ans) avait signé son premier contrat professionnel. Désormais, le latéral droit est lié aux Rouge et Bleu jusqu’en juin 2025. «Passé par le Centre de Préformation et le Centre de Formation du club de la capitale, le jeune défenseur a effectué la saison 2021-2022 au sein de l’équipe U19 parisienne. Il a disputé 11 matches de championnat et trois rencontres de Coupe Gambardella», précise le communiqué officiel.

La Juventus Turin renoue le dialogue avec Paul Pogba

Libre de s’engager avec le club de son choix cet été après la fin de son aventure mancunienne, Paul Pogba souhaiterait prendre un peu de temps pour réfléchir avant de décider de son avenir. Plusieurs clubs seraient très intéressés à l’idée de s’attacher ses services sans avoir à s’acquitter d’importantes indemnités de transfert. Parmi elles : le Real Madrid, le Paris Saint-Germain ou encore la Juventus Turin. Et justement, si les discussions entre l’entourage du milieu de terrain et les Bianconeri ont un temps été «ralenties», le dialogue aurait «désormais repris», selon les informations publiées par RMC Sport. Le média sportif précise qu’en privé, l’international tricolore «n’a jamais caché […] qu’un retour à la Juventus pouvait le tenter». Pour rappel, Paul Pogba, 29 ans, a déjà défendu les couleurs de la Vieille Dame entre 2012 et 2016.

Alessandro Florenzi transféré définitivement à l’AC Milan ?

Prêté à l’AC Milan par l’AS Rome cette saison, Alessandro Florenzi (31 ans) devrait rester en Lombardie. Fabrizio Romano rapporte que le latéral droit, sous contrat avec les Giallorossi jusqu’en juin 2023, serait en passe d''être définitivement transféré chez les Rossoneri. L’accord qui doit être conclu entre les deux formations devrait être inférieur au montant de l’option d’achat - 4,5 M€ - qui était assortie à son prêt. En 2021-2022, l’Italien a contribué à la conquête du titre du club milanais (24 matches, 2 buts).

Le Barça avance sur la prolongation de Gavi

Bonne nouvelle pour le FC Barcelone. Après de longs mois de négociations, les dirigeants catalans seraient proches d’un accord avec les représentants de Gavi (17 ans) pour une prolongation de contrat jusqu’en juin 2027, annonce Fabrizio Romano ce vendredi matin. Le journaliste spécialisé dans le marché des transferts précise qu’il reste «encore quelques points à clarifier». Le renouvellement du très prometteur milieu de terrain est l’un des enjeux majeurs des Blaugrana à l’intersaison.

Lovro Majer se dit «heureux» au Stade Rennais

Auteur d’une saison remarquable, avec 6 buts et 8 passes décisives en Ligue 1, Lovro Majer (24 ans) est logiquement (très) courtisé. Selon Foot Mercato, le milieu de terrain serait notamment dans les petits papiers du RB Leipzig, du Real Madrid et du Paris Saint-Germain. Cependant, l’international croate ne devrait pas changer d’air à l’intersaison. C’est du moins ce qu’il a annoncé dans une interview accordée à So Foot : «Je sais que plusieurs choses s’écrivent sur mon avenir, mais l’intérêt d’autres clubs, je le prends pour le moment seulement comme une confirmation que je fais bien les choses. Je suis heureux à Rennes, j’aime la ville, le club, et je veux continuer d'y progresser», a-t-il confié. Les supporters des Rouge et Noir doivent être ravis.

La rumeur Zinédine Zidane au Paris Saint-Germain ravivée par la presse espagnole

La rumeur Zinédine Zidane au Paris Saint-Germain, le retour. Un temps annoncé comme la priorité des Rouge et Bleu pour prendre la succession de Mauricio Pochettino, le nom du technicien français avait un peu disparu des rumeurs, au profit notamment de celui de Christophe Galtier. Mais la presse espagnole, à travers de nouvelles révélations qu’il convient de prendre avec des pincettes, a ravivé la flamme. À en croire El Chiringuito TV et El Partidazo de COPE, «Zizou», qui est en vacances à Ibiza, aurait discuté ce mercredi «pendant plus d’une heure» avec Marco Verratti dans un «beach club» de l’île. Si le contenu de la conversation n’a pas fuité, l’annonce de cette rencontre a eu pour conséquence de ranimer les spéculations de ces dernières semaines. L’identité du nouvel entraîneur du club parisien devrait être dévoilée d’ici peu. Zinédine Zidane (49 ans), pour sa part, a quitté la tête du Real Madrid l’été dernier. Il serait intéressé à l’idée de reprendre l’équipe de France après la Coupe du Monde 2022.

À VOIR AUSSI - Les succès de Zinédine Zidane au Real Madrid

Le marché des transferts vient d’ouvrir en France et en Angleterre

Ce vendredi 10 juin 2022, le marché des transferts est officiellement ouvert. Du moins pour deux pays : la France et l’Angleterre. Il se clôturera le 1er septembre prochain.

Les autres grands championnats européens - à savoir la Liga, la Bundesliga et la Serie A - devront encore patienter jusqu’au 1er juillet pour l’ouverture de leur mercato.

Bonjour à toutes et à tous

Bienvenue sur Le Figaro pour suivre le premier jour du marché des transferts en notre compagnie.

Ligue 2 : Costil quitte les Girondins de Bordeaux (officiel)

Une fin d'aventure au goût amer. Les Girondins de Bordeaux ont annoncé que Benoît Costil ne prolongera…

Mercato : l'Olympique Lyonnais officialise le retour d'Alexandre Lacazette

C'est officiel, l'attaquant d'Arsenal revient dans son club de toujours. Il s'engage avec l'Olympique Lyonnais jusqu'en 2025.

Transferts : «accord total» entre Tchouameni et le Real Madrid

Le milieu de terrain des Bleus portera le maillot des Merengue la saison prochaine.

L'Humanité

Prose. Dans le brasier du siècle

Nos recommandations culturelles

Dans Séculaires, Olivier Barbarant mêle souvenirs, douleurs intimes et violences de l’Histoire. Un recueil de chair et de larmes.

Sophie Joubert

Séculaires, d’Olivier Barbarant, éditions Gallimard, 136 pages, 16,50 euros

«Q ue vaut un siècle dont les fils souffrent tant qu’ils se font bûcher ? » C’est sur ces mots incandescents, hommage aux immolés sur l’autel de l’Histoire, que s’achève (presque) Séculaires, recueil discrètement autobiographique où se nouent l’intime et le collectif. Entre vers libre et prose, Olivier Barbarant se retourne sur une vie commencée au milieu des années 1960 à Bar-sur-Aube, déployant d’abord son intériorité avant d’explorer le versant extime en inscrivant ses souvenirs dans une époque, une génération.

Construit en deux parties, le recueil s’ouvre sur l’image, entre rêve et éveil, d’un homme qui, par un matin d’été, aiguillonne le désir du poète en traversant un jardin. Qu’il soit souffrant ou désirant, le corps des hommes est l’un des motifs récurrents de la poésie charnelle et limpide d’Olivier Barbarant. Comme dans la Clé de chair, souvenirs de vibrantes sensations au contact d’une « forêt d’arbres humains » ou dans Adorations, où bras, torses, jambes et sexes d’hommes se font cartes, presqu’îles ou péninsules. Les attaches, qui ne se laissent pas saisir, nourrissent même le regret d’un poème jamais écrit intitulé l’Ode aux poignets d’hommes. Dans Amour, peut-être l’un des plus beaux et déchirants poèmes du recueil, c’est le corps gracile d’une femme, mère ou compagne, affaibli par la maladie et prêt à se casser, que tente de retenir le poète. Tout aussi précis quand il s’approche de la « chair des choses », comme dans le Goût de la craie, où il déjoue la nostalgie pour épuiser tous les sens du mot et de la chose dans un geste poétique qui fait écho à Ponge.

À la source du classicisme

Rétif à l’usage de la photographie et à ce qu’il nomme « l’appareil de mort », Olivier Barbarant préfère les souvenirs aux archives, au point de laisser l’oubli faire son travail de tri et d’« épure », cédant aux proches le soin de documenter sa vie. Si elle n’est pas photographique, sa mémoire convoque des images familières quand elle croise, dans Complainte à la charnière des temps, les grands événements de l’Histoire depuis 1981, l’élection de l’homme à la rose et le concert de Barbara, la chute du mur de Berlin et celle des tours jumelles, jusqu’à l’incendie de Notre-Dame brisant la flèche « comme un fétu ». Par sa densité et sa remarquable économie de moyens, ce poème semble contenir le projet d’ensemble d’un recueil qui puise à la source du classicisme : saisir l’inexorable course du temps et les assauts livrés contre le corps, retenir les morts qui jalonnent une vie trop brève.

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Le Figaro

Laetitia Strauch-Bonart, libérale et conservatrice

Alban Barthelemy

PORTRAIT - Normalienne et ancienne plume ministérielle, cette jeune essayiste vient de publier un ouvrage dans lequel elle décrit les grands paradoxes de notre pays.

Elle est l’une des figures de proue d’un courant de pensée peu populaire en France. Ses valeurs libérales et conservatrices bousculent d’ailleurs bien des idées reçues. Elle assume: «Les gens ont parfois peur de leur ombre. Moi, je préfère annoncer la couleur.».

Le parcours de cette normalienne, adepte de musculation et mère de deux enfants, a tout de la réussite sociale à la française. Laetitia Strauch-Bonart est née à Paris, de parents musiciens. Son père quitte toutefois le foyer avant sa naissance, une cassure qui lui fait très tôt ressentir l’importance des racines et des origines: «Mon histoire m’a donné un sens de la complexité. Les modèles de famille expérimentaux sont souvent prônés par des gens qui ont une vie assez stable. Quand vous êtes en situation de précarité, vous vous rendez par exemple compte à quel point le couple est un rempart important.»

C’est quelqu’un qui travaille, dans un domaine où le fait d’être exigeant est une denrée rare

Sa mère reste quelque temps sans emploi, et l’emmène vivre à Montpellier. Ces années sont matériellement difficiles: «C’était vraiment la galère», se souvient l’essayiste. Élève plutôt studieuse, la jeune femme est passionnée par les livres, et se rêve alors comédienne. Mais c’est un professeur de philosophie, Jean-Claude Michéa, qui la fait changer de voie alors qu’elle a 17 ans. «Il était extraordinaire. Je suis sortie de son cours en me disant: “Voilà ce que je veux faire.”» Sur recommandation d’une autre professeur, elle postule pour une prépa littéraire à Paris. Elle est reçue, mais la première année est rude. Elle réalise rapidement la différence entre elle et ses camarades de cours, mieux informés, mieux préparés aussi. Pourtant, son travail paie: elle est admise à l’École normale supérieure. «Après seulement deux ans, précise-t-elle avec fierté. Je dois beaucoup à de nombreuses personnes. Sans elles, jamais je n’aurais pu aller aussi loin.»

Pragmatisme à l’anglaise

Faute d’intérêt pour la recherche, elle multiplie les stages en entreprises, puis prend sa plume pour écrire les discours de François Baroin, alors ministre du Budget et des comptes publics. L’expérience est peu concluante: un ministre «qui ne casse pas des briques», des conseillers glissant «des peaux de banane». «Je pense que j’étais trop jeune, trop scolaire», admet-elle. Elle revient alors vers le monde des idées, au sein de l’Institut de l’entreprise, un think-tank libéral ; puis en tant que journaliste, avant d’écrire son premier essai, en 2016,Vous avez dit conservateur?(Éditions du Cerf) puis un deuxième, au titre provocateur: Les hommes sont-ils obsolètes? (Fayard).

À lire aussi «Les hommes deviennent inutiles»: l’implacable constat de Laetitia Strauch-Bonart

«Outre sa grande culture, c’est quelqu’un qui travaille, dans un domaine où le fait d’être exigeant est une denrée rare, souligne Benoit Yvert, son éditeur chez Perrin. Elle est à la fois ambitieuse dans le concept, et humble dans son exécution.» Son dernier livre, De la France. Ce pays que l’on croyait connaître, en est un parfait exemple: l’auteur s’y démarque de la vision décliniste en vogue chez de nombreux intellectuels, en prenant appui sur l’histoire pour mieux comprendre les racines du «mal français». La campagne des élections législatives ne vient pas contredire ses thèses: «Pourtant, j’aurais bien aimé!, plaisante-t-elle. Cela valide mon diagnostic d’une présidentialisation extrême du régime: en France, le Parlement est inexistant. Comme si, quand le pouvoir n’était pas personnalisé, il n’intéressait plus personne…»

Si elle s’interroge sur son pays, c’est toutefois vers le Royaume-Uni que son regard se tourne en permanence, elle qui y a vécu plusieurs années avec son mari. Passionnée par le pragmatisme de la politique anglaise, elle aime citer les réformes du premier gouvernement de David Cameron. Surtout, elle s’inspire des grandes figures de la pensée conservatrice, comme Edmund Burke et Roger Scruton, dont elle a traduit plusieurs textes en français. «Être conservateur, ce n’est pas faire la morale aux gens précise-t-elle. C’est rappeler d’où l’on vient, et ne pas oublier ce qui nous a précédés. Pour moi, si des institutions existent depuis longtemps, c’est qu’elles ont une utilité.»

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De nombreuses personnes la décrivent comme «nuancée». Lætitia Strauch-Bonart n’aime pas le terme: «Je pense qu’il y a des sujets où ce n’est pas possible. Par exemple, peut-on être nuancé sur le djihadisme? Je préfère parler de précision. Le diable se cache dans les détails…» Elle indique cependant être pour une liberté d’expression quasi totale, citant John Stuart Mill: «Si vous restreignez la liberté de parole, vous privez l’humanité des idées vraies, et de la réfutation des idées fausses.» Raison pour laquelle elle porte la contradiction dans ses articles face à Jean-Luc Mélenchon, et accepte autant les invitations du youtubeur HugoDécrypte que celles de France Culture, où elle est pourtant reçue froidement.

Parler avec elle revient à ouvrir des tiroirs successifs, les idées s’enchaînant les unes aux autres. Lætitia Strauch-Bonart aime discuter, comprendre son interlocuteur. Elle se verrait bien un jour élue comme députée, au sein d’un mouvement qui porterait ses idées… «Mais c’est un projet de long terme!», s’empresse-t-elle d’ajouter. En attendant, le succès indéniable qu’elle rencontre ne l’empêche pas de continuer à douter: «Je n’ai pas du tout le syndrome de l’imposteur. Mais parfois, quand je prends par exemple un taxi pour aller à une émission, je me surprends à penser que c’est quelque chose que ma mère ne pourrait toujours pas aujourd’hui se payer…»

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Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital

Hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février dernier, Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital samedi. Elle a été opérée d'un cancer du poumon, indique son avocat.

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«Polyamoureux mais pas libertins», ils cohabitent à quatre entre amants et amis

ILS NE PENSENT (SANS DOUTE) PAS COMME VOUS (3/6) - Nounours, Laurianne, Samantha et Sylvain ne lisent pas Le Figaro. Mais ils veulent bien expliquer à nos lecteurs pourquoi ils ont délaissé la monogamie.

Agressions à la seringue: ce que l’on sait du premier suspect interpellé

INFO LE FIGARO - Un homme a été mis en examen à Toulon. La plupart de ses victimes sont des femmes.

Le Figaro

Haute-Vienne : une commune sollicite ses habitants pour financer la rénovation d'une maison de santé

Sybille Chastaing

La commune de Glanges en Haute-Vienne a réussi à collecter 65.000 euros pour la rénovation de sa future maison de santé.

«M'installer à la campagne, je ne le ferai pas, en soi ça ne me dérangerait pas trop, mais être médecin de campagne ça demande beaucoup de boulot, tu n’es pas très bien payé et puis, c'est pas hyper stimulant, c'est surtout de la médecine de confort quoi.» confie Étienne, 21 ans, étudiant en troisième année de médecine. Ce propos peut expliquer en partie l'initiative de la commune de Glanges: se doter d'une maison de santé en rénovant l'ancienne poste du village grâce à un prêt citoyen. La maire de Glanges, Emilie Gillet, déclare que ce financement inédit permettra probablement «d'anticiper les départs à la retraite des médecins des environs qui ne retrouvent pas de remplaçants». En attendant, deux infirmières et un orthoptiste officient déjà dans un vieux bâtiment de la commune.

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Une réponse dans une zone médicale tendue

Si la Haute-Vienne est une zone où les soins sont relativement accessibles, il n'en demeure pas moins que la voiture s'impose pour se rendre chez un médecin. Thierry, 65 ans, retraité, habite à Glanges, dans la Haute-Vienne. Limoges est à 25 km de là et la maison de santé la plus proche est à Saint-Germain-les-Belles, à une quinzaine de kilomètres du village de 515 habitants environ. «Et les médecins en zone rurale ne sont pas d'une première jeunesse» ajoute Thierry. Alors quand la maire Emilie Gillet, sur l'initiative de deux infirmières, a parlé de Villyz, une plateforme d'investissement au service des collectivités et de leurs citoyens, qui permettrait de financer une maison de santé, Thierry n'a pas hésité à prêter son argent.

Accessibilité potentielle localisée aux médecins généralistes libéraux ou exerçant en centre de santé en 2019

Quelque 65.000 euros ont été collectés en ligne, soit plus que dans la métropole de Rouen, qui avait mis en place en 2018 un financement participatif.

Avec un taux d'intérêt jugé intéressant à 1,2%, cet investissement pour la commune a su fédérer la population glangeoise et ses alentours: 52% des prêteurs sont des habitants de la Haute-Vienne. « C'est plus intéressant qu'un livret A et je trouve la proposition très séduisante. On a suivi la dynamique. Même les gens qui ne savaient pas faire sur Internet ont voulu apporter quelque chose, ils ont fait des dons.» affirme Thierry.

Une initiative pour plus de démocratie participative

Selon Emilie Gillet, l'appel à l'engagement citoyen explique un tel engouement. Elle parle d'une forme de démocratie participative: «Il faut partir des besoins, c'est ça la démocratie. On a un collectif de citoyens qui se forme, ça a déclenché une dynamique. Sur les 500 habitants, il y en a 231 qui se sont impliqués pour la maison de santé de Glanges: il y a un vrai intérêt pour la vie locale.»

Pour Arthur Moraglia, cofondateur de Villyz, l'idée était de permettre un investissement transparent et à impact. «Le conseil municipal était pour un tel projet» d'après cet ancien cadre de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution. Et si certains n'ont pu donner, à cause de papiers d'identité périmés notamment (nécessaires pour prêter sur Villyz, qui encadre strictement cette pratique), le financement participatif à Glanges présente l'avantage d'être équilibré. Le remboursement par la commune sera échelonné sur 7 ans. 46% des investisseurs pour la maison de santé de Glanges sont des femmes, un chiffre inédit puisque seuls 29% des femmes investissent en général.

Réforme des retraites : le nouveau leader de FO promet «la mère des batailles»

Frédéric Souillot défend un retour à la retraite à 60 ans, contre 62 aujourd'hui.

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Billet congés annuels : comment bénéficier d'une réduction de 25 à 50% sur un billet de train

Ce dispositif avantageux est pourtant méconnu. On vous explique la marche à suivre pour en bénéficier.

Grève du personnel : des retards mais pas de perturbation majeure à Paris-Charles de Gaulle

Un quart des vols ont été annulés jeudi matin. Les grévistes demandent des hausses de salaire. ADP signale que des perturbations sont également à prévoir à l'aéroport d'Orly.

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L'Humanité

Le racisme s’entremêle à la lutte des classes

Nos recommandations culturelles

Essai Dans son ouvrage, le philosophe Florian Gulli revient sur l’importante étude de l’historien marxiste C.L.R. James concernant la révolution de Saint-Domingue.

Florian Gulli propose dans ce livre très accessible une lecture de l’ouvrage majeur de Cyril Lionel Robert James, les Jacobins noirs. Né en 1901 dans les Petites Antilles, C.L.R. James publie en 1938 cette histoire de la révolution menée par Toussaint Louverture dans la colonie française de Saint-Domingue. Pour lui, l’événement « ouvre une gigantesque période d’émancipation au terme de laquelle l’esclavage va disparaître du continent américain ». Ce qui intéresse aujourd’hui le philosophe, c’est la manière dont James, en intellectuel marxiste, récuse l’analyse « raciale » en mettant en lumière les dynamiques de classes.

La lecture « raciale » – « esclaves noirs » contre « maîtres blancs » – était alors dominante dans le monde anglo-saxon. Ainsi, l’historien Lothrop Stoddard y voit le soulèvement des « sous-hommes » de couleur contre la « suprématie blanche »… Toute l’originalité de James réside dans la remise en cause de cette lecture « raciale » en montrant que « la question des races est subordonnée à celle des classes ». Florian Gulli suit alors les analyses minutieuses de C.L.R. James concernant Saint-Domingue pour souligner qu’il s’agit avant tout d’une société de « classes ». Les esclaves de la colonie n’ont pas toujours été des « Noirs » et la catégorie des « hommes libres » comprenait non seulement des « grands Blancs » mais aussi des « libres de couleur » et un ensemble hétéroclite de « petits Blancs » allant de la petite bourgeoisie à un véritable « lumpenprolétariat ». L’étude témoigne de la même exigence : ne pas traiter de façon abstraite la question du racisme et des classes.

Abolir le régime de propriété esclavagiste

Le cours des événements montre leur entrelacement. Si les « libres de couleur » se battent contre les discriminations raciales, ils refuseront de s’allier aux esclaves dont ils sont souvent propriétaires. Si la résistance des « Blancs » à la revendication égalitaire des mulâtres se comprend relativement au préjugé racial, elle a aussi à voir avec la question des classes car elle conduit à l’abolition de l’esclavage. Même lorsque la lutte des classes à Saint-Domingue dégénère en guerre des « races » avec le massacre des « Blancs », James montre que la haine raciale contre les Français se comprend sur fond de concurrence internationale et qu’elle a été attisée par la bourgeoisie britannique et américaine, se réjouissant de voir la France chassée de la « Perle des Antilles ». Le facteur racial n’est pas à négliger. Mais, en suivant attentivement la logique des moments révolutionnaires, ce seul facteur se révèle insuffisant, le facteur de classes s’avérant prépondérant. La révolution de Saint-Domingue apparaît donc comme le soulèvement des classes laborieuses noires pour abolir le régime de propriété esclavagiste.

Parce qu’il révèle à quel point le racisme s’entremêle aux luttes de classes, ce petit livre passionnant ouvre des pistes de réflexion salutaires à l’heure où la question divise les sciences sociales, ainsi que celles et ceux que la lutte contre le racisme devrait rassembler.

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Le Figaro

La France métropolitaine gagne 3000 km de côtes

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INFOGRAPHIE - La limite entre la terre et la mer vient d’être recalculée. Des mesures plus précises allongent le littoral de plus de 3000 km.

Charles LescurierService Infographie

Des côtes infinies. Quelle est la longueur de la côte française ? Si l’on en croit le mathématicien Benoît Mandelbrot, elle est infinie, comme les contours des nuages, les villosités intestinales ou le périmètre d’une feuille de fougère. Car ces structures sont fractales, elles se répètent quelle que soit l’échelle. Le chaos des baies, des criques, des pointes se redessine de la même façon, si l’on s'en approche ou si l'on s'en éloigne, si l'on zoome ou dézoome. Ainsi, plus l'unité minimale de mesure est petite, plus la longueur mesurée est grande.

Une limite dictée par la marée

C’est avec une précision de l’ordre de 5 m que la limite terre-mer vient d’être recalculée par l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière) et le Shom (Service hydrographique et océanographique de la marine). Elle se définit par la hauteur du niveau de la mer lors des grandes marées de coefficient 120, dans des conditions météorologiques normales, sans vent ni dépression. C’est la limite haute du rivage. Elle remplace l’ancien référentiel Histolitt devenu obsolète. Cette avancée s'est faite grâce aux développements des levés laser topographiques et bathymétriques et aux progrès dans l’analyse des données géographiques.

Un gain de 3 000 km

Ce détourage rigoureux jusqu’au fond des baies, des estuaires et des lagunes fait gagner 3 083 km aux côtes métropolitaines qui passent de 14 576 km à 17 659 km. Le pourtour Manche-Atlantique s’étend maintenant sur plus 11 000 km et le bord méditerranéen sur plus de 6 000 km. Le Finistère, avec son littoral très découpé, reste le département dont le linéaire côtier est le plus long, augmentant de 319 km. Dans le même temps, environ 33 000 îles ou îlots de plus de 10 m2 ont été comptabilisés.

La longueur côtière gagnée par les départements

Des impacts réglementaires

Ce relevé de meilleure résolution redessine les contours administratifs du bord de mer puisqu’il sert de référentiel à l’État pour la prise d’arrêtés, la matérialisation du domaine public maritime ou l’établissement de règles de navigation, avec des conséquences en matière de normes de sécurité, de qualification et de régime social des personnels… La limite terre-mer est aussi utile pour délimiter les aires marines protégées.

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Le Figaro

«La vague bleue Tiffany arrive»

Ivan Letessier

RÉCIT - Le joaillier américain, acquis par LVMH début 2021, redouble d’ambitions pour rivaliser avec le français Cartier.

À Londres

Joue-la comme Beyoncé! Depuis vendredi, à Londres, les visiteurs de la Saatchi Gallery peuvent passer à leur cou le Tiffany Diamond, un joyau jaune de 128 carats porté par Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s et par Beyoncé dans la dernière pub du joaillier américain. Tiffany organise une exposition avec une partie des joyaux de la Couronne de France acquis par Charles Tiffany en 1887, des esquisses dessinées par les créateurs maison (Jean Schlumberger, Elsa Peretti, Paloma Picasso) et la robe noire Givenchy portée par Audrey Hepburn dans le film de Blake Edwards. Dans la dernière salle, où est exposé le Tiffany Diamond, l’appli mobile développée pour l’expo permet aux visiteurs d’arborer virtuellement ce collier sur leur smartphone. De quoi réaliser un selfie et se garantir un succès sur Instagram.

Avec cette exposition, qui devrait attirer plus de 150.000 visiteurs d’ici le 19 août, Tiffany réalise un nouveau coup de com. On ne les compte plus depuis que LVMH a acquis le deuxième joaillier au monde pour 15,78 milliards de dollars, le 6 janvier 2021.

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Dès le lendemain, les principaux dirigeants nommés par le nouveau propriétaire prenaient leurs fonctions à New York: Anthony Ledru, directeur général, et Alexandre Arnault, directeur exécutif produits et communication. «Nous avions un coup d’avance, car nous connaissions déjà les équipes de Tiffany, assure Anthony Ledru, qui fut patron des activités nord-américaines et membre du comex du joaillier de 2013 à 2014, avant d’être recruté par Louis Vuitton. Certains sont dans l’entreprise depuis vingt, vingt-cinq et même trente ans, ce qui est exceptionnel.» De quoi favoriser la prise de fonction dans un contexte compliqué par le télétravail.

«Les boutiques, les produits et la communication»

Les deux n’ont pas tardé à refaire parler de Tiffany, signalant un changement d’époque. Au début, c’est sur les réseaux sociaux et dans les pages de pub des magazines que la différence s’est fait sentir. Avec le cocktail préféré de LVMH: une dose de stars (Beyoncé, Jay-Z et Hailey Bieber ont signé des partenariats), une dose d’art (le groupe a acheté un tableau de Jean-Michel Basquiat utilisant le bleu Tiffany, couleur emblématique du joaillier), une dose de références à l’histoire de la maison fondée en 1837, une dose de collab (des séries limitées créées avec Patek Philippe, Daniel Arsham, Supreme et, bientôt, Pharrell Williams) et une pincée d’humour: le 1er avril 2021, Alexandre Arnault a annoncé que Tiffany troquait son célèbre bleu pour adopter le jaune…

«Chez LVMH, nous avons trois piliers pour faire croître nos maisons: les boutiques, les produits et la communication, résume Alexandre Arnault. La rénovation du parc de 350 magasins va prendre cinq ans, et lancer une nouvelle gamme de produits est un processus très long, qui prend vingt-quatre mois minimum. Le seul levier que l’on peut activer dès le premier jour, c’est la communication.»

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Parmi les campagnes les plus marquantes, celle lancée mi-septembre, avec d’une part une photo rassemblant Jay-Z, Beyoncé arborant le Tiffany Diamond et le tableau de Basquiat, d’autre part un film où Beyoncé reprend Moon River, la chanson entonnée par Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s. Signature de la pub: «About Love». Une référence à Love, l’une des collections phares de Cartier, le leader mondial de la joaillerie? «L’amour est une des valeurs de Tiffany, qui a inventé le concept de la bague de fiançailles en 1886, rappelle Anthony Ledru. Personne n’a le monopole de l’amour.»

Nouvelle collection en vue

Un peu plus tôt, le joaillier avait osé un slogan provocateur pour faire la promotion de ses bijoux en argent: «Not your mother’s Tiffany». De quoi susciter quelques réactions outrées. «C’est la première fois que Tiffany adoptait un discours aussi direct, souligne Alexandre Arnault. Nous voulions nous démarquer de l’univers telle mère, telle fille. Les clientes ne veulent pas ressembler à leur mère. Certains ont mal réagi sur les réseaux sociaux, mais cette campagne, qui nous a coûté très peu cher, a été triplement efficace: elle a fait bondir de 30 % les ventes de nos bijoux en argent, du jamais vu, elle a fait parler de Tiffany et elle a suscité l’intérêt des mères pour les bijoux que nous proposions à leurs filles.»

L’équipe dirigeante, entièrement renouvelée à coups de promotions internes et de recrutements externes (surtout d’anciens de Cartier, dont Nathalie Verdeille, directrice artistique, Thierry Vasseur, patron de la joaillerie, et Gavin Haig, directeur commercial), s’est penchée sur les lignes de joaillerie. «Avec les trois piliers Schlumberger, T et Hardwear, Tiffany a une offre produits très forte, souligne Alexandre Arnault. On ne s’en rendait pas compte à ce point avant de rentrer dans l’entreprise.»

La collection Knot, lancée l’été dernier, était dans les tiroirs avant l’acquisition. En quelques mois, la nouvelle équipe a apporté bien plus que sa touche. «Nous avons fait évoluer la collection, résume le directeur exécutif. Au départ, elle proposait à la fois des bijoux en argent et en or. Nous l’avons concentrée sur l’or.» Chainlink, le nom prévu, a été changé. «C’est le plus fort démarrage de l’histoire de Tiffany, poursuit le dirigeant. Les ventes de Knot sont au niveau de Hardwear. Son chiffre d’affaires est trois fois plus gros que ce que les équipes avaient anticipé avant notre arrivée.»

Nous voulons à la fois monter en gamme, avec nos collections en or et notre haute joaillerie, et garderune offre accessible

L’évolution de l’offre se poursuit. «Dans trois mois, nous lancerons une collection de bijoux en or à prix élevé, avec un design très puissant, unisexe, qui sonne comme une évidence, confie Anthony Ledru. Cela devrait être le plus grand lancement de la décennie pour Tiffany. Nous voulons à la fois monter en gamme avec nos collections en or et notre haute joaillerie et garder une offre accessible. C’est l’ADN de Tiffany.»

Le dernier pilier de la relance de Tiffany sera immobilier. Si la rénovation de l’ensemble du parc (350 boutiques) prendra plusieurs années, la plus rapide à se concrétiser sera celle du vaisseau amiral new-yorkais de la marque, installé sur la Ve Avenue, face à Louis Vuitton. Ce magasin, qui réalisait plus de 10 % du chiffre d’affaires mondial de Tiffany, est en travaux. Un chantier décidé par l’ex-direction, entamé début 2020 et repris en main par le nouveau propriétaire. «C’est un chantier pharaonique sur 10.000 mètres carrés, le plus grand jamais mené par une maison de luxe, assure Anthony Ledru. Nous avons tout revu de fond en comble: la décoration, l’imaginaire, tout a changé. Avant d’intégrer LVMH, Tiffany était piloté au trimestre, et le brief de la direction était d’ouvrir le plus tôt possible.» Bernard Arnault s’est personnellement impliqué dans ce dossier, confié à l’architecte Peter Marino. L’inauguration devrait se faire avant les fêtes de fin d’année.

Rénovation des magasins

Un nouveau concept a été testé à Paris au Bon Marché depuis décembre 2021. Le ticket moyen est deux fois plus élevé qu’ailleurs. «Ce sera la ligne directrice pour nos prochains magasins, confie Anthony Ledru. Ils seront plus modernes, plus féminins et plus raffinés. Ils permettront d’accompagner notre montée en gamme en racontant l’histoire unique de Tiffany. Nous avons un plan agressif mais réaliste de rénovation. En dehors des États-Unis, nous voulons plutôt des ambassades que des consulats. Les prochaines ouvertures sont prévues à Milan, Tokyo, Shanghaï et Pékin. Grâce à LVMH, Tiffany aura les moyens de rénover son parc: les capex pourraient tripler.»

Nos performances de 2021 sont un véritable renversement de tendance

Fort de cette relance amorcée alors que le secteur était porté par une franche reprise, 2021 a été record pour Tiffany. Selon les analystes, la marque a réalisé 4,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (3 milliards en 2020) et un résultat opérationnel de 778 millions. «Le marché américain a certes été porteur, mais cela n’explique pas tout, souligne Alexandre Arnault. Entre 2014 et 2019, les ventes de Tiffany ont été stables alors que le marché augmentait, et la maison a contre-performé en 2020. Nos performances de 2021 sont un véritable renversement de tendance. Nous avons créé un gap. La progression des ventes a été mondiale, avec une bonne performance au Japon et une croissance supérieure à la moyenne en Europe.»

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Le groupe ne compte pas s’arrêter là. Selon HSBC, Tiffany devrait enregistrer dans les années à venir une croissance plus forte que Cartier et réaliser un chiffre d’affaires de 6,4 milliards en 2024, contre 9,7 milliards pour le français. «La vague bleue Tiffany arrive, prévient Anthony Ledru. C’est une opportunité phénoménale pour les clients d’avoir un choix. Il n’y a plus de monopole et il y a de la place pour plusieurs acteurs. Nous sommes désormais, avec Cartier, dans la co-conquête.»

C’est dans la zone Amérique que Tiffany a le plus fort potentiel de croissance, selon son patron. «La réouverture du flagship de la Ve Avenue va rejaillir sur tous les États-Unis et dans le monde entier, assure-t-il. Nous avons de nombreuses poches de croissance en Chine, en Asie du Sud-Est (Malaisie, Indonésie, Singapour, Vietnam) et dans toutes les capitales européennes. Nous cherchons un flagship à Paris. Tiffany est une icône culturelle américaine, nous voulons en faire un pont entre les États-Unis et l’Europe.»

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L'Humanité

fiction La nuit où Éric Chevillard a dormi avec les dodos

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Alain Nicolas

Au milieu des squelettes et des spécimens naturalisés, entre les vitrines et les socles, un « vrai lit de camp de broussard ». Sur le lit, un homme, qui va passer la nuit en compagnie d’espèces disparues et menacées. Menacées, pour la plupart d’entre elles, par l’homme : « Monstre glabre et technophile aux desseins obscurs, assoiffé de conquête, il capture, il asservit, il exploite. » Ce soir, le représentant de cette espèce est à titre personnel tout à fait innocent. Il est écrivain, s’appelle Éric Chevillard, et a été invité à passer une nuit au Muséum national d’histoire naturelle, dans la Grande Galerie de l’évolution.

Seul parmi les couaggas et les dodos, il patrouille, moderne Noé en mission de sauvegarde dans cette arche-­galerie. Une préservation déjà effective par les « lugubres reconstitutions » de la taxidermie, que, seul être vivant, il considère à la lumière de la torche que lui a confiée le gardien. Et c’est à une réflexion sur cette étrange pratique qu’il se livre, passant en revue ces « revenants revenus de tout ». Du Norman Bates de Psychose, le film d’Hitchcock, jusqu’aux écorchés animaliers de Jean-Honoré Fragonard et aux macabres « plastinations » de Gunther von Hagens, en passant par la plus étrange des propositions, celle de Mathias Mayor. Selon ce chirurgien suisse, l’« anthropo-­taxidermie » permettrait à chaque famille de garder le contact avec ses chers disparus (en les entreposant dans les placards) et à l’État d’honorer ses grands hommes (quelques-uns ont eu ce privilège) en les empaillant.

Placée sous le signe de la fin annoncée, l’arche de Noé ne serait-elle pas plutôt le Titanic ? Et qu’en est-il de l’écrivain, que son œuvre, croit-il, immortalise ? Ses feuillets impérissables ne seraient-ils pas mieux utilisés comme rembourrage ? « S’il y a des animaux dans les livres, pourquoi n’y aurait-il pas des livres dans les animaux ? » On ne s’embarque pas impunément dans un voyage au bout de la nuit zoologique.

Littératureeric chevillardmuséeespèces menacées
Le Figaro

La France produit pour la première fois de l'électricité éolienne en mer

Guillaume Guichard

L'annonce a été faite ce vendredi par le consortium détenant le parc, qui comptera à terme 80 éoliennes, et RTE.

Le parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire, en cours de construction par EDF, a fourni vendredi ses premiers mégawattheures au réseau électrique français. « Le parc éolien en mer de Saint-Nazaire a produit les premiers mégawattheures issus de l'éolien en mer français », ont annoncé le consortium détenant le parc (par EDF Renouvelables, Enbridge et CPP) et RTE.

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Depuis la pose de la première éolienne en avril, le parc en compte désormais 27 installées, dont une partie déjà connectée au réseau. Il commence donc déjà à produire. Le champ offshore comptera à terme 80 éoliennes qui seront progressivement posées d'ici la fin de l'année. Il faut environ 24 heures au bateau qui transporte au large les éléments d'éoliennes quatre par quatre pour les monter sur leur fondation. Le parc, une fois complété, sera doté d'une capacité totale de 480 mégawatts, « soit l'équivalent de la consommation domestique annuelle de 700.000 personnes », précise EDF.

Dix ans d'attente

Il aura fallu dix ans entre le lancement de l'appel d'offres, en 2012, et la production des premiers mégawattheures. Ce délai place la France en queue de peloton européen en termes de développement de l'éolien offshore en Europe. Emmanuel Macron a promis une « loi d'exception » pour accélérer les formalités et raccourcir les durées de consultations publiques et les recours.

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À ce jour, 17 projets d'éolien en mer sont en cours de développement ou de construction en France, représentant une capacité de plus de 10 gigawatts. « Ainsi que RTE l'a rappelé dans son rapport “Futurs Énergétiques 2050”, atteindre la neutralité carbone est impossible sans un développement significatif des énergies renouvelables dont les énergies marines renouvelables », rappellent les responsables du champ de Saint-Nazaire.

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L'Humanité

poésie Réédition de textes de référence sur la Résistance

Nos recommandations culturelles

Muriel Steinmetz

« Jeunes gens qui me lirez peut-être, tout peut commencer. N’acceptez jamais de devenir les égarés d’une génération perdue/Ce livre n’est pas un livre d’historien/Mais un témoignage vivant/Le romancero des temps les plus sombres/où vous pouvez être à nouveau jetés/Écoutez et souvenez-vous. »

Poète, résistant et éditeur, Pierre Seghers, qui créa la célèbre collection « Poètes d’aujourd’hui » en 1944, retraçait en 1974, dans la Résistance et ses poètes, le destin de ceux qui s’engagèrent, au péril de leur vie, dans la lutte contre l’occupant nazi. Cette aventure a rassemblé les grands noms de la poésie, au nom desquels comptèrent Louis Aragon, René Char, Robert Desnos, Paul Éluard, Jules Supervielle, Jean Tardieu, Vercors et d’autres belles voix sans lendemain. Cet ouvrage de référence est réédité.­ Il comprend un récit historique (de la « drôle de guerre » à la Libération, des débuts de la Résistance à la guérilla ­organisée) et une anthologie. Pascal Ory, de l’Académie française, en signe la préface.

poésie
Le Figaro

La presse demande de l’aide à Bercy face à l’envolée du papier

Claudia Cohen

Le modèle économique des quotidiens d’information français est fragilisé par la flambée des prix.

Après l’avertissement lancé en avril à Matignon, la presse se tourne désormais vers Bercy. Dans une note envoyée début juin au ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, l’Alliance de la presse d’information générale (Apig), qui représente 300 titres nationaux et régionaux, demande une aide financière d’urgence pour les journaux fragilisés par la flambée des prix du papier. «Le précédent gouvernement ne semblait pas avoir pris la mesure de la situation. Nous espérons que le nouveau en prendra conscience», confie Pierre Petillault, directeur général de l’Apig.

En un an, la tonne de papier journal est passée de 485 euros à 800 euros. Cette situation est jugée économiquement insoutenable par les éditeurs, puisque l’achat de papier représente plus d’un tiers du coût de fabrication d’un journal… Pour tout le secteur de la presse, le surcoût est ainsi évalué à 100 millions d’euros, selon le document.

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Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette inflation. À commencer par l’abandon de la fabrication de papier par les usines européennes (en Finlande, Allemagne, Espagne), au profit de la production d’emballages carton, jugée plus rentable. Devant la décroissance structurelle de la consommation de papier (baisse de la vente de journaux et recul des imprimés publicitaires) et l’envolée de l’e-commerce depuis la pandémie, nombre d’acteurs ont opéré une réorientation stratégique. L’arrêt d’une machine entraînant ainsi des pénuries ultralocales et des hausses brutales de prix.

Plan de résilience

Dernier exemple en date, l’unique fabricant français de papier journal Norske Skog, à Golbey (Vosges), convertira l’an prochain une de ses deux lignes de production vers la fabrication de carton.

La crise mondiale que traverse l’industrie du papier s’est accélérée avec la guerre en Ukraine: les papetiers confrontés à l’inflation des cours de l’énergie répercutent ces hausses sur les éditeurs.

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Afin de protéger leur modèle économique, certains quotidiens (LeFigaro, Le Monde, Libération) ont été contraints de relever de quelques centimes le prix de vente de leurs journaux en kiosque. Tandis que d’autres (comme La Voix du Nord ou La Dépêche du midi) s’attaquent à l’offre éditoriale, en réduisant leur pagination ou en faisant l’impasse sur leurs éditions spéciales. Au-delà de l’envolée des prix, l’Apig souligne que le problème d’approvisionnement en papier met à mal la politique environnementale des éditeurs. «L’offre de papiers éco-conçus s’est raréfiée et les distances d’approvisionnement ont augmenté avec un impact sur les émissions de CO2 et le bilan carbone de l’achat de papier», précise l’Alliance.

Rétablir des capacités de production dans l’Hexagone

Devant cette situation jugée insoutenable, le secteur espère obtenir à court terme une aide d’urgence directe aux éditeurs. Elle pourrait être issue du plan résilience de l’exécutif, qui soutient les filières touchées par la hausse des prix de l’énergie. Par ailleurs, dans une perspective à plus long terme, les éditeurs évoquent la nécessité de rétablir des capacités de production dans l’Hexagone. L’Apig espère être reçue prochainement à Bercy.

Podcasts: la plateforme Sybel se convertit au web3

ANALYSE - La société permet aux podcasteurs de vendre des NFT à leurs fans, qui seront récompensés à chaque écoute.

Pierre Branco prend la tête de Warner Bros. Discovery France

Il sera chargé du futur lancement en France de la plateforme de streaming vidéo HBO Max.

France Inter: une matinale sans Charline Vanhoenacker ni Thomas Legrand

La nouvelle direction veut changer le ton de l’antenne par petites touches. Le sport reviendra le dimanche soir.

L'Humanité

LIttérature Un homme sans nom dans un monde sans personne

Nos recommandations culturelles

Nicolas Mathey

Personne. Plus personne. Cet homme qui retrouve sa vallée et sa ville de Chrysopolis, la ville d’or, « chef-lieu de sa détestation du monde », découvre un monde sans personne quand lui-même n’a plus de nom. Son auteur ne s’en fera un qu’après sa mort : Guido Morselli (1912-1973) ne connut la reconnaissance que post mortem, après avoir essuyé un énième refus de publication, précisément pour ce Dissipatio H.G. Drôle de titre pour une drôle d’œuvre : ce personnage sans nom fait face à la disparition de ses congénères. Toutes et tous sont partis, disparus, évanouis, prélevés, sans traces, ni messages. Dissipatio humani generis, dissipation du genre humain. Errant de place en place, entre soupçon de rêve et réalité non partagée, cette fable métaphysique et drolatique a des résonances singulières avec nos récentes expériences de confinement. Que sommes-nous sans les autres ? Le jour d’avant ce 2 juin d’on ne sait quelle année, dans son refuge de montagne, il avait, dégoûté du monde, décidé de se suicider. Manqué. «  J’ai appelé le 333, Un ami qui vous écoute. Dérision ? Je ne crois pas. Les philanthropies hypocrites de notre société, qui tend une main à ceux qu’elle a elle-même poussés dans le fossé, sont des lieux communs. » L’histoire intime de cet « ex-homme » se raconte comme celle de l’humanité, qui fait de chaque personne un anonyme, dissipe les liens sociaux et rend les solitudes authentiques. « Enlaidissement du monde », humanité malheureuse, civilisation périmée, « votre esclavage, vous l’avez voulu, vous en étiez les auteurs. Il ne pouvait disparaître qu’avec votre disparition ». Seul moyen de rompre le désenchantement du survivant, double halluciné de l’auteur, de sortir de ce monde sans personne et de cette œuvre sans lecteurs.

Littérature
Le Figaro

Pourquoi la pénurie de moutarde risque de durer

Théo GIANGRÉCO

Très appréciée des Français, elle se fait rare et chère depuis déjà plusieurs semaines. Et la situation ne devrait pas s'arranger rapidement.

L'un des condiments préférés des Français va-t-il durablement manquer sur les étals des supermarchés ? La question se pose alors que la filière de la moutarde tend vers une période de pénurie particulièrement importante et historique. Un déficit qui conduit naturellement à une augmentation des prix. Selon une étude de l'IRI d'avril 2022 consacrée aux taux d'inflation des différents produits de consommation courante, le prix de la moutarde aurait augmenté, en moyenne, de 9,26% en avril. Cette situation délicate risque pourtant de durer. Explications.

La tonne de graine de moutarde canadienne à plus de 2000 dollars

Les pénuries sont déjà une réalité depuis plusieurs semaines dans les rayons des supermarchés. «Nos stocks s'écoulent effectivement très vite» concède Damien, le responsable d'un petit supermarché du 10ème arrondissement. «La centaine de pots de moutarde que nous recevons en début de journée est souvent épuisée dès 13H00. De mon point de vue, on a l'impression qu'il y a une volonté, de la part des clients, de faire des stocks au regard de tout ce qui se passe» conclut-il.

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Le premier facteur - et pas des moindres - qui explique cette situation est sans aucun doute les importantes sécheresses qu'a connu le Canada en 2021. Selon le FAO, la production de graines de moutarde canadienne est la troisième plus importante au monde, avec 98.800 tonnes, derrière le Népal (214.055 tonnes) et la Russie (103.033 tonnes). Le géant nord américain représente d'ailleurs 70% des importations françaises en graines de moutarde selon le Ministère de l'Agriculture. Ainsi, si le pays connaît une baisse de production, les moutardes françaises sont mécaniquement impactées. Durant l'été 2021, le Canada a été touché par une canicule et une sécheresse particulièrement fortes. Ces conditions météorologiques extrêmes ont pénalisé les producteurs de graines de moutarde qui ont vu leurs récoltes passer de 99.000 tonnes en 2020-2021 à 50.000 en 2021-2022, selon les projections du Ministère de l'Agriculture Canadien. Une crise sans précédent qui a poussé à la hausse le prix des graines de 885$ la tonne à 2290 $/t. Des prix en forte hausse qui s'expliquent aussi structurellement : la surface des espaces agricoles canadiens consacrée aux graines de moutarde est passée de 345.000 hectares en 2003 à 71.000 en 2021, selon une étude de la Commission canadienne des grains.

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Si le ministère prévoit une reprise de la production courant 2022, les difficultés rencontrées au Canada impactent directement le secteur français, d'autant que d'autres nuages s'amoncellent sur le marché mondial de la graine de moutarde. En effet, la guerre en Ukraine a drastiquement diminué, voire stoppé, la récolte en Ukraine et en Russie qui sont, respectivement, le 3ème et le 8ème producteur mondial de graines de moutarde; deux pays qui auraient alors pu permettre de largement compenser les pertes canadiennes. Sur le court terme, l'enlisement du conflit ukrainien et sur le moyen/long terme, l'accélération des phénomènes climatiques extrêmes - notamment au Canada où les températures devraient augmenter deux fois plus vite que dans le reste du monde selon le ministère de l'Environnement - devraient profondément déstabiliser la culture de graines. Les rayons moutarde vides des supermarchés sont donc amenés à durer...

L'enjeu d'une filière française de la graine de moutarde

La situation plaide en faveur d'une culture française de graines de moutarde. Ces rayons clairsemés et ces hausses drastiques des prix sont, en effet, particulièrement préoccupants pour un pays comme la France où la filière «moutarde» joue un rôle économique et social important. Selon une étude du Ministère de l'Agriculture, l'Hexagone est la première «puissance moutardière» d'Europe en assurant 50% de la production du continent. D'un point de vue local, la moutarde joue également un rôle structurant dans certains écosystèmes économiques locaux. La région Bourgogne-Franche-Comté fabrique ainsi 80% de l'ensemble de la moutarde française avec 2,6% des emplois agricoles de la région. Cependant, malgré son envergure européenne, la Bourgogne continue d'exporter massivement de la graine canadienne, beaucoup plus compétitive et abordable que la Française.

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Reste donc à accentuer les efforts menés depuis les années 1990 en faveur du développement d'une filière de graines de moutarde proprement française. Bien que la surface agricole régionale qui leur soit dédiée soit passée de 600 à 5700 hectares entre 2000 et 2015, les besoins restent encore trop importants pour garantir une moutarde 100% «made in France». Selon la Chambre d'Agriculture de la Côte-d'Or, il faudrait donc que la Bourgogne consacre 15.000 hectares de ses terres à cette culture pour répondre à la demande de 25.000 tonnes de graines nécessaires à l'industrie moutardière régionale.

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Le pouvoir d'achat pourrait reculer de 0,8% cette année, selon l'OFCE

Cette baisse pourrait avoir lieu malgré les mesures de soutien déjà déployées ou annoncées par le gouvernement.

E. Leclerc et Carrefour optent pour le vrac

Les deux groupes de grande distribution ont chacun augmenté leurs rayons de vente en vrac dans un ou plusieurs de leurs magasins. Ils proposent maintenant une offre plus large de produits et souhaitent investir à long terme dans ce secteur.

L'Humanité

Anatolia, un huis clos glaçant

Nos recommandations culturelles

Cinéma Pour son second long métrage, Ferit Karahan plonge dans l’atmosphère fantomatique d’un pensionnat kurde, perdu au cœur des montagnes enneigées de l’Anatolie.

Malou Lebellour-Chatelier

Au cœur de l’hiver, le froid glace les élèves d’un pensionnat d’Anatolie dont le chauffage est tombé en panne. Lorsque le petit Mémo tombe malade, son ami Yusuf cherche de l’aide auprès des adultes. Errant de couloirs labyrinthiques en bureaux vides, l’enfant est confronté à des murs, réels et ­figurés. Le ­regard déjà accablé, sans personne pour l’écouter, il devient peu à peu fantomatique (comme le souligne subtilement une référence au dessin animé Casper). Quand les adultes prennent enfin la mesure de la situation, il est déjà trop tard. L’école est coupée du monde par une tempête de neige. Cette dernière, qui tombe à pierre fendre, figure un personnage à part entière du récit. C’est elle qui, encerclant l’école, empêche les secours d’arriver, faisant du film un huis clos doublé d’un compte à rebours : Mémo va-t-il mourir avant qu’une ambulance parvienne jusqu’à l’école ?

Tandis qu’il gît, inconscient, sur le lit de l’infirmerie, les adultes impuissants se renvoient la balle. Est-ce la faute du surveillant qui a infligé une douche froide à l’enfant ? Celle de l’enseignant qui a été aperçu le raccompagnant à son dortoir en pleine nuit ou celle du directeur, qui, préférant financer ses plaisirs personnels, n’a pas racheté des pneus neige ? La caméra à l’épaule rend l’atmosphère pesante. On frissonne face aux images des monts enneigés et des visages rougis. Le froid semble s’infiltrer dans la salle de cinéma. On rit aussi, presque nerveusement, face aux chutes répétées des instituteurs sur la glace, ou lorsque, le bras en l’air, ils cherchent du réseau pour appeler les secours. Au milieu de toutes ces grandes personnes qui s’accusent mutuellement, se tient Yusuf, enfant silencieux, dont les yeux noirs n’expriment rien d’autre que la détresse. Un sentiment de terreur émane de lui, celui de perdre son ami, d’être puni, d’être coupable.

inspiré d’Une enfance marquée par les privations

Samet Yildiz, acteur non professionnel, est bouleversant de ­justesse dans ce rôle où il nous rappelle les jeunes héros du cinéma d’Abbas Kiarostami. Ferit Karahan, né en 1983, s’inspire de sa propre enfance passée dans un pensionnat kurde. Marqué par les privations et les sévices, il dénonce un système éducatif régi par la menace, dans lequel les enseignants usent de la peur comme d’un outil pédagogique. Plus généralement, il condamne le cercle vicieux de l’oppression et la boucle de la violence masculine. « Je me rends compte aujourd’hui que contrôler les enfants, c’est essentiellement contrôler l’avenir », dit-il. Anatolia, sélectionné cette année à la Berlinale, est à l’image de son premier long métrage, The Fall from Heaven, un drame moral kafkaïen et engagé, qui pointe du doigt les maux de la société turque.

cinéma
Le Figaro

Monkeypox : pourquoi compte-t-on les cas de variole du singe comme on le faisait pour les cas de Covid-19 ?

Jeanne Sénéchal

DÉCRYPTAGE - Depuis le mois de mai, médias et chercheurs partagent régulièrement les chiffres de l'épidémie de variole du singe, même s'ils sont bien inférieurs à ceux du Covid-19.

51 cas confirmés en France, 21 aux États unis, trois cas suspects au Maroc... Difficile de passer à côté du suivi épidémiologique de la variole du singe. Depuis mai 2022, l'OMS et Santé publique France publient régulièrement le nombre de nouvelles contaminations, qui sont ensuite reprises dans les médias et diffusées au grand public. Rien qu'au Figaro, nous avons repris et publié plus d'une vingtaine d'articles sur la variole du singe. Ce qui fait écho, récemment, au traitement médiatique des cas de contamination au Covid-19. Pourtant, les chiffres ne sont pas aussi importants, ni les conséquences sanitaires. Parmi les cas investigués par Santé publique France, un seul «a été hospitalisé mais ne l'est plus à ce jour» et «aucun n'est décédé», précise le dernier point de situation. Au vu de ces faits, pourquoi ces chiffres sont-ils alors publiés aussi régulièrement ? Doit-on s'inquiéter, ou simplement y voir une habitude prise depuis la crise du Covid-19 ?

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Le décompte des maladies infectieuses ne trouve pas son origine dans la dernière épidémie : la France, l'un des pays pionniers en la matière, a commencé à publier des données sur la grippe, la rougeole et d'autres maladies transmissibles en 1983. À l'époque, «le système utilisait le Minitel pour permettre à des médecins généralistes de transmettre leurs données anonymisées qui étaient ensuite mises en ligne», relate le Professeur Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale à l'université de Genève.

En 1997, le système passe à l'internet. Ce qui permet à l'OMS de suivre désormais en temps quasi-réel l'évolution de l'épidémie en recevant puis postant sur son site web les déclarations que les différents États Membres lui adressent quotidiennement. Des tableaux de bord se mettent alors en place et présentent des visualisations de ces données, ce qui permet une interprétation plus simple par les chercheurs, les autorités, les journalistes et le grand public.

Aujourd'hui, «toutes les émergences de maladies infectieuses sont scrutées très attentivement au niveau international, par des instances ou du côté de la recherche», note Mircea Sofonea, maître de conférences à l'université de Montpellier. Pourquoi alors les chercheurs vont-ils s'intéresser à une maladie plutôt qu'à une autre ? Ils vont s'attacher à deux points en particulier : la nouveauté d'un agent pathogène, et/ou ses caractéristiques de transmission.

Dans le cas de la variole du singe, ce sont les données de transmission qui ont changé. Pour rappel, la maladie a été découverte pour la première fois en 1959, sur des primates dans une animalerie au Danemark. Elle sévit surtout en Afrique, mais plusieurs cas ont commencé à être repérés au Royaume-Uni et aux États-Unis, où elle concernait surtout des enfants qui avaient été contaminés par des petits rongeurs.

Or en mai 2022, la variole du singe refait son apparition dans plusieurs pays : d'abord au Royaume-Uni, puis en Espagne et au Portugal, et enfin plus de 1000 cas dans plus de 35 pays et territoires de zones non endémiques, au 9 juin dernier. «Les caractéristiques de ces contaminations ont intrigué les épidémiologistes qui ont donc décidé de suivre l'affaire de près. Rien ne ressemblait vraiment à ce que l'on connaissait de la maladie», explique le professeur Flahault. En effet, les personnes touchées n'avaient pas voyagé récemment en Afrique, elles étaient pour la plupart des hommes jeunes qui avaient eu des relations sexuelles avec d'autres hommes. Beaucoup revenaient de festivals, où ces rencontres avaient eu lieu, précise le professeur.

S’il n'est pas étonnant que la veille épidémiologique regarde de près l'évolution de ce virus, pourquoi en parle-t-on autant dans les médias ? «C'est vrai que c'est assez nouveau», commente Mircea Sofonea. D'après lui, c'est le signe que la population a intégré la partie anxiogène, la crainte des maladies infectieuses. Mais cela peut aussi être positif, selon le chercheur : «Le Covid nous a appris qu'un virus venu de Chine peut nous bloquer, mettre à genoux notre vie sociale pendant plusieurs semaines, on voit bien que les enjeux de santé du XXIe siècle ne sont pas limités aux maladies cardiovasculaires et aux cancers». D'autant que la variole du singe génère des préoccupations spécifiques : «Lorsqu'un virus émerge à des endroits de la planète où il ne circulait pas, c'est toujours une mauvaise nouvelle et c'est une source d'inquiétude pour les autorités sanitaires», analyse Antoine Flahault.

Il ne s'agit pas d'entretenir une peur permanente qui finirait par être très démoralisante, mais de profiter de ces alertes pour intervenir précocement et tenter, lorsque c'est possible, de limiter la propagation de nouvelles maladies.

Il faut donc s'attendre à voir de plus en plus de décomptes de ce type à l'avenir : «Nous avons changé d'époque avec l'utilisation massive et universelle de l'Internet. L'épidémiologie ne fait donc pas exception», rappelle le Pr Antoine Flahault. «Nous aurons sans doute à l'avenir une multiplication de ces alertes, dont certaines se révéleront fausses. Il ne s'agit donc pas d'entretenir une peur permanente qui finirait par être très démoralisante, mais de profiter de ces alertes pour intervenir précocement et tenter, lorsque c'est possible, de limiter la propagation de nouvelles maladies», justifie le professeur. Pour convaincre, le spécialiste use d'une métaphore : «Une épidémie est un peu comme un feu que l'on peut maîtriser en jetant des seaux d'eau et en l'étouffant avec des couvertures si on le prend à ses débuts, mais qui nécessite rapidement l'envoi des pompiers et des canadairs si on attend trop longtemps.»

Covid-19 : la thèse d'une fuite de labo mérite des études plus approfondies, selon l'OMS

Pour l'heure, l'OMS rappelle l'absence de preuves définitives sur l'origine de la pandémie.

Cancer: succès prometteur d’une immunothérapie à un stade précoce

DÉCRYPTAGE - Six mois après le traitement, plus aucune tumeur n’était détectable par IRM, tomographie, endoscopie et biopsie pour les 14 patients atteints d’une forme spéciale de cancers du rectum.

Mal de dos: les anti-inflammatoires en question

DÉCRYPTAGE - Une étude soulève la question de leur responsabilité dans la chronicisation du mal de dos.

Le Figaro

Bordeaux en primeur 2021 : notre top 10 des étoiles montantes du vignoble

Ella Lister

EXCLUSIF - Quels sont les châteaux ayant le plus progressé en 2021 au sein du vignoble bordelais ? Notre équipe de dégustatrices du Figaro Vin vous dévoile sa sélection de 10 domaines à suivre de près.

Voilà maintenant des années que nous sillonnons le vignoble bordelais, visitons vignes et chais, dégustant encore et encore chacun des vins proposés, tout en dialoguant avec les propriétaires, dirigeants, techniciens, œnologues et négociants. C'est au travers de ces riches échanges que nous découvrons en avant-première les châteaux qui font bouger les lignes, dont les cuvées montent en gamme plus rapidement que celles de leurs pairs… C'est ainsi que nous avons composé cette sélection de 10 incontournables, qui comprend des vins très abordables en termes de prix – avec notamment un francs-côte-de-bordeaux à seulement 14,90€. Il est par ailleurs intéressant de souligner qu'une majorité des domaines mentionnés ici se trouvent en appellation Saint-Émilion, avec un château à suivre de très près, dont les vins ne cessent de gagner en qualité au fil des ans – sans pour autant atteindre des prix stratosphériques –, tandis qu'un autre s'apprête à profiter pleinement de l'arrivée à sa tête d'une jeune héritière au brillant parcours universitaire, ayant à la fois l'expérience, le vécu et la passion nécessaires à la production de véritables merveilles. Sans oublier deux pomerols, un pessac-léognan provenant d'un authentique château médiéval sis sur une mosaïque de terroirs uniques en leur genre, et enfin un bordeaux blanc à l'élégance toute bourguignonne, qui sera bientôt sur toutes les lèvres…

ATTENTION : Les liens présents dans les articles seront actifs au moment de la sortie des vins en primeur. Si la page sur laquelle vous arrivez n'existe pas, cela signifie que le vin n'est pas encore disponible à l'achat. Vous pouvez d'ores et déjà enregistrer ce lien dans vos favoris afin de le retrouver rapidement une fois le vin prêt à l'achat.

Château La Gaffelière «Brillant, éclatant et infiniment délicat»Saint-ÉmilionNote Le Figaro : 94-97/100Prix : 56 €Une race déjà présente au nez, mesurée, une harmonie entre profondeur de fruit et sapidité de fleurs fraîchement coupées, de petits bourgeons printaniers. Divin en bouche, l'éclat et le toucher d'un kimono en soie. Un raffinement incroyable qui donne envie de le découvrir en bouteille.» Achetez ce vin en primeur

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Château Beauséjour Duffau-Lagarrosse «Plein d'assurance, d'éclat et de générosité »Saint-ÉmilionPrix : 105 €*Note Le Figaro : 94-95/100Un nez hédoniste de pivoine et de fruits mûrs et riches, comme un tas de plumes qui vous invite à vous jeter dedans. Ciselé et direct en bouche, doté d'un équilibre exquis, avec une finale crayeuse, aux notes de moka. Un premier vin entièrement fait par Joséphine Duffau-Lagarrosse, plein d'assurance, d'éclat et de générosité. » Achetez ce vin en primeur

Château Clinet «Impressionnant en bouche par la richesse de fruit»PomerolNote Le Figaro : 93-95/100Prix : 77 €*Le murmure d'une fée, le parfum des fleurs dans un jardin estival après le crépuscule (iris et lilas), avec des baies qui font ployer les tiges tant elles sont mûres. Impressionnant en bouche par la richesse de fruit, inattendue dans ce millésime frais et maussade. La texture veloutée caresse la bouche. La fraîcheur végétale de la sève des fleurs taquine les papilles.» Achetez ce vin en primeur

Château Laroque «La fraîcheur d'un jardin printanier»Saint-ÉmilionNote Le Figaro : 93-94/100Prix : 23,45 €Un merveilleux bouquet de fruits bleus et noirs, de chocolat, d'herbes aromatiques dans la fraîcheur d'un jardin printanier. Harmonieux en bouche comme une suite pour violoncelle de Bach avec la texture chocolatée de la caresse de l'archet.

Château Petit-Village «Précis, parfumé, radieux !»PomerolNote Le Figaro : 92-94/100Prix : 105 €*Vif, intense et captivant au nez, avec des fruits frais grisants et aromatiques. Un nouveau visage de Petit-Village, et cela dans un millésime pas du tout évident. C'est une panthère – exotique, forte, sinueuse, agile. La bouche est toujours sur le fruit, dominée par des framboises et des mûres acidulées. Un vin précis, parfumé, un peu épicé, et assez long en bouche. Radieux.» Achetez ce vin en primeur

Château Quintus «Une baignade envoûtante»Saint-ÉmilionNote Le Figaro : 92-94/100Prix : 90 €*Un bouquet frais et grisant comme une boule d'air fraîche sur le pont d'un voilier. Petites myrtilles sauvages, groseilles, rhubarbe. Délicieusement soyeux, comme une baignade envoûtante dans une mer caressante, fondant en bouche, avec une intensité de fruit qui se transforme en douceur en moka pour une finale élégante.» Achetez ce vin en primeur

Les Champs Libres «Délectable en bouche»Bordeaux BlancNote Le Figaro : 91-94/100Prix : 60 €Un nez complexe de poire, de zeste de citron fumé et de crème au citron. Délectable en bouche, avec une complexité salée et de délicieuses notes de tamarin, d'orange séchée et de camomille.

Château Berliquet «Un vin ultra frais»Saint-ÉmilionNote Le Figaro : 92-93/100Prix : 45 €Au nez, un vin ultra frais, avec un côté exotique qui vous emmène sur les vastes plaines d'altitude aux bords du cratère du Ngorongoro, où l'on respire un air raréfié, en assistant à la grande migration des animaux qui traversent. En bouche, c'est un vin complet, dont la matière se décline en différentes textures : satin et velours, soie et brocard. Floral, fruité et riche sur le palais, avec un esprit grégaire, une belle énergie se dégage de l'ensemble vers une finale salivante.» Achetez ce vin en primeur

Château Olivier «Une plénitude superbe»Pessac-LéognanNote Le Figaro : 90-92/100Prix : 23 €*Un nez classique, suave et authentique de fruit noirs scintillants (cassis), aux notes de pierre à fusil, de bois précieux, de feuille de cassis, de menthe et d'eucalyptus. En bouche, c'est un vin très abouti, rond et aérien, doté d'une élégance indémodable. Pur, raffiné et gourmand sur la finale, il révèle une plénitude superbe.

Château Marsau «De la fraîcheur et du fruit»Francs - Côtes de BordeauxNote Le Figaro : 89-90/100Prix : 14,90 €De la fraîcheur et du fruit, avec des épices douces et un côté lacté et soyeux. Les tanins sont présents, mais viennent toutefois souligner une grande fraîcheur, un joli croquant sur des notes de petites baies rouges. Un vin sympathique.

*Pour les vins qui ne sont toujours pas sortis en primeur, les prix affichés sont ceux du millésime 2020 (dans la majorité des cas, nous pouvons nous attendre à des prix similaires).

Notre palmarès des vins de Bordeaux 2021 en primeur, encore meilleurs qu'en 2020

EXCLUSIF - Millésime plein de défis à Bordeaux, 2021 aura été pour quelques châteaux le moyen de se démarquer, avec des cuvées mieux notées qu'en 2020. Voici notre sélection.

Le déjeuner du dimanche de… Massimo Tringali

Les jours de repos, il aime préparer à sa fille ce que lui faisait sa mère: «Une pizza fritta en portefeuille, jambon, mozzarella, sauce tomate…

Vins du monde : notre palmarès des pépites méconnues à partir de 20 euros

CLASSEMENT EXCLUSIF - Australie, États-Unis, Italie, Autriche, Afrique du Sud, Espagne... Nous avons comparé les notes et la notoriété de près de 1500 références de vins étrangers. Découvrez ces crus sous-cotés et rares qui feront voyager vos invités.

L'Humanité

Face à l’inflation, les cadeaux intéressés d’Emmanuel Macron

Actu

Le gouvernement a évoqué, ce mercredi, ses mesures pour le pouvoir d’achat. Aucune annonce d’ampleur n’a été faite, alors que la hausse des prix pèse lourdement sur le budget des ménages.

Lola Ruscio

Depuis sa nomination à Matignon, la première ministre, Élisabeth Borne, martèle qu’elle souhaite « protéger » le pouvoir d’achat des Français. En réalité, son gouvernement va prendre des mesures cosmétiques qui évitent de toucher aux profits des entreprises privées, comme la prolongation du « bouclier tarifaire » sur l’électricité et le gaz, la remise de 18 centimes sur le plein d’essence jusqu’en août ou le versement d’une aide exceptionnelle. Un dispositif qui rappelle le chèque énergie, une mesure ponctuelle d’un montant de 100 euros, distribués en décembre 2021. À quelques jours du premier tour des législatives, Olivia Grégoire, la porte-parole du gouvernement, a ainsi confirmé, mercredi, à l’issue du Conseil des ministres, qu’une aide sera versée aux familles modestes à la rentrée de septembre, en fonction du nombre d’enfants à charge, sans toutefois préciser son montant. Quant au chèque alimentaire plus ciblé sur les produits « de qualité » et « bio », il est toujours en cours de réflexion, selon Élisabeth Borne.

Certes, ces aides conjoncturelles – qui figureraient dans deux projets de loi distincts après les élections législatives – sont bienvenues au moment où l’inflation grimpe, mais elles s’avéreront insuffisantes pour faire face à une inflation qui a atteint 5,2 % en mai. Surtout, le gouvernement entend faire peser sur l’État, donc sur les contribuables, l’intégralité du financement de ces mesures, sans rien demander aux grandes entreprises. Les groupes du CAC 40 ont pourtant versé en 2021 à leurs actionnaires plus de 80 milliards d’euros en dividendes et en rachats d’actions. Pas de mise à contribution des plus hauts patrimoines non plus, mais une réforme du RSA stigmatisant les plus fragiles, puisque les bénéficiaires devront se soumettre à l’obligation de travailler pour toucher cette aide.

En outre, le gouvernement a indiqué que les minima sociaux, dont le RSA, l’allocation adulte handicapé (AAH), et les pensions de retraite (+ 4 %) doivent être réévalués dès juillet, sans attendre la revalorisation de janvier 2023. En revanche, aucune hausse des APL n’est envisagée, alors que les prix des loyers augmentent. À la Fondation Abbé-Pierre, on demande une majoration de 10 % des aides au logement ; plusieurs associations de consommateurs réclament un gel des loyers pour limiter les effets de l’inflation. Des revendications rejetées en bloc.

déprime, rien que des primes...

Suivant la même logique pro-business, aucune hausse significative du Smic n’est à l’ordre du jour. En Macronie, on défend plutôt la possibilité pour les entreprises de verser une prime allant jusqu’à 6 000 euros, exonérée de toute cotisation sociale et d’impôt sur le revenu. Problème : la précédente version de cette prime, accordée au bon vouloir de l’employeur, n’a été distribuée en 2021 qu’à 4 millions de salariés, selon les chiffres du gouvernement. Et son montant n’excédait pas 506 euros en moyenne, l’an dernier.

Toujours sur les salaires, le gouvernement s’est engagé à revaloriser, « dès cet été », celui des fonctionnaires. Une décision très attendue par la fonction publique d’État, l’hospitalière ou la territoriale, tant les agents dénoncent depuis des années le manque d’attractivité de leurs métiers et la dégradation de leur niveau de vie. Mais Stanislas Guerini, le nouveau ministre de la Fonction publique, se garde bien de dévoiler le montant du futur relèvement du point d’indice, arguant des discussions en cours avec les syndicats. « Le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de plus de 10 % depuis 2010 », a rappelé Céline Verzeletti, la secrétaire confédérale de la CGT, qui demande une hausse « immédiate » des salaires.

Dans le privé, le gouvernement mise aussi sur la participation et l’intéressement. La manœuvre est connue : ces primes étant exonérées de cotisations sociales et de taxes, les entreprises évitent soigneusement une participation à l’impôt ou à la Sécurité sociale. Une énième réforme libérale, comme la loi Pacte, dont les modalités pourraient s’étendre aux petites entreprises, selon Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. « S’il faut aller encore plus loin dans la simplification pour que les TPE aient de véritables incitations, nous sommes prêts », a-t-il déclaré. Interrogé mercredi sur BFMTV, il a annoncé que le barème de l’impôt sur le revenu serait indexé sur l’inflation, omettant de préciser que ce dispositif existe déjà. L’ancien ministre sarkozyste n’imagine pas, en revanche, un dispositif pour taxer davantage les revenus du capital. Contre les crises qui s’intensifient, il y a pourtant une urgence : reconstruire une fiscalité progressive et redistributive, en commençant par rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune.

Salaires et pouvoir d'achatEmmanuel Macroninflationcgt
Le Figaro

Que faire à Paris ce week-end ? Nos meilleures activités et sorties en famille

Cannelle Anglade

Une balade pour les tout-petits au musée de Cluny, le « week-end familles » ultra-ludique des musées d'Orsay et de l'Orangerie et l'ouverture exceptionnelle au public de la Pagode de Paris, découvrez notre sélection des meilleures sorties en famille pour profiter du week-end du 11 et 12 juin à Paris.

Balade au Musée de Cluny

Le musée de Cluny ou musée national du Moyen Âge a rouvert ses portes au début du mois de mai après cinq ans de rénovation pensées pour moderniser l'accès du public à ce vaste pan de l'Histoire. En plus d'avoir réaménagé ses collections, le musée du monde médiéval a partiellement restauré son bâtiment et notamment les thermes romains et la chapelle gothique qu'il abrite. Les visiteurs pourront désormais parcourir les vestiges des bains publics et ses galeries souterraines, datant du Ier siècle, lors d'une visite guidée (durée 1h30).

Cerise sur le gâteau, ce samedi 11 juin, la "Compagnie 2 minimum" propose une de ses balades sensibles, à l'intention des tout-petits. Création imaginée spécifiquement pour le musée du Moyen-Âge, la « balade du langage à l'entrée en maternelle », menée par le maître de conférences Mélanie Perrier, propose à un binôme enfant-parent d'apprendre à regarder les œuvres à partir des gestes qui y sont représentés. Le musée est ici envisagé comme un paysage perceptible à parcourir par le corps, et à découvrir au travers de sensations partagées en famille. Une visite ludique, à vivre avant d'aller admirer la célèbre tenture La Dame à la licorne, chef-d’œuvre de la Renaissance française.

« Balade sensible » de 0 à 3 ans, (et après-midi en famille) le samedi 11 juin à 12h au musée de Cluny (5e). Informations pratiques et réservation ici.

« Week-end familles » au musée d'Orsay et au musée de l'Orangerie

Chaque année, les musées d'Orsay et de l'Orangerie ouvrent grand leurs portes aux familles le temps d'un week-end à travers une programmation originale pensée pour les enfants. Devenir les architectes de demain par le biais de l'exposition Gaudí (jusqu'au 17 juillet) à Orsay ou célébrer les fleurs et la nature en découvrant Le décor impressionniste - Aux sources des Nymphéas (jusqu'au 11 juillet) au musée de l'Orangerie, les apprentis artistes font leur choix parmi les nombreuses activités récréatives qui leur sont proposées.

Spectacles exceptionnels (musique, danse, théâtre), visites décalées (dansées, dessinées), rencontres et ateliers, les deux jours de festivités s'annoncent passionnants et instructifs. Pour n'en citer que quelques-uns, à Orsay, une aventure contée plonge les plus jeunes dans le monde merveilleux de l'art nouveau, peuplé de créatures fascinantes et menée par la comédienne conteuse Ariane Pawin alors que plus loin, dans le salon de l'horloge, une enquête truffée d'énigmes entraîne toute la famille sur les traces de l'architecte Victor Laloux, à l'origine de la gare qui abrite aujourd'hui le musée. Côté Orangerie, les enfants sont invités à réinventer les œuvres du peintre Claude Monet (1840-1926) en les coloriant comme bon leur semble via une tablette qui donne vie aux images, ou choisissent de confectionner un petit diffuseur de parfum en forme de fleur.

« Week-end familles », les 11 et 12 juin au musée d'Orsay (Paris 7) de 14h à 17h et au musée de l'Orangerie (Paris 1) de 10h à 17h30 ; programme complet et réservation ici (Orsay) et ici (Orangerie).

Et aussi ... Ouverture au public de la Pagode de Paris

Habituellement fermée au public, la sublime pagode chinoise de Paris ouvre ses portes quelques jours, jusqu'au dimanche 12 juin à l'occasion de la 5e édition du Printemps Asiatique. Rouge et ocre, la pagode de la Maison Loo, construite au début du XIXe siècle et située rue de Courcelles, est d'abord un hôtel particulier, puis la résidence d'un collectionneur d'art et d'antiquités chinoises dans les années 1920, avant de devenir un lieu privé. Joyau d'architecture chinoise au cœur de la capitale parisienne, fourmillante d'objets fabuleux, la pagode dévoile enfin son intérieur.

Visite de la Pagode de Paris, jusqu'au 12 juin, 48 rue de Courcelles (Paris 8) de 11h à 19h, achat du billet sur place. Printemps Asiatique à Paris jusqu'au 16 juin, programme complet ici.

À VOIR AUSSI - Un dessin inédit de Michel-Ange, estimé à 30 millions d'euros, va être vendu aux enchères à Paris.

Huit nouveaux restaurants de poissons et fruits de mer à tester à Paris

LA SÉLECTION DU FIGARO - Poissons, coquillages et crustacés continuent d’inspirer des restaurants dédiés dans la capitale, autour de plateaux, petites assiettes ou belles pièces à partager. Relevé de filets des derniers arrivages.

Les cinq adresses secrètes de Melody Gardot à Paris

La chanteuse de jazz présente des photographies, issues de sa collection personnelle, à la galerie parisienne La Hune.

Sur l’Île des Impressionnistes, à Chatou, le restaurant Maison Fournaise enfin à son aise

CRITIQUE GASTRONOMIQUE - Le lieu reste d’une nostalgie rieuse, mais en carte légère et touche saisonnière, le plat du dimanche bourgeois et la recette guinguette reprennent du service.

L'Humanité

« Si tout augmente, les salaires doivent suivre »

Reportage

pouvoir d’achat Au sud-ouest de Caen, dans la circonscription où Élisabeth Borne est candidate, on ressent comme partout ailleurs les difficultés posées par une inflation galopante et des salaires qui stagnent. Mais on compte davantage sur la solidarité que sur le gouvernement pour s’en sortir.

Benjamin König

Villers-Bocage (Calvados), envoyé spécial.

Mercredi matin, sur le marché de Villers-Bocage, aux alentours de la mairie reconstruite après guerre et inaugurée par le général de Gaulle , les habitants parlent peu des élections législatives qui se tiennent dimanche. Et pourtant : les projecteurs sont braqués sur ce petit bout de Normandie qui s’étend des portes de Caen jusqu’à Vire, la 6e circonscription du Calvados, où la candidate macroniste n’est autre que la première ministre, Élisabeth Borne. Elle était justement attendue ce mercredi dans la circonscription pour faire campagne, alors que, de son côté, Jean-Luc Mélenchon vient soutenir les candidats de la Nupes dans le département, parmi lesquels Noé Gauchard, l’insoumis qui va défier la cheffe du gouvernement.

Mais sur le marché du bourg d’un peu plus de 3 200 âmes, si on a entendu parler de la candidature d’Élisabeth ­Borne dont un partisan distribue le tract à l’entrée des allées, ce duel à distance passe plutôt au second plan. « Moi, de toute façon, je vote à Caen », objecte Simone, une retraitée qui va « sur (ses) 75 ans » et vit seule. Mais le problème du pouvoir d’achat « est le même pour tout le monde », ajoute-t-elle. En ce qui la concerne, il s’agit surtout « des charges qui sont les mêmes pour une personne seule que pour un couple : se chauffer, s’éclairer, et même rouler, tout devient compliqué ». Elle ne veut pas se plaindre de sa pension de retraite, qui lui donne « juste assez pour payer des impôts », mais « le loyer pèse lourd, je n’ai pas été épargnée par la vie et n’ai jamais pu devenir propriétaire ».

« Des gens de plus en plus pauvres »

Un peu plus loin, voici Patrick, un sapeur-pompier originaire « de la Guérinière, un quartier ouvrier et mélangé à Caen ». La hausse des prix, selon lui, « tout le monde la ressent, bien évidemment ». Il pense qu’une solution serait de « protéger le pouvoir d’achat » en bloquant les tarifs pour les « produits essentiels » dont « on voit sur le marché les prix s’envoler ». Avec son métier, il en perçoit régulièrement les conséquences : lors « des interventions, on voit des gens de plus en plus pauvres ». Mais lui estime, comme beaucoup ici, ne pas avoir trop à se plaindre. « C’est surtout pour les retraités que c’est dur », explique-t-il, évoquant sa mère « pour qui il y a tout à payer : loyer, électricité, même avec les chèques du gouvernement, c’est difficile. On l’aide, bien sûr, mais ce n’est pas normal quand on a travaillé toute sa vie. »

« LES vacances vont coûter beaucoup plus cher »

À côté de l’étal d’un des nombreux maraîchers locaux, Claude, retraité depuis trois ans et ancien travailleur dans l’industrie, pense aux « vacances qui vont coûter beaucoup plus cher », et au prix des matériaux, lui qui se dit « peu impacté par l’essence, car je roule peu et je bricole chez moi ». Par contre, il trouve « un peu bizarre cette inflation galopante, comme le prix du bois qui flambe alors que la France est autosuffisante », et estime que « si tout augmente, alors les salaires doivent augmenter aussi ». Mais il juge que, quel qu’il soit, « le gouvernement n’a pas trop de pouvoir ». En tout cas, il ira voter. « J’y vais toujours, au moins pour pouvoir râler après », sourit-il, même s’il se dit, lui non plus, « pas du genre à cracher dans la soupe ».

Patrick, lui, s’il doute de l’union « de dernière minute » de la gauche, estime que les mesures de l’actuel exécutif ne sont destinées qu’ « à se faire bien voir » et « ne règlent rien au fond du problème ». Comme un résumé d’un état d’esprit souvent partagé, Simone juge que, « de toute façon, le gouvernement, il faut qu’il rattrape des années d’erreurs ». Avant de lancer sur le blocage des prix : « Bien sûr qu’il faut le mettre en place. On voit des gens qui achètent 15 litres d’huile, ça ne rime à rien. »

Législatives 2022Élisabeth BorneNupescalvados
L'Humanité

Victime de prix bas, la filière laitière va de mal en pis

Actu

Les éleveurs tirent la sonnette d’alarme : sans augmentation du prix du litre, la hausse des coûts des matières premières aura raison de nombre d’exploitations.

Gérard Le Puill

Joyeuse journée mondiale du lait ! La dernière édition, le 1er juin dernier, a été particulièrement lugubre. En France, selon la Fédération nationale des producteurs de lait, il manque en moyenne 50 euros par 1 000 litres livrés aux industriels pour permettre aux producteurs de gagner leur vie. Concernant le lait en bouteille plastique, les prix de ces flacons ont augmenté de plus de 70 % ces derniers mois et ceux des cartons d’emballage de 40 %.

Selon un communiqué publié le 27 par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), affiliée à la FNSEA, « l’amont de la filière est aujourd’hui à un tournant décisif ». Car « la décapitalisation est en marche, même dans les régions très laitières ». Dit autrement, faute d’en tirer un revenu décent, de plus en plus de producteurs laitiers décident de s’orienter vers d’autres productions, surtout en céréales et graines à huile. Car les prix du blé, du maïs, du colza et du tournesol sont en hausse sensible depuis des mois. Le prix moyen des 1 000 litres de lait au départ de la ferme a été de 342 euros en 2021, sans les primes de qualité. Il aurait augmenté un peu depuis le début de cette année mais il manque encore 50 euros par 1 000 litres pour permettre aux producteurs de gagner leur vie, toujours selon la FNPL. Cette dernière ajoute que répercuter cette hausse intégralement à l’aval reviendrait à augmenter de 6 centimes du prix du litre de lait entier dans les magasins.

«Nous avons besoin de vous»

Dans son communiqué à l’attention de ses partenaires de l’aval, la FNPL affirme que « toutes les laiteries doivent dire maintenant à leurs éleveurs, nous avons besoin de vous. Tous les distributeurs doivent cesser ce jeu délétère qui entraînera la ruine de toute une filière et accepter ces hausses. Faute de quoi, comme les constructeurs automobiles aujourd’hui, dans quelques années ils seront à la merci des marchés mondiaux pour s’approvisionner en produits laitiers ». Ajoutons que le manque de pluie va réduire considérablement le rendement des prairies en herbe et augmenter les coûts de production cet été.

Les producteurs ne sont pas les seuls à souffrir dans la filière. Syndilait est une organisation professionnelle qui regroupe un nombre important d’entreprises qui mettent sur le marché des laits liquides, frais ou pasteurisés, des laits de longue conservation UHT et des laits aromatisés, la marque la plus connue étant Candia. Les grandes entreprises privées ou coopératives - dont font partie Lactalis et SODAAL - produisent une gamme de produits plus diversifiée, dont les fromages, le beurre, la crème et les yaourts. Elles ne sont pas membres de Syndilait. En prévision de la journée mondiale du lait initiée par l’ONU le 1er juin chaque année, Syndilait a fait le point sur l’évolution de la consommation de lait liquide en France.

Chaque français a consommé 43 litres de lait en 2021

En 2021, chaque Français a consommé une moyenne de 43 litres de lait conditionné, ce qui s’est traduit par la vente par 2,28 milliards de litres sur l’année dans la grande distribution. Sur ce total, le lait UHT de longue conservation représentait 96,5 % des volumes vendus par ces mêmes enseignes. Les laits porteurs de la mention « Responsable », « Équitable » comme « C’est qui le patron ? » représentaient 13,8 % des parts de marché en volume sur l’année 2019, 14,5 % en 2020 et 14,7 % en 2021. Concernant les prix, le lait entier conditionné se vendait 0,99 euro le litre en moyenne sur l’année 2021, soit 2,1 % de plus qu’en 2020. La hausse n’était que de 1,5 % pour le lait UHT mi-écrémé à 0,83 euro le litre. Au départ de la ferme le prix du litre acheté par les entreprises affilées à Syndilait se situait entre 36 et 38 centimes, prime de qualité comprise.

98,5 % du lait liquide est d’origine française

Toujours selon Syndilait, 98,5 % du lait liquide conditionné présent dans les magasins est d’origine française et les ventes de lait conditionné importé ont reculé de 82 % depuis 2015. En avril 2015, les pays membres de l’Union européenne mettaient fin aux quotas laitiers mis en place en 1984 pour réduire la surproduction, laquelle faisait chuter les cours. Mais la date de sortie de ces mêmes quotas fut fixée dès 2009 en Conseil des ministres européens. À l’approche de 2015, les Pays Bas, l’Allemagne et l’Irlande augmentèrent leurs troupeaux de laitières afin de gagner de nouvelles parts de marché à l’export dès la sortie des quotas. Du coup, les enseignes de la grande distribution en France choisirent d’accroître les importations, histoire de mettre la pression sur les fournisseurs hexagonaux. Pendant deux à trois ans, le prix moyen des 1 000 litres de lait chuta souvent de 25 % au départ de la ferme.

En ce printemps 2022 les producteurs de lait voient augmenter leurs coûts de production via la hausse du prix des carburants, des engrais et des tourteaux. Selon Syndilait, les entreprises sont également confrontées à une « hausse de leurs coûts de production de l’ordre de + 15 % à +20 % en 2022, après une année 2021 déjà marquée par une hausse de +8 % à +10 %. La reprise de l’économie dans le monde entraîne une flambée de l’ordre de +70 % en un an sur les matières premières plastiques et de +40 % pour le carton ».

Décidément, la spéculation fait flèche de tout bois en cette année 2022 marquée par la guerre et la sécheresse.

Gérard Le Puill

laitproducteurs de laitprix du laitmatières premières
L'Humanité

Mobilisations pour éviter un été meurtrier

Actu

Hôpital En cette journée de manifestations du personnel de santé, syndicats et collectifs alertent sur la cataclysme à venir, alors que les services d’urgences ferment ou réduisent leurs horaires les uns après les autres.

Cécile Rousseau

La saison estivale de tous les dangers. En cette journée d’action nationale dans la santé, plus de 200 rassemblements et actions se déroulent dans toute la France à l’appel de différents syndicats et collectifs pour taper du point sur la table avant un été qui s’annonce cataclysmique sur le front hospitalier. Si, tous les ans, les professionnels tirent la sonnette d’alarme, cette année, la situation est très dégradée depuis le mois de mai. Cent vingt services d’urgences sont en grande difficulté, partiellement ou totalement fermés. Au centre hospitalier de Chinon (Indre-et-Loire), ceux-ci ont baissé le rideau jusqu’à nouvel ordre depuis le 18 mai, tout comme la maternité. Mobilisés samedi dernier devant la mairie, les agents et usagers attendent des réponses. « 31 paramédicaux sur 32 étaient en arrêt maladie, explique Alexandre Robert, secrétaire de FO, en intersyndicale avec la CGT et la CFE-CGC. Une dizaine d’entre eux sont revenus mais ils ne sont toujours pas assez nombreux pour rouvrir. L’hôpital a un déficit de 9 millions d’euros et la direction oblige les collègues à s’autoremplacer. Pour l’été 2021, nous avions 26 mensualités de remplacement, contre 75 en 2019. »

Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), rappelait, lors d’une conférence de presse la semaine passée, que l’austérité demeure la règle. « Nous sommes le seul pays au monde à avoir fermé 5 700 lits en 2020, en pleine pandémie ; 60 000 postes d’infirmiers étaient vacants à l’automne 2021. Sans compter que l’hôpital est en plan blanc en permanence. Et dire qu’on a cru qu’il y aurait un “monde d’après” avec le Covid ! »

« J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »

Face à un système en train de s’écrouler, l’annonce par Emmanuel Macron d’une « mission flash » d’un mois sur l’état des soins non programmés, confiée au président de Samu-Urgences de France, François Braun, et d’une conférence sur la santé, en juillet, n’a convaincu personne. Comme le martèle Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), l’heure n’est plus au bilan. « Le dernier rapport du Sénat sur les urgences remonte à trois mois ! François Braun était le conseiller santé du président de la République pendant la campagne, il connaît la situation. La question est : où doit-on réorienter les patients ? Il n’y a plus rien ! La médecine de ville est submergée. On ne saura pas où mettre les gens s’il y a une canicule. Des personnes vont décéder, c’est une évide nce. Et je ne veux pas que les praticiens et les infirmières soient les boucs émissaires. J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »

Pour Pierre Schwob Tellier, du collectif Inter Urgences, le pacte de refondation des urgences, mis en place après les grèves en 2019, n’a fait qu’aggraver les choses. « L’accès aux urgences a été limité avec la mise en place du forfait (depuis le 1er  janvier 2022, tous les patients passant aux urgences sans hospitalisation doivent payer 19,61 euros – NDLR). Bientôt, vous ne pourrez plus arriver aux urgences par vos propres moyens. La régulation médicale sera privilégiée, surtout la nuit. » Infirmier à l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine), il constate que, malgré la situation sanitaire, le projet de construction de l’hôpital Grand Paris Nord, à Saint-Ouen (censé remplacer en partie les hôpitaux de Bichat (Paris) et Beaujon – NDLR), n’est pas remis en cause, à rebours des besoins de la population : « Il y aura 400 lits en moins, une capacité de maternité divisée par deux et 1 000 postes de soignants supprimés. »

Accéder à des soins de qualité devient mission impossible

Lors de cette conférence de presse, une housse mortuaire avait été disposée devant les intervenants portant un brassard noir pour dénoncer les drames qui s’annoncent. Le bateau tangue dangereusement, comme le raconte Marion Malphettes, médecin dans le service d’immunologie à l’hôpital Saint-Louis (Paris) et membre du collectif Inter-Hôpitaux. Avec des conséquences très concrètes pour les malades : « Faute de personnel de nuit, le service ne peut pas rester ouvert en juin. Une patiente m’a demandé en consultation ce qui était prévu si elle rechutait (en cas de fermeture – NDLR), je lui ai répondu qu’il n’y avait rien… »

Accéder à des soins de qualité devient mission impossible. Michèle Leflon, présidente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, pointe les limites du bricolage actuel : « Le recours à la régulation par téléphone pour les urgences est catastrophique, les usagers ne savent pas toujours s’exprimer sur la gravité de leur cas. Depuis le temps que nous dénonçons le manque d’effectifs, il aurait été possible de former des infirmiers et aides-soignants. Il faut un vrai plan. »

Pour parer au plus pressé, des solutions sont avancées. L’ensemble des médecins pourraient provisoirement participer à un système de garde, propose Patrick Pelloux. Christophe Prudhomme, urgentiste et représentant de la CGT santé, évoque aussi la remise en place de « contrats d’études qui existaient jusque dans les années 1970. Vous rentrez à 18 ans, vous signez un contrat payé au Smic et vous êtes affecté sur un territoire ». Comme le précise Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale :  « On pourrait créer des milliers d’emplois pour les jeunes. Mais si on veut qu’ils restent, il va falloir avancer sur la question salariale ! »

Partout, la question des rémunérations faméliques et des conditions de travail détériorées pèse lourd. À Orsay (Essonne), si la pénurie de main-d’œuvre n’atteint pas encore le niveau de certaines structures, elle se creuse de jour en jour. « Mercredi dernier, il manquait deux infirmières et un médecin aux urgences, déplore Céline Van Marle, secrétaire de la CGT de l’hôpital. Les effectifs sont à l’os et les agents restants tombent comme des mouches. Le temps d’attente est plus long pour les patients. Deux villes proches ne peuvent plus être desservies par Orsay. On ne sait pas ce qui va se passer pendant cet été. »

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Deux ans après le Ségur, les travailleurs du social ne voient toujours rien venir

Reportage

Éducateurs spécialisés, assistantes sociales, travailleurs en établissements spécialisés… Ils ont à nouveau battu le pavé cette semaine pour obtenir des revalorisations de salaires et plus de moyens pour leurs secteurs essentiels.

Deux ans après le Ségur de la Santé, les travailleurs du social et du médico-social n’ont toujours pas tous eu droit à la reconnaissance de leur rôle lors de la crise sanitaire. Infatigables dans leur quête de reconnaissance de leurs métiers essentiels, les éducateurs spécialisés, assistantes sociales ou psychologues ont à nouveau battu le pavé cette semaine. Comme à Paris, ce mardi, ils ont exigé d’avoir accès aux revalorisations salariales post-Ségur, mais pas seulement.

La crise covid a accentué le manque de moyens, dégradant les conditions de travail. Pour ces deux collègues de la protection sociale à l’enfance venues de Seine-Saint-Denis pour manifester, « à aucun moment pendant la crise covid, on a pensé à ces gens qui continuaient de travailler comme les travailleurs sociaux, dans les foyers, aux domiciles des gens. Tous ces travailleurs essentiels, mais qu’on ne voit pas », expliquent-elles, estimant être les grands « oubliés de la société ». Adrien Fabris, qui travaille comme éducateur spécialisé dans le champ du handicap mental, souligne : «  J’aime profondément mon métier, mais il y a une limite à tout. Plus que je l’aime, j’ai envie de défendre ce métier et avant tout défendre les personnes qu’on accompagne. Le principal, ce sont les personnes qu’on accompagne au quotidien. Pour les aider il faut qu’on soit là et pour être là, il faut qu’on puisse recruter et travailler.»

Or, les renforts n’arrivent pas, faute de salaires attractifs. «Sy mboliquement, le fait de ne pas être revalorisés nous montre quelque chose en termes de reconnaissance », déplore Adrien Fabris.

Depuis 2020, une partie du secteur de la santé a certes touché la revalorisation salariale de 183 euros. Si cette augmentation a été un peu élargie à d’autres personnels par l’ancien premier ministre Jean Castex en février, nombre de salariés en sont toujours privés. « Encore une fois, malgré ce décret, on se rend bien compte que les agents des collectivités territoriales n’ont pas été pris en considération. Nous ne sommes toujours pas inclus dans le Ségur. À tous les niveaux : autant chez les infirmières que les assistantes dentaires, les médecins, psychologues et psychiatres », remarque Émilie Seddik, secrétaire médicale au centre municipal de santé de Montreuil. « Les personnels administratifs ne sont même pas reconnus comme secrétaire médical dans la fonction publique territoriale. On ne parle absolument pas de nous pour le Ségur », relève-t-elle.

De la fonction publique aux associations à but non lucratif, l’exigence est la même pour tout le monde. Carlos Parada, psychiatre et responsable d’un externat médico-pédagogique, résume : « On veut ces 183 euros pour tout le monde sans distinction de fonctions. Le mépris pour nos salaires, c’est le mépris pour nos patients. »

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En Allemagne, le retour en force des revendications salariales

Actu

Pouvoir d’achat Sur fond d’inflation record et d’explosion des loyers, les mouvements sociaux se multiplient outre-Rhin. Les sidérurgistes ont ainsi débrayé sur plusieurs dizaines de sites, les 1er et 2 juin, pour exiger plus de 8 % d’augmentation.

Bruno Odent

Les bras de fer se multiplient en Allemagne sur la question des salaires. À l’initiative du syndicat de la métallurgie IG Metall, plusieurs dizaines d’entreprises ont ainsi débrayé, les 1er et 2 juin. Le mouvement est parti des revendications des sidérurgistes, en pleine négociation pour la refonte de leurs accords tarifaires de branche (proches de ce que sont les conventions collectives de ce côté-ci du Rhin). IG Metall revendique une hausse générale des rémunérations de 8,2 %. La partie patronale s’arc-boute sur le versement d’une prime unique de 2 100 euros pour l’année en cours. «  Nous ne nous laisserons pas acheter cette négociation par le versement d’une telle prime  », a souligné Knut Giesler, chef négociateur du syndicat pour toute la région nord-ouest de l’Allemagne. Le syndicat entend obtenir par ces grèves dites d’avertissement une hausse conséquente des salaires mensuels, conforme aux somptueux bénéfices engrangés dans la dernière période par les entreprises du secteur. Il demande également la transformation des emplois précaires obtenus par sous-traitance en postes sous contrat à durée indéterminée et intégrés dans le statut tarifaire général.

Le climat social pourrait se tendre encore davantage

Les producteurs d’acier ne sont pas les seuls à monter au créneau sur le front des salaires. Des débrayages ont eu lieu également ces jours-ci dans le reste de la métallurgie. Des salariés de plusieurs concessionnaires de grands groupes automobiles ont lancé ainsi leurs propres grèves d’avertissement. Comme à Stuttgart, à deux pas de l’usine de Sindelfingen, l’un des principaux sites de production des automobiles Mercedes du groupe Daimler. Là aussi, les salariés revendiquent une hausse de plus de 5 % de leur rémunération mensuelle.

En fait, on assiste depuis quelques semaines à une recrudescence de mouvements de ce type. Dans de très nombreux secteurs, de la chimie à la construction en passant par les banques et assurances, les travailleurs et leurs syndicats ont révisé leurs revendications à la hausse et affichent un regain de combativité. L’inflation record (plus de 8 % sur un an) qui rogne sévèrement le pouvoir d’achat est passée par là, alimentant inquiétudes et mécontentement. La confédération DGB exige depuis quelques semaines que les accords tarifaires traduisent au moins une « indexation des salaires sur les prix ».

Le climat social pourrait se tendre encore davantage dans les jours qui viennent à la suite de la décision du groupe Vonovia, le plus gros mastodonte allemand de l’immobilier, d’augmenter prochainement de façon très sensible le prix des loyers pour, dit-il, sous la pression des actionnaires, s’ajuster sur… l’inflation. Les travailleurs allemands, qui sont encore très majoritairement des locataires, devraient ainsi voir leurs revenus réels encore amputés. Car, une hausse de la rente locative décrétée par le leader du secteur aura naturellement pour conséquence de pousser l’ensemble des prix vers de nouveaux sommets. À un moment où les prix des logements ont déjà été propulsés en Allemagne au niveau des centres urbains européens les plus chers.

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Les parfumeuses ne peuvent plus sentir leurs bas salaires

Actu

Commerce En grève nationale il y a une semaine, les salariées de Marionnaud, en très grande majorité payées au Smic, espèrent que les négociations annuelles obligatoires aboutiront à une revalorisation digne.

Marie Toulgoat

« E n 2014, les salaires ont été augmentés de 40 euros par mois, nous n’irons pas en dessous », indique Marilyn Gentil, déléguée syndicale CGT Marionnaud. À la veille de la seconde session des négociations annuelles obligatoires, ce mercredi,­ l’intersyndicale Unsa, CFDT, CGT, CFE-CGC de l’enseigne de parfumerie s’apprête à reprendre les armes. Il y a une semaine, mardi 24 mai, les salariées de la marque – en écrasante majorité des femmes – menaient un mouvement de grève inédit, le premier en dix ans. Environ 40 % des 420 points de vente gardaient leurs portes closes, tandis que plus de 200 employées se rejoignaient devant le siège de l’entreprise pour clamer leur colère. Une semaine plus tard et après le succès de la mobilisation, l’objectif n’a guère changé pour les organisations syndicales : grappiller coûte que coûte une revalorisation des rémunérations, malgré la posture inflexible de la direction.

La question est devenue une nécessité : les employées de Marionnaud doivent aujourd’hui se contenter de salaires insignifiants et sont contraintes de vivre l’intégralité de leur carrière au Smic. Certaines directrices adjointes de magasin, malgré leurs fonctions d’encadrantes, ne gagnent que 1 700 euros brut par mois . « 75 % des salariées sont payées au Smic, même après vingt-cinq années d’ancienneté. Il n’y a aucune reconnaissance de l’expertise à long terme », indique l’Unsa dans un communiqué. Bien que les salaires soient gelés depuis 2014 au sein de l’enseigne, la direction de Marionnaud n’a proposé que 5 euros d’augmentation des rémunérations lors de la première session des négociations annuelles obligatoires, il y a quelques jours. Indigne pour les organisations syndicales et les salariées, réunies devant leurs magasins la semaine dernière. « Nos salaires ne sont pas du luxe », pouvait-on lire sur les pancartes brandies de certaines d’entre elles.

Charge de travail décuplée et harcèlement

D’autant plus que, en dépit de salaires invariablement bas, les conditions de travail n’ont de cesse de se dégrader. Contraintes par les sous-effectifs chroniques à accélérer les cadences, les conseillères en boutique doivent également assurer l’entretien des magasins, la sécurité, le nettoyage et la manutention. Une charge de travail décuplée, doublée d’une surveillance de tous les instants par la direction, voire de harcèlement. « Les managers guettent grâce aux codes caisses qui vend quoi et en quelle quantité. Ils surveillent que les vendeuses écoulent bien les produits qu’on leur demande de vendre », explique Marilyn Gentil. « La conséquence, c’est que de nombreuses salariées décident de démissionner. Il y a aussi beaucoup de ruptures conventionnelles. »

Ce mercredi, les organisations syndicales attendent donc une proposition de la part des dirigeants à la hauteur du travail effectué par les salariées. En cas de conflit persistant sur la question des rémunérations, la CGT n’exclut pas d’appeler à un nouveau mouvement de grève lors du très animé week-end de la Fête des pères.

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Mobilisation pour les salaires : « Sans nous, personne n’aurait d’électricité »

Reportage

Mobilisation En lutte pour de meilleurs salaires depuis plus de trois mois, les agents de maintenance de Réseau de transport d’électricité du site de Saint-Sébastien s’attaquent désormais, avec les autres syndicats et salariés des industries électriques et gazières, à la revalorisation de la branche. Une manifestation nationale est prévue le 2 juin.

Clotilde Mathieu

Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.

Ce 21 février, des barnums à l’effigie de la CGT mines-énergie sont déployés devant l’entrée du centre de maintenance RTE (Réseau de transport d’électricité), ex-EDF, à Saint-Sébastien en Loire-Atlantique. Il est 7 heures du matin. Les grévistes, presque uniquement des techniciens de maintenance, sont loin de se douter qu’une fois lancée, leur lutte contaminera la France entière.

Le 0,3 % d’augmentation générale des salaires proposé par la direction, quelques jours plus tôt, après dix années de gel, a été un véritable électrochoc. L’ « insulte » de trop. Déjà, l’an dernier, ceux qui travaillent en haut des pylônes, parfois sous haute tension, l’avaient eu mauvaise de recevoir la même prime de 200 euros que les autres. Pourtant, alors que leurs collègues et une grande partie des Français s’étaient cloisonnés chez eux, ceux-là continuaient d’arpenter le territoire dans leur camion, se logeant bon gré mal gré et avalant leur repas sur le pouce, pour assurer la continuité du service public malgré la fermeture des restaurants, hôtels et aires d’autoroute.

Or, sans eux, « personne n’a d’électri­cité », s’amusent Xavier, David, Stéphane et Benoît (1). Leur travail est méticuleux et le risque élevé : avec 400 000 volts à gérer, mieux vaut ne pas se louper. À cela s’ajoutent les astreintes et, pour certains, l’obligation d’habiter à dix minutes d’un poste. Des essentiels qui ­assurent que l’énergie produite par la centrale thermique, électrique, le barrage hydraulique ou un champ éolien ou solaire soit transportée via d’immenses câbles, pour ensuite être distribuée à nos domiciles.

Pour se hisser tout en haut et manipuler ces drôles de colliers de perles qui parcourent nos territoires, les agents sont formés pendant « quatre à cinq ans », explique Éric Dessort, représentant syndical CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Pourtant, relève Francis Casanova, le délégué syndical central CGT, « notre niveau d’embauche, ­niveau bac, est à peine au-dessus du Smic », supérieur de 34 euros par mois exactement. Très loin du salaire du premier dirigeant, Xavier Piechaczyk, qui palpe un fixe annuel de 262 500 euros, soit 21 875 euros brut par mois, auquel s’ajoute une part variable de 105 000 euros, soit une rémunération globale de 367 500 euros à l’année. « Si les écarts de salaires vont de 1 à 7 dans l’entreprise, en revanche les primes individuelles à la performance vont de 1 à 26 », décrypte le représentant de la CGT.

661 millions d’euros de bénéfices en 2021

Avec des salaires compris entre 1 400 et 1 700 euros net après dix ou vingt années d’ancienneté, syndiqués ou pas, les quatre agents de maintenance de l’Ouest n’ont pas hésité à se mêler à la lutte. Très vite, la revendication d’une hausse des salaires de 5 % et une reconnaissance des compétences sur les grilles ont rejoint leurs aspirations. D’autant qu’en 2021, RTE a réalisé 661 millions d’euros de bénéfices (+ 27 %) et a versé 397 millions d’euros en dividendes, soit 60 % du résultat net, rappelle la CGT dans son communiqué. Quelques jours après le début du mouvement, la grève se massifie. Sur 100 personnes à travailler sur le groupe de maintenance, une quarantaine se mettent rapidement en grève, à l’appel de la CGT, au rythme de deux heures par jour. Une semaine plus tard, le mouvement fait tache d’huile. Les agents du site d’Orléans installent à leur tour un piquet de grève, rejoignant ensuite ceux de Bretagne, de Saumur ou encore de Lyon… Pour autant, la direction n’ouvre pas sa porte.

Les semaines passent, les mois aussi. Et toujours rien. Le 15 avril, un mois, trois semaines et quatre jours après le début du mouvement, une première réponse leur est adressée avec l’envoi de CRS sur le site de Saint-Sébastien pour déloger les grévistes. Idem à Saumur et Orléans, où les agents se sont fortement mobilisés. Une première dans l’histoire sociale de l’entreprise. Malgré les intimidations, les tentatives de pourrissement du mouvement en jouant la montre, la grève se poursuit, obligeant la direction à ­ouvrir le dialogue. Un protocole de sortie de crise est proposé à la CGT, le 15 mai. Une « nouvelle insulte », puisqu’il « ne prévoit qu’une petite augmentation pour 160 à 200 salariés particulièrement mal payés au regard de leurs compétences », raconte Francis Casanova. Pour rappel, les agents affectés à la maintenance sont 3 000. « Cela ne représenterait qu’environ 5 % du personnel concerné par la mobilisation », poursuit le syndicaliste. Les négociations salariales devront finalement attendre l’été, et surtout « les mesures gouvernementales relatives au pouvoir d’achat », explique Francis Casanova. « Une manœuvre grossière », poursuit-il.

Face au mépris, écœurés, certains agents n’hésitent plus à se reconvertir, à partir. Le statut qui offre notamment la sécurité de l’emploi ne suffit plus. Les grévistes citent le prochain départ d’un de leurs collègues, meilleur ouvrier de France, qui deviendra bientôt électricien à son compte. Le mouvement est surtout visible chez les jeunes qui « regardent particulièrement le bas de la fiche de paie », constate Frédéric Wallet, secrétaire général CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Sur « une ligne », un quart des effectifs ont quitté l’entreprise. « Notre statut n’est pas un privilège, insiste Xavier, sinon notre direction ne nous obligerait pas à mettre sur nos camions que RTE recrute et les jeunes se bousculeraient. »

Depuis le 15 mai, un deuxième acte se prépare. Malgré la perte de salaire d’environ 350 euros qu’implique la grève, calcule David, les agents de maintenance ne veulent rien lâcher. D’autant qu’ils ont entendu Bruno Le Maire, ministre de l’Économie tout juste reconduit dans ses fonctions, assurer qu’ «il faut que le travail paye, paye bien et garantisse à tous nos compatriotes la dignité dans leur existence. Les entreprises qui peuvent augmenter les salaires doivent augmenter les salaires ». Les débrayages quotidiens vont laisser place aux actions plus ponctuelles et se concentrer au niveau de la branche, cette fois en intersyndicale. Le 12 mai, une réunion avec les représentants patronaux des industries électriques et gazières, dont fait partie RTE, s’est soldée par un échec. Après une hausse de seulement 0,3 %, octroyée en début d’année, « les employeurs ont refusé toute mesure de branche » sur les salaires, notent les organisations syndicales CGT, CFE-CGC, CFDT, FO dans un communiqué commun. Celles-ci appellent à faire grève le 2 juin et réclament une revalorisation de 4,5 % des salaires. Une nouvelle étape, avant celle des retraites, lancent en cœur Xavier, David, Stéphane et Benoît.

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Le tai-chi, l'art de retrouver la forme par les formes

Actu

La pratique de cet art martial chinois permet, à force d’entraînement, d’améliorer la respiration, l’équilibre, et même, en réduisant la tension artérielle, de diminuer les risques d’accidents cardio-vasculaires.

Naftali Orteski

Dans les parcs et jardins, tout le monde a déjà aperçu ces petits groupes de personnes, alignées ou en quinconce, répétant les gestes lents exécutés par un maître positionné devant eux. S’il ne s’agissait pas d’un cours de qi gong, sorte de gymnastique, elles suivaient probablement un cours de tai-chi-chuan en plein air.

Cet art martial chinois, qui peut aussi s’écrire « taiji quan », se traduit littéralement par « boxe du faîte suprême ». Un nom qui fait écho à ses origines religieuses taoïstes. On rapporte d’ailleurs l’art du tai-chi à la figure folklorique et divine de Zhang Sanfeng, un ermite du mont Wudang, né entre le XIe et le XIIe siècle et qui aurait été contemporain de la dynastie Ming.

D’autres origines, plus pragmatiques, sont également prêtées à la pratique. On dénombre cinq différents types de tai-chi : chen, sun, wu, hao et yang. Ce dernier est le plus répandu en Occident et également le plus accessible pour ceux qui souhaiteraient se lancer. Inventé par Yang Luchan au XIXe siècle, le style yang se distingue par ses différentes formes.

Des mouvements précis

Les formes, que l’on peut grossièrement assimiler aux katas du karaté ou aux poomsae du taekwondo, sont des enchaînements de pas, autrement dit de mouvements. Il existe des formes courtes et longues. La posture, les mouvements de pieds, jambes, bras ou poings, d’attaque ou de riposte, sont extrêmement précis. Parvenir à retenir et à réaliser les formes n’est pas une fin en soi, le plus important étant d’intérioriser et de ressentir chaque mouvement en le répétant. Il s’agit de faire circuler les énergies dans son corps, car c’est l’énergie qui donne de la force au mouvement et non pas les muscles.

Osez la technique de libération émotionnelle par l’acupression

Equilibre et respiration

La pratique du tai-chi de style yang est bénéfique d’un point de vue physique et musculaire. Bien que peu axée sur le dynamisme, la séance, qui dure un peu plus d’une heure en moyenne, permet de se dépenser, entre l’échauffement et l’apprentissage des mouvements. Mais c’est principalement sur l’équilibre que le tai-chi va avoir un impact, notamment chez les plus âgés. À force d’entraînement et de répétition, le risque de chute diminue. Élément devenu fondamental de cet art, la respiration accompagne chaque mouvement. Lente et profonde, elle doit venir se calquer naturellement sur le geste, ce qui, à terme, l’améliore nettement au quotidien.

Pour évacuer tension, stress... ouvrez vos fascias!

En outre, le tai-chi minimiserait les risques d’accidents cardio-vasculaires en réduisant la tension artérielle et ses effets sur la diminution du stress ne sont plus à prouver. Aujourd’hui, en France, le tai-chi peut se pratiquer dans de nombreux cadres. Dans les écoles spécialisées, bien sûr, mais aussi auprès de particuliers ainsi que dans les salles de sport dispensant différents cours, en plus de la partie musculation. Il ne nécessite aucun matériel, ce qui réduit drastiquement son coup. La moyenne haute des prix se situe aux alentours d’une trentaine d’euros.

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Bien-être
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Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence

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Pouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.

Florent LE DU

« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : «  Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : «  L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.

blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...

La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté.  L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »

Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.

Création de l’impôt universel pour les entreprises

L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».

Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou.  Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.

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Procès du 13-Novembre : la perpétuité incompressible requise contre Salah Abdeslam

Publié le : 10/06/2022 - 17:25

Aude MAZOUE Suivre

Neuf mois après l’ouverture du procès des attentats du 13-Novembre, et au terme de trois jours de réquisitions, les trois avocats généraux ont requis, vendredi, la perpétuité incompressible à l'encontre de Salah Abdeslam.

À procès hors norme, peine exceptionnelle. Les avocats généraux ont requis la perpétuité à l'encontre de Salah Abdeslam, assortie d'une période de sûreté "incompressible". Cette sanction, la plus lourde du code pénal, rend infime la possibilité d'obtenir un aménagement de peine et donc une libération. Elle n'a été que très rarement requise et prononcée qu'à quatre reprises dans le passé. "On ne peut que constater que, malgré ses larmes, pétri d’idéologie, il s’est montré incapable de formuler des remords", a estimé l'avocate générale Camille Hennetier. 

L'accusation a formulé vis-à-vis des dix-neuf autres accusés des peines allant de cinq ans de prison à la perpétuité. Le ministère public a notamment requis la perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans contre le Belge Mohammed Abrini, "l'homme au chapeau" des attentats de Bruxelles.

La Cour d'assises spéciale, uniquement composée de magistrats professionnels, n'est pas tenue de suivre ces réquisitions. Si elle prononce une période de sûreté illimitée, elle devra par ailleurs spécialement motiver sa décision. En cas de "perpétuité réelle", le condamné peut, toutefois, au bout de trente ans passés en prison, demander au tribunal de l'application des peines de revenir sur cette impossibilité. 

Depuis mercredi, les trois représentants du Parquet national antiterroriste (Pnat), Camille Hennetier, Nicolas Braconnay et Nicolas Le Bris, se sont relayés durant près de quinze heures dans un long récit à trois voix, décortiquant la minutie de la logistique des attentats, partant de la genèse des motivations meurtrières aux ultimes attaques. De mémoire de magistrat, l'exercice est une première. 

Vendredi après-midi, c'est d'abord Nicolas Le Bris qui a ouvert le dernier volet des réquisitions, en revenant sur les attaques aux abords du Stade de France, sur les terrasses parisiennes et au Bataclan, qui ont fait 130 morts et 350 blessés. "Quasi simultanément, les lions vont entrer dans Paris et Saint-Denis", a-t-il relaté faisant allusion aux "lions du califat" dont parlait l'organisation État islamique. "Ceux qui ont commis ces crimes abjects ne sont rien d'autre que des vulgaires terroristes, des criminels", a poursuivi l'avocat général d'un ton posé. 

"On avance (...), les avocats de la défense vont ramer", estime Dominique Kielemoes, partie civile de l'association 13onze15 pic.twitter.com/CaybWX0xDK

June 10, 2022

Quelque 397 récits de souffrance 

Ces lieux ont-ils été choisis au hasard ? L'avocat général en doute. Les cibles choisies n'ont rien d'aléatoire, "à chaque fois, il s'agit de terrasses bondées" qui se trouvent à des angles de rues qui offrent "un très large angle de tir" et plusieurs "chemins de fuite".  

Nicolas Le Bris évoque, ensuite – non sans émotion dans la voix – la salle de concert ciblée par les terroristes. "Toutes les personnes qui s'y trouvaient au moment de l'arrivée des jihadistes doivent être considérées comme des otages de ces derniers." Reprenant à son compte les témoignages de "souffrances" des victimes, l'avocat général avoue "avoir pris en pleine face" les 397 récits de victimes venues déposer à la barre, mêlant survivants et proches des personnes décédées. "Avant d'entendre ces récits, mes collègues et moi-même n'avions pas encore pris conscience de toutes ces douleurs."

Seule solution pour échapper au déluge "d'écrous et de mitraille", fuir au péril de sa vie, "faire le mort ou se faire minuscule". Dans la salle, "le sang des victimes se mélange en une gigantesque flaque étendue et visqueuse". Une "douce soirée de novembre qui se termine en cauchemar". En somme, des "vies fracassées".   

Pour Sarah, dont le frère a été tué au Carillon, "les peines des réquisitions sont justifiées mais pas assez fortes à l'encontre certains accusés." pic.twitter.com/J1CNVVKVfw

June 10, 2022

"Loyauté déplacée" 

Pas question pour le magistrat de passer sous silence la "bravoure et le courage des forces de l'ordre" et des "primo-intervenants" du Bataclan. Leur action a "vraiment été déterminante", a-t-il insisté, saluant également la BRI, la Brigade de recherche et d'intervention, et le Raid.  

Puis le deuxième avocat général, Nicolas Braconnay, a pris le relais des réquisitions. Il a évoqué d'une voix claire la suite des attentats, la cavale, les caches. Et notamment le retour de Salah Abdeslam en Belgique. L'occasion de revenir sur les cas de Mohammed Amri, Hamza Attou et Ali Oulkadi, tous accusés d'avoir aidé Salah Abdeslam dans sa fuite. Nicolas Braconnay a dénoncé la "loyauté déplacée vis-à-vis d'un copain du quartier", un certain état psychologique, mais aussi "une complaisance idéologique pour la violence jihadiste - une atmosphère dans laquelle ils baignaient depuis plusieurs mois".  

Après une suspension de séance, Camille Hennetier a apporté les derniers éléments des réquisitions. L'avocate générale, calme et sereine, est revenue sur "les derniers instants de la cellule terroriste". Neuf terroristes sont morts après les attentats et l'assaut du Raid à Saint-Denis le 18 novembre 2015. Les autres "vont devoir se terrer". Elle explique que les accusés n'ont "pas grandi dans la misère, ni dans l'opulence". Ils ont, au contraire, "quasiment tous bénéficié d'une enfance qu'ils qualifient d'heureuse, ou sans histoire". Raison pour laquelle, "la prison est la seule réponse sociale acceptable pour protéger la société", assure-elle.

À l'encontre d’Osama Krayem et de Sofien Ayari, soupçonnés d'avoir fomenté un attentat à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, aux Pays-Bas, le 13 novembre 2015, une peine de prison à perpétuité, assortie d’une peine de sureté de 30 ans, a été requise.

L'accusation a en outre réclamé contre Ahmed Dahmani, accusé d'avoir aidé à la préparation des attentats, une peine de 30 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des deux tiers. Celui qui s'était enfui le 14 novembre 2015 en Turquie y a été condamné en 2016 à dix ans de prison. Il y est toujours détenu et est également jugé en son absence.

Concernant les "opérationnels contrariés", Adel Haddadi et Muhammad Usman, soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat mais qui n'avaient pas pu rallier la France, une peine de 20 ans de prison assortie d’une peine de sureté des deux tiers est requise.

Évoquant le sort réservé aux "petites mains", l'avocate générale a préconisé pour Hamza Attou et Abdellah Chouaa, qui comparaissent libres, une peine de six ans de réclusion criminelle. La peine demandée ne sera pas aménageable et si elle est suivie par la cour. Pour Ali Oulkadi, l'accusation a demandé une peine de 5 ans de prison, sans mandat de dépôt. Pour Mohammed Amri, la peine requise est de 8 ans de prison. Farid Kharkhach, le "coup de main ponctuel", se voit lui sous le coup d'une peine de 6 ans de prison.

Une peine de 9 ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers est requise contre Yassine Atar, petit frère du commanditaire des attentats, et 16 ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers contre Ali El Haddad Asufi, considéré comme un "témoin privilégié" des agissements de la cellule terroriste. L’accusation requiert la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sureté de 22 ans contre Mohamed Bakkali, la "cheville ouvrière" du groupe derrière le 13-Novembre.

S’agissant des absents, leur condamnation est une "mesure préventive", a précisé l’avocate générale qui réclame contre Oussama Atar et Obeida Aref Dibo, cadres de l'État islamique, présumés morts, une peine de prison à perpétuité incompressible. Les frères Clain, Fabien et Jean-Michel, présumés morts, l’accusation requiert la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Concernant Omar Darif (Ahmad Alkhald), l'accusation requiert la prison à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 30 ans. 

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Début des réquisitions au procès des attentats du 13-Novembre

Au procès du 13-Novembre, les plaidoiries des parties civiles débutent

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Philippe Duperron : le procès des attentats du 13-Novembre, "une immense leçon d'humanité"

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : la France prête à participer à une "opération" pour débloquer le port d'Odessa

Publié le : 10/06/2022 - 07:16Modifié le : 10/06/2022 - 21:56

FRANCE 24 Suivre

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que ses soldats "résistaient" à l'avancée de l'armée russe à Severodonetsk, ville-clé du Donbass, tandis que la ville voisine de Lyssytchansk, resterait sous contrôle ukrainien mais subirait des bombardements "puissants". La France de son côté s'est dite prête à une opération pour rétablir l'accès au port d'Odessa. Retrouvez le fil de la journée du 10 juin.

  • 21 h 08 : la Russie officialise son retrait de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT)

Moscou avait été suspendue en avril de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), à la suite de l'indignation mondiale suscitée par son offensive militaire contre l'Ukraine.

Le gouvernement "accepte la proposition du ministère russe des Affaires étrangères (...) concernant le retrait de la Fédération de Russie de l'Organisation mondiale du tourisme", indique un décret signé par le Premier ministre Mikhaïl Michoustine vendred.

  • 19 h 29 : hommage émouvant à Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste français tué en Ukraine

"Voila Vladimir Poutine, la belle personne que vous avez tuée", a déclaré, lors d'un rassemblement à Paris, la mère du journaliste Frédéric Leclerc-Imhoff, mortellement touché par un éclat d'obus, fin mai, en Ukraine.

Sa famille, ses collègues de BFMTV, dont le reporter Maxime Brandstaetter qui faisait équipe avec lui en Ukraine ou encore son partenaire Sam Cottet étaient présents à ce rassemblement, aux côtés de Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV, et de Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, a constaté une journaliste de l'AFP sur place. 

Foule importante à Paris pour rendre hommage à Frédéric Leclerc-Imhoff avec cette émouvante minute d’applaudissements.Pensées pour ses proches. pic.twitter.com/Zlyng3XnvH

June 10, 2022

Âgé de 32 ans, Frédéric Leclerc-Imhoff travaillait pour BFMTV depuis six ans et effectuait là sa deuxième mission en Ukraine, comme journaliste reporter d'images (JRI). 

Après l'annonce de sa mort, le parquet national antiterroriste (Pnat) français avait annoncé l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre.

  • 16 h 43 : Volodymyr Zelensky remercie le ministre britannique de la Défense pour son rôle moteur

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié Londres pour son rôle moteur dans le soutien occidental à l'Ukraine, lors d'une visite à Kiev du ministre britannique de la Défense Ben Wallace. 

"Les mots se transforment en actions. C'est ce qui fait la différence entre les relations entre l'Ukraine et la Grande-Bretagne et celles entre l'Ukraine et d'autres pays", a déclaré le président ukrainien, dans une apparente pique à l'encontre d'autres pays européens, même s'il n'en a nommés aucun. 

  • 16 h 24 : la France est prête à participer à une "opération" pour lever le blocus du port d'Odessa

"Nous sommes à disposition des parties pour, au fond, que se mette en place une opération qui permettrait d'accéder au port d'Odessa en toute sécurité, c'est-à-dire, de pouvoir faire passer des bateaux en dépit du fait que la mer est minée", a déclaré un conseiller de la présidence française, précisant que cette opération pourrait permettre d'exporter les céréales ukrainiennes vers les pays qui en ont besoin.

L'Élysée a également annoncé que le président français Emmanuel Macron se rendra en Roumanie et en Moldavie mardi et mercredi prochains pour exprimer "l'engagement" et la "solidarité" de la France "avec les partenaires européens les plus exposés à la crise ukrainienne".

  • 13 h 40 : la Banque centrale baisse son taux directeur face à une inflation en baisse

La Banque centrale russe a abaissé son taux directeur de 11 % à 9,50 %, estimant qu'en dépit d'un environnement "difficile" pour l'économie russe, "l'inflation ralentit plus vite et le déclin de l'activité économique est moins important" qu'elle ne l'avait prévu.

La Banque centrale, qui avait drastiquement augmenté son taux de 9,50 % à 20 % dans la foulée des premières sanctions fin février, a ainsi achevé de le rétablir au niveau d'avant le début de l'intervention militaire en Ukraine.

La devise russe s'était effondrée après l'entrée des troupes russes en Ukraine, le 24 février. La Banque centrale avait alors brusquement relevé son taux et mis en place des mesures draconiennes de contrôle des capitaux.

La devise s'est depuis nettement renforcée pour atteindre des niveaux plus observés depuis 2015, aussi bien face au dollar qu'à l'euro.

  • 13 h 16 : Volodymyr Zelensky défend à nouveau la candidature de l'Ukraine à l'UE

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a plaidé pour l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne, appelant à ne pas laisser son pays dans une "zone grise", alors que les 27 doivent décider avant la fin du mois si le statut officiel de candidat à l'UE lui sera accordé.

"La première chose est de supprimer enfin cette 'zone grise', si tentante pour l'État russe (...) Dans les semaines à venir, l'Union européenne pourrait franchir une étape historique qui prouvera que les mots sur l'appartenance du peuple ukrainien à la famille européenne ne sont pas vains", a déclaré le président ukrainien par visioconférence, lors d'une conférence internationale sur la démocratie à Copenhague. 

La Commission européenne doit rendre dans les jours qui viennent son avis sur la question, avant que les dirigeants de l'UE ne décident s'ils accordent à l'Ukraine le statut officiel de candidat lors d'un sommet les 23 et 24 juin.

  • 12 h 47 : l'ONU inquiète après la condamnation à mort de combattants étrangers à Donetsk

Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les droits de l'Homme a fait part de sa préoccupation après la condamnation à mort par les autorités séparatistes prorusses de combattants étrangers ayant combattu aux côtés des Ukrainiens.

"Depuis 2015, nous avons observé que le soi-disant système judiciaire de ces républiques autoproclamées ne satisfont pas aux garanties essentielles d'un procès équitable (...). De tels procès contre des prisonniers de guerre constituent un crime de guerre", a déclaré une porte-parole, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse à Genève.

L'agence de presse officielle russe TASS a annoncé jeudi que la Cour suprême de la République populaire de Donetsk avait condamné à mort "les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun, accusés d'avoir participé aux combats comme mercenaires".

  • 12 h 27 : Marioupol menacée par une épidémie de choléra, affirme le Royaume-Uni

La ville de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, risque de connaître une importante épidémie de choléra, les services médicaux étant probablement déjà au bord de l'effondrement, a déclaré le ministère britannique de la Défense.

Il y aurait aussi une grave pénurie de médicaments à Kherson, a indiqué le ministère dans une message sur Twitter, ajoutant que la Russie pourrait difficilement fournir des soins médicaux publics de base à la population des territoires qu'elle occupe.

  • 11 h 08 : le remplaçant de McDonald's en Russie va ouvrir ses portes

Les anciens restaurants McDonald's rouvriront dimanche en Russie avec un nouveau propriétaire et sous une nouvelle marque, plus de trois décennies après l'arrivée de la célèbre chaîne de restauration rapide américaine dans le pays.

La réouverture aura lieu le 12 juin, date à laquelle le pays célèbre le "Jour de la Russie", et dans l'établissement de la place Pouchkine à Moscou, où McDonald's avait ouvert pour la première fois en Russie en janvier 1990.

Le mois dernier, McDonald's a annoncé qu'il vendait ses restaurants en Russie à l'un de ses licenciés locaux, Alexander Govor, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, offensive ayant suscité une vague d'indignation et de lourdes sanction occidentales.

Les emblématiques "arches d'or" du logo de McDonald's ont été démontées sur les sites de Moscou, Saint-Pétersbourg ou encore Novossibirsk. Elles feront place à un nouveau logo comprenant deux frites et un steak de hamburger sur fond vert. La réouverture concernera dans un premier temps 15 sites à Moscou et dans sa région.

  • 9 h 55 : Kiev bombarde des positions russes dans la région de Kherson

L'armée ukrainienne a affirmé avoir frappé des positions russes dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, région en quasi-totalité sous contrôle des forces russes. Kiev redoute que Moscou y organise bientôt un référendum en vue d'une annexion à la Russie.  

"Notre aviation a frappé des positions russes, des sites où se concentrent équipements et personnel et des dépôts autour de cinq localités de la région de Kherson", a indiqué l'état-major de l'armée ukrainienne sur Facebook. 

La quasi-totalité de la région de Kherson, dont la capitale régionale, est occupée par les troupes russes depuis les premiers jours de l'invasion russe lancée le 24 février.

  • 9 h 32 : "la situation évolue d'heure en heure", sur le front de l'est

Alors que Kiev déplore chaque jour "jusqu'à 100 soldats" tués et "500 blessés" dans les combats, la bataille de Severodonetsk fait rage entre forces russes et armée ukrainienne. "La situation évolue d'heure en heure", explique Pauline Godart, envoyée spéciale de France 24 à Kiev.

  • 5 h 01 : les soldats ukrainiens "résistent" à  Severodonetsk, selon Volodymyr Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que ses soldats "résistaient" à Severodonetsk, où d'intenses combats de rue se poursuivaient contre les troupes russes, ville stratégique dont dépend le contrôle de l'entière région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine.

"Severodonetsk, Lyssytchansk, et d'autres villes du Donbass, que les occupants considèrent maintenant comme leurs cibles, tiennent bon", a déclaré le dirigeant ukrainien dans une allocution jeudi soir.

Le Palais des Glaces, un des symboles de la ville, a été détruit dans un incendie provoqué par les bombardements russes, a annoncé vendredi sur Telegram Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk.

Prendre Severodonetsk ouvrirait à Moscou la route d'une autre grande ville du Donbass, Kramatorsk, étape importante pour conquérir l'intégralité de cette région frontalière de la Russie, en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.

Avec AFP

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Guerre en Ukraine : Russie cherche soldats désespérément

Le fil du 9 juin

Guerre en Ukraine : Kiev n'est "pas en danger", mais prête en cas d'attaque

LE FIL DU 8 JUIN

Severodonetsk "en grande partie" sous contrôle russe, selon le gouverneur de Louhansk

L'Humanité

Enfants. Comment garder un bon rythme pendant les vacances scolaires

L’heure de ranger les cartables approche, et les enfants trépignent d’impatience avec l’arrivée des grandes vacances. Pour certains, ce moment de repos permet d’alléger les règles du quotidien, mais jusqu’où peut-on aller sans nuire à l’équilibre des plus petits ?

Noé Blouin

L’année scolaire se termine et le moment tant attendu des enfants arrive. Fini la rigueur de l’école, la cantine le midi, l’interdiction de regarder les dessins animés le matin, les couchers tôt, les exercices de maths… c’est bientôt les grandes vacances !

Si la perspective d’un assouplissement des contraintes quotidiennes a de quoi enchanter les plus jeunes, pour certains parents il serait contre-productif de perdre les bonnes habitudes difficilement acquises au cours de l’année. Certes, les vacances sont en premier lieu le vecteur d’un repos bien mérité après dix mois de labeur sur les bancs de l’école, mais elles ne doivent pas non plus être le synonyme de table rase d’un rythme de vie adapté à l’enfant. Sinon, gare à la rentrée…

Gare aux petits écarts !

Une grasse matinée par-ci, un film du soir par-là… Le sommeil est le premier à être impacté pendant les congés d’été. Le rythme biologique de l’enfant, propre à chacun d’entre eux, n’est pas tout à fait le même que le rythme scolaire. Les vacances sont donc un moyen de le laisser mieux écouter son corps, tout en ne bousculant pas trop ses habitudes.

  • Jusqu’à 6 ans, il faut rester sur le même rythme qu’au quotidien, même si la tentation d’un coucher tardif semble promettre aux parents un lever lui aussi reculé. Dans les faits, cette technique ne marche pas, et le petit ne fera que perdre un précieux temps de repos qu’il ne pourra rattraper.
  • Au-delà de 6 ans, le sommeil s’allonge et il est alors possible de décaler le coucher d’une heure ou deux lors des sorties nocturnes. Pour contrebalancer le manque de repos, on peut anticiper la veille, en mettant l’enfant au lit une heure plus tôt s’il n’arrive pas à dormir le matin. C’est avant tout le petit qui dictera sa loi en matière de sommeil : s’il manifeste des signes de fatigue durant la journée, il est nécessaire de repasser au rythme habituel. Quelques jours avant la rentrée, il est aussi conseillé de reprendre le même rituel du coucher que durant la période scolaire.

Jusqu'à six ans, il est bon de rester sur les horaires habituels.

Les vacances sont aussi synonymes des barbecues entre amis, de sorties à la fête foraine accompagnées de churros croustillants ou de petites glaces à déguster face aux embruns. Autant de petits écarts gourmands qui changent du quotidien.

La notion de plaisir est évidemment très importante pour déconnecter de la vie de tous les jours, mais, comme chaque petite entorse, tout est affaire de modération. Au niveau alimentaire, les vacances sont surtout le moyen d’appréhender la cuisine d’une façon différente. On a le temps de préparer le repas, d’essayer de nouvelles saveurs et de faire découvrir aux enfants des mets dont ils n’ont pas l’habitude. Pourquoi ne pas leur faire goûter, par exemple, les plats locaux de l’endroit où ils se trouvent ?

C’est également l’occasion de cuisiner avec eux, une activité familiale et pleine d’apprentissages pour les plus petits. Quant à l’heure des repas, même si on peut s’autoriser quelque souplesse, elle doit être définie au début des vacances et ne pas trop varier. Outre son importance sur le rythme biologique de l’enfant, elle assure aussi un moment partagé en famille.

Les cahiers de vacances ne sont pas indispensables

Les vacances mettent en pause l’éducation scolaire. L’occasion de laisser à l’enfant le temps de se reconnecter à ce qui l’entoure. Les cahiers de vacances pendant cette période ne sont pas indispensables.

D’autres apprentissages plus ludiques mais tout aussi importants peuvent cependant être expérimentés. Des sorties au musée, la découverte de nouveaux environnements, des activités créatives… Il existe pléthore de moyens de faire passer ces deux mois en un clin d’œil pour les enfants, tout en gardant leur attention éveillée. Mais cela doit se faire loin de tout stress et de toute pression.

Trois questions à  Elena Goutard, coach parental

« Il ne faut pas avoir peur que l’enfant s’ennuie »

Pourquoi les vacances sont-elles importantes pour un enfant ?

Comme nous, les enfants ont des emplois du temps très chargés pendant l’année, entre l’école, les activités extrascolaires, les trajets… Même si les week-ends sont là pour les aider à récupérer, les vacances constituent une vraie coupure et un relâchement général au cours desquels ils peuvent penser à l’instant présent. Cela fait énormément de bien au corps, il y a de la récupération à tous les niveaux – physiologique, émotionnel, mental. L’enfant récupère les ressources nécessaires pour appréhender la nouvelle année ou le nouveau trimestre.

Certains parents craignent que leur enfant ne s’ennuie durant les vacances, car il n’a plus autant d’activité qu’à l’accoutumée…

On s’en inquiète beaucoup car nous sommes dans une société où l’on cherche de l’efficacité. Quand on est parent, on veut parfois que son enfant apprenne tout le temps. C’est oublier que, lorsque le cerveau est surchargé, il est moins performant, et cela joue sur l’apprentissage. Quand on est fatigué, on comprend moins bien, on mémorise moins. Si on cherche à occuper l’enfant en permanence, on le prive de ce repos dont il a besoin. En général, les enfants arrivent à s’occuper tout seuls, si on leur en laisse le temps. Il y a forcément des moments d’ennui, mais il faut être parfaitement à l’aise avec ça, même s’il chouine un peu car il ne sait pas quoi faire. Il faut vraiment avoir confiance en sa capacité à s’occuper.

Le cerveau des enfants, comme celui des adultes, n’aime pas le vide ; après un moment d’ennui, l’enfant va puiser dans ses ressources en stimulant la créativité et l’imagination. Il ne faut pas avoir peur de l’ennui, au contraire, c’est l’un des bénéfices majeurs des vacances. C’est aussi l’occasion de faire des activités avec ses enfants et d’avoir des petits moments de complicité, de connexion, qui peuvent manquer au quotidien. S’il n’arrive vraiment pas à s’occuper seul, on peut aussi composer avec lui une petite liste d’activités hebdomadaires en lui laissant, par exemple, une petite heure où il ne fait rien. Il est évidemment important de faire attention aux écrans. Même si on peut être un peu plus souple car c’est les vacances, il ne faut pas que cela devienne un automatisme dès qu’il s’ennuie.

Faut-il garder un rythme dans l’apprentissage scolaire grâce aux cahiers de vacances, par exemple ?

Pour moi, les vacances, ce sont les vacances. Ce n’est pas l’objectif de continuer les apprentissages scolaires. L’enfant à besoin de cette coupure, de ne plus avoir à penser à rien. Cela l’aide à reprendre plus vite l’année qui suit. Pour les cahiers de vacances, si les enfants sont demandeurs car cela leur fait une activité – en général, ces cahiers sont très ludiques –, pourquoi pas ? Il faut cependant mettre un minimum de cadre dessus pour savoir gérer l’effet « nouveauté » et ne pas se retrouver avec quatre ou cinq cahiers de vacances à peine entamés à la fin de l’été. Il peut cependant être intéressant de profiter des vacances quand son enfant est en grande difficulté scolaire. On peut l’aider à revoir certaines bases, sans mettre de pression particulière, mais de manière ludique. Les fractions en jouant aux Lego, par exemple…

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Famillevacances
France24 - Monde

Charles Blé Goudé : "Le président Ouattara n'a posé aucune condition à mon retour"

Publié le : 10/06/2022 - 19:52

Marc PERELMAN

L’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo, définitivement acquitté de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale, a reçu son passeport ivoirien le 30 mai. Charles Blé Goudé affirme que c’est le président Alassane Ouattara lui-même qui s’est chargé de le lui octroyer, en dépêchant son chef de cabinet. Il ajoute avoir été en contact avec la présidence afin d'organiser son retour au pays de façon "concertée". Charles Blé Goudé nie tout accord avec Alassane Ouattara conditionnant son retour, mais il n’exclut pas la possibilité de travailler avec le président ivoirien.

L'ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo a été acquitté au printemps 2021 par la Cour pénale internationale des crimes contre l'humanité dont il était accusé. Après plus d'une dizaine d'années passées à l'étranger, Charles Blé Goudé affirme dans un entretien à France 24 que c’est le président Alassane Ouattara en personne qui s’est chargé de le lui octroyer, en dépêchant son chef de cabinet. Il ajoute avoir été en contact avec la présidence afin d'organiser son retour au pays de façon "concertée" et se dit confiant que la peine de 20 ans de prison à son encontre prononcée en Côte d’Ivoire fin 2019 ne sera pas appliquée.

S'il nie tout accord avec Alassane Ouattara conditionnant son retour, Charles Blé Goudé n'exclut pas de travailler avec l'actuel président de la Côte d'Ivoire, tout en précisant qu’il restera un opposant. Il explique que son mentor Laurent Gbagbo ne lui a pas proposé de devenir membre du parti qu’il a lancé en octobre après son retour au pays. Tout en notant que leurs rapports personnels sont bons – ils se sont parlé après l'obtention de son passeport –, il fustige l’entourage de l’ancien président, qu'il accuse de chercher à créer des tensions entre eux. Il se dit cependant ouvert à une alliance avec Simone Gbagbo, qui s’apprête à lancer sa propre formation politique.

Charles Blé Goudé se prononce en faveur de la limitation à 75 ans de l'âge pour être candidat à la présidence et de celle des mandats présidentiels. Il dit vouloir être président mais refuse de préciser s’il sera candidat dès la prochaine élection prévue en 2025, demandant du temps pour retrouver son pays et les siens après 11 ans d’exil.

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Charles Blé Goudé, ancien ministre ivoirien : "Je demande des dommages et intérêts à la CPI"

L'Entretien de France 24

"Je demande pardon aux Ivoiriens", répète Charles Blé Goudé

Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé "libres de rentrer en Côte d'Ivoire"

L'Humanité

Bricolage. Repeindre ses fenêtres : le b.a.-ba de la baie

Actu

Quand une fenêtre en bois accuse le poids des années, il suffit parfois de la repeindre pour lui donner un petit coup de jeune ! Nos solutions pour rechampir comme un champion.

Marcel Guedj

Le bois est chaleureux mais fragile. La peinture ne sert pas à l’embellir, mais à le protéger. Aussi, mieux vaut ne pas attendre qu’elle soit dégradée avant de la rénover.

Quelle peinture choisir ? Nous utilisons la même pour l’intérieur et l’extérieur, en préférant les peintures acryliques (à la rigueur alkydes) microporeuses pour bois extérieur : moins odorantes, moins polluantes, autorisant le nettoyage des outils à l’eau.

Est-il nécessaire de dégonder les vantaux avant de les disposer à l’horizontale pour les repeindres ? Non, il est possible de les conserver en place pour travailler, même s’ils demandent une rénovation poussée (remplacement des vitres, décapage, etc.). Mais il faudra être rapide et surveiller les coulures !

Les travaux préparatoires à la peinture, à savoir décapage de l’ancienne peinture, lessivage, rebouchage des trous et fentes et ponçage, restent essentiels au résultat final et doivent s’appliquer aussi bien aux vantaux qu’au cadre dormant, qui est aussi repeint. C’est maintenant à vous de jouer !

MatérielCouteau de peintre - papier de verre à grain fin - adhésif de masquage - pinceau plat, brosse à rechampir - peinture microporeuse acrylique - décapant gel

Les étapes

  1. Protéger le sol avec une bâche. Faire sauter la peinture qui s’écaille (couteau de peintre ou couteau américain).
  2. Appliquer un décapant gel spécial bois au pinceau, laisser agir puis gratter avec le couteau. Rincer. Ne pas jeter les résidus à l’égout ni dans le lavabo !
  3. Poncer avec du papier de verre. Dépoussiérer.
  4. Poser des bandes de ruban adhésif de masquage le long des parties à peindre (montants, traverses, cadre dormant) pour ne pas déborder.
  5. Commencer la peinture par le cadre dormant, fenêtre fermée.
  6. Peindre les traverses des vantaux, fenêtre fermée : les plus larges avec un pinceau plat, les plus étroites avec une brosse à rechampir.
  7. Ouvrir la fenêtre pour peindre ces mêmes traverses côté extérieur.
  8. Peindre les montants sur les côtés intérieur et extérieur, ainsi que les zones de contact des deux vantaux quand la fenêtre est fermée (mouton et gueule de loup).
  9. Retirer les bandes de masquage. Conserver la fenêtre ouverte pour laisser sécher le temps préconisé. Fermer les volets pour protéger la peinture fraîche de la poussière.
  10. Reposer des bandes de masquage pour appliquer la seconde couche dans le même ordre.

PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE ! Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien

Bricolage
France24 - Monde

Chaos au Stade de France : un rapport gouvernemental pointe une série de "défaillances"

Publié le : 10/06/2022 - 17:07

FRANCE 24 Suivre Florent RODO

Deux semaines après le fiasco de la finale de la Ligue des champions au stade de France, le 28 mai, un rapport gouvernemental pointe vendredi, plusieurs "défaillances", du côté des organisateurs comme de la police. Le document déplore une "atteinte à l'image de la France" et dresse des recommandations en vue des grands événements à venir, notamment les Jeux olympiques.

Afflux des spectateurs mal maitrisé, transports et dispositif de sécurité défaillants, délinquance non maîtrisée… Le premier rapport gouvernemental à propos des incidents de la finale de la Ligue des champions au stade de France révèle, vendredi 10 juin, plusieurs "défaillances" de la part des organisateurs de l'événement comme du dispositif policier mis en place.

Après les scènes de chaos du 28 mai, le délégué interministériel aux JO et aux grands événements, Michel Cadot regrette, dans ce rapport remis à la Première ministre Élisabeth Borne, "des scènes très médiatisées d'opérations de rétablissement de l'ordre (...) qui ont suscité des interrogations de la part d'observateurs extérieurs sur la capacité de notre pays à livrer et à réussir les grands événements sportifs dont nous aurons prochainement la responsabilité".

À 777 jours du coup d'envoi des JO à Paris, la Première ministre a ainsi chargé le ministre de l'Intérieur et la ministre des Sports de "mettre en œuvre sans délai" les recommandations de ce rapport, a indiqué Matignon dans un communiqué. Le préfet Cadot plaide en priorité pour la mise en place d'une instance de pilotage nationale pour tous les événements sportifs internationaux d'intérêt majeur, sur le modèle de celui déjà en place pour les JO-2024.

Ce document de trente pages revient par ailleurs sur le déroulé de la soirée, de la préparation "en trois mois au lieu de 18", à l'arrivée mal "signalisée" des supporters en transports, jusqu'à l'embolie aux "points de pré-filtrages" combinée à un phénomène de "délinquance d'opportunité" aux abords du stade.

Spectateurs sans billets qui escaladent les grilles, supporters et familles aspergés de gaz lacrymogènes, d'autres victimes de vols ou d’agressions : des scènes de chaos avaient précédé et suivi la finale de la Ligue des Champions Real Madrid-Liverpool dont l'organisation avait été confiée à la France en remplacement de Saint-Pétersbourg, après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Problèmes dans la gestion des flux de spectateurs

Pour le délégué interministériel, l'élément déclencheur de la crise reste l'"afflux mal maitrisé du public excédentaire, sans billets ou avec des faux billets, dans des proportions inédites". Mais le préfet Cadot appelle à "relativiser" la version du Ministre de l'Intérieur qui avait évoqué dans un premier temps jusqu'à 40 000 supporters anglais sans billet valide aux abords du stade.

Évoquant une "embolie" et une "rupture" du dispositif de contrôle et de sécurité, le rapport conclut que "les organisateurs et la police ont subi" la situation de crise et pointe des "problèmes d'exécution".

Au cœur de la polémique, le préfet de police Didier Lallement a été auditionné jeudi par la commission des Lois du Sénat, quelques jours après le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la ministre des sports Amélie Oudéa-Castera.

Destruction des images de vidéosurveillance

Dans un contexte franco-britannique très tendu, la polémique a pris un nouveau tour après l'annonce jeudi par la Fédération française de football (FFF) que les images de vidéosurveillance du Stade de France avaient été détruites au bout de sept jours, faute d'une réquisition de la justice.

Mais la préfecture de police a indiqué vendredi disposer toujours des siennes. La police chargée d'enquêter sur le volet des faux billets a envoyé une réquisition au stade de France pour les récupérer, a appris vendredi l'AFP de source policière.

"S'il advenait que l'on découvre que volontairement, il n'a pas été collecté, conservé ces images, alors là évidemment les choses prendraient une autre ampleur, beaucoup plus grave", a réagi sur BFMTV François-Noël Buffet, président LR de la Commission des lois du Sénat, assurant que "les choses ne s'arrêteront pas".

"Nous envisageons d'auditionner tout le monde, y compris de faire revenir le ministre et le préfet de police. La semaine prochaine, nous auront la RATP et la SNCF aussi. Nous irons même peut-être sur place", a ajouté M. Buffet.

Avec AFP

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L'UEFA présente ses excuses pour les incidents au Stade de France

Chaos au Stade de France : le préfet Didier Lallement reconnaît un "échec"

Chaos au Stade de France : "Les choses auraient pu être mieux organisées", reconnaît Darmanin

L'Humanité

Cet été, laissez-vous tenter par la thalasso

Actu

En couple, en famille ou même seul, la thalassothérapie est un bon moyen de débrancher et de se ressourcer en vue de l’été ou avant la rentrée.

Théo Gobbi

Après une année de labeur qui aura été, souhaitons-le, celle de la sortie de la pandémie, l’occasion est belle de se ressourcer en se laissant bichonner pendant quelques jours au bord de la mer en thalassothérapie !

Avant de choisir sa destination, il est nécessaire de se renseigner sur le large panel de services proposés par les centres, en fonction de ses envies et de ses besoins. Certains opteront pour une formule bien-être, à base de massages relaxants, de spa, de bains de boue et d’algues. D’autres pour une remise en forme un peu plus énergétique, avec séances de gymnastique, programme diététique et hydrothérapie. Mais les instituts proposent également des soins spécifiques, contre l’arthrose et les douleurs musculaires, les jambes lourdes ou encore contre les douleurs dorsales. Les futures mamans peuvent aussi profiter de cures prénatales en milieu de grossesse, tout comme les jeunes mères, pour récupérer et retonifier leur corps.

Pour toutes les bourses

Un séjour vacancier en thalassothérapie est aussi l’occasion, entre deux sessions de Jacuzzi, de découvrir les alentours et les activités culturelles à proximité du centre. Comme un tour des remparts de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), si vous résidez dans la cité corsaire. Ou bien une visite en famille du Biodiversarium, si vous avez choisi de faire une cure à Banyuls-sur-Mer (Pyrenées-orientales). Si, à l’inverse des cures thermales, les thalassothérapies ne sont plus prises en charge par l’assurance-maladie (depuis 1998), elles ne sont pas pour autant réservées aux plus gros porte-monnaie. Tout dépend du lieu, des prestations désirées, du choix de la pension et de la durée du séjour. Pour ceux qui voudraient se laisser porter tout en détente, il existe des formules tout compris. Mais les centres proposent aussi des soins à la carte. Si, pendant les vacances, il vous arrive de passer près de l’un d’eux,il est possible de vous relaxer quelques heures pour un coût global moins élevé, donc. Par leur prix relativement bon marché, les box sont également une option avantageuse.

Le site Internet France Thalasso, du syndicat professionnel de la Thalasso, est un précieux allié pour faire son choix, se renseigner sur les différents programmes et même pour en apprendre plus sur l’histoire de la thalassothérapie, de l’Antiquité à nos jours. Il recense par ailleurs tous les centres, répartis entre la Manche, l’Atlantique et la Méditerranée. 

Bien-être
France24 - Monde

Sous-marins français: l'Australie dédommage Naval Group pour rupture de contrat

Publié le : 11/06/2022 - 05:48Modifié le : 11/06/2022 - 05:46

Sydney (AFP) – L'Australie a dévoilé samedi un accord de compensation massive avec le fabricant français de sous-marins Naval Group, mettant un terme financier à un conflit qui a envenimé les relations entre Canberra et Paris pendant près d'un an.

Le nouveau Premier ministre australien Anthony Albanese a déclaré que l'entreprise française avait accepté un "règlement juste et équitable" de 555 millions d'euros, pour la rupture du gigantesque contrat de 56 milliards d'euros, qui avait occasionné une crise diplomatique entre Paris et Canberra à l'automne dernier.

En septembre 2021, le Premier ministre australien d'alors Scott Morrison avait mis fin soudainement au contrat français en préparation depuis une dizaine d'années.

Le chef du gouvernement annonçait que son pays achèterait des sous-marins à propulsion nucléaire américains ou britanniques, un changement majeur pour un pays aux faibles capacités nucléaires.

M. Morrison s'est alors attiré les foudres du président français Emmanuel Macron qui l'a accusé de tromperie et a rappelé son ambassadeur d'Australie en signe de protestation.

Les relations entre les deux pays sont restées glaciales jusqu'à l'élection en mai de M. Albanese, de centre gauche.

Depuis son arrivée au pouvoir, celui-ci s'est empressé de rétablir les relations tendues avec la France, la Nouvelle-Zélande et les nations insulaires du Pacifique qui reprochaient au gouvernement conservateur précédent sa lenteur en matière de changement climatique.

"Nous sommes en train de rétablir une meilleure relation entre l'Australie et la France", a déclaré M. Albanese, se disant "impatient de répondre à l'invitation que m'a faite le président Macron de me rendre à Paris à la première occasion".

Pièce maîtresse

Au total, l'échec du contrat des sous-marins français aura coûté 2,4 milliards de dollars aux contribuables australiens, a précisé leur Premier ministre, sans qu'ils aient pu en tirer un quelconque bénéfice.

Le contrat de sous-marins constitue la pièce maîtresse de la stratégie australienne de défense face à une Chine à l'influence grandissante dans la région sous la présidence de Xi Jinping.

Les sous-marins à propulsion nucléaire pourraient permettre à l'Australie d'opérer de façon plus furtive et plus dissuasive vis-à-vis de la Chine.

Mais une grande incertitude règne sur l'échéance à laquelle l'Australie pourra effectivement posséder ces appareils.

Le premier sous-marin américain ou britannique ne sera vraisemblablement pas en service avant des décennies, ce qui laissera un vide pour l'Australie dont la flotte actuelle est vieillissante.

Le choix du fournisseur aura un impact économique important et des implications stratégiques, liant étroitement la marine australienne à celle de la nation choisie.

L'ancien ministre de la Défense et actuel leader de l'opposition, Peter Dutton, a déclaré cette semaine qu'il avait décidé de s'approvisionner auprès des États-Unis, une révélation inhabituelle compte tenu de la sensibilité des négociations en cours.

Le gouvernement actuel a insisté sur le fait qu'aucune décision n'a encore été prise.

© 2022 AFP

L'Humanité

En période de canicule, comment lutter contre les coups de chaud ?

Actu

Très désagréables, voire dangereux, les coups de chaleur dus à une insolation ou à une trop grande température extérieure sont l’un des facteurs importants de décès durant les périodes estivales.

André Goulven

L’été n’est pas encore arrivé que le mercure grimpe déjà au-dessus des 30 °C. Après un hiver relativement doux sur l’ensemble du pays, la France connaît ses premières vagues de fortes chaleurs. Réchauffement climatique oblige, ce type d’épisode sera amené à se répéter très certainement durant une saison estivale que Météo France prévoit déjà « plus chaude que la normale », avec tous les risques pour la santé que cela comporte.

Lorsqu’il est exposé trop longtemps à une forte chaleur, le corps tente de s’adapter pour réguler sa température interne à 37 °C. Mais il arrive que ce mécanisme d’autodéfense cesse de fonctionner, et la température du corps peut alors dépasser les 40 °C, c’est ce que l’on appelle un coup de chaleur. Les symptômes se manifestent par l’apparition de rougeurs, une forte déshydratation, un assèchement de la peau, des étourdissements, dans certains cas des nausées et des malaises. L’insolation est une forme de coup de chaleur qui s’attrape lorsqu’on reste trop longtemps sous un soleil de plomb. Pour les plus fragiles (personnes âgées, enfants en bas âge, personnes dépendantes, femmes enceintes), cela peut même entraîner un décès. Lors de la canicule de 2020, on a estimé à près de 2 000 le nombre de morts imputables aux fortes chaleurs. Un chiffre loin des 70 000 morts de l’été 2003, mais qui reste inquiétant. Certains accidents pourraient être évités grâce à quelques gestes simples.

Fuir les « îlots de chaleurs urbains »

Pour prévenir des insolations, il est important de minimiser le nombre de sorties durant les heures les plus chaudes de la journée, entre 11 heures et 17 heures. Si l’on y est contraint, il est recommandé de bien couvrir sa tête et sa nuque, les deux zones les plus sensibles. Quoi qu’il arrive, il est également conseillé de bien s’hydrater pour aider le corps à réguler sa température interne. Attention, cependant, aux personnes âgées susceptibles de faire de l’hyponatrémie, soit une baisse du taux de sodium dans le sang à cause d’une trop forte hydratation. Aider son organisme à lutter contre la chaleur passe aussi par l’alimentation, en privilégiant des produits frais et gorgés d’eau. Les mets trop gras ou les assiettes trop copieuses ont plutôt tendance à réchauffer le corps. À noter que l’alcool est un facteur de risque, à consommer plus que jamais avec modération.

En cas d’épisode de canicule, il ne faut pas hésiter, si on en a la possibilité, à fuir les grandes villes. Dans ces environnements où priment la densité démographique et architecturale, ainsi que les matériaux artificiels comme le béton et le bitume, se forment des « îlots de chaleurs urbains » aux températures bien plus élevées qu’en périphérie. Le manque de végétation, qui peut jouer habituellement un rôle de régulateur, n’aide en rien. La plateforme gratuite d’écoute et de conseils Canicule info service (0800 06 66 66) est mise en place par l’état durant les périodes de fortes chaleurs. Enfin, dès l’apparition de symptômes d’insolation, une consultation en urgence s’impose pour les plus fragiles. 

Santé
Valeurs Actuelles

[Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice

Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics

Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.

Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.

Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Législatives: les Outre-mer aux urnes

Publié le : 11/06/2022 - 04:54

Paris (AFP) – Un jour avant la métropole, les Français d'outre-mer se rendent samedi aux urnes pour le premier tour des élections législatives où Emmanuel Macron vise une majorité face à une gauche unie aux ambitions retrouvées.

Silence, on vote, à nouveau. Après la clôture de la campagne vendredi à minuit, plus de 48 millions de Français sont à nouveau appelés aux urnes ce week-end et le suivant pour élire leurs députés, six semaines après la présidentielle qui a reconduit Emmanuel Macron à l'Elysée.

En Polynésie française et dans les onze circonscriptions des Français de l'étranger, le premier tour a déjà eu lieu les 4 et 5 juin. Il a débouché sur l'élimination fracassante de l'ancien Premier ministre Manuel Valls et l'émergence de dix duels qui opposeront la majorité présidentielle à la coalition de gauche, la Nupes (Nouvelle union populaire et écologique), au second tour.

Place désormais au reste des Outre-mer avec, dans l'ordre des ouvertures des bureaux de vote selon le décalage horaire, Saint-Pierre-et-Miquelon, la Guyane, les Antilles, Wallis et Futuna, la Nouvelle-Calédonie, La Réunion et Mayotte, avant la métropole dimanche à 08h00.

Si le scrutin est différent, les trois candidats arrivés en tête à la présidentielle refont le match aux législatives, avec le vainqueur Emmanuel Macron qui affronte indirectement la finaliste RN Marine Le Pen et l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième le 24 avril.

Elle pourrait atteindre, au bout d'une campagne passée largement sous les radars, de nouveaux records, entre 52 et 56%, au-delà des 51,3% du 11 juin 2017.

Selon les dernières enquêtes d'opinion, la coalition présidentielle et la Nupes sont à touche-touche, loin devant le RN de Marine Le Pen.

Suivent derrière Les Républicains et l'UDI ainsi que le parti Reconquête!, la formation d'extrême droite menée par Eric Zemmour, qui se présente lui-même dans le Var.

"Troisième tour"

Pour obtenir la majorité absolue à l'issue du second tour le 19 juin, la confédération Ensemble! (LREM, MoDem, Horizons et Agir) doit décrocher au moins 289 des 577 sièges, un objectif que les sondages présentent comme incertain, même s'ils donnent la macronie en tête des projections de sièges au second tour.

Si Ensemble! arrive premier, mais sans atteindre la barre magique des 289 élus, Emmanuel Macron ne disposerait que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale. Une perspective peu réjouissante pour le président de la République qui devra sans doute chercher le soutien d'autres groupes politiques pour approuver les textes.

Si, cas de figure le moins probable, la Nupes de Jean-Luc Mélenchon remporte la majorité absolue, Emmanuel Macron serait privé de pratiquement tous ses pouvoirs.

"Ce n'est plus lui qui déterminera la politique de la Nation, mais la majorité à l'Assemblée nationale et le Premier ministre qui en sera issu", résume Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l'université Panthéon-Sorbonne.

C'est avec cet objectif en tête que Jean-Luc Mélenchon n'a cessé de répéter qu'il voulait faire de ces législatives "un troisième tour" qui lui permettra d'être élu "Premier ministre", malgré un réservoir de voix qui risque de lui faire défaut au second tour.

Emmanuel Macron, qui a effectué quatre déplacements au cours de la campagne, a choisi lui de se poser, comme lors de la présidentielle, en rempart contre "les extrêmes".

Fustigeant le manque de crédibilité de la Nupes sur le plan économique, il réclame une majorité "forte et claire" afin de pouvoir mettre en oeuvre son programme.

En comptant Elisabeth Borne, quinze membres du gouvernement sont en lice aux législatives et devront quitter l'exécutif en cas de défaite conformément à une règle déjà appliquée en 2017 par Emmanuel Macron.

Près de 6.300 candidats briguent les 577 sièges, soit 20% de moins qu'en 2017, du fait notamment de l'accord à gauche.

© 2022 AFP

L'Humanité

Recettes. Le fenouil, mille qualités et zéro déchet

Actu

Pas toujours apprécié à sa juste saveur, le fenouil recèle pourtant de nombreux bienfaits, médicinaux comme nutritionnels. Cousin de l’anis vert, il se cuisine sous toutes ses formes et se prête à des cuissons et des préparations variées.

Lea Desportes

Le fenouil se plaît en Méditerranée, où il s’épanouit à l’état sauvage depuis fort longtemps. Pour preuve : Marathon, ancienne circonscription de l’Athènes antique, théâtre d’une des plus célèbres batailles de l’Antiquité, lui doit son nom. Le fenouil – marathon, en grec ancien, donc – poussait en abondance dans cette plaine de l’Attique. Les Grecs et les Romains - qui l’appelaient eux foeniculum, ou « foin de petite taille » - en raffolent. La culture de la plante commence vers la fin du Moyen Âge en Toscane. La variété au renflement bulbeux et charnu dont on consomme les feuilles est d’ailleurs baptisée fenouil de Florence. Popularisé par Catherine de Médicis, « il finocchio » devient et reste l’un des légumes préférés des Italiens. Devenue reine de France, la femme d’Henri II l’introduit à la cour royale, comme tant d’autres mets et arts de la table.

Le fenouil est aujourd’hui essentiellement planté en Provence et, dans une moindre mesure, dans la Drôme, en Ardèche ainsi qu’en Bretagne. Véritable défi pour le maraîcher, il ne supporte pas le moindre stress. Il est également possible d’apercevoir ses tiges surmontées d’ombelles garnies de petites fleurs jaunes dans la nature, sur les coteaux arides du Midi, au bord des chemins ou au milieu de la garrigue.

Présent une grande partie de l’année sur les étals des primeurs – sa récolte s’étend de mai à décembre –, le fenouil ne rencontre pas dans l’Hexagone le même succès que chez nos voisins transalpins. Son goût sucré et anisé déplaît à certains palais. Il le doit à l’anéthol, un composé naturel qu’il partage avec son cousin l’anis vert et qui est utilisé dans la fabrication du pastis ou de l’ouzo.

Un allié des femmes

Son huile essentielle, issue de la distillation des graines, en est riche. Elle est recommandée en cas de troubles digestifs et de perte d’appétit. Alliée des femmes tout au long de leur vie, elle soulage les douleurs menstruelles, les problèmes liés à la ménopause et stimule l’allaitement. Cru, le fenouil possède aussi de nombreuses vertus, dont celle de faciliter la digestion. Excellente source de potassium, il contient de la vitamine C, de l’acide folique, du magnésium, du calcium et du phosphore.

Autre raison d’adopter le fenouil : légume zéro déchet, chez lui, rien ne se perd, tout se consomme. Les tiges peuvent enrichir un bouillon ou se transformer en sirop. Les pluches, bien hachées, deviennent une herbe aromatique. Séchées au four à 80 °C pendant 15 minutes, elles peuvent par exemple servir à parfumer du sel. Les feuilles du bulbe, elles, sont souvent braisées – saisies avant d’être lentement mijotées, à feu doux et à couvert, pour accompagner du poisson. Le fenouil est également délicieux en salade et même en sucré. Dans les desserts, bien confit, son arôme anisé se marie parfaitement avec les agrumes, la pomme et la poire. Il y en a pour tous les goûts et toutes ses déclinaisons méritent bien une réhabilitation.

Polpette de ricotta, pain et fenouil sauvage, d’Alessandra Pierini

Préparation : 5 minutesDifficulté : facileIngrédients pour 4 personnes : 30 g de pluches de fenouil sauvage avant floraison, sans les tiges (ou, à défaut, ceux de fenouils bulbes achetés dans le commerce), 350 g de ricotta de vache ou de brebis, 150 g de chapelure de pain, éventuellement aromatisé avec des graines de fenouil, 3 œufs bio, 100 g de parmesan râpé, 50 g de farine, 25 cl d’huile pour frire, sel, poivre du moulin

  1. Dans un saladier, bien mélanger la ricotta avec la chapelure, les œufs entiers battus à la fourchette, le parmesan, le fenouil émincé, du sel et du poivre.
  2. Mettre la farine dans une assiette. Former avec les mains douze petites boules, les passer dans la farine et les frire 7 à 8 min dans l’huile chaude, à la poêle, jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées et croustillantes.
  3. Les déposer sur du papier absorbant et les servir tièdes à l’apéritif ou en entrée.
  4. Accompagner les polpette d’une salade de fenouil à l’orange et aux olives.
  5. Peler quatre oranges à vif et récupérer les suprêmes au-dessus d’un saladier pour conserver le jus.
  6. Retirer les premières feuilles des bulbes puis les couper en tranches très fines. Les ajouter dans le saladier, ainsi que deux poignées d’olives noires.
  7. Assaisonner d’huile, de sel et de poivre. Servir très frais.
  8. Recette extraite du livre « le Fenouil, dix façons de le préparer », d’Alessandra Pierini, paru aux Éditions de l’Épure en 2021.

Note anisée. Un muscadet loin des clichés

Voici une cuvée qui devrait s’accorder avec les polpette (ou, plus classiquement, avec un poisson servi avec du fenouil). Et balayer au passage tous les clichés sur le muscadet. Ici, le melon de Bourgogne affiche un profil gourmand, tout en gardant beaucoup de fraîcheur. Des notes anisées de fenouil font un joli clin de nez au mets. Un très long élevage sur lies en cuve apporte suffisamment de matière pour faire le poids face au plat. L’acidité du vin et une finale saline permettent de contrebalancer le gras du fromage. Un grand vin de garde à prix très raisonnable. Muscadet-sèvre-et-maine Gorges, les Vigneaux 2015, 17 euros

Minéral. Accord local

Pour un accord local, misons sur un vin provençal. Le nom de cette micro-cuvée (seules 2 000 bouteilles sont produites) reflète le terroir. Originaire d’Italie, le vermentino porte en Provence le nom de rolle. Si le cépage est peu acide, l’altitude de la parcelle, une vinification et un élevage sur lies en cuve béton ovoïde contribuent à des sensations de fraîcheur et de minéralité aptes à accompagner les saveurs anisées du fenouil. Vermentitude 2021, 22 euros

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Bon et sainrecettes
Valeurs Actuelles

[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible

Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Un rare Stradivarius, vendu 15,3 millions de dollars, tutoie le record

Publié le : 11/06/2022 - 00:44

New York (AFP) – Un rare exemplaire de violon Stradivarius, le plus réputé du monde, a été vendu jeudi aux enchères à New York pour 15,34 millions de dollars, juste en dessous du record (15,9 millions) pour un tel instrument, a annoncé la société spécialisée Tarisio.

Le violon, fabriqué en 1714 par le maître Antonio Stradivari (1644-1737), avait appartenu pendant près de 40 ans au virtuose russo-américain Toscha Seidel (1899-1962), qui en avait joué dans la bande-son du "Magicien d'Oz" (1939), un classique d'Hollywood.

"Seidel était également le professeur d'Albert Einstein. Ce violon s'est donc retrouvé côte à côte avec le grand scientifique mathématicien alors qu'ils jouaient des quatuors dans la maison d'Albert à Princeton, dans le New Jersey", a ajouté vendredi à l'AFP Jason Price, fondateur et directeur de Tarisio, dans les locaux de la société spécialisée dans la vente d'instruments rares.

Toscha Seidel, qui avait émigré aux Etats-Unis dans les années 30 et Albert Einstein, qui avait fui le régime nazi, avaient participé à un concert à New York en 1933 pour soutenir les scientifiques juifs allemands quittant leur pays.

Sur le millier d'instruments fabriqués par le luthier de Crémone, il en demeure aujourd'hui environ 600 répertoriés.

"Beaucoup se trouvent dans des musées, d'autres dans des fondations, ils ne seront pas vendus. Parmi ceux qui ont survécu, il y en a quelques-uns qui sont connus comme les exemples de la période dorée, qui se situe approximativement entre 1710 et 1720. Et ce sont, pour la plupart, ceux qui sont les plus désirés et les plus appréciés", expose Jason Price.

Le violon appartenait à la collection Munetsugu au Japon. La maison Tarisio n'a donné aucune indication sur l'acheteur.

Le record lors d'une vente aux enchères remonte à 2011, quand un Stradivarius baptisé "Lady Blunt", pour avoir appartenu à Lady Anne Blunt, petite fille du poète Lord Byron, avait été vendu 15,89 millions de dollars à Londres.

En 2014, un autre exemplaire, dont le prix minimum avait été fixé à 45 millions de dollars, n'avait pas trouvé preneur chez Sotheby's.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu

Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Ligue des nations: pas de passe de trois pour le Danemark surpris par la Croatie

Publié le : 10/06/2022 - 23:58

Paris (AFP) – Le Danemark, qui visait la passe de trois après ses succès en France et en Autriche, a été surpris (1-0) vendredi à domicile par la Croatie, qui se relance dans la course à la qualification dans le groupe A de la Ligue des nations

L'équipe danoise, victorieuse des Bleus (2-1) au Stade de France grâce à un doublé de Cornelius et de l'Autriche sur le même score à Vienne, a chuté sur un but de Mario Pasalic (69e). Sur un centre de Brozovic, l'attaquant des "Vatreni" a surgi pour reprendre un ballon mal dégagé par la défense et offrir un succès heureux à son équipe.

