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Thomas Sankara, « militant inlassable de la paix »

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Dans cette prise de parole historique, devant l’ONU en 1984, le jeune président burkinabé expose avec éloquence les défis qui guettent une planète en guerre et un continent africain ravagé par l’exploitation capitaliste.

Marc de Miramon

Lorsqu’il s’adresse, le 4 octobre 1984, lors de sa 39 e session, à l’Assemblée générale des Nations unies, Thomas Sankara dirige le Burkina Faso depuis à peine un an. Le jeune capitaine, «  mandaté par le Conseil n ational de la révolution », avance vers la tribune vêtu de son treillis militaire pour « parler au nom d’un peuple qui a choisi de s’affirmer et d’assumer son histoire, sans complexe aucun ».

Pendant près d’une heure, il livre un réquisitoire accablant sur l’état d’un monde « où des nations, se soustrayant à la juridiction internationale, commandent des groupes hors la loi, vivant de rapines et organisant d’ignobles trafics, le fusil à la main ». Il y pose, surtout, les conditions indispensables pour parvenir à une paix durable, en fustigeant notamment les choix des pays dits développés d’investir massivement dans des programmes d’armement au lieu d’œuvrer à extraire l’humanité du sous-développement et de la pauvreté. Un réquisitoire, hélas, toujours d’une brûlante actualité, comme l’illustre sa violente charge contre la politique menée par les autorités israéliennes, avec le soutien du « protecteur américain », à l’encontre du peuple palestinien. 

Extrait du discours

Il faut, à notre avis, des études sérieuses prenant en compte tous les éléments qui ont conduit aux calamités qui ont fondu sur le monde. À ce titre, le président Fidel Castro, en 1979, a admirablement exprimé notre point de vue à l’ouverture du sixième sommet des pays non alignés lorsqu’il déclarait : “Avec 300 milliards de dollars, on pourrait construire en un an 600 000 écoles pouvant recevoir 400 millions d’enfants ; ou 60 millions de logements confortables pour 300 millions de personnes ; ou 30 000 hôpitaux équipés de 18 millions de lits ; ou 20 000 usines pouvant employer plus de 20 millions de travailleurs ou irriguer 150 millions d’hectares de terre qui, avec les moyens techniques adéquats, pourraient alimenter un milliard de personnes…”. En multipliant aujourd’hui ce chiffre par 10, je suis certainement en deçà de la réalité, on réalise ce que l’humanité gaspille tous les ans dans le domaine militaire, c’est-à-dire contre la paix.

On perçoit aisément pourquoi l’indignation des peuples se transforme rapidement en révolte et en révolution devant les miettes qu’on leur jette sous la forme ignominieuse d’une certaine “aide”, assortie de conditions parfois franchement abjectes. On comprend enfin pourquoi, dans le combat pour le développement, nous nous désignons comme des militants inlassables de la paix. Nous faisons le serment de lutter pour atténuer les tensions, introduire les principes d’une vie civilisée dans les relations internationales et les étendre à toutes les parties du monde. Ce qui revient à dire que nous ne pouvons assister, passifs, au trafic des concepts. Nous réitérons notre résolution d’être des agents actifs de la paix ; de tenir notre place dans le combat pour le désarmement ; d’agir enfin dans la politique internationale comme le facteur décisif, libéré de toute entrave vis-à-vis de toutes les grandes puissances, quels que soient les projets de ces dernières.

La recherche de la paix va de pair avec l’application ferme du droit des pays à l’indépendance, des peuples à la liberté et des nations à l’existence autonome.

Mais la recherche de la paix va de pair avec l’application ferme du droit des pays à l’indépendance, des peuples à la liberté et des nations à l’existence autonome. Sur ce point, le palmarès le plus pitoyable, le plus lamentable – oui, le plus lamentable – est détenu au Moyen-Orient en termes d’arrogance, d’insolence et d’incroyable entêtement par un petit pays, Israël, qui, depuis, plus de vingt ans, avec l’inqualifiable complicité de son puissant protecteur les États-Unis, continue à défier la communauté internationale.

Au mépris d’une histoire qui, hier encore, désignait chaque juif à l’horreur des fours crématoires, Israël en arrive à infliger à d’autres ce qui fut son propre calvaire. En tout état de cause, Israël, dont nous aimons le peuple pour son courage et ses sacrifices d’hier, doit savoir que les conditions de sa propre quiétude ne résident pas dans sa puissance militaire financée de l’extérieur. Israël doit commencer à apprendre à devenir une nation comme les autres, parmi les autres.

Pour l’heure, nous tenons à affirmer du haut de cette tribune notre solidarité militante et agissante à l’endroit des combattants, femmes et hommes, de ce peuple merveilleux de la Palestine, parce que nous savons qu’il n’y a pas de souffrance sans fin. » 

Discours pour la paixLes séries d'été de l'Humanitéthomas sankaraBurkina Faso
Opex 360

Futur avion de combat sud-coréen, le KF-21 « Boramae » a commencé ses premiers essais

par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022

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Depuis que le prototype de l’avion de combat KF-21 « Boramae » a été dévoilé au public, en avril 2021, les ingénieurs du groupe sud-coréen Korean Aerospace Industries] n’ont guère perdu de temps. En effet, une vidéo qui vient d’être diffusée via les réseaux sociaux montre cet appareil effectuer des essais de roulage, sur la piste de l’aéroport de Sacheon. Ce qui est conforme au calendrier prévu, son vol inaugural étant prévu pour la fin de cette année.

D’après ces images, on voit en effet le KF-21 se diriger vers la piste, s’immobiliser pour faire un point fixe [montée en régime de ses deux réacteurs F414-400K, freins serrés] avant de se mettre en mouvement.

En outre, la mise au point du radar à antenne active [AESA] devant équiper le KF-21 « Boramae » suit son cours, à en juge par les vols d’essais menés grâce à un Boeing B-737-500 modifié et exploité par la compagnie sud-africaine Aircraft Instrument and Electronics. D’après le magazine Flight Global, cinq sorties au-dessus de la mer Jaune ont été effectuées au cours du mois de juin, depuis l’aéroport international d’Incheon.

Cela étant, KAI n’a pas trop de temps à perdre étant donné que la mise en service du KF-21 est attendue en 2026, année à partir de laquelle les premiers F-4 Phantom II et les F-5E/F Tiger II commenceront à être retrirés de l’inventaire de la force aérienne sud-coréenne [RoKAF]. Au total, celle-ci en attend 120 exemplaires, auxquels s’ajouteront une cinquantaine d’autres destinés à l’Indonésie, qui s’est associée à ce programme.

En outre, il n’est pas exclu que les F-16 de la RoKAF soient également remplacés par des KF-21. En tout cas, KAI estime que son futur avion de combat en a le potentiel.

Pour rappel, le KF-21 est le fruit d’un progamme de 7,56 milliards de dollars, financé à hauteur de 60% par Séoul et de 20% par Jakarka, la différence étant prise en charge par les industriels impliqués. Environ 65% de ses composants sont de conception locale, dont le radar AESA, la suite de guerre électronique et les nacelles de ciblage et de reconnaissance. Quant aux moteurs F-414-400K, ils sont produits par Hanwha Techwin, grâce à une licence obtenue auprès de l’américain GE Aviation.

Si son profil peut faire penser à celui du F-22 de Lockheed-Martin, le KF-21 n’est pas considéré comme étant un avion de 5e génération. Ne disposant pas de soute à munitions, il est doté de dix points d’emports externes qui dégradent la furtivité dont il pourrait se prévaloir.

Justement, à propos d’avions de cinquième génération. Séoul envisage l’acquisition de 20 chasseurs-bombardiers F-35A supplémentaires [au block IV], en plus de quarante déjà commandés auprès de Lockheed-Martin. Jusqu’alors, il était question pour le ministère sud-coréen de la Défense de se procurer 20 exemplaires de la version STOVL [décollage court et atterrissage vertical] de cet appareil, afin de se doter de capacités aéronavales.

Futur avion de combat sud-coréen, le KF-21 « Boramae » a commencé ses premiers essais

par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1

Depuis que le prototype de l’avion de combat KF-21 « Boramae » a été dévoilé au public, en avril 2021, les ingénieurs du groupe sud-coréen Korean Aerospace Industries] n’ont guère perdu de temps. En effet, une vidéo qui vient d’être diffusée via les réseaux sociaux montre cet appareil effectuer des essais de roulage, sur la piste de l’aéroport de Sacheon. Ce qui est conforme au calendrier prévu, son vol inaugural étant prévu pour la fin de cette année.

D’après ces images, on voit en effet le KF-21 se diriger vers la piste, s’immobiliser pour faire un point fixe [montée en régime de ses deux réacteurs F414-400K, freins serrés] avant de se mettre en mouvement.

En outre, la mise au point du radar à antenne active [AESA] devant équiper le KF-21 « Boramae » suit son cours, à en juge par les vols d’essais menés grâce à un Boeing B-737-500 modifié et exploité par la compagnie sud-africaine Aircraft Instrument and Electronics. D’après le magazine Flight Global, cinq sorties au-dessus de la mer Jaune ont été effectuées au cours du mois de juin, depuis l’aéroport international d’Incheon.

Cela étant, KAI n’a pas trop de temps à perdre étant donné que la mise en service du KF-21 est attendue en 2026, année à partir de laquelle les premiers F-4 Phantom II et les F-5E/F Tiger II commenceront à être retrirés de l’inventaire de la force aérienne sud-coréenne [RoKAF]. Au total, celle-ci en attend 120 exemplaires, auxquels s’ajouteront une cinquantaine d’autres destinés à l’Indonésie, qui s’est associée à ce programme.

En outre, il n’est pas exclu que les F-16 de la RoKAF soient également remplacés par des KF-21. En tout cas, KAI estime que son futur avion de combat en a le potentiel.

Pour rappel, le KF-21 est le fruit d’un progamme de 7,56 milliards de dollars, financé à hauteur de 60% par Séoul et de 20% par Jakarka, la différence étant prise en charge par les industriels impliqués. Environ 65% de ses composants sont de conception locale, dont le radar AESA, la suite de guerre électronique et les nacelles de ciblage et de reconnaissance. Quant aux moteurs F-414-400K, ils sont produits par Hanwha Techwin, grâce à une licence obtenue auprès de l’américain GE Aviation.

Si son profil peut faire penser à celui du F-22 de Lockheed-Martin, le KF-21 n’est pas considéré comme étant un avion de 5e génération. Ne disposant pas de soute à munitions, il est doté de dix points d’emports externes qui dégradent la furtivité dont il pourrait se prévaloir.

Justement, à propos d’avions de cinquième génération. Séoul envisage l’acquisition de 20 chasseurs-bombardiers F-35A supplémentaires [au block IV], en plus de quarante déjà commandés auprès de Lockheed-Martin. Jusqu’alors, il était question pour le ministère sud-coréen de la Défense de se procurer 20 exemplaires de la version STOVL [décollage court et atterrissage vertical] de cet appareil, afin de se doter de capacités aéronavales.

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Depuis que le prototype de l’avion de combat KF-21 « Boramae » a été dévoilé au public, en avril 2021, les ingénieurs du groupe sud-coréen Korean Aerospace Industries] n’ont guère perdu de temps. En effet, une vidéo qui vient d’être diffusée via les réseaux sociaux montre cet appareil effectuer des essais de roulage, sur la piste de l’aéroport de Sacheon. Ce qui est conforme au calendrier prévu, son vol inaugural étant prévu pour la fin de cette année.

D’après ces images, on voit en effet le KF-21 se diriger vers la piste, s’immobiliser pour faire un point fixe [montée en régime de ses deux réacteurs F414-400K, freins serrés] avant de se mettre en mouvement.

En outre, la mise au point du radar à antenne active [AESA] devant équiper le KF-21 « Boramae » suit son cours, à en juge par les vols d’essais menés grâce à un Boeing B-737-500 modifié et exploité par la compagnie sud-africaine Aircraft Instrument and Electronics. D’après le magazine Flight Global, cinq sorties au-dessus de la mer Jaune ont été effectuées au cours du mois de juin, depuis l’aéroport international d’Incheon.

Cela étant, KAI n’a pas trop de temps à perdre étant donné que la mise en service du KF-21 est attendue en 2026, année à partir de laquelle les premiers F-4 Phantom II et les F-5E/F Tiger II commenceront à être retrirés de l’inventaire de la force aérienne sud-coréenne [RoKAF]. Au total, celle-ci en attend 120 exemplaires, auxquels s’ajouteront une cinquantaine d’autres destinés à l’Indonésie, qui s’est associée à ce programme.

En outre, il n’est pas exclu que les F-16 de la RoKAF soient également remplacés par des KF-21. En tout cas, KAI estime que son futur avion de combat en a le potentiel.

Pour rappel, le KF-21 est le fruit d’un progamme de 7,56 milliards de dollars, financé à hauteur de 60% par Séoul et de 20% par Jakarka, la différence étant prise en charge par les industriels impliqués. Environ 65% de ses composants sont de conception locale, dont le radar AESA, la suite de guerre électronique et les nacelles de ciblage et de reconnaissance. Quant aux moteurs F-414-400K, ils sont produits par Hanwha Techwin, grâce à une licence obtenue auprès de l’américain GE Aviation.

Si son profil peut faire penser à celui du F-22 de Lockheed-Martin, le KF-21 n’est pas considéré comme étant un avion de 5e génération. Ne disposant pas de soute à munitions, il est doté de dix points d’emports externes qui dégradent la furtivité dont il pourrait se prévaloir.

Justement, à propos d’avions de cinquième génération. Séoul envisage l’acquisition de 20 chasseurs-bombardiers F-35A supplémentaires [au block IV], en plus de quarante déjà commandés auprès de Lockheed-Martin. Jusqu’alors, il était question pour le ministère sud-coréen de la Défense de se procurer 20 exemplaires de la version STOVL [décollage court et atterrissage vertical] de cet appareil, afin de se doter de capacités aéronavales.

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Depuis que le prototype de l’avion de combat KF-21 « Boramae » a été dévoilé au public, en avril 2021, les ingénieurs du groupe sud-coréen Korean Aerospace Industries] n’ont guère perdu de temps. En effet, une vidéo qui vient d’être diffusée via les réseaux sociaux montre cet appareil effectuer des essais de roulage, sur la piste de l’aéroport de Sacheon. Ce qui est conforme au calendrier prévu, son vol inaugural étant prévu pour la fin de cette année.

D’après ces images, on voit en effet le KF-21 se diriger vers la piste, s’immobiliser pour faire un point fixe [montée en régime de ses deux réacteurs F414-400K, freins serrés] avant de se mettre en mouvement.

En outre, la mise au point du radar à antenne active [AESA] devant équiper le KF-21 « Boramae » suit son cours, à en juge par les vols d’essais menés grâce à un Boeing B-737-500 modifié et exploité par la compagnie sud-africaine Aircraft Instrument and Electronics. D’après le magazine Flight Global, cinq sorties au-dessus de la mer Jaune ont été effectuées au cours du mois de juin, depuis l’aéroport international d’Incheon.

Cela étant, KAI n’a pas trop de temps à perdre étant donné que la mise en service du KF-21 est attendue en 2026, année à partir de laquelle les premiers F-4 Phantom II et les F-5E/F Tiger II commenceront à être retrirés de l’inventaire de la force aérienne sud-coréenne [RoKAF]. Au total, celle-ci en attend 120 exemplaires, auxquels s’ajouteront une cinquantaine d’autres destinés à l’Indonésie, qui s’est associée à ce programme.

En outre, il n’est pas exclu que les F-16 de la RoKAF soient également remplacés par des KF-21. En tout cas, KAI estime que son futur avion de combat en a le potentiel.

Pour rappel, le KF-21 est le fruit d’un progamme de 7,56 milliards de dollars, financé à hauteur de 60% par Séoul et de 20% par Jakarka, la différence étant prise en charge par les industriels impliqués. Environ 65% de ses composants sont de conception locale, dont le radar AESA, la suite de guerre électronique et les nacelles de ciblage et de reconnaissance. Quant aux moteurs F-414-400K, ils sont produits par Hanwha Techwin, grâce à une licence obtenue auprès de l’américain GE Aviation.

Si son profil peut faire penser à celui du F-22 de Lockheed-Martin, le KF-21 n’est pas considéré comme étant un avion de 5e génération. Ne disposant pas de soute à munitions, il est doté de dix points d’emports externes qui dégradent la furtivité dont il pourrait se prévaloir.

Justement, à propos d’avions de cinquième génération. Séoul envisage l’acquisition de 20 chasseurs-bombardiers F-35A supplémentaires [au block IV], en plus de quarante déjà commandés auprès de Lockheed-Martin. Jusqu’alors, il était question pour le ministère sud-coréen de la Défense de se procurer 20 exemplaires de la version STOVL [décollage court et atterrissage vertical] de cet appareil, afin de se doter de capacités aéronavales.

France24 - Monde

Emmanuel Macron sous le feu des critiques, suite aux révélations des "Uber files"

Publié le : 11/07/2022 - 12:52Modifié le : 11/07/2022 - 12:54

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Alors qu’il était ministre de l'Économie et des Finances, Emmanuel Macron a discrètement œuvré pour faciliter l'implantation en France d'Uber, selon une enquête du Monde. Des révélations qui suscitent, depuis dimanche, une vague d’indignation au sein de la classe politique française.

Un accord secret qui passe mal. Depuis la révélation, par le journal Le Monde, dimanche 10 juillet, d’un deal entre Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie et des Finances, et les dirigeants d’Uber pour faciliter l’implantation du géant du VTC en France, le président est sous le feu des critiques.

Alors que la gauche fustige un gouvernement "main dans la main avec les lobbies", la droite appelle le président à "rendre des comptes". L’ancien secrétaire d'État en charge des Transports, Alain Vidalies, qui supervisait le dossier affirme, quant à lui, "tomber des nues".

Un président "lobbyiste"

En concluant un accord "gagnant-gagnant" avec Emmanuel Macron, l’entreprise américaine aurait accepté d'arrêter en France son service UberPop (service de chauffeur occasionnel), visé par des procédures légales, en échange d'une simplification des conditions nécessaires pour obtenir une licence de VTC.

"Il n'y a pas de deal, il n'y a pas de contrepartie, il y a un ministre qui a reçu de grands chefs d'entreprise et c'est normal", a affirmé, lundi 11 juillet, la patronne des députés Renaissance, Aurore Bergé, défendant l'action d'Emmanuel Macron. 

"Il n'y a aucun "deal". Il y a un ministre de l'économie qui a reçu, publiquement une entreprise qui voulait s'implanter, développer un service plébiscité par les Français, et créer de l'emploi. Et un président qui a garanti les droits sociaux de ces salariés."#UberFiles pic.twitter.com/beCc8B057F

July 11, 2022

Mais pour la gauche de la gauche, ces révélations apportent une nouvelle preuve de l’influence exercée par le grand capital sur le gouvernement actuel.

La patronne des députés LFI, Mathilde Panot, a quant à elle dénoncé sur Twitter un "pillage du pays", Emmanuel Macron ayant été, selon elle, à la fois "conseiller et ministre de François Hollande et lobbyiste pour multinationale états-unienne visant à déréguler durablement le droit du travail".

Un projet qui "continue aujourd'hui" a dénoncé son collègue Insoumis François Ruffin, fustigeant un gouvernement "main dans la main avec les lobbies".

A Bercy, Macron a servi Uber, révèle Le Monde. Mais ca continue aujourd'hui: contre la Commission européenne, qui s'oppose à la reconnaissance des travailleurs des plate-formes comme salariés? Borne et Macron, main dans la main avec les lobbies d'Uber et compagnie. #UberFiles

July 10, 2022

Le numéro un du PCF, Fabien Roussel, a relayé des "révélations accablantes sur le rôle actif joué par Emmanuel Macron, alors ministre, pour faciliter le développement d'Uber en France", "contre toutes nos règles, tous nos acquis sociaux et contre les droits des travailleurs".

"Uber mériterait bien une petite commission d'enquête" parlementaire, selon le député communiste Pierre Dharréville.

Le président doit "rendre des comptes"

Plus discret, le parti d'opposition de droite Les Républicains, qui revendique une approche économique libérale, a appelé le président à "rendre des comptes à la Nation" par la voix de son vice-président Gilles Platret.  

Philippe Seguin écrivait que « l’État doit attaquer inlassablement les privilèges, combattre les féodalités, accorder la primauté aux mérites et à la vertu ». L’actuel président de la République illustre l’exact opposé. M. Macron doit rendre des comptes à la Nation. #UberFiles pic.twitter.com/76r6RtDh0E

July 10, 2022

Rejoignant les critiques exprimées par la France Insoumise , le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a jugé que "le parcours d'Emmanuel Macron a une cohérence, un fil rouge : servir des intérêts privés, souvent étrangers, avant les intérêts nationaux".

Autre figure de l'extrême droite française, Florian Philippot a lui aussi exprimé son indignation, appelant les oppositions à approuver la motion de censure contre le gouvernement, dont le vote aura lieu lundi. 

Si après les #UberFiles les oppositions ne votent pas la motion de censure aujourd’hui, je ne sais pas ce qu’il leur faut !Soyez responsables et votez-la ! Mettez la Macronie à terre !

July 11, 2022

Discutée dans l'Hémicycle à partir de 16 h 00, cette motion à été déposée par la coalition de gauche Nupes contre la Première ministre, Élisabeth Borne, à qui elle reproche de ne pas avoir sollicité de vote de confiance, la semaine dernière, lors de sa déclaration de politique générale. La motion n'a quasiment aucune chance d'aboutir, faute de soutien des groupes RN et LR. 

Avec AFP

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"Uber Files" : "Des méthodes brutales pour imposer le fait accompli"

UberFiles : des médias révèlent des liens privilégiés entre Emmanuel Macron et le géant des VTC

BOURSE

L'entrée en Bourse d'Uber en dit long sur les finances du roi des VTC

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À son tour, la Lettonie rétablit le service militaire obligatoire

par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022

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Ces dernières années, plusieurs pays européens se sont interrogés sur le bien-fondé de la conscription, estimant qu’une armée professionnelle serait plus efficace pour assurer leur défense. Tel a notamment été le cas de l’Allemagne, de la Suède, de la Lettonie, de la Suisse et de l’Autriche.

Un tel débat a aussi cours en France, où, au gré des enquêtes d’opinion, environ deux tiers des personnes interrogées se disent favorables au retour du service militaire, suspendu en 2001. D’ailleurs, en 2017, le candidat Emmanuel Macron avait mis sur ce sujet sur la table, en proposant de mettre en place un « service militaire universel » obligatoire, d’une durée d’un mois. Finalement, il aura été décidé de créer un « Service national universel » [SNU]… Pour autant, lors de la « primaire » du parti « Les Républicains » pour la dernière élection présidentielle, Michel Barnier propose de rétablir la conscription. Ce qui paraît très compliqué en l’état actuel des choses, nombre de casernes et autres bases ayant été fermées [et vendues parfois pour l’euro symbolique]…

Par ailleurs, tant en Suisse qu’en Autriche, les électeurs ont massivement voté pour maintenir la conscription quand leur avis leur avait été démandé. L’Allemagne a mis un terme au service militaire en 2011, quasiment au même moment que la Suède… qui l’a depuis rétabli… alors que, à Berlin, on s’interroge.

Cela étant, la Suède n’est pas un cas isolé. La Lituanie avait aussi décidé de professionnaliser ses forces armées, après son adhésion à l’Otan. Un choix que l’Estonie se garda de faire… Et l’annexion de la Crimée par la Russie lui aura finalement donné raison… Vilnius ayant décidé de rétablir un service militaire obligatoire en 2015.

Comme la Lituanie, la Lettonie avait également opté pour des forces armées professionnelles, fortes d’à peine 7’500 militaires, complétées par une Garde nationale formée par des volontaires. Mais Riga ne changea pas d’avis pour autant après l’affaire de la Crimée. D’autant plus que l’Otan allait alors déployer un groupe tactique multinational sur son sol… Mais l’évolution du contexte international, marqué par l’invasion de l’Ukraine et les tensions dans la région de la Baltique, auront eu raison des dernières réserves lettones sur sur ce sujet.

En effet, le 5 juillet, le ministre letton de la Défense, Artis Pabriks, a annoncé que le service militaire obligatoire serait rétabli en 2023. Cependant, cela se fera de manière progressive. Dans un premier temps, il sera fait appel à des volontaires, âgés de 18 à 27 ans. Puis, après une montée en puissance devant durer cinq ans, la conscription concernera tous les jeunes Lettons [les jeunes femmes ne pouvant servir que sur la base du volontariat].

D’après M. Pabriks, ce service militaire obligatoire devrait coûter entre 100 et 120 millions d’euros une fois qu’il aura atteint son régime de croisière.

« Nous vivons dans un pays libre et démocratique voisin d’un pays qui n’a pas abandonné ses traditions impériales. Si nous ne voulons pas que notre liberté nous soit enlevée, chaque citoyen doit faire quelque chose pour défendre ses droits. […] La présence d’alliés s’est accrue, et cela signifie des garanties, mais notre tâche est de montrer que nous considérons très sérieusement notre défense », a justifié le ministre.

À son tour, la Lettonie rétablit le service militaire obligatoire

par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022

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Ces dernières années, plusieurs pays européens se sont interrogés sur le bien-fondé de la conscription, estimant qu’une armée professionnelle serait plus efficace pour assurer leur défense. Tel a notamment été le cas de l’Allemagne, de la Suède, de la Lettonie, de la Suisse et de l’Autriche.

Un tel débat a aussi cours en France, où, au gré des enquêtes d’opinion, environ deux tiers des personnes interrogées se disent favorables au retour du service militaire, suspendu en 2001. D’ailleurs, en 2017, le candidat Emmanuel Macron avait mis sur ce sujet sur la table, en proposant de mettre en place un « service militaire universel » obligatoire, d’une durée d’un mois. Finalement, il aura été décidé de créer un « Service national universel » [SNU]… Pour autant, lors de la « primaire » du parti « Les Républicains » pour la dernière élection présidentielle, Michel Barnier propose de rétablir la conscription. Ce qui paraît très compliqué en l’état actuel des choses, nombre de casernes et autres bases ayant été fermées [et vendues parfois pour l’euro symbolique]…

Par ailleurs, tant en Suisse qu’en Autriche, les électeurs ont massivement voté pour maintenir la conscription quand leur avis leur avait été démandé. L’Allemagne a mis un terme au service militaire en 2011, quasiment au même moment que la Suède… qui l’a depuis rétabli… alors que, à Berlin, on s’interroge.

Cela étant, la Suède n’est pas un cas isolé. La Lituanie avait aussi décidé de professionnaliser ses forces armées, après son adhésion à l’Otan. Un choix que l’Estonie se garda de faire… Et l’annexion de la Crimée par la Russie lui aura finalement donné raison… Vilnius ayant décidé de rétablir un service militaire obligatoire en 2015.

Comme la Lituanie, la Lettonie avait également opté pour des forces armées professionnelles, fortes d’à peine 7’500 militaires, complétées par une Garde nationale formée par des volontaires. Mais Riga ne changea pas d’avis pour autant après l’affaire de la Crimée. D’autant plus que l’Otan allait alors déployer un groupe tactique multinational sur son sol… Mais l’évolution du contexte international, marqué par l’invasion de l’Ukraine et les tensions dans la région de la Baltique, auront eu raison des dernières réserves lettones sur sur ce sujet.

En effet, le 5 juillet, le ministre letton de la Défense, Artis Pabriks, a annoncé que le service militaire obligatoire serait rétabli en 2023. Cependant, cela se fera de manière progressive. Dans un premier temps, il sera fait appel à des volontaires, âgés de 18 à 27 ans. Puis, après une montée en puissance devant durer cinq ans, la conscription concernera tous les jeunes Lettons [les jeunes femmes ne pouvant servir que sur la base du volontariat].

D’après M. Pabriks, ce service militaire obligatoire devrait coûter entre 100 et 120 millions d’euros une fois qu’il aura atteint son régime de croisière.

« Nous vivons dans un pays libre et démocratique voisin d’un pays qui n’a pas abandonné ses traditions impériales. Si nous ne voulons pas que notre liberté nous soit enlevée, chaque citoyen doit faire quelque chose pour défendre ses droits. […] La présence d’alliés s’est accrue, et cela signifie des garanties, mais notre tâche est de montrer que nous considérons très sérieusement notre défense », a justifié le ministre.

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Ces dernières années, plusieurs pays européens se sont interrogés sur le bien-fondé de la conscription, estimant qu’une armée professionnelle serait plus efficace pour assurer leur défense. Tel a notamment été le cas de l’Allemagne, de la Suède, de la Lettonie, de la Suisse et de l’Autriche.

Un tel débat a aussi cours en France, où, au gré des enquêtes d’opinion, environ deux tiers des personnes interrogées se disent favorables au retour du service militaire, suspendu en 2001. D’ailleurs, en 2017, le candidat Emmanuel Macron avait mis sur ce sujet sur la table, en proposant de mettre en place un « service militaire universel » obligatoire, d’une durée d’un mois. Finalement, il aura été décidé de créer un « Service national universel » [SNU]… Pour autant, lors de la « primaire » du parti « Les Républicains » pour la dernière élection présidentielle, Michel Barnier propose de rétablir la conscription. Ce qui paraît très compliqué en l’état actuel des choses, nombre de casernes et autres bases ayant été fermées [et vendues parfois pour l’euro symbolique]…

Par ailleurs, tant en Suisse qu’en Autriche, les électeurs ont massivement voté pour maintenir la conscription quand leur avis leur avait été démandé. L’Allemagne a mis un terme au service militaire en 2011, quasiment au même moment que la Suède… qui l’a depuis rétabli… alors que, à Berlin, on s’interroge.

Cela étant, la Suède n’est pas un cas isolé. La Lituanie avait aussi décidé de professionnaliser ses forces armées, après son adhésion à l’Otan. Un choix que l’Estonie se garda de faire… Et l’annexion de la Crimée par la Russie lui aura finalement donné raison… Vilnius ayant décidé de rétablir un service militaire obligatoire en 2015.

Comme la Lituanie, la Lettonie avait également opté pour des forces armées professionnelles, fortes d’à peine 7’500 militaires, complétées par une Garde nationale formée par des volontaires. Mais Riga ne changea pas d’avis pour autant après l’affaire de la Crimée. D’autant plus que l’Otan allait alors déployer un groupe tactique multinational sur son sol… Mais l’évolution du contexte international, marqué par l’invasion de l’Ukraine et les tensions dans la région de la Baltique, auront eu raison des dernières réserves lettones sur sur ce sujet.

En effet, le 5 juillet, le ministre letton de la Défense, Artis Pabriks, a annoncé que le service militaire obligatoire serait rétabli en 2023. Cependant, cela se fera de manière progressive. Dans un premier temps, il sera fait appel à des volontaires, âgés de 18 à 27 ans. Puis, après une montée en puissance devant durer cinq ans, la conscription concernera tous les jeunes Lettons [les jeunes femmes ne pouvant servir que sur la base du volontariat].

D’après M. Pabriks, ce service militaire obligatoire devrait coûter entre 100 et 120 millions d’euros une fois qu’il aura atteint son régime de croisière.

« Nous vivons dans un pays libre et démocratique voisin d’un pays qui n’a pas abandonné ses traditions impériales. Si nous ne voulons pas que notre liberté nous soit enlevée, chaque citoyen doit faire quelque chose pour défendre ses droits. […] La présence d’alliés s’est accrue, et cela signifie des garanties, mais notre tâche est de montrer que nous considérons très sérieusement notre défense », a justifié le ministre.

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Ces dernières années, plusieurs pays européens se sont interrogés sur le bien-fondé de la conscription, estimant qu’une armée professionnelle serait plus efficace pour assurer leur défense. Tel a notamment été le cas de l’Allemagne, de la Suède, de la Lettonie, de la Suisse et de l’Autriche.

Un tel débat a aussi cours en France, où, au gré des enquêtes d’opinion, environ deux tiers des personnes interrogées se disent favorables au retour du service militaire, suspendu en 2001. D’ailleurs, en 2017, le candidat Emmanuel Macron avait mis sur ce sujet sur la table, en proposant de mettre en place un « service militaire universel » obligatoire, d’une durée d’un mois. Finalement, il aura été décidé de créer un « Service national universel » [SNU]… Pour autant, lors de la « primaire » du parti « Les Républicains » pour la dernière élection présidentielle, Michel Barnier propose de rétablir la conscription. Ce qui paraît très compliqué en l’état actuel des choses, nombre de casernes et autres bases ayant été fermées [et vendues parfois pour l’euro symbolique]…

Par ailleurs, tant en Suisse qu’en Autriche, les électeurs ont massivement voté pour maintenir la conscription quand leur avis leur avait été démandé. L’Allemagne a mis un terme au service militaire en 2011, quasiment au même moment que la Suède… qui l’a depuis rétabli… alors que, à Berlin, on s’interroge.

Cela étant, la Suède n’est pas un cas isolé. La Lituanie avait aussi décidé de professionnaliser ses forces armées, après son adhésion à l’Otan. Un choix que l’Estonie se garda de faire… Et l’annexion de la Crimée par la Russie lui aura finalement donné raison… Vilnius ayant décidé de rétablir un service militaire obligatoire en 2015.

Comme la Lituanie, la Lettonie avait également opté pour des forces armées professionnelles, fortes d’à peine 7’500 militaires, complétées par une Garde nationale formée par des volontaires. Mais Riga ne changea pas d’avis pour autant après l’affaire de la Crimée. D’autant plus que l’Otan allait alors déployer un groupe tactique multinational sur son sol… Mais l’évolution du contexte international, marqué par l’invasion de l’Ukraine et les tensions dans la région de la Baltique, auront eu raison des dernières réserves lettones sur sur ce sujet.

En effet, le 5 juillet, le ministre letton de la Défense, Artis Pabriks, a annoncé que le service militaire obligatoire serait rétabli en 2023. Cependant, cela se fera de manière progressive. Dans un premier temps, il sera fait appel à des volontaires, âgés de 18 à 27 ans. Puis, après une montée en puissance devant durer cinq ans, la conscription concernera tous les jeunes Lettons [les jeunes femmes ne pouvant servir que sur la base du volontariat].

D’après M. Pabriks, ce service militaire obligatoire devrait coûter entre 100 et 120 millions d’euros une fois qu’il aura atteint son régime de croisière.

« Nous vivons dans un pays libre et démocratique voisin d’un pays qui n’a pas abandonné ses traditions impériales. Si nous ne voulons pas que notre liberté nous soit enlevée, chaque citoyen doit faire quelque chose pour défendre ses droits. […] La présence d’alliés s’est accrue, et cela signifie des garanties, mais notre tâche est de montrer que nous considérons très sérieusement notre défense », a justifié le ministre.

BBC

Paul Pogba: Midfielder joins Juventus from Manchester United on free transfer

Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section European Football

Paul Pogba has rejoined Juventus on a free transfer for four years after his Manchester United contract expired.

The 29-year-old France midfielder won the Serie A title twice with the Italian giants before a then world-record £89m transfer to United in 2016.

He flew in to Turin on Friday for his medical before the announcement on Monday.

Pogba had not featured for United since April after struggling with injury and sporadic form.

Juventus said: "When we say goodbye after an intense adventure shared together, there is always a glimmer of hope that we will see each other again, sooner or later.

"He left as a boy and returns as a man and a champion, but there is one thing that has not changed - the desire to write unforgettable pages of club history together once more. Pogba is back and we couldn't be happier."

United and Pogba were unable to agree on a new contract and the club confirmed at the start of June that he would leave as a free agent this summer.

Pogba, who joined the United academy from Le Havre as a 16-year-old in 2009, helped them to win the EFL Cup and Europa League in his first season back at the club, but they would prove to be the only trophies he won in his second spell.

A disagreement with then United manager Jose Mourinho saw him lose the vice-captaincy in 2018, before injuries and patchy form reduced his impact.

Pogba, who has 91 international caps, was influential as France won the World Cup in Russia in 2018.

He went on to score 16 goals for United in the 2018-19 campaign, but over the last three seasons scored just eight goals from 91 appearances, with one from 27 last term.

Pogba scored 39 goals in 233 appearances across his two spells at the club, but his final home appearance against Norwich City in April saw him jeered by United supporters as he was substituted.

Juventus finished fourth in Serie A for the second straight season, 16 points behind champions AC Milan.

They had been Italian champions for the preceding nine seasons, with Pogba playing a key role in their title wins from 2012-13 to 2015-16.

Opex 360

La Marine nationale veut renforcer ses liens avec son homologue allemande… qui va de nouveau se concentrer sur la Baltique

par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022

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Par rapport à ses relations avec l’US Navy, et au-delà des exercices menés dans le cadre de l’Otan, la Marine nationale entretient des liens assez timides avec son homologue allemande, la Deutsche Marine, même si cette dernière déploie ponctuellement une frégate au sein du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle [cela étant, d’autres marines européennes en font autant…, nldr].

Ces liens auraient cependant pu prendre une autre ampleur si Berlin avait accepté les quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 proposés par Paris, afin de préserver le programme franco-allemand MAWS [Maritime Airborne Warfare System], désormais menacé par la commande de cinq P-8A Poseidon auprès de l’américain Boeing.

Quoi qu’il en soit, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a fait état, ce 5 juillet, de ses premiers échanges avec l’amiral allemand Jan C. Kaack, lequel a pris les rênes de la Deutsche Marine il y a maintenant plus de trois mois… Ce qui ne témoigne pas d’une forte proximité.

Reste que ce premier échange a été l’occasion de « réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations », a indiqué l’amiral Vandier via Twitter.

Ainsi, il est question de « multiplier » les exercices de haut niveau lors des déploiements du groupe aéronaval ou lors des « relèves de bâtiments en opération Irini ou FINUL ».

Premiers échanges avec mon homologue 🇩🇪, le vice-amiral d'escadre Jan C. Kaack, @chiefdeunavy. L'occasion de réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations.⤵️ pic.twitter.com/zOT5R1GIRK

— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) July 4, 2022

Pour rappel, si la Marine nationale participe à l’opération navale européenne Irini, menée en Méditerranée centrale pour surveiller l’embargo sur les armes imposé à la Libye par les Nations unies, elle n’est pas partie prenante à la « Maritime Task Force » [MTF] de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL], contrairement à la Deutsche Marine, qui en assuré le commandement en 2021.

Cette coopération entre la Marine nationale et la Deutsche Marine devrait se traduire par la qualification, en France, des équipages allemands d’hélicoptères NH-90. En outre, l’École navale continuera d’accueillir des élèves officiers venus d’outre-Rhin. À ce sujet, l’amiral Vandier a souligné qu’il s’agira « d’entretenir une connaissance mutuelle à long terme avec le réseau d’officiers ayant suivi une scolarité croisée en France et en Allemagne ».

Enfin, le CEMM a confirmé la « participation de la Deutsche Marine au prochain déploiement du groupe aéronaval », ce qui, selon lui, « illustre cette volonté de créer des synergie entre nos deux marines ».

Cela étant, dans une allocution prononcée la semaine passée, pour marquer son centième jour passé à la tête de la marine allemande, l’amiral Kaack a précisé ses priorités pour l’avenir. Et, visiblement, il entend mettre l’accent sur les opérations en mer Baltique ainsi que sur celles menées dans le cadre de l’Otan.

« Certains jeunes officiers connaissent la zone maritime au large de Beyrouth comme leur poche mais ils ne savent pas où se situent Svendborgsund et les hauts-fonds dangereux du Kattegat », a relevé l’amiral Kaack.

Par ailleurs, le chef de la Deutsche Marine a dit attendre beaucoup du fonds spécial de 100 milliards d’euros, qui doit permettre de rémédier aux nombreuses lacunes de la Bundeswehr. Selon lui, ces « nouveaux moyens permettront de disposer d’une marine puissante et pérenne », avec notamment une disponibilité accrue des navires et, à plus long terme, un format revu à la hausse, avec deux sous-marins de type 212CD, trois corvettes K-130 et deux frégates anti-sous-marines F126 suppémentaires.

La Marine nationale veut renforcer ses liens avec son homologue allemande… qui va de nouveau se concentrer sur la Baltique

par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Par rapport à ses relations avec l’US Navy, et au-delà des exercices menés dans le cadre de l’Otan, la Marine nationale entretient des liens assez timides avec son homologue allemande, la Deutsche Marine, même si cette dernière déploie ponctuellement une frégate au sein du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle [cela étant, d’autres marines européennes en font autant…, nldr].

Ces liens auraient cependant pu prendre une autre ampleur si Berlin avait accepté les quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 proposés par Paris, afin de préserver le programme franco-allemand MAWS [Maritime Airborne Warfare System], désormais menacé par la commande de cinq P-8A Poseidon auprès de l’américain Boeing.

Quoi qu’il en soit, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a fait état, ce 5 juillet, de ses premiers échanges avec l’amiral allemand Jan C. Kaack, lequel a pris les rênes de la Deutsche Marine il y a maintenant plus de trois mois… Ce qui ne témoigne pas d’une forte proximité.

Reste que ce premier échange a été l’occasion de « réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations », a indiqué l’amiral Vandier via Twitter.

Ainsi, il est question de « multiplier » les exercices de haut niveau lors des déploiements du groupe aéronaval ou lors des « relèves de bâtiments en opération Irini ou FINUL ».

Premiers échanges avec mon homologue 🇩🇪, le vice-amiral d'escadre Jan C. Kaack, @chiefdeunavy. L'occasion de réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations.⤵️ pic.twitter.com/zOT5R1GIRK

— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) July 4, 2022

Pour rappel, si la Marine nationale participe à l’opération navale européenne Irini, menée en Méditerranée centrale pour surveiller l’embargo sur les armes imposé à la Libye par les Nations unies, elle n’est pas partie prenante à la « Maritime Task Force » [MTF] de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL], contrairement à la Deutsche Marine, qui en assuré le commandement en 2021.

Cette coopération entre la Marine nationale et la Deutsche Marine devrait se traduire par la qualification, en France, des équipages allemands d’hélicoptères NH-90. En outre, l’École navale continuera d’accueillir des élèves officiers venus d’outre-Rhin. À ce sujet, l’amiral Vandier a souligné qu’il s’agira « d’entretenir une connaissance mutuelle à long terme avec le réseau d’officiers ayant suivi une scolarité croisée en France et en Allemagne ».

Enfin, le CEMM a confirmé la « participation de la Deutsche Marine au prochain déploiement du groupe aéronaval », ce qui, selon lui, « illustre cette volonté de créer des synergie entre nos deux marines ».

Cela étant, dans une allocution prononcée la semaine passée, pour marquer son centième jour passé à la tête de la marine allemande, l’amiral Kaack a précisé ses priorités pour l’avenir. Et, visiblement, il entend mettre l’accent sur les opérations en mer Baltique ainsi que sur celles menées dans le cadre de l’Otan.

« Certains jeunes officiers connaissent la zone maritime au large de Beyrouth comme leur poche mais ils ne savent pas où se situent Svendborgsund et les hauts-fonds dangereux du Kattegat », a relevé l’amiral Kaack.

Par ailleurs, le chef de la Deutsche Marine a dit attendre beaucoup du fonds spécial de 100 milliards d’euros, qui doit permettre de rémédier aux nombreuses lacunes de la Bundeswehr. Selon lui, ces « nouveaux moyens permettront de disposer d’une marine puissante et pérenne », avec notamment une disponibilité accrue des navires et, à plus long terme, un format revu à la hausse, avec deux sous-marins de type 212CD, trois corvettes K-130 et deux frégates anti-sous-marines F126 suppémentaires.

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Par rapport à ses relations avec l’US Navy, et au-delà des exercices menés dans le cadre de l’Otan, la Marine nationale entretient des liens assez timides avec son homologue allemande, la Deutsche Marine, même si cette dernière déploie ponctuellement une frégate au sein du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle [cela étant, d’autres marines européennes en font autant…, nldr].

Ces liens auraient cependant pu prendre une autre ampleur si Berlin avait accepté les quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 proposés par Paris, afin de préserver le programme franco-allemand MAWS [Maritime Airborne Warfare System], désormais menacé par la commande de cinq P-8A Poseidon auprès de l’américain Boeing.

Quoi qu’il en soit, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a fait état, ce 5 juillet, de ses premiers échanges avec l’amiral allemand Jan C. Kaack, lequel a pris les rênes de la Deutsche Marine il y a maintenant plus de trois mois… Ce qui ne témoigne pas d’une forte proximité.

Reste que ce premier échange a été l’occasion de « réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations », a indiqué l’amiral Vandier via Twitter.

Ainsi, il est question de « multiplier » les exercices de haut niveau lors des déploiements du groupe aéronaval ou lors des « relèves de bâtiments en opération Irini ou FINUL ».

Premiers échanges avec mon homologue 🇩🇪, le vice-amiral d'escadre Jan C. Kaack, @chiefdeunavy. L'occasion de réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations.⤵️ pic.twitter.com/zOT5R1GIRK

— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) July 4, 2022

Pour rappel, si la Marine nationale participe à l’opération navale européenne Irini, menée en Méditerranée centrale pour surveiller l’embargo sur les armes imposé à la Libye par les Nations unies, elle n’est pas partie prenante à la « Maritime Task Force » [MTF] de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL], contrairement à la Deutsche Marine, qui en assuré le commandement en 2021.

Cette coopération entre la Marine nationale et la Deutsche Marine devrait se traduire par la qualification, en France, des équipages allemands d’hélicoptères NH-90. En outre, l’École navale continuera d’accueillir des élèves officiers venus d’outre-Rhin. À ce sujet, l’amiral Vandier a souligné qu’il s’agira « d’entretenir une connaissance mutuelle à long terme avec le réseau d’officiers ayant suivi une scolarité croisée en France et en Allemagne ».

Enfin, le CEMM a confirmé la « participation de la Deutsche Marine au prochain déploiement du groupe aéronaval », ce qui, selon lui, « illustre cette volonté de créer des synergie entre nos deux marines ».

Cela étant, dans une allocution prononcée la semaine passée, pour marquer son centième jour passé à la tête de la marine allemande, l’amiral Kaack a précisé ses priorités pour l’avenir. Et, visiblement, il entend mettre l’accent sur les opérations en mer Baltique ainsi que sur celles menées dans le cadre de l’Otan.

« Certains jeunes officiers connaissent la zone maritime au large de Beyrouth comme leur poche mais ils ne savent pas où se situent Svendborgsund et les hauts-fonds dangereux du Kattegat », a relevé l’amiral Kaack.

Par ailleurs, le chef de la Deutsche Marine a dit attendre beaucoup du fonds spécial de 100 milliards d’euros, qui doit permettre de rémédier aux nombreuses lacunes de la Bundeswehr. Selon lui, ces « nouveaux moyens permettront de disposer d’une marine puissante et pérenne », avec notamment une disponibilité accrue des navires et, à plus long terme, un format revu à la hausse, avec deux sous-marins de type 212CD, trois corvettes K-130 et deux frégates anti-sous-marines F126 suppémentaires.

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Par rapport à ses relations avec l’US Navy, et au-delà des exercices menés dans le cadre de l’Otan, la Marine nationale entretient des liens assez timides avec son homologue allemande, la Deutsche Marine, même si cette dernière déploie ponctuellement une frégate au sein du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle [cela étant, d’autres marines européennes en font autant…, nldr].

Ces liens auraient cependant pu prendre une autre ampleur si Berlin avait accepté les quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 proposés par Paris, afin de préserver le programme franco-allemand MAWS [Maritime Airborne Warfare System], désormais menacé par la commande de cinq P-8A Poseidon auprès de l’américain Boeing.

Quoi qu’il en soit, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a fait état, ce 5 juillet, de ses premiers échanges avec l’amiral allemand Jan C. Kaack, lequel a pris les rênes de la Deutsche Marine il y a maintenant plus de trois mois… Ce qui ne témoigne pas d’une forte proximité.

Reste que ce premier échange a été l’occasion de « réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations », a indiqué l’amiral Vandier via Twitter.

Ainsi, il est question de « multiplier » les exercices de haut niveau lors des déploiements du groupe aéronaval ou lors des « relèves de bâtiments en opération Irini ou FINUL ».

Premiers échanges avec mon homologue 🇩🇪, le vice-amiral d'escadre Jan C. Kaack, @chiefdeunavy. L'occasion de réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations.⤵️ pic.twitter.com/zOT5R1GIRK

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Premiers échanges avec mon homologue 🇩🇪, le vice-amiral d'escadre Jan C. Kaack, @chiefdeunavy. L'occasion de réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations.⤵️ pic.twitter.com/zOT5R1GIRK

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— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) July 4, 2022

July 4, 2022

Pour rappel, si la Marine nationale participe à l’opération navale européenne Irini, menée en Méditerranée centrale pour surveiller l’embargo sur les armes imposé à la Libye par les Nations unies, elle n’est pas partie prenante à la « Maritime Task Force » [MTF] de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL], contrairement à la Deutsche Marine, qui en assuré le commandement en 2021.

Cette coopération entre la Marine nationale et la Deutsche Marine devrait se traduire par la qualification, en France, des équipages allemands d’hélicoptères NH-90. En outre, l’École navale continuera d’accueillir des élèves officiers venus d’outre-Rhin. À ce sujet, l’amiral Vandier a souligné qu’il s’agira « d’entretenir une connaissance mutuelle à long terme avec le réseau d’officiers ayant suivi une scolarité croisée en France et en Allemagne ».

Enfin, le CEMM a confirmé la « participation de la Deutsche Marine au prochain déploiement du groupe aéronaval », ce qui, selon lui, « illustre cette volonté de créer des synergie entre nos deux marines ».

Cela étant, dans une allocution prononcée la semaine passée, pour marquer son centième jour passé à la tête de la marine allemande, l’amiral Kaack a précisé ses priorités pour l’avenir. Et, visiblement, il entend mettre l’accent sur les opérations en mer Baltique ainsi que sur celles menées dans le cadre de l’Otan.

allocution prononcée

« Certains jeunes officiers connaissent la zone maritime au large de Beyrouth comme leur poche mais ils ne savent pas où se situent Svendborgsund et les hauts-fonds dangereux du Kattegat », a relevé l’amiral Kaack.

Par ailleurs, le chef de la Deutsche Marine a dit attendre beaucoup du fonds spécial de 100 milliards d’euros, qui doit permettre de rémédier aux nombreuses lacunes de la Bundeswehr. Selon lui, ces « nouveaux moyens permettront de disposer d’une marine puissante et pérenne », avec notamment une disponibilité accrue des navires et, à plus long terme, un format revu à la hausse, avec deux sous-marins de type 212CD, trois corvettes K-130 et deux frégates anti-sous-marines F126 suppémentaires.

Opex 360

La hausse des dépenses militaires divise la coalition gouvernementale espagnole

par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022

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Après les dernières élections législatives françaises, de nombreux commentateurs politiques ont estimé que l’exécutif aurait du mal à gouverner au regard de la composition de l’Assemblée nationale, les partis soutenant le président Macron n’ayant pas obtenu la majorité absolue. Mais il existe des situations beaucoup plus compliquée ailleurs en Europe… Comme par exemple en Espagne.

En novembre 2019, ayant obtenu 28% des suffrages exprimés [et 120 députés], le Parti socialiste espagnol [PSOE], emmené par Pedro Sanchez, a dû s’allier à la formation « Unidas Podemos » [gauche radicale] pour former un gouvernement. Et donc négocier un accord de gouvernement. Ce qui a été fait, avec l’élaboration d’un projet politique mettant l’accent sur les sujets sociaux et sociétiaux.

Seulement, il n’en reste pas moins que le PSOE et Unidas Podemos ont de profondes divergences politiques. Si les socialistes espagnols sont favorables à l’Otan, ce n’est pas le cas de leurs alliés de la gauche radicale. En janvier, et alors que les tensions aux abords de l’Ukraine ne cessaient de croître, ces derniers ont défendu l’idée d’un retrait de l’Espagne de l’Alliance atlantique, tout en exprimant leur « rejet total » de l’envoi de six avions de combat de l’Ejército del Aire en Bulgarie et le déploiement d’une frégate de l’Armada Española en mer Noire.

Depuis, Podemos s’est opposé aux livraisons d’équipements militaires à l’Ukraine, avant de bouder, en mai, la cérémonie marquant le 40e anniversaire de l’adhésion de l’Espagne à l’Otan… et de manifester, fin juin, contre la tenue du sommet de l’Alliance à Madrid. Justement, à cette occosion, Pedro Sanchez, a confirmé que les dépenses militaires espagnoles seraient à portées à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris par l’ensemble des Alliés en 2014.

Seulement, l’Espagne part de très loin, le montant de son budget militaire, qui a cependant amorcé sa remontée en puissance, n’est que d’environ 13 milliards d’euros [1,03% du PIB] en 2022. En clair, il faudra donc l’augmenter progressivement jusqu’à au moins 26 milliards d’ici 2029, car telle est l’échéance fixée par M. Sanchez. « La guerre en Ukraine a ouvert les yeux des sociétés européennes et de la société espagnole : beaucoup ont compris que notre sécurité ne sera pas garantie indéfiniment », avait-il d’ailleurs justifié, lors du 40e anniversaire de l’adhésion de son pays à l’Otan.

Beaucoup ont compris… mais pas au sein de Podemos. D’où les tensions que traverse la coalition dirigée par M. Sanchez. En effet, le 5 juillet, et sans attendre le prochain cycle des discussions budgéraires qui s’annonce difficile, Madrid a annoncé le déblocage d’un enveloppe d’un milliard d’euros au bénéfice des forces armées espagnoles, afin de leur permettre de « faire face à toutes les dépenses extraordinaires » liées à la guerre en Ukraine. Et notamment celles liées au renforcement du flanc oriental de l’Otan.

Sauf que Podemos ne l’entend pas de cette oreille… Et plusieurs de ses responsables sont montés au créneau pour dénoncer cette décision. Ainsi, la ministre du Travail, Yolanda Diaz, a appelé à la tenue, sans délai, d’une réunion du comité de suivi de la coalition, chargé de veiller au respect de l’accord trouvé après les élections de novembre 2019.

« Dépenser de l’argent pour des armes à la demande d’une puissance étrangère plutôt que de l’investir dans de meilleurs soins de santé, l’éducation et la protection sociale n’est pas ce dont notre pays a besoin », a critiqué Ione Belarra, ministre des Droits sociaux et chef de Podemos. En outre, la formation de la gauche radicale espagnole affirme avoir appris le déblocage de ce milliard d’euros par la presse… Ce que le PSOE a démenti.

« Je ne peux pas croire qu’une force politique puisse être contre la garantie de la sécurité et de la protection de l’Espagne à un moment où les menaces ont augmenté d’une manière qu’on n’avait plus vue depuis des décennies », a rétorqué Jose Manuel Albares, le ministre [socialiste] des Affaires étrangères.

Quoi qu’il en soit, Podemos va visiblement à contre-courant de l’opinion publique espagnole, en particulier pour ce qui concerne l’Otan.

En effet, selon le baromètre de l’Institut royal Elcano [Real Instituto Elcano], 83% des personnes interrogés ont dit avoir un avis positif sur l’Otan. Et ce soutien s’établit à 66% parmi les sympathisants des partis de gauche.

La hausse des dépenses militaires divise la coalition gouvernementale espagnole

par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Après les dernières élections législatives françaises, de nombreux commentateurs politiques ont estimé que l’exécutif aurait du mal à gouverner au regard de la composition de l’Assemblée nationale, les partis soutenant le président Macron n’ayant pas obtenu la majorité absolue. Mais il existe des situations beaucoup plus compliquée ailleurs en Europe… Comme par exemple en Espagne.

En novembre 2019, ayant obtenu 28% des suffrages exprimés [et 120 députés], le Parti socialiste espagnol [PSOE], emmené par Pedro Sanchez, a dû s’allier à la formation « Unidas Podemos » [gauche radicale] pour former un gouvernement. Et donc négocier un accord de gouvernement. Ce qui a été fait, avec l’élaboration d’un projet politique mettant l’accent sur les sujets sociaux et sociétiaux.

Seulement, il n’en reste pas moins que le PSOE et Unidas Podemos ont de profondes divergences politiques. Si les socialistes espagnols sont favorables à l’Otan, ce n’est pas le cas de leurs alliés de la gauche radicale. En janvier, et alors que les tensions aux abords de l’Ukraine ne cessaient de croître, ces derniers ont défendu l’idée d’un retrait de l’Espagne de l’Alliance atlantique, tout en exprimant leur « rejet total » de l’envoi de six avions de combat de l’Ejército del Aire en Bulgarie et le déploiement d’une frégate de l’Armada Española en mer Noire.

Depuis, Podemos s’est opposé aux livraisons d’équipements militaires à l’Ukraine, avant de bouder, en mai, la cérémonie marquant le 40e anniversaire de l’adhésion de l’Espagne à l’Otan… et de manifester, fin juin, contre la tenue du sommet de l’Alliance à Madrid. Justement, à cette occosion, Pedro Sanchez, a confirmé que les dépenses militaires espagnoles seraient à portées à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris par l’ensemble des Alliés en 2014.

Seulement, l’Espagne part de très loin, le montant de son budget militaire, qui a cependant amorcé sa remontée en puissance, n’est que d’environ 13 milliards d’euros [1,03% du PIB] en 2022. En clair, il faudra donc l’augmenter progressivement jusqu’à au moins 26 milliards d’ici 2029, car telle est l’échéance fixée par M. Sanchez. « La guerre en Ukraine a ouvert les yeux des sociétés européennes et de la société espagnole : beaucoup ont compris que notre sécurité ne sera pas garantie indéfiniment », avait-il d’ailleurs justifié, lors du 40e anniversaire de l’adhésion de son pays à l’Otan.

Beaucoup ont compris… mais pas au sein de Podemos. D’où les tensions que traverse la coalition dirigée par M. Sanchez. En effet, le 5 juillet, et sans attendre le prochain cycle des discussions budgéraires qui s’annonce difficile, Madrid a annoncé le déblocage d’un enveloppe d’un milliard d’euros au bénéfice des forces armées espagnoles, afin de leur permettre de « faire face à toutes les dépenses extraordinaires » liées à la guerre en Ukraine. Et notamment celles liées au renforcement du flanc oriental de l’Otan.

Sauf que Podemos ne l’entend pas de cette oreille… Et plusieurs de ses responsables sont montés au créneau pour dénoncer cette décision. Ainsi, la ministre du Travail, Yolanda Diaz, a appelé à la tenue, sans délai, d’une réunion du comité de suivi de la coalition, chargé de veiller au respect de l’accord trouvé après les élections de novembre 2019.

« Dépenser de l’argent pour des armes à la demande d’une puissance étrangère plutôt que de l’investir dans de meilleurs soins de santé, l’éducation et la protection sociale n’est pas ce dont notre pays a besoin », a critiqué Ione Belarra, ministre des Droits sociaux et chef de Podemos. En outre, la formation de la gauche radicale espagnole affirme avoir appris le déblocage de ce milliard d’euros par la presse… Ce que le PSOE a démenti.

« Je ne peux pas croire qu’une force politique puisse être contre la garantie de la sécurité et de la protection de l’Espagne à un moment où les menaces ont augmenté d’une manière qu’on n’avait plus vue depuis des décennies », a rétorqué Jose Manuel Albares, le ministre [socialiste] des Affaires étrangères.

Quoi qu’il en soit, Podemos va visiblement à contre-courant de l’opinion publique espagnole, en particulier pour ce qui concerne l’Otan.

En effet, selon le baromètre de l’Institut royal Elcano [Real Instituto Elcano], 83% des personnes interrogés ont dit avoir un avis positif sur l’Otan. Et ce soutien s’établit à 66% parmi les sympathisants des partis de gauche.

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Après les dernières élections législatives françaises, de nombreux commentateurs politiques ont estimé que l’exécutif aurait du mal à gouverner au regard de la composition de l’Assemblée nationale, les partis soutenant le président Macron n’ayant pas obtenu la majorité absolue. Mais il existe des situations beaucoup plus compliquée ailleurs en Europe… Comme par exemple en Espagne.

En novembre 2019, ayant obtenu 28% des suffrages exprimés [et 120 députés], le Parti socialiste espagnol [PSOE], emmené par Pedro Sanchez, a dû s’allier à la formation « Unidas Podemos » [gauche radicale] pour former un gouvernement. Et donc négocier un accord de gouvernement. Ce qui a été fait, avec l’élaboration d’un projet politique mettant l’accent sur les sujets sociaux et sociétiaux.

Seulement, il n’en reste pas moins que le PSOE et Unidas Podemos ont de profondes divergences politiques. Si les socialistes espagnols sont favorables à l’Otan, ce n’est pas le cas de leurs alliés de la gauche radicale. En janvier, et alors que les tensions aux abords de l’Ukraine ne cessaient de croître, ces derniers ont défendu l’idée d’un retrait de l’Espagne de l’Alliance atlantique, tout en exprimant leur « rejet total » de l’envoi de six avions de combat de l’Ejército del Aire en Bulgarie et le déploiement d’une frégate de l’Armada Española en mer Noire.

Depuis, Podemos s’est opposé aux livraisons d’équipements militaires à l’Ukraine, avant de bouder, en mai, la cérémonie marquant le 40e anniversaire de l’adhésion de l’Espagne à l’Otan… et de manifester, fin juin, contre la tenue du sommet de l’Alliance à Madrid. Justement, à cette occosion, Pedro Sanchez, a confirmé que les dépenses militaires espagnoles seraient à portées à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris par l’ensemble des Alliés en 2014.

Seulement, l’Espagne part de très loin, le montant de son budget militaire, qui a cependant amorcé sa remontée en puissance, n’est que d’environ 13 milliards d’euros [1,03% du PIB] en 2022. En clair, il faudra donc l’augmenter progressivement jusqu’à au moins 26 milliards d’ici 2029, car telle est l’échéance fixée par M. Sanchez. « La guerre en Ukraine a ouvert les yeux des sociétés européennes et de la société espagnole : beaucoup ont compris que notre sécurité ne sera pas garantie indéfiniment », avait-il d’ailleurs justifié, lors du 40e anniversaire de l’adhésion de son pays à l’Otan.

Beaucoup ont compris… mais pas au sein de Podemos. D’où les tensions que traverse la coalition dirigée par M. Sanchez. En effet, le 5 juillet, et sans attendre le prochain cycle des discussions budgéraires qui s’annonce difficile, Madrid a annoncé le déblocage d’un enveloppe d’un milliard d’euros au bénéfice des forces armées espagnoles, afin de leur permettre de « faire face à toutes les dépenses extraordinaires » liées à la guerre en Ukraine. Et notamment celles liées au renforcement du flanc oriental de l’Otan.

Sauf que Podemos ne l’entend pas de cette oreille… Et plusieurs de ses responsables sont montés au créneau pour dénoncer cette décision. Ainsi, la ministre du Travail, Yolanda Diaz, a appelé à la tenue, sans délai, d’une réunion du comité de suivi de la coalition, chargé de veiller au respect de l’accord trouvé après les élections de novembre 2019.

« Dépenser de l’argent pour des armes à la demande d’une puissance étrangère plutôt que de l’investir dans de meilleurs soins de santé, l’éducation et la protection sociale n’est pas ce dont notre pays a besoin », a critiqué Ione Belarra, ministre des Droits sociaux et chef de Podemos. En outre, la formation de la gauche radicale espagnole affirme avoir appris le déblocage de ce milliard d’euros par la presse… Ce que le PSOE a démenti.

« Je ne peux pas croire qu’une force politique puisse être contre la garantie de la sécurité et de la protection de l’Espagne à un moment où les menaces ont augmenté d’une manière qu’on n’avait plus vue depuis des décennies », a rétorqué Jose Manuel Albares, le ministre [socialiste] des Affaires étrangères.

Quoi qu’il en soit, Podemos va visiblement à contre-courant de l’opinion publique espagnole, en particulier pour ce qui concerne l’Otan.

En effet, selon le baromètre de l’Institut royal Elcano [Real Instituto Elcano], 83% des personnes interrogés ont dit avoir un avis positif sur l’Otan. Et ce soutien s’établit à 66% parmi les sympathisants des partis de gauche.

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Après les dernières élections législatives françaises, de nombreux commentateurs politiques ont estimé que l’exécutif aurait du mal à gouverner au regard de la composition de l’Assemblée nationale, les partis soutenant le président Macron n’ayant pas obtenu la majorité absolue. Mais il existe des situations beaucoup plus compliquée ailleurs en Europe… Comme par exemple en Espagne.

En novembre 2019, ayant obtenu 28% des suffrages exprimés [et 120 députés], le Parti socialiste espagnol [PSOE], emmené par Pedro Sanchez, a dû s’allier à la formation « Unidas Podemos » [gauche radicale] pour former un gouvernement. Et donc négocier un accord de gouvernement. Ce qui a été fait, avec l’élaboration d’un projet politique mettant l’accent sur les sujets sociaux et sociétiaux.

Seulement, il n’en reste pas moins que le PSOE et Unidas Podemos ont de profondes divergences politiques. Si les socialistes espagnols sont favorables à l’Otan, ce n’est pas le cas de leurs alliés de la gauche radicale. En janvier, et alors que les tensions aux abords de l’Ukraine ne cessaient de croître, ces derniers ont défendu l’idée d’un retrait de l’Espagne de l’Alliance atlantique, tout en exprimant leur « rejet total » de l’envoi de six avions de combat de l’Ejército del Aire en Bulgarie et le déploiement d’une frégate de l’Armada Española en mer Noire.

Depuis, Podemos s’est opposé aux livraisons d’équipements militaires à l’Ukraine, avant de bouder, en mai, la cérémonie marquant le 40e anniversaire de l’adhésion de l’Espagne à l’Otan… et de manifester, fin juin, contre la tenue du sommet de l’Alliance à Madrid. Justement, à cette occosion, Pedro Sanchez, a confirmé que les dépenses militaires espagnoles seraient à portées à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris par l’ensemble des Alliés en 2014.

Seulement, l’Espagne part de très loin, le montant de son budget militaire, qui a cependant amorcé sa remontée en puissance, n’est que d’environ 13 milliards d’euros [1,03% du PIB] en 2022. En clair, il faudra donc l’augmenter progressivement jusqu’à au moins 26 milliards d’ici 2029, car telle est l’échéance fixée par M. Sanchez. « La guerre en Ukraine a ouvert les yeux des sociétés européennes et de la société espagnole : beaucoup ont compris que notre sécurité ne sera pas garantie indéfiniment », avait-il d’ailleurs justifié, lors du 40e anniversaire de l’adhésion de son pays à l’Otan.

Beaucoup ont compris… mais pas au sein de Podemos. D’où les tensions que traverse la coalition dirigée par M. Sanchez. En effet, le 5 juillet, et sans attendre le prochain cycle des discussions budgéraires qui s’annonce difficile, Madrid a annoncé le déblocage d’un enveloppe d’un milliard d’euros au bénéfice des forces armées espagnoles, afin de leur permettre de « faire face à toutes les dépenses extraordinaires » liées à la guerre en Ukraine. Et notamment celles liées au renforcement du flanc oriental de l’Otan.

Sauf que Podemos ne l’entend pas de cette oreille… Et plusieurs de ses responsables sont montés au créneau pour dénoncer cette décision. Ainsi, la ministre du Travail, Yolanda Diaz, a appelé à la tenue, sans délai, d’une réunion du comité de suivi de la coalition, chargé de veiller au respect de l’accord trouvé après les élections de novembre 2019.

« Dépenser de l’argent pour des armes à la demande d’une puissance étrangère plutôt que de l’investir dans de meilleurs soins de santé, l’éducation et la protection sociale n’est pas ce dont notre pays a besoin », a critiqué Ione Belarra, ministre des Droits sociaux et chef de Podemos. En outre, la formation de la gauche radicale espagnole affirme avoir appris le déblocage de ce milliard d’euros par la presse… Ce que le PSOE a démenti.

« Je ne peux pas croire qu’une force politique puisse être contre la garantie de la sécurité et de la protection de l’Espagne à un moment où les menaces ont augmenté d’une manière qu’on n’avait plus vue depuis des décennies », a rétorqué Jose Manuel Albares, le ministre [socialiste] des Affaires étrangères.

Quoi qu’il en soit, Podemos va visiblement à contre-courant de l’opinion publique espagnole, en particulier pour ce qui concerne l’Otan.

En effet, selon le baromètre de l’Institut royal Elcano [Real Instituto Elcano], 83% des personnes interrogés ont dit avoir un avis positif sur l’Otan. Et ce soutien s’établit à 66% parmi les sympathisants des partis de gauche.

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France24 - Monde

Pénuries, crise humanitaire, dynastie politique contestée : les raisons du chaos au Sri Lanka

Publié le : 11/07/2022 - 11:12

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La situation reste incertaine au Sri Lanka après les manifestations qui ont poussé le président Rajapaksa à annoncer sa démission prochaine. Des éléments pour comprendre comment le pays s'est retrouvé dans cette situation. 

Le Sri Lanka plongé dans l’incertitude. Le mouvement de protestation contre la crise économique qui fait rage depuis des mois le Sri Lanka où le président Gotabaya Rajapaksa a promis samedi de démissionner après l'invasion de sa résidence. Une crise sans précédent depuis l'indépendance en 1948 de cette île de 22 millions d'habitants.

À l’origine des manifestations, l’effondrement de l’économie sri-lankaise. Le secteur du tourisme, vital pour l'économie de l'île, a subi le contrecoup des attentats jihadistes d'avril 2019 contre des églises et des hôtels (279 morts dont 45 étrangers), puis de la pandémie de Covid-19.

À lire : Acculé par les crises économique et politique, le Sri Lanka à l'arrêt

• Pénuries

Les plus importantes réductions d'impôts de l'histoire de l'île, octroyées par Gotabaya Rajapaksa à son accession à la présidence, ont également vidé les coffres, et le Sri Lanka s'est retrouvé sans devises suffisantes pour importer ce dont il a besoin, que ce soit de la nourriture, des médicaments ou des combustibles.

Malgré une aide de l'Inde et d'autres pays, en avril 2022 le pays fait défaut sur le paiement de sa dette extérieure de 51 milliards de dollars, et cherche un renflouement auprès du Fonds monétaire international.

Conséquences, les Sri Lankais vivent depuis des mois avec des pénuries alimentaires et de médicaments, des coupures d'électricité faute de combustible pour les centrales, et une pénurie d'essence qui limite les déplacements.

L'inflation galopante (55 % sur le seul mois de juin) rend les rares choses qu'on peut encore trouver inaccessibles pour une grande partie de la population.

• Le risque d'une crise humanitaire

Les Nations unies ont averti que le pays était en danger de grave crise humanitaire, avec plus des trois quarts de la population ayant déjà dû réduire leur alimentation.

À son accession à la présidence, Gotabaya a nommé son frère Mahinda au poste de Premier ministre mais ce dernier a dû démissionner en mai après de très violents affrontements entre forces de l'ordre et manifestants.

Gotabaya Rajapaksa, 73 ans, président depuis 2019, est membre d'un clan qui domine la vie politique sri-lankaise depuis des décennies. Son frère Mahinda, 76 ans, le chef charismatique du clan, a été auparavant le président du pays une décennie durant, jusqu'en 2015. Il a considérablement endetté le pays, auprès de la Chine surtout envers laquelle d'énormes dettes ont été contractées pour financer des projets d'infrastructure faramineux et entachés de soupçons de corruption.

Mahinda est adulé par la majorité ethnique cinghalaise pour avoir écrasé en 2009 la guerilla des Tigres tamouls, mettant fin à 37 ans de guerre civile. Gotabaya - surnommé "Terminator" - était alors son principal lieutenant, occupant le poste influent de secrétaire du ministère de la Défense et contrôlant les forces armées et la police.

• Démission à venir du Premier ministre

Après des mois de manifestations, en mai des partisans du président s'en sont pris violemment aux manifestants. Neuf personnes ont été tuées et des centaines blessés dans ces affrontements, qui ont provoqué la démission du Premier ministre, Mahinda Rajapaksa.

Celui-ci a toutefois réussi à s'accrocher au pouvoir, nommant à la tête du gouvernement un vétéran de la politique, Ranil Wickremesinghe, jusqu'à samedi. Samedi 9 juillet, les manifestants, après l'avoir obligé à fuir le palais présidentiel qu'ils ont pris d'assaut, ont également mis le feu à sa maison (dont il était absent). Il a alors annoncé son intention de démissionner la semaine prochaine.

Et maintenant ? Le Parlement aura alors légalement un mois pour choisir son successeur. Mais le président du Parlement a promis une décision d'ici la fin de la semaine.

Une promesse peut être difficile à tenir, car pour l'instant personne parmi les parlementaires ne semble en mesure d'obtenir un soutien suffisant.

"Nous nous dirigeons vers une période d'incertitude dangereuse", a déclaré à l'AFP un député tamoul, Dharmalingam Sithadthan. "Gota aurait dû démissionner tout de suite, pour qu'on évite une vacance du pouvoir".

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Acculé par les crises économique et politique, le Sri Lanka à l'arrêt

Sri Lanka : en fuite, le président Gotabaya Rajapaksa démissionnera la semaine prochaine

Au Sri Lanka, l'incertitude politique domine après l'invasion de la résidence présidentielle

L'Humanité

Jean Jaurès appelle à l’union des prolétaires

Actu

À Lyon, le 25 juillet 1914, le directeur de l’Humanité prononce son dernier discours contre la guerre. Pour lui, pas question de rester sans rien faire alors que l’Europe fourbit les armes.

Stéphane Sahuc

Le 25 juillet 1914, Jean Jaurès est à Lyon pour soutenir Marius Moutet, en campagne électorale pour la députation. Les nations d’Europe sont engagées dans un terrible engrenage guerrier qui risque de broyer tous les peuples du continent. Le directeur de l’Humanité choisit donc de s’exprimer pour la paix. Les socialistes décident de publier le discours dans le numéro 384 de l’Avenir socialiste (1er-7 août 1914). Dans sa réédition de 1919, est reproduite une lettre du « citoyen Calzan, secrétaire de rédaction de la revue ». Il explique que le discours « sténographié par la fille d’un militant » était en réalité plus long mais « après lecture, nous décidâmes de ne retenir que la partie du discours se rapportant au conflit austro-serbe ».

Jean Jaurès part ensuite pour Bruxelles, à la réunion du Bureau socialiste international (29 juillet), puis rentre à Paris le 31. Dans la Berner Tagwacht du 31 juillet 1915, Charles Rappoport écrit : « Jaurès, en quittant pour la dernière fois la Chambre, avait l’intention d’écrire le jour suivant, dans l’Humanité, une sorte de J accuse ” sur toutes les causes et les responsabilités de la crise. » À Abel Ferry, sous-secrétaire d’État dans le cabinet Viviani, l’ayant consulté sur ce qu’allaient faire les socialistes dans les circonstances où l’on était, Jaurès répondit : « Continuer notre campagne contre la guerre. » « Vous n’oserez pas faire cela ! répliqua Ferry, on vous tuerait au premier coin de rue », continue Charles Rappoport. Quelques heures après, Jaurès est assassiné. Trois jours plus tard, la France entre en guerre et les socialistes s’engagent dans l’Union sacrée. 

Extrait du discours

Citoyens,

Je veux vous dire ce soir que jamais nous n’avons été, que jamais depuis quarante ans l’Europe n’a été dans une situation plus menaçante et plus tragique que celle où nous sommes à l’heure où j’ai la responsabilité de vous adresser la parole.

Ah ! citoyens, je ne veux pas forcer les couleurs sombres du tableau, je ne veux pas dire que la rupture diplomatique dont nous avons eu la nouvelle il y a une demi-heure, entre l’Autriche et la Serbie, signifie nécessairement qu’une guerre entre l’Autriche et la Serbie va éclater, et je ne dis pas que si la guerre éclate entre la Serbie et l’Autriche, le conflit s’étendra nécessairement au reste de l’Europe, mais je dis que nous avons contre nous, contre la paix, contre la vie des hommes à l’heure actuelle des chances terribles et contre lesquelles il faudra que les prolétaires de l’Europe tentent les efforts de solidarité suprême qu’ils pourront tenter (…).

S’unir pour que le battement unanime de nos cœurs écarte l’horrible cauchemar. Jean jaurès

Dans une heure aussi grave, aussi pleine de périls pour nous tous, pour toutes les patries, je ne veux pas m’attarder à chercher longuement les responsabilités. Nous avons les nôtres, Moutet l’a dit et j’atteste devant l’Histoire que nous les avions prévues, que nous les avions annoncées ; lorsque nous avons dit que pénétrer par la force, par les armes au Maroc, c’était ouvrir l’ère des ambitions, des convoitises et des conflits, on nous a dénoncés comme de mauvais Français, et c’est nous qui avions le souci de la France.

Voilà, hélas ! notre part de responsabilité (…).

Chaque peuple paraît à travers les rues de l’Europe avec sa petite torche à la main et maintenant voilà l’incendie (…). La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l’Autriche ont contribué à créer l’état de choses horrible où nous sommes. L’Europe se débat comme dans un cauchemar.

(…) Songez à ce que serait le désastre pour l’Europe : ce ne serait plus, comme dans les Balkans, une armée de trois cent mille hommes, mais quatre, cinq et six armées de deux millions d’hommes. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie ! Et voilà pourquoi, quand la nuée de l’orage est déjà sur nous, voilà pourquoi je veux espérer encore que le crime ne sera pas consommé (…). Quoi qu’il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et de sauvagerie, qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces, qui comptent un grand nombre de frères français, anglais, allemands, italiens, russes, et que nous demandions à ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar.

J’aurais honte de moi-même, citoyens, s’il y avait parmi vous un seul qui puisse croire que je cherche à tourner au profit d’une victoire électorale, si précieuse qu’elle puisse être, le drame des événements. Mais j’ai le droit de vous dire que c’est notre devoir à nous, à vous tous, de ne pas négliger une seule occasion de montrer que vous êtes avec ce Parti socialiste international, qui représente à cette heure, sous l’orage, la seule promesse d’une possibilité de paix ou d’un rétablissement de la paix. » 

Discours pour la paixLes séries d'été de l'Humanité
New York Times - World

A Filmmaker Imagines a Japan Where the Elderly Volunteer to Die

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The premise for Chie Hayakawa’s film, “Plan 75,” is shocking: a government push to euthanize the elderly. In a rapidly aging society, some also wonder: Is the movie prescient?

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By Motoko Rich

TOKYO — The Japanese film director Chie Hayakawa was germinating the idea for a screenplay when she decided to test out her premise on elderly friends of her mother and other acquaintances. Her question: If the government sponsored a euthanasia program for people 75 and over, would you consent to it?

“Most people were very positive about it,” Ms. Hayakawa said. “They didn’t want to be a burden on other people or their children.”

To Ms. Hayakawa, the seemingly shocking response was a powerful reflection of Japan’s culture and demographics. In her first feature-length film, “Plan 75,” which won a special distinction at the Cannes Film Festival this month, the government of a near-future Japan promotes quiet institutionalized deaths and group burials for lonely older people, with cheerful salespeople pitching them on the idea as if hawking travel insurance.

“The mind-set is that if the government tells you to do something, you must do it,” Ms. Hayakawa, 45, said in an interview in Tokyo before the film’s opening in Japan on Friday. Following the rules and not imposing on others, she said, are cultural imperatives “that make sure you don’t stick out in a group setting.”

With a lyrical, understated touch, Ms. Hayakawa has taken on one of the biggest elephants in the room in Japan: the challenges of dealing with the world’s oldest society.

Close to one-third of the country’s population is 65 or older, and Japan has more centenarians per capita than any other nation. One out of five people over 65 in Japan live alone, and the country has the highest proportion of people suffering from dementia. With a rapidly declining population, the government faces potential pension shortfalls and questions about how the nation will care for its longest-living citizens.

Aging politicians dominate government, and the Japanese media emphasizes rosy stories about happily aging fashion gurus or retail accommodations for older customers. But for Ms. Hayakawa, it was not a stretch to imagine a world in which the oldest citizens would be cast aside in a bureaucratic process — a strain of thought she said could already be found in Japan.

Euthanasia is illegal in the country, but it occasionally arises in grisly criminal contexts. In 2016, a man killed 19 people in their sleep at a center for people with disabilities outside Tokyo, claiming that such people should be euthanized because they “have extreme difficulty living at home or being active in society.”

The horrifying incident provided a seed of an idea for Ms. Hayakawa. “I don’t think that was an isolated incident or thought process within Japanese society,” she said. “It was already floating around. I was very afraid that Japan was turning into a very intolerant society.”

To Kaori Shoji, who has written about film and the arts for The Japan Times and the BBC and saw an earlier version of “Plan 75,” the movie did not seem dystopian. “She’s just telling it like it is,” Ms. Shoji said. “She’s telling us: ‘This is where we’re headed, actually.’”

That potential future is all the more believable in a society where some people are driven to death by overwork, said Yasunori Ando, an associate professor at Tottori University who studies spirituality and bioethics.

“It is not impossible to think of a place where euthanasia is accepted,” he said.

Ms. Hayakawa has spent the bulk of her adult years contemplating the end of life from a very personal vantage. When she was 10, she learned that her father had cancer, and he died a decade later. “That was during my formative years, so I think it had an influence on my perspective toward art,” she said.

The daughter of civil servants, Ms. Hayakawa started drawing her own picture books and writing poems from a young age. In elementary school, she fell in love with “Muddy River,” a Japanese drama about a poor family living on a river barge. The movie, directed by Kohei Oguri, was nominated for best foreign language film at the Academy Awards in 1982.

“The feelings I couldn’t put into words were expressed in that movie,” Ms. Hayakawa said. “And I thought, I want to make movies like that as well.”

She eventually applied to the film program at the School of Visual Arts in New York, believing that she would get a better grounding in moviemaking in the United States. But given her modest English abilities, she decided within a week of arriving on campus to switch to the photography department, because she figured she could take pictures by herself.

Her instructors were struck by her curiosity and work ethic. “If I mentioned a film offhandedly, she would go home and go rent it, and if I mentioned an artist or exhibition, she would go research it and have something to say about it,” said Tim Maul, a photographer and one of Ms. Hayakawa’s mentors. “Chie was someone who really had momentum and a singular drive.”

After graduating in 2001, Ms. Hayakawa gave birth to her two children in New York. In 2008, she and her husband, the painter Katsumi Hayakawa, decided to return to Tokyo, where she began working at WOWOW, a satellite broadcaster, helping to prepare American films for Japanese viewing.

At 36, she enrolled in a one-year film program at a night school in Tokyo while continuing to work during the day. “I felt like I couldn’t put my full energy into child raising or filmmaking,” she said. Looking back, she said, “I would tell myself it’s OK, just enjoy raising your children. You can start filmmaking at a later time.”

For her final project, she made “Niagara,” about a young woman who learns, as she is about to depart the orphanage where she grew up, that her grandfather had killed her parents, and that her grandmother, who she thought had died in a car accident with her parents, was alive.

She submitted the movie to the Cannes Film Festival in a category for student works and was shocked when it was selected for screening in 2014. At the festival, Ms. Hayakawa met Eiko Mizuno-Gray, a film publicist, who subsequently invited Ms. Hayakawa to make a short film on the theme of Japan 10 years in the future. It would be part of an anthology produced by Hirokazu Kore-eda, the celebrated Japanese director.

Ms. Hayakawa had already been developing the idea of “Plan 75” as a feature-length film but decided to make an abridged version for “Ten Years Japan.”

While writing the script, she woke up every morning at 4 to watch movies. She cites the Taiwanese director Edward Yang, the South Korean director Lee Chang-dong and Krzysztof Kieslowski, the Polish art-house director, as important influences. After work, she would write for a couple of hours at a cafe while her husband cared for their children — relatively rare in Japan, where women still carry the disproportionate burden of housework and child care.

After Ms. Hayakawa’s 18-minute contribution to the anthology came out, Ms. Mizuno-Gray and her husband, Jason Gray, worked with her to develop an extended script. By the time filming started, it was the middle of the pandemic. “There were countries with Covid where they were not prioritizing the life of the elderly,” Ms. Hayakawa said. “Reality surpassed fiction in a way.”

Ms. Hayakawa decided to adopt a subtler tone for the feature-length movie and inject more of a sense of hope. She also added several narrative strands, including one about an elderly woman and her tightknit group of friends, and another about a Filipina caregiver who takes a job at one of the euthanasia centers.

She included scenes of the Filipino community in Japan, Ms. Hayakawa said, as a contrast to the dominant culture. “Their culture is that if somebody is in trouble, you help them right away,” Ms. Hayakawa said. “I think that is something Japan is losing.”

Stefanie Arianne, the daughter of a Japanese father and a Filipina mother who plays Maria, the caregiver, said Ms. Hayakawa had urged her to show emotional restraint. In one scene, Ms. Arianne said, she had the instinct to shed tears, “but with Chie, she really challenged me to not cry.”

Ms. Hayakawa said she did not want to make a film that simply deemed euthanasia right or wrong. “I think what kind of end to a life and what kind of death you want is a very personal decision,” she said. “I don’t think it’s something that is so black or white.”

Hikari Hida contributed reporting.

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BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

BBC

On Earth, we are protected from high-energy rays by the Earth's magnetic field and thick atmosphere, but in orbit, spacecraft and satellites are constantly exposed to this radiation

At first glance they are identical to any other ears of wheat swaying in the wind all over the world. But the vast fields of crops in north-eastern China are no ordinary plants – they were created in outer space.

They are a variety known as Luyuan 502 and are China's second most widely grown type of wheat. The plants were bred from seeds that were flown into orbit 200 miles (340km) above the Earth's surface. Here, in the unique low gravity environment and outside the protective magnetic shield of our planet, they picked up subtle changes to DNA that gave them new qualities that made them more tolerant to drought and able to better resist certain diseases.

They are an example of a growing number of new varieties of important food crops that are being bred on spacecraft and space stations while orbiting our planet. Here they are subjected to microgravity and are bombarded by cosmic rays, which trigger the plants to mutate – a process known as space mutagenesis.

While some of the mutations leave the plants unable to grow, others can be advantageous. Some become hardier and able to withstand more extreme growing conditions while others produce more food from a single plant or grow faster or require less water. When brought back to Earth, seeds from these space-bred plants undergo careful screening and further breeding to create viable versions of popular crops.

In a world facing increasing pressure on agriculture due to climate change and vulnerable supply chains, which have underlined the need for crops to be grown closer to where they are eaten, some researchers now believe that space-breeding, also known as space mutagenesis, may help them to adapt crops to these new challenges.

The second most planted wheat crop in China is the Luyuan 502 mutant variety that was created using space mutagenesis (Credit: Chinese Academy of Agricultural Sciences)

"Space mutagenesis makes beautiful mutations," says Liu Luxiang, China's leading space mutagenesis expert and director of the National Center of Space Mutagenesis for Crop Improvement at the Institute of Crop Sciences of the Chinese Academy of Agricultural Sciences in Beijing.

Luyuan 502, for example, has an 11% higher yield than the standard wheat variety grown in China, a better tolerance to drought and stronger resilience against the most common wheat pests, according to the International Atomic Energy Agency, which coordinates international cooperation in the use of irradiation-based techniques for creation of new crop types.

"[Luyuan 502] is a real success story," says Liu. "It has a very high yield potential and adaptability. It can be cultivated in many different areas with different conditions."

This adaptability is what makes Luyuan 502 such a hit among farmers across China's vastly diverse agricultural landscapes and varied climate.

It is just one of more than 200 space-mutated crop varieties created in China over the past 30 years, according to Liu. In addition to wheat, Chinese scientists have produced space-bred rice, corn, soybeans, alfalfa, sesame, cotton, watermelons, tomatoes, sweet peppers and other types of vegetables.

China has been experimenting with space mutagenesis since 1987 and is the only country in the world consistently using the technique. Since then it has conducted dozens of missions to carry crop seeds into orbit. Chinese scientists released the first space-bred crop – a type of sweet pepper called Yujiao 1 – in 1990. Compared to conventional sweet pepper varieties grown in China, Yujiao 1 produces much bigger fruit and is more resistant to diseases, says Liu.

High-energy radiation in space can trigger mutations in seeds that can lead to improved and desirable traits in important crops such as rice (Credit: Li Xihua/VCG/Getty Images)

China's emergence as a global space power in recent decades has enabled it to send thousands of seeds into orbit. In 2006, the country shipped into orbit their largest batch ever – more than 250kg (551lbs) worth of seeds and microorganisms of 152 species – aboard the satellite Shijian 8. In May this year, 12,000 seeds including several types of grass, oats, alfalfa and fungi, returned from a six-month visit to China's Tianhe space station as part of the crewed Shenzhou 13 mission.

The Chinese even sent a batch of rice seeds for a lunar round-trip with the Chang'e-5 mission that put a lander on the surface of the Moon in November 2020. According to Chinese news reports, these lunar rice seeds successfully produced grain in laboratory after their return to Earth.

"We benefit from China's strong space programme," Liu says. "We can use recoverable satellites, high-altitude platforms but also manned spacecraft to send our seeds to space up to twice a year and use those space utilities for crop improvement."

The seeds are sent on trips lasting from just four days to several months. In this unusual environment, a number of changes can happen to seeds and plants. First, high energy solar and cosmic radiation can damage the genetic material in the seeds itself, leading to mutations or chromosomal aberrations that are passed onto future generations. The low gravity environment could also lead to other changes. Plants that germinate and are grown in microgravity show changes in cell shape and the organisation of structures within the cells themselves.

In most cases, Chinese scientists fly the seeds into space and then germinate them back on the ground once they are returned to Earth. The seedlings are then screened for useful traits that provide an advantage over more traditional crop varieties. The scientists are looking for changes that lead to bigger fruit, lower watering requirements, better nutrient profiles, resistance to high and low temperatures or resilience against disease. In some cases rare mutations can lead to breakthroughs in crop yield or resilience.

The most promising plants are bred further, until the researchers arrive at a substantially improved variant that can address the farmers’ needs.

China, however, although currently a leader in space mutagenesis, wasn't the first nation to experiment with space-breeding. The technique dates back to some early experiments conducted by US and Soviet scientists using carrot cells launched into orbit aboard the Soviet satellite Kosmos 782.

The approach relies on the same principles as nuclear mutagenesis, which has been around since the late 1920s. Nuclear mutagenesis speeds up the naturally occurring mutation processes in the DNA of living organisms by exposing them to radiation.

But while nuclear mutagenesis uses gamma rays, X-rays and ion beams from terrestrial sources, space mutagenesis relies upon the bombardment by cosmic rays that pepper space around our planet. On Earth, we are protected from those high-energy rays by the Earth's magnetic field and its thick atmosphere, but in orbit, spacecraft and satellites are constantly exposed to this radiation, which mostly comes from the Sun.

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Both space and nuclear mutagenesis can help cut down the development times of new crop varieties by up to a half, according to Shoba Sivasankar, who leads the joint Plant Breeding and Genetics group of the International Atomic Energy Agency (IAEA) and the Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO).

The IAEA's nuclear laboratories in Seibersdorf, 21 miles (35km) south-east of Vienna, Austria, are the global hub and training centre for nuclear mutagenesis. Cooperating countries that don't possess their own nuclear facilities send their seeds, plant cuttings or seedlings to Sivasankar's team for irradiation.

"It only takes a couple of minutes to irradiate the seeds, but it requires sufficient knowledge and expertise," says Sivasankar. "Every variety has a different tolerance. Give the seeds a dose that is too high, keep them inside the irradiator too long, and you destroy them. They won't germinate. If you don't give them enough radiation, you won't generate enough mutations and end up with a generation that would look just like the predecessors."

By sending seeds into space, Chinese scientists are trying to breed stronger crops that can produce better yields back on Earth (Credit: Li Xihua/VCG/Getty Images)

The Joint FAO/IAEA Division of Nuclear Applications in Food and Agriculture, of which the Plant Breeding and Genetics group is a part, was founded in 1964. In the late 1920s, experiments using X-rays to induce mutations in wheat, maze, rice, oats and barley, sparked the interest of botanists all over the world. By the 1950s most developed nations had their nuclear breeding programmes, experimenting not only with X-rays but also with UV rays and gamma rays.

"At that time, there was a lot of effort in Europe and North America," says Sivasankar. "Many new varieties created with the help of nuclear mutagenesis were released. But in the past two to three decades, many of these countries abandoned the technique. Especially the US has turned to transgenic technologies that enable the insertion of pieces of foreign DNA into the genome of plants in the lab."

Nuclear mutagenesis, however, didn't disappear. Countries in the Asia Pacific region maintained the momentum, headed by the increasingly confident China. They continue filling the IAEA's database of mutant crop varieties, which today encompasses 3,300 newly developed crop varieties.

Sivasankar says that while for some of the poorer Asian countries, the high cost of transgenic technologies may have been the primary motivation for sticking with nuclear mutagenesis, there are more practical reasons to continue using the technique mostly abandoned by the West.

"For example, the US industrial farming sector prioritises a handful of traits such as insect and herbicide resistance," says Sivasankar. "The transgenic technologies work quite well for that. But in Asian countries the situation is very different."

Asian breeders produce seeds for many small farmers who work in extremely diverse environments. Modifying just one or two traits would not be enough.

"They need more complex traits, many of them related to the climate situation such as heat and drought tolerance or the ability to grow in nutrient-poor or saline soil," says Sivasankar. "That, in my opinion, cannot be achieved with transgenic technologies."

According to Liu and his team the world has to increase its production of vital cereals by 70% if it wants to feed an additional two billion people that are expected to live on the planet by 2050

China sees the effort to improve the genetic pool of its agriculture crops as a necessity. According to Liu and his team the world has to increase its production of vital cereals by 70% if it wants to feed an additional two billion people that are expected to live on the planet by 2050. The growing population in the Asia Pacific region is at the highest risk of suffering from food shortages, they say.

Through nuclear and space mutagenesis, China alone has developed and introduced over 800 new varieties, improving on all key characteristics compared to the original crops, according to the IAEA.

But one questions remains: what is the advantage of sending seeds to space when the same can be done in labs on the ground?

Liu admits that sending seeds to space costs more than sticking them into ground-based irradiators. Still, the space trips seem to provide clear benefits and frequently produce more interesting results.

"We actually see a higher frequency of useful mutations from space mutagenesis than from gamma rays," says Liu. "In space, the radiation intensity is considerably lower, but the seeds are exposed to it over a much longer period of time. What we call the linear energy transmission of the particles and the overall biological effect are higher in space and there is a much lower rate of damage to the seeds compared to those irradiated in labs."

In an irradiator, the seeds receive large doses of ionising – from 50-400 grays – over a period of a few seconds, says Liu. On the other hand, seeds on a weeklong space trip are exposed to only two milligrays. As a result, up to 50% of seeds don't survive the harsh ground-based treatment while almost all of the seeds flown in space usually germinate, he adds.

"All these techniques are very useful and are helping us solve some very real problems," says Liu. "There are too few opportunities to fly seeds to space. We can't rely only on that."

Nasa has been growing lettuce on the International Space Station in experiments it hopes will lead to fresh food for astronauts (Credit: Nasa/Alamy)

Now it appears there is renewed interest from other parts of the world in growing food in space. In November 2020, American commercial space services company NanoRacks announced plans to operate orbiting greenhouses. Their goal? To develop new crop varieties that would be better suited to feed the world as it faces worsening climate change.

For the endeavour, the company, known for dispatching small satellites from the International Space Station, partnered with the United Arab Emirates, a country with little arable land of its own, meaning it has to import much of the food it requires.

However, not all seeds return from space as fledgling super plants. A batch of lettuce seeds sent to the International Space Station by European scientists in 2020 grew slower after their return to Earth when compared to plants that had stayed on the ground.

Much of the research now being conducted on growing food while in space is aimed at helping astronauts feed themselves while on missions. Astronauts on the ISS, for example, have been harvesting romaine lettuce since 2015 and eating it, and a study published in 2020 found it was safe to eat, and could provide a valuable source of nutrients on long missions.

But while growing food for astronauts could prove invaluable as space agencies around the world set their sights on returning humans to the Moon and visiting other planets such as Mars, space food will perhaps be of even greater use to those of us who remain here on Earth.

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Le commandant de Barkhane redoute un « coup d’éclat » des jihadistes dans les derniers jours du retrait du Mali

par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022

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D’ici la fin de cet été, 2000 militaires français de la force Barkhane et plus de 4000 conteneurs auront quitté le Mali, conformément à la décision annoncée en février dernier par le président Macron. Et après avoir récemment quitté les bases opérationnelles avancées [BOA] de Gossi et de Ménaka avant de les restituer aux forces armées maliennes [FAMa], il ne reste plus qu’à achever le désengagement de la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao. Et c’est sans doute la partie la plus difficile…

Dans un entretien accordé à RFI, le général Laurent Michon, le commandant de la force Barkhane, s’attend à un éventuel « coup d’éclat » des groupes jihadistes sur l’axe Gao-Niamey quand les derniers convois quitteront le Mali pour se rendre au Niger.

« La menace terroriste demeure évidemment avec un certain nombre de groupes toujours très actifs. Le corridor de Gao à Niamey est un corridor très emprunté par beaucoup de monde. Il est essentiel au pays. […] Nous l’utilisons très fréquemment. Cette menace menace existe toujours sur cet axe important, mais elle n’est que ponctuelle, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contrôle possible de l’axe par les groupes terroristes comme cela peut arriver dans d’autres parties du pays, au centre notamment », a commencé par expliquer le général Michon.

Cependant, a-t-il continué, il est « toujours possible que certains groupes terroristes tentent de faire croire qu’ils chassent Barkhane en agissant ponctuellement de façon symbolique ». Aussi, « nous nous préparons à de tels coups d’éclats », a-t-il assuré. « Nous ne pourrons pas les empêcher, mais ils demeureront, j’imagine, assez difficile à conduire pour ces groupes », a-t-il dit.

Une inquiétude que le général Michon n’est pas le seul à exprimer. Ainsi, un officier de la cellule « renseignement » de Barkhane a expliqué à l’AFP qu’un « vide sécuritaire » va se créer après le départ de la force française… « Chacun va essayer d’occuper l’espace. Et l’un des moyens d’occuper au moins l’espace des perceptions serait de nous porter un coup. Dans toute opération, qu’elle soit de petite ou de grande envergure, la phase de désengagement est toujours la plus dangereuse », a-t-il confié.

Quoi qu’il en soit, une fois cette manoeuvre de désengagement terminée, il devrait rester encore 2500 militaires français au Sahel. Ce chiffre n’est pas gravé dans le marbre : étant donné que Barkhane va désormais essentiellement se concentrer sur le soutien aux armées locales, tout dépendra de ce que décideront les pays de la région au sujet de leur coopération avec la France en matière de lutte contre les groupes terroristes.

Enfin, le général Michon ne considère pas la présence au Sahel du groupe paramilitaire russe Wagner comme étant la première des menaces, même si celle-ci est en partie la cause du retrait de Barkhane du Mali.

« La vraie menace est évidemment constituée des groupes terroristes. Et j’entends par groupes terroristes leurs chefs ou leurs colonnes vertébrales qui ont une vraie stratégie d’exportation, qui l’ont écrite, et qui l’appliquent de façon très volontariste », a-t-il dit. « C’est une menace envers les populations, envers la stabilité des pays. C’est bien celle-là que nous combattons ensemble avec les Européens qui veulent bien venir avec nous soutenir les pays africains qui en souffrent », a-t-il conclu.

Le commandant de Barkhane redoute un « coup d’éclat » des jihadistes dans les derniers jours du retrait du Mali

par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022

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D’ici la fin de cet été, 2000 militaires français de la force Barkhane et plus de 4000 conteneurs auront quitté le Mali, conformément à la décision annoncée en février dernier par le président Macron. Et après avoir récemment quitté les bases opérationnelles avancées [BOA] de Gossi et de Ménaka avant de les restituer aux forces armées maliennes [FAMa], il ne reste plus qu’à achever le désengagement de la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao. Et c’est sans doute la partie la plus difficile…

Dans un entretien accordé à RFI, le général Laurent Michon, le commandant de la force Barkhane, s’attend à un éventuel « coup d’éclat » des groupes jihadistes sur l’axe Gao-Niamey quand les derniers convois quitteront le Mali pour se rendre au Niger.

« La menace terroriste demeure évidemment avec un certain nombre de groupes toujours très actifs. Le corridor de Gao à Niamey est un corridor très emprunté par beaucoup de monde. Il est essentiel au pays. […] Nous l’utilisons très fréquemment. Cette menace menace existe toujours sur cet axe important, mais elle n’est que ponctuelle, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contrôle possible de l’axe par les groupes terroristes comme cela peut arriver dans d’autres parties du pays, au centre notamment », a commencé par expliquer le général Michon.

Cependant, a-t-il continué, il est « toujours possible que certains groupes terroristes tentent de faire croire qu’ils chassent Barkhane en agissant ponctuellement de façon symbolique ». Aussi, « nous nous préparons à de tels coups d’éclats », a-t-il assuré. « Nous ne pourrons pas les empêcher, mais ils demeureront, j’imagine, assez difficile à conduire pour ces groupes », a-t-il dit.

Une inquiétude que le général Michon n’est pas le seul à exprimer. Ainsi, un officier de la cellule « renseignement » de Barkhane a expliqué à l’AFP qu’un « vide sécuritaire » va se créer après le départ de la force française… « Chacun va essayer d’occuper l’espace. Et l’un des moyens d’occuper au moins l’espace des perceptions serait de nous porter un coup. Dans toute opération, qu’elle soit de petite ou de grande envergure, la phase de désengagement est toujours la plus dangereuse », a-t-il confié.

Quoi qu’il en soit, une fois cette manoeuvre de désengagement terminée, il devrait rester encore 2500 militaires français au Sahel. Ce chiffre n’est pas gravé dans le marbre : étant donné que Barkhane va désormais essentiellement se concentrer sur le soutien aux armées locales, tout dépendra de ce que décideront les pays de la région au sujet de leur coopération avec la France en matière de lutte contre les groupes terroristes.

Enfin, le général Michon ne considère pas la présence au Sahel du groupe paramilitaire russe Wagner comme étant la première des menaces, même si celle-ci est en partie la cause du retrait de Barkhane du Mali.

« La vraie menace est évidemment constituée des groupes terroristes. Et j’entends par groupes terroristes leurs chefs ou leurs colonnes vertébrales qui ont une vraie stratégie d’exportation, qui l’ont écrite, et qui l’appliquent de façon très volontariste », a-t-il dit. « C’est une menace envers les populations, envers la stabilité des pays. C’est bien celle-là que nous combattons ensemble avec les Européens qui veulent bien venir avec nous soutenir les pays africains qui en souffrent », a-t-il conclu.

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D’ici la fin de cet été, 2000 militaires français de la force Barkhane et plus de 4000 conteneurs auront quitté le Mali, conformément à la décision annoncée en février dernier par le président Macron. Et après avoir récemment quitté les bases opérationnelles avancées [BOA] de Gossi et de Ménaka avant de les restituer aux forces armées maliennes [FAMa], il ne reste plus qu’à achever le désengagement de la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao. Et c’est sans doute la partie la plus difficile…

Dans un entretien accordé à RFI, le général Laurent Michon, le commandant de la force Barkhane, s’attend à un éventuel « coup d’éclat » des groupes jihadistes sur l’axe Gao-Niamey quand les derniers convois quitteront le Mali pour se rendre au Niger.

« La menace terroriste demeure évidemment avec un certain nombre de groupes toujours très actifs. Le corridor de Gao à Niamey est un corridor très emprunté par beaucoup de monde. Il est essentiel au pays. […] Nous l’utilisons très fréquemment. Cette menace menace existe toujours sur cet axe important, mais elle n’est que ponctuelle, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contrôle possible de l’axe par les groupes terroristes comme cela peut arriver dans d’autres parties du pays, au centre notamment », a commencé par expliquer le général Michon.

Cependant, a-t-il continué, il est « toujours possible que certains groupes terroristes tentent de faire croire qu’ils chassent Barkhane en agissant ponctuellement de façon symbolique ». Aussi, « nous nous préparons à de tels coups d’éclats », a-t-il assuré. « Nous ne pourrons pas les empêcher, mais ils demeureront, j’imagine, assez difficile à conduire pour ces groupes », a-t-il dit.

Une inquiétude que le général Michon n’est pas le seul à exprimer. Ainsi, un officier de la cellule « renseignement » de Barkhane a expliqué à l’AFP qu’un « vide sécuritaire » va se créer après le départ de la force française… « Chacun va essayer d’occuper l’espace. Et l’un des moyens d’occuper au moins l’espace des perceptions serait de nous porter un coup. Dans toute opération, qu’elle soit de petite ou de grande envergure, la phase de désengagement est toujours la plus dangereuse », a-t-il confié.

Quoi qu’il en soit, une fois cette manoeuvre de désengagement terminée, il devrait rester encore 2500 militaires français au Sahel. Ce chiffre n’est pas gravé dans le marbre : étant donné que Barkhane va désormais essentiellement se concentrer sur le soutien aux armées locales, tout dépendra de ce que décideront les pays de la région au sujet de leur coopération avec la France en matière de lutte contre les groupes terroristes.

Enfin, le général Michon ne considère pas la présence au Sahel du groupe paramilitaire russe Wagner comme étant la première des menaces, même si celle-ci est en partie la cause du retrait de Barkhane du Mali.

« La vraie menace est évidemment constituée des groupes terroristes. Et j’entends par groupes terroristes leurs chefs ou leurs colonnes vertébrales qui ont une vraie stratégie d’exportation, qui l’ont écrite, et qui l’appliquent de façon très volontariste », a-t-il dit. « C’est une menace envers les populations, envers la stabilité des pays. C’est bien celle-là que nous combattons ensemble avec les Européens qui veulent bien venir avec nous soutenir les pays africains qui en souffrent », a-t-il conclu.

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D’ici la fin de cet été, 2000 militaires français de la force Barkhane et plus de 4000 conteneurs auront quitté le Mali, conformément à la décision annoncée en février dernier par le président Macron. Et après avoir récemment quitté les bases opérationnelles avancées [BOA] de Gossi et de Ménaka avant de les restituer aux forces armées maliennes [FAMa], il ne reste plus qu’à achever le désengagement de la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao. Et c’est sans doute la partie la plus difficile…

Dans un entretien accordé à RFI, le général Laurent Michon, le commandant de la force Barkhane, s’attend à un éventuel « coup d’éclat » des groupes jihadistes sur l’axe Gao-Niamey quand les derniers convois quitteront le Mali pour se rendre au Niger.

entretien accordé à RFI

« La menace terroriste demeure évidemment avec un certain nombre de groupes toujours très actifs. Le corridor de Gao à Niamey est un corridor très emprunté par beaucoup de monde. Il est essentiel au pays. […] Nous l’utilisons très fréquemment. Cette menace menace existe toujours sur cet axe important, mais elle n’est que ponctuelle, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contrôle possible de l’axe par les groupes terroristes comme cela peut arriver dans d’autres parties du pays, au centre notamment », a commencé par expliquer le général Michon.

Cependant, a-t-il continué, il est « toujours possible que certains groupes terroristes tentent de faire croire qu’ils chassent Barkhane en agissant ponctuellement de façon symbolique ». Aussi, « nous nous préparons à de tels coups d’éclats », a-t-il assuré. « Nous ne pourrons pas les empêcher, mais ils demeureront, j’imagine, assez difficile à conduire pour ces groupes », a-t-il dit.

Une inquiétude que le général Michon n’est pas le seul à exprimer. Ainsi, un officier de la cellule « renseignement » de Barkhane a expliqué à l’AFP qu’un « vide sécuritaire » va se créer après le départ de la force française… « Chacun va essayer d’occuper l’espace. Et l’un des moyens d’occuper au moins l’espace des perceptions serait de nous porter un coup. Dans toute opération, qu’elle soit de petite ou de grande envergure, la phase de désengagement est toujours la plus dangereuse », a-t-il confié.

Quoi qu’il en soit, une fois cette manoeuvre de désengagement terminée, il devrait rester encore 2500 militaires français au Sahel. Ce chiffre n’est pas gravé dans le marbre : étant donné que Barkhane va désormais essentiellement se concentrer sur le soutien aux armées locales, tout dépendra de ce que décideront les pays de la région au sujet de leur coopération avec la France en matière de lutte contre les groupes terroristes.

Enfin, le général Michon ne considère pas la présence au Sahel du groupe paramilitaire russe Wagner comme étant la première des menaces, même si celle-ci est en partie la cause du retrait de Barkhane du Mali.

« La vraie menace est évidemment constituée des groupes terroristes. Et j’entends par groupes terroristes leurs chefs ou leurs colonnes vertébrales qui ont une vraie stratégie d’exportation, qui l’ont écrite, et qui l’appliquent de façon très volontariste », a-t-il dit. « C’est une menace envers les populations, envers la stabilité des pays. C’est bien celle-là que nous combattons ensemble avec les Européens qui veulent bien venir avec nous soutenir les pays africains qui en souffrent », a-t-il conclu.

France24 - Monde

En direct : plusieurs morts dans un bombardement russe dans la région du Donetsk

Publié le : 11/07/2022 - 06:49Modifié le : 11/07/2022 - 08:16

FRANCE 24 Suivre Julien CHEHIDA Suivre

Une frappe russe a touché un immeuble d'habitation faisant au moins 15 morts dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine. Dans le même temps, le géant russe Gazprom entame des travaux de maintenance des deux gazoducs Nord Stream 1, faisant craindre un arrêt complet des importations de gaz en Europe. Suivez les événements en direct.

  • 8 h 50 : la frappe sur l'immeuble de Tchassiv Iar est "une attaque terroriste" selon Kiev

Le gouvernement ukrainien a déclaré que la frappe meurtrière sur un immeuble d'habitation de cinq étages dans la région ukrainienne de Donetsk constituait "une attaque terroriste de plus" et que la Russie devait être désignée en conséquence comme un "Etat sponsor du terrorisme". Explications de l'envoyé spécial de France 24 à Kiev, Ludovic de Foucaud.

  • 7 h 20 : au moins 15 morts dans une frappe sur un immeuble dans l'est de l'Ukraine

Les secouristes ukrainiens poursuivent la recherche des survivants dans les décombres d'un immeuble d'habitation éventré par une frappe russe qui a fait au moins 15 morts dans l'est de l'Ukraine, où les forces russes tentent de consolider leur emprise.

La frappe s'est produite dans la nuit à Tchassiv Iar, une ville de quelque 12 000 habitants dans la région du Donetsk, que les troupes russes cherchent à conquérir.

Des journalistes de l'AFP ont vu des dizaines de sauveteurs s'affairer dans les décombres du bâtiment partiellement détruit, aidés par une pelleteuse mécanique.

"Pendant les opérations de secours, 15 corps ont été découverts sur place et cinq personnes ont pu être extraites des décombres", ont indiqué sur Facebook les services de secours locaux, précisant avoir établi un contact avec trois personnes coincées sous les ruines.

  • 4 h : Incertitude sur les importations de gaz

L'Allemagne et l'Europe entrent, lundi, dans une période de grande incertitude sur la suite de leurs importations de gaz russe, déjà fortement réduites ces dernières semaines et qui pourraient bientôt se tarir complètement.

Le géant russe Gazprom entame dans la matinée des travaux de maintenance des deux gazoducs Nord Stream 1, qui acheminent une grande quantité de son gaz livré encore à l'Allemagne ainsi qu'à plusieurs autres pays de l'Ouest de l'Europe.

Cet arrêt pour dix jours des deux tuyaux, annoncé de longue date, ne devait en théorie n'être qu'une formalité technique. Mais dans le contexte de la guerre en Ukraine et du bras de fer entre Moscou et les Occidentaux sur l'énergie, personne ne peut parier sur la suite.

Avec AFP

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France24 - Monde

Mi-novembre, la population mondiale devrait compter 8 milliards d'humains, selon l'ONU

Publié le : 11/07/2022 - 07:46

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Un nouveau rapport de l’ONU révèle que la population mondiale devrait atteindre 8 milliards d'humains d'ici le 15 novembre. Ce même document indique que l'Inde dépassera en 2023 la Chine en tant que pays le plus peuplé du monde.

Nouveau cap pour les êtres humains :  la population mondiale devrait atteindre 8 milliards d'humains le 15 novembre, selon une projection du département des affaires économiques et sociales de l'ONU publiée lundi 11 juillet, qui prévoit aussi que l'Inde dépassera en 2023 la Chine en tant que pays le plus peuplé du monde. C’est un milliard de plus qu’en 2010.

"Alors que nous anticipons la naissance du huit milliardième habitant de la Terre", c'est "un rappel de notre responsabilité partagée de prendre soin de notre planète et un moment pour réfléchir sur les points où nous ne respectons toujours pas nos engagements les uns envers les autres", note dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, sans citer de cas concrets.

À lire : Surpopulation : ils ne veulent pas d'enfant pour préserver la planète

"Célébrer notre diversité"

C'est aussi "l'occasion de célébrer notre diversité, de reconnaître notre humanité commune et de nous émerveiller devant les progrès de la santé qui ont prolongé la durée de vie et réduit considérablement les taux de mortalité maternelle et infantile", a précisé le chef de l'ONU.

Selon le département onusien auteur de la prévision, la population mondiale croît actuellement à son rythme le plus lent depuis 1950. La population mondiale pourrait atteindre environ 8,5 milliards en 2030 et 9,7 milliards en 2050, avec un pic à environ 10,4 milliards de personnes dans les années 2080 avant un maintien à ce niveau jusqu'en 2100.

Alors qu'une chute nette de la fécondité est constatée dans plusieurs pays dits développés, l'augmentation de population attendue dans les prochaines décennies sera concentrée pour plus de la moitié dans huit pays, selon le département onusien. Il s'agit de la République démocratique du Congo, de l'Égypte, de l'Éthiopie, de l'Inde, du Nigeria, du Pakistan, des Philippines et de la Tanzanie.

Avec AFP

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Surpopulation : ils ne veulent pas d'enfant pour préserver la planète

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Mme Borne : Le président Macron va bientôt préciser les « contours d’une nouvelle Loi de programmation militaire »

par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022

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Promulguée en juillet 2018, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 ne précise les ressources devant être allouées aux armées que pour ses cinq premières annuités [donc, jusqu’en 2023]. L’objectif étant alors de porter l’effort de défense à 2% du PIB d’ici 2025, il était question de procéder à une « actualisation » de cette loi afin de préciser la trajectoire financière pour les années 2024 et 2025, sachant qu’une hausse de 3 milliards d’euros était prévue pour 2023.

Selon l’article 7 de ce texte, cette actualisation aurait dû avoir lieu avant la fin de l’année 2021, en y associant le Parlement. Seulement, faute de « visibilité » sur la situation macroéconomique en 2024 et 2025, le gouvernement, alors conduit Jean Castex, décida de procéder à un « ajustement » de cette LPM, via une procédure lui permettant de ne pas engager sa responsabilité [article 50 de la Constitution, ndlr]. Une manière de faire qui fut dénoncée par le Sénat [et qui ne manqua pas d’exprimer sa désapprobation].

Quoi qu’il en soit, la situation internationale s’étant dégradée davantage sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la LPM 2019-25 ne fera pas l’économie d’une actualisation afin d’en tenir compte. Et cela alors plusieurs pays européens ont d’ores et déjà annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires, à commencer par l’Allemagne, qui vient de créer un fonds « spécial » de 100 milliards d’euros pour remédier aux lacunes de la Bundeswehr.

C’est, d’ailleurs, l’annonce faite par le président Macron, à l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 2022. « J’ai demandé au ministre [des Armées, ndlr] et au chef d’état-major des armées de pouvoir mener dans les semaines qui viennent une réévaluation de cette Loi de programmation militaire à l’aune du contexte géopolitique », a-t-il en effet déclaré, avant d’évoquer la mise en place d’une « économie de guerre ».

En attendant, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a récemment confirmé que le budget de la Défense augmenterait bien de 3 milliards d’euros en 2023… Une hausse qui ne prend pas en compte la hausse du coût des facteur [comme, par exemple celui de l’énergie], alors que l’article 5 de la LPM 2019-25 précise que, dans pareille cas, la « mission Défense bénéficiera de mesures financières de gestion », voire de « crédits supplémentaires ouverts en construction budgétaire », afin de « couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces ». Au lieu de ça, 300 millions d’euros de crédits ont été annulés ddans le budget des armées, en mars dernier. Une somme qui devrait être récupérée à la faveur d’une loi de finances rectificative, qui doit être soumise au Parlement dans les prochains jours.

Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’il soit question d’aller plus loin qu’une simple « réévaluation » ou « actualisation » de la LPM actuellement en vigueur. C’est en effet ce qu’a laissé entendre Mme le Premier ministre, Élisabeth Borne, lors de sa déclaration de politique générale, ce 6 juillet, à l’Assemblée nationale.

« Le contexte géopolitique et les désordres du monde nous obligent. Nous devons disposer d’un modèle d’armée complet, équilibré, modernisé. Un modèle d’armée cohérent et capable d’agir », a déclaré la cheffe du gouvernement, après avoir rendu un vibrant hommage aux militaires.

La dernier « quinquennat a permis un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide pour nos armés. Nous avons respecté l’exécution de la Loi de programmation militaire, nous avons modernisé nos infrastructures, mené un renouvellement massif de nos équipements et lancé de grands programmes d’avenir, comme celui du nouveau porte-avions. Nous devons maintenant poursuivre et amplifier cet investissement », a continué Mme Borne.

Et d’ajouter : « Prochainement, le président de la République annoncera les contours d’une nouvelle Loi de programmation militaire. Il donnera une vision et un cap à nos armées comme à notre industrie de défense, en tirant les enseignements de l’engagement de nos forces et de la coopération avec d’autres armées ».

Sans doute en saura-t-on plus lors de l’allocution que prononce traditionnellement le président lors de la réception donnée par le ministère des Armées à l’Hôtel de Brienne, à chaque veille du 14-Juillet…

Reste que pour Mme Borne, il s’agira de mener une politique en matière de défense qui soit « cohérente » avec les « ambitions européennes » et les Alliés de l’Otan.

Par ailleurs, Mme Borne a également souligné la nécessité de renforcer la « résilience » de la Nation. « Par l’accroissement de la réserve [qui n’est pas que militaire, ndlr], par des actions auprès de notre jeunesse, par le travail de mémoire, par l’attention portée aux anciens combattants, nous renforcerons le lien armée-nation », a-t-elle conclu.

Mme Borne : Le président Macron va bientôt préciser les « contours d’une nouvelle Loi de programmation militaire »

par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022

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Promulguée en juillet 2018, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 ne précise les ressources devant être allouées aux armées que pour ses cinq premières annuités [donc, jusqu’en 2023]. L’objectif étant alors de porter l’effort de défense à 2% du PIB d’ici 2025, il était question de procéder à une « actualisation » de cette loi afin de préciser la trajectoire financière pour les années 2024 et 2025, sachant qu’une hausse de 3 milliards d’euros était prévue pour 2023.

Selon l’article 7 de ce texte, cette actualisation aurait dû avoir lieu avant la fin de l’année 2021, en y associant le Parlement. Seulement, faute de « visibilité » sur la situation macroéconomique en 2024 et 2025, le gouvernement, alors conduit Jean Castex, décida de procéder à un « ajustement » de cette LPM, via une procédure lui permettant de ne pas engager sa responsabilité [article 50 de la Constitution, ndlr]. Une manière de faire qui fut dénoncée par le Sénat [et qui ne manqua pas d’exprimer sa désapprobation].

Quoi qu’il en soit, la situation internationale s’étant dégradée davantage sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la LPM 2019-25 ne fera pas l’économie d’une actualisation afin d’en tenir compte. Et cela alors plusieurs pays européens ont d’ores et déjà annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires, à commencer par l’Allemagne, qui vient de créer un fonds « spécial » de 100 milliards d’euros pour remédier aux lacunes de la Bundeswehr.

C’est, d’ailleurs, l’annonce faite par le président Macron, à l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 2022. « J’ai demandé au ministre [des Armées, ndlr] et au chef d’état-major des armées de pouvoir mener dans les semaines qui viennent une réévaluation de cette Loi de programmation militaire à l’aune du contexte géopolitique », a-t-il en effet déclaré, avant d’évoquer la mise en place d’une « économie de guerre ».

En attendant, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a récemment confirmé que le budget de la Défense augmenterait bien de 3 milliards d’euros en 2023… Une hausse qui ne prend pas en compte la hausse du coût des facteur [comme, par exemple celui de l’énergie], alors que l’article 5 de la LPM 2019-25 précise que, dans pareille cas, la « mission Défense bénéficiera de mesures financières de gestion », voire de « crédits supplémentaires ouverts en construction budgétaire », afin de « couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces ». Au lieu de ça, 300 millions d’euros de crédits ont été annulés ddans le budget des armées, en mars dernier. Une somme qui devrait être récupérée à la faveur d’une loi de finances rectificative, qui doit être soumise au Parlement dans les prochains jours.

Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’il soit question d’aller plus loin qu’une simple « réévaluation » ou « actualisation » de la LPM actuellement en vigueur. C’est en effet ce qu’a laissé entendre Mme le Premier ministre, Élisabeth Borne, lors de sa déclaration de politique générale, ce 6 juillet, à l’Assemblée nationale.

« Le contexte géopolitique et les désordres du monde nous obligent. Nous devons disposer d’un modèle d’armée complet, équilibré, modernisé. Un modèle d’armée cohérent et capable d’agir », a déclaré la cheffe du gouvernement, après avoir rendu un vibrant hommage aux militaires.

La dernier « quinquennat a permis un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide pour nos armés. Nous avons respecté l’exécution de la Loi de programmation militaire, nous avons modernisé nos infrastructures, mené un renouvellement massif de nos équipements et lancé de grands programmes d’avenir, comme celui du nouveau porte-avions. Nous devons maintenant poursuivre et amplifier cet investissement », a continué Mme Borne.

Et d’ajouter : « Prochainement, le président de la République annoncera les contours d’une nouvelle Loi de programmation militaire. Il donnera une vision et un cap à nos armées comme à notre industrie de défense, en tirant les enseignements de l’engagement de nos forces et de la coopération avec d’autres armées ».

Sans doute en saura-t-on plus lors de l’allocution que prononce traditionnellement le président lors de la réception donnée par le ministère des Armées à l’Hôtel de Brienne, à chaque veille du 14-Juillet…

Reste que pour Mme Borne, il s’agira de mener une politique en matière de défense qui soit « cohérente » avec les « ambitions européennes » et les Alliés de l’Otan.

Par ailleurs, Mme Borne a également souligné la nécessité de renforcer la « résilience » de la Nation. « Par l’accroissement de la réserve [qui n’est pas que militaire, ndlr], par des actions auprès de notre jeunesse, par le travail de mémoire, par l’attention portée aux anciens combattants, nous renforcerons le lien armée-nation », a-t-elle conclu.

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Promulguée en juillet 2018, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 ne précise les ressources devant être allouées aux armées que pour ses cinq premières annuités [donc, jusqu’en 2023]. L’objectif étant alors de porter l’effort de défense à 2% du PIB d’ici 2025, il était question de procéder à une « actualisation » de cette loi afin de préciser la trajectoire financière pour les années 2024 et 2025, sachant qu’une hausse de 3 milliards d’euros était prévue pour 2023.

Selon l’article 7 de ce texte, cette actualisation aurait dû avoir lieu avant la fin de l’année 2021, en y associant le Parlement. Seulement, faute de « visibilité » sur la situation macroéconomique en 2024 et 2025, le gouvernement, alors conduit Jean Castex, décida de procéder à un « ajustement » de cette LPM, via une procédure lui permettant de ne pas engager sa responsabilité [article 50 de la Constitution, ndlr]. Une manière de faire qui fut dénoncée par le Sénat [et qui ne manqua pas d’exprimer sa désapprobation].

Quoi qu’il en soit, la situation internationale s’étant dégradée davantage sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la LPM 2019-25 ne fera pas l’économie d’une actualisation afin d’en tenir compte. Et cela alors plusieurs pays européens ont d’ores et déjà annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires, à commencer par l’Allemagne, qui vient de créer un fonds « spécial » de 100 milliards d’euros pour remédier aux lacunes de la Bundeswehr.

C’est, d’ailleurs, l’annonce faite par le président Macron, à l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 2022. « J’ai demandé au ministre [des Armées, ndlr] et au chef d’état-major des armées de pouvoir mener dans les semaines qui viennent une réévaluation de cette Loi de programmation militaire à l’aune du contexte géopolitique », a-t-il en effet déclaré, avant d’évoquer la mise en place d’une « économie de guerre ».

En attendant, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a récemment confirmé que le budget de la Défense augmenterait bien de 3 milliards d’euros en 2023… Une hausse qui ne prend pas en compte la hausse du coût des facteur [comme, par exemple celui de l’énergie], alors que l’article 5 de la LPM 2019-25 précise que, dans pareille cas, la « mission Défense bénéficiera de mesures financières de gestion », voire de « crédits supplémentaires ouverts en construction budgétaire », afin de « couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces ». Au lieu de ça, 300 millions d’euros de crédits ont été annulés ddans le budget des armées, en mars dernier. Une somme qui devrait être récupérée à la faveur d’une loi de finances rectificative, qui doit être soumise au Parlement dans les prochains jours.

Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’il soit question d’aller plus loin qu’une simple « réévaluation » ou « actualisation » de la LPM actuellement en vigueur. C’est en effet ce qu’a laissé entendre Mme le Premier ministre, Élisabeth Borne, lors de sa déclaration de politique générale, ce 6 juillet, à l’Assemblée nationale.

« Le contexte géopolitique et les désordres du monde nous obligent. Nous devons disposer d’un modèle d’armée complet, équilibré, modernisé. Un modèle d’armée cohérent et capable d’agir », a déclaré la cheffe du gouvernement, après avoir rendu un vibrant hommage aux militaires.

La dernier « quinquennat a permis un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide pour nos armés. Nous avons respecté l’exécution de la Loi de programmation militaire, nous avons modernisé nos infrastructures, mené un renouvellement massif de nos équipements et lancé de grands programmes d’avenir, comme celui du nouveau porte-avions. Nous devons maintenant poursuivre et amplifier cet investissement », a continué Mme Borne.

Et d’ajouter : « Prochainement, le président de la République annoncera les contours d’une nouvelle Loi de programmation militaire. Il donnera une vision et un cap à nos armées comme à notre industrie de défense, en tirant les enseignements de l’engagement de nos forces et de la coopération avec d’autres armées ».

Sans doute en saura-t-on plus lors de l’allocution que prononce traditionnellement le président lors de la réception donnée par le ministère des Armées à l’Hôtel de Brienne, à chaque veille du 14-Juillet…

Reste que pour Mme Borne, il s’agira de mener une politique en matière de défense qui soit « cohérente » avec les « ambitions européennes » et les Alliés de l’Otan.

Par ailleurs, Mme Borne a également souligné la nécessité de renforcer la « résilience » de la Nation. « Par l’accroissement de la réserve [qui n’est pas que militaire, ndlr], par des actions auprès de notre jeunesse, par le travail de mémoire, par l’attention portée aux anciens combattants, nous renforcerons le lien armée-nation », a-t-elle conclu.

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Selon l’article 7 de ce texte, cette actualisation aurait dû avoir lieu avant la fin de l’année 2021, en y associant le Parlement. Seulement, faute de « visibilité » sur la situation macroéconomique en 2024 et 2025, le gouvernement, alors conduit Jean Castex, décida de procéder à un « ajustement » de cette LPM, via une procédure lui permettant de ne pas engager sa responsabilité [article 50 de la Constitution, ndlr]. Une manière de faire qui fut dénoncée par le Sénat [et qui ne manqua pas d’exprimer sa désapprobation].

Quoi qu’il en soit, la situation internationale s’étant dégradée davantage sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la LPM 2019-25 ne fera pas l’économie d’une actualisation afin d’en tenir compte. Et cela alors plusieurs pays européens ont d’ores et déjà annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires, à commencer par l’Allemagne, qui vient de créer un fonds « spécial » de 100 milliards d’euros pour remédier aux lacunes de la Bundeswehr.

C’est, d’ailleurs, l’annonce faite par le président Macron, à l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 2022. « J’ai demandé au ministre [des Armées, ndlr] et au chef d’état-major des armées de pouvoir mener dans les semaines qui viennent une réévaluation de cette Loi de programmation militaire à l’aune du contexte géopolitique », a-t-il en effet déclaré, avant d’évoquer la mise en place d’une « économie de guerre ».

En attendant, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a récemment confirmé que le budget de la Défense augmenterait bien de 3 milliards d’euros en 2023… Une hausse qui ne prend pas en compte la hausse du coût des facteur [comme, par exemple celui de l’énergie], alors que l’article 5 de la LPM 2019-25 précise que, dans pareille cas, la « mission Défense bénéficiera de mesures financières de gestion », voire de « crédits supplémentaires ouverts en construction budgétaire », afin de « couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces ». Au lieu de ça, 300 millions d’euros de crédits ont été annulés ddans le budget des armées, en mars dernier. Une somme qui devrait être récupérée à la faveur d’une loi de finances rectificative, qui doit être soumise au Parlement dans les prochains jours.

Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’il soit question d’aller plus loin qu’une simple « réévaluation » ou « actualisation » de la LPM actuellement en vigueur. C’est en effet ce qu’a laissé entendre Mme le Premier ministre, Élisabeth Borne, lors de sa déclaration de politique générale, ce 6 juillet, à l’Assemblée nationale.

« Le contexte géopolitique et les désordres du monde nous obligent. Nous devons disposer d’un modèle d’armée complet, équilibré, modernisé. Un modèle d’armée cohérent et capable d’agir », a déclaré la cheffe du gouvernement, après avoir rendu un vibrant hommage aux militaires.

La dernier « quinquennat a permis un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide pour nos armés. Nous avons respecté l’exécution de la Loi de programmation militaire, nous avons modernisé nos infrastructures, mené un renouvellement massif de nos équipements et lancé de grands programmes d’avenir, comme celui du nouveau porte-avions. Nous devons maintenant poursuivre et amplifier cet investissement », a continué Mme Borne.

Et d’ajouter : « Prochainement, le président de la République annoncera les contours d’une nouvelle Loi de programmation militaire. Il donnera une vision et un cap à nos armées comme à notre industrie de défense, en tirant les enseignements de l’engagement de nos forces et de la coopération avec d’autres armées ».

Sans doute en saura-t-on plus lors de l’allocution que prononce traditionnellement le président lors de la réception donnée par le ministère des Armées à l’Hôtel de Brienne, à chaque veille du 14-Juillet…

Reste que pour Mme Borne, il s’agira de mener une politique en matière de défense qui soit « cohérente » avec les « ambitions européennes » et les Alliés de l’Otan.

Par ailleurs, Mme Borne a également souligné la nécessité de renforcer la « résilience » de la Nation. « Par l’accroissement de la réserve [qui n’est pas que militaire, ndlr], par des actions auprès de notre jeunesse, par le travail de mémoire, par l’attention portée aux anciens combattants, nous renforcerons le lien armée-nation », a-t-elle conclu.

Le Figaro

«Grandissez» : Florence Pugh dénonce «la vulgarité » des hommes après des critiques sur une robe dévoilant ses tétons

Victime d'un flot de commentaires douteux, l'actrice de 26 ans a publié sur Instagram un plaidoyer appelant à laisser le corps des femmes en paix.

Elle avait misé sur une robe fuchsia, voluptueuse et tout en transparence, pour assister au défilé Valentino, qui s'est tenu le 8 juillet sur le grand escalier de la place d'Espagne, à Rome. La tenue laissait découvrir ses seins et ses «petits tétons». Une audace qui n'est pas passée inaperçue, puisque Florence Pugh - qui s'est notamment illustrée dans le film The Young Lady (2016) et Midsommar (2019) - a été la cible de «body shaming» par une majorité d'hommes, comme elle l'a laissé entendre, ce dimanche 10 juillet, sur Instagram.

Saoirse Ronan et Florence Pugh - L'interview "C'est plié"

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Coup de gueule

«Écoutez, je savais, lorsque j'ai porté cette incroyable robe Valentino, qu'il était impossible qu'elle ne fasse pas l'objet d'un commentaire. Que ce soit négatif ou positif, nous savions tous ce que nous faisions», a commencé par écrire la comédienne sous un carrousel dévoilant des photos de la soirée. Après quoi, Florence Pugh s'est néanmoins questionnée sur «la facilité avec laquelle les hommes peuvent détruire totalement le corps d'une femme, publiquement, fièrement, aux yeux de tous». Et ce, en 2022.

Et d'ajouter : «Ce n'est pas la première fois, et ce ne sera certainement pas la dernière, qu'une femme s'entendra dire ce qui ne va pas dans son corps par une foule d'inconnus. Ce qui est inquiétant c'est la vulgarité de certains d'entre vous, les hommes.» L'actrice a poursuivi sa longue missive en expliquant avoir, quant à elle, «fini par accepter les subtilités de (son) corps». «Je suis heureuse avec tous les "défauts" que je ne pouvais pas supporter de regarder quand j'avais 14 ans», a-t-elle déclaré.

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«Des petits seins»

Parmi les critiques reçues, nombreuses portaient sur «ses petits seins», «sa poitrine plate» et ses tétons. «Je vis dans mon corps depuis longtemps. J'ai pleinement conscience de la taille de mes seins et je n'en ai pas peur. Ce qui est plus inquiétant, c'est plutôt.... Pourquoi avez-vous si peur des seins ? Petits ? Gros ? Gauche ? Droite ? Un seul ? Peut-être aucun ?», a-t-elle énuméré.

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Celle qui a expliqué avoir grandi dans un foyer rempli de femmes «fortes, puissantes et pleines de formes», s'est dite fière «des plis» de son corps et fatiguée de ce genre de jugements. «Dans cette industrie, je me suis toujours donné pour mission de dire "fuck it and fuck that" chaque fois que quelqu'un attend de mon corps qu'il se conforme à une opinion qui dicte ce qui est sexy ou sexuellement attirant», a-t-elle écrit. «Grandissez. Respectez les gens. Respectez les corps. Respectez toutes les femmes. Respectez les humains. La vie deviendra beaucoup plus facile, je vous le promets», a-t-elle conclu, avant d'ironiser : «Et tout ça à cause de deux mignons petits tétons....».

«Sortez-moi de là» : Dakota Johnson, mal à l'aise face à la vidéo qui l'impliquerait dans l'affaire Depp-Heard

Une vidéo datée de 2015 semble démontrer que Dakota Johnson pouvait être au courant des violences infligées à Johnny Depp par Amber Heard. Gênée, la comédienne a réagi.

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Les jumeaux surprise d'Elon Musk, reconnus six mois après leur naissance

Le patron de Tesla est devenu père pour la neuvième fois en novembre dernier, de par sa relation avec Shivon Zilis, directrice de projet de sa start-up, Neuralink.

Pourquoi North West, 9 ans, a-t-elle écrit «Stop» sur une feuille pendant le défilé Jean Paul Gaultier ?

Assise au premier rang du défilé haute couture Jean Paul Gaultier par Olivier Rousteing, mercredi 6 juillet, la fille de Kim Kardashian et Kanye West a voulu faire passer un message.

France24 - Monde

Élections sénatoriales au Japon : large victoire du LPD, ancien parti de Shinzo Abe

Publié le : 11/07/2022 - 02:53Modifié le : 11/07/2022 - 03:33

FRANCE 24 Suivre Nina MASSON Suivre

Le Parti libéral-démocrate auquel appartenait Shinzo Abe, et son allié le Komeito, disposent selon les médias japonais d'une "super majorité" des deux tiers au Sénat, ce qui leur permettrait de modifier la constitution du pays.

La coalition au pouvoir au Japon a conforté sa majorité au Sénat lors d'élections dimanche marquées par l'assassinat deux jours plus tôt de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe, pour lequel une veillée funèbre devait se tenir lundi 11 juillet à Tokyo.

Ce scrutin sans réel suspense a été largement éclipsé par l'attaque par balles vendredi lors d'un meeting électoral à Nara de Shinzo Abe, qui avait quitté le pouvoir en 2020 après avoir battu le record de longévité au poste de Premier ministre du Japon.

Veillée pour Shinzo Abe

Une veillée funèbre était prévue lundi soir au temple Zojoji à Tokyo, à laquelle devaient notamment se rendre des figures du monde politique et économique japonais. Les obsèques devraient avoir lieu au même endroit mardi en présence uniquement de proches de Shinzo Abe, avant un hommage public à une date ultérieure.

De retour d'une tournée en Asie du Sud-Est, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a fait un crochet imprévu par Tokyo lundi pour rencontrer le Premier ministre Fumio Kishida et présenter personnellement ses condoléances ainsi que celle du président Joe Biden.

"Le peuple américain partage le sentiment de perte du peuple japonais", a déclaré Antony Blinken, estimant que "durant son mandat, le Premier ministre Abe a fait plus que n'importe qui pour élever la relation entre les États-Unis et le Japon à de nouveaux sommets". Le chef de la diplomatie américaine a précisé avoir remis à Fumio Kishida des lettres du président américain Joe Biden destinées à la famille de Shinzo Abe.

Son assassin présumé, arrêté sur les lieux de l'attaque, a été identifié par la police comme Tetsuya Yamagami, 41 ans, qui serait un ancien membre de la Force maritime d'autodéfense, la marine japonaise. Il a avoué avoir délibérément visé Shinzo Abe, expliquant aux enquêteurs en vouloir à une organisation à laquelle il croyait que celui-ci était affilié. Des médias japonais ont évoqué un groupe religieux.

Super-majorité pour le PLD

Les Japonais, encore sous le choc, ont voté dimanche pour renouveler la moitié de la Chambre haute du parlement, plébiscitant le Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste) de Fumio Kishida, qui a jugé "important que les élections aient pu se tenir normalement" malgré ce contexte dramatique.

La coalition formée par le PLD et son allié le Komeito a remporté une large victoire électorale, s'adjugeant 76 des 125 sièges en jeu dimanche, contre 69 avant le scrutin, et contrôle désormais 146 des 248 sièges du Sénat.

Avec deux autres partis avec lesquels des alliances sont envisageables sur certains points, le PLD et le Komeito disposent même d'une "super-majorité" des deux tiers du Sénat qui leur permettrait potentiellement d'ouvrir la voie à une réforme de la Constitution pacifiste du Japon, dont rêvait Shinzo Abe, ancien leader du PLD.

Fumio Kishida a promis dimanche soir de s'atteler à "approfondir le débat parlementaire sur la Constitution afin de pouvoir élaborer une proposition d'amendement concrète" en vue d'un référendum, alors que les différents partis divergent sur le contenu d'une éventuelle révision. Il a aussi promis de poursuivre son action sur les importants sujets que représentent pour le Japon la pandémie de Covid-19, l'invasion russe de l'Ukraine et l'inflation.

La principale force d'opposition, le Parti démocrate constitutionnel (PDC) de centre-gauche, ne s'est assuré que 17 sièges (six de moins qu'avant l'élection).

Un nombre record de 35 femmes ont été par ailleurs élues dimanche au Sénat. Le taux de participation était d'environ 52 %, contre 49 % lors des précédentes élections sénatoriales en 2019.

La campagne électorale avait notamment été dominée par les hausses de prix dues à la flambée des coûts du pétrole et d'autres matières premières, et des risques concernant l'approvisionnement en électricité du Japon, alors que la canicule qui touche le pays depuis fin juin fait craindre des perturbations du réseau.

Avec AFP

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"Grand démocrate", "véritable ami" : les réactions internationales après la mort de Shinzo Abe

Le Japon pleure son ancien Premier ministre, Shinzo Abe, au lendemain de son assassinat

Japon : l'ex-Premier ministre Shinzo Abe tué par balles lors d'un meeting

France24 - Monde

Covid-19 : L'UE recommande une deuxième dose de rappel pour les plus de 60 ans

Publié le : 11/07/2022 - 13:11

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Face à la reprise épidémique de Covid-19, la Commission et les agences sanitaires de l'Union européenne ont recommandé, lundi, une deuxième dose de rappel de vaccins à tous les plus de 60 ans, au lieu de 80 jusqu'à présent.

Le rappel vaccinal étendu. La Commission et les agences sanitaires de l'Union européenne ont recommandé, lundi 11 juillet, une deuxième dose de rappel de vaccins contre le Covid-19 à tous les plus de 60 ans, au lieu de 80, face à la nouvelle "vaste vague" actuelle de cas.

"J'appelle les États membres à offrir immédiatement des deuxièmes rappels à tous les plus de 60 ans ainsi qu'aux personnes vulnérables, et j'appelle toutes les personnes éligibles à se présenter pour une vaccination", a déclaré la Commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides.

>> À lire : Face aux sous-variants d'Omicron, les laboratoires dégainent les vaccins bivalents

Hospitalisation en hausse

La recommandation vaut également pour toutes les personnes vulnérables, indiquent le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et de l'Agence européenne des médicaments (EMA) dans un communiqué commun.

En avril, les deux agences sanitaires de l'UE avaient déjà recommandé cette deuxième dose de rappel - dans la plupart des cas la quatrième dose - pour les plus de 80 ans, mais signalé qu'une extension aux plus de 60 ans pourrait suivre.

L'Europe est confrontée à "une hausse des cas de Covid mais aussi à une tendance à la hausse du nombre d'hospitalisations ou d'admissions en urgence dans plusieurs pays, principalement du fait du sous-variant BA.5 d'Omicron", a souligné la directrice de l'ECDC, Andrea Ammon, citée dans le communiqué.

Nouvelle vague

"Cela signale le début d'une nouvelle vague étendue de Covid-19 à travers l'Union européenne. Il y a encore trop de gens à risque d'une infection grave au Covid que nous devons protéger dès que possible", insiste la responsable européenne.

Selon les dernières données de l'Organisation mondiale de la Santé pour sa zone Europe recouvrant une cinquantaine de pays, le nombre de cas de Covid est en forte hausse depuis fin mai.

Le nombre de nouveaux cas quotidiens a dépassé, vendredi, les 675 000, retrouvant son niveau de début avril après la forte vague hivernale.

Selon l'ECDC et l'EMA, il n'y a en revanche "à ce stade pas de preuve claire justifiant de donner une deuxième dose de rappel aux moins de 60 ans n'ayant pas de risque plus élevé de développer une forme grave" du Covid-19.

Avec AFP

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Le Figaro

Résultats brevet 2022: c’est au tour de Dijon, Aix-Marseille, Nice et Rennes

Par Emma FerrandMaud Kenigswald • Publié le 11/07/2022 à 10:08 • Mis à jour le 11/07/2022 à 10:12

EN DIRECT - Ce lundi 11 juillet, de nouvelles académies vont dévoiler les résultats du brevet 2022. Suivez cette journée de résultats en direct.

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July 11, 2022

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Le Figaro

À gauche, une motion de censure tactique vouée à l’échec

Pierre Lepelletier

DÉCRYPTAGE - Le texte, examiné ce lundi, ne devrait pas aboutir, mais permet à la Nupes d’afficher son leadership sur l’opposition.

Les députés de l’intergroupe de la Nupes le savent: sur une échelle de 1 à 10, les chances d’adoption de leur motion de censure, ce lundi, sont proches de zéro. Celle-ci a d’ailleurs été rebaptisée «motion de défiance» pour répondre au refus d’Élisabeth Borne de se soumettre au vote de confiance après son discours de politique générale mercredi dernier. Les groupes d’opposition LR et RN ont annoncé qu’ils ne soutiendraient pas l’initiative, ne la jugeant pas «prioritaire» pour les Français. Ils devraient faire le choix de l’abstention. La gauche ne parviendra donc pas - sauf grosse surprise - à obtenir la majorité des voix nécessaires.

Les députés de la Nupes avaient pourtant volontairement rédigé un texte consensuel, sans coloration politique: «En l’absence de confiance, nous n’avons d’autre choix que de soumettre cette motion de défiance. Il en va du nécessaire respect du Parlement, encore plus dans cette période nouvelle, qui doit permettre de le voir jouer un rôle accru», avaient-ils résumé. «S’il n’y avait pas eu notre motion de défiance, ils auraient dit: “Regardez, il n’y a pas eu de motion de censure, donc il y a une confiance implicite”», argumente le député socialiste, Jérôme Guedj.

Crash-test

En réalité, c’est un autre enjeu qui se joue: le leadership de l’opposition. En déposant la seule motion de censure de ce début de législature, la Nupes veut prouver à l’opinion qu’elle représente le seul barrage crédible à la politique d’Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale. Le communiste Stéphane Peu résumait l’équation vendredi sur LCP: «Chacun va prendre ses responsabilités: s’abstenir et soutenir implicitement la première ministre, ou voter contre et montrer qu’on est dans l’opposition.»

À lire aussiVote de confiance, motion de censure, 49.3, dissolution, vote bloqué... Mode d’emploi d’une Assemblée nationale sans majorité absolue

Cette motion de censure a également servi de premier crash-test pour l’intergroupe de la Nupes. L’initiative débutait mal: l’annonce par le seul groupe des Insoumis, sans discussion avec les autres groupes de gauche, a agacé. «Quand on veut déposer une motion de censure, on se concerte et ensuite on l’annonce. On ne fait pas l’inverse. Si on veut que l’intergroupe fonctionne, il faut se coordonner», soupire un député socialiste. Au PS, certains ont d’ailleurs fait part de leurs réserves, à commencer par Valérie Rabault. L’ex-présidente du groupe a mis en garde contre un effet inversé, soulignant que l’échec d’une motion de censure pourrait «donner de la légitimité» au gouvernement. Ce dernier a d’ailleurs déjà commencé à anticiper l’échec de la motion pour décrédibiliser l’opposition de gauche: «Avec la motion de censure, la Nupes espère nous mettre sur le gril, mais elle risque de se brûler les doigts», commente Gabriel Attal dans une interview au Parisien.

Les quatre groupes ont également dû s’entendre pour formuler un texte commun. La discussion s’est terminée tard dans la nuit de mardi à mercredi sur la boucle WhatsApp de l’intergroupe de la Nupes. Les socialistes tenaient à ajouter «un peu de sobriété»après la première version des Insoumis.

Au Conseil de Paris, une élue écologiste préfère parler de «surmulots» que de rats

L'élue de la capitale, Douchka Markovic, propose un nettoyage plus tardif de la voie publique et «le bouchage des trous» pour faire fuir les nuisibles.

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Renationalisation d'EDF, «urgence» du pouvoir d'achat, sécurité : ce qu'il faut retenir du discours de politique générale d'Élisabeth Borne

La première ministre s'est exprimée durant une heure et demie devant les députés ce mercredi après-midi. Elle n'a pas engagé la responsabilité de son gouvernement, en ne se soumettant pas à un vote de confiance après son intervention.

À l'Assemblée, Élisabeth Borne cite tous les présidents de groupe sauf Marine Le Pen (RN) et Mathilde Panot (LFI)

La première ministre a bien veillé à exclure les troupes mélenchonistes et nationalistes de l'«ouverture» qu'elle appelle de ses vœux.

France24 - Monde

Les oppositions veulent des explications de Macron sur ses liens avec Uber

Publié le : 11/07/2022 - 13:08Modifié le : 11/07/2022 - 13:06

Paris (AFP) – Les oppositions à gauche et au RN, mais aussi la CGT, ont haussé le ton lundi après la révélation par la presse d'échanges privilégiés entre Uber et Emmanuel Macron quand il était à Bercy, sommant désormais le président de s'expliquer.

Le député LFI Alexis Corbière envisage déjà la création d'une commission d'enquête parlementaire, tandis que le RN demande un "droit de suite" à une précédente commission sur l'affaire Alstom, après les informations des "Uber Files", une enquête reposant sur des milliers de documents internes à Uber adressés par une source anonyme au quotidien britannique The Guardian et transmis au Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) et à 42 médias partenaires.

Dans ce cadre, Le Monde s'est intéressé aux liens entre la société américaine et Emmanuel Macron à l'époque où il était ministre de l'Economie (2014-2016). Le journal conclut à l'existence d'un "deal" secret entre Uber et Emmanuel Macron à Bercy.

"C'est très grave, l'idée que Monsieur Macron a, dans ce pacte secret avec une entreprise, dérégulé la réglementation en matière de taxis", a accusé le député de Seine-Saint-Denis.

"J'ai une certaine idée de la République, qui fait que le président ou celui qui veut être président, ne peut pas être un lobbyiste au service d'intérêts privés et d'une entreprise nord-américaine", a poursuivi M. Corbière.

"Quelles leçons en tirer? Evidemment poser la question lorsqu'on peut s'adresser au gouvernement, une commission d'enquête également", a-t-il suggéré.

"Vu l'ampleur de la chose, ça peut bousculer peut-être un calendrier qu'on avait prévu, ça nécessite une discussion politique", a précisé M. Corbière. Le groupe LFI à l'Assemblée comptait initialement utiliser son droit de tirage pour une commission d'enquête sur l'inflation.

-"Scandale Uber"-

Selon lui, "c'est la moindre des choses" que le président s'exprime sur ces révélations et "s'il ne le fait pas, on est dans l'irresponsabilité présidentielle de la Ve République".

Le député RN Sébastien Chenu a dénoncé lors d'une conférence de presse "le premier scandale du quinquennat d’Emmanuel Macron, le scandale Uber".

Selon son collègue Jean-Philippe Tanguy, les élus RN demandent "un droit de suite" sur l'affaire Alstom qui avait fait l'objet d'un commission d’enquête parlementaire présidée par Olivier Marleix (LR), ce dernier ayant saisi la justice en 2019.

Ils ne sont "pas contre" une commission d’enquête sur Uber mais pour M. Tanguy, il "n'a sans doute pas beaucoup de sens de refaire une commission d'enquête puisque l'essentiel des éléments d'enquête d'investigation et de témoignages ont été faits par la commission Marleix entre 2017 et 2018".

"Une mission d'information pourrait ressortir ces éléments et les remettre au goût du jour", a ajouté M. Tanguy.

-"Pas de contrepartie"-

"Le minimum, c'est qu'il explique ce qu'il a fait et comment il a contribué à non seulement faire en sorte qu'Uber s'implante en France, mais, grâce à une loi qui s'appelle la loi Macron, découdre une partie du code du travail pour favoriser ce type d'activité, et notamment les conséquences sociales sur les salariés", a déploré le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez.

"Ce n'est pas une nouvelle qu'Uber soit à ce point dans une logique de lobbying pour déréguler, pour se faire de l'argent en tenant assez peu compte de ce qui existe en terme de droit dans les pays et surtout en terme de droits des travailleurs concernés", a relativisé en revanche le patron de la CFDT Laurent Berger.

Pour le communiste Fabien Roussel, Emmanuel Macron "fait le choix du monde des affaires, de ces multinationales, au lieu de penser à la protection des Français, la protection du travail".

La patronne des députés LREM Aurore Bergé a balayé ces critiques, jugeant "formidable un pays qui s'offusque qu'un ministre de l'Économie reçoive des chefs d'entreprise de manière totalement public dans un débat qui était un débat parlementaire".

"Il n'y a pas de deal, il n'y a pas de contrepartie, il y a un ministre qui a reçu de grands chefs d'entreprise et c'est normal", a-t-elle ajouté.

© 2022 AFP

Le Figaro

Le préfet de police de Paris Didier Lallement va prochainement quitter son poste

Hugues Maillot

Nommé en mars 2019, le haut fonctionnaire aux méthodes de gestion de crise décriées pourrait passer la main dès le 20 juillet. Son successeur n'est pas encore connu.

Le préfet de police de Paris Didier Lallement va quitter ses fonctions prochainement, a appris Le Figaro. La date du 20 juillet a été arrêtée il y a une dizaine de jours, selon Le Monde , mais elle est «susceptible d'évoluer en cas d'imprévu ou de force majeure», a précisé à nos confrères une source au ministère de l'Intérieur. Le nom de son successeur n'est pas encore connu.

Nommé à la préfecture de police le 21 mars 2019, Didier Lallement avait remplacé Michel Delpuech, remercié pour sa gestion des manifestations des gilets jaunes et notamment les violences et pillages commis sur les Champs-Élysées le 16 mars 2019. Avec trois ans et près de quatre mois, le mandat de Didier Lallement est le plus long depuis celui de Michel Gaudin (2007-2012).

Fiasco du stade de France

Le haut fonctionnaire a en effet toujours gardé la confiance du ministère de l'Intérieur, malgré ses méthodes parfois décriées. Le 28 mai dernier, la gestion de la finale de Ligue des Champions opposant le Real Madrid à Liverpool a été désastreuse. Entre les spectateurs sans billets escaladant les grilles entourant le stade, ceux dûment munis de tickets qui n'ont pu y entrer, les familles aspergées de gaz lacrymogènes par la police ou les vols et agressions perpétrés par des délinquants opportunistes, la fête avait été gâchée.

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Devant le Sénat, Didier Lallement avait reconnu que cette soirée fut «à l'évidence, un échec», tout en assumant «en totalité la gestion policière» de l'événement. Si beaucoup d'observateurs estimaient alors que cet épisode sonnerait la fin de son mandat de préfet, il n'en fut rien. Le 9 juillet, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin était encore loin d'évoquer un départ, dans les colonnes du Monde , qui l'interrogeait à ce sujet : «Monsieur le préfet de police est à son poste, et il travaille avec toute la confiance», avait-il tranché.

Gilets jaunes, Covid-19, affaire Zecler...

Jugée autoritaire et impitoyable, sa personnalité a souvent été pointée du doigt par ses détracteurs, tout comme sa gestion de certains événements. C'est à son initiative que sont recréées les brigades de répression de l'action violente motorisées (BRAV-M), décriées par le passé pour des faits de brutalité commis dans le cadre du maintien de l'ordre. C'est à lui qu'on reproche également des violences commises par des policiers lors des manifestations des gilets jaunes.

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Au plus fort de la crise du Covid-19, son action est également contestée. L'évacuation mouvementée des berges de la Seine et des quais du canal Saint-Martin, en février et mars 2021, pour non-respect du port du masque et de la distanciation physique, créé la polémique. En novembre 2020, sa décision d'accorder un soutien financier aux policiers mis en examen dans l'affaire Michel Zecler déclenche également un tollé.

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Le drame du glacier de la Marmolada est-il vraiment lié au réchauffement climatique ?

DÉCRYPTAGE - Depuis la rupture de cette masse de glace des Alpes italiennes, qui a fait au moins six morts, médias et responsables politiques accusent unanimement le changement climatique. À raison ?

Délinquance : le classement des stations balnéaires les plus touchées

EXCLUSIF - En bord de mer, la haute saison touristique correspond aussi à celle des vols en tout genre. Grâce aux derniers chiffres de la délinquance, Le Figaro a identifié les communes côtières où il faudra redoubler de vigilance.

Immigration : le gouvernement veut expulser «tout étranger» ayant «commis des actes graves»

Cette nouvelle disposition sera intégrée à la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), «présentée à la rentrée», a annoncé ce samedi Gérald Darmanin.

France24 - Monde

Tour de France: Pogacar au pied des Grandes Alpes

Publié le : 11/07/2022 - 12:52

Morzine (France) (AFP) – Au pied des Grandes Alpes, le peloton du Tour de France a repris des forces lundi en Haute-Savoie après neuf jours de course qui ont clarifié la hiérarchie derrière le maillot jaune Tadej Pogacar, plus que jamais favori à sa succession.

. Deux dangers hors course pour Pogacar:

Le Slovène, auteur d'un sans-faute depuis le départ de Copenhague le 1er juillet, doit tenir compte de ses adversaires mais aussi de deux risques supplémentaires indépendants de la course.

Le Covid, qui a éliminé samedi le Norvégien Vegard Stake Laengen, l'a privé d'un équipier précieux en vue des étapes de plaine, le secteur de la course qui peut se révéler le plus piégeux pour le maillot jaune. Comme l'ensemble du peloton, Pogacar a été négatif au test de détection du Covid-19 pratiqué par l'Union cycliste internationale (UCI) dimanche soir au terme de la 9e étape. Mais la nouvelle vague du coronavirus, en pleine recrudescence en France, laisse toujours planer une épée de Damoclès.

"Nous faisons très attention, on espère rester en sécurité", a assuré le leader du Tour. Mais, suivant la formule de David Gaudu, cinquième du Tour, "on n'est à l'abri de rien". Le risque fait peur, ajoute le premier Français au classement, "il faut vivre avec et essayer de passer outre".

Autre risque recensé pour le nouveau "cannibale" du peloton, qui n'est jamais aussi à l'aise que dans les conditions climatiques difficiles, la météo annonce de fortes chaleurs pour la semaine à venir. Souvent au-delà de 30 degrés dans les vallées et jusqu'à 38 degrés, dimanche prochain, du côté de Carcassonne.

. Du "brutal" à venir:

Dans l'immédiat, Pogacar se projette vers les deux grands rendez-vous des Alpes, après la reprise en douceur, mardi, sur la route de Megève. Le col du Granon (mercredi) puis de l'Alpe d'Huez (jeudi) forment les deux volets d'un diptyque parfait pour un grimpeur de son espèce, dominateur l'an passé dans les différentes arrivées au sommet et auteur d'une razzia dans les journées pyrénéennes.

"Les deux étapes sont très dures", a analysé le maillot jaune en réponse à une question sur l'étape la plus importante. "Le Granon, c'est brutal et il y a aussi ce jour-là le Galibier, une montée très longue et haute en altitude. Mais je pense que l'Alpe d'Huez, précédée de la Croix-de-Fer, est l'étape-reine".

Avec cinq ascensions historiques labellisées "hors catégorie" (dont le Galibier par ses deux versants à 24 heures d'intervalle), le menu alpestre s'annonce plus que consistant. Sans doute décisif pour la plupart des candidats au podium ou à la victoire finale, dans le cas de Pogacar et de son dauphin danois Jonas Vingegaard.

. Vers un duel en montagne:

Pointé à 39 secondes seulement, Vingegaard a fait mieux que résister au glouton Slovène qui a tenté de faire la différence en toute occasion. Vainqueur de deux étapes (Longwy, la Planche des Belles Filles) et troisième à Lausanne, Pogacar a accumulé 18 secondes de bonifications par rapport à Vingegaard. De là à y voir une forme d'inquiétude par rapport au Danois de l'équipe Jumbo, le pas serait trop important à franchir, plutôt une envie de mettre sous pression son adversaire en même temps qu'une précaution toujours utile.

"Jonas est très fort, nous allons batailler, mais il y a d'autres coureurs qui ne sont pas loin au classement. Les écarts ne sont pas assez importants pour que cela se résume à une bataille entre lui et moi", estime Pogacar, presque toujours décontracté et souriant aux départs et aux arrivées d'étapes. Sa résistance apparente au stress, à la façon de la légende de l'athlétisme Usain Bolt, est un atout supplémentaire dans une course de trois semaines, une épreuve physique et aussi mentale.

© 2022 AFP

France24 - Monde

UberFiles : des médias révèlent des liens privilégiés entre Emmanuel Macron et le géant des VTC

Publié le : 10/07/2022 - 22:48

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Une enquête journalistique révèle, dimanche, des liens privilégiés entre Emmanuel Macron, lorsqu'il était ministre de l'Économie, et l'entreprise américaine Uber. L'affaire a suscité l'indignation des élus de gauche, l'Elysée et Uber nient de leur côté tout favoritisme.

Pacte "secret" contre "toutes nos règles", "pillage du pays" : des élus de gauche ont vivement dénoncé dimanche 10 juillet les liens qui ont uni Emmanuel Macron et la société Uber, après des révélations de presse.

Dans le cadre des "Uber Files", une enquête reposant sur des milliers de documents internes à Uber adressés par une source anonyme au quotidien britannique The Guardian et transmis au Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) et à 42 médias partenaires, Le Monde s'est intéressé aux liens entre la société américaine et Emmanuel Macron à l'époque où il était ministre de l'Économie (2014-2016).

S'appuyant sur différents témoignages et documents, dont de nombreux échanges de SMS, Le Monde conclut à l'existence d'un "deal" secret entre Uber et Emmanuel Macron à Bercy. Le quotidien fait état de réunions dans le bureau du ministre, de nombreux échanges (rendez-vous, appels ou SMS) entre les équipes d'Uber France et Emmanuel Macron ou ses conseillers, citant notamment des comptes-rendus de réunions rédigés par le lobbyiste Mark MacGann.

Sont pointées du doigt certaines pratiques destinées à aider Uber à consolider ses positions en France, comme le fait de suggérer à l'entreprise de présenter des amendements "clés en main" à des députés.

Sollicitée par l'AFP, la société Uber France a confirmé la tenue de réunions avec Emmanuel Macron : des rencontres qui "relevaient de ses responsabilités en tant que ministre de l'Économie et du Numérique supervisant le secteur des VTC". 

Uber France revient par ailleurs sur la suspension d'Uber Pop, un service en fonction entre février 2014 et juillet 2015 qui permettait aux utilisateurs d'être mis en relation avec des véhicules dont les conducteurs étaient de simples particuliers, non titulaires d'une licence de taxi ou de VTC. Cette suspension "n'a aucunement été suivie d'une réglementation plus favorable", comme suggéré dans l'idée d'un "deal", souligne Uber France. 

"Pillage du pays"

L'Élysée a indiqué à l'AFP qu'Emmanuel Macron, comme ministre de l'Économie, était "naturellement amené à échanger avec de nombreuses entreprises engagées dans la mutation profonde des services advenue au cours des années évoquées, qu'il convenait de faciliter en dénouant certains verrous administratifs ou réglementaires". 

Mais la patronne des députés LFI Mathilde Panot a dénoncé sur Twitter un "pillage du pays", Emmanuel Macron ayant été selon elle à la fois "conseiller et ministre de François Hollande et lobbyiste pour multinationale états-unienne visant à déréguler durablement le droit du travail".

Le numéro un du PCF Fabien Roussel a relayé des "révélations accablantes sur le rôle actif joué par Emmanuel Macron, alors ministre, pour faciliter le développement d'Uber en France", "contre toutes nos règles, tous nos acquis sociaux et contre les droits des travailleurs".

"Uber mériterait bien une petite commission d'enquête" parlementaire, d'après le député communiste Pierre Dharréville.

Emmanuel Macron a "pactisé en secret avec le géant américain Uber pour pousser dans le sens de la dérégulation" et "va devoir s'en expliquer", selon la députée LFI Clémence Guetté.

À l'autre bord, Jordan Bardella, président du RN, a aussi jugé que "le parcours d'Emmanuel Macron a une cohérence, un fil rouge: servir des intérêts privés, souvent étrangers, avant les intérêts nationaux".

Interrogé par l'AFP, l'ancien député PS Thomas Thévenoud, qui a donné son nom à la loi d'octobre 2014 délimitant plus précisément les droits et devoirs respectifs des taxis et des voitures de transport avec chauffeur (VTC), estime qu'Emmanuel Macron "est resté un interlocuteur privilégié" d'Uber.

Il l'avait rencontré sur le sujet dès le printemps 2014 lorsqu'il était secrétaire général adjoint de l'Elysée. "Il a toujours cherché à dérouler le tapis rouge à Uber", estime-t-il.

L'ex-député et éphémère secrétaire d'État s'interroge aussi sur le rôle d'Elisabeth Borne, qui "connaît parfaitement ces sujets". La cheffe du gouvernement a été ministre des Transports au moment de la loi d'orientation des mobilités puis ministre du Travail quand a été favorisé le dialogue social dans le secteur des VTC - "sans accorder le statut de salarié aux chauffeurs Uber", pointe Thomas Thévenoud.   

"Pourquoi le gouvernement défendait l'an dernier la création d'un "tiers statut" sous couvert d'organiser la représentation des travailleurs des plateformes ?", a demandé sur Twitter Boris Vallaud, président des députés socialistes.

"La violence garantit le succès"

L'enquête accuse plus largement Uber de méthodes brutales, voire illégales, à ses débuts. "Nous n'avons pas justifié et ne cherchons pas d'excuses pour des comportements qui ne sont pas conformes à nos valeurs actuelles en tant qu'entreprise", a indiqué Jill Hazelbaker, vice-présidente chargée des Affaires publiques d'Uber, dans un communiqué en ligne.

"Nous demandons au public de nous juger sur ce que nous avons fait au cours des cinq dernières années et sur ce que nous ferons dans les années à venir", a-t-elle ajouté.

L'enquête met en avant certaines méthodes employées pendant ces années d'expansion rapide mais aussi de confrontation pour Uber, de Paris à Johannesburg.

"L'entreprise a enfreint la loi, trompé la police et les régulateurs, exploité la violence contre les chauffeurs et fait pression en secret sur les gouvernements dans le monde entier", affirme le Guardian en introduction.

Les articles mentionnent notamment des messages de Travis Kalanick, alors patron de la société basée à San Francisco, quand des cadres se sont inquiétés des risques pour les conducteurs qu'Uber encourageait à participer à une manifestation à Paris.

"Je pense que ça vaut le coup", leur a répondu le cofondateur. "La violence garantit le succès".

Selon le Guardian, Uber a adopté des tactiques similaires dans différents pays européens (Belgique, Pays-Bas, Espagne, Italie...), mobilisant les chauffeurs et les incitant à se plaindre à la police quand ils étaient victimes de violence, afin d'utiliser la couverture médiatique pour obtenir des concessions des autorités.

"Travis Kalanick n'a jamais suggéré qu'Uber exploite la violence aux dépens de la sécurité des conducteurs", a réagi Devon Spurgeon, porte-parole de l'ancien dirigeant controversé, dans un communiqué publié par l'ICIJ, où il réfute toutes les accusations.

"Aujourd'hui, Uber est l'une des plus grandes plateformes de travail au monde et fait partie intégrante de la vie quotidienne de 100 millions de personnes. Nous sommes passés d'une ère de confrontation à une ère de collaboration, démontrant une volonté de trouver un terrain d'entente avec d'anciens opposants, y compris les syndicats et les sociétés de taxis", élabore Jill Hazelbaker.

Avec AFP

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"Uber Files" : "Des méthodes brutales pour imposer le fait accompli"

La chronique de l’éco

Le modèle économique d'Uber à l'épreuve du droit du travail

France24 - Monde

Royaume-Uni : Liz Truss se lance dans la course pour succéder à Boris Johnson

Publié le : 11/07/2022 - 01:01

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La cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss, l'a officiellement annoncé dimanche soir : elle compte bien reprendre les rênes du 10 Downing Street après la démission de Boris Johnson. Elle rejoint ainsi plusieurs poids lourds du parti conservateur dans une course qui compte au total onze concurrents.

La cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss s'est lancée dimanche 10 juillet dans la course à la succession du Premier ministre britannique Boris Johnson, dans une campagne marquée par le débat sur la politique fiscale et qui s'annonce particulièrement âpre. "Je me battrai dans cette élection en tant que conservatrice et gouvernerai en tant que conservatrice", a déclaré Liz Truss, 46 ans, annonçant une candidature qui ne faisait aucun doute dans les colonnes du Daily Telegraph.

Petite, elle a joué Margaret Thatcher dans une pièce de théâtre à l'école. Aujourd'hui, elle espère lui succéder et devenir la troisième femme à Downing Street. Comme la "Dame de Fer", Première ministre de 1979 à 1990, Liz Truss est une championne du libre-échange, et se lance dans la campagne en voulant incarner l'essence du conservatisme britannique.

Depuis près d'un an ministre des Affaires étrangères, Liz Truss est allée jusqu'à imiter Margaret Thatcher en posant en chapka sur la place rouge en février dernier, lors d'un voyage à Moscou destiné à tenter de dissuader Vladimir Poutine d'envahir l'Ukraine. Avec sa candidature, elle rejoint ainsi plusieurs poids lourds du parti conservateur dans une course qui compte au total 11 concurrents.

Une élection incertaine

La secrétaire d'État au Commerce international Penny Mordaunt, 49 ans, s'est quant à elle lancée dimanche matin. Cette ancienne réserviste de la Marine, qui a été la première femme à occuper le poste de ministre de la Défense en 2019, a insisté sur la nécessité que le débat public "tourne un peu moins autour du leader", pour se concentrer sur le "navire".

Une volonté affichée de s'extraire de l'interminable succession de scandales qui ont émaillé le mandat de Boris Johnson, jusqu'à ne lui laisser d'autre choix que de démissionner jeudi, après une avalanche de départs dans son gouvernement.

Très ouverte, la compétition pour la tête du parti conservateur - et donc pour Downing Street, les Tories étant majoritaires à la Chambre des Communes - laisse augurer un été électrique, avec son lot de révélations et de boules puantes. Samedi soir, les anciens ministres Jeremy Hunt et Sajid Javid ont à leur tour annoncé leurs candidatures dans les colonnes du journal conservateur Sunday Telegraph.

Sajid Javid a insisté sur son projet de diminution des impôts, se démarquant de la ligne de Rishi Sunak, qui figure parmi les favoris et veut attendre un assainissement des finances publiques avant d'envisager de s'engager sur une telle voie dans un Royaume-Uni en proie à une inflation inédite depuis 40 ans.

Finalistes connus d'ici au 20 juillet

Autre candidat sérieux, Nadhim Zahawi : en tant que secrétaire d'État, il avait piloté le programme de vaccination anti-covid britannique, avant de passer la semaine dernière du ministère de l'Éducation à celui des Finances. 

Au total, les instances du parti anticipent une quinzaine de candidatures, un afflux qui laisse présager un relèvement des seuils en terme de parrainages ou de nombre de votes dans la première partie du processus.

Mais Geoffrey Clifton-Brown, trésorier du Comité 1922, chargé de l'organisation interne du parti, s'est dit "confiant" dimanche sur la radio LBC que les deux finalistes soient connus d'ici le 20 juillet.

Le calendrier plus précis est attendu lundi, pour une possible clôture des candidatures dès mardi, selon le Sunday Telegraph. L'objectif évoqué est de faire en sorte que le vote final, ouvert uniquement aux adhérents du parti conservateur, permette de désigner le vainqueur d'ici au début du mois de septembre.

Avec AFP

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Démission de Boris Johnson : les conservateurs cherchent leur successeur

Royaume-Uni : les coups d'éclats de Boris Johnson même après sa démission

Royaume-Uni : l'ex-ministre des Finances, Rishi Sunak, candidat pour succéder à Boris Johnson

Le Figaro

Covid-19: l’exécutif mise sur la responsabilité

Tristan Quinault-Maupoil

Les Français sont appelés à adapter leurs comportements à l’évolution de l’épidémie.

Comme un trait d’union avec la précédente législature, le premier texte du quinquennat discuté par l’Assemblée nationale, lundi, portera sur la gestion de l’épidémie de Covid-19. Un énième rappel que le virus n’a pas disparu malgré la lassitude qu’il provoque, plus de deux ans après son apparition.

La barre des 150.000 morts a été atteinte vendredi en France, où le nombre de cas positifs se remet à flamber (120.000 par jour en moyenne). «On pourrait observer un pic supérieur à celui d’avril», a affirmé dans le JDD l’épidémiologiste Arnaud Fontanet. Membre du Conseil scientifique, il a toutefois observé cette semaine un taux de positivité des tests qui ralentit, en particulier en Île-de-France. «Une nouvelle rassurante car ça validerait l’idée qu’il n’y a plus de risque de saturation des hôpitaux, même en l’absence de mesures de contrôle épidémique», a-t-il relevé.

À lire aussiCovid-19: un passe sanitaire aux frontières serait-il utile pour freiner la reprise de l’épidémie?

C’est tout le pari du gouvernement: ne pas décréter un tour de vis sanitaire au moment où débutent les vacances. Ainsi, le projet de loi qui sera examiné par les députés ne comporte que deux articles relativement consensuels: la reconduction du système de collecte des données de santé relatives au Covid-19 et la possibilité de réclamer un passe sanitaire aux frontières. Un «parti pris» d’opter «pour la responsabilité de nos concitoyens» plutôt que pour «la contrainte», a affirmé la semaine dernière le nouveau ministre de la Santé, François Braun. «Il y en aura une huitième, probablement une neuvième vague. C’est ce que nous disent les experts scientifiques», a-t-il ajouté sur France Inter, invitant chacun à reprendre les gestes de prévention.

Grâce à la vaccination, grâce à ces Français qui ont un schéma complet de vaccination, nous pouvons vivre avec le virus

À commencer par le port du masque dans les transports, qui n’est plus obligatoire mais fortement recommandé par les autorités. Clément Beaune, le ministre des Transports, en a fait la pédagogie vendredi lors d’une visite à la gare de Lyon, à Paris. La fin du port systématique du masque, décrétée le 16 mai dernier, a été «une erreur» dans un moment «d’euphorie», a récemment jugé Patrick Pelloux, le président de l’Association des médecins urgentistes de France. «Nous allons devoir apprendre à nous adapter, à réadapter nos comportements, a déclaré samedi sur CNews Agnès Firmin-Le Bodo, la ministre déléguée auprès du ministre de la Santé. Grâce à la vaccination, grâce à ces Français qui ont un schéma complet de vaccination, nous pouvons vivre avec le virus», a-t-elle observé, sans pour autant écarter définitivement l’adoption, à l’avenir, de mesures plus restrictives. La semaine dernière, la première ministre, Élisabeth Borne, a appelé sur TF1 «les personnes âgées et les personnes vulnérables à faire leur quatrième vaccination». Ajoutant: «Nous n’avons pas l’intention d’avoir une mesure nationale d’obligation» parce que «les Français connaissent aujourd’hui les bons gestes».

Fin du Conseil scientifique

L’exécutif veut-il s’éviter ainsi le mécontentement de Français plus préoccupés par l’inflation que le virus? «Ce n’est pas une question de popularité. On ne gouverne pas dans une crise sanitaire avec des indicateurs de popularité», a rétorqué Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement interrogé dimanche lors du «Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro».

Si les oppositions ne sont pas nostalgiques des mesures les plus restrictives (à l’instar du passe sanitaire au quotidien), certains parlementaires dénoncent la façon dont le gouvernement gère le rebond épidémique. «Il n’a rien anticipé», ont jugé les députés Insoumis dans un communiqué, et ce alors qu’un sentiment de flottement au ministère de la Santé a été provoqué par la lenteur du remplacement de Brigitte Bourguignon après sa défaite aux législatives. Le sénateur de Paris, Bernard Jomier (apparenté PS), s’inquiète, pour sa part, de la fin programmée du Conseil scientifique. Il cessera de se réunir à la fin du mois. «On ne sait pas comment va se faire le système de veille et d’alerte», a-t-il dit sur Public Sénat. Même si un nouveau dispositif plus pérenne est à l’étude.

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LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Un duo d’orques tueurs de requins blancs

RÉCIT - Le déclin des squales dans la région du Cap en Afrique du Sud semble lié à des attaques de mammifères marins.

Le «mégafeu» de Bordezac dans les Cévennes fixé, plus de 650 hectares détruits

Attisées par une forte chaleur et des rafales de vent, les flammes se sont emparées du massif dans le nord du Gard. Une cinquantaine de départs de feu ont été recensés en 48h par les centaines de pompiers déployés.

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France24 - Monde

Au sommet "Choose France", l'Élysée annonce 6,7 milliards d'euros d'investissements étrangers

Publié le : 11/07/2022 - 04:34

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La cinquième édition du sommet "Choose France", pour promouvoir l'attractivité économique hexagonale, se tient lundi à Versailles. Quatorze projets sont annoncés à cette occasion, pour un montant total de 6,7 milliards d'euros d'investissements. 

L’attractivité française au menu du programme du président Emmanuel Macron de ce lundi 11 juillet au château de Versailles. Quelque 180 patrons étrangers sont réunis pour un 5e sommet "Choose France", avec, pour annonce-phare, un investissement de 5,7 milliards d'euros dans une nouvelle usine de semi-conducteurs, près de Grenoble.

"C'est le plus grand investissement industriel des dernières décennies hors nucléaire et un grand pas pour notre souveraineté industrielle : c'est 1 000 emplois à la clé", a commenté lundi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur Twitter.

Automobile, industrie, internet, infrastructures de communication

Les projets d'investissements industriels, qui seront présentés dans l'après-midi à Versailles (6,7 milliards d'euros d'investissements, "plus de 4 000 emplois créés"), tombent à point nommé pour le gouvernement, pressé par l'inflation qui pèse sur le pouvoir d'achat.

La future usine de semi-conducteurs bénéficiera d'un "soutien financier important de l'État français", ont précisé le groupe franco-italien STMicroelectronics et l'américain Global Foundries.

Elle s'inscrit dans le cadre du "Chips act", le programme de l'UE pour retrouver une place aux côtés de l'Asie et de l'Amérique dans la production mondiale de semi-conducteurs. Marquée par la pénurie de ces précieux composants qui a fait suite à la crise sanitaire, l'Europe veut remonter sa part à 20 % de la production mondiale, contre moins de 10 % aujourd'hui.

"Uber Files"

Les semi-conducteurs produits à Crolles, près de Grenoble, serviront notamment des marchés finaux "tels que l'automobile, l'industriel, l'internet des objets et les infrastructures de communication".

Emmanuel Macron se rendra mardi sur place pour présenter ce projet d'usine qui sera à terme "le plus important site de production de puces français et l'un des plus importants d'Europe".

Ces annonces surviennent toutefois dans un climat tendu après des révélations dimanche soir dans Le Monde sur les liens qui ont uni Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie (2014-2016), et la société Uber. S'appuyant sur différents témoignages et documents, ces "Uber Files" concluent à l'existence d'un "deal" secret, visant à aider la plateforme à consolider ses positions en France, ce qu'ont vivement dénoncé des élus de gauche.

Pour l'Élysée, la participation record de patrons étrangers à "Choose France" - ils étaient 120 à 130 lors des précédentes éditions - montre un "très fort intérêt des patrons étrangers, suite à la réélection du président".

"Il n'y a pas d'inquiétude des grands patrons"

Malgré la perte de la majorité absolue par le gouvernement, "il n'y a pas d'inquiétude des grands patrons" sur la poursuite d'un programme favorable aux investissements industriels en France, assure l'entourage du chef de l'État.

Les dirigeants de Coca Cola, Disney, Siemens, Merck Allemagne, des banques américaines Citi, JP Morgan, Morgan Stanley, du conglomérat chinois Fosun ou du groupe australien de services financiers Macquarie se retrouveront sous les ors de Versailles.

Emmanuel Macron rencontrera aussi les "grands fonds souverains", comme ceux des Émirats, d'Arabie saoudite, du Koweït, du Qatar et de Corée, ainsi que des fonds canadiens.

Parmi les autres projets annoncés dans le cadre de "Choose France", le spécialiste des colis express Fedex va créer 1 000 emplois permanents à Roissy (Val-d'Oise). L'espagnol Amadeus (gestion de réservations touristiques) 800 emplois, notamment à Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes), le cabinet de conseil Accenture 500 en Bretagne et le vietnamien Vinfast (automobile) 350 à 400 dans des showrooms et ateliers, selon l'Élysée.

L’attractivité de la France

Le géant britannique du médicament GlaxoSmithKline (GSK) va investir dans des essais cliniques, l'américain Collins Aerospace (avionique, systèmes d'information - groupe Raytheon) dans la recherche-développement et l'allemand Vorwerk se doter d'une deuxième usine Thermomix, en Eure-et-Loir.

Le groupe néerlandais de travail temporaire Randstad va recruter par ailleurs 7 000 collaborateurs en CDI intérimaire d'ici la fin 2022.

La France s'enorgueillit d'être le pays le plus attractif en Europe pour les investisseurs étrangers par le nombre de projets – 1 222 en 2021 -, leur taille étant en revanche généralement plus petite, selon le baromètre du cabinet EY.

Près de 80 projets d'investissements, représentant 12 milliards d'euros et 21 000 emplois, ont été annoncés dans le cadre des sommets "Choose France" depuis 2018 : 25 ont été réalisés, 50 sont en cours et cinq ont été abandonnés ou reportés.

Avec AFP

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Choose France : Emmanuel Macron veut vanter l'attractivité de la France

Choose France : les "bonnes nouvelles" de Macron sur fond de contestation

La chronique de l’éco

"Choose France" : l’attractivité de l'Hexagone en hausse malgré les mouvements sociaux

France24 - Monde

Syrie : la poursuite de l'aide transfrontalière reste suspendue à un accord au sein de l'ONU

Publié le : 10/07/2022 - 21:49

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Les négociations se poursuivent à l'ONU pour permettre la reconduction du mécanisme transfrontalier autorisant les Nations unies à acheminer de l'aide humanitaire aux populations syriennes vivant dans les zones non-contrôlées par le régime de Bachar al-Assad. Ce dispositif vient en aide à plus de 2,4 millions de personnes.

Les négociations se poursuivent à l'ONU au sujet de la prolongation du mécanisme transfrontalier permettant aux Nations unies de délivrer une aide humanitaire à des millions de Syriens vivant dans des zones non contrôlées par le régime, ont indiqué, dimanche 10 juillet, des diplomates.

En vigueur depuis 2014, cette autorisation de livraison des aides onusiennes via le point de passage de Bab al-Hawa, à la frontière syro-turque, doit s'arrêter dimanche à minuit après le veto de la Russie vendredi à un projet de résolution la prolongeant d'un an sans l'aval du pouvoir syrien.

Selon des diplomates, Moscou insiste toujours sur une extension limitée à six mois, éventuellement reconductible, pour autoriser l'ONU à utiliser ce passage, qui permet d'éviter les zones contrôlées par le régime. Pour sortir de l'impasse, les dix membres non permanents du Conseil de sécurité ont proposé une prolongation de neuf mois, selon des diplomates, refusée par Moscou.

Ce dispositif transfrontalier vient en aide à plus de 2,4 millions de personnes dans des secteurs de la province d'Idleb et du nord de la province voisine d'Alep sous contrôle des groupes jihadistes et rebelles.

"Les négociations se poursuivent", a indiqué à l'AFP un diplomate à New York sous couvert d'anonymat. "Nous sommes bloqués là où nous en étions vendredi", a confié un ambassadeur souhaitant lui aussi ne pas être identifié.

Pour Moscou, qui dispose d'un droit de veto au Conseil de sécurité et qui a considérablement fait réduire ces dernières années ce dispositif violant à ses yeux la souveraineté de la Syrie, l'acheminement de l'aide vers le nord-ouest du pays ne devrait s'effectuer qu'à partir de Damas à travers les lignes de front.

"La Russie n'a pas changé sa position", a indiqué dimanche sous couvert d'anonymat un autre ambassadeur membre du Conseil de sécurité. Un vote au Conseil de sécurité est encore possible en début de semaine, ont affirmé plusieurs sources et il est déjà arrivé au Conseil de prolonger ce mécanisme après sa date d'expiration.

Manque de stocks

Sans entente, l'aide internationale pourrait continuer à s'effectuer sous d'autres formes à définir, mais sans avoir la même efficacité. "Jusqu'à maintenant, nous n'avons aucune information sur le mécanisme qui sera mis en place", a déclaré dimanche à l'AFP Mazen Allouche, un responsable rebelle au passage de Bab al-Hawa.

"Les groupes humanitaires partenaires de l'ONU, qui opèrent dans les zones libérées (du contrôle du régime), ont un plan d'intervention d'urgence", au cas où l'autorisation de l'ONU ne serait pas prolongée, a-t-il ajouté.

Selon Mazen Allouche, les civils et les convois de secours non-onusiens, y compris ceux envoyés par des groupes humanitaires turcs, seraient toujours autorisés à traverser le passage à sa réouverture. Mais il estime que les stocks disponibles ne suffiront pas pour "plus d'un mois".

Plus de 4 600 camions d'aide transportant principalement de la nourriture ont traversé le passage de Bab al-Hawa cette année, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Dimanche 10 juillet, le passage était fermé pour le deuxième jour consécutif en raison de l'Aïd al-Adha, la grande fête musulmane du sacrifice. Sa réouverture est prévue mercredi.

"Si les livraisons d'aide sont détournées vers (les zones contrôlées par) le régime, nous serons effectivement assiégés", a déclaré à l'AFP Abou Mohmmad, un déplacé de 45 ans vivant dans un camp dans le nord d'Idleb. 

"Ils veulent nous affamer et nous mettre à genoux", a déploré ce père de quatre enfants.

Avec AFP

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Syrie : veto russe et impasse à l'ONU sur l'aide transfrontalière

ANALYSE

Rapatriement d’enfants de jihadistes : la fin de la doctrine française du "cas par cas" ?

La France rapatrie 35 enfants et 16 mères détenus dans des camps en Syrie

Le Figaro

Éducation : «Les parents d'aujourd'hui vivent dans l'angoisse d'abîmer leur enfant»

Madeleine Meteyer

ENTRETIEN - Il y a trois ans était votée la loi contre les «violences éducatives ordinaires». Marie Chetrit, auteur d'Éducation positive, une question d'équilibre ?, nuance l'interprétation du socle scientifique sur lequel repose la lutte contre celles-ci.

LE FIGARO. - Les violences éducatives ordinaires sont-elles un délire de déconstructeurs de l'éducation ou existent-elles vraiment ?

Marie CHETRIT. - Indéniablement, elles existent et sont encore répandues, tous milieux confondus. Les enseignants, le personnel soignant, les travailleurs sociaux ou encore les membres des forces de l'ordre le savent bien, ce qui se passe réellement dans le secret des familles n'est pas forcément idéal. Tout le débat porte sur ce que l'on qualifie de «VEO». Les insultes, les brimades, la négligence et les abus sexuels, c'est de la maltraitance. Certains parents exercent une autorité rigide ou manifestent très peu de gestes affectueux envers leurs enfants. Même s'ils pensent bien faire car cela correspond à des schémas familiaux ou culturels ancrés, ils pratiquent la violence éducative ordinaire, puisqu'ils privent leur enfant des nourritures affectives dont il a besoin pour se construire.

La psychologue américaine Diana Baumrind a montré qu'on peut différencier trois styles éducatifs parentaux : le style permissif, le style «authoritative parenting», qui signifie que le parent est ferme tout en comblant les besoins de l'enfant, et le style «authoritarian parenting», dans lequel le parent a énormément d'exigences mais donne très peu en retour. Je trouve intéressante cette distinction entre «authoritative» et «authoritarian», qui montre l'importance de la notion d'autorité, mais aussi la nécessité de la mettre en pratique de manière bienveillante et ajustée.

À lire aussiPourquoi les parents se sentent peu concernés par la lutte contre «les violences éducatives ordinaires»

Avez-vous constaté un excès dans la lutte contre ces abus éducatifs ?

Oui, beaucoup de parents (principalement des mères) me racontent à quel point ils se sont perdus en recherchant une application au pied de la lettre, au lieu de viser une direction globale. Ils en arrivent à soupeser chaque geste et chaque parole pour exclure de leur relation avec leur enfant toute trace de ce qu'ils considèrent comme nuisible. Ces parents s'informent beaucoup sur les réseaux sociaux. Le problème est qu'ils relaient des croyances déformées. Exemples : «dès qu'un bébé pleure, son taux de cortisol augmente et cela va abîmer son cerveau» ; «un bébé sera traumatisé durablement si sa mère le sèvre.»

Cela génère un stress parental très grand, et rapidement, un épuisement qui peut aller jusqu'au burn-out. Le rôle éducatif parental n'est plus un processus naturel que l'on met en œuvre, en se trompant et en progressant, mais des compétences à acquérir dès la grossesse pour espérer être un parent pas trop toxique. En quelque sorte, les parents d'aujourd'hui vivent dans l'angoisse d'abîmer leur enfant au lieu de penser à tout ce qu'ils lui apportent jour après jour.

Il est encore difficile de faire entendre une voix nuancée sur le sujet de l'éducation positive, car on est vite soupçonné de prôner le retour de l'éducation à l'ancienne. C'est très visible sur les médias vidéos qui ont une large audience. Je pense en particulier à une vidéo de Brut sur l'éducation positive où l'on voit des adultes gifler leur enfant. Ce genre de contenu vient marteler que si on ne pratique pas l'éducation positive à la lettre, on est un parent brutal. Pourtant, il s'agit simplement de trouver un équilibre.

Ceux qui ont étendu la liste des violences éducatives ordinaires jusqu'à proscrire le fait de faire les gros yeux disent s'appuyer sur les neurosciences. Dans votre livre, vous contestez cet argument dit scientifique...

Les neurosciences ont bon dos ! Les études scientifiques ont effectivement montré que le stress chronique – qui est un état de stress intense et continu – est nuisible à long terme et altère les capacités cognitives et émotionnelles. Cela a été très bien caractérisé dans des cohortes d'enfants ayant subi des maltraitances graves. Mais d'autres données ont été obtenues sur des modèles expérimentaux de rongeurs soumis à des stress très intenses (odeur de prédateur, séparation de longue durée d'avec la mère). Ces modèles expérimentaux n'ont rien à voir avec la réalité d'un enfant vivant dans une famille aimante. Extrapoler les résultats ainsi obtenus à l'être humain me paraît donc extrêmement hasardeux.

Actuellement, tout est considéré comme un stress pour un enfant : lui dire de se dépêcher le matin, lui changer sa couche alors qu'il n'en a pas envie… Or il faut bien comprendre la définition d'un stress physiologique : il s'agit d'une réaction de l'organisme permettant de faire face rapidement à une situation inattendue ou dangereuse. Le stress n'a rien à voir avec une manifestation de mécontentement ou de frustration. Rien, dans les études scientifiques, ne montre que se dépêcher le matin générerait un stress physiologique pour un enfant.

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Enfin, un article paru dans la revue Nature en 2022 a questionné la robustesse des données relatives aux fonctions cognitives obtenues par les techniques d'imagerie par résonance magnétique (IRM). Cette technique est souvent invoquée par les tenants des neurosciences, sous forme de «l'IRM a montré que telle zone du cerveau de l'enfant s'active quand le parent fait ceci ou cela…». Or cet article démontre que, pour de telles fonctions complexes, on retrouve souvent des effets avec un petit nombre de sujets, en raison de l'hétérogénéité des participants, mais que les différences se gomment quand les effectifs augmentent. En clair, avant de pouvoir conclure sur des données d'IRM, il faudrait inclure des milliers de participants, ce qui est impossible au vu du coût et de la lourdeur analytique de la technique.

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Le drame du glacier de la Marmolada est-il vraiment lié au réchauffement climatique ?

DÉCRYPTAGE - Depuis la rupture de cette masse de glace des Alpes italiennes, qui a fait au moins six morts, médias et responsables politiques accusent unanimement le changement climatique. À raison ?

Délinquance : le classement des stations balnéaires les plus touchées

EXCLUSIF - En bord de mer, la haute saison touristique correspond aussi à celle des vols en tout genre. Grâce aux derniers chiffres de la délinquance, Le Figaro a identifié les communes côtières où il faudra redoubler de vigilance.

Immigration : le gouvernement veut expulser «tout étranger» ayant «commis des actes graves»

Cette nouvelle disposition sera intégrée à la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), «présentée à la rentrée», a annoncé ce samedi Gérald Darmanin.

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : frappe meurtrière dans le Donbass, évacuation à Kherson

Publié le : 10/07/2022 - 08:41Modifié le : 10/07/2022 - 22:06

FRANCE 24 Suivre Julien CHEHIDA Suivre

L'Ukraine a demandé aux civils de Kherson d'évacuer la ville en urgence, dimanche. Plus tôt dans la journée, au moins 15 personnes ont été tuées après que des roquettes russes ont frappé un immeuble d'habitation de cinq étages dans la région de Donetsk. Revivez les principaux événements du 10 juillet.

  • 21 h 18 : l'Ukraine demande aux civils de Kherson d'évacuer d'urgence

La vice-Première ministre d'Ukraine Irina Verechtchouk a exhorté les civils de la partie méridionale de Kherson, une région occupée par l'armée russe, à évacuer d'urgence alors que les forces ukrainiennes y préparent une contre-attaque.

L'Ukraine a perdu le contrôle de la majeure partie de la région de Kherson, sur la mer Noire, dans les premières semaines qui ont suivi l'invasion russe le 24 février.

"Il est clair qu'il y aura des combats, des tirs d'artillerie (...) et nous exhortons donc (la population) à évacuer de toute urgence", a déclaré la vice-Première ministre à la télévision nationale. Irina Verechtchouk a précisé qu'elle ne pouvait pas dire quand exactement aurait lieu la contre-offensive. "Je sais avec certitude qu'il ne doit pas y avoir de femmes et d'enfants là-bas, qu'ils ne doivent pas devenir des boucliers humains", a-t-elle ajouté.

  • 15 h 44 : la Russie annonce que la récolte de blé a commencé dans les territoires sous son contrôle dans la région de Karkhiv

Les autorités installées par la Russie à Kharkiv ont indiqué que "la campagne de récolte (de blé, NDLR) avait commencé dans les territoires libérés de la région", selon l'agence russe Ria Novosti.

L'Ukraine accuse depuis des semaines la Russie de voler ses récoltes de blé dans les régions occupées pour le revendre illégalement sur le marché international. 

  • 15 h 14 : l'objectif de la Russie est de contrôler le Donbass avant l'hiver prochain

La mer d'Azov est entièrement contrôlée par les Russes, mais la Russie n'a pas les moyens d'aller vers Odessa, où elle maintient la pression. Le général Dominique Trinquand livre son analyse sur la situation militaire en Ukraine  

  • 14 h 34 : l'Ukraine rapporte des heurts avec les troupes russes sur les fronts est et sud

À Kharkiv (Nord-Est), deuxième ville du pays, le gouverneur Oleg Synegoubov a fait état sur Telegram de nouveaux tirs de missile qui ont touché un "établissement d'enseignement" et une maison et fait un blessé.

D'autres frappes russes sont rapportées notamment près de Siversk et Sloviansk (Est) ainsi que dans la région de Mykolaïv (Sud)

Moscou a annoncé de son côté avoir frappé des hangars militaires ukrainiens stockant des pièces d'artillerie américaines près de Kostyantynivka, dans la région de Donetsk.

  • 12 h 35 : le bilan s'aggrave après l'attaque contre un immeuble dans le Donbass

Quinze cadavres ont été sortis des décombres de l'immeuble d'habitation visé par une frappe russe à Thassiv Iar, dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé les secours, précisant que 24 personnes se trouvaient encore sous les gravas.

"Lors des opérations de secours, 15 morts ont été retrouvés sur les lieux et cinq personnes ont été sorties des décombres", a indiqué sur Facebook la branche locale du Service ukrainien des situations d'urgence, qui précise que les secouristes sont en contact avec trois personnes vivantes se trouvant sous les débris.

  • 9 h 30 : reportage dans une entreprise prothésiste à Kiev 

Les pertes civiles et militaires causées par la guerre en Ukraine sont considérables. Mais il y a aussi les blessés. Certains ont dû être amputés. Nos envoyés spéciaux, Ludovic de Foucaud et Gulliver Cragg, se sont rendus dans une entreprise qui fabrique des prothèses à Kiev qui a vu le nombre d'amputés traités passer de deux par mois à deux par jour. Reportage. 

  • 9 h : une coupure du gaz russe, option la plus probable

Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré qu'une coupure des livraisons de gaz russe était à l'heure actuelle le scénario le plus probable.

"Préparons-nous pour une coupure du gaz russe. C'est aujourd'hui l'option la plus probable", a-t-il dit aux rencontres économiques d'Aix-en-Provence.

  • 8 h 25 : six morts dans une attaque de roquettes contre un immeuble du Donbass

Au moins six personnes ont été tuées, et plus de 30 autres pourraient être prisonnières des décombres, après que des roquettes russes ont frappé un immeuble d'habitation de cinq étages dans la région ukrainienne de Donetsk, a annoncé le gouverneur de la région.

Pavlo Kyrylenko a indiqué sur Telegram que la frappe avait eu lieu samedi soir dans la ville de Chasiv Yar. Six personnes ont trouvé la mort et cinq ont été blessées, a-t-il ajouté.

Selon des informations des habitants, au moins 34 personnes sont probablement encore bloquées dans les ruines de l'immeuble qui s'est effondré sous les impacts.

Avec AFP et Reuters

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Le Figaro

Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine : contrôle aux frontières ?

Un projet de loi maintenant un dispositif de sécurité sanitaire sera débattu à l'Assemblée nationale le 11 juillet prochain.

Bonjour,

L'état d'urgence sanitaire instauré en mars 2020 et prolongé à deux reprises prend fin le 31 juillet. La France n'en a pourtant pas fini avec l'épidémie, dont la septième vague frappe aujourd'hui le pays. Le gouvernement entend donc conserver quelques armes contre le virus : prolonger la veille sanitaire grâce à la collecte des données et garder la possibilité d'imposer un passe sanitaire aux frontières, mesure jugée dérisoire par certains. Un projet de loi sera débattu la semaine prochaine à l'Assemblée nationale. Et si le gouvernement n'envisage toujours pas de rétablir le port obligatoire du masque, les élus locaux ont la liberté de le faire. Dans la métropole de Nice, le masque sera exigé dans les transports publics dès lundi prochain. Enfin, dernier outil de lutte contre l'épidémie : le deuxième rappel vaccinal ou quatrième dose pour éviter les formes graves et protéger les plus fragiles.

Bonne lecture,

Camille Lestienne, journaliste au Figaro.

1. Prolonger la lutte

Passe sanitaire. Face à la septième vague de Covid, le gouvernement tente de garder à disposition des outils de lutte contre l'épidémie. Alors que l'état d'urgence sanitaire doit prendre fin le 31 juillet prochain, un projet de loi «maintenant provisoirement un dispositif de veille et de sécurité sanitaire en matière de lutte contre la Covid-19» a fait l'objet de premiers débats mardi en commission des Lois, avant son arrivée dans l'Hémicycle le 11 juillet. Il ne comprend que deux articles : l'un permet de prolonger les systèmes Si-dep et Si-vac de suivi de l'épidémie grâce à la collecte des données personnelles des patients atteints par le virus, le second offre la possibilité au gouvernement de rétablir des restrictions liées aux voyages à l'étranger. Un passe sanitaire, validé par un schéma vaccinal complet, un certificat de rétablissement du Covid-19 à jour ou un résultat de test négatif, pourrait ainsi être réclamé aux frontières dans le courant de l'été. Mais une telle mesure est-elle utile alors que le virus est déjà présent sur le territoire ? «Le Covid n'est pas une maladie d'importation ou d'exportation, il se développe très bien chez nous sans aide extérieure», commente ainsi Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital de Garches. En revanche, pour le professeur Philippe Amouyel, instaurer un passe sanitaire aux frontières permettrait de «retarder l'importation d'un nouveau variant venu de l'étranger». Un outil à combiner aux autres : vaccin, masque et test.

» LIRE AUSSI - Voyage : dans ces pays, l'assurance Covid-19 est obligatoire en 2022

Masque. L'obligation du port du masque dans les transports a-t-elle été trop rapidement abandonnée ? C'est ce qu'a affirmé mercredi Patrick Pelloux sur Europe 1. Pour le président de l'Association des médecins urgentistes de France, mettre fin à cette exigence était «une erreur». Cette décision a été prise dans un moment «d'euphorie» par l'ancien ministre de la Santé, Olivier Véran, durant la campagne législative, a pointé le médecin qui appelle également à la réintégration des soignants non vaccinés. Le gouvernement a décidé de rester au stade de la recommandation. Élisabeth Borne a rappelé sur TF1 qu'elle n'envisageait pas de «mesure nationale d'obligation» du port du masque. Mais localement c'est possible : le maire de Nice, Christian Estrosi, a annoncé mercredi avoir pris un arrêté, «avec d'autres maires de la métropole», pour rendre de nouveau le masque obligatoire dans les transports métropolitains à partir de lundi prochain. À l'étranger, il est obligatoire dans les transports publics en Allemagne, Espagne, Italie, Portugal ou encore en Autriche.

» LIRE AUSSI - Covid-19 : «Les mesures actuelles ne peuvent pas freiner les différentes vagues»

2. Où en est l'épidémie?

Les hospitalisations liées au Covid vont encore monter «dans les jours qui viennent», selon de nouvelles projections publiées jeudi par des chercheurs de l'Institut Pasteur. Quant au pic de l'épidémie, sa date reste encore incertaine. Hier, plus de 160.000 contaminations ont été décomptées en 24 heures. La moyenne sur 7 jours est passée à 127 250 cas enregistrés quotidiennement contre 123 261 la veille. Simon Cauchemez, responsable des équipes de modélisation, affiche toutefois un certain optimisme. «Les taux de croissance des hospitalisations et du nombre de cas diminuent dans certaines régions, et notamment en Île-de-France», souligne le scientifique auprès du Figaro. «Les deux dernières vagues ont été stoppées sans passer par de nouvelles contraintes, ajoute-t-il. Nous ne sommes plus dans un contexte où le nombre de cas croît de manière exponentielle sans rencontrer de limite. Une part conséquente de la population est immunisée. On sait que l'immunité décroît au cours du temps, mais il n'y a pas une perte totale de toute la population.»

» LIRE AUSSI - Covid-19 : les derniers chiffres

Les chiffres à retenir

  • 1035 malades en soins critiques (+8 depuis la veille)
  • 17.719 personnes hospitalisées (+223 depuis la veille)
  • 161.265 nouveaux cas détectés (+20,9% sur sept jours)
  • 86 décès en 24 heures à l'hôpital (149.943 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)
  • 53,6 millions personnes ont un schéma vaccinal complet (79% de la population)
  • 40,3 millions ont eu une dose de rappel (59% de la pop.)

Source : Santé publique France au 7 juillet 2022

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3. Deuxième rappel, nouveaux vaccins

Nous savons aujourd'hui que la protection conférée par les vaccins à ARN baisse assez rapidement, mais nous ne savons pas vraiment si cela est lié à la technologie ou si c'est plus profondément lié à la nature même des coronavirus qui induiraient une réponse immunitaire plus courte dans le temps.

Odile Launay, infectiologue et praticien hospitalier à l'Hôpital Cochin.

Face à l'épidémie, le gouvernement appelle les Français à mettre à jour leur schéma vaccinal avec une nouvelle dose de rappel. Mais qui sont les personnes concernées par la quatrième dose ? Le Figaro fait le point sur tous les cas particuliers selon les tranches d'âge. L'efficacité des vaccins contre les nouveaux variants pose légitimement question. Les laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna ont testé avec succès des produits contre la souche historique de Wuhan mais aussi contre le variant Omicron BA.1. Leur efficacité est toutefois moindre contre les sous-variants BA.4 et BA.5. Que faire alors? Commercialiser dès l'automne les vaccins contre Omicron ou attendre et les adapter aux nouveaux variants? L'Agence européenne des médicaments doit encore se prononcer. Selon l'infectiologue Odile Launay, «le fait de présenter le spicule Omicron en rappel engendrera une bien meilleure réponse immunitaire que le rappel actuel». Quant au rappel avec le vaccin développé par GSK-Sanofi qu'elle a étudié, elle y décèle un «intérêt assez clair». «Le vaccin Sanofi-GSK contenant des spicules du variant Beta permet une meilleure remontée du niveau d'anticorps neutralisants quel que soit le variant considéré», déclare au Figaro la signataire d'une étude réalisée par l'AP-HP et publiée dans le New England Journal of Medicine.

4. La Chine encore partiellement confinée

En Chine plusieurs millions de personnes sont encore confinées. La grande ville de Xi'an va fermer pendant une semaine tous ses restaurants, bars, lieux de culte ou encore karaokés ont indiqué mardi les autorités. À Shanghai, où de nouveaux cas de Covid ont été signalés, les habitants craignent le retour des restrictions cinq semaines après la levée d'un confinement de deux mois.

5. Masque et passe

Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées.

Le masque n'est plus obligatoire dans les transports mais il est vivement recommandé dans les endroits de forte affluence pour les personnes positives notamment pour les cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.

Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées. Il est exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France.

» LIRE AUSSI - Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

6. Les réflexes à conserver

Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:

  • Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
  • Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
  • Utiliser des mouchoirs à usage unique
  • Eviter de se toucher le visage
  • Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
  • Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades

7. Que faire en cas de symptômes ?

La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.

» LIRE AUSSI - Covid-19 : que faut-il faire lorsqu'on est «cas contact» ?

En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.

» LIRE AUSSI - Vous venez d'apprendre que vous êtes positif au Covid-19, que faire ?

À la semaine prochaine.

France24 - Monde

Royaume-Uni : Boris Johnson, la machine à scandales

Publié le : 07/07/2022 - 17:01Modifié le : 07/07/2022 - 17:05

Sébastian SEIBT Suivre Gauthier RYBINSKI

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé jeudi qu’il démissionnait de son poste de chef du Parti conservateur et qu'il allait quitter le pouvoir une fois que son successeur aura été désigné. Une décision qui intervient après qu’un énième scandale éclabousse le gouvernement britannique. Retour sur deux ans d’affaires diverses et variées qui auront marqué l’ère Boris Johnson.

Il aura fallu 57 démissions au sein du gouvernement britannique pour convaincre Boris Johnson que son tour était venu. Le Premier ministre a accepté, jeudi 7 juin, de quitter le pouvoir. Il abandonne d'abord la tête du Parti conservateur, puis cédera sa place de Premier ministre quand les Tories se seront mis d'accord sur son successeur.

Pourtant, il assurait encore la veille qu'un Premier ministre "ne part pas en pleine crise". Mais peut-être Boris Johnson s'est-il finalement rendu compte qu'il ne s'agissait pas d'une seule crise, mais de leur multiplication ou du "tsunami de scandales" qui a marqué son mandat depuis 2019.

Boris Johnson aurait donc fini par épuiser les neuf vies que lui ont prêtées les commentateurs politiques britanniques pour décrire sa capacité à se relever après chaque nouvelle révélation. 

Chris Pincher, le scandale sexuel de trop. C'est la goutte qui a fait déborder le vase. Mais quelle goutte. En février 2022, Boris Johnson avait nommé Chris Pincher au poste de "whip" en chef adjoint, chargé de la discipline parlementaire des députés conservateurs.

Ce n'est pas le poste le plus en vue du petit monde politique britannique et Chris Pincher était quasi inconnu du grand public. Tout juste savait-on qu'il était un loyaliste de la cause "johnsonnienne".

Très vite, les médias se sont rendu compte que certains savaient que Chris Pincher trainait d'importantes casseroles. Il avait été accusé à plusieurs reprises d'agressions sexuelles. Le rappel de ce lourd passif a rapidement poussé le tout nouveau "whip" adjoint à démissionner le 30 juin.

La grande question a ensuite été de savoir : est-ce que Boris Johnson était au courant de ce passé lorsqu'il a fait venir Chris Pincher ? Le Premier ministre a tout d'abord assuré qu'il n'en savait rien… avant de reconnaître, mardi, qu'il était bien au courant "d'articles dans la presse qui avait évoqué des accusations". 

Ainsi en quelques jours, l'affaire Pincher est devenue un concentré des grands scandales qui ont marqué l'ère "BoJo" : des affaires de sexe, et un Premier ministre qui ment sur ce qu'il sait ou ne sait pas.

L'omniprésent "Partygate". Plus qu'une affaire embarrassante pour Boris Johnson, c'est devenu le feuilleton à scandales de son mandat. Le 30 novembre 2021, le Daily Mirror révèle qu'au moins une fête a eu lieu au 10 Downing Street à la période de Noël 2020, alors que le reste du pays était confiné et que les Britanniques pouvaient à peine voir leurs proches pour les fêtes de fin d'année.

Mais ce n'est que le début des révélations au sujet de ce scandale qui a donné l'image d'un gouvernement qui se sentait au-dessus des lois. Au fil des semaines, les médias britanniques vont découvrir qu'il y a eu plus d'une quinzaine de fêtes dans différents ministères, y compris une fête pour l'anniversaire de Boris Johnson en juin 2020.

Boris Johnson commence par assurer qu'il n'était au courant de rien, avant d'assurer que les "réunions" auxquelles il avait pu assister étaient strictement professionnelles. Enfin, il a promis de tout mettre en œuvre pour identifier ceux qui avaient enfreint les règles sanitaires.

Des explications qui n'ont convaincu (presque) personne et une enquête administrative officielle a été lancée pour tenter de savoir qui a participé et qui était au courant. La police de Londres a même ouvert sa propre enquête sur 13 "réunions" – dont trois auxquelles Boris Johnson a participé – pour savoir si elles étaient conformes aux règles de confinement alors en vigueur. 

Les deux procédures – administrative et policière – ont conclu à de graves manquements au sein du gouvernement, mais sans jamais mettre directement en cause Boris Johnson. Il n'empêche que ce scandale a laissé un très amer arrière-goût dans la bouche de bons nombres de Britanniques, qui ont assisté au spectacle d'un Premier ministre qui a fait évoluer moult fois sa version des faits pour tenter de sauver son poste.

Owen Paterson, l'ami des lobbies. Owen Paterson, un ancien secrétaire d'État pour l'Irlande du Nord au début des années 2010 et un important député conservateur, a été poussé à la démission en novembre 2021 pour de graves manquements éthiques. 

Sa faute ? Avoir accepté pendant plusieurs années de l'argent de différents lobbys – notamment du secteur agricole – pour plaider leur cause auprès du gouvernement en violation des règles du Parlement.

Quel rapport avec Boris Johnson ? Owen Paterson était non seulement un proche du Premier ministre, mais ce dernier est, en outre, intervenu pour essayer d'éviter qu'il soit sanctionné. Boris Johnson avait notamment soutenu que l'enquête parlementaire n'était pas juste et qu'elle n'offrait pas suffisamment à Owen Paterson l'occasion de défendre sa cause.

Les travaux au 11 Downing Street. Qui a payé pour refaire l'appartement de Boris Johnson au 11 Downing Street ? En février 2021, un scandale éclate au Royaume-Uni lorsque la presse révèle que le Premier ministre n'a pas payé de sa propre poche la rénovation et la décoration pour son appartement de fonction.

En effet, officiellement, le Premier ministre dispose d'une enveloppe de 30 000 livres sterling (35 000 euros) pour entretenir son appartement… et que toute dépense supplémentaire doit provenir de ses propres fonds. La rénovation du 11 Downing Street a couté plus de 100 000 livres… et c'est un généreux donateur du Parti conservateur qui s'est acquitté de la douloureuse.

Boris Johnson, personnellement, s'est sorti de cette affaire avec un simple avertissement car il a pu avancer qu'il était à l'hôpital, atteint par le Covid-19, lorsque les travaux dans l'appartement ont commencé. Il n'était donc, officiellement, pas au courant de cette histoire d'addition à payer. Mais la Commission électorale – qui régule les comptes des partis politiques – a imposé une amende au Parti conservateur pour avoir mal enregistré le détail des travaux effectués.

Des vacances gratuites. Autre affaire de gros sous : comment ont été financées les vacances que Boris Johnson a passé au soleil à l'été 2019 sur la très cossue île Moustique, dans l'archipel des Caraïbes ?

Il a fallu plusieurs mois au Premier ministre britannique pour expliquer qu'une villa de luxe lui avait été gracieusement mise à disposition par un riche donateur du Parti conservateur.

Des vacances gratuites qui ne sont pas illégales, mais la Commission parlementaire a regretté en juillet 2021 que Boris Johnson ait mis autant de temps à clarifier la situation.

Du sexe, du sexe et encore du sexe. Les scandales sexuels qui ont éclaté durant le mandat de Boris Johnson sont trop nombreux pour être tous détaillés. En tout, sept députés conservateurs ont été accusés de multiples agressions sexuelles contre des femmes, des hommes et des mineurs.

Boris Johnson n'est lié à aucune de ces affaires sordides, mais il a été accusé par l'opposition travailliste d'être resté très en retrait à chaque fois que de nouvelles révélations ont été publiées. Et l'une des rares fois où il est intervenu, c'était pour défendre la décision de son parti de ne pas exclure l'un de ses membres accusé de viol.

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Royaume-Uni : qui pour remplacer Boris Johnson ?

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, survit à un vote de défiance du Parti conservateur

ROYAUME-UNI

Boris Johnson démissionne comme chef du parti conservateur mais reste Premier ministre

Le Figaro

Euro numérique : à quoi servira la nouvelle monnaie européenne?

DÉCRYPTAGE - Face au recul des espèces et à l'essor des cryptomonnaies en Europe, la Banque centrale européenne élabore une monnaie unique dématérialisée.

Il devrait, à terme, constituer une alternative aux espèces, aux paiements électroniques et aux cryptomonnaies. L'euro numérique, porté par la Banque centrale européenne (BCE), traverse connaît une phase expérimentation. Il ne devrait pas voir le jour avant l'année prochaine, mais les fondamentaux sont déjà là : équivalent d'un «billet numérique», cette monnaie serait adossée à l'euro et se prêterait aux transactions du quotidien. Qu'attendre réellement de cette nouvelle monnaie? Qui pourra l'utiliser? Quels seront ses avantages et ses risques?

Pour Jean-Pierre Landau, ancien sous-gouverneur de la Banque de France et auteur d'un rapport adressé au Parlement européen sur l'euro numérique, «cet euro numérique pourra être utilisé comme du cash. Les fonctionnalités seront quasiment les mêmes. Et on pourra en disposer sans même avoir de compte en banque». Il sera possible d'effectuer des paiements rapidement, facilement et en toute sécurité. Le tout de façon dématérialisée, à l'heure où les transactions en espèces ne cessent de régresser. «Il faut chercher à reproduire dans l'univers numérique ce que l'on a aujourd'hui dans l'univers physique», résume-t-il.

Dépoussiérer l'Euro

Le projet répond à plusieurs impératifs : moderniser la monnaie de la banque centrale, pour en proposer une version numérique; préserver la souveraineté monétaire européenne, à l'heure où les géants des nouvelles technologies et acteurs des cryptomonnaies viennent s'immiscer dans le paiement. Le projet avorté de monnaie privée de Facebook, annoncé en 2019, a fait office de catalyseur. Il aura laissé augurer la mise à disposition, auprès de plus de deux milliards d'utilisateurs, d'un moyen de paiement échappant à toute autorité publique. Le Libra, devenu Diem avant d'être définitivement mis de côté par l'entreprise américaine, a rapidement suscité une levée de boucliers en Europe, accélérant la réflexion sur l'euro numérique.

La différence avec un simple paiement électronique semble au premier abord mince. Elle s'avère inexistante aux yeux de Maya Atig, directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), opposée au projet. « L'euro des banques commerciales que nous utilisons tous est déjà de l'euro numérisé, et l'euro est un et indissociable. L'euro numérique créerait plus de problèmes qu'il n'apporterait de solutions car il introduirait des confusions», déplore Maya Atig. «Vous ne sauriez plus ce que vous devriez utiliser. Ce qui ouvrirait un risque d'instabilité financière», poursuit la porte-parole des banques.

Un complément aux espèces

Quels avantages, dans ces conditions, à recourir à cette monnaie ? «L'euro numérique constituera une alternative fiable aux espèces, sans les remplacer», explique Stéphanie Yon-Courtin, eurodéputée, vice-présidente de la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON) du Parlement européen. «Il pourra, au-delà des transactions du quotidien, en ligne ou directement auprès d'un commerçant, se prêter à des virements transfrontaliers, qui sont généralement chronophages et coûteux. Il s'agit tout simplement de ne pas laisser aux géants de la tech le pouvoir de battre monnaie». «La principale raison d'être de l'euro numérique est de préserver le rôle de l'argent public dans une économie numérique», complète Jean-Pierre Landau.

Surtout, contrairement aux cartes bancaires fournies par les banques, cet e-euro aura l'avantage d'être gratuit. Il ne sera pas confiscable, à la différence de certaines monnaies numériques. Le géant des prêts en cryptomonnaies Celsius, sur fond de soupçons d'insolvabilité, s'est récemment illustré par le gel complet des avoirs sur sa plateforme. 1,7 million de clients sont concernés, et dans l'impossibilité de remettre la main sur leurs fonds.

Des enjeux de vie privée

L'expérimentation en cours devra dissiper plusieurs zones d'ombre. Dont la distribution de cette devise, qui pourrait impliquer les banques commerciales, la technologie à utiliser pour sous-tendre les transactions ou encore le respect de la vie privée garanti par cet euro numérique. Ce dernier fait figure de préoccupation numéro un. Les espèces, aussi obsolètes puissent-elles sembler, ont un avantage indéniable: la confidentialité. Or, en théorie, la BCE pourra garder une trace des transactions effectuées en e-euros. Plusieurs pistes sont envisagées, dont celle de garantir une forme d'anonymat pour les transactions d'un montant négligeable.

La banque centrale se défend par ailleurs de toute velléité commerciale, à rebours des géants de la tech, qui monnaient leurs données de paiement à prix d'or. «L'Eurosystème n'a aucun intérêt à recueillir les données concernant les paiements des utilisateurs, à surveiller les comportements en matière de paiement ou à partager de telles données avec des agences gouvernementales ou institutions publiques», argue la BCE.

Pour Jean-Pierre Landau, le débat sur la question devra être démocratique avant d'entrer dans toute forme de technicité. «Le sujet est passionnant mais reste traité de manière cavalière», regrette-t-il. «Les impératifs de politique publique – lutte contre le terrorisme, le blanchiment d'argent et la fraude fiscale - sont certes très importants mais ne doivent pas prendre le pas sur la confidentialité des transactions. Le cash physique est foncièrement privé. Le cash numérique doit être conçu comme tel.»

Enfin, et pour dissiper les inquiétudes des banques commerciales, la BCE envisage de plafonner le volume d'euros numériques disponibles par portefeuille. Les banques s'alarment de voir fondre les dépôts bancaires au profit de nouveaux portefeuilles virtuels libellés en euros numériques. «Le mécanisme est aujourd'hui simple : les dépôts financent les crédits», rappelle Maya Atig. «Si le portefeuille d'euronumérique est inscrit au bilan de la BCE, et si les clients utilisent moins leur compte courant pour y effectuer des dépôts, cela affaiblira nécessairement les capacités de crédit des banques commerciales, au moment où les transitions numériques et énergétiques en auront plus besoin que jamais.» De premiers éléments de réponse devraient être apportés avant la fin de l'année.

Elsa Trujillo occupe les fonctions d'adjointe de l'Ambassadeur pour les affaires numériques, Henri Verdier, au sein du Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (gouvernance d'internet, stabilité du cyberespace, communs numériques).

À VOIR AUSSI - Cryptomonnaies: «Le secteur ne va pas disparaître», assure le patron de Binance

Un piratage géant de données personnelles embarrasse Pékin

DÉCRYPTAGE - Un hackeur prétend détenir des éléments sur 1 milliard de Chinois. Si l’ampleur reste à confirmer, des informations sensibles ont bien fuité.

Pour ses 30 ans, T'choupi se lance dans les NFT

Thierry Courtin, créateur de la mascotte jeunesse, a mis en vente 2022 illustrations numériques sur la plateforme Kalart. Elles sont vendues entre 250 et 1000 euros.

L'avenir de Twitter suspendu aux tergiversations d'Elon Musk

L'équipe du milliardaire fait monter l'incertitude sur le rachat en arrêtant les négociations avec un investisseur.

Le Figaro

Macron et Uber : Corbière (LFI) envisage une commission d'enquête parlementaire

À la suite des révélations de presse intitulées «Uber Files», le député Insoumis de Seine-Saint-Denis demande des explications au président.

L'opposition n'a pas tardé à se saisir du sujet. Ce lundi matin, sur Public Sénat, le député La France Insoumise Alexis Corbière a dit envisager la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les récentes révélations de presse intitulées «Uber Files». L'élu de Seine-Saint-Denis demande à Emmanuel Macron de s'expliquer sur les liens mis au jour dans plusieurs médias, qui font état de relations privilégiées entre l'entreprise et celui qui était à l'époque ministre de l'Économie de François Hollande.

À lire aussiRévélation de liens privilégiés entre Macron et Uber, indignation à gauche

Les oppositions politiques mais aussi des syndicalistes multiplient depuis dimanche les critiques contre le président de la République à la suite de cette vaste enquête reposant sur des milliers de documents internes à Uber adressés par une source anonyme au quotidien britannique The Guardian et transmis au Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) et à 42 médias partenaires.

«C'est très grave», s'indigne Alexis Corbière

Dans ce cadre, le quotidien Le Monde conclut à l'existence d'un «deal» secret entre Uber et Emmanuel Macron à Bercy, possiblement à rebours de la position alors officiellement affichée par l'exécutif et par le gouvernement.

«C'est très grave, l'idée que Monsieur Macron a, dans ce pacte secret avec une entreprise, dérégulé la réglementation en matière de taxi», a accusé Alexis Corbière. «Quelles leçons en tirer? Évidemment poser la question lorsqu'on peut s'adresser au gouvernement, une commission d'enquête également», a-t-il ajouté. Le groupe LFI à l'Assemblée comptait initialement utiliser son droit de tirage pour une commission d'enquête sur l'inflation.

À lire aussiUne vaste enquête accuse Uber de méthodes brutales voire illégales à ses débuts

«Le minimum, c'est qu'il explique ce qu'il a fait et comment il a contribué à non seulement faire en sorte qu'Uber s'implante en France, mais, grâce à une loi qui s'appelle la loi Macron, découdre une partie du Code du travail pour favoriser ce type d'activité, et notamment les conséquences sociales sur les salariés», a déploré sur France Info le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez.

«Ce n'est pas une nouvelle qu'Uber soit à ce point dans une logique de lobbying pour déréguler, pour se faire de l'argent en tenant assez peu compte de ce qui existe en termes de droit dans les pays et surtout en termes de droits des travailleurs concernés», a relativisé sur Europe 1 le patron de la CFDT Laurent Berger.

Macron «fait le choix du monde des affaires», selon Fabien Roussel

Emmanuel Macron «fait le choix du monde des affaires, de ces multinationales, au lieu de penser à la protection des Français, la protection du travail», a de son côté regretté sur BFMTV le patron du Parti communiste Fabien Roussel.

La chef de file des députés LREM Aurore Bergé a quant à elle balayé ces critiques. «C'est formidable un pays qui s'offusque qu'un ministre de l'Économie reçoive des chefs d'entreprise de manière totalement publique dans un débat qui était un débat parlementaire», a-t-elle contre-attaqué sur CNews. «Il n'y a pas de deal, il n'y a pas de contrepartie, il y a un ministre qui a reçu de grands chefs d'entreprise et c'est normal.»

Ces révélations pourraient s'inviter ce lundi après-midi à l'Assemblée nationale lors des débats sur la motion de censure déposée par le groupe LFI à l'encontre du gouvernement.

Au Conseil de Paris, une élue écologiste préfère parler de «surmulots» que de rats

L'élue de la capitale, Douchka Markovic, propose un nettoyage plus tardif de la voie publique et «le bouchage des trous» pour faire fuir les nuisibles.

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Renationalisation d'EDF, «urgence» du pouvoir d'achat, sécurité : ce qu'il faut retenir du discours de politique générale d'Élisabeth Borne

La première ministre s'est exprimée durant une heure et demie devant les députés ce mercredi après-midi. Elle n'a pas engagé la responsabilité de son gouvernement, en ne se soumettant pas à un vote de confiance après son intervention.

À l'Assemblée, Élisabeth Borne cite tous les présidents de groupe sauf Marine Le Pen (RN) et Mathilde Panot (LFI)

La première ministre a bien veillé à exclure les troupes mélenchonistes et nationalistes de l'«ouverture» qu'elle appelle de ses vœux.

Le Figaro

Électricité, gaz: le niveau d’alerte monte d’un cran

Bertille BayartCécile Crouzel

DÉCRYPTAGE - L’exécutif s’attend à un arrêt des livraisons de gaz russe qui fragilisera l’hiver électrique. Il devrait revoir le bouclier tarifaire.

L’exécutif ajuste son discours sur la situation de crise énergétique et le risque qui pèse sur la sécurité d’approvisionnement en gaz et en électricité. La menace immédiate d’une fermeture des vannes par Vladimir Poutine est désormais publiquement considérée comme le «scénario central», selon les termes d’un responsable gouvernemental.

Lors des Rencontres du Cercle des économistes organisées pendant le week-end à Aix-en-Provence, la première ministre Élisabeth Borne a été claire: «Il ne faut pas se cacher la réalité, la gravité de la situation: l’hypothèse d’une rupture des livraisons de gaz par la Russie est crédible.» «Préparons-nous à la coupure totale. C’est aujourd’hui l’option la plus probable», a insisté le ministre de l’Économie Bruno Le Maire dimanche 10 juillet.

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Ce lundi 11 juillet, le plus gros gazoduc qui alimente l’Europe de l’Ouest en gaz russe, NordStream 1, s’arrête de fonctionner pour dix jours de maintenance. L’Europe redoute que sous divers prétextes, Vladimir Poutine n’autorise pas sa remise en service le 21 juillet. Le gaz russe ne représente que 17 % de la consommation française. Notre pays devrait donc pouvoir surmonter une coupure des approvisionnements à la faveur de sa politique de stockage et d’efforts de sobriété. Mais le problème gazier s’inscrit dans un contexte plus large de «grande tension de tout le système énergétique», relève un dirigeant du secteur.

Un climat anxyogène

L’hypothèque poutinienne aggrave le risque qui pèse sur le passage de l’hiver sur le front électrique. Schématiquement, le plan de travaux sur le parc nucléaire prévu par EDF, qui doit encore être validé par l’Autorité de sûreté nucléaire, doit permettre, au mieux, d’assurer la même capacité de production de l’hiver dernier. Il n’y a donc pas de marge de sécurité. Or les aléas sont nombreux, de la bonne exécution du plan de travaux à la météo. Surtout, la pénurie de gaz organisée par le Kremlin va rendre incertaine, voire nulle, la possibilité de recourir aux importations, depuis l’Allemagne notamment.

Dans ces circonstances, les dirigeants d’entreprise sont nombreux à considérer que la communication gouvernementale est trop timide et déjà trop tardive. «Alerter à la rentrée, c’est trop tard», dit l’un d’eux. L’exécutif campe pour sa part sur sa stratégie de mobilisation progressive, qui commence par le plan de sobriété de l’État, des collectivités et des entreprises, pour devenir une campagne grand public à l’automne. Ainsi organisés, les efforts d’économies et de sobriété permettront-ils d’éviter les délestages, c’est-à-dire les coupures ciblées et tournantes? Beaucoup d’experts en doutent.

Des mécanismes ciblés

Ce climat anxiogène pousse les entreprises vers des plans B, notamment face à l’incertitude sur les livraisons de gaz. Sur le marché de l’occasion, les chaudières industrielles au fuel s’arrachent. Un grand groupe «rétrofite» ses unités de production qui venaient de passer du fuel ou du charbon au gaz.

Parallèlement à ce parfum d’économie de guerre qui s’installe, le gouvernement précise ses intentions en matière de soutien au pouvoir d’achat. «Il faut passer de mécanismes généraux à des mécanismes plus ciblés», a affirmé Élisabeth Borne. Le gouvernement a annoncé, jeudi, que la remise de 18 centimes par litre sur les carburants diminuerait progressivement à compter du 1er octobre pour s’éteindre fin décembre. Elle sera remplacée à partir du 1er octobre par une aide ciblée sur les personnes aux revenus modestes et moyens, qui prennent leur voiture pour aller travailler.

À partir de janvier 2023, il faut cibler ces boucliers sur les ménages qui en ont réellement besoin

«Le ciblage doit concerner également le bouclier sur le gaz et l’électricité» qui prendra fin au 31 décembre, a précisé Bruno Le Maire. Leurs remplaçants seront moins généreux. «À partir de janvier 2023, il faut cibler ces boucliers sur les ménages qui en ont réellement besoin», a insisté le ministre, justifiant ce choix par la nécessité de tenir la dépense publique et de mener une politique juste. Le gouvernement travaille au calibrage de ces nouvelles mesures. Il est très probable que la sortie des boucliers gaz et électricité sera elle aussi progressive, tant est grande la protection qu’ils offrent. Sans ces mécanismes, les ménages français auraient subi une hausse de plus de 35 % de leur facture d’électricité et de 45 % de celle de gaz.

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Révélation de liens privilégiés entre Macron et Uber, indignation à gauche

Le Monde s'est intéressé aux liens entre la société américaine et Emmanuel Macron à l'époque où il était ministre de l'Economie.

Bruno Le Maire propose au Parlement de créer une «task force» pour réduire la dépense publique

À la rentrée, le ministre souhaite organiser «des assises des finances publiques», réunissant parlementaires et exécutif, afin de «redéfinir les grands choix de politiques publiques françaises».

Le gouvernement prépare les esprits à une «probable» coupure du gaz russe

La France, qui se dit dans une situation plus «favorable» que ses voisins, doit notamment se doter d'un nouveau terminal méthanier flottant dès l'an prochain pour assurer son approvisionnement.

Le Figaro

Les requins se rapprochent-ils des côtes ?

Jeanne Sénéchal

DÉCRYPTAGE - Alors que deux femmes sont mortes en Égypte à la suite d'une attaque de requins, le changement de comportement des squales se pose. Qu'en pensent les spécialistes ?

Le requin reste encore une énigme pour l'homme. Dimanche dernier, le gouvernement égyptien a annoncé la mort de deux vacancières alors qu'elles se baignaient en mer rouge. L'une des attaques a été filmée et publiée sur les réseaux sociaux, où il est possible de voir une femme tenter péniblement de rejoindre la côte dans une mare de sang. Et ces moments capturés par des smartphones se multiplient sur les réseaux sociaux : on peut y découvrir d'autres attaques, des frayeurs, ou encore simplement des requins se baladant entre les surfeurs, sans que personne ne se doute de leur présence. Déjà victimes d'une mauvaise publicité - après le célèbre film les dents de la mer - ces vidéos défraient encore la chronique et effraient leur auditoire. Mais pourquoi voit-on autant de requins aussi proches des côtes ? Ce phénomène a-t-il été observé par les spécialistes des squales ?

Il y a un peu plus de deux semaines, Geo publiait un article reprenant une étude de l'Université de Miami, qui affirme que les requins se rapprochent des villes. Les chercheurs ont observé le comportement de trois espèces de requins : le requin taureau, le requin nourrice et le requin-marteau. Ils rapportent que les requins observés avaient tendance à être attirés par les activités humaines, près du rivage. Pour Eric Clua, professeur à l'École Pratique des Hautes Études, spécialiste des requins, ce résultat n'est pas surprenant. Il a pu faire cette même constatation en Nouvelle-Calédonie : «À l’époque, j'étais basé à Nouméa et on avait fait le même constat avec les requins-tigres. On s'est aperçu que les requins marqués passaient près de la plage de Nouméa quasiment tous les jours, sans que personne ne les voie».

Toutefois, voir plus de requins ne signifie pas qu'il y en a plus, affirme Eric Clua. «Ils sont là, ils ont toujours été là, mais on ne les voyait pas.» Le nombre de morsure a par contre augmenté ces dernières décennies dans le monde. Et particulièrement à La Réunion : en 10 ans, 24 attaques ont été recensées sur l’île, dont 11 mortelles.

Les requins attaquent pour diverses raisons. Eric Clua rapporte six types de morsures, que l'on peut regrouper en deux catégories différentes.

  • La première catégorie regroupe quatre types de morsures qui relèvent de l'instinct, qui vont être superficielles et non mortelles pour l'homme. «C'est 35% des morsures : on retrouve la morsure de territorialité, la morsure de compétition, la morsure de défense et la morsure de maladresse», résume le chercheur.
  • La seconde catégorie est celle qui donne froid dans le dos : ce sont les morsures de prédation, qui, selon le chercheur, sont extrêmement rares : «5%, c'est entre 5 et 10 morsures mortelles par an». Et cela ne concerne que très peu d'espèces de requins : le requin bouledogue, le requin tigre, le requin blanc, et à moindre degré, le requin océanique

Alors, comment explique-t-on l'augmentation de celles-ci ? Les chercheurs interrogés par Le Figaro donnent plusieurs hypothèses.

Première hypothèse : le principe de la probabilité

Pour Eric Clua, la réponse est subtile, mais limpide : l'augmentation des attaques est liée au principe de probabilité. Selon lui, la seule chose qui change est l'augmentation d'activités aquatiques impliquant l'homme : «Pour faire simple, les requins n'ont pas changé de comportement, ils sont toujours au même endroit, ils se comportent toujours de la même façon, en revanche il y a de plus en plus d'hommes qui vont à leur encontre». Plus on va faire de tirage donc, plus on a de chance de tirer le mauvais numéro.

Pour appuyer son hypothèse, le chercheur s'appuie sur une étude publiée en 2015, «concilier la conservation des prédateurs et la sécurité publique», qui s'intéresse au nombre d'attaques ces 50 dernières années sur la côte est des États-Unis. «En 50 ans, le nombre de morsures a doublé, en revanche, le nombre d'usagers de la mer sur la même période est passé de 5 à 50 millions», explique Eric Clua. Le nombre de morsure a donc effectivement augmenté, mais le risque de se faire mordre pour une personne a diminué.

Deuxième hypothèse : la modification du lieu de reproduction

Marc Soria, ingénieur à l'IRD, a travaillé pendant 5 ans sur les requins-tigres et bouledogues à La Réunion, suite aux nombreuses attaques de requins qui ont été constatées ces dix dernières années. Si l'étude menée par l'IRD n'a pas permis de comprendre pourquoi les attaques ont augmenté depuis 2011, plusieurs hypothèses ont été mises en avant, dont l'évolution de la zone de reproduction. «À La Réunion, il y a des requins tout le temps, mais on constate des variations de présence lors du mois d'avril à septembre, à certains endroits», a remarqué le chercheur.

Pour lui, cette présence accrue des requins à un certain moment et certains endroits peuvent être rattachés au lieu de reproduction des squales. «Pendant la période d'accouplement, les requins bouledogues mâles sont testostéronés. Ils deviennent donc plus agressifs entre eux, mais aussi avec tout ce qui existe dans leur environnement». Or, avec la surexploitation des ressources comme la surpêche, les lieux de reproductions peuvent être modifiés. «Les divers instruments de pêche utilisés, traînant dans les grands fonds, détruisent les sites de reproductions des animaux marins», explique Yvon le Maho, écophysiologiste, directeur de recherche au CNRS à l'université de Strasbourg et membre de l'Académie des Sciences.

Troisième hypothèse : la disparition des requins de récifs

La troisième hypothèse, évoquée par Marc Soria et Michaël Rard de l'observatoire Marin de La Réunion, est liée aux requins de récif. À La Réunion, la dégradation des récifs coralliens en lien avec la surpêche a causé la lente disparition du requin de récif, un requin territorial qui n'est pas dangereux pour l'homme. En disparaissant, ces espèces côtières laissent alors le champ libre aux requins-tigres et aux requins bouledogues, qui se rapprocheraient de plus en plus des côtes. En 2015, la préfecture de La Réunion a interdit leur pêche.

D'après Michaël Rard, une étude sur les requins capturés à la côte de La Réunion a démontré que ces requins circulaient. Il a été possible d'observer un requin bouledogue parcourir jusqu'à 300 km au large des côtes. On sait aussi que les requins-tigres traversent les océans : il a été possible d'en observer partir de La Réunion et arriver dans le canal du Mozambique.

Manque de proies, réchauffement climatique...

D'autres hypothèses ont été aussi évoquées, mais les chercheurs restent perplexes :

  • Le manque de proies diminue pour les requins. Selon Marc Soria, le manque de proies ne serait pas corroboré avec l'agressivité ou la présence accrue près des côtes de requins . «Un requin n'est pas tout à fait inféodé à une zone ou des proies particulières, et ces animaux sont capables de faire des milliers de kilomètres pour se déplacer. Donc si une zone n'est pas favorable, ils sont capables de se déplacer pour en trouver une autre».
  • Le réchauffement climatique : d'après Eric Clua, le réchauffement climatique ne va rien changer sur le comportement des requins. En revanche, il a été démontré que l'eau plus chaude provoqué une sorte de léthargie sur les jeunes requins.

Plusieurs hypothèses pourraient expliquer un possible changement de comportements des requins, mais aucune d'entre elles ne l'emporte vraiment sur toutes les autres. Une chose est sûre, c'est que le requin a toujours été là, près des côtes, sans qu'on ne l'aperçoive. Les smartphones et les réseaux sociaux ont simplement mis en lumière leur paisible existence.

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Covid-19 : 161.265 nouveaux cas en 24 heures, 86 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Un duo d’orques tueurs de requins blancs

RÉCIT - Le déclin des squales dans la région du Cap en Afrique du Sud semble lié à des attaques de mammifères marins.

Le «mégafeu» de Bordezac dans les Cévennes fixé, plus de 650 hectares détruits

Attisées par une forte chaleur et des rafales de vent, les flammes se sont emparées du massif dans le nord du Gard. Une cinquantaine de départs de feu ont été recensés en 48h par les centaines de pompiers déployés.

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Le Figaro

Météo : la canicule confirmée cette semaine

Le Figaro

Dès ce lundi, un dôme de chaleur se met en place durablement sur toute la France. Si le sud-ouest de la France est en première ligne, les régions du nord et de l'est suivront en milieu de semaine.

Il va faire chaud, très chaud. Un immense dôme de chaleur se met en place sur le Maghreb, et remonte vers l'ouest de l'Europe en passant par la France. Notre pays se situera au cœur de ce dôme d'air torride, menant les températures à des niveaux records, alerte La Chaîne Météo dans un bulletin. Après une nuit de dimanche à lundi très douce, c'est véritablement lundi que la vague de chaleur débute, avec des températures qui dépasseront généralement 35°C au sud de la Garonne l'après-midi.

Huit départements sont en alerte orange ce lundi : Charente-Maritime, Lot-et-Garonne, Dordogne, Gers, Gironde, Landes, Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées.

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De très fortes chaleurs attendues

Dès lundi 11 juillet, l'air très chaud venu d'Espagne envahira le sud-ouest de la France avec un ressenti de 35 à 45°C à l'ombre. L'arrière-pays méditerranéen entre Languedoc et Provence sera lui aussi concerné par ces très fortes chaleurs.

Mardi et mercredi, ces très fortes chaleurs gagneront un très grand quart sud-ouest, en remontant vers l'Auvergne, la Bourgogne, la région Centre jusqu'en région parisienne où les 35°C seront franchis l'après-midi.Jeudi et vendredi, la vague de chaleur se poursuivra sur un grand quart sud-ouest du territoire, alors que les températures baisseront temporairement ailleurs en raison de la levée d'un vent de Nord-est sensible.Puis, pour le week-end prochain ainsi que lundi 18 juillet, la vague de chaleur enveloppera tout le pays. En effet, une dépression viendra se positionner au large du Portugal remontant vers le golfe de Gascogne, entraînant avec elle une généralisation et une accentuation de chaleur. Cette chaleur sera caniculaire sur l'ensemble de nos régions. Des records absolus de chaleur pourraient être battus sur quelques villes. À partir du 19 ou 20 juillet, la canicule devrait graduellement reculer par l'ouest, mais persister quelques jours supplémentaires dans l'Est. Selon La Chaîne Météo, cette canicule pourrait prendre un caractère exceptionnel, par sa durée, son intensité et son extension géographique, car tout le pays sera touché à un moment ou à un autre par cet épisode d'ici au 20 juillet.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

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La météo lundi 11 juillet : fortes chaleurs de l'ouest au sud

Lundi, huit départements sont en alerte orange à la canicule.

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La météo du vendredi 8 juillet : le soleil revient et s'impose

Le soleil revient et s'installe sur l'ensemble du territoire après un jeudi nuageux au nord de la Loire. Ce vendredi annonce une longue période de temps sec et chaud.

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Le Figaro

Incendies : quand peut-on vraiment parler de «mégafeu» ?

Le Figaro

FOCUS - Depuis jeudi, les villages de Bordezac, Bessèges et Gagnières étaient en proie aux flammes. L'utilisation de l'expression «mégafeu» fait débat. Est-elle excessive ?

Depuis jeudi, le «mégafeu» de Bordezac a brûlé plus de 650 hectares. Si l'incendie était «fixé» dans la journée de samedi, comme l'a déclaré le lieutenant-colonel Eric Agrinier, chargé de communication des pompiers du Gard, celui-ci reste placé sous haute surveillance et les conditions météorologiques demeurent inquiétantes. Le dispositif a toutefois été allégé pour la nuit de samedi à dimanche, après une journée marquée par une seule reprise de feu.

Au cours de ces trois jours, secours et médias ont qualifié à maintes reprises ce phénomène de «mégafeu». Mais l'utilisation de cette expression pour qualifier l'incendie de Bordezac n'est pas plébiscitée par tous, y compris par certains professionnels du secteur. «Voilà un 'mégafeu'…», a commenté de façon laconique sur Twitter le directeur de la communication de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, Eric Brocardi, en publiant la vidéo d'un gigantesque incendie aux États-Unis. Qu'en penser ? À quoi cette expression fait-elle référence ? Et quand peut-on l'utiliser ? Le Figaro fait le point.

Qu'est-ce qu'un «mégafeu» ?

On appelle un «mégafeu» un incendie hors-norme qui ravage de très grandes surfaces. Il se caractérise par des surfaces brûlées de plusieurs milliers d'hectares – souvent plus de 10.000 - mais il n'existe toutefois aucune définition scientifique établie pour circonscrire le périmètre de ces grands incendies, qui recouvrent des réalités différentes selon les pays et leur superficie. Dans un rapport paru en 2019, le Sénat estime qu'on peut employer le terme de «mégafeu» dans le cas de feux à la surface et à la vitesse de propagation «exceptionnelles», causant des dommages «largement supérieurs» aux incendies courants. C'est donc moins le nombre absolu d'hectares ravagés qui compte que le caractère exceptionnel d'un incendie par rapport à la normale.

Quels sont les pays les plus touchés par les «mégafeux» ?

De l'Australie à la Californie, et jusqu'en Arctique, il est possible d'observer ces dernières années des images de feux spectaculaires dévorant forêts et habitations. On se souvient notamment des feux en Australie en 2019 et 2020, qui ont ravagé environ 18,6 millions d'hectares. Les États-Unis sont aussi en proie régulièrement aux feux géants, notamment la Californie, qui a combattu cinq des six incendies les plus importants de son histoire en 2020. Les «mégafeux» ont détruit plus de 1,6 million d'hectares, soit 4% de l'État. En Russie, le nord de la Sibérie compterait plus de 17,3 millions d'hectares brûlés l'été 2021.

L'Europe aussi n'est pas épargnée. En 2021, la Turquie, la Grèce, la Macédoine du Nord, la Bulgarie, l'Italie ont été ravagés par les flammes. Aujourd'hui, la superficie brûlée chaque année en Europe est en moyenne de 400.000 à 500.000 hectares, principalement dans les pays méditerranéens.

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Quid de la France ?

La France est concernée par ce phénomène, certes dans des proportions bien moindres comparé à d'autres pays, fait savoir le rapport du Sénat. Mais malgré tout, d'après l'association «Forêt méditerranéenne», «ces incendies dépassent de loin les capacités d'extinction des secours terrestres et aériens réunis, qui se rabattent sur des tentatives de protection des biens et des personnes». L'association cite notamment l'incendie ayant eu lieu à Rognac en août 2016, qui a pris une ampleur telle - 2 655 hectares brûlés, 14,9 km parcourus, une vitesse de propagation de 5,3 km/h - que la protection des populations a été sérieusement menacée.

Concernant l'incendie dans le Gard en revanche, le colonel Pierre Schaller, chef du département des formations d'intégration et d'adaptation à l'école nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers, dit que le terme de «mégafeu» employé par les médias et secours est inexact. «On a beaucoup lu cette expression dans la presse car le feu était très rapide et puissant dans les premières heures » mais «cela reste dans le 'classique' des feux estivaux en Méditerranée en conditions météo dégradées », a-t-il expliqué dans le journal La Croix. Dans les Cévennes, «nous n'avons pas de feux hors de contrôle, même s'ils peuvent atteindre des surfaces importantes. »

Le réchauffement climatique est-il à l'origine des «mégafeux» ?

Les incendies, naturels, accidentels ou provoqués, ne sont pas directement causés par le réchauffement de la planète, mais les épisodes de plus en plus fréquents et intenses de sécheresses et de canicules créent des conditions particulièrement propices à leur développement. «Même en mettant en place les efforts les plus ambitieux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la planète subira une hausse dramatique de la fréquence des conditions favorisant les incendies extrêmes», estimait l'ONU dans un rapport publié en février 2022.

Attention toutefois, «conditions favorables» ne veut pas forcément dire incendies. En revanche, même si le monde parvenait à limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle - objectif principal de l'accord de Paris -, le nombre d'épisodes d'incendies catastrophiques comme ceux ayant ravagé l'Australie pendant l'été austral 2019-2020 ou l'Arctique en 2020, devraient augmenter entre 9 et 14% d'ici 2030, entre 20 à 33% d'ici 2050, et entre 31 et 52% d'ici 2100. Ces chiffres ne concernent que les incendies les plus exceptionnels, qui en théorie ne se produisent qu'une fois tous les 100 ans et qui se produiraient ainsi un peu plus souvent. «Ce sont des événements à faible probabilité et cela accroît leur probabilité légèrement», explique l'un des auteurs, Andrew Sullivan, de l'agence australienne CSIRO.

Départs en vacances : la journée de dimanche classée verte sur les routes

La journée de dimanche est classée verte dans le sens des départs, mais des difficultés persisteront sur l'A7 en vallée du Rhône dans le sens Nord-Sud.

Le drame du glacier de la Marmolada est-il vraiment lié au réchauffement climatique ?

DÉCRYPTAGE - Depuis la rupture de cette masse de glace des Alpes italiennes, qui a fait au moins six morts, médias et responsables politiques accusent unanimement le changement climatique. À raison ?

Recrudescence des contaminations: faut-il avoir encore peur du Covid?

DÉCRYPTAGE - La France connaît une septième vague de contaminations, mais l’exécutif a renoncé à restreindre à nouveau les libertés. L’arrivée du variant Omicron, moins létal, n’est pas la seule explication.

Le Figaro

Puces électroniques: STMicro et Global Foundries dévoilent un investissement géant de 5,7 milliards d’euros en France

Enguérand Renault

INFO LE FIGARO - L’annonce est faite dans le cadre du sommet Choose France qui se tient ce lundi à Versailles. Emmanuel Macron se rendra mardi à Crolles dans l’Isère où est prévue cette usine.

C’est LA grosse annonce de Choose France. Ce lundi 11 juillet, STMicroelectronics, le fabricant franco-italien de semi-conducteurs, et Global Foundries, le fondeur américain (fabricant de puces pour le compte de tiers), ont annoncé la création d’une usine de semi-conducteurs en France pour un investissement voisin de 5,7 milliards d’euros. Le président Emmanuel Macron fera le déplacement mardi à Crolles dans la banlieue de Grenoble, où STMicroelectronics possède déjà un site de fabrication important, à l’occasion de cette annonce.

Cet investissement est hautement stratégique. Il s’inscrit dans la droite ligne du Chips Act européen, voulu par le commissaire Thierry Breton qui permettra de renforcer la souveraineté de l’Europe dans la fabrication des puces nécessaires à l’industrie du Vieux Continent. Pour cela, l’Europe est prête à consacrer 50 milliards d’euros d’ici à 2030 dans le but de pouvoir fabriquer au moins 20 % de la capacité mondiale de semi-conducteurs de dernière génération. Aujourd’hui, l’écrasante majorité de la production de puces provient des grands fondeurs installés à Taïwan dont le géant TSMC.

Cette répartition géographique de la production de semi-conducteurs pose problème. Toutes les coupures d’approvisionnement ou les pénuries dues à l’explosion de la demande mondiale entravent toute la chaîne de production en Europe. Pire, les tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Chine à propos de l’avenir de Taiwan font craindre une rupture totale d’approvisionnement en cas d’invasion de l’île par son grand voisin chinois. Un scénario qu’il convient d’anticiper. Le Chips Act européen qui commence à prendre forme, est une réponse à ce défi. En mars 2022, l’américain Intel a annoncé un investissement de 33 milliards d’euros dans deux usines géantes de semi-conducteurs, en Allemagne à Magdebourg et à Leixlip en République d’Irlande. Aujourd’hui, c’est au tour de la France d’obtenir une usine de production.

Groupes complémentaires

Les deux alliés STMicro et Global Foundries sont très complémentaires. STMicro est un groupe intégré IDM (ou Integrated Device Manufacturers) qui conçoit et réalise lui-même des semi-conducteurs dans ses propres usines à Grenoble et à Catane en Sicile. Pour sa part, Global Foundries est un fondeur américain qui possède des usines aux États-Unis et en Europe avec une unité installée à Dresde en Allemagne. Il maîtrise déjà la technologie de gravure en dessous des 10 nanomètres et investit pour améliorer encore ses performances.

Global Foundries doit en effet absolument rester dans la course face à ses rivaux taïwanais. Ce fondeur américain travaille pour le compte de géants du secteur comme Nvidia, Qualcomm ou Apple qui conçoivent les puces les plus sophistiquées du monde mais ne les fabriquent pas eux-mêmes et préfèrent confier la production aux différents fondeurs. L’alliance de STMicro et Global Foundries devrait doter la France d’une plus grande capacité de production de puces de dernières générations. Un véritable tournant dans la souveraineté technologique nationale.

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Tesla inquiète les marchés financiers

Le constructeur est rattrapé par les pénuries de toutes sortes dues à la pandémie.

Emploi: la «grande démission» n’est pas terminée

DÉCRYPTAGE - Après la crise du Covid et face à l’inflation, les actifs sont en quête de sens et d’une meilleure rémunération.

Agriculture: la ferme familiale en perte de vitesse

En dix ans, l’emploi de main-d’œuvre extérieure a crû de 8 %. Les reprises d’exploitations se font de plus en plus souvent hors de la famille.

Le Figaro

Scoliose: faut-il porter un corset?

  • Par  Raphaëlle Bartet
  • Mis à jour le 11/07/2022 à 09:31
  • Publié le 23/06/2022 à 12:28

Dispositif de référence dans la scoliose de l'enfant et de l'adolescent, le corset est bien mieux ajusté et supporté grâce à l'utilisation de l'imagerie 3D. Si le diagnostic est précoce, le traitement est rapide et efficace.

Déformation de la colonne vertébrale chez l'enfant, la scoliose est visible à la radio, mais aussi à l'œil nu. «Il suffit de mettre l'enfant torse nu, de lui demander de se pencher en avant et de regarder son dos», explique le Dr Vincent Cunin, chef du service de chirurgie orthopédique pédiatrique de l'hôpital Femme-Mère-Enfant du CHU de Lyon. «L'asymétrie, responsable d'une bosse dans le dos appelée gibbosité, signe la ­scoliose.» Les plus répandues (80%) sont les scolioses idiopathiques des enfants et adolescents, pour lesquelles aucune cause n'a été détectée, même si un gène est invoqué, et que le caractère héréditaire est certain. «Il existe des familles de scoliotiques», ­rappelle le Dr Cunin.

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La scoliose démarre avec la croissance. «Pendant longtemps, un examen de dépistage systématique était fait à l'entrée en sixième. Mais pour les scolioses qui vont évoluer et devenir graves, il est déjà trop tard», ­insiste le chef de service. Pourtant, d'obligatoire l'examen est devenu recommandé par la Haute Autorité de santé.

Le Dr Cunin conseille aux parents de faire eux-mêmes le dépistage dès l'âge de 5-6 ans, en complément de celui qui doit être réalisé par le médecin traitant ou l'infirmier scolaire. Une vidéo pédagogique a même été diffusée sur YouTube par la Fondation Yves-Cotrel. L'enjeu est de taille car les scolioses prises tardivement ne pourront plus bénéficier du traitement par corset. «Plus le diagnostic est précoce, plus le traitement sera rapide, simple et ­efficace. À l'inverse, plus la scoliose aura évolué et plus il faudra recourir à la chirurgie.»

Du sur-mesure en 3D

Loin de l'image d'un appareil métallique emprisonnant, le corset a beaucoup évolué, notamment avec, pour sa fabrication, l'imagerie 3D, reproduisant la forme du tronc, et les techniques de scanner optique. «Un simple appareil photo et une application dédiée permettent de prendre les mesures du corset, explique le Dr Cunin. Il est également possible, grâce à un autre ­logiciel, de numériser et simuler la correction que va ­apporter le corset afin d'être le plus efficace tout en étant le moins gênant.» Une fois le résultat obtenu, avec un dos apparaissant droit, le vrai corset est fabriqué, puis essayé sur le jeune patient.

Importance du diagnostic précoce

«Si l'on s'y prend tôt, et que l'angle de courbure est inférieur à 25 ou 30°, le traitement peut être uniquement nocturne avec une très bonne tolérance.» Le corset permet de stabiliser la scoliose. Il ne la redresse pas, mais bloque son évolution. ­L'activité physique est conseillée, en ôtant le corset une à deux fois par semaine, pour éviter la fonte musculaire et l'enraidissement, néfastes pour la ­colonne vertébrale.

À partir de l'âge adulte, une scoliose peut également évoluer, par exemple, chez la femme lors d'une prise de poids avec la grossesse ou du fait des modifications hormonales pendant la ménopause

Dr Michael Grelat, neurochirurgien à la clinique du Parc à Lyon

Près de 20% des scolioses sont dites secondaires, car dues à une maladie comme la myopathie, ou à une malformation des vertèbres. «À partir de l'âge adulte, une scoliose peut également évoluer, par exemple, chez la femme lors d'une prise de poids avec la grossesse ou du fait des modifications hormonales pendant la ménopause», rappelle le Dr Michael Grelat, neurochirurgien à la clinique du Parc à Lyon. Le traitement peut également passer par le corset. «Chez l'adulte, il sera davantage utilisé à visée antalgique pour diminuer les douleurs mécaniques», explique le praticien.

Des techniques innovantes

Mais si la scoliose est très évoluée, au-delà d'un angle de 40°, l'arthrodèse est l'opération de référence, permettant de souder les vertèbres entre elles tout en les redressant. «La zone opérée reste néanmoins rigide et la colonne vertébrale perd de sa souplesse», explique le Dr Cunin. Avec son équipe et celle du Pr Courvoisier à Grenoble, il a introduit une technique innovante ­appelée Vertebral Body Tethering (VBT). Cette chirurgie mini-invasive redresse la colonne vertébrale à l'aide d'un câble souple et s'aide de la croissance pour compléter la correction de la scoliose.

Le Figaro

Inflation : Clément Beaune demande aux autoroutes de «faire un geste»

Le ministre des Transports souhaite réunir les acteurs afin de soulager le pouvoir d'achat des Français.

Fraîchement nommé au poste de ministre des Transports, Clément Beaune a face à lui l'enjeu de l'inflation, véritable bombe à fragmentation. Celle-ci alimente en effet des mouvements de grève dans les milieux ferroviaire et aérien, et affecte le portefeuille d'un grand nombre de Français, qui doivent notamment composer avec une hausse des prix du carburant.

En cette période de départs en vacances, les voyageurs qui partent en voiture - c'est-à-dire la majorité des Français - doivent en effet prévoir une enveloppe bien plus importante qu'à l'accoutumée pour payer l'essence, le prix des principaux carburant dépassant désormais les deux euros le litre. Face à cette situation tendue, le ministre des Transports a annoncé auprès du Parisien son ambition, «avec Bercy», de «réunir tous les acteurs autour de la table, pour réfléchir à des actions». Parmi les options envisagées par Clément Beaune, celle de demander «un geste» aux sociétés d'autoroute.

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Le ministre prend en effet pour exemple une décision de TotalEnergies, qui a décidé d'appliquer une réduction de 12 centimes d'euros par litre de carburant dans ses stations situées sur des aires d'autoroutes, et ce jusqu'au 31 août. Une ristourne qui s'ajoute à une réduction décidée par l'État d'un montant de 18 centimes. Cette aide gouvernementale doit d'ailleurs être prolongée : alors qu'elle devait initialement être levée à la même date, elle devrait rester en vigueur en l'état jusqu'à la fin du mois de septembre, avant d'être progressivement réduite.

Les prix de la SNCF interrogent

Les Français qui prennent la voiture cet été ne sont cependant pas les seuls à régler une note élevée pour se déplacer. Depuis plusieurs mois, des clients de la SNCF s'étonnent des tarifs pratiqués par la société ferroviaire. «Il y a toujours un pic des prix pour l'été. J'incite tous ceux qui peuvent décaler un voyage, au départ ou au retour, d'un jour ou deux, à le faire. C'est la garantie d'avoir des billets plus facilement et moins cher», invite Clément Beaune.

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La SNCF enregistre d'ores et déjà 10% de réservations de plus qu'en 2019, avant la crise sanitaire. «Ensuite, la SNCF doit développer les offres et cartes de réduction avec des plafonnements de prix, comme la Carte Avantage. Et, surtout, continuer de mettre en place des voyages moins chers pour ceux qui ont moins de moyens ou plus de temps», ajoute le ministre.

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Alerte rouge dans les transports à la veille des vacances

Du rail à l’aérien en passant par les routes, les appels à la grève se multiplient. Les salariés s’inquiètent des conséquences de l’inflation sur leur pouvoir d’achat.

Emploi: la «grande démission» n’est pas terminée

DÉCRYPTAGE - Après la crise du Covid et face à l’inflation, les actifs sont en quête de sens et d’une meilleure rémunération.

Puces électroniques: STMicro et Global Foundries dévoilent un investissement géant de 5,7 milliards d’euros en France

INFO LE FIGARO - L’annonce est faite dans le cadre du sommet Choose France qui se tient ce lundi à Versailles. Emmanuel Macron se rendra mardi à Crolles dans l’Isère où est prévue cette usine.

Le Figaro

Hervé Morin: «Édouard Philippe prépare déjà 2027»

Rodolphe Geisler

ENTRETIEN - Le patron des Centristes et président de la région Normandie réaffirme l’ancrage de son parti dans l’opposition.

LE FIGARO. - Entre l’arc central formé par la majorité et LR, votre mouvement, qui dans ses statuts se voulait «un vaste mouvement de centre droit girondin et participatif», a-t-il encore sa raison d’être?

Hervé MORIN. - Bien sûr! Nous aspirons à participer à la construction d’une formation politique qui rassemblera tous ceux qui sont dans l’opposition et veulent porter un projet qui ne se limite pas à la caricature de ce que nous sommes, hélas, devenus à droite et au centre droit. La course à l’échalote derrière les thèmes du RN, ça suffit! Sans oublier nos fondamentaux, je souhaite qu’on puisse mener ce travail de fond qui n’a pas été fait ces cinq dernières années. Nous devons formaliser un projet de transformation de la société française et bâtir un discours moderne qui prenne en compte les préoccupations des Français, comme l’environnement ou l’écriture d’une nouvelle démocratie.

Sans groupe parlementaire, comment comptez-vous peser dans les débats?

Dans un contexte parlementaire si compliqué, aujourd’hui chaque élu compte. Charles de Courson, avec Bertrand Pancher, est l’un des piliers du groupe Liberté, indépendants, outre-mer et territoires à l’Assemblée. Nous avons aussi sept sénateurs…

Finalement, au-delà des postures politiques, qu’est-ce qui vous sépare du patron d’Horizons et maire du Havre, Édouard Philippe, qui appelle à «une grande coalition»…

Ce qui nous sépare? Pas un de nos électeurs ne comprendrait que nos élus ayant fait campagne en étant dans l’opposition puissent rejoindre quinze jours après une coalition. D’ailleurs, si j’en crois l’âpreté des débats préélectoraux au sein de la majorité, personne n’est dupe, y compris à l’Élysée, sur le fait qu’Édouard Philippe prépare déjà 2027…

Dans son discours de politique générale, la première ministre a évoqué à plusieurs reprises «les territoires»: le président de la région Normandie n’y est pas sensible?

J’ai surtout entendu parler de concertation avec les élus locaux: ça veut tout dire et rien dire! On a déjà eu ce genre d’échanges après les «gilets jaunes». Puis plus rien.

Élisabeth Borne n’était pas encore à Matignon…

C’est vrai. Dans ce cas, je lui dis: «Chiche!» Elle nous trouvera à ses côtés si, effectivement, elle souhaite engager la France sur le même chemin que tous les pays européens qui vont mieux que nous, notamment parce qu’ils sont fédéraux ou régionalistes. Mais cette décision ne lui appartient pas et se trouve à l’Élysée. Or, Emmanuel Macron n’arrive pas à comprendre que l’un des leviers de la transformation du pays ce sont justement les collectivités locales si on veut notamment éviter la cristallisation du débat national. Le climat actuel rend en effet difficile l’écriture d’une réforme en profondeur du pays.

Pour les législatives, vous aviez tenté de régionaliser l’élection sous votre bannière «La Normandie conquérante»: vous espériez ainsi ravir des circonscriptions. Cela n’a pas été le cas. Est-ce un échec personnel?

C’était un pari difficile, sinon impossible, quand notre candidate (Valérie Pécresse, NDLR) y a fait moins de 4 % à la présidentielle! Mais cela ne nous a pas empêchés de faire de jolis scores allant jusqu’à 19 %.

Quatre des cinq circonscriptions de l’Eure, le département où vous avez longtemps été élu, ont aujourd’hui des députés RN. Comment l’analysez-vous?

L’Eure est un département avec une classe moyenne qui travaille dur et craint le déclassement. Dans les zones rurales, beaucoup ont le sentiment d’être les laissés-pour-compte du pouvoir. Il y a aussi 30 % d’emplois industriels. Tout est réuni pour que le cocktail du RN fonctionne. Ensuite, pour un électeur de droite, entendre le gouvernement dire qu’il valait mieux voter pour les candidats de Mélenchon plutôt que pour ceux de Le Pen, ça n’était pas supportable et ça n’a pas créé les conditions pour un report des voix. Les deux étaient à rejeter! Enfin, si j’étais Emmanuel Macron, je serais énervé: si ses députés sortants avaient fait le boulot, notamment en ne restant pas de parfaits inconnus dans leur circonscription, il n’y en aurait pas eu autant de battus!

Vous devez réunir vos troupes dans l’Eure le 4 septembre à l’occasion de la Fête de la pomme. Quel sera votre message?

Je vous l’ai dit: retour aux fondamentaux. Ne nous enfermons pas dans les seules questions d’identité et d’immigration, et portons un message aux Français qui croient en l’économie sociale de marché dans une Europe affirmée.

Au Conseil de Paris, une élue écologiste préfère parler de «surmulots» que de rats

L'élue de la capitale, Douchka Markovic, propose un nettoyage plus tardif de la voie publique et «le bouchage des trous» pour faire fuir les nuisibles.

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Renationalisation d'EDF, «urgence» du pouvoir d'achat, sécurité : ce qu'il faut retenir du discours de politique générale d'Élisabeth Borne

La première ministre s'est exprimée durant une heure et demie devant les députés ce mercredi après-midi. Elle n'a pas engagé la responsabilité de son gouvernement, en ne se soumettant pas à un vote de confiance après son intervention.

À l'Assemblée, Élisabeth Borne cite tous les présidents de groupe sauf Marine Le Pen (RN) et Mathilde Panot (LFI)

La première ministre a bien veillé à exclure les troupes mélenchonistes et nationalistes de l'«ouverture» qu'elle appelle de ses vœux.

Le Figaro

Délinquance : le classement des stations balnéaires les plus touchées

Marti Blancho

EXCLUSIF - En bord de mer, la haute saison touristique correspond aussi à celle des vols en tout genre. Grâce aux derniers chiffres de la délinquance, Le Figaro a identifié les communes côtières où il faudra redoubler de vigilance.

Affaires volées sur la plage, montre de valeur arrachée ou pire, voiture dépouillée voire complètement volatilisée. En vacances, la petite délinquance ne faiblit pas. Elle augmente même dans les communes de bord de mer, où l'été est la haute saison pour les larcins en tout genre. Alors pour identifier les stations balnéaires où redoubler de vigilance, Le Figaro a classé une centaine de communes côtières touristiques selon le taux de vols contre les personnes ou ciblant des véhicules.

Nous avons analysé les chiffres de la délinquance pour l'ensemble des communes balnéaires de moins de 100.000 habitants classées comme stations touristiques et avec au moins 150 chambres d'hôtels trois étoiles ou plus. De quoi dresser un classement des lieux les plus touchés par les petits délits et où il faudra faire particulièrement attention.

Dans les données de délinquance du ministère de l'Intérieur, le nombre de vols, rapporté à la population municipale, ne prend pas en compte l'explosion estivale de la population et des visiteurs en bord de mer. Afin de corriger du mieux possible ce biais, nous ne retenons que les stations balnéaires connues avec une importante offre hôtelière ; toutes voient leur fréquentation bondir en été. À défaut de données plus fines, les chiffres disponibles sont un bon indicateur de la petite délinquance sur ces communes littorales.

Le golfe de Saint-Tropez très touché

Saint-Tropez n'attire pas que la jet-set. Le plus connu des villages de pêcheurs, aujourd'hui remplacés par les yachts et les hélicoptères, appâte aussi les voleurs. Et au vu des chiffres de la petite délinquance, les risques d'en être la cible y sont bien plus hauts que dans la majorité des communes analysées.

Avec 74 vols sans violence et 16 vols relatifs aux véhicules pour 1000 habitants en 2021, Saint-Tropez est la station balnéaire la plus touchée par la petite délinquance. Ces indicateurs sont cinq et deux fois et demi supérieurs à la moyenne des communes de notre classement.

«Un phénomène saisonnier»

Des chiffres élevés à mettre en regard de la forte fréquentation de la ville en été. Saint-Tropez, habitée à l'année par quelque 3800 personnes voit sa population multipliée par huit sur la saison, d'après la préfecture du Var, entraînant ainsi une forte hausse des délits. «Il s'agit clairement d'un phénomène saisonnier dû à une explosion touristique qui ne va pas faiblir cet été», assure la préfecture.

«En effet, la ville est surclassée entre 20.000 et 40.000 habitants », explique la municipalité. Combattre les larcins n'en demeure pas moins «une priorité pourMadame la maire». La Ville assure avoir consacré «plus de 5,3 millions d'euros à la sécurité de ses habitants comme des visiteurs» sur la période 2021-2022.

La situation ne se cantonne pas à Saint-Tropez. Elle se propage dans le golfe du même nom. Gassin, commune limitrophe, affiche le plus grand nombre de vols de véhicules ; avec Grimaud elle fait partie des dix stations balnéaires les plus affectées par les vols de véhicules et contre les personnes.

Pourtour méditerranéen

Au-delà du golfe de Saint-Tropez, les larcins frappent toute la côte méditerranéenne : 15 des 20 stations balnéaires avec les plus forts taux de vols se baignent dans la grande bleue. Les Français semblent l'avoir compris. «La Méditerranée pâtit d'une mauvaise image en matière de sécurité : seuls 30 % des Français la qualifient de sûre», conclut la dernière édition du baromètre Fiducial de la sécurité après une enquête réalisée par Odoxa.

En parallèle, la période estivale correspond voit un renforcement des moyens mis en place par les forces de l'ordre, notamment à travers une augmentation saisonnière des effectifs. «Sur le secteur du golfe de Saint-Tropez, on va avoir plus d'officiers de police judiciaire, de gendarmes mobiles et un renfort de la part de militaires de la réserve opérationnelle. En tout, une trentaine au moins en début d'été, puis une soixantaine», affirme la préfecture du Var.

Attention aux vols à Hossegor

À l'ouest, sur la façade atlantique, la petite délinquance se concentre surtout au sud de la côte. Hossegor est la plus touchée du littoral océanique et se hisse même en deuxième place du classement. La commune des Landes, plébiscitée par les surfeurs et amateurs de belles vagues, affiche même le plus fort taux de vols sans violence sur les personnes : 76 pour 1000 habitants en 2021.

Des chiffres que la forte fréquentation estivale fait grimper, à l'instar de Saint-Tropez. La côte landaise séduit de plus en plus les visiteurs. Le département des Landes a compté plus de 23 millions de nuitées touristiques, dont les trois quarts sur le littoral. Même son de cloche au Pays basque. À titre d'exemple, Biarritz a multiplié sa population par cinq l'été dernier et vu passer trois millions de visiteurs, d'après les estimations de l'agence d'attractivité et de développement touristiques Béarn Pays basque. Une augmentation qui entraîne logiquement celle de la petite délinquance.

À Hossegor, les autorités locales semblent avoir pris la mesure du problème. Le «groupe local de traitement de la délinquance» mis en place en 2021 est reconduit cette année. Il s'agit avant tout de renforcer la présence des forces de l'ordre et d'instaurer un partenariat entre la mairie, la police municipale, la sous-préfecture et le parquet de Dax ainsi que la gendarmerie.

La Bretagne assez épargnée

Mis à part la Nouvelle-Aquitaine, les communes côtières des autres régions du littoral atlantique sont globalement moins fréquentées que leurs homologues du sud-est et sud-ouest et donc moins touchées par les vols. Seul dénote Deauville, septième commune du classement avec le plus de vols.

Néanmoins, la Normandie est relativement épargnée par les petits délits. Idem dans les Pays de la Loire et Hauts-de-France. Mais ces régions sont aussi moins fournies en stations balnéaires que leurs consœurs du sud. La Bretagne peut quant à elle se targuer d'avoir neuf de ses 16 communes touristiques côtières classées parmi les 20 les moins touchées du classement.

Afin de réduire les risques face aux vols de et dans le véhicule, les autorités rappellent de ne pas laisser les clefs sur le contact lors d'un arrêt-minute, veiller à la bonne fermeture des portières, éviter de laisser des objets de valeur dans la voiture, même cachés, et préférer un parking sécurisé quand on en a le choix. Des conseils qui peuvent paraître évidents mais que les vacanciers oublient souvent dans la torpeur de l'été.

Méthodologie détaillée

Pour ce classement, nous avons choisi l'ensemble des communes de moins de 100.000 habitants considérées comme « station de tourisme »et situées sur le littoral. Parmi celles-ci, nous ne gardons que les plus populaires, soit celles proposant plus de 150 chambres d'hôtel trois étoiles ou plus, ou plus de 500 lits en résidence touristique et de chambres d'hôtel trois étoiles ou plus.

Au total, 117 communes sont classées selon les chiffres de la petite délinquance, c'est-à-dire les vols sans violence contre les personnes, les vols dans les véhicules, les vols d'accessoires de véhicules et les vols de véhicules. Les données sont transmises par le ministère de l'Intérieur, qui calcule un taux pour 1000 habitants pour chacune des catégories.

Enfin, nous classons les communes en calculant une moyenne pondérée de la façon suivante : coefficient quatre pour les vols de véhicules, trois pour les vols contre les personnes et dans les véhicules et deux pour les vols d'accessoires de véhicules.

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Départs en vacances : la journée de dimanche classée verte sur les routes

La journée de dimanche est classée verte dans le sens des départs, mais des difficultés persisteront sur l'A7 en vallée du Rhône dans le sens Nord-Sud.

«Je ne comprends pas ce qu'on attend de nous» : au concours enseignant, le dépit des candidats saqués par le jury

TÉMOIGNAGES - L'oral imposé par la nouvelle réforme pour évaluer les motivations des futurs professeurs et leur maîtrise des «valeurs de la République», s'est révélé éliminatoire pour certains. À l'heure où les enseignants manquent, les syndicats s'interrogent.

Le Figaro

Covid-19 : les derniers chiffres

Nicolas MondonNicole TriouleyreFIG Data

FIG DATA - Alors que l'épidémie de Covid-19 redémarre fortement en France, découvrez les principaux indicateurs - nouveaux cas, taux d'incidence par département, taux de positivité par âge, nombre d'hospitalisations et de décès - à suivre au quotidien.

Après plus de deux ans rythmés par la pandémie, la France est confrontée en ce début d'été, comme d'autres pays européens, à une nouvelle vague de Covid-19, portée par de nouveaux sous-variants de la famille Omicron, BA.4 et surtout BA.5, arrivés d'Afrique du Sud et du Portugal. La septième vague de Covid actuelle s'explique notamment par l'arrivée de ce dernier sous-variant, encore plus contagieux que les précédents. Le BA.5 est d'ailleurs devenu majoritaire remplaçant le variant BA.2 qui ne représente plus que 21% des cas.

À l'hôpital, durement éprouvé par la pandémie et en crise structurelle, le rebond reste pour l'instant modéré. Si les taux d'hospitalisations ne sont pas inquiétants, ces variants ont également une durée de symptômes «plus longue», indique Santé publique France, laissant redouter plus d'absentéisme chez les travailleurs estivaux.

Début d'une 7e vague ?

Certains épidémiologistes affirment que la 7e vague est déjà arrivée, d'autres qu'elle est encore à venir. La France, où la hausse a commencé il y a quatre semaines, pourrait voir ce pic arriver fin juillet, estime Catherine Hill. «Même si les vagues précédentes nous ont montré qu'il était impossible de faire des prédictions», précise l'épidémiologiste.

Une estimation confirmée par le professeur Jean-François Delfraissy, invité de RTL jeudi 30 juin. «Si l'on regarde ce qui s'est passé l'an dernier, où nous avions à la même période la première vague du variant Delta, le pic s'est produit autour de la fin juillet. On attend un peu la même chose pour BA.5», a exposé le président du Conseil scientifique.

De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré s'attendre à «des niveaux élevés» de Covid-19 cet été en Europe.

Combien de nouveaux cas en France ?

Quel est le taux d'incidence par département ?

Quel est le taux d'incidence et de positivité par âge ?

Combien d'hospitalisations et de décès en France ?

Quelle est la situation dans le monde ?

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Fuite du président du Sri Lanka: «Dans les 18 mois, on aura partout dans le monde émergent des crises liées à l'inflation»

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REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.

Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance

REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.

La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.

La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

Le Figaro

L’éditorial du Figaro: «Recrudescence du Covid-19, le bon sens plutôt que la peur»

Vincent Trémolet de Villers

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

Même pas peur! Il aura fallu sept vagues de Covid pour que la raison l’emporte sur l’effroi, la sérénité sur la fébrilité. L’anxiocratie a d’autres périls (et non des moindres) pour éprouver nos esprits, celui du coronavirus semble désormais apprivoisé. Enfin!

L’épidémie, comme tout événement total, a cependant été un extraordinaire révélateur de la fragilité du corps social. «Une bulle langagière et communicationnelle» (Jean-Pierre Le Goff) a saturé l’espace médiatique tandis qu’une forme d’orthopraxie, avec ses gestes rituels, s’imposait - gel toutes les heures, masque au petit matin, couvre-feu le soir, conférence de presse toutes les semaines, vaccin tous les six mois… La machine bureaucratique s’est emballée - parcs fermés, forêts et plages interdites, attestations dégradantes -, la politique, réduite au Conseil de défense sanitaire, s’est réfugiée dans des débats d’une violence quasi théologique où les uns criaient au complot en confondant dictature et bêtise administrative tandis que les autres étaient prêts à retirer les droits civiques de celui qui ne cédait pas, immédiatement, aux injonctions évolutives et souvent contradictoires. Des «rassuristes» de plateau se prenaient pour des dissidents de l’Union soviétique, des «alarmistes» pour des prophètes et des devins. Le Covid, de mutation en mutation, poursuivait sa marche mortifère, indifférent à cette agitation grandiloquente et stérile. L’hôpital, malgré la vaillance des soignants, continuait son inexorable déclin.

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Fort heureusement, vaccins et infections dressent désormais un rempart immunitaire contre une nouvelle déferlante. Les pouvoirs publics en appellent au bon sens plutôt qu’à Knock et à Kafka. Comment ne pas s’en réjouir?

Reste la légèreté avec laquelle nous avons manipulé des libertés publiques, le cynisme qui a présidé à l’installation du passe vaccinal, l’usage du contrôle social que d’autres rêvent d’appliquer à l’écologie. Le projet de loi sanitaire qui arrive à l’Assemblée est nettoyé de toutes ces dérives: c’est la preuve en creux qu’elles furent l’expression d’un dérèglement démocratique.

«Rappelons-nous: il fut un temps où on accusait les médecins d'être trop nombreux!»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Les propositions de la mission «flash», dont l'auteur, François Braun, vient d'être nommé ministre de la santé, laissent sceptique tant l'État a fait preuve d'imprévoyance et de légèreté ces dernières décennies, estime le docteur Murielle Mollo.

«Si la France continue sur cette voie, la médaille Fields qu'un de nos chercheurs vient d'obtenir sera l'une des dernières»

ENTRETIEN - Le Français Hugo Duminil-Copin qui a reçu la médaille Fields, l'équivalent du Nobel de mathématiques, travaille... en Suisse. Le biochimiste et généticien Jean-Marc Egly y voit le signe d'un grave manque d'attractivité de la recherche en France, et s'inquiète de l'avenir.

Le Figaro

La météo lundi 11 juillet : fortes chaleurs de l'ouest au sud

Le Figaro

Lundi, huit départements sont en alerte orange à la canicule.

Ce lundi 11 juillet, huit départements sont en alerte orange à la canicule : Charente-Maritime, Lot-et-Garonne, Dordogne, Gers, Gironde, Landes, Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées. La situation n'évolue pas par rapport à dimanche avec la persistance d'un axe de hautes pressions du Maroc aux îles britanniques en passant par la France, note La Chaîne Météo* dans son bulletin quotidien. Le temps sera toujours très ensoleillé et il fera à nouveau très chaud de l'ouest au sud du pays. La vague de chaleur commence, avec des températures au dessus de 35°C au sud de la Garonne l'après-midi.

La météo dans votre région

Du Nord-Pas-de-Calais à l'Alsace, quelques nuages circuleront dans le ciel, sans aucune conséquence sur l'impression de grand beau temps qui domine. De 9 à 13°C le matin, les températures monteront de 25 à 29°C l'après-midi.

Sur le sud des Alpes, après un beau début de journée, de gros cumulus se développeront dans l'après-midi et pourront provoquer des orages isolés ponctuellement violents.

Près de la Méditerranée, comme dimanche, ce sont les très fortes chaleurs qui feront l'actualité avec 35°C en moyenne l'après-midi. Mistral et tramontane encore présents le matin disparaîtront en fin de journée.

Partout ailleurs, le soleil sera ardent avec des températures maximales qui atteindront 30 à 35°C l'après-midi. En milieu d'après-midi, il pourra faire trop chaud, notamment près de l'Atlantique. Près de la Manche, les températures atteindront 25 à 28°C l'après-midi, une belle chaleur d'été.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

Météo : la canicule confirmée cette semaine

Dès ce lundi, un dôme de chaleur se met en place durablement sur toute la France. Si le sud-ouest de la France est en première ligne, les régions du nord et de l'est suivront en milieu de semaine.

La météo dimanche 10 juillet : plein soleil et chaleur

Les conditions météo sont estivales pour le week-end sur l'ensemble du pays.

Le Figaro

Kate Middleton en robe marine à pois et le prince George en costume-cravate : le gradin royal de la finale de Wimbledon

L'aîné des Cambridge a assisté pour la première fois au tournoi de tennis, le dimanche 10 juillet, en compagnie de ses parents.

Le prince George assiste à son premier tournoi de Wimbledon

Début juin, le prince Louis, tout en grimaces et pitreries, volait la vedette à la reine durant les festivités du jubilé. Un mois plus tard, c'est son frère aîné, George de Cambridge, qui a capté tous les regards dans les gradins d'un tournoi de tennis anglais. Le prince a en effet assisté à son premier Wimbledon, le dimanche 10 juillet, à Londres, aux côtés de sa mère Kate Middleton, vêtue d'une robe à pois bleu marine, signée Alessandra Rich. Le garçon de 8 ans et la duchesse ont ainsi soutenu le Serbe Novak Djokovic durant son match contre l'Australien Nick Kyrgios, et ce, depuis la royal box, la tribune royale située près du court central. Une rencontre au sommet qui a causé quelques sueurs froides à l'aîné de Kate Middleton et du prince William.

En vidéo, les premiers pas sur le tapis rouge de George, Charlotte et Louis de Cambridge

«Ne le laisse pas tomber»

Le jeune héritier, très expressif, a ainsi été immortalisé en train de se ronger les ongles, de grimacer et de croiser les mains d'un air absorbé alors que son joueur perdait le premier set. Il a également manifesté son inconfort face à la chaleur qui régnait sur le court. Le frère de la princesse Charlotte n'en a pas pour autant oublié son statut princier.

George de Cambridge a en effet salué la foule et esquissé de larges sourires durant la rencontre sportive. Le prince a par la suite rencontré en personne Novak Djokovic, qui l'a même autorisé à porter son trophée de champion. Et ce, pour le plus grand bonheur du petit garçon, un brin nerveux. «Ne le laisse pas tomber», lui a glissé le prince William. La vidéo de cet échange a d'ores et déjà été visionnée plus de 464.000 fois.

«Merci pour le massage» : Anouchka Delon pose en culotte, les seins cachés par ses cheveux

À l'occasion d'une virée parisienne, la fille d'Alain Delon a profité d'un moment de détente qu'elle a immortalisé via un cliché Instagram, le mercredi 6 juillet.

«Sortez-moi de là» : Dakota Johnson, mal à l'aise face à la vidéo qui l'impliquerait dans l'affaire Depp-Heard

Une vidéo datée de 2015 semble démontrer que Dakota Johnson pouvait être au courant des violences infligées à Johnny Depp par Amber Heard. Gênée, la comédienne a réagi.

Regarder la vidéo

En vidéo : l'affectueux baiser volant envoyé par Kate Middleton à ses parents dans les gradins de Wimbledon

Présente lors des quarts de finale du tournoi de tennis de Wimbledon, accompagnée de son époux le prince William, la duchesse de Cambridge a eu un geste attentionné pour ses parents, assis non loin.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Où manger vraiment belge à Bruxelles ? Nos bonnes adresses

LA SÉLECTION DU FIGARO - Un waterzooi, des croquettes aux crevettes, un pistolet, des carbonnades flamandes… Profitez de votre passage à Bruxelles pour déguster quelques spécialités belges. Voici des tables qui goûtent bon la tradition.

Aux Armes de Bruxelles

Dans les petites rues animées qui entourent la Grand-Place, il est difficile de distinguer la bonne adresse de l'attrape-touriste. Faites comme les echte brusseleirs (vrais Bruxellois), poussez la porte des Armes de Bruxelles. Jacques Brel y avait sa table. Récemment repris par la famille Vanlancker qui exploite Chez Léon, juste en face, l'établissement centenaire a retrouvé son lustre d'antan. Avec ses tables nappées de blanc sous le portrait du roi Philippe et de la reine Mathilde. Pour l'entrée, vous hésiterez entre le cervelas, le chicon au gratin ou la salade Veulemans. Ensuite, le lapin à la brabançonne, le stoemp maison, la côte de veau sauce Blackwell. Impossible de choisir ? Optez pour la trilogie de spécialités belges : carbonnade, vol-au-vent et boulette sauce tomate. Terminez par un morceau de tarte à la cassonade, une crème brûlée au cuberdon ou des crêpes flambées à la Mandarine Napoléon.

Le plus : les serveurs en livrée blanche à galons dorés, toujours aux petits soins.

Les prix : menu déjeuner à partir de 24 €, menu du soir à partir de 38,50 €, plat à la carte entre 11 et 68 €.

Aux Armes de Bruxelles, rue des Bouchers 13, 1000 Bruxelles. Tél. : +32 511 55 50.

Les Brigittines

C'est dans les Marolles, le quartier le plus populaire de Bruxelles, que Dirk Myny vous attend aux Brigittines. Voilà bientôt 30 ans que ce maître cuisinier y partage une cuisine traditionnelle qu'il réinvente en permanence. À l'image de son vol-au-vent dont il adapte la recette au fil des saisons. Quand l'assiette arrive à table, seul le feuilleté est posé dessus. Le chef débarque ensuite avec ses poêlons en cuivre pour vous servir (et vous re-servir). Dirk aime travailler les bières locales. On craque pour sa joue de veau mijotée à la kriek. Ou pour la spécialité de la maison, le zenne pot : du chou cuit à la Gueuze servi avec du bloempanch, le boudin noir de Bruxelles. La carte propose aussi une pièce de viande chevaline, très appréciée des Marolliens. Les Brigittines a décroché le titre de « Brasserie de l'Année 2020 » au Gault&Millau.

Le plus : le décor intimiste, dans un ancien bureau de poste Art Nouveau.

Les prix : menu déjeuner 35 €, menu du soir 65 €, plat à la carte à partir de 24 €.

Les Brigittines, place de la Chapelle 5, 1000 Bruxelles. Tél. : +32 2 512 68 91.

Taverne du Passage

La Taverne du Passage est une brasserie Art déco emblématique de la capitale belge. Les Bruxellois ont craint de la voir disparaître après la crise sanitaire, mais elle a récemment rouvert. Et de la plus belle des manières. Le nouveau propriétaire a en effet réussi à insuffler un brin de modernité tout en respectant l'esprit du lieu. Tandis que les banquettes et les carrelages anciens ont été préservés, le plafond est désormais décoré d'un nuage d'origamis dorés signés Charles Kaisin. On commande d'abord l'apéro maison, le Hugo – en souvenir de Victor qui vécut en exil dans le quartier. Puis l'un des incontournables de la carte : les croquettes aux crevettes grises avec leur brin de persil frit, le vol-au-vent au coucou de Malines, l'américain préparé. Pour le dessert, laissez-vous tenter par la mousse au chocolat minute, servie tiède.

Le plus : l'emplacement à deux pas de la Grand-Place, dans les somptueuses Galeries royales Saint-Hubert.

Les prix : plat à la carte à partir de 22 €.

Taverne du Passage, galerie de la Reine 30, 1000 Bruxelles. Tél. : +32 2 512 14 13.

Fernand Obb Delicatessen

Envie d'une pause snacking ? La bonne adresse, c'est Fernand Obb Delicatessen du côté de Saint-Gilles. L'établissement se présente comme un comptoir de cuisine populaire. La carte est simple, mais tout est bien fait. C'est l'endroit idéal pour découvrir le petit pain préféré des Belges : le pistolet. Choisissez-le garni à l'américain – un haché de bœuf cru agrémenté d'oignons, de câpres, de cornichons et d'une sauce maison. Fernand Obb propose également quelques spécialités typiques des baraques à frites, comme la fricadelle (une saucisse cuite à la friteuse) ou le poulycroc (un morceau de poulet enrobé d'une croûte croquante). Ces classiques de la cuisine industrielle sont ici déclinés en version artisanale. Tout comme le burger, préparé avec une tranche de boudin wallon. Ne manquez pas la croquette au fromage, fondante comme un souvenir d'enfance.

Le plus : la gaufrite, une drôle de frite en forme de gaufre, que l'on ne trouve nulle part ailleurs.

Les prix : pistolets à partir de 3,50 € ; assiettes avec gaufrites + salade mixte + 1 sauce entre 15 € et 17 € ; fricadelle maison à 4 € ou encore 6 € le poulycroc.

Fernand Obb Delicatessen, rue de Tamines 27, 1060 Bruxelles (Saint-Gilles). Tél. : +32 2 771 91 08.

Au Vieux Saint Martin

Le Grand Sablon est le quartier des antiquaires et des galeristes. À l'heure du repas, ils se donnent rendez-vous au Vieux Saint Martin. Ouvert dans les sixties, il a conservé le plafond rouge laqué et les sièges en cuir typiques de l'époque. Ainsi que quelques lithographies d'Alechinsky aux murs. Mais l'histoire de ce restaurant familial remonte bien plus loin. Ici on évoque encore l'aïeul, Joseph Niels, qui aurait travaillé avec Escoffier avant de mettre au point la recette qui fait toujours le succès de l'enseigne : l'américain. Il est servi avec des frites fraîches et de la mayonnaise maison. À la carte, on pointe aussi le rosbeef au piccalilli, le waterzooi de poulet à la gantoise, les solettes de Zeebruges ou la salade Castafiore – clin d'œil à Hergé, que l'on croisait souvent dans le quartier. Avec leur cravate et leur tablier rouge, les serveurs ne dépareilleraient pas dans un album de Tintin.

Le plus : des assiettes très généreuses, servies en continu de midi à 23 heures pour la dernière prise de commande.

Les prix : plats à la carte entre 19,50 € et 36,25 €.

Au Vieux Saint Martin, place du Grand Sablon 38, 1000 Bruxelles. Tél. : + 32 2 512 64 76.

Friture René

Pour retrouver les saveurs du temps où Bruxelles bruxellait, il faut parfois quitter les quartiers touristiques. Direction Anderlecht. Peut-être connaissez-vous cette commune bruxelloise pour son club de foot. Vous y viendrez désormais pour la Friture René. Un resto populaire, comme on en trouvait jadis à tous les coins de rue. Dès l'entrée, on est accueilli par une montagne de frites prêtes à être cuites devant vous. Dans du Blanc de bœuf (marque commerciale belge sous laquelle est commercialisée la graisse (suif) de bœuf utilisée pour la cuisson des frites, NDLR), évidemment. L'établissement, ouvert en 1932, a conservé son cachet d'époque. Avec ses murs carrelés, ses banquettes en bois, des néons au plafond et de petites nappes à carreaux rouges. On s'y attable devant une casserole de moules, une tomate crevette, une anguille au vert, une entrecôte de Blanc Bleu Belge ou d'excellentes petites boulettes sauce tomate. Puis, comme jadis, on termine avec une glace typiquement belge (malgré son nom) : la Brésilienne.

Le plus : l'accueil familial par Dirk et Dorine. Même la petite dernière (Ambre, 9 ans) met la main à la pâte.

Les prix : la tomate crevettes 18 € ; les boulettes 19 € ; la casserole de moules à partir de 29 €.

Friture René, place de la Résistance 14, 1070 Bruxelles (Anderlecht). Tél. : +32 2 523 28 76.

Brasseries Georges

Vous aimeriez goûter à quelques spécialités belges, mais d'autres convives préféreraient une carte plus classique ? Les Brasseries Georges ont de quoi satisfaire tout le monde. Situées en bordure du bois de la Cambre, elles sont réputées pour leur banc d'écailler et leurs belles pièces de viande. Mais on peut également y déguster diverses préparations aux accents belges. Comme les fondus au Vieux Bruges, le suprême de coucou de Malines ou le traditionnel vol-au-vent, ici revisité avec homard et saint jacques rôties. Comme tout établissement belge qui se respecte, les Brasseries Georges proposent aussi des croquettes aux crevettes grises. Elles ont été élues « Meilleures croquettes de Bruxelles 2022 ».

Le plus : le service voiturier et la vaste terrasse couverte.

Les prix : menu déjeuner à partir de 22 €, plat à la carte entre 18 € et 89 €.

Brasseries Georges, avenue Winston Churchill 259, 1180 Bruxelles (Uccle). Tél. : +32 2 347 21 00.

Du cap Corse à Calvi, cinq hébergements pour s'évader sur l'île de Beauté

La Haute-Corse regorge de beaux établissements dans lesquels il fait bon respirer l'air du maquis et de la mer. Voici nos cinq adresses où poser ses valises cet été dans le nord de l'île.

Maillot qui flotte, serviette qui ne s'envole pas, crème solaire green : ils vont révolutionner vos journées plage

SHOPPING - C'est décidé, vous allez à la mer cet été. Ces objets innovants pourraient bien rendre vos séances de bronzette encore plus relaxantes...

Wadi Rum : comment choisir son campement bédouin dans le désert jordanien ?

Les camps bédouins se succèdent dans le désert du Wadi Rum. Comment s'y retrouver dans la pléthore d'offres aux prestations pas toujours claires et aux tarifs variables ? On vous dit tout.

Le Figaro

Sept spots d'escalade en plein air autour de Paris à tester absolument

En salle ou en plein air, la grimpette a la cote. Mais avec le retour des beaux jours, on a plutôt envie de reléguer les clubs en intérieur pour gravir un rocher en forêt ou une falaise près de la Seine. Nos spots favoris à quelques kilomètres de la capitale.

Envie de prendre de la hauteur ? Et si vous en profitiez pour découvrir l'escalade ? En vogue ces dernières années, ce sport a tout pour plaire : en plus d'associer exercice physique et activité de plein air, il permet de se dépenser en se vidant la tête. Le combo gagnant. Mais ce n'est pas tout. La «grimpe» est aussi une activité collective et intergénérationnelle. Chaque voie a sa propre indication de difficulté, si bien que l'on peut grimper avec ses enfants, ses amis, ses parents et même ses grands-parents. Autre avantage, la plupart de ces lieux naturels sont en accès libre. C'est donc une activité financièrement très accessible, puisque gratuite en dehors du tarif d'achat ou de location de matériel. Bref, l'aventure à la portée de tous.

VOIR LE DOSSIER - Week-end autour de Paris : toutes nos idées de sorties

La forêt de Fontainebleau, le QG des amateurs de grimpe

  • Le Diplodocus, le Cul-de-chien ou le Rocher Canon

La forêt de Fontainebleau - «Bleau» pour les intimes - est sans aucun doute le royaume de l'escalade. Depuis des décennies, l'endroit est convoité par les grimpeurs du monde entier. Ici, vous pouvez pratiquer ce que l'on appelle dans le jargon de l'escalade «le bloc», c'est-à-dire grimper sur des rochers sans corde ni mousqueton. Avec plus de 27.000 voies, il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux. Un code couleur vous informe de la difficulté de l'ascension : blanc pour les enfants, jaune pour les débutants, orange pour les niveaux intermédiaires, bleu et rouge pour les confirmés, noirs pour les experts. Il vous suffit ensuite de choisir parmi les nombreux spots dont certains aux noms fantaisistes comme le Diplodocus, le Cul-de-chien ou le Rocher Canon. Pour se repérer, mieux vaut consulter en amont le site Bleau.info, la bible de l'escalade à Fontainebleau.

Comment s'y rendre ? Depuis Paris, il faut compter environ une heure pour rejoindre les spots principaux en voiture. Mais attention, le temps de trajet peut vite s'allonger en fonction de la circulation. Un conseil : évitez le dimanche soir qui coïncide avec les retours de week-end. En train, depuis la Gare de Lyon, de nombreuses lignes desservent les gares qui entourent Fontainebleau.

  • Le Rocher de la Dame Jouanne

Du haut de ses quinze mètres, la Dame Jouanne en impose et peut se targuer d'être le rocher le plus haut et l'un des plus célèbres du massif de Fontainebleau. Ce gros bloc de grès n'est d'ailleurs conquis que par les plus téméraires. Tant qu'à être dans le coin, profitez-en pour découvrir un joyau de l'architecture gothique francilienne : la tour en ruines de l'église Saint-Mathurin, située en plein cœur du village de Larchant et haute de cinquante mètres.

Comment s'y rendre ? En voiture, comptez 50 minutes et stationnez sur le parking public Dame-Jouanne-Robert Paragot. Les blocs se situent à gauche du chemin qui démarre au niveau du chalet Jobert. Si vous optez pour les transports en commun, il faudra prendre un transilien (ligne R) puis s'arrêter à Nemours. De là, un bus relie la gare au village de Larchant en dix minutes. Avis aux plus aventureux: le trajet à vélo de Nemours à Larchant se fait en une demi-heure.

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Les Andelys, les falaises au bord de la Seine

Les sensations de vertige ne vous effraient pas ? Alors, vous adorerez gravir les falaises de craie et silex qu'a façonnées la Seine. Regroupées autour de la boucle des Andelys, elles sont un régal pour les grimpeurs intermédiaires et plus expérimentés. Le Val Saint-Martin offre notamment de belles voies bien assurées grâce au travail de rééquipement de la Fédération française de la montagne et de l'escalade (FFME) de l'Eure. Ce site est, en revanche, peu conseillé aux enfants en raison de son exposition très raide et de la petitesse du sentier au pied des voies. Puisque vous êtes de passage, profitez-en pour visiter le château Gaillard de Richard Cœur-de-Lion, qui offre un superbe panorama sur la vallée de la Seine et son défilé de péniches.

Comment s'y rendre ? Le Val Saint-Martin est situé à deux kilomètres à l'ouest des Andelys. En voiture, comptez environ 1h30 via l'autoroute A13. En train, une ligne relie la Gare Saint-Lazare à celle de Gaillon en une heure. De là, il faudra prendre un bus qui met une vingtaine de minutes à arriver aux Andelys. Comptez ensuite environ 10 minutes à vélo (30 minutes à pied) pour arriver à destination.

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Le château d'eau de Saint-Arnoult-en-Yvelines, l'atypique

Vous cherchez un lieu atypique pour grimper ? Misez sur le château d'eau de Saint Arnoult-en-Yvelines, dont la vue depuis le haut du bâtiment (37 mètres) est imprenable. On y pratique la classique escalade ascendante, la traversée de voies en voies pour simuler les falaises, des enchaînements au ras du sol type bloc et même des courtes voies sur dalles, idéales pour débuter.

Comment s'y rendre ? Rejoignez Saint Arnoult-en-Yvelines en voiture via l'autoroute A10 (compter un peu plus d'une heure).

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Le viaduc des Fauvettes : la plus haute «falaise» d'Ile-de-France

Au détour des chemins de la forêt entre Bures-sur-Yvette et Gometz-le-Chatel, à environ 25 kilomètres de Paris Sud, se niche le viaduc des Fauvettes, un pont ferroviaire désaffecté de l'ancienne ligne de chemin de fer Paris - Chartres. Avec ses douze arches et ses onze piliers, cette structure haute de 34 mètres a été rénovée en 2004 pour en faire une base de loisirs. Le site est idéal pour s'entraîner à l'escalade. On y trouve une centaine de voies de différentes cotations : blanc (facile), bleu (soutenu), rouge (difficile) et noir (expert).

Comment s'y rendre ? En voiture, empruntez l'A6B et comptez une quarantaine de minutes pour arriver à bon port. Le site est aussi accessible avec le RER B.

Les Glachoirs, un site naturel d'exception

Le site des Glachoirs, situé à Saint-Vaast-lès-Mello (environ 60 kilomètres au nord de Paris), est une ancienne carrière de calcaire à ciel ouvert privée mais en libre accès. Le lieu est aujourd'hui un paradis pour les promeneurs et les grimpeurs : des voies ont été aménagées sur d'anciens fronts de taille, avec plusieurs niveaux de difficulté. Un coin de nature calme, agréable et qui propose encore une fois un joli panorama.

Comment s'y rendre ? Plus loin que le Parc Astérix, vous pourrez rejoindre Saint-Vaast-lès-Mello via les autoroutes A3 puis A1 (compter 1H30).

Le Sherwood Parc, la grimpe kid-friendly

Pour les petits casse-cou, un arbre de 17 mètres de haut équipé de prises d'escalade est accessible dans le parc d'attractions Sherwood Parc, en plein cœur du parc naturel Oise – Pays de France. C'est une escalade ludique avec un retour au sol assuré par un descendeur automatique, et donc adaptée aux enfants qui n'ont pas le vertige. Bien d'autres activités y sont proposées : accrobranche, tyrolienne, jeux gonflables, labyrinthe, tir à l'arbalète… L'activité de L'Escalad'arbre est incluse dans des packs proposés à partir de 23 € pour les adultes et 12 € pour les enfants.

Comment s'y rendre ? L'accès est direct en voiture via l'A15 ou l'A1, ou en train depuis la Gare du Nord (40 minutes).

Grèce : pourquoi Lipsi est l'île à découvrir dans le Dodécanèse

Cette île confetti posée entre Patmos et Kos est un véritable sanctuaire en mer Égée, loin des vagues touristiques qui déferlent sur les Cyclades voisines.

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Du lac Léman au lac de Constance, la Suisse compte un peu plus de 1500 étendues d'eau, de toutes tailles. Nous en avons sélectionné dix pour leur décor et leur ambiance.

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Le Figaro

Une vente immobilière annulée pour cause d’algues toxiques non signalées

Actualité

Un acquéreur d’une maison en bord de mer a saisi la justice à cause d’algues sargasses qui émettaient des gaz toxiques.

Par AFP agence , Le Figaro Immobilier

Mis à jour le 11/07/22, 04:00

Publié le 11/07/22, 04:00

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La présence saisonnière d’algues toxiques sur la côte représente un défaut pour les maisons proches, qui doit être signalé dans une vente immobilière, d’après un arrêt de la Cour de cassation (Cass. Civ 3, 15.6.2022, A 21-13.286).

Il est sans importance que ce phénomène soit naturel ou extérieur au bien vendu, a observé la Cour, car la loi ne fait pas de telles distinctions concernant les vices cachés. Il suffit, selon la loi, que ce défaut rende la maison impropre à l’usage auquel son acquéreur la destinait ou qu’il diminue tellement cet usage qu’il ne l’aurait pas acquise ou qu’il n’en aurait donné qu’un moindre prix, s’il l’avait connu.

Un défaut caché

La justice avait été saisie par l’acquéreur d’une maison située à cent mètres d’une plage sur laquelle s’échouaient régulièrement des sargasses qui émettaient des gaz toxiques en se décomposant. Le phénomène n’étant pas permanent, le vendeur avait pu le passer sous silence lors de la vente de la maison.

Non seulement, soutenait l’acheteur, il s’agit d’un défaut caché dont le vendeur avait connaissance, mais de plus il s’agit d’une tromperie, puisque le vendeur a passé sous silence ce phénomène alors que l’acquéreur s’en était inquiété, indiquant avoir des problèmes respiratoires. Chacun de ces deux fondements juridiques est susceptible d’entraîner l’annulation de cette vente, ont confirmé les juges en donnant gain de cause à l’acquéreur.

Le Figaro

Tests Covid-19, entraînement et familles non conviées : drôle de journée de repos ce lundi pour le peloton fatigué

Gilles Festor

Les coureurs, marqués par une semaine très intense, n'auront pas le loisir de vraiment couper avec la compétition ce lundi avant de terribles étapes de montagne.

Envoyé spécial à Morzine

Après une semaine éprouvante, marquée par la traversée douloureuse pour certains des pavés du Nord, les premières ascensions dans le Jura et la menace pesante du Covid-19, le peloton va profiter d'une journée de repos bien méritée avant d'attaquer un redoutable triptyque qui emmènera jeudi le peloton sur les pentes de l'Alpe d'Huez, bouquet final d'une chevauchée dans les Alpes sous des températures caniculaires.

L'occasion de recharger les batteries même si les coureurs ne pourront pas totalement faire relâche lundi. Dès dimanche, une bonne partie des équipes et leurs encadrements se sont pliés aux tests antigéniques menés par l'organisation de course dans une ambiance loin d'être bucolique au milieu des montagnes. «C'est une épée de Damoclès. On fait très attention tous les jours. Le médecin a mis des choses en place, l'équipe devait être testée tous les deux jours mais on teste quasiment tout le monde tous les jours. On teste chaque chambre de binômes tous les jours. On fait attention, on sait que cela ne dépend pas que de nous. C'est ça qui est compliqué», avoue Thierry Bricaud, directeur sportif de l'équipe Groupama FDJ.

Une sortie de deux heures à vélo recommandée

Relâche n'est donc pas le mot approprié pour qualifier cette journée, certes sans étape mais avec une sortie à vélo au programme même si certains coupent avec le guidon pour panser des petits bobos. Certaines équipes ont choisi de rejoindre Morzine, comme la formation AG2R-Citroën qui a fêté la victoire de Bob Jungels, héroïque dans les pentes menant à la station de à Châtel Les Portes du Soleil. « Ce n'est jamais une journée de repos. On continue de travailler sur les objectifs, les étapes», tranche Yvon Ledanois, le patron de l'équipe Arkéa Samsic qui n'impose pas forcément à ses troupes d'aller taquiner les pourcentages de montagne.

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«Pour la sortie, il n'y a rien d'écrit, c'est à la carte, chacun voit comme il en a envie. J'ai vu des coureurs dans certaines équipes ne jamais rouler un jour de repos. C'est un jour où il faut se ressourcer parce que c'est à la veille d'enchaînements importants. Les coureurs et les directeurs sportifs doivent, après cette journée, être prêts pour l'enchaînement. Les coureurs se connaissent, savent se gérer, savent ce dont ils ont besoin pour faire en sorte de ne pas avoir le jour moins bien après le jour de repos », ajoute le dirigeant.

Les ascensions mythiques du Tour de France

Thierry Bricaud, lui recommande à son équipe une sortie, tout sauf violente. « Le but d'une journée de repos, c'est d'en profiter pour bien recharger les batteries, récupérer, sans trop décompresser, débrancher parce que là on enchaîne des étapes de montagne derrière. Il faut que le corps reste en veille avec un petit réveil musculaire le matin, deux petites heures plutôt tranquilles », explique le responsable. Les fortes températures inciteront les coureurs à prendre soin d'eux lorsque le thermomètre montera haut. Après c'est de la récupération, du massage, un peu de sieste. Mais ce n'est pas une journée complète de repos.»

Les années passées ils profitaient de la famille, depuis le Covid, non, parce qu'on interdit le passage de la famille.

Des conférences de presse sont programmées dans toutes les équipes qui privilégieront les entretiens en visioconférence, protection contre le Covid-19, oblige. Surtout, la propagation du virus a rebattu les cartes pour la visite des familles. «Les années passées ils profitaient de la famille, depuis le Covid, non, parce qu'on interdit le passage de la famille. Les coureurs le comprennent très, très bien. On reste dans notre bulle équipe, c'est vraiment axé sur les soins, la récupération», conclut Thierry Bricaud qui attendra avec une certaine anxiété les résultats des tests Covid-19. Avec leur lot de mauvaises nouvelles, peut-être pour certains qui devront sans doute quitter l'aventure de la Grande Boucle deux semaines avant l'arrivée aux Champs-Élysées.

Tour de France : profil, horaires, pronostic et lieux à voir de la 9ème étape

Tout ce qu'il faut savoir sur la course et ses à-côtés avec la neuvième étape du Tour de France, entre Aigle et Châtel les Portes du Soleil, première vraie journée en montagne avant le repos, lundi.

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Tout ce qu'il faut savoir sur la course et ses à-côtés avec la huitième étape, entre Dole et Lausanne, pour un final explosif.

Tour de France : profil, horaires, pronostic et lieux à voir de la 7ème étape

Tout ce qu'il faut savoir sur la course et ses à-côtés avec la septième étape du Tour de France, entre Tomblaine et la Super Planche des Belles Filles, théâtre d'une première explication au sommet.

Le Figaro

Aix-en-Provence : des policiers agressés par une quinzaine d'individus

Le Figaro

Deux des agresseurs ont été interpellés par la police municipale.

Alors qu'ils étaient hors service, cinq membres des forces de l'ordre ont été pris à partie à Aix-en-Provence par une quinzaine d'individus dans la nuit de samedi 9 à dimanche 10 juillet, rapporte BFMTV.

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«Ces voyous ont lynché sauvagement nos collègues avec des pavés, car ils voulaient se faire du flic», a réagi sur Twitter le porte-parole des commissaires de police, Matthieu Valet, publiant des images de ses collègues vêtus de t-shirt ensanglantés.

Les victimes, qui font toutes partie d'une compagnie de CRS, présenteraient aujourd'hui de nombreuses blessures, dont «de multiples fractures» et «traumatismes crâniens», selon le porte-parole. Deux des agresseurs ont été interpellés par la police municipale.

Double meurtre près de Tarbes : «Les deux victimes s'étaient rapprochées sentimentalement», selon le procureur

Le principal suspect n'est autre que le mari et père des deux enfants d'une des victimes, avec qui il était en instance de divorce. Il a pris la fuite et demeure activement recherché en France et en Espagne.

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Loiret : une policière grièvement blessée lors d'un refus d'obtempérer près de Montargis

Le conducteur du scooter, qui a pris la fuite après les faits, est activement recherché.

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Paris: un faux policier qui patrouillait avec les forces de l'ordre démasqué

Depuis des mois, l'homme de 21 ans se faisait passer pour un gardien de la paix, s'intégrant aux équipes de recherche sur le terrain.

Le Figaro

Darmanin plus ferme sur l’immigration: un leurre?

Jean-Marc Leclerc

ANALYSE - Alors que le ministre de l’Intérieur propose de durcir la loi pour permettre l’expulsion des délinquants étrangers, les élus LR, sceptiques, pointent des difficultés insurmontables.

Premier acte de la nouvelle donne électorale depuis les législatives: Gérald Darmanin fait patte de velours face à la droite sur l’immigration. Il a annoncé ce samedi, dans un entretien accordé au site internet du Monde, qu’il intégrerait dans sa loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) une disposition, présentée «dès la rentrée», pour rendre possible l’expulsion de «tout étranger» qui «a commis des actes graves», en levant notamment la condition de l’âge d’arrivée en France.

«Aujourd’hui, un étranger qui a commis des actes graves n’est pas expulsable dès lors qu’il remplit certaines conditions, comme une arrivée sur le territoire national avant l’âge de 13 ans», a rappelé le ministre, avant de souligner: «Nous voulons permettre l’expulsion de tout étranger reconnu coupable d’un acte grave par la justice, quelle que soit sa condition de présence sur le territoire national.»

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«Nous sommes prêts à discuter, à amender et à trouver des compromis avec les LR, les centristes et même une partie de la gauche» pour faire adopter le texte, a poursuivi Gérald Darmanin. Le gouvernement serait également disposé à «reprendre» dans la Lopmi «un certain nombre de propositions, comme la loi anticasseurs de Bruno Retailleau (Les Républicains, NDLR)», a-t-il ajouté et, «en matière d’immigration, à réfléchir aux conclusions de l’excellent rapport» de François-Noël Buffet (LR).

«C’est un vrai sujet»

Rappelons que ce document sur la gestion kafkaïenne de l’immigration, décrit des préfectures asphyxiées par les demandes de titres de séjour, des tribunaux débordés par le contentieux de masse, un droit devenu «illisible» et une politique des éloignements en berne. À le lire, la délivrance des laissez-passer consulaires par les pays d’origine, pour reprendre leurs ressortissants, reste la pierre d’achoppement de toute politique de fermeté.

Le ministre de l’Intérieur ne dit pas encore comment il compte surmonter cet obstacle, mais sa main tendue pour des discussions - qui excluent, dit-il, le Rassemblement national et les Insoumis - suscite déjà des réactions à droite. Le sénateur Buffet, président de la puissante commission des lois du Sénat, estime que «cette opportunité doit être saisie». Il espère ainsi des avancées sur «la simplification des procédures administratives, le renforcement du pouvoir et des moyens de nos préfectures et le conditionnement des visas aux laissés passés consulaires».

Il faut au moins 5000 places de rétention

À l’Assemblée, Éric Ciotti, le député LR des Alpes-Maritimes, salue, à sa façon, la proposition de Beauvau sur les expulsions: «C’est naturellement un objectif que l’on ne peut que partager.» Mais le questeur Ciotti a de la mémoire: «Depuis cinq ans que je défends cette mesure de bon sens à l’Assemblée nationale, je me suis heurté systématiquement à l’opposition du gouvernement, et notamment de Gérald Darmanin. Il changerait donc d’avis? J’attends de voir les actes.» Le député demeure pour sa part convaincu que l’amélioration des éloignements «passe par des préalables matériels diplomatiques et politiques». En outre, selon lui, «il faut au moins 5000 places de rétention» pour une politique d’éloignement crédible, alors que la France n’en dispose même pas de la moitié.

Le député d’Eure-et-Loir, chef de file des LR à l’Assemblée, Olivier Marleix, ne ferme pas la porte non plus à Gérald Darmanin: «C’est un vrai sujet. Guillaume Larrivé de son côté, et moi du mien, avons fait plusieurs propositions de loi pour supprimer les mesures de protection qui empêchent d’expulser un étranger en raison principalement de sa situation familiale.» Mais l’élu pointe des difficultés insurmontables, à ses yeux: une «commission administrative» en amont, avec trois niveaux de recours en aval, qui compliquent tout et qui conduisent à ce que, à la fin, «la France n’expulse personne», regrette-t-il. Il voulait tout simplement créer une cour de sûreté de la République pour accélérer les procédures. Le débat promet d’être animé.

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Le drame du glacier de la Marmolada est-il vraiment lié au réchauffement climatique ?

DÉCRYPTAGE - Depuis la rupture de cette masse de glace des Alpes italiennes, qui a fait au moins six morts, médias et responsables politiques accusent unanimement le changement climatique. À raison ?

Délinquance : le classement des stations balnéaires les plus touchées

EXCLUSIF - En bord de mer, la haute saison touristique correspond aussi à celle des vols en tout genre. Grâce aux derniers chiffres de la délinquance, Le Figaro a identifié les communes côtières où il faudra redoubler de vigilance.

Immigration : le gouvernement veut expulser «tout étranger» ayant «commis des actes graves»

Cette nouvelle disposition sera intégrée à la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), «présentée à la rentrée», a annoncé ce samedi Gérald Darmanin.

Le Figaro

Zinédine Zidane au PSG : une rumeur lancée... par l'entourage du Marseillais ?

Alors que la légende du football français a longtemps été annoncée sur le banc du Paris Saint-Germain, cette rumeur aurait été montée de toutes pièces par son entourage pour interpeller la FFF.

Le football est un véritable spectacle, pas uniquement sur les rectangles verts mais également en coulisses. Alors que le PSG sort d'une nouvelle saison manquée sur la scène européenne, une révolution est annoncée dans le club de la capitale. La direction parisienne parvient à prolonger Kylian Mbappé, et très vite une rumeur fait surface. Qui d'autre que Zinédine Zidane, vainqueur de trois Ligues des champions consécutives à la tête du Real Madrid, pour mener le Paris Saint-Germain et ses Galactiques. L'apparition de cette rumeur le 10 juin dernier fait grand bruit et ne prend réellement fin que lorsque Christophe Galtier est officiellement nommé entraîneur du PSG.

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D'après Le Parisien, Zinédine Zidane n'aurait jamais été une priorité pour Luis Campos, le nouveau conseiller sportif du club parisien. Si des discussions ont déjà eu lieu entre le champion du monde 98 et la direction parisienne par le passé, ce ne fut absolument pas le cas lors de ce mercato. Nos confrères précisent que c'est le clan du Marseillais lui-même qui serait à l'origine de cette fuite.

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Zidane-Deschamps, un poste pour deux avec les Bleus

Cette manœuvre avait pour but de mettre une forme de pression sur la Fédération Française de Football. L'entourage de ZZ souhaiterait le voir prendre les commandes des Bleus après la Coupe du monde (21 novembre-18 décembre) et ne serait pas satisfait de ne pas être maître du dossier. En effet, en interne l'actuel sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, se montrerait séduit à l'idée de continuer jusqu'à l'Euro 2024 si la France performe lors du Mondial 2023 au Qatar. Dans nos colonnes du Figaro, il a confié vendredi ne pas se sentir usé du tout. Pour voir Zidane à la tête de l'équipe de France, il faudra donc patienter encore un peu.

Amical : Lyon débute bien contre Bourg-Péronnas, Lacazette buteur

Revenu en grande pompe dans son club de coeur, Alexandre Lacazette a réussi ses retrouvailles avec Lyon…

Ligue 1 : les Girondins de Bordeaux ont reçu la notification de la DNCG

Après la conférence de presse donnée par Gérard Lopez en début d'après-midi, la DNCG a justifié sa décision de rétrograder administrativement le FCGB en National.

«Dès le début ça puait»: Christophe Dugarry, amer sur les Girondins de Bordeaux, charge aussi Alain Juppé

Figure du club bordelais, le champion du monde 1998 ne digère pas la descente aux enfers de son équipe de cœur.

Le Figaro

Pourquoi les parents se sentent peu concernés par la lutte contre «les violences éducatives ordinaires»

Madeleine Meteyer

ENQUÊTE - Il y a trois ans était votée la «loi fessée», ou loi contre les «violences éducatives ordinaires». Déformée par certains tenants de l'éducation positive, elle peut être mal comprise voire tournée en ridicule.

Joyeux anniversaire à la «loi fessée». Adoptée le 10 juillet 2019, elle a trois ans. Il est d'ailleurs temps de dire qu'elle ne s'appelle pas loi fessée mais loi contre «les violences éducatives ordinaires» - qu'on abrège par «VEO». Depuis trois ans, les couples qui se marient s'entendent dire par le maire : «L'autorité parentale s'exerce sans violences physiques ou psychologiques». C'est-à-dire sans coups ni humiliations ni cris ni... Et on ne sait trop quoi d'autre en fait, la loi est floue. Maud Petit, la députée LREM à l'origine de son existence, le reconnaît : «ça a été difficile pour moi parce que je me suis battue pour qu'elle soit précise. Mes collègues de la majorité voulaient carrément qu'on supprime la mention violences “physiques et psychologiques”.» Finalement ces termes ont été maintenus. Mais pas détaillés.

«L'éducation sans VEO n'est pas une liste de choses à faire ou à ne pas faire mais une attitude de respect envers l'enfant, explique le docteur Gilles Lazimi, membre de l'association StopVEO. Les VEO sont le terreau de la maltraitance, les enfants qui ont souffert de châtiments corporels ont plus de risques que les autres de devenir dépressifs ou de souffrir d'anxiété». La loi, qui n'a pas de caractère pénal, est vouée «à engendrer un changement culturel d'ici à 15 ans», estime Arnaud Gallais, le cofondateur du collectif Prévenir et Protéger. «Ce qui était très important, complète la députée Maud Petit, c'était d'insister sur le fait que les neurosciences prouvent que les violences ont des effets traumatiques sur le cerveau de l’enfant.» Les parents sont invités à réfléchir aux effets à long terme de leur éducation.

D'après ces spécialistes, il ne serait pas nécessaire de lister les VEO, les parents auraient assez de jugeote pour déterminer seuls lesquelles en sont. Sauf que, dans les faits, 33% d'entre eux ignoraient l’existence même de la loi* deux ans après son vote. Et ceux qui en ont entendu parler n'en ont pas forcément une idée positive. En cause : la déformation de son esprit par les extrémistes des réseaux sociaux. Et la communication pour le moins laconique du gouvernement.

Ce que cela veut dire

Inventé par l'auteur et militant Olivier Maurel, le terme VEO recouvre une réalité différente en fonction des courants éducatifs. Pour les tenants de l'éducation positive, la plus en vogue, les VEO ne se limitent pas aux coups, cris, chantage affectif ou humiliations, mais recouvrent les trois quarts des attitudes parentales. Des listes informelles de VEO, tirées des livres de l'éducatrice Christine Schuhl, de la thérapeute Isabelle Filliozat, de la pédiatre Catherine Gueguen circulent. Ainsi le site Enfances Épanouies, dont la page Facebook compte 13.000 membres, énumère les plus classiques, dénoncées par toutes les associations de la protection de l'enfance : «la fessée» ; «les insultes» ; «le laxisme» ; «l'indifférence»...

Mais aussi le fait de «réprimander» ; «hausser le ton» ; «confisquer le téléphone» ; «forcer à demander pardon» ; «forcer l'enfant à goûter ce qu'il a dans son assiette», «faire les gros yeux» ; «forcer à rester à table pendant le repas»... Bref, qui veut éduquer et respecter cette liste devra se lever tôt.

Ainsi ces lecteurs du Figaro lèvent les yeux au ciel : «la lutte anti VEO, c'est la déconstruction de ce qui fait une bonne éducation, non ?» (Philippe, 30 ans, père de Ferréol, 1 an) ; «C'est un concept inventé par l'éducation positive pour rendre les parents complètement impuissants» (Mahaut, 30 ans, mère d’Armand, 1 an) ; «C'est une branche pourrie du Rousseauisme révélatrice d'une vision égalitariste du rapport parents enfants» (Bertrand, 27 ans, père de Joseph, 4 mois).

D'après l'éducation positive, l'enfant doit être élevé sans coercition, voire pas élevé mais «accompagné». Et tant pis pour les parents traditionnels qui manient l'autorité sans brusquerie. Quand on sait qu'Olivier Maurel envoyait, pour qu'ils s'y calment, ses propres enfants dans une pièce nommée le «pleuroir», il apparaît clair que ses idées humanistes quoique réalistes ont été viciées...

Excès de bienveillance ?

Si ces listes ont été rédigées par des groupes marginaux, elles circulent au-delà et contribuent à ridiculiser la loi ou la faire passer pour impossible à respecter. «C'est dramatique, s'agace Céline Quélen, la fondatrice de l'association StopVEO dont le travail a beaucoup aidé Maud Petit lors de l'élaboration de la loi. On voit fleurir des excès de bienveillance. Les parents sont en manque de repère, certains pensent avoir blessé leur enfant pour toujours parce qu'ils l'ont obligé à mettre sa ceinture de sécurité. Ces dérives nous décrédibilisent.»

La lutte trop zélée contre les VEO contribue à remplir les cabinets de psychologues. Caroline Goldman, auteur de File dans ta chambre (InterdÉditions, 2020) et docteur en psychologie, s’alarme : «Sur les réseaux sociaux, des parents sans qualification expliquent que toute émotion négative est mauvaise pour le développement d'un enfant. Alors qu'un enfant a besoin d'amour ET de limites. Parce qu'il n'est pas assez mature pour se contenir seul. Vous ne pouvez pas savoir les dégâts que provoquent ces idées : ça donne des enfants qui disent tout ce qu'ils veulent, sans prendre conscience du confort de l'autre, ce qui les rend très impopulaires auprès de leurs pairs.»

Éprouver de la honte contribue à développer l'empathie

En Belgique, la docteure en sciences psychologiques Isabelle Roskam a été chargée par l'observatoire de l'enfance d'étudier la question des VEO pour voir si une loi similaire à la nôtre a vocation à exister dans ce pays. Cette spécialiste du burn-out parental s'est aperçue que la définition des VEO «dépend de la personne avec qui vous parlez : pour certains c'est la fessée ou une insulte, pour d'autres c'est donner une récompense ou faire les gros yeux». Et que le fanatisme en la matière pouvait être préjudiciable aux parents, aux enfants et à la société. «Le rejet sans nuance de l'utilité du sentiment de honte par exemple est inquiétant. Éprouver de la honte quand on a mal agi (par exemple quand l'enfant a harcelé un autre enfant à l'école) entraîne la réflexion morale et la prise en compte du point de vue de l'autre, ce sentiment participe à développer l'empathie. Mais il fait horreur aux anti VEO.»

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Maud Petit, Céline Quelen, Arnaud Gallais, Gilles Lazimi, les artisans du combat anti VEO connaissent ces critiques. Ils se défendent de vouloir «infliger toujours plus de normes» aux parents, expliquent vouloir seulement changer le regard de la société sur l'enfant, à qui il serait sans cesse reproché de gêner, d'être trop ceci ou pas assez cela alors qu'il est «un être non-fini qui a besoin de douceur.» (Gilles Lazimi)

«Je prêche à 300% pour qu’il y ait moins de culpabilisation, explique Arnaud Gallais. Il faut donner des outils aux parents pour leur apprendre à contenir les enfants sans violence quand ils ont besoin d'être contenus.» Pour éviter que le terrain soit occupé par des jusqu'au-boutistes, tous plaident pour une multiplication des ateliers destinés aux parents et pour une meilleure communication par le gouvernement.

Ils rêvent d'une campagne nationale comme celle que lança la Suède après le vote de sa loi contre les VEO en 1979 : le texte avait été imprimé sur toutes les bouteilles de lait du pays pour encourager les familles à en discuter autour des tartines du matin.

*Sondage réalisé pour la Fondation pour l'enfance, juin 2021

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Le Figaro

« Fort Boyard » : l'erreur inimaginable de Bruno Guillon pendant une épreuve

Damien Mercereau

Malgré son expérience de onze participations dans le jeu de France 2, l'animateur de 51 ans a commis une erreur rarissime qui a pénalisé son équipe. Explications.

Bruno Guillon a beau avoir connu un tiers des saisons de « Fort Boyard », sa onzième venue dans l'enceinte fortifiée de Charente-Maritime a été marquée par une erreur de débutant. En compétition dans le jeu de France 2 aux côtés d'Élodie Gossuin, Cécile Djunga, Emilie Broussouloux, Ugo Lartiche et Amandine Petit, l'animateur de France Télévisions a été confronté à une épreuve historique de l'émission : la caserne. Pour la remporter, il devait monter sur un tapis roulant, attraper des seaux remplis d'eau accrochés au-dessus de lui et parvenir à en verser le contenu dans un réservoir afin d'alimenter une jauge et récupérer la clef convoitée.

« Si Bruno échoue une seconde fois, il va en prison », lui avait imposé le Père Fouras en guise de défi supplémentaire. Car lors du numéro de « Fort Boyard » diffusé le 5 juillet 2014 sur France 2, Bruno Guillon avait déjà eu affaire à cette épreuve sans la réussir. Malgré un très mauvais départ ponctué de plusieurs chutes, l'animateur a rattrapé son retard et est, cette fois, parvenu à attraper le précieux objet. Pour quitter la cellule, il a dû déverrouiller une grille avant de pouvoir ouvrir la porte et rejoindre, totalement exténué, Olivier Minne à l'extérieur.

Extrait de l'émission de télévision française « Fort Boyard » animée par Olivier Minne et produite par ALP. Le samedi 9 juillet 2022, prélevé sur France Télévisions.

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« Tu as été absolument exceptionnel », l'a félicité l'animateur de « Fort Boyard » avant de lui demander : « Où est la clef ? ». En sortant, Bruno Guillon a laissé celle-ci dans le verrou de la grille sans prendre soin de la récupérer. « Donc elle est perdue », a annoncé Olivier Minne. « Mais non, pas tout ça pour ça ! J'ai ouvert la porte ! Là on ne l'a pas ? », a voulu savoir le candidat, croyant à une blague. Ce n'est que la troisième fois dans l'histoire de « Fort Boyard » qu'une telle erreur est commise : en 2015 par l'agriculteur de « L'amour est dans le pré », Thierry Olive, et en 2021 par le chef cuisinier Philippe Etchebest.

Stéphane Rotenberg, d’animateur à restaurateur avec le bistrot Top Chef

NOUS Y ETIONS - Le présentateur star de M6 a lancé jeudi 7 juillet le bistrot Top Chef à Suresnes dans lequel il est associé.

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«Ça aurait été plus cohérent d’y mettre fin»: Patrice Laffont déçu de la nouvelle programmation de «Des chiffres et des lettres»

L’ancien animateur du jeu culte de France Télévisions, devenu producteur artistique, déplore le choix de la direction du groupe public de réduire sa diffusion uniquement au week-end.

Le Figaro

L'interminable calvaire d'un homme d'affaires français à Madagascar

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GRAND RÉCIT - Depuis un an, Philippe François, ancien officier, est détenu dans la terrible prison de Tsiafahy. Accusé d'avoir préparé un coup d'État, il a été condamné à une peine de 10 ans de travaux forcés. Ses avocats dénoncent un dossier vide, un procès bâclé. Il serait, entre autres, victime des relations difficiles entre la France et la Grande Île.

Etienne de Montety

Ce 20 juillet 2021, Constance François est heureuse. Son père prend l'avion pour la France pour être présent à son mariage qui doit être célébré dix jours plus tard, dans une jolie propriété d'Île-de-France. Depuis janvier 2020, Philippe habite Madagascar.

Constance le sait, certes son père rentre pour cette grande réunion familiale, mais c'est son dernier voyage : son aventure professionnelle sur la Grande Île a tourné court. Ayant démissionné de son poste de directeur général d'un fonds d'investissement baptisé Tsara First, il a repris contact avec son ancien employeur en France, XPO Logistics. Un conteneur avec son déménagement à partir l'atteste : une page se tourne.

Dans la soirée, le téléphone vibre. Un SMS : « Nous sommes arrêtés au poste de police. Avons raté l'avion. » Son père et sa compagne viennent d'être interpellés à l'aéroport d'Antananarivo-Ivato, dans la zone internationale. Pourquoi, ils ne le savent pas, aucun motif de leur arrestation ne leur est communiqué.

Traversée de la ville sirènes hurlantes, encadrés par des hommes armés, ils seront inculpés pour atteinte à la sûreté de l'État et tentative d'assassinat du président Rajoelina. Le même jour, une vingtaine de personnes, dont Paul Maillot Rafanoharana, son associé dans Tsara First, mais aussi des officiers - certains à la retraite -, et des gendarmes, sont arrêtées. Philippe François commente « un mauvais plan de série D ». L'amateur de littérature dans la Pléiade, est-il jamais tombé sur cette phrase de Vigny dans Cinq-Mars : « Ah ! Fasse le Ciel que vous ne connaissiez jamais ce que la corruption des gouvernements appelle coups d'État. »

Constance tombe des nues. Bien sûr son père n'est pas un modèle de stabilité : à la vie mouvementée d'un officier des troupes de marine ont succédé de nombreux changements professionnels : la Fnac, FM Logistic, XPO Logistics. Un de ses vieux amis décrit un garçon doué, mais travaillé par une éternelle « insatisfaction ». « Un besoin de challenge » dit Constance. De bien gagner sa vie aussi. Il est le père de six enfants.

« Quand nous étions petits, nous recevions des courriers de lui, raconte sa fille : des commentaires de textes à faire parce qu'il était exigeant avec nous. Mais il veillait aussi à écrire des cartes postales à chacun. »

Profil « atypique »

Sa première partie de carrière a pourtant été des plus classiques. Classique et brillante. Entré major du concours lettres à Saint-Cyr Coëtquidan, François appartient à la promotion Tom-Morel (1987) celle de l'actuel chef d'état-major de l'armée de terre Pierre Schill. Sorti dans un bon rang, il a choisi de servir dans les troupes de marine. Ses camarades se souviennent d'un garçon brillant, intellectuel même. Il participe à la revue de réflexion militaire Inflexions, et en 2009, fait publier ses travaux sur les tactiques de l'Armée rouge en Afghanistan (Économisa) pour lesquels il sera invité à donner une conférence devant un parterre d'officiers américains, à Washington. L'historien militaire Michel Goya, qui l'a connu à l'École de guerre, évoque l'assurance, le charme même, d'un garçon « parfois victime de son tempérament ».

« C'est aussi un amateur de “dégageantes”», dit Hugues de La Giraudière, président de la Tom-Morel et parrain de sa fille. En langage civil : de frasques.

Pour le côté grande gueule, Philippe a de qui tenir, il est le fils du colonel Jean-Claude François, une figure de la Légion étrangère, décédé en 2007. Pour les képis blancs, il était « le grand François » : l'homme qui fit venir Serge Gainsbourg dans son régiment, le 2e REI, pour une journée mémorable. L'homme qui croquait les verres à la russe, l'homme qui… À l'évidence le fils du colonel François ne peut pas, ne doit pas être conforme. Il ne le sera pas.

Sa carrière sans accroc l'a conduit comme les officiers de sa génération sur de nombreux théâtres d'opérations extérieures, Comores, Tchad, Kosovo, et à la tête du prestigieux régiment de marche du Tchad (RMT) entre 2010 et 2012. Un de ses subordonnés se souvient d'un profil « atypique » aimant « faire bouger les lignes », mais aussi soucieux des relations humaines dans son unité. Pourtant, dédaignant les perspectives qui s'offrent à lui dans l'institution militaire, Philippe quitte l'armée en 2013. En janvier 2020, ce gaillard jovial et entreprenant débarque à Madagascar : féru de nouvelles technologies, il va diriger une entreprise d'intelligence artificielle Smart One. Pour un expatrié, la vie sur l'île est agréable, facile : jolie villa gardée, piscine, randonnées. Il a adopté un chien qu'il a appelé Koufra (clin d'œil au RMT, héritier des traditions de Leclerc).

En décembre 2020, il rencontre Paul Maillot-Rafanoharana, via le premier conseiller de l'ambassade de France. Franco-malgache, Rafanoharana est lui aussi saint-cyrien, de la promotion Monclar. Un homme doté d'un charisme exceptionnel, disent ceux qui l'ont connu, à la mesure de son esprit fantasque. Ayant pris la gendarmerie à la sortie de l'école, arme souvent choisie par les meilleurs, il a été contraint de quitter l'armée : il fut accusé d'avoir usé de son statut à des fins familiales. Il s'est lancé dans les affaires, tentant parfois d'entraîner dans ses projets des camarades de promotion. Revenu sur la Grande Île en 2014, il est conseiller de l'archevêque d'Antananarivo, Odon Razanakolona, après avoir été celui du président Andry Rajoelina, alors président de la Haute Autorité de transition : à Madagascar, les affaires politiques, économiques, militaires et religieuses s'entrecroisent toujours. Son nom a même circulé comme possible premier ministre.

«Corruption endémique»

Est-ce la perspective d'être associé à une affaire qui s'annonce fructueuse, ou son caractère entreprenant, fonceur (« naïf, trop confiant », dit sa fille) ? François qui vient de quitter Smart One en désaccord avec le Comex, s'engage avec Maillot-Rafanoharana dans un projet dénommé Tsara First. Tsara signifie « bien » en malgache. Le programme est simple, il tient en une locution latine : « Ad augusta per angusta » : aller au plus haut par les voies les plus étroites. Tsara First se propose de susciter et d'accompagner des investissements à Madagascar : les deux hommes font circuler une plaquette de présentation, où Rafanoharana vante « ses puissants réseaux institutionnels (qui) lui permettent de déchiffrer l'écosystème politico-économique ». De son côté François évoque « son expertise dans la conduite et l'accompagnement des projets en environnement à risques ».

Leur analyse de la situation à Madagascar est sans fard : « Un pays en régression constante depuis des décennies… Mais au potentiel particulièrement prometteur », écrivent-ils. Ils pointent « un État en recul qui n'assure plus que difficilement ses fonctions régaliennes (défense, sécurité, éducation, santé, transports). La corruption est endémique et a contaminé toute l'administration ». Le constat, accablant, est partagé par les experts internationaux qui dénoncent la gabegie et le pillage par les investisseurs, notamment des matières premières.

Par leur formation, leur expérience internationale, leur carnet d'adresses, Paul et Philippe devraient séduire les investisseurs. Ils inquiètent le pouvoir. D'autant qu'ils ne cachent pas davantage à leurs amis ou à leurs interlocuteurs leur opinion sur le pays. Les premiers projets que Tsara First pourrait accompagner traitent d'intelligence artificielle, de reforestation, de numérique. Et d'or. Un domaine hautement sensible à Madagascar, où le trafic est important, mais où, surtout, des proches du président ont des intérêts. Ses amis le mettent en garde. Philippe se veut rassurant : toutes les autorisations et les garanties seront obtenues.

Le 20 juillet 2021, les dirigeants de Tsara First sont donc arrêtés avec leurs compagnes. Pendant deux semaines, ils sont incarcérés dans les locaux du groupement de sécurité et d'intervention spéciale (GSIS), interrogés à toute heure, privés de sommeil et d'accès libre aux sanitaires. Ils seront inculpés pour « atteinte à la sûreté de l'État, association de malfaiteurs et complot en vue d'assassiner le président ». Ils sont accusés, selon la procureur générale, d'avoir « échafaudé un plan d'élimination et de neutralisation des diverses personnalités malgaches dont le chef de l'État ».

Le complot qu'ils auraient fomenté est dénommé Apollo 21 : lors d'une intervention télévisée le 8 août suivant, le président malgache lui-même le détaillera, donnant l'explication de ce nom de programme lunaire. Plusieurs « étages » auraient été prévus : « Houston », « allumage », « décollage », « mise en orbite ».

Paul Maillot-Rafanoharana est accusé d'avoir conçu et budgété l'opération dans sa phase « allumage ». Certes, il n'a jamais caché qu'il voulait jouer un rôle dans la vie politique locale. Mais renverser le pouvoir en place ? Un e-mail l'accable. Pour ce type de menée, envoie-t-on un simple message électronique à une firme (Benchmark Group) en demandant un financement de 10 millions d'euros « à des fins de déstabilisation politique » en échange de facilités dans l'exploitation pétrolière ? Un fusil à pompe et des cartouches sont retrouvés chez lui, ainsi que la somme de 950 .000.000 ariary (soit 190.000 euros), remise quelques jours plus tôt à son domicile par un mystérieux investisseur, au terme d'un circuit étrange.

Pour Philippe François, l'accusation brandit une clé USB contenant des informations sur le « budget » d'Apollo 21. Sont aussi rapportés de supposés propos tenus en privé : « Il suffit de cinquante commandos pour faire tomber un État. » Ses Opex aux Comores, au Tchad, son poste à l'état-major des forces françaises dans l'océan Indien, sont cités à charge. On rapporte des conversations avec les agents qu'il employait pour sa sécurité, et à qui il partageait avec gouaille des souvenirs de vie militaire.

« Un travail de procureur stagiaire »

« Si ces éléments sont vrais, il s'agit d'anecdotes de comptoir, réagit son avocat français, Étienne de Villepin. Ils sont amalgamés et articulés pour composer une accusation. Pris isolément, chacun est insignifiant. C'est un travail de procureur stagiaire. » La clé USB ? « Elle a été saisie, mise sous scellés. Et modifiée le 21 juillet 2021 alors que mon client était déjà en garde à vue. Elle a pu être manipulée et modifiée. »

À Paris, sa famille et ses amis sont stupéfaits : à Madagascar, Philippe ne faisait pas de politique, seulement des affaires. Manigancer, tenir un secret n'est pas son genre. Son caractère entier, exubérant, provocateur même, ne le désigne pas précisément pour jouer les conspirateurs. Autre chose ne colle pas. Depuis mai 2021, il a démissionné de Tsara, jugeant que le projet ne démarrait pas assez vite. Le projet aurifère est au point mort. Ses relations avec son associé s'en sont trouvées dégradées.

Le procès commence le 6 décembre 2021 devant la cour criminelle ordinaire d'Antananarivo. Membres des forces spéciales armés de fusils d'assaut et policiers montent la garde dans le palais de justice d'Anosy. L'AFP décrit l'accusé François : « Le front dégarni et les traits tirés, visiblement amaigri et éprouvé. » Le bon vivant a perdu 20 kilos.

La famine frappe durement

L'acte d'accusation se fonde sur « sa relation étroite » avec Rafanoharana. Leur société « n'a réalisé aucune activité depuis sa création » (elle a six mois d'existence) ce qui la désigne comme «société écran ». Leur association professionnelle est qualifiée d'«association de malfaiteurs ». Son profil d'ancien militaire est une preuve : « Le contenu du budget Apollo 211 fait apparaître que la réalisation se fera par des soldats étrangers saint-cyriens. L'accusé a cette caractéristique. » Aux yeux des autorités malgaches, les deux hommes sont suspects, car dans ce pays le pouvoir est régulièrement confisqué par les militaires : en 2009, Marc Ravalomanana lâché par l'armée dut transférer ses pouvoirs à un directoire militaire qui les remirent à Rajoelina. Cette opération fut considérée par la communauté internationale comme un « coup d'État ». Ainsi deux saint-cyriens entreprenants peuvent-ils facilement être assimilés à des séditieux en puissance sinon en actes.

Dix jours plus tard, Paul Maillot-Rafanoharana est condamné à 20 ans de travaux forcés et Philippe François à 10 ans. Un observateur des relations internationales s'interroge pourtant : «Si ces deux hommes sont les dangereux activistes qui furent décrits pendant le procès, c'est la perpétuité qu'ils méritent. Mais pour un dossier vide et entaché de lourds vices de procédure, la peine est insupportable. »

C'est probablement ailleurs qu'il faut chercher la raison de cette condamnation dénoncée comme un déni de justice : sur l'île, la situation politique et économique est exécrable. Andry Rajoelina traverse une mauvaise passe. « La crise de la Covid-19 a effacé plus d'une décennie de gains en matière de revenu par habitant et a amené le taux de pauvreté à un nouveau record de 81 % », note un rapport de la Banque mondiale. La famine frappe durement le sud du pays. Cela n'empêche pas le président d'avoir lancé des projets pharaoniques : construction d'un Colisée à côté du palais historique du Rova à Antananarivo, travaux pour un tramway et un téléphérique, malgré les graves carences en électricité sur l'île.

Avec la France, l'ancienne puissance coloniale, les relations sont en permanence tendues. Les îles éparses, autour de Madagascar sont l'objet de différends entre les deux pays. Leur sous-sol est très riche en hydrocarbures : la Grande Île exige leur restitution depuis 1973. La visite d'Emmanuel Macron en 2019 sur l'une d'elles (il avait déclaré : « Ici, c'est la France »), a été mal perçue. Les investissements de Total dans le canal du Mozambique pour exploiter les ressources gazières sont un autre sujet de friction. « Pour tout pouvoir, afficher même de forme, sa fermeté vis-à-vis de l'ancienne puissance est toujours bien vu », explique un connaisseur de la région. « Les Malgaches sont volontiers schizophrènes : ils sont souvent antifrançais à la mesure de ce qu'ils doivent à la France. Le président Rajoelina, lui-même, est le fils d'un officier qui a servi durant la guerre d'Algérie et qui a légué la nationalité française à ses enfants. »

Pourtant l'aide apportée pour le développement à Madagascar est constante. Quand une tempête frappe l'île en février 2022, Paris dépêche du personnel pour porter secours aux populations. Mais des puissances comme la Chine et la Russie ne se privent pas de se réjouir de tout ce qui peut gêner et faire reculer la place de l'ancienne tutelle coloniale : les perspectives d'exploitation des fonds marins sont l'objet de toutes les convoitises.

Philipe François s'est trouvé dans cet imbroglio où se mêlent l'état d'esprit d'un dirigeant autocrate, des considérations de politique intérieure, et un bras de fer entre États. S'il avait le cœur à rire, il qualifierait son sort de « madagascarade ».

Depuis le 5 août 2021, il est détenu à la maison de force de Tsiafahy, comme Paul Maillot-Rafanoharana. Il y a passé les cinq premiers mois à l'isolement complet. Un rapport d'Amnesty International de mars 2019 décrit ainsi l'endroit situé à 30 km au sud d'Antananarivo : « Forteresse délabrée posée sur une colline déserte, où vent et soleil grillent toute forme de végétation, comme si l'atmosphère de désolation de cette prison s'étendait au-delà de ses hauts murs sombres et fatigués. » Albert Londres avait dénoncé le bagne de Cayenne et le sort inique fait à l'anarchiste Eugène Dieudonné. En 2022, l'enfer existe toujours, à Madagascar : surpopulation, conditions de détention effroyables. Philippe François y vit, y survit, parmi un millier de détenus, dans un établissement conçu pour 300. La plupart sont en préventive. Tel raconte que lorsque les occupants d'une cellule changent de position durant la nuit, ils doivent le faire en même temps tant ils sont serrés les uns aux autres. Tel autre que quand il s'allonge, ses épaules ne touchent pas le sol, par manque de place.

Caméras de surveillance

Dans son infortune, François reste un privilégié à Tsiafahy ; « un VIP » plaisante-t-il : il bénéficie d'une cellule individuelle, dotée d'une fenêtre à barreaux, cependant envahie par l'odeur pestilentielle montant des caniveaux qui servent de toilettes aux prisonniers. Une lampe solaire lui est nécessaire : il n'y a pas d'éclairage dans sa cellule, en revanche des caméras le surveillent constamment. Le séjour des détenus étant à la charge des familles, c'est son avocat malgache Me Chan Fanh, qui le visite chaque semaine, lui apportant à la demande de la famille, savon, eau, courrier, nourriture ; sans quoi le prisonnier serait réduit au régime de Tsiafahy : riz et haricots rouges invariablement. Gardiens, cuisinier, tout service se monnaie en prison.

Depuis un an, la mobilisation s'est organisée en France : sa famille, ses amis, ses camarades de promotion s'organisent : un site, une cagnotte ont été ouverts. Des articles paraissent sporadiquement dans la presse, alertant sur son sort. La veille de son procès, il a fait l'objet d'un reportage sur M6. Mais rien ne bouge officiellement.

Le Quai d'Orsay muet

Devant ce silence, certains établissent déjà la comparaison entre son sort et celui de Sophie Pétronin, cette humanitaire pour qui la France a négocié pendant quatre ans (2016-2020), afin de la tirer des griffes de salafistes liés à al-Qaida au Mali – pays où elle est retournée vivre quelques semaines après sa libération. « L'opinion se dit qu'un militaire en captivité, ce n'est pas grave : il a l'habitude des conditions de vie frustes », s'insurge un de ses soutiens.

Côté Quai d'Orsay, on est muet : puisque François a déposé un recours en cassation, impossible d'intervenir pendant une procédure judiciaire dans un pays souverain, quelle que soit l'analyse faite sur le régime en place. Quand l'arrêt sera-t-il rendu ? C'est, dit-on, à la discrétion de la justice malgache. Des experts évaluent ce délai à un an après la condamnation en première instance.

Quelles sont les perspectives pour le prisonnier François : bénéficier d'une grâce ? La fête de l'Indépendance tombait le 26 juin. Rien n'est venu en provenance du Palais, où le président a pourtant réduit les peines de plus de dix mille prisonniers. Un transfèrement ? Madagascar a signé une convention avec la France en 1973, mais le caractère éminemment politique du dossier compromet l'hypothèse d'un rapatriement dans une prison française.

En 2023 l'île va entrer en période électorale : l'élection présidentielle se tiendra en novembre. Candidat à sa succession, Andry Rajoelina fera-t-il un geste bienveillant en faveur de Philippe ou au contraire en profitera-t-il pour montrer sa fermeté à l'égard de la France ? La famille vit dans cette incertitude.

Le 20 juillet prochain, cela fera un an qu'il a été arrêté. Le temps s'écoule lentement pour lui. Les journées sont désormais constituées de petits rituels : toilette, étirements, lectures, sport, promenades. « Faire les cent pas ne sera plus jamais pour moi une figure de style », ironise-t-il. Elles sont ponctuées par l'appel du muezzin cinq fois par jour : celui-ci lui tient lieu de montre.