La Croatie revient à hauteur de l'Autriche, qui a accroché les Bleus (1-1), et à deux points de son adversaire, leader du groupe A avec 6 points.

© 2022 AFP

France24 - Monde

Ligue des nations: pour la France, toujours des carences en défense

Publié le : 10/06/2022 - 23:22

Vienne (AFP) – L'équipe de France a encore étalé au grand jour d'inquiétantes carences défensives, vendredi (1-1) en Autriche: entre inexpérience et tâtonnements tactiques, le secteur est fragile à cinq mois du Mondial-2022.

A Vienne, la semaine fut pluvieuse et les Bleus ont pris l'eau. Apathiques sur le but d'Andreas Weimann (37e) et rarement autoritaires durant la rencontre, les défenseurs tricolores ont montré de la fébrilité lors d'un troisième match d'affilée en Ligue des nations.

Aux erreurs d'alignement de Theo Hernandez en ouverture contre le Danemark (1-2) et au manque de concentration de Jonathan Clauss, fautif en Croatie lundi soir (1-1) pour offrir un penalty aux "Vatreni", ont succédé vendredi une passivité criante contre les Autrichiens.

Les Bleus sont même passés tout près de la correctionnelle, sur une ultime contre-attaque, très dangereuse mais très mal négociée par Karim Onisiwo dans le temps additionnel.

Certes, l'arrière-garde alignée par le sélectionneur Didier Deschamps sur la pelouse abîmée du Ernst-Happel Stadion était inédite, avec un total de six sélections en charnière centrale - cinq pour William Saliba, la première pour Ibrahima Konaté - et un latéral gauche - Theo Hernandez - qui n'avait jamais joué dans ce système avec les Bleus.

Buts encaissés 8 fois sur 12

Certes, Lucas Hernandez, pressenti pour débuter dans la défense mais rattrapé par des douleurs musculaires avant la rencontre, a dû laisser sa place in extremis à Saliba.

Certes, le leader défensif Raphaël Varane a dû déclarer forfait en cours de rassemblement. Certes, les Français n'ont pas concédé énormément d'occasions franches aux partenaires de David Alaba.

Mais la partition jouée par les défenseurs tricolores vendredi reste aux antipodes de leur rang de champions du monde, bien loin de l'image solide et impénétrable véhiculée par les Bleus lors de leur titre mondial en 2018 et dans les mois qui ont suivi.

Cette saison, la France a encaissé au moins un but sur huit de ses douze rencontres. Et si elle a parfois réussi à renverser la tendance, comme lors du Final 4 de Ligue des nations en octobre face à la Belgique (3-2) et à l'Espagne (2-1), son attaque n'est pas aussi flamboyante au mois de juin.

"Quand il y a des buts encaissés, il y a des choses qu'on doit mieux faire dans l'alignement et la gestion de la profondeur. On ne l'a pas bien fait, cela se travaille", prévenait déjà Deschamps avant la rencontre contre la Croatie.

Quelques jours plus tard, malgré deux schémas tactiques différents en trois matches, il y a toujours beaucoup de travail.

Pour sa première, Konaté a montré des failles dans la relance, et son comportement passif sur le but a eu de quoi interroger.

Utilisé sur les trois rencontres, Saliba peine parfois dans le marquage et ce fut le cas vendredi devant le buteur Weimann.

"Gagner différemment"

Quant à Theo Hernandez, utilisé jusque-là comme joueur de côté dans un système à cinq défenseurs, son replacement comme latéral gauche a rendu plus criantes et dangereuses ses carences défensives, entre prises de risques inutiles et placement douteux.

La seule satisfaction de la soirée fut Benjamin Pavard, plutôt à l'aise et serein sur son flanc droit... Une position qui, là encore, n'est pas préférentielle pour le joueur du Bayern Munich, à qui Deschamps a pourtant promis un rôle d'arrière central.

Presnel Kimpembe, solide en Croatie puis ménagé en Autriche, semble de son côté avoir marqué des points.

Mais le débat risque de s'étirer durant l'intersaison, avant la Coupe du monde. Comment retrouver l'équilibre ?

Le capitaine Hugo Lloris, interrogé régulièrement sur le sujet, a déjà une idée. "Parfois, il faut peut-être savoir fermer le jeu, comme on a pu le faire dans le passé, où, en jouant peut-être un peu moins bien, on était capable de gagner d'une manière un peu différente", a insisté jeudi le gardien de Tottenham, agacé par les brèches entrevues dans sa défense.

Gagner sans briller, plutôt que briller sans gagner ? La recette est bien connue par Deschamps. Aux Bleus de recommencer à l'appliquer.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !

20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

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L'Humanité

Boson W, matière noire : ​​​​​​​les nouveaux défis du LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde

Actu

Après trois années de travaux, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC), enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, reprend du service. Les scientifiques partent en quête d’une nouvelle physique. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.

Anna Musso

Enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.

Le 22 avril, le  LHC  a repris progressivement son activité 

Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.

Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.

12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC

« Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors «étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».

L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno

Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?

D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.

Revoir la théorie d’Einstein

Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC  devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».

Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.

Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux  Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.

cernboson de higgssciences
Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

Actu

Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

Marine Cygler

Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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France24 - Monde

Ministres en danger, dissidences, personnalités… Les circonscriptions à suivre pour les législatives

Publié le : 09/06/2022 - 16:33

Romain HOUEIX Suivre

Réélu le 24 avril, Emmanuel Macron doit désormais obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale. Dimanche, les électeurs retournent aux urnes pour le premier tour des élections législatives dans 577 circonscriptions. Certaines seront suivies avec attention : ministres en campagne ou en danger, figures des partis, dissidences, nouvelles dynamiques politiques… France 24 vous propose une sélection de circonscriptions à suivre.

Le dimanche 12 juin prochain, plus de 6 000 candidats s'affrontent lors du premier tour des élections législatives pour choisir les 577 députés qui constitueront la nouvelle Assemblée Nationale.

Parmi ces 577 combats électoraux, plusieurs revêtent d'un intérêt particulier : ministres en danger, présence de figures des grands partis ou dissidences face à l'union historique de la gauche au sein de la Nouvelle Union Populaire Écologique et sociale (Nupes)… Liste non exhaustive des points à surveiller.

La carte des circonscriptions à surveiller

Des ministres en campagne…

Emmanuel Macron a prévenu son équipe gouvernementale : les ministres battus lors des législatives devront démissionner. Une tradition républicaine qui s'appliquera également à la Première ministre Élisabeth Borne, candidate pour la première fois à une élection. Toutefois, elle devrait avoir la partie facile : la 6e circonscription du Calvados est donnée comme favorable à la majorité présidentielle.

>> Relisez notre série : Les débutants de 2017 (1/2) : révélations, déçus du macronisme et erreurs de casting

Quatorze autres ministres joueront donc leur place. Parmi eux, la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire (12ᵉ circonscription de Paris), le ministre chargé des Comptes publics, Gabriel Attal (10ᵉ circonscription des Hauts-de-Seine), et la ministre des Outre-mer, Yaël Braun-Pivet (5ᵉ circonscription des Yvelines), devraient également s'en tirer facilement : leur territoire a été largement plébiscité Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle.

Certains de leurs collègues ont une avance plus étroite, notamment en raison de l'union des gauches au sein de la Nupes qui changent la donne par rapport au 1er tour de la présidentielle. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, pourrait ainsi être menacé dans sa 2e circonscription de l'Ardèche, tout comme le patron de LREM, Stanislas Guerini, dans sa 3e circonscription de Paris. Sont dans le même cas : le ministre délégué chargé de l'Europe, Clément Beaune, (7e circonscription de Paris), le Ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et de la Vie démocratique Olivier Veran (1ʳᵉ de l'Isère), et le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau (1ʳᵉ circonscription du Loir-et-Cher).

… Et ministres en danger

D'autres sont même carrément en danger, à l'image des deux transfuges Les Républicains. Dans la 10e circonscription du Nord, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, est menacé par les scores du Rassemblement national (RN) et de la gauche. Une triangulaire pourrait lui être fatale. Scénario similaire dans la 5ᵉ circonscription de l'Ain pour Damien Abad, le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, accusé de viols, qui fait face à des scores inquiétants du RN.

La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, et le ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité, Frank Riester, sont aussi sous la menace du RN respectivement dans la 6ᵉ circonscription du Pas-de-Calais et la 5ᵉ de Seine-et-Marne.

En revanche, pour Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique, la menace s'appelle Nupes dans la 6ᵉ circonscription de l'Essonne. Le 10 avril 2022, Jean-Luc Mélenchon y avait fini devant Emmanuel Macron d'une courte tête (30,7 % contre 29,9%) au premier tour. Cependant, la ministre la plus menacée est celle de la Mer, Justine Benin, candidate dans la 2ᵉ circonscription de Guadeloupe. Elle devra inverser une lourde tendance puisque Jean-Luc Mélenchon y avait fini largement en tête (avec 52,6 %), tandis qu'Emmanuel Macron terminait à la troisième place loin derrière (avec 14,6 %).

Dirigeants de parti en campagne

Être député à l'Assemblée nationale offre une belle tribune nationale. Plusieurs chefs de parti jouent leur élection ou leur réélection dans ces législatives. Si elle a de manière intérimaire laissé les rênes du RN à Jordan Bardella, Marine Le Pen est candidate dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais où elle devrait être réélue sans problème. En revanche, cela s'annonce beaucoup plus compliqué pour son concurrent à l'extrême droite, Éric Zemmour (Reconquête!). Il est candidat dans la 4e circonscription du Var face à la majorité présidentielle, la Nupes mais aussi un candidat du RN.

De l'autre côté de l'échiquier politique, le secrétaire national du parti Europe Écologie-Les Verts (EELV), Julien Bayou, s'est vue attribuer la 5e circonscription de la capitale. Son homologue chez les communistes, Fabien Roussel, brigue lui la réélection chez lui dans la 20e circonscription du Nord. Le chef du file du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, tente d'obtenir la sienne dans la 11e circonscription de Seine-et-Marne. La députée de la France insoumise (LFI), Clémentine Autain tentera de conserver son siège dans la 11e circonscription de Saint-Saint-Denis.

Le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, n'est pas candidat à la députation, ce qui ne l'empêche pas de clamer haut et fort qu'il veut être nommé Premier ministre, il avait même appelé les électeur à "l'élire" à ce poste. Il a "offert" son ex-circonscription à son fidèle lieutenant Manuel Bompard qui a mené les négociations ayant abouti à la Nupes. Une 4e circonscription des Bouches-du-Rhône réputée imperdable à Marseille.

L'union de la gauche à l'épreuve du vote

À gauche, l'union reste cependant un combat. L'accord historique entre LFI, le PS, EELV et le PCF n'a pas fait que des heureux et des candidatures dissidentes ont fleuri. La plus médiatique d'entre elle est celle de la socialiste Lamia El Aaraje face à l'insoumise Danielle Simonnet dans la 15e circonscription de Paris. Lamia El Aaraje avait été élue dans cette circonscription en 2021, face à Danielle Simonnet, avant de voir son élection annulée en raison d'un logo LREM indûment accolé aux affiches d'un autre concurrent.

Dans le sud-ouest du pays, les candidats socialistes peuvent compter sur la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, la plus virulente des opposantes à l'accord Nupes, qui multiplie les déplacements pour soutenir les dissidents à la Nupes. Si ces dissidences venaient à multiplier les échecs, il s'agirait d'un énorme revers pour celle qui ambitionne de reprendre la main au Parti socialiste.

Des nouveaux visages à l'Assemblée

Toute campagne législative contribue à faire émerger quelques personnalités. Cette année, le boulanger Stéphane Ravacley est de celles-ci. Il s'était mobilisé pour empêcher l'expulsion de son apprenti et qui a été investi par EELV (sous la bannière Nupes) dans la 2e circonscription du Doubs. Rachel Kéké, la femme de chambre qui a mené l'une des plus longues grèves de l'histoire de l'hôtellerie, a été quant à elle investie par LFI dans la 7e circonscription du Val-de-Marne. Bientôt un boulanger et une femme de chambre à l'Assemblée ?

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Législatives : Quitterie de Villepin, une candidature pour redonner goût à la politique

Législatives : la Nupes est "une nuance politique à part entière", tranche le Conseil d'État

Mardi politique

Clémence Guetté : "Il y a un problème de formation des policiers"

L'Humanité

Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

Entretien

Astronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

Anna Musso

La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.

Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

Entretien réalisé par Anna Musso

sciencesastronomieexoplanètesplanètes
France24 - Monde

Entre coalition présidentielle et Nupes, les législatives les plus ouvertes depuis 25 ans

Publié le : 10/06/2022 - 14:55

Romain BRUNET Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

Au terme d’une campagne marquée par l’union de la gauche derrière Jean-Luc Mélenchon, les élections législatives françaises, dont le premier tour se tiendra dimanche, apparaissent plus ouvertes que jamais. L’idée d’une cohabitation, jugée impensable il y a encore six semaines, est devenue un scénario plausible.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Du jamais vu. Pour la première fois depuis l’instauration du quinquennat et l’inversion en 2002 du calendrier électoral – plaçant les législatives dans la foulée de la présidentielle – le président de la République tout juste élu pourrait ne pas obtenir de majorité absolue à l’Assemblée nationale, voire être contraint à une cohabitation.

Jusqu’à présent, l’élection présidentielle a toujours donné le ton, permettant de maintenir intacte la mobilisation de l’électorat du vainqueur pour les législatives tout en démobilisant les vaincus. Jacques Chirac en 2002, Nicolas Sarkozy en 2007, François Hollande en 2012, Emmanuel Macron en 2017 : tous ont obtenu sans grande difficulté, à la suite de leur accession à l’Élysée, une majorité à l’Assemblée nationale. Mais 2022 pourrait mettre un terme à la série.

>> À lire : Ministres en danger, dissidences, personnalités… Les circonscriptions à suivre pour les législatives

Les projections en sièges des instituts de sondage donnent la coalition présidentielle Ensemble ! – qui regroupe Renaissance (ex-La République en marche), le MoDem de François Bayrou et Horizons d’Édouard Philippe – en difficulté face à la gauche réunie sous la bannière de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) – au sein de laquelle figurent La France insoumise, Europe Écologie-Les Verts, le Parti socialiste et le Parti communiste.

Ensemble ! est ainsi crédité de 260 à 300 sièges, quand la Nupes pourrait en obtenir entre 175 et 215, selon la dernière projection de notre partenaire, Ipsos Sopra Steria, publiée jeudi 9 juin. Mais surtout, la dynamique est du côté de la gauche : sondages et projections n’accordent plus de majorité absolue – fixée à 289 députés – à la coalition présidentielle et ne cessent de réévaluer à la hausse le nombre de députés que pourrait obtenir la Nupes.

Intentions de vote au 1er tour des #legislatives2022 #NUPES : 28%#Ensemble : 27%#RassemblementNational : 19,5%#LR/UDI/DVD : 11%#Reconquete : 6%🔎 Retrouvez les résultats complets du sondage Ipsos & @SopraSteria_fr pour @francetv et @radiofrance : 👉 https://t.co/ZsK3s0Q0ep pic.twitter.com/GAN75MAIXu

June 9, 2022

Dynamique en faveur de la Nupes

À "l'encéphalogramme totalement plat" qui caractérisait les rapports de force succède en effet "un début de dynamique plutôt en faveur de la Nupes et une érosion de Ensemble !", souligne Brice Teinturier, directeur délégué d'Ipsos, cité par l’AFP.

Si bien que l’idée d’une cohabitation, jugée impensable il y a encore six semaines, est désormais envisageable. "Jean-Luc Mélenchon a réussi une opération de communication extraordinaire. Demander aux Français de l’élire Premier ministre, même si c'est un non-sens du point de vue constitutionnel, était une stratégie extrêmement habile qui lui a permis non seulement de prendre la place de Marine Le Pen comme opposant numéro 1 à Emmanuel Macron, mais aussi de changer le visage de la gauche française", affirmait début mai le politologue Pascal Perrineau, professeur à Sciences-Po.

Le leader de La France insoumise, troisième à l’élection présidentielle avec 21,95 % des suffrages, est en effet parvenu à maintenir l’espoir auprès de l’électorat de gauche en lançant la campagne des législatives dès l’entre-deux-tours opposant Emmanuel Macron (27,85 % au premier tour) à Marine Le Pen (23,15 %), puis en réussissant l’union de la gauche sur son nom.

>> À lire : Législatives : la Nupes répond aux critiques avec son "programme partagé de gouvernement"

L’opération a tellement réussi que la Nupes, qui a mis sur la table un programme commun de gouvernement comportant 650 mesures, a été omniprésente dans les médias tout au long du mois de mai, profitant du double effacement du chef de l’État, à qui il a fallu trois semaines pour trouver sa Première ministre, et de Marine Le Pen.

La candidate d’extrême droite n’a pas fait des législatives une priorité, partant en vacances après sa défaite à la présidentielle puis affirmant qu’Emmanuel Macron obtiendrait quoi qu’il arrive une majorité. Pour le Rassemblement national, l’objectif sera donc modeste : obtenir le plus de députés possible, avec a minima une quinzaine d’élus pour former un groupe parlementaire.

Vent de panique à l’Élysée

Plus inaudible encore, le parti Les Républicains, qui comptait 136 députés dans la précédente législature, cherchera à limiter les pertes en comptant sur son ancrage local. Pessimistes, les projections lui accordent entre 35 et 55 sièges seulement.

C’est donc bien un duel entre la coalition présidentielle et la Nupes qui se profile. Un scénario que n’avait pas prévu Emmanuel Macron, par ailleurs affaibli par l'affaire Damien Abad et le chaos de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France. Un vent de panique à l’Élysée qui a contraint le président à faire campagne dans la dernière ligne droite.

En déplacement dans le Tarn jeudi, Emmanuel Macron s'est affiché en chef de la majorité, exhortant les électeurs à donner "une majorité forte et claire" aux candidats Ensemble ! et se présentant comme le seul à pouvoir faire rempart aux "extrêmes" de gauche et de droite, renvoyant ainsi dos à dos Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.

>> À lire : Les députés novices de 2017 : "Leur inexpérience les a pénalisés"

S'amusant de la "fébrilité" du camp présidentiel, Jean-Luc Mélenchon a critiqué, lors d’une conférence de presse express jeudi après-midi, la campagne menée par Emmanuel Macron. "Ce n'est pas au président de la République de mener la campagne législative que ses amis sont incapables de mener, c'est à la cheffe du gouvernement", a-t-il affirmé, qualifiant la coalition présidentielle de "radeau de la Méduse".

À deux jours du premier tour, bien malin celui qui sera en mesure de prédire les résultats. Une seule donnée paraît certaine : l’abstention sera à n’en pas douter l’une des clés du scrutin, pour lequel près de 6 300 candidats sont en lice pour 577 sièges. Elle pourrait atteindre de nouveaux records – entre 52 % et 56 % selon les estimations, bien au-delà des 51,3 % du 11 juin 2017.

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Ministres en danger, dissidences, personnalités… Les circonscriptions à suivre pour les législatives

Législatives 2002

Législatives : Emmanuel Macron veut une "majorité forte et claire" et accuse les "extrêmes"

Législatives : la Nupes est "une nuance politique à part entière", tranche le Conseil d'État

France24 - Monde

Élections législatives : LREM et la Nupes à couteaux tirés

Publié le : 09/06/2022 - 18:39

Roselyne FEBVRE Suivre

À trois jours du premier tour des législatives, Emmanuel Macron reprend les rênes de la campagne et, au cours de ses déplacements, réclame une majorité forte. Il doit faire face à la coalition de gauche menée par Jean-Luc Mélenchon, dont les sondages prédise une forte percée. En partenariat avec Slate.fr et son fondateur Jean-Marie Colombani, Roselyne Febvre reçoit Carole Barjon, éditorialiste politique à L'Obs, Roland Cayrol, politologue et David Revault d'Allonnes du Journal du Dimanche..

Législatives 2002

Législatives : Emmanuel Macron veut une "majorité forte et claire" et accuse les "extrêmes"

LÉGISLATIVES 2022

Mélenchon à Matignon : "Aucun parti politique ne peut imposer un nom au président", assure Macron

FACE À FACE

Les propos de Jean-Luc Mélenchon sur la police jugés indignes par la classe politique

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France24 - Monde

Comprendre les élections législatives françaises en six questions

Publié le : 27/04/2022 - 18:42

Aude MAZOUE Suivre Charlotte URIEN-TOMAKA

Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.

À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.

Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.

>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.

Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.

Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.

Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour. 

Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.

Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.

Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.

La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.

Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.

Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.

L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.

Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.

On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.

Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment. 

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L'Humanité

Les forêts qui cachent des arbres

Actu

Dendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.

Anna Musso

Une centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.

sciencesarbresforêtsBiodiversité
France24 - Monde

Le pape François reporte son voyage en Afrique en raison de douleurs au genou

Publié le : 10/06/2022 - 16:16

FRANCE 24 Suivre Natalia MENDOZA

Le pape François reporte sine die son voyage en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud, prévu initialement du 2 au 7 juillet, a annoncé vendredi le Vatican, évoquant les douleurs au genou du souverain pontife.

Le souverain pontife contraint de reporter son voyage en Afrique. Le Vatican a annoncé, vendredi 10 juin, que le Pape François ne pourrait se rendre en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud, comme prévu, du 2 au 7 juillet, en raison de ses douleurs au genou.

"Acceptant la demande de ses médecins, et afin de ne pas compromettre les résultats des thérapies du genou encore en cours, le Saint-Père, à son grand regret, est contraint de reporter son voyage (...) à une date ultérieure qui reste à définir", a annoncé dans un communiqué le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni.

Cette annonce inattendue intervient alors que les préparatifs à ce voyage battaient leur plein. Le Vatican avait lui-même dévoilé le programme détaillé de ce déplacement de six jours, lors duquel le souverain pontife devait se rendre à Kinshasa, Goma et Juba.

Le communiqué ne mentionne pas le voyage au Canada prévu du 24 au 30 juillet, au cours duquel le pape devrait renouveler ses excuses pour les violences perpétrées pendant des décennies dans des pensionnats pour autochtones.

>> Vatican : pourquoi les rumeurs d'une abdication du pape François vont bon train

Forcé à se déplacer en fauteuil

"Au nom du peuple congolais, le gouvernement de la République souhaite au pape François un prompt rétablissement et le rassure qu'il l'attend fermement en République démocratique du Congo", a réagi dans un communiqué le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.

"Nous sommes des humains, il est donc normal qu'il ne puisse interrompre sa thérapie", a pour sa part déclaré à l'AFP Mgr Donatien Nshole, porte-parole et secrétaire général de la conférence des évêques du Congo, disant espérer "que cette visite sera reprogrammée très prochainement".

Souffrant de fortes douleurs au genou droit, le souverain pontife argentin apparaît depuis début mai en fauteuil roulant et a annoncé devoir subir des infiltrations, des injections d'anti-inflammatoires à base de corticoïdes.

"Cela fait un moment que je suis dans cet état, je n'arrive plus à marcher", avait-il confié en mai dans une interview au quotidien italien Il Corriere della Sera, après avoir été obligé d'annuler plusieurs rencontres prévues à son agenda.

En mai, le Liban avait déjà annoncé le report de la visite du pape prévue en juin, en invoquant "des raisons de santé".

Le souverain pontife souffre aussi de douleurs à la hanche qui le font boiter et a subi en juillet 2021 une délicate opération au colon.

Avec AFP

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"Urbi et orbi" : pour Noël, le pape appelle au "dialogue" et déplore les "tragédies oubliées"

SANTÉ PAPALE

Vatican : pourquoi les rumeurs d'une abdication du pape François vont bon train

Le pape François appelle à "entendre le cri de paix" en cette "Pâques de guerre"

L'Humanité

Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires

Actu

Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

Jérémie Bazart

Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

Oreille occidentale et oreille chinoise

Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

sciencesMusiquemusique classique
France24 - Monde

Attention, ces images ne montrent pas des armes américaines livrées à l’Ukraine

Publié le : 10/06/2022 - 12:25

Arthur Bamas Suivre

Depuis le 31 mai 2022, de nombreuses images de matériel militaire ont été partagées sur Twitter par des comptes pro-russes mais aussi pro-ukrainiens. D’après eux, ces photographies montreraient des lance-missiles et d’autres armements, parfois même nucléaires, envoyés par les États-Unis à l’armée ukrainienne. Mais ces images sont bien plus anciennes et n’ont aucun rapport avec la guerre en Ukraine.

La vérification en bref

  • Le 7 juin 2022, des comptes Twitter pro-russes ont partagé deux images de véhicules lanceurs de missiles. Ils affirment qu’il s’agit d’armes nucléaires que les États-Unis auraient "accidentellement" livrées à l’Ukraine. En réalité, ces images datent de 2005 et 2020 et n’ont aucun rapport avec l’invasion russe. 
  • Depuis le 31 mai 2022, des comptes Twitter partagent une photo montrant des véhicules lanceurs de missiles stockés dans un bateau. D’après ces comptes, il s’agirait des lance-roquettes que les États-Unis ont annoncé vouloir livrer à l’armée ukrainienne. Cette photographie montre bien des armes américaines, mais elle date de février 2021 et représente une livraison d’armes destinée à la Roumanie.

Des ogives nucléaires envoyées en Ukraine ?

"Deux ogives nucléaires tactiques d’un montant de neuf millions de dollars". Voilà la marchandise qui, d’après des comptes Twitter pro-russes, aurait été envoyée par les États-Unis à l’armée ukrainienne. Les preuves avancées par ces comptes sont deux photographies de véhicules lanceurs de missiles. 

Que montrent réellement ces images ? Pour le savoir, nous avons réalisé une recherche d’image inversée (voir ici comment procéder). Cette recherche nous permet de retrouver l’origine de cette première photographie.

Elle a été publiée sur une banque d’image en ligne, mais aussi sur une page Wikipédia. Et les légendes de ces publications nous apprennent que cette photographie a été prise le 11 janvier 2005 lors d’un exercice au White Sands Missile Range, un centre d’entraînement de l’armée américaine situé dans l’État du Nouveau-Mexique.

La deuxième photographie montre elle aussi un véhicule lanceur de missile et est accompagnée de la même légende : les publications affirment là encore qu’il s’agirait de deux ogives nucléaires envoyées par l’armée américaine à l’Ukraine. 

Pourtant, notre recherche d’image inversée contredit cette version. Nous avons retrouvé l’origine de cette photographie sur une autre banque d’image en ligne. La légende de cette publication nous apprend que ce véhicule est un Iskander, à savoir un véhicule russe lanceur de missile. Il a été photographié le 25 août 2020 à Alabino, au sud-ouest de Moscou, alors que se tenait un forum militaire organisé par le ministère de la Défense russe

 

Un navire chargé de lance-missiles américains livrés à l’Ukraine ?

Depuis le 31 mai 2022, des comptes pro-russes mais aussi pro-ukrainiens partagent sur Facebook et Twitter une même photographie sur laquelle on aperçoit des véhicules lanceurs de missiles stockés dans un bateau. Tous ces comptes affirment qu’il s’agirait d’une livraison d’armes américaines récemment arrivée en Ukraine. Mais si les États-Unis ont bien annoncé vouloir livrer des lance-missiles "Himars" à l’armée ukrainienne, ces images ne correspondent pas à cette livraison. 

 

 

Que montrent réellement ces images ? Pour le savoir, nous avons réalisé une recherche d’image inversée à partir de cette photographie. Cette recherche nous a permis de trouver un article publié en mars 2021 sur un blog spécialisé en questions de défense. Cet article explique que la Roumanie aurait reçu 18 lance-roquettes américains le 20 février 2021.

 

 

Pour vérifier cette information nous nous sommes rendus sur le site du ministère de la Défense roumain. Nous y avons retrouvé exactement la même photo accompagnée de la même légende. Ces véhicules militaires ont donc été livrés en février 2021 à la Roumanie et non récemment à l’armée ukrainienne. 

Télécharger l'application

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : Russie cherche soldats désespérément

Publié le : 08/06/2022 - 18:34

Sébastian SEIBT Suivre

Après plus de cent jours de combats en Ukraine, l’un des principaux problèmes de l’état-major russe est une pénurie de soldats de plus en plus criante. Mais la guerre n’a, en réalité, fait qu’amplifier une faiblesse plus profonde de l’armée russe.

À Severodonetsk, l'armée russe gagne du terrain… mais lentement ce mercredi 8 juin. Le siège de cette ville-clé pour le contrôle d'une partie du Donbass est à l'image de la tournure prise par les combats depuis quelques semaines. Le conflit s'est transformé en "guerre d'attrition", selon Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan. Chaque bataille pour un pâté de maison ou un pont fluvial s'éternise.

Et cette guerre de position ou de tranchées ne fait pas les affaires de la Russie. Pour une raison simple : elle risque rapidement de manquer d'hommes sur le front. Aussi étrange que cela puisse paraître pour une nation qui, historiquement, est souvent apparue comme une machine à envoyer des hommes se battre, vague après vague, jusqu'à épuisement d'adversaires technologiquement supérieurs, tels que l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale.

Des promesses de salaires mirobolants

Pourtant, l'armée russe en est là. Elle a envoyé des camions de recrutement sillonner le pays jusqu'en Sibérie pour enrôler des nouvelles recrues pour le front ukrainien, a constaté le Moscow Times. Autre exemple : des bureaux de recrutement éphémères ont été installés aux abords de concerts de groupes de rock populaires, souligne le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.  

Le président russe, Vladimir Poutine, a également approuvé une loi, le 25 mai, qui permet à tous les Russes entre 18 et 65 ans de rejoindre l'armée, alors que jusqu'à présent seuls les Russes âgés de moins de 40 ans pouvaient s'engager.

Moscou est prêt à dépenser beaucoup pour attirer ces nouveaux soldats. "L'armée propose actuellement de payer les nouvelles recrues qui signeraient un contrat de trois mois, l'équivalent ou presque d'un an de salaire d'un habitant de certaines régions pauvres", note Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique.

La seule limite que les autorités semblent se fixer, c'est celle "de ne pas envoyer des conscrits [jeunes hommes sur le point d'être incorporés dans l'armée, NDLR] sur le front car c'est illégal en Russie", souligne Rod Thornton, spécialiste des forces armées russes au King's College de Londres. Mais même à ce sujet, l'armée semble prendre quelques libertés avec la loi. Ainsi douze officiers ont été mis en examen, lundi 7 juin, pour avoir envoyé plus de 600 jeunes conscrits se battre en Ukraine, souligne le Moscow Times. 

Comment en est-on arrivé à cette quête effrénée pour trouver des volontaires ? En réalité, le ver était déjà largement dans le fruit de cette armée qui, avant le conflit en Ukraine, était décrite comme la deuxième plus importante au monde après celle des États-Unis. "Sur le papier, elle a un grand nombre de divisions d'infanteries, mais ce qu'il faut savoir c'est que la plupart des brigades qui les composent sont en sous-effectif depuis la fin de la Guerre froide", note Rod Thornton.

De l'artillerie plutôt que des hommes

Ce manque chronique d'hommes "est le résultat d'une évolution sur plusieurs générations pour une population qui a subi d'énormes pertes durant les deux guerres mondiales, qui a fait les frais des purges staliniennes et a souffert de l'industrialisation forcée durant l'époque soviétique", résume Jeff Hawn. Autrement dit, la population mobilisable avait considérablement fondu lors de la chute de l'URSS.

Le traumatisme de cette période a, ensuite, poussé "Moscou à réviser sa doctrine pour mettre davantage l'accent sur l'artillerie et les blindés que sur les simples soldats", explique Nicolo Fasola, spécialiste des questions de sécurité dans l'espace de l'ex-Union soviétique à l'université de Birmingham. Une volonté qui s'explique aussi par la crise démographique que traverse la Russie. Moscou ne veut pas sacrifier des hommes alors que les autorités font tout pour enrayer un sérieux déclin démographique.

>> Déclin démographique en Russie : "Poutine n'a pas d'autre issue que de gagner" en Ukraine

Une approche parfaitement adaptée aux conflits éclairs, comme en Crimée en 2014, et aux batailles où il convient d'écraser l'ennemi sous un déluge de feu, comme en Syrie. Mais pour le scénario de la guerre en Ukraine "où les forces d'invasion cherchent à prendre des territoires, il faut surtout des hommes capables ensuite de les occuper, ce qui est le talon d'Achille de l'armée russe", affirme Nicolo Fasola. 

Les succès des Ukrainiens à Kiev et à Kharkiv, où les forces d'occupation ont été repoussées, illustrent cette faiblesse russe. "La manière dont le conflit se déroule était ainsi plus ou moins écrit d'avance à cause de ce problème d'effectif et de doctrine mal adaptée aux objectifs de la guerre", résume le chercheur de l'université de Birmingham. 

Mais cette pénurie de soldats "est devenue un problème critique pour Moscou après 100 jours de combats", assure Jeff Hawn. Les Russes ont, en effet, perdu beaucoup d'hommes depuis le début du conflit. Il est, certes, difficile d'avoir un chiffre exact, mais l'estimation des services britanniques de renseignement qui font état d'un tiers des forces d'invasion détruit est celle qui est le plus souvent reprise.

Conséquence : "Les Russes ont aujourd'hui beaucoup d'artillerie et de véhicules blindés sur le front, mais peu d'hommes pour les utiliser", affirme Rod Thornton. On est très loin de la célèbre règle d'or de tout conflit armé où le rapport de forces doit être de trois contre un en faveur de l'agresseur si ce dernier veut l'emporter. "Actuellement, ce serait plutôt du deux contre un et même du un contre un à certains endroits", estime Jeff Hawn.

Tant que les remplaçants n'arrivent pas sur le front, cette "pénurie de soldats est vraiment devenue l'une des principales raisons du ralentissement de la progression russe dans le Donbass", estime Jeff Hawn.

C'est d'autant plus vrai que les Ukrainiens ont, quant à eux, "beaucoup moins de mal que les Russes à motiver des volontaires à rejoindre l'armée pour défendre le pays" note cet expert. 

Mobiliser ou ne pas mobiliser, telle est la question

Toutes les initiatives mises en place par Moscou - ces campagnes de recrutement et la promesse de salaires mirobolants pour le commun des Russes - ne semblent pas avoir eu de franc succès, raconte le Moscow Times. Il faut dire que l'armée russe souffre d'un sérieux déficit d'image. "Elle a la réputation d'être très dure, et de n'offrir que très peu d'avantages sociaux", assure Nicolo Fasola.

La promesse de salaire élevé "va surtout attirer des personnes appâtées par l'argent, ce qui n'en fera pas forcément les recrues les plus motivées face à des soldats ukrainiens qui se battent pour défendre leur pays", analyse Jeff Hawn.

C'est pourquoi Moscou a fait venir, ces dernières semaines, des soldats des régions géorgiennes pro-Russes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, de Syrie ou de Tchétchénie. "C'est un pansement temporaire qui ne va pas suffire à régler les problèmes d'effectif à plus long terme", assure Nicolo Fasola. "C'est loin d'être suffisant pour combler les besoins, et ce sont des troupes qui vont devoir apprendre à s'intégrer à la chaîne de commandement mise en place en Ukraine", ajoute Rod Thornton. 

Il reste à Vladimir Poutine une dernière solution : la mobilisation générale. Tous les experts interrogés estiment que le président russe ne s'y résoudra qu'en dernier recours. Il faudrait, en effet, qu'il reconnaisse que "l'opération spéciale" menée en Ukraine est une guerre "car sinon, la mobilisation générale serait illégale", souligne Rod Thornton. Un pas que Vladimir Poutine ne veut pas franchir car "ce serait politiquement très coûteux pour lui", assure Nicolo Fasola.

Le temps joue donc en faveur des Ukrainiens puisque l'avantage quantitatif russe va continuer à s'atténuer tant que Moscou ne trouvera pas un moyen de renforcer son front sans décréter une mobilisation générale. Mais ce n'est pas forcément un avantage qui mènera Kiev à la victoire finale. Le scénario le plus probable, d'après Rod Thornton, est "que les forces russes décident de passer en mode défensif pour camper sur leurs positions".

Le Donbass se transformerait alors en une sorte de zone de conflit sans fin à l'horizon car "les Ukrainiens n'ont pas les moyens offensifs de déloger les Russes sauf à recevoir des armes plus puissantes de pays occidentaux", affirme le chercheur du King's College de Londres.  Et c'est une option qui n'enchante guère l'Otan, soucieux de ne pas apparaître comme un cobelligérant de ce qui aurait alors de plus en plus une allure de troisième guerre mondiale.

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La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers

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Essai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.

Paul Mazliak

Posant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.

Le cerveau a aussi son espace-temps

Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).

Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.

Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro­-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.

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France24 - Monde

Covid-19 : à Shanghai, retour à une vie pas si normale après deux mois de confinement

Publié le : 08/06/2022 - 14:11

Bahar MAKOOI Suivre

La plus grande ville de Chine, Shanghai, a levé ses restrictions anti-Covid le 1er juin après deux mois d’un des confinements les plus drastiques au monde. Mais sur place, la situation reste fragile, comme en témoignent plusieurs Français expatriés. Tests PCR tous les deux jours, reconfinement de quartiers entiers derrière des grilles… la métropole est loin d’avoir tourné la page. 

Vidéos festives, gratte-ciel éclairés de mille feux et retour du trafic dans les rues de la ville. Shanghai a levé le confinement dans la plupart de ses quartiers depuis le 1er juin.

With the lifting of a crippling 2-month lockdown, the streets of Shanghai looked (and sounded) like this. Video shows traffic and people along the Bund which has been all but deserted for weeks. #China https://t.co/nV1HWpCM9u

June 1, 2022

Mais l’euphorie des premiers jours a laissé place à la frustration de devoir faire la queue pendant des heures pour se faire tester au Covid-19 sur l’un de 15 000 sites de dépistage installés par les autorités. 

Car la menace du virus est toujours là, tout comme celle des restrictions. Des habitants sont reconfinés à la hâte, contraints de s'enfermer après la découverte de nouvelles contaminations. En vertu de la stratégie sanitaire nationale zéro Covid, les cas positifs sont toujours placés en quarantaine. 

Empêchés de quitter leur résidence, dans le centre de Shanghai, plusieurs dizaines d'habitants ont même protesté, lundi 7 juin, contre des fonctionnaires vêtus de combinaisons intégrales, en manifestant derrière le grillage qui entoure leurs bâtiments. 

Pour France 24, plusieurs Français, contactés une première fois par notre rédaction en avril, ont accepté de raconter leur quotidien à peine sortis du confinement. 

  • Géraldine, 40 ans, community manager 

Je ne dirais pas que la vie à Shanghai est revenue à la normale. On est en sursis. J’habite dans le centre historique et de plus en plus de quartiers autour du nôtre sont reconfinés. 

J’ai peur comme jamais. Je reste sur le qui-vive car nous devons quitter le pays dans sept jours si tout va bien, mon mari, ma fille de 4 ans et moi. C’était prévu de longue date et c’est ce qui m’avait aidé à tenir durant les deux mois de confinement. 

Dans mon district, il y a eu un cas positif et le comité de quartier [autorité locale] a demandé à faire tester tous les immeubles de notre résidence de plusieurs centaines d’habitants. On nous a fait descendre à minuit pour se faire tester en pleine nuit par ces fameux volontaires avec leurs tenues de protection de la tête au pied. Si jamais un cas positif au Covid-19 est détecté, on nous renferme immédiatement. Je vois bien en me baladant que certains immeubles d'habitation du voisinage sont encore confinés, il y a beaucoup de barrières autour de chez nous pour bloquer l’accès à des quartiers entiers, des policiers dans les rues et des kiosques de tests PCR. On doit se faire tester toutes les 48 heures pour accéder aux commerces ou même pour prendre un taxi. L’ambiance n’est pas à la fête. 

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Moi je suis un peu insouciante et tellement contente qu’on soit libérés que je voudrais profiter des derniers instants à Shanghai avant de quitter le pays. Après deux mois enfermés, j’ai passé très peu de temps dans l’appartement depuis le premier jour de déconfinement [le 1er juin]. Je vois beaucoup de copains, je pique-nique, je me balade. 

Les magasins et les commerces ont rouvert pour booster l’économie, mais malheureusement la plupart des restaurants sont restés fermés et peu de gens les fréquentent par crainte d’être testés positifs et de devoir s’isoler de nouveau. Je ne restreins pas mes déplacements mais je garde mon masque, je me désinfecte soigneusement les mains et je garde les distances. 

Nous allons devoir nous reconfiner quelques jours avant le départ, éviter les lieux clos pour ne pas avoir de mauvaises surprises avec le QR code qui passe au rouge. Ici, on est reliés à une application obligatoire, qui nous suit en temps réel, c’est un peu notre laissez-passer pour tout. Mais on est aussi surveillés. Et les autorités peuvent nous retrouver facilement si on a croisé une personne positive dans un centre commercial ou un autre lieu public, même si on ne la connait pas. 

Et puis la crainte d’aller en centre de quarantaine est toujours là. Cette histoire de camps d’isolement, ça continue. 

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Je suis contente de partir car Shanghai, la ville que j’ai adorée, est devenue triste. Ce n’est plus possible de vivre comme ça et la vie ne redeviendra pas comme avant. La première chose que je ferai en rentrant en France, c’est d’ôter mon masque. J’ai oublié la sensation que ça fait. Et de s’agglutiner dans un restaurant. 

  • Élodie, 41 ans, directrice d’une PME française de peinture  

Je n’avais pas mis les pieds sur notre site de fabrication depuis deux mois. C’est un soulagement. Ce matin, j’ai revu les ouvriers qui dorment sur place depuis fin mars. Mes équipes étaient presque toutes là. Certains dorment encore à l’usine, parce qu’ils habitent une province voisine de Shanghai et qui n’est pas encore déconfinée. S’ils retournent chez eux, ils doivent effectuer sept jours de quarantaine dans un centre, à leur frais, où ils dorment dans des box sans fenêtres. À l’usine, on leur a installé des lits, ils ont aussi un cuisinier qui leur prépare les repas. 

Je ne sais pas comment nos clients vont réagir et j’espère qu’ils ne vont pas décider de relocaliser à un moment ou à un autre. On ne peut pas continuer à faire du "on" / "off" en confinant, il va falloir apprendre à vivre autrement. C'est long et on ne parle pas du déconfinement en soi.

La vie d’aujourd’hui est différente. Pour se rendre au travail, je dois présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures. On a les résultats avec plus de dix heures de retard, étant donné les millions de personnes qui se testent en ville, alors on est obligé de se faire tester tous les deux jours dans les faits. A partir de demain nous avons décidé de payer une société pour venir faire les tests à l’usine afin d’éviter à nos employés d’avoir à faire la queue dans la rue. 

Partout en ville, il y a des stands et des gens qui attendent des heures. Les personnes qui effectuent les tests ne sortent pas de leur cabine, des trous ont été prévus pour passer les bras hors du kiosque et effectuer les tests avec des gants en plastique.  

Je ne suis jamais sereine quand je passe le test. Jusqu’ici, j’ai réussi à éviter le Covid-19 et les centres de quarantaine. Mais le stress est toujours là. Ce déconfinement est assez particulier. 

Chaque fois que j’entre dans un centre commercial, je dois scanner mon QR code et je suis tracée, donc j’évite d’y aller. Dehors, tout n’a pas repris comme avant, les écoles sont encore fermées et de nombreuses personnes sont restées en télétravail. 

Mais sur le Bund de Shanghai [les berges aménagées de la rivière Huangpu], il y a beaucoup de monde, les gens pique-niquent, font du vélo. J’entends des flots de bruits, de rires, c’est la vie qui reprend. Ils profitent avant la saison des pluies qui ne va pas tarder.  

Ça fait du bien de revoir les amis après avoir passé deux mois, seule, entre quatre murs, même si je suis restée positive et bien occupée par les défis à relever au travail. 

  • Thibaut, 29 ans, informaticien 

J’ai réussi à rentrer en France dans la nuit du 27 au 28 mai. On était cinquante Français dans un Airbus et juste un Chinois qui a réussi à obtenir un rare visa de sortie. 

Mon permis de résidence chinois ayant expiré, j’ai bien failli ne pas partir. Je n’avais pas pu le faire renouveler durant le confinement parce que les services administratifs étaient fermés. J’ai dû corrompre un agent chargé des visas à quelques jours de mon départ. J’ai payé 2 500 euros. En plus de mon billet retour à 4 000 euros, cela fait cher. Mais je ne me voyais pas rester dans ces conditions à Shanghai. Quand je suis parti, je n’avais pas de visibilité sur la fin du confinement qui a finalement eu lieu les jours suivant. Il me fallait cette bouffée d’air frais. 

L’expérience a quand même été dure. En avril, quand je suis passé au QR code rouge [positif au test du Covid-19], la moitié des habitants de mon bâtiment a réclamé mon transfert immédiat en centre de quarantaine. J’ai réussi à y échapper mais le comité de quartier a placé un capteur sur ma porte pour en détecter toute ouverture. Et les jours suivants, je recevais un message pour me donner le créneau autorisé pour sortir ma poubelle. 

Le mois suivant, j’ai eu le temps d’échanger avec les autres résidents de mon bâtiment. J’étais le seul étranger, mais je parle couramment le chinois. J’ai compris qu’ils avaient vraiment eu peur de mourir du Covid-19. Ils ont encore en tête les images de Wuhan et la propagande d’État est très forte. À partir du moment où je leur ai présenté un certificat de rémission, ils ont été rassurés. 

Ce retour en France me permet de prendre du recul pour ne pas atteindre une limite qui m’aurait dégouté de la Chine. Quand j’ai quitté l’appartement il y a deux semaines, le capteur était encore sur ma porte. Rester plus longtemps m’aurait mis dans une position mentale compliquée. 

Je pense quand même revenir à Shanghai en septembre pour finir mon projet. Je présume que ça ira mieux car ce qu'il se passe est politique. J’ai l’impression que le gouvernement central souhaite punir Shanghai pour ne pas que la direction de la province de Shanghai prenne trop de poids au sein du Parti communiste chinois [dont le 20e congrès a lieu cet automne]

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Reportage : le durcissement du confinement à Shangaï exaspère une population à bout de souffle

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Shanghai : après un confinement ultrastrict, la pressante envie d'ailleurs des jeunes

Covid-19 : Shanghai lève plusieurs restrictions après deux mois de confinement

France24 - Monde

Protéger les vagues, une première en France dans un village breton

Publié le : 08/06/2022 - 17:35

Bahar MAKOOI Suivre

Sources de biodiversité marine, les vagues sont de plus en plus menacées par la construction d’ouvrages visant à freiner la montée du niveau de la mer. Pour la première fois en France, ce patrimoine océanique fait l’objet d’une mesure de protection grâce à une "réserve de vagues" créée par la commune de Saint-Pierre-Quiberon en Bretagne. 

Depuis quatre mois, les vagues de la commune de Saint-Pierre-Quiberon, dans le Morbihan, sont protégées. Une première en France. La municipalité a adopté en février 2022 un arrêté définissant une "réserve de vagues" de 30 hectares le long de sa côte sauvage pour "préserver et promouvoir leur richesse et leur qualité". Cette mesure permet l’interdiction de toute construction humaine, telle que des digues, des travaux d’ensablement ou le drainage de sable, pouvant modifier la forme des vagues, voire induire leur disparition à terme. 

"Les vagues sont vulnérables", alerte Erwan Simon, à l’origine de cette initiative sur la presqu’île de Quiberon. Ce surfeur breton est un "chercheur de vagues". Il parcourt le monde pour les recenser et milite pour qu’elles soient reconnues d’utilité publique. 

Seules quelques réserves locales de vagues existent déjà dans de rares pays comme l’Australie et les États-Unis. Le Pérou, quant à lui, compte une trentaine de sites protégés. "Quand Erwan Simon est venu nous parler de ce projet, on a naturellement été d’accord. On est déjà en zone Natura 2000 [site classé par l’Union européenne] mais protéger les vagues c’est du jamais vu", raconte Stéphanie Doyen, la maire de Saint-Pierre-Quiberon.

"La France, explique Erwan Simon, possède la 2e plus grande aire maritime au monde et elle est championne de l’hydrodiversité, grâce à sa présence dans des zones tropicales, arctiques, tempérées. Les vagues en font partie. Notre pays compte énormément de spécimens remarquables, dans le Sud-Ouest comme à Hossegor [Landes], ou à Tahiti [Polynésie française] et nous nous devons de les protéger". 

Certaines vagues ont déjà disparu en France à cause de l’intervention de l’homme. "Dans la commune d’Anglet [Pyrénées-Atlantiques], la ‘barre’ était une vague réputée mondialement, parmi les plus belles du monde. Le spot n’a pas survécu à la construction de deux grandes digues d’agrandissement du port de Bayonne, dont le but était de faciliter l’accès des cargos dans une zone où ces vagues les empêchaient de passer", raconte Erwan Simon, qui a fini par fonder l’association France Hydrodiversité pour protéger ce patrimoine marin. 

Source de richesses sous-marines 

À Saint-Pierre-Quiberon, la fameuse vague, qui vient se fracasser contre les falaises déchiquetées, attire de nombreux touristes. "Puissante", "changeante", "rarement freinée par la houle", elle forme le deuxième spot de surf le plus connu de Bretagne. "Elle revêt un aspect patrimonial, avec des gens qui viennent séjourner ici pour la surfer, d’autres pour humer ses embruns", poursuit la maire de la commune. 

Outre l’aspect culturel et économique, l’existence des vagues favorise les ressources naturelles. "Il y a de la vie dessus et dessous. Elles viennent oxygéner l’environnement marin. Elles retournent le sable, font remonter des coquillages, qui servent de nourriture aux poissons, eux-mêmes chassés par les oiseaux marins", détaille Erwan Simon.  

Un avenir de plus en plus sombre pour les vagues 

Le fondateur de France Hydrodiversité prédit un avenir de plus en plus sombre pour les vagues dans les années à venir avec le réchauffement climatique et la montée des eaux face à laquelle "les hommes ont tendance à se lancer la tête baissée dans la construction de digues et par des travaux d’enrochement". 

C’est pourquoi la maire Stéphanie Doyen tient à l’aspect symbolique de leur initiative et aimerait faire du lieu une réserve pilote. "C’est important d’un point de vue philosophique pour moi. L’homme est aujourd’hui tellement puissant qu’il peut dans l’absolu tout détruire, même les vagues. On les voit dérouler à l’infini mais elles ne sont pas éternelles, donc c’est à nous de mettre en place des outils de protection". Depuis plusieurs semaines l'élue reçoit des coups de fils du monde entier pour saluer la démarche.

"Les mairies ont un droit de regard jusqu’à 300 mètres de leurs côtes, mais cette action reste encore trop faible d’un point de vue juridique", relève Erwan Simon, qui ambitionne d’aller plus loin en allant taper à la porte du ministre de la Transition écologique. "Il faut inscrire l’hydrodiversité dans la loi française, au même titre que la biodiversité".

Jusqu’ici, le Pérou est le seul pays au monde à avoir légiféré sur les vagues. Grâce à une loi adoptée en 2013 et surnommée "la déferlante", il y est interdit d'édifier toute construction pouvant altérer les fonds et les courants marins jusqu’à un kilomètre en amont de la formation des vagues. 

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Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

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L'Humanité

Une brèche dans les prisons

Il était une fois

Le 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.

Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.

Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.

Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.

Michel Foucault, les mots et les causes oubliées

« L’une des régions cachées de notre système social »

Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »

Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.

Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire

Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».

Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».

Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »

Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation

Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.

L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.

Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.

Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.

Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratie

Faire entendre la voix des prisonniers

Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.

Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.

Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matons

C’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.

À VOIR

Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.

prisonnancy
El País (ESP)

Viajar a Yucatán siempre es una gran idea: playas caribeñas, gastronomía y patrimonio

MÉXICO

Hacienda, queso de bola, cenote o 'cuatrimoto' son conceptos con los que aquí el viajero se familiariza. Recorremos el Estado mexicano al encuentro de fascinantes experiencias más allá de Chichen Itzá y la cochinita pibil

Un artículo que pretenda hablar de las cualidades de Yucatán bien podría empezar a la sombra de un paraguas en la cola de entrada al yacimiento maya de Chichen Itzá, a la sombra de una ceiba —árbol sagrado de los mayas— o a la de una palapa improvisada en una playa de Progreso. También podría hacerlo sobre una barca ante esa mancha rosa que trazan los flamencos sobre el agua de Ría Lagartos. Incluso podría comenzar en la mesa del delicado restaurante Picheta o en el mercado de Mérida, o comiendo una marquesita en el paseo de Montejo de la ciudad o en uno de los tantísimos cenotes. O cientos de años atrás cuando el mundo maya ordenaba el caos, o en cualquiera de sus reservas ecológicas. O rezando el credo yucateco que dice: “Creo en el salbute y en el panucho, en el poc chuc de Ticul, los huevos motuleños y los lomitos de Valladolid. Creo en el frijol con puerco, en la cochinita pibil, el siquilpac, los papadzules y en el dulce de papaya con queso de bola…”. A nadie le extrañaría, seguro. Pero en esta ocasión el viaje va a empezar sobre el asiento de un cuatrimoto, como llaman a los quads en el pueblo de Izamal, con las manos al volante, a punto para arrancar, dispuestos a recorrer la primera de nuestras apuestas de una posible ruta por los lugares menos conocidos de uno de los Estados más turísticos de México.

01 Un pueblo mágico

Entre los muchos pueblos mágicos de Yucatán, Izamal es de los que más se acercan a esa distinción. La posibilidad de descubrirlo en cuatrimoto no debe pasarse por alto. La llaman la ciudad de las tres culturas. Su color es el amarillo por voluntad de autoridades y vecinos. En cuanto se pone un pie en el acelerador del vehículo y se desprecinta el paseo, se entiende por qué. Sus orígenes son más antiguos que los de Chichen Itzá y Uxmal (otra gran joya arqueológica), de ahí que algunos aún la conozcan como la ciudad de los cerros por la monumentalidad (entonces) de sus pirámides (hoy restos visibles). Los primeros asentamientos mayas de Izamal (que significa rocío que desciende del cielo) se remontan al siglo III y fue un gran centro de poder político y religioso, pero antes de la llegada de los españoles ya estaba abandonada. Sobre sus ruinas se construyó su mayor atracción. Todo gira (incluso el viajero en su cuatrimoto) alrededor del convento de San Antonio de Padua, especial por varios motivos: tiene el segundo atrio más grande del mundo y su superficie (unos 7.800 metros cuadrados) resulta ciertamente impactante. Cuando se piensa en esa preferencia por el espacio al aire libre se descubre que tenía una finalidad evangelizadora.

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En cualquier caso, qué bien queda el amarillo intenso del convento entre el cielo, tan azul, y el manto verde del jardín en el que las parejas se van describiendo mutuamente su mundo propio. Por supuesto el señor de la estatua es fray Diego de Landa, obispo que inició la construcción del convento en 1553. Cuando cae el día y afloja el sol, los visitantes estirados sobre el césped despiden la tarde tratando de ralentizar el tiempo y la permeabilidad de la belleza del cielo. Es entonces cuando resulta más asombroso entrar en la plaza vecina, a la que acuden en masa los pájaros que durante el día han evitado el calor. La línea melódica de sus cantos de alegría no resulta lírica, sino más bien estridente, pero igualmente es un espectáculo de esos que uno sabe que guardará en el recuerdo: podrá olvidar la plaza, pero no ese concierto.

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02 Un festival de sabores

Si se ha de elegir un restaurante estratégico, sin duda hay que decantarse por el Picheta, en Mérida, en el mismo corazón de la capital de Yucatán, con una terraza que guarda las mejores vistas de la plaza Grande y la catedral de San Ildefonso. El festival de sabores que poetiza la mesa concentra lo prehispánico, lo colonial y lo actual, y es ideal para descubrir (o volver) la cocina yucateca en su máxima expresión. Por supuesto, uno puede beber cerveza artesanal Ceiba (más yucateco, imposible), en cuya etiqueta se leen estos versos: “Quisiera ser mosquito / y entrar en tu mosquitero / para cantarte, bajito / canciones de Manzanero”, en recuerdo del gran cantante de boleros, cuyo nuevo museo Casa Manzanero, situado en el número 60 del paseo de Montejo, es una visita obligada; una cita con la sensibilidad hecha música y con la conciencia cultural de un yucateco carismático, alegre y solidario.

Tras el paréntesis melódico, atención al taco de cerdo pelón servido en tortilla de maíz azul, con aguacate, cebolla morada, cilantro y salsa habanera. Irresistible. Estamos en un edificio de más de 350 años, en el corazón del centro de Mérida, degustando gastronomía de origen, de evolución (de la tradición) y de autor.

03 Una hacienda

En Yucatán uno se familiariza rápido con conceptos como cenote, banco confidencia o queso de bola, y el concepto hacienda es muy digno de tener en cuenta. Muchas de ellas han sido reconvertidas en restaurantes y hoteles. Eran lugares en los que, en la época de la colonia, los conquistadores se instalaron en grandes terrenos donde se dedicaban principalmente a la agricultura y ganadería. En el siglo XIX muchas de ellas produjeron el henequén, el oro verde con el que se fabricaban las sogas. Hay incontables haciendas, para todos los gustos y de todas las medidas. Un ejemplo de hacienda bien conservada y reconvertida en hotel con muy buen gusto es la Hacienda Xcanatun. Se cree que fue construida alrededor del año 1800 sobre ruinas mayas de la época precolombina. Su arquitectura colonial se ha modernizado de manera armónica y consecuente. Casa de Piedra es el nombre de su restaurante y un punto de referencia en la ciudad de Mérida. La cocina de la chef zacatecana Reyna García se define como regional y espontánea, inesperada y sorprendente. Reinventa la tradición introduciendo contemporaneidad y jugando con pastas o risottos, algo muy atrevido en la cocina mexicana. Un viaje a los orígenes que por supuesto incluye platos míticos yucatecos como la sopa de lima y la cochinita pibil, pero diferentes a los que irremediablemente el viajero probará en otros lugares.

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04 Un sitio arqueológico

La mayoría de los viajeros que llegan a Yucatán tienen una primera cita con la arqueología en Chichen Itzá y una segunda en Mayapán. Sin embargo, hay otros sitios arqueológicos a tener en cuenta. Uxmal es el centro religioso más grande de la zona, floreció entre los años que van del 600 al 900 de nuestra era. Evidentemente, la Unesco lo declaró patrimonio mundial. Es ideal para entender la capacidad constructiva de los mayas, conocedores de las estrategias para el abastecimiento y almacenamiento de agua.

La presencia de iguanas caminando cerca de nuestros pies o tostándose al sol sorprende solo al inicio de la visita. La interpretación tradicional del significado de Uxmal es “tres veces construida”, lo que podría deberse a las ocupaciones sucesivas del lugar. También es posible que el vocablo ux (“cosechar”, en el maya yucateco) transmita la idea de las abundantes cosechas propias de la región Puuc, que conserva aquí el asentamiento más representativo de su arquitectura. Las fachadas están decoradas con mascarones de Chaac, el dios de la lluvia, paneles con jeroglíficos y altas cresterías. Entre los edificios más impactantes están la Pirámide del Adivino, la Casa de las Palomas y el Cuadrángulo de las Monjas.

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05 Una ciudad

Esta es una de las ciudades coloniales que mejor mezclan la conservación de la identidad y la del paisaje, estructurada, como es lógico, de manera cuadriculada a partir de su parque de la Mestiza o Zócalo, por lo que es imposible perderse (y cansarse, todo está cerca). En su ayuntamiento conviene prestar atención a los murales del yucateco Manuel Lizama sobre la historia de Valladolid. Más arte popular espera en la vecina Casa de los Venados y en el Museo de San Roque. Pero más interesante aún es la Calza da de los Frailes, una calle que conduce al parque de Sisal y a la iglesia y exconvento de San Bernardino de Siena, primera sede de los franciscanos aquí, un tesoro arquitectónico que con su imponente estructura y su discreto estilo franciscano se ha convertido es un ejemplo de conservación de patrimonio. En la calzada se entiende por qué Valladolid atrae a mochileros sofisticados y a extranjeros sin prisa alguna que se adaptan enseguida al ritmo de la ciudad y sueñan con quedarse. Los estudios creativos, las concept stores y los cafés con wifi y aire de coworking dan una alegría al viajero, pues a nadie le gusta más que le sorprendan.

06 Una comunidad maya

A apenas 30 minutos en coche de Chichen Itzá se encuentra el pueblo de Yaxunah, gestionado como una comunidad maya. La experiencia incluye una inmersión en el mundo del maíz, baños en el cenote de Lol-Ha (sin duda, de los mejores al aire libre) y, por supuesto, la comida: la cochinita pibil cocinada enterrada bajo la tierra, de la manera más auténtica. Se ofrece también la posibilidad de un taller de tejido y artesanía. El objetivo de la comunidad es compartir su cultura y tradiciones y mejorar a un mismo tiempo el entorno del pueblo.

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07 Una playa

Una opción de playa popular e insuperable por su autenticidad y capacidad de transportación a un mundo más primitivo, tan necesario en nuestro mundo globalizado, es Celestún. Al lado guarda una de las reservas naturales de flamencos más pictóricas del planeta, y sigue siendo inexplorada y hecha de elementos básicos: mar, arena y palapas (esas sombrillas creadas con ramas y troncos). Estamos en una península frente al golfo de México y solo sobra sol. Si se necesita algo más para pasar el día, en La Palapa de la Tía Candi se ofrecen ceviches hechos en casa. Nunca mejor dicho porque salen de la misma casa de Candi. Este tipo de pueblos y de playas (aún vírgenes; así era Tulum hace 20 años) inspiran el deseo de rebelarse contra la fugacidad de los viajes, que, como la vida, pasan más deprisa de lo que debieran.

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08 Ocho cenotes semivírgenes

Los cenotes son un reclamo constante e inevitable en cualquier ruta por Yucatán. Por más que al inicio puedan generar dudas, acaban generando adicción. Los hay cubiertos y los hay al aire libre, también subterráneos y kilométricos. Son tan fotogénicos, ay, que parecen puestos ahí como de encargo, para alargar el momento, pues no son lugares para decisiones precipitadas. Se observan con la mente y con los ojos, y se disfrutan con los cinco sentidos. Aunque hay parques temáticos con ellos como protagonistas como Tsukán o Chichikan, los más atractivos para aventureros e igualmente seguros son los cenotes semivírgenes.

Elegir uno, dos, tres o cuatro es tarea difícil que generará competencia; aun así, cuesta poco reconocer la belleza natural (y a menudo indecente) de cenotes paradisiacos como Kikil, en el municipio de Tizimín, cuyo baño en su manantial de agua dulce entre árboles, senderos, palapas y cantos de pájaros es a todas luces revelador. Si se visita Río Lagartos o San Felipe, Kikil es, claramente, digno de marcar en el mapa. Más cerca de Mérida y para amantes del buceo: Noh Mozón, “gran remolino” en lengua maya. Es un cenote semisecreto y semiabierto con bóveda, con una altura de 9 metros sobre la superficie del agua, un diámetro de 30 metros y 45 metros de profundidad. Como en otros tantos, se desciende mediante escalera de madera que deja en la plataforma desde la que conviene deshacerse del miedo cuanto antes. El cenote Nah Yah, a unos 45 minutos de Mérida, es una obra de arte de la naturaleza, empeñada en trazar en sus aguas azules unos juegos de luces que explican muy bien aquello de que el color es una circunstancia. Ejemplo digno de cenote caverna resulta Aka’ab Che’en, ideal para quienes no se resistan a la mezcla de aguas cristalinas y una bóveda con formaciones naturales de estalactitas, estalagmitas y oolitos. La espiritualidad convertida en agua y viceversa.

Desde el agua, con el pelo kixpol (rebelde), es una buena forma de despedirnos de Yucatán. Ahora que ya nos sabemos casi de memoria el diccionario yucateco, aún con el agradable dolor de las despedidas, es el momento de decir adiós al aire con el clásico autóctono “¡Vaya bien!”.

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France24 - Monde

Auxin Solar, le petit poucet du photovoltaïque américain qui a mis tout un secteur à genou

Publié le : 09/06/2022 - 17:46

Sébastian SEIBT Suivre

Une plainte contre la Chine déposée en février par un Auxin Solar, un petit acteur du secteur américain du photovoltaïque, n’en finit pas de faire des vagues aux États-Unis. Elle a déstabilisé tout le secteur de l'énergie solaire aux États-Unis et a poussé le président Joe Biden à invoquer, lundi, des pouvoirs exceptionnels pour promouvoir les panneaux solaires "made in USA".  

Joe Biden a des panneaux solaires plein les yeux. Un décret présidentiel américain, adopté lundi 6 juin, multiplie les initiatives pour augmenter la production américaine et les importations de panneaux solaires. 

Le président américain a invoqué, à cette occasion, une loi d'exception datant de la guerre de Corée qui permet d'imposer aux producteurs américains de se concentrer sur certains produits. En 1950, c'était de l'armement, cette fois-ci, ce sont des panneaux solaires, censés aider les États-Unis à réduire leur dépendance aux sources d'énergie fossiles et polluantes.

Et en attendant que l'appareil productif américain se mette en ordre de marche, ce décret prévoit également la levée pendant deux ans des tarifs douaniers sur les importations de panneaux solaires vendus par le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie et le Vietnam.

Le Don Quichotte des panneaux solaires ?

Ce décret a été chaleureusement accueilli par les militants de la cause climatique, qui se sont relayés ces derniers jours pour féliciter le locataire de la Maison Blanche. "C'est un grand pas dans la bonne direction de la part du gouvernement, qui reconnaît ainsi que nous sommes face à une urgence climatique nécessitant une mobilisation générale digne de la Seconde Guerre mondiale pour assurer au plus vite la transition vers les énergies renouvelables", a souligné Varshini Prakash, directeur adjoint du Sunrise Movement, un regroupement de jeunes qui se positionne à gauche du parti démocrate. "Nous espérons que ce décret marque un tournant dans la politique de l'administration en faveur des mesures pour mieux lutter contre le réchauffement climatique", a ajouté Jean Su, responsable des questions d'énergie au Center for biological diversity, une ONG œuvrant pour la protection des espèces menacées.

Les professionnels du secteur de l'énergie solaire ont aussi applaudi des deux mains l'initiative présidentielle, souligne The Guardian. Tous ? Non, car une voix s'est élevée pour dénoncer la levée temporaire des tarifs douaniers. "En adoptant cette mesure sans précédent, le président vient d'ouvrir la porte à des intérêts pro-chinois qui s'activent pour contourner l'application des lois américaines sur le commerce", a réagi Mamun Rashid, PDG d'Auxin Solar, une modeste société américaine de fabrication de panneaux solaires, interrogé par le Financial Times mardi 7 juin.

Jusqu'à récemment, les prises de position de cet entrepreneur comptaient peu dans le milieu du solaire et du photovoltaïque (transformation des rayons du soleil en électricité), et encore moins dans le débat national. Sa société ne produit, en effet, pas plus de 2 % des panneaux solaires vendus aux États-Unis.

Mais tout a changé fin février 2022 lorsque Mamun Rashid a décidé de devenir une sorte de Don Quichotte des panneaux solaires américains en guerre contre les moulins photovoltaïques chinois. Il avait alors déposé une plainte auprès du secrétariat au Commerce, accusant la Chine de contourner illégalement des tarifs douaniers sur les exportations de panneaux solaires.

 Ce sont, paradoxalement, les faits et gestes de ce détracteur du décret présidentiel qui ont en partie motivé Joe Biden à venir au secours du secteur des panneaux solaires américains, souligne le Financial Times.

Car derrière les grands titres dans les médias sur ce décret présidentiel, il y a la petite histoire d'une société californienne d'à peine 50 employés qui est devenue en quelques mois "l'entreprise la plus détestée du milieu de l'énergie solaire", selon le Wall Street Journal.

Une enquête lourde de conséquences

Cette descente aux enfers réputationnels remonte au début de l'année. Une poignée de constructeurs américains de panneaux photovoltaïques se désolent alors de l'échec des tarifs sur les panneaux solaires chinois introduits en 2012 par Barack Obama, alors président des États-Unis, raconte le Washington Post

La mesure était censée donner un coup de fouet à la production américaine, qui n'arrivait pas à faire face à la concurrence d'entreprises chinoises fortement subventionnées par Pékin et disposant d'une main-d'œuvre beaucoup moins chère.

Mais après la Chine, les États-Unis sont tombés dans le panneau solaire thaïlandais, cambodgien, vietnamien et malais. Les malheureux concurrents américains ont rapidement soupçonné Pékin d'utiliser des sociétés-écrans de ces quatre pays asiatiques pour échapper aux droits de douanes. Certains d'entre eux ont décidé de déposer – anonymement – une plainte contre la Chine au secrétariat du Commerce.

Ce dernier n'a pas voulu engager d'enquête tant que les auteurs de la plainte avanceront masqués. C'est alors qu'Auxin Solar va reprendre la plainte à son nom.

Une enquête est alors officiellement lancée en mars par l'administration Biden pour déterminer le bien-fondé de cette plainte. Et c'est cette procédure qui "a mis tout le secteur américain du photovoltaïque à genoux", affirme le Washington Post.

En effet, si les autorités décident qu'Auxin Solar a raison, toutes les importations de panneaux solaires ou de composants venus d'Asie seront frappées de droits de douane pouvant aller jusqu'à 50 % du montant des panneaux vendus. Y compris de manière rétroactive.

Et c'est là que le bât blesse. Plus personne n'a envie d'acheter du matériel venu d'Asie, de peur de devoir payer rétroactivement des taxes. Comme plus de 85 % des panneaux vendus aux États-Unis sont fabriqués ou contiennent des matériaux produits dans l'un des quatre pays visés par la plainte d'Auxin Solar, c'est tout le marché américain du solaire qui a été mis à l'arrêt.

"Près de trois quarts de tous les projets du secteur pour cette année ont dû être interrompus à cause de cette enquête", a conclu Rystad Energy, un cabinet américain de conseil, interrogé par le Financial Times. 

Auxin Solar a été pris pour cible par les professionnels du secteur très en colère. "Mes employés sont harcelés en ligne et nous recevons des courriers de plaintes", a raconté Mamun Rashid au Wall Street Journal.

Les contradictions de la politique américaine

Une lettre a été envoyée à Joe Biden par 22 sénateurs le 2 mai, pour avertir le président sur les conséquences en termes d'emploi si cette enquête n'était pas rapidement bouclée.

Et ce ne serait pas qu'une question économique. Auxin Solar a été accusée de mettre en péril les engagements de Joe Biden en matière de lutte contre le réchauffement climatique. NISource, un acteur du secteur de l'énergie, a ainsi affirmé mi-mai avoir décidé de repousser la fermeture de ses usines à charbon en raison de la paralysie du secteur des panneaux solaires. Certains médias ont même suggéré à mots à peine couverts que Mamun Rashid devait être financé par le lobby des énergies fossiles pour mener sa bataille judiciaire.

Ce dernier s'est défendu, assurant à plusieurs reprises qu'il n'a engagé que ses fonds propres dans cette affaire. 

Les rares voix qui soutiennent Auxin Solar dans sa démarche soulignent que toute cette affaire met surtout en lumière les contradictions de la politique américaine, note le Washington Post. D'un côté, les États-Unis veulent se montrer durs envers Pékin, mais de l'autre, leur volonté de passer à une économie plus "verte" dépend encore beaucoup de matériels chinois. "Cette enquête est nécessaire car elle nous montre à quel point les États-Unis doivent être indépendants dans le domaine des énergies renouvelables, car sinon nous sommes à la merci d'un régime qui bafoue les droits humains pour vendre ses produits moins chers", souligne au Wall Street Journal Lori Wallach, une spécialiste du commerce internationale pour l'American Economic Liberties Project, un centre de réflexion proche du parti démocrate.

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France24 - Monde

Enquête sur l'assaut du Capitole : Donald Trump "au centre d'une tentative de coup d’État"

Publié le : 10/06/2022 - 04:01Modifié le : 10/06/2022 - 07:27

FRANCE 24 Suivre

La commission parlementaire en charge de l'enquête sur l'assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump, le 6 janvier 2021, a commencé à exposer ses conclusions jeudi soir. À l'aide de plusieurs témoignages et d'images inédites des violences de cette journée, les élus ont tenté de prouver l'existence d'une campagne délibérée pour renverser le résultat de la présidentielle de 2020.

L'assaut du Capitole a été la "point culminant d'une tentative de coup d'État": un an et demi après cette journée qui a marqué l'Histoire, une commission d'enquête parlementaire a placé, jeudi 9 juin, Donald Trump au centre d'un "complot" visant à le maintenir au pouvoir.

Une foule déchaînée dans les couloirs du Congrès américain, des élus rampant au sol avec des masques à gaz... Les manifestants ont pris d'assaut le siège du Parlement après "les encouragements" de l'ancien président, a déclaré Bennie Thompson, le chef de la commission dite du "6 janvier", en ouverture d'une série d'auditions censées prouver l'existence d'une campagne délibérée pour renverser le résultat de la présidentielle de 2020, remportée par Joe Biden.

"Le 6 janvier a été le point culminant d'une tentative de coup d'État", a affirmé Bennie Thompson. "Donald Trump était au centre de ce complot."

Depuis près d'un an, ce groupe d'élus – sept démocrates et deux républicains – a entendu plus de 1 000 témoins, dont deux enfants de l'ancien président, et épluché 140 000 documents pour faire la lumière sur les faits et gestes précis de Donald Trump avant, pendant et après cet événement qui a fait trembler la démocratie américaine.

"Le président Trump a convoqué la foule, rassemblé la foule et allumé la mèche de cette attaque", a soutenu Liz Cheney, rare élue républicaine ayant accepté de siéger dans cette commission.

Vidéos inédites

Pour appuyer ses conclusions, la commission du "6 janvier" a diffusé des images inédites des violences de cette froide journée d'hiver lors de laquelle des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l'élection de 2020, qui avait vu perdre l'ex-magnat de l'immobilier.

Thread le @January6thCmte vient de montrer une longue vidéo choc et chrono de l'assaut du Capitole avec bcp d'images inédites, et 300 Proud Boys qui se positionnent plusieurs heures avant l'appel de Trump. La voici découpée en 5 tweets: #January6thCommitteeHearings pic.twitter.com/kiE1DrhtXo

June 10, 2022

Ces vidéos montrent des foules attaquant le siège du Congrès, appelant à "pendre" le vice-président Mike Pence, et un manifestant lisant des tweets de Donald Trump au mégaphone. "Ce n'était en rien une visite touristique au Capitole", a lancé Bennie Thompson, en allusion à ceux qui, chez les Républicains, ont brandi cet argument.

Superposées à certaines de ces images, un montage de Donald Trump qualifiant ces manifestants de "pacifiques" et assurant qu'il y a "de l'amour dans l'air".

>> À voir : Procès en destitution : l'accusation dévoile une vidéo choc des violences au Capitole

La commission a aussi reçu le témoignage d'une policière, Caroline Edwards, premier membre des forces de l'ordre à avoir été blessé par les émeutiers, comparant les abords du Capitole à "une zone de guerre".

"Je glissais sur le sang des gens", "c'était un carnage, c'était le chaos", a témoigné la policière.

L'auteur de documentaire Nick Quested, dont l'équipe suivait la milice d'extrême droite des "Proud Boys" pendant l'assaut, a confié avoir été choqué par la "colère" qu'il a vue parmi les membres du groupe.

Les images ont été retransmises en direct par de nombreuses chaînes d'information en continu mais délaissées par les médias les plus conservateurs, nouvelle illustration de la profonde ligne de fracture politique divisant les États-Unis.

Une "chasse aux sorcières", selon Trump

Un an et demi après l'assaut du Capitole, des millions de partisans de Donald Trump restent convaincus que l'élection de 2020 fut entachée de fraudes, en dépit de nombreuses preuves attestant le contraire.

Le principal intéressé, Donald Trump, a une nouvelle fois fait l'éloge de cette journée jeudi, assurant que l'assaut du Capitole était le "plus grand mouvement de l'Histoire pour rendre à l'Amérique sa grandeur".

À l'issue de l'audience de jeudi, celui qui qualifie cette enquête de "chasse aux sorcières" a accusé sur son réseau social Truth Social la commission parlementaire d'être biaisée et a réitéré ses allégations de fraude électorale.

Selon lui, la commission "refuse de présenter certains des très nombreux témoins et déclarations positifs".

La commission parlementaire juge son travail essentiel afin de garantir que l'un des épisodes les plus sombres de l'Histoire américaine ne se répète jamais, malgré des menaces bien réelles. "Notre démocratie est toujours en danger. Le complot visant à contrer la volonté du peuple n'est pas terminé", a alerté Bennie Thompson.

"Votre déshonneur restera"

L'enquête parlementaire fait donc face à un défi de taille, celui de présenter un récit et des preuves capables de capter l'attention du grand public et de le convaincre de l'importance de ses révélations.

>> À voir : Un an après l'assaut du Capitole, le ressentiment persiste chez les partisans de Trump

Mais la majorité des Républicains rejettent ses travaux. Le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, désigne cette commission comme "la plus politique et la moins légitime de l'histoire des États-Unis". Son parti a promis d'enterrer les travaux de cette commission s'il venait à prendre le contrôle de la Chambre lors des législatives de mi-mandat en novembre.

L'élue conservatrice Liz Cheney, devenue la bête noire de l'ancien président pour avoir été une des rares voix du Grand Old Party à oser ouvertement le critiquer, a lancé un message à ses collègues républicains : "Le jour viendra où Donald Trump partira, mais votre déshonneur restera."

Avec AFP

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États-Unis : cinq membres des Proud Boys inculpés pour "sédition" dans l'assaut du Capitole

Assaut du Capitole : selon la commission parlementaire Donald Trump a violé la loi

Assaut du Capitole : une commission parlementaire présente ses premières conclusions

France24 - Monde

Covid-19 : Shanghai recommence à confiner et à dépister en masse

Publié le : 10/06/2022 - 11:11

FRANCE 24 Suivre

La ville de Shanghai, centre financier de la Chine, a commencé jeudi à reconfiner une partie de sa population après la découverte d'une dizaine de cas de Covid-19, à peine dix jours après la fin d'un très strict confinement de deux mois. Plusieurs millions d'habitants devront se soumettre à une nouvelle campagne de dépistage massive ce week-end.

À peine déconfinés, déjà reconfinés ? Les autorités à Shanghai ont demandé, jeudi 9 juin, à une partie des habitants de rester chez eux dans l'attente des résultats d'une nouvelle grande campagne de dépistage du Covid-19. Les populations concernées sont celles de huit districts sur les seize que compte la ville.

Ces tests, qui vont être conduits samedi 11 et dimanche 12 juin, vont concerner plus de la moitié des 26 millions d'habitants du poumon économique chinois. Ces mesures, dont l'annonce était inattendue, ont été décidées après la découverte d'une dizaine de nouveaux cas de Covid-19 dans cette ville à peine sortie d'un confinement très strict.

Après l'assouplissement du précédent confinement le 1er juin, les autorités ont maintenu des mesures pour contrôler la situation sanitaire – parmi elles, la nécessité de présenter un test négatif pour accéder aux centres commerciaux, bureaux et transports publics.

Le "zéro Covid" avant tout

Au moins trois nouveaux cas de contamination semblent liés à un salon de coiffure du centre-ville – une enseigne qui venait juste de rouvrir ses portes, souligne le Financial Times. Les autorités locales ont lancé une enquête pour déterminer si cette enseigne avait respecté les mesures sanitaires mises en place pour éviter la propagation du virus Sars-CoV-1. Plusieurs rues commerçantes ont aussi été entièrement fermées après la découverte de cas qui semblent liés à des bars situés dans ces artères prisées par la population locale. 

À lire aussi sur France 24 : Covid-19 : à Shanghai, retour à une vie pas si normale après deux mois de confinement

La décision de recourir à une nouvelle campagne massive de dépistage tout en imposant à une partie des résidents de la ville de rester chez eux le temps d'analyser les résultats témoigne du fait que la Chine tient à sa controversée stratégie de "zéro Covid".

Le très long confinement imposé à Shanghai ces derniers mois a laissé des séquelles. Il avait donné lieu à un rare mouvement de contestation au sein de la population contre des mesures jugées particulièrement sévères. Cette politique a aussi eu un coût économique important, d'autant plus que Shanghai est l'un des principaux points de départ des exportations chinoises et le plus grand centre financier du pays. 

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"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise

DEMAIN A LA UNE

Covid-19 : Shanghai lève plusieurs restrictions après deux mois de confinement

L’invité du jour

Arnauld Miguet, correspondant : le "coût désastreux" du zéro Covid pour l'économie chinoise

France24 - Monde

Tourisme en Europe : les hôtels et restaurants manquent de personnel pour la saison d'été

Publié le : 10/06/2022 - 08:47

Christophe DANSETTE Céline SCHMITT

Les grosses destinations touristiques que sont la France, la Grèce, l'Italie ou l'Espagne connaissent des difficultés de recrutement de saisonniers pour l'été. Beaucoup de professionnels n'ont pas anticipé la rapidité du retour des touristes après la crise du Covid-19. Le phénomène est particulièrement vrai en Espagne, où plus de 50 000 postes sont à pourvoir dans secteur. Un paradoxe alors que le pays compte encore, malgré une baisse spectaculaire dernièrement, près de 3 millions de chômeurs.

Pénurie de soignants : "Les urgences crient à l'aide depuis des années"

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L'Humanité

Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne

Il était une fois

Allemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».

Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de ­Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).

À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP

Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.

Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »

Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.

Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike ­Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.

En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. ©  Alamy Stock Photo

Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »

Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.

Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP

Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.

Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.

Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral ­Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-­Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en ­Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.

Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP

Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.

Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.

De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.

Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.

Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.

Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.

Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard ­Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.

Anne SteinerAllemagneIl était une fois
France24 - Monde

Berlin veut faciliter l’obtention de visas pour les opposants russes

Publié le : 10/06/2022 - 10:32

FRANCE 24 Suivre Anne MAILLIET

Le gouvernement allemand va bientôt délivrer des titres de séjour de longue durée aux journalistes et dissidents politiques russes réfugiés en Allemagne. À ce jour, ces derniers disposent uniquement de visas Schengen de court séjour ne leur permettant pas de travailler. À Berlin, Maksim Kournikov, rédacteur en chef adjoint de la radio "Écho de Moscou“, espère reprendre du service dès que possible.

Le gouvernement allemand est en passe de faciliter la délivrance de titres de séjour de longue durée aux journalistes et dissidents politiques russes. Une initiative qui devrait permettre à de nombreux Russes en exil de reprendre leurs activités en Allemagne. Pour l’heure, ces derniers ne disposent que de visas Schengen de court séjour, sans possibilité de travailler, contrairement aux exilés ukrainiens.

À Berlin, journalistes et dissidents espèrent sortir rapidement de l'impasse et se remettre au travail. C’est le cas de Maksim Kournikov, rédacteur en chef adjoint de la station de radio "Écho de Moscou" et de la journaliste Macha Mayers. Un reportage signé Anne Maillet, Willy Mahler et Nick Spicer.

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Les chars de la discorde : bientôt des Leopard 2 en Ukraine ?

guerre de tranchées

Guerre en Ukraine : Russie cherche soldats désespérément

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Quand les russophones d’Ukraine se détournent du russe, "la langue de l’ennemi"

France24 - Monde

Entre l'Irak et l’Arabie saoudite, une frontière entrouverte (1/4)

Publié le : 10/06/2022 - 11:44

Séverine BARDON Lucile WASSERMANN

La crise migratoire, la montée des nationalismes et la pandémie de Covid-19 ont remis les frontières au cœur de l’actualité. Si celles-ci n’avaient pas disparu, la mondialisation des économies, l’essor des transports et les nouvelles mobilités avaient largement contribué à les faire oublier, du moins dans de nombreuses régions. France 24 consacre une série documentaire aux frontières dont l'évolution raconte notre époque. C'est le cas de celle qui sépare l'Irak et l'Arabie saoudite, deux pays qui avaient rompu leurs relations diplomatiques après l’invasion du Koweït en 1990. Lucile Wassermann s'est rendue au poste-frontière d’Arar, qui reprend vie au milieu du désert.

Après l’invasion du Koweït par Saddam Hussein en 1990, l'Arabie saoudite avait fermé sa frontière et coupé toute relation avec l’Irak. Ce n’est que 30 ans plus tard, le 18 novembre 2020, que le poste d’Arar s’est à nouveau entrouvert. C’est actuellement le seul point de passage sur les 800 kilomètres de frontière entre les deux pays. Une soixantaine de camions s’y rend tous les jours.

Mais impossible pour eux de traverser. Les camions en provenance des deux pays sont parqués dans une cour grillagée. Les marchandises y sont échangées puis les chauffeurs repartent, chacun de son côté. À ce jour, les hommes n’ont toujours pas le droit de passer ; seules les cargaisons passent la frontière.

Même si elle est encore imparfaite, et parfois frustrante, l’ouverture du poste-frontière d’Arar marque le début d’une nouvelle ère dans les relations entre l’Irak et l’Arabie saoudite. Pour les populations transfrontalières, elle est synonyme de nouveaux espoirs : Bagdad et Riyad parlent aujourd’hui d’ouvrir deux points de passage supplémentaires.

Entre la Guyane et le Brésil, une frontière incontrôlable

Entre le Kenya et l'Ouganda, une frontière indécise

Entre le Laos et la Chine, une frontière prospère

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L'Humanité

Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur

Il était une fois

La petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.

Dominique Bari

Camp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.

La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.

Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?

Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »

Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.

Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA

Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.

Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).

Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP

Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).

Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo

La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.

Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.

La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.

Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).

Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP

Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.

Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.

Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.

Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.

timor orientalIl était une fois
France24 - Monde

La peine de mort au service de la propagande

Publié le : 10/06/2022 - 19:28

Elena VOLOCHINE

Cette semaine dans "Vu de Russie", la propagande russe brandit en exemple le verdict de peine de mort prononcé jeudi 9 juin à l’encontre de trois combattants étrangers à Donetsk. Une menace qui planerait, selon les officiels et les médias d’État russes, sur tous ceux qui voudraient aller combattre aux côtés des Ukrainiens.

L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

madagascarIl était une foisindépendance1972
L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
El País (ESP)

Restaurante Plato Jondo, inmersión en las raíces de la cocina tradicional andaluza en Sevilla

COMER

Los cocineros Javi Abascal y Javi Vargas trabajan con el respaldo de la antropóloga de la alimentación Isabel González Turmo para ofrecer bocados en formato tapas, raciones o platos de cuchara

Al mismo tiempo que un restaurante en Sevilla, Plato Jondo es un proyecto cultural que ahonda en las raíces de la cocina tradicional andaluza. Los dos Javi, Abascal y Vargas, cocineros que trabajan con el respaldo de la antropóloga de la alimentación de la Universidad de Sevilla Isabel González Turmo, autora de 200 Años de cocina (43 manuscritos andaluces datados entre 1775 y 1975), intentan sacar adelante un ilusionante repertorio de recetas. Bocados familiares, populares o burgueses, que se ofrecen en formato tapas, raciones y platos de cuchara. Todo un reto por delante.

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Dos menús y una escueta carta acogen enunciados repletos de referencias al territorio, a las tradiciones y a hechos culturales. El gazpacho clásico, algo sobrado de ajo, abre una degustación que arranca con sorpresas. “Elaboramos nuestro hojaldre con manteca de ibérico y toques de naranja tal y como se hacía antiguamente en Guadalcanal (Sevilla). Lo servimos con lomo ibérico y, aparte, relleno de una masa de salchichas con matalahúva, receta de Aroche (Huelva)”, afirma Abascal. Resulta agradable el lomo de atún en escabeche al vinagre de Jerez. Están logrados los canelones de puerro confitados y rellenos de queso azul y espinacas con notas de menta, receta moderna con aromas tradicionales. Y desconcierta el plato que denominan No Ensaladilla, que se elabora con las patatas y verduras del típico cocido de pringá con mahonesa a la hierbabuena. Ensaladilla templada que se termina de desmarcar por efecto de la ventresca de atún a la plancha con la que se corona.

“El plato que sigue es un homenaje a mi madre Manuela,”, asegura Vargas. “Asamos cebollas en grasa de vaca que rellenamos de un paté de higaditos al Pedro Ximénez”. Preludio de otra receta suculenta: las castañetas de ibérico maduradas en grasa de vaca y estofadas. Se presentan con cigalitas de Isla Cristina (Huelva) en un mar y montaña en el que están de más las colas de los crustáceos. El guiso que sigue, contundente, garbanzos con sorpresa de cerdo ibérico, corte próximo a la carrillera, cumple con su propósito de prestar relevancia a la cuchara. Tan conseguido como las manitas de cerdo con morcilla, guiso antiguo, con notas de comino y anís estrellado. “Por cada kilo de manitas una botella de Tío Pepe, además de morcilla tonta ahumada de Huelva y Sevilla”.

Al final, aguarda un lomo de gamo a la mantequilla Café de París donde retornan las alusiones familiares. “Se trata de un homenaje a mi tío Antonio. La receta se la proporcionó la chef May Hoffman y él la tuneó con varios de ingredientes”, recuerda Vargas de nuevo.

Lamentablemente, al listado de postres (fresas estofadas con helado de nata; avellana y chocolate), muy actuales, les falta por profundizar en las raíces de un patrimonio goloso de tanta envergadura como el de Andalucía.

  • Dirección: calle Pastor y Landero, 10. Sevilla.
  • Teléfono: 633 48 66 97.
  • Web: platojondo.com
  • Cierra: lunes y martes. A partir de julio cierra sábados y domingos y abre de lunes a viernes.
  • Precio: entre 35 y 45 euros por persona. Menú tapas, 24 euros. Menú degustación, 39 euros. Cebolla Manuela asada con paté al Pedro Ximénez, 6,5 euros. La No Ensaladilla, 7,5 euros. Atún en escabeche, 11 euros. Lomo de gamo a la mantequilla Café de París, 16 euros. Fresas con nata, 6 euros.

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France24 - Monde

L'actu en dessin : le blé ukrainien utilisé comme une arme de guerre par Moscou

Publié le : 10/06/2022 - 08:15

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Le blocus russe de la mer Noire empêche Kiev d’exporter des millions de tonnes de céréales, privant ainsi de nombreux pays du pourtour méditerranéen et de l’Afrique d'importations essentielles et participant à l'explosion des cours mondiaux. Une situation qui inspire au duo de dessinateurs français Plop et KanKr ce dessin à la fois glaçant et poétique.  

La guerre en Ukraine a provoqué le blocage de l'essentiel des exportations de Kiev via la mer Noire, une situation qui entraîne une flambée des prix et fait peser un grave risque de famine dans les pays qui en dépendent, en particulier en Afrique et au Moyen-Orient.

Pour permettre une reprise des exportations, le chef de l'État sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine, a appelé au déminage du port d'Odessa.

L'Afrique est très dépendante des importations de céréales ukrainiennes et russes, mais aussi de fertilisants essentiels pour son agriculture peu productive. Sans la reprise de ces exportations, elle se trouvera "dans une situation de famine très sérieuse qui pourrait déstabiliser le continent", a-t-il dit dans une entretien accordé à France 24 et RFI.

Selon l'Union européenne, Vladimir Poutine utilise la crise alimentaire mondiale qui se profile comme moyen de pression sur les Occidentaux – ensemble, la Russie et l’Ukraine représentent 30 % des exportations mondiales de blé. 

Cet enjeu géopolitique majeur a inspiré le duo français Plop & KanKr, auteur de ce dessin aux couleurs de l'Ukraine – un champ de blé tâché de sang, avec dans le ciel l'ombre de nuages menaçants. Julie Besombes, alias Plop, et Simon Baert, KanKr, ont contribué à différentes publications (Siné Mensuel, La Galipote, L’Anjou Laïque, Le Sans-Culotte 85, Le Nouveau Jour J, l’Analphabète, Même Pas Peur...) et publié plusieurs recueils.

Avec AFP

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Photos satellites et géolocalisation : le vol des céréales ukrainiennes documenté

L'Entretien de France 24

Macky Sall : "Nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain"

LE FIL DU 8 JUIN

Severodonetsk "en grande partie" sous contrôle russe, selon le gouverneur de Louhansk

L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

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France24 - Monde

Macky Sall : "Nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain"

Publié le : 09/06/2022 - 20:02Modifié le : 09/06/2022 - 20:30

Christophe BOISBOUVIER Marc PERELMAN Christophe BOISBOUVIER Marc PERELMAN

Macky Sall, président du Sénégal et de l'Union africaine, est l'invité de France 24 et  RFI. Depuis Paris, il revient sur sa récente visite à Sotchi, en Russie, au cours de laquelle il a demandé à Vladimir Poutine de "prendre conscience" que l'Afrique était victime du conflit en Ukraine, du fait du danger d'une crise alimentaire mondiale. Il commente également la situation politique du Sénégal, où la principale formation d'opposition dénonce sa mise à l'écart en vue des prochaines législatives.

Le président du Sénégal et de l'Union africaine (UA), Macky Sall, a répondu aux questions de France 24 et RFI. Interrogé sur son déplacement à Sotchi, en Russie, pour rencontrer Vladimir Poutine en tant que président de l'UA, Macky Sall explique qu'il s'est rendu sur place "parce que nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain".

Il a indiqué avoir adressé trois messages au président russe. "Tout faire pour aider à libérer les céréales d'Ukraine par le port d'Odessa", "accéder aux céréales et aux engrais", et "la fin de la guerre, une désescalade". "Nous demandons d'engager des discussions avec l'Ukraine et les autres parties", a ajouté Macky Sall.

"Si les céréales ne sont pas produites, on sera dans une situation de famine très sérieuse qui pourrait déstabiliser le continent africain", prévient le président de l'UA.

Concernant la manifestation de l'opposition du 8 juin contre le rejet de la liste nationale de l'opposition des élections législatives du 30 juillet, le président Sall a rappelé l'esprit des institutions. "Si on est un pays stable, ce n'est pas un hasard. Nous avons un code électoral, il a été discuté pendant des mois. Le pays va faire ses élections."

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Sénégal : le président reconnaît "l'obsolescence" du système de santé

Sécurité alimentaire : Macky Sall "rassuré" après sa rencontre avec Vladimir Poutine

Sénégal : une marée humaine dans les rues de Dakar pour accueillir les héros de la CAN-2022

France24 - Monde

Berlin, Londres et Paris exhortent l'Iran à "mettre fin à l'escalade nucléaire"

Publié le : 10/06/2022 - 00:26

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L'Allemagne, le Royaume-Uni et la France ont réclamé jeudi à l'Iran d'accepter l'accord sur le nucléaire, sur la table depuis mars. Téhéran a informé un peu plus tôt l'Agence internationale de l'énergie atomique du "retrait de 27 caméras" de surveillance de ses activités nucléaires.

Berlin, Londres et Paris ont appelé jeudi 9 juin l'Iran à "mettre fin à l'escalade nucléaire" et à "accepter maintenant, de toute urgence, l'accord sur la table" depuis mars pour ressusciter le pacte de 2015, censé empêcher l'Iran de fabriquer la bombe atomique, selon une déclaration commune.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a dénoncé un peu plus tôt la décision de l'Iran de retirer 27 caméras de surveillance de ses activités nucléaires, craignant que ces mesures portent un "coup fatal" aux pourparlers sur le nucléaire iranien à Vienne.

Concernant cet accord, "nous regrettons que l'Iran n'ait pas encore saisi cette opportunité diplomatique", ont indiqué les trois pays dans cette déclaration transmise par le ministère allemand des Affaires étrangères. "Nous demandons à l'Iran de le faire immédiatement."

L'Iran a informé l'AIEA du "retrait de 27 caméras" de surveillance des activités nucléaires, a annoncé jeudi l'agence onusienne, en riposte à l'adoption d'une résolution critiquant Téhéran.

"Nous condamnons" la décision de Téhéran, affirment Berlin, Londres et Paris. "Cela aggrave la situation et complique nos efforts pour rétablir pleinement" l'accord de 2015 prévoyant la limitation des activités nucléaires iraniennes en échange d'un allégement des sanctions internationales.

"Un scepticisme supplémentaire"

Ce pacte est moribond depuis le retrait en 2018 des États-Unis qui ont réimposé des mesures punitives à Téhéran.

La décision iranienne "alimente également un scepticisme supplémentaire quant à l'intérêt de l'Iran à voir l'accord aboutir", selon le texte de la déclaration.

L'AIEA vérifie et contrôle la mise en œuvre des engagements pris par l'Iran dans le cadre de l'accord sur le nucléaire conclu en 2015 à Vienne avec les grandes puissances.

Des pourparlers ont été lancés il y a un an dans la capitale autrichienne pour tenter de réintégrer les États-Unis à ce pacte, dénoncé en 2018 par l'ex-président américain Donald Trump, et ramener l'Iran au respect intégral de ses engagements internationaux.

Avec AFP

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Nucléaire iranien : l'Agence de l'énergie atomique rappelle à l'ordre Téhéran

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France24 - Monde

Disparitions en Amazonie : des traces de sang retrouvées sur le bateau d'un suspect

Publié le : 10/06/2022 - 02:49

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Des traces de sang ont été relevées sur le bateau d'un suspect dans la disparition en Amazonie d'un journaliste britannique et d'un expert brésilien, a annoncé jeudi la police brésilienne. Des témoins avaient dit avoir vu passer le suspect à toute vitesse dans un bateau allant dans la même direction que Dom Phillips et Bruno Pereira lorsqu'ils ont été vus pour la dernière fois.

Des traces de sang ont été découvertes sur le bateau d'un suspect arrêté dans le cadre de la disparition depuis dimanche en Amazonie d'un journaliste britannique et d'un anthropologue brésilien, dont les soutiens ont demandé à Londres et à Brasilia "l'intensification des recherches".

"Des traces de sang ont été trouvées sur le bateau d'Amarildo da Costa de Oliveira, 41 ans, connu sous le nom de 'Pelado', qui a été arrêté mardi", qualifié de "suspect", a indiqué jeudi 9 juin la police fédérale du Brésil, alors que les recherches pour retrouver les deux hommes se poursuivaient.

"Le matériel collecté est en route pour Manaus", chef-lieu de la région de l'État d'Amazonas, "pour être soumis à une expertise", est-il précisé dans le communiqué, accompagné d'images d'enquêteurs prenant des photos de ce qui semble être une petite tache de sang sur une bâche bleue à l'intérieur d'un bateau à moteur.

Dom Phillips, 57 ans, collaborateur régulier du quotidien The Guardian, et Bruno Pereira, 41 ans, spécialiste reconnu des peuples indigènes, sont portés disparus dans la région de la vallée de Javari, une région "dangereuse" selon la police. Ils y menaient des entretiens pour les besoins d'un livre portant sur la préservation de l'environnement.

Des témoins ont dit avoir vu passer le suspect à toute vitesse dans un bateau allant dans la même direction que Dom Phillips et Bruno Pereira lorsqu'ils ont été vus pour la dernière fois. Selon la police, l'homme avait été arrêté parce qu'il transportait des munitions d'un calibre non autorisé et de la drogue.

"Où est Dom ?"

Cette disparition a déclenché la mobilisation de personnalités et de groupes de défense de l'environnement et des droits humains. Des manifestations ont été organisées jeudi à Londres et à Brasilia.

La famille du journaliste a appelé jeudi les autorités britanniques et brésiliennes à intensifier leurs efforts pour localiser les deux hommes qu'elle a toujours espoir de retrouver.

"Où est Dom Phillips ? Où est Bruno Pereira ?", s'est interrogée la sœur du journaliste, Sian Phillips, dans une déclaration à la presse faite lors d'un rassemblement organisé devant l'ambassade du Brésil à Londres. "Nous voulons que les autorités britanniques fassent pression sur le gouvernement brésilien", "nous voulons que les recherches se poursuivent", "nous voulons savoir ce qui leur est arrivé", a-t-elle lancé, reprochant aux autorités brésiliennes d'avoir tardé à déclencher les recherches.

La police fédérale a dit jeudi qu'elle poursuivrait les recherches avec les forces armées "afin que Pereira et Phillips retournent le plus rapidement possible auprès de leurs proches".

Avec AFP

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En Amazonie, disparition d'un journaliste britannique et d'un expert brésilien

L'Humanité

Tout est possible

Éditorial

Cédric Clérin

Semaine après semaine, il se confirme que le scénario habituel d’élections législatives vues comme une validation de l’élection présidentielle est battu en brèche. Le désir de Macron, président mal élu, est au plus bas dans le pays. La nomination d’un nouveau gouvernement, d’ordinaire un événement et un élément de dynamique pour obtenir une majorité, est passée presque inaperçue. Aucune proposition forte n’a été mise sur la table par la majorité sortante pour convaincre les Français de l’utilité d’un nouveau mandat. Pire, le seul grand projet annoncé est celui de repousser l’âge de la retraite à 65 ans. Pour le justifier, l’argument selon lequel des économies sur les retraites sont nécessaires pour préserver le système a vécu. Le Conseil d’orientation des retraites dit tout le contraire et le gouvernement a toutes les peines du monde à le cacher. Dès lors, les vraies raisons émergent : « Nous voulons poursuivre la baisse des impôts et des taxes, pour cela il faut que collectivement nous travaillions davantage, c’est l’objectif de la réforme des retraites, c’était l’objectif de l’assurance-chômage », a avoué le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.

Or, les baisses d’impôts prévues concernent principalement les successions (au bénéfice des plus riches) et les impôts de production (au bénéfice des entreprises). Voilà donc le gouvernement essayant de convaincre les Français qu’il faudrait que tout le monde travaille plus longtemps pour financer les cadeaux à quelques-uns… Bon courage.

La mission de la majorité présidentielle est d’autant plus difficile qu’elle doit faire face à une coalition inédite à gauche. La Nupes présente partout des candidatures uniques issues des rangs insoumis, communistes, écologistes et socialistes. Cette nouvelle donne fait si peur au pouvoir qu’il utilise toutes les grosses ficelles pour empêcher la dynamique de prendre. La gauche reprendrait ainsi « tous les clichés du monde soviétique », a osé Christophe Castaner, président du groupe majoritaire dans l’Assemblée sortante et ex… socialiste. Le pouvoir a raison d’avoir peur. Comme le démontre notre sondage exclusif, les Français approuvent à une large majorité les principales mesures formulées par la gauche. Du blocage des prix à la hausse du Smic en passant par les objectifs climatiques et la taxation du capital, c’est bien de ce côté que les Français cherchent des solutions. Notre enquête montre que les solutions libérales ne font plus recette et que c’est dans une intervention démocratique et collective se substituant à la toute-puissance du marché que se trouve l’issue à la crise économique, sociale et environnementale actuelle.

C’est l’une des raisons du silence entretenu concomitamment par la majorité et par l’extrême droite dans cette campagne. La conséquence de ces jeux politiciens d’un autre âge est une possible forte abstention. L’un et l’autre préfèrent que le peuple se taise plutôt qu’il n’exprime trop fortement des aspirations à la justice sociale et climatique. C’est pourtant dans la mobilisation que réside la clé du scrutin. Si l’immense majorité qui a intérêt au changement s’empare de cette élection, une nouvelle période peut s’ouvrir pour le pays. Les sondages indiquent qu’une majorité n’est pas du tout assurée pour le président. Les résultats du premier tour chez les Français de l’étranger le confirment, puisque la gauche sera présente dans 10 circonscriptions sur 11 au second tour, contre 5 seulement en 2017. Le bruit des urnes peut faire pièce au silence de la campagne.

Editorial
L'Humanité

Législatives. Voter Nupes pour gagner plus ?

Emission

Bon, puisque la Macronie a bien rodé ses éléments de langage, et nous parle de l’URSS ou de « guillotine fiscale », ou tout simplement de la ruine promise à la France si jamais la gauche gagnait, on s’est dit que pour cette dernière chronique avant le premier tour, dimanche, on allait comparer les programmes, notamment sur le sujet qui intéresse tout particulièrement les Français : le pouvoir d’achat. Nupes contre Macronie, Macronie contre Nupes, le choc des projets c’est maintenant.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Cinq pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.

France24 - Monde

Mort d'une femme lors d'un contrôle de police à Paris : le conducteur mis en examen

Publié le : 09/06/2022 - 22:49

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Le conducteur du véhicule soupçonné de refus d'obtempérer lors d'un contrôle samedi à Paris, au cours duquel des policiers ont tiré sur un véhicule et tué une de ses passagères, a été mis en examen jeudi. Encore hospitalisé, il a été placé en détention provisoire sur le lieu où il est soigné.

Toujours hospitalisé mais désormais sous le régime de la détention provisoire. Le conducteur du véhicule sur lequel trois policiers ont tiré – tuant une passagère – pour un refus d'obtempérer lors d'un contrôle routier samedi à Paris, a été mis en examen jeudi 9 juin.

L'homme est mis en examen pour "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, récidive de refus d'obtempérer aggravés, récidive de conduite d'un véhicule malgré injonction de restituer son permis de conduire et récidive de conduite sous l'empire d'un état alcoolique", a-t-on appris de source judiciaire. Il a été "placé en détention provisoire sur le lieu de son hospitalisation."

Gravement blessé par un tir des policiers au thorax, le conducteur a été entendu par le juge d'instruction à l'hôpital où il a été admis après les faits, selon le parquet.

L'homme âgé de 38 ans avait été placé mardi en garde en vue pour avoir refusé d'obtempérer par deux fois lors d'un contrôle de son véhicule dans le 18e arrondissement par des fonctionnaires de police à VTT. Ces derniers ont fait feu à neuf reprises, selon le parquet, l'ont blessé ainsi que sa passagère assise à l'avant, touchée à la tête. La jeune femme de 21 ans a succombé le lendemain.

L'avocat du suspect, Me Ibrahim Shalabi, a souligné jeudi lors d'une conférence de presse que les occupants de la voiture n'étaient pas recherchés et que le véhicule était bloqué par un bus lorsque la police a ouvert le feu. "La voiture ne pouvait pas circuler", a-t-il assuré. "Il a refusé d'obtempérer par peur d'aller en prison (...) par peur que la police l'arrête car il n'avait pas son permis", a expliqué de son côté Sonia (le prénom a été modifié), la sœur du mis en cause, lors de la même conférence de presse.

>> À voir : Les propos de Jean-Luc Mélenchon sur la police jugés indignes par la classe politique

"Son passé judiciaire ne légitime pas les neuf balles tirées"

"C'est vrai que mon frère a eu des problèmes avec la justice mais ça ne permet pas de justifier les violences qui ont été faites", selon elle. "Son passé judiciaire ne légitime pas les neuf balles tirées."

La garde à vue des trois policiers ayant fait usage de leur arme a été levée mardi au bout de 48 heures pour "poursuite des investigations" dans le cadre de l'information judiciaire ouverte mardi. Ils ne sont pas mis en examen à ce stade.

Mercredi, la famille de Rayana, la passagère tuée par les tirs des policiers, avait indiqué son intention de porter plainte contre le conducteur et les policiers. Selon Me Sylvie Noachovitch, l'avocate de la famille, la jeune femme, "sans casier judiciaire, ne connaissait pas le conducteur", l'ayant rencontré le soir-même en boîte de nuit.

Plusieurs associations ont appelé à un rassemblement samedi à Paris pour demander l'abrogation de l'article L435-1 du code de la sécurité intérieure qui règlemente l'usage des armes à feu par les forces de l'ordre.

En vertu de cet article, les policiers sont autorisés à tirer en cas de refus d'obtempérer s'ils ne peuvent stopper la voiture autrement que par l'usage des armes et si, dans sa fuite, le conducteur est "susceptible de perpétrer (...) des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d'autrui".

Cette affaire a ravivé la question de l'usage de la force par les policiers et gendarmes et nourri, à la veille du premier tour des élections législatives, une vive polémique entre le chef de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, et ses adversaires politiques.

"Je ne peux pas accepter (...) qu'on insulte celles et ceux qui risquent leur vie pour protéger la nôtre", a lancé jeudi Emmanuel Macron à Jean-Luc Mélenchon, qui avait dénoncé une "police qui tue". 

Avec AFP

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Mort d'une femme lors d'un contrôle à Paris : les policiers ressortent libres de leur garde à vue

Mardi politique

Clémence Guetté : "Il y a un problème de formation des policiers"

FACE À FACE

Les propos de Jean-Luc Mélenchon sur la police jugés indignes par la classe politique

L'Humanité

Législatives 2022. Carte interactive : qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?

  • Grâce à cette carte, retrouvez l'ensemble des candidats qui se présentent aux couleurs de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES), par circonscriptions, suite à l'accord national adopté après l'élection présidentielle par les différentes partis de gauche qui ont décidé de s'unir pour les législatives 2022.
  • Découvrez dès ce dimanche 12 juin dans la soirée les résultats du premier tour des élections législatives 2022 dans votre circonscription, votre département et votre région en temps réel avec cette carte interactive.
  • Avant même le 1er tour, le programme de la Nupes a déjà conquis la majorité de l’opinion. La preuve avec notre sondage exclusif !

Pour la Nupes, l'objectif affiché est de conquérir la majorité à l'Assemblée nationale lors des élections législatives des 12 et 19 juin 2022.

Mode d'emploi

Dans le moteur de recherche, vous pouvez :

  • taper le nom de votre département pour retrouver les circonscriptions près de chez vous,
  • mettre le nom d'un parti membre de la Nupes ou cliquer sur "Filtrer" pour trouver tous les candidats présentés par l'Union sous cette étiquette.

Vous pouvez aussi vous géolocaliser pour trouver le candidat de votre circonscription.

Le parti politique qui présente chaque candidat est indiqué.

Dans certaines circonscriptions, vous pouvez aussi retrouver les articles de l'Humanité qui y sont liés.

Si vous relevez une erreur sur la carte, pouvez-vous nous la signaler par mail ?

Enfin, n'hésitez pas à partager cette carte !

TOUTE L'ACTUALITÉ DE LA NUPES

Pour aller plus loin

François Ruffin : « Nous avons un bloc populaire à reconstruire »

Fabien Roussel : « La majorité est plus qu’accessible »

Jean-Luc Mélenchon : « On tient la bonne méthode : dire crûment que l’on peut vivre autrement »

Olivier Faure : « Plaider l’union n’est pas une nouveauté pour moi »

Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »

Mathilde Panot : « Nous avons besoin de majorités populaires »

Aurélie Trouvé : « Au pouvoir, nous aurons besoin de la pression de la société »

Roger Martelli : « La gauche commence à reprendre les couleurs de 1789 »

La Nupes rêve de jeunes enfin égaux

Désobéir, une clé pour déverrouiller l’Europe

Reportage. Dans le bassin minier, la gauche fait front face à l’extrême droite

La Nupes suscite l’espoir en Europe

Notre chronique vidéo :

Portraits de candidats

Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée

Amadou Deme : « Si les quartiers populaires votent, on peut battre Macron »

Bourouaha et Buffet, la révolte comme boussole

Loïc Pen, en urgence à l'Assemblée nationale

Rodrigo Arenas, « le camp de l’espérance » à l’Assemblée

Claire Lejeune, pour une « écologie de gauche » à l’Assemblée

Abdel Yousfi, la voix des ouvriers à l’Assemblée

Marie Pochon : « L’écologie s’invente sur ce territoire »

Dans l’Allier, Dufrègne passe le relais à Monnet

Louis Boyard à l’épreuve des législatives

L’activiste Alma Dufour se frotte aux urnes

Julien Léger, en première ligne vers l’Assemblée

Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes

Tous nos articles sur les législatives sont à retrouver ici.

La liste de tous les candidats de la Nupes

CirconscriptionCandidatParti d'origineLégislatives 2022NupesÉlections 2022
L'Humanité

Direct. Législatives 2022, fin de campagne du 1er tour

La campagne officielle pour le premier tour s'achève à minuit avant une période de réserve d'ici dimanche 20 heures. Retrouvez ici, chaque jour, les dernières actualités sur les 577 élections locales qui composeront la future Assemblée nationale à l'issue du second tour des législatives, le 19 juin.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de cette échéance électorale qui pourrait avoir un dénouement inédit.

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : Kiev n'est "pas en danger", mais prête en cas d'attaque

Publié le : 09/06/2022 - 06:45

FRANCE 24 Suivre

Les soldats ukrainiens livrent à Severodonetsk "l'une des batailles les plus difficiles" depuis le début de la guerre, selon le président Volodymyr Zelensky. Dans le Donbass, deux Britanniques et un Marocain qui combattaient pour Kiev ont été condamnés à mort pour mercenariat par la justice des autorités prorusses de la ville. Retrouvez le fil des événements de la journée du 9 juin.

  • 22 h 45 : Volodymyr Zelensky parle "armes lourdes" et entrée de l'UE avec Emmanuel Macron

Dans un Tweet, le président ukrainien a assuré avoir informé son homologue français de "la situation sur le front" face aux forces russes. "Nous avons discuté d'autres aides militaires pour l'Ukraine", a-t-il ajouté dit avant de conclure : "une attention particulière a été consacrée aux moyens de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE".

Paris a confirmé dans un communiqué l'appel téléphonique entre les deux présidents. Emmanuel Macron "a interrogé le président Zelensky sur les derniers développements sur le terrain, ainsi que sur ses besoins en termes d'équipements militaires, d'appui politique, de soutien financier et d'aide humanitaire". Le président français a assuré à son homologue ukrainien que "la France resterait mobilisée pour répondre aux besoins de l'Ukraine, y compris en armes lourdes".

Enfin, les deux chefs d'État "sont convenus de rester en contact, notamment dans la perspective de l'avis que la Commission européenne rendra sur la candidature de l'Ukraine à adhérer à l'Union européenne, et la discussion qui s'en suivra au Conseil européen des 23 et 24 juin".

  • 22 h 40 : Macky Sall, président de l'Union africaine, appelle sur France 24 au déminage rapide du port d'Odessa

Le chef de l'État sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine, a appelé au déminage du port ukrainien d'Odessa pour permettre les exportations de céréales et a dit avoir reçu l'assurance du président Vladimir Poutine que la Russie n'attaquerait pas.

Sans la reprise des exportations, l'Afrique, très dépendante des importations de céréales ukrainiennes et russes mais aussi de fertilisants essentiels pour son agriculture peu productive, "sera dans une situation de famine très sérieuse qui pourrait déstabiliser le continent", a-t-il dit dans une entretien accordé à France 24 et RFI.

"Si les engrais n'arrivent pas alors que c'est l'hivernage (la saison des pluies) dans la plupart des pays africains, ça veut dire qu'il n'y aura pas de récolte", a-t-il dit.

>> À voir, notre entretien - Macky Sall : "Nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain"

Macky Sall affirme que "jusqu'à preuve du contraire, je n'ai pas d'élément me permettant de contredire" les assurances de Moscou selon lesquelles la Russie ne s'opposerait pas à la sortie du blé ukrainien par Odessa si les eaux étaient déminées. "Je lui ai même dit : 'les Ukrainiens disent que s'ils déminent, vous rentrez dans le port'. Il dit (que), non, il ne va pas rentrer, et ça, c'est un engagement qu'il a pris", a-t-il déclaré en parlant du président Poutine.

   "Il faut maintenant travailler à ce que le déminage soit fait, que l'ONU s'implique – et toutes les parties prenantes – pour qu'on démarre à sortir le blé ukrainien", a-t-il dit.

  • 21 h 13 : Kiev n'est "pas en danger" mais prête en cas d'attaque, dit le ministre ukrainien de l'Intérieur

"Il n'y a aucun risque d'attaque sur Kiev aujourd'hui", a déclaré Denys Monastyrsky. "Il n'y a pas de concentration de troupes près de la frontière biélorusse, mais nous comprenons que tous les scénarios sont possibles demain", a dit le ministre ukrainien de l'Intérieur à l'AFP, vêtu d'un pull militaire noir, un drapeau ukrainien sur la manche droite.

"Par conséquent, un entraînement sérieux est en cours – préparation de la ligne de défense, entraînement des troupes qui resteront" à Kiev et autour de la ville. Le ministre a également déclaré que des frappes aériennes russes pouvaient survenir à tout moment :  "Tout endroit en Ukraine peut être la cible de tirs de roquettes, y compris Kiev".

  • 19 h 42 : selon Poutine, le "made in Russia" n'est pas un remède aux sanctions

Vladimir Poutine a déclaré que la production locale de biens n'était pas un remède pour contourner les sanctions occidentales – notamment des restrictions à l'importation et à l'exportation, qui ont paralysé les chaînes d'approvisionnement – et que la Russie cherchait de nouveaux partenaires commerciaux.

"La substitution des importations n'est pas une panacée", a déclaré le président russe à un groupe de jeunes entrepreneurs qui se plaignaient d'un manque de produits jusqu'alors importés dans leur quête pour développer des vaccins. "Nous n'essayons pas de remplacer complètement les importations", a-t-il déclaré. 

La Russie "doit collaborer avec ceux avec lesquels il est possible de collaborer". "Mais pour les technologies d'importance critique, nous devons disposer de notre propre savoir-faire", a-t-il ajouté. "Nous sommes en train de les développer".

En avril, les autorités russes ont déclaré avoir construit trois usines à Moscou pour produire des médicaments afin de pallier l'interdiction d'importation. L'industrie pharmaceutique russe est fortement dépendante des importations.

  • 19 h 14 : l'économie ukrainienne s'est contractée de 15,1 % sur les trois premiers mois de l'année

La guerre avec la Russie a entraîné une contraction de 15,1 % de l'économie ukrainienne au cours des trois premiers mois de l'année, a calculé l'agence nationale des statistiques.

L'invasion russe, le 24 février, a dévasté de larges pans de l'économie ukrainienne, et un grand nombre d'entreprises ont été contraintes de fermer ou de revoir radicalement leur production.

>> À voir aussi - Une économie ukrainienne ébranlée, des entreprises coupées du monde

Le Fonds monétaire international prévoit une contraction du PIB de l'Ukraine de 35 % sur l'ensemble de l'année 2022, et le ministre ukrainien des Finances, Sergiy Marchenko, a déclaré à la mi-mai qu'il s'attendait à une baisse allant jusqu'à 45-50 %.

L'inflation en Ukraine s'est accélérée pour atteindre 18 % sur douze mois en mai, contre 16,4 % en avril, selon l'agence de statistiques, les prix des denrées alimentaires continuant à s'envoler. 

La Banque centrale ukrainienne (NBU) a prévenu que l'inflation globale pourrait atteindre 20 % d'ici à la fin de l'année. Le 2 juin, la NBU a fortement augmenté son taux d'intérêt directeur, qui est passé de 10 % à 25 %, dans le but de juguler l'inflation et de protéger la monnaie nationale, la hryvnia. 

  • 17 h 57 : les revenus énergétiques de la Russie pourraient être plus élevés maintenant qu'avant la guerre en Ukraine 

La Russie pourrait tirer davantage de revenus de ses ventes de combustibles fossiles aujourd'hui qu'avant son invasion de l'Ukraine, le 24 février, la hausse des prix mondiaux compensant l'impact des interdictions d'importation, a déclaré lors d'une audition Amos Hochstein, l'émissaire américain pour la sécurité énergétique.

Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les entreprises russes ne bloqueront pas leurs puits de pétrole malgré les efforts déployés par les pays occidentaux pour réduire leur dépendance à l'égard des approvisionnements énergétiques en provenance de Moscou.

  • 16 h 12 : deux combattants britanniques et un Marocain condamnés à mort par la justice de Donetsk

Deux Britanniques et un Marocain faits prisonniers dans l'est de l'Ukraine, où ils combattaient pour Kiev, ont été condamnés à mort pour mercenariat par la justice des autorités séparatistes de Donetsk, ont annoncé les agences de presse russes.

"La cour suprême de la République populaire de Donetsk a condamné à mort les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun, accusés d'avoir participé aux combats comme mercenaires", a indiqué l'agence de presse officielle russe Tass.

"Nous sommes évidement gravement préoccupés. Nous répétons que les prisonniers de guerre ne devraient pas être exploités pour des raisons politiques", a affirmé un porte-parole du Premier ministre britannique, Boris Johnson, tandis que la cheffe de la diplomatie, Liz Truss, a dénoncé un "simulacre de jugement sans aucune légitimité".

  • 15 h 01 : la Finlande veut fortifier sa frontière avec la Russie 

Le gouvernement finlandais envisage de modifier la législation frontalière pour permettre la construction de barrières sa frontière avec la Russie.

Candidate à l'adhésion à l'Otan, la Finlande redoute notamment l'envoi de demandeurs d'asile à sa frontière comme l'avait fait la Biélorussie avec plusieurs pays de l'Union européenne l'an dernier. Des centaines de migrants du Moyen-Orient et d'Afghanistan s'étaient ainsi retrouvés bloqués à la frontière polonaise.

  • 14 h 49 : pousser l'Ukraine à un "mauvais" compromis avec la Russie serait "répugnant", avertit Boris Johnson

Le Premier ministre britannique a mis en garde contre toute volonté de la part des Occidentaux d'encourager l'Ukraine à accepter un "mauvais" compromis avec la Russie, jugeant que cela serait "moralement répugnant".

"Encourager une mauvaise paix en Ukraine, c'est encourager Poutine et encourager tous ceux dans le monde qui pensent que l'agression paie", a estimé Boris Johnson. "Cela serait une erreur et ouvrirait la porte à plus de conflits, plus d'instabilité, plus d'incertitude dans le monde et donc plus de difficultés économiques".

Boris Johnson a aussi dit "savoir que certains, pas dans ce pays mais ailleurs, estiment que le prix du soutien aux Ukrainiens est désormais trop élevé et qu'il faudrait les encourager à accepter ce que Poutine demande". "Abandonner les Ukrainiens serait moralement répugnant", a-t-il poursuivi.

Vladimir Poutine "ne vas jamais réussir à assujettir l'Ukraine et plus tôt il le comprendra, mieux ce sera, et il ne faut pas le laisser arriver à un succès partiel en avalant une partie du pays comme il l'a fait auparavant et déclarer un cessez-le-feu", a-t-il insisté.

  • 13 h 27 : Volodymyr Zelensky demande l'exclusion de la Russie de la FAO

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky demande l'exclusion de la Russie de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), sur fond d'accusations de Kiev de blocage et de vol des céréales ukrainiennes par Moscou.

"Il ne peut pas y avoir de discussion pour prolonger l'adhésion de la Russie à la FAO. Quelle y serait la place de la Russie si elle provoque la famine pour au moins 400 millions de personnes, voire plus d'un milliard ?", a lancé le président Zelensky dans un discours en visioconférence lors d'une réunion ministérielle de l'OCDE.

Le blocage des ports ukrainiens par la flotte russe de la mer Noire, à commencer par celui d'Odessa, principal port du pays, paralyse les exportations de céréales, notamment de blé, dont l'Ukraine était avant la guerre en passe de devenir le troisième exportateur mondial. Des pays africains et moyen-orientaux sont les premiers touchés et craignent de graves crises alimentaires.

  • 11 h 41 : à Kiev, "un certain calme" dans les rues malgré la guerre

  • 9 h 32 : l'Ukraine pourrait reprendre Severodonetsk "en deux, trois jours" avec des armes occidentales de longue portée

L'Ukraine pourrait reprendre la ville clé de Severodonetsk "en deux, trois jours", dès qu'elle disposera d'armes d'artillerie occidentales "de longue portée", estime Sergueiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Louhansk, dans l'est de l'Ukraine.

L'armée russe tente depuis des semaines de s'emparer de cette ville industrielle, importante pour le contrôle de l'ensemble du bassin minier du Donbass. Elle y a repris du terrain ces derniers jours.

  • 6 h 18 : Washington veut s'assurer que ses systèmes d'artillerie Himars sont bien utilisés

Les États-Unis, qui ont annoncé l'envoi de quatre systèmes d'artillerie de précision Himars à l'Ukraine, veulent s'assurer que les soldats ukrainiens maîtrisent bien leurs systèmes avant de leur en envoyer davantage, a indiqué mercredi le chef d'état-major américain, le général Mark Milley.

Le Himars est un système "sophistiqué", et "il faut certifier ces garçons, s'assurer qu'ils savent comment utiliser ces systèmes correctement", a déclaré le plus haut gradé américain dans l'avion le ramenant à Washington après une tournée en Europe. Il faut former les opérateurs, mais aussi les soldats chargés de la maintenance, ainsi que les officiers et sous-officiers, a-t-il expliqué aux journalistes l'accompagnant dans sa tournée.

  • 4 h 52 : la "bataille" de Severodonetsk est "l'une des plus difficiles", selon Volodymyr Zelensky

"Nous défendons nos positions, en infligeant des pertes importantes à l'ennemi. C'est une bataille très dure, très difficile, probablement une des plus difficiles de cette guerre", a affirmé le président ukrainien au sujet de la ville de Severodonetsk dans une vidéo diffusée mercredi soir.

Pour la Russie, mettre la main sur cette ville serait déterminant en vue d'une conquête de l'intégralité du vaste bassin houiller du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014. "À bien des égards, le sort de notre Donbass se décide là", a estimé Volodymyr Zelensky.

Avec AFP

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Reportage : l'armée ukrainienne manque toujours d'armement

Info ou intox

Photos satellites et géolocalisation : le vol des céréales ukrainiennes documenté

LE FIL DU 8 JUIN

Severodonetsk "en grande partie" sous contrôle russe, selon le gouverneur de Louhansk

France24 - Monde

Royaume-Uni : la crainte d’un migrant LGBT+ d'être déporté au Rwanda

Publié le : 10/06/2022 - 17:19Modifié le : 10/06/2022 - 17:29

Laura MOUSSET Suivre

Hadi a fui l'Irak où il était persécuté en raison de son homosexualité et s'est réfugié au Royaume-Uni où il a demandé l'asile. Mais il craint désormais d'être déporté au Rwanda. Dans le cadre d'une loi controversée entrée en vigueur en avril, le Royaume-Uni prévoit d'envoyer à partir de la mi-juin dans ce pays d'Afrique de l'Est des migrants arrivés illégalement sur le sol britannique.

France24 - Monde

En Thaïlande, l'incroyable marché de la voie ferrée de Maeklong retrouve ses touristes

Publié le : 08/06/2022 - 17:50

Samia METHENI Suivre

La sirène du train retentit, et instantanément les toiles de ce marché près de Bangkok se replient les unes après les autres pour laisser passer le convoi qui frôle passants et étalages de fruits et légumes.

Valeurs Actuelles

Législatives : Eric Zemmour au second tour dans le Var, selon un sondage

La campagne législative d’Eric Zemmour bat son plein. Après avoir officialisé son slogan et son affiche de campagne il y a plusieurs semaines, le président de Reconquête! multiplie les visites et déambulations dans la 4e circonscription du Var (Saint-Tropez, Draguignan,…), où il est candidat. Une forte activité qui pourrait bien lui permettre d’accéder au second tour des élections législatives. 

Selon un sondage Ifop-Fiducial pour LCI, publié jeudi 9 juin, l’ancien candidat à la présidentielle est donné en deuxième position au premier tour avec 24 % des voix, devancé par la députée macroniste sortante, et candidate à sa réélection, Sereine Mauborgne (31 %). Ainsi, Eric Zemmour devancerait le candidat RN Philippe Lottiaux, récoltant 22 % des suffrages, selon cette enquête, rapporte BFMTV.

Au coude-à-coude au second tour 

En revanche, au second tour, la bataille est loin d’être gagnée. Dans la même enquête, le fondateur de Reconquête ! est donné au coude-à-coude au second tour (49 %) face à la candidate LREM (51 %). Dans l’éventualité d’un second tour face à l’élue macroniste, le candidat du RN réaliserait un plus mauvais score avec 47 % des voix. En 2017, le prétendant du parti de Marine Le Pen avait déjà affronté Sereine Mauborgne, qui l’avait battu avec 54,65% des suffrages exprimés.

Le choix de la 4e circonscription du Var n’est pas dû au hasard. Eric Zemmour a réalisé son meilleur score à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle. Il a notamment dépassé les 22,42 % de voix à Saint-Tropez, juste derrière Marine Le Pen (24,1 %) et Emmanuel Macron (24,1 %). 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Live Updates: Shortage of Artillery Ammo Saps Ukrainian Frontline Morale

Kyiv June 11, 7:43 a.m.

Moscow June 11, 7:43 a.m.

Washington June 11, 12:43 a.m.

Shells for Soviet-era weapons are running short, and powerful Western weapons are not arriving fast enough to make up the difference, giving Russia a big advantage in artillery on the battlefields in the east.

Thomas Gibbons-NeffAndrew E. Kramer and Natalia Yermak

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

DONETSK REGION, Ukraine — Nearly four months after Russia invaded, the Ukrainian military is running low on ammunition for its Soviet-era artillery and has not received enough supplies from its allies to keep the Russians at bay, Ukrainian officials and artillery officers in the field say.

The shortage has put Ukrainian troops at a growing disadvantage in the artillery-driven war of attrition in the country’s east, with Russia’s batteries now firing several times as many rounds as Ukraine’s. While the West is sending in weapons, they are not arriving fast enough or in sufficient numbers to make up for Ukraine’s dwindling arsenal.

The Western weapons, heavy, long-range artillery pieces and multiple-launch rocket systems, are more accurate and highly mobile, but it takes time to deploy them and train soldiers to use them. In the meantime, Ukraine is running out of ammunition for the older weapons.

On the front lines in Donbas, Ukrainian soldiers are being forced to conserve shells, and are often unable to return fire one for one.

At one Ukrainian artillery position on Friday, several Russian shells had just sailed overhead, landing in a field with methodic thuds, when the gun’s crew was told to get ready to fire. Their drones had spotted a group of Russian howitzers a few miles away.

The soldiers scrambled, pulling branches from their 122-millimeter self-propelled gun camouflaged on the edge of a wooded area. The barrel angled skyward before firing only two shots, sending dirt and leaves into the air.

A few weeks ago, the gun would have been firing constantly, its crew said. Now, instead of blanketing Russian positions with ordnance, they can engage only specific targets, like the Russian howitzers.

“We’re running out of shells,” said Oleg, one of the soldiers in the crew, clad in dirty trousers and skateboard sneakers. “They are not supplied fast enough since we fire too often.”

Mariana Bezugla, a member of Ukraine’s Parliament who is the deputy head of the National Security, Defense and Intelligence Committee, said similar shortages of ammunition for Soviet-era weapons were occurring throughout the eastern theater, where Ukrainian forces have been battling to hold the resource-rich Donbas, which comprises the Luhansk and Donetsk regions.

“They have a lot of resources, a lot of ammunition,” Ms. Bezugla said of the Russians. “It is not comparable with ours.”

Ms. Bezugla said that Ukraine has received plenty of ammunition for its new NATO artillery pieces, it still does not have enough of those weapons to replace the older equipment. “We have munitions of the new type, but we still lack guns” to fire them, she said.

Pentagon officials say that they have exhausted all efforts to scrounge up available Soviet and Russian weaponry and munitions for Ukrainian troops to use, after months of horse-trading with allies who were still using the old systems. A senior American military official acknowledged that the well had run dry, and said that Ukraine would likely need to depend on Western munitions systems to defend against Russia in the East.

But that means speeding up training of Ukrainian troops on the new systems, the official said, which can take some time. Pentagon officials have sharply condensed the time for Ukrainian troops to train, compared to what American troops spend before being declared proficient on some of the weapons systems.

On Friday, Ukraine’s deputy head of military intelligence, Vadym Skibitsky, told The Guardian newspaper that Ukraine was losing the artillery battle with Russia on the front lines because of the shortage of artillery shells for its older guns. He said Ukraine was firing 5,000 to 6,000 artillery rounds a day and had “almost used up all of our ammunition.”

By contrast, Russian forces are firing about 60,000 artillery shells and rockets each day in the Donbas fighting, according to a senior adviser to the Ukrainian military command who was not authorized to speak publicly.

Michael Kofman, the director of Russia studies at CNA, a research institute in Arlington, Va., said ammunition supplies would be critical to the final outcome in the battle for eastern Ukraine.

“This war is far more about attrition by artillery than maneuver, which means one of the deciding factors is who has more ammunition,” he said.

That Ukraine was running low on ammunition has hardly been a secret. Ukrainian officials flagged the problem months ago. On the front lines, commanders watched, alarmed, as stocks dwindled mid-battle. Soldiers say requests for artillery support go unanswered, for lack of shells.

Vadym Mischuk, 32, a Ukrainian soldier who had just rotated off the frontline near the eastern city of Bakhmut, said Thursday that there is so much Russian artillery fire that “we don’t even hear ours.” One soldier, who declined to provide his name for security reasons, estimated that for every one Ukrainian shell fired, the Russians fired 10.

The Ukrainian military has been honest about the shortfalls — something an army would not typically telegraph to the enemy in a war — perhaps because doing so adds a sense of urgency to appeals for more powerful Western weaponry.

“In early March we were already well aware that during intensive war with Russia our resources were depleting,” Ukraine’s defense minister, Oleksiy Reznikov, wrote on Facebook on Thursday. He added, “Relying solely on Soviet weapons was definitely a losing strategy.”

Even before the invasion, Ukraine’s ammunition depots had been targets for saboteurs, regularly blowing up like gigantic, lethally dangerous fireworks displays.

Spies or drones dropping incendiary devices were blamed in many cases. Between 2015 and 2019, six ammunition depots blew up in Ukraine, burning about 210,000 tons of ammo, or three times more than the Ukrainian army expended in the same time span fighting Russian-backed separatists, according to Radio Free Europe/Radio Liberty.

Following Russia’s invasion, NATO countries have stepped in to bolster Ukraine’s supply of ammunition, but the transfers have not always gone smoothly. Countries of the old Warsaw Pact and NATO countries used different calibers of ammunition — an enduring legacy that means much of Ukraine’s arsenal, built decades ago to Soviet specifications, cannot fire Western ammunition.

Ukraine’s newly acquired hoard of NATO’s 155-millimeter artillery shells is now larger than its entire artillery ammunition stockpile before the war started, Mr. Reznikov said. But the Ukrainian forces have too few guns at the front to fire the munitions, and are facing extensive logistics challenges not only to get them into the fight, but also to maintain them once there.

Some European countries have shipped so many of their own ammunition reserves to Ukraine — in some cases up to 30 percent — that they’re increasingly anxious about replenishing their stocks, European Union officials said.

Officials said that while there was still a relatively steady flow of military equipment from the E.U. and its allies, Ukraine was not receiving as much heavy artillery as it needs.

With artillery shells in short supply, Ukrainian forces have adjusted their tactics to compensate for the lack of artillery support. On Friday, for example, a tank unit in Donbas was using a Ukrainian T-64BV tank more like an artillery piece than a main battle tank.

Instead of attacking targets directly, the tank drove several kilometers toward the front, positioned itself in a tree line, and lobbed shells at Russian positions while a Ukrainian officer adjusted its aim over the radio and using a drone overhead — the procedure typically used with mortars or howitzers.

“It is a fact already that the tanks are used because there is not enough artillery,” said the artillery unit commander, who asked to go by his nom de guerre, Razor. His unit of 122-millimeter, self-propelled howitzers had run out of Ukrainian ammunition and was now using Czech-supplied shells.

But ammunition can be fickle. Decades-old ammunition can become unreliable if not stored properly over time, potentially leading to more duds. Another soldier, who spoke on the condition of anonymity, said that a batch of Czech-supplied rockets were faulty, with only three out of 40 firing.

Ukrainian soldiers wounded in combat have also voiced dismay about the paltry artillery support, which they blamed on a lack of ammunition.

“There is not an hour with a pause” in Russian bombardments, Lt. Oleksandr Kolesnikov, who was wounded late last month, said in an interview in an ambulance while being evacuated to a hospital to the west. “The artillery is very intense.” He said his commander called in artillery in response but received only one salvo.

The Russian artillery superiority has frightened soldiers, he said. “In war, everything is scary and we fear everything. Only idiots are not afraid.”

Reporting was contributed by Oleksandr Chubko from Kramatorsk, Ukraine, Maria Varenikova from Barvinkove, Ukraine, Matina Stevis-Gridneff from Brussels and Helene Cooper and John Ismay from Washington.

Maham Javaid

The new U.S. ambassador to Ukraine, Bridget A. Brink, said on Friday that she had met with Ukraine's prime minister, Denys Shmyhal, to discuss enhanced cooperation for Ukrainian support. “With $7.5 billion in direct budget support on the way, we are committed to ensuring Ukraine stays strong,” she said via Twitter.

Looking forward to working with @Denys_Shmyhal to help Ukraine defend itself against Russia's aggression and bolster Ukraine’s resilience and recovery. With $7.5 billion in direct budget support on the way, we are committed to ensuring Ukraine stays strong. pic.twitter.com/paLGElbYtS

Emma Bubola

Ukraine’s banks say they are weathering the war ‘surprisingly well,’ if for now.

More than three months into a war that has ravaged Ukraine and its economy, the country’s banks are holding up, the head of the country’s banking association said.

“The economy is going through a shock contraction,” Olena Korobkova, chairwoman of the board at the Independent Association of the Banks of Ukraine, said Thursday.

But, she said, compared with what has happened in other conflicts, the banking situation in Ukraine is good. Banks, she said, are sufficiently capitalized, deposits are protected by the state and A.T.M.s are being refilled.

“The banking system is working, which is good news,” she said.

Vitaliy Vavryshchuk, the head of macroeconomic research at ICU, a Ukrainian investment bank, said that banks learned lessons after the 2014 crisis, when tensions with Russia spiked. Also thanks to regulations imposed by the National Bank of Ukraine, banks’ balance sheets were better prepared.

When the war started, Mr. Vavryshchuk said, Ukrainians initially rushed to take out their savings, but they were reassured about payments and withdrawals.

“There was no bank run,” he said. “The banking sector is operating very well, surprisingly well.”

Because of reforms enacted before the war and in response to the coronavirus pandemic, Ms. Korobkova said, a large share of banking activity takes place online, allowing Ukrainians to open a bank account at home without “risking your life.”

Still, in the country’s east, many businesses require payment in cash because of power cuts and because war has made working off the books much easier. Cash circulation has significantly increased, Ms. Korobkova said.

Recently, Ukraine has been forced to take tough steps to keep its economy afloat. The central bank has more than doubled its interest rate to slow inflation and the sharp fall of the currency.

Mr. Vavryshchuk said that he still expected the banks to endure significant losses, because companies have lost a lot of business, and many will be unable to repay their loans.

“Losses will be huge,” he said.

Maria Varenikova contributed reporting.

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Maham Javaid

Zelensky also said he met with Ben Wallace, the British defense secretary, in Kyiv, the Ukrainian capital. He said they talked about “how to stop Russian aggression, how to deprive it of offensive potential, what other supplies are needed for our army.” Very fierce fighting continues in the Donbas region.

Maham Javaid

In his nightly speech, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said he spoke to British university students on Friday about what Ukrainian life would be like after the war. The dialogue made him realize that the students were “not indifferent to the war in Ukraine, that the lies about this war are noticeable and disgusting, but the truth is known, necessary and important,” he said, via Telegram.

Nicole Tung

Ivan Bondarenko, 11, practices kickboxing in the yard of his destroyed home in Novoselivka, Ukraine, on Friday, as his grandmother, Olga Navozenko, 64, was watching. Novoselivka, a village in northern Ukraine near the city of Chernihiv, was heavily shelled by Russian forces in March. Approximately 80 percent of the village’s residences were damaged or destroyed, and locals say their biggest challenge now is finding building materials they can afford to begin the reconstruction.

Anton Troianovski and Ivan Nechepurenko

McDonald’s, Moscow style, is back, as the Russian economy stumbles on.

Yevgeny Shumilkin is going back to work on Sunday. To prepare, he pulled the familiar “M” off what had been his McDonald’s shirt and covered the “M” on his McDonald’s jacket with a Russian flag patch.

“It will be the same buns,” promised Mr. Shumilkin, who maintains the equipment at a restaurant in Moscow. “Just under a different name.”

McDonald’s restaurants are reopening in Russia this weekend, but without the Golden Arches. After the American fast-food giant pulled out this spring to protest President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine, a Siberian oil mogul bought its 840 Russian stores. Because almost all the ingredients came from inside the country, he said, the restaurants could keep on serving much of the same food.

The gambit might just work — underscoring the Russian economy’s surprising resilience in the face of the one of the most intense barrages of sanctions ever meted out by the West. Three and a half months into the war, it has become clear that the sanctions — and the torrent of Western companies voluntarily leaving Russia — have failed to completely dismantle the economy or spark a popular backlash against Mr. Putin.

Russia spent much of Mr. Putin’s 22 years in power integrating into the world economy. Unraveling business ties so large and so interwoven, it turns out, is not easy.

To be sure, the impact of sanctions will be deep and broad, with the consequences only beginning to play out. Living standards in Russia are already declining, economists and businesspeople say, and the situation is likely to get worse as stocks of imports run low and more companies announce layoffs.

Some do-it-yourself efforts by Russia may fall short of Western standards. When the first post-sanctions model of the Lada Granta — a Russian sedan co-produced by Renault before the French automaker pulled out this spring — rolled off an assembly line at a plant near the Volga on Wednesday, it lacked airbags, modern pollution controls or anti-lock brakes.

But the economic decline is not as precipitous as some experts had expected it would be after the Feb. 24 invasion. Inflation is still high, around 17 percent on an annual basis, but it has come down from a 20-year peak in April. A closely watched measure of factory activity, the S&P Global Purchasing Managers’ Index, showed that Russian manufacturing expanded in May for the first time since the war began.

Behind the positive news is a combination of factors playing to Mr. Putin’s advantage. Chief among them: high energy prices, which are allowing the Kremlin to keep funding the war while raising pensions and wages to placate ordinary Russians. The country’s oil revenues are up 50 percent this year.

In addition, deft work by the Central Bank prevented a panic in the financial markets after the invasion and helped the ruble recover from its initial crash. Store shelves, for the most part, remain stocked, thanks to ample inventories and alternative import routes being established through countries like Turkey and Kazakhstan — and the fact that Russian consumers are buying less.

Even the new Lada Granta is less of a clunker than observers predicted: Despite shortages of foreign components, it will still come with power steering and power windows.

“Everything is not as bad as expected,” a Russian car website proclaimed.

The Russian economy’s survival is playing into Mr. Putin’s hands by bolstering his narrative that Russia will stand tall in the face of the West’s determination to destroy it. He met with young entrepreneurs on Thursday in a town-hall-style event, his latest effort to show that even as he waged war, he was keen to keep the economy functioning and foreign trade moving. Even if the West will not do business with Russia, he insisted, the rest of the world will.

“We are not going to have a closed economy,” Mr. Putin told a woman asking about the impact of sanctions. “If someone tries to limit us in something, they are limiting themselves.”

For the rich, luxury goods and iPhones are still widely available, but more expensive, ferried into Russia from the Middle East and Central Asia. The poor have been affected by rising prices, but they will benefit from a 10 percent increase in pensions and the minimum wage that Mr. Putin announced last month.

Those most affected by the economic upheaval are in the urban middle class. Foreign goods and services are now harder to come by, Western employers are pulling out and travel abroad is becoming difficult and prohibitively expensive.

But Natalya V. Zubarevich, an expert in social and political geography at Moscow State University, notes that many middle-class Russians have no choice but to adapt to a lower standard of living: At least half the Russian middle class, she estimates, works for the state or for state-owned enterprises.

“Sanctions are not going to stop the war,” Ms. Zubarevich said in a phone interview. “The Russian public will bear it and adapt because it understands that it has no way to influence the state.”

Chris Weafer, a macroeconomic consultant who has long focused on Russia, published a note to his clients last week, saying that “some of our previous assumptions were wrong.” Inflation, and the economy's contraction, turned out to be less severe than expected, the note said. His firm, Macro-Advisory Eurasia Strategic Consulting, revised its forecast to show a smaller decline in gross domestic product this year — 5.8 percent rather than 7 percent — while also forecasting a recession lasting into next year.

In a phone interview, Mr. Weafer described Russia’s economic future as “more dull, more debilitating,” with lower incomes, but with basic goods and services still available. A major juice company, for instance, warned customers that its boxes would soon all be white because of a shortage of imported paint.

“The economy is now moving into almost a stagnant phase where it can avoid a collapse,” he said. “It’s a more basic level of economic existence, which Russia can continue for quite some time.”

On Friday, with inflation stabilizing, Russia’s Central Bank reduced its key interest rate to 9.5 percent — the level before the invasion. On Feb. 28, the bank had raised it to 20 percent to try to head off a financial crisis. The ruble, after plummeting in value in the days after the invasion, is now trading at four-year highs.

One reason for the ruble’s unexpected strength is that global energy demand surged coming out of the pandemic. In June alone, the Russian government is expecting a windfall of more than $6 billion because of higher-than-expected energy prices, the Finance Ministry said last week.

At the same time, Russian consumers have been spending less — further propping up the ruble and giving Russian companies time to set up new import routes.

Russian officials acknowledge, however, that the most difficult times for the economy may still be to come. Elvira Nabiullina, the central bank head, said on Friday that while “the effect of sanctions has not been as acute as we feared at the beginning,” it would be “premature to say that the full effect of sanctions has manifested itself.”

For example, it remains unclear how Russian companies will be able to obtain microchips used in a wide variety of goods. At Mr. Putin’s meeting with entrepreneurs, one developer said he was “very concerned about our microelectronics.”

Mr. Putin cut in: “Me too. Honest.”

The ties binding Russia’s economy to the West, now coming undone, go back decades — sometimes more than a century. Aeroflot, the national carrier, acquired scores of new Boeing and Airbus jets and styled itself as a convenient transit airline for people traveling between Europe and Asia. In the Ural Mountains, a factory worked with Siemens, the German manufacturing giant, to produce modern trains to replace rusting Soviet stock.

Banned from using European airspace, Aeroflot is now focusing on domestic routes and working to switch to Russian planes — a process that will take years. Siemens, which built telegraph lines across the Russian Empire in the 1850s and helped bring the country into the industrial era, announced last month it was pulling out of Russia.

“Sanctions suffocate the economy, which doesn’t happen all at once,” said Ivan Fedyakov, who runs Infoline, a Russian market consultancy that advises companies on how to survive under the current restrictions. “We have felt only 10 to 15 percent of their effect.”

But when it comes to food, at least, Russia is more prepared. When McDonald’s opened in the Soviet Union in 1990, the Americans had to bring in everything. Soviet potatoes were too small to make fries, so they had to acquire their own russet potato seeds; Soviet apples didn’t work for the pie, so the company imported them from Bulgaria.

But by the time McDonald’s pulled out this year, its Russian stores were getting almost all their ingredients from Russian suppliers. So when McDonald’s, which employed 62,000 workers in Russia, announced in March that it was suspending operations because it could not “ignore the needless human suffering unfolding in Ukraine,” one of its Siberian franchisees, Aleksandr Govor, was able to keep his 25 restaurants open. Last month, he bought the entire Russian business of McDonald’s for an undisclosed sum.

On Sunday — Russia Day, a patriotic holiday — he will reopen 15 stores, including the former flagship McDonald’s on Moscow’s Pushkin Square, the place where, in 1990, thousands of Soviets famously lined up for a taste of the West. The chain will operate under a still-to-be-disclosed new brand, though the new logo has been unveiled, said to represent a hamburger and French fries.

The hash browns will go by a Russian name, according to a menu leaked to a Russian tabloid. And, since the secret sauce is proprietary, there will be no Big Mac on offer.

Aurelien Breeden

France said on Friday that it was “extremely concerned” after two Britons and a Moroccan who had fought for the Ukrainian armed forces were sentenced to death by a court in Russian-occupied territory. The French Foreign Ministry said in a statement that the three men had been subjected to a “sham trial” and that they should be “treated in accordance with international humanitarian law.”

Jim McKinley

The British defense secretary, Ben Wallace, paid an unannounced visit to the Ukrainian capital on Friday and met with President Volodymyr Zelensky, who again made a case for the United Kingdom to provide Ukraine with more heavy weaponry, Zelensky’s office said. Wallace’s office said the meeting “focused on the U.K. continuing to provide operationally effective lethal aid that meets the current and future threats facing Ukraine.”

Michael Schwirtz and Marc Santora

Behind enemy lines, scouts help Ukrainians execute deadly strikes.

While a lack of weapons, ammunition and equipment hampers the Ukrainian military, there are signs that a partisan insurgency is growing in potency, allowing Ukrainian forces to deliver deadly strikes on Russian-controlled territory even in areas where it is dangerous and sometimes impossible to commit troops.

This week, partisan scouts working for Ukraine’s military behind enemy lines directed artillery attacks on two Russian bases in the occupied Kherson region that killed scores of enemy soldiers, according to a senior Ukrainian military official with knowledge of the attacks.

In one episode this week, the scouts approached a Russian army installation in the village of Chkalove, and discovered many foreign fighters stationed at the base along with Russian soldiers and heavy weaponry, the senior official said. They fed the coordinates for the base to a Ukrainian artillery unit stationed about 12 miles away.

The Ukrainians then pulverized the base with shells, killing scores of fighters just after midnight on Thursday, said the senior official, who spoke on the condition of anonymity to discuss sensitive military operations.

Later that day, scouts directed another artillery attack, this time on a resort complex in Stara Zburivka, near the mouth of the Dnipro River, killing dozens of enemy soldiers, including two generals, the senior official said. One of the generals was from the Russian army and another from the domestic intelligence service, the F.S.B., the official said.

The scouts are local partisans who aid the Ukrainian military on Russian-occupied territory. They might be former soldiers or simply civilians gathering information like the location of enemy units. They can be men pushing potato carts, or farmers, or a grandmother with a cellphone.

Ukrainian partisans have claimed credit for attacking Russian trains; targeting Russian proxies appointed to local government administrations; killing Russian soldiers; and supporting Ukrainian military efforts. Their support can prove crucial, both in southern Ukraine where Russia has captured territory, and in the east where Ukraine finds itself outgunned and fighting to hold onto its land.

Details of the two attacks this week could not be independently verified. The Ukrainian military did not immediately respond to a request for comment. Neither did the Russian foreign ministry.

The strike in Chkalove was near an area of active fighting in Ukraine’s south. To determine the number of dead, spotters counted body bags as they were loaded onto rescue vehicles, the senior official said.

The death toll in the strike was apparently so high because the shells struck a cache of munitions, sparking an explosion and a blaze that burned for six hours early Thursday morning, the official said.

The official said that before the attack, the partisans approached some of the foreign fighters and after trying to speak with them, surmised that they were Arab. The foreign fighters appeared to be living in tents near buildings occupied by Russian troops, the official said. He said they were possibly part of a contingent of Syrian troops that arrived in Russia three weeks ago.

It has long been rumored that Syrian fighters would join Russia’s fight in Ukraine, but there has been no official confirmation of this.

The exact shape and size of the insurgency in southern Ukraine is unclear and the resistance to Russian occupation can come in many forms — from helping direct attacks on enemy forces in coordination with the Ukrainian military to posting leaflets on street corners to demoralize the occupiers.

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Jim McKinley

After Friday’s report showing U.S. inflation was above 8 percent in May, President Biden blamed President Vladimir V. Putin of Russia and the war in Ukraine for rising costs and vowed to do everything possible to reverse the trend. “Putin’s price hike is hitting Americans hard,” he said.

Dan Bilefsky

Russia defends death sentences for 3 foreign fighters in Ukraine as outrage grows in the West.

As Western governments on Friday condemned the death sentences given to two Britons and a Moroccan by a court in Russia-occupied eastern Ukraine, Moscow defended the decision, saying the men were mercenaries who did not have the right to be treated as prisoners of war.

Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, speaking during a news conference in Yerevan, Armenia, said the “crimes” the men were convicted of had been committed in the so-called Donetsk People’s Republic, adding that he would not “hinder the operation of the judiciary and law enforcement authorities” in the territory.

Maria Zakharova, the Russian foreign ministry spokeswoman, asserted on Friday that the Britons sentenced to death were not defined as combatants under international law and, as such, were not entitled to prisoner of war status — a contention vehemently rejected by experts in international law and the British government.

“No matter what British officials say, these two persons are not prisoners of war, they are mercenaries,” Ms. Zakharova said in a statement. “According to international humanitarian law, the mercenaries sent by the West to assist the nationalistic regime in Kyiv are not combatants and do not have the right to the prisoner of war status.”

But British officials and human rights experts countered that the death sentences were a blatant violation of international humanitarian law under the Geneva Conventions, since all three men had joined the Ukrainian military, and, as prisoners of war, would be protected from prosecution for taking part in hostilities. The only exception, legal experts said, would be prosecutions on war crimes charges.

Under the Geneva Conventions, prisoners of war must be treated humanely and be protected from violence, intimidation, insults and public curiosity, as well as sheltered and provided with food, clothing and medical care.

The death sentences, handed down on Thursday, have alarmed human rights advocates and Western governments, raising questions about the protections afforded to thousands of foreign-born fighters serving in Ukraine, some of whom have been taken prisoner on the battlefield.

Prosecutors had accused the three men — Aiden Aslin, 28, Shaun Pinner, 48, and Brahim Saadoun — of being mercenaries and terrorists seeking to overthrow the government of the Donetsk People’s Republic. But people who know the men said all three had emigrated to Ukraine, made lives for themselves there and been caught up in an elaborate show trial driven by politics and the optics of wartime propaganda.

Liz Truss, Britain’s foreign secretary, wrote on Twitter on Friday that she had discussed the case of the three men with Ukraine’s foreign minister, Dmytro Kuleba. She said the judgment against them “is an egregious breach of the Geneva convention.” Earlier, she had called the sentences a “sham judgment with absolutely no legitimacy.”

At a time when Britain has been supporting and helping to arm Ukraine in the face of the Russian invasion, the sentences present a difficult conundrum for the British government, which has acrimonious relations with the Kremlin and has grown closer to Ukraine since the war began. Like much of the world, Britain does not recognize the government of the Donetsk People’s Republic, one of two breakaway regions in eastern Ukraine that Russia recognized after fomenting a separatist movement.

Since both of the British men were living in Ukraine and serving in its armed forces, Britain may have calculated that it could be counterproductive to engage Russia directly over the case. That may explain why, so far, there has been no British effort to reprimand the Russian ambassador to Britain.

The episode is also a sensitive one for Ms. Truss because, earlier this year, she suggested that she would offer her support to any Britons who wanted to go to Ukraine to help resist the Russian invasion. That was not an official policy and the government later insisted that it was advising British citizens to avoid travel to Ukraine.

The three men have one month to appeal, and there has been some speculation that the harsh sentences could be a pretext by Russia and its proxies to increase their bargaining power in a potential prisoner swap between Russia and Ukraine.

Mr. Aslin’s family, calling for the men’s return, stressed in a statement published on Friday by Sky News, a British broadcaster, that the two Britons were not mercenaries.

“We love Aiden with all our hearts. He and Shaun, as members of Ukrainian armed forces, should be treated with respect just like any other prisoners of war,” the family said in a statement. “They are not, and never were, mercenaries.”

Stephen Castle contributed reporting from London and Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia.

Thomas Gibbons-Neff, Natalia Yermak and Andrew E. Kramer

Ukraine is running short of Soviet-era ammunition for its artillery, crippling its ability to hold the line in the east.

DONETSK REGION, Ukraine — Nearly four months after Russia invaded, the Ukrainian military is struggling in the artillery war in the country’s east, because it is running short of Soviet-era ammunition and has not received enough from its allies to keep the Russians at bay, Ukrainian officials and artillery officers in the field say.

On the front lines in the Donbas, those shortages have meant that Ukrainian soldiers are conserving their shells and often are unable to return fire one-for-one.

At one Ukrainian artillery position on Friday, several Russian shells had just sailed overhead, landing in the field behind the soldiers with methodic thuds, when the gun’s crew was told to get ready to fire. Their drones had spotted a group of Russian howitzers a few miles away.

The Ukrainian soldiers scrambled, pulling branches from their 122-millimeter self-propelled gun camouflaged on the edge of a wooded area on the front line in eastern Ukraine. The barrel angled skyward before firing only two shots, sending dirt and leaves into the air.

A few weeks ago, the gun would have been firing constantly, its crew said, but now it was firing significantly less. And instead of blanketing Russian positions with ordnance, they could engage only specific targets, like the Russian howitzers.

Mariana Bezugla, a member of Ukraine’s Parliament who is the deputy head of the national security, defense and intelligence committee, said similar shortages of Soviet-era ammunition were occurring throughout the eastern theater, where Ukrainian forces have been battling to hold the line against a Russian offensive aimed at capturing the entire resource-rich Donbas region.

“They have a lot of resources, a lot of ammunition,” Ms. Bezugla said. “It is not comparable with ours.”

Ms. Bezugla said that Ukraine was quickly running out of Soviet-era ammunition for its big guns, and while it has plenty of ammunition for NATO artillery pieces, it still does not have enough of those weapons to replace the older equipment. “We have munitions of the new type, but we still lack guns” to fire it, she said.

On Friday, Ukraine’s deputy head of military intelligence, Vadym Skibitsky, told The Guardian that Ukraine was running out of Soviet-era shells and losing the artillery battle with Russia on the front lines. He said Ukraine was firing 5,000 to 6,000 artillery rounds a day and had “almost used up all of our ammunition.”

In the battle in the Donbas, Russian forces are firing about 60,000 artillery shells and rockets each day, according to a senior adviser to the Ukrainian military command who was not authorized to speak publicly.

Michael Kofman, the director of Russia studies at CNA, a research institute in Arlington, Va., said ammunition supplies would be critical to the final outcome in the battle for the east of Ukraine.

“This war is far more about attrition by artillery than maneuver, which means one of the deciding factors is who has more ammunition,” he said.

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Valerie Hopkins

Reporting from Yahidne, Ukraine

Russian soldiers held 300 civilians in a dank basement for a month. Ten died.

More than two months after the residents of Yahidne kicked down the bolted basement door where the Russian army had held them hostage, the village is being rebuilt but the memories remain fresh — and deeply painful.

On March 3, eight days after the full-scale invasion began, Russian forces swept into Yahidne, a village on the main road north of Ukraine’s capital, Kyiv. For nearly a month, until March 31, when Ukrainian troops liberated the town, more than 300 people, 77 of them children, were imprisoned in several rooms in the dank basement of the village school — a human shield for the Russian troops based there. Ten of the captives died. Among those held inside were a baby and a 93-year-old, Ukrainian prosecutors said.

“This is our concentration camp,” said Oleh Turash, 54, one of those imprisoned. He had helped to bury the people who perished there. For most of the time there was virtually no light. Despite the freezing winter weather, he said, people were packed in so tightly their body warmth was all the heat they needed.

But there was never enough oxygen to breathe normally, causing some people to black out and others, mainly older, to suffer hallucinations. “They would start babbling about the need to plant potatoes, and other things that they could not do,” said Ivan Petrovich, the school’s janitor.

Mr. Turash, 54, slept in the largest room. It had the only source of air, a tiny hole the people made themselves, Mr. Petrovich said. A bucket sat at the far side of the room, a makeshift toilet for children and others who could not wait until morning, when there was hope that the Russian soldiers would let people out to use the regular toilets.

A tally on the door of the largest room noted that 136 people had stayed there, nine of them children. Originally, the number had been 139, but that had been scratched out to reflect three deaths, Mr. Turash said.

Eshe Nelson

Russia’s central bank cuts interest rates to 9.5%.

Russia’s central bank cut interest rates to 9.5 percent from 11 percent on Friday as officials said inflation was slowing more than expected — but the country still faces a large number of economic risks and uncertainty.

The annual inflation rate in Russia was 17.1 percent in May, down from 17.8 percent the previous month, separate data showed this week. Price growth was low in May and June, the bank said, thanks to the appreciation of the ruble and weakening demand for consumer goods.

But Elvira Nabiullina, the central bank leader, warned during a news conference on Friday that inflation was still a major risk to Russia’s economy and that a downward trend wasn’t assured. The bank is forecasting an annual inflation rate of 14 percent to 17 percent at the end of the year.

“The very low price growth rate we have been observing in recent weeks cannot be considered to be steadily low inflation,” Ms. Nabiullina said. Prices are adjusting lower after a surge in March, immediately after the start of Russia’s war in Ukraine. Inflationary risks are “still considerable,” she added.

As Russia is increasingly isolated from the rest of the global economy by sanctions due to the war, companies and consumers are facing a painful period of broken supply chains and absent technology, while the economy is set for a sharp recession this year. Lowering the interest rate is one way the central bank can help prop up the economy. The central bank said on Friday that retail and corporate lending operations were weak.

“The external environment for the Russian economy remains challenging and significantly constrains economic activity,” the central bank said in a statement.

Amid a large decline in imports, companies are struggling to fix production and logistics problems, the statement said, and there has been only “nascent diversification” in finding new suppliers and customers to sell to. Consumer spending was also down because households are choosing to save their money even as inflation eats into their incomes.

“Today, most companies engaged in external trade are facing problems,” Ms. Nabiullina said. It will take a long time to resolve bottlenecks created by the need to find new suppliers, payments systems, customers and trade routes, she added. There is also the risk of secondary sanctions, she said, referring to penalties against foreign entities that do not comply with prohibitions on doing business with Russia. The Biden administration is said to be developing plans for such sanctions.

Two weeks ago, the bank hastily cut rates to 11 percent from 14 percent after the ruble climbed to a multiyear high against the U.S. dollar, partly driven by capital controls imposed after Russia’s Feb. 24 invasion of Ukraine. While the strengthening currency helped ease some inflationary pressures, it also put pressure on Russia’s budget, which relies on energy sales that are often denominated in dollars.

In late February, after the invasion, the central bank more than doubled interest rates to 20 percent and took steps to stop the outflow of rubles from the economy. Since then, some of these restrictions have been loosened.

Thes invasion has sent global energy, food and commodity prices soaring, leading to sharp downward revisions to economic growth for countries around the world. This week, both the World Bank and the Organization for Economic Cooperation and Development said the risks of recession were growing as they slashed their forecasts to acknowledge the economic toll of the war.

This global impact is spilling back into Russia’s economy. “The materialization of growing risks of a global recession could in turn further weaken external demand for Russian exports,” Russia’s central bank said on Friday.

A day earlier, President Vladimir V. Putin said Russia would not close itself off from the rest of the world. Even if the United States and the European Union do not want to do business with Russia, he said, countries in Asia, Latin America and Africa will.

“Our economy will be open — whoever isn’t interested will be robbing themselves,” Mr. Putin said.

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Marc Santora

The Ukrainian military high command said on Friday that fighting in the battered city of Sievierodonetsk in eastern Ukraine was ongoing even as Russian forces try to surround thousands of Ukrainian soldiers fighting to hold their positions.

Marc Santora

Ukraine pleads to be taken out of a ‘gray zone’ between the E.U. and Russia.

European expressions of solidarity with Ukraine must now be followed with action — specifically, the formal acceptance of his nation’s candidacy to join the European Union — President Volodymyr Zelensky said on Friday.

“It will prove that words about Ukraine being a part of the European family are not just words,” he said in a virtual address to the Copenhagen Democracy Summit, an annual gathering of political and business leaders from around the world. Ukraine, Mr. Zelensky said, must not be forced to remain in a “gray zone” stranded between the prospect of a better future within the European Union and continued threat from Moscow.

While he has made similar appeals in the past, his comments came as he seeks to steady his country’s resolve at a moment when the war is taking an increasing toll and looks likely to last for some time. The bloc’s 27 members are expected in the coming weeks to consider Ukraine’s application for candidacy.

Yet such a move is controversial, despite continuing words of support for Ukraine by leaders across the continent, and despite a declaration in February by Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, that Ukraine was “one of us and we want them in the European Union.”

There has been no E.U. enlargement since 2013, when Croatia joined — a reflection of the onerous and politically challenging path to membership. Even if Ukraine’s candidacy were accepted, the process of becoming a full member could take years.

Roberta Metsola, the president of the European Parliament, said after Mr. Zelensky’s remarks that the continent’s handling of the war would be judged in the years to come and that Europe must demonstrate its resolve. “In Europe, we know the cost of appeasement,” she told the Copenhagen summit. “We know the weight of walls and iron curtains.”

She said that while the United States, Europe and other democratic allies had been united in support of Ukraine, the real test would come as the costs of the war grow and public attention to it fades.

“Ultimately, Putin is staring down the world, hoping that we will blink first,” she said of President Vladimir V. Putin of Russia. “But we cannot do that.”

Just as the war itself is now as much a contest of will and endurance, maintaining united political support for Ukraine will require steadfastness and the ability to remain focused on the long-term stakes.

A day after Mr. Putin compared himself with Peter the Great, the 18th-century Russian emperor — saying that he was engaged in a similar struggle to win back lands he sees as rightfully Russian — both Mr. Zelensky and Ms. Metsola said it was time to take such aggressive stances seriously.

“The aggressor must feel the pressure of the democratic world when the threat is issued,” Mr. Zelensky said. “We must learn to act preventively and not just respond.”

Ms. Metsola also cited a “real, clear and present danger” that Mr. Putin’s forces present.

“Putin did not stop in Crimea,” Ms. Metsola said, referring to the Russian leader’s 2014 annexation of the Ukrainian peninsula. Likewise, she said of his forces’ assault on Ukraine’s capital in the current conflict, “He would not have stopped in Kyiv.”

Thomas Gibbons-NeffAndrew E. Kramer and Marc Santora

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

Ukrainian leaders are stepping up their pleas for the quick delivery of heavy weapons from the West — requests made ever more urgent as field officers and Ukrainian officials warn that soldiers are running out of ammunition for their Soviet-era weaponry.

Artillery is critical for the war in the east, which is being fought mostly at long distances. Shortages of equipment and ammunition have left Ukrainian soldiers increasingly prey to withering attacks by the Russians and their superior firepower in cities like Sievierodonetsk, where Ukraine’s soldiers are trying to hold out despite being surrounded on three sides.

Mariana Bezugla, the deputy head of the national security, defense and intelligence committee for Ukraine’s Parliament, said Ukraine was quickly running out of Soviet-era ammunition for its big guns, and while it has plenty of ammunition for NATO artillery pieces, it still does not have enough of those weapons to replace the older equipment. On the front lines in the Donbas region, those shortages have meant that Ukrainian soldiers are conserving their shells and often are unable to return fire one-for-one.

With the Ukrainians reporting the death of 100 to 200 soldiers every day and the war now a grueling contest of will and endurance, President Volodymyr Zelensky and his top aides are looking for ways to stiffen the resolve of both his nation and Western allies. On Friday, he again pleaded for admittance to the European Union — a prospect that is considered unlikely in the short term — saying that Ukraine must not be forced to remain in a “gray zone” between the hope of a better future within the European community and continued threats from Moscow.

And on Thursday, Defense Minister Oleksiy Reznikov said that while he was grateful to the West for sending weapons and promising more, he was not “satisfied with the tempo and quantity of weapon supplies. Absolutely not.”

In other developments:

There are signs that a partisan insurgency is executing strikes in Russian-controlled territory, as scouts working for Ukraine’s military directed artillery attacks on two Russian bases in the occupied Kherson region, according to a senior Ukrainian military official. Separately, Ukrainian and Russian authorities have described attacks on Russian-appointed officials by partisans.

Russia is struggling to provide basic services to people living in its occupied territories in Ukraine, Britain’s Defense Ministry said on Friday. Kherson, the first city to be taken by Russian troops, is facing a shortage of medicines, and Mariupol is at risk of a major cholera outbreak, the ministry said.

Western governments condemned the death sentences handed down to two Britons and a Moroccan who fought for Ukraine by a court in Russian-held eastern territory. The men were accused of being mercenaries, and Russia defended the court’s decision, saying the men were not prisoners of war.

There are now at least 4.8 million refugees from Ukraine across Europe, the U.N.’s refugee agency reported on Thursday, citing new data from national authorities. The war has caused “one of the largest human displacement crises in the world today,” the agency said.

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Melissa Eddy

With Ukraine’s glass factories shut down, Germany is scrambling for a natural treasure: beer bottles.

Stefan Fritsche, who runs a centuries-old German brewery in Neuzelle, near the Polish border, has seen his natural gas bill jump a startling 400 percent over the past year. His electricity bill has increased 300 percent. And he’s paying more for barley than ever before.

But the soaring inflation for energy and grains in the wake of the Ukraine invasion is no match for the biggest challenge facing Mr. Fritsche’s brewery, Klosterbrauerei Neuzelle, and others like it across Germany: a severe shortage of beer bottles.

While brewers buy their glass from a number of countries across Europe, the war has caused glass factories in Ukraine — previously an important supplier — to cease operation. Sanctions have cut off supply chains from Russia and Belarus.

The price of bottles produced elsewhere, including in the Czech Republic, France or even Germany, has reached record levels of 15 to 20 euro cents each, because glassmaking involves huge levels of heat, and energy prices have soared.

The problem is “unprecedented,” Mr. Fritsche said. “The price of bottles has exploded.”

The issue is not so much a lack of bottles: Germany’s roughly 1,500 breweries have up to four billion returnable glass bottles in circulation, about 48 for every man, woman and child.

But dragging a crate — or several — of empty glass bottles back to a store can be a hassle, even if it means getting back the deposit fee of 8 euro cents per bottle. People tend to let them stack up in the basements or balconies, biding their time until they are running out of either space or spare cash.

Faced with a broad variety of other problems as the busy summer season approaches, including a shortage of truck drivers and high fuel costs, beer makers have a plea for German drinkers: Bring back your empties.

Victoria Kim

Russia is struggling to provide basic services to people living in its occupied territories in Ukraine, according to Britain’s defense ministry. Kherson, the first city to be taken by Russian troops, is facing a shortage of medicines, and Mariupol is at risk of a major cholera outbreak, the ministry said.

Jesus Jiménez

Ukraine reiterates pleas for more weapons from the West.

Ukraine’s military and its government renewed their pleas for more Western arms as fierce fighting continued in the city of Sievierodonetsk, which President Volodymyr Zelensky has said is pivotal to the fight for the eastern region of Donbas.

While the United States and other countries have sent Ukraine many weapons and promised more, officials say they are not coming fast enough to hold off Russian forces. Defense Minister Oleksiy Reznikov said on Thursday that while he was grateful for the support, he had not been “satisfied with the tempo and quantity of weapon supplies. Absolutely not.”

Mr. Reznikov and other officials are making no secret of the challenges Ukraine faces in the east, perhaps to add a sense of urgency to their daily calls for heavy Western weaponry.

Although the Ukrainian military has “a clear artillery supply plan until the end of July,” Mr. Reznikov said, soldiers on the front lines are increasingly asking for more powerful weapons as the grueling battles continue, three and a half months into the war.

Mykhailo Podolyak, a senior adviser to Mr. Zelensky, told the BBC that 100 to 200 Ukrainian military personnel were now dying each day. Mr. Zelensky said last week that the army was losing 60 to 100 soldiers a day. Mr. Podolyak said a “complete lack of parity” with Russia’s military capabilities was the reason Ukraine’s losses were so high.

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Ivan Nechepurenko

Yandex, often described as Russia’s Google, said it had de-emphasized national borders in its maps, one of its most popular products. The move prompted many observers to speculate online that the company wanted to avoid being pressured to redraw borders as Russia captures more of Ukraine. As of Thursday night, lines designating many countries were barely visible on Yandex maps. The border between Ukraine and Russia, for instance, was denoted with the same line as the borders between different regions in Ukraine. In a statement, the company explained the move by saying that it wants its maps to be oriented around local use. “Yandex Maps is a universal service that helps people find organizations and places nearby, choose public transport and plan comfortable routes,” the company said.

Jesus Jimenez

In his nightly speech, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said he and other officials had held a meeting about Ukraine's current and postwar economic policy. They discussed a grant program for small and medium-sized businesses, he said, as well as developing the country’s security sector, industrial recovery and attracting investment.

Jesus Jimenez

Mykhailo Podolyak, a senior adviser to President Volodymyr Zelensky of Ukraine, said in an interview with the BBC on Thursday that Ukrainian military casualties are now between 100 and 200 per day. Zelensky said last week that the Ukrainian army was losing 60 to 100 soldiers a day.

Dan Bilefsky and Valerie Hopkins

Three foreign fighters in Ukraine’s army are sentenced to death in Russia-occupied territory.

Two Britons and a Moroccan who had fought for the Ukrainian armed forces were sentenced to death Thursday by a court in Russia-occupied eastern Ukraine after being accused of being mercenaries, Russia’s Interfax news agency reported.

The death sentences were the latest ominous step in a trial that has alarmed human rights advocates and Western governments, raising questions about the protections afforded to thousands of foreign-born fighters serving in Ukraine, some of whom have been taken prisoner on the battlefield.

Britain’s foreign secretary, Liz Truss, wrote on Twitter that the court verdict was a “sham judgment with absolutely no legitimacy.” One British member of Parliament called the proceedings a “Soviet-era-style show trial.”

Prosecutors had accused the three men — Aiden Aslin, 28, Shaun Pinner, 48, and Brahim Saadoun — of being mercenaries and terrorists who were seeking to violently overthrow the government of the Donetsk People’s Republic, one of two breakaway regions in eastern Ukraine that Russia has recognized.

But defenders of the three men said all three had immigrated to Ukraine, had made homes there and were fighting for their adopted country’s army before they were ensnared in what appeared to be a trial in which the verdict was predetermined.

The harsh sentences received a swift and angry rebuke from the British government. A spokesman for Prime Minister Boris Johnson of Britain said that “prisoners of war shouldn’t be exploited for political purposes,” according to the BBC.

Legal experts said the trial appeared calculated to discourage foreign volunteers, including Americans, from joining Ukraine’s military by warning them that they could be denied the protections granted to prisoners of war under the Geneva Conventions.

But on Thursday, judicial officials in the Donetsk People’s Republic, where Russian-allied forces have been fighting Ukrainian troops since 2014, doubled down on their contention that the men were violent mercenaries deserving of death.

Prosecutors claimed that the three men were guilty of “training for the purpose of carrying out terrorist activities” and that they undertook their activities “for a fee.”

Alexander Nikulin, the chairman of the board of the Appellate Chamber of the Supreme Court of the Donetsk People’s Republic, said the men had intended to overthrow the region’s de facto government, which is allied with Moscow and which Ukraine, along with much of the rest of the world, does not regard as legitimate.

Mr. Nikulin said that the court had convicted the men and sentenced them to death after they had pleaded guilty to the charges of being mercenaries.

“When handing down the sentence, the court used not only written regulations and rules, but also the main, unshakable principle of justice,” he told reporters, according to Interfax. The men have one month to appeal.

At a hearing on Wednesday, the three men stood in a glass cage in a courtroom in Donetsk, the capital of the region, according to video released by the Russian government. All three were asked if they would plead guilty to the charges, and each said yes.

Interfax said that Mr. Pinner and Mr. Aslin had surrendered in the southern port city of Mariupol in April, while Mr. Brahim had surrendered in the eastern town of Volnovakha in March.

The British prime minister’s office stressed that, under the Geneva Conventions, “prisoners of war are entitled to combatant immunity and they should not be prosecuted for participation in hostilities.”

Robert Jenrick, a Conservative member of Parliament in Newark, Mr. Aslin’s hometown in central England, wrote on Twitter that Mr. Aslin was not a mercenary, but had been living in Ukraine and had served in its armed forces before Russia’s invasion. Mr. Aslin is entitled to protection under the Geneva Conventions, Mr. Jenrick said.

“This disgusting Soviet-era-style show trial is the latest reminder of the depravity of Putin’s regime,” he wrote, adding: “They cannot treat British citizens like this and get away with it.”

Under the Geneva Conventions, prisoners of war must be treated humanely and be protected from violence, intimidation, insults and public curiosity, as well as sheltered and provided with food, clothing and medical care.

Denis Krivosheev, an official with Amnesty International, said that the sentences were a “blatant violation of international humanitarian law.”

“The three were members of the Ukrainian regular forces,” he said, “and under the Geneva Conventions, as prisoners of war, they are protected from prosecution for taking part in hostilities.” The only exception, he said, is prosecutions on war crimes charges.

According to the BBC, Mr. Aslin moved to Ukraine in 2018 and joined its military. He is engaged to a Ukrainian woman, the broadcaster said. Mr. Pinner comes from Bedfordshire, had served in the British Army and married a Ukrainian, the BBC reported.

Mr. Saadoun arrived in Ukraine in 2019, learned Russian, and signed up for the Ukrainian army a year ago, a friend, Ilya Zub, said.

“Brahim is not a mercenary,” Mr. Zub said, adding that he had known Mr. Saadoun for more than a year. “He came to Ukraine in 2019 and decided he wanted to start a new life.”

Anushka Patil

At least 4.8 million refugees from Ukraine have been recorded across Europe, the U.N.’s refugee agency reported on Thursday, citing new data from national authorities. The war has resulted in “one of the largest human displacement crises in the world today,” the agency said.

Anton Troianovski

Putin the Great? The Russian president likens himself to a famous czar.

Among President Vladimir V. Putin’s motives for invading Ukraine, his view of himself as being on a historic mission to rebuild the Russian Empire has always loomed large. On Thursday, Mr. Putin went further, comparing himself directly to Peter the Great.

It was a new, if carefully staged, glimpse into Mr. Putin’s sense of his own grandeur.

Mr. Putin on Thursday marked the 350th anniversary of Peter’s birth by visiting a new multimedia exhibit about the czar in Moscow. He then held a town-hall-style meeting with young Russian entrepreneurs and opened it by reflecting on Peter’s conquest of the Baltic coast during his 18th-century war with Sweden.

Mr. Putin described the land Peter conquered as rightfully Russian.

“He was returning it and strengthening it,” Mr. Putin said, leaning back in his armchair, before hinting with a smile that he was now doing the same thing in his war in Ukraine. “Well, apparently, it has also fallen to us to return and to strengthen.”

Mr. Putin said that when Peter founded the city of St. Petersburg on the captured land, “none of the countries of Europe recognized it as Russian.” That remark seemed to be a clear reference to the present day, when no Western country has recognized Moscow’s claim to Crimea, much less to the parts of eastern and southern Ukraine Russia has seized in the last three months.

Mr. Putin seemed to suggest that the West, as it did centuries ago, would eventually come around and recognize those regions as Russian.

Peter, Russia’s first emperor, has always been an object of fascination for Mr. Putin, who himself comes from St. Petersburg. The Russian president keeps a bronze statue of the czar by his ceremonial desk.

But in recent days, Russian officials have been promoting the comparison between Mr. Putin and Peter with special energy; the governor of St. Petersburg on Thursday said that he felt the same pride for today’s Russian soldiers in Ukraine “as we take pride in the memory of Peter’s warriors.”

There is at least one historical problem with the official Putin-Peter comparisons.

The czar is known for opening Russia’s “window to Europe,” building St. Petersburg in a European mold and bringing Western technology and culture to Russia. Mr. Putin’s Ukraine invasion, many Russians fear, has slammed that window shut.

Last week a Russian journalist asked the Kremlin’s spokesman, Dmitri S. Peskov, whether the window to Europe was closing. He responded: “No one is planning to close anything.”

On Thursday, Mr. Putin repeated that message in his meeting with entrepreneurs, insisting that Russia would not close itself off from the rest of the world as the Soviet Union did. Even if the United States and the European Union do not want to do business with Russia, he said, countries in Asia, Latin America and Africa will.

“Our economy will be open — whoever isn’t interested will be robbing themselves,” Mr. Putin said. “It’s impossible to fence off a country like Russia, and we are not planning to put up a fence like that around us ourselves.”

France24 - Monde

Exposition "Dicokam" : la nouvelle génération d’artistes camerounais à l’honneur

Publié le : 07/06/2022 - 18:24

Laura MOUSSET Suivre

Peu représentée et étudiée dans le monde de l’art, la scène contemporaine camerounaise est mise à l’honneur dans l’exposition "Dicokam" à la 193 Gallery à Paris, jusqu’au 31 juillet. Huit artistes engagés exposent leurs œuvres, qui évoquent des problèmes politiques, écologiques ou sociétaux. 

New York Times - World

Russia-Ukraine War

‘We Are Still in Shock’: A Month Trapped in a Basement by Russian Forces

More than 300 Ukrainians, 77 of them children, were imprisoned in a dank and airless school basement for nearly a month. Ten of them died.

Trenches dug by Russian soldiers outside the school they used as a base, while holding more than 300 civilians prisoner in its basement throughout most of March.Credit...

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By Valerie Hopkins

Photographs by Nicole Tung

YAHIDNE, Ukraine — More than two months after the residents of Yahidne kicked down the bolted basement door where the Russian army had held them hostage, the village is being rebuilt but the memories remain fresh — and deeply painful.

On March 3, eight days after the full-scale invasion began, Russian forces swept into Yahidne, a village on the main road north of Ukraine’s capital, Kyiv. For nearly a month, until March 31, when Ukrainian troops liberated the town, more than 300 people, 77 of them children, were imprisoned in several rooms in the dank basement of the village school — a human shield for the Russian troops based there. Ten of the captives died. Among those held inside were a baby and a 93-year-old, Ukrainian prosecutors said.

“This is our concentration camp,” said Oleh Turash, 54, one of those imprisoned, who helped bury the people who perished there. For most of the time there was virtually no light. Despite the freezing winter weather, he said, people were packed in so tightly their body warmth was all the heat they needed.

But there was never enough oxygen to breathe normally, causing some people to black out and others, mainly older, to suffer hallucinations. “They would start babbling about the need to plant potatoes, and other things that they could not do,” said Ivan Petrovich, the school’s janitor.

Mr. Turash, 54, slept in the largest room. It had the only source of air, a tiny hole the people made themselves, Mr. Petrovich said. A bucket sat at the far side of the room, a makeshift toilet for children and others who could not wait until morning, when there was hope that the Russian soldiers would let people out to use the regular toilets.

BELARUS

RUSSIA

Yahidne

Kyiv

Lviv

UKRAINE

MOLDOVA

Mariupol

ROMANIA

Sea of

Azov

CRIMEA

100 mileS

By The New York Times

A tally on the door of the largest room noted that 136 people had stayed there, nine of them children. Originally, the number had been 139, but that had been scratched out to reflect three deaths, Mr. Turash said.

“Three people died around me,” said his 73-year-old mother, Valentyna. She had broken her right arm going down the stairs to the basement, but received no medical treatment. Her wrist is still swollen three months later.

“I am still in a lot of pain, and I can’t use my fingers as well as I used to,” she said.

She said the room she was in was so crowded there was no space for her to move.

“I spent 30 days just like this, hardly moving,” she said, squatting down low to the ground. “Twice, I lost consciousness because of the lack of oxygen, but my son banged on the door to get me out. Thank God I survived.”

Mr. Petrovich and Mr. Turash brought crayons for the children to draw. Inside, they drew a mural on the wall composed of Ukrainian flags, hearts, suns and butterflies. At the top, a child had written, “No War!!!”

In a smaller room, about 25 by 10 feet, there was another amended body count: 22 people, including five children, had been written in pencil. Someone writing in navy blue crayon had changed the number to 18.

On one wall was a tally of the dead and the date they had died. One man, Anatoly Shevchenko, had a question mark next to his name. His fate is still a mystery.

Every few days, if the captives were lucky, the Russians would give them permission to take the bodies into the school’s boiler room, usually several at a time.

That was also where they got their drinking water.

The men would go through an opening and climb down a ladder to a sewer line, where they would fetch water used in normal times for the school’s heating system.

Once they got the water, they would boil it over the open flame that they used to cook, when they were allowed to.

“Imagine, there were dead bodies here on this table,” Mr. Turash said. “And just next to the corpses, we were boiling the water that we drank.”

At one point the Russian soldiers conscripted Mr. Turash and others to dig a pit at least 10 feet deep next to the boiler room.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“I thought I was digging my own grave,” he said.

Instead, the Russians eventually installed a generator there.

Every week or so, after some negotiating, the soldiers would grant Mr. Turash permission to bury the deceased outside in a communal grave. They accompanied him, as they did all villagers who got permission to leave the basement, with their Kalashnikovs raised. The residents were able to get intermittent, and inconsistent, food supplies under soldiers’ watch.

Outside, the school was surrounded by Russian tank positions. The soldiers had felled trees from the forest behind the school and dug foxholes for themselves, stealing rugs from people’s homes to put inside the mud dwellings. Mr. Turash recognized his own boots on a soldier’s feet.

The occupiers told some of the residents there were plans to bring them to Russia. “They told us, ‘The men will go to Tyumen to work in wood production and the women will be sent to another part of Russia to work cleaning fish,’” said Ekaterina Balanovych, referring to a city in western Siberia.

On March 30, when the Russian forces began retreating from the north, the soldiers locked everyone inside, bolted the door and ordered them not to leave.

That night the villagers broke down the door and quickly realized the Russians had left. But they could hear heavy fighting nearby, and most remained inside, waiting to be rescued.

But they found an old phone, Ms. Balanovych said, and someone was able to reach one of the Ukrainian troops.

“When our boys arrived, we were so happy, we hugged them, and we cried,” she said. “They brought bread. We hadn’t seen a crumb of bread for a month.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

In eastern Ukraine. As vicious street-by-street combat continues in the city of Sievierodonetsk, President Volodymyr Zelensky and other Ukrainian leaders are stepping up their pleas for the quick delivery of heavy weapons to help them. Last week, Ukrainian forces appeared to withdraw from Sievierodonetsk, only to later mount a counterattack.

E.U. membership for Ukraine. The European Parliament recommended that Ukraine be granted candidate status for membership in the European Union. The E.U.’s decision on Ukraine’s candidacy, which is expected in late June, will put to the test the bloc as it tries to figure out ways to bind vulnerable countries like Ukraine, Moldova and Georgia to Europe without creating security risks.

Prisoners of war. Russian investigators said they had opened more than 1,100 cases into “crimes against peace” committed by the Ukrainian government, paving the way for what could turn into a mass show trial of hundreds of Ukrainian service members. Two Britons and a Moroccan who had fought for the Ukrainian armed forces, meanwhile, were sentenced to death by a court in Russia-occupied eastern Ukraine after being accused of being mercenaries.

Power consolidation. As Russia continues to pound towns and villages across eastern Ukraine, the Kremlin is trying to deepen its hold on occupied territory in the south, restoring rail links and other key infrastructure to secure a “land bridge” from Russia to the Crimean Peninsula.

More than two months later, however, Yahidne is far from back to normal. The school is badly damaged, perhaps beyond repair. The wrecked tanks and armored vehicles have been towed away but the evidence of the occupation — underground dwellings, recently extinguished fires and the scattered belongings of those forced to live in the basement — remains.

Some, like Mr. Petrovich, appear to be suffering depression or some form of PTSD. “After two months, we are still in shock,” he said. “There is so much work to do at home still, but you can’t lift your hand. It is scary.”

There is still a lot of cleaning up to do. “There is not a single house here where there was no tank or armored personnel carrier standing,” said Valentyna Sezonenko, 75, who found partly unexploded ordnance on the road in front of her house. Houses across the street and next door had been razed.

On a street next to the village’s destroyed events hall, volunteers from the capital were putting new roofs on apartment buildings. A shell from a cluster munition lay nearby.

“My soul hurts,” said Nina Shish, who managed to flee Yahidne hours before it was occupied only to be trapped in a basement by Russians in a neighboring village.

As soon as she returned to Yahidne, she went to see the local school, where she had worked and where her granddaughter had been in kindergarten.

“I have no words for my grief, the school was so beautiful before,” she said. “Now, students won’t learn there any more.”

She took a plant stand with a spider plant home and put it in her building’s hallway as a memento.

On Wednesday, Ukraine’s chief prosecutor announced eight new war crimes cases, including one against nine Russian soldiers accused of terrorizing Yahidne.

“Unfortunately, these people are not located here physically, and we are going for an in absentia trial, but it is very important for us, for Ukrainian justice, for the victims and their relatives to have this legal process,” the prosecutor general, Irina Venediktova, wrote on Facebook on Wednesday.

While Russia denies that its soldiers have committed war crimes, Ukraine has already sentenced three soldiers for related offenses. Most of the soldiers named by Ms. Venediktova come from Tuva, a remote province in southeastern Siberia.

On the road locals call Fourth Street, Ludmila Shevchenko was tending her garden. She had already buried one son, Vitaliy, 53, who was shot by the Russians in the early days of the occupation.

And she was worried about her other son, Anatoly, the man with the question mark next to his name on the list in the basement.

“I don’t know if he is alive or dead,” she said, resting against the pockmarks of the damaged house.

“I don’t know if the commander will be tried,” she said. “But I want to ask him, ‘Where is my son, Anatoly Shevchenko?’”

Evelina Riabenko contributed reporting.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Behind Enemy Lines, Scouts Help Ukrainians Execute Deadly Strikes

A nascent insurgency made up of civilians or former soldiers provided information that aided Ukraine’s attack on two Russian bases, according to a senior Ukrainian military official.

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By Michael Schwirtz and Marc Santora

While a lack of weapons, ammunition and equipment hampers the Ukrainian military, there are signs that a nascent partisan insurgency is growing in potency, allowing Ukrainian forces to deliver deadly strikes on Russian-controlled territory even in areas where it is dangerous and sometimes impossible to commit troops.

This week, partisan scouts working for Ukraine’s military behind enemy lines directed artillery attacks on two Russian bases in the occupied Kherson region that killed scores of enemy soldiers, according to a senior Ukrainian military official with knowledge of the attacks.

In one episode this week, the scouts approached a Russian army installation in the village of Chkalove, and discovered many foreign fighters stationed at the base along with Russian soldiers and heavy weaponry, the senior official said. They fed the coordinates for the base to a Ukrainian artillery unit stationed about 12 miles away.

The Ukrainians then pulverized the base with shells, killing scores of fighters just after midnight on Thursday, said the senior official, who spoke on the condition of anonymity to discuss sensitive military operations.

Oleksiy Arestovych, an adviser to President Volodymyr Zelensky of Ukraine, confirmed the attack and said about 200 fighters had been killed.

Later that day, scouts directed another artillery attack, this time on a resort complex in Stara Zburivka, near the mouth of the Dnipro River, killing dozens of enemy soldiers, including two generals, the senior official said. One of the generals was from the Russian army and another from Russia’s counterintelligence service, the F.S.B., the senior military official said.

The scouts are local partisans who aid the Ukrainian military on Russian-occupied territory. They might be former soldiers or simply civilians gathering information like the location of enemy units. They can be men pushing potato carts, or farmers, or a grandmother with a cellphone.

Ukrainian partisans have claimed credit for attacking Russian trains; targeting Russian proxies appointed to local government administrations; killing Russian soldiers; and supporting Ukrainian military efforts. Their support can prove crucial, both in southern Ukraine where Russia has captured territory, and in the east where Ukraine finds itself outgunned and fighting to hold onto its land.

Details of the two attacks this week could not be independently verified. The Russian foreign ministry did not respond to a request for comment.

The strike in Chkalove occurred near an area of active fighting in Ukraine’s south. To determine the number of dead, spotters counted body bags as they were loaded onto rescue vehicles, the senior official said.

The death toll in the strike was apparently so high because the shells struck a cache of munitions, sparking an explosion and a blaze that burned for six hours early Thursday morning, the official said.

The official said that before the attack, the partisans approached some of the foreign fighters and after trying to speak with them, surmised that they were Arab. The foreign fighters appeared to be living in tents near buildings occupied by Russian troops, the official said. He said they were possibly part of a contingent of Syrian troops that arrived in Russia three weeks ago.

It has long been rumored that Syrian fighters would join Russia’s fight in Ukraine, but there has been no official confirmation of this.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Arestovych, the adviser to Mr. Zelensky, said it was the first concrete evidence of the presence of Arab fighters in Ukraine.

The exact shape and size of the insurgency in southern Ukraine is unclear and the resistance to Russian occupation can come in many forms — from helping direct attacks on enemy forces in coordination with the Ukrainian military to posting leaflets on street corners to demoralize the occupiers. The goal always, according to scholars of insurgency, is to make sure the enemy never feels safe.

On June 3, the Ukrainian military command in southern Ukraine reported, without providing any evidence, that Russians were changing behaviors out of fear of the growing resistance.

“The leadership of the occupation authorities move around with large numbers of guards, in bulletproof vests, in armored cars,” the military command reported. “There is fear for their lives.”

During the first months of the occupation, witnesses described how Russian forces tried to locate anyone with a military or security background in the region to interrogate them. Amid continuing attacks by insurgents, witnesses have described increasingly draconian efforts to find possible rebels.

All traffic in and out of Kherson to Ukrainian-controlled land is now closed, and those who do move around can face a maze of checkpoints, with occupation forces checking cellphones for hints of pro-Ukrainian sympathies.

Russia-Ukraine War: Key Developments

In eastern Ukraine. As vicious street-by-street combat continues in the city of Sievierodonetsk, President Volodymyr Zelensky and other Ukrainian leaders are stepping up their pleas for the quick delivery of heavy weapons to help them. Last week, Ukrainian forces appeared to withdraw from Sievierodonetsk, only to later mount a counterattack.

E.U. membership for Ukraine. The European Parliament recommended that Ukraine be granted candidate status for membership in the European Union. The E.U.’s decision on Ukraine’s candidacy, which is expected in late June, will put to the test the bloc as it tries to figure out ways to bind vulnerable countries like Ukraine, Moldova and Georgia to Europe without creating security risks.

Prisoners of war. Russian investigators said they had opened more than 1,100 cases into “crimes against peace” committed by the Ukrainian government, paving the way for what could turn into a mass show trial of hundreds of Ukrainian service members. Two Britons and a Moroccan who had fought for the Ukrainian armed forces, meanwhile, were sentenced to death by a court in Russia-occupied eastern Ukraine after being accused of being mercenaries.

Power consolidation. As Russia continues to pound towns and villages across eastern Ukraine, the Kremlin is trying to deepen its hold on occupied territory in the south, restoring rail links and other key infrastructure to secure a “land bridge” from Russia to the Crimean Peninsula.

The partisan resistance began in the first days of the war, when civilians armed with Molotov cocktails joined in attacks on invading Russian columns. But as Russia’s hold on the south deepened, it has had to become more clandestine.

Ukrainian news media have reported that the underground resistance in occupied territories is coordinated by a unit of its armed forces called the Special Operations Forces. The division was formed after attempts to build an insurgency to counter the Russian-backed separatists in the eastern Donbas region failed in 2015.

The Ukrainian government has set up a virtual Center of National Resistance that provides instructions for things like setting up ambushes and how to handle being arrested.

“In order to become an invisible avenger whom the occupiers will fear, it is necessary to know tactics, medicine, internet security, homemade weapons, and nonviolent actions,” the center’s website says.

In one example of the tips the government is giving to the resistance, it recently published an online step-by-step guide to hot-wiring Soviet-era armor.

Several attacks on Russian-appointed officials in the Kherson and Zhaporizhzhia regions have been reported by both Ukrainian and Russian officials — although the attacks are portrayed in vastly different ways. The Ukrainians praise the resistance. The Russians call the attacks acts of terror.

Andrei Shevchik, the pro-Kremlin mayor of Enerhodar — who was installed shortly after Russian forces occupied the Ukrainian city on the Dnipro River — was outside his mother’s home when he was seriously wounded in a blast. That appeared to be the work of insurgents, Russia’s RIA Novosti news agency reported on May 22, citing an emergency services worker in the city as a source.

Last week, an explosion struck close to the office of Yevgeny Balitsky, a pro-Kremlin Ukrainian official in the Russian-occupied city of Melitopol. Pro-Kremlin authorities in the city explicitly blamed Ukrainian partisans, and Russia’s Investigative Committee — the equivalent of the F.B.I. — blamed it on “Ukrainian saboteurs.”

Mr. Arestovych, the adviser to Mr. Zelensky, said there was a long tradition of waging guerrilla warfare in southern Ukraine, where the vast steppes leave the enemy little room to hide.

“Partisans are fighting very actively,” he said last month on his YouTube channel. “Both the Russian troops and the occupation administration are well aware of this.”

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L'Humanité

Attaque du Capitole. « Donald Trump était au centre de ce complot »

Actu

Un an et demi après l’attaque du Capitole, à Washington, le 6 janvier 2021, la commission d’enquête a rendu ses conclusions. L’ancien président, loin de baisser les bras, s’est félicité de cette journée. Son parti promet d’enterrer les travaux de cette commission s’il prend le contrôle de la Chambre lors des législatives de mi-mandat en novembre.

Pierre Barbancey

Donald Trump n’en a certainement rien à faire. Pourtant, les images, inédites, projetées jeudi soir en illustration des conclusions de l’enquête parlementaire sur l’assaut du 6 janvier 2021 mené contre le Capitole, sont venues rappeler la violence qui s’est abattue sur le Congrès ce jour-là. C’est un récit minute par minute de l’émeute qui voulait renverser le résultat de la présidentielle de 2020. L’AFP rapporte ainsi qu’on a pu voir les manifestants, aiguillonnés par des membres de la milice d’extrême droite Proud Boys, forcer la résistance policière, puis les agents tenter désespérément de contenir la foule qui escaladait les échafaudages et lançait des chaises. En vain. Une vidéo juxtaposait des images d’insurgés envahissant le complexe avec des images de la foule parcourant les couloirs du Capitole et un enregistrement audio de Donald Trump saluant des manifestants « pacifiques ».

« Je glissais sur le sang des gens, c’était un carnage, c’était le chaos ».

Moment d’émotion encore avec le témoignage de la policière Caroline Edwards. Renversée par le déferlement de la foule, elle a été blessée à la tête et victime d’une commotion cérébrale. Elle a parlé du « sang, de la sueur et des larmes » qu’elle a versés ce jour-là pour défendre le bâtiment. Et d’ajouter : « Je glissais sur le sang des gens, c’était un carnage, c’était le chaos ».

Au-delà de ces souvenirs douloureux d’une journée qui a ébranlé l’ensemble des États-Unis, la commission a pu présenter au public ce qu’elle a appris des plus de 1.000 témoins interrogés et des 140.000 documents passés au peigne fin. Avec un but affiché : tenter d’identifier les catalyseurs de la violence de cette journée sans précédent. C’est d’autant plus important dans un pays où une bonne partie des électeurs continuent à penser que le Démocrate Joe Biden a volé la victoire au Républicain Donald Trump. Les enquêteurs ont donc été chargés d’évaluer l’étendue des nombreuses tentatives suspectes de Trump de s’accrocher au pouvoir, et la manière dont elles ont contribué à l’effusion de sang.

Un assaut avec les «encouragements» de Trump

Les manifestants ont pris d’assaut le siège du Parlement cette journée après « les encouragements » de l’ancien président, a déclaré Bennie Thompson, le chef de la commission. « Le 6 janvier a été la culmination d’une tentative de coup d’État », a-t-il lors de cette audition de près de deux heures. « Donald Trump était au centre de ce complot ». S’appuyant sur des vidéos montrent une marée humaine prenant d’assaut le siège du Congrès, s’attaquant à des policiers, appelant à « pendre » le vice-président Mike Pence, et un manifestant lisant des tweets de Donald Trump au mégaphone au milieu d’une foule en délire, Bennie Thompson a lancé : « Ce n’était en rien une visite touristique au Capitole ». De son côté, Liz Cheney, une des rares élues républicaines ayant accepté de siéger dans cette commission, a dénoncé un Donald Trump qui a « rassemblé la foule et allumé la mèche de cette attaque ».

Le principal intéressé, Donald Trump, a une nouvelle fois fait jeudi l’éloge de cette journée, assurant que l’assaut du Capitole était le « plus grand mouvement de l’histoire pour rendre à l’Amérique sa grandeur ». Celui qui qualifie cette enquête de « chasse aux sorcières » a accusé sur son réseau social Truth Social, à l’issue de l’audience de jeudi, la commission parlementaire d’être biaisée et a réitéré ses allégations de fraude électorale. La majorité des républicains rejettent ses travaux. Le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a ainsi dénoncé la commission « la plus politique et la moins légitime de l’histoire des États-Unis ». Son parti a d’ores et déjà promis d’enterrer les travaux de cette commission s’il venait à prendre le contrôle de la Chambre lors des législatives de mi-mandat en novembre. Ce qui fait dire à Bennie Thompson : « Notre démocratie est toujours en danger. Le complot visant à contrer la volonté du peuple n’est pas terminé ».

États-Unisdonald trumpenquête
L'Humanité

Avis de tempête diplomatique en Méditerranée

Actu

Crise L’Algérie suspend ses relations économiques avec l’Espagne. Madrid avait fait volte-face sur la question du Sahara occidental, donnant ainsi raison au Maroc qui piétine le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

Nadjib Touaibia

Alger tourne brusquement le dos à Madrid… Le pays a suspendu, le 8 juin, le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, conclu le 8 octobre 2002 avec l’Espagne. Argument avancé : la surenchère autour de la position adoptée en mars sur le Sahara occidental. Madrid avait alors annoncé son ralliement à Rabat dans le déni du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Un basculement qui était loin de faire l’unanimité dans la classe politique espagnole. « Toute solution au conflit doit passer par le dialogue et le respect de la volonté démocratique du peuple sahraoui », avait réagi sur Twitter Yolanda Diaz, ministre du Travail et membre du Parti communiste d’Espagne (PCE). La gauche radicale de Podemos dénonçait, de son côté, un soutien à « l’occupation coloniale du Maroc sur le Sahara occidental ». Alger avait aussitôt rappelé son ambassadeur « pour consultations avec effet immédiat ».

une risposte d’alger forte et inédite

Madrid maintient et justifie cette position. Interpellé par des parlementaires sur le revirement de la position espagnole, le gouvernement de Pedro Sanchez est resté droit dans ses bottes, suscitant la colère d’Alger, dont la présidence riposte en prenant une décision forte et inédite. « Ces mêmes autorités qui assument la responsabilité d’un revirement injustifiable (…) s’emploient à promouvoir un fait accompli colonial en usant d’arguments fallacieux », martèle-t-elle. Cette attitude «  contribue directement à la dégradation de la situation au Sahara occidental et dans la région ».

Première conséquence de ce coup de froid : l’Association des banques et des établissements financiers (Abef) algériens a annoncé, mercredi soir, des restrictions sur les transactions avec l’Espagne comprenant un « gel des domiciliations bancaires des opérations de commerce extérieur de produits et services ». Vent de panique à Madrid : « Nous analysons actuellement les implications exactes de cette mesure et sa portée pratique », déclare le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares. L’inquiétude porte évidemment sur la fourniture de gaz. Reliée à la péninsule Ibérique par un gazoduc sous-marin (le Medgaz), l’Algérie fournit actuellement un peu moins de 30 % du gaz consommé par l’Espagne. Celle-ci exporte de nombreux produits manufacturiers et alimentaires vers l’Algérie (environ 2,1 milliards de dollars en 2020). Les exportations algériennes vers l’Espagne, quant à elles, ont sensiblement chuté passant de près de 4 milliards de dollars en 2019 à 2,3 milliards de dollars en 2020, selon les chiffres des douanes algériennes.

En frappant un grand coup, Alger compte bien se faire épauler par la classe politique espagnole largement opposée au revirement de Pedro Sanchez. L’objectif semble être de provoquer une pression sur ce dernier, ainsi qu’une mobilisation de l’opinion. «  Sanchez, traître », «  Les Sahraouis décident, ils ne sont pas votre monnaie d’échange », « Le Sahara ne se vend pas », pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants à Madrid, à la suite du positionnement du gouvernement.

Le pari d’une volte-face pour mettre fin à une crise diplomatique avec Rabat, marquée par l’arrivée, mi-mai 2021, de plus de 10 000 migrants en quarante-huit heures dans l’enclave espagnole de Ceuta, met Madrid dans une très mauvaise posture. En rupture diplomatique avec Rabat, Alger n’a plus grand-chose à perdre.

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L'Humanité

Taïwan « tire les leçons » de la guerre en Ukraine

Actu

Asie Washington et Taipei ont conclu une vente d’équipement naval qui inclut une « assistance » qui permet de coordonner une action contre la Chine. L’île s’inspire de l’activisme de Volodymyr Zelensky et assume le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine.

Lina Sankari

La guerre, comme « accélérateur de l’histoire », selon la formule prêtée à Lénine, semble connaître une nouvelle jeunesse à la faveur du conflit en Ukraine. C’est toutefois sur un autre théâtre que les manœuvres se précipitent. Jeudi 9 juin, Taïwan s’est félicité de l’accord donné par Washington à la vente d’équipement naval, pour un montant de 120 millions de dollars (112 millions d’euros), afin de renforcer d’ici un mois la « préparation au combat » de l’île face au géant chinois. Il s’agit essentiellement de pièces de rechange pour les navires et les systèmes navals et d’une « assistance technique logistique » qui permette à Taipei d’opérer de manière conjointe avec les États-Unis et ses alliés de l’Indo-Pacifique. L’histoire s’accélère indéniablement. Il s’agit de la quatrième vente d’armes à Taïwan menée depuis l’accession de Joe Biden à la Maison-Blanche et de la troisième depuis le début de l’année ; 969 incursions d’avions de guerre chinois dans la zone aérienne de défense auraient été recensées en 2021. Cette vente vient s’ajouter à l’accord commercial en discussion entre les deux alliés.

La maison-blanche joue de l’ambiguïté stratégique

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, les spéculations vont bon train quant à l’opportunité offerte à Pékin de récupérer l’île qu’elle considère comme partie intégrante de son territoire. Cette hypothèse repose sur l’argument non démontré selon lequel Européens et Américains, seraient trop occupés avec l’Ukraine pour pouvoir réagir à une offensive chinoise sur l’île asiatique. Si Joe Biden semblait ne pas vouloir battre deux fers à la fois en début de conflit, il a, depuis, réaffirmé que la rivalité stratégique avec la Chine restait sa priorité. Sous pression bipartisane pour approfondir les relations avec Taïwan, le président états-unien a réassuré que son pays défendrait l’île en cas d’attaque. Des discussions de haut niveau ont commencé à ce propos et, fin mai, Joe Biden réunissait ses partenaires du Quad, l’alliance informelle réunissant les États-Unis, le Japon, l’Australie et l’Inde. À cette occasion, les quatre pays ont de concert mis en garde contre tout changement du « statu quo par la force ». Les efforts pour transformer ce forum en « Otan asiatique » pèseront dans l’évaluation du risque par la Chine. Car, pour l’heure, aucune alliance multilatérale n’est mobilisable en cas d’action sur Taïwan. Et, s’il joue de l’ambiguïté stratégique (non-reconnaissance diplomatique, mais aide militaire par le biais du Taïwan Relations Act), Washington ne dispose, pour l’heure, dans son éventail d’aucun engagement formel afin de défendre le territoire asiatique. Si des soldats américains entraînent discrètement l’armée taïwanaise depuis un an, cela ne saurait suffire à engager une action coordonnée.

Taipei reprend la dialectique de washington

Les autorités taïwanaises profitent de ce parallèle avec la situation ukrainienne. La semaine passée, elles annonçaient un nouveau don de 4 millions de dollars américains à Kharkiv, Tchernihiv, Mykolaïv, Soumy et Zaporizhzhia après deux donations de 5,8 millions de dollars à sept établissements de santé et de 150 000 dollars dédiés à la construction d’une école en Slovaquie destinée aux réfugiés ukrainiens. Cette diplomatie humanitaire se couple aux propos du ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, sur la nécessaire unité des démocraties face à l’autoritarisme. Il reprend ainsi la dialectique élaborée par Joe Biden depuis le sommet des démocraties en décembre 2021, dont le but à peine dissimulé était d’endiguer l’influence de la Chine. Selon le chef de la diplomatie, Taïwan prend pour exemple la résistance ukrainienne, notamment en termes d’asymétrie et de défense civile, c’est-à-dire d’engagement total de la population dans une action armée. « Regardez les Ukrainiens, ils utilisent de petites armes personnelles pour aller contre un grand ennemi. Et je pense que c’est quelque chose dont nous pouvons tirer des leçons. En fait, nous nous y préparons, mais nous devons investir davantage à cet égard », a-t-il expliqué, le 24 mai, appelant à un soutien international. Joseph Wu n’a d’ailleurs eu de mots assez laudateurs à l’égard du président Volodymyr Zelensky qui parvient à mobiliser hors des frontières ukrainiennes.

Cette narration engage un peu plus Taïwan sur le champ de bataille. Taipei semble aujourd’hui assumer le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine. Les Américains ont théorisé depuis longtemps cette stratégie dite du « porc-épic », qui vise à transformer l’île en territoire surarmé dont l’attaque briserait durablement l’adversaire.

taïwanChineÉtats-UnisGuerre en Ukraine
L'Humanité

La bonne nouvelle. Les « profonds regrets » du roi des Belges en RDC

Actu

Marc de Miramon

Il les avait déjà formulés par écrit, dans une lettre adressée il y a deux ans au président de la République démocratique du Congo (RDC), Étienne Tshisekedi : le roi Philippe de Belgique, à l’occasion cette fois d’une visite officielle, a réitéré mercredi à Kinshasa ses « profonds regrets pour les blessures » infligées à l’ex-Congo belge durant la période coloniale, un acte de contrition attendu par la société civile, même si le mot « excuse » n’a pas encore été prononcé. Car la Belgique a joué un rôle particulièrement sinistre dans cet immense pays aux fabuleuses richesses. Le roi Léopold II, ancêtre de l’actuel souverain belge, en avait fait sa propriété personnelle à partir de 1885, pillant son ivoire ou son caoutchouc grâce à une main-d’œuvre locale réduite à l’esclavage. Quant aux récalcitrants, ils étaient soumis à d’indicibles tortures et châtiments, en particulier l’amputation des mains. Entre 10 et 15 millions de Congolais auraient péri sous son règne, de quoi susciter davantage que de « profonds regrets »…

France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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  • Nicola BEER, Eurodéputée allemande, groupe Renew Europe (FDP)
  • Paolo BORCHIA, Député européen, Identité et Démocratie (Italie)
  • Marisa MATIAS, Députée européenne, La Gauche (Portugal)
L'Humanité

Les Bleus en quête d’une première victoire

Actu

FOOTBALL L’équipe de France affronte l’Autriche, ce soir à Vienne, pour son troisième match de Ligue des nations en huit jours. Après une défaite et un nul, les champions du monde sont dos au mur et doivent s’imposer.

Nicolas Guillermin

C’est une question de statut. Après une défaite (2-1 contre le Danemark), le 3 juin, puis un match nul (1-1 en Croatie), trois jours tard, l’équipe de France de football est sous pression avant de se déplacer en Autriche, ce soir (20h45, TF1) pour son troisième match de Ligue des nations 2022. Vainqueurs de la première édition de cette nouvelle compétition en octobre dernier, les champions du monde (3 e nation au classement Fifa) s’attendent à un match piège face aux Autrichiens (34 e), mieux classés qu’eux dans ce groupe 1, après leur belle victoire 3-0 en Croatie et leur défaite surprise à domicile dans les dernières minutes face aux surprenant Danois qui ont inscrit deux buts sur leurs deux seules occasions (1-2).

A cinq mois du Mondial 2022, Didier Deschamps se retrouve dans une situation compliquée. Il a besoin de tester des joueurs remplaçants en procédant à de nombreux changements pour savoir qui il emmènera au Qatar, sachant qu’en septembre il ne lui restera plus que deux matchs de préparation avant la Coupe du monde. D’un autre côté, la tentation est forte de revenir à un système de jeu habituel avec les titulaires afin de redresser la barre et remporter ce match et le suivant contre la Croatie au Stade de France, le 13 juin. «  On a pris du retard d’un point de vue comptable. On va tout faire pour gagner (…) mais ça reste aussi des matchs de préparation », rappelle-t-il.

Après avoir effectué dix changements lors des deux dernières rencontres, le sélectionneur devrait encore procéder à une revue d’effectif au stade Ernst-Happel de Vienne, qui affichera complet (45 000 spectateurs). «  Ce sera encore le cas par rapport à l’équipe qui a joué contre la Croatie », a-t-il expliqué. En effet, l’état physique de certains joueurs lui impose des rotations en cette fin de saison où les organismes sont fatigués. Depuis le match à Split, lundi soir, auquel ils n’ont pas participé, N’Golo Kanté et Kylian Mbappé ne se sont pas entraînés avec le groupe. Les deux joueurs sont touchés à un genou. Quant à Adrien Rabiot, titulaire contre les Croates, il a lui aussi été préservé lors des entraînements.

Le défenseur de Liverpool Ibrahima Konaté pourrait donc faire ses premiers pas aux côtés des cadres que sont Hugo Lloris, Antoine Griezmann et Karim Benzema, attendus dans le onze de départ. Habitué à évoluer dans une défense à trois dans son ancien club de Leipzig ou dans un schéma plus classique à quatre défenseurs comme à Liverpool, le natif de Paris (11 e arrondissement) postule pour une titularisation. Au milieu de terrain, en raison de l’état de forme de Rabiot et Kanté, Didier Deschamps pourrait aussi être tenté de faire entrer Boubacar Kamara et Mattéo Guendouzi, après avoir fait jouer Aurélien Tchouaméni lors des deux dernières rencontres.

Face à une équipe autrichienne qui évolue très haut, les Bleus ne seront pas ménagés et ils le savent. «  C’est une équipe qui met beaucoup de vitesse, d’impact physique. Ils ont de bons joueurs et collectivement ils mettent beaucoup d’intensité parce qu’ils ont une très bonne fraicheur physique » redoute Didier Deschamps. Le capitaine Hugo Lloris craint aussi cette débauche d’énergie de la part d’une équipe qui aimerait bien accrocher les champions du monde. «  Depuis la prise en charge du nouveau sélectionneur (Ralf Rangnick), il y a une nouvelle identité de jeu, précise le gardien. On le sent avec leur pressing. L’équipe semble assez fraîche et capable de répéter les efforts. A nous de ne pas nous faire piéger et d’utiliser la profondeur car c’est une équipe jouant très haut. »

Bien conscient qu’une nouvelle défaite voire un nul des Bleus créeraient un début de crise, Hugo Lloris appelle à la mobilisation. «  On se trouve un peu dos au mur dans cette phase de groupe. Même si ça n’enlève pas les bonnes choses qu’on a pu faire, on est en déficit de points. Ce match devient très important. On est dans l’obligation de prendre trois points pour avoir une chance de qualification. » Des changements dans l’attitude et un réalisme froid sont désormais à l’ordre du jour au sein du groupe. «  On doit être capable de répondre à toutes les problématiques. Il n’y a pas forcément de préférence entre les systèmes de jeu, il y a surtout cette envie de gagner. Cela ne peut que passer par des efforts, par des sacrifices. (…) On est toujours dans la recherche de beau jeu, mais parfois, il faut peut-être savoir fermer le jeu, comme on a pu le faire dans le passé, où, en jouant peut-être un peu moins bien, on était capable de gagner d’une manière un peu différente. » Le message est clair.

équipe de france de football
Valeurs Actuelles

Zemmour, le livre de ses secrets

C’est à de simples détails qu’on comprend d’un homme que sa vie vient de changer. Les amoureux se parfument, les malheureux se négligent. Éric Zemmour, lui, vient d’échouer au premier tour de l’élection présidentielle avec un score, 7 %, que même les pires sondages ne lui prédisaient pas. Il vient de prendre quelques jours de vacances et son signe distinctif, celui qui semble dire “c’est fi ni, j’ai donné, jouez sans moi”, c’est une courte barbe poivre et sel qu’il a laissé pousser dix jours durant, quand il digérait l’affront.

L’ex-candidat a reconnu sa défaite, participé sans trop y croire à quelques réunions stratégiques au siège de son jeune mouvement, Reconquête !, puis il est parti dans le sud de la France se reposer. Sans rasoir donc, mais pas sans télévision. Dix jours ont passé et il s’est infligé le débat d’entre-deux tours opposant Marine Le Pen à Emmanuel Macron. Avant même la campagne présidentielle, il s’imaginait face au président sortant dans un exercice taillé pour lui, forgé par quinze années d’entraînement intensif. Il s’était imaginé des répliques, en répétait certaines chaque matin à la piscine, en avalant son couloir de nage. Ce devait être le grand affrontement entre le candidat obsédé par la fi n de la France et le président du “en même temps”. Zemmour l’aurait coincé, mordu au mollet, disséqué, croit-il, pour mieux rendre justice aux millions de Français dont l’angoisse existentielle est invisibilisée par Macron.

« Il y a le livre de Torres qui va m’aider »

Au lieu de cela, il a regardé depuis son fauteuil, chez des amis, le match retour, frustrant à souhait. Il a sans doute grommelé un peu sur l’air de “je l’avais bien dit”. Il a trouvé que Marine Le Pen, comme prévu, jouait le jeu de Macron en acceptant de livrer le match sur son terrain, parlant d’économie et d’international ; qu’elle s’est laissée manoeuvrer ; qu’elle n’a pas lâché ses coups. Qu’elle n’a pas fait le job.

Il disserte sur tout cela devant quelques amis et chacun se demande : et après ? Il n’a pas encore décidé d’être candidat aux élections législatives dans le Var, il ne sait pas encore s’il va continuer la politique de manière active, s’il sera un chef de parti à l’ancienne, il ne sait encore rien en réalité. Même Sarah Knafo, présente à ses côtés, semble s’interroger sur les suites à donner à leur épopée, après la défaite. L’un comme l’autre n’ont qu’une certitude : bientôt, très bientôt, Éric Zemmour s’attellera à la rédaction de son prochain livre. Un bloc-notes, ou un carnet de campagne, à la fois personnel et politique, nourri par son expérience de candidat. Zemmour lâche : « Il y a le livre de Torres qui va m’aider. »

“Torres”, c’est Jules Torres, journaliste politique à Valeurs actuelles. Le jour même, Éric Zemmour a pris un des rares verres qu’il a accordés à la presse après sa défaite avec cet énergumène qui le suit à la trace depuis plus d’un an. Un mot au sujet de notre Rouletabille. Il est jeune : pensez, 22 ans ! Sa famille n’a rien à voir avec le journalisme ou la politique ; on peut même dire qu’il est d’extraction plutôt modeste. Il a fait une école de journalisme qui n’appartient pas à la liste des établissements prestigieux. Et si vous le croisiez dans la rue, vous ne vous diriez pas spontanément qu’il a le look d’un jeune de droite réactionnaire. Dans une autre vie, ce Vendéen aurait pu être policier, militaire, ou… handballeur.

La vraie vie se joue des prévisions

Jules est un affamé. Après un entretien concluant, en octobre 2019, il est censé commencer son stage à VA au mois de juin de l’année suivante. Las : le jeune homme trépigne. Dès le mois de novembre 2019, il propose un article pour le Web. Jules vient d’assister inopinément à une réunion de La France insoumise, où a été révélé que l’ancien joueur de football Vikash Dhorasoo pourrait conduire la liste LFI lors des élections municipales à Paris, au côté de l’élue Danielle Simonnet. L’article ne fera pas office de modèle stylistique pour cours d’écriture, mais le garçon tient son premier scoop.

Puisque la vraie vie se joue des prévisions, un impondérable va venir accélérer de nouveau les choses. Au mois d’avril 2020, la pandémie empêche Jules Torres de rejoindre le Point pour un autre stage, comme il était convenu qu’il le fasse, avant d’atterrir au siège de Valeurs actuelles. Il s’en ouvre auprès de nous. Qu’à cela ne tienne : une petite équipe comme la nôtre a toujours besoin de bras. Il embarquera plus tôt que prévu, fût-ce en télétravail pour raison sanitaire.

Les stagiaires de Valeurs remplissent tous initialement la même fonction, celle de couteau suisse. Rodéos urbains en banlieue, hidjab de running en vente chez Decathlon, portrait de Michel Onfray ou du chauffeur de bus martyr de Bayonne, Philippe Monguillot : ainsi vont et viennent les sujets de nos jeunes ou moins jeunes journalistes. Ainsi s’écrivit le quotidien de Jules avant que, subrepticement, il ne bascule dans le journalisme politique.

Suivre Zemmour pour Valeurs actuelles ? Tu parles d’un cadeau.

Avec son air de ne pas y toucher, Jules multiplie la publication d’informations au sujet d’une possible et surprenante candidature d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle de 2022. Et ce, dès le mois de janvier 2021. Une brève par ci, un papier “Club” réservé aux abonnés numériques par là. Au printemps de cette année-là, dans la relative confidentialité de cafés parisiens et de longues conversations téléphoniques passées dans les recoins du journal, l’aspirant journaliste politique gonfle méthodiquement son carnet d’adresses estampillé “entourage Zemmour”. Tant et si bien que sa signature s’impose lorsqu’il faut rédiger à l’été l’essentiel d’un dossier consacré au futur ex journaliste du Figaro. Jules tient sa première “couve” : « Les secrets d’un candidat ». À laquelle nous adjoindrons le sous-titre suivant : « Ambition, équipe et programme : comment “le Z” enfl amme 2022 ».

Suivre Zemmour pour Valeurs actuelles ? Tu parles d’un cadeau. Nos ennemis comme nos amis attendent le moment où nous en ferons trop. Devenu candidat et donc homme politique, Éric Zemmour devient de facto plus compliqué à traiter que lorsqu’il n’agissait que comme agent d’un plus diffus combat culturel commun. Les enjeux changent de nature, les problèmes qui vont avec également. Plus prosaïquement, un jeune journaliste se retrouve confronté au défi de surprendre ses collègues et ses chefs, qui disposent sur le sujet de leurs propres canaux d’information. Il y eut aussi des attaques extérieures. Parce que Jules était jour et nuit auprès de son sujet, des adversaires politiques le prirent pour cible. À commencer par certains cadres du Rassemblement national, qui virent en lui une taupe de Zemmour venant contrecarrer leur propre agenda. Dans ces cas-là : laisser dire, respirer et boire frais.

Ce fut donc une campagne initiatique. Appréhender la politique, puis trouver le ton, être capable de sortir des informations, savoir se fâcher, se réconcilier et, tel un géomètre, trouver la bonne distance. La concurrence ne manquait pas. Le Parisien, l’Express, Paris Match ou Europe 1 : tous avaient dépêché leurs meilleurs reporters pour cerner l’une des aventures politiques les plus virevoltantes et parfois déconcertantes de 2022. Pour Jules, ce furent notamment « Les 12 travaux de Zemmour », où il tenta de lister les défi s d’un candidat qui ne manquait pas d’angles morts. Et nombre d’articles en coulisses, pour un journaliste jamais rassasié de voyages en TGV, de dimanches qui n’en étaient pas et de RTT qui attendront patiemment leur heure, quand ce n’est pas leur péremption.

Le livre de Jules Torres se lit comme on regarderait une série Netflix

Et c’est ainsi qu’advint ce livre… Éric Zemmour ne s’y trompe pas, lorsqu’il dit que Dans le secret de sa campagne, paru le 2 juin aux éditions Plon, va l’aider « à [s]e rappeler de tout » dans sa grande entreprise d’auto-analyse de la campagne. Tout, en eff et, tout y est consigné, des prémices de cette candidature à son épilogue. Si vous regardez des vidéos de déplacement d’Éric Zemmour entre septembre et mai, vous y verrez un petit brun à moustache glissé jamais loin du candidat : c’est ainsi que Jules a mis ses pas dans ceux de Zemmour et qu’il l’a suivi, s’invitant souvent là où on ne veut pas voir de journalistes, à table, en voiture, partout…

On suit donc dans ce livre un entourage peu connu du grand public mais très influent en coulisses. On y découvre des personnages hauts en couleur, tel Olivier Ubéda, le chef d’orchestre des grands meetings zemmouriens, dont chacune des saillies est hilarante. On y croise les regards et analyses des piliers de cette campagne, Guillaume Peltier, Nicolas Bay, Marion Maréchal, Philippe de Villiers, qui égaie de ses fulgurances le récit. On s’y remémore, parfois côté coulisses, les grands épisodes de l’aventure. L’enfer à Marseille, le paradis à Villepinte, la joie du ralliement de Villiers en Arménie, le fiasco du débat avec Pécresse, le dernier feu du Trocadéro. On y voit Zemmour comprendre, le 24 février, alors qu’il est virtuellement qualifié pour le second tour et qu’il engrange le parrainage de FrançoisXavier Bellamy, que l’invasion de l’Ukraine par la Russie va lui couper les ailes. Zemmour se tourne alors vers son équipe et, dépité à l’idée que son thème, le grand remplacement, s’apprête à être évincé par l’évènement international, lâche : « Je déteste Poutine. »

Le livre de Jules Torres se lit comme on regarderait une série Netflix sur un épisode historique bien connu. Les témoins parlent, on y apprend des à-côtés, on lit mieux le sous-texte, on découvre un envers du décor, on y voit ce qu’un candidat essaie habituellement de cacher : la fatigue, la colère, le désespoir. On y comprend également que l’histoire n’est pas terminée. Tous les acteurs de cette campagne se projettent et veulent poursuivre dans le temps leur entreprise d’union des droites. Aucun n’a abandonné cette idée simple mais si inaccessible de victoire. Éric Zemmour s’est engagé, contre toute attente, dans son élection législative dans le Var. Guillaume Peltier brigue sa propre succession dans le Loir-et-Cher. Marion Maréchal, enceinte de huit mois et demi, est suppléante de Stanislas Rigault dans le Vaucluse. Ils sont remontés à cheval. Ils ont commencé à écrire, croient-ils, une nouvelle page de notre histoire politique nationale.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Vendée Arctique : une course bien agitée, servie avec de la glace

Actu

Voile Vingt-cinq navigateurs s’élancent ce dimanche des Sables-d’Olonne pour un périple de 3 500 milles nautiques autour de l’Islande, avant de revenir au port vendéen. Un parcours atypique et inédit.

Nicolas Guillermin

Ce n’est que la deuxième édition mais elle s’est déjà installée durablement dans le calendrier comme une course de référence. Née de la crise sanitaire et de l’annulation de deux épreuves prévues au printemps 2020, la Vendée Arctique–Les Sables-d’Olonne revient avec un plateau de skippeurs encore plus fourni qu’il y a deux ans. Cette fois, ce ne sont pas 20 mais 25 solitaires de 10 nationalités qui s’élancent, ce dimanche 12 juin, à 17 heures, du port vendéen à bord de leur Imoca (18,28 m) sur une route atypique et surtout inédite.

Parmi les nombreuses raisons qui séduisent les skippeurs, il y a le fait que cette course est qualificative au Vendée Globe, mais aussi son parcours : 3 500 milles théoriques (6 482 km) en direction du nord, soit 700 milles de plus qu’en 2020, avec cette fois le contournement de l’Islande avant de revenir aux Sables-d’Olonne. « 3 500 milles, c’est un peu plus long que la Route du rhum, nous explique Francis Le Goff, directeur de la course et aux commandes de la fameuse transatlantique qui s’élancera de Saint-Malo au mois de novembre. La Vendée Arctique, c’est l’équivalent d’une transat mais avec des systèmes météo bien différents de ceux que les marins ont l’habitude de côtoyer. Quand ils partent du Havre ou de Saint-Malo, une fois passé la Manche et le golfe de Gascogne, c’est l’autoroute des alizés avec des conditions plus établies, mis à part le Pot-au-Noir. Là, il y a une partie découverte, car les skippeurs n’avaient jus qu’à présent aucune raison de s’entraîner dans ces parages, et les conditions météo sont beaucoup plus aléatoires. »

« À cette latitude, les vents sont beaucoup plus lourds »

Tellement aléatoires que le tour de l’Islande se fera soit par l’est soit par l’ouest. «  Le sens sera annoncé officiellement samedi 11 juin, mais je le dirai aux skippeurs la veille au soir, précise celui qui a également supervisé la dernière Transat Jacques-Vabre en novembre 2021. En compilant les fichiers de vents, on a fait tourner les logiciels de routage et on s’est rendu compte que, si l’on passait d’un côté ou de l’autre de l’Islande, on avait la possibilité de diminuer le facteur risques, en termes de vent fort, au-delà de 35 nœuds. À cette latitude, les vents sont beaucoup plus lourds, leur structure est plus puissante en raison de la forte humidité. En temps normal , on dit toujours d’un fichier de vents qu’il est “hors taxe”, c’est-à-dire qu’il y en a toujours un peu plus, de l’ordre de 7-8 nœuds, que ce qui est prévu. Mais là, c’est encore plus vrai… »

En s’aventurant dans le nord de l’Islande, les 25 solitaires entreront dans une région inconnue et franchiront pour la première fois le cercle polaire arctique. Pour leur sécurité, une zone d’exclusion arctique, à ne pas franchir, a été délimitée à la latitude 69°45,00 Nord, le point le plus septentrional de l’Islande se situant à 66°46 Nord. «  Les glaces dérivent vers le sud, le long du Groenland. La zone est suffisamment large pour que les skippeurs ne les rencontrent pas, souligne Francis Le Goff . Le seul risque, ce sont des vents de sud-ouest forts qui ramèneraient des petits growlers (morceaux d’icebergs) vers l’Islande, c’est ça qu’il faut surveiller, sinon c’est la bonne période pour contourner l’île, l’eau doit être à 8 degrés, la glace qui se détache fond assez vite.  »

« Le contournement de l’Islande va durer plus d’une journée »

Au cours de leur périple, les navigateurs ne connaîtront pas le repos avec des systèmes météo multiples et changeants qui vont limiter leurs options stratégiques. «  Contrairement à une transat classique, où une fois qu’on est au milieu de l’Atlantique, il n’y a plus de terre, le contournement de l’Islande, au bout de 3,5  jours de course environ, va durer plus d’une journée et leur demander beaucoup d’attention pour ne pas heurter de cailloux, mais aussi en raison des nombreux bateaux de pêche et de la zone de glaces. Ils ne vont pas beaucoup dormir au départ et devront ensuite se reposer avant le contournement pour être le plus lucides possible. »

Les premiers skippeurs sont attendus aux Sables-d’Olonne après dix jours de mer. Les bateaux à foils sont favoris, à l’image de celui de Jérémie Beyou (Charal), vainqueur en 2020, qui remet son titre en jeu et aura fort à faire avec notamment Charlie Dalin (Apivia) ou encore Thomas Ruyant (LinkedOut).

voilevendéearctiqueislande
France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

Valeurs Actuelles

Entre dérapages contrôlés et déclarations inconscientes, la campagne anti-flic de Mélenchon

« La police tue. » Dans l’outrance, Jean-Luc Mélenchon n’a pas de concurrent à son égal. Samedi dernier à Paris, trois policiers ont ouvert le feu sur une voiture après un refus d’obtempérer, tuant une des passagères. Le conducteur a été mis en examen, hier, pour « tentative d’homicide volontaire ». Les forces de l’ordre, eux, sont ressortis libres de leur garde à vue. Mais qu’importe : pour le tribun insoumis, les policiers sont des tueurs. Le syndicat Alliance Police, régulièrement pris pour cible par le chef de file de la Nupes, est même une « secte composée de factieux ». Celui qui ambitionne d’être Premier ministre s’est laissé une nouvelle fois griser et emporter par la puissance des mots.

Du ministère de l’Intérieur au syndicat Alliance, la dernière sortie de Jean-Luc Mélenchon ne passe pas. « Les policiers, les gendarmes méritent le respect. Ils font un travail courageux, difficile et risquent leur vie à chaque instant, rétorque « le premier flic de France » Gérald Darmanin. Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner. Laissons les enquêtes se faire sans les utiliser comme des otages d’une campagne électorale. »

Le 29 mai dernier des policiers ont laissé passer un individu en refus d’obtempérer et n’ont pas tiré… La pression constante mise par Mélenchon sur la police a entrainé la mort d’une jeune femme ce jour-là, renversé dans la foulée par le fuyard. Par ses déclarations, il a une part de responsabilité : Mélenchon tue.

Ce mardi, Alliance a annoncé avoir porté plainte pour « diffamation ». Synergie, un autre syndicat policier, a accusé l’Insoumis en chef « tapiner un peu plus auprès du caïdat ». Membre d’un groupe de soutien aux forces de l’ordre, une proche de policiers nous confirme la crainte suscitée par les propos de Jean-Luc Mélenchon : « Un fou furieux qui veut démanteler les BACS et désarmer la police alors que la délinquance violente augmente ! », avant de le qualifier de « leader du clientélisme communautaire ».

« Ces propos mettent une pression certaine sur tous les policiers qui ont déjà du mal à sortir leur arme quand ils doivent sauver autrui, nous confie Bruno Attal, ex-policier aujourd’hui investi par Reconquête! dans la 14ème circonscription du Rhône. Le 29 mai dernier des policiers ont laissé passer un individu en refus d’obtempérer et n’ont pas tiré… La pression constante mise par Mélenchon sur la police a entraîné la mort d’une jeune femme ce jour-là, renversé dans la foulée par le fuyard. Par ses déclarations, il a une part de responsabilité : Mélenchon tue. »

Face à la polémique, le leader de la France Insoumise assure ne pas être « anti-police ». Confronté aux critiques, Jean-Luc Mélenchon assume pourtant ses propos. « Evidemment. C’est mon devoir de le faire. Croyez-vous que j’écris comme ça, par distraction ? […] Nous ne voulons pas vivre dans un champ de tir », répond-il au micro de France Inter. Il réaffirme sa volonté de réformer l’institution policière et de repenser les techniques de maintien de l’ordre.

La confiance dans la police progresse dans l’opinion

Jean-Luc Mélenchon n’en est pas à sa première sortie outrancière. Avare de nuances, il a multiplié les déclarations contre les forces de l’ordre ces dernières années. L’ancien sénateur socialiste n’hésite pas à reprendre la dialectique portée par Assa Traoré pour parler de « violences policières ». Les manifestations des Gilets jaunes, leurs débordements ultra-violents et les blessés parmi les manifestants lui ont également donné une matière première féconde pour « casser du flic ». Plus récemment, il s’est illustré pendant la campagne présidentielle en dénonçant « une police qui fait ce qu’elle veut quand elle veut. »

Ce n’est plus un secret pour personne. Le leader d’extrême-gauche ne porte pas les forces de l’ordre dans son cœur. Une vendetta personnelle d’autant plus contestable qu’elle s’appuie sur une stratégie politique assumée. « L’islamo-gauchisme doit séduire un certain électorat : l’électorat islamiste, dénonce Bruno AttalPour une partie de la population française, les forces de l’ordre sont toujours présumés coupables (de violences, de racisme, etc..). Cette stigmatisation des forces de l’ordre, cette dénonciation d’une violence structurelle parle à cette frange de la population, et c’est ça qui intéresse Jean-Luc Mélenchon. » Le tribun insoumis y trouve une partie de sa réserve électorale, entre jeune issus de l’immigration qui se disent victimes de racisme, militants d’extrême gauche et ceux qui se montrent hostiles à tout type d’uniforme.

La « méthode Mélenchon » n’est pourtant pas sans faille. A force de polariser, l’insoumis se cornérise. Selon un sondage de l’Institut CSA, 84 % des Français disent avoir « confiance dans la police », un chiffre en hausse de 5 points en six mois. « L’anti-flic » a ses limites. Lors de la présidentielle, un électeur sur deux décrivait Jean-Luc Mélenchon comme une personnalité « inquiétante » (Ifop).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Putin and Peter the Great: Russian leader likens himself to 18th Century tsar

By Sarah RainsfordEastern Europe correspondent

Vladimir Putin's admiration for Peter the Great is well known but he now seems to have ideas of 'Great'-ness himself.

He has openly compared himself to the Russian tsar, equating Russia's invasion of Ukraine today with Peter's expansionist wars some three centuries ago, and making his strongest acknowledgment yet that his own war is a land grab.

Mr Putin's apparent empire-building ambitions bode ill for Ukraine and have irked other neighbours, including Estonia, which called his comments "completely unacceptable."

Russia's president was meeting young scientists and entrepreneurs when he made the remarks. Before talking IT and tech development he talked politics and power: the new battle he sees for geopolitical dominance. In that, he told his select audience that Peter the Great was a role model.

"You might think he was fighting with Sweden, seizing their lands," Mr Putin said, referring to the Northern Wars which Peter launched at the turn of the 18th Century as he forged a new Russian Empire.

"But he seized nothing; he reclaimed it!" he said, arguing that Slavs had lived in the area for centuries.

"It seems it has fallen to us, too, to reclaim and strengthen," Mr Putin concluded, with a near-smirk that left no doubt he was referring to Ukraine and his aims there.

Peter's rule, he suggested, was proof that expanding Russia had strengthened it.

Mr Putin has taken to citing Russia's past a lot lately, always carefully curated to suit his present-day cause. Several months before he attacked Ukraine, he produced a giant essay in which he essentially argued away the country's historical right to exist.

When Russia invaded its neighbour on 24 February, Putin falsely claimed it was a "special operation" limited to the eastern Donbas region to "de-Nazify" Ukraine and reduce the supposed threat to Russia.

But even as he was uttering those words, his troops were moving on Kyiv and bombing land even further west. More than 100 days later, a fifth of Ukrainian territory is under Russian military control, with puppet administrations who talk of referenda on joining Russia.

And now Putin feels bold enough to admit that his "operation" is in fact an occupation.

He also seems to believe the West will ultimately accept the reality his troops are fighting to create on the ground.

At the time, "not one European country" recognised Russia's claim to the land where Peter created St Petersburg as Russia's bold new capital, Mr Putin said. Now they all do.

His comments have also rattled the Baltic countries. The Estonian foreign ministry summoned the Russian ambassador to condemn his reference to Peter the Great's assault on Narva, now in Estonia, as Russia "reclaiming and strengthening" its territory.

Putin's use of history is selective.

Peter the Great, though a ruthless autocrat, was a huge admirer of Western ideas, science and culture, famously building St Petersburg as a "window on Europe" and travelling that continent thirsty for knowledge to help drag Russia towards modernity.

Putin's increasingly repressive rule slowly closed that window on the West; the war on Ukraine has slammed it shut. The idea of the Russian leader touring Holland or Greenwich in search of ideas and inspiration, as the Tsar once did, now seems impossible.

As Putin lectured the young entrepreneurs on an 18th Century tsar, a series of words flashed up behind them: 'future', 'confident', 'victory'.

Russia is determined to project defiance in the face of Western condemnation and sanctions and Putin himself certainly appeared relaxed rather than beleaguered.

But perhaps there is another lesson from the history books.

Peter the Great did eventually conquer land from the Baltics to the Black Sea. But Russia was fighting its Great Northern War for 21 years.

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France24 - Monde

À son tour, la Nasa va lancer une enquête pour expliquer les ovnis

Publié le : 09/06/2022 - 23:36

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Après les tentatives du renseignement américain, puis du Pentagone, la Nasa lance à son tour une enquête pour comprendre les phénomènes aériens non identifiés. L'étude, qui doit démarrer à l'automne et durer neuf mois, sera menée par d'éminents scientifiques et experts en aéronautique.

La possibilité de visites extraterrestres sur Terre est décidément prise de plus en plus au sérieux aux États-Unis : la Nasa a annoncé jeudi 9 juin le lancement à l'automne d'une enquête de plusieurs mois portant sur les phénomènes aériens non identifiés – les fameux ovnis.

Après les tentatives du renseignement américain, puis du Pentagone, c'est ainsi au tour de la Nasa de se pencher sur la présence de ces objets, se mouvant par exemple de façon anormale ou très rapide dans notre atmosphère, et ne pouvant être expliqués en l'état actuel de nos connaissances.

Il n'existe aucune preuve que ces phénomènes aient une origine extraterrestre, a souligné d'emblée l'agence spatiale. Mais "si quelqu'un me demandait si je pense qu'il existe une preuve irréfutable de vie intelligente dans l'un de ces phénomènes, je donnerais une réponse tout à fait acceptable pour un scientifique, qui est que je ne sais pas", a déclaré lors d'une conférence de presse Thomas Zurbuchen, administrateur associé à la Nasa.

Or, le sujet est particulièrement important, car il concerne à la fois la sécurité nationale et celle du trafic aérien, a fait valoir l'agence américaine.

Trois objectifs

L'étude sera menée par d'éminents scientifiques et experts en aéronautique. Elle doit débuter à l'automne, durer neuf mois et aboutir à un rapport rendu public.

Trois objectifs sont annoncés : rassembler les données déjà existantes, déterminer celles qui manquent et comment les collecter, et décider avec quels outils les analyser à l'avenir.

"Nous avons aujourd'hui une compilation très limitée de ces observations", a déclaré durant la même conférence de presse David Spergel, astrophysicien placé à la tête de ces travaux. "Cela rend difficile de tirer des conclusions."

Or, des montagnes de données existent en réalité, selon les experts de la Nasa, qui souhaitent ainsi les rassembler auprès des gouvernements, entreprises privées, associations ou encore particuliers. Le budget accordé ne devrait pas dépasser les 100 000 dollars.

L'idée est aussi de dé-stigmatiser le sujet. "L'un des résultats de cette étude pour moi serait de faire comprendre à tout le monde (...) que le processus scientifique est valable pour traiter toutes les questions, y compris celle-ci", a lancé Thomas Zurbuchen, à l'initiative de cette enquête.

Spéculations

En juin 2021, dans un rapport très attendu, le renseignement américain avait affirmé qu'il n'existait pas de preuves d'existence d'extraterrestres, tout en concédant que des dizaines de phénomènes constatés par des pilotes militaires ne pouvaient être expliqués. Et le mois dernier, pour la première fois en plus de 50 ans, le Congrès américain a consacré une audition publique à ce sujet.

Selon le Pentagone, un nombre croissant d'objets non identifiés sont signalés dans le ciel depuis 20 ans. Et ils suscitent inévitablement les spéculations les plus folles.

"Je pense que des nouveaux mécanismes scientifiques vont être découverts", a avancé Thomas Zurbuchen. "Il y a eu de nombreux cas où quelque chose apparaissant comme presque magique s'est révélé être un nouvel effet scientifique." "Ne sous-estimez jamais ce dont la nature est capable", a-t-il ajouté.

Les experts ont assuré se lancer dans ce projet sans idées préconçues. Mais pour David Spergel, les ovnis regroupent probablement différents phénomènes, ne pouvant être placés sous une explication unique. L'étude ne permettra peut-être pas d'éclaircir immédiatement de nombreux aspects, a-t-il concédé, mais doit plutôt fournir une feuille de route pour tendre vers cet objectif.

Avec AFP

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Pourquoi les ovnis reviennent à la mode aux États-Unis

L'enquête du renseignement américain sur les extraterrestres sans résultat concluant

TECH 24

Vie extra-terrestre : la vérité scientifique est ailleurs

Valeurs Actuelles

Législatives : Azelma Sigaux, symbole de la radicalité et des fragilités de la Nupes

La fille de Jacky Sigaux, ancien régisseur de Dieudonné, est candidate en Haute-Loire. Des engagements radicaux et des soupçons d’antisémitisme fragilisent sa candidature et, à travers elle, la Nupes.

Certaines candidatures fragilisent la jeune Nupes. L’alliance des partis de gauche a donné son investiture à certaines personnalités au profil particulier, comme celle de Taha Bouhafs qui s’est retiré récemment. Cette fois, c’est au tour d’Azelma Sigaux, porte-parole du parti Révolution Écologique pour le Vivant (REV), écrivaine et candidate Nupes aux législatives dans la 2ème circonscription de Haute-Loire, d’être sous le feu des projecteurs.

Elle se définit sur son site comme n’ayant qu’un objectif, « participer à la construction d’un monde meilleur ». Pour cela, elle devient tout d’abord porte-parole du collectif Animalistes43 puis intègre la REV en 2018. En parallèle, comme elle le montre sur sa chaine youtube, elle est activiste au sein des Gilets jaunes où elle n’a de cesse de prôner la convergence des luttes. Luttes qui la mènent aujourd’hui à la course aux législatives. Au-delà de l’engagement politique, Azelma Sigaux rappelle que son combat passe également par l’écriture, elle publie en effet de nombreux ouvrages, notamment Absurditerre (FARALONN) ou encore Les silencieux n’en pensent pas moins (FARALONN). Cette passion de l’écriture lui vient de son enfance. Elle insiste, toujours sur son site, venir d’une famille d’artistes. Ils sont les fondateurs du théâtre du Café de la Gare, « connu pour un esprit profondément anarchique »rappelle-t-elle.

Un père qui dérange

Ce que la jeune candidate ne précise pas — et qui fait grincer des dents de nombreux habitants de sa circonscription et internautes — c’est que son père, Jacky Sigaux, est surtout connu pour avoir été le régisseur de Dieudonné, humoriste condamné pour antisémitisme. Azelma traîne cette filiation comme un boulet au pied, et ce depuis 2017, lorsque, encore simplement écrivaine, elle remercie Dieudonné pour une promotion de son livre. « Merci Dieudo ! Mon 2ème bouquin sort en juin, mais le premier ferait un bon cadeau Noël à tes fans, jeunes et moins jeunes 😉 » peut-on alors lire dans un de ses commentaires. Bien que supprimé depuis, le message au ton familier et l’allusion à tous les « fans, jeunes et moins jeunes » de l’homme condamné pour antisémitisme et appel à la haine, font ressortir son passé. Son père, au-delà d’être un proche de l’humoriste, est aussi connu pour avoir joué un prisonnier des camps de la mort dans les spectacles de Dieudonné. Qui plus est, il était avec lui sur scène lors de la remise du « prix de l’infréquentabilité et de l’insolence » au négationniste Robert Faurisson.

Bien sûr, pas question d’imputer à un enfant les erreurs de ses parents. Mais si les critiques ne tarissent pas à son encontre, c’est qu’Azelma ne semble pas vouloir rompre avec ce passé. Dans une lettre ouverte publiée sur son site en « réponse aux polémiques » le 12 septembre 2019, on peut y lire que, si Dieudonné a mis en valeur lors d’un spectacle Robert Faurisson connu pour son négationnisme, lui ne le serait pas, car ces écrits « sont écologistes, anticapitalistes et pacifistes. » Elle remercie Dieudonné et propose son livre à ses fans ? Ce serait uniquement par courtoisie. Elle concède cependant ne plus aller voir ses spectacles. Enfin, sa présence pour la promotion d’un de ses livres, sur la chaîne YouTube de TeddyboyRSA, ancien membre d’Égalité et Réconciliation (l’association d’Alain Soral), aurait juste été une « belle opportunité ».

Autant d’excuses en demi-teinte qui ne convainquent pas grand monde dans son propre camp. C’est ainsi qu’elle est écartée du Monde Libertaire, hebdomadaire de la Fédération Anarchiste chez qui elle était chroniqueuse. Dans un communiqué, ils affirment que « [la lettre ouverte publiée par Azelma] n’a pas permis de répondre aux questionnements », et « qu’elle ne prend aucune distance avec les choix politiques de [son père] ». Enfin, beaucoup lui reprochent ses passages à RT France, ou encore « son manque de mise à distance avec les sphères complotistes et racistes » comme on peut le lire dans la déclaration du journal antifasciste.

Des engagements radicaux 

Au-delà des critiques “familiales”, c’est le profil militant de la candidate investie qui embarrasse. Il faut lui reconnaître un engagement réel et total. Son parti d’origine, le REV, est de gauche “radicale”, fondé par Aymeric Caron, personnalité régulièrement au cœur de polémiques pour ses prises de positions très, voire trop, à gauche — en 2017, le “mentor” de la candidate, écrivait dans un essai repris sur C à vous : « Le citoyen inculte et irresponsable n’aura plus voix au chapitre. Personne ne pourra plus participer à la vie de la communauté sans avoir apporté les preuves qu’il en est digne. À cet effet, un permis de voter sera instauré. »

Le parti se revendique antispéciste et pour une écologie totale. Il regrette dans un texte sur sa page de présentation que EELV ait perdu toute crédibilité. Un long texte cite ensuite l’ensemble des faiblesses et défauts d’EELV – ils sont pourtant aujourd’hui supposément alliés au sein de la Nupes. En phase avec cette origine radicale, qui contraste avec le PS ou EELV, il convient de rappeler que la Fédération Anarchiste se revendique de groupes “antifa”. Plusieurs publicités pour rejoindre les groupuscules d’extrême gauche sont disponibles dans leurs articles – preuve en est de la radicalité idéologique de la candidate.

Un profil particulier au point d’éprouver une certaine difficulté à rassembler les familles de la gauche de sa circonscription. « Nous avons décidé de ne pas faire campagne pour elle. Cette candidate a été imposée sans aucune concertation avec les gens de terrain en Haute-Loire, c’est dommage », affirme à l’Éveil de la Haute-Loire, André Chapaveire, premier secrétaire fédéral du Parti socialiste. Est pointé du doigt l’engagement de la candidate au sein des Gilets jaunes locaux. Ils sont tristement célèbres pour l’incendie de la préfecture du Puy-en-Velay du 1er décembre 2018. Si Azelma Sigaux n’a pas été inquiétée, elle a fait récemment parler d’elle lors d’une émission sur la plate-forme de streaming Twitch pour avoir mis en cause la responsabilité des forces de l’ordre dans ce tragique évènement. À cette occasion le préfet de Haute-Loire condamne les propos de Azelma Sigaux : « Les amalgames et les confusions opérés dans ses propos relatifs aux événements du 1er décembre 2018 constituent des contre-vérités qui visent à jeter le discrédit sur les forces de la direction départementale de la sécurité publique de Haute-Loire. »

Autre séquence à charge, elle appelle le 8 décembre de la même année, sur LCI, les personnes de toutes sensibilités à rejoindre les Gilets jaunes, elle ajoute : « on s’en fiche que vous soyez même racistes » – “parfaitement compatible” avec le discours très antiraciste de la gauche décolonialiste. Enfin, comme le rapporte l’Éveil de la Haute-Loire, l’inquiétude pour les militants de gauche vient aussi des prises de position de la candidate contre l’agriculture et la chasse. « Dans notre département, ce sont des choses qui ne passent pas », glisse un élu. La Nupes malgré une volonté de rassemblement, semble éprouver des difficultés à restreindre une grande radicalité. Certains de ses propres candidats deviennent des armes pour ses opposants.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

For South Africa’s Leader, Being a Burglary Victim Spells Trouble

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After a fortune in cash was stolen from President Cyril Ramaphosa’s farmhouse, he kept it secret. Now that word is out, critics ask what he was hiding.

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By John Eligon

CAPE TOWN — The burglars cut through a wire fence around the sprawling property, crept up to a stone farmhouse, climbed through a window and rifled through the furniture until they found their bounty: a fortune in U.S. dollars, in cash, said to be in the millions.

The farm’s owner was Cyril Ramaphosa, president of South Africa, and he never reported the theft, two years ago, to the police or disclosed it publicly.

But now a political rival has, and the exposure has tumbled Mr. Ramaphosa’s presidency into a full-blown crisis. He has been accused of a lurid cover-up that includes having a team kidnap and interrogate the burglars, then paying the thieves to keep quiet to shield himself from allegations of money laundering and tax fraud associated with having that much foreign currency hidden in his house.

Mr. Ramaphosa, who rose to power as an anti-corruption crusader, had seemed headed toward a relatively comfortable re-election this year as leader of South Africa’s dominant political party, the African National Congress. Now, as he seeks to contain the scandal, he made a rare move on Friday — he held a news conference to take questions from journalists.

But looking weary following a raucous session in Parliament in which opposition politicians constantly interrupted and insulted him, Mr. Ramaphosa provided reporters with little clarity on a saga people are calling Farmgate. He evaded questions about the episode with a repeated refrain: “due process.”

“I’m a process person,” he said. “The process must unfold.”

Mr. Ramaphosa has conceded that a burglary took place and that he did not go to the police, but he has insisted that he did not break any laws. The money stolen was far less than alleged, he said (how much, he would not say) and it was the proceeds of game sold from his farm.

There is little illusion that true or not, the allegations, surfacing at this moment, have baldly political motives.

Arthur Fraser, who made the claims public last week with a complaint to the South African national police, is the country’s former spy chief and an avowed ally of the president’s nemesis, former president Jacob Zuma. The A.N.C. is scheduled to hold its national elections in December, and factions closely aligned with Mr. Zuma have been feverishly working to undermine Mr. Ramaphosa’s bid to win a second term as the party’s leader. For them, this scandal is a gift from above.

Mr. Ramaphosa, 69, was a labor union leader in the 1980s and a leader of the A.N.C. who helped negotiate the end of apartheid in the early 1990s. He was Nelson Mandela’s preferred successor, but after losing a bid for the presidency in 1997, he went into business and became very wealthy.

He later returned to politics as a deputy to Mr. Zuma, whose reputation for corruption was well established. Mr. Zuma was forced to resign the presidency in 2018 and is now being prosecuted on corruption charges.

Mr. Fraser also faces corruption allegations himself, stemming from his time overseeing state security. With a report on his conduct set to be released soon, analysts say he may be trying to create a distraction.

In a strikingly detailed, 11-page affidavit, Mr. Fraser laid out how a domestic worker discovered cash hidden in the furniture at the president’s 17-square-mile rare game farm, Phala Phala Wildlife, in the country’s northeast. Mr. Ramaphosa is an avid game breeder, and Phala Phala bills itself as a haven for conservation and top quality animals, including white impala, roan antelope and golden wildebeest.

Mr. Fraser contends that the domestic worker enlisted five men from Cyferskyl, the informal settlement where she lived — four from Namibia, one from South Africa — to break in and steal the money on the night of Feb. 9, 2020.

By Mr. Fraser’s estimate, which he conceded was speculation, the men made off with between $4 million and $8 million.

Some of the burglars fled to Cape Town, his affidavit said, while one suspect went to Namibia. Mr. Ramaphosa sought the help of the Namibian president, Hage Geingob, it said. (Mr. Geingob said in a news conference that he never did any favors for Mr. Ramaphosa related to this case.)

Rather than report the crime to the police, Mr. Ramaphosa enlisted the head of his presidential protection unit, Maj. Gen. Wally Rhoode, to investigate.

According to Mr. Fraser, General Rhoode launched an off-the-books investigation, pulling together a team of current and former police intelligence investigators and a local farmer, who eventually detained and interrogated the suspects, then paid each of them, and the domestic worker, 150,000 rand ($9,600) to keep quiet.

Asked about the allegations, Mr. Ramaphosa said South Africans were demanding that he “follow due process, let this matter be looked into.”

But as he tried to deliver a budget statement to Parliament on Friday, members of the Economic Freedom Fighters, an opposition party, continually tried to shout him down, calling him a money launderer unfit to lead the country. Several of them got into scuffles with security as they were physically removed from the room, delaying the proceedings by three hours.

Mr. Ramaphosa trudged into the small, windowless auditorium for his news conference, his eyes appearing heavy over a black mask. About two dozen reporters tried every which way to get him to address the scandal.

Was he shocked when the allegations became public?

“Yes, of course,” he said. “You say, ‘What is this?’”

Will this scandal taint his effort to fight corruption?

No, he said, suggesting that this is not the type of corruption that really hurts South Africans.

Mr. Ramaphosa has staked his presidency on fighting the endemic corruption that has led the A.N.C. to lose the support of many South Africans. He has sidelined some of the organization’s top officials whom prosecutors have charged with crimes. He would step aside from his post if he were charged, he said.

His wealth has long been an Achilles’ heel in a country where many officials have used their public roles to enrich themselves. Questions frequently surface about how pure he has been in amassing his fortune.

His involvement in the scandal has made it “difficult for us to say there are still innocent people within the movement,” said Hlengiwe Ndlovu, a senior lecturer at the School of Governance at the University of the Witwatersrand in Johannesburg.

“It means that the A.N.C. just pays lip service — everyone — to this whole issue of corruption,” she added.

Now, Dr. Ndlovu said, Mr. Ramaphosa’s political opponents within the A.N.C. have an opening to unseat him when the party meets to elect its leader in December.

The suggestion that political opponents were capitalizing on the scandal to bring down the president was irrelevant, said Tony Yengeni, a top A.N.C. official who is part of an anti-Ramaphosa faction.

“I think that’s a flimsy excuse to avoid accountability on the part of a person who’s been accused of very serious crimes,” Mr. Yengeni said. “Whether some of us who do not like him are going to jump on the bandwagon or not, for me is neither here nor there.”

Mr. Ramaphosa faces recriminations from even his own supporters.

“Surprised is an understatement,” Chris Matlhako, an official of the South African Communist Party, an alliance partner of the A.N.C., said of his reaction to the burglary cover-up.

“I think it’s a huge dereliction of duty on the part of Cyril, and this is despite the fact that he’s been doing good things,” he added.

Mr. Ramaphosa's predecessor, Mr. Zuma, met his downfall after being consumed by numerous scandals. Asked why South Africans should believe that he was any better than Mr. Zuma, Mr. Ramaphosa said that time will tell.

“So I’m relying on the process to deal with this matter,” he said, “and that’s the best I can say.”

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France24 - Monde

Mali : la junte "coupe l'herbe sous le pied" de la Cédéao en annonçant une transition de deux ans

Publié le : 09/06/2022 - 16:56

Jean-Luc MOUNIER Suivre

C'est en 2024 que la junte malienne a décidé, lundi, de rendre le pouvoir aux civils en s'engageant par décret à une transition. Une décision qui a surpris à la Cédéao, alors que les discussions pour parvenir à un accord ont toujours lieu. L’organisation semble avoir été "prise de court" par le choix du gouvernement de transition. Explications.

Le face-à-face entre le Mali et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui se poursuit depuis des mois, a connu une nouvelle évolution lundi 6 juin. Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a signé un décret lu à la télévision d'État et stipulant que "la durée de la transition (serait) fixée à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022".

Un choix d'autant plus surprenant que la junte malienne envisageait encore, en février dernier, de rendre le pouvoir aux civils, mais après une transition de cinq ans – ce que la Cédéao avait alors qualifié de délai "totalement inacceptable". Les discussions s'étaient depuis poursuivies entre le gouvernement de transition malien et l'organisation ouest-africaine, sans pour autant parvenir à un consensus sur une date. 

Une annonce qui a surpris autant au sein même du gouvernement de transition que dans les rangs de la Cédéao. "Des ministres du gouvernement ont confié en privé avoir appris la nouvelle comme tout le monde à la télévision", a pu savoir RFI, qui a aussi eu la réaction d'un diplomate d'un pays membre de la Cédéao, pour qui le Mali "met la charrue avant les bœufs".

Le décret de lundi "est une façon pour la junte d'accélérer la fin des discussions et d'entériner sa volonté de prolonger de deux ans la transition de manière officielle aux yeux de la population malienne et de la communauté internationale", explique à France 24 Jérôme Pigné, cofondateur du réseau de réflexion stratégique sur la sécurité au Sahel et chercheur associé à l'Institut Thomas More. 

"La Cédéao prise de court" par l'annonce de la junte malienne

Le "timing" choisi par la junte malienne ne doit rien au hasard : la signature du décret a eu lieu deux jours après que la Cédéao s'est réunie au Ghana, le 4 juin, pour un sommet extraordinaire consacré à l'examen de l'évolution de la situation politique au Burkina Faso, en Guinée et au Mali. Cela n'a permis aucune avancée sur les processus de transition en cours dans les trois pays, et l'organisation ouest-africaine a reporté ses prises de décision à son prochain sommet, le 3 juillet.

La junte malienne peut alors avoir été guidée par une double motivation en fixant pour horizon mars 2024, analyse Jérôme Pigné : "La position du gouvernement de transition est de couper l'herbe sous le pied de la Cédéao en montrant que le Mali reste souverain et qu'il lui tient tête, ainsi qu'à la communauté internationale. D'un autre côté, c'est aussi peut-être une manière d'aller vers une forme de surenchère en disant que si l'organisation ouest-africaine ne révise pas sa position – considérée par certains comme dogmatique –, le Mali décidera, lui, de son propre sort."

Communiqué de presse de la CEDEAO sur le Mali pic.twitter.com/Txt3f41MER

June 8, 2022

La Cédéao n'a pas tardé à réagir : dès le lendemain de l'annonce du colonel Goïta, l'organisation a publié un communiqué dans lequel elle a dit "prendre acte de la signature" du décret prolongeant la période de transition au Mali. "La Cédéao regrette que cette décision ait été prise à un moment où les négociations se déroulent encore, en vue de parvenir à un consensus", précise aussi le communiqué, qui ajoute que les échanges vont se poursuivre avec les autorités maliennes. 

"La Cédéao est peut-être prise de court par cette annonce, puisque l'objectif (du 4 juin) était de se donner quelques semaines de plus pour que les différentes parties à la négociation s'entendent sur un délai, mais surtout sur un chronogramme et une feuille de route. Il ne suffit pas de donner une date, mais de créer les conditions d'un retour à l'ordre constitutionnel", explique le chercheur.

Le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, avait assuré lundi qu'il ne craignait "absolument pas" d'accès de tension avec la Cédéao. Au contraire, le décret "est une preuve très éloquente de la volonté de dialogue", en le justifiant par la volonté de trouver un "compromis" entre les "exigences" de la Cédéao et les "aspirations" des Maliens à des réformes avant la tenue d'élections à la fin de la transition.

"Le climat est en train de changer tout doucement"

Le choix assumé de la junte est aussi à envisager dans le cadre d'un "bras de fer" qui dure depuis plusieurs mois entre la Cédéao et Bamako. L'organisation ouest-africaine, en réaction au projet du gouvernement malien de rester au pouvoir jusqu'à cinq ans de plus, avait adopté en janvier 2022 de "très lourdes" sanctions économiques et financières.

>> À lire aussi - Les sanctions de la Cédéao constituent "une impasse pour le Mali comme pour ses voisins"

La Cédéao a notamment décidé de fermer les frontières avec le Mali au sein de l'espace sous-régional et de suspendre les échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité. Elle a aussi coupé ses aides financières et gelé les avoirs du Mali à la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest.

"Cinq mois de sanctions sont passés, qui pèsent énormément sur la junte, mais surtout sur la vie quotidienne des Maliens", explique Virginie Herz, chroniqueuse internationale à France 24. "Jusque-là, ces sanctions étaient perçues par la population et la junte comme une sorte d'injustice, d'acharnement des pays de la région soi-disant 'instrumentalisés' par la France. Là, le climat est en train de changer tout doucement."

Ce changement d'ambiance se constate notamment dans les quelques critiques qui émergent à l'encontre de la junte. Celle de l'imam Mahmoud Dicko retient l'attention : cette figure emblématique du mouvement de contestation contre l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, soutien de la junte depuis sa prise de pouvoir en août 2020, a critiqué fin mai "l'arrogance" du gouvernement de transition au pouvoir, sans épargner la communauté internationale et "son orgueil".

L'émergence de voix dissonantes et le poids d'un embargo économique de plusieurs mois peuvent aussi finalement expliquer l'initiative de la junte de fixer une date de transition… afin d'obtenir un allègement ou une levée des sanctions de la Cédéao ? "Nous le saurons très rapidement avec le sommet ouest-africain du 3 juillet, et d'ici là, il y aura certainement une nouvelle visite de Goodluck Jonathan [l'envoyé spécial de la Cédéao pour les négociations avec le Mali, NDLR] aux autorités maliennes”, répond Jérôme Pigné.

Et le chercheur de conclure : "Il ne faudrait pas que cette séquence diplomatique et politique prenne le pas sur les réalités sécuritaires et militaires du quotidien, avec une insécurité grandissante dans la zone dite des trois frontières [un territoire sans délimitation physique entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger]."

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La Cédéao reporte la décision sur les sanctions contre les putschistes d'Afrique de l'Ouest

DÉCRYPTAGE

Exclusif : la Minusma alerte sur une situation intenable au Mali

Mali : la junte se donne deux ans pour rendre le pouvoir aux civils

L'Humanité

Football. Pourquoi la Ligue des nations fait hurler dans les vestiaires

Actu

Lucrative pour les fédérations, la compétition censée remplacer les matchs amicaux est loin de faire l’unanimité auprès des acteurs du jeu.

Éric Serres

Sans Raphaël Varane ni Kylian Mbappé, blessés tous les deux à l’issue de la première rencontre de la Ligue des nations contre le Danemark, l’équipe de France qui se déplaçait en Croatie a obtenu un match nul (1-1), lundi soir, avec un effectif totalement remodelé. Au-delà de ce match, cette Ligue des nations, instaurée en 2018 et organisée par l’UEFA sur une idée de son ancien président Michel Platini –, qui voulait redonner de la saveur aux rencontres amicales –, pose aujourd’hui problème.

Un calendrier surchargé et ingérable

Joueurs et entraîneurs se plaignent d’un calendrier surchargé et ingérable pour les organismes. Bernardo Silva, le milieu de terrain portugais de Manchester City, résume ainsi la situation : « C’est très dur pour les joueurs, lors d’une saison où nous avons joué 60 matchs, de venir ici et en jouer quatre de plus. Beaucoup de gens parlent de ça, trop de matchs avec, au final, plusieurs blessures. Nous allons commencer la nouvelle saison dans un mois et c’est sûr que nous ne serons pas à 100 % préparés. »

« L’une des idées les plus ridicules »

Mais il est loin d’être le seul à se plaindre de ces quatre matchs en à peine dix jours pour sa sélection. Jürgen Klopp, l’entraîneur de Liverpool, ne dit rien d’autre : « La Ligue des nations est l’une des idées les plus ridicules du monde du football. Les joueurs ont joué plus de 70 matchs. Quatre, cinq, six matchs avec les équipes nationales, c’est n’importe quoi. Je préférerais que l’UEFA prenne plus d’argent sur les finales de la Ligue des champions et se débarrasse de la Ligue des nations. C’est n’importe quoi ! » Propos soutenus par le sélectionneur des Pays-Bas, Louis Van Gaal : « C’était une saison très difficile avec beaucoup de matchs, sans oublier le stress lié aux infections au coronavirus. Jouer quatre autres matchs en onze jours, c’est fou. »

Une réforme urgente réclamée

N’importe quoi, donc, et ce d’autant plus que cette compétition, installée après les championnats domestiques et les coupes d’Europe, va obliger les footballeurs à jouer un match tous les trois jours dès le début de la saison pour être dans les temps de préparation de la Coupe du monde 2022, organisée au Qatar en novembre et décembre. La publication d’une enquête réalisée par le syndicat international des footballeurs (Fifpro) tire depuis des années la sonnette d’alarme au sujet de cette surcharge de travail et réclame une réforme urgente : « Les footballeurs professionnels dans leur grande majorité sont en faveur d’une nouvelle réglementation pour faire face à la congestion croissante des matchs et à la charge des déplacements qui viennent écraser leur sport. » Ainsi Mohamed Salah, l’attaquant vedette de Liverpool, aura effectué cette saison 70 matchs – finale de la Ligue des champions comprise –, pour 86,5 minutes en moyenne par match et près de 86 000 kilomètres dans les transports aériens.

L’argent fausse toute logique

Outre l’impact sur le physique, celui sur la santé mentale des footballeurs. Les données compilées à partir d’un logiciel de surveillance ( Player Workload Monitoring) de la charge de travail des joueurs font peur. Pas moins de 82 % des experts interrogés expliquent « avoir été témoins d’une surcharge causant aux joueurs des problèmes de santé mentale ». En conclusion, le rapporte insiste sur le fait que, au-delà de 55 matchs par saison, les conséquences physiques et mentales deviennent considérables.

Temps trop courts de récupération entre deux matchs, coupure estivale beaucoup trop petite, le constat est cinglant. Mais les retombées financières sonnantes et trébuchantes pour les fédérations européennes faussent toute logique. Ainsi, les douze équipes de la Ligue A recevront une même « prime de solidarité » de 1,5 million d’euros (1 million pour celles de la B, 0,75 million pour la C et 0,5 million pour la D). Chaque vainqueur de groupe percevra, ensuite, 1,5 million d’euros et le vainqueur final du tournoi, 4,5 millions d’euros. Au cumul, une équipe de la Ligue A pourra gagner jusqu’à 7,5 millions d’euros. Un pactole difficile à refuser pour les fédérations nationales qui ont pris de plein fouet la crise du Covid et s’accrochent, aujourd’hui, à toutes les branches qui peuvent faire tomber du « cash » dans leur escarcelle. On achève bien les chevaux alors pourquoi pas les footballeurs.

footballKylian Mbappé
Valeurs Actuelles

[Edito]De Blanquer à Pap Ndiaye : rupture ou continuité ?

Il a suffi que Macron agite le chiffon rouge Pap Ndiaye pour que les intellectuels et les médias conservateurs et républicains (pour prendre un spectre large aux frontières mal définies) ruent dans les brancards et nous annoncent le pire. Tout le monde présente aujourd’hui notre nouveau ministre comme le contraire du ministre précédent sur les questions du “wokisme” et de la laïcité. Grâce à la nomination de Pap Ndiaye, le bilan de Blanquer passe à la trappe, et on peut se demander si, sans le vouloir, Macron ne lui rend pas ainsi son plus grand service…

Dans les fausses oppositions dont raffole la société du spectacle, Blanquer apparaîtra pour la postérité comme le défenseur de l’école républicaine contre l’offensive multiculturelle.

Enseignant depuis trente ans la philosophie en classe de terminale, je voudrais dire ici que les choses sont un peu plus complexes. L’enseignement de la philosophie dans le secondaire sur une telle durée constitue un poste d’observation privilégié sur l’évolution des choses : nous intervenons en fin de chaîne de “production” du lycéen, qu’on tente de décerveler (et on y réussit de mieux en mieux), le rendant ainsi de plus en plus manipulable par l’idéologie. Or, à bien des égards, la réforme du lycée menée par Blanquer a achevé d’ouvrir une autoroute pour l’idéologie de son successeur.

Car croit-on vraiment que la suppression des mathématiques dans le tronc commun, les programmes de spécialité souvent absurdes par leur érudition (et qu’aucun élève n’est capable d’aborder puisque rien n’a changé en amont, dans le primaire et au collège), le redoublement toujours tabou, le fétichisme du chiffre et de l’égalité dans la réussite, l’absence d’organisation d’une vraie diversification de l’enseignement à partir du collège, l’abrutissement devant le numérique rebaptisé “individualisation de l’enseignement”, le “grand oral” aussi prétentieux que vide, la philosophie réduite à un simple “supplément d’âme” pour un baccalauréat sans âme, la destruction de l’unité de la classe, croit-on vraiment que tout cela (et on pourrait continuer la liste), venant après trente années de gabegie dans l’Éducation nationale, n’a pas déjà enterré les conditions de possibilité de cette fameuse “laïcité” dont on fait de Blanquer le défenseur ?

Car la laïcité n’est pas la simple neutralité de l’État, elle suppose aussi l’éducation à l’autonomie de la Raison. Ce qui permet en effet d’entrer dans l’esprit de la laïcité, et non seulement d’en suivre la lettre, c’est de penser selon la Raison, non pas comprise comme un universalisme abstrait mais comme une aventure, qui laisse aussi place à la croyance, ainsi que le montrait Kant.

Il ne s’agit pas d’éliminer la croyance mais de distinguer ce qui est de son ordre de ce qui est de l’ordre de la Raison. La Raison est une aventure dans laquelle il est difficile et risqué d’entrer. Elle réclame une institution éducative de haut vol, en raison de l’exigence qu’elle implique, pour ses serviteurs comme pour ceux qu’elle forme.

Il n’a pas été nécessaire d’attendre Pap Ndiaye pour voir progresser, de manière accélérée et spectaculaire, ces dernières années, dans nos lycées, les différentes variantes des idéologies identitaires et victimaires, ainsi que l’islamisme

Blanquer a fait semblant de réintroduire cette exigence. En réalité, et au-delà des quelques gages donnés aux défenseurs de la “laïcité” (qui ont suffi à rassurer les intellectuels “républicains”, dont la plupart n’enseignent plus dans le secondaire depuis longtemps et contemplent tout cela de loin), la réforme Blanquer n’a absolument pas rétabli les conditions nécessaires à l’exercice de la Raison. Elle a plutôt précipité leur destruction.

Il n’a pas été nécessaire d’attendre Pap Ndiaye pour voir progresser, de manière accélérée et spectaculaire, ces dernières années, dans nos lycées, les différentes variantes des idéologies identitaires et victimaires, ainsi que l’islamisme (que je ne mets pas sur le même plan, celui-ci instrumentalisant les autres idéologies).

La nature a horreur du vide, et la critique des idéologies, nécessaire et salutaire, ne suffira pas si elle n’est pas précédée d’une affirmation. La Raison est désir et pathos en son fond : “philosophie”. Nous avions besoin de la relance d’un nouvel esprit socratique à l’école, qui transmette le désir de la Raison, et non d’une réforme technocratique et déshumanisante, qui remplace le bachotage de fin d’année lié au baccalauréat par un bachotage tout au long de l’année, lié aux spécialités et à Parcoursup, et la maïeutique socratique par la soumission au “tout numérique”.

Nul doute que l’idéologue Pap Ndiaye fera son miel d’avoir été précédé par le technocrate Blanquer.

* Vincent Coussedière est philosophe.

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New York Times - World

U.S. Warns China on Taiwan as Defense Officials Meet to Cool Tensions

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Defense Secretary Lloyd J. Austin III accused Beijing of “provocative” activity near the disputed island after meeting with his Chinese counterpart.

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By Chris Buckley and Sui-Lee Wee

SINGAPORE — Defense Secretary Lloyd J. Austin III warned China on Saturday against what he called “provocative and destabilizing” activity near the disputed island of Taiwan, following talks with China’s defense minister, Gen. Wei Fenghe, that focused on preventing regional tensions from escalating into crises.

Taiwan — a self-ruled island that Beijing claims as its own — was one of the topics of the talks between Mr. Austin and General Wei in Singapore on Friday, along with disputes in seas around China and Russia’s invasion of Ukraine. Mr. Austin amplified his warnings in a speech to the Shangri-La Dialogue, a security meeting in Singapore, while asserting that Washington did not support an independent Taiwan.

“Our policy hasn’t changed, but unfortunately that doesn’t seem to be true for the P.R.C.,” Mr. Austin said on Saturday, referring to the People’s Republic of China. “We see growing coercion from Beijing. We’ve witnessed a steady increase in provocative and destabilizing military activity near Taiwan.”

Mr. Austin said that increasing People’s Liberation Army flights near Taiwan reflected a pattern of increasing Chinese pressure on neighbors, including India, Japan and Southeast Asian countries that dispute China’s expansive claims in the South China Sea. But he suggested that the most volatile issue was the future of Taiwan, the island of 24 million inhabitants just off the Chinese coast.

Since 1949, when Nationalist forces fled China for Taiwan, the status and future of the island has been disputed. Beijing claims it as its sovereign territory; most people on Taiwan reject that claim and want to stay separate — in fact, if not in law — from the People’s Republic of China. Washington has long maintained that neither side should unilaterally try to change the status of Taiwan, but U.S. legislation also allows for supporting the island’s defenses and possibly intervening if war breaks out.

Mr. Austin indicated that U.S. policy on Taiwan remained unchanged, notwithstanding speculation about recent comments by President Biden.

“We categorically oppose any unilateral changes to the status quo from either side. We do not support Taiwan independence,” Mr. Austin said, adding that the United States would maintain its “capacity to resist any use of force or other forms of coercion that would jeopardize the security or the social or economic system of the people of Taiwan.”

Read More on the Relations Between Asia and the U.S.

On Friday, General Wei put responsibility on the United States for worsening tensions over Taiwan, telling Mr. Austin that U.S. weapons sales to the island “gravely damage China’s sovereignty and security interests,” the Chinese Ministry of National Defense said in its summary of their talks.

“Using Taiwan to contain China will never succeed,” General Wei said, according to China’s official summary.

General Wei is scheduled to address the forum on Sunday, giving him an opportunity to respond to Mr. Austin’s speech.

The meeting between Mr. Austin and General Wei on Friday was only their second bilateral encounter, following a phone call in April, despite the increasing rivalry between the two countries and worries that miscalculation might spiral into crisis.

Mr. Austin “underscored the importance of the People’s Liberation Army engaging in substantive dialogue on improving crisis communications and reducing strategic risk,” the Pentagon said in a statement after the meeting.

Despite the public sparring over Taiwan, both sides also indicated that Mr. Austin and General Wei had made some progress during their meeting, which lasted about an hour. Senior Col. Wu Qian, a spokesman for the Chinese defense ministry, told reporters in Singapore that the talks had also covered the South China Sea — where China’s wide territorial claims are contested by Southeast Asian countries — as well as the war in Ukraine.

“China has always believed that it’s better to meet than not meet, and better to talk than not,” Colonel Wu said. He added that the talks marked a “very good start” for improved contacts between the U.S. and Chinese militaries.

China has been flexing its military might in Asia in ways that have raised alarms in the region and in Washington. In recent days, American allies have complained about Chinese military jets harassing their planes, flying so close that the pilots could see each other, or making provocative, risky maneuvers, such as releasing metallic chaff in the path of an Australian aircraft.

These “dangerous intercepts,” Mr. Austin said, “should worry us all.” “Mistakes are especially stark in the Taiwan Strait,” he said.

Last month, China and Russia held a joint military exercise, sending bombers over the seas in northeast Asia as Mr. Biden was visiting the region.

“It’s possible that the Chinese are testing U.S. allies to see if they’ll back down,” said Zack Cooper, a senior fellow at the American Enterprise Institute who studies U.S. policy in Asia and was attending the Singapore dialogue. “They may be more likely to test these other countries to see if they are less risk tolerant.”

But Taiwan is perhaps the greatest source of tensions between the United States and China. American officials and military commanders worry that China’s leader, Xi Jinping, may be willing to go to war over Taiwan in the coming years. Mr. Biden has indicated several times that the United States would step in with military support to defend Taiwan if Beijing launched an invasion. China has escalated its military activity near Taiwan in recent years, sending jets to enter its air defense zone.

“In the short to medium term a Taiwan conflict is far more likely to occur by accident than design,” said a report issued at the Singapore forum by the International Institute for Strategic Studies, a British think tank. “Indeed, as Chinese coercion of Taiwan intensifies, the risk of inadvertent escalation is rising.”

China has responded angrily to Washington’s support of Taiwan, including its plans to strengthen trade ties with the island, accusing it of fueling tensions in the region. Chinese officials have also pushed back against the Biden administration’s broader effort to build alliances to counter China. The Chinese government denounced a security agreement between Australia, Britain and the United States last year that would help Australia deploy nuclear-powered submarines, raising expectations that it would join any military conflict with Beijing.

The risk of conflict has grown as China’s military has expanded into the world’s second largest, with a navy rivaling America’s in size, and as Beijing has become increasingly impatient with the U.S. military presence across Asia.

But Covid restrictions and disagreements over meeting arrangements, such as who Mr. Austin’s counterpart would be, have stood in the way of high-level talks between Chinese and American military leaders.

Despite their similar titles, Mr. Austin and General Wei occupy very different ranks. Mr. Austin is the most senior American civilian in the Pentagon; the Chinese defense minister is a relatively junior position whose main job is contacts abroad. Mr. Austin has yet to meet Mr. Xi, the Chinese leader, who is also chairman of the Central Military Commission, or other high-ranking commanders on the commission.

Even so, experts attending the forum in Singapore saw value in the meeting between the two men. Over the last few decades, China and the United States have built a patchwork of agreements and communications lines intended to avoid misunderstandings as well as collisions at sea or in the air that might spin into broader confrontation. But Beijing and Washington do not see eye to eye on how to reduce those risks.

“We will fly, sail and operate wherever international law allows,” Mr. Austin said in his speech, “and we’ll do this right alongside our partners.”

Eric Schmitt contributed reporting from Washington.

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France24 - World

Ukraine strikes Russian military targets, France offers to help lift Odessa blocade

Issued on: 10/06/2022 - 06:48Modified: 10/06/2022 - 14:00

FRANCE 24 Follow Catherine NORRIS TRENT

Ukraine's defence ministry on Friday said it struck Russian military positions in the southern Kherson region, where the army is fighting to reclaim occupied territory. France offered to help ensure access to the port of Odessa and ease a global grain crisis. Read our live blog to catch up on the day's events as they unfolded. All times are Paris time (GMT+2). 

10:43pm: Russia dubs anti-torture NGO a 'foreign agent'

Russia on Friday labelled a non-governmental organisation fighting for investigations into allegations of torture as a "foreign agent" in its latest move to silence critics in the country.

The Committee Against Torture's name appeared on the justice ministry's updated website list of such black-listed entities.

The infamous label, reminiscent of the "enemies of the people" of the Soviet period, is used extensively against opponents, journalists and human rights activists accused of conducting foreign-funded political activities.

Such "foreign agents" are subject to numerous constraints and laborious procedures, under pain of severe sanctions. In particular, they must indicate this status in all their publications.

Founded in 2000, the Committee Against Torture has battled for the Russian authorities to investigate allegations of mistreatment at the hands of the security forces and to take measures to prevent any such abuses.

Since the start of Moscow's military operation in Ukraine on February 24, dozens of members of the Russian intellectual elite and journalists have left the country, as the authorities step up pressure against the last critical voices and media. 

9:36pm: Estonia calls on Russian ambassador to condemn Putin's remarks

Estonia on Friday summoned the Russian ambassador to condemn President Vladimir Putin's "completely unacceptable" praise for an 18th century Russian ruler who captured a city that is now Estonian.

Putin paid tribute on Thursday to Tsar Peter the Great, who he said had taken back territory that was Russia's during a long war with Sweden from 1700 to 1721. Putin specifically mentioned Narva, which belongs to Estonia, one of the three Baltic States and a NATO member.

Estonia's foreign minister said Ambassador Vladimir Lipayev had been summoned "to condemn recent statements by President Putin ... including his comments on the Estonian city of Narva," it said in a statement.

"At a time when Russia is ... trying to destroy the statehood and people of Ukraine, it is also completely unacceptable," it added.

Putin compared Peter's campaign with the task facing Russia, which invaded Ukraine in February.

6:18pm: Ukraine tries to push back Russian troops in the east and south

Kyiv said Friday it had launched new air strikes on Russian positions in the captured southern region of Kherson, one of the first areas to be taken by Russia after the February 24 invasion.

Fierce fighting continued in the eastern Donbas region, where President Volodymyr Zelensky said that Ukrainian forces were "holding on" despite Moscow concentrating its firepower there.

The fiercest fighting remains around the eastern industrial city of Severodonetsk, a battle that Zelensky has said is pivotal for the fate of the Donbas region.

4:49pm: France ready to help in operation allowing access to Odessa port

France is ready to assist in an operation to allow safe access to Ukraine's Black Sea port of Odessa, an adviser to French President Emmanuel Macron said Friday.

"We are at the disposal of the parties to put in place an operation which would allow access in complete safety to the port of Odessa, in other words for boats to pass through despite the fact that the sea is mined," said the adviser, who asked not to be named.

The port has been subject to a de facto blockade by Russia, and grain is waiting to be exported amid mounting fears of global food shortages, especially in developing countries.

4:29pm: Macron to visit Moldova and Romania

French President Emmanuel Macron will visit Romania and Moldova next week to express France's solidarity with its European allies which are most exposed to the war in Ukraine, said Macron's Élysée office.

Macron will visit French troops in Romania on Tuesday, and then go to Moldova on Wednesday.

Asked whether Macron would visit Ukraine, Macron's office said any such visit would take place when considered most useful for Ukraine President Volodymyr Zelenskiy.

Ukraine had rebuked Macron earlier this month for saying it was important not to "humiliate" Russia, a position Ukrainian foreign minister Dmitro Kuleba said "can only humiliate France."

Macron has sought to maintain a dialogue with Russian President Vladimir Putin since Moscow's invasion of Ukraine in February. His stance has been repeatedly criticised by some eastern and Baltic partners in Europe, as they see it as undermining efforts to push Putin to the negotiating table.

4:05pm: Daily life a misery for civilians on Donbas front line

President Volodymyr Zelensky said Ukrainian forces were "holding on" in the flashpoint eastern city of Severodonetsk where intense street battles with Russian troops could determine the fate of the Donbas region. People in the nearby town of Lysychansk tell about the stark choices the war has forced on them: Stay and brave the shelling, or flee and abandon their homes.

3:35pm: Germany pledges medical aid to Ukraine

Germany will help Ukraine provide medical help for war victims by helping build trauma centres for the wounded, donating prosthetic limbs and deploying German doctors to the country, Health Minister Karl Lauterbach has said.

"Ukraine needs humanitarian aid just as urgently as it needs our military support," the minister said during a visit to the western Ukrainian city of Lviv.

The aid will include help to supply prostheses, deploying 200 doctors in Ukraine, setting up training on treating burns and connecting some hospitals in Ukraine to a telemedicine service, the ministry said in a statement.

The World Health Organization (WHO) says some 290 attacks on healthcare facilities have been recorded since Russia's invasion of Ukraine began on February 24.

1:45pm: Ukraine war risks 11 to 19 million more hungry people over next year, says FAO

Reduced exports of wheat and other food commodities from Ukraine and Russia risk leaving between 11 million and 19 million more people with chronic hunger over the next year, said the UN's food agency .

The conflict in Ukraine has fuelled a global food crisis, with surging prices for grains, cooking oils, fuel and fertiliser. Russia and Ukraine account for nearly a third of global wheat supplies, while Russia is also a key fertiliser exporter and Ukraine a major supplier of corn and sunflower oil. Boubaker BenBelhassen, director of the Food and Agriculture Organization's (FAO) Markets and Trade Division, said the impact of the conflict "could lead to anywhere between 11 to 19 million more hungry people, that's chronic hunger for 2022/23".

This preliminary estimation was based on reduced exports of food commodities from Ukraine and Russia, he told reporters. The FAO also said in a report on Thursday that spiralling costs for farm inputs like fertiliser could deter growers from expanding production and worsen food security in poorer countries facing record import bills. "The countries that are being affected most are in the Near East/North African region given their heavy reliance on imports, especially of wheat, from these countries, but also of vegetable oil, sunflower oil," he said. Some countries in sub-Saharan Africa and in Asia, such as Bangladesh and Indonesia, were also being "highly impacted," he added.

1:41pm: Russia says UK 'often hysterical', after Donetsk death sentences

Russia said on Friday that Britain should appeal to the authorities of the breakaway Donetsk People's Republic (DPR) - internationally recognised as part of Ukraine, over two British citizens sentenced to death on Thursday by a Donetsk court.

Foreign ministry spokeswoman Maria Zakharova wrote on Telegram that Britain's reaction to such cases was "often hysterical". Russia describes the two Britons and one Moroccan, who had been captured serving with Ukrainian forces in east Ukraine, as "mercenaries". The British government says they are prisoners of war, entitled to protection under the Geneva Convention.

1:40pm: Judgement against jailed British men breaches Geneva convention, says UK's foreign minister

Britain's foreign minister Liz Truss said on Friday that the judgement against two British men sentenced to death by a court in one of Russia's proxies in eastern Ukraine was a breach of the Geneva convention. "The judgement against them is an egregious breach of the Geneva convention," Truss said in a tweet after she spoke with Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba to discuss efforts to secure the release of prisoners of war held by  Russian proxies. 

Spoke with Ukrainian FM @DmytroKuleba to discuss efforts to secure the release of prisoners of war held by Russian proxies. The judgement against them is an egregious breach of the Geneva convention.The UK continues to back Ukraine against Putin’s barbaric invasion. pic.twitter.com/DyKZAP4HA6

June 10, 2022

1:38pm: Russian onslaught makes daily life a misery for Lysychansk residents

Residents of Lysychansk, a town located near the strategic city of Severodonetsk in Ukraine’s eastern Donbas region, reveal the stark choices the war has forced on them: either stay and brave the shelling, or flee and abandon their homes.

1:11pm: Britain says talking to Ukraine, not Russia, about jailed soldiers

Britain is prioritising talking to Ukraine rather than Russia on the situation of two jailed British men who have been sentenced by a court in one of Russia's proxies in eastern Ukraine, Prime Minister Boris Johnson's spokesman said on Friday.

Foreign minister Liz Truss raised the issue with her Ukrainian counterpart in a call on Friday, the spokesman said, after Shaun Pinner and Aiden Aslin were sentenced to death by a court in the self-proclaimed Donetsk People's Republic (DPR). Asked if Britain would talk to Russia to secure their release, the spokesman said "we don't have regular interaction with the Russians."

"Our priority is working with the Ukrainian government to try and ensure their release as quickly as possible," the spokesman said. "They're afforded protection under the Geneva Convention as members of the Ukrainian Armed Forces, which is why we want to continue working with them closely to try and get them freed as quickly as we can."

1:04pm: Kyiv to probe rebel court for British, Moroccan death penalties

Ukraine is investigating the circumstances in which a Moscow-backed separatist court sentenced two British men and a Moroccan citizen to death, Kyiv said. 

British citizens Aiden Aslin and Shaun Pinner and Saaudun Brahim from Morocco were captured fighting with Ukrainian forces and sentenced by separatist authorities in the eastern Donetsk region for attempting to overthrow the government.

Ukraine's chief prosecutor Iryna Venediktova late Thursday described the sentences as "a violation and mockery" of international law and said the men should be treated fairly under Geneva conventions. "Ukraine has already initiated a pre-trial investigation into this matter and will take all appropriate steps to ensure that everyone that was involved in this illegal action is held responsible for their actions," she said in a statement.

Aslin and Pinner had surrendered in April in Mariupol, a port city in southern Ukraine that was captured by Russian troops in May after a weeks-long siege. Ukrainian courts have handed three Russian soldiers long prison sentences at war crimes trials since the start of Moscow's February 24 invasion. Venediktova said Thursday that Ukraine is investigating over 100 Russian soldiers for suspected war crimes.

12:49pm: Ukraine grain exports now nearing 2 million tonnes/month says EU commissioner

Ukrainian grain exports are rising and nearing 2 million tonnes per month now, European Commissioner for Agriculture Janusz Wojciechowski said on Friday. "According to information from Ukraine, the export of grains is gradually rising and nearing two million tonnes per month currently," Wojciechowski said during a news conference with the Polish agriculture minister.

Ukraine is a major grain exporter to Africa and the Middle East and disruption to these shipments as a result of Russia's invasion is pushing prices higher, fuelling an international food crisis.

12:48pm: Foreign fighters' death sentence shows Russia's disregard for rights, Berlin says 

The death sentences for foreign fighters in Russian-controlled eastern Ukraine are shocking and show Russia's "complete disregard for the basic principles of humanitarian international law", a German government spokesperson said on Friday.

12:39pm: UN 'concerned' by foreign fighter death sentences in Donetsk

The United Nations said Friday it was concerned about the death sentences handed by pro-Moscow separatists to two British and one Moroccan soldier captured by Russian troops while fighting for Ukraine.

"The UN Human Rights Office is concerned about the so-called Supreme Court of the self-proclaimed Donetsk People's Republic sentencing three servicemen to death," spokeswoman Ravina Shamdasani told reporters in Geneva.

"Since 2015, we have observed that the so-called judiciary in these self-proclaimed republics has not complied with essential fair trial guarantees, such as public hearings, independence, impartiality of the courts and the right not to be compelled to testify. Such trials against prisoners of war amount to a war crime."

12:22pm: Lavrov says foreign fighters sentenced to death committed crimes in Donetsk

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said on Friday that the two Britons and one Moroccan sentenced to death on Thursday in the Donetsk People's Republic had committed crimes on the territory of the self-proclaimed state trying to break away from Ukraine.

Lavrov said: "At the moment, the trials you mentioned are being held on the basis of the legislation of the Donetsk People's Republic, because the crimes in question were committed on the DPR's territory."

12:18pm: NATO deputy chief Geoana "confident" Sweden and Finland will join NATO

NATO's deputy chief is confident that member candidates Sweden and Finland will join the defensive alliance despite objections from Turkey, he told the Copenhagen Democracy Summit on Friday.

"We are confident that Sweden and Finland will join our ranks," Deputy Secretary-General Mircea Geoana said.

12:08pm: Russia uses trial of foreigners to raise stakes over talks says Ukraine

Russia wants to use three foreigners who were captured while fighting for Ukraine and sentenced to death as "hostages" to put pressure on the West over peace negotiations, a senior Ukrainian official said.

11:58am: UK talking to Ukraine, not Russia, about jailed soldiers

Britain is prioritising talking to Ukraine rather than Russia on the situation of two jailed British men who have been sentenced by a court in one of Russia's proxies in eastern Ukraine, Prime Minister Boris Johnson's spokesman has revealed.

British Foreign Minister Liz Truss raised the issue with her Ukrainian counterpart in a call on Friday, the spokesman said, after Shaun Pinner and Aiden Aslin were sentenced to death by a court in the self-proclaimed Donetsk People's Republic (DPR).

Asked if Britain would talk to Russia to secure their release, the spokesman said "we don't have regular interaction with the Russians."

"Our priority is working with the Ukrainian government to try and ensure their release as quickly as possible," the spokesman said.

"They're afforded protection under the Geneva Convention as members of the Ukrainian Armed Forces, which is why we want to continue working with them closely to try and get them freed as quickly as we can," he added.

10:22am: European Parliament "firmly behind" Ukraine's EU bid says parliament's president

The European Union's parliament supports Ukraine's bid to achieve candidate status to join the European Union, the parliament's president Roberta Metsola said on Friday at the Copenhagen Democracy Summit.

"The EU parliament stands firmly behind Ukraine's bid to receive EU candidate status," Metsola said.

9:36am: Russia seeks weak points in Ukrainian defences near key river: Ukraine's defence ministry 

Russia is looking for weak points in Ukrainian defences near the Siverskyi Donets River in east of the country, said the Ukrainian defence ministry.

Speaking on national television, Ukrainian defence ministry spokesman Oleksandr Motuzyanyk said Russian forces had not abandoned attempts to launch storming operations in the area.

If Russia captures the cities of Severodonetsk and Lysychansk on the Siverskyi Donets, it will hold all of Luhansk, one of two provinces in the Donbas region that Moscow claims on behalf of separatists.

9:23am: Sweden seeks 'constructive' talks with Turkey over NATO bid

Swedish Foreign Minister Ann Linde has said Sweden aims to make constructive progress in talks with Turkey over the Nordic country's application to join NATO.

"Our application has received broad support among NATO members," she said in a foreign policy declaration after Sweden, alongside Finland, applied last month to join the military alliance as a result of Russia's invasion of Ukraine.

"Our ambition is to, in a constructive spirit, make progress on the questions that Turkey has raised," she told parliament.

8:30am: Hungary price caps could stay in place if war is entrenched, Orban says

Hungary's price caps on fuel, some basic foods and energy could stay in place for a longer period if the war in Ukraine is entrenched, Prime Minister Viktor Orban said on Friday. Orban told public radio that he would like to see the measures extended, adding however that more talks were needed before a final decision is made.

7:41am: Russian gas embargo would destroy European economy, Orban says

An EU embargo on Russian gas imports would destroy the European economy, already grappling with surging inflation due to higher energy prices, Hungarian Prime Minister Viktor Orban said on Friday.

Orban also told public radio that without price caps in place on fuels, some basic foods and retail energy, Hungarian inflation, which accelerated to 10.7 percent in May, would be running at 15 to 16 percent.

7:28am: UK says Mariupol at risk of Cholera outbreak

Ukraine's southern city of Mariupol is at risk of a major cholera outbreak as medical services are likely already near collapse, Britain's defence ministry has warned in its daily briefing. 

There is likely also a critical shortage of medicines in Kherson, Britain's Ministry of Defence said in a Twitter update.

Russia is struggling to provide basic public services to the population in Russian-occupied territories, it added.

(1/5) Fighting continues around Sieverodonetsk. Russia is again in control of most of the city, but its forces have made little progress in attempts to encircle the wider area from the north and south.

June 10, 2022

Russia is struggling to provide basic public services to the population in Russian-occupied territories, it added. Last month, WHO's Ukraine Incident Manager, Dorit Nitzan, said Mariupol, which is now controlled by Russian forces after weeks of siege and heavy bombardment, was among occupied areas where there was a risk of cholera.

6:21am: Ukrainian forces ‘holding on’ in key Donbas battles, Zelensky says

President Volodymyr Zelensky said Ukrainian forces were “holding on” in the flashpoint eastern city Severodonetsk where intense street battles with Russian troops could determine the fate of the Donbas region.

Moscow has concentrated its firepower on the industrial city, which it now mostly controls, with the area’s governor saying on Friday that Russian forces had destroyed a major sports arena. 

Pro-Russian rebels sentenced one Moroccan and two British fighters to death on Thursday after they were captured while fighting for Ukraine and accused of acting as mercenaries for Kyiv.

Zelensky said in his evening address on Thursday night that several “cities in Donbas, which the occupiers now consider key targets, are holding on”.

He added that Ukrainian forces have made positive strides in the Zaporizhzhia and Kharkiv regions, and are in the process of “liberating our land”. 

With the fiercest fighting now concentrated in Severodonetsk, governor Sergiy Gaiday – who earlier called for Western artillery to quickly help secure a Ukrainian victory – said “one of the symbols of Severodonetsk was destroyed. The Ice Palace burned down”.

Western countries have provided weapons and aid for Ukraine since the February 24 invasion, while several people from abroad have joined the fight against Russian forces.

Up to 100 Ukrainian soldiers were being killed every day in frontline fighting and as many as 500 wounded, Defence Minister Oleksiy Reznikov said.

(FRANCE24 with REUTERS, AP and AFP)

© France Médias Monde graphic studio

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Accounts of interrogations, strip-searches emerge from Russian ‘filtration’ camps in Ukraine

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

‘Macron is right’ to want to avoid humiliating Russia, Le Pen and Mélenchon say

As it happened

Ukraine’s Interior Minister says Kyiv is in ‘no danger’ but prepared

Valeurs Actuelles

Les incidents au Stade de France ont porté un « grave préjudice à l’image de la France », déplore un rapport gouvernemental

« Fraude massive » de billets, entrées forcées, vols à l’arraché… Les incidents et débordements autour du Stade de France lors de la rencontre opposant Liverpool et le Real Madrid, le 28 mai dernier, pour la finale de la Ligue des Champions, ont été très nombreux. Dans un rapport d’enquête gouvernemental remis à la Première ministre Elisabeth Borne, le délégué interministériel aux JO et aux grands évènements, Michel Cadot regrette « des scènes très médiatisées d’opérations de rétablissement de l’ordre (…) qui ont suscité des interrogations de la part d’observateurs extérieurs sur la capacité de notre pays à réussir les grands événements sportifs dont nous aurons prochainement la responsabilité », rapporte Le Parisien, le 10 juin.

Un enchaînement de failles évoqué

Les causes des incidents aux abords du Stade de France sont multiples. Le document de 30 pages énumère les « dysfonctionnements » qui ont abouti aux scènes de chaos. Parmi les failles évoquées : « l’orientation et la gestion de la foule », « l’insuffisante information entre la RATP », « le manque d’anticipation des itinéraires de délestage », ou encore « le dialogue imparfait entre les parties représentées » au poste de commandement. « La non-lecture de signes avant-coureurs de la présence d’individus malveillants venus en grand nombre près du stade pour commettre des actes de délinquance » en fait également partie.

 Conformément à la version donnée par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, l’élément déclencheur reste l’« afflux mal maîtrisé du public excédentaire sans billets ou avec de faux billets, dans des proportions inédites ». Cependant, le délégué ministériel « relativise » le chiffre de 40 000 supporters anglais sans billet valide évoqué par le ministre de l’Intérieur.

Seul point positif présent dans le rapport : 97 % des spectateurs ont pu assister au match et les fans zones, installées hors de l’enceinte, n’ont posé aucun problème de trouble à l’ordre public.

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New York Times - World

Single Cigarettes in Canada Will Be Inscribed With Warning

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Cigarette boxes and packaging in Canada are also expected to see an expanded list of health effects related to smoking.

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By Vjosa Isai

TORONTO — Every individual cigarette sold in Canada will carry a warning message under the terms of a new federal regulation intended to curb smoking, especially among young people, the country’s minister of mental health and addictions announced on Friday.

The individual warning label, said to be the first in the world, will supplement the warning messages already printed on cigarette boxes in Canada, a country where smoking rates have fallen sharply over the past few decades.

Young people who share cigarettes and don’t read the package labels would be able to see the health warning on individual cigarettes, said Rob Cunningham, a senior policy analyst at the Canadian Cancer Society.

Smoking is on the decline in the Canada, according to 2020 data from Statistics Canada, the national census agency, which showed a 3 percent drop between 2015 and 2019. The percentage of smokers in the country fell to 10 percent in 2020, per Statistics Canada. About half of all Canadians smoked in 1965, according to the University of Waterloo in Ontario.

But more than 20 billion cigarettes are sold each year in Canada, according to the Canadian Cancer Society and most of Canada’s 4.7 million smokers smoke cigarettes every day. While vaping is more frequent among younger Canadians, StatsCan data show that as of 2022, four percent of the country’s smokers were under the age of 19.

More on Smoking and Vaping in the U.S.

A spokesman for the Canadian subsidiary of tobacco giant Philip Morris International said the company supports Canada’s new regulation. “We share a common goal with Health Canada — eliminating cigarettes and making Canada smoke-free by 2035 or sooner,” said Jeff Gaulin, the spokesman for Rothmans, Benson and Hedges.

Health Canada, the nation’s health agency, is proposing that the warning, “Poison in every puff” be printed on the cigarette paper around the filter.

Researchers expressed skepticism that the warnings would have a strong affect.

A better way to reduce youth smoking would be to decrease the availability of cigarettes, commonly sold at corner stores and gas stations in Canada, and raise taxes on them, said Robert Schwartz, the executive director of the Ontario Tobacco Research Unit and a professor at the University of Toronto.

Professor Schwartz supports the new regulations and said they “could have a moderate effect,” on youth smoking. But he added, “I’m not head over heels that this is going to solve our problem.” He said: “The truth is that most young people know that cigarettes are not good for you.”

“This is what I would call another incremental step, and if the government is really serious about ending tobacco, it knows what to do,” Professor Schwartz said.

Dr. Christopher Carlsten, a professor and head of the respiratory medicine division at the University of British Columbia, said he is not sure that the scientific literature backing the placement of a warning on each cigarette is “compelling.”

“But nonetheless, I certainly don’t see any harm,” he added. “And I would be predisposed to think that it’s likely helpful just based on the overall mass of literature on the benefits of warnings.”

Higher taxes help reduce smoking rates, and Canada has some of the highest cigarette taxes in the world, according to a 2020 cigarette tax scorecard published by Tobacconomics, a research organization in Chicago. Australia and New Zealand both rank first on the scorecard.

Though the new regulations have not been adopted, their approval by Canada’s health minister is certain.

Cigarette boxes and packaging are also getting an overhaul under the new regulations, which will require additional health risks to listed on the box, as well as new photos of ailments linked to smoking.

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France24 - World

Spain mulls whether to send high-tech tanks to Ukraine

Issued on: 10/06/2022 - 20:32Modified: 10/06/2022 - 20:34

Sébastian SEIBT

Spain this week confirmed an explosive report that it is considering supplying the Ukrainian army with dozens of Leopard 2 main battle tanks. The move would make Spain the first NATO-country to provide Kyiv with modern third-generation military vehicles and could heavily impact Ukraine’s chances in its battles against Russia in Donbas. But the news has put Berlin in a tough spot since its lawmakers would have the final say on whether the German-built super tanks ought to roll in Ukraine or not.

“The possibility of making this shipment is on the table,” Spain’s Defence Minister Margarita Robles on Wednesday confirmed to Spanish broadcaster Cadena SER, after daily newspaper El Pais on the weekend revealed the government was considering sending around 40 Leopard 2A4 tanks to Ukraine.

According to the paper, which cited government sources, Spain’s Prime Minister Pedro Sanchez had made the offer to Ukraine’s President Volodomyr Zelensky already during an April 21 visit to Kyiv, but said the plans had then temporarily been put on hold due to the complexity of the operation.

The article also said that Spain had offered to provide Ukrainian troops with the necessary training to operate the tanks, which would take place in Latvia where Spain currently has 500 soldiers deployed as part of NATO’s Enhanced Advanced Presence operation.     

Mothballed for a decade

In 1995, Spain bought 108 Leopard 2 main battle tanks from Germany. Around 40 of them were deemed surplus, and have for the past decade or so been left gathering dust in an army logistics base in Zaragoza. These are the tanks that Madrid is now considering delivering to Kyiv.

But even though Spain sees no immediate use for these tanks itself, handing them over to Ukraine would represent a huge leap in the West’s military support for Kyiv. “It would be the first time a NATO country supplied [Ukraine with] modern Western battle tanks,” German media stated shortly after El Pais published its article, noting Russia might interpret the move as a deliberate escalation of the conflict, and could go as far as accuse NATO of acting as a co-belligerent to Kyiv.

The tanks would inevitably boost Kyiv’s capabilities on the battlefield, where up until now it has had to make do with mainly Soviet-era T-64 and T-72 vehicles from the 1970s.

Gustav Gressel, an expert on Russian military issues at the European Council on Foreign Relations in Berlin, said that there are two main problems with these old USSR-era tanks. “They’re starting to run out […] and some components are only available via Russia which is far from ideal considering the current context.”

Alexandre Vautravers, a security and armaments expert and editor at the military magazine Revue Militaire Suisse (RMS), also pointed to the fact that these tanks are not fit for modern warfare. "They are what we call second-generation tanks, manufactured until the 1970s, whereas the Leopard 2s are third-generation tanks."

What difference would Leopard 2 make in Donbas?

According to Vautravers, switching to Leopard 2 would be a huge lift for the Ukrainian army in Donbas, considering Russia has mainly deployed second-generation – albeit upgraded – tanks to the area.

"The armour of the third-generation tanks, especially on the front, is twice as effective as on previous-generation vehicles," he explained.

They also have much greater firepower: The firing rate is faster, and the ammunition used can pierce armour to a much greater extent than second-generation tanks ever could.

The Leopard 2s are also much more mobile. Although there is not that much difference in top-speed (70 km/h versus 60 km/h), "these vehicles can accelerate much easier and move much quicker in difficult terrain," he said.

"The on-board electronics have made considerable progress," he added, pointing to the Leopard 2’s digital fire control system, as well as some of its other high-tech features, which include advanced night vision and sighting equipment.

In all, Vautravers said a Leopard 2 tank in motion can “fire with almost as much precision as if it were standing still", and are much quicker to fire off the first shot “which is often decisive in a tank versus tank confrontation."

In order to take advantage of the Leopard 2’s full potential, however, Vautravers underscored the importance for the Ukrainians to get proper training, since second-generation and third-generation tanks were not at all built for the same purposes. “If it would be used in the same way [as a second-generation tank] – to defend yourself basically – you wouldn’t see a big difference,” he said, noting the Leopard 2’s strengths lie in its offensive capabilities.

Tough spot for Germany

But there is another hurdle that could prevent Ukraine from receiving the super tanks – the fact that they were manufactured in Germany. According to German daily Süddeutsche Zeitung this means that Berlin would have to approve Madrid’s potential export of Leopard 2s to Kyiv.

But the topic of sending tanks to Ukraine is especially sensitive in Germany, where discussions have so far only been limited to potentially supplying Kyiv with second-generation vehicles. And even those plans have been slow to get off the ground.

“For historical reasons, [German Chancellor Olaf] Scholz is very afraid of the political impact of images showing German tanks firing at Russians," Gressel explained.

Spain’s potential plans to send third-generation German tanks to Ukraine would therefore make Berlin more than uncomfortable, which, up until now, has been able to argue that even if it chooses not to equip Ukraine with tanks itself, other European countries are free to do so.

The latest developments in Spain, however, have made it clear that “Germany makes and supplies tanks to almost half of Europe”, Gressel said.

Europe’s willingness to support Kyiv with modern military equipment, therefore, seems to depend more on Germany than any other country on the continent.

This article was translated from the original in French.

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Accounts of interrogations, strip-searches emerge from Russian ‘filtration’ camps in Ukraine

As It Happened

Ukraine strikes Russian military targets, France offers to help lift Odessa blocade

Focus

Meet the Ukrainian forces using French-supplied Caesar howitzers

L'Humanité

Roland-Garros. Caroline Garcia et Kristina Mladenovic, invitées gagnantes

La femme du jour

Emilio Meslet

Qui a dit que les Français ne gagnaient jamais à Roland-Garros ? Dimanche, juste avant le quatorzième titre de Rafael Nadal porte d’Auteuil, Caroline Garcia et Kristina Mladenovic sont venues à bout de la doublette américaine Gauff-Pegula (2-6, 6-3, 6-2), lors de la finale du double féminin.

Elles ont ainsi décroché leur deuxième titre commun sur la terre battue parisienne, après celui de 2016. « Il n’y a pas de meilleur titre pour nous », a lâché Caroline Garcia après leur triomphe. Surtout qu’en raison de leur classement, celles qui ont gagné une Fed Cup en 2019 n’auraient jamais dû jouer la compétition : c’est la Fédération française qui leur a accordé une invitation. À signaler également : le Français Gabriel Debru, 16 ans, s’est lui imposé dans le tournoi juniors.

tennisroland-garroskristina mladenovichomme ou femme du jour
Valeurs Actuelles

Stade de France : pour Marine Le Pen, la suppression des images de vidéosurveillance est une « destruction de preuve »

« Cela s’appelle couvrir ses traces ». Sur le plateau de BFMTV, vendredi 10 juin, Marine Le Pen n’a pas cherché à dissimuler sa colère, quelques heures après avoir appris que les images de vidéosurveillance du Stade de France ont été supprimées. « C’est une destruction de preuve par inaction », a affirmé l’ancienne présidente du Rassemblement national, estimant qu’une telle erreur ne peut être imputée à l’incompétence.

« Je n’ose pas imaginer que nos dirigeants soient incompétents au point de ne pas avoir immédiatement (…) demandé que leur soient transmises les vidéosurveillances », a-t-elle insisté. Pour Marine Le Pen, en effet, la responsabilité de cette disparition n’incombe pas aux responsables du Stade de France, mais à la préfecture de police et à la justice. « Je ne parle pas des organisateurs. Moi, je parle de nos dirigeants, je parle de M. Darmanin, je parle de M. Dupond-Moretti. Je parle de gens qui auraient pu, sur un simple coup de téléphone, se faire transmettre la preuve. »

« Ben voyons ! »

Comme l’explique Le Monde, la suppression des images de vidéosurveillance est systématique au bout de sept jours, sauf si la justice réclame le contraire sur demande de la préfecture de police. Or, c’est précisément ce qui n’a pas été fait depuis le 28 mai dernier, lorsque s’est déroulée la finale de la Ligue des Champions.

Marine Le Pen n’est d’ailleurs pas la seule à s’en être insurgée : si l’union des droites ne s’est pas faite dans les urnes, elle s’est, en effet, largement concrétisée autour de la question. « Tout porte à croire qu’on a sciemment laissé détruire des pièces à conviction compromettantes », a par exemple déclaré le sénateur LR Bruno Retailleau, tandis qu’Eric Ciotti dénonçait un geste « extrêmement choquant et préoccupant ».

Les membres de Reconquête ! n’ont pas non plus manqué de réagir : comme le signale Le Figaro, Eric Zemmour s’est contenté de lâcher son traditionnel « Ben voyons ! ». De son côté, Marion Maréchal s’est montrée plus loquace. « Pourquoi la justice n’a pas demandé les vidéos alors que de nombreux délits ont été recensés et les émeutes au Stade de France ont fait le tour du monde ? Fallait-il à ce point cacher la vérité ? », s’est-elle interrogée.

Demande bien tardive

Et la récente attitude de la justice risque de ne pas mettre fin aux soupçons de l’opposition. Selon les informations de RMC Sport, la justice a bel et bien demandé les images au consortium du Stade de France… jeudi soir, 9 juin. Initiée par un officier de police judiciaire après saisine du procureur de la République, cette demande est donc intervenue douze jours après l’enregistrement des vidéos et cinq jours après l’expiration du délai maximum. Mais surtout, elle a été émise après le début de la polémique, puisque c’est un cadre de la Fédération française de football (FFF) qui a dévoilé la suppression des images jeudi après-midi…

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France24 - World

Prosecutors seek life sentence for chief suspect in 2015 Paris attacks trial

Issued on: 10/06/2022 - 17:26

FRANCE 24 Follow James ANDRÉ

French prosecutors on Friday laid out their demands for sentences in the historic Paris trial of 20 men suspected of critical roles in France’s worst peacetime attacks, the Islamic State (IS) group killing of 130 people on November 13, 2015.

Prosecutors recommended a life sentence without possibility of parole for the main suspect, Salah Abdeslam, the only surviving member of the group that carried out the attacks.

The request for no chance of parole is rare in France, where prisoners on life sentences are often released after 20 to 25 years. 

Also on trial are 19 others accused of assisting the killers through various means. For three of them, prosecutors requested standard life sentences – two for high-ranking IS group members thought to have been killed in Syria or Iraq, and one for Mohamed Abrini, a Belgian accused of having provided weapons and logistical support.

For the remaining suspects, sentences of five to 16 years were requested.

The 2015 killing spree at a Paris music hall, cafes and the national stadium led to intensified French military action against extremists abroad and a security crackdown at home.

The three prosecutors summarized nine months of testimony since the start of the marathon trial, held in a specially built secure complex inside Paris’s original 13th century Justice Palace, with 12 overflow rooms to accommodate victims, lawyers and journalists.

Fourteen of the defendants have been in court. All but one of the six absent men are presumed – but not confirmed – dead. Most of the suspects are accused of helping create false identities, transporting the attackers back to Europe from Syria, providing them with money, phones, explosives and weapons.

'Bloodthirsty fury'

"Those who committed these heinous crimes are nothing more than lowlife terrorists and criminals," one prosecutor, Nicolas Le Bris, told the court on Friday at the end of three days of closing statements by the prosecution.

"The bloodthirsty fury of these criminals was without limit," he said.

Abdeslam, who was arrested in Belgium after five months on the run, kept silent during the police investigation but started talking during the trial, explaining how he gave up plans to blow himself up, and apologised to victims.

But his tearful appeal for forgiveness had little impact on the prosecutors, who believe that his explosive belt simply malfunctioned.

Prosecutors also said that Abdeslam's claim that he was recruited by a jihadist cell only a few days before the attacks was "illogical".

>> Read more: Main Paris attacks suspect apologises to ‘all victims’ at the end of testimony

A verdict of life in prison without parole has been handed down only four times since it was implemented in 1994, and all but rules out a later reduction of the sentence, and only after at least 30 years behind bars.

Abdeslam's brother, who was among those who attacked Paris cafes, was killed on the spot.

The trial will continue with defence pleas. Final words from the defendants are set for June 27, with a verdict expected on June 29.

(FRANCE 24 with AFP)

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Paris attacks suspect says he changed his mind at last minute

'I knew that death was coming': Bataclan band member recalls attack before French court

Prosecutors begin closing arguments in Paris 2015 attacks trial

BBC

Cholera in Mariupol: Ruined city at risk of major cholera outbreak - UK

By Ben TobiasBBC News

The Ukrainian port city of Mariupol, all but destroyed by weeks of shelling and now under Russian control, is at risk of a major cholera outbreak, the UK defence ministry says.

Much of the city's infrastructure is damaged or destroyed and water has mixed with sewage, according to the UN.

Cholera is usually caught by eating or drinking contaminated food or water and is closely linked to poor sanitation.

Uncollected dead bodies and rubbish add to the unsanitary conditions.

There have been outbreaks of the disease in Mariupol before, and isolated cases have been reported in the past month.

The city's Ukrainian mayor, Vadym Boychenko told BBC Ukrainian that "cholera, dysentery and other infectious diseases are already in the city", and that the city has been closed off to avoid a larger outbreak.

The claims cannot be verified by the BBC, and the Russian-appointed mayor says regular testing takes place and no cases of cholera have been recorded.

Ukraine's health ministry said it has limited access to information from Mariupol, but has conducted testing in Ukraine-held territory and not uncovered any cases.

Earlier this week, the UN said that water had mixed with sewage in Mariupol, increasing the risk of a cholera outbreak. The Red Cross has warned that the destruction to sanitation infrastructure had set the ground for the spread of water-borne diseases.

Cholera can 'kill within hours'

Cholera can be a very serious illness. In the most severe cases, if left untreated, the disease can kill within hours.

It is caused by a bacterium called Vibrio cholerae and people tend to catch it by eating food or drinking water contaminated with the bug.

The spread of cholera is closely linked to poor sanitation facilities and unsafe drinking water where the bug can thrive and spread.

It is a disease that often adds to the suffering in humanitarian crises - when there is disruption of water and sanitation supplies and people shelter in crowded spaces, with extra pressure on water systems.

Once infected, some people get watery diarrhoea and become severely dehydrated. This needs rapid treatment with fluids and antibiotics.

Others get mild to moderate symptoms and many with the disease do not have symptoms at all, but they can still carry the bug in their faeces.

Vaccines and improved sanitation can help get cholera outbreaks under control.

In addition, sanitary conditions in the city are said to be extremely poor, with piles of rubbish on the streets and bodies still lying under the rubble.

"Many corpses are lying on the ground and inside the buildings... bodies are rotting there. Lots of cockroaches, flies. A pile of dirt. Garbage that no one takes out," Kyiv resident Anastasiia Zolotarova, whose mother left Mariupol last week, told the BBC.

Mariupol fell into Russian hands in May after a brutal assault lasting nearly three months, which left the city in ruins.

In April, the Ukrainian mayor said more than 10,000 civilians had already died. The battle raged for several more weeks after that, suggesting the death toll could be far higher.

Makeshift cemeteries have been built around the city to deal with the huge number of bodies, and many more are buried in back yards, parks and squares, according to Mr Boychenko.

Earlier this week, the Mariupol city council warned that a cholera outbreak could kill tens of thousands of people, listing a number of factors that could lead to an "explosive" epidemic, including a lack of medicine and medical facilities.

"They (the Russians) destroyed our infectious diseases hospital with all the equipment, killed the doctors," Mr Boychenko told the BBC.

Another Ukrainian Mariupol official recently claimed there was a "catastrophic" shortage of medics in the city, adding that the Russian-appointed authorities were trying to persuade retired doctors, even those over the age of 80, to return to work.

Bodies lying under piles of rubble and mountains of uncollected rubbish is not the image of Mariupol the Russian-appointed authorities want to portray.

They prefer to describe it as a city returning to normal life, posting pictures on social media of children returning to classrooms and lorries collecting rubbish.

But much of the city still lies in ruins, and an outbreak of cholera or any other infectious disease would be a further huge challenge for the estimated 100,000 people still living there after the horror of the last few months.

Additional reporting by Anastasiia Levchenko

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Justice Lors du procès, les victimes ont souligné leur attachement au groupe. Mais la reconnaissance a fait place aux coups de pression et aux placardisations.

Cécile Rousseau

«J e suis un rescapé. » Au procès en appel des ex-dirigeants de France Télécom, ce mercredi, Jean-Pascal Aveline a traduit d’emblée le sentiment de nombreux agents ayant survécu à la crise sociale. Mais, vite, c’est la nostalgie qui affleure dans son témoignage. En arrivant aux PTT en 1978, ce fils unique a eu l’impression de trouver « une grande famille. Cette administration, c’était un peu une grand-mère acariâtre qui savait gratifier ses enfants ». En 2003, le plan d’économies Top est mis en place par l’ex-PDG, Thierry Breton. « L’incendie commence. Certains salariés tombent en disgrâce », soupire l’ex-chef de site.

Alors que le plan Next est en cours de déploiement, fin 2006-début 2007 (avec 20 000 suppressions d’emplois en trois ans), le manager, à qui il est reproché de ne plus être raccord avec la nouvelle culture d’entreprise, doit à tout prix bouger. Une fois élu représentant du personnel, il est muté d’office de Chartres (Eure-et-Loir) à Orléans (Loiret). Sur place, il n’a pas de téléphone, ni d’ordinateur. Après avoir saisi la justice, il retrouve son lieu de travail initial, mais il est « seul dans les combles. Je ne figurais plus dans l’annuaire interne. De temps en temps, j’avais des missions. On m’avait demandé d’enfiler des perles en caoutchouc. J’en ai enfilé 19 643 », dit-il en brandissant un sac de perles sous le nez de la présidente du tribunal. Jamais ce fonctionnaire n’aurait imaginé être traité ainsi par ce qu’il considérait comme sa deuxième maison.

« Agresser son personnel au point de le rendre fou »

Ce sentiment filial envers France Télécom, Vincent Talaouit l’éprouvait aussi. Architecte réseaux ­figurant dans le « top 4 000 » sur 120 000 employés, donnant des conférences dans le monde entier, il voit sa vie s’écrouler à partir de 2004. À la barre, le quadragénaire montre une photo de son anniversaire avec ses collègues. « On n’avait pas l’impression de venir travailler. On était super soudés », se remémore-t-il. Dans son récit émaillé de silences, le débit s’accélère quand il évoque à voix basse sa placardisation. « Oublié comme une plante verte », lors du déménagement du service innovation à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) en 2007, il vient chercher son courrier sans pouvoir y travailler pendant quatre mois. À la même époque, il participe à une formation de l’école de management : « J’ai vu la façon dont les cadres devaient mettre les salariés en mouvement et les rendre responsables de leurs échecs. (…) C’était à vomir. »

Comme Jean-Pascal Aveline, il avait adressé des lettres à l’ex-PDG, Didier Lombard, et au numéro 2, Louis-Pierre Wenès, assis sur le banc des prévenus, pour les alerter. Si ce dernier assure qu’un autre poste lui a été proposé, la présidente du tribunal, Pascaline Chamboncel-Saligue, rappelle que cette offre était vécue comme une rétrogradation par Vincent Talaouit. En invalidité depuis 2010, il cherche toujours à comprendre comment on peut « agresser son personnel au point de le rendre fou ». Face à l’impossibilité de tourner cette page traumatique, l’avocat général, Yves Micolet, interroge : « Vous espérez quelque chose pour l’avenir ? » « Je ne sais pas, je n’ai pas de boule de cristal », répond-il.

Procès France Télécom
Valeurs Actuelles

« Abdeslam, c’est l’inverse de l’humanité » : la face cachée du procès du 13 novembre

Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».

Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.

 

 

L’intégralité de l’émission est disponible pour nos abonnés au palier « Le Direct »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Législatives : Emmanuel Macron veut une "majorité forte et claire" et accuse les "extrêmes"

Publié le : 09/06/2022 - 14:48Modifié le : 09/06/2022 - 15:26

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Dans la dernière ligne droite d'une drôle de campagne, Emmanuel Macron a poursuivi jeudi la bataille des législatives en demandant une "majorité forte et claire" et en accusant les "extrêmes" alors qu'à trois jours du premier tour, les sondages donnent le camp présidentiel et la Nupes au coude-à-coude. Le chef de l'État s'est déplacé dans le Tarn sur le thème de la sécurité, espérant marquer encore sa différence face à une gauche en pleine dynamique.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Face à la baisse des intentions de vote en faveur du camp présidentiel dans les sondages, Emmanuel Macron s'est rendu, jeudi 9 juin, dans le Tarn. Il a fustigé les "extrêmes" qui "proposent d'ajouter de la crise à la crise en revenant sur les grands choix historiques de notre Nation", demandant aux Français de lui accorder "une majorité forte et claire" aux législatives.

Face à la percée dans les sondages de l'alliance de gauche Nupes autour de Jean-Luc Mélenchon, le chef de l'État a attaqué sans les nommer cette coalition et le RN de Marine Le Pen qui veulent, selon lui, "revenir sur les alliances qui, comme l'Otan, assurent la sécurité collective et protègent les peuples" au moment "où je parle avec la Russie qui massacre les civils en Ukraine".

Le président a fait un déplacement à la brigade de gendarmerie de Gaillac, dans le Tarn. Il y a rencontré des membres des groupes intervenant contre les violences intrafamiliales, les stupéfiants, et dans le secteur de la viticulture, qui lui ont présenté leurs moyens d'intervention.

Gaillac accueillera une des 200 nouvelles brigades de gendarmerie (trois dans le Tarn) promises lors de la campagne présidentielle. Ces nouvelles brigades "proposeront aux habitants des services publics tels que le dépôt de plainte ou l'accueil des victimes et renforceront la présence des forces de l'ordre en zone péri-urbaine et rurale", explique l'Élysée.

Une dernière semaine de campagne axée sur la sécurité

Après une visite mercredi à Clichy-sous-Bois sur le thème du sport, le chef de l'État "veut montrer qu'il ne lâche rien, ni à l'extrême droite, ni à l'extrême gauche, que ce soit sur le plan de la jeunesse ou celui de la sécurité", fait valoir un conseiller. Mercredi, Jean-Luc Mélenchon a ironisé sur la "panique à bord" de la "macronie". "Ayez peur, Mélenchon est agressif, il va manger vos enfants", a-t-il lancé.

Depuis plusieurs jours, le camp présidentiel concentre ses attaques sur le leader de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). "Est-ce que vous voulez de l'ordre dans la rue, ou est-ce que vous voulez (...) un responsable politique qui se veut demain Premier ministre et mettrait en accusation (la police ?)", a demandé aux électeurs Aurore Bergé, présidente déléguée du groupe La République en marche (LREM) à l'Assemblée nationale, jeudi sur Cnews.

Avant de se rendre sur un marché d'Agde (Hérault) jeudi, Marine Le Pen, candidate Rassemblement national (RN) dans le Pas-de-Calais, a ironisé de son côté sur la visite d'Emmanuel Macron dans le Tarn. "Il peut faire les pieds au mur avant les élections" mais il a "zéro crédibilité" sur la sécurité, a-t-elle fait valoir.

"Tout dépend des reports" de voix

Depuis dimanche, le camp présidentiel observe avec attention la percée de la gauche unie sous la bannière de la Nupes – La France insoumise (LFI), Parti socialiste (PS), Europe Écologie-Les Verts (EELV), Parti communiste français (PCF) – lors du premier tour des élections pour les Français de l'étranger dimanche dernier. À l'"encéphalogramme totalement plat" jusque-là des rapports de force succède en effet "un début de dynamique plutôt en faveur de la Nupes et une érosion d'Ensemble! (LREM, Modem, Horizons et Agir)", souligne Brice Teinturier, directeur délégué d'Ipsos.

Un sondage Ipsos-Sopra Steria publié jeudi montre que la Nupes, en légère hausse à 28 %, devancerait le camp présidentiel (27 %) en intentions de vote. Crédité de 260 à 300 sièges, Ensemble! n'a aucune certitude d'obtenir la majorité absolue de 289 sièges, tandis que la Nupes pourrait rafler 175 à 215 sièges.

Brice Teinturier souligne toutefois la "fragilité" de ces projections. "Tout dépend des reports" de voix entre les deux tours, avec "40 à 50 sièges (qui) peuvent riper d'un bloc à l'autre", met-il en garde.

Avec AFP

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Les propos de Jean-Luc Mélenchon sur la police jugés indignes par la classe politique

Législatives : la Nupes est "une nuance politique à part entière", tranche le Conseil d'État

Législatives 2022

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BBC

Capitol riot hearing: Trump dismisses daughter Ivanka's testimony

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Former US President Donald Trump has hit back at his daughter Ivanka after she distanced herself from his unfounded claims of mass voter fraud.

A probe into the 2021 US Capitol riots on Thursday aired a previously unseen clip of Ms Trump rejecting the claims.

Mr Trump said Ivanka had not been looking at election results and "had long since checked out".

Democrats argue the mob attack on Congress was the culmination of a months-long attempted coup by Mr Trump.

Graphic footage and testimony of the 6 January 2021 raid on the Capitol in Washington DC was televised on Thursday by the US House of Representatives select committee.

The prime-time hearing drew 20 million viewers on the TV networks.

The broadcast included a clip of testimony by former US Attorney General Bill Barr saying he had repeatedly dismissed the outgoing president's claims that mass voter fraud had caused him to lose the election.

Another excerpt was aired of Ivanka Trump's interview from April with the committee when she was asked about her reaction to Mr Barr's assessment.

"It affected my perspective," Ms Trump said. "I respect Attorney General Barr so I accepted what he was saying."

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Mr Trump responded on his social media site, Truth Social, on Friday, labelling the inquiry a "WITCH HUNT!"

"Ivanka Trump was not involved in looking at, or studying, Election results," he added.

"She had long since checked out and was, in my opinion, only trying to be respectful to Bill Barr and his position as Attorney General (he sucked!)."

The president also lambasted Mr Barr as a "coward", while continuing to insist the election was "rigged".

Ms Trump was a presidential adviser in her father's administration and accompanied him to the rally that he hosted outside the White House just before the US Capitol attack unfolded.

A handful of voter fraud cases have been prosecuted since the November 2020 election, but no concrete evidence has emerged of such criminal activity on any scale that could have swayed President Joe Biden's victory.

The House select committee will hold another five hearings over the coming fortnight.

Next Monday's session will attempt to show that Mr Trump and his inner circle knew he had lost the election, but spread claims of voter fraud anyway.

The panel has conducted 1,000 interviews and gathered 140,000 documents over the year-long inquiry.

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L'Humanité

À Roissy, alerte contre un crash social

Reportage

Mobilisation Des milliers de salariés travaillant à l’aéroport Charles-de-Gaulle ont fait grève ce jeudi. Après les baisses de salaires de la crise sanitaire, ils réclament 300 euros d’augmentation et de meilleures conditions de travail.

Marie ToulgoatLuis Reygada

Le terminal 2 de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle est en ébullition. Deux ans après le brusque arrêt de son activité, la plateforme aéroportuaire reprend vie. Mais, ce jeudi 9 juin, ce ne sont pas des touristes venus découvrir la Ville lumière, ni des Français revenus de périples à l’étranger qui animent l’aéroport. Ce sont des salariés. Dans un micro au son saturé, perché sur un escabeau en guise d’estrade, l’un d’eux s’époumone. « 300 euros ! » hurle-t-il, avant de pointer le micro aux centaines de personnes rassemblées devant lui qui répètent en chœur. Mais, sur le terminal 2E de l’aéroport, il ne s’agit guère de fans devant leur idole. Tous sont dans le même panier : les salariés des 800 entreprises de la zone, tous secteurs confondus, font grève et réclament l’augmentation immédiate de leurs salaires.

Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit

Emmitouflée dans une chasuble rouge estampillée FO, Sylvia témoigne de l’urgence de la mesure. « Toutes nos fins de mois sont difficiles, on a tous des crédits sur le dos », explique-t-elle. L’employée de sûreté sous-traitante d’Aéroports de Paris (ADP), chargée de contrôler les passagers aux portiques de sécurité avant l’embarquement, ne gagne que « quelques euros au-dessus du Smic » après vingt-huit années d’ancienneté. Une misère, d’autant plus que le prix de l’essence rogne considérablement son budget : comme beaucoup de travailleurs de l’aéroport pour qui la voiture est le seul moyen de transport possible, elle doit rouler 50 km par jour pour se rendre aux terminaux et rentrer chez elle. Partout, le son de cloche est le même. Qu’ils soient salariés d’entreprises historiques de l’aviation ou de sous-traitants, tous déplorent un salaire au ras des pâquerettes. Anémiés par le Covid et la chute drastique du flux de passagers, certains employeurs ont imposé à leurs salariés de faire un choix – à travers les accords de performance économique – entre pouvoir d’achat et maintien de l’emploi, avec jusqu’à 15 % de baisse de rémunération dans certains cas. À Servair, filiale d’Air France et de Gate Group chargée de la préparation des plateaux-repas des passagers en vol, « on a perdu notre treizième et notre quatorzième mois » depuis 2020, regrette Valéry Théron, élu Unsa au CSE.

Alors que de nombreux salariés attendaient des coups de pouce de leur employeur avec la reprise de l’activité, personne ou presque n’a rien obtenu. « La plupart des négociations de branche – dans les transports, le commerce ou les ports et docks – n’ont pas bénéficié aux travailleurs, avec des minima toujours en dessous du Smic », déplore Fabrice Michaud, secrétaire de la fédération CGT des transports.

Pour les quelque 80 000 salariés de la plateforme ­aéroportuaire, la hausse des salaires est d’autant plus urgente que la charge de travail, elle, s’est alourdie. Le trafic aérien devrait retrouver cette année des niveaux similaires à ceux de 2019 – de 92 à 95 %. Pourtant, depuis le début de la pandémie, les différentes entreprises de la zone se sont séparées de travailleurs, rendant la tâche à ceux qui restent infiniment plus compliquée. Air France, par exemple, a licencié 7 500 personnes en 2020, et 1 000 supplémentaires dans sa filiale court-courrier Hop !. Chez ICTS, sous-traitant dans la sûreté, Marie Marivel et ses collègues peinent à suivre le rythme. Face aux files d’attente de passagers longues de plusieurs heures, les agents ont reçu pour ordre de faire vite, très vite. Au risque de laisser passer dans les avions une arme ou un objet dangereux. Si aucun scénario de cette nature n’est encore à déplorer, les salariés doivent déjà se confronter à l’agressivité croissante des voyageurs qui, épuisés par les heures d’attente aux portiques, perdent leur sang-froid. « On est fatigués, on est à bout. L’employeur dit qu’il cherche à recruter mais ne trouve pas de personnel. Ça ne m’étonne pas puisqu’il n’y met pas le salaire », résume la syndicaliste CGT. Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit pour atteindre les 2 000 euros de salaire brut. Plus loin dans l’aéroport, Omar Benalayat et ses collègues sont, eux aussi, à bout de souffle. Le sous-traitant du loueur de voitures Sixt doit faire face à un nouvel afflux de réservations avec un effectif diminué. « On atteint 300 réservations par jour, derrière il faut préparer les véhicules, les gens ne tiennent plus, souffle le délégué syndical FO.  C’est devenu le Moyen Âge. »

en 2020, la rupture conventionnelle collective a signé le départ de 1 500 employés

En 2020 et 2021, des manifestations s’étaient déjà déroulées pour contester les suppressions de postes, sans réussir à stopper complètement la saignée. Aujourd’hui, alors que les salariés trinquent, les patrons aussi se mordent les doigts, incapables de répondre au regain de demande, qui n’était prévu que d’ici à 2024-2025. Interrogé sur BFM Business, Augustin de Romanet, le grand patron d’ADP – dont les salariés ont pourtant vu leur rémunération baisser durant la crise – a même fait la publicité d’un site Internet de recrutement, insistant sur ses difficultés à embaucher du personnel. Avant d’assurer qu’il ne regrettait pas la rupture conventionnelle collective menée dans son groupe, en 2020, signant le départ de 1 500 employés.

« Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français »

La baisse des salaires, doublée de la détérioration sans précédent des conditions de travail, passe d’autant moins que les entreprises de la zone aéroportuaire, Air France et ses 7 milliards d’euros de prêts garantis par l’État en tête, ont reçu de généreuses aides gouvernementales au cours de la crise sanitaire. Les salariés attendent enfin de voir la couleur de cet argent. Devant les portes du terminal de l’aéroport, ceux-ci ont reçu le soutien de plusieurs élus et candidats aux élections législatives, dont Marie-George Buffet (PCF, Nupes). « Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français, puisqu’elle pose la question non pas uniquement du pouvoir d’achat, mais des salaires ! » lance la députée sortante. À Roissy et ailleurs en France, comme à Bordeaux, Marseille et Orly, la grève aura dans tous les cas donné aux patrons un aperçu de la ténacité des salariés. ADP a d’ailleurs dû annuler un quart des vols ce jeudi et déploré de nombreux retards. « Mais ce n’est qu’une première étape », promet Fabrice Michaud.

roissyADPair franceaéroports
Valeurs Actuelles

Procès du 13-Novembre : réclusion criminelle à perpétuité requise contre Salah Abdeslam

Le procès des attentats du 13-Novembre touche à sa fin. Au terme de trois jours de réquisitoire, le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis, vendredi 10 juin, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible contre Salah Abdeslam, relaie Le Parisien. Le seul membre encore en vie des commandos des attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis a été « un membre clé » de la cellule, a souligné l’avocate générale, Camille Hennetier. 

Salah Abdeslam est resté « fidèle à son idéologie »

« Au regard de l’immense gravité des faits qui lui sont reprochés, car nous ne pouvons pas savoir de quel côté il basculera, nous vous demandons de prononcer une période de sûreté incompressible », a déclaré la magistrate. Elle a rappelé que malgré les paroles et les larmes de Salah Abdeslam, « il est resté fidèle à son idéologie et incapable de formuler un remords ». « Salah Abdeslam reste pétri d’idéologie et incapable de porter un regard distancié vis-à-vis des faits », a-t-elle ajouté.

Elle est également revenue sur l’attitude du principal accusé durant le procès évoquant un silence comme « l’ultime et perverse provocation de quelqu’un qui joue de son pouvoir ». « Salah Abdeslam est loin d’avoir emprunté la voie d’un abandon d’une servitude volontaire », a-t-elle conclu.

Contre le logisticien présumé des attentats, Mohamed Abrini, le Pnat a requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans. Il avait avoué pendant l’audience qu’il aurait dû faire partie du commando le 13 novembre 2015, mais il avait dit avoir renoncé à « tirer sur des gens non armés ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

Mbappé finds late equaliser in Vienna as France go three games without a win

Issued on: 10/06/2022 - 22:59

NEWS WIRES

Kylian Mbappé struck a late equaliser to help holders France salvage a 1-1 away draw against Austria as they kept alive their slim hopes of reaching the final four of the Nations League on Friday.

Mbappé, who came on as a substitute after the break, found the back of the net with a shot into the top corner seven minutes from time to cancel out Andreas Weimann's first-half opener.

The world champions are bottom of Group 1 with two points from three games, four behind leaders Denmark, who slumped to a 1-0 home defeat against Croatia.

Second-placed Austria and third-placed Croatia have four points each.

(REUTERS)

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‘Keeping the best player’: Mbappé stays with PSG, rebuffing Real Madrid move

WORLD CUP - 2022

France to take on Denmark, England face USA in Qatar World Cup draw

French forward Kylian Mbappe signs on to stay with PSG until 2025

BBC

Frenkie de Jong: Manchester United contact Barcelona over midfielder

Last updated on 10 June 202210 June 2022.From the section Man Utd

Manchester United have contacted Barcelona over the availability of Frenkie de Jong.

The Netherlands midfielder played for new United manager Erik ten Hag at Ajax and is regarded as the ideal fit for his intended system at Old Trafford.

There has been no official bid made yet and United sources are adamant they will not overpay for the 25-year-old.

De Jong reached the Champions League semi-finals with Ajax in 2019 before joining Barca on a five-year contract.

Barca agreed a £65m deal for De Jong in January 2019 and after joining the Spanish giants that summer he has scored 13 goals from 140 appearances, helping them win the Copa del Rey in 2021.

He made 46 appearances last season, scoring four goals and claiming five assists.

Central midfield has been earmarked as the most important area for strengthening at Old Trafford this summer.

The exits of Paul Pogba, Nemanja Matic and Juan Mata mean United are short of numbers in that department.

And it has been obvious for some time the club does not have the personnel to compete in that department with Manchester City and Liverpool.

It is not yet known how keen De Jong is to make the move given United failed to qualify for next season's Champions League.

It is understood United are also looking at other options and would be prepared to walk away if they can't do the deal they want.

However, given Ten Hag's desire to be reunited with the player, if De Jong gave an indication he was prepared to make the move, it is difficult to envisage United failing to complete their first transfer of the new era following last season's dismissal of Ole Gunnar Solskjaer.

L'Humanité

Retraites, ce que cache la stratégie gouvernementale

Chronique

Jean-Christophe le Duigou

Le système de retraite est-il en déficit ? Et si c’est le cas de combien ? Il faudra attendre le mois de septembre pour avoir en main le nouveau rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR). La copie était attendue pour juin. Le Conseil qui réunit partenaires sociaux, administrations et élus s’appuie, pour établir ses conclusions, sur les prévisions macroéconomiques actualisées du gouvernement. Mais l’exercice traditionnel qui consiste à intégrer les données officielles sur la croissance attendue, l’évolution de la masse salariale, le montant de l’inflation a pris du retard en raison des échéances électorales.

Pas moyen de faire tourner les modèles de prévision du COR sans ce cadrage économique. Ces prévisions servent à établir les projections financières du COR pour les années les plus proches, le Conseil s’appuyant ensuite sur des hypothèses à long terme comme la démographie, le chômage, la productivité pour éclairer l’horizon 2040 et au-delà. Quand les données gouvernementales de référence auront été transmises, les différents régimes de retraites établiront leurs prévisions avant que le COR ne les centralise. Ce qui renvoie les résultats à septembre. Ce n’est qu’ensuite que le Comité de suivi des retraites (CSR) cette autre instance chargée d’indiquer si elle considère que le système de retraite s’éloigne de façon significative ou non de l’équilibre rendra son avis. Situation qui ne peut qu’enchanter le Gouvernement qui n’imagine pas sa campagne des législatives parasitée par une réouverture trop précoce du dossier de la réforme des retraites. Et délai supplémentaire qui va être mis à profit par Bercy pour noircir le tableau, juste ce qu’il faut pour inquiéter les assurés.

Le rapport 2022 du COR est d’autant plus attendu que l’ensemble des syndicats au vu des besoins de financement des régimes, estime qu’il n’y a pas d’urgence à mener une réforme des retraites qui retarderait une fois de plus l’âge légal de départ. Certes le rapport du Conseil de juin 2017 avait quelque peu noirci le tableau, mais à ce stade rien n’indique que le système de retraite soit au bord de la faillite. Au contraire ! Les besoins de financement des régimes semblent contenus malgré la pandémie et l’équilibre financier serait assuré dès la prochaine décennie.