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Il confie dans une lettre : « Une relation complice est née avec nos gardiens : échange de blagues, tentative permanente de leur part d'accommoder au mieux ce séjour. Rien à dire de ce point de vue. Et ce n'est pas le complexe de Stockholm qui parle. »

Sur le site de soutien, un compteur égrène : 353 jours de détention. À Paris, trois petites-filles, Iris, Blanche, Isaure, âgées de 2 ans à quelques mois attendent leur grand-père qu'elles ne connaissent pas encore. Constance est enceinte ; elle espère de tout cœur que cet heureux événement en entraînera rapidement un autre.

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Le Figaro

Kirghizistan : un glacier s'effondre sur des touristes qui filment la scène

Les dix promeneurs, neuf Anglais et un Américain, filmaient l'avalanche quand celle-ci a changé de direction, se précipitant sur eux. Tous s'en sont sortis sains et saufs.

Les images sont spectaculaires. Un groupe de randonneurs, neuf Britanniques et un Américain, inconscients du danger, ont dégainé leurs smartphones pour filmer la chute d'un glacier à proximité des gorges de Juukudu, au Kirghizistan. L'un d'entre eux a posté sa vidéo sur Instagram. On voit la vague de neige déferler à grande vitesse dans un grondement assourdissant, et dégringoler le flanc de la montagne. Soudain, la masse bifurque droit sur le groupe. «Oh god ! dear God !», s'exclame le cameraman, réalisant trop tard le danger. Quelques secondes plus tard, la masse glacière recouvre sa caméra qui s'éteint.

L'auteur de la vidéo a raconté l'épisode sur Instagram. «Nous venions d'atteindre le point culminant du trek et je me suis séparé du groupe pour prendre des photos au sommet d'une colline», rapporte-t-il, reconnaissant son manque de prudence. «Je suis très conscient que j'ai pris un gros risque. Je sentais les choses sous contrôle, mais quoi qu'il en soit, quand la neige a commencé à arriver (...) j'ai pensé que j'allais mourir».

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Finalement, le caméraman ressort sain et sauf, «couvert que d'une petite couche de neige, sans une égratignure», rapporte-t-il. Parmi les dix touristes, aucun n'est décédé, «seule l'une d'entre nous s'est gravement coupée au genou», et un autre, tombé de cheval, a «subi de légères contusions». Selon plusieurs médias, ces deux personnes auraient été hospitalisées pour des blessures et des ecchymoses. «Si nous avions marché 5 minutes de plus pour notre trek, nous serions tous morts», conclut-il.

Le ministère des Situations d'urgence du Kirghizistan a affirmé que ce glacier, situé dans les montagnes de l'Issyk-Kul, était tombé en raison de la fonte. Selon le rapport du Giec du 1er mars dernier, la fonte des glaces figure parmi les dix conséquences majeures du réchauffement climatique, et représente un danger pour les écosystèmes.

Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.

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En Île-de-France, il ya deux fois plus de logements économes que de passoires

Actualité

L’Île-de-France affiche certes une proportion de passoires thermiques conséquente de plus de 13% mais la part de logements économes est bien plus importante (24%).

Par Marine Richard

Mis à jour le 11/07/22, 04:00

Publié le 11/07/22, 04:00

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Le nouveau diagnostic de performance énergétique, DPE, a soufflé sa première bougie le 1er juillet. La plateforme spécialisée en rénovation énergétique Heero délivre à cette occasion un classement des régions où les logements sont les plus énergivores mais aussi des logements les plus économes. «On a tendance à voir le verre à moitié vide, si on le voit à moitié plein, ça change la donne», assure Romain Villain, directeur marketing et études chez Heero.

Pour rappel, les logements les moins biens isolés, classés G, ne pourront plus être loués à partir de 2025 et les F dès 2028. En France, 16,8 % des logements sont des passoires énergétiques F et G. Parmi les mauvais élèves, La Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val de Loire, la Normandie et le Grand Est, avec respectivement 16,6 %, 15,7 %, 14,8% et 14,4% de passoires thermiques, qui correspondent aux logements classés F et G dans le parc. L’Île-de-France arrive juste après avec 13,6% de passoires thermiques.

Les maisons plus énergivores

Pourquoi de telles disparités régionales? Le climat rentre bien sûr en ligne de compte. Les trois premières régions ont un climat hivernal plus froid. De plus, ce sont des zones agricoles avec une forte proportion de maisons or, les maisons sont plus énergivores que les appartements. Les maisons comptent pour 65 % du parc en Bourgogne et même 72 % en Centre-Val de Loire. Leur typologie concorde avec l’activité agricole qui prédomine. On y trouve des corps de ferme par exemple. La proportion de logements anciens pèse également dans ce classement. Seuls 13% de DPE ont été réalisés dans le neuf en Bourgogne-Franche-Comté notamment.

À l’inverse, le sud de la France monte sur le podium des régions où les logements économes portant le plus d’étiquettes A et B: les régions PACA, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine comptent respectivement 6,8 %, 7,3 % et 7,6 % de passoires thermiques. Ce sont celles qui affichent le plus de logements économes (entre 18 et 24 %). Cette performance s’explique par le dynamisme du marché, marqué par un taux de construction élevé: 20 % des DPE sont réalisés dans le neuf en Nouvelle-Aquitaine par exemple. De plus, le climat est plus clément dans ces zones.

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Mais comment expliquer la place de l’Île-de-France (2e sur le podium des régions avec le plus de logements économes, soit presque 24%)? «L’Île-de-France est en effet en milieu de tableau (NDLR 5e région sur 13) dans le classement des régions avec le plus de passoires et en haut du classement des régions les plus économes», souligne Romain Villain.

Tout d’abord, la capitale possède une plus grande part d’appartements que de maisons et la consommation énergétique des appartements est souvent moins élevée. De plus, le poids du logement neuf (25%) vient expliquer le nombre de logements économes. «On le constate: la part globale de passoires énergétiques par région est généralement contrebalancée par la dynamique des programmes neufs. Si on retire cette variable de l’équation, le constat diffère», analyse Pierre Leroy, cofondateur de Heero. Et en effet, «le nombre de passoires thermiques en Île-de-France si on regarde le logement neuf également est de 13,6% alors que si on ne regarde que l’ancien il est de 18%», remarque Romain Villain.

Le Figaro

Padel, le nouveau sport de raquette en vogue

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INFOGRAPHIE - À mi-chemin entre le squash et le tennis, ce sport de raquette ne cesse de séduire. L'élite mondiale a rendez-vous à Roland-Garros cette semaine le Paris Premier Padel Major, considéré comme un « Grand Chelem ».

Nicole TriouleyreService Infographie

Inventé à la fin des années 1960 par un Mexicain qui l'a vite importé sur la Costa del Sol, une région baignée de soleil, le padel (à ne pas confondre avec le paddle, qui se pratique sur l'eau) connaît depuis un engouement en Espagne et dans divers pays hispanophones. En France, il ne cesse de grignoter son retard depuis le début des années 2000 et le nombre de pratiquants (150.000 actuellement et 1000 terrains) croît depuis que la Fédération française de tennis en a obtenu la délégation ministérielle en 2014. L'Espagne est devenue la référence absolue en matière de Padel : au moins 4 millions de pratiquants et 10.000 courts C'est le deuxième sport pratiqué derrière le football et désormais devant le tennis. En tout, ce sont 12 millions de joueurs de padel qui sont revendiqués dans le monde, dont la moitié en Europe (1 million en Suède, 0,9 million en Italie) tandis que l'Argentine en déclare 2 millions. Le padel est Le sport de raquette qui évolue le plus actuellement dans le monde. Il pourrait intégrer les JO de Los Angeles en 2028. Plus sûrement en 2032 à Brisbane en Australie.

Changez de raquette et de balle

Dans les années 1970-1980, le padel se jouait avec des raquettes en bois, avec des trous, et une surface de jeu assez petite. Depuis les années 2000, les raquettes ont connu une énorme évolution : aujourd'hui, le noyau est composé de mousse plus ou moins dense qui est recouvert par deux types de fibres (carbone ou verre). Il existe 3 formes différentes de palas de padel : ronde (pour les débutants), goutte d'eau (pour les joueurs intermédiaires) et diamant pour les joueurs confirmés. Sa forme a un impact, l’équilibre n’étant pas le même. Plus le poids est proche de la main, plus on a de contrôle et moins de puissance. À l’inverse, plus le poids est en tête de raquette, plus on a de puissance et moins de contrôle.

Pas question de jouer au padel avec des balles de tennis. Même si visuellement elles sont quasi identiques, la pression de la balle de padel est plus faible, ce qui ralentit le jeu. Par ailleurs, elles sont légèrement plus grosses (entre 6,35 cm et 6,77 cm de diamètre au padel contre 6,35 cm et 6, 67 cm au tennis). S'agissant du poids, c'est un peu la même chose que précédemment. Même poids minimum (56 grammes) mais la balle de padel pourra être légèrement plus lourde jusqu'à 59,5 grammes contre 58,5 pour le tennis.

Enfin le court (appelé également piste) est plus petit qu'un terrain de tennis. On peut construire jusqu'à 3 pistes de padel pour un court de tennis (si l'on tient compte des limites extérieures qu'il convient de laisser).

Les règles du jeu

À mi-chemin entre le squash et le tennis, le padel se caractérise par un terrain de jeu plus court, entouré de 4 parois vitrées qui servent au jeu, d’un filet, d’une raquette plus petite et sans cordage, de balles plus légères. La partie se joue uniquement en double et les points sont comptabilisés comme au tennis (15-30-40,jeu). Il faut 6 jeux pour gagner un set et l’équipe qui remporte 2 sets a gagné la partie. Un tie-break a lieu lorsque les deux équipes sont à égalité à 6 jeux partout. Une différence notable avec le tennis : la mise en jeu (appelée aussi service), avec deux tentatives, se fait à la cuillère. Le serveur fait d’abord rebondir la balle et doit la frapper sous la ceinture.

Les raisons d'y jouer

Ce sport de raquette en vogue séduit la nouvelle génération mais aussi les personnes plus âgées. Le padel est moins exigeant physiquement. Un joueur qui se place très bien ne va pas trop se dépenser. Les seniors peuvent donc y jouer sans craindre de blessures graves. La moyenne d’âge le prouve: 39 ans. Il a un côté plus ludique : même sans expérience, on peut s'amuser voire performer très rapidement. La raquette plus petite et donc plus près du corps permet de mieux centrer la balle. Sa pratique en double demande plus de communication avec son partenaire pour mettre au point la tactique, point clé de la victoire.

Avec son côté «esprit d'équipe», le padel séduit aussi de plus en plus les clubs de tennis. Ces derniers en perte de vitesse depuis 2000, en raison de la baisse du nombre de pratiquants, voient dans ce sport de raquette une opportunité à saisir. La Fédération Française de Tennis (FFT), qui a récupéré la discipline dans ses statuts depuis 2014, a proposé des démonstrations gratuites au public durant la quinzaine de Roland-Garros.

La concurrence des circuits

Depuis 2013, le World Padel Tour ( qui a fait étape en mi-juin à Toulouse) rassemble l'élite mondiale. Mais un tremblement de terre vient de se produire avec l'arrivée du Qatar et ses dollars. Un premier tournoi major à Paris, géré par la Fédération internationale de padel (FIP), en partenariat avec Qatar Sports Investments (QSI), propriétaire du PSG et dirigé par Nasser al-Khelaifi, a lieu à Roland-Garros du 11 au 17 juillet prochain. Il s'agit d'un nouveau circuit soutenu et reconnu par l'Association des joueurs professionnels (PPA). Selon la presse espagnole, quarante tournois estampillés FIP-QSI devraient rythmer la saison 2024. Avec à la clé des moyens financiers qui devraient convaincre les joueuses et joueurs de rallier ce circuit. De quoi révolutionner cette discipline encore confidentielle, du moins en France.

Le Figaro

États-Unis : un général étoilé suspendu pour avoir raillé Jill Biden

L'officier a ironisé sur le tweet de la première dame américaine déplorant la perte d'un droit pour les «femmes» à la suite du décret de la Cour suprême sur l'IVG.

On ne se moque pas ainsi de la première dame aux États-Unis. L'armée américaine a suspendu son ancien chef des communications Gary Volesky, général à la retraite, après une réponse railleuse à un tweet de Jill Biden. Celle-ci déplorait, le 24 juin dernier, la décision de la Cour suprême d'annuler l'arrêt Roe v. Wade, permettant ainsi à chaque État d'interdire l'avortement. «Depuis près de 50 ans, les femmes ont le droit de décider elles-mêmes de leur corps, écrivait la première dame. Aujourd'hui, ce droit nous a été volé».

La réponse sarcastique du général trois étoiles a fusé. «Content de voir que vous savez enfin ce qu'est une femme», a rétorqué Gary Volesky dans un tweet supprimé depuis, mais révélé samedi par le quotidien USA Today. La porte-parole de l'armée, Cynthia Smith, a déclaré au Washington Post que l'officier militaire à la retraite, «en attendant le résultat de l'enquête» ouverte par le commandement, a été suspendu de son contrat de formateur au sein de l'armée.

Interrogée par la presse américaine, la Maison-Blanche n'a pas émis de commentaire. Selon la presse américaine, le tweet de l'officier, embauché par le Pentagone en tant qu'expert, est un manquement à la réserve exigée à tout fonctionnaire et général à la retraite, et une intrusion malvenue «dans la politique partisane».

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Allusion à la question transgenre

Que voulait dire l'officier par son tweet ? La presse américaine y voit une référence à un échange en mars dernier entre la sénatrice républicaine Marsha Blackburn et Ketanji Brown Jackson, nouvelle juge de la Cour suprême, lors de l'audience à la Chambre des représentants pour confirmer sa nomination. L'élue sommait la future juge de définir le mot «femme», en référence aux droits des transgenres. «Je ne peux pas. Pas dans ce contexte», avait répondu Marsha Jackson, se justifiant en rappelant qu'elle n'était «pas biologiste». «La signification du mot "femme" est si peu claire et controversée que vous ne pouvez pas me donner une définition ?», avait insisté la représentante au Parti républicain, sans obtenir davantage de réponses.

Parmi les nombreuses réactions à la décision de la Cour Suprême sur l'avortement, certaines féministes radicales aux États-Unis ont déploré l'usage du terme «femmes» pour évoquer les personnes touchées par les restrictions à l'IVG. Les féministes radicales trans-exclusives (TERF), notamment, considèrent ce terme discriminatoire, et lui préfèrent le langage inclusif de genre.

Ce n'est pas la première fois que le général étoilé de 60 ans, qui a servi dans la guerre du Golfe, en Irak et en Afghanistan, laisse percer ses opinions politiques sur Twitter. En juillet 2021, cet ancien porte-parole de l'armée répondait à la représentante Liz Cheney qui annonçait vouloir siéger au comité restreint chargé d'enquêter sur l'attaque du Capitole par des partisans du président de Donald Trump. «Notre serment à la Constitution doit être au-dessus de la politique partisane», écrivait l'élue républicaine de la Chambre des représentants. Ce à quoi Gary Volesky avait rétorqué : «C'est une question de politique partisane».

L'ancien premier ministre japonais Shinzo Abe est mort assassiné

L'ancien leader du Japon a été la cible de plusieurs coups de feu lors d'une réunion publique. Le suspect du meurtre a avoué et dit avoir utilisé une arme artisanale.

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«Sans le groupe Wagner, l'armée russe n'est pas une véritable puissance militaire»

VU D'AILLEURS - Pendant quatre ans, Marat Gabidullin a combattu pour le tristement célèbre groupe russe Wagner en Ukraine et en Syrie. Aujourd'hui, l'ancien commandant a quitté la Russie. Il est le premier ex-mercenaire à avoir accepté de raconter en détail son «job» pour le Kremlin.

Ukraine : si les Occidentaux veulent défaire la Russie, «qu'ils essaient», lance Poutine

Cette annonce intervient alors que les Américains et les Européens ont accéléré les livraisons d'armes aux forces ukrainiennes.

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10 erreurs fréquentes que vous ne commettrez plus jamais en matière de vin

Alicia Dorey

NOS CONSEILS - Choix, service, dégustation, accords... Voici quelques astuces et les pièges à éviter pour transformer votre expérience de dégustation.

Même les plus fins experts ont leurs petits travers. Que l'on soit ou non connaisseurs de vins, tout le monde tombe parfois dans les pièges les plus communs. Choix, service, dégustation, accords, autant d'astuces extrêmement simples à mettre en application, et qui peuvent littéralement transformer votre expérience de dégustation.

Avant toute chose – et afin de dérider les plus angoissés –, il serait une erreur de croire qu'un même vin aura invariablement le même goût, surtout lorsque l'on connaît le nombre de paramètres qui entre en ligne de compte, qu'ils dépendent ou pas de notre volonté : température, luminosité, couleur de la pièce, pression atmosphérique, finesse et forme du verre… Sans oublier les sensibilités de chacun, l'humeur du jour ou un éventuel rhume des foins. Nul besoin pour autant de céder à la panique. Il suffit simplement de suivre à la lettre ces quelques conseils pratiques…

Stocker ses vins dans sa cuisine 

Même les puristes se reconnaîtront ici. Peu nombreux sont ceux n'ayant jamais cédé à la facilité de stocker quelques bouteilles dans un coin de sa cuisine – parfois même sous celui du four ou sur un rebord de fenêtre ! Hélas, entreposer ses vins dans une pièce chaude ou subissant de fortes fluctuations de température risque sérieusement de les chahuter, quelle que soit leur couleur, et d'autant plus s'ils sont particulièrement fragiles.

Bouder les vins sans appellation

Si l'on pointe souvent du doigt les buveurs d'étiquettes, qui refusent de boire autre chose que les cuvées de «grands» domaines, on ne saurait que trop encourager ceux qui ne jurent que par les appellations les plus prestigieuses de s'ouvrir à d'autres, plus confidentielles, mais aussi au «Vin de Pays» et au «Vin de France», qui reviennent en force grâce à une nouvelle garde de vignerons n'hésitant pas à expérimenter de nouveaux assemblages de cépages, se détournant ainsi des cahiers des charges imposés par l'INAO. Résultats, des vins souvent moins onéreux, libérés, et plein d'originalité.

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Bannir le vin rouge avec le fromage

Au risque de froisser les plus fins francophiles hors de nos frontières et de détruire ce mythe du verre de rouge en évidente escorte du plateau de fromage, autant que les choses soient dites : les tanins et l'acidité contenus dans le vin rouge sont les pires ennemis de vos agapes lactées. En réalité, hormis à de rares exceptions sur lesquelles nous ne nous étendrons pas ici, les fromages s'accommodant de rouges sont extrêmement rares, et la plupart leur préféreront des vins blancs, jaunes, ou même des champagnes – et certains vins pétillants tels que le Vouvray, les Crémants ou le Cerdon rosé du Bugey.

Servir un vin rouge à température ambiante

À moins d'avoir élu domicile dans un troglodyte, boire un vin à température ambiante à peu de chance de lui rendre grâce. Bu trop chaud, un vin rouge va en effet nécessairement perdre en saveur et en précision – d'autant qu'il va nécessairement se réchauffer dans votre verre entre l'entrée et le dessert. Mieux vaudra le servir légèrement trop frais, autour de 14-15°, surtout s'il s'agit d'un rouge très fruité, quitte à le réchauffer doucement en tenant votre verre entre vos mains – «en évitant toutefois de faire grimper la température au-delà de 18°», souligne Ella Lister, experte et dégustatrice du Figaro Vin. Enfin, poursuit-elle, «il faut savoir qu'un vin rouge peut tout à fait se conserver au réfrigérateur après ouverture et être ainsi consommé jusqu'à deux jours plus tard».

Ne pas laisser un vin «s'ouvrir»

Là encore, il existe plusieurs écoles. Si dans l'absolu, la grande majorité des vins gagnent à «s'ouvrir» dans le verre, on ne carafe pas un vieux vin pour qu'il respire – il a en réalité déjà longuement respiré en cave via son bouchon, et risque d'être sensible à un surcroît d'oxygène – mais simplement pour éviter que le dépôt ne finisse dans votre verre. Et Ella Lister d'ajouter : «Il est paradoxalement beaucoup plus utile de décanter un jeune vin une ou deux heures avant de le boire afin qu'il gagne en complexité et puisse s'exprimer le mieux possible» — surtout s'il est non filtré, et présente alors un léger dépôt. Surtout, n'oubliez pas que le carafage n'est pas seulement l'apanage des vins rouges, et qu'un jeune vin blanc gagnera aussi à passer par cette délicate étape.

Choisir des verres bas-de-gamme

Parmi les questions ô combien épineuses, celle de la verrerie déchaîne souvent les plus ardentes passions. Si tout le monde ne peut se permettre de stocker une infinité de modèles et formats afin de parer à toute éventualité, il faudra toutefois bannir quelques évidences : gobelet de cantine, verres au buvant trop épais ou donnant l'impression d'avoir été lesté d'une chappe de plomb… Avant même de chercher à décliner votre trousseau par couleur ou par région, fiez-vous à deux premiers critères : finesse et légèreté du verre. Le meilleur compromis restant encore le fameux verre de dégustation INAO, pouvant rendre justice à n'importe quel vin, du plus rustique au plus fin.

Jeter systématiquement son dévolu sur un vin bio ou «sans sulfite»

Dans la terrible jungle des labels, difficile de ne pas céder à la facilité de choisir une bouteille estampillée d'un logo censé vous rassurer. Hélas, la réalité est bien plus complexe, car un vin bio ou affichant la mention sans sulfite ne sera pas forcément plus sain qu'un autre ne revendiquant… absolument rien. Pourquoi ? Tout d'abord parce que certains vignerons certifiés en agriculture biologique vont utiliser à la vigne tous les intrants chimiques autorisés dans le cadre de la certification, tandis que d'autres, non certifiés, vont seulement s'autoriser un minimum d'intervention, de la viticulture à la vinification. Une seule solution pour s'y retrouver, faire confiance aux prescripteurs : cavistes, sommeliers, journalistes, écrivains spécialisés, n'hésitez jamais à demander.

Réserver les vins liquoreux pour le dessert

Une erreur qui continue à faire des ravages, à domicile comme sur les plus belles tables des restaurants, reste d'associer liquoreux et desserts gras et/ou sucrés. Certes, il est tentant de finir sur une note plus douce, mais un vin blanc vif, un champagne doté d'une belle tension ou un rouge enveloppant seront tout aussi à même d'accompagner cette fin de repas sans frôler la crise d'hyperglycémie. «Inversement, n'hésitez pas à mettre à l'honneur vos vins liquoreux en les servant en apéritif, notamment avant que le palais soit trop fatigué, ou sur des crustacées – les huîtres avec du Sauternes étant d'ailleurs un accord aussi parfait que surprenant», ajoute Ella Lister.

Servir la mauvaise quantité de vin

Il arrive aux meilleurs de pécher par excès d'enthousiasme, et de (se) servir sans compter de copieuses rasades de vin sans penser une seconde au lendemain. À l’inverse, rien de plus frustrant que d'assister à un cruel manque de générosité de la part d'un serveur ou sommelier. En réalité, tout dépend du contenant. Si cela peut paraître évident, une même quantité servie ne produira sur vous ni le même effet psychologique, ni le même ressenti aromatique. Un conseil, investir dans des verres dotés d'une fine marque sur le côté.

Ranger ses vins à la verticale 

Autre erreur commune, les ranger à la verticale, ce qui a pour conséquence de sécher le bouchon. Comme l'indique également Ella Lister, «si le vin n'est pas en contact avec le bouchon, ce dernier devient sec, et l'oxygène peut plus facilement pénétrer à l'intérieur de la bouteille et oxyder son contenu – ce que l'on constate notamment avec des bouteilles ayant un grand espace de tête». Alors en attendant de vous offrir une cave réfrigérée encastrable afin d'entreposer vos flacons, optez (au moins) pour la position couchée.

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Le Figaro

Petit garçon étouffé par une saucisse : Herta fixé sur son sort ce lundi

Après la mort en 2014 d'un enfant de près de 3 ans étouffé par une saucisse Knacki, la société Herta est poursuivie pour «homicide involontaire». La décision devrait être rendue aujourd'hui en début d'après-midi.

Les Knacki dangereuses pour les tout-petits? Après avoir réexaminé la question le 20 juin dernier dans une nouvelle audience enrichie d'un rapport d'expertise, le tribunal correctionnel de Dax devrait rendre ce lundi 11 juillet sa décision en début d'après-midi. Un dossier dans lequel comparait la société Herta, poursuivie pour «homicide involontaire» après la mort d'un garçonnet de deux ans en 2014, étouffé par un bout de saucisse.

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Le groupe Herta est attaqué par Florence et Vincent Lerbey, pour «homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence» posée par le Code de la Consommation, après la mort par étouffement de leur fils, Lilian, lors de leurs vacances d'été il y a 8 ans.

Un euro symbolique

Leur fils de 2 ans et 11 mois est mort le 11 août 2014 dans un camping de Messanges, sur la côte landaise, où la famille bordelaise séjournait. Ce jour-là, au retour de la plage avec un couple d'amis et leurs enfants, la maman prépare le repas pour les petits. Au menu, haricots verts et saucisses Knacki qu'elle coupe en fines rondelles.

Après quelques bouchées, Lilian se prend la gorge entre les mains, il s'étouffe. Florence Lerbey alerte aussitôt son mari et son amie, infirmière anesthésiste. Celle-ci essaie d'enlever le morceau de la gorge du petit, de le faire tousser, pratique la manœuvre de Heimlich et lui tape dans le dos en le maintenant à plat ventre sur ses genoux pendant que la maman appelle le 15.

Le papa le prend aussi par les pieds, la tête en bas. Rien n'y fait. C'est l'arrêt cardiaque. Le morceau de saucisse finit par être ôté par l'infirmière grâce à une pince spéciale, à l'arrivée des pompiers. Les parents de Lilian ont porté plainte contre Herta, demandant l'euro symbolique, pour éviter que le drame ne se reproduise.

Ne pas «confondre le juridique et l'émotionnel»

«L'objectif est de comprendre. On ne sait pas si ce produit est dangereux ou non», explique à l'AFP Me Philippe Courtois, avocat de la famille, qui met en parallèle les messages de recommandations de «couper (...) en tout petits morceaux» apposés par la marque au dos des paquets aux «publicités d'Herta,(...) où vous voyez systématiquement des enfants avec des saucisses découpées en quatre ou en deux».

Il rappelle que des cas d'étouffements ont déjà touché quelques autres enfants. En 2018, la Cour d'appel de Paris a notamment reconnu Herta responsable du handicap d'une fillette de 3 ans qui avait frôlé la mort avec une «Knacki ball» six ans plus tôt, et indemnisé les parents, estimant que l'emballage ne prévenait pas suffisamment du danger potentiel.

À l’issue de la première audience qui avait eu lieu en janvier 2021 au tribunal correctionnel de Dax, le parquet avait requis la relaxe pour Herta, estimant qu'il ne fallait pas «confondre le juridique et l'émotionnel». Mais le tribunal avait ordonné une expertise pour mesurer le caractère spongieux et collant des Knacki ou leur gonflement au contact de la salive des enfants. Selon l'expertise consultée par l'AFP, «un ensemble d'impossibilités techniques» empêchent de conclure à une éventuelle dangerosité ou, à l'inverse, de l'écarter.

«Si Herta avait un expert qui dit 'ne vous inquiétez pas ce n'est pas dangereux', croyez qu'on l'aurait eu depuis longtemps», attaque Me Courtois qui demande «d'aller plus loin dans les questions posées à l'expert», comme de s'interroger sur «les recommandations et conseils» inscrits par Herta sur les emballages. La société et son représentant n'ont pas souhaité s'exprimer avant l'audience.

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Le Figaro

Novak Djokovic reverdit toujours à Wimbledon

Romain Schneider

Le Serbe a retrouvé le chemin du succès dans son jardin anglais pour gagner un 21e titre en Grand Chelem.

Cette année a marqué la suppression du Sunday closed (le premier dimanche chômé) mais certaines traditions, plus récentes, perdurent à Wimbledon. Pour la septième fois de sa carrière, la quatrième consécutive, Novak Djokovic a grignoté un brin d’herbe pour fêter une nouvelle couronne sur le Centre Court. Il a ajouté à son rituel un plongeon sur le gazon façon avion. Il plane plus que jamais sur le gazon londonien. Le 15 juillet 2018, alors que l’équipe de France de football était sacrée championne du monde en Russie, Wimbledon, le «temple du tennis», devenait terre de résurrection du Serbe, alors en plein doute.

Depuis son abandon en quarts de finale de l’édition 2017, le chasseur de records est ainsi invaincu. Dans son antre, il s’est adjugé sous un soleil de plomb son septième titre après 2011, 2014, 2015, 2018, 2019 et 2021 pour rejoindre Pete Sampras. Il n’est plus qu’à une longueur des huit couronnes de Roger Federer. «Je n’ai plus les mots pour dire ce que ce tournoi et ce trophée représentent pour moi, a-t-il commenté à chaud. C’est ce tournoi qui m’a donné envie de jouer, quand j’ai vu Pete Sampras gagner. C’est alors que j’ai demandé à mes parents de m’acheter une raquette.» Lors de la remise des prix, le battu Nick Kyrgios s’est enflammé: «Novak est un peu comme un dieu. J’ai l’impression d’avoir bien joué pourtant…»

Showman torturé

Avec un 21e titre du Grand ¬Chelem dans son escarcelle, le Belgradois dépasse le dieu du tennis Roger Federer (20) et se rapproche à une unité du record de l’autre légende vivante Rafael Nadal (22). Le champion de 35 ans le martèle: il veut entrer dans l’histoire, mais sans s’asseoir sur ses convictions. Le Covid-19 restant désormais son plus coriace adversaire dans sa quête de records. Puisque faute de vaccination - il a toujours exclu l’idée de passer par la case piqûre - il ne peut, pour l’heure, s’aligner à l’US Open fin août. Il avait été expulsé d’Australie en janvier pour les mêmes raisons à l’issue d’un feuilleton rocambolesque. Wimbledon a, de son côté, banni les joueurs russes (en raison de l’invasion en Ukraine) mais pas les non-vaccinés…

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Battu en quarts à Roland-Garros par Nadal, «Nole», handicapé par un début d’année où il n’a joué que deux tournois en trois mois en raison de son statut vaccinal, a su remettre les pendules à l’heure dans son royaume. S’il a cédé six sets tout au long de son parcours, il a semblé toujours avoir de la marge sur la concurrence. En finale, il a su éteindre le flamboyant Kyrgios (4-6, 6-3, 6-4, 7-6) qui n’a pas démérité pour sa première à ce stade de la compétition en Grand Chelem. Le Serbe, lui, a fait parler son expérience lors de sa 32 finale dans un tournoi du Grand Chelem (record absolu chez les hommes).

Le meilleur relanceur du monde a progressivement mieux lu le service de l’Australien (29 aces) et a été le plus costaud sur les points importants. Kyrgios, trop nerveux, a peut-être laissé passer la chance de sa vie, mais il a été à la hauteur de l’événement. Son immense talent et ses frasques auront marqué la quinzaine. Fascinant, exaspérant aussi parfois… À Wimbledon, il a insulté des juges de ligne, un arbitre, il a craché lors de son premier tour vers des spectateurs et a multiplié les provocations. Il a également fait le show (service à la cuillère entre les jambes gagnant) ou a encore mangé des sushis en pleine conférence de presse. Le showman torturé, qui aura beaucoup hurlé sur l’arbitre et sur son clan en finale, a rappelé surtout qu’il pouvait être un sacré joueur de tennis, notamment sur gazon.

De son côté, Djokovic chutera ce lundi à la 7e place du classement ATP, en raison de l’absence de points lors de cette 135e édition. Mais l’essentiel est ailleurs pour l’insatiable chasseur de records.

«Nous avons remporté Wimbledon», se félicite le président de la fédération russe après le sacre de la Kazakh Rybakina

Native de Moscou, la lauréate de Wimbledon voit sa victoire récupérée par la Russie dont les représentants étaient persona non grata à Londres en raison de la guerre.

Nadal, Kyrgios, Halep, Rybakina : ce qu'il faut de retenir de la fin des quarts de finale à Wimbledon

L'increvable Nadal s'est imposé à l'issue d'un terrible combat contre Taylor Fritz et Nick Kyrgios s'est offert une première. Simona Halep, elle, a plus que jamais le pied vert.

Wimbledon : Djokovic éteint le feu Kyrgios pour décrocher son 21e titre en Grand Chelem

Le Serbe a remporté un 7e sacre sur le gazon londonien, dimanche face à l'Australien (4-6, 6-3, 6-4, 7-6).

Le Figaro

Chantal Gallia, pionnière de l'imitation, meurt d'un «brutal AVC» à 65 ans

DISPARITION - L'humoriste, vedette des années 1970, est morte le 10 juillet. Sa bonne humeur, son insolence et ses parodies, notamment de la speakerine Denise Fabre, auront marqué les mémoires.

Sheila, Petula Clark, Karen Cheryl mais surtout la speakerine Denise Fabre, Chantal Gallia les a toutes pastichées avec une drôlerie qui n'appartenait qu'à elle. L'imitatrice, vedette des années à 90, est morte le dimanche 10 juillet à l'âge de 65 ans. Sa famille a annoncé la triste nouvelle en précisant qu'elle a succombé à «un brutal AVC».

Ce n'est certainement pas un hasard, son nom de scène Gallia, ressemblait comme deux gouttes d'eau au film avant-gardiste Galia de Georges Lautner avec Mireille Darc dans le rôle de l'héroïne libérée et Venantino Venantini dans celui du mâle romain trop sûr de lui. Durant toute sa carrière, sans avoir l'air d'y toucher, Chantal Gallia imposera une nouvelle forme d'humour à la télévision française, qui fera, durant quelques années, sa gloire.

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La future imitatrice est née Chantal Halimi à Constantine en Algérie, le 8 décembre 1956. Le boum de la chanson française de la fin des années 60 et du début des années lui fournit une inépuisable source d'inspiration. L'imitation est à la mode car Thierry Le Luron a caricaturé Jacques Chaban-Delmas avec un rare talent. Pour Chantal, désormais Gallia, la route est tracée. Elle imitera les vedettes féminines de l'époque. Elles ont pour nom : Dalida, France Gall, Véronique Sanson, Brigitte Bardot, Joëlle Morgensen, Nana Mouskouri, etc. La petite touche de l'imitatrice consiste à accentuer les défauts de l'imitée. Le zozotement et les lapsus de la trop rieuse Denise Fabre feront ainsi le miel de l'humoriste.

Capable de se fondre dans la personnalité des vedettes féminines, Chantal Gallia s'attaquer aussi aux imitations masculines. François Mitterrand, Valéry Giscard d'Estaing et l'inévitable Georges Marchais, secrétaire général du parti communiste français, feront partie de ses proies préférées.

Une «sainte chérie» de l'imitation

Devenue à la mode, Chantal Gallia deviendra persona grata d'une foule d'émissions télévisions ou radiophoniques. On peut citer : «L'Académie des Neuf», «Champs-Élysées», Les «Numéro» de Maritie et Gilbert Carpentier. France 2 lui donnera la possibilité d'animer «Gallia d'la joie» en 1989 et Europe 1 lui octroiera une belle virgule intitulée «Champagne Gallia !».

Dans les années 90, Thierry Sforza lui écrit des spectacles comme J'annonce, j'abats et Non mais je rêve qu'elle jouera au théâtre de la Renaissance en 1992 puis au théâtre Michel en 1993.

Ses admirateurs se souviendront qu'elle avait joué en 1978 sous la direction de Nicole de Buron, l'adaptatrice et l'auteur des Saintes Chéries. Et aujourd'hui, avec la disparition prématurée de Chantal Gallia, c'est un peu l'animatrice chérie des années 70 et 80 qui vient de nous quitter.

Chantal Gallia imite Denise Fabre en 1977

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Le chanteur, accompagné des 300 enfants de l'école Jean Monnet, est venu chanter son titre Mademoiselle pour rendre hommage à Madame Béguignot, avant son départ à la retraite.

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Le Figaro

Royaume-Uni : dix candidats en campagne pour succéder à Boris Johnson

Dernière à se lancer dimanche soir, la cheffe de la diplomatie Liz Truss, 46 ans.

Dix députés conservateurs sont désormais lancés dimanche au Royaume-Uni pour succéder au premier ministre Boris Johnson, dans une campagne où nombre de candidats s'attachent à marquer leur différence par rapport à l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak sur les questions fiscales.

Dernière à se lancer dimanche soir, la cheffe de la diplomatie Liz Truss, 46 ans .«Je me battrai dans cette élection en tant que conservatrice et gouvernerai en tant que conservatrice», a-t-elle déclaré dans les colonnes du Daily Telegraph. Elle rejoint neuf autres candidats dans la course à la tête du parti conservateur et donc à Downing Street, le parti ayant la majorité à la Chambre des Communes.

Dimanche matin, la secrétaire d'État au commerce international Penny Mordaunt, 49 ans, a annoncé sa candidature. Cette ancienne réserviste de la Marine, qui a été la première femme à occuper le poste de ministre de la Défense en 2019, a insisté sur la nécessité que le débat public «tourne un peu moins autour du leader», pour se concentrer sur le «navire». Une volonté affichée de s'extraire de l'interminable succession de scandales qui ont émaillé le mandat de Boris Johnson, jusqu'à ne lui laisser d'autre choix que de démissionner jeudi, après une avalanche de démissions dans son gouvernement.

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Révélations et coups bas

Très ouverte, la compétition qui va s'ouvrir pour la tête du parti conservateur - et donc pour Downing Street, les Tories étant majoritaires à la Chambre des Communes - annonce un été particulièrement animé, avec son lot de révélations et de coups bas.

Samedi soir, les anciens ministres Jeremy Hunt et Sajid Javid ont à leur tour annoncé leurs candidatures dans les colonnes du journal conservateur Sunday Telegraph. L'un et l'autre ont insisté sur leurs projets de diminution des impôts, se démarquant de la ligne de Rishi Sunak qui veut attendre un assainissement des finances publiques avant d'envisager de s'engager sur une telle voie, dans un Royaume-Uni en proie à une inflation inédite depuis 40 ans.

«Sans baisses d'impôts nous n'aurons pas de croissance», a déclaré sur la BBC dimanche Sajid Javid, qui en annonçant sa démission mardi du gouvernement a lancé l'hémorragie - une soixantaine de départs en tout - qui s'est avérée fatale à Boris Johnson. Sajid Javid, 52 ans, avait été suivi neuf minutes après par le ministre des Finances Rishi Sunak, mais a assuré que les deux hommes ne s'étaient pas concertés.

Un favori renonce

Très populaire pour les multiples mesures de soutien économique déployées au plus fort de la pandémie, Rishi Sunak s'est un temps trouvé affaibli par la révélation du recours de sa richissime épouse à un avantageux dispositif fiscal. Premier poids lourd à s'être lancé, il semble avoir réussi à rebondir et bénéficie de nombreux soutiens de députés.

Mais il risque de subir les foudres du camp Johnson qui le soupçonne de trahison. Rishi Sunak n'avait apparemment pas prévenu le premier ministre avant de quitter le gouvernement.

Autre candidat sérieux, Nadhim Zahawi, qui en tant que secrétaire d'État avait piloté le programme de vaccination anti-Covid britannique, avant de passer la semaine dernière du ministère de l'Éducation à celui des Finances, voit son début de campagne plombé par la révélation dans la presse d'une enquête fiscale le visant. Il a assuré que tous ses intérêts financiers ont été dûment déclarés.

Les autres concurrents, dont les chances de succès apparaissent bien moindres, sont le ministre des Transports Grant Shapps, le président de la commission des Affaires étrangères Tom Tugendhat, ainsi que l'attorney general - chargée de conseiller juridiquement le gouvernement - Suella Braverman, et l'ex-secrétaire d'État à l'Égalité Kemi Badenoch.

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Au total, les instances du parti anticipent une quinzaine de candidatures, un afflux qui laisse augurer un relèvement des seuils en termes de parrainages ou de nombre de votes dans la première partie du processus. Mais le trésorier du Comité 1922, chargé de l'organisation interne du parti, s'est dit «confiant» dimanche sur la radio LBC que les deux finalistes soient connus d'ici au 20 juillet.

Malgré ce calendrier serré, l'objectif évoqué est de faire en sorte que le vote final, ouvert uniquement aux adhérents du parti conservateur, permette de désigner le vainqueur d'ici au début du mois de septembre.

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Cette annonce intervient alors que les Américains et les Européens ont accéléré les livraisons d'armes aux forces ukrainiennes.

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«Sans le groupe Wagner, l'armée russe n'est pas une véritable puissance militaire»

VU D'AILLEURS - Pendant quatre ans, Marat Gabidullin a combattu pour le tristement célèbre groupe russe Wagner en Ukraine et en Syrie. Aujourd'hui, l'ancien commandant a quitté la Russie. Il est le premier ex-mercenaire à avoir accepté de raconter en détail son «job» pour le Kremlin.

Guerre en Ukraine : Lech Walesa suggère de «ramener» la Russie à «moins de 50 millions d'habitants»

Pour l'ancien président polonais et fondateur de Solidarnosc, interrogé par LCI, la sécurité mondiale passerait par l'organisation d'un «soulèvement des peuples» qui ont été «annexés» par la Russie.

Le Figaro

«Dieu seul le sait» N°36 : Pourquoi cette année a mis l'Église en crise ?

Jean-Marie Guénois

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Religions, laïcité, spiritualité, par Jean-Marie Guénois.

Chère lectrice, cher lecteur,

C'est la pire année pour l'Église catholique de France. Et depuis longtemps. Même l'an 2019 et l'incendie de Notre-Dame-de-Paris ne fut pas aussi rude. « Annus horibilis » dirait-on pour les douze mois écoulés. L'expression latine est inquiétante et rassurante à la fois. Elle montre, comme un vieux vestige, qu'une « année horrible » n'est pas la première, ni la dernière.

Prenons un calendrier depuis juillet 2021. La saturation des tensions ecclésiales est évidente. Ce sujet s'impose donc pour cette dernière lettre avant la pause de l'été que je vous souhaite serein !

Commençons par nous remémorer les faits, sans trop nous y attarder car nous les avons déjà traités.

LITURGIE. Le 18 juillet 2021, le pape François publie un Motu Proprio, « Traditionis Custodes » (le texte n'est toujours pas traduit en français sur le site du Vatican) qui met un terme à l'expérience ouverte par Benoît XVI, en 2007, de permettre l'usage de la messe selon le rite tridentin, à titre « extraordinaire ». Le 29 juin 2022, jour de la fête de la Saint Pierre Saint Paul, François confirme cette décision par une lettre apostolique « Desiderio, Desideravi » qui redit formellement l'exclusivité, dans l'Église latine, d'un unique rituel de la messe, celui du Concile Vatican II.

Cette restriction liturgique est très mal vécue par une part minoritaire mais très dynamique, jeune et significative du catholicisme français. Elle réjouit certains mais sème de profonds germes d'incompréhension dans l'Église.

SCANDALES. Le 5 octobre 2021 l'Église de France qui avait lancé et financé une étude sur la pédophilie en milieu clérical confiée à Jean-Marc Sauvé, ancien vice-président du Conseil d'État, voit ce rapport - dont elle espérait une sortie de crise - revenir comme un boomerang et… l’enfoncer encore plus. Elle est déstabilisée comme jamais depuis la crise postconciliaire des années 70 où les prêtres quittaient le sacerdoce par dizaines.

Beaucoup ont applaudi l'effort de vérité et de transparence de l'institution. Il est louable. Il était nécessaire. Mais l'onde de choc tétanise encore la structure parce que sa force a été médiatiquement démultipliée par l'usage d'un chiffre statistiquement « estimé » à « 330.000 » victimes en soixante-dix ans. Sa validité et sa méthodologie sont certes de plus en plus questionnées mais l'ampleur de l'impact émotionnel de ce chiffre a littéralement cassé l'image de l'Église. Et l'a décrédibilisé pour longtemps.

Quant aux plaintes réelles et non statistiques – c'est un point de vue important - les voici : 1200 victimes ont saisi l'Église de France entre 2016 et 2022. 2819 personnes se sont manifestées auprès de la commission Sauvé entre 2019 et 2021. Au 31 mai 2022 la commission chargée de compenser financièrement les victimes, l'Inirr (Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation) a reçu 735 demandes de victimes.

DÉMISSION. Le 2 décembre 2021, le pape accepte la démission de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris suite à une affaire impliquant une relation féminine, ce que l'intéressé dément formellement. En réalité c'est l'occasion pour le Saint-Siège de régler les problèmes de gouvernance à répétition reprochés à l'archevêque dont Rome avait une connaissance fournie.

Cette affaire tombe deux mois après la publication du rapport Sauvé. Elle atteint une grande figure de l'Église de France. Elle accentue encore le traumatisme. Elle nourrit la confusion. Elle intervient enfin un an et demi après le 6 mars 2020, jour où François accepta la démission du cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, en suite à l'affaire Preynat.

L'Église, à l'intérieur comme à l'extérieur, offre ainsi le spectacle de la chute de ses élites. Pour mémoire et dans ce même dossier, il y eut, en février 2022, la mise en cause de l'ancien archevêque de Munich, Mgr Josef Ratzinger dans sa gestion de cas de prêtres pédophiles. Le pape émérite Benoît XVI a répondu point par point, de façon très précise. Dans l'opinion, son image a été écornée.

SYNODALITÉ. Le 11 octobre 2021, le pape François lance officiellement la réforme de la réforme de son pontificat, le synode sur la synodalité. À savoir une révolution dans la gouvernance de l'Église. Ce qui annonce deux années de réflexions tous azimuts et à tous les niveaux de décisions dans l'Église. Cette réforme veut inverser la pyramide de décision dans l'Église. Elle se conclura en octobre 2023 par la réunion de deux cents évêques – soigneusement choisis par François – pour voter des propositions de réforme. Ils les transmettront à François en fin de session. Le pape en retiendra ce qu'il veut. Il publiera un document officiel sur la synodalité dans l'Église catholique au plus tard début 2024.

Il faut s'attendre à beaucoup de débats et de polémiques. Ainsi la publication, par l'Église de France, le 15 juin à Lyon, des propositions françaises du Synode, portant notamment sur l'abolition du célibat sacerdotal et sur l'ordination des femmes en a donné une petite idée.

Par ailleurs l'annonce de la réforme de la Curie Romaine, le 19 mars, s'inscrit dans ce même élan. Elle rencontre pour l'heure, en interne, de sérieuses résistances. Elle déconstruit l'organe central du pouvoir au Vatican, la Curie romaine. Elle décentralise des décisions jusque-là romaines au niveau des conférences épiscopales.

SANCTIONS. Le 2 juin 2022, l'annonce par le diocèse de Fréjus-Toulon, de l'ordre reçu de Rome de suspendre les ordinations sacerdotales prévues fin juin, sonne comme un coup de tonnerre dans l'Église de France. Mgr Rey, cavalier seul, n'est pas spécialement apprécié par ses confrères évêques mais le laboratoire d'Église qu'il a installé dans son diocèse depuis vingt ans, suscite curiosité, admiration, rejet, et ne laisse personne indifférent. Ce qui choque c'est l'autoritarisme romain qui prend en otage des séminaristes pour atteindre l'évêque.

Nouveau coup de tonnerre, le 23 juin 2022, à Strasbourg, cette fois où la nonciature apostolique de Paris annonce – fait inédit – le lancement d'une enquête canonique sur la gouvernance de ce diocèse aux mains de Mgr Luc Ravel, un évêque au profil atypique. Il est notamment Polytechnicien. Sans doute est-il un peu cassant dans son management.

D'autres diocèses sont aussi dans la ligne de mire du Vatican. Plusieurs congrégations ou associations religieuses également. On apprend par exemple le 25 juin 2022 que la communauté charismatique du Verbe de Vie est dissoute par décision de l'archevêque de Bruxelles, le cardinal de Kesel, proche du pape François, qui supervisait cette communauté. Les raisons données portent sur des abus de pouvoir des fondateurs.

Mais là encore, on casse un ensemble quand il faudrait viser des responsables. Ces décisions romaines peu communes ces cinq dernières décennies, montrent une nouvelle méthode de gouvernement totalement paradoxale : d'un côté le pape prône la synodalité, la diversité, donc la participation de tous, la démocratie dans l'Église, la décentralisation, de l'autre il met l'Église et certains évêques en particulier, ou certains mouvements sous contrôle strict, ce qui ne s'était jamais vu.

Jusque-là c'était la confiance en la responsabilité confiée qui présidait dans les relations entre Rome et les évêques, et non une société du contrôle. D'autant que chaque évêque - ce point est théologiquement fondamental - est un « apôtre » au même titre que « l'évêque de Rome », titre revendiqué par le pape François. L'évêque n'est pas un pantin, ni un petit soldat. Il est pleinement responsable de l'Église qui lui est confiée, en communion avec ses confrères et le pape.

COMMUNION. Cette année 2021/2022 a été également fort occupée par le débat qui a agité Rome et l'Église catholique américaine au sujet de la communion eucharistique refusée à des hommes et femmes politiques catholiques qui, de près ou de loin, favorisent l'avortement et les mesures qui l'encouragent.

Tenons-nous à l'épilogue du débat qui illustre un bras de fer, entre le pape François qui est pour l'indulgence et la majorité des évêques américains qui milite pour la fermeté. Le 29 juin, Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants américaine, catholique et démocrate, a assisté à la messe pontificale dans la basilique Saint-Pierre de Rome en présence du pape François où elle a reçu la communion malgré l'interdiction de communier de son archevêque de San Francisco, Mgr Salvatore Cordileone, formulée le 20 mai 2022 en raison de l'engagement explicite de Nancy Pelosi en faveur de l'avortement. Elle a récemment critiqué la décision de la Cour suprême des États-Unis de revenir sur le droit à l'avortement en ces termes : « cruel, outrageant, déchirant ».

Le pape François est sans concession sur l'avortement mais refuse de mêler « politique » et « religion » comme il l'a dit, le 4 juillet, à ce sujet, à l'agence Reuter : « quand l'Église perd sa nature pastorale, quand un évêque perd sa nature pastorale, alors cela pose un problème politique ». Interrogé sur le même sujet, il avait expliqué la même chose aux journalistes le 16 septembre 2021 dans l'avion qui le ramenait de Slovaquie.

SANTÉ. Enfin, cette année a vu la santé du pape François, 85 ans, descendre d'un cran. Opération chirurgicale aux intestins le 4 juillet 2021, fracture au genou déjà endolori pas une gonalgie qui l'a contraint à utiliser un fauteuil roulant publiquement à partir du 5 mai 2022. Et pour cette raison officielle, report au dernier moment, d'un voyage au Soudan du Sud et en République Démocratique du Congo, du 2 au 7 juillet. Allégement, par conséquent, du programme de son voyage au Canada du 24 au 30 juillet.

Mais c'est son opération de juillet 2021 qui a nourri deux rumeurs tout au long de cette année : celle d'un « cancer bien avancé » et celle d'une « démission » en préparation. Ce qui a créé un climat de « fin de règne » au Vatican et dans l'Église particulièrement nourri. Les uns s'inquiétant que le pape ne puisse mener à bien ses réformes, les autres espérant que la fin de ce pontificat ne tarde plus.

Ces sentiments n'étant exprimés que sous le manteau à Rome car il n'est pas d'usage dans les milieux ecclésiastiques, de « critiquer publiquement » le pape régnant. Belle hypocrisie entre nous.

Mais l'ambiance est telle que le pape lui-même, sur la défensive, a dû accorder cette longue interview à l'agence Reuter le 4 juillet, pour s'expliquer sur plusieurs points, dont l'Ukraine, et démentir formellement le fait qu'il serait atteint d'un cancer et qu'il envisagerait de démissionner.

Que retenir donc de tout cela ? Ces troubles sont-ils passagers ? Que peuvent-ils signifier ? Annoncent-ils des moments plus difficiles ou des mutations fondamentales ?

Personne n'est devin. Il est certain que l'Église catholique, en France notamment mais partout, est entrée dans une zone de turbulence qui n'est pas près de se terminer. Ne pas s'étonner donc.

L'identité ecclésiale catholique est remise en question par le pape lui-même dans le souci de « réveiller » l'Église. Il veut la faire sortir hors d'elle-même en espérant qu'elle se retrouve mieux. Pour l'heure l'essai reste largement à transformer et c'est un peu la panique sur le terrain, il faut le dire.

Les vocations sacerdotales sont d'ailleurs quasiment partout en baisse, sauf en Afrique et aux Philippines, mais en Amérique Latine ce qui est grave pour l'avenir catholique.

Sans compter que les affaires de pédophilie encore sous le boisseau dans certains pays achèvent de nourrir cette crise de confiance.

Immanquablement le synode sur la synodalité va amplifier cette déstabilisation d'identité pour les trois années à venir au moins puisque son texte final sera connu en 2024.

L'inconfort sera d'autant plus ressenti que l'étrange climat disciplinaire, de contrôle – et donc de surveillance, c'est un fait avéré au Vatican – se diffuse.

Les méthodes d'exclusion visant particulièrement les traditionalistes et certains catholiques classiques, démontrent que la crise est réelle parce que le système et ceux qui le dirigent veulent tirer l'Église dans un seul sens, trop loin et trop vite.

Or l'Église a toujours été multiforme et maîtresse dans l'art de diversité, s'adaptant aux cultures. La précipitation que nous observons depuis un an démontre la peur de ne pouvoir réaliser un dessein réformiste comme une sorte de programme à réaliser. L'Église n'est pourtant par une entreprise, encore moins un parti. Mais dans ces conditions cette crise est profonde, durable et grave.

Mais il a aussi une autre dimension durable dans l'Église catholique, comparable à une rivière souterraine, invisible à l'œil, mais stable, constante, indifférente aux aléas pontificaux et ecclésiaux, aux échauffements, aux refroidissements, aux accélérations et aux ralentissements, aux scandales et aux réussites.

C'est un fait observable d'ailleurs dans les autres religions parce qu'il touche la foi simple des gens que le pape François admire et qu'il appelle « la foi du peuple ». Il s'en est beaucoup servi dans sa dimension collective pour combattre, en son temps, la dimension marxiste de la théologie de la Libération.

Cette foi est également palpable chez les évêques et cardinaux mais aussi chez de nombreux prêtres, ces grognards de l'Église, de droite, de gauche, qui tiennent fidèlement dans la tempête, chacun avec son style, et surtout au service de tous. Le mot « sacerdoce » est rarement tronqué dans le clergé si l'on met de côté la minorité de minorité de prédateurs sexuels.

Mais trop d'évêques, une fois nommés et consacrés, perdent malheureusement cette simplicité, écrasés qu'ils sont par une charge souvent trop lourde pour un seul homme, mal équilibrée, peu étayée. Ils doivent gérer des situations impossibles. Ils doivent souvent défendre l'indéfendable alors que les prêtres ont plus de liberté.

Les évêques ne sont pas pour autant des girouettes qui tourneraient au rythme de leur ambition même s'il y en a quelques-uns de ce style. Ces responsables d'Église ont avant tout le souci de la foi des gens simples et des prêtres. Même s'il y a des échecs terribles comme le suicide de ce prêtre de 50 ans, dans le diocèse de Versailles, début juillet.

Il y a donc cette grande foi simple qui « tient » l'Église en réalité plus que ses réformes et ses discours, non pas comme une charpente ou une fondation mais comme un feu tranquille qui réchauffe constamment la maison ou un flux qui irrigue un corps sans jamais faire d'histoire.

Je vous propose un fait pour terminer et éclairer, un peu, cet avenir sombre en apparence. Parfois, un témoignage, humble et puissant, peut faire la différence et donner de l'espérance à tant de personnes.

J'ai rencontré dans le cadre de l'émission littéraire que j'anime chaque mois sur KTO, « l'Esprit des Lettres » le Père François Potez. Cet ancien officier de la Marine Nationale est curé de l'Église Saint Philippe du Roule à Paris. Il vient d'essuyer un cancer redoutable. Il publie un petit livre chez Mame, intitulé « la grave allégresse ». Ce qui est un peu sa devise d'homme de Dieu expérimenté. Son livre s'adresse aux jeunes prêtres, sous forme de lettres, très spirituelles et très concrètes à la fois. Il traite, au fond, de la joie. De la joie grave, mais de la joie profonde et vraie. Ce mot « grave allégresse » pourrait être une réponse à ce « blues » ecclésial actuel.

Merci de votre attention et fidélité à cette lettre !

Bel été.

Jean-Marie Guénois

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Cette nouvelle disposition sera intégrée à la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), «présentée à la rentrée», a annoncé ce samedi Gérald Darmanin.

Le Figaro

En robe corset transparente, Deva Cassel envoûte le défilé Dolce & Gabbana sous les étoiles de Syracuse

Sur le podium du défilé automne-hiver 2022-2023 haute couture de la maison italienne, ce samedi, la fille de Monica Bellucci et Vincent Cassel s'est illustrée en tant qu'ambassadrice de la tendance lingerie apparente.

Elle a commencé sa carrière de mannequin en 2019 en devenant égérie du parfum Dolce Shine. Ce samedi 9 juillet, Deva Cassel poursuit son itinéraire mode, toujours sous la même bonne étoile de Dolce & Gabbana. À l’occasion la présentation haute couture automne-hiver 2022-2023 qui s’est tenue à Syracuse, en Sicile, la fille de Monica Bellucci et Vincent Cassel a une nouvelle fois prêté son visage à la griffe italienne. Pour cette apparition sur le podium, Deva Cassel s’est dévoilée toute en transparence.

Tina Kunakey et Vincent Cassel pour The Kooples

Le mannequin âgé de 17 ans portait une robe corset à tulle ajourée, enrichie de fleurs brodées blanches. Par contraste, la création griffée Dolce & Gabbana laissait apercevoir un soutien-gorge noir et un bas de la même teinte. Pour parfaire cette silhouette ode à la tendance lingerie, Deva Cassel revêtait des longs gants noirs, transparents également.

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Soutien de choix

Assises au premier rang de haute volée, Sharon Stone et Mariah Carey applaudissaient l'apparition. Monica Bellucci en tailleur-pantalon couleur nuit accompagné d’un body-corset embrassait également la tendance lingerie sublimée par sa fille. Tandis que Luca Salandra, petit ami de Deva Cassel et mannequin lui aussi, téléphone à la main, n'avait d'yeux que pour sa dulcinée.

La virée parisienne de North West, 9 ans, avec ses Crocs compensées à 1000 dollars

La fille aînée de Kim Kardashian a été aperçue dans une tenue attirant les regards lors de la Fashion Week de Paris, le jeudi 5 juillet.

Victoria's Secret, ses Anges et ses démons : le doc qui dénonce les sombres dessous de la marque

La plateforme Hulu a dévoilé la bande-annonce du documentaire Victoria's Secret : Angels and Demons, qui retrace l'histoire de la marque de lingerie. Et aborde la relation de son PDG, Les Wexner, avec le magnat des affaires Jeffrey Epstein.

Regarder la vidéo

Kim Kardashian et sa fille North portent un piercing au nez au premier rang du défilé Jean Paul Gaultier

Ce mercredi 6 juillet, Olivier Rousteing n'était pas le seul à vouloir rendre hommage à l'enfant terrible de la mode. La femme d'affaires et sa fille de 9 ans ont impressionné les convives de la semaine de la couture.

Le Figaro

«Nouvelle ENA»: une mue dans l’amertume

Aude Bariéty

DÉCRYPTAGE - Un mois après leur grève, les derniers élèves de l’ENA, qui devient l’INSP, murent leur ras-le-bol dans le silence.

Le 9 juin, les locaux strasbourgeois de l’Institut national du service public (INSP), la «nouvelle ENA», étaient désertés de leurs occupants habituels. Plus de 80 % des élèves de la promotion Germaine Tillion (2021-2022), la dernière de l’ENA et la première qui sortira de l’INSP, étaient en grève pour «alerter sur (leurs) conditions de formation». «Les futurs hauts fonctionnaires français n’ont pas forcément vocation à engager ce type de mouvement… Ça en dit long sur leur ras-le-bol», glisse Jan Martin, magistrat administratif, lui-même passé par l’ENA et représentant CGT au conseil d’administration de l’école jusqu’à fin 2021.

Un mois après cette mobilisation historique, plus rien ne filtre à Strasbourg. Ni la promotion Germaine Tillion, ni la direction de l’INSP n’ont souhaité s’exprimer auprès du Figaro. Les élèves passent actuellement leurs épreuves finales. De leurs résultats dépendra le fameux classement de sortie, qui déterminera leur affectation à l’automne. Très largement critiqué, ce classement de sortie a pourtant survécu - du moins pour l’instant - au remplacement de l’ENA par l’INSP. «Une réforme bien préparée aurait pu revenir sur un classement décrié depuis des générations», soulignent les élèves de la promotion Germaine Tillion dans une tribune publiée dans Le Monde à la veille de leur grève.

À lire aussiUne nouvelle tête pour transformer l’ENA

S’ils passent finalement rapidement sur ce sujet du classement, les signataires de ce texte n’ont pas de mots assez durs pour critiquer les conséquences de la disparition de l’ENA au profit de l’INSP: «cursus chaotique», «modifications brutales du contenu des enseignements», «modules souvent superficiels»… En résumé, une «improvisation permanente», insistent les principaux intéressés, qui déplorent également que «certains postes proposés à la sortie de l’INSP ne correspondent pas à des fonctions d’encadrement supérieur de l’État».

«Des inquiétudes légitimes»

«Je comprends que cette transformation suscite l’inquiétude», commente Michel*, membre de la promotion Molière (2018-2019). Lui-même conserve de «bons souvenirs» de sa scolarité, «tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel». À l’exception du jour d’avril 2019 où Emmanuel Macron, lui aussi ancien élève de l’école, a rendu publique sa volonté de «supprimer l’ENA», dans la foulée de la crise des «gilets jaunes». «L’annonce était plutôt brutale et a été vécue assez difficilement. Nous avons un peu eu le sentiment que l’ENA était le bouc émissaire», se souvient Michel. Une mission a ensuite été confiée à Frédéric Thiriez, ancien président de la Ligue de football professionnel. Dans ses conclusions, il préconisait notamment le remplacement de l’ENA par une «école d’administration publique», dont une partie de la scolarité serait commune avec six autres écoles du service public, ainsi que la suppression du classement de sortie.

Après des années d’atermoiements, la réforme a été menée en six mois

En avril 2021, devant plusieurs centaines de cadres de la haute administration réunis en visioconférence, le chef de l’État a confirmé son intention de supprimer l’école créée par le général de Gaulle en 1945. «Après des années d’atermoiements, la réforme a été menée en six mois», résume Jan Martin. Le 31 décembre 2021, l’ENA a officiellement disparu au profit de l’INSP. Ce qui a «créé des flottements» pour «la promotion de transition», qui a subi un «changement des règles du jeu en cours de route», poursuit le magistrat administratif. «On ne peut pas mener à bien une telle transition en quelques semaines. Cette promotion a essuyé les plâtres», confirme Daniel Keller, président de Servir, l’association des anciens élèves de l’ENA et de l’INSP.

À lire aussi Les derniers élèves de l’ENA appelés à faire grève

«Il y a eu des inquiétudes légitimes», reconnaît le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques, qui a échangé avec les élèves. La proposition de la directrice de l’école, Maryvonne Le Brignonen, d’ajouter 10 postes aux 90 déjà proposés à la sortie, a cependant calmé le jeu. «Maintenant, l’idée est d’accompagner au mieux la promotion dans la fin de sa scolarité», souligne le ministère. «L’intérêt de tous est que cette transformation soit une réussite», ajoute Daniel Keller.

Mais, au-delà du cas particulier de l’ENA-INSP, c’est aussi la «fragilisation de la fonction publique de carrière» que les grévistes dénoncent. «Nous rejoignons ainsi d’autres mobilisations de fonctionnaires qui, les unes après les autres, soulignent la dégradation des conditions de travail et la succession de réformes, dont la mise en œuvre précipitée et non concertée affaiblit notre fonction publique», écrivent-ils. Une référence directe à «l’extinction du corps préfectoral et du corps diplomatique», et notamment à la grève du 2 juin des agents du ministère des Affaires étrangères, elle aussi historique.

* Le prénom a été modifié.

Immigration : le gouvernement veut expulser «tout étranger» ayant «commis des actes graves»

Cette nouvelle disposition sera intégrée à la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi), «présentée à la rentrée», a annoncé ce samedi Gérald Darmanin.

«Je ne comprends pas ce qu'on attend de nous» : au concours enseignant, le dépit des candidats saqués par le jury

TÉMOIGNAGES - L'oral imposé par la nouvelle réforme pour évaluer les motivations des futurs professeurs et leur maîtrise des «valeurs de la République», s'est révélé éliminatoire pour certains. À l'heure où les enseignants manquent, les syndicats s'interrogent.

Recrudescence des contaminations: faut-il avoir encore peur du Covid?

DÉCRYPTAGE - La France connaît une septième vague de contaminations, mais l’exécutif a renoncé à restreindre à nouveau les libertés. L’arrivée du variant Omicron, moins létal, n’est pas la seule explication.

Le Figaro

Tuchel ne voudrait pas de Ronaldo à Chelsea

EN COURS : Mis à jour le 11 juillet 2022 à 12:51

Les rumeurs ne s’arrêtent plus outre-Manche : depuis un peu plus d’une semaine, on ne parle que des prétendues envies de départ de Cristiano Ronaldo de Manchester United. L’attaquant portugais (37 ans), frustré par la saison ratée des Red Devils, a encore un an de contrat. Le Bayern Munich et Naples ont été cités comme clients potentiels. Chelsea aussi, mais à en croire le Daily Mail, on peut déjà le rayer de la liste.

L’entraîneur des Blues, Thomas Tuchel, veut un avant-centre qui participe au jeu et non un renard des surfaces, ce vers quoi Ronaldo tend depuis plusieurs années. Et cet attaquant participatif, Tuchel l’a peut-être trouvé avec Raheem Sterling, dont l’arrivée en provenance de Manchester City est imminente. Le nouveau propriétaire de Chelsea, Todd Boehly, laisserait la mainmise à Tuchel sur le mercato londonien. Ronaldo chez les Blues, c’est une idée à laquelle Tuchel serait «réticent». Dans ce contexte, un tel transfert paraît donc peu probable.

À VOIR AUSSI – Le top 5 des buts de Ronaldo avec la Juventus en Serie A (2018-2021)

Juventus : l’hypothèse Kimpembe prend forme

La Juventus veut recruter un défenseur central cet été. Et les approches du Bayern Munich pour Matthijs de Ligt (voir plus bas) ne font que renforcer cette envie. Selon la Gazzetta dello Sport, Kalidou Koulibaly, qui hésite à prolonger à Naples, reste la priorité. Mais Chelsea, le Bayern et le Barça sont aussi sur le dossier. A l’heure actuelle, le principal plan B s’appellerait Presnel Kimpembe. Le champion du monde français (26 ans) voit son départ murmuré au PSG, d’autant plus avec l’arrivée probable de Milan Skriniar de l’Inter Milan. D’autres alternatives existent pour la Juve, mais Bremer (Torino) semble promis à l’Inter, Gabriel (Arsenal) serait trop cher et Manuel Akanji (Dortmund) emballe moins la Vieille Dame.

Alderweireld de retour en Belgique (officiel)

Après une année au Qatar à Al-Duhail, Toby Alderweireld rentre en Belgique. Le défenseur et ancien international belge (121 sélections) est transféré au Royal Antwerp, 4e de Jupiler Pro League la saison passée. Ancien de Tottenham, Alderweireld a signé un contrat jusqu’en 2025 avec Antwerp.

MU : Ronaldo «n’est pas à vendre», martèle ten Hag

La presse britannique a beau faire l’écho des envies d’ailleurs de Cristiano Ronaldo, Manchester United ne veut rien savoir. L’attaquant portugais (37 ans) n’est pas de la tournée mancunienne en Thaïlande pour «raisons personnelles», ce que le club anglais a accepté. Interrogé sur le sujet en conférence de presse, Erik ten Hag, l’entraîneur des Red Devils, s’est voulu clair. «Nous nous projetons sur la saison avec Ronaldo. J’ai hâte de travailler avec lui», a soutenu le coach néerlandais. Le quintuple Ballon d’Or ne veut-il pas partir ? «Il ne m’a pas dit ça, a répliqué ten Hag. Cristiano n’est pas à vendre, il fait partie de nos plans. J’ai parlé avec lui (avant le début des rumeurs). Nous avons eu une très bonne discussion.» Chelsea, le Bayern Munich et Naples ont été cités comme potentiels courtisans, mais la piste Chelsea s’est refroidie ce lundi (voir par ailleurs).

Winks (Tottenham) sur le radar de Southampton

Comme Tanguy Ndombele ou Sergio Reguilon, le milieu défensif Harry Winks fait partie des indésirables à Tottenham. Selon le Daily Mail, Southampton a coché son nom. Les Saints s’étaient classés 15es de Premier League la saison passée. Ancien international anglais, Winks (26 ans) sort d’une saison à 30 matches dont 15 titularisations avec les Spurs.

Williams de Liverpool à Nottingham (officiel)

Après six mois convaincants en prêt à Fulham, Neco Williams (21 ans) reste en Premier League. Le latéral droit de Liverpool, formé chez les Reds, a signé jusqu’en 2026 avec le promu Nottingham Forest. Son transfert est estimé à 20 M€. International gallois, Williams a joué 33 matches avec Liverpool.

Paul Pogba de retour à la Juventus (officiel)

Après un interminable feuilleton, dont le suspense n'était plus depuis quelques jours, Paul Pogba est de retour à la Juventus. Le milieu français (29 ans) n’avait pas prolongé son contrat à Manchester United, qu’il avait rejoint en 2016 en provenance de la Juve pour plus de 100 M€. D’après la presse italienne, le champion du monde s’est engagé jusqu’en 2026 avec les Bianconeri.

Séville repense à Reguilon (Tottenham)

Comme l’a dévoilé The Athletic dimanche, quatre joueurs de Tottenham ont été mis à l’écart du groupe et sont invités à partir cet été. Parmi eux, le latéral gauche et international espagnol Sergio Reguilon (25 ans). D’après le Daily Mail, le Séville FC est «intéressé» par son retour en Andalousie. Ancien du Real Madrid, Reguilon avait brillé en prêt à Séville en 2019-20, avant d’être vendu pour 30 M€ à Tottenham. Séville, en passe de prêter Ludwig Augustinsson à Aston Villa, verrait en le joueur des Spurs «une amélioration» au poste de latéral gauche.

De Zerbi quitte le Shakhtar (officiel)

Roberto De Zerbi n’est plus l’entraîneur du Shakhtar Donetsk, a annoncé le club ukrainien dans un communiqué ce lundi. L’Italien de 43 ans avait rejoint le Shakhtar l’an dernier, alors que son nom circulait à l’Olympique Lyonnais. Il était rentré en Italie après l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février. Le championnat ukrainien avait été interrompu dans la foulée et n’a jamais repris.

Le PSG intéressé par Mendy (Real Madrid) ?

Certes, il était le titulaire au poste de latéral gauche la saison passée. Mais l’avenir de Ferland Mendy reste incertain, comme l’avance la presse madrilène depuis des semaines. Le Real serait ouvert à son départ en cas de bonne offre, car frustré par ses nombreuses blessures et conscient que David Alaba peut jouer à gauche. Le site El Español informe que la Juventus, déjà cliente par le passée, est à nouveau tenté par le Français (27 ans). Mais elle ne dépensera pas les 50 M€ investis par le Real en 2019 pour l’arracher à Lyon. Le PSG, lui, «garde un œil», sans parler de différents clubs anglais aux aguets. Mendy, sous contrat jusqu’en 2025, n’a plus été appelé chez les Bleus depuis mars 2021.

Le Bayern avance pour de Ligt (Juventus)

La semaine dernière, la presse italienne révélait l’intérêt du Bayern Munich pour Matthijs de Ligt. Ce lundi, Sky Sport Italia informe qu’une réunion est prévue entre dirigeants bavarois et turinois cette semaine. La Gazzetta dello Sport parlait d’une offre à venir pour de Ligt (22 ans) à hauteur de 90 M€ plus 15 M€ de bonus. Le défenseur néerlandais serait estimé à 100 M€ par le club italien, 4e de Serie A la saison passée.

Rooney va entraîner aux Etats-Unis

Selon The Athletic, Wayne Rooney s’est entendu avec le club de DC United pour en devenir le nouvel entraîneur. Le club basé à Washington est actuellement 13e (sur 14) de la Conférence Est de MLS. Ce sera un retour en terre connue pour Rooney, 36 ans, qui avait joué 52 matches pour DC United entre 2018 et 2020. Reconverti entraîneur il y a un an et demi, l’ancien attaquant vient de quitter Derby County, dont il n’a pas pu éviter la relégation en D3 anglaise.

Belaïli prolonge à Brest (officiel)

Arrivé le 31 janvier après un court passage au Qatar, Youcef Belaïli a vu son contrat expirer au Stade Brestois il y a dix jours. Finalement, le milieu offensif algérien (30 ans) prolonge l’aventure d’une saison dans le Finistère. Il compte 3 buts et 2 passes décisives en 13 matches de Ligue 1.

Barcelone : Dembélé va prolonger, Raphinha va signer

Coup double au Barça. Comme la presse catalane l’assurait ce samedi, Ousmane Dembélé va (enfin) prolonger son contrat, qui avait expiré le 30 juin dernier. Le journal L’Equipe le confirme ce lundi. L’ailier tricolore (25 ans) a été aperçu à l’aéroport de Barcelone et devrait participer au prochain entraînement. Sa prolongation jusqu’en 2024 n’empêchera pas la venue de Raphinha : le quotidien Sport assure qu’un accord total a été conclu entre le Barça et Leeds. Son transfert devrait atteindre les 55 M€ hors bonus. Ce ne serait plus qu’une «question de temps» avant que l’ancien Rennais (25 ans) soit officiellement barcelonais.

Les infos à retenir de la veille :

Paris se penche sur Khéphren Thuram

Selon nos confrères de L'Équipe, le Paris Saint-Germain «s'intéresse» à Khéphren Thuram, milieu défensif de l'OGC Nice. L'international espoirs français a brillé sous les ordres de Christophe Galtier, fraîchement nommé entraîneur dans la capitale. Son profil tranche avec celui plus technique et offensif de Vitinha, que le PSG a acheté pour 40 M€ au FC Porto. Mais le champion de France travaille d'abord à se séparer de ses indésirables, notamment des milieux Danilo et Idrissa Gueye. Thuram, 21 ans, est sous contrat jusqu'en 2025 avec Nice. Un autre milieu, le Portugais Renato Sanches, qui s'est illustré sous Galtier à Lille, est annoncé au PSG depuis des semaines. Sans que cela ne voit le jour.

À LIRE AUSSI - Koundé, Thuram, Sterling... les infos mercato à retenir ce dimanche

Man. City a fait une offre pour Koundé

Un an après son faux départ à Chelsea, Jules Koundé pourrait enfin quitter le Séville FC. Les Blues n'auraient pas renoncé et tiennent toujours un accord avec le défenseur français (23 ans). Mais Séville ne baisse pas un prix qui dépasserait les 70 M€. La presse britannique croit savoir que Chelsea s'est donc rabattu sur le Néerlandais Nathan Aké, barré par la concurrence à Manchester City. Un transfert à 50 M€ est évoqué. De quoi laisser le champ libre à... City pour Koundé, comme le rapporte le journal madrilène AS et le confirment le Manchester Evening News et Mundo Deportivo. L'entraîneur des Skyblues, Pep Guardiola, n'a jamais caché son admiration pour Koundé. City aurait proposé 55 M€ à Séville, qui a dit non. Les négociations devraient se poursuivre.

Bientôt la fumée blanche pour Skriniar à Paris ?

Le PSG va-t-il enfin arracher Milan Skriniar à l'Inter Milan ? Le club italien voulait d'abord 80 M€ pour son défenseur slovaque (27 ans), quand Paris n'offrait que 50 M€. Depuis, le champion de France a multiplié les offres, et l'Inter était descendu à 70 M€. Selon la Gazzetta dello Sport, un accord est tout proche d'être bouclé à 65 M€ plus d'éventuels bonus. L'autre quotidien sportif italien, le Corriere dello Sport, ne s'emballe pas et parle d'une réunion à venir entre les dirigeants des deux clubs dans les 48 heures à venir. L'Inter voudrait boucler la vente de Skriniar afin d'accélérer pour son remplaçant. Ce devrait être Bremer, défenseur brésilien de 25 ans. Le Torino en réclame 50 M€, un peu cher aux yeux des Nerazzurri.

Sterling bientôt un joueur de Chelsea

L'accord était imminent samedi, et il paraît bien entériné ce dimanche. D'après plusieurs médias britanniques (Sky Sports, The Athletic...), Chelsea et Manchester City sont tombés d’accord pour le transfert de Raheem Sterling. L'attaquant anglais (27 ans) va quitter le champion d'Angleterre en titre pour les Blues contre un chèque de 56 M€. Il a déjà accepté un contrat jusqu'en 2027 à Chelsea, alors qu'il était en fin de bail dans un an à City. Il viendra compenser le départ de Romelu Lukaku, retourné à l'Inter Milan en prêt cet été. Sa visite médicale est attendue à Londres dans les prochains jours.

Et aussi…

  • Koulibaly étudie une offre de prolongation à Naples

  • Le Barça lorgne une pépite de Las Palmas

  • Dembélé (Lyon) convoité par Southampton

  • Bakayoko surveillé par l’OM ?

  • Quatre joueurs, dont Ndombélé, écartés par Conte pour la pré-saison de Tottenham

  • Omar Richards du Bayern à Nottingham (officiel)

  • Sergio Oliveira de Porto à Galatasaray (officiel)

Bonjour à tous !

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Tuchel ne voudrait pas de Ronaldo à Chelsea

Les rumeurs ne s’arrêtent plus outre-Manche : depuis un peu plus d’une semaine, on ne parle que des prétendues envies de départ de Cristiano Ronaldo de Manchester United. L’attaquant portugais (37 ans), frustré par la saison ratée des Red Devils, a encore un an de contrat. Le Bayern Munich et Naples ont été cités comme clients potentiels. Chelsea aussi, mais à en croire le Daily Mail, on peut déjà le rayer de la liste.

L’entraîneur des Blues, Thomas Tuchel, veut un avant-centre qui participe au jeu et non un renard des surfaces, ce vers quoi Ronaldo tend depuis plusieurs années. Et cet attaquant participatif, Tuchel l’a peut-être trouvé avec Raheem Sterling, dont l’arrivée en provenance de Manchester City est imminente. Le nouveau propriétaire de Chelsea, Todd Boehly, laisserait la mainmise à Tuchel sur le mercato londonien. Ronaldo chez les Blues, c’est une idée à laquelle Tuchel serait «réticent». Dans ce contexte, un tel transfert paraît donc peu probable.

À VOIR AUSSI – Le top 5 des buts de Ronaldo avec la Juventus en Serie A (2018-2021)

Juventus : l’hypothèse Kimpembe prend forme

La Juventus veut recruter un défenseur central cet été. Et les approches du Bayern Munich pour Matthijs de Ligt (voir plus bas) ne font que renforcer cette envie. Selon la Gazzetta dello Sport, Kalidou Koulibaly, qui hésite à prolonger à Naples, reste la priorité. Mais Chelsea, le Bayern et le Barça sont aussi sur le dossier. A l’heure actuelle, le principal plan B s’appellerait Presnel Kimpembe. Le champion du monde français (26 ans) voit son départ murmuré au PSG, d’autant plus avec l’arrivée probable de Milan Skriniar de l’Inter Milan. D’autres alternatives existent pour la Juve, mais Bremer (Torino) semble promis à l’Inter, Gabriel (Arsenal) serait trop cher et Manuel Akanji (Dortmund) emballe moins la Vieille Dame.

Alderweireld de retour en Belgique (officiel)

Après une année au Qatar à Al-Duhail, Toby Alderweireld rentre en Belgique. Le défenseur et ancien international belge (121 sélections) est transféré au Royal Antwerp, 4e de Jupiler Pro League la saison passée. Ancien de Tottenham, Alderweireld a signé un contrat jusqu’en 2025 avec Antwerp.

MU : Ronaldo «n’est pas à vendre», martèle ten Hag

La presse britannique a beau faire l’écho des envies d’ailleurs de Cristiano Ronaldo, Manchester United ne veut rien savoir. L’attaquant portugais (37 ans) n’est pas de la tournée mancunienne en Thaïlande pour «raisons personnelles», ce que le club anglais a accepté. Interrogé sur le sujet en conférence de presse, Erik ten Hag, l’entraîneur des Red Devils, s’est voulu clair. «Nous nous projetons sur la saison avec Ronaldo. J’ai hâte de travailler avec lui», a soutenu le coach néerlandais. Le quintuple Ballon d’Or ne veut-il pas partir ? «Il ne m’a pas dit ça, a répliqué ten Hag. Cristiano n’est pas à vendre, il fait partie de nos plans. J’ai parlé avec lui (avant le début des rumeurs). Nous avons eu une très bonne discussion.» Chelsea, le Bayern Munich et Naples ont été cités comme potentiels courtisans, mais la piste Chelsea s’est refroidie ce lundi (voir par ailleurs).

Winks (Tottenham) sur le radar de Southampton

Comme Tanguy Ndombele ou Sergio Reguilon, le milieu défensif Harry Winks fait partie des indésirables à Tottenham. Selon le Daily Mail, Southampton a coché son nom. Les Saints s’étaient classés 15es de Premier League la saison passée. Ancien international anglais, Winks (26 ans) sort d’une saison à 30 matches dont 15 titularisations avec les Spurs.

Williams de Liverpool à Nottingham (officiel)

Après six mois convaincants en prêt à Fulham, Neco Williams (21 ans) reste en Premier League. Le latéral droit de Liverpool, formé chez les Reds, a signé jusqu’en 2026 avec le promu Nottingham Forest. Son transfert est estimé à 20 M€. International gallois, Williams a joué 33 matches avec Liverpool.

Paul Pogba de retour à la Juventus (officiel)

Après un interminable feuilleton, dont le suspense n'était plus depuis quelques jours, Paul Pogba est de retour à la Juventus. Le milieu français (29 ans) n’avait pas prolongé son contrat à Manchester United, qu’il avait rejoint en 2016 en provenance de la Juve pour plus de 100 M€. D’après la presse italienne, le champion du monde s’est engagé jusqu’en 2026 avec les Bianconeri.

Séville repense à Reguilon (Tottenham)

Comme l’a dévoilé The Athletic dimanche, quatre joueurs de Tottenham ont été mis à l’écart du groupe et sont invités à partir cet été. Parmi eux, le latéral gauche et international espagnol Sergio Reguilon (25 ans). D’après le Daily Mail, le Séville FC est «intéressé» par son retour en Andalousie. Ancien du Real Madrid, Reguilon avait brillé en prêt à Séville en 2019-20, avant d’être vendu pour 30 M€ à Tottenham. Séville, en passe de prêter Ludwig Augustinsson à Aston Villa, verrait en le joueur des Spurs «une amélioration» au poste de latéral gauche.

De Zerbi quitte le Shakhtar (officiel)

Roberto De Zerbi n’est plus l’entraîneur du Shakhtar Donetsk, a annoncé le club ukrainien dans un communiqué ce lundi. L’Italien de 43 ans avait rejoint le Shakhtar l’an dernier, alors que son nom circulait à l’Olympique Lyonnais. Il était rentré en Italie après l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février. Le championnat ukrainien avait été interrompu dans la foulée et n’a jamais repris.

Le PSG intéressé par Mendy (Real Madrid) ?

Certes, il était le titulaire au poste de latéral gauche la saison passée. Mais l’avenir de Ferland Mendy reste incertain, comme l’avance la presse madrilène depuis des semaines. Le Real serait ouvert à son départ en cas de bonne offre, car frustré par ses nombreuses blessures et conscient que David Alaba peut jouer à gauche. Le site El Español informe que la Juventus, déjà cliente par le passée, est à nouveau tenté par le Français (27 ans). Mais elle ne dépensera pas les 50 M€ investis par le Real en 2019 pour l’arracher à Lyon. Le PSG, lui, «garde un œil», sans parler de différents clubs anglais aux aguets. Mendy, sous contrat jusqu’en 2025, n’a plus été appelé chez les Bleus depuis mars 2021.

Le Bayern avance pour de Ligt (Juventus)

La semaine dernière, la presse italienne révélait l’intérêt du Bayern Munich pour Matthijs de Ligt. Ce lundi, Sky Sport Italia informe qu’une réunion est prévue entre dirigeants bavarois et turinois cette semaine. La Gazzetta dello Sport parlait d’une offre à venir pour de Ligt (22 ans) à hauteur de 90 M€ plus 15 M€ de bonus. Le défenseur néerlandais serait estimé à 100 M€ par le club italien, 4e de Serie A la saison passée.

Rooney va entraîner aux Etats-Unis

Selon The Athletic, Wayne Rooney s’est entendu avec le club de DC United pour en devenir le nouvel entraîneur. Le club basé à Washington est actuellement 13e (sur 14) de la Conférence Est de MLS. Ce sera un retour en terre connue pour Rooney, 36 ans, qui avait joué 52 matches pour DC United entre 2018 et 2020. Reconverti entraîneur il y a un an et demi, l’ancien attaquant vient de quitter Derby County, dont il n’a pas pu éviter la relégation en D3 anglaise.

Belaïli prolonge à Brest (officiel)

Arrivé le 31 janvier après un court passage au Qatar, Youcef Belaïli a vu son contrat expirer au Stade Brestois il y a dix jours. Finalement, le milieu offensif algérien (30 ans) prolonge l’aventure d’une saison dans le Finistère. Il compte 3 buts et 2 passes décisives en 13 matches de Ligue 1.

Barcelone : Dembélé va prolonger, Raphinha va signer

Coup double au Barça. Comme la presse catalane l’assurait ce samedi, Ousmane Dembélé va (enfin) prolonger son contrat, qui avait expiré le 30 juin dernier. Le journal L’Equipe le confirme ce lundi. L’ailier tricolore (25 ans) a été aperçu à l’aéroport de Barcelone et devrait participer au prochain entraînement. Sa prolongation jusqu’en 2024 n’empêchera pas la venue de Raphinha : le quotidien Sport assure qu’un accord total a été conclu entre le Barça et Leeds. Son transfert devrait atteindre les 55 M€ hors bonus. Ce ne serait plus qu’une «question de temps» avant que l’ancien Rennais (25 ans) soit officiellement barcelonais.

Les infos à retenir de la veille :

Paris se penche sur Khéphren Thuram

Selon nos confrères de L'Équipe, le Paris Saint-Germain «s'intéresse» à Khéphren Thuram, milieu défensif de l'OGC Nice. L'international espoirs français a brillé sous les ordres de Christophe Galtier, fraîchement nommé entraîneur dans la capitale. Son profil tranche avec celui plus technique et offensif de Vitinha, que le PSG a acheté pour 40 M€ au FC Porto. Mais le champion de France travaille d'abord à se séparer de ses indésirables, notamment des milieux Danilo et Idrissa Gueye. Thuram, 21 ans, est sous contrat jusqu'en 2025 avec Nice. Un autre milieu, le Portugais Renato Sanches, qui s'est illustré sous Galtier à Lille, est annoncé au PSG depuis des semaines. Sans que cela ne voit le jour.

À LIRE AUSSI - Koundé, Thuram, Sterling... les infos mercato à retenir ce dimanche

Man. City a fait une offre pour Koundé

Un an après son faux départ à Chelsea, Jules Koundé pourrait enfin quitter le Séville FC. Les Blues n'auraient pas renoncé et tiennent toujours un accord avec le défenseur français (23 ans). Mais Séville ne baisse pas un prix qui dépasserait les 70 M€. La presse britannique croit savoir que Chelsea s'est donc rabattu sur le Néerlandais Nathan Aké, barré par la concurrence à Manchester City. Un transfert à 50 M€ est évoqué. De quoi laisser le champ libre à... City pour Koundé, comme le rapporte le journal madrilène AS et le confirment le Manchester Evening News et Mundo Deportivo. L'entraîneur des Skyblues, Pep Guardiola, n'a jamais caché son admiration pour Koundé. City aurait proposé 55 M€ à Séville, qui a dit non. Les négociations devraient se poursuivre.

Bientôt la fumée blanche pour Skriniar à Paris ?

Le PSG va-t-il enfin arracher Milan Skriniar à l'Inter Milan ? Le club italien voulait d'abord 80 M€ pour son défenseur slovaque (27 ans), quand Paris n'offrait que 50 M€. Depuis, le champion de France a multiplié les offres, et l'Inter était descendu à 70 M€. Selon la Gazzetta dello Sport, un accord est tout proche d'être bouclé à 65 M€ plus d'éventuels bonus. L'autre quotidien sportif italien, le Corriere dello Sport, ne s'emballe pas et parle d'une réunion à venir entre les dirigeants des deux clubs dans les 48 heures à venir. L'Inter voudrait boucler la vente de Skriniar afin d'accélérer pour son remplaçant. Ce devrait être Bremer, défenseur brésilien de 25 ans. Le Torino en réclame 50 M€, un peu cher aux yeux des Nerazzurri.

Sterling bientôt un joueur de Chelsea

L'accord était imminent samedi, et il paraît bien entériné ce dimanche. D'après plusieurs médias britanniques (Sky Sports, The Athletic...), Chelsea et Manchester City sont tombés d’accord pour le transfert de Raheem Sterling. L'attaquant anglais (27 ans) va quitter le champion d'Angleterre en titre pour les Blues contre un chèque de 56 M€. Il a déjà accepté un contrat jusqu'en 2027 à Chelsea, alors qu'il était en fin de bail dans un an à City. Il viendra compenser le départ de Romelu Lukaku, retourné à l'Inter Milan en prêt cet été. Sa visite médicale est attendue à Londres dans les prochains jours.

Et aussi…

  • Koulibaly étudie une offre de prolongation à Naples

  • Le Barça lorgne une pépite de Las Palmas

  • Dembélé (Lyon) convoité par Southampton

  • Bakayoko surveillé par l’OM ?

  • Quatre joueurs, dont Ndombélé, écartés par Conte pour la pré-saison de Tottenham

  • Omar Richards du Bayern à Nottingham (officiel)

  • Sergio Oliveira de Porto à Galatasaray (officiel)

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PSG : Donnarumma numéro 1, Navas poussé vers la sortie

D'après L'Équipe, le Paris Saint-Germain ne serait pas contre un transfert de son portier international costaricien de 35 ans cet été, bien au contraire...

Mercato : Après Steve Mandanda, Samuel Umtiti à un pas de Rennes

Le défenseur français du FC Barcelone serait en France afin de finaliser son prêt à Rennes.

Mercato : Pogba, Sterling, Sanches...Le point à la mi-journée

Paul Pogba qui passe sa visite médicale avec la Juventus Turin, Raheem Sterling tout proche de Chelsea…

Le Figaro

« Mon rêve ultime »: Capucine Anav enceinte de son premier enfant

Sarah Lecoeuvre

Dimanche soir, dans une publication partagée sur son compte Instagram, l’ex-chroniqueuse de Cyril Hanouna sur C8 a annoncé sa grossesse.

La nouvelle était sortie dans les magazines people il y a quelques semaines. L’intéressée vient tout juste de confirmer. Capucine Anav annonce sur son compte Instagram attendre son premier enfant. «Après de longues années ce n’est plus des larmes de tristesses mais des larmes de joies qui coulent sur mon visage…», écrit-elle dimanche soir sur Instagram en légende d’une photo où elle apparaît en maillot de bain, léger ventre rond apparent, accompagnée de son compagnon Victor, lors de leur dernier séjour à Marrakech, en juin dernier.

«Mon rêve ultime, c’est celui de fonder ma famille. Pour cela, il fallait trouver l’amour. Je l’ai trouvé plusieurs fois certes, mais je n’étais pas encore tombée sur le bon celui que j’appelle aujourd’hui l’homme de ma vie. C’est chose faite», poursuit l’ancienne candidate de «Secret Story» qui a rencontré des difficultés pour tomber enceinte. «Le combat a été long, parsemé d’embûches. Des pleurs, des doutes, cette peur de ne pas y arriver et de ne pas réaliser mon rêve», explique-t-elle sans entrer dans plus de détails mais en remerciant une thérapeute appelée Manon et un certain Matthieu Boileau qui l’ont «aidée à concevoir ce bébé naturellement sans passer par des étapes plus complexes…».

À lire aussiCapucine Anav: «Mon incroyable dîner avec Nicolas Sarkozy et Gérard Depardieu…»

Révélée en 2012 dans «Secret Story» sur TF1, Capucine Anav est devenue chroniqueuse puis animatrice sur NRJ12, avant de figurer parmi les intervenants réguliers de la table de «Touche pas à mon poste» sur C8. Comédienne, elle a également joué dans plusieurs pièces de théâtre dont Le Switch, cette année au théâtre Edgar, à Paris. Sa vie privée a toujours passionné les journaux people, notamment ses idylles avec Louis Sarkozy ou encore Alain-Fabien Delon. Le 14 février dernier, elle a annoncé ses fiançailles avec son actuel compagnon Victor.

«Ils ne pouvaient pas couler»: les sauveteurs de Manon et Julien Tanti dédramatisent leur accident de bateau

Tard dans la soirée de dimanche, le couple de téléréalité a partagé ses mésaventures sur les réseaux sociaux alors que son bateau était échoué sur des rochers au large de Cannes.

Élodie Gossuin, la bonne étoile du groupe M6

Miss France 2001 anime une quotidienne sur les faits divers familiaux, du lundi au vendredi à 10h45.

Patrick Swayze, acteur et danseur par passion (Arte): trois choses à savoir sur le beau gosse de Dirty Dancing

La chaîne franco-allemande diffuse, ce dimanche 10 juillet à 22h40, un très beau portrait de l’acteur décédé à l’âge de 57 ans

Le Figaro

Six astuces pour rendre la marche aussi efficace qu'un footing

Le footing ? Très peu pour vous. En revanche, vous aimez marcher et souhaitez accélérer la cadence pour vous défouler et vous muscler. De simples ajustements permettent de transformer une balade, suivez le guide.

Contrairement à d'autres, vous n'avez pas cédé aux sirènes du footing durant les confinements et pas même ensuite d'ailleurs. Bonne nouvelle, la marche à pied, aussi simple soit-elle, peut prendre des allures de séance cardio et engendrer les bienfaits que l'on connaît : tonification du corps et travail du cœur en tête. Quelques astuces suffisent à booster les effets de votre marche active. Cécile Bertin, experte running et auteure du guide Le Running au féminin (1), confie ses conseils pour booster une balade à vitesse grand V.

À lire aussiFaut-il vraiment faire 10.000 pas par jour pour être en forme ?

En vidéo, pourquoi marcher est bon pour la santé ?

Accélérer la cadence

Marcher vite est la clé pour muscler son corps en entier : «Quand la marche est engagée, elle représente la même dépense calorique que le footing», indique Cécile Bertin. Contrairement à ce que de nombreuses personnes pensent, la marche active est un sport complet, à condition bien sûr d'adopter un rythme soutenu. «Si vous sentez que vos muscles chauffent, cela prouve que vous êtes enfin arrivé(e) à la bonne cadence», précise la spécialiste. Pour vous donner un ordre d'idée, sachez que la marche rapide tourne en moyenne autour de 6,5 km/h pour les confirmés. Cela n'empêche évidemment absolument pas les débutants de s'y adonner.

S'aider d'une application

Votre smartphone ne vous aura jamais autant servi : «Utiliser une application comme un podomètre est un excellent moyen pour faire des kilomètres. On peut en effet se fixer des challenges en rentrant du travail à pied, en descendant deux arrêts de métro avant d'arriver chez soi, ou en marchant plus vite pour diminuer la durée d'un trajet», souligne Cécile Bertin. Concernant le support, bracelet, montre, applications de smartphone, tous se valent. L'essentiel étant de tenter d'effectuer 10.000 pas par jour, soit une bonne heure de marche active, afin de se motiver et de ne pas rester sédentaire.

6 astuces pour rendre la marche aussi efficace qu'un footing

Des mini haltères sur les jambes

Grâce au poids qu'ils exercent, «les haltères représentent un excellent moyen de se muscler tout en marchant. Le mieux est d'en acheter des petits qui s'accrochent sur les jambes (au niveau des chevilles par exemple), car ceux-ci sont plus discrets que ceux pour les bras, et plus pratiques à enfiler en dessous d'un jean», préconise Cécile Bertin.

Incluez des passages avec des escaliers ou des montées

Bon à savoir : La professionnelle conseille également de s'équiper de baskets de marche, car celles-ci sont plus légères que les baskets de running et donc plus faciles à emporter dans son sac. Mais elles permettent aussi d'amortir les chocs et de prévenir certains problèmes d'articulations.

Accentuer le mouvement des bras

Les bras jouent un rôle essentiel lors de la marche active, et l'on aurait trop souvent tendance à les oublier : «Il faut absolument faire participer ses bras et accentuer le mouvement de ces derniers même si cela est un peu caricatural», assure Cécile Bertin. Autrement dit, dès que vous enfilez vos baskets à la sortie du bureau, tenez-vous droite, rentrez votre ventre et serrez-les abdos, et effectuez ce fameux mouvement de «balancier» avec vos bras. L'intérêt ? En plus de faciliter le mouvement de la marche et de vous faire accélérer, vous vous gainerez davantage et musclerez le haut du corps.

Varier les parcours

Inutile d'habiter près d'une plage ou d'une forêt, vous pouvez tout à fait varier vos séances de marche en ville : «Il ne faut pas hésiter à se challenger en cherchant des parcours avec différents dénivelés. N'hésitez pas à inclure des passages avec des escaliers, des montées et des descentes, afin de faire travailler votre activité cardiaque», recommande Cécile Bertin. Si vous le pouvez, optez de temps en temps pour une marche dans les bois ou - pour les chanceux - sur une plage. Vous vous obligerez à fournir plus d'efforts et vous augmenterez l'efficacité de la séance.

S'équiper de bâtons durant le week-end

Les bâtons de marche participent amplement à l'efficacité de votre balade champêtre : «La marche active est un sport cardio. Autrement dit, elle permet à la fois d'améliorer la capacité cardiaque et l'endurance, mais aussi de brûler les graisses. Les bâtons sont directement impliqués dans la dépense calorique du haut du corps grâce à leur pouvoir de balancier», informe Cécile Bertin. Attention à bien les choisir en fonction de sa taille, en veillant à prendre des mesures précises par rapport à la longueur de vos bras, rappelle l'experte. Sinon vous n'effectuerez pas un mouvement de balancier droit. Demandez toujours l'avis d'un professionnel.

(1)Cécile Bertin est la créatrice du blog Run, fit & fun et auteure de Le Running au féminin, 6€, Éd. Leduc.

Six protocoles qui marchent pour affiner, lisser et faire dégonfler les jambes

Musclées, fuselées, bronzées : les gambettes vont se dévoiler tout l'été. Des menus anti-gonflette aux sports les plus ciblés, nos protocoles qui marchent vraiment pour les embellir.

Le Figaro

Mysticisme, rejet de la science, «écolos radicaux» : dans le secret du village d'Éourres, la «petite Mecque du mouvement New Age»

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VILLAGES SOUS EMPRISE (1/4) - Les habitants de cette commune des Hautes-Alpes cultivent une utopie écologiste aux frontières du sectarisme.

Etienne Jacob

Envoyé spécial à Éourres,

«C'est pour parler des sectes ?» Julien* a repéré à 10 kilomètres notre allure de journaliste. Ce quadragénaire, père de famille, ne savait pas quoi faire entre midi et deux, eh bien nous voilà. Il nous reçoit dans sa chaise longue plantée sur sa terrasse en bois au milieu des arbres. Sa maison, encore en construction, réussit l'exploit d'être excentrée du petit village d'Éourres (Hautes-Alpes), lui-même déjà à l'écart de toute civilisation. Ici, le Samu met une heure à venir. La gare et le supermarché les plus proches sont à 45 minutes en voiture.

À l'heure des interminables remontrances de son camp sur l'empreinte carbone, c'est pourtant ici qu'a décidé de s'implanter notre interlocuteur, militant LFI engagé, bénéficiaire du RSA depuis quelques mois. Originaire des Yvelines, cet utopiste, «pas en phase» avec «notre société», voulait vivre dans un milieu «alternatif». Il a trouvé chaussure à son pied avec cette microcommunauté rurale et agricole, perchée à 1100 mètres d'altitude, au cœur du verdoyant massif des Baronnies provençales.

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Dans cette localité soupçonnée de dérives sectaires, 140 âmes tentent de construire ce que certains appellent «l'harmonie», loin du «monde et de ses turbulences». Avec un totem: la cohabitation de «toutes les nuances de la gauche et l'écologie radicale», dans un village où 91% des habitants ont voté Mélenchon au premier tour de la présidentielle. Mais le projet n'est pas politique. Il est avant tout spirituel. «C'est la petite Mecque du mouvement New Age», atteste Didier Pachoud, président du Groupe d'étude des mouvements de pensée en vue de la protection de l'individu (GEMPPI). Anthroposophie, croyances mystiques menant au rejet de la science... Cette communauté forme un millefeuille idéologique préoccupant, sous prétexte d'amour de la «nature» et de la recherche du «mieux-être». Le Figaro a rencontré les gardiens de ce mystérieux temple de l'ésotérisme.

Panorama de la «gauche spiritualiste»

Les ruelles étriquées et pentues sont le cœur d'Éourres. Leur nom est inscrit sur des panneaux de bois creusés, matériau dont l'exploitation «raisonnée», façon «cueillette», fait la fierté de la commune. On arpente les chemins de graviers, pour aller à la rencontre de Robert*, un ancien du village. Anarchiste libertaire, la langue bien pendue, des tatouages émoussés témoins de luttes passées, l'octogénaire se remémore l'achat de sa maison, il y a plusieurs dizaines d'années.

Le contexte est le suivant : en 1975, alors que le village se meurt, un groupe de néoruraux, tendance New Age, débarque. Ces amoureux de la nature veulent y construire une communauté agricole autosuffisante, «Terre Nouvelle», véritable mode post mai-68. Ces «jeunes idéalistes», comme les qualifie la commune sur son site, piochent leurs idées dans les écrits de l'occultiste autrichien Rudolf Steiner. Il est l'auteur, au début du XXe siècle, d'une vingtaine d'ouvrages au fort accent ésotérique dans les domaines philosophiques, agricoles ou du bien-être. Ce touche-à-tout, aussi architecte, agronome et même politicien, est le créateur de l'anthroposophie, courant censé «mener le spirituel qui est dans l'être humain vers le spirituel qui est dans l'univers».

C'est la petite Mecque du mouvement New Age

Robert voulait donc acheter une maison à Éourres. «Le maire d'alors s'est rendu jusque chez moi, en Haute-Provence, pour voir si j'étais “compatible” avec la commune», se remémore-t-il. Compatible, c’est-à-dire en phase avec les idées de Rudolf Steiner. Notre interlocuteur se souvient des questions insistantes de l'élu lors de sa visite chez lui, et lors de celle de la maison. Robert a «lu» les écrits du penseur, sans pour autant les suivre ou les appliquer. Mais son métier dans un domaine ésotérique, son côté anarchiste et son retour d'un voyage en Inde, pays de la spiritualité par excellence, ont suffi pour convaincre l'élu de le laisser acquérir la bâtisse.

L'octogénaire l'affirme: «Ici, tout le monde a lu ou essayé Steiner. Pour moi, ce sont des foutaises». Aujourd'hui, toutes les mouvances de «gauche spiritualiste» essaiment à Éourres, témoigne-t-il. Pas uniquement les anthroposophes. Même si l'ombre du philosophe plane lourdement dans toutes les strates du village. «Ils sont partout, à bas bruit. Sans s'en réclamer. Et toutes les franges de l'écologie radicale sont représentées», souligne une habitante depuis moins de trois ans.

Écoles Steiner

À Éourres, Steiner déteint d'abord dans le domaine éducatif. Les parents revendiquent le droit de faire grandir leurs chers enfants dans un environnement privilégié, loin du système de l'Éducation nationale, que la plupart jugent «punitif», «trop formaté», et «peu respectueux de ce que sont les élèves». Dans les années 70, les néoruraux ont eu l'idée de créer une école au village, basée sur les préceptes du penseur autrichien. Lequel a décrété que la croissance d'un enfant était basée sur le surnaturel. Que ses pulsions, émotions ou sentiments sont bâtis sur des forces «astrales». Il prônait ainsi une pédagogie axée sur l'individu, en stricte opposition à l'école républicaine: pas de notation durant les premières années, un apprentissage des travaux manuels (dessin, couture, etc), des rituels proches de la nature. Si le modèle a essaimé en Europe de l'Ouest et du Nord, il peine à imprimer en France, avec une vingtaine d'établissements seulement.

Il était interdit de mettre des lignes sur les cahiers, il fallait découper les angles des feuilles. Le feutre noir, symbole négatif, était prohibé

Pire, les écoles Steiner sont même parfois accusées de dérives sectaires. La Miviludes surveille de près tout ce qui touche à l'anthroposophie, même si l'ex-ministre de la Citoyenneté et désormais secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale et solidaire, Marlène Schiappa, s'est révélée proche de ce milieu. Juste avant la rentrée 2021, un établissement de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) a par exemple été fermé. On y enseignait de «grands mythes fondateurs» au lieu de l'histoire-géographie. À Éourres, dans les années 80, c'était la même chose. De la «mythologie» plutôt que l'histoire de France, se souvient une habitante. Et des pratiques qui posent question: «Il était interdit de mettre des lignes sur les cahiers, il fallait découper les angles des feuilles. Le feutre noir, symbole négatif, était prohibé», liste-t-elle.

Rituels à la bougie

Dans la pédagogie Steiner, apprendre à son enfant à lire avant 7 ans n'est pas une priorité. L'enseignante du village a, il y a quelques années, été rappelée à l'ordre par l'Éducation nationale, le ministère ayant constaté un retard d'apprentissage chez certains élèves. Désormais, le système éducatif d'Éourres - composé d'une micro-crèche et d'une école primaire - ne se revendique plus Steiner. Mais pioche dans «toutes les pédagogies alternatives» : Freynet, Montessori... Au jardin d'enfants, des rituels à la bougie toutes fenêtres fermées, typiques de la pédagogie anthroposophique, ont bien toujours lieu, notamment pour fêter l'Avent. «C'est mignon comme tout, il n'y a rien de sectaire», relativise la maire depuis 2020, Nathalie de Bruyne. Sur le site internet de la commune, une offre d'emploi est disponible à la micro-crèche. On y souhaite une «expérience» et un «intérêt pour les pédagogies actives (Waldorf-Steiner, Montessori, Freinet, CNV …)».

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Quant à l'ex-professeur, elle garderait une forte influence sur la pédagogie enseignée, en tant qu'adjointe à l'Éducation. Tout comme l'ancienne maire, Caroline Yaffé, anthroposophe «assumée», selon plusieurs témoins. Elle est l'une des rares du groupe Terre Nouvelle à être encore sur place, à la tête d'une ferme, le Hameau des Damias. «Le problème, au niveau d'une commune, c'est que lorsque la mairie est mêlée dans ces mouvances, elle a un pouvoir facilitateur important, en termes de subventions notamment», note Didier Pachoud. Sans oublier les parents eux-mêmes, toujours demandeurs de ce mode d'éducation hors les murs.

Lorsque à la fin des années 2000, l'enseignante a été contrainte de revenir à une école plus laïque, les parents ont placé leurs enfants dans les villages voisins. «Encore aujourd'hui, les gens viennent ici pour la pédagogie enseignée», certifie une habitante. «Ils viennent vivre l'“expérience Éourres” et quand leurs enfants doivent aller au collège, à plus d'une heure de route, ils se cassent». C'est le cas de Daniella, jeune femme d'origine italienne. Elle loge depuis six mois dans un des neuf logements sociaux du village: «Les écoles Steiner sont trop chères. Ce n'est pas le cas ici. C'est une école de la vie, proche de la nature, qui préserve le vivant», confie-t-elle au Figaro. Seulement, l'école n'étant plus sous l'égide de la fédération Steiner, certains la trouvent «trop laïque». Un couple projetterait même de créer une nouvelle école afin d'y enseigner du «Steiner pur et dur».

«Forces cosmiques» en biodynamie

Se croisant dans les venelles d'Éourres, on se salue et se tutoie. On se réunit sur la place principale, plusieurs fois par an, pour fêter les saisons, coutume ancrée dans la pédagogie anthroposophique. On se retrouve près du Biocoop, le seul commerce du village, entre 15 et 19 heures pour y parler «karma» et «bonnes ondes». Dans l'établissement, on trouve du vin fait en biodynamie, une méthode pour cultiver les vignes inventée par... Rudolf Steiner. Ces principes ont été édictés par le philosophe lors de «cours aux agriculteurs» donnés en 1924, un an avant sa mort. Il y évoquait, pêle-mêle, la croyance en des «forces cosmiques», l'influence de la lune, des planètes et du zodiaque sur la croissance des plantes ou encore l'existence d'êtres surnaturels invisibles comme les gnomes, les ondines ou encore esprits de l'air et du feu. En résumé, une façon de faire le vin reposant plus sur la magie que la science, Steiner n'ayant eu aucune formation agricole ni contact avec le monde paysan. «Cela n'empêche pas que le vin soit bon», réfute un client du magasin. Car, en effet, les viticulteurs du coin prennent soin de leurs plans comme personnes et les vins sont souvent bios, avant d'être biodynamiques.

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Il n'empêche : la prépondérance de cette technique pseudoscientifique témoigne de l'influence de l'anthroposophie sur cette microcommunauté isolée. Nous recevant dans les petits locaux communaux, la maire Nathalie de Bruyne nous confie faire elle-même son vin. Et si cette dame à l'indéniable franc-parler ne se réclame pas anthroposophe - elle dit ne pas connaître ce terme -, elle admet le cultiver, sans surprise, en biodynamie. Pourquoi donc, si ce n'est par conviction? «Des gens de la région m'ont dit que ça fonctionnait, c'est du bouche-à-oreille», répond-elle. «Oui, on observe le cycle de la Lune», reconnaît-elle.

Pas question, en revanche, de mettre de la bouse de vache dans une corne, l'enterrer et la laisser fermenter pendant tout un hiver avant d'être diluée et pulvérisée sur les champs, comme le recommande le «toutologue» autrichien. «J'ai fait un stage pour tester ça, mais c'est trop cher», admet l'élue, pour qui ces méthodes sont plus des «recettes de grand-mère» que l'œuvre d'adeptes de Steiner. Michel Onfray disait, en 2019: «L'anthroposophie dont procède la biodynamie (...) relève de cette pensée magique… Le déraisonnable et l'irrationnel tout autant que la pensée magique sont les signatures des temps nihilistes». Inutile de préciser que dans la - très charmante - bibliothèque associative du village, on trouve sans trop chercher le parfait manuel pour concocter sa boisson en biodynamie. À côté des manuels vantant les bienfaits du «retour à la terre», le mal de l'individualisme, la lutte des classes et le bonheur d'avoir une vie spirituelle épanouie. Plus que jamais, l'ombre de Steiner plane sur Éourres.

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Le Figaro

États-Unis : une invasion d'escargots géants dangereux provoque la mise en quarantaine d'une partie de la Floride

Clara Hidalgo

Envahissants et voraces, ces escargots géants venus d'Afrique représentent une menace pour la santé humaine ainsi que pour les cultures agricoles. Une opération d'éradication chimique a été lancée pour mettre fin à l'invasion.

Une population croissante d'escargots géants d'Afrique a été découverte dans le comté de Pasco, au nord de Tampa, en Floride (États-Unis). La présence de ces spécimens dangereux, dont le premier avait été trouvé par un jardinier le 23 juin dernier, a provoqué la mise en quarantaine d'une partie de la ville de New Port Richey, le 25 juin.

La présence de cet envahissant gastéropode a été confirmée par le Département de l'agriculture et des services aux consommateurs de Floride (FDACS). «Nous enquêtons actuellement sur l'espèce afin de déterminer le nombre d'escargots dans le comté de Pasco», a déclaré à CNN Christina Chitty, directrice de l'information publique du FDACS. Une opération d'éradication chimique par pesticide métaldéhyde a aussitôt été lancée pour traiter le sol. D'après le FDACS, l'opération durera trois ans pour être totalement efficace.

Une menace pour les cultures

Originaire d'Afrique de l'Est, cette race d'escargot est considérée comme «l'une des cent espèces les plus envahissantes sur la planète» , selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Elle représente une importante menace pour les zones naturelles et les cultures agricoles, puisqu'elle se nourrit d'au moins 500 types de plantes différentes. Une fois adulte, l'escargot géant peut mesurer jusqu'à 20 cm de long et 18 cm de diamètre. Ces mollusques peuvent produire 2500 œufs par an, ce qui rend leur population difficile à éradiquer.

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Lorsqu'il ne trouve pas assez de calcium dans le sol pour sa coquille, l'animal s'attaque au stuc et à la peinture des maisons, laissant derrière lui une traînée d'excréments. Pour Christina Chitty, sa présence est le résultat du commerce illégal d'animaux. «Certains propriétaires exotiques gardent toujours les parasites envahissants», raconte-t-elle. Aux États-Unis, il est interdit de posséder des escargots terrestres géants comme des animaux de compagnie.

Dangereux pour la santé humaine

Ces gastéropodes sont surtout dangereux pour la santé humaine, car porteurs «d'un parasite appelé ver pulmonaire du rat» capable de transmettre la méningite à l'homme, explique Christina Chitty à CNN. C'est pourquoi le FDACS a décrété une quarantaine et une interdiction de toucher l'animal sans gants. Une alerte, tournée sur le ton de l'humour, a été postée sur les réseaux sociaux par l'institution pour prévenir des dangers.

Ce n'est pas la première fois que les Américains sont confrontés à ce problème de propagation d'escargots géants. Le FDACS recense deux invasions en Floride. La première apparition de ce ravageur date de 1969, lorsqu'un enfant avait ramené à sa grand-mère trois de ces créatures d'Hawaï. Une fois relâchées dans le jardin, elles s'étaient reproduites et avaient infesté toute la région. L'invasion avait été contrôlée seulement au bout de dix ans.

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Plus récemment, en 2011, cette espèce avait été repérée dans le comté de Miami-Dade. L'État de Floride avait traité les sols jusqu'en 2021, une opération qui avait coûté près de 24 millions de dollars.

Covid-19 : 161.265 nouveaux cas en 24 heures, 86 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Un duo d’orques tueurs de requins blancs

RÉCIT - Le déclin des squales dans la région du Cap en Afrique du Sud semble lié à des attaques de mammifères marins.

Le «mégafeu» de Bordezac dans les Cévennes fixé, plus de 650 hectares détruits

Attisées par une forte chaleur et des rafales de vent, les flammes se sont emparées du massif dans le nord du Gard. Une cinquantaine de départs de feu ont été recensés en 48h par les centaines de pompiers déployés.

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France24 - Monde

Face à l’excès de touristes, les sites naturels français se rebiffent

Publié le : 10/07/2022 - 12:55Modifié le : 10/07/2022 - 20:35

Bahar MAKOOI Suivre

Plusieurs sites naturels français surfréquentés ont tiré la sonnette d’alarme. Dans les Calanques à Marseille et en Corse, l’accès aux touristes est désormais limité afin de lutter contre l’érosion. D’autres villages touristiques, qui s’estiment victimes du tourisme de masse, veulent repenser la gestion des flux de visiteurs. 

La falaise d’Étretat en Normandie peut-elle supporter son million de visiteurs par an ? C’est la question que se pose Shaï-Hanah Mallet-Bitton, militante de l’association Étretat demain, alors même que la France entame la grande saison touristique des vacances d’été. "Chaque année, c’est de pire en pire, et ça va tellement vite. Je n’ai que 28 ans et j’ai déjà eu l’occasion de me rendre compte de cette dégradation", se désole la juriste qui a passé une partie de son enfance dans ce village normand de 1 400 habitants.  

Des poubelles qui débordent, des sentiers naturels creusés tant ils ont été piétinés, des éboulements plus fréquents, des plages vidées de leurs galets à hauteur de 400 kg certains jours. D’après Jean-Baptiste Renié, conseiller municipal et élu de l’opposition, la station d’épuration de la ville, qui "n'est pas calibrée pour recevoir 5 000 à 6 000 visiteurs par jour en plus des habitants", est mise à mal. Elle a dû être arrêtée l'an dernier pour une maintenance "causée par sa surexploitation".  

"Après chaque grand week-end, une fois les touristes repartis, la ville est extrêmement sale. Quand on passe sur les falaises, on retrouve des papiers, des masques et des mégots", a constaté Shaï-Hanah Mallet-Bitton.

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"Nous avons besoin du tourisme mais il faut trouver un équilibre. Les touristes en seront les premiers bénéficiaires. Nombre d’entre eux repartent en colère après avoir tourné plusieurs heures en voiture sans pouvoir se garer, ni manger ou trouver des sanitaires, faute d’infrastructures. Ce tourisme de masse ne satisfait personne."

Une régulation "salutaire"

En raison de leur surfréquentation, plusieurs sites naturels français en sont venus à imposer des créneaux de réservation obligatoire pour les touristes. Ainsi, le parc national des Calanques à Marseille a décidé de limiter à 400 personnes par jour la fréquentation des calanques de Sugiton et des Pierres Tombées, deux sites fragilisés par une érosion des sols due au passage de plusieurs milliers de visiteurs quotidiens en été. En Corse, trois sites touristiques emblématiques (les îles Lavezzi, les Aiguilles de Bavella et la vallée de Restonica) ont eux aussi adopté des quotas depuis le début du mois de juillet. 

Pour Julien Buot, directeur de l'association Agir pour un tourisme responsable regroupant des voyagistes engagés dans une démarche écologique, ce phénomène de régulation est "salutaire". "Il y a une prise de conscience des élus locaux et des acteurs du tourisme à tous les niveaux : il ne faut pas attendre que ça dégénère. L’idée est de s’y prendre suffisamment tôt pour ne pas en arriver à une interdiction totale des sites", estime-t-il. Et le professionnel du tourisme de lister de nouvelles pratiques pour mieux répartir les flux de visite, comme en Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca), où la région s’est associée à l’application Waze pour proposer aux usagers de revenir se balader sur les sites les plus fréquentés à des heures tardives. Une initiative également adoptée au Mont-Saint-Michel en Normandie, classé au patrimoine mondial de l’Unesco et objet de plus de 600 000 visites en 2021. Waze indique si le site est saturé et propose d'autres lieux touristiques notables aux alentours.  

Avec la crise du Covid-19, de nombreux Français ont troqué les vacances à l’étranger pour des destinations françaises. "Certains se sont improvisés micro-aventuriers, mais ils n’avaient pas l’habitude de se rendre sur des sites naturels et ces lieux n’étaient pas préparés à accueillir tant de monde." Pris d’assaut depuis la pandémie, le parc naturel de la Chartreuse dans les Alpes notamment, a dû interdire les bivouacs l’été dernier. "Si trop de randonneurs plantent leurs tentes et allument des feux, cela perturbe le milieu naturel : la faune, la flore mais aussi les habitants", poursuit Julien Buot. 

Instagram bouleverse le tourisme des sites naturels  

Autre phénomène nouveau ces dernières années, Instagram est venu bouleverser le jeu touristique. "Entre le moment où l’Unesco classait un site et le moment où les touristes débarquaient, cela pouvait prendre plusieurs années. Nous avions le temps de nous préparer. Aujourd’hui, il suffit qu’un influenceur poste une photo d’un lieu insolite et, en quelques semaines, voire quelques jours, le site sera visité par des centaines de personnes".  

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L’importance des réseaux sociaux dans ce phénomène de surfréquentation touristique n’est pas étranger à Shaï-Hanah Mallet-Bitton, qui voit de nombreux visiteurs se prendre en selfie au bord des falaises d’Étretat pour poster leur cliché. "ll faudra envisager de baliser les sentiers car un vrai problème de sécurité se pose." Deux femmes sont mortes cette année après avoir chuter dans le vide au moment de prendre la pose

Mieux baliser les sentiers, retravailler la signalétique, accentuer le ramassage des ordures… tout cela a un coût que la commune a du mal à supporter. Aussi, le conseiller municipal Jean-Baptiste Renié se réjouit de la labellisation prochaine des falaise d’Étretat au titre de "Grand site de France". "Cela va nous permettre de sanctuariser toute une zone, d’obtenir des financements pour préserver le site et de mieux organiser les flux touristiques." 

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France24 - Monde

Africa Rugby Cup : la Namibie se qualifie pour la Coupe du monde 2023 et défiera la France

Publié le : 10/07/2022 - 22:48

Olivier BRAS

Les Bleus connaissent désormais tous les adversaires qu'ils affronteront lors de la première phase de la Coupe du monde 2023. En gagnant largement, dimanche, la finale de l'African Rugby Cup face au Kenya (36-0), la Namibie a remporté le titre africain et décroché sa qualification pour la compétition qui sera organisée sur le sol français. Elle évoluera dans la poule A avec la France, la Nouvelle-Zélande, l'Uruguay et l'Italie, qui sera son premier rival.  

Grande favorite du tournoi de qualifications africaines, la Namibie s'est logiquement qualifiée pour le Mondial-2023 de rugby, où elle retrouvera notamment en poules la Nouvelle-Zélande et la France, en battant en finale le Kenya 36-0, dimanche 10 juillet, à Aix-en-Provence. 

La Namibie a déjà participé aux six dernières éditions de la Coupe du monde (1999, 2003, 2007, 2011, 2015 et 2019) et cette nouvelle qualification confirme son statut de deuxième nation africaine derrière sa voisine l'Afrique du Sud, championne du monde en titre.

Lors du Mondial-2023 (8 septembre - 21 octobre), Les "Welwitschias" namibiens, classés au 24e rang mondial et entraînés depuis l'an dernier par le Sud-Africain Allister Coetzee, seront versés dans la poule A. Ils y affronteront la Nouvelle-Zélande, triple championne du monde, la France, pays-hôte, l'Italie et l'Uruguay.

"C'est un grand honneur, nous sommes très heureux d'aller à la Coupe du monde. On a beaucoup travaillé pour gagner ce droit. On a fait quelques erreurs au début, mais on a respecté notre plan de jeu et ça a bien fonctionné", a expliqué après le match contre le Kenya l'arrière Divan Rossouw.

"On savait que le Kenya était toujours dur à jouer. Ça a été un bel affrontement et on a tout donné. Quel honneur d'aller en Coupe du monde !", s'est de son côté réjoui le centre et capitaine Johan Deysel, qui évolue dans le championnat professionnel français sous les couleurs de Colomiers en Pro D2.

Une dernière chance de qualification pour le Kenya

Après avoir nettement dominé le Burkina Faso (71-5) en quart de finale puis le Zimbabwe un peu plus difficilement en demi-finale (34-19), la Namibie a très logiquement dominé le Kenya, dimanche, à Aix-en-Provence.

Infiniment plus complets, les hommes d'Allister Coetzee, ancien entraîneur des Springboks, ont marqué quatre essais, les trois premiers par le troisième ligne Wian Conradie et le dernier par Johan Deysel. Ils y ont ajouté quatre pénalités. Sans solution, le Kenya n'est même pas parvenu à sauver l'honneur.

Les "Simbas" kényans gardent toutefois une dernière chance de se qualifier pour la Coupe du monde, via un tournoi de repêchage en novembre réunissant trois autres équipes : le Portugal, ainsi que les finalistes malheureux du barrage "Amériques 2" (Chili ou États-Unis) et du barrage Asie/Pacifique (Tonga ou Hong Kong). 

Avant la finale de la Rugby African Cup entre la Namibie et le Kenya, l'Algérie avait brillamment conclu son beau tournoi qualificatif en battant le Zimbabwe 20-12 dans le match pour obtenir la troisième place. En demi-finale, l'Algérie n'avait perdu que de trois points contre le Kenya (33-36).

3 ème place continentale...aux portes de @RugbyWorldCupFR https://t.co/COzMjWcv9q

July 10, 2022

 

Les matches de classement disputés le 10 juillet à Aix-en-Provence :

Sénégal - Burkina Faso : 44-20

Ouganda - Côte d'Ivoire : 18 - 17

Algérie - Zimbabwe : 20 - 12

Namibie - Kenya : 36 - 0

Le classement final :

1. Namibie

2. Kenya

3. Algérie

4. Zimbabwe

5. Ouganda

6. Côte d'Ivoire

7. Sénégal

8. Burkina Faso

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Rugby Africa Cup : la Namibie domine largement le Burkina Faso et se qualifie en demi-finale

Compte-rendu

Africa Rugby Cup : la Namibie rejoint le Kenya en finale

RUGBY AFRICA CUP

Rugby : pour l’Afrique, la route de la Coupe du monde 2023 passe par la Provence

France24 - Monde

"Uber Files" : "Des méthodes brutales pour imposer le fait accompli"

Publié le : 11/07/2022 - 08:37

Hélène FRADE

À la Une de la presse lundi : les "Uber files", des révélations du Consortium international des journalistes d’investigation, sur les pratiques du groupe américain Uber ; la motion de défiance déposée aujourd’hui par les députés de la Nupes contre le gouvernement d’Élisabeth Borne ; et du sport "made in UK".

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook

À la Une de la presse, lundi 11 juillet, les "Uber files", des révélations du Consortium international des journalistes d’investigation sur les pratiques du groupe américain Uber.

Des méthodes brutales pour s’implanter coûte que coûte, partout dans le monde : les quelque 120 000 documents, datant de 2013 à 2017, et transmis par une source anonyme au Guardian ainsi qu’à plusieurs médias internationaux, montrent comment les dirigeants d’Uber ont non seulement violé délibérément la loi mais aussi semé le désordre, pour s’imposer par le fait accompli, pour imposer "un état de fait à l’État de droit", pour reprendre les mots d’un ancien député français.

Guardian front page, Monday 11 July 2022 - The Uber files: Leak reveals secret lobbying operation to conquer the world pic.twitter.com/04oRUBjgjb

July 10, 2022

Une stratégie dont témoigne, par exemple, un document interne de 2016. À l’époque, des manifestations de taxis en Europe débouchent sur des violences contre des chauffeurs et des clients d’Uber et ce communiqué recommande, justement, que l’entreprise se saisisse de ces débordements pour "mettre une pression supplémentaire sur les décideurs politiques". Ce serait "très efficace d’avoir des photos de violence à Barcelone cette semaine, et d’autres incidents", préconise son auteur Mark MacGann, le lobbyiste en chef pour la zone Europe, à la veille d’une rencontre avec un cadre de la Commission européenne. Des pratiques dont Uber soutient qu’elles n’ont plus cours : "Nous n'avons pas fait et ne ferons pas d'excuses pour des comportements du passé. qui ne sont clairement pas alignés avec nos valeurs actuelles", a réagi l’actuelle responsable des Affaires publiques d'Uber.

Les révélations de l’ICIJ font également état de pressions d’Uber sur plusieurs dirigeants, de Joe Biden à Olaf Scholz, en passant par Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie. Le Monde rappelle que "l’actuel président de la République n’a jamais caché sa sympathie pour Uber et son modèle", lui qui déclarait en 2016 qu’il n’allait pas interdire Uber, parce que "ce serait renvoyer (les jeunes de banlieue sans qualifications) vendre de la drogue à Stains"en Seine-Saint-Denis, en banlieue parisienne. Mais selon le journal, le futur chef de l’État serait allé bien au-delà de simples déclarations de soutien, les "Uber Files" montrant "à quel point Emmanuel Macron a été, à Bercy, plus qu’un soutien, quasiment un partenaire". Il est décrit comme "un ministre qui (aurait suggéré) à Uber de transmettre des amendements 'clés en main' à des députés amis", que l’entreprise n’aurait pas hésité "à solliciter lors de perquisition dans ses locaux", et qui se serait "presque excusé de l’entrée en vigueur, en 2014, de la loi Thévenoud" – sur les droits et les devoirs des taxis et des VTC.

« Uber Files » : révélations sur le « deal » secret entre Uber et Emmanuel Macron à Bercy https://t.co/GBPsLwLpe7

July 10, 2022

Emmanuel Macron, dont le gouvernement affronte lundi une motion de censure – qui n’a toutefois aucune chance d’aboutir. Dans ce cas, pourquoi les députés de la Nupes, l’alliance de la gauche, ont-ils déposé cette motion de défiance ? Libération évoque un acte avant tout symbolique, "une réponse du berger à la bergère, après le refus de la Première ministre (Élisabeth Borne) de soumettre son discours de politique générale à un vote de confiance". Selon Libé, il s’agirait aussi, pour la Nupes, de "se poser en première force d’opposition, tout en tentant de consolider une union toujours précaire".

Au Royaume-Uni, les candidats se bousculent pour prendre la place de Boris Johnson à Downing Street à la fin de l’été. D’après The Independent, onze prétendants sont déjà entrés dans la course, la dernière en date étant la cheffe de la diplomatie, Liz Truss, qui cherchera certainement à voler à l’ex-ministre des Finances, Rishi Sunak, son statut de favori. Les candidats à la succession de "BoJo" ont déjà commencé à s’écharper, sur des sujets aussi variés que le Brexit, les réductions d’impôts et les droits des personnages transgenres – une compétition qui laisse sceptique Morten Morland, dont le dessin pour The Times montre Rishi Sunak faisant son entrée sur un court de tennis. L’ex-ministre de la santé Jeremy Hunt et tous ses rivaux lui emboîtent le pas, sans que l’on sache encore lequel d’entre eux disputera la finale dont l’affiche opposera "l’odieux glandeur" au "fou irresponsable".

Monday’s ⁦@thetimes⁩ cartoon https://t.co/YBj7Kro3Zj pic.twitter.com/osvbErQaHd

July 10, 2022

On ne se quitte pas là-dessus. À la rubrique tennis britannique, toujours, quoique dans une tout autre catégorie. The Independent revient sur le nouveau "sacre", dimanche, de Novak Djokovic, à Wimbledon, le septième titre décroché par le Serbe sur le gazon londonien, face à l’Australien Nick Kyrgios. Bravo à Djoko et bravo aussi également aux Bleues, qui ont réussi leur entrée dans l’Euro féminin, en battant les Italiennes (5-1). Cette victoire permet aux Françaises de prendre la tête de leur groupe. Prochain rendez-vous pour les Tricolores jeudi prochain, face à la Belgique.

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7 h 20 et 9 h 20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.

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France24 - Monde

Tournée de Joe Biden au Moyen-Orient : une opportunité pour la paix ?

Publié le : 11/07/2022 - 12:06

Aziza NAIT SIBAHA Suivre

Joe Biden se rend au Moyen-Orient, du 13 au 16 juillet, pour une tournée en Israël, en Cisjordanie puis en Arabie saoudite. Il va rencontrer le Premier ministre israélien Naftali Bennett  ainsi que le président palestinien Mahmoud Abbas et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Il s'agit de la première visite du président américain dans la région depuis son élection.

Une émission préparée par Aziza Nait Sibaha, Mohamed Chenteur, Lamia Maniar et Jessica Fahed.

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Le Figaro

Euro féminin : la tonitruante entrée en matière de la France

Teddy Vadeevaloo

Pour son premier match de l'Euro 2022, l'équipe de France a surclassé l'Italie, signant notamment une première période de haut niveau (5-1).

C'est ce que l'on appelle une entame parfaite. Les Bleues sont parfaitement entrées dans cet Euro en Angleterre et ont fait preuve de beaucoup d'audace et de détermination pour disposer d'une Italie bien décevante (5-1). Pourtant, c'est bien la Squadra Azzura qui s'est montrée la première dangereuse par Bonansea, qui a vu son tir repoussé par sa partenaire à la Juve Pauline Peyraud-Magnin (4e). Mais les Bleues ont ensuite été opportunistes et redoutables dans le sillage d'une Geyoro en état de… grâce ! Grâce à un triplé (9e, 40e, 45e) mais aussi une activité débordante, la milieu du PSG a été le symbole de ces Bleues sur un nuage où tout réussissait.

Une seconde période (logiquement) moins aboutieCar Marie-Antoinette Katoto (2-0, 12e), la meilleure buteuse de la D1 Arkema en 2021/22, et Delphine Cascarino, d'une frappe puissante (3-0, 38e), ont également participé à la fête au cœur d'un premier acte au presque-parfait. Il y a eu forcément un peu de relâchement après la pause et une réduction de l'écart signée Piemonte (5-1, 76e) mais l'Italie est globalement passée à côté de son premier rendez-vous de l'Euro à l'image de sa capitaine Sara Gama, dépassée de bout en bout. Ce n'est donc pas le cas de la France, entrée dans cette compétition avec la faim des grandes équipes. Le prochain rendez-vous contre la Belgique ce jeudi, jour de fête nationale, promet déjà.

À VOIR AUSSI – Tous les buts des Bleues en match amical face au Vietnam le 1er juillet dernier (7-0)

Magistrale Geyoro, triste Italie... Nos Tops et Flops après le premier match des Bleues à l'Euro

Après le net succès des Bleues face aux Italiennes à l'Euro, découvrez ce qui a retenu l'attention de la rédaction.

France24 - Monde

Burkina Faso : rencontre entre ex-présidents du pays, Damiba appelle à la cohésion

Publié le : 08/07/2022 - 23:20

Fatimata WANE Suivre

Seulement deux des cinq anciens présidents du Burkina Faso ont participé vendredi à une rencontre à l'invitation de Paul-Henri Sandaogo Damiba, président de la transition. Roch Marc Christian Kaboré - l'unique président élu, renversé par les putschistes qui ont porté au pouvoir le lieutenant-colonel Damiba - ne s'est pas rendu à cette réunion. Isaac Zida et Michel Kafando étaient aussi absents. Blaise Compaoré, arrivé la veille à Ouagadougou, était, lui, bien présent, tout comme Jean-Bapstiste Ouédraogo.

Les musulmans du monde entier célèbreront ce week-end l'Aïd el-Kébir, aussi appelé Tabaski en Afrique de l'Ouest. Le prix des bêtes s’envole sur place à cause de l’inflation. La coutume voulant que le chef de famille sacrifie un mouton est devenue une véritable gageure. Le reportage à Dakar de Sam Bradpiece et Elimane Ndao.

La joueuse de tennis tunisienne, Ons Jabeur disputera, samedi 9 juillet, sa première finale de Grand Chelem sur le court central de Wimbledon où elle affrontera la Kazakh Elena Rybakina. À 27 ans, elle est la première joueuse africaine et arabe à parvenir en finale ''un tournoi majeur de tennis. Le continent, et surtout la Tunisie, rêve d’une victoire de celle qui est surnommée la "ministre du bonheur".

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : la bataille pour le Donbass

Publié le : 08/07/2022 - 11:38Modifié le : 08/07/2022 - 11:53

Gwendoline DEBONO

La bataille du Donbass est au coeur de ce reportage exceptionnel sur la guerre en Ukraine. Gwendoline Debono a suivi le quotidien de soldats ukrainiens sur le champ de bataille. Elle s'est rendue sur la "position 0", nom attribué par les Ukrainiens à la première tranchée face aux Russes. Jour après jour, les soldats ukrainiens tentent d'endiguer la progression de leurs adversaires. Snipers, artilleurs ou fantassins se battent pour chaque mètre de terrain et payent un lourd tribut à la guerre.

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Les forces russes continuent d'avancer dans le Donbass

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Les forces ukrainiennes ont reçu l'ordre de se retirer de Severodonetsk

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Le Figaro

Sri Lanka : la compagnie Flydubai suspend ses vols

Yan Bernard-Guilbaud

La compagnie aérienne low-cost des Émirats arabes unis a suspendu ses opérations à destination de Colombo au Sri Lanka jusqu'à nouvel ordre a déclaré un porte-parole de la compagnie.

C'est dans un mail adressé à l'agence de presse Reuters ce lundi 11 juillet que la compagnie aérienne à bas coût des Émirats arabes unis a annoncé la suspension de ses vols entre Dubaï et Colombo, la capitale du Sri Lanka. «Nous continuerons à suivre de près la situation sur le terrain. Les passagers qui ont réservé pour voyager sur ces vols seront contactés et se verront proposer un remboursement», a déclaré le porte-parole de Flydubai. La compagnie dessert actuellement 89 destinations dans 46 pays différents. Cette annonce est une première de la part d'une compagnie aérienne depuis le début de la crise dans le pays.

Les États-Unis ont exhorté dimanche les futurs nouveaux dirigeants du Sri Lanka à «travailler rapidement» pour restaurer la stabilité économique et calmer le mécontentement populaire, après l'annonce de la démission du président Gotabaya Rajapaksa qui a fui son palais pris d'assaut par des manifestants samedi.

Paris et Londres conseillent d'éviter tout voyage au Sri Lanka

Sur le site du quai d'Orsay, le ministère des Affaires étrangères recommande depuis samedi 9 juillet de «limiter ses déplacements au strict nécessaire, d'éviter tous les rassemblements, en particulier sur Colombo, le temps du retour au calme». France Diplomatie rappelle que «des couvre-feux peuvent également être imposés sur tout ou partie du territoire en cas de dégradation de la situation. Il est recommandé de les respecter strictement et de suivre les consignes des autorités locales

De son côté, le Royaume-Uni a recommandé dès le mardi 5 juillet à ses ressortissants d'éviter tout voyage non-essentiel au Sri Lanka, frappé par une violente crise économique et de multiples pénuries. Dans sa notice de conseils aux voyageurs actualisée, le ministère britannique des Affaires étrangères souligne que «le transit par l'aéroport international du pays n'est pas concerné».

Incapable de rembourser sa dette extérieure de 51 milliards de dollars, le gouvernement s'est déclaré en défaut de paiement en avril. Depuis des mois, le pays vit au rythme de coupures d'électricité quotidiennes, de rationnements des carburants et denrées alimentaires, et d'une inflation galopante. Le manque de devises étrangères ne permet plus d'importer suffisamment de nourriture, de carburants et autres produits essentiels.

EN VIDÉO : le président du Sri Lanka en fuite, sa résidence envahie par des manifestants

Portugal : les problèmes se multiplient à l'aéroport de Lisbonne

Le directeur général de l'ANA, filiale de Vinci gestionnaire des dix aéroports portugais, dont Lisbonne et Porto, s'est exprimé lors d'une audition parlementaire, reconnaissant des problèmes particuliers dans la plateforme de la capitale, déjà engorgée avant la crise.

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France24 - Monde

Rafle du Vél d'Hiv : 80 ans après, les derniers témoins

Publié le : 08/07/2022 - 13:17

Stéphanie TROUILLARD Suivre Claire PACCALIN

Les 16 et 17 juillet 1942, 12 884 juifs sont arrêtés à Paris et sa proche banlieue par la police, à la suite d'un accord entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy. Près de 8 000 hommes, femmes et enfants sont ensuite rassemblés dans l'enceinte sportive du Vélodrome d'Hiver, à Paris, qui donnera son nom à cet épisode sombre de l'Histoire de France : la rafle du Vél d'Hiv.

À l'occasion des 80 ans de la plus importante opération mise en œuvre en Europe de l'Ouest dans le cadre de la "Solution finale de la question juive", France 24 a recueilli les témoignages de six personnes victimes de cette rafle. Enfants à l'époque, ils racontent devant notre caméra cette terrible journée, celles qui ont suivies et la façon dont chacun a eu la chance d'échapper à la déportation.

Pendant longtemps, ces rescapés du Vél d'Hiv ont gardé le silence sur ce drame intime. Huit décennies plus tard, malgré le traumatisme, ils ont voulu prendre la parole et transmettre leurs souvenirs pour qu'ils ne soient pas oubliés par les générations futures.

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Le Figaro

Fuite du président du Sri Lanka: «Dans les 18 mois, on aura partout dans le monde émergent des crises liées à l'inflation»

Bénédicte Lutaud

ENTRETIEN - Le président de l'État insulaire a annoncé qu'il démissionnerait le 13 juillet, sur fond de crise économique et politique inédite. Un scénario qui risque de se répéter dans d'autres économies émergentes, selon Jean-Joseph Boillot, chercheur à l'IRIS.

Le Président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a fui ce samedi matin sa résidence officielle de Colombo quelques minutes avant qu'elle ne soit prise d'assaut par des milliers de manifestants en colère, puis a annoncé plus tard dans la journée qu'il démissionnerait le 13 juillet.

La nation insulaire souffre depuis plusieurs mois d'une pénurie sans précédent de produits de première nécessité (énergie, médicaments, nourriture), et ses 22 millions d'habitants subissent une inflation galopante et des coupures de courant prolongées . Le pays, en défaut de paiement pour la première fois de son histoire, préparait depuis le printemps dernier sa population à des mesures d'austérité pour obtenir l'aide du Fonds monétaire international (FMI). Une crise économique qui s'est rapidement mue en crise sociale et politique : depuis des mois, des manifestants campaient devant le siège de la présidence à Colombo pour demander la démission du Président, qu'ils accusent de mauvaise gestion.

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Jean-Joseph Boillot, chercheur spécialiste de l'économie indienne et conseiller pour les pays émergents à l'IRIS, revient pour Le Figaro sur les prémices de cette crise économique, sociale et politique sans précédent. Un scénario qui pourrait, anticipe l'expert, toucher plusieurs autres économies émergentes dans le monde, fragilisées par les conséquences de la guerre en Ukraine.

LE FIGARO. - Depuis avril, le Sri Lanka est en défaut de paiement, pour la première fois de son histoire, et son économie fait face à un «effondrement total»,selon les mots du premier ministre. Quel a été l'élément déclencheur d'une telle banqueroute ?

Jean-Joseph BOILLOT. - Comme le décrivait le grand financier Warren Buffet, c'est quand la marée se retire, que l'on voit les baigneurs qui sont nus. Je m'explique : la guerre en Ukraine a mis en lumière les grandes faiblesses structurelles d'un certain nombre de pays, dont le Sri Lanka. Ces faiblesses sont ici liées à la mauvaise gouvernance du pays, il y a un accord des spécialistes sur ce point. Mais elles ne datent pas d'hier.

Après la grande guerre civile de 1983-2009, s'est installé au pouvoir le clan cingalais bouddhiste, qui l'avait emporté contre la minorité tamoule indienne. S'instaure alors une sorte de populisme nationaliste religieux, derrière lequel se cache un clan, une famille - les Rajapaksa, qui va progressivement prendre tous les leviers du pouvoir, avec notamment le frère du président, Mahinda Rajapaksa, qui était devenu premier ministre.

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Ce clan va se surendetter, notamment vis-à-vis de la Chine, pour faire semblant de prendre de l'autonomie vis-à-vis du grand frère indien. Cela va déclencher une crise de la dette, qui se manifeste par des réserves de change complètement vides. Par ailleurs, le pouvoir va mal gérer les finances publiques, en introduisant des allongements fiscaux visant les membres du clan, de sorte que le déficit ne cesse de se creuser. Enfin, le président a joué la carte de la spécialisation internationale du Sri Lanka sur le tourisme et, ce faisant, a dégarni l'économie nationale de son autonomie alimentaire. Ainsi, le Sri Lanka a abandonné l'économie de plantation qui avait pourtant fait la richesse du pays. Dans les années 1960, le PIB par habitant était cinq fois supérieur à celui de l'Inde !

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Dans ce contexte, surviennent ce que j'appellerais les trois «coups de gong». Le Covid-19 tout d'abord, fragilisant l'économie essentiellement fondée sur le tourisme. Puis, le choix d'investir dans une agriculture organique sans engrais et pesticide, sans y être du tout préparé, qui se traduit par une population rurale - majoritaire - pénalisée par des chutes très nettes de rendement. Enfin, la montée des prix des matières premières énergétiques, mais aussi par exemple, du béton. Or, une économie fondée essentiellement sur le tourisme importe énormément.

Face à cet effondrement économique progressif, la grogne sociale n'a fait qu'augmenter. Comment le clan Rajapaksa a-t-il réagi ces derniers mois pour tenter de la canaliser ?

Face aux manifestations d'avril-mai dernier, ce clan très rusé joue la carte du fusible, en faisant démissionner le frère du président de son poste de premier ministre, et en trouvant un autre premier ministre assez compétent. Il choisit également de négocier avec le FMI un plan d’urgence car le pays n’a plus de quoi importer : il n'y a plus du tout d'essence.

Mais cette solution politique de court terme ne satisfait pas la population, confrontée à des pénuries massives au quotidien, et qui n'a pas le temps d’attendre : on est en pleine saison touristique, de juin à septembre. Désormais, étant donné que son frère a déjà démissionné, il est normal que ce soit le président qui soit en ligne de mire.

Une alternative politique est-elle possible à court terme ?

Les experts divergent sur ce point. Mon sentiment personnel est qu’il y a un leader de l’opposition plutôt techniquement assez bon. Ce n'est pas un grand populiste, et il devrait être capable de rassembler les forces d’opposition qui pour l’instant, se retrouvent en ordre dispersé dans la rue.

Mais souvent, les gens au pouvoir au Sri Lanka s'y accrochent. Le clan Rajapaksa est là depuis longtemps et tire toutes les ficelles, du pouvoir économique aux médias. Il est donc peu probable qu'il se désiste de lui-même.

Vous l'évoquiez en début d'entretien : d'autres pays aux économies émergentes risquent-ils, avec l'explosion de l'inflation due à l'épidémie de Covid puis à la guerre en Ukraine, de se retrouver face au même scénario que le Sri Lanka ?

Oui. Dans les 18 mois à venir, on va avoir, partout dans le monde émergent, des situations extrêmement difficiles liées à l'explosion de l'inflation, notamment dans les régimes en fin de course, qui se traduiront par des crises économiques, devenant des crises sociales et politiques.

On le voit en Amérique latine, par exemple en ce moment au Pérou. On a eu également le cas du Pakistan, où le premier ministre a été renvoyé en avril dernier. Mais dans ce pays, c'est l'armée qui tient d'une main de fer le pays et a décidé que la transition se ferait au profit de l'opposition. Au Sénégal, où le président actuel est tenté par un troisième mandat, il y a des mouvements de rue très importants, et rien ne dit qu'il n'y ait pas de crise politique ouverte dans les prochains mois, même si le pays, sur le plan économique, dispose d'un soutien du camp occidental bien plus fort que le Sri Lanka, qui a joué la carte de la Chine.

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France24 - Monde

Paul Kagame : "Personne n'a d'intérêt à un conflit" entre le Rwanda et la RD Congo

Publié le : 08/07/2022 - 19:14

Marc PERELMAN

Dans une interview exclusive à France 24, le président rwandais Paul Kagame est longuement revenu sur l'accord de cessez-le-feu conclu cette semaine avec la République démocratique du Congo pour tenter d'apaiser les tensions entre les deux pays. 

Le président rwandais Paul Kagame a accordé un entretien exclusif à France 24, auprès de notre envoyé spécial à Kigali, Marc Perelman. Alors qu'un vif regain de tensions avec la RD Congo voisine fait craindre un conflit ouvert entre les deux pays, Paul Kagame voit dans sa rencontre avec le président congolais Félix Tshisekedi, le 6 juillet, un progrès, et estime que "personne n'est intéressé par un conflit".

Répondant aux allégations américaines selon lesquelles des troupes rwandaises seraient actives en RDC, Paul Kagame s'est dit "surpris" de constater que "chacun" soit aussi prompt à accuser le Rwanda, tout en demeurant silencieux au sujet d'"autres problèmes" qui sèment le trouble dans la région "depuis 25 ans".

Le président rwandais a notamment fustigé l'action des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé formé en République démocratique du Congo en 2000, défendant les intérêts des Hutus rwandais réfugiés en RDC, et opposé à la présidence de Paul Kagame. Interrogé sur les prochaines élections prévues en 2024, il dit "envisager de se présenter pour 20 ans de plus".

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Le médiateur angolais annonce un cessez-le-feu entre la RD Congo et le Rwanda

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

À Kigali, Boris Johnson défend l'accord sur les migrants conclu avec le Rwanda

Le Figaro

Crédit immobilier: pourquoi les emprunteurs vont avoir un peu d’air

Jorge Carasso

DÉCRYPTAGE - Le marché immobilier, après des mois d’euphorie, ralentit avec notamment la hausse des taux. Mais depuis le 1er juillet, l’accès au crédit est facilité. Explications.

En ces temps de flambée du coût des crédits immobiliers, voilà une nouvelle qui va redonner un peu d’air aux acheteurs. Le plafond du taux de l’usure, ce taux maximal tout compris (crédit, assurance, cautionnement…) au-delà duquel les banques ne peuvent plus prêter, est rehaussé depuis le 1er juillet. Il grimpe à 2,57 % (+0,17 point) sur 20 ans. Ce n’est pas beaucoup, mais assez pour redonner un peu de marge aux dossiers les plus limites - ceux qui se voyaient refuser l’accès au crédit car ils dépassaient ce plafond de verre de très peu.

Le niveau de l’usure protège les acheteurs d’un coût du crédit trop important. Il prend en compte la moyenne des offres bancaires, auquel on ajoute une marge pour couvrir les frais annexes. Oui mais voilà, révisé tous les trois mois, en fonction des conditions de marché, il a été pris de vitesse ces dernières semaines par la hausse fulgurante des taux de crédits à l’habitat, désormais autour de 1,6% en moyenne sur 20 ans. Ce qui a abouti a des rejets de dossiers selon les courtiers: «Un dossier sur quatre», estime Bruno Rouleau, président de l’association professionnelle des intermédiaires en crédit (Apic).

Le feuilleton continue

Le marché immobilier après des mois d’euphorie, ralentit. La hausse des taux, qui s’ajoute à la hausse folle des prix (+10,7% pour les maisons, +7,4% pour les appartements selon Century 21), n’y est pas pour rien. Les conditions d’accès au crédit se sont durcies. Les banques doivent désormais limiter l’endettement de leurs clients, sous peine de sanctions. Les candidats à l’achat ne peuvent plus emprunter au-delà de 25 ans. Les mensualités ne doivent pas dépasser 35% des revenus. Quelques exceptions existent toutefois, notamment pour les primo-accédants.

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Le relèvement du plafond de l’usure va faciliter l’accès au crédit mais il reste limité. Les taux d’emprunt immobiliers ont gagné 0,6 point en moyenne ces deux derniers mois. C’est beaucoup. Pour autant, les pouvoirs publics n’ont pas souhaité en changer la formule de calcul.«Certains courtiers ont parlé d’un effet d’exclusion des emprunteurs qui serait associé au taux de l’usure. Objectivement, nous ne voyons pas cela», a affirmé François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France à l’occasion d’une rencontre avec la presse.

Néanmoins, ce feuilleton n’est probablement pas terminé.

L’augmentation du coût de l’argent n’en est probablement qu’à ses débuts. En effet, les établissements de crédit n’ont pas tous répercuté la totalité des hausses de marché dans leurs offres. Et quand elles le font, c’est radical. «Une banque vient de monter son barème de 0,4%, remarque Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer. La hausse du taux d’usure ne sera pas suffisante pour l’absorber.»

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France24 - Monde

"Un citoyen italien" combattant en Ukraine : l’intox du président tchétchène

Publié le : 08/07/2022 - 15:21

Aude Dejaifve Suivre

Une vidéo publiée le 3 juillet sur le compte Telegram du président tchétchène Ramzan Kadyrov, soutien du président russe, montre des documents qui auraient été abandonnés par l'armée ukrainienne. Selon lui, un passeport italien figure parmi les documents. C’est en réalité le document d’un citoyen ukrainien. Depuis le début de la guerre en Ukraine, des vidéos de passeports étrangers sont régulièrement publiées par des prorusses pour prouver la présence de mercenaires étrangers aux côtés des Ukrainiens.

La vérification en bref

  • Ramzan Kadyrov a publié une vidéo montrant selon lui le document d’identité d’un "citoyen italien" combattant en Ukraine.
  • La vidéo semble authentique. Selon le président tchétchène, elle a été prise par Apta Alaudinov, le chef d’un détachement tchétchène en Ukraine.
  • Le document qu’il est possible de voir sur les images est une carte d’identité italienne – un document d'identification que les étrangers peuvent également demander s'ils résident dans une commune italienne. Ce document n’appartient pas à un citoyen italien, mais à un citoyen ukrainien : il est bien précisé sur la carte "Nationalité : ukrainienne" (voir capture d’écran ci-dessous).
  • L'affirmation selon laquelle le document d'un "citoyen italien" a été retrouvé parmi des documents de l'armée ukrainienne est donc fausse.

La vérification en détail

Le 3 juillet 2022, le président tchétchène Ramzan Kadyrov a publié une vidéo virale sur sa chaîne Telegram.

Elle montre selon lui des affaires et documents abandonnés par l'armée ukrainienne : on y voit un passeport ukrainien, divers documents en russe, des insignes et un béret qui auraient appartenu à des combattants ukrainiens.

Mais c'est surtout la présence d’un document d’identité en italien qui semble avoir interpellé le président. Sur son compte Telegram, il commente : "Qu'est-ce qu'on ne peut pas trouver parmi les affaires abandonnées des nazis, des Banderites et des Shaitans [noms utilisés par la propagande russe pour qualifier les soldats ukrainiens, NDLR] ? Cette fois, le passeport d'un citoyen italien est tombé entre les mains d'Apta Alaudinov, un assistant du chef de la République tchétchène [Apta Alaudinov est chef d’un détachement tchétchène en Ukraine, NDLR]."

Des combattants étrangers en Ukraine ?

Depuis le début de la guerre en Ukraine, des comptes prorusses ont partagé des vidéos visant à prouver la présence de mercenaires étrangers venus en aide à l’armée ukrainienne.

Parmi ces vidéos, certaines sont fausses, comme cette vidéo prétendant montrer le passeport d’un mercenaire américain précédemment analysée par notre rédaction.

Mais des volontaires étrangers combattent en effet aux côtés de l’armée ukrainienne sur les lignes de front. Il est toutefois difficile d’estimer leur nombre réel.

Cette vidéo ne montre pas le document d’un "citoyen italien" combattant avec les Ukrainiens

En regardant attentivement le document présenté comme celui d’un "citoyen italien" combattant avec les Ukrainiens, il est possible de lire "Nationalité : ukrainienne" en italien.

Une recherche sur Google permet de voir qu’il s’agit bien d’une carte d’identité italienne.

Cette carte d’identité peut être délivrée à des ressortissants étrangers habitant en Italie.

La carte d'identité de cet homme ukrainien a été délivrée par la municipalité de Foggia, en Italie.

Exemple d’une carte d’identité italienne délivrée à une ressortissante russe, mise en ligne sur le site de l’association italienne "Adopter un adulte". © adottareunmaggiorenne

Qui est cet homme ?

Le rôle du propriétaire du document d’identité est inconnu.

Tout homme de nationalité ukrainienne âgé entre 18 et 60 ans est dans l’obligation de prendre les armes, selon un décret de mobilisation générale instauré par le président ukrainien le 24 février.

Certains Ukrainiens résidant à l’étranger et rentrés dans leur pays au moment du déclenchement de la guerre n'ont pas pu quitter l’Ukraine en raison de ce décret.

La chaîne Telegram de Ramzan Kadyrov, un relais de la propagande russe

La vidéo, qui cumule près de 900 000 vues, a été partagée sur la chaîne personnelle de Ramzan Kadyrov en russe sur Telegram, qui compte plus de 2 500 000 abonnés. Le président tchétchène a également posté la vidéo sur son compte Twitter en arabe, cumulant plus de 17 000 vues. 

Ramzan Kadyrov, le président tchétchène, est un soutien du président russe Vladimir Poutine. Le lendemain de l'invasion russe, le 25 février, le président annonçait le déploiement de milliers de ses soldats, les "Kadyrovtsy", en Ukraine.

Sur sa chaîne Telegram, Ramzan Kadyrov se met régulièrement en scène dans des vidéos visant à montrer la puissance des troupes tchétchènes. Sa chaîne est un relais de la propagande russe sur la guerre en Ukraine : il y publie des vidéos montrant l’aide des soldats russes et tchétchènes apportée aux civils ukrainiens, il encourage ses troupes ou partage des extraits de journaux télévisés de chaînes d’État russes.

En avril, il publiait une vidéo montrant les forces tchétchènes célébrer la chute de Marioupol derrière l'un des nombreux bâtiments détruits de la ville.

Le 7 juillet, il a également publié une vidéo satirique mettant en scène une fausse capitulation du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

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France24 - Monde

Au Sri Lanka, l'incertitude politique domine après l'invasion de la résidence présidentielle

Publié le : 10/07/2022 - 07:35Modifié le : 10/07/2022 - 10:08

FRANCE 24 Suivre

La situation était toujours incertaine, dimanche, au Sri Lanka, après l'invasion de la résidence présidentielle, la veille, par des milliers de manifestants, qui ont contraint le chef de l'État, Gotabaya Rajapaksa, à prendre la fuite et à annoncer sa démission la semaine prochaine. 

Le Sri Lanka toujours paralysé. En ce dimanche 10 juillet, la situation reste incertaine après l'annonce de la démission prochaine du président Gotabaya Rajapaksa, alors que ce dernier a été contraint de fuir sa résidence envahie par les manifestants anti-gouvernementaux, qui subissent de plein fouet une crise catastrophique.

Les États-Unis ont exhorté les futurs nouveaux dirigeants du pays à "travailler rapidement" à des solutions pour restaurer la stabilité économique et répondre au mécontentement populaire face à la dégradation des conditions économiques, "notamment les pénuries d'électricité, de nourriture et de carburant", a déclaré un porte-parole du département d'État.

>> À lire aussi : "Acculé par les crises économique et politique, le Sri Lanka à l'arrêt"

"Pour assurer une transition pacifique, le président a dit qu'il allait démissionner le 13 juillet", avait déclaré, samedi, à la télévision, le président du Parlement, Mahinda Abeywardana.

Deux proches du président ont, sans attendre, démissionné : le chef du service de presse, Sudewa Hettiarachchi, et le ministre des Médias, Bandula Gunawardana, qui a également laissé son poste à la tête du parti présidentiel.

De son côté, le Premier ministre, Ranil Wickremesinghe, a tenté d'ouvrir la voie à une union nationale, en convoquant en urgence une réunion de crise du gouvernement avec les partis d'opposition auquel il a proposé sa démission.

Mais cela n'a pas suffi à calmer la colère des manifestants qui, dans la soirée, ont assiégé sa résidence, en son absence, et y ont mis le feu, sans faire de blessés.

Appel au calme 

Le président Rajapaksa, 73 ans, sur la sellette depuis des mois, avait pu fuir quelques minutes avant que plusieurs centaines de manifestants ne pénètrent dans son palais, normalement réservé aux réceptions, mais où il avait emménagé en avril après l'assaut de son domicile privé.

Les soldats gardant la résidence officielle ont tiré en l'air pour dissuader les manifestants d'approcher du palais jusqu'à ce qu'il soit évacué et prenne place à bord d'un navire militaire faisant route vers les eaux territoriales au sud de l'île.

Dimanche, selon une source de la Défense, Gotabaya Rajapaksa devrait atteindre la base navale de Trincomalee, dans le nord-est de l'île.

Après minuit samedi, le chef d'état-major de la défense, le général Shavendra Silva, a lancé un appel au calme à la télévision, assurant : "Il existe une possibilité de résoudre la crise de manière pacifique et constitutionnelle".

L'hôpital national de Colombo, le principal de la capitale, a fait état de 105 personnes admises après les manifestations de samedi et de 55 toujours en traitement dimanche. Parmi les blessés figurent sept journalistes. "Une personne est dans un état très grave après une blessure par balle", a dit à l'AFP la porte-parole Pushpa Soysa.

Dimanche, les manifestants qui occupaient toujours le palais présidentiel ont déclaré qu'ils ne partiraient pas avant la démission effective du président.

"Notre combat n'est pas fini", a déclaré aux journalistes le dirigeant étudiant Lahiru Weerasekara. "Nous n'abandonnerons pas ce combat jusqu'à ce qu'il parte réellement".

Centaines de milliers de manifestants 

Des militants étudiants ont dit avoir trouvé 17,8 millions de roupies (48 000 euros) dans la chambre de Gotabaya Rajapaksa et les avoir remis à la police.

Samedi, les manifestations pour exiger la démission de Gotabaya Rajapaksa ont rassemblé à Colombo des centaines de milliers de personnes. Des heurts ont opposé des manifestants aux forces de l'ordre qui tentaient de les disperser avec du gaz lacrymogène.

Les chaînes de télévision locales ont ensuite montré des images de centaines de personnes escaladant les grilles du palais présidentiel. Des manifestants ont diffusé en direct sur les réseaux sociaux des vidéos de la foule déambulant à l'intérieur, certains s'égaillant dans la piscine présidentielle ou dans les chambres à coucher.

Les protestataires ont également investi les bureaux de la présidence à proximité, devant lesquels des manifestants campaient depuis trois mois.

Autrefois pays à revenu intermédiaire avec un niveau de vie envié par l'Inde, le Sri Lanka a été laminé par la perte des recettes touristiques consécutives à un attentat jihadiste en 2019 puis la pandémie de Covid-19.

La crise, sans précédent depuis l'indépendance en 1948 de cette île de 22 millions d'habitants, a été aggravée, selon des économistes, par une série de mauvaises décisions politiques dont le clan présidentiel au pouvoir depuis 2005 est accusé par la population.

Le pays négocie un plan de sauvetage avec le Fonds monétaire international (FMI), lequel a déclaré, dimanche, espérer "un règlement de la situation actuelle de manière à permettre la reprise de notre dialogue".

En mai, neuf personnes avaient été tuées et plusieurs centaines blessées lors de manifestations.

 Avec AFP

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Sri Lanka : l'opposition soutient un "cabinet de guerre économique" pour sortir de la crise

État en faillite

Acculé par les crises économique et politique, le Sri Lanka à l'arrêt

Sri Lanka : en fuite, le président Gotabaya Rajapaksa démissionnera la semaine prochaine

Le Figaro

Le 15 novembre, le monde devrait compter 8 milliards d'humains

Selon l'ONU, l'Inde dépassera en 2023 la Chine en tant que pays le plus peuplé de la planète.

La population mondiale devrait atteindre 8 milliards d'humains le 15 novembre, selon une projection du département des affaires économiques et sociales de l'ONU publiée lundi 11 juillet, qui prévoit aussi que l'Inde dépassera en 2023 la Chine en tant que pays le plus peuplé du monde. Le précédent cap, atteint avec la naissance du sept milliardième être humain avait, lui, été franchi le 31 octobre 2011.

«Alors que nous anticipons la naissance du huit milliardième habitant de la Terre», c'est «un rappel de notre responsabilité partagée de prendre soin de notre planète et un moment pour réfléchir sur les points où nous ne respectons toujours pas nos engagements les uns envers les autres», note dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, sans citer de cas concrets. C'est aussi «l'occasion de célébrer notre diversité, de reconnaître notre humanité commune et de nous émerveiller devant les progrès de la santé qui ont prolongé la durée de vie et réduit considérablement les taux de mortalité maternelle et infantile», a précisé le chef de l'ONU.

Selon le département onusien auteur de la prévision, la population mondiale croît actuellement à son rythme le plus lent depuis 1950. La population mondiale pourrait atteindre environ 8,5 milliards en 2030 et 9,7 milliards en 2050, avec un pic à environ 10,4 milliards de personnes dans les années 2080 avant un maintien à ce niveau jusqu'en 2100.

Alors qu'une chute nette de la fécondité est constatée dans plusieurs pays dits développés, l'augmentation de population attendue dans les prochaines décennies sera concentrée pour plus de la moitié dans huit pays, selon le département onusien. Il s'agit de la République démocratique du Congo, de l'Égypte, de l'Éthiopie, de l'Inde, du Nigeria, du Pakistan, des Philippines et de la Tanzanie.

Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.

Assassinat de Shinzo Abe : que sait-on de l'homme qui a tiré sur l'ancien premier ministre japonais ?

FOCUS - Tetsuya Yamagami, 41 ans, ancien membre de l'armée japonaise, aurait souhaité viser originellement un cadre de la secte Moon, selon les médias locaux.

Guerre en Ukraine : Lech Walesa suggère de «ramener» la Russie à «moins de 50 millions d'habitants»

Pour l'ancien président polonais et fondateur de Solidarnosc, interrogé par LCI, la sécurité mondiale passerait par l'organisation d'un «soulèvement des peuples» qui ont été «annexés» par la Russie.

France24 - Monde

Tour de France : le Luxembourgeois Bob Jungels remporte la 9e étape en solitaire

Publié le : 10/07/2022 - 17:37

FRANCE 24 Suivre

Seul en tête dans les soixante derniers kilomètres, le Luxembourgeois Bob Jungels a remporté la neuvième étape du Tour de France, dimanche, à Châtel.

Le Luxembourgeois Bob Jungels (AG2R Citroën) s'est adjugé en solitaire la 9e étape du Tour de France, dimanche 10 juillet, à Châtel, pour le retour en France après l'incursion en Suisse.

Le Slovène Tadej Pogacar (UAE), en tête du groupe des favoris, a gardé le maillot jaune à la veille de la journée de repos.

Jungels, seul en tête dans les 60 derniers kilomètres de cette première étape alpestre, a résisté au retour de Pinot, lancé à ses trousses dans la dernière ascension et revenu à une vingtaine de secondes.

Sur la ligne, le Luxembourgeois a précédé de 22 et 26 secondes les Espagnols Jonathan Castroviejo et Carlos Verona. Pinot, l'un des coureurs préférés du public français, a reculé dans le final pour prendre la quatrième place.

Pogacar a sprinté dans les derniers hectomètres pour franchir la ligne à 49 secondes de Jungels, devant ses rivaux du classement général.

Le maillot jaune, comme l'ensemble du peloton qui a été touché par plusieurs cas de coronavirus, va subir en soirée un test de détection du Covid-19. Guillaume Martin a été dimanche matin le troisième coureur à devoir quitter le Tour à cause du virus.

 Vingt-cinq victoires à son palmarès

Dans cette étape de 192,9 kilomètres, une échappée d'une vingtaine de coureurs, comprenant neuf vainqueurs d'étape du Tour (Uran, Pinot, L. L. Sanchez, Barguil, Konrad, van Aert, I. Izagirre, Geschke, Politt), s'est formée à la fin de la première heure.

Son avance a plafonné à plus de trois minutes, en raison de la poursuite des hommes de Pogacar pour ne pas laisser une trop grande avance au Colombien Rigoberto Uran, deuxième du Tour 2017.

À l'avant, Jungels a pris les devants dans le col de la Croix, à 64 kilomètres de l'arrivée, pour se présenter au pied du Pas de Morgins (15,4 km à 6,1 %) avec un avantage de deux minutes sur ses anciens compagnons et près de trois minutes et demie sur le peloton des favoris.

Pinot s'est dégagé du groupe intercalé à moins de 9 kilomètres du sommet. Le Français a engagé une course-poursuite derrière Jungels pour gommer le retard approchant deux minutes, sans parvenir à reprendre le Luxembourgeois.

 Jungels, qui est âgé de 29 ans, s'est imposé pour la première fois dans le Tour. Mais il compte un "monument", Liège-Bastogne-Liège 2018, à son palmarès qui comporte désormais 25 victoires.

Recruté pour 2021 par l'équipe de Vincent Lavenu, le Luxembourgeois a dû être opéré l'an passé de l'artère iliaque. Il n'a recouvré son niveau que tardivement, lors du Tour de Suisse (6e).

Hormis les titres nationaux au Luxembourg, son dernier succès international remontait à mars 2019 (Kuurne-Bruxelles-Kuurne).

Il a apporté du baume au cœur à l'équipe française dont le chef de file, l'Australien Ben O'Connor, est en souffrance depuis plusieurs jours.

Le Luxembourg n'avait plus gagné dans le Tour de France depuis Andy Schleck en 2011.

Avec AFP

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Tour de France : Pogacar remporte la 6e étape et s'empare du maillot jaune

5E ÉTAPE

Tour de France : l'Australien Simon Clarke dompte les pavés, Wout van Aert reste en jaune

CYCLISME

Tour de France : Tadej Pogacar conforte son maillot jaune sur la Planche des Belles Filles

New York Times - World

Ukraine Live Updates: After Early Setbacks, Russia Strikes on Three Fronts

Kyiv July 11, 2:27 p.m.

Moscow July 11, 2:27 p.m.

Washington July 11, 7:27 a.m.

As it largely turns its focus to Donetsk Province, Moscow’s appetite for the conflict remains undiminished. Rescue workers scrambled to pull survivors from the wreckage of an apartment block in the province that was targeted by Russian missiles.

Here’s what you need to know:

Russia keeps up strikes even as it swaps out troops.

Russia hits a civilian neighborhood, as residents scramble to douse flames.

A survivor emerges from the rubble of an apartment complex.

Brittney Griner is honored by her fellow players at the W.N.B.A. All-Star Game.

The war could have you paying more for hummus.

Russia keeps up strikes even as it swaps out troops.

As President Vladimir V. Putin warns that Russia’s military campaign in Ukraine has barely begun, attacks on three fronts this weekend suggest that — after suffering major setbacks early in its war — Moscow’s appetite for the conflict remains undiminished.

In parts of the northeast it has seized, in Kharkiv Province near its border, Russia has moved to reinforce control. In the east, it conducted a series of attacks, while farther south it was forced to defend its positions.

In the wake of its failure to seize Ukraine’s capital, Kyiv, at the start of the war, Russia has used its superior firepower to gain ground in the eastern Donbas region. The final city in Luhansk Province fell to Russian forces this month, and Russia is believed to be taking time to rotate in fresh troops. But its forces have nonetheless escalated strikes on Donetsk Province. At least five urban centers in Donetsk have come under fire since Saturday. Mr. Putin told Russia’s Parliament last week: “We haven’t started anything yet.”

Rescue workers scrambled on Sunday to pull survivors from the wreckage of a five-story residential block in the eastern village of Chasiv Yar, in Donetsk, that was targeted by Russian missiles. Eighteen people were killed and eight people had been rescued.

But President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in a speech on Saturday that he hopes that an influx of weapons supplied by the West — including $400 million in military aid announced by the Biden administration on Friday — would help redress its disadvantage and “reduce Russian attack capabilities.”

The Institute for the Study of War, a research group based in Washington, said in a report on Monday that “Russian forces are in the midst of a theater-wide operational pause in Ukraine” as it rotates some troops out and brings in fresh ones before an expected attempt to advance, particularly in Donetsk Province. But, it added, that did not mean a pause in shelling.

Mr. Zelensky, mocked the notion in an overnight speech, saying: “Thirty-four airstrikes by Russian aircraft over the past day is an answer to all those who came up with this ‘pause.’”

While the war has shattered civilian lives, it has also reconfigured geopolitics, leaving Russia isolated, giving NATO a fresh sense of purpose and prompting the United States and European nations to issue sanctions.

In an effort to expand the coalition willing to punish Moscow, Secretary of State Antony J. Blinken urged China’s foreign minister at the end of a Group of 20 summit in Indonesia to join the United States and its partners in NATO and the West to “stand up” against Russia’s war.

While Ukraine is Europe’s largest country, recent fighting has focused on a crescent-shaped slice of the country’s east running from the second-largest city, Kharkiv, in the northeast, through Donbas to southern cities such as Mariupol and Kherson, both of which are now in Russian hands.

Moscow, which seized Crimea in 2014, already controls about one-fifth of Ukraine, and it aims to annex the territory it has seized since the war began. Last week, Russia last week established a civilian administration in the parts of Kharkiv Province that it now controls, unveiling a flag that the state news agency Tass said “symbolizes historical links” between the region and Russia.”

In the south, in Kherson Province, Ukrainian forces appear to be intensifying their efforts to strike at Russian ammunition and equipment depots as well as at concentrations of Russian soldiers. A huge explosion in the region on Saturday morning sent up a plume of thick smoke as Ukrainian forces continued to pound Russian positions in the area in expectation of a possible counteroffensive to take back occupied territory, officials said.

Matthew Mpoke Bigg

Russia hits a civilian neighborhood, as residents scramble to douse flames.

BAKHMUT, Ukraine — Residents frantically fought multiple house fires Sunday evening in the eastern city of Bakhmut after Russian troops fired incendiary munitions into their neighborhood, Ukrainian officials said.

In the aftermath of the attack, as residents collected empty canisters and small, black cylindrical capsules used in the attack, Pavlo Kyrylenko, head of the civil military administration in Donetsk Province, said Russian forces had used incendiary weapons.