Force est de constater une nouvelle fois que les tenants de la retraite à 65 ans utilisent de faux arguments. La France n’a pas le système de retraite le plus favorable. La mise en avant des comparaisons de l’âge légal servent à dissimuler le fait que notre pays a l’une des durées de cotisation les plus longues d’Europe. Bientôt 43 ans pour obtenir une retraite à taux plein chez nous. Certes 45 ans en Allemagne, mais 35 ans en Espagne, 40 ans au Portugal, moins de 40 ans en Italie ou en Grèce. Contrairement à ce qui est généralement mis en avant la France n’a pas un niveau de pension extraordinaire. L’OCDE qui classe les systèmes de retraite en fonction du taux de remplacement du salaire par la retraite, situe notre pays dans la moyenne des pays européens mais plus bas que le Danemark, l’Autriche, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Italie… Ce qui semble guetter nos retraités c’est une chute de leur niveau de vie. Certaines analyses évoquant une « paupérisation relative » de cette catégorie [1].

La stratégie du gouvernement qui subordonne tous ses choix à sa vision de la compétitivité apparaît clairement. Il lui faut trouver de nouvelles marges de manœuvre pour octroyer de nouveaux cadeaux aux entreprises notamment en allant plus loin dans le désengagement de celles-ci du financement de la protection sociale [2]. Dans cette optique le financement de la retraite apparaît comme le dernier réservoir d’allègement du « coût du travail ». Les dépenses de retraites passeraient d’un peu plus de 14,8 % du PIB à 12 ou 13 %, une marge de jeu de plus de 60 milliards d’euros. Tel est l’enjeu de la bataille qui va reprendre.

« 60 ou 65 ans : le débat tronqué sur les retraitesréforme des retraitesGouvernement Borne
BBC

Rwanda asylum plan: UK court allows removal flight planned for Tuesday

By Adam DurbinBBC News

A flight to take asylum seekers from the UK to Rwanda next Tuesday has been allowed to go ahead by the High Court.

Campaigners failed in an initial legal bid to halt the removals to the east African country, but have confirmed they will take the case to the Court of Appeal on Monday.

Under the policy, some of those entering the UK illegally will be flown to Rwanda to apply for asylum there.

About 31 people have been told they may be on the first flight.

There will be a full judicial review, where the High Court will hear a challenge to the policy as a whole, before the end of July, it heard.

In his decision, the judge Mr Justice Swift accepted there was a "material public interest" in Home Secretary Priti Patel being able to carry out her policies.

Ms Patel praised his judgement and said the government would go ahead with its plans, while Prime Minister Boris Johnson described the ruling as "welcome news".

However, campaigners who brought the case expressed concern for the welfare of people set to be "forcibly deported".

It comes as the Times newspaper reports the Prince of Wales has been privately critical of the government's policy - quoting a source saying he thinks the approach is "appalling".

Prince Charles is to represent the Queen in Kigali, the Rwandan capital, at a Commonwealth summit later this month. His office reiterated he remains "politically neutral".

The government hopes the scheme will discourage asylum seekers from crossing the English Channel, by making it clear many cases will now be dealt with by Rwanda.

More than 10,000 people have made the dangerous sea journey so far this year.

While their application is considered by Rwanda those affected will be given accommodation and support and, if successful, will be able to remain there with up to five years' access to education and support.

Those who fail in their asylum bids in Rwanda will be offered the chance to apply for visas under other immigration routes if they wish to remain in the country, but could still face deportation.

Campaigners had sought to block the flight from leaving, as well as individual people being placed on it.

The case was brought by lawyers representing asylum seekers set to be deported, alongside the Public and Commercial Services union (PCS) - which represents more than 80% of UK Border Force staff - and migration charities Care4Calais and Detention Action.

Their lawyers raised concerns about shortcomings in the Rwanda asylum system and the possibility that people could be sent on to countries where they would be persecuted - a process known as refoulement.

Home Office lawyers had told the court the plan must not be stopped by legal challenges because it was in the public interest, and also urged the judge to reject challenges on behalf of individual asylum seekers.

At the hearing, the UN's refugee body, the UNHCR, also intervened to distance itself from the policy amid claims the Home Office has misrepresented its position on the scheme.

Lawyers for the UNHCR also said it had warned the Home Office twice that its arrangement with Rwanda was unlawful.

'Not conspicuously strong'

In his judgement, Mr Justice Swift ruled against a temporary block on the deportation flights before the full hearing on the policy in July.

He said he did not consider there was any evidence there would be "ill-treatment, refoulement" or anything that violated their rights under article three of the UK's Human Rights Act.

Article three protects people from torture, inhuman or degrading treatment or punishment, and deportation or extradition to a country where there is a real risk they will face torture or inhuman or degrading treatment.

Mr Justice Swift said part of the case to block the initial flights focused on the argument that Ms Patel's "decision to treat Rwanda as a safe country is either irrational or based on insufficient investigation".

He said this argument, along with other parts of the case, would be heard with evidence at the full judicial review - to be held across two days before the end of July.

But Mr Justice Swift noted that, while the campaigners had enough evidence for a review, their claim was "not conspicuously strong".

He also denied interim relief to two people who face removal on Tuesday, one from Syria and another from Iraq, who are still set to be on the plane to Rwanda.

"I accept that the fact of removal to Rwanda will be onerous," he added.

However, the judge granted the campaigners and migrants the right to appeal against his decision and said the Court of Appeal would be able to hear their case on Monday.

Following the judgement, Ms Patel said the government would "continue to deliver on progressing" the plan.

She said: "People will continue to try and prevent their relocation through legal challenges and last-minute claims, but we will not be deterred in breaking the deadly people smuggling trade and ultimately saving lives.

"Rwanda is a safe country and has previously been recognised for providing a safe haven for refugees - we will continue preparations for the first flight to Rwanda, alongside the range of other measures intended to reduce small boat crossings."

Mr Johnson tweeted: "We cannot allow people traffickers to put lives at risk and our world leading partnership will help break the business model of these ruthless criminals."

James Wilson, deputy director of campaign group Detention Action, said it was disappointed, but added there were "some positives" from the case - noting that six of the eight original claimants had their removal orders withdrawn by the Home Office in advance of the judgement.

Clare Moseley, founder of Care4Calais, said the charity was "deeply concerned for the welfare of people who may be forcibly deported to Rwanda, a fate that could profoundly harm their mental health and future".

The PCS union has called for urgent talks with Ms Patel to discuss the removal policy following the ruling.

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France24 - World

CCTV footage from Champions League final fiasco inexplicably 'deleted'

Issued on: 10/06/2022 - 11:43Modified: 10/06/2022 - 11:44

NEWS WIRES

Pressure was growing Friday on French authorities after the surprise revelation that CCTV footage from the Stade de France during the Champions League final last month has been deleted, with critics alleging a deliberate cover-up.

The French Football Federation revealed Thursday to a commission at the French Senate that the images had been destroyed automatically having not been subject to a warrant from judicial authorities, in line with French law. 

The revelation added to the controversy after crowd control problems, tear gas and street crime marred the final at Paris' Stade de France between Liverpool and Real Madrid on May 28.

France's reputation has taken a battering, as laid out in a government report on Friday.

The report said the "chain of failures" by French authorities has inflicted "severe damage" on the image of the country as it prepares to host the Olympic Games in 2024.

Opposition politicians seized on the latest revelations about the CCTV footage to hammer the authorities.     

"It's called covering your tracks," far-right National Rally leader Marine Le Pen told BFMTV on Friday. 

"The fact that there is no CCTV footage allows their huge lies to be covered," Le Pen added, pointing to the initial claim from the French government that fake tickets on an 'industrial-scale' caused the pandemonium.

Police asked Stade de France for the footage, but only on Thursday evening after it became public that the images had been destroyed, a source close to the case told AFP Friday. 

"Yesterday's information that the images would not be kept for one month, but only a few days, led us to ask for them," Bobigny prosecutors, in charge of the investigation into fake tickets, said. 

The Stade de France is allowed to store CCTV footage for a maximum of 30 days, but the servers only have the capacity to store them for seven or eight.

On Twitter French police said Thursday the images taken by the Stade de France cameras may no longer exist but they still had their images. 

But Socialist vice-president of the Senate's law commission David Assouline said Friday on Franceinfo radio he was "stupefied" by the news, adding it demonstrated an "incredible lack of coordination" between the police and politicians. 

"We're trying to see if we can get the footage back," Prime Minister Elisabeth Borne said on Friday.  

'State scandal'

Liverpool mayor Steve Rotheram, questioned by the Senate commission after the FFF delegation, said that he failed "to understand why the videos were destroyed". 

"We're heading straight towards a state scandal," the head of the opposition Republicans (LR) faction in the Senate, Bruno Retailleau, told RFI radio, adding the destruction of the CCTV footage was an "intentional act ... to make evidence disappear". 

But ruling party MP Aurore Berge said on RMC radio that there were enough elements for the investigation. 

"We have plenty of witness statements and images that should nonetheless guide (the investigators)," Berge said.  

LR president of the Senate law commission Francois-Noel Buffet told BFMTV that if it came out that the images were not collected or preserved voluntarily, "then obviously things would become much more serious". 

On Thursday the chief of the Paris police Didier Lallement admitted in front of the Senate commission investigating the May 28 chaos that the security operations for the Champions League final were a "failure". 

   Lallement and Interior Minister Gerald Darmanin initially blamed the mayhem on as many as 40,000 Liverpool fans who massed at the stadium without tickets or with counterfeit tickets.

That figure has been widely disputed since by witnesses and media using images from the ground, and Lallement admitted yesterday: "Perhaps I made a mistake with the figure I gave to the minister".

He acknowledged there were not 30,000 to 40,000 "at the gates of the stadium" but maintained that several thousands were "in the vicinity" of police checkpoints at the Stade de France to the north of the capital.

The government report said the triggering factor for the chaotic scenes was the "uncontrolled influx of additional members of the public without tickets or with fake ones, in unprecedented proportions". 

But it added Darmanin's initial claim that as many as 40,000 Liverpool fans who massed at the stadium were to blame for the chaos should be "relativised".

(AFP)

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Champions League final 'could have been better organised', French interior minister tells Senate

UEFA apologises to fans over Champions League final chaos in France

Football

Chaos at Stade de France mars Champions League final

New York Times - World

Pope Francis Postpones Trip to Africa, Citing Knee Problems

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The postponement of the trip to the Democratic Republic of Congo and South Sudan comes as speculation swirls that the pontiff may be thinking of stepping down.

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By Elisabetta Povoledo

ROME — The Vatican said Friday that Pope Francis would postpone a trip to Africa because of problems with his knee, an announcement that came as speculation swirls that the pontiff may be planning to follow in the steps of his predecessor and step down.

Neither Francis nor his aides have said he plans to retire. But the pope, 85, has spoken openly about his health problems in recent years, raising concerns that he may need to slow down. The retirement speculation among Italian and Catholic media flared after the pope said recently that he would soon visit the tomb of Pope Celestine V, the first pope to resign.

That speculation was also fueled by an unexpected announcement by Francis last month that he would name 21 new cardinals in late August, putting more people of his choice in position to elect his successor. He also said he was bringing the world’s cardinals to Rome at the same time “to reflect” on the new Constitution he introduced this year to govern the Vatican bureaucracy.

“The stated reason is to reflect on the Apostolic Constitution but many cardinals see it as an opportunity to get to know each other,” said Gerard O’Connell, Vatican correspondent for the Catholic magazine America. With this new crop of cardinals, Francis will have named well over half of those who will vote for his successor, but many don’t know each other. “He’s using this moment to bring them together,” he said, adding that the constitution was the road map Francis has set for the future, “the main thrust of Francis’ pontificate.”

The Vatican said Pope Francis would postpone his trip to the Democratic Republic of Congo and South Sudan, a challenging journey to two war-torn states that had been scheduled for next month, because of continuing problems with his knee.

Francis began using a wheelchair about a month ago because of problems with his right knee, which has made it painful for him to walk or stand for long periods of time.

The postponement came “at the request of his doctors, and in order not to jeopardize the results of the therapy that he is undergoing for his knee,” a Vatican spokesman, Matteo Bruni, said in a statement.

He said the pope expressed “regret” that the trip had to be deferred and that it would be rescheduled “to a later date to be determined.”

The pope’s knee problems are just the latest in a string of health problems the pontiff has faced. Last July, he underwent surgery to remove part of his colon, which kept him in a hospital for 10 days. In February, Francis canceled a trip to Florence, Italy, after doctors told him to take it easy with his knee, and he also sat out Ash Wednesday celebrations in March. He has remained seated during other papal Masses, delegating the celebration. He also postponed a trip to Lebanon, originally scheduled for mid-June, “for health reasons,” according to Lebanese officials who announced the cancellation.

The pope also has problems with sciatica, a chronic nerve condition that causes, back, hip and leg pain, and makes him walk with a limp. Flare-ups of that condition have forced him to cancel or modify high-profile appearances.

The Vatican has never specified the ailment afflicting the pope’s knee. In an interview published in the Milan newspaper Corriere della Sera in early May, Francis said he had a torn ligament and had been prescribed “a series of knee injections.”

He said that the problem with his knee had been “going on for some time now — I can’t walk around anymore.” He added, as a joke: “Once upon a time, popes used to be carried around in their sedan chair. But a bit of pain can be humbling, a blessing in disguise.”

The rumors of the pope’s possible retirement emerged after Francis announced last week that he would travel in August to the central Italian city of L’Aquila, to visit the basilica that holds the tomb of Pope Celestine V, who resigned from the papacy in 1294, the first pope to do so.

In April 2009, Pope Benedict XVI also traveled to L’Aquila, just a few weeks after a devastating earthquake killed more than 300 people. During that trip, he stopped at the basilica, Santa Maria di Collemaggio, where he prayed in front of Celestine’s body. Four years later, Benedict stepped down, and his earlier gesture was interpreted as a sign that he had been thinking of resigning.

Though the Vatican has never been forthcoming about papal health issues, Francis has been more forthcoming on his mortality.

Speaking to reporters on a papal plane in 2014, he said: “I know this will last a short time, two or three years, and then to the house of the Father,” while in 2015, he said he saw himself serving as pope for about another five years.

Soon after he was elected, Francis praised his predecessor for having the courage to resign, but after his surgery last year, he told a Spanish-language radio station that he had never thought about quitting while suffering from poor health.

Francis had been scheduled to travel to Congo and South Sudan from July 2 to 7, with a schedule that included Masses and prayer meetings, as well as meetings with officials, priests and seminarians and visits to displaced people in camps.

In South Sudan, Francis had planned to travel to a camp for internally displaced people in Juba with the archbishop of Canterbury, Justin Welby, and the Rev. Iain Greenshields, the moderator of the General Assembly of the Church of Scotland.

Francis has repeatedly expressed his concern over the continuing conflicts in both Congo and South Sudan, praying for both countries in numerous Christmas and Easter addresses.

Preparations had been ramping up in Congo for his visit, and the country’s vast Catholic population had been encouraged to turn out in large numbers to welcome him.

Many Congolese took to social media to wish the pope a fast recovery.

Fighting between rebels and Congo’s military has intensified in the east of the country in the past few weeks, raising tensions with one of its eastern neighbors, Rwanda, which it has accused of supporting a Congolese rebel group.

Congo’s minister of communication, Patrick Muyaya, wished Francis a speedy recovery and said the country would be ready whenever the postponed trip took place, calling it a “visit under the sign of peace and reconciliation.”

In South Sudan, where the population has been stressed by flooding, a shortage of humanitarian aid, and continuing conflict, disappointment was also palpable.

“I feel so sad,” said Beatrice Wani-Noah, a former foreign minister of South Sudan. “The whole of South Sudan has been waiting and waiting,” she added. “His visit means a lot to the country, to the peace agreement, and to the citizens. We are all praying for his quick recovery,” she said.

South Sudan plunged into civil war soon after it gained independence in 2011, in a conflict that has killed at least 400,000 people. In 2019 in Rome, Pope Francis fell to his knees before the visiting leaders of the country’s rival factions, including the country’s president, Salva Kiir, in a dramatic gesture intended to cement a shaky peace deal.

“I’m asking you with my heart,” Francis implored Mr. Kiir and the opposition leader, Riek Machar. “Stay in peace.”

Ruth Maclean contributed reporting from Dakar, Senegal; and Declan Walsh from Nairobi, Kenya.

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L'Humanité

La folie douce de personnages presque ordinaires

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THÉÂTRE Avec une succession de sketches « Dieu habite à Düsseldorf » provoque le rire sur les chemins de l’absurde. C’est grinçant et acidulé.

Gérald Rossi

Drôles de bonshommes. Monsieur 1 et Monsieur 2 n’ont pas d’autre identité. Et leurs personnages sont tout autant à la dérive. Ce qui est bien intrigant et franchement amusant. Le titre de la pièce, déjà, interpelle, comme l’on dit : « Dieu habite à Düsseldorf ». Inutile de trop se demander pourquoi. En tout cas, l’auteur, Sébastien Thiery, dont c’est un des premiers textes, a pour pratique de brouiller les pistes. Celui-ci, porté sur scène une première fois au théâtre parisien des Mathurins, en 2006, a été recréé en 2019, puis stoppé par la pandémie, avant de revenir sous les projecteurs.

Cette fois la mise en scène est signée Renaud Danner et Éric Verdin, qui sont aussi sur le plateau (alternance avec Manuel Durand). Dans un univers blanc faisant penser à celui d’une maison de santé ou d’un hôtel qui aurait banni toute couleur de décoration, deux personnages se rencontrent, se confrontent, dans une succession de sketches. Tous ne sont pas aussi fameux les uns que les autres, mais ils appartiennent tous à ces catégories des histoires à la fois inclassables et loufoques, illustrant une folie douce presque ordinaire.

Dans ce théâtre de l’absurde, on fait ainsi connaissance avec un docteur dont la spécialité est de soigner, peut-être, ou au moins de détecter « les imbéciles ». Vaste chantier s’il en est. Le Monsieur aperçoit les spectateurs, et, découvre-t-il, ce sont eux ses semblables. Il s’en réjouit, ce Monsieur est alors catalogué comme « imbécile » par le fameux docteur. Un peu plus tard, nous voici dans une boutique de zizis. Un Monsieur voudrait s’acheter un sexe, car il explique en être dépourvu. À la question du Monsieur vendeur qui lui demande comment, alors, il fait pipi, le Monsieur répond, que c’est en transpirant. Et que c’est pour cela qu’il s’habille en jaune, pour que ça ne se remarque pas trop.

Le reste est de la même eau, parfaitement surréaliste, mais en même temps toujours proche d’une certaine réalité, avec juste un décalage qui rend la situation burlesque à souhait. « Indéniablement, Sébastien Thiéry a un chromosome d’insolence et de folie que la plupart des gens n’ont pas » dit de lui le metteur en scène et directeur du Rond-Point Jean-Michel Ribes.  « Dieu habite à Düsseldorf » n’est pas daté, mais les costumes sérieux et un peu désuets, comme les quelques accessoires font penser aux années 65-75. Sur le fond de l’espace sont projetées quelques images comme celles de saumons qui remontent les courants… jusqu’à finir en sushis. C’est entendu, autant profiter de l’instant présent.

Théâtre
France24 - World

Ferreira scores four as USA thrash Grenada in Nations League

Issued on: 11/06/2022 - 06:34Modified: 11/06/2022 - 06:32

Los Angeles (AFP) – Jesus Ferreira shook off early frustration to score four goals as the United States launched their CONCACAF Nations League title defence with a 5-0 rout of Grenada on Friday.

The 21-year-old FC Dallas striker, trying to stake a claim to a spot in Gregg Berhalter's World Cup side, took awhile to heat up in the steamy conditions at Q2 Stadium in Austin, Texas, where the Americans dominated possession against 170th-ranked Grenada but were unable to capitalize on a stream of first-half chances.

After firing wide in the 28th minute and seeing his left-footed shot saved by Grenada keeper Jason Belfon in the 33rd, Ferreira finally broke through in the 43rd minute.

He collected a deflected cross from Dallas teammate Paul Arriola and delivered a left-footed shot from the center of the box inside the far post.

It was the first of three goals in a 13-minute span.

Ferreira doubled the score in the 54th and just two minutes later curled in a beautiful right-footed shot from a corner to make it 3-0.

Arriola made it 4-0 in the 62nd minute with a angled shot from a precision pass from Luca de la Torre.

Ferreira then punctuated his night with a 78th-minute strike.

"I wasn't too much focused on the goals," said Ferreira, who has struggled to replicate the scoring touch he's shown for Dallas on the international stage.

"I wanted to focus on my game, have a good game and the goals would come."

The game was the Americans' last on home soil before the World Cup in Qatar, where they will face England, Iran and Wales in Group B.

They beat Morocco 3-0 in a friendly last week before a goalless draw against Uruguay on Sunday, and now head to El Salvador for another Nations League clash on Tuesday.

© 2022 AFP

New York Times - World

Summit of the Americas

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Biden, Looking for Unity, Faces Criticism From Latin American Leaders

The U.S. president called for concrete commitments on several major issues, but other leaders said the United States is doing too little to meet the moment.

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By Michael D. ShearMiriam Jordan and Anatoly Kurmanaev

LOS ANGELES — President Biden on Thursday promised aggressive new leadership to confront economic despair and mass migration in Latin America, but his pledge was met with skepticism from the leaders in the region, who said the United States is doing too little to meet the grim moment of a global crisis.

In a speech to leaders gathered at the ninth Summit of the Americas, Mr. Biden urged those in attendance to join together behind concrete commitments to deal with poverty, corruption, violence and climate change. He vowed to demonstrate America’s “enduring investment in our shared future.”

“There is no reason why the Western Hemisphere can’t be the most forward-looking, most democratic, most prosperous, most peaceful, secure region in the world,” the president told the gathering.

But some of Mr. Biden’s counterparts viewed what he called “strong and constructive diplomacy” with less optimism.

A boycott of the summit by the leaders of several Latin American nations — including Mexico, a regional powerhouse — continued to undermine the gathering organized by the United States.

Mr. Biden had hoped to assemble the leaders of the hemisphere as a show of American strength and unity of purpose. Instead, his refusal to invite several authoritarian leaders prompted the leaders of Mexico, Guatemala, Honduras, Bolivia and El Salvador to refuse to attend.

Johnny Briceño, the prime minister of Belize, publicly chastised Mr. Biden in a remarkable speech just moments after the president had left the lectern. Mr. Briceño said it was “inexcusable” that the United States had blocked Cuba and Venezuela from attending the summit, a decision that sparked the boycott by four countries.

“At this most critical juncture, when the future of our hemisphere is at stake, we stand divided,” he said. “And that is why the Summit of the Americas should have been inclusive.”

President Alberto Fernández of Argentina also lashed out at the United States and called for a change in the rules that allowed Mr. Biden, as the host of the summit, to decide who was invited to the gathering.

“We definitely would have wished for a different Summit of the Americas,” he said. “The silence of those who are absent is calling to us.”

Los Angeles, the nation’s second-largest city, was transformed into a major geopolitical stage this week as Mr. Biden convened the summit, which takes place roughly every three years and brings together representatives from countries in the Western Hemisphere.

Mr. Biden said that the United States and Latin American countries will announce on Friday a joint “Los Angeles Declaration on Migration and Protection,” describing it as “a transformative new approach to invest in the region and solutions that embrace stability.” The declaration is expected to include Spain and Canada, in addition to the Latin American countries.

It will contain four pillars: stabilization and assistance to countries hosting migrants; new legal pathways for foreign workers; a joint approach to border protection, including tackling smuggling networks; and a coordinated response to historic flows across the U.S.-Mexico border.

But leaders from Colombia and Ecuador, which have recently announced separate programs to provide temporary legal status to up to three million Venezuelan migrants, said they needed more American investment and better trade terms to help their economies absorb the newcomers.

Marta Lucía Ramírez, the Colombian vice president and foreign minister, told The New York Times that the Biden administration should do more to provide loans to Colombian businesses. She said migration to the United States “can be stopped through investment that generates employment in each country.”

The Biden administration has announced $1.9 billion in pledges by companies to invest in Latin America. But President Iván Duque of Colombia said that less than 30 percent of the money that the international community pledged last year to help his government integrate Venezuelan migrants has been delivered.

“We need to match pledges with disbursements,” Mr. Duque said.

About six million displaced Venezuelans have fled the economic and political turmoil of their home country in the past five years, to Colombia, Peru and Ecuador, among other countries. Central Americans facing gang violence and climate change have sought fresh starts in Mexico as well as the United States. Hundreds of thousands of Nicaraguans targeted by a crackdown on dissent have moved to Costa Rica, where about 10 percent of the population consists of refugees.

U.S. Border Patrol agents encounter some 7,000 to 8,000 people each day after crossing the southern border into the United States. They include record numbers of migrants from Cuba, where economic hardship has caused food shortages. Haitians fleeing lawlessness and lack of opportunity in their home country have also been arriving by land and sea.

Leading up to the summit, the Biden administration scrambled to avoid the embarrassment of a boycott by key leaders — only to find its overtures rejected.

American officials spent weeks negotiating with the Mexican government, trying to find a way to entice President Andrés Manuel López Obrador to the meeting in Los Angeles. Vice President Kamala Harris called the leader of Honduras to persuade her to come. Top aides were dispatched to try to sway the leaders of El Salvador and Guatemala.

Nothing worked. The heads of state in all four countries have refused to attend the meeting, a blow to Mr. Biden at a moment when he sought to project unity and common purpose across the Western Hemisphere.

The Salvadoran president, Nayib Bukele, would not even get on the phone with Secretary of State Antony J. Blinken, according to four people familiar with the outreach who were not authorized to speak publicly.

The absences have cast doubt on the relevance of a summit that was meant to demonstrate cooperation among neighbors but has instead loudly broadcast rifts in a region that is increasingly willing to defy American leadership.

“It shows the deep divisions in the continent,” said Martha Bárcena, the former Mexican ambassador to the United States. The leaders who decided against attending, Ms. Bárcena said, are “challenging U.S. influence, because U.S. influence has been diminishing in the continent.”

As he closed the first working session on Thursday, Mr. Biden acknowledged the rift.

“Notwithstanding some of the disagreements relating to participation, on the substantive matters, what I heard was almost uniformity,” he said, almost pleading with his counterparts from other countries.

Natalie Kitroeff and Maria Abi-Habib and Soumya Karlamangla contributed reporting.

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France24 - World

Curry masterpiece as Warriors square NBA Finals with Celtics win

Issued on: 11/06/2022 - 06:12Modified: 11/06/2022 - 06:10

Boston (AFP) – Stephen Curry produced a dazzling 43-point display as the Golden State Warriors battled past the Boston Celtics 107-97 to level the NBA Finals series at 2-2 on Friday.

With the Warriors needing a victory at Boston's TD Garden to avoid going down 3-1 in the best-of-seven series, Curry delivered one of the best performances of his glittering career to reignite Golden State's hopes of a seventh championship.

Curry had entered game four with concerns swirling over his fitness after suffering a knock to his foot in the Warriors game three defeat on Wednesday.

But the 34-year-old two-time NBA Most Valuable Player emphatically laid to rest any doubts about his fitness as he single-handedly hauled Golden State back into the finals with game five back in San Francisco on Monday.

Curry finished with 43 points, 10 rebounds and four assists on a night when Golden State again struggled to find their offensive rhythm for long periods against a powerful Boston line-up.

Klay Thompson added 18 points for the Warriors while Andrew Wiggins produced 17 points and 16 rebounds in a crucial contribution. Jordan Poole added 14 from the bench.

"A lot of pride in our group, a lot of talk over the last 48 hours about how we can get back into this series," said Curry.

"It's crazy because I still feel we can play a little bit better. But to win on the road and get home court advantage back, is big for this group. We've been here six times, we've got a lot of experience of staying confident and composed.

"I'm just thankful for everyone on our team because we brought a lot of toughness and physicality tonight.

"We knew how big this game was. For us to come out and do what we did and go home. That five-and-a-half hour flight home got a little better after tonight."

Green struggles

Warriors coach Steve Kerr, meanwhile, took the bold decision to remove Draymond Green from the fray during the fourth quarter before returning him to the court for the closing passage of play.

Green again struggled on offense with only two points but finished with nine rebounds, eight assists and four steals.

But the undeniable man of the hour was once again Curry, a model of clear-headed composure as bedlam raged around Boston’s raucous arena.

"Just stunning," was how Kerr described Curry's performance. "The physicality out there is, you know, pretty dramatic. I mean, Boston's got obviously, best defense in the league.

"Huge and powerful at every position, and for Steph to take that -- that kind of pressure all game long and still be able to defend at the other end when they are coming at him shows you, I think, this is the strongest physically he's ever been in his career, and it's allowing him to do what he's doing."

Boston had led by four points at 94-90 with just under five minutes remaining before a Wiggins layup and a Thompson three-pointer put Golden State up 95-94. Curry then extended the lead with a layup to make it 97-94 before driving in the dagger with a three-pointer to leave the Warriors 100-94 ahead.

Al Horford cut the deficit for Boston with a corner three, but Kevon Looney’s layup restored the Warriors' five-point cushion.

Curry then closed out the game, cleverly drawing fouls from Boston to nail five points from the free throw line.

Jayson Tatum led the Boston scorers with 23 points while Jaylen Brown finished with 21 points. Marcus Smart added 18 points and Derrick White chipped in with 16.

© 2022 AFP

BBC

Justin Bieber reveals facial paralysis after shows cancelled

Singer Justin Bieber has revealed he is suffering from facial paralysis after cancelling shows this week.

The 28-year-old said in an Instagram video that the condition is due to a diagnosis of Ramsay Hunt syndrome.

"As you can see this eye is not blinking. I can't smile on this side of my face... So there's full paralysis on this side of my face," he said.

Ramsay Hunt syndrome is when a shingles outbreak affects the facial nerve near someone's ears, say medical experts.

Earlier this week, Bieber's Justice World Tour - which began in February - announced three shows would be postponed.

"It is from this virus that attacks the nerve in my ear and my facial nerves and has caused my face to have paralysis," the Canada-born singer said in the three-minute video, indicating the right side of his face.

He asked for his fans to be patient, and said of his forthcoming shows that he is "physically, obviously, not capable of doing them".

He also smiled and blinked, showing his 240 million followers how the right side of his face did not move.

"This is pretty serious, as you can see. I wish this wasn't the case, but, obviously, my body's telling me I've got to slow down," he said. "I hope you guys understand. I'll be using this time to just rest and relax and get back to a hundred percent so that I can do what I was born to do."

Bieber added that he has been doing facial exercises to "get back to normal", but that he does not know how long it will take to recover.

He had been due to play in Washington DC and Toronto earlier this week, with concerts also planned in New York and Los Angeles in the coming weeks.

According to the Mayo Clinic in the US: "In addition to the painful shingles rash, Ramsay Hunt syndrome can cause facial paralysis and hearing loss in the affected ear."

The Mayo Clinic says that for most people, the symptoms of Ramsay Hunt syndrome are temporary, but can become permanent.

The inability for patients to close one eyelid can also cause eye pain and blurred vision, the organisation says, adding that it is most common in people over 60 years old.

In March, the singer's wife, Hailey Bieber, was admitted to hospital due to a blood clot in her brain.

She later said she had suffered a stroke and had undergone surgery to close a hole in her heart.

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Mouth massage helps facial palsy

The day half my face went on strike

'The night that stole my smile'

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : des Congolais dans les rangs de la milice prorusse de Louhansk

Publié le : 09/06/2022 - 19:26

Poline Tchoubar Suivre

Dès le début de l’invasion russe, de nombreux volontaires étrangers sont partis se battre en Ukraine aux côtés de l’armée de Kiev, répondant à un appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Mais des combattants étrangers se battent aussi aux côtés de l’armée russe, même si peu d’informations filtrent à leur sujet. La rédaction des Observateurs est entrée en contact avec deux Congolais enrôlés dans la milice prorusse de Louhansk. L’un d’eux a accepté de témoigner.

Sur son compte Instagram, on peut voir Jean-Claude Sangwa poser en treillis militaire aux côtés de ses amis dans cette publication du 21 octobre 2021. Sur une autre photo datant d'août 2021, il indique être à Louhansk.

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"J'ai étudié le russe, puis l'économie, avant d'intégrer une école militaire"

Originaire de la RD Congo, Jean-Claude Sangwa est parti étudier en Russie "il y a deux ans et demi". Après le déclenchement de la guerre, il a rejoint la milice de la République populaire autoproclamée de Louhansk (prorusse), comme en témoigne son passeport militaire. Lui estime cependant faire partie intégrante de l'armée russe. Nous avons pu le joindre le 10 mai via WhatsApp.  

J'ai choisi la Russie parce que c'était mon pays de rêve. Et celui de mon père aussi. J'ai fait l'armée avec la bénédiction de mon père, c'est lui qui m'avait envoyé en Russie avant de mourir.

En RD Congo, j'ai fait des études secondaires en latin et en philosophie. Quand je suis parti en Russie, j'ai d'abord vécu à Rostov [dans le sud-ouest de la Russie, à 90 kilomètres de la frontière ukrainienne, NDLR], où j'ai étudié la langue russe pendant une année. Ensuite, j'ai rejoint un frère congolais à Louhansk [région séparatiste prorusse dans l'est de l'Ukraine, NDLR]. J'y ai étudié la langue russe, puis l'économie, puis j'ai intégré une école militaire [avant le début de la guerre, NDLR].

Après le début de la guerre, j'ai rejoint les combats. Ce n'était pas obligatoire, c'était ma volonté. 

Si, dans l'endroit où tu vis, il n'y a pas la paix, qu'est-ce que tu vas faire ? Aller dormir et attendre que ça se termine ? Ça, ce n'est pas un homme.

Nous sommes trois Congolais [dans la république autoproclamée de Louhansk, NDLR]. Il y a des combattants venus des pays arabes, de Biélorussie, de Californie. Il y avait aussi une Française, elle travaille à l'hôpital.

Jean-Claude Sangwa a également été interviewé par le blogueur de guerre russe War Gonzo le 31 mai à Louhansk :

Une agence de voyage envoie des étudiants congolais à Louhansk

Jean-Gustave Mukadi Musasa dirige la représentation de l'autoproclamée République de Louhansk (LNR) en RD Congo, qui a ouvert à Kolwezi le 19 février 2019. La LNR qui n'est pourtant pas reconnue par la grand majorité de la communauté internationale, y compris par la RD Congo. 

Contacté par la rédaction des Observateurs, il affirme bien connaître les deux ressortissants congolais. C'est même lui qui les a aidés à partir en Russie.

C'est moi qui les ai fait voyager. Ils sont allés il y a deux ans et demi en Russie pour étudier, mais ils ont choisi d'intégrer une école militaire, donc ils se sont retrouvés là-bas [à Louhansk, NDRL].

Jean-Gustave Mukadi Musasa dirige aussi l'agence de voyage Hope Travel SARL. Sur sa page Facebook, on peut lire qu'elle facilite les démarches aux Congolais pour obtenir des visas touristiques ou étudiants pour la Russie, la Biélorussie et la Pologne. Elle publie régulièrement des photos des jeunes qu'elle accompagne, dont une où l'on peut reconnaître Jean-Claude Sangwa au milieu :

Deux combattants congolais faussement annoncés morts

Fin mars, Jean-Claude Sangwa et un compagnon congolais avaient fait l'objet d'une intox pro-ukrainienne faisant croire qu'ils étaient morts au combat. L'image, publiée à l'origine sur Telegram le 27 mars 2022, montre deux passeports militaires, tamponnés par le commissariat militaire de la LNR. Ils comportent les photos d'identité de Jean-Claude Sangwa et de l'autre homme d'origine congolaise. Sur la légende de la publication, on peut lire, en russe : "Décédés, des mercenaires".

Rapidement, les images des deux passeports militaires ont été reprises sur Twitter, où certains ont supposé que ces deux combattants pourraient être des mercenaires centrafricains formés par la société militaire privée russe Wagner. Cette société russe forme des soldats en Centrafrique depuis 2018 et est accusée depuis quelques mois de former des militaires maliens.

 

2 (PMC Wagner?) mercenaries from the Central African Republic fighting for #Russia killed in #Donbas south eastern #Ukraine pic.twitter.com/2ZCppzHg1b

March 27, 2022

Selon Jean-Claude Sangwa, la fausse information diffusée à son propos fait partie de la guerre médiatique entre l'Ukraine et la Russie.

Mes documents ont été pris dans une embuscade avec les Ukrainiens. Ils ont pris tous nos documents et ensuite, quand ils ont vu ma carte de soldat, ils l'ont publiée sur Internet pour dire que j'étais mort. Ils avaient beaucoup de documents, ce n'était pas juste moi.

Plus de 100 jours après le début de la guerre en Ukraine, le décompte des victimes militaires reste difficile. Moscou n'a pas récemment communiqué de chiffres précis sur les pertes au sein de son armée. 

Il n'existe aucune donnée fiable quant au nombre de combattants étrangers prorusses se battant actuellement en Ukraine, ni s'il y a des blessés ou des morts parmi eux.

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France24 - World

Fresh clashes rock Libyan capital after failed coup

Issued on: 11/06/2022 - 05:42Modified: 11/06/2022 - 05:40

Tripoli (AFP) – Clashes between armed groups erupted in Libya's capital on Friday night, according to local media, as the country reels from a failed coup attempt three weeks ago.

Heavy exchanges of gunfire and explosions ricocheted across several districts of Tripoli on Friday, according to an AFP journalist, while images broadcast by local press showed civilians fleeing heavily trafficked areas.

The intense fighting involved two influential militias from western Libya, local media reported.

No casualties or motive for the fighting were immediately apparent, but it is the latest violence to rock the country as two rival prime ministers vie for power.

After a 2011 revolt toppled longtime dictator Mouammar Kadhafi, political infighting to fill the power vacuum has plagued oil-rich Libya.

Last month, politician Fathi Bashagha attempted to seize power by force, sparking pre-dawn clashes between armed groups supporting him and those backing interim premier Abdulhamid Dbeibah.

Dbeibah was appointed under a troubled UN-led peace process early last year to lead a transition to elections set for December 2021, but the vote was indefinitely postponed.

In February, parliament appointed Bashagha, a one-time interior minister, to take over, arguing that Dbeibah's mandate had ended.

But Dbeibah has insisted he will only relinquish power to an elected administration.

© 2022 AFP

New York Times - World

Iran Begins to Dismantle Nuclear Program Cameras After Western Criticism

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At a moment when experts say Iran is, again, on the verge of possessing enough fuel for a bomb, the dismantling of U.N. cameras was a sign of worsening prospects for the 2015 deal.

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By Isabella Kwai

Iran began dismantling the U.N. monitoring system of its nuclear program this week, partly blinding nuclear inspectors in apparent retaliation for a resolution condemning its lack of cooperation with international inspectors, just at a moment when Tehran is again on the verge of possessing enough fuel for a bomb.

The decision by Iran’s leadership — along with a threat to install new equipment that would dramatically increase its ability to produce nuclear fuel — marks the most vivid confrontation between Iran and the West since President Donald J. Trump pulled out of the 2015 Iran nuclear agreement. Administration officials believe the chances now that the deal will be revived — a major foreign policy initiative for President Biden — are extremely small.

The Biden administration condemned the Iranian move, as did the governments of France, Germany and the United Kingdom, which said in a statement that “there has been a viable deal on the table since March, 2022” that Iran has rejected.

The escalation of tensions was worrisome, several experts said, and marked a hardening of the position of Iran’s government. It appeared to be reacting to a warning on Wednesday by the U.N. nuclear watchdog, the International Atomic Energy Agency, that Iran was only weeks away from producing enough enriched uranium to make a nuclear weapon. While some analysts believe Iran has already reached that milestone, it would take a year or two, most experts agree, for Iran to fashion that fuel into a weapon that could fit into a missile warhead.

The action on Thursday marked a significant, and perhaps final, unraveling of the agreement that the Obama administration reached with Iran seven years ago. That deal required Iran to ship out of the country 97 percent of its nuclear fuel and to dismantle most of its nuclear centrifuges, the machines that spin at supersonic speeds to enrich uranium for nuclear power plants — and, at higher levels of purity, for nuclear weapons.

Even after Mr. Trump abandoned the deal unilaterally, Iran remained in compliance for more than a year. But it refused to allow inspectors to visit some areas where there were suspicions of past nuclear activity. Slowly Iran has suspended the inspectors’ access to some monitoring equipment, and today it deactivated and removed surveillance cameras.

It is not the “final death knell” on reaching a deal, said Trita Parsi, an analyst and former president of the National Iranian American Council.

“But we’re extremely close,” he said. “The negotiations have been in a state of coma for the last few months, with no real progress and any movement.”

On Wednesday, Iranian state media announced that the government had shut off two cameras monitoring “an online enrichment monitor” at an unidentified site, hours before the United States, Britain, Germany and France submitted a resolution criticizing Iran to the International Atomic Energy Agency. Iran, the nations said, had failed to explain nuclear material detected at three undeclared sites. Although opposed by Russia and China, the resolution passed on Wednesday.

On Thursday, Iran told the I.A.E.A. it would begin removing 27 surveillance cameras and other monitoring equipment at several sites.

“We are in a very tense situation,” Rafael Mariano Grossi, the director general of the I.A.E.A, told reporters in Vienna on Thursday. He said that the sites included those in Tehran and the cities of Natanz and Isfahan, and that if an agreement were not reached within the next month, the latest update could be “a fatal blow” to the negotiations.

Although some 40 surveillance cameras remain active in Iran under other safeguard agreements, he said, the agency will lose important details within weeks about Iran’s nuclear activities on the ground.

The dismantlement of cameras and sensors at the Natanz site, a major enrichment center, would make it impossible for the I.A.E.A. to know how much uranium Iran is enriching, and how fast. It would also mean losing chain-of-custody information about the produced material, which is the assurance it doesn’t get diverted to a bomb project.

Iran had already been withholding access to data from some surveillance cameras at nuclear sites. It was unclear what would now happen to the data from the sites being cut off, Mr. Grossi said. Inspectors from the U.N. watchdog would be accompanying Iran’s teams as they removed monitoring equipment.

Losing the day-to-day data “is a blow,” said David Albright, a longtime expert on Iran’s nuclear program. He added that Iran was already close to achieving breakout capability — the ability to make a quick leap toward manufacturing a nuclear weapon before being detected. “They’re trying to rock the boat but not capsize it.”

The monitoring cameras were critical from a Western perspective because they were able to give inspectors an understanding of Iran’s fuel production rates, even if no inspectors were present.

“These are the eyes and ears,” Mr. Parsi said, adding that the instruments were able to send information to the I.A.E.A in real time. “We’ve lost a tremendous amount of insight into what is happening.”

The resolution that criticized Iran fell short on Thursday of a referral to the United Nations Security Council.

Iran has long maintained that its nuclear program is for peaceful purposes only. An assessment by American intelligence agencies in 2007 concluded that the country once had a nuclear weapons program but halted it in 2003.

Israeli officials have long opposed the 2015 nuclear deal, saying Iran was working toward building weapons, and Israel has repeatedly carried out attacks on the program, according to intelligence officials.

As negotiations were stalling last year, and after an Israeli attack on the plant at Natanz, Tehran said that it had begun enriching uranium to 60 percent at the site. Iran is also enriching uranium at Fordow, a facility embedded inside a mountain.

David E. Sanger contributed reporting.

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Valeurs Actuelles

Monseigneur Ulrich : un archevêque modéré au diocèse de Paris ?

L’église de Saint-Sulpice est bondée en ce lundi 22 mai. Des catholiques, pratiquants ou non, se pressent pour avoir les meilleures places ; on ne va pas à une messe d’accueil de l’archevêque de Paris tous les jours. Gérald Darmanin, Valérie Pécresse et Anne Hidalgo sont placés au premier rang. Des jeunes et des vieux, des scouts, des touristes, des religieux sont là. Pour beaucoup, Monseigneur Ulrich est une figure inconnue. Qu’importe, les croyants répondent présents à sa messe d’entrée au diocèse de Paris.

Un homme de soixante ans portant un trench et une chevalière au doigt n’a pas hésité une seule seconde à se rendre à la célébration. Il a entendu parler de Monseigneur Ulrich lorsque celui-ci était au diocèse de Dijon puis de Lille. « J’apprécie Monseigneur, même si certaines de ses prises de position me dérangent » nous confie t-il. Un prêtre en soutane, hésitant, ne souhaite finalement pas se positionner sur la nomination de Monseigneur Ulrich « je vais prier pour lui » lâche-t-il avant de s’éclipser. Des jeunes, trois rangs derrière, disent ne jamais avoir entendu parler de lui jusqu’à sa nomination :« on est ici parce qu’on aime bien les grandes messes et il y a un apéritif après ! », avouent-ils sourire aux lèvres. C’est à la sortie de la cérémonie qu’un septuagénaire informe qu’il a été scolarisé dans le même établissement que le nouvel évêque. Il se remémore alors quelques lointains souvenirs. Pour lui il n’y a pas de doute, l’archevêque aime la concorde : « C’est un homme de dialogue qui sait trancher ».

Attendu mais inconnu

 Grand, les cheveux gris et doté d’une bonhomie naturelle, l’ancien évêque de Lille est reconnaissable dans les rangs interminables de mitres. Difficile de succéder « au charismatique Monseigneur Aupetit» confie une catholique. Mais Laurent Ulrich n’a pas à rougir de son parcours dans l’Église. Né à Dijon en 1951 et titulaire de deux maîtrises en théologie et philosophie, ce bourguignon rejoint les rangs du séminaire. Il est ordonné prêtre en décembre 1979, nommé évêque de Chambéry le 6 juin 2000 puis archevêque de Lille le 1er février 2008. Son engagement dans l’Eglise est prégnant. En effet, occupant une place importante à la Conférence des évêques de France, il exerce dans un premier temps la fonction de président de la Commission financière pour finir quelques années plus tard vice-président de la Conférence. 

« l’argument de l’âge n’est pas intéressant ». Il pourrait même être un atout pour sa lourde charge.

Sa nomination au diocèse de Paris par le pape François le 26 avril 2022 était attendue de tous sauf du principal  concerné. « J’ai dit ô Mon Dieu ! J’ai 70 ans et je n’imaginais pas à mon âge qu’on puisse penser à une nomination comme celle-là pour cinq ans », a-t-il confié sur KTO. Pour le père Benoist de Sinety, « l’argument de l’âge n’est pas intéressant ». Il pourrait même être un atout pour sa lourde charge. C’est d’ailleurs ce que nous confie le père Benoist de Sinety : « C’est bien d’avoir quelqu’un de sage et de posé », affirme t-il avant de préciser que Mgr a été nommé pour quatre ou cinq ans soit la durée d’un mandat présidentiel en France ou aux Etats-Unis.

Progressiste ? Le ni-oui ni-non

La messe d’accueil à Saint-Sulpice, en grande pompe, signe le début d’une nouvelle ère pour le diocèse de Paris. Au début de la cérémonie, les clercs et laïcs prennent la parole pour saluer les qualités humaines de Monseigneur : « Il est réservé, respectueux des personnes et des institutions », loue une paroissienne du diocèse de Lille. Lors de son homélie, le nouvel archevêque revient sur les racines chrétiennes de l’Europe, les douleurs de la guerre mais aussi la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Dans un entretien pour KTO, il a dévoilé ses dossiers prioritaires : « Le sort de la cathédrale Notre Dame va être une préoccupation car c’est un lieu tellement important pour les Parisiens et pour le monde entier qu’on ne peut pas passer à côté », a t-il fait savoir. Malgré une fascination pour Notre-Dame, il n’oublie pas pour autant les autres fiefs catholiques parisiens, « il y a aussi les paroisses, les gens, les associations et je voudrai être le plus possible au contact » précise t-il. Un prélat rassembleur qui, il faut le souligner, n’a pas déloger les chanoines du Christ Roi du diocèse de Lille. « Il a veillé à ce que cette communauté soit là. C’est un homme de communion », ajoute le Père de Sinesty. 

Écœurée par l’intrusion de l’ ”ABCD de l’égalité” dans une école privée du diocèse de Lille, Sophie a demandé un entretien avec Monseigneur Ulrich

Un discours d’apaisement qui ne peut faire que consensus. Pourtant, des catholiques assument leur inquiétude. Sophie, investie dans le diocèse de Lille depuis des années, garde des souvenirs douloureux. Elle nous raconte comment Monseigneur Ulrich a supprimé les forums “Jésus le Messie” qui accueillent les convertis venus de l’Islam. Cette décision serait peu étonnante tant l’évêque préfèrerait le dialogue interreligieux à l’évangélisation. Les fidèles ont aussi en tête la suppression du séminaire de Lille ordonnée par Monseigneur Ulrich, faute de candidats. Sophie pointe du doigt la sensibilité politique du nouvel archevêque : « c’est un soixante-huitard entouré et conseillé par des clercs de gauches et, pour quelques-uns, marxistes ». Elle a vu ces religieux à l’œuvre. Écœurée par l’intrusion de l’ ”ABCD de l’égalité” dans une école privée du diocèse de Lille, Sophie a demandé un entretien avec Monseigneur Ulrich qui, optimiste, lui répond :« ça passera ». Elle se souvient également des absences répétées de l’évêque lors des veillées de prière pour la vie.  Tiède Monseigneur Ulrich ? Les avis divergent. Quoi qu’il en soit, son admiration pour le cardinal Decourtray, archevêché de Lyon, qui a lutté toute sa vie contre «la complaisance nationaliste», témoigne d’une certaine sensibilité politique. 

 Un tableau de Monseigneur Ulrich qui est peu vendeur pour les catholiques conservateurs. Voulant apaiser les “brebis” de l’Eglise, le père Benoist de Sinety assure que « Monseigneur Ulrich est tout à fait catholique » et, surtout, « qu’il n’est pas dans un camp : il n’est ni progressiste, ni traditionaliste. Il est catholique ». Une ligne consensuelle qui mériterait d’être tranchée ?  

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Dom Phillips: Possible human remains found in hunt for journalist

Brazilian police have found possible human remains in their search for UK journalist Dom Phillips and indigenous expert Bruno Pereira.

The police say experts will analyse the "organic material" found in a river near the town of Atalaia do Norte in the remote Amazon rainforest.

The pair went missing while travelling by boat on a reporting trip on Sunday.

Blood traces found on a boat belonging to a fisherman, who has been arrested, will also be tested.

Indigenous groups say both men have received threats for their work in the region, which has seen illegal fishing, logging, mining and drug trafficking.

The Brazilian authorities have said they are hopeful of finding the two men alive, but have not ruled out any outcome, according to the AFP news agency.

Both Mr Pereira, 41, and Mr Phillips, 57, who has written for publications such as the Guardian and the Washington Post, are hugely experienced and planned their journeys thoroughly. They reportedly had a new boat and plenty of fuel.

In London, the journalist's sister, Sian Phillips, called on the UK authorities to put pressure on the Brazilian government to find the two men.

"We want to find out what is happening to them and we want anyone responsible for any criminal act to be brought to justice. We want a persistent deep and open investigation," she said.

The blood traces were found on the boat of fisherman Amarildo da Costa, known locally as "Pelado", who was questioned in the town of Atalaia do Norte. He has been charged with illegal possession of restricted ammunition.

Police say he was one of the last people to see Mr Pereira and Mr Phillips.

A lawyer for the fisherman, Davi Oliveira, told Reuters his client was not involved in the disappearance of the two men. The same lawyer has since stepped away from the case, the news agency adds.

Six other people have been questioned in connection with the men's disappearance.

Some 250 members of the security forces have been taking part in the search, up from just about a dozen in the first days. They include divers and experts in jungle terrain. Two helicopters are also being used, as well as more than a dozen boats and drones.

The Brazilian government has been criticised as not acting fast enough to try to find the men.

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France24 - World

Bolivian ex-president Anez sentenced to 10 years in prison

Issued on: 11/06/2022 - 04:48Modified: 11/06/2022 - 04:46

La Paz (AFP) – Bolivian ex-president Jeanine Anez was sentenced Friday to 10 years in prison, more than a year after her arrest for an alleged plot -- dismissed as fictional by many -- to oust her rival and predecessor Evo Morales.

Anez, 54, has been held in pre-trial detention since March 2021, and has consistently denounced what she calls political persecution.

The former interim leader will serve 10 years in a women's prison in La Paz, the city's First Sentencing Court announced in a decision that comes three months after her trial began.

The court said she had been convicted in the criminal case for crimes "contrary to the Constitution and a breach of duties... sentencing her to a punishment of 10 years," over accusations stemming from when she was a senator, before becoming president.

Prosecutors had asked for a 15-year jail sentence.

Anez still faces charges in a separate, pending case for sedition and other charges related to her short presidential stint.

Right-wing Anez became Bolivia's interim president in November 2019 after Morales, who claimed to have won a fourth consecutive term as president, fled the country in the face of mass protests against alleged electoral fraud.

The Organization of American States (OAS) said at the time it had found clear evidence of voting irregularities in favor of Morales, who had been in power for 14 years.

Many who would have succeeded Morales -- all members of his MAS party -- also resigned and fled. This left opposition member Anez, then vice-president of the senate, as the highest ranking official remaining.

The Constitutional Court recognized Anez's mandate as interim, caretaker president, but MAS members disputed her legitimacy.

Elections were held a year later, and won by Luis Arce -- a Morales protege.

After handing over the presidential reins, Anez was arrested in March 2021, accused of irregularly assuming the presidency.

At the start of her short-lived presidency, Anez had called in the police and military to restore order. The post-election conflict caused about 35 deaths, according the Inter-American Commission on Human Rights (IACHR).

For that, Anez also faces genocide charges.

With the presidency and congress both firmly in MAS control, Morales returned to Bolivia in November 2020.

© 2022 AFP

France24 - Monde

Chaos au Stade de France : le préfet Didier Lallement reconnaît un "échec"

Publié le : 09/06/2022 - 11:02Modifié le : 09/06/2022 - 11:47

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Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a reconnu jeudi matin un "échec" de la gestion policière de la finale de Ligue des champions organisée le 28 mai au Stade de France et a admis que le chiffre "de 30 000 à 40 000 personnes" sans billet valide "n'avait pas une vertu scientifique".

Le préfet de police de Paris a reconnu, jeudi 9 juin, devant le Sénat, que la gestion policière autour de la finale de la Ligue des Champions Real Madrid-Liverpool le 28 mai était "à l'évidence un échec".

"C'est à l'évidence un échec", a déclaré Didier Lallement, mentionnant les personnes "bousculées ou agressées" et "l'image ébranlée" de la France. "C'est une blessure pour moi", a-t-il ajouté.

« N’éludant pas mes responsabilités, je regarde avec la plus grande lucidité ce qu’il s’est passé. C’est à l’évidence un échec. Des personnes ont été bousculées ou agressées alors que nous leur devions la sécurité. L’image du pays a été ébranlée. », Didier Lallement #Sénat pic.twitter.com/YGsydGGkHu

June 9, 2022

Revenant sur le chiffre, évoqué par les autorités françaises, de 30 000 à 40 000 personnes sans billet valide pour le match, Didier Lallement a admis qu'il "n'avait pas une vertu scientifique".

Il s'agissait simplement de "la remontée d'une information qui, elle, était absolument capitale : c'est qu'il y avait largement plus de personnes que la contenance du stade et que si ces personnes avaient fait pression sur les barrages et ensuite sur les portes, nous allions à d'extrêmes difficultés".

>> À lire aussi : "Chaos au Stade de France : 'Les choses auraient pu être mieux organisées', reconnaît Darmanin"

"Peut-être me suis-je trompé (...), mais jamais je n'ai prétendu que ce chiffre était à quelques milliers parfaitement juste."

« Le chiffre n’avait pas une vertu scientifique mais simplement la remontée d’une information. (…) Peut-être je me suis trompé dans le chiffre donné au ministre, mais jamais je n’ai prétendu que ce chiffre était parfaitement juste », Didier Lallement, préfet de police #Sénat pic.twitter.com/YIhwkv6pyU

June 9, 2022

Cette estimation, reprise par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, est contesté par de nombreux observateurs, ainsi que par les Britanniques.

Didier Lallement s'est néanmoins satisfait que "le match se tienne et surtout qu'il n'y ait aucun blessé grave et aucun mort".

"La doctrine du maintien de l'ordre" n'est pas en cause

Le préfet a dit ses "regrets sincères" aux supporters britanniques et espagnols et les a encouragés à porter plainte, ce qui est possible depuis lundi en téléchargeant un formulaire sur le site de l'ambassade de France au Royaume-Uni.

"Les forces de sécurité intérieure n'étaient pas chargées du contrôle des billets" au niveau du préfiltrage à la sortie des transports en commun, a-t-il relevé, soulignant "la responsabilité de l'organisateur".

"Avec l'arrivée tardive et massive, ce contrôle s'est embolisé" à la sortie du RER D, a-t-il poursuivi, alors qu'il y avait une grève sur le RER B. Il a regretté que la préfecture de police n'ait pas disposé d'"informations précises" concernant les supporters de Liverpool.

Concernant l'usage de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre sur le parvis du stade, le préfet a répété à deux reprises qu'il s'agissait du "seul moyen policier pour faire reculer une foule sauf à la charger", ce qui aurait été une "erreur grave". Il s'est dit "désolé" pour les "gens de bonne foi, il en existe", qui ont respiré ces gaz, mais selon lui "la doctrine du maintien de l'ordre" n'est pas en cause. Il a concédé un "problème de manœuvres".

« Pour diminuer la pression de la foule sur les grilles et les tourniquets, (…) nous avons utilisé du gaz lacrymogène, seul moyen pour faire reculer une foule, sauf à la charger. Je l’assume totalement. » Didier Lallement, préfet de police de Paris #Sénat #StadedeFrance pic.twitter.com/rUn4k85fEE

June 9, 2022

Le préfet de police était auditionné devant la commission de la culture et des lois du Sénat. Suivront, à partir de 14 h 30, plusieurs responsables de la Fédération française de football (FFF) : Philippe Diallo, vice-président, Florence Hardouin, directrice générale, Erwan Le Prévost, directeur des relations institutionnelles, et Didier Pinteaux, responsable sécurité.

Le maire de Liverpool, Steve Rotheram, sera également auditionné à 16 h. Il était lui-même présent au Stade de France et a été victime de pickpockets.

Avec AFP

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L'UEFA présente ses excuses pour les incidents au Stade de France

Le Débat de France 24

Ligue des champions : fiasco du Stade de France, à qui la faute ?

Chaos au Stade de France : "Les choses auraient pu être mieux organisées", reconnaît Darmanin

Valeurs Actuelles

La police, une institution malade

Depuis le 1er janvier, 30 policiers nationaux et 10 gendarmes se sont suicidés. Entre le 15 mai et le 1er juin, ce sont 6 policiers et 3 gendarmes qui ont fait ce choix dramatique.

« De toute façon, ce sera une année noire, c’est clair », soupire le président de l’association Peps – Policiers en détresse, Yohann Dechaine. Le fondateur de cette organisation de policiers bénévoles qui assistent leurs collègues au quotidien fait ainsi référence au chiffre fatidique qui hante les couloirs de Beauvau depuis vingt-cinq ans : 45 suicides par an en moyenne au sein de la Police nationale, soit un taux de suicide supérieur de 41 % à celui de la population active en France, selon les associations.

Les bénévoles de Peps – Policiers en détresse, qui répondent depuis trois ans inlassablement au téléphone pour tenter de désamorcer des crises suicidaires et diriger les fonctionnaires en détresse vers une prise en charge appropriée, se sont fixé pour objectif d’infléchir cette moyenne en proposant des solutions au ministère de l’Intérieur. Mais pour ce faire, il convient déjà de dresser quelques constats et qu’ils soient entendus au plus haut niveau.

Les associations de policiers en colère, nées dans l’urgence et la contestation à la fin de l’année 2016, ont disparu petit à petit et les syndicats majoritaires ont repris le terrain médiatique. Mais certains groupes continuent à fustiger les travers de l’administration pour attirer l’attention du public sur la détresse des “collègues” ou des “frérots”. C’est notamment le cas de l’Union des policiers nationaux indépendants (UPNI) dont le porte-parole, Jean-Pierre Colombies, ancien commandant de police, est connu pour ne pas mâcher ses mots : « Ce chiffre de 30 morts est très marquant et il n’annonce rien de bon, évidemment. Mais cette institution est malade et cela fait longtemps. L’administration nous parle de numéros verts… Ce ne sont pas ces dispositifs cosmétiques qui vont arranger les choses. Il y a un déni de la crise relationnelle, à l’intérieur de la police et à l’extérieur. Ce gouvernement se complaît dans la fracture et utilise ensuite les forces de sécurité comme outil de régulation sociale. Par ailleurs, au sein même de la Police nationale, on a instauré l’individualisme alors que le métier était, par essence, collectif. On a mis en place les primes de rendement pour les chefs de service et certains sont devenus des chasseurs de primes. La convivialité, les pots, les rencontres sportives, on a cassé la convivialité à l’intérieur des services et, à présent, on voudrait en remettre ? Mais qu’on cesse déjà de promouvoir les comportements déviants dans la hiérarchie ! », s’exclame l’ancien officier.

Les centres de récupération boudés par l’administration

Cédric Vladimir, délégué national de la Fédération professionnelle indépendante de la police (FPIP, syndicat minoritaire), a lui aussi émergé en tant que figure militante au cours de la mobilisation des policiers en colère. Dans son travail de policier de terrain, il a été confronté à des interventions violentes et a connu le stress post-traumatique. Alors, pour ses collègues, il a développé une solution qu’il a proposée au ministère de l’Intérieur, en 2018 : des centres de récupération post-intervention où les policiers pourraient décompresser entre collègues après une intervention difficile ou une blessure.

Sur le site Internet Asso-resiliencepolice. fr, il est expliqué : « Ces centres se trouvant en province, dans des espaces naturels préservés et isolés […], auront vocation à accueillir, le temps d’un séjour, nos collègues policiers, mais aussi nos camarades militaires et pompiers à la recherche d’un retour au calme opérationnel. »

Dans un premier temps, Cédric Vladimir a été écouté grâce à l’entremise des syndicats majoritaires, mais lorsqu’il s’est montré critique sur la politique d’action sociale de la Police nationale, les portes se sont brutalement fermées.

Au téléphone, le policier militant ne décolère pas : « Nous sommes en train de payer quinze ans de corruption de l’action sociale de la police. Pourtant, les responsables sont mis en examen. On parle de piscines pour l’action sociale de la police qui n’ont jamais été construites, mais qui ont été payées, ou de gens qui jouaient au PMU les cagnottes destinées aux collègues blessés. »

La détermination et le franc-parler de Cédric Vladimir en ont fait une figure incontournable de la contestation policière, notamment au sein de son association Hors service : « Souvent, ce ne sont pas les gros trucs qui font que ça déborde, c’est plutôt la répétition des événements du quotidien. Par exemple, un collègue en souffrance m’a expliqué que, lors d’une intervention à un carrefour, un enfant avait été renversé par un véhicule. Le pronostic vital était engagé. À cette violence-là s’est ajoutée pour lui la colère des riverains, qui avaient alerté plusieurs fois la Mairie au sujet de ce croisement. Les gens qui étaient là se sont lâchés sur le fonctionnaire. Et c’est ça qu’il a ruminé ensuite. Chaque événement s’ajoute sans que le collègue s’en rende compte. Mais le cerveau retient tout et, à la fin, on pète les plombs. Il faut un espace pour vider ce trop-plein. J’ai proposé cette solution [des centres de récupération post-intervention, NDLR] pour que les gars se mettent au vert. La France met des fermes éducatives à disposition des délinquants en fin de peine pour qu’ils retrouvent le chemin du travail, mais pour les policiers, il n’y a presque rien. »

Des solutions, mais “pas de baguette magique”

Cédric Vladimir précise encore, amer : « Je suis très critique des numéros verts mis en place par l’administration. Le collègue suicidaire, le seul numéro qu’il va appeler, c’est le 17, pour dire l’endroit où on va le retrouver quand il se sera tué. Il appelle le commissariat ou la gendarmerie pour que ce ne soient pas ses proches qui le décrochent ou qui ramassent les morceaux. »

Le ministère de l’Intérieur a en effet mis en place des numéros verts d’écoute pour les fonctionnaires en détresse, ainsi qu’un réseau de “sentinelles” pour déceler le mal-être. Ce modèle est calqué sur celui que les policiers bénévoles ont développé au sein des associations Peps – Policiers en détresse et Assopol, une alternative à la médecine professionnelle, qui peut rebuter le fonctionnaire.

En 2021, alors qu’elle était secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, Marlène Schiappa s’était émue du sort des policiers et elle avait voulu piloter personnellement une table ronde du Beauvau de la sécurité sur le suicide. Malheureusement, ainsi que nous l’avaient rapporté des policiers associatifs, elle n’avait pas donné suite aux propositions apportées par les bénévoles. Il a fallu attendre février 2022 pour que le directeur général de la Police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, prenne l’affaire en main, pressé par un mois de janvier 2022 meurtrier : 12 fonctionnaires de police s’étaient suicidés. Un protocole a été signé avec deux associations et l’espoir était permis : des demandes budgétaires ont été formulées pour mettre en place des dispositifs novateurs.

26 psychologues ont été recrutés pour venir grossir les rangs du service de soutien psychologique opérationnel de la police (SSPO)

Le DGPN a annoncé sa volonté de former près de 2 000 sentinelles en 2022. Par ailleurs, 26 psychologues ont été recrutés pour venir grossir les rangs du service de soutien psychologique opérationnel de la police (SSPO) déjà fort d’une centaine de personnes, soit un psychologue pour 1 400 policiers.

Après cette rencontre fructueuse avec le DGPN en début d’année 2022, Peps – Policiers en détresse nous disait avoir fait part à la direction d’une attente des policiers : de l’espoir et pas seulement des psychologues. Surtout, les bénévoles voulaient « changer de route pour changer de destination » : toujours cette moyenne de 45 morts par an à infléchir.

Parmi les propositions, plusieurs protocoles venus de l’étranger sont actuellement à l’étude : le 6C, développé par Israël et Icover, une adaptation par l’armée américaine du même système, mais spécialement conçue pour les forces de secours.

L’objectif est ici de lutter contre les effets à long terme d’une intervention difficile en cassant l’effet de sidération ressenti par l’opérateur sous le choc. Mais, comme le disent les associatifs aussi bien que le formateur Icover Nicolas Schalk, que nous avons interrogés : « Il n’y a pas de baguette magique » ni de solution à court terme. Quelle que soit la direction que choisira Beauvau pour endiguer le suicide au sein des forces, cela prendra plusieurs années.

Les exemples belge et canadien à l’étude

Le policier Cyril Cros, de l’association Assopol, déplore : « On parle des suicides, mais il ne faut pas oublier le mal-être des collègues en arrêt ou en burn-out avec des pensées suicidaires, ni les tentatives qui ne sont pas comptabilisées. Le SSPO a eu 9 980 sollicitations au cours de l’année 2021. Ils font un excellent travail, mais les psychologues du ministère sont débordés. C’est pour ça que nous faisons du bénévolat, sans nous prendre pour des psys non plus… Si on sauve une vie, c’est déjà ça. Simples pairs aidants ou pros de la santé, tous nos réseaux sont complémentaires. »

Le SSPO a eu 9 980 sollicitations au cours de l’année 2021

Le président de Peps – Policiers en détresse, Yohann Dechaine, plaide quant à lui pour que les psychologues des commissariats puissent devenir proactifs : « En Belgique, les psys vont au-devant des collègues, parce que le policier, par définition, ne parle pas et le syndrome de stress post-traumatique va encore plus lui couper la parole. Il faut que le collègue puisse parler tout de suite, mais les délais d’attente actuels en France sont beaucoup trop longs. Donc, il faut changer de stratégie. La preuve, c’est que la moyenne annuelle ne baisse pas. À Montréal, en vingt ans, les suicides ont baissé de 79 % avec le projet Ensemble pour la vie, ils ont vingt ans d’avance sur nous. »

Le ministère a reçu des associations, le 3 juin, et a promis un rendez-vous à la rentrée pour mettre en place de nouveaux dispositifs. Yohann Dechaine garde bon espoir : « Nous n’éradiquerons pas le phénomène, mais l’administration est très à l’écoute des propositions de retour progressif au travail après un arrêt ou une intervention difficile. Les lignes sont en train de bouger. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

India water: Hundreds jostle to reach well

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People in Khadimal village in the western Indian state of Maharashtra have been forced to risk their lives every day for one bucket of water.

The village is in Amravati district in Maharashtra's drought-prone Vidarbha region, which also faces frequent heat waves.

The residents say the local village council sends tankers twice or thrice a day. The tanker drivers pour water into a well, triggering a desperate rush to fill buckets before the stock runs dry.

Their troubles are worsened because of the poor quality of the water - children, they say, often fall ill after drinking unclean water.

After BBC Marathi published this video, Avishyant Panda - the CEO of the Amravati district council - visited the village and said the administration would increase the frequency of water tankers. He also said that they would try to install a pipeline to permanently solve the water crisis in the village.

Video by BBC Marathi's Nitesh Raut, Ashish Meshram and Ashish Tomar.

France24 - Monde

Face à l'inflation, la BCE va relever ses taux pour la première fois en onze ans

Publié le : 09/06/2022 - 15:58Modifié le : 09/06/2022 - 16:36

FRANCE 24 Suivre

La Banque centrale européenne (BCE), qui a annoncé pour juillet sa première hausse des taux depuis plus de dix ans, devrait procéder à "une série" de relèvement des taux aux cours des prochains mois pour tenter de limiter la hausse des prix, a indiqué jeudi sa présidente, Christine Lagarde.

Face à une inflation record, la Banque centrale européenne (BCE) a acté, jeudi 9 juin, l'arrêt de son soutien monétaire à l'économie, mettant fin à des années d'achats nets d'actifs et planifiant pour fin juillet la première hausse, en plus de dix ans, de ses taux directeurs.

Annoncées à l'issue d'une réunion du conseil des gouverneurs, délocalisée à Amsterdam, ces décisions, largement attendues, marquent un tournant historique après des années de politique d'argent pas cher et abondant.

Derniers à agir parmi les grandes banques centrales, les gardiens de l'euro prévoient de "relever les taux directeurs de 25 points de base" lors de leur prochaine réunion le 21 juillet, avant "une autre hausse en septembre". Suivra "une série" de hausses des taux "au cours des prochains mois en fonction des perspectives d'inflation à moyen terme", a expliqué la présidente Christine Lagarde. La dernière fois que la BCE a relevé ses taux remonte à mai 2011.

Depuis décembre, l'institution de Francfort a été surprise par la dynamique de l'inflation, qui s'est encore accélérée avec la guerre en Ukraine. Elle a atteint 8,1 % sur un an en mai, avec 14 pays sur 19 de la zone euro se situant au-dessus de cette moyenne. Du jamais-vu depuis l'instauration de la monnaie unique et un niveau quatre fois supérieur à l'objectif de la BCE, fixé à 2 %.

>> À voir aussi, la semaine de l'éco - Inflation : les banques centrales ont-elles les moyens d'agir ?

"L'inflation est indésirable" et la BCE "va s'assurer qu'elle revienne à l'objectif", a promis Christine Lagarde.

Ramener à terme l'inflation sous contrôle

Le reflux espéré de la hausse des prix va encore se faire attendre : la BCE a nettement relevé jeudi ses prévisions d'inflation jusqu'en 2024. Celle-ci devrait monter à 6,8 % en 2022, avant de ralentir à 3,5 % en 2023 et à 2,1 % en 2024.

L'institution observe, par ailleurs, un début de hausse des salaires sur fond de "forte demande de main-d'œuvre", mais ne voit pas de risque de "spirale" qui alimenterait encore la hausse des prix.

En septembre, la hausse des taux pourrait toutefois être supérieure à 25 points "si les perspectives d'inflation à moyen terme persistent ou se détériorent", prévient la BCE.

En rehaussant leurs taux directeurs, le but des banques centrales est de ramener l'inflation sous contrôle et de comprimer la demande. Mais l'effet de son changement de cap ne sera pas immédiat et se verra "dans la durée", a déjà prévenu Christine Lagarde, alors que l'institution est accusée d'avoir pris du retard face aux prix galopants.

La Fed américaine et la Banque d'Angleterre ont notamment déjà engagé un cycle de relèvement des taux. La BCE souhaite, elle, respecter un calendrier de resserrement monétaire très progressif. Ainsi, l'institution a confirmé jeudi qu'elle allait d'abord mettre fin "le 1er juillet" à ses rachats nets d'actifs, un préalable avant de commencer à relever ses taux.

Fer de lance, avec les taux directeurs négatifs, de son action contre la déflation, ces programmes ont permis à la BCE d'acheter à tour de bras des obligations sur le marché pour faire baisser les coûts de financement et faire repartir l'économie. Le montant colossal de quelque 5 000 milliards d'euros d'obligations a été racheté par la BCE depuis 2015 – un soutien devenu obsolète face à une inflation galopante.

"Limiter la fragmentation" de la dette souveraine en zone euro

La sortie de la politique des taux négatifs entamée en 2014, qui a suscité des flots de critiques en Allemagne notamment, est délicate. Cette politique fait que les banques sont taxées – de -0,5 % à ce jour – sur leurs dépôts confiés aux banques centrales, faute de les distribuer via des crédits.

La BCE doit veiller à ne pas casser une croissance européenne déjà sérieusement ébranlée par les conséquences de la guerre en Ukraine. L'institution a d'ailleurs abaissé ses prévisions pour la zone euro : la hausse du PIB devrait se limiter à 2,8 % en 2022, avant 2,1 % en 2023, contre respectivement 3,7 % et 2,8 % prévues en mars.

La BCE doit aussi être attentive à ce qu'un relèvement de taux ne débouche pas sur une fragmentation sur le marché de la dette souveraine en zone euro, autrement dit à ce que les États européens n'empruntent pas à des niveaux trop différents. Le risque est de voir en chemin les pays les plus endettés souffrir de la remontée de leurs coûts d'emprunt, le taux italien se détachant jeudi encore plus du taux allemand de référence.

Face à cela, la BCE pourrait "déployer de nouveaux instruments" et "nous sommes engagés à limiter la fragmentation", a assuré Christine Lagarde.

Avec AFP

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Inflation : la BCE s'apprête à tourner la page des taux d'intérêt négatifs

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Invité de l'Économie

Banque centrale européenne : "Il y a une volonté politique de sortir des taux négatifs"

Valeurs Actuelles

Plus de 1.200 campements de migrants démantelés à Calais en 2021

L’ONG Human Right Observers, en partenariat avec plusieurs autres associations venant en aide aux migrants, a publié mardi 7 juin son rapport sur « l’expulsion de lieux de vie informels ». Selon ce document, les autorités ont procédé au démantèlement de près de 1.300 de ces campements au cours de l’année dans ces deux zones à Calais et Grande-Synthe (Nord), la très grande majorité concernant la ville du Pas-de-Calais, avec 1.226 cas. L’ONG considère chaque campement comme un « lieu de vie » dans sa méthodologie, par conséquent « une opération policière peut mener à l’enregistrement de trois expulsions si trois lieux de vie différents sont concernés », précise-t-elle. Elle note également que près de 6.000 tentes et bâches ont été saisies à Calais dans l’année.

Des démantèlements, mais très peu d’expulsion

Selon le rapport, dans l’immense majorité des cas (98,8%), ces opérations visent à démanteler les camps, mais ne s’accompagnent pas d’une prise en charge des migrants, qu’il s’agisse d’une « mise à l’abri » ou d’un internement en Centre de rétention administrative (CRA). Elles n’auraient donc pour but que d’éviter la fixation des migrants en une vaste « jungle »« Le périmètre de sécurité cesse une fois que toutes les affaires ont été saisies. Les forces de l’ordre indiquent parfois aux [migrants] d’attendre cinq minutes avant de pouvoir revenir sur leur lieu de vie ». HRO dénonce également la destruction des tentes ou la perte des affaires personnelles comme moyen de ralentir cette reconstitution des camps.

Dans les rares cas où des mises à l’abri sont proposées, HRO déplore que la seule alternative soit l’internement en CRA. L’ONG dénonce en conclusion  « les pratiques abusives et illégales pour remplir les objectifs de l’État à la frontière : pousser les personnes exilées à “l’auto-expulsion” par la production d’un environnement hostile, qui les pousse à tenter des traversées toujours plus dangereuses ».

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Valeurs Actuelles

Damien Rieu (Reconquête !) fait le buzz en empruntant le passage des migrants

Encensée par les uns, moquée par les autres, la vidéo a en tout cas fait parler d’elle et du candidat, à trois jours du premier tour des élections législatives. Damien Rieu, candidat Reconquête ! dans la 4e circonscription des Alpes-Maritimes, a publié mercredi 8 juin une vidéo dans laquelle il s’est mis en scène en train d’emprunter le passage privilégié des migrants entre l’Italie et la France. Il entendait ainsi dénoncer l’absence de contrôle aux frontières. Il a donc fait la route de Mortola à Menton à pied. Une zone que connaît bien l’ancien membre de Génération identitaire, groupuscule dissous qui avait organisé des opérations visant à dénoncer la porosité de cette frontière.

Plus de deux millions de vues

« Comme je le craignais, nous n’avons eu droit à aucun contrôle », a déclaré le candidat. « Evidement ce n’est pas la faute des gardes-frontières, ils font ce qu’ils peuvent », a-t-il ajouté. Et de promettre s’il est élu député d’exercer une « pression maximale » sur le gouvernement « pour que nos frontières soient sécurisées et gardées ». En moins de deux jours, la vidéo a été vue plus de deux millions de fois. Elle a été critiquée par les opposants de Damien Rieu, au premier rang desquels Cédric Herrou. Ceux-ci ont notamment rappelé que la frontière est ouverte en raison de l’espace Schengen.

Depuis 2015, des contrôles y sont cependant possibles par dérogation. Principalement effectués aux péages et dans les gares, ils ont permis l’interpellation de plus de 26.000 personnes en 2021, selon les chiffres de la police aux frontières des Alpes-Maritimes.

🔴⚠️ La nuit dernière j’ai traversé clandestinement la frontière France/Italie sans aucun contrôle !

🗳 Le 12 juin, votez pour un député garde-frontières pour donner effectifs et moyens à nos policiers et gendarmes ! #Menton #Riviera #Circo0604 #Legislatives pic.twitter.com/MiT6xIEbWn

— Damien Rieu (@DamienRieu) June 8, 2022

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France24 - Monde

Au Mozambique, une brigade de police locale 100 % féminine contre les violences sur les femmes

Publié le : 09/06/2022 - 16:44Modifié le : 09/06/2022 - 17:27

Laura MOUSSET Suivre

Dans le village mozambicain de Manhene, près de la frontière du Zimbabwe, une brigade de police locale exclusivement féminine, créée à l'origine pour pouvoir fouiller et interpeller des femmes, a été reconvertie en unité de lutte contre les violences basées sur le genre. Elles interpellent les maris violents et mettent les femmes à l’abri grâce à l’association Lemusica, qui tente de faire évoluer les mentalités.

BBC

Bryson DeChambeau shuns PGA Tour to join LIV Golf Invitational series

Last updated on 10 June 202210 June 2022.From the section Golf

Bryson DeChambeau has become the most significant player to turn his back on the PGA Tour and join the fledgling Saudi-funded LIV Golf series.

The American, 28, won the 2020 US Open and is in the prime of his career.

He has been unveiled the day after the PGA Tour said it was suspending any members who joined the rival circuit.

DeChambeau's first appearance will be in the second event of the $250m (£200m) series, which runs from 30 June to 2 July in Portland, Oregon.

The first of seven 54-hole £20m events is currently taking place at Centurion Club, near London, with a four-day £40m finale scheduled for October in Miami.

LIV Golf chief executive Greg Norman said DeChambeau was "an exciting addition" because he is "passionate and innovative in his approach and committed to pushing the boundaries".

"He's not afraid to think outside the box and supports our mission of doing things differently to grow our game."

DeChambeau, who turned professional in 2016 and officially joined the PGA Tour in 2017, is the eighth major champion to join the new series.

He added around 40lb of muscle to his body during the Covid-19 pandemic as he sought more distance off the tee and was almost instantly rewarded when he won the 2020 US Open with his 'bomb and gouge' approach of hitting the ball long and then gouging it out of trouble.

DeChambeau has spent much of the past two years in the top 10 in the world rankings but is currently 28th, having slipped down after injuring himself at the Asian Tour's Saudi International in February - which DeChambeau and many other PGA Tour players were allowed to play.

And the slide down the rankings may not stop there, given LIV Golf events do not currently carry any ranking points, although Norman said last month he was confident his series would get them.

The ranking points are significant because they help players qualify for the four majors that define their careers.

DeChambeau is safe for now because his US Open victory earned him a 10-year exemption for that event, and also five-year exemptions for the Open Championship, Masters and US PGA Championship.

The United States Golf Association, which runs the US Open, has said players at this week's LIV Golf event who have qualified will be able to play at next week's third men's major of 2022. The R&A is yet to comment on the 150th Open Championship in July.

DeChambeau took a "huge risk" to return early from that injury to play in the Masters, the year's opening major. But after missing the cut at Augusta National, he underwent surgery on his left hand, which led to him missing the US PGA Championship last month.

He then missed the cut at last week's Memorial Tournament, which looks set to be his last on the PGA Tour, given the statement sent to all its members by commissioner Jay Monahan on Thursday.

Monahan wrote: "In accordance with the PGA Tour's tournament regulations, the players competing this week without releases are suspended or otherwise no longer eligible to participate in PGA Tour tournament play, including the Presidents Cup.

"The same fate holds true for any other players who participate in future Saudi Golf League events in violation of our regulations.

"These players have made their choice for their own financial-based reasons.

"But they can't demand the same PGA Tour membership benefits, considerations, opportunities and platform as you. That expectation disrespects you, our fans and our partners."

The PGA Tour refused to allow requests for waivers to play in the first LIV Golf event, which is being funded by the deep pockets of Saudi Arabia's Public Investment Fund.

Norman said last month that he has secured an extra £1.6bn of funding to turn this initial eight-event invitational series into a 14-event league by 2024 but he also wants his series to run alongside the other tours.

Six-time major champion Phil Mickelson, who earlier this week did not deny he has been given a $200m appearance fee, and former world number one Dustin Johnson, who has received a reported $150m fee, are among the biggest names in the initial 48-man field at Centurion this week.

Johnson resigned his membership of the PGA Tour on Tuesday, while lifetime member Mickelson hoped to hang on to his.

England's Ian Poulter has vowed to fight the decision, while Lee Westwood, Sergio Garcia and Graeme McDowell all confirmed they had resigned from the dominant American-based Tour before Monahan's memo was sent out.

Crucially, the PGA Tour has also closed a loophole that would potentially have allowed players who have resigned from the tour to play events via sponsors exemptions.

The European-based DP World Tour continues to remain quiet on the situation. It has a 'strategic alliance' with the PGA Tour, which McDowell fears may force their hand.

On Thursday, the Northern Irishman, winner of the 2010 US Open, said: "I hope Keith [Pelley, DP World Tour chief] doesn't follow suit but they may have to."

South Africa's Charl Schwartzel still leads the opening LIV event after claiming a birdie on the 18th to finish with four under par from the second round.

The 2011 Masters champion heads into the third and final round with a three-shot lead over compatriot Hennie du Plessis but Mickelson struggled on Friday, following up his one under par in the opening round with five-over to sit 26th in the 48-player field.

France24 - Monde

Visite du roi de Belgique en RDC : il appelle les jeunes congolais à " regarder vers le futur "

Publié le : 10/06/2022 - 22:23

Fatimata WANE Suivre

La visite du roi des Belges en République Démocratique du Congo se poursuit. Il est à Lubumbashi. Ce mercredi, il a exprimé ses plus profonds regrets pour « les blessures, les exactions et les humiliations » endurées par les congolais durant la période coloniale notamment sous le règne de ses ancêtres Léopold II et le roi Baudoin.

Après des années de travail acharné pour un maigre salaire dans des hôpitaux zimbabwéens, les infirmières ne rêvent que d'exil. Elles émigrent en masse en Grande-Bretagne où elles gagnent en moyenne dix fois plus d'argent que dans leur pays d’origine. Un cercle vicieux, qui ne fait qu'aggraver une situation déjà alarmante.

Il est né à Dakar au Sénégal où très jeune, déjà, il s'intéressait au dessin et à la création mais il devient sculpteur à Paris. Diplômé avec les félicitations du jury en 2001 de l’école des Beaux-arts, son travail est traversé par les questions d'identité, d'exil et de violence. Le sculpteur Diadji Diop était notre invité.

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BBC

England v New Zealand: Daryl Mitchell & Tom Blundell give Black Caps edge

Last updated on 10 June 202210 June 2022.From the section Cricketcomments476

England are already facing a fight to get back into the second Test after New Zealand took the initiative on day one at Trent Bridge.

Asked to bat on a dry pitch by England captain Ben Stokes, the tourists moved to 318-4 as Daryl Mitchell and Tom Blundell repeated their huge stand from the first Test at Lord's last week.

England recovered from a poor start with the ball to reduce the Black Caps to 169-4.

But Mitchell made 81 not out and Blundell is undefeated on 67 in an unbroken fifth-wicket partnership of 149.

Crucially, Mitchell survived a relatively straightforward chance to Joe Root at first slip when he had only three, while Blundell edged one through a static cordon late in the day.

England found themselves in danger at various points during the first Test, only to battle to a five-wicket win.

They will need similar resolve here, especially as they will bat last on a surface that could deteriorate.

This was a fascinating, often fast-moving day of Test cricket, one made all the more intriguing by the fact both teams look to have mis-read the conditions.

Any criticism of Stokes' decision to field first comes with hindsight. At the time of the toss, the pitch had a green tinge and there was some cloud cover overhead. Tom Latham, leading New Zealand after Kane Williamson was ruled out with Covid-19, also wanted to bowl.

However, the dry nature of the surface has left England with two problems. Firstly, New Zealand have been given the opportunity to build a big total, and there is the real chance that any chase later in the match will come with the challenge of some uneven bounce.

On a blustery day in Nottingham, England's attack struggled for control - only James Anderson and Stokes can feel like they were near their best. Countless rejected requests for the umpires to change the ball gave away the hosts' frustration.

England also fell into old habits with the missed catches - four of them in total, all in the slips.

By the close they were left knowing that an inconsistent batting line-up will have the huge task of playing them back into this match.

Mitchell and Blundell's partnership of 195 almost gave New Zealand victory at Lord's. Here they have already done enough to give the Black Caps the chance to level the series.

Those before them wasted starts. Will Young with 47, Devon Conway (46), Latham (26) and Henry Nicholls (30) - replacing the injured Colin de Grandhomme - all got in and got out.

Mitchell played a number of reverse-sweeps off the spinners and one of his two sixes - a straight hit off Jack Leach - landed in a spectator's drink. Blundell excelled with drives and cuts through the off side.

Both were missed by Root, but whereas as Mitchell's edge off Stokes should have been taken, Blundell's flash at Leach on 47 was a difficult chance to the slip.

Then, with Stuart Broad using the second new ball, Blundell, on 63, edged between second slip Zak Crawley and third Jonny Bairstow, only for both to watch it go by.

New captain Stokes and coach Brendon McCullum want England to play positively, even when they find themselves under pressure. That positivity was put to the test on a difficult day at Trent Bridge.

The decision at the toss was compounded by some wayward new-ball bowling. Young and Latham were allowed to add 84 for the first wicket, then Conway and Nicholls 77 for the third.

To their credit, England fought back on both occasions, each time through Stokes and Anderson, who took two wickets apiece with movement the others struggled to find.

Broad's best period came in a spell after lunch - he had Nicholls dropped by Crawley - and Matthew Potts bowled either too full or too short for most of the day.

Left-arm spinner Leach, recovered from the concussion he suffered in the first Test, struggled to hold an end. In total, England leaked 45 boundaries.

The home side will at least return refreshed on Saturday morning with a ball that is only seven overs old.

If they can find a way to break the Mitchell-Blundell partnership, they will hope to make progress past debutant Michael Bracewell towards an aggressive Kiwi tail.

Former England captain Michael Vaughan: "New Zealand are a good team. They are consistent and know how to win Test matches. England are a team who still have deficiencies despite the win at Lord's.

"Today's fielding isn't anything new from England. What we saw at Lord's we hoped would be something new, but it's back to what we have seen over the past few years. I would be amazed if New Zealand field in that fashion. It was a day where eight wickets should have fallen, and England are going to have bat very well now."

England bowling coach Jon Lewis: "Would we have done things differently at the toss? No, I don't think so. The toss was a good decision and was an aggressive option. The captain and coach want us to be aggressive and that's what we did."

New York Times - World

Chinese Pilots Sent a Message. American Allies Said They Went Too Far.

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Australia and Canada said Chinese jets harassed their military planes, though Beijing says it was defending its security. A mishap over Pacific waters could have ominous repercussions.

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By Austin Ramzy

HONG KONG — Chinese jets repeatedly buzzed a Canadian plane monitoring North Korea, sometimes coming so close that the pilots could see each other. Hundreds of miles to the south, a Chinese fighter plane sprayed metallic chaff in the path of an Australian surveillance craft, a maneuver that Australia called “very dangerous.”

To Chinese officials, these were reasonable responses to foreign military patrols that threatened China’s security. To the American allies, the Chinese pilots’ actions in recent weeks were worrying escalations, risking a midair collision or crash.

Such a mishap could trigger a broader conflict. “There are split-second differences between this being a passing headline and this being a major incident with enduring international ramifications,” said John Blaxland, a professor of security and intelligence studies at the Australian National University in Canberra.

The provocations in the Asia Pacific, and the rhetoric surrounding them, add to the growing tensions as China faces off against the United States and its allies.

In recent years, China has been increasingly assertive in the region, from building military infrastructure in the disputed South China Sea to sending ships and aircraft near islands claimed by both Japan and China. Last month, Secretary of State Antony J. Blinken called China the biggest challenger to the international order and said the United States would work with allies to curb its aggressive actions.

Beijing has denounced such efforts as attempts to thwart China’s rightful rise, saying it wouldn’t be constrained by American bullying. Last month, as President Biden visited the region, China and Russia sent bombers over the seas of northeast Asia in their first coordinated exercise since Moscow’s invasion of Ukraine. Chinese military aircraft regularly hold drills near Taiwan, the self-governing democracy that Beijing claims as its own.

The Russian attack on Ukraine has heightened concerns that China could similarly try to take Taiwan, potentially drawing the United States into a direct conflict over the island, which Mr. Biden last month promised to defend.

But the recent aerial encounters are a reminder of a more immediate potential flash point: a pilot’s misjudgment of a close encounter, which could trigger a deadly crash and an international incident.

It has happened before, as when a Chinese fighter jet collided with a U.S. Navy surveillance plane over the South China Sea in 2001. The Chinese pilot was killed, and the American EP-3E Aries II was forced to make an emergency landing on Hainan Island.

China held the American crew for 11 days. It allowed their release only after extensive negotiations and the release of a letter saying the United States was “very sorry” for the pilot’s death.

The incident has become a rallying point in China. The pilot, Wang Wei, was posthumously given the title “Guardian of Territorial Airspace and Waters,” and the date of his death, April 1, is still commemorated in extensive official propaganda.

Last year, the Communist Party tabloid Global Times interviewed an employee of the cemetery where Mr. Wang is buried, who said his grave was often covered with flowers and model aircraft left by mourners. She described reading the letter of one visitor who said he had joined China’s navy because of Mr. Wang.

“He wants to protect the country like Wang Wei,” said the worker, Shen Lu. “I think it is because the spirit of our heroes has been influencing our next generation.”

But such commemorations mean that a confrontational model of flying is held up for new Chinese pilots to emulate, said Collin Koh, a research fellow at the Institute of Defense and Strategic Studies in Singapore.

“These incidents amply showed there has been no attempt to try to rein in the pilots,” he said, referring to the recent aerial encounters. “I think they encourage it, and one way is through Wang Wei.”

In confronting aircraft from Australia and Canada, China is challenging two close American allies. Each has its own difficult relationship with Beijing, and both are among the countries that the White House hopes will join a coordinated effort to constrain China.

Beijing appears intent on challenging those ties, pressing Washington’s allies to consider how closely they intend to follow its lead.

“Australia’s military planes have traveled thousands of miles to China’s door to conduct close reconnaissance in coordination with the United States’ Asia-Pacific strategy to threaten and deter China,” Song Zhongping, a Chinese commentator on current affairs, said in an interview.

“Australia must realize that it is not the U.S. military, and it cannot afford the cost of a military conflict with China or a mishap,” he added. “Australia must deeply realize that on this issue it is only a chess piece of the United States, a pawn.”

The Latest on China: Key Things to Know

A regional strategy. Documents obtained by The Times show that China is pursuing a regional agreement with Pacific island nations that would expand Beijing’s role in policing, maritime cooperation and cybersecurity, in an apparent attempt to win friends and gain greater access to the strategically important island chains.

Discontent among the population. The Chinese government’s censorship and surveillance, which the pandemic has aggravated, are pushing a small but growing group of Chinese to look for an exit. Younger Chinese in particular are embracing the view that they might need to flee the country in the pursuit of a safer and brighter future abroad.

A new trick for internet censors. To control the country’s internet, China’s censors have relied for years on practices like on deleting posts, suspending accounts and blocking keywords. Now they have turned to displaying users’ locations on social media, fueling pitched online battles that link Chinese citizens’ locations with their national loyalty.

An uncertain harvest. Chinese officials are issuing warnings that, after heavy rainfalls last autumn, a disappointing winter wheat harvest in June could drive food prices — already high because of the war in Ukraine and bad weather in Asia and the United States — further up, compounding hunger in the world’s poorest countries.

Encounters between rival militaries in international waters and airspace are relatively common, as countries send ships and aircraft on training missions and to monitor other nations’ responses. Close shadowing and radioed warnings are part of the standard response.

But Australian and Canadian officials said the Chinese pilots’ actions last month went well beyond the norm.

The Australian military said one of its P-8 aircraft was carrying out routine maritime surveillance in the South China Sea when a Chinese J-16 fighter intercepted it and carried out a “maneuver which posed a safety threat.”

Richard Marles, Australia’s defense minister, told reporters that the Chinese plane fired flares, then cut in front of the aircraft. It released chaff, which contains metal used to throw off missiles, some of which was caught in the engine.

“Quite obviously, this is very dangerous,” Mr. Marles said.

China said the Australian plane had approached the Paracel Islands and ignored warnings to leave. The Paracels, which China calls the Xisha Islands, are a Chinese-held archipelago in the South China Sea that is also claimed by Vietnam and Taiwan.

“It is the Australia side that confuses black and white, repeatedly disseminates false information and instigates the hostility and confrontation,” said Senior Col. Tan Kefei, a spokesman for the Chinese defense ministry.

Canada said its CP-140 Aurora patrol craft had several troubling encounters with Chinese jets in international airspace while supporting the enforcement of United Nations sanctions imposed on North Korea. The Canadian crew was based in Kadena, Japan, during the monthlong mission, which ended on May 26.

Such work typically involves long, monotonous flights to monitor illicit trade, like clandestine fuel transfers at sea to circumvent U.N. restrictions on selling oil to North Korea.

China, as a member of the United Nations Security Council, supported the sanctions that the Canadians were helping to enforce, Professor Blaxland noted. He called China’s harassment of the surveillance flights “the application of a finely tuned set of double standards to threaten, cajole and punish Canada for complying with directives that it signed up to.”

The Chinese defense ministry accused Canada of using the U.N. mandate as an opportunity to monitor China, the North’s neighbor. Canada “stepped up close-up reconnaissance and provocations against China under the pretext of implementing the United Nations Security Council resolutions,” said Senior Col. Wu Qian, a ministry spokesman.

Joy Dong contributed reporting.

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L'Humanité

La VOD de la semaine – « Born in Evin » de Maryam Zaree

Actu

Une actrice allemande d’origine iranienne sillonne l’Europe pour recueillir des informations sur les souffrances des familles mises en prison par le régime islamique dans les années 1980. Un documentaire à la première personne qui brille par sa subjectivité et sa force émotionnelle.

Vincent Ostria

Maryam Zaree, actrice allemande d’origine iranienne a décidé de passer pour la première fois derrière la caméra avec ce documentaire, dont elle est également la vedette puisque son sujet est une enquête sur ses origines complexes.

En effet, Maryam est née en prison en Iran en 1983, plus précisément à Evin, établissement pénitentiaire de la capitale iranienne, où ses parents, vraisemblablement dissidents de gauche, avaient été jetés après l’avènement du régime islamique de Khomeiny. Mais le film ne donne pas énormément de détails sur cet aspect historique, sur les tenants et aboutissants de ces emprisonnements arbitraires et les exécutions, fréquents dans ce pays dictatorial. La dimension journalistique est supplantée par l’aspect émotionnel. Ce n’est pas un film historique sur la révolution islamique en Iran et ses conséquences, mais surtout sur les questionnements de Maryam, marquée par le fait d’être née en prison, et peut-être, comme le suggèrera son enquête, d’avoir été témoin, enfant, de tortures et autres sévices. Il faut dire que ceci fut vite effacé car elle se retrouva, encore petite, en Allemagne, où sa famille s’était réfugiée et est aujourd’hui très installée (la mère de Maryam, Nargess, occupe un poste politique important à Francfort). Mais pour Maryam reste ce trauma enfoui, point aveugle de son existence, sur lequel elle cherche des informations, car sa famille reste assez évasive. Effectuant un mini-tour d’Europe (avec même une incursion aux États-Unis), elle va rencontrer toutes sortes de réfugiés iraniens avec lesquels elle échange sur leur situation familiale, sur la vie en prison en Iran. Tout en recherchant désespérément quelqu’un qui soit dans le même cas qu’elle (née à Evin), Maryam finit par dessiner en pointillés un tableau édifiant des méthodes brutales des islamistes, qui ne font que perpétuer celles du régime du Shah. Par la même occasion, ce documentaire brosse un portrait diffracté d’une diaspora, entre Londres, Paris et Francfort, qui semble s’être bien adaptée à l’exil, mais n’a pas pour autant coupé les ponts avec ses origines, ni oublié les souffrances qui l’ont obligée à quitter son pays.

« Born in Evin » de Maryam Zaree. Allemagne/Autriche, 2019, 1 h 35

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vodIrankhomeyni
France24 - World

Australia agrees Naval payout, ending France sub dispute

Issued on: 11/06/2022 - 04:44Modified: 11/06/2022 - 04:42

Sydney (AFP) – Australia unveiled a massive compensation deal with French submarine maker Naval Group Saturday, ending a contract dispute that soured relations between Canberra and Paris for almost a year.

Prime Minister Anthony Albanese said the French firm had agreed to a "fair and an equitable settlement" of 555 million euros (US$584 million) for Australia ending a decade-old multi-billion-dollar submarine contract.

The deal draws a line under a spat that derailed relations between both countries and threatened to torpedo talks on an EU-Australia trade agreement.

In September 2021, then-Australian prime minister Scott Morrison abruptly ripped up the French contract to build a dozen diesel-powered submarines.

He also stunned Paris by announcing a secret deal to buy US or British nuclear-powered submarines, a major shift for a country with little domestic nuclear capability.

The decision drew fury from French President Emmanuel Macron, who publicly accused Morrison of lying and recalled his ambassador from Australia in protest.

Relations were on ice until this May when Australia elected centre-left leader Albanese.

Since coming to office, Albanese has rushed to fix strained relations with France, New Zealand and with Pacific Island nations, who objected to the previous conservative government's foot dragging on climate change.

He has also made tentative steps to conduct the first ministerial-level talks with China in over two years, after a range of bitter political and trade disputes.

"We are re-establishing a better relationship between Australia and France," Albanese said, after speaking to Marcon about the settlement.

"I'm looking forward to taking up President Macron's invitation to me to visit Paris at the earliest opportunity," he added.

Arms race

The submarine contract had been the centrepiece of Australia's race to develop its military capabilities, as it fears the threat from a more bellicose China under President Xi Jinping.

In total the failed French submarine contract will have cost Australian taxpayers US$2.4 billion, Albanese said, with almost nothing to show for it.

The promised nuclear-powered submarines are likely to give Australia the ability to operate more stealthily and -- armed with sophisticated cruise missile capabilities -- pose much more of a deterrent to Beijing.

But there remains deep uncertainty about how quickly they can be built.

The first US or British submarines likely will not be in the water for decades, leaving a long capability gap as Australia's existing fleet ages.

The choice of contractor will have a significant economic impact and strategic implications, closely enmeshing the Australian navy with that of the chosen nation.

Former defence minister and now opposition leader Peter Dutton said this week that he had decided to source the submarines from the United States, an unusual revelation given the sensitivity of ongoing talks.

The current government has insisted no decision has yet been reached.

© 2022 AFP

BBC

Austria 1-1 France: Kylian Mbappe scores late equaliser as world champions remain winless

Last updated on 10 June 202210 June 2022.From the section European Football

Kylian Mbappe rescued France a point in Austria as the world champions remain winless in the Nations League.

Mbappe, on as a second-half substitute, finished smartly after a lightning break from the visitors led to the equaliser on 83 minutes.

Bristol City striker Andreas Weimann had earlier scored his first international goal, aged 30, to threaten an upset.

France have just two points from three Group A1 games.

It could have been worse, after Weimann, who scored 22 Championship goals this season, turned home a low cross before the break.

Karim Benzema went close for France either side of the break but it took Mbappe's introduction to finally break the resistance of Ralf Rangnick's Austria.

The Paris St-Germain striker combined with RB Leipzig's Christopher Nkunku to convert the equaliser just when it looked as though their pressure would not pay off.

Mbappe was denied a winner by Austrian goalkeeper Patrick Pentz, who also brilliantly kept out Matteo Guendouzi's late header.

France still have a mountain to climb to reach next year's Nations League finals having previously thrown away two leads in five days, in a loss to Denmark and draw with Croatia.

Elsewhere in the group, Croatia got their first win of the campaign, winning 1-0 at group leaders Denmark.

Mario Pasalic poked home to break the deadlock and move Croatia level on points with second-placed Austria, two points behind Denmark.

Line-ups

Formation 4-4-2

Formation 4-2-3-1

Match Stats

Live Text

Match ends, Austria 1, France 1.

Second Half ends, Austria 1, France 1.

Christopher Nkunku (France) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Valentino Lazaro (Austria).

Attempt saved. Mattéo Guendouzi (France) header from the left side of the six yard box is saved in the centre of the goal. Assisted by Kylian Mbappé with a cross.

Corner, France. Conceded by Marcel Sabitzer.

Corner, France. Conceded by Kevin Danso.

Kevin Danso (Austria) is shown the yellow card for a bad foul.

Christopher Nkunku (France) wins a free kick on the left wing.

Foul by Kevin Danso (Austria).

Marcel Sabitzer (Austria) is shown the yellow card.

Offside, France. Karim Benzema tries a through ball, but Moussa Diaby is caught offside.

Attempt saved. Kylian Mbappé (France) right footed shot from the centre of the box is saved in the centre of the goal.

Kylian Mbappé (France) wins a free kick on the right wing.

Foul by Maximilian Wöber (Austria).

Goal! Austria 1, France 1. Kylian Mbappé (France) left footed shot from the left side of the box to the top left corner. Assisted by Christopher Nkunku with a through ball following a fast break.

Foul by Ibrahima Konaté (France).

Michael Gregoritsch (Austria) wins a free kick in the attacking half.

Attempt missed. Ibrahima Konaté (France) header from the centre of the box is high and wide to the left. Assisted by Christopher Nkunku with a cross following a corner.

Corner, France. Conceded by Konrad Laimer.

New York Times - World

Song Hae, Who Survived War and Poverty to Become a Beloved TV Host, Dies at 95

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Born in what is now North Korea, he was known for his cheeky grin and folksy wisecracks as the host of South Korea’s weekly “National Singing Contest” for more than three decades.

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By Victoria Kim

SEOUL — Song Hae, who fled North Korea as a young man during the Korean War and became a beloved television personality in South Korea, recognized by Guinness World Records as the world’s “oldest TV music talent show host,” died on Wednesday at his home in here. He was 95.

His death was confirmed by Lee Gi-nam, the producer of a 2020 documentary on Mr. Song’s life, which charted a tumultuous course that reflected South Korea’s modern history. No cause was given.

A jovial Everyman figure known for his cheeky grin and folksy wisecracks, Mr. Song became a household name in South Korea when he took over in 1988 as the host of “National Singing Contest,” a weekly town-by-town competition that mixes down-home musical talent, farcical costumes, poignant life stories and comedic episodes.

His talent show, which he announced with a booming voice, ran every Sunday for more than three decades. Mr. Song traveled to every corner of South Korea, to the Korean diaspora in places like Japan and China, and even to Paraguay, Los Angeles and Long Island. He continued as host until the show went on hiatus during the coronavirus pandemic, and he was still officially at its helm at his death.

Without a weekly outlet while the show was on hold, his health seemed to deteriorate, said Jero Yun, director of the documentary “Song Hae 1927.”

“It was, in some ways, the driving force of his life, meeting people from all walks of life through the program and exchanging life stories,” Mr. Yun said. “People would always recognize him, crowd around him and want to talk to him.” Referring to the K-pop megagroup, Mr. Yun added, “He might as well have been BTS.”

Mr. Song was posthumously awarded a presidential medal for his contributions to South Korea’s culture, the president’s office announced on Wednesday. He was entered into Guinness World Records in April.

Mr. Song was born Song Bok-hee on April 27, 1927, under Japanese occupation in what is now Hwanghae Province in North Korea. His father was an innkeeper.

A few months after the Korean War broke out in 1950, when he was 23, he left home to avoid being drafted to fight for the North, and made his way south. He eventually boarded a United Nations tank landing ship, not knowing where it was headed. Staring out at the water, he would later say, he renamed himself Hae, meaning sea.

He left his mother and a younger sister behind in North Korea. Well into his 90s, he would be reduced to tears by any mention of them.

After the ship took him to the South Korean city of Busan, on the peninsula’s southern coast, he served as a signalman in the South Korean Army. He said in interviews that he was one of the soldiers who tapped out the Morse code transmitting the message in July 1953 that there was a cease-fire.

After his discharge from the army, he peddled tofu in impoverished postwar South Korea before joining a traveling musical theater troupe. He sang and performed in variety shows and eventually became a radio host, anchoring a traffic call-in show that catered to cab and bus drivers. It included an occasional segment in which the drivers would dial in for a sing-off.

In 1952, Mr. Song married Suk Ok-ee, the sister of a fellow soldier he had served with in the war. They had three children. After 63 years of marriage, Mr. Song and his wife held the wedding ceremony they never had, having originally married amid the poverty and turmoil of their youth. She died in 2018.

He is survived by two daughters, two granddaughters and a grandson. In 1986, his 21-year-old son was killed in a motorcycle accident, and Mr. Song could not bear to continue working on his radio traffic show. Around the same time, he was tapped to host the singing contest for the national broadcaster, KBS.

With Mr. Song at its center, the show quickly became a national pastime, particularly among older residents and those in rural communities — groups that the program spotlighted, and that were seldom seen on television.

Grandmothers break-danced and rapped; grandfathers crooned sexy K-pop numbers. Countless young children, some of whom went on to become stars, charmed the host onstage. Once, a beekeeper covered in bees played the harmonica while a panicked Mr. Song cried out, “There’s one in my pants!”

Mr. Song never fulfilled his lifelong dream of revisiting his hometown in North Korea. But because of his show, he came tantalizingly close.

In 2003, during a period of détente between the Koreas, the show filmed an episode in the North Korean capital, Pyongyang. The songs were carefully screened by the North’s censors to include only propaganda, and the atmosphere was so tense, Mr. Song said in interviews, that he never broached the possibility of visiting his hometown, Chaeryong, even though it was just 50 miles south of the capital.

At one point during the trip, he recalled, he got drunk with his North Korean minder, who told him that he wouldn’t recognize his hometown anyway because everything had changed in the intervening five decades and most of the people had moved away.

In a 2015 biography of Mr. Song, Oh Min-seok, a poet and professor of English literature, wrote: “As a refugee who fled south during the Korean War, there is a loneliness that is wedged in his heart like a knot. He has no problem connecting with anyone, from a 3-year-old to a 115-year-old, from a country woman to a college professor, from a shopkeeper to a C.E.O. That’s because inside, he’s always pining for people.”

In South Korea, the show’s contestants and adoring fans became his family. Women — including that 115-year-old, the show’s oldest contestant — took to calling him “oppa,” or older brother, Mr. Song later recalled.

“Who else in the world can claim to have as many younger sisters as I do?” he said. “I’m happy because of the people who boost me, applaud me, comfort me.”

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L'Humanité

Victor Prouvé, maître du nouveau décor

Actu

Exposition. Artiste majeur de l’école de Nancy, Victor Prouvé est mis en lumière par le Musée Français de la Carte à Jouer, à Issy-Les-Moulineaux, jusqu’au 14 août.

Après s’être essayé à tous les domaines artistiques, de la gravure à la couture, en passant par la lithographie, c’est tout naturellement que Victor Prouvé s’essaie à la peinture murale, et le résultat est sans appel, c’est sur les murs qu’il dessine le mieux.

Formé à l’école de dessin de Nancy et contemporain de l’Art Nouveau, Victor Prouvé excelle dans les arts décoratifs et collabore avec des artistes et industriels de l’école de Nancy tels qu’Émile Gallé et Louis Majorelle. S’illustrant notamment dans l’art de la verrerie et de la reliure, plusieurs objets de sa création sont exposés au public et accompagnent dessins et croquis du maître.

Ces derniers, prêtés par des collections privées et des musées nationaux tel que le Musée d’Orsay, constituent les études que le dessinateur réalise pour différents projets de grands décors, c’est-à-dire de décorations d’édifices publics. Concourant dès 1891 à différentes compétitions officielles, son premier chantier est la cage de l’escalier d’honneur de la toute nouvelle Mairie d’Issy-Les-Moulineaux. La vie, fresque de treize mètres sur trois mètres, représente de droite à gauche le cycle de l’existence, des jeunes amoureux aux vieillards entourés de leurs petits enfants, en passant par la maternité triomphante. Il s’agit d’une utopie d’harmonie entre les âges de la vie, entre les êtres sociaux, ainsi qu’entre les hommes et leur milieu, dans une nature luxuriante et lumineuse. Les très nombreux dessins préparatoires, qui vont du simple croquis aux grands pastels, témoignent du processus créatif de l’artiste et laissent entrevoir les secrets de son art. Les études des principaux personnages sont des œuvres à part entière, caractérisées par la vivacité du trait et une gamme chromatique veloutée privilégiant les teintes pastel. Celle de la farandole des jeunes filles frappe par sa modernité. Travaillant à partir de modèles photos, Victor Prouvé y insuffle le mouvement. Les jeux des regards, la position des corps et le drapé des tissus donnent l’impression que la ronde prend vie sur le papier.

Des essais pour le fronton de la Maison du Peuple de Nancy ont également été prêtés pour l’exposition. L’expression du forgeron, allégorie du travailleur, intensifiée par la texture du plâtre nous montre l’ampleur du talent de l’artiste.

Ces sujets édifiants s’inscrivent dans la politique artistique mise en place par la Troisième République, qui encourage la décoration des édifices officiels, en particulier des mairies dont un grand nombre fut achevé ou restaurées à cette période. Ces grands décors traduisent l’idéologie du gouvernement et prônent un certain nombre de valeurs, comme le travail, la transmission et l’éducation. Sincère défenseur de la République, le peintre y ajoute sa vision personnelle d’une société régénérée au contact de la nature.

En comparaison avec d’autres décors républicains, ceux de Victor Prouvé, également visibles à la mairie du XIème arrondissement de Paris, sont moins rigides et plus fidèles au mouvement Art Nouveau, de par leur fluidité et leurs motifs. Certaines études, nous évoquent même des décors symbolistes et semblent être autant d’illustrations aux poèmes Baudelairiens.

Le talent de Victor Prouvé semble ainsi être à son paroxysme dans la création de décors monumentaux à destination du peuple. Comme l’a écrit le journaliste Louis Peisse, «  Les plus grandes choses qui soient sorties, en peinture, de la main des hommes, se trouvent sur des murs. »

Malou Lebellour-Chatellier

Victor Prouvé, le maître de l’Art nouveau à Issy. Musée de la Carte à jouer, jusqu’au 14 août.

Expositions
France24 - World

US blasts China's 'destabilising' military activity near Taiwan

Issued on: 11/06/2022 - 04:20Modified: 11/06/2022 - 04:18

Singapore (AFP) – US Defence Secretary Lloyd Austin Saturday blasted China's "provocative, destabilising" military activity near Taiwan, a day after his Chinese counterpart warned him that Beijing was prepared to go to war over the island.

Tensions between Washington and Beijing are soaring over democratic, self-ruled Taiwan, which China views as its territory and has vowed to seize one day, by force if necessary.

Beijing has flown growing numbers of its warplanes near the island, and US President Joe Biden last month appeared to break with decades of US policy when he said Washington would defend Taiwan militarily if it is attacked by China.

A day after clashing with China's defence minister over Taiwan in their first face-to-face talks, Austin called out Beijing's "growing coercion" towards the island.

"We've witnessed a steady increase in provocative and destabilising military activity near Taiwan," Austin told the Shangri-La Dialogue security summit in Singapore.

"That includes (Chinese military) aircraft flying near Taiwan in record numbers in recent months, and nearly on a daily basis," he said.

"We categorically oppose any unilateral changes to the status quo from either side," he added.

"Our policy hasn't changed. Unfortunately that doesn't seem to be true for (China)".

On Friday, the issue was top of the agenda at talks between Austin and China's Defence Minister Wei Fenghe on the sidelines of the summit.

Wei warned Austin that "if anyone dares to split Taiwan from China, the Chinese army will definitely not hesitate to start a war no matter the cost", according to Chinese officials.

He also vowed that Beijing would "smash to smithereens any 'Taiwan independence' plot and resolutely uphold the unification of the motherland", according to the Chinese defence ministry.

Aircraft incursions

Tensions over Taiwan have escalated in particular due to increasing Chinese aircraft incursions into the island's air defence identification zone (ADIZ).

Last year, Taiwan recorded 969 incursions by Chinese warplanes into its ADIZ, according to an AFP database -- more than double the roughly 380 carried out in 2020.

Biden's comments on defending Taiwan militarily came in response to a question during a visit to Japan last month.

The White House has however since insisted its policy of "strategic ambiguity" over whether or not it would intervene has not changed.

Austin is the latest senior US official to visit Asia as Washington seeks to shift its foreign policy focus back to the region from the Ukraine war.

Beyond Taiwan, China and the United States have been locked in a range of other disputes.

They have been at loggerheads over Russia's invasion of Ukraine, with Washington accusing Beijing of providing tacit support for Moscow.

China has called for talks to end the war, but has stopped short of condemning Russia's actions and has repeatedly criticised American arms donations to Ukraine.

China's expansive claims in the South China Sea have also stoked tensions with Washington.

Wei will Sunday address the summit, which runs from June 10 to 12.

The event is usually annual but is taking place this year for the first time since 2019 after twice being postponed due to the Covid-19 pandemic.

© 2022 AFP

BBC

From The Conversation

The world's biggest nation is about to shrink.

China accounts for more than one-sixth of the world's population, yet after four extraordinary decades in which the country’s population has swelled from 660 million to 1.4 billion, its population is on track to turn down this year, for the first time since the great famine of 1959-1961.

According to the latest figures from China's National Bureau of Statistics, China's population grew from 1.41212 billion to just 1.41260 billion in 2021 – a record low increase of just 480,000, a mere fraction of the annual growth of eight million or so common a decade ago.

While a reluctance to have children in the face of strict anti-Covid measures might have contributed to the slowdown in births, it has been coming for years.

China's total fertility rate (births per woman) was 2.6 in the late 1980s – well above the 2.1 needed to replace deaths. It has been between 1.6 and 1.7 since 1994, and slipped to 1.3 in 2020 and just 1.15 in 2021.

By way of comparison, in Australia and the United States the total fertility rate is 1.6 births per woman. In ageing Japan it is 1.3.

This has happened despite China abandoning its one-child policy in 2016 and introducing a three-child policy, backed by tax and other incentives, last year.

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Theories differ about why Chinese women remain reluctant to have children in the face of state incentives. One possibility is that the population has become used to small families. Another involves the rising cost of living, while others think it might be to do with the increasing marriage age, which delays births and dampens the desire to have children.

In addition, China has fewer women of child-bearing age than might be expected. Limited to having only one child since 1980, many couples opted for a boy, lifting the sex at birth ratio from 106 boys for every 100 girls (the ratio in most of the rest of the world) to 120, and in some provinces to 130.

After 2021, researchers predict that China's population will decline annually by an average of 1.1% (Credit: Sheldon Cooper/Getty Images)

China's total population grew by a post-famine low of just 0.34 in 1,000 last year. Projections prepared by a team at the Shanghai Academy of Social Sciences have it falling this year – for the first time post-famine – by 0.49 in a thousand.

The turning point has come a decade sooner than expected.

As recently as 2019 the China Academy of Social Sciences expected the population to peak in 2029, at 1.44 billion. The 2019 United Nations Population Prospects report expected the peak later still, in 2031-32, at 1.46 billion.

The Shanghai Academy of Social Sciences team predicts an annual average decline of 1.1% after 2021, pushing China's population down to 587 million in 2100, less than half of what it is today.

The reasonable assumptions behind that prediction are that China's total fertility rate slips from 1.15 to 1.1 between now and 2030, and remains there until 2100.

The rapid decline will have a profound impact on China's economy.

China's working-age population peaked in 2014 and is projected to shrink to less than one-third of that peak by 2100. China's elderly population (aged 65 and above) is expected to continue to climb for most of that time, passing China's working-age population near 2080.

China abandoned its one-child policy in 2016 (Credit: Wang Huabin / Getty Images)

This means that while there are currently 100 working-age people available to support every 20 elderly people, by 2100, 100 working-age Chinese will have to support as many as 120 elderly Chinese.

The annual average decline of 1.73% in China's working-age population sets the scene for much lower economic growth, unless productivity advances rapidly.

Higher labour costs, driven by the rapidly shrinking labour force, are set to push low-margin, labour-intensive manufacturing out of China to labour-abundant countries such as Vietnam, Bangladesh and India.

Already, manufacturing labour costs in China are twice as high as in Vietnam.

At the same time, China will be required to direct more of its productive resources to provision of health, medical and aged-care services to meet the demands of an increasingly elderly population.

Modelling by the Centre of Policy Studies at Victoria University in Australia suggests that without changes to China's pension system, its pension payments will grow five-fold from 4% of GDP in 2020 to 20% of GDP in 2100.

For resource-exporting nations such as Australia, these changes are likely to require a reorientation of exports towards manufacturers outside China. For importers of goods including the United States, the source of goods is set to gradually shift towards new and emerging centres of manufacturing.

Despite forecasts that this will be "the Chinese century", these population projections suggest influence might move elsewhere – including to neighbouring India, whose population is expected to overtake China within this coming decade.

* This is an edited version of an article that originally appeared in The Conversation, and is republished under a Creative Commons licence.

Xiujian Peng works for Centre of Policy Studies, Victoria University. She has received funding from several organisations in the past five years including the Shanghai Academy of Social Sciences, Henan Agricultural University and CHN Energy Economic and Technological Research Institute.

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New York Times - World

A Racist Researcher, Exposed by a Mass Shooting

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The work of Michael Woodley, a Briton who was cited by the teenager who killed 10 Black people at a supermarket in Buffalo, included pseudoscientific theories that have been used to justify racism.

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By Monika Pronczuk and Koba Ryckewaert

BRUSSELS — The researcher claims there has been an I.Q. decline in France linked to large-scale migration from North Africa. He has co-written a book about the global decline of intelligence, stating a relationship between ethnicity and cognitive abilities. And he argues that humans can be divided into subspecies, a cornerstone of white supremacist ideology.

He was also cited, among other academic references, in a manifesto written by the teenager motivated by racist views who killed 10 Black people at a supermarket in Buffalo last month.

Despite his own extreme views, the researcher, Michael Woodley — a 38-year-old British man — has been affiliated with Vrije Universiteit Brussel, one of Belgium’s leading universities, and his controversial work was originally undertaken as he studied at some of the world’s most prestigious academic institutions.

The discovery that the gunman had cited Mr. Woodley’s work shocked many academics, who said they hoped it might now force institutions to confront questions about their responsibility toward society, academic rigor and the space they give to extremist ideas.

Alex Mas Sandoval, a Spanish researcher in population genetics at the University of Bologna, said he was “appalled” when he heard that the Buffalo gunman had tried to use science to justify his actions.

Scientists involved in the field of population genetics and other related areas were “concerned about the misinterpretation of our findings,” he said, adding that he had scrutinized the manifesto for all references to his field.

“In most cases, the killer decontextualized scientific conclusions,” he said. But, he added, one person cited by the gunman stood out for his extreme views: Mr. Woodley, whose expertise is in plant ecology, but whose work also includes research in human genetics and intelligence.

“Woodley has been explicitly racist,” said Mr. Sandoval, who started an online petition to get the British researcher suspended and his Ph.D. revoked. Mr. Woodley has received degrees from Columbia University and from Royal Holloway, University of London. “He has a history of spreading racist, white supremacist theories,” Mr. Sandoval said, adding, “He is questioning a consensus based on decades of research.”

Vrije Universiteit Brussel last week suspended its relationship with Mr. Woodley after Mr. Sandoval started his petition and a Belgian newspaper published a story about the researcher. In a statement, the university said it was “shocked” that an “element from a paper” by Mr. Woodley had appeared in the manifesto of the Buffalo gunman. A scientific committee from the university will now investigate Mr. Woodley’s work to decide on further steps, it said.

Mr. Woodley declined to comment, but Francis Heylighen, the director of the Leo Apostel Center, an interdisciplinary research institute at the university with which the British academic has been affiliated, described him as “absolutely devastated by the turn of events.”

Mr. Heylighen said the center did not have a position on Mr. Woodley’s theories, as “he has published dozens of highly technical articles in a variety of respected, peer-reviewed scientific journals, which people who lack the specific scientific expertise would find very hard to evaluate.”

At the core of Mr. Woodley’s article cited by the gunman is an argument that human beings can be scientifically divided into subspecies. One table in which he compared humans with a number of animal species, including jaguars and leopards, was used in the Buffalo gunman’s manifesto.

Theories like the one Mr. Woodley asserted have long been a mainstay of pseudoscientific attempts to justify slavery, colonialism and Nazism that have been widely rejected by contemporary mainstream academics.

Mr. Woodley’s academic interests over the course of his career have been eclectic, including papers on ways to communicate with the dead and intelligence in parrots, in addition to human genetics and intelligence.

A spokeswoman for Royal Holloway said that Mr. Woodley completed a doctorate in plant ecology there from 2007 to 2011, and that his 2010 article referenced by the Buffalo gunman was “written and published in a personal capacity.” The article described the author’s affiliation as “School of Biological Sciences, Royal Holloway, University of London.”

Elsevier, a major, mainstream academic publisher that produced the journal that printed Mr. Woodley’s article, said in a statement that it was “urgently reviewing the 2010 paper,” and that it would consider “any necessary correction.” It also said it would “closely monitor” the review by the Belgian university.

Angela Saini, a British journalist who wrote a book called “Superior: The Return of Race Science,” said Mr. Woodley was a fixture in a group of far-right academics she researched, centered around an academic journal called The Mankind Quarterly, which has been accused of promoting scientific racism and in which the researcher has been published.

“I do think things have changed in recent years, partly because of political discourse,” Ms. Saini said. “And with the rise of ethnic nationalism and the far right, we have become more aware of just how risky, how dangerous these people are,” she said, adding, “They gained a huge following over the years.”

Vrije Universiteit Brussel declined to answer questions about who began the relationship with Mr. Woodley in 2013 and for what purpose. According to the university’s records, Mr. Woodley was a speaker at a seminar in April, but the video of his appearance is missing from the official website, which features the recordings of the three other speakers.

And on Mr. Woodley’s personal website, sections about his research and media appearances were removed over the past week.

Mr. Woodley’s status as an affiliated researcher meant that he was not paid by the Belgian university, and it remains unclear how he financed his work.

One of his papers mentions that funding was provided by the Unz Foundation, a nonprofit organization run by Ron Unz, a software entrepreneur. Mr. Unz is the founder of The Unz Review, a far-right website criticized by the Anti-Defamation League as hosting racist and antisemitic content. Mr. Woodley refers to himself as an “Unz Foundation Junior Fellow” in several other publications.

“I’m independently funded, and the person who independently funds me is not going to withdraw my funding because I’m involved in political research,” Mr. Woodley told Stefan Molyneux, a white-supremacist blogger with whom he appeared in a video in 2019. “As a matter of fact, he’s more likely to give me more funding because of that, so I’m very lucky.”

Multiple Vrije Universiteit Brussel employees expressed outrage over the fact that no one at the university had raised the alarm over Mr. Woodley’s views.

Karen Celis, a political scientist at the university, said she was shocked when she read Mr. Sandoval’s petition. “It is the actual opposite of what we stand for,” she said. “It made me wonder: How come, if it was known in certain circles, the alarm bells did not go off?”

She added: “Our university stands for humanistic values: freedom, solidarity, justice, inclusion. We also stand for free research, but sometimes there is tension between the two, and to me, it is clear which side we have to stand on.”

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France24 - World

French legislative elections: The first round, by the numbers

Issued on: 09/06/2022 - 19:44

Tracy MCNICOLL Follow

Hot on the heels of April's presidential election, voters in France are heading back to the polls to fill the lower-house National Assembly's 577 seats. Some 48.7 million voters are registered to cast a ballot in the legislative elections' first round, which concludes Sunday at 8pm Paris time. The second round follows a week later on June 19. FRANCE 24 lays out the key numbers to watch for on Sunday.

51.3% abstention in 2017

On the opening Sunday of France's last legislative elections in 2017, the abstention rate hit 51.3 percent, a record for the first round of a French parliamentary poll. Observers say that record could well be broken this time around. Few of France's European Union brethren have sunk to such low turnout levels in parliamentary elections – only Croatia, Lithuania, Poland, Portugal and Romania, according to figures from the Stockholm-based International Institute for Democracy and Electoral Assistance.

Voter turnout is poised to play a significant role in France's first round on Sunday, as pollsters flag particularly low interest in a legislative campaign short on televised debates and star candidates anaesthetising voter enthusiasm. Indeed, the political scientist Vincent Tiberj has called the run-up a "chloroform campaign", telling Agence France-Presse that "this low-intensity campaign can only produce weak turnout in the end".

Significantly, abstention doesn't cut into the votes for each party in the same way. On paper, the demographics of voter turnout tend to work in favour of Emmanuel Macron, who is eyeing an absolute majority for his centre-right Ensemble! ("Together!") coalition to help push through the platform that won him re-election with 58.5 percent of the presidential vote in April. Ensemble's older electorate tends to turn up at the ballot box more than the younger, working-class voters that Jean-Luc Mélenchon's vast left-wing coalition is counting on this Sunday. Whether Mélenchon's New Ecological and Social Popular Union ("Nouvelle Union populaire écologique et sociale", or NUPES) has made up that ground with a comparatively higher octane campaign than its rivals put forward will be a key factor to watch when polls close at 8pm.

6,293 candidates on the trail

In this first round, a total of 6,293 candidates are standing for election in the 577 individual races in as many districts across the country.

While stories of candidates waging their first-ever electoral battles abound – from Prime Minister Elisabeth Borne to the left-wing baker Stéphane Ravacley – many are tried and tested political veterans. According to a Le Monde count, 1,734 of those running already hold another elected office at the local, national or European level. Indeed, some 680 of those candidates will have a decision to make on Election Night should they win a National Assembly seat. French law prohibits lower-house lawmakers from holding onto certain kinds of other elected offices, like mayorships, senate seats or mandates in the European Parliament.

>> Explainer: How do France's legislative elections work?

A candidate can win an election outright in the first round of a French legislative election, but it is no easy feat, requiring more than 50 percent of the vote and support from a minimum 25 percent of the voters registered. Only four candidates won election in a single round in 2017. Otherwise, any candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the runoff, meaning the second round can see two, three or more hopefuls squaring off for the job.

289 seats for an absolute majority

The figure that rules in these elections, somewhat literally, is 289 – the number of seats needed to win an absolute majority in the 577-seat National Assembly.

Keen to dent Macron's designs on scoring an absolute majority to push through his policy agenda, the leftist Mélenchon, after narrowly missing out on a place in the presidential final in April, has spent two months lobbying voters to give his NUPES coalition the majority instead and, at least indirectly, elect him prime minister. While 289 seats for the left remains a long shot, whether Macron's Ensemble coalition can eke out a new absolute majority is a bigger question mark.

Macron's Republic on the Move ("La République en Marche" or LREM) party won 306 seats on its own steam back in 2017, with its centrist ally Modem padding out that count with 42 more seats. A repeat of that glittering performance is a bigger ask this time around. If Ensemble falls short of 289, Les Républicains could stand to benefit, elevating the beleaguered conservative party to a kingmaker role through the next legislature.

15 ministers in the hot seat

Fifteen cabinet ministers, more than half of the 28 named just last month after Macron's re-election, are laying their jobs in the government on the line in these parliamentary polls. Convention has it that a sitting minister who runs for an elected office and loses must step down from his or her role in government. Most of the ministers standing in this election – with Prime Minister Borne chief among them running in the Calvados – are campaigning in safe pro-Macron constituencies. But a few have their work cut out.

State Secretary for Overseas Territories Justine Benin is the centrist Modem incumbent in her Guadeloupe district. But her constituency heavily rejected Macron in April, putting Mélenchon on top in the first presidential round and choosing far-right candidate Marine Le Pen in the run-off.

Standing in his first election, Junior Minister for Europe Clément Beaune has a tight race to win in Paris's 2nd District. Solidarities Minister Damien Abad, meanwhile, is running for re-election in his eastern France district, but he last won office there for the rival Les Républicains before joining forces with Macron last month. More to the point, Abad has drawn unwanted attention in the wake of rape allegations recently revealed by the investigative news site Mediapart that he denies.

Running in northern France, Interior Minister Gérald Darmanin has drawn the spotlight over the course of this legislative campaign over heavy-handed law enforcement at the Champions League final and recent police shootings. The highest-ranking minister after Borne to put his government place on the line, Darmanin is not considered especially at risk in a district he won once before (as a conservative in 2012) and where he has served as mayor of Tourcoing. But the far-right National Rally and left-wing NUPES (not to mention Liverpool football fans) would certainly take a Darmanin slip-up there as a feather in their cap.

Achievements unlocked: 15, 58, 60, 185...

Short of winning the coveted 289 seats needed for an absolute majority, a series of seat targets gradually open up new realms of privilege for the National Assembly factions that win them.

Winning 15 seats qualifies a party (or any band of like-minded lawmakers) to form a parliamentary group, which is the basic prerequisite to bringing any real influence to the chamber. Parliamentary groups are allotted more speaking time to question government ministers on the house floor. The status also unlocks access to National Assembly funding to cover expenses and hire staff as well as to facilities like parliamentary offices and conference rooms.

>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Beyond those basics, higher seat counts sweeten the privileges available. A minimum of 58 deputies is required to issue a no-confidence motion, which spurs a debate on the floor and entails a vote. The threshold for challenging a law by referring it to the Constitutional Council is 60 deputies. Lastly, no fewer than 185 deputies are required to request that an issue be put to a shared-initiative referendum nationwide.

1 name for 2 candidates

Green Party heavyweight Sandrine Rousseau made headlines last September when she fell short of winning the Europe Écologie-Les Verts presidential primary by a one-point margin. Now running to win a National Assembly seat for the first time on her third try, Rousseau is representing the pan-leftist NUPES in Paris's 9th District, where Mélenchon topped April's presidential first round. Silliest among her challenges in trying to defeat a Macronist incumbent? A little homonym hijinks. The marginal Rurality Movement (LMR) is running a political newcomer in the district who is also named Sandrine Rousseau. How many voters will two Sandrine Rousseaus confuse at the ballot box? Yet another number to watch on Sunday night.

French legislative elections © FRANCE 24

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Macron calls for strong parliament majority to avoid 'French disorder'

French Legislative Elections

As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Explainer: How do France's legislative elections work?

L'Humanité

Aristide Bruant, l’argotier pionnier de la chanson

Nos recommandations culturelles

Anthologie L’artiste gouailleur, héraut des faubourgs parisiens du début du XXe siècle, bénéficie d’un remarquable travail d’édition qui ressuscite ses rares enregistrements.

Clément Garcia

Quel est l’artiste princeps de la chanson française, son pionnier fondamental ? À défaut d’une réponse satisfaisante, sûrement introuvable, gageons que c’est par l’enregistrement que s’est principalement transmise la ­mémoire des chansons et de leurs interprètes. La maison d’édition Frémeaux Associés s’est fait une spécialité de cette quête archéologique en publiant de nombreux coffrets exhaustifs consacrés à la « défense du patrimoine sonore ». Voici donc, en quatre CD et un copieux ­livret, une anthologie d’Aristide Bruant, figure mythique du chansonnier cabarettiste immortalisée par Toulouse-Lautrec, avec son écharpe rouge et son large couvre-chef de feutre noir. De Bruant subsistent un répertoire passé à la postérité, mais aussi quelques enregistrements originaux, captés entre 1905 et 1912, qui donnent à entendre le style fondateur d’une chanson gouailleuse au crépuscule de la Belle Époque.

Bruant, justement, pourrait rafler le titre de pionnier de la chanson, entendue comme un art populaire, contemporain des premiers enregistrements et trouvant des débouchés commerciaux chez les cabaretiers et éditeurs. Né en 1851, il est l’enfant d’une famille fauchée de la bourgeoisie de province, partie chercher fortune à Paris et déménageant à la cloche de bois dans les différents faubourgs. Il y côtoie les titis et les grisettes, les truands et les artistes, se fait un nom en chantant sur les bords de Marne avant d’intégrer le Chat noir, cabaret légendaire de Montmartre dont il devient l’artiste résident. Il y développe un style argotique et volontiers anarchisant, évoquant les enjeux sociaux devant une petite bourgeoisie en goguette : «  Ici, c’est moi qui les engueule. Je n’adore pas le veau d’or, je le domestique. »

De Ferré à Renaud

Son langage, célinien avant l’heure, fait fureur. Bruant se présentera aux législatives sous l’étiquette socialiste, mais sans l’investiture. L’échec est cuisant, mais sa fortune est faite. De chanteur, Bruant devient entrepreneur, rachetant plusieurs ­cabarets prestigieux et un château pour loger sa famille.

Revêche à l’exercice, Bruant enregistre toutefois 128 chansons, dont seules 72, « interprétées par lui-même » comme il est dit, nous sont parvenues. Captées de manière acoustique, sur cire et face à un pavillon, elles bénéficient ici d’un nettoyage qui préserve miraculeusement la voix. Son répertoire trace la carte du Paris populaire : « À Belleville », « À la Villette », « À la Chapelle », « À la Bastille », « À Montpernasse », « À Montmerte » (à prononcer en appuyant le « é »), chansons de quartiers qui répondent du même moule : la présentation d’un personnage et son histoire tragique ou comique, c’est selon, accompagnée d’un piano, parfois d’un orchestre et souvent d’un clairon hérité de la chanson troupière en vogue. Le dernier disque fait la part belle aux reprises de ses titres les plus fameux (par Yvette Guilbert, Marc Ogeret, Patachou, Germaine Montero, Yves Montand). De Ferré à Renaud en passant par Brassens et Boby Lapointe, voire certaines expressions du rap, l’indécrottable argotier laisse dans la chanson une trace évidente à laquelle ce coffret rend justice.

Musiquechanson française
Valeurs Actuelles

Le Premier journal local en langue arabe bientôt distribué à Toulouse

C’est une première au niveau local. Dès cet été, un journal arabophone sera distribué à Toulouse, rapporte Le Parisien. Baptisé « Retour Arabe », le mensuel se veut un moyen de « développer la langue et la culture arabe ». « Il y a eu plusieurs maquettes et un numéro tiré à 100 exemplaires en 2020. 70 ont été vendus, ce qui me permet d’avoir désormais un dépositaire de presse qui me fait confiance », explique son fondateur, Salim Benabderrahmane, Franco-algérien de 37 ans qui est né à Oran et a grandi à Orléans.

Actualité et histoire

« Retour Arabe » sera un mensuel de 12 pages vendu un euro. S’il sera majoritairement arabophone, il devrait laisser la place à quelques articles en français, mais aussi en occitan. Son créateur espère qu’il sera distribué d’ici le mois de juillet dans une centaine de points de vente à travers la ville. Il « va mêler actualité et histoire, en faisant des liens entre les deux », explique Salim Benabderrahmane au Parisien. Passionné par la langue et la culture arabe, il avait été faire un stage à Damas pour la parfaire, avant le début du conflit syrien.

En attendant la sortie de son journal, Salim Benabderrahmane anime une web-télé également baptisée « Retour arabe », là aussi dans les deux langues.

Toulouse : les dernières actualités

L’évêque de Toulouse sème le trouble en interdisant à ses séminaristes de porter la soutane

A Toulouse, la mairie fait payer les partis pour l’affichage sauvage

L’imam de Toulouse Mohamed Tataï poursuivi en appel pour incitation à la haine raciale

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

SANS TITRE

(Credit: Netflix/Alamy)

Stranger Things 4

In the new season of Stranger Things, the show goes full horror: its kid protagonists are growing up, and the show is maturing with them, with some absolutely frightening results. This time around, they're fighting a monster called Vecna, who has a unique way of tormenting his victims by preying on their worst fears. As it's the penultimate series, the Netflix blockbuster has begun to wrap up the plot, tying up threads and giving fans some long-awaited answers. One of the best things about this season is how it balances the everyday trauma of being a teenager with that caused by the terrifying otherworldly forces that exist in Hawkins, intertwining its central sci-fi storyline with the minutiae of its characters' everyday lives. Among its enormous ensemble cast, Sadie Sink as the grief-stricken Max gives perhaps the standout performance of this series so far, while her castmate and the show's ostensible lead, Millie Bobby Brown, continues to impress as the tormented, superpowered Eleven. It may be much bigger in budget and scale than when it started, but Stranger Things has kept its core appeal, as a fun but terrifying 1980s time capsule that keeps you on the edge of your sofa. (AC)

Available on Netflix internationally

Station Eleven

On paper, this HBO adaptation of Emily St. John Mandel's acclaimed novel (which began in the US at the end of 2021, but finished up this year, so sneaks in) sounds like the worst viewing possible for this moment in time: telling the story of a world decimated by a pandemic, it certainly should be approached with caution. Yet, in a way that recalls another HBO masterpiece The Leftovers, the drama does something extraordinary with this bleak-sounding premise: through lyricism, philosophical inquiry and deep humanity, it manages to move beyond tragedy and become a profoundly hopeful work that indeed offers a meaningful way to help process recent events. Don't expect to entirely understand it all either: as it flicks between two timelines – the present day, when the devastating flu takes hold, and 20 years later, when a band of Shakespearean actors tour a ravaged world – it can feel confusing at times. But that, in fact, is all part of its imaginative power: it's the kind of TV that, even after the explosion of shows we've had in the last few years, truly shows the boundless possibilities of the form. (HM)

Available on HBO Max in the US and Starzplay in the UK

(Credit: Channel 4/Alamy)

Derry Girls

The third and final series of Lisa McGee's beloved comedy about a gang of four girls and the "wee English fella" living in Derry, Northern Ireland in the 90s has more than lived up to expectations. With the girls growing up and out of school, it incorporates, among other things, 18th birthday parties, exam results, a fantastic flashback to the lives of their mothers and – something no 90s TV show would be complete without – a Spice Girls tribute. At the same time, it also continues to deftly handle the Troubles, the ongoing conflict on the island of Ireland that defined much of its history in the 20th Century. The five leads are as ever complemented by the fantastic Siobhán McSweeney as Sister Michael, whose zingy one-liners are a highlight. And if you've not seen it yet, keep your eyes peeled for a scream-inducing cameo in the series' first episode. (AC)

Available on All4 in the UK and Ireland, and coming to Netflix internationally later in the year

Inventing Anna

If the 2022 TV year will go down as anything, it might be as the year of the scammer: from The Dropout to The Tinder Swindler, a whole of range of shows, both fiction and non-fiction, have fed a zeitgeist-y appetite for stories of grifts and deception. And one of the first out of the blocks was super-producer Shonda Rhimes' series based on the juicy tale of "fake heiress" Anna Delvey, aka Anna Sorokin, the wily twentysomething who conned New York society into believing she was a super-rich German trust-fund baby. It got very mixed reviews overall, but for my money, after some admittedly uninspiring opening episodes, it really takes flight, becoming at once a gripping account of the story of Sorokin's crimes and a sophisticated, postmodern dissection of her "invention" as a totemic 21st-Century pop cultural figure – in which of course, this very show itself has played a hand. (HM) 

Available on Netflix internationally

(Credit: Apple TV+)

Pachinko

To many people's surprise, following a shaky launch, Apple TV+ has been the breakout streaming platform of the year, with a run of critical successes, including Severance (see below), spy thriller Slow Horses and, most praised of all, this emotional Korean period epic based on the book of the same name. Spanning most of the 20th Century, it tells the story of Sunja, a young Korean émigré to Japan who has to deal with prejudice and hardship as she fights to make a life for herself and her child; many decades on meanwhile, in 1980s Osaka, her cocksure banker grandson Solomon is reckoning with his roots. Featuring outstanding performances from an ensemble including recent Oscar winner Youn Yuh-jung as the older Sunja, it’s not perfect – there’s a touch of clunkiness about some of the narrative beats – but its combination of emotional and intellectual force as it deals with big themes like colonialism and makes it one of the year's most impressive and resounding achievements. (HM)

Available on Apple TV+ internationally

Search Party

Few shows have made quite as extraordinary narrative leaps as this HBO comedy-drama has done over the course of its five seasons. What initially started out as a kind of Girls-meets-Raymond-Chandler alt-detective drama, with a New York hipster, Dory, on the hunt for a missing acquaintance, cycled through various genres, including courtroom drama and Misery-style toxic fan thriller – before in this year's final series, centring on a cult and finally veering into post-apocalyptic zombie horror. Underscoring all this, though, was a pitch-perfect satire of a certain privileged millennial mindset, as, in their fickleness, self-involvement and essential purposelessness, Dory and her friends inadvertently brought about the end of the world as we know it. At its heart, meanwhile, was an astonishing, ever-evolving performance from Alia Shawkat: hitherto best known for Arrested Development, she turned Dory into the nightmarish voice of a generation. (HM)

Available on HBO Max in the US

(Credit: HBO/Alamy)

Somebody Somewhere

This new vehicle for the US stand-up Bridget Everett occupies an increasingly popular sub-genre: the comedian-authored semi-autobiographical comedy-drama (see everything from Aziz Ansari's Master of None to Mae Martin's Feel Good). Yet this is one of the very best of these efforts. Charming and bittersweet, it finds a beautiful specificity in telling the story of Everett’s Sam, a woman who has returned to her Kansas hometown following the death of her sister, where, struggling to move on and stuck in a dead-end job, she finds solace in a renegade local choir group, which allows her to put her full-throated singing abilities to use, among other things. A long-time comedian's comedian, Everett shines, her ribald charisma radiating off the screen, while she has a perfect sparring partner in Jeff Hiller as her co-worker and new best friend Joel. It makes for the kind of show that feels so gently immersive, the characters so lived-in, you can't quite believe it when it’s suddenly all over. (HM)

Available on HBO Max in the US and NOW in the UK 

Severance

This psychological thriller might be set in an office, but it is so much more than your average workplace drama. In Severance, the main characters work for a mysterious company called Lumon, who have enormous, sparse headquarters with retro tech and creepy art. But that's not the worst of it. The central team here – and many of Lumon's employees – have undergone a procedure called severance, which is when you are divided into two selves, one inside work and one outside work– meaning that when you're in the outside world you can't remember anything that happens at work, and when you're at work, you have no recollection of your outside life. A fine cast includes Adam Scott, who is subtly fantastic in the role of everyman Mark, and the likes of Britt Lower, Zach Cherry, Patricia Arquette and Tramell Tillman, all in their own ways compelling. But the series truly belongs to John Turturro and Christopher Walken, whose radiant quasi-romantic storyline steals the show. Directed and executive produced by Ben Stiller and written and created by Dan Erickson, Severance creates a deep sense of unease while keeping you totally hooked. (AC)

Available on Apple TV+ internationally

(Credit: Netflix)

Top Boy

Netflix may be facing a reckoning at the moment, financial, critical and otherwise, but among its few 2022 highpoints is undoubtedly the return of this brilliant British drama, which was cancelled by its original UK broadcaster Channel 4 but then picked up by the streamer (via the rapper Drake, who pushed for its revival and these days is the show's executive producer). Now in its second Netflix series, or fourth series overall, it tells an at-once densely detailed yet narratively propulsive story of East London life, which deftly covers everything from gang crime and drug deals to gentrification, coercive relationships and immigration policy, and has only got better and better. The way it films East London is both harsh and beautiful, capturing its vibe in a way that feels truer than any other film or show in recent memory, while the performances are remarkable in their naturalism – among them rapper Kano as the brooding Sully, now living on a canal boat, and Jasmine Jobson as the hard-edged Jaq. (HM)

Available on Netflix internationally

This is Going to Hurt

A harrowing, deeply important and, most of all, funny portrait of the British healthcare system, the National Health Service (NHS), This is Going to Hurt is based on the memoir of the same name by former doctor Adam Kay. Having been a junior doctor in a busy London hospital's obstetrics and gynaecology ward, Kay paints a nuanced portrait of the working conditions he and many others endured, and the serious toll that long hours and intense pressure takes on your life. Ben Whishaw's performance as Kay is a tour de force, delineating the inner turmoil of a man determined to at least try to do the right thing, but who doesn't always pull it off. What's so special about this show is that Kay isn't a likeable character, but you continually root for his success, desperately wishing him, his patients and his colleagues well. It's not a rosy portrait of the realities of life in British hospitals, and there are some truly devastating moments throughout, but the show steadfastly keeps going with humanity and gallows humour, despite the horrors: just as healthcare professionals do every day. (AC)

Available on BBC iPlayer in the UK and AMC in the US

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New York Times - World

Israeli Prime Minister Visits an Arab Ally Amid Tensions With Iran

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The trip by Naftali Bennett, the Israeli leader, burnishes his foreign policy credentials and provides some distraction from his domestic political troubles.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — Prime Minister Naftali Bennett of Israel made a snap trip to the United Arab Emirates on Thursday, the latest display of the strengthening alliance between the two countries and their united front against Iran amid rising tensions over Tehran’s nuclear ambitions.

The visit, during which Mr. Bennett met with the U.A.E.’s president, Sheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, came just over a week after Israel and the Emirates signed a wide-ranging free-trade agreement, another sign of the deepening ties between Israel and some Arab governments after decades of being isolated in the region.

Israel and the Emirates established full diplomatic relations less than two years ago. Brokered by the Trump administration, that breakthrough led to a broader regional alignment, resulting in diplomatic agreements with Bahrain and Morocco.

Israel signed peace treaties with Egypt and Jordan decades ago, but while the security relationships have endured, the lack of progress in resolving the Israeli-Palestinian conflict has long stymied the normalization of ties between Israel and those Arab countries.

By contrast, Israel’s relationship with the United Arab Emirates has been markedly warmer and more friendly. After years of quiet and informal ties, business deals are out into the open, multiple direct flights cross daily between Tel Aviv and cities in the U.A.E. and hundreds of thousands of Israelis have taken vacations in Dubai.

As he left Israel on Thursday morning, Mr. Bennett said he was going to Abu Dhabi, the Emirati capital, to express his condolences, and those of the Israeli people, on the death last month of Sheikh Khalifa bin Zayed, the country’s president and the older half brother of Mohammed bin Zayed.

Mr. Bennett described Sheikh Mohammed, the former crown prince of Abu Dhabi and Sheikh Khalifa’s successor, as “a man of vision and a brave leader,” and said: “Today, together, we will take the special bond that has been woven between our countries to the next level — for the growth and security of both our peoples.”

Mr. Bennett also referred to the Iranian nuclear issue, one of the main factors underpinning the Israeli-Emirati alliance, commending an International Atomic Energy Agency resolution on Wednesday criticizing Iran for a lack of transparency in its nuclear program.

“We see in this decision the lies and the hypocrisy of Iran on the nuclear issue and in general,” Mr. Bennett said. “On the other hand, we see here a firm stance by the countries of the world regarding the distinction between good and evil, as they clearly state that Iran is concealing things. We will not let up on this issue.”

Iran insists that its nuclear program is meant for peaceful purposes. During a visit to Israel last week, the director general of the International Atomic Energy Agency, Rafael M. Grossi, met with Mr. Bennett. The Israeli prime minister expressed “deep concern regarding Iran’s continued progress toward achieving nuclear weapons while deceiving the international community by using false information and lies,” his office said in a statement.

Talks to renew an international deal to curb Iran’s nuclear activities in exchange for an easing of sanctions are stalled, and the International Atomic Energy Agency says Iran plans to ramp up its uranium enrichment.

The recent deaths in Iran of several military officers have added to the tensions between Iran and Israel, which for years has conducted a clandestine war of sabotage and targeted killings against its regional rival.

Mr. Bennett’s office said that his trip to Abu Dhabi came at the invitation of the Emirati president and that the leaders discussed various economic and regional issues. It was their third meeting in recent months, and the first since Sheikh Mohammed became president.

On Thursday, they met privately for about two hours at the president’s palace, then held a working lunch with members of their delegations, according to Mr. Bennett’s office.

The visit burnishes Mr. Bennett’s foreign policy credentials and his international stature a year after he took office. It is also likely to have come as a welcome distraction from his domestic political troubles. His diverse coalition of eight political parties, with clashing ideologies and agendas, is on the verge of collapse. It currently controls only about half the seats in Parliament, and is finding it increasingly difficult to pass legislation and govern.

The diplomatic agreement between Israel and the United Arab Emirates, the first element of what became known as the Abraham Accords, was signed during the tenure of Mr. Bennett’s predecessor, Benjamin Netanyahu, who is now the leader of the opposition.

But Mr. Netanyahu’s efforts to capitalize on his partnership with the Emirates shortly before a close-fought election in March 2021 injected a sour note into the budding relationship between the two countries as Emirati officials sent clear signals that the Persian Gulf country would not be drawn into a campaign for Mr. Netanyahu’s re-election.

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France24 - World

As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?

Issued on: 08/06/2022 - 14:54

Benjamin DODMAN Follow

Coming on the heels of the Élysée Palace race, France’s legislative elections are often seen as an appendix to the presidential contest, a sideshow designed to hand the freshly elected president a working majority. It’s an assumption veteran leftist Jean-Luc Mélenchon plans to shatter as he leads a rejuvenated left-wing coalition into battle, aiming to force President Emmanuel Macron into an uncomfortable “cohabitation”.

Just weeks after re-electing Macron as their president, French voters return to the polls over the next two Sundays to renew the country’s National Assembly – the epilogue to a protracted election cycle made suspenseful by one man’s dogged refusal to yield.  

At the end of the April 10 presidential first round, Mélenchon – a fiery leftist who narrowly missed making it to the run-off – appeared to be bowing out as he concluded an emotional concession speech with a call on youngsters to take up the baton. His last words – “faites mieux” (“do better”, or “succeed where I failed”) – fuelled speculation that the hard left’s tireless campaigner might finally throw in the towel. 

In the end, talk of Mélenchon’s “retirement” lasted just nine days. 

By the time Macron crushed Marine Le Pen – for the second time – in a lopsided April 24 presidential run-off, Mélenchon had already barged his way back into the ring, defying custom and protocol to claim the prime minister’s job for himself. To that end, he urged voters to give his party a majority in parliamentary polls, often dubbed the “third round” of France’s two-round presidential election. 

Never mind the fact that presidents alone appoint prime ministers under France’s constitution – not parliament, nor the people, let alone oneself. Mélenchon’s brash call on voters to “elect (him) prime minister” thrust the 70-year-old back at the heart of the political debate, effectively sidelining the looming Macron-Le Pen rematch. It also guaranteed he would dominate the run-up to legislative elections just as he bossed the final stretch of the presidential campaign. 

French legislative elections © FRANCE 24

“Jean-Luc Mélenchon pulled off an extraordinary PR coup,” said Pascal Perrineau, a professor of political science at Sciences-Po Paris. “Asking the French to elect him prime minister might sound absurd, but it was an extremely shrewd strategy. It allowed him to both supplant Le Pen as Macron’s chief opponent and cast himself as the pillar of a revamped left.” 

The PR stunt was soon followed by another tour de force, which even critics have hailed as a masterstroke. In the days following Macron’s re-election, Mélenchon and his team engineered what many had come to see as an impossible feat: a broad alliance of France’s deeply fractured left, united around a common policy platform and fielding a single candidate in each of France’s 577 constituencies.  

With just days to go before the first round of parliamentary elections on June 12, that coalition is polling neck-and-neck with Macron’s bloc, raising fears for the ruling party that it may fail to secure the absolute majority it looked guaranteed to win only weeks ago. 

A resurgent left 

Just as it helped Macron in the presidential contest, France’s two-round system of voting is likely to favour the ruling party’s candidates in parliamentary run-offs on June 19, their centrist pitch being ideally positioned to draw support from left or right, depending on the adversary. Still, Mélenchon’s gamble has helped redraw the political map and alter the balance of power. 

The recent presidential election signalled the emergence of three camps of roughly equal weight: a centre-right bloc gravitating around the incumbent president, a far-right bloc dominated by Le Pen, and a scattered left that tried – and narrowly failed – to prevent a 2017 Macron v. Le Pen rematch. Paradoxically, it is the latter bloc that has bounced back in recent weeks, tossing aside the common assumption that the winner of the presidential contest necessarily has the momentum.  

“The far right is divided, Le Pen has shown little appetite for legislative elections, the mainstream right is virtually inaudible, and Macron’s camp has precious little to say aside from attacking Mélenchon – which is a bit thin for a political platform,” said Michel Wieviorka, a sociologist and professor at the École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). 

“Mélenchon is the only one who has energised this campaign and his left-wing bloc is currently the force with momentum on its side,” Wieviorka added. 

Known by the somewhat awkward acronym “Nupes” (for Nouvelle Union Populaire, Écologique et Sociale), the coalition of the left is unprecedented in its breadth, encompassing Mélenchon’s La France insoumise (France Unbowed, or LFI) as well as the Greens, Communists, Socialists and other smaller groups. It is also the first such alliance to gravitate around the hard left, rather than the more moderate Socialists, leading critics to lament the centre-left’s “submission” to Mélenchon’s Insoumis

Astonishingly, the Nupes coalition includes bitter foes who spent much of the presidential campaign lambasting the veteran leftist rather than Macron. Personal and policy differences have nurtured suspicions that the bloc is little more than an alliance of convenience. Either way, the ability to bind them together marks a spectacular turnaround for Mélenchon, who has previously taken much of the blame for the left’s crippling divisions. 

“The Nupes is perhaps a motley crew but it has given visibility and momentum to a moribund left,” wrote the left-leaning daily Libération in an editorial on Tuesday. “Jean-Luc Mélenchon may well fail to fulfil his dream of becoming prime minister, but he has succeeded in building an opposition that quashes all others.”  

Talking up the left’s chances 

Mélenchon has repeatedly stressed that his prime ministerial ambition is not a “dream” – but a credible prospect. He has opted not to seek re-election to the National Assembly, surrendering his seat in Marseille. Instead, he has chosen to be everywhere at once, holding campaign rallies and press conferences up and down the country to drum up support for Nupes candidates. 

At each stop, Mélenchon has talked up the coalition’s prospects, no doubt mindful that a lack of belief in his own presidential hopes – coupled with the fact that pollsters underestimated his final score by a massive 5 points – may well have cost him a place in the April 24 run-off. 

“If people think we can win, they'll go out to vote in droves,” he told a crowd of several hundred at a campaign stop in Paris last week. Victory for Nupes is “highly likely”, he said days later in a suburb of Lyon. At every opportunity, he has detailed the coalition’s policy proposals, which include restoring a wealth tax scrapped by Macron, lowering the retirement age to 60, and hiking the minimum wage by 15 percent. 

Meanwhile, his aides have defended Mélenchon’s unorthodox decision to claim the PM’s job, stressing the need to give the election visibility at a time of growing abstention and voter disaffection. As his campaign director Manuel Bompard put it, the idea is to “give voters a clear and readable objective to make this election relevant”. 

An electoral ‘accident’ 

The LFI leader’s ubiquity on the campaign trail has contrasted sharply with Macron’s discretion and that of his entourage, including his newly appointed prime minister, Elisabeth Borne

While Mélenchon swiftly cobbled together a broad coalition and an ambitious platform for the legislative elections, Macron dithered at length over the composition of his reshuffled cabinet. When he finally made up his mind, he promptly instructed his new ministers to keep a low profile and steer clear of campaign mishaps.  

“This low-profile strategy has backfired,” wrote the Journal du dimanche, France's leading Sunday paper, adding that “the government’s deafening silence has turned into an echo chamber” for damaging incidents: first the accusations of sexual assault levelled at one minister, then the chaos that marred the Champions League football final near Paris in late May, tarnishing France’s image across the globe.  

Recent polls have served as a wake-up call for the ruling party, spurring calls to take the parliamentary vote seriously. On Tuesday, a survey by the Ifop group suggested Macron's Ensemble (Together) coalition would win between 250 and 290 seats, likely below the 289 needed for a majority. The Nupes coalition was seen making major gains with 170-205 seats, the poll suggested. Another poll by Ipsos on Wednesday put the ruling camp at between 275 and 315 seats. 

The Élysée Palace is also alarmed by results from early elections in overseas constituencies that are normally considered safe seats for Macron’s candidates. After the first round of voting, the ruling party led in most areas but faced a much stronger challenge from the left compared with five years ago, pointing to uncomfortably close run-offs next week. 

“We're taking [the threat] seriously because in the media and in the polls the only person who exists, apart from the presidential majority, is Jean-Luc Mélenchon,” Aurore Bergé, a senior ruling party MP, told France 2 television, describing the left-wing alliance as the only “strong and credible” alternative to the government. Her colleague Patrick Mignola, from the Macron-allied MoDem party, expressed fears of an “electoral accident” in the two-round parliamentary elections. 

Counter-balancing the president’s powers 

Talk of a possible “accident” reflects the ingrained tendency to view legislative elections as an appendix to the presidential contest – an almost procedural ritual designed to hand the president a workable majority. In the words of Olivier Véran, the minister for parliamentary affairs, failure to give Macron a majority in the National Assembly would represent a “major destabilisation of politics in our country for years to come”.  

That is precisely the scenario Mélenchon and his allies are aiming for, hoping to clinch a majority of seats and force Macron into appointing a left-wing government. No poll has yet predicted such an outcome. Analysts say it is highly unlikely, though not impossible. Pollsters are urging caution, stressing that even small differences in turnout could swing results one way or the other.

France has not had a president and a parliamentary majority from different parties since 1997-2002, when right-wing president Jacques Chirac ended up having to work with Socialist premier Lionel Jospin after calling an ill-judged snap election. A constitutional change in 2000 was meant to prevent such “cohabitations” by moving the parliamentary elections to immediately after the presidential ones. 

Since then, French voters have invariably given their presidents a parliamentary majority, reinforcing the notion that parliamentary votes are supposed to uphold the presidential verdict. Such precedents mean a majority for Macron is “likely but not automatic”, Wieviorka cautioned, adding that voters had also expressed a desire “not to give the president free rein in parliament”.     

While Macron ultimately trounced Le Pen in the presidential run-off, his victory was tarnished by the lowest turnout in half a century. Only one in five registered voters backed the incumbent in the first round on April 10 – a more accurate indicator of his support across the country. A poll by the BVA group last week found that only 35 percent of voters wanted Macron to have a parliamentary majority, reflecting the sharply fractured nature of the electorate. 

“Macron’s camp is still the likeliest to win the legislative elections,” Wieviorka added. “But polls also suggest that French voters are not inherently opposed to a ‘cohabitation’ and a parliament that counter-balances the president’s powers.” 

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Mélenchon's far-left party: five years of opposition at the National Assembly

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L'Humanité

Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes

Il était une fois

Le 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.

Lionel Venturini

Il a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.

Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.

Une ancienne zone de chasse de la noblesse

Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.

L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.

La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.

Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.

Boxe anglaise et patinage artistique

En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.

À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.

En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.

50 portiques courbes

Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.

Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.

Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.

Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.

Un chaudron de béton

Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.

L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.

« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.

Jean-Pierre Rives, maillot en sang

Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).

À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.

La face sombre du supportérisme

Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.

Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.

Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.

L'aire des Qataris

Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.

Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »

(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.

EN SAVOIR PLUS

« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.

« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com

« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr

Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour

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Dans les Alpes, la crainte d’une disparition des troupeaux faute de bergers

La crise des vocations inquiète dans les alpages. A l’approche de l’été, les professionnels du secteur tirent la sonnette d’alarme face au manque de bergers, rapporte France 3 Régions, vendredi 10 juin. La crise du Covid a aggravé un problème déjà bien présent. « On est passé depuis quelques années déjà, d’un système de recrutement qui se faisait plutôt dans la sphère familiale des bergers ou des propriétaires de troupeaux, à une sorte de crise des vocations », explique Antoine Rouillon, membre de la Société d’économie alpestre de Haute-Savoie (SEA74).

Bergers roumains ou maghrébins

Principal repoussoir selon lui, les conditions de vie et d’hébergement dans les alpages. Les bergers doivent faire face à de longues périodes d’isolement, et sont souvent logés dans des lieux modestes, parfois partagés. La SEA74 envisage donc d’inciter les propriétaires à améliorer ces conditions de travail et le niveau de rémunération. « D’autant qu’avec l’augmentation des prédations par les loups, la nécessité de bien garder les troupeaux devient une question de survie », précise Antoine Rouillon à France 3 Régions. La crainte pour cet été est notamment qu’un berger se blesse et qu’il soit impossible de le remplacer. Mais le souci n’est pas seulement économique. « Vous imaginez l’embroussaillement rapide que pourrait provoquer une disparition des troupeaux sur le millier d’alpages occupés l’été ? », interroge-t-il.

En Suisse et en Italie, la solution est passée par le recours à la main-d’œuvre étrangère, majoritairement roumaine pour les uns, maghrébine pour les autres. Une extrémité à laquelle les éleveurs français préféreraient ne pas être réduits. Ils cherchent donc à développer la formation. Une « bourse de l’emploi des bergers » regroupant les offres de travail sur les trois pays alpins a également été mise en place.

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BBC

We're supposed to be the rock for our spouses. I didn't have anybody to talk to about this. And I genuinely felt that if I told her, she would leave me – David Levine

For David Levine, the watershed moment came when he imagined he had shaken his baby. 

It was 2013, and his son was two weeks old. He had put him down on a mat "maybe slightly rougher than I should have", says Levine today. At the time, unable to think straight, he was convinced he'd done worse. As a paediatrician, he knew shaking a baby could cause brain injury, even death. He was horrified.

Levine's anger and frustration had been building since his son's birth. Like many newborns, the baby took time to adjust to the outside world. But to Levine, it seemed like he cried constantly. "I took it personally, like I'm failing, I'm not doing my job here," he says. "I also started feeling like it was directed at me – that my son was crying because he did not like me."

Levine loved children. Since he had begun his career as a paediatrician in New Jersey, US, he'd heard one thing over and over from parents: "You're going to make such a good father someday." He had been excited when his wife became pregnant and gave birth. When she had challenges with breastfeeding, and he could use his medical background to help incorporate formula, he felt useful.

But then his role shifted. He didn't need to be a physician; he needed to be a father. And when the practical tasks of parenthood – like getting his son to stop crying – proved to be a challenge, he thought it was his fault. 

"That's when things started to spiral," he says. He belittled and yelled at his son. He started to see graphic images of committing violence to his child and himself. And he didn't see how things would get better. "I would tell my wife that this was the end of our life," he says. "All I could envision was the cycle of hell that was going to be our lives."

In his practise, he screened mothers for postnatal depression (PND) – a depressive illness that sets in within a year of giving birth (often referred to as ‘postpartum depression’ or ‘PPD’ in the US). It's usually seen as a female condition. Could it exist for fathers, too? If so, Levine hadn't heard of it.

He wasn't alone. PND, a mental-health condition which can include feeling persistently low, apathetic or even suicidal in the first year after birth, is a well-established phenomenon in women – even if it is one that still remains underdiagnosed and undertreated around the world, sometimes with tragic consequences.

What's less well known, even to those in the medical field, is that men can get PND, too.  

But many of the resources that can help prevent, diagnose and treat PND – from the screening questionnaires that doctors use, to support networks like parenting groups – have been built for women. Even the symptoms that people commonly associate with PND tend to pertain more to women than men. Add on the stigma men can feel around expressing mental-health challenges, and experts say that we aren't just missing mothers with PND. Millions of depressed fathers also could be falling through the cracks.

Life changes dramatically when a new baby is born – but most men are not given the tools, resources or recognition they need to cope with the transition (Credit: Getty Images)

Hidden disease

"Although there has been rising community awareness about mental illnesses, such as postnatal depression in women, it’s a phenomenon that's much less recognised in men," says Grant Blashki, the lead clinical advisor of Australian mental health organisation Beyond Blue.

Yet it's been estimated that around 10% of fathers are depressed in the first year after birth, a rate twice as high as in the general male population. Some research has indicated that 10% could be too low; in the three- to six-month period after birth, around one in four fathers exhibit symptoms of depression. Many fathers will also get generalised anxiety, OCD and PTSD, says Daniel Singley, a counselling psychologist in San Diego, California who specialises in men's issues.

But relatively few of these men will reach out – or even believe they have a problem to begin with. “In my practise, it’s interesting that – even if your background is highly educated, or a health professional – there are still high levels of stigma about mental health illness amongst men,” says Blashki. “And this can result in denial or poor help-seeking, or a sense that you should just sort it out yourself."

Generally, men tend to eschew medical care more than women. In Canada, for example, researchers have found that around eight in 10 men won't seek medical care until their partner convinces them to go. But it's also largely due to feelings of embarrassment or shame about being a man – especially a father – with depression. "[Men] really, really don't want to seek mental-health help, because it's stigmatised and feminised. And they really, really don't want to do it during the perinatal period," says Singley.

In heterosexual childbearing couples, he continues, the message usually given to a dad is that pregnancy and birth are a woman's realm. Fathers can be excluded from prenatal appointments, classes or even the labour itself. When they are present, they're often told that their only job is to be supportive, no matter what anxieties or fears they, too, may be feeling. 

This messaging activates the masculine stereotype of "protect, provide", says Singley, and it overlooks a key element: fathers need to support mothers, but they also need support. As one dad told researchers in a recent UK study, "Looking back, the institutions, family and myself focussed [sic] on how I would support my wife and the emphasis was on me staying strong."

‘We’re supposed to be the rock’

Then, of course, there is the pressure of masculine stereotypes. If fathers are expected to be strong and supportive, who are they if they are depressed? 

In the same UK study, another participant said he "felt like a failure, no true man". Another asked: "What sort of man gets depressed after they've had a baby?" Some were even hard on themselves about receiving treatment; one man who was given leave from work because of his mental-health diagnosis said that when this made it difficult to establish a new routine with the baby, it made his depression worse "as I felt like I wasn't just failing with fatherhood, but husbandhood". Others mentioned worrying their partners would leave them.

"There are still many myths prevalent around mental illness as a sign of weakness or something that a man should just be able to sort out himself," agrees Blashki. "These sorts of myths can be amplified by a sense that the man ought to be the strong one during this big time of transition for the mother and baby."

Levine, for his part, didn't open up to his wife about just how bad his PND was until about a year later, when – after speaking to a patient about PPD, who then passed his name on – he was invited to talk about his experience on the Charlie Rose talk show in the US.

"She didn't know that I was depressed. She didn't know that I had certain feelings towards our son. And also, she didn't know that part of the reason I never told her was because I thought that she would think less of me," he says. "Men don't talk about their feelings, right? We're supposed to be the rock for our spouses. I didn't have anybody to talk to about this. And I genuinely felt that if I told her, she would leave me. And my wife is a wonderful person."

The women’s realm

An additional obstacle is that postnatal depression often is associated primarily with women. Consequentially, it is less likely that a man – or the people around him, including medical professionals – recognise PND for what it is.

It is true birthing parents are more likely to get depression in the postnatal period than their partners (one review found an average of around 24% for mothers, compared to 10% for fathers); it’s also the case that part of why some mothers get PND is because of the hormone changes in the brain that happen on giving birth. 

The symptoms also tend to be different in men versus women. While the common image of PND might be a mother who is weepy and unable to get out of bed, fathers with PND are more likely to engage in avoidant or escapist behaviours – working longer hours, say, or spending more time on their phone. They are more likely to abuse substances or alcohol, and to be indecisive, irritable or self-critical. 

"Sometimes [men] show what we call a 'masked male depressive presentation', that looks a bit different than typically the way we think about depression," says Singley. "There might be a tendency to somaticise", or feel physical symptoms instead of emotional ones, like stomach pains or migraines.

Some people say that fathers aren't experiencing 'true' PND, but rather general depression – a thought process exacerbated by the fact that fathers are more likely to get depressed postnatally if they have had depression before.

When men are constantly told they need to be the 'rock', their own struggles are often overlooked or minimised, which stands in the way of getting help (Credit: Getty Images)

While there is some truth to this, it's misleading, says Michael Wells, an associate professor in the Department of Women's and Children's Health at the Karolinska Institute in Stockholm, Sweden, and a researcher of postnatal care and male PND. Fathers are indeed more prone to postnatal depression if they've had depression in the past. But so are mothers. "It's not hormones alone," he says.

Not only that, but recent research has found that fathers' hormones also change, as early as the prenatal period. Fathers' testosterone levels decrease during their partner's pregnancy, for example, while oestrogen increases towards the end of pregnancy. There is some evidence that paternal PND might be related.

Physiological causes aside, both mothers and involved fathers encounter a number of changes after a baby is born: "adjusting to the new baby, changes to the relationship, changes to the couple’s sex life, new responsibilities, coping with the partner’s stress and financial pressures," says Beyond Blue's Blashki. "More generally it can be a time of reflection on one’s identity, and many men may worry about the responsibility required to look after a baby."

This article is part of the BBC’s Family Tree series. Explore more in-depth coverage on parents and babies from BBC Future, including the hidden trauma of childbirth, and Amanda Ruggeri’s two-part series on the science of baby sleep.

Particular risk factors also can make some fathers more prone to PND. One is their partner's mental health; the risk of the father developing PND is more than five times higher if the mother has it. (And if the father has PND, the mother is more likely to get it too.) Other risk factors include lack of job stability, the pregnancy being unintended, poor relationship satisfaction, having a lack of information about pregnancy and birth, less social support, sleep deprivation, and having unrealistic expectations of fatherhood. (Interestingly, while we normally associate PND with new parents, research co-authored by Wells has found that it isn't just first-time fathers who are at risk of PND; many fathers with other children get PND, too.)

But the fact that even someone like Levine – who had a stable job and marriage, no prior history of mental health issues, and plenty of medical knowledge about pregnancy and infants – could fall into PND so hard, and fast, shows it can affect anyone. For his part, Levine believes his PND was exacerbated by not fully comprehending just how tough parenting could be, or what was normal newborn behaviour. He didn't realise that many infants simply wake frequently, or cry a lot. He put the blame on himself.

‘My personality changed’

Much of this sounds familiar to Mark Williams of Fathers Reaching Out, a fathers' support group in the UK, which has since become a lobbying organisation.

When his baby was born in 2004, Williams, who lives in Wales, was self-employed. He expected to be back to work after two weeks. But nothing went as planned. First, his wife's birth was traumatic. "I had a panic attack in the labour ward, and then the doctor said my wife was going to theatre" for an unexpected C-section, he says. While she was there, no-one told him what was happening. He thought his wife and baby were going to die.

From that traumatic incident, Williams was dropped into the challenges of life with a newborn, all while feeling pressure to get back to his work with "no money and a mortgage to pay". His wife had severe postnatal depression herself.

"I started to use alcohol, avoiding situations. My personality changed," he says. He felt angry and aggressive. Once, he punched the sofa so hard, he broke his hand.

He found out about male PND through a chance conversation with someone who went to his gym: both of their wives had PND and, it turned out, both of them were feeling low, too. When Williams looked to see what kinds of groups were out there for fathers, like there were for mothers, he came up empty.

I talked to one nurse and asked her, 'Are you screening dads?' She said, 'No, fathers can't get depressed' – Mark Williams

Over the years, he was able to overcome his depression with cognitive behavioural therapy, medication and more support. He also received a diagnosis of ADHD. But he wanted to make sure that if other fathers moved past the stigma of male PND and asked for help, there would be help for them to find. "There was nothing back then. Nobody was really talking about it," he says.

In 2010, he started Fathers Reaching Out, which connected fathers and offered mental health support and advice. (The organisation has since dissolved, becoming a lobbying group instead, due to "a lack of funding", says Williams). He quickly heard not only from fathers, but also their partners. "Mums were saying 'My husband is really struggling, his behaviour has changed since the pregnancy and baby's been born'," he says.

Williams devoted himself not only to supporting other fathers, but also campaigning. He spoke at conferences, worked with academics, wrote a book, founded International Fathers’ Mental Health Day and lobbied the UK government to offer fathers mental health checks if their partner was suffering a mental health condition – which was successful. 

Awareness of mental health in general, and male PND in particular, has improved, he says. But not enough. "It's a lot better, but it's still so unrecognised," he says. "There's no mention of fathers in the NICE guidelines", the national recommendations for health and care in England. "The WHO only has information on mums, not on dads. It needs a big national push – or someone like a celebrity to come out and really push this forward."

An additional problem, says Wells, is that because PND has been seen as a female mental-health disorder for so long, the screening tools health professionals use – most commonly a questionnaire a patient might be asked to fill out at an appointment – were made for women. This means doctors are less likely to catch those crucial male manifestations of PND, and diagnose them accordingly.

And even some medical professionals still think PND is a female issue, says researcher Wells. Recently, he says, "I talked to one nurse and asked her, 'Are you screening dads?' She said, 'No, fathers can't get depressed'," he says. "In her mind, it was all hormonal, and it had to do with giving birth. Therefore, dads couldn't get it."

Helping fathers

The price of not getting help can be high. Men in Western countries are four times as likely to kill themselves as women (not, of course, because of PND alone). There also is the effect on families. Fathers have a critical role to play in their infants' early development; one study found that if a child's father was depressed in their first year of life, the child was more likely to have more behavioural difficulties and poorer development and wellbeing at four to five years of age, for example.

One solution to helping catch and address PND, say experts, is to include non-birthing parents, and prioritise their mental health in addition to that of mothers, from the get-go. Wells, for example, has found in his research that when fathers receive more support from midwives, nurses, and their partners, they are much less likely to develop depression.

Destigmatising male PND and the role of the father in general can help men understand that they will need support – and where to get it (Credit: Getty Images)

"The non-birth parent is not addressed, often, by the physicians or by the nurses," says Levine. "You start these families off with the idea that the birth parent is the most important one, and the non-birth parent is secondary. And that's not true. My wife did not experience postpartum depression; I did. But my postpartum depression could have triggered postpartum depression or anxiety in her. Or, had she gotten it, there was a 50% chance that I would have gotten it. And nobody's telling anybody these things. Paediatricians, who are the only doctors who usually see both parents at any time, are not screening these families."

Singley adds it’s also important to make clear to fathers that they will need support. That support can look like reaching out to friends who are dads. Or it can look like fathers' groups, where men gather to chat about the challenges of parenthood. As well as happening in communities, these can also be held online, like those run by the US's Postpartum Support International, or the UK support group Pandas.

But this also requires men to open up. Only by talking about mental-health challenges can we destigmatise it, helping ensure that men who need help get it, all say Levine, Singley, Wells and others.

Better parental leave – and a changed workplace culture where dads who take parental leave are applauded, not stigmatised – would also make a difference, they add. Non-birth parents may not be recovering physically from labour, but they, too, need time to adjust. 

Paternal leave also can allow fathers to feel more empowered and involved, which can protect against postnatal depression. When Levine's son turned three months old, he took paternity leave. 

"Those three and a half weeks of me being home with him made a huge impact on me because I was his sole caregiver, I was responsible for him and I gained confidence in my abilities as a parent," he says. "From having to feed him to get him dressed, take him in the car and meet my wife in the city or drive to my parents or go see a friend for lunch – I started to realise I could do these things. And that made such a big impact on my self-esteem."

Eschewing the ‘Great Lie’

More broadly, people also need to be more honest about parenting, says Levine.

He often tells people about what he calls the “Great Lie”: the idea that you can have it all. You can work full-time, parent full-time and everything will look like it does in the shiny images of perfect nurseries and smiling babies you see on social media. People often think of this in terms of mothers. But it can also be true of men, who may have an additional, gendered pressure to provide for their families financially.

"Then, when it doesn't look the way you thought it was supposed to look, you pathologise it and you say, ‘It must be me. I must be the one who’s screwing this up. Because my whole life I’ve seen people handling it’,” he says. "There shouldn't be a shame in just saying, ‘Yeah, parenting is hard. Parenting is fun. But parenting is hard, especially in the beginning'.”

For Levine, the fear of admitting he was struggling meant it took a few more weeks – and encouragement from his wife – for him to seek help. He spoke to a therapist where he worked. A postnatal depression specialist who understood men could get PND, she'd never been sought out by a male patient before, she told him. He began doing cognitive behavioural therapy. With the aid of a night nurse for the baby, he started sleeping better.

It wasn't all "sunshine and butterflies", though, he adds. When his second child was born four years later, he experienced PND again. But this time, he recognised the symptoms.

Now on the board of an organisation called Postnatal Support International since 2018, where he will be vice chair from July, Levine will be speaking about male PND at this year's convention for the American Academy of Pediatrics. He tells every parent who comes in with a new baby about his experience. His mission is to destigmatise male PND.

He remains acutely aware things could have gone differently. "When I went through this, if I wasn't a paediatrician, if I didn't work where I worked, it's possible that I wouldn't be talking to you right now," he says today. "Because something really terrible might have happened."

--

If you think that you, or someone you know, may be experiencing postnatal depression, the following organisations may be able to help. 

In the UK, Pandas runs fathers' groups and offers support by email, text and phone. Their helpline can be reached at 0808 1961 776.

In the US, Postpartum International has a directory of perinatal mental health professionals, local volunteers and support groups. Their helpline is 1 800 944 4773.

In Australia, Beyond Blue offers resources on male PND, including a screening questionnaire for fathers. Their helpline is 1300 224 636.

France24 - World

‘Macron is right’ to want to avoid humiliating Russia, Le Pen and Mélenchon say

Issued on: 09/06/2022 - 18:44

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French President Emmanuel Macron last week sparked a tsunami of criticism after reiterating his call on the international community to “avoid humiliating Russia” over Ukraine. But three days ahead of the first round of the French legislative elections, the French leader has won the unlikely backing of two of his fiercest political foes: far right leader Marine Le Pen and leftist firebrand Jean-Luc Mélenchon.

In an interview with French broadcaster FranceInfo on Tuesday, Le Pen spoke a phrase rarely heard from her mouth: “The French president is right”. She was referring to Macron’s renewed call on the West to avoid humiliating Russia and its leader Vladimir Putin in a bid to offer Moscow a diplomatic way out of the war in Ukraine.

“The French president is right to try to find the means to stop this war through discussion, so that Ukraine regains its sovereignty, Russian troops leave Ukraine,” Le Pen said, who last month lost to Macron in the second round of the French presidential election. In a televised debate between the two final candidates, Macron shamed Le Pen over Russia, accusing her of being “dependent on Putin” due to loans granted to her party by a Russian bank. During her 2017 presidential run, Le Pen also accepted an invitation to meet Putin in Moscow.

During her time on air with FranceInfo, Le Pen also suggested that Ukraine’s criticism over Macron’s comment was off the mark. “I don’t understand why President [Volodomyr] Zelensky accuses him because he even says himself that the only way out of this is diplomacy”, she said, adding that “when you’re looking for a diplomatic exit, you try to avoid cutting off the communication channels”.

Le Pen then went on to criticise Macron over the French government’s embargo on Russian oil and gas imports. It’s “a stupid and harmful sanction for the French people", she said, noting that “the Russian oil we don’t buy will be sold to others“ anyway, and French energy prices will increase.

'One day Russia will come back to the table'

Mélenchon, who hopes to score the prime minister post via the upcoming legislative elections, also lauded Macron’s stance on how to handle Putin.

“If, three weeks from now, I’m put in charge of taking care of this country together with him, it might be better if I don’t immediately provoke any incidents.“ He added that he didn’t think “the Ukrainians should talk to us like that“, since France "supports" Ukraine and is "providing it with arms".

"If President Macron is talking with Mr. Putin, I think he’s right to do so," he said, "because we must not let this man lock himself into a corner. But it would be naive to believe that by talking to him, we will make him leave Ukraine“.

Mélenchon said dialogue should be conditioned on the withdrawal of Russian forces, however.

"One day or another, Russia will come back to the table, but it will take 10 or 15 years", he said, "because having broken everything, massacred people and committed war crimes, (...) is something irreversible in the minds" of Europeans.

"Ukraine must regain its sovereignty and Russian soldiers must leave Ukraine," he said.

Last Friday, Macron again took a swipe at Le Pen and Mélenchon for what he referred to as their “projects of disorder” and "submission" to Russia.

(FRANCE 24 with AFP)

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BBC

What punishment does, at best, is immediately suppress the behaviour. The trouble is, the research is unequivocal: what happens is the behaviour returns at the same rate – Alan Kazdin

Your toddler smacks another child at play group, upset that she won't share her toy. Your pre-schooler needles you at the store, whining that he really wants that sweet. Your 12-year-old refuses to set the table, storming off to her room and slamming the door.

Ask any parent, and they’ll tell you that dealing with situations like these can be among the most challenging – and common – parts of parenting. If the frustration of the moment itself weren’t enough, there’s the difficulty of how to respond. Do you give a time out? Threaten to take away privileges? Negotiate? Or do you follow the approach being promulgated by an increasing number of advocates, which holds that connecting with a child in their moment of distress, not punishing them, leads to calmer, better-behaved, and emotionally more in-tune kids?

"The word 'discipline' has been misconstrued as 'punishment', meaning inflicting pain as a consequence of doing something," says Dan Siegel, clinical professor of psychiatry at the UCLA School of Medicine and the author of six books on parenting, including No-Drama Discipline. He points out that the word "discipline" comes from the Latin word disciplina which means instruction or teaching.

"Parents say, 'Parents should be good disciplinarians.' We go, 'Yes – and a disciplinarian is a teacher.'"

Like any parenting decision – from whether to sleep train to the dilemma of screen time – how we discipline (or "teach") our children is deeply personal. Our beliefs around discipline have been shaped by our culture, the attitudes of those around us, how we were raised, even our current stress levels. Whether we think discipline is needed at all is also situational, depending even on which rules we set: a three-year-old told not to leave the playroom is more likely to "disobey", for example, than a three-year-old who is allowed to come in and out as she pleases.

Even beliefs that are a no-brainer in some societies are unusual in others. "The Anbarra child hears of no rules and receives no punishment," one anthropologist noted of the Aboriginal tribe. Other Aboriginal approaches to discipline include the idea that "the child has the ultimate choice to obey or not and adults are not overly upset if the command is not complied with". Rather than with rewards or punishments, children learn how to behave "through trial and error over a period of years". The Sámi, an indigenous group spread across the Arctic, espouse a similar parenting philosophy, letting children make their own decisions about even when to eat and sleep. Instead of punishments, there are intricate, unspoken rules and communal activities that nudge children towards desired behaviour, such as going hunting or fishing together.

In other societies, parents take a harsher approach. One Unicef report found that more than 90% of children in countries including Ghana and Egypt have experienced either physical or psychological aggression as forms of discipline in the last month.

One thing we know is that every caregiver will, at some stage, find themselves dealing with a child not doing as they're told. Anywhere from 25% to 65% of parents say that their children are at least sometimes noncompliant, with 1% to 9% saying this is a frequent or severe problem. This peaks in toddlerhood, after which children start to use tactics like negotiation to get what they want – underscoring the idea that in younger children, at least, disobedience and pushing limits is a part of normal development.

But what does the science say about how to respond? And is there really a way to guide children towards kind, thoughtful, cooperative behaviour that doesn't involve punishment at all, as some experts argue?

Some forms of punishment have been shown to worsen, not improve, behavioural problems (Credit: Getty Images)

Angry parent, angry child?

What the vast majority of scientists, paediatricians and psychologists now agree on is that harsh parenting tactics and corporal punishment, including spanking or "smacking", are unhelpful – and can cause harm to the child even when parents think the spanking is mild and justified.

The American Academy of Pediatrics changed their policy statement in 2018 to warn parents against spanking, and its use at home is now banned by 63 countries and territories ranging from Wales to Colombia. (Spanking at home remains legal in the US, Canada and Australia while in the US, 19 states also allow its use in schools, something banned in nearly every other nation.)

But despite signs that such bans, along with broader social changes, have helped reduce spanking, many parents do it. In the UK, 42% of parents said they've smacked their child over the course of the previous year. In the US, almost one-third of parents reported spanking their one-year-olds over a given month, while 70% of the mothers of two-year-olds – and 5% of the mothers of three-month-olds – admitted to doing so in the previous year. One 2013 poll found that 78% of US parents thought spanking could be appropriate – though only 22% of US paediatricians do.

Yet research suggests that physical punishment only makes the problem worse.

"It turns out the kids who are spanked get more aggressive over time. If it was working, that would go down. But it doesn't," says Elizabeth Gershoff, a professor of human development and family sciences at the University of Texas at Austin, who studies the effects of corporal punishment on children. "It actually is doing the opposite of what parents want.

"We've shown that over and over by now."

One robust review of high-quality research co-authored by Gershoff found spanking in childhood was associated with the child being more aggressive, antisocial, and having poorer mental health, with a worse parent-child relationship and a higher likelihood of mental health problems or antisocial behaviour as adults. It also found children were more likely to have lower cognitive abilities and lower self-esteem – and that spanking was not associated with any improvement in child behaviour.

"No study has found physical punishment to have a long-term positive effect, and the vast majority have found negative effects," concluded another review of 25 years of physical punishment research.

It's not just physical punishment that can backfire, but also "psychological aggression" like  shouting and name-calling. Such verbal harshness towards a child at age 13 predicted more child behaviour problems and depressive symptoms over the next year, for example, even if parents were warm the rest of the time. Harsh parenting tactics including spanking, raising one's voice, or getting angry may even change children's brains, activating a pattern of heightened fear and vigilance even when there is no actual threat.

Still, as with spanking, such tactics are common. In the US, one survey found 98% of parents of five-year-olds report having engaged in some form of psychological aggression in the last year. Unicef has found that nearly seven in 10 children aged two to 14 worldwide were "shouted, yelled or screamed at" in the last month. Four in 10 were called "dumb or lazy".

If attacking the child physically or verbally doesn't improve their behaviour and can have such negative consequences, why do parents do it?

Some may be re-enacting the way they themselves were brought up. Others may be reacting out of anger or helplessness, unable to control their own emotions. And some may simply think it's the only or best way to deal with a misbehaving child.

As science has shown these tactics to be less than ideal, other forms of punishment have come to the fore – such as "time out" (withdrawing attention from a child for a certain amount of time) or "taking away a privilege" (such as not letting the child watch their favourite TV programme).

Some parents may react harshly out of anger or helplessness (Credit: Getty Images)

The time out controversy

According to some experts, there are other, more effective ways to encourage good behaviour than any punishment at all (more on that later). But even if parents are told this – and believe it – it doesn't always change their response. Punishment isn't always about changing a child's behaviour, but stems from a parent's desire to express disapproval, satisfy their sense of justice, or even just vent their feelings.

As a result, it's unlikely we'll ever get to the point where most families practise "punishment-free parenting", no matter the potential benefits to the child, says Alan Kazdin, professor of psychology and child psychiatry at Yale University and director of the Yale Parenting Center in New Haven, Connecticut.

"You could build the behaviours you want without punishment. But at the same time, one has to be realistic. Parents are not going to abandon punishment," he says.

"So as professionals we say to ourselves, what, within the research, is the most mild punishment that is as effective, gives parents a tool, and avoids all the negative effects of hitting, shouting, screaming? A brief time out is one. And taking away a privilege is another."

But researchers define time out fairly narrowly, and not in the way that many parents practise it.

For time out, "the child is simply told that their behaviour is inappropriate, and that the consequence is time out", says one review. While most parents think of it as happening on a "naughty step" or in a child's room, researchers define time out not as where it takes place, but as a stint of time where the child is not given attention. Time out doesn't even have to be away from the caregiver, experts say; it can be quiet time in the same room.

Importantly, the parent doesn't add other, more aggressive punishments – so no yelling, calling the child "naughty", or even telling them to use the time to think about what they've done.

"We want time out not to be shaming, but just boring. We want it to be so much more boring than whatever else is going on in the environment," says Corey Lieneman, a postdoctoral fellow in child and adolescent psychology at the University of Nebraska Medical Center and co-author, with West Virginia University child psychology professor Cheryl McNeil, of the forthcoming book Time Out for Child Behavior Management.

"If you add things on top, like yelling, or allowing your child to escape the time out chair repeatedly, then it becomes exciting for the kid… And I think it's a common misconception to think that children have to sit in time out and think about what they've done, or they have to feel badly about what they've done. It's more about just seeing a difference: it's fun when I listen, it's boring when I don't."

In terms of length, a time out should last for one to five minutes – there's no evidence that a longer stint has more of an effect.

Time out also should be used sparingly, researchers say. It should be used for clear disciplinary situations, not ones that are "emotionally upsetting" for the child, or where their attachment system, and need to be close to a caregiver, are activated. And it should be in the context of an otherwise positive parenting relationship.

If parents are trained to use time out in this expert-approved way, does it actually work?

There is relatively little research on time outs and similar punishments, says Gershoff. This makes it a more complex question than, say, spanking. In particular, there are few robust RCTs – randomised controlled trials, the gold standard of scientific research. In the first known review of time out's effectiveness, published in 2020, for example, the authors found just six relevant randomised controlled trials done between 1978 and 2018. All had small sample sizes – a maximum of 43 participants.

From the available data, they concluded that time out improves children's behaviour in the short term. One meta-analysis of programmes that help teach parenting skills, for example, found that if parents participated in a programme that included time out, there was a greater average improvement in children's behaviour than programmes that did not include time out. 

The evidence for any long-term benefit, however, is thinner.

"What punishment does, at best, is immediately suppress the behaviour. It stops it – much of it by a startle reaction, but it stops it," says Kazdin. "The trouble is, the research is unequivocal: what happens is the behaviour returns at the same rate."

One of the few long-term studies done on time out followed children from ages three to 10. Once everything was taken into account – such as whether a parent used other forms of physical punishment – there were no differences in behaviour between the children who received time out and those who did not. The researchers interpreted this to mean there was no evidence that time out harmed children. But it did not seem to help them long-term, either.

Other studies suggest that time outs may help when used as part of broader programmes that support parents and teach them non-violent, gentle ways to encourage good behaviour. But it's not always clear if the time outs themselves were beneficial, or the gentler approach as a whole, which also included techniques like praising the child more, and listening to them.

"It is really hard to isolate any one strategy," says Lieneman. "It'd be like isolating one vitamin: is one vitamin helpful or not helpful? We have a lot of evidence that [time out] is helpful, but it's mixed in with all of the other health behaviours, so all of the other positive relationship aspects."

The child's personality may also play a role. Robert Larzelere, professor of human development and family science at Oklahoma State University and one of the co-authors of the 2020 review of time out's effectiveness, looked at both the short and longer-term effects of various disciplinary responses including time out, privilege removal, and reasoning.

He found that, for the 12% most defiant toddlers he studied, punishments and warnings improved behaviour over a two-month period, but only if mothers used this tactic relatively rarely – in up to 16% of their total disciplinary responses. "The most effective parents prefer to use other tactics, such as mutually acceptable compromises and age-appropriate reasoning, but will back those methods up with a single warning followed by a timeout if toddlers persist in being defiant," he says. "Then these defiant toddlers learn to pay more attention to the reasoning that they usually ignore and to the single warnings."

For less challenging toddlers, who made up 35% of the children he saw, punishments and warnings backfired: they worked immediately, but at the two-month check-in, they had increased the child's behaviour problems. And on average, for the remaining majority of children in the middle – 53% of the total – infrequent timeouts had no effect on later behaviour, positive or negative.

Adding to the complexity, it can, of course, be difficult for a parent to know which of these camps their child falls into.

Some experts don't recommend using time out at all, unless it is as a punishment-free way, such as separating two fighting children so they can take a break, calm down, and then regroup.

One criticism is that in practice, parents don't use time out in the way it is recommended. One study of the parents of 400 US children found that while more than 75% of parents reported using time out, 85% of them were using it in a way that ran counter to the evidence.

"Yes, the research way of using time outs can teach a child skills of self-regulation – but the common use of time out is, in our experience anyway, not done the way the researchers say it should be done. And instead the word is used – 'Take a time out!' – in fury and exasperation," says Siegel. "It's used as a way of punishing a child, meaning to inflict emotional pain on them."

Some also have concerns over the potential risks of using a punishment like time out.

"Although we have, to a large extent, moved on from hitting – thank goodness – we've in many cases replaced it with other things that hurt the child psychologically, affect that parent-child relationship, erode trust and contribute to the child feeling completely powerless and helpless," says Joan Durrant, child-clinical psychologist and professor of community health sciences at Canada's University of Manitoba, as well as the creator of the programme Positive Discipline in Everyday Parenting.

"If I slept in or something, and my husband's reaction was to say, 'You can't drive your car for a week', or 'Go sit in the bathroom for an hour' – it's ridiculous, when you think of applying that to ourselves. But that's what we do to children all the time."

One concern, she says, is the lesson we do teach children by punishing them: that they must do what an authority figure tells them, "or else". "It sets children up to learn to be submissive, which is extremely dangerous. To do what adults tell them to do right now – the first time ('I don't want any back talk!')," she says. "So when my coach, or my priest, or my teacher wants to coerce me into something, it's a whole lot easier. I've learned that I have to submit."

Indeed, a child's overcompliance – if inspired by fear of an authority figure, such as a fear of punishment – is itself considered a mental health problem.

But for non-physical punishments, if given rarely and in the context of otherwise warm, responsive (not authoritarian or overcontrolling) parenting, those risks remain theoretical.

The 2020 study that followed toddlers until they were 10 didn't just find that being given time out made no difference to their behaviour in the long term; on its own, time out also had no impact on their risk of having a poor relationship with their parents, behaving poorly or being anxious or depressed. That did not hold true for physical punishment like spanking, which was associated with increased rule-breaking and aggression as the children got older.

While this study was widely reported to prove that time out doesn't cause any harm, however, it had flaws. In particular, almost half of the families dropped out of the trial over time, which could skew results: if the families whose children really struggled with their behaviour long-term were those who found it hardest to make it to the study's follow-up assessments, for example.

Ultimately, it's not so much that a punishment like time out is risky as that it's a missed opportunity, says Siegel, who – with his co-author Tina Payne Bryson – earned so much notoriety in 2014 for a story on time out, he wrote a follow-up to clarify his position.

"Rather than focusing on a worry about what time outs do, I would say, 'What do I want to teach? What's the benefit?'" says Siegel. "Children learn from what we do. They learn from how we are."

"So the question then is, what do you want your kid to learn? You want your kid to learn that you don't have skills that allow you to stay calm and clear, and instead, that you're exploding out of frustration, and feeling incompetent? Or do you want them to see that you have skills that, whatever happens, allow you to stay present?” says Siegel.

Harsh parenting tactics can cause harm to the child even when parents think they are mild and justified (Credit: Getty Images)

Emotion coaching

Even if we don't want children to obey every single command, and while there's a plethora of research indicating that overcontrolling parenting can be harmful for children, consistent misbehaviour comes with its own long-term risks, at least in older age groups (not, for example, toddlers). One study found that 13-year-old children whose teachers and peers said they misbehaved were more likely to commit criminal offences by age 27, for example.

But there are punishment-free ways to encourage good behaviour, some experts say.

One pillar is to have a little more empathy. Children are told what to do an awful lot – one small study found mothers gave their children an average of 41 instructions per hour (the researchers were looking at children who were referred to a family therapy programme for not complying with their parents' instructions, so this might not represent every family). But they aren't as developed as adults in terms of processing that information (it takes around 5.5 seconds from hearing a parent's instruction to a child's complying). Nor do they always know how to do what they're told – which may be why talking a child through a task leads to their complying more than simply telling them what to do.

Think of how we would feel in some similar situations to those in which we often punish children, suggests Durrant.

"Let's say that I really want to build a cupboard, so I go to somebody who knows how to do this,” says Durrant. “He hands me a power saw and says, 'The first thing you do is saw this wood. Here's the line – cut along that line.' I've never held this thing before. I flick the switch and it goes all over the place. And I damage the wood," she says. "And then they come back and say, 'I told you what to do. How could you create all this damage? Look what you've done. Go to your room for an hour.' I go to my room. I come out. They hand me the saw and say, 'Cut along that line.’ But I've learned nothing. All I've learned is that I should be ashamed. I should have known better. It's all my fault."

One alternative that has arisen is emotion coaching, or helping children understand and express their emotions. This approach hinges on the idea that whining, a tantrum or even hitting isn't merely misbehaviour to be "corrected", but a sign that a child is emotionally dysregulated. Since children (like adults) cannot learn when they're distressed, its advocates say, they need to be brought back to a state of calm before being taught a lesson will have any effect. (Read more from BBC Future about the healing power of emotion coaching.)

Children behave in socially appropriate ways, when they feel connected. When they feel loved, respected, supported - Sophie Havighurst

"Children can't work through solving problems and even hear you giving them guidance about what else might help if they're still really emotional. And yet that's when we often try and give instruction and guidance about behaviour. So our whole approach is that you've got to wait till your child settles and calms, and you're connected," says Sophie Havighurst, professor of child clinical psychology at the University of Melbourne.

"Children behave in desirable ways, or socially appropriate ways, when they feel connected. When they feel loved, respected, supported and validated in their emotional world."

Research also shows that the more emotionally in-tune with their children parents are, and the less disapproving and critical of their child's feelings, the better children are able to regulate their emotions and behaviour. Children who receive "emotion coaching" are less physiologically aroused (an indication that they are better able to regulate their nervous systems), and even are less likely to get sick, than those who do not.

One study of 94 children showed that there may also be a self-reinforcing cycle between the way parents perceive their children, and how they respond to them: if parents said that they were likely to minimise their child's emotional reactions, the children were more likely to exhibit problem behaviour later – and if young children were perceived by their parents to have poorer emotional regulation, they were more likely to be punished by their parents as they got older.

While there have been a number of RCTs on the impact of emotion coaching, or of similar techniques that replace punishments with more of a problem-solving approach, they have been based on relatively few datasets. But the available evidence shows that the "positive parenting" approaches worked better than nothing when used with children who had behavioural problems.

There also were signs that how effective they were depended on the individual child. For children who had depression or anxiety in addition to misbehaviour, for example, one study found that collaborative problem solving was more effective than conventional methods that included time out. Another study, co-authored by Havighurst, found that emotion coaching worked better than behavioural parent training for eight- to nine-year-olds and for children whose parents reported having poorer psychological wellbeing. Meanwhile, behavioural parent training worked better than emotion coaching for younger children and for parents who had better psychological wellbeing.

In general, however, the "alternative" approaches – which eschewed not only spanking but disciplinary actions like time out – were just as effective as those who used time out.

One such example is the emotion coaching programme called Tuning into Kids, designed by Havighurst and her co-author Ann Harley. It encourages parents to respond to the emotion underlying a behaviour – including by connecting with the child, communicating empathy, helping the child understand their emotions, problem solving, and setting limits ("I know you're frustrated, it's really hard when you don't want to put your things away. Let's see if you can stomp your feet really hard to let out that steam." Later, after the child has calmed: "It's not easy when you don't want to stop playing. I know it is hard for you. I wonder what you can do next time instead of hitting Daddy?".)

If the child's anger or misbehaviour escalates, parents are discouraged from using a punishment like time out. Instead, they are told to use a "time in": staying with a child who is angry or distressed and providing a quiet, calm presence with minimal talk, and a rub of the back, if desired.

"We need to teach kids to learn that their emotional needs lead to connection – not disconnection, or punishment," says Havighurst. "One of the things that we support is this idea that when kids are very angry, they often fear rejection. They fear abandonment. And the activation of attachment is that they still need to be attached, even though they're very dysregulated," says Havighurst. (This only works, she adds, if the parent isn't very angry or distressed themselves – if so, they may need to step out of the room to avoid verbally or physically harming their child.)

At a follow-up 10 months later, the parents who learned about emotion coaching were less likely to dismiss their child's emotions and had greater empathy for their children. They also reported fewer "negative expressiveness" (like fighting) in their families. Meanwhile, parents and teachers reported "significant" changes in how the children behaved, as well as in their understanding of emotions. Of the children who had clinical behaviour problems such as hyperactivity or oppositional defiant disorder at the start, 27% no longer had these problems at follow-up with a clinician, compared to 18% of those in the control group.

There are caveats. As is common with studies like this, there was a high drop-out rate – follow-up data wasn't available for 31% of parents, 22% of teachers and 20% of direct child assessments – which could, again, make results seem either better, or worse, than they were. (Havighurst points out that in other studies she's done of Tuning into Kids, which had similar results, the retention rate was much higher.)

And, like behavioural parent training, emotion coaching is a suite of interventions, not simply "time out versus no time out". Any positive results might not have had anything to do with dropping time out. They could have been, for example, from simply teaching the parents about their own emotions, helping them to become more regulated and calmer.

This may be why the research shakes out the way it does, says Larzelere. "Those programmes emphasise different aspects of positive parenting. So the better, more skilled way that parents can use those kind of skills the better for the child," he says. "But the evidence isn't against time out."

Researchers who advocate for punishments like time out as part of a positive parenting relationship also add that it's not an either/or proposition. There isn't any reason that parents can't problem solve, express empathy or talk through emotions with their children as well as issuing a punishment, they say – which some approaches explicitly advocate.

The idea, ultimately, is to provide the parents with a way to respond that is safe for the child. Telling them not to punish the child at all, Kazdin says, risks leaving them at the mercy of their impulses.

"We want parents to have tools in their pockets. Because once they're impulsive, it's a smack. It's a shouting, it's a shake, it's a scream, it's something," says Kazdin. "You don't want that kind of stuff."

Durrant, who believes punishment is never productive, also has concerns about escalation, but from the other side. Take time out. "It often gets very, very ugly, where parents are holding the doorknob, the child's pulling on the other side, there's all kinds of screaming," she says.

"What we're doing is giving parents a recipe for violence. There's going to be yelling, there's going to be hitting, there's going to be grabbing that child and forcing them down on that chair. Why are we given a prescription for coercion, when we know that every human being resists coercion? And then the more they push back, the more it escalates."

Punishment-free parenting advocates also point out that when we talk about a behaviour intervention's "effectiveness", we normally mean, "Did it make children behave better?" That's what research studies usually look at, too. That may make sense – but it isn't the whole story.

"You get rough measures, like, Is the child behaving better?" says Havighurst. "But what happens inside if a child has a parent being much more emotionally responsive to them? What does that build internally in a child? And that's the part I think it's really hard to measure."

Siegel agrees. You can change a child's behaviour by focusing just on the behaviour, he says. But if you look at what's underlying it, helping your child to hone skills of insight and empathy, you can go beyond that.  

"That, yes, allows a kid to guide their behaviour, but it's much, much more than that. It allows them to know themselves and others in a way that allows them to thrive, not just survive by regulating their behaviour," he says.

"I'm interested in something much deeper than the behavioural outcomes. I'm interested in the mind of the child."

Warm, positive parenting can encourage children to express their emotions and regulate them, experts say (Credit: Getty Images)

This article is part of Family Tree, a series of features that explore the issues and opportunities that families face all over the world. You might also be interested in other stories about children's behaviour and development:

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Common ground

They may come at discipline in different ways. But experts on both sides of the equation overlap in many of their findings about what works best for children.

For one, they agree that not only is harsh or authoritarian parenting not optimal – permissive or "indulgent" parenting isn't, either. Permissive parenting, which is normally defined as being supportive but with low levels of control or expectations, tends to be a mixed bag. Studies have found that it's associated with high levels of self-confidence in children, but also with more substance abuse and behaviour problems, for example.

The style of parenting that consistently comes out on top is "authoritative", where parents have high levels of responsiveness, but also high levels of demandingness.

Indeed, despite the stereotypes around "gentle parenting", a punishment-free approach doesn't mean doing away with boundaries, Havighurst says. It should be authoritative, not permissive.

"But there's a way you can do that without using dominance, or withholding or punishing," she says. "It's not about the child doing everything the child's way. It's about coming to some balance. Children learn best when you respond to them with empathy before guiding them in their behaviour."

On the other hand, researchers who are in favour of consequences like time out, like Larzelere, say these consequences need to be used rarely and in the context of otherwise warm, positive parenting.

"It'd be the goal to be as positive as possible," he says. "Parents shouldn't do those things as much as possible and should emphasise the positive relationship with their children." Negative consequences, he says, should be a "backup" to teach a child to cooperate after other attempts have failed, rather than a go-to response to misbehaviour.

Most researchers also agree that not only should punishments not be the crux of any parenting strategy – but they're not the best way to teach a child a lesson, either.

"Spanking and things like are very attractive for many parents because they often get a quick reaction. You feel like you've dealt with it, and then you can move on. Versus taking time to really talk with children and explain things to them," says Gershoff. "Time out and spanking are these kind of quick fixes that don't really deal with the underlying issue, and they don't help children learn."

Reasoning, rather than simply commanding, is something you can do with children from a young age, Gershoff says – it's something they really start to understand when they're two or three.

In fact, Larzelere's comparison of disciplinary tactics found that for the majority of toddlers, the best way to get a toddler to comply in the short term is to offer alternatives – reasoning works best for children who are whining or negotiating.

Again, however, it depends on the child. In the longer term, offering alternatives decreases misbehaviour for the 7% least challenging toddlers. For the 20% most defiant toddlers, offering alternatives too often increases misbehaviour – although frequent reasoning, two months later, had helped them behave better. And for the remaining majority of children, offering alternatives had no clear effect either way on behaviour two months later, on average.

"We use mild punishment, because parents are going to punish. And mild punishment is only better than regular other punishment, because the side effects are so few. But it's still not going to teach the child what to do," says Kazdin.

Among other elements, his approach includes a specific sequence of practise and praise. Say a child is throwing tantrums while hitting you. You should tell your child to "practise" having a tantrum, without the hitting. Then give effusive, specific praise ("That was such a great tantrum! I bet you can't do that again!"), along with some physical affection. Practise over and over.

Another relatively practical strategy is to look at when and how parents issue commands. Just as adults don't like being pulled out of something they're working on, neither do children. When mothers were told to direct their toddlers to play with certain toys, for example, it worked best if the child was already turning towards that toy or if the mother was able to attract them to that toy herself, rather than simply making a command. "A request for action coming out of the blue has little chance of succeeding," the researchers write. If you do have to give an instruction, make it direct and clear.

Both sides also emphasise the importance of emotional regulation – in the parent. And they underscore the importance of something often completely overlooked: how caregivers act themselves.

"Parents leave the most important tool off the table, which is systematic modelling," says Kazdin. That means showing the behaviour that you want to see in your child, and pointing it out in others. "The old thing of my generation was, 'Do what I say, not what I do.'" If that’s a parent’s approach, he says, "The research shows – good luck."

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Législatives : future terre RN ou énième désillusion, le cas ambivalent de la Moselle

Après la deuxième défaite consécutive de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron, le Rassemblement national veut rebondir. L’objectif est simple : matérialiser le score historique de la présidentielle (42%) par davantage de sièges à l’Assemblée nationale lors de ces législatives, car les sept députés élus en 2017 sont loin de suffire pour mener un vrai travail d’opposition. Pour ce faire, le parti a mis le paquet dans les départements où sa candidate est arrivée en tête en avril dernier. Parmi ceux-ci figurent notamment l’Aisne, le Var… mais aussi la Moselle.

En effet, si le « 57 » ne compte actuellement aucun parlementaire RN, une progression s’est tout de même réalisée ces dernières années. À la présidentielle, Marine Le Pen a même dépassé la barre des 50% dans plusieurs circonscriptions du département. Dans trois d’entre elles, particulièrement perçues comme « gagnables », des cadres du parti ont été désignés pour tenter de l’emporter face aux députés sortants de la majorité, présents en nombre dans le département.

Dans la 6e, un risque d’éparpillement des voix

Kévin Pfeffer, jeune cadre local, trésorier et membre du Bureau national, a été désigné pour mener la bataille dans la 6e circonscription, qui englobe les communes de Forbach, Freyming-Merlebach ou encore Stiring-Wendel. Déjà candidat dans le département en 2017, il mise sur les 56,3% récoltés par Marine Le Pen à la présidentielle pour passer le cap face à Christophe Arend, député LREM sortant. Mais la tâche pourrait être difficile en raison d’un problème qui se présentait déjà en avril dernier : la multiplication des candidatures dites « souverainistes » ou « nationales ». 

En effet, à l’image de la stratégie nationale du RN, aucune alliance n’a été formée. En plus d’Éric Diligent, le représentant de Reconquête, la circonscription compte donc un candidat « gilets jaunes », Christophe Mouynet, fortement mobilisé dans le secteur lors des restrictions anti-Covid imposées par l’Allemagne aux travailleurs frontaliers au pic de la pandémie. Et surtout Florian Philippot, candidat sous les couleurs de son mouvement Les Patriotes après avoir participé à toutes les élections dans le secteur lorsqu’il était au FN, atteignant jusqu’à 43% des voix dans cette circonscription en 2017. 

« Quand vous avez des gens qui, pour mettre leur tête sur une affiche, sont prêts à laisser passer la Nupes devant le RN, c’est compliqué d’envisager une union », explique Laurent Jacobelli, porte-parole du parti, lui-même candidat dans le département. Avant de tirer à boulets rouges sur l’ex-bras droit de Marine Le Pen : « Florian Philippot est guidé par son ego. Après avoir échoué aux régionales, et même à se présenter à la présidentielle, il sait pertinemment qu’il ne sera pas député, mais se présente tout de même. Il pense sûrement plus aux finances de son parti qu’à ses convictions, c’est grave lorsqu’on se prétend patriote ! »

Ainsi, pour éviter tout risque de défaite prématurée, le RN appelle les électeurs au « vote utile », dès le premier tour, assurant qu’une voix donnée au parti d’Éric Zemmour ou à Florian Philippot est une « voix perdue ». En revanche, en cas d’accession au second tour, la stratégie n’est évidemment pas la même. Kevin Pfeffer accueillera tous les électeurs du camp national, car le parti ne se nomme pas « Rassemblement pour rien ».

Dans la 7e, un parachutage à l’atterrissage difficile

Pour tenter de piquer le siège de Hélène Zannier, député LREM sortante de la 7e circonscription (Saint-Avold, Faulquemont, Porcelette…), le RN a décidé d’investir un acteur éminent de la dernière campagne présidentielle, le jeune directeur de la communication Alexandre Loubet. Ancien du mouvement Debout La France de Nicolas Dupont-Aignan, ce cadre de 27 ans, alors qu’il n’est pas originaire du coin, hérite du territoire le plus favorable de département, où Marine Le Pen a atteint les 58% en avril dernier. 

Mais auprès des militants locaux du parti, ce parachutage a du mal à passer. En conséquence, Lucien Da Ros, un fidèle de la famille Le Pen depuis une quarantaine d’années, a décidé de quitter le parti pour rallier Éric Zemmour et sera même le candidat suppléant de Reconquête dans la circonscription, comme le relatait Le Républicain Lorrain à la mi-mai. Là encore, Laurent Jacobelli défend la stratégie du RN face aux nombreuses critiques, qui pourraient avoir des conséquences lors du scrutin. 

Selon lui, peu importe qu’Alexandre Loubet ne soit pas originaire de la région, car ce qui compte, « c’est qu’il connaisse les dossiers et défende les intérêts des habitants » du secteur. « L’aigreur et la rancune ne peuvent pas faire un bon candidat. Notre choix a été confirmé par les faits », ajoute-t-il au sujet du départ de Lucien Da Ros.

Vers un tandem député-maire RN dans la 8e ? 

Enfin, s’il y a une circonscription que le RN pourrait emporter, il s’agit bien de la 8e. En effet, Laurent Jacobelli, nommé président du groupe RN dans le Grand Est après y avoir mené la campagne des régionales en 2021, est lui-même candidat dans cette terre industrielle déjà bien labourée par le parti. Et pour cause, son suppléant n’est autre que Fabien Engelmann, le maire de Hayange, l’une des principales communes du secteur, où il a été largement réélu pour un second mandat lors des municipales de 2020.

Lui aussi accusé par ses adversaires d’être parachuté, Laurent Jacobelli peut toutefois s’appuyer sur l’ancrage local du parti et son importante présence dans les médias nationaux.  « Il y a une attente ici avec le score de Marine Le Pen à la présidentielle (52%). Mais aussi parce qu’avec l’exemple de Hayange, on voit que le RN au pouvoir, ça fonctionne », estime-t-il, chargeant au passage son potentiel futur concurrent au second tour, le député MoDem sortant Brahim Hammouche, un candidat « qui n’a pas fait une seule proposition de loi en cinq ans ». 

L’abstention, toujours plus importante aux élections intermédiaires qu’à la présidentielle, pourrait également représenter un danger pour le candidat RN. En effet, la circonscription a déjà été celle du département où l’on s’est le moins rendu aux urnes lors de la présidentielle. Certains électeurs, déçus de la défaite en avril dernier, pourraient également décider de ne pas se déplacer ces 12 et 19 juin.

Toujours le pouvoir d’achat comme leitmotiv

Au local, des problématiques spécifiques du territoire sont abordées par les candidats RN, notamment celle des travailleurs frontaliers (avec le Luxembourg et l’Allemagne), très nombreux en Moselle. « Il faut stopper le matraquage fiscal qui les vise », clame Laurent Jacobelli. « lls sont victimes d’une double imposition de fait, alors que l’on devrait plutôt leur faciliter la vie, notamment avec un investissement dans le ferroviaire. Car la ligne TER est un calvaire. »

De manière plus globale, aux quatre coins du département comme à l’échelle nationale, le parti a décidé d’axer sa campagne sur le pouvoir d’achat, tout comme pour la présidentielle. En effet, selon le porte-parole, c’est cette « ligne claire », en plus des sujets du RN déjà largement identifiés par les électeurs comme la sécurité, qui pourront convaincre : « Quand on va à la rencontre des citoyens, on se rend bien compte que le prix de l’essence et de l’énergie est bien plus un sujet que des alliances contre-nature comme la Nupes ! » 

Alors, le RN peut-il obtenir des députés en Moselle ? Si la plupart des projections annoncent entre 30 et 50 sièges à l’issue du scrutin, synonymes d’un groupe dans l’Hémicycle pour le parti, de grandes précautions doivent être prises. À de nombreuses reprises lors des dernières élections, les scores de Marine Le Pen et de ses candidats ont largement été surestimés par les sondeurs. En témoigne celui de Laurent Jacobelli aux régionales dans le Grand Est, largement battu par le président sortant Jean Rottner (LR), alors qu’ils étaient donnés au coude à coude dans la plupart des prédictions jusqu’au jour du scrutin. 

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New York Times - World

Threats, Then Guns: A Journalist and an Expert Vanish in the Amazon

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Dom Phillips, a British journalist, and Bruno Pereira, a Brazilian expert on Indigenous groups, have not been seen since Sunday. They faced threats before they disappeared.

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By Jack Nicas, Ana Ionova and André Spigariol

RIO DE JANEIRO — The Javari Valley in the Amazon rainforest is one of the most isolated places on the planet. It is a densely forested Indigenous reserve the size of Maine where there are virtually no roads, trips can take a week by boat and at least 19 Indigenous groups are believed to still live without outside contact.

The reserve is also plagued by illegal fishing, hunting and mining, a problem exacerbated by government budget cuts under President Jair Bolsonaro. Now local Indigenous people have started formally patrolling the forest and rivers themselves, and the men who exploit the land for a living have responded with increasingly dire threats.

That tension was the kind of story that has long attracted Dom Phillips, a British journalist in Brazil for the past 15 years, most recently as a regular contributor to The Guardian. Last week, Mr. Phillips arrived in the Javari Valley to interview the Indigenous patrols for a book. He was accompanied by Bruno Araújo Pereira, an expert on Indigenous groups who had recently taken leave from the Brazilian government in order to aid the patrols.

About 6 a.m. Saturday, the two men were with a patrol, stopped along a snaking river, when another boat approached, according to officials at Univaja, a Javari Valley Indigenous association that helps organize the patrols. The approaching vessel carried three men known to be illegal fishermen, Univaja said, and as it passed, the men showed the patrol boat their guns. It was the kind of threat that Univaja had been recently reporting to authorities.

The following morning, Mr. Phillips, 57, and Mr. Pereira, 41, began their journey home, traveling on the Itaquí River in a new boat with a 40-horsepower engine and enough fuel for the trip. They were scheduled to arrive in Atalaia do Norte, a small city on the border with Peru, at about 8 a.m. Sunday.

The men and their boat have not been seen since.

Over the past three days, various search crews, from Indigenous groups to the Brazilian Navy, have scoured the area; Brazilian politicians and celebrities have called for more action to find the men; and their disappearance has led the morning newspapers and nightly news across the country.

On Wednesday, state police officials said they were questioning a suspect and had seized a boat and illegal ammunition from him. Officials said the suspect’s green speedboat with a visible Nike symbol was seen traveling behind Mr. Phillips and Mr. Pereira’s boat Sunday morning.The suspect was one of the fishermen who showed the patrol their guns on Saturday, according to Soraya Zaiden, an activist who helps lead Univaja, and Elieseo Marubo, Univaja’s legal director. They said the man had shot at a Univaja patrol boat months earlier.

“We will continue the search,” Ms. Zaiden said. “But we also know that something serious, very serious, may have happened.”

Mr. Phillips, who also wrote regularly for The New York Times in 2017, has dedicated much of his career to documenting the struggle between the people who want to protect the Amazon and those who want to exploit it. Mr. Pereira has spent years defending Indigenous groups under the resulting threat. Now fears are growing that their latest journey deep into the rainforest could end up as one of the grimmest illustrations of that conflict.

Univaja said that Mr. Pereira “has profound knowledge of the region,” and local officials said that if the men had gotten lost or faced mechanical issues, they likely would have already been found by search crews. Univaja said Mr. Pereira had faced threats in the region for years.

Violence has long been common in the Amazon, but it has largely been between locals. From 2009 through 2020, there were 139 killings of environmental activists and defenders in the Amazon, according to data compiled by a journalism project called Tierra de Resistentes. But hardly any of those attacks were against Brazilian government officials or journalists who were outsiders in the region.

In 2019, a Brazilian government worker was shot and killed in apparent retaliation for his work combating illegal activity in the Javari Valley.

The 1988 murder of Chico Mendes, Brazil’s most famous conservationist at the time, helped spark an environmental movement in the country to protect the Amazon. That movement has faced significant headwinds lately, particularly under Mr. Bolsonaro, who has vowed to open the Amazon to mining, logging and other industry.

Deforestation has increased during his presidency, as his government has weakened many of the institutions designed to protect the forest.

On Tuesday, Mr. Bolsonaro said he prayed that Mr. Phillips and Mr. Pereira would be found. He also questioned their journey. “Two people in a boat, in a completely wild region like this, is an adventure that isn’t recommendable,” he said. “An accident could happen, they could have been executed, anything.”

Politics also cast a shadow over the government’s response, which many politicians, journalists and other public figures widely criticized as inadequate and slow.

Ms. Zaiden said that Univaja alerted federal authorities to the men’s disappearance midday Sunday. It then took a full day for Brazil’s Navy to send a search team, which consisted of a single boat, when an aircraft would have been far more effective and efficient for searching such a vast, remote area.

By Monday evening, the army said it was still awaiting authorization from the “upper echelons” of the Brazilian government to join the search, before eventually saying it was sending a team.

Alessandra Sampaio, Mr. Phillips’s wife, pleaded with authorities to intensify the search in a video posted online Tuesday morning.

“We still have some hope,” she said. “Even if we don’t find the love of my life alive, they have to be found, please. Intensify these searches.”

On Tuesday, the navy and army said they had deployed aircraft, as well as additional boats in the search. The Ministry of Defense said that the armed forces started assisting the search “as soon as the first information about the disappearance was released.” On Wednesday, a Brazilian judge ruled that the government had failed to protect the reserve and must use aircraft and boats to search for the missing men.

Mr. Phillips and Mr. Pereira knew each other well. In 2018, Mr. Phillips joined a 17-day journey led by Mr. Pereira deep into the Javari Valley — 590 miles by boat and 45 miles on foot — for a story about the Brazilian government’s search for signs of isolated Indigenous groups. “Wearing just shorts and flip-flop as he squats in the mud by a fire,” Mr. Phillips wrote in The Guardian, Mr. Pereira “cracks open the boiled skull of a monkey with a spoon and eats its brains for breakfast as he discusses policy.”

At the time, Mr. Pereira helped lead the government’s efforts to identify and protect such groups. After Mr. Bolsonaro became president in 2019, Mr. Pereira’s department faced cuts and shifting orders from the top, said Antenor Vaz, a former official in the department, stopping them from carrying out the expeditions once critical to protecting the reserve.

“It is a region that is extremely dangerous, especially since 2019 when the illegal actions of loggers, prospectors, fishermen and hunters surged,” Mr. Vaz said.

Mr. Pereira eventually took a leave from his post to help Indigenous groups in the Javari Valley fill the vacuum of enforcement. Those patrols have focused in part on documenting and reporting fishermen who illegally catch pirarucu, a freshwater fish that can weigh as much as 440 pounds and is considered endangered in Brazil.

As the Indigenous patrols organized by Univaja became a front line of enforcement in the Javari Valley, they began to face threats. In April, one man accosted several Univaja workers, telling one that if he didn’t stop reporting illegal activity, “he’d put a bullet in his face,” according to a police report that Univaja filed with local authorities.

Ms. Zaiden shared a letter Univaja received that threatened Mr. Pereira by name, accusing him of sending Indigenous people to “seize our engines and take our fish.” The letter added, “I’m just going to warn you once that if it continues like this, it will get worse for you.”

She said the organization had reported many of the threats to local authorities, asking for help. Marcelo Ramos, a congressman from the region, said that he had confirmed with federal authorities that the group had reported threats within the past week.

“We’ve been demanding action, but unfortunately there’s been no reaction,” Ms. Zaiden said. “Now our greatest fear is that this is the reason for Bruno and Dom’s disappearance.”

Leonardo Coelho contributed reporting from Rio de Janeiro.

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France24 - Monde

Sénégal : tensions entre le gouvernement et l'opposition à l’approche des élections législatives

Publié le : 10/06/2022 - 21:51

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Les partisans de Yewwi Askan Wi, la coalition de l’opposition au Sénégal, a manifesté, mercredi, contre la décision du Conseil constitutionnel de rejeter la liste sur laquelle figurent Ousmane Sonko, le principal opposant au gouvernement de Macky Sall et d’autres personnalités, pour les élections législatives prévues le 31 juillet.  

À l’approche des élections législatives qui auront lieu le 31 juillet prochain, les tensions s'accumulent entre les deux camps : d’un côté, l'actuel président du Sénégal et de l’Union Africaine, Macky Sall, et de l’autre, le leader de l’opposition, Ousmane Sonko.

Les élections législatives visent à renouveler, pour cinq ans, les 165 députés de l’Assemblée nationale, largement dominée par la coalition présidentielle.

Alors que le préfet de Dakar avait initialement interdit l’organisation d’une manifestation le 3 juin, ce dernier est revenu sur sa décision permettant à des milliers de Sénégalais  de descendre dans les rues mercredi 8 juin. Peu avant, ce dernier avait rejeté la liste nationale de l'opposition pour les prochaines législatives et plus généralement contre le pouvoir.

Une manifestation finalement autorisée

La manifestation s’est déroulé de 15 h à 19 h sur la place de l’Obélisque, proche du centre de la capitale, Dakar, où une foule dense, drapée dans les couleurs nationales vert, or et rouge s’est regroupée. "Cette manifestation est un avertissement à Macky Sall. Notre seul ennemi est Macky Sall", a déclaré Ousmane Sonko, député à l’Assemblé national et maire de la ville de Ziguinchor, devant des milliers de Sénégalais venus lui manifester leur soutien.

"Il y a trop de malversations politiques. Le peuple souffre. Nous voulons que le Sénégal se développe", s’est, de son côté, confié un manifestant. "Comment un pays peut-il se développer sans l’éducation, sans la santé ou l’alimentation ? On en a marre du président", a déclaré un second manifestant au micro de France 24.  

Ces derniers, en colère, se révoltent contre les obstacles qui se dressent contre l’opposition pour participer aux législatives, la situation politique et la hausse des prix qui sévit dans le pays.  

Les raisons du refus   

De son côté, le gouvernement réfute les accusations qui sont porté à son encontre et explique les raisons qui ont poussé le Conseil constitutionnel à refuser ces listes.

Le Conseil constitutionnel a confirmé la semaine passée le rejet de la liste nationale de Yewwi Askan Wi, coalition menée par le parti de Ousmane Sonko. Cette décision revient à écarter des élections Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et candidat déclaré à celle de 2024, et d'autre figures de l'opposition.

Il s'agit de la liste des titulaires de Yewwi Askan Wi, et non celle des suppléants, qui reste valide. Il a aussi invalidé la liste des suppléants de la majorité présidentielle, mais non pas celle des titulaires.

Selon, Alioune Ndoye, le ministre des Pêches et de l’Économie maritime, les opposants "n’ont pas respecté des règles mineures telles que celles qui touchent à la parité et au parrainage".  En effet, il reproche à l’opposition d’avoir commis une erreur en choisissant une personne inéligible pour les représenter. "Une personne ne peut être présente dans deux listes (titulaire et suppléant) selon la loi", a-t-il déclaré sur l’antenne de France 24 le mardi 7 juin. 

Le président sénégalais s’est également prononcé sur ce sujet en déclarant dans un entretien à France 24 et RFI, diffusé le 9 juin, "qu’une liste qui ne respecte pas ce que dit la loi, est éliminée". "Si on est un pays stable, ce n'est pas un hasard. Nous avons un code électoral, il a été discuté pendant des mois", avant de conclure, "pourquoi lorsqu’il s’agit de l’opposition, qu’il y a une décision défavorable, on va appeler à la fin du monde."

En mars 2021, les tensions entre le gouvernement et l’opposition ont connu un épisode particulièrement violent avec l’arrestation d’Ousmane Sonko, accusé par la justice de viols présumés et placé en garde à vue. Son arrestation a donné lieu à des émeutes durant presqu’une semaine, provoquant quatorze morts. Inculpé par la justice le 8 mars 2021, il a été relâché sous contrôle judiciaire et l’est encore aujourd’hui.

A lire sur France 24 >>> Ousmane Sonko, principal opposant sénégalais, arrêté après des incidents à Dakar

La manifestation avait valeur de test sur la capacité de l’opposition à mobiliser ses troupes. D’après l’AFP, pour beaucoup d’observateurs de la vie politique sénégalaise, les législatives du 31 juillet représente un enjeu important à deux ans de l'élection présidentielle de 2024 :  l'issue du scrutin pourrait influencer la décision du président Macky Sall d’entreprendre ou non la conquête d’un troisième mandat.

Avec AFP

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Sénégal : le président reconnaît "l'obsolescence" du système de santé

L'Entretien de France 24

Macky Sall : "Nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain"

France24 - Monde

Plusieurs gendarmes tués lors d'une attaque dans le nord du Burkina Faso

Publié le : 10/06/2022 - 20:00

FRANCE 24 Suivre Bangaly Touré

Plusieurs gendarmes sont morts, jeudi, lors d’une attaque de jihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso, près de la frontière nigérienne, a indiqué vendredi l'armée. "Plusieurs terroristes" ont également perdu la vie, selon l'état-major.

Onze gendarmes ont été tués dans le nord du Burkina Faso, près de la frontière nigérienne, lorsqu'un poste de gendarmerie a été prise pour cible par des hommes armés, jeudi 6 juin, a rapporté un communiqué de l’armée vendredi.

"La Brigade Territoriale de Gendarmerie de Seytenga (région du Sahel) a été la cible d'une attaque terroriste dans la soirée du jeudi 9 juin. Malheureusement, onze gendarmes ont consenti le sacrifice suprême", indique l'état-major dans un communiqué, ajoutant que "plusieurs terroristes" avaient été tués.

Plus tôt vendredi, une source sécuritaire avait indiqué à l'AFP que quatre gendarmes ont également été blessés. Deux autres attaques avaient eu lieu jeudi au Burkina Faso.

À Barani, dans la région de la Boucle du Mohoun, dans le nord-est, quatre gendarmes ont été tués par une attaque contre leur détachement. Et à Karma, près de Ouahigouya, dans le nord, un soldat burkinabè et un civil ont été tués dans une attaque contre une mine d'or, par des hommes armés non identifiés.

Une quarantaine de jihadistes ont été tués, de l'armement et d'importants matériels récupérés par l'armée à la suite de ces attaques, selon l'état major.

Recrudescence d'attaques jihadistes

Le Burkina Faso, en particulier le nord et l'est, est le théâtre d'attaques jihadistes récurrentes depuis 2015, perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique qui ont fait plus de 2 000 morts et 1,8 million de déplacés.

Face à l'insécurité, le producteur d'or russe Nordgold avait annoncé en avril l'arrêt des activités de la mine d'or de Taparko, principale mine privée du Burkina, située dans le nord. Jeudi, Nere Mining, l'exploitant burkinabè de la mine d'or attaquée, a également suspendu leurs activités.

Le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé fin janvier le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'inefficacité face à la violence jihadiste, a fait de la question sécuritaire sa "priorité".

Après une relative accalmie lors de sa prise de pouvoir, Paul-Henri Sandaogo Damiba fait face à une recrudescence d'attaques de jihadistes présumés qui ont fait depuis mi-mars plus de 200 morts, civils et militaires.

Avec AFP

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Burkina Faso : une quarantaine de morts dans trois attaques perpétrées samedi

Burkina Faso : "dialogue" avec des groupes armés pour tenter de sortir de la spirale de la violence

Burkina Faso : plus de 50 morts dans une attaque dans une région de l'Est

BBC

ET bears an unmistakably large footprint over the subsequent film landscape, spawning a reinvention of youth cinema as being led by youth themselves

Much of Steven Spielberg's filmography is associated with youth. Early on in his career, his own youth was a talking point: his debut feature film Duel (1971), originally shown on US TV when he was just 24, saw him hailed as a new wunderkind. Since then, much of his work has been aimed at youth culture, from the Boys' Own adventure heroics of the Indiana Jones franchise to Hook (1991), his revisionist take on Peter Pan, the boy who never grows up. The adventure-land screams of the Jurassic Park films also belong in this vein of work in his cinema – as do later works like The BFG (2016) and Tintin (2011). Even Empire of the Sun (1987), a more plainly dramatic film, views the horrors of World War Two through the eyes of a child. But before all these came ET the Extra-Terrestrial, which was released in US cinemas 40 years ago this week. It was his first film to examine childhood directly, and its influence is still felt today in a film culture that tilts evermore towards youth in its focus.

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In fact, ET the Extra-Terrestrial premiered at Cannes Film Festival a couple of weeks earlier, on 26 May 1982, having been selected to close the 35th edition of the prestigious event: Spielberg was not – is not – an arthouse director, and so a premiere there was far from a given. Yet the movie met with rapturous acclaim from the get-go, causing an enormous standing ovation (back in the day when they were not granted so easily) that entered straight into the film's legend. The buzz swiftly translated into enormous box office receipts, as the film racked up nearly $360 million from its original US release; to this day, it has earned almost $800 million worldwide (a figure that incorporates the film's many re-releases, including a controversial re-release in 2002 when Spielberg had the film’s guns digitally changed into walkie-talkies). ET ended the 1980s as the US's highest-grossing film of the decade. In 1982 itself, it came in at number one for the year at the US box office ahead of, at number 12, John Huston's Annie, a film adaptation of the 1977 Broadway musical, which was also released in May, and also centred on a spunky but melancholy child – of which more later.

ET's story draws on Spielberg's own upbringing, and in particular his experiences as a child of divorce (Credit: Alamy)

Film directors had always looked to their childhoods for material, but in the cases of, say, Ingmar Bergman with Fanny and Alexander (1982), or Federico Fellini with Amarcord (1973), those films came much later in the creator’s work, functioning as a sort of wistful return to youth such as comes when considering one's life to the full. ET is not autobiographical in the way of those films (not least because it prominently features a small, adorable alien crashing to Earth) but it clearly draws prominently on Spielberg’s youth, as he has mentioned on several occasions, particularly in the way that the film – as written by the screenwriter Melissa Mathison from an idea by Spielberg himself – reconfigures Spielberg’s childhood. The main aspect of that upbringing that has crossed over into the film is the divorce of Spielberg's parents: in the film, protagonist Elliott (Henry Thomas) and his siblings, younger sister Gertie (Drew Barrymore) and older brother Michael (Robert MacNaughton), live with their single mother (Dee Wallace), and the absence of a father is keenly felt, especially in a painful dinner scene early on. Spielberg, the person, is sort of duplicated into the two boy characters of Elliott and Michael, being at once the lost child who yearns for friendship (which in the film's case takes the form of a bond with the alien), and also the protective older sibling (Spielberg had two younger sisters).

A child's-eye view

Spielberg, being in his mid-30s at the time of the film, was still relatively close to his subjects in age, which enables him to invest psychologically – that shows in the film's keen emotional impact, as well as in Spielberg's fresh cinematics, particularly the way his camera works at roughly children’s head height, investing physically in a child’s universe, and his no-nonsense, puckish attitude towards children's banter, games and worldview. A comparison with the film's contemporary Annie is informative, because that film has a much more top-down quality; it feels like the work of older people setting out to manufacture a children’s entertainment, with a cute story, a charming young actress, good songs, and the sense of everybody putting on a rollicking good show. All of this being the case, the film nevertheless has an artificial, slightly hokey feel to it nowadays, from its set decoration to the stiff performance of Albert Finney in the role of Daddy Warbucks. In this respect, Annie feels like the death rattle of young people's entertainment of yore, and ET like the birth of a young people’s entertainment of the future, that really understands its key audience. The film director Joe Stephenson, currently working on an adaptation of Doctor Jekyll and Mr Hyde starring Eddie Izzard, and who named his production company Be Good productions after a famous line in ET, concurs: "The film feels like the OG of almost a genre of filmmaking," he tells me. "I suspect that if you show a 6-year-old it today, they will feel just as spoken to, and just as moved."    

Rewatching the film in 2022, it's certainly the case that the film has kept a fresh and original feel, even as it is clear to see its influence on the contemporary landscape. ET stands out most clearly for the wallop of its sentimental arc, which Spielberg brilliantly contrives from the heartfelt performances he obtains from his child actors, the unashamedly big and heartstring-tugging score by John Williams, as well as his facility for ramping up the tension so that the downbeats register all the more intensely. The film's lone aspect that has aged somewhat iffily is its somewhat dubious politics of gender and sexuality: the script's bizarre insistence that ET is male (to the extent that a scene of the alien "dragging up" is played for comedy), and a weird scene in which Spielberg, filming things from the alien's perspective, appears to suggest that the alien has a thing for the children's mother, play as old-fashioned curiosities in a film that is otherwise very straightforward.

Mostly, the film scores because, as well as daring to literally place itself at its protagonist's height, it doesn’t talk down to the child characters: these are children who rebel, who respond to their environment, who have agency in their own world, and whose pain is accorded as much importance as they give it themselves. Molly Haskell, author of Spielberg: A Life in Films, concurs: "I think ET has been hugely influential in prioritising (even consecrating) the child's point of view over that of that of grown-ups, whether authorities in uniform or distracted mothers", she tells BBC Culture via email. Returning to the comparison with Annie, it's clear that grown-ups are the agents in that film, and Annie herself is bounced back and forth between them: in ET, instead, Elliott and his siblings are the ones who carve out their own world, nursing the wounded alien, dressing it up, and returning it to its people by defying lawmakers.

ET arguably has more in common with an arthouse film like Céline Sciamma’s Petite Maman than today's blockbusters (Credit: Alamy)

Its influence resounds today, and not only in the film's most obvious descendants, such as Netflix series Stranger Things, with its self-conscious nostalgia for 1980s family filmmaking. It's not too much of a stretch to see its legacy in the way Pixar has cornered the market for children's entertainment, from Toy Story (where the toys can be seen as stand-ins of sorts for children) to Turning Red. However while Stephenson agrees that the film has been extremely influential, he thinks that few who have tried to make films "specifically in the ET mould have quite reached the harmony of ET".

Indeed, if Spielberg’s fantastical, child-focused storytelling feels influential in the world of film and TV, ET's more heartfelt elements and the time it accords to everyday life – as well as the way it doesn’t shirk pain and sorrow – feel strangely old-fashioned now and perhaps more aligned with arthouse cinema than with the frantic landscape of blockbusters. A likely cousin of ET, in this respect, is Céline Sciamma’s recent Petite Maman, which also has a supernatural dimension, and a resolutely child-centric, deeply emotional narrative. Here, as in ET, a lonely child, whose parents appear to be separating, encounters a fantastical playmate, a kindred spirit (in this case, by time-travelling to meet her own mother as a child); again, as in ET, the child is filmed sympathetically and with the sense that she is her own free agent, exerting an influence on the world around her. Another film clearly indebted to Spielberg, but which feels hampered by Spielberg’s trademark sentimentality, is Todd Haynes's Wonderstruck (2017), which also premiered in Cannes: also set in a world of children, and again attempting to conjure a sense of wonder from the adventures of children, the film features a somewhat sorrowful child of divorce in the main role. The clear suggestion of Spielberg is there in the script, but it sits slightly uncomfortably with the more eccentric and twisty directorial vision of Haynes.

If ET has an unmistakably large footprint over the subsequent film landscape, spawning a reinvention of youth cinema as being led by youth themselves, from The Goonies to The Hunger Games, it has also dated, in the sense that we are no longer used to the care of its writing, its sheer cinematic craft (visible, for instance, in Spielberg’s delicious nods to trademark shots of confrontation in traditional westerns, when the children are escaping the adults, filmed marching ominously down a road in a row). Does the film hold up? Haskell, somewhat cryptically, tells me: "I think it stands up for the most part, but also might be retitled The Long Goodbye." Perhaps in this sense, ET signalled the start of a new type of cinema, but also rang out a protracted cry of farewell to its own type of cinema, one which is governed foremost by emotions, and where action, fantasy and the otherworldly are only considered in terms of what they bring to bear on authentic human lives.

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Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : Laurence Trochu, « l’anti Pécresse »

« Peut-elle être la prochaine femme forte de la droite ? » s’interrogeait en 2018 le magazine Vanity Fair. Laurence Trochu venait d’être élue à la tête de Sens Commun, le mouvement issu de la Manif pour Tous, qui appartenait encore à LR. Elle avait choisi Valeurs Actuelles pour s’exprimer pour la première fois dans les médias. Quatre ans plus tard, nous l’avons retrouvé à Versailles, autour d’un café, quelques jours avant le premier tour des élections législatives. Elle est la candidate de Reconquête dans la cité royale après avoir soutenu Éric Zemmour à la présidentielle. Sous sa houlette, l’ex-Sens Commun qui compte 9.000 sympathisants est devenu le Mouvement conservateur, allié du parti de l’ancien journaliste.

Zemmour « nous a redonné la fierté d’être de droite »

« Elle mérite d’être mieux connue. Au-delà d’être une femme courageuse, c’est d’abord une femme compétente. » Gabrielle Cluzel, la patronne de Boulevard Voltaire ne tarit pas d’éloges sur cette mère de six enfants, entrée en politique « pour rendre service ». Menant cette campagne « très dense » à tambour battant, la candidate de la première circonscription des Yvelines semble pourtant confiante et détendue. Sans doute grâce à la décision prise en décembre de franchir le Rubicon, en soutenant Éric Zemmour.

Il a « libéré la parole » d’une telle manière qu’il a « complètement décomplexé » y compris des élus très prudents dit-elle. Citant Mathieu Bock-Coté, la spécialiste de philosophie politique estime que la droite se condamnait elle-même à être « une non-gauche ». Depuis son engagement, Zemmour « nous a redonné la fierté d’être de droite » assure Laurence Trochu. Si son score de 7% est relativement décevant, la vie politique ne sera « plus jamais la même grâce à lui » veut-elle croire. L’embryon de la fameuse union des droites a vu le jour. Ce qui a donné lieu à des associations imprévisibles quelques mois auparavant. En réunion publique, celle-ci raconte s’être amusée avec Stéphane Ravier : « qui aurait pu imaginer un jour, que l’on soit ensemble, dans le même camp derrière le même candidat ? ».

« C’est plutôt une mort sociale. Il n’y a que des coups à prendre »

Après la victoire de Valérie Pécresse au congrès de LR, Laurence Trochu a annoncé le 4 décembre son ralliement à la campagne d’Éric Zemmour. Chez Les Républicains, « nous avons mangé notre pain noir », « nous étions considérés comme les vilains petits canards » à la droite de la droite, justifie-t-elle. La rédactrice en chef de Boulevard Voltaire confirme. Le maintien au sein de LR était devenu « intenable » sur le plan de la cohérence. Le parti s’était transformé en une « auberge espagnole avec la carpe et le lapin ».

« L’alternative au progressisme c’est le conservatisme ! »

Et Trochu de poursuivre : « le conservatisme n’avait pas sa place chez LR ». La preuve ? En 2020, elle a distribué à chaque parlementaire LR le manifeste du conservatisme, fruit de 240.000 participations, qui recense les priorités politiques du Mouvement. Les députés et sénateurs vraiment intéressés se comptaient « sur les doigts d’une main », regrette-elle. Laurence Trochu a donc pris la décision d’élargir ses rencontres. « C’est comme ça que je suis arrivé chez Éric Zemmour en mai 2021 ». Mais le ralliement des Conservateurs ne s’est pas fait sans difficultés, estime Gabrielle Cluzel : « c’est plutôt une mort sociale. Il n’y a que des coups à prendre. »

La politique, Laurence Trochu l’a connue assez tard. Ce n’est qu’en 2014 qu’elle devient conseillère municipale de Guyancourt, ville socialo-communiste. Un an plus tard, elle devient conseillère départementale chargée d’une délégation aux hôpitaux et siège aux affaires familiales et sociales. D’où son appétence pour ces sujets, insiste notre consœur. Lors d’un débat aux AFC, Associations familiales catholiques, « j’ai été frappée de voir qu’elle était très au point sur les sujets familiaux, mais pas seulement » se rappelle-t-elle. En effet, l’ex-Sens Commun devenu Mouvement conservateur n’aborde plus seulement les sujets strictement sociétaux, mais souhaite élargir son discours pour viser toute la société.

La mutation date de 2018 et d’une rencontre avec Roger Scruton, célèbre intellectuel britannique farouche partisan du conservatisme. « Il m’a dit que l’écueil était de penser que le conservatisme ne concerne que le sociétal. La porte d’entrée pour le conservatisme en France, c’est la nation », raconte la candidate face à la vision post-nationale d’Emmanuel Macron. « Donc l’alternative au progressisme c’est le conservatisme ! ». C’est donc un véritable « renouveau dans les idées » et dans la façon de « faire la politique » qu’incarne Laurence Trochu, aux yeux de Philippe de Lesperous, premier vice-président de la formation politique. Il définit en cinq verbes son positionnement : recevoir, aimer, protéger, améliorer et transmettre. En claire opposition à la politique de « déconstruction, de démolition, de liquidation promue par Macron ».

Versailles : les bobos remplacent les conservateurs

Si elle est élue, ses combats prioritaires au Palais Bourbon seront l’éducation, l’écologie et la défense de l’identité. Son cheval de bataille consiste d’ailleurs à dénoncer l’autorisation d’un complexe islamique à Guyancourt, signe de la « réalité du grand remplacement ». Mais rien n’est fait. Car Versailles est devenue depuis 2017 « Macron-compatible ». Au 1er tour de l’élection présidentielle, elle a placé largement le président sortant en tête avec 33,05% des suffrages. Versailles est devenue « bourgeoise et gentrifiée » et ne voit pas les « menaces de l’immigration », explique Gabrielle Cluzel. Ainsi, elle évoque un autre remplacement. Les vieilles familles conservatrices sont parties s’installer en périphérie de la ville et ont été remplacées à Versailles par des « bobos qui cherchaient la qualité de vie, la verdure et le calme ». C’est le cas notamment du militant antispéciste Aymeric Caron.

Il reste toutefois un « solide milieu catholique et conservateur » qui a voté pour le candidat de Reconquête. En témoigne son score élevé au 1er tour, arrivant en deuxième position avec 18,48%, des voix. Maigre résultat en revanche pour la versaillaise Valérie Pécresse qui n’a atteint que 14,04%, arrivant quatrième derrière Jean-Luc Mélenchon ! La clé de la victoire pour Laurence Trochu ? Conforter le score de la présidentielle en additionnant les réserves de « la droite LR qui n’existe plus » et du « très faible RN ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

Chile pierde en su intento de sustituir a Ecuador en el Mundial

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Fútbol

La federación chilena de fútbol argumentaba que Ecuador debía ser expulsado del torneo por utilizar un jugador no elegible durante la fase de clasificación. La FIFA no estuvo de acuerdo.

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Por Tariq Panja

El intento de Chile de expulsar a su rival sudamericano, Ecuador, de la Copa del Mundo fracasó el viernes, cuando un panel disciplinario del organismo rector del fútbol mundial rechazó un reclamo de que Ecuador había alineado a un jugador no elegible en varios partidos de clasificación.

El caso giraba en torno al defensa Byron Castillo, que según Chile no solo había nacido en Colombia, sino que tenía tres años más de los que figuraban en los documentos que lo identificaban como ecuatoriano. La federación de fútbol chilena presentó documentos de registro, incluyendo certificados de nacimiento, que, según dijo, respaldaban su reclamación.

De acuerdo con las normas de la FIFA, la alineación de un jugador no elegible puede dar lugar a la pérdida de cualquier partido en el que participe dicho futbolista.

Ecuador quedó en cuarto lugar en las eliminatorias del continente, con lo que obtuvo una de las cuatro plazas de pase automático asignadas a Sudamérica para el Mundial. Pero Chile había exigido que Ecuador perdiera los ocho partidos de clasificación en los que participó Castillo, y que sus rivales en esos encuentros recibieran tres puntos por partido. Los funcionarios chilenos habían calculado que esa fórmula cambiaría los resultados de la clasificación en Sudamérica y llevaría a Chile al Mundial de Fútbol a expensas de Ecuador.

La FIFA dijo que sus funcionarios habían analizado las presentaciones de todas las partes involucradas en el caso —que también involucró a Perú, país que competirá en una clasificatoria internacional el lunes por un pase a Catar— antes de concluir que Ecuador no tenía ningún caso que responder.

Chile dijo que apelaría el fallo.

“Estamos consternados con la decisión”, dijo Eduardo Carlezzo, abogado que representa a la federación chilena. “Es una enorme cantidad de pruebas, tanto de Colombia como de Ecuador, lo que demuestra sin ninguna duda que el jugador nació en Colombia. Por lo tanto, apelaremos y esperamos que esas evidencias sean consideradas en su totalidad”.

La federación ecuatoriana de fútbol emitió un comunicado después de que Chile presentara su demanda en mayo, en el que rechazaba lo que calificaba de “infundados rumores” sobre Castillo, de quien dijo que era ciudadano ecuatoriano en el sentido jurídico y deportivo.

“Rechazamos categóricamente cualquier intento de quienes pretenden evitar su participación en el Mundial de Fútbol de Catar 2022, la cual fue obtenida legítimamente en la cancha”, dijo entonces la federación.

Los antecedentes de Castillo han sido cuestionados durante varios años, después de que una investigación más amplia sobre las inscripciones de jugadores en Ecuador analizó cientos de casos y dio lugar a sanciones para al menos 75 jugadores juveniles que se descubrió que habían falsificado sus documentos. Temerosos de un error que pudiera poner en peligro las esperanzas de Ecuador en la Copa del Mundo de este año, los responsables de su federación nacional de fútbol habían aplazado la incorporación de Castillo a la selección de mayores hasta este año.

Hace dos años, de hecho, el presidente de una comisión especial de investigación convocada por la federación pareció sugerir que Castillo era colombiano, algo que los funcionarios chilenos argumentaron que habían corroborado.

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Valeurs Actuelles

Adolescente tuée en Saône-et-Loire : son petit ami de 14 ans mis en examen pour « assassinat » et écroué

Le petit ami de la victime, âgé de 14 ans, a été interpellé à son collège et a avoué être l’auteur du meurtre durant sa garde à vue. Le procureur de la République de Chalon-sur-Saône, Patrice Guigon, a indiqué que l’adolescent a été mis en examen et écroué, rapporte Le Figaro, vendredi 10 juin. « Une information judiciaire pour homicide volontaire avec préméditation ou guet-apens (assassinat) a été ouverte ce jour », a-t-il indiqué. La garde à vue de l’auteur présumé des faits  a montré une volonté du jeune homme de tuer. « Il pensait que son acte pouvait être facilité par le fait que la victime l’aimait. Il disait s’être entraîné au maniement du couteau. Il décrivait les coups portés avec précision », a souligné le procureur.

Pas de faits de harcèlement connus

Le suspect reconnaît les faits

« Une relation sentimentale » qui tourne au drame

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France24 - Monde

Navigation : un dessous des cartes de plus en plus stratégique

Publié le : 10/06/2022 - 20:07

Guillaume GRALLET Suivre

Cartographie, dis-moi ce que tu montres et je te dirai qui tu es. À mesure que l'on cartographie le monde entier, des océans à nos déserts, on peut effectuer un formidable voyage dans le temps, comme décider, lorsque c'est trop sensible, de ne montrer qu'une partie de la réalité. Décryptage

Le géant Apple vient d'annoncer la mise à disposition d'un rendu 3D pour certaines villes dans le monde comme Las Vegas, quand Google donne la possibilité, avec Street View, d'apercevoir depuis son écran, certains endroits marqués par l'Histoire, comme les combles de la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides. Ces dernières ont notamment servi de cachettes à plusieurs pilotes alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.

L'initiative OpenStreetMap, elle, compte sur la mobilisation citoyenne pour prendre en photo les coins les plus inaccessibles, au Cameroun, au Ghana ou encore au Sénégal. Dans notre vidéo, chaque crépitement signifie l'ajout d'une photo sur le site participatif. Cette avalanche d'informations, au cœur de la bataille entre les géants de la technologie, est inédite. Elle ne signifie pas pour autant que l'on obtienne une seule et même vision de la réalité dans le monde entier.

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L'Humanité

Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

Actu

En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

Jean-Jacques Régibier

Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

Gazés pour une collection anatomique

Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg
BBC

It was a spectacular place to excavate; the preservation and richness was extraordinary

Coming to the end of a short, winding trail, I found myself standing in the extreme north-west corner of the contiguous US, a wild, forested realm where white-capped waves slam against the isolated Washington coast with a savage ferocity. Buttressed by vertiginous cliffs battling with the corrosive power of the Pacific, Cape Flattery has an elemental, edge-of-continent feel. No town adorns this stormy promontory. The nearest settlement, Neah Bay, sits eight miles away by road, a diminutive coast-hugging community that is home to the Makah, an indigenous tribe who have fished and thrived in this region for centuries.

The Makah are represented by the motif of a thunderbird perched atop a whale, and their story is closely linked to the sea.

"The Makah is the only tribe with explicit treaty rights to whale hunting in the US," explained Rebekah Monette, a tribal member and historic preservation programme manager. "Our expertise in whaling distinguished us from other tribes. It was very important culturally. In the stratification of Makah society, whaling was at the top of the hierarchy. Hunting had the capacity to supply food for a vast number of people and raw material for tools."

After reading recent news stories about the Makah's whaling rights and the impact of climate change on their traditional waters, I had come to their 27,000-acre reservation on Washington's Olympic Peninsula to learn more, by visiting a unique tribal museum that has just reopened after a two-year hiatus due to Covid-19.

The imposing statues outside the Makah Museum wear distinctive cedar-bark rain hats (Credit: Brendan Sainsbury)

Due to a trick of fate, Makah history is exceptionally well-documented. In contrast to other North American civilisations, a snapshot of their past was captured and preserved by a single cataclysmic episode. In 1970, a brutal Pacific storm uncovered part of an abandoned coastal Makah village called Ozette located 15 miles south of Cape Flattery. Part of the village had been buried by a mudslide that was possibly triggered by a dramatic seismic event around 1700, almost a century before the first European contact. Indeed, recent research argues that ancestors of the Makah – or related Wakashan speaking people – have been present in the area for at least 4,000 years, which, if proven, would change our understanding of prehistory in the Olympic Peninsula and Vancouver Island.

Miraculously, the mud had protected embedded organic matter by sealing it off from the air. As a result, thousands of well-preserved artefacts that would normally have rotted – from intact woven cedar baskets to dog-hair blankets and wooden storage boxes – were able to be painstakingly unearthed during a pioneering archaeological dig.

Due to the suddenness of the event and the exceptional levels of preservation, scientists hailed the find a "Western Pompeii" and the Washington Post called it "the most comprehensive collection of artefacts of a pre-European-contact Indian culture ever discovered in the United States".

Anxious the material might be engulfed by the sea and lost, the tribe called in Richard Daugherty, an influential archaeologist at Washington State University who'd been involved in fieldwork in the area since the 1940s. Having good connections with Congress, Daugherty helped secure federal funding for an exhaustive excavation.

Makan petroglyphs can still be seen at Wedding Rocks, just south of the Ozette archaeological site (Credit: Natalie Fobes/Getty Images)

"Dr Daugherty was instrumental in the excavation work," recounted Monette. "He was very progressive and interested in working alongside the tribe in the process. He worked to gain financing for 11 years."

The Ozette dig lasted from 1970 until 1981 and ultimately unearthed around 55,000 artefacts from six beachside cedar houses covered by the slide. The Makah, like many indigenous groups, have a strong oral tradition, with much of their history passed down through storytelling, song and dance. The evidence unearthed at Ozette affirmed these stories and added important details.

"It was a spectacular place to excavate; the preservation and richness was extraordinary," recalled archaeologist Gary Wessen, a former field director at the site who later wrote a PhD dissertation on the topic. "Ozette is what we call a primary deposition. We have all these materials preserved in the places where they were actually used. It helps tell us more about the social and spatial relationship of the people who lived in the houses."

While much of the material dated from around 1700, some of it was significantly older. Indeed, archaeologists ultimately determined that multiple mudslides had hit Ozette over a number of centuries. Beneath one of the houses, another layer of well-preserved material dated back 800 years. The oldest finds so far have been radiocarbon-dated to 2,000 years and there are middens in the area that are at least 4,000 years old, according to Wessen.

From the outset, the Ozette dig was different to other excavations. Tribal members worked alongside university students at the site, and, early on, it was decided that the unearthed material would stay on the reservation rather than be spirited off to distant universities or other non-indigenous institutions. In 1979, the tribe opened the Makah Cultural and Research Center in Neah Bay with a museum to house a "greatest hits" of the collection. The 500 pieces currently on display represent less than 1% of the overall find.

"The tribe was very assertive of their ownership and control of the collection," said Monette. "A lab was developed in Neah Bay. For the museum, we hired Jean Andre, the same exhibit designer as the Royal BC Museum in Victoria. We decided to tell our story seasonally with sections on spring, summer, fall and winter."

The museum includes a reconstruction of a wooden Makah house among hundreds of other artefacts (Credit: Brendan Sainsbury)

The result, which has only recently reopened, is a beautifully curated space. Outside on a verdant lawn, I was welcomed by a reconstruction of a traditional wooden Makah house and two large statues wearing distinctive cedar-bark rain hats. Inside, where I met Monette, the assembled exhibits left no doubt about the tribe's maritime prowess. I saw 13ft whaling harpoons, wooden paddles and seal skin buoys. A large central space was taken up with two red cedar canoes guarded by a giant whale skeleton. We proceeded through a mock-up of a dark wooden Makah house with an opening that looked out over a hyper-realistic diorama of the seashore at Ozette.

I was particularly enamoured by the artistry of many of the carved wooden objects. There was a dorsal fin of a whale studded with hundreds of sea otter teeth, and an unusual figurine of a woman lying prostrate in the act of childbirth. These artefacts, along with ornate seal clubs and delicate combs, testify to a remarkable level of craftsmanship.

"The Makah were skilled woodworkers," said Wessen. "They exhibited levels of sophistication regarding technology that weren't appreciated before."

There are several elements about the Ozette project that make it one of the most important archaeological finds in North America to date. The sheer size of the collection coupled with the scale of the effort to recoup it was unprecedented. Then, there's the calibre of the preservation, which, at times, was almost surreal. Wessen recalled excavators using fire hoses to blast the clay off vegetation entrenched in the mudslide. In the process, they exposed green leafy alder branches to sunlight for the first time in more than 300 years. As the oxygen hit, the leaves would quickly turn black, but for 15 to 20 seconds, workers were treated to a glimpse of a bright green leaf from 1700.

When archaeologists and elders work together, we get a more complete understanding of the past

Tribal elders were integral in helping archaeologists understand the meaning of many of the artefacts and how they were used. In the 1970s, there were still a dozen or so native speakers alive in Neah Bay. The knowledge of these elders perfectly complemented the scientific expertise of the archaeologists. Wessen remembers this sharing of ideas as a powerful experience. "When archaeologists and elders work together, we get a more complete understanding of the past," he said.

The Makah are represented by the motif of a thunderbird perched atop a whale (Credit: Brendan Sainsbury)

Neah Bay today has a population of just more than 1,000 people and an economy based mainly on fishing. After returning to the town from my blustery walk out to Cape Flattery, I sought shelter in a small waterfront joint called Calvin's Crab House and watched as the weather swung capriciously between sun and rain.

Just outside, a small monument marked the site of Fort Núñez Gaona, a colonial outpost established by a Spanish lieutenant called Salvador Fidalgo in 1792 as the first non-native settlement in the north-western US. Although the Spanish only stayed for four months, their presence marked an important historical watershed, the moment in which two cultures intersected and learned to live alongside each other in a new and different world. Uniquely, Ozette offers us a time capsule of Native life before the changes prompted by European contact.  

With the weather closing in, I decided against visiting the archaeological site, which is isolated and difficult to reach without a car. Unlike Pompeii, there are no ruins to walk around – although the surrounding beaches are spectacular – as the site was backfilled in 1981. All that remains today is an abandoned ranger station, a small memorial shed and some indigenous petroglyphs carved on rocks.

As to whether there's anything else down there, Wessen speculated there might be, but admitted that there's still more research to be done on the existing artefacts first: "The Ozette collection in its entirety has not come anywhere close to having its full research potential realised," he said.

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France24 - Monde

Au Kenya, TikTok fait le jeu de la désinformation à l’approche de la présidentielle

Publié le : 10/06/2022 - 19:25

Sébastian SEIBT Suivre

TikTok facilite la propagation de contenu haineux et de désinformation, au Kenya, à deux mois de l’élection présidentielle, selon un rapport de la Fondation Mozilla publié jeudi. C’est la première fois que le rôle du célèbre réseau social d’origine chinoise dans le débat politique en Afrique est analysé.

La vidéo ressemble à la bande-annonce du documentaire Netflix "Le parcours des tyrans". Mais très vite, le propos se détache des Adolf Hitler, Joseph Staline ou encore Saddam Hussein, pour se concentrer de plus en plus sur l’un des deux principaux candidats à l’élection présidentielle kényane, prévue en août : l’actuel vice-président William Ruto. Tout est fait pour suggérer qu’il a l’étoffe des pires dictateurs.

Cette vidéo est l’un des 133 exemples de désinformation retenus dans un rapport consacré à la propagande électorale sur TikTok, dans le contexte de la campagne présidentielle au Kenya, publié par la Fondation Mozilla, jeudi 9 juin.

Plus de quatre millions de vues pour 133 vidéos

William Ruto n’est pas l’unique victime de ces attaques sur le réseau social, où les auteurs sont impossibles à identifier par manque de transparence sur l'origine des comptes. Le principal adversaire du vice-président, Raila Odinga, qui est soutenu par le président sortant Uhuru Kenyatta, en fait également les frais. Plusieurs vidéos le montrent aussi comme un semeur de chaos qui, s’il devenait président, s’en prendrait à ses opposants sans avoir peur de déclencher des bains de sang.

Toutes ces vidéos qui ont largement circulé sur le célèbre réseau social d’origine chinoise - ces 133 clips ont été vus plus de quatre millions de fois - ont un point commun. "Elles évoquent toutes le spectre des violences post-électorales au Kenya", résume Odanga Madung, l’auteur du rapport. 

Le pays reste encore marqué par les affrontements qui ont suivi la très contestée élection présidentielle de 2007. Plus de 1 100 personnes avaient trouvé la mort à l’occasion de cette grave crise politique, et environ 300 000 Kényans avaient été déplacés.

Cet épisode sombre de l’histoire politique récente du pays a souvent servi de munition aux campagnes de désinformation qui se sont multipliées ces dernières années sur les réseaux sociaux traditionnels comme Facebook ou Twitter. En 2017, la tristement célèbre société Cambridge Analytica - au cœur d’un important scandale de fuite de données sur Facebook en 2018 - avait sévi au Kenya pour dénigrer l’adversaire d’Uhuru Kenyatta à la présidentielle de l’époque (qui n’était autre que son allié actuel Raila Odinga…).

Mais TikTok avait jusqu’à présent été épargné par les critiques formulées à l'encontre des grandes plateformes face à la propagation des "Fake News" au Kenya et, plus généralement, en Afrique. Ce relativement nouveau réseau social - il a été créé en 2016 - a longtemps bénéficié d’une image de service utilisé quasi-exclusivement pour diffuser des vidéos musicales et de danse, alors "qu’en réalité il joue un rôle de plus en plus important dans le débat politique", peut-on lire dans le rapport de la Fondation Mozilla.

Les jeunes dans le viseur de la désinformation

Surtout, "c’est le réseau social qui a eu la plus importante progression depuis 2017 pour devenir l’un des plus utilisés au Kenya", souligne Odanga Madung. Avec désormais près de 10 % de la population qui s’y connecte quotidiennement, il serait incongru de l’ignorer pour qui cherche à comprendre l’impact de la désinformation sur l’opinion publique.

>> Éthiopie : Facebook se prend encore les pieds dans les violences ethniques

TikTok présente un autre avantage pour tout apprenti désinformateur : "Contrairement à Twitter ou Facebook, il n’est pas nécessaire de disposer de beaucoup d’abonnés à son compte pour réussir à produire du contenu viral", note Odanga Madung. Une utilisation maligne des bons hashtags, qui vont plaire à l’algorithme TikTok - tels que #siasa et #siasazakenya (qui se traduit par politique et politique kényane) - a ainsi permis à seulement 33 comptes de diffuser des contenus violents et de propagande à plusieurs millions de Kényans.

Et pas à n’importe quel internaute. TikTok est principalement peuplé, au Kenya comme ailleurs dans le monde, de jeunes qui n’ont pas encore ou viennent d’avoir l’âge légal pour voter - 18 ans. C’est une population dont la maturité politique est encore en devenir et qui sont, par conséquent, "d’autant plus influençables par la propagande sur leur réseau social favori", résume Odanga Madung.

À cet égard, le scrutin présidentiel du 9 août "est, pour beaucoup, la mère de toutes les élections", assure ce spécialiste de l’analyse des données et du paysage médiatique au Kenya. "Il n’y a jamais eu autant de jeunes électeurs, autant d’électeurs connectés et qui sont, en même temps, politiquement désabusés", ajoute-t-il.

C’est pourquoi les rappels répétés dans ces vidéos aux violences passées et les tentatives de dépeindre l’un ou l’autre des candidats en monstre prêt à mettre le pays à feu et à sang sont des messages parfaitement adaptés à l’audience visée. Ces vidéos visent à créer un climat de peur afin de faire passer le message auprès des plus désabusés que c’est leur sécurité, voire leur vie, qui est en jeu.

"TikTok a échoué son premier grand test en Afrique"

Plusieurs de ces vidéos ont été supprimées par TikTok après la publication du rapport. Mais il était déjà trop tard, elles avaient touché un vaste public. "On aurait pu espérer que TikTok aurait tiré les leçons des échecs de Facebook dans sa politique de modération des contenus en Afrique. Il n’en est rien : le réseau social chinois a fait les mêmes erreurs", regrette Odanga Madung.

Pour lui, cette "élection était le premier grand test pour le réseau social sur le continent africain et il a échoué dans les grandes largeurs". La modération n’a pas été au rendez-vous, et le nombre de vidéos contraires aux règles du réseau social qui ont été identifiées prouve que "les promesses au sujet des procédures de vérification du contenu n’ont pas été suivies d’effet", regrette l’auteur du rapport.

TikTok dispose bien de modérateurs en Afrique, mais l’un d’eux - une femme interrogée pour le rapport de Mozilla - a expliqué que les conditions de travail rendaient la tâche insurmontable. Ces modérateurs doivent, par exemple, vérifier un nombre de vidéos par jour - jusqu'à 1 000 - ce qui fait que parfois "on est obligé de les regarder en accéléré pour remplir nos objectifs", explique-t-elle.

"TikTok néglige ses responsabilités au Kenya et probablement sur le continent", résume Odanga Madung. Ce laissez-faire à l’égard du contenu haineux sur une plateforme de plus en plus influente n’est pas sans risque réel. Le rôle de Facebook a souvent été cité comme un facteur aggravant dans les violences ethniques en Birmanie ou en Éthiopie. 

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Éthiopie : Facebook se prend encore les pieds dans les violences ethniques

L'ancien président du Kenya Daniel arap Moi est mort

Au Kenya, Antony Blinken appelle à la vigilance contre les menaces visant la démocratie

Valeurs Actuelles

Refus d’obtempérer à Paris : « la justice a pointé du doigt un responsable : le conducteur », estime le patron d’un syndicat de police

L’affaire du refus d’obtempérer à Paris provoque de nombreuses réactions. Invité sur CNews, vendredi 10 juin, David Le Bars, délégué général SCPN UNSA, a été interrogé sur le fait divers. « La justice a pointé du doigt un responsable et ce responsable, c’est le conducteur », a-t-il affirmé. 

Les trois policiers relâchés sans poursuite 

« Il y a eu une semaine de procès sur les réseaux sociaux, dans les médias, tout le monde a eu un avis », a souligné le syndicaliste. « Je constate qu’il y a trois policiers qui sont aujourd’hui en liberté. Ils font l’objet d’une enquête, et cette enquête n’est pas finie, il y aura d’autres éléments. Ils n’ont été ni mis en examen, ni déférés, ni placés en détention provisoire », a-t-il rappelé. Les trois policiers ont été libérés de leur garde à vue mardi 7 juin. Et ce, sans poursuites judiciaires à ce stade de l’enquête.

La conducteur, lui, a été mis en examen, jeudi 9 juin, pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Mohamed M., âgé de 38 ans, a également été mis en examen pour « refus d’obtempérer aggravé, conduite d’un véhicule malgré l’injonction de restituer son permis de conduire, récidive de conduite en ayant fait usage de stupéfiants et sous l’empire d’un état alcoolique ». Il a été entendu par un juge d’instruction alors qu’il est toujours hospitalisé à l’hôpital Georges Pompidou, dans le XVe arrondissement de Paris.

Au moment des faits, survenus samedi 4 juin dernier, cet automobiliste avait plus d’un gramme d’alcool dans le sang lorsque la police a voulu l’interpeller. Il bénéficiait d’un aménagement de peine en semi-liberté. Mohamed M. est défavorablement connu de la police, avec 80 mentions sur son casier judiciaire. Son permis de conduire avait d’ailleurs été annulé.

Le contrôle de police tourne au drame 

Samedi 4 juin, dans le 18e arrondissement de Paris, trois policiers ont ouvert le feu sur un véhicule, rue Ordener, à la suite d’un refus d’obtempérer. Une source policière a expliqué à Valeurs actuelles que le conducteur avait fait mine de s’arrêter, avant d’engager une marche arrière brutale au cours de laquelle il aurait fauché l’un des policiers. Les agents ont alors fait usage de leur arme. Neuf cartouches ont été tirées par deux fonctionnaires, plus une autre par une policière arrivée en renfort. Deux personnes présentes dans le véhicule ont été gravement blessées. La passagère est décédée dimanche 5 juin. Les policiers ont été placés en garde à vue, jusqu’à leur libération mardi 7 juin.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

Un jour avec

D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

Aurélien Soucheyre

Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

L’art de l’injure

Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

« Jaurès, l’honnête homme »

Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

Vieux papiers et jargon taafien

Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

Histoireassemblée nationale
L'Humanité

Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

Actu

À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

Patrick Kamenka

Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
France24 - World

Pope Francis cancels trip to Congo and South Sudan over health issues

Issued on: 10/06/2022 - 16:12

NEWS WIRES

Pope Francis canceled a planned July trip to Africa on doctors' orders because of ongoing knee problems, the Vatican said Friday, raising further questions about the health and mobility problems of the 85-year-old pontiff.

The Vatican said the July 2-7 trip to Congo and South Sudan would be rescheduled “to a later date to be determined.” 

“At the request of his doctors, and in order not to jeopardize the results of the therapy that he is undergoing for his knee, the Holy Father has been forced to postpone, with regret, his Apostolic Journey to the Democratic Republic of Congo and to South Sudan,” the Vatican said in a statement.

Francis has used a wheelchair for about a month due to strained ligaments in his right knee that have made walking and standing difficult and painful. He also has received injections, kept the knee as immobile as possible and walked with a cane or the help of an aide, when necessary.

“At the request of his doctors, and in order not to jeopardize the results of the therapy that he is undergoing for his knee, Pope Francis has been forced to postpone, with regret, his Apostolic Journey to the Democratic Republic of Congo and to South Sudan." - Matteo Bruni pic.twitter.com/uevSCBx46D

June 10, 2022

As recently as this week, however, plans were proceeding for the trip to the two African countries, with the Vatican releasing the names of accredited journalists who were due to fly on the papal plane.

But questions have swirled for months about Francis' ability to negotiate the journey, which would have been taxing for the pope even without the knee problems. 

Francis also has a July 24-30 visit to Canada planned; the Vatican statement said nothing about that trip, and spokesman Matteo Bruni would only say that the pope's other commitments were confirmed.

The pope has told friends he doesn’t want to undergo knee surgery, reportedly because of his reaction to anesthesia when he had 33 centimeters (13 inches) of his large intestine removed in July 2021. 

Speculation has swirled about the future of the pontificate because of Francis' knee problems, his decision to create 16 new voting-age cardinals, and his plans to pay homage in August to a 13th century pope who resigned, Celestine V. 

But Francis has given no indication he wants or plans to resign. Vatican watchers say a papal resignation now would be unthinkable given that Francis' predecessor, Emeritus Pope Benedict XVI, 95, is still alive.

(AP)

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Pope Francis 'responds well' to intestinal surgery at Rome hospital

Pope Francis expresses ‘shame’ over French Church sex abuse scandal

Pope Francis hits out at EU migration divisions on visit to Greece

BBC

If you have a different rule for your employees and for yourself, you lose a lot of trust – Susan Vroman

After months of working from home during the worst of the pandemic, a few months ago Sneha, who works in promotions in the UK, was asked to come back into the office. She and her colleagues have since been going in a few times each week – but her bosses have not. “They come in once every few weeks,” says Sneha, whose surname is being withheld for job-security concerns. “Not often.”

Now, Sneha and her colleagues complete long and expensive commutes to sit in “a small, dark room” in a co-working space, while the bosses are still working from home. Cramped quarters is the excuse, she says. “But it's demotivating. It feels like us employees are not important, as they never come in to see us.” 

At times, it’s difficult to get hold of her bosses to speak to them, let alone have any actual face time. She says the company on the whole feels fractured. “There's not really a company culture making you want to stay at the job,” she says. 

As pandemic restrictions ease, many managers are requiring their employees, like Sneha, come back to the office. Yet as their workers begrudgingly trudge back in, senior-level employees aren’t always making their way in themselves.

In April 2022, data from workplace-messaging company Slack’s annual Future Forum report showed there was a “large and growing disconnect” between work flexibility for non-executive and executive staff. The researchers found regular staff were nearly two times more likely than executives to work full-time in the office. In other words, junior staff were being asked to come in, while bosses were largely staying home.

Increasingly, workers themselves are also reporting bosses are eschewing their own rules, creating a double standard for the return to office. And it’s not sitting well with the employees back at their desks. 

Not leading by example 

While Sneha’s bosses have claimed a lack of space is keeping them home, others might say they don’t need to come into the office as they are doing different, more high-level work. “They’ll say they don't need to see customers, clients or patients because they are senior, and they look at strategy and policy [instead],” says Cary Cooper, a professor of organisational psychology and health at Manchester Business School, University of Manchester, UK.“But it's not leading by example, is it?”

Bosses' absences can hit morale – especially when there's no explanation to more junior workers (Credit: Getty)

There is also the possibility that some managers see choosing to work from home as a benefit of seniority that their reports don’t share. “Some bosses believe they have the right given that they’re in a leadership role,” says Cooper. “That entitles them to decide for themselves what they do and what other people do.” 

Certain types of top brass may be more prone to impose such an unfair-seeming rule. Cooper calls their management style “command and control”. Typically, they are autocratic and prefer to hold power over others, rather than allowing for the level of autonomy and flexibility that working from home typically enables.

For other people managers, it’s a matter of trust in the new mechanisms of remote work – or lack thereof. For many companies, remote-work strategies implemented during the pandemic were emergency measures that managers do not believe in long-term, says Susan Vroman, lecturer in management at Bentley University, Massachusetts, US. “You have managers who are still reticent to trust the process, and reticent to trust their people.” For leaders in this position, calling workers back into the office feels like a safe bet – but one they don’t necessarily need to make for themselves. 

Yet not all managers buck the rules just because they are in power. 

Experts suggest some bosses may be staying home to address their own problems, especially as managers were statistically among the most burned out workers in 2021, a Gallup study showed, with their levels of burnout increasing throughout the year. Workers across the board have experienced high levels of stress during the pandemic, which for many is exacerbated by the return to the office. But managers, more than others, are able to act on the temptation to stay home and reduce stress, even if they would otherwise want to lead by example. “Even if you have the heart of a leader,” says Vroman, “perhaps you’re burnt out.” 

However, although managers may be trying to care for themselves by staying behind, if junior staff don’t know the reasons why their bosses are not coming in, resentment can build – just like in Sneha’s case. 

The impact of an unfair rule 

If a people manager or executive isn’t coming in while they’re asking their staff to, the results are unlikely to benefit the team. In Sneha’s case, her bosses’ absence means there is a lack of care around even the most basic of employee needs – no one is making sure that her office is stocked with things like pens, paper, tea and coffee. 

But the emotional fallout of the double standard can be even more damaging, breeding tension and discord as well as chipping away at the foundational relationships necessary in a workplace.

Trust is likely the first casualty in the employee-manager dynamic. “If you have a different rule for your employees and for yourself, you lose a lot of trust. That is the biggest problem,” says Vroman. 

This can be particularly destabilising for employees during times of crisis, especially when many have valid fears and concerns around returning to work in person, yet feel ignored or deprioritised. “Getting through a pandemic, we all need to trust that the place where we work is going to do the right thing by us,” she adds.

And the feeling of powerlessness in such an unfair situation can be damaging on a personal level. “From an emotional point of view, lack of control causes people to get stressed and to get ill. It leads to lack of mental wellbeing,” adds Cooper. While managers were hugely burned out during remote work, for workers who are now full-time in office, the Future Forum report showed non-executives’ work-life balance scores were 40% lower than their bosses, and they reported twice the amount of work-related stress and anxiety.

The overall hypocrisy of the situation, coupled with a seeming lack of care from bosses, can also cause negative feelings to flourish. “Employees won’t feel they have any voice,” says Cooper. “When there’s a mismatch between the leaders’ expectation of others and their actual behaviour, that can cause subliminal anger among employees.”

The result of this lack of goodwill between managers and their staff can backfire for the managers themselves, too. It creates “teams that are not motivated because they feel they have no control, no autonomy, aren’t valued and have no say,” says Cooper. For the organisation as a whole, a sustained, widespread reduction in motivation will ultimately impact business outcomes.

‘No one’s on the same page’

For knowledge workers, the shift to remote work was swift and applied across the board. The transition back to the office, however, has been more nebulous.

Companies are struggling to standardise plans, and even when businesses define and attempt to implement them, the ever-shifting situation has made consistency impossible. There is no consensus on how often workers should return to the office, across companies themselves as well as for businesses writ large. This means, in sectors, organisations and even within teams, “no one’s on the same page”, says Vroman. And this has set the stage for this damaging double standard between managers and reports to play out.

Managers may feel they've earned the right to work remotely, yet companies need cohesive policies to avoid losing talent (Credit: Getty)

However, these shifting sands will eventually settle, and when they do, it’s likely that managers will also have to find their way back into offices, or offer more junior staff the same flexibility they are benefitting from.

The first reason? Organisations will realise it is bad business to do otherwise. “They’re going to lose performance and they’re going to lose talent,” says Cooper, adding that younger workers especially are unlikely to stay with workplaces that don’t offer high levels of flexibility, especially if they don’t feel heard by the organisation. Ultimately, he says, such companies “will not attract the next generation of employees, and it will affect their bottom line”.

As organisations firm up their remote policies, it will also give some managers – particularly those in middle management – less room to interpret rules to their own advantage. Ultimately, Vroman says it is unlikely to be individual managers who have the final say on who comes in and who doesn’t. “It’s not the manager’s responsibility to figure out how can we sustain remote, it’s a macro-organisational issue,” she says.

While workers wait for this to happen, what are the options for those back in the office while their managers are not? Cooper sees four possibilities: speak to the boss about the disparity (in a “non-aggressive way”, he advises), bring the issue up with HR, put up with the situation or leave. 

Sneha, for one, is opting to stay. At the moment, she doesn’t plan to leave her job, but she hopes her bosses will change their approach. “I would like them to come in to create a culture and allow for team bonding,” she says. Her wish to spend time with her bosses is also a compliment, in its own way. Despite the double standard, from what she sees online, her bosses seem like nice people – getting the opportunity to know them better in person might prove this to be true.

Valeurs Actuelles

Vols, agressions… À Paris, le Trocadéro théâtre d’une folle nuit de violences

Une soirée sous tension à Paris. Peu avant 23 heures, place du Trocadéro (XVIe arrondissement de la capitale), deux mineurs isolés se sont emparés avec violence d’une chaîne de cou que portait un touriste, selon une source policière. Les deux suspects ont été rapidement interpellés. Sauf que la situation sur place s’est dégradée avec la présence d’une vingtaine d’individus violents. Des renforts ont été appelés pour sécuriser les lieux.

Par la suite, un homme présentant des plaies saignantes à l’arrière du crâne ainsi qu’au bras a expliqué aux policiers sur place avoir été victime d’un vol avec violence. Plusieurs individus lui ont dérobé sa sacoche malgré sa résistance. Ils lui ont porté des coups de tesson de bouteille. La victime a été prise en charge par les sapeurs-pompiers. Son pronostic vital n’est pas engagé. 

#StopAuxVols | Cette nuit, les 👮‍♂️👮‍♀️ de la DSPAP sont intervenus dans les jardins du #Trocadéro pour plusieurs faits de vol à l’arraché (colliers, montres, téléphones et sacs). ➡️ 5 interpellations#VotreSécuritéNotreQuotidien pic.twitter.com/qemb9vnCAO

— Préfecture de Police (@prefpolice) June 10, 2022

Deux touristes asiatiques se sont également plaints de s’être fait voler leur téléphone portable. Avec ce signalement, la police a procédé à un contrôle d’identité de neuf mineurs isolés. Un smartphone similaire à celui décrit par les touristes a été retrouvé en la possession d’un des individus contrôlés. Le suspect a été interpellé et placé en garde à vue.

L’insécurité omniprésente 

Un peu plus tard dans la soirée, vers 2h30 du matin, la police reçoit un appel pour un nouveau vol à l’arraché. Cette fois, une femme signale s’être fait dérober une chaîne de cou en or par cinq indivis de types mineurs isolés. Un des suspects du groupe a été interpellé par la police grâce à la description de la victime.

Dans le même temps, un groupe de huit individus de type mineur isolé ont attaqué des promeneurs sur l’avenue Hussein Ier. Ils ont volé une chaîne en or. Encore une fois, la police a réussi à interpeller les trois auteurs présumés du vol à l’arraché. Une plainte a été déposée par la victime. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Imagine trying to run a dialysis unit with no plastic – Sharon George

Of the 8,300 million tonnes of virgin plastic produced up to the end of 2015, 6,300 million tonnes has been discarded. Most of that plastic waste is still with us, entombed in landfills or polluting the environment. Microplastics have been found in Antarctic sea ice, in the guts of animals that live in the deepest ocean trenches, and in drinking water around the world. In fact, plastic waste is now so widespread that researchers have suggested it could be used as a geological indicator of the Anthropocene.

But what if we could wave a magic wand and remove all plastics from our lives? For the sake of the planet, it would be a tempting prospect – but we'd quickly find out just how far plastic has seeped into every aspect of our existence. Is life as we know it even possible without plastic?

Humans have been using plastic-like materials, such as shellac – made from a resin secreted by lac insects – for thousands of years. But plastics as we know them today are a 20th Century invention: Bakelite, the first plastic made from fossil fuels, was invented in 1907. It wasn't until after World War Two that production of synthetic plastics for use outside the military really took off. Since then, plastic production has increased almost every year, from two million tonnes in 1950 to 380 million tonnes in 2015. If it continues at this rate, plastic could account for 20% of oil production by 2050.

Today, the packaging industry is by far the biggest user of virgin plastic. But we also use plastic in plenty of longer-lasting ways too: it's in our buildings, transport, and other vital infrastructure, not to mention our furniture, appliances, TVs, carpets, phones, clothes, and countless other everyday objects.

All this means a world entirely without plastic is unrealistic. But imagining how our lives would change if we suddenly lost access to plastic can help us figure out how to forge a new, more sustainable relationship with it.

In hospitals, the loss of plastic would be devastating. "Imagine trying to run a dialysis unit with no plastic," says Sharon George, senior lecturer in environmental sustainability and green technology at Keele University in the UK.

Plastic is used in gloves, tubing, syringes, blood bags, sample tubes and more. Since the discovery of variant Creutzfeldt–Jakob disease (vCJD) in 1996 – caused by misfolded proteins called prions that can survive normal hospital sterilisation processes – standard reusable surgical instruments have even been replaced by single-use versions for some operations. According to one study, a single tonsillectomy operation in a UK hospital can result in more than 100 separate pieces of plastic waste. While some surgeons have argued that single-use plastic is overused in hospitals, right now many plastic medical items are essential, and lives would be lost without them.

Some everyday plastic items are also vital for protecting health. Condoms and diaphragms are on the World Health Organization's list of essential medicines, and face masks – including plastic-based surgical masks and respirators, as well as reusable cloth masks – have helped slow the spread of the Covid-19 virus. "A mask that you have for Covid is related to our safety and the safety of others," says George. "The impact of taking that away could be loss of life, if you took it away on a big scale."

In hospitals, the loss of plastic would be devastating (Credit: Kseniia Zatevakhina/ Alamy)

Our food system would also quickly unravel. We use packaging to protect food from damage in transit and preserve it long enough to reach supermarket shelves, but also for communication and marketing. "I cannot imagine how [plastic] would be replaced completely in our system," says Eleni Iacovidou, a lecturer in environmental management at Brunel University London.

It's not just consumers that would need to change their habits – supermarket supply chains are optimised for selling packaged produce, and would need overhauling. In the meantime, highly perishable goods with long journeys between farm and supermarket, such as asparagus, green beans, and berries, might end up left in fields, unpicked.

If we could solve those supply chain issues, fruit and vegetables could be sold loose, but we might need to shop more frequently. Research by UK waste reduction charity WRAP found that plastic packaging extended the shelf life of broccoli by a week when kept in the fridge, and bananas 1.8 days at room temperature – though for apples, cucumber, and potatoes, the plastic made no difference. In fact, the research found that food waste could even be reduced by selling fruit and veg loose, as it allowed people to buy only what they needed.

Even tins of tomatoes and beans would be out – they have an inner plastic coating to protect the food – so we'd have to buy dried pulses in paper bags and cook them at home instead. "People have relied too much on getting the thing they need in the most convenient and easy way," says Iacovidou. "I think we need to get a little bit uncomfortable."

Swapping out plastic packaging would have knock-on environmental effects. While glass has some advantages over plastic, such as being endlessly recyclable, a one litre glass bottle can weigh as much as 800g compared to a 40g plastic one. This results in glass bottles having a higher overall environmental impact compared to plastic containers for milk, fruit juice, and fizzy drinks, for example. When those heavier bottles and jars need to be transported over long distances, carbon emissions grow even more. And if the vehicles they're transported in don't contain plastic, they themselves will be heavier, which means even more emissions.

In some ways, though, changing food packaging would be the easy part. You might buy milk in a glass bottle, but plastic tubing is used in the dairy industry to get that milk from cow to bottle. Even if you buy vegetables loose, sheets of plastic mulch may have helped the farmer who grew them save water and keep away weeds. Without plastic, industrial agriculture as we know it would be impossible.

Instead, we'd need shorter food chains – think farm shops and community-supported agriculture. But with over half of the global population now living in cities, this would require huge changes in where and how we grow food. It wouldn't be an impossible task, says Iacovidou, but "we have to devote the time to do it, and we have to also cut the amount of things that we eat".

If we ditch synthetic clothing materials, cotton production would have to be scaled up significantly (Credit: Getty Images)

Living without plastic would also require a shift in how we dress. In 2018, 62% of the textile fibres produced worldwide were synthetic, made from petrochemicals. While cotton and other natural fibres like hemp would be good substitutes for some of our clothing, scaling up production to match current demand would come with a cost. Cotton already grows on 2.5% of arable land worldwide, but the crop accounts for 16% of insecticide use, risking the health of farmers and contaminating water supplies. Without plastic, we'd need to ditch fast fashion in favour of more durable items we can wear again and again.

We'd also quickly run out of shoes. Before widespread synthetic plastics came along, shoes were often made out of leather. But today there are many more people on Earth, and we get through many more pairs each: 20.5 billion pairs of footwear were manufactured in 2020. "We couldn't go to leather shoes for every person on the planet… that's just not feasible," says George.

There would be upsides to a world without plastic, though: we'd escape the harmful effects it has on our health.

Turning oil and gas into plastic releases toxic gases that pollute the air and impact local communities. What's more, chemicals added during the production of plastics can disrupt the endocrine system, which produces hormones that regulate our growth and development. Two of the most well-studied of these endocrine disrupting chemicals (EDCs) are phthalates, used to soften plastic but also found in many cosmetics, and bisphenol A (BPA), used to harden plastic and commonly used in the lining of tins.

"While these phthalates or BPA are important for the structure of the plastic, they are not chemically bound to it," says Shanna Swan, professor of environmental medicine and public health at the Icahn School of Medicine at Mount Sinai in New York. That means when these chemicals are used in food packaging, they can leach into the food itself – and end up in our bodies.

Some phthalates can lower testosterone production, reducing sperm counts and increasing fertility problems in men. BPA, on the other hand, mimics oestrogen and has been linked with an increased risk of reproductive problems in women. But the effects extend beyond fertility. "The breadth of the potentially disruptive influences of EDCs is striking," writes Swan in her book, Count Down. "They have been linked to numerous adverse health effects in almost all biological systems, not just the reproductive system but also the immunological, neurological, metabolic, and cardiovascular systems."

Exposure to EDCs during critical periods of foetal growth can have long-lasting effects. "If the mother is pregnant, and she is exposed to plastics or other chemicals that alter the development of her foetus, those changes are lifelong, irreversible changes," says Swan. This means that, while going cold turkey on plastics would reduce our exposure, their effects would still be felt for at least the next two generations. "Your grandmother's exposure is relevant to your reproductive health and your health in general," says Swan.

Plastics have been found in Antarctic sea ice and in the guts of animals living in the deep ocean (Credit: Getty Images)

At some point, we'd want to address the plastic that's already in the oceans. Could we ever clean it all up? "You have some materials that are on the seafloor and they're not going to go anywhere, they're just part of the ecosystem," says Chelsea Rochman, assistant professor in the department of ecology and evolutionary biology at the University of Toronto. But with the floating plastics, she says, we have a fighting chance.

Researchers now think that most plastics floating in the ocean will eventually get washed up or buried along our shorelines. At the moment some of those shoreline plastics are removed with trash-traps and old fashioned beach cleans. Keeping that removal up would make a difference to marine wildlife. "You would have fewer animals washing up on the beach with plastics in their bellies, and less entanglement," says Rochman. "A lot of what's being ingested by animals is not the stuff that's in the deep sea, it's the coastal stuff."

Taking out bigger pieces of plastic waste would also stop them breaking up into microplastics. Most of the microplastics found away from coastlines are from the 1990s or earlier, suggesting that bigger pieces take decades to break down. That means if we simply stopped adding new plastic pollution to the oceans tomorrow, microplastics would continue to increase over the next decades – but by removing the existing debris as well, we could stop that surge. "Maybe we reach a time where every animal we pull out of the water doesn't have microplastics in it," says Rochman.

Maybe we reach a time where every animal we pull out of the water doesn't have microplastics in it – Chelsea Rochman

In a plastic-free world, making new kinds of plastic out of plants might start to look tempting.

Bio-based plastics that have many of the same qualities as petrochemical plastics are already in use. Corn starch-based polylactic acid (PLA), for example, is used to make straws are almost indistinguishable from their fossil fuel plastic counterparts – unlike paper straws that can end up soggy before you finish your drink. Bio-based plastics can be made from the edible parts of plants like sugar or corn, or from plant material that isn't fit for consumption, like bagasse, the pulp left over after crushing sugarcane. Some, but not all, bio-based plastics are biodegradable or compostable. But most of those plastics still need careful processing, often in industrial composting facilities, to ensure they don't persist in the environment – we can't just throw them into the sea and hope for the best.

Even if we did create the infrastructure to compost them, bio-based plastics might not be better for the environment – at least not right away. "I think initially we'd see all impacts increase," says Stuart Walker, a research fellow at the University of Exeter and author of a recent review looking at environmental impacts of bio-based and fossil fuel plastics.

Supermarket supply chains are optimised for selling packaged produce and would need overhauling if we stopped using plastic (Credit: Getty Images)

Clearing land for crops would impact ecosystems and biodiversity. Fertilisers and pesticides come with carbon emissions attached and can pollute local rivers and lakes. One study found that replacing fossil fuel plastics with bio-based alternatives could require between 300 and 1650 billion cubic metres of water (300-1650 trillion litres) each year, which is between 3 and 18% of the global average water footprint. Food crops could end up being used to produce plastic instead, risking food security. Once they have been grown, crops need more refining to reach the bio-based equivalent of crude oil, which requires energy, resulting in carbon emissions.

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But trying to compare the environmental impacts of bio-plastics with conventional ones is tricky, not least because fossil fuel-based plastics have a head start. "We've been making these things for so long at such scale that we're really good at it," says Walker. "In time it would shift and we'd see that with bioplastics, the emissions would reduce." As countries around the world decarbonise their electricity supplies, the carbon emissions from producing bio-based plastics would decrease further.

However, making plastic from plants wouldn't necessarily solve health problems stemming from the material. While research on the topic is scarce, it's likely that similar additives to those used in conventional plastics would also be used in bio-based alternatives, Iacovidou says. This is because the properties the materials need are the same. "The fate of the additives is what concerns me the most," she says. If bio-based plastics are mixed with food waste and composted, whatever is in the plastic enters our food system.

It's clear that replacing one material with another won't solve all our plastic problems.

The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.

There's already a push to figure out which plastics are unnecessary, avoidable, and problematic, with several countries, including the US, UK, Australia, New Zealand and the Pacific Islands region, aiming to phase these out. To go even further than that, we could decide to only use plastics that we really, truly need. In a recent book chapter, George describes a framework to help us figure out which plastics are vital. By considering whether the item fulfils an essential need – such as food, shelter, or medicine – and also whether reducing the amount of material, or replacing the plastic with something else, would affect its use, we can start to see which plastics we can and cannot live without.

But these essential plastics are context-specific and not set in stone. In some places, the only safe drinking water comes in plastic, for example. "That means we need to develop drinking water infrastructure there so that we don't have to rely on packaged water, but right now that [plastic] is necessary," says Jenna Jambeck, professor of environmental engineering at the University of Georgia.

Thinking through the whole life cycle of any new materials, including what we do with them when they no longer serve their purpose, would be essential. "We’ve kind of forgotten that recycling isn't the gold standard of what we can do with stuff when we’re finished with it," says Walker.

Along with colleagues at the University of Sheffield, he investigated the environmental impacts of disposable and reusable takeaway containers. They found that a durable plastic container would only need to be used between two and three times to be better, in terms of climate impact, than a single-use polypropylene one, even taking into account washing. Stainless steel containers reached the same break-even point after 13 uses – takeaways, thankfully, wouldn't need to be a thing of the past in a plastic-free world.

The biggest shift we'd face, then, would be re-evaluating our throwaway culture. We'd need to change not just how we consume items – from clothes and food to washing machines and phones – but how we produce them too. "We're too quick to buy something cheap and disposable, where we ought to be making things so they are compatible, and there's more standardisation, so things can be swapped out and mended," says George.

Without plastic, we might even have to change the way we talk about ourselves. "Consumer is inherently a single-use term," says Walker. In a world where packaging is reused and repurposed, not thrown out, we might become citizens instead.

Perhaps we'd also discover that, for all the genuine good plastic has done, not all of the lifestyle changes it has enabled have been positive. If it's plastic packaging that allows us to grab lunch to eat on the go, and plastic-heavy devices that mean we are always contactable, without it our schedules might need to be a little less frantic. "If that was all taken away, life would slow down," says Jambeck. "Would that be such a bad thing?"

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France24 - World

Biden under pressure as US inflation hits 8.6%, highest in 40 years

Issued on: 10/06/2022 - 22:38

NEWS WIRES

US inflation surged to a new four-decade high in May, defying hopes that price pressures had peaked and deepening President Joe Biden's political troubles as Americans struggle to meet the cost of essentials like food and gas.

Government data released Friday put inflation at 8.6%, extending increases not seen for a generation, with gas prices hitting daily records fueled by Russia's invasion of Ukraine and supply chain challenges related to the pandemic.

Biden, whose popularity has taken a hit as prices surge just months before November's midterm elections, has made fighting inflation his top domestic priority but is finding he has few tools to directly affect prices.

"I'm doing everything in my power to blunt Putin's price hike and bring down the price of gas and food," he said Friday while speaking at the Port of Los Angeles.

"We're better positioned (than) just about any country in the world to overcome the global inflation we're seeing and to take the next step towards forming a historic recovery."

The president has tried to hammer home his optimistic message about economic progress in the wake of the pandemic, including rapid GDP growth and record job creation, while pressing Congress to take action to lower costs on specific products.

Biden cited releasing 30 million barrels of reserve oil and repeated his call to approve legislation to go after firms such as shipping companies that are taking advantage of limited competition to impose steep price hikes.

But he acknowledged the rising inflation was a severe problem, saying in an earlier statement the United States "must do more -- and quickly -- to get prices down."

The new data dealt a crushing blow to Biden's efforts, as the consumer price index (CPI) jumped 8.6 percent compared to May 2021, up from 8.3 percent in the 12 months ending in April and topping what most economists thought was the peak of 8.5 percent in March.

Prices continued to rise last month for goods including housing, groceries, airline fares and used and new vehicles, setting new records in multiple categories, according to the Labor Department report.

"The headline inflation numbers are dreadful. Strip away some special factors & they're merely bad," Harvard economist and former White House advisor Jason Furman said on Twitter.

Some economists expected the easing of pandemic restrictions to cause a shift of US consumer demand towards services and away from goods, which they said would ease inflation pressures, but prices for services increased as well.

Soaring energy costs   

CPI rose one percent compared to April, after the modest 0.3 percent gain in the prior month, the Labor Department reported, far higher than expected by analysts.

Energy has soared 34.6 percent over the past year, the fastest since September 2005, while food jumped 10.1 percent -- the first increase of more than 10 percent since March 1981, the report said.

Fuel oil more than doubled, jumping 106.7 percent, the largest increase in the history of CPI, which dates to 1935.

"The price of fuel oil and natural gas is working its way through the economy," Biden economic advisor Brian Deese told CNBC. "The issue now is how can we actually make progress... that would improve that?"

"We're calling on Congress to move on shipping legislation that would bring down the cost of moving goods overseas."

The United States has come roaring back from the economic damage inflicted by the Covid-19 pandemic, helped by bargain borrowing costs and massive government stimulus measures.

But with the pandemic still gripping other parts of the world, global supply chain snarls have caused demand to far outstrip resources. 

Food and fuel prices have accelerated in recent weeks since the Russian invasion of Ukraine sent global oil and grain prices up, and American drivers are facing daily record gas prices, with the national average hitting $4.99 a gallon on Friday, according to AAA.

The University of Michigan consumer sentiment index -- which measures how American consumers feel about the economy, personal finance and business and buying conditions -- fell sharply Friday from 58.4 to 50.2, its lowest recorded value.

The Federal Reserve has begun raising interest rates aggressively, with another big hike expected next week, and more ahead in coming months as policymakers attempt to combat inflationary pressures without triggering a recession.

The CPI surge "raises the probability of even more aggressive Fed rate hikes to tamp down on inflationary expectations," said Mickey Levy of Berenberg Capital Markets, adding that a pause in rate hikes in September is "looking increasingly unlikely".

(AFP)

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US makes biggest interest rate hike in 22 years in bid to tame soaring inflation

Business Daily

Inflation heats up in France and across Europe

Business Daily

ECB sets stage for July interest rate hike to tackle inflation

Valeurs Actuelles

Carpentras : des CRS en renfort après l’agression d’un policier sur fond de trafic de drogue

Le maire avait réclamé en urgence des renforts pour faire face aux violences visant notamment les forces de l’ordre. Une compagnie de CRS rassemblant une centaine de fonctionnaires doit arriver à Carpentras (Vaucluse), vendredi 10 juin, rapporte France Bleu. La ville a fait face au cours des derniers jours à une flambée d’actes de violence dans plusieurs cités. Des faits liés, selon les pouvoirs publics, à la pression mise sur les trafiquants de drogue. Mardi 7 mars dans la soirée, un fonctionnaire avait été roué de coups.

Coups de feu et incendies

Les policiers qui surveillaient un point de deal ont interpellé un homme en possession de stupéfiants et de liquide, relate Actu 17. Mais une dizaine de personnes s’en sont pris à eux. L’interpellé a pris la fuite. Un policier a tenté de le rattraper, mais a alors été frappé par plusieurs agresseurs. Un suspect a été placé garde à vue. Le lendemain, des coups de feu ont été tirés dans la cité des Amandiers. Ils ont notamment touché une bonbonne de gaz sur un balcon. Dans le même temps, des feux de palettes ont été allumés dans la cité du Pous du Plan.

Selon le maire de Carpentras, Serge Andrieu, cité par France Bleu, c’est « l’action efficace et tenace des policiers qui gène les dealers et conduit aux problèmes de tirs ». « Nous devons tous soutenir le travail de la police », a-t-il ajouté. Les CRS devraient rester dans la ville au moins une dizaine de jours.

Vaucluse : les dernières actualités

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Opex 360

Artillerie : La France pourrait prochainement livrer six CAESAr de plus à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 8 juin 2022

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Le 5 juin, la chaîne de télévision publique France2 a diffusé un reportage au sujet des CAESAr [Camions équipes d’un système d’artillerie de 155 mm] récemment livrés à l’Ukraine par la France. Et, d’après un officier ukrainien, ces systèmes donnent pleinement satisfaction, avec au moins 80 pièces d’artillerie russes qui auraient été détruites depuis qu’ils sont entrés en action. Et cela, grace à leur portée d’environ 40 km, la rapidité de leur mise en batterie et leur mobilité, qui permet d’éviter un tir de riposte.

Selon France2, les forces ukrainiennes disposeraient de dix-huit CAESAr au total. Or, lors d’une audition au Sénat, en mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que seulement six exemplaires, prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, avaient été envoyés en Ukraine pour le moment.

Lors d’un déplacement à Kiev, la semaine passée, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a guère été précise au sujet de l’aide militaire fournie par la France à l’Ukraine.

« Le président de la République a indiqué à M. Zelenski [son homologue ukrainien, ndlr] que la France poursuivrait et renforcerait ses livraisons d’armements dans le cadre d’un dialogue dont je rappelerai qu’il était ancien et qui permettait tout à la fois d’évaluer les besoins de l’Ukraine et nos capacités à y répondre. Ça a été traduit répidement dans les faits […] avec l’arrivée de CAESAr. D’autres sont attendus. Nous n’avons pas pour habitude de parler de ces questions ouvertement sur la place publique. Nous en parlons entre amis », a déclaré Mme Colonna, avant d’assurer que l’on pourra constater de nouvelles livraisons d’armes dans les « quelques semaines qui viennent ».

Cela étant, et d’après une information d’Europe1, six autres CAESAr devraient prochainement prendre la direction de l’Ukraine, une annonce officielle devant probablement être faite à l’occasion d’un déplacement de M. Macron à Kiev.

« Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon que M. Macron vienne pendant la présidence française de l’UE [Union européenne, ndlr], et le meilleur serait qu’il vienne avec d’autres livraisons d’armes pour l’Ukraine, voici l’aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France », a d’ailleurs affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, le 30 mai.

Comme l’avait expliqué M. Barre, les CAESAr destinés aux forces ukrainiennes ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre qui, si cette nouvelle aide se confirme, n’en comptera plus que 64 exemplaires [soit une réduction capacitaire de -16%]. À ce propos, dans un entretien publié par la presse régionale, le 4 juin, M. Macron a assuré que « ces livraisons [à l’Ukraine] seront compensées ». Et d’ajouter : « Et j’ai demandé à nos industriels d’accélérer la production d’armements, il ne s’agit pas seulement de reconstituer nos stocks mais aussi de renforcer notre indépendance. »

Quoi qu’il en soit, avant d’être envoyés en Ukraine, ces CAESAr prélevés sur l’inventaire de l’armée de Terre doivent être adaptés aux « systèmes de commandement ukrainiens ». Un travail qui a été confié à Nexter, selon M. Barre.

Par rapport à l’aide militaire fournie par d’autres pays [comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne ou encore la République tchèque], celle de la France se limite à de « petits volumes », souligne Europe1. « La raison principale, selon plusieurs sources militaires, est la résistance politique. Avec ce sujet des armes, Emmanuel Macron avance sur une ligne de crête. D’un côté, il refuse d’apparaître comme belligérant aux yeux des Russes. De l’autre, il souhaite montrer que le rôle de la France ne se limite pas à de l’aide humanitaire, à des livraisons de camions de pompiers ou l’envoi de gendarmes pour enquêter sur les crimes de guerre », avance-t-elle.

Artillerie : La France pourrait prochainement livrer six CAESAr de plus à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 8 juin 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 5 juin, la chaîne de télévision publique France2 a diffusé un reportage au sujet des CAESAr [Camions équipes d’un système d’artillerie de 155 mm] récemment livrés à l’Ukraine par la France. Et, d’après un officier ukrainien, ces systèmes donnent pleinement satisfaction, avec au moins 80 pièces d’artillerie russes qui auraient été détruites depuis qu’ils sont entrés en action. Et cela, grace à leur portée d’environ 40 km, la rapidité de leur mise en batterie et leur mobilité, qui permet d’éviter un tir de riposte.

Selon France2, les forces ukrainiennes disposeraient de dix-huit CAESAr au total. Or, lors d’une audition au Sénat, en mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que seulement six exemplaires, prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, avaient été envoyés en Ukraine pour le moment.

Lors d’un déplacement à Kiev, la semaine passée, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a guère été précise au sujet de l’aide militaire fournie par la France à l’Ukraine.

« Le président de la République a indiqué à M. Zelenski [son homologue ukrainien, ndlr] que la France poursuivrait et renforcerait ses livraisons d’armements dans le cadre d’un dialogue dont je rappelerai qu’il était ancien et qui permettait tout à la fois d’évaluer les besoins de l’Ukraine et nos capacités à y répondre. Ça a été traduit répidement dans les faits […] avec l’arrivée de CAESAr. D’autres sont attendus. Nous n’avons pas pour habitude de parler de ces questions ouvertement sur la place publique. Nous en parlons entre amis », a déclaré Mme Colonna, avant d’assurer que l’on pourra constater de nouvelles livraisons d’armes dans les « quelques semaines qui viennent ».

Cela étant, et d’après une information d’Europe1, six autres CAESAr devraient prochainement prendre la direction de l’Ukraine, une annonce officielle devant probablement être faite à l’occasion d’un déplacement de M. Macron à Kiev.

« Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon que M. Macron vienne pendant la présidence française de l’UE [Union européenne, ndlr], et le meilleur serait qu’il vienne avec d’autres livraisons d’armes pour l’Ukraine, voici l’aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France », a d’ailleurs affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, le 30 mai.

Comme l’avait expliqué M. Barre, les CAESAr destinés aux forces ukrainiennes ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre qui, si cette nouvelle aide se confirme, n’en comptera plus que 64 exemplaires [soit une réduction capacitaire de -16%]. À ce propos, dans un entretien publié par la presse régionale, le 4 juin, M. Macron a assuré que « ces livraisons [à l’Ukraine] seront compensées ». Et d’ajouter : « Et j’ai demandé à nos industriels d’accélérer la production d’armements, il ne s’agit pas seulement de reconstituer nos stocks mais aussi de renforcer notre indépendance. »

Quoi qu’il en soit, avant d’être envoyés en Ukraine, ces CAESAr prélevés sur l’inventaire de l’armée de Terre doivent être adaptés aux « systèmes de commandement ukrainiens ». Un travail qui a été confié à Nexter, selon M. Barre.

Par rapport à l’aide militaire fournie par d’autres pays [comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne ou encore la République tchèque], celle de la France se limite à de « petits volumes », souligne Europe1. « La raison principale, selon plusieurs sources militaires, est la résistance politique. Avec ce sujet des armes, Emmanuel Macron avance sur une ligne de crête. D’un côté, il refuse d’apparaître comme belligérant aux yeux des Russes. De l’autre, il souhaite montrer que le rôle de la France ne se limite pas à de l’aide humanitaire, à des livraisons de camions de pompiers ou l’envoi de gendarmes pour enquêter sur les crimes de guerre », avance-t-elle.

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Le 5 juin, la chaîne de télévision publique France2 a diffusé un reportage au sujet des CAESAr [Camions équipes d’un système d’artillerie de 155 mm] récemment livrés à l’Ukraine par la France. Et, d’après un officier ukrainien, ces systèmes donnent pleinement satisfaction, avec au moins 80 pièces d’artillerie russes qui auraient été détruites depuis qu’ils sont entrés en action. Et cela, grace à leur portée d’environ 40 km, la rapidité de leur mise en batterie et leur mobilité, qui permet d’éviter un tir de riposte.

Selon France2, les forces ukrainiennes disposeraient de dix-huit CAESAr au total. Or, lors d’une audition au Sénat, en mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que seulement six exemplaires, prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, avaient été envoyés en Ukraine pour le moment.

Lors d’un déplacement à Kiev, la semaine passée, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a guère été précise au sujet de l’aide militaire fournie par la France à l’Ukraine.

« Le président de la République a indiqué à M. Zelenski [son homologue ukrainien, ndlr] que la France poursuivrait et renforcerait ses livraisons d’armements dans le cadre d’un dialogue dont je rappelerai qu’il était ancien et qui permettait tout à la fois d’évaluer les besoins de l’Ukraine et nos capacités à y répondre. Ça a été traduit répidement dans les faits […] avec l’arrivée de CAESAr. D’autres sont attendus. Nous n’avons pas pour habitude de parler de ces questions ouvertement sur la place publique. Nous en parlons entre amis », a déclaré Mme Colonna, avant d’assurer que l’on pourra constater de nouvelles livraisons d’armes dans les « quelques semaines qui viennent ».

Cela étant, et d’après une information d’Europe1, six autres CAESAr devraient prochainement prendre la direction de l’Ukraine, une annonce officielle devant probablement être faite à l’occasion d’un déplacement de M. Macron à Kiev.

« Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon que M. Macron vienne pendant la présidence française de l’UE [Union européenne, ndlr], et le meilleur serait qu’il vienne avec d’autres livraisons d’armes pour l’Ukraine, voici l’aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France », a d’ailleurs affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, le 30 mai.

Comme l’avait expliqué M. Barre, les CAESAr destinés aux forces ukrainiennes ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre qui, si cette nouvelle aide se confirme, n’en comptera plus que 64 exemplaires [soit une réduction capacitaire de -16%]. À ce propos, dans un entretien publié par la presse régionale, le 4 juin, M. Macron a assuré que « ces livraisons [à l’Ukraine] seront compensées ». Et d’ajouter : « Et j’ai demandé à nos industriels d’accélérer la production d’armements, il ne s’agit pas seulement de reconstituer nos stocks mais aussi de renforcer notre indépendance. »

Quoi qu’il en soit, avant d’être envoyés en Ukraine, ces CAESAr prélevés sur l’inventaire de l’armée de Terre doivent être adaptés aux « systèmes de commandement ukrainiens ». Un travail qui a été confié à Nexter, selon M. Barre.

Par rapport à l’aide militaire fournie par d’autres pays [comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne ou encore la République tchèque], celle de la France se limite à de « petits volumes », souligne Europe1. « La raison principale, selon plusieurs sources militaires, est la résistance politique. Avec ce sujet des armes, Emmanuel Macron avance sur une ligne de crête. D’un côté, il refuse d’apparaître comme belligérant aux yeux des Russes. De l’autre, il souhaite montrer que le rôle de la France ne se limite pas à de l’aide humanitaire, à des livraisons de camions de pompiers ou l’envoi de gendarmes pour enquêter sur les crimes de guerre », avance-t-elle.

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Le 5 juin, la chaîne de télévision publique France2 a diffusé un reportage au sujet des CAESAr [Camions équipes d’un système d’artillerie de 155 mm] récemment livrés à l’Ukraine par la France. Et, d’après un officier ukrainien, ces systèmes donnent pleinement satisfaction, avec au moins 80 pièces d’artillerie russes qui auraient été détruites depuis qu’ils sont entrés en action. Et cela, grace à leur portée d’environ 40 km, la rapidité de leur mise en batterie et leur mobilité, qui permet d’éviter un tir de riposte.

a diffusé

Selon France2, les forces ukrainiennes disposeraient de dix-huit CAESAr au total. Or, lors d’une audition au Sénat, en mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que seulement six exemplaires, prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, avaient été envoyés en Ukraine pour le moment.

avait indiqué

Lors d’un déplacement à Kiev, la semaine passée, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a guère été précise au sujet de l’aide militaire fournie par la France à l’Ukraine.

« Le président de la République a indiqué à M. Zelenski [son homologue ukrainien, ndlr] que la France poursuivrait et renforcerait ses livraisons d’armements dans le cadre d’un dialogue dont je rappelerai qu’il était ancien et qui permettait tout à la fois d’évaluer les besoins de l’Ukraine et nos capacités à y répondre. Ça a été traduit répidement dans les faits […] avec l’arrivée de CAESAr. D’autres sont attendus. Nous n’avons pas pour habitude de parler de ces questions ouvertement sur la place publique. Nous en parlons entre amis », a déclaré Mme Colonna, avant d’assurer que l’on pourra constater de nouvelles livraisons d’armes dans les « quelques semaines qui viennent ».

a déclaré

Cela étant, et d’après une information d’Europe1, six autres CAESAr devraient prochainement prendre la direction de l’Ukraine, une annonce officielle devant probablement être faite à l’occasion d’un déplacement de M. Macron à Kiev.

une information d’Europe1

« Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon que M. Macron vienne pendant la présidence française de l’UE [Union européenne, ndlr], et le meilleur serait qu’il vienne avec d’autres livraisons d’armes pour l’Ukraine, voici l’aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France », a d’ailleurs affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, le 30 mai.

Comme l’avait expliqué M. Barre, les CAESAr destinés aux forces ukrainiennes ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre qui, si cette nouvelle aide se confirme, n’en comptera plus que 64 exemplaires [soit une réduction capacitaire de -16%]. À ce propos, dans un entretien publié par la presse régionale, le 4 juin, M. Macron a assuré que « ces livraisons [à l’Ukraine] seront compensées ». Et d’ajouter : « Et j’ai demandé à nos industriels d’accélérer la production d’armements, il ne s’agit pas seulement de reconstituer nos stocks mais aussi de renforcer notre indépendance. »

Quoi qu’il en soit, avant d’être envoyés en Ukraine, ces CAESAr prélevés sur l’inventaire de l’armée de Terre doivent être adaptés aux « systèmes de commandement ukrainiens ». Un travail qui a été confié à Nexter, selon M. Barre.

Par rapport à l’aide militaire fournie par d’autres pays [comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne ou encore la République tchèque], celle de la France se limite à de « petits volumes », souligne Europe1. « La raison principale, selon plusieurs sources militaires, est la résistance politique. Avec ce sujet des armes, Emmanuel Macron avance sur une ligne de crête. D’un côté, il refuse d’apparaître comme belligérant aux yeux des Russes. De l’autre, il souhaite montrer que le rôle de la France ne se limite pas à de l’aide humanitaire, à des livraisons de camions de pompiers ou l’envoi de gendarmes pour enquêter sur les crimes de guerre », avance-t-elle.

France24 - World

China will 'not hesitate to start war' if Taiwan declares independence, Beijing says

Issued on: 10/06/2022 - 17:41

NEWS WIRES

Beijing will "not hesitate to start a war" if Taiwan declares independence, China's defence minister warned his US counterpart Friday, the latest salvo between the superpowers over the island.

The warning from Wei Fenghe came as he held his first face-to-face meeting with US Defence Secretary Lloyd Austin on the sidelines of the Shangri-La Dialogue security summit in Singapore.

Beijing views democratic, self-ruled Taiwan as its territory and has vowed to one day seize the island, by force if necessary, and US-China tensions over the issue have soared in recent months. 

Wei warned Austin that "if anyone dares to split Taiwan from China, the Chinese army will definitely not hesitate to start a war no matter the cost", defence ministry spokesman Wu Qian quoted the minister as saying during the meeting. 

The Chinese minister vowed that Beijing would "smash to smithereens any 'Taiwan independence' plot and resolutely uphold the unification of the motherland", according to the Chinese defence ministry.

He "stressed that Taiwan is China's Taiwan... Using Taiwan to contain China will never prevail", the ministry said. 

Austin "reaffirmed the importance of peace and stability across the (Taiwan) Strait, opposition to unilateral changes to the status quo, and called on (China) to refrain from further destabilising actions toward Taiwan", according to the US Department of Defense.

Tensions over Taiwan have escalated in particular due to increasing Chinese aircraft incursions into the island's air defence identification zone (ADIZ).

US President Joe Biden, during a visit to Japan last month, appeared to break decades of US policy when, in response to a question, he said Washington would defend Taiwan militarily if it is attacked by China. 

The White House has since insisted its policy of "strategic ambiguity" over whether or not it would intervene has not changed.    

Japan PM issues warning

With concerns mounting over China-Taiwan tensions, Japanese Prime Minister Fumio Kishida issued a stark warning at the summit: "Ukraine today may be East Asia tomorrow".

The world must be "prepared for the emergence of an entity that tramples on the peace and security of other countries by force or threat without honouring the rules," he said. 

He did not mention China by name in his address, but repeatedly called for the "rules-based international order" to be upheld.

Austin is the latest senior US official to visit Asia as Washington seeks to shift its foreign policy focus back to the region from the Ukraine war.

As well as on Taiwan, China and the United States have been locked in a range of other disputes. 

They have been at loggerheads over Russia's invasion of Ukraine, with Washington accusing Beijing of providing tacit support for Moscow.

China has called for talks to end the war, but has stopped short of condemning Russia's actions and has repeatedly criticised American arms donations to Ukraine.

China's expansive claims in the South China Sea have also stoked tensions with Washington.

Beijing claims almost all of the resource-rich sea, through which trillions of dollars in shipping trade passes annually, with competing claims from Brunei, Malaysia, the Philippines, Taiwan and Vietnam.

Austin arrived in Singapore late Thursday, and held a series of meetings with his counterparts on Friday. 

At a meeting with Southeast Asian defence ministers, he spoke about Washington's "strategy in maintaining an open, inclusive and rules-based regional security environment", according to a statement from the Singapore government. 

His comments were a veiled reference to countering China's increasing assertiveness in the region. 

Austin will deliver a speech at the forum on Saturday, followed by Wei on Sunday. The summit runs from June 10 to 12 and is taking place for the first time since 2019 after twice being postponed due to the Covid-19 pandemic.

(AFP)

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L'Humanité

Procès du 13-novembre. La perpétuité incompressible requise contre Salah Abdeslam

Actu

Le Parquet national antiterroriste a demandé vendredi des peines allant de cinq ans de réclusion à la prison à vie, à l’encontre des vingt accusés poursuivis pour les attentats du 13 novembre 2015.

Alexandre Fache

Ils sont sans doute les meilleurs connaisseurs du volumineux dossier judiciaire, fort de 542 tomes et d’un million de pages, sur la base duquel vingt personnes comparaissent depuis septembre 2021 pour les attentats du 13 novembre 2015, les plus meurtriers commis sur le territoire national. Vendredi 10 juin, c’est à ces magistrats du Parquet national antiterroriste (Pnat) que revenait la tâche de justifier les chefs d’accusation choisis, et de les traduire par des peines, requises devant la cour d’assises spécialement constituée. Sans surprise, celles-ci sont lourdes, collant la plupart du temps avec le maximum légal, compte tenu de « l’immense gravité des faits », a justifié l’avocate générale Camille Hennetier, et de « l’absence de remords » de la plupart des accusés.

Pour Salah Abdeslam, seul membre des commandos encore vivant, et à ce titre seul à être poursuivi comme « co-auteur » des attentats, les magistrats ont requis la perpétuité avec une période de sûreté incompressible, autrement dit une peine de prison à vie, soit la plus dure de notre code pénal. Instauré en droit français en 1994, elle n’a été utilisée depuis qu’à quatre reprises, les deux premières contre les tueurs en série Pierre Bodein (2007) et Michel Fourniret (2008), jamais encore pour des actes terroristes. « Salah Abdeslam est resté jusqu’au bout fidèle à son idéologie et incapable d’exprimer le moindre remords. Il est loin d’avoir manifesté un abandon de cette servitude volontaire » à l’Etat islamique, dont il se proclamait un « combattant » aux premières heures du procès, a rappelé Camille Hennetier. L’avocate générale a aussi insisté sur les « ultimes et perverses provocations » de l’accusé, capable, à quelques minutes d’intervalle, de proclamer son « amour » pour l’EI puis d’assurer qu’il « n’est pas un danger pour la société », ou encore de s’excuser auprès des parties civiles, tout en reprochant vertement à « Sonia » d’avoir dénoncé Abdelhamid Abaaoud au lendemain des attentats, « condamnant trois personnes à la mort », référence à l’assaut de la rue du Corbillon. Pour l’accusation, la thèse  « tardive » selon laquelle Abdeslam aurait été intégré au dispositif des attentats « en dernière minute », « contraint et forcé par son frère Brahim », « ne tient pas ».

Le «discours plaqué, victimaire» de «l’homme au chapeau»

Ami d’enfance de Salah Abdeslam, Mohamed Abrini a vu requis contre lui la même peine de perpétuité, mais assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Pour l’accusation, celui qui était dans les convois de la mort le 12 novembre 2015 a certes renoncé au dernier moment à participer aux attaques, comme il le fera quelques mois plus tard à l’aéroport de Bruxelles. Il a aussi reconnu à l’audience que sa participation était bien « prévue pour le 13 novembre », aveu qualifié de « petit pas vers la vérité » par le parquet. Sauf que ce petit pas allait être immédiatement suivi de « deux pas en arrière », après « une conversation houleuse dans le box » avec Salah Abdeslam. « Il a eu un discours plaqué, victimaire », et « aucun élément ne permet d’entrevoir une évolution future favorable » de celui qui a longtemps été présenté comme « l’homme au chapeau », après la découverte des images de vidéosurveillance de l’aéroport de Bruxelles.

Une peine de perpétuité avec 22 ans de sûreté a aussi été requise contre le « logisticien » des attentats, Mohamed Bakkali, l’un de ceux « sans qui rien de ce qui s’est passé le 13 novembre ne serait arrivé », a justifié le parquet. « Salah Abdeslam a focalisé la colère, mais il ne doit pas faire oublier » tous ceux qui ont préparé ces attentats. Or, Bakkali est « omniprésent » dans la cellule terroriste, il en est une « pièce maîtresse », la « cheville ouvrière », accuse le Pnat, qui a aussi fustigé les « silences opportunistes » de l’intéressé, beaucoup plus intelligent qu’il ne voudrait le laisser penser. « Il se présente comme l’idiot utile des frères El Bakraoui (membres de la même cellule terroriste et futurs kamikazes des attentats de Bruxelles en mars 2016 - NDLR). ‘Utile’, il l’est sans aucun doute. Mais ‘idiot’, certainement pas. »

Adeptes du silence pendant ces audiences, le Suédois Osama Krayem et le Tunisien Sofien Ayari voient requis contre eux la perpétuité avec trente ans de sûreté.  « Ils sont venus comme les autres avec la mission de frapper l’Europe. On ne sait pas pourquoi ça ne s’est pas fait, mais ils étaient prêts », a assuré le parquet, qui ajoute: « On ne peut pas interpréter leur silence autrement que comme un mépris pour votre cour, surtout de la part de deux hommes qui, dans le box, sont ceux qui en savent le plus sur la cellule ». Ils font partie de ceux que l’accusation a classé dans la catégories des « opérationnels contrariés ».

Des peines plus légères pour les «petites mains»

C’est le cas aussi de l’Algérien Adel Haddadi et du Pakistanais Muhammad Usman. Partis de Syrie, les deux hommes n’avaient pu rejoindre à temps l’Europe pour participer aux attentats. Ils pourraient écoper chacun d’une peine de vingt ans de prison, assortie d’une sûreté des deux tiers. Classé dans la même catégorie, mais jugé en son absence car déjà détenu en Turquie, Ahmed Dahmani fait face, lui, à une peine de trente ans, avec une sûreté des deux tiers. La perpétuité a enfin été requise pour les cinq commanditaires et logisticiens, présumés morts en Syrie et jugés par défaut, dont Oussama Atar, le « cerveau et ordonnateur » présumé des attentats.

Logiquement, des peines plus légères (de cinq à six ans de prison) ont été requises contre les « petites mains » du dossier, Abdellah Chouaa, Hamza Attou et Ali Oulkadi, qui ont aidé Salah Abdeslam dans sa fuite. Rappelant qu’ils comparaissaient libres, le parquet a souligné leur « attitude irréprochable » lors de ces audiences. Pour son « déni total » en revanche, Mohamed Amri, malgré les mêmes faits reprochés, pourrait écoper, lui, de 8 ans. Neuf ans sont requis contre Yassine Atar, le frère d’Oussama Atar, qui n’a cessé de clamer son innocence, mais dont le parquet estime qu’il avait « connaissance des préparatifs » des attentats, du fait de sa présence à des « moments clés » du dossier. « Homme de confiance » du logisticien Ibrahim El Bakraoui et « témoin privilégié » des agissements de la cellule djihadiste, Ali El Haddad Asufi a vu requis contre lui seize ans de réclusion, avec une sûreté des deux tiers.

«Votre verdict ne guérira pas les blessures»

Convenant que ce procès n’avait pas répondu à toutes les questions, sur les faits, comme sur ce qui avait amené « de jeunes Européens à accepter le sacrifice de leur vie en prenant celle des autres », la représentante du Pnat a conclu ce troisième et dernier jour des réquisitions par des mots forts, adressés directement à la cour : « Votre verdict ne guérira pas les blessures, ne ramènera pas les morts à la vie, mais pourra assurer que c’est la justice et le droit qui ont le dernier mot ». A partir de ce lundi 13 juin, la parole est à la défense, pour deux semaines. Le verdict, lui, est attendu le 29 juin.

procès attentats 13 novembre 2015justiceattentats du 13 novembre 2015
Valeurs Actuelles

Paris : une prostituée entre la vie et la mort après avoir été égorgée au bois de Vincennes

Un terrible drame s’est déroulé dans le bois de Vincennes, dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 juin. Une prostituée de 29 ans a été découverte égorgée dans sa camionnette. Selon Le Parisien, ce sont ces amies qui l’ont découverte vers 4h30 du matin à l’angle de l’avenue des Minimes et du cours des Maréchaux. Les secours ne sont cependant pas intervenus tout de suite : c’est d’abord un automobiliste qui l’a conduite au commissariat, avant que les policiers n’appellent les pompiers. Elle a finalement été hospitalisée au Kremlin-Bicêtre, où elle se trouve entre la vie et la mort.

Les premiers éléments recueillis par les policiers semblent indiquer que la jeune femme a été attaquée par un client régulier, qui s’était déjà montré violent avec elle. Pour l’instant, précise le quotidien francilien, son identité n’est pas connue. Jeudi dans la matinée, les policiers avaient mis en place un périmètre de sécurité autour de la camionnette, afin de prélever d’éventuelles traces. L’enquête a été confiée au deuxième district de la police judiciaire.

Les prostituées très vulnérables en Île-de-France

D’après les informations du Parisien, les policiers ont constaté que les agressions de prostituées se sont multipliées depuis le début de l’année. Un phénomène particulièrement important en Île-de-France, où plus d’une centaine de prostituées exercent tous les jours. « On relève des faits de violence sexuelle, physique et psychologique qui sont commis par des proxénètes, d’autres prostituées ou des clients », explique un policier.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Fuel cost: How to save petrol and diesel

By Tom EdgingtonBBC News

Making fewer journeys is the most obvious way to save money as the cost of filling up a car hits £100, but how else can you use less fuel?

Here are five popular tips from drivers - and whether or not they really work.

1) Is 56mph the best speed to drive?

Many motorists consider driving at exactly 56mph to be optimum for fuel efficiency.

However, there is no ideal fixed driving speed, according to the RAC motoring group.

The 56mph myth, it says, came out of old fuel consumption tests - in a city, at 56mph and at 75mph.

The most efficient of the three was 56mph, which led people to think this was always the best speed.

However, depending on type of car and its size, the RAC says 45-50mph is most efficient.

2) Should I switch off the air conditioner?

If you've ever resisted the urge to reach for the air conditioner on a hot summer's day to save fuel, you were right to do so.

Extra energy is needed to power a car's air conditioning system and turning it on can increase your fuel consumption by up to 10% according to the AA.

The impact might be more noticeable on shorter trips - that's because the air conditioner has to use more power initially to bring down the inside temperature of your car.

Opening your windows might be better, but this creates a separate problem called "drag". This is where your engine has to work harder to compensate for the air resistance created by the open windows.

If you're forced to choose between two, the best option will depend on your speed. The air conditioner is probably the better above 50mph because the faster you drive the greater the drag caused by open windows.

3) Does coasting save fuel?

Coasting is when you drive with the car in neutral, or with the clutch pedal held down.

The AA recommends against coasting. Not only could it be unsafe (because you can't accelerate out of a tricky situation), the group also says it's unlikely to save you any petrol.

It says most cars have electric controls which cut the supply of fuel each time you take your foot off the accelerator - so there's nothing to be gained by coasting.

4) Does cruise control save fuel?

Cruise control - a device which keeps your car at a constant speed without having to use the accelerator pedal - is often seen as a sure-fire way to save fuel, as it avoids unnecessary acceleration and harsh braking.

However, this may only be true when it comes to motorway driving - due to the constant flat surface.

On other road types you are more likely to come across hills and your cruise control will take time to adjust to the change in gradient, using up more fuel in the process.

Normally you take your foot off the accelerator as you begin to descend down a hill, but as your cruise control can't see what's in front it spends extra time using power - leading to worse fuel consumption.

5) Will the wrong tyre pressure use more petrol?

Underinflated tyres will use up extra petrol. The advice is to check your pressures regularly, especially before heading off on a long journey.

The correct pressure will be listed in your car's manual, but you may need to increase it to the recommended maximum if you're carrying several passengers and heavy luggage.

However, any extra weight will still use up additional fuel - so leave out anything you don't need.

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France24 - Monde

Rachat de Twitter par Elon Musk : une saga à rebondissements qui risque de durer

Publié le : 10/06/2022 - 19:17

Elon Musk va-t-il bien racheter Twitter pour 44 milliards de dollars ? Lundi 6 juin, le patron de Tesla et de SpaceX a menacé, dans un document officiel, de retirer son offre d'achat. Selon lui, Twitter ne répondait pas à ses demandes d'information sur les spams et les faux comptes. Depuis, le conseil d'administration du réseau social a cédé, d'après The Washington Post. Pourquoi le rachat de la plateforme suscite-t-il autant de tensions et de rebondissements ? Quelles conséquences pourrait-il avoir sur le débat démocratique ?

  • Alexandre BARADEZ, Responsable Analyses Marchés chez IG France
  • Denis JACQUET, Entrepreneur

Elon Musk accuse Twitter de "résister" à ses demandes et menace de retirer son offre de rachat

Elon Musk augmente son apport à 33,5 milliards de dollars pour acheter Twitter

La chronique de l’éco

Rachat de Twitter par Elon Musk : le multimilliardaire menace de retirer son offre

Valeurs Actuelles

Refus d’obtempérer à Paris : le conducteur mis en examen pour “tentative d’homicide”

L’étau se resserre autour du conducteur. Ce jeudi 9 juin, il a été mis en examen pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique », relaie Le Parisien. Mohamed M., âgé de 38 ans, a également été mis en examen pour « refus d’obtempérer aggravé, conduite d’un véhicule malgré l’injonction de restituer son permis de conduire, récidive de conduite en ayant fait usage de stupéfiants et sous l’empire d’un état alcoolique ». Dans la journée, il a été entendu par un juge d’instruction alors qu’il est toujours hospitalisé à l’hôpital Georges Pompidou, dans le XVe arrondissement de Paris. Plus tard dans la soirée, il a été décidé de le placer en détention provisoire sur le lieu de son hospitalisation.

80 mentions sur son casier judiciaire

Au moment des faits survenussamedi 4 juin dernier, cet automobiliste avait plus d’un gramme d’alcool dans le sang lorsque la police a voulu l’interpeller. Il bénéficiait d’un aménagement de peine en semi-liberté. Mohamed M. est défavorablement connu de la police, avec 80 mentions sur son casier judiciaire. Son permis de conduire avait d’ailleurs été annulé.

Mardi 7 juin, Mohamed M. avait été placé en garde à vue pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Cette enquête a également été ouverte pour « refus d’obtempérer aggravé par la mise en danger d’autrui, conduite malgré l’annulation du permis de conduire et conduite sous l’empire d’un état alcoolique et après avoir fait usage de substances classées comme stupéfiants ».

Les policiers libérés

Le même jour, une information judiciaire avait été ouverte pour « violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner » contre les trois policiers. Ils avaient d’ailleurs été libérés de leur garde à vue mardi 7 juin. Et ce, sans poursuites judiciaires à ce stade de l’enquête. L’avocat des trois fonctionnaires de police, Me Laurent-Franck Liénard, avait confirmé leur libération sans poursuites pour le moment, comme le relate franceinfo : « Après deux jours de garde à vue au cours desquels mes clients ont pleinement coopéré avec les enquêteurs, ils sortent libres de toute charge. » Il avait également prévenu : « L’enquête va se poursuivre sous une autre forme et ils donneront tous les éléments de réponse afin que la vérité se manifeste pleinement. » Selon l’avocat, ses clients « n’ont rien à cacher » et « démontreront leur respect des règles et la légitimité de leur action ». 

Le contrôle de police tourne au drame

Samedi 4 juin, dans le 18e arrondissement de Paris, trois policiers ont ouvert le feu sur un véhicule, rue Ordener, à la suite d’un refus d’obtempérer. Une source policière a expliqué à Valeurs actuelles que le conducteur avait fait mine de s’arrêter, avant d’engager une marche arrière brutale au cours de laquelle il aurait fauché l’un des policiers. Les agents ont alors fait usage de leur arme. Neuf cartouches ont été tirées par deux fonctionnaires, plus une autre par une policière arrivée en renfort. Deux personnes présentes dans le véhicule ont été gravement blessées. La passagère est décédée dimanche 5 juin. Les policiers ont été placés en garde à vue, jusqu’à leur libération mardi 7 juin.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Colère noire et nuits blanches pour la santé et la justice

Actu

Alors que l’hôpital public et la justice sont à genoux, délaissés et sous-financés, magistrats et soignants réclament des moyens pour assurer un accès égalitaire à tous.

Pablo Patarin

7 h 30. Alors que les premiers rayons de soleil illuminent la Cour des comptes ce vendredi 10 juin, sifflets, casseroles et flûtes s’élèvent en cœur dans un joyeux raffut désordonné. Loin d’un concert folklorique, ce sont les robes noires et blouses blanches, venues défendre la justice et les hôpitaux, qui font entendre leurs voix. Sur les pancartes et uniformes se détachent d’habiles slogans : « La justice, l’éducation et la santé coulent, la gouvernance nous donne un verre pour écoper. » Sur les visages des infirmiers, médecins, avocats et magistrats, se devine une hardiesse mêlée de fatigue.

Déterminés à faire entendre leur voix pour protéger un bien commun, à l’appel des syndicats de la magistrature, des avocats de France et des collectifs interhôpitaux et interurgence, une quarantaine de professionnels de la santé et de la justice, sont réunis pour mettre l’État face à ses responsabilités : «  Cela fait des années qu’on nous dit que les services publics coûtent trop cher, qu’on y baisse les dépenses. Les conditions se dégradent. Il est nécessaire d’organiser un débat démocratique sur la question », clame un manifestant.

La Cour des Comptes est directement pointée du doigt : «  Elle s’intéresse à la rentabilité, et non la qualité des services. Ce sont des choix politiques destructeurs. » L’institution est perçue comme un rouage des restrictions budgétaires successives qui s’abattent sur les services publics, au nom d’une prétendue nécessité d’austérité, anéantissant au passage «  le patrimoine de ceux qui n’en ont pas ».

Un système exsangue

Pour le syndicat de la magistrature, les conditions de travail n’ont cessé de se dégrader ces dernières décennies : «  Cela fait des années que la justice est sous-financée. Les délais s’allongent, il y a de plus en plus de cas de dénis de justice. Nous avons des services qui n’arrivent même plus à rendre leurs missions. » Du côté des avocats, on parle d’une «  justice à l’agonie ». Au-delà des conditions de travail subies, le risque d’une justice mécanique, déshumanisée et sous-traitée affole. Est citée, entre autre conséquence des politiques de rigueur, la baisse du nombre de tribunaux de proximité. Les augmentations régulières du budget (+ 8% en 2021) seraient principalement destinées à l’ouverture de nouvelles places de prison plutôt que dédiées au fonctionnement de la justice. Dès 2019, Me Vincent Brault-Jamin, bâtonnier du barreau de Tours, alertait sur la réforme de la justice promue alors par Nicole Belloubet : « La réforme est budgétaire ! Elle vise des économies, éloigne le juge des citoyens… Si on vide les juridictions de leur substance, on finira par fermer des tribunaux. On a le sentiment que nous nous dirigeons vers une justice privée », dénonce le magistrat. Un exemple parmi d’autres : les conciliations ou médiations, qui peuvent être réalisées par des services privés en ligne, ont été rendues obligatoires avant de saisir la justice pour les contentieux inférieurs à 5 000 euros et les litiges de voisinage.

Salué durant la crise du Covid, sans pour autant être récompensés d’une augmentation réelle de leurs moyens, le personnel hospitalier rappelle lui aussi l’état déplorable dans lequel il se trouve : «  Entre les heures supplémentaires et la perte de sens, 30 % des gens sont en burn-out. On n’arrive plus à recruter, les gens fuient les hôpitaux », expliquent Laurent et Joëlle, médecins à Saint-Denis. En cause, l’impression de «  préserver une façade. L’hôpital n’offre plus les soins qu’ils devraient. Les gens ne saisissent pas forcément que la responsabilité est celle de l’État, et s’en prennent parfois à nous. »

La population mise en danger

Cette souffrance du personnel hospitalier rejaillit directement dans la qualité des services proposés : «  On ne veut pas effrayer les gens, mais la sécurité des patients dans les hôpitaux n’est plus assurée », témoignent les deux praticiens. En Seine-Saint-Denis, territoire particulièrement touché par la pauvreté, la situation est amplifiée par les déserts médicaux, la surmortalité, la morbidité et la hausse de la mortalité infantile. À terme, la privatisation du système de santé pourrait conduire à des situations telles que dénoncées dans les EHPAD, où les ambitions financières priment sur la qualité des services, amenant à la maltraitance et la mise en danger des patients.

Après l’union de la santé et de la justice, magistrats et soignants espèrent être rejoints par d’autres corps du service public, tels que l’éducation, qui souffre également cruellement d’un manque de moyens.

justiceSanté
France24 - Monde

Ligue des nations : la France obtient péniblement le match nul en Autriche

Publié le : 10/06/2022 - 23:01

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Pour son troisième match de la Ligue des nations 2022, l'équipe de France a été de nouveau tenue en échec, concédant le match nul en Autriche (1-1), vendredi à Vienne.

Trois matches en Ligue des nations et toujours pas de victoire pour les Bleus. Face à l'Autriche, vendredi 10 juin, l'équipe de France, tenante du titre mais qui n'a toujours pas remporté la moindre rencontre dans cette compétition (deux nuls, une défaite), a encaissé un but d'Andreas Weimann (37e) avant d'égaliser en toute fin de partie par Kylian Mbappé (83e). Les champions du monde français sont derniers de leur groupe avant d'accueillir la Croatie, lundi au Stade de France.

Apathiques sur le but d'Andreas Weimann et rarement autoritaires durant la rencontre, les défenseurs tricolores ont montré de la fébrilité lors d'un troisième match d'affilée en Ligue des nations.

Aux erreurs d'alignement de Theo Hernandez en ouverture contre le Danemark (1-2) et au manque de concentration de Jonathan Clauss, fautif en Croatie lundi soir (1-1) pour offrir un pénalty aux "Vatreni", ont succédé vendredi une passivité criante contre les Autrichiens. 

Les Bleus sont même passés tout près de la correctionnelle, sur une ultime contre-attaque, très dangereuse mais très mal négociée par Karim Onisiwo dans le temps additionnel.

Certes, l'arrière-garde alignée par le sélectionneur Didier Deschamps sur la pelouse abîmée du Ernst-Happel Stadion était inédite, avec un total de six sélections en charnière centrale – cinq pour William Saliba, la première pour Ibrahima Konaté – et un latéral gauche – Theo Hernandez – qui n'avait jamais joué dans ce système avec les Bleus. 

Avec AFP

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Ligue des nations : réaliste, la France punit l'Espagne et ajoute un trophée à sa collection

L'Humanité

Près de Toulouse, une entreprise pionnière du congé menstruel

Actu

En Espagne, une loi sur le congé menstruel pourrait bientôt être adoptée. En France, on n’en est pas encore là. Pourtant, depuis le 8 mars, chez Louis, jeune ébénisterie près de Toulouse, les salariées souffrant de règles douloureuses ont la possibilité de prendre un jour de repos supplémentaire. Comment cette mesure a-t-elle été mise en place ? Reportage.

Bruno Vincens

C'est un bâtiment industriel comme beaucoup d’autres, qui n’attire guère le regard. Ce bâtiment banal à Labège, en banlieue toulousaine, est pourtant un lieu d’innovations, d’expériences. L’entreprise Louis s’est établie ici en début d’année pour produire du mobilier de bureau en bois, garanti « à vie », alors que ces équipements finissent en général très vite à la décharge et doivent être souvent renouvelés.

Cette démarche écoresponsable, à l’encontre de l’obsolescence programmée, va de pair avec une initiative à destination du personnel féminin. Depuis le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, la jeune entreprise d’ébénisterie a instauré le congé menstruel. Une fois par mois, les salariées qui souffrent de règles douloureuses ont droit à un jour de congé.

D’ailleurs, la petite entreprise Louis, dans ce secteur pourtant très masculin de l’ébénisterie, emploie une proportion assez élevée de femmes. Elles occupent 7 emplois sur 16 et ne sont pas cantonnées aux tâches administratives, certaines travaillant à la production.