Bakhmut, in Donetsk Province, is an important military stronghold for Ukraine. Less than 10 miles from Russian lines, it is a likely target for Russia’s planned advance through the eastern Donbas region, and has grown used to almost daily bombardment. But Sunday’s strike was something less familiar, residents said — at least in a civilian area of the city.

Amid a barrage of explosions around 5 p.m., an arc of fireballs burst above the town and drifted down like flares in a fireworks display. Within minutes, black smoke rose from the neighborhood as roadsides, vegetation and houses were set ablaze.

Neighbors in shorts and sandals frantically pulled garden hoses toward a burning house. They hurled buckets of water at the flames as the rafters and tiled roof of a house cracked and popped.

The neighbors had left town weeks ago and there was no one inside, they said. At least seven houses and a large stretch of vegetation were burned.

A retired miner, Viktor, 67, watched from his house across the street. “I worked 20 years down the mines and this is what I get,” he said, then turned away, weeping. Like many residents he was reluctant to give his surname in time of war.

Off-duty police officers and soldiers arrived in small cars to help. They carried buckets of water, their arms and hands blackened from fighting another blaze down the street.

“It’s the first time we had this on the civilian part of Bakhmut,” said Katerina, 31, a social worker. Her neighbor, Olesia, 17, said they were used to the sound of multiple rocket launchers, commonly known as Grads here.

“We heard Grads and mortars before but this sounded different,” she said. “It was a light sound, like shoosh, shoosh, shoosh.”

Ukrainian officials said Russia had used incendiary weapons, which are primarily designed to set fire to objects or cause burn injuries, and are used by militaries around the world, including Russia’s and Ukraine’s. Their use is limited though not prohibited by international law.

As residents retrieved canisters and capsules from their gardens and streets, one of the soldiers said the canisters are fired by rockets, and advised residents to cover the capsules with sand and not use water to douse them.

“We get them on the front line all the time,” he said. “Now they got it here.” He did not give his name, in keeping with military protocol.

Kamila Hrabchuk contributed reporting.

Carlotta Gall

Better Understand the Russia-Ukraine War

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A survivor emerges from the rubble of an apartment complex.

CHASIV YAR, Ukraine — The young man had been trapped for more than 20 hours, pinned under the rubble of his devastated apartment complex in the eastern Ukraine village of Chasiv Yar.

He emerged from the wreckage on Sunday evening, pulled out by rescuers who quickly covered his dust-covered body with a blue blanket before gently placing him on a stretcher.

The man — whose rescue was captured in a video filmed by Ukraine’s military and shared with The New York Times — was the sixth person dug out alive during a grim search-and-rescue operation that began after a Russian airstrike hit the complex late Saturday night, shearing off part of the building.

Soldiers and emergency crews had already combed the rubble overnight and throughout the day on Sunday, finding at least 18 bodies.

Ukraine’s military condemned the attack as “another act of terrorism,” saying in a statement that Russia had used multiple rocket launchers in the strike, which caused the building to collapse.

The attack, a dozen miles from the front line, was a grim reminder that the war is intensifying in Donetsk Province, with a string of towns and villages coming under deadly bombardment in the last week.

On Sunday, one resident of Chasiv Yar watched the rescue operation, as machines pulled away concrete slabs and emergency workers flung bricks aside.

“My grandmother was here,” he said. “That’s her bed,” he said pointing to the pile of rubble. “I hope they will find her and I can give her a funeral.”

And emergency crews did keep at the arduous task, finding a bit of success in late day amid the despair. By late Sunday videos posted to Telegram by Ukraine’s emergency services and online by state media showed rescuers clambering on a mountain of debris, then falling quiet as they knelt in the wreckage.

“Alive?” one calls out. “Give us a sound.” The video then shows several emergency workers gathered around a small gap in another area of the rubble, some extending their hands.

Then the young man’s head poked out, and soon he was freed, wide-eyed and seemingly alert. With him safely on a stretcher, the rescuers picked their way through the pile to a waiting ambulance.

And so as evening fell, the search continued. Estimates varied but a number of people were still thought to be trapped in the wreckage. President Volodymyr Zelensky warned that the death toll would rise.

For the moment, emergency service officials said, there was still some hope.

Carlotta Gall and Kamila Hrabchuk

Brittney Griner is honored by her fellow players at the W.N.B.A. All-Star Game.

CHICAGO — Brittney Griner’s fellow W.N.B.A. players honored her during the league’s All-Star Game in Chicago on Sunday, wearing jerseys bearing her name and number for the second half.

Griner, who had played for the Phoenix Mercury since 2013, has been detained in Russia on drug charges since February. On Sunday, with Griner’s wife, Cherelle Griner, seated at courtside, the All-Stars lined up after halftime in matching No. 42 jerseys with “Griner” on the back.

Several players hugged Cherelle Griner, who said during the ESPN broadcast that she was grateful they had not forgotten her wife.

A’ja Wilson, a Las Vegas Aces forward who was one of the team captains, said wearing the jerseys was “a statement in itself.”

“We are not going to stop until everyone understands how serious this really is,” she said.

Griner, a seven-time All-Star who won a championship with the Mercury in 2014 and has two Olympic gold medals, was also named an honorary starter for the game by the league.

Griner had been in Russia to play for UMMC Yekaterinburg, a professional team, when she was accused of having hashish oil in her luggage at an airport near Moscow. Last week, she pleaded guilty to the drug charges, but she has not been convicted formally. She faces up to 10 years in a penal colony.

The U.S. State Department has said that Griner was “wrongfully detained” and that it would work to secure her release.

Dozens of W.N.B.A. players also compete for international teams, often earning significantly more overseas than they do in the W.N.B.A. But Griner’s detention has highlighted a potential danger of doing so.

On Sunday, the W.N.B.A. commissioner, Cathy Engelbert, said at a news conference that Griner’s situation had affected players’ decisions about international play. Several players who usually compete in Russia have signed with teams in other countries for the coming off-season.

“We’re not going to say you can’t go play overseas,” Engelbert said.

W.N.B.A. players are free to play overseas, but can be fined for showing up late to training camp or the start of the season — a common occurrence because of the international schedule. Starting next year, players can be barred from league competition if they are not back for the beginning of the W.N.B.A. season.

The league and teams also offer incentives to encourage players to stay in the United States, such as marketing deals and bonuses. Engelbert said the league planned to spend $1.5 million on player marketing deals this cycle, an increase of several hundred thousand dollars over the last cycle.

Remy Tumin and Shauntel Lowe

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The war could have you paying more for hummus.

Hummus long ago surpassed its roots as a Middle Eastern staple to become a familiar treat around the globe. Now the Russian invasion of Ukraine could have the creamy, chickpea-based dish in short supply.

Russia and Ukraine are two of the world’s biggest exporters of chickpeas — Russia alone accounts for roughly a quarter of the global chickpea trade — and the supply of the legume may be reduced by as much as 20 percent this year, according to an estimate by the Global Pulse Confederation.

The fighting in Ukraine as well as the economic sanctions levied against Russia are the biggest disrupters of the flow of chickpeas, according to the industry group, which represents growers and traders of pulses, the dried seeds of legumes including peas, beans and lentils. Rising freight prices, which have been driven in part by higher oil costs, are another problem.

“Globally, chickpea prices may rise by 15 to 20 percent — the same value as the fall of the supply,” said Navneet Singh Chhabra, an analyst at the trade association and the director of Shree Sheela International, a global chickpea trader.

Russia is one of the world’s biggest suppliers of chickpeas, producing about 250,000 tons of chickpeas a year. But economic sanctions are limiting the ways its growers can get chickpeas out of the country, Mr. Chhabra said.

The problem is different in Ukraine: Much of its crop is usually planted in Kharkiv Province, where fighting has hampered planting. Ukraine usually produces between 30,000 and 50,000 tons of chickpeas a year, but will produce a maximum of 5,000 tons this year, Mr. Chhabra estimated.

Russia is an important supplier of a smaller variety, called Kabuli chickpeas, that is particularly preferred for hummus, Mr. Chhabra said.

Russia’s biggest export markets are Iraq, Jordan, Egypt, Pakistan and India, and demand from those markets will cause ripples around the world, he said.

“The South Asian market will buy whichever chickpea is cheaper, but in the Middle East and in the U.S., there is a strong preference for the smaller, smoother Kabuli chickpea, because that is what makes the best, wrinkle-free hummus,” Mr. Chhabra said. “And Russia exports the best and the biggest amount of Kabuli chickpeas to the world.”

Maham Javaid

Germany is on edge as a crucial Russian gas pipeline is taken offline for repairs.

The flow of natural gas from Russia to Germany via a crucial undersea pipeline stopped on Monday, as the link went offline for a 10-day scheduled maintenance period, testing Europe’s resolve to wean itself off abundant Russian fuel supplies.

Despite sanctions aimed at punishing Moscow for invading Ukraine, Germany still draws 30 percent of its natural gas from Russia, much of it used to power its economically important industrial sector. Other European Union countries, including Austria, Italy and the Czech Republic, also receive gas via the Nord Stream 1 pipeline.

The pipeline’s majority owner, the Russian energy giant Gazprom, cut the flow of gas by 60 percent last month, driving energy prices to record levels. The move has forced Germany to raise its gas emergency alert level to the second of three stages — the third and final stage would permit the government to begin gas rationing — and pass a law to bail out utility companies and bring coal-fired power plants back online.

Officials in Berlin now worry that Gazprom could take advantage of the routine shutdown to cut off supply altogether, stymying Germany’s plans to fill the country’s gas storage reserves by November, bolstering supplies for the winter. Facilities across the country are just above 63 percent full, but if Russia were to turn off all supply beyond the 10-day maintenance period, that target could become unreachable.

“It’s simply a situation like we haven’t had before,” Robert Habeck, Germany’s economy minister, told German public radio Deutschlandfunk on Monday. “We honestly always have to prepare for the worst and work a little bit for the best.”

Over the weekend, Mr. Habeck reached an agreement with Canada for a turbine needed for the Nord Stream 1 pipeline that had been sent to Montreal for repairs to be returned to Germany. The turbine’s return had been held up by sanctions against Russia, and Gazprom had cited the missing equipment as the reason it was forced to reduce supplies through the pipeline.

Even as Germans are flocking to the beaches and mountains for their summer vacations, the economy ministry is calling on them to begin servicing their furnaces, installing water-saving shower heads and preparing to lower their heating by at least one degree in the coming winter to save energy.

Cities and towns across the country are also considering how to save energy when the temperature begins to drop. Officials in Berlin are looking at whether to reduce lighting at some tourist attractions in the capital, and the country’s Parliament has decided to lower the temperature in its offices by two degrees when the heating period begins. Many heated public swimming pools have also reduced their temperatures.

How dire the situation could become will only be evident toward the end of the month, when Nord Stream 1 is scheduled to come back online after July 21.

“What happens at the end of the maintenance, nobody is able to say at this moment,” Klaus Müller, the head of Germany’s energy network authority, told Reuters. “We won’t know any time sooner than a day before its scheduled end.”

Melissa Eddy

Le Figaro

Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine

Anne Rovan

DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.

Envoyée spéciale à Prague

S’Il est un sujet sur lequel le premier ministre tchèque, Petr Fiala, multiplie les contorsions, c’est bien celui de Visegrad. Son pays en est membre avec la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie. «J’apprécie les résultats du passé, mais il faut dire que nous avons maintenant des différences. Il faut voir non seulement les différences mais aussi les résultats. La Hongrie a soutenu toutes les conclusions et toutes les déclarations au niveau européen. Et c’est aussi le résultat de la discussion au sein de Visegrad», confiait-il jeudi soir aux journalistes de la presse européenne.

Quand est donc prévue la prochaine rencontre? «Je ne sais pas. La Slovaquie (qui vient de prendre la présidence du club, NDLR) travaille sur le calendrier», répondait-il un brin lapidaire.

À lire aussiLa Tchéquie eurosceptique prend les rênes de l’UE

Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît bien des turbulences. Voilà des mois que les «V4» (les 4 pays membres de Visegrad) ne se sont pas réunis. La dernière rencontre programmée fin mars, un mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, avait été annulée.

Des divergences de plus en plus importantes

Elle devait réunir en Hongrie et durant deux jours les ministres de la Défense du club. Mais le Polonais a fait savoir qu’il ne viendrait pas, puis la Tchèque… En cause, le véto de Budapest sur les sanctions touchant aux énergies russes, sur lequel le Hongrois Viktor Orban a finalement lâché au prix de concessions importantes de la part des Européens. « J’ai toujours soutenu le groupe de Visegrad et je suis vraiment désolée que du pétrole russe bon marché soit maintenant plus important pour les politiciens hongrois que le sang ukrainien », avait alors tweeté, Jana Cernochova, la ministre tchèque chargée de la Défense.

S’ils font front commun contre les relocations de migrants depuis la crise de 2015 - Fiala lui-même avait défendu la décision hongroise controversée de construire une clôture à la frontière avec la Serbie en 2015 -, s’ils sont tous très conservateurs au plan des valeurs, les pays du V4 n’ont pour autant jamais formé un groupe totalement homogène. «La plupart du temps, les Tchèques étaient plus proches de la Slovaquie, tandis que les Hongrois avaient plus en commun avec la Pologne. C’est pour cela que l’on a souvent appelé le groupe “V2+2” ou même parfois “V2+1+1», indique Ziga Faktor, à la tête du bureau bruxellois du think-tank Europeum.

Même s’il est bon d’avoir des cadres de coopération régionaux, le V4 en tant que marque est devenu quelque peu toxique

Ces dernières années, les divergences ont encore grandi entre ces quatre pays de l’ancien bloc soviétique qui s’étaient alliés pour obtenir leur entrée dans l’UE et défendre leurs intérêts. «Même s’il est bon d’avoir des cadres de coopération régionaux, le V4 en tant que marque est devenu quelque peu toxique», note Ondrej Ditrych, directeur de l’Institut des relations internationales de Prague.

Des fissures très profondes

Notamment depuis que Viktor Orban a voulu faire de Visegrad un instrument au service d’un affrontement idéologique avec l’UE. La Slovaquie n’a pas suivi. Bratislava s’emploie ainsi depuis plusieurs années à adoucir systématiquement les conclusions des réunions du club.

Avec la guerre en Ukraine et la position à tenir vis-à-vis de la Russie sont venues s’ajouter d’autres fissures très profondes. «Ils le paieront!», a menacé à plusieurs reprises le représentant permanent de la Pologne auprès de l’UE qui ne décolère pas contre la Hongrie. «Il y avait un pacte entre la Pologne et la Hongrie sur l’État de droit et il s’est effiloché. Orban n’a plus son magistère idéologique», estime un diplomate européen, parlant d’une «fracture» entre les deux pays. En réalité, la position de Budapest sur la Russie et sur l’Ukraine a aussi eu pour effet de resserrer les relations entre Prague et Varsovie - notamment après la résolution du conflit minier de Turow.

À lire aussiLe bras de fer entre l’UE et la Pologne risque d’aggraver la fracture avec le groupe de Visegrad

De plus en plus isolé, le premier ministre hongrois a vu aussi s’éloigner le gouvernement tchèque depuis les élections législatives de l’automne 2021. L’homme fort de Budapest a perdu un de ses alliés fidèles, l’ex-premier ministre tchèque Andrej Babis, défait en raison de scandales financiers et de conflits d’intérêts sur des fonds de l’UE versés à ses propres entreprises. «Ils sont l’un comme l’autre des businessmen populistes. Et le nouveau premier ministre, Petr Fiala, ne vient pas du tout du monde de l’entreprise et n’a rien à voir avec ça», raconte un ministre tchèque. «Babis voulait devenir le “Orban” tchèque. Et c’est pour éviter qu’il reste au pouvoir que nous avons accepté de siéger dans la coalition de droite», confie Ivan Bartos, le ministre ukrainien chargé du Développement régional et chef de fil du parti pirate tchèque. «Il est inacceptable qu’Orban soit venu en République tchèque une semaine avant les élections pour soutenir Babis», ajoute encore ce dernier, à propos de cette visite très médiatisée qui avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque.

La multiplucation des vétos

Dans la nouvelle coalition tchèque, tous ne sont pas aussi remontés contre Orban. Au sein d’ODS -le parti de Fiala, «il y a des allégeances politiques historiques et des sympathies vis-à-vis de la résistance d’Orban au progressisme de l’UE», note Ondrej Ditrych.

La prospérité et la stabilité à long terme de l’Europe reposent sur des mécanismes démocratiques fonctionnels

Autant dire que la position de Petr Fiala ne sera pas simple alors qu’une des priorités affichées par la présidence tchèque est de «soutenir la résilience des institutions démocratiques» dans l’Union. «La prospérité et la stabilité à long terme de l’Europe reposent sur des mécanismes démocratiques fonctionnels. Nos sociétés sont constamment attaquées par ceux qui n’apprécient pas nos valeurs, qui détestent la liberté et la démocratie, les droits de l’homme et l’État de droit. Nous devons au contraire défendre ces valeurs», a-t-il expliqué mercredi dernier aux eurodéputés.

Ce dernier risque d’avoir fort à faire avec Budapest qui multiplie les vétos alors que son plan de relance - et l’argent qui a été promis- est toujours bloqué à la Commission. La manière dont la présidence gérera les dossiers très sensibles touchant à l’État de droit en Pologne et en Hongrie seront des tests cruciaux pour la crédibilité de Prague.

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L'ancien premier ministre japonais Shinzo Abe est mort assassiné

L'ancien leader du Japon a été la cible de plusieurs coups de feu lors d'une réunion publique. Le suspect du meurtre a avoué et dit avoir utilisé une arme artisanale.

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Guerre en Ukraine : Lech Walesa suggère de «ramener» la Russie à «moins de 50 millions d'habitants»

Pour l'ancien président polonais et fondateur de Solidarnosc, interrogé par LCI, la sécurité mondiale passerait par l'organisation d'un «soulèvement des peuples» qui ont été «annexés» par la Russie.

«Sans le groupe Wagner, l'armée russe n'est pas une véritable puissance militaire»

VU D'AILLEURS - Pendant quatre ans, Marat Gabidullin a combattu pour le tristement célèbre groupe russe Wagner en Ukraine et en Syrie. Aujourd'hui, l'ancien commandant a quitté la Russie. Il est le premier ex-mercenaire à avoir accepté de raconter en détail son «job» pour le Kremlin.

France24 - Monde

Reportage en Irak : cinq ans après la libération de Mossoul, la ville renaît de ses cendres

Publié le : 10/07/2022 - 11:43Modifié le : 10/07/2022 - 11:52

Lucile WASSERMANN Lucile WASSERMANN

Cinq ans après la reprise de Mossoul par l'armée irakienne et ses alliées occidentaux aux mains de l'organisation État islamique, la deuxième ville du pays renaît lentement de ses cendres même si une grande partie du centre historique demeure encore en ruines. Un reportage de Lucile Wassermann et Meethak Al Khatib. 

C'était le 10 juillet 2017. Après 9 mois d’offensive militaire, la coalition internationale et l’armée irakienne reprenaient Mossoul, occupée par le groupe État islamique. Depuis, la ville se reconstruit lentement, grâce à l'implication de la société civile. 

>> "Irak : à Mossoul, le projet de reconstruction de la mosquée al-Nouri fait débat"

Si certains bénéficient du soutien financier de l'Unesco pour reconstruire leurs logements , d'autres n'ont pas cette chance. Les habitants de la ville sont les premiers acteurs mobilisés pour restaurer leur patrimoine et rebâtir leur ville, souvent par leurs propres moyens. 

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Au musée de Mossoul, les antiquités détruites par l'EI "ressuscitées" avec l'aide du Louvre

Reportage

Irak : à Mossoul, le projet de reconstruction de la mosquée al-Nouri fait débat

EXPRESS ORIENT

En Irak, sur les traces des démineuses de Mossoul

New York Times - World

Turmoil in Sri Lanka

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Sri Lanka’s President Confirms Plan to Resign, Prime Minister’s Office Says

President Gotabaya Rajapaksa hasn’t been seen or heard from publicly since protesters stormed his official residence on Saturday. Questions loom about a power vacuum.

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By Vivek Shankar and Skandha Gunasekara

The embattled president of Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, who hasn’t been seen or heard from publicly since protesters overran his official residence this weekend, has reconfirmed his plan to step down, the country’s prime minister said on Monday.

The president told the prime minister, Ranil Wickremesinghe, that he would resign, Mr. Wickremesinghe’s spokesman said. Mr. Rajapaksa’s plan to quit was first announced on Saturday by Mahinda Yapa Abeywardena, the speaker of Parliament.

Mr. Abeywardena, who is considered an ally of the president’s, said Mr. Rajapaksa had agreed to resign on Wednesday “to ensure a peaceful transition of power.”

Mr. Rajapaksa hasn’t said so publicly himself, and he has remained in hiding since thousands of Sri Lankans stormed his residence, repeating their monthslong demands that he leave his post.

Later that day, Mr. Wickremesinghe said he, too, would resign. But he hasn’t elaborated on his plans. Protesters burned his home to the ground on Saturday.

The president’s silence has fueled questions about who is leading the country of nearly 22 million. It was also unclear what steps the next government could immediately take to restore a semblance of normalcy.

The island nation has been grappling with the worst economic crisis in its history, one that has led to food and medicine shortages and that has left the government essentially bankrupt. For months, daily life in Sri Lanka has been upended by a fuel shortage that has made power cuts the norm and public transport almost nonexistent.

The daily protests against Mr. Rajapaksa’s government have already led to the removal from the government of other family members. The president’s elder brother, Mahinda Rajapaksa, was replaced by Mr. Wickremesinghe as prime minister in May.

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France24 - Monde

Japon : élections sénatoriales deux jours après l'assassinat de Shinzo Abe

Publié le : 10/07/2022 - 07:12Modifié le : 10/07/2022 - 21:42

FRANCE 24 Suivre Constantin SIMON

Deux jours après l'assassinat par balles de l'ex-Premier ministre Shinzo Abe, en plein meeting électoral à Nara, les Japonais sont appelés aux urnes, dimanche, pour renouveler la moitié de leur Sénat. Le Parti libéral-démocrate, auquel appartenait la victime, est donné largement en tête. 

Un scrutin sous le signe du deuil. Les Japonais ont sans surprise plébiscité la coalition au pouvoir dimanche 10 juillet lors des élections sénatoriales, selon des résultats partiels, un scrutin qui a été éclipsé par l'assassinat deux jours plus tôt de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe au cours d'un meeting électoral.

Le Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste) auquel appartenait Shinzo Abe, et son allié le Komeito, remporteraient entre 70 et 83 sièges sur les 125 à pourvoir, selon les projections de la chaîne publique NHK - le Sénat compte 248 sièges, renouvelés pour moitié tous les trois ans.

Reconnaissant sa défaite, Kenta Izumi, leader du Parti démocrate constitutionnel (opposition), qui devrait perdre un certain nombre de sièges, a déclaré qu'il était clair que "les électeurs n'avaient pas voulu changer et nous confier le gouvernement", selon Kyodo News. Le taux de participation a été de seulement 52 %, selon les données disponibles à ce stade.

"Je pense qu'il est important que les élections aient pu se tenir normalement", a commenté l'actuel Premier ministre, Fumio Kishida, ajoutant qu'il allait s'atteler aux importants sujets en cours : le Covid, l'Ukraine et l'inflation.

Deux jours auparavant, Fumio Kishida avait dénoncé l'attaque "barbare" contre son ancien mentor, insistant sur l'importance de "défendre les élections libres et équitables, qui sont le fondement de la démocratie". "Nous ne céderons jamais à la violence", a-t-il ajouté.

L'assassinat par balles de Shinzo Abe, l'un des hommes politiques les plus connus de l'archipel, a profondément meurtri et ému au Japon comme à l'étranger, et les messages de condoléances ont afflué du monde entier, y compris de Chine et de Corée du Sud, avec lesquelles le Japon entretient des relations souvent houleuses.

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, actuellement en déplacement en Asie, fera par ailleurs étape à Tokyo, lundi, pour présenter ses condoléances en personne, a annoncé le département d'État.

Le bureau de Shinzo Abe a déclaré à l'AFP qu'une veillée funèbre se tiendrait lundi soir, et les obsèques mardi, en présence de la famille et des proches de Shinzo Abe. Elles auront lieu au temple Zojoji à Tokyo, selon les médias locaux.

L'auteur présumé de l'attaque, arrêté sur les lieux, a avoué avoir délibérément visé Shinzo Abe, expliquant à la police en vouloir à une organisation à laquelle il croyait que celui-ci était affilié. Certains médias japonais ont évoqué un groupe religieux.

Cet homme de 41 ans nommé Tetsuya Yamagami serait un ancien membre de la Force d'autodéfense maritime (la marine japonaise), et a déclaré aux forces de l'ordre avoir utilisé une arme artisanale.

Selon plusieurs médias, il aurait déclaré aux enquêteurs s'être rendu jeudi à Okayama (ouest) dans l'intention d'assassiner Shinzo Abe qui participait à un événement sur place, mais y aurait finalement renoncé car les participants devaient communiquer leurs nom et adresse.

L'inflation au cœur des préoccupations

Après avoir été brièvement suspendue par les différents partis à la nouvelle de l'attaque de l'ancien Premier ministre, la campagne électorale avait repris samedi avec des mesures de sécurité accrues, alors que la police de Nara a reconnu des failles "indéniables" dans celles qui entouraient le meeting de Shinzo Abe.

Elle a été dominée par des préoccupations locales, notamment les hausses de prix et les risques concernant l'approvisionnement en électricité, alors que la canicule qui touche le Japon depuis fin juin fait craindre une pénurie.

"L'économie mondiale stagne et le Japon est également en crise économique à bien des égards, avec des salaires qui n'augmentent pas", a commenté Shigeru Kato, 75 ans, interrogé par l'AFP à la sortie d'un bureau de vote à Tokyo. Si on ne fait rien, "le Japon va s'enfoncer encore plus", a-t-il ajouté.

Dans un pays souvent critiqué pour le manque de représentation féminine dans ses institutions et la direction de ses entreprises, une proportion record de 33 % de femmes figurent parmi les 545 candidats.

La large victoire qui se profile aux sénatoriales consoliderait le pouvoir de Fumio Kishida, qui s'est fait le chantre d'une politique économique plus redistributive baptisée "nouveau capitalisme", avant une période de trois ans sans élections prévues.

Sa coopération étroite avec les alliés occidentaux du Japon pour faire pression sur la Russie a aussi été saluée dans l'archipel, et son projet d'accroître "considérablement" le budget de la défense est également populaire, alors que la Chine ne cesse d'affirmer ses ambitions territoriales en Asie-Pacifique.

La tendance à l'augmentation des dépenses en matière de défense pourrait encore se renforcer après l'élection, selon Yu Uchiyama, professeur de sciences politiques à l'Université de Tokyo, qui pense que la "position de fermeté (du Japon) à l'égard de la Chine va probablement être maintenue".

Avec AFP

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Le Japon pleure son ancien Premier ministre, Shinzo Abe, au lendemain de son assassinat

Nécrologie

Shinzo Abe, un Premier ministre japonais à la longévité record

Japon : l'ex-Premier ministre Shinzo Abe tué par balles lors d'un meeting

Le Figaro

La Rochelle : crash d'un avion de tourisme en mer, le pilote sauvé

Le Figaro

L'homme a été pris en charge par un plaisancier avant l'intervention des secours.

Une opération de sauvetage inhabituelle. Dimanche 10 juillet, dans la matinée, un avion de tourisme ayant décollé de Poitiers s'est trouvé en difficulté et a tenté d'atterrir à l'aéroport de La Rochelle, en vain, rapporte France 3. Le pilote du Cessna s'est alors vu contraint de se poser en mer, mais la manœuvre a échoué.

Alors que l'avion coulait, le pilote, un quinquagénaire, a réussi à s'extirper de l'habitacle. Quelques minutes plus tard, un plaisancier est intervenu pour lui venir en aide, l'accident ayant eu lieu à 5 kilomètres du port de La Rochelle, a précisé sur Twitter la préfecture maritime de l'Atlantique.

Si les raisons du crash restent pour l'instant inconnues, l'homme a été pris en charge par les secours à Saint-Martin-de-Ré avant d'être admis au centre hospitalier de La Rochelle, selon France 3.

À VOIR AUSSI - Grosse frayeur pour les passagers, le moteur de leur avion reliant Paris à Perpignan prend feu juste après le décollage

Double meurtre près de Tarbes : «Les deux victimes s'étaient rapprochées sentimentalement», selon le procureur

Le principal suspect n'est autre que le mari et père des deux enfants d'une des victimes, avec qui il était en instance de divorce. Il a pris la fuite et demeure activement recherché en France et en Espagne.

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Loiret : une policière grièvement blessée lors d'un refus d'obtempérer près de Montargis

Le conducteur du scooter, qui a pris la fuite après les faits, est activement recherché.

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Paris: un faux policier qui patrouillait avec les forces de l'ordre démasqué

Depuis des mois, l'homme de 21 ans se faisait passer pour un gardien de la paix, s'intégrant aux équipes de recherche sur le terrain.

Le Figaro

Incidents au Stade de France: le Sénat rend mercredi un rapport très attendu

Après les scènes de chaos survenues le 28 mai dernier à Saint-Denis lors de la finale de Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid, le rapport du Sénat sera particulièrement analysé.

Qui sont les responsables du fiasco sécuritaire du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions le 28 mai ? Et quelles conséquences pour les JO 2024 à Paris ? Le Sénat rend mercredi son rapport, très attendu, sur cette soirée qui a viré à l'embarrassant scandale.

Real Madrid-Liverpool, deux des plus grands clubs européens, se sont affrontés lors d'un match au sommet suivi par des centaines de millions de téléspectateurs à travers le monde et dont l'organisation avait été confiée à la France en remplacement de la ville de Saint-Pétersbourg, écartée pour cause d'invasion russe en Ukraine.

Mais entre les spectateurs sans billets escaladant les grilles entourant le stade, ceux dûment munis de tickets qui n'ont pu y entrer, les familles aspergées de gaz lacrymogènes par la police ou les vols et agressions perpétrés par des délinquants opportunistes, la fête avait été gâchée.

À lire aussiTension, resquilleurs et gaz lacrymogène : récit d'une soirée chaotique et honteuse au Stade de France

A un peu plus d'un an de la Coupe du monde de rugby organisée dans neuf villes du pays et les Jeux Olympiques d'été attendus dans la capitale, la soirée du 28 mai a valu à ses organisateurs, aux forces de l'ordre et au gouvernement railleries et critiques.

Les commissions des Lois et de la Culture du Sénat, qui présenteront leur rapport d'information sur la gestion de ces incidents mercredi à midi, ont d'ores et déjà dénoncé un «fiasco», fruit d'une «multiplicité de facteurs mal pris en considération par les nombreux intervenants».

À lire aussiStade de France : Gérald Darmanin présente ses excuses à «tous ceux qui ont subi cette mauvaise gestion»

«Tous les enseignements doivent être tirés pour l'organisation des prochaines échéances sportives internationales», ont averti les parlementaires, emmenés par les présidents des deux commissions, Laurent Lafon (centriste) et François-Noël Buffet (LR).

Pour préparer ce rapport, ils ont entendu des responsables des instances sportives, des représentants des supporters de Liverpool et les autorités françaises, dont le souvent controversé préfet de police de Paris Didier Lallement et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Ce dernier a été au coeur d'une vive polémique en faisant porter l'essentiel de la responsabilité des incidents, contre la plupart des observateurs sur place, sur «30.000 à 40.000 supporters anglais» qui, a-t-il affirmé, s'étaient présentés au stade «sans billet ou avec des billets falsifiés».

Image «atteinte»

Les explications de Gérald Darmanin ont aussi été battues en brèche par l'UEFA, qui n'a comptabilisé que 2.600 faux billets aux tourniquets. Et si l'instance européenne du football a indiqué aux sénateurs qu'elle ne savait pas combien exactement de supporters dépourvus de billets s'étaient rendus aux abords du Stade de France, elle «ne croit pas que c'était le chiffre mentionné en France». «Si Darmanin n'avait pas menti, il n'y aurait pas eu d'affaire», a estimé François-Noël Buffet (LR) dans un entretien au Progrès au début du mois.

Pressé par les critiques, le ministre de l'Intérieur a fini par reconnaître fin juin «une part de responsabilité» dans les ratés de la soirée et réitéré ses «excuses» aux supporters «qui ont subi cette mauvaise gestion».

Au-delà de la gestion policière des incidents, la polémique s'est aussi nourrie de la non-conservation d'une partie des images de vidéosurveillance du Stade de France, qualifiée de «faute grave» par le sénateur Buffet. En parallèle des travaux du Sénat, le délégué interministériel aux JO et aux grands événements, Michel Cadot, a épinglé dès le 10 juin, dans un premier rapport à la Première ministre Elisabeth Borne, les «défaillances» de l'organisation et de la réponse policière aux incidents qui ont, selon lui, porté «un grave préjudice à l'image de la France».

M. Cadot a plaidé en retour pour la mise en place d'une instance de pilotage nationale des événements sportifs internationaux d'intérêt majeur, sur le modèle de celui déjà en place pour les JO-2024. Déterminée à «tirer toutes les leçons» de ces ratés, Mme Borne a déjà chargé les ministres de l'Intérieur et des Sports de «mettre en oeuvre sans délai» ses recommandations.

Ligue 1 : l'émouvant message d'adieux de Mandanda aux supporters marseillais

Steve Mandanda s'est officiellement engagé en faveur du Stade Rennais et a tenu a adressé un message touchant aux fans de l'OM.

Zinédine Zidane au PSG : une rumeur lancée... par l'entourage du Marseillais ?

Alors que la légende du football français a longtemps été annoncée sur le banc du Paris Saint-Germain, cette rumeur aurait été montée de toutes pièces par son entourage pour interpeller la FFF.

Battiston, Giresse, Rocheteau... Que sont devenus les Bleus du Mondial 1982 ?

Après leur carrière respective, les joueurs de Michel Hidalgo ont pris des chemins bien différents.

France24 - Monde

Somalie : un média 100 % féminin à l’assaut des tabous

Publié le : 08/07/2022 - 17:06

Samia METHENI Suivre

Des smartphones et des ordinateurs portables pour briser les tabous: un nouveau média composé d'une équipe 100% féminine entend mettre en lumière la situation des femmes, et notamment le sujet occulté des violences sexistes, dans la très conservatrice société somalienne.

France24 - Monde

Cameroun : la production de champignons en plein essor

Publié le : 08/07/2022 - 15:56Modifié le : 08/07/2022 - 16:10

Laura MOUSSET Suivre

Grillés en brochette, séchés ou transformés en huile pour les cheveux : à Bafoussam, dans l'ouest du Cameroun, des agriculteurs et entrepreneurs tentent de diversifier les débouchés pour les champignons qu'ils cultivent sur des déchets agricoles. Ils sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la myciculture (la culture des champignons comestibles).  

New York Times - World

The Assassination of Shinzo Abe

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Shinzo Abe’s Party Triumphs in Parliamentary Vote, Extending Legacy

The Liberal Democrats and their partners gained enough seats to form a supermajority. They can now amend the country’s pacifist Constitution.

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By Motoko Rich

TOKYO — Two days after Japan’s former prime minister Shinzo Abe was gunned down at a campaign stop on Friday, his Liberal Democratic Party and its allies swept to victory in a parliamentary election that gave them a chance to pursue Mr. Abe’s long-held ambition of revising Japan’s pacifist Constitution.

It was the clearest sign that Mr. Abe, Japan’s longest-serving prime minister, remained a guiding political force. Even before his death, he was no longer leader of the country or its governing party, but his legacy shaped voters’ choices at the ballot box and his party’s vision for the future.

“I have the responsibility to take over the ideas of former Prime Minister Abe,” the current prime minister, Fumio Kishida, told a crowd west of Tokyo on Saturday, the day after Mr. Abe’s killing, as he campaigned for their party’s candidates for the Upper House of Parliament.

The Liberal Democrats and their coalition partners gained enough seats in Sunday’s election to form a crucial two-thirds supermajority. They can now amend a clause in the Constitution, imposed by postwar American occupiers, that renounces war. That long-held goal would open the door for Japan to become a military power, capable of global leadership.

By the early hours of Monday morning, the Liberal Democrats, together with Komeito, their longtime partner, and other allied parties, had won 87 seats, giving them more than 70 percent of the Upper House, besting their last supermajority in 2016. (A similar coalition commands more than two-thirds of the Lower House.)

Mr. Abe’s death appeared to have helped increase voter turnout slightly, to over 52 percent, up from about 49 percent in the last Upper House election in 2019.

As returns rolled in, Mr. Kishida said he hoped to “gain people’s understanding” and “deepen the discussion” about the party’s proposal for revising the Constitution.

Even with the supermajority, much stands in the way of the plan — not least that it has long been unpopular with the Japanese public. And with inflation pressures mounting, the yen weakening and coronavirus infections again on the rise, changing the Constitution could be a harder sell than ever.

“I’m interested in prices, wages, daily life, medical services and child care,” said Risako Sakaguchi, 29, who cast her votes for Liberal Democratic candidates at a polling station in Saitama, a suburb of Tokyo.

More on the Assassination of Shinzo Abe

With such fundamental concerns, “constitutional revision is a kind of luxury good,” said Tobias Harris, a senior fellow at the Center for American Progress who oversees work on Asia.

“Given that attention being spent on constitutional revision is attention not being paid to other stuff, there is going to be a penalty for it,” Mr. Harris said, “especially when people are so concerned about household issues.”

Unshackling Japan’s military was a cherished goal of Mr. Abe, but without him, the will to push through a difficult parliamentary process could wane.

“Now that he is gone, there is no clear leader among the L.D.P. senior members who will push through the constitutional revision,” said Hiroshi Nakanishi, professor of politics at Kyoto University.

Mr. Abe, who was in office for nearly eight years (in addition to a brief, earlier stint as prime minister), left a legacy that went well beyond his hopes of revising the Constitution.

Even after Japan fell behind China in world economic rankings, he helped extend its influence by holding a multinational trade agreement together after President Donald J. Trump pulled the United States out of it. At home, he helped bring the economy back from years of being in the doldrums. Even if his economic policies never delivered as much as he promised, he gained international recognition for the program he called “Abenomics.”

After he left office, Mr. Abe’s public statements resonated well beyond those of most former prime ministers. He suggested that it was time for Japan to establish a nuclear sharing agreement with the United States. Media outlets then assumed the Liberal Democrats were considering a break with the longtime taboo against even discussing the possibility of a Japanese nuclear arsenal.

Within the party, he was a kingmaker, often referred to as a “shadow shogun.” Mr. Kishida owes his position to Mr. Abe, who directed his supporters to throw their weight behind him after Mr. Abe’s first choice, Sanae Takaichi, lost a first-round ballot in the party leadership contest.

Campaigning for Liberal Democrats over the last two weeks, Mr. Abe’s enduring influence was on display, drawing crowds as far north as Hokkaido and as far south as Fukuoka. His fatal visit to Nara, Japan’s old capital, was his second in support of Kei Sato, 43, a junior member of the party.

For Mr. Kishida, the sudden loss of Mr. Abe may present opportunities as well as perils. He could consolidate power after the election, as he is not legally required to call another one for three years. Politicians in Japan often refer to this interval as the “golden period.”

But history suggests the odds may be against him. Since the end of World War II, powerful prime ministers have typically been followed by a revolving door of forgettable faces, said Carol Gluck, a professor of history and specialist in modern Japan at Columbia University. Mr. Kishida is the second person to hold the job since Mr. Abe resigned in 2020; his predecessor, Yoshihide Suga, lasted just a year.

“There’s a whole lot of prime ministers, if you add them up between 1945 and now, who did not make a mark,” Professor Gluck said.

Privately, Mr. Kishida may feel some relief that he will no longer have to answer to Mr. Abe. But others in the party are sure to maneuver to fill the power vacuum.

Mr. Abe led the largest, and most right-leaning, party faction, and he had not anointed a successor. Infighting could unsettle the party and make it more difficult for Mr. Kishida to get policies enacted.

“It would have been much more predictable if Abe was still a big influence,” said Koichi Nakano, a professor of politics at Sophia University.

Party power squabbles aside, the bigger question may be whether Mr. Kishida ultimately has his own vision.

He once cast himself as a liberal-leaning, dovish member of the party. But driven by the war in Ukraine and increasing threats from North Korea and China, Mr. Kishida has followed Mr. Abe in calling for increased military spending and weapons that can strike missile launch sites in enemy territory.

Without Mr. Abe as a driving force, though, some analysts wonder if Mr. Kishida will be able to deliver on that national security agenda.

“I think Japan will lose our momentum to strengthen our defense,” said Lully Miura, a political scientist and head of the Yamaneko Research Institute in Tokyo. “We need a visible figure who can support the strong security and appeal to the public.”

At the peak of his power, Mr. Abe himself was unable to push through the constitutional revisions he so badly wanted. In 2016, he presided over a Parliament in which his governing coalition had the required two-thirds supermajority. But tensions within the coalition, along with concern that the public — which must ultimately ratify any constitutional amendment — would not go along, thwarted his hopes.

Changing the Constitution could be even further out of reach now, given multiple crises around the world and at home.

The war in Ukraine has worsened supply chain problems and driven up the prices of oil and other commodities, raising fears of energy shortages in Japan. Coronavirus infections, until recently under control, have started rising again. And in the longer term, an aging population and falling birthrate raise the prospect of labor shortages and problems with caregiving.

Mr. Kishida has offered no all-encompassing program to address such challenges. When running for the party leadership, he spoke of a “new capitalism,” but never spelt out what that meant, other than vague rhetoric about reducing inequality.

“Kishida could get things done if there are things that he wants to get done,” said Nick Kapur, a historian of modern Japan at Rutgers University. “He has some popularity and he’s going to have a majority, but as we know, there are so many economic headwinds for everyone in the world — dealing with inflation and an emerging markets debt crisis and the war in Ukraine — and maybe that would damage any leader at some point.”

Ayumi Sekizawa, 31, who works for a real estate company in Tokyo, said he had voted for the Liberal Democrats in part to show his support after Mr. Abe’s death. But he said he usually voted for them because there were “no other good parties.”

He said that given the aggressive behavior of Russia, China and North Korea, he agreed that Japan needed to improve its defense capabilities.

But his main concerns were closer to home. “I’m interested in the economy,” he said. “Wages should be raised, otherwise, virtually, our living standard is declining.”

Makiko Inoue, Hikari Hida and Ben Dooley contributed reporting.

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Le Figaro

Christel et Olivier, 3 enfants, 7000 euros par mois : une «aventure» en Tanzanie après un licenciement

  1. Accueil
  2. Économie
  3. Consommation

CHÈRES VACANCES - C'est le moment où l'on aimerait tout oublier. Une contrainte s'impose pourtant avec plus ou moins de force au vacancier : le budget. Cette famille parisienne s'est organisée de «de vraies belles vacances» avec une partie des indemnités de départ de la maman.

Julien Da Sois

Pour Christel, Olivier et leurs trois enfants, c'est le voyage d'une vie. Un mois de vacances en Tanzanie cet été, des safaris dans la savane, des baignades dans des grottes et sur les plages paradisiaques de Zanzibar. «J'ai toujours rêvé de faire de grands voyages, de prendre le temps. Et l'Afrique est un continent qui me passionne», raconte la mère de famille de 41 ans, qui n'avait jusque-là «jamais sauté le pas». «Je ne me sentais pas assez à l'aise pour me lancer, et ensuite j'ai enchaîné trois enfants !», rit-elle.

Un événement professionnel malheureux a joué le rôle de déclencheur. «J'ai été licenciée de mon travail en mai, après vingt ans dans mon entreprise, raconte l'ex-commerciale dans l'électronique grand public. Il y avait deux options : soit je m'effondrais, soit je profitais de ce temps donné, qui est rare dans une vie professionnelle.» Elle n'hésite pas une seconde et choisit d'organiser pour elle, son mari informaticien et ses trois jeunes enfants «de vraies belles vacances», avec une partie de ses indemnités de licenciement.

Lire le dossierRêves d'évasion, astuces et compromis: les Français se confient sur leur budget vacances

Si le budget n'est pas «no limit», affirme-t-elle, l'enveloppe allouée à «l'aventure familiale» d'un mois planifiée en Tanzanie entre juillet et août est plus que conséquente : 25.000 euros tout compris. «C'est la première fois que l'on met autant d'argent pour nos vacances.» Première fois aussi que la famille parisienne aisée, qui gagnait en cumulé «entre 6500 et 8000 euros» par mois avant le licenciement de la mère, part aussi loin. «On est allé une semaine en Andalousie en 2019. Sinon habituellement on passe nos étés dans notre maison de vacances dans le Sud-Ouest, et puis quelques jours à la mer dans un hôtel», précise Christel.

A la recherche d'authenticité et d'aventure

Un budget considérable donc, estimé en fonction des envies du foyer. «Je voulais absolument faire des safaris, mais ça coûte très très cher, entre l'essence, le chauffeur et les hébergements», confie la quadragénaire. D'autant plus que celle-ci ne voulait pas de la classique expédition pour touristes. «Je voulais vraiment ressentir l'aventure, avoir l'impression d'être des baroudeurs, et avoir un truc un peu à la carte», décrit-elle. Elle a donc choisi un tour-opérateur «plus cher», mais qui permet «de véritablements'imprégner de la culture locale et d'aller à la rencontre des populations». Durant leurs deux semaines de safari dans le nord de la Tanzanie, une nuit chez l'habitant est ainsi prévue, ainsi que des visites de villages, un cours de cuisine, la visite de deux parcs nationaux et d'une zone de conservation, et quelques jours de au pied du mythique Kilimandjaro. Pour un coût tout compris de 15000 euros.

Puis direction le sublime archipel de Zanzibar pour huit jours, à une trentaine de kilomètres au large des côtes de la Tanzanie continentale. «Là-bas, ce sera plutôt baignades au programme, pour les enfants», sourit Christel. D'autres activités sont planifiées : une journée en bateau, un barbecue sur la plage, une visite centrée sur les épices - Zanzibar étant surnommé «l'île aux épices». Niveau hébergement, «on logera dans un cottage, à 1000 euros la semaine», indique Christel.

« Je tiens à jour un tableau Excel avec l'itinéraire que l'on va faire chaque jour et le suivi du budget. »

Mais avoir un budget aussi considérable n'empêche pas la famille de surveiller les dépenses, bien au contraire. «Je tiens à jour un tableau Excel avec l'itinéraire que l'on va faire chaque jour et le suivi du budget», fait savoir la mère de famille, très prévoyante. Elle a par exemple déjà prévu une enveloppe de 3000 euros, «pour l'argent de poche sur place». Cet argent «servira à couvrir par exemple les frais de taxis, les boissons, les repas à Zanzibar, mais aussi les traitements antipaludiques», énumère-t-elle.

Une enveloppe budgétaire flexible

Dernier poste de dépenses, et non des moindres, le transport. Car, en plus d'un vol long-courrier aller-retour pour se rendre en Tanzanie, la famille prendra deux vols intérieurs sur place, ainsi que le ferry pour rallier Zanzibar. Soit six trajets, pour un coût total de 5000 euros. «Pour l'avion, on a réservé mi-mars, donc assez tard. Pour ce type de voyages, les gens réservent plutôt un an à l'avance», souligne Christel. Résultat, les vols qui n'étaient pas encore complets étaient assez chers. «On voulait en plus le trajet le plus court possible», glisse-t-elle. Pour contrebalancer, la famille a donc limité les frais sur certains hébergements, de façon à rester dans les clous du budget prévu.

Même si, une fois en vacances, la famille ne s'interdira pas quelques dépenses additionnelles non planifiées. «Sur place, si quelque chose nous paraît sympa et qu'il faut rajouter un peu, on le fera, admet Christel. C'est un voyage qu'on fera sans doute qu'une fois. Donc on se permet une marge d'erreur de 5% sur l'enveloppe de 25000 euros.» Pas plus, «pour ne pas que ça devienne déraisonnable». Même si la désormais chômeuse convient que «25000 euros, c'est déjà un budget extrêmement important».

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Mais la maman de Thomas, 11 ans, Mathieu, 7 ans, et Léa, 3 ans, ne regrette pas son projet un peu fou. «On a vécu deux ans de Covid, et ça a changé ma vision des choses. Cette opportunité, je me suis dit qu'il fallait la saisir. Car on ne sait pas de quoi demain sera fait», philosophe-t-elle, ajoutant avoir aussi «l'envie de partager quelque chose avec les enfants». Avant de penser à son avenir professionnel. «Dès mon retour, je me mettrai à la recherche d'un nouvel emploi de façon intensive», lance-t-elle.

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France24 - Monde

Royaume-Uni : des patients virtuels pour former les futurs médecins

Publié le : 07/07/2022 - 16:35

Laura MOUSSET Suivre

Le centre hospitalier universitaire de Cambridge, en partenariat avec la société GigXR, a développé une application de formation en réalité mixte (fusion des mondes réel et virtuel) permettant aux étudiants en médecine de s’exercer sur des patients holographiques. Ils sont les premiers au monde à utiliser cette technologie complémentaire de l’enseignement clinique.

New York Times - World

Political Turmoil in Britain

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News Analysis

Boris Johnson May Be Fading Out, but Not the Divisions He Stoked

Long after he is gone, his successors will be wrestling over his signature project, Brexit, and the insoluble issues it raised.

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By Mark Landler

LONDON — The swift, stinging downfall of Boris Johnson this past week removes a uniquely polarizing figure from British politics. But it does not remove the divisive issues that Mr. Johnson confronted — and in many cases, exploited — as he engineered Britain’s departure from the European Union two and a half years ago.

Mr. Johnson’s legacy, and that of Brexit, are inseparable. Britons will be wrestling with the fallout from his signature project long after their flamboyant prime minister decamps Downing Street, taking with him his heedless disregard for the rules, checkered ethical history and slapdash personal style.

From Britain’s poisoned relationship with France to its clash with Brussels over trade in Northern Ireland, Brexit-related issues will loom large in the campaign to replace Mr. Johnson as leader of the Conservative Party and, hence, prime minister. They could well define the next occupant of Downing Street, the fourth prime minister since Britain voted to leave in 2016.

Narrowing the divide between Britain’s wealthy south and poorer north — Mr. Johnson’s marquee post-Brexit initiative — is major unfinished business. Even broader economic problems, like surging inflation and a looming recession, have a Brexit component, insofar as Britain’s divorce from Brussels has aggravated its woes.

Beyond that, Mr. Johnson’s successor will have to reckon with the corrosive effect that Brexit has had on British politics, whether in the charged debates over social and cultural issues, or in the strains on institutions like Parliament and the Civil Service. Mr. Johnson, with his populist instincts, stoked those sentiments. Throwing out his playbook would not be easy for any future Conservative leader.

“What Boris Johnson did was show how the system can be exploited,” said Anand Menon, a professor of European politics at King’s College London. “Given the nature of the Conservative Party, I assume there’s not going to be much softening of its position on many of these issues.”

Even Jeremy Hunt, a middle-of-the-road figure who is likely to run for party leader, said recently he would favor ripping up parts of Britain’s agreement with the European Union that sets trade regulations in Northern Ireland. Mr. Johnson’s threat to do that provoked outrage in Brussels, which accused him of violating international law.

Mr. Hunt, who challenged Mr. Johnson for the leadership unsuccessfully in 2019, voted for Britain to stay in the European Union. But like Mr. Johnson, his fortunes will depend in part on support from the Conservative Party’s right flank, which pushed relentlessly for the most uncompromising form of Brexit.

Another likely candidate, Liz Truss, Mr. Johnson’s foreign secretary, is spearheading the aggressive approach on Northern Ireland. She is reported to have recruited an influential group of Brexiteers to vet legislation that would allow Britain to renege on parts of the agreement with Brussels before introducing it in Parliament.

The Fall of Boris Johnson, Explained

Turmoil at Downing Street. Britain’s prime minister Boris Johnson said he would step down less than three years after his landslide election victory, following a series of scandals that have ensnared his government. Here’s what led to this:

The Pincher case. Mr. Johnson’s downfall is connected with the resignation of Chris Pincher, a Conservative deputy chief whip, after he admitted to having groped two men. Outrage grew as it was revealed that Mr. Johnson was aware of prior sexual misconduct allegations against him when he appointed him; the prime minister had previously denied knowing about the accusations.

A wave of resignations. The revelations prompted the unexpected resignation of two of Mr. Johnson’s highest-ranking ministers — the chancellor of the Exchequer, Rishi Sunak, and the health secretary, Sajid Javid. That was followed by a flurry of resignations of other ministers and officials, capped by Mr. Johnson’s decision to step down.

The ‘Partygate’ scandal. Since late last year, Mr. Johnson had been grappling with reports about parties he attended in Downing Street while Covid lockdown rules were in force. An internal inquiry found that 83 people violated the rules at parties, and the police imposed hundreds of fines, including one on Mr. Johnson, for breaches of social distancing. Mr. Johnson survived a no-confidence vote triggered by the scandal, but was left reeling politically.

Other scandals. The prime minister’s reputation had also been tarnished by his staunch defense of a Conservative lawmaker for violating lobbying rules, his government’s contentious plans to change the system that investigated that lawmaker and the costly refurbishment of his apartment at No. 10 Downing Street, for which he secretly used funds from a Conservative Party donor.

Nor will the leadership campaign lack for culture warriors. Suella Braverman, who currently serves as attorney general, declared herself a candidate on ITV last week by vowing to crack down on migrants illegally crossing the English Channel, one of several positions that echo those of Mr. Johnson.

“We need to get rid of all of this woke rubbish,” Ms. Braverman added, “and actually get back to a country, where describing a man and a woman in terms of biology does not mean that you are going to lose your job.”

The political forces that fueled Brexit — voter disengagement, economic grievances, distrust of politicians — predated Mr. Johnson, much as similar forces predated Donald J. Trump in the United States. How much each leader was a catalyst for events or merely a symptom of them will be long debated in both countries.

And just as the United States is still dealing with the charged issues that catapulted Mr. Trump into office, analysts said British politics would continue to be dominated by hot-button topics — from immigration to economic equity between England’s north and south — that were litigated in the Brexit debate.

“We are still in the relatively early stages of living with the consequences of Brexit,” said Simon Fraser, a former head of Britain’s Foreign and Commonwealth Office. “Brexit is going to continue to devour its children.”

Those running to replace Mr. Johnson, Mr. Fraser said, have little incentive to soften his hard-line positions on Brexit-related issues because they will be selected by the Conservative Party’s lawmakers and rank-and-file members, for whom Mr. Johnson’s Brexit policy was perhaps the greatest success of his tenure.

Mr. Johnson stitched together a potent but unwieldy coalition to win a landslide general election victory in 2019. It consisted of traditional Tory voters in the country’s south, as well as working-class voters in the industrial north, who had historically voted for the Labour Party but defected to the Conservatives in part because of Mr. Johnson’s vow to “Get Brexit Done.”

“Boris Johnson was able to move into that space, partly by dint of personality, partly by his complete absence of a political philosophy,” Mr. Menon said. Without Mr. Johnson’s protean appeal to those voters, he added, social and cultural issues are “the only glue that holds it together.”

With Mr. Johnson vowing to stay in Downing Street until the Conservatives select a new leader — a process that could take until the early fall — it is too soon to judge whether he will have a lingering impact on British politics after he is no longer prime minister. Some of that will depend on whether he opts to stay in Parliament, where he could easily vex his successor from the backbenches.

Jonathan Powell, who served as chief of staff to Prime Minister Tony Blair, used an analogy to “long Covid,” the prolonged aftereffects of Covid-19.

“In the United States, you’re suffering from Long Trump,” he said. “The question is, are we in Britain going to suffer from Long Boris?”

Mr. Powell said he was cautiously optimistic that Britons would be able to move on from Mr. Johnson more readily than Americans from Mr. Trump because their institutions have, by and large, proven resilient in the face of his tactics.

After some dithering, for example, Conservative Party lawmakers rallied themselves to stand up to a leader in whom they had lost confidence. The Republican Party, by contrast, remains almost wholly in thrall to Mr. Trump.

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For all his precedent-shattering, norm-busting ways, Mr. Johnson’s denouement was oddly in keeping with custom, if with a typically dramatic flourish. His cabinet abandoned him, much as members of Prime Minister Margaret Thatcher’s cabinet abandoned her in November 1990, forcing her to yield to the inevitable and step down.

None of this is to diminish Mr. Johnson’s place in history, which even his harshest critics say will be consequential.

“Without Boris Johnson, we might not have had Brexit,” said Timothy Garton Ash, professor of European studies at Oxford University. “Without Boris Johnson, we wouldn’t have a hard Brexit because he personally gave us that. Without Boris Johnson, we wouldn’t have had the disastrous decline in standards in British public life.”

Still, he said Mr. Johnson would not play a king-making role after leaving office because he does not command a Brexit Brigade anything like Mr. Trump’s “Make America Great Again” movement.

“The Conservatives selected him quite coolly, quite calculatingly, because they thought he was a winner,” Professor Garton Ash said. Once the campaign is over, and the candidates have finished offering red meat to the Tory base, he predicted that “the Conservatives will return to their more centrist positions.”

Other experts, however, argue that the cost-of-living crisis in Britain will make it hard for Mr. Johnson’s successor to chart a more conciliatory path with Europe.

The prime minister’s promises that Brexit would unleash a new era of growth in Britain have not been borne out. In fact, it has lagged the European Union, a fact that would not surprise economic forecasters or the government itself, which predicted that Brexit would hurt the British economy.

To remedy that, most candidates to succeed him are expected to call for some combination of lower taxes and less regulation.

“None of them is going to acknowledge the downsides of Brexit,” said Mujtaba Rahman, an analyst at the political risk consultancy, Eurasia Group. “They’ll frame it as part of new Brexit opportunities.”

But cutting taxes and easing regulations would only widen the divergence between Britain and the European Union. That would aggravate the existing impasse over trade in Northern Ireland, which has long angered France and the Republic of Ireland, and recently drew a strong rebuke from the German government.

“It’s not clear to me at all that the Brexit conversation is going to end, and it may actually dominate the campaign,” Mr. Rahman said. “Europe remains an itch that the Conservative Party cannot stop scratching.”

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France24 - Monde

Fin de la présidence française de l’UE, l’heure du bilan

Publié le : 01/07/2022 - 15:47

Caroline DE CAMARET

Entamée le 1er janvier 2022, la présidence française du Conseil de l’UE a pris fin le 1er juillet. Le président français avait affiché des objectifs ambitieux et lancé une devise "Relance, puissance, appartenance". A l'heure du bilan , Emmanuel Macron peut se féliciter de quelques réussites avec l'adoption de textes législatifs consacrés à l’encadrement des géants du numériques, à la taxe carbone aux frontières ou au salaire minimum européen.

Cependant, la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie le 24 février a radicalement changé la donne et les priorités. La présidence française a remis sur le devant de la scène la question de la défense européenne et fait adopter des salves de sanctions contre Moscou.

A lire également sur France 24 >>> Présidence française de l'UE : un mandat percuté par la guerre en Ukraine

De plus, le retour de la guerre en Europe n'est pas parvenu à faire taire les dissonances entre Européens, notamment quand il s'est agi de diminuer la trop grande dépendance aux énergies importées de Russie. Cerise sur le gâteau, la présidence française du Conseil de l'UE a été perturbée par les élections présidentielle et législatives en France, qui ont affaibli Emmanuel Macron.

Une émission produite par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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  • Ondrej KOVARIK, Député européen, Renew Europe (République tchèque)
  • Emmanuel MAUREL, Député européen, GUE/GVN (France)
Le Figaro

Assassinat de Shinzo Abe: le tueur voulait se venger d’une secte promue par l’ex-premier ministre

L’assassinat de l’ancien premier ministre japonais relance la polémique sur les liens entre politique et religion au pays du Soleil-Levant.

Tokyo

Quarante-huit heures après l’assassinat par balle de leur ancien premier ministre Shinzo Abe, les Japonais se sont rendus dimanche aux urnes pour des élections sénatoriales partielles dans une ambiance surréelle presque ordinaire. Comme anticipé, les partis de la majorité ont consolidé leur position, obtenant assez de voix pour une possible réforme constitutionnelle - précisément celle que, toute sa vie, pourchassa en vain Shinzo Abe.

Mais, derrière cette «sombre victoire», comme l’a titrée le quotidien Nikkei, le parti au pouvoir demeure sonné par cet acte inouï dans un pays habituellement épargné par la violence, en particulier politique. Il prend un relief inattendu avec la personnalité et, surtout, les motifs du tueur. Tetsuya Yamagami, un ancien employé solitaire et sans histoires, a expliqué qu’il visait ce jour-là le dirigeant d’une secte dans laquelle sa mère avait englouti sa fortune et que Shinzo Abe avait promue ; le premier étant absent, il aurait, avec succès, pris pour cible le second.

Ce scénario plonge le pays dans l’embarras. Depuis quarante-huit heures, les grands médias déploient les gigantesques moyens humains et matériels à leur disposition (les cinq quotidiens nationaux comptent 9 355 journalistes) pour reconstituer l’affaire. Comme toujours, la télévision se distingue: le lieu du crime est survolé par hélicoptère, reconstitué en maquette en plateau, disséqué dans ses moindres détails.

Des correspondants sont envoyés aux quatre coins du pays pour recueillir les informations les plus insignifiantes. Mais cette débauche d’effets n’a d’égal que le caractère édulcoré de son produit. Au lendemain du meurtre de Shinzo Abe, les cinq grands quotidiens nippons ont tous publié la même une, taille des caractères comprise, au mot près, trahissant leur complicité.

À lire aussi Christian Kessler: «Shinzo Abe était un shogun de l’ombre qui continuait d’influencer le parti au pouvoir»

Les enquêteurs diffusent au compte-gouttes des «confessions» visiblement réécrites à une coterie de journalistes «accrédités» qui les impriment sans souci de véracité ni même de vraisemblance. «Il est indéniable que les principaux médias japonais donnent une place beaucoup trop importante aux annonces émanant de la police - au moins dans les premiers temps de l’affaire», observe César Castellvi, auteur du Dernier Empire de la presse, un ouvrage très documenté sur la presse nippone.

Les plus fins lecteurs japonais s’étonnent ainsi de lire que le tueur aurait déclaré avoir «eu l’impression trompeuse» (omoikomi) que Shinzo Abe était lié à une «organisation religieuse» non nommée - à laquelle il était bien lié. La police japonaise a actuellement à sa tête Itaru Nakamura, célèbre pour avoir interrompu d’autorité les poursuites pour viol d’un journaliste proche du pouvoir. Mieux: dimanche soir, la «grande presse» japonaise n’avait toujours pas nommé ladite «organisation religieuse» visée par le tueur. Celle-ci, l’Église de l’unification (aussi connue sous le nom de secte Moon), avait pourtant été révélée par des tabloïds locaux, des titres étrangers et jusque par l’Église concernée. Les détracteurs de cette dernière, qui revendique 3 millions d’adeptes à travers le monde, critiquent le lavage de cerveaux qu’elle infligerait à ses dévots.

Les grands médias marchent sur des œufs

Pourquoi? Les grands médias marchent sur des œufs. Les religions, traditionnelles (comme le culte local shinto), installées (comme la Soka Gakkai) et «nouvelles» (comme l’Église de l’unification ou Seicho no ie) jouent un rôle discret mais capital dans la vie politique nippone. Leurs capacités à mobiliser des fidèles en force électorale et en donations en font des alliés précieux des partis, notamment dans la majorité, et surtout dans les villes à la population anomique, où existent peu d’occasions de socialiser. «Beaucoup de hiérarques du PLD sont liés à des organisations religieuses, dont ils sont les fondés de pouvoir dans le monde politique», explique Axel Klein, politologue à l’université de Duisbourg et Essen et spécialiste des relations entre religion et politique au Japon. «Ils ne l’avouent jamais en public, car cela aliénerait d’autres électeurs, mais ces liens sont réels et solides», indique-t-il.

L’allié du PLD dans la majorité, le parti bouddhiste Komeito, est historiquement une émanation de la secte Soka Gakkai (les deux organisations affirment ne plus être liées), aux millions de fidèles. «Le Japon n’est pas le seul pays où politique et religion font bon ménage. Il présente beaucoup de similarités avec les États-Unis», relève Axel Klein. Les shukan, ces hebdomadaires irrespectueux qui écrivent en gros ce que les grands journaux japonais rechignent à publier, sont mobilisés. «La secte soutenait Shinzo Abe. Nous allons donc écrire sur les liens entre les deux», assure un de leurs journalistes.

À VOIR AUSSI - En visite à Tokyo, Anthony Blinken rend hommage à l’ex-Premier ministre Shinzo Abe

L'ancien premier ministre japonais Shinzo Abe est mort assassiné

L'ancien leader du Japon a été la cible de plusieurs coups de feu lors d'une réunion publique. Le suspect du meurtre a avoué et dit avoir utilisé une arme artisanale.

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«Sans le groupe Wagner, l'armée russe n'est pas une véritable puissance militaire»

VU D'AILLEURS - Pendant quatre ans, Marat Gabidullin a combattu pour le tristement célèbre groupe russe Wagner en Ukraine et en Syrie. Aujourd'hui, l'ancien commandant a quitté la Russie. Il est le premier ex-mercenaire à avoir accepté de raconter en détail son «job» pour le Kremlin.

Ukraine : si les Occidentaux veulent défaire la Russie, «qu'ils essaient», lance Poutine

Cette annonce intervient alors que les Américains et les Européens ont accéléré les livraisons d'armes aux forces ukrainiennes.

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France24 - Monde

Fin de la présidence française de l'UE : Ukraine, numérique, taxe carbone… Quel bilan ?

Publié le : 30/06/2022 - 21:14

Claire BONNICHON Suivre Claire BONNICHON Suivre

La présidence française de l'Union européenne s'achève ce jeudi. Numérique, salaire minimum ou encore taxe carbone… En six mois, l'Élysée estime avoir atteint la quasi-totalité de ses objectifs, malgré les élections en France et l'irruption de la guerre en Ukraine fin février. Cette guerre et ses conséquences ont poussé l'Europe à repenser sa souveraineté énergétique, mais aussi militaire. L'Europe a également accordé le statut de candidat à l'UE à l'Ukraine et à la Moldavie.

Une émission préparée par Élise Duffau, Flore Simon et Morgane Minair.

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  • Caroline DE CAMARET, Chef du service Europe de France 24
  • Adrien BROCHE, Consultant opinion à l’institut Viavoice
  • Yves BERTONCINI, Consultant en affaires européennes et président du Mouvement Européen
  • Sandro GOZI, Député européen, Renaissance
  • Jean-Jacques HÉRY, Correspondant France 24 à Bruxelles
Le Figaro

À Venise, le palais de Sissi rouvre après 22 ans de rénovation

Après plus de deux décennies de travaux, les salles du palais royal de Venise s'apprêtent à rouvrir leurs portes, ce jeudi 14 juillet.

En fermant les yeux, on pourrait presque encore sentir son parfum ou entendre le froufrou de ses robes : le palais vénitien de Sissi, fantasque impératrice d'Autriche, rouvrira enfin ses portes au public à Venise le jeudi 14 juillet après des décennies d'oubli. Le long de la place Saint-Marc, sous les hauts plafonds de la salle de bal et dans l'intimité du minuscule boudoir d'Élisabeth d'Autriche, le visiteur plonge dans une atmosphère d'un autre siècle et découvre le cadre de vie de celle qui tomba sous les coups d'un anarchiste italien en 1898 à Genève, à seulement 60 ans.

Le boudoir, particulièrement touchant avec « une frise représentant ses fleurs préférées qui étaient les muguets et les bleuets (...) a été entièrement fait pour elle », raconte Jérôme Zieseniss, président du Comité français pour la sauvegarde de Venise, l'organisme qui a intégralement financé les sept millions d'euros de travaux grâce aux dons de généreux mécènes. « C'est elle qui a vécu le plus longtemps dans ce palais » : outre des visites ponctuelles, « elle a passé sept mois de suite ici », précise-t-il à propos de celle qui fut immortalisée au cinéma par Romy Schneider et Ava Gardner. « Elle recevait peu, elle se faisait envoyer des photos de jeunes femmes de toute l'Europe pour se comparer avec elles et voir si elle était encore belle ».

Debout devant un portrait de l'impératrice, Andrea Bellieni, directeur du Musée Correr et à ce titre administrateur du palais, révèle que « Sissi, à la personnalité complexe et introvertie, n'aimait pas la vie publique et apparemment aimait sortir de nuit en gondole ».

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Napoléon Ier

Situés entre la place Saint-Marc et l'embouchure du Grand Canal, donc au cœur de la Sérénissime, ces superbes appartements ne comptent pas moins de 27 pièces ayant nécessité 22 ans de travaux. En 2012, 9 pièces avaient pu rouvrir au public, dont la somptueuse salle de bal. Le 14 juillet, l'ensemble des espaces sera disponible à la visite. « Il fallait faire sortir cinq administrations parce que ces pièces avaient été transformées en bureaux à la fin de la monarchie (...) Cela n'a pas été très simple », euphémise Jérôme Zieseniss.

Si l'impératrice d'Autriche est son hôte la plus connue, le palais doit sa naissance à l'empereur français Napoléon 1er, devenu roi d'Italie en 1805, même s'il n'y mit lui-même jamais les pieds. Une statue le figurant en empereur romain est néanmoins exposée dans le palais pour rappeler son rôle. « Ensuite, les Autrichiens lui succèdent pendant 50 ans, puis les Savoie (la dynastie qui régna sur l'Italie de 1861 à 1946, NDLR) arrivent, en somme les vrais rois d'Italie, les rois d'Italie italiens », observe avec malice M. Zieseniss.

Quelques semaines avant l'ouverture au public, des artisans de haut vol sont encore à pied d'œuvre pour mettre la dernière touche aux aménagements, comme Andrea Dal Mas, tapissier de son état et occupé à ajuster le drapé d'un lit à baldaquin. Quand on lui demande si Sissi reconnaîtrait aujourd'hui « son » palais, il répond avec ironie : « connaissant l'esprit vagabond de la princesse, reste à savoir si elle serait restée ou si elle aurait encore changé de résidence ».

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Le Louvre de Venise

Après ses années de travail acharné, Jérôme Zieseniss, ici comme chez lui, a choisi de raconter les péripéties du lieu dans un livre, Le Palais royal de Venise - Le joyau caché de Venise, préfacé par l'ancien président-directeur du Louvre Pierre Rosenberg. Fourmillant d'anecdotes, il relate avec gourmandise l'entrelacs des liens familiaux entre les occupants successifs de ces lieux d'exception. Dans la chambre de Sissi, il montre du doigt le lit de repos d'Eugène de Beauharnais, « qui était le beau-fils de Napoléon, vice-roi d'Italie et prince de Venise ». « Eugène était marié à Auguste-Amélie de Bavière, qui était la propre tante de Sissi. Donc les dynasties se sont succédé, mais en fait pratiquement c'est toujours la même famille qui reste », note-t-il avec un sourire.

Sur le plan pratique, les salles enfin restaurées du Palais royal sont accessibles avec le billet d'accès au Musée Correr, un complexe muséal proposant une déambulation dans le Palais royal et dans le palais des Nouvelles Procuratie, surnommé par certains « Louvre de Venise ». Une appellation volontiers acceptée par son directeur car « cet édifice concentre des siècles d'histoire et abrite depuis 1922 le musée de la ville, qui raconte la grande histoire de la Sérénissime ».

Muséo Correr, P.za San Marco, 52, 30124 Venezia VE, Italie. Ouvert tous les jours de 10 h à 18 h (dernier accès à 17 h). Entrée 25 € (moins de 15 ans et étudiants de moins de 25 ans : 13 €).

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Lviv Dispatch

‘It’s Like Parallel Realities’: Rituals of Life and Death Blur in a Vibrant Ukrainian City

In Lviv, babies are born in a hospital just steps away from the military cemetery where Ukraine’s young soldiers are laid to rest.

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By Megan Specia

Photographs by Emile Ducke

LVIV, Ukraine — The tiny wail of newborn babies echoes out from the incubators and cribs lining a small room with mint green walls in a maternity hospital in Lviv.

Twenty-seven years ago, Liliya Myronovych, the chief pediatrician in the neonatal department, delivered a baby boy, Artemiy Dymyd, here. Last week, she watched out the front window as his funeral was held in the cemetery across the road, the dirge of the military band mingling with the cries of the newborns.

“It was my boy,” said Dr. Myronovych, 64, said of Mr. Dymyd, who was killed in the fighting in eastern Ukraine in mid-June. “It was my baby.”

Dissonant images of life and death play out side by side in the western Ukrainian city of Lviv. They can be stark, as when babies are born steps away from the now overflowing military cemetery where Ukraine’s young soldiers are laid to rest.

But they can also be subtle.

At the front of the maternity hospital, windows decorated with paper storks are also covered in masking tape to prevent them from shattering in an explosion.

The air raid sirens that once sent Lviv’s residents scrambling into basements no longer cause the same level of alarm as they did in February and March — though anxiety was heightened last week when a barrage of missiles was unleashed from Belarusian airspace within striking distance of the city.

Lviv has remained relatively peaceful, becoming a hub for humanitarian aid and a place of refuge for those fleeing the fighting in the east. Yet death still comes, evident in the steady stream of fallen soldiers whose funerals are held here, sometimes several times in one day.

BELARUS

RUSSIA

Lviv

Kyiv

UKRAINE

DONBAS

MOLDOVA

Mariupol

ROMANIA

Sea of

Azov

CRIMEA

100 mileS

By The New York Times

The funerals overtake the daily rhythms of city life. Trams stop. Bus passengers wipe tears from their eyes.

Better Understand the Russia-Ukraine War

“Every time we say goodbye to them as if it is the first time,” said Khrystyna Kutzir, 35, who stood on a Lviv street one afternoon in late June, waiting for the passage of the latest funeral along the route to the military cemetery.

Across the street, 10 medical students wearing black-and-red robes had gathered in the plaza in front of their university to celebrate graduation.

As the funeral cortege went by, the students knelt along the sidewalk to honor the fallen soldier. They then picked themselves up, brushed off their legs and headed back to the university to pose for photos.

One graduate, Ihor Puriy, 23, said he had mixed feelings about the long-anticipated day.

“In one moment, you are happy to graduate from university, and new horizons are opening in front of you,” he said. “And at the same time, situations happen that bring you back to the reality and times we are living in.”

All the usual graduation celebrations were canceled amid the war, but the friends had tried to find some way to mark the occasion. However, Mr. Puriy said, it was deeply uncomfortable to know that soldiers his age were dying on the front lines, never to see their own futures realized. He and his fellow graduates are exempt from being drafted because of their studies and their future occupation as doctors.

“We are trying to keep up our hope for the best, to avoid the negative thoughts each of us is having,” he said. Still, it is impossible to get used to the daily reminders of death, he said.

Honoring fallen soldiers has become a grim ritual for the staff of the medical school, as well as a few other colleges and office buildings that line the road between the center of town and the cemetery. Sometimes, there are five funerals in one day, said Anna Yatsynyk, 58, who works as a toxicologist in the city morgue and rises each day from her desk to go outside with her colleagues to watch the somber processions.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Ms. Yatsynyk said she and her colleagues have begun to organize their work days to be able to see the processions.

“It has become a sad routine,” Ms. Yatsynyk said. “But we always come. We feel it’s our responsibility to show our gratitude and pay tribute.”

On the June afternoon, they knelt to honor the dead as a minivan carrying the coffin rolled by. In the summer heat, many of the women wore sundresses, and the rough cement dug into their bare knees.

As a black car passed by, an elderly relative of the soldier who died looked out from behind the window’s glass and clasped his hands together, shaking them and nodding in appreciation to those who had gathered.

Everyone knows someone fighting in this war. And increasingly, everyone knows someone who has died as the war reaches into even the most peaceful communities.

But as the conflict has turned from weeks to months, and as the bone-chilling cold days of the winter invasion have given way to the heat of the summer, so too has the initial sense of terror in this city made way for a milder disquiet.

Lviv’s parks and green spaces, cafes and terraces, look like any other European city in the summer. Outside the opera house, children run giggling through a fountain to escape the heat, their wet clothes and hair clinging to them as they dodge the streams of water.

And then you look a little closer. At the statues wrapped in protective materials. At the buskers performing patriotic songs that speak of war and death.

At the naked halls of the national gallery, the faded squares on the ornate wallpaper signaling works of art spirited away for safekeeping. At men in military fatigues tightly holding their partners’ hands.

People in their 20s remark that they reunite with large groups of friends only when they attend the funerals of one of their peers.

That was the case for many of the friends of Mr. Dymyd, the young man born in the Lviv hospital and buried across the street. But still, life continues on.

It has to, said Roman Lozynskyi, 28, who was Mr. Dymyd’s friend of two decades.

“It’s the reason why we are there,” he said. “It’s what we are protecting.”

Mr. Lozynskyi, a marine and member of the Ukrainian Parliament, volunteered for the military three months ago and served in the same unit as Mr. Dymyd. It is important to him that Ukrainians live their lives, even though it can feel jarring to return home from the front lines.

“It’s difficult mentally, because it’s like parallel realities,” he said of time spent in Lviv with friends and family on his short reprieve from the war to attend the funeral.

Back in the maternity hospital, new mothers give birth daily, and amid all of the chaos find hope.

“When you speak to the mothers, there is no war,” said Dr. Myronovych, the pediatrician.

Khrystyna Mnykh, 28, gave birth to her first child on June 28, Ukraine’s Constitution Day. While she was in labor, the air raid alarm went off. She had just been given an epidural so was unable to make it downstairs to the shelter.

Weeks earlier, a missile strike just one kilometer from her home had shattered her neighbor’s windows. But when she held her daughter, Roksolana, those memories seemed to fade.

“You look at your tiny baby in your arms,” Ms. Mnykh said, “and understand sooner or later life will go on.”

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Le Figaro

Patrick Hernandez, phénix de Born to Be Alive

Léna Lutaud

LES CHANTEURS D’UN SEUL TUBE (1/6) - Le chanteur a composé le titre plusieurs fois avant qu’il ne lui fasse traverser mille vies. Avec des hauts et des bas…

Tout le monde connaît leurs refrains entêtants mais pas forcément le nom de leur interprète. Si ces chansons ont marqué la culture populaire, leurs créateurs n’ont pas réitéré l’exploit. Ils ont souvent changé de vie, parfois embrassé une autre carrière ou plus rarement fait fructifier leur fortune. Tous se souviennent.

Sous la nuit étoilée, le tempo rapide de Born to Be Alive et son riff de guitare inspiré de Gimme Some Lovin’, du Spencer Davis Group, résonne à Saint-Lô, dans la Manche. Ce 21 juin, la Fête de la musique bat son plein. Patrick Hernandez tend son micro. La foule scande «Aliiiive!» Matthieu Lebrun, conseiller municipal, est ravi: «Patrick Hernandez en tête d’affiche a drainé 30.000 personnes, soit l’équivalent de deux Bercy. Il sait mettre l’ambiance. Exactement ce qu’il nous fallait après deux ans de Covid.»

Ce standard, «je l’ai chanté des millions de fois, mais je ne m’en lasse pas», assure l’intéressé. À 73 ans, grâce à cette seule chanson, il vit une semi-retraite dorée à L’Isle-sur-la-Sorgue, près d’Avignon. Quand Patrick Hernandez ne préside pas le concours de chant local ou ne compose pour un film, il cuisine. Sa passion, en dehors de la musique. «Je suis devenu casanier. Je croise Dave au Super U et, de temps en temps, on prend un café au marché avec Patrick Bruel, Renaud et Grand Corps Malade.»

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Financièrement, il n’a aucun besoin de faire trente à soixante galas par an. Des vedettes des eighties, il est le seul à avoir un tube mondial. Le seul à en posséder 100 % des droits. Born, comme il dit, côtoie My Way dans le top 10 des titres les plus rentables à la Sacem. À l’export, selon le Centre national de la musique, Patrick Hernandez détrône David Guetta et Maître Gims. Alors pourquoi s’infliger des heures en tourbus à sillonner la France? «Parce que, dès l’intro, le public vibre et cela me donne une énergie incroyable.»

Se retrouver entre musiciens est une autre raison. Cette vie, il l’a seulement connue à ses débuts, voilà un demi-siècle dans les bals populaires. En 1973, quand il écrit et compose Born, le rythme est celui d’une balade de Bob Dylan. Le public ne lève pas un cil. Même punition en 1975 pour la version rock. «Born n’aurait jamais dû triompher, mais un grain de sable va tout changer», raconte Jean-Marie Potiez dans Grande histoire et petits secrets des tubes de l’été, aux Éditions du Moment.

Avion, limousine, palace

En 1979, le producteur Jean Vanloo a l’idée d’une adaptation disco. Patrick Hernandez a 30 ans, il déteste les boules à facettes mais, après avoir amené des veaux à l’abattoir pour gagner de quoi manger, en 1977, et vécu en ermite dans les bois du Périgord, en 1978, retrouver les studios est une idée. «Cet autodidacte a su créer du disco électro intemporel, festif avec des paroles optimistes», souligne admiratif Jean-Marie Potiez. Les mauvaises langues ricanent: Hernandez ferait «boniche espagnole». Il a beau se ressourcer grâce à la méditation, ces quolibets le touchent.

Le succès planétaire viendra d’Italie, où les radios libres sont en avance sur la France. Mais aussi du travail de son éditeur, Jean-Claude Pellerin, un juif tunisien à la tchatche extraordinaire. Vanloo, Pellerin et Hernandez vont vivre trois ans de rock stars internationales. De 1979 à 1982, leur programme est répétitif: avion, limousine, interviews, palace local. «Au Brésil, j’ai été exfiltré par les militaires dans une malle pour échapper aux fans», se souvient le chanteur. Aux États-Unis, il est numéro un au Billboard des dance clubs devant Le Freak, de Nile Rodgers, et We are Family, de Sister Sledge. En novembre 1979, son single est classé gold par la Recording Industry Association of America, l’équivalent du Snep.

Au Brésil, j’ai été exfiltré par les militaires dans une malle pour échapper aux fans

Le titre passe à la radio, mais il ne le chantera en concert que vingt-cinq ans plus tard! À New York, il repère Madonna, 19 ans, lors d’une audition pour danseurs. Il veut la faire chanter et l’emmène à Paris. «Nous partagions un grand appartement en bons amis, elle n’a jamais dansé derrière moi, ne voulait pas chanter et a retraversé l’Atlantique au bout d’un an, raconte Hernandez. Trois ans plus tard, elle sort Holiday. Tout ce que vous avez pu entendre d’autre est de la légende urbaine.» 1981 sonne la fin du disco. Patrick Hernandez va vivre un purgatoire bien plus violent que Plastic Bertrand, animateur sur la RAI Uno, et Dave, chanteur sur des croisières. Il retourne vivre en autarcie dans le Périgord, mais cette fois dans le beau moulin qu’il s’est offert. Il pêche la truite et fait pousser des légumes. Une longue période d’introspection, où il décide, une fois pour toutes, de vivre l’après-Born dans la bonne humeur.

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En 1984, le fisc le redresse à hauteur de 2,5 millions de francs. «Je deviens un has been interdit bancaire qui n’a pas de quoi s’acheter à bouffer.» Par chance, en 1987, il rencontre sa future femme, Laetitia. «Il était au fond du trou, ne payait plus son loyer, le gaz et l’électricité. J’avais 18 ans, lui le double de mon âge», se rappelle-t-elle. La jeune femme passe son bac, puis remet de l’ordre dans la vie de son artiste: «L’huissier a saisi nos meubles, le Moulin a été vendu et je me suis démenée avec les impôts. Heureusement, les droits d’auteur-compositeur de Born n’ont jamais cessé de tomber.» La guerre avec le fisc s’achève en 1989. Pour éponger les autres dettes, Patrick Hernandez nettoie des aquariums chez des particuliers, Laetitia travaille dans l’immobilier. «Sans Born, ma vie n’aurait pas été suffisante pour rembourser», concède le chanteur. En 1990, l’horizon se dégage. Les boîtes de nuit italiennes le réclament. Chanter Born à l’aube devant des pistes désertes est un moment de solitude, mais il ravale son orgueil. Il court aussi le cacheton dans les conventions Ricard et les galas. Les Zénith, avec de très gros plateaux lumière, son et danseurs, ce sera à partir de 2008 avec «Stars 80».

Béziers et Palavas-les-Flots

En 1999, le contrat de vingt ans qui le lie à ses producteurs s’éteint. Patrick Hernandez réenregistre Born et devient propriétaire des droits de cette nouvelle version. Il récupère en justice les droits d’édition de la version initiale, car Pellerin a signé de juteux contrats dans le monde sans jamais verser de royalties à son artiste. «J’ai pu arrêter l’immobilier, nous avons monté notre société d’édition, Saturn PHL, et depuis vingt ans je m’occupe à plein temps des contrats autour de Born. Le grand avantage d’un standard international est d’assurer des revenus réguliers. Si le titre est moins fort une année en France, il est plus fort en Italie», explique Laetitia Hernandez, devenue une femme d’affaires aguerrie. Saturn PHL est sur un rythme de croisière avec un chiffre d’affaires annuel entre 140.000 et 200.000 euros.

Cadillac, Baccardi, Björg… les publicités où l’on entend Born se multiplient. Parfois, les agences préfèrent la version de 1979 et, dans ce cas, s’adressent aux héritiers Vanloo. C’est le cas pour les magasins Bella, l’équivalent de La Vie Claire en Autriche. Mais c’est rare. «Les annonceurs savent qu’avec Laetitia Hernandez il n’y a pas quarante sous-éditeurs, mais un seul interlocuteur. Un coup de fil à Laetitia Hernandez et tout se décide vite. Avec un standard qui a été 56 fois disque d’or dans 25 pays vous imaginez sa puissance de frappe…», commente Sergio Marigomez, responsable de la playlist internationale What The France, au Centre national de la musique. Born est un peu moins demandé au cinéma: «Après Climax, de Gaspar Noé, Poltergay, d’Éric Lavaine, Le Skylab, de Julie Delpy, et Jeux de pouvoir, avec Russell Crowe, j’ai négocié avec Hollywood pour Les Minions 2», détaille fièrement Laetitia Hernandez. Entre les cachets de ses concerts et ses droits, le revenu mensuel après impôts de son ex-mari oscille entre 12.000 et 23.000 euros.

Patrick est un sage bienveillant à qui les gens vont se confier. Il est très gentil, généreux et simple, malgré la star mondiale qu’il est

Le couple a divorcé en 2014, mais est resté en bons termes. Après toutes ces années de galère, l’un comme l’autre savourent l’instant présent. Ce qui compte, c’est d’assurer l’avenir de leur fille, Victoria. «Je suis devenu plus fourmi que cigale», dit Patrick Hernandez. En ce début juillet, Laetitia et Victoria, qui sont de grandes voyageuses, crapahutent dans les îles indonésiennes et lui se fait une joie de remonter sur scène, de Béziers à Palavas-les-Flots. C’est l’occasion de retrouver Plastic Bertrand, son copain depuis quarante ans. «Ensemble, on a toujours la larme à l’œil. Il se lâche bien avec moi, je lui apporte un grain de folie, confie l’interprète de Ça plane pour moi. Avant chaque tournée, on se plonge dans le Michelin et on négocie pendant des heures: Patrick est tendance bistronomie, je préfère les restaurants gastronomiques.»

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Pour la régisseuse Kristel Braem qui veille au bien-être des artistes sur les tournées «Stars 80», «Patrick n’est pas le chef de bande ni le patriarche, mais un sage bienveillant à qui les gens vont se confier. Il est très gentil, généreux et simple, malgré la star mondiale qu’il est.» Sa seule exigence est de partager sa loge avec Jean-Pierre Mader, Plastic Bertrand et Alec Mansion, du groupe Léopold Nord &Vous. «Ces trois-là adorent s’amuser, ils montent volontiers des petits shows pour les techniciens», ajoute Kristel Braem. «J’aurais certainement pu faire mieux, mais depuis que le succès est revenu, il y a quinze ans, je vis très bien comme ça», dit Patrick Hernandez. Quant à Madonna, elle n’a jamais répondu au petit mot qu’il lui avait laissé au Crillon, en 1987. «C’était une belle rencontre et je veux garder ce souvenir-là. Je ne suis pas certain d’être fasciné par la femme qu’elle est devenue.»

Bio express

6 avril 1949

Naissance au nord de Paris d’un père pharmacien d’origine espagnole et d’une mère comptable aux racines italiennes.

20 juin 1965

Un concert des Beatles au Palais des sports à Paris lui donne l’idée de devenir musicien.

Décembre 1969

Début de carrière dans les bals populaires à Périgueux, où il reprend le répertoire des Beatles et de Led Zeppelin.

1973

Écrit et compose Born to Be Alive en un après-midi.

1979-1982

Succès planétaire.

1983-2001

Long purgatoire avec en prime un redressement fiscal de 2,5 millions de francs.

2008

Lancement des tournées «Stars 80». Les contrats de Born en publicité comme au cinéma se multiplient. Débuts d’une vie de rentier.

Liam Gallagher quitte la scène en plein concert au festival Beauregard

Le rockeur de 49 ans a écourté sa performance de vendredi soir en plein milieu d'une chanson. Le musicien a expliqué samedi souffrir d'une laryngite et devoir annuler la performance attendue dimanche à Cognac.

Julien Clerc fait une surprise émouvante à une directrice d'école à Vincennes

Le chanteur, accompagné des 300 enfants de l'école Jean Monnet, est venu chanter son titre Mademoiselle pour rendre hommage à Madame Béguignot, avant son départ à la retraite.

France24 - Monde

Quel bilan pour la Conférence sur l'avenir de l'Europe ?

Publié le : 29/06/2022 - 11:41

Lancée le 9 mai 2021, la Conférence sur l’avenir de l’Europe (CoFoE) s’est achevée après un an de travail, le 9 mai dernier. À la clé, un rapport issu d’intenses négociations, avec 49 propositions citoyennes et 325 mesures, qui suscitent déjà de vives réactions parmi les 27 États membres de l’Union européenne.

Exercice participatif entamé en pleine pandémie et rattrapé par la guerre en Ukraine, la Conférence sur l'avenir de l'Europe a semble-t-il manqué de visibilité et certains doutent déjà de réels changements pour l’Union européenne.

The @Europarl_en rejected the idea to test the "conclusions" of the #CoFoE in a detailed opinion poll in each Member State.This begs the question: are those MEPs afraid of an independent, objective process that they can't control and monitor? pic.twitter.com/3P5GhhTmJD

May 9, 2022

Les 800 citoyens et citoyennes tirés au sort, les panels nationaux citoyens et les institutions européennes ont, entre autres, proposé d’abaisser l’âge du vote aux élections européennes à 16 ans, de tenir des assemblées citoyennes régulières ou encore de réorienter les subventions vers l’agriculture biologique.

#CoFoE #Assessment ; @allegretto70 suggests a #permanent #CommonSecretariat for the #EU Interesting proposal pic.twitter.com/PPNNWI4sKd

June 10, 2022

Parmi les propositions rendues le 9 mai se trouve aussi la fin du droit de veto dans les prises de décision au Conseil, la mise en place d’une majorité qualifiée et l’idée d’accorder le droit d’initiative sur les lois européennes au Parlement européen. Ces dernières mesures nécessiteraient donc une révision des traités européens, pourtant grande absente du rapport. Souhaitée par les eurodéputés, qui ont voté une résolution en faveur de cette révision le 4 mai dernier, celle-ci n'apparaît pas dans le paragraphe consacré à la Conférence sur l’avenir de l’Europe.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président français, Emmanuel Macron, s’y sont eux aussi montrés favorables. Mais 13 pays y sont opposés, appelant à être prudents au sujet d'une réforme "inconsidérée et prématurée" des traités. Même si le déclenchement d’une révision dépend d’une majorité simple, les chefs d’État ne veulent pas passer en force.

Excellent news! Thirteen countries reject the Federalists' call for a new European Convention, and reject changes to the EU Treaties! A strong reminder on #EuropeDay that the EU belongs to its member states. Not the other way around. #CoFoE https://t.co/3koQTaDUGW

May 9, 2022

Ces débats mis à part, il reste désormais aux institutions européennes d’examiner les propositions et d’y donner une suite concrète dans les meilleurs délais. Le Conseil a débuté l’analyse approfondie des propositions retenues et les dirigeants des 27 se sont penchés sur les résultats lors de la réunion du Conseil européen des 23 et 24 juin. Leurs remarques ont déçu plusieurs participants de la Conférence.

#EUCO Conclusions on #CoFoE are a disappointment, considering what the other institutions are already doing for the follow up of the final report! #TheFutureIsYours pic.twitter.com/lMHUmLJAmJ

June 24, 2022

#CoFoE has delivered. The EP called for a Convention. #EUCO limits itself to "tak[ing] note of the proposals" & to stating that "an effective follow-up […] is to be ensured" of which "citizens are informed". No response to the EP’s call. No reaction to the proposals. Congrats… pic.twitter.com/o4ouD22ntR

June 24, 2022

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New York Times - World

The Assassination of Shinzo Abe

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Shinzo Abe, Japan’s Longest-Serving Prime Minister, Dies at 67

Mr. Abe was shot on Friday during a campaign event. Before he left office in 2020, he helped pull his country out of economic malaise but fell short of his most cherished goal: to normalize Japan’s military after decades of postwar pacifism.

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By Motoko Rich

Shinzo Abe, the longest-serving Japanese prime minister, who made it his political mission to vanquish his country’s wartime ghosts but fell short of his ultimate goal of restoring Japan as a normalized military power, was assassinated on Friday in the city of Nara, Japan. He was 67.

His death, from injuries sustained in a shooting during a speech at a campaign event, was confirmed by Dr. Hidetada Fukushima, professor in charge of emergency medicine at Nara Medical University Hospital.

Mr. Abe, the scion of a staunchly nationalist family of politicians that included a grandfather who was accused of war crimes before becoming prime minister, made history by leading Japan for nearly eight consecutive years, beginning in 2012.

It was a remarkable feat of longevity not only because of Japan’s record of rapid turnover in prime ministers, but also because Mr. Abe himself had lasted just a year in an earlier, ill-fated stint as the country’s leader.

His long run in office, however, delivered only partial victories on his two primary ambitions: to unfetter Japan’s military after decades of postwar pacifism and to jump-start and overhaul its economy through a program known as Abenomics.

And in August 2020, just four days after he had set the record for the longest uninterrupted run as Japanese leader, Mr. Abe resigned as prime minister because of ill health, a year before his term was set to end.

One of his most significant moves as prime minister came in 2015, when he pushed through legislation that authorized overseas combat missions alongside allied troops in the name of “collective self-defense” after huge public protests and a contentious battle with opposition politicians.

But he failed in his long-held dream of revising the war-renouncing clause of Japan’s Constitution, which was put in place by American occupiers after World War II. Mr. Abe, in the end, proved unable to sway a Japanese public unwilling to risk a repeat of the horrors of that war.

Under his economic program, Mr. Abe imposed a form of shock therapy that involved cheap cash, government spending on stimulus projects that expanded the country’s debt and attempts at corporate deregulation. The combination delivered results in the early years of his term, lifting the economy out of an unrelenting malaise and raising Mr. Abe’s international profile.

A key factor in Mr. Abe’s economic platform was an effort to empower women, as he argued that increasing their participation in the work force would help counterbalance a declining and aging population. But some of the early promises of his “Womenomics” agenda — such as drastically raising the proportion of women in management and in government — did not come to fruition.

On the international stage, Mr. Abe was one of the few world leaders to maintain a consistently close relationship with President Donald J. Trump. He hosted two visits by the American leader, including one in which Mr. Trump met the newly enthroned emperor, Naruhito.

Mr. Abe also hosted President Barack Obama when he became the first American president to visit Hiroshima, the site of one of the two atomic bombings by the United States at the end of World War II.

And after years of a chilly relationship with China, Mr. Abe tried to usher in a warmer era, making the first visit to Beijing by a Japanese prime minister in seven years when he met with President Xi Jinping in 2018.

After the Trump administration pulled out of a multinational trade agreement among the United States and 11 other countries around the Pacific Rim, Mr. Abe kept the remaining countries in a coalition that enacted the pact in 2018 without the United States.

He met dozens of times with the Russian president, Vladimir V. Putin, in the hopes of negotiating a settlement over four contested islands north of Japan that were seized by the Soviet Union at the end of the war.

More on the Assassination of Shinzo Abe

Mr. Abe’s father had long tried, and failed, to resolve the territorial dispute, and the son was unable to resolve it, too. As a result, the countries have yet to sign a peace treaty to officially end the war between them.

‘History Is Harsh’

While Mr. Abe worked to cultivate diplomatic and trade relations around the world, he never lost sight of his nationalist agenda at home.

A year after taking office in 2012, Mr. Abe visited Yasukuni Shrine, which honors Japan’s war dead — including war criminals from the World War II era. Although he largely avoided further visits, he resisted calls for Japan to more fully apologize for its wartime atrocities, a sore point with its neighbors South Korea and China.

Under his watch, Japan’s relations with South Korea fell to one of their lowest points since Japan’s colonial occupation of the peninsula, with the two countries arguing over how Japan should atone for its history.

When Mr. Abe gave the first speech by a Japanese prime minister to the U.S. Congress in 2015, he acknowledged the weight of the past but avoided a direct personal apology for Japan’s role in the war.

“History is harsh. What is done cannot be undone,” he said. “Our actions brought suffering to the peoples in Asian countries. We must not avert our eyes from that.”

On what was the 70th anniversary of the end of the war, he reiterated his support for past official statements of remorse, but also seemed to suggest that Japan had done enough. “We must not let our children, grandchildren and even further generations to come, who have nothing to do with that war, be predestined to apologize,” he said.

Shinzo Abe was born on Sept. 21, 1954, in Tokyo to Shintaro and Yoko Abe. His mother was the daughter of Nobusuke Kishi, who had been accused of war crimes by the occupying Americans, but who was ultimately released from prison without appearing before the Allied war crimes tribunal. He served as prime minister from 1957 to 1960 and ardently opposed the Constitution that his grandson, half a century later, would try to revise.

Mr. Abe’s father also went into politics, serving as foreign minister and as an influential leader in the Liberal Democratic Party, which has governed Japan for all but four years since the end of the war.

There was perhaps little question that Mr. Abe would eventually follow his father and grandfather into politics. He studied political science at Seikei University in Tokyo and spent a year at the University of Southern California, also studying political science.

After a brief stint at Kobe Steel, Mr. Abe began his political career in 1982, serving as executive assistant to his father, who was then foreign minister.

He married Akie Matsuzaki, a daughter of a former president of Morinaga, one of Japan’s largest confectionary companies, in 1987. The couple never had children.

The Japanese news media — and Mrs. Abe herself — occasionally described her as Mr. Abe’s “at-home opposition party,” because she opposed nuclear power, which he supported, and expressed more progressive views than the prime minister on issues like gay rights.

After his father died in 1991, Mr. Abe was elected to his parliamentary seat from Yamaguchi Prefecture in southwestern Japan in 1993.

His first big break came in 2000, when he was appointed to serve as deputy chief secretary of the Liberal Democratic Party.

In that role, Mr. Abe accompanied Junichiro Koizumi, a popular maverick prime minister, to Pyongyang in 2002 to meet with the North Korean leader at the time, Kim Jong-il, to negotiate the release of Japanese citizens said to have been abducted by North Korean agents. The North released five abductees, and the politicians brought them back to Japan.

For Mr. Abe, championing the cause of the abducted citizens and their families remained a preoccupation for the rest of his life, and contributed to his hawkish views on North Korea. During his tenure, he encouraged a discussion about whether Japan should acquire the ability to fire weapons that could strike missile launching sites in enemy territory if an attack appeared imminent, a debate clearly tied to a rising nuclear threat from the North.

Rise and Quick Fall

Mr. Abe’s first rise to Japan’s top job came in 2006, when he was elected leader of the Liberal Democrats and became the first Japanese prime minister born after the end of the war.

From the start, he emphasized his desire to revise the pacifist Constitution and nudge Japan toward some level of independence from the United States, which provided Japan with security in exchange for renouncing a full-fledged military and allowing American troops to be based around the country.

“By entrusting our national security to another country and putting a priority on economic development, we were indeed able to make great material gains,” Mr. Abe wrote of the postwar era in his campaign book “Toward a Beautiful Country.” “But what we lost spiritually — that was also great.”

In seeking to revise the Constitution, Mr. Abe angered China and South Korea, two victims of Japan’s 20th-century militarism. He also denied that the Japanese military had forced Asian women, primarily Koreans and Chinese, into sexual slavery during World War II, and he moved to alter school textbooks to present what critics called a whitewashed version of Japan’s wartime history.

But within a year, Mr. Abe stumbled, plagued by scandals in his cabinet, and he was written off by the political establishment and news media. Citing ill health from ulcerative colitis, a bowel disease, he abruptly resigned in September 2007, throwing the party into disarray.

His resignation was the beginning of a steep slide for the Liberal Democrats, culminating in the party’s loss of Parliament in 2009 to the opposition Democratic Party. It was only the second time since the Liberal Democrats were formed in 1955 that they had been out of power.

Yet the opposition’s time in charge was marred by gaffes, and the administration ultimately collapsed as the public grew furious at its response to the Fukushima nuclear disaster after the 2011 earthquake and tsunami. By 2012, voters had returned the conservative Liberal Democrats to power, with Mr. Abe once more at the helm.

He seemed to have learned some lessons from his first term in office. He focused at first on lifting the moribund economy and reversing years of deflation, pulling Japan out of the so-called lost decades that followed the bursting of a huge property bubble in the 1980s.

In targeting the economy in his second administration, “we saw he became much more pragmatic and flexible,” said Yuichi Hosoya, a political scientist at Keio University in Tokyo and a sometime foreign policy adviser to Mr. Abe.

Nevertheless, he held on to his ambition of returning Japan to a stronger military footing. In 2015, Mr. Abe pushed through a package of security bills that would allow Japan’s Self-Defense Forces to team up with allied troops to fight combat missions abroad. He also formed a national security council and helped increase Japan’s defense budget.

In 2016, his party won a landslide victory in national elections, aided in part by political inertia and a public that did not trust the opposition to govern.

But it also demonstrated Mr. Abe’s considerable political skill in controlling his party and the bureaucracy in a country where few prime ministers have managed to keep their jobs for long. “To create stable economic growth and play an important political role on the international stage, a Japanese political leader needs to stay in power for a certain amount of time,” Mr. Hosoya said.

In the 2016 election, voters gave the Liberal Democrats and their allies more than two-thirds of the seats in Parliament — a supermajority that, in theory, could have given Mr. Abe the votes he needed to revise the Constitution.

After Mr. Trump’s election victory, Mr. Abe shrewdly curried favor with him, rushing to New York to be the first world leader to meet with him after his triumph, and developing a close relationship through golf games, multiple phone calls and personal meetings.

The flattery helped forestall what many in Japan had feared would be swift demands for damaging trade deals or higher payments by Japan for hosting close to 55,000 American troops on bases across the country.

A Tarnished Tenure

Mr. Abe led his party to two more commanding victories in national elections, but he lost the supermajority in 2019 and was never able to push through a revision of the Constitution.

A string of influence-peddling scandals tarnished his standing, and disappointment over his tepid progress on women’s equality, the country’s perilously low birthrate, a series of natural disasters and, later, disapproval of his handling of the coronavirus pandemic and an associated economic downturn distracted from his nationalist agenda.

“By the yardsticks that he inherited and went into politics wanting to do, his tenure was a failure,” said Tobias Harris, an expert on Japanese politics at the Center for American Progress in Washington and the author of “The Iconoclast: Shinzo Abe and the New Japan.”

“He didn’t revise the Constitution, and there are still a number of restrictions on the use of force,” he added. “The notion that Japanese people have more national pride or have come around to his view of history — I don’t think that’s the case. These questions that have been around for decades remain as contentious as always, so I don’t think you could say he won hearts and minds over to his ideas.”

“So in that sense,” Mr. Harris said, “he did not succeed in the kind of transformation that he wanted to achieve.”

But even after he stepped down as prime minister, Mr. Abe continued to wield considerable influence from behind the scenes. His handpicked successor Yoshihide Suga, Mr. Abe’s chief cabinet secretary, succeeded him when he resigned. When Mr. Suga was forced from office, Mr. Abe supported Sanae Takaichi, 60, a hard-line conservative, to be Japan’s first female prime minister. When she did not gain enough votes in a first round of party voting, Mr. Abe supported Mr. Kishida in order to prevent one of his chief rivals, Taro Kono, a former foreign and defense minister, from winning.

He could still draw enormous attention by floating controversial ideas, such as a proposal that Japan host American nuclear weapons.

And as the Liberal Democrats campaigned for an upcoming Upper House election, Mr. Abe’s long-cherished hope to revise the Constitution remained a key plank in their platform.

Mr. Abe is survived by his wife, Akie Abe; his mother, Yoko Abe; and his brothers: Nobuo Kishi, Japan’s defense minister, and Hironobu Abe, who retired in March as the chief executive of Mitsubishi Corporation Packaging.

In a speech in August 2020 to mark the 75th anniversary of the end of World War II, Mr. Abe focused almost exclusively on the Japanese victims of the war, either on the battlefields of Asia, in air raids on cities across the country or in the atomic bombings of Hiroshima and Nagasaki.

He made no references to learning the lessons of history.

Makiko Inoue and Hisako Ueno contributed research.

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France24 - Monde

Rafle du Vél d'Hiv : rencontre avec les derniers témoins

Publié le : 09/07/2022 - 09:54

Stéphanie TROUILLARD Suivre Claire PACCALIN

Les 16 et 17 juillet 1942, 12 884 juifs sont arrêtés à Paris et sa proche banlieue par la police, à la suite d'un accord entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy. Ils sont répartis entre le camp d'internement de Drancy, au nord-est de Paris, et l'enceinte sportive du Vélodrome d'Hiver, dans le 15e arrondissement. C'est cette dernière qui donnera son nom à cet épisode sombre de l'Histoire de France : la rafle du Vél d'Hiv.

À l'occasion des 80 ans de la plus importante opération mise en œuvre en Europe de l'Ouest dans le cadre de la "Solution finale de la question juive", France 24 a recueilli les témoignages de six personnes victimes de cette rafle. Enfants à l'époque, ils racontent devant notre caméra cette terrible journée et celles qui ont suivies, et la façon dont chacun a eu la chance d'échapper à la déportation. Ils évoquent également un objet qui symbolise pour eux cette période.

Cliquez sur l'image ci-dessous pour lire le webdocumentaire.

>> À voir également, le reportage Rafle du Vél d'Hiv : 80 ans après, les derniers témoins

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Il y a 80 ans, Anne Frank écrivait la première page de son journal

BILLET RETOUR

Rafle du Vél d'Hiv : 80 ans après, les derniers témoins

SECONDE GUERRE MONDIALE

Il y a 80 ans, "le marquage" des juifs par l'étoile jaune en zone occupée

Le Figaro

Choose France: Emmanuel Macron fait la promotion de l’attractivité française

Anne de GuignéMarie Visot

Une quinzaine d’investissements attendus au sommet de cette opération promotion qui se déroule au château de Versailles.

C’est une séquence que le chef de l’État apprécie particulièrement: lundi, au château de Versailles, se tient l’édition 2022 de la traditionnelle opération Choose France, du nom de cette journée où défile dans l’ancienne ville royale tout le gratin des patrons d’entreprises étrangères venus du monde entier. Le sommet devait initialement se tenir en janvier, mais, en raison du Covid, il a été décalé.

Depuis maintenant cinq ans, Emmanuel Macron profite de cette journée pour se féliciter de la nouvelle moisson de projets d’investissements internationaux dans un contexte d’attractivité retrouvée, mais aussi pour user de son art de la persuasion auprès de ceux qui pourraient miser encore davantage sur la France, créant ainsi emplois et activité.

À lire aussi L’attractivité économique de la France s’est elle améliorée?

Cette édition n’échappera pas à la règle. Quelque 6,7 milliards d’euros de projets, «assurant la création de 4000 emplois pérennes» portés par des entreprises étrangères, ont été annoncés à son occasion, a fait savoir l’Élysée. Selon nos informations, l’investissement le plus emblématique de ce sommet, non communiqué à cette heure par l’exécutif, concernerait le fabricant de puces électroniques STMicroelectronics (voir ci-dessous). Le champion espagnol de la réservation touristique, Amadeus, poursuit également son expansion en France via 800 créations d’emplois, essentiellement à Sophia Antipolis. Le logisticien américain Fedex a de son côté déclaré prévoir de créer 1 200 postes permanents supplémentaires à Roissy.

Des rendez-vous dans la galerie des Glaces

«Beaucoup de ces investissements s’inscrivent dans la dynamique du plan France 2030 (le vaste plan de transformation de l’économie française doté de 30 milliards d’euros, annoncé l’hiver dernier par Emmanuel Macron, NDLR), explique-t-on à l’Élysée. On retrouve les secteurs prioritaires énoncés par le président, comme la santé.» Les financements publics bénéficieront également au projet d’Eastman, entreprise américaine de recyclage moléculaire, qui a annoncé en janvier investir 850 millions pour créer une usine près du Havre.

À lire aussiJacques-Olivier Martin: «L’attractivité? Quelle attractivité?»

Quelque 180 dirigeants de grandes entreprises telles que Merck, Disney, Coca-Cola, JP Morgan, Macquarie ou Fosun, participeront à cette édition, lundi. Leur journée s’annonce bien rythmée. Ils seront d’abord reçus à déjeuner par Bruno Le Maire, puis chacun vaquera à ses rendez-vous bilatéraux prévus en amont. Une vingtaine de membres du gouvernement seront sur place pour ces rencontres. Trois tables rondes concluront la journée. Les deux premières porteront respectivement sur la transition énergétique et sur les chaînes de valeur industrielle. La dernière verra le président dialoguer sur l’attractivité française avec des patrons de grands groupes.

Les investisseurs étrangers ne semblent en revanche pas inquiets de la situation politique découlant des législatives. «Entre les dirigeants qui ne regardent pas de près ce qui se passe en France et ceux qui sont persuadés qu’une Assemblée nationale avec une majorité relative — ce qui est le cas chez la plupart de nos voisins — n’empêche pas de faire des réformes, la confiance n’est pas retombée», souligne un financier.

Une amélioration de l’attractivité française

Business France, l’agence publique en charge de l’internationalisation des entreprises et de l’attractivité, qui interroge régulièrement les investisseurs sur leurs perceptions de l’attractivité de la France, le confirme. La toute dernière étude Kantar Public qui leur a été fournie, dont les résultats seront bientôt publiés, montre que 69 % des dirigeants d’entreprises étrangères considèrent que l’attractivité de la France s’est améliorée ces cinq dernières années, et que, pour 74 % d’entre eux, elle va même continuer à le faire dans les prochaines années.

46 % des investisseurs étrangers qui ont choisi la France l’ont aussi fait en raison de la qualité des services offerts par les pouvoirs publics dans le cadre de leur implantation

L’image d’un président réformateur, qui a fait bouger les choses en France du point de vue de l’attractivité ces dernières années — suppression de l’ISF, allégement de la fiscalité sur le capital, assouplissement du droit du travail, baisse des impôts de production — n’y est évidemment pas pour rien. «46% des investisseurs étrangers qui ont choisi la France l’ont aussi fait en raison de la qualité des services offerts par les pouvoirs publics dans le cadre de leur implantation. La France est attractive et le sommet Choose France qui se tient aujourd’hui à Versailles en atteste», ajoute Christophe Lecourtier, directeur général de Business France.

Pour 2021, le cabinet EY a recensé 1 222 implantations ou extensions de projets d’investissements étrangers, un chiffre en nette progression par rapport à l’année précédente. «Le rebond est important, car la crise sanitaire avait touché la France plus fortement que la moyenne européenne», relevait alors l’étude consacrée au sujet, publiée fin avril. Pour la troisième année, la France est sur la première marche du podium de l’attractivité européenne.

Révélation de liens privilégiés entre Macron et Uber, indignation à gauche

Le Monde s'est intéressé aux liens entre la société américaine et Emmanuel Macron à l'époque où il était ministre de l'Economie.

Bruno Le Maire propose au Parlement de créer une «task force» pour réduire la dépense publique

À la rentrée, le ministre souhaite organiser «des assises des finances publiques», réunissant parlementaires et exécutif, afin de «redéfinir les grands choix de politiques publiques françaises».

Le gouvernement prépare les esprits à une «probable» coupure du gaz russe

La France, qui se dit dans une situation plus «favorable» que ses voisins, doit notamment se doter d'un nouveau terminal méthanier flottant dès l'an prochain pour assurer son approvisionnement.

New York Times - World

The Assassination of Shinzo Abe

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Does Abe Shooting Reflect Success of Japan’s Gun Laws, Not Failure?

A crude weapon. Minimal security. One death. A closer look at the details of the assassination of Shinzo Abe may actually underscore the effectiveness of Japan’s restrictions.

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By Max Fisher

The assassination of former Prime Minister Shinzo Abe in Japan may look like a rebuke of the country’s famously stringent gun laws.

But there is another view: that the shooting is a reminder of, and maybe even underscores, those restrictions’ success.

Experts who research gun laws stress that even the most stringent measures cannot totally erase the human capacity for violence. Rather, restrictions, if successful, can reduce both the severity of that violence as well as impose hurdles that make it less frequent.

The details of the shooting in Japan seem to demonstrate precisely how.

The shooter apparently used a crude handmade weapon made with electrical tape and metal tubes. Such weapons, known as zip guns or pipe guns, can be assembled with materials from most hardware stores, making them functionally impossible to track or prevent.

If the shooter’s ability to build and use such a device shows that gun restrictions cannot completely eliminate violence from a society, then it also demonstrates that such measures tend to make that violence rarer and less deadly.

Contrast this attack with the recent mass shooting in Uvalde, Texas, where the gunman’s high-capacity, rapid-firing AR-15-style rifle enabled him to kill 19 children and two teachers. Another attacker used a similar rifle to quickly kill 10 at a Buffalo grocery store. Last week, another still murdered seven at a parade in Highland Park, Ill.

All those shooters had acquired their guns legally. These were just some of the 300-plus mass shootings in the United States this year alone, according to one count.

But in Japan such weapons are impossible to purchase legally, and not much easier to acquire illegally. Even simpler weapons like handguns are effectively banned.

The few legally acquirable weapons, mostly hunting rifles, can only be purchased after a screening and a training process so onerous that Japan has one of the world’s lowest firearm ownership rates: one gun per every 330 residents.

More on the Assassination of Shinzo Abe

This figure includes an estimate of illegally owned weapons in Japan, which are thought to be rare in part because restrictions have all but erased private firearms from the country, leaving criminals with fewer black market weapons to purchase. Even the country’s notorious organized crime syndicates largely forgo guns.

American ownership, by contrast, is 1.2 guns for every resident, or 400 times Japan’s rate.

As a result, a would-be gunman in Japan is all but forced to resort to unusual and difficult methods such as constructing a homemade weapon like the one apparently used to kill Mr. Abe.

Building such a weapon requires time and expertise. Smoke at the scene of the shooting suggests that the ammunition, which is also tightly controlled in Japan, may have been homemade as well. Tinkering with what is effectively a homemade explosive shoved into a metal pipe would bring personal risk to its maker as well.

These are substantial obstacles compared with the ease of walking into a gun store and purchasing a weapon that will reliably fire off many rounds and not detonate in the shooter’s hand. This may be one of the reasons that shootings are exceedingly rare in Japan. The country experiences fewer than 10 gun deaths nationwide in most years, compared to tens of thousands in the United States. Since 2017, Japan has recorded 14 gun-related deaths, in a country of 125 million people.

And an improvised gun is far less effective than a commercially manufactured weapon, in some ways more akin to a homemade bomb, or an 18th-century musket (but without the range), than to a modern gun. It can often fire only one shot, perhaps two, before requiring a cumbersome reloading process. And its accurate range may be as little as a few feet.

As a result, an American-style shooter can, virtually on a whim, readily arm themselves with the firepower to kill large numbers of people before police can respond, targeting victims even hundreds of yards away.

But a Japanese shooter may require long stretches of dangerous preparation to build their weapon. They then must secret it to within feet of their victim and squeeze off what may be their only shot before they become effectively defenseless, and a bystander overpowers them.

This appears to be just what happened in Nara, the Japanese city where Mr. Abe was killed.

Skeptics of gun restrictions often argue that other factors must explain Japan’s low rate of gun violence or its frequency in the United States.

But for all the cultural and political peculiarities of these two societies, both fit neatly within a consistent global trend, one that has been repeatedly established in independent research. Countries with tighter gun laws have fewer guns in circulation, legal or illegal. And the fewer guns in a country, the fewer gun murders, mass shootings or political killings it experiences.

Underscoring this link, the handful of countries that have significantly tightened once-liberal gun laws, like Britain, Australia, Canada, New Zealand and Norway, have seen their rates of gun violence and mass shootings drop substantially.

Activists argue that tightening gun laws not only saves lives but also allows a society as a whole to live in greater comfort and security, even if the risk of violence can never be eliminated entirely.

The circumstances surrounding Mr. Abe’s killing seem to highlight the difference between operating in a society with frequent gun violence and one with virtually none.

Mr. Abe traveled with little security. As is common in Japanese campaign stops, he mingled freely with voters, keeping almost no distance between himself and the crowd.

The ease with which a lone gunman could carry a tape-covered device up to Mr. Abe, once one of the world’s most powerful leaders, may lead some in Japan to rethink that openness.

Japan experienced significant political violence during fascism’s rise there in the early years of the 20th century, showing that it is hardly immune. But since World War II’s end, it has seen only a dozen or so political attacks. Most involved knives. Few were fatal.

From today’s vantage point, that long record of relative safety might appear shattered. But, even if Mr. Abe’s stature may cause the impact of this killing to linger in Japanese society, perceptions of Japan as safe have recovered from past attacks. This includes the fatal stabbing of a lawmaker in 2002, by far-right extremists, or the gun murder of a mayor in 2007 by a criminal group. It also includes instances of mass violence, like a 2016 knife attack that killed 19 people and a 1995 sarin gas attack by an extremist cult that killed 13.

For those outside of Japan, the assassination may seem incongruous with claims that Japan has found special success against gun violence. If its gun measures worked, why was a former leader just gunned down in broad daylight?

In the early 2010s, as Americans engaged in a bitter gun control debate in the wake of the mass shooting at Sandy Hook Elementary, the world provided a similar moment of seeming contradiction.

China, which also has strict gun laws, experienced a spate of seemingly random knife attacks on schoolchildren. The attacks, which have continued, claim about a dozen lives every year. Wasn’t this proof, some Americans asked, that gun restrictions, having failed to stop the attacks in China, were ineffective against such violence?

But zoom out, and the contrast between China and the United States becomes instructive. China’s gun restrictions hardly prevented individuals from turning to indiscriminate violence. But compared with American mass shootings, Chinese knife attacks appear to be, on average, about one-tenth as deadly.

And that is when they occur at all: International media record perhaps two or three such incidents per year in China, compared to hundreds of mass shootings in the United States. In this sense, the relative death toll is near 1,000 to one.

Mr. Abe’s killing may provide an even starker contrast: It was shocking — and, indeed, only possible for the shooter to carry out — precisely because even the fear of gun violence is so rare.

It is an exception that may rock Japan for years to come, but it is also one that serves as a reminder of the thousands of gun murders that, compared to American rates, never take place there at all.

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France24 - Monde

Sport féminin : lever le tabou des règles pour en finir avec les tenues blanches

Publié le : 09/07/2022 - 17:50

Pauline ROUQUETTE Suivre

Règles et compétitions sportives ne font pas bon ménage, encore moins lorsque le stress associé à la tenue s'ajoute aux douleurs menstruelles. Dans certains sports - le tennis en tête avec le tournoi de Wimbledon -, les sportives sont contraintes de s'habiller en blanc, couleur source d'anxiété lorsque viennent les règles. Des sportives brisent aujourd'hui le silence, appelant à prendre en compte le préjudice porté aux performances de nos tenniswomen, footballeuses et judokas.

Parler des règles pour les changer. C'est ce qu'a fait dernièrement Alicia Barnett, joueuse de tennis britannique, jetant un pavé dans la mare en évoquant la tradition des tenues blanches dans le sport, et pour ce qui la concerne, dans le tournoi de Wimbledon.

"Pendant les pré-qualifications, j'avais mes règles et les premiers jours ont été très lourds", a-t-elle relaté le 4 juillet dernier auprès de l'agence AP, comme le rapporte Sky News. "J'étais un peu stressée à ce sujet. Je pense qu'avoir ses règles sur le circuit est déjà assez difficile, mais porter du blanc n'aide pas."

En mai dernier, déjà, la joueuse chinoise, Quinwen Zheng, avait commencé à lever le tabou sur les règles dans le sport, expliquant sa défaite à Roland-Garros en huitièmes de finale par ses douleurs menstruelles, et regrettant de n'avoir "pas pu montrer [son] tennis".

Mais au-delà de ces douleurs que personne ne soupçonne, il y a la crainte de voir les règles s'exposer aux yeux de tous. Sur une jupette blanche, sur un short ou un kimono.

"Stress mental"

Pour limiter l'impact de ce phénomène mensuel sur leur performance, les sportives aimeraient pouvoir s'acquitter de la tradition de la tenue blanche.

Symbole de la bourgeoisie britannique, le "all-white dress code" est de rigueur à Wimbledon depuis la création de la compétition en 1877. Enracinée dans les normes de bienséance de l'époque victorienne, la règle est devenue officielle en 1963.

Selon le site officiel de Wimbledon, le code vestimentaire dispose que tous les joueurs doivent porter "une tenue de tennis appropriée qui est presque entièrement blanche". Une règle qui s'applique dès le moment où les joueurs entrent sur le terrain. La tenue doit être strictement blanche, à l'exclusion du "blanc cassé ou crème".

Si un seuil de tolérance autorise parfois l'utilisation des teintes "pastel", les organisateurs du tournoi tiennent à ce que le dos, le short, les jupes, les chaussettes, chaussures et casquettes restent blancs. Ainsi, en 2002, alors qu'elle avait enfilé un short noir, la joueuse de tennis russe, Anna Kournikova, fut priée de rentrer au vestiaire et de trouver un vêtement blanc.

En réponse à un tweet évoquant les menstruations et comment celles-ci peuvent jouer sur les résultats de certaines joueuses lors de compétitions sportives, la championne olympique Mónica Puig évoquait, fin mai, "le stress mental de devoir porter du blanc à Wimbledon et de prier pour ne pas avoir ses règles pendant ces deux semaines".

Definitely something that affects female athletes! Finally bringing it to everyone’s attention! Not to mention the mental stress of having to wear all white at Wimbledon and praying not to have your period during those two weeks. https://t.co/PzyHnPlSJk

May 31, 2022

"Je pense que certaines traditions pourraient être modifiées", estime Alicia Barnett, qui précise en outre "adorer" la tradition du "tout-blanc". Une position partagée par la footballeuse britannique, Beth Mead. "C’est plaisant d’avoir un ensemble tout-blanc, mais parfois ce n'est pas pratique quand c’est la période du mois [les règles]", déclare-t-elle dans une interview au Telegraph, expliquant que l'équipe féminine d'Angleterre de football avait fait remonter cette remarque à Nike. Les Three Lionesses, actuellement en lice dans l'Euro, ont en effet entamé des discussions avec leur équipementier pour changer la couleur de leurs shorts (aujourd’hui blancs).

"Parce que j'ai eu mes règles hier"

Outre le tennis et le football, il est un autre sport qui est concerné - et cette fois-ci, quelles que soient les compétitions - par l'uniforme blanc : le judo. Sur le tatami, c'est Clarisse Agbegnenou, quintuple championne du monde, qui s'est engagée contre le tabou des règles dans le sport, allant jusqu'à s'associer à la marque française de culottes menstruelles Réjeanne.

"Moi qui ai fait du judo en kimono blanc, c’est compliqué", expliquait la judoka, évoluant dans la catégorie des moins de 63 kg, à France Info. De nombreuses fois entre les entraînements, j’ai dû aller aux toilettes pour tout changer (…) toutes les femmes en ont besoin et dans le sport, on a beaucoup de difficultés."

Au-delà des tenues et couleurs réglementaires, la simple évocation des règles reste taboue. Pourtant, comme l'avait lâché la nageuse chinoise Fu Yuanhui, en 2016, après sa défaite dans la piscine olympique de Rio, "les règles, ça gêne au moins une fois dans leur vie toutes les sportives".

C'est d'ailleurs l'une des choses évoquées par la tenniswoman Alicia Barnett : "Votre corps se sent plus lâche, vos tendons se relâchent, parfois vous vous sentez beaucoup plus fatiguée et votre coordination est plus difficile. Moi, je me sens vraiment déprimée et il est difficile de trouver la motivation nécessaire pour jouer."

Pour ce qui est de Fu Yuanhui, elle avait largement fait parler d'elle après avoir justifié son échec sur le 4x100 m féminin de la manière suivante : "C'est parce que j'ai eu mes règles hier". Simple, efficace. En Chine, où les menstruations sont taboues jusque dans la manière de les désigner, la déclaration avait fait grand bruit. Dans le monde du sport, elle compte parmi les principales sorties participant à lever progressivement la loi du silence autour des règles. "Le premier jour [de règles], c’est toujours dur, disait sa compatriote tenniswoman, Quinwen Zheng, après son échec à Roland-Garros. "Je ne peux pas aller contre ma nature. J’aimerais être un homme sur le court dans ce genre de moments."

En janvier 2015, la joueuse de tennis britannique Heather Watson associait, elle aussi, sa mauvaise performance lors de l'Open d'Australie à "ce truc de filles". Au micro de la BBC Radio, l'ancienne numéro 1 britannique Annabel Croft lui avait emboîté le pas, appelant à lever l'omerta sur les menstruations des sportives, qui ont "toujours été un tabou".

Évoquer les règles et un dress-code inapproprié pour les femmes est un enjeu auquel de plus en plus de sportives tentent de sensibiliser. Selon une enquête Adidas d'août 2021, une fille sur quatre abandonne le sport à l'adolescence, principalement à cause de la peur de perdre du sang et de tâcher ses vêtements.

Plus récemment, une enquête mondiale Puma révélait que cela concernait une adolescente sur deux.

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Le Figaro

Jérusalem, impossible capitale «unifiée»

Thierry Oberlé

GRAND DÉCRYPTAGE - Alors que Joe Biden y est attendu, la ville est aussi divisée qu’avant le transfert de l’ambassade américaine.

Correspondant à Jérusalem

Le président américain Joe Biden est attendu jeudi 13 juillet à Jérusalem à l’occasion de sa première tournée au Moyen-Orient depuis son élection. La question de la relance de la solution à deux États pour trouver un règlement au conflit israélo-palestinien devrait être évoquée, même si elle n’aura qu’une place secondaire dans les discussions. En 2018, son prédécesseur, Donald Trump, avait frappé les esprits en brisant un tabou avec le transfert de l’ambassade des États-Unis dans la capitale autoproclamée de l’État hébreu. Il n’a pas provoqué d’effet d’entraînement. Seuls le Guatemala, le Honduras et le Kosovo ont suivi l’exemple. Le changement a été surtout symbolique. L’ambassadeur des États-Unis ne vit pas à Jérusalem et un certain nombre de services de l’ambassade continuent à fonctionner depuis Tel Aviv. Et la partie Est de la ville, dont les Palestiniens rêvent de faire leur capitale, est toujours considérée comme occupée par les Nations unies.

Au-delà des querelles diplomatiques, Jérusalem est une ville de paradoxes et de contradictions. Une récente étude du think-tank israélien Jerusalem Institute for Policy Research, fondée sur des statistiques démographiques, indique qu’elle est l’une des agglomérations les plus pauvres d’Israël, avec une population palestinienne en expansion constante. L’historien Vincent Lemire (1), directeur du CRFJ (Centre de recherche français à Jérusalem) décrypte les grandes tendances mises en relief par le document.

Une ville de plus en plus palestinienne

Première agglomération du pays, Jérusalem compte près de 1 million d’habitants, dont 584.000 résidents israéliens et 366.000 résidents palestiniens. Le nombre de Palestiniens ne cesse de croître. Ils représentaient un quart de la population en 1967, quand l’ensemble de la ville est passé sous contrôle israélien, contre près de 40 % aujourd’hui. Durant cette période, la population palestinienne s’est multipliée par cinq et la population israélienne par trois. «Une fécondité militante a favorisé ce phénomène. Il y a vingt ans, une femme palestinienne avait en moyenne quatre enfants, soit plus que dans le reste de la Palestine, ce chiffre est passé à trois, mais la population est jeune et devrait donc continuer à progresser, sans toutefois atteindre la majorité. Les Israéliennes ultraorthodoxes ont, pour leur part, cinq ou six enfants, d’où des courbes qui pourraient s’inverser dans les prochaines décennies», précise Vincent Lemire.

«La réalité, c’est donc que Jérusalem est une ville de plus en plus palestinienne en dépit de la “réunification”, poursuit-il. Dans son cœur historique, la vieille ville, il n’y a que 3000 Israéliens sur 35.000 habitants, et encore ils n’y habitent pas tous à l’année. On parle beaucoup de la colonisation en raison de sa forte dimension politique, mais cela représente quelques dizaines de maisons, des yeshivas et, surtout, des soldats, même si la pression ne cesse de s’accentuer, dans le quartier de Sheikh Jarrah en particulier. Pour les Israéliens, le centre historique est d’abord un lieu de pèlerinage, de prière et de manifestation, mais ce n’est pas suffisant pour “tenir” une ville.»

Contrairement à une idée reçue, les chrétiens - 17.000 personnes environ - sont presque aussi nombreux qu’il y a un siècle, mais ils ne représentent plus que 2 % de la population, contre 20 % à l’époque, car dans le même temps la population totale a été multipliée par dix.

À lire aussiConflit israélo-palestinien: Jérusalem épicentre des soulèvements

Les Palestiniens vivent dans un bâti très dense qui évolue peu, faute de permis de construire. Les balcons et les toits-terrasses sont tous construits et habités. Et le mur de séparation contribue à fixer les habitants sur place. La règle de la suppression du droit de résidence au-delà de trois ans d’absence les incite également à ne pas partir travailler à l’étranger, ou à revenir régulièrement. En cinquante ans, les Israéliens ont supprimé 15.000 cartes de résident, soit en moyenne 300 par an. C’est donc une stratégie qui ne modifie pas fondamentalement le rapport de force démographique. «S’ils pouvaient conserver leurs droits de résidence, certains jeunes palestiniens partiraient sans doute, mais ils ne le font pas, par crainte de ne pas pouvoir revenir. C’est un principe de base de la sociologie des migrations», commente le directeur du CRFJ, pour qui «la résistance démographique palestinienne» est largement ignorée. «Les autorités israéliennes n’en parlent pas, car elles sont enfermées dans une posture martiale qui communique en priorité sur les victoires et les conquêtes. Du côté palestinien, au contraire, la matrice discursive est d’abord victimaire, intégrant difficilement la résilience ou la résistance démographique. Finalement, des deux côtés, et pour des raisons opposées, on occulte ces données qui passent donc sous les radars médiatiques», analyse Vincent Lemire.

Une ville pauvre

Jérusalem est une des villes les plus pauvres d’Israël. 60 % de ses résidents palestiniens vivent sous le seuil de pauvreté et 30 % de ses résidents israéliens. Cette population paupérisée paie peu de taxes, d’où des services publics en difficulté. La municipalité dispose d’un budget par habitant quatre fois moindre que celle de Tel Aviv. «À l’Ouest, 40 % des Israéliens appartiennent à la communauté ultraorthodoxe, note l’historien. Les hommes ne travaillent pas ou peu, les femmes ont des emplois mal rémunérés et de nombreux enfants à élever. C’est donc une population peu productive en termes économiques. À l’Est, le chômage est massif.» Selon lui, «la pauvreté est partagée, mais n’est pas homogène». «Seulement 7 % du budget municipal est consacré à l’Est(contre 93 % à l’Ouest),d’où des services publics très déficients, comme le ramassage des ordures, les écoles ou le réseau hospitalier. Résultat, le fossé se creuse au lieu de se résorber, la ville se divise de plus en plus. C’est une contradiction majeure pour un pays qui défend l’idée d’une capitale “une et indivisible”», ajoute-t-il.

Des départs plus nombreux que les arrivées

Le solde migratoire est négatif à Jérusalem-Ouest avec 18.800 départs annuels pour 11.000 arrivées. En cause, le prix de l’immobilier, la saturation urbaine et un manque de dynamisme du marché de l’emploi. «La dynamique urbaine se périphérise, comme dans beaucoup de villes du monde. Mais à Jérusalem cette donnée de base est accentuée par une politique délibérée du gouvernement visant à ceinturer la ville par des colonies de peuplement. Les jeunes familles israéliennes à la fécondité dynamique quittent le centre, devenu trop cher, alors que dans le même temps les familles palestiniennes sont contraintes d’y rester. Pour des raisons géopolitiques, la municipalité a donc pris un risque majeur, qu’elle est en train de payer aujourd’hui», assure l’historien.

L’esplanade des Mosquées au cœur des disputes

Depuis 2017, l’esplanade des Mosquées est à nouveau l’épicentre du conflit larvé israélo-palestinien. Elle est l’agora des revendications des musulmans et devient un lieu de visite très fréquenté des messianiques juifs partisans de la construction du Troisième Temple. Un cocktail explosif où la religion devient une autre façon de faire de la politique. «On ne perçoit pas de signes de surislamisation de la société. À Jérusalem, ville religieuse, les gens sont souvent plus observants qu’ailleurs, qu’ils soient juifs, chrétiens, musulmans, nuance Vincent Lemire. La mosquée al-Aqsa est devenue un abcès de fixation, car c’est le seul endroit public où on peut réunir 100.000 personnes, discuter, se mobiliser, tester la police israélienne. Toutes proportions gardées, c’est le même phénomène que dans les stades de football en Algérie ou en Égypte, seuls lieux d’expressions disponibles dans des systèmes verrouillés.»

» NOTRE DOSSIER - Le conflit israélo-palestinien: origine, dates, clés, conséquences...

L’essayiste palestinien Elias Sanbar évoque, quant à lui, une islamisation de la cause palestinienne. «Ce facteur intervient en parallèle des visites juives sur l’esplanade des Mosquées. Elles sont passées de 5000 par an il y a dix ans à 50.000 par an aujourd’hui. Le mouvement pour la construction du Troisième Temple était à l’origine constitué d’une petite minorité messianique, il est devenu mainstream. Côté Ouest, le fait religieux progresse. Avec l’“orthodoxisation”, les quartiers laïcs ressemblent de plus en plus à des enclaves. Le jour du shabbat, 264 rues sont officiellement fermées à la circulation», complète le chercheur.

Jérusalem, capitale périphérique

Israélienne de par ses drapeaux, ses représentations et sa sécurité, Jérusalem n’abrite pas curieusement le ministère le plus régalien de l’État hébreu, celui de la Défense, ni d’ailleurs l’état-major de l’armée. Vincent Lemire explique cette étrangeté par sa situation géographique. «Jérusalem est une ville frontière, ce qui est paradoxal sur le plan fonctionnel et sécuritaire. La capitale française n’est pas Strasbourg! Dans le cas présent pèse le poids de la symbolique. C’est une ville qui, depuis ses origines, est un lieu de pèlerinage et qui a toujours attiré les visiteurs du monde entier. Mais, depuis 2000 ans, les pouvoirs qui s’en sont emparés se sont toujours abstenus d’en faire une capitale.»

(1) Auteur d’«Au pied du Mur. Vie et mort du quartier maghrébin de Jérusalem (1187-1967)», Le Seuil, 2022.

Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.

Assassinat de Shinzo Abe : que sait-on de l'homme qui a tiré sur l'ancien premier ministre japonais ?

FOCUS - Tetsuya Yamagami, 41 ans, ancien membre de l'armée japonaise, aurait souhaité viser originellement un cadre de la secte Moon, selon les médias locaux.

Ukraine : si les Occidentaux veulent défaire la Russie, «qu'ils essaient», lance Poutine

Cette annonce intervient alors que les Américains et les Européens ont accéléré les livraisons d'armes aux forces ukrainiennes.

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New York Times - World

With Sign Language and Sound, an Artist Upends Audience Perceptions

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The Saturday Profile

Christine Sun Kim’s poetic and political art pushes viewers to consider the limits, and misunderstandings, that come with communication in any language, whether spoken or signed.

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By Andrew Russeth

Last summer, a small plane hauled a sign with an intriguing phrase over Manchester, England: “The Sound of Smiling.”

At the Queens Museum in New York right now, “Time Owes Me Rest Again” is scrawled on a wall, each supersized word accompanied by curving lines swooping across the enormous mural.

And earlier this year, visitors to the Mildred Lane Kemper Art Museum in St. Louis were confronted with an atrium-filling artwork listing sources of personal trauma, including “Dinner Table Syndrome.”

“I’m finally at the point where I can do whatever I want, and I am going for it,” the artist responsible for all of this, Christine Sun Kim, said in American Sign Language from Berlin, her longtime home.

Ms. Kim, who was born deaf, said that while growing up, and later, as an aspiring artist, she knew she was being denied opportunities afforded the hearing.

That is a common experience, according to Gerard Buckley, president of the National Technical Institute for the Deaf and dean of the Rochester Institute of Technology, where Ms. Kim studied as an undergraduate. “Deaf children throughout the world,” Dr. Buckley wrote in an email, “all too often hear negative messages about their career aspirations.”

With Ms. Kim’s work now sought out by collectors and museums around the world, Mr. Buckley said she has become a role model for deaf children — and the artist said she’s now “trying to make up for all those years.”

Over the past decade, working in wry drawings (charts, text and musical notation), video, audio, performance and the odd airplane banner, Ms. Kim, 42, has made work that is poetic and political, charismatic and candid, and that upends the conventions of language and sound.

At MoMA PS1 in Queens in 2015, Ms. Kim staged an installation that asked visitors to hold a speaker in their hands and walk while trying to keep a protruding antenna in contact with a wire overhead. When done successfully, a voice emerged from the speaker, reading a text. It was a difficult task, a physical embodiment of how tenuous — and rigid — communication can be.

As her reputation has grown and her work has been featured in increasingly high-profile venues, she has become the very rare artist with a public platform that transcends the often insular art world.

At the 2020 Super Bowl, in what she said was an act of both protest and patriotism, Ms. Kim performed the national anthem in American Sign Language, or ASL. But Fox, which was broadcasting the game, showed her for only a few seconds before cutting away, a decision she condemned in a guest essay for The New York Times.

More About on Deaf Culture

Five years earlier, she delivered a hugely popular TED Talk about ASL, her art and navigating the hearing world. Initially hesitant about the TED invitation — “I was almost a little bit embarrassed about how corporate it was” — the talk, now viewed over two million times, changed her life, she said, bringing global attention to her work.

Ms. Kim has lived in Berlin for almost a decade, but she was born in Southern California to parents who had emigrated from South Korea. One of her drawings is a pie chart labeled “Why My Hearing Parents Sign,” and two of the larger slices read, “To Make Sure I Feel Loved” and “My Sister Is Also Deaf,” but the largest is “They’re Cooler Than Your Parents.”

In high school, Ms. Kim could not take a sculpture class because no interpreter was offered, and even at R.I.T. (which has a large deaf population, and named her a distinguished graduate this year), she could not enroll in some courses for the same reason.

Post-college, she decamped to New York, and worked as an assistant at the Lexington School for the Deaf and as an educator at the Whitney Museum while trying to figure out her future.

“Deaf people are always teachers by default,” she said, recalling that time. “We have to teach hearing people ASL, Deaf culture, whatever. So I think that inside, I had given up on being an artist, too.”

(Like many of her peers, Ms. Kim capitalizes the word Deaf to connote a shared culture.)

Ms. Kim got an M.F.A. from the School of Visual Arts in 2006, but was still feeling listless when she made a transformative trip to the German capital for a residency.

Many exhibitions in the city involved sound art, and that got her thinking.

“It took me a while to admit that I wanted to work with sound — maybe a few years, actually — because I was scared,” Ms. Kim said. “I thought that working with sound was something that was so oppressive, and ingrained or dominant in our society.”

But she eventually enrolled in Bard College’s sound program, which encourages experimental approaches to the medium, and earned her second M.F.A. in 2013, before settling in Berlin. On a previous trip there, she had met an artist, Thomas Mader, 38, now her husband and occasional collaborator. He learned ASL and helped teach it to their daughter, Roux, who just turned 5.

Much of Ms. Kim’s art nudges viewers to reconsider how they hear and perceive, and pushes them to think about the limits, and risks and misunderstandings, that come with communication in any language.

At the Queens Museum, the zooming lines in her gargantuan mural suggest comic-book action, but they actually chart the motions required to sign its defiant title, “Time Owes Me Rest Again.”

The piece “foregrounds ASL as a language — and it’s not generally centered in a monumental way in spaces,” said Sally Tallant, the museum’s director.

That enigmatic airplane banner (“The Sound of Smiling”) was from Ms. Kim’s “Captioning the City” project, whose texts, scattered playfully around Manchester, alluded to how closed-captioning can elucidate or obscure meaning, depending on how it renders nonverbal material like music.

Lately, echoes have been appearing in Ms. Kim’s work. “In my very Deaf life, everything is repeated or an echo,” she said. “Beth is basically repeating what I’m saying, and captions are a repetition or an echoing.”

(She was referring to Beth Staehle, her ASL interpreter for the video interview for this article.)

In the hearing world’s view of deafness, or in the Deaf community itself, Ms. Kim said, there’s always a danger of a single view, an echo, being repeated unthinkingly.

“Echo Trap” was the title of a sprawling mural exploring that danger, which she presented at a 2020–21 exhibition about art and disability at the Museum für Moderne Kunst, or MMK, in Frankfurt, Germany. A black line bounced along the walls, with the words “HAND PALM” atop it, nodding to the gestures for “echo” in ASL. It appeared to be engulfing the room.

Her similarly expansive work seen in St. Louis, “Stacking Traumas,” raised fraught topics like being stuck at dinner with hearing people who cannot sign. (That is “Dinner Table Syndrome.”)

Ms. Kim is part of “a whole generation of mostly young, American and female artists who are political and are activist, and doing some great work — the activism is part of their work,” said Susanne Pfeffer, the MMK’s director.

In the same MMK exhibition, Ms. Kim displayed work from “Deaf Rage,” a series of casual-looking charts that record her exasperation with the art industry and the broader world. One rage-inducing example: “Curators Who Think It’s Fair to Split My Fee With Interpreters.”

As part of her activism, Ms. Kim is the co-founder of an initiative with the designer Ravi Vasavan that promotes the use of a Deaf Power symbol, rendered as <0/.

“Deaf people have worked really hard to protect, to fight, to kind of be an activist — and there isn’t really room to have fun, to play, in our lives,” the artist said. “I feel like we don’t get to play enough because of our identities at times, or because of the way that society is set up.”

Ms. Kim’s mischievous and incisive art, and even her activism, attempts to correct that.

“I just want deafness to not be just about barriers,” she said while discussing <0/. “Deafness can also be about joy. It’s also about community. This is our way of telling people that.”

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France24 - Monde

Bombardements "incessants" sur la région de Donetsk, nouvelle aide américaine à Kiev

Publié le : 09/07/2022 - 08:10Modifié le : 09/07/2022 - 22:42

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Après quatre mois et demi de guerre en Ukraine, l'armée russe poursuit ses bombardements "incessants" dans la région de Donetsk (est), et les États-Unis ont promis une nouvelle aide militaire à Kiev, dont de puissants lance-roquettes et des obus de précision. Retrouvez les événements du samedi 9 juillet.

Cette page n'est plus mise à jour. Pour plus d'informations, cliquez ici.

  • 20 h 46 : reportage dans une entreprise ukrainienne de fabrication de prothèses pour les blessés de guerre

Reportage réalisé par les envoyés de France 24 en Ukraine, Gulliver Gragg et Ludovic de Foucaud. 

  • 19 h 57 : Zelensky remplace plusieurs ambassadeurs

Dans un décret, où les raisons de cette décision ne sont pas précisées, Volodymyr Zelensky annonce avoir limogé les ambassadeurs ukrainiens en Allemagne, en Inde, en République tchèque, en Norvège et en Hongrie.

  • 18 h 33 : à Kiev, Gérard Larcher plaide pour que l'Ukraine recueille "les fruits concrets" de sa candidature à l'UE

"L'Ukraine, ainsi que la Moldavie, ont vu s'ouvrir devant elles, de façon irrépressible, un destin européen", a déclaré le président du Sénat français, Gérard Larcher devant le parlement ukrainien. Il a rendu un vibrant hommage au pays en guerre et à ses dirigeants.

"Le Sénat, et nombre d'autres parlements nationaux, seront à vos côtés dans les mois à venir, pour faire vivre ce statut de candidat et pour que d'ici la décision d'adhésion, votre pays et votre peuple recueillent sans tarder les fruits concrets de votre arrimage à l'Union européenne", s'est engagé le président du Sénat, qui avait reçu, début juin, le président de la Rada (parlement ukrainien) Rouslan Stefantchouk. 

  • 14 h 17 : six personnes blessées à Kharkiv dans des frappes russes

Le ministère russe de la Défense a revendiqué des frappes sur les régions de Donetsk et de Kharkiv dans un communiqué, où six civils ont été blessés selon le Parquet local ukrainien. 

  • 10 h 37 : des soldats ukrainiens entraînés au Royaume-Uni

Un premier groupe de soldats ukrainiens est arrivé au Royaume-Uni pour y être entraîné, dans le cadre du soutien de Londres à Kiev depuis l'invasion russe en Ukraine, a annoncé le gouvernement britannique.

"Cet ambitieux nouveau programme d'entraînement est la prochaine phase du soutien du Royaume-Uni aux forces armées d'Ukraine dans leur combat contre l'agression russe", a déclaré dans un communiqué le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace.

  • 10 h 17 : Blinken demande à la Chine de condamner "l'agression" russe en Ukraine

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a demandé à la Chine de condamner "l'agression" russe en Ukraine, a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien dans l'île indonésienne de Bali avec son homologue chinois Wang Yi.

"C'est vraiment le moment où nous devons tous nous lever, comme l'ont fait les pays du G20 les uns après les autres, pour condamner l'agression et exiger, entre autres, que la Russie autorise l'accès aux denrées alimentaires bloquées en Ukraine", a déclaré Antony Blinken. Il a dit n'avoir perçu "aucun signe" de coopération de la part de la Russie.

  • 4 h 30 : bombardements "incessants" sur la région de Donetsk 

Après quatre mois et demi de guerre en Ukraine, l'armée russe poursuit ses bombardements "incessants" dans la région de Donetsk (est).

"Toute la ligne de front est sous un bombardement incessant", a affirmé, vendredi soir, le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko. "Ils n'arrêtent pas de bombarder dans la direction de Donetsk (...) Bakhmout est bombardé, Sloviansk est bombardé jour et nuit, Kramatorsk...", a-t-il ajouté sur Telegram.

Dans la journée, Pavlo Kyrylenko avait fait état d'un bilan de six morts et 21 blessés en 24 heures dans les bombardements de la région.

  • 4 h : nouvelle aide américaine à Kiev

Les États-Unis ont promis une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, dont de puissants lance-roquettes et des obus de précision.

Selon un haut responsable du Pentagone, la nouvelle aide militaire américaine, d'un montant de 400 millions de dollars – qui comprend quatre systèmes de lance-roquettes multiples Himars et des obus de 155 mm –  va améliorer les capacités ukrainiennes à viser des dépôts d'armes et la chaîne d'approvisionnement de l'armée russe.

Grâce aux huit premiers Himars acheminés le mois dernier, les experts militaires estiment que l'armée ukrainienne a pu détruire plus d'une dizaine de dépôts de munitions russes installés à l'arrière de la ligne de front dans l'est du pays.

Washington a déjà fourni 6,9 milliards de dollars en assistance militaire à Kiev depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.

Avec AFP

 

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Guerre en Ukraine : face au flot de critiques occidentales, la Russie "isolée" au G20

Reporters

Guerre en Ukraine : la bataille pour le Donbass

Ici l'Europe

Didier Reynders : "l’UE se mobilise pour poursuivre les auteurs d’atrocités en Ukraine"

New York Times - World

Network Disruption Triggers Internet and Phone Outages in Canada

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The outages affected customers of one of the country’s largest telecommunications companies. Some local police services said customers were unable to call 911.

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By Vjosa Isai

TORONTO — An outage on Friday at Rogers, one of Canada’s largest telecommunications companies, caused significant internet, cable and cellphone disruptions, mostly in Ontario and Quebec, the country’s most populous provinces.

The outage affected emergency services and some police services, including law enforcement agencies in Toronto and Ottawa, which were warning that some Rogers customers might not be able to connect to 911 calls.

The company did not provide any details about the cause of the outage or an estimated time when service would be restored.

“At this moment, we have no cause to believe that the Rogers outage is related to a cyberattack,” Audrey Champoux, a spokeswoman for the federal public safety minister, said in an email.

Frustration caused by the outage, which as of Friday evening had lasted more than 12 hours, was felt even by those who were not Rogers customers. Banking services were interrupted by the downed network. Some courthouses postponed virtual hearings.

Passport Canada said the outage was also affecting some of its call centers at a time when the summer travel season had increased passport requests. And a hotly anticipated concert by the pop star and Toronto native The Weeknd, the first stop on his world tour at the Rogers Centre arena, was postponed.

“We acknowledge the impact our outage is having on your life,” the company said in a statement Friday evening. “We have every technical resource and partner fully deployed to solve the problem.”

It added that all customers could expect to receive payment credits.

Rogers has tens of millions of customers across Canada and about 23,000 employees, and is seeking to expand. The company is in the midst of trying to acquire Shaw Communications, in what would be one of the largest telecom takeovers in Canada.

François-Philippe Champagne, the federal minister of innovation, science and industry, said he spoke to the Rogers chief executive to express the “frustration of millions of Canadians.”

“This unacceptable situation is why quality, diversity and reliability are key to our telecom network,” he said in a statement posted to Twitter.

The Communications Security Establishment, the Canadian agency responsible for cybersecurity and other national intelligence functions, offered assistance to the company, Evan Koronewski, an agency spokesman, said.

In Hamilton, Ontario, a city west of Toronto, clerks at downtown coffee shops told growing lines of customers that they would be unable to pay with debit cards, the dominant payment form in Canada, because of the outage. Those without cash faced challenges since many nearby bank machines were also down.

Ian Austen contributed reporting from Hamilton, Ontario.

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New York Times - World

Political Turmoil in Britain

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For Ukraine, Boris Johnson’s Resignation Means Loss of a Personal Ally

Boris Johnson may be a polarizing figure in Britain, but in Ukraine he is widely adored for his unstinting support since the conflict with Russia.

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By Megan Specia

LONDON — Prime Minister Boris Johnson may be a polarizing figure in Britain, where his long association with scandal rendered him a lonely man this week as scores of onetime political allies abandoned him, forcing his resignation.

But if there is one place where appreciation for Mr. Johnson is undimmed, it is Ukraine, where the prime minister is seen as a genuine friend of the embattled nation since Russia’s invasion in February.

Pastries have been named after him in Kyiv, and countless memes have been created in his honor. Yulia Maleks, 36, who owns a small farm in a village near Lviv, recently recounted with laughter how she named a prized sheep “Johnsonuk,” using the moniker that has been adopted for Mr. Johnson across Ukraine, a play on his official Instagram handle.

Ukraine’s national railway service, a vital lifeline for evacuating civilians from the country’s east — and which also transported Mr. Johnson during one of two visits to the country since the invasion — topped their logo with a floppy blonde hairdo on social media.

“It will be always a great honor for us to see Boris Johnson on board,” the company wrote in a tribute on Facebook, where dozens of positive messages poured in after Mr. Johnson’s announcement on Thursday that he will resign.

For Mr. Johnson, an admirer of Churchill, stolid support for Ukraine helped buck up his leadership as the costs of Brexit and the pandemic took their toll, in addition to the numerous scandals that ultimately eroded the prime minister’s support and forced his departure.

One of the few things that British lawmakers can seem to agree on is backing Ukrainian forces in their battle against Russia, and the British public in opinion polls has overwhelmingly supported these efforts.

The conflict gave Mr. Johnson an opportunity to remind his country, and the world, of the legacy of British resolve on the continent and the latitude for a more independent foreign policy that Britain’s departure from the European Union has provided. British support of Ukraine allowed Mr. Johnson to juxtapose Britain’s position with the more cautious approach of Berlin and Paris.

No major Western leader, perhaps, was as outspoken in supporting the country, with two visits to Ukraine since the start of the war, countless phone calls to Mr. Zelensky, and the commitment of military and financial aid that forged a bond between the two leaders.

The Fall of Boris Johnson, Explained

Turmoil at Downing Street. Britain’s prime minister Boris Johnson said he would step down less than three years after his landslide election victory, following a series of scandals that have ensnared his government. Here’s what led to this:

The Pincher case. Mr. Johnson’s downfall is connected with the resignation of Chris Pincher, a Conservative deputy chief whip, after he admitted to having groped two men. Outrage grew as it was revealed that Mr. Johnson was aware of prior sexual misconduct allegations against him when he appointed him; the prime minister had previously denied knowing about the accusations.

A wave of resignations. The revelations prompted the unexpected resignation of two of Mr. Johnson’s highest-ranking ministers — the chancellor of the Exchequer, Rishi Sunak, and the health secretary, Sajid Javid. That was followed by a flurry of resignations of other ministers and officials, capped by Mr. Johnson’s decision to step down.

The ‘Partygate’ scandal. Since late last year, Mr. Johnson had been grappling with reports about parties he attended in Downing Street while Covid lockdown rules were in force. An internal inquiry found that 83 people violated the rules at parties, and the police imposed hundreds of fines, including one on Mr. Johnson, for breaches of social distancing. Mr. Johnson survived a no-confidence vote triggered by the scandal, but was left reeling politically.

Other scandals. The prime minister’s reputation had also been tarnished by his staunch defense of a Conservative lawmaker for violating lobbying rules, his government’s contentious plans to change the system that investigated that lawmaker and the costly refurbishment of his apartment at No. 10 Downing Street, for which he secretly used funds from a Conservative Party donor.

For many in Ukraine, including President Volodymyr Zelensky, the gratitude to Mr. Johnson feels deeply personal. The two leaders traded praise for one another on Thursday.

Shortly after his resignation, Mr. Johnson called President Zelensky “to reiterate the United Kingdom’s steadfast support for Ukraine,” according to his office, and “highlighted the U.K.’s unwavering cross-party support” for the country. Mr. Johnson ended the call by praising President Zelensky, saying: “You’re a hero, everybody loves you,” his office said.

“He was a true friend of Ukraine,” Mr. Zelensky said in a Thursday interview with CNN shortly after the resignation. In his daily address to Ukraine on Thursday, Mr. Zelensky added that “Ukrainians feel personal gratitude to Boris,” specifically to his “leadership and charisma.”

The Ukrainian public also has a fondness for Mr. Johnson after the prime minister played an early role in supplying Ukraine with lethal defensive weapons and was a vocal force in pushing Western allies to impose financial sanctions on Russia.

“We will miss you, Johnsonuk,” a social media user wrote.

For ordinary Ukrainians, Mr. Johnson’s departure may feel like a more personal loss, as he has become something of a figurehead for the push for western support for their battle against Russia.

At a dinner table in Ukraine during a recent memorial for a fallen soldier, family members expressed their appreciation for Mr. Johnson, even in their time of grief praising him for his commitment to Ukraine.

The parents of a soldier from Lviv who was deployed to the east of the country said they were certain Mr. Johnson’s support, and Britain’s commitment of weaponry and training, would help bring their son home safely.

Now, in the wake of Mr. Johnson’s announcement, many on social media seemed to feel certain that whoever would replace him would also continue the legacy of commitment to Ukraine.

Mr. Zelensky on Thursday echoed that resolve, confident that the same commitment would come from Mr. Johnson’s successor: “I’m sure the policy toward Ukraine of the U.K. will not be changing.”

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He may be right.

John Kampfner, the executive director of the U.K. in the World Initiative at Chatham House, a British think tank, said that while there will be considerable changes to Britain’s foreign policy under a new leader — at least tonally if not substantively, depending on who wins the Tory leadership — the policy on Ukraine is unlikely to shift.

“It would defy all logic for any successor to Johnson to behave differently or pursue a politics that shifted from that,” he said, and one of the first calls of the new prime minister will likely be to Mr. Zelensky, and one of the first visits to Kyiv.

“Britain’s record in the last six to nine months with regard to Ukraine will be seen as a very important but rare positive in the historical reckoning on Johnson,” Mr. Kampfner said.

At times, Mr. Johnson’s own political destiny seemed tied to what was happening in Ukraine. Calls for his resignation earlier this year amid scandal seemed to quiet as attention turned to how to respond to the Russian invasion, which provided a useful political distraction.

As a result, when Mr. Johnson narrowly survived a confidence vote last month, Mr. Zelensky was among the first to applaud the fact that he had managed to stay in office. Just days later, Mr. Johnson made an unannounced visit to Kyiv and announced a training program for Ukrainian forces.

But Mr. Johnson and the successive British governments of the last three decades also had a double standard on Russia, Mr. Kampfner said, an important context when understanding the current relationship with Ukraine. The Conservative Party has benefited from Russian donors and Russian money has poured into London with little oversight.

“Consistently and enthusiastically, British governments have encouraged the city of London and the service industries to be the laundromat of dodgy Russian money and reputations,” Mr. Kampfner said. “And nothing serious was ever done on that, pretty much until Feb. 24.”

Even now, sanctions designed to punish Russian actors close to President Vladimir V. Putin in Britain have been based on freezing assets rather than seizing them.

Still, beyond Mr. Johnson’s domestic opponents, if there was one person happy to see the prime minister go, it was Mr. Putin. Mr. Johnson has been one of his loudest critics.

Asked by a reporter about the prime minister’s political turmoil on Thursday, Mr. Putin’s spokesman, Dmitri S. Peskov, said: “As for Mr. Johnson, he very much dislikes us — and the feeling is mutual.”

Anton Troianovski contributed reporting.

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France24 - Monde

Le Japon pleure son ancien Premier ministre, Shinzo Abe, au lendemain de son assassinat

Publié le : 09/07/2022 - 07:07Modifié le : 09/07/2022 - 16:41

FRANCE 24 Suivre Nina MASSON Suivre

Les Japonais étaient en deuil, samedi, après l'assassinat, la veille, de leur ancien Premier ministre Shinzo Abe. Nombre d'entre eux se sont rendus sur les lieux où il a été tué par balles, dans la ville de Nara, dans l'ouest du pays. La police a reconnu des failles "indéniables" dans la sécurité de l'ex-chef de gouvernement.

Le Japon était toujours sous le choc samedi 9 juillet, au lendemain de l'assassinat par balles pendant un meeting électoral de son ancien Premier ministre Shinzo Abe, dont le corps a été rapatrié à son domicile de Tokyo.

L'assassinat de l'un des hommes politiques les plus connus de l'archipel, qu'il a gouverné pendant plus de huit ans, a profondément meurtri et ému au Japon comme à l'étranger.

Des failles "indéniables" existaient dans la sécurité de l'ex-Premier ministre, a estimé le chef de la police locale, qui a promis une enquête.

"Je pense qu'il est indéniable qu'il y avait des problèmes avec les mesures de garde et de sécurité pour l'ancien Premier ministre Abe", a déclaré aux journalistes le chef de la police de la préfecture de Nara, Tomoaki Onizuka, promettant d'"appréhender pleinement les problèmes et prendre les mesures qui s'imposent".

L'auteur présumé de l'attaque, arrêté sur les lieux, a avoué avoir délibérément visé Shinzo Abe, expliquant à la police en vouloir à une organisation à laquelle il croyait que celui-ci était affilié. Certains médias japonais ont évoqué un groupe religieux.

Campagne électoral 

Cet homme de 41 ans, un ancien membre de la Force d'autodéfense maritime (la marine japonaise), selon les médias locaux, a, d'après la police, utilisé une arme "d'apparence artisanale", sur laquelle des analyses complémentaires était en cours.

Au moment de l'attaque, Shinzo Abe faisait campagne à Nara (ouest) pour le scrutin sénatorial de dimanche, et le Premier ministre, Fumio Kishida, a déclaré que les préparatifs pour les élections, "fondement de la démocratie", se poursuivraient normalement.

Fumio Kishida, membre comme Shinzo Abe du Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste), a participé, samedi matin, à un meeting de campagne à Yamanashi (ouest de Tokyo) devant 600 personnes, déclarant, selon le quotidien Mainichi, que "la violence ne saurait l'emporter sur la parole".

"On ne va pas laisser se reproduire ce qui s'est passé hier", a lancé un membre de la sécurité cité par le quotidien, qui décrivait un dispositif de sécurité renforcé, avec installation de détecteurs de métaux et fouille des sacs des spectateurs.

Le corps de Shinzo Abe est arrivé, samedi, en début d'après-midi à son domicile de Tokyo, à bord d'un corbillard dans lequel avait pris place Akie, son épouse, et qui avait quitté à l'aube l'hôpital de Kashihara, près de Nara, où l'ancien Premier ministre avait été pris en charge après son agression.

Atteint de deux balles au cou, il a été déclaré mort quelques heures après, malgré les efforts déployés par une équipe de vingt médecins.

Selon des médias locaux, une veillée funèbre est prévue lundi soir et les funérailles auront lieu mardi, en présence uniquement de la famille et de proches de Shinzo Abe.

Série d'hommages 

La mort de Shinzo Abe a bouleversé au Japon, où Fumio Kishida, dont il était le mentor, a dénoncé un "acte barbare" et "impardonnable".

L'assassinat a été condamné dans le monde entier, le président américain Joe Biden se disant "stupéfait, choqué et profondément attristé" et le dirigeant français Emmanuel Macron rendant hommage à "un grand Premier ministre, qui dédia sa vie à son pays et œuvra à l'équilibre du monde".

La Chine et la Corée du Sud, avec lesquelles le Japon entretient des relations souvent houleuses, ont également exprimé leurs condoléances. Le président chinois Xi Jinping s'est dit "profondément attristé par ce décès soudain".

En Australie, l'Opéra de Sydney sera illuminé dimanche en hommage à Shinzo Abe.

De nombreuses personnes se recueillaient depuis vendredi sur les lieux de l'attaque. "Je ne pouvais pas rester sans rien faire", a confié à l'AFP Sachie Nagafuji, 54 ans, venue avec son fils déposer des fleurs, ajoutant : "Je le respectais vraiment et j'avais confiance en lui en tant qu'homme politique".

Shinzo Abe, héritier d'une dynastie politique, détient le record de longévité au poste de Premier ministre au Japon, qu'il a occupé en 2006-2007, puis de nouveau de 2012 à 2020.

À la fois nationaliste et pragmatique, il a marqué les esprits avec sa politique économique audacieuse surnommée les "Abenomics", combinant des relances budgétaires massives avec une politique monétaire ultra-accommodante.

Shinzo Abe prônait aussi un Japon décomplexé de son passé militariste, et rêvait de réviser la Constitution pacifiste japonaise de 1947, écrite par les occupants américains et jamais amendée depuis.

Il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé, mais était resté très influent au sein du PLD qu'il avait dirigé.

Stricte réglementation des armes

Des responsables locaux du PLD ont précisé n'avoir reçu aucune menace avant l'attaque, dont les images ont tourné en boucle sur les chaînes de télévision.

On y voit l'ex-chef du gouvernement debout sur un podium, quand une forte détonation retentit, suivie d'un dégagement de fumée. Les spectateurs, surpris, se baissent, et on aperçoit plusieurs personnes en plaquer une autre à terre.

"Le premier tir a fait le bruit d'un jouet", a témoigné une jeune femme sur la chaîne publique NHK. Shinzo Abe "n'est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir une étincelle et de la fumée", a-t-elle ajouté. Après le deuxième tir, des gens ont entouré la victime tombée sur le sol "et lui ont fait un massage cardiaque".

Un service de sécurité était présent, mais il était facile pour les spectateurs d'approcher M. Abe.

Le Japon dispose d'une des législations les plus strictes au monde en matière de contrôle des armes à feu et le nombre de personnes tuées par balles y est extrêmement faible.

Avec AFP et Reuters

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Shinzo Abe, un Premier ministre japonais à la longévité record

HOMMAGES

"Grand démocrate", "véritable ami" : les réactions internationales après la mort de Shinzo Abe

Japon : l'ex-Premier ministre Shinzo Abe tué par balles lors d'un meeting

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Russia’s Lavrov Is Pariah at Group of 20 Event, but Only for Some

Secretary of State Antony J. Blinken and other Western foreign ministers refused to meet with the Russian diplomat, but for many others it was business as usual.

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By Michael Crowley

NUSA DUA, Indonesia — He was like a skunk at the tropical resort party, shunned by many, though by no means all.

Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, attended a meeting of finance ministers from the Group of 20 industrialized nations in Bali on Friday, despite his country’s pariah status in Europe and elsewhere over its brutal war in Ukraine. His country’s invasion of its neighbor drove two central topics of discussion at the annual event: global disruptions of food and energy supplies.

Secretary of State Antony J. Blinken declined to meet with Mr. Lavrov, as did several other Western foreign ministers. So many attendees refused to pose with Moscow’s top diplomat that a customary group photograph was canceled.

But in a reflection of why Russia remains able to do business with the outside world and fund its relentless war machine, Mr. Lavrov sat down with several ministers from nations that have declined to join the Western-led coalition against his country. They included diplomats from China, India, Brazil, Turkey, Argentina and Indonesia.

Mr. Lavrov’s activities were one of several dramatic plotlines at a Group of 20 gathering also shadowed by the announcement of Prime Minister Boris Johnson of Britain on Thursday that he plans to resign, and the Friday assassination of Japan’s former prime minister, Shinzo Abe, an act that Mr. Blinken called “shocking” and “a loss for the world.”

The gathering concluded without a traditional joint communiqué expressing shared goals, an impossible feat given that Russia would have had to sign off on any such document.

Mr. Blinken took indirect aim at his Russian counterpart during a plenary session focused on food and energy insecurity, renewing Western charges that Russia’s blockade of Ukraine’s Black Sea ports is preventing the export of grain and other agricultural products, causing shortages and spiraling prices worldwide.

“To our Russian colleagues: Ukraine is not your country,” Mr. Blinken said. “Its grain is not your grain. Why are you blocking the ports? You should let the grain out.” He noted that the United States had committed more than $5 billion to addressing the problem, while Russia has provided less than .02 percent of all donations to the United Nations’ World Food Program.

Mr. Lavrov was not listening, however. He had made only a brief appearance at the session, and delegated Russia’s official speaking role to an unprepared subordinate, according to a Western official who was in the room.

Better Understand the Russia-Ukraine War

Earlier, Mr. Lavrov had walked out of a group session during pointed remarks about Ukraine by Germany’s foreign minister, Annalena Baerbock, according to Western officials.

In remarks to reporters later, the acerbic Russian diplomat was anything but cowed, insisting that he enjoyed the moral high ground.

Mr. Lavrov said that “blatant Russophobia” was causing Western nations to persecute Russia, and that their sanctions were causing collateral damage to the global economy. He said the United States and other Western nations were prioritizing harm toward Russia above the G20’s mission of promoting global economic health.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“The fact that they are not using the G20 for the objective that it was established for is obvious,” he said.

Mr. Lavrov appeared to dismiss a proposal to create a sea corridor for Ukrainian grain exports as a NATO plot to insert its warships in the Black Sea. And he rejected any notion that he was disappointed not to interact with Mr. Blinken, with whom he last spoke during a mid-January meeting in Geneva that American officials saw as a last-ditch effort to head off an invasion. The Treasury Department placed sanctions on Mr. Lavrov a few weeks later, calling him “directly responsible” for the Feb. 24 military incursion.

“It was not us who abandoned all contacts, it was the United States,” Mr. Lavrov said on Friday. “And we are not running after anybody suggesting meetings. If they don’t want to talk, it’s their choice.”

Mr. Lavrov also took an opportunity to disparage Mr. Johnson a day after he said he would step aside for a new leader. Mr. Johnson had led one the West’s most aggressive responses toward Russia’s invasion, strongly supporting Ukraine’s government.

“They were trying to establish this new alliance — the U.K., the Baltics, Poland and Ukraine,” Mr. Lavrov said, calling it an attempt to create “an English bridgehead on the continent” after Britain’s exit from the European Union.

“They were saying that NATO isolated Russia,” Mr. Lavrov said. “It was his party that isolated Boris Johnson.”

The news of Mr. Johnson’s planned resignation led his foreign minister and potential successor, Liz Truss, to return to London and miss Friday’s program.

While Mr. Lavrov’s mockery of Mr. Johnson and the West was not seconded by other attendees, it was clear that American and European views toward Russia and Ukraine did not represent a consensus among the ministers in Bali.

In opening remarks as the event’s host, Indonesia’s foreign minister departed from Western rhetoric when she said that growing food and energy disruptions make it the world’s “responsibility to end the war sooner than later and settle our differences at the negotiating table, not the battlefield.” U.S. and European officials have generally tried to avoid the perception of pressuring Ukraine into peace talks with Mr. Putin, whom they doubt would negotiate in good faith.

While Mr. Lavrov may be barred from travel to the U.S. and the European Union, he moved freely through the luxury hotel that hosted the Bali gathering, which opened on Thursday.

India’s foreign minister, Subrahmanyam Jaishankar, who was seen strolling and chatting with Mr. Lavrov through the hotel lobby, said on Twitter that he and Mr. Lavrov had “exchanged views” on matters including “the Ukraine conflict” and Afghanistan. India has friendly relations with Moscow, a longtime patron and source of arms sales. It has also helped Russia weather sanctions by increasing its purchases of Russian oil, taking advantage of a significant discount offered by Moscow.

U.S. officials have been frustrated by those purchases and worked to coax India away from Moscow’s influence and abandon its neutral stance on the war in Ukraine. But in remarks before meeting with Mr. Jaishankar, Mr. Blinken struck a wholly positive tone, calling India “a great partner for the United States” on a range of issues.

Mr. Blinken is likely to raise economic support for Russia during a scheduled meeting here on Saturday with China’s foreign minister, Wang Yi. Like India, China has increased its purchases of discounted Russian crude — helping Mr. Putin maintain handsome oil revenues despite punishing sanctions.

But U.S. officials said that Mr. Blinken, who has not seen Mr. Wang since October, will also stress the importance of maintaining open lines of communication with Beijing and cooperating on areas of mutual interest like climate and global health.

At the end of his day on Friday, Mr. Blinken met jointly with the foreign ministers of Japan and South Korea, and expressed his shock at Mr. Abe’s killing, which he called “profoundly disturbing.”

“For the United States, Prime Minister Abe was an extraordinary partner and someone who clearly was a great leader for Japan, the Japanese people, but also so admired as a global leader and one who really during his time in office brought the relationship between our country, the United States, and Japan to new heights,” he said.

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France24 - Monde

La basketteuse américaine Brittney Griner otage de la diplomatie à la russe ?

Publié le : 09/07/2022 - 12:07

La basketteuse américaine Brittney Griner, jugée en Russie pour trafic de drogue, n’est pas la seule étrangère emprisonnée par Moscou dans des conditions difficiles. La Russie serait-elle en train de se constituer un vivier de prisonniers internationaux à échanger comme des pions diplomatiques ?

Le calendrier est troublant. La basketteuse américaine Brittney Griner est détenue dans une prison russe depuis février 2022, lorsque le service fédéral des douanes de Russie a déclaré avoir découvert dans ses bagages du liquide pour cigarette électronique contenant du cannabis à son arrivée à l'aéroport international Sheremetyevo de Moscou, en provenance de New York. Une semaine plus tard débutait l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes. 

Aux États-Unis, nombre de commentateurs voient dans la détention de la championne de 31 ans une manœuvre politique de la Russie et qualifient de "procès spectacle", l'audience de Brittney Griner devant le tribunal de Khimki, en banlieue de Moscou depuis le 1er juillet. Un procès durant lequel la star américaine a plaidé coupable, jeudi 7 juillet, de contrebande de drogue. Elle encourt jusqu'à dix ans de prison. 

"C'est une période de tension accrue entre la Russie et les États-Unis", commente Ben Noble, professeur à l'University College de Londres et spécialiste de la politique russe. "La détention de Brittney Griner peut ou non avoir été motivée politiquement, mais dans tous les cas cette affaire est devenue une affaire politisée." 