De rares réticences vite dissipées

Dans l’atelier, où flotte une agréable odeur de bois, le bruit des machines oblige Margot, Jessica, Manon, Gaël et Jean-Baptiste à porter un casque sur les oreilles. Leurs mains expertes donnent forme à du contreplaqué de bouleau. De cette matière première naîtra du mobilier de bureau. Mais certains jours, Jean-Baptiste l’a constaté, « des collègues sont pliées en deux par la douleur ». Margot, dans l’incapacité de travailler, a dû plusieurs fois quitter l’atelier et rentrer chez elle.

ÇA PERTURBE PEU LA PRODUCTION CAR CES ABSENCES PEUVENT ÊTRE ANTICIPÉES. JEAN-BAPTISTE

Lucie, la responsable de la communication, a remarqué elle aussi ces quelques absences à intervalles réguliers. D’où son idée d’un jour de congé menstruel. Elle en parle alors à Thomas Devineaux, cofondateur de l’entreprise, qui donne son accord.

Mais la mise en place de la mesure n’est pas si simple. Des réunions, seulement avec les femmes, puis avec l’ensemble du personnel, ont été nécessaires pour expliquer le projet et le faire accepter. La charte de consentement est signée par tous les salariés, condition indispensable pour qu’elle soit appliquée.

« Les hommes sont souvent mal informés sur les règles, alors que, pour certaines femmes, il est même impossible de se lever », regrette Jessica, 29 ans. Ses collègues masculins n’ont pas exprimé de franche hostilité, mais certains étaient au début surpris, gênés. Ce n’est pas un thème de conversation habituel devant la machine à café ! Les réticences, venues surtout d’un collègue, ont vite été dissipées.

« Ce jour de congé menstruel a libéré la parole, raconte la jeune ébéniste. Il y a eu aussi des petites blagues, mais ce n’était pas trop méchant. » Et même, selon Gaël, « c’est une mesure égalitaire, contrairement à ce que disent certains ». Pour Jean-Baptiste, « ça perturbe peu la production parce que ces absences peuvent être anticipées ». Jessica a observé en revanche des propos beaucoup plus virulents sur les réseaux sociaux : « Il va y avoir de l’abus » ; « Et comment faisaient nos grands-mères ? »…

Depuis 2019, des protections à disposition

Dans l’ébénisterie Louis, il suffit à la salariée d’informer de son absence un des dirigeants de l’entreprise. Pas besoin de certificat médical. Ce jour de congé menstruel n’est pas un arrêt maladie, il s’ajoute simplement aux congés légaux. Un bilan de l’expérience sera établi au bout d’un an. L’ébénisterie Louis est donc pionnière dans ce domaine, même si une coopérative de Montpellier, la Collective, l’avait précédée, prenant une initiative similaire le 1er janvier 2021.

CE CONGÉ MENSTRUEL A LIBÉRÉ LA PAROLE. IL Y A EU AUSSI DES PETITES BLAGUES, MAIS RIEN DE MÉCHANT. JESSICA

En Espagne, une réflexion a été lancée afin d’élaborer une loi sur le congé menstruel, qui pourrait bientôt être adoptée. En France, on n’en est pas encore là. Ainsi, le groupe la Dépêche du Midi, basé à Toulouse et propriété de la famille Baylet, a refusé en début d’année la demande syndicale d’un congé menstruel. Réponse des dirigeants de ce groupe de presse : « Si l’on octroie de tels avantages, cela se retournera contre les femmes, car les managers préféreront avoir dans leur équipe des hommes plutôt que des femmes qui seront plus souvent absentes. »

Bientôt promu en Espagne, le congé menstruel fait débat en France

La culture d’entreprise est bien différente à l’ébénisterie Louis, dont les dirigeants sont à peine trentenaires. Depuis 2019, dans les vestiaires, des protections périodiques gratuites sont à la disposition des « Louise ».

Le congé menstruel constitue l’étape suivante. « Il faut faire tout ce que l’on peut pour le bien-être au travail », affirme Thomas Devineaux. Selon lui, « cette mesure peut être généralisée aux grandes entreprises, même s’il faut l’adapter et l’appliquer service par service ». L’idée pourrait faire son chemin : « Beaucoup d’entreprises nous ont contactés. »

« Avant, je devais quitter mon travail en pleine journée ! »

Témoignage Margot, 23 ans, ébéniste, première à bénéficier du congé menstruel à l’atelier

Que pensez-vous de ce jour de congé menstruel ?

C’est une bonne initiative pour les femmes qui souffrent de règles douloureuses, surtout celles qui travaillent à l’atelier et portent des plateaux d’une quinzaine de kilos. On ne peut pas se poser, on ne peut pas s’asseoir. À plusieurs reprises, j’ai été obligée de partir dans la journée. Ça m’est arrivé d’avoir la tête qui tourne, des malaises, des évanouissements. Ça peut être dangereux, nous utilisons des outils : ponceuses, scies sauteuses… Dans un atelier d’ébénisterie comme le nôtre, si quelqu’un n’est pas en bonne condition, il ne doit pas être présent.

Avez-vous déjà eu recours à ce jour de congé ?

Depuis qu’il a été instauré, le 8 mars, j’y ai eu recours une fois et je suis pour le moment la seule. J’ai inauguré le congé menstruel dans l’entreprise ! C’est un progrès social, ça aurait dû être fait bien avant. Les règles sont de moins en moins un tabou. Ce congé a été établi sur la base de la confiance. Nous sommes une petite équipe, on se connaît bien. Ici, personne ne va en abuser.

Vos collègues masculins vous ont-ils fait des commentaires ?

Non, ils ont bien réagi, on a de la chance. Un seul a été surpris, il ne se rendait pas compte que les femmes pouvaient souffrir de leurs règles. Mais maintenant, il a accepté.

Si vous êtes plus souvent absente de l’entreprise, cela risque-t-il de ralentir votre déroulement de carrière ?

Beaucoup moins que lorsque je devais quitter mon travail en pleine journée ! Si c’est un droit, je ne vois pas pourquoi cela me mettrait des bâtons dans les roues pour ma carrière.

Faut-il une loi pour obliger les entreprises à mettre en place le congé menstruel ?

Je ne sais pas trop, mais si on y a droit dans notre entreprise, pourquoi pas dans les autres ? Il n’y a pas de raison de créer une inégalité entre les salariées. C’est sans doute applicable même dans les grandes entreprises, surtout pour les femmes qui effectuent un travail physique toute la journée.

Santésanté au travaildroit des femmesÉgalité hommes femmes
France24 - Monde

Football : le PSG officialise Luis Campos, en attendant Zidane ?

Publié le : 10/06/2022 - 14:31

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Le Paris Saint-Germain a officialisé vendredi l'arrivée du Portugais Luis Campos en charge "de l'organisation, du recrutement et de la performance de l'équipe professionnelle". Une première pierre au nouveau projet vanté par le club qui pourrait être suivi de l'arrivée de Zinedine Zidane selon plusieurs médias français.

Le PSG a un nouveau projet : tel est le mot d'ordre depuis la prolongation du contrat de la superstar française Kylian Mbappé. Ce mot d'ordre est suivi d'effets puisque les grandes manœuvres sont lancées. Le club a annoncé vendredi 10 juin l'arrivée du Portugais Luis Campos en qualité de "conseiller sportif". Une arrivée qui pourrait être suivie d'autre autre : celle de la légende Zinedine Zidane sur le banc, selon plusieurs médias français dont Europe 1.

Aucune annonce officielle n'est intervenue pour entériner le départ du directeur sportif Leonardo ; Mauricio Pochettino est toujours officiellement entraîneur du Paris SG. Mais en coulisses, ça s'active.

Le @PSG_inside est heureux d'annoncer l'arrivée de Luis Campos en tant que Conseiller Football à compter de ce jour. ❤️💙

June 10, 2022

Vendredi, l'hypothèse de l'arrivée prochaine de Zinedine Zidane, l'enfant de Marseille qui a remporté sur le banc du Real Madrid quatre Ligues des Champions – une comme adjoint, trois comme entraîneur –, a repris de la vigueur. 

Très affirmatif, Europe 1 évoque un "accord de principe (...) pour que Zinedine Zidane soit le prochain entraîneur". Selon RMC, les deux parties "sont proches d'un accord" même si "les discussions devraient se poursuivre encore plusieurs jours avant une signature définitive du coach français".

Sollicité par l'AFP, l'entourage de Zidane n'a pas donné suite. Le Paris SG s'est refusé à confirmer ou infirmer l'information. Une source proche de la direction du club a toutefois relativisé auprès de l'AFP l'information selon laquelle un tel accord était acquis.  

Âgé de 49 ans, Zinedine Zidane a quitté le Real Madrid en 2021. Il est depuis libre de tout engagement, même s'il est régulièrement présenté comme le successeur naturel de Didier Deschamps à la tête de l'équipe de France si celui-ci décidait de partir après le Mondial.  

La saison passée, le Paris SG a remporté le huitième titre de champion de France de l'ère qatarie. Mais éliminé dès les huitièmes de finale par le Real Madrid, il a encore échoué dans sa quête de Ligue des Champions, le grand objectif du club.

Luis Campos, un "conseiller football"

Désigné "conseiller football", le Portugais Luis Campos sera l'architecte du nouveau projet du club, bâti autour de Kylian Mbappé, qui a annoncé en mai qu'il restait au club malgré la cour assidue du Real Madrid. 

L'arrivée de Campos, un proche de l'attaquant superstar qu'il a rencontré à Monaco, promet coups d'éclat sur le mercato – le Portugais l'a montré à Monaco et Lille – et coups de sang en coulisses. 

Âgé de 57 ans, il est un fort caractère à la compétence reconnue. Il va non seulement devoir remanier l'effectif, mais surtout définir une politique plus cohérente que Leonardo, démis au soir de la prolongation de Mbappé.

Si Pochettino reste officiellement l'entraîneur des Parisiens, son départ apparaît logique. Depuis son arrivée en remplacement de Thomas Tuchel, l'Argentin n'a pas convaincu en une saison et demie. Et son année restante de contrat ne devrait pas représenter un obstacle financier.

Zinedine Zidane, libre, a le pedigree idéal pour lui succéder. Il était à Paris, en même temps que l'émir du Qatar, à l'occasion de la finale de C1. Une présence qui a alimenté toutes les spéculations. 

Outre Zidane, d'autres noms sont évoqués, notamment celui de l'entraîneur de Nice, Christophe Galtier, qui a travaillé trois ans à Lille avec Campos. Le Portugais avait solidement bâti l'équipe nordiste sacrée championne de France en 2021, un an après son départ.

Un effectif à dégraisser et à renforcer

Après l'entraîneur, viendra le temps des joueurs. L'entrejeu est une faiblesse identifiée depuis plusieurs années au PSG qui n'arrive pas à trouver un binôme à Marco Verratti au milieu de terrain. Selon RMC, Paul Pogba, également convoité par la Juventus, "attend l'officialisation de l'arrivée de Zidane au PSG pour entamer des discussions avec le club parisien".

Avec le départ d'Angel Di Maria, Paris devrait aussi se mettre en quête d'un ailier. Le nom d'Ousmane Dembélé, libre de tout contrat fin juin à Barcelone, revient souvent dans la presse.

Campos devra aussi dégraisser un effectif pléthorique – un point où Leonardo a failli, malgré de mauvais résultats financiers pour le PSG, qui a enregistré 225 M d'euros de pertes sur l'exercice 2020-2021.

Sur la sellette, Mauro Icardi et Leandro Paredes ont signifié leur intention de rester dans un club où les salaires sont élevés.

Il faudra aussi gérer les egos. "Le meilleur joueur du monde, c'est Kylian Mbappé", a lancé Nasser Al-Khelaïfi, semblant rétrograder Lionel Messi et Neymar dans la hiérarchie du vestiaire.

Autre sujet : la clarification de la situation des gardiens Keylor Navas et Gianluigi Donnarumma, qui veulent rester tout en étant n°1 la saison prochaine – ce qui impliquerait le départ de l'un d'entre eux.

Avec AFP

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Kylian Mbappé annonce qu'il reste au PSG, la fin d'un long suspense

SAGA MBAPPÉ

Football : Kylian Mbappé reste à Paris, "un grand jour pour le PSG"

Revue de presse

Nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne : la répétition du "en même temps"

Valeurs Actuelles

Une septuagénaire égorgée à Mulhouse, trois clandestins algériens écroués

Le corps d’une septuagénaire a été découvert, lundi 6 juin à Mulhouse, révèle L’Alsace. Elle a été égorgée. Trois hommes de nationalité algérienne ont été interpellés et mis en examen pour vol avec violence ayant entraîné la mort. Les premiers éléments laissent en effet envisager un crime crapuleux. La macabre découverte a été faite par une amie de la victime qui s’inquiétait de ne pas avoir de nouvelles. Selon L’Alsace, elle a découvert le corps qui présentait une importante plaie au cou, ainsi que des blessures, probablement défensives, aux bras.

Deux prétendent être des mineurs isolés

Un premier suspect a rapidement été identifié. Et pour cause, il avait été interpellé un peu plus tôt dans la journée à la suite d’une tentative de vol avec effraction. Les policiers ont retrouvé sur lui les papiers de la septuagénaire. Le suspect est un SDF de 35 ans de nationalité algérienne. Les enquêteurs ont également fait le lien avec deux autres « marginaux » algériens. Ceux-ci avaient été contrôlés la veille en compagnie du premier suspect et en possession d’une carte de transports seniors. Ils ont été interpellés dans la foulée. Selon Actu 17, tous les trois sont en situation irrégulière.

Mulhouse : les dernières actualités

Mulhouse : les policiers pris à partie par une quarantaine de jeunes cagoulés

« Améliorez nos conditions de travail ! » : à Mulhouse, les soignants interpellent Emmanuel Macron

Haut-Rhin : harcelée, une adolescente de 14 ans se suicide

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Fifa : au procès pour escroquerie de Michel Platini et Sepp Blatter, le choc des cultures

Publié le : 09/06/2022 - 15:17

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Le procès de Michel Platini et de l'ex-président de la Fifa Sepp Blatter pour escroquerie a tourné, jeudi, au choc des cultures, entre les coulisses informelles du football mondial décrites par les accusés et l'étonnement palpable de la justice suisse.

Pour une poignée de francs suisses. Le procès pour escroquerie de l'ex-président de l'UEFA, Michel Platini, et de l'ex-président de la Fifa, Sepp Blatter, a tourné jeudi 9 juin au choc des cultures entre les coulisses du football mondial et la justice suisse.

"Quand Sepp Blatter m'a demandé d'être son conseiller, il m'a demandé quel salaire je voulais. J'ai été surpris qu'il me pose cette question et je lui ai dit : 'Je veux un million'", raconte le triple Ballon d'Or, 66 ans, au deuxième jour du procès devant le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone.

"Sepp m'a dit 'un million de quoi ?'. Et moi, pour rigoler, j'ai dit 'des pesetas, des lires, des roubles, des marks, c'est toi qui décides'. Il m'a dit : 'Ok, un million de francs suisses'", poursuit l'ex-capitaine des Bleus, ton espiègle en se remémorant avoir "succombé au charisme" du Suisse pour le porter à la présidence de la Fifa, en 1998.

Silencieuse quelques secondes, la présidente Joséphine Contu Albrizio hésite, puis s'assure que l'ancien patron de l'UEFA (2007-2015), qui paraissait destiné à prendre à son tour la tête de la Fifa jusqu'à ce que ses mésaventures judiciaires ne l'en écartent en 2015, a bien compris "les différences de valeurs" entre devises.

Un paiement "sans fondement", selon le parquet

"Je n'avais jamais été dans une administration comme la Fifa, je ne sais pas comment ça fonctionne […]. J'ai répondu comme ça, un million", balaie l'ex-enfant chéri du football mondial, le premier à combiner à ce degré, jusqu'à sa chute, gloire sportive et responsabilités politiques.

Or, la crédibilité de son récit – conforté par celui de Sepp Blatter – est au cœur du procès des deux hommes pour un paiement suspect de 2 millions de francs suisses (1,8 million d'euros) accordé au Français par la Fifa en 2011.

Pour les accusés, il s'agit du "solde", certes tardif, de la rémunération convenue entre eux pour le travail de conseiller effectué par Platini entre 1998 et 2002, consistant à assister Blatter dans ses déplacements politiques, aider financièrement les fédérations et réformer le calendrier international.

Mais le parquet y voit un paiement "sans fondement", obtenu en induisant "astucieusement en erreur" les contrôles internes de la Fifa par des affirmations mensongères des deux alliés, soit une escroquerie passible de cinq ans de prison.

L'accusation relève en particulier la contradiction avec l'unique contrat signé entre les deux hommes, en août 1999, prévoyant une rémunération de 300 000 francs suisses [environ 285 000 euros] par an qui avait été réglée par l'instance de Zurich.

Michel Platini "valait son million"

Mais Blatter comme Platini donnent une autre lecture de ce document, arrangement temporaire face aux finances alors fragiles de la Fifa. "[Platini] m'a dit : 'Ce n'est pas tout' et je lui ai répondu 'Le reste viendra plus tard'", a raconté au tribunal le Suisse de 86 ans.

"J'avais simplement cet homme chez moi et il valait son million", a poursuivi le roi déchu du football mondial, fatigué en fin d'audience mercredi, mais très alerte jeudi matin, confirmant un "accord de gentlemen" conclu oralement, sans témoins, et jamais provisionné dans les comptes de la Fifa.

Autre motif de perplexité pour les magistrats, l'erreur de calcul de Michel Platini, qui a fini par réclamer à la Fifa 500 000 francs suisses [480 000 euros environ] de solde par an et en a donc oublié 200 000, faute d'avoir vérifié combien il avait déjà touché. "C'est moi, je me suis trompé", reconnaît le Français pendant que des rires traversent la salle d'audience. "Je m'en suis rendu compte quand le procureur m'a montré le contrat de 1999 pendant l'interrogatoire".

La présidente insiste néanmoins : pourquoi n'avoir jamais pris la peine de mentionner le solde restant à régler ? "J'avais confiance en la personne. Et vous comprendrez que, dans nos discussions, je ne me sentais pas concerné par l'argent, parce que depuis l'âge de 17 ans, je gagne très bien ma vie".

L'audience doit se poursuivre jusqu'au 22 juin, pour une décision attendue le 8 juillet.

Avec AFP

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Fifa : Michel Platini et Sepp Blatter comparaissent en Suisse pour escroquerie

Fifa : la justice suisse ouvre la voie au procès de Michel Platini et Sepp Blatter

Valeurs Actuelles

Travailleurs détachés : une entreprise espagnole condamnée pour avoir dépêché des milliers de travailleurs étrangers en France

Plus de 26 000 ouvriers, originaires d’Amérique du Sud, d’Équateur notamment, ont été envoyés entre 2012 et 2015 dans des exploitations agricoles françaises, dans le Gard, les Bouches-du-Rhône ou la Drôme. L’entreprise responsable de ce flux important de travailleurs se nomme Terra Fecundis. La société espagnole est spécialisée dans le travail temporaire, relaie CNews, le 10 juin.

Condamnée pour « dumping social »

Avec une rémunération à la clé correspondant au salaire minimum français, ces travailleurs détachés sont moins chers pour les agriculteurs français. Sauf que la société espagnole a payé les charges sociales en Espagne où elles sont jusqu’à 40 % moins élevées. 

Reconnue coupable de « dumping social » le 8 juillet 2021, l’entreprise avait été condamnée par le tribunal de Marseille à 500 000 euros d’amende. Les trois dirigeants espagnols avaient également été condamné à quatre ans de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende.

Les travailleurs agricoles oubliés 

Si les conditions de travail ont été largement dénoncées lors du premier procès, un second s’est tenu pour que le tribunal de Marseille se prononce sur les intérêts civils. Ainsi, l’entreprise a été condamnée à verser 80 394 029 millions d’euros à l’Urssaf en « réparation du préjudice financier ». En effet, l’entreprise n’a pas payé les cotisations et contributions sociales à cet organisme chargé de les collecter auprès des entreprises françaises.

L’ avocat du syndicat CFDT, Maître Vincent Schneegans, partie civile dans cette affaire, a souligné une « décision très satisfaisante et en même temps frustrante, car les travailleurs agricoles qui n’osent pas agir par peur des représailles n’ont pas de réparation directe ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Zidane's adviser says talk of PSG coaching job 'unfounded'

Issued on: 10/06/2022 - 15:19

NEWS WIRES

Zinedine Zidane's adviser denied on Friday that the former France great is set to replace Mauricio Pochettino as Paris St Germain's coach next season.

Earlier on Friday, French radio station Europe 1 reported that Zidane would immediately take over, without citing any source.

"All these rumours that are circulating are unfounded," Alain Migliaccio, Zidane's advisor, told sports daily L'Equipe.

"To this day, I am the only person allowed to represent and advise Zinedine Zidane. Neither Zinedine Zidane nor myself have been contacted directly by the owner of PSG."

Zinedine Zidane’s advisor Migliaccio tells L’Équipe: “All these rumors about an agreement with PSG are unfounded. Neither Zinedine nor I have been contacted directly by the PSG owner”. 🔴🇫🇷 #PSG“I’m the only one allowed to speak for Zidane and represent him, as of today”.

June 10, 2022

PSG were not available for comment.

Pochettino, who was appointed 18 months ago, has failed to help the Ligue 1 club break new ground in the Champions League, with PSG being eliminated in the last 16 by Real Madrid this season.

They wrapped up the Ligue 1 title in April to secure their only trophy of the campaign.

Zidane, 49, has been without a club since he departed Real Madrid at the end of the 2020-21 season.

(REUTERS)

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'It's time for a change,' says Zidane, stepping down as Real Madrid coach

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Valeurs Actuelles

Île-de-France : un réseau pakistanais, qui employait des travailleurs clandestins, démantelé

Ils sont suspectés d’avoir apporté leur aide à des immigrés clandestins, venus travailler en France, mais aussi soupçonnés de fraude et de blanchiment. Dix hommes, d’origine pakistanaise et âgés de 30 à 40 ans, ont été mis en examen, vendredi 14 janvier, à Pontoise, dans le Val-d’Oise. Ils ont ensuite été écroués, rapporte Le Parisien, dans un article publié mercredi 19 janvier. Dans le détail, il est reproché aux membres de ce réseau d’avoir embauché des travailleurs clandestins sur des chantiers du BTP. En s’appuyant sur des faux documents, ils avaient mis au point une escroquerie gigantesque et ouvert 180 comptes bancaires.

41 millions d’euros blanchis en trois ans

Les patrons et les petites mains de ce réseau ont été arrêtés le 10 janvier dernier, à Ermont (Val-d’Oise), Sevran, Tremblay-en-France, ainsi qu’au Bourget (Seine-Saint-Denis). Les interpellations ont été menées par les enquêteurs de l’Ocriest (Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre). Ces derniers étaient épaulés par leurs collègues de l’OCRGDF (Office central pour la répression de la grande délinquance financière). Les enquêteurs de la police judiciaire reprochent aux personnes impliquées dans cette affaire d’avoir blanchi la somme de 41 millions d’euros en l’espace de trois ans, indique le journal.

Toute commence lorsque, en juin 2020, les fonctionnaires de la police aux frontières recueillent un renseignement au sujet de l’existence d’un réseau de faussaires pakistanais, qui expédie de faux documents en France. Les cartes d’identité, passeports et autres permis de conduire sont envoyés en région parisienne, par le biais de colis qui transitent par la Turquie et la Grèce, observe le quotidien régional. Les premières investigations permettent de découvrir une structure francilienne d’aide et maintien au séjour sur le territoire. Cette dernière fonctionne de manière communautaire.

Une vingtaine de sociétés très actives

Ce réseau est dirigé par deux frères, connus des services de la police et de la justice pour des faits similaires, nous apprend Le Parisien. Ils proposent des emplois au noir à des compatriotes, qui travaillent ensuite sur divers chantiers de BTP. Pour arriver à leurs fins, les deux frères ont élaboré un système très abouti de décaissement de l’argent engrangé par une vingtaine de sociétés très actives et qui ont pignon sur rue dans le Val-d’Oise.

En se servant des faux documents, les instigateurs ont ensuite mis en place des « sociétés taxis », avant d’ouvrir plusieurs comptes bancaires, commentent nos confrères. Ensuite, les fraudeurs ont réalisé des fausses factures, pour transférer aisément de l’argent. Avant de se rendre, dans un second temps, auprès des distributeurs de billets, où ils ont procédé à de nombreux retraits. Une partie des sommes en liquide a permis de rémunérer les travailleurs clandestins, tandis qu’une autre a été expédiée au Pakistan.

287 faux documents d’identité

Dans le détail, les forces de l’ordre ont découvert 180 comptes bancaires. Tous avaient été ouverts au moyen de faux documents. Aussi, entre 2019 et 2021, pas moins de 28 millions d’euros ont été transférés vers les comptes de personnes physiques, alors que 13 millions d’euros ont transité vers ceux de sociétés-écrans. Les investigations, qui ont duré plus d’un an, ont permis aux enquêteurs d’identifier une quinzaine de membres de ce réseau, avant de rendre possible cette série d’arrestations en région parisienne, poursuit le site d’informations.

Puis, les différentes perquisitions conduites aux domiciles des suspects et au sein de leurs entreprises, ont permis de mettre la main sur 287 faux documents d’identité et des cartes bancaires indûment obtenues, relève le média. Par ailleurs, 134 000 euros en liquide ont été saisis par les forces de l’ordre, ainsi que la somme de 1 million d’euros, répartie sur 40 comptes bancaires. Les policiers ont également confisqué quatre voitures haut de gamme, ainsi qu’une montre Rolex d’une valeur de 25 000 euros. Au cours des auditions, les suspects sont – de façon globale – passés aux aveux.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Is it the end for the lush lawns of Los Angeles?

By Christine RoBusiness Reporter, Los Angeles

"The era of the lush lawn is over," declares Lynne Toby, a pensioner who has lived in Los Angeles for 40 years.

Ms Toby's attitude toward grass lawns has changed over the years. She wanted a lawn when her son was young and playing sport. But once he stopped, she let it die.

This was partly for practical reasons - as a lawn requires a great deal of maintenance. But the decision was also related to her interest in conserving water, amidst the persistent drought conditions in Los Angeles, California.

Her husband still likes the idea of a traditional lawn and picket fence, but Ms Toby is considering replacing the lawn altogether.

As a volunteer at the Theodore Payne Foundation for Wild Flowers & Native Plants, she is surrounded by alternative ideas.

Milkweed remains a popular plant with customers, she says, due to being both heat-tolerant and butterfly-friendly.

Many conservation-minded homeowners in Los Angeles are in a similar position. Every year, there are more rock gardens, shrubs, cacti, wood chips, wildflowers, and other landscape types appearing in front of Southern California homes.

Water agencies in Southern California have been encouraging these lawn replacements for years. But landscapers and horticulture organisations have seen an uptick in interest since April, when the Metropolitan Water District announced unprecedented new restrictions on outdoor watering, which in the UK would be described as hosepipe bans.

Under the new rules, which came into effect in June, millions of residents are limited to one day of outdoor watering per week. In Los Angeles, two days of outdoor irrigation are allowed, but only outside the hours of 9.00 to 16.00, and on certain days of the week.

Kristen Torres Pawling, who directs sustainability programmes for Los Angeles County, calls this "the dawn of a new era".

New measures are badly needed, given the recurrent dry periods, and uninspiring record of water conservation, in Southern California.

Water agencies offer rebates to encourage lawn replacement, but these incentive programmes are inconsistent, complicated to navigate, and insufficient to cover the full cost of overhauling a lawn.

The cost of lawn replacement might be $10-15/square foot (£8-£12), estimates Pamela Berstler, co-founder of the Green Gardens Group, a consultancy on regenerative land management.

Meanwhile, the rebates for lawn-to-garden transformation are in the range of $2-3/square foot.

According to the Metropolitan Water District, only 2,411 people applied for turf replacement rebates between July 2020 and June 2021. This is a small number for a network of water agencies covering 19 million people in Southern California.

Lawn replacement often comes down to what people can afford: lower-income residents, who have outdoor space, may not have the time, or money to devote to landscape restoration.

Higher-income people can afford to keep up their verdant lawns, simply paying any fines for violating water restrictions.

Ms Berstler calls for a more nuanced approach to landscape restoration than simply seeing all lawns as bad. "These agencies and municipalities have been so focused on removing turf, that...they miss the fact that people actually want grass."

Some types of groundcover are drought-tolerant and have essentially the same functions as lawns. These include patented plants like Kurapia and native, warm-season grasses.

"The type of lawn that is installed most often is a cool-season grass," explains Ms Berstler, which needs twice as much water as warm-season grass. She says that children could continue playing on warm-season grass in winter.

But embracing this more locally appropriate grass would require a change in mentality. Residents would have to be ok with seasonal change, such as seeing their grass go dormant and brown in the winter.

"We have to shift the aesthetics from monoculture lawn to something else," Ms Berstler argues. "The monoculture is not going to stay green on one day [of watering] a week."

A new reality for Southern California's yards doesn't have to be bleak.

Stephanie Pincetl, an expert on sustainability and the environment at the University of California, Los Angeles, offers one vision of how the landscape would change if more people embraced the area's Mediterranean climate.

This would take the place of an unrealistic, aspirational lushness that dates back to white settlers in previous centuries who came from places with more water and thirstier plants.

A more locally appropriate landscape would have more birds and insects, Dr Pincetl says. There would also be more flowering plants. Even the aromas would be different, with "kind of fragrant, pungent, sage-type smells". Overall, "I think you would have a more diverse and interesting outdoor landscape."

Short of this kind of sea change, Ms Berstler believes that for residents who aren't ready for full lawn replacement, even incremental changes would improve soil health and sponginess, which she calls "the most important thing you can do for water conservation".

Mowing the lawn less, using fewer herbicides, and planting a variety of plants wherever possible would help a bit.

So would using soil probes to assess how much moisture is already in the soil, to avoid overwatering. Along similar lines, the Metropolitan Water District has provided a grant to Responsive Drip Irrigation (RDI), which has developed tubing with micropores that analyse and respond to signals from plants' root zones.

The more sophisticated tools may only be accessible to landscaping professionals, however.

An overall issue with the current approach to lawn replacement is that it's very individualised, says Dr Pincetl. There is an element of personal responsibility when it comes to lawns and water use, according to Dr Pincetl, where "the water you use on your lawn is the water I'm not going to be drinking next week".

At the same time, more sweeping community-level changes are needed.

Dr Pincetl calls for "a more robust infrastructure of transformation to really help people who want to make that transformation and don't have that kind of capacity". For instance, youth training organisations could work neighbourhood by neighbourhood to support residents in reimagining their lawns.

At the moment, given the challenges, many people opt for artificial turf. While it's an understandable choice, artificial turf has limited ecological benefits.

Ramin Javahery, a businessperson who has lived in Los Angeles for nearly 30 years, likes artificial grass because it "looks nice" and is "easy to maintain". One month ago, he replaced a lawn with an artificial substitute.

Some people don't even believe that drought exists in Southern California, given the wider problem of politicised distrust in authorities, according to David Bernstein.

Mr Bernstein runs the business, California Nursery Specialties, also known as Cactus Ranch, whose plants are all grown at nurseries in Southern California.

Clearly, one of the challenges around the lawn revolution relates to messaging. But these challenges can be overcome.

As Mr Bernstein says of people who have been holding onto an increasingly antiquated style of lawn, "they can have a beautiful place to live and they don't have to waste water".

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : l’Elysée envisage un déplacement de Macron à Kiev la semaine prochaine

Une participation de la France dans un opération en Ukraine ?

La France est prête à participer à une « opération » permettant de lever le blocus du port d’Odessa. La zone est en proie à d’intenses combats avec les forces armées russes. L’accès au port permetttrait d’exporter les les céréales ukrainiennes vers les pays qui en ont besoin, relaie BFMTV. « Nous sommes à disposition des parties pour au fond que se mette en place une opération qui permettrait d’accéder au port d’Odessa en toute sécurité, c’est-à-dire de pouvoir faire passer des bateaux en dépit du fait que la mer est minée », a déclaré un conseiller présidentiel.

Emmanuel Macron en déplacement en Roumanie et en Modalvie

L’Élysée a annoncé le déplacement d’Emmanuel Macron mardi 14 juin en Roumanie avant de rejoindre la Moldavie le lendemain. Le président français pourrait également se rendre à Kiev dans les prochains jours. « Il se rendra en Ukraine le moment venu, en parfaite coordination avec le président Zelensky. Il y portera un message opérationnel », a indiqué l’Élysée.

L’Ukraine a épuisé tout son stock d’armes

Plus d’une centaine de jours après le début du conflit, l’Ukraine a épuisé l’intégralité de son stock d’armes et de munitions d’origine russe et soviétique. Désormais, Kiev dépend intégralement du matériel fourni par les Occidentaux. Au début de la guerre, les pays européens se sont refusés à fournir leur propre équipement de pointe : le matériel expédié en Ukraine était donc principalement, surtout pour les pays de l’Est, ce qu’il restait des armes héritées de l’ère soviétique.

Mais partout en Europe, ce stock historique est également épuisé. Au point que, selon un responsable militaire ukrainien, l’arsenal européen de fabrication russe « a disparu de la surface de la planète ».

L’ONU inquiète après la condamnation à mort de combattants étrangers 

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme a déclaré, vendredi, qu’il était très préoccupé par la condamnation à mort par les séparatistes prorusses de combattants étrangers ayant servis aux cotés des Ukrainiens.

« Depuis 2015, nous avons observé que le soi-disant système judiciaire de ces républiques autoproclamées ne satisfont pas aux garanties essentielles d’un procès équitable (…). De tels procès contre des prisonniers de guerre constituent un crime de guerre », a déclaré une porte-parole, Ravina Shamdasani, lors d’un point de presse à Genève.

Emmanuel Macron envisage un déplacement à Kiev

Selon les informations du Parisien, l’Elysée serait en train de préparer un déplacement à Kiev pour la semaine prochaine. Emmanuel Macron a déjà prévu de passer deux jours en Roumanie, les mardi 14 et mercredi 15 juin, afin de rendre visite aux 500 soldats français qui y sont stationnés pour le compte de l’OTAN.

Dans la foulée, le président de la République pourrait faire un passager par l’Ukraine – pays frontalier de la Roumanie – et Kiev. « Rien n’est acté. Des projets sont à l’étude. Pendant la présidentielle, Emmanuel Macron avait indiqué qu’il consacrerait son premier déplacement, s’il était réélu, à une visite en Allemagne et une autre immersion dans les troupes françaises à l’étranger », se contente de dire l’Elysée pour l’heure.

Les renseignements britanniques craignent une épidémie à Marioupol

Selon les renseignements britanniques, le risque de développement d’une épidémie de choléra est important à Marioupol. « La Russie peine à fournir aux habitants des territoires occupés l’accès aux services publics les plus basiques. L’accès à l’eau potable est irrégulier, et des coupures majeures des services de téléphonie et d’Internet continuent. Il y a une pénurie critique de médicaments à Kherson, et Marioupol risque une épidémie majeure de choléra. Des cas isolés de la maladie ont été identifiés depuis mai », détaille le document.

Macron assure Zelensky de son soutien

Lors d’un entretien téléphonique qui s’est tenu jeudi, Emmanuel Macron a rappelé à Volodymyr Zelensky qu’il avait tout son soutien, alors que de fréquentes tensions apparaissent entre les deux chefs d’Etat. Le président ukrainien a notamment souvent accusé la France de se montrer trop bienveillante avec la Russie.

Kiev n’est pas actuellement menacée

Selon le ministre de l’Intérieur ukrainien, la ville de Kiev n’est pas menacée à l’heure actuelle. « Il n’y a aucun risque d’attaque sur Kiev à l’heure actuelle », a-t-il déclaré, soulignant qu’il « n’y a pas de concentration de soldats russes et bélarusses près de la frontière du Bélarus (à plus de 150 km au nord, ndlr) ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

Shipping movement continues in the Black Sea despite Ukraine war, sanctions

Issued on: 05/06/2022 - 20:07Modified: 05/06/2022 - 20:16

FRANCE 24 Follow

In response to Western sanctions over its invasion of Ukraine, Russia has blocked hundreds of ships mostly containing Ukrainian grain exports in the Black Sea and the Sea of Azov. Despite the blockade, observers have noted near-normal rates of shipping activity throughout the area. Key regional player Turkey has so far refrained from taking on a decisive role in stopping potential theft of the grain. 

The blockade risks causing a global food crisis as Ukraine is one of the world’s top agricultural suppliers, exporting upwards of 25 million tonnes of grain and other goods to international markets.

Some analysts say that Russia is using food as a weapon of war. The European Union hopes to overcome the supply problem by creating a land corridor to Poland’s Baltic Sea ports that would allow Ukraine’s vital food exports to reach the rest of the world. 

The number of ships on the route is nearly the same as before the war at 40,000, according to experts.

According to Vasyl Bodnar, Ukraine's ambassador to Turkey, the problem is that Russia is taking advantage of the blockade it has imposed to "steal Ukrainian grain and send it overseas from Crimea, including to Turkey". 

"In May alone, we counted at least 10 passages including two round trips from three vessels flying the Russian flag ... Not to mention those that we would have collectively missed."

According to an article in The Hill by Garrett I. Campbell, a retired US Navy captain, and Anna Borshchevskaya, a senior fellow at the Washington Institute for Near East Policy, one solution to this blockade could be to reflag international merchant vessels, meaning to have these ships fly flags from countries with which Russia has ties and thereby recommence international exporting that way.

Although Turkey has officially condemned Russia’s offensive in Ukraine, it has positioned itself as a neutral mediator and refused to join the West in implementing sanctions against Moscow. 

Turkey is a key regional player thanks to the 1936 Montreux Convention regarding the Straits, an international agreement that could play a decisive role in the Ukraine conflict since it allows Turkey to decide if, and which, civilian vessels and military warships can pass through the Dardanelles and Bosphorus straits, which form the seagoing link between the Black Sea and the Mediterranean.

After Ukraine asked Turkey to intervene to maintain regional peace, Ankara agreed to close the straits to Russian warships in late February. Russian ships had entered the Black Sea in early February and Turkey said it would not prevent Russian warships from entering the sea if Russia claimed they were returning home. A diplomatic source in Ankara added that Turkey is not legally entitled to intercept commercial ships or search them.

"We don't follow the ships on their way out of the Straits. We monitor them 10 kilometres before they enter and 10 kilometres after they leave," the source told AFP on condition of anonymity.

Elizabete Aunina, a researcher at Amsterdam University, told AFP: "If we look at the vague words of the Montreux treaty, it leaves a lot of room for interpretation."

"It did not foresee that merchant vessels could be carrying stolen goods... Turkey has before showed a certain commitment to sticking to the very basic interpretation of the Convention as a way to also protect itself from entering deeper into the conflict."

The European Union has imposed an embargo on Russian imports but tankers flying Greek and Maltese flags can be seen sailing through the Bosphorus up to the Black Sea and heading to Russian ports.

Maritime corridors

From his terrace overlooking the Bosphorus, Yoruk Isik, a 50-year-old Istanbul-born geopolitical analyst, has been observing ship movements on this key waterway between the Black Sea and the Mediterranean for the past decade.

Isik uses a combination of real-time tracking applications, a strong network of observers, and Russian and Ukrainian activists as well as satellite images to keep an eye on vessels.

"We can see from end to end," he said.

Some freighters loaded the wheat at Ukrainian ports that were under Russian blockade such as Odesa, Chornomorsk and Mariupol, he said.

These ships are bound for Syria, where Russia has an operational base, and then either Lebanon or Egypt, two countries that normally buy 81% and 85% of their grain, respectively, from Ukraine and are facing a food crisis as a result of this war.

Isik also saw a flotilla of old Turkish boats that have "never been seen before in the area" suddenly appear under another flag in the Russian port of Novorossiysk, which are "likely under contract with the Russian government".

He gives a few examples of others : Kocatepe (now Tanzania), Barbaros (Equatorial Guinea), Hizir (Malta) and Sampiyon Trabzonsport (Cameroon). Isik, who has a list of the cargo ships that belong to the Russian defence ministry and those of the private companies operating on its behalf, feels that "what is happening is unacceptable".

Geopolitical fallout

Africa has also been severely affected by the war in Ukraine. When Macky Sall, Senegal's president and the current head of the African Union, met with Russian President Vladimir Putin on Friday he said Russia’s blockade of Ukraine and its grain exports had worsened food crises in Africa. But Sall also acknowledged that Western sanctions on Russia had aggravated Africa’s lack of access to grain.

Many African countries have longstanding ties to Russia, some of which date back to when the Soviet Union supported these countries’ wars of independence against their colonial rulers. Putin has made sure to cultivate these relationships and thus has managed to avoid the ire of many African countries regarding the war in Ukraine.

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov will visit Turkey on Wednesday, June 8, to discuss the possibility of establishing "sea corridors" – although Russia is secretly exporting Ukrainian wheat for its own benefit, according to some analysts.

"This is the information we get but we cannot stop, or check, or question the intention of any cargo ship except if we feel a threat to Turkish peace or security," the diplomatic source said.

EU considering tighter sanctions

"If Russia exports Ukrainian products, nobody authorises Turkey to stop the vessels," said Yucel Acer, an international law professor at the University of Ankara. 

The European Commission, however, is preparing its response, said a source in Brussels when their vessels are caught in the act.

"Most of these vessels are covered by European and British insurance: with this new package, they will no longer be able to use them," said the source. "This should have a significant impact."

But Turkey could do more, said Aunina of Amsterdam University.

"Following the annexation of Crimea (on 18 March 2014), Turkey technically banned ships from Crimea in its ports," Aunina said, adding: "This could be done as well."

Before the war, Ukraine was on track to become the world's third-biggest exporter of wheat. Africa and the Middle East both consume more bread products than other parts of the world and so are heavily reliant on Ukrainian exports. Africa imported $1.4 billion in wheat from Ukraine between 2018 and 2020, representing 12% of its wheat imports. 

(FRANCE 24 with AFP) 

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Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

AS IT HAPPENED

Russia says flagship Moskva cruiser of its Black Sea fleet has sunk

People & Profit

Global food crisis: Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains

BBC

Few submarine eruptions have been documented because they are usually hidden beneath miles of ocean water

During the summer of 1883, a caldera in the Sunda Strait, located between the islands of Java and Sumatra, became increasingly turbulent, releasing huge plumes of ash and steam into the sky. Then, on 26 August, an underwater volcano ejected approximately 25 km3 (six cubic miles) of debris, hurtling pumice ash and boiling lava flows across nearby settlements. The eruption killed tens of thousands of people. Krakatoa remains one of the most deadly underwater eruptions in history.

Nearly a century and a half later, on 15 January 2022, another underwater giant awoke from its slumber, this time off the shores of Tonga. The Hunga Tonga-Hunga Ha’apai eruption and resulting tsunami were different, however. Volcanologists were able to document the underwater mountain’s violent release in real time, and what they found confounded their expectations.

The South Pacific nation was all but cut off from the rest of the world after an undersea communications cable was severed by the explosion, but satellites captured hundreds of lightning discharges issuing forth from the volcano’s ash clouds. Remote sensors recorded powerful shock waves reverberating across the globe for days. A column of ash rose to never before seen heights, lingering in the outer reaches of the planet’s atmosphere.

The Hunga Tonga eruption remains a humanitarian disaster for the nearly 100,000 people who live in Tonga – and an unfolding tale of mystery and caution for the world. It prompted scientists to rethink their ideas on the hazards posed by the many submarine volcanoes lurking beneath the oceans. Now, the hunt is on to find these underwater seamounts in order to protect land and ocean alike.

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With increasingly sophisticated methods of detection, volcanologists hope to improve early warning systems, determine environmental impact, mitigate hazards posed by eruptions, and aid in ecosystem recovery. Who are the people trying to find where the next underwater volcano is hiding? And where do they look next?

Volcanos in the deep sea are much more difficult to locate than those at ground level; indeed, we know more about the surface of the Moon than we do about the ocean floor. But Hunga Tonga’s eruption has galvanised the scientific community and underscored the need for further exploration of this uncharted realm. In April 2022, New Zealand’s National Institute of Water and Atmospheric Research (Niwa) launched an ocean voyage to the site Tonga’s dramatic eruption. Their vessel, the RV Tangaroa, surveyed thousands of square kilometers of the seafloor and collected video images and physical samples, which are now being studied back on land.

Volcanologists hope to improve early warning systems, and mitigate the environmental and economic damage caused by eruptions (Credit: Shinobu Maeda/EyeEm/Getty Images)

Given that the region is so seismically active, Niwa is in a unique position to investigate Hunga Tonga’s dramatic impact. “Before our voyage, we had only anecdotal information from the small boats that had gone out from Tonga’s mainland,” says Mike Williams, chief scientist of oceans at Niwa. Underwater volcanos often fall under their own weight. When seawater mixes with magma, this can lead to an explosive collapse, which in turn may generate a tsunami (and create noxious vapours on land). “Imagine a ringed cake tin, and one side has exploded outside of the tin,” explains Williams.  

Researchers aboard the Tangaroa had a few immediate goals: map the site, retrieve volcanic deposits to help understand the chemistry and geology of the eruption, and examine the caldera’s impact on the surrounding seabed. “We arrived at the volcano at dawn, and saw the sun rise over two jagged peaks oozing fire and doom and violence,” says Kevin Mackay, veteran volcanologist and leader of Niwa’s voyage.

Once the vessel reached the outer caldera of Hunga Tonga, a remotely operated Deep Towed Instrument System (DTIS) traveled to the seamount’s flanks. There, the unmanned vessel glided down toward the seafloor like a torpedo with wings, allowing the team to record video footage and take samples. “It was a bit scary,” says Mackay. “The constant risk of a minor eruption under our steel boat meant we could, at any moment, sink in the blink of an eye.”

The team’s trial deployment of this new instrumentation allowed them to sniff out other volcanic plumes and to document changes to Hunga Tonga’s structure, which turned out to be rather dramatic.

“Before the eruption, the caldera was about 120m (396ft) high. Now it’s a kilometer deep,” says Mackay. “Additionally, we found pyroclastic flows – turbulent, dense, violent rivulets that have flowed along the seafloor – at least 60km (37 miles) away, radiating from all angles.”

Niwa’s voyage was part of the Tonga Eruption Seabed Mapping Project, an endeavour funded by the Nippon Foundation, a non-profit based in Japan which has helped underwater research since 1962. The programme is also supported by the General Bathymetric Chart of the Oceans (Gebco), an organisation aiming to map the world’s ocean floor by 2030. While Niwa doesn’t actively monitor submarine volcanos, the organisation has an active research programme geared toward investigating seamounts, many of which are extinct volcanoes.

Hunga Tonga's eruption remains a humanitarian disaster for the nearly 100,000 people who live in Tonga (Credit: Dana Stephenson//Getty Images)

Few submarine eruptions have been documented because they are usually hidden beneath miles of ocean water. Those that scientists have observed, however, may give us clues to future disasters. In 2018, for example, an underwater eruption off France’s Mayotte Island gave rise to a colossal new seamount, revealing a high level of seismicity in the region. Mayotte is now continuously monitored, its activity regularly updated by a group of scientists on Revosima, a coordinated platform which watches over volcanic hazards such as magma flow, water temperature and acidity, as well as seismicity.

Efforts like Revosima are particularly critical for ongoing eruptions, but they are extraordinarily expensive. Ship cruise time and operations can cost up to €50,000 day (£43,500). Securing a cable near a volcanic site (which allows for local data collection) can cost millions. Infrastructure takes years to fund and establish.

But the research is critical – not just so that we can ascertain the dangers posed to us by active volcanoes, but also so that we can develop a better understanding of their environmental impact.

People are interested in volcanoes because they are a risk – Javier Escartin

The way that these natural phenomena occur can tell us about how ecosystems recover, since volcanic eruptions tend to follow similar patterns of destruction as human disturbances such as mining, ocean trawling, fishing and other extractive operations. Much of a submarine volcano’s impact may be from the stirring up of the seabed or the blanketing by sediment, for example.

“People are interested in volcanoes because they are a risk,” says Javier Escartin, bathymetric researcher at the Laboratoire de Géologie at the Ecole Normale Supérieure in Paris. “In general, deep volcanoes do not pose much danger; more dangerous are those near the sea surface or that emerge above it.” Approximately 1,500 potentially active volcanoes dot the globe (about 500 of which have erupted in recorded time), but those do not account for the continuous belt of volcanoes on the ocean floor – of which there are untold hundreds. Many of these are likely located along the Pacific Rim, in the so-called Ring of Fire  which circles the Pacific Ocean. Most dangerous are volcanic islands where humans reside.

“Imagine an explosion the scale of Tonga in the Mediterranean or Hawaii,” says Escartin. “The death and destruction, the damage to the economy and transportation systems… but of course we can’t study the volcanoes if we don’t know where they are.”

The RV Tangaroa has surveyed thousands of square kilometres of the seafloor near New Zealand on recent missions (Credit: Marty Melville/AFP/Getty Images)

How do volcanologists search for these as yet undiscovered submarine volcanoes, especially when bathymetric data is relatively sparse? Hydroacoustic monitoring is one answer. When a volcano erupts underwater, it produces acoustic energy: when lava as hot as 1,200C (2,192F) interacts with near-freezing seawater, it vaporises, causing an explosion of sound – from sharp cracks and thunderous booms to slow rumbles. Seismic energy is converted to underwater acoustic energy at the seafloor-water boundary, a kind of Goldilocks zone for those listening for underwater vibrations.

At depths of approximately 1,000m (3,300ft), pressure, temperature and salinity combine to slow the movement of sound through water, facilitating its transmission. This zone is known as the Sound Fixing and Ranging (Sofar) Channel (whales use this same acoustic channel to communicate with one another underwater). Hydrophones, or underwater microphones, can detect the acoustic signal from sound waves produced by a conversion of seismic energy along the Sofar channel. This acoustic data gives clues to the emplacement of lava flows, a potential warning of impending or ongoing eruptions.

This shotgun blast into the sky was unique – Kevin Mackay

Researchers understand the collapse of volcanic islands as part of their geological history, and some expect the flanks to give away and collapse into the ocean, resulting in landslides, earthquakes and major tsunamis. “Though we have not had one such major event in recorded history, consequences could be catastrophic,” says Escartin. In the meantime, geologists and volcanologists continue their underwater detective work with the “crime scenes” available to them.

Consider Axial Seamount, an active volcano off the Pacific Northwest coast of the United States, and the most active underwater volcano known. With documented eruptions in 1998, 2011, and 2015, it is also the most heavily surveyed underwater volcano in the world. Bottom pressure recorders show that Axial is slowly reflating, while remote operated vehicles have discovered new lava flows, suggesting another eruption could happen in the not-too-distant future.

The United States maintains a Volcano Disaster Assistance Program, which includes geologists, volcanologists and other experts in all aspects of volcano hazard assessment, monitoring and volcano-emergency response. Many governments have similar teams in place. Would-be amateur volcano hunters can consult the USG’s handy guide to volcanoes, including a FAQ about eruptions portrayed in movies (turns out scientists can’t actually drive across bubbling lava in real life). But the guidelines for underwater volcano-generated tsunamis are still being written.

Few submarine eruptions have been documented because they are hidden beneath the water, making detection difficult (Credit: Mary Lyn Fonua/AFP/Getty Images)

“Hunga Tonga erupted out of type,” says Mackay, “and that’s what’s confused us: this volcano didn’t behave the way textbooks say it should.” The eruption in Tonga was more explosive than a super volcano, but instead of blowing apart, the volcano remained intact, prompting volcanologists to reassess their theories about what mechanism might have caused such violence. More puzzling still was the fact that Hunga Tonga’s energy dispersed in a sheer vertical pattern rather than outward across the seafloor. “This shotgun blast into the sky was unique,” says Mackay.

Hunga Tonga’s massive explosion not only generated ocean waves, it also produced sound waves and atmospheric waves, oscillations which radiated outward. These waves reached more than 100km (60 miles) into the atmosphere and traveled outwards at a speed approximately twice as fast as a jet liner. Even more unusual, “the waves didn’t follow the traditional pattern of decay”, says Williams. “They seemed to hold more energy and create a wave that was well recorded, even as far as the Ross Ice Shelf in Antarctica.”

Researchers are still trying to piece together the series of events that created, by any metric imaginable, one of the most devastating eruptions of the century. Hunga Tonga’s explosion was estimated to have unleashed the energy equivalent of 10 million tons of TNT, a paroxysm of ash and angry seawater that practically smothered the island.

The eruption not only disrupted local infrastructure, polluting water supplies and cutting off roadways; it had ripple effects across the globe. Earth is dotted with countless other submarine volcanos, any one of which could unleash its fury without notice. By studying Hunga Tonga, we can learn more about what protective measures to take when it comes to these other underwater time bombs, ticking away.

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Valeurs Actuelles

Assaut du Capitole : accusé d’être au centre d’une tentative de coup d’État, Trump dénonce « les politiciens corrompus »

Les premières conclusions de la Commission d’enquête qui se penche, depuis de longs mois, sur l’émeute du 6 janvier 2021, ont été rendues publiques, jeudi 9 juin. Et ce, au cours d’une séance historique diffusée à la télévision. Tout au long de la journée, relate Le Monde, les sénateurs démocrates et quelques rares élus républicains ont remonté le fil des événements, diffusant notamment un montage vidéo retraçant les différentes interventions des partisans de Donald Trump.

Leur conclusion est sans appel : la prise du Capitole fut « le point culminant d’une tentative de coup d’Etat » dont Donald Trump serait le centre – même si l’implication directe de l’ancien président ou de ses proches conseillers n’a pas été prouvée. « Le 6 janvier et les mensonges ayant conduit à l’insurrection ont mis en danger deux siècles et demi de démocratie constitutionnelle », a détaillé le sénateur démocrate Bennie Thompson. « Le président Trump a convoqué la foule, rassemblé la foule et allumé la mèche de cette attaque », a ajouté la sénatrice Liz Cheney – l’une des deux seuls élus républicains membres de la commission.

Le Complot contre l’Amérique

Dans le détail, les sénateurs reprochent à Donald Trump d’avoir mis en doute la sincérité du scrutin bien avant que ne se tienne l’élection, puis d’avoir appelé ses partisans à manifester devant le Capitole. Par la suite, il avait également refusé de reconnaître sa défaite. « La violence n’était pas un accident, c’était le seul moyen pour Donald Trump et ses partisans de garder le pouvoir », a encore déclaré Bennie Thompson, pour qui « le complot visant à contrer la volonté du peuple n’est pas terminé ».

Aux Etats-Unis, les opposants de Donald Trump espèrent que ces conclusions permettront une accélération de la procédure judiciaire, qui se déroule en parallèle. Mais Le Monde est forcé de constater que le sujet passionne de moins en moins : selon une enquête du Pew Center, 43% des Américains pensent que Donald Trump a une large responsabilité – ils étaient 52% aux lendemains de l’émeute. De la même manière, la part des Américains qui dédouanent entièrement l’ancien président est passée de 24 à 32%. De leur côté, les démocrates espèrent frapper un grand coup et obtenir un second souffle, alors que les élections de mi-mandat qui se profilent s’annoncent très compliquées.

Trump dénonce la corruption des élus démocrates

Sans surprise, Donald Trump n’a pas manqué de réagir à cette mise en accusation. Sur Truth Social, le réseau social qu’il a créé après avoir été éjecté de Twitter, l’ancien président républicain a fustigé un comité de « voyous politiques » qui aurait « refusé d’étudier (…) l’énorme quantité de preuves irréfutables qui montrent que l’élection présidentielle de 2020 a été truquée et volée ».

Selon Donald Trump, cité par BFMTV, les membres de la commission parlementaire « ne veulent rien avoir à faire avec ce sujet parce qu’ils ne peuvent pas gagner sur les faits ». Ces « politiciens corrompus », a-t-il poursuivi, refusent de « parler de la fraude électorale et des irrégularités qui ont eu lieu à grande échelle ». Quant aux accusations portant sur le 6 janvier, Donald Trump ne les a commentées que pour fustiger le montage vidéo qui a été diffusé durant la séance de la commission, qu’il assimile à « un documentaire de FakeNews ABC » – référence à la chaîne d’information ABC, adversaire particulièrement farouche de l’ancien président.

 

 

 

 

Ceux qu’il a aussi qualifiés de « politiciens corrompus » refusent selon lui « de présenter les témoins et déclarations positifs » et de « parler de la fraude électorale et des irrégularités qui ont eu lieu à grande échelle ». Quant aux images inédites diffusées lors de l’audition publique de la commission d’enquête, elles résultent pour l’ancien président « d’un réalisateur de documentaires de FakeNews ABC ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Russian speakers reject the 'language of the enemy' by learning Ukrainian

Issued on: 30/05/2022 - 19:39

David GORMEZANO

One of the stated goals of Russia’s “special military operation” in Ukraine was defending Russian-speaking populations who were allegedly being persecuted by Ukrainian nationalists. Ironically, since the start of the war, Russian speakers in Ukraine have been signing up for classes to improve their Ukrainian-language skills. 

In Vyshhorod in the suburbs of Kyiv, around 12 women greet each other in the town hall where they have gathered on a Saturday morning. Dora and Roxanna fled Donbas in 2014 after the Donetsk and Luhansk regions were captured by pro-Russian militias armed and financed by Vladimir Putin’s government. Tatiana and Larissa are Russian and have lived in Ukraine for many years. And Olga, a Belorussian national, has lived in Kyiv since 2020.

All Russian speakers, they are here for the same reason: they want to improve their Ukrainian-language skills. Tatiana admitted finding the Ukrainian alphabet difficult. She has been coming to classes for three years and has made some progress. But “In everyday life, I still use Russian,” she said. Wearing a T-shirt in the colours of the Ukrainian flag, Roxanna said that Russian is her mother tongue. “I learned Ukrainian at school in Donetsk, but it’s not my language of choice. No one ever forced us to speak Ukrainian.” 

Ukraine is a largely bilingual country, but long-standing tensions with Russia have caused a shift toward the Ukrainian language in official life. Following the 2014 Maidan Revolution and years of fighting in Donbas, learning Ukrainian became mandatory in schools in 2017. A law was passed in 2019 that initiated a process to make Ukrainian language materials obligatory in all areas of the public sector. 

‘I started taking classes after the invasion’ 

Now public sentiment is further reducing the amount of Russian being spoken. A recent poll from the Ukrainian Institute found that, in 2022, only 16 percent of Ukrainians claimed Russian as their mother tongue compared with 40 percent in 2012. More than half of respondents (51 percent) said that they only spoke Ukrainian in their daily life while 33 percent said they used Ukrainian and Russian interchangeably.  

Oleksander is a 23-year-old Russian teacher in Kyiv who is originally from the Donbas. He speaks Russian with a translator who speaks Ukrainian, and both are able to understand each other perfectly. Nonetheless, he says, the use of Russian “will decline in Ukraine” as a result of the war. He has started telling people that he teaches foreign literature rather than Russian. 

Until early April, members of the Saturday morning class in Vyshhorod were hiding out in their homes and taking cover in basements and shelters as air raid sirens sounded. Russian troops got within 12 kilometres of the town before being pushed back by Ukrainian forces.

Larissa was born in Russia but has lived in Ukraine for 40 years. “My children speak Ukrainian and it bothers me that I don’t speak it very well,” she said. “At the moment, I feel a little ashamed not to speak Ukrainian in Ukraine. I started taking classes after the invasion on February 24, and I regret not signing up earlier.” 

‘It’s not just about learning grammar’ 

Over the past three months, Russian troops have allegedly committed atrocities in Ukraine under the guise of “de-Nazifying” the country with the support of Russian-speaking populations. In doing so, the Kremlin has stirred up powerful anti-Russian sentiment, even among those who have spoken Russian for decades. 

Although they all grew up speaking Russian, the war has reinforced a desire among these women to master the Ukrainian language and forge stronger connections with Ukrainian culture. “We had one case where a woman worked at the post office and her bosses really wanted her to learn Ukrainian,” said Dora, from the Russia-speaking region of Luhansk. “But here, the most important thing is to share Ukrainian culture and get to know Ukrainian poets and authors. It’s not just about learning grammar.”  

The class opened with a patriotic poem celebrating national independence. The closing words have now become familiar: “Glory to Ukraine, glory to the heroes.” In the poem, those who resist the invader are called Banderites – named after Ukrainian nationalist Stepan Bandera, who was a Nazi ally during World War II but whose supporters also fought against the Soviets and the Poles in the 1940s. 

The controversy surrounding this figure in Ukrainian history is not an issue for Olga, who fled fierce repression under Belarussian President Aleksandr Lukashenko during the country's 2020 elections. “We can celebrate all the members of the resistance who fought against the Soviets, the Nazis or the Poles,” she said. “The important thing is that Belarussians or Ukrainians can be free. We are living through historic times.”

‘The Russian language is not guilty’ 

The Russian invasion of Ukraine is the latest battle in the 500-year-long fight of Slavic nations for freedom from Russian imperialism. But even among the youth witnessing Russian aggression for the first time, the desire to distance themselves from the Russian language is strong. Roxanna’s daughter Alissa, 10, accompanies her to language class.

“When I’m older, I want to speak Ukrainian and English,” she said. “Not Russian. That is the language of the enemy.” 

For some Russian-speakers, links with Russia have been damaged irreparably. In Vyshhorod, Dora spoke for many in the class when saying that it could take generations to repair trust between the two nations. “The Russian language is not guilty for what the Russian’s are subjecting us to,” she said. “But decades, even centuries, will have to pass – until then we will never be brothers. The world has to understand that Russians have never hurt a country as badly as they have hurt ours. But we will win.” 

This article was translated from the original in French.

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War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions

AS IT HAPPENED

Zelensky visits Ukraine’s east as Russia makes push for Donbas

AS IT HAPPENED

French foreign minister demands probe into journalist’s death in Ukraine

New York Times - World

Amenazas y luego armas: un periodista y un experto desaparecen en la Amazonía

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La reserva en la que desaparecieron está plagada de pesca, caza y minería ilegales, un problema exacerbado por los recortes del gobierno de Jair Bolsonaro. Los indígenas locales comenzaron a patrullar la selva y los ríos y han recibido amenazas cada vez más serias.

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Por Jack Nicas, Ana Ionova y André Spigariol

RÍO DE JANEIRO — El Valle del Yavarí, en la selva amazónica, es uno de los lugares más aislados del planeta. Se trata de una reserva indígena densamente boscosa del tamaño de Maine, donde prácticamente no hay carreteras, los viajes pueden durar una semana en barco y se cree que al menos 19 grupos indígenas siguen viviendo sin contacto con el exterior.

La reserva también está plagada de pesca, caza y minería ilegales, un problema exacerbado por los recortes presupuestarios del gobierno del presidente de Brasil, Jair Bolsonaro. Ahora los indígenas locales han comenzado a patrullar formalmente el bosque y los ríos por sí mismos, y los hombres que se dedican a explotar la tierra han respondido con amenazas cada vez más serias.

Esa tensión es el tipo de historia que por mucho tiempo le ha interesado a Dom Phillips, periodista británico en Brasil durante los últimos 15 años, más recientemente como colaborador habitual de The Guardian. La semana pasada, Phillips llegó al Valle del Yavarí para entrevistar a las patrullas indígenas para un libro. Lo acompañaba Bruno Araújo Pereira, un experto en grupos indígenas que había pedido recientemente una licencia al gobierno brasileño para ayudar a las patrullas.

Hacia las 6 a. m. del sábado, los dos hombres estaban con una patrulla, detenidos en un río serpenteante, cuando se acercó otra embarcación, según funcionarios de Univaja, una asociación indígena del Valle del Yavarí que ayuda a organizar las patrullas. En la embarcación que se acercaba estaban tres hombres conocidos como pescadores ilegales, dijo Univaja, y al pasar, los hombres mostraron a la patrulla sus armas. Era el tipo de amenaza que Univaja había denunciado recientemente a las autoridades.

A la mañana siguiente, Phillips, de 57 años, y Pereira, de 41, iniciaron su viaje de regreso a casa, viajando por el río Itaquí en una embarcación nueva con un motor de 40 caballos de fuerza y suficiente combustible para el viaje. Estaba previsto que llegaran a Atalaia do Norte, una pequeña ciudad en la frontera con Perú, a eso de las 8 a. m. del domingo.

Los hombres y su barco no han sido vistos desde entonces.

En los últimos tres días, varios equipos de búsqueda, desde grupos indígenas hasta la Marina brasileña, han rastreado la zona; políticos y personalidades brasileñas han pedido más medidas para encontrar a los hombres; y su desaparición ha sido noticia en los periódicos matutinos y en los noticieros nocturnos de todo el país.

El martes por la noche, la policía estatal dijo que estaba interrogando a un sospechoso e inspeccionando su barco. El sospechoso era uno de los pescadores que mostraron sus armas a la patrulla el sábado, según Soraya Zaiden, activista que ayuda a dirigir Univaja, y Elieseo Marubo, director jurídico de Univaja. Dijeron que el hombre había disparado a una lancha patrullera de Univaja meses antes. Las autoridades estatales declinaron hacer comentarios sobre el sospechoso.

“Continuaremos la búsqueda”, dijo Zaiden. “Pero también sabemos que puede haber ocurrido algo grave, muy grave”.

Phillips, quien también escribió regularmente para The New York Times en 2017, ha dedicado gran parte de su carrera a documentar la lucha entre las personas que quieren proteger la Amazonía y las que quieren explotarla. Pereira ha pasado años defendiendo a grupos indígenas bajo la amenaza derivada de esta. Ahora crece el temor de que su último viaje a las profundidades de la selva tropical pueda acabar siendo uno de los retratos más sombríos de ese conflicto.

Univaja dijo que Pereira “tiene un profundo conocimiento de la región”, y los funcionarios locales dijeron que si los hombres se hubieran perdido o hubieran tenido problemas mecánicos, probablemente ya habrían sido encontrados por los equipos de búsqueda. Univaja dijo que Pereira llevaba tiempo sufriendo amenazas en la región.

Por mucho tiempo, la violencia ha sido común en el Amazonas, pero ha sido en gran parte entre los lugareños. Desde 2009 hasta 2020, hubo 139 asesinatos de activistas y defensores del medioambiente en la Amazonía, según datos recopilados por un proyecto periodístico llamado Tierra de Resistentes. Pero casi ninguno de esos ataques fue contra funcionarios del gobierno brasileño o periodistas que eran forasteros en la región.

En 2019, un trabajador del gobierno brasileño fue asesinado a tiros en aparente represalia por su trabajo de lucha contra la actividad ilegal en el Valle del Yavarí.

El asesinato en 1988 de Chico Mendes, el conservacionista más famoso de Brasil en ese momento, ayudó a desencadenar un movimiento ambiental en el país para proteger la Amazonía. Ese movimiento se ha enfrentado a importantes vientos en contra últimamente, especialmente bajo el mandato de Bolsonaro, quien ha prometido abrir la Amazonía a la minería, la tala y otras industrias.

La deforestación ha aumentado durante su presidencia, ya que su gobierno ha debilitado muchas de las instituciones diseñadas para proteger los bosques.

El martes, Bolsonaro dijo que rezaba para que Phillips y Pereira fueran encontrados. También cuestionó su viaje. “Dos personas en un bote, en una región completamente salvaje como esta, es una aventura que no es recomendable”, dijo. “Podría ocurrir un accidente, podrían haber sido ejecutados, cualquier cosa”.

La política también ensombrece la respuesta del gobierno, que muchos políticos, periodistas y otras figuras públicas criticaron ampliamente como inadecuada y lenta.

Zaiden dijo que Univaja alertó a las autoridades federales de la desaparición de los hombres el domingo a mediodía. La Armada brasileña tardó un día entero en enviar un equipo de búsqueda, que consistía en una sola embarcación, cuando un avión habría sido mucho más eficaz y eficiente para buscar en una zona tan vasta y remota.

El lunes por la tarde, el ejército dijo que seguía esperando la autorización de las “altas esferas” del gobierno brasileño para unirse a la búsqueda, antes de decir finalmente que iba a enviar un equipo.

Alessandra Sampaio, la esposa de Phillips, suplicó a las autoridades que intensificaran la búsqueda en un video publicado en internet el martes por la mañana.

“Todavía tenemos alguna esperanza”, dijo. “Aunque no encontremos vivo al amor de mi vida, hay que encontrarlo, por favor. Intensifiquen las búsquedas”.

El martes, la Marina y el ejército dijeron que habían desplegado aviones, así como barcos adicionales en la búsqueda. El Ministerio de Defensa aseguró que las fuerzas armadas empezaron a ayudar en la búsqueda “tan pronto como se dieron las primeras informaciones sobre la desaparición”. El miércoles, un juez brasileño dictaminó que el gobierno no había logrado proteger la reserva y que debía utilizar aviones y barcos para buscar a los desaparecidos.

Phillips y Pereira se conocían bien. En 2018, Phillips se unió a un viaje de 17 días liderado por Pereira en las profundidades del Valle del Yavarí —950 kilómetros en barco y 72 kilómetros a pie— para una historia sobre la búsqueda del gobierno brasileño de señales de grupos indígenas aislados. “Llevando solo unos pantalones cortos y unas chancletas mientras se acuclilla en el barro junto a una hoguera”, escribió Phillips en The Guardian, Pereira “abre el cráneo hervido de un mono con una cuchara y se come sus sesos para desayunar mientras discute políticas”.

En ese entonces, Pereira ayudaba a liderar los esfuerzos del gobierno para identificar y proteger a estos grupos. Después de que Bolsonaro se convirtiera en presidente en 2019, el departamento de Pereira enfrentó recortes y órdenes cambiantes desde arriba, dijo Antenor Vaz, un exfuncionario del departamento, lo que les impidió llevar a cabo las expediciones que alguna vez fueron críticas para proteger la reserva.

“Es una región extremadamente peligrosa, especialmente desde 2019, cuando aumentaron las acciones ilegales de madereros, mineros, pescadores y cazadores”, dijo Vaz.

Pereira acabó pidiendo una licencia en su puesto para ayudar a los grupos indígenas del Valle del Yavarí a llenar el vacío en la vigilancia. Esas patrullas se han centrado en parte en documentar y denunciar a los pescadores que capturan ilegalmente el pirarucú, un pez de agua dulce que puede pesar hasta 200 kilos y que está considerado en peligro de extinción en Brasil.

A medida que las patrullas indígenas organizadas por Univaja se convirtieron en la primera línea de aplicación de la ley en el Valle del Yavarí, empezaron a recibir amenazas. En abril, un hombre abordó a varios trabajadores de Univaja y le dijo a uno de ellos que si no dejaba de denunciar actividades ilegales, “le pondría una bala en la cara”, según un informe policial que Univaja presentó a las autoridades locales.

Zaiden compartió una carta que recibió Univaja en la que se amenazaba a Pereira por su nombre, acusándolo de enviar a los indígenas a “confiscar nuestros motores y llevarse nuestro pescado”. La carta añadía: “Solo voy a advertirle una vez que si sigue así, será peor para usted”.

Zaiden señaló que la organización había denunciado muchas de las amenazas a las autoridades locales, pidiendo ayuda. Marcelo Ramos, diputado de la región, dijo que había confirmado con las autoridades federales que el grupo había denunciado amenazas en la última semana.

“Hemos exigido que se actúe, pero desgraciadamente no ha habido ninguna reacción”, dijo Zaiden. “Ahora nuestro mayor temor es que este sea el motivo de la desaparición de Bruno y Dom”.

Leonardo Coelho colaboró con reportería desde Río de Janeiro.

Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicasFacebook

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : trois combattants étrangers condamnés à mort par les séparatistes de Donetsk, selon Moscou

Deux combattants britanniques et un marocain prisonniers des séparatistes

La presse russe a informé ce jeudi 9 juin que deux combattants britanniques et un troisième, marocain, ont été faits prisonniers des séparatistes pro-russes. Les trois soldats qui combattaient pour Kiev ont été condamnés à mort, relaie BFM TV. « La cour suprême de la République populaire de Donetsk a condamné à mort les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun, accusés d’avoir participé aux combats comme mercenaires », a indiqué la presse russe. 

31 700 soldats russes morts selon Kiev

Tous les jours, les autorités ukrainiennes diffusent le bilan des pertes humaines et matérielles russes. Au jeudi 9 juin, selon les données officielles de Kiev, 31 700 soldats russes ont été tués depuis le début du conflit. Une estimation difficile à confirmer, puisque Kiev a tout intérêt à gonfler ces statistiques et se garde bien, d’ailleurs, de fournir une estimation de ses propres pertes. Selon plusieurs spécialistes occidentaux, ces dernières seraient cependant à peu près équivalentes aux pertes russes, et tourneraient entre 15 et 25 000 tués.

Cinq millions de réfugiés ukrainiens enregistrés par l’ONU

Selon le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU, près de cinq millions d’Ukrainiens se sont enregistrés comme réfugiés dans toute l’Europe. « La guerre en Ukraine a provoqué l’une des plus grandes crises de déplacements de population humaine observées dans le monde », a souligné le HCR. Dans le détail, précise BFMTV, ce sont 4.816.923 Ukrainiens qui sont enregistrés comme réfugiés.

Pour gagner à Severodonetsk, Kiev réclame plus d’armes

Jeudi 9 juin, Kiev a réclamé à l’Occident des armes d’artillerie de longue portée afin de se battre plus efficacement à Severodonetsk, centre névralgique du conflit depuis quelques jours. Selon Volodymyr Zelensky, la bataille de Severodonetsk est l’une des « batailles les plus difficiles » qu’a mené l’armée ukrainienne depuis le début du conflit. « Nous défendons nos positions, en infligeant des pertes importantes à l’ennemi. C’est une bataille très dure », a affirmé le chef de l’Etat ukrainien dans une vidéo diffusée mercredi soir, en jugeant que « le sort » du vaste bassin houiller du Donbass « se joue » à Severodonetsk.

Selon Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région du Lougansk, l’envoi d’armes de longue portée permettrait effectivement à l’Ukraine de reprendre la ville « en deux ou trois jours ».

Les sanctions vont avoir de lourdes conséquences pour la Russie

Selon un rapport de l’Institut de la Finance internationale, les sanctions économiques imposées par les Occidentaux à la Russie vont avoir des conséquences désastreuses pour Moscou. Elles devraient même anéantir quinze ans de croissance économique continue, et trente ans d’efforts visant à s’intégrer à l’Occident. Selon ce même rapport, l’économie russe devrait chuter de 15% en 2022, et de 3% en 2023.

Pour Zelensky, le « sort du Donbass » se joue à Severodonetsk

Alors que les forces russes se concentrent sur la ville de Severodonetsk, où les troupes ukrainiennes sont en sérieuse difficulté, le président Zelensky affirme que le sort du Donbass se joue dans cette immense ville, désormais en ruines. La bataille qui s’y déroule est « très féroce », a-t-il également affirmé.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Population decline in Russia: ‘Putin has no choice but to win’ in Ukraine

Issued on: 24/05/2022 - 20:02

Cyrielle CABOT

With a slumping birth rate, a death rate on the rise and immigration slowly falling, Russia is experiencing population decline. Despite having launched some of the most encouraging childbirth policies, Putin is now facing a major problem for someone who believes population is synonymous with power, says French demographer Laurent Chalard.

Russia’s population has been declining at a dizzying rate for the past 30 years. The demographic trend has been steadfast since 1991, when the Soviet Union fell and Russia counted 148.2 million inhabitants within its far-reaching borders. By 2021, that number had fallen to 146.1 million, according to Russian statistics agency Rosstat. What’s even more striking is that, according to demographic projections, the country’s population will continue to fall and reach between 130 and 140 million inhabitants by 2050.

“Russia is paying the cost of the 90s,” explains Alain Blum, a demographer at the National Institute for Demographic Studies (INED) in France. “When the Soviet Union fell, the country plunged into a serious demographic crisis. For the first time, Russia’s mortality rate significantly exceeded its birth rate, leading to a decline in its population.” By the early 2000s, Russia had a population of only 143 million.

“Today, people of childbearing age are those who were born during that period, and there simply aren’t enough of them to drive population growth,” the researcher explains. Especially given that Russia is also facing an increased mortality rate at the moment as a result of the Covid-19 pandemic.

Childbirth policies and migration

But that’s not to say that President Vladimir Putin, who came to power in 2000, hasn’t made efforts to curb the trend. In addition to modernising hospitals and improving healthcare options, he also launched a major set of childbirth policies. “Russia has become one of the most encouraging countries in this regard,” Chalard, who specialises in population movements, points out.

“In recent years, the government has set up financial aid programmes for parents, family allowance systems, bonuses for large families…” Chalard recounts. “Not to mention very active propaganda around the issue. Putin himself regularly advocates for family values and calls on the population to have kids in his public speeches.”

At the same time, Putin has pursued a vast migration policy by opening Russian borders to immigrant workers who often come from Central Asia, facilitating naturalisation procedures for Russian speakers and giving out Russian passports to inhabitants of neighbouring countries. But these migratory movements were stopped dead in their tracks due to Covid-19.

‘Putin is obsessed’

“Putin is obsessed with this demographic issue,” says Chalard. “In his mind, the power of a country is linked to the size of its population. The larger the population, the more powerful the state.”

Following this mindset, Putin presented the demographic crisis as a “historic challenge” in January 2020, and assured his country that “Russia’s destiny and its historic prospects depend on how numerous we will be”.

In the face of this, population decline is clearly a key motivator for Russia in its war against Ukraine, Chalard and Blum agree. Ukraine has a population of 44 million people who are mostly of Slavic descent from the former Soviet bloc. For Putin, the invasion is not only about capturing territory he believes belongs to Russia, but about gaining control over a population he wants to "integrate" into the country.

In its latest population census, Moscow has included the 2.4 million inhabitants of the Donbas, parts of which were administered by pro-Russia separatists before the current invasion. For several weeks now, the Kremlin has also decided to refocus its efforts in the east of Ukraine with one objective in mind: organising local referendums on potential integration into Russia.

Consequences of the war in Ukraine

But could Putin's ambition to boost population growth backfire and, conversely, worsen the demographic crisis?

“If I take Ukrainian sources into account, Russia has sent 165,000 soldiers into Ukraine. That’s nothing compared to the total population, meaning deaths from the war will have a very small impact on Russian demography,” says Chalard. “Unless the situation turns into a global conflict and forces Russia to increase its troop deployment considerably.”

“On the other hand, this demographic anxiety could explain why Moscow is somewhat reluctant to send more soldiers to the front line. The government is well aware that limiting troop losses is important, especially young ones,” the demographer adds.

But the war could also catalyse another phenomenon: Russia’s brain drain. According to the Financial Times, some 150,000 people working in new technologies have fled the country. Many of them have settled in Israel or Turkey, countries stepping up their efforts to attract this wave of workers. “Once again, the impact on countrywide demographics will be limited since the phenomenon is quite marginal. On the other hand, from an economic point of view, this [trend] could have a significant impact in a context already troubled by sanctions,” Chalard explains.

No trust, no babies

Alexey Raksha, a Russian demographer living in Moscow, is already predicting a sharp drop in childbirth over the coming months as a reaction to the war in Ukraine, but above all to the economic crisis linked to the sanctions. “During economic crises, people are less inclined to have children, which is logical,” he explains. “Trust in the future plays a key role in a country’s birth rate.”

“The war will affect births from December,” Raksha predicts. “We’ll see the effects as early as 2023. It’s going to be a bad year for childbirth in Russia. And the following year won’t be much better,” he concludes. His predictions are supported by the latest statistics from Rosstat, which reported a 5 percent drop in births in the first quarter of 2022 compared to last year.

“I think that everything will depend on who wins the war,” adds Chalard. “If Russia wins, the resulting joy could lead to a boom in births. But losing and getting bogged down in an economic crisis will have the opposite effect,” he says. “What is certain is that Putin has his back against the wall. From a demographic point of view, he has no other choice but to win.”

This article has been translated from the original in French.

© France Médias Monde graphic studio

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The lessons learned after three months of war in Ukraine

Number of displaced people passes 100 million for first time, says UN

Perspective

Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says

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Otan : L’Allemagne envisage de déployer une brigade « robuste » en Lituanie

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

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Nation-cadre du bataillon multinational déployé en Lituanie au titre de la Présence avancée renforcée de l’Otan [eFP], l’Allemagne fit part de son intention de renforcer son contingent en portant son effectif de 500 à 850 soldats tout en mettant l’accent dans le domaines de l’artillerie, de reconnaissance et du combat NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique] quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Depuis, et avec les mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental face à la menace russe, la Bundeswehr a encore accru sa présence en Lituanie, fournissant environ 62% des 1600 soldats du groupement tactique qu’elle dirige. Mais ce n’est a priori pas fini…

En effet, ce 7 juin, à l’occasion d’un déplacement à Vilnius, où il a rencontré le président lituanien, Gitanas Nauseda, ainsi que les chefs des gouvernement letton et estonien, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que l’Allemagne est prête à « renforcer » son « engagement » et « à le faire évoluer vers une brigade robuste ». Et d’ajouter : « Nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan ».

Cela étant, M. Scholz n’a pas précisé ce qu’il entendait par « brigade robuste »… Mais d’après l’agence Reuters, des sources gouvernementales allemandes ont affirmé que Berlin a l’intention de tenir une brigade prête au combat qui, forte de 3000 à 5000 hommes, serait susceptible d’être envoyée rapidement en Lituanie si nécessaire.

Il pourrait s’agir de la Panzerlehrbrigade 9 [brigade blindée] ou bien de la Panzergrenadierbrigade 37, qui formera l’ossature de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF] de l’Otan en 2023. Mais dans un premier temps, il est question de porter le contingent allemand en Lituanie à 1500 soldats.

Pour rappel, la Lituanie occupe une place stratégique pour la défense du passage de Suwalki, qui est le seul accès terrestre des pays baltes a reste de l’Union européenne et de l’Otan. Celui-ci est coincé entre l’enclave russe [par ailleurs fortement militarisée] de Kaliningrad et la Biélorussie.

Photo : Bundeswehr/Sébastien Wilke

Otan : L’Allemagne envisage de déployer une brigade « robuste » en Lituanie

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

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Nation-cadre du bataillon multinational déployé en Lituanie au titre de la Présence avancée renforcée de l’Otan [eFP], l’Allemagne fit part de son intention de renforcer son contingent en portant son effectif de 500 à 850 soldats tout en mettant l’accent dans le domaines de l’artillerie, de reconnaissance et du combat NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique] quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Depuis, et avec les mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental face à la menace russe, la Bundeswehr a encore accru sa présence en Lituanie, fournissant environ 62% des 1600 soldats du groupement tactique qu’elle dirige. Mais ce n’est a priori pas fini…

En effet, ce 7 juin, à l’occasion d’un déplacement à Vilnius, où il a rencontré le président lituanien, Gitanas Nauseda, ainsi que les chefs des gouvernement letton et estonien, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que l’Allemagne est prête à « renforcer » son « engagement » et « à le faire évoluer vers une brigade robuste ». Et d’ajouter : « Nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan ».

Cela étant, M. Scholz n’a pas précisé ce qu’il entendait par « brigade robuste »… Mais d’après l’agence Reuters, des sources gouvernementales allemandes ont affirmé que Berlin a l’intention de tenir une brigade prête au combat qui, forte de 3000 à 5000 hommes, serait susceptible d’être envoyée rapidement en Lituanie si nécessaire.

Il pourrait s’agir de la Panzerlehrbrigade 9 [brigade blindée] ou bien de la Panzergrenadierbrigade 37, qui formera l’ossature de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF] de l’Otan en 2023. Mais dans un premier temps, il est question de porter le contingent allemand en Lituanie à 1500 soldats.

Pour rappel, la Lituanie occupe une place stratégique pour la défense du passage de Suwalki, qui est le seul accès terrestre des pays baltes a reste de l’Union européenne et de l’Otan. Celui-ci est coincé entre l’enclave russe [par ailleurs fortement militarisée] de Kaliningrad et la Biélorussie.

Photo : Bundeswehr/Sébastien Wilke

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Depuis, et avec les mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental face à la menace russe, la Bundeswehr a encore accru sa présence en Lituanie, fournissant environ 62% des 1600 soldats du groupement tactique qu’elle dirige. Mais ce n’est a priori pas fini…

En effet, ce 7 juin, à l’occasion d’un déplacement à Vilnius, où il a rencontré le président lituanien, Gitanas Nauseda, ainsi que les chefs des gouvernement letton et estonien, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que l’Allemagne est prête à « renforcer » son « engagement » et « à le faire évoluer vers une brigade robuste ». Et d’ajouter : « Nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan ».

Cela étant, M. Scholz n’a pas précisé ce qu’il entendait par « brigade robuste »… Mais d’après l’agence Reuters, des sources gouvernementales allemandes ont affirmé que Berlin a l’intention de tenir une brigade prête au combat qui, forte de 3000 à 5000 hommes, serait susceptible d’être envoyée rapidement en Lituanie si nécessaire.

Il pourrait s’agir de la Panzerlehrbrigade 9 [brigade blindée] ou bien de la Panzergrenadierbrigade 37, qui formera l’ossature de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF] de l’Otan en 2023. Mais dans un premier temps, il est question de porter le contingent allemand en Lituanie à 1500 soldats.

Pour rappel, la Lituanie occupe une place stratégique pour la défense du passage de Suwalki, qui est le seul accès terrestre des pays baltes a reste de l’Union européenne et de l’Otan. Celui-ci est coincé entre l’enclave russe [par ailleurs fortement militarisée] de Kaliningrad et la Biélorussie.

Photo : Bundeswehr/Sébastien Wilke

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Depuis, et avec les mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental face à la menace russe, la Bundeswehr a encore accru sa présence en Lituanie, fournissant environ 62% des 1600 soldats du groupement tactique qu’elle dirige. Mais ce n’est a priori pas fini…

En effet, ce 7 juin, à l’occasion d’un déplacement à Vilnius, où il a rencontré le président lituanien, Gitanas Nauseda, ainsi que les chefs des gouvernement letton et estonien, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que l’Allemagne est prête à « renforcer » son « engagement » et « à le faire évoluer vers une brigade robuste ». Et d’ajouter : « Nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan ».

Cela étant, M. Scholz n’a pas précisé ce qu’il entendait par « brigade robuste »… Mais d’après l’agence Reuters, des sources gouvernementales allemandes ont affirmé que Berlin a l’intention de tenir une brigade prête au combat qui, forte de 3000 à 5000 hommes, serait susceptible d’être envoyée rapidement en Lituanie si nécessaire.

Il pourrait s’agir de la Panzerlehrbrigade 9 [brigade blindée] ou bien de la Panzergrenadierbrigade 37, qui formera l’ossature de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF] de l’Otan en 2023. Mais dans un premier temps, il est question de porter le contingent allemand en Lituanie à 1500 soldats.

Pour rappel, la Lituanie occupe une place stratégique pour la défense du passage de Suwalki, qui est le seul accès terrestre des pays baltes a reste de l’Union européenne et de l’Otan. Celui-ci est coincé entre l’enclave russe [par ailleurs fortement militarisée] de Kaliningrad et la Biélorussie.

Photo : Bundeswehr/Sébastien Wilke

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Adiós, Chaikovski; adiós, Tolstói: los ucranianos buscan ‘descolonizar’ sus calles

Por todo el país, los funcionarios evalúan y rebautizan calles, parques y otros espacios públicos que llevan nombres rusos.

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Por Erika Solomon

Lejos del frente este de Ucrania, que se encuentra sumergido en la guerra, se libra otra lucha. No se pelea en las trincheras, sino en calles arboladas y en amplias avenidas. Ahí, el enemigo se llama Pavlov. O Chaikovski. O Catalina la Grande.

En toda Ucrania, las autoridades están iniciando proyectos para, como dicen, “descolonizar” sus ciudades. Las calles y paradas de metro cuyos nombres evocan la historia del Imperio ruso o la Unión Soviética se encuentran bajo el escrutinio de una población ansiosa por deshacerse de los vestigios de la nación que los invadió a finales de febrero.

“Estamos defendiendo nuestro país también en el frente cultural”, comentó Andriy Moskalenko, vicealcalde de Leópolis y jefe de un comité que ha revisado los nombres de cada una de las más de mil calles de la ciudad. “Y no queremos tener nada en común con los asesinos”.

Por supuesto, Ucrania no es el primer país que emprende una rendición de cuentas histórica de este tipo; por ejemplo, Estados Unidos ha batallado desde hace décadas por cambiarles el nombre a monumentos en honor de personajes de la Guerra de Secesión. Tampoco es la primera vez que Ucrania acomete este esfuerzo: tras la caída de la Unión Soviética, fue uno de los muchos países de Europa del Este que renombró calles y quitó estatuas que conmemoraban una era de gobierno comunista, el cual se había vuelto sinónimo de totalitarismo.

En esta ocasión, la decisión de borrar nombres rusos no solo es un símbolo de desafío ante la invasión y la historia soviética, afirmó Vasyl Kmet, historiador en la Universidad Nacional Ivan Franko de Leópolis. Su objetivo también es reafirmar una identidad ucraniana que muchos sienten ha sido reprimida por siglos de dominación a manos de su vecino más poderoso.

“El concepto de descolonización es un poco más amplio”, explicó Kmet. “La política rusa de hoy está construida con base en la propaganda de la llamada Russkiy mir, el mundo rusoparlante. Esto que estamos haciendo es para crear una alternativa poderosa, un discurso nacional ucraniano”.

La ciudad occidental de Leópolis es una de muchas áreas que están llevando a cabo campañas de “descolonización”, al igual que la ciudad de Lutsk en el noroeste del país, la cual planea rebautizar más de 100 vías públicas. En la ciudad portuaria de Odesa, al sur, cuyos habitantes son en su mayoría rusohablantes, los políticos están debatiendo si retiran un monumento a Catalina la Grande, la emperatriz rusa que fundó la ciudad en 1794.

En Kiev, la capital, el ayuntamiento está estudiando cambiar el nombre de la parada de metro León Tolstoi por el de Vasyl Stus, poeta y disidente ucraniano. La estación denominada Minsk —en honor a la capital de Bielorrusia, que ha estado al lado de Moscú durante la invasión — podría rebautizarse pronto como Varsovia, con el fin de honrar el apoyo que Polonia ha prestado a Ucrania.

Además, no son solo los nombres rusos los que están bajo escrutinio. El comité de Leópolis también tiene planeado eliminar los nombres de calles que rinden homenaje a algunos ucranianos. Una lleva el nombre del escritor Petro Kozlaniuk, quien colaboró con agencias soviéticas de seguridad, como la KGB, entre otras.

Retirar el nombre de algunos iconos culturales —lo cual el comité de Leópolis dijo que había hecho solo luego de consultar con académicos de las áreas pertinentes— ha resultado ser más polarizador. La historia de personalidades como Piotr Chaikovski a veces es más espinosa: las raíces de la familia del compositor se remontan a la actual Ucrania y algunos musicólogos sostienen que sus obras estuvieron inspiradas en la música folclórica ucraniana.

A unos cuantos kilómetros de Leópolis, Viktor Melnychuk tiene una fábrica de señalética que se está preparando para hacer nuevos postes y placas destinados a las vías rebautizadas. Si bien reconoce que tiene un interés comercial en cada cambio, se muestra ambivalente sobre algunos de los nombres nuevos.

“Tal vez deberíamos mantener algunos escritores o poetas clásicos si son de otra época. No estoy seguro”, expresó. “No podemos rechazar todo totalmente. Había algunas cosas buenas”.

Pero se atendrá a las opiniones del comité y su decisión había sido unánime: Chaikovski tenía que irse.

“Cuando renombramos una calle, no significa que decimos: ‘Esta persona no hizo esta invención o no fue importante’”, dijo Moskalenko, el vicealcalde de Leópolis. “Lo que decimos es que la obra de esta persona ha sido usada como una herramienta de colonización”.

Kmet, el historiador, vio la oportunidad de honrar a algunos ucranianos cuyas aportaciones se han perdido en la historia. Espera dar a una calle de Leópolis el nombre de un bibliotecario poco conocido, Fedir Maksymenko, quien, según él, salvaguardó en secreto la cultura y los libros ucranianos durante la época soviética.

“Yo y toda la cultura ucraniana le debemos mucho. Debemos esforzarnos mucho hoy para mantener lo que él salvó”.

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La force Barkhane est sur le point de transférer la base avancée de Ménaka à l’armée malienne

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

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Le 19 avril dernier, l’État-major des armées [EMA] avait annoncé que la force française Barkhane venait de remettre les clés de la Base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa], quelques jours seulement après avoir réalisé un état des lieux du site avec une délégation malienne. Et ce devrait être bientôt le tour de la BOAT de Ménaka.

En effet, le 6 juin, le colonel Tassel, l’actuel chef du groupe européen de forces spéciales « Takuba », qui relève de Barkhane, a reçu le colonel malien Bagayoko pour « l’état des lieux de la BOA de Ménaka », a indiqué l’EMA, via Twitter. « Le désengagement de la force Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée », a-t-il assuré. En outre, le transfert de cette base avancée aux FAMa ne devrait plus tarder [ce qui pourrait donner lieu à une nouvelle tentative d’attaque informationnelle contre les militaires français, comme après celui de Gossi].

Pour rappel, conséquence du recours de la junte malienne au groupe paramilitaire russe Wagner, le président Macron avait annoncé, le 17 février, la « ré-articulation » des forces françaises au Sahel et de leur désengagement du Mali. Et, à l’époque, celui-ci avait estimé que le retrait de Barkhane prendrait entre quatre et six mois, compte-tenu de la complexité d’un tel retrait d’un point de vue logistique, avec le risque d’attaques contre les convois et la perspective de la saison des pluies, qui commence généralement vers la fin juin.

Le colonel TASSEL, chef de la Task Force #TAKUBA a reçu le colonel BAGAYOKO des @FAMa_DIRPA pour l’état des lieux de la Base Opérationnelle Avancée (BOA) de Ménaka. Le désengagement de la Force #Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée.@EtatMajorFR pic.twitter.com/OXpGLdzkqN

— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) June 6, 2022

Cela étant, et alors que Bamako a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris, ce qui empêche désormais tout soutien français aux FAMa, la région de Ménaka est actuellement sous la pression de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] qui, ces dernières semaines, y a multiplié les exactions contre les civils [entre 250 et 500 tués, selon diverses estimations]. Et seuls deux groupes armés signataires des accords d’Alger, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] l’ont combattu jusqu’à présent. Du moins était-ce le cas jusqu’à ces derniers jours.

En effet, le Groupe tactique interarmes n°8 [GTIA 8] es FAMa s’est joint à ces deux formations pour tenter de chasser l’EIGS de la localité d’Anderamboukane. Si les débuts de cette offensive conjointe ont été leur avantage, les choses se sont compliquées par la suite, l’EIGS ayant a priori regagné le terrain qu’il avait perdu, à l’issue de plusieurs heures de combat.

#Mali #Ménaka le point culminant d’un échec. @Mossa_ag #MSA & le général Gamou #GATIA, avec le GTIA8 FAMa ont essayé, mais face à un #EI #Sahel qu’ils ont manifestement collectivement sous estimé pic.twitter.com/v1NlRgxUYA

— Wassim Nasr (@SimNasr) June 7, 2022

Quoi qu’il en soit, la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a fait part, via son chef civil, El-Ghassim Wane, de sa préoccupation au sujet de la situation sécuritaire dans la région de Ménaka. Et d’annoncer des « mesures » pour y faire face, comme l’intensification des patrouilles de Casques bleus dans la ville et ses environs.

D’ailleurs, dans un rapport remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé que le retrait de Barkhane du Mali allait « probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés »… Et cela, alors que la MINUSMA s’est récemment alarmée de la hausse « exponentielle » des exactions commises contre les civils tant par les forces maliennes [associées aux mercenaires de Wagner] que des organisations jihadistes.

La force Barkhane est sur le point de transférer la base avancée de Ménaka à l’armée malienne

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

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Le 19 avril dernier, l’État-major des armées [EMA] avait annoncé que la force française Barkhane venait de remettre les clés de la Base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa], quelques jours seulement après avoir réalisé un état des lieux du site avec une délégation malienne. Et ce devrait être bientôt le tour de la BOAT de Ménaka.

En effet, le 6 juin, le colonel Tassel, l’actuel chef du groupe européen de forces spéciales « Takuba », qui relève de Barkhane, a reçu le colonel malien Bagayoko pour « l’état des lieux de la BOA de Ménaka », a indiqué l’EMA, via Twitter. « Le désengagement de la force Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée », a-t-il assuré. En outre, le transfert de cette base avancée aux FAMa ne devrait plus tarder [ce qui pourrait donner lieu à une nouvelle tentative d’attaque informationnelle contre les militaires français, comme après celui de Gossi].

Pour rappel, conséquence du recours de la junte malienne au groupe paramilitaire russe Wagner, le président Macron avait annoncé, le 17 février, la « ré-articulation » des forces françaises au Sahel et de leur désengagement du Mali. Et, à l’époque, celui-ci avait estimé que le retrait de Barkhane prendrait entre quatre et six mois, compte-tenu de la complexité d’un tel retrait d’un point de vue logistique, avec le risque d’attaques contre les convois et la perspective de la saison des pluies, qui commence généralement vers la fin juin.

Le colonel TASSEL, chef de la Task Force #TAKUBA a reçu le colonel BAGAYOKO des @FAMa_DIRPA pour l’état des lieux de la Base Opérationnelle Avancée (BOA) de Ménaka. Le désengagement de la Force #Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée.@EtatMajorFR pic.twitter.com/OXpGLdzkqN

— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) June 6, 2022

Cela étant, et alors que Bamako a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris, ce qui empêche désormais tout soutien français aux FAMa, la région de Ménaka est actuellement sous la pression de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] qui, ces dernières semaines, y a multiplié les exactions contre les civils [entre 250 et 500 tués, selon diverses estimations]. Et seuls deux groupes armés signataires des accords d’Alger, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] l’ont combattu jusqu’à présent. Du moins était-ce le cas jusqu’à ces derniers jours.

En effet, le Groupe tactique interarmes n°8 [GTIA 8] es FAMa s’est joint à ces deux formations pour tenter de chasser l’EIGS de la localité d’Anderamboukane. Si les débuts de cette offensive conjointe ont été leur avantage, les choses se sont compliquées par la suite, l’EIGS ayant a priori regagné le terrain qu’il avait perdu, à l’issue de plusieurs heures de combat.

#Mali #Ménaka le point culminant d’un échec. @Mossa_ag #MSA & le général Gamou #GATIA, avec le GTIA8 FAMa ont essayé, mais face à un #EI #Sahel qu’ils ont manifestement collectivement sous estimé pic.twitter.com/v1NlRgxUYA

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Quoi qu’il en soit, la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a fait part, via son chef civil, El-Ghassim Wane, de sa préoccupation au sujet de la situation sécuritaire dans la région de Ménaka. Et d’annoncer des « mesures » pour y faire face, comme l’intensification des patrouilles de Casques bleus dans la ville et ses environs.

D’ailleurs, dans un rapport remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé que le retrait de Barkhane du Mali allait « probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés »… Et cela, alors que la MINUSMA s’est récemment alarmée de la hausse « exponentielle » des exactions commises contre les civils tant par les forces maliennes [associées aux mercenaires de Wagner] que des organisations jihadistes.

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Le 19 avril dernier, l’État-major des armées [EMA] avait annoncé que la force française Barkhane venait de remettre les clés de la Base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa], quelques jours seulement après avoir réalisé un état des lieux du site avec une délégation malienne. Et ce devrait être bientôt le tour de la BOAT de Ménaka.

En effet, le 6 juin, le colonel Tassel, l’actuel chef du groupe européen de forces spéciales « Takuba », qui relève de Barkhane, a reçu le colonel malien Bagayoko pour « l’état des lieux de la BOA de Ménaka », a indiqué l’EMA, via Twitter. « Le désengagement de la force Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée », a-t-il assuré. En outre, le transfert de cette base avancée aux FAMa ne devrait plus tarder [ce qui pourrait donner lieu à une nouvelle tentative d’attaque informationnelle contre les militaires français, comme après celui de Gossi].

Pour rappel, conséquence du recours de la junte malienne au groupe paramilitaire russe Wagner, le président Macron avait annoncé, le 17 février, la « ré-articulation » des forces françaises au Sahel et de leur désengagement du Mali. Et, à l’époque, celui-ci avait estimé que le retrait de Barkhane prendrait entre quatre et six mois, compte-tenu de la complexité d’un tel retrait d’un point de vue logistique, avec le risque d’attaques contre les convois et la perspective de la saison des pluies, qui commence généralement vers la fin juin.

Le colonel TASSEL, chef de la Task Force #TAKUBA a reçu le colonel BAGAYOKO des @FAMa_DIRPA pour l’état des lieux de la Base Opérationnelle Avancée (BOA) de Ménaka. Le désengagement de la Force #Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée.@EtatMajorFR pic.twitter.com/OXpGLdzkqN

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Cela étant, et alors que Bamako a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris, ce qui empêche désormais tout soutien français aux FAMa, la région de Ménaka est actuellement sous la pression de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] qui, ces dernières semaines, y a multiplié les exactions contre les civils [entre 250 et 500 tués, selon diverses estimations]. Et seuls deux groupes armés signataires des accords d’Alger, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] l’ont combattu jusqu’à présent. Du moins était-ce le cas jusqu’à ces derniers jours.

En effet, le Groupe tactique interarmes n°8 [GTIA 8] es FAMa s’est joint à ces deux formations pour tenter de chasser l’EIGS de la localité d’Anderamboukane. Si les débuts de cette offensive conjointe ont été leur avantage, les choses se sont compliquées par la suite, l’EIGS ayant a priori regagné le terrain qu’il avait perdu, à l’issue de plusieurs heures de combat.

#Mali #Ménaka le point culminant d’un échec. @Mossa_ag #MSA & le général Gamou #GATIA, avec le GTIA8 FAMa ont essayé, mais face à un #EI #Sahel qu’ils ont manifestement collectivement sous estimé pic.twitter.com/v1NlRgxUYA

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Quoi qu’il en soit, la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a fait part, via son chef civil, El-Ghassim Wane, de sa préoccupation au sujet de la situation sécuritaire dans la région de Ménaka. Et d’annoncer des « mesures » pour y faire face, comme l’intensification des patrouilles de Casques bleus dans la ville et ses environs.

D’ailleurs, dans un rapport remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé que le retrait de Barkhane du Mali allait « probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés »… Et cela, alors que la MINUSMA s’est récemment alarmée de la hausse « exponentielle » des exactions commises contre les civils tant par les forces maliennes [associées aux mercenaires de Wagner] que des organisations jihadistes.

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Le 19 avril dernier, l’État-major des armées [EMA] avait annoncé que la force française Barkhane venait de remettre les clés de la Base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa], quelques jours seulement après avoir réalisé un état des lieux du site avec une délégation malienne. Et ce devrait être bientôt le tour de la BOAT de Ménaka.

En effet, le 6 juin, le colonel Tassel, l’actuel chef du groupe européen de forces spéciales « Takuba », qui relève de Barkhane, a reçu le colonel malien Bagayoko pour « l’état des lieux de la BOA de Ménaka », a indiqué l’EMA, via Twitter. « Le désengagement de la force Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée », a-t-il assuré. En outre, le transfert de cette base avancée aux FAMa ne devrait plus tarder [ce qui pourrait donner lieu à une nouvelle tentative d’attaque informationnelle contre les militaires français, comme après celui de Gossi].

Pour rappel, conséquence du recours de la junte malienne au groupe paramilitaire russe Wagner, le président Macron avait annoncé, le 17 février, la « ré-articulation » des forces françaises au Sahel et de leur désengagement du Mali. Et, à l’époque, celui-ci avait estimé que le retrait de Barkhane prendrait entre quatre et six mois, compte-tenu de la complexité d’un tel retrait d’un point de vue logistique, avec le risque d’attaques contre les convois et la perspective de la saison des pluies, qui commence généralement vers la fin juin.

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En effet, le Groupe tactique interarmes n°8 [GTIA 8] es FAMa s’est joint à ces deux formations pour tenter de chasser l’EIGS de la localité d’Anderamboukane. Si les débuts de cette offensive conjointe ont été leur avantage, les choses se sont compliquées par la suite, l’EIGS ayant a priori regagné le terrain qu’il avait perdu, à l’issue de plusieurs heures de combat.

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— Wassim Nasr (@SimNasr) June 7, 2022

June 7, 2022

Quoi qu’il en soit, la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a fait part, via son chef civil, El-Ghassim Wane, de sa préoccupation au sujet de la situation sécuritaire dans la région de Ménaka. Et d’annoncer des « mesures » pour y faire face, comme l’intensification des patrouilles de Casques bleus dans la ville et ses environs.

D’ailleurs, dans un rapport remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé que le retrait de Barkhane du Mali allait « probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés »… Et cela, alors que la MINUSMA s’est récemment alarmée de la hausse « exponentielle » des exactions commises contre les civils tant par les forces maliennes [associées aux mercenaires de Wagner] que des organisations jihadistes.

New York Times - World

‘Necesitamos más resguardo’: la violencia en las zonas rurales de México atrapa a los médicos

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Mientras las bandas criminales ganan terreno en las regiones menos pobladas, los profesionales de la salud se muestran renuentes a trabajar en esos lugares. El gobierno anunció que invitaría médicos cubanos para suplir la escasez.

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Por Steve Fisher

CIUDAD DE MÉXICO — El doctor Espinoza, médico general de una zona rural del estado de Chihuahua, en el norte de México, estaba en su casa hace poco cuando un hombre armado se presentó en su puerta. El pistolero le dijo que un miembro de una banda había sido gravemente herido en un tiroteo y que necesitaba ayuda de inmediato.

No era la primera vez que el doctor Espinoza recibía la orden, a punta de pistola, de prestar atención médica. No hay opción. Así que fue a la casa del herido.

“Te levantan y tienes que ir”, dijo Espinoza, quien pidió que se reservara su nombre completo por temor a represalias. “Ya que llega un grupo armado por ti, sabes que no es para cosa buena.”

Cada vez más, los médicos y otros trabajadores de la salud están siendo atrapados en la violencia a medida que las organizaciones criminales en todo México se apoderan de más territorio, creando una escasez de médicos en las zonas donde los riesgos son más pronunciados.

En el estado fronterizo de Tamaulipas, al norte del país, los médicos son secuestrados para que atiendan a los miembros de las bandas heridos en combate. En el estado de Guerrero, los grupos criminales cobran a las clínicas una cuota mensual de extorsión. Y en el estado de Zacatecas, personal médico fue asesinado por trasladar a miembros de bandas enemigas a un hospital, según los trabajadores de la salud.

La situación se ha vuelto tan grave y la falta de trabajadores de la salud es tan significativa en algunas partes del país, que el gobierno federal ha anunciado que va a reclutar 500 médicos cubanos para ayudar a suplir los vacíos en las comunidades más pobres.

“El médico que egresa le da miedo, le da temor ir a ejercer en áreas rurales”, dijo José Luis Pérez Ávalos, director de estudios médicos de la Universidad Autónoma Metropolitana, con sede en Ciudad de México, en Xochimilco, “porque la delincuencia ha permeado en todos lados.”

El doctor Espinoza dijo que cuando llegó a la casa del miembro del cártel herido, encontró al hombre sangrando abundantemente por una herida de bala en el brazo. Después de que logró detener la hemorragia, el médico pudo regresar a su casa.

Todos los días, para poder visitar a los pacientes, debe pasar por un puesto de revisión en su ciudad que controlan los narcotraficantes.

“Donde nos topan nos bajan y nos pegan unos balazos si quieren”, dijo, refiriéndose a sí mismo y a sus colegas médicos. “Necesitamos más resguardo, más seguridad, pero no lo tenemos.”

El aumento de las vacantes de médicos y enfermeros en las zonas rurales a causa de la creciente violencia ha provocado una falta de acceso a la atención a la salud en algunas de las zonas más pobres del país.

Hay unas 50.000 vacantes para personal médico en México, muchas de ellas en regiones empobrecidas, dijo recientemente el presidente Andrés Manuel López Obrador, aunque los expertos dicen que el número real podría ser mucho mayor.

La creciente inseguridad, junto con los bajos salarios, ha hecho que médicos y otros trabajadores de la salud abandonen sus puestos de trabajo, dejando vacantes en clínicas desde los estados norteños de Tamaulipas y Chihuahua hasta los estados sureños de Chiapas y Oaxaca, según los expertos en salud.

Los funcionarios del gobierno también cuestionaron el sentido de responsabilidad profesional de los médicos que no están dispuestos a trabajar en las clínicas rurales.

“Se les olvida lo que es el principal sentimiento y derecho que tienen los pacientes de ser atendidos estén donde estén y esto es lo que nos señala por qué se tiene que recurrir a otras modalidades como es la contratación del extranjero”, dijo Jorge Alcocer Varela, secretario de Salud de México, a los periodistas en una reciente conferencia de prensa.

El anuncio sobre los doctores cubanos provocó la indignación de muchos médicos mexicanos, que afirmaron que el problema no era la falta de profesionales o la falta de voluntad para trabajar en las comunidades rurales, sino las condiciones de riesgo para la vida en las que deben trabajar.

“Es una cuestión ideológica y política”, dijo Germán Fajardo Dolci, director de la facultad de Medicina de la Universidad Nacional Autónoma de México, sobre la medida de reclutar médicos cubanos. “No es una cuestión técnica, ni científica, ni racional, digamos del punto de vista de operación de un sistema de salud.”

Fajardo Dolci dijo que la seguridad personal es la principal preocupación de muchos médicos. “Es una gran preocupación de todo el gremio”, aseguró.

En julio del año pasado, un médico fue asesinado a machetazos frente a su casa en el estado de Puebla, según las noticias locales. En enero, otro fue asesinado a tiros en el estado de Chiapas, durante un robo a mano armada. Y en abril, unos pistoleros mataron a tiros a un médico en el estado de Coahuila mientras operaba a un paciente, según informes locales.

La escalada de violencia también ha dificultado la vida de los residentes, según los expertos en cuidado a la salud.

En la comunidad de Guajes de Ayala, en las montañas del estado de Guerrero, en el oeste de México, la violencia expulsó a una persona que trabajaba como enfermera, dejando a la clínica de salud sin personal médico para atender a casi 1600 residentes de la región.

Una vecina, Andrea Arrollo Pérez, de 34 años, estaba embarazada de tres meses a finales del año pasado, cuando empezó a sangrar, tuvo fiebre y sintió un terrible dolor en el útero. Una banda criminal había bloqueado la carretera a la siguiente clínica más cercana, a seis horas de distancia, por lo que Arrollo Pérez recurrió a remedios caseros.

Después de una semana de graves pérdidas de sangre, Arrollo Pérez tomó la única opción que le quedaba: un día de viaje a caballo, a través de las montañas, hasta otra clínica.

Cuando llegó allí, el médico le dijo que no habría vivido si hubiera esperado mucho más tiempo. Pero había perdido el embarazo, como temía.

“Se siente una impotencia al saber que lo perdí por tanta delincuencia y con el gobierno que no nos apoya”, dijo.

En general, el país no tiene escasez de médicos. Hay 2,4 médicos por cada 1000 habitantes en México, según el Instituto Nacional de Estadística y Geografía. Esta cifra es superior a la de la mayoría de los países de América Latina, y apenas inferior a la de Estados Unidos, que tiene 2,6 médicos por cada 1000 habitantes.

Aun así, el gobierno mexicano ha lanzado recientemente un sitio web en el que se enumeran más de 13.000 puestos médicos vacantes en todo el país, muchos de ellos en zonas que sufren violencia significativa.

Además de hacer frente a la violencia en las zonas rurales, los expertos en atención a la salud afirman que el gobierno debe aumentar los salarios y garantizar que los hospitales y las clínicas dispongan de los suministros básicos. Fajardo Dolci dijo que los puestos en las zonas rurales suelen ser contratos temporales mal pagados.

El salario promedio de los médicos generales en México equivale a unos 15.000 dólares al año, y muchos médicos de las grandes áreas metropolitanas ven pocos incentivos para arriesgar sus vidas al ejercer en regiones azotadas por la violencia.

A pesar de los peligros, algunos médicos, como el doctor Espinoza, que creció en las montañas de Chihuahua, están decididos a quedarse. “Es mucho el riesgo”, dijo, pero “amo a mi profesión.”

Adonai Esparza, de 28 años, ayudante de cirujano en una clínica del estado de Michoacán, en el oeste de México, estaba trabajando el año pasado cuando un jefe de la banda local llegó una noche, rodeado de guardias armados.

El hombre había recibido cuatro disparos en el estómago y se encontraba en estado grave.

Sus guardaespaldas hicieron una dura advertencia al cirujano y a Esparza: sálvenlo o morirán.

El jefe del grupo criminal fue trasladado finalmente a un hospital situado a varias horas de distancia, donde murió.

“Te sientes vulnerable, con miedo, frágil”, dijo Esparza. “Los médicos están acostumbrados. Pero no es algo a lo que debería de estar acostumbrado nadie”.

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France24 - World

After Queen Elizabeth, what future for the Commonwealth?

Issued on: 04/06/2022 - 11:58

Diana LIU Follow

As the United Kingdom celebrates Queen Elizabeth’s 70th year on the throne, many in Britain and abroad are questioning the future of the Commonwealth of Nations, a group of 54 nation-states largely comprised of former British colonies which the Queen has championed throughout her reign. What purpose does this international club of nations serve, and what may the future hold? 

With roots in the British empire, the Commonwealth in its modern-day form came about in 1949 with the London Declaration establishing a precedent of member states being “free and equal”. Membership was not contingent on recognising the British monarch as the head of state. King George VI was the political association’s first head, and Elizabeth II took over in 1952 after her ascension to the throne.

Based on free and voluntary cooperation, the 54-member organisation represents about a quarter of the world’s population, with the vast majority being former British colonies.

These member states share in the values of democracy and human rights and champion youth affairs and the environment, among other issues. They participate in a biennial Commonwealth Heads of Government meeting, over which the queen presides, and the Commonwealth Games, an international sporting event which occurs every four years.

“The Commonwealth was created as an alternative way to keep ties of voluntary friendship and mutual interest among nations linked through English language and, for the most part, relationship with Britain as former colonies,” said Cindy McCreery, historian and senior lecturer at the University of Sydney and a specialist in the history of the British Royal Family.

“One of its key achievements is keeping so many diverse states in it - Canada, the UK, Australia, India, Caribbean countries and former colonies in Africa,” McCreery added. “The Commonwealth is also remarkable in that states have left and come back - like South Africa, which left the organisation under apartheid and came back voluntarily”.

Throughout her reign, Queen Elizabeth has played a crucial role in championing the Commonwealth and maintaining its relevance.

“The Commonwealth has always been a priority to the Queen, which is a key reason as to why it still survives,” said Craig Prescott, a lecturer in UK constitutional law at Bangor University.

“She has visited countries in the Commonwealth throughout her reign until relatively recently — her last trip abroad was to Malta in 2015 for the Heads of Government meeting. She has always reminded people of the importance of the Commonwealth, in her Christmas address or in her Commonwealth Day message."

“Elizabeth has been enormously influential. She has taken a great interest in leadership in the Commonwealth Heads of Government meetings, has tried to patch up differences between leaders and keep people feeling as though it is relevant for their nation to stay in the Commonwealth”, McCreery added.

A hangover from the colonial past or a useful platform for smaller states?

Although some of the wealthier nations in the Commonwealth, such as Australia, New Zealand, and Canada, still retain the Queen as their head of state, members in the Caribbean seem keen on breaking with the royal hierarchy. Officials in at least six countries in the Caribbean have indicated they they plan on removing the monarch as their sovereign following Barbados, which became the region’s newest republic at the end of 2021.

Prince William and Kate Middleton, the Duke and Duchess of Cambridge, visited the Caribbean in March in what was widely seen as an attempt to persuade countries not to sever ties with the monarchy. Their visit was met with protests in Belize and in Jamaica, where people called for a formal apology from the royals for the enslavement of Africans and demanded reparations.

Yet, even as smaller states move to reject the monarchy as a symbol of a colonial past to which they no longer wish to be tethered, staying in the Commonwealth could be seen as a way to continue to reap certain benefits under the British crown.

“When Barbados became a republic, it no longer had the Queen as the head of state, but this didn’t change its relationship to the Commonwealth. We don’t see countries leaving the Commonwealth en masse when they become republics,” said McCreery.

“On their own, small states in the Caribbean would have very little leverage in international affairs - so the Commonwealth is the main avenue they have for getting critical mass. The organisation offers a way for smaller states to band together and potentially have more influence regarding issues like climate change. It gives them a global platform to talk about issues of concern to them, find fellow members that share similar experiences, and potentially get wealthier members like Australia to help out in a spirit of friendship,” she added.

“It is significant that 54 nations signed up for it. I think nations feel that there is something in it for them, and that it’s not just a colonial hangover.”

What future for the Commonwealth?

As the monarch celebrates her platinum jubilee, many are asking what the future of the Commonwealth will look like when its strongest champion is succeeded by Prince Charles, who is presently heir to the British throne. The Commonwealth has been criticised as being ineffective, with a poor track record of bringing about major policy changes, and many have suggested that it has perhaps run its course historically.

“The biggest open goal of the Commonwealth is tackling climate change, as many countries in the organisation are likely to suffer greatly due to its effects. The organisation could really have a role to play, for instance by supporting countries to move away from carbon to net zero emissions,” said Prescott.

“Prince Charles has always showed a strong interest in climate change, so this may make him appealing to members of the Commonwealth. But this may require rethinking the shape of the Commonwealth — its resources and capabilities. There hasn’t really been political will to scale it up. It might as well be that it has been superseded by other international organisations and alliances, like the G20”, he adds.

“I bet that Charles will be much more interventionist for issues like the environment and youth affairs,” McCreery predicted. “Charles may actually have the ability to get more done than Elizabeth, as he has significant experience working with organisations that are campaigning in these areas.”

For the historian, the Commonwealth has a future and potential that is not necessarily tied to the Queen. It is a future model of the Commonwealth that may be gathering pace. In recent days, speculation has arisen that Australia may be the next Commonwealth nation to become a republic after the new prime minister, Anthony Albanese, appointed an Assistant Minister for the Republic.

“I think that more members of the Commonwealth will become republics, but that is more linked to their constitutional relationship to Britain rather than membership in the organisation. I’m sure many states would see it as a good organisation to be a part of, even if it’s only as a backup. The Commonwealth has potential, although I am not sure if it will reach it.”

For British conservatives, further engagement with the Commonwealth could help the UK achieve Prime Minister Boris Johnson’s “Global Britain” strategy, which consists of reconnecting with “old friends and new allies” in a post-Brexit world. Yet the success of this aspect of the country's foreign policy remains to be seen.

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Honouring Queen Elizabeth II's monumental Platinum Jubilee

PLATINUM JUBILEE

Queen Elizabeth to miss Jubilee thanksgiving service after ‘discomfort’ at kickoff

The Debate

The longest reign: What next for the British monarchy?

France24 - World

Trump spurred ‘attempted coup’ at US Capitol, January 6 panel tells hearing

Issued on: 10/06/2022 - 03:45

FRANCE 24 Follow David SMITH

The House panel investigating the January 6 insurrection at the US Capitol laid the blame firmly on Donald Trump Thursday night, saying the assault was hardly spontaneous but an “attempted coup” and a direct result of the defeated president’s effort to overturn the 2020 election.

With a never-before-seen 12-minute video of the deadly violence and startling testimony from Trump’s inner circle, the special committee sought to persuade a divided country that Trump’s repeated lies about election fraud and his public effort to stop Joe Biden’s victory led to the attack and imperilled American democracy.

Rep. Bennie Thompson, Democrat of Mississippi and chair of the panel, laid out the committee’s initial findings that Trump led a “sprawling, multi-step conspiracy aimed at overturning the presidential election”. The panel’s vice chair, Wyoming Rep. Liz Cheney, called it a “sophisticated seven-part plan”.

The events of January 6 was the "culmination of an attempted coup, a brazen attempt" to overthrow the government,” Thompson said. “The violence was no accident.”

“Democracy remains in danger,” he told the hearing, timed for prime time to reach as many Americans as possible.

In a previously unseen video clip, the panel played a quip from former Attorney General Bill Barr who testified that he told Trump the claims of a rigged election were “bull——”.

In another, the former president’s daughter, Ivanka Trump, testified to the committee that she respected Barr’s view that there was no election fraud, admitting, “I accepted what he said.”

Others showed leaders of the extremist Oath Keepers and Proud Boys preparing to storm the Capitol to stand up for Trump. Testifying in person was Caroline Edwards, a Capitol police officer who suffered serious injuries as she battled the mob pushing into the building. 

Officer Caroline Edwards: "I was slipping in people's blood. ... It was carnage. It was chaos. I can't even describe what I saw."

She said never in her wildest dreams did she think "I would find myself in the middle of a battle."

She said Capitol became an "absolute war zone."

June 10, 2022

 

“President Trump summoned a violent mob,” said Cheney, who took the lead for much of the hearing. “When a president fails to take the steps necessary to preserve our union — or worse, causes a constitutional crisis — we’re in a moment of maximum danger for our republic.”

There was an audible gasp in the hearing room, when Cheney read an account that said when Trump was told the Capitol mob was chanting for then vice president Mike Pence to be hanged, Trump responded that maybe they were right, that he “deserves it”.

Trump was angry that Pence, presiding in the House chamber, refused his order to reject the certification of Biden’s victory.

A public record for history

Police officers who had fought off the mob consoled one another as they sat in the committee room reliving the violence they faced on January 6. Officer Harry Dunn teared up as bodycam footage showed rioters bludgeoning his colleagues with flagpoles and baseball bats.

Biden, in Los Angeles for the Summit of the Americas, said many viewers were “going to be seeing for the first time a lot of the detail that occurred”.

Trump, unapologetic, dismissed the investigation anew — and even declared on social media that January 6 “represented the greatest movement in the history of our country”.

Republicans on the House Judiciary Committee tweeted: “All. Old. News.”

All. Old. News.

June 10, 2022

The result of the coming weeks of public hearings may not change hearts or minds in politically polarised America. But the committee’s investigation with 1,000 interviews is intended to stand as a public record for history. A final report aims to provide an accounting of the most violent attack on the Capitol since the British set fire to it in 1814, and to ensure such an attack never happens again.

The riot left more than 100 police officers injured, many beaten and bloodied, as the crowd of pro-Trump rioters, some armed with pipes, bats and bear spray, charged into the Capitol. At least nine people who were there died during and after the rioting, including a woman who was shot and killed by police.

'We were there'

Emotions are still raw at the Capitol, and security will be tight for the hearings. Law enforcement officials are reporting a spike in violent threats against members of Congress.

The hearings come months before the 2022 midterm elections, when voters decide which party controls Congress. Most TV networks carried the hearing live, but Fox News Channel did not.

Among those in the audience were several lawmakers who were trapped together in the House gallery during the attack.

“We want to remind people, we were there, we saw what happened,” said Rep. Dean Phillips, Democrat of Minnesota. “We know how close we came to the first non-peaceful transition of power in this country.”

The committee chairman, civil rights leader Thompson, opened the hearing with sweep of US history, saying he heard in those denying the stark reality of January 6 his own experience growing up in a time and place “where people justified the action of slavery, the Ku Klux Klan and lynching”.

Republican Rep. Cheney, the daughter of former US vice president Dick Cheney, outlined what the committee has learned about the events leading up to that terrifying January day when Trump sent his supporters to Congress to “fight like hell” for his presidency as lawmakers undertook the typically routine job of certifying the previous November’s results.

Among those testifying was documentary maker Nick Quested, who filmed the Proud Boys storming the Capitol — along with a pivotal meeting between the group’s then-chairman Henry “Enrique” Tarrio and another extremist group, the Oath Keepers, the night before in nearby parking garage.

Court documents show that members of the Proud Boys and Oath Keepers were discussing as early as November a need to fight to keep Trump in office. Leaders of both groups and some members have since been indicted on rare sedition charges over the military-style attack.

Panel faced obstacles from the start

In the weeks ahead, the panel is expected to detail Trump’s public campaign to “Stop the Steal” and the private pressure he put on the Justice Department to reverse his election loss — despite dozens of failed court cases and his own attorney general attesting there was no fraud on a scale that could have tipped the results in his favour.

The panel faced obstacles from the start. Republicans blocked the formation of an independent body that could have investigated the January 6 assault the way the 9/11 Commission probed the 2001 terror attack.

Instead, House Speaker Nancy Pelosi ushered the creation of the 1/6 panel through Congress over the objections of Senate Republican leader Mitch McConnell. Pelosi rejected Republican-appointed lawmakers who had voted on January 6 against certifying the election results, eventually naming seven Democrats and two Republicans.

House GOP Leader Kevin McCarthy, who has been caught up in the probe and has defied the committee’s subpoena for an interview, echoed Trump on Thursday. He called the panel a “scam” and labelled the investigation a political “smokescreen” for Democrats’ priorities.

The hearings are expected to introduce Americans to a cast of characters, some well known, others elusive, and to what they said and did as Trump and his allies tried to reverse the election outcome.

The public will learn about the actions of Mark Meadows, the president’s chief of staff, whose 2,000-plus text messages provided the committee with a snapshot of the real-time scramble to keep Trump in office. Of John Eastman, the conservative law professor who was the architect of the unsuccessful scheme to persuade Vice President Pence to halt the certification on Jan. 6. Of the Justice Department officials who threatened to resign rather than go along with Trump’s proposals.

The Justice Department has arrested and charged more than 800 people for the violence that day, the biggest dragnet in its history.

(FRANCE 24 with AP)

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Proud Boys charged with seditious conspiracy for US Capitol attack

Trump engaged in ‘criminal conspiracy’ to block transfer of power, US congressional panel finds

Pence dismisses Trump claim that he could have overturned 2020 election

France24 - Monde

Inde : Auroville, une utopie spirituelle et écologique

Publié le : 10/06/2022 - 18:56

Une cité sans argent, sans gouvernement, sans religion, qui accueille toutes les nationalités : Auroville a été fondée en février 1968 dans le sud de l'Inde par Mirra Alfassa, une Française de Pondichéry, surnommée "la Mère". Après son décès en 1973, la ville se développe, en plein désert, grâce au travail de ses résidents. Ensemble, ils rêvent de bâtir une humanité nouvelle, en paix et en harmonie. Marion Laouamen, Lucile Perrone et Navodita Kumari s’y sont rendues pour France 24.

Originaires de 52 pays différents, 3 300 personnes habitent Auroville aujourd'hui, dont près de la moitié sont Indiens et 20 % Français. La cité s’organise en une spirale qui s’enroule autour du centre, où se trouve le Matrimandir, "maison de la Mère". Une sphère d'or, haute comme un immeuble de neuf étages, lieu de méditation. La "Mère" a choisi de nommer la ville en hommage à son compagnon spirituel, le philosophe indien Sri Aurobindo, fondateur d'un courant qui cherche l'harmonie dans tous les aspects de la vie.

Un désert transformé en forêt

En un demi-siècle, cette communauté expérimentale s'est développée avec le soutien de l'Unesco et est reconnue par le gouvernement de l’Inde comme "une ville culturelle internationale". Les résidents ont réussi à transformer ce désert en forêt : plus de trois millions d’arbres ont été plantés. Aujourd’hui, Auroville s’étend sur 2 000 hectares. La cité est devenue un véritable laboratoire du vivant, pionnière en matière d'urbanisme écologique. Lorsqu'ils s'y installent, les Aurovilliens cèdent leurs biens à la communauté et renoncent à la propriété privée. Maintes fois menacée et jugée sectaire par certains, l'expérimentation continue.

L'objectif est de réussir à accueillir 50 000 habitants. Pour y parvenir, les Aurovilliens ont fait une demande d’investissement de 120 millions d’euros auprès du gouvernement indien, de manière à redynamiser une utopie endormie. Car seule une petite centaine de personnes s’installe à Auroville chaque année, en quête de spiritualité et de valeurs écologiques.

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Pékin menace l’Australie et le Canada de « graves conséquences » après des incidents aériens

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

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La semaine passée, Ottawa a accusé la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] d’avoir harcelé, à plusieur reprises, l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora que l’Aviation royale canadienne [ARC] avait engagé dans les missions conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure mise en place par les Nations unies afin de documenter les violations des sanctions internationales imposées à la Corée du Nord pour son programme nucléaire et le développement de missiles balistiques.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.

« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.

Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».

Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».

Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.

En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».

Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.

Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.

 » Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».

En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».

Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.

Pékin menace l’Australie et le Canada de « graves conséquences » après des incidents aériens

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

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La semaine passée, Ottawa a accusé la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] d’avoir harcelé, à plusieur reprises, l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora que l’Aviation royale canadienne [ARC] avait engagé dans les missions conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure mise en place par les Nations unies afin de documenter les violations des sanctions internationales imposées à la Corée du Nord pour son programme nucléaire et le développement de missiles balistiques.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.

« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.

Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».

Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».

Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.

En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».

Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.

Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.

 » Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».

En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».

Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.

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La semaine passée, Ottawa a accusé la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] d’avoir harcelé, à plusieur reprises, l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora que l’Aviation royale canadienne [ARC] avait engagé dans les missions conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure mise en place par les Nations unies afin de documenter les violations des sanctions internationales imposées à la Corée du Nord pour son programme nucléaire et le développement de missiles balistiques.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.

« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.

Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».

Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».

Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.

En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».

Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.

Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.

 » Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».

En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».

Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.

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La semaine passée, Ottawa a accusé la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] d’avoir harcelé, à plusieur reprises, l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora que l’Aviation royale canadienne [ARC] avait engagé dans les missions conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure mise en place par les Nations unies afin de documenter les violations des sanctions internationales imposées à la Corée du Nord pour son programme nucléaire et le développement de missiles balistiques.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.

« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.

Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».

Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».

Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.

En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».

Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.

Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.

 » Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».

En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».

Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.

France24 - Monde

Sable : une crise à l’horizon ?

Publié le : 10/06/2022 - 16:53

Valérie DEKIMPE Marina BERTSCH Suivre Julia GUGGENHEIM Élise DUFFAU

Le sable, un mot qui évoque la plage ou des vacances au soleil. Pourtant, chaque grain est surtout une marchandise très convoitée, utile pour fabriquer du verre, des ordinateurs ou encore des panneaux solaires et du béton. 50 milliards de tonnes de granulats sont extraites par an, elles proviennent des carrières, des rivières, mais aussi des océans.

Extraire pour construire

À côté de Rouen, Laurent Biagetti, chef de carrière chez CEMEX, gère un immense site qui a extrait près d’un million de tonnes de granulats en 2021, différentes roches, de différentes granulométries, du sable jusqu’au caillou. Un produit qui va intégrer les formulations dans le béton ou les travaux routiers. "Lorsqu’on exploite une carrière, on n’exploite pas n’importe comment", prévient le chef de carrière. "On va déterminer les volumes et les zones qu’on va extraire en fonction des différentes années, ensuite cette zone-là sera destinée à être réaménagée par la suite pour être restituée aux différentes communes, quasiment identique à ce qu’il y avait à l’origine." Par nécessité, l’entreprise s’est également lancée dans le recyclage de matériaux de construction, "le granulat est une ressource qui devient de plus en plus rare. Ça devient extrêmement difficile d’ouvrir des carrières ou d’avoir des extensions de carrière, bien que ce soit un matériau qui est primordial dans la vie de tous les jours."

Le sable s’épuise

Aujourd’hui, le sable est devenu la deuxième ressource la plus utilisée sur terre après l’eau. Les précieux grains sont extraits plus rapidement qu’ils ne se reconstituent naturellement et ceux du Sahara, qui pourraient nous sembler infinis, ne sont pas adaptés à la construction. 

Aujourd'hui, des voix s’élèvent pour dire stop à l'expansion des mines et protéger les terres. Comme en Loire-Atlantique, près de Nantes. Un groupe de simples citoyens se dressent contre deux géants, Lafarge et GMS. Les deux carrières qui font déjà 115 hectares à elles deux, veulent s’étendre. L’association La Tête dans le Sable est sur leur route : manifestations, recours, mesures diverses et variées.

Sylvain Jallot, leur porte-parole, explique l’impact des carrières sur l’eau par exemple : "Ces entreprises vont faire des trous qui sont énormes. La nappe phréatique, réserve d’eau colossale qui se trouve en sous-sol et qu’on ne voit pas, va se trouver mise à nue, à ciel ouvert. On a une évaporation des surfaces de l’ordre d’un million de mètres cubes par an, soit la consommation domestique de 30 000 personnes". Pour l'association, leur territoire n’est pas une réserve où venir se servir. "Notre objectif, c’est de dire : 'faisons attention à cette ressource'. Ce n’est pas en autorisant les yeux fermés ces extensions de carrière et en se mettant la tête dans le sable, qu’on va résoudre le problème du sable", estime Sylvain Jallot.

Quand la mer reprend des forces

Laure Simplet, ingénieure géologue, observe ses carottes, où sable et vase se superposent. Il s'agit de prélèvements qu’elle a faits sur un ancien site d’extraction de sable au large de La Rochelle avec ses équipes de l’Ifremer de Brest. 40 millions de mètres cubes de sable en ont été extraits, à l’aide de bateaux équipés de sortes de gros aspirateurs, des dragues aspiratrices.

En bien moins grandes quantités, en France, le sable est aussi extrait en mer. Quel est l’impact sur les fonds ? C’est précisément l'objet d'étude de la chercheuse. "L'intérêt de l'étude, c’est, maintenant que les travaux ont arrêté, d’essayer d’observer et de comprendre comment les fonds vont pouvoir se remettre à l’issue des extractions", précise-t-elle. Son premier constat est que le sol a changé : il y a plus de vase qu’auparavant, sur une épaisseur plus importante. Par ailleurs, le site est loin d’être un désert de biodiversité, une faune particulière s’est installée, des vers déposivores par exemple, que l’on ne retrouve pas à l’extérieur du site.

Les chercheurs n’en sont qu’au début de l’étude, qui doit durer dix ans. Un temps long qui leur permettra d’étudier les moindres changements. Laure Simplet explique : "L’intérêt est d’apprendre peut-être des erreurs qu’on a pu faire pour à l’avenir faire des recommandations. De regarder jusqu’à quel stade on peut modifier la nature des fonds sans que cela perturbe l’équilibre des communautés biologiques."

Remplacer le sable ?

Quoi qu’il en soit, consommer moins de sable est devenu aujourd’hui un impératif, car la pénurie guette. Mais il y a un problème : dans un avenir proche, notre appétit pour le sable ne va pas faiblir, bien au contraire. D'ici au milieu du siècle, 70 % de la population mondiale vivra en ville. Il faudra donc construire des bâtiments en masse et trouver impérativement des solutions viables pour utiliser beaucoup moins de sable.

Dans le bâtiment, le secteur le plus gourmand, on cherche des alternatives. Chez Cycle Terre, au nord de Paris, de la terre d’excavation des travaux du Grand Paris est récupérée pour en faire un matériau de construction : des blocs de terre comprimée, mélange de terre, de sable et d’eau. "On utilise beaucoup moins de sable que dans le béton", explique Teddy Dusausaye, le directeur général.

Le béton contient habituellement deux tiers de sable, quand un bloc de terre comprimée en contient à peine un tiers. Ces briques, couleur ocre, sont utilisées notamment pour construire des murs. Dans d’autres régions où la terre est naturellement plus riche en sable, la proportion serait moindre, voire nulle. "On pourrait se dédouaner du sable", ambitionne le jeune patron, "la terre crue a un vrai potentiel et doit être présente dans le futur logement. On peut faire baisser l’empreinte carbone du bâtiment".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Valeurs Actuelles

Catherine Colonna, carte maîtresse de la diplomatie française

À la question posée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, « Quand le président Macron viendra-t-il à Kiev ? », la nouvelle patronne de la diplomatie française a une réponse toute byzantine : « La visite est à l’étude et aura lieu si elle est utile à la recherche d’une solution de paix. » C’est elle, en tout cas, qui est la première ministre française à avoir fait le déplacement dans la capitale ukrainienne depuis le début du conflit. Mission : prendre la température dans cette crise à très haut risque.

Catherine Colonna est ainsi arrivée pour une visite surprise, par un train de nuit en provenance de Pologne. À Kiev, la ministre s’est rendue au mur des photos des victimes de la guerre du Donbass en compagnie de son homologue, Dmytro Kuleba, à qui elle a confirmé le soutien de la France à la défense ukrainienne. Le total de l’aide de Paris, humanitaire compris, se chiffre selon la nouvelle ministre à 1,8 milliard d’euros. Il s’agit « de rendre insoutenable le prix de la poursuite de cette agression pour la Russie ». Mais la visite, également marquée par la livraison de matériels de sécurité civile, a été rapidement endeuillée par l’annonce de la mort d’un reporter de BFM TV, Frédéric Leclerc-Imhoff , touché par un éclat d’obus dans le Donbass où l’offensive russe prend une nouvelle dynamique. Un événement qui a rappelé à Catherine Colonna, visiblement émue par la nouvelle, sa carrière aux côtés des journalistes, à qui elle a adressé ce message : « S’il vous plaît, faites attention, nous sommes dans une zone de guerre. »

Un poste aussi délicat qu’exposé et épuisant, notamment pendant la guerre d’Irak, les crises du Kosovo et de l’Intifada

Après un bref passage au Centre d’analyse et de prévision (CAP) du Quai d’Orsay où elle s’occupait déjà des questions européennes, Catherine Colonna monte au front médiatique comme sous-directrice de la presse de 1989 à 1990, avant d’être directrice adjointe de la presse et porte-parole adjointe de 1990 à 1993. En 1995, elle est appelée à l’Élysée. Présentée au président Chirac par Dominique de Villepin, qui la connaît depuis leurs années en poste à l’ambassade de France à Washington, où elle est deuxième puis première secrétaire entre 1983 et 1986, la diplomate sera porte-parole de l’Élysée jusqu’en 2004. Un poste aussi délicat qu’exposé et épuisant, notamment pendant la guerre d’Irak, les crises du Kosovo et de l’Intifada.

Catherine Colonna connaît donc parfaitement les mécanismes de la presse et, si elle sait communiquer sur la forme, elle ne perd jamais de vue le fond, ce qui n’est pas toujours la règle en Macronie. « C’est une femme qui connaît par cœur la portée du verbe dans la presse », nous confie un ancien ambassadeur, et qui « ne commet jamais d’erreur ». Dès cette époque, Catherine Colonna a eu une réputation de sérieux et de fidélité. Une qualité qu’elle tient peut-être de son père corse, Joseph Colonna, qui, avocat, a quitté l’île dans les années 1950 pour s’installer en Touraine où il a repris l’exploitation agricole de la famille de sa femme.

“La relation franco-allemande est plus que jamais nécessaire”

L’ancienne porte-parole est le témoin privilégié de tous les déplacements de Jacques Chirac. Mais pas question d’écrire ses Mémoires comme tant d’autres intimes des présidents. Toutes ses notes seront méticuleusement passées à la broyeuse. La petite fille de Touraine qui aimait bricoler et jardiner avec son père, chasser le petit gibier avec sa sœur aînée, a toujours su conserver une part de mystère.

Contre l’avis de Jacques Chirac, elle décide cependant de quitter le Château, où elle laisse un excellent souvenir. Vladimir Poutine lui envoie un mot de félicitations et une fête est organisée en son honneur, à laquelle participent Bernadette et Claude Chirac, marques éminentes de proximité. En bref, une vie au service de l’État pour cette énarque qui ne fera qu’un court passage dans le privé auprès du cabinet international de communication fi nancière Brunswick, de 2010 à 2014.

Tous ces souvenirs n’arrêtent pas la nouvelle ministre. À peine installée au Quai d’Orsay, le 21 mai, elle fait sa première visite, le 24 mai, à Berlin, pour rencontrer son homologue Annalena Baerbock. « Une évidence », selon elle, tant « la relation franco-allemande est plus que jamais nécessaire » et surtout une première dans le “couple” européen, où deux femmes dirigent les diplomaties de Paris et Berlin. Catherine Colonna y a évoqué notamment l’idée du président de la République de la création d’une « communauté politique européenne », qui pourrait permettre de resserrer les liens avec Londres ou encore d’accueillir l’Ukraine sans passer par un parcours d’adhésion loin d’être gagné.

De fait, l’Europe est l’autre fil rouge de la carrière de la diplomate. Après avoir été ministre déléguée aux Aff aires européennes, de 2005 à 2007, puis représentante permanente de la France auprès de l’Unesco, de 2008 à 2010, les deux grands postes à l’étranger qu’elle a obtenus sont Rome et Londres, où elle a toujours défendu ses convictions européennes.

Une Colonna dans la Ville éternelle, c’est tout un symbole. Le palais Farnèse, qui sera sa maison de 2014 à 2017, est bien sûr l’un des postes les plus prestigieux de la diplomatie française. C’est aussi un clin d’oeil, puisque les Colonna sont, avec les Orsini et les Santa Croce, l’une des principales familles princières de la capitale italienne. Les ancêtres de Catherine Colonna seraient arrivés en Corse au IXe siècle avant de faire souche à Urtaca, entre L’Île-Rousse et Bastia, aux portes de la Balagne. On compte aussi parmi eux un certain Achille Archambault, cocher de Napoléon à Sainte-Hélène.

Les “irritants” avec Londres sont légion

Mais revenons à Rome. L’ambassadrice y a laissé le souvenir d’une femme cultivée, curieuse de ses interlocuteurs. L’ancienne directrice générale du Centre national de la cinématographie ne peut rester insensible au 7e art italien. Edoardo Secchi, président du Club Italie- France, se souvient de quelques échanges à l’ambassade de France. « C’était une femme ouverte, avec une vision très positive de la relation bilatérale, très axée sur la Méditerranée. » C’était aussi les années d’avant les grandes crispations franco-italiennes de l’ère Salvini.

Il reste que la vie de l’ambassade n’a pas toujours été simple et que la gestion du personnel, confie-t-on au Quai d’Orsay, s’est révélée conflictuelle. Ainsi, en 2014, la diplomate rentre à Paris pour être représentante permanente de la France à l’Organisation de coopération et de développement économiques, un poste plus restreint, peuplé de fonctionnaires de Bercy. Elle y reste jusqu’en 2017, où elle obtient un autre poste prestigieux et très exposé en pleines négociations du Brexit, celui de Londres.

Si Catherine Colonna a appris l’italien en cours accélérés, l’anglais lui est plus familier, sa mère ayant enseigné cette langue, sans oublier ses trois ans aux États-Unis. C’est dans un climat hostile que celle qui détient la dignité d’ambassadrice de France depuis 2020 — ils ne sont qu’une dizaine, dont trois femmes — arrive à Londres. Elle vient aussi prendre la relève d’un Jean-Pierre Jouyet très affecté sur le plan personnel. Fidèle à sa réputation, elle ne se ménage pas dans ses nouvelles fonctions. Certains diplomates interrogés lui reprochent une ligne trop dure lors de ce séjour, quitte à se couper d’une partie des décideurs britanniques brexiters alors qu’elle bénéficie de bons réseaux chez les remainers. « Elle a complètement politisé la fonction, cela a donné un climat de confrontation permanent », explique l’un d’eux.

Elle multiplie les déplacements au pays de Galles et en Écosse, sans doute plus qu’aucun de ses prédécesseurs, au point d’agacer au plus haut point le Foreign Office. Les Britanniques la soupçonnent d’encourager les velléités indépendantistes de la First minister d’Écosse, Nicola Sturgeon.

Ses classes dans la Chiraquie lui ont fait le cuir épais, à une époque où être une femme n’était pas une évidence dans ce genre de poste

Les “irritants” avec Londres sont légion : la pêche, les migrants, la manque de soutien face à la crise franco-turque au sein de l’Otan, le contrat des sous-marins australiens torpillé par l’alliance Aukus. Mais ses classes dans la Chiraquie lui ont fait le cuir épais, à une époque où être une femme n’était pas une évidence dans ce genre de poste. Colonna reste de marbre face aux rodomontades du gouvernement Johnson, y compris quand elle a été convoquée, en octobre de l’année dernière, au Foreign Office, un événement rarissime dans les relations bilatérales récentes. « Des crises sur lesquelles elle communique parfaitement », nous explique le journaliste britannique Alexander Seale, « c’est l’une des rares personnes de cette importance qui tweete elle-même ».

À 66 ans, Catherine Colonna devient donc la deuxième femme ministre des Affaires étrangères de la Ve République, après Michèle Alliot-Marie. Lors de la passation de pouvoirs avec Jean-Yves Le Drian, la nouvelle patronne du Quai a envoyé un message clair à ses troupes : « Vous me connaissez depuis quelques années. Vous pouvez compter sur moi pour ne jamais oublier ni qui je suis ni d’où je viens, et je viens de cette maison. » Sera-t-elle entendue ?

Pas de réseau politique puissant

De tendance centre gauche, découverte par le radical Maurice Faure, la diplomate n’a pourtant jamais vraiment touché à la politique politicienne. Juste un projet, en 2006, pour les législatives dans le XIIe arrondissement de Paris sous les couleurs de l’UMP. Une idée tuée dans l’œuf par Nicolas Sarkozy. À la différence donc de son prédécesseur breton, elle n’a pas de réseau politique puissant. Un point faible si, à la suite d’élections législatives un peu justes, Emmanuel Macron était obligé d’ouvrir son gouvernement aux Républicains, qui pourraient tenter de s’emparer de quelques ministères. Autre défi pour cette spécialiste de l’Europe, l’espace qu’il faudra trouver avec un autre “Bruxellois”, Clément Beaune. Si les défis extérieurs sont immenses du Sahel à l’Ukraine, dossiers qu’elle va découvrir, c’est parfois de l’intérieur même que viennent les plus grands dangers.

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L'Humanité

Voitures thermiques : l’Europe coupe les moteurs

Actu

Sous l’impulsion de la gauche et des Verts, les eurodéputés ont rejeté la réforme du marché carbone et deux autres mesures du paquet climat européen, « torpillées par les lobbies et la droite ». La vente des voitures thermiques, en revanche, sera interdite dès 2035 .

Marie-Noëlle Bertrand

Un coup de théâtre et une victoire : si les séances du Parlement européen réservent souvent des surprises, rares sont celles aussi déroutantes que le vote qui s’est tenu ce mercredi 8 juin. Création d’une taxe carbone aux frontières, mise en place d’un fonds social d’aide à la transition, réforme du marché carbone et interdiction de la vente de voitures thermiques : les eurodéputés devaient se prononcer sur les principales mesures du paquet climat européen. Mais, à la mi-journée, le vote des trois premières a été reporté sine die… sous l’impulsion de ceux-là mêmes qui les défendaient. Les Verts et la gauche européenne ont voté contre, préférant botter en touche plutôt que de laisser passer un texte « torpillé par la droite et les lobbies », souligne dans un communiqué la délégation de la France insoumise au Parlement européen. Ultime retournement en fin d’après-midi, l’interdiction de la vente des véhicules diesel et essence a quant à elle été validée et sera effective dès 2035. Ce qui, une fois n’est pas coutume, est une plutôt bonne nouvelle pour le climat.

Pour rappel, en avril 2021, après d’âpres négociations, un accord avait été trouvé entre les États membres, le Parlement européen et la Commission concernant les objectifs à tenir afin de respecter l’engagement climatique, pris six ans plus tôt à Paris, de limiter la hausse des températures globales à moins de 2 °C.

Un paquet de lois qui devait être adopté cette semaine

Le pacte vert – Green Deal – ainsi conclu prévoit une réduction nette d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union européenne d’ici à 2030, par rapport au niveau enregistré en 1990. Comme tout compromis, celui-ci n’est pas parfait. Ce taux de réduction des émissions prend en compte leur compensation par des puits de carbone naturels, via la reforestation par exemple, ce qui limite le niveau d’efforts réellement opérés.

Par ailleurs, il n’est pas aussi ambitieux que l’aurait souhaité le Parlement européen, lequel réclamait une baisse d’au moins 60 % des émissions de GES – s’appuyant sur les données du Giec, de nombreuses ONG exigeaient même une baisse de 65 %. Ce pacte n’en reste pas moins l’accord le plus encourageant jamais validé par les pays de l’Union. Reste à le rendre effectif et, pour cela, à réorganiser le pan de l’économie le plus impliqué dans le réchauffement climatique. C’était donc l’objectif du paquet de lois qui devait être adopté cette semaine

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

L’une de ses principales mesures concerne le secteur routier qui, incluant les automobiles particulières, est jugé responsable de 72  % des émissions de GES de l’ensemble des transports. La Commission européenne proposait d’interdire la vente de tous les véhicules thermiques, diesel comme essence, à compter de 2035. Passé cette date, seules les voitures dites à zéro émission – 100 % électriques ou hydrogène – pourront être mises sur le marché. Pour le coup, c’est acté.

Des manœuvres jusqu’à la dernière minute

Et pourtant, « la pression des lobbies de l’industrie a été énorme », assure Neil Makaroff, responsable des politiques européennes pour le Réseau Action Climat (RAC France). BMW, par exemple, a tenté d’instaurer un système de crédits carbone à acheter, lequel aurait permis de continuer à vendre des véhicules thermiques au-delà de la date limite. Les manœuvres sont ainsi allées bon train, jusqu’aux dernières heures des débats parlementaires. Les marchands de voitures ne sont pas seuls en cause. Cimentiers et aciéries ont eux aussi donné tout ce qu’ils pouvaient. « Lafarge, ArcelorMittal… ces trois derniers jours, nous avons vu les industriels mettre la pression sur les députés dans les couloirs même du Parlement, pour ne pas avoir à payer le prix de leurs émissions », reprend Neil Makaroff.

La réforme du marché carbone, qui prévoyait l’annulation en 2030 des crédits carbone distribués gratuitement aux grandes entreprises (officiellement pour qu’elles puissent faire face à la concurrence internationale), les inquiétait tout particulièrement. Eurofer, qui représente les 34 principales aciéries européennes, n’a pas lésiné sur les arguments, assurant, sans plus étayer ses propos, qu’une telle mesure coûterait au bas mot 30 000 emplois à l’Europe. La droite européenne a suivi. L’amendement sur le point d’être adopté repoussait l’échéance à 2034, autrement dit dans douze ans. Les Verts et la gauche ont dit non.

Le processus a été le même concernant la création d’une taxe carbone sur les produits importés depuis l’extérieur de l’UE, ainsi que sur celle d’un fonds social. L’ensemble va devoir être rediscuté en commission environ­nementale. Un coup de poker dont il peut ressortir le meilleur comme le pire, mais qui témoigne, quoi qu’il en soit, de la fracture européenne persistante sur la question climatique.

Climatparlement européen
France24 - Monde

Fin des voitures thermiques en 2035 : "une bonne nouvelle" même si "le véhicule propre n'existe pas"

Publié le : 10/06/2022 - 07:09

Sophian AUBIN

Le Parlement européen s'est prononcé mercredi en faveur de l'interdiction de la vente devoitures particulières et camionnettes neuves à moteur thermique à compter de 2035 dans l'UE. Faisabilité technologique, répercussions économiques et écologiques : ce virage annoncé s'accompagne d'autant de doutes qu'il suscite d'espoirs. Éclairage avec Pierre Leflaive, spécialiste des transports au sein de l'association Réseau action climat (RAC).

"Historique (...) Une nouvelle ère." C'est en ces termes que Pascal Canfin, président de la commission Environnement du Parlement européen, saluait la décision votée à Strasbourg mercredi 8 juin : les députés européens s'y sont prononcés en faveur de l'interdiction de la vente de voitures particulières et camionnettes neuves à moteur thermique au sein de l'Union européenne. Nécessitant encore l'approbation des 27 pour se concrétiser, la décision devrait prendre effet en 2035.

Avec le vote mettant fin à la vente de voitures non zero emissions en 2035 nous prenons une décision historique qui nous mène vers une nouvelle ère celle de la neutralite climat. C’est une victoire majeure ! @Renaissance_UE

June 8, 2022

Bruxelles prévoit ainsi une réduction de 55 % des émissions de CO2 sur le continent d'ici 2030. Un vœu que devrait exaucer la fée électricité : la Commission européenne entend accélérer la transition vers la neutralité carbone (envisagée pour 2050) en incitant les constructeurs à investir massivement dans l'électrification du nouveau parc automobile. 

Mais du fait, justement, de l'impact environnemental des batteries alimentant ces véhicules, ce coup de tonnerre européen ravive un orageux débat : et si la voiture électrique était une "fausse bonne nouvelle" écologique ? 

Éléments de réponse avec Pierre Leflaive, responsable Transports au Réseau action climat (RAC), une association représentant en France un réseau international d'ONG œuvrant pour la transition écologique. 

France 24 : Dans la foulée du vote, Manon Aubry, présidente du groupe de la gauche au Parlement, s'est réjouie que les "lobbies soient pour une fois mis en échec". Comment analyser cet enthousiasme ?

Pierre Leflaive : On peut y déceler l'expression d'un soulagement : un bloc progressiste au Parlement européen à réussi à faire fixer une limite à la vente des véhicules les plus polluants, sans cette limite, tous les objectifs climatiques du secteur des transports étaient condamnés. 

Victoire pour le climat au Parlement 🇪🇺: la production de voitures thermiques sera interdite en 2035 !Les lobbies qui voulaient affaiblir le texte en réduisant l'objectif sont (pour une fois) mis en échec malgré le soutien de la droite et l'extrême-droite.On avance ! (un peu) pic.twitter.com/Tz1oNi1sm1

June 8, 2022

Ce vote met ainsi en lumière deux faits assez inédits : une coalition de députés européens est prête à se battre pour inscrire des ambitions écologiques dans le marbre des réglementations communautaires. Et ces représentants des citoyens ont la capacité de résister aux groupes de pression liés aux constructeurs automobiles. Ce sont là de très bonnes nouvelles pour le climat. 

Fabrication, obsolescence des batteries, qui sont pour moitié fabriquées hors UE… Les détracteurs de la voiture électrique arguent qu'elle ne fait que transformer la nature de la pollution.

Le véhicule propre n'existe pas : produire une voiture, c'est immanquablement émettre des gaz à effet de serre. Avec l'électrique, on cesse d'émettre via un pot d'échappement, mais on continue certes de polluer sur d'autres phases.

Le véhicule électrique induit néanmoins un progrès réel : il émet selon des études jusqu'à cinq fois moins de CO2 que les véhicules thermiques. Et ce, en considérant l'ensemble des pollutions de son cycle de vie, de la construction du véhicule jusqu'au recyclage des batteries, en passant par la production d'électricité.

Nous sommes, en outre, à même d'amoindrir ces émissions : via le progrès technologique, mais aussi tout simplement en relocalisant la production des batteries là où seront vendus ces véhicules, à l'intérieur de l'UE. 

Mais puisqu'il est impossible d'éradiquer toute forme de pollution liée à l'automobile, et parce que la fabrication de batteries nécessite l'exploitation de métaux rares dont les stocks ne sont pas infinis, d'autres leviers doivent être actionnés : la sobriété, et la réduction du parc automobile européen, via les transports en commun, le vélo, le covoiturage, atout ce qui nous permet de réduire notre dépendance à la voiture. 

Les opposants au vote au sein du Parlement européen contestent la faisabilité technique et la viabilité économique d'une transition aussi importante. 

La filière est-elle prête à se convertir assez vite, sur le plan technique ? La réponse est oui. Le véhicule électrique est une technologie aujourd'hui maîtrisée. En termes de parts de marché, ses ventes sont en train d'augmenter. Stellantis et Renault ont d'ailleurs – face à leurs actionnaires – affiché d'ambitieux objectifs, dont il faudra certes surveiller la mise en actes, d'ici 2030.

Et plus des investissements seront opérés dans le véhicule électrique, plus les coûts de fabrication, et donc les prix de vente, baisseront sous l'impulsion d'économies d'échelle. Davantage de citoyennes et citoyens européens, parmi celles et ceux qui demeurent dépendants de la voiture, auront ainsi accès à l'électricité. 

Les constructeurs européens font face à une concurrence accrue des industries chinoise ou américaine, qui, elles, investissent massivement dans l'électrique. Or, le secteur automobile est le premier employeur en Europe. Loin de se cantonner à l'environnement, l'enjeu est donc aussi sociétal : il était opportun que l'UE mette un pied dans l'industrie automobile électrique, afin de ne pas se laisser distancer.

Ce projet n'empêchera-t-il pas les constructeurs de continuer à exporter des véhicules thermiques sur le marché mondial, pérennisant ainsi la pollution sous d'autres cieux ?

Tous les continents sont-ils dans la capacité d'électrifier leur parc automobile ? Déjà important pour les plus défavorisés en Europe, le défi de l'accès des ménages modestes à un véhicule électrique concerne des populations très nombreuses dans les pays en voie de développement. C'est là qu'intervient la responsabilité de l'Union européenne : les Européens ont la chance, et donc le devoir, de pouvoir faire montre d'ambition sur ce terrain. Nous sommes non seulement historiquement responsables d'une grande part des émissions de gaz à effet de serre, et avons de plus la capacité économique et industrielle d'accélérer cette transition. 

La flambée du prix des cours du pétrole provoquée par la guerre en Ukraine pourrait-elle renforcer les appels à la sobriété énergétique que vous évoquiez ?

Cette hausse induit déjà une dépense qui avoisine 100 euros par mois et par ménage. À cette perte de pouvoir d'achat, sobriété ou voiture électrique apportent certes une réponse. Mais cette guerre pourrait aboutir à plusieurs scénarios. 

Des régressions pourraient se concrétiser. L'usage de technologies alternatives telles que les agrocarburants ont un bilan d'émission de CO2 élevé. Comme elle reposent sur l'exploitation de cultures, comme le bioéthanol, elles augmenteraient la pression sur les terres arables, et conséquemment le prix des denrées alimentaires, sur toute la planète. 

Mais nous pourrions aussi tirer les leçons de cette crise. L'explosion du prix de l'énergie, et de facto des denrées alimentaires importées, nous rappelle que si nos économies avaient commencé à réduire leur dépendance aux énergies fossiles, le contrecoup de la guerre en Ukraine serait moins violent.

Ce que scientifiques et ONG prédisaient quant au coût de l'inaction environnementale est devenu plus tangible. Plutôt que d'alerter sur les dangers qui arrivent, nous évoquons désormais ce qui est en train de se passer sous nos yeux. L'acceptabilité de la transition écologique s'est ainsi accrue.

Mais allons-nous sortir de cette séquence ukrainienne en accélérant notre transition, pour devenir plus résilients face à ce type de choc ? Ou est-ce que reculs et immobilismes vont nous exposer, non seulement au changement climatique, mais à de nouveaux périls économiques ? Nous sommes à la croisée des chemins.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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JOURNÉE MONDIALE DE L'OCÉAN

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : une “grande partie” de Severodonetsk contrôlée par la Russie

Une « grande partie » de Severodonetsk aux mains des Russes

Le gouverneur de la région de Louhansk a informé que la ville de Severodonetsk est « en grande partie » sous le contrôle de Moscou ce mercredi 8 juin, relaie BFM TV. Toutefois, « la zone industrielle est encore à nous, il n’y a pas de Russes là-bas. Les combats se déroulent uniquement dans les rues à l’intérieur de la ville », a-t-il ajouté sur Telegram.

La flambée du prix des céréales causée par « l’agression russe », selon Kiev

D’après le chef de la diplomatie ukrainienne, la flambée du prix des céréales est causée par « l’agression russe », relate BFM TV. Une crise alimentaire mondiale est crainte, alors que certaines exportations de céréales sont bloquées en raison de la guerre. « La véritable cause de cette crise : il s’agit de l’agression russe, pas des sanctions », a repris le ministre ukrainien des Affaires étrangères, qui contredit la thèse de Moscou, assurant que le blocage des exportations est dû aux sanctions à son encontre.

Kiev agacé par Angela Merkel

L’ex-chancelière allemande Angela Merkel s’est expliquée, après avoir défendu une politique de rapprochement avec la Russie. Celle qui a dirigé l’Allemagne durant 16 ans n’a pas souhaité « s’excuser » d’avoir tenté d’éviter une guerre en Ukraine par la voie de la diplomatie et du commerce avec la Russie, relate BFM TV. Ses justifications n’ont en tout cas pas convenu à Kiev. Le conseiller de la présidence ukrainienne lui reproche notamment d’avoir soutenu le projet de gazoduc Nord Stream 2, devant acheminer le gaz russe en Europe à travers l’Allemagne.

Huit nouveaux procès pour crimes de guerre

Huit nouvelles affaires de crimes de guerre visant des soldats russes vont être jugées dans les prochains jours, a annoncé mercredi Irina Venediktova, procureure générale d’Ukraine. Depuis le début du conflit, 16 000 enquêtes sur de possibles crimes de guerre ont été ouvertes par Kiev, a-t-elle ajouté, alors que Moscou nie toujours formellement la moindre implication. Fin mai, rappelle BFMTV, un premier soldat russe avait été fait prisonnier, jugé puis condamné à la prison à vie.

Ankara juge « légitime » de lever certaines sanctions

 Dans le but de palier la crise alimentaire qui vient, la Turquie estime « légitime » la demande de la Russie de lever les sanctions appliquées aux exportations agricoles russes. Une opération qui permettrait de faciliter les exportations ukrainiennes, selon Mevlut Cavusoglu, ministre turc des Affaires étrangères.

« Si nous devons ouvrir le marché international ukrainien, nous pensons que lever les obstacles aux exportations russes est légitime », a-t-il déclaré alors qu’il recevait Serguei Lavrov.

Cinq morts dans des bombardements à Kharkiv

Le gouverneur de l’oblast de Kharkiv Oleg Synegubov annonce ce mercredi sur Telegram que les bombardements russes ont tué cinq civils et en ont blessé 12 autres au cours des dernières 24 heures, notamment à Kharkiv, Cherkaska Lozova, Korobochkyne et Pechenegs.

La Banque mondiale accorde un nouveau prêt à l’Ukraine

« Le maintien des services de base et la capacité du gouvernement à les fournir sont essentiels pour prévenir une nouvelle détérioration des conditions de vie et de la pauvreté en Ukraine », a expliqué le directeur de la Banque mondiale, alors que l’institution vient d’accorder un prêt de 1,49 milliard de dollars à Kiev. Depuis le début du conflit, note BFMTV, l’Ukraine a bénéficié de plus de 4 milliards de dollars de prêts.

« Défense héroïque » dans le Donbass

Dans sa prise de parole quotidienne, Volodymyr Zelensky a assuré « la situation sur le front n’a pas changé significativement ces 24 dernières heures » et que « la défense absolument héroïque du Donbass se poursuit ». Selon le chef d’Etat, « plus de 31.000 soldats russes sont morts en Ukraine ». « Depuis le 24 février, la Russie paie pour cette guerre complètement insensée près de 300 vies de ses soldats chaque jour. Mais il y aura un jour où, même pour la Russie, le nombre de pertes deviendra inacceptable. »

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Bientôt des munitions rôdeuses américaines « Switchblade » pour les forces françaises?

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

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Lors de sa dernière intervention devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a fait état de procédures « d’urgence opérationnelle » [UOPS] visant à doter les « armées des capacités dont elles ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Et de citer en particulier le système « adaptation réactive pour la lutte anti-drones » [ARLAD], lequel permet d’assurer la protection d’un convoi contre des drones hostiles. En a-t-il évoqué d’autres? Le compte-rendu de l’audition – tenue à huis clos – ne le précise pas…

En tout cas, la défense contre les drones est liée en partie à l’apparition des munitions « rôdeuses » ou « télé-opérées », lesquelles ont fait la preuve de leur efficacité durant la dernière guerre du Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine. Un rapport du Sénat, publié en juillet 2021, avait ainsi souligné la nécessité de doter les forces françaises de telles capacités.

« Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles », avait détaillé le sénateur Cédric Perrin, l’un des auteurs de ce rapport.

Si le système ARLAD a fait l’objet d’une procédure d’urgence opérationnelle, est-ce aussi le cas des munitions rôdeuses? En effet, selon Intelligence Online, la Direction générale de l’armement [DGA] serait en passe de finaliser une commande de 82 munitions télé-opérées « Switchblade » auprès de l’entreprise américaine AeroVironment, laquelle, par ailleurs, fournit déjà les mini-drones de type DRAACO / RQ-20 Puma aux forces spéciales françaises.

À noter que celles-ci avaient exprimé un tel besoin en 2021, par la voix du général Éric Vidaud, alors à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS].

La munition téléopérée d’AeroVironment existe en deux versions. La « Switchblade 300 », d’une masse d’environ 2,5 kg pour, est assez compacte pour loger dans un sac à dos. Lancée par un tube lance-missiles, elle affiche une endurance de 15 minutes, pour un rayon d’action de 10 km. Déployable en moins de deux minutes, sa vitesse maximale est de 160 km/h. Sa mise en oeuvre nécessite la même station de contrôle que celle du RQ-20 Puma [et des autres drones conçus par l’entreprise américaine], ce qui permet des les associer en mission.

La « Switchblade 600 » est une munition téléopérée beaucoup plus lourde [23 kg], mais aussi plus endurante [40 minutes], avec une portée totale de 80 km, et attaquer à une vitesse de 185 km/h. Elle a été conçue pour neutraliser les véhicules blindés.

Cette possible commande interviendrait après le lancement par le DGA de deux projets visant à développer des munitions rôdeuses pour les besoins des forces françaises. Appelés « LARINAE » et « COLIBRI », ils visent à mettre au point des appareils capables de détruire des cibles situées respectivement à 50 et 5 km de distance. Si les propositions des industriels devront être remises d’ici le 6 juillet prochain, les prémières démonstrations sont prévues en 2024.

Bientôt des munitions rôdeuses américaines « Switchblade » pour les forces françaises?

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

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Lors de sa dernière intervention devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a fait état de procédures « d’urgence opérationnelle » [UOPS] visant à doter les « armées des capacités dont elles ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Et de citer en particulier le système « adaptation réactive pour la lutte anti-drones » [ARLAD], lequel permet d’assurer la protection d’un convoi contre des drones hostiles. En a-t-il évoqué d’autres? Le compte-rendu de l’audition – tenue à huis clos – ne le précise pas…

En tout cas, la défense contre les drones est liée en partie à l’apparition des munitions « rôdeuses » ou « télé-opérées », lesquelles ont fait la preuve de leur efficacité durant la dernière guerre du Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine. Un rapport du Sénat, publié en juillet 2021, avait ainsi souligné la nécessité de doter les forces françaises de telles capacités.

« Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles », avait détaillé le sénateur Cédric Perrin, l’un des auteurs de ce rapport.

Si le système ARLAD a fait l’objet d’une procédure d’urgence opérationnelle, est-ce aussi le cas des munitions rôdeuses? En effet, selon Intelligence Online, la Direction générale de l’armement [DGA] serait en passe de finaliser une commande de 82 munitions télé-opérées « Switchblade » auprès de l’entreprise américaine AeroVironment, laquelle, par ailleurs, fournit déjà les mini-drones de type DRAACO / RQ-20 Puma aux forces spéciales françaises.

À noter que celles-ci avaient exprimé un tel besoin en 2021, par la voix du général Éric Vidaud, alors à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS].

La munition téléopérée d’AeroVironment existe en deux versions. La « Switchblade 300 », d’une masse d’environ 2,5 kg pour, est assez compacte pour loger dans un sac à dos. Lancée par un tube lance-missiles, elle affiche une endurance de 15 minutes, pour un rayon d’action de 10 km. Déployable en moins de deux minutes, sa vitesse maximale est de 160 km/h. Sa mise en oeuvre nécessite la même station de contrôle que celle du RQ-20 Puma [et des autres drones conçus par l’entreprise américaine], ce qui permet des les associer en mission.

La « Switchblade 600 » est une munition téléopérée beaucoup plus lourde [23 kg], mais aussi plus endurante [40 minutes], avec une portée totale de 80 km, et attaquer à une vitesse de 185 km/h. Elle a été conçue pour neutraliser les véhicules blindés.

Cette possible commande interviendrait après le lancement par le DGA de deux projets visant à développer des munitions rôdeuses pour les besoins des forces françaises. Appelés « LARINAE » et « COLIBRI », ils visent à mettre au point des appareils capables de détruire des cibles situées respectivement à 50 et 5 km de distance. Si les propositions des industriels devront être remises d’ici le 6 juillet prochain, les prémières démonstrations sont prévues en 2024.

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Lors de sa dernière intervention devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a fait état de procédures « d’urgence opérationnelle » [UOPS] visant à doter les « armées des capacités dont elles ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Et de citer en particulier le système « adaptation réactive pour la lutte anti-drones » [ARLAD], lequel permet d’assurer la protection d’un convoi contre des drones hostiles. En a-t-il évoqué d’autres? Le compte-rendu de l’audition – tenue à huis clos – ne le précise pas…

En tout cas, la défense contre les drones est liée en partie à l’apparition des munitions « rôdeuses » ou « télé-opérées », lesquelles ont fait la preuve de leur efficacité durant la dernière guerre du Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine. Un rapport du Sénat, publié en juillet 2021, avait ainsi souligné la nécessité de doter les forces françaises de telles capacités.

« Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles », avait détaillé le sénateur Cédric Perrin, l’un des auteurs de ce rapport.

Si le système ARLAD a fait l’objet d’une procédure d’urgence opérationnelle, est-ce aussi le cas des munitions rôdeuses? En effet, selon Intelligence Online, la Direction générale de l’armement [DGA] serait en passe de finaliser une commande de 82 munitions télé-opérées « Switchblade » auprès de l’entreprise américaine AeroVironment, laquelle, par ailleurs, fournit déjà les mini-drones de type DRAACO / RQ-20 Puma aux forces spéciales françaises.

À noter que celles-ci avaient exprimé un tel besoin en 2021, par la voix du général Éric Vidaud, alors à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS].

La munition téléopérée d’AeroVironment existe en deux versions. La « Switchblade 300 », d’une masse d’environ 2,5 kg pour, est assez compacte pour loger dans un sac à dos. Lancée par un tube lance-missiles, elle affiche une endurance de 15 minutes, pour un rayon d’action de 10 km. Déployable en moins de deux minutes, sa vitesse maximale est de 160 km/h. Sa mise en oeuvre nécessite la même station de contrôle que celle du RQ-20 Puma [et des autres drones conçus par l’entreprise américaine], ce qui permet des les associer en mission.

La « Switchblade 600 » est une munition téléopérée beaucoup plus lourde [23 kg], mais aussi plus endurante [40 minutes], avec une portée totale de 80 km, et attaquer à une vitesse de 185 km/h. Elle a été conçue pour neutraliser les véhicules blindés.

Cette possible commande interviendrait après le lancement par le DGA de deux projets visant à développer des munitions rôdeuses pour les besoins des forces françaises. Appelés « LARINAE » et « COLIBRI », ils visent à mettre au point des appareils capables de détruire des cibles situées respectivement à 50 et 5 km de distance. Si les propositions des industriels devront être remises d’ici le 6 juillet prochain, les prémières démonstrations sont prévues en 2024.

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Lors de sa dernière intervention devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a fait état de procédures « d’urgence opérationnelle » [UOPS] visant à doter les « armées des capacités dont elles ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Et de citer en particulier le système « adaptation réactive pour la lutte anti-drones » [ARLAD], lequel permet d’assurer la protection d’un convoi contre des drones hostiles. En a-t-il évoqué d’autres? Le compte-rendu de l’audition – tenue à huis clos – ne le précise pas…

En tout cas, la défense contre les drones est liée en partie à l’apparition des munitions « rôdeuses » ou « télé-opérées », lesquelles ont fait la preuve de leur efficacité durant la dernière guerre du Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine. Un rapport du Sénat, publié en juillet 2021, avait ainsi souligné la nécessité de doter les forces françaises de telles capacités.

« Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles », avait détaillé le sénateur Cédric Perrin, l’un des auteurs de ce rapport.

Si le système ARLAD a fait l’objet d’une procédure d’urgence opérationnelle, est-ce aussi le cas des munitions rôdeuses? En effet, selon Intelligence Online, la Direction générale de l’armement [DGA] serait en passe de finaliser une commande de 82 munitions télé-opérées « Switchblade » auprès de l’entreprise américaine AeroVironment, laquelle, par ailleurs, fournit déjà les mini-drones de type DRAACO / RQ-20 Puma aux forces spéciales françaises.

Intelligence Online

À noter que celles-ci avaient exprimé un tel besoin en 2021, par la voix du général Éric Vidaud, alors à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS].

La munition téléopérée d’AeroVironment existe en deux versions. La « Switchblade 300 », d’une masse d’environ 2,5 kg pour, est assez compacte pour loger dans un sac à dos. Lancée par un tube lance-missiles, elle affiche une endurance de 15 minutes, pour un rayon d’action de 10 km. Déployable en moins de deux minutes, sa vitesse maximale est de 160 km/h. Sa mise en oeuvre nécessite la même station de contrôle que celle du RQ-20 Puma [et des autres drones conçus par l’entreprise américaine], ce qui permet des les associer en mission.

La « Switchblade 600 » est une munition téléopérée beaucoup plus lourde [23 kg], mais aussi plus endurante [40 minutes], avec une portée totale de 80 km, et attaquer à une vitesse de 185 km/h. Elle a été conçue pour neutraliser les véhicules blindés.

Cette possible commande interviendrait après le lancement par le DGA de deux projets visant à développer des munitions rôdeuses pour les besoins des forces françaises. Appelés « LARINAE » et « COLIBRI », ils visent à mettre au point des appareils capables de détruire des cibles situées respectivement à 50 et 5 km de distance. Si les propositions des industriels devront être remises d’ici le 6 juillet prochain, les prémières démonstrations sont prévues en 2024.

Opex 360

L’état-major russe annonce la mise en alerte prochaine d’un second régiment doté de l’arme hypersonique Avangard

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

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Selon le renseignement américain, les forces russes auraient tiré plus de 1100 missiles en Ukraine en deux mois de guerre… Mais avec un taux d’échec évalué à 60%. Et cela à cause de problèmes techniques [deux sur dix ont connu des « ratés » en vol], d’un manque de précision ou encore de l’efficacité de la défense aérienne ukrainienne. Et les missiles aérobalistiques hypersoniques Kh-47M2 Kinjal, mis en oeuvre par des chasseurs MiG-31K, n’ont pas donné la pleine mesure de leur capacité.

Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.

Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.

Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.

Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.

En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.

« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.

Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.

Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.

L’état-major russe annonce la mise en alerte prochaine d’un second régiment doté de l’arme hypersonique Avangard

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

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Selon le renseignement américain, les forces russes auraient tiré plus de 1100 missiles en Ukraine en deux mois de guerre… Mais avec un taux d’échec évalué à 60%. Et cela à cause de problèmes techniques [deux sur dix ont connu des « ratés » en vol], d’un manque de précision ou encore de l’efficacité de la défense aérienne ukrainienne. Et les missiles aérobalistiques hypersoniques Kh-47M2 Kinjal, mis en oeuvre par des chasseurs MiG-31K, n’ont pas donné la pleine mesure de leur capacité.

Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.

Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.

Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.

Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.

En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.

« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.

Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.

Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.

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Selon le renseignement américain, les forces russes auraient tiré plus de 1100 missiles en Ukraine en deux mois de guerre… Mais avec un taux d’échec évalué à 60%. Et cela à cause de problèmes techniques [deux sur dix ont connu des « ratés » en vol], d’un manque de précision ou encore de l’efficacité de la défense aérienne ukrainienne. Et les missiles aérobalistiques hypersoniques Kh-47M2 Kinjal, mis en oeuvre par des chasseurs MiG-31K, n’ont pas donné la pleine mesure de leur capacité.

Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.

Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.

Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.

Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.

En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.

« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.

Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.

Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.

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Selon le renseignement américain, les forces russes auraient tiré plus de 1100 missiles en Ukraine en deux mois de guerre… Mais avec un taux d’échec évalué à 60%. Et cela à cause de problèmes techniques [deux sur dix ont connu des « ratés » en vol], d’un manque de précision ou encore de l’efficacité de la défense aérienne ukrainienne. Et les missiles aérobalistiques hypersoniques Kh-47M2 Kinjal, mis en oeuvre par des chasseurs MiG-31K, n’ont pas donné la pleine mesure de leur capacité.

Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.

Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.

Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.

Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.

En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.

« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.

Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.

Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.

BBC

Life at 50C: Qatar accused of under-reporting deaths in Gulf's killer heat

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Across the Gulf, extreme heat is affecting ever more people, especially millions of migrant workers who go there to support their families back home.

Temperatures that go above 50C, thanks to climate change, can leave workers with life-altering illnesses including heart failure.

A BBC Arabic investigation has uncovered allegations that Qatar is under-reporting the number of migrant workers who have died of heat stroke.

Migrant workers who have complained about labour laws being broken have been jailed.

UK viewers can watch the full Life at 50C documentary on BBC iPlayer. The Gulf: Killer Heat

Valeurs Actuelles

Après la révolution Internet, celle de la blockchain ?

Internet a métamorphosé notre société, notre économie et notre psychologie. Qui osera affi rmer le contraire ? Cela s’est fait en deux temps. Le Web 1.0, l’Internet traditionnel, un grand catalogue en ligne, a d’abord permis aux professionnels de fournir verticalement des informations. Puis, au début des années 2010, le Web 2.0, l’Internet social, a entraîné un changement de paradigme : participation et interaction sont devenues les maîtres mots, grâce aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) : ils ont permis aux internautes de bâtir leur propre Web.

Et voilà qu’aujourd’hui, l’émergence d’une autre technologie, la blockchain, promet de supprimer les intermédiaires : elle permet de stocker et d’authentifi er l’ensemble des échanges entre utilisateurs dans un registre virtuel (une blockchain), donc de manière décentralisée, là où jusqu’à présent tout était enregistré sur des serveurs comme ceux possédés par Amazon ou Facebook. Une véritable révolution !

La première blockchain, apparue en 2009, aurait été créée par un mystérieux Satoshi Nakamoto — ce serait un pseudonyme derrière lequel se cachent une ou plusieurs personnes ; c’est l’architecture sous-jacente du bitcoin, une cryptomonnaie dont la valeur ne repose pas sur la confi ance en un État mais sur celle de ses utilisateurs.

Les cryptomonnaies permettent de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire.

Avec un certain succès : entre 2013 et 2021, le prix d’un bitcoin a bondi de 1 000 à 68 000 dollars. Mais au prix d’une énorme volatilité : le bitcoin, qui vaut aujourd’hui 29 500 dollars, a perdu 46 % de sa valeur en six mois. Depuis 2009, des centaines de cryptomonnaies ont vu le jour et s’échangent sur des plates-formes, comme Binance, la plus grande au monde, créée par l’homme d’affaires sino-canadien Changpeng Zhao.

Leur praticité explique leur succès : aux États-Unis, on compte déjà plus de 30 000 bornes automatiques permettant au citoyen d’acheter et de vendre des bitcoins ou d’autres cryptomonnaies contre des dollars. En novembre 2021, leur capitalisation dépassait 3 000 milliards de dollars, supérieure à celle d’Aramco, l’entreprise la plus chère du monde. Mais au fur et à mesure de leur création, les cryptomonnaies ont aussi entraîné une certaine défi ance envers tout type d’intermédiaire, notamment les banques et les États. À tel point que des pays comme le Salvador et la République centrafricaine ont décidé d’ériger le bitcoin en monnaie offi cielle pour pallier la volatilité de leur propre devise.

Pour l’économiste Philippe Herlin, qu’un État fasse d’une monnaie privée sa monnaie offi cielle alors qu’il ne la contrôle pas constitue une fracture : « En 1905, l’État a été séparé des Églises : de la même manière, les cryptomonnaies se séparent maintenant de la monnaie. » Auteur d’un rapport d’information sur les cryptoactifs, le député LREM Pierre Person estime qu’il y a une autre raison : « Cela permet de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire, en changeant de référentiel. Beaucoup considèrent que le bitcoin sera l’or numérique de demain. » Dans des pays comme le Nigeria, la Thaïlande ou l’Argentine, un tiers de la population utilise déjà des cryptomonnaies comme moyen de paiement.

Un euro numérique a été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025.

Les banques centrales n’auraient pris la menace au sérieux que très récemment, selon Nathalie Janson Calamaro, professeur associée d’économie à la Neoma Business School : « Le fait que Facebook tente de lancer sa monnaie a changé la donne, car il dispose d’un canal de diff usion menaçant la souveraineté des États. » La Chine a réagi de manière radicale, interdisant toutes les cryptomonnaies, sauf la sienne, un yuan numérique prévu pour 2023. Elle y voit aussi le moyen d’augmenter le contrôle social, là où les cryptomonnaies privées sont la promesse du contraire.

Aux États-Unis, Joe Biden a évoqué, au mois de mars, la création d’un dollar numérique, alors qu’un euro numérique a aussi été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025. Un mouvement inéluctable : pour Pierre Person, « la monnaie nationale sera forcément digitale : ce n’est qu’un support de plus, comme l’a été le chèque. Mais la question porte sur la collecte de nos données personnelles, car l’État aura accès à toutes nos transactions, en Europe comme en Chine ».

Quant aux banques privées, d’abord sceptiques, elles utilisent aujourd’hui massivement la blockchain dans leurs transactions. Certaines, comme JPMorgan Chase, ont lancé leur propre cryptomonnaie.

Dans l’économie, de plus en plus d’entreprises ont aussi recours à la blockchain, qui peut avoir plusieurs rôles. Si les compagnies aériennes peuvent rembourser immédiatement leurs usagers en cas de retard, les grands distributeurs comme Carrefour y voient une manière d’optimiser la traçabilité de leurs produits, notamment alimentaires.

Le marché de l’emploi pourrait aussi être touché de manière profonde. Pour Philippe Herlin, les professions diplômées occupant des fonctions d’intermédiaires sont en danger : « Tout ce qui nécessite la validation d’un tiers est amené à disparaître : les secteurs réglementés comme la banque ou les professions financières, mais aussi l’assurance et les métiers reposant sur un mécanisme d’enregistrement. Quant aux professions du droit, comme l’avocature ou le notariat, elles vont profondément changer. »

En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel.

Le marché de l’art est déjà transformé avec l’avènement des NFT (non fungible tokens, “jetons non fongibles”, reposant sur une autre blockchain, l’ethereum), qui sont des certifi cats d’authenticité et d’unicité annihilant le risque de faux et permettant de vendre une oeuvre d’art immatérielle sans passer par un galeriste ou un commissaire- priseur. Techniquement, ce n’est plus l’oeuvre que l’on achète, mais le NFT garantissant son authenticité. Ici, la blockchain permet en outre une traçabilité de l’oeuvre, son auteur touchant des royalties à chaque revente.

En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel. La vente record revient à un artiste américain, Beeple : pour 69,3 millions de dollars, il a cédé, il y a un an, Everydays : the First 5000 Days, un collage numérique composé d’animations et de dessins.

Désormais, la blockchain a également pour ambition de supprimer les intermédiaires en politique, ce qui pourrait correspondre à une aspiration de nos sociétés où la démocratie représentative est en crise. En France, selon un sondage OpinionWay du 16 décembre 2021, 83 % des citoyens réclament plus de démocratie participative. Gilles Mentré a décidé de s’engager en ce sens : cet inspecteur des Finances a fondé Electis, un projet d’infrastructure de vote électronique reposant sur la blockchain : « La vérifi cation des bulletins est décentralisée : grâce à des e-assesseurs et des e-scrutateurs, le risque de fraude est nul. Nous avons déjà organisé avec succès des votes dans un cadre municipal. Les maires s’engagent avec nous car ils sentent que la blockchain peut contribuer à restaurer la confi ance. » De la même manière, de nombreuses initiatives visent à utiliser la blockchain pour démocratiser et décentraliser le monde de l’entreprise, associatif ou syndical.

“On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar”

Si la blockchain rend plus concrets les modes de gouvernance, elle crée aussi des mondes où la frontière entre le virtuel et le réel est poreuse. Avec un casque de réalité virtuelle, chacun pourra, sous la forme d’un avatar, s’immerger dans un monde virtuel, le métavers, et acheter des accessoires, des vêtements de marque ou des NFT, assister à des concerts, participer à des réunions et même travailler. Le tout contre des cryptomonnaies. Une réfl exion qui n’a pas échappé aux entreprises : « D’abord investi par les hippies, déçus de l’échec des communautés réelles, Internet a ensuite été récupéré par les grands groupes. De la même manière, le métavers, censé incarner une contreculture, est déjà préempté par les entreprises », explique l’anthropologue Fanny Parise. Facebook a déjà été renommé Meta pour symboliser l’objectif ultime de son fondateur, Mark Zuckerberg : faire de son métavers « la plate-forme informatique du futur ». Pour cela, il embauchera 10 000 personnes en Europe, d’ici à 2026.

Pour Laurence Devillers, professeur en informatique appliquée aux sciences sociales à la Sorbonne, il y a une nécessité de régulation et un enjeu éthique : « On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar. Nous ne sommes pas à l’abri d’un clivage sociétal et d’une baisse de l’intelligence collective : d’un côté, il y aura la majorité, qui subit, et, de l’autre côté, une minorité aux manettes de ces métavers. Manipuler les gens n’aura jamais été aussi facile. » Quant à la généralisation de ces métavers, cela risque, selon elle, de devenir un enjeu de santé publique : « Lorsqu’on est dans un monde immersif, on peut perdre ses repères et avoir des troubles cognitifs. Il est impossible de savoir comment le corps et le cerveau vont s’habituer. »

Reste une inconnue, et de taille : notre planète pourra-t-elle s’adapter à la blockchain ? En 2021, le “minage” (la sécurisation) du bitcoin a nécessité plus de 134 térawattheures d’électricité, soit la consommation d’électricité de la Suède ! Si les blockchains ont besoin d’autant d’énergie, c’est que leur fonctionnement requiert l’utilisation d’un grand nombre d’ordinateurs et de serveurs, machines particulièrement énergivores. Exclus de Chine, de nombreux “mineurs” ont déferlé sur le Kazakhstan et l’Iran, avant d’en être expulsés en 2021. Leur activité avait entraîné une forte hausse de la consommation d’électricité au point de provoquer des coupures importantes et régulières, et des émeutes faisant des dizaines de morts.

De plus en plus de rançons réclamées en cryptomonnaies

Les délinquants n’ont pas non plus laissé passer le train de la blockchain ; son écosystème nécessite donc d’être surveillé et encadré. De plus en plus de rançons sont réclamées en cryptomonnaies. En 2020, elles ont atteint près de 700 millions de dollars. Les principales cibles sont les entreprises : en France, deux tiers d’entre elles ont subi un tel chantage. Des collectivités ou des services publics sont également visés, comme plusieurs communes de Seine-Saint-Denis, en décembre dernier. Selon le commissaire Fabrice Billot, à la tête de la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la préfecture de police de Paris, « le recours aux cryptos explose car il y a peu de contrôle et les transactions sont anonymisées. En cavale, les criminels ont toujours accès à leurs cryptoactifs et ils peuvent les dépenser dans de plus en plus de pays ».

Partout où il y a de l’argent à blanchir, qu’il soit issu du trafi c de drogue, de vente d’armes, de la prostitution, la cryptomonnaie prospère donc. Y compris pour le fi nancement du terrorisme : en 2020, des djihadistes français ont ainsi été arrêtés pour avoir transféré plus de 250 000 euros en bitcoins vers la Syrie et l’Irak.

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Germany relaxes visa rules for Russian journalists, dissidents

Issued on: 10/06/2022 - 11:12Modified: 10/06/2022 - 11:24

FRANCE 24 Follow

German authorities plan to give long-term visas to Russian journalists and political dissidents, making easier for them to resume their work in exile. The new measures come as an increasing number of Russian journalists and activists opposed to the Ukraine invasion are fleeing Moscow's tightening crackdowns.

Since they got to Berlin, Maxim Kurnikov and Masha Mayers have a single goal: bringing back to life "Echo of Moscow", a reputed radio station, which the Kremlin banned from the airwaves due to its honest reporting on the war in Ukraine.

"We can’t even have a bank account," explained Kurnikov. "We can’t do a company, because we have no opportunity to do it and that’s why it is very slow, but we hope that when we get the other visa it will be easier," he added.

Germany currently has around 70 Russian journalists in exile who should, in coming the days, receive long-term visas.

Unlike Ukrainian refugees, Russian nationals in Germany only receive short-term Schengen visas, which do not officially allow them to work in their new country.

"All these people represent the face of a better, more democratic Russia. And it’s a Russia we want to contribute, to  build for the future." said Sergey Lagodinsky a European Parliament MP.

For the full FRANCE 24 report, click on the player above.

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Ukraine strikes Russian military targets, France offers to help lift Odessa blocade

Ukrainian journalists back on the job after deadly Russian strike on Rivne TV tower

Russian journalists quit over Putin 'propaganda'

Valeurs Actuelles

Tesla et Elon Musk investissent 1,5 milliard de dollars en bitcoin, le cours bat son niveau record

Après cette annonce, le prix du bitcoin a bondi. Vers 14 heures, le 8 février, il a atteint plus de 43 000 dollars en bourse. 

Le prix du bitcoin connaissait déjà une hausse phénoménale depuis le début de l’année. Mais l’annonce de Tesla l’a encore accentué. Le groupe a fait savoir, lundi 8 février, qu’il avait investi pas moins de 1,5 milliard d’euros en Bitcoin, relaie le Figaro. Déjà, il y a quelques jours, le comportement sur les réseaux sociaux du patron du constructeur de véhicules électriques, Elon Musk, avait mis la puce à l’oreille de certains. Il avait changé temporairement sa description sur son compte Twitter en marquant #bitcoin. 

Les clients de Tesla pourront payer en bitcoin

Dans un document transmis lundi à la SEC (Securities and Exchange Commission) américaine, Tesla a donc déclaré avoir acheté 1,5 milliard de bitcoin, durant le mois de janvier, dans le cadre d’une « mise à jour de la politique d’investissement du groupe ». Il s’agirait de donner « plus de souplesse pour diversifier davantage et maximiser les rendements de nos liquidités qui ne sont pas nécessaires pour maintenir une liquidité d’exploitation adéquate », cite BFM Bourse. Tesla a aussi précisé que les clients pourront se servir du bitcoin pour acheter certains produits de la marque dans un avenir proche. 

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France24 - World

In northern Colombia, police cell blocks are crammed with prisoners awaiting trial

Issued on: 08/06/2022 - 18:58Modified: 09/06/2022 - 09:50

Colombian government officials have released photos of prisoners, many of them ill, jam-packed one on top of another in cells in three different police stations in northern Colombia. A delegation representing the Colombian Office of the Ombudsman (Defensor del Pueblo) has condemned the terrible living conditions many inmates have been subjected to for years. 

“Sixty people in a room that measures four metres squared, we can’t even live,” says the man in this video, filmed in a cell in the main police station in Riohacha, the capital of the department of Guajira, in northern Colombia. Twenty men could be seen in the video, some on the ground and some in hammocks. 

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This video was filmed by a delegation from the Colombian Office of the Ombudsman (Defensor del Pueblo), a government body charged with protecting human rights, during a trip they took to La Guajira in mid-May. The agency also visited two other police posts in Maicao and San Juan del Cesar.

'Police stations were not built to house inmates over the long term so, for them, it is worse than prison'

The delegation from the Defensor del Pueblo has spoken out against the conditions in these three police stations. 

 

When we visited the main police station in Riohacha, 365 people were detained in two cells, each measuring 5 metres squared, and in a hallway measuring two metres squared, even though it is only fit for 80 people. The inmates there were accused of crimes ranging from theft to extortion to fraud to homicide to sex crimes. 

'The problem of prison overcrowding has now spilled over to police stations'

The problem of prison overcrowding is really connected to the Covid-19 pandemic. Before, if a person was arrested and sent to a police station, they were supposed to have a hearing within 36 hours to determine if they would be moved to pre-trial detention in a prison or not. 

However, during the pandemic, prisons stopped taking in new prisoners to limit the possibility of contagion. Even now, they accept a very small number of new people. Thus, the problem of prison overcrowding has spilled over to police stations. To make matters worse, there are very few judges in Riohacha.

In theory, those who have been arrested shouldn’t stay longer than 36 hours in police detention. But, in Riohacha, nearly all of the detainees have been there for extended periods. One man has been there for five years. 

'No doctor comes to see them'

Police stations aren’t built to house inmates for long periods so the conditions are much worse than in a prison. For example, there are no healthcare provisions and no doctor comes to see them. The police will call an ambulance only in case of an emergency. 

As a result, many of the detainees are in poor health. We saw one, who had been locked up for three years, who had kidney problems and a fever. He reported blood in his urine. We asked that he see an external doctor. But even after he did, he had to come right back to the police post.

Moreover, detainees are almost never able to bathe. A lot of them have skin problems and it smells terrible in the cells. 

The Riohacha City Hall provides food to detainees because it has to. But it doesn’t provide enough, which also impacts their health.

 

'The detainees are shut in all the time'

Most prisons have courtyards that inmates can use. That’s not the case with police stations. So they are shut in all the time. Moreover, the police don’t have the capacity to facilitate family visits. Those who do get visits usually only manage to see their families once every six months. As a result, there are a lot of mental health issues amongst the people there.

In one of the police stations in Riohacha, there is a toilet. In the other, however, there isn’t. Inmates have to use plastic bags.  

'They were forced to use the little cans they get food in as toilets'

The conditions are even worse in Maicao. We saw 170 prisoners in a cell with a 60-person capacity. Most of them were being kept in two cells without toilets, so they were forced to use the little cans they get their food in as toilets. They then throw the cans out onto a patio, which smelled terrible and was full of flies. Some people were also being detained in a hangar with a toilet and others in a hallway. 

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In the police station in San Juan del Cesar, there were 25 people crammed into two cells meant for five people. City government there doesn’t provide them with food, so some families bring food and the men share it amongst themselves. 

 

 

According to the Defensor del Pueblo, nearly 21,000 people were detained in police stations across the country in May – police stations that only have a capacity of 6,983. The most overcrowded are located on the Caribbean coast, in the departments of Antioquia and Valle del Cauca.

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Opex 360

L’Espagne envisage de transférer une quarantaine de chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

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Après avoir cédé à l’Ukraine une grande partie des chars T-72 qu’elle avait hérités de sa période soviétique, la Pologne cherche à les remplacer étant donné qu’elle ne peut pas se permettre le moindre déficit capacitaire dans ce domaine. Comme son armée dispose déjà de Leopard 2A4 de facture allemande, Varsovie s’adresse aux pays qui en sont dotés.

Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.

Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.

Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.

Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.

En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.

Photo : Ejército de Tierra

L’Espagne envisage de transférer une quarantaine de chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

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Après avoir cédé à l’Ukraine une grande partie des chars T-72 qu’elle avait hérités de sa période soviétique, la Pologne cherche à les remplacer étant donné qu’elle ne peut pas se permettre le moindre déficit capacitaire dans ce domaine. Comme son armée dispose déjà de Leopard 2A4 de facture allemande, Varsovie s’adresse aux pays qui en sont dotés.

Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.

Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.

Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.

Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.

En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.

Photo : Ejército de Tierra

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Après avoir cédé à l’Ukraine une grande partie des chars T-72 qu’elle avait hérités de sa période soviétique, la Pologne cherche à les remplacer étant donné qu’elle ne peut pas se permettre le moindre déficit capacitaire dans ce domaine. Comme son armée dispose déjà de Leopard 2A4 de facture allemande, Varsovie s’adresse aux pays qui en sont dotés.

Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.

Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.

Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.

Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.

En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.

Photo : Ejército de Tierra

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Après avoir cédé à l’Ukraine une grande partie des chars T-72 qu’elle avait hérités de sa période soviétique, la Pologne cherche à les remplacer étant donné qu’elle ne peut pas se permettre le moindre déficit capacitaire dans ce domaine. Comme son armée dispose déjà de Leopard 2A4 de facture allemande, Varsovie s’adresse aux pays qui en sont dotés.

Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.

Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.

Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.

le quotidien El Pais

Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.

En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.

Photo : Ejército de Tierra

New York Times - World

Un historiador descubre en los archivos del Vaticano secretos ‘asombrosos’

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El perfil del sábado

David Kertzer ha pasado décadas escudriñando la historia oculta del Vaticano. Su trabajo ha ganado un Pulitzer y captado la atención de Hollywood. Su nuevo libro examina el papel del papa Pío XII en el Holocausto.

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Por Jason Horowitz

CIUDAD DEL VATICANO — David Kertzer dejó su capuchino, se echó la mochila al hombro y fue en busca de más secretos del Vaticano.

“Hay una parte que es como estar buscando un tesoro”, comentó Kertzer, un historiador de 74 años.

Unos momentos después, atravesó una multitud que estaba formada para ver al papa Francisco, le mostró su permiso a la Guardia Suiza y entró al archivo de la antigua sede de la Santa Inquisición.

En las últimas décadas, Kertzer ha invertido los papeles inquisidores con la Iglesia. Gracias a los propios archivos del Vaticano, este profesor de voz suave, investigador de la Universidad Brown y síndico de la Academia Estadounidense en Roma se ha convertido, sin duda, en el excavador más eficiente de los pecados ocultos del Vaticano, sobre todo de los que se cometieron justo antes y durante la Segunda Guerra Mundial.

Kertzer es hijo de un rabino que participó como capellán del ejército en la liberación de Roma y creció en un hogar que había adoptado a una chica cuya familia había sido asesinada en Auschwitz. Dichos antecedentes familiares y su activismo contra la guerra de Vietnam cuando estaba en la universidad le proporcionaron una conciencia de indignación moral que fue moderada por la prudencia del intelectual.

Como resultado, su obra incluye trabajos con los que ha ganado el Premio Pulitzer, captado la imaginación de Steven Spielberg y puesto al descubierto, en ocasiones de manera muy cruda, a una de las instituciones más sombrías de la tierra.

El libro más reciente de Kertzer, The Pope at War, analiza la participación de la Iglesia en la Segunda Guerra Mundial y el Holocausto, lo que él considera el acontecimiento formativo de su propia vida. El libro documenta el proceso personal de toma de decisiones que llevó al papa Pío XII a no pronunciarse prácticamente para nada sobre el genocidio de Hitler y sostiene que se subestima la influencia del pontífice en la guerra. Y no de forma positiva.

“Algo de lo que quiero hacer es demostrar la importancia del papel de Pío XII”, señaló.

En 2019, Francisco, el actual papa, dijo: “La Iglesia no le teme a la historia”, cuando ordenó que se abrieran los archivos de Pío XII. Pero mientras Francisco resuelve con cuánta firmeza repudiar a un dictador, esta vez al de Rusia, Vladimir Putin, Kertzer ha descubierto algunas pruebas alarmantes sobre el costo que tiene guardar silencio acerca de asesinatos masivos.

Kertzer argumentó que el enorme pavor al comunismo que tenía Pío XII, su creencia de que las potencias del Eje ganarían la guerra y su deseo de proteger los intereses de la Iglesia lo motivaron a no contrariar ni a Adolfo Hitler ni a Benito Mussolini, cuyos embajadores habían colaborado para ponerlo en el trono. Según el libro, al papa también le preocupaba que ponerse contra el Führer alejara a millones de católicos alemanes.

El libro también revela que un príncipe alemán y nazi acérrimo fungió como canal extraoficial secreto entre Pío XII y Hitler y que el asesor principal del Vaticano en asuntos judíos lo exhortó en una carta a no manifestarse en contra de la orden del régimen fascista de arrestar y enviar a los campos de concentración a la mayor parte de los judíos italianos.

“Eso me dejó pasmado”, comentó Kertzer sobre esa carta.

Los defensores de Pío XII, cuyos argumentos a favor de su canonización siguen evaluándose, han alegado durante mucho tiempo que trabajó tras bambalinas para ayudar a los judíos y que enemigos anticatólicos han tratado de manchar a la institución mancillando al pontífice.

“Una impugnación más abierta no habría salvado a ningún judío, sino que habría hecho que murieran todavía más”, escribió Michael Hesemann, quien considera a Pío XII defensor de los judíos, en respuesta a las pruebas divulgadas por Kertzer, a quien calificó como alguien “muy sesgado”.

Hesemann, quien también es autor de un libro reciente sobre el papa de los tiempos de la guerra que se basa en los archivos del Vaticano, sostuvo que este, aunque mantuvo su posición neutral, ocultaba judíos en los conventos y distribuía fes de bautismo falsas.

Kertzer alega que los documentos descubiertos dan una imagen más matizada de Pío XII y no lo muestran ni como el monstruo antisemita a quien con frecuencia denominaban “el papa de Hitler” ni como un héroe. Pero, según Kertzer, la insistencia en proteger la reputación de Pío es reflejo de una resistencia más amplia en Italia —y entre los defensores del Vaticano— a aceptar su complicidad en la Segunda Guerra Mundial, el Holocausto y el asesinato de los judíos de Roma.

El 16 de octubre de 1943, los nazis capturaron a más de mil judíos en toda la ciudad, incluyendo a cientos en el gueto judío, mismo que ahora es una atracción turística frecuentada por multitudes que se agasajan con las alcachofas al estilo judío cerca de la iglesia donde obligaban a los judíos a asistir a los sermones de conversión.

Los alemanes mantuvieron a los judíos durante dos días en un colegio militar cerca del Vaticano mientras revisaban quién estaba bautizado o tenía un cónyuge católico.

“No querían ofender al papa”, señaló Kertzer. En su libro demuestra que los altos asesores de Pío XII solo intercedieron ante el embajador alemán para liberar a los “católicos no arios”. Fueron liberados cerca de 250 y más de mil fueron asesinados en Auschwitz.

En una calle cercana, Kertzer se agachó junto a uno de los adoquines de latón que recuerdan a las víctimas. Sobre él se alzaba el Tempio Maggiore, la Gran Sinagoga de Roma.

“No puedo pensar en esa sinagoga”, dijo Kertzer, “sin pensar en mi padre”.

Cuando el 5º Ejército de Estados Unidos llegó a Roma, el padre de Kertzer, el teniente Morris Kertzer, un rabino nacido en Canadá, estaba con ellos y ofició en la sinagoga.

Un soldado estadounidense, un judío de Roma que había emigrado a Estados Unidos cuando Mussolini introdujo las leyes raciales en Italia, le pidió a Morris Kertzer que hiciera un anuncio para ver si su madre había sobrevivido a la guerra. El rabino colocó al soldado a su lado; cuando comenzó el servicio, se escuchó un grito y la madre del soldado corrió para abrazar a su hijo.

“Es el que más recuerdo de los relatos que contaba mi padre”, afirmó David Kertzer.

Un año antes del nacimiento de Kertzer en 1948, sus padres adoptaron a una adolescente sobreviviente de Auschwitz. Cada vez que aparecían en la televisión imágenes de soldados nazis, David y Ruth, su hermana mayor, corrían a apagar el aparato para proteger a Eva, su hermana adoptiva.

Para ese momento, su padre había llegado a ser director de asuntos interreligiosos en el Comité Judío Estadounidense principalmente para tratar de eliminar el antisemitismo de las iglesias cristianas. Como parte del trabajo de normalización, el joven David Kertzer apareció en el programa Tonight Show de Jack Paar cantando plegarias en el séder de Pésaj de la familia.

Su activismo contra la guerra de Vietnam en la Universidad Brown estuvo a punto de hacer que lo expulsaran e hizo que lo encarcelaran junto con Norman Mailer. Siguió estudiando y se enamoró tanto de la antropología como de Susan Dana, una estudiante de Religión de Maine.

Con el fin de estar cerca de ella, en 1969 se inscribió en la escuela de posgrado de la Universidad Brandeis, donde un profesor de antropología le planteó que su interés por la política y la religión encontraría tierra fértil de estudio en Italia.

Los resultados fueron un año de investigación en Bolonia, Italia, con Susan, para entonces su esposa, y su primer libro, Comrades and Christians. Después de obtener su doctorado, consiguió empleo en la Universidad Brown y en Bowdoin College, tuvo dos hijos, entabló una relación de por vida con Italia y una familiaridad cada vez mayor con los archivos italianos y luego, por casualidad, con los del Vaticano.

A principios de la década de 1990, un profesor de historia italiano le contó sobre Edgardo Mortara, un niño de 6 años de Bolonia hijo de padres judíos. En 1858, el inquisidor de la Iglesia ordenó que detuvieran al chico porque tal vez una sirvienta cristiana lo había llevado a bautizar en secreto, por lo que no podía permanecer dentro de una familia judía.

Esta historia lo condujo a lo que Kertzer llamó “un doble cambio de trayectoria”: a escribir para un público general y acerca de temas judíos.

El producto de esto fue su libro de 1998, El secuestro de Edgardo Mortara, finalista en la categoría de no ficción para el Premio Nacional del Libro. El trabajo llamó la atención de su amigo, el dramaturgo Tony Kushner, quien después se lo dio a Steven Spielberg, mismo que, a su vez, le dijo a Kertzer que quería llevarlo a la pantalla. Mark Rylance se integró al equipo para representar el papel de Pío XII y Kushner escribió el guion; ahora, todo lo que necesitaban era a un niño que hiciera el papel de Edgardo.

“Le hicieron pruebas a 4000 —no a 3900— niños de 6 a 8 años de cuatro continentes”, aseguró Kertzer. “Spielberg nos dice que no está conforme con ninguno de los chicos”.

El proyecto se detuvo, pero Kertzer no. Salió de los archivos para publicar Los papas contra los judíos, acerca del papel de la Iglesia en la aparición del antisemitismo moderno. En 2014, publicó The Pope and Mussolini, en el que analiza la participación de Pío XII en el surgimiento del fascismo y las leyes raciales antisemitas de 1938. Este libro se hizo acreedor al Premio Pulitzer.

Desde entonces, los archivistas del Vaticano lo reconocen y, en ocasiones, lo alientan.

“Tal vez hasta se alegran de que alguien de fuera puede sacar esto a la luz, porque es incómodo tal vez que algunos de ellos lo hagan”, dijo.

Luego de pasar una mañana reciente en los archivos, Kertzer salió de ahí con una sonrisa infantil. Acababa de descubrir que incluso durante la ocupación alemana de Roma, el papa Pío XII seguía concentrado principalmente en los peligros del comunismo. Los más altos cardenales del papa le aconsejaron “crear un partido católico. Son los orígenes del partido Demócratas Cristianos”, dijo Kertzer, refiriéndose a una fuerza que dominaría a Italia durante décadas.

“Dudo que alguien lo haya visto antes”, dijo. “Bueno, fuera del Santo Oficio”.

Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz

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France24 - World

Accounts of interrogations, strip-searches emerge from Russian ‘filtration’ camps in Ukraine

Issued on: 09/06/2022 - 16:24Modified: 09/06/2022 - 16:25

Louise NORDSTROM Follow

Shortly after Russia launched its invasion of Ukraine on February 24, reports of so-called 'filtration' camps in the country’s east began to emerge. Since then, thousands of Ukrainian civilians have passed through the centres, where Russian forces hunt for Ukrainian “nationalists”. This means that many of those being processed are subject to interrogations, strip-searches or worse. 

In early April, Vitaly and his wife and one-year-old daughter were offered a safe passage out of Mariupol. The Russians were going to evacuate them and other civilians by bus to Nikolske, a small industrial town controlled by pro-Russian forces around 20 kilometres northwest of the besieged city.

Once they arrived, the men were separated from the women, and sent toward a trailer where they were told they would be searched. Or “filtered”, as the troops guarding them put it.

“We took turns going into the trailer, where two soldiers checked everything: phones, tattoos, personal belongings,” he told the independent Russian-language news website Meduza in a May 12 interview. When Vitaly entered the trailer, he saw two men stripped to their underwear – one of them with his hands behind his head facing the wall, and the other sitting in a corner on the floor.

“As I understood it, they recognised [them as] participants of some anti-Russian rallies.”

Vitaly, who was also strip-searched, was luckier, but only after successfully managing to explain why he had an American eagle tattooed on his body, and why his mobile phone was so clean of any messenger apps. “I had to prove I had nothing to do with the [Ukrainian military],” he said. “In the end they let me go.”

‘Men are rounded up and sent for filtration’

Vitaly’s story is one of the many such testimonies surfacing from filtration camps that are mainly located in Ukraine's eastern Donbas region, where Russian and local pro-Russian separatist forces often work in tandem.

While some Ukrainians are forcibly brought to the camps, others have no other choice but to come on their own, since they are often part of the Russian evacuation process in besieged areas.  

According to Human Rights Watch, there are at least 13 of these centres now in operation. “Males, especially in places like Mariupol, are literally rounded up and sent for filtration,” Tanya Lokshina, Europe and Central Asia associate director for Humans Rights Watch, told FRANCE 24. “It’s organised by the DPR [the self-proclaimed “Donetsk People’s Republic”] with assistance from Russia,” she said, listing some of the best-known locations as Novoszovsk, Dokuchaevo, Staribesheve, Bezymenne and Kazatske.

But the intense filtration tactics are not just reserved for men. Anna Zaytseva, a French teacher from Mariupol whose husband was taken prisoner of war while fighting with the Azov regiment – a Ukrainian far-right volunteer battalion - told FRANCE 24 how she was interrogated and strip-searched during her evacuation.

“They told us to strip. I have a tattoo that says ‘life is beautiful’ in French. They [the soldiers] thought it wasn’t French, that maybe it was German, and they thought that it might be evidence that I somehow have Nazi connections,“ she said.

‘Villages turn into internment camps’

Lokshina described the filtration camp stays as “very intrusive and painful“, noting that sometimes, the process can last for several days, or even weeks.

She recounted a testimony she received from a man who was “rounded up” along with around 200 males in Mariupol in late April and sent to a filtration camp in Kazatske. “They had their passports taken and were told the process would only take a few days.”

Although the screening itself only took a few days, the men never had their passports handed back to them, meaning they were unable to leave. “The entire area was literally crawling with military, and trying to leave those villages without a passport would be completely suicidal. Although they’re not kept under lock and key as such, the villages basically turn into internment camps.”

‘He came back totally numb’

In the meantime, the men were put up in a local school in almost prison-like conditions, given only food like rice, bread and pasta to eat. “They basically slept on desks and in the hallways. Many of them got sick, sick with respiratory diseases, likely covid, flu and all sorts of stomach bugs, because the quality of the water was not fit for drinking. People were vomiting, and had diarrhoea. It was horrendous.” 

During their stay, which would last a total of 40 days, one man got particularly frustrated and kept on questioning the pro-Russian forces about why they were being held.

”Then at some point, my interlocutor told me that the DPR forces just came for him and said: ‘So, you have some questions why you’re being kept here? We’re going to answer those questions.’ And then they took him away. Four days later, they brought him back. When he came back, he was totally numb. He wouldn’t say a word about what happened to him. Although there were no visible signs of torture, I think it’s safe to assume that he had an intense and painful experience.”

All of a sudden the men in Kazatske were handed back their passports and let go. But no reason or explanation was ever given for their lengthy stay.

Those who make it though filtration, those who don’t

Lokshina explained that those who pass the filtration tests are handed a document with the letters FP – Filtration Point – written on it, meaning they can move “freely” within and around the DPR.

Then there are those who don’t make it through the filtration, but little is known about their actual fate.

Lokshina pointed to a case in Bezymenne, where a group of Ukrainian males filmed the living conditions of the filtration camp they had been confined to, and uploaded it to the internet.

Once the video hit social media, their captors rounded them up and took them away. ”According to trustworthy information, but it’s not official, it appears they are in DPR-controlled territory, in jail. They are being accused of filming in a place where filming is supposedly forbidden, and for spreading fake news.”

The Kremlin has denied any involvement in the filtration camps, dubbing them as “lies”, while the self-declared DPR has rejected all Ukrainian accusations of unlawfully detaining, filtrating and maltreating Ukrainian civilians in what it itself officially refers to as “reception centres”.

Internationally, however, the camps have received harsh criticism, and even been compared to Nazi Germany’s concentration camps.

“Reports indicate that Russian Federal Security agents are confiscating passports and IDs, taking away cellphones, and separating families from one another,” she said. “I do not need to spell out what these so-called filtration camps are reminiscent of. It’s chilling, and we cannot look away,” Linda Thomas-Greenfield, the US ambassador to the United Nations, said in an April 5 briefing to the UN Security Council.

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‘We’re trying to go on with our lives’: Lysychansk residents endure Russian bombardment

Dozens of civilians evacuated from besieged Ukrainian city of Mariupol

ON THE GROUND

In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

Opex 360

Le Royaume-Uni va fournir à l’Ukraine des systèmes d’artillerie à longue portée M270 MLRS

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

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Depuis que l’état-major russe a réorganisé son dispositif pour se concentrer sur la région du Donbass et le sud de l’Ukraine, les forces ukrainiennes subissent des pertes importantes, notamment à cause de l’artillerie adverse.

« Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et environ 500 sont blessés », a admis le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, la semaine passée. À titre de comparaison, en 1968, soit l’année la plus meurtrière de la guerre du Vietnam, les pertes quotidiennes infligées aux forces américaines s’étaient élevées, en moyenne à peu moins de 50 tués.

Quoi qu’il en soit, et en prenant en compte les blessés, mis hors de combat, temporairement ou non, la questuon est de savoir si les forces ukrainiennes pourront tenir dans la durée, alors qu’elles comptaient 250’000 hommes avant le déclenchement des hostilités…

« C’est l’un des moments critiques de la guerre, mais ce n’est pas le pic », a commenté le général général Viktor Muzhenko, ancien chef d’état-major des forces armées ukrainiennes [de 2014 à 2019, ndlr], auprès de l’agence Associated Press. « C’est le conflit le plus important en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela explique le niveau élevé des pertes. Afin de les réduire, l’Ukraine a maintenant besoin d’armes puissantes, qui égalent ou même dépassent celles des Russes », a-t-il estimé.

D’où la demande pressante de Kiev pour obtenir des systèmes d’artillerie à longue portée ainsi que les munitions guidées associées. Les États-Unis y ont répondu favorablement, promettant de livrer aux forces ukrainiennes quatre M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], pouvant tirer des salves de six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm contre des cibles situées à plus de 70 km. En revanche, la fourniture d’un autre modèle de lance-roquettes multiples, le M270 MRLS [Multiple Launch Rocket System] a pour le moment été exclue par Washington.

Cela étant, quatre M142 HIMARS ne permettront pas d’inverser le rapport de forces sur le terrain… Mais ils seront complétés par des M270 MLRS cédés par le Royaume-Uni.

En effet, via un communiqué publié ce 6 juin, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé son intention de fournir à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes multiples et une grande quantité de roquettes M31A1 afin de « l’aider à se défendre contre l’agression russe ». Et de préciser que cette décision est « étroitement coordonnée » avec celle des États-Unis relative à la livraison des M142 HIMARS.

« La décision de Ben Wallace [le ministre britanique de la Défense, nldr] fait suite aux demandes des forces ukrainiennes au sujet d’armes de précision à plus longue portée afin de se défendre contre l’artillerie lourde russe, qui a été utilisée avec des effets dévastateurs dans la région orientale du Donbass », fait valoir le MoD.

« À mesure que la tactique de la Russie change, notre soutien à l’Ukraine doit également changer. Ces systèmes de lance-roquettes multiples hautement performants permettront à nos amis ukrainiens de mieux se protéger contre l’utilisation brutale de l’artillerie à longue portée, que les forces de Poutine ont utilisée sans discernement pour raser les villes », a justifié M. Wallace.

Les artilleurs ukrainiens seront formés à l’utilisation des M270 MLRS au Royaume-Uni, comme cela a été le cas pour la livraison à Kiev des blindés Mastiff, Husky et Wolfhound.

Cependant, le MoD n’a pas précisé le nombre de MLRS concernés par cette nouvelle aide britannique. Actuellement, la British Army en dispose de 44 exemplaires. Et un programme visant à les moderniser pour les maintenir en service jusqu’en 2050 vient d’être lancé.

Il est ainsi question de les doter d’une nouvelle cabine blindée, de chenilles en caoutchouc composite, d’un système de caméra et de radar et d’un nouveau système de conduite de tir, développé dans le cadre d’un partenariat avec les États-Unis, l’Italie et la Finlande. Et, surtout, ils pourront tirer la roquette guidée GMLRS-ER, d’une portée de 150 km, ainsi que le futur missile américain PrSM [Precision Strike Missile, avec 499 km de portée] à partir de 2024.

L’annonce britannique concernant les MLRS promis à l’Ukraine a été faite moins de vingt-quatre heures après que le président russe, Vladimir Poutine, a mis en garde contre toute nouvelle livraison d’armes aux forces ukrainiennes.

S’exprimant après des frappes contre des dépôts de chars T-72 et de blindés fournis par des « pays d’Europe de l’Est » situés près de Kiev, le chef du Kremlin a prévenu que si des missiles de longue portée venaient à être livrés à l’Ukraine, alors Moscou « en tirera les conclusions appropriées » et « utilisera » ses « armes […] pour frapper des sites » qui n’ont « pas été visés jusqu’à présent ».

Le Royaume-Uni va fournir à l’Ukraine des systèmes d’artillerie à longue portée M270 MLRS

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

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Depuis que l’état-major russe a réorganisé son dispositif pour se concentrer sur la région du Donbass et le sud de l’Ukraine, les forces ukrainiennes subissent des pertes importantes, notamment à cause de l’artillerie adverse.

« Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et environ 500 sont blessés », a admis le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, la semaine passée. À titre de comparaison, en 1968, soit l’année la plus meurtrière de la guerre du Vietnam, les pertes quotidiennes infligées aux forces américaines s’étaient élevées, en moyenne à peu moins de 50 tués.

Quoi qu’il en soit, et en prenant en compte les blessés, mis hors de combat, temporairement ou non, la questuon est de savoir si les forces ukrainiennes pourront tenir dans la durée, alors qu’elles comptaient 250’000 hommes avant le déclenchement des hostilités…

« C’est l’un des moments critiques de la guerre, mais ce n’est pas le pic », a commenté le général général Viktor Muzhenko, ancien chef d’état-major des forces armées ukrainiennes [de 2014 à 2019, ndlr], auprès de l’agence Associated Press. « C’est le conflit le plus important en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela explique le niveau élevé des pertes. Afin de les réduire, l’Ukraine a maintenant besoin d’armes puissantes, qui égalent ou même dépassent celles des Russes », a-t-il estimé.

D’où la demande pressante de Kiev pour obtenir des systèmes d’artillerie à longue portée ainsi que les munitions guidées associées. Les États-Unis y ont répondu favorablement, promettant de livrer aux forces ukrainiennes quatre M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], pouvant tirer des salves de six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm contre des cibles situées à plus de 70 km. En revanche, la fourniture d’un autre modèle de lance-roquettes multiples, le M270 MRLS [Multiple Launch Rocket System] a pour le moment été exclue par Washington.

Cela étant, quatre M142 HIMARS ne permettront pas d’inverser le rapport de forces sur le terrain… Mais ils seront complétés par des M270 MLRS cédés par le Royaume-Uni.

En effet, via un communiqué publié ce 6 juin, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé son intention de fournir à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes multiples et une grande quantité de roquettes M31A1 afin de « l’aider à se défendre contre l’agression russe ». Et de préciser que cette décision est « étroitement coordonnée » avec celle des États-Unis relative à la livraison des M142 HIMARS.

« La décision de Ben Wallace [le ministre britanique de la Défense, nldr] fait suite aux demandes des forces ukrainiennes au sujet d’armes de précision à plus longue portée afin de se défendre contre l’artillerie lourde russe, qui a été utilisée avec des effets dévastateurs dans la région orientale du Donbass », fait valoir le MoD.

« À mesure que la tactique de la Russie change, notre soutien à l’Ukraine doit également changer. Ces systèmes de lance-roquettes multiples hautement performants permettront à nos amis ukrainiens de mieux se protéger contre l’utilisation brutale de l’artillerie à longue portée, que les forces de Poutine ont utilisée sans discernement pour raser les villes », a justifié M. Wallace.

Les artilleurs ukrainiens seront formés à l’utilisation des M270 MLRS au Royaume-Uni, comme cela a été le cas pour la livraison à Kiev des blindés Mastiff, Husky et Wolfhound.

Cependant, le MoD n’a pas précisé le nombre de MLRS concernés par cette nouvelle aide britannique. Actuellement, la British Army en dispose de 44 exemplaires. Et un programme visant à les moderniser pour les maintenir en service jusqu’en 2050 vient d’être lancé.

Il est ainsi question de les doter d’une nouvelle cabine blindée, de chenilles en caoutchouc composite, d’un système de caméra et de radar et d’un nouveau système de conduite de tir, développé dans le cadre d’un partenariat avec les États-Unis, l’Italie et la Finlande. Et, surtout, ils pourront tirer la roquette guidée GMLRS-ER, d’une portée de 150 km, ainsi que le futur missile américain PrSM [Precision Strike Missile, avec 499 km de portée] à partir de 2024.

L’annonce britannique concernant les MLRS promis à l’Ukraine a été faite moins de vingt-quatre heures après que le président russe, Vladimir Poutine, a mis en garde contre toute nouvelle livraison d’armes aux forces ukrainiennes.

S’exprimant après des frappes contre des dépôts de chars T-72 et de blindés fournis par des « pays d’Europe de l’Est » situés près de Kiev, le chef du Kremlin a prévenu que si des missiles de longue portée venaient à être livrés à l’Ukraine, alors Moscou « en tirera les conclusions appropriées » et « utilisera » ses « armes […] pour frapper des sites » qui n’ont « pas été visés jusqu’à présent ».

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Depuis que l’état-major russe a réorganisé son dispositif pour se concentrer sur la région du Donbass et le sud de l’Ukraine, les forces ukrainiennes subissent des pertes importantes, notamment à cause de l’artillerie adverse.

« Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et environ 500 sont blessés », a admis le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, la semaine passée. À titre de comparaison, en 1968, soit l’année la plus meurtrière de la guerre du Vietnam, les pertes quotidiennes infligées aux forces américaines s’étaient élevées, en moyenne à peu moins de 50 tués.

Quoi qu’il en soit, et en prenant en compte les blessés, mis hors de combat, temporairement ou non, la questuon est de savoir si les forces ukrainiennes pourront tenir dans la durée, alors qu’elles comptaient 250’000 hommes avant le déclenchement des hostilités…

« C’est l’un des moments critiques de la guerre, mais ce n’est pas le pic », a commenté le général général Viktor Muzhenko, ancien chef d’état-major des forces armées ukrainiennes [de 2014 à 2019, ndlr], auprès de l’agence Associated Press. « C’est le conflit le plus important en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela explique le niveau élevé des pertes. Afin de les réduire, l’Ukraine a maintenant besoin d’armes puissantes, qui égalent ou même dépassent celles des Russes », a-t-il estimé.

D’où la demande pressante de Kiev pour obtenir des systèmes d’artillerie à longue portée ainsi que les munitions guidées associées. Les États-Unis y ont répondu favorablement, promettant de livrer aux forces ukrainiennes quatre M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], pouvant tirer des salves de six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm contre des cibles situées à plus de 70 km. En revanche, la fourniture d’un autre modèle de lance-roquettes multiples, le M270 MRLS [Multiple Launch Rocket System] a pour le moment été exclue par Washington.

Cela étant, quatre M142 HIMARS ne permettront pas d’inverser le rapport de forces sur le terrain… Mais ils seront complétés par des M270 MLRS cédés par le Royaume-Uni.

En effet, via un communiqué publié ce 6 juin, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé son intention de fournir à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes multiples et une grande quantité de roquettes M31A1 afin de « l’aider à se défendre contre l’agression russe ». Et de préciser que cette décision est « étroitement coordonnée » avec celle des États-Unis relative à la livraison des M142 HIMARS.

« La décision de Ben Wallace [le ministre britanique de la Défense, nldr] fait suite aux demandes des forces ukrainiennes au sujet d’armes de précision à plus longue portée afin de se défendre contre l’artillerie lourde russe, qui a été utilisée avec des effets dévastateurs dans la région orientale du Donbass », fait valoir le MoD.

« À mesure que la tactique de la Russie change, notre soutien à l’Ukraine doit également changer. Ces systèmes de lance-roquettes multiples hautement performants permettront à nos amis ukrainiens de mieux se protéger contre l’utilisation brutale de l’artillerie à longue portée, que les forces de Poutine ont utilisée sans discernement pour raser les villes », a justifié M. Wallace.

Les artilleurs ukrainiens seront formés à l’utilisation des M270 MLRS au Royaume-Uni, comme cela a été le cas pour la livraison à Kiev des blindés Mastiff, Husky et Wolfhound.

Cependant, le MoD n’a pas précisé le nombre de MLRS concernés par cette nouvelle aide britannique. Actuellement, la British Army en dispose de 44 exemplaires. Et un programme visant à les moderniser pour les maintenir en service jusqu’en 2050 vient d’être lancé.

Il est ainsi question de les doter d’une nouvelle cabine blindée, de chenilles en caoutchouc composite, d’un système de caméra et de radar et d’un nouveau système de conduite de tir, développé dans le cadre d’un partenariat avec les États-Unis, l’Italie et la Finlande. Et, surtout, ils pourront tirer la roquette guidée GMLRS-ER, d’une portée de 150 km, ainsi que le futur missile américain PrSM [Precision Strike Missile, avec 499 km de portée] à partir de 2024.

L’annonce britannique concernant les MLRS promis à l’Ukraine a été faite moins de vingt-quatre heures après que le président russe, Vladimir Poutine, a mis en garde contre toute nouvelle livraison d’armes aux forces ukrainiennes.

S’exprimant après des frappes contre des dépôts de chars T-72 et de blindés fournis par des « pays d’Europe de l’Est » situés près de Kiev, le chef du Kremlin a prévenu que si des missiles de longue portée venaient à être livrés à l’Ukraine, alors Moscou « en tirera les conclusions appropriées » et « utilisera » ses « armes […] pour frapper des sites » qui n’ont « pas été visés jusqu’à présent ».

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Depuis que l’état-major russe a réorganisé son dispositif pour se concentrer sur la région du Donbass et le sud de l’Ukraine, les forces ukrainiennes subissent des pertes importantes, notamment à cause de l’artillerie adverse.

« Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et environ 500 sont blessés », a admis le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, la semaine passée. À titre de comparaison, en 1968, soit l’année la plus meurtrière de la guerre du Vietnam, les pertes quotidiennes infligées aux forces américaines s’étaient élevées, en moyenne à peu moins de 50 tués.

Quoi qu’il en soit, et en prenant en compte les blessés, mis hors de combat, temporairement ou non, la questuon est de savoir si les forces ukrainiennes pourront tenir dans la durée, alors qu’elles comptaient 250’000 hommes avant le déclenchement des hostilités…

« C’est l’un des moments critiques de la guerre, mais ce n’est pas le pic », a commenté le général général Viktor Muzhenko, ancien chef d’état-major des forces armées ukrainiennes [de 2014 à 2019, ndlr], auprès de l’agence Associated Press. « C’est le conflit le plus important en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela explique le niveau élevé des pertes. Afin de les réduire, l’Ukraine a maintenant besoin d’armes puissantes, qui égalent ou même dépassent celles des Russes », a-t-il estimé.

D’où la demande pressante de Kiev pour obtenir des systèmes d’artillerie à longue portée ainsi que les munitions guidées associées. Les États-Unis y ont répondu favorablement, promettant de livrer aux forces ukrainiennes quatre M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], pouvant tirer des salves de six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm contre des cibles situées à plus de 70 km. En revanche, la fourniture d’un autre modèle de lance-roquettes multiples, le M270 MRLS [Multiple Launch Rocket System] a pour le moment été exclue par Washington.

Cela étant, quatre M142 HIMARS ne permettront pas d’inverser le rapport de forces sur le terrain… Mais ils seront complétés par des M270 MLRS cédés par le Royaume-Uni.

En effet, via un communiqué publié ce 6 juin, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé son intention de fournir à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes multiples et une grande quantité de roquettes M31A1 afin de « l’aider à se défendre contre l’agression russe ». Et de préciser que cette décision est « étroitement coordonnée » avec celle des États-Unis relative à la livraison des M142 HIMARS.

« La décision de Ben Wallace [le ministre britanique de la Défense, nldr] fait suite aux demandes des forces ukrainiennes au sujet d’armes de précision à plus longue portée afin de se défendre contre l’artillerie lourde russe, qui a été utilisée avec des effets dévastateurs dans la région orientale du Donbass », fait valoir le MoD.

« À mesure que la tactique de la Russie change, notre soutien à l’Ukraine doit également changer. Ces systèmes de lance-roquettes multiples hautement performants permettront à nos amis ukrainiens de mieux se protéger contre l’utilisation brutale de l’artillerie à longue portée, que les forces de Poutine ont utilisée sans discernement pour raser les villes », a justifié M. Wallace.

Les artilleurs ukrainiens seront formés à l’utilisation des M270 MLRS au Royaume-Uni, comme cela a été le cas pour la livraison à Kiev des blindés Mastiff, Husky et Wolfhound.

Cependant, le MoD n’a pas précisé le nombre de MLRS concernés par cette nouvelle aide britannique. Actuellement, la British Army en dispose de 44 exemplaires. Et un programme visant à les moderniser pour les maintenir en service jusqu’en 2050 vient d’être lancé.

Il est ainsi question de les doter d’une nouvelle cabine blindée, de chenilles en caoutchouc composite, d’un système de caméra et de radar et d’un nouveau système de conduite de tir, développé dans le cadre d’un partenariat avec les États-Unis, l’Italie et la Finlande. Et, surtout, ils pourront tirer la roquette guidée GMLRS-ER, d’une portée de 150 km, ainsi que le futur missile américain PrSM [Precision Strike Missile, avec 499 km de portée] à partir de 2024.

L’annonce britannique concernant les MLRS promis à l’Ukraine a été faite moins de vingt-quatre heures après que le président russe, Vladimir Poutine, a mis en garde contre toute nouvelle livraison d’armes aux forces ukrainiennes.

S’exprimant après des frappes contre des dépôts de chars T-72 et de blindés fournis par des « pays d’Europe de l’Est » situés près de Kiev, le chef du Kremlin a prévenu que si des missiles de longue portée venaient à être livrés à l’Ukraine, alors Moscou « en tirera les conclusions appropriées » et « utilisera » ses « armes […] pour frapper des sites » qui n’ont « pas été visés jusqu’à présent ».

Opex 360

L’armée de l’Air & de l’Espace a créé un « Topgun » à la française, avec la formation « QWI » pour les pilotes de Rafale

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

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Aux États-Unis, la « Weapons School » de l’US Air Force et le Naval Aviation Warfighting Development Center [NAWDC] de l’US Navy, dont fait partie le programme « Strike Fighter Tactics Instructor », plus connu sous le nom de « TOPGUN », forment des instructeurs spécialistes du combat aérien. Le Royaume-Uni a mis en place, sur la base aérienne de Lossiemouth, une formation similaire pour les pilotes de la Royal Air Force et de la Fleet Air Arm de la Royal Navy, avec la qualification « QWI » [Qualified Weapons Instructor].

Cultivant des liens étroits avec l’US Air Force et la Royal Air Force, comme en témoignent l’exercice Atlantic Trident et, surtout, les opérations qu’elle mène conjointement avec elles, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de créer une telle formation. Celle-ci a en effet commencé le 30 mai, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avec quatre pilotes de Rafale [dont un de la Marine nationale] et un navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Cette formation, appelée « QWI Rafale », est dipensée par la « Weapons School » [ou École d’armes…] et les centres experts de Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de l’AAE, avec l’objectif de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat ».

Ainsi, pendant six semaines « intensives », les stagiaires vont enchaîner les cours théoriques, les séances de simulateurs et, évidemment, les vols. Cette formation vise, explique le CEAM, à « parfaire leur connaissance et leur maitrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». À l’issue, ils obtiendront la qualification « QWI », laquelle doit leur donner la « crédibilité et la légitimité nécessaires pour transmettre dans leur unité tout ce qu’ils auront appris ».

Pour rappel, le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a vu le jour en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA]. Ce qui avait été qualifié, à l’époque, de « réforme majeure » par le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, dans la mesure où elle allait réunir, sous un même commandement, « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation ».

L’armée de l’Air & de l’Espace a créé un « Topgun » à la française, avec la formation « QWI » pour les pilotes de Rafale

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

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Aux États-Unis, la « Weapons School » de l’US Air Force et le Naval Aviation Warfighting Development Center [NAWDC] de l’US Navy, dont fait partie le programme « Strike Fighter Tactics Instructor », plus connu sous le nom de « TOPGUN », forment des instructeurs spécialistes du combat aérien. Le Royaume-Uni a mis en place, sur la base aérienne de Lossiemouth, une formation similaire pour les pilotes de la Royal Air Force et de la Fleet Air Arm de la Royal Navy, avec la qualification « QWI » [Qualified Weapons Instructor].

Cultivant des liens étroits avec l’US Air Force et la Royal Air Force, comme en témoignent l’exercice Atlantic Trident et, surtout, les opérations qu’elle mène conjointement avec elles, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de créer une telle formation. Celle-ci a en effet commencé le 30 mai, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avec quatre pilotes de Rafale [dont un de la Marine nationale] et un navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Cette formation, appelée « QWI Rafale », est dipensée par la « Weapons School » [ou École d’armes…] et les centres experts de Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de l’AAE, avec l’objectif de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat ».

Ainsi, pendant six semaines « intensives », les stagiaires vont enchaîner les cours théoriques, les séances de simulateurs et, évidemment, les vols. Cette formation vise, explique le CEAM, à « parfaire leur connaissance et leur maitrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». À l’issue, ils obtiendront la qualification « QWI », laquelle doit leur donner la « crédibilité et la légitimité nécessaires pour transmettre dans leur unité tout ce qu’ils auront appris ».

Pour rappel, le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a vu le jour en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA]. Ce qui avait été qualifié, à l’époque, de « réforme majeure » par le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, dans la mesure où elle allait réunir, sous un même commandement, « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation ».

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Aux États-Unis, la « Weapons School » de l’US Air Force et le Naval Aviation Warfighting Development Center [NAWDC] de l’US Navy, dont fait partie le programme « Strike Fighter Tactics Instructor », plus connu sous le nom de « TOPGUN », forment des instructeurs spécialistes du combat aérien. Le Royaume-Uni a mis en place, sur la base aérienne de Lossiemouth, une formation similaire pour les pilotes de la Royal Air Force et de la Fleet Air Arm de la Royal Navy, avec la qualification « QWI » [Qualified Weapons Instructor].

Cultivant des liens étroits avec l’US Air Force et la Royal Air Force, comme en témoignent l’exercice Atlantic Trident et, surtout, les opérations qu’elle mène conjointement avec elles, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de créer une telle formation. Celle-ci a en effet commencé le 30 mai, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avec quatre pilotes de Rafale [dont un de la Marine nationale] et un navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Cette formation, appelée « QWI Rafale », est dipensée par la « Weapons School » [ou École d’armes…] et les centres experts de Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de l’AAE, avec l’objectif de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat ».

Ainsi, pendant six semaines « intensives », les stagiaires vont enchaîner les cours théoriques, les séances de simulateurs et, évidemment, les vols. Cette formation vise, explique le CEAM, à « parfaire leur connaissance et leur maitrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». À l’issue, ils obtiendront la qualification « QWI », laquelle doit leur donner la « crédibilité et la légitimité nécessaires pour transmettre dans leur unité tout ce qu’ils auront appris ».

Pour rappel, le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a vu le jour en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA]. Ce qui avait été qualifié, à l’époque, de « réforme majeure » par le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, dans la mesure où elle allait réunir, sous un même commandement, « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation ».

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Aux États-Unis, la « Weapons School » de l’US Air Force et le Naval Aviation Warfighting Development Center [NAWDC] de l’US Navy, dont fait partie le programme « Strike Fighter Tactics Instructor », plus connu sous le nom de « TOPGUN », forment des instructeurs spécialistes du combat aérien. Le Royaume-Uni a mis en place, sur la base aérienne de Lossiemouth, une formation similaire pour les pilotes de la Royal Air Force et de la Fleet Air Arm de la Royal Navy, avec la qualification « QWI » [Qualified Weapons Instructor].

Cultivant des liens étroits avec l’US Air Force et la Royal Air Force, comme en témoignent l’exercice Atlantic Trident et, surtout, les opérations qu’elle mène conjointement avec elles, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de créer une telle formation. Celle-ci a en effet commencé le 30 mai, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avec quatre pilotes de Rafale [dont un de la Marine nationale] et un navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Cette formation, appelée « QWI Rafale », est dipensée par la « Weapons School » [ou École d’armes…] et les centres experts de Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de l’AAE, avec l’objectif de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat ».

Ainsi, pendant six semaines « intensives », les stagiaires vont enchaîner les cours théoriques, les séances de simulateurs et, évidemment, les vols. Cette formation vise, explique le CEAM, à « parfaire leur connaissance et leur maitrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». À l’issue, ils obtiendront la qualification « QWI », laquelle doit leur donner la « crédibilité et la légitimité nécessaires pour transmettre dans leur unité tout ce qu’ils auront appris ».

Pour rappel, le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a vu le jour en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA]. Ce qui avait été qualifié, à l’époque, de « réforme majeure » par le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, dans la mesure où elle allait réunir, sous un même commandement, « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation ».

France24 - World

Between Iraq and Saudi Arabia, a half-open border (1/4)

Issued on: 10/06/2022 - 11:53

Lucile WASSERMANN Séverine BARDON

The migration crisis, the rise of nationalism and the Covid-19 pandemic have put borders back in the headlines. Although frontiers had never disappeared, globalisation and modern forms of transport had seemed to render them obsolete, at least in many regions. FRANCE 24 brings you a documentary series on four borders that are emblematic of our times. Our reporter Lucile Wassermann travelled to the Arar border crossing between Iraq and Saudi Arabia, which is coming back to life in the middle of the desert.

When Saddam Hussein invaded Kuwait in 1990, Saudi Arabia closed the border and cut off all relations with Iraq. The Arar crossing would only reopen 30 years later, on November 18, 2020. This is currently the only crossing point on the 800-kilometre border between the two countries. Around 60 trucks arrive here every day.

But they cannot cross. Trucks from both countries are parked in a fenced yard. The goods are exchanged and then the drivers each go back the way they came. The men themselves are still not allowed to pass. Only the cargo will cross the border.

While imperfect, and sometimes frustrating, the opening of the Arar border crossing marks the beginning of a new era in relations between Iraq and Saudi Arabia. For cross-border populations, it brings new hope: Baghdad and Riyadh are now in talks about opening two additional crossing points.

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New York Times - World

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

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The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

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By Catherine PorterConstant MéheutMatt Apuzzo and Selam Gebrekidan

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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.

The harvest has begun.

Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.

She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.

Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.

Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.

But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.

The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.

Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.

Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.

Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.

“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”

He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.

Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.

How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?

Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.

But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.

But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.

No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.

So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.

It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.

This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.

And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.

Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.

“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.

“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”

Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.

The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.

In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.

We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.

For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.

We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.

The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.

That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.

But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”

In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.

Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.

They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”

The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.

But Haiti’s troubles didn’t end there.

The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.

Emmanuel Macron’s Second Term as President of France

With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability  over the temptation of an extremist lurch.

Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.

Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.

That left precious little to run a country, much less build one.

In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.

Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.

Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.

In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.

The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.

A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”

“It would have set a precedent” for many other countries, he said.

Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.

“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”

The excitement was short-lived.

A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.

“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.

“That’s the job of historians,” the ministry said.

Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)

Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.

The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.

“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.

The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.

“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.

“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”

The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.

The most profitable colony in the world

During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.

All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.

Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.

The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.

Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.

“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”

“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”

France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.

The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”

The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.

Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.

They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.

Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.

After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.

Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”

Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.

Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.

The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.

But for their masters, it set a chilling precedent.

“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”

Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”

The ultimatum

Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.

Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”

That day finally came, 21 years after independence.

On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.

They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.

If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”

“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”

Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.

The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.

But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.

But after three days of meetings, he relented.

Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.

The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.

But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.

In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.

But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.

In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.

“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”

The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.

The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.

So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.

Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.

It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.

“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”

‘Reduced by Death’

In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.

The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.

In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.

Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.

“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.

By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.

What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.

Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.

In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.

Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:

His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.

The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.

In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.

In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.

By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”

It was reminiscent, he said, of slavery.

‘Ready to Fight’

The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.

The French government threatened war to collect the rest.

“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”

In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.

Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.

“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.

In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.

The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.

‘And Then Sells Himself’

From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.

The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.

In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.

“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.

“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”

Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.

The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.

In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.

Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.

While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.

One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”

The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.

Nearly the only thing Haitian about it was the name.

Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.

After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.

The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.

It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.

When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.

From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.

“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.

Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.

“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”

Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.

Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.

“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.

The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”

‘President for Life’

A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.

François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.

The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.

“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”

Instead, Duvalier drove his country into despair.

The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”

Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.

Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”

Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.

After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.

After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.

Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.

After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.

Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.

The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.

By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.

“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”

‘All the Better’

The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.

Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.

Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.

As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.

After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.

Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”

Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”

Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.

Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”

But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.

And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.

That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.

Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.

With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.

Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.

The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.

The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.

“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.

“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”

Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.

Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.

“It’s not finished,” he said.

‘Resign yourself to mizè’

The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.

As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.

“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.

“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”

Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.

Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.

Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.

“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.

By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.

“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”

Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.

“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”

Then, she got back to work.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.

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L’Australie accuse la force aérienne chinoise d’avoir mis en danger un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

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Quelques jours après que le Canada a accusé la force aérienne chinoise d’avoir harcelé de manière dangereuse l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora qu’il avait engagé au sein de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], la structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord, l’Australie vient d’en faire autant.

Ainsi, selon le ministre australien de la Défense, Richard Marles, un incident sérieux impliquant un chasseur chinois de type J-16 et un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] s’est produit le 26 mai, « dans l’espace aérien international de la région de la mer de Chine méridionale », dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.

L’interception du P-8A Poseidon par le J-16 a « entraîné une manœuvre dangereuse qui a constitué une menace pour la sécurité » de l’avion et de son équipage », a dénoncé M. Marles, qui vient juste de prendre ses fonctions.

D’après les détails donnés à la presse, le J-16 chinois s’est approché du P-8A Poseidon avant de lancer des fusées éclairantes [destinées à leurrer les missiles à infrarouge]. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes [chaff], constituées de fibres de verre enrobées d’aluminium pour tromper les radars.

Le chasseur chinois « a lâché un paquet de paillettes contenant de petits morceaux d’aluminium, dont certains ont été ingérés par le moteur de l’avion P-8 », a expliqué M. Marles. « Personne n’a été blessé et l’avion a pu rejoindre sa base. Nous avons exprimé nos préoccupations auprès de Pékin par les voies appropriées », a-t-il précisé.

En outre, le ministre a également fait valoir que l’Australie « agit complètement dans le cadre du droit international pour garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, car c’est fondamentalement dans l’intérêt de notre nation ». Visiblement, le nouveau gouvernement australien n’entend pas s’écarter de la ligne tracée par son prédécesseur, alors que les contentieux entre Canberra et Pékin se sont multipliées lors de ces dernières années.

En effet, comme les États-Unis [mais aussi la France et le Royaume-Uni], l’Australie considère que les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale ne sont pas fondées, comme l’a ailleurs souligné la Cour permanente d’arbitrage en 2016. Or, faisant fi des revendications territoriales des pays riverains, la Chine y a pris possession de nombreux îlots [dont ceux des archipels Spratleys et Paracels] et y déploie des capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD], alors qu’une grande partie du commerce entre l’Asie et le reste du monde transite par cette région.

Quoi qu’il en soit, il s’agit du second incident impliquant les forces australiennes et chinoises depuis le début de cette année. En février, le « destroyer » de type 052D « Hefei », accompagné par le escortait le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan », avait pointé un laser en direction d’un P-8A Poseidon de la RAAF qui survolait la mer d’Ararufa, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

« De telles actions ne sont pas conformes aux normes que nous attendons des militaires professionnels », avait réagi Canberra. Mais, en retour, le ministère chinois de la Défense avait accusé l’avion australien de s’être approché d’un peu trop près de ses navires et d’avoir largué des bouées acoustiques, destinées à repérer la présence éventuelle de sous-marins. « Nous demandons instamment à l’Australie de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait ensuite affirmé Pékin.

Photo : Royal Australian Air Force

L’Australie accuse la force aérienne chinoise d’avoir mis en danger un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

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Quelques jours après que le Canada a accusé la force aérienne chinoise d’avoir harcelé de manière dangereuse l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora qu’il avait engagé au sein de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], la structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord, l’Australie vient d’en faire autant.

Ainsi, selon le ministre australien de la Défense, Richard Marles, un incident sérieux impliquant un chasseur chinois de type J-16 et un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] s’est produit le 26 mai, « dans l’espace aérien international de la région de la mer de Chine méridionale », dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.

L’interception du P-8A Poseidon par le J-16 a « entraîné une manœuvre dangereuse qui a constitué une menace pour la sécurité » de l’avion et de son équipage », a dénoncé M. Marles, qui vient juste de prendre ses fonctions.

D’après les détails donnés à la presse, le J-16 chinois s’est approché du P-8A Poseidon avant de lancer des fusées éclairantes [destinées à leurrer les missiles à infrarouge]. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes [chaff], constituées de fibres de verre enrobées d’aluminium pour tromper les radars.

Le chasseur chinois « a lâché un paquet de paillettes contenant de petits morceaux d’aluminium, dont certains ont été ingérés par le moteur de l’avion P-8 », a expliqué M. Marles. « Personne n’a été blessé et l’avion a pu rejoindre sa base. Nous avons exprimé nos préoccupations auprès de Pékin par les voies appropriées », a-t-il précisé.

En outre, le ministre a également fait valoir que l’Australie « agit complètement dans le cadre du droit international pour garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, car c’est fondamentalement dans l’intérêt de notre nation ». Visiblement, le nouveau gouvernement australien n’entend pas s’écarter de la ligne tracée par son prédécesseur, alors que les contentieux entre Canberra et Pékin se sont multipliées lors de ces dernières années.

En effet, comme les États-Unis [mais aussi la France et le Royaume-Uni], l’Australie considère que les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale ne sont pas fondées, comme l’a ailleurs souligné la Cour permanente d’arbitrage en 2016. Or, faisant fi des revendications territoriales des pays riverains, la Chine y a pris possession de nombreux îlots [dont ceux des archipels Spratleys et Paracels] et y déploie des capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD], alors qu’une grande partie du commerce entre l’Asie et le reste du monde transite par cette région.

Quoi qu’il en soit, il s’agit du second incident impliquant les forces australiennes et chinoises depuis le début de cette année. En février, le « destroyer » de type 052D « Hefei », accompagné par le escortait le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan », avait pointé un laser en direction d’un P-8A Poseidon de la RAAF qui survolait la mer d’Ararufa, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

« De telles actions ne sont pas conformes aux normes que nous attendons des militaires professionnels », avait réagi Canberra. Mais, en retour, le ministère chinois de la Défense avait accusé l’avion australien de s’être approché d’un peu trop près de ses navires et d’avoir largué des bouées acoustiques, destinées à repérer la présence éventuelle de sous-marins. « Nous demandons instamment à l’Australie de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait ensuite affirmé Pékin.

Photo : Royal Australian Air Force

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Quelques jours après que le Canada a accusé la force aérienne chinoise d’avoir harcelé de manière dangereuse l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora qu’il avait engagé au sein de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], la structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord, l’Australie vient d’en faire autant.

Ainsi, selon le ministre australien de la Défense, Richard Marles, un incident sérieux impliquant un chasseur chinois de type J-16 et un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] s’est produit le 26 mai, « dans l’espace aérien international de la région de la mer de Chine méridionale », dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.

L’interception du P-8A Poseidon par le J-16 a « entraîné une manœuvre dangereuse qui a constitué une menace pour la sécurité » de l’avion et de son équipage », a dénoncé M. Marles, qui vient juste de prendre ses fonctions.

D’après les détails donnés à la presse, le J-16 chinois s’est approché du P-8A Poseidon avant de lancer des fusées éclairantes [destinées à leurrer les missiles à infrarouge]. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes [chaff], constituées de fibres de verre enrobées d’aluminium pour tromper les radars.

Le chasseur chinois « a lâché un paquet de paillettes contenant de petits morceaux d’aluminium, dont certains ont été ingérés par le moteur de l’avion P-8 », a expliqué M. Marles. « Personne n’a été blessé et l’avion a pu rejoindre sa base. Nous avons exprimé nos préoccupations auprès de Pékin par les voies appropriées », a-t-il précisé.

En outre, le ministre a également fait valoir que l’Australie « agit complètement dans le cadre du droit international pour garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, car c’est fondamentalement dans l’intérêt de notre nation ». Visiblement, le nouveau gouvernement australien n’entend pas s’écarter de la ligne tracée par son prédécesseur, alors que les contentieux entre Canberra et Pékin se sont multipliées lors de ces dernières années.

En effet, comme les États-Unis [mais aussi la France et le Royaume-Uni], l’Australie considère que les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale ne sont pas fondées, comme l’a ailleurs souligné la Cour permanente d’arbitrage en 2016. Or, faisant fi des revendications territoriales des pays riverains, la Chine y a pris possession de nombreux îlots [dont ceux des archipels Spratleys et Paracels] et y déploie des capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD], alors qu’une grande partie du commerce entre l’Asie et le reste du monde transite par cette région.

Quoi qu’il en soit, il s’agit du second incident impliquant les forces australiennes et chinoises depuis le début de cette année. En février, le « destroyer » de type 052D « Hefei », accompagné par le escortait le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan », avait pointé un laser en direction d’un P-8A Poseidon de la RAAF qui survolait la mer d’Ararufa, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

« De telles actions ne sont pas conformes aux normes que nous attendons des militaires professionnels », avait réagi Canberra. Mais, en retour, le ministère chinois de la Défense avait accusé l’avion australien de s’être approché d’un peu trop près de ses navires et d’avoir largué des bouées acoustiques, destinées à repérer la présence éventuelle de sous-marins. « Nous demandons instamment à l’Australie de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait ensuite affirmé Pékin.

Photo : Royal Australian Air Force

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Quelques jours après que le Canada a accusé la force aérienne chinoise d’avoir harcelé de manière dangereuse l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora qu’il avait engagé au sein de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], la structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord, l’Australie vient d’en faire autant.

Ainsi, selon le ministre australien de la Défense, Richard Marles, un incident sérieux impliquant un chasseur chinois de type J-16 et un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] s’est produit le 26 mai, « dans l’espace aérien international de la région de la mer de Chine méridionale », dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.

L’interception du P-8A Poseidon par le J-16 a « entraîné une manœuvre dangereuse qui a constitué une menace pour la sécurité » de l’avion et de son équipage », a dénoncé M. Marles, qui vient juste de prendre ses fonctions.

a dénoncé

D’après les détails donnés à la presse, le J-16 chinois s’est approché du P-8A Poseidon avant de lancer des fusées éclairantes [destinées à leurrer les missiles à infrarouge]. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes [chaff], constituées de fibres de verre enrobées d’aluminium pour tromper les radars.

Le chasseur chinois « a lâché un paquet de paillettes contenant de petits morceaux d’aluminium, dont certains ont été ingérés par le moteur de l’avion P-8 », a expliqué M. Marles. « Personne n’a été blessé et l’avion a pu rejoindre sa base. Nous avons exprimé nos préoccupations auprès de Pékin par les voies appropriées », a-t-il précisé.

En outre, le ministre a également fait valoir que l’Australie « agit complètement dans le cadre du droit international pour garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, car c’est fondamentalement dans l’intérêt de notre nation ». Visiblement, le nouveau gouvernement australien n’entend pas s’écarter de la ligne tracée par son prédécesseur, alors que les contentieux entre Canberra et Pékin se sont multipliées lors de ces dernières années.

En effet, comme les États-Unis [mais aussi la France et le Royaume-Uni], l’Australie considère que les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale ne sont pas fondées, comme l’a ailleurs souligné la Cour permanente d’arbitrage en 2016. Or, faisant fi des revendications territoriales des pays riverains, la Chine y a pris possession de nombreux îlots [dont ceux des archipels Spratleys et Paracels] et y déploie des capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD], alors qu’une grande partie du commerce entre l’Asie et le reste du monde transite par cette région.

Quoi qu’il en soit, il s’agit du second incident impliquant les forces australiennes et chinoises depuis le début de cette année. En février, le « destroyer » de type 052D « Hefei », accompagné par le escortait le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan », avait pointé un laser en direction d’un P-8A Poseidon de la RAAF qui survolait la mer d’Ararufa, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

« De telles actions ne sont pas conformes aux normes que nous attendons des militaires professionnels », avait réagi Canberra. Mais, en retour, le ministère chinois de la Défense avait accusé l’avion australien de s’être approché d’un peu trop près de ses navires et d’avoir largué des bouées acoustiques, destinées à repérer la présence éventuelle de sous-marins. « Nous demandons instamment à l’Australie de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait ensuite affirmé Pékin.

Photo : Royal Australian Air Force

L'Humanité

Intempéries. Après le gel et la sécheresse, le déluge…

Actu

 À cause des orages de grêle du week-end, nombre d’agriculteurs ont vu leurs récoltes détruites. Certains ne peuvent même pas compter sur les assurances.

Emilio Meslet

C’est ce qu’on appelle une série noire. Sauf que celle-ci n’est pas due au hasard mais très probablement au dérèglement climatique, dont les agriculteurs comptent parmi les premières victimes. Ces derniers affrontent une année 2022 cataclysmique qui n’est clairement pas synonyme de prospérité. Ils ont déjà dû faire face au gel dévastateur du printemps, puis à une importante et inquiétante sécheresse en mai, laquelle devrait durer tout l’été, selon les prévisions de Météo France. La triste série s’est poursuivie, le week-end passé, avec un intense épisode orageux qui a touché 65 départements français.

Une femme est morte noyée à Rouen (Seine-Maritime), coincée sous une voiture après avoir été emportée par une coulée de boue, et quinze personnes ont été blessées, dont deux gravement. Au-delà du terrible bilan humain, les dégâts sont aussi gigantesques dans l’agriculture. La présidente de la FNSEA, principal syndicat du secteur, Christiane Lambert, parle d’une « vraie catastrophe ».

Ce week-end, le ciel noir a été traversé par près de 50 000 éclairs sur l’ensemble du territoire. Les bourrasques ont même dépassé les 100 km/h par endroits. Une pluie battante et des grêlons – mesurant parfois plus de trois centimètres de rayon – se sont abattus partout. Les filets anti-grêle n’ont pas suffi : les vignes comme les champs de blé, d’orge, de maïs ou de soja ont été ravagés. Des mois de travail réduits à néant en quelques instants. Des dizaines d’exploitations se retrouvent dans un pétrin innommable. « Quand il s’agit de grêlons gros comme des balles de ping-pong ou de tennis, même les toits en tôle des bâtiments sont percés, commente Christiane Lambert à l’AFP. Il n’y a pas de protection possible. »

« Catastrophe naturelle »

Si l’ampleur des dégâts est en cours d’évaluation par les services de l’État, la FNSEA recense « plus de 40 départements » frappés par la grêle, du Gers à l’Allier en passant par les Yvelines comme le Morbihan. C’est, d’après Gérald Darmanin, « la première fois depuis vingt ans » qu’autant de zones du territoire sont simultanément frappées par des orages. Le ministre de l’Intérieur promet de demander à Élisabeth Borne, la première ministre, de décréter « l’état de catastrophe naturelle » d’ici à la « fin de semaine ».

Se pose dès à présent la question de l’indemnisation des agriculteurs victimes, pour qui les pertes sont colossales. D’autant plus que le dernier événement compromet parfois les récoltes de 2023, notamment en viticulture où seul un exploitant sur trois est assuré. Les autres ne peuvent compter que sur la solidarité nationale. C’est pourquoi Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a annoncé lundi une série de mesures visant à soulager les exploitations. Parmi elles, on trouve l’étalement du remboursement des prêts garantis par l’État ou « l’allègement de charges sociales, la défiscalisation sur la taxe sur le foncier non bâti ». En attendant l’entrée en vigueur, prévue le 1er janvier 2023, de la réforme de l’assurance-récolte, censée aider les agriculteurs à s’assurer contre les aléas climatiques.

intempériesagricultureClimat
France24 - Monde

Vendre dans le nouveau monde du travail

proposé et financé par

Publié le : 23/05/2022 - 10:52

Business Reporter

Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.

La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.

Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.

Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.

Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.

La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.

Sécurisation des comptes avec le multithreading

Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».

Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.

Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.

Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.

Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.

Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.

L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société

Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.

Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.

C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.

Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.

Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.

S’adapter au « great reshuffle »

Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.

« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »

Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.

En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici

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L'Humanité

Énergie. Tout savoir sur le nucléaire

Nos recommandations culturelles

Pierre-Henri Lab

Le secrétaire général de la fédération mines-énergie de la CGT, Sébastien Menesplier, et l’un de ses prédécesseurs, François Duteil, cosignent un ouvrage présentant leur parti pris en faveur du recours au nucléaire afin de réussir la transition énergétique. Ils pointent le fait que la lutte contre le réchauffement climatique nécessite de réduire drastiquement la consommation d’énergies fossiles, en particulier de charbon, mais aussi de gaz, pour produire de l’électricité. Chiffres et statistiques à l’appui, ils s’attachent à démontrer les avantages de l’atome : faiblesse des émissions de CO2, disponibilité et pilotabilité des moyens de production, coût inférieur aux autres sources, même renouvelables. Les deux auteurs abordent la question du traitement des déchets – en particulier de ceux dits à vie longue, qui resteront radioactifs durant plusieurs milliers d’années –, mais aussi celle de la sûreté des centrales, tordant le cou au passage à des idées fausses comme celle qu’une centrale peut exploser comme une bombe... L’originalité de l’ouvrage est de montrer que le nucléaire en France constitue une véritable filière, qui s’appuie sur le savoir-faire de salariés à qui les deux auteurs donnent la parole tout au long du livre.

cgt mines-énergienucléairecentrales nucléairesÉnergie nucléaire
France24 - World

Reconsidering modern art's sacred monster: Picasso in a post-MeToo world

Issued on: 10/06/2022 - 18:43

Olivia SALAZAR-WINSPEAR Eve JACKSON Follow

Pablo Picasso's problematic relationship with the opposite sex has long been documented: by the women who shared his life and by the art critics and biographers who relayed the artist's musings, such as "there are only two kinds of women: goddesses and doormats". As the Picasso Museum in Paris invites feminist artist ORLAN to revisit his portraits in "Weeping Women Are Angry", we speak to art critic and author Judith Benhamou. She tells us why "like many geniuses, Picasso was a monster" and how his sexual appetite fuelled his creative impulses.

We also discuss Picasso's family life, as illustrated through a series of portraits of his daughter Maya.

Plus we talk about how cancel culture might affect someone widely accepted as a totemic figure in modern art.

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Johnny Depp v Amber Heard: What it means for the #MeToo movement

#The 51%

#MeToo in music: Female artists and DJs campaign against sexual harassment

Perspective

'Black Box' by Shiori Ito: The book that spearheaded Japan's #MeToo movement

Valeurs Actuelles

Fin des voitures thermiques : “On risque de créer un mouvement type Gilets Jaunes puissance 10”

Valeurs actuelles. A quoi joue le Parlement européen ? Pierre Chasseray. C’est bien beau de jouer à Madame Irma, mais dans dix ans, on ne sait pas ce qu’il y aura sous le capot du véhicule de demain d’un point de vue technologique. Le Parlement européen veut mettre fin au véhicule thermique. Il met surtout la charrue avant les pneus ! Soyons clairs, la filière automobile n’est pas encore prête ; laissons donc lui le temps. Le Parlement met en fait tous ses œufs dans le même panier en confondant vitesse et précipitation sur l’électrique alors que l’autonomie n’est toujours pas au rendez-vous et que le maillage en bornes électriques est insuffisant. Il existe pourtant d’autres technologies, comme le moteur à hydrogène, qui méritent d’être étudiées. Regardez le maillage territorial des stations-services : on en comptait 47 000 dans les années 1970, il n’y en a plus que 11 000 et 30 % d’entre-elles pourraient prochainement mettre la clef sous la porte. Mieux vaudrait sécuriser et permettre des alternatives comme les biocarburants ou carburants de synthèses 100 % renouvelables. Élaborés à partir d’éthanol, ils présentent un bilan carbone 65 % plus avantageux. Décarboner ne signifie donc pas forcément passer au tout électrique !

Quand on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue

Que vous inspirent tous ces attaques contre les automobilistes ? Quand, avec les ZFE (zones à faibles émissions), on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue. On risque surtout de créer un mouvement de type Gilet Jaune puissance 10 ! Évidemment, il y a des impératifs liés à la transition énergétique, mais la mobilité doit aussi être défendue fermement. Pour beaucoup d’élus, l’automobiliste est un pollueur, mais ce n’est pas le cas. En fait, l’inverse de la mobilité, c’est de la récession. Vouloir accumuler des mesures sur les automobilistes, comme la limitation à 30 km/h dans les agglomérations ou la circulation alternée, cela ne fonctionne pas. Toutes ces mesures à la Greta Thunberg concernent surtout la minorité de Français qui a les moyens de changer de véhicules (pour autant qu’elle sache quel type acheter) or la très grande majorité de la population ne le peut pas.

La maire de Paris réfléchit à modifier les règles de circulations sur le périphérique. Qu’en pensez-vous ? Soyons toutefois honnête avec Anne Hidalgo ; elle ne propose pas de supprimer une voie de circulation, mais de la réserver aux véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en commun et au covoiturage. Ce n’est pas idiot, mais cela ne fonctionne pas. Rien qu’avec les véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en, la voie réservée sera vite remplie. Le problème est ailleurs : il est lié au covoiturage. On ne peut pas imposer à tout le monde de voyager à plusieurs dans une voiture qui, je ne rappelle, n’est pas un transport en commun. En France, la politique de mobilité a toujours été confiée à des élus ; résultat, je ne sais pas aujourd’hui comment, entre les zones à faibles émissions, les vignettes Crit’Air, les limitations de vitesses à 30 km/h, 80 km/h, on peut encore rouler sereinement en France.

Propos recueillis par Frédéric Paya

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Sciences. La forêt de Puéchabon à l'épreuve des sécheresses du futur

Actu

Des chênes verts qui s’adaptent pour produire moins de feuilles et moins de glands, voici les premiers résultats d’une étude menée dans l’Hérault depuis 2003 pour évaluer la réponse de la forêt méditerranéenne aux conséquences du changement climatique.

Marine Cygler

Parcourir la forêt de chênes verts située à quelques encâblures du village de Puéchabon, dans l’Hérault, c’est entrer dans une expérience scientifique à ciel ouvert. Ici, grâce à un dispositif de gouttières qui interceptent 30 % des précipitations, des chercheurs ont créé artificiellement une aridification du climat à laquelle devra faire face la forêt méditerranéenne avec le changement climatique. Comment réagira-t-elle à la sécheresse ?

Cette expérience d’exclusion de pluie qui se déroule depuis presque vingt ans est l’une des plus longues au monde. Aussi, elle apporte déjà quelques précieux éléments : dans les parcelles partiellement privées de pluie, les arbres ont moins de feuilles et produisent moins de fruits, ce qui interroge les écologues sur la capacité de régénération de la forêt du futur.

Le futur s’est dangereusement rapproché

En 2000, les prévisionnistes tablaient sur une réduction de 30 % des précipitations à la fin du siècle. En 2003 a commencé une expérience au long cours consistant à couvrir un tiers de la surface de trois parcelles de 100 m2 par des gouttières qui récupéraient l’eau de pluie, laquelle n’atteignait donc jamais le sol. L’objectif : simuler la sécheresse future.

En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire

Sauf que le futur s’est en fait dangereusement rapproché. « Au début de l’expérience, on imaginait simuler le climat de 2100. On se rend compte aujourd’hui qu’étant donné l’augmentation des températures ce sera le climat de 2035 », explique Jean-Marc Limousin, chercheur au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS

Au fur et à mesure des travaux de prévision, il est devenu évident que le Bassin méditerranéen serait particulièrement impacté par le changement climatique. Les températures y augmentent et les précipitations y diminuent bien plus vite que la moyenne mondiale. « Cela n’a pas d’intérêt de se pencher sur les précipitations telles quelles : ce qui est important pour les arbres, c’est la vitesse à laquelle le réservoir dans le sol va s’évaporer. Et pour ça, c’est la température qui compte », poursuit-il.

Moins de transpiration et de photosynthèse

Avec son collègue Jean-Marc Ourcival, ils suivent certains arbres en particulier, marqués par des rubans colorés. Depuis un réseau de passerelles aériennes qui permet d’accéder à la cime des arbres, à environ 4 mètres du sol, ils comptent les feuilles et récoltent les fruits dans des filets. « La réaction principale des arbres à la sécheresse imposée est la réduction de 20 à 25 % du nombre de feuilles », constate Jean-Marc Limousin. « En 2003, on pensait que les feuilles allaient changer de forme et de taille, alors que c’est leur nombre qui est impacté par l’aridification », fait remarquer Jean-Marc Ourcival, qui voit là un bon exemple de l’importance de l’expérimentation.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Réduire ce que les scientifiques appellent l’indice foliaire est une stratégie d’adaptation car, s’il y a moins de feuilles, il y a moins de perte d’eau par transpiration. « Mais cela veut dire aussi qu’il y a moins de photosynthèse : au bout de deux-trois ans, on a vu que les arbres s’acclimataient en devenant plus économes, plus lents », poursuit Jean-Marc Limousin. De fait, la photosynthèse, qui permet aux végétaux de fabriquer leur matière organique, est un ensemble de réactions biochimiques se déroulant dans les feuilles.

Que les parcelles soient privées d’eau ou non, les chercheurs se sont rendu compte qu’une sécheresse printanière avait un impact particulièrement négatif sur la croissance des chênes verts. En effet, c’est normalement durant cette saison, quand il fait assez chaud sans que le climat soit trop sec, que les arbres poussent. La croissance s’arrête en revanche l’été, quand les arbres ferment les stomates de leurs feuilles pour éviter la perte d’eau par la transpiration, ce qui empêche aussi la photosynthèse.

L’enjeu de la régénération

« La question qui se pose déjà aujourd’hui, c’est de savoir si les arbres vont s’arrêter de pousser en juin ou fin juillet… », indique Jean-Marc Limousin. Cela dit, pour l’instant, la privation d’eau n’empêche pas les arbres de pousser. Ils ont moins de feuilles, certes, mais ils croissent. « Si le bois ne pousse pas, il meurt. L’arbre n’a pas le choix, il est obligé de grandir chaque année. C’est donc la priorité absolue », détaille le chercheur.

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

En revanche, le chercheur s’inquiète que les arbres des parcelles sèches produisent moins de fleurs et de fruits que les parcelles qui ne sont pas privées d’eau. 40 % de glands en moins : c’est loin d’être anecdotique. « C’est une information importante pour l’avenir de la forêt. Dans quelques années, avec l’aridification, pourra-t-elle se régénérer ? » interroge-t-il.

Une forêt domaniale transformée en laboratoire grandeur nature

La forêt domaniale de Puéchabon est étudiée depuis 1984 par des chercheurs du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier, rattaché au CNRS. « C’est une forêt qui n’est plus exploitée depuis quatre-vingts ans. Lorsque nous en avons fait un site expérimental, une problématique d’écologie pure s’est imposée. L’idée : observer ce que devient une forêt sans gestion, coupe ni intervention humaine », explique Jean-Marc Ourcival.

Puis, en 1998, quand la communauté scientifique a été convaincue de la réalité du changement climatique, se souvient le chercheur, l’Union européenne a lancé de grands projets de recherche. À Puéchabon, il s’est agi de savoir combien un écosystème laissé à sa libre évolution était capable de pomper de carbone.

Aussi des tours de flux que l’on entend siffler mesurent en permanence le carbone qui entre dans la forêt lors de la photosynthèse et celui qui sort lors de la respiration. Résultat : la forêt de Puéchabon fixe 2,5 tonnes de carbone par hectare et par an. Las, une sécheresse printanière, comme il s’en produit de plus en plus souvent, et ce bilan s’effondre à 1 tonne de carbone par hectare et par an.

sciencessécheresseforêts
France24 - World

Putin 'will probably never stop' denying existence of Ukraine: Austrian FM

Issued on: 10/06/2022 - 19:01

Catherine NICHOLSON Follow

Austria's Foreign Minister Alexander Schallenberg speaks to FRANCE 24 about the latest comments by the Russian president that his country needs to "take back" lands that were once claimed by Russia – saying that Vladimir Putin "will probably never stop" denying the existence of Ukraine.

After two Britons and a Moroccan were handed death sentences by a court in the self-proclaimed, Russian-backed People’s Republic of Donetsk in eastern Ukraine, Schallenberg condemned the ruling: "These are prisoners of war [...] an exchange of prisoners of war is what is needed. These kinds of show trials are exactly the contrary and are utterly unacceptable."

The Austrian foreign minister went on to underline the need for EU unity after a laborious period of negotiations before the bloc agreed on its latest package of sanctions: "We have to be aware that Moscow, Beijing and others are observing us. We are great in Europe at showing our divisions, and in this case unity is the key word and we have to show this unity faced with this aggression."

Schallenberg also defended Austria's continued diplomatic efforts with Russia and went on to admit that his country had been "naïve" regarding Russia in the past.

Finally, asked about Ukraine's ambitions to join the European Union, the minister called for the EU to "think harder about how to make Ukraine part of the European family".

Produced by Isabelle Romero, Sophie Samaille, Georgina Robertson and Perrine Desplats

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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Macron draws new wave of criticism over call not to 'humiliate' Russia

The Debate

Do sanctions work? EU bets on oil embargo while Moscow blocks grain exports

EU agrees ban on 'more than two thirds' of Russian oil imports

Valeurs Actuelles

Rachat de Twitter : Elon Musk accuse la société de dissimuler des informations et menace de retirer son offre

Le feuilleton Twitter – Elon Musk ne semble pas près de se terminer. Plus d’un mois après l’annonce du rachat du réseau social par le multimilliardaire, le dossier n’est toujours pas finalisé. Pire encore, l’excentrique patron de Tesla et SpaceX semble prendre un malin plaisir à souffler le chaud et le froid. Lundi 6 juin, rapporte BFMTV, il a une nouvelle fois menacé la direction de Twitter d’annuler l’ensemble de l’opération.

Dans un document publié ce lundi, il explique notamment que l’entreprise californienne « résiste activement » à plusieurs de ses demandes d’informations, notamment autour du nombre de faux comptes existant sur l’application. Une résistance qu’Elon Musk estime être une violation manifeste des engagements pris par le réseau social dans le cadre des négociations.

Un dernier obstacle d’importance

« Elon Musk se réserve tous les droits en résultant, y compris son droit de ne pas consommer la transaction et son droit de résilier l’accord de fusion », est-il écrit noir sur blanc dans le document précité, adressé au responsable juridique de Twitter. Depuis le début des discussions, le réseau social assure que les faux comptes ne représente que 5% des utilisateurs inscrits sur la plateforme.

La question des faux comptes est primordiale dans le cadre du rachat de Twitter. « Comment les annonceurs peuvent-ils savoir ce qu’ils paient vraiment ? », avait déjà déclaré Elon Musk par le passé, estimant qu’un tel sujet est « une question fondamentale pour la santé financière de Twitter. » Et donc, fatalement, pour la viabilité d’un tel rachat. Reste à savoir si cet ultime obstacle sera levé : en attendant, les autorités américaines de la concurrence ne sont pas saisies du dossier, ce qui équivaut à un feu vert laissant le champ libre à la finalisation du rachat.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Démocratie et recherche

Chronique

Sylvestre Huet

L’élection de notre Assemblée nationale approche. Le moment de s’interroger sur les projets des futurs élus pour la science, dont leur rapport à l’autorité politique. Car, Emmanuel Macron en a un. Ses mots-clés ? Autoritarisme et bureaucratie.

Autoritarisme ? Un décret du 28 avril 2022 donne encore plus de pouvoir aux dirigeants nommés par le gouvernement sur le recrutement et la carrière des chercheurs. En particulier au CNRS, le Centre national de la recherche scientifique. Au détriment de la participation des jurys collectifs et mixtes, formés de scientifiques élus par leurs pairs et d’autres nommés par le pouvoir politique.

Bureaucratie ? C’est l’empilement sans fin des évaluations paperassières des projets nés dans les laboratoires, par une Agence nationale de la recherche où règne le conformisme. La mise en concurrence acharnée des établissements, laboratoires et individus au détriment d’une politique cohérente fondée sur l’intérêt général.

En synergie avec la chicheté des budgets de la recherche publique, cette stratégie délétère pourrait bien déclencher le démantèlement du CNRS. Un vieux rêve de la droite. Le pouvoir politique actuel préfère le saborder, avec nos capacités scientifiques, que de revenir à ses excellents principes, dont la délibération des politiques scientifiques par les chercheurs eux-mêmes, posée lors de sa véritable fondation en 1945.

L’historien Jean-Pierre Vernant, le 18 décembre 1984, recevant la médaille d’or du CNRS (1), évoquait ainsi ces principes  : « André-Georges Haudricourt a opposé la mentalité des peuples pasteurs à celle des peuples jardiniers. La domestication des animaux aurait conduit les pasteurs à concevoir la domination du roi sur ses sujets. Le sceptre royal est un bâton. Les peuples jardiniers prendraient pour modèle de l’exercice du pouvoir l’horticulteur, dont l’intervention ne vise ni à soumettre ni à contraindre, mais, en ac cord avec l’élan de chaque plante, à la laisser mieux pousser. Quand il nous a pris sous sa tutelle, le CNRS n’a pas voulu nous dominer : il a déblayé et irrigué le terrain autour de nous, écartant les obstacles, écrasant les trop grosses mottes, nous apportant l’eau dont nous avions besoin. La recherche est un jardin. Pour qu’il fleurisse, ceux qui en ont la charge doivent se faire jardiniers plutôt que bergers. »

la chronique scientifique de sylvestre huetRecherche scientifiquecnrs
Valeurs Actuelles

Immobilier : l’heure des arbitrages

La crise sanitaire du Covid restera à jamais dans les mémoires des professionnels de l’immobilier. Et pas seulement pour la hausse des prix (+ 7,1 % en 2021) qui a suivi : après tout, le marché de la pierre est sur une tendance vertigineuse depuis plus de vingt ans. D’abord à Paris, où les prix au mètre carré ont franchi la barre des 10 000 euros, après avoir triplé en euros constants depuis 2001, mais aussi dans le reste du territoire, où ils augmentent désormais plus rapidement que dans la capitale.

Les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes

Non, ce que nous retiendrons de la pandémie, c’est l’appel de la chlorophylle et de l’iode qu’ont ressenti les Français après les confinements. Et plus qu’une envie de grand air, la crise sanitaire a créé chez les Français un besoin d’espace. En ville comme à la campagne, ils veulent plus de volume, une pièce supplémentaire ou des espaces verts. Avec le Covid, les propriétaires se sont parfois rendu compte qu’ils avaient sacrifié leur confort de vie pour habiter au plus près de leur travail. Depuis un an et demi, ils sont revenus aux fondamentaux, une quête de “mieux vivre”. « Cela s’est traduit par une vague sans précédent de Paris vers la province et des villes vers la campagne », observe Olivier de Chabot-Tramecourt, directeur général de Mercure.

Le marche du luxe se porte bien

« Un besoin de reconnexion avec la nature et les provinces françaises » , décrypte Bertrand Couturié, directeur associé de Barnes Propriétés et Châteaux. Jamais le marché du luxe, en particulier celui des maisons avec jardin à Neuilly-sur-Seine ou à Saint-Cloud, ne s’est aussi bien porté. Chez Féau, les transactions sur les biens de plus de 3 millions d’euros ont augmenté de 188 % depuis le premier quadrimestre 2019 ! « Et les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes ; de fait, les prix sont résolument orientés à la hausse » , analyse Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau. De son côté, le président de Barnes, Thibault de Saint Vincent, ajoute : « À Paris ou en proche banlieue, les terrasses qui ouvrent de plain-pied sur un salon, qui se pondéraient auparavant à 50 %, se valorisent désormais au prix d’un mètre carré intérieur. »

On peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part

L’autre effet de la pandémie se mesure sur les marchés financiers. Les flux de liquidités des banques centrales ont propulsé les Bourses mondiales à des valorisations record : dans cet environnement risqué, l’immobilier, notamment le patrimoine de jouissance, c’est-à-dire la résidence principale mais aussi secondaire, est devenu plus que jamais une valeur refuge. Avec, à la clé, une modification du profil des candidats aux maisons de campagne : « Avant le Covid, notre clientèle était essentiellement composée de passionnés de vieilles pierres. Dès le premier confinement, nous avons observé l’arrivée d’une clientèle en quête de verdure, qui présentait un fort pouvoir d’achat et cherchait tous les attributs de confort moderne » , précise Olivier de Chabot-Tramecourt.

« Avec l’acceptation durable du télétravail, la crise sanitaire a entraîné l’apparition d’un nouveau concept : la résidence semi-principale ou semi-secondaire », renchérit Bertrand Couturié. En somme, un temps partagé entre deux lieux de vie ; le plus souvent un appartement à Paris ou dans une grande métropole et une maison de campagne ou en bord de mer. Au cours des dernières années, les marchés de Bordeaux, Nantes et Rennes ont pleinement profité de l’effet TGV. Ce phénomène a conduit à des hausses de prix spectaculaires. De la même façon, on peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part. Mais il est difficile de mesurer l’ampleur de ce mouvement, car le marché régional est déjà très tendu. Plus que l’accessibilité, c’est l’absence de nuisance sonore ou visuelle qui constitue le premier critère de choix.

Même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote

« Plusieurs de nos clients se sont installés au Cap-Ferret, sur la Côte basque ou sur la Côte d’Azur dans l’optique d’y passer entre trois et sept mois par an. Mais après négociation avec leur employeur, ces résidences semi-secondaires deviennent principales » , confie Thibault de Saint Vincent. Il cite l’exemple d’une famille qui se partageait entre son appartement parisien à Montmartre et sa maison à Saint-Malo, avant qu’un rapprochement professionnel ne lui permette de s’installer complètement dans cette dernière.

De nouvelles envies

Les régions qui combinent la proximité de Paris – entre une et deux heures de la capitale – et la facilité d’accès aux gares sont aussi les grandes gagnantes. Parmi les plus prisées, la Normandie, réputée pour ses nombreux loisirs (golf, équitation, chasse… ). Les agences immobilières – dont Sotheby’s, qui vient d’ouvrir une agence à Rouen – ne s’y sont pas trompées. Les biens au prix élevé (1,3 million d’euros pour une maison de 200 mètres carrés à Deauville dans l’agence Daniel Féau, 2,94 millions pour une propriété de 300 mètres carrés à Honfleur chez Barnes) partent parfois en moins d’une semaine et les offres manquent. Le même phénomène s’observe dans le Perche, où les prix oscillent autour de 1,25 million d’euros pour une magnifique propriété à proximité de Mortagne-au-Perche (agence Patrice Besse) et, dans une moindre mesure, en Bourgogne, en particulier sur la côte viticole qui s’étend de Mâcon à Dijon. La région Hauts-de-France, totalement délaissée jusqu’en 2019 et dont les prix sont jusqu’à deux fois inférieurs à ceux de la Normandie, reprend aussi des couleurs.

En cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille.

Signe de ce nouvel attrait, même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote. « Nous vendons trois fois plus de châteaux qu’avant la crise sanitaire. Même dans des régions peu attirantes, la dynamique est là », poursuit Charles-Marie Jottras. Mais attention, acheter un château, ou plus simplement une maison de campagne, engage une vie ; il faut de la passion et une envie manifeste d’investissement, pas seulement financier mais aussi en moyens humains, en énergie, en temps. « Choisissez votre propriété en fonction de votre projet de vie et surtout de vos moyens. Ce n’est pas le château qui s’adapte au châtelain mais bien l’inverse » , glisse Olivier de Chabot-Tramecourt.

L’année 2021 a été celle de tous les records. 2022 sera sans doute une année moins florissante, d’abord parce que la hausse des prix de l’immobilier – et de ceux des matières premières nécessaires aux travaux – a réduit le pouvoir d’achat des ménages. Ensuite parce qu’on ne peut exclure le risque de hausse des taux d’intérêt, même si, pour l’heure, la compétition entre les banques permet encore d’obtenir d’excellentes conditions de crédit. « Depuis plusieurs décennies, les biens luxueux sont beaucoup moins impactés par la hausse des taux que le reste du marché » , estime Charles-Marie Jottras. Il rappelle qu’en cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille. En plus de son patrimoine.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Smashing the glass ceiling: EU bill calls for 40% quota for women on boards

Issued on: 10/06/2022 - 17:13

Annette Young Follow

In what is set to be a landmark agreement for gender equality, the EU is to vote on legislation where companies will face mandatory quotas to ensure women have at least 40 percent of seats on corporate boards. Annette Young talks to Carlien Scheele from the European Institute for Gender Studies on what it means for businesses across the European bloc. Also as the Taliban continues to ban schooling for girls aged over 11, we meet the Afghan people risking all to ensure girls receive an education. Plus the story of Viola Smith, the first female professional jazz drummer who fought for greater recognition of women in the industry.

L'Humanité

Préhistoire. À Marseille, la grotte Cosquer, un joyau à la portée de tous

Actu

Dans la cité phocéenne, la villa Méditerranée a ouvert au public une reconstitution de ce site majeur de l’art pariétal au paléolithique, désormais presque englouti par la montée des eaux.

Christophe Deroubaix

Nul besoin d’enfiler une combinaison, d’ajuster son masque, de vérifier son détendeur, de descendre à 37 mètres de profondeur, de remonter une galerie de 116 mètres de longueur, bref d’être un plongeur expérimenté, qui, plus est, disposant d’une autorisation. Prenez plutôt le métro, rendez-vous à la villa Méditerranée, juste à côté du désormais célèbre Mucem (Musée des civilisations d’Europe et de Méditerranée).

Préhistoire. La grotte Cosquer, une « beauté minérale » qui émerge de l’oubli

Empruntez l’ascenseur – pardon, le caisson de plongée fictif – qui descend aussi, paraît-il, à 37 mètres sous le niveau de la mer, montez dans une nacelle, à la façon du train fantôme de nos enfances, et laissez-vous (audio)guider pour un « voyage extraordinaire », selon le directeur du site, Frédéric Prades. Vous n’êtes certes pas dans la grotte Cosquer, classée Monument historique et site majeur de l’histoire de l’art pariétal au paléolithique, dont « l’importance scientifique mondiale » est rappelée par Xavier Delestre, conservateur régional de l’archéologie à la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Vous êtes dans « Cosquer Méditerranée », sa reconstitution, vingt fois annoncée et enfin réalisée.

Égyptologie. Dans les manuscrits de Champollion

Trois ans et 23 millions d’euros plus tard

« Cela a même été un vrai serpent de mer. Ça fait vingt ans que l’on y pense. Quand on m’a appelé il y a trois ans, je me suis dit que c’était une tentative de plus », se remémore Michel L’Hour, archéologue sous-marin dont les surnoms trouvés sur Wikipédia sont assez éloquents (Indiana Jones en combinaison, Barberousse aux pieds palmés), également membre du conseil scientifique. Trois ans et 23 millions d’euros plus tard, Cosquer Méditerranée se dévoile, depuis le samedi 4 juin, au public.

Comme son nom l’indique, ce lieu unique serait resté totalement anonyme sans Henri Cosquer. Dans les années 1980, cet habitué de l’École de plongée de Cassis entretient à ses heures perdues son « jardin secret » : la fouille dans les calanques. En 1985, du côté du cap Morgiou, il aperçoit une galerie, s’y engouffre, remonte le fameux siphon immergé de 116 mètres, débouche sur la plage d’une caverne. Il y retourne ensuite à plusieurs reprises. Un jour, il pose sa lampe sur une roche. Le faisceau de lumière éclaire le motif d’une main. Il vient de découvrir un lieu unique, une grotte tellement éloignée des autres grottes alors connues. L’exploration totale du lieu fera apparaître une richesse absolument exceptionnelle avec 500 entités d’art pariétal.

Des œuvres réalisées entre 33 000 et 19 000 ans

Il y a 33 000 ans – soit 320 générations, calcule aujourd’hui Henri Cosquer –, la grotte se trouvait au sec. Le niveau de la mer était 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui, et le rivage se situait à 12 kilomètres de son entrée. Des groupes d’Homo sapiens y ont d’abord laissé des empreintes de mains. Puis, génération après génération, pendant près de 15 000 ans, leurs descendants dessinent des chevaux, des aurochs (l’ancêtre de tous les bovidés, disparu au XVIIe siècle), des cervidés, bisons, cerf-mégacéros, bouquetins, chamois, antilopes saïga et même… des pingouins et des phoques. Il fait alors glacial sur les côtes provençales. On discerne également une vulve, les représentations sexuelles constituant un classique de l’art préhistorique.

Les datations au carbone 14 permettent de déterminer que les œuvres ont été réalisées il y a entre 33 000 et 19 000 ans. La majorité d’entre elles sont gravées au silex ou avec les doigts, une cinquantaine sont dessinées au charbon de bois, une dizaine associent gravure et charbon. Du pigment rouge est utilisé pour les empreintes de mains. À côté de l’œuvre de ces artistes du paléolithique, on retrouve des outils en silex, des coquillages marins, dont une coquille de pecten contenant un morceau de charbon de bois, une boulette d’argile pétrie avec des empreintes distinctes, une plaquette de calcite façonnée et utilisée comme lampe, des traces de foyers au sol, de mouchage de torches.

Une opération de « sauvetage virtuel »

Trente-sept ans après sa découverte, l’inventaire n’est pas encore terminé et ne le sera sans doute jamais. Un phénomène commencé il y a 10 000 ans s’accélère en raison du réchauffement climatique. Depuis la fin de la dernière glaciation, la montée des eaux a englouti les 4/5 es de la grotte. Le 1/5 e restant est grignoté à raison de 3 millimètres par an. À terme, ce joyau sera totalement englouti. Selon Geneviève Pinçon, directrice du Centre national de préhistoire, « c’est le site en France pour lequel on sait qu’on ne pourra pas sauver grand-chose. Tous les jours, on y perd quelque chose, c’est pourquoi le fouiller est devenu une urgence ».

Cosquer Méditerranée se voit en opération de « sauvetage virtuel ». À partir de la réalisation d’un modèle 3D, les équipes en charge du projet, constituées d’une centaine de personnes, ont dû surmonter d’innombrables obstacles, notamment celui de faire tenir les 2 300 m2 de la grotte, qui a la forme d’un huit, au deuxième sous-sol de la villa Méditerranée, dans un carré de 1 750 m2. Trois années de travaux dantesques et, pour le visiteur, trente-cinq minutes à déambuler dans ce « Lascaux des mers », comme si l’on remontait le temps de 33 000 années.

À voir sur Arte, le 25 juin, à 22 h 20 :  de Marie Thiry.

Site culturel La villa Méditerranée sauvée de la noyade

En accueillant une reconstitution de la grotte Cosquer, la villa Méditerranée échappe finalement au statut d’« éléphant blanc » qui lui semblait promis depuis que Michel Vauzelle, alors président (PS) de la région Paca, s’était mis en tête de créer à côté du Mucem un autre lieu, plus réflexif et « politique ». Comme le redoutaient nombre d’observateurs et d’élus, il n’a jamais trouvé sa fonction et, inauguré en 2013, il fut fermé en 2018. Ne demeuraient que l’acte architectural signé Stefano Boeri (le plus long porte-à-faux habité au monde) et une addition salée (73 millions pour la construction au lieu des 20 initialement prévus). L’actuel président ex-LR macrono-compatible Renaud Muselier se retire une épine du pied et, en cas de succès populaire, pourra en revendiquer une part du crédit.

préhistoiremarseillesciences
France24 - World

Shanghai to lock down millions again for new testing drive

Issued on: 10/06/2022 - 12:07

NEWS WIRES

Shanghai will impose fresh lockdowns on residents in several city districts this weekend during a mass testing drive, officials said Friday, as President Xi Jinping called for China to stick "unswervingly" to its strict zero-Covid strategy.

China is the last major economy still pursuing a policy of stamping out all outbreaks, wielding snap lockdowns, mass testing and mandatory quarantines.

But the strategy has come under heightened scrutiny after the fast-spreading Omicron variant triggered sweeping restrictions in major cities such as Shanghai and Beijing, hammering the world's second-biggest economy.

In Shanghai, at least 15 of the city's 16 districts -- totalling more than 23 million people -- said they would conduct PCR tests on residents in the coming days, while six areas said they would impose lockdowns during the testing drive.

The districts that will impose some lockdowns -- Minhang, Yangpu, Putuo, Fengxian, Qingpu and Changning -- are home to more than eight million people.

The mass testing, announced in a series of notices released locally on Thursday and Friday, comes less than two weeks after Shanghai began stumbling out of a gruelling lockdown marked by food shortages and scattered protests.

Despite loosening many restrictions after finally containing China's worst outbreak in two years, skittish authorities have continued to impose a shifting mosaic of curbs to guard against a resurgence.

The announcement of mass testing prompted fears of a backslide from weary residents in Shanghai.

"I have an ominous feeling," wrote one user on China's Weibo social media platform.

Another wrote that fences had started to be put up dividing their residential community into two large areas, adding that they saw panic-buying of rice and oil at the neighbourhood supermarket.

Chinese leaders have attempted to thread the needle between crushing the virus and limiting the damage of lockdowns, with President Xi on Thursday calling for "efficiently coordinating Covid-19 prevention and control with economic and social development".

But he said China's "dynamic zero-Covid approach must be unswervingly upheld", according to state news agency Xinhua.

Shifting mosaic of curbs

Experts predict that China will struggle to meet its economic growth target of around 5.5 percent this year as virus lockdowns force business shutdowns and snarl supply chains.

The World Bank has sharply slashed its 2022 growth forecast for China to 4.3 percent, warning this week that Covid disruptions could further slow recovery.

The shockwaves from China's zero-Covid policy have hit the global economy as well, especially after the lockdown in Shanghai -- the country's biggest city and a major global shipping hub.

Parts of Beijing have also reimposed some restrictions after loosening work-from-home orders and allowing restaurants in the capital to reopen for indoor dining earlier this week.

Two central districts on Thursday ordered the closure of bars, nightclubs and internet cafes, local media reported, after the capital reported a cluster of infections linked to entertainment venues.

Beijing has reported nearly a dozen recent cases connected to nightclubs, after several days of no new cases outside of restricted areas.

Officials put up fresh barriers around several residential compounds in the city overnight, including one near the Beijing's embassy district where an AFP reporter saw workers building metal fences and transporting pets out of the compound in crates.

Some companies have also asked employees to prepare to resume working from home, while others were barred from entering their offices after Covid cases or close contacts were found to have visited the buildings.

The latest Beijing outbreak drew anger on Chinese social media, with some blaming club patrons for partying, while others pointed their fingers at the city government and testing agencies.

"'Clearing' Covid seems like a joke... Otherwise where did these new cases come from?" one Weibo user asked, referring to the city's previous declaration that it had "cleared" cases outside of quarantined areas.

China reported 73 new local infections on Friday, including eight in Beijing and 11 in Shanghai, according to the National Health Commission.

(AFP)

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China doubles down: Can Xi Jinping stick to zero-Covid policy?

WHO chief says China's zero-Covid strategy is 'unsustainable'

Business Daily

China's economy takes a hit from Covid-19 lockdowns

Valeurs Actuelles

Vivre l’Harmonie à l’île Maurice

Lîle Maurice fut créée d’abord, et ensuite le paradis fut copié sur l’île Maurice… Une citation de Mark Twain tirée de son ouvrage Following The Equator. Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels (déjà implanté sur l’île depuis 1952 avec 8 hôtels) s’en sont sans doute inspirés pour leur projet immobilier, Harmonie Golf & Beach Estate. S’étendant sur une surface de 150 hectares sur la côte ouest de l’île, précisément aux Salines à Rivière Noire, il prévoit la construction, à terme, de 220 villas de luxe, destinées aux acheteurs mauriciens comme étrangers, bâties autour d’un golf de 18 trous, dessiné par Sandlake Golf Design. D’un montant de 250 millions d’euros, il devrait voir le jour en 2025 (pour la première phase) et sera commercialisé en France par un des grands spécialistes de l’immobilier de prestige, Vaneau Luxury Real Estate.

Trois types de villas (les Harmonie Golf Villas), disposant de 3 chambres avec salle de bains, nichées sur des surfaces moyennes de 2 000 mètres carrés, sont proposées à la vente, chacune ayant une orientation principale : le modèle N (pour nord, située face au golf et à la montagne de la Tourelle du Tamarin, surface intérieure nette de 169 mètres carrés pour une surface bâtie de 401 mètres carrés), le modèle W (pour ouest, face au coucher de soleil, 177 mètres carrés pour 430) et le modèle S (pour sud, avec vue sur la mer et la péninsule du Morne, 204 mètres carrés pour 507). Chaque acheteur pourra ensuite choisir entre trois types de décoration (Typik, Metalik et Basaltik).

Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels ont apporté un soin particulier à l’aspect durabilité du projet. Pour chaque villa, l’agence JFA Architects s’est inspirée de la maison de type créole, et a œuvré pour réduire les besoins en énergie (- 30 % par rapport à la norme internationale EarthCheck). Cela a été rendu possible en favorisant la circulation naturelle et transversale de l’air autour d’un patio central à l’allure tropicale, et en utilisant des matériaux à faible empreinte carbone, sélectionnés pour leurs propriétés visant à diminuer la quantité de chaleur et purifier la qualité de l’air.

Le prix catalogue – les villas sont commercialisées en Vefa (vente en l’état futur d’achèvement), sous le cadre légal du Property Development Scheme -varie entre 1,49 million d’euros pour la villa N et 1,61 million pour le modèle S. Ce prix pourra augmenter en fonction des options retenues par les acquéreurs ; il y en a une vingtaine disponibles, dont l’installation de panneaux solaires photovoltaïques (et ce, afin d’avoir une villa 100 % hors réseau électrique) et une quatrième chambre. Il conviendra ensuite de prévoir des charges mensuelles de gestion d’environ 500 euros.

Les promoteurs du projet se sont également engagés à soutenir le progrès économique et social de la région : 5 000 emplois sur le site devraient être créés pendant les trois phases de construction, dont 1 500 lors de la première qui comprendra la construction de 81 villas, du club house et des 9 premiers trous du parcours, tandis qu’il devrait y avoir à terme 500 emplois permanents créés. Il y aura aussi un programme social de 1 million d’euros destiné à l’éducation des jeunes, la formation des adultes, la culture, les loisirs et le sport, l’entrepreneuriat et l’amélioration des conditions de vie.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Haiti’s Lost Billions

By Lazaro GamioConstant MéheutCatherine PorterSelam GebrekidanAllison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

The choice: money or war.

The choice: money or war.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

French National Library

French National Library

In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.

Lepelletier de Saint Remy

But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

What France demanded

150 million francs

1st payment

2nd

3rd

4th

5th

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

That was part of France’s plan.

That was part of France’s plan.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

Departmental Archives of Landes

Federico Rios for The New York Times

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

French National Library

In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.

Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.

National Archives, France, CC//379

Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.

The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.

Mauricio Lima for The New York Times

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

It was a disaster — national in name only.

It was a disaster — national in name only.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

Haiti’s debt burden

In 1825 french francs

Double debt

1874 and 1875 loans

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Library of Congress

By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.

French National Library

In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.

U.S. Navy

Museum of the City of New York, via Getty Images

Library of Congress

Bettmann Archive/Getty Images

Bettmann Archive/Getty Images

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Their loot was in New York within days.

Their loot was in New York within days.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

Haiti’s Debt Burden

In 1825 french francs

Americans invade

Franc loses value

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Bettmann Archive/Getty Images

Damon Winter/The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Adriana Zehbrauskas for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.

France24 - World

Blood found in suspect’s boat as Brazilian police probe Amazon disappearances

Issued on: 10/06/2022 - 04:05

NEWS WIRES Shirli SITBON

Traces of blood have been found on the boat of a suspect arrested in connection with the disappearance of a British journalist and a Brazilian indigenous expert in the Amazon, authorities said Thursday, as calls grew for officials to intensify the search.

Dom Phillips, 57, a regular contributor to The Guardian newspaper, and Bruno Pereira, 41, a specialist in indigenous peoples, were reported missing on Sunday after they ventured into the middle of the Amazon rainforest.

“Traces of blood were found on the boat of Amarildo da Costa de Oliveira, 41,” Brazil police said in a statement, saying that the suspect known as “Pelado” was arrested on Tuesday.

“The material collected is on its way to Manaus,” the capital of the Amazonas state region, for expert analysis, the statement added.

It was accompanied by images of investigators taking photos of what appeared to be a small bloodstain on a blue tarp inside a motorboat with peeling paint.

The statement is a grim twist in the ongoing search for the two men, whose fate remains unknown.

The Brazilian authorities said they are hopeful of finding the pair alive but do not exclude any outcome, including that of homicide, in a region where trafficking is rife.

High-profile personalities and environmental and human rights groups have rallied to the cause, urging President Jair Bolsonaro to step up the search.

“Where is Dom Phillips? Where is Bruno Pereira?” asked the journalist’s sister, Sian Phillips, in a statement to the media during a gathering of around 30 people in front of Brazil’s embassy in London.

“We want the UK authorities to put pressure on the Brazilian government,” she added, before she and other family members were received by the ambassador.

“We want to carry on with the search. We want to find out what is happening to them and we want anyone responsible for any criminal act to be brought to justice. We want a persistent deep and open investigation,” she added.

She blamed the Brazilian authorities for delaying the search but said they “all have hope” that the pair will be found.

“He is a great writer and journalist. He is a caring man. He cares about the environment. He loves Brazil,” Phillips said of her brother.

“He’s a great guy and we love him with all our heart.”

“We’ve been assured that everything has been done that can be done,” Paul Sherwood, Phillips’ brother-in-law, told AFP.

Phillips and Pereira went missing in the Javari Valley in Amazonas state, located in the west of the Amazon basin, near Peru.

Witnesses said they saw the suspect speeding by in a boat going in the same direction as Phillips and Pereira when they were last seen. Police said the man had been arrested for carrying unlicensed caliber ammunition and drugs.

The remote region is experiencing an escalation in armed violence due to the presence of miners, gold diggers, poachers and drug traffickers.

(AFP)

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Fears rise as UK journalist goes missing in Amazon

British journalist, Brazilian indigenous expert missing in the Amazon after threats

Brazil storm death toll rises to at least 100

BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

L'Humanité

Santé. Pour vivre longtemps, mieux vaut vivre avec l’élu(e) de son cœur

Actu

Les personnes célibataires atteintes d’insuffisance cardiaque semblent avoir une mortalité significativement plus élevée que celles qui vivent en couple. Une récente étude confirme cette étonnante hypothèse, déjà soulevée en 2017. Explications.

Jérémie Bazart

En 2017, une étude de l’université d’Atlanta publiée dans le « Journal of the American Heart Association » établissait un lien statistique entre le statut matrimonial d’une personne et son risque de décès.

En l’occurrence, l’étude, qui portait sur plus de 6 000 patients, montrait un risque accru de décès par arrêt cardiaque de 52 % chez les personnes célibataires, divorcées, séparées, veuves ou jamais mariées, par rapport aux personnes mariées…

En pratique, les patients ont été suivis pendant 3,7 ans et, sur cette période, plus de 1 000 décès ont été à déplorer. Dans le détail, concernant le risque de décès par arrêt cardiaque, l’étude a montré qu’il était augmenté de 40 % pour les personnes qui n’avaient jamais été mariées ; de 41 % pour les personnes divorcées ou séparées ; et de 71 % pour les personnes veuves. « J’ai été quelque peu surpris par l’ampleur de l’influence du mariage sur les patients cardiaques », déclarait alors l’auteur principal de l’étude dans un communiqué de l’université d’Atlanta.

Chaque semaine La chronique de Christophe Prudhomme, médecin urgentiste

Ces données coïncident avec une étude française de l’Insee de 2007. Pour expliquer en partie ce résultat, le chercheur d’Atlanta mettait en avant le soutien social fourni par le mariage, et le fait d’avoir un compagnon ou une compagne pour « s’occuper » de soi.

Manque de confiance pour gérer la maladie

Cinq ans plus tard, ce critère de l’aidant est également au cœur d’une nouvelle étude, présentée au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Madrid. « Le soutien social aide les personnes à gérer des conditions à long terme », a déclaré dans un communiqué de l’ESC l’auteur de l’étude, le Dr Fabian Kerwagen, du Centre d’insuffisance cardiaque de l’hôpital universitaire de Wurtzbourg, en Allemagne.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« Les conjoints peuvent aider à l’observance des traitements, encourager et aider à développer des comportements plus sains, ce qui pourrait affecter la longévité. Dans cette étude, les patients non mariés présentaient moins d’interactions sociales que les patients mariés et manquaient de confiance pour gérer leur insuffisance cardiaque. Nous cherchons à savoir si ces facteurs pourraient expliquer le taux de survie de ces patients. »

Cette fois, l’étude présentée a inclus 1 008 patients hospitalisés entre 2004 et 2007 pour insuffisance cardiaque ; 633 (63 %) étaient mariés et 375 (37 %) célibataires, dont 195 veufs, 96 jamais mariés et 84 séparés ou divorcés. Au départ, la qualité de vie, les limitations sociales (1) et l’autoefficacité (2) ont été mesurées à l’aide d’un questionnaire spécialement conçu pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. L’humeur dépressive a également été évaluée à l’aide d’un questionnaire standard sur la santé du patient.

« À propos de la qualité de vie globale ou de l’humeur dépressive,  explique Fabian Kerwagen, nous n’avons pas observé de différence entre les deux populations. En revanche, le groupe non marié a obtenu de moins bons résultats en matière de limitations sociales et d’autoefficacité par rapport au groupe marié. » 

Adapter la posologie au degré de célibat

Au cours du suivi, 679 (67 %) patients sont décédés, et le fait d’être célibataire plutôt que marié était associé à des risques plus élevés de décès, toutes causes confondues. Comme pour l’étude de 2017, les patients veufs présentaient le risque de mortalité le plus élevé, avec des risques augmentés de 1,7 pour les décès toutes causes et de 2,22 pour ceux liés à des maladies cardio-vasculaires, par rapport au groupe marié.

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

« Le lien entre le mariage et la longévité indique l’importance du soutien social pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Un lien qui a vraiment été démontré avec la mise en place des distanciations sociales pendant la pandémie. Les professionnels de la santé devraient envisager de demander aux patients leur état civil et, plus largement, leur groupe social afin de recommander l’appui de groupes de soutien dans l’objectif de combler des lacunes potentielles », poursuit Fabian Kerwagen. Une piste pour les nombreux malades à travers le monde et en France ?

En 2017, les auteurs allaient même jusqu’à suggérer qu’il pourrait être important de tenir compte de l’état matrimonial d’un patient dans le traitement de sa maladie coronarienne ! Il s’agirait en quelque sorte d’adapter la posologie au degré de célibat… Un critère qui n’est, pour le moment, pas intégré dans les ordonnances ou dans les prises en charge !

Les maladies cardio-vasculaires en France et dans le monde

Ces maladies constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la première cause de mortalité dans le monde et, d’ici à 2030, près de 23,6 millions de personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou accident vasculaire cérébral, principalement).

Les principaux facteurs de risques de ces pathologies sont constitués par une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool. L’OMS affirme que ces facteurs de risques comportementaux sont responsables d’environ 80 % des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux.

En France, selon la Fédération française de cardiologie, ces pathologies représentent la première cause de mortalité chez les femmes et les plus de 65 ans, et la seconde chez les hommes. Elles provoquent 31 % des décès, ces chiffres progressant chaque année, et seraient à l’origine d’environ 140 000 décès par an, soit 400 morts par jour.

sciencesSantémédecine
New York Times - World

How a French Bank Captured Haiti

How a French Bank Captured Haiti

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

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How a French Bank Captured Haiti

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By Matt ApuzzoConstant MéheutSelam Gebrekidan and Catherine Porter

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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.

Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.

But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.

“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.

Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.

Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”

It was all a mirage.

The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.

Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.

Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.

Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.

And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.

French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.

Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.

The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.

That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”

A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)

Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.

The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.

By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.

The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.

The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.

The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”

But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.

And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.

More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.

It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.

“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”

Hopes and Aspirations

Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.

Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.

Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.

Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.

These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.

Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.

“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”

But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”

Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.

A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.

‘We Owe More Than Before’

Durrieu knew how to sell a dream.

Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.

It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.

Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”

None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.

“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”

The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”

Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.

Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.

The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.

That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.

The National Bank

Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.

The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.

Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.

The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.

Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.

Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”

Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.

Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.

‘Betrayed by Their Own Brothers’

The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.

In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”

When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.

Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.

Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.

“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”

That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.

“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”

Dashed Hopes

Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.

The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.

“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.

Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.

The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”

Yet Another Loan

The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.

Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.

Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.

It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.

Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.

“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”

The Fall of the National Bank

Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.

The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.

Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.

But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.

In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.

That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”

As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.

“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”

That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.

By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.

The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.

After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.

It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.

Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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France24 - World

France, Germany, UK urge Iran to ‘cease its nuclear escalation’, finalise deal

Issued on: 10/06/2022 - 00:50

NEWS WIRES

Germany, the United Kingdom and France on Thursday urged Iran to “cease its nuclear escalation” and “urgently conclude the deal currently on the table” to revive the 2015 nuclear agreement.

“There has been a viable deal on the table since March,” they said in a joint statement.

“We regret that Iran has not seized the diplomatic opportunity to conclude the deal. We urge it to do so now.”

Formally known as the Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA), the 2015 deal gave Iran relief from crippling economic sanctions in exchange for curbs on its nuclear activities.

But in 2018 then US president Donald Trump unilaterally pulled out of the pact and reimposed sanctions, prompting Iran to begin rolling back on its own commitments.

Talks to revive the deal began in April last year, but have stalled since March.

The UN atomic energy watchdog earlier Thursday said Iran was removing 27 surveillance cameras at its nuclear facilities, warning this could be a “fatal blow” to the negotiations.

“These actions only aggravate the situation and complicate our efforts to restore full implementation of the JCPOA,” the joint statement said.

“We urge Iran to... cease its nuclear escalation, and urgently conclude the deal currently on the table to restore the JCPOA, while this is still possible.”

(AFP)

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Iran disconnects nuclear site cameras as IAEA raises concern over uranium traces

Iran arrests dozens protesting sudden price hike in food staples

Iran says two French nationals held for trying to 'foment unrest'

L'Humanité

Un rapport sénatorial propose de dynamiter l’audiovisuel public

Actu

Le financement de la télévision et de la radio publiques subit des attaques inquiétantes. La dernière en date émane d’une mission de contrôle conjointe des commissions sénatoriales des Finances, de la Culture, de l’Éducation. Présentée jeudi 9 juin, elle représente un danger sur ce bien public.

Caroline Constant

C’est une vraie bombe qu’ont lancée jeudi 9 juin les deux sénateurs LR Roger Karoutchi et Jean-Raymond Hugonet, avec leur rapport sur le financement de l’audiovisuel. Ils proposent, ni plus ni moins, d’exploser l’audiovisuel public, et de remettre aussi, politiquement, la main dessus. Leurs dix préconisations n’ont qu’un seul but : les économies, à tous les niveaux, sous prétexte de redonner de la cohérence et des contenus, jugé «pas particulièrement innovants ou originaux», voire «insuffisants sur le numérique».

Ce rapport tombe alors que le candidat à la présidentielle, depuis réélu, Emmanuel Macron, a promis de supprimer la redevance qui finance, à hauteur de 3,14 milliards, France Télévisions, Radio France, L’INA, Arte et France Médias Monde. La raison essentielle : cet impôt était adossé à la taxe d’habitation, elle aussi supprimée, et sa collecte, selon les deux rapporteurs, reviendrait trop cher : elle demanderait à conserver l’équivalent aux impôts de 200 emplois équivalent temps plein. Ils proposent donc d’intégrer à la loi de finances, dès l’exercice 2022, un financement de ces sociétés, avec un plan pluriannuel, révisable entre deux exercices, et piloté par une nouvelle structure, de cinq membres, présidée par un magistrat de la Cour des comptes. Exit aussi la publicité, pour eux : à «services publics, ressources publiques, et secteur privé, ressources privées», écrivent-ils. Seule petite épine dans leur pied : les ressources induites par la publicité rapportent 400 millions d’euros, à porter donc sur le budget de l’État. Ils réclament aussi, tout de suite, la fin des parrainages des émissions, notamment sur la télévision publique.

Le credo des deux sénateurs est donc de réduire la voilure. Même s’ils se cachent derrière des volontés de «vrai projet de l’actionnaire (l’État)» pour justifier cette position. La première de leur préconisation est d’ailleurs de remettre au goût du jour, d’ici 2025, soit la fin du mandat de la présidente de France Télévision, Delphine Ernotte-Cunci, la fameuse holding, suggérée par l’ancien ministre de la Culture Franck Riester. Le projet avait été abandonné en 2020. Cette holding regrouperait toutes les entités de l’audiovisuel public, ce qui permettrait, selon les sénateurs, de «prioriser» les projets. Lionel Thompson, syndicaliste SNJ-CGT à Radio-France, ne se fait guère d’illusions : «Partout où cela a été réalisé dans le monde, c’est la télévision qui a fini par être prioritaire». Pour lui, «leur vision, c’est que nous serons meilleurs si nous nous regroupons tous, alors que c’est exactement l’inverse qui se produit». Il est inquiet : « Sibyle Veil, la présidente de Radio France, ne cache pas que s’il devait y avoir un nouveau plan d’économies, c’est le périmètre même de Radio France qui serait atteint. On pourrait revenir à des propositions de l’ancien président, Matthieu Gallet, massivement rejetées par les salariés, comme le passage de France Musique sur le web ou la suppression d’une des formations musicales».

Les deux sénateurs visent aussi, et ce n’est pas un hasard, les rédactions : ils appellent de leurs vœux une newsroom, qui regrouperait toutes les entités de la radio et de la télévision publiques, au mépris de l’identité et de l’indépendance de chacune des rédactions. «Ce qu’ils refusent de comprendre, c’est qu’on ne peut pas tout mélanger : chacun de ces médias a une logique et une écriture différentes», s’agace Lionel Thompson, journaliste à France Inter. Les amateurs de journaux télévisés peuvent d’ailleurs le constater : loin d’enrichir l’information, la fusion des rédactions de France 2 et France 3 contraint à diffuser exactement les mêmes sujets, d’une chaîne à l’autre, à moins d’une heure d’intervalle. Le Monde, sur son site internet, chiffre les pertes d’emplois possibles entre 1 500 et 3 300.

Les grands gagnants de ce massacre annoncé ? Les chaînes et radios privées, qui vont ramasser un joli pactole de plus, comme les dirigeants de TF1 et de M6 le réclament depuis des années. On n’est jamais mieux servi que par ses amis.

audiovisuel publicfrance télévisionsradio franceArte
New York Times - World

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

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By Selam GebrekidanMatt ApuzzoCatherine Porter and Constant Méheut

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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.

They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.

The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.

The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.

Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.

Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.

“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”

For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.

But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.

By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.

After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.

Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.

Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.

But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.

And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.

“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”

At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.

But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.

Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.

Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.

The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.

American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”

“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”

More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.

When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.

“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.

‘Detrimental to American Interests’

“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”

For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.

He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”

“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”

Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.

By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.

The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.

The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.

As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.

One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.

Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.

No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.

“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.

Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.

Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.

French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.

Claiming the Gold

Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.

His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.

Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.

Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”

According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.

Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.

Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.

In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.

Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.

Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.

The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.

Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.

The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”

Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”

At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.

But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.

In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.

“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”

‘The Triumph of the Wolf’

An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.

American troops occupied the country the same day.

The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.

The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.

Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.

The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.

“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.

Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”

Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.

John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.

At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”

Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.

The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.

Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”

“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.

“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”

The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.

Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.

“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.

The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.

In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.

When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.

American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.

According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.

Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.

“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.

As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.

With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.

“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.

Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.

“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”

“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”

‘Haiti Does Not Want This Loan’

For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.

“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.

Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.

By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.

Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.

National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.

Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.

That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.

Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.

Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.

Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.

How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.

Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.

“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.

“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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France24 - World

Macron calls for strong parliament majority to avoid 'French disorder'

Issued on: 09/06/2022 - 16:08

NEWS WIRES

French President Emmanuel Macron said it was imperative that this month's parliamentary election result in a "strong and clear" majority for his political bloc to be able to implement pro-business reforms and avoid a "French disorder." 

Macron said any breakthrough for far-left and far-right parties in the elections on June 12 and June 19 would add further uncertainty to a political backdrop marked by Russia's invasion of Ukraine and concerns over rising inflation.

"Nothing would be more dangerous than adding a French disorder on top of a world disorder, as proposed by extremists," said Macron on Thursday, during a visit to the southern French region of Tarn.

Macron used his trip to Tarn to warn against the challenges faced to his 'Ensemble' centrist bloc from both the far-left party, which has allied with the traditional left-wing Socialist Party, and from far-right parties such as Marine Le Pen's Rassemblement National and Eric Zemmour's 'Reconquest' group.

Two polls showed earlier this week that Macron's centrist camp was not guaranteed to win an absolute majority in the parliamentary elections.

The left-wing 'Nupes' coalition led by hard-left veteran Jean-Luc Melenchon is seen second in polls, but the conservative Les Republicains could end up being kingmakers, if Macron's Ensemble alliance falls short of an absolute majority.

Failure to get an absolute majority would mark a major setback for Macron. It would force him to broaden his alliance, which in turn could complicate policy decisions.

Macron was re-elected as French President in April but he also needs a majority in the lower house of parliament to implement reforms aimed at strengthening the economy, such as proposed changes to pensions and cutting taxes.

A minority cabinet or coalition government would be an unusual scenario for modern-day France. The Fifth Republic was designed to avoid unwieldy coalitions.

(Reuters)

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Paris shooting thrusts police violence into the spotlight as French legislative elections loom

French Legislative Elections

As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?

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Alarm bells for Macron amid poll boost for left, headed by firebrand Mélenchon

L'Humanité

Télévision. Pour le réalisateur Rodolphe Tissot, « régler une scène de sexe, c’est comme régler une cascade »

Entretien

Elle s’appelle Solange, a 15 ans et explore sa sexualité. L’héroïne de  Clèves, roman de Marie Darrieussecq, prend vie à l’écran grâce à Rodolphe Tissot. Entretien

Caroline Constant

Clèves, vendredi, Arte, 20 h 55

Clèves, village imaginaire du roman de Marie Darrieussecq (2011), fait évidemment référence à la princesse du même nom de madame de La Fayette. Mais, quand l’héroïne de cette dernière dit non tout le temps à celui qu’elle aime, Solange se précipite dans les bras de ses amants. Avec curiosité, et gourmandise, elle commence à explorer le champ de la sexualité, à 15 ans tout juste. Quitte à s’y brûler les ailes, et à éprouver à ses dépens quelques violences et la notion de consentement. Solange (lumineuse Louisiane Gouverneur) grandit, aussi, au fil de ses expériences. Le roman de Marie Darrieussecq est merveilleusement transposé à l’écran par Rodolphe Tissot, auteur déjà des séries  Ainsi soient-ils, sur Arte, et Ce que Pauline ne vous dit pas, sur France 2.

D’où vous est venue l’envie d’adapter ce roman de Marie Darrieussecq ?

Ce roman a été un vrai choc. L’adolescence est pour moi une période de la vie importante, fondatrice. Tous mes courts métrages en parlent. Dans le livre de Marie, toute l’adolescence est là et même encore plus. Et d’une manière un peu étrange, je me suis vraiment reconnu dans Solange. Je n’ai évidemment pas vécu son expérience de la toxicité masculine. Mais j’y ai retrouvé des sentiments douloureux et violents que j’ai alors éprouvés. Et puis, au-delà de la sexualité, le roman explore la vie en province, dont on veut partir tant on s’y sent étriqué. J’aime aussi le fait que le coup de fil d’Arnaud, son petit ami (Aymeric Fougeron), est mille fois plus important que la santé de sa mère. Parce que c’est ainsi qu’on vit à cet âge-là. Et il y a une manière très crue, sans tabou, d’aborder la sexualité, sans être jamais glauque ni sombre. Je voulais que ce film soit solaire, et qu’il ressemble à la pulsation de vie de l’adolescence et de Solange.

Vous transposez le roman aujourd’hui, alors qu’il se déroule dans les années 1980, et à la montagne plutôt que dans les Landes…

Je trouvais que la montagne raconte quelque chose de visuellement très fort, à la foi cocon et prison. Et puis, c’était chez moi : j’habitais à la campagne, adolescent, près d’Annecy. Sans mobylette, tu étais mort. Je n’ai pas voulu non plus situer l’action du film dans les années 1980, parce que je n’avais pas envie de réaliser un film nostalgique. Et que, pour une jeune fille de 15 ans, la question du consentement a un peu changé depuis. Mon empathie va aussi à Arnaud. Même si c’est un abruti, il change un peu pendant le film, ce qui le rattrape un peu. Et ce n’est pas évident de se construire quand on a 17-18 ans et que les seules images à disposition, c’est le porno, qui ne renvoie pas forcément à la réalité.

Vous avez engagé une coordinatrice d’intimité ?

Ça m’a paru indispensable et nécessaire. Parce que, jouer la comédie, ce n’est pas se faire du mal. J’en avais l’envie et le besoin. Je voulais que les comédiens, et la comédienne en particulier, n’aient pas de problème de communication. En cas de situation de malaise, sur le tournage, ils avaient une interlocutrice. Et inversement : pour moi, il n’était pas toujours évident de parler fellation ou sodomie à de si jeunes gens. Maryam Muradian, la coach, est très décomplexée vis-à-vis de la sexualité. Elle arrivait à aborder de façon joyeuse même les scènes les plus difficiles. Elle a réalisé un travail basé sur la danse, et des exercices pour appréhender le corps de l’autre, comme d’aller à la piscine avec les trois interprètes principaux (dont Vincent Deniard). Pour le reste, tout était chorégraphié au millimètre, pour que les comédiens soient en accord avec chaque geste, et que ça corresponde au scénario. Régler une scène de sexe, c’est comme régler une cascade, sur le fond.

Solange subit une forme de violence très masculine, mais elle ne se voit jamais comme une victime. Elle est même actrice de tout ce qu’elle entreprend. Ce qui fait de Clèves presque un récit d’apprentissage…

C’est ce que j’aimais beaucoup dans le roman. Le livre s’est fait pas mal attaquer sur le sujet, d’abord. Car Solange accepte certaines pratiques sans le vouloir. Elle a soif d’apprendre et elle aime les sensations que la sexualité lui apporte. À notre époque, raconter l’histoire de Solange peut s’avérer périlleux. D’autant que, dans la seconde partie du film, elle prend aussi conscience que son corps peut représenter une forme de pouvoir. La sexualité fait partie de son apprentissage et de son émancipation. Elle comprend qu’elle ne peut pas vraiment compter sur les adultes. Elle grandit.

TélévisionArtetéléfilmsexualité
Valeurs Actuelles

Cap sur la “porte des Amériques”

Paul a réalisé un investissement « incroyable ». Ce Français sexagénaire, qui a reçu un gros chèque après avoir cédé ses parts de société, se prépare à une retraite paisible partagée entre Paris et Miami. Déjà, il y passe plusieurs semaines de vacances par an : il apprécie le climat tropical unique aux États-Unis, les longues plages de Miami Beach, la proximité avec l’Amérique latine et les Bahamas, et le dynamisme économique. L’an dernier, Miami s’est hissé à la deuxième place des villes américaines à la plus forte croissance (plus de 1 000 multinationales) et à la première pour l’implantation de start-up. La fiscalité y est très avantageuse pour les particuliers – la Floride ne prélève pas d’impôt sur le revenu, seul l’impôt fédéral s’applique – comme pour les entreprises, avec un taux d’imposition sur les sociétés limité à 5,5 %. Suffisant pour attirer les investisseurs européens et français en particulier, qui peuvent miser sur une rentabilité nette par an de 7 à 9 %.

A Miami, les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20%

« Grâce à sa qualité de vie, Miami a toujours été perçu comme une destination de rêve par les touristes du monde entier. Depuis le Covid, elle est aussi devenue la ville préférée des investisseurs fortunés » , indique Enzo Rosani, directeur de Barnes Miami. Selon le réseau immobilier qui étudie chaque année les acquisitions réalisées par les grandes et très grandes fortunes individuelles, Miami occupe désormais la première place des destinations les plus prisées, loin devant Paris (5e ). Pour le patron de Barnes, Thibault de Saint-Vincent, « les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20 %, même s’ils ont déjà fortement augmenté depuis la dernière crise, comme nous l’avions d’ailleurs prévu ».

Les acquéreurs peuvent acheter en nom propre ou à travers une société, ce qui permet de déduire les frais de déplacement en avion et les charges d’entretien. Dans ce cas, il faut prévoir les frais de constitution de société (entre 1 500 et 2 500 dollars) et de mutations (entre 1 et 2 % du prix).

Les spécialistes de Barnes affirment que plusieurs quartiers disposent d’un fort potentiel. « À Downtown, les bâtiments vieillots ont été remplacés par des tours ultramodernes, dont le projet commercial et résidentiel le plus cher des États-Unis actuellement en construction et qui sera livré en 2025. Il y a fort à parier que ce quartier va détrôner Miami Beach », poursuit Enzo Rosani.

L’agent immobilier cite plusieurs programmes d’investissements locatifs susceptibles d’intéresser des investisseurs : au Marina Blue, un superbe appartement de 122 mètres carrés (2 chambres) avec vue panoramique sur la baie, proposé à la vente à 630 000 dollars ; sur la base d’un loyer de 4 500 dollars, le bien procure un rendement net de 8 %.

Une rentabilité proche de 10 %

Autre quartier, longtemps délaissé : Edgewater, avec un programme neuf offrant une vue panoramique sur la baie et de nombreuses prestations de service (piscines, conciergerie, salle de fitness… ). Les appartements, de 100 à 250 mètres carrés, commercialisés à partir d’un million de dollars, seront livrés en 2024. « Les charges de copropriété qui ont souvent été jugées excessives par le passé sont désormais stabilisées à un niveau acceptable. Ce qui permet une rentabilité nette moyenne proche de 10 % », détaille l’expert de Barnes.

Le cas de Miami est symptomatique du développement des ventes en cryptomonnaies. En janvier, quelques semaines après une vente record d’un bien à 22,5 millions de dollars payé en monnaie numérique, le directeur de Barnes Miami a vendu un penthouse à 6,9 millions de dollars en ethereums. Selon lui, près d’une vente sur cinq dans les programmes neufs se négocie désormais en cryptomonnaies, et cette part pourrait monter à 40 % d’ici à trois ans.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

La vérité plus forte que les fantômes du IIIe Reich

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Télévision En exhumant cette histoire vraie des faux carnets du Führer, la minisérie Faking Hitler interroge sur la fascination pour les artefacts nazis et la recherche du scoop à tout prix.

Grégory Marin

Gert Heidemann (Lars Eidinger) est le « plus grand journaliste » du pays, selon le rédacteur en chef du Stern, qui l’emploie depuis vingt-cinq ans. Ce fin « Limier » (son surnom dans la profession) est pourtant controversé, y compris parmi ses collègues : collectionneur d’objets ayant appartenu aux cadres du régime nazi, il passe son temps sur l’ancien yacht de Hermann Göring et couche même avec sa fille, Edda. Autant dire que, lorsqu’il apprend l’existence de carnets intimes rédigés par Adolf Hitler, il imagine tenir le scoop du siècle ! Ce sera plutôt une énorme déception : les écrits sont des faux. On les doit à Konrad Kujau (impeccable Moritz Bleibtreu), antiquaire faussaire qui va berner tout le monde, experts compris, en les revendant au Stern.

Les réseaux d’admirateurs

L’histoire est vraie et a provoqué l’un des plus gros scandales médiatiques des années 1980 en Allemagne. Parce qu’elle touche un magazine à gros tirage, mais surtout parce que, en pleine traque d’anciens SS, elle interroge sur la fascination d’une partie de la population allemande pour le IIIe Reich et ses fantômes. Le pays cherche alors à se purger de ses démons. C’est le rôle attribué au personnage inventé d’Elisabeth Stöckel (Sinje Irslinger), jeune rédactrice au Stern qui mène une enquête qui lui dessillera les yeux au contact de Léo, un jeune juif : « Quand ton voisin éradique toute ta famille, t’as pas envie de lire qu’il était gentil avec ses chats ou qu’il faisait une collection de timbres. Tu as envie de lire que c’était un monstre. »

La série montre bien les réseaux souterrains d’admirateurs du Führer qui perduraient, collectant les artefacts pour mieux honorer sa mémoire. Pour Konrad Kujau, établissant ici un faux certificat d’authenticité pour un casque soi-disant porté par Hitler à la bataille d’Ypres ; là, un faux tableau représentant sa nièce, ce n’était qu’une manière facile de gagner de l’argent grâce à son talent.

Un culte tourné en ridicule

Pour ces nostalgiques, il s’agissait d’un culte, tourné en ridicule par les auteurs, Tobi Baumann et Wolfgang Groos. Car, dans la réalité, la « patte » de Kujau, examinée a posteriori par des experts, est assez grossière. On se demande comment il a pu flouer son monde. À commencer par le journal.

Le Stern avait déjà fait face à des scandales, mais jamais d’une telle ampleur : le 25 avril 1983, lors de l’annonce de la publication des fameux carnets, l’expert qui les avait authentifiés se dédit. Et la police fédérale confirme la supercherie. Dans la scène d’ouverture de la série, Heidemann, qui entend la nouvelle à la radio, en perd le contrôle de sa voiture ! Il faut dire qu’il a fait payer ces écrits 9,3 millions de Deutsche Marks par le propriétaire du journal, contre l’avis de la rédaction… L’affaire a provoqué la démission des rédacteurs en chef, et une grève du personnel contre « le contournement par la direction des canaux éditoriaux traditionnels et des garanties ». Le Stern, « autrefois reconnu pour ses reportages d’investigation », était devenu pour longtemps le symbole du « journalisme de chéquier à la recherche de sensations ».

Séries téléviséesHistoirenazismeAllemagne
El País (ESP)

24 horas en Brihuega, la tierra de la lavanda (incluso en tartas y helados)

24 HORAS

En julio florecen los cultivos en esta localidad alcarreña, que se empapa de su olor y color. Pero más allá de sus campos y tiendas dedicadas a esta plata aromática, las Cuevas Árabes, un museo de miniaturas o su castillo son vistas imprescindibles

A Brihuega la llaman el Jardín de la Alcarria. Y le dicen bien. Porque la comarca de la Alcarria es un páramo pelado. Y Brihuega, para llevar la contraria, está rodeada de huertos y arboledas (los del río Tajuña), de fuentes (las 14 que hay en la villa) y de parques sombríos: el de María Cristina, el del Molinillo, el Prado de Santa María… Para llevar también la contraria, esta localidad en la provincia de Guadalajara es un jardín que, cuando más florido está, es en verano. En julio revientan de color los campos de lavanda briocenses: más de mil hectáreas de florecillas violáceas que atraen a enjambres de turistas. Los visitan por libre o en grupos guiados, en coche, a pie, en bici, en moto… hasta volando en globo. En agosto se siegan las flores, pero su aroma, lejos de atenuarse, se multiplica: las destilerías producen entonces cantidades industriales de aceite esencial y las tiendas locales reponen sus existencias de jabones, cremas, velas, mieles, mikados, bolsitas perfumadas…

Pero aunque la lavanda siempre es la protagonista, Brihuega es mucho más. Y esta ruta lo demuestra.

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09.30 Setecientos metros de galerías subterráneas

En la plaza del Coso, la mayor de la población, está la oficina de turismo, donde informan de cómo llegar por nuestra cuenta a los cultivos de lavanda y nos reservarán plaza en las visitas guiadas que se efectúan todos los días a los mismos. Ocupa la que fue Real Cárcel de Carlos III. Muy altos no eran en el siglo XVIII, a juzgar por la puerta del baño. En la esquina contraria de la plaza, bajo la carnicería Gutiérrez, se esconden las Cuevas Árabes (1): 700 metros de galerías subterráneas, construidas en los siglos X y XI, donde en su día se conservaba fresquito el vino, a una temperatura constante de 11 grados. Conviene bajar con jersey incluso en verano. ¡Jersey en verano en Guadalajara! Quién lo diría.

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11.00 Un castillo sobre la roca

En la Edad Media, Brihuega no era un jardín florido, sino una fortaleza sobre la roca: Castrum Brioca. De aquellos días, la villa conserva buena parte de su muralla kilométrica y sus puertas principales: la de la Cadena y la del Cozagón. Y conserva su castillo de la Peña Bermeja (2). En el patio de armas hay uno de los cementerios más bellos y románticos de España, lleno de lápidas quebradas y tiernos epitafios. Y en la torre más elevada, un mirador para verlo como lo ven los que van al cielo. También se otean divinamente la vega del Tajuña y la población entera, con sus tres templos (de los cinco que llegó a haber) y, en lo más alto, la Real Fábrica de Paños (3), del siglo XVIII.

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Pegada al castillo está la iglesia de Santa María de la Peña (4), la principal de Brihuega, de inicios del siglo XIII. Destacan su preciosa puerta, de estilo de transición del románico al gótico, y su espacioso interior, perfecto ejemplo de arquitectura cisterciense. Dentro aguarda la patrona de Brihuega, la chica y morena virgen de la Peña, la cual, cuentan, se apareció milagrosamente a la princesa mora Elima en una gruta cercana, que también visitaremos. Gigantescos plátanos asombran y refrescan a los paseantes en el vecino Prado de Santa María, el jardín más deleitoso de esta villa.

12.30 Museos de historia y de miniaturas

Poco más allá, en la plaza de Manu Leguineche (el vecino más ilustre que ha tenido esta localidad alcarreña), se alza el antiguo convento de San José, del siglo XVI, ahora sede del museo de Historia de Brihuega (5). Tiene una interesante sección dedicada a la batalla de Guadalajara, que se libró en estos campos en 1937, durante la Guerra Civil. El convento también alberga el museo de Miniaturas Profesor Max (6), el cual atesora y exhibe (con ayuda de lupas) las más de 30.000 minúsculas piezas que reunió durante su agitada y artística vida el briocense Juan Elegido Millán (1913-1975), alias Max, de profesión hipnotizador. Hipnotizado se queda uno viendo dos pulgas disecadas y vestidas como una pareja de novios o La última cena de Leonardo da Vinci reproducida con todo detalle sobre un grano de arroz. Reservando, el sobrino de Max, Javier Sánchez Elegido, nos hipnotizará de verdad.

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14.30 Recuerdos de Camilo José Cela

Un buen lugar para comer, con vistas al castillo, es el restaurante La Peña Bermeja (7). Tampoco se come mal en Villa de Brihuega (8), junto a la puerta de la Cadena. Es la misma fonda en la que pernoctó Camilo José Cela durante su Viaje a la Alcarria, en 1946. Al lado, como advirtió él, hay “una alameda umbría, acogedora”; es el parque de María Cristina, ideal para echarse la siesta. Pero, antes, un postre: la tarta de lavanda de la cafetería-boutique La Celestina (9). El helado de lavanda del Asador El Tolmo (10) es otro acierto.

16.30 La fuente Blanquina

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Buena hora esta, en que el sol cae como una piedra, para refrescarse en las 14 fuentes que hay en la villa, fuentes de chorros gruesos y aguas tan frías que, aun en el rigor del estío, anestesian. En la oficina de turismo entregan un folleto donde vienen señalizadas la mayoría. Entre todas ellas, destaca la llamada Blanquina (11), que tiene 12 hermosísimos caños, sin incluir los que, por la parte de atrás, dan al viejo lavadero. Antiguamente los vecinos decían: “Si en vez de agua fuese quina, a Brihuega haría rica la Blanquina”.

18.00 ‘Souvenirs’ aromáticos

Vamos de compras. En Alquitara (paseo de la Fábrica, 2) (12), adquiriremos un kit de plantación de lavanda. En El Rincón de la Lavanda (Mayor, 8) (13), un licor de eso mismo. Y en Aromas de la Alcarria (Barrionuevo Alto, 30) (14), mascarillas decoradas con flores de la consabida aromática. Esencias, ambientadores, cosméticos y productos de baño elaborados con lavanda los hallaremos en los tres comercios. Y en Apícola Moreno (San Miguel, s/n) (15), miel de romero, del bosque, milflores, de brezo, de eucalipto, de azahar y, por supuesto, de lavanda. Esta última es clara, ligera, suavísima. Cero empalagosa.

21.00 Concierto en el campo

Anoten esta hora y esta fecha: las nueve de la noche del el 16 de julio. Justo entonces se celebrará en los campos de Brihuega el Festival de la Lavanda 2022. Con el último sol acentuando el colorido de los cultivos, actuarán Sole Giménez y Revólver. El público vestirá de blanco, como todos los años. Luego (o en vez de eso), se puede ir a cenar y dormir a Princesa Elima (16), una hospedería de decoración mudéjar, con un óptimo restaurante cuya especialidad es el cabrito asado. Niwa (17), hotel-spa de ambiente zen, es una tentadora alternativa: puro relax.

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France24 - World

Scientists create robotic finger with 'living skin'

Issued on: 10/06/2022 - 17:44

Sam BALL

Scientists in Japan have created a robotic finger coated in living skin, in what they say could be a major step towards creating robots with a genuine human likeness. Like real human skin, the lab-grown coating is water-repellent, wrinkles up when the robot's finger curls and even has the ability to heal itself.

Valeurs Actuelles

Dordogne : les vignerons face à une pénurie de verre, ils s’inquiètent pour leurs mises en bouteilles

Ils sont inquiets et ne s’en cachent pas. Une pénurie de bouteilles en verre frappe les vignerons de plein fouet. Et les prix augmentent pour toutes les matières sèches nécessaires au conditionnement du vin (capsules, papier, carton et bouteilles en verre). En Dordogne, Michel Monbouché du château Ladesvinges à Pomport, va ainsi devoir « rogner sur (ses) marges » pour continuer à vendre son vin au même prix. « Quand je m’engage, je m’engage (…) Mais que se passe-t-il si je n’ai pas de bouteilles ? Comment honorer les marchés sur lesquels je suis engagé ? », s’est-il interrogé auprès de Sud Ouest dimanche 29 mai.

Une crise chez les vignerons… et dans la grande distribution

Pour lui, la situation devient « compliquée » puisque le coût des bouteilles en verre a augmenté d’environ « 25 % ». Le prix du carton et des étiquettes est également à la hausse. Son exploitation sort 150 000 bouteilles chaque année. Pour l’instant, il lui reste 5 000 ou 6 000 flacons, mais le viticulteur en aurait besoin d’encore 30 000.

La situation est la même pour Unidor, mais à une échelle plus importante. Le premier site d’embouteillage de la Dordogne, implanté à Saint-Laurent-des-Vignes, sort 15 millions de bouteilles par an. D’après le directeur général d’Unidor, Jean-Marc Fontaine, « la hausse la plus perturbante est arrivée en avril » avec une explosion de « 40 % du coût de fabrication d’une bouteille de vin ». Et le verrier espagnol Vidrala, dont il dépend, a par conséquent augmenté son prix. Pire, les transporteurs sont en grève et la marchandise dédiée à Unidor est « bloquée à la frontière », déplore-t-il auprès de Sud Ouest. Autant les vignerons que la grande distribution devront se serrer la ceinture : « Les commerciaux vont rogner sur leurs marges : 70 % pour eux, 30 % pour nous », a enfin prévenu Jean-Marc Fontaine.

Dordogne : les dernières actualités

Contrôle technique : les motards de Dordogne appellent à voter contre Renaissance (ex-LREM) aux législatives

L’investiture d’un candidat LREM condamné pour violences conjugales déclenche la fronde des militants

“Il n’y a pas de vent ici” : mobilisation en Dordogne contre un projet de parc éolien

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'A little bit of panic': Thai railway market makes post-pandemic comeback

Issued on: 08/06/2022 - 17:47

Sam BALL

Along a 500-metre stretch of railway track near Bangkok, Thailand, lies one of the world's most unique – and hair-raising – markets. Stalls at the Mae Klong Railway Market are set up so close to the tracks that vendors and shoppers must scramble out of the way each time a train passes. After two hard years due to the Covid-19 pandemic the market is now starting to recover.

France24 - World

A country 'worth defending': Finnish women learn defence skills amid Russia fears

Issued on: 07/06/2022 - 18:15

Sam BALL

Since Russia's invasion of Ukraine on February 24, there has been a surge in the number of women in Finland signing up for defence and survival training, according to the organisation that runs the courses, amid fears in the country that they could be the Kremlin's next target.

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Georgina ROBERTSON

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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Valeurs Actuelles

“La mécanique du climat est intrinsèquement chaotique”

Valeurs actuelles. Commençons par nous faire peur : de combien de degrés la température mondiale a-t-elle augmenté en 2019 ?

François Gervais. Par rapport à la moyenne des mesures satellitaires depuis 1979, l’augmentation a été de 0,28 °C en 2019. Pas de quoi s’en effrayer car la température est redescendue aussi vite qu’elle est montée, retrouvant les trois premiers mois de 2022 l’écart de 0,04 °C observé en 2018. Il s’agissait d’une fluctuation momentanée due à El Niño, un phénomène causé par une baisse elle aussi momentanée de vitesse des vents dans le Pacifique, les alizés, soufflant habituellement d’est en ouest au voisinage de l’équateur. Hors telles fluctuations aléatoires, la tendance est à une augmentation de 0,4 °C depuis 1945, année marquant le début de l’accélération des émissions de CO2. Toutefois, de 1910 à 1945, la hausse a atteint 0,6 °C, davantage donc que les 0,4 °C depuis 1945, dans une période où les émissions étaient trop faibles pour l’expliquer, témoignant de la variabilité naturelle du climat.

Quelles conséquences la pandémie a-t-elle eues sur le volume de CO2 et sur la température ?

Mesurée à l’Observatoire de Mauna Loa, la hausse annuelle du CO2 dans l’atmosphère apparaît différente d’une année à l’autre. En 1992, année froide à cause des aérosols envoyés dans la haute atmosphère par le volcan Pinatubo et qui ont partiellement voilé le Soleil, la hausse n’a été que de 0,49 partie par million (ppm) d’un volume d’air, soit 3,8 gigatonnes. Les années chaudes comme 1998 et 2016, marquées par une fluctuation El Niño intense, la hausse annuelle a atteint 23 gigatonnes. Compte tenu de l’amplitude de ces variations, possiblement liées à la température des océans car ils contiennent quelque soixante fois plus de CO2 que l’atmosphère, les conséquences des confinements sont passées à peu près inaperçues.

Ce qui n’empêche pas certains “responsables” de prôner des confinements à répétition…

La présidente du Haut Conseil pour le climat, s’inspirant des confinements liés à la pandémie et de la baisse des émissions qu’ils ont provoquée, laisse effectivement entendre dans Nature Climate Change que de telles mesures coercitives aideraient à atteindre la neutralité carbone prônée d’ici 2050.

À ce propos, pourquoi dites-vous que l’objectif de la « neutralité carbone » a tout du « suicide conscient » ?

Les trois quarts des émissions relèvent de pays, en particulier asiatiques, qui ont fait savoir lors de la Cop26 de Glasgow, en novembre 2021, qu’ils continueront à émettre, considérant n’avoir pas d’autre choix pour poursuivre leur développement. L’objectif de neutralité carbone est prôné par la Commission européenne, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, qui totalisent seulement un quart des émissions. Cesser pour eux d’émettre d’ici 2050 aurait ainsi un impact limité au plus à un quart de 0,2 °C selon le Giec, soit 0,05 °C. La décarbonation de la France, pour sa part, éviterait d’ici là un réchauffement de la Terre de l’ordre du millième de degré. Éviter un tel “épouvantable” millième justifie-t-il d’augmenter massivement les taxes sur l’énergie, les malus sur les véhicules à moteur thermique, de pénaliser les habitations et les entreprises, d’interdire — du moins de limiter — les vols en avion, d’amplifier une précarité énergétique, facteur de retour à une pauvreté généralisée dont justement veulent se sortir les pays responsables des trois quarts des émissions ?

En ciblant ainsi le CO2, on se trompe d’adversaire ?

En 2019, un tiers des émissions de CO2, soit 12 milliards de tonnes, presque autant que les 16 restés dans l’atmosphère, ont enrichi la végétation terrestre par photosynthèse. Une troisième proportion captée par les océans contribue à fertiliser la végétation marine comme le plancton. Tout au long des trente-trois années durant lesquelles le verdissement de la Terre a été observé par satellite, avec un accroissement de superficie végétale mesuré par satellite équivalant à un continent de 18 millions de kilomètres carrés, la biomasse végétale s’est accrue de l’ordre de 24 %. En élargissant son champ d’action naturel, la biomasse supplémentaire peut être favorable à la biodiversité. Le bénéfice a été évalué pour 45 plantes nutritives qui assurent 95 % de la nourriture de l’humanité en céréales, fruits et légumes. Il a atteint 3 200 milliards de dollars en cinquante ans. Décarboner au lieu de laisser le CO2 continuer à fertiliser la Terre, alors que la population mondiale augmente, serait contrarier la lutte contre la faim dans le monde. Et pourquoi décarboner la France ? Pour éviter qu’elle soit traînée devant les tribunaux au motif de réchauffer la planète d’un millième de degré d’ici 2050 ?