Cellule surpeuplée, manque d'intimité

"Je suis terrifiée à l'idée de rester ici pour toujours", écrivait Brittney Griner, dans une lettre adressée au président américain Joe Biden le 4 juillet, après avoir passé déjà cinq mois derrière les barreaux. "S'il vous plaît, ne nous oubliez pas, moi et les autres détenus américains. Faites tout ce que vous pouvez pour nous ramener chez nous."

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a répondu sur Twitter que les États-Unis ne connaîtraient "pas de répit" tant que la championne de basket et "tous les autres Américains injustement détenus" n'auront pas été libérés. 

.@USEmbRu officials again attended Brittney Griner’s trial today and delivered to her a letter from President Biden. We will not relent until Brittney, Paul Whelan, and all other wrongfully detained Americans are reunited with their loved ones.

July 7, 2022

Comme pour les autres prisonniers, les conditions de détention de Brittney Griner sont très dures : cellules surpeuplées, lits en mauvais état, douches limitées et toilettes communes. Mais le calvaire ne s'arrête pas là. Dans la plupart des cas, l'espoir d'un procès équitable est faible, estime Natalia Prilutskaya, chercheuse d'Amnesty International sur la Russie. 

Après le procès, les personnes reconnues coupables sont envoyées dans des colonies pénitentiaires où les conditions ne sont guère meilleures – travail forcé, infrastructures minimales et absence de soins sont monnaie courante.  

Deux Américains, quatre Britanniques et un Marocain 

Brittney Griner n'est pas la seule détenue étrangère dans ce cas. L'ancien marine américain Paul Whelan, emprisonné en Russie depuis 2018, purge actuellement une peine de 16 ans pour espionnage – une accusation que lui et les responsables américains continuent de nier.   

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les condamnations d'étrangers se sont multipliées. Quatre ressortissants britanniques et un Marocain ont été emprisonnés après avoir été capturés sur le sol ukrainien et reconnus coupables par les tribunaux russes d'avoir combattu en tant que mercenaires. Trois d'entre eux ont été condamnés à mort.  

Il est difficile de connaître les conditions de détention précises de ces étrangers. "Il existe des colonies pénitentiaires où les ressortissants étrangers sont détenus dans des conditions probablement plus souples, mais pas nécessairement", estime Natalia Prilutskaya. "Surtout si les autorités veulent faire pression sur un détenu en particulier ou l'utiliser comme un pion." 

Un travail diplomatique long et minutieux 

Dans le cas de Brittney Griner, son statut d'athlète très en vue pourrait faire d'elle une prisonnière particulièrement précieuse, pour qui les États-Unis pourraient mettre le prix afin de la rapatrier. "Il se pourrait bien qu'elle soit considérée par les dirigeants politiques russes comme une candidate possible à un échange de prisonniers, notamment contre le ressortissant russe Viktor Bout, un trafiquant d'armes condamné et emprisonné aux États-Unis", avance Ben Noble. 

Un échange similaire avait eu lieu en avril 2022, lorsque l'Américain Trevor Reed a été libéré en échange d'un citoyen russe détenu dans une prison américaine pour trafic de drogue. Cet ancien marine avait été condamné à neuf ans de prison pour avoir mis en danger "la vie et la santé" d'officiers de police russes, une accusation que lui-même et des responsables américains ont démentie. Il a été détenu pendant près de trois ans avant d'être libéré, après ce que la Maison Blanche a décrit comme "des mois et des mois d'un dur travail minutieux". 

C'est peut-être aujourd'hui le seul espoir de Brittney Griner et des autres détenus, mais il leur faudra beaucoup de patience, même si la Maison Blanche s'est engagée le 5 juillet à faire "tout ce qu'elle peut" pour obtenir la libération de la basketteuse et de Paul Whelan. 

Selon Ben Noble, il n'est pas certain que les autorités russes aient l'intention d'arrêter d'autres ressortissants étrangers à des fins politiques, mais dans tous les cas, les voyages en Russie ne sont plus légion. "Le cas de Brittney Griner pourrait bien dissuader les ressortissants étrangers de fouler le sol russe, de peur qu'ils ne subissent le même sort", souligne-t-il. 

Cet article a été adapté de l'anglais par Bahar Makooi. Cliquez ici pour retrouver le texte original

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La basketteuse américaine Brittney Griner jugée pour trafic de drogue en Russie

Russie : détention prolongée pour la basketteuse américaine Brittney Griner

La libération de la basketteuse Brittney Griner, prisonnière en Russie, "priorité" pour Joe Biden

France24 - Monde

Sri Lanka : en fuite, le président Gotabaya Rajapaksa démissionnera la semaine prochaine

Publié le : 09/07/2022 - 10:48Modifié le : 09/07/2022 - 21:22

FRANCE 24 Suivre

Le président du parlement sri-lankais a annoncé, samedi, que le président Rajapaksa démissionnera le 13 juillet, alors que des dizaines de milliers de manifestants anti-gouvernementaux ont envahi sa résidence, le contraignant à prendre la fuite. Le Premier ministre s'est également dit prêt à quitter son poste. 

Le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a accepté, samedi 9 juillet, de démissionner dans les jours prochains, quelques heures après avoir été contraint de fuir sa résidence envahie par la foule, après des manifestations monstres à Colombo provoquées par la crise catastrophique frappant le pays. "Pour assurer une transition pacifique, le président a dit qu'il allait démissionner le 13 juillet", a déclaré à la télévision le président du parlement, Mahinda Abeywardana.

Deux proches du président avaient démissionné sans attendre : le chef du service de presse, Sudewa Hettiarachchi, et le ministre des médias, Bandula Gunawardana, qui a également démissionné de la tête du parti présidentiel.

De son côté, le Premier ministre, Ranil Wickremesinghe, a tenté d'ouvrir la voie à un gouvernement d'union nationale, en convoquant en urgence une réunion de crise du gouvernement avec les partis d'opposition auquel il a proposé sa démission.

Mais cela n'a pas suffi à calmer la colère des manifestants qui, dans la soirée, ont assiégé sa résidence, en son absence, et y ont mis le feu, sans faire de blessés.

Un peu plus tôt, le président Rajapaksa, sur la sellette depuis des mois, avait eu juste le temps de fuir, quelques minutes avant que plusieurs centaines de manifestants ne pénètrent dans le palais présidentiel, un bâtiment symbole normalement réservé aux réceptions mais où il avait déménagé en avril après l'assaut de son domicile privé.

"Le président a été escorté en lieu sûr", a indiqué une source de la Défense à l'AFP. Les soldats gardant la résidence officielle ont tiré en l'air pour dissuader les manifestants d'approcher du palais jusqu'à ce qu'il soit évacué. Selon cette source, le président a embarqué à bord d'un navire militaire faisant route vers les eaux territoriales au sud de l'île.

>> À lire : "Acculé par les crises économique et politique, le Sri Lanka à l'arrêt"

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"Il a abandonné ses chaussures !"

Autrefois pays à revenu intermédiaire avec un niveau de vie envié par l'Inde, le Sri Lanka a été laminé par la perte des recettes touristiques consécutives à un attentat jihadiste en 2019 et à la pandémie de Covid-19.

La crise, sans précédent depuis l'indépendance en 1948 de cette île de 22 millions d'habitants, a été aggravée, selon des économistes, par une série de mauvaises décisions politiques, dont le clan présidentiel au pouvoir depuis 2005 est accusé par la population.

Les chaînes de télévision locales ont montré des images de centaines de personnes escaladant les grilles de son palais.

Des manifestants ont ensuite diffusé en direct sur les réseaux sociaux des vidéos de la foule déambulant à l'intérieur, certains s'égayant dans la piscine présidentielle ou dans les chambres à coucher. 

>> À lire : "Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux"

"C'est la chambre de Gotabaya, voici les sous-vêtements qu'il a laissés", s'extasiait un jeune homme, brandissant un slip noir sur une vidéo en direct, repartagée sur les réseaux sociaux. "Il a aussi abandonné ses chaussures !".

Les protestataires ont également investi les bureaux de la présidence à proximité, devant lesquels des manifestants campaient depuis trois mois.

Les manifestations pour exiger la démission de Gotabaya Rajapaksa ont rassemblé samedi des centaines de milliers de personnes, des manifestants ayant même forcé les autorités ferroviaires à les acheminer en trains, alors que le pays n'a presque plus une goutte d'essence.

Trois personnes ont été blessées par balles quand les forces de l'ordre ont tenté de disperser la foule massée dans le quartier administratif de la capitale, à grand renfort de gaz lacrymogènes.

"On mange une fois par jour depuis deux mois"

Inflation galopante, pénuries, le Sri Lanka manque de tout : essence, électricité, nourriture, médicaments.

Le pays négocie un plan de sauvetage avec le Fonds monétaire international (FMI), susceptible d'imposer des hausses d'impôts.

Les Nations unies estiment qu'environ 80 % de la population est contrainte de sauter des repas.

"Ma femme et moi, on mange une fois par jour depuis deux mois pour être sûrs que notre enfant fasse trois repas", confiait à l'AFP Janith Malinga, dans les rangs d'une autre manifestation contre le pouvoir à Fort Galle, dans le sud-ouest, où des épreuves de cricket se poursuivent sans encombre, avec l'Australie en vedette.

"C'est le bazar complet, et ce n'est pas le Sri Lanka dont je rêvais", ajoute ce manifestant. 

Selon les autorités, quelque 20 000 soldats et policiers avaient été dépêchés à Colombo pour protéger le président.

En mai, neuf personnes avaient été tuées et plusieurs centaines blessées lors de manifestations.

Avec AFP

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Sri Lanka : l'opposition soutient un "cabinet de guerre économique" pour sortir de la crise

État en faillite

Acculé par les crises économique et politique, le Sri Lanka à l'arrêt

Info ou intox

Sri Lanka : des manifestations violentes mais pas de ministres humiliés !

France24 - Monde

En Tunisie, le président Kaïs Saïed amende son projet de nouvelle Constitution

Publié le : 09/07/2022 - 02:54Modifié le : 09/07/2022 - 11:52

FRANCE 24 Suivre

Une nouvelle mouture du projet de Constitution du président tunisien, Kaïs Saïed, a été publiée au Journal officiel dans la nuit de vendredi à samedi. Deux articles sont modifiés, l'un évoquant la place de l'islam et l'autre les droits et libertés.

Le président tunisien, Kaïs Saïed, a fait publier, dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 juillet, une version amendée de son projet de nouvelle constitution, qui doit être soumis à un référendum le 25 juillet. Mais le texte continue d'accorder de larges pouvoirs au chef de l'État.

Dans la nouvelle mouture publiée au Journal officiel vers minuit, Kaïs Saïed a modifié deux articles particulièrement controversés, l'un évoquant la place de l'islam et l'autre les droits et libertés.

Au chapitre 5 de la nouvelle constitution, le président a introduit la mention "au sein d'un système démocratique" dans la phrase affirmant que la Tunisie "fait partie de la communauté islamique" et que "l'État doit travailler pour atteindre les objectifs de l'islam".

Cet article a été très critiqué par les défenseurs d'une séparation nette entre la religion et l'État qui dénonçaient de possibles ambigüités dans son interprétation. Amnesty International a estimé que cet article pourrait "autoriser la discrimination contre d'autres groupes religieux".

Droits et libertés

Quelques heures avant la publication du nouveau texte, Kaïs Saïed a annoncé dans une vidéo officielle que "des précisions devaient être ajoutées (au premier texte publié le 30 juin) pour éviter toute confusion et interprétation".

L'autre passage important concerne l'article 55 sur les droits et libertés. "Aucune restriction ne peut être apportée aux droits et libertés garantis dans la présente Constitution si ce n'est en vertu d'une loi et d'une nécessité imposées par un ordre démocratique", dit désormais l'article.

Et d'éventuelles restrictions ne peuvent intervenir que "dans le but de protéger les droits d'autrui ou pour les besoins de la sécurité publique, de la défense nationale ou de la santé publique".

Les partis d'opposition et plusieurs ONG se sont inquiétés de l'article 55 qui donne, selon eux, toute latitude aux autorités pour limiter les libertés sans véritables garde-fous.

Pour le reste, Kaïs Saïed, auteur il y a un an d'un coup de force par lequel il s'est arrogé tous les pouvoirs, n'a pas modifié les grandes lignes du texte initial qui marque une rupture radicale avec le système parlementaire en place depuis 2014.

Avec AFP

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En Tunisie, le projet de Constitution confère de vastes pouvoirs au président

En Tunisie, un tribunal gèle les comptes de Rached Ghannouchi et d'autres opposants

En Tunisie, l'auteur de la nouvelle Constitution désavoue le texte publié par la présidence

New York Times - World

Even in Death, Internet Explorer Lives On in South Korea

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Why a country known for blazing broadband and innovative devices remains tethered to a browser that most of the world abandoned long ago.

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By Daisuke Wakabayashi and Jin Yu Young

SEOUL — In South Korea, one of the world’s most technologically advanced countries, there are few limits to what can be done conveniently online — except if you’re using the wrong web browser.

On Google Chrome, you can’t make business payments online as a corporate customer of one of the country’s largest foreign-owned banks. If you’re using Apple’s Safari, you’re unable to apply for artist funding through the National Culture and Arts website. And if you’re a proprietor of a child care facility, registering your organization with the Health and Welfare Ministry’s website is not possible on Mozilla’s Firefox.

In all these cases, Microsoft’s Internet Explorer, or a similar alternative, is the required browser.

When Microsoft shut down Internet Explorer, or IE, on June 15, the company said it would start redirecting users to its newer Edge browser in the coming months. The announcement inspired jokes and memes commemorating the internet of yesteryear. But in South Korea, IE is not some online artifact. The defunct browser is still needed for a small number of critical banking and government-related tasks that many people can’t live without.

South Korea’s fealty to Internet Explorer, 27 years after its introduction and now into its retirement, presents a heavy dose of irony: A country known for blazing broadband and innovative devices is tethered to a buggy and insecure piece of software abandoned by most of the world long ago.

Most South Korean websites work on every browser, including Google Chrome, which takes up about 54 percent of the country’s internet use. Internet Explorer is less than 1 percent, according to Statcounter. Yet after the announcement from Microsoft, there was a last-minute scramble among some essential sites to prepare for life after IE.

The South Korean arm of the British bank Standard Chartered warned corporate customers in May that they would need to start using the Edge browser in “IE mode” for access to its “Straight2Bank” internet banking platform. Various Korean government websites told users that some services were likely to face disruptions if they did not switch to Edge.

In May, Naver, one of Korea’s biggest internet companies, highlighted a feature of its Whale browser that allows access to sites that required Internet Explorer. Kim Hyo, who heads Naver’s Whale team, said the company had originally added the option in 2016. He thought it would no longer be needed when Microsoft shut down IE.

But as the final days approached, Mr. Kim realized that some Korean websites would not make the switch in time, so he kept the feature and changed its name to “Internet Explorer mode.” Modernizing websites that had catered to IE for decades was “quite a large task,” he said, and some sites “just missed the deadline.”

South Korea’s reliance on Internet Explorer dates back to the 1990s, when the country became a forerunner in using the internet for banking and shopping. In order to protect online transactions, the government passed a law in 1999 requiring encrypted digital certificates for any matter that had previously called for a signature.

Verifying a person’s identity required additional software that connected to the browser, known as a plug-in. The South Korean government authorized five companies to issue such digital certificates using a Microsoft plug-in called ActiveX. But the plug-in worked only on Internet Explorer.

At the time, using a Microsoft plug-in seemed like an obvious choice. Microsoft Windows software ruled the personal computer market in the 1990s, and Internet Explorer had leveraged that position to become the dominant browser. Because key Korean websites required IE, other websites began catering to Microsoft’s browser, reinforcing its importance. By one estimate, Internet Explorer had 99 percent market share in South Korea between 2004 and 2009.

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“We were really the only game in town,” said James Kim, who led Microsoft in South Korea from 2009 to 2015. Mr. Kim, who now heads the American Chamber of Commerce in Seoul, said that Microsoft hadn’t tried to thwart the competition, but that a lot of things “didn’t work” without IE.

Kim Keechang, a law professor at Korea University in Seoul, said Internet Explorer’s stranglehold on South Korea was so complete in the early 2000s that most South Koreans “couldn’t name another browser.”

When Professor Kim returned to South Korea in 2002 after teaching abroad, he discovered that he couldn’t do anything online with his computer running Linux, a free, open-source alternative to Windows, and Firefox. Every year, he went to an internet cafe for access to a computer with IE in order to file his taxes on a government site.

In 2007, Professor Kim filed a lawsuit against the Korea Financial Telecommunications & Clearings Institute, one of the five government-approved private companies assigned to issue digital certificates. He argued that the company, which issued about 80 percent of South Korea’s certificates, had unjustly discriminated against him by not allowing other browsers.

Over three years, Professor Kim lost the case, lost the appeal and lost at the country’s Supreme Court. But his court battle drew broader attention to the pitfalls of South Korea’s system, especially after a 2009 cyberattack exploited ActiveX to spread malware on Korean computers.

With the advent of smartphones, an industry built on software from Apple and Google, South Korea, like much of the world, started to reduce its reliance on Microsoft. In 2010, the country issued guidelines that government websites should be compatible with three different web browsers. But changing the plumbing of South Korea’s internet was not easy — especially as banks and credit card companies stood by the existing system.

As public opinion shifted, users bristled at the inconvenience of needing to use ActiveX to buy things online. Critics argued that the technology had failed to meet its purpose because the plug-in software made users less safe.

Microsoft introduced Edge in 2015 as a replacement for Internet Explorer, and the company said it was not supporting ActiveX in the new browser. Chrome became the country’s top browser three years earlier.

In 2020, South Korea amended the 1999 law to eliminate the need for digital certificates, a move that seemed to close the book on ActiveX and Internet Explorer. That same year, Microsoft started removing support for IE in some of its online services. A year later, the company announced that it planned to retire Internet Explorer altogether.

While much of the world joked about Internet Explorer’s demise, one South Korean engineer marked the occasion in a more somber way.

Jung Ki-young, a 39-year-old software developer, erected a tombstone for IE on the rooftop of his older brother’s cafe in Gyeongju, a city on South Korea’s southeastern coast around 170 miles from Seoul. He paid $330 for the monument, which was engraved with the browser’s recognizable “e” logo and an inscription: “He was a good tool to download other browsers.”

Mr. Jung said he had his share of frustrations with Internet Explorer, but he felt the browser that had introduced so many South Koreans to the web deserved a proper goodbye.

“Using Internet Explorer was difficult and frustrating, but it also served a good purpose,” Mr. Jung said. “I don’t feel good about just retiring it with a ‘we don’t need you anymore’ attitude.”

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Desperate for Recruits, Russia Launches a ‘Stealth Mobilization’

Leery of a national draft for the Ukraine war, the Kremlin is offering cash bonuses and employing strong arm tactics.

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By Neil MacFarquhar

Four Russian veterans of the war in Ukraine recently published short videos online to complain about what they called their shabby treatment after returning to the Russian region of Chechnya, after six weeks on the battlefield.

One claimed to have been denied a promised payment of nearly $2,000. Another grumbled that a local hospital declined to remove shrapnel lodged in his body.

Their public pleas for help got results, but not the kind they were hoping for. Instead, an aide to Ramzan Kadyrov, the autocrat who runs Chechnya, berated them at length on television as ingrates and forced them to recant. “I was paid much more than they promised,” said Nikolai Lipa, the young Russian who had claimed that he had been cheated.

Ordinarily, these sort of complaints might be ignored, but the swift rebuke underscores how Russian officials want to stamp out any criticism about military service in Ukraine. They need more soldiers, desperately, and are already using what some analysts call a ‘‘stealth mobilization’’ to bring in new recruits without resorting to a politically risky national draft.

To make up the manpower shortfall, the Kremlin is relying on a combination of impoverished ethnic minorities, Ukrainians from the separatist territories, mercenaries and militarized National Guard units to fight the war, and promising hefty cash incentives for volunteers.

“Russia has a problem with recruitment and mobilization,” said Kamil Galeev, an independent Russian analyst and former fellow at The Wilson Center in Washington. “It is basically desperate to get more men using any means possible.”

The numbers of battlefield dead and wounded are closely held secrets on both sides. The British military recently estimated the number of dead Russians at 25,000, with tens of thousands more wounded, out of an invasion force of 300,000, including support units.

Yet, President Vladimir V. Putin hobbled the mobilization effort from the beginning, experts said, by refusing to put Russia on a war footing that would have allowed the military to start calling up reserves. Hence, the Kremlin has tried to glue together replacement battalions through other means.

Avoiding a draft for all adult males allows the Kremlin to maintain the fiction that the war is a limited “special military operation,” while also minimizing the risk of the kind of public backlash that spurred the end of previous Russian military debacles, like the one in Afghanistan and the first Chechen war.

Better Understand the Russia-Ukraine War

The public outcry after Chechnya prompted Russia to ban the use on the battlefield of raw recruits, men aged 18-27 who are required to complete a year of mandatory military service. The revelations that hundreds were deployed in Ukraine anyway, including some of the sailors who died when the Ukrainians sank the Moskva, the flagship of the Black Sea fleet, prompted the very outrage from parents that the Kremlin had sought to avoid.

Numerous analysts have raised doubts about how long Russia can sustain its offensive in Ukraine without a general mobilization. Igor Girkin, a military analyst and a frequent critic of the Ukraine strategy, has said that Russia cannot possibly conquer the entire country without one.

But the Kremlin seems determined to avoid taking such a drastic step. Instead, recruitment offices have resorted to calling reservists repeatedly to offer cash incentives for short deployments. Online want ads placed by the regional recruitment offices of the Ministry of Defense also overflow with thousands of postings for those with military specialties. Recent listings on global job sites like Head Hunter included units looking for combat engineers, anyone who could operate a grenade launcher and even the commander for a parachute squadron.

The salaries offered to some volunteers, which can range between $2,000 and $6,000 a month, are far more than the average monthly salary in Russia of about $700. Prewar contracts for privates sometimes were as paltry as around $200 a month.

Enthusiasm for the war inspires some volunteers, experts noted, while workers in industrial regions hit by factory closings because of sanctions might also find the money attractive.

“Mostly, of course, it is a way of earning money,” said Sergei Krivenko, director of the Russian human rights organization Citizen Army Law. Many, especially older volunteers, have substantial debts, he and others said. A May law scrapped the age limit of 40 for contract soldiers.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Such piecemeal efforts sustain the war, but do not address the fundamental manpower deficit, analysts said. While Ukraine faces similar problems, what it lacks in professional soldiers it compensates for in enthusiastic volunteers, they said.

The online Russian ads avoid mentioning Ukraine, and the short-term offers, often three months, are meant to play down the risks of never coming home. “It may be that it is necessary to get them into the army, and when they are already in the army, figure out what to do,” said Mr. Galeev.

The high death toll among soldiers from poorer republics populated by ethnic minorities, like Dagestan in the Caucasus and Buryatia in southern Siberia, indicate that they fill the front ranks in disproportionate numbers. Statistics, compiled by MediaZona, an independent news outlet, from public sources, show 225 dead in Dagestan through June, along with 185 in Buryatia, compared to nine from Moscow and 30 from St. Petersburg.

Minority conscripts in particular are pressured to sign contracts. “They tell them that if they return to their hometown, they will not find any job, so it is better to stay in the army to earn money,” said Vladimir Budaev, a spokesman for the Free Buryatia Foundation, an antiwar group abroad for the Buryats, an Indigenous minority.

Units from Rosgvardia, the militarized National Guard, have been deployed to Ukraine, and it apparently has sufficient numbers for rotations. But there do not seem to be enough regular soldiers for rotations. A group of about 15 women from Buryatia recently posted a video online complaining that their male relatives and friends had been deployed without leave since January.

In 2013, Mr. Kadyrov, Chechnya’s strongman ruler, established a private training institute now called the Russian University of Special Forces. Given his role in helping to defeat Chechen separatists, Mr. Kadyrov has long been granted wider latitude than any other regional leader to field his own armed men. Since the war, he has used his training center as a vehicle to recruit not just Chechens, but men throughout Russia.

Reports have also emerged from Chechnya that war critics or men arrested for petty crimes are often beaten, then forced to either sign a contract to fight in Ukraine or pay a bribe.

Mr. Kadyrov has pledged to pay almost $6,000 to volunteers who sign a three-month contract, supplementing the $53 a day promised by the Russian Ministry of Defense.

Mr. Kadyrov’s aide, Mogamed Daudov, while berating the four men who produced the video complaining about their treatment, claimed that they were the only four who expressed dissatisfaction out of what he said were more than 3,200 volunteers deployed to Ukraine from Chechnya.

Other volunteers featured on Chechen television have praised exercises in shooting, urban warfare and other techniques. By all accounts, however, the training lasts about a week, which analysts consider woefully inadequate.

One longstanding taboo is being tossed aside in the quest for soldiers.

The authorities in Chechnya, Dagestan and Ingushetia have announced that they will form regiments made up entirely of men from the region, apparently in hopes that local nationalism would inspire more volunteers. The military has avoided that kind of recruitment since czarist times out of fear of fostering separatist movements.

In the battle for Luhansk and Donetsk in the Donbas region of eastern Ukraine, the Russian military has done away with niceties like cash bonuses. Conscription is mandatory for men aged between 18 and 65 in areas under Russian control, and frontline fighters there are mainly local conscripts.

Since they are Ukrainian citizens, the thousands of dead and wounded have minimal impact in Russia, so the Kremlin is particularly cavalier about their casualties, experts say.

Some have been grabbed right off the streets and dispatched to the trenches with little or no training and vintage guns, military analysts and relatives have said. “It is the colonial model of locals being used as cannon fodder,” Mr. Galeev said.

The ombudsman for the Donetsk People’s Republic, a pseudo-statelet created by Russia, wrote on his Telegram channel in early June that 2,061 of its men had been killed and 8,509 wounded from a force of 20,000 at the start of the invasion, a staggering percentage.

The riskiest technical operations on the battlefield are often assigned to experienced mercenaries under contract to Wagner or similar private commercial operations, analysts said. Wagner gained prominence as the organization deployed to help implement Russian foreign policy goals in Syria and various African nations.

It too has reportedly been casting about for willing recruits. In St. Petersburg, Wagner convinced several dozen prisoners to sign six-month contracts to fight in exchange for about $4,000 and amnesty if they come back alive, according to the independent news outlet Important Stories.

The armies of many countries faced with similar gaps in manpower and other problems might have collapsed, said Johan Norberg, one of the authors of a recent report on the war called “A Rude Awakening,” by the Swedish Defense Research Agency.

“All these groups are unlikely to contribute to a decisive Russian win,” he said, referring to those recruited. “But they can help maintain Russia’s current positions and possibly allow for some minor tactical advances, for example, in Donbas.”

Oleg Matsnev contributed research.

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France24 - Monde

Records de chaleur au Pakistan : reportage dans la ville la plus chaude du monde

Publié le : 09/07/2022 - 11:48

Sonia GHEZALI Sonia GHEZALI

Située dans la province du Sind, dans le sud ouest du Pakistan, la ville de Jacobabad est la ville la plus chaude du monde. En plus de la chaleur, les habitants doivent faire face à l'extrême pauvreté. Deux éléments qui rendent leurs conditions de vie encore plus difficiles. Reportage de nos correspondants Shahzaib Wahlah et Sonia Ghezali.

Ville la plus chaude du monde, Jacobabad est également l'une des plus pauvres du Pakistan. Le thermomètre affichait 51 degrés en mai dernier au plus fort de la canicule, causant la mort de dizaines de personnes et provoquant des coupures d'électricité et des pénuries d'eau pour des millions d'habitants.  

Dans cette ville, les moyens manquent souvent pour se rafraîchir. Seul un éventail – ou un ventilateur quand le bon fonctionnement du courant le permet – vient apporter un peu de fraîcheur. 

Mais malgré des températures records, les ouvriers sont sur les chantiers, contraints de travailler pour vivre et subvenir aux besoin de leur famille. Résultat, les malaises sont fréquents. L'hôpital local voit affluer des patients victimes d'insolation, de gastro-entérites, ou encore de baisse de tension.

Alors pour tenter de pallier le manque de moyens, les habitants s'organisent pour travailler tôt le matin et éviter d'aller dehors ou de travailler l'après-midi, au plus fort de la chaleur de la journée. 

>> "En images : chaleur extrême en Inde et au Pakistan"

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Pakistan et Inde en proie à une chaleur record, la température fatale à l'Homme atteinte

En Inde et au Pakistan, une canicule record et des coupures d'électricité

L'Inde et le Pakistan en proie à une vague de chaleur record

New York Times - World

Brittney Griner’s Trial in Russia

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Brittney Griner Pleads Guilty to Drug Charges in Russian Court

“There was no intent,” the American basketball star told a Russian judge, as any resolution of the highly politicized case appeared to shift toward the diplomatic arena.

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By Anton TroianovskiIvan Nechepurenko and Tania Ganguli

Brittney Griner pleaded guilty to drug charges in a Russian courtroom on Thursday, as the wrangling over the American basketball star’s fate shifted increasingly to the diplomatic arena — a daunting prospect for Ms. Griner’s supporters amid America’s rift with Moscow over the war in Ukraine.

Appearing before a judge outside the Russian capital on the second day of her trial, Ms. Griner said she had unintentionally carried a banned substance into the country because she had packed in a hurry. The Russian authorities say they found vape cartridges with 0.7 grams of cannabis oil in her luggage when Ms. Griner arrived in February to play basketball, and she has been detained ever since, facing 10 years in prison in a penal colony.

“I’d like to plead guilty, your honor. But there was no intent. I didn’t want to break the law,” Ms. Griner said in English, which was then translated into Russian, according to a Reuters reporter in the courtroom.

Ms. Griner told the court she would say more on the next day of her trial, scheduled for July 14. She is charged with illegal drug possession and with smuggling a “significant amount.”

By pleading guilty, Ms. Griner has potentially accelerated her case’s conclusion, clearing a path for either a deal with the United States or, perhaps, a request for clemency.

With a guilty verdict an all but a foregone conclusion in a Russian legal system that heavily favors the prosecution, her best hope, experts say, is that the Biden administration secure her freedom by releasing a Russian held in the United States. The name of one prisoner in particular has emerged: Viktor Bout, a Russian arms dealer serving a 25-year prison sentence.

But any such negotiation can take place only after the formalities of the Griner trial are over, Russian officials say.

“It is clear that we have not completed the necessary judicial procedures,” a deputy foreign minister, Sergei A. Ryabkov, told Russian news agencies on Thursday when asked about a potential exchange. “Until this happens, there are no nominal, formal or procedural grounds for any further steps.”

American officials insist they are doing all they can to secure the release of Ms. Griner, 31, a seven-time W.N.B.A. All-Star, a two-time Olympic gold medalist and the first openly gay athlete signed to an endorsement contract by Nike. At Thursday’s hearing, the chargé d’affaires at the American Embassy in Moscow, Elizabeth Rood, handed Ms. Griner a letter from President Biden.

What to Know About Brittney Griner’s Detention in Russia

What happened? In February, Russian authorities detained Brittney Griner, an American basketball player, on drug charges, after she was stopped at an airport near Moscow. Since then, her detention has been repeatedly extended. Ms. Griner’s trial began on July 1; she has pleaded guilty.

Why was she detained? Officials in Russia said they detained Ms. Griner after finding vape cartridges that contained hashish oil in her luggage. The officials said a criminal case has been opened into the large-scale transportation of drugs, which can carry a sentence of up to 10 years.

Why was she in Russia? Griner was in Russia playing for an international team during the W.N.B.A. off-season. Trading rest for overseas competition is common among the league’s players for many reasons, but often the biggest motivation is money.

Does this have anything to do with Ukraine? Ms. Griner’s detention comes during an inflamed standoff between Russia and the United States over Russia’s invasion of Ukraine, but it is still unclear whether Russia might have targeted Ms. Griner as leverage against the United States.

How is the United States approaching the situation? U.S. officials have seen Ms. Griner and said that she was “wrongfully detained,” adding that the government was working aggressively to bring her home. Two days after Ms. Griner sent a handwritten letter to President Biden asking him not to forget about her, President Biden and Vice President Kamala Harris spoke with Cherelle Griner, the W.N.B.A. star’s wife, who had questioned whether the Biden administration is doing enough to bring her spouse home.

What are the possible outcomes? Legal experts are all but certain that the trial will end in a conviction. But the Kremlin might be also interested in a prisoner’s swap that would tie her fate to that of the Russian arms dealer Viktor Bout, who is serving a prison sentence in the United States.

“Ms. Griner was able to read that letter,” Ms. Rood told reporters outside the courtroom. “I would like again to emphasize the commitment of the U.S. government at the very highest level to bring home safely Ms. Griner and all U.S. citizens wrongfully detained.”

But with tensions between the United States and Russia at their worst level in decades because of President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine, Mr. Biden has few options to secure her freedom. That was underscored by Mr. Ryabkov on Thursday as he made some of the most extensive comments by any Russian official about Ms. Griner’s case in the nearly five months she has spent in custody.

“Hype and publicity, for all the love for this genre among modern politicians, only gets in the way in this particular instance,” Mr. Ryabkov said. “This does not just distract from the case, but creates interference in the truest sense of the word. That’s why silence is needed here.”

He hinted, however, that Moscow was interested in negotiating over Ms. Griner’s fate, saying she would be helped by “a serious reading by the American side of the signals that they received from Russia, from Moscow, through specialized channels.”

Mr. Ryabkov did not specify what those signals were, though Russian state media has suggested that the Kremlin might be interested in exchanging the American athlete for Mr. Bout, 55, a former Soviet military officer who made a fortune in global arms trafficking before he was caught in a federal sting operation.

Without a deal, Ms. Griner could face years in prison.

Arseny Levinson, a Russian lawyer who has been involved in cases similar to Ms. Griner’s, said her case was “absurd” because she clearly had not had criminal intent. But while her prosecution has political overtones, in many ways it is typical for Russia, where the law enforcement system often “imitates the fight against drug smuggling,” Mr. Levinson said.

In most cases, Mr. Levinson said, Russian courts would give a suspended sentence to people charged with Ms. Griner’s crime. But her prospects may be grimmer, he said, because suspended sentences against noncitizens are harder to enforce.

“As a rule, foreigners get much harsher sentences than Russians,” said Mr. Levinson, who works for a nonprofit group that helps suspects in drug-related crimes.

A Russian official did note earlier this week that there was one avenue Ms. Griner might pursue. “No one is stopping Brittney Griner from making use of the appeal procedure and also from requesting clemency,” a spokesman for the Foreign Ministry said.

Hours after her guilty plea Thursday, it appeared her advisers might be laying the groundwork for just that.

“Considering the nature of her case, the insignificant amount of the substance and B.G.’s personality and history of positive contributions to global and Russian sport, the defense hopes that the plea will be considered by the court as a mitigating factor and there will be no severe sentence,” her legal team said in a statement.

Even if the United States and Russia agreed to an exchange to bring Ms. Griner home, such a deal could take years to materialize. Trevor R. Reed, an ailing former U.S. Marine held in Russia on what his family considered to be bogus assault charges, was freed in April in a prisoner swap more than two years after his arrest.

Former Gov. Bill Richardson of New Mexico, a former ambassador to the United Nations who has spent years working to secure hostage releases through his nonprofit organization, was involved in months of quiet but intense diplomacy to free Mr. Reed. Mr. Richardson is now working on Ms. Griner’s case, as well as that of a former Marine, Paul Whelan, who has been detained in Russia since 2018.

Mickey Bergman, executive director of the Richardson Center for Global Engagement, said in an email that Ms. Griner’s guilty plea was understandable. “We believe that any prisoner in a situation like this needs to do what they believe can help them survive the ordeal,” Mr. Bergman said in an email. “She is fighting for her life.”

The Plight of Brittney Griner in Russia

The American basketball star has endured months in a Russian prison on charges of smuggling hashish oil into the country.

Ms. Rood, the American diplomat who attended Thursday’s court proceeding, said Ms. Griner had told her that “she’s eating well, she’s able to read books.”

“Under the circumstances, she’s doing well,” Ms. Rood said.

Ms. Griner’s lawyer, Aleksandr Boikov, said in a comment via a messaging app that his client told the court Thursday that she “was carrying substances prohibited in Russia unintentionally.”

“She was packing in a hurry,” he said in a phone interview. “Cartridges appeared in her luggage because of carelessness.”

After her trial began last week, Ms. Griner sent a handwritten letter to Mr. Biden asking him not to “forget about” her and other American detainees overseas.

On Wednesday, Mr. Biden and Vice President Kamala Harris spoke with Ms. Griner’s wife, Cherelle Griner, according to a statement released by the White House. During the call, the statement said, the president read a draft of a letter that he planned to send to Brittney Griner. He also said that his administration was pursuing “every avenue to bring Brittney home.”

Cherelle Griner had publicly expressed frustration with Mr. Biden and his administration’s efforts to secure her wife’s release.

In a statement Wednesday, Cherelle Griner said she was grateful to Mr. Biden and Ms. Harris “for the time they spent with me and for the commitment they expressed to getting B.G. home.”

The United States government has classified Brittney Griner as “wrongfully detained” and said it would work to secure her release regardless of the outcome of the trial.

Brittney Griner’s W.N.B.A. team, the Phoenix Mercury, held a rally to support her on Wednesday.

“What and how I feel today is a deeper emotion than hurt,” Cherelle Griner said at the rally. “I’m frustrated. I’m frustrated that 140 days have passed since my wife has been able to speak to me, to our family, to our friends. I’m frustrated that my wife is not going to get justice. I know you all are frustrated too, that’s why you’re here.”

Cherelle Griner asked for the people attending the rally, a few hundred fans according to The Associated Press, to help make sure the Biden administration knows “they have our support to do whatever is necessary” to bring her wife home.

Brittney Griner’s communication with her family and friends in the United States has been limited to letters. Recently, one of her Mercury teammates, forward Brianna Turner, wrote to her, recalling memories of their time together. “One of my favorite moments wasn’t even on the court,” Ms. Turner said. “We went to Indiana and rented Lime scooters and we just rode all around downtown.”

Ms. Turner also told her teammate that she would be an honorary All-Star this season. Because Ms. Griner has been detained since February, she has not played in the W.N.B.A. this season.

“And B.G. has a great sense of humor — she told me that she probably would have the worst stat line, and she wouldn’t be in the game,” Ms. Turner said, laughing.

Then she turned serious again: “We need to get her back home. She deserves to be back home. She needs to be back with her family and with her friends.”

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France24 - Monde

Burkina Faso : l'ex-président Blaise Compaoré regagne la Côte d'Ivoire

Publié le : 10/07/2022 - 16:52

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Après un bref séjour à Ouagadougou, l'ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré est reparti, samedi, à Abidjan où il réside. Il n’était pas revenu depuis huit ans au Burkina Faso, dont il a été chassé du pouvoir en 2014 par une révolution populaire. Et la justice locale l’a condamné, par contumace, en avril à la prison à perpétuité pour l'assassinat en 1987 de son prédécesseur, Thomas Sankara.

L'ex-président du Burkina Faso Blaise Compaoré a quitté Ouagadougou après un bref séjour pour une rencontre d'anciens chefs de l'État avec le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, a appris l'AFP dimanche 10 juillet de sources gouvernementale et aéroportuaire. 

Blaise Compaoré "a quitté Ouagadougou hier (samedi) soir et a regagné Abidjan avec sa famille, notamment son épouse et sa fille", a indiqué une source gouvernementale, saluant ses "efforts pour le retour de la paix au Burkina".

Un avion de la République de Côte d'Ivoire "a décollé de la base aérienne" dans la soirée de samedi, avec à son bord "la délégation de l'ancien président" Compaoré, a confirmé une source aéroportuaire.

Blaise Compaoré, président de 1987 à 2014, avant d'être contraint à l'exil en Côte d'Ivoire à la suite d'une insurrection populaire, était revenu jeudi à Ouagadougou pour la première fois depuis huit ans, suscitant une polémique au Burkina Faso.

Alors que pour ses sympathisants, ce retour nourrissait de véritables "espoirs de paix", des voix se sont élevées pour demander son arrestation, en exécution de sa condamnation par contumace, le  6 avril, à la prison à perpétuité pour son rôle dans l'assassinat de son prédécesseur, Thomas Sankara, lors du coup d'État qui l'avait porté au pouvoir en 1987. 

Une "mascarade"

Blaise Compaoré a participé, vendredi, à une rencontre avec un autre ancien président, Jean-Baptiste Ouedraogo (1982-1983), et le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a pris le pouvoir lors d'un putsch le 24 janvier.

À l'issue de la rencontre, Paul-Henri Sandaogo Damiba a appelé à "la cohésion sociale au regard de la situation difficile" que traverse leur pays en proie à la violence jihadiste.

Blaise Compaoré et Jean-Baptiste Ouedraogo ont, de leur côté, publié une déclaration dans laquelle ils ont appelé "au dépassement des clivages politiques, générationnels, ethniques, religieux et autres croyances traditionnelles" pour "rebâtir ensemble les fondements du pays dans un sursaut patriotique".

Trois anciens présidents également invités n'ont pas participé à la réunion.

Roch Marc Christian Kaboré, renversé en janvier, a été "physiquement empêché par un groupe d'individus de participer à la rencontre", selon Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Plusieurs de ses sympathisants ont manifesté, vendredi matin, devant son domicile à Ouagadougou, l'appelant à boycotter cette "mascarade".

Également invités, Isaac Zida, qui avait brièvement pris le pouvoir en 2014 et vit actuellement en exil au Canada, n'a pas pu venir "pour raisons administratives", selon Paul-Henri Sandaogo Damiba, et Michel Kafando (2014-2015) pour "des raisons de santé".

Avec AFP

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Burkina Faso : au côté de Compaoré, Damiba appelle à "la cohésion" face à la violence jihadiste

Burkina Faso : l'ex-président Compaoré de retour à Ouagadougou après huit ans d'exil

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Burkina Faso : rencontre entre ex-présidents du pays, Damiba appelle à la cohésion

New York Times - World

Shinzo Abe, el primer ministro de Japón que más tiempo ocupó el cargo, muere a los 67 años

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Abe recibió disparos el viernes durante un acto de campaña. Antes de dejar el cargo en 2020, ayudó a sacar a su país de las dificultades económicas pero no logró su objetivo más importante: normalizar al ejército de Japón luego de décadas de pacifismo de posguerra.

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Por Motoko Rich

Shinzo Abe, el primer ministro japonés que más tiempo ocupó el cargo, quien se comprometió con la misión política de erradicar los fantasmas bélicos del pasado de su país pero no logró restaurar a Japón como una potencia militar normalizada, fue asesinado el viernes en la ciudad de Nara. Tenía 67 años.

Su muerte, producto de las heridas recibidas durante un tiroteo en un evento de campaña, fue confirmada por el médico Hidetada Fukushima, profesor de medicina de urgencias en el Hospital de la Universidad Médica de Nara.

Abe, heredero de una familia de políticos acérrimamente nacionalistas entre los que se contaba un abuelo acusado de crímenes de guerra antes de convertirse en primer ministro, hizo historia al liderar a Japón durante casi ocho años consecutivos a partir de 2012.

Fue una notable hazaña de longevidad, no solo porque Japón tiene una alta rotación de primeros ministros, sino porque Abe solo había permanecido un año en el cargo en un intento previo y malogrado de liderar el país.

Su largo mandato, sin embargo, solo consiguió victorias parciales en cuanto a sus dos principales ambiciones: liberar a las fuerzas armadas de Japón después de décadas de pacifismo de posguerra y poner en marcha y revisar su economía a través de un programa conocido como Abenomics.

Y en agosto de 2020, apenas cuatro días después de establecer el récord como el dirigente con el mandato ininterrumpido más largo para un líder japonés, Abe renunció como primer ministro debido a sus problemas de salud, un año antes de lo anticipado.

Una de sus medidas más significativas como primer ministro sucedió en 2015, cuando impulsó una legislación que autorizaba misiones de combate en el extranjero junto con tropas aliadas en nombre de la “autodefensa colectiva” luego de multitudinarias protestas públicas y una batalla con políticos de oposición.

Pero no consiguió su muy anhelado objetivo de revisar la cláusula de la Constitución japonesa que renuncia a la guerra y que fue instaurada por la ocupación estadounidense luego de la Segunda Guerra Mundial. Al final, Abe no fue capaz de convencer al pueblo japonés que no estaba dispuesto a repetir los errores de esa guerra.

Con su programa económico, Abe impuso una suerte de terapia de choque que incluía efectivo barato, gasto público en proyectos de estímulo que incrementaron la deuda del país e intentos de desregulación empresarial. Esa combinación dio resultado en los primeros años de su mandato, al sacar a la economía de un malestar implacable y elevando el perfil internacional de Abe.

Un factor clave de su plataforma económica era el esfuerzo de empoderar a las mujeres, pues argumentaba que aumentar su participación en la fuerza de trabajo ayudaría a equilibrar una población que envejecía e iba en declive. Sin embargo, algunas de las primeras promesas de su agenda “Womenomics”, —como aumentar drásticamente la proporción de mujeres en las gerencias y en el gobierno— no llegaron a realizarse.

En el plano internacional, Abe fue uno de los pocos líderes mundiales en sostener una relación constantemente cercana al presidente Donald Trump. Organizó dos visitas para el líder estadounidense, entre ellas una en la que Trump se reunió con Naruhito, el emperador que acababa de acceder al trono.

Abe también recibió al presidente Barack Obama cuando se convirtió en el primer presidente estadounidense en visitar Hiroshima, el lugar de uno de los dos bombardeos atómicos realizados por Estados Unidos al final de la Segunda Guerra Mundial

Luego de años de una relación distante con China, Abe intentó inaugurar una era de acercamiento al realizar la primera visita a Pekín de un primer ministro japonés en siete años al reunirse con el presidente Xi Jinping en 2018.

Luego de que la gestión de Trump se retirara de un acuerdo comercial multilateral entre Estados Unidos y otros 11 países de la cuenca del Pacífico, Abe mantuvo a los demás países en una coalición que en 2018 hizo entrar en vigor el pacto sin la participación de Estados Unidos.

Se reunió decenas de veces con el presidente ruso, Vladimir Putin, con la esperanza de negociar un acuerdo por las cuatro islas disputadas al norte de Japón que fueron conquistadas por la Unión Soviética luego del final de la guerra.

El padre de Abe intentó durante mucho tiempo, sin éxito, resolver la disputa territorial, y el hijo tampoco pudo resolverla. Como resultado, ambos países aún tienen pendiente firmar un tratado de paz para poner fin oficialmente a la guerra entre ellos.

‘La historia es severa’

Aunque Abe trabajaba para cultivar relaciones diplomáticas y comerciales en el mundo, nunca perdió de vista su plan nacionalista en casa.

Un año después de asumir el cargo en 2012, Abe visitó el templo Yasukuni, que honra a los muertos en las guerras de Japón, entre ellos a los criminales de guerra de la época de la Segunda Guerra Mundial. Si bien después evitó esas visitas, se resistió a los llamados que pedían que Japón ofreciera mayores disculpas por las atrocidades cometidas en tiempos de guerra, un asunto doloroso para sus vecinos de Corea del Sur y China.

Bajo su mandato, las relaciones de Japón con Corea del Sur cayeron a uno de sus puntos más bajos desde la ocupación colonial japonesa de la península y ambos países debatieron cómo es que Japón debería expiar su historia.

Cuando Abe dio el primer discurso pronunciado por un primer ministro japonés ante el Congreso de EE. UU. en 2015, reconoció el peso del pasado pero evitó ofrecer una disculpa directa y personal por el papel de Japón en la guerra.

“La historia es severa. Lo que está hecho no puede deshacerse”, dijo. “Nuestras acciones causaron sufrimiento a los pueblos de los países asiáticos. No debemos quitar nuestros ojos de eso”.

En el septuagésimo aniversario del fin de la guerra, reiteró su apoyo a las anteriores expresiones oficiales de remordimiento pero también pareció indicar que Japón había hecho suficiente. “No debemos permitir que nuestros hijos, nietos e incluso más generaciones por venir, que no tienen nada que ver con esa guerra, estén predestinados a disculparse”, dijo.

Shinzo Abe nació el 21 de septiembre de 1954 en Tokio, hijo de Shintaro y Yoko Ave. Su madre era hija de Nobusuke Kishi, quien había sido acusado de crímenes de guerra por la ocupación estadounidense, pero al final fue liberado de prisión sin comparecer ante el tribunal de crímenes de guerra de los Aliados. Fungió como primer ministro de 1957 a 1960 y se opuso fervorosamente a la Constitución que, medio siglo después, su nieto intentaría corregir con ahínco.

El padre de Abe también incursionó en política y fungió como ministro de Exteriores y fue un líder influyente en el Partido Liberal Democrático, que excepto por cuatro años, siempre ha gobernado en Japón desde el fin de la guerra.

Tal vez hubo pocas dudas de que Abe al final se decantaría por seguir los pasos de su padre y su abuelo. Estudió ciencias políticas en la Universidad Seikei en Tokio y pasó un año en la Universidad del Sur de California, donde también estudió ciencias políticas.

Luego de un breve paso por la acerera Kobe Steel, Abe empezó su carrera política en 1982, como asistente ejecutivo de su padre, que por ese entonces era ministro de Relaciones Exteriores.

Se casó con Akie Matsuzaki, hija de un expresidente de Morinaga, una de las principales empresas de golosinas, en 1987. La pareja nunca tuvo hijos.

Los medios de Japón —y ella misma solía decirlo— a veces la describían como el “partido de oposición doméstico” de Abe, porque estaba en contra de la energía nuclear, que él apoyaba y solía expresar posturas más progresistas que el primer ministro en temas como los derechos de las personas gay.

Luego de que su padre murió en 1991, Abe fue electo para ocupar su curul parlamentaria de la prefectura de Yamaguchi en el suroeste de Japón en 1993.

Su primera gran oportunidad ocurrió en 2000, cuando fue nombrado subsecretario principal del Partido Liberal Democrático.

Como tal, Abe acompañó a Junichiro Koizumi, un primer ministro popular e inconformista, a Pionyang en 2002 para reunirse con el líder norcoreano de entonces, Kim Jong-il, a fin de negociar la liberación de ciudadanos japoneses supuestamente secuestrados por agentes norcoreanos. El norte liberó a cinco cautivos y los políticos los llevaron de regreso a Japón.

Para Abe, la defensa de la causa de los ciudadanos secuestrados y sus familias fue una preocupación el resto de su vida y ayudó a conformar sus posturas de línea dura sobre Corea del Norte. Durante su mandato alentó un debate sobre si Japón debería adquirir la capacidad de accionar armas capaces de impactar sitios de lanzamiento de misiles en territorio enemigo en caso de que un ataque pareciera inminente, un debate claramente vinculado a la creciente amenaza nuclear del norte.

Ascenso y rápida caída

La primera vez que Abe llegó al cargo más importante de Japón fue en 2006, cuando fue elegido como el líder de los Demócratas Liberales y se convirtió en el primer primer ministro japonés nacido después del fin de la guerra.

Desde el inicio, insistió en su deseo de actualizar la Constitución pacifista y mover a Japón hacia un nuevo nivel de independencia de Estados Unidos, que le brindaba seguridad al país a cambio de renunciar a contar con un ejército pleno y permitir la presencia de tropas estadounidenses en el territorio.

“Al confiarle nuestra seguridad nacional a otro país y priorizar el desarrollo económico sin duda hemos sido capaces de adquirir enormes ganancias materiales”, escribió Abe sobre la era de la posguerra en su libro de campaña Hacia un país hermoso. “Pero lo que perdimos a nivel espiritual, eso también fue enorme”.

En su búsqueda para cambiar la Constitución, Abe molestó a China y a Corea del Sur, dos víctimas del militarismo de Japón durante el siglo XX. También negó que el ejército japonés hubiera forzado a mujeres asiáticas, principalmente coreanas y chinas, a la esclavitud sexual durante la Segunda Guerra Mundial y tomó medidas para modificar los libros de texto a fin de presentar lo que los críticos dijeron era una versión “blanqueada” o suavizada de la historia bélica de Japón.

Pero al cabo de un año, Abe comenzó a tener problemas por los escándalos de su gabinete y el establecimiento político y los medios lo anularon. Renunció abruptamente en septiembre de 2007, arguyendo problemas de salud derivados de una colitis ulcerosa, lo que causó un desorden en su partido.

Su renuncia fue el inicio de una vertiginosa caída para los Demócratas Liberales que culminó con la pérdida del Parlamento en 2009 frente al opositor Partido Democrático. Era apenas la segunda vez desde la formación del Partido Demócrata Liberal en 1955 que no controlaban el poder.

Sin embargo, el gobierno de la oposición fue arruinado por torpezas y la gestión terminó por desplomarse cuando el público se enfureció por la respuesta al desastre nuclear de Fukushima luego del terremoto y el tsunami de 2011. Para 2012, los votantes habían regresado a los conservadores Demócratas Liberales al poder, con Abe a la cabeza.

Parecía haber aprendido algunas lecciones de su primer mandato. Al principio se concentró en revivir a una economía moribunda y dar marcha atrás a varios años de deflación, lo que sacó a Japón de las llamadas décadas perdidas posteriores a la gran burbuja inmobiliaria de los años ochenta.

Al concentrarse en la economía en su segunda gestión, “vimos que se volvió mucho más pragmático y flexible”, dijo Yuichi Hosoya, cientista político en la Universidad Keio en Tokio y quien alguna vez fue asesor de política exterior de Abe.

No obstante, mantuvo su ambición de devolverle a Japón una postura militar más sólida. En 2015, Abe impulsó un paquete de leyes de seguridad que permitirían que las Fuerzas de Autodefensa de Japón se unieran a tropas aliadas para misiones de combate en el exterior. También formó un consejo de seguridad nacional y ayudó a incrementar el presupuesto de defensa de Japón.

En 2016, su partido obtuvo una victoria arrasadora en las elecciones nacionales, ayudado en parte por la inercia política y un pueblo que no confiaba en la capacidad de la oposición para gobernar.

Pero también demostró las considerables habilidades políticas de Abe para controlar a su partido y a la burocracia en un país en el que pocos primeros ministros han logrado permanecer tanto tiempo en el cargo. “Para crear un crecimiento económico estable y tener un papel político importante en el escenario internacional, un líder político japonés debe permanecer cierto tiempo en el poder”, dijo Hosoya.

En las elecciones de 2016, los votantes dieron a los demócratas liberales y sus aliados más de dos tercios de los escaños en el Parlamento, una gran mayoría que, en teoría, podría haberle dado a Abe los votos que necesitaba para cambiar la Constitución.

Luego de la victoria electoral de Trump, Abe astutamente cultivó su preferencia, y se apuró en llegar a Nueva York para ser el primer líder mundial en reunirse con él luego de su victoria. A lo largo de partidos de golf, llamadas telefónicas y reuniones personales desarrolló una relación cercana con el expresidente estadounidense.

La adulación ayudó a prevenir lo que muchos en Japón temían que serían exigencias rápidas de acuerdos comerciales dañinos o pagos más elevados por parte de Japón por albergar a cerca de 55.000 soldados estadounidenses en bases en todo el país.

Un mandato opacado

Abe llevó a su partido a dos victorias más en elecciones nacionales pero perdió la supermayoría en 2019 y jamás logró impulsar una revisión de la Constitución.

Una serie de escándalos de tráfico de influencias opacó su posición, y la desilusión por su tibio avance en materia de igualdad de las mujeres, la tasa de natalidad peligrosamente baja del país, una serie de desastres naturales y, más tarde, la desaprobación de su manejo de la pandemia de coronavirus y una recesión económica asociada distrajeron de su agenda nacionalista.

“Según las exigencias que heredó y lo que quiso llevar a cabo cuando incursionó en política, su mandato fue un fracaso”, dijo Tobias Harris, experto en política japonesa en el Centro para el Progreso Americano en Washington y autor del libro The Iconoclast: Shinzo Abe and the New Japan.

“No actualizó la Constitución y aún hay varias restricciones al uso de la fuerza”, añadió. “La idea de que el pueblo japonés tiene más orgullo o ha adoptado su visión de la historia… no creo que ese sea el caso. Estas cuestiones han existido durante décadas y siguen siendo tan contenciosas como siempre, así que no creo que pueda decirse que logró ganarse los corazones y las mentes con sus ideas”.

“Por lo tanto en ese sentido”, dijo Harris, “no logró el tipo de transformación que quería conseguir”.

Pero incluso después de retirarse como primer ministro, Abe siguió ejerciendo considerable influencia tras bastidores. El sucesor que personalmente eligió, Yoshihide Suga, su principal secretario de gabinete, ocupó el cargo tras su renuncia. Cuando a Suga lo obligaron a renunciar al cargo, Abe apoyó a Sanae Takaichi, de 60 años, una conservadora de línea dura para que fuera la primera primera ministra de Japón. Cuando no consiguió suficientes votos en una primera vuelta de votación partidista, Abe apoyó a Kishida para evitar la victoria de uno de sus principales rivales, Taro Kono, un exministro de Defensa y de Exteriores.

Aún lograba atraer la atención al sugerir ideas controversiales, como la propuesta de que Japón albergara armas nucleares estadounidenses.

Y mientras los demócratas liberales hacían campaña para las próximas elecciones a la cámara alta, la ansiada esperanza de Abe de revisar la Constitución seguía siendo un punto clave en su plataforma.

A Abe le sobreviven su esposa, Akie Abe; su madre, Yoko Abe; sus hermanos: Nobuo Kishi, ministro de Defensa de Japón, y Hironobu Abe, quien en marzo se retiró como director ejecutivo de Mitsubishi Corporation Packaging.

En un discurso pronunciado en agosto de 2020 por el 75 aniversario del fin de la Segunda Guerra Mundial, Abe se enfocó casi exclusivamente en las víctimas japonesas de la guerra, ya fuera en los campos de batalla asiáticos, en los bombardeos aéreos de las ciudades a través del país o en los bombardeos atómicos de Hiroshima y Nagasaki.

No mencionó el aprendizaje de las lecciones de la historia.

Makiko Inoue e Hisako Ueno colaboraron con la investigación.

Motoko Rich es la jefa de la oficina de Tokio, donde cubre la política japonesa, la sociedad, cuestiones de género y las artes, así como noticias y reportajes sobre la península de Corea. Ha cubierto una amplia variedad de temas en el Times, incluidos los bienes raíces, la economía, los libros y la educación. @motokorichFacebook

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En Afrique du Sud, une vingtaine de morts après deux fusillades dans des bars

Publié le : 10/07/2022 - 12:04Modifié le : 10/07/2022 - 19:52

FRANCE 24 Suivre Nina MASSON Suivre

Dans la nuit de samedi à dimanche, 19 personnes ont été tuées dans deux fusillades distinctes, selon des sources policières. La première dans un bar de Soweto, près de Johannesburg, la seconde, également dans un bar, à Pietermaritzburg, dans l'est du pays.

Week-end meurtrier en Afrique du Sud. Deux fusillades dans des bars, où les assaillants semblent avoir tiré au hasard sur la clientèle, ont fait 19 morts dans la nuit de samedi 9 au dimanche 10 juillet, selon un décompte de la police.

À Soweto, près de Johannesburg, 15 jeunes gens, dont deux femmes, ont été tués lorsque des assaillants ont ouvert le feu sur la foule "qui s'amusait", tandis qu'à Pietermaritzburg (Est, région zouloue), quatre personnes attablées ont été tuées par deux hommes qui ont ouvert le feu indistinctement.

Le mode opératoire similaire intrigue les enquêteurs, même si les fusillades sont fréquentes en Afrique du Sud, l'un des pays les plus violents au monde, nourries par la violence des gangs et l'alcool.

"Nous ne pouvons permettre que de violents criminels nous terrorisent de la sorte", a affirmé le président Cyril Ramaphosa dans un communiqué. Ces morts violentes sont "inacceptables et inquiétantes", a-t-il ajouté en présentant ses condoléances aux familles.

À Soweto, le plus grand township historique de Johannesburg, au sud-ouest de la capitale économique sud-africaine, la police a été appelée dans la nuit, vers 00 h 30.

"Quand nous sommes arrivés sur place, douze personnes étaient mortes, portant des blessures par balles", a précisé à l'AFP Mme Nonhlanhla Kubheka, responsable locale de la police.

Une enquête ouverte

Une dizaine de blessés ont été transportés à l'hôpital et trois d'entre eux y sont décédés peu après leurs arrivée, a-t-elle indiqué.

Les victimes sont jeunes, âgées de 19 à 35 ans.

Aucune précision n'était disponible sur les assaillants. "Ils sont arrivés et ont tiré sur les gens qui s'amusaient", a indiqué à l'AFP Mme Kubheka, commandante du commissariat d'Orlando, le quartier de Soweto où le drame s'est déroulé.

"Selon des témoins, ils ont tiré au hasard" avant de repartir dans une camionnette blanche, a confirmé à l'AFP Elias Mawela, le chef régional de la police.

Une enquête a été ouverte et la police scientifique était encore sur place à la mi-journée pour collecter tous les indices possibles.

Des centaines de personnes du quartier étaient massées derrière les cordons de la police judiciaire, selon des journalistes de l'AFP sur place. Les corps ont été emmenés.

Seule une petite pancarte annonçant les prix de la bière était visible devant l'établissement. Des proches en pleurs ont tenté d'approcher mais ont été pris en charge par les policiers.

Tirs à l'aveugle 

Dans le township de Sweetwaters, près de Pietermaritzburg (Est), la fusillade a éclaté vers 20 h 30 dans un bar et a fait quatre morts et huit blessés, a confirmé le porte-parole local de la police Nqobile Gwala.

"Un groupe de personnes buvaient des verres dans une taverne et une voiture s'est garée devant" l'établissement, a expliqué le lieutenant-colonel dans un communiqué.

"Deux hommes ont sauté de la voiture, sont entrés dans le bar et ont ouvert le feu indistinctement sur les clients", a-t-il ajouté.

Douze personnes ont été touchées par balles. Deux sont mortes sur place et deux sont décédées dans la foulée à l'hôpital, a-t-il encore précisé. Les personnes tuées ont entre 30 et 45 ans.

Selon le maire Mzimkhulu Thebola, tout est allé très vite. Pas de vol, aucune conversation ou bagarre. Mais l'élu, vêtu d'une doudoune aux couleurs de l'ANC, le parti historique au pouvoir en Afrique du Sud, relativise : "Chaque semaine, nous apprenons que des gens ont été abattus au hasard".

Le bar informel, à une bonne vingtaine de kilomètres du centre de Pietermaritzburg, se situe dans une zone semi-rurale, près d'une station de lavage de voitures et d'un magasin d'alcool, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Ces actes meurtriers interviennent un an après les pires violences que le pays ait connues depuis la fin de l'apartheid et l'avènement de la démocratie.

En juillet 2021, ces émeutes, pillages massifs et destructions de sites industriels, principalement à Johannesburg et dans la province du Kwazulu-Natal (Est), avaient fait plus de 350 morts.

Au départ déclenchées par l'incarcération de l'ancien président Jacob Zuma, condamné pour outrage à la justice et poursuivi pour des faits graves de corruption, ces violences se sont inscrites dans un climat social et économique tendu.

Avec AFP

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Focus

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Así fue que el principal juez de México, que creció en el catolicismo, se convirtió en defensor del derecho al aborto

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Influenciado por las feministas que lo rodean, el presidente de la Suprema Corte de Justicia de la Nación allanó el camino para la despenalización del procedimiento en el país.

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Por Natalie Kitroeff

CIUDAD DE MÉXICO — Cuando el presidente de la Suprema Corte de Justicia de México empezó a votar a favor de los derechos al aborto, sus más férreos opositores eran las personas más allegadas a él.

Su hermana le preguntó por qué quería matar bebés. Su hermano, ingeniero civil, perdió clientes. Los amigos oraban en grupos de chat por su conversión religiosa.

“Nadie se explicaba”, dijo el ministro presidente Arturo Zaldívar Lelo de Larrea, “en qué momento me perdí, por decirlo de alguna manera”.

Cuando la Corte Suprema de Estados Unidos revocó Roe contra Wade, fue el remate a una tendencia notable: mientras que Estados Unidos ha ido restringiendo cada vez más el acceso al aborto, gran parte del mundo ha ido en dirección contraria.

El fallo afianzó la postura de Estados Unidos —que solía ser un modelo para quienes buscaban ampliar los derechos reproductivos— como un caso atípico en el mundo, parte de un pequeño grupo de países que en las últimas dos décadas han hecho que sea más difícil que las mujeres pongan fin a sus embarazos.

No obstante, tan sorprendente como ese retroceso ha sido la evolución de países profundamente religiosos y socialmente conservadores en América Latina, que ahora se encuentran en la vanguardia mundial de la expansión de los derechos al aborto.

Hay pocos ejemplos más reveladores que el de México, el país con la segunda mayor población católica en el mundo, después de Brasil. La Suprema Corte de México despenalizó el aborto el año pasado en un fallo unánime que allanó el camino para legalizar el procedimiento en todo el país.

“Todos estamos a favor de la vida”, le dijo el ministro Zaldívar a la corte en aquel momento. “Lo único que sucede, es que algunos estamos a favor de que la vida de las mujeres sea una vida en la que se respete su dignidad, puedan ejercer con plenitud sus derechos”.

Muchas fuerzas impulsaron la transformación de México. Décadas de activismo feminista reconfiguraron la conversación nacional en torno a la violencia que las mujeres enfrentan y la autonomía que merecen. Los grupos de derechos ayudaron a impulsar los casos de aborto hacia la agenda de la Corte Suprema. Los magistrados conservadores se retiraron.

Entre los principales responsables del cambio en el país en materia de aborto, el actor más inesperado podría ser el ministro presidente. Pero Zaldívar, quien fue criado por padres católicos practicantes en un estado decididamente conservador, se ha convertido en uno de los defensores más poderosos del derecho al aborto.

“Aprovechó el poder que tenía desde Presidencia de la Corte para mover muchas cosas a favor de la agenda de equidad de género”, dijo Ana Laura Magaloni, profesora de derecho en el Instituto Tecnológico Autónomo de México. “La historia lo recordará por eso”.

Zaldívar dice ahora que se considera un “librepensador de origen cristiano con orientación budista”. Cree que decir que el aborto es asesinato “es diluir por completo la calidad de ser humano de la mujer en atención a una creencia religiosa”.

Su camino personal refleja un cambio generalizado en un país que se ha visto obligado a reconciliar la fe y los valores conservadores con las obstinadas exigencias de generaciones de mujeres que buscan controlar sus cuerpos. También es la historia de cómo fue que Zaldívar, según dijo, fue “reeducado” por el pequeño círculo de mujeres que son sus confidentes y ayudantes más cercanas.

A Zaldívar se le ha criticado por ser demasiado cercano al presidente, por ser demasiado político y estar demasiado dispuesto a ocupar los reflectores. Algunos se preocupan de que, al difundir sus convicciones personales, Zaldívar se arriesga a quedar descalificado para decisiones futuras en asuntos clave.

El ministro presidente a veces parece más concentrado en “tener un papel de protagonista que en la formación de un precedente”, dijo José Antonio Caballero, abogado e investigador en la Universidad Nacional Autónoma de México. “Al final del día las decisiones las está tomando un tribunal y le está tomando el conjunto de los jueces que integran ese tribunal”.

La Suprema Corte de Justicia de México, con 11 jueces, de los cuales cuatro son mujeres, también tiene menos influencia en el país que su contraparte en Estados Unidos, dijeron los expertos.

El fallo sobre el aborto no exige que los estados cambien sus leyes y, si bien se espera que la cifra cambie, hoy en día el procedimiento solo es legal en ocho de 31 estados, así como en la Ciudad de México.

Zaldívar, casado y de 62 años, creció en Querétaro, uno de los dos únicos estados en México que permitían el aborto solo en caso de violación y no para salvar la vida de la madre, según el grupo de derechos reproductivos GIRE. Sus padres, que acudían regularmente a misa, lo mandaron a un colegio católico.

Si su madre hubiera estado viva cuando empezó a decidir casos de aborto, dijo Zaldívar, “hubiera sido un golpe tremendo”.

Se mudó a Ciudad de México a estudiar derecho, con el tiempo abrió su propio despacho y en 2009 el entonces presidente Felipe Calderón, conservador, lo nominó a la Suprema Corte. Al principio pensaba que el aborto era un asunto de clase, no de feminismo.

“En este país las niñas ricas siempre han abortado y seguirán abortando. A quien se castiga es a las chicas, a las mujeres pobres”, dijo Zaldívar. “Se criminaliza la pobreza”.

América Latina ha sido testigo en los últimos años de olas de protestas organizadas por activistas feministas que, con un pañuelo verde como símbolo y el apodo de “Marea verde”, han revolucionado los derechos reproductivos en la región.

Ellas ayudaron a que Argentina legalizara el aborto en 2020, a que Colombia despenalizara el procedimiento este año y a que Ecuador lo permitiera en casos de violación. En México, las manifestaciones callejeras lideradas por mujeres que exigen abortos legales y el fin a la violencia dirigida a las mujeres “hicieron el cambio de paradigma”, dijo Zaldívar.

Las activistas han sido criticadas por el presidente Andrés Manuel López Obrador, que hizo campaña con una plataforma de izquierda pero ha dicho que las manifestantes feministas son impulsadas por sus opositores políticos.

Zaldívar, no obstante, atribuye a las manifestantes el mérito de cambiar la conciencia del país… y de los jueces en el tribunal más alto.

“Cada vez era más difícil y más difícil tratar de ir en contra de lo que ellas legítimamente pedían”, dijo y añadió: “Las están matando. Las están violando. Nadie las escucha”.

Pero Zaldívar, que preside el tribunal desde 2019, también recibía influencias más cercanas a su despacho. Casi todas sus principales ayudantes son mujeres.

La secretaria general de la presidencia de la corte, Alejandra Spitalier, dijo que luego de empezar a trabajar para Zaldívar en su despacho privado en 2002, le confió sobre las agresiones de su padre. Él aprobó que se le diera un adelanto de sueldo para que pudiera salirse de la casa.

En una decisión de 2016 redactada por Zaldívar, la Corte Suprema falló que era inconstitucional la ley que obligaba a los padres a darle a los hijos el apellido paterno como principal, una costumbre que durante mucho tiempo servía para identificar el papel del padre como cabeza de familia.

La hija de Spitalier fue una de las primeras niñas de Ciudad de México en beneficiarse de la nueva regla.

Después de que la coordinadora general de asesores de su oficina, Fabiana Estrada, se embarazó y pidió acceso a un lugar donde sacar su leche materna, Zaldívar impulsó la instalación de un lactario en el tribunal.

Cuando Zaldívar llegó a la corte, empezó a buscar la manera de aumentar la cantidad de juezas. Al principio le preocupaba limitar la reserva de candidatos solo a mujeres, pues creía que el concurso público para los puestos judiciales debería ser una convocatoria abierta.

Pero al final lo persuadió el razonamiento de Estrada de que muchas mujeres ni siquiera se presentaban al concurso debido a las barreras que enfrentaban. En 2019 ayudó a crear trayectorias específicas para que las mujeres lleguen a juezas federales, lo que impulsó la paridad de género en el sistema judicial.

Antes de que Zaldívar votara en dos casos que involucran las leyes estatales que definían que la vida empezaba en la concepción, en 2011, una asistente le contó cómo los grupos religiosos la habían acosado luego de acabar con su embarazo. El juez votó a favor de invalidar las leyes.

“Tener a mujeres en su esfera tan cercana, evidentemente le permite tener un poquito más de entendimiento”, dijo Spitalier. “Le dan un poquito de la visión, de la sensación, del sabor de lo que es ser mujer”.

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France24 - Monde

Législatives au Sénégal : la campagne s’ouvre après des mois de tension

Publié le : 10/07/2022 - 11:05Modifié le : 10/07/2022 - 13:27

Jean-Luc MOUNIER Suivre

La campagne pour les législatives au Sénégal s’ouvre dimanche dans un climat de tension politique. En toile de fond, la principale figure de l'opposition, Ousmane Sonko, fait face au président Macky Sall, alors que la situation socio-économique s'est dégradée. Explications.

Coup d'envoi de la campagne des législatives au Sénégal. Les différentes coalitions politiques se lancent, à partir du dimanche 10 juillet, à la conquête des électeurs dans l’objectif de conforter ou d’obtenir, le 31 juillet, la majorité des 165 députés à l’Assemblée nationale.

L’hémicycle est actuellement largement dominé par la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY ou “Unis pour un même espoir”), qui compte 125 députés soutenant Macky Sall. Mais la coalition Yewwi Askan Wi (YAW ou “Libérez le peuple”) ambitionne de contester dans les urnes cet ordre établi, en s’appuyant sur une jeunesse sénégalaise en quête de changement. Elle est menée par la principale figure de l’opposition, Ousmane Sonko, qui avait terminé à la troisième place lors de la présidentielle 2019.

Ces deux camps politiques, au-delà de l’enjeu électoral à venir, sont aussi les acteurs principaux d’une période préélectorale incandescente dans le pays.

“L’enracinement de ce climat de tension remonte à l’année dernière”, précise Caroline Roussy, chercheuse à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). La spécialiste de l'Afrique de l'Ouest fait référence au mois de mars 2021, quand Ousmane Sonko a été arrêté pour trouble à l’ordre public alors qu’il se rendait à une convocation au tribunal. Visé par une plainte pour viol par une employée d’un salon de massage de Dakar, le député de 46 ans a alors dénoncé un “complot” judiciaire orchestré par Macky Sall visant à l’empêcher de briguer la présidentielle de 2024. Des manifestations pour réclamer sa libération avaient rapidement dégénéré en émeutes, bilan : 14 morts et des centaines de blessés.

Pénuries et frustrations

La dégradation de la situation socio-économique durant l’année écoulée n’a rien arrangé. “Sur le plan économique, le pays a été affecté par la pandémie de Covid-19 avec une diminution de son fret et des échanges, ce qui a, entre autres, entraîné une augmentation du prix des denrées alimentaires de base”, explique Caroline Roussy. La guerre en Ukraine a aussi assombri l’horizon : le Sénégal subit, à l'instar du continent africain, “une pénurie de céréales et d’engrais”.

>> Macky Sall sur France 24 : "Nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain"

“À cela s’ajoutent les nombreuses frustrations dues au délitement des services sociaux de base, notamment dans la santé”, poursuit la chercheuse. Un tragique fait divers, qui a provoqué une vive émotion dans l’opinion publique sénégalaise, est récemment venu illustrer ce problème : onze bébés sont morts dans l’incendie, provoqué par un court-circuit, d’une maternité à l’hôpital public de Tivaouane (dans l’ouest du pays). Un drame qui a rappelé ce qui s’était passé en avril 2021 à Linguère, dans le Nord, lorsque quatre nourrissons ont aussi péri, également dans un incendie.

Les candidats titulaires de l’opposition écartés du scrutin

Et au mois de juin, une décision du Conseil constitutionnel est venue s’ajouter à ce contexte socio-économique délicat pour créer un nouveau pic de tension politique entre la majorité et l’opposition.

La plus haute institution judiciaire du pays a créé de l’incertitude en confirmant, le 8 juin, la décision du ministère de l’Intérieur de rejeter la liste nationale des titulaires (mais pas des suppléants) de la coalition Yewwi Askan Wi pour les législatives – ce qui revient à écarter du scrutin certaines figures de l'opposition, dont Ousmane Sonko.

“La décision du Conseil constitutionnel fait désordre et pose énormément de problèmes, que ce soit sur le plan juridique, électoral ou politique de manière générale”, explique Alioune Tine, membre de la société civile sénégalaise. “Le Conseil constitutionnel a pris une décision très controversée et aujourd’hui contestée par les plus grands juristes du Sénégal. Personne ne comprend la manière dont il a partitionné les listes entre les candidats titulaires et suppléants aux législatives.”

Le 8 juin, toujours, des milliers de Sénégalais ont manifesté à Dakar contre le rejet de la liste de la coalition YAW, et plus généralement contre le pouvoir. Ousmane Sonko, sur place, avait déclaré son intention de défier l'invalidation de sa candidature. "Quand un ordre est manifestement illégal, il faut désobéir", avait-t-il lancé. "Cette manifestation est un avertissement à Macky Sall. Nous lançons aujourd'hui notre précampagne. Notre seul ennemi est Macky Sall".

Le président sénégalais, accusé de vouloir empêcher l’opposition de participer aux législatives sous couvert d’une décision institutionnelle, a réfuté ce propos. Sur France 24, il a rappelé qu'"une liste qui ne respecte pas ce que dit la loi, est éliminée". Avant d’ajouter : “Si on est un pays stable, ce n'est pas un hasard. Nous avons un code électoral, il a été discuté pendant des mois."

Mais l’escalade verbale entre la majorité et l’opposition a finalement tourné à l’affrontement. Une nouvelle manifestation, qui avait été interdite par les autorités notamment pour risque de trouble à l’ordre public, a dégénéré le 17 juin, faisant fait trois morts et plusieurs blessés.

Alioune Tine rappelle que “les manifestations sont un droit constitutionnel au Sénégal”. “Elles sont autorisées et sécurisées par les autorités publiques, alors que celles que nous avons vues (ces dernières semaines, NDLR) ont été interdites, il y a eu beaucoup de désordre, des morts et des blessés ainsi que pas mal de biens saccagés”, déplore celui qui préside aussi l’Afrikajom Center – un think tank qui travaille notamment sur le respect de la démocratie ou encore de l’État de droit.

La liste AAR Sénégal, qui se revendique comme une troisième voie possible pour les législatives, a pour sa part renvoyé dos à dos les protagonistes de la dernière manifestation mortelle. Dans un communiqué, elle a dit “regretter la prise en otage du pays par deux coalitions BBY et YAW.”

Des signes d’apaisement

Mais contre toute attente, la tension est légèrement retombée. L'opposition a renoncé le 28 juin à ses manifestations, interdites, prévues le lendemain contre le pouvoir. Ousmane Sonko a annoncé l'annulation des regroupements à Dakar et dans plusieurs villes du pays après "des appels du peuple qui a exprimé ses inquiétudes par rapport à la fête de la Tabaski (la plus grande fête musulmane au Sénégal, NDLR)" le 10 juillet et à "la période des examens scolaires".

La coalition YAW, à rebours de ce qu’elle disait depuis la décision du Conseil constitutionnel, a aussi annoncé qu'elle participerait finalement aux législatives, dans un souci d'apaisement après les heurts meurtriers du 17 juin. "Yewwi Askan Wi ira à ces élections", a affirmé Ousmane Sonko. "Nous avons notre liste de suppléants et sommes représentés dans les 46 départements (du pays).”

Ce revirement “est un peu étrange”, selon Caroline Roussy, qui juge que “les lignes sont floues de part et d’autre” – que ce soit dans la majorité présidentielle ou dans l’opposition. “Macky Sall ne précise pas ses intentions, s’il souhaite briguer ou non un troisième mandat à la présidentielle 2024, alors que la tension sociale est là. Et Ousmane Sonko joue finalement le jeu des élections législatives, alors que c’était inenvisageable une semaine auparavant.”

Un autre évènement peut aussi être perçu comme un signe d’apaisement : un député d'opposition sénégalais, en détention préventive depuis un mois à Dakar pour "offense au chef de l'État", a été remis en liberté provisoire, le 8 juillet, après avoir présenté ses "excuses" à Macky Sall. Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly est membre d'une coalition d'opposition, alliée à celle menée par Ousmane Sonko.

Alioune Tine veut voir dans ces derniers jours une période d’accalmie qui s’ouvre. “On va vers un scrutin où il est possible qu’il y ait des changements, avec des forces égales en présence. Et quand les forces sont égales et les enjeux élevés, il y a souvent des tensions de ce type au Sénégal, que ce soit pour les législatives ou pour l’élection présidentielle”, explique-t-il, avant de conclure : “Les gens veulent des élections pacifiques au Sénégal.”

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Sénégal : l'opposition renonce à des manifestations interdites par les autorités

Sénégal : deux morts dans des tensions pré-électorales, l'opposant Sonko défie le pouvoir

L'Entretien de France 24

Macky Sall : "Nous vivons une pénurie de céréales et d'engrais sur le continent africain"

New York Times - World

Escándalos, mentiras y fiestas: la caída de Boris Johnson

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Análisis noticioso

El primer ministro británico pensó que podría salirse con la suya de cualquier escándalo con jactancias y encubrimientos. Pero, al final, tuvo que renunciar.

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Por Sarah Lyall

Luego de toda una vida de superar con jactancias y encubrimientos un escándalo tras otro con la fuerza de sus prodigiosas habilidades políticas —una potente mezcla de encanto, astucia, crueldad, arrogancia, destreza de orador y fanfarronadas despeinadas al estilo Wodehouse— Boris Johnson ha llegado a su final. Parece que, después de todo, las leyes de la gravedad también lo afectan.

No es que alguna vez haya engañado a alguien sobre quién era en realidad. A lo largo de los años ha sido descrito una y otra vez como mentiroso, irresponsable, temerario y falto de cualquier filosofía coherente que no sea adquirir y aferrarse al poder.

“Durante 30 años, la gente ha sabido que Boris Johnson miente”, dijo recientemente el escritor y académico Rory Stewart, exintegrante conservador del Parlamento. “Probablemente sea el mejor mentiroso que hayamos tenido como primer ministro. Conoce cien formas distintas de mentir”.

A diferencia del expresidente de Estados Unidos Donald Trump, otro político que tiene una relación improvisada y a menudo distante con la verdad, el enfoque de Johnson rara vez ha sido insistir en sus mentiras o engañarse a sí mismo con el fin de adquirir consistencia al actuar como si fueran verdad. Más bien, las replantea para ajustarlas a la nueva información que sale a la luz, como si la verdad fuera un concepto canjeable, tan firme como la arena movediza.

Engañar, omitir, confundir, fanfarronear, negar, distraer, atacar, pedir perdón e insinuar que no ha cometido ningún error… el manual del primer ministro para lidiar con una crisis, dicen sus críticos, casi nunca comienza —y rara vez termina—, con simplemente decir la verdad. Ese enfoque funcionaba hasta que al fin dejó de funcionar.

Su gobierno soportó escándalo tras escándalo, y gran parte de ellos se centraron en el propio comportamiento de Johnson. Fue reprendido por el asesor de ética del gobierno después de que un donante conservador adinerado contribuyera con decenas de miles de libras para ayudarlo a renovar su apartamento. (Johnson devolvió el dinero). Conversó a través de mensajes de texto privados con un rico hombre de negocios británico sobre su plan para fabricar ventiladores en los primeros días de la pandemia de coronavirus, lo que planteó serias dudas sobre su gestión. Hubo una acumulación casi ridícula de revelaciones vergonzosas sobre la frecuencia con la que los ayudantes de Johnson (y, a veces, Johnson) asistieron a fiestas alcohólicas durante los peores días del confinamiento por covid, violando con flagrancia las reglas sanitarias que se habían impuesto en el país.

Al final, las diferentes explicaciones del primer ministro acerca de lo que sabía sobre Chris Pincher, un legislador conservador acusado de conducta sexual inapropiada, finalmente inclinaron la balanza en su contra. Estaba claro que, una vez más, había fallado al momento de decir la verdad.

“Lo han descubierto”, dijo Anthony Sargeant, de 44 años, un desarrollador de software que vive en la ciudad norteña de Wakefield. “Lo molesto es que las señales estaban allí”.

“Ha sido despedido de cargos periodísticos anteriores por mentir”, continuó Sargeant, señalando el momento en que Johnson, cuando era un joven reportero, fue despedido de The Times de Londres por inventar una cita. “Sin embargo, lo logró, fue el líder del Partido Conservador y se convirtió en primer ministro”.

Después de ayudar a diseñar la caída de su competente pero deslucida predecesora, Theresa May, en 2019, Johnson asumió el cargo con un enérgico mandato de cambio. Su mensaje populista, su personalidad optimista y sus promesas fáciles de reducir los impuestos y la burocracia, liberar a Gran Bretaña de las cargas de pertenecer a la Unión Europea y restaurar el orgullo del país atrajeron a un público cansado de la brutal lucha por el referéndum del brexit y ansioso por apoyar a alguien que parecía expresar lo que los ciudadanos sentían.

Pero al igual que Trump, quien le dio un tono más siniestro a su propio mensaje populista, Johnson siempre se ha comportado como si fuera más grande que el cargo que ocupaba, como si el daño que causó fuera intrascendente mientras pudiera permanecer en poder. Su discurso de renuncia, en el que prometió permanecer en el cargo hasta que los conservadores pudieran elegir un nuevo líder, se destacó por su falta de autocrítica y su mala lectura del estado de ánimo de sus antiguos seguidores.

Nacido como Alexander Boris de Pfeffel Johnson, comenzó a usar “Boris” en la escuela secundaria, donde el futuro ex primer ministro forjó una historia larga y bien documentada tanto de evadir la verdad como de actuar como alguien que se cree exento de las reglas normales de conducta. Sus muchos años en la vida pública, como reportero y columnista de un periódico, como editor de una influyente revista política de Londres, y como político, han dejado un rastro de testigos y víctimas de su naturaleza poco confiable.

Cuando fue editor de la revista The Spectator, le mintió al editor, Conrad Black, al prometerle que no serviría en el Parlamento mientras trabajara en la revista. (Lo hizo). Cuando lo eligieron por primera vez al Parlamento, le mintió a sus votantes cuando les prometió que renunciaría a su empleo en The Spectator. (No lo hizo). Como legislador, le mintió al líder del partido, Michael Howard, y a los medios, cuando dijo públicamente que no había tenido un amorío con una periodista de la revista ni la había embarazado y pagado por el aborto. (Había hecho todo eso).

En un extraño incidente que le pareció desternillante pero que ejemplificaba a la perfección su falta de seriedad, en 2002 ordenó a un empleado de The Spectator que se hiciera pasar por él cuando un fotógrafo de The New York Times llegó a retratarlo, con la plena esperanza de que el Times quedara en vergüenza al publicar la fotografía de la persona equivocada. (La artimaña fue descubierta solo hacia el final de la sesión fotográfica, cuando el editor de la revista descubrió lo que sucedía).

Cuando era el corresponsal de la publicación derechista Daily Telegraph a finales de los años ochenta, Johnson escribió artículos muy entretenidos pero descaradamente imprecisos con el afán de presentar a la Unión Europea como una fábrica de regulaciones nimias obstinada en acabar con la individualidad británica, artículos que le ayudaron a establecer un relato antieuropeo para una generación de conservadores y allanar el camino para el brexit dos décadas después.

El mismo Johnson le describiría la experiencia años después a la BBC como algo parecido a “arrojar rocas por la barda del jardín” y luego darse cuenta de que “todo lo que escribí desde Bruselas tenía este efecto increíble y explosivo en el partido Tory”, como se le conoce al partido conservador.

“Y supongo, me dio esta sensación algo rara de poder”, dijo.

En 2016 cuando fungía al mismo tiempo como alcalde de Londres e integrante del Parlamento, Johnson traicionó al líder del partido conservador, el primer ministro David Cameron, al liderar el bando a favor de salir en el debate sobre el brexit, una postura contraria a la del partido. Como secretario de Exteriores de la sucesora de Cameron, Theresa May, la apuñaló por la espalda —y preparó el camino para su llegada al puesto— al renunciar al gobierno y denunciar públicamente el acuerdo de brexit que ella había negociado durante meses.

Sus líos de faldas y amoríos eran un secreto a voces durante su prolongado matrimonio con Marina Wheeler, su segunda esposa y madre de cuatro de sus (al menos) siete hijos. Se separaron cuando salió a la luz su romance con Carrie Symonds, una funcionaria conservadora que ahora es madre de dos de sus siete hijos.

Al menos tiene un hijo más, una niña nacida de una relación con una asesora casada cuando él era el alcalde (aún casado) de Londres, a principios de la década de 2010.

“Si Boris me dice que es lunes o martes, no le creería”, dijo una vez Max Hastings, el editor de Telegraph que contrató a Johnson como su corresponsal en Bruselas. En 2019, cuando Johnson se preparaba para ser primer ministro, Hastings escribió un artículo titulado “Fui el jefe de Boris Johnson: es completamente incapaz de ser primer ministro”. En la nota decía de Johnson que era un “charlatán saltarín” que padecía de “bancarrota moral” y mostraba un “desprecio por la verdad”.

Hastings, quien contrató a Johnson cuando el futuro primer ministro era un veinteañero, no fue el primero en cuestionar la seriedad de su propósito y su agrandado sentido de sí mismo.

Cuando Johnson tenía 17 años y era alumno de Eton College, el internado para varones que educa a las élites del país, su maestro de clásicos envió una carta a la casa de Stanley, el padre de Johnson.

“Boris en verdad ha adquirido una actitud lastimosamente displicente hacia sus estudios clásicos”, escribió el profesor, Martin Hammond, y “algunas veces parece ofendido cuando se le critica por lo que constituye una gran falta de responsabilidad”.

Y añadió, sobre el adolescente que llegaría a ser primer ministro: “Me parece que honestamente cree que es una grosería de nuestra parte no considerarlo una excepción, alguien que debería estar libre de la red de obligaciones que restringe a todos los demás”.

Isabella Kwai colaboró con reportes desde Londres.

Sarah Lyall es una escritora que trabaja para varias secciones, incluidas Deportes, Cultura, Medios e International. Anteriormente fue corresponsal en la oficina de Londres y reportera de las secciones Cultura y Metro. @sarahlyall

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France24 - Monde

Métavers : les avatars ont-ils des droits ?

Publié le : 06/07/2022 - 17:43Modifié le : 06/07/2022 - 17:57

Sébastian SEIBT Suivre

Pour entrer dans le métavers, présenté comme l'avenir d’Internet par Meta (anciennement Facebook), il faudra créer son avatar. Mais dans ces mondes virtuels, auront-ils des droits et des devoirs ? L’avocat Louis Taslé d'Héliand, spécialiste de ces questions, explique à France 24 quel sera le statut de notre double virtuel.  

New York Times - World

El señor de los mangos es poeta, filósofo, científico y admirador de esta fruta

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El perfil del sábado

Luego de haber cultivado 300 tipos de mangos como horticultor, Kaleem Ullah Khan puede discutir con cualquier persona en la India, y en el mundo, sobre el infinito potencial de la fruta y su árbol, incluso como medicina.

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Por Mujib Mashal y Hari Kumar

MALIHABAD, India — La suya es una amistad de más de medio siglo, la del anciano y su árbol de mango.

Sus días, que transcurren con la satisfacción monacal de saber que cada uno podría ser el último, se reducen en gran medida a la sombra del árbol y al cuidado del árbol.

El árbol, de al menos 120 años, estaba allí mucho antes de que Kaleem Ullah Khan, de 82 años, llegara a este campo de Malihabad, en el estado de Uttar Pradesh, en el norte de la India. Y seguirá ahí mucho después de que él se haya ido.

Pero Khan ha pasado toda una vida injertando cientos de tipos diferentes de mango en este árbol madre, y al hacerlo,también ha injertado su propia historia de vida en él.

Su profundo afecto es evidente cuando pasa la mano por el pliegue de un corte en la corteza del árbol, como si acariciara una vieja cicatriz. Recorre el vivero que rodea al árbol con el mismo cuidado con el que caminaría de puntillas sobre la tierra sagrada, mientras comprueba los nuevos arbolitos, preparados para ser vendidos en todas partes. Trasladó su dormitorio al borde del vivero; y cerca de ahí guarda las tablas para su futuro ataúd.

“Si lo miras de lejos, es un árbol. Pero cuando asoma la fruta, te quedas asombrado: ¿qué es este espectáculo?”, dice, señalando las densas ramas del árbol que se enroscan como los tentáculos de un pulpo. “Si ves a través del ojo de tu mente, verás que esto es a la vez un árbol, un huerto y, sobre todo, una universidad para los mangos del mundo”.

El mango no solo ha sido el medio de vida de Khan, sino su identidad. Se ha ganado la fama nacional, incluso mundial, de ser el “hombre del mango” por sus décadas de experimentación.

Los tipos de mangos injertados durante décadas en una rama tras otra del árbol madre, que ahora está lleno de dulces frutas, son tantos que le cuesta recordar todos sus nombres.

Está el mango NaMo, nombrado por el nombre del primer ministro Narendra Modi en 2014, cuando llegó al poder con la promesa de crecimiento y desarrollo para la India; un mango que lleva el nombre de Sachin Tendulkar, que dirigió el equipo nacional de cricket y es considerado uno de los bateadores más destacados del deporte; otro que lleva el nombre de la legendaria bailarina y cortesana de la época mogol Anarkali, cuya historia se cuenta en muchos cuentos y películas. La pulpa de cada lado de un mango Anarkali tiene un color diferente, un aroma diferente y un sabor diferente.

Una de las primeras variedades de Khan lleva el nombre de Aishwarya Rai, la actriz y modelo coronada como Miss Mundo en 1994.

Por sus esfuerzos, el gobierno indio le concedió uno de los más altos honores civiles del país, el Padma Shri, en 2008.

Khan se muestra filosófico con la fruta y obsesivo, como un científico que, al final de toda una vida de descubrimientos, se resigna a la inmensidad de los que aún están fuera de su alcance. Repite a todo el mundo su fe en el potencial infinito de la fruta.

Una tarde reciente, salió del vivero para asistir a la ceremonia de investidura de Yogi Adityanath, el poderoso ministro jefe de Uttar Pradesh. Khan esperaba tener un minuto con Modi, el invitado de honor, para exponerle a qué está dedicando los días que le quedan de vida: un esfuerzo por demostrar que los extractos de la flor del mango y la savia del árbol (a la que se refiere con insistencia como “la sangre del árbol”) pueden curar cualquier cosa, desde la impotencia hasta las enfermedades del corazón.

Pero nunca llegó al evento, porque se quedó atrapado en medio del tránsito.

“Mi intención era anunciar allí que cinco hombres que tengan problemas de fuerza, los curaré gratis”, dijo, refiriéndose a la disfunción eréctil.

La opinión de Khan sobre el mango —que todos somos efímeros, pero que la fruta es casi eterna— encarna la pasión que se siente por esa fruta en gran parte de la India. La nación es la mayor productora de mango del mundo, gran parte del cual se consume en el país, a menudo durante acalorados debates sobre qué región produce la variedad más deliciosa, o cómo debe comerse exactamente el mango. ¿En rodajas? ¿Cortado en cubos? ¿O exprimido lentamente hasta convertirlo en pulpa en el puño y luego succionar el jugo —dulce, ácido, vivo— a través de un agujero en la parte superior?

“Venimos, comemos mangos y dejamos el mundo”, dijo Khan. “Pero mientras el mundo esté ahí, esta fruta estará ahí”.

Nació en 1940 en Malihabad, donde su padre, Abdullah, dirigía el vivero y criaba a 11 hijos.

El hijo era un estudiante distraído e infeliz. Antes de que la noticia de su fracaso en séptimo grado —por segunda vez— llegara a oídos de su padre, Khan empaquetó una cesta de mangos y tomó un tren antes del amanecer para ir al pueblo de su abuela, a unos 320 kilómetros de distancia.

“Me quedé allí 17 días para no recibir una paliza”, dijo con una sonrisa. “Cuando volví, me reuní en silencio con mi padre en el vivero. No dijo nada”.

Ese fue el comienzo de su experimentación con la fruta: cruces, injertos de ramas, cultivo de nuevos arbolitos.

Uno de los primeros árboles con los que experimentó en su adolescencia se secó poco después, dejándolo marcado, y con preguntas a las que quería dar respuesta. Pero pasarían décadas antes de que pudiera volver a lidiar con esos misterios, ya que tuvo que centrarse en el trabajo comercial del vivero, para criar y mantener a su propia familia.

No fue sino hasta los años ochenta cuando volvió a centrar su atención en el desarrollo de nuevos tipos de mangos, principalmente en el árbol de 120 años del que se ha hecho tan amigo.

El tipo de mango original del árbol —el “Asl-e-mukarar”, que se traduce en algo así como “el original, repetido”— recibe su nombre de una tradición en los recitales de poesía locales en los que el público, con gritos de “Mukarar, Mukarar”, pide que se vuelva a leer su línea favorita.

Khan continuó haciendo injertos en el viejo árbol, hasta producir 300 tipos diferentes de mangos, cada uno de los cuales varía en color, tamaño, sabor, densidad y aroma. Su método es exigente. Primero corta cuidadosamente una muesca en una de las muchas ramas rizadas del árbol, luego inserta un trozo cortado de la rama de otro tipo de mango y los une para que generen nuevo tejido.

Cuando se corrió la voz de su éxito, el palacio presidencial de Nueva Delhi quiso uno de sus árboles. Khan dijo que estaba eufórico porque “un árbol de un pequeño hombre, de la tierra de este pequeño lugar, Malihabad” llegara a la capital de la India. Eligió un árbol más joven en el que había injertado 54 tipos diferentes de mangos.

“Durante tres días estuve inquieto: ¿cómo lo movemos? Es una cosa delicada”, recuerda Khan que pensó. “Igual que cuando una madre está poniendo a dormir a un bebé, dándole leche, y el bebé se duerme y se le quita el biberón y el bebé ni siquiera se da cuenta, tenemos que remover el árbol así”.

Las fotos de los archivos del palacio presidencial muestran la ceremonia de siembra en agosto de 1999: un orgulloso Khan, con su habitual traje kurta blanco y gorra blanca, observaba cómo el presidente K. R. Narayanan y otros dignatarios removían la tierra.

“El presidente bromeó con su mujer diciendo que ‘este hombre es un científico sin estudios’”, recuerda Khan. “Le dije que no soy un científico: solamente soy un servidor de este árbol”.

En todo caso, Khan tiene un asunto pendiente con los científicos.

No muy lejos de su vivero, en Malihabad, está el Instituto Central de Horticultura Subtropical, que empezó como instituto de investigación del mango en los años setenta. Los científicos rechazan la afirmación de Khan de que existen cientos de variedades, diciendo que sus esfuerzos deberían considerarse solamente “nuevos híbridos”, una distinción científica que indigna a Khan. Desarrollar una nueva variedad, dicen los científicos, requiere años de experimentación y pruebas, hasta dos décadas de trabajo antes de la certificación.

Pero ellos también admiran la dedicación de Khan.

“Lo que está haciendo es un arte”, dijo Neelima Garg, la directora del centro que tiene una carrera científica de 34 años.

Mientras Khan se prepara para lo que considera la última etapa de su vida, pasa la mayor parte del tiempo alrededor del viejo árbol. Hace unos dos meses, se mudó de la casa donde viven su esposa, sus hijos y sus nietos a otra vivienda situada en el borde del vivero, y se instaló en un dormitorio que tiene un balcón con vistas al árbol.

“A veces, el árbol me hace preguntas, y me siento a pensar en ellas”, dice. “Me deja inquieto: ¿qué quiere? Pienso en las preguntas durante horas”.

Ha aconsejado a sus hijos que completen su funeral y su entierro lo antes posible después de su muerte; de ahí que los tablones para el ataúd estén en el almacén del vivero, listos para su rápido montaje.

A través de su trabajo con el mango, Khan ha hecho muchos amigos y ha influido en muchas personas, pero insistió en que no quería multitudes en su funeral. “No quiero que la gente se moleste por tener que venir de visita”, dijo.

Khan está contento con el hecho de que pronto partirá. De confesión musulmana, cree en la vida después de la muerte, y allí, también, ve la perspectiva de los mangos.

“Mi verdadero hogar está allí”, dijo. “Y está escrito: que todos los frutos del mundo están allí”.

“Lo que me molesta es que todo esto se irá a la tumba conmigo”, añadió sobre su forma de desarrollar nuevos mangos. “Pero lo que me hace feliz es que toda esa gente que se llevó arbolitos, cuando sus árboles den frutos, pensarán en mí”.

Mujib Mashal es el jefe de la oficina de The New York Times para el sur de Asia. Nacido en Kabul, escribió para revistas como The Atlantic, Harper’s, Time y otras antes de unirse al Times. @MujMash

Hari Kumar es reportero en el buró de Nueva Delhi. Se unió al Times en 1997. @HariNYT

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France24 - Monde

Fuite de données : il affirme mettre en vente la vie privée des deux tiers des Chinois

Publié le : 05/07/2022 - 18:29

Sébastian SEIBT Suivre

C’est l’une des fuites de données les plus massives de l’histoire de la cybersécurité : un pirate informatique affirme être en possession des données personnelles précises d’un milliard de Chinois. Il a mis en vente cette mine d’information qui peut intéresser un large éventail d’acquéreurs, du simple cyber-escroc à l’agent de la CIA. De quoi mettre Pékin dans l’embarras.

"ChinaDan" vient peut-être de marquer l’histoire de la cybersécurité. Personne ne sait encore qui se cache derrière ce pseudo, mais ce pirate informatique vend sur Internet, depuis le 4 juillet, ce qu’il affirme être les données personnelles d’un milliard de Chinois.

Ce piratage constituerait le plus grave incident de sécurité informatique à affecter les informations personnelles en Chine et l’une des plus importantes fuites de données de l’histoire au niveau mondial.

Le casier judiciaire, le dossier médical et plus encore

Le seul scandale d’une ampleur similaire remonte à 2013 lorsque les données liées aux trois milliards de comptes Yahoo avaient été compromises. Mais à l’époque, les cybercriminels avaient mis la main seulement sur le ba.b.a des données personnelles, comme le nom, l’adresse électronique et les identifiants de connexion.

Rien à voir avec le casse numérique qui vient d’avoir lieu. Les données auraient été dérobées sur un serveur de la police de Shanghai et pèsent plus de 22 teraoctets, soit 22 000 gigaoctets, ce qui correspond à peu près à la capacité de stockage de plus de 170 iPhone de dernière génération. "Vu son poids, cette base de données contient sûrement plus que seulement les noms et identifiants d’un milliard de Chinois", affirme Bastien Bobe, spécialiste de cybersécurité pour la société américaine de sécurité informatique Lookout.

Dans son annonce publiée sur un forum consacré à la cybercriminalité, "ChinaDan" précise d’ailleurs qu’en dehors des informations classiques - noms, numéro de téléphone, adresse physique - cette base de données contient aussi l’intégralité du casier judiciaire des individus. Et il vend cela pour la modique somme de 10 bitcoins (près de 200 000 dollars). "C’est peu vu la quantité de données, mais on peut penser qu’il espère ainsi la vendre plusieurs fois", estime Bastien Bobe.

L’éventuel acquéreur de cette mine d’or numérique pourra aussi consulter les dossiers médicaux d’une partie au moins des victimes de cette fuite de données, a pu confirmer le Wall Street Journal qui a eu accès à un échantillon des informations subtilisées afin de vérifier la véracité de ce hold-up numérique. 

Il y a, en outre, probablement bien plus que du texte dans ces fichiers. "Il y a sûrement aussi les photos et scans des pièces d’identité", note Benoît Grunemwald, expert en cybersécurité pour ESET France. En outre, "la police chinoise associe les enregistrements des caméras de surveillance au dossier de tous les individus fichés. Il y a également un mélange entre les dossiers judiciaires et policiers afin d’avoir un maximum d’informations qui peuvent être rapidement utilisables contre une personne si les autorités ont besoin de faire pression sur elle", précise Frans Imbert Vier, PDG d'Ubcom, agence de conseil spécialisé dans la protection des données.

Jackpot pour tout cybercriminel

Les bases de données chinoises représentent donc le jackpot assuré pour tout cybercriminel qui peut mettre la main dessus. C’est pourquoi les affirmations de "ChinaDan" sur l’étendue de son e-caverne d’Ali Baba doivent être prises avec des pincettes. Il peut être tenté de survendre la qualité de son butin sachant que ce type de base de données est très recherché.

"Afin de vérifier la validité des affirmations de "ChinaDan", il faudrait avoir accès à un échantillon représentatif", assure Benoît Ferault, responsable produit pour Quarkslab, une société française spécialisée dans la protection des données. Le Wall Street Journal a pu confirmer la véracité des informations auprès d’une dizaine d’individus apparaissant dans cette base de données. "Les informations étaient tellement précises qu’une femme appelée a demandé si elles provenaient de son smartphone qu’elle venait de perdre", raconte le quotidien américain.

Mais cela ne veut pas dire qu’il y a bien un milliard de Chinois - soit deux tiers de la population totale du pays - dans ce fichier. "Cela me semble peu probable car, en théorie, les données collectées au niveau national sont centralisées à Pékin et les autorités policières de chaque ville sont censées n’avoir accès qu’à des fichiers concernant la population locale ou régionale", note Frans Imbert Vier.

Pour une ville de l’importance de Shanghai, cela peut facilement concerner plusieurs centaines de millions d’individus, d’après les différents experts interrogés par France 24. Et avec les éventuels doublons - comme, par exemple, dans le cas de femmes inscrites une fois sous leur nom de jeune fille puis de nouveau en tant que femme mariée -, la barre du milliard d’entrées peut vite être atteinte.

Mais même avec "seulement" plusieurs centaines de millions de Chinois fichés, cette base de données à de quoi aiguiser l’appétit d’un vaste éventail d’acquéreurs potentiels. "Les premiers acheteurs seront probablement les groupes spécialisés dans la criminalité financière, comme la fraude aux prestations sociales", assure Benoît Grunemwald. Il y a tout ce qu’il faut dans cette base de données - informations personnelles et scans des documents d’identité - pour réaliser l’usurpation d’identité parfaite et tenter de détourner des aides sociales.

Des infos sur des VIP chinois ?

Des laboratoires pharmaceutiques et des compagnies d’assurance à la moralité douteuse peuvent aussi y trouver leur compte. L’accès au dossier médical complet des citoyens fichés "peut leur permettre de mieux cibler des campagnes de promotion de certains médicaments ou ajuster les tarifs de leurs contrats d’assurance", estime Frans Imbert Vier.

L’historique des démêlés avec la justice ou la police peut se révéler aussi très alléchant pour un maître chanteur. Surtout que parmi les centaines de millions de citoyens répertoriés, "il y a sûrement des VIP  - que ce soit des stars du show-biz ou des riches hommes d’affaires - qui sont autant de cible potentiel pour des tentatives de chantage", note Gérôme Billois, expert en cybersécurité du cabinet de conseil Wavestone.

Dans le lot des VIP, il doit aussi y avoir des édiles locaux et leurs familles. "C’est potentiellement une mine d’or pour les services de renseignement du monde entier qui peuvent s’en servir pour compléter leur propre fichier sur les responsables politiques chinois", note Bastien Bobe, l’expert de Lookout.

Si la CIA, par exemple, peut y dénicher de quoi faire pression sur un haut responsable du Parti communiste chinois, cette fuite de données deviendrait alors un danger pour la sécurité nationale chinoise. Mais avant d’en arriver là, "encore faudrait-il être sûr de la qualité des informations qui sont ainsi à vendre", note Gérôme Billois.

Une sérieuse brèche dans le contrat social chinois

Ce scandale est une très mauvaise publicité pour les pays qui mettent ainsi en place des immenses bases de données rassemblant autant de renseignements sensibles sur leur population, estiment les experts interrogés. "Ce qui vient de se produire en Chine peut survenir n’importe où", souligne Bastien Bobe.

Et c’est un mauvais coup tout spécialement pour la Chine qui a fait de la surveillance numérique et de la collecte de données personnelles l’un des piliers de son système politique. "On savait qu’ils étaient très bons pour la collecte de données et la création de large base de données, on a la confirmation qu’ils sont bien moins doués pour sécuriser ces informations", résume Frans Imbert Vier.

En effet, les premiers éléments sur le modus operandi de l’attaquant démontrent qu’il y a "eu des manquements très graves aux règles de sécurité", note Benoît Ferault. L’un des développeurs en charge de cette base de données a, ainsi, laisser trainer par mégarde ses identifiants sur un forum de discussion pour informaticien en Chine.

C’est aussi une sérieuse brèche dans le contrat social qui lie l’État chinois à sa population qui accepte d’importante limite à sa liberté individuelle en échange d’une certaine sécurité. Un tel scandale pourrait remettre ce postulat en question…. "à condition que les Chinois soient mis au courant", précise Frans Imbert Vier. Pékin a bien compris le danger et, dès mardi matin, toute mention de cette attaque étaient censurée sur les réseaux sociaux

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Des hackers chinois sont passés par Facebook pour espionner des Ouïghours

ÉTATS-UNIS

Cyberespionnage : coup de froid entre Washington et Pékin

New York Times - World

¿Y si el asesinato de Abe en Japón es una prueba del éxito de la restricción de armas y no de su fracaso?

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Parece una contradicción, pero el ataque mortal contra el ex primer ministro parece mostrar que la restricción de armas no elimina la capacidad humana ser violentos, pero sí hace que estos eventos sean mucho más inusuales.

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Por Max Fisher

El asesinato del ex primer ministro Shinzo Abe en Japón puede parecer una fisura en las célebres y estrictas leyes de armas del país.

Pero hay otro punto de vista: que el tiroteo es un recordatorio, e incluso puede enfatizar, el éxito de esas restricciones.

Los expertos que investigan las leyes de armas hacen hincapié en que incluso las medidas más estrictas no pueden eliminar totalmente la capacidad humana de la violencia. Más bien, las restricciones, si tienen éxito, pueden reducir la gravedad de esa violencia e imponer obstáculos que la hagan menos frecuente.

Los detalles del tiroteo en Japón parecen demostrar precisamente cómo.

Al parecer, el tirador utilizó un arma rudimentaria hecha a mano con cinta aislante y tubos metálicos. Este tipo de armas, conocidas como pistolas caseras o “hechizas”, pueden ensamblarse con materiales que se consiguen en la mayoría de las ferreterías, lo que las hace funcionalmente imposibles de rastrear o prevenir.

Si la capacidad del tirador para construir y utilizar un dispositivo de este tipo demuestra que las restricciones a las armas no pueden eliminar por completo la violencia de una sociedad, también demuestra que tales medidas tienden a hacer que esa violencia sea más inusual y menos mortal.

Contrasta este ataque con el reciente tiroteo masivo en Uvalde, Texas, donde el atacante utilizó un rifle de alta capacidad y de disparo rápido estilo AR-15 que le permitió asesinar a 19 niños y dos maestras. Otro tirador utilizó un rifle similar para matar con rapidez a 10 personas en una tienda de comestibles de Búfalo. La semana pasada, otro más masacró a siete en un desfile en Highland Park, Illinois.

Todos esos tiradores habían adquirido sus armas legalmente. Estos fueron solo algunos de los más de 300 tiroteos masivos que se han producido en Estados Unidos únicamente este año, según un recuento.

Pero en Japón esas armas son imposibles de comprar legalmente, y no mucho más fáciles de adquirir ilegalmente. Incluso las armas más sencillas, como las pistolas, están prohibidas en la práctica.

Las pocas armas que pueden adquirirse legalmente, en su mayoría rifles de caza, solo pueden comprarse tras un proceso de evaluación y capacitación tan oneroso que Japón tiene una de las tasas de propiedad de armas de fuego más bajas del mundo: un arma por cada 330 residentes.

Esta cifra incluye un cálculo de las armas de propiedad ilegal en Japón, que se cree que son escasas en parte porque las restricciones han eliminado prácticamente las armas de fuego privadas del país, lo que deja a los delincuentes con menos armas en el mercado negro para comprar. Incluso los famosos sindicatos del crimen organizado del país renuncian en gran medida a las armas.

En cambio, en Estados Unidos hay 1,2 armas por cada habitante, es decir, 400 veces más que en Japón.

Como resultado, un aspirante a atacante en Japón se ve obligado a recurrir a métodos inusuales y difíciles, como la construcción de un arma casera como la que aparentemente se utilizó para matar a Abe.

La construcción de un arma de este tipo requiere tiempo y pericia. El humo en el lugar del tiroteo sugiere que la munición, que también está estrictamente controlada en Japón, puede haber sido también de fabricación casera. La manipulación de lo que es efectivamente un explosivo casero introducido en un tubo de metal supondría también un riesgo personal para su fabricante.

Se trata de obstáculos considerables en comparación con la facilidad de entrar en una tienda de armas y comprar una que dispare de forma fiable muchos cartuchos y no detone en la mano del tirador. Esta puede ser una de las razones por las que los tiroteos son extremadamente raros en Japón. El país experimenta menos de 10 muertes por arma de fuego en todo el país en la mayoría de los años, en comparación con las decenas de miles en Estados Unidos.

Y un arma improvisada es mucho menos eficaz que un arma fabricada comercialmente, en cierto modo más parecida a una bomba casera o a un mosquete del siglo XVIII (pero sin el alcance) que a un arma moderna. A menudo solamente puede efectuar un disparo, quizá dos, antes de requerir un engorroso proceso de recarga. Y su alcance de precisión puede ser de unos pocos metros.

Como resultado, un tirador de estilo estadounidense puede, prácticamente en un impulso, armarse fácilmente con la potencia de fuego para matar a un gran número de personas antes de que la policía pueda responder, apuntando a las víctimas incluso a cientos de metros de distancia.

Pero un tirador japonés puede requerir largos periodos de peligrosa preparación para construir su arma. Después, tienen que acercarse sigilosamente a pocos metros de su víctima y disparar lo que puede ser su único tiro antes de quedar efectivamente indefenso para que un transeúnte lo someta.

Esto es lo que parece haber sucedido en Nara, la ciudad japonesa donde fue asesinado Abe.

Los escépticos de las restricciones a las armas suelen argumentar que otros factores deben explicar la baja tasa de violencia armada de Japón o su frecuencia en Estados Unidos.

Pero a pesar de todas las peculiaridades culturales y políticas de estas dos sociedades, ambas encajan perfectamente en una tendencia global consistente, que ha sido establecida repetidamente en investigaciones independientes. Los países con leyes de armas más estrictas tienen menos armas en circulación, legales o ilegales. Y cuantas menos armas hay en un país, menos asesinatos con armas, tiroteos masivos o asesinatos políticos experimenta.

Para subrayar esta relación, el puñado de países que han endurecido significativamente sus antes liberales leyes de armas, como el Reino Unido, Australia, Canadá, Nueva Zelanda y Noruega, han registrado una diminución sustancial en sus índices de violencia armada y tiroteos masivos.

Los activistas sostienen que el endurecimiento de las leyes sobre armas no solamente salva vidas, sino que permite a la sociedad en su conjunto vivir con mayor comodidad y seguridad, aunque el riesgo de violencia nunca pueda eliminarse por completo.

Las circunstancias que rodean el asesinato de Abe parecen poner de manifiesto la diferencia entre operar en una sociedad con violencia armada frecuente y una con prácticamente ninguna.

Abe viajó con poca seguridad. Como es habitual en los eventos de campaña japoneses, se mezcló libremente con los votantes, sin mantener casi ninguna distancia entre él y la multitud.

La facilidad con la que un pistolero solitario pudo llevar un dispositivo cubierto de cinta aislante hasta Abe, quien fue uno de los líderes más poderosos del mundo, puede llevar a algunos en Japón a replantearse esa laxidad.

Japón experimentó una importante violencia política durante el ascenso del fascismo en los primeros años del siglo XX, lo que demuestra que no es inmune. Pero desde el final de la Segunda Guerra Mundial, solo ha visto más o menos una decena de ataques políticos. En la mayoría de ellos se utilizaron cuchillos. Pocos fueron mortales.

Desde el punto de vista actual, ese largo historial de relativa seguridad podría parecer destrozado. Pero, aunque la importancia de Abe pueda hacer que el impacto de este asesinato perdure en la sociedad japonesa, la percepción de Japón como un país seguro se ha recuperado de ataques anteriores. Esto incluye el apuñalamiento mortal de un legislador en 2002 a manos de extremistas de extrema derecha o el asesinato a tiros de un alcalde en 2007 a manos de un grupo criminal. También incluye casos de violencia masiva, como un ataque con cuchillo en 2016 que mató a 19 personas y un ataque con gas sarín en 1995 por parte de una secta extremista que mató a 13 personas.

Para quienes no son japoneses, el asesinato puede parecer incongruente con las afirmaciones de que Japón ha tenido un éxito especial contra la violencia armada. Si sus medidas contra las armas de fuego han funcionado, ¿por qué se ha asesinado a un antiguo líder a plena luz del día?

A principios de la década de 2010, mientras los estadounidenses se adentraban en un amargo debate sobre el control de las armas a raíz del tiroteo masivo en la escuela primaria Sandy Hook, el mundo ofreció un momento similar de aparente contradicción.

China, que también tiene leyes estrictas sobre las armas, experimentó una serie de ataques aparentemente aleatorios con cuchillos contra escolares. Los ataques, que han continuado, cobran una decena de vidas cada año. ¿No era esto una prueba, se preguntaban algunos estadounidenses, de que las restricciones a las armas, al no haber podido detener los ataques en China, eran ineficaces contra este tipo de violencia?

Pero con una mayor perspectiva, el contraste entre China y Estados Unidos resulta aleccionador. Las restricciones a las armas en China apenas impidieron que los individuos recurrieran a la violencia indiscriminada. Pero en comparación con los tiroteos masivos de Estados Unidos, los ataques con cuchillos en China parecen ser, en promedio, una décima parte de mortales.

Y eso cuando se producen: los medios de comunicación internacionales registran quizá dos o tres incidentes de este tipo al año en China, en comparación con los cientos de tiroteos masivos en Estados Unidos. En este sentido, el número relativo de muertos es de casi 1000 a uno.

El asesinato de Abe puede ofrecer un contraste aún más marcado: fue impactante —y, de hecho, únicamente fue posible que el tirador lo llevara a cabo— precisamente porque incluso el miedo a la violencia armada es muy raro.

Es una excepción que puede sacudir a Japón en los próximos años, pero también es un recordatorio de los miles de asesinatos con armas de fuego que, en comparación con los índices estadounidenses, nunca se producen allí.

Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad. @Max_FisherFacebook

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New York Times - World

‘Mango Man’ Is the Fruit’s Foremost Poet, Philosopher, Fan and Scientist

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With 300 types of mangos to his horticultural credit, Kaleem Ullah Khan is quick to tell anyone in India and beyond about the infinite potential of the fruit and its tree, including as medicine.

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By Mujib Mashal and Hari Kumar

MALIHABAD, India — Theirs is a friendship of over half a century, the old man and his mango tree.

His days, spent with a monk-like contentment knowing that each could be his last, are now largely reduced to the tree’s shade and the tree’s care.

The tree, at least 120 years old, was there long before Kaleem Ullah Khan, 82, first came to this field in Malihabad, in the state of Uttar Pradesh in northern India. And it will be there long after he is gone.

But Mr. Khan has spent a lifetime grafting hundreds of different kinds of mango onto this mother tree — and by doing so, he has grafted his own life story onto it as well.

His profound affection is obvious as he runs his hand over the bend of a cut in the tree’s bark as if caressing an old scar. He walks the nursery surrounding the tree with the care he would use in tiptoeing over sacred ground, as he checks on the new saplings, readied to be sold far and wide. He has moved his bedroom to the edge of the nursery; he has stored the planks for his own future coffin nearby.

“If you look at it from a distance, it’s a tree. But when in fruit, you are in awe — what is this show?” he said, pointing to the tree’s dense branches that curled out like the tentacles of an octopus. “If you see through your mind’s eye, you will see that this is at once a tree, an orchard, and most importantly it is a college for the world’s mangoes.”

Mango has not only been Mr. Khan’s livelihood, but his identity. He has gained national, even global, fame as the “mango man” for his decades of experimentations.

The kinds of mango grafted over decades of work on branch after branch of the mother tree, now drooping with the sweet fruit, are so many that he struggles to remember all their names.

There is the NaMo mango, named after Prime Minister Narendra Modi in 2014, when he swept to power with the promise of growth and development for India; a mango named after Sachin Tendulkar, who led India’s national cricket team and is thought of as one of the sport’s outstanding batsmen; another named after the legendary Mughal-era dancer and courtesan Anarkali, whose story is told in many tales and films. The pulp of each side of a Anarkali mango has a different color, different aroma and different flavor.

One of Mr. Khan’s earliest varieties is named after Aishwarya Rai, the actress and model crowned Ms. World in 1994.

For his efforts, the Indian government awarded him one of the country’s highest civilian honors, the Padma Shri, in 2008.

Mr. Khan is philosophical about the fruit, and obsessive — like a scientist who, at the end of a lifetime of discovery, is resigned to the vastness of those still beyond his reach. He repeats to anyone and everyone his faith in the fruit’s infinite potential.

On a recent afternoon, he left the nursery to attend the swearing-in ceremony of Yogi Adityanath, the powerful chief minister of Uttar Pradesh. Mr. Khan was hoping to get a minute with Mr. Modi, the guest of honor, to make a pitch about what he is dedicating the remaining days of his life to: an effort to prove that extracts from the mango flower and the tree’s sap (which he adamantly refers to as “the tree blood”) can cure anything from impotency to heart disease.

But he never made it to the event, stuck in a traffic jam.

“My intention was to announce there that five men who are having strength problems — I will cure them for free,” he said, referring to erectile dysfunction.

Mr. Khan’s view of the mango — that we are all fleeting, but that the fruit is almost eternal — embodies the passion for it found across much of India. The country is the world’s largest producer of mango, much of it consumed domestically, often during heated debates about which region produces the most delicious variety, or how exactly the mango should be eaten. Sliced? Cut into cubes? Or slowly squeezed to pulp in your fist and then the juice — sweet, tangy, vibrant — sucked out of it through a hole at the top?

“We come, we eat mangoes, and we leave the world,” Mr. Khan said. “But as long as the world is there, this fruit will be there.”

He was born in 1940 in Malihabad, where his father, Abdullah, ran the tree nursery and raised 11 children.

The son was a distracted and miserable student. Before the news of his failing seventh grade — for the second time — reached his father, Mr. Khan packed a basket of mangoes and took a predawn train to his grandmother’s village about 200 miles away.

“I stayed there 17 days so I don’t get a beating,” he said with a smile. “When I came back, I quietly joined my father at the nursery. He didn’t say anything.”

That was the beginning of the son’s life of experimenting with the fruit: crossbreeding, grafting branches, growing new saplings.

One of the earliest trees he experimented on as a teenager dried up soon after, leaving him scarred — and with questions he wanted to answer. But it would be decades before he could return to grappling with those mysteries, as he had to focus on the nursery’s commercial work, to raise and support his own family.

It wasn’t until the 1980s that he turned his attention again to developing new kinds of mangoes, mainly on the 120-year-old tree to which he has grown so close.

The tree’s original type of mango — the “Asl-e-mukarar,” which translates to something like “the original, repeated” — is named after a tradition in local poetry readings where the audience, with shouts of “Mukarar, Mukarar,” requests a favorite line to be read again.

Mr. Khan continued to graft onto the old tree, eventually producing 300 different kinds of mangoes — each varying in color, size, taste, density and aroma. His method is exacting. First he carefully slices a wound into one of the tree’s many curling branches, then he inserts a piece cut from the branch of another type of mango tree and ties them together so they generate new tissue.

As word of his success spread, the presidential palace in New Delhi wanted one of his trees. Mr. Khan was elated, he said, “that a tree from a small man, the soil from this small place, Malihabad” would make it to India’s capital. He chose a younger tree on which he had grafted 54 different kinds of mangos.

“For three days, I was restless — how do I shift it? This is a delicate thing,” Mr. Khan remembered thinking. “Just like when a mother is putting a baby to sleep, feeding it milk, and the baby falls asleep and the bottle is removed and the baby doesn’t even notice — we have to remove the tree like this.”

Photos from the presidential palace archives show the planting ceremony in August 1999: A proud Mr. Khan, in his usual white kurta suit and white cap, watched as President K.R. Narayanan and other dignitaries shoveled dirt.

“The president joked to his wife that ‘this man is a scientist without education,’” Mr. Khan recalls. “I told him I am not a scientist — I am just a servant of this tree.”

If anything, Mr. Khan has a bone to pick with scientists.

Not far from his nursery in Malihabad is the Central Institute for Subtropical Horticulture, which began as the mango research institute in the 1970s. Scientists there dismiss Mr. Khan’s claim of hundreds of varieties, saying his efforts should be considered as just “new hybrids,” a scientific distinction that incenses Mr. Khan. Developing a new variety, the scientists say, requires years of experimentation and testing, as many as two decades of work before certification.

But they, too, were admiring of Mr. Khan’s dedication.

“What he is doing is an art,” said Neelima Garg, the director of the center who has spent 34 years there as a scientist.

As Mr. Khan prepares for what he sees as the final leg of his life’s journey, he spends most of his time around the old tree. About two months ago, he moved from the house where his wife, sons and grandchildren live, to another house on the edge of the nursery — taking up a bedroom that has a balcony overlooking the tree.

“Sometimes, the tree asks me questions — and I sit up and think about them,” he said. “It leaves me restless — what does it want? I think about the questions for hours.”

He has advised his children to complete his funeral and burial processions as quickly as possible after he dies — hence the planks for the coffin in the nursery storage, ready for quick assembling.

Through his mango work, Mr. Khan has made many friends and influenced many more, but he insisted he didn’t want crowds of people at his funeral. “I don’t want people to be bothered by having to come visit,” he said.

Mr. Khan is content with the fact that he will soon depart. A Muslim by faith, he believes in afterlife — and there, too, he sees the prospect of mangoes.

“My real home is there,” he said. “And it is written — that all the fruits of the world are there.”

“What bothers me is that all this will go to the grave with me,” he added about his way of developing new mangoes. “But what makes me happy is that all those people who took saplings, when their trees bear fruit, they will think of me.”

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Électrique, rock'n roll et risqué : l'incroyable come-back de la voiture de "Retour vers le futur"

Publié le : 01/07/2022 - 17:07

Guillaume GRALLET Suivre

La DeLorean qui a changé la vie de Marty McFly va revenir sur nos routes, propulsée par une énergie décarbonée. Faut-t-il s'émerveiller de la multiplication des moyens de transports de ce type, de la voiture volante aux camions et tricycles livreurs ? #Tech24 vous propose un débrief.

Chaque jour apporte son lot de véhicules électriques surprenants, de la voiture volante mise au point à Guangzhou au bateau de plaisance imaginé en Suède. Sans parler d'une réédition de la DeLorean ou du tricycle autonome sur lequel planche le MIT. Tous ces objets futuristes se distinguent par une faible émission de décibels, et surtout, par leur faible émission de CO2.

Dans #Tech24, nous nous sommes penchés sur le coût écologique de l'énergie électrique. La fabrication de batteries implique en effet l’extraction de terres rares et l'utilisation de matières premières tels le lithium, le cobalt, le nickel, ou encore le manganèse.

Pour évaluer si ces mode de transport sont véritablement vertueux, il faut aussi prendre en compte la manière dont l'électricité est produite. En effet son empreinte environnementale n'est pas la même si elle est produite par une centrale à charbon, par un réacteur nucléaire, ou encore par un barrage hydroélectrique. Enfin, le côté recyclable des appareils électriques doit nécessairement être pris compte. 

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Tour de France : détente au sein du peloton, les tests Covid-19 sont tous négatifs

Publié le : 11/07/2022 - 11:43

FRANCE 24 Suivre

L'ensemble des coureurs du Tour de France, testés avant la journée de repos, sont négatifs au Covid-19, a annoncé, lundi, l'Union cycliste internationale (UCI). Une épidémie au sein du peloton inquiète les participants.

Une source d'angoisse en moins pour les coureurs. Alors que l'ensemble des participants du Tour de France 2022 ont passé un test de détection du Covid-19 dimanche 10 juillet à l'issue de la 9e étape, ceux-ci sont tous revenus négatifs.

"Tous les coureurs participant au Tour de France ont été testés sur la soirée du 10 juillet. Tous les tests étaient négatifs", a officialisé, lundi matin, l'UCI alors que les coureurs observent une journée de repos en Haute-Savoie.

Mais, a insisté la fédération internationale, "les règles mises en place depuis deux ans dans l'intérêt de la santé et de la sécurité de chacun continuent de s'appliquer. Il s'agit notamment de l'obligation de porter un masque, de maintenir une distance physique suffisante et de se désinfecter fréquemment les mains".

Outre les coureurs, les membres de l'encadrement des 22 équipes doivent subir un test à l'occasion de ce jour de repos.

Un protocole allégé spécifiquement pour le Tour

La nouvelle vague de Covid, qui touche particulièrement la France, a déjà provoqué des départs dans l'encadrement de plusieurs équipes, tant dans le personnel que dans la direction des groupes. À elle seule, la formation Quick-Step a dû ainsi faire appel à trois nouveaux directeurs sportifs depuis le début du Tour.

Avant le départ de Copenhague, une demi-douzaine de coureurs ont été remplacés au sein de leurs formations respectives. À la suite de la cascade d'abandons enregistrée au Tour de Suisse à la mi-juin, le protocole anti-Covid a été actualisé avant le début du Tour par l'Union cycliste internationale.

Les tests sont obligatoires avant le départ et lors des deux journées de repos de l'épreuve à Morzine et Carcassonne, coureurs et personnels d'équipes compris.

En cas de positivité, le protocole prévoit que "la décision d'isolement éventuelle sera prise de manière collégiale par le médecin de l'équipe concernée, le médecin Covid-19 de l'épreuve et le directeur médical de l'UCI".

Guillaume Martin dénonce un "flou artistique"

Trois coureurs ont cependant dû quitter la course depuis le départ du Danemark, après avoir subi un test anti-Covid positif.

Le Français Geoffrey Bouchard (AG2R Citroën) et le Norvégien Vegard Stake Laengen (UAE), un équipier du maillot jaune slovène Tadej Pogacar, sont partis samedi matin avant le départ de la 8e étape. Le Français Guillaume Martin (Cofidis) les a imités le lendemain matin.

Dans une interview au journal L'Équipe, Guillaume Martin, qui se sentait en forme, a critiqué ce point du protocole de l'UCI et s'est interrogé sur la définition des critères retenus pour aboutir à une décision : "C'est un grand flou artistique et c'est là où je l'ai mauvaise. J'en étais resté à l'idée que le protocole avait été aménagé de sorte à ce qu'un coureur positif mais asymptomatique puisse continuer. Je pensais entrer dans cette case."

Mais, a reconnu le coureur normand, son dernier test PCR "a révélé un 'taux R' assez bas, donc que ma contagiosité était assez élevée". 

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Tour de France : Tadej Pogacar conforte son maillot jaune sur la Planche des Belles Filles

Tour de France : le Belge Wout van Aert s'impose au sprint dans la 8e étape

Tour de France : le Luxembourgeois Bob Jungels remporte la 9e étape en solitaire

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Her Father Fled the Nazis. She’s the New U.S. Ambassador to Germany.

For Amy Gutmann, a respected democracy scholar, her role as President Biden’s envoy to Germany is not a job, “it’s a mission,” one both professional and personal.

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By Katrin Bennhold

FEUCHTWANGEN, Germany — After Amy Gutmann’s father fled the Nazis in 1934, he swore never to set foot in Germany again. For the rest of his life, he boycotted German goods and only spoke English to his daughter. Germany, he impressed on her when she was growing up, was “very bad.”

Nearly a century later, Ms. Gutmann, a respected democracy scholar, has moved to Germany — as the new U.S. ambassador. With antisemitism and far-right ideology once again resurgent, and with Russia waging war on Ukraine close by, her new role is not a job, she says: “It’s a mission.”

That mission is personal as well as geopolitical.

Earlier this month, Ms. Gutmann was striding up a cobbled alleyway in Feuchtwangen, the sleepy Bavarian town where generations of her German ancestors had dwelled before a Nazi mayor burned down the local synagogue and declared his town “Jew-free.”

When the current mayor came to greet her, Ms. Gutmann pulled out the small black-and-white photograph of her father that she always carries with her.

“You’ll forgive me for speaking not only as the U.S. ambassador to Germany, but as Amy Gutmann, the daughter of Kurt Gutmann,” Ms. Gutmann, 72, told a crowd of local dignitaries. “I would not be here today were it not for my father’s farsightedness and courage.”

The timing of her official arrival as ambassador on Feb. 17, Ms. Gutmann said in an interview, felt particularly poignant, coming one week before the invasion of Ukraine by a revisionist Russian president who has been accused by her own boss of committing “genocide” in his quest for empire.

Seventy-seven years after America and its allies defeated Hitler’s Germany, the two countries are now united against Russian aggression. A big part of Ms. Gutmann’s job will be to keep it that way.

“Germany and the U.S. today are extremely strong allies and they’re allies in defense of human rights and in defense of the sovereignty of democratic societies,” she said. “It closes a loop, while leading us forward into an era that my father never had the opportunity to witness.”

When President Biden called her in April 2021, she was the longest-serving president of the University of Pennsylvania, a mathematics major turned political philosopher who had written more than a dozen books about democracy.

“Do you want to be my ambassador to Germany?” Mr. Biden asked her.

Ms. Gutmann was sworn in on the Hebrew Bible her German grandmother Amalie, for whom she was named, had brought with her from Germany.

Germany has welcomed Ms. Gutmann not just as a representative of a new administration but of the American ally of old — before it turned fickle and abrasive during the Trump years. Ms. Gutmann’s predecessor, Richard Grenell, threatened to stop sharing intelligence with Germany and posed for selfies with lawmakers of the far-right Alternative for Germany party.

Better Understand the Russia-Ukraine War

Repairing America’s alliances was one of President Biden’s main foreign policy objectives and Germany was central to this effort, making Ms. Gutmann a perfect candidate, said Julianne Smith, a longstanding Biden adviser and now the U.S. ambassador to NATO.

“The president believes that Germany is an indispensable partner for us and he wanted to send someone that he knew well,” Ms. Smith said.

(Before Mr. Biden offered her the job, Ms. Gutmann had offered him one in 2017 as a lecturer at her university, an offer that came after he lost his son Beau and “saved” him, as he once described it.)

“It was just obvious in his mind that she was the right person at the right time,” Ms. Smith said. “She is a proven leader and she is an intellectual giant.”

When her father died in 1966, Ms. Gutmann was only 16 and Germany was still filled with former Nazis.

In the three decades since reunification, the country has worked hard to own up to its history — and apply the lessons of that history.

But it took the arrival of over a million refugees from the Middle East under former Chancellor Angela Merkel, in 2015-16, for Ms. Gutmann to fully trust Germany’s transformation.

“I was deeply moved by Merkel’s welcoming of refugees,” she said. “It made a strong, perhaps decisive difference in my sense of Germany’s commitment to human rights.”

She added, “Germany today is a model of acknowledging the past.”

That acknowledgment was on display in Feuchtwangen, where the director of the local museum guided Ms. Gutmann through an exhibition on 800 years of Jewish life in the town that also described in unsparing detail the persecution of Jews under the Nazis.

Among the exhibits were items from Ms. Gutmann’s own family. A photograph of her grandfather. A postcard written by her grandmother. As a gift, Ms. Gutmann was handed copies of her father’s report cards. “German was not his strength it seems,” she said, laughing.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“Everybody gets report cards, but to see something in which there were semi-normal times for him was a high point,” she said later. “I only knew my father after he was traumatized.”

Her father, an Orthodox Jew who fled Germany when he was 23 and later organized the escape of his parents and four siblings, barely spoke to Ms. Gutmann about his own past, but he taught her about the Holocaust.

“He clearly did not want me as a child to know — let alone to carry forward — his emotional trauma, but he definitely wanted me to carry the lessons of ‘never again’ forward,” Ms. Gutmann recalled.

Raised in the small town of Monroe, N.Y., Ms. Gutmann said she felt like “a strange kid,” as she put it, her Jewishness and intellectual curiosity making her a double outsider.

Her mother urged her to do well in school. After winning a scholarship, she became the first in her family to go to college and earned a Ph.D. from Harvard before teaching at Princeton for nearly 30 years and becoming president of the University of Pennsylvania in 2004.

Her book “Democratic Education,” which shows why democracies need a robust public education system, is a standard in the field.

“One reason I wrote about democracy and education was that it is a path out of tyranny,” she said. “The first thing the Nazis did was to close down the press and burn books.”

The Gutmann house in Feuchtwangen, where her father grew up, has become a bookstore, which delighted her. “Oh my God! If this were a Hollywood script, it would be a bookstore,” she said, before purchasing half a dozen books for her grandchildren.

Her father had been an apprentice with a metallurgist in nearby Nuremberg, home to the biggest Nazi Party rallying ground, where he boarded with a Christian family that treated him well. But when he watched them flash the Hitler salute at a passing Nazi march, he knew it was time to leave.

“He fled when he could because he saw what was happening,” Ms. Gutmann said. “One of my missions is that people need to know how important it is to speak up early.”

For all Germany’s efforts to apply the lessons from its past, one great leap remains, she said: Long reluctant to spend on its military, let alone deploy it, Germans have to trust themselves to lead on military matters.

“Diplomacy is the first recourse — but it often does not work against brutal tyrannies,” Ms. Gutmann said.

That, too, is a lesson from World War II, she said: “Were it not for the military force of the allies, Hitler would have won.”

“And now we have Putin,” she added. “Without military force, there is no way Ukraine can defend its sovereignty. At this moment, as in many other moments in the history of democracies, we have to have not only the military might, but the willingness to use it.”

In Germany, that realization is still sinking in. The government has committed to a 100-billion euro rearmament program in what Chancellor Olaf Scholz dubbed a “Zeitenwende” — or historic turning point — but Berlin has been criticized for dragging its feet on delivering heavy weapons to Kyiv.

“I believe the Zeitenwende is real,” Ms. Gutmann said. “If there’s anybody who’s not disposed to be soft on Germany, it’s me. But I do think we have to recognize what a historic moment this is, and we will continue to urge Germany to do more.”

Ms. Gutmann worried that both Germans and Americans “overestimated how enduring democracies are — they’re not, unless you fight for them,” she said, adding, “Everything we do makes a difference. And everything we don’t do makes a difference.”

For all her eagerness to visit Feuchtwangen, the night before she traveled there, Ms. Gutmann barely slept.

“I was worried sick that I would go there and feel they hadn’t really come to terms with the past,” she recalled, “that I would be disappointed and I wouldn’t have been able to hide it — and it would have been just a terrible moment.”

By the time she left the town, she was reassured.

Addressing the small photograph of her father in her hands, she said, “You would be so proud of not only your daughter, but of your country, the United States, which became your country, and the country that you had to leave — and what they have become: Two of the greatest allies still fighting what you would tell me is a fight that could never end.”

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L'Humanité

L’après-Boris Johnson est déjà là

Éditorial

Bruno Odent

Le premier ministre britannique avait réussi à se hisser, en compagnie de l’États-Unien Donald Trump, de l’Indien Narendra Modi ou encore du Brésilien Jair Bolsonaro, parmi les champions d’une planète politique droitière où le gagnant est le plus filou, le plus faussaire ou le plus retors des démagogues, capable de vendre son credo libéral et nationaliste à des populations déboussolées. Monsieur Téflon, selon le sobriquet que lui attribua une partie de la presse britannique, célébrant comme du grand art ce populisme lui permettant de rester en scène quoi qu’il arrive, n’a finalement pas résisté à la montée en puissance d’un climat intérieur de plus en plus tendu.

Royaume-Uni. Boris Johnson n’échappe pas à l’exit

Près de 10 % de flambée des prix, un pouvoir d’achat en berne, une précarité renforcée et des services publics exsangues alimentent une montée en puissance des résistances, avec des mouvements de grève d’ampleur inédite comme dans les chemins de fer. Cette effervescence annonce un été social chaud. Comme a pu le constater notre envoyé spécial à Durham dans le nord de l’Angleterre, où un traditionnel Gala des mineurs s’est transformé en gigantesque rassemblement revendicatif hostile à la politique du premier ministre qui vient d’être « sorti ».

Royaume-Uni. Boris Johnson, la course à la succession du premier ministre est lancée

Au-delà du scandale ou du mensonge de trop, c’est en fait la forte inquiétude liée à cette évolution qui a conduit les conservateurs à débarquer Boris Johnson. Pour préserver l’essentiel : la poursuite du national-libéralisme du Brexit dont se réclament tous les prétendants au fauteuil suprême. Pareil acharnement promet d’aiguiser encore le besoin d’alternative. Toutefois, les dirigeants d’un Parti travailliste englués dans le blairisme, au point d’interdire tout geste de soutien aux grévistes, n’y répondent pas. Le mouvement syndical est prévenu. Il sait qu’une fois de plus outre-Manche, il devra trouver en son sein les forces qui répondent à ses aspirations politiques.

EditorialRoyaume-uniboris johnson
France24 - Monde

Football : les Bleues réussissent leur entrée dans l'Euro en écrasant l'Italie

Publié le : 10/07/2022 - 22:54

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La quête d'un premier titre pour l'équipe de France féminine de football a bien débuté dimanche à Rotherham. Les Bleues se sont largement imposées (5-1) face à l'Italie, notamment grâce à un triplé de Grace Geyoro en première mi-temps. Cette victoire donne le ton des ambitions tricolores dans cette compétition organisée sur le sol anglais. 

L'équipe de France a fait sensation pour son entrée en lice à l'Euro féminin, dimanche 10 juillet, à Rotherham, en surclassant une équipe d'Italie (5-1) dépassées par les attaques adverses en première période. Les Bleues ont infligé aux Azzurre le plus gros carton de la première journée, plus large encore que les scores-fleuve réalisés par les Allemandes (4-0), les Norvégiennes et les Espagnoles (4-1) avant elles en début du tournoi.

L'étiquette de favorites n'a pas semblé trop lourde à porter pour les Françaises, parties pied au plancher face à des Italiennes submergées par les vagues d'attaques venues de la droite, de la gauche et du centre. L'équipe de Barbara Bonansea a laissé passer sa chance quand l'ailière star de la Juve a raté son face-à-face avec Pauline Peyraud-Magnin, gardienne du temple bleu impériale devant sa coéquipière en club (4e).

Car après ce gros frisson, les Bleues ont réchauffé le cœur de leurs supporters en lançant un quart d'heure américain enflammé avec des buts signés Geyoro (9e) et Marie-Antoinette Katoto (12e).

5-0 à la mi-temps

Les Bleues avaient assuré la victoire avant même la deuxième période, débutée à 5-0. Elles ont en revanche levé le pied et concédé un but évitable de l'entrante Martina Piemonte (76e), puis ont été soulagées par un sauvetage de Selma Bacha et une parade de Peyraud-Magnin dans le temps additionnel.

Côté tricolore, une fois n'est pas coutume, l'avalanche de buts n'est pas venue des pieds de Katoto, qui a quand même inscrit son 48e pion de la saison (club et sélection confondues), mais de sa capitaine au Paris SG, Geyoro, auréolée de son premier triplé international. "On a très bien commencé le match, on s'est procuré pas mal d'occasions et on a été efficaces surtout", a-t-elle commenté à l'issue du match. "J'ai été un petit peu blessée au départ de la préparation, mais je me suis sentie mieux au fur et à mesure et aujourd'hui j'ai pu avoir des occasions et les mettre au fond. C'est une belle soirée pour nous toutes."

Après avoir ouvert les vannes d'un succès tranquille, la joueuse de tout juste 25 ans a exploité une déviation de Katoto puis crocheté la gardienne (40e, 4-0), avant de voir triple sur un centre de Sandie Toletti (45e, 5-0). La France prend ainsi la tête de son groupe devant l'Islande et la Belgique (qui ont fait match nul 1-1 un peu plus tôt dimanche), l'Italie fermant la marche.

Avec AFP

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New York Times - World

Recording India’s Linguistic Riches as Leaders Push Hindi as Nation’s Tongue

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Ganesh Devy has spent decades documenting India’s hundreds of distinct languages. Up next: a 12,000-year history of India he hopes will help counter the government’s Hindu-first campaign.

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By Sameer Yasir

DHARWAD, India — The task was gargantuan: assembling a team of more than 3,500 language specialists, academics and enthusiastic amateurs to determine just how many distinct languages still exist in India, a country of stunning linguistic diversity.

Ganesh Narayan Devy has been obsessed with that question since, as a young scholar of literature, he came across a linguistic census from 1971 that listed 108 mother tongues spoken by Indians. At the end of the report, at No. 109, it said “all others.”

“I wondered what ‘all others’ could be,” he said.

It turns out to be a huge number: His team’s survey, perhaps the most exhaustive such effort ever in India, has researched 780 languages currently being used in the country, with hundreds more left to be studied.

India’s Constitution, in contrast, lists 22 languages, and the last government census in 2011 named 121 “major” languages with 10,000 speakers or more.

Mr. Devy’s findings, which he has been gradually publishing in a series of scholarly volumes, come at a sensitive time, as the government of Prime Minister Narendra Modi is pushing to adopt Hindi as the national language, part of its broader Hindu-first vision for India.

As his language research is being rolled out, Mr. Devy has immersed himself in a new project that takes on what is perhaps an even bigger and more contentious issue in India’s culture wars: the country’s long history.

His “The Origins of Indian Civilization and Histories of India” aims to trace the trajectory of the entire subcontinent since the end of the last ice age, some 12,000 years ago. He has recruited 80 historians from around the world to work with him.

The ambitious work is intended as a rejoinder to the campaign by India’s governing party to rewrite the nation’s history books, including by excising sections on Muslim rulers and changing the Muslim names for places.

“History is being taught to spread political bigotry in this country,” Mr. Devy said. “Someone needed to show a mirror to the ruling class.”

His passions for both India’s languages and the advent and course of its civilization converge in his work with India’s vast population of long-oppressed Adivasis, or “original people.”

Adivasi is an umbrella term for Indigenous groups in India, covering a population of more than 100 million people, with a tremendous diversity in ethnicities, culture, languages and even language families.

Many of these languages have already died, or are fast disappearing. And when a language goes extinct, it’s not only words that are lost.

Language is the way, Mr. Devy said, that a community constructs its ideas of time and space. People who abandon their first language to take on another often lose this distinct perspective along with it, he said.

“The world may be one scene out there, but the language constructs it in a unique way,” he said. “So this unique worldview is lost.”

For decades, India has been hemorrhaging languages, having lost over 300 since independence in 1947, Mr. Devy said, with many more on the verge of disappearing as the number of speakers drops below 10,000.

Conducting his research for the People’s Linguistic Survey of India, Mr. Devy said, was like walking into a graveyard littered with corpses.

He described how a woman of the Boa tribe on the Andaman Islands who died in 2010 would, during her final years, “speak a lot with birds because there was no one around to speak her language.”

His research, which received no government funding, has been published in 50 of what will ultimately comprise close to 100 volumes. The books capture a language’s history, samples of songs and stories, and important terms. He started the project with his own savings; the Tata Trusts, an Indian philanthropic organization, has since contributed about $100,000.

His linguistic research has taken him all across India, from the Himalayas where he said he thought the cold would kill him, to hill tribes living in jungles. And sometimes his research has challenged his own worldview.

“While collecting songs from the Banjara community, they insisted that I must honor them by accepting the gift they give me,” Mr. Devy said, referring to a community of nomadic traders. “The highest respect is expressed among them by asking the guest to eat the ear of a roasted goat. I had to accept it, despite being a vegetarian for decades.”

Many of the 3,500 people who have contributed to the language project are amateur scholars who share Mr. Devy’s obsession.

In Orissa State, where he was collecting language samples from tribal areas, a driver employed in a government office had made it a habit to jot down new or strange words he heard from people in villages. “He had done it for all his working life,” Mr. Devy said, “without knowing if his ‘research’ ever would be of any use. He gave away his entire notebook to me, his treasure trove.”

While Hindi is India’s most widely spoken native language, Mr. Devy said the current government inflates the total, with what he said are nearly 50 separate languages counted under the “Hindi” banner.

“Bhojpuri — spoken by more than 50 million, with its own cinema, theater, literature, vocabulary and style — is shown as ‘Hindi,’” he said.

Amit Shah, India’s powerful home minister, has often promoted the idea of using Hindi to replace English as the de facto national language of communication.

“If there is one language that has the ability to string the nation together in unity, it is the Hindi language,” Mr. Shah said in 2019.

India’s Constitution designates both Hindi and English as official languages for government business, but it’s not compulsory to teach Hindi in public schools in some states, and many millions of Indians do not speak the language.

The government wants to change that.

“Time has come to make the official language an important part of the unity of the country,” Mr. Shah said in April, staking out a stance that generates resentment among Indians who do not speak Hindi.

Mr. Devy suggested the government’s efforts could backfire.

“Whenever there is a war on your mother tongue, there is division — and identity becomes strong,” he said.

Many Hindus, Mr. Devy noted, do not speak Hindi as their first language. “People in the south do not look at Hinduism as being Hindi-based,” he said. “Far from it, they think the tolerant version of Hinduism that they developed through the centuries is the more authentic Hinduism.”

Mr. Devy was born in 1950, in Bhor, a small village in Maharashtra State. When he was 10 his father went bankrupt, forcing his son to start working at 15.

Among other jobs, he worked in a mine in the coastal state of Goa. To improve his language skills, he recalled, he read 300 pages of English-language books daily.

He eventually earned a master’s degree in English literature and wrote his Ph.D. thesis on Sri Aurobindo, a nationalist pioneer in India.

After teaching English for 16 years at the university level, he quit in 1996 and soon moved to a village in Gujarat State that is home to many Indigenous tribes. There, he set up the Adivasi Academy, which has a multilingual school, a health center and a library of over 60,000 books, including a section devoted to tribal archives.

Mr. Devy has long been active in social justice causes, and recently coordinated several peaceful protests against a new citizenship law that critics say is unconstitutional because it discriminates based on religion, chipping away at the state’s secular foundation.

In 2015, dozens of authors and poets castigated the Modi government over the killing of Malleshappa Madivalappa Kalburgi, a critic of idol worship who spoke out against deadly attacks by right-wing Hindu mobs against Muslims, and who was himself shot dead by gunmen.

When India’s prestigious National Academy of Letters failed to speak out against the killing, Mr. Devy returned its award — India’s highest literary honor — given to him in 1992 for his critically acclaimed book “After Amnesia.”

“They can kill me, too,” Mr. Devy said, adding, “I am ready to die, but I will not stop.”

For all his social activism, his life’s work remains India’s languages and history.

In his research, he found dozens of secret languages spoken by tribal communities as a way to keep their communications from prying ears, including researchers eager to decode the mystery.

He has discovered a form of Portuguese spoken in dozens of Indian villages in coastal areas. In the Himalayan state of Himachal Pradesh, there are 16 languages that, combined, have 200 words for snow, including one for “snow falling when the moon is up.”

Recording the rich tapestry of India’s languages, Mr. Devy is convinced, has a role to play in keeping India a multicultural state, as it has been for millennia.

So does telling a comprehensive history that emphasizes evidence over ideology.

“We will restore every bit of history that they are destroying,” he said. “It will take time, but we will win.”

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France24 - Monde

Tennis : Novak Djokovic remporte Wimbledon et son 21e titre du Grand Chelem

Publié le : 10/07/2022 - 18:11

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Novak Djokovic a dominé Nick Kyrgios, dimanche, 3 sets à 1 en finale de Wimbledon, pour remporter un septième titre sur le gazon londonien, le quatrième d'affilée. Son adversaire, qui disputait pour la première fois la finale d'un tournoi majeur, n'a pas réussi à renverser le Serbe malgré un bon début de match et le gain du premier set.

Novak Djokovic a remporté, dimanche 10 juillet, son septième titre à Wimbledon en battant en finale l'Australien Nick Kyrgios sur le score de 4-6, 6-3, 6-4, 7-6 (7/3), décrochant ainsi son 21e titre du Grand Chelem.

"Je n'ai plus les mots pour dire ce que ce tournoi et ce trophée représentent pour moi, a commenté Novak Djokovic après sa victoire. Il a toujours été le plus important dans mon cœur. C'est ce tournoi qui m'a donné envie de jouer, quand j'ai vu Pete Sampras le gagner. C'est alors que j'ai demandé à mes parents de m'acheter une raquette".

Le Serbe de 35 ans, vainqueur des quatre dernières éditions du Majeur sur gazon, revient ainsi à une longueur du record de 22 trophées du Grand Chelem détenu par Rafael Nadal. Il en a désormais un de plus que Roger Federer (20).

"C'est un peu un dieu, sans mentir", a souligné Kyrgios dans ses tout premiers mots, lui qui jouait à 27 ans sa première finale de Grand Chelem. De là à vouloir en jouer plus ? "Pas du tout ! a rétorqué le fantasque Australien. Je suis tellement épuisé. Moi, mon équipe, nous sommes tous épuisés. je suis très heureux de ce résultat et peut-être qu'un jour je reviendrai, mais ça je n'en sais rien".

L'insolence de Nick Kyrgios

Avec ce septième titre sur le gazon londonien, Djokovic égale son idole Pete Sampras et se retrouve à une longueur du record de Roger Federer chez les messieurs. Le record absolu est détenu chez les dames par Martina Navratilova qui a remporté le tournoi à 9 reprises.

Il égale aussi Sampras en détenant quatre titres consécutifs à Wimbledon. Seuls Björn Borg et Roger Federer en ont aligné cinq. Sans compter qu'il a aligné son 28e match victorieux consécutif à Wimbledon, seuls Pete Sampras (31), Roger Federer (40) et Björn Borg (41) ont fait mieux. Djokovic a en outre enregistré sa 86e victoire à Wimbledon où seul Roger Federer a été plus prolifique (105).

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Le match promettait d'être explosif, entre le solide Serbe, casquette à l'endroit, et le turbulent Australien, casquette à l'envers. Mais Nick Kyrgios a globalement observé toutes les règles, laissant parler son tennis. Et, d'entrée, c'est lui qui a parlé le plus fort ! L'Australien a fait le premier le break pour mener 3-2 et a confirmé sur un service-volée sur seconde balle de service (4-2).

Dans le jeu suivant, il a tenté et réussi des coups improbables comme un tweener face au court ou une gifle de coup droit, mais Djokovic veillait et a puni à chaque fois l'insolent. Les perturbations purement artistiques ne fonctionnant pas, l'Australien a abandonné les fioritures et s'est appliqué dans son jeu déjà suffisamment créatif.

Avec son très gros service (29 aces, 61 coups gagnants au total), il a conservé l'avantage sans avoir concédé la moindre balle de break et a remporté le set sur un ace.

Djokovic plus mobile

Mais si Kyrgios s'appuie sur un gros service, celui de Djokovic est tout aussi dévastateur (15 aces et 82 % de réussite sur les points joués après sa première balle). Et comme il est meilleur retourneur que l'Australien et qu'il se déplace mieux, il a petit à petit pris le contrôle du match.

Après quelques points qui ont provoqué dans le public des ovations à fendre les murs du vénérable Centre Court qui célèbre son centenaire, Djokovic a égalisé à un set partout.

La nervosité a alors commencé à se faire sentir chez Kyrgios alors que son adversaire mettait sa main sur la rencontre. Des échanges verbaux avec son clan, avec l'arbitre qui lui a donné un avertissement, Kyrgios a évité le dérapage incontrôlé mais a perdu le troisième set. Trop dépendant de son service et rarement menaçant sur celui de Djokovic, Kyrgios a réussi à atteindre le tie break du quatrième set. Son adversaire ne lui a cependant laissé aucun espoir, gagnant le tie break 7 points à 3..

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Wimbledon : Novak Djokovic en finale pour viser un 21e titre du Grand Chelem

Tennis : la Kazakhe Elena Rybakina remporte son premier titre majeur à Wimbledon

Tennis

Wimbledon : Félix Auger-Aliassime, un espoir prêt à tutoyer les sommets

New York Times - World

From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll

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Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.

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By Sui-Lee Wee

QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.

She poked a finger through a hole in it.

“This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”

Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.

What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.

Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.

Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.

Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties. The International Criminal Court said last year that it would open an investigation, but the Duterte administration said it would block investigators from entering the country.

In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.

In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.

She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.

“That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”

“They hate me,” she said, chuckling.

Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”

Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.

But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.

In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”

“She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”

Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”

It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.

“Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”

Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.

She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”

Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”

Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.

“When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”

Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”

She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.

Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”

Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.

What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”

Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)

“You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”

In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”

“In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”

After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.

Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.

“She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.

Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.

“When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”

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France24 - Monde

Compensation carbone : le piège ?

Publié le : 08/07/2022 - 13:37

Valérie DEKIMPE Marina BERTSCH Suivre Julia GUGGENHEIM

Alors que la crise climatique s'aggrave, les pays comme les entreprises se précipitent sur la compensation carbone. Planter des arbres à grande échelle leur permet de déduire le CO2 capté par ces forêts de leurs bilans carbones. L’idée est simple : une tonne de carbone émise quelque part serait annulée par une tonne absorbée ailleurs. Vrai ou fausse bonne idée ? Planter des arbres sera-t-il suffisant si nous ne réduisons pas nos émissions par ailleurs ? "Élément Terre" a enquêté.

Le Label Bas Carbone pour compenser ses émissions dans les forêts françaises

Dans le Périgord, Jérome Chanel du syndicat forestier Alliance est convaincu des services que peut rendre la forêt aux hommes : "Les forêts sont des usines extraordinaires qui transforment le dioxyde de carbone en bois." Ici, il gère des reboisements un peu particuliers, financés par des entreprises et des collectivités. Grâce au Label Bas Carbone qui donne un cadre à ces pratiques en France, les entreprises peuvent compenser leurs émissions en subventionnant les forêts françaises. "On a d’abord étudié la qualité du sol en fonction du climat que l’on rencontre sur ce territoire, et on a fait le choix d’un certain nombre d'essences", détaille Jérôme. La parcelle dont il s’occupe ce jour-là fait 8 hectares et permettra de compenser environ 1 300 tonnes de CO2 émis, ce qui correspond environ à 9 millions de kilomètres de voiture.  

Compensation carbone, l’arbre qui cache la forêt ?

Les arbres seraient donc la solution miracle à notre problème climatique ? Premier puits de carbone terrestre, en France, ils séquestrent 20 % de nos émissions. Un bon début peut-être, mais pas suffisant. Actuellement, nous rejetons tellement de gaz à effet de serre que la végétation ne peut tout simplement pas suivre. Si la planète était entièrement recouverte d’arbres, les forêts n’absorberaient que 40 à 100 gigatonnes de CO2, alors que nous émettons 10 gigatonnes en une seule année !

Compenser ne veut pas dire réduire

Pour certaines ONG de défense de l’environnement, la compensation carbone, c’est tout simplement du greenwashing. Myrtho Tilianaki, chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire, a étudié les stratégies de neutralité carbone de trois grandes entreprises : Nespresso, Total Énergies et Air France. Et force est de constater qu’elles n’ont quasiment pas mis en place de mesures significatives de réduction d’émissions. 

Elles misent tout sur la compensation et donc la compensation carbone devient un véritable levier d’inaction climatique.

Plus qu'inefficace, la compensation carbone, surtout quand elle est faite à l’autre bout du monde, peut aussi être dangereuse. "On a eu des cas par le passé de projets de compensation carbone qui ont conduit à des intimidations, des expulsions, des phénomènes d'accaparement de terre", précise Myrtho Tilianaki. 

Avec Cœur de Forêt, la qualité plutôt que la quantité

Pour Antony Cheval de l’association Cœur de Forêt, le mieux à faire pour la planète, c'est d’entretenir les forêts. L’objectif de l’action sur le territoire français, c'est d’accompagner les propriétaires dans la compréhension de leur parcelle forestière et leur apporter tous les éléments de connaissance pour qu'ils puissent gérer durablement leurs forêts. Réfléchir aux meilleures essences adaptées aux territoires, choisir des espèces variées : autant de techniques qui permettent d’entretenir une forêt pour qu’elle résiste aux sécheresses et aux maladies qui se multiplient avec le dérèglement climatique. Antony Cheval en est convaincu : c’est la diversité qui va vraiment nous sauver et qui va sauver les forêts face au réchauffement climatique. 

Le sol, la moitié cachée de l’écosystème

Les arbres ont bel et bien un rôle à jouer dans la réduction du CO2 sur notre planète, mais les scientifiques de l’Inrae s'intéressent aussi à leur petit frère : le sol. Laurent Augusto, qui dirige un projet de recherche dans la forêt expérimentale de Cestas en Gironde, l’affirme : il y a autant de CO2 captés dans les arbres que dans les sols qui les soutiennent. Le processus est simple, au cours de leur croissance, les arbres vont faire tomber des feuilles mortes. Celles-ci contiennent du carbone qui va alimenter le sol. Le CO2 s’y retrouve alors piégé. 

L’objectif pour Laurent et son équipe est de comprendre quelles espèces facilitent le stockage de carbone dans le sol. "On a déjà des résultats préliminaires intéressants", explique-t-il. "Les résineux, comme le sapin, l'épicéa ou le pin, stockent un peu plus de carbone dans les sols que les feuillus. Du côté des feuillus, c’est du carbone qui va rester dans les sols plus longtemps donc c’est intéressant aussi". 

Laurent en est persuadé : si ces recherches pourraient permettre de stocker une grande partie du carbone généré par l’Homme dans les sols, il faut changer nos modes de vie pour réduire nos émissions. "Le CO2 qui n’est pas émis n’aura pas besoin d’être piégé", conclut-il.

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Environnement : les forêts françaises gagnent du terrain

Accord à Bruxelles sur la neutralité carbone d'ici 2050, sans la Pologne

Ici l'Europe

Taxe carbone : l'Europe arrête-t-elle les pollueurs à la frontière ?

L'Humanité

Un mensonge

Billet

Maurice Ulrich

« Pourquoi syndicats et patronat tardent à revaloriser les retraites complémentaires. » Dans un récent numéro, les Échos l’expliquent. Alors qu’il est question d’une revalorisation de 4 % des pensions de base, rien ne bouge pour l’Agirc-Arrco. Le Medef, à ce stade, refuse d’entendre parler de revalorisation anticipée avant les discussions prévues en novembre. La CFDT ne voudrait pas « brûler ses cartouches dans une négociation compliquée pour un gain limité ». Alors il est vrai, nous dit-on, que FO regrette que la CFDT et la CFTC n’aient pas voulu précisément pousser dans ce sens. Et la CGT ? On ne sait pas. C’est ballot, car en plus de préciser que les réserves des deux complémentaires atteignaient 69 milliards d’euros, elle écrivait déjà, en mars : « Il est indispensable de procéder à un rattrapage des pensions (…) Il faut aussi les revaloriser. La CGT a demandé l’ouverture d’une nouvelle négociation réunissant organisations syndicales et patronales. Il est impossible d’attendre alors que l’inflation atteint près de 4 %…  » L’omission des Échos s’appelle un mensonge.

les echosagirc-arrcofinancement des retraitessyndicats
France24 - Monde

Météo : le réchauffement climatique et la mécanique de l'extrême

Publié le : 07/07/2022 - 19:19

Cyrielle CABOT

Des pluies diluviennes au Japon, une vague de chaleur record en Italie, un nouvel épisode de sécheresse dans l'ouest des États-Unis… Comme en 2021, le début de l'été dans l'hémisphère Nord est marqué par plusieurs événements météorologiques extrêmes. Et avec eux revient inlassablement la même question : dans quelle mesure le réchauffement climatique en est-il responsable ? 

Fin juin, le Japon a été confronté à une vague de chaleur inédite. Le mercure a grimpé jusqu'à 35 °C pendant plusieurs jours consécutifs à Tokyo, la capitale, et jusqu'à 40 °C à Isesaki, dans le centre du pays. Du jamais-vu à cette période de l'année. Après cette chaleur étouffante, ce sont désormais des pluies diluviennes qui s'abattent sur l'archipel. 

De l'autre côté du globe, quinze jours après la canicule qui a touché la France, l'état d'urgence a été décrété dans cinq régions du nord de l'Italie. Là aussi, le thermomètre s'affole et les records de température tombent les uns après les autres. Rome vit ainsi depuis plusieurs jours sous 38 °C. En Sicile, la commune de Floridia a déjà atteint la barre des 46 °C. Samedi 2 juillet, pour la première fois, les 10 °C ont été atteints au sommet du glacier de la Marmolada, dans les Alpes italiennes. Conséquences directes de cette canicule : une partie de ce glacier s'est détachée provoquant la mort d'au moins sept personnes. Le lendemain, un feu de forêt se déclarait dans une pinède au sud de Rome.

>> En images : sécheresses, incendies et fonte des glaciers frappent l'Italie

Le continent américain n'est pas non plus épargné. Cette année encore, l'ouest des États-Unis subit un épisode de sécheresse important, au point de faire craindre l'arrêt prochain du barrage Hoover, qui produit de l'électricité pour des centaines de milliers de foyers américains. 

"Des phénomènes interconnectés" intensifiés par le réchauffement climatique

Comment expliquer, d'abord, que ces événements se produisent quasi au même moment, à plusieurs endroits du globe ? "Ce n'est absolument pas une coïncidence", répond Pascal Yiou, climatologue, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement. "Les phénomènes météorologiques sont interconnectés : un cyclone ou une vague de chaleur aux États-Unis aura une répercussion sur l'ensemble de la planète, et donc sur la mousson en Inde, par exemple."

Si la concomitance de ces événements s'explique donc facilement, se pose aussi la question de leur intensité. Et là, Pascal Yiou pointe du doigt un coupable : le réchauffement climatique. "Il vient dérégler toute la dynamique atmosphérique !", résume-t-il. "En augmentant la température aux pôles, il perturbe l'énergie des vents et, donc, l'alternance des cyclones et des anticyclones." 

En bref, le réchauffement climatique favorise, par exemple, les conflits de masse d'air entre le sol et l'altitude. Cela peut provoquer, par exemple, le phénomène de "goutte froide", lorsqu'une bulle d'air froid entre en collision avec des températures plus clémentes au sol, provoquant des précipitations très fortes et des orages. L'inverse une "goutte chaude" peut créer une canicule. Et ensuite, c'est l'effet domino, une canicule peut intensifier un épisode de sécheresse, provoquant des feux de forêt ou des fortes pluies provoquer des inondations et des glissements de terrain.

Face à ce constat, les climatologues comme Pascal Yiou ne cessent de tirer la sonnette d'alarme. Les canicules, inondations et autres événements extrêmes vont augmenter de manière "sans précédent" en matière d'ampleur, de fréquence, d'époque de l'année où elles frapperont et de zones touchées, alertaient ainsi les experts climat de l'ONU en août dans le rapport du Giec. "Ce début d'été, comme l'an dernier, montre que tout cela est déjà une réalité", termine Pascal Yiou.

Une science de l'attribution

Si l'impact du réchauffement sur la météo mondiale n'est plus à prouver, les scientifiques ont longtemps rechigné à relier un événement individuel au changement climatique. Mais depuis 2015, un groupe international de scientifiques, le World Weather Attribution (WAA), a développé une méthode pour déterminer dans quelle mesure la survenue et l'intensité d'un événement sont liées à la crise climatique. C'est ce qu'on appelle la science de l'attribution.

"Les phénomènes météorologiques ont toujours des causes multiples", explique Robert Vautard, météorologue et climatologue à l'Institut Pierre-Simon Laplace, qui œuvre au sein du WAA. "Mais aujourd'hui, on sait que le réchauffement climatique peut modifier la probabilité de certains événements. L'objectif est de déterminer l'ampleur." 

La méthode est toujours la même : "Grâce à des modèles numériques, on compare une planète A, celle dans laquelle nous vivons, et une planète B, qui serait épargnée de toute activité humaine", explique le chercheur. "On fait des milliers de simulations et on compte combien de fois un événement se serait produit dans les deux cas, et à quelle intensité." 

Les membres du WAA ont ainsi montré que la canicule qui a touché l'Inde et le Pakistan en mars et en avril avait eu trente fois plus de chance de se produire à cause du dérèglement climatique. Pour ce qui est de la vague de chaleur qui a touché le Canada en juin 2021, la probabilité a augmenté de 150. "Concrètement, ce que l'on montre, c'est que cet événement aurait pu se produire sans changement climatique, mais avec une bien moindre probabilité."

Une part humaine encore difficile à mesurer

À l'inverse, les analyses montrent parfois qu'un événement n'est pas lié au réchauffement climatique. C'est le cas, par exemple, des tempêtes hivernales Eleanor et Friederike, qui ont frappé l'Europe en janvier 2018.

Le groupe de chercheurs prend aussi en compte des critères économiques et sociaux. Il a ainsi tranché que le changement climatique n'était pas le principal facteur de la famine à Madagascar, contrairement aux affirmations de l'ONU. Les principaux responsables seraient la pauvreté, les conditions météorologiques naturelles et les mauvaises infrastructures. 

"Aujourd'hui, l'influence du changement climatique sur les vagues de chaleur ou de froid ne fait plus de doute", résume Robert Vautard. "Pour certains phénomènes, il reste en revanche difficile d'établir un lien clair avec le réchauffement climatique. C'est le cas pour les cyclones ou les tornades."

"De même, si on parle des inondations par exemple, il faut bien faire la part des choses. Car outre les précipitations, se pose aussi la question de la gestion humaine des cours d'eau. Même chose pour les incendies : le départ de feu est souvent dû à un geste humain", poursuit-il. "Cette part humaine est forcément difficile à mesurer."

"Finalement, tout l'enjeu de la science de l'attribution, c'est que cela permette de prendre conscience de la façon dont le réchauffement climatique se manifeste au quotidien", termine Robert Vautard. "Les phénomènes météorologiques extrêmes vont désormais être la norme. La seule façon d'éviter que la situation n'empire, c'est de lutter au maximum contre le réchauffement climatique." Prochainement, le WAA rendra tranchera sur le rôle du réchauffement climatique sur la vague de chaleur au Japon.

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Face à la sécheresse, l'Italie décrète l'état d'urgence dans cinq régions du Nord

Alpes italiennes : plusieurs morts après l'effondrement d'un glacier en surchauffe

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Un nouvel épisode de sécheresse dans l'Ouest américain menace le barrage Hoover

France24 - Monde

Discours de politique générale d’Elisabeth Borne : "elle va faire un travail de dentelière"

Publié le : 07/07/2022 - 16:17

Audrey RACINE

Applaudie, malmenée, Elisabeth Borne, figure de proue du gouvernement ne s’est pas laissée déstabiliser par ses opposants. Sera-t-elle capable de louvoyer pour faire passer la réforme des retraites, principale pierre d’achoppement ? Le compromis sera-t-il un moyen pour arriver à ses fins ? Jean Petaux, politologue, invité de France 24 nous livre son analyse et affirme : "la Première ministre n’entend rien céder" et constate : "elle s’en est plutôt bien sortie". "Elisabeth Borne peut surprendre les pronostiqueurs".

L'Humanité

Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?

Actu

Ces dernières années, la recherche a revu sa copie sur ceux que l’on appelait autrefois les « surdoués ». Représentant 2 % de la population, les personnes reconnues « HPI » ont un fonctionnement encore mal compris par leur environnement social.

Noé Blouin

On parle de zèbres, de hauts potentiels intellectuels (HPI), d’enfants précoces, etc. Des notions en vogue qui pullulent jusqu’à l’overdose. Au premier abord, le terme semble pompeux, convoquant le champ lexical du surdoué et le baromètre suprême de l’excellence des génies : Einstein, Hawking… Ce fantasme est pourtant souvent loin de la réalité des personnes reconnues HPI. Être HPI n’est pas une pathologie ni un don du ciel : c’est une caractéristique. Avoir un enfant reconnu comme tel ne signifie pas forcément qu’il aura une scolarité, une vie sociale et professionnelle loin de tout tracas.

Mettre des mots sur leur vécu

De nombreux HPI sont des hauts potentiels dits hétérogènes. Outils clés pour les psychologues, les bilans Wisc-V de Wechsler basent leurs résultats sur plusieurs facettes de l’intelligence : la compréhension, la vitesse de traitement, le raisonnement et la mémoire de travail. Chacune de ces catégories bénéficie d’un nombre de points, attribués suivant le résultat obtenu par le patient à l’issue des exercices. Leur total forme ensuite la note du quotient intellectuel, mais l’important n’est pas vraiment là.

Parentalité Chaque semaine, des conseils pour mieux vivre en famille.

Il arrive que le sujet reconnu à haut potentiel ait d’excellents résultats dans une catégorie, tout en étant moyen dans une autre. Cela créé une dissension, des troubles dans sa manière de fonctionner qui peuvent déboucher sur de l’anxiété, un décalage avec son environnement social, un manque d’intérêt ou un repli sur soi. Le tout s’accompagne très souvent d’une hypersensibilité. L’intérêt d’effectuer ces tests, notamment pour l’enfant mais aussi pour l’adulte, est de comprendre leur fonctionnement interne et de mettre des mots sur leur vécu et leur façon de ressentir le monde. Pour certains, cela peut avoir un effet libérateur.

Chez les personnes à haut potentiel, on observe le phénomène de pensée en arborescence. Cette dernière, contrairement à la pensée linéaire – la plus commune –, fait naître d’une idée plusieurs autres, et ce, simultanément. D’un point de vue social, l’enfant peut donc avoir du mal à être compris de l’extérieur car son raisonnement est différent de celui de ses camarades. Il est donc important de mettre des mots dessus afin qu’il comprenne que ce qui se passe dans son cerveau peut parfois être incompris de l’autre.