Revenons aux prédictions : si la “catastrophe” se poursuit, de combien de degrés la planète se sera-t-elle réchauffée en 2050 ?

Dans son rapport AR6, le Giec précise que « chaque 1 000 milliards de tonnes d’émissions de CO2 cumulées devrait probablement réchauffer la Terre de 0,27 °C à 0,63 °C avec une meilleure estimation de 0,45 °C » et que « les continents et les océans ont absorbé une proportion quasi constante (globalement de 56 %) des émissions de CO2 ». En 2019, la fraction des émissions ajoutée à l’atmosphère, mesurée à Mauna Loa, a été de 16 milliards de tonnes (soit 44 % des 32 émises) provoquant selon le Giec un réchauffement de 0,007 °C.

À ce rythme, le réchauffement d’ici 2050 n’excéderait pas 0,2 °C. C’est dérisoire par exemple devant les 6 °C d’écart de température moyenne entre les Ardennes et le pourtour méditerranéen, et surtout comparé à l’écart d’une quinzaine de degrés entre la température de l’après-midi lors d’une belle journée printanière et celle du lendemain matin en l’absence de couverture nuageuse. Toutefois, les chiffres du Giec apparaissent entachés d’une grande incertitude, soulignant qu’il n’y a pas consensus chez les modélisateurs du climat. Ces chiffres sont surtout relativisés par quelque 4 275 travaux publiés dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture mais non pris en compte par le Giec, au contraire de sa mission.

Comment expliquez-vous l’écart qu’il y a entre la petitesse d’un phénomène et l’énormité de la façon dont il est présenté au public ?

Pour un esprit rationnel, c’est effectivement incompréhensible. Sauf si l’on met en regard le chiffrage de la Banque mondiale de 89 000 milliards de dollars à lever d’ici 2030 pour la “finance climatique”. Ce montant pharaonique pose au moins deux questions : qui tient à profiter de cette formidable manne ? Et qui paierait ?

Vous notez par exemple que le groupe I du Giec reconnaît extrêmement peu probable le scénario RCP 8.5, ce qui n’empêche pas le groupe II de le mentionner quasiment une fois sur deux dans ses projections — comment est-ce possible ?

Le scénario RCP 8.5, le plus alarmiste, imagine une augmentation du CO2 dans l’atmosphère au-delà de 2100 jusqu’à douze fois supérieure à tout ce qui a déjà été émis en un siècle, ce qui semble parfaitement irréaliste, comme le reconnaît le groupe I. Aussi irréaliste soit-il, ce scénario semble toutefois indispensable pour alimenter le narratif catastrophiste du groupe II…

Comment expliquez-vous que ce système perdure ?

Le Pr Richard Lindzen, climatologue réputé, ancien titulaire de la chaire Alfred P. Sloan de météorologie au prestigieux Massachussetts Institute of Technology, le Pr John Christy, primé par la Nasa pour le développement des mesures de température en fonction de l’altitude par ballons-sondes et satellites, Judith Curry qui était présidente de l’École des sciences atmosphériques et de la Terre au Georgia Institute of Technology, ou Steven Koonin qui était sous-secrétaire des Sciences dans le département de l’Énergie sous la présidence de Barack Obama, tous font part de leur inquiétude quant au risque que la science soit en train de perdre sa raison d’être, âprement méritée, qui faisait d’elle l’outil le plus efficace pour l’évaluation objective. Pourquoi ne sont-ils pas écoutés ? Vraisemblablement parce qu’ils contrarient une convergence de trop puissants intérêts.

Revenons à la vraie science : pourquoi dites-vous que l’effet de serre est mal nommé ? Pouvez-vous expliquer aux lecteurs non spécialistes le rôle et la limite du CO2 dans le réchauffement de l’atmosphère ?

Une serre tropicale comporte une paroi de verre transparente aux rayons du Soleil mais opaque au rayonnement thermique émis par l’intérieur de la serre. Il n’y a pas de paroi dans l’atmosphère, d’où le caractère impropre de la terminologie. La vibration de deux atomes liés au sein d’une molécule qui en comporte au moins deux différents, comme hydrogène H et oxygène O dans la vapeur d’eau, C et O dans le dioxyde de carbone, et qui portent des charges électriques de signes contraires, crée un dipôle oscillant. Il émet un rayonnement thermique à ses fréquences spécifiques de vibration. Le phénomène se mesure couramment avec un spectromètre infrarouge.

Dans l’atmosphère, le principal émetteur est de loin la vapeur d’eau, et heureusement sinon la température de la Terre serait de 30 °C inférieure, la rendant difficilement vivable et habitable. La concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente de 0,5 % par an. À ce rythme, elle n’est pas près de doubler. Même si tel était le cas, le déficit d’émission thermique évalué à partir du spectre infrarouge provoquerait une élévation de température d’un peu moins de 1 °C. Augmentant de façon non pas exponentielle mais au contraire logarithmique, le phénomène n’est pas saturé mais son impact s’amoindrit progressivement.

Et dans celui des océans dont on parle beaucoup, sur le mode “bombe à retardement”…

Autant le phénomène El Niño illustre que l’océan Pacifique peut chauffer l’atmosphère avec un impact momentané sur la météorologie mondiale, autant le CO2 ne peut chauffer les océans qu’à la marge, car la profondeur de pénétration de son rayonnement thermique dans l’eau reste micrométrique. C’est le Soleil qui chauffe les océans. La hausse de leur niveau est la lente finale d’une hausse plus importante et plus rapide, qui a atteint 120 mètres, a commencé il y a quinze mille ans après la fonte des glaces du dernier âge glaciaire et a ralenti voici sept mille ans.

Le niveau de la mer a augmenté de 0,15 à 0,25 mètre entre 1901 et 2018, reconnaît le rapport AR6 du Giec, soit une augmentation moyenne de 1,7 millimètre par an, sans certitude qu’elle soit causée par les émissions de CO2 puisque les enregistrements des marégraphes les plus anciens montrent une hausse similaire avant l’accélération des émissions à partir de 1945. Extrapolée d’ici 2050, la hausse atteindrait 5 centimètres, beaucoup moins que l’amplitude des marées ou des vagues par gros temps. Une vaguelette de 5 centimètres relève-t-elle de la menace existentielle ? Par ailleurs et contrairement au narratif courant, avec un potentiel hydrogène (pH) de 8,1, les océans ne sont pas acides, ce qui supposerait un pH inférieur à 7, et le resteront compte tenu d’une baisse de pH annuelle qui n’excède pas 0,0017.

Quelle est, selon vous, la (ou les) principale(s) pierre(s) dans le jardin de l’alarmisme, et du récit causal suivant : homme = CO2 = température en hausse = catastrophe planétaire ?

Sur les 0,4 °C d’augmentation de température depuis 1945, 0,3 °C peut être imputé au CO2 si l’on se base sur le petit déficit d’émission thermique vers l’espace depuis lors. D’ici 2050, au rythme actuel, le déficit pourrait provoquer un réchauffement additionnel de 0,14 °C, dont 0,04 °C imputable au principal émetteur, la Chine, qui consomme pourtant la moitié du charbon mondial. De tels chiffres frisant le zéro sont-ils franchement synonymes d’“urgence”, de “crise”, “code rouge”, “menace existentielle” ? Selon les projections des modèles de climat, le réchauffement devrait être plus marqué à chacun des deux pôles. Or, mesurée depuis 1957 à la base Amundsen-Scott située au pôle Sud, la température n’a nullement augmenté. Par une température inférieure à – 30 °C au cœur de l’été austral, la glace ne risque pas de fondre. Mieux, contrairement aux projections des modèles de climat repris par le Giec, la superficie de banquise antarctique a augmenté en moyenne de 11 300 kilomètres carrés par an selon les observations satellitaires commencées en 1979.

Si l’homme a une influence finalement limitée sur le climat, comment décririez-vous, de manière très basique, le Meccano qui régit ce système complexe ? Quelles sont les grandes variables essentielles ?

Le climat obéit principalement au Soleil mais aussi à quantité de variables dont les vents, susceptibles de véhiculer les nuages, et leur direction changeante selon les écarts aléatoires de pression atmosphérique. Les sous-systèmes majeurs sont l’atmosphère, les océans, les glaciers dont le principal, la calotte glaciaire antarctique, les banquises, la biosphère et l’empreinte humaine autre que les gaz dits à effet de serre comme l’effet d’îlot de chaleur urbain. Chacun d’entre eux a ses propres cycles internes, ses résonances et ses rétroactions. Chacun interagit avec chacun des autres, rendant la mécanique du climat intrinsèquement chaotique au sens mathématique du terme et donc difficilement prédictible.

Pouvez-vous citer, pour quelques domaines cruciaux, les noms de scientifiques dont les travaux devraient, selon vous, absolument être connus de ceux qui s’intéressent à ces questions ?

En plus des éminents climatologues déjà cités, Clintel.org liste pas moins de 1 089 scientifiques, y compris un Prix Nobel de physique, ingénieurs, professionnels de l’environnement et de la santé qui ont signé la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique ». Le choix est vaste. Parmi les 93 signataires français, j’ai plaisir à citer les travaux récents de mon collègue le Pr Vincent Courtillot, ancien directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, membre de l’Académie des sciences, montrant la prééminence du rôle du Soleil sur le climat.

Impasses climatiques, les contradictions du discours alarmiste sur le climat, de François Gervais, L’Artilleur, 304 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

French presidential election © France 24

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  • Paolo BORCHIA, Italian MEP, Lega party (Identity and Democracy Group)
  • Nicola BEER, FDP Party MEP (Renew Europe group)
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE IN FOCUS

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

France's Macron faces a divided nation after election win

Valeurs Actuelles

“Apocalypse Never” : un ultra-écologiste repenti déconstruit le catastrophisme climatique

Dans son dernier livre, Michael Shellenberger, icône de l’écologisme américain, dénonce l’imposture de l’alarmisme vert. Un “debunkage” incisif de la nouvelle religion climatique, qui pourrait bien défroquer plus d’un zélote de l’Apocalypse.

« Un changement climatique se produit. Ce n’est pas la fin du monde. Ce n’est même pas notre plus sérieux problème environnemental. » De quoi couper les vivres des rentiers de l’Apocalypse. Sous les feux croisés des militants ultra et des “négationnistes” climatiques, Michael Shellenberger milite pour un écologisme du juste milieu. Dans son dernier ouvrage, Apocalypse Never : pourquoi l’alarmisme écologique nous nuit à tous (Harper), l’essayiste s’en prend aux grands mythes de l’environnementalisme moderne, au risque de faire mentir les plus ardents Jérémies de l’époque.

Amazonie, nucléaire : affabulations militantes et controverses scientifiques

Cinglant, l’éco-moderniste débute son ouvrage par une énumération des contrevérités sur les enjeux écologiques majeurs du XXIe siècle. Déforestation, énergie nucléaire, consommation de viande… Sans prendre de gants, l’auteur brocarde les théories fumeuses qui ont marqué l’actualité de la dernière décennie. Sa première cible : la totémique forêt amazonienne, dont Shellenberger affirme qu’elle n’abriterait pas les “poumons de la Terre”. En 2019, le monde entier s’est ému devant le spectacle des vastes incendies ravageant l’antique demeure d’Amérique latine. Dès les premiers clichés du brasier, le président Macron s’est empressé de réagir : « Notre maison brûle. Littéralement, s’est étranglé Jupiter, flattant ainsi son image de chef d’Etat “eco-friendly”.  L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20 % de notre oxygène, est en feu. »

Menu problème… D’après Shellenberger, l’affirmation du locataire de l’Elysée ne serait qu’une vulgate culpabilisatrice, dénuée de fondements scientifiques. Soucieux de rétablir les faits face aux emportements émotionnels des politiques, l’essayiste explique, non sans ironie, qu’une forêt ne fonctionne pas comme un poumon. « La végétation amazonienne consomme environ 60% de l’oxygène qu’elle produit en respiration, écrit-il. Les microbes, qui fractionnent la biomasse, consomment les 40% restant. » Ingénu, l’Américain fait donc l’addition : « Ainsi, concrètement, la contribution nette au taux d’oxygène mondial de l’ECOSYSTEME amazonien, (pas seulement les plantes), est de zéro. » Loin de s’arrêter à cette simple démonstration, il rappelle que la France et l’Allemagne, si promptes à donner des leçons, ont partiellement bâti leurs richesses sur la déforestation. A en croire les chiffres du livre, 70% de la Germanie était recouverte de forêts en l’an 900, contre 25% en 1900. De l’autre côté du Rhin, l’Hexagone est passée de 30 à 13 millions d’hectares de bois entre 800 et 1300. Le Jugement dernier n’a pourtant pas eu lieu.

En 2015, malgré de colossales subventions gouvernementales, les énergies renouvelables ne représentaient que 1,8 % de l’énergie globale.

En bon “rassuriste climatique”, Shellenberger peaufine son raisonnement, ajoutant que 80% de l’Amazonie reste encore épargnée par le défrichement et les incendies. Un chiffre qui fait tâche, dans le narratif diluvien des militants de l’Apocalypse. Mesquin, l’ancien membre de l’ONG Global Exchange glisse également que la déforestation serait une demande économique émanant de la paysannerie brésilienne : pour sortir de la misère, les agriculteurs chercheraient à étendre leurs terres arables. L’élection de Jair Bolsonaro, actuel président du Brésil, serait notamment due au soutien des fermiers, ayant massivement adhéré à son programme agricole. Un savoureux pied de nez à l’extrême-gauche, prétendument attachée à la défense des pauvres “de tous les pays”…

Tel Moïse brisant le veau d’or, Shellenberger s’attaque ensuite au suprême fétiche de l’écologisme soixante-huitard : le nucléaire. Ancien ayatollah des énergies renouvelables, le lauréat du Green Book Award a finalement revu sa copie en 2016, après que son héros d’enfance, Stewart Brand, a admis publiquement que l’uranium pouvait être une alternative viable. Une volte-face surprenante de la part de ce pionnier du mouvement hippy américain, qui a eu l’effet d’une bombe dans l’esprit de bien des militants.

L’émotion d’abord, la science ensuite.

A compter de cette année charnière, le « héros de l’environnement », autrefois célébré par le Time, est devenu l’avocat consciencieux du tout nucléaire. Admiratif du modèle français, Shellenberger balaye les faciles reductio ad Tchernobyl de ses camarades et démontre que l’énergie tant décriée affiche en réalité un faible taux de mortalité. Contrairement à la pollution de l’air, qui aurait provoqué la mort d’environ 4,2 millions de personnes en 2018, le nucléaire, depuis son implantation, n’aurait occasionné que plus de 100 000 décès. A toutes fins utiles, l’auteur ajoute également que l’énergie atomique permet de combattre les émissions de gaz carbonique… Mais au-delà de la qualité de l’air, une autre problématique, bien plus urgente, semble le préoccuper davantage : la montée des énergies renouvelables et le déclin du nucléaire.

Cédant cette fois-ci à une forme d’alarmisme face au « Grand Remplacement » énergétique, le fondateur du think tank Breakthrough Institue n’hésite à faire planer le spectre d’une menace pour la civilisation. « Les villes requièrent des énergies concentrées. A l’heure actuelle, l’humanité fait appel à des combustibles qui sont 1000 fois plus concentrés en énergies que les bâtiments, usines ou villes qu’ils alimentent, détaille l’essayiste. La faible concentration énergétique des énergies renouvelables ne pose donc pas seulement un problème environnemental, mais également celui du maintien de la civilisation. » Si les sociétés humaines venaient à adopter les énergies renouvelables comme seules sources énergétiques, Michael Shellenberger affirme que « la civilisation devrait occuper 100 à 1000 fois plus d’espace », afin de continuer à fonctionner selon les critères de la modernité. Voilà qui ressemble davantage à un scénario de fin du monde.

“Arrêtons avec les pailles en plastique”

Parmi les nombreuses démystifications opérées dans l’ouvrage, un thème en particulier sort du lot : la réhabilitation du plastique, qui s’est imposé comme un des principaux chevaux de batailles du « fanatisme » honni par Shellenberger. Le symbole de cette lutte : la paille, prétendument responsable de la mort de milliers de mammifères marins chaque année. Une idole de plus à pourfendre. Non sans humour, l’éco-rationaliste reprend d’abord la fable selon laquelle des milliers d’innocentes tortues périraient tous les jours sous des montagnes de plastique infestant les océans.

Agacé par cette vision simpliste du problème, Shellenberger évoque notamment une vidéo larmoyante d’étudiants en science retirant une paille du nez d’une tortue souffrante sur la côte. Hautement symptomatique du traitement biaisé de la question du plastique, le petit film, devenu viral en 2015, résume bien la manière dont l’écologisme majoritaire fonctionne : l’émotion d’abord, la science ensuite. Fidèle à sa méthode rigoureuse, l’activiste déconstruit le mythe, chiffres à l’appui. Reprenant les résultats d’une étude menée par neuf scientifiques entre 2007 et 2013, l’auteur rappelle que « le poids global de la pollution plastique sur la surface des mers, (…), ne représente que 0,01% de la production annuelle ». Plus détonnant encore, les chercheurs auraient trouvé « 100 fois moins de microplastique » dans les océans que prévu…

L’écologie sert bien souvent de prétexte au Etats dominants du globe pour empêcher le développement des pays pauvres.

« Mais où est donc passé tout ce plastique ? », s’interroge alors l’ancien militant d’Amnesty International. Si la réponse à cette question reste un mystère, une piste, concernant le polystyrène, est évoquée dans l’ouvrage. « La lumière du soleil décompose le polystyrène en carbone organique et en dioxyde de carbone. Le carbone organique se dissout dans l’eau de mer, et le dioxyde de carbone pénètre dans l’atmosphère. » Une fois n’est pas coutume, Shellenberger ne limite pas son analyse à de vulgaires données statistiques. Adepte du progrès à long-terme, il rappelle que l’usage du plastique a paradoxalement permis de sauver la vie de milliers de tortues et d’éléphants. Autrefois fort convoitées pour leurs écailles et leurs défenses, ces deux espèces ont longtemps été les cibles privilégiées de l’homme. Avec l’arrivée du celluloïd et du plastique, elles ont toutes les deux connu une période de répit sans précédent, ces matières remplaçant aisément leurs attributs sur des objets du quotidien.

Alexandria Ocasio-Cortez, Extinction Rebellion, Greta Thunberg… Les nouveaux cavaliers de l’Apocalypse

« La publication d’Apocalypse Never changera-t-elle vraiment quelque chose ? Il y a de fortes raisons d’en douter » : c’est ce qu’affirme son auteur, dans un article paru dans le célèbre magazine Forbes, intitulé “Au nom des écologistes, je tiens à m’excuser pour avoir répandu la peur climatique”. Censuré par le journal américain après avoir suscité un tollé, le court texte se distingue par une tonalité profondément pessimiste. « Les médias d’information ont fait des déclarations apocalyptiques sur le changement climatique depuis la fin des années 1980, et ne semblent pas disposés à s’arrêter, se désole-t-il. L’idéologie qui est derrière l’alarmisme environnemental, à savoir le malthusianisme, bien que maintes fois dénoncée pendant ces 200 dernières années, est plus puissante que jamais. »

Comment expliquer une telle hégémonie culturelle des alarmistes, alors que leurs théories sont bien souvent irrationnelles ? Pour l’ancien adepte de “l’urgence climatique”, la réponse est très simple. « Chassez le christianisme, vous aurez l’islam », disait Chateaubriand. De la même manière, chassez la religion, vous aurez l’écologie, pourrait dire Shellenberger. « Au début du XXe siècle, William James, universitaire américain, définissait la religion en ces termes : “la croyance en un ordre invisible, auquel il faudrait s’adapter pour notre bien-être”, rappelle-t-il dans son brûlot. Pour les environnementalistes, cet ordre invisible est la nature. » La “science”, sa théologie.

Comme toutes les religions, le “culte vert” possède son clergé. Greta Thunberg, Alexandria Ocasio-Cortez… Durant la dernière décennie, les deux jeunes femmes sont devenues les porte-étendards de l’écologisme à la sauce “millénial”. La première est suédoise et seulement âgée de 17 ans. En 2018, elle est apparue sous le feu des projecteurs en lançant une grève scolaire pour le climat, suivie par des étudiants du monde entier. Un an plus tard, la militante nordique a une nouvelle ébranlé fois l’opinion avec son discours prononcé à l’ONU, dans lequel elle a fustigé les politiques du monde entier. « How dare you ? », “comment osez-vous ? ”, s’est-elle exclamée alors, provoquant l’hilarité des internautes sur les réseaux sociaux. La seconde, plus conventionnelle, est une femme politique américaine. Elue du Parti démocrate, la native du Bronx s’est faite connaître pour ses sorties fracassantes sur le réchauffement climatique et le féminisme. Espoir montant de la gauche radicale outre-Atlantique pour draguer un jeune électorat, elle est une des initiatrices du “Green New Deal”.

Extinction Rébellion est un mouvement tordu et pathologique, et le monde se porterait bien mieux sans eux !

Révérées à l’unisson par la presse progressiste, les drôles de dames de l’écologie n’ont pourtant pas su convaincre Michael Shellenberger. Bien qu’assez prudent, voire timoré dans son ouvrage, ce dernier n’hésite pas à affronter les clercs verts de front dans la presse américaine. « Il y a trois semaines, la représentante Ocasio-Cortez disait que “le monde toucherait à sa fin dans 12 ans si l’on ne luttait pas efficacement contre le réchauffement climatique”, peut-on lire dans un éditorial de Forbes, signé de sa plume en 2019. Puis, la semaine dernière, la même élue a proposé un programme de transition pour sortir du nucléaire. Comment fait-elle pour ne pas remarquer que ses idées sont contradictoires ? », conclut-il enfin, n’hésitant pas à souligner que les partisans du “Green New Deal”, ce projet environnemental délirant, n’ont « rien appris de l’Histoire ».

Un ton de pamphlétaire insoupçonné que le « technolâtre », dénoncé comme tel par Libération, n’hésite pas à employer à l’endroit du « discours horrible de Greta Thunberg devant les Nations unies ». Loin d’être un des nombreux disciples de “Sainte Greta”, le polémiste lui reproche son indécrottable défaitisme : « Beaucoup sont incapables d’imaginer que l’optimisme ne soit pas du déni. Pour un catastrophiste, être optimiste à l’égard du futur veut dire nier le changement climatique, ce qui est faux », a-t-il dénoncé, lors d’un débat avec le philosophe Pascal Bruckner, dans Le Point. Ne focalisant pas sa colère sur les seules égéries féminines de la théorie de l’effondrement, le sniper centriste n’épargne pas non plus le mouvement radical Extinction Rebellion. « C’est un mouvement tordu et pathologique, et le monde se porterait bien mieux sans eux ! », a-t-il fustigé dans le même journal.

Le chemin de Damas de Michael Shellenberger

Saisissant, le parcours de l’auteur se distingue de celui de bien des écologistes modernes, vivant le plus souvent dans le confort de leurs appartements métropolitains. Né aux Etats-Unis dans une famille de hippies mennonites, courant religieux chrétien pacifiste, Shellenberger baigne dès sa plus tendre enfance dans un univers politique très marqué à gauche. A peine âgé de 15 ans, il participe à la fondation d’une branche d’Amnesty International dans son lycée. Un baptême politique qui ne manque pas d’irriter son administration scolaire, manifestement peu acquise à la cause. « A l’époque, un de mes professeurs avait demandé au conseiller scolaire si j’étais communiste, raconte l’auteur au début de l’ouvrage. Deux ans plus tard, je confirmais ses soupçons, en persuadant le directeur de l’établissement de me laisser passer mon premier semestre de terminale au Nicaragua, pour y apprendre l’espagnol et assister à la Révolution socialiste sandiniste. »

Idéaliste, le jeune lycéen parvient finalement à s’envoler pour l’Amérique latine, où il travaille main dans la main avec des fermiers amazoniens, au sein de ce qu’il nomme des « coopératives socialistes ». Non sans nostalgie, l’auteur semble encore chérir le souvenir de ses jeunes années, dignes des “voyages à motocyclette” du jeune Ernesto “Che” Guevara. Mais depuis ses premières escapades dans l’hémisphère sud, l’adolescent révolté a abandonné les vieilles lunes marxistes du philosophe Noam Chomsky. Au contact des paysans nicaraguayens, l’apprenti-révolutionnaire s’est confronté aux dures réalités du tiers-monde qu’il romançait tant.

L’écologie sert bien souvent de prétexte au Etats dominants du globe pour empêcher le développement des pays pauvres.

Loin d’être pleinement acquis à la cause du collectivisme, les fermiers sud-américains ne rêvaient que d’une seule chose : posséder leur propre lopin de terre. Ainsi, ils n’auraient plus à subir l’oisiveté de certains de leurs “camarades” et pourraient enfin tenter de sortir de l’extrême pauvreté. De ce premier désenchantement politique, l’éco-moderniste a retenu une leçon majeure : l’écologie sert bien souvent de prétexte aux Etats dominants du globe pour empêcher le développement des pays pauvres. Résolu à ne plus céder au « colonialisme environnemental », Shellenberger s’efforce depuis lors d’articuler la croissance économique et le respect de l’environnement dans ses analyses. Malgré cette première désillusion, le jeune militant continue ensuite son périple, multipliant les actions dans le monde entier. A 23 ans, il recueille des fonds pour financer des fermes guatémaltèques et se rend au Brésil pour soutenir de petits agriculteurs contre l’invasion de leurs terres. Passé la trentaine, le stakhanoviste vert participe à une campagne pro-énergie renouvelable, qui débouche sur un financement à hauteur de 90 millions de dollars par l’administration Obama. Un parcours du combattant qui ferait saliver toute ONG en quête de piétaille militante.

Le retour à la raison

C’est seulement sur le tard, après une lutte de longue-haleine aux côtés des militants écologistes les plus extrémistes, que le patron d’Environmental Progress finit par se retourner contre une partie de ses anciens camarades. En publiant Apocalypse Never en juin 2020, le prophète déchu s’est irrémédiablement coupé des Cassandres du réchauffement climatique. Une décision courageuse dans un milieu politique où les progressistes les plus fanatiques règnent en maîtres, n’hésitant pas à mettre au ban tout intellectuel portant une voix dissidente.

Dans son article paru dans Forbes, Michael Shellenberger s’est expliqué sur les craintes qui l’ont poussé à publier cet ouvrage si tardivement. « Je n’ai pas réagi aux campagnes de désinformation climatiques parce que j’avais peur de perdre des amis et que l’on me discrédite, écrit-il. Les rares fois où j’ai eu le courage de défendre la science du climat contre ceux qui la dénaturaient, j’en ai subi les terribles conséquences. Je suis donc resté sans rien faire alors que mes collègues écologistes terrifiaient le grand public. » Un témoignage poignant sur les nombreux dangers que la pensée unique fait peser sur le monde de la recherche, ainsi que sur la liberté d’expression.

Nous devons observer une distinction entre la science et la religion, tout comme les scientifiques doivent distinguer leurs valeurs personnelles des faits qu’ils étudient.

Plus significatif encore qu’un simple ouvrage sur les réalités du réchauffement climatique, le succès d’Apocalypse Never est révélateur d’un mouvement de libération de la parole au sein d‘une intelligentsia de gauche de plus en plus sclérosée. Prometteur, le livre-événement pourrait bien être symptomatique d’une volonté de retour à la rigueur scientifique, contre l’omnipotence du délire idéologique. « Nous devons observer une distinction entre la science et la religion, tout comme les scientifiques doivent distinguer leurs valeurs personnelles des faits qu’ils étudient », insiste Michael Shellenberger. Puisse cet appel à la raison parvenir aux oreilles des élites scientifiques françaises et nous sauvegarder d’une deuxième année de psychose coronavirale. Amen.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

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Valeurs Actuelles

Catastrophisme climatique : y a-t-il un adulte à l’ONU ?

L’approche de la COP25 donne lieu à une surenchère de communication à la tonalité catastrophiste comme si, incapables de constater l’inefficacité pourtant flagrante de leur politique, les instances onusiennes étaient pilotées par des robots, regrette le mathématicien et président de l’Association des climato-réalistes Benoît Rittaud.

On sait que la saison du barnum climatique approche lorsque les rapports terrifiants sur l’avenir de la planète se mettent à pousser comme des champignons après la pluie. La COP25 qui se déroulera à Madrid début décembre offre une nouvelle occasion de vérifier cette observation. Le champignon du jour est signé du Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Il s’agit de l’édition 2019 du rapport sur les « écarts d’émissions », qui étudie la différence entre les émissions réelles de gaz sataniques (le CO2 et quelques autres) et celles qui avaient été espérées à l’issue de l’un ou l’autre des barnums précédents, sans oublier de comparer avec la trajectoire dite vertueuse qu’il nous faudrait suivre pour « rester sous la barre des +2 °C ».

Ce nouveau rapport a le grand mérite de démontrer de façon définitive que les transitions énergétiques, taxes carbone, quotas d’émissions et autres dispositifs contraignants aujourd’hui à la mode n’ont servi rigoureusement à rien : les émissions globales sont toujours résolument orientées à la hausse. Elles ont augmenté de 1,5 % par an en moyenne sur la dernière décennie, et ne montrent pas le moindre signe d’infléchissement. Il est bien loin, le triomphalisme cocardier de Laurent Fabius au soir de la glorieuse COP21 de 2015 qui, à Paris, devait enfin mettre l’humanité sur le chemin de la rédemption.

Rien n’inversera la tendance à moyen terme, même si vous tenez votre bonne résolution de fermer le robinet pendant que vous vous brossez les dents

Les faits sont donc têtus. On peut s’en désoler, organiser des manifs pleurnichardes, renoncer à sa voiture, se convertir au véganisme, rien n’y fera : les pays en développement veulent disposer d’un niveau de vie comparable au nôtre, figurez-vous. Voilà pourquoi ils augmentent leur consommation énergétique (notamment la Chine) et, donc, leurs émissions de CO2. Le rythme est si rapide que rien n’inversera la tendance à moyen terme, même si vous tenez votre bonne résolution de fermer le robinet pendant que vous vous brossez les dents.

Dans un monde gouverné par des adultes, des faits aussi clairs conduiraient aussitôt à la conclusion qui s’impose : puisque, malgré force processions onusiennes, nous ne sommes pas en mesure de réduire les émissions globales, nous devons aborder la question d’une autre manière. Évidemment, l’idéal serait de prendre acte que le climat que nous connaissons n’est pas plus mauvais que celui des siècles passés ; que le réchauffement est d’un ordre de grandeur assez faible et présente au moins autant d’avantages que d’inconvénients ; que rien n’indique que les événements extrêmes seraient plus violents ou plus nombreux que par le passé (contrairement aux smartphones dont nous disposons qui permettent d’en diffuser en temps réel toujours plus de vidéos sur les réseaux sociaux) ; ou encore que le gaz carbonique est l’aliment premier des plantes et qu’à ce titre l’augmentation de sa teneur atmosphérique est un bienfait pour la biosphère. (Les satellites de la NASA lui attribuent la plus grosse part de responsabilité dans le verdissement de 18 millions de km2 observé sur la planète ces 35 dernières années.)

Prendre le parti d’ouvrir notre parapluie plutôt que de danser pour arrêter la pluie

Sans aller jusqu’à accepter ces réalités aussi évidentes que politiquement incorrectes, une personne sensée pourra néanmoins se dire que si l’on ne peut agir sur une cause, alors nous devons agir sur ce qui risquerait d’en être les conséquences. Prendre le parti d’ouvrir notre parapluie plutôt que de danser pour arrêter la pluie, en somme.

Ce n’est pas là, on s’en doute, ce que propose le rapport 2019 sur les écarts d’émissions. Comme si de rien n’était, celui-ci égrène les recommandations les plus irréalistes pour inverser la tendance. Dans ses rêveries carbocentrées, la hausse des émissions cesse soudain l’année prochaine, avant que le monde s’engage vers une baisse résolue. Le scénario implique en gros qu’une voiture lancée à pleine vitesse sur autoroute peut, « si son conducteur s’en donne les moyens », prendre sans trop de dommages un virage à angle droit.

Il y a de quoi se demander si les auteurs croient vraiment ce qu’ils écrivent, ou si le rapport n’aurait pas plutôt été rédigé par un robot qui, inconscient des aberrations qui découlent de la vision bornée à laquelle le soumettent ses algorithmes constitutifs, continue imperturbablement de mener sa tâche absurde et inutile.

Quoi qu’il en soit, on peut compter sur nos nombreuses voix bien-pensantes pour tirer de ce rapport de quoi exiger de nous davantage d’autoflagellation, sous peine de nous voir punis par le croquemitaine climatique. Que les quelques adultes qui passeront par là n’hésitent pas à rassurer tout ce gentil petit monde. D’autant qu’au vu des coûts pharaoniques des mesures suggérées, il serait grand temps de songer à siffler la fin de la récréation.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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New York Times - World

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

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Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

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By Constant MéheutCatherine PorterSelam Gebrekidan and Matt Apuzzo

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The shock came midway through the speech.

Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.

The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.

“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”

With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.

Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.

Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.

Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.

“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”

The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.

France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.

“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.

The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.

“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”

Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”

Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.

“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.

“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”

$21,685,135,571.48

Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.

Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.

Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.

“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”

The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.

“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.

Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.

“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”

Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.

After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.

On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.

French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.

But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.

In fact, his estimate may have even been modest.

The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.

But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.

Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.

“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.

The French Fight Back

Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.

The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.

The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.

“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”

France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.

“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”

France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.

Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”

The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.

“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.

Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”

Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.

“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”

Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.

Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.

In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”

In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.

“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.

Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.

“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.

A Flight to Anywhere

The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.

It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.

Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.

Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.

Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.

“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”

With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.

Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.

To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.

Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”

But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.

He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”

A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”

A Silenced History

Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.

“Haiti was really a very bad example” for France, he said.

Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.

A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.

As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.

France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.

Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.

They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.

“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.

Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”

Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.

“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”

In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.

Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.

The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.

One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.

Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.

Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.

“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.

A Painful Reckoning

Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.

But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.

A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”

The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.

In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.

Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.

“The debate, yes, it must be raised,” she said.

The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.

But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.

In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.

“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”

A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)

France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.

“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.

Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.

“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.

“That was a step,” he said. “It’s not finished.”

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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France24 - World

UK judge rejects bid to block deportation of asylum seekers to Rwanda

Issued on: 10/06/2022 - 22:25

NEWS WIRES

A British judge on Friday rejected an emergency bid to block deportation flights of asylum seekers to Rwanda set to start next week under an agreement with the east African country, ruling politicians must manage immigration policy.

The UK government intends to fly the first planeload of claimants to Rwanda on June 14, after agreeing the plan with Kigali in a bid to deter illegal migrants from undertaking perilous crossings of the Channel by boat.

Refugee rights groups and a trade union representing UK Border Force personnel challenged the plan in London's High Court, seeking an injunction against Tuesday's inaugural flight and any beyond then.

They argue that the plan violates asylum seekers' human rights, and say the government cannot justify its claim that Rwanda is a safe destination.

But delivering his decision after a one-day hearing, judge Jonathan Swift said it was in the "public interest" for Interior Minister Priti Patel "to be able to implement immigration control decisions".

However, Swift gave permission for his ruling to be appealed, suggesting Court of Appeal judges would hear the case on Monday, whilst also setting the date for a fuller two-day High Court hearing next month.

'Ashamed'

Patel welcomed the move, saying the government "will not be deterred in breaking the deadly people smuggling trade and ultimately saving lives".

"Rwanda is a safe country and has previously been recognised for providing a safe haven for refugees," she added.

But rights groups bidding to block the policy said they were "disappointed", while one faith leader said it left her feeling "deeply ashamed to be British"

"It feels inhumane," the Bishop of Dover Rose Hudson-Wilkin told Times Radio of the planned deportations.

Enver Soloman, chief executive of the Refugee Council, said it was "extremely worrying that despite these legal challenges and widespread concern, the government remain determined to press ahead".

Noting the numbers of migrants crossing the Channel had risen since the policy was unveiled earlier this year, he urged ministers to "reflect on the initial failures of this plan, and rethink".

Earlier, the UN refugee agency had accused the British government of dishonesty over its plan, after lawyers for the claimants said Patel's interior ministry had claimed the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) endorsed it.

The UN agency's lawyer Laura Dubinsky said it "in no way endorses the UK-Rwandan arrangement".

"UNHCR is not involved in the UK-Rwanda arrangement, despite assertions to the contrary made by the secretary of state," she told the court.

Dubinsky said the would-be refugees were at risk of "serious, irreparable harm" if sent to Rwanda, and that the UN had "serious concerns about Rwandan capacity".

The UNHCR's concerns include a lack of legal redress in Rwanda and potential discrimination against gay claimants. 

"These are concerns that have been communicated to the UK authorities and yet the secretary of state's position... is that the UNHCR has given this plan a green light," the claimants' lawyer Raza Husain said.

"That is a false claim."

'Right approach'

Lawyers for the ministry later addressed the court, which heard there were 31 people expected to be on Tuesday's scheduled flight.

"The Home Office does intend to make arrangements for a further flight or flights to Rwanda this year," its lawyer Mathew Gullick said.

He urged the judge to consider the impact of blocking the flights, noting "even a pause of six weeks creates a period of time in which people may rush to cross (the Channel)".

"There are potentially hundreds of people who can cross in a single day," he added.

The government remains committed to the policy, Prime Minister Boris Johnson's spokesman had told reporters.

The plan remained "the right approach, not least to tackle the criminal gangs who exploit migrants on the coast of France and quite often force them into unseaworthy vessels to make what is an incredibly dangerous crossing to the UK", he said. 

More than 10,000 migrants have made the journey so far this year, a huge increase on prior years. The one-way flights are intended to deter others from entering Britain by illegal routes, and offer those who do try a new life in Rwanda instead.

(AFP)

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Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'

UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda

EYE ON AFRICA

UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal

BBC

Anna Chojnicka: Bruising bananas to create elaborate works of art

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Artist Anna Chojnicka has shied away from traditional canvas in favour of... bananas. The north London artist bruises the skin to create elaborate drawings that she shares daily on her social media.

Her artwork ranges from landscapes and portraits to social justice messages and even the TV cartoon character Homer Simpson.

But the bananas she uses don’t go to waste. After she has documented her pieces, she then eats the banana to complete the creative process.

Video by Rob Taylor

L'Humanité

Télévision. « Mon métier, c’est de raconter l’Afrique autrement »

Actu

L’autrice Marguerite Abouet s’est beaucoup investie dans l’adaptation animée de la série de BD « Akissi », créée avec Mathieu Sapin et Clément Oubrerie. Une vision de l’Afrique joyeuse et décomplexée, racontée à hauteur d’enfant, dans laquelle la scénariste d’« Aya de Yopougon » a glissé des souvenirs et des personnages issus de ses jeunes années.

Grégory Marin

En quoi Akissi vous ressemble-t-elle ?

Elle a beaucoup de moi, sa joie de vivre, ses histoires d’enfance, ses bêtises – j’en ai fait beaucoup ! J’ai grandi jusqu’à l’âge de 12 ans en Côte d’Ivoire, à Abidjan, dans le quartier de Yopougon. Ma maison, mon quartier étaient un monde propice au jeu, entre le marché, les ruelles, les terrains vagues, et avec mes amis en plus. On s’amusait énormément, on ne s’occupait pas des problèmes des adultes, on avait notre vie à nous, assez joyeuse.

Quel type de quartier était Yopougon ?

C’était un quartier en pleine construction. On y trouvait des jeunes cadres qui venaient s’y installer après leurs études, qui commençaient à travailler en ville. Mes parents en faisaient partie : tous les deux travaillaient, on allait à l’école, on allait en vacances… On avait la vie dont tout le monde rêve là-bas. Et puis, toute l’Afrique était là : il y avait du travail pour tous dans cette ville en plein essor. À l’époque, on parlait du « miracle ivoirien » et Abidjan, c’était un point de rencontre. J’ai grandi avec ces familles qui venaient d’ailleurs, dans la culture africaine. Quand on vit dans ce « bouillon », on en sort plus que grandi, ça nous aide à se sentir bien partout. D’ailleurs, quand je suis arrivée en France à 12 ans, je n’ai pas eu de problème d’intégration parce que je venais déjà du multiculturalisme.

La galerie de personnages, copains, tontons, tatas, présents dans « Akissi » sont des personnes réelles ?

Oui. Ma bande de copains, ce sont mes vrais amis : Edmond, Ba, Papou… Pour mes parents, mon grand frère et ma grande sœur, j’ai juste changé les prénoms, tout le reste est vrai, les voisins, le poissonnier, le marchand de charbon…

Vous avez dirigé le casting, puis l’enregistrement des voix. Vous vouliez rendre cette ambiance le plus fidèlement possible ?

C’était très important pour moi. Mon métier, c’est de raconter une Afrique autrement qu’à travers les fantasmes occidentaux, à hauteur d’homme. D’enfant en l’occurrence. Je voulais des personnages qui aient des voix d’enfants africains, alors on a fait le casting sur place, à Abidjan. J’ai énormément de tendresse pour mes personnages, je voudrais que les spectateurs en aient aussi. Je voulais qu’on sente l’Afrique, qu’on y croit et qu’on s’y croit. Voilà pourquoi j’ai été très présente durant l’enregistrement et durant toute la réalisation, pour m’assurer que les dessinateurs, les animateurs ne s’éloignaient pas de l’univers que nous avions créé avec Mathieu Sapin et Clément Oubrerie.

Vous dites « raconter l’Afrique autrement ». D’un point de vue africain vous voulez dire ?

Je trouve qu’il n’y a pas énormément de BD qui sortent du continent. Mais ça commence… « Aya » a fait école auprès de la jeune génération. Il y avait déjà beaucoup d’auteurs africains qui écrivaient des romans, dont certains mondialement connus, mais, dans la bande dessinée, c’est timide. Je rencontre de jeunes auteurs et autrices qui veulent se lancer dans ce médium, mais, sur place il n’y a pas toutes les structures. La plupart des premières BD qui sont éditées en Afrique sont des fascicules pédagogiques sur le sida, la guerre, etc. Ce que je conseille aux jeunes auteurs, c’est de se lâcher, de raconter leurs propres aventures, avec leurs propres codes et leur langage, d’être les Tarantino, les George Lucas africains. L’Afrique est vaste, il y a tant de choses à raconter…

Comment analysez-vous ce manque ? Par un imaginaire bridé ?

Petite, j’ai grandi avec les BD qui venaient d’ailleurs. On a eu la chance d’avoir des parents cultivés, qui offraient à mon grand frère des BD étrangères. On a lu « Rahan », « Zembla »… Forcément, c’est un peu dérangeant : même quand l’histoire se passe dans la savane ou dans la jungle, le héros est blanc, jamais noir. Même dans nos livres d’histoire à l’école, on étudiait les héros français. Est-ce que ça peut provoquer un sentiment d’infériorité ? Peut-être… Mais mon imaginaire est nourri à la fois de ça, de la télé qu’on avait à la maison, mais aussi de l’oralité : tous les étés, nos parents nous emmenaient au village. Il n’y avait pas d’électricité, pas d’eau courante… La télé, c’était mon grand-père, qui nous racontait des histoires incroyables, des légendes remplies de guerriers africains, de héros et héroïnes comme la reine Pokou. Aujourd’hui, on se réapproprie notre histoire, il y a même des séries télé sur nos héros africains, produites en Afrique. Mais pour lui, à l’époque, c’était important qu’on sache d’où venait notre peuple, notre culture. Je crois que c’est lui qui m’a donné cette envie de raconter des histoires.

L’imaginaire africain infuse-t-il assez dans le monde ?

Il y a pas mal de littérature, de cinéma… Dans les arts, il y a un engouement en ce moment, les grands festivals s’arrachent les artistes africains. Tant mieux !

Vous-même, avec un prix à Angoulême (en 2005) pour une première BD, « Aya de Yopougon », vous avez planté un jalon…

J’aurais écrit un roman, ce serait passé complètement inaperçu ! Le fait de raconter une Afrique moderne, urbaine aussi, a joué. Être primés à Angoulême, oui c’est une belle reconnaissance, qui nous a permis d’être traduits en 20 langues. Akissi en est déjà à 11 ou 12… C’est important pour moi que « Aya », « Akissi », « Commissaire Kouamé » (une autre de ses séries – NDLR) soient lus en Afrique. Que des jeunes Africains – et leurs parents ! – puissent se dire que c’est un vrai métier de raconter des histoires, de dessiner. Mais c’est vrai même ici en France : des libraires nous disent que grâce à « Aya », à des héros qui leur ressemblent, ils ont vu arriver de nouveaux lecteurs. Des petits d’origine africaine s’identifient à ces personnages. Et puis « Aya » fait partie des livres recommandés par l’éducation nationale. Pour moi, c’est une belle récompense, ça me touche beaucoup.

Voir Yopougon et fous rires

Akissi est une petite fille espiègle, sans doute un peu trop pour ses parents, son frère Fofana et sa sœur Victorine, qui aspirent à un peu de tranquillité. Seulement voilà : la petite ne tient pas en place et entraîne ses amis Edmond, Ba et Papou dans ses rocambolesques aventures… au bout de la rue. Car si Akissi, ses copains, sa famille et même les « tontons » et « tatas » (terme générique pour les voisins et connaissances adultes qui « méritent le respect ») forment une galerie de portraits vivants, le quartier de Yopougon, à Abidjan (Côte d’Ivoire), est tout autant un personnage qu’eux. Déjà, dans la série « Aya », Marguerite Abouet l’avait caractérisé comme un protagoniste à part entière. C’est une Afrique sinon enchantée, du moins très colorée et vivante qui se dévoile aux yeux des spectateurs, avec la petite fille comme guide : on croisera des chats roublards, un braconnier tenace (mais moins que la mère d’Akissi), un phacochère énervé, et même un super-héros japonais. On partagera des tranches de vie de cette famille soudée malgré tout, de ces enfants heureux de vivre, et on fondra devant la petite bouille de Boubou, le nouveau « petit frère » que notre héroïne s’est choisi. Un moment à vivre en famille.

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Watts et joules : y a-t-il un physicien dans l’avion ?

En préambule de ce papier, de cette mise au point, il nous faut tordre le cou à deux idées reçues concernant les énergies éoliennes et solaires, dites “renouvelables” (en abrégé EnR), mais qui sont mieux caractérisées par les qualificatifs d’“intermittentes” et surtout “aléatoires”. La première assertion est qu’il y aurait “foisonnement” dans leur production. C’est la fameuse antienne reprise par les écologistes et les promoteurs du renouvelable : “Il y a toujours du vent et du soleil quelque part. ” Or, l’examen des diagrammes de production au jour le jour montre que ce n’est pas vrai. Ces données sont accessibles au grand public, via des sites Internet comme celui de RTE (Réseau de transport d’électricité) en France (éCO2mix) ou celui de l’institut Fraunhofer en Allemagne (energy-charts. info). Tout un chacun peut débusquer facilement ce mensonge.

D’abord, il y a – évidemment – la nuit. Il y a, certes, un décalage entre Lisbonne et Athènes, mais pas au point d’effacer l’obscurité sur l’Europe. En outre, contrairement à une idée reçue, l’électricité se transporte mal entre deux points éloignés d’un réseau. Voilà pour le soleil. Ensuite, en ce qui concerne le vent, il y a des périodes où le calme plat règne sur de larges parties de l’Europe, voire sur sa totalité. Cette situation est bien connue des météorologistes, lorsque de gigantesques anticyclones s’établissent sur une grande partie du territoire, et même sur l’Europe tout entière. Cela peut arriver en plein hiver, par un froid très vif, lorsque la consommation est à son maximum.

En France, par exemple, nous sommes restés en moyenne à 3 gigawatts (GW) de vent (pour 18 GW d’ éolien installés) les semaines 2, 3 et 4 de cette année, avec plusieurs passages à quelques centaines de mégawatts (MW) alors que la consommation était de 75 GW en moyenne. Et ce peut être commun à l’Allemagne et à la France, les deux plus grands réseaux européens : le 2 mars, les 154 GW d’éolien et de solaire installés dans les deux pays sont passés par un minimum de 5,3 GW ! Et on peut vérifier que les éoliennes offshore suivent la même courbe : quand il n’y a pas de vent sur terre, il n’y en a pas non plus le long des côtes.

La deuxième assertion est qu’“on saura stocker un jour”. Pourquoi pas ? En attendant que cela arrive, si on reprend l’épisode des trois semaines de janvier déjà cité, un calcul simple montre que pour pallier l’intermittence dans le scénario à 2050 tel qu’il est prévu par le gouvernement, il aurait fallu (selon les méthodes de stockage actuellement connues) soit pomper tout le lac Léman pour le remonter de 224 mètres, soit installer 540 millions de tonnes de packs de batteries Tesla Powerwall. Soit produire 33 milliards de mètres cubes d’hydrogène, les comprimer et les stocker en souterrain. Sans être spécialiste d’aucune de ces techniques, on sent bien qu’on touche du doigt quelque chose de délirant. L’avenir est plein de promesses, mais enfin il ne faut pas exagérer.

Quand il s’agit de potentialité, on peut faire ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas

En réalité, se passer des énergies fossiles et/ou du nucléaire est peut-être possible, pour autant que des technologies à l’état expérimental puissent être validées technologiquement et économiquement, ce qui est loin d’être évident. Maintenant que tout le monde a compris que si on ne dépend plus des Russes pour le gaz, on ira au Qatar, ce qui n’est pas mieux en termes d’indépendance, les études prospectives tablent sur l’hydrogène pour le stockage et sur la fabrication de méthane synthétique à partir d’hydrogène et de CO2. L’hydrogène a sans doute un rôle à jouer dans un panel de solutions. Mais l’institut Fraunhofer a esquissé un scénario “tout renouvelable” à 2050 pour l’Allemagne. Il implique de construire 700 GW d’éolien et de solaire (tous les vingt ans, c’est la durée de vie de ces équipements), 150 GW de turbines à gaz, 90 GW d’électrolyseurs, 500 gigawattheures (GWh) de batteries, sans compter le biométhane, la filière bois, etc.

Pour mémoire, la consommation de pointe de l’Allemagne est de l’ordre de 80 GW actuellement. Là aussi, on laisse le soin au lecteur de juger si tout cela est réaliste (pour rappel : un grille-pain, c’est 1 kilowatt (kW) ; 1 MW, c’est 1 000 grille-pain ; 1 GW, un million).

Revenons maintenant sur le titre et cette funeste confusion entre énergie et puissance. Selon les principes de la physique (qui se fiche de la politique), sur un réseau électrique, la production doit à tout instant égaler la consommation. Cette production instantanée d’énergie, on l’appelle puissance . On la chiffre en kW. C’est donc en kW qu’on doit dimensionner un réseau, et qui plus est, pour répondre à l’égalité entre production et consommation quelles que soient les situations, en kW pilotables à la demande. Or, l’éolien et le solaire ne sont pas pilotables à la demande, ils sont subis. Certes, on pourrait objecter qu’à deux ou trois jours à l’avance, on peut à peu près prévoir le soleil et le vent. Mais un réseau électrique doit se planifier des années à l’avance. À cette échelle de temps, plusieurs fois par an, la production de ces EnR sera quasi nulle. Dans le dimensionnement, on doit donc les compter pour zéro. Bien sûr, plus on installe d’EnR, moins on aura recours aux autres moyens, pilotables ceux-là. Les EnR produiront plus d’énergie, de kilowattheures (kWh), les autres moins (ce qui réduira d’ailleurs leur rentabilité et leur attractivité pour les investisseurs). On arrive donc à la conclusion suivante : on peut remplacer des kWh nucléaires ou fossiles par des kWh éoliens ou solaires, mais pas des kW. Or, ce sont les kW qui garantissent la sécurité du réseau électrique. Pour le dire encore autrement : quand il s’agit de potentialité, on fait ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, et l’approvisionnement électrique est de l’ordre de la nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas.

Jusqu’à une époque récente, la transition énergétique prévoyait d’arrêter en France 14 réacteurs nucléaires « lorsque les EnR auront monté en puissance » . De même, à la question, maintes fois posée aux autorités, “à quoi servent les EnR en France ?”, la réponse a toujours été la même : “avoir d’autres filières en cas de risque systémique sur le nucléaire”. La filière de “secours” étant intermittente non pilotable, nous voilà rassurés ! On aurait pu penser, vu la prise de conscience récente de nos politiques sur la nécessité du nucléaire, qu’ils avaient compris le petit raisonnement entre kW et kWh. Que nenni ! En face du péril russe, ils persistent et signent ; pour pallier les délais de construction du nucléaire et la difficulté d’approvisionnement en gaz, nos ministres, notre président et le chancelier allemand n’ont qu’une réponse : accélérer l’éolien et le solaire. Or, le gigantesque réseau européen était déjà en déficit de kW pilotables avant la guerre en Ukraine et avant l’arrêt des dernières centrales nucléaires belges et allemandes ! En réalité, si on compte sur les énergies renouvelables, les constructeurs de centrales à gaz ont de beaux jours devant eux. Et si les décideurs pouvaient lire (et comprendre) ces lignes, cela pourrait éviter quelques black-out et leurs funestes conséquences.

* Michel Negynas est spécialiste des questions industrielles et environnementales. Dernier ouvrage paru : “Chroniques d’un monde écofantasmé”, en e-book sur toutes librairies Internet, 4,99 €.

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From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll

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Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.

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By Sui-Lee Wee

QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.

She poked a finger through a hole in it.

“This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”

Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.

What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.

Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.

Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.

Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties. The International Criminal Court said last year that it would open an investigation, but the Duterte administration said it would block investigators from entering the country.

In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.

In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.

She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.

“That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”

“They hate me,” she said, chuckling.

Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”

Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.

But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.

In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”

“She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”

Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”

It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.

“Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”

Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.

She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”

Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”

Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.

“When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”

Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”

She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.

Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”

Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.

What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”

Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)

“You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”

In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”

“In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”

After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.

Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.

“She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.

Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.

“When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”

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Ivory Coast's Blé Goudé on his upcoming return home after ICC acquittal

Issued on: 10/06/2022 - 20:42

Marc Perelman Follow

After being definitively acquitted of crimes against humanity by the International Criminal Court last year, Charles Blé Goudé, the former right-hand man of ex-Ivorian president Laurent Gbagbo, is expected to soon return to Ivory Coast after more than a decade in exile. On May 30, Blé Goudé received an Ivorian passport via the current president, Alassane Ouattara. In an interview with FRANCE 24, Blé Goudé discussed his upcoming return home, as well as his political ambitions.

Speaking to FRANCE 24 in The Hague, Blé Goudé said he had received an Ivorian passport via the current president, Alassane Ouattara, his former political opponent. Blé Goudé added that he was in talks with the presidency to organise his return. While denying a deal with Ouattara, he expressed confidence that his 20-year jail sentence handed down by the Ivorian justice system will not be carried out. 

Although the former minister did not rule out working with Ouattara, he admitted that his former mentor Laurent Gbagbo had not invited him to join his new party, which Gbagbo launched on his own return to Ivory Coast a year ago. Blé Goudé said he was nevertheless open to an alliance with Gbagbo's ex-wife Simone, who is expected to soon launch her own political movement.

The 50-year-old politician said he was in favour of an upper age limit of 75 for presidential candidates and a limit on presidential terms. Former president Laurent Gbagbo is 77 and current leader Alassane Ouattara is 80. Blé Goudé also reaffirmed that he wants to be president of Ivory Coast "one day", but refused to say if he will run in the 2025 elections, adding that he needs time to reunite with his country and his peers after 11 years of exile.

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'I don't exclude being a candidate for the 2025 elections,' says ex-Ivorian president Laurent Gbagbo

Former Ivorian President Laurent Gbagbo launches new political party

Ex-president Gbagbo, right-hand man Blé Goudé ‘free to return to Ivory Coast' after ICC acquittal

Valeurs Actuelles

Ukraine : devenons des ouvriers de paix

Les médias européens sont d’habitude prompts à reprendre les déclarations du pape François. Quand celui-ci a déclaré au Corriere della Serra, le 3 mai 2022 : « C’est l’aboiement de l’Otan à la porte de la Russie qui a poussé le chef du Kremlin à mal réagir et à déclencher le conflit », personne n’a salué son propos. Il est pourtant frappé d’un sain réalisme : la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine sans raison.

Il faut avoir l’aveuglement de quelques demi-experts pour tenter les explications hystériques qu’on lit partout : ivresse du pouvoir, solitude de la maladie, fanatisme slave. Frayant régulièrement avec une détestable haine du monde russe, ces diabolisations procèdent d’une paresse analytique effarante. Quand tout un pays mobilise ses forces armées, son économie, son appareil industriel dans une opération de cette ampleur, ce n’est ni par folie ni par dessein mégalomaniaque.

Les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité

Oui, les Russes ne supportent plus d’être environnés de nations dont les élites, les diplomaties et les dirigeants sont biberonnés à un atlantisme belliqueux. Oui, les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité. Longtemps, la Russie a souhaité parvenir à un rapprochement avec l’Europe de l’Ouest et a travaillé en ce sens. Il est désormais à craindre que Moscou ne se soucie plus de nos nations, les jugeant inféodées aux États-Unis et désormais incapables d’indépendance sur la scène internationale.

Une autre attitude de l’Europe aurait évité un divorce avec la Russie et certainement empêché cette guerre en Ukraine. L’Union européenne a dérapé à l’Est lors d’élargissements précipités et mal calculés. Au lieu de soutenir l’envergure des nations du monde latin, historiquement portées à l’universel, Bruxelles s’est rendu dépendant d’États que l’histoire condamne à regarder avec angoisse la Russie. Cette évolution pénalise énormément la France dont l’intérêt sera toujours de faire prospérer la fameuse “alliance de revers” avec la Russie.

Par ailleurs, l’Union européenne use de cette situation pour avancer son agenda idéologique. La technocratie bruxelloise fait pression en usant de l’outil fédéraliste pour justifier l’avènement d’un super-État européen. Cette manipulation des opinions publiques correspond à une véritable stratégie du choc, instrumentalisant l’émotion des opinions publiques pour pousser des réformes suicidaires pour la souveraineté de nos nations. L’effet d’entraînement des investissements communs démentiels, comme les 300 milliards proposés pour l’énergie, la volonté de centraliser nos commandes de gaz et d’électricité, la réforme du cadre financier pluriannuel, la création de nouvelles ressources propres sont autant de signaux catastrophiques. Pire, Bruxelles cherche à établir son haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité comme un véritable ministre des Affaires étrangères de l’Union, violant un des derniers éléments fondamentaux de notre souveraineté. Le slogan de la souveraineté européenne n’est pas seulement un contresens politique, il est une trahison de la volonté des peuples et de l’histoire des nations en vue de l’établissement d’une Europe a-nationale. Notre continent est toujours sorti dévasté de ces utopies impériales si contraires au génie de nos peuples.

La France est-elle cependant encore capable d’une politique étrangère ambitieuse ? Le quinquennat d’Emmanuel Macron a largement affaibli notre stature internationale. Chassés d’Afrique, éloignés du Levant, humiliés en Indo-Pacifique, nous sommes une force en déshérence. Pire, notre diplomatie est désormais soumise à toutes les modes idéologiques. Nous avons perdu cette voix forte qui nous permettait d’être le phare du monde non aligné. Puissance multipolaire par excellence, la France s’estompe à l’international alors que nous connaissons le crépuscule de l’hégémonie américaine.

Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen

Ce paradoxe est d’autant plus terrible qu’en 2015 nous étions encore un acteur de stabilisation en Europe orientale. Ce furent Angela Merkel et François Hollande qui réussirent à négocier les accords de Minsk, qui permirent de stopper le conflit né de l’obstination de l’Union européenne à couper Kiev de Moscou. Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a rien fait pour encourager l’application de cet accord. Il faut dire que Zelensky n’a jamais cherché à le respecter.

Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen. Plus personne pour se souvenir qu’il fermait les journaux, bloquait les télévisions, traînait ses opposants devant les tribunaux. Plus personne pour s’étonner que sa tournée des Parlements européens n’ait pas été amorcée avant la crise, afin de préserver la paix dans son pays.

L’illusionniste Zelensky a su émouvoir des capitales européennes qui sont prêtes au suicide économique et géopolitique pour lui plaire. La livraison d’armes en flux tendu à l’Ukraine n’est pas une opération humanitaire, ce n’est même pas une décision stratégique, c’est la création d’un nouveau foyer de crispation qui porte et portera un tort infini à la France et à l’Europe. Nous voyons bien d’ailleurs les drames engendrés par ces fixations en Irak, en Syrie et en Libye.

L’intérêt de la France n’est pas la victoire de la Russie ou de l’Ukraine dans le conflit qui les oppose. Notre intérêt, c’est le retour le plus rapide possible à la paix et à des relations normales avec la Russie. Cette évidence stratégique est aujourd’hui diabolisée par des esprits soucieux de vivre leur guerre d’Espagne par procuration. Cette évidence sera pourtant partagée par toujours plus de Français à mesure qu’ils subiront les effets économiques et sociaux catastrophiques de cette situation. D’ailleurs, les médias finiront peut-être par se lasser des exigences débordantes du président ukrainien.

Cessons d’aboyer à la porte de la Russie. Cessons de fabriquer des opposants d’opérette, des mouvements fantoches et des campagnes agressives contre Moscou. Nous n’avons rien à gagner à devenir les mercenaires d’un empire déclinant quand la Russie, la Chine, l’Inde, l’Argentine, le Brésil ou le Mexique rebattent les cartes de la mondialisation. Nous n’avons rien à gagner à faire durer la guerre en Ukraine. Vite, devenons des ouvriers de paix.

* Thierry Mariani est député européen.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets

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David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.

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By Jason Horowitz

VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.

“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.

Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.

Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.

The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.

The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.

Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.

“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”

The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.

Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.

“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.

Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.

“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”

Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.

Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.

On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.

For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.

“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.

In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.

“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”

When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.

One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.

“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.

A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.

By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.

At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.

To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.

The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.

In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.

The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.

The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.

“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”

The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Popes Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.

Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.

“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.

After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.

“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”

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BBC

YouTube accused of not tackling Musk Bitcoin scam streams

By Joe TidyCyber reporter

YouTube is being criticised for failing to tackle a network of cyber-criminals streaming fake Elon Musk videos to scam viewers.

The criminals are hijacking YouTube accounts and using the videos to promote bogus cryptocurrency giveaways.

BBC News found dozens of these streams being watched by tens of thousands of people over four days this month.

On Tuesday, Elon Musk said YouTube was not tackling "scam ads". YouTube says it removes channels that are reported.

For many months, the streams have been fooling thousands of people into sending cryptocurrency to criminals, thinking they will receive a prize from Mr Musk.

One of the most common links to website https://elon-x2.live/, which invites people to double their money by sending Bitcoin or Ethereum to the digital-wallet addresses advertised.

Wallet transaction history shows the scammers made $243,000 (£194,000) in just over a week:

Analysts at Whale Alert say giveaway scammer wallets they track show profits of:

Every few days, the hackers change the name and picture of dozens of YouTube channels to make them look like official Tesla channels, the electric-car manufacturer of which Mr Musk is chief executive.

They are thought to buy email-and-password pairs from previous data breaches online - or simply try common passwords with known email addresses.

Chilean urban-music artist Aisack had YouTube channel hacked and hijacked two weeks ago.

"My followers on other social networks started asking me what is going on with the name of my channel and were very confused about why I was streaming Tesla content," he said.

"It is very frustrating that your YouTube channel is hacked after dedicating so many years of work to it.

"I feel completely violated and insecure.

"The hacking of my channel has hurt me a lot, since I am a few days away from releasing a new music video and now I am creating a second channel as a back-up and re-uploading more than 10 years of work on YouTube.

"YouTube is not doing enough on security issues to prevent hacker attacks, since many users are in the same situation as me."

YouTube said it had removed one of the channels BBC News had alerted it to, adding: "We have strict Community Guidelines prohibiting scams, including Impersonation and hacking."

Last year, one man hoping to double his money sent scammers $400,000 worth of bitcoins, after seeing a fake advert on Twitter.

So far this year, scammers are having less success, Whale Alert founder Frank van Weert said, but still making millions and set for a boost if the price of Bitcoin rises.

"The numbers are going down compared to 2021 - but there are still plenty of victims falling for it, as they evolve their tactics," Mr Van Weert said.

"Right now, they have been overfishing the sea a bit, especially with Bitcoin prices going down, but that will change as not enough is being done to stop them."

The scammers could be stopped if cryptocurrency exchanges blocked their wallets to prevent them cashing out their stolen coins, he added.

The vast majority of the fake livestreams show financial firm ARK Invest's July panel with Musk and then Twitter chief executive Jack Dorsey

An spokeswoman told BBC News ARK "is aware of hacked third-party YouTube channels fraudulently posing as ARK".

"These accounts are impersonators and not affiliated with ARK Invest in any way," she said.

"ARK Invest will never use YouTube or other social media to solicit money, including cryptocurrency."

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France24 - World

Africa 'already has shortage' of grain and fertiliser, AU head Sall warns

Issued on: 10/06/2022 - 17:41

Marc Perelman Follow

Senegalese President Macky Sall, who is the current chair of the African Union, granted an interview to FRANCE 24 and RFI in Paris. He discussed his meeting with Russian leader Vladimir Putin last week in Sochi, which focused on the issue of grain supplies stuck in Ukrainian ports. Sall said he stressed to Putin that Africa is suffering from the war in Ukraine, as it already faces a shortage of grain and fertiliser. He warned of a possible "famine" on the continent if African farmers have insufficient fertiliser for their crops. 

Sall also addressed the political situation in Senegal, where the main opposition bloc is unhappy at being excluded from upcoming legislative elections.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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Senegal's Macky Sall appeals to West to ease sanctions on Russia

war in ukraine

African Union head Sall 'reassured' after talks with Putin on food shortages

African Union head tells Putin Africans are 'victims' of Ukraine conflict

Valeurs Actuelles

Les multinationales woke contre le modèle universaliste

Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ? Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.

Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle

La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.

À quoi pensez-vous en particulier ? Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.

Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ? L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.

Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.

Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.

Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ? En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.

La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.

Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ? Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !

Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ? C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.

Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ? Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.

Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.

Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ? J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.

Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ? Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.

Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ? La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.

Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Covid-19: Japan reopens to tourists - but with strict rules

By Annabelle LiangBusiness reporter

Neasa Ronayne plans to visit Japan for the first time this year.

She has paid more than £3,500 ($4,390) for a 16-day tour, as under the country's Covid-19 restrictions she is not allowed to roam around on her own.

But Ms Ronayne, who lives in the UK, is still keen to make the trip.

"This will be my first time in Japan and also my first time in Asia. I am looking forward to it. I have been watching [Japanese reality TV show] Terrace House to learn some phrases," she said.

She is not alone. Several travel agencies have told the BBC they were seeing a jump in inquiries about holidays to Japan - although the country's strict regulations are still keeping some visitors away.

Japan has been largely closed to foreign visitors since 2020, as it implemented some of the world's toughest Covid-19 restrictions. And even now, as it opens its borders to tourists from nearly 100 countries and regions on Friday, it is putting new restrictions in place.

This includes the requirement for travellers to be part of a package tour. They must also buy medical insurance and wear masks in all public places, including outside.

Under the rules, tourists will also have to avoid the so-called "three Cs": closed spaces, crowded places and close contact settings.

Earlier this week, the Japan Tourism Agency said tour leaders needed to accompany visitors "from entry to departure", while reminding them of Covid requirements like mask wearing.

"Tour guides should frequently remind tour participants of necessary infection prevention measures, including wearing and removing masks, at each stage of the tour," the agency said in 16 pages of guidelines issued on Tuesday.

"Even outdoors, the wearing of masks should continue in situations where people are conversing in close proximity," it added.

Still, travel agencies say they have seen a surge in interest in visiting the country.

Singapore's Chan Brothers Travel said it had received bookings for 50 tour groups to Japan, with each including as many as 30 people.

Its spokesperson, Jeremiah Wong, told the BBC that inquiries have been "streaming in exponentially" since Japan's reopening was announced.

"To make up for the time lost in the past two years or more, travellers have no qualms going on their long-awaited holidays," Mr Wong said.

But he is unsure when the company's first post-pandemic tour to Japan will be able to go ahead: "The potentially earliest departure will be after mid-July due to the requirement for tourist visa application... for all travellers."

Zina Bencheikh, the managing director of Intrepid Travel, said there was a "huge pent up demand to visit Japan".

Her firm hopes to restart its tours - which cover popular destinations like Mount Fuji - from August. But Ms Bencheikh said it was still in the process of getting approval from the Japanese authorities.

Japan has barred most foreign visitors for the last two years as it imposed measures to slow the spread of Covid-19. Last year, overseas visitors were even banned from the delayed 2020 Tokyo Olympic Games.

The country only relaxed travel restrictions for foreign residents and business travellers earlier this year.

Last month, Japan said it would double the daily limit for foreign arrivals to 20,000.

This "modest reopening strategy" will not bring much benefit to the Japanese economy - which is the world's third largest, said Kentaro Koyama, chief economist at Deutsche Bank Japan.

"The government's response has been rather delayed. The aging Japanese population is more fearful of infection than other countries," Mr Koyama said.

Before the pandemic tourism was big business in Japan with a record 31.9m foreign visitors to the country in 2019. Last year, there were fewer than 250,000.

But the tourism industry of this once-popular Asian destination still has some way to go on the road to recovery.

Rad Sappany told the BBC that she has dropped her plans to visit Japan next month from Australia because of the restrictions.

"We are not interested in a package tour - it's not the way we like to travel," she said.

Wanping Aw, who runs Japan-focussed boutique travel agency TokudAw, said her company has not secured any bookings, despite getting two to three enquires every day.

"We do not have any finalised bookings yet as no one is willing to make a commitment," she said.

Ms Aw added: "'We do not want to be guinea pigs' is a phrase I often hear."

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Spirituality and ecological values: What remains of India's utopian city of Auroville?

Issued on: 10/06/2022 - 17:11

It's a utopian city without money, without a government, without religion and which welcomes all nationalities. Auroville was founded in southern India in February 1968 by Mirra Alfassa, a French woman nicknamed "the Mother". After her death in 1973, the city developed, despite being located in the middle of the desert, thanks to the work of its residents. Some 3,300 people from 52 different countries live there today. Half of the population is Indian and a fifth is French. Together, they dream of building a new humanity, where people live in peace and harmony. FRANCE 24's Marion Laouamen, Lucile Perrone and Navodita Kumari report.

"The Mother" named the city of Auroville after her spiritual partner, the Indian philosopher Sri Aurobindo, founder of a movement that seeks harmony in all aspects of life.

Over the past half-century, this experimental community has developed with the support of UNESCO and is recognised by the government of India as "an international cultural city". The city is organised in a spiral that wraps around the centre, where the Matrimandir, or "temple of the mother", is located. It's a golden ball (pictured), as tall as a nine-story building, and a place of meditation.

Residents have managed to transform this desert into a forest: more than 3 million trees have been planted. Today, Auroville covers 2,000 hectares. The city has become a veritable living laboratory, a pioneer in ecological urban planning. When they settle there, Aurovillians cede their property to the community and renounce private ownership. Despite being repeatedly threatened and considered sectarian by some, the experiment continues.

The objective is to accommodate 50,000 inhabitants. To make this a reality, the residents of Auroville have asked the Indian government for €120 million in a bid to rejuvenate this dormant utopia. Only around 100 people settle in Auroville each year, in search of spirituality and ecological values.

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Valeurs Actuelles

Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…

Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.

Du rôle de la parole

Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.

Une temporalité sujette à caution

Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.

Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.

Des questions qui en disent long

Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.

Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?

Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?

Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?

Des interventions ignorantes et hostiles…

Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »

Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »

Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »

Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »

Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »

Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.

Que cherchait vraiment la Ciase ?

M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]

Sur le cas Barbarin…

Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.

Une méthodologie douteuse

La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.

Une “prévalence” fabriquée

Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.

Extrapolation à géométrie variable

Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.

Conclusion

Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.

Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.

Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Julee Cruise: Twin Peaks creator David Lynch pays tribute to 'great singer'

Twin Peaks creator David Lynch has paid tribute to Julee Cruise, who recorded the TV show's haunting theme, as "a great musician, a great singer and a great human being".

Cruise sang Falling from Lynch's 1990 drama, with the song reaching the top 10 in the UK singles chart.

She also performed on the soundtrack to his 1986 film Blue Velvet.

Cruise's husband Edward Grinnan earlier wrote on Facebook that the 65-year-old had "left this realm on her own terms".

Musicians paying tribute included singer-songwriter John Grant, who said she was "one of the greatest".

In his tribute on YouTube, Lynch said: "I just found out that the great Julee Cruise passed away. Very sad news. So it might be a good time to appreciate all the good music she made and remember her as being a great musician, a great singer and a great human being."

Cruise first collaborated with Lynch after working as a talent scout for composer Angelo Badalamenti, who had been asked to work on the song Mysteries of Love for the Blue Velvet soundtrack.

Cruise struggled to find a suitably ethereal vocalist, so decided to have a go at singing the track herself.

"I actually never sang in that trademark 'Julee Cruise voice' before I worked with Angelo and David," she told The Guardian in 2017. "I was always a real belter, lots of power. Working with them changed me."

The trio worked together on the 1989 album Floating into the Night, with Lynch writing the lyrics and Badalamenti composing the music. The LP included Falling and other songs that would go on to feature in Twin Peaks the following year.

Cruise also had a small role in the series, and in the 2001 spin-off film Twin Peaks: Fire Walk With Me and the 2017 revival Twin Peaks: The Return.

"It was so much fun to be part of something that just went ba-boom!" she told the Los Angeles Times in 2017. "You didn't know it was going to do that. What a nice surprise life takes you on."

Cruise recorded a second solo album, The Voice of Love, with Lynch and Badalamenti in 1993, and Lynch directed her in an avant-garde one-hour concert film, Industrial Symphony No 1, in 1990.

Beyond those collaborations, she also toured with the B-52s, filling in for Cindy Wilson in the 1990s, and performed with Bobby McFerrin.

Edward Grinnan wrote on Facebook: "She left this realm on her own terms. No regrets. She is at peace.

"Having had such a varied music career she often said that the time she spent as a B, filling in for Cindy while she was having a family was the happiest time of her performing life."

Many other musicians paid tribute to her on Twitter.

A bright star floats into The Great Unknown. Always kind & gracious to me. A beautiful soul, a soulful voice. Her career had a tremendous influence on my life. Bless you, Julee Cruise, the voice of love. Thank you for the path you paved. I am forever grateful and reverent. pic.twitter.com/y8cuQv5RUG

Julee Cruise, rest in peace. Watching her perform the Twin Peaks theme in a smokey (when smoke was allowed) jazz club in NYC was one of my favourite ever live music moments #juleecruisemusic https://t.co/AM5I4Z3RYO

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Le cercle vicieux des médecins intérimaires

Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.

L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »

Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.

au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet

Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.

Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.

Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.

La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.

Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.

Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.

Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.

Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.

* Asclépios est médecin généraliste.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Sand: Digging into a crisis?

Issued on: 10/06/2022 - 12:34

Valérie DEKIMPE

The word sand usually conjures up images of a holiday on the beach. But the fine grains also happen to be a precious commodity. Humans extract 50 billion tonnes of sand and gravel every year, making it the second most exploited resource on the planet. Can the world keep digging for more? The Down to Earth team investigates.

An insatiable appetite for sand 

Laurent Biagetti, the manager of a sand quarry in France's northwestern Normandy region, likens his job to that of an orchestra conductor. Machines dig into the ground, trucks come and go, vessels get loaded with sand on a near-daily basis.

Concrete maker CEMEX scooped out nearly a million tonnes of gravel in 2021 from the mine, from pebbles to fine grains of sand. The different materials will be a key component in the production of concrete and the construction of roads.

"When we exploit a sand mine, we can't just do whatever we want," warns Biagetti. "We need to determine the volumes and areas we'll extract from under a specific timeline," adding that once the reserves run out, the land needs to be restored to its natural state before it's returned to the local constituencies.

The site also collects and recycles rubble, mostly construction waste from the Paris region.

"Sand stocks are becoming increasingly scarce. It's getting very difficult to open quarries or even to extend existing quarries, despite the fact that sand is essential to our everyday lives," he says.

Is the world running out of sand?

Sand has become the second most exploited resource on Earth after water, with experts warning we could soon reach a crisis point. Even though global stocks might seem infinite, we are in fact depleting sand reserves faster than they can be replenished. Around the world, calls to put a break on the expansion of sand mines are growing louder.

On the French Atlantic coast, a small town of a few thousand inhabitants is rising up against a powerful opponent: two massive sand mines that have been nibbling away at their land.

The mines, run by industry giants Lafarge and GSM, already cover a surface of 115 hectares. The two companies have applied for an extension permit that could see their quarries grow by several dozen hectares.

A citizens' association, La tête dans le sable (Head stuck in the sand), is firmly standing in their way. Its members say they won't let their rural community get sacrificed for the sake of sand.  

"The mining companies will dig huge holes. And that means the aquifer, water reserves found underground which are normally out of sight, are going to be burst open," explains Sylvain Jallot, the association's spokesperson.

The non-profit claims that least 1 million cubic metres of water will evaporate from the surface each year, the equivalent of the domestic water consumption of about 30,000 people. 

The group has already organised several rallies and is leading a legal battle against the mining companies.

"Our goal in stopping these quarry extensions is to say let's be careful with this resource," says Jallot. "It's not by blindly authorising them and sticking our heads in the sand that we're going to solve our sand problems."

Once the mines close, can ecosystems heal?

In her laboratory in the western French region of Brittany, Laure Simplet closely examines samples of sand and sludge arranged in thin layers. A team of scientists from France's IFREMER (National Institute for Ocean Science) led by Simplet collected the samples from a former mining ground off the coast of La Rochelle. A total of 40 million cubic metres were extracted from the site with the help of dredging barges, giant vacuum cleaners designed to suck up sand. 

As a matter of fact, sand is not only mined from quarries but also from the bottom of the sea. Understanding the long-term impact of marine sand extraction has been at the heart of Simplet's research. 

"The point of our research, now that the mining has stopped, is to try and observe and understand how the seabed will be able to recover," she explains.

Her scientific work has already produced some results. The ecosystem found on the ocean floor has been modified, she says, the layers of sludge becoming thicker than they used to be. But contrary to previous assumptions, the area has not turned into a dead zone. 

New forms of life have emerged, with some species now calling the former mining ground home. But it could take many more years, at least another decade, for the scientists to get a full picture of how ecosystems have evolved: "The whole point of looking at what happened there is to learn from past mistakes and come up with recommendations for the future. But also to see how far we can modify the natural environment of the seabed without disrupting its biological equilibrium," says Simplet.

Replacing sand 

Whether ecosystems can recover to a certain extent, the overarching problem remains the same: our appetite for sand is only expected to grow. By the middle of the century, 70 percent of the world's population will live in urban areas. We'll need more buildings but also viable solutions to get them off the ground without relying on sand.

The construction industry, which heavily relies on sand, is on the hunt for alternatives.

Cycle Terre, a startup based in Paris, is banking on a seemingly updated material: mudbrick. The company collects excavated soil from construction works in Paris, turning it into compressed bricks made of soil, water and a small fraction of sand.

For Cycle Terre's Managing Director Teddy Dusausaye, it's a no-brainer: "We use a lot less sand than concrete."

While concrete is usually made of two-thirds sand, mudbrick needs less than a third of that. For now, the company is still obliged to add sand to its formula, as the type of soil found in the Paris region naturally contains little sand. They're confident, however, that expanding their activities to other regions will allow them to unearth other soil types. "Mudbrick has ample potential and must be part of the future of housing," Dusausaye concludes.

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BBC

Bangladesh students rescuing snakes and keeping people safe

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A group of students from Jahangirnagar University in Bangladesh have formed an organisation to rescue snakes around the country.

The Deep Ecology and Snake Rescue Foundation has 500 members and has rescued more than 1,500 snakes since 2018.

The group also hopes to dispel the many misconceptions about the reptile. All members of the foundation receive thorough training before handling any snakes.

Video by Shahnewaz Rocky.

New York Times - World

Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist

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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.

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By Abdi Latif Dahir

MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.

This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.

Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.

“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.

His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.

But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.

“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.

So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.

And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.

Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.

“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”

Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.

The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.

“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.

This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.

But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.

Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.

Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.

It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.

Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.

The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.

Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.

“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”

Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.

For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.

“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.

While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.

“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.

On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”

But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.

Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.

She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.

“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.

In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.

In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”

Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.

Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.

Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.

Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.

Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.

“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.

So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.

His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.

“Somalia and Somalis deserve better,” he said.

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France24 - World

'Filled with garbage': Kathmandu chokes as trash piles up

Issued on: 09/06/2022 - 17:34

Sam BALL

For weeks, rubbish has been left to rot in the streets of Nepal's capital Kathmandu and now the stench of garbage is getting too much to bear for some locals and tourists. The problem comes after protests by villagers living next to a nearby landfill, who have barricaded roads to prevent garbage trucks getting through.

L'Humanité

L’histoire de la lutte politique en France

Tribune

Alphée Roche-Noël

Alphée Roche-Noël Essayiste

Depuis le 24 avril, les ­résultats de la présidentielle sont essentiellement analysés à l’aune de la nouvelle « tripartition » du paysage politique. Cependant, cette onzième élection du président de la République au suffrage universel direct pointe aussi un autre phénomène : une extraordinaire défiance envers le chef de l’État, qui s’exprime dans des franges considérables de la population.

Pouvait-il en être autrement, dans le cadre d’un scrutin où l’électeur est censé « choisir » au premier tour, « éliminer » au second ? Tout, dans ce quinquennat, commencé sous le signe de la mobilisation populaire, continué dans les affres de la crise sanitaire, terminé à l’ombre de la guerre, annonçait un tel dénouement. Bien plus que l’adhésion, c’est le rejet qui a dominé de bout en bout l’« élection reine » de la Ve République : rejet de l’extrême droite, mais rejet également de l’actuel « locataire » de l’Élysée, qui, depuis 2017, a cristallisé, et catalysé, une grande part des colères sociales.

Cette situation n’est pas surprenante. Pour appliquer à notre temps une idée développée par Roger Chartier à propos de la fin de l’Ancien­ Régime, on observe, sur la longue durée, une sorte de dissolution du « lien sacral » entre le président et le peuple. L’une de ses manifestations les plus nettes est la lente érosion du score des présidents au premier tour de la présidentielle, de De Gaulle, qui avait rassemblé sur son nom 37 % du corps électoral en 1965, à Macron, qui en rassemble 20 % en 2022. L’enthousiasme et les coups de Klaxon des soirs d’élection ont cédé la place à une forme de résignation silencieuse, et le risque d’embrasement s’est substitué à l’état de grâce des « cent premiers jours ». Il semble qu’on touche à la fin d’un cycle, d’une croyance. La magie, selon la formule de Mauss, n’opère plus depuis que l’opinion n’a plus foi dans le « magicien ». Le président, cette réminiscence monarchique, ne fédère plus. Il mobilise moins autour de lui que contre lui.

Pour comprendre ce à quoi nous assistons, il peut être utile de regarder en arrière. De faire pièce à cette vulgate qui veut que « la France », comme société politique, aurait été « construite » par ses monarques – rois, empereurs et présidents –, pour envisager cette possibilité qu’elle ait pu se construire, dans une large mesure, contre eux. Il ne s’agit nullement de faire des Français des républicains avant l’heure, lorsqu’ils ont si longtemps conçu la monarchie comme le seul régime imaginable, mais plutôt d’envisager les multiples épisodes de tension qui, depuis le Moyen Âge, ont façonné les rapports entre le monarque et le peuple – entre l’Un et le Commun –, et contribué à créer notre société politique contemporaine. Avec, toujours sous-jacente, dans les classes, les corps et les communautés impliqués, la volonté d’exercer les libertés collectives que l’État monarchique tendait, de par son propre développement, à « oublier » – au premier rang desquelles délibérer, voter l’impôt. Ainsi de la révolte de Paris des années 1355-1358, des fulgurances des états généraux des XVe et XVIe siècles, ou encore de la longue Fronde. Événement paroxystique de cette histoire de l’émancipation politique, la révolution anti-absolutiste, puis antimonarchique des années 1789-1792 n’en sera pas pour autant la conclusion définitive. Tout au long du XIXe siècle, le républicanisme s’affirmera dans la lutte : contre les monarchies restaurées, contre le césarisme des Bonaparte. Ce jusqu’à ce que le président de la République soit lui-même remis à sa place, cantonné à un rôle honorifique, à l’issue de la crise du 16 mai 1877 ouvrant la voie à l’installation d’un authentique régime parlementaire. Nous ne sommes pas quittes de ce passé conflictuel. L’avènement, en 1958 et 1962, d’un régime techniquement monocratique, inspiré par la tradition plébiscitaire fondée par Napoléon III, avait rallumé la possibilité du conflit. Au tournant des années 2000, les réformes et de l’inversion du calendrier parlementaire ont rendu ce conflit plus vraisemblable. Aujourd’hui, l’élection d’un président voué, dans un contexte de disqualification de l’Assemblée et d’affaiblissement des corps intermédiaires, à concentrer tous les pouvoirs, en a précipité la survenance.

Au lendemain d’une présidentielle sans campagne ni débat, le vieux schéma semble appelé­ à durer. Prendra-t-il la forme d’une réactivation des mobilisations populaires ? D’un réveil de l’Assemblée, à la faveur de l’élection d’un nombre important de députés favorables à la VIe République et par conséquent à l’« abolition de la monarchie présidentielle » ? En l’état, on voit mal comment notre société politique pourrait échapper à cette tension vieille comme l’histoire de France.

Présidentielle 2022Législatives 2022Histoire
BBC

Elephant tusk ivory sold on eBay a decade after self-imposed ban

By Victoria GillScience correspondent, BBC News

Sellers are flouting eBay's self-imposed ban on the sale of elephant ivory by listing it under pseudonyms.

An investigation by the BBC and legal experts found ivory objects were often listed as "bovine bone".

We bought three such items on eBay UK and tested them in an independent lab. Two were confirmed to be made of ivory.

An analysis by ivory trade experts also indicated that thousands of elephant ivory objects have been sold on the site since the company banned its sale.

The investigation was started in 2018 by Dr Caroline Cox at the University of Portsmouth. She and other ivory trade experts say online trade is continuing despite a new UK-wide ban on the sale of ivory, which came into force on 6 June.

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It is more than 10 years since eBay announced its own complete, worldwide ban on ivory sales. An online post stated that the global ban would "protect buyers and sellers, as well as animals in danger of extinction".

In 2018 Dr Cox and her team carried out a three month online study, tracking "bovine bone" as a sale category on eBay's UK site. The team tracked 632 pieces of bovine bone that were sold on eBay UK; more than 500 of those were determined to be ivory.

For this online forensic study, Dr Cox explained, she was able to use pictures and information in listings that provide buyers - and investigators - with clear evidence of what the objects are actually made of.

"Ivory has a distinct, creamy colour," she explained. "And a listing will often mention the weight of the item being sold - very accurately and specifically - because that's the measure of ivory's value."

The key piece of evidence is in the image of an object. Carved ivory has distinct and visible growth lines called Schreger lines, which you can think of as tree rings, but for teeth and tusks. "These are unique to ivory," said Dr Cox.

Investigators and law enforcement officers have long employed these visual techniques to identify illegal ivory, both in seizures of the material and when they are investigating the online trade.

The ivory act

BBC News bought three objects listed on eBay as bovine bone to have tested in an independent lab in 2019.

Of three items we bought, a small, carved African head ornament, a bracelet and a set of figurines, two were chemically confirmed by scientists in the Oxford University School of Archaeology to be made of elephant tusk.

In a statement responding to the BBC's findings, eBay said that it had been working to tackle the illegal trade in elephant ivory for nearly a decade.

"We blocked or removed over 265,000 listings prohibited under our animal products policy in a recent two-year period," a spokesperson told BBC News in an email.

"Our proactive approach means that illicit ivory sellers are forced to use obscure 'code words' [for items] which very rarely - if at all - get sold, because buyers can't find them."

The ivory trade experts who started this investigation pointed out that they tracked 500 eBay sales of ivory to completion over just three months in 2018. And the same code words or pseudonyms, primarily "bovine bone", were used repeatedly.

Laws on the ivory trade differ from country to country. On Monday, the UK brought into force what it called "one the toughest bans on elephant ivory sales in the world". From 6 June, trade in elephant teeth and tusks is illegal in the UK, punishable by fines of up to £250,000 or up to five years in prison.

Scrolling for wildlife

EBay is not the only online platform that wildlife traders have exploited. During our investigation of the pet trade in endangered apes back in 2017, we found animals being advertised on Instagram, in posts that the company subsequently removed.

And in April of this year, researchers from a conservation campaign group called Avaaz published a report citing "129 pieces of potentially harmful wildlife trafficking content" posted on Facebook," including posts selling or seeking cheetahs, monkeys, pangolins and pangolin scales, lion cubs, elephant tusks, and rhino horn.

In response to the report, Facebook's parent company Meta said: "We prohibit the trading of endangered wildlife or their parts. Meta is a dedicated member of the Coalition to End Wildlife Trafficking Online."

John Scanlon, CEO of the Elephant Protection Initiative Foundation, said that these online platforms had "enormous reach and impact".

"If they are not carefully policed, they are an efficient vehicle for criminals to sell illicit goods in any country," he said. "So it's deeply troubling when an online platform makes big commitments about policing trade, but then fails to deliver."

"The international community has made great progress at closing down legal ivory markets in recent years, of which the new UK legislation is just the latest example. But this progress risks being seriously undermined by leakages online."

Conservationists point out though that threats to Africa's elephants are changing.

"Organised ivory poaching remains a threat in some regions, especially in central Africa, but has been much reduced in parts of eastern and southern Africa," said Mr Scanlon. "We believe that the biggest emerging threat comes from the increasing competition between growing human populations and elephants for land and resources, especially as the impact of climate change is beginning to be felt."

Dr Cox and other wildlife trade experts are concerned though that, as national legislation is tightened, more products like ivory could move online, especially if platforms are not policed.

"Sites like eBay operate by allowing millions of sellers all around the world to advertise across international borders," Dr Cox pointed out.

She added that the company's failure to enforce its ban on the trade in ivory provided a safe space for a trade that threatened wildlife.

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Valeurs Actuelles

“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Colombia’s Presidential Election

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Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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BBC

Thailand legalises cannabis trade but still bans recreational use

By Frances MaoBBC News

People in Thailand can now grow cannabis plants at home and sell the crop after the nation removed marijuana from its banned narcotics list.

The nation is the first to advance such a move in South-East Asia, a region known for its stringent drug laws.

But recreational use is still banned, even though advocates say the easing effectively decriminalises marijuana.

The government is hoping that developing a local cannabis trade will boost agriculture and tourism.

It's even giving away one million cannabis seedlings to citizens to encourage pick-up.

"It is an opportunity for people and the state to earn income from marijuana and hemp," said Anutin Charnvirakul, deputy prime minister and health minister, on his social media accounts last month.

He shared a photo on Facebook of a chicken dish cooked with cannabis, adding that anyone could sell the dish if they followed the rules - the main one being that products must contain less than 0.2% of tetrahydrocannabinol (THC), the compound that gives users that "high" feeling.

From Thursday, households will be able to cultivate up to six cannabis pot plants at home if they register with authorities, and companies can also farm the plant with a permit.

Diners will also be able to order cannabis-infused dishes and drinks at restaurants.

Clinics across the country can also more freely offer cannabis as a treatment. Thailand was the first in Asia to legalise medicinal cannabis use in 2018.

However, using the drug for personal use is still illegal. Officials have warned people against smoking in public, saying it's considered a public nuisance and offenders risked arrest.

Under the plan the government says it also aims to release about 4,000 prisoners convicted of cannabis-related offences.

Thailand, with its year-round tropical climate, has long had a history with cannabis which many locals commonly used in traditional medicines.

A wider draft law on cannabis control is currently being considered in Thai parliament. Advocates believe that coming years could see a gradual relaxing on the rules governing use.

So is it legal or isn't it? As Thailand's tourist economy recovers from its long Covid slumber, many visitors will be wondering whether the new liberal regime governing cannabis means they can light up a joint wherever and whenever they please.

The answer from the government is no, you cannot smoke marijuana in public, and it is still illegal to sell or supply any products containing more than 0.2% of the main hallucinogenic compound THC.

The official goal is for Thailand to get a head start on its neighbours in winning a large slice of the lucrative market for health treatments using cannabis derivatives, in particular the milder compound CBD. But there is another motive; to reducing overcrowding in some of the world's most overcrowded jails.

Which means, in theory, with cultivation of the plant in any quantities now completely legalised, that the police are now unlikely to arrest people just for possession of marijuana.

Already there are hundreds of businesses in Thailand, operating even before the new law, offering a whole range of marijuana products, like restaurants putting the leaves in Thai curries. It is hard to see how the authorities can regulate how much THC they contain.

The government insists they are permitting production and consumption solely for medical, not recreational purposes, but in practice that line is already blurred.

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L'Humanité

La mort et le vieux fond identitaire de l’extrême droite

Tribune

Jean Jacob Enseignant-chercheur en science politique à l’université de Perpignan

Face à Éric Zemmour, c’est finalement Marine Le Pen qui a réussi à rallier une grande partie de l’électorat d’extrême droite, tout en tenant un discours faussement compassionnel.

La portée de l’entretien que Marine Le Pen avait accordé à la revue Éléments (février-mars 2021) a été mésestimée par les spécialistes de l’extrême droite. Jusqu’alors, c’est en effet avec circonspection et un zeste d’indifférence hautaine que cette revue élitiste traitait le FN. Dans le giron de la fameuse Nouvelle Droite d’Alain de Benoist, cette publication campe de longue date sur une position europhile affirmée, souvent nappée de nostalgies indo-européennes et d’équivoques brumes germaniques. On y vomit à foison le nivellement des sociétés contemporaines, déplore la bassesse des revendications consuméristes, et cultive un élitisme guerrier, conquérant.

Peu à voir, donc, avec le national-populisme de Jean-Marie Le Pen, qui mariait son vieux fond d’extrême droite avec un culte aveugle d’une France rance, familialiste, un zeste de catholicisme intégriste, des breloques d’antiquaires et quelques saillies médiatiques inopportunes et scandaleuses, parfois condamnées par les tribunaux. Il en reste toutefois quelque chose chez sa fille. Dans son discours de Perpignan du 7 avril 2022, Marine Le Pen estimait, par exemple, que la nation constitue une «  communauté naturelle », alors que tout républicain conséquent la définirait comme une « volonté de vivre ensemble » ou, pour reprendre ErnestRenan, un « plébiscite de tous les jours ». Mais, aujourd’hui, Marine Le Pen maquille adroitement son vieux fond identitaire en le parant d’atours républicains et sociaux. Elle s’est également assagie. Dans le numéro 188 d’ Éléments, elle s’est même livrée à des considérations philosophiques sur le statut des animaux et la singularité de l’espèce humaine. Non, elle n’assimile pas l’homme à l’animal et se tient prudente à l’écart de la sociobiologie. Que s’est-il passé ?

En mal de conseiller écologiste et d’experts auto­proclamés, Marine Le Pen s’est, il y a quelques années, entouré d’Hervé Juvin, entrepreneur cravaté, expert en réseautage, et surtout en esbroufe théorique (dénonciation du terrorisme du développement…) pour lieux mondains. Dans un entretien accordé au Figaro du 6 avril 2022, Marine Le Pen annonçait même vouloir « très certainement » en faire un ministre de son éventuel futur gouvernement. Publié avec mansuétude, Juvin n’a pourtant pas été avare de propos frontaux. Chroniqueur régulier à Éléments, il figure donc aussi, par la force des choses, dans le même numéro de la revue qui avait ouvert ses colonnes à Marine Le Pen. Mais la présence de cette dernière a malheureusement évincé les propos du premier. Ils méritent d’être relus. Brassant comme à l’accoutumée beaucoup d’air, « Le carnet géopolitique » d’Hervé Juvin portait alors sur « ces menaces qui servent si bien nos ennemis ». Le député européen partisan du localisme y paraissait affligé par les ravages du capitalisme.

C’est pourquoi il plaidait pour un nouveau mot d’ordre, « conserver et demeurer ». Mais Juvin s’y montrait tout autant consterné par l’anomie contemporaine, le repli sur le bonheur individuel aux dépens de tout esprit de défense, de tout sacrifice collectif. Ainsi, pour lui, « reste la pire menace. Celle de sociétés où la préférence pour la vie, la longue vie, la vie sans accident, sans souffrance et sans risque, emporte tout ». Puis, concluant sa tribune exaltée, Hervé Juvin avait laissé éclater sa colère. Pour lui nous serions en fait dans des « sociétés où la mort ne fait plus son travail ».

Si une telle assertion a sans doute fait fureur à l’extrême droite, on souhaiterait pour notre part qu’Hervé Juvin nous éclaire désormais sur les modalités pratiques qui permettraient à la « mort » de refaire son travail. Par exemple en Ukraine, sur la réforme des retraites, dans les Ehpad, les cliniques, les hôpitaux, le marché du travail, sur les chantiers…

Extrême droiteMarine Le Pen
Valeurs Actuelles

Un tableau de Léonard de Vinci exposé au Clos-Lucé

Perdu pendant trois siècles

« Nous sommes le musée du pape. Voir ce tableau, c’est aussi faire connaissance avec un grand savant de notre église, puisque Saint-Jérôme a traduit la Bible de l’hébreu et du grec en latin », a déclaré au parisien Barbara Jatta, directrice des musées du Vatican. Il n’existe pas de trace d’une commande d’une telle œuvre, précise-t-elle. Il est donc envisageable que le peintre l’ait réalisée pour « sa dévotion personnelle ». Léonard de Vinci avait été invité au Clos-Lucé par François Ier, grand admirateur qui entretenait pour lui une affection quasi-filiale. Le lieu est notamment connu pour son sous-terrain qui ralliait la demeure au château d’Ambroise, permettant ainsi au roi de venir retrouver l’artiste.

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Un boulanger retranché avec une arme près de Tours, le Raid sur place

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Love Island: Second hand clothes and the trouble with fast fashion

By Esme StallardBBC News

Love Island contestants are dressing in second-hand clothes, to make the new series "more eco-friendly".

But what are the environmental issues around fashion, and how much difference do pre-worn clothes make?

What is fast fashion?

Announcing the second-hand policy, Love Island producers said that UK shoppers were increasingly concerned about fast fashion.

The term describes the quick turnover of fashion trends and the move towards cheap, mass-produced clothing - with new lines constantly released.

This has resulted in wardrobes which are "overflowing with clothes", argues fast fashion campaigner Elizabeth Cline. Oxfam research suggests the average Briton has 57 unworn items.

What's the environmental impact of fast fashion?

Producing clothes uses a lot of natural resources and creates a significant amount of greenhouse gas emissions which are responsible for climate change.

Overall, the fashion industry is responsible for 8-10% of global emissions, according to the UN - more than the aviation and shipping sectors combined.

And global clothes sales could increase by up to 65% by 2030, the World Bank suggests, partly because of the continuing growth in online shopping.

Most of fashion's environmental impact comes from the raw materials used to make clothes:

The industry also uses a lot of water.

Who buys fast fashion?

UK shoppers buy more clothes per person than those in any other country in Europe, according to MPs.

And young people top that list of UK shoppers. A recent survey by environmental charity Hubbub found that more than two-fifths of 16 to 24-year-olds buy clothes online at least once a week, compared to 13% on average for other age groups.

Research by Barclays bank in 2017 found that the men it surveyed spent nearly 25% more a month than women on clothes, although it looked at shopping in general, not just fast fashion.

How can you reduce your fashion footprint?

The UN has launched the #ActNow Fashion Challenge to highlight how industry and individuals can help improve fashion's environmental impact.

It says that reducing the fashion industry's carbon footprint "is key to limiting [global] warming".

Make clothes more sustainably

Several firms have launched "eco" collections which use organic and recycled materials, including H&M Conscious, Adidas x Parley and Zara Join Life.

But critics argue such collections don't solve the main problem of fast fashion: the promotion of overconsumption.

"Until brands tackle this issue first and foremost, 'conscious collections' by fast fashion brands can only ever be considered greenwashing," argues Flora Beverley, co-founder of sustainable brand Leo's Box.

Zara rejected the accusation, telling the BBC that it "does not use advertising to push demand or promote overconsumption". Adidas said that by 2025, "9 out of ten Adidas articles will be sustainable". H&M declined to comment.

Many "slow fashion" companies are emerging - offering fewer new pieces a year, all of which have a lower environmental impact.

But not everybody is prepared to pay for them.

A third of young people surveyed by the London Fashion Retail Academy said they wouldn't pay more than £5 extra for sustainable garments.

Buy second-hand

Charity shops and jumble sales have long offered a reliable way to extend the life of clothes. Online sites like eBay and Facebook Marketplace also make it easier to buy and sell pre-loved items.

But this doesn't necessarily mean that shoppers buy fewer items overall.

The waste charity Wrap argues that second-hand purchases are unlikely to replace more than 10% of new sales. It recommends other approaches, such as encouraging people to repair and revamp existing pieces.

Rent your clothes

Hiring clothes is another way to access new pieces.

Market research company Imarc suggests the rental market could increase by 65% to about £1.6bn worldwide by 2025.

Wrap argues that if renting replaced 10% of new purchases every year, it would save 160,000 tonnes of carbon dioxide in the UK alone.

Buy less

The simplest solution could also be the most most effective.

Buying a maximum of eight new items a year could reduce fashion's emissions by 37% in the world's major cities, according to research by Leeds University and Arup.

But this would obviously have significant financial implications for manufacturers and retailers, a tension which is not unique to the fashion industry.

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New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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El País (ESP)

SANS TITRE

A la repostería estadounidense se le podrá echar en cara su falta de sutileza, pero es difícil negarle valores como la contundencia, la vistosidad y la capacidad de crear sabores y texturas que apelan directamente a nuestro yo más goloso. Buen ejemplo de ello son las cookies al estilo de Nueva York, esas irresistibles galletas gordotas con pepitas de chocolate cuya invención se atribuye a la pastelería Levain Bakery de Manhattan.

Estas cookies tienen una gran ventaja: son facilísimas de preparar en casa, y el resultado que obtendrás será siempre bueno si sigues unas sencillas normas. Para conocerlas fuimos a la tienda especializada Sil’s Cakes, en Barcelona, regentada por Silvia González. La autora del libro Pastelería americana nos enseñó a hacer las cookies clásicas, y de regalo, otras rellenas de crema de cacao. Ambas están en el vídeo de arriba.

COOKIES AL ESTILO DE NUEVA YORK DE SIL’S CAKES

Ingredientes

Para 1,2 kilos de cookies aproximadamente

  • 400 g harina de media fuerza
  • 250 g de mantequilla
  • De 100 a 150 g de azúcar blanco (dependiendo de lo dulces que gusten)
  • De 100 a 125 g de azúcar moreno (ídem)
  • 240 g de chips de chocolate
  • 2 huevos
  • 5 g de impulsor químico (levadura tipo Royal)
  • 1 cucharadita de sal en escamas
  • Crema de cacao y avellanas (opcional)

Preparación

  1. Mezclar la mantequilla con los azúcares hasta integrarlos bien.
  2. Añadir los huevos uno a uno y mezclar.
  3. Incorporar la harina, el impulsor y la sal. Mezclar sin amasar en exceso.
  4. Sumar las pepitas de chocolate y repartirlas bien por la masa con las manos.
  5. Cubrir con film de cocina y refrigerar durante dos horas para que la masa se asiente.
  6. Si se van a hacer rellenas de crema de cacao, formar bolas de 45 gramos. Aplanar una, poner una cucharadita de crema encima, y tapar con otra también aplanada (ver técnica en el vídeo). Si no se van a rellenar, formar bolas de unos 140 gramos.
  7. Colocar las bolas de masa en una bandeja o recipiente que quepa en el congelador y congelar.
  8. Calentar el horno a 205 grados. Repartir las cookies en una bandeja de horno dejando espacio entre ellas, y hornear de 8 a 10 minutos o hasta que estén doradas. Enfriar sobre una rejilla.
Opex 360

La Chine prévient qu’elle n’hésitera pas à « déclencher une guerre » pour empêcher l’indépendance de Taïwan

par Laurent Lagneau · 10 juin 2022

Jusqu’à présent, les autorités chinoises ont soigneusement évité de prononcer le mot « guerre » en évoquant Taïwan, pays qui, estiment-elles, a vocation à rejoindre le giron de la Chine.

Ainsi, en janvier 2019, le président chinois, Xi Jinping, avait affirmé que l’indépendance de l’île « ne pourrait conduire qu’à une impasse », tout en assurant que, à terme, la Chine serait « réunifiée ». Et d’ajouter : « Nous ne promettons pas de renoncer au recours à la force et nous nous réservons le droit de prendre toutes les mesures nécessaires ».

Puis, un an plus tard, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, affirma que Pékin continuerait de s’opposer « résolument » à l’indépendance de Taïwan et d’encourager les habitants de l’île à promouvoir la réunification de la Chine ». Ce qui dénotait un léger glissement sémantique dans la mesure où contrairement aux discours précédents, il n’était plus question de « réunification pacifique ».

La même année, le général Li Zuocheng, chef du département d’état-major interarmées et membre de la commission militaire centrale, alla encore plus loin. « La collusion entre les forces indépendantistes de Taïwan et les forces étrangères constitue une grande et réaliste menace pour le développement pacifique des relations inter-détroit. […] Et si la possibilité d’une réunification pacifique échoue, l’Armée populaire de libération prendra, avec l’ensemble du pays – y compris le peuple de Taiwan – toutes les mesures nécessaires pour briser résolument tout complot ou action séparatiste », avait-il prévenu.

Depuis, la Chine a accentué sa pression militaire sur Taïwan, via notamment des exercices militaires et, surtout, des incursion répétées dans la zone d’intentification de défense aérienne [ADIZ] de l’île. Ainsi, en 2021, 969 incursions furent constatées [contre 380 un an plus tôt]. Et 470 autres l’ont été depuis depuis le début de cette année, la dernière en date ayant eu lieu le 30 mai dernier, avec une formation de 30 aéronefs, dont, pour la première fois, des chasseurs multi-rôles Su-35 « Flanker E » de fabrication russe.

Alors que les forces taïwanaises sont mises sous pression et que le menace d’une invasion de l’île semble se préciser, le président américain, Joe Biden, a récemment assuré que les États-Unis défendraient Taïwan si nécessaire, tout en estimant que la Chine « flirtait avec le danger ». Washington « joue avec le feu », a rétorqué Pékin.

En attendant, la rencontre du chef du Pentagone, Lloyd Austin, a rencontré avec son homologue chinois, Wei Fenghe, ce 10 juin, en marge du Shangri-La Dialogue, organisé tous les ans à Singapour [sauf lors de la pandémie de covid-19, ndlr], allait être l’occasion de mettre les choses au clair et, pour le responsable américain, de rappeler la volonté des États-Unis de « maintenir un environnement sécuritaire régional ouvert, inclusif et fondé sur les règles » et de demander à Pékin de « s’abstenir » de toute action « destabilisatrice » envers Taïwan.

Seulement, cet échange aura marqué un changement de ton de la part de Pékin. En effet, selon le compte-rendu qu’en a fait le ministère chinois de la Défense, M. Wei a prévenu que « l’armée chinoise n’hésitera pas un instant à déclencher une guerre, quel qu’en soit le coût » si jamais « quelqu’un osait séparer Taïwan de la Chine ». Et d’insister : Pékin « brisera en mille morceaux » toute tentative d’indépendance de l’île.

Avec de tel propos, la Chine va plus loin que la Russie, qui évite de parler de « guerre » pour évoquer son invasion de l’Ukraine, qualifiant celle-ci « d’opération spéciale ».

Justement, ces deux pays n’ont cessé d’approfondir leurs relations, malgré des intérêts pouvant sembler divergents. « Les systèmes politiques russe et chinois se ressemblent de plus en plus, c’est un terreau propice à l’amitié. Et leur compétition commune avec la superpuissance mondiale américaine fait de cette amitié une nécessité », avait ainsi relevé Foreign Policy, en 2019. Et cette proximité s’affiche également dans le domaine militaire, comme en témoigne l’exercice effectué conjointement par leurs forces aériennes au-dessus des mers de Chine et du Japon, lors de la visite de M. Biden à Tokyo, le 24 mai.

Valeurs Actuelles

“Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas” : Florence Delay sur les sentiers du christianisme

Le titre du dernier livre de Florence Delay est « une phrase célibataire, une de ces phrases qui donnent la sensation du plein, de dire ce qu’il y a à dire et de se suffi re à elles-mêmes », écrit-elle. Dans le Nouveau Testament, celui qui n’est pas encore Paul va en eff et à pied sur le chemin de Damas, lorsqu’une lumière aveuglante venue du ciel le fait chuter. Une voix venue de nulle part lui demande alors : « Saül, Saül, pourquoi me persécutes- tu ? » Il répond : « Qui es-tu, Seigneur ? » Et la réponse sonne : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes. »

Une peau de panthère blanche

Point d’équidé dans l’histoire. L’animal a été rajouté dans l’iconographie à partir du XIIe siècle, histoire de renforcer le caractère frappant de l’événement et de montrer que l’“apôtre des gentils”, atteint dans son orgueil, tombe de haut. Et l’académicienne de résumer : « S’il était tombé de moins haut, s’il avait été représenté sur un âne ou à pied, sa conversion aurait-elle été moins subite, violente, miraculeuse ? Moins spectaculaire, ça, oui. » Sont ainsi évoquées des toiles comme celle, saisissante, du Caravage conservée à l’église Santa Maria del Popolo, à Rome, la composition d’une éblouissante élégance du Parmesan avec cette selle qui ressemble à une peau de panthère blanche (ci-contre), ou encore la fresque de Luca Signorelli à Lorette, rare représentation d’un Paul piéton.

Florence Delay, sans pédanterie aucune, invite à se replonger dans les textes sacrés et profanes,

Avec ce court chapitre inaugural — qui en annonce vingt-trois autres, tout aussi cinglants —, Florence Delay pose les fondements d’un livre buissonnier où s’ébattent nombre d’animaux bibliques. Le lecteur croise ainsi le lion de saint Jérôme, le cochon de saint Antoine, le chien qui accompagne Tobie ou encore la colombe, si petite et délicate dans la grande pietà ronde attribuée à Jean Malouel, conservée au Louvre, que nous rappelle l’auteur avec un vif bonheur. N’oublions pas l’âne et boeuf de la crèche, deux autres absents des Évangiles. Et la plume agile de Florence Delay de rebondir d’une liturgie intime de Verlaine (« Petit Jésus qu’il nous faut être, / Si nous voulons voir Dieu le Père, / Accordeznous d’alors renaître / En purs bébés, nus, sans repaire / Qu’une étable, et sans compagnie / Qu’un âne et qu’un boeuf, humble paire ») à Pierre Reverdy : « Je choisis librement entre Dieu et tous les systèmes que l’esprit de l’homme impuissant à suivre sa simple et seule voie a pu fonder pour arriver à se glorifier lui-même. Je choisis entre Dieu et l’homme. »

À côté de celle du poète qui finit son existence à Solesmes, le lecteur assiste à d’autres conversions célèbres, que ce soient celle de Paul Claudel ou de Max Jacob. Pas ennuyeuse pour un sou, Florence Delay, sans pédanterie aucune, invite à se replonger dans les textes sacrés et profanes, à arpenter le merveilleux chrétien — la Légende dorée de Jacques de Voragine n’est jamais loin — tout autant qu’à revoir certaines toiles aimées. C’est qu’elle a l’érudition joyeuse, comme certains le vin.

“Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas”, de Florence Delay, Seuil, 192 pages, 18 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

If I go back to Iran, my husband will kill me

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Parisa fled Iran to Turkey to escape her abusive husband. He has threatened to kill her for leaving. Now she risks being deported back to Iran, where he could find her.

Human rights activists say the number of reported so-called honour killings in Iran is rising.

An ‘honour killing’ is simply a murder, most often of a woman by male family members. The victim is killed by a family member or a partner because they are accused of bringing ‘shame’ to the family with their behaviour. The term is highly controversial, as it brings the idea of 'honour' into what is a brutal crime.

Warning: this report contains some upsetting images. If you need support with any issues related to this report please go to the BBC Action Line

Reporter: Sara Monetta

Camera and editing: Neyran Elden, Olivia Le Poidevin

Opex 360

Un mystérieux avion civil a traversé l’espace aérien de six pays membres de l’Otan sans autorisation [MàJ]

par Laurent Lagneau · 10 juin 2022

Le 8 juin, un bimoteur civil de type Piper Aztec, immatriculé LY-LOO, a décollé de Lituanie sans la moindre autorisation. Puis, ayant survolé la Pologne et la Slovaquie avec son transpondeur éteint, il a atterri à l’aérodrone de Hajdúszoboszló, situé à quelques dizaines de kilomètres de Debrecen, dans l’est de la Hongrie. Là, deux hommes en sont sortis, ont menacé le gardien du site et rapidement fait le plein de l’appareil pour repartir dans la foulée, avant l’arrivée de la police.

Par la suite, le Piper Aztec a fini par être intercepté par deux JAS-39 Gripen de la force aérienne hongroise, laquelle a été alertée par le Centre d’opérations aériennes conjointes de l’Otan. Les occupants de l’appareil n’ont répondu ni aux appels radio, ni aux signaux visuels.

Les JAS-39 hongrois ont accompagné le bimoteur jusqu’à ce que deux F-16 américains, alors en patrouille, le prennent en charge à la hauteur d’Oradea, en Roumanie. Puis, deux F-16 de la force aérienne roumaine en pris le relai jusqu’à Turnu Severin. Là encore, à aucun moment l’équipage de l’appareil n’a répondu aux sollicitations par radio et aux signaux visuels.

Puis celui-ci a pris la direction de la Serbie, puis celle de la Bulgarie. En raison des conditions météorologiques, aucun avion de chasse bulgare n’est allé l’intercepter, Sofia ayant expliqué que les conditions météorologiques étaient trop mauvaises… et que, de toute façon, l’intrus « n’a été considéré à aucun moment comme une menace ». En outre, le ministre bulgare de la Défense, Dragomir Zakov, a fait valoir qu’il « volait à très basse altitude et à faible vitesse, ce qui rend difficile l’interception par les chasseurs ».

En tout cas, et après avoir quitté l’espace aérien serbe, le Piper Aztec aurait a priori fait une escale dans les environs de Vidin pour se ravitailler, avant de mettre le cap vers la mer Noire… Qu’il n’a pas pu atteindre puisqu’il a été retrouvé sur l’aérodrome désaffecté de Targovishte, dans le nord-est de la Bulgarie. Une caméra aurait été retrouvée à son bord, d’après les médias locaux. Quant à ses occupants, ils se sont volatilisés dans la nature.

Le Piper Aztec en question appartient à un ancien officier lituanien, qui l’avait mis en vente en janvier dernier. « Il n’est plus utilisé depuis 2015 . Cependant il marche bien. L’année dernière, il a été déplacé d’une ville à une autre donc il vole », a-t-il commenté dans son annonce. L’appareil, construit en 1962, serait basé à Panevezys.

En attendant, cette affaire est pleine de mystères… Pourquoi cet avion, sans plan de vol, n’a-t-il pas été repéré dès son entrée dans l’espace aérien de la Pologne, surtout dans le contexte actuel? Et pourquoi a-t-il été intercepté tardivement? Pourquoi n’a-t-il pas été forcé à atterrir? Quel était le but de son périple? Qui était aux commande? L’enquête ouverte par le minstère bulgare de l’Intérieur permettra sans doute de répondre à toutes ces questions.

MàJ – 1 / 10.06.2022 – 18h30

– Le propriéraire du Piper Aztec, Bronius Zaronskis, a déclaré avoir vendu son avion à trois hommes, la semaine passée. « Ce n’étaient pas des Lituaniens. Je ne peux pas dire de quel pays ils venaient, peut-être des Ukrainiens, peut-être des Roumains ou des Bulgares. J’ai communiqué avec un homme en russe. Je ne connais pas les noms de ces hommes », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je l’ai vendu et j’ai dit au revoir à cet avion. J’ai essayé de le vendre pendant des années. Je n’avais nulle part où le garder, donc je suis content qu’ils l’aient acheté ».

– Le Piper Aztec n’était plus immatriculé en Lituanie

Photo : Chris Lofting – , GFDL 1.2

Valeurs Actuelles

« Les Rangers du ciel »: Combats aériens au-dessus du Rio Grande

Le 5 août 1918, Horace McCoy aperçoit dans son viseur les forteresses de Barricourt, au-dessus des Ardennes. À bord du bombardier De Havilland, il effectue une mission périlleuse, photographier les batteries allemandes. Le souffle que projettent ses hélices et le grondement de son moteur l’assourdissent, il reste droit, l’oeil fiXé sur le sol lunaire jonché de ferrailles et de cadavres quand une violente douleur lui fusille l’épaule. Deux balles viennent de traverser son bras. Devant, le pilote à l’écharpe flottante ne bouge plus, affaissé sur lui-même. Du sang coule de son casque. Tué net. Des projectiles transpercent le tissu des ailes. Quatre Fokker aux croix noires louvoient autour d’eux. Horace McCoy saisit la mitrailleuse montée sur l’affût, la pointe vers les ennemis et tandis que son aéroplane tombe, debout en plein vent, il vide son chargeur. La culasse lui brûle les mains. Le ciel est bientôt envahi d’une fumée épaisse d’où s’échappe un biplan noir en feu qui tombe en tournoyant et disparaît dans les nuages. Une excitation le saisit, mais il chute, prisonnier d’une machine conduite par un mort, et il doit sauver ses négatifs. Il écrase le palonnier de toutes ses forces, entend le bois craquer, l’armature tient, il redresse l’appareil et réussit à atterrir dans un champ.

L’exploit lui vaut de recevoir en octobre, sur la base américaine de Romorantin (Loir-et-Cher), la croix de guerre pour « assistance rendue aux Français ». « Je ne sais pas comment j’ai fait pour m’en sortir vivant », écrira-t-il à sa famille plus tard. Il se demande si sa victoire sera homologuée. Intégrera t-il la caste des mythiques chasseurs, Guynemer, Nungesser, Manfred von Richthofen dit “le Baron rouge”, et son Fokker écarlate, titulaire de 80 victoires, ou son compatriote, ancien mécanicien comme lui, Eddie Rickenbacker, souvent vainqueur ? Il les admire tant, contemple leurs photos dans les journaux français, la Guerre aérienne illustrée et l’Illustration. Dire qu’un an plus tôt il végétait dans une triste compagnie de taxis, à Dallas, conduisait des clients mal embouchés en rêvant d’aventures. Il a été servi, et en veut davantage.

Le soir, il dévore des romans, des épopées de héros qu’il emprunte à la bibliothèque de son père féru de livres.

Né en 1897 dans le Tennessee, Horace McCoy découvre la grande ville texane à 8 ans quand ses parents, des vendeurs itinérants pauvres, s’y installent, aspirant à une vie meilleure. Encore enfant, il aide son père à vendre des bijoux, du café, quitte l’école et ne cessera jamais de travailler : garagiste, serveur, distributeur de journaux, chauffeur… Le soir, il dévore des romans, des épopées de héros qu’il emprunte à la bibliothèque de son père féru de livres. En 1916, apprenant que l’escadrille Lafayette, constituée de volontaires américains, brille dans le ciel de France, il se dit que le temps est venu pour lui d’étancher sa soif d’action. Il passe son brevet de pilote et s’embarque sur un transatlantique, résolu à rejoindre le glorieux groupe Lafayette. Mais il est intégré à une unité française, à Romorantin, puis à ChâteauThierry, où le Nieuport de Quentin Roosevelt, le fi ls de l’ancien président Theodore, a été abattu par un lieutenant du Baron rouge.

Horace McCoy se contente d’observer les lignes ennemies. C’est pendant sa convalescence, à la suite de son exploit, qu’il écrit ses premiers textes, alors qu’il retourne au combat et subit une nouvelle blessure. Déterminé à atteindre l’apogée, le 5 novembre 1918, il obtient son brevet de pilote de chasse. Le Baron rouge a été tué. Il ne le vaincra plus mais peut effacer dans le coeur des Américains son prestigieux compatriote Eddie Rickenbacker. Il attend d’être affecté à une escadrille. Le papier ne viendra jamais. Le 11 novembre, l’armistice est signé. Amer, Horace McCoy retourne à sa ville de Dallas et à ses petits boulots.

Un chauffeur de taxi est parti à la guerre, un écrivain en est revenu, pétri d’ambition et nourri de l’imaginaire aérien.

Toute cette frustration, ce désir héroïque inachevé hantent les Rangers du ciel, la série sur l’aviation qu’Horace McCoy écrit entre 1929 et 1934 et dont la traduction sous la plume de France- Marie Watkins paraîtra en 1975 au Livre de poche. Depuis, ces récits dormaient tranquillement avant que Gallimard ne décide de représenter au public français toute l’oeuvre de ce grand auteur, ses Rangers du ciel aujourd’hui puis, à l’automne prochain, dans un volume Quarto, ses romans et articles.

Un chauffeur de taxi est parti à la guerre, un écrivain en est revenu, pétri d’ambition et nourri de l’imaginaire aérien. Il épouse la belle Loline (il se mariera trois fois et aura trois enfants), propose des articles sur le sport et le théâtre au Dallas Journal, puis intègre Black Mask, la fameuse revue de pulp fiction lancée en 1920, qui révélera des littérateurs aussi considérables que Raymond Chandler et Dashiell Hammett. McCoy n’est pas encore l’auteur célébré du drame de la Grande Dépression sur les marathons de danse, On achève bien les chevaux (1935), mais un efficace conteur (mal payé) bien décidé à expurger sa carrière manquée de pilote de chasse. Il invente son double idéal de fiction, Jerry Frost, ancien as de 1914-1918 « fidèle à ses rêves » qui mène l’escadrille des Rangers et traque le « gang des avions noirs » le long du Rio Grande, jusqu’à être blessé à l’épaule, comme lui. Sous des airs de divertissement, il raconte une histoire actuelle, la porosité de la frontière avec le Mexique, les trafics de drogue et de clandestins qu’il a observés, vivant lui-même dans la région. Les criminels remplacent les Allemands. En septembre 1929, il publie dans Black Mask la première aventure des Rangers du ciel : Du sale boulot. Il en écrira treize autres, partageant les pages avec le Faucon maltais de Dashiell Hammett.

Des récits policiers d’aviation

Benoît Tadié, historien du polar américain, a supervisé cette réédition, y ajoutant deux nouvelles inédites, Tête baissée vers l’enfer et Quelqu’un doit mourir. Elles figuraient dans deux numéros de Black Mask qu’il a trouvés en fouillant sur eBay et manipulés avec soin, tant ces revues imprimées sur du mauvais papier d’emballage (d’où le nom de pulp), que les lecteurs jetaient après les avoir lues, sont fragiles. De nombreux textes que McCoy a écrits pour ces magazines ont été perdus.

Quand il invente son héros de l’air Jerry Frost, Horace McCoy se pose en rival d’un autre ancien aviateur de 1917,

« Les Rangers ont heureusement survécu. Ces nouvelles constituent une progression logique et chronologique comme un roman que l’on peut lire d’un bout à l’autre. C’est leur charme », raconte Tadié. « Je trouvais très intéressante et originale l’alliance de l’histoire de l’aviation et de l’histoire criminelle. Beaucoup d’auteurs de romans noirs avaient volé en 1917 et transposaient leur expérience dans leurs nouvelles criminelles. »

Quand il invente son héros de l’air Jerry Frost, Horace McCoy se pose en rival d’un autre ancien aviateur de 1917, Raoul Whitfield (1896-1945), oublié aujourd’hui, qui passionne les lecteurs avec ses récits policiers d’aviation, mais lui n’aura jamais l’idée de créer une série aérienne, à une époque où les princes du manche à balai envahissent écrans et librairies. Le public raffole des contes aériens, apprécie l’Équipage, de Kessel (1923), des films comme Wings (1927), de William Wellman, un ancien membre de l’escadrille Lafayette, bientôt le glaçant Pylone (1935), de Faulkner, qui prétendait avoir été pilote pendant la Première Guerre (un beau mensonge). « McCoy est un moins grand écrivain que Faulkner, mais sa vision de l’aviation est plus authentique. Les combats aériens qu’il décrit sont ce qu’il y a de plus beau », précise Tadié.

Les avions argentés scintillent au soleil, « plongent d’un ciel bleu azur ».

Ces batailles dans le ciel sont belles des désirs contrariés de McCoy, qui, à la fi n Du sale boulot, fait affronter en duel l’avion de son héros et celui d’un virtuose allemand, son ancien ennemi, von Byfi eld alias Crouch, sous le sceau légendaire du Baron rouge. Frost se joue de toutes les situations. Prisonnier des bandits, il s’échappe et leur vole un aéronef (les Renégats du Rio), protège une révolutionnaire mexicaine, très érotisée, contre un militaire d’opérette (Tête baissée vers l’enfer). Avec ses cow-boys ailés baignés du souvenir de fort Alamo et de Davy Crockett, Horace McCoy pose les bases de la bande dessinée et des séries télé, entre Buck Danny (il ne manque plus que Lady X) et les Mystères de l’Ouest : « Un monstre de fer et d’acier fi lait à toute allure le long des plaines du Texas. » Il off re une mine de scénarios que lui-même recycle à Hollywood où il commence à travailler dès 1931, sur le fi lm Soldiers of The Storm, qui met en scène un pilote de la Border Patrol.

Mystérieux et hypnotique Rio Grande

Si Horace McCoy expédie ses histoires un peu vite, une véritable poésie sourd de ces terres qu’il aime tendrement, magnétisées par son mystérieux et hypnotique Rio Grande sur lequel « le soleil se levait comme une comète jaune et orangée », bordé par des vergers de pamplemoussiers. Les avions argentés scintillent au soleil, « plongent d’un ciel bleu azur ».

« Ce lyrisme a été une source de tension entre McCoy et le rédacteur en chef du magazine », raconte Benoît Tadié. « Joseph Shaw était un patron formidable. Il rassemblait des auteurs, éduquait les écrivains, relisait leur copie, mais n’aimait pas tout ce qui ralentissait l’action, les textes trop écrits. Il voulait des récits rapides, rythmés, citait le mot staccato — en musique, des notes détachées — afin d’obtenir quelque chose d’abrupt et de heurté. Beaucoup d’auteurs de la revue adoptaient un style ironique, télégraphique. McCoy prisait les envolées poétiques, ces moments de contemplation où il ne se passe rien. Plus que le beau style, il cherchait des personnages tridimensionnels qui n’étaient pas juste engagés dans une action mais capables d’avoir des émotions, des souvenirs, des traumatismes. Il s’agit bien de littérature. »

En octobre 1934, McCoy publie la dernière aventure des Rangers, Quelqu’un doit mourir.10

Il a revu la traduction de la disparue France-Marie Watkins. « Beaucoup de pages avaient été coupées, l’usage à l’époque si l’on estimait que tel passage ne servait pas l’action. Je les ai remises. Des mots trop techniques ont sauté. Les anciens traducteurs éludaient les difficultés. Ils mettaient aussi pas mal d’argot. J’en ai enlevé comme j’ai retiré l’expression vieillotte : “C’est du gâteau”. Il y en avait beaucoup. »

Il navigue entre romans caustiques et scénarios lumineux

En octobre 1934, McCoy publie la dernière aventure des Rangers, Quelqu’un doit mourir. Il s’est fatigué de son héros impavide qu’il laisse devant une fenêtre observant la pluie, saisi de mélancolie. Les ventes de Black Mask fléchissent. Joseph Shaw refusera de licencier les auteurs et démissionnera en 1936. Horace McCoy ne veut plus gâcher son talent dans ces magazines pulp puisque Hollywood l’attend. Il navigue entre romans caustiques (Adieu la vie, adieu l’amour en 1948) et scénarios lumineux (Gentleman Jim, de Raoul Walsh, les Indomptables, de Nicholas Ray). Il flambe, prend du poids et meurt en 1955 d’une attaque cardiaque, dans l’indifférence. Sa veuve doit brader ses collections de livres et de disques de jazz pour financer son enterrement. Elle se sépare d’un exemplaire de Gatsby le magnifique dédicacé par Scott Fitzgerald qui exaltait la tristesse de son collègue et ami. En 1969, l’adaptation au cinéma d’On achève bien les chevaux par Sidney Pollack, avec Jane Fonda, ressuscitera Horace McCoy. L’Amérique avait alors oublié sa prose si désenchantée, sans imaginer qu’un regret secret avait hanté toute sa vie : ne pas être devenu le Baron rouge !

“Les Rangers du ciel”, d’Horace McCoy, Gallimard, 688 pages, 22 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Plusieurs pays européens demandent un renforcement significatif du flanc oriental de l’Otan

par Laurent Lagneau · 10 juin 2022

Immédiatement après le début de la guerre en Ukraine, l’Otan a pris plusieurs mesures, à commencer par celles ayant consisté à activer ses plans de défense et à renforcer les quatre bataillons multinationaux déployés dans les pays baltes et la Pologne. Puis, l’organisation a décidé le déployer un dispositif similitaire en Roumanie [avec la France comme nation cadre, via la mission Aigle], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Est-ce suffisant?

Non, ont répondu neuf pays d’Europe centrale, dont les dirigeants se sont réunis à Bucarest, ce 10 juin, afin de préparer le prochain sommet de l’Otan, qui se tiendra à Madrid, à la fin de ce mois. En effet, ils ont plaidé pour un nouveau renforcement du flanc oriental de l’Alliance pour faire face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

« Face aux risques accrus pour la sécurité en Roumanie et en mer Noire, consolider l’Otan sur son flanc est […] devient d’autant plus urgent et crucial », a en effet déclaré Klaus Iohannis, le président roumain, au début de cette réunion, à laquelle avaient été conviés les chefs d’États de la Bulgarie, de l’Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovaquie.

Selon M. Iohannis, le sommet de Madrid devrait permettre de brosser une « vision à long terme », avec le nouveau concept stratégique de l’Otan, lequel « mettra la défense collective » inscrite dans l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord « au coeur des actions ». Ce qui, espère-t-il, passera par un « renforcement de la posture de dissuasion et de défense » afin de répondre « aux menaces engendrées par la Russie ».

Quoi qu’il en soit, la déclaration finale publiée à l’issue de cette réunion ne parle pas de « consolider » la posture de dissuasion et de défense sur le flanc oriental de l’Otan mais de la « renforcer significativement », de manière « équilibrée, crédible, cohérente et durable », en « tenant compte des spécificités nationales et conformément à l’approche à 360 degrés » de l’Alliance « afin de décourager toute agression ».

Le document évoque notamment des « dispositifs de commandement et de contrôle accrus, une défense aérienne et antimissile renforcée » ainsi que des « infrastructures améliorées », tout en insistant sur la « mobilité militaire » et sur la logistique.

Par ailleurs, ces neuf pays ont également réaffirmé leur « ferme attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie et de la Géorgie », également susceptibles d’être menacées par la Russie. « Leur stabilité contribuent également à la sécurité de la zone euro-atlantique », ont-il fait valoir.

Valeurs Actuelles

Jean des Cars : « Elizabeth II est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies »

Valeurs actuelles. Elizabeth II fête cette semaine son jubilé de platine. Bien qu’elle suscite l’admiration de son peuple, Elizabeth Alexandra Mary était-elle prête à être reine ? Jean des Cars. Lorsqu’elle naît en 1926, Elizabeth est princesse de famille royale. En aucun cas elle doit accéder au trône puisque son oncle, le futur Edouard VIII, doit être le prochain souverain. Puis vient le fameux scandale avec Mrs Wallis Simpson. Pour les Britanniques, l’année 1936 est un cauchemar. En janvier, Georges V, grand-père d’Elizabeth, meurt. Edouard VIII règne quelques mois puis abdique sans avoir été couronné. C’est donc son frère, Georges VI, qui monte sur le trône. Elizabeth II devient une princesse héritière à la fin du mois de novembre 1936. À partir de cette année, sa vie change.

Elle n’a donc pas été éduquée pour être reine … Elle a été éduquée comme une princesse. Elle avait une gouvernante belge. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Elizabeth passe la majorité de son temps à Windsor (comté royal du Berkshire) avec sa sœur Margaret puisque Londres, et notamment le palais de Buckingham, étaient bombardés. Pendant sa jeunesse, Elizabeth a fait l’expérience de la guerre, des restrictions, de la peur et a vu des familles meurtries par la perte d’un proche. Durant la guerre, elle a droit à un œuf par semaine, le dimanche. Elle apprend à conduire des camions et des voitures si bien qu’on lui concède des talents de mécanicienne. À partir de 1942, alors que la guerre s’envenime, Georges VI informe sa “Lilibeth” de tous les dossiers confidentiels.

Elizabeth II a été sacrée reine du Royaume-Uni le 2 juin 1953 en la cathédrale de Westminster. Racontez-nous cette journée. Elizabeth a appris qu’elle était reine le 2 février 1953 alors qu’elle était en voyage avec son époux au Kenya. Partie en princesse héritière, elle revient en reine. Dès l’annonce de la mort de Georges VI, Philip marche deux pas derrière Elizabeth, protocole oblige. Le gouvernement l’attend au grand complet à l’aéroport puis après le passage devant le conseil privé au palais de Saint-James, elle est reconnue comme héritière légitime. On prépare alors son couronnement et son sacre. Elizabeth exige que la cérémonie soit télévisée pour que les gens qui habitent dans les coins les plus reculés du Royaume-Uni et du Commonwealth puissent avoir le sentiment d’être conviés à Westminster. Winston Churchill était contre. Il s’agissait d’une opération mondiale de fin de guerre dans un Royaume-Uni en crise économique. J’avais dix ans lorsque j’ai vu “le spectacle” du couronnement de la reine retransmis à l’Olympia. Le sacre était discrètement filmé si bien qu’on n’a pas pu voir le moment de l’onction sacrée. Avec cette cérémonie, Elizabeth devient dès 1953 la reine de l’image… et elle l’est restée ! Petite précision importante, on dit toujours reine d’Angleterre alors qu’elle est reine du Royaume-Uni et d’une quinzaine d’États du Commonwealth, ce qui n’est pas rien.

Dans l’imaginaire populaire, Elizabeth II est perçue comme une femme à la fois rieuse et sérieuse. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur sa personnalité et ses qualités ? Elizabeth, très consciencieuse, travaille beaucoup. Elle étudie ses dossiers jusqu’à tard dans la nuit. On disait il n’y a pas si longtemps que si l’on voyait à Buckingham une fenêtre illuminée encore à 11 heures du soir, c’est que la reine est encore en train d’examiner les dossiers du gouvernement. Tout le monde a salué sa conscience professionnelle. Outre cette qualité, Elizabeth marque les esprits par son sens de l’humour. Elle aime beaucoup rire. Un jour, un membre du parti travailliste a dit à un journaliste : « Notre reine a de très jolies jambes. » Cette phrase a fait beaucoup de bruit si bien que l’homme en question s’est excusé auprès de Buckingham. La reine a répondu avec un grand naturel : « Il y a longtemps qu’un homme politique n’avait dit quelque chose d’aimable sur moi ».

En 2012, pendant les JO, elle a tourné dans le plus grand secret ce petit film avec Daniel Craig où elle joue son propre rôle. « Good evening Mr. Bond », a t-elle dit à la star hollywoodienne. Puis on a cru qu’elle sautait en parachute ! Les dizaines de milliers de spectateurs et les millions de téléspectateurs étaient stupéfaits. Elle a un sens de l’humour et de l’autodérision dans la tradition. Autre qualité importante, Elizabeth aime mettre les gens à l’aise. Lorsqu’elle a une audience avec une personne et qu’elle souhaite en finir, elle change son sac de bras discrètement pour que sa dame d’honneur mette fin à l’entrevue et présente l’invité suivant.

Enfin, c’est quelqu’un qui tient sa parole. Elle est très solide dans ses engagements. Elle avait promis au président du Ghana Kwame Nkrumah de venir le voir. Après plusieurs annulations, elle a décidé de le rencontrer malgré la réticence du gouvernement travailliste qui voyait d’un mauvais oeil que la reine se rende dans un pays devenu marxiste. Il y a une photo extraordinaire d’Elizabeth dansant avec le président du Ghana. Après cette danse, Kwame Nkrumah a déclaré que c’était « la reine la plus socialiste du monde ».

Quand on parle d’Elizabeth II, nous viennent tout de suite à l’esprit ses chiens et ses chevaux. Quelles sont les passions qui l’animent ? Je dirais que la vie à la campagne est sa plus grande passion. C’était d’ailleurs le grand drame de Diana. Elizabeth aime les piques niques, la nature et l’équitation. D’ailleurs, Londres est la ville où le cheval a conservé toute sa place car il y a toujours des cavalcades. Elizabeth est elle-même une grande cavalière. Le jour de son couronnement, elle a parié sur son cheval qui a malheureusement perdu. Après cela, Elizabeth a consolé l’entraîneur ! Très récemment, on l’a vu éclater de rire parce que son cheval avait gagné une course équestre. Cette photo est très touchante quand on sait ce qu’a traversé la reine dernièrement entre la mort de son mari et les histoires de famille. Signe de sa passion pour l’équitation, Elizabeth va recevoir d’Emmanuel Macron un cheval de la garde républicaine à l’occasion de son jubilé de platine.

Durant ses soixante-dix ans de règne, la reine a été confrontée à plusieurs crises. Quelles sont celles qui l’ont le plus marquée ? Toutes. La première crise politique et militaire a été celle de Suez en 1956 où Elizabeth a été mal conseillée. Cela a été un grand échec. Il y a aussi d’autres crises plus discrètes mais qui ont fait du bruit plus tard comme la découverte que sieur Anthony Blunt avait été un agent secret du roi Georges VI. La reine n’était pas contente de cette découverte. Elle a vécu aussi des scandales familiaux et toujours avec beaucoup de calme. Il y a également l’année 1992, cette « annus horribilis » avec, entre autres, l’incendie du palais de Windsor. Cette bâtisse de 1 000 d’histoire représente beaucoup pour la reine. C’est la plus grande forteresse du monde habitée. Pour l’anecdote, le grand-père d’Elizabeth a décidé en 1917 de remplacer le nom allemand familial de Saxe-Cobourgau au profit de Windsor qui retire toute consonance germanique. En 1992, son fils Andrew se sépare de sa femme, Sarah Ferguson, et sa fille, Anne, divorce de son premier mari, le capitaine Mark Phillips. À cela, s’ajoute la sortie du livre de Diana qui révèle ses problèmes conjugaux et la liaison de son époux le Prince Charles avec Camilla Parker-Bowles.

La relation tendue entre Diana et Elizabeth II n’a-t-elle pas entachée la monarchie ? Avec Diana, il y a toujours eu beaucoup de mal entendu. Diana en voulait à la reine qui ne voulait pas qu’elle soit protégée par les agents de sécurité. Lady Di est tombée entre les mains de Dodi Al-Fayed qui était un personnage douteux. Cela a été très dur.

Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation

Puis, la princesse de Galles est décédée dans un accident de voiture sous le pont de l’Alma en août 1997. On en a voulu à la reine car elle n’est pas revenue de Balmoral tout de suite. Il a fallu que Tony Blair intervienne. En réalité, Elizabeth voulait protéger ses petits-enfants William et Harry. Ce malentendu a conduit à une crise de la couronne. Les choses se sont arrangées lorsque Elizabeth a perdu sa mère, “la Reine mère”, décédée à l’âge de 101 ans, le 30 mars 2002.

En 70 ans de règne, Elizabeth II a été une témoin privilégiée des progrès techniques et des avancées sociales. Est-elle pour autant une reine moderne ? Elle l’est ! Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation. Elle accompagne dans les années 60 ce qu’on appelle le Swinging London, qui est un temps anglais de folie et de rénovation marqué par les Beatle et les Rolling Stones, entre autres. La monarchie est un spectacle et la reine a su vivre avec son temps. Elle est passée très vite des téléphones cryptés au téléphone portable et à internet. Elle regarde ses courriels et aussi les réseaux sociaux. Mais la reine préfère tout de même les discussions et les moments familiaux au téléphone. Elle a fait remarquer un jour à Meghan et à Kate que ce serait bien qu’elles lâchent leur portable de temps en temps.

La reine n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit

La reine a-t-elle déjà enfreint ne serait-ce qu’une fois à son devoir de réserve ? Oui, notamment lors du référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Tony Blair a expliqué que « la reine a ronronné de satisfaction » en apprenant la victoire du “non”. Ce n’est pas une surprise tant la reine est attachée à l’Écosse. Certains commentateurs pensent que la reine a montré son mécontentement au moment du Brexit. Au parlement, elle était tout de bleu vêtu et portait un chapeau avec des fleurs jaunes qui rappellent les étoiles du drapeau européen. Elizabeth, se considérant Européenne, n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit. Il faut se souvenir de son enthousiasme lors de l’inauguration du tunnel sous la Manche.

Le duc d’Édimbourg est décédé l’année dernière. Quel couple formait-il ? Avec son humour invraisemblable et ses plaisanteries parfois douteuses, Philip d’Edimbourg a séduit la reine. Il a toujours été là pour elle. Rendez-vous compte qu’Elizabeth est tombée amoureuse de lui alors qu’elle n’avait que treize ans en juillet 1939. Elle a un sens de la décision qui est formidable : « Ce sera lui et personne d’autre », a-t-elle dit à l’époque. Les préparatifs du mariage étaient compliqués puisque les sœurs de Philip étaient mariées avec des Allemands.

Lors de leur noce d’or, Elizabeth a fait savoir à son époux qu’il était « son roc ». Le prince Philip est décédé le 9 avril 2021. Lors des funérailles, Elizabeth a touché le monde entier avec sa robe et son masque noirs. Mais la reine n’a pas voulu imposer sa vision du deuil au monde entier. Peu de temps après, elle s’est rendue au sommet des chefs d’État et de gouvernement en Cornouailles et portait une robe claire.

Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation

Malgré le poids de la fonction, Elizabeth II a t-elle été suffisamment présente pour sa famille ? La reine a été obligée après son couronnement de faire un tour du monde. Le prince Charles et la princesse Anne ont été séparés de leur mère le temps du voyage. Elizabeth a été très souvent absente. Charles se sentait un peu seul mais heureusement il a eu sa grand-mère, la reine mère, avec lui. La reine a été prise par son devoir d’État. Malgré ça, elle a un grand sens de la famille. J’ai été très frappé par son discours de Noël retransmis en décembre dernier qui était humaniste et sensible. Elle y parle entre autres de la douleur des gens qui perdent des proches en raison de la guerre ou de la maladie. Ce discours a bouleversé des gens qui ont perdu un être cher. À cette occasion, des photos des personnes les plus importantes de sa vie ; on y voit son père, George VI, son fils, Charles et son petit-fils, William. Harry et Meghan sont absents…

Les liens entre Elizabeth II et Harry et Meghan sont-ils rompus ? Elle a été très déçue par le déballage médiatique de son petit-fils. L’interview d’Oprah Winfrey a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et les mémoires d’Harry vont bientôt être publiés… La reine a été très blessée lorsque Meghan, jugeant que ça n’avait pas de «grand intérêt», a refusé de rendre visite aux Etats du Commonwealth en Afrique. Il faut se souvenir de son discours à sa majorité le 21 avril 1947 : « Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation », a t-elle dit. La relation va de l’avant avec Harry. Malgré les drames de famille, Elizabeth va essayer d’avoir le maximum de gens sur le balcon de Buckingham. Peut-être pas Andrew puisqu’il a trop dégradé l’image de la couronne avec ses scandales sexuels. Elizabeth II est très courageuse et a beaucoup de retenu. Elle n’expose pas les querelles familiales et son linge sale pour protéger la couronne.

Elizabeth II est un témoin actif du siècle dernier

Comment les Anglais préparent-ils ce jubilé ? Il y aura de grandes fêtes avec des défilés et des banquets. Tout le Royaume-Uni est en effervescence. Son peuple pourra profiter de la célébration puisque le pays a décrété trois ou quatre jours fériés. Elizabeth II bat le record de longévité de Victoria. Elle est tellement contente de pouvoir fêter son jubilé de platine. Les Anglais sont également rassurés de voir que leur souveraine prépare sagement l’avenir. En février dernier, elle a désigné Camilla future reine consort. De son côté, le prince Charles a accès au contenu des dossiers secrets du gouvernement. Il y a trois semaines, il a récité son premier discours du trône au parlement.

Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou

Ce n’est pas le premier livre sur Elizabeth II que vous écrivez. Pourquoi cette reine vous fascine autant ? Elle me fascine car elle est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies. Personne d’autre n’arrive à sa cheville. Elle a connu un nombre important de gens, de présidents français, de papes. François Mitterrand était fasciné par ce personnage qui a connu tellement de crises : celles de l’après-guerre, de la décolonisation, etc. Elle est actuellement le seul chef d’État en fonction qui a connu la Seconde Guerre mondiale. Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou. C’est fou comme parcours ! S’il y a une chose qu’elle ne fera jamais c’est bien d’abdiquer. Elle peut être malade et affaiblie, elle restera toujours. Dans ce cas de figure, une régence pourra être proclamée. Elizabeth II a une force qui suscite mon admiration.

Jean des Cars, Pour la reine – hommage à Elizabeth II, 227 pages, Perrin, 15€

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Les forces norvégiennes vont rendre leurs hélicoptères NH-90 NFH à NHIndustries et exiger leur remboursement

par Laurent Lagneau · 10 juin 2022

En janvier, et alors qu’elle était encore ministre des Armées, Florence Parly avait mis Airbus Helicopters devant ses responsabilités au sujet de la disponibilité des hélicoptères NH-90 NFH. En effet, à l’époque, seulement sept appareils étaient opérationnels sur les 27 en dotation au sein de la Marine nationale.

« J’attends […] de meilleurs résultats sur la disponibilité de cet hélicoptère et je continuerai à être très attentive à vos efforts en ce sens. Il en va de notre capacité à agir, mais aussi de l’image d’Airbus Helicopters dans un environnement que nous savons tous très concurrentiel », avait affirmé Mme Parly.

Selon la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé], cette situation était notamment due à des retours chez l’industriel pour des mises à jour importantes des hélicoptères les plus anciens et à une « corrosion très importante ». Un problème connu de longue date pour avoir été fréquemment souligné par les chefs d’état-major de la Marine nationale lors de leurs auditions parlementaires.

Comme la Marine nationale, les forces norvégiennes ont aussi régulièrement déploré la faible disponibilité de leurs NH-90 NFH, utilisés pour la lutte anti-sous-marine et des missions relevant de la garde-côtière.

Selon un rapport publié en 2018, les NH-90 norvégiens ne pouvaient alors assurer qu’environ 40% des heures de vol prévues dans leur contrat opérationnel. « L’analyse montre que [cet hélicoptère] ne sera pas en mesure de répondre aux besoins des frégates et des garde-côtes », avait-il conclu. Et cette situation risquait même de s’aggraver. « Les six NH-90 que nous avons aujourd’hui doivent être renvoyés à l’usine pour des mises à niveau opérationnelles. Combiné avec d’autres défis d’entretien, cela réduira le temps de vol disponible dans les prochaines années », avait en effet avancé l’état-major norvégien.

Depuis, ce pronostic s’est vérifié. Et le ministère norvégien de la Défense vient de prendre une mesure radicale, en décidant de renvoyer les NH-90 NFH au consortium NHIndustries [formé par Airbus Helicopters, Leonardo et Fokker], tout en demandant un remboursement de cinq milliards de couronnes norvégiennes [soit environ 500 millions d’euros].

« Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », a justifié Bjørn Arild Gram lors d’une conférence de presse donnée ce 10 juin.

« Nous avons tenté à plusieurs reprises de résoudre les problèmes liés au NH90 en coopération avec NHI, mais plus de 20 ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que NHI soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », a déploré Gro Jære, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr].

Le ministère norvégien de la Défense avait signé, en 2001, une commande de 14 NH-90 NFH pour les missions de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine, avec des premières livraisons prévues en 2008. Or, à ce jour, précise-t-il, « seuls huit été livrés dans une configuration pleinement opérationnelle ». Et, ces dernières années, ajoute-t-il, ces appareils n’ont effectué, en moyenne, que 700 heures de vol par an contre les 3900 heures attendues.

Cette décision concernant les NH-90 NFH a été prise après un examen capacité assuré par la FMA et l’état-major norvégien. Examen qui a conclu qu’il ne serait « pas possible d’amener les performances et la disponibilité » de cet hélicoptère « à un niveau pouvant repondre aux exigences norvégiennes ». Et cela, « même avec des investissements financiers supplémentaires ».

La première conséquence de cette résiliation du contrat est que toutes les opétations impliquant des NH-90 norvégiens sont annulées… Alors que les besoins en matière de lutte anti-sous-marine n’ont sans doute jamais été aussi importants au regard du contexte actuel. Cela étant, il pourront été comblé en partie par les cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon récemment livrés aux forces norvégiennes [la Luftforsvaret a reçu le cinquième exemplaire le 27 mai dernier, ndlr].

La seconde est qu’Oslo est désormais en quête d’un remplaçant. « La Norvège a toujours besoin d’hélicoptères maritimes et il est donc essentiel que nous commencions rapidement les préparatifs pour combler le vide capacitaire laissé par le NH90. Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », a déclaré le ministre norvégien de la Défense.

Outre la Norvège, l’Australie a également l’intention de retirer du service les six NH-90 Taipan de la Royal Australian Navy. Ceux-ci devraient en principe être remplacés par 12 hélicoptères américains de type MH-60R « Seahawk », pour un montant évalué à environ 850 millions d’euros.

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L’Otan et le Japon vont intensifier leur coopération politique et militaire

par Laurent Lagneau · 9 juin 2022

Avant de faire une escale à Toulon [ce qui ne s’était plus vu depuis 1983], deux bâtiments japonais, dont le navire-école JS Kashima et le « destroyer » JS Shimakaze ont participé à un exercice avec les frégates ITS Margottini [Italie] et TCG Salihreis [Turquie], actuellement engagées dans le Groupe maritime permanent 2 de l’Otan [SNMG2].

Ce type d’interaction est « une excellente occasion de renforcer notre coopération et notre partenariat. […] Nous partageons bon nombre des valeurs fondamentales de votre marine, c’est pourquoi notre coopération est mutuellement bénéfique. Le Japon est l’un des nombreux pays au-delà de la zone euro-atlantique avec lesquels l’Otan développe des relations », a déclaré le contre-amiral italien Mauro Panebianco, actuellement à la tête du SNMG2, à l’adresse du contre-amiral Shukaku Komuta, le commandant de la formation japonaise.

Et cette coopération est appelée à s’accroître. En effet, dans le même temps, l’amiral néerlandais Rob Bauer, le chef du comité militaire de l’Otan, dont le rôle est de définir les orientations militaires de l’Aliance et de conseiller le Conseil de l’Atlantique nord, s’est rendu à Tokyo, où il a notamment rencontré le général Kôji Yamazaki, chef d’état-major interarmées des Forces japonaises d’autodéfense ainsi que Nobuo Kishi, le ministre nippon de la Défense.

À l’issue de son entretien avec l’amiral Bauer, au cours duquel l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’intensification des activités navales chinoises dans la région Indo-Pacifique ont été largement évoquées, le général Yamazaki a déclaré à la presse que Tokyo « renforcerait sa coopération avec l’Otan », après avoir assuré que les « tentatives unilatérales de changer le statu quo par la force ne devaient être tolérées dans aucune partie du monde » et que le Japon restait « déterminé à maintenir un ordre international ouvert et libre fondé sur le droit ».

Today I spoke with 🇯🇵 Chief of Staff General Yamazaki & 🇯🇵 Defence Minister Kishi during my visit to #Japan. #NATO’s Asia-Pacific Partners play a decisive & strategic role in regional security & stability. pic.twitter.com/NTND1F1lGq

— Admiral Rob Bauer (@CMC_NATO) June 7, 2022

Quant à M. Kishi, il a déclaré que le Japon espérait « renforcer ses liens avec les pays européens », avant de se féliciter de « l’implication plus large de l’Otan dans la région Indo-Pacifique. La « sécurité de l’Europe et de l’Asie sont étroitement liées, surtout maintenant, avec les sérieux défis auxquels est confrontée la communauté internationale », a-t-il dit.

Pour rappel, l’an passé, l’Otan avait estimé que les « ambitions » de la Chine « présentaient des défis systémiques pour l’ordre international fondé sur des règles et dans des domaines revêtant de l’importance pour la sécurité de l’Alliance ». Un constat partagé à Tokyo, en raison de ses conflits territoriaux avec Pékin [comme celui des îles Senkaku], de la question de Taïwan et des revendications chinoises en mer de Chine méridionale, dont l’accès est crucial pour les échanges commerciaux japonais.

Quoi qu’il en soit, ce renforcement de la coopération entre l’Otan et le Japon pourrait se traduire par davantage d’exercices militaires conjoints. En attendant, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a été convié au prochain sommet de l’Alliance, qui se tiendra à Madrid, les 28, 29 et 30 juin prochains.

BBC

India's loan scams leave victims scared for their lives

By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

When Raj took out a loan for $110 (£87) in March, he thought it would swiftly solve his financial problems, instead it has made his life much, much worse.

The Pune-based man had been lured into one of India's many digital loan scams.

Like many, Raj (not his real name), was attracted by the quick and easy loan approval process. All he had to do was download an app to his phone and supply a copy of his identity card to qualify.

He quickly received some money - but only half of the amount he requested. Just three days later the company started demanding he pay back three times the amount they loaned him.

His debts spiralled as he took loans out from other finance apps to pay off the first. Eventually, Raj owed more than $6,000 (£4083), spread across 33 different apps.

Many of the people running those apps began threatening him over repayments but he was too scared to go to the police.

The people running the apps gained access to all the contacts on his phone and his pictures, and have threated to send nude pictures of his wife to everyone on his phone.

To pay off the scammers he has sold all of his wife's jewellery, but says he is still frightened.

"I don't think they will let me go. I am scared for my life. I get threating calls and messages everyday," Raj says.

In India, this type of mobile phone scamming has become all too common. Between 1 January 2020 and 31 March, 2021, a study by the Reserve Bank of India (RBI) identified 600 illegal lending apps.

During that period, Maharashtra state recorded the highest number of complaints relating to lending apps, with 572 reported to the RBI.

"These apps promise hassle-free loans, quick money, and people are lured into them, not realising that their phones get hacked, their data gets stolen and their privacy is comprised," says Mr Yashasvi Yadav, special inspector general of police, Maharashtra Cyber Department.

"I would say it's a scam which is spreading because so many people in India are not eligible for [legitimate bank] loans," he adds.

Often the apps are run via servers in China, but the scammers themselves are usually located in India, says Inspector Yadav.

He says many scammers have been caught by tracking their bank accounts and phone numbers.

But one scammer the BBC spoke to said it was relatively simple to evade detection by the Indian authorities.

"The founders of apps, or people like us who work for them, are very difficult to trace as we use all fake papers to get a mobile number.

"We operate from all across India. Most of us don't have a fixed location to work from. All I need is laptop and a phone connection. One operator like me has more then 10 numbers to use for threatening the customer."

This particular scammer told us that they are trained to find "gullible and needy" people, who are then loaned just half of what they ask for. Then, as in the case of Raj, the scammer will demand that three times that amount is paid back.

If the victim fails to pay, more pressure is quickly applied.

"The first step is to harass. Then threaten. Then the actual game starts of blackmailing the person, as we have loanees' phone details," the scammer told us.

"Many don't go to authorities out of shame and fear."

The BBC has seen messages sent to victims - they include threats to tell family and work colleagues about the victim's debts. But some are more brutal, with threats to make and distribute porn videos using the victim's image.

The government has made some efforts to stamp out loan scam operators. In May last year, it urged Google to review the apps available from its Play app store.

Google is a key component, as almost all Indians with a smartphone will have its operating software, called Android, and use its app service, Play.

But when shut out from such services. the scammers move elsewhere, and use simple text messages to advertise.

Following its study of digital lending the RBI has asked the government to come up with new legislation to help curb illegal lending. It includes a central agency at the RBI which could verify apps.

The government is expected to respond within the coming weeks.

But any new rules will come in much too late for some.

According to his family, Sandeep Korgaonkar committed suicide on 4 May, due to the threats and harassment he was receiving from loan scammers.

According to his brother Dattatreya, Sandeep had not even taken out a loan, he had just downloaded the app.

Soon after that agents began calling Sandeep's work colleagues telling them he had bad debts. They also manipulated his images to make nude photographs and forwarded them to 50 of his colleagues.

"The harassment did not stop, even after he filed a police complaint," says Dattatreya.

"His life had become a living hell, he could not sleep or eat," he adds.

The police are now investigating the case.

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AUKUS : L’ex-gouvernement australien avait envisagé l’achat de deux sous-marins nucléaires américains

par Laurent Lagneau · 9 juin 2022

En mai, Jean-Yves Le Drian, désormais ancien ministre des Affaires étrangères, s’était réjoui de la défaite du Premier ministre libéral-conservateur Scott Morrison lors des dernières élections législatices australiennes, remportées par le Parti travailliste local. Et cela en raison du rôle joué par celui-ci dans la rupture du contrat qui avait été attribué par Canberra au français Naval Group pour la livraison de douze sous-marins Shortfin Barracuda [ou classe Attack].

« Ses actes posés à l’égard de la France […] étaient d’une brutalité, d’un cynisme et, je serais quand même tenté de dire, d’une forme d’incompétence notoires, et ça me fait plaisir de vous le dire ce soir », avait en effet affirmé M. Le Drian, le 21 mai, au moment de céder ses fonctions à Catherine Colonna. Et d’ajouter : « J’espère que nous pourrons renouer avec l’Australie un dialogue franc et constructif dans l’avenir ».

Cependant, les chances pour que le nouveau gouvernement australien, emmené par Anthony Albanese, revienne sur la décision de son prédécesseur sont infimes. Car, a priori, il n’est pas dans ses intentions de remettre en cause l’alliance AUKUS que son prédécesseur avait nouée avec les États-Unis et le Royaume-Uni. C’est d’ailleurs dans le cadre de cette dernière qu’il avait décidé de dénoncer le contrat notifié à Naval Group pour acquérir des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].

Ce 9 juin, l’ex-ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait quelques révélations au sujet des intentions du gouvernement dont il a été membre. Ainsi, dans les colonnes du journal The Australian, il a affirmé que plans consistaient acquérir deux SNA de type Virginia aux États-Unis d’ici 2030 et d’en construire huit autres en Australie. Jusqu’à présent, aucun détail sur le modèle envisagé n’avait été officiellement dévoilé. Qui plus est, une étude lancée dans le cadre de l’alliance AUKUS pour préciser les besoins australiens est toujours en cours…

Pour M. Dutton, un tel choix était une « évidence » au regard de la conception « éprouvée » des SNA américains, contrairement à leurs homologues britanniques de la classe Astute, dont la « conception est plus récente », avec des « coûts et des défauts inévitables ». BAE Systems Submarines appréciera… alors que la Royal Navy a admis au service le HMS Astute en 2010. Cela étant, et à titre de compensation il était prévu d’acquérir plus de frégates de Type 26 [ou classe Hunter] auprès du Royaume-Uni. Actuellement, neuf ont été commandées pour 35 milliards de dollars australiens.

Les propos de M. Dutton, qui est désormais le chef de l’opposition, ont déclenché une polémique en Australie. « De toute évidence, il a fait état de discussions confidentielles avec les Américains qu’il n’était pas prêt à divulguer pendant qu’il était en fonction. Et pourtant il vient de le faire. C’est très inhabituel », a commenté Sam Roggeveen, directeur du programme « Sécurité internationale » au Lowy Institute, auprès de l’AFP.

Le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a fustigé les propos de son prédécesseur. Ses « commentaires sapent l’accord AUKUS » et « portent atteinte à l’intérêt national de l’Australie », a-t-il fustigé. « Le gouvernement n’a pris aucune décision sur le choix du sous-marin. Toutes les options sont sur la table », a-t-il ajouté, dans un communiqué.

En attendant, la décision prise par le gouvernement de Scott Morrison fait craindre un déficit capacitaire qu’il sera difficile de combler entre la fin de vie des six sous-marins de type Collins [à propulsion diésel-électrique] et l’arrivée des SNA. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que M. Dutton avait l’intention d’en acquérir deux auprès des États-Unis avant 2030.

Considérant que le sous-marin est « la forme la plus importante dont nous disposons pour façonner notre espace stratégique », M. Marles en a fait sa première priorité. Dans une tribune qu’ils ont récemment publiée dans la presse, d’anciens sous-mariniers de la Royal Australian Navy [RAN] ont estimé qu’il n’y avait que deux possibilités pour éviter une rupture capacitaire : maintenir les actuels sous-marins en service ou en acquérir de nouveaux, à propulsion diesel-électrique à titre provisoire. Le suédois Kockums, le constructeur des Collins, a d’ailleurs fait savoir qu’il était prêt à répondre aux besoins australiens, estimant que son nouveau sous-marins A-26 pourrait convenir.

Cependant, le chef d’état-major de la RAN, l’amiral Mike Noonan, a catégoriquement exclu une « flotte intérimaire », qui « apporterait plus de défis que de capacités ». « Je reste très confiant sur le fait que les sous-marins de la classe Collins resteront très performants jusqu’à l’arrivée des SNA », a-t-il fait valoir.

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Les forces russes et l’Otan ont lancé des manoeuvres navales dans la région de la Baltique

par Laurent Lagneau · 9 juin 2022

Le 5 juin, et comme tous les ans depuis 1972, l’Otan a donné le coup d’envoi de l’exercice Baltic Operations [BALTOPS] qui, en raison des tensions provoquées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, prendra une dimension particulière. Organisées en Suède, qui, comme la Finlande, a décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, ces manoeuvres navales vont mobiliser 45 navires, 75 aéronefs et 7500 militaires durant près de deux semaines.

« Les scénarios d’exercice incluent les éléments suivants : opérations amphibies, tirs au canon, lutte anti-sous-marine, défense aérienne, opérations de déminage, traitement de dispositifs explosifs, véhicules sous-marins sans pilote et interventions médicales », a précisé l’Otan. Et d’ajouter que BALTOPS 22 vise à « renforcer les capacités de réaction conjointes qui sont essentielles pour préserver la liberté de navigation en mer Baltique ».

En effet, cette région est stratégique pour au moins deux raisons. D’abord, elle est traversée par plusieurs routes commerciales qui représentent environ 10% du trafic maritime mondial. Ensuite, et jusqu’à encore récemment, elle était essentiel pour l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe, via les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2, dont la mise en service a été suspendue après l’invasion de l’Ukraine.

Aussi, la Baltique représente un enjeu de premier plan pour la Russie puisqu’elle constitue un accès toujours libre vers la mer du Nord, laquelle ouvre la voie vers l’Atlantique. D’où sa forte présence militaire, via notamment l’enclave de Kaliningrad, où elle y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] et des moyens offensifs [dont des missiles Iskander et des engins hypersoniques Kinjal, ceux-ci étant mis en oeuvre par des MiG-31K depuis la base de Chkalovsk].

Dans le même temps, les autres pays riverains s’estiment menacés par Moscou. Décrite comme étant le « porte-avions de la Baltique », l’île suédoise de Götland a ainsi de nouveau été militarisée… tandis que l’Otan y a établi une présence militaire importante, avec la mission Baltic Air Policing, qui vise à protéger l’espace aérien des pays baltes, et, surtout, ses bataillons multinationaux, lesquels ont été renforcés depuis la guerre en Ukraine.

Évidemment, cette présence accrue dans la région n’est pas vue d’un bon oeil à Moscou. Et la perspective de l’adhésion de la Finlande à l’Alliance dépasse les enjeux de la Baltique étant donné que l’Otan s’approcherait de son port militaire de Mourmansk, qui, en plus d’être essentiel pour sa stratégie dans le Grand Nord, lui donne un accès direct à l’Altlantique.

D’où la réponse de la Russie à l’édition 2022 de l’exercice BALTOPS. Ce 9 juin, le ministère russe de la Défense a annoncé le début de manoeuvres navales réunissant environ 60 navires et 40 aéronefs. Elles doivent durer jusqu’au 19 juin.

« Dans le cadre de ces manoeuvres, des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques pour effectuer des tâches d’entraînement afin de protéger et de défendre les voies maritimes et les bases [russes] », a-t-il fait savoir, via un communiqué. Et de préciser que des exercices sont également prévus à Kaliningrad.

Au total, la mer Baltique [dont la superficie est de 365’000 km²] sera donc sillonnée par environ une centaine de navires et autant d’aéronefs militaires durant les prochains jours. Ce qui peut donner lieu à quelques frictions entre l’Otan et la Russie.

Opex 360

L’US Air Force lance le développement d’un nouveau missile pour le F-35 afin de contrer les capacités de déni d’accès

par Laurent Lagneau · 9 juin 2022

En janvier 2020, le Pentagone publia une demande d’informations auprès de l’industrie afin de lancer le développement du « Stand In Attack Weapon » [SiAW], un nouveau missile destiné à permettre au chasseur-bombardier de 5e génération F-35A de contrer les capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD] en ciblant non seulement les défenses aériennes mais aussi les lanceurs de missiles balistique de théâtre, les batteries de défense côtière, les système anti-satellite et les brouilleurs de signaux GPS. L’objectif était alors d’en doter l’US Air Force à partir de l’exercice 2025/26.

A priori, ce programme a pris un peu de retard puisqu’il aura fallu attendre plus de deux ans pour que les premiers contrats soient attribués par l’US Air Force. Ainsi, le 7 juin, celle-ci a indiqué qu’elle avait retenu Northrop Grumman, L3 Harris et Lockheed-Martin pour commencer à travailler sur le développement du SiAW, Boeing et Raytheon Technologie, qui s’étaient portés candidats, ayant été écartés.

Les trois industriels concernés ont chacun été notifié d’un contrat valable durant 90 jours et doté de deux millions de dollars. Il n’est pas clair s’ils auront à développer leur propre solution ou bien si leurs travaux devront être complémentaires. Cela étant, dans la demande d’informations diffusée en 2020, il était question de « tirer parti » du programme AGM-88E Advancer Anti-Radiation Guided Missile – Extended Range [AARGM-ER] conduit par Northrop-Grumman au profit des capacités SEAD [suppression des défenses aériennes – SEAD] de l’US Navy.

Pour le programme SiAW, l’US Air Force a prévu une enveloppe de 1,9 milliard de dollars pour la phase de développement, dont 283,2 millions pour l’exercice 2023.

D’une portée plus courte mais plus rapides que les missiles utilisés actuellement pour les missions dites SEAD, le SiAW doit être conçu pour être mis en oeuvre dans l’espace aérien ennemi et être tiré au plus près de ses cibles potentielles. Aussi, il devra prendre place dans la soute du F-35A afin de ne pas dégrader la furivité de celui-ci.

Selon l’US Air Force, doté d’un système de guidage de type Active Radar Homing [ARH] et d’une interface d’armement universelle [UAI], le SiAW devra avoir une architecture modulaire ouverte afin qu’il puisse rester « pertinent face à l’évolution des menaces ».

BBC

In pictures: Platinum Jubilee pageant

A huge pageant has taken place in central London, on the final day of the Queen's Platinum Jubilee celebrations.

More than 10,000 people - including the military, performers and key workers - took part, while politicians and members of the Royal Family watched from stands outside Buckingham Palace.

The pageant started with a military parade.

There was a starring role for the Gold State Coach, which the Queen rode in for her coronation, and in processions for previous jubilees. This time, she appeared as a hologram on screens in the windows.

The next part of the pageant was called The Time Of Our Lives, a through-the-ages celebration exploring seven decades of music, fashion, technology, trends, and culture from 1952 to 2022.

A vintage car carrying Bake Off judge Prue Leith had to be pushed after it broke down.

A section celebrating the 1950s featured the first of some unexpected celebrity appearances. Katherine Jenkins, Chris Eubank and Sir Cliff Richard stood together on top of the 1950s bus.

The 1960s were represented, in part, by Anthea Turner and Basil Brush.

On the 1990s bus were model Erin O'Connor, model Kate Moss, make-up artist Charlotte Tilbury, actress Patsy Kensit and models Rosemary Ferguson and Naomi Campbell.

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On the 2000s bus were Chris McCausland, Sir Mo Farah, Sally Gunnell, Dame Kelly Holmes and Gok Wan - and a photograph of singer Amy Winehouse was on the side of the bus.

There was a bus with children's TV characters from across the decades, featuring the Teletubbies, Peter Rabbit and characters from Peppa Pig.

Prince Louis stole the show again, pulling faces then sitting on the lap of his grandfather, Prince Charles.

The final part of the pageant featured carnival floats.

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BBC

In pictures: Stars throw Party at the Palace for Queen's Platinum Jubilee

Pop legends Diana Ross and Queen were among the stars who honoured the Queen at the Platinum Party at the Palace, a concert to celebrate the monarch's 70 years on the throne.

The band Queen opened the event by performing We Will Rock You in front of the Victoria Memorial, outside Buckingham Palace.

The bill ranged from veterans to newcomers like Sam Ryder, who was in in patriotic attire just three weeks after shooting to fame when he represented the UK at the Eurovision Song Contest.

Diversity performed a dance routine to songs by British acts of the last 70 years, from The Beatles to The Spice Girls and Stormzy.

Sir Rod Stewart gave an energetic performance after being persuaded to sing Neil Diamond's Sweet Caroline.

Members of the Royal Family - including the Duke and Duchess of Cambridge and their children Princess Charlotte and Prince George - were seen singing along and waving their flags to Sir Rod's rendition of Sweet Caroline.

The Queen herself was not at the event in person, but did appear in a pre-recorded comedy sketch with Paddington Bear, in which she admitted to keeping a marmalade sandwich in her handbag.

George Ezra played his hits Shotgun and Green Green Grass - although he tactfully dropped lyrics referring to "the day that I die" from the latter.

Duran Duran were joined by guitarist Nile Rodgers and rapper Ms Banks when they played their 1986 hit Notorious.

Models then walked along a catwalk in a celebration of British fashion as the band played Girls On Film.

As darkness fell, impressive visuals were projected onto the facade of Buckingham Palace, including images of the Queen from throughout her reign.

Craig David congratulated the monarch as he performed his songs Ain't Giving Up, Rewind and Fill Me In.

Jason Donovan sang Any Dream Will Do from Joseph and the Amazing Technicolor Dreamcoat, as part of a celebration of stage musicals.

Pop star Mabel said afterwards that she "definitely felt the energy when I was on stage that it was all about happiness and celebration".

Mabel performed with Jax Jones, who was also joined by Stefflon Don, John Newman and 12-year-old drumming sensation Nandi Bushell.

Watch the Platinum Party at the Palace on the BBC iPlayer.

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