Reconnu par l’éducation nationale

L’enjeu est aussi de ne pas « hiérarchiser » son enfant par rapport à ses pairs. Il a certes un cerveau qui va vite sur certains points, mais, et cela se vérifie plus tard, c’est son potentiel intellectuel qui est élevé, pas ses réalisations. Lui faire sentir, involontairement ou non, qu’il est inférieur ou supérieur aux autres ne fera que le handicaper dans ses rapports sociaux.

Chez les enfants dits précoces , on trouve aussi un besoin exhaustif d’informations sur un sujet. L’inverse est aussi valable. Une question qui l’intéresse peu le fatiguera rapidement. Ce point est surtout valable dans le milieu scolaire. En France, l’éducation nationale a reconnu la notion d’enfant intellectuellement précoce (EIP). Pour les détecter, le gouvernement préconise de faire tester les élèves qui manifestent un mal-être à l’école, ceux qui ont des troubles de l’apprentissage ou des comportements repérés par l’enseignant. Les parents peuvent également en faire la demande.

Contrairement aux idées reçues, un enfant diagnostiqué EIP peut très bien être en échec scolaire. Sa manière de fonctionner peut lui apporter plusieurs troubles de l’apprentissage, les fameux « dys » (dyslexie, dyscalculie, dysphasie…), d’où l’importance d’effectuer tôt un diagnostic. Que ce soit en classe ou à la maison, verbaliser sa particularité ou encore adapter son discours sont le meilleur accompagnement d’un jeune HPI, dont le haut potentiel intellectuel s’accompagne souvent d’un profond besoin d’empathie.

« Ils ont besoin d’être rassurés »

3 questions à... Frédérique Cluzeau, présidente de l’Anpeip (1)

Pourquoi et quand faire passer un bilan à son enfant ?

Dans l’absolu, lorsque tout se passe bien, on se fiche qu’un enfant soit ou non à haut potentiel. Un enfant à haut potentiel ne se résume pas à un chiffre. L’identification est importante si l’enfant rencontre des difficultés d’ordre social, relationnel, comportemental ou d’apprentissage... Il devient alors intéressant de passer un bilan de type Wisc ou WPPSI, en fonction de l’âge de l’enfant. Plus on entreprend cette recherche tôt, plus on pourra mettre en place les accompagnements qui conviennent et apaiser les difficultés.

Quels conseils donneriez-vous à des parents dont l’enfant est reconnu à haut potentiel ?

Chacun a des besoins spécifiques et les manifeste différemment. Si l’on prend la question schématiquement, ce sont des enfants qui ont besoin d’un cadre, car ils peuvent être amenés à s’angoisser facilement. Ils ont donc besoin d’être rassurés. Il faut répondre à leur demande car leur besoin de sens est encore plus exacerbé. Leur répondre : « C’est comme ça ! » ne marche pas. Les parents doivent s’assurer que leur investissement à l’école ne faiblit pas. Si l’enfant a des facilités dans les petites classes, il n’aura pas besoin de faire l’effort de travailler, d’apprendre à apprendre. Ce qui est préjudiciable pour la suite. Il convient donc de lui trouver des activités extrascolaires, comme la musique ou le sport, qui lui inculqueront l’effort de l’apprentissage.

Comment l’enfant perçoit-il le fait d’être à haut potentiel ? Y a-t-il des risques ?

J’ai pu constater que, avant de passer un bilan, l’enfant se sentait en décalage par rapport aux autres. Par le biais du haut potentiel, on lui explique pourquoi ce décalage existe. Cela fait enfin sens pour lui et il s’accepte mieux. C’est souvent un soulagement. Tout dépend de comment les parents le vivent aussi. S’ils considèrent leur enfant comme un « petit génie », ce dernier va vite s’engouffrer dans cette spirale. Les enfants qui jouent des épaules et pensent qu’ils sont les meilleurs sont extrêmement rares. C’est même souvent l’inverse. Les familles sont plutôt réticentes, s’excusent presque de penser que leur enfant est à haut potentiel. Dans la société, le haut potentiel est bêtement associé à du plus. Or ce n’est pas vrai. J’ai en mémoire un jeune adolescent identifié à haut potentiel à l’âge de 11 ans et qui, dans l’ascenseur après le bilan, a dit à sa mère : « En fait, je n’étais pas fou. » Ce sont des mots très forts. Le bilan aide à savoir qui l’on est pour se construire correctement et devenir un acteur de la société. Le but est là.

Famille
France24 - Monde

L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises

proposé et financé par

Publié le : 07/07/2022 - 13:45

Banque mondiale Banque mondiale

Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 32 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 9 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.

Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.

Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.

La flambée des prix

L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.

« Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.

Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.

S'attaquer aux causes profondes

La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.

Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.

Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner près de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique. Ceci devrait promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques agricoles au niveau régional.

La Grande muraille verte

Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.

La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions intelligentes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.

Des résultats tangibles

« Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.

En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.

« Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.

Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.

Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 2,6 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 ​​000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.

Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.

Un avenir vert

À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.

« Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.

Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa

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L'Humanité

VIDÉO. Quelle taxation pour les bénéfices exceptionnels des entreprises ?

Emission

L'explosion du prix des matières premières due à la guerre en Ukraine, mais également  la spéculation, ont entraîné des profits exceptionnels, notamment pour les entreprises de l'énergie. L'Union européenne va-t-elle taxer ces profiteurs de guerre pour aider les ménages à faibles revenus qui souffrent de la hausse des prix de l'énergie et de l'augmentation du coût de la vie ?

Jean-Jacques Régibier

Le point avec les députés européens Manon Aubry ( La Gauche ), et Claude Gruffat ( Les Verts-ALE ) qui expliquent également pourquoi le bilan de la présidence française de l'Union européenne est aussi mauvais.

Un débat animé par Jean-Jacques Régibier, journaliste.

France24 - Monde

Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

proposé et financé par

Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

Banque Africaine de Développement

L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

  • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
  • L’élévation du niveau de la mer est une menace, particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.
  • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
  • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
  • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

  • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
  • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
  • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
  • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
  • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

Justice climatique

Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

BAD, un rôle pionner

La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

Le Ghana s’enflamme pour le solaire

En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

Rien que de l’eau…

D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

Les chaussures qui jamais ne s’usent

La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

 

    Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque Africaine de Développement : afdb.org/fr

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    France24 - Monde

    Vendre dans le nouveau monde du travail

    proposé et financé par

    Publié le : 23/05/2022 - 10:52

    Business Reporter

    Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.

    La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.

    Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.

    Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.

    Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.

    La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.

    Sécurisation des comptes avec le multithreading

    Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».

    Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.

    Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.

    Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.

    Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.

    Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.

    L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société

    Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.

    Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.

    C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.

    Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.

    Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.

    S’adapter au « great reshuffle »

    Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.

    « Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »

    Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.

    En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici

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    L'Humanité

    VIDÉO. Dématérialisation. Des travailleurs étrangers manifestent afin d'accéder aux préfectures

    Reportage

    À l'appel de la CGT, quelques 200 travailleurs étrangers et leurs soutiens étaient rassemblés mercredi après-midi devant une antenne du ministère de l'Intérieur à Paris pour dénoncer "l'inaccessibilité aux préfectures" qui plonge certains d'entre eux dans la clandestinité et la précarité.

    Franck Cartelet

    "On souhaite un choc de simplification pour que la régularisation et le renouvellement des titres de séjour se fasse sur une simple preuve de travail et non pas à la discrétion de l'employeur", a expliqué Marilyne Poulain, responsable de la section immigration de la CGT, qui a appelé à cette manifestation devant la Direction générale des étrangers en France (DGEF) du ministère.

    Les difficultés d'accès aux préfectures pour les étrangers font l'objet d'innombrables manifestations et recours en justice depuis que l'administration a fait basculer ces démarches vers le tout numérique.

    Le syndicat rappelle que des pans entiers de l’économie ne fonctionneraient pas sans la force de travail des travailleurs étrangers.

    Dématérialisation des procédures

    "C'est une réforme qui s'inscrit dans une volonté de dématérialiser toutes les procédures avec un impact négatif sur le service public" s'insurge Gérard Delahaye, secrétaire général de CGT de la Préfecture de Police de Paris.

    Début juin, le Conseil d'Etat a tranché la question et exigé du gouvernement qu'il prévoie une solution de "substitution" à ces démarches en ligne, retoquant les textes qui imposaient un recours exclusif au télé-service.

    "On a une problématique d'inaccessibilité aux préfectures et une complexification du renouvellement qui fait qu'on a des gens en situation régulière depuis dix ans qui peuvent se retrouver sans titre", a poursuivi Marilyne Poulain, avant d'être reçue à la DGEF avec une délégation de la CGT.

    "au bon vouloir de l'employeur"

    Pour le syndicat, un récent décret sur l'immigration de travail a généré de surcroît une "dépendance absolue au bon vouloir de l'employeur" qui place les travailleurs étrangers "à leur merci".

    Ibrahima Tall, porte-parole CGT des travailleurs sans-papiers a été reçu au ministère. " Tous les étrangers ne maitrisent pas l'outil informatique et les travailleurs n'arrivent pas à renouveller leurs titres de séjour et perdent leur travail". "La dématérialisation a créé l'injustice face au service public" conclue le syndicaliste.

    Ainsi, Mamedy Touré, un Malien de 37 ans venu manifester mercredi, assure avoir perdu son emploi dans le secteur de "l'étanchéité" car il n'arrive pas à obtenir de rendez-vous en vue d'une régularisation à laquelle il pourrait prétendre dans le cadre de la circulaire dite Valls.

    "Je travaillais depuis septembre 2021. Mon patron m'a dit que j'aurais un CDI dès que je lui ramènerai un récépissé de la préfecture. Donc je cours derrière les rendez-vous mais impossible" dans son département des Yvelines, assure-t-il, expliquant avoir travaillé pendant plus d'un an avec les papiers d'un tiers.

    L'Humanité

    Macron a-t-il le monopole de la République ?

    Emission

    Le parti présidentiel veut exclure la gauche du champ républicain afin d’en évacuer la dimension sociale. Un jeu dangereux alors que le chef de l’État s’est attaqué au barrage républicain contre l’extrême droite. Pour sa dernière chronique de la saison, Cyprien décrypte pour vous cette actualité politique qui crée de la confusion et brouille les repères. Retrouvez votre chroniqueur à la rentrée pour des surprises et un tout nouveau format.

    Chaque semaine, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies, qui ne sont pas toujours exprimées lisiblement... Six minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration, un évènement politique.

    L'Humanité

    « Touche pas à l'audiovisuel public » : très forte mobilisation contre la suppression de la redevance audiovisuelle

    Reportage

    Les salariés de l’audiovisuel public sont en grève ce mardi 28 juin, perturbant pour la journée les antennes radio et les chaînes de télévision, dans un élan de forte mobilisation contre la suppression de la redevance audiovisuelle souhaitée par l’exécutif. L’Humanité était aux côtés des manifestants dans le cortège parisien, qui craignent pour leur avenir et l’indépendance de leur modèle. 

    L’inquiétude est forte chez les salariés de l’audiovisuel public, qui manifestaient ce mardi 28 juin dans plusieurs villes de France, dont Paris. Pour preuve, des taux de grévistes significatifs: les trois quarts des journalistes de Radio France du mardi en grève d’après le SNJ, 45% de grévistes au sein du réseau France 3 d’après des sources internes à France Télévisions… « Du jamais vu » rapporte l’AFP.

    Plus de 3 milliards d'euros à remplacer

    Sur les pancartes du rassemblement parisien, on retrouve des « Touche pas aux médias publics », tandis que d’autres dépeignent le président de la République en « redevance Killer ». Tous redoutent la suppression de la redevance audiovisuelle annoncée par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, qui amputerait ce service public de plus de 3 milliards d’euros de ressources.

    Une somme que l’État promet de compenser, mais comment ? « Est-ce à euro constant ? Combien de temps cela va-t-il durer ? Que se passera-t-il si les politiques changent d’avis ? Tout cela nous inquiète beaucoup », questionne la journaliste Cécile Descubes, montée sur Paris pour protester contre cette mise en péril de la stabilité et de la pérennité du financement de l’audiovisuel public. Dans son antenne à France 3 Limousin, presque toute l’équipe s’est mise en grève pour s’opposer à la suppression de la taxe portée par l’exécutif assure la journaliste, également déléguée syndicale SNJ. 

    « Tout ça n’est qu’un marché de dupes », accuse Jean-Hervé Guilcher, secrétaire du CSE du réseau régional de France 3. Présentée par le candidat Macron comme une façon de redistribuer aux Français du pouvoir d’achat, « la redevance va passer dans le budget de l’État, et donc, dans les impôts des Français. Ce qui revient à prendre dans la poche de gauche ce que l’on a rendu dans la poche de droite», raille-t-il.

    Quant aux promesses de compensation par l’Etat, il les chasse avec un mauvais souvenir en tête : « Nous avons déjà fait l’expérience de la suppression de la publicité après 20h sous Sarkozy, où l’on nous avait assuré qu’on compenserait à l’euro près les 450 millions d’euros annuels de manque à gagner », souligne-t-il. « Or, ces 450 millions d’euros n’ont jamais été compensés. La première année, le compte n’y était pas, puis en quelques années, la compensation a tout simplement disparu », avertit Jean-Hervé Guilcher, qui craint que le même schéma se reproduise, et s’interroge sur le poids que pèsera le secteur dans les arbitrages budgétaires d’Etat. « Face à des postes tels que la santé, l’enseignement, ou encore la justice, quelle place restera-t-il pour l’audiovisuel dans un contexte d’économies drastiques sans cesse demandées par l’Etat ? ». 

    L'information en danger 

    La suppression de cette redevance entraîne d’autant plus d’appréhensions qu’elle vient frapper un secteur déjà structurellement fragilisé, faisant craindre de lourdes répercussions sur la qualité et l’indépendance de l’information. « En 10 ans, France Télévision a supprimé à peu près 15% de ses effectifs, soit environ 1 500 salariés. Dans ces conditions dégradées, on peine déjà à mener à bien notre mission de service public », déplore Jean-Hervé Guilcher.

    En région, Cécile Descubes redoute de ne plus pouvoir produire « le travail que les citoyens attendent des journalistes locaux». « S’il n’y a plus de redevance, plus d’argent, on ne pourra plus travailler sur la proximité comme nous le faisons actuellement », explique-t-elle, relayant l’un des slogans de la manifestation, «écran noir sur les territoires ».

    Sandrine Gadet, journaliste à France 3 Pays de la Loire voit quant à elle dans la suppression de la redevance la fin de l’indépendance de l’information, et par extension le risque de « la fin des enquêtes sur les lobbys, sur les grands groupes, et sur les tripatouillages bancaires ». Une crainte partagée par les syndicats CGT, CFDT, FO et SNJ dans un communiqué commun: « la redevance est à ce jour le seul mode de financement pérenne garantissant l’indépendance de l’audiovisuel public ». 

    Face à toutes ces problématiques, les manifestants et grévistes comptent bien « secouer » les députés qui officialisent ce 28 juin leur prise de fonction, de sorte à ce qu'ils « s'emparent du sujet », enjoint Jean-Hervé Guilcher, car, « dans les pays où l’audiovisuel public est faible, la démocratie est en mauvaise santé ».  

    L'Humanité

    Macron va-t-il faire du RN un parti comme les autres ?

    Emission

    Emmanuel Macron, dans son allocution du 22 juin, s’est déclaré prêt à travailler avec « toutes les forces politiques de l’Assemblée », y compris le RN. Le président de la République va-t-il franchir le cap et faire du RN un parti comme les autres, alors qu'il y a 20 ans, les politiques refusaient de débattre avec l'extrême droite ? Notre journaliste politique Cyprien Caddeo décrypte pour vous cette situation inédite, signe d’une profonde crise démocratique.

    Chaque semaine, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies, qui ne sont pas toujours exprimées lisiblement... Quatre minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.

    L'Humanité

    La loi pouvoir d’achat fait la misère aux salaires

    Actu

    Dans sa loi présentée jeudi, Élisabeth Borne réussit l’exploit de ne rien proposer pour augmenter les rémunérations. Il suffirait pourtant de pas grand-chose, estiment la Nupes comme les syndicats.

    Stéphane Guérard

    Ils sont les marathoniens des négociations salariales. Depuis février et mardi prochain encore, les salariés de l’énergie enchaînent les journées de mobilisation à l’appel de la CGT pour que leur salaire national de base reprenne les 15 % perdus en dix ans sur l’inflation. Avant eux, les travailleurs des plateformes aéroportuaires de Roissy et Orly, ceux des services à la personne, de l’aéronautique, de la SNCF, de l’agroalimentaire se sont battus ces derniers jours contre des salaires dévalués. Dans la voiture qui le menait, jeudi après-midi? au ministère du Travail pour une première rencontre des « partenaires sociaux » avec le ministre Olivier Dussopt, Boris Plazzi, secrétaire confédéral CGT, faisait les comptes : « Depuis le printemps 2021, le nombre de conflits salariaux n’a jamais diminué. Les travailleurs voient bien qu’en se mobilisant, ils parviennent à obtenir des augmentations. Il n’y a finalement plus qu’au gouvernement que ça bloque. »

    De fait, Élisabeth Borne n’a pas pipé mot sur les salaires dans son discours de politique générale, mercredi. Même impasse jeudi, à l’heure de la présentation au Conseil des ministres du projet de loi sur le pouvoir d’achat, mis à part le rappel du rattrapage partiel du gel du point d’indice des fonctionnaires (+ 3,5 % au 1er juillet, pour un coût de 7,5 milliards d’euros). « J’invite les entreprises qui le peuvent financièrement à augmenter les salaires ou à mobiliser ces primes de pouvoir d’achat », s’est contentée d’appeler la première ministre sur TF1, qui renvoie vers des dispositifs défiscalisés favorables aux employeurs : prime Pepa/Macron jusqu’à 6 000 euros en une fois et sur un an ; intéressement ouvert aux PME de moins de 50 salariés.

    « Ça fait cinq ans qu’ils (les gouvernements) demandent aux entreprises privées : “Il faudrait faire des efforts”, “Faites quelque chose”, etc. », a réagi Fabien Roussel sur France Info, soulignant qu’il y a « 120 filières professionnelles, 120 branches sur 170 dont le salaire minimum est inférieur au Smic. Les salariés sont obligés de se mettre en grève pour obtenir quelques augmentations dérisoires ». Pour le député PCF, seule « une conférence sociale des salaires (peut) mettre à l’ordre du jour une augmentation générale des salaires ». Partageant la même exaspération, François Ruffin (FI) complète la proposition : « Ce n’est pas des bons d’achat ou des primes qu’il faut aux Français. Je suis favorable à une indexation des salaires sur l’inflation. Quand l’inflation est de 5 %, le Smic et le reste des salaires doivent monter de 5 %. »

    Chez les syndicats aussi, qui se réuniront tous lundi (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires et organisations de jeunesse) sur le thème du pouvoir d’achat, l’idée gagne du terrain d’instaurer des mécanismes contraignants afin de voir les salaires suivre le coût de la vie. Question d’expérience. Selon le cabinet People Base CBM, les directions d’entreprise ont délaissé la politique d’augmentation générale (37 % favorables en 2017 ; 31 % en 2019), lors des négociations annuelles d’entreprise, pour se concentrer sur les revalorisations individuelles, censées prendre mieux en compte le « mérite ». Si l’augmentation des prix est en train de changer un peu ces mœurs managériales, le compte n’y est pas. En 2020, seuls 54,9 % des salariés ont profité d’une telle impulsion collective, souvent obtenue par la mobilisation et l’instauration d’un rapport de forces.

    « Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée »

    Les négociations dans les branches professionnelles devraient fournir un autre levier d’intervention aux syndicats. Élisabeth Borne les renvoie d’ailleurs vers ce niveau. Sa loi pouvoir d’achat prévoit qu’un secteur pris en flagrant délit de ne pas signer suffisamment d’accords ou d’avenants pourrait être fusionné avec un autre que l’on imagine mieux-disant. De prime abord, c’est intéressant. Selon un décompte de la CFDT, seuls 20 % des syndicats patronaux de branche ont, en effet, signé un accord récent prévoyant une clause de revoyure en cas de poursuite de l’envolée des prix. « Cette obligation de fusion n’est pas vraiment une contrainte. Entre le moment où on attaquerait ce rapprochement et celui où il entrerait en vigueur, il se passerait des mois. Les salariés, eux, ont besoin d’augmentation tout de suite, répond Boris Plazzi . Depuis plusieurs années, le ministère du Travail procède à ce genre de fusion. Ça n’empêche pas les conventions collectives d’afficher des minima de salaires en dessous du Smic. Certaines organisations patronales s’en servent même pour aligner toutes les rémunérations sur celles de la branche la moins-disante. »

    Pour le syndicaliste de la CGT, une autre disposition légale serait plus efficace : « On a proposé à Jean Castex d’introduire un mécanisme qui augmente l’ensemble des niveaux de salaires des conventions collectives dès lors que le Smic est réévalué. Cela aurait pu résoudre bien des soucis, surtout avec un Smic à 2 000 euros. On n’a jamais eu de réponse. »

    Laurent Berger imagine une autre contrainte. « Il faudrait donner trois mois aux branches pour se conformer (à l’inflation), faute de quoi les aides publiques sur les bas salaires seraient suspendues. Cette conditionnalité s’appliquerait aux allégements de cotisations jusqu’à 1,6 fois le Smic », relève le leader de la CFDT dans Libération. Les aides publiques encaissées par les entreprises pourraient effectivement constituer un autre levier. Car, comme le notait récemment l’économiste Benjamin Bürbaumer, l’État donne plus en « transferts aux entreprises » qu’il n’en reçoit en recettes via l’impôt sur les sociétés. Or, la loi pouvoir d’achat ajoute une nouvelle ristourne patronale : 8 milliards d’euros de moins avec la fin de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises dès 2023. Un nouveau cadeau sans garantie ni contrepartie sur l’emploi et les salaires.

    « Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée nationale et on sera mobilisés pour dire ce qu’on veut », présage Fabien Roussel pour la rentrée. Les appels à mobilisations pointent déjà une « grande marche contre la vie chère » proposée par Jean-Luc Mélenchon et une mobilisation interprofessionnelle appelée par la CGT et Solidaires le 29 septembre.

    Salaires et pouvoir d'achatÉlisabeth Borne
    L'Humanité

    À la SNCF, la feuille de paie ne passe pas

    Actu

    Mobilisation L’ensemble des syndicats appellent les cheminots à la grève ce mercredi pour obtenir une revalorisation générale des salaires, gelés depuis huit ans.

    Marion d'Allard

    La grève s’annonce particulièrement suivie. À la mesure, sans doute, de la colère qui gronde dans les rangs cheminots depuis plusieurs années et que la hausse du coût de la vie vient réveiller. À l’appel des quatre organisations représentatives de l’entreprise publique (CGT, Unsa, SUD rail, CFDT), les agents de la SNCF devraient, ce mercredi, massivement débrayer. En cause : des salaires au rabais, grignotés par une inflation record et des conditions de travail dégradées à coups de réformes et de suppressions de postes. « Le niveau de l’inflation conjugué au gel de nos salaires depuis 2014 nous oblige à réagir », affirme Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots. Basés sur une grille indiciaire propre à la SNCF – dont la valeur n’a pas bougé depuis huit ans –, les salaires stagnent et « même le rattrapage du Smic n’a pas été répercuté », rappelle Éric Meyer, secrétaire fédéral SUD rail. Une perte sèche de pouvoir d’achat que le syndicaliste estime à « 15 % depuis 2014, tous corps de métier confondus ».

    besoin de mesures d’urgence

    Face à la pression, la direction a convoqué une « table ronde salariale ». Elle doit se tenir ce mercredi matin, au siège de l’entreprise publique. C’est sur ce calendrier que les syndicats ont basé leur mobilisation. « La direction doit nous annoncer des mesures d’urgence pour faire face à la situation de crise. Les cheminots attendent des annonces concrètes, entre autres une augmentation générale des salaires », prévient Laurent Brun. À cette réunion, les syndicats arrivent avec des revendications communes, parmi lesquelles « une revalorisation des salaires, pas une prime Macron », insiste Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT cheminots. Les représentants des personnels exigent également la revalorisation des « indemnités », censées rembourser les agents des frais annexes et qui n’ont pas été réévaluées en tenant compte de l’inflation. « On attend un chiffrage précis, on veut savoir quel effort l’entreprise va fournir pour rattraper les pertes accumulées », prévient Didier Mathis, secrétaire général de l’Unsa ferroviaire.

    Si elle s’inscrit à la suite d’une multitude de luttes locales – d’aucunes gagnantes, comme à Bordeaux où les agents de circulation s’étaient mobilisés –, cette grève nationale s’ajoute également à la longue liste des conflits sur les salaires en cours actuellement, dans le secteur privé comme dans la fonction publique. « On le constate dans toutes les boîtes, la seule façon de mettre les patrons autour de la table est de construire le rapport de forces », fait valoir Éric Meyer. Et à la SNCF, « avec une inflation inédite depuis quasiment cinquante ans », il y a urgence, renchérit Didier Mathis. Cette perte sèche et généralisée de pouvoir d’achat, tous les cheminots, néanmoins, ne la subissent pas de la même manière. « À la SNCF, la réalité du travail est variable, par métier, mais aussi en fonction de la zone géographique. Avec un litre d’essence à plus de 2 euros, les agents qui sont obligés de prendre leur véhicule, parce qu’ils travaillent en 3/8 ou parce qu’ils doivent rejoindre une gare, sont par exemple les plus touchés », détaille le secrétaire général de la CFDT cheminots. Particulièrement concernés également, les agents du matériel, de l’infra ou de la circulation ont de plus en plus de mal à boucler les fins de mois.

    C’est que les chiffres, parfois, sont trompeurs. Car si, à la SNCF, le salaire médian brut mensuel s’élève à 3 200 euros, « la maîtrise et l’encadrement pèsent 54 % de la masse salariale », rappelle Erik Meyer, et « 30 000 cheminots gagnent entre 1 500 et 2 000 euros ».

    un sentiment d’injustice domine

    D’une même voix, les syndicats dénoncent les conséquences de cette politique salariale a minima qui, conjuguée à une stratégie de suppression de postes, décourage les embauches et augmente la charge de travail des agents en poste. « Il y a de plus en plus de démissions. Les agents commerciaux ne sont plus que 3 000 sur toute la France et il manque 1 000 agents de conduite », déplore Laurent Brun. Certaines lignes, encore, ont été fermées temporairement à cause du manque de personnel aux postes d’aiguillage. Des difficultés à embaucher qui s’expliquent aussi par un rapport déséquilibré entre salaire et responsabilités. « Les impératifs du service public et les responsabilités juridiques individuelles pour certains cheminots ne sont absolument pas compensés avec ce niveau de rémunération », dénonce Thomas Cavel.

    Pourtant, les trains sont pleins, les réservations pour cet été explosent et « SNCF voyageurs a déjà dégagé 200 millions d’euros d’avance sur son budget », rappelle Laurent Brun. Mais « la direction n’a pas anticipé cette reprise. Il manque partout du personnel. Le délai de préavis en cas de démission a même été allongé à trois mois au lieu d’un, mais cela ne suffit pas », poursuit le syndicaliste. Sans compter que « la SNCF n’a plus de réserve de matériel ». En somme, conclut le cégétiste, « les technocrates ont géré le rail sur le modèle de la route, en oubliant qu’on n’achète pas un train comme on achète un camion ».

    Chez les cheminots domine un sentiment d’injustice. Mais, face aux incertitudes qui pèsent sur un service public ouvert aux quatre vents à la concurrence et soumis à des contraintes budgétaires qui corsètent son développement, ils affichent aussi, la détermination de se battre.

    Sans que le détail par région ne soit pour l’heure précisé, seulement deux TER sur cinq devraient circuler ce mercredi.

    Du côté des TGV, trois trains sur cinq sont attendus sur l’axe est, trois trains sur quatre sur les axes nord et Atlantique, et quatre trains sur cinq sur l’axe sud-est.

    Deux Ouigo sur trois devraient être maintenus, tandis que le trafic international (Eurostar, Thalys, Lyria) est annoncé « quasi normal », selon SNCF voyageurs.

    En Île-de-France, le trafic local devrait également être très perturbé, avec un train sur deux sur les lignes B, C, D, E du RER, et sur les lignes J, L, N, R, U du Transilien.

    De nombreux Intercités devraient être supprimés, avec un train sur trois en moyenne et pas de circulation sur les lignes Nantes-Bordeaux, Nantes-Lyon ou Toulouse-Hendaye. Les trains de nuit sont tous annulés ce mercredi soir, à l’exception du Paris-Nice.

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    L'Humanité

    Pouvoir d’achat : la Macronie bricole encore

    Premier plan

    Précarité Le gouvernement Borne doit présenter son projet de loi censé regonfler les portefeuilles des Français la semaine prochaine. Des mesures loin de contrecarrer l’inflation et de remettre en question un logiciel libéral qui a montré ses limites.

    Florent LE DU

    Pas à la hauteur. Le gouvernement a-t-il au moins pris la mesure de l’inflation qui s’abat sur les Français et leurs budgets ? Plein de gazole à plus de 100 euros, prix de l’alimentation qui s’envolent comme ceux de l’énergie… La hausse des prix à la consommation, qui se situe déjà à 5,2 % par rapport à juin 2021, pourrait atteindre 7 % en septembre 2022. Le fruit, principalement, de spéculations. Jeudi, même Michel-Édouard Leclerc, patron des supermarchés du même nom, a expliqué sur BFMTV que « la moitié des hausses de prix demandées sont suspectes », réclamant même l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire et une « obligation de transparence ». « Chiche », ont réagi de suite les sénateurs communistes Fabien Gay et Éliane Assassi, qui ont saisi jeudi la commission des Affaires économiques.

    De son côté, le gouvernement refuse de se pencher sur ces phénomènes spéculatifs. Alors qu’un changement de logiciel s’impose, la Macronie poursuit son atelier bricolage. Le 6 juillet, Élisabeth Borne doit enfin présenter son fameux « paquet pouvoir d’achat », envisagé dès le lendemain de l’élection présidentielle. Sauf surprise, ses projets de lois ne devraient comporter ni augmentation des salaires ni blocage des prix, mais de petites aides insuffisantes, tardives et souvent temporaires.

    Énergie : des coups de pouce, rien de durable

    Parmi la kyrielle de mesures qui doivent être présentées mercredi, deux symbolisent la philosophie macronienne en matière de lutte contre l’inflation : la prolongation de la remise carburant et celle du bouclier tarifaire. Côté pompe, l’exécutif veut prolonger jusqu’à fin août la remise de 18 centimes par litre instaurée le 1er avril, en demandant «  un effort aux pétroliers pour faire baisser les prix », a indiqué Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe. « On a eu Bernadette Chirac avec l’opération pièces jaunes, maintenant on a Patrick Pouyanné et Macron avec leurs 18 centimes », a réagi François Ruffin. Le député FI fait ainsi référence au PDG de TotalÉnergies, qui a vu son salaire augmenter de 52 % en 2021. Dans le même sens, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a annoncé mercredi avoir déposé « un texte de loi visant à baisser immédiatement de 35 centimes les taxes sur l’essence », financé par son corollaire : « Taxer de manière exceptionnelle sur 2021-2022 les bénéfices des compagnies pétrolières, dont Total. » « Il n’est pas question d’instaurer une taxe », a déjà balayé Clément Beaune.

    Par ailleurs, le gouvernement veut prolonger jusqu’à la fin de l’année son « bouclier tarifaire », soit le plafonnement des prix de l’électricité et du gaz. « Des primes et des chéquounets ! s’emporte François Ruffin. Ce ne sont pas des mesures qui améliorent durablement le pouvoir d’achat. » Car cette fausse solution ne ferait que repousser la note. Contrairement au gouvernement, la Commission de régulation de l’énergie (CRE), autorité administrative indépendante, estime qu’en 2023 un rattrapage tarifaire aura lieu. Les prix du gaz et de l’électricité pourraient alors exploser, d’au moins 8 % d’un coup, une fois le bouclier baissé.

    Des hausses nécessaires mais insuffisantes

    Attendues et indispensables, plusieurs hausses seront proposées dans le projet de loi du gouvernement. 4 % de plus pour le RSA, l’allocation de solidarité aux personnes âgées et l’allocation aux adultes handicapés. 4 %, c’est aussi la revalorisation des pensions de retraite de base, à partir de ce vendredi 1er juillet. Un chiffre clé, donc, qui reste inférieur à celui de l’inflation . « Nous ne voterons pas contre ces mesures, mais c’est évidemment insuffisant, juge Sophie Taillé-Polian, députée du groupe écologiste. Pourquoi sont-elles aussi tardives et pas à la hauteur de l’inflation ? Il y a un manque de volonté politique et une incapacité à remettre en cause leur logiciel. »

    À partir de ce vendredi 1er juillet, le point d’indice des fonctionnaires augmente aussi, de 3,5 %. Un léger rattrapage pour un lourd retard pris depuis 2000, dont se félicite ouvertement l’exécutif : « Cette augmentation est la plus importante depuis 1985 », s’est réjoui Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique, qui se targue de « dégager 7,5 milliards d’euros pour cette mesure ». « Face aux 180 milliards donnés aux entreprises pendant la crise, ça montre bien que les fonctionnaires valent peu à leurs yeux », s’agace Céline Verzeletti, de l’UFSE-CGT, qui demandait, comme les députés de la Nupes, une augmentation de 10 % pour pallier un gel qui durait depuis 2010.

    Parmi les autres « coups de pouce » prévus par le gouvernement, la fin de la redevance, qui promet de fragiliser l’audiovisuel public, ou encore un chèque alimentaire de 100 euros par foyer et 50 euros par enfant, distribués à environ 9 millions de familles. « Un chèque, une fois, alors que le surcoût de l’inflation est de 220 euros par famille et par mois… », calcule Boris Vallaud, président du groupe PS.

    Logement : un bouclier percé

    Premier poste de dépense des Français, à hauteur de 30 à 40 % de leur budget, les loyers continuent d’augmenter. Le gouvernement a prévu de se pencher dessus, tout en prenant soin de ne pas froisser les propriétaires… La ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, a annoncé un « bouclier loyer » qui prévoit d’empêcher leur augmentation… mais seulement après une hausse de 3,5 % de l’indice de référence. « C’est en fait une manière d’annoncer une hausse inacceptable des loyers de 3,5 % parce que le gouvernement a refusé de geler l’indice de référence », s’indigne l’insoumis Adrien Quatennens. Amélie de Montchalin a répondu, mardi, à ces attaques : «  Un gel des loyers indifférencié aurait pénalisé un propriétaire modeste, ce ne serait pas juste. » L’argument ne passe pas : « C’est une fable ridicule et un outil politique pour masquer la réalité : 3,5 % des propriétaires détiennent plus de la moitié du parc locatif, s’agace Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France. Quant aux “petits” propriétaires bailleurs, leur charge est essentiellement un remboursement d’emprunt, ils ne sont donc pas touchés par l’inflation. »

    Au rayon logement, le gouvernement Borne promet aussi une hausse des aides personnalisées au logement (APL) de 3,5 %, trois ans après les avoir baissées. Le communiste Ian Brossat ironise : «  Dans sa grande générosité, le gouvernement envisage de revaloriser les APL de 168 millions d’euros. Après les avoir réduites de 15 milliards d’euros dans les cinq dernières années. Je te prends 100, je te rends 1. »

    Des propositions alternatives balayées ?

    Ces mesures pour le pouvoir d’achat feront figure de premier test pour la Macronie. Avec deux questions : saura-t-elle trouver une majorité absolue et écoutera-t-elle les alternatives des oppositions ? Celles de la Nupes notamment, qui posera sur la table une dizaine de propositions, dont le blocage des prix, le Smic à 1 500 euros net ou la mise en place d’une « garantie dignité pour qu’aucun Français ne vive sous le seuil de pauvreté »… Des mesures financées notamment par des cotisations en hausse grâce à celle des salaires, le rétablissement de l’ISF et l’instauration d’un impôt universel pour les entreprises. Sans surprise, la Macronie s’y oppose avec force : « On est prêt à regarder toutes les mesures si elles n’amènent pas de hausse des impôts ou de la dette », a répondu le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal.

    Pourtant, alors que le gouvernement prévoit une enveloppe totale de 9 milliards d’euros, une cagnotte fiscale inattendue de plus de 50 milliards d’euros est apparue ces derniers jours, due à des recettes supérieures aux prévisions sur les impôts sur les sociétés. « C’est le véritable sujet, ces 50 à 55 milliards d’euros n’étaient pas prévus au budget, insiste la députée Sophie Taillé-Polian. Ils doivent être redistribués aux ménages qui souffrent de l’inflation et des salaires trop bas. » Un vœu pieux ? Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a déjà pris les devants, en insistant sur « l’impératif de réduire l’endettement public ». Tandis que les députés LR ont insisté ces derniers jours sur « la fin nécessaire du quoi qu’il en coûte », selon leur chef de file, Olivier Marleix, la Macronie devrait aller dans leur sens pour s’assurer leurs voix. Spécialiste de la mauvaise foi, le ministre des Relations avec le Parlement, Olivier Véran, a déjà pris les devants : « Qui pourrait voter contre nos propositions qui renforceront le pouvoir d’achat des Français ? »

    pouvoir d'achatSalaires et pouvoir d'achatEmmanuel MacronÉlisabeth Borne
    L'Humanité

    Salaire. Grève de première classe dans un hôtel des Hauts-de-Seine

    Reportage

    Déterminés à faire plier le deuxième groupe hôtelier d’Europe, à Suresnes, une vingtaine de salariés du Campanile et du Première Classe sont mobilisés depuis plusieurs semaines pour réclamer des augmentations face à la flambée du coût de la vie.

    Ixchel Delaporte

    Les salariés des hôtels Campanile et Première Classe de Suresnes ont battu leur record. Voilà plus de quatre semaines qu’ils ont entamé une grève au son des bidons et des sifflets. Au son aussi des camions et voitures qui klaxonnent régulièrement en signe de soutien. Femmes de chambre, barman, plongeur, technicien, veilleur de nuit… ils sont 24 grévistes sur 65 salariés depuis le 26 mai dernier sous la bannière de la CGT HPE (hôtels de prestige et économiques). Avant ce mouvement, une négociation avec la direction débouche sur une augmentation des salaires de 2 %. Insuffisant et dérisoire au regard de l’inflation qui ne cesse de grimper. « La direction n’a plus voulu négocier. Nous avons donc décidé de continuer la lutte pour une durée illimitée », explique calmement le délégué syndical Ali Djoumoi, technicien en CDI dans les deux hôtels depuis plus de dix ans.

    Assis sur une chaise de camping devant le Campanile 3 étoiles, où le prix peut grimper jusqu’à 916 euros la nuit, Francis a endossé le gilet rouge de la CGT. « Je suis veilleur de nuit, je m’occupe des réservations, des paiements, de préparer les petits déjeuners… Je déborde largement de ma fonction. Avec un peu plus d’un Smic et une famille de quatre enfants à charge, je n’arrive pas à joindre les deux bouts. Je suis à découvert de 1 500 euros. Alors vous imaginez bien qu’on ne partira pas en vacances. C’est pour ça que je suis là. » Les grévistes réclament une augmentation des salaires de base de 300 euros par mois et une généralisation de la prime de nuit dans tous les hôtels de 25 euros par nuit travaillée. Mais pas seulement : « Nous voulons la mise en place d’une prime d’ancienneté mensuelle, car d’autres hôtels du groupe en bénéficient, poursuit le délégué syndical . De même pour la subrogation des jours d’arrêt de travail. Aujourd’hui, nous devons payer nos jours de carence. »

    Des méthodes d’un autre âge

    Parmi les grévistes croisés, tous paraissent rompus à l’exercice. C’est qu’ils en sont à leur troisième grève. Celle de 2012 avait permis aux femmes de chambre employées en sous-traitance d’intégrer le groupe en tant que salariées. Bintou, qui fait le trajet quotidien depuis Cergy, soit deux heures de transport par jour, en a bénéficié : « Je suis à plein temps mais je ne gagne pas plus de 1 400 euros par mois. J’ai des enfants. C’est très juste. J’ai fait grève en 2017 et je suis là encore parce qu’il faut que ça change. » Foulemata, mère de quatre enfants, vit à Ermont-Eaubonne. Elle travaille tous les week-ends et passe jusqu’à quatre heures dans les bus et les trains. Elle raconte en avalant un Doliprane : « Quand j’arrive, je badge et je commence à nettoyer les chambres. Il y a des lits en hauteur, il faut porter les matelas pour changer les draps. J’ai mal au dos et aux genoux. Certaines femmes font des fausses couches… Le groupe doit bouger. »

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Le groupe ? C’est Louvre Hotels Group, deuxième entreprise hôtelière européenne, qui détient notamment les chaînes Campanile, Première Classe, Kyriad, Tulip Inn, Golden Tulip et Royal Tulip. La société appartient elle-même à Jin Jiang International, une entreprise chinoise numéro 2 mondial de l’hôtellerie. En grande voie d’expansion économique, Louvre Hotels Group, qui s’autoproclame « gr oupe hôtelier passionnément humain », n’hésite pas à user de méthodes d’un autre âge pour casser la grève. Ainsi, la direction de l’hôtel embauche des intérimaires et les introduit dans l’hôtel à la dérobée. « Je vais vous montrer une vidéo (1) où l’on voit un intérimaire sortir d’un utilitaire dans le parking. » C’est peu dire. Un employé de l’hôtel vêtu d’un gilet jaune qui vient de se garer, se sachant filmé, fait semblant de partir. Laissant deux femmes et un homme enfermés dans le fourgon. L’homme panique et tape dans les portes. « Monsieur, je vais mourir ! » ​​​​​​​crie-t-il, manquant d’oxygène. Le syndicaliste, qui filme la scène, s’emporte : « C’est interdit ce que vous faites. Vous prenez des gens pour des animaux, dans des cages. » « Ah oui, il faut faire ça », rétorque l’employé de l’hôtel. « La direction mène une guerre d’usure, dit Ali Djoumoi en refermant son téléphone . Mais on ne lâchera pas. »

    Louvre Hotels Group fait face à une vague de grèves simultanées soutenues par la CGT (2). Dans les trois hôtels mobilisés, dont le très chic 5 étoiles Golden Tulip de Marseille où le mouvement dure depuis trente-quatre jours, tous les salariés ont harmonisé leurs revendications. Contactée par l’Humanité, la direction du groupe n’a pas donné suite.

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    L'Humanité

    Coup de pouce minimal pour les fonctionnaires

    Actu

    SALAIRES Le gouvernement a annoncé, ce mardi, le dégel du point d’indice. Les syndicats saluent l’ouverture d’une brèche pour le pouvoir d’achat des agents publics. Mais le compte n’y est pas.

    Cécile RousseauMarie Toulgoat

    « U ne mesure inédite depuis trente-sept ans. » Ce mardi, au ministère de la Fonction publique, Stanislas Guerini ne manquait pas de superlatifs pour présenter le résultat de la conférence salariale et sa mesure phare : la hausse générale du point d’indice de 3,5 % pour tous les fonctionnaires. « C’est un engagement que nous avions pris depuis quelques mois, a rappelé le titulaire du maroquin depuis mai.  C’est l’augmentation la plus importante depuis 1985. Le coût sera de 7,5 milliards d’euros (en année pleine). »

    Dans le détail, la fonction publique hospitalière se verra octroyer 1,99 milliard d’euros, moins que la fonction publique territoriale, qui bénéficiera de 2,28 milliards, et la fonction publique d’État, 3,2 milliards. À la sortie de la Rue de Grenelle, les syndicats saluent le geste mais le jugent limité. « Cela faisait des années que les gouvernements défendaient des revalorisations de salaires ciblées et structurelles. Cette hausse générale est donc une bonne chose symboliquement et politiquement », réagit Céline Verzeletti, cosecrétaire générale de la CGT fonction publique d’État. « Mais 3,5 % ne suffiront pas à rattraper le gel du point depuis 2010, ni à faire face à l’inflation », poursuit-elle. « Avec une inflation d’au moins 5 % et le point d’indice augmenté de 3,5 %, les agents connaîtront une perte brute de pouvoir d’achat de 1,5 % cette année », complète Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Les deux organisations réclamaient une revalorisation d’au moins 10 %. « C’est un premier pas non négligeable, mais nous attendions d’autres mesures », a de son côté réagi Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT fonction publique.

    Cet été, les 5,7 millions d’agents devront voir apparaître le résultat de la hausse du point sur leur fiche de paie en août, avec effet rétroactif pour juillet. Stanislas Guerini a tenu à donner des exemples. « Un agent d’accueil en début de carrière va toucher 543 euros annuels en plus, une secrétaire de mairie avec quinze années d’ancienneté 687 euros, égrène-t-il.  Cela va relever le niveau de rémunération des agents de catégorie C en début de carrière. Il y a aujourd’hui 700 000 agents payés au niveau du Smic, il n’y en aura plus aucun. »

    Alors que la flambée des prix devrait atteindre les 7 % sur un an d’ici à la fin de l’année, le nouveau ministre n’a pas annoncé l’indexation du point sur l’inflation, faisant craindre aux syndicats que les effets de cette mesure ne disparaissent d’ici quelques mois pour les plus précaires. « À la prochaine augmentation du Smic liée à l’inflation, nous aurons à nouveau les premiers niveaux des grilles qui passeront sous le salaire minimal. Ils devront être relevés et cela accentuera le tassement des grilles qui affaiblit la reconnaissance de l’ancienneté et des qualifications », redoute Céline Verzeletti.

    Et l’attractivité des métiers ?

    Tout en mettant en avant les hausses individuelles de 1,5 % prévues pour 2022, Stanislas Guerini a aussi déroulé les autres annonces visant à restaurer le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Elles sont minimales : la reconduction de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (Gipa, versée pour tous les agents dont le traitement indiciaire brut aurait évolué moins vite que l’inflation), l’extension du forfait mobilités durables, une revalorisation de la catégorie B en début de carrière, une revalorisation et une extension de la participation aux frais de restauration de 7 %. Le tout pour un coût de 170 millions d’euros.

    « Les mesures présentées aujourd’hui visent à répondre à l’inflation, elles n’épuisent pas le sujet de l’attractivité de la fonction publique », expose le ministre, qui annonce d’autres discussions dans ce cadre. S’il n’a pas présenté de calendrier des négociations, il devrait rencontrer les syndicats après les élections professionnelles de la fonction publique, en décembre. Ceux-ci attendent de pied ferme le coup d’envoi d’un chantier annoncé de longue date sur les rémunérations, les carrières et l’attractivité des métiers.

    Quant à une éventuelle clause de revoyure automatique de ce point d’indice, en cas d’explosion continue des prix, le ministre louvoie, malgré les demandes insistantes des centrales rencontrées ce mardi. « Le ministre a été très évasif, on insistera en septembre pour avoir une nouvelle réunion. Et l’une des manières d’insister est de se mobiliser. Nous allons tout faire pour demander que les revalorisations aillent plus loin », assure Benoît Teste. Lui comme son homologue de la CGT assurent que la question salariale des employés du privé comme des agents de la fonction publique sera à l’agenda social à la rentrée.

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    L'Humanité

    L'INSEE le confirme, en 2022, les Français vont encore perdre du pouvoir d’achat

    Actu

    Avec près de 7 % prévus dès septembre, le choc inflationniste est plus fort qu’attendu. Les mesures diffusées par l’exécutif dans la presse pendant les campagnes électorales sont insuffisantes. Le pouvoir d’achat des Français devrait baisser de 1 % cette année et le salaire mensuel de base de 1,4 %.

    Clotilde Mathieu

    Après la Banque de France, l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) confirme le scénario d’une inflation forte - estimée à 2,3 % - associée à une croissance faible avec un rythme trimestriel compris entre 0,2 et 0,3 %, après un premier trimestre négatif. La France éviterait donc la récession. Pour l’Insee, la faiblesse de l’activité serait liée à deux « chocs exogènes » : la poursuite de la guerre en Ukraine et la situation sanitaire en Chine, qui compte tenu de sa stratégie « zéro Covid » continue d’avoir un « fort impact sur les chaînes de valeur mondiales ». Le scénario de croissance est donc « assez modéré par rapport à un scénario de reprise post-covid, mais correspond peu ou prou à la moyenne de la dernière décennie », analyse le chef du département conjoncture, Julien Pouget. Un scénario assez optimiste, estime Frédéric Boccara. L’économiste communiste pointe notamment la remontée des taux d’intérêt impulsée par la Banque centrale européenne dès juillet pour lutter contre l’inflation qui « pourrait avoir un effet négatif plus important sur la croissance, voire même entraîner une récession ».

    Pour l’heure, l’inquiétude porte surtout sur le niveau de l’inflation jugé « préoccupant » qui « appelle à la vigilance ». Selon l’Insee, la hausse de prix se généraliserait et poursuivrait sa montée jusqu’en septembre avant de se stabiliser autour de 7 %. La poussée viendrait « majoritairement de celle des produits hors énergie », et particulièrement des produits alimentaires et manufacturés. Une prévision « entourée d’incertitudes, concernant notamment la dynamique des cours du pétrole, du gaz et des matières premières dans les prochains mois ». Pour Frédéric Boccara, cette hausse des prix est bien plus systémique. Et de lister quatre causes importantes et profondes. D’une part, une « inadéquation entre la poussée de la demande, la réponse aux besoins face à une offre, une production très insuffisante ». Mais aussi le fruit de l’énorme masse de liquidités qui est venue arroser le pays sans production, ce qui a développé « une gigantesque spéculation». Preuve, «les capitalisations boursières, la valeur du capital, ont progressé en France de plus de 60 % par rapport à 2019», souligne-t-il. Troisièmement, poursuit le responsable du PCF, les comportements de marges des entreprises pour maintenir leur taux de profit contribuent à pousser les prix vers le haut. Sans oublier, « la structure de la production qui est très consommatrice en matières premières (lithium, cuivre, hydrocarbures…) ».

    Si cette flambée des prix n’épargne personne, elle touche en revanche particulièrement les plus modestes, ceux vivant en zone rurale (+ 1 point), dans les petites villes (+0,4 point) les plus de 75 ans (+0,8 point) ou encore les agriculteurs (+ 1,1 point), liste l’Insee.

    Face à cette montée des prix, les mesures gouvernementales ont également montré leurs limites. Selon l’Insee, le bouclier tarifaire et la remise à la pompe auraient permis de contenir l’inflation de 1,5 à 2 points. Autrement dit sans ces mesures, les prix auraient progressé en mai de 7 % contre les 5,2 % observés. Pourtant, estime Frédéric Boccara, « le bouclier tarifaire est une mauvaise solution qui ne permet pas de faire baisser les prix. Dans le sens où ce sont les classes moyennes qui in fine au travers de leurs impôts vont payer les marges de profits des grands groupes. Cela revient à ce que nous alimentions le capital ».

    L’Insee a également mesuré l’effet des mesures sur le revenu des ménages qu’Emmanuel Macron avait distillé dans la presse. L’Insee a pris en compte la reconduction et triplement de la prime Pepa, la revalorisation de 3 % du point d’indice dans la fonction publique, de 4 % des retraites et minima sociaux, prime d’activité, suppression de la redevance télé… Ensemble, elle permettrait d’améliorer le revenu disponible brut des ménages d’un point seulement. Ce qui ne permettrait pas de compenser l’effet prix. Ainsi, le revenu des ménages baisserait de 1 % en 2022. D’autant que malgré la multiplication des luttes sur les salaires, le salaire mensuel de base devrait baisser de 1,4 % en 2022.

    L’urgence est de les augmenter, bien au-delà du Smic, insiste Frédéric Boccara. Pour cela, « il est nécessaire de conduire en même temps des mesures d’urgences qui touchent la demande tout en réalisant des réformes structurelles qui modifient le comportement des entreprises ». L’économiste propose ainsi de revoir la conditionnalité de l’ensemble des aides aux entreprises (160 milliards d’euros), afin de contraindre les entreprises à conduire une autre politique salariale. Il en va de même pour les formations et les normes de production. « La sélectivité devient la question majeure. Elle doit traverser toute la société, tous les niveaux, de la politique budgétaire à la politique monétaire ».

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    L'Humanité

    La Coordination CGT du Quai Roosevelt, une mobilisation inédite

    Actu

    Dans le sillage de CapGemini, 22 syndicats CGT des Hauts-de-Seine ont décidé de se coordonner pour porter des revendications communes, dans cette zone où les sièges de grandes entreprises sont nombreux.

    Pierric Marissal

    22 syndicats CGT des Hauts-de-Seine se sont regroupés ce jeudi pour une première marche de la coordination des entreprises du Quai Roosevelt. « Ce quartier d’Issy les Moulineaux est en train de dépasser le quartier de la Défense en importance, explique Élisabeth Ornago, la secrétaire générale de l’union départementale CGT du 92. Il compte plus d’un million de salariés dont près de 700 000 cadres, ingénieurs et techniciens. Et 40 % des sièges du CAC40 ! ». L’idée est partie de la CGT CapGemini, le mastodonte des sociétés de services informatique en France, dont le siège est situé sur le dit quai Roosevelt. Avec l’Union Départementale, ils ont contacté les syndicats des groupes voisins (Thalès, Orange, Dassault, Safran, France TV, TF1, Orpea…) pour porter des revendications en commun. Et la première, celle qui met tout le monde d’accord, ce sont les rémunérations.

    « Cette coordination est tout simplement inédite, se réjouit Sophie Binet, secrétaire générale de l’Ugict CGT (Ingénieurs, cadres et techniciens) venue soutenir ce mouvement. C’est le symbole même de la crise du travail qualifié en France. On est là 6e puissance économique mondiale et on n’arrive pas à recruter des médecins ni des ingénieurs » déplore-t-elle. La syndicaliste souligne que les cadres et les ingénieurs ne profitent globalement jamais d’augmentations collectives : tout est individualisé, au mérite.

    Les quatre syndicats (CGT, CFDT, Unsa et FO) qui avaient appelé au débrayage devant CapGemini ce jeudi viennent confirmer ses affirmations. « Notre entreprise a réalisé 240 millions d’euros de bénéfices, rien qu’en France en 2021, et n’en redistribue à ses 30 000 salariés Français que 3 millions, s’insurge Laurence Mequecin déléguée syndicale CGT CapGemini. Concrètement, seuls les travailleurs qui n’ont rien touché pendant 3 ans ont pu avoir une augmentation de salaire annuel de 1 000 euros, un rattrapage ». Clairement, le compte n’y est pas, et les salariés de CapGemini se mobilisent sous forme de grève perlée ou de débrayage, un jeudi sur 2, depuis avril dernier.

    Mais ce 23 juin, ils ne sont pas seuls. La CGT Orange est venue, des Tui sont là aussi, et les drapeaux Ugict sont nombreux. Dans la foule, un groupe de femmes portant la chasuble CGT santé peut étonner. Elles travaillent notamment dans les Ehpad privés du département – Orpéa y a son siège. « Il y a 120 Ehpad privés dans les Hauts-de-Seine, c’est là où les tarifs d’hébergement sont le plus élevés de France, et où il y a le plus fort taux d’emplois précaires, explique Malika Belarbi, secrétaire Santé à l’union départementale CGT. Nous avons rejoint la coordination, parce que chez nous aussi tout cet argent va aux actionnaires et jamais aux salariés,  » pointe-t-elle. Quant aux questions de surcharge de travail, que connaissent bien les cadres, elles peuvent en parler aussi.

    La coordination entend se mobiliser contre la réforme des retraites prévue, mais aussi autour de problématiques spécifiques des grands sièges d’entreprises. À commencer par le « Flex Office ». « Cette pratique nie l’individu, toute confidentialité dans l’espace de travail. Le matin on ne sait même plus si on va retrouver son collectif, explique Sophie Binet. La seule motivation, c’est de faire des économies sur l’immobilier. » Laurence Mequecin le confirme : « Chez CapGemini, la stratégie de Flex Office a servi à passer de 10 mètres carrés par salariés à 4 mètres carrés ! »

    Les raisons de se mobiliser ne manquent donc pas. Réussir à mettre, en nombre, des cadres et ingénieurs en grève et dans la rue, ce n’est toutefois pas évident. Ils n’en ont clairement pas l’habitude. Alors à l’Ugict on réfléchit à des nouvelles formes de mobilisation. Les assemblées générales hybrides, à la fois sur site et en visioconférence, sont de plus en plus utilisées. La dernière du genre a réuni près de 700 salariés chez CapGemini, un beau succès. Les ingénieurs CGT du groupe en discutent. « On pense à une forme de grève du zèle : ne faire que ce qui est directement prescrit, et je peux vous dire que si on fait ça l’entreprise ne tourne plus, » pointe l’un d’eux. Les réflexions sont en cours et ça ne manque pas d’idées.

    Après les prises de paroles de l’intersyndicale sur les salaires, la coordination CGT a quitté le siège de CapGemini pour entamer sa marche. Un parcours de manifestation inédit lui aussi, le long de la Seine, qui passe devant les sièges d’Orange et de Microsoft France, dans l’ombre des buildings d’Accor, de Safran, de Bouygues Immobilier… Jusqu’à l’esplanade de France Télévisions. La coordination avait tenu à venir apporter son soutien aux salariés de l’audiovisuel public, légitimement très inquiets par la fin de la redevance.

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    Grève chez TotalEnergies, profiteur de crise dans le collimateur de ses salariés

    Actu

    Alors que les bénéfices du groupe pulvérisent tous les records, portés par la flambée des prix de l’énergie, la CGT appelle l’ensemble de ses salariés à une grève inédite ce vendredi.

    Cyprien Boganda

    Depuis dix ans, c’est presque devenu une loi physique, aussi intangible que celle de l’eau qui bout à 100 degrés au niveau de la mer : chez TotalEnergies, les dividendes ne baissent jamais. Quelle que soit la conjoncture économique, que les bénéfices s’envolent ou qu’ils flanchent, le géant tricolore garantit à ses actionnaires une fidélité sans faille. « En 2020, lorsque le groupe n’a engrangé “que” 4 milliards de dollars de résultat net, c’était la panique à bord, raille Thierry Defresne, de la CGT. Mais comme ils avaient 7 milliards de dividendes à verser malgré tout, nos dirigeants ont simplement décidé d’emprunter auprès des banques. Résultat, le taux d’endettement du groupe est passé de 16 % à 19 %…»

    En ce moment, les pétroliers ont toutes les raisons de se frotter les mains. Dopé par la guerre en Ukraine, le cours du brent (brut de la mer du Nord) a tutoyé les 120 dollars le baril, tandis que le prix du carburant à la pompe vole de record en record : le litre de gazole atteignait 2,15 euros ce jeudi dans les stations-service françaises, selon le site Carbu.com. Alors que l’immense majorité des automobilistes tire la langue, les actionnaires de Total voient la vie en rose : le groupe a engrangé 4,9 milliards de dollars de bénéfices au premier trimestre 2021 et devrait annoncer des résultats semestriels canon en juillet prochain.

    Une mobilisation inédite dans le groupe

    C’est dans ce contexte de douce euphorie que la CGT appelle, pour la première fois, l’ensemble des 35 000 salariés français dépendant de TotalEnergies (groupe et filiales) à débrayer, ce vendredi. En cause, la faiblesse des rémunérations, notamment pour les travailleurs les moins qualifiés de certaines filiales, qui voient leur direction profiter à plein de l’inflation, alors qu’ils peinent à remplir le réservoir de leur voiture.

    Khaoine Rahou, représentant du personnel et élu CGT au CSE d’Argedis (stations-service, 3 200 salariés), est dans cette situation. Depuis vingt ans, il travaille dans une station essence de cette filiale, sur l’autoroute A13, pour une paye royale de 1 300 euros net. « En ce moment, je dois payer 120 euros pour un plein d’essence, qui ne me dure qu’une semaine et demie, peste-t-il. J’habite à Paris, à 50 kilomètres de mon lieu de travail. On m’a proposé plusieurs fois de bosser dans une station de la capitale, mais c’est une très mauvaise idée : sur Paris, les stations peuvent fermer du jour au lendemain et vous vous retrouvez à la rue. Les points de vente sit ués sur les autoroutes ont une durée de vie beaucoup plus longue… »

    Malgré tout, Khaoine estime qu’il n’est pas le plus mal loti des salariés de sa station-service : « Nous ne sommes que deux avec ma femme, sans bouche à nourrir. Mais je connais un agent d’entretien avec trois enfants, payé 1 200 euros par mois, obligé d’aller aux Restos du cœur… Les gens ont peur de parler, mais ces situations existent. »

    « 80 % des employés d’Argedis sont éligibles à la prime d’activité (accordée aux plus bas revenus – NDLR), fulmine Djamila Mehidi, déléguée syndicale centrale CGT. Nous sommes les salariés du groupe les plus mal payés. La direction nous oppose que la situation est similaire chez nos concurrents… En tant que salariés de cette filiale, nous ne pouvons pas bénéficier du socle social commun pratiqué dans le groupe, et notamment l’intéressement. »

    Jusqu’à présent, précise la syndicaliste, la grille des salaires d’Argedis démarrait néanmoins au-dessus des minima de branche, mais la récente hausse du Smic a entraîné un tassement des rémunérations. Ce vendredi, les salariés en grève réclament des hausses qui permettent au moins de couvrir l’inflation.

    Les augmentations de salaires oscillent entre 1,1 % et 1,7 %

    Depuis des années, le groupe tente d’acheter la paix sociale à coups de primes généreuses et d’intéressement (avantageux pour les employeurs, car exonéré de cotisations sociales), mais se révèle plus pingre quant aux hausses de salaires. Depuis 2015, les augmentations générales pour les ouvriers et employés de Total oscillent entre 1,1 % et 1,7 % par an, malgré la croissance quasi continue des bénéfices. « Rendez-nous Christophe de Margerie ! », se marre un syndicaliste du groupe sous couvert d’anonymat.

    L’ancien PDG, disparu en 2014, pratiquait selon lui une politique salariale un peu plus équilibrée : « Depuis l’arrivée de Patrick Pouyanné à la tête du groupe, en 2015, l’heure est à la réduction des coûts. Tous les avantages, comme la prime d’ancienneté, ont été intégrés aux augmentations générales pour gonfler l’enveloppe. » Ce qui n’empêche pas le groupe de se montrer beaucoup plus généreux à l’endroit de son dirigeant, dont la rémunération a flambé de 52 % en 2021, à 5,9 millions d’euros. De quoi faire de nombreux pleins d’essence…

    Le dernier accord salarial, signé en janvier 2022, prévoit 2,35 % d’augmentation générale, ce qui ne permet pas de couvrir l’inflation. Pourtant, le contexte géopolitique actuel pourrait inciter la direction à desserrer les cordons de la bourse. En ce moment, les pétroliers gagnent sur tous les tableaux : sur l’amont, grâce à la flambée du cours du brent provoquée par l’invasion de l’Ukraine ; mais également sur l’aval (distribution), grâce à l’explosion des marges de raffinage, c’est-à-dire la différence entre le coût du pétrole brut acheté par les raffineries et celui du produit qu’elles vendent une fois raffiné. Ces marges, traditionnellement faibles, ont explosé au cours des derniers mois, à la suite notamment des sanctions votées par les États-Unis et l’Union européenne à l’encontre des raffineries russes, qui ont réduit les capacités de raffinage sur le continent.

    Par ailleurs, les groupes pétroliers n’ont eu de cesse de fermer des raffineries en Europe depuis dix ans. Conséquence logique : lorsque l’offre ne peut pas suivre la demande, les prix grimpent ! Et ce sont les consommateurs qui trinquent… À titre d’exemple, le raffinage a rapporté 1,1 milliard de dollars à Total au premier trimestre 2022, soit 4,6 fois plus que l’an passé sur la même période.

    Un peu partout dans le monde, la pression politique grimpe pour que les géants du pétrole participent à l’effort général. Aux États-Unis, le président Joe Biden a récemment fustigé la voracité d’Exxon, qui a « gagné plus d’argent que Dieu ce trimestre ». En Italie ou en Grande-Bretagne, les gouvernements ont annoncé la création de prélèvements exceptionnels sur les profits des compagnies énergétiques.

    Taxer les superprofits et les investir dans la transition écologique

    En France, deux canaux pourraient être utilisés : une taxe exceptionnelle sur les bénéfices de Total et le blocage temporaire des prix du carburant. Portés notamment par la Nupes lors de la campagne des législatives, ces deux outils semblent tout à fait crédibles aux yeux de Thomas Porcher, économiste spécialiste des hydrocarbures : «Il faut taxer les superprofits des compagnies pétrolières. Cela s’est déjà fait, notamment dans les années 1970 aux États-Unis, où l’on parlait alors de profits “imprévus”. L’argument des multinationales, qui s’y opposent en mettant en avant la nécessité d’investir dans les renouvelables, n’est pas recevable. Après 2003 et l’explosion des prix du pétrole, elles ont réinjecté une grosse partie de l eurs bénéfices dans la poursuite de l’exploration et production des énergies fossiles (pétrole de schiste, notamment). Il faut donc taxer leurs profits “imprévus”, et se servir du produit pour investir dans la transition énergétique.»

    Quant au blocage temporaire des prix (six mois), il est permis par l’article 410-2 du Code de commerce en cas de circonstances exceptionnelles. «En pratique, poursuit l’économiste, il faudra réunir tous les acteurs de la filière française (production et distribution) : les compagnies pétrolières, qui engrangent des profits colossaux ; les grandes surfaces, qui se servent de l’essence comme d’un produit d’appel et qui ont les moyens financiers de faire face à un blocage de prix ; et enfin, les distributeurs indépendants, qui représentent une faible part du marché. Il faudra fixer un prix qui garantisse la survie des indépendants, en sachant que chacun devra rogner sur ses marges…»

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    L'Humanité

    Étape 6. À Longwy, Pogacar et les mains d’or

    Actu

    Tour de France. Dans la 6e étape, entre Binche en Belgique et Longwy (219,9 km), victoire de Tadej Pogacar (UAE), qui s’empare du maillot jaune. Les coureurs arrivaient dans la ville de l’ancien bassin sidérurgique, sacrifié en 1984.

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Longwy (Meurthe-et-Moselle), envoyé spécial.

    « U n grand soleil noir tourne sur la vallée/Cheminées muettes, portails verrouillés. » Jamais, sans doute, Bernard Lavilliers n’aurait imaginé que ses paroles des Mains d’or accompagneraient le chronicœur en cette journée d’étape, la plus longue du Tour. Plafond bas et nuages lourds, entre Binche, en Belgique, et Longwy (219,9 km), pour un sympathique crochet chez nos cousins wallons, avant un final promis aux puncheurs. Comme en 2017, l’arrivée se situait au sommet de la côte des Religieuses (1,6 km à 5,8 %), rehaussée d’un raidard de 800 mètres à 12 % qui risquait d’éloigner les sprinteurs. Mais nous n’en étions pas encore là lorsque la voiture de l’Humanité déboula dans la ville de Longwy. Sur les traces des hommes de fer, honorés par d’autres Géants qui allaient bientôt s’échouer tout à côté de la rue de la République et de l’avenue Raymond-Poincaré, dont les bicoques ouvrières, alignées, sont restées toutes identiques depuis les grandes heures industrielles. Au fil des décennies, elles devinrent ce que nous en voyons désormais. Mornes et décrépies. Souvent vides.

    Depuis le départ, façon usus, fructus, abusus, un peloton secoué d’attaques successives semblait avoir oublié les plaies et les bosses de la veille sur les pavés de l’Enfer. Pas moins de quatre abandons à la suite de la bataille (Oss, Gogl, Haig et Kirsch) et une incertitude : combien de temps tiendrait Primoz Roglic après sa culbute et sa luxation de l’épaule, sanctionnée par deux minutes de débours sur le grandissime favori Tadej Pogacar ? Par cette grande confusion des horloges du Tour, nous pensâmes déjà à la montée de la Planche des Belles Filles, ce vendredi, qui constituera le premier juge de paix dans des pourcentages décisifs. Patience.

    « Wagons immobiles, tours abandonnées/Plus de flamme orange dans le ciel mouillé. » Quand l’avant-garde du peloton, après avoir repris trois fuyards au long cours – dont le maillot jaune Van Aert, parti dans une chevauchée de l’absurde avant de sombrer –, pénétra à son tour dans Longwy en mode éclaté, nous nous demandâmes si ces Forçats de la modernité cycliste savaient que, en ce lieu, la mélancolie ouvrière continuait de s’épaissir et que la part du cœur, dans les tréfonds de la mémoire, ne se réduisait pas à son passé de plomb. À l’instant même où les casse-cou du jour mangeaient la rampe terminale pour se disputer du prestige, la voix de Lavilliers résonnait dans nos écouteurs. « On dirait, la nuit, de vieux châteaux forts/Bouffés par les ronces, le gel et la mort. » Des spectres murmuraient à nos oreilles, tandis que, de ce côté-ci du temps, un travailleur du vélo, tel un modèle réduit du capitalisme sportif, levait les bras du triomphe. De l’acier rouge avait jailli de ses jambes en feu : Tadej Pogacar en personne réglait la montée finale et s’emparait même du maillot jaune. Ce qu’il accomplissait là, après son numéro sur les pavés du Nord, résista aux superlatifs.

    les fantômes des classes du bas

    Mais, depuis l’autre côté du temps, un peu d’histoire dans les entrailles d’une Lorraine affaissée. « J’ai passé ma vie là, dans ce laminoir/Mes poumons, mon sang et mes colères noires. » Jusqu’au début des années 1980, Longwy fut en effet l’un des plus importants bassins industriels de France, intimement associé au savoir-faire sidérurgique, concentrant l’essentiel de la production nationale de fonte et d’acier. Hommes et femmes de chair solidaires, fiers du métier. La cité, modeste en taille et ensuquée par les fumées des hauts-fourneaux, s’organisait autour des blocs d’usines, charriant matin et soir, souvent à vélo, des milliers de salariés.

    La plupart des maisons d’ouvriers arborèrent durablement les vestiges des décorations d’origine, des frises en bois de toutes les couleurs ornant les perrons. À l’intérieur, des tables en Formica sur lesquelles on posait bien à plat les mains d’or dont l’épaisseur calleuse attestait l’origine sociale. La vie se résumait à l’usine, pour le boulot. Et à la bicyclette, pour les loisirs. L’Union cycliste du bassin de Longwy jouissait d’ailleurs d’une méchante réputation. Une époque identificatoire, quand les Français prenaient corps, par l’intermédiaire des exploits pédalants de leurs semblables, ces hommes du peuple en « ouvriers du Tour », durs à la tâche eux aussi, ces Forçats de la Route (les vrais)… Et puis, il y eut le tournant de la rigueur et la « grande casse » du 29 mars 1984, jour maudit. Le gouvernement socialiste décida de revoir son « plan acier » et annonça la suppression de 21 000 emplois dans la sidérurgie. Mitterrand referma cyniquement le couvercle : « Qui n’a pas la Lorraine dans son cœur ? », dans la lignée des grandes dynasties de maîtres des forges – Wendel, Schneider –, devenues les archétypes des puissants, symboles des deux cents familles les plus riches de l’époque. Dès lors, Longwy perdra ses enfants : 22 000 habitants dans les années 1960, 14 000 de nos jours. Disparus les fantômes des classes du bas, sidérurgistes de la fournaise, avec leurs mains devenues si insensibles qu’ils les glissaient, par tradition et en hiver, dans les eaux glacées de la Chiers, la rivière locale. « J’voudra is travailler enc ore, travailler encore/Forger l’acier rouge avec mes mains d’or. »

    Article sans titre

    6e étape Binche-Longwy (219,9 km)

    1. T. Pogacar (SLO/UAE), en 4h27’13’’

    2. M. Matthews (AUS/BEX), à 0’’

    3. D. Gaudu (FRA/FDJ), à 0’’

    Classement général

    1. T. Pogacar (SLO/UAE), en 20h44’44’’

    2. N. Powless (É-U/EFE), à 4’’

    3. J. Vingegaard (DAN/JUM), à 31’’

    Maillot vert (points)

    W. Van Aert (BEL/JUM) 198 points

    Maillot à pois (grimpeur)

    M. Cort Nielsen (DAN/EFE)

    Maillot blanc (meilleur jeune)

    T. Pogacar (SLO/UAE)

    Aujourd’hui

    7e étape

    Tomblaine - La Super Planche des Belles Filles (176,3 km)

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    Étape 5. Pogacar écrase l’Enfer du Nord

    Actu

    Entre Lille et Arenberg (153,7 km), cinquième étape épique, victoire de l’Australien Simon Clarke (ISR). Onze secteurs pavés étaient à franchir. Le double tenant du titre a commencé à faire le ménage parmi les favoris.

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Arenberg-Porte du Hainaut (Nord), envoyé spécial.

    Et ceux qui venaient de souffrir nous saluèrent, à leur manière, corps meurtris, moitié mutins moitié victimes. À raison, ils redoutaient l’événement, son injustice potentielle, avant de le ranger dans les affres de leur propre désolation. De Lille à Arenberg (153,7 km), nous assistâmes donc à l’une de ces étapes d’anthologie qui, tôt ou tard, nourriront de futurs palimpsestes immémoriaux. Nous nous trouvâmes au cœur de l’après-midi, après 80 bornes avalées sous un ciel généreux à peine ourlé, rendant les difficultés moins ardues, quand le gros de la troupe débuta son orgie d’ornières et de pavés sur des boyaux de 30 ou 32 millimètres de section. Ci-devant, les onze maudits secteurs de l’Enfer du Nord (classés de 11 à 1), pour un mini-Paris-Roubaix à l’envers (nord-sud) concentré sur 70 kilomètres et plus complexe à aborder, par bien des aspects, que le vrai Monument de printemps. Selon la formule consacrée : un favori n’y pouvait gagner le Tour, mais tout y perdre. Sur leurs visages déjà vrillés par la douleur, nous devinâmes même cet effondrement du présent sous le poids du danger permanent. Oui, c’était ça. Le silence intérieur à la place de la furie alentour.

    Depuis un moment, six courageux brossés par la poussière (Powless, Gougeard, Boasson Hagen, Van Der Hoorn, Clarke, Cort Nielsen) ouvraient la voie comme pour conjurer le mauvais sort, l’âme tôt bleuie par le manque d’air. Tout s’emballa en nervosité, à la faveur d’une partie de gros bras, frottages en règle des plus puissantes équipes pour projeter au mieux leurs cadors (Ineos, Jumbo, Quick-Step, FDJ, Bora, UAE, DSM, etc.). Avant même la furie des goulets d’étranglement, le maillot jaune Wout Van Aert (Jumbo) tâta méchamment l’asphalte et s’octroya une belle chasse pour reprendre sa place, manquant de peu de percuter un véhicule. Nous pensâmes à Chris Froome, en 2014, contraint à l’abandon dans des circonstances dantesques… sans même apercevoir le début des tronçons pavés de mauvaises intentions.

    Sur la ligne d'arriver il ne fallut pas manquer l'apparition des morts-vivants, transis d'effort.

    À l’heure de la bière, ils étaient bien là, ces tertres empierrés – ils déployaient leurs ombres comme on jette des maléfices. Dès Villers-au-Tertre (secteur 11), puis dans Eswars, et plus encore dans Wasnes-au-Bac et Émerchicourt (secteurs 9 et 8), en une longue file processionnaire, bataille de sape et guerre de positionnement se disputèrent l’alternance. Nous vîmes Pogacar, Roglic, Sénéchal se tenir aux avant-postes. L’écrivain Paul Fournel a raison : « Les hommes, à vélo, ressemblent à ce qu’ils sont. » Des casse-cou, qui s’installèrent progressivement dans ces dodelinements anxieux qui signèrent la fragilité haute tension, quand leur force vint à claquer la porte. Tandis que les échappés résistaient, sur ces terres noires ensemencées au mâchefer, une impitoyable sélection s’opéra dans le peloton, éparpillé. Incidents et chutes s’accumulèrent. Victimes : Van der Poel, Van Aert, Lampaert, Sagan, O’Connor, Thomas, Pinot et même Roglic et Vingegaard (longtemps en quête d’une machine à sa taille). Tous irrémédiablement lâchés. Le premier grand ménage – il laissera des traces.

    Un petit déluge et un goût de fer

    De ce tourbillon épique façon jeu de massacre, Tadej Pogacar en rajouta dans la démesure et s’octroya des relais de seigneur à Erre, Warlaing et Tilloy (secteurs 5, 4 et 3). Flanqué de Stuyven, le double tenant du titre creusa les écarts et martyrisa les esprits. Jusqu’à plier le Tour d’une synthèse brutale avant terme ? En tête, l’un des cinq rescapés du matin, l’Australien Simon Clarke (ISR) remporta une victoire de prestige. À l’arrière, un petit déluge et un goût de fer. Dans les porte-bagages, une quinzaine de secondes envolées pour certains (Van Aert, Vingegaard, Bardet, Thomas, Gaudu, etc.). Mais des minutes de passifs pour d’autres : plus de deux pour Roglic, trois pour O’Connor… Alors, sur la ligne d’arrivée, il ne fallut pas manquer l’apparition des morts-vivants, transis d’effort, apparaissant dans un interminable défilé, maculés d’un masque de poussière humidifié par l’usage corporel, leurs regards encore perdus, leurs jambes ravinées par la crasse, leurs muscles durcis par la souffrance, leurs espoirs largués sur les bas-côtés.

    Le chronicœur les observa. Ils marchaient, le vélo à la main, comme des automates, des tonnes de remords moribonds moussaient dans leurs gorges, bloquées par la sidération, préservant encore un peu leurs silhouettes étranges qui abritaient tant de folie quelques minutes auparavant. L’Enfer du Nord venait de parler. Car ici, à condition de bien tendre l’oreille, les sacrifices de l’existence restent des murmures. Ceux des fracassés en forçats, mineurs et coursiers, gueules noires et Géants de la route réunis des abîmes.

    Et puisque l’endroit, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, vit aussi par le devoir d’histoire, nous dûmes lever les yeux, en salle de presse, située à l’intérieur du site de Wallers-Arenberg, tout au bout de l’alignement rectiligne de « l’ancienne cité » minière dont la fosse, entre 1903 et 1989, extrayait 32 millions de tonnes de charbon, non loin de la mythique tranchée éponyme où la forêt domaniale impose sa masse immobile. Au-dessus de nos têtes, des dizaines de bleus de travail étaient suspendus à des fils de fer, comme à l’époque des petits matins muets, silhouettes courbées et paumes tremblantes avant la « descente ». Le nez dans la chicorée fumante, nous ressentîmes une sorte de frisson.

    5e étape 

    Lille Métropole-Arenberg, La Porte du Hainaut (157 km) 

    1. S. Clarke (AUS/ISR), en 3 h 13’35’’
    2. T. Van Der Hoorn (PB/INT) mt
    3. E. Boasson Hagen (NOR/TEN) à 2’’

    Classement général 

    1. W. Van Aert (BEL/JUM) 16 h 17’ 22’’
    2. N. Powless( E-U/EFE) à 13’’
    3. E. Boasson Hagen (NOR/TEN) à 14’’

    Maillot à pois (grimpeur). M. Cort Nielsen (Den/EFE) 11 pts

    Maillot blanc (meilleur jeune) . T. Pogacar (SLO/UAE)

    Maillot vert (points). W. Van Aert (BEL/JUM) 178 points

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    Étape 4. Wout Van Aert, le feu du dragon

    Actu

    Entre Dunkerque et Calais (171,5 km), victoire en solitaire du maillot jaune. Six côtes répertoriées des monts du Boulonnais étaient à franchir, avant une explosion sous l’impulsion des Jumbo, afin d’éparpiller les sprinteurs et mettre sur orbite le Belge Wout Van Aert, irrésistible de puissance... et de prévisibilité.

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Calais (Pas-de-Calais), envoyé spécial.

    Comme si nous subsistions dans l’entrebâillement d’une porte imaginaire, le retour sur le territoire national après un grand départ lointain nous rappelle toujours que le Tour, dans son insolente francitude à la conquête de nouveaux territoires à affranchir, ne dépend pas de ses champions, mais domine ceux qui l’incarnent. Ainsi, les us et coutumes de notre monument de juillet ressemblent parfois à des enclosures, quand les lois du genre, bousculées par des règles inédites, marquent la fin des droits d’usage.

    Avouons que les dernières heures parurent bien étranges à toute la caravane. Pour la première fois de l’histoire, après un transfert éreintant depuis les fjords enivrés du Danemark, les coureurs connurent donc une pause obligatoire, lundi, après seulement trois étapes. Une journée « off » supplémentaire, en plus des deux instaurées de rigueur depuis 1999. De quoi alléger le programme, ou le compliquer, chacun effectuant une sortie sur le vélo plus ou moins intense selon les équipes.

    Comme le rapportait notre druide Cyrille Guimard : « Puisque le triptyque danois n’a pas bouleversé ni décanté la hiérarchie, contrairement aux prévisions, on peut affirmer que le Tour débute vraiment dans le Nord… surtout après une journée de repos. »

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    Le chronicœur, furetant de nouveau sur les routes pour s’imprégner de l’articulation réelle des choix, n’oubliait pas que la légende versifiée de la « plus belle course du monde » est devenue un exercice de résistance en intensité sélective, quand elle était, jadis, une épreuve d’endurance de l’extrême.

    La fameuse côte pavée de Cassel

    Toutes les preuves se trouvaient sous nos yeux, dans la quatrième étape entre Dunkerque et Calais (171,5 km), sur un parcours accidenté et venteux dans les monts du Boulonnais – qui eût été idéal pour Julian Alaphilippe. Six côtes répertoriées, dont la plus fameuse, celle pavée de Cassel (1,7 km à 4,2 %), où Charly Mottet, Bernard Hinault ou Thomas Voeckler bâtirent leurs succès sur les Quatre Jours de Dunkerque. Ou encore celle du cap Blanc-Nez, balayée par les embruns du bord de mer juste avant Sangate et plantée à dix bornes de l’arrivée (900 m à 7,5 %), telle une juge de paix.

    Il était à peine quatorze heures, sous un soleil entier à peine voilé, quand deux courageux croisèrent en pionniers le beffroi de Bergues, de la célèbre ville éponyme rendue mémorable, en 2008, par Bienvenue chez les Ch’tis, de Dany Boon, dont on se souviendra qu’il reste le deuxième film le plus vu dans les salles françaises de cinéma (derrière Titanic).

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    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Sans jouer du carillon, mais comme les jours précédents « à la maison », l’inénarrable porteur du maillot à pois, le Danois Magnus Cort Nielsen (EFE), avait depuis le départ emporté dans sa roue arrière le Français Anthony Perez (Cofidis). Une échappée-fleuve vouée à l’échec. Nous attendions de l’inattendu, nous eûmes un furtif aperçu, justement dans Cassel (km 30,7). À l’initiative des Quick-Step de Jakobsen, Asgreen, Lampaert et Sénéchal, équipe plutôt en terre conquise, le peloton se fendit en morceaux. Pas inquiet, le maillot jaune Wout Van Aert (Jumbo), leader des débuts puis prochainement équipier de luxe pour Primoz Roglic et Jonas Vingegaard, avait déclaré la veille : « Nous allons continuer à essayer de combiner nos deux objectifs. Je suis bien parti pour le maillot vert et, au classement général, nous sommes restés hors de danger au Danemark. »

    Sans passer par la phase « laminoir »

    Puis nous constatâmes, fruit d’un schéma hélas assez désolant après l’atomisation des fuyards (Cort Nielsen d’abord, Perez ensuite), qu’il n’y aurait pas de baston générale avant le cap Blanc-Nez. Une sorte « d’explosion » en brutalité, sans passer par la phase « laminoir ». Tout explosa sous l’impulsion des Jumbo, afin d’éparpiller les sprinteurs et mettre sur orbite le maillot jaune en personne, le Belge Wout Van Aert, irrésistible de puissance et de prévisibilité.

    Dans les rues de Calais, cité de la dentelle et de la mode, le Dragon imaginé par l’artiste François Delarozière, construction colossale en acier et bois sculpté, possédant une mobilité inspirée des reptiles, se réveilla quelque peu sans pour autant déambuler ni cracher du feu. La foudre portait un autre nom de dragon, entre mythe et réalité : Wout Van Aert. Il laissa derrière lui une trace incandescente et s’imposa en solitaire, la septième victoire d’étape de sa carrière. Sans aucun dommage pour Pogacar, Roglic et consorts.

    Le mini-Paris-Roubaix à venir

    Sur la Côte d’Opale inondée de monde, à quelques lieux d’où s’élança Louis Blériot en 1909, le chronicœur négligea la tarte au maroilles. Les yeux tournés vers la houle marine que les migrants dévorent d’envie mais que nous humons avec appréhension, nous pensâmes déjà à la suite des événements.

    À cette maudite épopée en ornières, ce mercredi, vers Arenberg et ses onze secteurs pavés. Un mini-Paris-Roubaix susceptible d’un chamboule-tout – à force de l’espérer. Le Tour, fils visiteur de l’art roman et gothique et du grand large, fiancé aux tournures langagières populaires des mines, des usines et des champs, demeure cet espace nomade dans lequel l’humanité se réclame aussi pour l’usage savant de la topographie. Une porte ouverte vers l’imaginaire – ou pas.

    L'étape du jour

    4 e étape Dunkerque-Calais (171,5 km)

    1. Wout Van Aert (BEL/JUM), en 4 h 1’ 36’’
    2. Jasper. Philipsen (BEL/ALP) à 8’’ 
    3. Christophe Laporte (FRA/JUM) mt

      Classement du jour

    4. Wout Van Aert (BEL/JUM) 13 h 2’ 43’’
    5. Yves Lampaert (BEL/DEC) à 25’’ 
    6. Tadej Pogacar (SLO/UAE) à 32’’

    Maillot à pois (grimpeur). Magnus Cort Nielsen (Den/EFE) 11 pts

    Maillot blanc (meilleur jeune). Tadej Pogacar (SLO/UAE)

    Maillot vert (points). Wout Van Aert (BEL/JUM) 170 points

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    Étape 3. Les forçats de la route adoubés par le Danemark

    Un jour avec

    Entre Vejle et Sonderborg (182 km), victoire au sprint du Néerlandais Dylan Groenewegen (Bex), devant le maillot jaune en personne, Wout Van Aert (Jumbo).

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Venus de la caste originelle, les hommes de la « vitesse pure » étaient une nouvelle fois invités à porter au firmament une discipline de haut risque pour clore le premier chapitre du Tour, vécu au plus haut point septentrional de sa longue histoire. Le cyclisme naquit jadis du sprint, à l’initiale d’une vélocité digne des chevaux, et dans cette troisième étape au Danemark, entre Vejle et Sonderborg (182 km), dans une étonnante cavalcade vers le sud de ce pays maritime, incessamment balayé par les vents des fjords où s’ensommeillent encore quelques dieux vikings, le soleil déclinait tel un astre froid et sa lumière illuminait de moins en moins les géants de la route.

    Mais avant d’en arriver là, nos héros de juillet devaient se coltiner une visitation piégeuse aux origines de l’identité danoise. Il était un peu plus de 13  h 30, le peloton allait bientôt avaler à toute volée la bordure continentale du pays, quand le peloton traversa Jelling (km 12), site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, dont les pierres furent à cette région ce que les menhirs de Carnac sont à la Bretagne. Rares témoins de la culture païenne nordique, comme en témoigne son église rudimentaire polie par le temps, ces édifices rappellent la conversion du peuple danois au christianisme vers le milieu du Xe siècle. Depuis le départ à Vejle, le porteur du maillot à pois, le Danois Magnus Cort Nielsen (EFE), parcourait ses terres en solitaire afin de consolider sa tunique. Le courageux moustachu, décontracté et saluant les spectateurs en ambassadeur privilégié au fil de cette échappée, parcourut ce lieu mythique sous les broncas indescriptibles d’une foule inimaginable. Le gros de la troupe laissa filer, jusqu’à 6 minutes d’avance. Fidèle à un scénario assez classique des équipes de rouleurs, sachant que les occasions de sprints massifs seront rares, dès le retour dans l’Hexagone.

    Des chutes et des plaies

    Souvenons-nous que, la veille, entre Roskilde et Nyborg, avait laissé des traces certes plus psychologiques que physiques, mais tout de même. Dans une ambiance de folie, sur un théâtre spectacularisé dans le tourniquet d’une nature hostile, le rescapé Fabio Jakobsen (1) avait conquis sa première victoire d’étape et Wout Van Aert son premier maillot jaune, mais au prix d’une bataille de vent espérée dans la traversée du pont du Grand Belt, désormais célèbre, qui ne fit aucune différence contrairement aux prévisions d’Eole. Sauf un peu de grabuge, des chutes et des plaies, dont celle de Tadej Pogacar, qui parvint tant bien que mal à se rattraper. « J’ai réussi à éviter le crash, je ne suis pas vraiment tombé, mais mes deux roues ont crevé et j’ai tapé les barrières avec mon poignet et ma cheville, expliquait-il. Ça a l’air d’aller, j’ai l’impression que je suis solide ! » Plus de peur que de mal pour le double tenant du titre, juste un avertissement. Aucun des autres cadors (Roglic, Vingegaard, Yates, Gaudu, O’Connor, etc.) ne tomba dans le piège du « pont de tous les dangers ». Et nous eûmes ce commentaire plutôt amusé de Van Aert : « Le vent de face était si fort qu’on a eu l’impression que le rythme de course devenait soudain comme un entraînement. »

    Identique impression, en ce dimanche de long défilé assez navrant. Sur le Tour, le monde et sa propriété étant sacrés puisque « ce sont les coureurs qui dictent la course et eux seuls », comme le répète notre druide Cyrille Guimard, il fallut la menace de nuages pour retrouver un soupçon de stress. Le chronicœur ne put dès lors s’empêcher de penser que nous étions à des années-lumière du début des Tours précédents, lorsque la « vélorution » imposée par Julian Alaphilippe – il nous manque – braquait toutes les évidences et enflammait les récits en mode onirique. Nous attendîmes donc, d’abord que le Danois Magnus Cort Nielsen ait achevé son tour de gloire (à 51 km du but), puis que l’emballage final se produise enfin dans les rues de Sonderborg. À l’issue de cet assaut terminal, le Néerlandais Dylan Groenewegen (Bex), 29 ans, jeta son vélo pour coiffer le maillot jaune en personne, Wout Van Aert (Jumbo).

    Notre patrimoine en itinérance

    Ainsi, Sonderborg devint le port de « l’adieu », avec ses maisons colorées aux fresques murales, à l’extrême sud du Danemark puisque la ville se situe à une poignée de kilomètres de la frontière allemande. Avant d’autres aventures. L’esprit en attente du grand retour dans le nord de la France, dès mardi entre Dunkerque et Calais, le chronicœur, valise bouclée, n’eut pas trente-six façons de résumer ces trois jours inauguraux au Danemark. Non sans l’éblouissement d’une parfaite émotion vécue à distance. Car l’« excès » d’amour fou des Danois honora au centuple notre patrimoine national en itinérance, de quoi étouffer bien des critiques. Combien furent-ils sur les bords des routes, joyeux, chamarrés, chavirés d’un bonheur sincère ? Des centaines de milliers ? Des millions, sans doute ? Cette foule compacte et bruyante, amassée jusque dans les recoins des décors les plus improbables, témoigna d’une allégresse incomparable qui grandit encore un peu plus la légende des forçats, adoubés par cet autre peuple du Tour, à moins que ce ne soit le contraire. Une aventure unique à fabriquer de la mémoire – déjà, encore, toujours.

    Tour de France 2022
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    Étape 2. Les Géants ont dompté le « pont de tous les dangers »

    Actu

    Au Danemark, entre Roskilde et Nyborg (202,2 km), victoire au sprint du Néerlandais Fabio Jackobsen (Quick Step). Le Belge Wout Van Aert s’empare du maillot jaune. Juste avant l’arrivée, le peloton a emprunté le spectaculaire pont du Grand Belt, balayé par les vents…

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Au plus haut point septentrional de la longue histoire du Tour, très exactement vers la côte d’Hove Straede (km 72,5), tout au nord du Danemark, des paysages grandioses enserrés dans l’inattendu défilèrent devant nos yeux embués d’un parfum de renouveau et d’inédit. Il était un peu plus de 14 heures, le peloton allait redescendre à toute volée la bordure occidentale du pays, tout se désunissait alentour dans le tourniquet d’une nature ensauvagée, sous le soleil et un plein ciel à peine crémé de quelques nuages. La deuxième étape, entre Roskilde et Nyborg (202,2 km), s’était élancée deux heures plus tôt depuis l’ancienne capitale située sur l’île de Seeland – du Xe au XVe siècle, avant Copenhague – en présence du prince-héritier, d’un ruban découpé solennellement comme marque honorifique, et d’une Marseillaise entonnée avec ferveur. Les vents ronflaient déjà, de face puis en rafales, 25, 40 km/h, dans un sens assurément favorable à des tentatives d’éclatement du paquet.

    Depuis le vertige de l’émotion, le chronicoeur vit déjà les pleins et les reliefs de l’effet universel de la popularité monumentale de la plus grande course du monde, à laquelle on sacrifie, et pour laquelle on ne refuse rien. Les Danois en rêvaient, la Grande Boucle est venue. Ils l’ont adoubée par excès d’amour ! Il fallait se pincer fort : mais combien étaient-ils, sur les bords des routes chamarrées ? Des centaines de milliers ? Un million ? Foule compacte inouïe, amie prodigieuse, amassée tel des murs vibrants, autant de rangées de milliers d’yeux dans l’inextricable réseau de fils des regards mobiles. Dans cette chaleureuse ambiance de kermesse ensoleillée et dispendieuse en cris, nous entendions l’allégresse et la joie profonde d’un autre peuple à l’heure du poisson fumé, avant que la tenaille de la souffrance ne vienne étouffer les Géants de la Route, eux-mêmes happés malgré eux dans la nécessité de la contemplation et de l’adulation, glorifiés comme il se doit d’une adoration indicible. Après deux jours au Danemark, le Tour vient de grandir un peu plus dans sa Légende – et le pays en question de se hisser à la hauteur de sa splendeur mémorielle.

    En un temps où la passion, parfois meurtrie, se cherche encore des retours de flamme, la conjugaison du sublime populaire et de la course inflammable avait de quoi nous réjouir. La preuve, avec ce parcours unique en son genre, propice à toutes les folies cyclistes. Les coursiers savaient à quoi s’attendre. Bienvenue en Bordurie. Non, le Tour ne quittait pas le Danemark pour le pays imaginaire de Tintin, mais le tracé de la deuxième étape présageait donc des risques de bordures, cassures causées par un vent de côté le long des côtes de l’île de Seeland, plate comme une roedtunge (une limande en danois) mais exposée à la brise, tout en multipliant les changements de direction. Pour en rajouter, les coureurs allaient quitter la terre ferme à 22 kilomètres du but, par le fameux pont du Grand Belt, pour ne la retrouver vraiment qu’à environ trois kilomètres du but sur l’île de Fionie. « Au Danemark, il y a très peu de côtes, en revanche il y a le vent, avait prévenu le directeur de l’épreuve, Christian Prudhomme. On descend nord-sud avant d’aller chercher les ponts et ensuite on va vers l’ouest, donc quel que soit le sens du vent, à un moment, il sera forcément de trois-quart. »

    Au cœur de l’après-midi, léchant les fjords, deux vikings poursuivaient leur échappée folle du matin (le Danois Cort Nielsen et le Norvégien Bystrom), débarrassés depuis un certains temps de leurs compagnons de fuite (les Français Rolland et Barthe), tandis que le peloton, préparé aux pièges des derniers hectomètres, assurait une cadence nécessaire pour ne pas compromettre les chances des sprinteurs dans l’une des arrivées les plus spectaculaires de l’époque contemporaine. Le « pont de tous les dangers », immense structure de dix-sept kilomètres qui traverse le détroit du Grand Belt, ouverte aux furies d’Eole et placée juste avant Nyborg. Le directeur de la société Sund & Belt, qui construisit la liaison en 1998, racontait : « Si c’est très venteux, passer ce pont sera aussi difficile que de grimper l’Alpe d’Huez. » Certains coureurs partis en reconnaissance il y a quelques semaines, affirmaient pour leur part que les barrières extérieures « ne sont pas bien hautes et, en cas de grosse chute, on pourrait potentiellement tomber dans l’eau ». Peurs, fantasmes. « Du jamais vu ! Un truc XXL à 65 mètres au-dessus de la mer, c’est l’endroit rêvé », répétait Christian Prudhomme. Jusqu’à un certain point. L’Equipe rapportait le drame qui s’y noua, le 2 janvier 2019, quand la puissance du vent provoqua le déraillement de deux wagons de marchandises, les projetant sur la voie des trains de passagers. Et le journal ajoutait : « L’anecdote pourrait faire sourire puisque le cargo transportait des milliers de bouteilles de Carlsberg, bière brassée au Danemark, mais ce jour-là, huit personnes avaient perdu la vie. »

    Retenir son souffle face aux éléments, prit dès lors toute sa saveur. Nous patientâmes, sachant néanmoins que la partie côtière qui précédait cet instant ultime, où le peloton se trouvait là-aussi à découvert, s’avéra non moins cruciale. Vent de face, vent de côté. A en perdre la tête. Une guerre de position s’activa, l’avance de l’échappée fondit dans les bourrasques aléatoires, les équipes des leaders (UAE, Jumbo, Lotto, Ineos, Quick-Step, FDJ, etc.) se montraient vigilantes d’une moindre cassure. Et à trente-et-un kilomètres de la ligne, le rescapé des fuyards, Bystrom, rendit les armes. Aussitôt, l’allure s’accéléra brutalement. Façon force extrême, au service d’une seule stratégie : bien se placer avant le goulot d’étranglement du maudit pont.

    Ce fut une troupe complète, mais de moins en moins compacte et de plus en plus nerveuse, qui se présenta à l’entrée du détroit du Grand Belt, évidemment interdit au public, massivement agglutiné en amont et en aval. Dès le premier kilomètre, une rafale de trois-quart-face cisailla une dizaine de coureurs, projetés à terre, dont le maillot jaune, le Belge Yves Lampaert, contraint à une belle chasse. Beaucoup « sautèrent » par l’arrière, comme de vulgaires feuilles dans les frimas d’automne. Ils s’installèrent tous, équipiers comme cadors, dans ce petit dodelinement anxieux et métronomique. Mais une forme de prudence commanda l’armada, chacun quêtant des abris au fil de la progression, rendue plus sereine par vent de face, cette fois. Tout rentra dans l’ordre. Du coup, pas de vrais éventails, pas de bordures. Une certaine sérénité ; loin des épouvantes annoncées. Qui l’eut cru ? Nous assistâmes à un sprint, à moitié complet en raison d’une énorme chute dans les trois derniers kilomètres (aucune conséquence au temps). Le Néerlandais Fabio Jackobsen (Quick Step), 25 ans, rescapé d’une chute terrifiante en 2020, l’emporta devant le Belge Wout Van Aert (Jumbo), qui, au bénéfice des bonifications, s’empara du paletot en or.

    Aucun des grands à la victoire finale (Pogacar, Roglic, Vingegaard, Yates, Gaudu, O’Connor, etc.) ne tomba dans le piège du « pont de tous les dangers ». Les Géants venaient juste de le dompter, inaugurant un nouveau chapitre des possibles. Le chronicoeur le répète trop souvent : le Tour dépasse tout, même les éléments…

    Tour de France 2022
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    Étape 1. Yves Lampaert premier maillot jaune

    Actu

    Sous la pluie, un contre-la-montre (13,2 km) dans les rues de Copenhague, au Danemark, victoire du Belge Yves Lampaert (Quick-Step). Pogacar et Roglic se placent. Les Français concèdent du temps.

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Certains récits ont la vie dure. Cette douce ironie qui offre à notre irrespectueuse francitude de Juillet cet art subtile de prendre les premiers tours de roue, inviolable et sacré, ne concerne pas cette année le chronicoeur, tenu à l’écart du Danemark pour des raisons économiques et le bien des finances de l’Humanité – comme près d’un tiers de ses confrères d’ailleurs. Les plis inauguraux de la course, vue de loin, mais non sans dévorer cette admirable ferveur locale, eut donc une saveur toute particulière. Moins d’imprégnation, pas moins de passion, lors de cette première étape, un contre-la-montre intégralement tracé dans les rues de Copenhague (13,2 km), là même, pour l’anecdote, où se déroula en 1921 le premier championnat du monde cycliste de l’histoire. Jamais la Grande Boucle n’avait posé sa caravane en un point aussi septentrional, de quoi ressentir un immense vertige.

    Une foule considérable de Danois endiablés et heureux d’honorer notre patrimoine itinérant ; du vent balayant l’asphalte de partout, préfiguration cauchemardesque des étapes de samedi et dimanche, vers l’ouest du pays balayé par les embruns ; et puis, imprévisibles, des gouttes de pluie façon crachin pas malin, comme pour se rappeler que la topographie des lieux et ses éléments dictent leur loi à l’horizon des trois semaines à venir. Tout débuta dans l’allégresse des frissons d’été, au cœur d’une ville si nordique qu’elle se flatte d’être la « plus cyclable au monde ».

    Déjà étourdi par la ferveur de la course au maillot jaune dont le double tenant du titre, le Slovène Tadej Pogacar, demeure le grandissime favori, le chronicoeur eut néanmoins une pensée pour les quelques grands noms absents de cette cent-neuvième édition, du champion du monde français Julian Alaphilippe, insuffisamment rétabli de sa chute dans Liège-Bastogne-Liège, au Britannique Mark Cavendish, co-détenteur avec Eddy Merckx du record des victoires d’étape (34), en passant par les vétérans italien Vincenzo Nibali, 37 ans, lauréat en 2014, et espagnol Alejandro Valverde, 42 ans, champion du monde 2018, ou le jeune prodige belge Remco Evenepoel (22 ans), jugé encore un peu tendre par son équipe, sans oublier le colombien Egan Bernal, vainqueur en 2019, toujours en convalescence après une terrifiante culbute qui faillit le laisser paralysé à vie. A quand un Tour en présence de tous les Seigneurs ?

    Le sortilège opéra malgré tout et, par le truchement d’images spectaculaires et assez sublimes, le contre-la-montre du jour nous invita à une sympathique ballade dans la capitale danoise, du pont de la Reine-Louise où chaque matin de véritables embouteillages de bicyclettes ponctuent la circulation, au mini secteur pavés au pied du palais d’Amalienborg de la reine Margrethe II, qui règne sur le pays depuis 1972. Les équipes avaient anticipé les éventuelles précipitations, mais les prévisions manquèrent d’exactitude, la pluie survenant bien plus tôt que prévu. Ainsi, les aspirants à la victoire finale s’élancèrent dans les tout premiers, pensant échapper aux intempéries… mais se retrouvèrent sur une chaussée finalement humide et glissante, rajoutant du stress à l’épique. A distance, le chronicoeur enfila un pull-over en se répétant, tel un mantra, que les Géants de la Route jettent leurs corps frêles dans l’épreuve légendaire comme pour signer le début d’une aventure de l’extrême qui se doit de fraterniser avec les modes oniriques empruntés à la noble tradition.

    En instabilité constante, toujours aux limites de la bascule sous les averses et les conditions dantesques, les coureurs prirent plus ou moins de risques. Quelques-uns tombèrent (dont le Français Christophe Laporte, en tête à l’intermédiaire). D’autres calculèrent la prudence. Et chez les prétendants au paletot en or, entre spécialistes du genre et cadors du général, nous assistâmes à une bagarre de secondes – plus importantes qu’il n’y paraît. A ce petit jeu du suspens, nous crûmes longtemps que le petit-fils de Raymond Poulidor, le Néerlandais Mathieu Van der Poel, emporterait la mise, voire le double champion du monde en titre de la spécialité, l’Italien Filippo Ganna, voire le stupéfiant belge Wout van Aert, le dauphin du Transalpin lors des deux derniers Mondiaux. La bonne performance (deuxième) du « phénomène » des Jumbo, capable de remporter des chronos, des sprints et même des victoires en montagne, confirma, une fois encore, qu’il faudrait compter avec la force collective des « frelons », symbolisée par les présences tout en haut du tableau du Slovène Primoz Roglic et du Danois Jonas Vingegaard, à quelques encablures à peine de Tadej Pogacar (UAE), impressionnant de vélocité.

    Il était écrit que nous n’en resterions pas là. Car nous ne comptions pas sur le coureur « surprise » du jour, le Belge Yves Lampaert. Excellent spécialiste de l’épreuve solitaire, l’équipier de Julian Alaphilippe chez Quick-Step arriva de nulle part et, en équilibriste de la motricité efficace sur terrain dangereux, vint ravir la vedette (à tous ceux dont on parle trop) en se drapant du premier maillot jaune, avec cinq secondes d’avance sur Van Aert. Petite leçon de choses, empreinte d’humilité pour chacun d’entre nous. La tête à l’envers, rêveur, le chronicoeur y vit le signe que ce Tour débutait de manière étrange, temporairement débarrassé des idées préconçues. A ce propos : dans cette bataille de Copenhague, les Français Thibaut Pinot, Romain Bardet, David Gaudu et Guillaume Martin, dont nous attendons beaucoup (trop ?) cette année, payèrent évidemment leur écot de rigueur. Déjà des dizaines et des dizaines de secondes perdues sur Pogacar, Roglic et consorts, telle une sanction précoce, prévisible et anticipée. Mais le Tour débute tout juste, et dans une semaine, quinze jours, le temps écoulé sera-t-il toujours identique ? Et aura-t-il seulement la même saveur ?

    Tour de France 2022
    L'Humanité

    Tour de France 2022 : le peloton tricolore vous présente ses meilleurs « vieux »

    Actu

    Pour cette 109e édition de la Grande Boucle, qui s'élance du Danemark ce vendredi 1er juillet, Thibaut Pinot et Romain Bardet reviennent avec l’ambition d’épater sur quelques étapes. Comme Julian Alaphilippe a su le faire. Une marque française.

    Etienne Bonamy

    Copenhague, capitale du Danemark et désignée métropole la plus cyclable au monde, accueille le départ du 109e Tour de France, le 1er juillet. Ses trois premières étapes scandinaves, aussi plates et lisses que la surface d’un Drommekage (1), aiguiseront l’appétit du peloton qui affrontera le vent et les sprints massifs. Et, comme en 2017 à Düsseldorf (Allemagne), un court contre-la-montre lance le Tour. Du déjà-vu.

    Par panache plus que par calcul

    Cinq ans, c’est la période écoulée qui a vu le cyclisme français et ses mousquetaires, Julian Alaphilippe, Thibaut Pinot et Romain Bardet, offrir, à l’inverse, du relief à la course avec des coups d’éclat sur les routes du Tour. À défaut d’imaginer une victoire finale, la référence tricolore sait faire le show dès que possible. Par panache plus que par calcul.

    Tour de France 2022 Une seule adresse pour suivre cette 109e édition !

    On attend les nouveaux épisodes cet été. Après un juillet 2021 discret où Bardet et Pinot avaient choisi de s’abstenir, l’édition 2022 interroge. Permettra-t-elle d’envisager à nouveau un été emballant après deux éditions perturbées par les mesures sanitaires ? La tâche en revient donc à ces trentenaires qui assument encore le leadership du cyclisme pro national. Thibaut Pinot (32 ans) et Romain Bardet (31 ans) reviennent dans le Tour et les souvenirs avec.

    Julian Alaphilippe (30 ans), héraut en jaune dès la première étape il y a douze mois (Brest-Landerneau), a laissé planer le doute jusqu’au bout et son test du championnat de France, le 26 juin, à Cholet – avant de devoir renoncer à sa présence dans le Tour, moins de trois mois après sa terrible chute dans Liège-Bastogne-Liège, le 24 avril (2). Elle lui aura finalement coûté plus que les trois semaines d’arrêt qui ont perturbé son début de saison.

    Le peloton tricolore présente ses meilleurs « vieux » pour animer quelques épisodes du feuilleton de la course. La concurrence étrangère, elle, continue d’aligner ses talents plus jeunes pour écrire le récit final. Le Slovène Tadej Pogacar (UAE, 23 ans), double vainqueur en 2020 et 2021, le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma, 25 ans) ou le Belge Wout Van Aert (Jumbo-Visma, 27 ans) sont cités en tête dans une liste de favoris qui s’allonge.

    « L’entame fait vraiment peur »

    L’énumération ne suffit pourtant pas à éteindre l’espoir de voir les leaders français jouer encore les fêtards dans les étapes. Si, pour les raisons évoquées plus haut, l’état de forme de Julian Alaphilippe, double champion du monde, l’a écarté de la quête aux exploits, Thibaut Pinot et Romain Bardet, après blessures et abandons, ont, eux, ciblé leurs objectifs. Ils sont élevés comme les tracés de montagne dont ils raffolent.

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    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    « J’éprouve de la frustration à ne pas avoir pu exploiter ce que j’avais sous le capot ces deux dernières années », racontait Pinot, en janvier, lors de la présentation de son équipe pour la saison. « Quand je suis passé pro, je m’étais fait une liste d’objectifs. Je les ai presque tous remplis. Je voulais être champion de France, gagner sur les trois grands tours, gagner la Lombardie et porter le maillot rose du Giro. C’est le seul truc qui me manque. Le jaune, c’est… Je reste dans le réel en fait. Le maillot jaune du Tour a toujours été pour moi gamin quelque chose de trop grand », ajoutait-il dans une interview donnée à « Ouest-France ».

    Le printemps et sa réussite, notamment au récent Tour de Suisse, annoncent autre chose. La quête d’un petit plus pour flirter avec le maillot jaune le temps d’une étape, et plus si affinités. Le scénario tricoté par Julian Alaphilippe, 18 jours en jaune dans les trois derniers Tours sans avoir jamais atteint le podium final, dit une forme de course, à défaut de se porter à hauteur de concurrence des leaders et leurs équipes bâties pour la victoire. Romain Bardet, le 3e larron, est le seul à avoir réussi à se mêler à la bagarre jusqu’aux Champs-Élysées (2e en 2016, 3e en 2017), sans jamais pouvoir porter le jaune.

    Comme Pinot, Bardet a zappé l’édition 2021. Usé, il venait de quitter l’équipe AG2R la Mondiale, qui l’a révélé, pour l’allemande DSM. Ce printemps, le coureur de Brioude avait ciblé le Tour d’Italie. Il y a brillé, puis abandonné. Le Tour 2022 est un mystère et la conquête du maillot à pois de meilleur grimpeur son objectif. « Je ne serai pas obnubilé par le classement général, comme sur le Giro. J’ai envie de courir chaque étape comme si c’était une classique. J’aimerais avoir de bonnes sensations dans les Alpes et les Pyrénées », a-t-il confié à « l’Équipe ». « Avant de penser au général, il faut passer la première semaine de course. L’entame fait vraiment peur. Le vent, les bordures, les pavés, la nervosité… » Loin de la montagne où il est attendu pour un nouveau tour de force.

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    Donbass. L’avancée russe contraint l’Ukraine à revoir ses objectifs

    Actu

    Après Severodonetsk et Lyssytchansk, Moscou se fixe de nouvelles ambitions militaires. Les défaites ukrainiennes signent l’échec de la stratégie jusqu’au-boutiste soutenue par les Occidentaux.

    Vadim Kamenka

    La Russie est-elle en train de mettre la main sur l’ensemble du Donbass ? La prise récente de Severodonetsk et de Lyssytchansk permet à l’armée russe de contrôler l’oblast de Lougansk. Une partie était déjà intégrée à la République autoproclamée du même nom, LNR. « Elle nous offre la possibilité désormais de nous concentrer sur les villes encore défendues par l’armée ukrainienne en nous focalisant sur la région de Donetsk. Les principales cibles désormais se nomment Slaviansk, Kramatorsk, Bakhmout, Avdeïevka », analyse, pour  l’Humanité, une source militaire russe.

    Au sein de la République autoproclamée de Donetsk (DNR), les habitants ont accueilli avec enthousiasme les récentes victoires. « Si cela permet de mettre un terme aux bombardements quotidiens, à cette guerre qui dure depuis 2014, pour les populations du Donbass, alors c’est une bonne nouvelle. Mais je doute qu’elle soit rapide », explique Tania (1). Du côté des villes encore plus proches du front, Gorlovka, Yasinovataya, sous le feu intense de l’artillerie ukrainienne, le même sentiment ressort.

    Deux villes risquent de polariser les combats ces prochains jours. Slaviansk, qui comptaient 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, et Kramatorsk, devenue la capitale régionale après 2014. Elles sont désormais les principaux objectifs de Moscou. La première a déjà subi d’importants combats, il y a huit ans. Elle avait fait partie des villes qui ont organisé le référendum d’indépendance et réclamé l’installation des républiques DNR et LNR. Face à l’intensité des bombardements sur Slaviansk et à l’approche de l’armée russe, à moins de 40 kilomètres, le gouverneur ukrainien de la région, Pavlo Kyrylenko, a appelé les habitants à évacuer la ville, mardi soir.

    Le conflit entre dans une nouvelle phase

    Pour l’armée ukrainienne, les témoignages qui se multiplient sur le terrain, évoquant des pertes et un nombre de blessés considérables, restent le plus inquiétant. Des chiffres sans commune mesure avec les premiers mois de guerre. De son côté, le géopolitologue et ancien militaire Olivier Kempf explique ainsi sur Twitter les récentes percées. « Il a fallu trois mois à l’armée russe pour prendre le contrôle de Marioupol, trois semaines pour prendre Severodonetsk et moins d’une semaine pour prendre Lyssytchansk. Ces chiffres démontrent à quel point une guerre d’usure peut provoquer, localement, des ruptures soudaines. Les positions ukrainiennes au fond s’avéraient indéfendables. La seule question était de savoir combien de temps elles al laient pouvoir tenir », estime-t-il.

    Le conflit entre dans une nouvelle phase. Côté russe, après avoir obtenu le contrôle de la région de Lougansk, quelle va être l’attitude des dirigeants ? Ces victoires sur le terrain vont-elles pousser l’armée à tenter de poursuivre les offensives ? Le discours de Vladimir Poutine, le 4 juillet, est clair à cet égard. Les forces russes « doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés » et il espère « que, dans leurs secteurs, tout se passera comme cela s’est passé à Lougansk ». Une pause opérationnelle n’est donc pas prévue immédiatement. Pour Oleg Bodrov, dirigeant du Mouvement de la paix en Russie, « cette opération devrait durer encore quelques mois, jusqu’à l’hiver. À partir de cette période, le climat aura un impact trop lourd sur le terrain et rendra les choses beaucoup trop incertaines ». Plusieurs députés de la Douma penchent davantage pour cet automne. Car l’armée serait tentée de profiter de la désorganisation et d’une forme de démobilisation.

    Côté ukrainien, les propos encore récents affirmant une victoire certaine de la part du gouvernement commencent à agacer. Les habitants sont conscients des défaites. Si l’unité demeure derrière le président et l’armée, la stratégie jusqu’au-boutiste, soutenue par les Occidentaux, peut-elle s’inscrire dans la durée ? Le pari de Kiev de faire basculer le rapport de forces sur le terrain, avec l’essor des livraisons d’armes de la part des pays de l’Alliance atlantique, n’a pas encore permis d’emporter les succès escomptés. Les autorités réclament davantage de soutien. Ces défaites peuvent-elles lancer une nouvelle phase de négociations ? Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait reconnu lors des 100 jours de guerre que 20 % du territoire avaient été perdus. Au 134e jour, plusieurs pays s’interrogent sur la nécessité de définir des objectifs et un potentiel cessez-le-feu (lire ci-dessous). D’autant plus que les propos, mercredi, de l’ancien président russe Dmitri Medvedev inquiètent. Proche de Vladimir Poutine, il a évoqué, encore une fois, le recours à l’arme nucléaire et exclut par avance l’éventualité de sanctions par la justice internationale… La diplomatie devrait rapidement reprendre le dessus.

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    « Je serais mort à l’intérieur si j’étais revenu en Russie »

    Entretien

    Théâtre Le prolifique metteur en scène et cinéaste russe Kirill Serebrennikov, qui vit désormais en Allemagne, inaugure la 76e édition du Festival d’Avignon, dans la cour d’Honneur du palais des Papes, avec le Moine noir, une pièce adaptée d’une nouvelle fantastique d’Anton Tchekhov.

    Marie-José Sirach

    kirill serebrennikov Metteur en scène

    Avignon (Vaucluse), envoyée spéciale.

    Casquette vissée sur la tête, lunettes à grosse monture transparente, stature imposante, Kirill Serebrennikov ne passe pas inaperçu. Dans tous les sens du terme. Il a quitté Moscou en mars pour s’installer en Allemagne. La guerre en Ukraine, la répression à l’égard de toute contestation en Russie auront eu raison de son engagement artistique. Nommé en 2012 directeur du Centre Gogol de Moscou, Serebrennikov transforme ce lieu alors en déshérence en épicentre d’un théâtre libre, contestataire, renouvelant totalement le répertoire, le public et l’esthétique. Ses mises en scène sentent le soufre et s’il monte une pièce du répertoire russe, c’est pour la dynamiter et montrer sa puissance de subversion. Les autorités l’ont dans le collimateur et sortent du chapeau une accusation de détournement de fonds qui lui vaudra d’être arrêté et assigné à résidence. En 2018, lors de la conférence de presse de Leto, à Cannes, l’équipe du film avait laissé une chaise vide pour rappeler l’absence de Serebrennikov. En 2019, sa pièce Outside s’est jouée au Festival d’Avignon, en son absence, le metteur en scène ne pouvant quitter la capitale russe. Au Festival de Cannes, cette année, son film la Femme de Tchaïkovski était en compétition officielle. À l’issue de la projection, il prend la parole : « Merci beaucoup d’être avec nous dans ce moment difficile de notre vie. Non à la guerre. » Pendant la conférence de presse qui s’ensuit, on le questionne sur le boycott des artistes et de la culture russes. « Dans ces moments difficiles, c’est l’art, la musique, le cinéma, le théâtre qui permettent aux gens de se sentir vivants », répond-il. Des propos qui ne convainquent pas tout le monde… À quelques jours de la première du Moine noir, de Tchekhov, dans la cour d’Honneur, nous l’avons rencontré.

    C’est la quatrième fois que vous venez présenter un spectacle au Festival d’Avignon. Cette fois-ci, vous êtes invité dans la cour d’Honneur où vous mettez en scène le Moine noir, de Tchekhov. À quelques jours de la première, comment vous sentez-vous ?

    On répète de façon intense. L’espace est complexe, on manque de temps, tout le monde est un peu sur les nerfs, sans compter les éléments qui s’invitent comme le soleil, la pluie, le vent avec lesquels on doit apprendre à négocier.

    La cour d’Honneur est un espace particulier. Cela vous a-t-il obligé à revoir la scénographie du spectacle ?

    Notre scénographie est assez simple, même balayée par le mistral ! Je suis curieux de voir ce que ça va pouvoir provoquer. Le palais des Papes est une sorte de loupe, de miroir grossissant où chaque spectateur vous scrute. Mais ce qu’ils vont découvrir n’a rien à voir avec la version que j’ai créée à Hambourg (au printemps dernier – NDLR). Ce sera un tout autre spectacle.

    Dans le Moine noir, il est question de tenter d’approcher la vérité selon plusieurs points de vue. Dans votre dernier film, la Femme de Tchaïkovski, il s’agit du mensonge. Vérité et mensonge…

    J’aime tellement cette idée formidable que je n’ai pas envie de la commenter ! Le Moine noir, c’est effectivement la quête de la vérité, sa complexité et l’impossibilité de la trouver. Dans le film, il s’agissait du mensonge qui règne, qui dirige chaque personnage et tente d’étouffer la vérité.

    Peut-on y voir une métaphore de ce qui se passe dans le monde aujourd’hui ?

    Dans mon travail, je ne pars pas d’une idée autour de laquelle je broderais un spectacle. En général, je pars de mes souvenirs, de mes premières émotions et j’essaie de les assembler. Parfois, j’oublie des fragments. Ces lacunes, j’essaie de les colorer. Je suis traversé d’émotions et, de là, jaillissent des images qui créent cette structure bizarre qu’est un spectacle ou un film, et les gens y voient le reflet de leurs sentiments.

    Vous obtenez l’autorisation de quitter la Russie pour créer votre spectacle en Allemagne et décidez de ne pas retourner dans votre pays. Qu’est-ce qui a provoqué cet exil ? La guerre contre l’Ukraine ? Vos conditions de vie à Moscou ?

    C’était difficile d’être là-bas, parce que c’était la guerre. On éprouvait un sentiment de violence diffus partout. Je ne sais pas comment me comporter, comment vivre à l’intérieur d’un pays qui a déclenché une telle guerre. Aujourd’hui, on est les représentants d’un pays belligérant qui rase des maisons, des villages, des villes, tue des civils. C’est une tragédie pour nous tous. Tu crois comprendre et tu ne comprends rien. Je m’informe tous les jours sur ce qui se passe, mais tu es incapable de réaliser comment tout ça est possible. Je ne peux justifier cette violence d’État, ni me résoudre à tuer quelqu’un pour des raisons géostratégiques. Je serais mort à l’intérieur si j’étais revenu en Russie.

    On vous a reproché de ne pas avoir pris parti assez vite, d’être resté en retrait, à la suite de l’invasion de l’Ukraine…

    J’attendais mon procès et je ne pouvais rien dire quand j’étais là-bas. Mes avocats m’appelaient toutes les deux minutes pour me supplier de me taire, de ne rien dire avant mon jugement. Il me fallait serrer les dents jusqu’à ce que je sois libre de partir et de parler.

    D’aucuns vous qualifient de personnage ambigu, énigmatique, voire double…

    Je veux être triple, même si je ne suis pas un trépied. J’exprime des émotions différentes, parfois contraires ou contradictoires. Je lutte, parfois, contre des sentiments exécrables qui montent en moi. Mais, parfois aussi, ça sort, et j’ai honte. Pourquoi me refuse-t-on le droit de me tromper, de dire des conneries ? Je suis artiste, j’ai le droit de me tromper. Je ne suis pas un homme politique qui mesure chacun de ses mots parce qu’il veut être réélu.

    Vous avez grandi en pleine perestroïka, un moment où les choses bougent, où il souffle un vent de renouveau, pour ne pas dire de liberté. Diriez-vous qu’il est plus difficile aujourd’hui d’être un artiste russe ?

    C’est plus difficile d’être russe tout court. Mon pays en a attaqué un autre. Quand tu dis que tu viens de Moscou, les gens te regardent de manière pas très amicale. Le plus terrible, c’est quand les gens, en Europe, te chuchotent à l’oreille « Poutine a raison ». Merde ! Où suis-je ?

    Vous avez été démis de vos fonctions de directeur du Centre Gogol. La semaine dernière, on a nommé un nouveau directeur « en phase avec le Kremlin », dites-vous…

    Quand on ferme un lieu de création, un organisme vivant, un lieu d’effervescence, sans en expliquer les raisons, juste parce qu’un ordre est arrivé, qu’est-ce que ça signifie ? Gogol était un théâtre mondialement connu, reconnu. Le public, le succès étaient au rendez-vous et, tout d’un coup, on le ferme. C’est terrible. Lorsqu’on m’a proposé ce théâtre, ce n’était aucunement une récompense ou parce que j’étais ami avec les autorités. Le théâtre se trouvait dans un état catastrophique. J’ai essayé de relever ce défi car il fallait tout refaire, rassembler une troupe. Ça nous a pris tellement de temps, de force et d’énergie pour que le théâtre devienne un endroit incontournable… J’y ai laissé des litres de sueur, mais c’était passionnant. Et puis, il y a eu les premières manifestations contre Poutine en 2012-2013, puis la Crimée en 2014, et le théâtre était traversé par ce vent de contestation. Et, aujourd’hui, la guerre contre l’Ukraine…

    Comment est-on passé de ces manifestations, il y a dix ans, à cette faible mobilisation contre la guerre en Russie ? D’ici, on a le sentiment que la population est interdite, figée, voire complice parce que nationaliste…

    Dix années de propagande non-stop, la mainmise et le contrôle de tous les médias… Des journalistes que l’on pensait honnêtes et, après coup, on a compris qu’ils travaillaient pour Poutine. On a cadenassé la télévision, on a commencé à changer les équipes. Certains proches du pouvoir ont racheté des journaux. Désormais, il n’existe plus de presse libre à Moscou. Il restait Internet et les réseaux sociaux mais, maintenant, des lois permettent de traquer les moindres opposants et un seul post sur Facebook peut vous envoyer en prison. Pour résumer, il y a les persécutions, les assignations à résidence, la guerre et le Festival d’Avignon… et tout ça se passe en même temps. 

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    L'angoisse des mères russes : « Je ne sais pas si mon fils est vivant ou mort »

    Histoire de la semaine

    Les milliers de familles de soldats partis combattre en Ukraine sont dans l’inconnu. Leurs proches ne donnent plus de nouvelles. Face à la censure d’état qui entoure cette guerre, même le nombre de morts est caché au grand public.

    Vadim Kamenka

    Dans un immense bâtiment alliant briques et larges fenêtres en verre, en périphérie de Moscou, Valentina Melnikova nous rejoint d’un pas décidé. À 78 ans, elle qui a connu l’Union soviétique, sa chute, les années Eltsine et les quatre mandats de Vladimir Poutine, ne laisse rien au hasard. Figure de proue des Mères de soldats dont elle dirige l’ensemble des comités, la militante organise son planning et les diverses rencontres. Depuis près de quarante ans, elle monte au front contre le gouvernement russe et les hauts gradés de l’armée. « J’ai un peu plus de cheveux blancs, désormais. Mais rien n’a réellement changé. On continue de se battre pour faire respecter les droits des jeunes conscrits, malgré les menaces. On a l’habitude depuis la guerre d’Afghanistan », affirme-t-elle d’un ton assuré.

    Chaque année, 130 000 appelés

    Cette ancienne professeure de géologie à la prestigieuse Université d’État de Moscou a vu sa vie basculer dans les années 1980. La guerre d’Afghanistan éclate et ses deux fils, censés faire des études universitaires, se retrouvent finalement conscrits par les autorités, à court de soldats. Très vite, elle se mobilise avec d’autres mères contre cette mesure. L’organisation naît ainsi et devient incontournable dans la société russe au fil des conflits au Haut-Karabagh, au Kirghizistan, en Tchétchénie, en Géorgie, etc. Son combat pour abolir le service militaire obligatoire n’a fait que redoubler. La guerre en Ukraine a encore conforté cet engagement. Des jeunes hommes russes, peu préparés, se retrouvent sur une ligne de front, confrontés à la mort. Chaque année, près de 130 000 citoyens de 18 à 27 ans sont convoqués lors de deux appels annuels par l’armée. « Aujourd’hui, les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont les mêmes qu’à l’époque. Seule l’ampleur s’avère différente et les relations avec le pouvoir, qui impose une censure totalement inattendue. Celui-ci nous empêche de parler de “guerre”, selon les termes de la Convention de Genève. Nous nous occupons des invalides de guerre afin qu’on leur prête l’attention qu’ils méritent. On les aide à obtenir une augmentation de leur retraite. On travaille aussi avec des psychologues pour traiter les traumatismes », explique Valentina Melnikova.

    Lors du défilé militaire du 9 mai, date de la victoire sur l’Allemagne nazie, à Moscou sur la place Rouge, le président Vladimir Poutine a évoqué ces « compagnons d’armes morts courageusement dans un combat juste ». Pourtant, le nombre de soldats morts demeure tabou depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février. « Il nous paraît évident qu’en l’espace de quatre mois, le nombre de victimes est désormais supérieur à celui de la guerre en Afghanistan (20 000 morts – NDLR). Néanmoins, les principales villes n’en ressentent pas encore les effets. Cela apparaît extrêmement lointain aux habitants, hormis à ceux des régions frontalières », estime Mikhaïl Matveev, député communiste de la région de Samara. Autre zone d’ombre : l’invisibilité des blessés. Pour des questions de logistique militaire, peu de soldats sont rapatriés. En fonction de la zone de front, les blessés sont transportés dans un premier temps à Donetsk ou Lougansk, les deux principales villes des deux Républiques autoproclamées du Donbass (DNR, LNR). Puis, ils sont ensuite transférés dans quelques villes de Russie. « Les évacuations depuis les zones de combat se font sous contrôle médical. Les médecins ont été installés avec des soignants à la frontière avec l’Ukraine, et des hôpitaux fonctionnent normalement, notamment à Rostov-sur-le-Don (ville russe la plus proche, à une centaine de kilomètres du Donbass – NDLR) ou Voronej », explique Oleg Bodrov, du Mouvement de la paix en Russie.

    Pour l’instant, peu de familles osent témoigner. Celles que nous avons rencontrées le font de manière anonyme, via des messageries sécurisées. Le fils d’Ania, qui réside dans la province de Koursk, fait partie des conscrits. Elle n’a eu que très peu d’échanges avec lui et ils furent très succincts. « “Je vais bien, ne t’inquiète pas, maman ! Nous avons bien mangé”, me répétait-il à chaque fois. Il ne voulait faire aucune erreur en donnant des informations sur les lieux ou encore les soldats avec qui il était. Puis, je n’ai plus eu de nouvelles », chuchote-t-elle avant de poursuivre péniblement : « Est-il blessé ou mort ? Je n’en sais rien. »

    Au nom du secret d’État

    Des milliers de familles russes partagent la même incertitude, les mêmes angoisses. Dans cette guerre de l’information que livre le gouvernement, la maîtrise du récit est primordiale. L’inventaire des victimes passe au second plan. « Je ne suis pas une spécialiste des questions militaires, mais le caractère des opérations (en Ukraine – NDLR) n’a pas permis et ne permet pas de récupérer les corps des soldats russes tués au combat, ce qui est contraire au droit humanitaire international. Après l’arrêt de chaque opération, il doit y avoir une trêve, suivie d’un échange de prisonniers et des corps des soldats tués », rappelle Valentina Melnikova.

    Pour les familles, la confirmation du décès d’un proche et la restitution de son corps relèvent d’une véritable bataille. Face à l’afflux de milliers d’appels téléphoniques et de demandes d’informations sur les réseaux sociaux, les comités des Mères de soldats se sont adressés à maintes reprises aux autorités. Ils reçoivent pour toute réponse : « Remplissez des demandes via la ligne rouge du ministère de la Défense, à la Croix-Rouge, au commandement des régions militaires. » Mais rien n’avance, car tout est couvert par le secret militaire. Les parents, les épouses et les amis des disparus vont jusqu’à transmettre des analyses d’ADN pour les identifier. La mère du lieutenant Alexander Baturin, âgé de 25 ans, qui serait décédé près de Lougansk, a envoyé du « biomatériel » afin d’identifier le corps. « J’ai été informée par le commandant du régiment et je me suis rendue à Rostov pour identifier sur les restes du char des traces d’ADN de mon fils. Pas une seule correspondance n’a conclu l’examen. Maintenant, il est répertorié comme “disparu”. Plus aucune personne de l’armée ne me répond. Et je ne sais pas si mon fils est vivant ou mort. » Le site Novaïa Gazeta Europe, installé en Lettonie, a publié son témoignage, ainsi qu’une enquête sur cet officier originaire de Bachkirie, n° 91711, insigne n° E049790, afin de faire réagir le ministère de la Défense.

    Face au silence, dans de nombreuses régions russes, des journalistes, des médias ont créé des « murs de la mémoire ». Il s’agit de listes de soldats tombés en Ukraine constituées grâce à des proches, des militaires, des rapports, afin d’informer et d’honorer leur souvenir. Mais les autorités souhaitent les interdire, au nom du secret d’État et de la loi publiée contre les fausses nouvelles et la désinformation. Le média Baikal journal.ru fait de la résistance. Sur son site, une rubrique intitulée « Combien de soldats de Bouriatie sont morts en Ukraine » est actualisée régulièrement. La liste de noms est impressionnante. « En trois mois, le taux de mortalité des hommes de moins de 30 ans dans la région a quadruplé, écrit le journal. Le 12 juin, nous avons pu collecter, confirmer et analyser les données de 184 morts. La liste comprend les militaires qui sont nés ou ont servi dans cette République. Quatre mois après le début de la guerre, la Bouriatie occupe toujours la deuxième place parmi les régions en termes de nombre de morts. »

    Le difficile échange des prisonniers

    Dans la capitale, la liste des enterrements ne s’est pas allongée. Dans les rues, peu de blessés sont également visibles. Parmi les soldats morts et enterrés, beaucoup de Bouriates, de Iakoutes, de Daghestanais et de personnes issues des régions caucasiennes de la Fédération de Russie. Elles font partie des territoires les plus pauvres. « L’armée recrute là où il y a des jeunes hommes en âge de conscription pour être recrutés. Ce vivier se trouve dans les régions plus pauvres, périphériques, à la plus forte natalité et non dans les grandes villes. Cela correspond à des Républiques aux multiples origines ethniques », détaille Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences en science politique à Nanterre et spécialiste de la Russie.

    Les familles reçoivent près de 7 millions de roubles (76 000 euros) pour chaque soldat tué et reconnu par l’État. « Les lois contre la désinformation qui frappent les citoyens et les médias forcent au silence. Il faut parler d’“opération spéciale”. Plusieurs quotidiens régionaux arrivent encore à publier quelques portraits. Mais la plupart des grands médias ne peuvent pas se le permettre », constate la journaliste Nadejda Prousentkova, de « Novaïa Gazeta », qui a cessé de fonctionner depuis deux mois pour échapper à la fermeture définitive.

    Les soldats faits prisonniers sont l’autre inquiétude des familles. Des structures existent malgré le secret relatif qui entoure cette question, ainsi que leur nombre. Elles fonctionnent depuis 2014, lorsque le conflit a éclaté dans le Donbass. De nombreuses associations des droits de l’homme confirment que des échanges de prisonniers existent, conformément aux articles de la Convention de Genève. Seulement, aucune ne sait quelles sont les règles en vigueur pour ces échanges. Les déclarations du vice-ministre des Affaires étrangères russe, fin mai, ont elles aussi provoqué de l’appréhension. Andrey Rudenko a en effet fait savoir que son pays discuterait de la possibilité d’échanger des prisonniers avec l’Ukraine, une fois qu’ils auront été jugés, notamment pour crime de guerre. « Mais de quoi se mêle-t-il ? s’agace Valentina Melnikova. Avant d’aller devant une cour, il faut qu’il y ait une enquête pour savoir si ces hommes sont coupables », ce qui ralentit encore un peu plus les choses. « Je préviens les familles que nous n’avons aucune possibilité de faire pression sur les autorités. Notre seul but consiste à rappeler les noms des soldats (prisonniers ou blessés). Nous avons des contacts à ce sujet avec l’organisation ukrainienne qui s’occupe des soldats disparus. Nous nous adressons à elle dans les cas les plus difficiles afin qu’elle nous aide et réciproquement. » Des liens humains subsistent encore entre Ukrainiens et Russes. Un espoir pour mettre un terme à cette sale guerre.

    RussieGuerre en Ukraine
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    UE. Derrière l’adhésion de l’Ukraine, la corruption en ligne de mire

    Actu

    Dans un pays qui, avant le déclenchement de la guerre, était gangrené par les pots-de-vin, les malversations et le trafic d’influence, la perspective de la reconstruction peut aiguiser les appétits des oligarques. Après avoir installé l’Ukraine dans le sas à l’entrée de l’Union européenne, Bruxelles manifeste, semble-t-il, quelques craintes…

    Thomas Lemahieu

    Sur l’adhésion de l’Ukraine, l’Union européenne a-t-elle mis la charrue avant les bœufs ? La semaine dernière, le Conseil européen rassemblant les chefs d’État et de gouvernement a adopté en grande pompe la recommandation de la Commission accordant le statut de candidat au pays pris sous le feu de la Russie depuis le 24 février. Le Parlement européen avait d’ores et déjà averti qu’il n’y aurait pas de «procédure accélérée», alors que cinq États sont toujours coincés dans le sas à l’entrée : la Turquie depuis 1999, mais aussi la Macédoine du Nord (2005), le Monténégro (2010), la Serbie (2012) et l’Albanie (2014).

    Ce vendredi, Ursula Von der Leyen appelle les autorités ukrainiennes à accélérer les réformes contre la corruption. «Le chemin à parcourir sera long, mais l’Europe sera à vos côtés à chaque étape, quel que soit le temps que cela prendra, depuis ces jours sombres de la guerre jusqu’au moment où vous franchirez le seuil de notre Union européenne», promet-elle dans un discours en visioconférence devant le parlement ukrainien. Selon la présidente de l’exécutif européen, les autorités ont déjà mis en place «une machine anti-corruption impressionnante». Derrière les propos encourageants, Von der Leyen pose des conditions. «Désormais ces institutions ont besoin de moyens d’action et des bonnes personnes aux postes de responsabilités, estime-t-elle. Il convient que le nouveau chef du parquet spécialisé dans la lutte contre la corruption et le nouveau directeur du Bureau national ukrainien de lutte contre la corruption soient nommés dès que possible.» Dans sa liste de demandes immédiates, Bruxelles réclame également une «procédure de sélection des juges» nommés à la Cour constitutionnelle, une «mise en œuvre juridiquement solide» de la nouvelle loi destinée à contrer «l’influence excessive des oligarques sur l’économie» ainsi que la création d’une autorité indépendante de régulation des médias.

    En réalité, derrière les démonstrations bruyantes de soutien à l’Ukraine, les Européens et les Occidentaux, de manière plus globale, commencent à s’inquiéter sérieusement d’un risque de détournement des fonds qui pourraient être versés en vue de la reconstruction du pays. À la veille d’une conférence internationale sur le sujet, organisée lundi et mardi prochains à Lugano (Suisse), une estimation des montants nécessaires donne le tournis. Selon les calculs d’Ivan Lukeria, vice-ministre ukrainien du Développement territorial, les dommages causés aux seules infrastructures critiques s’élèvent d’ores et déjà à près de 45 milliards de dollars (43 milliards d’euros). Le président de la Banque européenne d’investissement évalue, lui, le coût total de la reconstruction de l’Ukraine à 1 100 milliards de dollars (1 051 milliards d’euros).

    Malversations, pots-de-vin, trafic d’influence et abus de pouvoir… Avant la guerre déclenchée par Vladimir Poutine, l’Ukraine figurait en queue de peloton dans les palmarès de la lutte anti-corruption de l’ONG Transparency International. Seuls la Russie et l’Azerbaïdjan se classent derrière dans l’espace euro-asiatique… Malgré les richesses gigantesques dans ses sous-sols qui regorgent de minerais de fer et de nickel, mais aussi de métaux précieux comme le manganèse, le titane et le palladium, en dépit de son statut de grenier à blé de l’Europe, l’Ukraine est très mal placée aussi en termes de niveau de vie : le revenu moyen par habitant ne dépasse de justesse les 3 000 euros par an, très loin derrière les standards européens.

    De quoi, là aussi, inciter les Suisses qui coorganisent avec Volodymyr Zelensky la conférence de Lugano à une très grande prudence. «Il va être très difficile pour l’Ukraine de faire face aux dangers de corruption qui vont accompagner la reconstruction imminente et massive, prévient ainsi Gretta Fenner, la directrice générale de l’Institut de Bâle pour la gouvernance. Faute de surveillance et de contrôle sur les fonds attribués, je redoute que non seulement beaucoup d’argent soit perdu, mais aussi que les structures oligarchiques contrôleront à nouveau bien davantage l’Ukraine».

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    L'Humanité

    En Ukraine, les femmes au cœur de l’horreur guerrière

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    Télévision Ce documentaire de Charles Comiti et Julien Boluen donne la parole à plusieurs de celles qui continuent de vivre et de lutter dans leur pays, parfois les armes à la main.

    Gérald Rossi

    La circulation se fait en évitant les monticules de sacs de sable et les barbelés. L’autoradio branché sur le canal 63 diffuse une chanson qui dit à peu près : « Le soir s’assombrit, le cœur de l’insurgé bat, on livre des munitions à la hâte… » Au volant, Maroussia, une soldate de 44 ans qui, après trois semaines de guerre, a droit à sa première permission. Elle est affectée à la défense militaire de la ville de Kiev. Le documentaire de Charles Comiti et Julien Boluen brosse le portrait (un peu rapide) de femmes qui ont choisi de rester dans leur pays, dans leur ville, alors que d’autres n’ont eu d’autre choix que la fuite depuis que, le 24 février à l’aube, l’armée russe a entamé l’invasion de l’Ukraine.

    missions de sécurité, de santé...

    Maroussia rejoint sa famille, dans une petite ville à deux heures de route. Ses filles ont été envoyées en Pologne pour leur sécurité. La localité a été bombardée, mais subsistent quelques îlots, comme le parc. « D’habitude, il y a beaucoup d’enfants et des mamans, mais maintenant, c’est presque vide. Je me sens comme cette ville, dans l’attente de la victoire… » dit-elle.

    De nombreuses familles, principalement femmes et enfants, ont quitté le pays au début de la guerre. Mais nombre de femmes de tout âge sont aussi restées afin de poursuivre leurs missions dans des domaines comme la sécurité, la santé, etc. Cet engagement au féminin est remarquable depuis 2014 dans ce pays, pointe le film, quand elles ont d’abord manifesté en nombre place Maïdan, « pour réclamer la chute du gouvernement pro-Russes. Puis certaines se sont engagées dans l’armée au moment de l’invasion de la Crimée ».

    Charles Comiti et Julien Boluen ont aussi suivi la photojournaliste française Véronique de Viguerie, « qui est allée à la rencontre des épouses, mères, filles prises dans la guerre ». Pour Maroussia et les 200 combattants sous ses ordres, la mission est de patrouiller lors des alertes et sous les bombes. Cette fois, un centre commercial a été touché. On dénombre plusieurs morts.

    Irina, comme tant d’autres, est une des victimes de ces attaques nocturnes visant des secteurs civil et public. Elle passe presque toutes les nuits dans la cave de son immeuble avec sa petite Victoria, 6 ans, « c’est plus calme que dans sa chambre », dit la maman. À l’hôpital de Kharkiv, près de la frontière, d’autres témoignages dénoncent la sauvagerie des combats frappant les civils. « La deuxième ville d’Ukraine vit sous les bombes depuis le début du conflit. » Et là aussi, des femmes sont en première ligne…

    TélévisiondocumentaireGuerre en Ukraine
    L'Humanité

    Énergie. La France retourne au charbon pour passer l’hiver

    Actu

    L’État ordonne le redémarrage de la centrale de Saint-Avold, en Moselle, alors que la moitié des réacteurs nucléaires sont à l’arrêt. La question de l’approvisionnement énergétique du pays fait craindre un hiver difficile. Explications.

    Marion d'Allard

    Des soubresauts de la guerre en Ukraine à l’arrêt de 29 réacteurs nucléaires sur 56, l’approvisionnement énergétique de la France s’impose comme un sujet majeur, et la question est désormais dans toutes les têtes : va-t-on manquer d’électricité cet hiver ?

    Les Français appelés à réduire « immédiatement » leur consommation

    L’interrogation est telle que le gouvernement a confirmé, dimanche, la reprise de l’activité de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), fermée le 31 mars dernier. Un redémarrage « à titre conservatoire » et de «  quelques heures, si nous en avons besoin », a précisé le ministère de la Transition énergétique, assurant dans la foulée qu’ « aucun charbon russe ne serait utilisé ».

    Énergie. Peut-on se chauffer sans se ruiner ? 

    Le même jour, dans la presse, les dirigeants des trois plus grands groupes d’énergie – TotalEnergies, EDF et Engie – appelaient à l’unisson, dans une tribune cosignée, les Français à réduire « immédiatement » leur consommation de carburant, pétrole, électricité et gaz face au risque de pénurie et de flambée des prix qui menacent « la cohésion sociale » l’hiver prochain. « L’effort doit être immédiat, collectif et massif », estiment Patrick Pouyanné, Jean-Bernard Levy et Catherine MacGregor. Une tonalité un brin péremptoire, qui fait bondir la FNME-CGT.

    « Tout pour préserver le système existant »

    « Demander aux citoyens de moins consommer, de moins se chauffer, sans mettre de propositions sur la table pour redresser durablement la situation et alors que ces entreprises dégagent des milliards d’euros de bénéfices, est inadmissible ! » dénonce Sébastien Menesplier, son secrétaire général.

    Sébastien Menesplier : « Sortir l’énergie du marché, c’est assurer les tarifs les moins chers »

    Certes, poursuit le syndicaliste, « les capacités de production sont en difficulté du fait, notamment, des problèmes de corrosion recensés sur plusieurs réacteurs nucléaires, mais ces grands groupes font tout pour préserver le système existant et protéger leurs actionnaires, au lieu de pousser à la reconversion des sites récemment fermés ».

    C’est le cas de la centrale de Fessenheim, mise à l’arrêt il y a deux ans exactement, mais également de la centrale à charbon du Havre, fermée en avril 2021 « après avoir pourtant bénéficié d’investissements pour réduire l’impact environnemental de son activité », précise Sébastien Menesplier. Une décision d’autant plus incompréhensible pour le syndicaliste qu’un projet de reconversion du site, « porté par les salariés et basé sur la combustion de pellets de bois », n’a jamais réussi à voir le jour.

    Retard sur les énergies renouvelables

    Profondément bouleversé par l’explosion des prix du marché de gros et les conséquences de la sortie du gaz russe, le secteur énergétique paie aussi le prix de décisions politiques et stratégiques. Particulièrement en retard sur le développement des énergies renouvelables, la France est même le seul pays à ne pas avoir atteint, en la matière, les objectifs fixés.

    Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2

    Mais pas seulement. « En prenant le parti de fermer certains sites sans construire d’autres capacités de production pilotables, l’État a commis une erreur majeure », estime Sébastien Menesplier. Un défaut de planification funeste qui pousse aujourd’hui, et pas seulement en France, au redémarrage des centrales à charbon, au mépris des impératifs environnementaux.

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    énergies fossilesÉnergienucléaireGuerre en Ukraine
    L'Humanité

    Guerre en Ukraine. Kiev affaiblie, l’Otan veut se renforcer

    Actu

    En ce cinquième mois de conflit, l’Alliance atlantique semble peu disposée à entendre parler de négociations de paix. La question se pose pourtant.

    Vadim Kamenka

    Au gré d’une longue séquence diplomatique, la guerre en Ukraine continue d’occuper l’essentiel des discussions. Alors que la réunion du G7, rassemblant les sept grandes puissances (Allemagne, États-Unis, France, Canada, Italie, Japon, Royaume-Uni) dans les Alpes bavaroises s’achève, le sommet de l’Alliance atlantique (Otan) s’ouvre, lui, ce mardi, à Madrid.

    Sur le terrain, au 125e jour du conflit, l’armée russe semble progresser dans le nord du Donbass. Après avoir pris le contrôle de Severodonetsk dans la région de Lougansk, elle tente de parvenir à celui de Lyssytchansk, Bakhmout, Kramatorsk, Sloviansk. Cette étape apparaît prépondérante en vue de la mainmise sur l’ensemble du bassin minier dans l’est de l’Ukraine. Des frappes russes ont également visé plusieurs villes à l’arrière du front – Kiev, Khmelnytskyï, Lviv, Tchernigov… L’ONU déplore la mort de 4 500 civils et 5 500 blessés à dater du 15 juin. Un chiffre sous-évalué et qui exclut les victimes militaires, qui avoisineraient les 30 000 à 40 000 personnes au total. Face à une guerre qui est entrée dans son cinquième mois depuis l’invasion russe, le 24 février, rien ne laisse présumer d’un arrêt rapide des combats. Une bonne partie du Donbass échappe désormais à l’Ukraine et, devant cet échec, les dirigeants présents au G7, lundi, se sont engagés, dans une déclaration commune à  « continuer à (lui) fournir un soutien financier, humanitaire, militaire et diplomatique (…) aussi longtemps qu’il le faudra ».

    Un message de soutien adressé au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, invité au sommet, qui a également pris la parole par visioconférence ce 27 juin. Il leur a demandé de « faire le maximum » pour mettre un terme à la guerre qui ravage son pays, avant la fin de l’année. Une porte ouverte à des pourparlers ? Bien au contraire. Le président ukrainien assure aux dirigeants du G7 que le temps de la négociation avec la Russie n’est pas venu. L’Ukraine doit d’abord consolider ses positions et réclamer encore davantage de livraisons d’armes.

    Les États-Unis ont répondu largement à l’appel. Washington avait débuté, ces dernières semaines, l’envoi de systèmes de lance-roquettes mobiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System), d’une portée de 80 kilomètres. À la veille du sommet de l’Otan, les autorités américaines auraient également validé, selon la chaîne de télévision CNN, l’acheminement d’un système sophistiqué de missiles sol-air de « moyenne et longue portée », Nasams (Norwegian Advanced Surface to Air Missile System), fabriqué par l’américain Raytheon et le groupe norvégien Kongsberg. Dans cette guerre par procuration à laquelle se livrent les États-Unis, l’Otan et la Russie, d’autres équipements doivent également être acheminés (munitions, radars, etc.) De nombreux militaires américains jugent que l’artillerie demeure l’atout principal dans ce conflit. Grâce à plusieurs témoignages, le New York Times confirme la présence de certains membres de la CIA opérant secrètement en Ukraine, principalement à Kiev.

    De son côté, la Russie a décidé de poursuivre cette escalade. Après les tensions autour de Kaliningrad, Moscou a annoncé transférer des missiles à capacité nucléaire en Biélorussie, pays frontalier de l’Ukraine – au nord – et de plusieurs pays membres de l’Otan. À l’occasion d’une rencontre avec son homologue, Alexandre Loukachenko, samedi, le président russe Vladimir Poutine a confirmé : « Dans les prochains mois, nous allons transférer à la Biélorussie des systèmes de missiles tactiques Iskander-M, qui peuvent utiliser des missiles balistiques ou de croisière, dans leurs versions conventionnelle et nucléaire. » Dans cet engrenage inquiétant, les dirigeants de l’Otan devraient acter, à Madrid, de transformer leur force de réaction et d’augmenter les 300 000 troupes à haut niveau de préparation face à la menace russe. Le président des États-Unis avait déjà réaffirmé au G7 l’unité de l’Alliance et des pays occidentaux. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a ainsi promis de rencontrer ce mardi son homologue finlandais et la première ministre suédoise pour discuter des candidatures de la Suède et de la Finlande à l’Otan, bloquées par Ankara.

    Néanmoins, en Ukraine et ailleurs, des voix discordantes se multiplient. Aux États-Unis, l’universitaire Gerard Toal estime que l’Occident doit aider Kiev à mettre un terme à la guerre. « Tout le monde veut que l’Ukraine gagne. Peu précisent en détail ce que cela signifie vraiment et combien d’Ukrainiens vont être sacrifiés pour leur idée de victoire. Présentant la lutte ukrainienne en termes héroïques, ils ont privilégié ce qui est souhaitable par rapport à ce qui est probable, ce qui est idéal par rapport à ce qui est réaliste. Avec autant de morts, c’est répréhensible », explique-t-il dans The Irish Times. Une erreur considérable pour ce spécialiste de l’Europe de l’Est : « Toute victoire de l’Ukraine dans sa guerre contre l’invasion russe sera relative et non absolue (…) Les personnes les plus proches des lignes de front et les plus vulnérables sont plus enclines à donner la priorité à un cessez-le-feu immédiat plutôt qu’à la libération d’un territoire. »

    « Les Européens, trop inféodés aux États-Unis »

    Plusieurs sources diplomatiques laissent entendre que le déplacement des trois dirigeants (Allemagne, Italie, France) à Kiev, le 16 juin, pour soutenir l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, aurait une contrepartie : favoriser la reprise du dialogue avec Moscou. Une rumeur consistante puisque le plus va-t-en guerre, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a mis en garde le président français, Emmanuel Macron, contre la tentation d’une solution négociée « maintenant ». Dans le magazine états-unien The Nation, le journaliste britannique Anatol Lieven affirme au contraire l’urgence d’un cessez-le-feu. Les intérêts de « l’Ukraine et de l’humanité exigent que nous recherchions ce compromis maintenant, et non après des années de souffrance et de destruction », analyse-t-il, tout en constatant que « l’initiative devra probablement venir de Washington » et de l’ONU avec une force de maintien de la paix car « les Européens sont trop divisés et trop inféodés aux États-Unis pour adopter une stratégie indépendante efficace de paix ».

    Les semaines qui viennent vonr être propices à une négociation. « Une forme de stabilisation sur le terrain peut amener la Russie à faire une pause militaire. Elle interviendra une fois les derniers objectifs obtenus, garantissant une certaine sécurité pour les habitants des deux Républiques (DNR et LNR) et le gain de certains buts de guerre (sécurité, Crimée…) », analyse un député russe. L’été s’avère décisif.

    Guerre en UkraineOtanRussieUkraine
    L'Humanité

    Rony Brauman : « Il y a aujourd’hui une espèce de course au crime majuscule »

    La rencontre

    Avec le retour de la guerre en Europe, Rony Brauman, l’ancien président de Médecins sans frontières, dénonce l’indignation sélective de la justice internationale qui relève les exactions en Ukraine mais reste silencieuse concernant d’autres conflits, comme en Palestine.

    Vadim KamenkaAntoine Poncet

    Après quatre mois de guerre depuis son invasion par la Russie, le 24 février, l’Ukraine bénéficie d’un large soutien international. Ces réactions, indispensables, Rony Brauman s’en réjouit, mais il constate une différence de condamnations quand l’intégrité territoriale d’autres pays est atteinte. Le peu de réaction diplomatique et d’enquêtes face à l’occupation, la colonisation et aux violations du droit international par les autorités israéliennes vis-à-vis de la Palestine l’interpelle.

    Quel est votre point de vue sur la guerre en Ukraine, qui a débuté il y a quatre mois ?

    En premier lieu, un sentiment de gâchis et de désespérance devant cette entreprise meurtrière, qui va se solder par des dizaines de milliers de morts. In fine, cette guerre sera gagnée par celui qui aura réussi à durer, le moins usé. De cette situation désastreuse, il n’y aura aucun vainqueur. Il y aura un « non-vaincu ». L’autre leçon immédiate, c’est le fait qu’on retrouve une guerre interétatique entre deux États voisins. Un conflit ultraclassique qui sort des interventions militaires de type corps expéditionnaire, comme en Irak, en Libye, en Afghanistan ou ailleurs. Cela nous rappelle que ce type d’affrontement ne peut pas être considéré comme révolu. Et que d’autres formes peuvent potentiellement réapparaître aussi.

    Ma troisième observation porte sur les répercussions inédites de ce conflit, avec les pénuries qui en découlent. Elles peuvent apparaître encore absorbables par les pays riches, avec toutefois de fortes disparités selon le niveau de revenu, comme on peut déjà le constater. Mais, dans l’ensemble, nos économies permettent d’amortir une partie des effets. Pour un certain nombre de pays du monde, notamment en Afrique et au Proche-Orient, la situation est dramatique. L’interruption des livraisons de céréales – essentiellement de blé ukrainien et russe – amène à des conséquences extrêmement dures pour plusieurs États dépendants à 100 % de cette ressource pour l’alimentation de leur population. Il est encore très difficile d’en prévoir l’ampleur et les mécanismes de résilience collectifs. Cette crise, sans précédent, s’explique par la mondialisation presque instantanée d’un conflit pourtant local. Son impact sur l’économie mondiale s’avère considérable, notamment pour la sécurité alimentaire quotidienne de la planète. Cela explique aussi pourquoi cette guerre en Ukraine tient une place particulière.

    Ce conflit apparaît aussi à part en matière de droit international. Pourquoi ?

    Il s’agit d’une invasion caractérisée, d’une atteinte à la règle de droit qui fonde l’ordre international. Il est donc logique d’invoquer le droit international en réaction, comme cela a été le cas lors de l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Je suis plus frappé par l’importance prise par les notions de droit humanitaire, à un moment où le droit est piétiné, comme toujours lors d’un conflit. Y a-t-il des crimes de guerre ? Y a-t-il des crimes contre l’humanité ? Y a-t-il des génocides ? Les deux acteurs essayent d’instrumentaliser l’ensemble de ces termes, y compris celui de « génocide ».

    La description des faits, des violences, semble toujours rapportée à une qualification juridique, et l’on est invité, sous pression, à ratifier l’existence d’un génocide sous peine d’apparaître comme complaisant envers l’agresseur.

    Cette espèce de course au crime majuscule est préoccupante, comme si les autres violences de masse ne pouvaient plus nous mobiliser ou nous révolter. On constate aussi que la justice internationale participe activement à la polarisation, par l’ampleur et la rapidité de son déploiement, en contraste avec d’autres situations où elle s’est montrée plus discrète. Comme si les procureurs successifs de la Cour pénale internationale (CPI) semblaient être aux ordres des États-Unis. Je ne dis pas que les faits sur lesquels ils enquêtent sont des fabrications propagandistes. Bien au contraire, ils enquêtent sur des crimes extrêmement sérieux et graves. Mais cet empressement et cette ampleur, avec 42 enquêteurs déployés, jettent à nouveau le doute sur la Cour pénale internationale, alors qu’elle fait preuve d’une prudence de chat en Israël-Palestine, en Afghanistan, en Irak, pour ne citer que des conflits dans lesquels les États-Unis sont directement impliqués. Cette justice-là est loin de l’idée que l’on se fait de la justice.

    Ce sentiment d’être délaissé par la justice internationale peut-il expliquer qu’une partie importante des pays du Sud refuse de condamner la Russie, par volonté de ne pas s’aligner sur les pays occidentaux ?

    Dans la mesure où la Cour pénale internationale doit enquêter sur quatre types de crimes : crime d’agression, crime de guerre, crime de génocide, crime contre l’humanité, il faut bien constater que l’Ukraine n’est pas l’unique endroit du monde où ce type de crime est commis. J’ai en tête le conflit israélo-palestinien, où les crimes de l’occupant sont commis au quotidien. L’attaque israélienne lors des funérailles de Shireen Abu Akleh, la journaliste abattue le 11 mai lors d’un reportage à Jénine, est consternante et nous en dit long sur la situation. L’assassinat de cette journaliste et l’attaque de son enterrement illustrent une forme de « poutinisation » de la société et de la politique israéliennes. Comme d’ailleurs l’acharnement des Israéliens contre l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, emprisonné à répétition sans aucune possibilité de se défendre, à l’instar d’Alexeï Navalny en Russie. Je souligne au passage l’inertie des autorités françaises face à la persécution du citoyen français qu’est Salah Hamouri. La mollesse des réactions internationales face à ces exactions n’est évidemment pas sans conséquences sur la crédibilité des discours démocratiques.

    En politique étrangère, il a toujours été question des intérêts nationaux qui organisent et configurent nos réactions à des éléments internationaux. Mais il faut être capable d’accéder à une forme de dissociation entre les crimes qui mériteraient l’occupation massive du temps des relations internationales et ceux qui semblent inexistants.

    Vous avez souhaité alerter sur la situation des Palestiniens dans une tribune publiée le 31 mai dans « le Monde ». Est-ce une simple colère ?

    Dans ce texte, j’ai eu envie de comparer les deux actualités : Ukraine et Palestine. Deux entités nationales qui sont envahies, occupées et maltraitées. L’une suscite une forte réaction de boycott et de sanctions internationales extrêmement rapides et déterminées. Pour les Palestiniens, il n’existe aucune condamnation ni poursuite internationale. Au contraire, ils subissent une criminalisation de toute forme de résistance digne, pacifique et citoyenne. La société civile qui tente par exemple d’organiser un mouvement de boycott (BDS) se retrouve poursuivie, et des personnalités comme Salah Hamouri, qui œuvrent à la défense des prisonniers palestiniens, sont arrêtées et incarcérées sans preuves. Ce contraste entre les deux situations m’apparaissait révoltant.

    Sur le terrain, est-ce que les associations critiquent aussi ce manque d’investissement international ?

    Une partie des reproches vise la CPI. Ces critiques ne sont pas nouvelles. Depuis le début, nous avons été un certain nombre à nous montrer sceptiques vis-à-vis d’une telle structure. Ces dernières années, nous connaissons une satisfaction amère de constater une forme d’échec. Pour bien des ONG, elle incarne malgré tout l’espoir d’un ordre international décent.

    Le fait que l’Europe se préoccupe davantage de la guerre en Ukraine que d’autres conflits ou violences de masse dans le monde me semble en revanche défendable. Je ne partage pas l’attente de restituer à l’Europe le rôle qu’elle a perdu de pacificateur mondial. Elle peut apparaître séduisante et sympathique, mais elle incarne une forme d’impérialisme libéral qu’illustrent les fiascos de Libye, d’Afghanistan ou des pays sahéliens.

    Dans le cadre de résolution des conflits, le rôle des sociétés et gouvernements voisins me semble prépondérant, essentiel. Les interventions lointaines visant à l’installation d’un ordre politique nouveau sont vouées à l’échec, voire à l’aggravation des situations que l’on prétendait améliorer. Les expériences passées le démontrent, de l’intervention soviétique en Afghanistan, dans les années 1980, à la Syrie, aujourd’hui, au sujet de laquelle on a entendu de multiples appels à l’intervention pour mettre fin au carnage. Une façon d’ignorer que ce pays souffrait déjà d’une multiplicité d’interventions et qu’une opération armée ne met généralement pas fin à une guerre. Voilà une illusion dont on aurait dû sortir depuis les échecs retentissants : Afghanistan, Irak, Libye, pour ne parler que des plus récents…

    Justement, sur ces interventions, faut-il armer toujours plus l’Ukraine, au risque de nous emmener dans un conflit nucléaire ?

    Il s’agit d’un jeu dangereux, mais la situation est extrêmement délicate. Car ne pas aider l’Ukraine, notamment militairement, c’est valider la prise du pays. Il est donc normal que l’Ukraine et son gouvernement réclament des armes à l’Europe. On peut aussi comprendre que l’Union européenne voisine ait réagi vigoureusement à cette invasion pour garantir la sécurité. Néanmoins, il existe plusieurs formes d’aide militaire et différentes conceptions. Celle défendue par les États-Unis, la Pologne, la Lituanie, qui souhaitent battre la Russie et même l’écraser. Et celle qui vise à rééquilibrer le rapport des forces pour conduire à une solution politique, défendue notamment par l’Allemagne, l’Italie et la France, position qui m’apparaît beaucoup plus judicieuse. Il faut donc fixer des limites de la part de l’Europe sur cette cobelligérance et ne pas souscrire à tous les appels de Volodymyr Zelensky, qui joue bien sûr son rôle. L’Ukraine mène une « guerre juste », selon les critères classiques de celle-ci, en se défendant contre une agression. Cela ne signifie pas pour autant que les buts de guerre de ce gouvernement doivent devenir l’objectif final de tous.

    Guerre en UkraineIsraël-Palestinedroit internationalrony brauman
    L'Humanité

    Ukraine. Le Conseil se penche sur l’élargissement de l’Union européenne

    Actu

    Les vingt-sept chefs d’État et de gouvernement doivent se prononcer, ce jeudi, pour accorder le statut de candidat à l’adhésion au pays envahi le 24 février par la Russie. Toutefois le chemin pour rejoindre l’Union restera encore long. Explications.

    Gaël De Santis

    Volodymyr Zelensky est affairé sur les fronts est et ouest. À l’est, le président ukrainien observe l’offensive russe sur les villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk. À l’ouest, il multipliait ces derniers jours les contacts pour s’assurer que les 27 chefs d’État et de gouvernement accordent à Kiev, jeudi, le statut de candidat à l’Union européenne (UE).

    La chose est en bonne voie. Vendredi, la Commission a donné un avis favorable. Et cette semaine, des pays réticents, tel le Danemark, ont dit soutenir l’avis de la Commission. Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe, prédisait à l’issue d’une réunion interministérielle mardi qu’il existait désormais un « consensus total » sur le sujet.

    Liste d'attente

    Une fois le statut de candidat obtenu, le chemin restera long pour Kiev. Par exemple, la Macédoine du Nord attend depuis… 2005 de rejoindre l’UE. Outre l’Ukraine, la Moldavie, elle aussi en conflit avec la Russie, pourrait obtenir le statut de prétendant à l’adhésion, jeudi. D’autres sont déjà sur la liste d’attente pour rejoindre le bloc : la Serbie et la Bosnie. Un sommet UE-Balkans occidentaux est d’ailleurs programmé ce jeudi pour les rassurer.

    Lituanie-Russie : le dangereux engrenage de Kaliningrad

    Pour le député européen Emmanuel Maurel, qui condamne l’invasion russe et se dit « favorable à l’unification politique du continent », « la démarche » d’adhésion de l’Ukraine « est précipitée ». Selon l’élu Gauche républicaine et socialiste, « un élargissement ne se fait pas comme ça, avec un pays aussi grand que l’Ukraine, dont le salaire minimum est de moins de 300 euros. Il faudrait déjà dresser le bilan de l’élargissement de 2004 ».

    Les 35 critères de Copenhague

    Après le sommet, les pays candidats devront œuvrer à respecter les 35 critères de Copenhague en matière d’intégration de l’acquis communautaire, de réformes économiques libérales et de respect de l’État de droit. Une question épineuse pour l’Ukraine, où l’opposition de gauche et communiste est interdite.

    Quelles chances pour la paix en Ukraine ?

    Il faudra voir si l’UE s’en inquiète ou se laisse guider par ses préoccupations géopolitiques. Autre caillou dans la chaussure de Zelensky : les pays nordiques sont sourcilleux sur la question de la lutte contre les détournements d’argent européen. « La grande corruption et la “captation de l’État” restent monnaie courante en Ukraine », relevait en septembre un rapport de la Cour des comptes de l’UE.

    Un sas d’attente

    À l’Élysée, on est conscient du défi que représente l’agrandissement de l’UE. Un nouvel élargissement oblige « à nous poser la question (…) des besoins de l’UE elle-même et de sa capacité à fonctionner à l’avenir dans une Europe élargie. Cela nécessitera une réforme de ses processus décisionnels ».

    Le 9 mai, Emmanuel Macron a donc proposé un sas d’attente : la communauté politique européenne qu’il souhaite créer sera mise en débat jeudi. « Nous souhaiterions commencer par une structure légère et (tenir) une première réunion » de la nouvelle institution « lors du deuxième semestre », espère-t-on à l’Élysée. Pour les pays non membres de l’UE, cette communauté pourrait consister en une entrée prématurée dans le marché unique, voire leur participation à certaines politiques communautaires, sans attendre leur adhésion.

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    UkraineGuerre en Ukrainedonbassdanemark
    L'Humanité

    Kiev commence un très long voyage vers l’UE

    Actu

    Lors du sommet européen, les 27 chefs d’État et de gouvernement ont approuvé jeudi la demande d’adhésion de l’UE de l’Ukraine. Kiev doit maintenant respecter les 35 critères de Copenhague. Le processus pourrait prendre des années, et même être bloqué dans la dernière ligne droite.

    Gaël De Santis

    La route est longue, de Kiev à Bruxelles. Les chefs d’États et de gouvernement de l’Union européenne (UE) ont accordé, jeudi, le statut de candidat à l’adhésion à l’Ukraine et à sa voisine, la Moldavie. La Géorgie, qui avait fait une demande similaire se voit, elle, signifiée une « perspective européenne » (voir si guillemets). Le pays envahi le 24 février par l’armée russe va donc devoir maintenant chercher à se conformer aux critères de Copenhague avant d’espérer pouvoir entrer officiellement dans le club continental.

    « J e voudrais simplement insister sur l’importance en effet de ce moment historique dans le contexte que nous vivons », a salué Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse, jeudi soir. Le chef de l’État, qui assure la présidence tournante du Conseil européen, insiste sur le « signal clair très fort vis-à-vis de la Russie », qui est envoyé par cette décision des Vingt-sept. «  L’Ukraine a besoin d’espoir et nous lui donnons précisément cet espoir », a réagi le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.

    En 2017, l’Ukraine avait abandonné sa neutralité pour inscrire dans sa Constitution la perspective d’adhésion à l’Otan et à l’UE.

    « Il n’y aura pas de passe-droit »

    Tout pays qui entre dans l’Union européenne (UE) doit remplir 35 conditions depuis les sommets européens de Copenhague (1993) et Madrid (1995). Cela explique que le temps entre l’obtention du statut de candidat et l’adhésion pleine et entière peut être long. La Turquie est candidate depuis… 1999, la Macédoine du Nord depuis 2005, la Serbie depuis 2012. Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe a prévenu mardi sur Europe 1 : « il n’y aura pas de procédure accélérée ni de passe-droit ».

    Le Parti communiste est interdit

    Les critères sont politiques (institutions stables et démocratiques), économiques (le pays doit pouvoir faire face à la concurrence au sein de l’UE), et surtout le pays doit intégrer dans sa législation nationale « l’acquis communautaire », à savoir tout le droit de l’Union (directives, règlements, chartes)…

    Du côté de Kiev, on en est loin. Ses entreprises ne font pas assez compétitives. Le pays, où l’influence des oligarques est immense, est gangrené par la corruption. Or, vu son niveau de développement, il bénéficierait, s’il entre dans l’UE, de subventions – et Bruxelles est sourcilleuse quant à l’utilisation des fonds publics : par exemple, en avril, la Commission a lancé une procédure contre la Hongrie du premier ministre d’extrême droite de Viktor Orban pour soupçons de corruption dans la passation des marchés publics. Par ailleurs, si Kiev est présenté comme un rempart de démocratie face à la Russie autocratique de Vladimir Poutine, la réalité est moins reluisante. L’Ukraine est le seul pays européen où la plupart des partis de gauche – dont le Parti communiste – sont interdits.

    Le centre de gravité de l’UE pourrait se déplacer à l’Est

    En outre, une adhésion est politique. Tous les États membres – ils sont aujourd’hui au nombre de 27 – devront accepter l’entrée dans l’UE de l’Ukraine. Ce ne sera pas simple. Un signal politique a été donné le 23 juin, mais certains pays pourraient bloquer l’adhésion dans la dernière ligne droite. Ainsi, la Bulgarie bloque les négociations d’adhésion de l’Albanie et de la Macédoine du Nord au motif que cette dernière n’a pas inclus les Bulgares comme minorité nationale dans sa Constitution. Dans cinq, dix ou quinze ans, il y a fort à parier qu’à l’ouest de l’Europe, l’inquiétude montera concernant un possible dumping social. En ce moment, le salaire minimum n’est à Kiev que de 140 euros, quand il est de 1 645 euros bruts en France.

    Une entrée de Kiev déplacerait le centre de gravité à l’est de l’Europe, où la Pologne, les pays Baltes sont plus inféodés à Washington que la France et l’Allemagne. De plus, Kiev serait un pays de poids : avec ses 44 millions d’habitants, il serait le cinquième pays le plus peuplé de l’Union.

    Cela pourrait appeler à une réforme des institutions de l’UE. Les plus fédéralistes pourraient en profiter pour exiger de faire tomber la règle de l’unanimité dans certains domaines. Lors d’un débat mardi au Parlement européen, la chef du groupe Socialistes et démocrates Iraxte Garcia Perez a exigé « d’éliminer l’unanimité dans la prise de décision en matière de politique extérieure ». Le Parlement européen demande d’ores et déjà demandé que soit entamée une procédure de révision des traités.

    UkraineGuerre en UkraineRussiePologne
    L'Humanité

    Le chœur des femmes d’ Iphigénie se rebiffe

    Nos recommandations culturelles

    Théâtre À l’Opéra Grand Avignon, Anne Théron met en scène la tragédie d’Euripide réécrite par Tiago Rodrigues. Une rencontre alchimique de toute beauté, nourrie d’une écriture entre le proféré et la répétition poétique.

    Marina Da Silva

    Correspondance particulière.

    Longues silhouettes vêtues de noir, les acteurs sont tous au plateau, comme échoués sur une digue. À la fois ensemble et chacun dans son espace mémoriel et de représentation. En fond de scène, une toile mouvante et envoûtante, une mer métallique se heurte sur la ligne d’horizon à un ciel apaisé qui finira par se déchaîner. Fin du jour ou fin du monde ? Une tragédie, annonce le chœur, cela se termine toujours mal. Celle d’Iphigénie, tout particulièrement, que son père Agamemnon, roi ­d’Aulis, va sacrifier aux dieux pour que le vent se lève et permette aux Grecs de s’emparer de Troie.

    Tiago Rodrigues a revisité la tragédie d’Euripide (publiée avec  Agamemnon et Électre par Les Solitaires intempestifs, dans la traduction de Thomas Resendes), comme il l’avait déjà fait avec Antoine et Cléopâtre en 2016, en s’intéressant aux sentiments qui meuvent les personnages, aux histoires intimes qui couvent sous la grande histoire, dans une écriture nourrie d’interrogations existentielles qu’il fait entendre par le proféré et la répétition poétique.

    Anne Théron découvre le texte en 2012, qui la « déplace profondément à l’intérieur (d’elle-même) », dit-elle, et le met en scène aujourd’hui avec un collectif d’acteurs remarquables, et la complicité de Barbara Kraft qui a imaginé la scénographie et les costumes. Pour l’auteur et la metteuse en scène, il s’agit de questionner la tragédie vue par les femmes. Le chœur (Fanny Avram, merveilleuse danseuse et comédienne, avec Julie Moreau) annonce d’entrée de jeu et dans un leitmotiv : « Nous sommes des femmes en colère. » Clytemnestre (Mireille Herbstmeyer, magnétique et puissante) elle aussi est en colère et refuse de livrer sa fille.

    du coup de foudre au traquenard

    Écrite du point de vue des femmes, cette Iphigénie instruit le procès des hommes Agamemnon (Vincent Dissez), Ménélas (Alex Descas), Ulysse (Richard Sammut), le vieillard (Philippe Morier-Genoud), qui sont du côté de la guerre et de la soumission à l’ordre établi.

    Iphigénie (Carolina Amaral) est d’abord silencieuse, comme si tout cela ne la concernait pas. Des trois filles d’Agamemnon, elle est celle qui l’aimait le plus, qui croyait en sa parole et à ses promesses de bonheur. Son mariage annoncé avec Achille (João Cravo Cardoso) – pour dissimuler sa mise à mort – s’inscrivait dans cette croyance. Véritable traquenard, il se révélera aussi un coup de foudre entre les deux jeunes gens. Si l’on dit qu’il passe habituellement par le regard, ici, c’est par la langue portugaise portée avec sensualité et grâce par ces deux jeunes comédiens du théâtre São João de Porto qu’on le reçoit comme un trouble à l’âme. Iphigénie choisit de mourir libre, en interdisant à tous de la pleurer, dans une injonction à l’oubli, transformant le sacrifice que l’on exige d’elle en geste d’insurrection.

    Festival d'Avignon 2022Tiago RodriguesThéâtreeuripide
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    « Le Serpent Ouroboros », pavé fondateur de la fantasy

    Nos recommandations culturelles

    Littérature Le roman d’Eric Rücker Eddison, paru il y a cent ans, vient d’être réédité chez Callidor. Une œuvre saluée par Tolkien et Le Guin.

    Aurélien Soucheyre

     J.R.R. Tolkien est considéré comme l’un des pères fondateurs de la fantasy et reste le plus connu d’entre tous. Mais ce genre littéraire a-t-il eu des grands-parents ? En 1922, plus de trente ans avant « le Seigneur des anneaux », paraissait « le Serpent Ouroboros », signé Eric Rücker Eddison, publié cette année en France par Callidor dans une « édition du centenaire ». Et c’est peu dire que Tolkien fut emballé par la lecture de ce roman. « Rücker Eddison est le plus grand et le plus convaincant des écrivains de “mondes inventés” que j’ai lus. »

    Une passion pour les sagas islandaises

    Les deux hommes avaient de nombreux points communs, à commencer par une passion pour les sagas islandaises, les mythes et légendes, qui ont irrigué leur imagination jusqu’à les amener à forger leur propre univers merveilleux. Mais Tolkien formulait au moins un reproche à Eddison : « J’ai trouvé sa nomenclature boiteuse et souvent inepte. » Car c’est là l’une des différences principales entre les deux écrivains. Quand Tolkien, philologue, est allé jusqu’à inventer un alphabet complet et une langue elfique cohérente pour bâtir sa Terre du milieu en universitaire, Eddison s’est lui replongé dans ses carnets d’enfance au moment de composer son œuvre.

    Tiré de ses carnets d’enfance

    Dès dix ans, il dessinait déjà les aventures des seigneurs de Démonie que sont Juss, Spitfire, Goldry Bluszco et Brandoch Daha, et tant pis si ces noms, au sein d’une même famille, semblent n’avoir aucune logique commune. Devenu adulte, Eddison a voulu terminer ce qu’il se racontait bambin, scellant d’office le lien entre fantasy et contes de fées découverts dès le plus jeune âge. Il l’a fait en conservant un manichéisme enfantin, un goût certain pour les rebondissements épiques, et… une langue toute élisabéthaine, ainsi qu’un amour prononcé pour les descriptions méticuleuses d’armures flamboyantes et de palais somptueux. L’intrigue, elle, narre les affrontements, parfois cocasses, des Démons contre les Sorciers, et se suit comme un charme. « Cette prose est excellente ; juste, claire, vigoureuse… Rien n’est factice, rien n’est flou ; on voit, on entend, on sent tout. Ce style est le style authentique d’Eddison ; c’est sa voix, la voix d’un artiste », appréciait Ursula K. Le Guin. À qui le premier chapitre du « Serpent Ouroboros » donne de suite raison. Il narre admirablement comment un homme de notre monde reçoit la visite d’un petit martinet qui lui propose de s’envoler pour le pays des Démons en passant par une fenêtre. Un point de bascule qui a donné des petits, de l’armoire magique qui ouvre les portes du « Monde de Narnia » au mur d’un quai de gare dans « Harry Potter » qui l’emmène directement de notre Londres au pays des sorciers.

    livresLittératurefantasyJ. R. R. Tolkien
    L'Humanité

    Désintox. « Quand on veut, on ne peut pas toujours »

    Nos recommandations culturelles

    Margot Bonnéry

    Nassira El Moaddem continue à déconstruire le mythe méritocratique dans la série « Parcours de combattants » sur France Inter. Un échantillon de Français issus des classes populaires relatent les épreuves qu’ils ont tenté de surmonter pour arriver là où ils en sont aujourd’hui. De nouveaux épisodes et portraits complètent la série débutée lors de l’été 2021, où Nassira El Moaddem creuse le sujet qu’elle avait déjà exploré dans son livre « les Filles de Romorantin », en 2019. Lors d’un entretien l’an passé, cette journaliste et écrivaine confiait à « l’Humanité » à quel point ce sujet parlait aussi de sa propre trajectoire : « Je voulais déconstruire ce mythe du “quand on veut, on peut” et de la méritocratie parce que, quand on veut, on ne peut pas toujours. »

    Tout comme les intervenants de son émission, elle a dû se battre pour gravir les échelons. Certains sont devenus des transfuges sociaux, d’autres sont restés dans leur milieu d’origine malgré leurs efforts acharnés pour accéder à une autre situation… Au travers de témoignages poignants sur leur enfance et sur leur parcours professionnel, les portraits entrent dans le cadre intime grâce à la proximité avec la réalisatrice. Comment faire pour ne plus être assigné à sa condition sociale ? Comment réussir dans une société qui nous freine ? L’émission interroge l’injonction à « réussir » individuellement dans des conditions économiques et sociales qui constituent des contraintes. Ces déterminations ne sont pourtant pas une fatalité, la rage de vaincre les obstacles est une véritable ode à l’espoir.

    podcast
    L'Humanité

    Gru, l’idole des jaunes

    Nos recommandations culturelles

    Après un premier film en 2015 sur les origines de ces créatures jaunes, « les Minions 2 – Il était une fois Gru », de Kyle Balda, s’attache à montrer la complicité naissante entre Gru enfant et ses fidèles Minions qui n’ont peur de rien pour sauver leur jeune maître.

    Romane Draperi

    «Mini-boss ! Mini-boss ! » clament-ils à l’unisson. Dans un langage inventé qui mêle sonorités françaises, italiennes, espagnoles et japonaises, les Minions ont enfin trouvé leur maître du mal incontesté. Âgé de 12 ans, Gru rêve de rejoindre l’équipe des plus grands vilains du monde : les « Vicious 6 ». Expulsé de l’entretien car trop jeune, le « petit gamin potelé », comme ils l’appellent, leur vole une pierre puissante et fait ses preuves dans la cour des méchants. En fuite, poursuivi puis kidnappé, Gru ne baisse pas les bras pour faire sa place dans l’entreprise du mal.

    La solidarité et le collectif !

    Personnage phare de « Moi, moche et méchant », Gru nous guide à travers son enfance dans les années 1970. À ses côtés, ses fidèles compagnons jaunes sont prêts à tout pour le protéger, quitte à piloter un avion pour la première fois ou encore à apprendre le kung-fu… Pattes d’éléphant, voitures d’époque, coupes hippies, nous plongeons dans ce monde iconique mêlé à une fiction délirante. Cohérente et bien tissée, l’intrigue multiplie les échos aux autres aventures de Gru et de ses camarades. La bonne humeur de cette équipe est palpable notamment avec l’accueil d’un petit nouveau, Otto, Minion maladroit en quête de reconnaissance. Unis par une complicité forte et tendre, tous se mettent au travail pour construire leurs premières armes et leur repaire secret souterrain. La solidarité et le collectif, voilà les valeurs que veut transmettre le réalisateur Kyle Balda. Ce rendez-vous familial conjugue humour et action. À l’écran, les couleurs vives dansent, les animations au graphisme soigné prennent vie. Femmes, hommes et animaux s’engagent dans un combat rythmé par une ambiance musicale palpitante. Pour ce deuxième volume, Gru et ses petits hommes jaunes continuent de nous en faire voir de toutes les couleurs !

    cinéma
    L'Humanité

    Les féminicides de « l’araignée sainte »

    Nos recommandations culturelles

    Michaël Mélinard

    Dans un cinéma iranien qui, d’ordinaire, cultive la métaphore et l’allégorie, le cinéaste Ali Abbasi se confronte au réel. Né en Iran mais arrivé en Europe du Nord il y a plus de vingt ans, il a à la fois les codes du cinéma de son pays d’origine et ceux du Danemark, influencé par le Dogme 95 cher à Lars von Trier. Aussi montre-t-il ce qu’on n’a pas l’habitude d’y voir. Du sexe explicite, des meurtres et des femmes non voilées. Un choix rendu possible grâce à un tournage en Jordanie.

    Le récit est aussi tiré d’un véritable fait divers. À l’aube du troisième millénaire, un tueur en série, baptisé Holy Spider (l’araignée sainte), sévit à Mashhad. Ses cibles ? Des prostituées. Son mobile ? Purifier cette ville sainte de l’islam chiite. Étrangement, la police semble mettre peu d’énergie dans la traque de ce multirécidiviste. Et une partie de la population soutient son entreprise criminelle. Une journaliste arrive de Téhéran pour mener sa propre enquête. Dans ce thriller captivant, Abbasi met des images crues sur la violence masculine et la misogynie systémique qui irrigue la société iranienne. La police, les hommes et une partie des femmes, complices de ce patriarcat décomplexé, en prennent pour leur grade. Il a en plus eu la bonne idée d’offrir le rôle de la journaliste à Zar Amir Ebrahimi (1), star déchue du début des années 2000, mise au ban du cinéma iranien après une sordide affaire de sextape. Éblouissante, elle a été justement récompensée à Cannes pour l’interprétation de cette femme déterminée. 

    cinéma iranien
    L'Humanité

    La VOD de la semaine – « Radius » de Akshay Indikar

    Nos recommandations culturelles

    Le cinéma indien, malgré sa production pléthorique, reste peu célébré et fréquenté en Europe. Pourtant en dehors de Bollywood, un courant indépendant et moderne existe, loin des conventions. Akshay Indikar en est un des représentants prometteurs.

    Vincent Ostria

    Bien qu’il sorte en France au moins un film indien chaque semaine, cela passe inaperçu car la presse n’en rend pas compte et ces productions commerciales made in Bollywood sont reléguées à quelques salles de la banlieue parisienne. Du côté du cinéma indien indépendant, celui qui cherche et innove, c’est presque terra incognita. Pourtant il existe.

    La preuve avec l’inespéré « Radius », premier long métrage de fiction du trentenaire Akshay Indikar, qui en assure non seulement le scénario et la réalisation, mais aussi la direction de la photo. Décrivant les béances et errances d’un jeune poète indolent, le cinéaste louvoie entre distanciation légèrement humoristique et contemplation pour exprimer le désarroi et l’égotisme de son personnage, Avdhut, qu’on peut situer quelque part entre Bartleby (Melville) et Oblomov (Gontcharov), pour citer des références romanesques du XIXe siècle. Exilé dans la grande ville de Pune, il gagne sa vie comme échotier dans un quotidien et tente de s’affranchir du poids de la société et des coutumes, notamment du mariage traditionnel que ses parents restés au village veulent lui imposer.

    Mais l’essentiel, qui montre que le jeune cinéma d’auteur indien a laissé très loin l’humanisme et la psychologie de Satyajit Ray, c’est la liberté du film, qui met en avant la sensation et l’atmosphère par rapport à la dramaturgie (succincte). Hormis un bref dialogue où Avdhut invente des horoscopes farfelus pour son journal, les dix premières minutes sont sans parole, sans action. La suite est un peu plus classique, mais à peine, car Indikar pratique l’ellipse sans vergogne. Le récit, si récit il y a, demeure fragmentaire, effectuant des sauts dans le temps et l’espace. Cela n’empêche pas quelques accents cocasses, comme le dialogue avec un chef de gare (ou policier ?), auquel Avdhut propose de réciter un poème car il ne peut pas s’acquitter du montant d’une amende (pour fraude). Il flirte aussi avec la métaphysique lors d’une étrange rencontre dans la jungle. Mais Indikar fait avant tout la part belle au paysage, à la nature, et à l’errance, qui constituent l’essentiel de la dernière partie, mini « walk movie » à travers la campagne. Malgré un jeu un peu trop appuyé sur les effets sonores — son seul défaut —, ce film énigmatique semble être un prélude à un renouveau de la création cinématographique en Asie, qui pourrait bien venir d’Inde.

    vodbollywood
    L'Humanité

    Ce que contient la loi « pour la protection du pouvoir d’achat » du gouvernement Borne

    Actu

    Chèque alimentation, plafonnement de l’augmentation des loyers, suppression de la redevance… Le projet de loi du gouvernement est un pêle-mêle de mesures d’urgence et parfois délétères pour le service public, qui évite soigneusement la question des salaires.

    Cyprien Caddeo

    Présenté le 7 juin en Conseil des ministres, la première grande loi du second quinquennat Macron est un fourre-tout de mesures pansements. Elle sera discutée à l’Assemblée nationale à partir du lundi 18 juillet. Grands absents : les salaires, qu’il n’est pas question d’augmenter - à l’exception de ceux des fonctionnaires, mais pas au point de rattraper l’inflation. On fait le tour des dispositifs que contient la loi.

    • La loi prévoit la distribution d’un chèque alimentaire de 100 euros à neuf millions de foyers, plus 50 euros supplémentaires par enfant à charge.
    • La remise carburant de 18 centimes à la pompe, instaurée en avril, est prolongée jusqu’à fin août. Elle disparaîtra progressivement d’ici noël 2022, précise Bercy : passant à 12 centimes en septembre, puis 6 centimes, avant d’être retirée.

    Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service
    • Le « bouclier tarifaire » sur le gaz et l’électricité est prolongé jusqu’à la fin de l’année.

    Victoire : le « bouclier tarifaire » est étendu aux locataires de logements sociaux
    • Une « indemnité carburant travailleur » sera créée, sous conditions de ressources, au 1er octobre pour les salariés et alternants qui doivent prendre leur véhicule pour aller travailler.
    • Revalorisation des pensions de retraite de 4 %, tout comme de l’allocation adulte handicapé et de l’allocation de solidarité pour les personnes âgées. Cela reste insuffisant pour rattraper l’inflation (5,8 %).
    • Le point d’indice des fonctionnaires, gelé depuis dix ans, augmentera de + 3,5 %. Là encore, pas de quoi compenser le taux d’inflation à 5,8 %.
    • Le plafond de la « prime Macron », sera triplé. Les entreprises pourront donc verser jusqu’à 3 000 euros à leurs salariés, et même jusqu’à 6 000 euros pour celles ayant mis en place un dispositif d’intéressement ou de participation à leurs salariés. Mais la mesure reste au bon vouloir des entreprises.
    • L’augmentation des loyers sera de + 3,5 % en juillet puis sera gelée à ce niveau pendant un an.

    Logement, le grand oublié du pouvoir d’achat
    • La redevance télé (138 euros pour les ménages équipés d’un téléviseur) sera supprimée. Soit 3 milliards d’euros de perte pour l’audiovisuel public, que l’État promet de compenser. Les salariés du service public craignent eux une perte d’effectifs et de qualité des contenus.

    L’audiovisuel public dans la ligne de mire

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    pouvoir d'achatGouvernement Borne 2
    L'Humanité

    Gouvernement Borne. « Nous avons déjà vu que vous gouvernez contre le peuple ! »

    Premier plan

    Assemblée nationale. La première ministre n’a pas convaincu les députés de gauche, mercredi, lors de sa déclaration de politique générale, traînant comme un boulet le bilan d’Emmanuel Macron. Sans majorité absolue, elle a formulé des promesses aux oppositions, sans convaincre.

    Aurélien Soucheyre

    Élisabeth Borne n’a pas encore pris la parole que les députés de gauche, d’emblée, lui font part de leur opposition déterminée. Mercredi, les élus de la Nupes (FI, PCF, PS et EELV) ont déposé une motion de censure du gouvernement avant même que la première ministre ne prononce sa déclaration de politique générale.

    La raison ? L’hôte de Matignon a décidé qu’il n’y aurait aucun vote de confiance suite à son discours. « Dès lors, nous n’avons d’autre choix que de soumettre cette motion de défiance », expliquent les parlementaires de la Nupes, qui estiment qu’il en va du « respect du Parlement », et précisent qu’un vote permet solennellement de savoir qui se situe « dans l’opposition ou dans le soutien au gouvernement ». « La confiance ne se décrète pas a priori, elle se forgera texte après texte, projet après projet », a répondu Élisabeth Borne.

    Mélenchon mise sur une dissolution de l'Assemblée

    Plusieurs fois huée

    La première ministre, qui ne dispose que d’une majorité relative, sait qu’elle devra convaincre des élus d’opposition si jamais elle compte faire adopter ne serait-ce qu’une seule loi. C’est pourquoi elle s’est adressée directement à eux. « Je veux qu’ensemble nous redonnions un sens et une vertu au mot de compromis, depuis trop longtemps oublié », a-t-elle lancé aux députés. « Trop longtemps, notre vie politique n’a été faite que de blocs qui s’affrontent. Il est temps d’entrer dans l’ère des forces qui bâtissent ensemble. »

    Invitant à « faire chacun un pas vers l’autre », elle a ajouté croire « fermement au dépassement entamé il y a cinq ans par le président de la République », affirmant qu’une « nouvelle page de notre histoire politique et parlementaire commence : celle des majorités de projets ». Mais comment s’entendre quand la Macronie et les différents groupes d’opposition défendent des projets de société et des visions du monde totalement opposés ?

    Élisabeth Borne a eu beau citer les noms de l’ensemble des présidents de groupes d’opposition (hormis ceux de Mathilde Panot pour la FI et de Marine Le Pen pour le RN, alimentant à nouveau un parallèle indigne entre une formation de gauche et l’extrême droite, en plus d’exclure une partie de la gauche du champ républicain), elle n’en a pas moins été huée plusieurs fois pendant son discours.

    Des exemples ? Lorsqu’elle appelle à ramener le déficit à 3 % de PIB en 2027, ce qui passera par une nouvelle cure d’austérité. Lorsqu’elle invite à baisser à nouveau les impôts de production de 8 milliards d’euros, en forme de cadeau inconditionnel au patronat. Ou encore lorsqu’elle assène qu’un report de l’âge de départ à la retraite est « indispensable ». « Notre modèle social souffre d’un paradoxe. Il est à la fois le plus généreux d’Europe et celui où l’on travaille le moins longtemps », a-t-elle insisté, avant de confirmer que la Macronie présentera une loi visant à « travailler plus longtemps ».

    Des annonces qui sonnent creux

    Mais la cheffe du gouvernement a aussi suscité des vagues de protestations lorsqu’elle a confirmé vouloir conditionner le versement du RSA à un « travail ». Ou lorsqu’elle s’est félicitée du bilan du premier quinquennat d’Emmanuel Macron en matière de lutte contre le chômage, alors même qu’elle avait, en tant que ministre du Travail, sabré brutalement dans les droits des chômeurs. À ce sujet, la première ministre a annoncé vouloir « transformer Pôle emploi en “France travail” ».

    Les députés de gauche ont également plus que haussé les yeux quand Élisabeth Borne a fait part de « l’intention de l’État de détenir 100 % du capital d’EDF », Emmanuel Macron ayant jusqu’ici défendu la casse de nos grands services publics de l’énergie, en plus de la vente de plusieurs de nos fleurons technologiques et industriels.

    Des « Enfin, c’est pas trop tôt ! » ont en outre retenti quand la première ministre a dit vouloir déconjugaliser l’allocation adulte handicapé, ce qui aurait déjà été fait de longue date si la Macronie ne s’était pas arc-boutée contre lors du précédent mandat. Un geste attendu, mais insuffisant.

    La bronca a d’ailleurs repris dès que la cheffe du gouvernement a asséné vouloir « continuer la refondation de l’école entamée lors du dernier quinquennat », quand le bilan laissé par Jean-Michel Blanquer est celui d’une destruction organisée.

    Et force est de constater que plusieurs annonces, dans la bouche d’une macroniste, sonnaient creux à force de promesses jetées aux orties. À l’image de celle sur la création d’une « commission transpartisane sur nos institutions ». De celle « d’associer davantage » les élus locaux et les responsables syndicaux. De celle de provoquer une « révolution écologique » et d’organiser une « souveraineté alimentaire ». Sans oublier, évidemment, celle de solliciter « les entreprises qui génèrent des marges » afin qu’elles « prennent leur part » à l’effort collectif, ou encore celle de « soutenir les soignants »

    L’hypertrophie présidentielle a vécu

    Les députés de gauche ont ainsi tancé le bilan et le programme de la première ministre. « Le chef d’État a fixé comme ligne rouge de n’augmenter ni les impôts ni la dette, condamnant votre gouvernement à l’immobilisme dès le début du quinquennat. Vous n’avez les mains libres que pour reprendre d’une main ce que vous donnez de l’autre, opérer des coupes sombres dans les dépenses publiques et détricoter notre système de protection sociale et de retraite », s’est ému le communiste André Chassaigne, se disant convaincu que la feuille de route présentée n’est « pas à la hauteur de l’urgence sociale et des enjeux ».

    « Nous vous avons déjà vu à l’œuvre, vous n’êtes pas à votre premier méfait : vous avez été l’artisan zélé de la casse du service public ferroviaire et de la casse de l’assurance-chômage. Vous n’avez jamais dévié : vous souhaitez, toujours, gouverner contre le peuple. Sauf que votre pouvoir est en voie de décomposition », a accusé l’insoumise Mathilde Panot.

    Mesurant que l’hypertrophie présidentielle a vécu et que le pouvoir, désormais, n’est plus à l’Élysée mais à l’Assemblée, le socialiste Boris Vallaud a invité la première ministre à « desserrer l’étreinte » de l’exécutif sur le Parlement, en partageant avec lui la composition de l’ordre du jour, plutôt que de le lui imposer, et en lui laissant davantage l’initiative de la loi.

    Rien de tel n’est pour l’heure au programme. Et les échanges à venir sur le projet concernant le pouvoir d’achat s’annoncent déjà tendus. Une fois que l’Assemblée aura décidé de censurer ou non le gouvernement. Le vote est prévu la semaine prochaine.

    Élisabeth BorneAssemblée nationalegouvernementNupes
    L'Humanité

    Face au gouvernement, LR et le RN jouent au poker menteur

    Actu

    Les députés de la droite et de l’extrême droite sont sur la même longueur d’onde : pas question de s’opposer frontalement à l’exécutif. Comme la majorité, ils préfèrent cibler la Nupes.

    Benjamin König

    Pas de deux pour un ménage à trois ? À droite et à l’extrême droite de l’Hémicycle, les députés n’ont de cesse de critiquer un gouvernement… sans tenter quoi que ce soit qui puisse le remettre en cause, quand bien même se soustrait-il à un vote de confiance. « Ceux qui ont échoué sont tous reconduits », avait pourtant réagi Marine Le Pen. Mercredi, elle a fustigé « un pays qui va à vau-l’eau » et « un pouvoir qui n’agit plus, mais qui titube ». Mais celui-ci peut compter sur la béquille du RN qui, tout à sa volonté de s’institutionnaliser, n’a nullement l’intention de voter la motion de défiance de la Nupes. Ni même d’en déposer une, alors que ses 89 députés sont bien assez nombreux : il faut 58 élus pour ce faire.

    En réalité, la décision d’Élisabeth Borne de ne pas se soumettre au vote de confiance est motivée par la crainte d’apparaître une nouvelle fois en connivence avec le RN, une semaine après la danse du ventre entre LaREM et le RN (en plus de LR) à l’occasion de l’élection de la présidente Yaël Braun-Pivet, dès le second tour, grâce au retrait des députés d’extrême droite, puis avec le vote de la majorité pour élire deux vice-présidents du RN. L’un d’entre eux, Sébastien Chenu, assurait d’ailleurs ce mercredi que si « nous n’avons pas confiance dans ce gouvernement », il n’est pour autant pas question de « casser la machine » et qu’à propos du vote de confiance, « nous pourrions nous abstenir ». Une première ministre obtenant la confiance avec les voix du RN, cela aurait fait – à nouveau – mauvais genre.

    Du côté de LR également, l’absence de vote de confiance est une aubaine : il aurait obligé les députés à se positionner. Un exercice de contorsion qu’ils redoutent, comme en témoigne l’analyse alambiquée de Philippe Gosselin, élu de la Manche : « Ce n’est pas un affront fait au Parlement, mais c’est un aveu de faiblesse de la Macronie. » Même son de cloche polyphonique pour le président du groupe LR, Olivier Marleix, qui ne veut pas de « compromissions » avec l’exécutif, mais avance ses « propositions » et rassure : « On n’est pas dans une opposition bête et méchante, comme d’autres » – allusion à la Nupes. Mais, « en même temps », celui-ci trouve « légitime que les oppositions s’opposent à un discours de politique générale ». Comprenne qui pourra.

    Une danse du ventre qui plaît à la majorité

    A contrario, la motion de censure est l’occasion pour droite et extrême droite de présenter la gauche comme une « opposition de blocage », expression utilisée par l’élu LR Julien Dive. Sébastien Chenu ne dit pas autre chose en ne souhaitant pas « perdre du temps avec de la politique politicienne (…) avec la volonté de gripper la machine », insistant sur la nécessité de « parler du pouvoir d’achat des Français ». Cette danse du ventre ne semble pas déplaire à la majorité, comme en témoigne la réaction du député LaREM Ludovic Mendes, qui fustige la motion de censure de la Nupes : « Le RN en sortira gagnant, en termes de visibilité, de positionnement, ils sont plus calmes, plus posés, ils ne sont pas dans le combat permanent et ils la jouent intelligemment. » La majorité a bien choisi son adversaire, et il n’est pas à droite de l’Hémicycle.

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    L'Humanité

    Mélenchon mise sur une dissolution de l'Assemblée

    Actu

    Le leader insoumis estime que la Nupes devrait se tenir prête à cette éventualité et souhaite une « grande marche » en septembre.

    Diego Chauvet

    Jean-Luc Mélenchon ne tourne pas la page de la séquence électorale qui s’est achevée avec le second tour des élections législatives. Lors d’une conférence donnée au siège du Parti ouvrier indépendant (POI), le 5 juillet, à Paris, le leader des insoumis en a présenté ses propres enseignements.

    Mais il a averti que la nouvelle situation politique, notamment à l’Assemblée nationale, allait confiner au « blocage ». L’ex-candidat à la présidentielle pense même que la seule issue sera de « nouvelles élections ». Autrement dit, une dissolution de l’Assemblée, alors que le gouvernement serait incapable de réunir des majorités, même au cas par cas, pour faire voter ses lois et conduire sa politique.

    Gouvernement Borne. « Nous avons déjà vu que vous gouvernez contre le peuple ! »

    Un appel à organiser des assemblées de circonscription

    Avec cette perspective, Jean-Luc Mélenchon n’a donc pas choisi la date de sa conférence au hasard : à la veille du discours de politique générale d’Élisabeth Borne, celui qui n’est plus député cherche à se placer comme principal adversaire de la première ministre. Mais aussi comme chef de l’opposition de gauche, avec les insoumis comme moteur principal. «  Les députés insoumis doivent être les premiers à courir devant », a-t-il prévenu, en les appelant à organiser, dès cet été, des « assemblées de circonscription » et des « caravanes ».

    Dans ce pays, la lutte des classes connaît un accélérateur vertigineux, qui s’appelle l’inflation. »

    Jean-Luc Mélenchon

    Avec un objectif en vue, à la rentrée, qu’il fixe à la Nupes dans sa globalité et non à ses seuls partisans : l’organisation d’une « grande marche contre la vie chère » considérée comme une « initiative politique fédératrice ». Au passage, le leader de la FI passe par-dessus les syndicats, comme il l’avait déjà fait lors du précédent quinquennat pour des initiatives similaires.

    L’insoumis s’appuie notamment sur la ­situation économique et sociale pour nourrir son argumentation en faveur d’un « blocage » qui entraînerait une dissolution. « Dans ce pays, la lutte des classes connaît un accélérateur vertigineux, qui s’appelle l’inflation », explique-t-il à ses partisans.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Si la Nupes part à l’offensive , « le mur politique va cristalliser les capacités d’organisation populaire, et alors la politique prend le poste de commande, et la question du pouvoir sera posée ». «  Quand on vous a dit “on peut ­gagner, élisez-moi premier ministre” , ça voulait dire que c’était tout à fait possible », rappelle encore Jean-Luc Mélenchon en soulignant les scores serrés entre la Nupes et la majorité macroniste aux législatives. Et visiblement, dans son esprit, ça l’est toujours.

    Jean-Luc MélenchonNupesAssemblée nationaleGouvernement Borne 2
    L'Humanité

    Direct politique. Discours de politique générale, motion de défiance. toute l'actualité du 6 Juillet

    Elisabeth Borne va prononcer sa déclaration de politique générale à 15H00, en quête de compromis mais sans demander une confiance que lui refusent déjà les oppositions.

    Contrairement à la plupart de ses prédécesseurs, la Première ministre n'engagera pas sa responsabilité par un vote de confiance, au risque d'envenimer les débats qui suivront son discours à 15h devant les députés, puis 21h devant les sénateurs.

    Le vote de confiance, conformément à l'article 50-1 de la Constitution, n'est pas obligatoire. A droite comme à gauche sept Premiers ministres sur 27 depuis 1959 ne l'ont pas sollicité.

     

    Elisabeth Borne exposera donc sa feuille de route, et particulièrement le très attendu projet de loi sur le pouvoir d'achat.

    La Première ministre sera interviewée au 20H de TF1.

    Une motion de défiance sera déposée à 14h3O par les groupes de la Nupes

    Pour tout savoir sur le nouveau gouvernement

    DIRECT. Remaniement : Exit Damien Abad mais pas de prise de guerre ni de surprise. Toute l'actualité politique du 4 juillet
    L'Humanité

    Un gouvernement pour servir le capital

    Chronique

    Patrick Le Hyaric

    « Vite, vite des ministres ! » clamait un quotidien en fin de semaine dernière. Quelle farce ! Ils sont là désormais. Sans surprise. Et la question principale est de savoir quels intérêts vont-ils servir. Ceux du monde du travail et de la création ou ceux des puissances d’argent et des rentiers ?

    Sans surprise, le « nouveau » gouvernement n’est là que pour servir les seconds au détriment du travail. À l’exact opposé des messages exprimés par les électrices et des électeurs aux élections présidentielle et législative.

    Certes, l’expression « pouvoir d’achat » comme un hochet, est agitée sans répit devant les caméras de télévision. Ce n’est qu’un alibi pour ne pas augmenter les rémunérations du travail et les retraites afin de protéger les profits et la rente des actionnaires.

    Ce trompe l’œil est utilisé pour sommer les parlementaires de la coalition des gauches de voter en faveur du « paquet pouvoir d’achat ».

    En guise de paquet, si nous n’avons là qu’une petite bourse plate, sans consistance, ce n’est que pour protéger les profits. Le président de la République et le gouvernement refusent d’accorder aux travailleurs ce qu’ils réclament d’urgence pour vivre dignement : une réelle et forte augmentation des salaires, à partir d’un smic aux alentours de 1500 €, conjugué à une pression à la baisse sur les prix des produits de première nécessité.

    Cela suppose de rechercher les causes réelles de l’inflation, de combattre la spéculation et d’abaisser les injustes impôts indirects, notamment la TVA et les taxes sur les carburants.

    Or, ce qui se prépare est si ridiculement bas que l’inflation n’en fera qu’une bouchée.

    Il conviendrait donc de cesser l’orientation libérale qui consiste à augmenter les impôts dit de « consommation » et à réduire les impôts dit de « production ».

    Au lieu de mettre de telles propositions en débat avec les organisations syndicales, le pouvoir annonce, la mise en place d’un « chèque alimentaire » pour neuf millions de foyers qui n’aura même pas la valeur d’un seul chariot de courses pour les besoins de la semaine d’une famille. Les intéressés estimeront que c’est mieux que rien. Mais leur compte en banque sera toujours vide dès le milieu du mois. À croire que le gouvernement se transforme en « Restos du cœur ».

    De qui se moque-t-on ? Les autres propositions du pouvoir procèdent du même tour de passe passe. La violence vis-à-vis des agents publics va se poursuivre sous la douche froide des chiffres, puisque la revalorisation du point d’indice envisagée est très loin de rattraper les pertes de pouvoir d’achat des rémunérations accumulées depuis plus d’une décennie.

    Sur une même période, ce point d’indice n’a augmenté que de 1,2% alors que l’inflation cumulée atteint 14%. L’augmentation autorisée des loyers de 3,5 % signifie que ce sont les locataires majoritairement salariés et retraités qui paieront pour l’essentiel l’inflation à la place des propriétaires.

    Il s’agit bien d’un projet global visant à transférer les coûts de l’inflation du travail vers la rente.

    Contrairement à ce que racontent ministres et médias bien pensants, la majorité des biens immobiliers en location appartiennent à une minorité de fortunés et à des sociétés privées. S’il le voulait, le pouvoir peut facilement faire la différence entre les géants de la propriété immobilière et les propriétaires modestes qui louent un bien acquis au prix d’années de labeurs et d’épargne.

    Les retraités, comme les allocataires de prestations sociales, qui perdent mois après mois de plus en plus de pouvoir d’achat, ne récupéreront pas ce qu’ils ont déjà perdu. Le seul moyen d’y remédier et de leur garantir les moyens de vivre, consiste à augmenter les pensions et les allocations et de les indexer sur l’évolution des prix. Ce prétendu « paquet pouvoir d’achat » n’est qu’un artifice, agité durant la campagne électorale, pour épargner les forces de l’argent alors que la crise sociale ne cesse de s’amplifier.

    Celle-ci peut rapidement prendre une nouvelle ampleur l’automne prochain avec les signes de récession qui clignotent de par le monde.

    Pour l’affronter, il faudrait un gouvernement capable de s’appuyer sur les exigences populaires face aux grands groupes économiques et financiers. Au lieu de cela, le président de la République en zélé mandataire des intérêts des puissances d’argent banalise ces enjeux.

    Le fameux « paquet pouvoir d’achat » vise dans un premier temps à contenir la colère sociale. Ensuite, il utilisera le bon vieux chantage au remboursement de la dette pour justifier l’austérité budgétaire contre les travailleurs et les retraités, tout en augmentant les crédits d’armement et en abaissant les fameux impôts de production.

    Mr Macron a été très clair lors de sa conférence de presse à la fin du sommet de l’OTAN. Il ne faut plus « continuer à utiliser l’argent du contribuable » a-t-il doctement expliqué après avoir décidé, lors de ce même sommet, une augmentation des crédits pour la guerre.

    Du reste, il n’est pas demandé de tirer l’argent sur la caisse publique C’est l’argent des profits qu’il faudrait capter et répartir autrement. Le pouvoir et le grand patronat ne le veut pas. Il prépare donc l’opinion à un tour de vis budgétaire après avoir copieusement arrosé les grandes entreprises avec l’argent des aides publiques, sans contreparties pour les salaires ou l’emploi. Cette orientation et le durcissement de l’accès au crédit vont amplifier considérablement la mal vie des familles populaires au risque d’en plonger  un grand nombre dans la pauvreté et la précarité de vie.

    Des économistes libéraux vont jusqu’à demander ouvertement de réduire la demande, c’est-à-dire la consommation, et donc de pressurer, les salaires et les retraites. Cela, prétendument pour stopper l’inflation, et continuer de réduire les « chiffres du chômage » et non pas le chômage, par la multiplication des emplois précaires de courte durée dont les femmes sont les premières victimes.

    Dans l’inquiétant contexte mondial, ces orientations donnant la priorité au capital contre le travail vont produire, rapidement des effets désastreux. Il n’y a pas d’autre voie raisonnable et efficace que d’augmenter les rémunérations du travail, les pensions de retraites et les prestations sociales et familiales, tout en engageant un grand plan de transition écologique indispensable à l’avenir humain. Cela peut être l’objet d’une grande conférence sociale qui mobilise l’État, les institutions, les syndicats. C’est la condition d’une croissance saine et durable de nature à améliorer les conditions de vie.

    Notre société a montré son haut degré d’ébullition, y compris lors des élections. Le monde du travail et de la création ne pourra pas rester l’arme au pied. Raison de plus pour qu’à ses côtés vive la coalition de gauche et écologiste (NUPES) afin de rechercher des débouchés politiques progressistes.

    L’intergroupe parlementaire des gauches à l’Assemblée nationale constitue de ce point de vue un point d’appui. Chacune de ses composantes à l’énorme responsabilité de prendre des initiatives qui donnent envie aux citoyens d’être partie prenante de ce nouveau processus. Ainsi, il pourra aller très loin.

    Salaires et pouvoir d'achatGouvernement Borne 2
    L'Humanité

    Ils entrent dans la danse avec le secours populaire

    Actu

    Solidarité Accompagnés de l’Orchestre Ostinato, des jeunes bénéficiaires du SPF ont dansé au Grand Palais, à Paris, devant 2 000 spectateurs le 15 juin. Nous avons suivi la dernière répétition de ce spectacle intitulé « En musique pour plus d’humanité ».

    Eugénie Barbezat

    Concentration, intensité des corps, précision, énergie : c’est la dernière ligne droite, il faut monter les curseurs au maximum. Et, surtout, gardez toujours en tête le fil de l’histoire qu’on a décidé de raconter ensemble sur cette musique, ça vous aidera à improviser si vous avez un trou » : telles sont les indications données par Maxime Thomas, danseur de l’Opéra de Paris, à la quinzaine de danseurs en train d’enchaîner les tableaux chorégraphiés qu’ils ont créés sur la musique de la « Neuvième Symphonie » de Beethoven. Ce jour-là, le groupe de bénéficiaires du Secours populaire français (SPF), qui répète depuis plusieurs semaines dans les locaux parisiens de l’association, va se produire dans un tout autre cadre. C’est le Grand Palais qui les accueillera, ainsi que 80 musiciens de l’Orchestre Ostinato pour un grand spectacle intitulé « En musique pour plus d’humanité ». Devant 2 000 spectateurs ! Autant dire que l’enjeu est de taille, tout comme le stress des participants.

    Les novices comme les passionnés

    « Quand on nous a proposé ce projet, il y a quelques mois, on s’est demandé si nos bénéficiaires allaient oser s’y associer. On a contacté en priorité ceux de l’antenne du 13e arrondissement parisien, dédiée aux étudiants. Leurs réponses ont dépassé nos espérances ! Une vingtaine de jeunes se sont inscrits et viennent régulièrement aux répétitions, ils se sont littéralement pris au jeu. Pour le SPF, cette forme d’accès à la culture à travers la participation à un projet aussi grandiose est très pertinente. Un engagement physique est bien plus riche que la simple consommation de produits culturels… », se félicite Anne Desfontaines, en charge de l’éducation populaire au SPF de Paris.

    « Ça m’intéresse beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé »

    Très assidu, Biplojït n’a raté aucune séance, il est même souvent en avance. Pantalon de toile beige et polo jaune paille, le jeune homme, qui prépare un diplôme universitaire de français à l’université de Paris-Dauphine, est venu un peu par hasard. « J’ai besoin de pratiquer le français, alors j’ai pensé que ces ateliers de danse seraient une bonne occasion… » L’expérience lui a plu et il s’est révélé plutôt doué, au point de se voir proposer un passage en solo. « Ça m’intéresse beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé », confie-t-il d’une voix douce.

    À l’inverse, Lise, la benjamine du groupe, est passionnée de danse de longue date. « Le problème, c’est qu’à Paris, mes moyens ne me permettent pas de m’inscrire à un cours, alors je ne pouvais pas manquer cette opportunité. Dès la première séance, j’ai trouvé cela génial. Chacun est arrivé avec sa culture, on était de niveaux très différents, mais on s’est tous retrouvés autour de la musique », détaille l’étudiante en lettres de 18 ans, qui, malgré un peu d’appréhension, se réjouit de danser « sur une immense scène, portée par un orchestre symphonique ».

    « La danse dans le sang »

    Azal et Rolando sont un couple d’étudiants aux Beaux-Arts de Paris. Pour elle, réfugiée iranienne en France depuis un peu plus d’une année, danser a un goût de revanche. « Dans mon pays, c’est interdit vous savez… », souffle la trentenaire en brassière rose et legging noir. Pour son compagnon, c’est différent : venu du Mexique en 2019, l’athlétique jeune homme a « la danse dans le sang ». « Ce rendez-vous hebdomadaire me permet de me reconnecter avec ma culture latino, lance-t-il. Même si, évidemment, je n’ai pas l’habitude de bouger sur du Beethoven. Mais Maxime nous laisse beaucoup de liberté et on peut laisser libre cours à notre inspiration. »

    Alexiane, 22 ans, étudiante en communication et animatrice bénévole au SPF, est d’abord venue en tant qu’observatrice. Elle, qui se dit pourtant « pas forcément à l’aise avec (son) corps », n’a pas résisté à l’envie de prendre part à la troupe en train de se créer, « émerveillée par l’enthousiasme et l’énergie qui se dégageaient du groupe ». Sa démarche illustre parfaitement le propos du spectacle : « On a travaillé sur la base de l’expérience de chacun pour tenter de figurer comment on se découvre, s’apprivoise et, finalement, comment on construit quelque chose d’harmonieux ensemble », précise Maxime Thomas.

    S’ouvrir à toutes les strates de la société

    Tandis que le groupe répète chaque séquence sous le regard du chorégraphe qui repère les passages difficiles, les fait rejouer inlassablement, distille quelques conseils techniques et beaucoup d’encouragements, une femme blonde, assise un peu en retrait, suit la répétition avec acuité. Il s’agit d’Emmanuelle Duthu, la directrice générale de l’Orchestre-Atelier Ostinato. Ce projet, c’est « son bébé ». Elle arrive à la tête de cet orchestre d’excellence regroupant des grands prix de conservatoire après un passage par la Société de Saint-Vincent-de-Paul, une association qui lutte contre la solitude et l’isolement des plus fragiles. De son précédent engagement, elle garde la conviction qu’il faut que le monde de la « grande musique » s’ouvre à toutes les strates de la société. « Nous avons proposé à des personnes sans abri d’assurer la partie percussions du grand concert du 15 juin. Pour assister à tous les ateliers préparatoires, je peux vous assurer que jouer d’un instrument les incite à se livrer, cela libère leur parole, c’est formidable. C’est le cas aussi pour les détenus du centre pénitentiaire de Nanterre qui vont déclamer des textes de slam rédigés lors d’ateliers en prison, encadrés par le chanteur Tarik, le finaliste en 2021 de l’émission “The Voice”. Leurs textes sont à la fois très poétiques et terre à terre et nous donnent à voir la réalité quotidienne de l’enfermement. » Il s’agit aussi de « briser ce mur de l’élitisme de la musique classique », en proposant un concert gratuit dans un cadre prestigieux, associant un orchestre professionnel et des amateurs.

    « Une bouffée d’air frais »

    Le fait d’avoir adjoint à une formation classique du slam, des percussions et de la danse contemporaine, plutôt associés aux cultures urbaines, a pour but de créer des ponts entre les différents publics qui vont venir. Preuve que cela fonctionne, les réservations explosent et c’est déjà presque complet. Pour Emmanuelle Duthu, la clé du succès est simple : « On rend accessible le répertoire classique en y faisant entrer des disciplines plus contemporaines et on casse un peu les codes aussi pour que les habitués s’ouvrent à d’autres univers. » « Une bouffée d’air frais » en dehors de la rigidité de la danse classique que Maxime Thomas apprécie. « Non professionnels, les jeunes du SPF ne sont pas obsédés par la technique ou l’esthétisme. Ils sont dans le plaisir de ressentir leur corps dans l’espace. Pour moi qui suis à l’opéra, dans un cadre très académique, cela me rappelle que le but premier de la danse est de transmettre une émotion, de faire passer un message. Ils le font avec une spontanéité qui me touche beaucoup. »

    « L’important pour eux, c’est d’avoir mené le projet à son terme »

    L’homme semble moins stressé que ses élèves à l’approche du grand jour. « Il y aura des surprises, peut-être des ratés, c’est le principe du spectacle vivant. L’important pour eux, c’est d’avoir réussi à mener le projet à son terme, je suis sûr qu’ils en garderont une forme de confiance en eux. » Foulard bleu sur les cheveux, Maguette, discrète étudiante en informatique à la Sorbonne, ne dément pas : « Danser avec le groupe m’a transformée, c’est presque comme si j’étais une autre personne, plus fière, plus ouverte. »

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    L'Humanité

    Les engagements pour la parentalité n’engagent que ceux qui y croient

    Actu

    TRAVAIL  Pieuses déclarations d’intention ou simple catalogues de mesures, les promesses des entreprises de mieux prendre en compte la parentalité de leurs salariés, souvent trop vagues, peinent à convaincre.

    Mélanie Mermoz

    Des enfants s’invitent lors d’une réunion zoom. Avec le télétravail, il est devenu impossible d’oublier que nombre de salariés, femmes comme hommes, sont aussi des parents. Même si le congé paternité a été allongé le 1er juillet 2021, la prise en compte de la parentalité par les sociétés a encore des progrès à faire. Certaines entreprises tentent toutefois de mettre en place des mesures concrètes pour l’accompagner dans ses différentes étapes et sa diversité. En décembre 2021, quatre trentenaires salariées et jeunes mères de famille ont élaboré le Parental Challenge. Cette charte d’engagements a déjà été paraphée par plus de 80 entreprises, essentiellement des start-up. Dernière en date, le cabinet de conseil PwC, qui a signé le texte en juin 2022. Si on y retrouve une mesure habituelle à de tels textes – « mettre en place des horaires de réunion qui n’excluent aucun·e salarié·e » –, d’autres sont plus précises et ciblées : « accorder cinq jours “enfants malades” intégralement rémunérés », « autoriser et rémunérer les absences des salarié·e·s postulant à l’adoption lors des rendez-vous obligatoires qui ont lieu sur les horaires de travail », ou « offrir à tou·te·s nos salarié·e·s parent·e·s dont les postes le permettent 100 % de télétravail dans les moments clés qui précèdent et suivent la parentalité ».

    Congé paternité. 20 ans après, la France est encore à la traîne

    Des textes dénués de dispositions contraignantes

    L’une est particulièrement originale : « Proposer un congé rémunéré de trois jours pour deuil en cas de fausse couche, pour les mères biologiques comme pour les seconds parents ». Les initiatrices de cette charte rappellent que, « dans un cas sur quatre, la grossesse s’arrête pendant le premier trimestre ». À ce moment-là, elle n’est souvent pas annoncée par prudence, mais aussi par crainte des discriminations. Or, une fausse couche peut non seulement s’accompagner de douleurs physiques importantes, mais a aussi un impact psychique fort.

    Même s’il se veut plus concret et adapté aux évolutions de la parentalité, le Parental Challenge se limite encore à une déclaration d’intention. Et ce n’est pas la première sur le sujet. En effet, une « Charte de la parentalité en entreprise » avait déjà été édictée en 2008 et signée par 700 entreprises, parmi lesquelles des mastodontes comme Carrefour, le groupe Casino, Bouygues Immobilier. En 2021, une version actualisée, toujours aussi vague, a été publiée. En l’absence de contraintes pour les entreprises, la portée de ce texte est restée très limitée. Pour exemple, l’une des premières sociétés signataires de la charte de 2008, la BNP Paribas, a été condamnée deux ans plus tard à verser 350 000 euros de dommages et intérêts à une salariée. De retour d’un congé parental de plusieurs années, celle-ci avait été affectée à un poste moins valorisant et moins bien rémunéré.

    droit du travail
    L'Humanité

    Recettes. Sardines fraîches : on s’en grille une ?

    Actu

    Voici la pleine saison des sardines ! Ce petit poisson populaire, riche de saveurs et de bienfaits, est la valeur sûre des barbecues et des tables ensoleillées.

    Noé Blouin

    De Douarnenez jusqu’au port de Marseille, la sardine fait la fierté de tout un littoral. Cantonnée à la boîte de conserve l’hiver, elle s’achète directement à l’arrière des bateaux, l’été venu. Comme elle est peu chère, riche en oméga 3 et en bonne graisse, certains se prêtent même à la recommander quotidiennement pour une alimentation équilibrée. Si ces conseils sont à prendre avec des pincettes, la sardine n’en reste pas moins un poisson exceptionnel de par sa qualité et son goût aussi caractéristique que sa riche histoire. Les premières traces de sardines comme mets remontent à la préhistoire.

    Douarnenez, la sardine, les ouvrières et les communistes

    À Rome, le petit poisson était l’un des ingrédients privilégié d’une célèbre sauce, le garum, et faisait partie, lorsqu’elle était séchée, de la ration des légionnaires. En France, elle connaît un véritable essor au début du XIXe siècle avec l’innovation d’Appert, un confiseur qui a l’idée de mettre des sardines en boîte. Le succès est tel que de nombreuses conserveries commenceront à peupler la côte atlantique, notamment en Bretagne, où le petit poisson devient le cœur d’une industrie vitale pour les territoires et marque durablement leur histoire. Seules quelques grandes marques rescapées témoignent encore aujourd’hui de cette époque où la sardine dictait la vie des pêcheurs et de leur famille, allant même jusqu’à faire avancer l’âge de la communion pour que les mousses puissent embarquer plus jeunes sur les sardiniers.

    En tartine beurrée

    De nos jours, la pêche se fait au chalut ou à la bolinche. Cette seconde technique, traditionnellement utilisée en Bretagne, consiste à encercler les bancs de poissons avec un filet. Plus rare, elle est défendue par certains professionnels pour son côté écologique. Aucun fond n’est en effet dragué pendant la pêche, préservant ainsi la pérennité des sols marins. Une fois sur le port, il est souvent possible d’acheter le petit poisson directement à la descente du bateau à un prix très intéressant. Pour ceux qui ne résident pas près de la mer, on peut aussi la trouver dans le commerce toute l’année, avec un pic de mi-avril à octobre. C’est cependant au mois de juillet et d’août qu’elle est la meilleure, mieux vaut privilégier les conserves le reste du temps. Victime de surpêche, le petit poisson est également à consommer avec modération. Selon l’ONG WWF, les sardines pêchées dans le golfe de Gascogne sont à privilégier.

    Pour bien choisir sa sardine chez le poissonnier, un simple coup d’œil suffit. Signes de fraicheur, ses ouïes doivent rester roses, voire rouges mais sans tache de sang, son œil brillant et son corps bien rigide. Une fois achetées, elles doivent être consommées rapidement, la sardine est un poisson qui supporte mal la chaleur. Il existe de nombreuses recettes pour les cuisiner, mais la plus simple est excellente : une fois vidée, étêtée et accompagnée d’une pincée de sel, il suffit de la jeter environ 3 minutes sur chaque face au barbecue. Et nec plus ultra, on peut la déguster ensuite sur une tartine de pain beurré, demi-sel évidemment.

    Sardines marinées à la chermoula

    Ingrédients pour 4 personnes. 24 sardines, 3 gousses d’ail, 1 bouquet de persil, 1 citron jaune, 3 à 4 c. à soupe d’huile d’olive, 1 c. à soupe de paprika, 1 c. à café de piment d’Espelette, 1 c. à soupe de cumin, 1/4 c. à café de poivre, sel.

    1. Enlever la tête et vider les sardines, puis rincer abondamment sous l’eau froide.
    2. Découper les filets en « portefeuille », c’est-à-dire en gardant les deux filets attachés par la peau du dos. Cette technique nécessite de la dextérité et de l’entraînement. Pour ceux qui ne désirent pas s’y risquer, la recette est réalisable sans lever les filets.
    3. Dans un mixeur, mélanger les gousses d’ail hachées, le persil haché, l’huile d’olive, le jus du citron, le paprika, le sel et le poivre, le piment d’Espelette et le cumin. Goûter et rectifier l’assaisonnement selon les goûts.
    4. Badigeonner délicatement les filets avec la marinade ou garnir l’intérieur des sardines généreusement. Laisser reposer 1 h 30 au réfrigérateur dans une assiette sous un film plastique.
    5. Disposer les sardines dans un plat et enfourner dans un four chaud à 180 °C, pendant 25 min.
    6. Déguster en compagnie de pommes de terre bouillies ou d’une salade saisonnière.

    À la page. Sardines à lireVoici de quoi revisiter l’histoire de la sardine au fil de 35 recettes ponctuées d’anecdotes historiques. Dans son ouvrage « Mes recettes de sardines », l’ancienne journaliste reconvertie dans la gastronomie Sonia Ezgulian s’attaque à toutes les facettes du petit poisson argenté, pour redécouvrir un produit plus complexe qu’il n’y paraît. Mes recettes de sardines, de Sonia Ezgulian, éd. Sobbollire-les Cuisinières, 9 euros

    En carafe. Une note d’agrumes qui joue son rolleQuelques notes d’agrumes et une belle fraîcheur pour ce vin blanc méditerranéen parfait pour accompagner les sardines l’été, notamment lorsqu’elles sont grillées au fenouil. Côtes-de-Provence 2021, Château La Jouliane, 100 % Rolle, 11 euros

    PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE ! Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien

    Bon et sainrecette
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    Une exploration des égouts parisiens, une ville sous la ville

    Actu

    DÉCOUVERTE  Flambant neuf, le musée des Égouts de Paris propose une visite immersive et pédagogique au cœur d’un site en activité pour comprendre l’histoire et le fonctionnement d’un maillon essentiel à la salubrité de la capitale.

    Lea Desportes

    Pour explorer les bas-fonds de la Ville lumière, direction les beaux quartiers. Sur les quais, entre la tour Eiffel et le Grand Palais, un petit pavillon de verre, de béton et d’acier rouillé se fond dans le paysage urbain. L’édifice donne au passant un indice : ce n’est pas en surface que cela se passe. Le voyage commence à 5 mètres de profondeur. Il a lieu sous terre mais aussi dans le temps. Une première galerie, dite sèche, raconte le grand pari de l’assainissement, depuis la prise de conscience hygiéniste au XVIIIe siècle jusqu’aux projets pour demain. Il ne s’agit pas d’une simple affaire de tuyaux et les enjeux, vitaux hier, écologiques aujourd’hui, sont d’intérêt général. La modernisation des égouts tout au long du XIXe siècle permet de purifier une métropole où les maladies se répandent comme une traînée de poudre : près de 20 000 personnes y meurent du choléra rien que lors de l’épidémie de 1832. Un an plus tard, le premier réseau rationnel d’égouts apparaît sous la ville pour récupérer l’eau de nettoyage des rues ainsi que celles des pluies.

    Le Haussmann des profondeurs

    Le musée met en avant la figure d’Eugène Belgrand. L’ingénieur est un baron Haussmann des profondeurs. Les deux hommes se connaissent : c’est Haussmann qui, en 1852, confie à Belgrand la mission d’amener de l’eau saine dans la capitale pour que les habitants arrêtent de puiser dans la Seine, très polluée. Le réseau qu’il met en place pour distribuer cette eau pure, puis la récupérer une fois qu’elle a servi, transite par les égouts. Il faudra attendre un vif débat puis une loi en 1894 pour qu’il devienne unitaire et reçoive non seulement les eaux pluviales mais aussi les excréments et les eaux usées des particuliers. Ce « tout-à-l’égout » fait de Paris un modèle de la lutte contre l’insalubrité.

    L’homme, visionnaire, construit ainsi un ensemble cohérent de galeries souterraines et il met au point des outils indispensables à leur fonctionnement, comme des engins de curetage dont le principe est toujours de mise. Pour le vérifier, il suffit de revenir un peu sur ses pas et de pénétrer dans la galerie humide. Ici, le passé rejoint le présent. L’air est plus lourd et chargé d’effluves qui, sans être pestilentielles, n’ont rien d’agréable. Le visiteur comprend alors qu’il est entouré d’installations opérationnelles.

    2 675 kilomètres de galeries

    Le site de l’Alma constitue en effet un nœud d’une organisation ramifiée, dans laquelle des égouts élémentaires se jettent dans des collecteurs secondaires puis principaux, qui s’écoulent à leur tour dans des émissaires. Les 500 m2 ouverts au public représentent un petit morceau du plus dense des souterrains parisiens, 2 675 km de galeries, une ville sous la ville avec ses rues et ses avenues qui se calquent sur celles du dessus. Des plaques indiquent ainsi la « petite ligne » de la rue Cognacq-Jay, le collecteur de l’avenue Bosquet ou encore le point de départ de l’émissaire sud qui emmène une part des eaux usées de la rive gauche vers la station d’épuration d’Achères, dans les Yvelines.

    Des contenus multimédias très pédagogiques éclairent le visiteur sur le fonctionnement de ce système complexe. Une gageure pour un lieu sans lumière naturelle et le résultat de travaux qui se sont déroulés entre l’été 2018 et octobre 2021 : 2 millions d’euros ont été dépensés pour le rendre plus interactif et accessible à tous.

    Mondanités souterraines

    En cas de fortes pluies, le réseau est saturé et des vannes automatisées régulent les flux. Il arrive encore que l’excédent d’eau doive être déversé dans le fleuve. « Une solution de dernier recours », assure Miquel Berrichon, égoutier de métier, qui anime des visites guidées. Les vannes s’ouvrent mais les portes ferment, puisqu’une partie du site peut alors être inondée. Le musée ne prend pas l’eau pour autant, bien au contraire. L’objectif est de retrouver les 100 000 visiteurs par an – 80 000 après les attentats de 2015 – et la fréquentation semble au rendez-vous.

    Ce tourisme n’est pas nouveau : les visites des égouts démarrent et rencontrent beaucoup de succès dès 1867, à l’occasion de l’Exposition universelle. Plus d’un siècle et demi plus tard, en 2024, Paris recevra des visiteurs du monde entier pour les jeux Olympiques et la Seine devrait s’ouvrir à la baignade pour l’occasion. Plus question de rejeter le trop-plein d’eau dans le fleuve et un immense bassin de stockage est en construction près de la gare d’Austerlitz. La promesse sera-t-elle tenue ? Tous les indicateurs de qualité ne sont pas encore au vert et les paris sont ouverts.

    Trois sites pour parcourir les entrailles de la Ville-Lumière 

    1. Musée des égouts de Paris Les visites guidées sont organisées en fonction de l’affluence. Pont de l’Alma, esplanade Habib-Bourguiba, 75007 Paris 
    2. Cité de l’eau et de l’assainissement / Siaap Centre de formation, d’information et de documentation, la Cité de l’eau et de l’assainissement est également le point de départ des visites guidées gratuites de la station d’épuration Seine Centre à Colombes. 82, avenue Kléber, 92700 Colombes 
    3. Pavillon de l’eau. Installé dans l’ancienne salle des machines d’une usine alimentant le réservoir de Passy, le Pavillon de l’eau propose une exposition permanente sur le schéma d’alimentation en eau de la capitale, des expositions temporaires, des animations pédagogiques et des rencontres thématiques. 77, avenue de Versailles, 75016 Paris
    Découverteégouts
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    De belles parties de game au vert !

    Actu

    Longue route des vacances, après-midi à l’abri du cagnard… pour traverser l’été, une sélection de jeux vidéo indépendants, abordables et terriblement captivants.

    André Goulven

    En été, l’appel du grand air surplombe bien souvent celui du foyer. Pourtant, les fortes chaleurs attendues ont parfois tendance à transformer les après-midi de vacances en simple temps d’attente avant de pouvoir remettre le nez dehors. Pour continuer à s’évader loin des contraintes quotidiennes et des quatre murs qui nous gardent au frais, pourquoi ne pas en profiter pour se laisser tenter par une nouvelle expérience vidéoludique, immersive et amusante ? Si le grand public connaît déjà les jeux développés à gros budget, vendus aux alentours de 70 euros l’unité, il existe aussi une myriade de titres dits indépendants, moins chers et souvent plus créatifs que les productions grand spectacle. Voici une sélection de trois pépites indépendantes ayant déjà fait leurs preuves, pour partager de beaux moments de réflexion, de découverte et d’aventure lorsque le soleil brille trop fort à son zénith.

    Un peu de fraîcheur

    Ici le joueur incarne un pilote d’hydravion échoué dans le Grand Nord canadien en pleine période glaciaire. Sans ressources, il devra récupérer vivres, vêtements et matériels pour retrouver sa passagère, disparue au moment du crash. Cette simulation de survie à la première personne et au scénario haletant mélange fantastique et post-apocalyptique pour des heures de jeu sans voir le temps passer. Sans être un jeu d’horreur, « The Long Dark » est cependant à déconseiller aux âmes trop sensibles.

    Puzzle en 3D

    Classique du jeu indé, « Fez » continue de fasciner, dix ans après sa sortie, grâce à son système de jeu unique. Aux manettes d’un petit avatar en deux dimensions, à l’instar des premiers « Mario Bros », le joueur évolue dans un monde en trois dimensions. L’objectif est donc d’arriver à terminer les niveaux en faisant pivoter la carte sur elle-même pour découvrir des passages cachés et résoudre des énigmes. Coloré et cérébral, « Fez » ne demande pas une grande expérience de joueur pour se laisser apprivoiser et offre de beaux moments de réflexion et d’amusement.

    Attention, ovni !

    Dès sa sortie en 2017, « Cuphead » avait séduit les observateurs grâce à sa direction artistique exceptionnelle. Dans un univers inspiré des cartoons, le joueur prend les commandes d’une tasse anthropomorphe forcée d’affronter des boss plus loufoques les uns que les autres. Jouable en solo ou à deux, « Cuphead » peut de prime abord décourager par sa difficulté, mais son ambiance si particulière et la variété des combats proposés en font un titre qui donne envie de s’y replonger jusqu’à enfin triompher.

    Consommation
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    Pose d’un verrou de sûreté : les étapes clés

    Actu

    Un verrou offre une sécurité supplémentaire bienvenue avant de partir en vacances. Appliqué directement sur une porte en bois, ce système peu onéreux est aussi très simple à mettre en place.

    Marcel Guedj

    Matériel

    - Perceuse et mèches à bois

    - Visseuse

    - Mètre

    - Crayon

    - Mèche à bois plate

    La pose d’un verrou de sécurité n’est pas très compliquée à réaliser sur une porte traditionnelle en bois. Elle suppose néanmoins le perçage de la porte de part en part, ce qui est facilité par un gabarit généralement fourni par le fabricant. En tout cas, si vous avez le choix, préférez cette aide, car vous n’avez pas le droit à l’erreur ou à l’approximation, vu le trou à créer pour le passage du cylindre du verrou.

    Anatomie

    Un verrou est composé d’une partie principale, ou coffre, qui présente un bouton commandant le fonctionnement d’un pêne (pièce mobile) depuis l’intérieur. Côté extérieur, le pêne est actionné par une clé. Un cylindre de serrure traverse la porte, et cette dernière doit être percée en conséquence (diamètre indiqué par le fabricant et figurant sur le gabarit). En position fermée, le pêne pénètre dans une gâche fixée sur la partie fixe, ou bâti, de la porte. Coffre et gâche doivent être en conséquence parfaitement positionnés, l’un en regard de l’autre. Perçage et fixation demandent donc attention et précision.

    Coffre et gâche solidaires

    Vu le diamètre de perçage nécessaire au passage du cylindre, on utilisera une mèche à bois plate (souvent 23 ou 24 mm, à vérifier selon le modèle). Après perçage, le cylindre est engagé dans le trou ; puis le coffre peut être fixé côté intérieur à l’aide de quatre vis fournies. Le coffre installé, la gâche le sera à son tour, selon la position du pêne qui y pénètre.

    Pour effectuer proprement le trou de passage du cylindre, qui est pratiqué depuis l’intérieur, ne percez pas la porte de part en part, pour ne pas faire éclater le bois sur l’autre face. Reprenez plutôt le perçage depuis l’autre face, en vous centrant sur la marque laissée par la pointe de la mèche.

    Les bons gestes

    À l’extérieur, une rosace clouée ou vissée masque les petites imperfections qui peuvent subsister autour de la sortie du cylindre.

    Fermer la porte puis repérer, depuis l’intérieur, l’emplacement du verrou, en général à 1,50 m du sol environ.

    Placer le gabarit de perçage en position selon le repère précédent et marquer le trou (avec un clou ou un pointeau) à percer pour le passage du cylindre.

    Percer la porte pour pouvoir passer le cylindre. Ajuster éventuellement avec une râpe demi-ronde.

    Présenter le coffre sur la face intérieure de la porte en introduisant le cylindre dans son emplacement.

    Fixer le coffre avec les quatre vis fournies.

    Sortir le pêne en manœuvrant le bouton du verrou (position fermée) et positionner la gâche en conséquence sur le bâti.

    S’assurer que le pêne pénètre correctement dans la gâche et fixer cette dernière avec ses quatre vis.

    Bricolage
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    Dérèglements climatiques

    Pierre Chaillan

    Près de 100 000 habitants de Sydney et de l’État de Nouvelle-Galles du Sud ont dû évacuer leur foyer au cinquième jour de pluies torrentielles. L’Australie a subi plusieurs inondations au cours des dix-huit derniers mois, ainsi que des périodes de sécheresse engendrant d’énormes feux de forêt. Avec le réchauffement de la planète, l’atmosphère contient plus de vapeur d’eau, augmentant les risques d’épisodes de fortes précipitations. Ce n’est pas la seule zone actuellement éprouvée par le changement climatique. Les sécheresses touchent l’Europe, particulièrement l’Italie et sa production agricole, ou encore l’ouest des États-Unis et sa production hydroélectrique. Face à ce constat toujours plus alarmant, des dizaines de maires de grandes villes, réunis à Abidjan en Côte d’Ivoire, ont appelé, samedi, dans un manifeste, à « la mobilisation générale » contre le dérèglement climatique et à « une COP des villes ».

    Réchauffement climatiqueClimat
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    Entre abstention et engagements, que veulent les jeunes ? (2/2)

    Le débat

    Les mobilisations pour le climat, contre les violences policières ou les discriminations attirent de nombreux jeunes. Pourtant, les 18-24 ans se sont massivement abstenus lors des élections.

    Pierre ChaillanJasmine Djennane

    Certains se mobilisent dans les centres-villes contre le réchauffement, et d’autres adoptent des gestes solidaires du quotidien dans les quartiers.

    Hind Ayadi Directrice de l’association Espoir et Création à Garges-lès-Gonesse

    Comment les jeunes s’engagent-ils ? Les jeunes s’engagent-ils encore ? Depuis quelques années, notre jeunesse, portée par une nouvelle incarnation d’elle-même, se manifeste dans une mobilisation de tous les jours et sur tous les modes. Nous pouvons d’abord évoquer les jeunesses présentes dans les combats écologiques, pour alerter sur le sort leur étant réservé du fait du dérèglement climatique. Durant plusieurs mois, une jeunesse urbaine, de grandes villes et de milieux sociaux globalement favorisés, a marqué l’actualité politique par son assiduité et son espoir.

    « Fridays for future » La jeunesse donne une leçon d’écologie à ses aînés

    Cet engagement est noble. L’autre engagement de la jeunesse, c’est celui du quotidien dans les quartier, un engagement de tous les jours, pour soi, sa famille, son entourage. Nous avons eu l’occasion, lors des premiers confinements, de voir comment les jeunes dans nos quartiers ont fait preuve d’une solidarité qui ne leur avait que très rarement été associée. Porter les courses de nos anciens, nettoyer les bâtiments, accompagner les plus jeunes dans leur scolarité. Cet engagement n’a pas seulement été celui d’une crise sanitaire, mais celui d’une génération.

    Souvent, cette mobilisation va être remis en question par son absence lors des scrutins électoraux. Mais c’est précisément celle-ci qui valorise encore plus la beauté de ces dévouements. « Personne ne nous parle, alors on va faire par nous-mêmes. » Nous devons voir que notre jeunesse se mobilise là où on ne l’attend pas, qu’elle se permet de rêver à changer le monde, à éradiquer la faim dans un quartier, à lutter contre les violences, ou à alerter les pouvoirs publics.

    Ce n’est pas que les nouvelles générations s’engagent moins, c’est que ­l’engagement comme il est conçu est suranné. La jeunesse s’engage. Différemment.

    Antiracisme, écologie, luttes LGBT +… des écoliers ou lycéens défendent des causes concrètes. Mais ils adhèrent très peu aux partis politiques.

    Lovepreet Singh Syndicaliste lycéen et militant communiste à Bagnolet

    Je vais essayer de livrer une brève analyse à partir de mon engagement au Parti communiste français et de mes expériences de syndicaliste lycéen. L’engagement des jeunes en politique se traite sous divers angles. Mais, un constat s’impose : un jeune s’attache à au moins une cause politique en particulier. L’antiracisme, l’écologie, les luttes LGBT +, le social ou l’action pour les conditions d’études. On découvre les autres luttes à travers le spectre de l’une d’elles. À partir de ce constat, la question se pose de savoir comment l’attachement à l’une de ces causes peut se concrétiser par le vote ?

    Nos premiers pas dans l’engagement se font à 15, 16 ou 17 ans. Même si, pour ma part, ça s’est fait encore avant. Mineur, le vote n’est pas un outil à notre disposition lorsqu’on commence à s’engager. Lorsque notre engagement commence, on ne dit pas autour de nous qu’il faut aller voter. On demande de participer au collectif en allant aux manifestation. Le vote est secondaire, voire inexistant car nos amis ne votent pas non plus. Je me souviens avoir répété à mes amis au lycée que tout se gagne par la rue et que c’est l’unique solution(rires). À moins d’être dans un parti politique, ce qui est rarement le cas, mes amis, même engagés, vont voter le jour J sans mobiliser l’entourage. Cela explique en partie l’abstention record des jeunes. Même s’il y a d’autres facteurs.

    Certains partis politiques peuvent compter plus de jeunes que d’autres. Toutefois, ils adhèrent très peu aux partis politiques. Au Parti communiste (oute LO et NPA), on considère le vote comme indispensable et complémentaire à l’engagement dans la rue. Mon cas personnel est particulier car je ne vote pas, n’ayant pas la nationalité française. L’engagement communiste, en plus de l’engagement syndical, m’a appris l’utilité du vote.

    JeunessejeunesClimat
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    La France est-elle suffisamment prête à faire face aux canicules ?

    Le débat

    Nous venons de connaître, précocement, des chaleurs extrêmes. La fréquence, prévisible, de tels épisodes de fortes températures dus au changement climatique impose des mesures d’atténuation et d’adaptation. L'analyse de Robert Vautard, climatologue, et Julia Hidalgo, chercheuse à l’université de Toulouse.

    Latifa Madani

    Il faudrait concevoir des scénarios avec des objectifs et un agenda clairs, en plus des solutions existantes. Les sciences du climat permettent déjà d’y travailler.

    Depuis une dizaine d’années en France, pratiquement chaque été est ponctué de vagues de chaleur remarquables soit par leur intensité (en 2019, par exemple) soit par leur durée (en 2017-2018, par exemple) soit par leur décalage saisonnier, comme cette année en juin ou en septembre, comme en 2016. Malgré cette accélération du nombre de vagues de chaleur et des plans opérationnels pour la santé depuis 2003, celles-ci restent souvent les catastrophes naturelles les plus meurtrières. En 2019, elles avaient occasionné près de 2 500 morts en Europe de l’Ouest, et elles occasionnent régulièrement des pertes de rendement agricole.

    Sciences. La forêt de Puéchabon à l'épreuve des sécheresses du futur

    En 2021, des records de température ont été battus d’environ 5 degrés au nord-ouest de l’Amérique, provoquant là aussi de multiples décès et des feux de forêt. Le débordement saisonnier des vagues de chaleur engendre déjà des conditions difficiles pour les activités sportives et scolaires, les examens de fin d’année qui se déroulent dans des conditions inégales de santé des écoliers face à la montée des températures.

    De nouveaux pics de chaleur nous attendent : plus tôt, plus forts, plus longs, avec parfois des pointes bien au-dessus des records. Et les plus vulnérables, qui ont des logements mal isolés, vivent sous les toits ou dans les quartiers urbains les moins frais par manque d’espaces verts, en payent le prix fort.

    Avons-nous préparé correctement ces conditions nouvelles ? Pas certain. Au-delà des solutions déjà imaginées (végétalisation des villes, agriculture résiliente, stockage de l’eau…), il faudra concevoir des scénarios climatiques simples et prévoir comment nous réagirons. Par exemple 50 degrés, comme au Canada en 2021, sur une ou plusieurs grandes villes densément peuplées comme Paris, Lyon, ou d’autres.

    Il serait dommage de ne pas imaginer ce qui devrait être déployé pour y faire face, avec des objectifs et un agenda, en espérant que cela n’arrivera que dans plusieurs décennies, voire jamais. Ne serait-ce pas un exercice intéressant à réaliser avec une dimension nationale ou européenne, en coordonnant les travaux des différentes régions ? D’autres scénarios-tests sont aussi importants : canicule durant un été, canicule totalement hors saison, etc.

    En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire

    Pour tous ces scénarios, les sciences du climat disposent de méthodes, de données, de simulations qui permettent dès aujourd’hui d’y travailler. Elles réalisent aussi, comme en ce moment, des campagnes de terrain à Paris pour comprendre ce qui se passe en détail dans les villes en période de canicule, avec notamment la campagne de mesures Paname, et développent une stratégie pour les nouvelles générations de modèles qui vont apporter des informations climatiques plus précises.

    Géré de plus en plus par l’action publique, la nécessité d'intégration du phénomène de chaleur extrême en milieu urbain dans les politiques de prévention des risques porte à réflexion..

    L’action publique en matière de gestion des épisodes de vagues de chaleur en France s’articule autour de trois domaines : la santé, la réponse immédiate et l’urbanisme opérationnel. En matière de santé, l’opérateur principal est Santé publique France, chargé de la veille sanitaire et des actions de communication et de sensibilisation. Le deuxième volet est « la réponse immédiate ». Cela consiste à activer et mettre en œuvre le plan alerte canicule qui a été mis en place depuis 2003. Il relève à la fois de Santé publique France et de Météo France. Le troisième volet s’intéresse aux réponses à plus long terme grâce à la planification urbaine et aux actions sur l’environnement et le cadre de vie.

    À Niort, on combat la sécheresse avec l’eau des piscines

    Aujourd’hui, les compétences de cette action relèvent de l’échelon local, essentiellement des plans locaux d’urbanisme (PLU). Depuis 2019, toutes les villes de plus de 20 000 habitants sont dans l’obligation d’élaborer, en plus des PLU, un plan climat-air-énergie territorial (Pcaet). Outre le fait qu’il doit traiter de la qualité de l’air, c’est un outil de planification qui a pour but d’intégrer les enjeux d’atténuation et d’adaptation climatiquse dans les documents d’urbanisme. À l’échelle locale, l’adaptation à la hausse des températures est souvent traitée de façon transversale et s’infuse du plan climat vers le PLU.

    Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

    Jusqu’à récemment, l’adaptation à la chaleur était très souvent prise en compte à la lumière des principaux vecteurs d’action que sont la végétation, l’eau, la nature et la couleur des matériaux, l’architecture, etc. Depuis quelques années, nous sommes capables de produire des diagnostics cartographiques fins à même de fournir des informations à l’échelle de l’îlot urbain qui peuvent être utilisées pour les PLU et Pcaet. Ces diagnostics microclimatiques sont nécessaires pour territorialiser les stratégies d’adaptation qui seront ainsi spécifiques aux différentes zones de la ville (centre-ville, zones commerciales, zones arborées, etc.).

    L’action publique se saisit de plus en plus de la question de la gestion de la chaleur extrême en milieu urbain tant dans la gestion de crise que dans la planification à long terme. Les vagues de chaleur étant amenées à être de plus en plus fréquentes, intenses et longues, ne devrait-on pas les intégrer, à part entière, dans les plans de prévention des risques (PPR). Jusqu’à présent, ces derniers prennent en charge les inondations, les mouvements de terrain, les cyclones, etc. Mais pas la chaleur. Les PPR sont établis par les services de l’État ; les plans d’urbanisme, par les collectivités. La réponse immédiate est gérée par le ministère de l’Intérieur, tandis que les PPR le sont par le ministère de l’Environnement. Quelle que soit l’issue de la réflexion, qui devra prendre appui sur l’expérience de gestion des risques déjà prise en compte, l’implication de tous les acteurs – de l’échelon national au local – sera nécessaire pour gérer ce nouveau risque caractérisé et ses expressions les plus extrêmes.

    ClimatcaniculesécheresseRéchauffement climatique
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    Comparateur de programmes : pour le climat, toi, tu votes qui ?

    Législatives. Quel serait le meilleur Parlement pour la planète : en ce week-end où la France suffoque et alors que nous sommes appelés à élire nos députés, faisons le point sur ce que proposent les groupes en lice pour la majorité à l’Assemblée nationale. Décryptage

    Marie-Noëlle Bertrand

    Révolutionner les mobilités, transformer le modèle agricole, viser une société affranchie des énergies fossiles : une transition ne s’opère pas en deux coups de cuillère à pot. Cela se prépare et s’orchestre au regard de règles et d’objectifs clairs. Cela commande, aussi, des actions publiques fortes en matière de régulation, de justice sociale et de démocratie. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) insiste dans son dernier rapport : les politiques publiques auront un rôle déterminant à cet égard. Quel serait le meilleur Parlement pour y arriver ? Après manifs et pétitions, l’heure est venue de voter. En ce jour où la France suffoque sous le coup d’une vague de chaleur, point sur ce que proposent la Nupes et Ensemble !, en lice pour la majorité à l’Assemblée nationale.

    Définir, planifier, orchestrer

    Le Giec nous le dit : pour limiter le réchauffement global entre + 1,5 °C et + 2 °C, il faut atteindre la neutralité carbone autour de 2050. Cela implique une réduction drastique de nos émissions de gaz à effet de serre. Combiné aux enjeux de lutte contre l’érosion de la biodiversité, cela implique aussi de se fixer des règles claires en matière de pressions exercées sur les ressources naturelles.

    Qu’en dit la Nupes ? Le groupe propose d’inscrire dans la Constitution le principe de la règle verte, lequel impose de ne pas prendre plus à la nature que ce qu’elle peut reconstituer – y compris en matière d’atmosphère. Il cale son objectif climatique sur celui, indiqué par le Giec, de baisser de 65 % les émissions de CO2 d’ici à 2030. S’y tenir implique de donner plus de moyens légaux, humains et financiers à l’État et aux opérateurs publics, postule-t-il. La Nupes plaide pour la reconnaissance d’un statut juridique pour la nature et mise sur les services publics. Dans ses projets : une agence pour la relocalisation chargée de recenser les secteurs industriels indispensables, un service public de la réparation et du réemploi, un pôle public des transports et mobilités et un autre de l’énergie, secteurs qu’il entend affranchir des fossiles.

    Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

    La coercition est également à son programme. La Nupes veut obliger moyennes et grandes entreprises à établir une comptabilité de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Les cadeaux fiscaux accordés sans contrepartie ces dix dernières années seront annulés, et les subventions aux énergies fossiles stoppées, y compris à l’étranger.

    Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Appliquer la règle verte par une planification écologique citoyenne

    Qu’en dit Ensemble ? Le groupe constitué autour de la majorité présidentielle reprend à son compte l’idée de planification écologique. Il ne définit pas, en revanche, de nouveau cadre pour l’orchestrer. Seul changement : le premier ministre est désormais chargé du processus, qui bénéficiera d’une dotation de 50 milliards d’euros par an. Visant une baisse de seulement 40 % des émissions de GES en 2030, Ensemble ! mise sur l’incitation pour tenir cet objectif. Côté particuliers, le groupe compte maintenir les primes à la conversion automobile et proposer une offre de location de véhicules propres à moins de 100 euros par mois. Côté industries, il entend développer les énergies renouvelables, le biogaz et l’hydrogène. Pour ces secteurs, les procédures « seront drastiquement simplifiées » grâce à une loi d’exception. La décarbonation de l’industrie sera accompagnée. De sa réussite dépendra la part variable de la rémunération des dirigeants, selon un ratio encadré au niveau européen, qui reste à définir.

    Transiter juste, transiter efficace

    Les données sont claires : les plus riches émettent le plus de gaz à effet de serre tandis que les plus pauvres payent le plus lourd tribut au réchauffement climatique. Établir une transition équitable est, de fait, un enjeu de justice environnementale. C’est aussi un enjeu d’efficacité quand, pour convaincre, la transition non seulement doit veiller à ne pas peser sur les citoyens, mais aussi à leur apporter du mieux-être social, synonyme de résilience.

    Qu’en dit la Nupes ? Le groupe propose d’organiser la planification à partir de nouveaux indicateurs de progrès humains afin de « mettre l’économie au service des besoins et des critères du bien-vivre », tels que la santé, l’éducation, la réduction de la pauvreté ou encore l’empreinte carbone. La Nupes entend ainsi rétablir et renforcer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), en y incluant un volet climatique. À l’inverse, elle souhaite augmenter les moyens pour les quartiers populaires, les zones rurales et l’outre-mer. Les premières quantités d’énergie « indispensables à une vie digne » seront gratuites pour tous, puis une tarification progressive sera mise en place. La TVA sur le prix des transports sera baissée à 5,5 %, et les déplacements contraints réduits : la Nupes promet un maillage des services publics tel que chacun aura accès à un hôpital, un bureau de poste, une école ou une gare en moins d’un quart d’heure en transport en commun ou en voiture.

    Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Investir pour la bifurcation écologique et sociale de notre économie

    Qu’en dit Ensemble ? Calqué sur celui d’Emmanuel Macron, le programme du groupe ne parle pas explicitement de justice environnementale et sociale. Il évoque, cependant, quelques mesures allant dans ce sens. Certaines se retrouvent dans le programme de la Nupes – c’est le cas pour la rénovation thermique de 700 000 logements par an afin de lutter contre la précarité énergétique. Le droit à la mobilité pourrait bénéficier d’une accélération des investissements dans les trains et gares multimodales qu’Ensemble ! appelle de ses vœux.

    Débattre, évaluer, décider

    Dans les entreprises comme dans les quartiers, l’implication des citoyens sera essentielle à la réussite de la lutte contre le réchauffement. Là encore, c’est le Giec qui le rappelle dans l’ultime volet de son dernier rapport, consacré aux conditions de la faisabilité de la transition.

    Qu’en dit la Nupes ? Le groupe veut appuyer sa planification sur les structures locales – syndicats, associations, collectivités, branches professionnelles. Un conseil lui sera dédié à l’échelle nationale. Dans les collectivités et les entreprises, des instances permanentes seront chargées d’évaluer les besoins en termes d’emploi, de formation et d’investissements.

    Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Réorganiser l’État et les collectivités territoriales au service de la planification écologique

    Qu’en dit Ensemble ? Le programme d’Emmanuel Macron « pour une grande nation écologique » promet « une négociation entre tous les acteurs pour favoriser la production durable, préserver nos ressources, coordonner les investissements, sauvegarder l’emploi ».

    NupesRéchauffement climatiqueécologieTransition écologique
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    Plus de 40 °C attendus en fin de semaine

    Actu

    Climat La vague de chaleur qui va frapper la métropole à partir de mercredi s’affiche comme un nouveau signe des bouleversements en cours dans l’atmosphère.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Elle n’a déjà plus rien d’une exception, pourtant elle s’annonce exceptionnelle. La vague de chaleur qui va s’abattre à compter de mercredi 15 juin sur l’Hexagone est de celles qui marqueront l’histoire météorologique. Il n’en va pas que de sa précocité dans la saison. Son intensité est en cause. Météo-France indique que les températures devraient atteindre ou dépasser en milieu de semaine les 35 à 38 °C et les minimales ne descendront pas en dessous des 20 °C. L’ensemble du territoire métropolitain sera touché, avec jusqu’à 35 °C attendus dans le Nord. Mais c’est le Sud qui sera frappé le plus durement. Certains modèles évoquent des températures de 40 °C, voire plus, côté est. À vue d’archives, jamais vague de chaleur n’avait frappé aussi tôt aussi fort. Celle de 2019, qui avait vu s’afficher 46 °C dans l’Hérault et conduit au report du brevet des collèges, avait démarré plus tard dans le mois.

    l’influence humaine en cause

    Méthodologiquement, le phénomène s’explique par la pression qu’exercent entre elles les masses d’air au sud de l’Europe. À l’ouest de la péninsule Ibérique, une goutte froide, soit une dépression isolée avec vents cycloniques, tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, pousse vers le nord l’air chaud situé au-dessus du Maghreb, explique sur Twitter le climatologue Christophe Cassou. Cette langue va continuer à remonter de façon active jusqu’à dimanche. À ce stade, on parle de « plume de chaleur », phénomène dynamique qui se distingue de celui, statique, de dôme de chaleur. On se souvient qu’il en était survenu un spectaculaire l’an dernier au-dessus du Québec et du Canada. Pour l’heure, la métropole n’en est pas là. Le risque, toutefois, n’est pas exclu, favorisé par l’arrivée, en fin de semaine, d’autres masses d’air venues de l’Atlantique.

    À une plus vaste échelle, le phénomène prend indubitablement sa source dans les bouleversements climatiques provoqués par les activités humaines. Les climatologues sont désormais catégoriques. « Les faits sont clairs ; les observations confirment nos projections mois après mois », assure Christophe Cassou, toujours sur les réseaux sociaux. Et le climatologue de rappeler les données précisées par le Giec dans son dernier rapport, auquel il a participé. Un, l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des extrêmes chauds est déjà observée ; deux, la France n’y échappe pas : 23 épisodes de canicule y ont été observés au cours des vingt et une dernières années ; trois, il est « extrêmement probable » que l’influence humaine soit le principal facteur de cette tendance ; quatre, si rien n’est fait, celle-ci s’amplifiera à mesure que les températures augmenteront.

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    Voitures thermiques : l’Europe coupe les moteurs

    Actu

    Sous l’impulsion de la gauche et des Verts, les eurodéputés ont rejeté la réforme du marché carbone et deux autres mesures du paquet climat européen, « torpillées par les lobbies et la droite ». La vente des voitures thermiques, en revanche, sera interdite dès 2035 .

    Marie-Noëlle Bertrand

    Un coup de théâtre et une victoire : si les séances du Parlement européen réservent souvent des surprises, rares sont celles aussi déroutantes que le vote qui s’est tenu ce mercredi 8 juin. Création d’une taxe carbone aux frontières, mise en place d’un fonds social d’aide à la transition, réforme du marché carbone et interdiction de la vente de voitures thermiques : les eurodéputés devaient se prononcer sur les principales mesures du paquet climat européen. Mais, à la mi-journée, le vote des trois premières a été reporté sine die… sous l’impulsion de ceux-là mêmes qui les défendaient. Les Verts et la gauche européenne ont voté contre, préférant botter en touche plutôt que de laisser passer un texte « torpillé par la droite et les lobbies », souligne dans un communiqué la délégation de la France insoumise au Parlement européen. Ultime retournement en fin d’après-midi, l’interdiction de la vente des véhicules diesel et essence a quant à elle été validée et sera effective dès 2035. Ce qui, une fois n’est pas coutume, est une plutôt bonne nouvelle pour le climat.

    Pour rappel, en avril 2021, après d’âpres négociations, un accord avait été trouvé entre les États membres, le Parlement européen et la Commission concernant les objectifs à tenir afin de respecter l’engagement climatique, pris six ans plus tôt à Paris, de limiter la hausse des températures globales à moins de 2 °C.

    Un paquet de lois qui devait être adopté cette semaine

    Le pacte vert – Green Deal – ainsi conclu prévoit une réduction nette d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union européenne d’ici à 2030, par rapport au niveau enregistré en 1990. Comme tout compromis, celui-ci n’est pas parfait. Ce taux de réduction des émissions prend en compte leur compensation par des puits de carbone naturels, via la reforestation par exemple, ce qui limite le niveau d’efforts réellement opérés.

    Par ailleurs, il n’est pas aussi ambitieux que l’aurait souhaité le Parlement européen, lequel réclamait une baisse d’au moins 60 % des émissions de GES – s’appuyant sur les données du Giec, de nombreuses ONG exigeaient même une baisse de 65 %. Ce pacte n’en reste pas moins l’accord le plus encourageant jamais validé par les pays de l’Union. Reste à le rendre effectif et, pour cela, à réorganiser le pan de l’économie le plus impliqué dans le réchauffement climatique. C’était donc l’objectif du paquet de lois qui devait être adopté cette semaine

    Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

    L’une de ses principales mesures concerne le secteur routier qui, incluant les automobiles particulières, est jugé responsable de 72  % des émissions de GES de l’ensemble des transports. La Commission européenne proposait d’interdire la vente de tous les véhicules thermiques, diesel comme essence, à compter de 2035. Passé cette date, seules les voitures dites à zéro émission – 100 % électriques ou hydrogène – pourront être mises sur le marché. Pour le coup, c’est acté.

    Des manœuvres jusqu’à la dernière minute

    Et pourtant, « la pression des lobbies de l’industrie a été énorme », assure Neil Makaroff, responsable des politiques européennes pour le Réseau Action Climat (RAC France). BMW, par exemple, a tenté d’instaurer un système de crédits carbone à acheter, lequel aurait permis de continuer à vendre des véhicules thermiques au-delà de la date limite. Les manœuvres sont ainsi allées bon train, jusqu’aux dernières heures des débats parlementaires. Les marchands de voitures ne sont pas seuls en cause. Cimentiers et aciéries ont eux aussi donné tout ce qu’ils pouvaient. « Lafarge, ArcelorMittal… ces trois derniers jours, nous avons vu les industriels mettre la pression sur les députés dans les couloirs même du Parlement, pour ne pas avoir à payer le prix de leurs émissions », reprend Neil Makaroff.

    La réforme du marché carbone, qui prévoyait l’annulation en 2030 des crédits carbone distribués gratuitement aux grandes entreprises (officiellement pour qu’elles puissent faire face à la concurrence internationale), les inquiétait tout particulièrement. Eurofer, qui représente les 34 principales aciéries européennes, n’a pas lésiné sur les arguments, assurant, sans plus étayer ses propos, qu’une telle mesure coûterait au bas mot 30 000 emplois à l’Europe. La droite européenne a suivi. L’amendement sur le point d’être adopté repoussait l’échéance à 2034, autrement dit dans douze ans. Les Verts et la gauche ont dit non.

    Le processus a été le même concernant la création d’une taxe carbone sur les produits importés depuis l’extérieur de l’UE, ainsi que sur celle d’un fonds social. L’ensemble va devoir être rediscuté en commission environ­nementale. Un coup de poker dont il peut ressortir le meilleur comme le pire, mais qui témoigne, quoi qu’il en soit, de la fracture européenne persistante sur la question climatique.

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    Intempéries. Après le gel et la sécheresse, le déluge…

    Actu

     À cause des orages de grêle du week-end, nombre d’agriculteurs ont vu leurs récoltes détruites. Certains ne peuvent même pas compter sur les assurances.

    Emilio Meslet

    C’est ce qu’on appelle une série noire. Sauf que celle-ci n’est pas due au hasard mais très probablement au dérèglement climatique, dont les agriculteurs comptent parmi les premières victimes. Ces derniers affrontent une année 2022 cataclysmique qui n’est clairement pas synonyme de prospérité. Ils ont déjà dû faire face au gel dévastateur du printemps, puis à une importante et inquiétante sécheresse en mai, laquelle devrait durer tout l’été, selon les prévisions de Météo France. La triste série s’est poursuivie, le week-end passé, avec un intense épisode orageux qui a touché 65 départements français.

    Une femme est morte noyée à Rouen (Seine-Maritime), coincée sous une voiture après avoir été emportée par une coulée de boue, et quinze personnes ont été blessées, dont deux gravement. Au-delà du terrible bilan humain, les dégâts sont aussi gigantesques dans l’agriculture. La présidente de la FNSEA, principal syndicat du secteur, Christiane Lambert, parle d’une « vraie catastrophe ».

    Ce week-end, le ciel noir a été traversé par près de 50 000 éclairs sur l’ensemble du territoire. Les bourrasques ont même dépassé les 100 km/h par endroits. Une pluie battante et des grêlons – mesurant parfois plus de trois centimètres de rayon – se sont abattus partout. Les filets anti-grêle n’ont pas suffi : les vignes comme les champs de blé, d’orge, de maïs ou de soja ont été ravagés. Des mois de travail réduits à néant en quelques instants. Des dizaines d’exploitations se retrouvent dans un pétrin innommable. « Quand il s’agit de grêlons gros comme des balles de ping-pong ou de tennis, même les toits en tôle des bâtiments sont percés, commente Christiane Lambert à l’AFP. Il n’y a pas de protection possible. »

    « Catastrophe naturelle »

    Si l’ampleur des dégâts est en cours d’évaluation par les services de l’État, la FNSEA recense « plus de 40 départements » frappés par la grêle, du Gers à l’Allier en passant par les Yvelines comme le Morbihan. C’est, d’après Gérald Darmanin, « la première fois depuis vingt ans » qu’autant de zones du territoire sont simultanément frappées par des orages. Le ministre de l’Intérieur promet de demander à Élisabeth Borne, la première ministre, de décréter « l’état de catastrophe naturelle » d’ici à la « fin de semaine ».

    Se pose dès à présent la question de l’indemnisation des agriculteurs victimes, pour qui les pertes sont colossales. D’autant plus que le dernier événement compromet parfois les récoltes de 2023, notamment en viticulture où seul un exploitant sur trois est assuré. Les autres ne peuvent compter que sur la solidarité nationale. C’est pourquoi Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a annoncé lundi une série de mesures visant à soulager les exploitations. Parmi elles, on trouve l’étalement du remboursement des prêts garantis par l’État ou « l’allègement de charges sociales, la défiscalisation sur la taxe sur le foncier non bâti ». En attendant l’entrée en vigueur, prévue le 1er janvier 2023, de la réforme de l’assurance-récolte, censée aider les agriculteurs à s’assurer contre les aléas climatiques.

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    Australie. Le premier ministre attendu au tournant sur le climat

    Actu

    Anthony Albanese succède au conservateur Scott Morrison. Le progressiste ambitionne de faire de l’Australie une «superpuissance des énergies renouvelables». Son programme qui vise une réduction de 43% des émissions des gaz à effet de serre d’ici 2030 suscite une forte attente. 

    Lilian Caillat

    Le climat est devenu la première priorité des Australiens ces dernières années. Après le mandat du conservateur Scott Morrison connu pour son climato-sceptiscme, la victoire aux législatives du parti travailliste et l’investiture d’Anthony Albanese semble en adéquation avec l’aspiration au respect des engagements climatiques. Au-delà d’un programme social plus développé que celui de son prédécesseur, en particulier sur les droits des Aborigènes, le salaire minimum mais aussi le soutien aux communautés LGBTQ+, “Albo” comme il est surnommé, projette de faire de l’Australie une « superpuissance des énergies renouvelables », notamment en promettant une réduction de 43% des émissions des gaz à effet de serre du pays d’ici 2030. Une nouvelle bienvenue alors que l’Australie a connu ces dernières années des épisodes caniculaires dévastateurs et des feux de forêts colossaux ayant détruit l’équivalent de la superficie de la Finlande, sans compter les inondations à répétition. 

    Des mesures contraires aux ambitions climatiques et à la prétention de Canberra

    Si Anthony Albanese fait de l’environnement son fer de lance, les écologistes du pays sont plus critiques quant à l’implication réelle du nouveau premier ministre. Il est notamment question des réductions de gaz à effet de serre jugées insuffisantes, du refus de l’interdiction du charbon dans les centrales électriques mais aussi, et surtout, de la décision de ne pas fermer les mines de charbon du pays dans l’immédiat. Ces mesures contraires aux ambitions climatiques et à la prétention de Canberra de devenir une puissance écologique font grincer des dents et pourraient empêcher Anthony Albanese de construire un gouvernement avec ses partenaires écologistes.  

    Le but du mandat de trois ans sera donc d’allier les promesses du candidat et les actes du premier ministre élu. La marche paraît haute. « On ne peut que faire confiance à la détermination d’un premier ministre issu des classes populaires » appuie le journal  The Australian. Ancien ministre de gouvernements travaillistes jusqu’en 2013, il est devenu l’une des voix majeures de l’opposition pendant les neuf années de mandat conservateur, se positionnant ainsi comme le candidat idéal pour reprendre le pouvoir des mains de ces derniers.  

    australieClimat
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    Le burger en France ? En 1972, même McDo n’y croyait pas...

    Il était une fois

    Les États-Unis n’imaginaient pas pouvoir ramener leur ketchup comme ça au royaume de la poule au pot. C’est d’ailleurs un Frenchy qui sera à l’origine de l’implantation du premier « McDo » dans l’Hexagone, le 30 juin 1972. Et depuis 50 ans, c’est le rush chez l’ogre de la malbouffe. La « patrie » de la gastronomie reste la grande dauphine du fast-food, la meilleure recette de McDonald’s à l’étranger.

    Selon l’histoire officielle de McDonald’s, la chaîne a créé son premier restaurant en France en 1979. En réalité, c’est le 30 juin 1972, à Créteil, en proche banlieue parisienne, que le premier « McDo » français ouvrit ses portes à l’initiative de Raymond Dayan, un homme d’affaires français établi aux États-Unis qui avait signé un contrat de franchise avec la firme américaine. Celle-ci ne croyant guère au succès du hamburger au pays de la gastronomie, le contrat autorisait le Français à créer jusqu’à 150 restaurants sur trente ans contre une redevance de 1,5 % du chiffre d’affaires au lieu des 10 % habituels.

    Devant son succès – à la fin de la décennie, Dayan était à la tête de 14 établissements qui vendaient presque deux fois plus que dans n’importe quel pays –, McDonald’s lui proposa de lui racheter ses restaurants. Le Français ayant refusé, la société américaine lui fit un procès pour non-respect des normes de fabrication et d’hygiène, qu’elle gagna en 1982 au terme d’une longue bataille judiciaire. Dayan conserva ses restaurants, mais dut les rebaptiser O’Kitch et finit par les vendre à Quick en 1986. Sans même attendre la fin de la procédure, McDonald’s ouvrit un restaurant à Strasbourg, en 1979.

    De 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990

    Le McDo de Créteil n’était pas le premier fast-food français. S’inspirant de l’exemple américain, Jacques Borel avait créé, à Paris, en 1962, un restaurant à l’enseigne Wimpy où l’on pouvait manger rapidement, dans un décor décontracté et en musique (il y avait des juke-box !), un pain rond, chaud, garni de viande de bœuf, accompagné de frites, servi sur des tables où le client trouvait ketchup et moutarde. La formule connut rapidement le succès : en 1969, Borel possédait une vingtaine de restaurants qu’il vendit, en désaccord avec la maison mère britannique.

    Les années 1970 virent naître plusieurs chaînes françaises de restauration rapide aux noms à consonance américaine : Dino Croc, Magic Burger, Chicken Shop, Kiss Burger, Free Time, Manhattan Burger, etc. D’Amérique, elles avaient tout importé : le concept, le produit, les méthodes de fabrication et de vente, et jusqu’à la manière de manger.

    McDonald’s mobilisa des moyens importants afin de s’imposer rapidement sur le marché français, où il passa de 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990. Cependant, les chaînes françaises conservaient une position dominante avec 618 restaurants sur 777, en 1989.

    Au départ était un stand de hot dogs

    Lorsqu’elle s’est installée en France, la firme américaine avait déjà plus de trois décennies d’existence. Après avoir repris en 1937 le stand de hot dogs que leur père avait créé à Arcadia (Californie), les deux frères McDonald ont ouvert, en 1940, à San Bernardino, un restaurant de hamburgers doté d’un drive capable d’accueillir 120 voitures.

    En 1949, forts de leur succès, ils en ont repensé toute l’organisation afin de rendre le service plus rapide : nouvelle cuisine, menu réduit à 10 articles, commande directe au comptoir, standardisation des hamburgers préparés et emballés à l’avance, etc. Le succès de la nouvelle formule fut immédiat.

    Impressionné par l’incroyable rentabilité de l’entreprise des frères McDonald, Ray Kroc, qui dirigeait une petite société de vente de machines de milk-shakes, les rencontra en 1954 et sut les convaincre de lui confier le développement de leur franchise. En 1961, les deux frères lui cédèrent leur entreprise, qui comptait alors 228 restaurants, pour 2,7 millions de dollars et 1 % de royalties sur les bénéfices.

    Pour en accélérer la croissance, Kroc réduisit ses coûts en standardisant le produit et en employant des étudiants. Le système de la franchise lui permit de se développer rapidement sur le marché américain et, à partir de 1967, dans le monde.

    Cap sur l'Europe

    La conquête de l’Europe commença en 1971 par l’implantation de restaurants en RFA et aux Pays-Bas, bientôt suivis par la France en 1972, la Suède en 1973 et le Royaume-Uni en 1974. L’expansion se poursuivit sur tous les continents, y compris dans les pays socialistes (Moscou en 1990, Chine en 2010).

    Aujourd’hui, McDonald’s possède 37 855 restaurants, dont 38 % hors des États-Unis. C’est le résultat du déploiement d’une formule appliquée partout à l’identique : cuisine ouverte au public, combinaison de travail taylorisé et d’informatisation, centralisation des achats, produits standardisés bon marché, drive, publicité agressive, marketing visant la clientèle des familles.

    Décembre 1931, ouverture du premier Prisunic : il était une fois nos années chics

    En France, le développement de la chaîne s’est accéléré au cours des années 1990 – de 103 restaurants en 1990 à 709 en 2000 –, l’expansion se poursuivant au cours des décennies suivantes sur un rythme plus lent, pour atteindre le chiffre de 1 501 en 2022, notre pays représentant son second marché après les États-Unis. McDonald’s, qui a essaimé à partir de Paris et des grandes villes, est aujourd’hui présent sur tout le territoire, y compris dans de petites bourgades qui ne dépassent guère les 2 000 habitants.

    La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du  fast-food

    Tous les observateurs étaient pourtant convaincus que la restauration rapide, synonyme de mauvaise nourriture pour les Français, n’avait pas d’avenir en France et y resterait marginale. L’improbable succès de McDo s’explique par l’émergence d’un environnement favorable : le développement de la restauration hors domicile lié à l’accroissement de la distance entre le domicile et le travail et à la multiplication d’entreprises dépourvues de cantines ; le relâchement des liens familiaux qui a suscité de nouvelles manières de manger et de nouvelles formes de sociabilité ; liée à l’arrivée massive des baby-boomers, l’importance nouvelle du marché constitué par la jeunesse ; et, enfin, répandue dans toute la société, la fascination pour tout ce qui venait d’Amérique.

    En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo.

    La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du fast-food. En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo. Si l’enseigne séduisait tout particulièrement les jeunes, ce n’est pas seulement parce qu’elle pratiquait des prix modiques, mais aussi parce qu’elle incarnait un style décontracté, informel, « cool », qui était associé à l’image de l’Amérique, et entrait en consonance avec la culture jeune.

    Cependant, le rôle de la jeunesse va bien au-delà de la phase de démarrage. Aujourd’hui encore, les 18-35 ans sont plus nombreux à fréquenter McDonald’s – 46 % y achètent un repas au moins une fois par mois (11 % ne le font jamais) – que les autres générations : 30 % pour les 35-49 ans (19 %), 13 % pour les 50-64 (38 %) et 4 % chez les plus de 65 ans (68 %).

    Ces écarts s’expliquent par le fait que les générations les plus jeunes ont été particulièrement soumises à l’influence de la culture de masse américaine à travers la mode, la musique, le cinéma et les séries télévisées, quand les plus âgées se sont construites à partir d’autres références culturelles.

    Composante essentielle du système McDonald’s, la gestion de la main-d’œuvre se distingue par le recours systématique au temps partiel imposé, l’emploi massif d’étudiants (60 % des effectifs) et l’hostilité aux syndicats. Les conditions de travail sont particulièrement éprouvantes : taylorisation des tâches, polyvalence, station debout permanente, horaires décalés, travail en sous-effectif, planning changé à la dernière minute, etc.

    Cependant, on constate chez une partie des salariés une forme d’adhésion à l’entreprise qui passe par l’intériorisation des contraintes et la recherche de reconnaissance, ce qui les conduit à accepter d’en faire « toujours plus ».

    Le droit social des petites entreprises

    Alors que la société McDonald’s France emploie plus de 73 000 salariés, le système des franchises lui permet d’échapper aux obligations sociales qui s’imposeraient si elle était traitée comme une entité unique. La plupart des restaurants franchisés employant moins de 50 salariés, c’est le droit social des petites entreprises qui s’applique, de sorte que, d’un côté, le personnel est privé de nombreux avantages matériels (majoration pour le travail de nuit et du dimanche, 13e mois, participation aux bénéfices, etc.) et, de l’autre, les instances représentatives du personnel obligatoires au-delà de 50 salariés (délégués syndicaux, comité d’entreprise, comité d’hygiène et de sécurité) sont le plus souvent absentes.

    Cette situation explique que, ces dernières années, les salariés des McDo de Paris, Marseille, Roanne, Ussel ou Saint-Gaudens se soient mis en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail et de rémunération.

    Fraude fiscale de McDonald's : à l'origine de l'amende d'1,25 milliard d'euros, il y a l'action d'un syndicat

    McDonald’s fait l’objet de nombreuses critiques : pour ses contempteurs, il est le symbole du néolibéralisme (1), favorise la malbouffe et l’obésité, pratique l’optimisation fiscale, contourne le droit social (2), ne trie pas ses déchets (3) et, surtout, comme le soutient Paul Ariès dans « les Fils de McDo » (voir « En savoir plus »), propose une offre uniforme qui sape les cultures culinaires nationales.

    La francisation a des limites

    En réalité, partout dans le monde, McDo s’efforce de diversifier son offre pour répondre aux attentes de la clientèle et se différencier des concurrents : en Inde, la chaîne propose des hamburgers sans viande de bœuf, au Japon des steaks de soja, en Nouvelle-Zélande des Kiwiburger, en Italie des snacks au parmesan, et des nachos en Espagne.

    En France, elle a introduit des salades et des yaourts en 2004, du bio en 2010, les McBaguette en 2012, des plats végétariens en 2017, etc. Aujourd’hui, on trouve aussi au menu des croque-monsieur, des galettes de blé garnies de poulet, des macarons et des cannelés. Qui plus est, 55 % de la viande et 100 % des pommes de terre sont d’origine française.

    Néanmoins, la francisation a des limites étroites : la viande est trop cuite, le pain contient du sucre et de l’huile de colza, des ingrédients sont ajoutés aux frites pour leur donner le goût McDo, et on ne sert ni vin ni bière.

    En transformant les modes de fabrication et de commercialisation, la façon de manger, la logique des repas, le rapport à l’alimentation et jusqu’au goût, McDo a contribué à élargir et approfondir l’américanisation de la société française, qui ne s’est pas arrêtée avec les Trente Glorieuses mais, au contraire, a continué à progresser par vagues et, avec Eurodisney, Netflix et les plateformes numériques, s’est encore intensifiée.

    En ligne sur www. france.attac.orgwww.zerowastefrance.org

    EN SAVOIR PLUS

    • « Gastronomie française à la sauce américaine », de R. Fantasia, Seuil, 2021.
    • « Génération McDo : le rapport des 18-35 ans à McDonald’s », de J. Fourquet, Ifop, janvier 2022. En ligne sur : www.ifop.com
    • « Dictionnaire des cultures alimentaires », J.-P. Poulain (dir.), PUF, 2018.
    • « Du ketchup dans les veines. Pratiques managériales et illusions. Le cas McDonald’s », de H. Weber, Érès, 2011.
    • « Les Fils de McDo. La McDonalisation du monde », de P. Ariès, l’Harmattan, 1997.

    Il était une fois... une autre histoire !

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

    Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

    A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

    McDonald’sIl était une foisrestauration rapideConsommation
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    30 juin 2012, le jour où le Minitel n'a plus répondu

    Il était une fois

    Entré dans les foyers français en 1982, il y a quarante ans, il n’a été débranché que le 30 juin 2012. Accusée d’avoir fait rater le tournant Internet à l’Hexagone, cette « petite boîte beige », qui a connu un succès unique au monde, était le fruit d’une politique d’État volontariste. La « révolution » Web finira par reléguer ce précurseur de la télématique grand public au rayon des technologies obsolètes.

    Par Benjamin Thierry, maître de conférences en histoire contemporaine à Sorbonne Université

    Dix ans après sa disparition, le 30 juin 2012, le Minitel est devenu l’aïeul oublié de notre « hyperprésent » numérique et une curiosité dont l’évocation est bien souvent synonyme de ringardise pour les plus jeunes ou les moins au fait de l’histoire des techniques. On a aujourd’hui oublié qu’il a incarné une certaine idée de la modernité technologique d’une France qui n’avait pas l’intention de baisser les bras face aux puissances encore balbutiantes du numérique outre-Atlantique.

    En 2012, après une lente agonie commencée au début des années 2000, il a été débranché et avec lui s’est éteinte une partie de « l’enfance numérique » du pays. La technologie qui avait vu naître Ulla, Ravel (l’ancêtre de Parcoursup), et révélé le visage de François Mitterrand après sa victoire à l’élection présidentielle en 1981 n’était plus. Avec son réseau, disparaissait en même temps l’étrange petite boîte beige chantée par Polnareff dans « Goodbye Marylou » : le Minitel est alors entré dans la grande famille des bizarreries technologiques désormais obsolètes.

    Une innovation enviée par le monde entier

    Quarante ans seulement après son irruption dans les foyers, le Minitel relève maintenant de l’histoire. Si tout cela ne semble pas si ancien, l’étrangeté que nous ressentons à l’évocation de la période qui va des années 1970, moment de conception du projet français de télématique (fusion des termes « télécommunications » et « informatique »), jusqu’à son apogée au début des années 2000 nous montre combien le contexte technologique a changé et que, en histoire, c’est moins la durée que les discontinuités qui séparent le présent du passé.

    Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux ou dans les conversations, le Minitel est souvent associé au retard technologique de la France et l’on se gausse de celui qui a fait « rater Internet » à l’Hexagone. Certains en ont même fait des romans. La réalité est pourtant plus complexe.

    Le Minitel a constitué une innovation franco-française, que « le monde entier nous a enviée sans jamais nous l’acheter », née de la puissance d’un État ingénieur au même titre que le Concorde, le TGV ou Ariane. Ce n’est plus du tout dans l’air du temps, car la télématique relevait d’une politique industrielle ambitieuse et d’une volonté politique de mettre l’innovation au service du plus grand nombre dans le cadre d’un service public dont les Postes et Télécommunications constituaient l’un des bras armés.

    À la fin des années 1970, on a du mal à s’en souvenir, la France est profondément changée par l’effort gigantesque qu’a réalisé son administration des Postes et Télécommunications pour multiplier les lignes téléphoniques dans le pays. En 1971 encore, la France manque de téléphones et est dans la situation du Danemark en 1930 ou de la Suède en 1935, ce qui n’est pas glorieux et constitue une récrimination récurrente des Français, dont on dit qu’une moitié attend son téléphone et l’autre la tonalité tant celui-ci fonctionne mal.

    La question de la rentabilisation des infrastructures

    Le rattrapage téléphonique est lancé et le septennat de Valéry Giscard d’Estaing sera le moment où les effets commenceront à se faire sentir : en 1975, 7 millions de lignes sont installées dans le pays, contre seulement 4 millions en 1970. Non seulement on amène le téléphone dans les foyers et les entreprises, mais on automatise également le réseau, qui passe à l’électronique avec de nouveaux centraux. Les investissements sont colossaux et la question de la rentabilisation de telles infrastructures se pose alors que les appels vocaux ne sont pas suffisants. Au même moment, les laboratoires français travaillent, comme leurs homologues étrangers, à améliorer la mise en réseau des ordinateurs permettant l’accès à des services qui seraient, évidemment, une source non négligeable de revenus. Aux États-Unis, les chercheurs en informatique ont accouché à la fin des années 1960 d’Arpanet, ancêtre direct d’Internet, à la différence de la télématique. On y échange des messages et de la documentation technique entre laboratoires et universitaires.

    En France, du fait de la puissance des télécommunications, on pense le réseau et ses technologies très différemment. La culture technique héritée du téléphone oriente les choix vers la réalisation d’un réseau sécurisé, centralisé et piloté par l’administration. Un réseau où il sera également possible de facturer l’utilisation qui en est faite, à la différence d’Arpanet créé par et pour des chercheurs en informatique, que ces considérations bassement matérielles n’intéressent pas alors.

    Des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde

    Deux philosophies opposées, deux histoires techniques orientées par des trajectoires et des groupes d’acteurs qui expliquent la différence fondamentale entre le futur Internet, souple et ouvert, et la télématique, centralisée, fiable et pilotée par une administration centenaire qui souhaite déployer des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde et pas uniquement quelques scientifiques triés sur le volet.

    C’est cette vision qui est choisie à la toute fin des années 1970 par la direction générale des télécommunications et le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing stimulé par la lecture du rapport de Simon Nora et Alain Minc, publié en 1978. Intitulé « L’informatisation de la société », ce best-seller anticipe les bénéfices, pour la modernisation de la France, de la mise en place d’un réseau de données accessible aux entreprises, aux administrations et au grand public.

    En 1978, il est donc décidé de tester ces étranges terminaux pourvus d’un clavier et d’un écran que l’on raccorde à la prise du téléphone pour accéder à l’annuaire dit « électronique », au catalogue informatisé de La Redoute ou aux horaires de la SNCF qui se sont associés au projet. En Bretagne et autour de Versailles, sont lancées des expérimentations auprès de « cobayes » pour mesurer la rentabilité à espérer de ces nouveaux services et surtout s’il est envisageable pour la population d’avoir à la maison un objet aussi radicalement nouveau et de savoir l’utiliser.

    Des terminaux gratuits et un accès aux services payant

    Les essais sont concluants et, au début des années 1980, la direction générale des télécommunications décide de diffuser largement ces Minitel (pour « médium interactif par numérisation d’information téléphonique ») auprès des Français. À la différence des utilisateurs retenus lors de la phase d’expérimentation, il faudra cette fois payer pour y accéder. Comment convaincre les Français d’accepter ces nouveaux usages, mais également les coûts qui y sont associés ?

    Certaine de sa puissance financière et de l’attrait des nouveaux services, la direction générale des télécommunications choisit de confier les terminaux gratuitement à la population et de faire payer l’accès aux services sur la base du temps passé à les consulter. Le risque est réel : si les services ne génèrent pas suffisamment de revenus pour l’administration, le projet sera un accident industriel retentissant.

    Pour favoriser la multiplication des services accessibles et dans le même temps l’attrait de son Minitel, l’administration choisit, en parallèle de la gratuité du terminal, de mettre en place une tarification pour laquelle, à grands traits, elle ne touchera que 20 % du prix payé par l’utilisateur de ces services, 80 % de cette somme étant reversés à leurs fournisseurs. Ainsi, l’affaire devient rentable et les services se multiplient.

    Un mouvement social organisé par l es infirmières grâce aux messageries

    Le pari est rapidement gagné. Fin 1984, la plus grande partie du pays a désormais accès à l’annuaire électronique, qui permet de se séparer des volumineux bottins, ainsi qu’aux premiers services qui se multiplient et 525 000 terminaux sont en fonction. Le seuil du million de Minitel utilisés est dépassé dans le courant de l’année 1985. En 1996-1997, on dénombre environ 25 000 services accessibles. En l’an 2000, on atteint les 9 millions de terminaux en service et 1 milliard de francs de revenus.

    La télématique est un succès. Elle est rentable et a donné naissance à un marché dynamique de nouveaux services qui sont profitables pour l’opérateur public et les acteurs privés impliqués. Nulle part ailleurs dans le monde, le grand public n’a accès à une telle offre. On peut s’informer en ligne, gérer son compte bancaire, préparer ses itinéraires routiers, réserver des billets de train ou d’avion… Et échanger sur les messageries (qui ne sont pas toutes « roses » contrairement à ce qu’en a retenu la mémoire collective) initie à la correspondance électronique. Les services sont aussi l’occasion d’usages qui n’ont pas été anticipés : au milieu des années 1980, un mouvement social est organisé par les infirmières en lutte grâce aux messageries ; d’autres « piratent » l’annuaire et proposent un service d’annuaire inversé qui permet de retrouver le nom d’un correspondant à partir de son numéro. L’imagination est stimulée par la télématique.

    Mais avoir raison trop tôt revient souvent à avoir tort. L’exportation de cette technologie est handicapée par ses qualités : il faut pour la déployer une administration puissante, capable de faire des paris risqués pour créer un écosystème cohérent, mais rigide et peu adapté aux contextes étrangers où d’autres projets de télématique ont pu voir le jour sans jamais atteindre le degré de développement qu’a connu la France.

    Une arme à double tranchant

    Au début des années 1990, le réseau et le terminal n’arrivent pas à évoluer. Les possibilités graphiques restent limitées alors que le micro-ordinateur ne cesse de progresser sur ce plan. La tarification à la durée des connexions se révèle une arme à double tranchant : si elle a stimulé le marché des services, elle constitue un modèle rémunérateur qui fait passer le Web, apparu au début des années 1990, pour un espace anarchique qui n’offre aucune possibilité de rentabiliser les sites qu’on y déploie.

    La télématique résiste pourtant à l’automne de son histoire. En 2008, il reste encore 3 000 services accessibles ; les renseignements du célèbre 3611 recueillent encore 300 000 connexions mensuelles. En 2010, le Minitel génère 200 000 euros de chiffre d’affaires par mois.

    En parallèle, les usages du Web se diffusent en France en moyenne un peu plus rapidement qu’ailleurs en Europe, mettant à mal l’idée de minitélistes arc-boutés sur leurs habitudes : le taux de connexion mensuel se situe dans l’Hexagone à 49 % des foyers en 2004 et à 47 % pour le reste des pays de la zone euro. En 2009, presque 20 millions de Français se connectent à Internet tous les jours. L’éducation collective aux nouveaux usages semble avoir fait son œuvre. Pourtant, la « petite boîte beige » et ses promesses de société communicante semblent vieillies au début des années 2010 et, pour laisser le champ libre au Web qui s’impose, France Télécom Orange ferme son réseau en juin 2012, mettant fin à trente ans de télématique française.

    Du même auteur

     

    • Le Minitel. L’enfance numérique de la France, de Valérie Schafer et Benjamin Thierry, éditions Nuvis, 2012.
    • De Tic-Tac au Minitel : la télématique grand public, une réussite française, de Benjamin Thierry, in « Les ingénieurs des télécommunications dans la France contemporaine. Réseaux, innovation et territoires (XIXe-XXe siècles) », IGPDE, 2013.

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    Il était une foisnouvelles technologies
    L'Humanité

    La brève histoire et grande aventure de la CGTU

    Il était une fois

    Contestation de l’union sacrée et de la compromission avec la bourgeoisie, échec des grandes grèves de 1920... le torchon brûle entre la CGT et des militants du courant du syndicalisme révolutionnaire d’avant guerre qui entendent régénérer le mouvement syndical au contact des idées bolcheviques. Le 26 juin 1922, il y a cent ans, la Confédération générale unitaire ouvrait son congrès fondateur. Une scission de quatorze ans avant la réunification de 1936 qui accompagnera le Front populaire.

    Michel Pigenet

    « Vive Pelloutier quand même ! » Au soir du 30 juin 1922, la référence, spontanée et anonyme, au défenseur obstiné, décédé en 1901, de l’indépendance syndicale procède du défi. Jaillie des travées du congrès des 1 771 syndicats dissidents de la CGT représentés à Saint-Étienne, elle réplique à l’annonce de la nette victoire des partisans de l’affiliation, avec réserve, à l’Internationale syndicale rouge (ISR), créée en 1921.

    Depuis le 26 juin, plus de 600 délégués sont réunis dans la grande salle drapée de rouge de la bourse du travail. Les affrontements sont rudes. Conscients de vivre un moment historique, ils taisent toutefois leurs désaccords pour officialiser, le temps d’une brève unanimité, le nom de la nouvelle Confédération générale du travail unitaire.

    L’union sacrée des années de guerre

    Aussi douloureuse soit-elle, la séparation d’avec la maison mère clôt sept années d’opposition interne au ralliement de la direction cégétiste à l’union sacrée des années de guerre et au réformisme, d’impossible réconciliation et d’incapacité à agir en commun. En décembre 1921, les syndicats contestataires ont tenté une ultime démarche auprès de Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, et du bureau de la centrale. Faute de réponse, les minoritaires se résolvent, courant février, à convoquer le congrès qu’on leur refuse. « Camarades ! Tous à la CGT unitaire ! Et vive l’unité quand même ! », proclame l’appel.

    Soudée par le rejet des compromissions dans les instances étatiques ou à l’Organisation internationale du travail et par l’espérance de ruptures révolutionnaires émancipatrices, la coalition « unitaire » émerge à contre-courant du reflux de la puissante vague de grèves des années 1919-1920. Le constat hexagonal vaut pour l’Europe, notamment en Italie, livrée aux violences de la contre-révolution fasciste. En Russie soviétique, la sortie victorieuse de la guerre civile conforte l’exercice d’une dictature du prolétariat sous parti unique et maître de l’appareil d’État. Malgré la décantation à l’œuvre, la situation demeure mouvante. Confrontées aux imprévus de la période, les convictions et les attentes des militants sont infirmées ou ajournées au prix de reformulations des choix et des priorités. Ces remue-ménage déconcertants provoquent des repositionnements souvent vécus comme autant de « reniements » et de « trahisons », vocables normatifs dont les congressistes usent d’abondance.

    Deux courants, deux hommes : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.

    Instantané des dynamiques en cours, les assises enregistrent les variations du rapport des forces syndicales. Qu’il s’agisse des statuts, de l’orientation nationale et internationale, les votes se répartissent entre deux courants principaux selon un rapport deux tiers/un tiers. Deux hommes les incarnent, trentenaires, syndicalistes révolutionnaires et cheminots révoqués après la grande grève de mai 1920 : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.

    Le premier, nouveau directeur de « la Vie ouvrière », publication fondée en 1909 et d’esprit syndicaliste révolutionnaire, veut intégrer les leçons d’Octobre 1917 à la stratégie syndicale. Il concède que le syndicalisme, « facteur essentiel de révolution », ne saurait suffire à tout et accepte l’aide circonstancielle d’autres « forces révolutionnaires ». Il refuse, en revanche, d’établir avec elles des « liens organiques et permanents », inscrits dans l’article 11 des statuts de l’ISR, « qui ne (pourraient) être qu’une subordination voilée du mouvement syndical » : sa motion juge indispensable une révision sur ce point. S’agissant des objectifs et du fonctionnement de la CGTU, il conteste le réalisme du projet statutaire de la commission administrative provisoire qui envisage la « disparition de l’État » et bouleverse le système traditionnel d’organisation confédérale. Cette imprégnation « fédéraliste » et libertaire convient, à l’inverse, aux amis de Besnard, syndicalistes révolutionnaires de stricte observance érigés en militants intransigeants de « l’indépendance absolue » du syndicat. Critiques à l’égard de l’évolution étatiste du régime soviétique, ils se méfient de l’ISR et regardent du côté de Berlin où, la semaine précédente, une conférence a posé les jalons d’une internationale syndicale « anti-autoritaire ».

    L’appui tactique des communistes

    Les votes simplifient la palette des nuances en présence. Les motions Besnard agrègent autour des « syndicalistes purs » ou « anarcho-syndicalistes » des membres de l’Union anarchiste, à l’exemple de Louis Lecoin et d’André Colomer, et des adhérents du Parti communiste (SFIC, Section française l’Internationale communiste) qui, à l’instar d’Henri Toti, de François Mayoux ou des Stéphanois Henri Lorduron et Émile Arnaud, s’opposent aux prétentions hégémoniques du Parti. Cette base commune n’interdit pas des désaccords, notamment au sujet de la révolution russe.

    Les soutiens de Monmousseau ne sont pas moins divers. Si le groupe, lui-même composite, de « la Vie ouvrière » fixe le cap, il rallie des « indépendants », comme l’enseignante Marie Guillot, attachés à l’autonomie syndicale, ainsi qu’une poignée d’anarchistes toujours enthousiasmés par l’expérience soviétique. Mais Monmousseau bénéficie surtout de l’appui tactique du gros des communistes qui, pressés d’évincer les libertaires et en mal d’orientation précise, se font discrets, à l’exception notable du secrétaire général du Parti, Ludovic-Oscar Frossard. En marge du congrès, celui-ci ne craint pas de réunir 130 délégués adhérents du PC et porteurs, dit-on, de 400 mandats. Une infime minorité de « communistes purs » s’obstine, enfin, à prôner une affiliation sans réserve à l’ISR.

    Un hommage à Victor Griffuelhes, ancien dirigeant de la CGT

    Vue de Moscou, la CGTU serait une prise de choix. Les chances d’ancrage de l’ISR à l’ouest du continent en dépendent. Les 300 000 à 360 000 syndiqués « unitaires » constituent, par ailleurs, un précieux potentiel prolétarien à même de régénérer un Parti communiste mal dégagé de sa gangue réformiste et petite-bourgeoise. En conséquence, à l’inverse du congrès de Tours, en décembre 1920, où la majorité de la SFIO s’est pliée aux 21 conditions posées par l’Internationale communiste, c’est la centrale hexagonale qui, en 1922, pose des conditions à son affiliation.

    À Saint-Étienne, l’heure n’est pas aux amabilités. Le congrès sacrifie, certes, aux rituels consensuels. Les délégués versent aux quêtes destinées aux métallos en grève du Vimeu, de Lille et du Havre, saluent les 10 000 Parisiens manifestant contre l’impôt sur les salaires et rendent hommage à Victor Griffuelhes, l’ancien dirigeant de la CGT, décédé le 30 juin. Beaucoup assistent à la soirée théâtrale proposée et participent, le dernier jour, à une « promenade champêtre ».

    Au plus fort des tensions, on en vient aux mains

    Pour le reste, qui est l’essentiel, tout est prétexte à chicanes : contestations de mandats, modifications de l’ordre du jour, calcul des temps de parole, modalités de vote… Les plus expérimentés déploient leurs talents : sens de la repartie, citations cruelles et mauvaise foi inébranlable, etc. À l’occasion, des attaques ad personam virent à l’outrage. Lecoin accuse Monmousseau d’être un « homme à double face », cependant que Labrousse lit une lettre privée de Semard. Cela ne va pas sans interruptions bruyantes, dont le compte rendu étalonne l’intensité des « mouvements divers » au « tumulte ». Au plus fort des tensions, on en vient aux mains. Le 27 juin, au matin, les « commissaires » du congrès se collètent avec des auditeurs des galeries. L’après-midi, l’anarchiste Henri Sirolle frappe le communiste Alexandre Lebourg, qui l’avait interpellé sur les conditions de sa sortie de prison.

    Le temps fort et spectaculaire du congrès se produit le 29 juin. À 10 heures, selon « l’Œuvre », quotidien de centre gauche, un « vent de mystère et de conspiration » se lève, tandis que des « “tchékistes” à l’œil sévère » gardent les portes « fermées à triple tour ». Le président de séance donne la parole au dirigeant de l’ISR, Alexandre Lozovsky, venu clandestinement de Russie soviétique. La salle ovationne le bon tour joué aux autorités, mais les clivages reprennent vite le dessus. À « l’Internationale » des uns succède « Révolution » – « Par la raison et par l’action ! Debout ! Partout ! Révolution ! » – des autres, dont plusieurs lancent des vivats vengeurs en mémoire des « insurgés de Cronstadt », matés par Trotski un an plus tôt… Lozovsky, ancien dirigeant du syndicat des casquettiers de la Seine, où il a séjourné de 1909 à 1917, en a vu d’autres. Il « parle avec une grande volubilité, presque sans accent », rapporte « l’Œuvre ». Gouailleur, il parsème son discours d’expressions argotiques. « On voulait avoir le pognon », explique-t-il à propos des emprunts russes. Ferme sur le fond, mais habile, il interpelle les « camarades » qui « ont cru froisser (ses) sentiments » en chantant « Révolution ». Faites-la, poursuit-il, « comme vous l’entendez, à la française, à l’italienne, faites-la comme vous voudrez ; le principal est de la bien faire », puis conclut : « Nos échecs sont vos échecs, vos échecs sont les nôtres. » À nouveau, les délégués se lèvent et reprennent « Révolution ». En chœur cette fois.

    « Une nouvelle scission serait un véritable crime »

    Accaparé par les questions d’orientation, le congrès approche de son terme sans avoir discuté du programme d’action confédéral. En six jours, le temps réservé aux revendications salariales, au chômage, à la vie chère n’a pas dépassé… une heure. Les congressistes ont d’autres soucis. Au fil des jours, des rumeurs de ruptures circulent, au point d’amener Mayoux, qui préside la dernière séance, à prévenir : « Une nouvelle scission (…) serait un véritable crime. » Porte-parole de la minorité – et futur « bolchevisateur »… –, Paul Cadeau, éphémère chauffeur de taxi, le rassure, mais précise que ses camarades refusent de siéger à la commission exécutive. Élue, celle-ci nomme le bureau confédéral, composé de Monmousseau, du postier Léopold Cazals, de l’ouvrier du textile Claudius Richetta et, après le désistement de l’instituteur Louis Bouët, de Marie Guillot, première femme à accéder à ce niveau de responsabilité.

    Le 1er juillet, à 19 h 20, le congrès s’achève. Une page se tourne. Les choix de 1922 dégagent l’horizon, mais laissent ouverts bien des possibles. Avant la fin de l’année, la Confédération obtient la révision de l’article 11 des statuts de l’ISR qui établissait une liaison organique entre l’ISR et l’Internationale communiste (IC), applicable dans les relations entre la CGTU et le Parti français. Ce succès est toutefois compromis par les commissions syndicales communistes, dont le développement ébranle la coalition victorieuse à Saint-Étienne. Si la centrale surmonte les épreuves de la scission, du retournement de la conjoncture et de la répression, elle peine à gérer ses tensions internes. Il lui reste aussi à démontrer l’efficacité syndicale – ses effectifs passent de près de 350 000 adhérents en 1922 à près de 475 000 quatre ans plus tard –, par-delà les tentations originelles persistantes de l’activisme et du sectarisme, qu’exacerbe bientôt son arrimage au Parti communiste.

    L'Humanité

    Une brèche dans les prisons

    Il était une fois

    Le 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.

    Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.

    Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.

    Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.

    Michel Foucault, les mots et les causes oubliées

    « L’une des régions cachées de notre système social »

    Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »

    Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.

    Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire

    Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».

    Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».

    Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »

    Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation

    Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.

    L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.

    Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.

    Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.

    Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratie

    Faire entendre la voix des prisonniers

    Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.

    Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.

    Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matons

    C’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.

    À VOIR

    Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.

    prisonnancy
    L'Humanité

    Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne

    Il était une fois

    Allemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».

    Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de ­Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).

    À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP

    Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.

    Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »

    Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.

    Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike ­Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.

    En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. ©  Alamy Stock Photo

    Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »

    Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.

    Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP

    Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.

    Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.

    Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral ­Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-­Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en ­Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.

    Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP

    Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.

    Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.

    De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.

    Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.

    Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.

    Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.

    Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard ­Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.

    Anne SteinerAllemagneIl était une fois
    Valeurs Actuelles

    « Abdeslam, c’est l’inverse de l’humanité » : la face cachée du procès du 13 novembre

    Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».

    Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.

     

     

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    El País (ESP)

    La antigua ciudad minera e industrial de Lille tiene un mantra claro: reinventarse

    FRANCIA

    El festival de arte ‘Utopia’ es la mejor excusa para acercarse a la ciudad francesa, a sus espacios recuperados para una atractiva agenda cultural y las obras de arquitectos de la talla de Rem Koolhaas o Jean Nouvel

    Hay que reconocer que siempre, o casi, Lille ha gozado (o sufrido) de mala prensa. Queda claro en una de las películas más taquilleras del cine francés: ¡Bienvenidos al norte! / (¡Bienvenue chez les ch’tis!, 2008). En ella aparece como un territorio brumoso, en un norte polar, con un idioma incomprensible, el ch’ti, que más que una forma de hablar es una forma de comer, comportarse, vivir. Pues no. Todo eso es puro cliché. Cierto es que algunos parámetros se prestan a ese extrañamiento; sobre todo, su condición periférica extrema, no solo en lo geográfico (está a un paso de Bélgica), sino también en su biografía: antes de anclar en el reino de Francia pasó por varias manos; entre otras, las del Imperio Español, que levantó allí un último y bellísimo edificio bajo su dominio: la Vieja Bolsa (1652).

    Lejos de ser aquella ciudad remota y provinciana de la película, Lille se presenta como una Metrópoli Europea, la única en Francia con ese título oficial, además de Estrasburgo. Cuando en 1994 se inauguró la estación de alta velocidad Lille-Europe, el primer convoy Eurostar ponía la urbe francesa a dos horas de Londres gracias al túnel del Canal de la Mancha recién acabado. Tras aquel paso definitivo, la antigua ciudad minera e industrial no ha hecho más que reinventarse: eso es desde entonces una especie de mantra.

    Lo último —tras haber sido capital cultural europea en 2004 y capital europea del diseño en 2020— es el festival de arte Utopia, iniciado el pasado mayo y que se extiende hasta el 2 de octubre. Un escaparate del arte más actual bajo un lema muy de nuestros días: el reencuentro del hombre con la naturaleza. Reencuentro con la naturaleza… y con sus raíces urbanas. Porque una de las buenas cosas de esta muestra de creatividad es que se exhibe en algunos de los escenarios icónicos que marcan el devenir del territorio.

    Uno de esos puntos álgidos de la muestra es el Hospice-Comtesse, en pleno casco viejo, donde uno se siente como en una ciudad flamenca. El hospicio, construido sobre el palacio de la condesa Jeanne de Flandes (1237), hermana las propuestas más actuales y provocadoras con las antiguas estancias y muebles del hospital de monjas, capilla, refectorio, farmacia y jardín medicinal, dormitorios… El hospicio alberga lo que podría llamarse el museo de la ciudad.

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    Las otras sedes de Utopia se encuentran, en cambio, en escenarios de aire más afrancesado, que arropan al casco viejo flamenco. Como el Palais-de-Beaux-Arts, un soberbio palacio neorenacentista que es el segundo museo más importante de Francia, después del Louvre. Por sus colecciones, sobre todo de pintura —la escuela española está representada por un par de grecos, otro par de goyas magníficos, Ribera, Picasso…—. Pas mal. La aportación de Utopia, bajo el epígrafe La Fôret Magique, ocupa parte de la entrada y la planta baja.

    Dos estaciones ferroviarias se suman a la muestra: la de Saint-Sauveur (“Saint-So”), que hasta 2003 acogía trenes de mercancías y es ahora uno de los puntos calientes de la agenda urbanita, por sus espacios polivalentes, sus terrazas y restaurantes, y una de las citas más remolonas de la noche lillois. La otra estación es Lille-Flandres, en pleno centro y en pleno funcionamiento —cuya fachada, por cierto, es la de la Gare du Nord de París, desmontada y traída piedra a piedra—. Especie de bichos textiles, gigantes y fabulosos, saludan a los sorprendidos viajeros.

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    Pegada a la estación, Le Tripostal es un inmenso inmueble de los años cincuenta del pasado siglo, destinado en su día a clasificar el correo y que se ha convertido en un espacio multifuncional que acoge todo tipo de eventos culturales y lúdicos, desde conciertos pop a exposiciones de arte, como la que ha traído Utopia de la mano de la Fundación Cartier. Justo enfrente, comienza el quartier Euralille. Un barrio que se extiende hasta la estación de alta velocidad Lille-Europe y que fue planeado por Rem Koolhaas, premio Pritzker de arquitectura en el año 2000 y autor él mismo del Lille Grand Palais. Aunque el icono de este distrito es “el barco”, le llaman, de Jean Nouvel (gran centro comercial que recuerda un poco al nuevo pabellón del Reina Sofía de Madrid); son varios los estudios de arquitectura ilustres que han intervenido en la ciudad, como Christian de Portzamparc y su Torre de Lille (más conocida como “la bota de esquí”, aquí nadie se libra de un mote).

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    El éxito de Euralille ha sido tal que ya está en marcha Euralille2, justo enfrente, una fase o ampliación centrada no ya en lo comercial, sino más bien en lo habitacional. Con proyectos como Swam, a cargo de Jerome de Alzua, que acaba de abrir el futurista hotel Mama Shelter, o el restaurante y local de moda Nū, the place to be en la ciudad.

    Estos ensanches resultan casi anecdóticos frente a la gran diástole de Lille, dispuesta a convertirse en la primera smart metropole de Europa —o, como ellos dicen con un juego propio de palabras, en un auténtico ch’tilicon Valley—, con un enjambre de aulas e instituciones de investigación. Además, aquella región que en el siglo de la revolución industrial se llenó de fábricas textiles, metalúrgicas o químicas alimentadas por minas de carbón y de barrios o poblados para acoger a obreros e inmigrantes está recuperando y poniendo en valor ese patrimonio (como anécdota, fue un obrero local, Pierre Degeyter, quien le puso música a La Internacional).

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    Otras paradas en Le Grand Boulevard

    El eje que vertebra la antigua cuenca industrial es el llamado Le Grand Boulevard, una arteria de 50 kilómetros que une el centro de Lille con ciudades como Roubais o Tourcoing y pueblos intermedios. Ese trayecto se puede recorrer en metro o tranvía. Una parada crucial es Croix, donde puede visitarse la Villa Cavrois, hecha construir en los años treinta por un empresario textil y que es uno de los más puros ejemplos del estilo modernista. A tres paradas más de metro está Roubaix, ciudad que por sí sola merece una escapada sin prisas.

    Lo más destacado de ella es La Piscine, unos baños municipales construidos para los obreros que se han restaurado como museo, albergando esculturas y una sólida colección de pintura de maestros locales, donde no importa tanto la firma sino la calidad intrínseca del llamado Grupo de Roubaix. Otro museo dedicado a la memoria textil es La Manufacture, donde se puede ver funcionar a las viejas máquinas. Además del Museo de Bellas Artes y de la amplia dispersión de street art, La Condition Publique es otro edificio de tradición textil dedicado ahora al arte urbano.

    Algunas paradas más allá, rozando ya la frontera con Bélgica, Tourcoing ha obtenido la etiqueta de “ville d’art et d’histoire” gracias a la reconversión de su patrimonio industrial, con hitos como la Galerie les Arcades, L’Hospice d’Havré, la antigua escuela de natación (ahora IMA, instituto del mundo árabe), el MUba (museo de bellas artes) o Le Fresnoy (estudio de arte contemporáneo).

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    La relación de fábricas convertidas en instalaciones culturales, en pequeños núcleos en torno a las ciudades, sería interminable. Y cambia, sin duda, la imagen tristona de la antigua cuenca industrial por una visión más actual y seductora. En la película citada al principio se dice algo que expresa bien el sentir de quien se acerca y experimenta esta tierra: “Quien viene aquí, llora dos veces: una, cuando llega; la otra, cuando tiene que partir”.

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    L'Humanité

    Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur

    Il était une fois

    La petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.

    Dominique Bari

    Camp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.

    La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.

    Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?

    Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »

    Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.

    Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA

    Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.

    Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).

    Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP

    Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).

    Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo

    La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.

    Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.

    La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.

    Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).

    Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP

    Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.

    Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.

    Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.

    Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.

    timor orientalIl était une fois
    L'Humanité

    Clémentine Autain : « Nous sommes un mouvement politique, pas un tribunal »

    Entretien

    La députée FI Clémentine Autain revient sur les affaires Taha Bouhafs et Eric Coquerel qui ont agité son mouvement et sur le nécessaire combat contre les violences faites aux femmes.

    Cyprien Caddeo

    Depuis les législatives, la France insoumise affronte deux affaires présumées relatives à des faits de violences sexuelles ou sexistes (VSS). La députée Clémentine Autain, fortement engagée sur ces questions, revient pour  l’Humanité sur les procédures internes au mouvement, leurs limites et le traitement des VSS en politique par les médias.

    Avec le remaniement, Damien Abad n’a pas été reconduit dans ses fonctions, mais Gérald Darmanin est toujours ministre. Quelle est votre réaction ?

    La pression des mouvements féministes et de l’opinion publique a conduit à l’éviction de M. Abad. Emmanuel Macron aurait dû d’emblée se séparer d’un ministre accusé de viols avec usage de drogue par plusieurs femmes, en prenant ses responsabilités, dès lors que les faits ont été étayés dans la presse. Surtout lorsqu’il prétend que la lutte contre les violences faites aux femmes sera la grande cause du quinquennat ! La preuve que nous en sommes loin : Gérald Darmanin a été conforté et même promu avec le remaniement. Ce qui ressort de l’une des deux plaintes le concernant, c’est qu’il y a bien eu échange d’une relation sexuelle contre un logement social. Qu’un ministre de l’Intérieur avec un tel comportement garde la confiance de Macron et Borne laisse un goût amer… D’autant plus que nous parlons là du ministère qui est censé assurer la formation des policiers dans la prise en charge des violences sexistes et sexuelles (VSS)…

    Damien Abad sort du gouvernement

    Avons-nous avancé dans la prise en charge de ces violences depuis MeToo ?

    Nous avons fait un bond avec MeToo mais je crains que nous soyons maintenant dans le « backlash », le fameux retour de bâton. Chaque période d’émancipation des femmes est suivie d’une vague réactionnaire. J’ai le sentiment que nous basculons, à l’instant où nous sommes, dans cette phase de réaction. L’audience dont a pu bénéficier Eric Zemmour, dont les propos sont d’une misogynie inouïe, en témoigne. Son discours prônant le retour en arrière, comme celui de l’ensemble de l’extrême droite, a été banalisé. J’entends aussi une petite musique monter qui interroge « est-ce qu’on ne va pas trop loin dans le féminisme ? », « c’est en train de devenir l’inquisition », etc.

    J’ajoute que la violence formulée à l’égard de personnalités comme Sandrine Rousseau ou moi, qui essayons de prendre en charge la lutte contre les violences sexuelles, dit quelque chose du moment. Je l’ai vécu sur BFM au moment de l’affaire Bouhafs : pendant trente minutes, c’était moi qui étais comme mise en accusation alors que je venais, avec la FI, de prendre la décision d’évincer un homme accusé de violences sexuelles. Nous avons l’impression d’être l’objet du procès. Non seulement la parole des victimes n’est pas respectée, mais celle des femmes qui prennent en charge ces questions non plus. J’appelle les féministes à prendre la pleine mesure de ce que signifie cette charge contre nous.

    La lutte contre les violences sexuelles peut-elle être un des terrains de consensus à l’Assemblée avec la majorité ?

    Sous le précédent mandat, on n’y est pas arrivé. La loi qui avait été proposée en 2018 était misérable. Nous attendons toujours le fameux milliard d’euros pour la lutte contre les VSS. Et nous risquons de l’attendre encore puisque la première ministre a évoqué dans son discours la volonté de repasser sous les 3 % de déficit, et donc de réduire la dépense publique. S’il s’agit de durcir toujours plus la loi, au risque même d’attenter aux fondements de nos droits et libertés, mais sans augmenter les moyens, ça ne sert à rien puisque la justice ne s’applique pas dans les faits.

    Le comité de suivi contre les VSS de la FI a été au centre de l’actualité. Qu’est-ce qui a présidé à sa création et comment fonctionne-t-il ?

    Dans le cadre de la vague MeToo, nous souhaitions prendre nos responsabilités pour lutter contre les violences faites aux femmes au sein de notre mouvement. Nous voulons à la fois protéger les victimes, les écouter, empêcher que des hommes violents puissent nuire au sein de la FI mais aussi mettre en conformité nos principes féministes avec nos pratiques. La cellule mise en place permet aux femmes de témoigner avec une clause de confidentialité. Seules deux personnes ont accès aux témoignages. Les femmes sont reçues et écoutées, un rapport est rédigé et remis à une commission éthique qui statue ensuite sur les sanctions éventuelles.

    Une des deux femmes qui reçoivent les victimes est la députée Sarah Legrain. Des militantes réclament que cette instance soit indépendante et non pilotée par des cadres du parti. N’y a-t-il pas un risque que ce comité serve à couvrir des affaires ?

    J’entends tout à fait l’argument. Nous devons réfléchir à comment améliorer cette prise en charge qui n’est pas parfaite. Nous nous situons dans un cadre expérimental, ce comité est quelque chose de nouveau. Je rappelle aussi que nous sommes un mouvement politique, pas un tribunal de justice. Donc il s’agit de règles internes de fonctionnement. Quelle instance qui serait complètement extérieure pourrait dès lors gérer des règles qui régissent notre mouvement ? Une entité extérieure peut-elle décider des candidats que nous choisissons de présenter ou non, des militants dont nous acceptons l’adhésion ou non ? Cela soulève plusieurs questions. Je propose d’ailleurs que nous ayons au sein de la Nupes une grande discussion, à l’automne, pour mutualiser nos réflexions et nos méthodes de lutte contre les VSS au sein de nos partis respectifs.

    Taha Bouhafs reproche à la FI de ne pas lui avoir permis de se défendre et de n’avoir aucun accès au dossier d’accusation. Dans un communiqué du 5 juillet, la FI assure qu’il pourra être entendu par le comité de suivi. Mais comment se défendre sans accès au dossier d’accusation ?

    Précisons, à propos du contradictoire, que la personne mise en cause est reçue à chaque fois. Cela n’a pas été le cas avec Taha Bouhafs, car il s’est retiré avant d’avoir été reçu. Mais cela fait partie de la procédure. Pour vous répondre sur le fond, il y a une difficulté, oui. Encore une fois, nous ne sommes pas une instance de substitution à la justice. En effet, il y a une part d’arbitraire dans la décision qui a été prise le concernant. Nous avons choisi d’accorder une crédibilité aux témoignages reçus et d’appliquer un principe de précaution en lui retirant l’investiture. C’est la seule décision que nous avons prise. Nous assumons ce choix de ne pas accorder notre confiance à un homme accusé de faits de cette nature. J’aimerais que l’on prenne en considération le contexte d’une immense impunité en matière d’agressions sexuelles qui tient à la tolérance sociale à l’égard de ces crimes et délits, même si elle en a pris un coup avec la vague MeToo, mais aussi au problème majeur de la preuve qui fait généralement défaut.

    Législatives. Taha Bouhafs renonce à se porter candidat à Vénissieux

    Cela ne veut pas dire que nous établissons une vérité. Si l’affaire était restée dans la confidentialité, et non portée sur la place publique par les médias (car la FI ne souhaitait pas rendre publique les faits à la demande des plaignantes et pour ne pas exposer Taha Bouhafs publiquement sans qu’il puisse se défendre), la question posée par cette affaire serait très différente. Cela n’aurait pas eu l’impact que ça a aujourd’hui sur sa vie, son emploi. Je ne mets pas en cause les médias, soyons clairs, qui ont le droit d’enquêter, je dis simplement que la médiatisation fait partie du problème. J’entends tout à fait la critique sur l’impossibilité de Taha Bouhafs à se défendre.

    Justement, quelles seront les suites à cette affaire ?

    Personnellement, je me bats pour que les femmes qui ont témoigné déposent plainte. Mais, nous devons respecter leur rythme. C’est vrai que tant qu’elles ne déposent pas plainte, nous sommes devant un os. Mais qui fait mieux ? Comment faire mieux ? On ne peut pas se transformer en tribunaux nous-mêmes, on ne peut pas non plus laisser faire et laisser régner l’impunité au sein du mouvement. Nous avons besoin de réfléchir sur nos méthodes, mais on ne peut pas nous faire le reproche d’avoir tenté de dissimuler l’affaire puisqu’au contraire, nous avons pris cette décision de ne pas l’investir, et très rapidement.

    Eric Coquerel a lui aussi été accusé de comportements sexistes, un signalement a été déposé par Sophie Tissier au comité de suivi, ainsi qu’une plainte. Qu’est-ce qui diffère du cas Bouhafs ?

    Au départ, il n’y avait aucun signalement à la cellule mais des rumeurs circulaient, depuis longtemps. Cela fait des années que j’en entends sur Eric Coquerel, mais je n’ai jamais reçu de témoignages directs d’agression ou de harcèlement sexuel qu’il aurait commis. Des journalistes et non des moindres, comme Lénaïg Bredoux de Médiapart, ont longuement enquêté il y a quelques années et n’ont rien sorti, ne trouvant rien. Les rumeurs ont persisté. Ensuite, nous avons entendu le témoignage de Sophie Tissier sur BFM, le 3 juillet.

    Elle dit explicitement que ce n’est pas une agression sexuelle, et que les faits ne sont pas pénalement répréhensibles. Il ne faut pas minimiser ce qu’elle raconte, qui relève du sexisme, et son malaise a dû être réel. Il faut l’entendre. La cellule a depuis été saisie et il y aura la même procédure pour Eric Coquerel que pour tous les autres, aucun traitement différencié. Est-ce que des faits qui relèvent d’une drague insistante avec mains sur les hanches justifient que nous prenions une sanction ? Si nous le faisions, je vous assure que de très très nombreux hommes politiques seraient mis au ban ! Et je doute que nous soyons compris par le plus grand nombre, que nous fassions ainsi avancer la lutte contre les violences faites aux femmes.

    Vous soulevez un point important sur la gradation des faits reprochés. Certains réclament la démission d’Eric Coquerel comme d’autres réclamaient celle de Damien Abad. Est-ce qu’on a perdu de vue la proportionnalité de la sanction ?

    Je note d’abord que parmi ceux qui tirent un trait d’égalité entre les deux, on retrouve souvent les mêmes qui nous reprochent d’exporter un « féminisme à l’américaine » qui conduirait à ce qu’un homme ne puisse plus prendre l’ascenseur avec une femme… Ensuite, bien sûr, il faut que les sanctions que l’on prend restent proportionnées. Les rappels à l’ordre, par exemple, font partie de l’arsenal disciplinaire du mouvement.

    Quand on entend Jean-Luc Mélenchon parler de « revanche manipulatoire » à propos des accusations visant d’Eric Coquerel, est-ce qu’il ne tombe pas dans les mêmes travers rhétoriques que les autres partis quand les leurs sont accusés ?

    Attention aux rhétoriques que nous employons dans ce type de cas. Les poncifs pour se défendre, on les connaît : « elle est folle », « c’est un complot politique », « elle a changé de version », « comme par hasard ça tombe maintenant… ». En l’occurrence toutefois, je veux dire qu’il y a bien eu, chez certains éditorialistes, un choix politique dans le fait de tirer un trait d’égalité entre Damien Abad et Eric Coquerel. Sur BFM par exemple, toute la journée le sujet était traité comme tel, comme si une plainte valait une plainte, sans regarder la différence de caractérisation et de gravité des faits.

    D’un côté, on a une enquête journalistique qui n’a rien permis de démontrer des faits reprochés à Eric Coquerel. De l’autre, concernant Damien Abad, il y a une enquête journalistique solide, des prises de parole publiques de femmes et des faits reprochés d’une gravité inouïe. Mettre ces deux histoires sur un pied d’égalité, franchement, c’est aussi injuste qu’inacceptable. Et ça dessert la cause des femmes.

    Comment un parti peut-il agir en amont, pour prévenir les VSS ?

    Nous devons prendre en charge la formation et la prévention au sein de nos mouvements. Il va y avoir par exemple à l’Assemblée nationale une formation à destination de tous les députés. Mais encore une fois, ce sont nous, les femmes, qui gérons ça. Je veux que tout le monde comprenne bien à quel point c’est chronophage, épuisant, difficile. J’aimerais que les hommes, au sein des partis et au-delà, se sentent concernés par ces questions, et ne soient pas simplement dans la délégation aux femmes et dans la morale voire le déchaînement critique ensuite sur ce qui ne va pas dans la façon de procéder. C’est notre affaire à toutes et tous.

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    L'Humanité

    Entre Macron et la gauche, deux conceptions du pouvoir d’achat

    Actu

    Analyse Élisabeth Borne a présenté le 6 juillet son paquet de mesures face à l’inflation. Des propositions avant tout destinées à ménager le patronat et le portefeuille des actionnaires, quand celles avancées à gauche visent à instaurer une autre répartition des richesses.

    Diego Chauvet

    Les mesures adoptées en faveur du pouvoir d’achat par Emmanuel Macron lors de son précédent quinquennat étaient déjà dénoncées par l’opposition comme insuffisantes. L’inflation les a rendues encore plus dérisoires. Entre mai 2021 et mai 2022, les prix ont grimpé de 5,2 % en moyenne. Dans les mois à venir, l’addition sera encore plus salée pour des millions de ménages, alors que les salaires, dans le privé comme ceux des fonctionnaires, stagnent depuis des années. La flambée des prix de l’énergie a particulièrement entamé le pouvoir d’achat des Français, dès 2021, et encore davantage depuis la guerre en Ukraine. En conséquence, au sommet de l’État, c’est le branle-bas de combat pour tenter d’éteindre l’incendie social qui menace.

    Ce que contient la loi « pour la protection du pouvoir d’achat » du gouvernement Borne

    La  Macronie  brandit chèques et boucliers

    En difficulté depuis la perte de leur majorité absolue à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont présenté une série de mesures, le 6 juillet en Conseil des ministres, en vue d’une adoption rapide. Sans préjuger de la bataille parlementaire découlant de la nouvelle donne politique des législatives, il semble déjà évident que le président fait appel aux mêmes méthodes que celles utilisées lors de la flambée des prix des carburants ou, quelques années plus tôt, pour calmer les gilets jaunes. En premier lieu, les « chèques », les « remises », et divers « boucliers ». La remise de 18 centimes à la pompe devrait être prolongée jusqu’à fin août, ce qui coûterait aux finances publiques 2 milliards d’euros. Le « bouclier tarifaire » en vigueur pour le prix du gaz depuis l’automne connaîtrait une prolongation jusqu’à la fin de l’année. Côté chèque, ce sont 9 millions de foyers, selon le gouvernement, qui devraient percevoir 100 euros de « chèque alimentation », augmentés de 50 euros par enfant à charge. Il y a aussi quelques nouvelles variantes.

    Quelques pirouettes verbales

    D’abord, un « bouclier » pour les locataires : les loyers ne pourraient pas augmenter de plus de 3,5 % pendant un an, tandis que les APL seraient revalorisées du même taux, après une baisse de 10 % depuis 2017. 3,5 %, c’est aussi ce que toucheront en plus les fonctionnaires après de longues années de gel de leur indice. Compte tenu du niveau de l’inflation, ce n’est même pas une remise à niveau. Pour faire face aux critiques sur son ménagement du patronat et des actionnaires, le gouvernement tente quelques pirouettes verbales. Ainsi, le ministre des Transports, Clément Beaune, a indiqué que l’exécutif comptait « demander un effort aux pétroliers pour faire baisser les prix à la pompe ». Par ailleurs, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a annoncé réunir dans la semaine un comité de suivi des négociations salariales avec les partenaires sociaux. Pour autant, hors de question selon lui de toucher au Smic et de le porter à 1 500 euros net comme le propose la Nupes. Cette mesure phare du programme de la gauche, qu’il qualifie de « démagogique », mettrait « à mal la compétitivité des entreprises, et donc l’accès à l’emploi », ose-t-il. Essayer d’éteindre l’incendie donc, tout en préservant les bénéfices des entreprises.

    Un gouvernement pour servir le capital

    Porter le  smic à 1 500 euros

    C’est justement la différence fondamentale entre les objectifs de la majorité (et de la droite qui défend les mêmes positions) et les ambitions de la gauche. Le projet de loi gouvernemental sera vite absorbé par une inflation qui n’est pas près de ralentir, d’autant moins que l’exécutif refuse de s’attaquer à ses causes, en premier lieu la spéculation. Ce que fait en revanche la gauche. Plutôt que de distribuer des chèques de 100 euros de temps en temps, la Nupes entend augmenter le Smic et engager des négociations salariales pour les autres salaires. Dès fin mai, la coalition avait présenté son plan d’urgence et en expliquait le sens. « L’idée centrale, avait alors expliqué Jean-Luc Mélenchon, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre. » Pour cela, la gauche propose l’arme du blocage des prix. Avec une telle mesure, appliquée par exemple aux carburants et aux produits de première nécessité, plus besoin d’aller solliciter la bonne volonté des pétroliers comme tente de le faire Clément Beaune. Ils se retrouvent d’office mis à contribution, tandis que les spéculations qui font grimper les prix du gaz depuis bien avant la guerre en Ukraine se trouveraient enrayées.

    La Nupes veut soigner le « pouvoir de vivre »

    Les sénateurs communistes demandent un mission d'information sur l'inflation

    Car c’est un autre angle mort du projet de loi d’Élisabeth Borne : pourquoi les prix s’envolent-ils à cette allure ? Certes, la crise sanitaire puis la remise en route de la machine économique mondiale ont pu jouer, de même que la guerre en Ukraine et les sanctions décidées par les pays occidentaux contre la Russie. Sauf que la spéculation joue, à l’évidence, également de ces événements exceptionnels. Les sénateurs communistes ont demandé la création « en urgence » d’une mission d’information de la commission des Affaires économiques du Sénat afin notamment, comme le précise la présidente du groupe, Éliane Assassi, d’examiner les origines de l’inflation « et son éventuel lien avec l’anticipation et la spéculation ». Cette mission « flash » pourrait ainsi amener les parlementaires à amender le « paquet pouvoir d’achat » d’Élisabeth Borne avant qu’il ne soit voté. De leur côté, les députés insoumis ont aussi demandé la création d’une commission d’enquête sur « les causes de l’inflation ».

    « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés »

    Le député communiste Fabien Roussel a pour sa part déposé un projet de loi visant à baisser de 35 centimes les prix à la pompe : le financement serait assuré par une taxe sur les dividendes des pétroliers. Pour les autres mesures, plutôt qu’un « bouclier », la gauche propose également un véritable encadrement des loyers, fustigé par l'ancienne ministre Amélie de Montchalin. Quant aux fonctionnaires, le dégel proposé par la gauche se montait à 10 %, c’est-à-dire au-delà de l’inflation. « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », avait justifié le communiste Ian Brossat lors de la présentation du plan d’urgence de la Nupes. Macron essaie de maîtriser une crise en sauvant les dividendes de ceux qui s’en nourrissent, quand la gauche propose de relancer l’économie en changeant la répartition des richesses.

    Salaires et pouvoir d'achatNupesEmmanuel Macron
    L'Humanité

    Royaume-Uni. Johnson out, le social revient en fanfare

    Premier plan

    Au traditionnel Gala des mineurs de Durham, dans le nord-est de l’Angleterre, les syndicats les plus importants du pays peaufinent leur « été de la colère » contre la crise du pouvoir d’achat, alimentée par le gouvernement conservateur.

    Thomas Lemahieu

    Durham (Royaume-Uni), envoyé spécial.

    Au Royaume-Uni, avec ou sans Boris Johnson renversé jeudi par sa propre majorité aux abois devant la litanie de ses frasques et de ses mensonges, mais pas choquée du tout par sa politique, le rouge remonte peu à peu à la surface.

    À Durham, dans le nord-est de l’Angleterre, ce camaïeu de colère et d’espoir, de solidarité et de sang remonte à 1871 – année de la Commune de Paris, pour dire, dans cette ville qui constitue l’une des briques de la « muraille rouge », ces circonscriptions ouvrières longtemps chasse gardée des travaillistes mais désormais érodées par les assauts des conservateurs sur fond de Brexit, se tient tous les ans, sauf par temps de guerre, de grève ou de pandémie, un gala des mineurs.

    Entre les fanfares jouant des airs allant de l’Internationale à Britney Spears, et les splendides bannières des sections syndicales organisées par villages, ou même hameaux, autour de leur puits, l’événement, mi-fête mi-manifestation, tient moins du dîner mondain que de la révolution, évidemment.

    Ce samedi, parmi les dizaines de milliers de participants – les organisateurs en attendaient entre 200 000 et 250 000, la veille de l’événement –, quelques larmes couvrent les joues quand les instruments à vent achèvent Gresford, à la fois hymne des mineurs et poignant hommage aux morts disparus dans la catastrophe du même nom, au Pays de Galles. Même si Michael Gove, l’un des très proches de Boris Johnson, a cru pouvoir renvoyer le gala à un pur folklore, au lendemain des élections législatives de 2019 où les conservateurs avaient remporté quatre sièges sur cinq dans le comté de Durham, les camarades n’en restent pas à la nostalgie. En réalité, ce sont des valeurs, des symboles, une pensée et une action politiques qu’ils exhument, réactivent et transmettent activement lors du gala. Jeune dirigeante de la fédération syndicale de l’enseignement supérieur (UCU), Jo Grady rappelle, par exemple, la leçon majeure inculquée par son père mineur de charbon : « Jamais, au grand jamais, on ne met un genou à terre devant un conservateur ! »

    Cette austérité est l’autre nom de la guerre menée contre notre classe. Clare Williams, syndicaliste Unison

    Dans la foule de Durham, on ne compte pas les tee-shirts revendiquant crânement : « Je déteste toujours Thatcher. » Cela vaut pour la Dame de fer, qui a cassé la résistance des mineurs en 1984-1985, mais également brisé toute confiance dans ses héritiers jusqu’à Boris Johnson… « Franchement, savoir qui sera, demain, le prochain premier ministre conservateur, ça n’a vraiment aucun intérêt pour nous, avertit Clare Williams, syndicaliste Unison. On sait déjà que ça sera exactement pareil. Ces gars n’ont fait aucune taxe sur les super-riches, sur les profits ; tout au contraire, ils ponctionnent tout le monde en augmentant les contributions pour la protection sociale, ils laissent les prix filer et refusent absolument d’augmenter les salaires. La pauvreté pour la majorité, c’est un choix fait par les puissants. Cette austérité est l’autre nom de la guerre menée contre notre classe. »

    Le droit de grève est particulièrement limité

    Très contrariés par un parti travailliste qui a refermé brutalement la parenthèse ouverte avec Jeremy Corbyn – lui-même présent à Durham en tant que simple participant –, les syndicalistes britanniques paraissent prêts à prendre en charge l’opposition au gouvernement conservateur. « Il est temps de chasser les tories, considère Stephen Guy, le président de l’association des mineurs de Durham. Ils ne nous respectent pas, ils ne l’ont jamais fait et ils ne le feront jamais, mais nous nous adressons aussi au Labour et, plus précisément, à ses dirigeants : si vous ne faites pas partie de la solution, vous faites partie du problème, et si vous n’entendez pas ce message, vous êtes finis. » Il y a urgence, pour les travailleurs. Depuis des semaines, sur fond de crise du pouvoir d’achat, beaucoup promettent un «  été de la colère » au Royaume-Uni. Postière à Sheffield, Rohan Kon s’insurge, après avoir elle-même débrayé pour la première fois de sa vie, la semaine dernière. « Le patron de British Mail nous intime d’être tous solidaires face à la crise, explique-t-elle. Mais moi, je n’ai rien de commun avec un type qui gagne un million de livres sterling (1,2 million d’euros) par an ! Moi, tout ce que je sais, parce que je viens d’une ville qui doit beaucoup à la sidérurgie, c’est que, quand les travailleurs s’unissent, ils sont incassables, ils sont comme l’acier trempé ! »

     Il est temps de chasser les tories. Ils ne nous respectent pas, ils ne l’ont jamais fait et ils ne le feront jamais...  Stephen Guy, président de l’association des mineurs de Durham

    Accueilli presque comme une rock star, Mick Lynch, le leader des cheminots – qui ont marqué les esprits avec une grève massive fin juin galvanise la foule lors du grand meeting sur le champ de courses de Durham. « Nous sommes de retour, lance-t-il sous un tonnerre d’applaudissements. La classe ouvrière est de retour. Nous refusons d’être doux. Nous refusons d’être humbles. Nous ne voulons pas être pauvres plus longtemps. » Malgré les bâtons glissés depuis des décennies par les conservateurs dans les roues des syndicats – le droit de grève, en particulier, est particulièrement limité –, de nombreuses consultations en vue de préavis sont en cours dans le secteur aérien, les centres d’appels, la santé, l’éducation, le privé, etc. Secrétaire générale de Unite, la plus puissante fédération syndicale britannique avec 1,5 million de membres, Sharon Graham, elle aussi présente ce week-end à Durham, interpelle vivement : « Plus question d’attendre que les changements tombent du ciel, sans rien faire ! On doit agir ensemble et coordonner les actions entre tous les secteurs, on n’a pas besoin d’une législation spéciale pour le faire. Nous irons sur tous les piquets, dans tous les secteurs. L’unité ne peut pas être juste déclarative, elle doit être effective. C’est la condition pour enrayer le cycle des défaites. On doit tout reconstruire, ça ne sera pas simple, ça peut être long, mais le temps est venu, le syndicalisme doit renaître. »

    Si, à Londres, après leur putsch spectaculaire contre Boris Johnson, les prétendants conservateurs ont lancé leur bal devant le 10 Downing Street, les syndicats britanniques, à Durham, dans ce nord-est désindustrialisé de l’Angleterre, ont peut-être ouvert aussi un nouveau chapitre. L’avenir le dira… durant « l’été de la colère » ou un automne brûlant, qui sait ?

    Royaume-unisyndicatsgrèvesboris johnson
    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice

    Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics

    Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.

    Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.

    Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    Royaume-Uni. Mick Lynch : « Le Labour doit commencer par se ranger du côté du peuple »

    Entretien

    Leader des cheminots britanniques en grève, Mick Lynch ne mâche pas ses mots sur les conservateurs et les patrons. Mais il n’épargne pas nous plus un Parti travailliste qui a perdu la boussole. Entretien

    Thomas Lemahieu

    Envoyé spécial.

    Mick Lynch le revendique tout de go à l’Humanité : plus jeune, il a travaillé à la maintenance de l’Eurostar et, ensuite, participé à la création de son syndicat dans l’entreprise, en lien avec les Français de la CGT. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts, et circulé au-dessus du tunnel sous la Manche. En mai 2021, il est devenu le secrétaire général de sa fédération syndicale, la National Union of Rail, Maritime and Transport Workers (RMT), qui compte un peu plus de 80 000 adhérents.

    Royaume-Uni. Johnson out, le social revient en fanfare

    Lors du mouvement qui a vu plus de 50 000 cheminots faire grève fin juin au Royaume-Uni, le syndicaliste a littéralement crevé l’écran, en clouant le bec aux conservateurs et aux éditocrates chargés de lui tailler un costume de « dinosaure marxiste » et surtout d’administrer une énième leçon de renoncement aux travailleurs… Depuis lors, comme chacun a pu le constater au Gala des mineurs de Durham, tous les regards, et une partie des espoirs, de la gauche britannique se portent sur lui.

    Il y a deux semaines, les cheminots britanniques ont réussi une grève d’une ampleur inédite depuis les années 1980. Mais ce n’est pas fini, et vous parlez de la « bataille d’une vie ». Qu’entendez-vous par là ?

    Nous avons des accords dans le ferroviaire qui remontent à des années, et ce sont de bons accords. Sur les conditions d’emploi et de travail, par exemple, beaucoup de travailleurs en Grande-Bretagne n’en ont plus de cette nature… Le gouvernement et les compagnies privées essaient aujourd’hui de tirer avantage du Covid pour détricoter nos acquis. En somme, ils veulent que les cheminots britanniques soient moins payés, qu’ils soient moins bien couverts en cas de maladie, qu’ils aient moins de congés payés, que leur protection sociale et leurs retraites soient diminuées… Pour nous, c’est absolument intolérable. Nous avons vu comment les autres travailleurs britanniques ont perdu des droits. Donc, oui, pour nous, c’est la bataille d’une vie : si nous n’arrivons pas à un accord, nos adhérents dans le ferroviaire seront plus pauvres, aussi bien dans l’emploi qu’à la retraite, et ils seront mis en danger, comme on a pu le voir dans de très nombreux services publics dans le pays, avec des personnels externalisés vers le privé et toujours soumis à des pressions sur leurs salaires, leurs emplois et leurs conditions de travail. Pas le choix, et les cheminots britanniques le savent : on doit la gagner, cette lutte !

    Avez-vous de nouvelles dates de mobilisation déjà programmées ?

    Depuis la grève, il y a deux semaines, nous avons été en négociation avec les entreprises du secteur. Mais je dois dire que les représentants du patronat sont encore plus gourmands qu’avant la grève. La semaine prochaine, on retourne à Londres et au comité exécutif de RMT, il y aura un rapport sur ces négociations. Je peux déjà vous dire qu’on se dirige vers de nouvelles actions de grève. Les deux autres syndicats qui sont dans les chemins de fer sont en train d’achever leurs procédures de consultation en vue de grèves. Je m’attends à des convergences dans tout le ferroviaire. Mais on peut aussi voir que d’autres syndicats, dans d’autres secteurs comme l’aviation ou les centres d’appels, se mettent en mouvement…

    Je m’attends à des convergences dans tout le ferroviaire. Mais on peut aussi voir que d’autres syndicats, dans d’autres secteurs comme l’aviation ou les centres d’appels, se mettent en mouvement…

    Votre mobilisation va au-delà de ce qu’il est convenu d’appeler au Royaume-Uni la « crise du coût de la vie ». Comment en synthétisez-vous les enjeux ?

    En réalité, comme certains disaient au Vietnam, ils sont venus garer leurs tanks dans nos jardins. Nous n’attaquons pas, nous ripostons ! C’est ce qui se passe, ils viennent contre nous pour tout nous piquer ! Les conservateurs et les patrons se sont persuadés que le Covid avait rendu les gens passifs et inquiets pour l’avenir, qu’ils se laisseraient faire et ne se rebelleraient pas… Mais c’est là qu’ils se sont trompés : les cheminots, mais la population britannique de manière plus générale, n’en peuvent plus de ce gouvernement, de ces super-riches, de ces élites qui fraient ensemble dès leur jeune âge dans les écoles les plus sélectives, à Eton, puis à Oxford ou Cambridge, de ces gars qui n’ont jamais eu un vrai emploi de toute leur vie… Ils en ont assez que ces professionnels de la politique décident de qui peut gagner quoi, et ça toujours pour le profit de quelques-uns et le malheur de l’écrasante majorité. C’est cela qui est en train d’émerger, c’est cela qui peut nous débarrasser de ces dirigeants qui prétendent dicter ses conditions de vie au peuple.

    Les syndicats ne peuvent plus se contenter d’avoir de très bons rapports d’expertise, il faut retourner au cœur même de la classe ouvrière, dans les quartiers périphériques, dans les banlieues.

    Le rail britannique est aujourd’hui un contre-exemple absolu en Europe : le privé prend les profits quand il y en a, et file la facture à la société et au public en cas de déboires… Depuis les privatisations, les entreprises ont extrait, au moins, 12 milliards de livres sterling (14,2 milliards d’euros) des chemins de fer, et tout ça est allé directement aux actionnaires et aux patrons. Évidemment, ces boîtes n’ont aucun intérêt pour le service à la population, et quand plus rien ne marche sans investissements, ou comme pendant la pandémie, eh ! bien, ils rendent les clés au gouvernement. En réalité, cela arrive partout en Europe, de l’Allemagne à l’Espagne, en France et en Belgique, où il y aura une grève générale sur le sujet en septembre…

    Les syndicats ne peuvent plus se contenter d’avoir de très bons rapports d’expertise, il faut retourner au cœur même de la classe ouvrière, dans les quartiers périphériques, dans les banlieues. Et là, on doit affirmer les choses clairement : « Nous sommes les syndicats, nous ne nous laisserons pas faire. » Les technocrates comme Emmanuel Macron qui vendent un avenir avec des bilans comptables équilibrés, des « règles d’or », ils font comme s’il n’y avait plus qu’une classe moyenne en ascension, mais rien de ce qu’ils proposent ne marche pour la classe travailleuse. Ici – et je suis sûr que ça peut valoir en France aussi –, on peut avoir un temps plein, mais quand même besoin absolument d’allocations de solidarité venant du gouvernement. En réalité, ce que l’État paie à travers ce modèle délirant, ce sont les entreprises qui ne versent que des salaires de misère. On doit en finir avec ça : il faut des paquets d’augmentations salariales, de la sécurité d’emploi, un renversement des rapports de forces dans les entreprises et dans la société. J’ai bon espoir qu’il y ait une riposte à l’échelle de l’Europe.

    Depuis la grève, fin juin, au cours de laquelle vous avez crevé l’écran et tenu la dragée haute aux défenseurs du néolibéralisme, vous êtes un peu le héros du syndicalisme et de la gauche britannique : on le voit dans ce Gala des mineurs de Durham, avec des tee-shirts à votre effigie… Comment vivez-vous ces attentes à votre endroit ?

    (Rires) Je ne veux pas être un héros moi-même. Les héros, ce sont les travailleurs. Je veux des dirigeants de syndicats, pas seulement au niveau national, mais aussi dans les branches, sur les lieux de travail, dans tous les secteurs de l’économie. Nous avons besoin de nouveaux leaders. Tous ne sont pas jeunes, beaucoup sont des quadragénaires, des quinquas qui n’ont pas grandi dans un environnement syndical, en grande partie à cause des destructions sociales de l’ère Thatcher. Nous sommes en train d’assister à une forme de renaissance du syndicalisme. Et il faut qu’elle fonctionne car, sinon, le champ sera totalement libre pour l’exploitation, pour des entreprises sans foi ni loi, comme, par exemple, la compagnie de ferries P & O qui, au printemps, a liquidé son personnel sous contrat en une journée, pour le remplacer par des intérimaires ultraprécaires et sous-payés.

    Ce gouvernement ne manifeste aucun intérêt pour les problèmes et les politiques publiques. Ils ne pensent qu’à leurs carrières, leurs promotions, leurs ambitions…

    La démission de Boris Johnson démontre la crise dans le camp conservateur. Comment observez-vous la situation politique actuelle ?

    Du strict point de vue des cheminots, cela peut rendre nos négociations encore plus compliquées. Difficile de savoir s’il reste quelqu’un qui aurait l’autorité nécessaire pour approuver et amender leurs positions. C’est une inquiétude, bien sûr, nous voulons parvenir à un bon accord pour nos adhérents. Si ça n’est pas possible, nous continuerons notre campagne… Mais la crise peut s’étendre dans tout le reste de la société, dans l’éducation, dans la santé et partout ! Ce gouvernement ne manifeste aucun intérêt pour les problèmes et les politiques publiques. Ils ne pensent qu’à leurs carrières, leurs promotions, leurs ambitions… Qui sera au sommet ? Qui chutera ? Mais ce n’est pas une manière de diriger un pays. Pour ma part, je préférerais des élections législatives anticipées. C’est ce qui permettrait d’avoir une décision claire. Mais, en même temps, il est évident que Keir Starmer et la direction du Parti travailliste doivent trouver leur propre voix, leurs messages qui permettent à la classe travailleuse de s’identifier et de compter sur eux pour se battre.

    Ce n’est pas du tout le cas pour le moment… Le Labour dirigé par Keir Starmer, après la fin de la parenthèse de gauche créée par Jeremy Corbyn, n’a-t-il pas enjoint à ses députés de ne pas se présenter, aux côtés des cheminots, sur les piquets de grève ?

    C’est tout à fait ridicule. Mon syndicat, RMT, a fondé le Labour avec d’autres. Starmer, quoi qu’il fasse ou dise, va bien devoir s’identifier au mouvement syndical et aux luttes sociales. Les gens ne comprennent même plus. Si le gars n’arrive pas à dire « Je suis avec vous, vous avez besoin d’une augmentation salariale, vous avez besoin de protections sociales, vous avez besoin de services publics », il va juste disparaître, comme tant d’autres avant lui… Le Labour doit commencer par se ranger du côté du peuple, une première étape avant même de voir les politiques concrètes qu’il pourrait mener.

    Royaume-Uni. Boris Johnson, la course à la succession du premier ministre est lancéeTories une succession à couteaux tirés

    L’inflation est galopante : elle a été mesurée à 9,1 % en juin. La « crise du coût de la vie » n’est même plus contestée par la droite. Les pires politiques mises en œuvre par les conservateurs ces derniers mois demeurent, de l’externalisation au Rwanda de la gestion des demandeurs d’asile aux menaces sur le processus de paix en Irlande du Nord… Mais pour s’emparer du 10 Downing Street dont ils ont réussi à expulser Boris Johnson, il n’y a jamais eu autant de candidats parmi les tories : ce dimanche après-midi, ils sont déjà neuf, et une dixième, Liz Truss, la ministre des Affaires étrangères, devrait les rejoindre. Sur le fond, entre eux, il n’y a pas d’autre différence que leur ambition. Et cette course à l’échalote promet d’épuiser un pays déjà au bord du chaos.

    Royaume-unirailcheminotsgrève des cheminots
    L'Humanité

    Asie du Sud. Au Sri Lanka, l’État est décapité par la crise

    Actu

    Un mouvement de protestation contre le marasme économique fait rage depuis des mois dans l’île où le président Gotabaya Rajapaksa a promis de démissionner après la ruée sur sa résidence.

    Pierre Barbancey

    Le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, 73 ans, ressemble un peu à sœur Anne : il n’a rien vu venir. Ou, peut-être, grisé par le pouvoir, s’est-il senti intouchable... Pourtant, au mois de mai, son propre frère, Mahinda, 76 ans – chef charismatique du clan et ancien président lui-même –, qu’il a nommé premier ministre, a dû démissionner avec fracas (et pertes) après de très violents affrontements entre policiers et manifestants ayant fait neuf morts et des centaines de blessés. Le signal a été d’autant plus fort que Mahinda était adulé par la majorité ethnique cinghalaise pour avoir écrasé, en 2009, la guérilla des Tigres tamouls, mettant fin à trente-sept années de guerre civile. Il était alors épaulé par Gotabaya surnommé « Terminator ».

    Une population confrontée à sa pire crise économique depuis 1948

    La crise couvait cependant depuis des mois. La colère de la population est montée en puissance jusqu’à l’explosion. Samedi, des centaines de milliers de manifestants ont pris le chemin du palais présidentiel, puis l’ont envahi. Gotabaya Rajapaksa avait alors fui. Une source proche du ministère de la Défense a révélé à l’AFP que le président avait embarqué à bord d’un navire militaire faisant route vers les eaux territoriales au sud de l’île. « Pour assurer une transition pacifique, le président a dit qu’il allait démissionner le 13 juillet », a affirmé à la télévision celui du Parlement, Mahinda Abeywardana.

    Ce qui n’a pas pour autant calmé l'ire populaire. Le premier ministre Ranil Wickremesinghe a tenté d’ouvrir la voie à un gouvernement d’union nationale en convoquant en urgence une réunion de crise avec les partis d’opposition auxquels il a proposé sa démission. Trop tard ! Dans la soirée, les manifestants ont assiégé sa résidence, en son absence, et y ont mis le feu. Quelques jours auparavant, le même Wickremesinghe tentait de jouer sa carte personnelle, affirmant que le président Rajapaksa aurait dû faire appel plus tôt au Fonds monétaire international (FMI). Le Sri Lanka a fait défaut en avril sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars. Mais le FMI, fidèle à ses dogmes, a rappelé­ que le gouvernement devait augmenter les taux d’intérêt et les impôts comme condition de tout prêt.

    Ma femme et moi, on mange une fois par jour depuis deux mois pour être sûrs que notre enfant fasse trois repas. 

    Il est vrai que cette île d’Asie du Sud de 22 millions d’habitants est confrontée à sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948, subissant des pénuries d’essence, d’électricité et une inflation record estimée à 30 %. Le manque de médicaments a amené le système de santé au bord de l’effondrement. Quant aux écoles, elles ont fermé et les habitants sont priés de travailler à domicile. Une enquête récente du Programme alimentaire mondial des Nations unies a montré qu’environ deux tiers des ménages sri-lankais ont été contraints de réduire leur consommation alimentaire. « Ma femme et moi, on mange une fois par jour depuis deux mois pour être sûrs que notre enfant fasse trois repas », a confié à l’AFP Janith Malinga, dans les rangs d’une autre manifestation contre le pouvoir, à Fort de Galle, dans le Sud-Ouest.

    Et pour couronner le tout, les responsables du pays ont annoncé, il y a dix jours, qu’il restait moins d’une semaine de carburant pour les services essentiels tels que les bus, les trains et les véhicules médicaux tandis que la vente aux « gens normaux » était suspendue jusqu’à ce dimanche. Le Sri Lanka n’a plus assez de devises étrangères pour payer les importations, y compris l’essence et le diesel. Le gouvernement blâme la pandémie qui a affecté le secteur du tourisme – l’une de ses plus grandes sources de devises étrangères –, ainsi que les attentats commis contre des églises depuis 2019 et qui auraient détourné les touristes de cette destination.

    Mauvaise gestion, corruption, violation des droits de l'homme...

    MSM Ayub, chroniqueur sri-lankais, rappelle pour sa part qu’une banque, la Hamilton Reserve Bank, basée dans les Caraïbes, a intenté une action en justice devant une cour fédérale de New York relative au défaut du pays concernant une obligation souveraine de 1 milliard de dollars arrivant à échéance ce mois-ci. « La banque a accusé la famille Rajapaksa de “se remplir les poches après des années de corruption”, écrit Ayub dans le Dailymirror.lk. Citant d’anciens responsables du gouvernement américain et des journalistes d’investigation anonymes, elle (la banque – NDLR) a déclaré que la famille Rajapaksa avait amassé une fortune de plusieurs milliards de dollars et en avait caché une partie sur des comptes bancaires dans des juridictions offshore telles que Dubai, les Seychelles et Saint-Martin. »

    LA Hamilton Reserve Bank, basée dans les Caraïbes, a accusé la famille Rajapaksa de “se remplir les poches après des années de corruption”. MSM Ayub, chroniqueur du Dailymirror.lk.

    Les Rajapaksa ont été extrêmement populaires parmi la majorité cinghalaise pendant des années, malgré les allégations de graves violations des droits de l’homme, de mauvais traitements infligés aux minorités et d’attaques meurtrières contre les médias. Leur gestion du pays a également été montrée du doigt, notamment leur volonté de tourner l’agriculture uniquement vers le bio, se traduisant par un effondrement de 30 % de la récolte de riz. Ce qui n’empêche pas le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, de prétendre que les restrictions imposées par la Russie aux exportations de céréales ukrainiennes pourraient avoir contribué aux pénuries au Sri Lanka.

    Par ailleurs, le pays, situé sur les principales routes de navigation de l’océan Indien, est un emplacement stratégique pour les nouvelles routes de la soie chinoises. Colombo aurait contracté d’énormes dettes auprès de Pékin pour financer des projets d’infrastructures faramineux, dont certains seraient entachés de soupçons de corruption.

    Si, dimanche soir, le palais présidentiel abandonné avait des allures de fête avec des familles sri-lankaises parcourant le bâtiment et le parc, la situation est loin d’être stable. Même si le chef d’état-major de la défense, le général Shavendra Silva, a lancé un appel au calme à la télévision, assurant qu’ « il existe une possibilité de résoudre la crise de manière pacifique et constitutionnelle ». Le clan Rajapaksa n’a certainement pas dit son dernier mot, alors que le Parlement ne semble pas capable de désigner un successeur. « Nous nous dirigeons vers une période d’incertitude dangereuse, a mis en garde Dharmalingam Sithadthan, ­député tamoul. Gota aurait dû démissionner tout de suite pour qu’on évite une vacance du pouvoir. »

    sri lankacrise économique
    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible

    Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    [LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu

    Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.

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    L'Humanité

    La vérité des prix

    Éditorial

    Maud Vergnol

    Douloureux tickets de caisse. Les prix s’envolent, les salaires sont trop bas, la pauvreté s’étend. La hausse des prix à la consommation, qui atteint déjà 5,2 % par rapport à juin 2021, pourrait atteindre 7 % en septembre. Du jamais-vu depuis 1985.

    Qui n’a pas tiqué devant l’addition salée du plein de courses, qui entraîne dans le rouge de nombreuses familles dès le 10 du mois ? « La faute à la guerre en Ukraine », nous explique-t-on tranquillement, comme si cette inflation historique était inéluctable. Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté, rappelle que « les bulles spéculatives sont l’explication essentielle de l’augmentation des prix des denrées alimentaires sur les marchés mondiaux ».

    En France, avant prise en compte de l’inflation, le revenu des ménages a progressé de 3,7 % en 2021. Celui des patrons du CAC 40 a augmenté l’an dernier de 67 %, pour une moyenne de 8,7 millions d’euros. Eux ne connaissent pas la crise. C’est bien là tout le problème, auquel refuse de s’attaquer le pouvoir macroniste. Ce dernier s’obstine à faire payer l’État sans rien demander aux grandes entreprises, pour qui la pandémie et la guerre ont représenté une formidable machine à cash. Le CAC 40 va distribuer 80 milliards de dividendes et de rachats d’actions cette année. Une hausse de 80 % en deux ans. Le géant français des hydrocarbures, TotalEnergies, pourrait annoncer jusqu’à 20 milliards d’euros de bénéfices pour les six premiers mois de l’année… mais refuse d’augmenter les salaires de ses 35 000 salariés.

    Le pouvoir macroniste reste bien silencieux sur les causes réelles de l’inflation. Jeudi dernier, même Michel-Édouard Leclerc, patron des supermarchés du même nom, a affirmé que « la moitié des hausses de prix demandées sont suspectes », réclamant l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire. Une initiative prise par les sénateurs communistes Éliane Assassi et Fabien Gay, qui ont saisi dans la foulée la commission des Affaires économiques.

    Dans ce contexte, le nouveau gouvernement devait présenter cette semaine en Conseil des ministres son projet de loi censé regonfler le portefeuille des Français. Ces mesures du « paquet pouvoir d’achat », dévoilées au compte-gouttes ces dernières semaines dans la presse, sont autant de pansements sur une jambe de bois.

    Mais le dégel du point d’indice des fonctionnaires, avec une revalorisation de 3,5 %, bien insuffisant à ce niveau pour compenser l’inflation, sonne tout de même comme une première victoire idéologique, marquant l’échec des politiques salariales fondées sur l’individualisation et la multiplication des mesures parcellaires. Oui, il faut augmenter tous les revenus ! Avec ce dégel, Emmanuel Macron revient ainsi sur l’erreur fondamentale qu’a constituée le maintien du gel depuis le début de son quinquennat.

    C’est une première victoire, qui en appelle d’autres. Nourrie par la multiplication des luttes sociales dans les entreprises, la bataille se jouera aussi cet été dans l’Hémicycle, où les députés de la Nupes comptent ferrailler pour arracher beaucoup plus à ce « paquet pouvoir d’achat ». C’est ce qu’attendent les électeurs qui ont privé le président d’une majorité nette pour mener ses politiques de casse sociale. Deux visions vont s’affronter : d’un côté des aides conjoncturelles financées par l’État pour ne surtout pas toucher au coût du capital, de l’autre une augmentation des revenus et une lutte contre les inégalités salariales pour améliorer durablement nos conditions de vie. Dans ce combat, les députés d’extrême droite, contre la hausse du Smic, vont s’avérer des alliés de poids pour l’exécutif. C’est maintenant que les masques vont tomber.

    Editorialpouvoir d'achat
    Valeurs Actuelles

    [VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !

    20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.

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    Valeurs Actuelles

    [VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


    Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

     

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    L'Humanité

    Ons Jabeur

    Femme du jour

    Éric Serres

    Elle avait raté son Roland-Garros, alors qu’on en faisait l’une des favorites, elle a presque réussi son Wimbledon. La Tunisienne Ons Jabeur (27 ans) est passée à deux doigts de l’exploit, samedi, en finale du tournoi féminin sur gazon. Battue par la Kazakhe Elena Rybakina 3-6, 6-2, 6-2, Ons n’en demeure pas moins une fierté nationale pour le peuple tunisien. Elle est le premier représentant d’Afrique du Nord à atteindre une finale de Grand Chelem. Dans un pays plongé dans une grave crise politique, cette parenthèse n’est pas passée inaperçue. Elle a dédié ce parcours à son pays : « J’adore voir la joie que je procure aux Tunisiens, surtout vu les moments difficiles qu’ils traversent », avant d’ajouter : « J’essaie d’être une source d’inspiration pour beaucoup de générations de mon pays, j’espère que vous êtes à l’écoute. »

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    L'Humanité

    Étape 9. Pinot monte aux cimes et échoue de peu

    Actu

    Entre Aigle en Suisse et Châtel Les Portes du Soleil (192,9 km), victoire du Luxembourgeois Bob Jungels. Le Français a joué la gagne jusque dans le final…

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Châtel (Haute-Savoie), envoyé spécial.

    L’âme de la Grande Boucle vit dans le conte et la tragédie ; et son récit, dans toutes les potentialités imaginées dans le creuset de la réalité. Bienvenu en paraphrénie. Chaque fois recommencée, l’entrée dans les Alpes offre en général les faveurs du monde aux hommes sans chair qu’attirent les élévations supérieures. Leur solitude devint soudain vertigineuse, entre Aigle et Châtel Les Portes du Soleil (192,9 km), au fil d’une boucle en Suisse et une arrivée côté français, après l’ascension du pas de Morgins (1re cat., 15,4 km à 6,1 %), escaladé dans la continuité du col de la Croix (1re cat., 8,1 km à 7,6 %). Terrifiante perspective, qui nous introduisait dans un univers grandiose de faiblesses et de bravoures, d’incertitudes aussi, à la veille d’une journée de repos.

    Le Covid aux trousses, tout se joue façon loterie

    À hauteur de cimes, avec l’horizon déchiré par les crêtes magistrales du mont Blanc, le chronicœur dut admettre, d’abord, que les préoccupations de la course avaient pris une inclinaison aléatoire. Le Covid aux trousses, le Tour venait de laisser l’un de ses héros de Juillet en marge de la route, le Français Guillaume Martin, qui pointait à la 14e place du général. Déclaré « positif » au virus, le leader des Cofidis fut contraint de renoncer, après le Norvégien Vegard Stake Laengen (UAE) et le Français Geoffrey Bouchard (AG2R-Citroën), mis à l’arrêt samedi. Ambiance assez grotesque dans la caravane, soumise chaque matin aux « tests », où tout se joue façon loterie, sachant que plus personne ne se trouve désormais à l’abri du hasard et d’une malchance pouvant ruiner les ambitions sportives. Beaucoup de directeurs sportifs, effrayés, réclament le retour de la « bulle sanitaire » des deux dernières années. « La gangrène est déjà là, on ne va pas la stopper en claquant des doigts », professait le patron de la FDJ, Marc Madiot. Le mode narratif perdrait-il de son onirisme ?

    Nous en étions là, au cœur d’un après-midi, quand nous prîmes conscience qu’il fallut attendre plus de 40 kilomètres de bataille épique au sein du peloton pour que la « bonne échappée » se forme enfin. Un énorme groupe de vingt et un « costauds », parmi lesquels Van Aert, Pinot, Latour, Barguil, Castroviejo, Stuyven, Uran, Geschke, Bonnamour, Cosnefroy, etc., de quoi rehausser l’ardeur d’un scénario moins déchiffrable qu’antérieurement. Calculateurs mais combatifs, ainsi progressèrent-ils sur leur monde élastique, découvrant alentour le spectacle grandiose de montagnes nues dont l’ombre les écrasait. Effet garanti d’une beauté moins spectrale que rocailleuse sous les éclats d’un soleil précaniculaire. D’ordinaire, l’art de grimper éveille les corps comme une écriture organique. Par habitude, nous n’empoignâmes donc pas à la légère ce qui se trouvait à l’abri de la lumière et des évidences, accordant de l’intérêt aux minces écarts clandestins.

    D’ordinaire, l’art de grimper éveille les corps comme une écriture organique.

    Ainsi, qu’allait nous réserver la première ascension sérieuse du Tour, le col de la Croix, du moins par son altitude (1 778 m), là où l’oxygène se raréfia subitement et atteignit les organismes non encore acclimatés ? Dans le peloton, trois UAE de Tadej Pogacar prirent d’obligation les commandes, l’écrémage débuta par l’arrière, et jamais l’avance des fuyards ne dépassa les quatre minutes. Dans le secret de nos pensées, nous espérions que la fabrique à bascule actionnerait sa lame impitoyable. Nous pensâmes même benoîtement que les Jumbo (Vingegaard et Roglic) et les Ineos, qui disposaient de quatre représentants dans les dix premiers (Thomas, Yates, Pidcock et Martinez), allumeraient autant de feux que possible pour tenter d’isoler le Slovène, le pousser dans ses retranchements, jusqu’à brutaliser sa volonté cannibalesque de « tout prendre ». Pour des UAE aux craquelures évidentes, la configuration délicate était pourtant en place : la gestion d’une échappée fournie, où se glissèrent quelques bons grimpeurs, avant les éventuels assauts des favoris.

    Pendant ce temps, Pogacar maîtrisait sa petite entreprise

    Nous patientâmes, mais aucune grande manœuvre ne survint. En tête, l’étonnant Luxembourgeois Bob Jungels (AG2R-Citroën) s’isola de ses compagnons de fuite dans un raid élégiaque qui parut voué à l’échec. Le surgissement du pas de Morgins ne nous éclairera – hélas – qu’après de long kilomètres. Jungels poursuivit sa folle chevauchée et sembla renverser les pronostics, mais Thibaut Pinot, intercalé, se lança dans une flamboyante poursuite, comme à ses plus belles heures perdues. La plupart des autres rescapés du matin furent avalés – sauf Verona et Castroviejo – par le gros de la troupe, réduite à une quarantaine d’unités. Pendant ce temps-là, Pogacar maîtrisait sa petite entreprise sans être menacé. Las.

    L’important se nouait tout là-haut, dans ce duel entre Jungels et Pinot, ce dernier oubliant les calculs et déboutonnant sa réserve en se livrant à des serments retrouvés. Un suspense haletant s’installa vers Châtel, mais le Luxembourgeois résista, à l’arrache, courageux en diable malgré soixante bornes en solitaire, et remporta une victoire de prestige après trois années de galères. Le Français, finalement revu dans le final par Verona et Castroviejo, lâcha l’affaire. Le chronicœur, soumis à la nécessité mythique de l’épreuve, crut entrevoir par la résurrection de Pinot les traces de ces lentes concrétions des vertus positives des champions, les vrais. Pinot les incarna, montrant la matière brute de sa réalité. Sinon toute sa vérité.

    Résultats de l'étape

    1. B. Jungels (LUX/AG2R), en 4 h 46’ 39”
    2. J. Castroviejo (ESP/ING), à 22”
    3. C. Verona (ESP/IJD), à 26”

    Classement général (voir ci-dessous liste complète)

    1. T. Pogacar (SLO/UAE), en 33 h 43’ 23”
    2. J. Vingegaard (DAN/JUM), à 39”
    3. G. Thomas (GBR/ING), à 1’ 17”

    Maillot vert (points) W. Van Aert (BEL/JUM) 284 ptsMaillot à pois (grimpeur) S. Geschke (ALL/COF) 19 ptsMaillot blanc (meilleur jeune) T. Pogacar (SLO/UAE)

    Classement général

    1 Tadej Pogacar (SLO - UAE Emirates) 33h43’44’’2 Jonas Vingegaard (DEN - Jumbo-Visma) +00h00’39’’3 Geraint Thomas (GBR - Ineos Grenadiers) +00h01’17’’4 Adam Yates (GBR - Ineos Grenadiers) +00h01’25’’5 David Gaudu (FRA - Groupama-FDJ) +00h01’38’’6 Romain Bardet (FRA - DSM) +00h01’39’’7 Tom Pidcock (GBR - Ineos Grenadiers) +00h01’46’’8 Enric Mas (ESP - Movistar) +00h01’50’’9 Neilson Powless (USA - EF Education-EasyPost) +00h01’55’’10 Nairo Quintana (COL - Arkéa-Samsic) +00h02’13’’11 Primoz Roglic (SLO - Jumbo-Visma) +00h02’52’’12 Aleksandr Vlasov (RUS - Bora-Hansgrohe) +00h03’12’’13 Aurélien Paret-Peintre (FRA - AG2R Citroën) +00h03’31’’14 Damiano Caruso (ITA - Bahrain Victorious) +00h03’40’’15 Alexey Lutsenko (KAZ - Astana) +00h04’58’’16 Bob Jungels (LUX - AG2R Citroën) +00h05’53’’17 Louis Meintjes (AFS - Intermarché-Wanty-Gobert) +00h06’39’’18 Valentin Madouas (FRA - Groupama-FDJ) +00h06’51’’19 Brandon McNulty (USA - UAE Emirates) +00h07’25’’20 Patrick Konrad (AUT - Bora-Hansgrohe) +00h07’48’’21 Lennard Kämna (GER - Bora-Hansgrohe) +00h08’43’’22 Rigoberto Uran (COL - EF Education-EasyPost) +00h09’41’’23 Steven Kruijswijk (NED - Jumbo-Visma) +00h09’57’’24 Thibaut Pinot (FRA - Groupama-FDJ) +00h10’00’’25 Luis Leon Sanchez (ESP - Bahrain Victorious) +00h10’41’’26 Warren Barguil (FRA - Arkéa-Samsic) +00h12’58’’27 Sepp Kuss (USA - Jumbo-Visma) +00h13’50’’28 Tony Gallopin (FRA - Trek-Segafredo) +00h14’14’’29 Tiesj Benoot (BEL - Jumbo-Visma) +00h16’16’’30 Daniel Martinez (COL - Ineos Grenadiers) +00h17’12’’31 Rafal Majka (POL - UAE Emirates) +00h19’53’’32 George Bennett (NZL - UAE Emirates) +00h21’54’’33 Hugo Houle (CAN - Israel-Premier Tech) +00h22’44’’34 Dylan Teuns (BEL - Bahrain Victorious) +00h23’03’’35 Benjamin Thomas (FRA - Cofidis) +00h23’05’’36 Matteo Jorgenson (USA - Movistar) +00h28’08’’37 Chris Froome (GBR - Israel-Premier Tech) +00h28’29’’38 Simon Geschke (GER - Cofidis) +00h28’38’’39 Nick Schultz (AUS - BikeExchange-Jayco) +00h29’03’’40 Bauke Mollema (NED - Trek-Segafredo) +00h29’32’’41 Sebastian Schönberger (AUT - B&B Hotels-KTM) +00h29’58’’42 Andreas Leknessund (NOR - DSM) +00h30’03’’43 Wout van Aert (BEL - Jumbo-Visma) +00h30’07’’44 Maximilian Schachmann (GER - Bora-Hansgrohe) +00h30’20’’45 Ion Izagirre (ESP - Cofidis) +00h31’40’’46 Stefan Küng (SUI - Groupama-FDJ) +00h32’04’’47 Kevin Geniets (NED - Groupama-FDJ) +00h32’37’’48 Lukasz Owsian (POL - Arkéa-Samsic) +00h34’41’’49 Michael Woods (CAN - Israel-Premier Tech) +00h34’42’’50 Alberto Bettiol (ITA - EF Education-EasyPost) +00h35’10’’51 Franck Bonnamour (FRA - B&B Hotels-KTM) +00h36’16’’52 Andrea Pasqualon (ITA - Intermarché-Wanty-Gobert) +00h37’22’’53 Mikaël Cherel (FRA - AG2R Citroën) +00h37’40’’54 Gorka Izagirre (ESP - Movistar) +00h38’06’’55 Jakob Fuglsang (DEN - Israel-Premier Tech) +00h38’26’’56 Toms Skujins (LAT - Trek-Segafredo) +00h38’28’’57 Maxime Bouet (FRA - Arkéa-Samsic) +00h38’29’’58 Carlos Verona (ESP - Movistar) +00h39’11’’59 Jonathan Castroviejo (ESP - Ineos Grenadiers) +00h39’47’’60 Simone Velasco (ITA - Astana) +00h40’35’’61 Nelson Oliveira (POR - Movistar) +00h40’42’’62 Silvan Dillier (SUI - Alpecin-Deceuninck) +00h40’57’’63 Kobe Goossens (BEL - Intermarché-Wanty-Gobert) +00h41’37’’64 Nils Politt (GER - Bora-Hansgrohe) +00h41’54’’65 Edvald Boasson Hagen (NOR - TotalEnergies) +00h42’17’’66 Felix Grossschartner (AUT - Bora-Hansgrohe) +00h42’17’’67 Pierre Latour (FRA - TotalEnergies) +00h42’57’’68 Philippe Gilbert (BEL - Lotto-Soudal) +00h42’58’’69 Georg Zimmermann (GER - Intermarché-Wanty-Gobert) +00h43’14’’70 Chris Hamilton (AUS - DSM) +00h44’00’’71 Mattia Cattaneo (ITA - Quick-Step Alpha Vinyl) +00h44’14’’72 Jasper Stuyven (BEL - Trek-Segafredo) +00h44’44’’73 Andrey Zeits (KAZ - Astana) +00h45’22’’74 Marc Soler (ESP - UAE Emirates) +00h45’44’’75 Benoît Cosnefroy (FRA - AG2R Citroën) +00h46’35’’76 Jasper Philipsen (BEL - Alpecin-Deceuninck) +00h46’39’’77 Dylan van Baarle (NED - Ineos Grenadiers) +00h46’44’’78 Kristian Sbaragli (ITA - Alpecin-Deceuninck) +00h46’46’’79 Andreas Kron (DEN - Lotto-Soudal) +00h47’13’’80 Martijn Tusveld (NED - DSM) +00h48’28’’81 Joe Dombrowski (USA - Astana) +00h48’32’’82 Michael Storer (AUS - Groupama-FDJ) +00h49’01’’83 Pierre-Luc Périchon (FRA - Cofidis) +00h49’02’’84 Matis Louvel (FRA - Arkéa-Samsic) +00h49’10’’85 Michael Matthews (AUS - BikeExchange-Jayco) +00h49’42’’86 Ben O’Connor (AUS - AG2R Citroën) +00h49’58’’87 Alexis Vuillermoz (FRA - TotalEnergies) +00h51’06’’88 Matej Mohoric (SLO - Bahrain Victorious) +00h51’17’’89 Gregor Mühlberger (AUT - Movistar) +00h51’35’’90 Luke Durbridge (AUS - BikeExchange-Jayco) +00h52’22’’91 Guy Niv (ISR - Israel-Premier Tech) +00h52’30’’92 Jan Tratnik (SLO - Bahrain Victorious) +00h52’32’’93 Fred Wright (GBR - Bahrain Victorious) +00h53’00’’94 Christophe Laporte (FRA - Jumbo-Visma) +00h54’28’’95 Stan Dewulf (BEL - AG2R Citroën) +00h54’33’’96 John Degenkolb (GER - DSM) +00h54’50’’97 Luka Mezgec (SLO - BikeExchange-Jayco) +00h54’58’’98 Adrien Petit (FRA - Intermarché-Wanty-Gobert) +00h55’07’’99 Hugo Hofstetter (FRA - Arkéa-Samsic) +00h55’34’’100 Yves Lampaert (BEL - Quick-Step Alpha Vinyl) +00h55’45’’101 Mathieu van der Poel (NED - Alpecin-Deceuninck) +00h56’06’’102 Fabio Felline (ITA - Astana) +00h56’35’’103 Owain Doull (GBR - EF Education-EasyPost) +00h56’52’’104 Imanol Erviti (ESP - Movistar) +00h57’43’’105 Oliver Naesen (BEL - AG2R Citroën) +00h57’58’’106 Cyril Lemoine (FRA - B&B Hotels-KTM) +00h58’09’’107 Tim Wellens (BEL - Lotto-Soudal) +00h58’56’’108 Amaury Capiot (BEL - Arkéa-Samsic) +00h58’57’’109 Simon Clarke (AUS - Israel-Premier Tech) +00h59’01’’110 Pierre Rolland (FRA - B&B Hotels-KTM) +00h59’08’’111 Alexis Gougeard (FRA - B&B Hotels-KTM) +01h00’08’’112 Alexander Krieger (GER - Alpecin-Deceuninck) +01h00’09’’113 Krists Neilands (LAT - Israel-Premier Tech) +01h00’13’’114 Florian Vermeersch (BEL - Lotto-Soudal) +01h00’35’’115 Luca Mozzato (ITA - B&B Hotels-KTM) +01h01’47’’116 Marco Haller (AUT - Bora-Hansgrohe) +01h01’56’’117 Jack Bauer (NZL - BikeExchange-Jayco) +01h02’33’’118 Cyril Barthe (FRA - B&B Hotels-KTM) +01h03’56’’119 Mathieu Burgaudeau (FRA - TotalEnergies) +01h04’02’’120 Florian Sénéchal (FRA - Quick-Step Alpha Vinyl) +01h04’09’’121 Alexander Kristoff (NOR - Intermarché-Wanty-Gobert) +01h04’23’’122 Sven Erik Bystrom (NOR - Intermarché-Wanty-Gobert) +01h04’46’’123 Filippo Ganna (ITA - Ineos Grenadiers) +01h05’05’’124 Connor Swift (GBR - Arkéa-Samsic) +01h05’20’’125 Stefan Bissegger (SUI - EF Education-EasyPost) +01h05’52’’126 Taco van der Hoorn (NED - Intermarché-Wanty-Gobert) +01h06’41’’127 Antoine Duchesne (CAN - Groupama-FDJ) +01h06’53’’128 Edward Planckaert (BEL - Alpecin-Deceuninck) +01h06’58’’129 Anthony Perez (FRA - Cofidis) +01h07’08’’130 Mads Pedersen (DEN - Trek-Segafredo) +01h07’42’’131 Peter Sagan (SVK - TotalEnergies) +01h08’20’’132 Nathan Van Hooydonck (NED - Jumbo-Visma) +01h08’22’’133 Guillaume Van Keirsbulck (BEL - Alpecin-Deceuninck) +01h08’27’’134 Dmitriy Gruzdev (KAZ - Astana) +01h08’44’’135 Mikkel Honoré (DEN - Quick-Step Alpha Vinyl) +01h09’44’’136 Jonas Rutsch (GER - EF Education-EasyPost) +01h09’50’’137 Brent Van Moer (BEL - Lotto-Soudal) +01h10’26’’138 Olivier Le Gac (FRA - Groupama-FDJ) +01h10’44’’139 Magnus Cort Nielsen (DEN - EF Education-EasyPost) +01h10’55’’140 Kamil Gradek (POL - Bahrain Victorious) +01h11’10’’141 Fabio Jakobsen (NED - Quick-Step Alpha Vinyl) +01h12’12’’142 Maciej Bodnar (POL - TotalEnergies) +01h12’18’’143 Quinn Simmons (USA - Trek-Segafredo) +01h12’44’’144 Aleksandr Riabushenko (BLR - Astana) +01h12’50’’145 Max Walscheid (GER - Cofidis) +01h14’07’’146 Luke Rowe (GBR - Ineos Grenadiers) +01h15’14’’147 Giulio Ciccone (ITA - Trek-Segafredo) +01h15’22’’148 Guillaume Boivin (CAN - Israel-Premier Tech) +01h15’56’’149 Alberto Dainese (ITA - DSM) +01h18’34’’150 Jérémy Lecroq (FRA - B&B Hotels-KTM) +01h18’52’’151 Dylan Groenewegen (NED - BikeExchange-Jayco) +01h19’29’’152 Reinardt Janse van Rensburg (RSA - Lotto-Soudal) +01h19’31’’153 Frederik Frison (BEL - Lotto-Soudal) +01h19’59’’154 Danny van Poppel (NED - Bora-Hansgrohe) +01h21’32’’155 Nils Eekhoff (NED - DSM) +01h24’09’’156 Andrea Bagioli (ITA - Quick-Step Alpha Vinyl) +01h26’20’’157 Chris Juul Jensen (DEN - BikeExchange-Jayco) +01h27’19’’158 Michael Morkov (DEN - Quick-Step Alpha Vinyl) +01h27’38’’159 Caleb Ewan (AUS - Lotto-Soudal) +01h28’43’’160 Victor Lafay (FRA - Cofidis) +01h28’56’’161 Amund Grøndahl Jansen (NOR - BikeExchange-Jayco) +01h30’33’’162 Albert Torres (ESP - Movistar) +01h32’16’’163 Marc Hirschi (SUI - UAE Emirates) +01h41’26’’164 Mikkel Bjerg (DEN - UAE Emirates) +01h42’29’’165 Anthony Turgis (FRA - TotalEnergies) +01h55’28’’

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    Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

    Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

    C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

    « Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

    À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

    Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

    Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

    Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

    Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

    Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

    Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

    Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

    Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

    “La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

    Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

    Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

    Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

    Photo © Marie de Jeaghere

    Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

    Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

    L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

    “Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

    Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

    Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Étape 8. Wout Van Aert a toujours la côte

    Actu

    Entre Dole et Lausanne en Suisse (186,3 km), victoire du Belge Wout Van Aert (Jumbo). Une journée vécue sans enthousiasme, avant l’entrée dans les Alpes, dès ce dimanche.

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Sur la route du Tour.

    Pas de pause, ni de faux-fuyants. Au lendemain de la première escalade sauvage dans les pentes de la Planche des Belles Filles, le peloton traça plein sud-est, entre Dole (ville de Louis Pasteur, fêté comme il se doit pour les 200 ans de sa naissance) et Lausanne (186,3 km). Une étape moins « transitionnelle » qu’il n’y paraissait, en vérité. Un profil « casse-patte » avec son final adjugé dans la côte du Stade Olympique sur les hauteurs du lac Léman (3e cat., 4,8 km à 4,6 %), propice, a priori, aux audacieux qui ne disputaient plus ni le général ni la gloire, sauf celle d’une journée. Ainsi avancèrent-ils, calculateurs, sur leur monde élastique. Autant l’avouer, le chronicœur resta côté français, pour le bien des finances de l’Humanité, prenant un peu d’avance vers les massifs alpins en prévision des jours futurs. Après tout, ne pas voir Lausanne et, surtout, fuir les tarifs hôteliers prohibitifs de la Suisse ne constituaient en rien une entrave à l’esprit. Espérons-le du moins.

    Le tour rattrapé par le Covid

    Dans une salle de presse improvisée, loin du fracas de la caravane, tout débuta par une inquiétude grandissante. Ce samedi, le Tour fut en effet rattrapé par les premiers cas de Covid-19, avec comme conséquence le retrait de plusieurs coureurs, dont un des coéquipiers du maillot jaune slovène Tadej Pogacar. Le Norvégien Vegard Stake Laengen (UAE) quitta la course avant le départ, tout comme le Français Geoffrey Bouchard (AG2R Citroën), lui aussi positif au coronavirus. « Vegard a été testé négatif hier matin lors du protocole de test de routine de l’équipe interne. Mais il a signalé des symptômes de maux de gorge tard la nuit dernière », expliqua au matin le médecin de l’équipe émiratie, le Dr Adriano Rotunno. « Le test antigénique a été positif et il a été confirmé par un test PCR ce matin. » Quelques minutes plus tôt, l’équipe de Bouchard avait fait part du départ de son grimpeur, vainqueur par le passé du classement de la montagne au Giro et à la Vuelta, mais néophyte sur cette Grande Boucle.

    Précisions que ces deux cas furent les premiers concernant les coursiers, mais la nouvelle vague de Covid a déjà provoqué des départs dans l’encadrement de plusieurs équipes (personnel et direction des groupes). À elle seule, la formation Quick-Step a dû faire appel à trois nouveaux directeurs sportifs depuis le début.

    une sorte de « loterie » se joue tous les matins, personne n’étant à l’abri du hasard et d’une mise au ban…

    À la suite de la cascade d’abandons enregistrés au Tour de Suisse à la mi-juin, le protocole anti-Covid fut actualisé par l’Union cycliste internationale (UCI). Les tests sont obligatoires avant le départ et lors des deux journées de repos de l’épreuve, coureurs et personnels d’équipes compris. En cas de positivité, le protocole prévoit que « la décision d’isolement éventuelle sera prise de manière collégiale par le médecin de l’équipe concernée, le médecin Covid-19 de l’épreuve et le directeur médical de l’UCI ». Chacun a bien compris l’enjeu : une sorte de « loterie » se joue tous les matins, personne n’étant à l’abri du hasard et d’une mise au ban…

    Vautrer de tout son long sur un coin d’herbe

    Alors qu’un point – moins lyrique que sportif – s’imposait avant l’entrée des Alpes (dès ce dimanche vers Châtel, 15,4 km à 6,1 %), nous fûmes de nouveau perturbés par une énorme chute, après dix bornes de bataille afin de constituer la « bonne échappée ». Plusieurs leaders se retrouvèrent au sol, dont Romain Bardet et David Gaudu, respectivement cinquième et sixième du général, Peter Sagan, ou encore Ben O’Connor, décidément à la dérive depuis une semaine. Victime de la culbute, Kevin Vermaerke fut même contraint de renoncer.

    À l’avant, trois courageux profitèrent de l’incident pour s’extraire (Cattaneo, Wright et Frison) et figèrent les circonstances pour un temps-long. Une aubaine. Comme tous les suiveurs, nous avions encore la tête dans la Planche des Belles Filles, repensant à la victoire de Tadej Pogacar devant Jonas Vingegaard au prix d’un effort surréaliste. Nous songeâmes surtout aux performances de nos deux Français, Bardet et Gaudu, un peu justes mais présents dans la lutte, ce qui suscita bien des espoirs. Les images furent d’ailleurs frappantes et traduisaient la violence consentie. Bardet eut par exemple du mal à descendre de sa machine avant de se vautrer de tout son long sur un coin d’herbe, peinant à reprendre souffle au sommet du massif vosgien.

    Un Français sur le podium à Paris ne relève plus forcément du fantasme.

    Il répétait : « J’en ai chié, j’en ai chié… C’est une saloperie, hein, ça fait bizarre des cols aussi durs, je n’avais plus l’habitude de ces efforts. » Quant à Gaudu, incapable, sur le moment, de mettre un pied devant l’autre, il raconta à l’Équipe : « Au moment où Pogacar a accéléré, je me suis mis en danseuse et ça m’a coûté un peu de force, le chemin étant plus glissant qu’en 2019 et je ne m’attendais pas à ça. J’ai un peu perdu l’adhérence. Après, j’ai préféré gérer, pour ne pas exploser. » L’un et l’autre nourrissaient néanmoins des espérances. Le premier : « Jusqu’à un kilomètre de l’arrivée, j’étais vraiment bien, donc je suis content. » Le second : « Faire sixième au milieu des favoris, c’est bien. » Et pour le dire autrement : un Français sur le podium à Paris ne relève plus forcément du fantasme.

    Pogacar augmente brique par brique le mur de sa surpuissance

    Pogacar, lui, poursuit ses envolées, mental en fonte, augmentant brique par brique le mur de sa surpuissance comme de sa volonté de « tout prendre », façon Cannibale. S’il n’a pas « tué » le Tour, beaucoup d’observateurs comptent sur les Jumbo (Vingegaard et Roglic), mais aussi sur les Ineos, qui disposent de quatre représentants dans les dix premiers (Thomas, Yates, Pidcock et Matinez), pour allumer des incendies et tenter d’isoler le prodige slovène, dès les Alpes. Geraint Thomas, vainqueur 2018, assurait : « À coup sûr, nous pourrons utiliser ce nombre dans les prochains jours, mais il faudra choisir les bons moments et ne pas y aller n’importe comment. Mais on devra essayer, on le doit. » Le directeur sportif des Jumbo, Grisha Niermann, déclarait pour sa part : « On va continuer à rendre la vie difficile à Pogacar, on fera tout ce qu’on peut, sinon ce Tour va vraiment être ennuyeux. »

    Nous n’en étions pas là. Saoulés de lumière et de chaleur en ce jour du soigneur, nos Géants pénétrèrent dans le canton de Vaux, au cœur de l’après-midi, sur des positions figées et un écart à minima avec les échappés, moins de deux minutes. Le scénario, sans saveur et ennuyeux, parût dès lors écrit à l’avance. De quoi alimenter la chronique, nous vîmes toutefois Thibaut Pinot aller au sol à son tour, puis prendre une musette en plein visage lors d’un ravitaillement. Et lorsque le gros de la troupe longea les berges du Léman, nous comprîmes que nous assisterions à une nouvelle « course de côte » dans l’ultime rampe du Stade Olympique inondée de spectateurs.

    Lausanne, capitale administrative du sport mondial qui accueille les sièges d’une quarantaine de fédérations internationales, recevait les Forçats pour la sixième fois de son histoire. Les deux fuyards rescapés (d’abord Cattaneo, puis Wright) rendirent les armes au pied de la bosse. Et pour la énième fois, les cadors, maillot jaune en tête, entrèrent en action dans l’usage exclusif de la robustesse explosive. Sélection sèche et brutale. Les meilleurs devants (Pogacar, Roglic, Vingegaard, Bardet, Gaudu, Martin, etc.), les autres à l’agonie. Nous crûmes un instant que Pogacar allait remettre ça, mais, imbattable dans l’exercice des sprints en faux-plat montant, l’ineffable couteau-suisse belge Wout Van Aert (Jumbo) vint cueillir son deuxième succès depuis le Danemark, confortant son maillot vert.

    Froome, à des années-lumière de ses exploits antérieurs

    Toujours vivant à la passion, et parce que la mémoire sur les routes du Tour demeure cet invariant qui cadenasse nos imperfections, le chronicœur souhaita conclure en satisfaisant à une demande générale. « Mais où en est Froome ? », demandent des lecteurs depuis plusieurs jours. Le plus illustre des anonymes du peloton ne se porte pas si mal, sachez-le. Classé quarante-et-unième à La Planche, à moins de quatre minutes de Pogacar, le quadruple vainqueur de l’épreuve pointait, hier matin, à la cinquantième place du général, à près de quinze minutes du maillot jaune.

    Des cyclistes, que les souffrances vélocipédiques ont rendus plus humbles de jugement et d’attitude.

    Certes, le Britannique, anobli par la reine en 2015, se situe à des années-lumière de ses exploits antérieurs, mais, contrairement à ses habitudes récentes, il n’a toujours pas sombré dans les abysses de la déroute totale, quitte à se poser la seule question qui vaille : « Pourquoi m’infliger ces humiliations ? » Des philosophes concluraient qu’en cela le vélo est dialectique. Des cyclistes, que les souffrances vélocipédiques ont rendus plus humbles de jugement et d’attitude. Froome, modeste en diable désormais, ne gagnera plus jamais « son » Tour. Mais le chronicœur s’attend à le voir se glisser dans une échappée, tôt ou tard, et pourquoi pas donner un peu de sens à son obstination. Celle-ci porte un nom cruel : chemin de croix.

    Classement général1. Tadej Pogacar (SLO/UAE) 28h56’16’’2. Jonas Vingegaard (DEN/JUM) à 39 secondes3. Geraint Thomas (GBR/INE) à 1’14’’4. Adam Yates (GBR/INE) à 1’22’’5. David Gaudu (FRA/GFJ) à 1’35’’6. Romain Bardet (FRA/DSM) à 1’36’’7. Thomas Pidcock (GBR/INE) à 1’39’’8. Neilson Powless (USA/EF1) à 1’41’’9. Enric Mas (ESP/MOV) à 1’47’’10. Daniel Martínez (COL/INE) à 1’59’’11. Nairo Quintana (COL/ARK) à 2’10’’12. Aleksander Vlasov (RUS/BOR) à 2’45’’13. Primož Roglic (SLO/JUM) à 2’49’’14. Guillaume Martin (FRA/COF) à 3’02’’15. Aurélien Paret-Peintre (FRA/AG2) à 3’08’’16. Rigoberto Urán (COL/EF1) à 3’24’’17. Damiano Caruso (ITA/BAH) à 3’37’’18. Luis León Sánchez (ESP/BAH) à 4’27’’19. Toms Skujinš (LAT/TRE) à 4’32’’20. Alexey Lutsenko (KAZ/AST) à 4’49’’21. Warren Barguil (FRA/ARK) à 6’10’’22. Louis Meintjes (RSA/INT) à 6’16’’23. Valentin Madouas (FRA/GFJ) à 6’28’’24. Bob Jungels (LUX/AG2) à 6’52’’25. Patrick Konrad (AUT/BOR) à 6’55’’26. Brandon McNulty (USA/UAE) à 7’02’’27. Lennard Kämna (GER/BOR) à 7’03’’28. Tony Gallopin (FRA/TRE) à 7’35’’29. Dylan Teuns (BEL/BAH) à 7’50’’30. Michael Woods (CAN/ISR) à 7’56’’31. Maximilian Schachmann (GER/BOR) à 8’13’’32. Steven Kruijswijk (NED/JUM) à 9’34’’33. Thibaut Pinot (FRA/GFJ) à 10’09’’34. Mattia Cattaneo (ITA/QST) à 10’18’’35. Benjamin Thomas (FRA/COF) à 11’23’’36. Jakob Fuglsang (DEN/ISR) à 11’40’’37. Sepp Kuss (USA/JUM) à 13’36’’38. Bauke Mollema (NED/TRE) à 14’19’’39. Sebastian Schönberger (AUT/BBH) à 14’45’’40. Andreas Leknessund (NOR/DSM) à 14’50’’41. Andrea Pasqualon (ITA/INT) à 15’15’’42. Edvald Boasson Hagen (NOR/TOT) à 15’31’’43. Tiesj Benoot (BEL/JUM) à 15’56’’44. Alexis Vuillermoz (FRA/TOT) à 15’56’’45. Hugo Houle (CAN/ISR) à 15’56’’46. Philippe Gilbert (BEL/LOT) à 16’12’’47. Stefan Küng (SUI/GFJ) à 16’51’’48. Matteo Jorgenson (USA/MOV) à 16’55’’49. Alberto Bettiol (ITA/EF1) à 17’14’’50. Christopher Froome (GBR/ISR) à 17’16’’51. Wout van Aert (BEL/JUM) à 18’25’’52. Nélson Oliveira (POR/MOV) à 18’35’’53. George Bennett (NZL/UAE) à 18’45’’54. Lukasz Owsian (POL/ARK) à 19’28’’55. Rafal Majka (POL/UAE) à 19’42’’56. Jasper Philipsen (BEL/ALP) à 19’53’’57. Ion Izagirre (ESP/COF) à 20’27’’58. Kévin Geniets (LUX/GFJ) à 21’24’’59. Yves Lampaert (BEL/QST) à 21’49’’60. Gorka Izagirre (ESP/MOV) à 22’53’’61. Michael Matthews (AUS/BIK) à 22’56’’62. Ben O’Connor (AUS/AG2) à 23’12’’63. Maxime Bouet (FRA/ARK) à 23’16’’64. Nils Politt (GER/BOR) à 23’29’’65. Tim Wellens (BEL/LOT) à 23’40’’66. Matej Mohoric (SLO/BAH) à 24’31’’67. Kristian Sbaragli (ITA/ALP) à 24’39’’68. Marc Soler (ESP/UAE) à 24’55’’69. Simon Geschke (GER/COF) à 25’09’’70. Georg Zimmerman (GER/INT) à 25’18’’71. Simone Velasco (ITA/AST) à 25’22’’72. Luke Durbridge (AUS/BIK) à 25’36’’73. Silvan Dillier (SUI/ALP) à 25’44’’74. Fred Wright (GBR/BAH) à 26’14’’75. Jasper Stuyven (BEL/TRE) à 26’48’’76. Franck Bonnamour (FRA/BBH) à 26’53’’77. Felix Großschartner (AUT/BOR) à 27’04’’78. Ruben Guerreiro (POR/EF1) à 27’28’’79. Pierre Latour (FRA/TOT) à 27’44’’80. John Degenkolb (GER/DSM) à 28’04’’81. Luka Mezgec (SLO/BIK) à 28’12’’82. Nicholas Schultz (AUS/BIK) à 28’40’’83. Hugo Hofstetter (FRA/ARK) à 28’48’’84. Dylan van Baarle (NED/INE) à 28’48’’85. Andreas Kron (DEN/LOT) à 29’17’’86. Mathieu van der Poel (NED/ALP) à 29’20’’87. Christophe Laporte (FRA/JUM) à 29’34’’88. Florian Sénéchal (FRA/QST) à 30’13’’89. Mikaël Chérel (FRA/AG2) à 30’52’’90. Imanol Erviti (ESP/MOV) à 30’57’’91. Oliver Naesen (BEL/AG2) à 31’12’’92. Cyril Lemoine (FRA/BBH) à 31’23’’93. Amaury Capiot (BEL/ARK) à 32’11’’94. Pierre Rolland (FRA/BBH) à 32’22’’95. Adrien Petit (FRA/INT) à 32’56’’96. Benoît Cosnefroy (FRA/AG2) à 33’11’’97. Martijn Tusveld (NED/DSM) à 33’15’’98. Alexander Krieger (GER/ALP) à 33’23’’99. Krists Neilands (LAT/ISR) à 33’27’’100. Florian Vermeersch (BEL/LOT) à 33’49’’101. Chris Hamilton (AUS/DSM) à 33’51’’102. Matis Louvel (FRA/ARK) à 33’57’’103. Andrey Zeits (KAZ/AST) à 34’09’’104. Kobe Goossens (BEL/INT) à 34’49’’105. Luca Mozzato (ITA/BBH) à 35’01’’106. Brent Van Moer (BEL/LOT) à 35’10’’107. Alexis Gougeard (FRA/BBH) à 35’14’’108. Jack Bauer (NZL/BIK) à 35’47’’109. Mikkel Honoré (DEN/QST) à 35’48’’110. Stan Dewulf (BEL/AG2) à 36’37’’111. Cyril Barthe (FRA/BBH) à 37’10’’112. Mathieu Burgaudeau (FRA/TOT) à 37’16’’113. Jan Tratnik (SLO/BAH) à 37’19’’114. Joe Dombrowski (USA/AST) à 37’19’’115. Alexander Kristoff (NOR/INT) à 37’37’’116. Pierre-Luc Périchon (FRA/COF) à 37’49’’117. Sven Erik Bystrom (NOR/INT) à 38’118. Gregor Mühlberger (AUT/MOV) à 38’11’’119. Fabio Jakobsen (NED/QST) à 38’16’’120. Connor Swift (GBR/ARK) à 38’34’’121. Fabio Felline (ITA/AST) à 38’39’’122. Stefan Bissegger (SUI/EF1) à 39’06’’123. Marco Haller (AUT/BOR) à 39’07’’124. Carlos Verona (ESP/MOV) à 39’38’’125. Taco van der Hoorn (NED/INT) à 39’55’’126. Owain Doull (GBR/EF1) à 39’59’’127. Antoine Duchesne (CAN/GFJ) à 40’07’’128. Max Walscheid (GER/COF) à 40’11’’129. Edward Planckaert (BEL/ALP) à 40’12’’130. Jonathan Castroviejo (ESP/INE) à 40’20’’131. Guillaume Boivin (CAN/ISR) à 40’46’’132. Mads Pedersen (DEN/TRE) à 40’56’’133. Simon Clarke (AUS/ISR) à 41’05’’134. Guy Niv (ISR/ISR) à 41’17’’135. Peter Sagan (SVK/TOT) à 41’34’’136. Nathan Van Hooydonck (BEL/JUM) à 41’36’’137. Guillaume Van Keirsbulck (BEL/ALP) à 41’41’’138. Filippo Ganna (ITA/INE) à 42’16’’139. Jonas Rutsch (GER/EF1) à 43’04’’140. Olivier Le Gac (FRA/GFJ) à 43’58’’141. Reinardt Janse Van Rensburg (RSA/LOT) à 44’15’’142. Kamil Gradek (POL/BAH) à 44’24’’143. Frederik Frison (BEL/LOT) à 44’43’’144. Dmitriy Gruzdev (KAZ/AST) à 45’23’’145. Maciej Bodnar (POL/TOT) à 45’32’’146. Aliaksandr Riabushenko (BLR/AST) à 46’04’’147. Michael Storer (AUS/GFJ) à 46’08’’148. Magnus Nielsen (DEN/EF1) à 48’06’’149. Luke Rowe (GBR/INE) à 48’28’’150. Giulio Ciccone (ITA/TRE) à 48’36’’151. Quinn Simmons (USA/TRE) à 49’55’’152. Alberto Dainese (ITA/DSM) à 51’48’’153. Jérémy Lecroq (FRA/BBH) à 52’06’’154. Andrea Bagioli (ITA/QST) à 52’24’’155. Dylan Groenewegen (NED/BIK) à 52’43’’156. Caleb Ewan (AUS/LOT) à 53’27’’157. Michael Morkov (DEN/QST) à 53’42’’158. Anthony Perez (FRA/COF) à 53’44’’159. Danny van Poppel (NED/BOR) à 54’46’’160. Amund Jansen (NOR/BIK) à 55’17’’161. Nils Eekhoff (NED/DSM) à 57’23’’162. Albert Torres (ESP/MOV) à 58’20’’163. Christopher Juul-Jensen (DEN/BIK) à 1h00’33’’164. Kasper Asgreen (DEN/QST) à 1h01’43’’165. Victor Lafay (FRA/COF) à 1h02’10’’166. Marc Hirschi (SUI/UAE) à 1h13’23’’167. Mikkel Bjerg (DEN/UAE) à 1h15’43’’168. Anthony Turgis (FRA/TOT) à 1h28’42’’

    Tour de France 2022Wout Van AertTadej Pogacar
    L'Humanité

    Étape 7. Pogacar se met à La Planche

    Actu

    Entre Tomblaine et La Planche des Belles Filles (176,3 km), victoire du maillot jaune Tadej Pogacar. Le Slovène a dû jouer des coudes pour dominer in extremis son dauphin l’an dernier, le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo).

    Jean-Emmanuel Ducoin

    La Super Planche des Belles Filles (Haute-Saône), envoyé spécial.

    Et soudain, sous un soleil d’Est aussi ardent qu’une brindille méditerranéenne en pleine sécheresse, il n’y eut dans leurs fréquences de pédalage saccadées, hachurées par la douleur des corps, qu’une exigence intime de macération – à peine trahie par la ruse des uns, la bravoure des autres et la folie collective d’à peu près tous. Dans le secret de leurs pensées, propageant maladroitement leur confusion, certains allaient enfin en savoir plus sur eux-mêmes, et une bonne partie de la suite du Tour. L’après-midi s’était écoulée bravement, entre Tomblaine (périphérie de Nancy) et La Super Planche des Belles Filles (176,3 km), qui domine le Territoire de Belfort et une partie du parc naturel régional des Ballons des Vosges.

    Longtemps, nous quêtâmes la « bonne échappée », qui mit plus d’une heure à se former au cœur d’un peloton électrique et survolté, sur un parcours aussi plat qu’une autoroute dans sa première partie, pour venir s’échouer sur des hauteurs bien connues désormais des Géants de la Route, abordées cette fois par deux cols de troisième catégorie, ceux de Grosse Pierre et des Croix. Au fil des ans contemporains, La Planche des Belles Filles (1re cat., 7 km à 8,7 %) est devenue une sorte de « classique » des traceurs de l’épreuve, autant pour sa difficulté que par sa situation géographique, assez lointaine des massifs traditionnels, servant ainsi de « rampe de lancement » à des étapes transitionnelles. La station de ski de la Haute-Saône recevait d’ailleurs le Tour pour la sixième fois en dix ans, après avoir opéré une entrée fracassante en 2012 parmi les sites d’arrivée. Ce jour-là, un certain Chris Froome y écrasa la concurrence, ce que Tadej Pogacar réalisa de manière encore plus stupéfiante, en 2020, lors de l’ultime contre-la-montre en côte, ce qui donna lieu à un retournement de situation historique avec sa prise de pouvoir définitive aux dépens de son compatriote slovène Primoz Roglic. Depuis, Pogacar semble invincible à mesure qu’il grandit dans son écrasante supériorité.

    Les ascensionnistes disposaient là d’un avantage hautement incomparable

    En vérité, nous attendions cette étape avec quelques frissons. Les grimpeurs et autres cadors devaient y surgir d’une claire définition, sachant que dans l’apprentissage du pays en élévation, les ascensionnistes disposaient là d’un avantage hautement incomparable, surtout dans les vraies premières rampes qui cassent les rythmes et atomisent tous les braquets antérieurs. Du brutal. Avant de parvenir à ces sommets d’allégresse, dix vaillants fuyards formèrent un joli groupe d’éclaireurs (Schachmann, Kamna, Teuns, Durbridge, Pedersen, Barthe, Erviti, Geschke, Ciccone et Asgreen). À l’arrière, à une centaine de kilomètres du but, les UAE de Pogacar prirent les commandes de la chasse, suite à un épisode plutôt étonnant. Tandis que le maillot jaune satisfaisait à un « besoin naturel », selon l’expression aussi ridicule que consacrée, le peloton ne ralentit pas son allure, contrairement aux usages. Apparemment, cela déplut au Slovène. De retour à son poste, il réclama dès lors à ses équipiers de mener grand train, manière de signifier méchamment : « Qui est le patron ? »

    Une histoire légendaire qu’il convient de narrer

    À ce petit jeu, nous ne donnâmes pas cher de l’échappée, et partant, du sort de l’ultime ascension dans la Planche des Belles Filles. Mais patience. Rappelons d’abord que le nom charmeur de l’endroit cache, lui, une histoire légendaire qu’il convient de narrer. En 1635, en pleine guerre de Trente Ans, des mercenaires suédois avaient massacré tous les hommes des vallées de la Savoureuse et du Rahin, avant de pourchasser les femmes de la région. Celles-ci se jetèrent dans les eaux du lac pour échapper à leurs bourreaux. Une seule d’entre elles parvint à s’échapper de ce suicide collectif. D’où l’origine du nom : La Planche-des-Belles-Filles… La montagne offre parfois une revanche à l’esprit, qui la lui rend bien. Du point de vue cycliste, celle-ci possède en revanche un invariant que le chronicoeur ne risquait pas d’oublier : les quatre derniers porteurs du maillot jaune au soir de La Planche remportèrent toujours l’épreuve à Paris (Wiggins en 2012, Nibali en 2014, Froome en 2017, Pogacar en 2020).

    La montagne offre parfois une revanche à l’esprit, qui la lui rend bien.

    Puisque l’homme, en s’élevant, s’informe de son propre mystère, comme le réclame le Tour en mode sacrificiel, nous réalisâmes que le sérieux de la bagarre s’engagea dès la vallée à une cadence soutenue. À l’avant, sept courageux s’isolèrent (Geschke, Durbridge, Schachmann, Kamna, Teuns, Erviti et Barthe). Dans le groupe maillot jaune, les UAE poursuivaient leur travail de sape. En traversant le village de Plancher-les-Mines, où débute la rampe terminale, nous cherchâmes du regard Thibaut Pinot, l’enfant du pays, tandis que des slogans à sa gloire couvraient littéralement le bitume. La veille, à Longwy, le franc-tireur de la FDJ avait volontairement laissé filer du temps pour tenter, « chez lui », d’aller décrocher la lune sans provoquer les éventuelles réactions des favoris. Ayant manqué l’échappée, comment allait-il réagir ? Le pourrait-il seulement ?

    Pogacar passa à l’action, cassa du bois de Planche, en fit des copeaux, mais il y eut un gros "Mais"...

    La dislocation survint. Les fugitifs s’ensuquèrent, bien que l’Allemand Lennard Kämna s’essayât à la résistance, hélas en vain. Et quand les cadors se braquèrent, Thibaut Pinot s’affaissa, irrémédiablement. Le vertige de l’espoir était déjà passé. Le ménage débuta, mais seulement à moins de deux kilomètres du sommet, quand ils atteignirent l’incandescence ce que l’on pouvait nommer du cyclisme « à l’ancienne ». Ce fut spectacle hallucinant de voir ces cyclistes « modernes » – souvent à la limite de la robotisation – redécouvrir une portion antédiluvienne : un tertre de chemin blanc concassé et damé, avec son passage à 24 % noyé de poussière.

    Dans ces pentes sauvages, Pogacar passa à l’action, cassa du bois de Planche, en fit des copeaux, mais il y eut un gros « mais ». Alors qu’on pensait qu’il allait s’envoler seul au sommet vers le bleu profond du ciel, le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo), son dauphin l’an dernier, vint le titiller, le dépassa, crut même un instant entrevoir la victoire d’étape à quelques mètres du but, mais Pogacar, dans un dernier sursaut, à bout de force, à l’arrache et en danseuse, le « sauta » sur la ligne. Duel étonnant ; conclusion ouverte. Les deux hommes, hors de souffle, finirent roue dans roue, quasiment à l’arrêt. Le Slovène, double tenant du titre, remportait bien sûr sa deuxième étape consécutive et confortait son maillot jaune. Sauf que, sur ces routes dressées qui semblaient vouloir lui frayer un chemin, il ne se trouvait pas seul au monde. D’autant que les autres favoris ne pointaient qu’à quelques secondes derrière (Roglic à 12’’, Gaudu et Bardet à 20’’). Le chronicoeur toucha au nœud de l’évidence : Tadej Pogacar domine le Tour, mais ne l’écrase pas encore. Au général, il ne possède que 35 secondes d’avance sur Vingegaard…

    Tour de France 2022
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    L'Humanité

    Les Uber-files mouillent Macron

    Actu

    Les contacts réguliers qu’aurait noués en 2015 la plateforme américaine avec le ministre de l’Économie lui auraient permis de modifier la législation pour implanter son service de VTC en France. C’est ce que révèlent des documents internes analysés par le Consortium international de journalistes d’investigation.

    Stéphane Guérard

    On connaissait son goût pour la «disruption» depuis sa participation, en tant que gérant au sein de Rothschild & Cie, à la commission Attali «pour la libération de la croissance française». Emmanuel Macron n’a pas attendu son accession à la présidence de la République pour se faire le héraut de la «start-up nation».

    Se fondant sur des milliers de documents internes d’Uber datant de 2013 à 2017, une enquête de l’ICIJ, consortium international de journalistes d’investigation, dont font partie Le Monde et la cellule d’investigation de Radio France, publiée ce dimanche soir, révèle «comment Emmanuel Macron s’est impliqué lors de l’arrivée du géant du VTC en France». Une implication en plusieurs étapes.

    En février 2016, l'Humanité alertait déjà : Emmanuel Macron, le VRP d’Uber en France

    La première remonte au 1er octobre 2014. Selon l’enquête de l’ICIJ, Emmanuel Macron reçoit à Bercy plusieurs membres de la direction d’Uber, à commencer par le PDG, Travis Kalanick. À cette époque, la compagnie américaine tente d’user du flou de la législation sur les transports privés de personnes pour s’implanter, au grand dam des taxis.

    Allégement des conditions d’exercice de l’activité de VTC

    Censée remettre de l’ordre, la loi Thévenoud part alors du constat « que les activités de transport des VTC ne se font pas toujours dans le respect des règles, pourtant peu contraignantes, du code du tourisme. Une société américaine du nom d’UBER, qui n’est pas transporteur mais entreprise de mise en relation entre des conducteurs et des clients, fait l’objet d’une procédure judiciaire de la part des services de l’État pour avoir mis en place une offre particulière UBER-POP qui s’apparente à une activité de taxi clandestin ».

    Uber, Airbnb... Qui arrêtera les « nouveaux barbares » ?

    « Globalement, l’objectif du ministère de l’économie est d’avancer afin de clore le dossier VTC taxis tout en évitant que trop de barrières soient imposées au développement du secteur VTC », est-il noté dans un compte rendu de la réunion. Les mois suivants, les dirigeants d’Uber n’hésitent pas à reprendre contact avec l’hôte de Bercy.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    C’est le cas lors d’une enquête des services de la Répression des fraudes (DGCCRF) dans les locaux lyonnais de la multinationale, puis, début 2015, pour tenter d’obtenir un allégement des conditions d’exercice de l’activité de VTC, incluses dans la loi Thévenoud, et défavorables au service Uber Pop. Des amendements parlementaires sont alors imaginés dans la loi Macron Loi «pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques», non adoptés.

    Monnayer la fin du service Uber Pop

    Le 28 juin, en pleines manifestations d’hostilités des taxis à l’égard des services VTC, Uber approche le ministre de l’Économie avec l’idée de monnayer la fin du service Uber Pop contre une déréglementation du secteur.

    UberPop France condamné pour "pratique commerciale trompeuse"

    Rebelote le 6 juillet 2015, en pleine perquisition menée par les services fiscaux au siège d’Uber France. L’enquête révèle un nouvel échange de SMS en octobre lorsque le préfet des Bouches-du-Rhône, Laurent Nunez (ex-secrétaire d’État à l’intérieur de 2018 à 2020 et actuel Coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme), interdit les courses d’Uber X à Marseille, avant d’adoucir son arrêté.

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    Ubérisation du travailuberEmmanuel Macron
    L'Humanité

    Enquête sur Callista, le fonds à qui Renault cède sa Fonderie de Bretagne

    Actu

    Automobile. Renault dévoile, ce lundi, le projet de reprise du site de Caudan par le fonds d’investissement Callista Private Equity. Objectif du fonds allemand : « Rétablir l’équilibre financier à l’horizon 2025. » Les expériences passées de reprise par Callista de PME industrielles, en France et ailleurs en Europe, jettent pourtant le doute sur un tel scénario.

    Rosa Moussaoui

    Renault avait déjà annoncé, le 4 juillet, lors d’un comité social et économique extraordinaire, le nom du potentiel acquéreur de la Fonderie de Bretagne, son usine de fabrication de pièces automobiles qui emploie à Caudan (Morbihan), près de Lorient, 285 salariés en CDI et 20 intérimaires. Il s’agit du fonds de capital-investissement allemand Callista Private Equity, une holding de retournement spécialisée, selon ses termes, dans « l’optimisation des processus et des structures d’entreprises » de l’industrie automobile et des secteurs des plastiques ou des métaux.

    La confirmation, en mars 2021, de la mise en vente de l’usine – spécialisée dans la fabrication de pièces de sécurité et de pièces pour les moteurs et les boîtes de vitesses, qui équipent aussi des BMW – avait soulevé la colère des salariés et déclenché un mouvement de grève de deux mois pour le maintien dans le groupe Renault.

    Un an plus tôt, le président du groupe au losange, Jean-Dominique Senard, avait évoqué en pleine pandémie de Covid le projet de cession de cette usine, qui n’avait, selon lui, « pas vocation à rester dans le groupe Renault ». En difficulté, le constructeur français avait alors annoncé un plan d’économies de plus de 2 milliards d’euros sur trois ans, prévoyant en France 4 600 suppressions d’emplois sur 48 000.

    Ce qu'il s'est passé avec la fonderie  Vulcast

    Lors d’un nouveau CSE extraordinaire, ce lundi 11 juillet 2022, Renault Group et Callista devaient présenter aux représentants des salariés le calendrier de reprise « ainsi que l’ensemble des détails et des engagements relatifs à ce projet », Renault Group affirmant vouloir « accompagner cette démarche de façon responsable, dans la continuité du dialogue social ».

    Le vrai bilan social du groupe Renault

    « Le projet industriel porté par Callista, dont le siège social est basé à Munich, correspond aux engagements pris par Renault de parvenir à une exploitation rentable du site, notamment grâce à un investissement massif, une restauration de la compétitivité et une capacité à se diversifier et identifier de nouveaux marchés », fait valoir le cesseur.

    Objectif du fonds allemand : « Rétablir l’équilibre financier à l’horizon 2025. » Les expériences passées de reprise par Callista de PME industrielles, en France et ailleurs en Europe, jettent pourtant le doute sur un tel scénario.

    Le 11 mars, la fonderie Vulcast à Messancy, en Belgique (85 emplois), était ainsi déclarée en faillite. Fondée en 1984 par le groupe Magotteaux, cette filiale, sous le nom de Magolux, s’était spécialisée dans la production de pièces de fonderie grand format pour les marchés du dragage et des cimenteries. En 2019, Magotteaux avait cédé cette entreprise à Callista Private Equity, à l’origine de la création de l’enseigne Vulcast.

    Les investissements promis pour rénover un outil de production vieillissant ne sont jamais venus et les projets d’« optimisation » du fonds allemand ont surtout pris le tour d’une entreprise de dépeçage avec, pour épilogue, la mise à l’arrêt de l’une des dernières fonderies de Belgique, au savoir-faire reconnu.

    « Liquidation organisée »

    Même dérobade chez Halo Steelrings, l’ancienne filiale d’ArcelorMittal, spécialisée dans la fabrication de couronnes d’orientation en acier pour les éoliennes et de bandages en acier pour les roues de tram et de métro. Cette entreprise basée à Seraing, dans la région liégeoise, avait été rachetée par Callista en 2020 à ArcelorMittal, qui avait procédé à une augmentation de capital d’environ 5 millions d’euros avant de céder sa filiale.

    Les Uber-files mouillent Macron

    Le fonds allemand cherche aujourd’hui à se défaire de l’entreprise, qu’il a plongée dans le rouge (un demi-million de pertes en 2020). Là, 80 emplois sont menacés. «Cette société rachète des entreprises à bas prix, parfois pour l’euro symbolique, et elle organise la liquidation pour le compte de l’ancien propriétaire, qui échappe ainsi aux frais liés à la fermeture. Il est tout simplement inacceptable de laisser notre industrie dans les mains de tels vautours !» s’indigne Damien Robert, président provincial du Parti du travail de Belgique (PTB) et conseiller communal à Seraing.

    Vampirisation tous azimuts

    En France, l’usine PCH Metals de Saint-Martin-sur-le-Pré, près de Châlons-en-Champagne (Marne), a failli connaître le même sort. Cette unité de conception et de fabrication d’équipements à destination des industriels du bâtiment, du chauffage et de la ventilation, avec son atelier de tôlerie industrielle, avait été rachetée en 2015 par Callista pour un euro symbolique.

    Un an plus tard, la convention de reprise avait été modifiée, entre autres pour entériner un abandon de créance au bénéfice du fonds allemand. La faillite de l’entreprise a finalement été déclarée en 2018. L’usine ne doit son sauvetage qu’à ses salariés, qui se sont constitués la même année en Scop pour relancer l’activité de l’entreprise, rebaptisée Marne Metal Concept.

    Cette stratégie de vampirisation de PME sous-capitalisées, en difficulté, avait été éprouvée, auparavant, en Allemagne. En février 2015, Callista y reprenait, à Bisingen, dans le Bade-Wurtemberg, Kress GmbH & Co, une entreprise fondée en 1928 qui développait et produisait des outils électriques, dont de fameux moteurs de fraisage.

    Économie. La voiture devient un produit de luxe

    Un an plus tard, dépôt de bilan, faute d’investissements. À Sulzbach-Rosenberg, en Bavière, l’entreprise Rohrwerk Maxhütte GmbH (460 salariés) a connu plus récemment le même sort. Cette entreprise sidérurgique produisant des tubes en acier sans soudure pour le secteur de l’énergie avait été acquise par Callista en juin 2021.

    Six mois plus tard, elle se déclarait insolvable. Menacée de fermeture définitive, l’usine a été sauvée in extremis grâce à la mobilisation des pouvoirs publics, des salariés et des syndicats. Le repreneur, le groupe britannique Mertex, diagnostique aujourd’hui « un retard d’investissement considérable ».

    La logique même des fonds de private equity

    « Ce fonds s’appuie sur un modèle économique promettant la restructuration pour pérenniser les investissements et sécuriser les emplois, mais cela se termine souvent par une faillite ou une revente. Ce n’est pas à proprement parler un entrepreneur de pompes funèbres pour usines en difficulté, mais le volume et la diversité des portefeuilles indiquent que le business model “prends et jette” n’est pour le moins pas très durable – pas même pour l’investisseur », décrypte un syndicaliste allemand d’IG Metall.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    C’est la logique même des fonds de private equity : une prise de participation dans le capital de petites et moyennes entreprises en manque de financements, avec un investissement réduit, une mise de fonds propres restreinte et une dette maximale. Le but : réaliser la plus forte plus-value possible, le plus rapidement possible, quitte à dépecer les entreprises concernées en taillant dans le capital et dans la masse salariale.

    Pour l’heure, c’est Renault qui met la main à la poche

    À la Fonderie de Bretagne, Callista promet de n’engager aucun licenciement économique dans les deux ans qui suivront l’acquisition du site et de mobiliser des investissements « massifs ». Mais, pour l’heure, c’est Renault qui met la main à la poche, tout en cédant à un euro symbolique : cette cession s’accompagnera d’un investissement de 32 millions d’euros du groupe au losange pour « moderniser le processus de fusion, la ligne de noyautage, et pour créer une deuxième ligne de sortie afin de passer des pièces plus grosses pour d’autres types de clients ». « Renault met tout en œuvre pour assurer le succès de cette reprise. Nous mettons en place des garanties en ce sens. Callista apporte de son côté un potentiel de développement vers d’autres marchés », fait valoir un porte-parole du groupe, qui veut voir dans les fermetures d’usines reprises ailleurs en Europe par ce fonds les effets collatéraux de la hausse des prix des matières premières et de l’énergie.

    Près de 300 postes menacés

    En 2015, l’usine avait produit 25 661 tonnes de pièces de fonderie brutes et usinées pour un chiffre d’affaires de 61 millions d’euros. La fonte a chuté à 9 519 tonnes produites en 2020, pour un chiffre d’affaires de 28 millions d’euros. Elle n’était plus que de 11 433 tonnes l’an dernier. L’activité, tirée à plus de 25 % par des clients extérieurs en 2015, s’est repliée à plus de 90 % sur Renault. Avec son credo de « diversification », Callista promet de mettre un terme à cette dépendance pour accroître la production jusqu’à 27 000 tonnes de fonte par an.

    Ce mardi 12 juillet, les dirigeants du fonds doivent rencontrer les salariés du site de Caudan. « La bonne nouvelle, c’est qu’on a un repreneur car on n’avait plus de son ni d’image concernant le processus, mais on doit encore analyser la viabilité du business plan », expose Stéphane Dubois, délégué CFE-CGC. Plus méfiante, la CGT souligne que « beaucoup de questions d’ordre stratégique restent en suspens », ce qui annonce « un avenir hasardeux pour la fonderie et ses salariés ». « Cette cession ne s’accompagne d’aucun projet industriel, déplore le syndicat. Cette politique d’optimisation est-elle compatible avec la protection de ses 290 salariés ? Pourquoi Renault continuera d’investir dans la fonderie malgré l’arrivée de ce fonds d’investissement ? Qu’adviendra-t-il si les objectifs d’équilibre financier à court terme ne sont pas tenus ? Combien de temps avant que Callista ne se sépare de la Fonderie de Bretagne, si les résultats se font attendre ? Les craintes sont de voir le fonds d’investissement détruire les emplois, siphonner l’outil de travail et repartir avec les subventions publiques. »

    Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

    Héritière des Forges d’Hennebont, créées en 1860, et de la Société bretonne de fonderie et mécanique (SBFM), créée en 1966 par la régie pour reprendre les activités des fonderies de Billancourt, la Fonderie de Bretagne avait déjà été revendue, en 1998, à Teksid-Fiat, puis elle était passée, huit ans plus tard, dans les mains de l’italien Zen, avant un dépôt de bilan en novembre 2008 et le retour dans le giron de Renault en 2009. Entre-temps, les plans de licenciements successifs ont laissé ce fleuron industriel exsangue. « On a déjà été échaudés par le passé, résume Maël Le Goff, délégué syndical CGT , et Callista est un fonds qui a des objectifs de court terme pour redresser l’entreprise, sans quoi ils la fermeront. »

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    L'Humanité

    À Châteauroux, le combat syndical pour la Bourse du Travail

    Actu

    Depuis bientôt vingt ans, la CGT et la CFDT de l’Indre se battent pour préserver leurs droits d’occupation dans la « maison des syndicats » que leur dénie en justice le maire LR.

    Bernice Matsiona

    Mercredi dernier, une centaine de personnes s’est rassemblée à l’appel de l’union départementale de la CGT devant la mairie de Châteauroux pour dénoncer « l’acharnement antisyndical » et les injonctions de la mairie à l’encontre de la présence des syndicats dans la Bourse du Travail.

    Partout en France depuis la fin du XIX e siècle, des locaux communaux sont mis à disposition du mouvement ouvrier afin d’aider les syndicats à s’organiser localement et de façon autonome. Depuis, les constitutions de 1946 et 1958, ainsi que la convention 87 de l’Organisation internationale du travail (OIT) de mars 1948, ont conforté cette mise à disposition en l’inscrivant comme un droit fondamental des travailleurs.

    Coupure d’eau et effraction

    En 2003, pourtant, la ville de Châteauroux a décidé, unilatéralement et sans proposition de relogement, de ne plus garantir l’accès gratuit à ces locaux qu’elle estime appartenir au département de l’Indre et non à la municipalité. Face au refus de l’union syndicale CGT de se soumettre à l’ordre d’expulsion, le maire a mené l’affaire devant la justice. En 19 ans, pas moins de neuf décisions judiciaires, dont quatre émanant de la Cour de cassation, ont été prononcées, la Ville comptant imposer le paiement de charges et loyers depuis 2004 en plus de l’expulsion, les représentants des travailleurs visant l’annulation de l’arrêter d’expulsion. Et pour ajouter à la tension, la majorité municipale a coupé l’eau courante et l’électricité, afin de forcer les syndicats à payer leurs charges et loyers en l’absence d’une décision effective de la Justice.

    En juin, la Cour d’Appel de Paris a confirmé l’expulsion, estimant que même si celle-ci était discriminatoire, elle ne pouvait être annulée et donnerait lieu au mieux aux syndicats qu’à des dommages et intérêts. Joint par l’Humanité, le maire actuel, Gil Averous, membre des LR, crie victoire : « C’est près d’un et trois millions d’euros que la CGT et la CFDT doivent chacune à la mairie. »

    « Notre intérêt n’est nullement pécuniaire : garder des locaux accessibles, ouverts à tous, ça n’a pas de prix, cela fait partie de notre ADN CGT ! », rétorque l’union départementale, qui déplore une récente tentative d’effraction, la troisième du genre. « Nos Bourses du travail et, plus largement, tous nos locaux sont des conquêtes historiques qu’il nous faut défendre. C’est un lieu d’organisation pour les travailleurs, une place d’échange pour les syndicats et c’est, surtout, le premier endroit vers lequel se tournent, chaque année, des milliers de travailleurs et travailleuses victimes des abus du patronat », clame le communiqué de l’organisation syndicale qui compte attaquer la dernière décision en date afin que celle-ci « ne fasse pas jurisprudence et soit envoyée aux oubliettes ».

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    L'Humanité

    Accords de branches sur les salaires : le compte n’y est pas

    Actu

    Alors que s’est tenu ce jeudi un comité de suivi des négociations salariales de branches au ministère du travail, les syndicats jugent le rythme trop lent au regard de l’inflation galopante.

    Cécile Rousseau

    Au sortir de la réunion du comité de suivi de négociations salariales de branches, en présence des syndicats et du patronat, au ministère du travail, ce jeudi, le constat d’un nombre  «inhabituellement élevé de branches»  démarrant sous le Smic du fait des revalorisations successives de ce dernier semblait, en apparence, partagé. Alors que le pouvoir d’achat est un enjeu majeur en cette période d’inflation (+5,8 % en juin), Olivier Dussopt, s’est satisfait des avancées de la mise en conformité des minimas des branches au niveau du Smic. Pourtant, au 1er juillet, 112 branches sur 171 étaient encore en dessous contre 146 en mai .  «Ça fait 65 % des branches, tempère Boris Plazzi, en charge de la question des salaires à la CGT. Ça n’avance pas vite.» Amar Lagha, secrétaire général de la CGT commerce et services, embraie : «Le gouvernement n’arrête pas de dire qu’il est conscient du problème, en attendant, sur les 54 branches couvertes par notre fédération, 84 % sont toujours sous le Smic.»

    Avec la hausse permanente des prix, les nouvelles grilles négociées deviennent vite obsolètes. Celle de l’hôtellerie-restauration est en passe de repasser sous les minimas. « Ça sera le cas à la prochaine revalorisation du SMIC en septembre ou octobre. On n’arrête pas de nous parler d’attractivité, mais nous préférons parler de précarité. On voit bien que les faibles coups de pouce salariaux dans ce secteur n’ont pas réussi à résoudre les problèmes de pénurie» , assène Amar Lagha. D’autant que ces augmentations, quand elles finissent par arriver, ne se répercutent qu’un certain temps après sur la fiche de paie. La Direction générale du travail met en moyenne quatre mois pour étudier les avenants. Si les blocages structurels sont en «net recul» depuis le dernier comité de suivi selon le ministère, il appelle aussi «les partenaires sociaux à jouer pleinement le jeu de la négociation.» Le syndicaliste se demande qui est visé. «C’est trop facile de rejeter la faute sur nous. Dans certaines situations, nous ne pouvons que refuser. Durant les négociations de la branche prévention et sécurité, nous avons fait valoir notre droit d’opposition car on ne nous proposait que 2 %.» L’absence de volonté patronale constitue, de fait, le barrage principal. «Dans les services à la personne, le Medef s’est opposé à une augmentation de 2 centimes de l’indemnité kilométrique», dénonce Stéphane Fustec, conseiller confédéral de la CGT commerces et services.

    La solution d’une fusion entre branches, assortie d’une garantie des minimas au niveau du Smic, ne convainc pas non plus. «Ça peut être très long et le ministère nous a bien fait comprendre que c’était un moyen de dissuasion dont il ne servirait pas, ce qui a donné le sourire au patronat. Lors du comité, tous les syndicats ont déclaré qu’il faudrait conditionner les aides aux entreprises à des accords sur les salaires», tranche Boris Plazzi. Alors que les grèves éclatent à la SNCF ou encore dans le secteur aérien pour exiger des revalorisations immédiates, la CGT mise plus que jamais sur la mobilisation pour maintenir la pression.

    Cécile Rousseau

    Salaires et pouvoir d'achat
    Valeurs Actuelles

    Voile islamique : un professeur viré pour avoir défendu une stricte vision de la laïcité

    Depuis plus de dix ans qu’il travaille dans l’enseignement, Pascal L., 42 ans, n’avait jamais été confronté à une décision si brutale. Ni jamais été traité de « raciste ». Aujourd’hui encore, plusieurs mois après les faits, il s’interroge sur ces évènements, non sans une certaine crainte vis-à-vis des conséquences qu’ils pourraient avoir. Lorsque nous le rencontrons, courant avril, dans un café parisien, il semble à la fois résigné sur son sort et déterminé à faire connaître l’injustice dont il dit avoir été victime. Il a bien consulté un avocat, mais celui-ci lui a déconseillé d’enclencher une procédure. La justice ne peut rien pour lui. Les médias pourraient-ils faire quelque chose ? Il s’interroge.

    L’affaire débute en octobre 2021, au centre de formation d’apprentis (CFA) Enfances et Compétences, structure parisienne privée appartenant au réseau de crèches La Maison Kangourou. Plusieurs classes d’adultes, essentiellement de jeunes femmes, sont formés chaque année dans ce CFA pour apprendre les métiers de « la petite enfance » (employée de crèche, assistante maternelle, garde d’enfant…) et obtenir un CAP. Pascal L. y est enseignant depuis 2018, via un « CDD d’usage », renouvelé chaque année. Vendredi 15 octobre 2021, jour de la rentrée pour le CFA, il donne son premier cours d’histoire-géographie (matière qui comprend l’éducation civique et donc la laïcité) et découvre qu’une de ses élèves est couverte d’un « tchador », un ample voile islamique qui couvre la tête, le cou et les épaules.

    En plus de dix ans d’enseignement, affirme le professeur, c’est la première fois qu’il est confronté à un signe religieux ostentatoire. Il est d’ailleurs convaincu que ces signes sont interdits par le règlement du CFA, à l’instar des écoles publiques, comme le montre les SMS échangés par la suite avec la directrice. Coïncidence, ce 15 octobre est aussi le jour d’hommage à Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie assassiné par un musulman radicalisé après un cours d’enseignement civique. Bien que ce signe religieux le gène, Pascal L. n’en continue pas moins de faire son cours normalement. 

    Une fois le cours fini, il envoie un message à sa directrice, Krystelle L., pour lui indiquer que tout s’est bien passé, qu’il a laissé la feuille de présence sur son bureau, et pour lui souhaiter un bon week-end. D’après les captures d’écran que nous avons pu consulter, il envoie un second message : « Ah oui, il y a une femme voilée, est-ce normal qu’elle garde son voile, parce que moi cela me gêne. Mais je n’ai rien dit ce matin, ne sachant pas. » Un bref échange s’ensuit avec la directrice, qui lui explique que « nous », c’est-à-dire la direction de l’école et son personnel, « tolérons le voile au sein de l’école ».

    La réponse ne satisfait pas Pascal L., qui lui répond alors : « Moi vraiment ça me gêne. C’est agressif. Je vous le dis franchement comme on a dit. » Et d’ajouter : « On est une école laïque ? Surtout le jour d’hommage à Samuel Paty. Je suis vraiment désolé. » L’allusion à Samuel Paty ne passe visiblement pas auprès de la directrice, qui ne voit « aucun rapport » et lui demande de faire preuve de « discernement ». « Pour votre information, indique Krystelle L., le port du voile est interdit au sein des écoles publiques par la loi du 15 mars 2004. En tant que CFA, nous ne sommes pas concernés ».

    Octobre 2021: Pascal L. est professeur dans un centre de formation depuis 2018. Le jour de la rentrée, et les suivants, il constate la présence de plusieurs élèves voilées, une première pour lui en 10ans d’enseignement. Il fait part de sa surprise et de sa gêne à la direction 2/6 pic.twitter.com/c8KgdV6M0S

    — Amaury Bucco (@AmauryBucco) July 8, 2022

    Ouvrons ici une brève parenthèse juridique. Le droit donne en effet raison à la directrice. Les CFA privés, contrairement aux CFA publics, sont libres de faire appliquer plus ou moins rigoureusement des règles de neutralité religieuse, bien que la jurisprudence tende à donner raison aux libertés individuelles, et donc à la possibilité de manifester sa religion.  Le règlement interne du CFA Enfances & Compétences indique simplement que « les signes religieux sont tolérés s’ils sont discrets ». Ce qui n’est, a priori, pas le cas du très visible tchador, ni même de certains voiles.

    Pascal L., qui n’a jusqu’ici jamais été confronté à ce problème, semble ignorer ces subtilités. Il est impensable pour lui que les élèves affichent ouvertement leur religion. Dans le même échange de SMS, il insiste donc auprès de la directrice de l’établissement, en déclarant qu’« en tant que CFA c’est interdit par rapport au règlement intérieur comme établissement public administratif », ce à quoi Krystelle L. lui répond par la négative. L’échange de SMS s’achève par un message de Pascal L., qui demande à pouvoir rencontrer la directrice la semaine suivante, pour « rediscuter ».

    La directrice l’accuse de « prosélytisme »

    Le week-end passe. Pascal L. revient le mardi 19 octobre au CFA pour donner un cours à une autre classe, dans laquelle il constate cette fois-ci que quatre femmes, sur une vingtaine, sont voilées. Deux d’entre elles portent un « châle qui leur recouvrait les cheveux et les oreilles mais pas le dessous du visage, confie-t-il à Valeurs actuelles. Là, je n’aurais rien dit pour elles, parce qu’il y avait un semblant d’effort dans l’idée d’être discret, même si je pense qu’en cours on doit être tête nue, y compris pour les hommes à qui on demande de retirer leur casquette ». Les deux autres, en revanche, porte un ample voile « avec une robe longue jusqu’au pieds dans le même ton de couleur ». Mais cette fois-ci, pas besoin d’envoyer un SMS à la directrice. Il a justement rendez-vous ce matin-là avec elle, dans son bureau, pour aborder – pense-t-il – le sujet du voile. Mais l’entretien qui va suivre ne se déroule pas tout à fait comme prévu.

    D’après Pascal L., la directrice (actuellement en congé est injoignable, malgré nos multiples tentatives), semble d’emblée peu ouverte au dialogue. Elle lui aurait expliqué en bref qu’il fait du « prosélytisme », puis lui aurait demandé de prendre ses affaires et de quitter définitivement les lieux, mettant fin à sa période d’essai, ainsi qu’à quatre ans de collaboration. Cette éviction est d’autant plus brutale qu’elle plonge Pascal L. dans une certaine précarité financière. « Par fidélité, assure-t-il, j’avais privilégié ma collaboration avec Enfance & compétence et refusé d’autres propositions professionnelles ».

     

    Lettre de rupture du contrat de Pascal L. avec le centre de formation pour adulte. Photo © DR

     

    Trois jours plus tard, le 22 octobre, il envoie donc un message au président et gérant d’Enfance & Compétences, Didier S., pour se plaindre du traitement qu’il a subi. « Madame Krystelle L., écrit-il, m’a mis à la porte de l’établissement d’une façon que je considère comme totalement inappropriée et injuste, en réponse à une question portant sur un sujet sensible relatif au port du voile par plusieurs élèves lors de mes cours ». Il demande au président son avis sur la question du voile, ainsi que sur son éviction brutale.

     

    Courriel envoyé par le professeur au gérant de la structure La Maison Kangourou, dont fait partie le centre de formation Enfance et Compétences. Photo © DR

     

    Un rendez-vous est finalement fixé le lundi 8 novembre, après les vacances scolaires, lors duquel Pascal L. croit pouvoir donner sa version posément et obtenir une compensation financière. Il déchante très vite en découvrant la présence de la directrice dans le bureau du président. Contacté par Valeurs actuelles, Didier S., le président, confirme la chronologie des événements, et indique que Pascal L. a été évincé pour avoir « tenu des propos à teneur discriminante dans l’établissement », amalgamant voile, islam et islamisme ; « propos » qui auraient été « réitérés » lors de cet entretien du 8 novembre.

    Selon lui, le professeur serait également parti en claquant la porte, dans un élan de grande colère. « Ce monsieur a beaucoup de chance que je ne sois pas allé porter plainte », affirme le président. L’affaire lui est déjà lointaine, mais il se souvient que « ça tombait à peu près au moment des malheureuses célébrations pour Samuel Paty, et ce monsieur, entre autres, a expliqué que ce jour-là on aurait dû enlever le voile. On n’y a pas vu de lien. On lui a demandé de s’expliquer (…).  Il ne faut pas tout confondre. Il y a des choses très différentes ».

    Ce n’est pas la version des faits rapportée par Pascal L., appuyée par un enregistrement sonore de la totalité de l’entretien, que Valeurs actuelles a pu se procurer (et que nous joignons à cet article). L’entretien, qui commence de façon tout à fait banale, dégénère rapidement. « Vous vouliez me voir », commence le président pour lancer la conversation. Pascal L., visiblement mal à l’aise, se rapporte à son courriel de plainte, puis déplore la façon dont il a été mis dehors sans avoir pu parler des questions liées à la laïcité en cours. Didier S. lui demande alors posément de lui expliquer sa position sur la laïcité. 

    Voici la retranscription de leur conversation reproduite dans un style télégraphique pour plus de transparence :

    Pascal L. : « J’enseigne l’histoire et la géographie, lors desquels nous abordons des thèmes comme la laïcité, l’égalité entre les hommes et les femmes, et je pense que c’était compliqué d’aborder ce genre de thèmes avec ce genre de personnes (…) qui ont des signes ostentatoires, que ce soit chrétiens, juifs ou musulmans ».

    Un blanc de quelques secondes s’installe dans le bureau, rompu par le président. 

    Didier S. : « C’est quoi le lien, pardon ? » Pascal L. : « Une personne qui a un signe ostentatoire dans un cours où je vais parler de laïcité et de l’égalité homme-femme… moi, j’ai un rapport. »

    Le président ne semble pas davantage comprendre la pensée du professeur.

    Didier S. : « On peut parler de l’égalité homme-femme avec un homme comme avec une femme… » Pascal L. : « Avec des signes religieux tel que celui-ci ? » Didier S. : « Lequel ? » Pascal L. : « Le voile. » Didier S. : « Bah, je ne sais pas, pourquoi ce ne serait pas possible ? » Pascal L. : « Parce que vous savez très bien que ce voile est un signe de soumission. » Didier S. : « Ah non, ça je ne sais pas. »

    Un blanc s’installe, le professeur reprend d’une voix mal assurée :

    Pascal L. : « Vous savez très bien que ce que veut dire islam, ça veut dire soumission. » Didier S. : « Ah non, je ne savais pas… Islam veut dire soumission ? » Pascal L. : « C’est effectivement le terme… » Krystelle L. : « Donc vous, en tant que professeur d’histoire-géographie, vous êtes contre l’islam ? » Pascal L. : « Ah non, pas du tout, je vous ai juste dit que c’étaient des signes ostentatoires, que ce soit la kippa, que ce soit une grosse croix, que ce soit le voile. Moi, je parle de laïcité, je parle d’égalité homme-femme…. Voilà… Maintenant, on n’a pas pu en parler avant, je n’ai pas pu débriefer… » Didier S. : « Vous m’avez demandé ma position, pour que je vous la donne, il faut que je comprenne. C’est quoi le lien entre la journée d’hommage à Samuel Paty et le port du voile ? » Pascal L. : « Vous savez très bien ce qui est arrivé à Samuel Paty ! » Didier S. : « Attendez… Ce n’est pas une femme voilée qui l’a fait ! Et quand bien-même… Quel est le lien ? Pardon, je ne comprends pas, en fait. » Pascal L. : « Juste une question… Je suis dans un traquenard ? »

    Le professeur a l’impression qu’on veut le piéger et désire visiblement mettre fin à l’entretien.  

    Didier S. : « Non. » Pascal L. : « Non ? Moi, ce que je voulais juste (…) c’était en parler. Maintenant, on en a parlé, vous avez votre position, moi j’ai une autre position sur la laïcité (…). On aurait pu en parler avant que ça arrive, il n’y aurait pas eu ce genre de choses. Moi, j’ai donné ma parole à Madame L. que nous continuerions ensemble, j’ai refusé des cours pour ça, voilà… » Didier S. : « Pardon, mais quel est le lien, j’ai besoin de comprendre… » Pascal L. : « Je vous ai juste expliqué ma position et ce qui s’était passé, Madame L. vous a donné sa version également. Moi, je vous dis que c’est incompatible avec la laïcité ces signes religieux ostentatoires, que ce soit la croix, la kippa ou le voile. Maintenant, si vous pensez que votre école est privée et qu’elle n’est pas laïque et que vous l’acceptez, c’est votre choix, mais ce n’est pas le mien. » Didier S. : « Elle est laïque, la preuve c’est qu’on accueille tout le monde. » Pascal L. : « Oui, mais laïque ça veut bien dire pas de signes ostentatoires. »

    Le président revient à sa question.

    Didier S. : « C’est quoi le lien entre le voile et Samuel Paty ? » Pascal L. : « Eh bien, Samuel Paty je vous rappelle que c’était une classe où il parlait de laïcité, et il s’est fait attaquer à cause de ça. »

    Un nouveau blanc s’installe…

    Didier S. : « Et donc le voile ? » Pascal L. : « C’est pas laïque. » Didier S. : « Et donc avoir le voile le jour de l’hommage à Samuel Paty ? » Pascal L. : « C’est tombé comme ça… Mais pour moi c’était agressif ce genre de signes ostentatoires, mais comme la kippa peut l’être, comme le chapeau ou comme une grosse croix dévoilée sur un poitrail… Ce sont des signes ostentatoires et agressifs (…). Mais comme tout signe religieux… Je n’ai pas de signe religieux sur moi, ou si j’en ai un vous ne le voyez pas… ». Didier S. : « Bon… Vous voulez mon avis ? » Pascal L. : « Je pense que je le connais, c’est le même que Madame L.… » Didier S. : « Il est un petit peu plus radical… Vous avez eu beaucoup de chance d’avoir eu affaire à Krystelle L. et pas à moi. Parce que moi, effectivement, je vous aurais dégagé comme un malpropre [paroles incompréhensibles]. Ce que vous avez écrit, par texto, ça pue. Et j’aurais certainement déposé une plainte pour incitation à la haine… »

    On entend alors Pascal L. qui se lève et déclare sur un ton angoissé : « Je prends mes affaires, et je repars. »

    Mais le président continue.

    Didier S. : « Attendez ! (…) Vous savez ce que vous êtes ? Vous êtes un raciste. » Pascal L. : « Oui, bien sûr. » Didier S. : « Alors effectivement, je vous dégage comme un malpropre de chez nous. Barrez-vous… »

    Pascal L. tente de quitter la salle, sans savoir apparemment que la porte est verrouillée, tandis que le président se lance dans un monologue de plus en plus vindicatif, tout en s’approchant, lui aussi, rapidement de la porte.

    Didier S. : « Vous ne savez même pas ouvrir une porte [un loquet se trouve juste au-dessous pour la déverrouiller, ce que Pascal L. ne sait pas]… Vous savez quoi ? Vous avez de la chance d’avoir affaire à Krystelle L., qui est une dame, et pas à moi. Parce que moi, je vous aurais pris par le col du dos et je vous aurais balancé dehors, parce que des racistes chez moi, je n’en veux pas. Barrez-vous, et que je ne vous revoie plus. La prochaine fois, c’est une plainte à la police pour incitation à la haine… » Pascal L. : « Pardon Monsieur, vous n’avez pas le droit de me toucher… »

    Didier S. bloque vraisemblablement le passage à Pascal L, l’empêchant de sortir.

    Didier S. : « Mais vous non plus, donc ne vous rapprochez pas… La prochaine fois, c’est incitation à la haine… » Pascal L. : « Pardon Monsieur ! Je veux sortir ! »

    Le président continue, en élevant la voix.

    Didier S. : « La prochaine fois c’est incitation à la haine raciale, et propos racistes, je dépose une plainte contre vous. Vous avez entendu ? » Pascal L. : « Oui. » Didier S. : « Regardez bien mon visage, vous avez entendu ? » Pascal L. : « Oui Monsieur. » Didier S. : « Si je vous revois une fois et que vous ressortez des propos racistes, d’incitation à la haine raciale et aux religions, je dépose une plainte au commissariat contre vous et je vous poursuis. C’est clair ? » Pascal L. : « Oui Monsieur. » Didier S. : « Vous êtes une honte. Et en plus vous enseignez la laïcité… Vous êtes une honte, Monsieur. »

    Le président se dégage de la porte, laissant passer Pascal L, et lui lance en guise d’adieu : « Allez-vous en, que je ne vous revois plus. Vous êtes une honte ! » Pas vraiment, donc, le départ en claquant la porte, relaté par Didier S. auprès de nous. 

    Un professeur investi et dénué de racisme, selon ses anciennes directrices

    Pascal L., raciste ? Ce n’est pas l’avis de plusieurs directrices d’établissements contactées par Valeurs actuelles, qui ont toutes en commun d’avoir travaillé avec Pascal L. L’une d’entre elles, qui travaille actuellement avec Pascal L., réfute tout racisme chez ce professeur « très entier et parfois un peu maladroit ». « Il est difficile dans le contexte actuel de défendre certaines positions, notamment sur la laïcité, explique-t-elle. Il faut du courage, ce dont Pascal ne manque pas ». Une autre directrice, Sylvaine H. (le prénom a été modifié), qui travaille avec Pascal L. depuis plusieurs années, n’a pas davantage rencontré de problèmes de racisme avec cet enseignant qu’elle décrit comme un « excellent professeur », « très à cheval sur la laïcité », un brin rigide, qui « déteste l’injustice » et peut rapidement « monter en mayonnaise ».

    Brigitte D. (le prénom a été modifié), ex-directrice d’établissement, connaît elle aussi bien ce professeur avec qui elle a travaillé pendant de nombreuses années. C’est d’ailleurs elle qui a recommandé Pascal L. aux dirigeants du CFA Enfances & Compétences, lors de sa création, aux alentours de l’année 2018. Elle aurait par ailleurs donné un « coup de pouce » à Didier S. et Krystelle L., lors de la création du centre de formation Enfances & Compétences. L’éviction brutale du professeur autour du sujet des signes religieux l’a « remuée ». « A mon avis, il voulait s’en débarrasser », suggère-t-elle, avant de préciser n’avoir « jamais rencontré aucun problème avec Pascal L. ». « Au contraire, ajoute-t-elle, c’est quelqu’un de trop gentil, trop naïf (…). C’était un bon professeur qui donnait beaucoup pour ses élèves ». Quant au prétendu racisme de cet homme, elle balaie : « Dans le centre que je dirigeais, une majorité de nos élèves envoyés par Pôle emploi étaient d’origine immigrée, ce qui n’a jamais posé aucun problème à Pascal L. ».

    Une ancienne directrice parle d’une pression religieuse croissante dans le centre de formation qu’elle a dirigé

    Le problème du voile ne se serait par ailleurs jamais posé dans son établissement, tout simplement parce que, en tant que directrice, Brigitte D. assure avoir toujours interdit les signes religieux dans l’enceinte de l’établissement, « quelle que soit la religion ». Ce qui corrobore la version de Pascal L., selon laquelle il n’aurait personnellement jamais été confronté à ce problème en classe, par le passé. « J’expliquais aux élèves qu’ils étaient évidemment libres de s’habiller comme ils le souhaitaient à l’extérieur de l’établissement, raconte Brigitte D., mais qu’il y avait des règles précises à respecter, à l’intérieur ». 

    Si ce parti pris était globalement accepté par les élèves, la situation aurait néanmoins évolué au cours de ses dernières années en poste, où elle explique avoir ressenti « une pression croissante ». « C’est monté. Chaque année c’était un peu plus », se rappelle-t-elle, évoquant le cas de plusieurs femmes récalcitrantes à retirer leur voile, qui l’ont menacée de faire venir des associations. D’où, selon elle, la souplesse de certains CFA en matière de laïcité : « Les gens ont peur que ça fasse des vagues et de se voir traiter de racistes. »

    Enregistrement audio complet du rendez-vous:

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    L'Humanité

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    L’univers rétrofuturiste du Toulousain a de quoi transporter. Avec son album, l’Étrange Histoire de Mr. Anderson, il nous fait voyager dans les méandres de son esprit.

    Sophie Joubert

    Entre auto-tune, mélancolie et ­références cinématographiques, l’univers rétro­futuriste de Laylow a de quoi transporter. Une véritable catharsis ! Le rappeur toulousain explore le genre musical mêlant l’innovation numérique à la nostalgie de l’an 2000. Son premier album, intitulé Trinity, en référence au personnage de la saga Matrix, est certifié disque d’or et de platine quelques mois après sa sortie. Il propulse l’artiste au rang d’incontournable du milieu hip-hop francophone dès 2020. Son dernier opus l’Étrange histoire de Mr. Anderson, sorti en juillet 2021, comptabilisait plus de 5,4 millions de streams en 24 heures. Laylow propose un album conceptuel introspectif, voyage dans les méandres de son esprit qui met en avant son alter ego, Mr. Anderson. Parallèlement, le rappeur cinéphile fait ses premiers pas dans le 7e art. Il accompagne son projet musical d’un court métrage du même nom qu’il produit, met en scène et coécrit avec Osman Mercan. Parmi les références convoquées par l’artiste, on discerne le roman l’Étrange Cas de Dr. Jekyll et de Mr. Hyde et l’univers de Tim Burton. On remarque également l’influence du hip-hop des années 2000, d’Eminem et de 50 Cent avec les titres Window Shopper Part 1 et Part 2. Laylow s’est imposé sur la scène rap francophone grâce à sa créativité et sa polyvalence. Ses nombreuses collaborations avec des grands noms du milieu tels que Alpha Wann, Hamza, Damso ou encore Nekfeu aboutissent à de ­véritables bangers, des morceaux qu’on écoute pendant trois heures en boucle.

    Dans ses projets, le rappeur attache une grande importance au son comme à l’image. Ses clips vidéo déjantés sont toujours très attendus et appréciés. Après deux concerts parisiens en mars, Laylow clôture sa tournée à la Fête de l’Humanité, le public peut déjà s’attendre à une performance exceptionnelle.

    Fête de l'Humanité 2022rapGrande scèneMusique
    Valeurs Actuelles

    Affaire Coquerel et violences sexuelles : LFI ou le féminisme à sens unique

    Depuis l’intervention sur RTL, le 30 juin, de Rokhaya Diallo, journaliste et militante féministe, qui déclarait avoir reçu des témoignages de femmes mettant en cause Éric Coquerel, député LFI et président de la commission des finances accusé d’avoir eu des comportements suspects, la polémique enfle chez la France insoumise. Depuis, de nombreux militants du parti, anciens et actuels, y vont de leurs révélations et commentaires sur les réseaux sociaux. Enfin, une plainte pour harcèlement sexuel a été déposée contre le député par la militante LFI Sophie Tissier, ce lundi 4 juillet. Le même jour, toujours sur RTL, Rokhaya Diallo renchérissait : « Il y a d’autres témoignages. »

    La majorité des lieutenants de la France insoumise ont depuis rompu avec leur ligne habituelle en matière de violences sexuelles. Ils ne sont cette fois plus du côté de la plaignante, mais défendent tacitement ou ouvertement Éric Coquerel. Exemple le plus spectaculaire de ce changement d’attitude : Clémentine Autain. Conseillère régionale d’Île-de-France et députée LFI réélue, elle a, à de multiples reprises, défendu la libération de la parole des femmes ainsi que l’importance de les croire. Elle-même victime de viol à l’âge de 22 ans a fait des luttes féministes un de ses combats. 

    Ainsi, elle se félicitait sur Twitter en février 2018 que « les femmes publiques osent, dénoncent et agissent » pour leur permettre de « sortir du tabou et de la peur ». Adepte du mouvement #Metoo elle encourageait aussi, toujours sur le réseau social, toutes les « femmes qui brisent chaque jour un peu plus le silence ». Clémentine Autain affirmait même le 1 juillet dernier que « le maintien de Damien Abad [alors ministre des Solidarités visé par plusieurs plaintes pour agression sexuelle, ndlr] dans le gouvernement serait insupportable », puis le 4 juillet qu’il était scandaleux que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin soit maintenu « en dépit de l’affaire de viol le concernant ». En revanche, la députée LFI n’a toujours rien trouvé à redire concernant son « collègue et ami » Éric Coquerel, mis en cause pour harcèlement. 

    Enfin, certains l’accusent d’avoir eu une attitude ambiguë dans l’affaire Taha Bouhafs, ancien candidat Nupes évincé à la suite d’un signalement en interne. Ce dernier a depuis accusé Clémentine Autain de l’avoir poussé à justifier dans un communiqué son retrait des législatives en raison d’attaques racistes au lieu des prétendues affaires de violences sexuelles le visant, dont il n’a d’ailleurs jamais su la teneur. « Pendant 1000 ans les femmes n’ont pas été entendues, tu payes peut être aussi pour les autres […] c’est un choix politique », lui aurait même répondu Clémentine Autain, a rapporté Taha Bouhafs dans une longue lettre publiée sur Twitter ce mardi 5 juillet. Sur le même réseau social, la députée a rétorqué dans la foulée que la lettre du militant insoumis « déforme la réalité de leur échange, quand elle ne dit pas des choses factuellement fausses ».

    Hypocrisie et reniement des valeurs  

    Chez LFI, ce comportement n’est pas un cas isolé. Les champions du féminisme changent souvent de discours quand les accusations concernent un membre de leur bord politique. C’est le cas de Jean-Luc Mélenchon qui déclarait sur Twitter le 2 juillet : « Écœuré par les attaques contre Éric Coquerel menées depuis 5 ans sans faits ni preuves par une petite bande qui instrumentalise et rabougrit la lutte cruciale contre les violences sexistes et sexuelles. » Le chef de file de la Nupes est même allé jusqu’à ajouter dans un autre message que certains « détournent le sens de la lutte contre les violences sexistes pour salir Éric Coquerel après sa victoire sur l’extrême droite ».

    Dans son sillage, plusieurs lieutenants du parti insoumis ont adopté la même ligne de défense, comme Mathilde Panot, députée et présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, qui a tweeté à la suite de son chef que si « la vigilance en matière de violence sexiste et sexuelle est saine », pour faire avancer la lutte « nous devons nous fonder toujours sur des faits et non des on-dit ». Un point de vue partagé par Sandrine Rousseau, députée écologiste et cadre d’EELV qui, après avoir réclamé la démission de Damien Abad, a dit ne rien pouvoir faire sans témoignage direct. Un deux poids deux mesures qui viole allègrement la présomption d’innocence. Certains, plus prudents, ont toutefois préféré s’abstenir d’accabler leur allié insoumis comme la journaliste LGBT et militante féministe Alice Coffin, qui prétend pourtant se battre pour la montée en puissance d’un #Metoo politique.  

    Cette campagne de dénonciations, qualifiée de « chasse aux sorcières » par ses critiques, est encore incarnée par l’Observatoire VSS (violences sexuelles et sexistes) en politique, souvent relayé par les Insoumis et qui recense, notamment sur son compte Instagram, de nombreux députés ou hommes politiques, affichés sur fond rouge avec le slogan « législatives de la honte » et les faits qui leur sont reprochés. Y figurent entre autres le ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin, visé dans une affaire où un non-lieu a été requis et une autre classée sans suite, ou l’ancien journaliste et ex-candidat à la présidentielle Éric Zemmour accusé par huit femmes de violences sexuelles en l’absence de plaintes.

    Enfin, de nombreuses pétitions sont relayées sur le compte de l’Observatoire contre telle ou telle personnalité politique soupçonnée d’agression. Malgré la plainte déposée contre le député LFI Éric Coquerel, un simple message mentionnant qu’il « n’était pas pertinent » de le nommer à la tête de la commission des Finances de l’Assemblée nationale a été publié. Symptomatique aussi, le militant Taha Bouhafs, bien qu’ancien candidat soupçonné de violences sexuelles, n’est jamais mentionné. 

    Une inquisition politique  

    A dire vrai, LFI était moins regardant sur la présomption d’innocence quand la personnalité soupçonnée n’était pas un proche de Jean-Luc Mélenchon. C’est l’autre enseignement à retenir de cette soudaine volonté de défendre celui que les militants surnommaient  «DSKoquerel », d’après l’ex-militante Tatiana Ventôse. Depuis, certaines figures politique de gauche et d’extrême gauche n’ont pas hésité à prendre la parole publiquement pour dénoncer l’hypocrisie du parti, comme le politologue et ancienne figure insoumise Thomas Guénolé et le conseiller PCF de Paris Maxime Cochard.  

    Tous les deux ont été écartés de leurs formations à la suite d’enquêtes ou d’accusations provenant de militants de gauche ou LFI. Le cas Guénolé est particulièrement édifiant : en 2019, une enquête interne pour violence sexiste exigeait son exclusion sans preuves. Pourtant, il était écarté du parti et sali sur les réseaux sociaux. La justice l’a finalement innocenté après sa plainte pour diffamation. À l’époque, le politologue critiquait la verticalité de la France insoumise et envisageait de quitter le parti. 

    Comment peuvent-ils plaider sans relâche pour une vraie démocratie en France, eux qui organisent la France insoumise comme une dictature ?

    « Les dirigeants de la France insoumise se mettent à employer contre moi des méthodes staliniennes : m’accuser de choses sur la base de rumeurs mais refuser de me communiquer le moindre document m’incriminant précisément ; faire pression sur moi pour que je retire ‘spontanément’ ma candidature LFI », a-t-il déclaré dans un communiqué publié le 18 avril 2019, « Comment peuvent-ils plaider sans relâche pour une vraie démocratie en France, eux qui organisent la France insoumise comme une dictature ? » Il a depuis été rejoint par Tatiana Ventôse, ancienne militante LFI, qui critiquait Jean-Luc Mélenchon en 2020 sur Twitter : « Il est définitivement passé du coté des communautarismes à l’américaine […], il renie les valeurs républicaines. »

    Ceux qui s’éloignent de la ligne politique tracée par le parti finissent par être marginalisés, exclus, ostracisés. « Ce qui existe, c’est uniquement le point de vue de Mélenchon et ceux qui le répètent, tous ceux qui s’en écartent sont un problème, confie un ancien cadre. Ceux qui sont dans la ligne du parti sont protégés. » Selon ce dernier, dans l’affaire Coquerel, un ex-militant, qui avait eu vent de rumeurs en 2018, s’était vu répondre par une cadre proche de Mélenchon que « les accusations étaient déjà vérifiées, les filles exagéraient ». Cet ancien membre LFI ajoute que « tous les cadres savaient que Coquerel avait au minimum une réputation de gros lourd et des tendances au harcèlement. » Propos appuyés par Tatiana Ventôse qui s’interroge : « Pourquoi les cadres LFI mentent-ils en disant qu’ils n’ont jamais entendu de rumeurs sur Eric Coquerel ? »

    Malgré les accusations persistantes qui courent depuis des années dans les coulisses de la France insoumise et au sein du mouvement féministe au sujet d’Éric Coquerel, sa collègue à l’Assemblée nationale Sandrine Rousseau déclarait sur franceinfo le 1er juillet : « J’ai cherché, passé des coups de fils (…), je n’ai eu aucun témoignage. Cela ne veut pas dire que ça n’existe pas, mais tant qu’on n’a pas de témoignage direct, que faire ? » Qu’elle ne s’inquiète plus, une plainte pour harcèlement sexuel est désormais déposée.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Comédie Un Fantasio d’une énergie formidable

    Nos recommandations culturelles

    Gérald Rossi

    Emmanuel Besnault met en scène Fantasio, la comédie publiée en 1833 par Alfred de Musset, jouée pour la première fois en 1866 seulement. Dans cette étrange aventure, Fantasio, bouffon du roi d’un pays imaginaire, manœuvre pour éviter à la princesse Elsbeth d’épouser un ridicule et sot prince de Mantoue. Les jeunes comédiens (Lionel Fournier, Benoît Gruel, Elisa Oriol, Deniz Türkmen, Manuel Le Velly) déploient une énergie formidable, chantent et jouent de plusieurs instruments, sautant d’un personnage à l’autre à l’image « d’une jeune génération qui croit au pouvoir de ses actes et de l’engagement », souligne le metteur en scène. Il parle aussi de « l’esprit d’un philosophe enfermé dans le corps d’un adolescent, du sang d’un anarchiste qui bat dans le cœur d’un romantique ». Réjouissant. G. R.

    Théâtrele OFF
    Valeurs Actuelles

    Affaire Coquerel et violences sexuelles : LFI ou le féminisme à sens unique

    Gueule de bois pour les militants d’Éric Zemmour

    Loin de l’effervescence des premiers mois de la présidentielle, le parti Reconquête! n’a réussi à faire élire aucun candidat aux législatives. Le moral des militants en a pris un coup.

    [Entretien] Xavier Moreno :« L’Allemagne veut éliminer l’avantage économique et stratégique que le nucléaire donne à la France »

    L’incroyable dérive du mois des fiertés LGBT

    Entre marches des fiertés, promotions LGBT dans toutes les entreprises et médias, ainsi que des lectures de contes par des drag queens, à vouloir trop en faire la communauté LGBT s’exclut et risque un rejet d’une part de la population.

    Législatives : Azelma Sigaux, symbole de la radicalité et des fragilités de la Nupes

    La fille de Jacky Sigaux, ancien régisseur de Dieudonné, est candidate en Haute-Loire. Des engagements radicaux et des soupçons d’antisémitisme fragilisent sa candidature et, à travers elle, la Nupes.

    Sexe et politique, une histoire intime

    Les soubresauts de la vie privée et sexuelle des hommes politiques ont toujours fasciné. Naguère tolérante, l’opinion publique rue dans les brancards au moindre soupçon pesant sur l’un de ses représentants.

    [Entretien] Jean Lopez : « la stratégie militaire russe semble avoir été le fait d’un amateur »

    Terminus pour Taha Bouhafs

    Le retrait du militant indigéniste de la course aux législatives s’accompagne de zones d’ombre.

    Burkini à Grenoble : comment les écolos font avancer l’islamo-gauchisme en France

    À la fac, l’interminable dérive de l’ultragauche

    L'Humanité

    Pascal Dusapin sur les traces de Dante

    Nos recommandations culturelles

    Opéra Au festival d’Aix-en-Provence, le compositeur propose un voyage musical à travers l’œuvre de l’auteur de la Divine Comédie, sur un livret de Frédéric Boyer.

    Hélène Jarry

    Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), envoyée spéciale.

    Ça commencerait comme un film de David Lynch, à ceci près que l’on comprend vite – grâce au titre du spectacle, Il Viaggio, Dante – qui est qui.

    Dante, le Dante Alighieri, emblème de la langue italienne, est au volant d’une voiture dans un état halluciné et sa vision est hantée par Béatrice, sa bien-aimée disparue. Les images sont superbes, l’environnement sonore également. Est-ce bien un opéra ? Oui, car au moment où la question affleure, l’écran laisse place à la scène avec son décor, et la bande-son devient musique instrumentale émanant de la fosse. L’effet est à la fois subtil et saisissant.

    Ce prologue et un narrateur introduisent les sept tableaux du livret de Frédéric Boyer, inspiré de la  Vita nuova et de la  Divina Commedia, mis en musique par Pascal Dusapin. L’œuvre fourmille de références, depuis celles inhérentes au texte original de Dante jusqu’aux sources d’inspiration souvent religieuses de la musique vocale, qu’elle soit destinée aux solistes ou bien au chœur. Mais jamais les auteurs ni le metteur en scène ne cherchent à faire les malins ou à brouiller les pistes. Certes, la descente dans les cercles de l’enfer débute paradoxalement par un alignement très frontal de personnages tourmentés de tocs, mais l’image suggère assez lumineusement que l’enfer n’est pas forcément les autres, mais peut être soi-même. Le spectacle n’oblige pas le public à d’épuisants ajustements de compréhension. Le traitement vocal y est pour beaucoup.

    amples vagues sonores

    Le texte en italien, sur-titré en français et en anglais, est magnifiquement mis en valeur par le compositeur et servi par de grands solistes : Jean-Sébastien Bou, en Dante vieillissant, Evan Hughes en Virgile, Christel Loetzsch en Dante jeune, Jennifer France en Béatrice, Maria Carla Pino Cury en sainte Lucie, Dominique Visse pour la voix des damnés et Giacomo Prestia, le narrateur. La grande lisibilité de l’ensemble est renforcée par la mise en scène de Claus Guth et l’environnement visuel très épuré, tant pour le décor que pour les costumes. L’orchestre apporte un soubassement savamment somptueux de vagues sonores mouvantes de grande amplitude, irisées par telle sonorité inattendue d’orgue ou d’harmonica de verre.

    Toutefois, à une première écoute, le choix quasi exclusif de ce mode d’écriture, travaillant la masse orchestrale sans s’autoriser de ruptures dans la densité, peut susciter une certaine lassitude. Elle n’empêchera pas d’apprécier le beau travail de l’Orchestre et des chœurs de l’opéra de Lyon. Le festival retrouve ici Kent Nagano qui, à la tête du même orchestre, donna en 1989, dans la cour de l’archevêché, un savoureux  Amour des trois oranges de Sergueï Prokofiev. Pour en savoir plus sur les orchestres qui ont fait le festival, on pourra écouter en replay l’excellente émission de Christian Merlin, Au cœur de l’orchestre, diffusée le dimanche 3 juillet sur France Musique.

    Opérafestival d'aixpascal dusapindante alighieri
    Valeurs Actuelles

    Noam Anouar, le « ripoux » des insoumis

    Dans le journalisme, Noam Anouar est ce qu’on appelle “une source”. Et comme toutes les sources, son nom aurait dû rester secret. Il est pourtant apparu au grand jour le 28 juin. L’homme reconnaît avoir fourni au journaliste du Point, Aziz Zemouri, l’information selon laquelle le couple de députés de La France insoumise Raquel Garrido et Alexis Corbière exploitaient une employée de maison algérienne et sans papiers. Alléchant à première vue, le scoop était bidon. Depuis, le Point s’est excusé. Suspendu, Aziz Zemouri s’est retourné contre ses deux principaux informateurs. Parmi eux, Anouar Bouhadjela, dit Noam Anouar, un “flic”, ex-spécialiste de la lutte antiterroriste, et qui a peu à peu dérivé vers les luttes syndicales et l’antiracisme cher à l’extrême gauche.

    “Manquements aux devoirs d’obéissance, de réserve, de rendre compte, de loyauté”

    Ce policier de 47 ans d’origine algérienne débute sa carrière en 2006. Il rejoint la sous-direction de l’information générale de Seine-Saint-Denis en 2009, d’où il surveille les mouvements djihadistes en gestation. Il parle arabe, connaît la culture islamique : deux atouts majeurs. Mais son aventure tourne mal dès 2015, alors qu’il se voit retirer son habilitation secret défense, « parce que c’est un cas social, qui mettait le bazar dans le groupe. Il s’est d’ailleurs mis en arrêt maladie durant un an [de juin 2015 à mai 2016, NDLR]… sans être malade », indique, sans filtre, un policier.

    D’après Radio France, tandis que la menace terroriste approche à l’aube des années 2010, Anouar est suspecté de radicalisation par sa hiérarchie, qui le place sur écoute. Elle lui reproche, selon lui , de communiquer en arabe avec ses sources, d’avoir un régime alimentaire et un rapport aux femmes particuliers. Après un arrêt maladie d’un an, Anouar est muté dans un centre de rétention administrative, puis s’engage au sein du syndicat de police minoritaire Vigie. Dans les médias, où sa prestance en impose, il prend position pour les “gilets jaunes” et dénonce un prétendu « racisme systémique » dans la police, qui lui vaut les lauriers de la gauche. La hiérarchie apprécie moyennement.

    En 2021, Anouar est visé par une sanction disciplinaire de vingt-quatre mois d’exclusion, dont six mois ferme, pour « manquements aux devoirs d’obéissance, de réserve, de rendre compte, de loyauté et négligence professionnelle », révèle une source à l’Intérieur. Une note confidentielle de la police, que Valeurs actuelles a pu se procurer, précise les faits. « En janvier 2017, peut-on lire, se réclamant du statut de lanceur d’alerte, M. Bouhadjela faisait part de ces griefs à différents médias, tout d’abord sous couvert d’anonymat puis à visage découvert. Il présentait par ailleurs certains de ses collègues comme racistes, et donnait son opinion personnelle sur plusieurs problématiques tout en laissant le soin aux journalistes de le présenter comme un référent. »

    Il lui est également reproché d’avoir conservé son arme de service pendant son congé maladie ou encore d’avoir « adopté et tenu des propos déplacés à l’encontre de ses collègues féminines », pris des « libertés avec les procédures internes, notamment concernant les dons vestimentaires aux retenus » et « adopté une proximité avec ces derniers, privilégiant certaines origines, en dépit des remarques formulées par sa hiérarchie ou par ses collègues ».

    Une “forte gueule” qui tonne sur le plateau de Cyril Hanouna

    Face à cette sanction, plusieurs figures de La France insoumise, comme François Ruffin et Alexis Corbière, montent au créneau pour le défendre. Sans succès. Mais c’est finalement dans le giron du parti d’extrême gauche que le policier trouve refuge. Et plus précisément dans l’organe de presse Le Média, fondé par plusieurs militants, où Noam Anouar côtoie l’activiste anti-police Taha Bouhafs, recruté quelques mois plus tôt. « Ils se croisaient peu ou pas, raconte une ancienne journaliste du Média . Noam Anouar ne venait que ponctuellement pour ses émissions, tandis que Taha Bouhafs ne venait presque jamais. »

    Les deux hommes se croisent plus certainement en juin 2021 au tribunal judiciaire de Paris, lors du procès de Taha Bouhafs, jugé pour avoir traité d’ « Arabe de service » la policière d’origine maghrébine Linda Kebbab. À la barre, au milieu d’une flopée de militants et intellectuels de la gauche racialiste, l’ex-flic témoigne en faveur de Bouhafs. Rancœur envers la police ? Aveuglement idéologique ? Il laisse à certains une mauvaise impression. « C’est un mythomane », glisse un policier ; « Il n’a aucune légitimité », lâche un autre. Son ancien collègue du syndicat Vigie, Alexandre Langlois, qui le décrit comme une « forte gueule », tempère : « Il a toujours été loyal. »

    Une “forte gueule” qui tonne plusieurs fois sur le plateau de Cyril Hanouna à partir de 2021, année durant laquelle, de façon bien plus confidentielle, Noam Anouar entre à la mairie de Drancy en tant que fonctionnaire de police détaché (comme l’autorise la fonction publique) à la sécurité de la ville.

    Sur le papier, le poste est respectable, mais les tractations qui se jouent dans cette mairie, aux mains du couple Lagarde depuis vingt ans, le sont moins. Maire de Drancy de 2001 à 2017 (sa femme Aude lui succède), député de la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis (comprenant Drancy et Bobigny) de 2002 à 2022, Jean-Christophe Lagarde a été plusieurs fois épinglé pour ses pratiques clientélistes.

    En février 2020, dans son livre-enquête le Maire et les barbares, la journaliste Eve Szeftel décrit le système mis en place par Lagarde pour accéder aux commandes de Bobigny et asseoir son pouvoir local. Elle affirme que le député UDI a pactisé avec des proches du “gang des barbares”, qui a torturé puis tué Ilan Halimi, un jeune homme de confession juive en 2006. Le livre est mis en avant par le Point qui en fait sa une le 13 février. « Ces élus qui ont vendu leur âme », peut-on lire sur la couverture, qui choisit une photo de Jean-Christophe Lagarde pour illustrer ce titre assassin. L’élu fulmine… et prépare sa vengeance ?

    Du scoop à la rétractation en moins de vingt-quatre heures

    Législatives de juin 2022 : Jean-Christophe Lagarde se retrouve face à l’insoumise Raquel Garrido, qui tente de lui ravir son siège de député. Le match s’annonce serré. C’est alors que Noam Anouar, employé à la mairie de Drancy et proche des Lagarde mais aussi ami de longue date du journaliste du Point Aziz Zemouri, informe ce dernier qu’une femme de ménage algérienne, sans papiers, est exploitée par le couple Garrido-Corbière. Le scoop, publié le 22 juin sur le site du magazine, aurait dû retentir comme un coup de tonnerre avant le second tour des élections. Il est finalement supprimé par la direction du Point moins de vingt-quatre heures plus tard.

    Zemouri est pourtant sûr de son fait : il a échangé de nombreux SMS avec cette femme, obtenu une copie de son passeport algérien, ainsi que de nombreux détails sur la vie privée de Corbière et Garrido. D’autant qu’Anouar n’en est pas à son premier tuyau. Sauf que cette fois, il est grossièrement percé. Le savait-il ? Probablement pas, selon Aziz Zemouri. A-t-il été trompé par Jean-Christophe Lagarde ? Sans doute que oui, de l’avis du journaliste. Qui a, en tout cas, porté plainte contre les deux hommes.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    L'Humanité

    À Avignon, le théâtre ne renonce pas

    Nos recommandations culturelles

    Cour d’Honneur Kirill Serebrennikov offre une version diffractée et cosmologique du Moine noir, nouvelle fantastique d’Anton Tchekhov. Un voyage pour tenter d’approcher au plus près la vérité.

    Marie-José Sirach

    Avignon (Vaucluse), envoyée spéciale.

    Depuis jeudi, Avignon vit, respire, vibre, s’enthousiasme ou s’agace au rythme du théâtre. Pour autant, la ville ne vit pas sous cloche. Les bruits du monde résonnent dans les spectacles, les conversations. Une situation sanitaire instable et le souvenir d’une pandémie qui n’a épargné personne et dont on commence à peine à mesurer les conséquences. Et puis, la guerre en Ukraine tous les jours, si près, si loin. Mais aussi au Darfour, au Yémen… On ne s’y habitue pas, on fait avec. Avec ce monde qui va mal. Avec une Assemblée nationale qui compte désormais 89 députés fascistes dans son hémicycle. Avec un président de région, Laurent Wauquiez, qui sabre allègrement le budget de la culture en Rhône-Alpes. Avec un hôpital à l’agonie, un système scolaire au bord de l’implosion.

    On pourrait poursuivre longtemps cet inventaire, baisser les bras, renoncer. Alors, le théâtre, ce serait quoi dans ce paysage ? Un pansement ? Une distraction ? Une parenthèse ? Ou l’un des endroits où l’on tente de rester debout, un espace ouvert dans la cité, où les spectateurs ne viennent pas consommer mais exercer leur citoyenneté ? Le Festival d’Avignon, malgré son gigantisme, ses enchantements et ses failles, malgré la précarité qui n’épargne ni les artistes, ni les spectateurs, ni la culture, ni la création, demeure un de ces espaces où la démocratie retrouve tout son sens, où chacun s’exerce à la critique, où la pensée est sollicitée, où l’on ne s’interdit pas les émotions.

    Lorsque, il y a deux ans, Olivier Py a invité Kirill Serebrennikov, celui-ci était alors assigné à résidence à Moscou. Depuis, le metteur en scène a pu quitter la Russie (lire son entretien dans l’Humanité du 7 juillet)… et l’armée russe a envahi l’Ukraine. Alors, Serebrennikov a décidé de projeter sur les murs du palais des Papes rouge sang les mots « Stop War » à la fin de chaque représentation. Un geste à la fois dérisoire et important. Ne pas renoncer. Ne pas renoncer à faire du théâtre et à monter le Moine noir, l’une des nouvelles de Tchekhov les plus énigmatiques. Mais dont on saisit l’enjeu : la quête de la vérité, le prix de la liberté.

    « Pas de liberté sans folie ! »

    L’action se déroule à la campagne, dans la propriété de Pessotski, vieux jardinier conquis par la botanique qui, avec une passion obstinée, cultive toutes sortes de fleurs et d’arbres fruitiers avec l’aide de sa fille Tania. Débarque Andreï Kovrine, écrivain, poète, qui s’invite chez son ami Pessotski afin de se reposer loin des lumières incandescentes de la grande ville. Mais Kovrine ne trouve pas le sommeil. Pire, il est victime d’hallucinations et, chaque soir, lui apparaît le fantôme d’un moine noir dont la particularité est de se démultiplier à l’infini. Au point qu’il finira par sombrer dans la folie.

    Le texte originel de Tchekhov est une courte nouvelle écrite en 1893. On y retrouve des similitudes avec la Cerisaie dans ses ­allers-retours entre la ville et la campagne ; avec Oncle Vania dans la complexité des liens qui unissent les personnages et on ne peut s’empêcher de penser que Kovrine pourrait être un lointain cousin de Platonov. Serebrennikov s’est inspiré de cette nouvelle et, sans jamais faillir à l’univers tchekhovien, il va déployer le récit de manière empirique pour cerner au plus près le spectre de la folie, cette mélancolie qui s’empare de nombre de personnages de la littérature russe, et révéler cette dimension mystique, religieuse que l’on trouve aussi chez Tolstoï ou Dostoïevski pour tenter, comme Kovrine, de s’approcher au plus près de la vérité, quitte à se brûler les ailes. « Pas de liberté sans folie, pas de folie sans liberté ! » hurle Kovrine, un sourire ensanglanté comme celui de Joker.

    Découpée en quatre chapitres, la mise en scène suit les méandres chaotiques de cette narration diffractée, où l’on avance par à-coups dans un récit tourbillonnant porté tour à tour par le vieux jardinier, Tania, Kovrine et les moines noirs. Si la trame narrative est identique, celle-ci va non seulement se démultiplier, mais aussi s’enrichir des différents points de vue qui vont combler les lacunes de ceux qui les précèdent. Une sorte de cadavre exquis où chacun semble reprendre le fil de l’histoire là où l’autre l’a laissé, avec des ruptures spatio-temporelles rondement menées. Surtout, Serebrennikov a confié le rôle de Kovrine à trois acteurs, Mirco Kreibich, Odin Biron et Filipp Avdeev. Chacun va imprimer au personnage une intensité différente dans une langue différente. Ces trois Kovrine sont, comme le Don Quichotte de Cervantes, une seule et même personne se débattant avec sa folie, sa lucidité, son désir de vivre et cette mélancolie qui la ronge de l’intérieur.

    On est littéralement emportés par ce récit où tous les éléments du décor semblent repousser les murs de la cour. Le mistral est de la partie, qui souffle et s’engouffre dans les serres où les ouvriers agricoles se métamorphosent en musiciens, chanteurs et danseurs. Les visages de Kovrine projetés en gros plan sont secoués des spasmes de la folie. Les chants s’élèvent par-dessus l’enceinte de la cour. Profane et sacré, Serebrennikov dévoile un peu du mystère du Moine noir .

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    Valeurs Actuelles

    Interpellation gare de Lyon : derrière les images choc, le parcours chaotique d’un migrant nigérian

    Ce qui est reproché à Bamdad A., multirécidiviste, coupable de viols et ressorti libre du tribunal d’Évry

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    L'Humanité

    Pour Lucie Aubrac, la guerre est aussi une affaire de femmes

    Actu

    La résistante lance un appel depuis Londres, le 20 avril 1944, sur les ondes de la BBC et, parlant au nom des Françaises, dénonce la barbarie nazie.

    Benjamin König

    Comment résumer une vie aussi riche, intense et digne que celle de Lucie Aubrac ? Quand elle prononce ce discours, le 20 avril 1944, à 21 h 25, au micro de la BBC, voici deux mois qu’elle est arrivée à Londres, après déjà plusieurs années de résistance. L’année précédente, en 1943, elle a organisé l’évasion de son mari, Raymond Samuel – qui prendra le pseudonyme « Aubrac » dans la clandestinité –, à Caluire, près de Lyon, où il avait été arrêté avec Jean Moulin. Lucie Bernard, de son nom de naissance, était arrivée à la fin des années 1920 à Paris, menant des études d’histoire et militant aux Jeunesses communistes.

    Depuis juillet 1940, l’émission Honneur et Patrie est diffusée quotidiennement par la BBC, et Lucie Aubrac veut mettre en lumière le rôle des femmes dans l’ensemble des actions de la Résistance : le soutien, la solidarité, mais aussi la lutte, qu’elle soit logistique ou parfois armée. Et les déportations, citant les « 347 du camp d’Auschwitz ». Pour que ne soit jamais rabaissé ou oublié leur combat pour la paix. La guerre n’est jamais une seule « affaire des hommes ». 

    Extrait du discours

    Le Conseil national de la Résistance a lancé un appel à la conscience mondiale pour que soient connues les terribles conditions de vie et de mort que l’Allemagne fait subir aux patriotes français. Il signale dans son appel les 270 femmes françaises mortes au camp d’Auschwitz, en Silésie ; 270 sur 347 qui y furent déportées en janvier 1943, 270 femmes françaises dont certaines paient le crime d’être veuves d’otages fusillés à Paris. À cette longue liste il faut ajouter toutes celles qui, en France même, dans les prisons de Vichy et dans les prisons allemandes, connaissent souvent le même sort. “La guerre est l’affaire des hommes.” Mais les Allemands, qui ont menacé des femmes et asphyxié des enfants, ont fait que cette guerre est aussi l’affaire des femmes. Mais les Allemands et la police de Vichy ne connaissent pas le droit international, et cette guerre est aussi l’affaire des femmes.

    Nous, les femmes de France – je dis “nous” car il y a deux mois seulement que j’ai quitté mon pays, nous, les femmes de France, avons dès l’armistice pris notre place dans ce combat. Notre foyer disloqué, nos enfants mal chaussés, mal vêtus, mal nourris ont fait de notre vie depuis 1940 une bataille de chaque instant contre les Allemands. Bataille pour les nôtres, certes, mais aussi bataille de solidarité pour tous ceux qu’a durement touchés l’occupation nazie.

    Arrêtées, torturées, déportées, exécutées, vous restez dures et pures, sans confidences pour le bourreau.

    La grande solidarité des femmes de France : ce sont les petits enfants juifs et les petits enfants de patriotes sauvés des trains qui emmènent leurs parents vers les grands cimetières d’Allemagne et de Pologne ; ce sont dans les prisons et les camps de concentration en France les colis de vivres, les cigarettes, le linge nettoyé et raccommodé, qui apportent aux patriotes entassés derrière les murs un peu d’air civilisé et d’espoir ; ce sont les collectes de vêtements et de vivres qui permettent aux jeunes hommes de gagner le maquis ; ce sont les soins donnés à un garçon blessé dans un engagement avec les Allemands.

    Et puis maintenant que tout le pays est un grand champ de bataille, les femmes de France assurent la relève des héros de la Résistance. Dans la grande armée sans uniforme du peuple français, la mobilisation des femmes les place à tous les échelons de la lutte : dactylos, messagères, agents de liaison, volontaires même dans les rangs de groupes francs et de francs-tireurs, patiemment, modestement, les femmes de France menèrent le dur combat quotidien.

    Vous n’êtes qu’un prénom, Jeannette ou Cécile, mais arrêtées, torturées, déportées, exécutées, vous restez dures et pures, sans confidences pour le bourreau. N’est-ce pas vous, héroïne anonyme, qui, arrêtée par la Gestapo, frappée au visage, défigurée, un œil perdu, vous évanouissant aux terribles coups de cravache sur le haut des cuisses, êtes restée silencieuse ? Ils vous ont enfermée avec les prostituées, sans soins pour vos plaies infectées.

    C’est peut-être dans la cellule voisine que mourut Thérèse Pierre, les reins brisés par la torture, que Mme Albrecht attendit la hache du bourreau… Battues, méprisées, toutes seules devant la souffrance et la mort, si notre martyrologe est long, nous savons, nous, femmes de France, nous qui connaissons le prix de la vie, qu’il faut nos pleurs, nos souffrances et notre sang pour que naisse le beau monde de demain. » 

    Retrouvez tous les discours de cette sérieMaximilien RobespierreAngela DavisWilly BrandtYasser ArafatJean JaurèsThomas SankaraLucie Aubrac

    Discours pour la paixlucie aubrac2ème guerre mondialerésistance
    Известия (RUS)

    Силы ДНР и ВС РФ уничтожили украинский взвод РСЗО «Град»

    Силы Донецкой Народной Республики (ДНР) совместно с ВС РФ уничтожили взвод украинских реактивных систем залпового огня (РСЗО) «Град». Об этом в понедельник, 11 июля, сообщает Народная милиция ДНР.

    Союзные войска взяли под контроль Владимировку и Триполье. Онлайн спецоперации 11 июля Что происходит в ДНР и ЛНР, главные новости России и мира — в обновляемом материале «Известий»

    «Совместными действиями военнослужащих Донецкой Народной Республики и Вооруженных сил Российской Федерации уничтожено следующее вражеское вооружение и военная техника: взвод РСЗО БМ-21 «Град», два бронированных автомобиля и подавлены две огневые точки противника в районах населенных пунктов Первомайское и Курдюмовка», — говорится в Telegram-канале ведомства.

    Ранее в этот день глава ДНР Денис Пушилин заявил, что союзные силы контролируют 243 населенных пункта на территории республики.

    За день до этого официальный представитель Минобороны РФ, генерал-майор Игорь Конашенков сообщил, что ВС РФ уничтожили более 1000 артиллерийских снарядов для гаубиц М777 производства США и около 700 реактивных снарядов для РСЗО «Град» на территории керамического комбината в городе Славянске.

    Тогда же ВС РФ высокоточным оружием наземного базирования нанесли удар по пункту временной дислокации артиллерийского подразделения Вооруженных сил Украины (ВСУ) и складу с боеприпасами на территории керамического комбината в городе Славянске.

    24 февраля Россия начала проведение специальной операции по защите Донбасса. В Москве пояснили, что в задачи спецоперации входят демилитаризация и денацификация Украины, реализация которых необходима для обеспечения безопасности России. Решение было принято на фоне обострения в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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    Известия (RUS)

    Совершивший попытку покушения на главу района Запорожской области ликвидирован

    Совершивший попытку покушения на главу администрации Мелитопольского района Запорожской области Андрея Сигуту ликвидирован. Об этом в понедельник, 11 июля, сообщил член главного совета военно-гражданской администрации Запорожской области Владимир Рогов.

    Союзные войска взяли под контроль Владимировку и Триполье. Онлайн спецоперации 11 июля Что происходит в ДНР и ЛНР, главные новости России и мира — в обновляемом материале «Известий»

    Он пояснил, что ночью диверсант обстрелял домовладение главы администрации района, после чего попытался скрыться в лесистой местности в пригороде.

    «В результате проведенных мероприятий преступник был обнаружен. При задержании оказал вооруженное сопротивление. Ответным огнем получил ранения, не совместимые с жизнью», — написал Рогов в своем Telegram-канале.

    Отмечается, что в настоящее время проводятся оперативно-следственные мероприятия по установлению обстоятельств преступления.

    Ранее в этот день замначальника ГУМВД по региону Алексей Селиванов сообщил, что на Сигуту была совершена попытка покушения. Отмечалось, что глава администрации Мелитопольского района не пострадал и продолжает трудовую деятельность. Селиванов подчеркнул, что все, кто пытается дестабилизировать мирную жизнь на освобожденных территориях, понесут неотвратимое наказание.

    Позже Рогов заявил, что личность совершившего попытку покушения установлена.

    Часть Запорожской области Украины российские войска освободили в ходе спецоперации, начатой 24 февраля. В Москве пояснили, что в задачи спецоперации входят демилитаризация и денацификация Украины, реализация которых необходима для обеспечения безопасности России. Решение было принято на фоне обострения в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

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    1972, la gauche se met d’accord

    Actu

    V e République L’objectif ambitieux affiché est de « mettre fin aux injustices ». Après dix années de négociations en interne et entre formations politiques, le 27 juin 1972, le PS et le PCF ratifient un « programme commun de gouvernement ».

    Jean Vigreux

    Si la signature du programme commun intervient en 1972, son origine remonte aux enjeux de la bipolarisation de la vie politique sous la Ve République. Les équilibres de la République précédente – liés au scrutin proportionnel départemental – sont rompus. Le PCF, premier parti depuis la Libération, n’arrive pas, avec 10 députés, à constituer un groupe parlementaire alors que le nombre de voix qu’il rassemble (19,2 % des suffrages) est proche de celui des gaullistes (20,4 % et 198 députés). Le mode de scrutin – au suffrage uninominal majoritaire à deux tours par circonscription – fait ainsi l’élection.

    La mise en place du nouveau régime met également fin à un tabou républicain imposé par le souvenir du césarisme bonapartiste, à savoir l’élection du président de la République au suffrage universel direct. L’année 1962 marque la véritable rupture. Dès le débat d’octobre sur la motion de censure, certains orateurs du PCF en appellent à un sursaut des forces démocratiques devant déboucher sur un projet de « programme commun ». Si le mot est lancé, il faudra attendre dix ans pour que cela se concrétise.

    décomposition-recomposition

    Malgré tout, il faut souligner que, à gauche, la question du programme commun fait écho aux mémoires des expériences de 1936 ou 1944-1947. Mais le processus de rapprochement doit composer, non seulement avec la décomposition-recomposition de la SFIO en Parti socialiste, mais aussi avec les événements de mai-juin 1968 et les élections présidentielles de 1969. L’union de la gauche, dans le cadre d’un programme commun de gouvernement, invite à construire une alternative. à ceux qui disent : « Une seule solution, la Révolution ! », d’autres répondent : « Une seule solution, le programme commun ! »

    La SFIO ne parvient pas à se relever de l’élection présidentielle de 1969. Face à cette crise, l’Union des clubs pour le renouveau de la gauche (UCRG), dirigée par Alain Savary, fusionne avec ce qui reste de la SFIO et avec l’Union des groupes et clubs socialistes (UGCS) de Jean Poperen pour fonder le Nouveau Parti socialiste (NPS) en juillet 1969. La présence des proches de Guy Mollet ne facilite pas cette refondation. Le Centre d’études, de recherches et d’éducation socialistes (Ceres) de Jean-Pierre Chevènement dénonce cette mascarade sous la forme d’un pamphlet intitulé Socialisme ou social-médiocratie. Ces formations éclatées arrivent toutefois à s’unir. La Convention des institutions républicaines (CIR), dirigée par François Mitterrand, participe à la (re)fondation du Parti socialiste, au congrès d’Épinay-sur-Seine (juin 1971), regroupant le NPS, Objectif 72, Vie nouvelle et de nouveaux militants. Nouveau parti, nouveaux statuts et nouvel emblème sont alors de mise. Le PS peut s’engager dans les discussions avec les autres formations de gauche.

    À l’autre pôle de la gauche parlementaire, le PCF connaît également une mutation d’ampleur. Waldeck Rochet, tombé malade, laisse le parti à Georges Marchais. C’est au Comité central d’Arcueil (7-9 octobre 1971) que le PCF approuve à l’unanimité l’idée d’un « programme de gouvernement démocratique et d’union populaire ». Il s’agit de « changer de cap ». Ce projet définit explicitement une voie transformatrice qui prolonge l’idée de démocratie avancée, exposée en 1968.

    Le programme commun de gouvernement est ratifié le 27 juin 1972. Si le PCF s’allie au PS, une troisième force entre dans l’alliance un mois plus tard, donnant de fait au PS une place centrale : le Mouvement des radicaux de gauche de Robert Fabre. Les radicaux scissionnent alors en deux branches, l’une choisissant la droite, l’autre la gauche, faisant du centre un « impensable » au sein de la Ve République.

    revendications fortes

    L’idée de la démocratie politique, économique et sociale irrigue tout le document. Tant dans le domaine institutionnel que dans celui des relations internationales, le texte ne préconise pas une rupture mais une évolution dans le cadre d’une prochaine législature. La partie économique avec de larges nationalisations introduit les changements les plus forts.

    Le texte comprend également une mention importante pour revaloriser le salaire minimum, la réduction du temps de travail à 39 heures, la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, l’abolition de la peine de mort, la dissolution de l’Otan, mais aussi de nouveaux droits syndicaux, la construction de logements sociaux, la lutte contre la pollution de l’air et de l’eau, l’égalité femmes-hommes, etc. S’il s’agit d’un programme politique, il n’en demeure pas moins que des organisations syndicales (CGT, CFDT, FEN) l’approuvent. La CGT soutient explicitement ce programme qui constitue, selon elle, le débouché de toutes les luttes revendicatives.

    L’union de la gauche crée une dynamique : PS et PCF connaissent une embellie. Aux élections législatives de 1973, le PS obtient avec le MRG 20,8 % des suffrages exprimés, talonnant le PCF, stable à 21,4 %. Mais certains communistes déplorent les illusions unitaires qui ont laissé le terrain libre au PS. Si « l’union est combat », l’espoir suscité par ce programme commun ne faiblit pas. Les effets de la crise économique et sociale sous les années Giscard lui confèrent toujours une dimension d’alternative, malgré la rupture unilatérale de 1977 par le PCF. Si la référence au programme commun s’efface, son débouché sera le 10 mai 1981.

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    L'Humanité

    Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes

    Il était une fois

    Le 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.

    Lionel Venturini

    Il a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.

    Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.

    Une ancienne zone de chasse de la noblesse

    Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.

    L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.

    La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.

    Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.

    Boxe anglaise et patinage artistique

    En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.

    À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.

    En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.

    50 portiques courbes

    Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.

    Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.

    Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.

    Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.

    Un chaudron de béton

    Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.

    L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.

    « Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.

    Jean-Pierre Rives, maillot en sang

    Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).

    À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.

    La face sombre du supportérisme

    Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.

    Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.

    Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.

    L'aire des Qataris

    Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.

    Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »

    (1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.

    EN SAVOIR PLUS

    « Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.

    « Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com

    « Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr

    Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour

    footballrugbypsg
    Известия (RUS)

    Первый после освобождения Мариуполя поезд отправился в Волноваху

    Первый регулярный пассажирский поезд за последние пять месяцев отправился в 7 часов утра от пригородного железнодорожного вокзала города Мариуполя в Волноваху. Об этом 11 июля сообщил корреспондент «Известий» Данил Емельянов.

    Поезд находился в пути 2 часа 44 минуты, проехал четыре крупные узловых станции и 19 остановочных. Платформы всех населенных пунктов, которые встретятся на пути следования поезда, подготовлены для его остановки.

    Пушки замолчат: как в ДНР и ЛНР возрождают промышленность и театры Руководители заводов и артисты связывают свое будущее с Россией

    «Состав включает в себя два пассажирских вагона. Они вместе вмещают до 200 человек. При увеличении пассажиропотока вагоны мы добавим», — цитирует «РИА Новости» генеральный директор Донецкой железной дороги Олег Колеватых.

    Состав будет ездить два раза в день, утром и вечером. Стоимость билета в один конец составляет 27 рублей.

    25 июня председатель общественной палаты (ОП) Донецкой Народной Республики (ДНР) Александр Кофман предположил, что на полное восстановление Мариуполя может потребоваться от трех до пяти лет.

    Ранее, 23 июня, мирные жители рассказали, что Мариуполь перестраивается на мирный лад, в городе пустили первые автобусные маршруты, люди получили пенсии за март и апрель, также начинается строительство жилых кварталов.

    22 июня корреспондент «Известий» Мери Бадунц также рассказала, что в Мелитополе готовятся к запуску первого за восемь лет пассажирского поезда в Джанкой — город на севере Крыма. Отмечается, что бывшее руководство станции вывезло весь подвижной состав, из-за чего персоналу после начала российской спецоперации по защите Донбасса перестали платить зарплату, а недовольным угрожали. Однако сейчас ситуация изменилась, люди начали возвращаться на работу.

    24 февраля Россия начала проведение специальной операции по защите Донбасса. В Москве пояснили, что в задачи спецоперации входят демилитаризация и денацификация Украины, реализация которых необходима для обеспечения безопасности России. Решение было принято на фоне обострения в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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    Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

    Actu

    En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

    Jean-Jacques Régibier

    Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

    Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

    Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

    Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

    Gazés pour une collection anatomique

    Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

    La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

    Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

    Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

    Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

    Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

    Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

    Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

    Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

    Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

    Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

    La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

    Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

    Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

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    Известия (RUS)

    Эксперт объяснил снижение цены на газ на торгах в Европе

    Снижение цен на газ могло быть вызвано решением Канады вернуть турбину Siemens, чтобы спасти Европу от недостающего объема голубого топлива. Об этом «Известиям» 11 июля заявил финансовый аналитик BitRiver Владислав Антонов.

    Попали под поток: газ может подорожать до $2200 на фоне ремонта СП-1 Чем Европа попытается заменить поставки из РФ и что из этого получится

    «Так как неизвестны сроки доставки и установки турбины, цена на газ останется торговаться на максимальных отметках», — отметил он.

    По словам эксперта, сегодня ценообразование на стратегические рыночные активы серьезно подвержено геополитическим событиям, логика биржевых торгов не всегда срабатывает.

    Цена газа на бирже в Европе 11 июля на открытии торгов обвалилась на 11%, до $1600 за 1 тыс. куб. м. Позднее цена вернулась к уровню выше $1750, указывают данные торгов ICE.

    Ранее, 9 июля, канадский министр природных ресурсов Джонатан Уилкинсон подтвердил, что Канада вернет Германии отремонтированную турбину Siemens, необходимую для обслуживания газопровода «Северный поток».

    По данным агентства Bloomberg, газоперекачивающие агрегаты Siemens находятся на техническом обслуживании в Канаде. Сообщалось, что компания не может вернуть их из-за антироссийских санкций страны. В министерстве экономики и защиты климата Германии 16 июня заявили, что ведут переговоры с правительством Канады о возвращении двигателей.

    В тот же день стало известно, что приток газа в Германию по «Северному потоку» снизился до 40% от мощностей газопровода. В «Газпроме» отметили, что это, в частности, связано с отказом немецкой компании Siemens возвращать из ремонта турбины.

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    L'Humanité

    Inflation : tous les enfants pourront-ils avoir des cahiers à la rentrée ?

    Actu

    Face à l’augmentation des prix des fournitures, notamment due aux spéculations financières sur le papier, les associations s’inquiètent de la situation des familles les plus précaires. Et appellent à des solutions d’urgence.

    Émilien Urbach

    Chaînes de production bousculées par la crise sanitaire, guerre en Ukraine, inflation tous azimuts… à la rentrée scolaire, les familles les plus précaires risquent une fois de plus d’en faire les frais.

    La marque Clairefontaine annonce une hausse de près de 18 % sur ses cahiers ; 20 à 25 % chez Oxford. C’est la conséquence ­directe d’une crise du papier déjà bien connue et sur laquelle la marque Amazon orchestre, depuis des mois, une dangereuse spéculation entraînant, en un an, une hausse du prix de la pâte à papier de 70 % et de 180 % sur le carton.

    Les associations craignent le pire

    Le coût du plastique servant à la ­fabrication des stylos ou des couvertures plastifiées a lui aussi doublé sur les douze derniers mois. « En organisant des bourses aux fournitures dans nos sections départementales, nous avons déjà constaté des hausses de prix importantes entre juin 2021 et juin  2022, pointe Nageate Belahcen, coprésidente de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). Certaines calculatrices, par exemple, ont augmenté de 40 %.»

    Face à la flambée des prix, comment défendre le droit aux vacances ?

    Avec l’ajustement des prix par les producteurs et la grande distribution, les associations craignent le pire. «C’est affolant, alerte Jean Stellittano, secrétaire général du Secours populaire français (SPF). Les difficultés à la rentrée scolaire sont de plus en plus importantes chaque année. L’allocation d’aide à la rentrée scolaire est trop insuffisante pour parvenir à réduire l’impact de l’inflation. Si elle n’est pas versée plus tôt, les familles déjà piégées par l’augmentation des prix de l’énergie et des charges liées à leur logement ne pourront pas faire face. »

    « Nous attendons toujours une réponse du ministre »

    La FCPE et le SPF rappellent que les fournitures scolaires ne sont pas les seuls frais auxquels sont confrontées les familles à la rentrée. « Les parents doivent aussi rééquiper leurs enfants en vêtements », rappelle Jean Stellittano. « Les prix de la cantine et des transports scolaires sont également en augmentation », note pour sa part Nageate Belahcen.

    Logement, le grand oublié du pouvoir d’achat

    À l’Assemblée nationale, les députés de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) ont d’ores et déjà décidé d’interpeller le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye. « Nous attendons toujours une réponse, regrette Rodrigo Arenas, député (Nupes/FI) de la 10e circonscription de Paris. Nous demandons que l’allocation de rentrée scolaire soit versée dès le mois de juillet et soit indexée sur l’inflation. Sinon, les gens ne partiront pas en vacances. Il faut des mesures spécifiques liées à l’Éducation nationale, en dehors des mesures d’aide générales sur l’inflation.»

     C’est le principe d’un système éducatif républicain et laïc pour tous qui est remis en cause. »

    Nageate Belahcen, coprésidente de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE)

    Les associations et élus de gauche appellent en outre à des mesures d’urgence. « On pourrait imposer la gratuité des fournitures scolaires, au moins à l’école primaire », propose le responsable du SPF. La gratuité des transports aussi soulagerait rapidement les familles.

    Et la coprésidente de la FCPE d’ajouter : « C’est le principe d’un système éducatif républicain et laïc pour tous qui est remis en cause. Nous sommes encore bien loin de la gratuité de l’école pourtant promise par les textes. »

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    rentrée scolairepapierfcpespf
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    Sept enfants privés de leur mère

    Eugénie Barbezat

    Malgré la mobilisation en sa faveur, Coco Radulescu a été expulsée vers la Roumanie, le 7 juillet. Cette mère de sept enfants âgés de 3 à 11 ans, arrivée en France en 2013, avait un temps squatté un appartement vide, ce qui lui a valu trois interpellations pour « violation de domicile et destruction ou détérioration de bien d’autrui ». « Des tentatives désespérées pour subvenir aux besoins de ses enfants », plaide le Réseau Éducation sans frontières. Ce sont pourtant ces délits qui lui ont valu une obligation de quitter le territoire français, la préfecture voyant en Coco « une menace à l’encontre d’un intérêt fondamental de la société française ». Une manière d’anticiper les désirs de Gérald Darmanin, qui confiait samedi au Monde souhaiter rendre possible l’expulsion sans restriction de tout étranger qui a commis des actes graves. Et priver des enfants en bas âge de leur mère, ce n’est pas grave ?

    Известия (RUS)

    Установлены личности двух погибших в результате грозы в Москве

    Установлены личности двух погибших мужчин в результате грозы в Москве. Об этом 11 июля сообщил Telegram-канал 112.

    Молниеносная атака: как выжить в грозу Непогода в городе может быть опаснее, чем в сельской местности

    Из-за падения дерева на Украинском бульваре скончался 26-летний житель Хабаровского края Валентин Валл. Отмечается, что он умер на месте из-за перелома грудной клетки. На Ивантеевской улице также вследствие падения дерева погиб 62-летний Никита Куртенко. Его тело обнаружили только спустя два часа после случившегося.

    Ранее в этот же день экстренные службы сообщили о 18 пострадавших и двух погибших в результате грозы в Москве. Среди пострадавших есть двое детей.

    В воскресенье в Москву пришла гроза, из-за непогоды в разных районах мегаполиса упали несколько деревьев. В частности, деревом были перекрыты обе полосы движения на Дербеневской набережной по направлению в сторону Московской области. Три автомобиля были придавлены деревом на Нижегородской улице около дома № 50.

    Кроме того, из-за шквалистого ветра в столице упала остановка общественного транспорта.

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    Губернатор Подмосковья рассказал Путину о социально-экономическом развитии региона

    Президент России Владимир Путин провел рабочую встречу с главой Московской области Андреем Воробьевым. Об этом 11 июля сообщает пресс-служба Кремля.

    Сверх мер: Путин призвал кабмин не расслабляться на фоне санкций Как Россия может подготовиться к отказу ЕС от ее энергоресурсов и насколько сильно пострадала авиаотрасль страны

    Губернатор проинформировал главу государства о социально-экономическом положении региона. В частности, Воробьев отчитался о темпах газификации населенных пунктов.

    «Раньше газификация стоила для человека 1,5–2 миллиона в Московской области. По вашему проекту, у нас в планах до конца года газифицировать 115 тыс. домовладений. Но мы сделали не до забора, а мы проводим газ сразу в дом. Там ты можешь выбрать, в нашем офисе, и котел, и плиту, и бойлер, если тебе необходимо. И, таким образом, вся услуга стоит 150 тыс. рублей максимум, очень востребована», — рассказал глава Подмосковья.

    Губернатор также отметил высокий уровень цифровизации региона, благодаря чему жителям стало удобнее получать многие государственные услуги.

    «Максимально используем цифровизацию, чтобы все услуги людям предоставлялись дистанционно, это очень востребовано. У нас 95% услуг можно получать, не выходя из дома. В школу нужно ребенка записать — пожалуйста. Льготу по жилищно-коммунальным услугам положено получить — она проактивно тебе приходит. Это направление тоже развиваем», — добавил Воробьев.

    Путин в свою очередь отметил лидерство Московской области по многим социально-экономическим показателям.

    Ранее в этот же день российский лидер провел телефонные переговоры с президентом Белоруссии Александром Лукашенко. По данным пресс-службы Кремля, стороны обсудили ограничения на транзит товаров в Калининградскую области и возможные шаги для решения этой проблемы.

    11 июля стало известно, что Московская область вошла в тройку самых популярных направлений внутреннего туризма. Также в перечень вошли Москва и Краснодарский край.

    8 июля сообщалось, что больше 1 тыс. многодетных семей получили земельные участки в Подмосковье. Всего с момента принятия соответствующего закона участники получили 31,7 тыс. семей.

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    Agriculture. Sécheresse au pays du citron

    Histoire de la semaine

    Dans les Alpes-Maritimes, après un hiver sec et les chaleurs historiques du printemps, les réservoirs touchent le fond. La sécheresse qui n’en finit plus atteint les collines de Menton où poussent des arbres aux fruits d’or. Laurent Gannac, agrumiculteur, refuse de les « regarder crever» et multiplie les stratégies afin de sauver son exploitation de citrons labellisés. Reportage

    Émilien Urbach

    Chapeau de paille, grosses chaussures, l’étui à sécateur en cuir en permanence accroché à la ceinture, il sillonne sa pépinière complantée d’essences méditerranéennes en surplomb de la mer azur. En ce vendredi 17 juin, Laurent Gannac vient d’arriver sur l’un de ses sites d’exploitation, sur les hauteurs de Menton : la Maison du citron. Un véritable havre de fraîcheur dans cette journée exceptionnellement chaude au cours de laquelle 14 départements, en France, ont été placés au niveau le plus élevé du « plan national canicule. »

    EN 2007, ANNÉE TRÈS SÈCHE, IL EST TOMBÉ 250 MM. « LÀ, ON EST À PEINE À 150 MM, ET LES PLUIES NE REVIENDRONT QU’EN OCTOBRE. » LAURENT GANNAC, AGRUMICULTEUR SUR LES COLLINES DE MENTON

    « Ma première plantation date de 1991, l’année de naissance de mon fils Adrien, raconte non sans fierté l’agriculteur. Ici, c’était une décharge où étaient stockés les remblais du chantier de l’autoroute. J’ai décidé de squatter les lieux. J’ai apporté de la terre et créé un sol pour y planter des agrumes. » Depuis, la situation a été légalisée et Laurent a élargi son exploitation sur cinq autres sites complantés de 750 arbres. C’est aujourd’hui le plus gros producteur de citrons de cette commune frontalière avec l’Italie ; 40 tonnes d’agrumes couleur soleil y sont cueillis chaque année dans une quarantaine d’exploitations. Les deux plus importantes en fournissant les trois quarts.

    Le label iGP en 2015, une victoire cruciale

    « Voici l’or de Menton, annonce le producteur brandissant d’une main l’un de ses fruits et de l’autre un couteau. Observez sa large écorce et goûtez. » Il en découpe quelques fines tranches et les distribue dans un large sourire jovial. Pas la moindre amertume, un léger goût sucré même, et une pulpe à l’acidité plus que modérée. « SRA-625, c’est le nom que lui a attribué l’Inra (Institut national de recherche agronomique), explique Laurent Gannac. Quand je suis arrivé ici, au début des années 1990, je ne savais pas faire la différence entre un citron et un autre. Celui-ci a 500 ans d’histoire. Il a fait la prospérité de Menton pendant des siècles jusqu’à ce que le tourisme d’hivernage des bourgeois le remplace petit à petit. Dans les années 1920, on a créé la Fête du citron pour divertir ces fortunés hivernants. »

    Lui a décidé de rendre ses lettres de noblesse à l’or de Menton, en fondant l’Association de promotion du citron de Menton, allant jusqu’à obtenir, en octobre 2015, l’indication géographique protégée (IGP). « C’est très important pour nous, continue l’agriculteur. C’est dur de cultiver ici, sur ces terres abruptes. Nos coûts de production sont très élevés. Si des Varois ou des Andalous, par exemple, pouvaient récupérer l’appellation, ce ne serait plus possible de produire ici. C’est arrivé, dans les années 1980, avec la clémentine de Corse. On en importait d’Espagne avant qu’elle soit labellisée. »

    Écorce charnue, sans amertume, pulpe sucrée et peu acide, arômes puissants... Le citron de Menton est unique, il est même le seul que l’on peut manger avec la peau !  © Camille Dodet

    Aujourd’hui, Laurent et son fils Adrien, formé pour sa part au commerce, emploient une vingtaine de personnes, à la production agricole mais aussi à la vente et à la transformation de produits. Une véritable fierté pour ce fils d’ouvrier de l’aéronautique. « J’ai grandi à Figeac, dans le Sud-Ouest, se souvient l’agriculteur. Mon père travaillait pour les fabricants d’avions. À ses heures perdues, il taillait les arbres. L’hiver, notre jardin devenait une jauge de 800 à 1 000 arbres. Cette activité horticole extraprofessionnelle reposait sur l’entraide et la solidarité des ouvriers. C’est comme ça que j’ai chopé le virus de l’agriculture. Ce que nous réussissons à faire ici, avec mon fils, est une véritable performance. Ce n’est pas rien qu’une vingtaine de familles puissent vivre, ici, exclusivement grâce au citron. »

    Mais l’entreprise familiale fait face, cette année, à une difficulté majeure : la sécheresse. Après un automne très peu pluvieux, l’hiver a été particulièrement sec. « On est passé à l’arrosage d’été au mois de mai, alors que nous le faisons normalement à la fin du mois de juin, explique Laurent Gannac. Habituellement, nous atteignons mi-juin la période sèche et chaude. Cette année, la sécheresse a commencé au mois de février et la chaleur est arrivée il y a plus d’un mois. Le manque d’eau se fait sentir depuis avril. »

    Dans cette région méditerranéenne, on voit tomber, une année normale, près de 800 mm de pluie. En 2007, année très sèche, on avait comptabilisé seulement 250 mm. « Une pluviométrie à peine au-dessus de celle des zones dites semi-désertiques, alerte Laurent. Là, nous en sommes à peine à 150 mm. Et les pluies ne risquent de revenir qu’au mois d’octobre. »

    Lutter pour « maintenir ce qui existe »

    Une situation qui pourrait occasionner un surcoût d’approvisionnement en eau de près de 25 %, alors que les autorités demandent de réduire de 20 % les arrosages. « Sur la plupart de nos sites de production, nous nous approvisionnons grâce à la Compagnie des eaux, continue-t-il. Nous pouvons nous le permettre parce que l’agrumiculture a une forte valeur ajoutée. C’est important d’avoir une eau très peu calcaire pour notre système d’arrosage au goutte à goutte. C’est la technique que nous employons pour pouvoir maintenir une agriculture à base d’engrais biologiques qui nécessite de conserver une humidité de surface. Ça permet également d’optimiser les quantités. Les eaux naturelles captées dans une source sont souvent trop chargées en sédiments. On paie une qualité d’eau. »

    LES MURS DE PIERRE QUI CANALISENT L’EAU ET SOUTIENNENT LES CULTURES SONT AUSSI MENACÉS. "TOUT CE QUI A ÉTÉ CONSTRUIT ICI EST FRAGILISÉ."

    Deux autres de ses lieux de culture sont cependant alimentés par des captages de sources naturelles. Et, au-delà du surcoût, c’est à ces endroits que la sécheresse se fait le plus sentir. « Nous avons obtenu un accord de la compagnie pour nous brancher aux abords du stade de Castellar, un village juste au-dessus de Menton, explique Laurent roulant à bord d’une camionnette en direction de ce nouveau branchement. Ce n’est qu’une partie de la solution. La compagnie ne nous autorise à utiliser quotidiennement qu’une quantité limitée. » Sachant qu’un citronnier nécessite journellement près de 25 litres. Impossible d’imaginer une activité de production pour plus d’une centaine d’arbres. « C’est déjà difficile de maintenir ce qui existe », reprend-il, arrivé au niveau du branchement. Nous sommes au plus haut du bassin-versant, en amont de la source naturelle avec laquelle il compte irriguer le site dit de l’Hermitage où il compte planter bientôt 200 agrumes. Perché au-dessus des pentes abruptes du vallon, il dessine du doigt le parcours des 400 mètres de tuyaux qu’il devra tirer, au travers des ronciers de cette forêt méditerranéenne. « Et ça ne suffira pas, confie-t-il en route pour rejoindre l’Hermitage. Il va falloir stocker l’eau. »

    « Une minute vingt pour remplir un litre », indique Laurent Gannac, penché sur le réservoir de la source. Undébit insuffisant pour ses futures plantations. © Camille Dodet

    À l’entrée du domaine, la petite maison d’Adrien. Derrière, le potager familial. Il n’est plus arrosé depuis quelques jours. « Je n’ai plus qu’un filet d’eau », annonce le fils de Laurent avant d’entreprendre de suivre l’ensemble de sa conduite d’eau jusqu’au réservoir en béton de 80 000 litres, bâti dans les années 1920, plus haut dans le vallon.

    Le chemin pour y parvenir est escarpé. C’est ici, sur les restanques élevées plusieurs siècles auparavant, puis laissées à l’abandon, que la Maison du citron compte encore se développer. Au fur et à mesure de l’ascension, on observe les impressionnants murs de pierres sèches et tous les édifices, construits sur plusieurs centaines de mètres de dénivelé, des années auparavant, pour permettre la circulation des eaux de ruissellement. « C’est tout cela qu’il faudra reprendre rapidement, parce qu’après la sécheresse, quand les pluies vont reprendre, ça risque d’être chaotique, explique Laurent. Ça sera sans doute brutal. Il faudra être prêt pour recueillir l’eau, faciliter son imprégnation et surtout son ruissellement pour éviter qu’elle emporte tout. Tout ce qui a été construit ici par le passé est fragilisé. »

    Capter tout, c’est « éthiquement impossible »

    Arrivé au niveau du réservoir, Adrien Gannac cherche à calculer le débit d’eau en provenance de la source. Pour cela, il place au niveau de l’arrivée un seau de 10 litres vide et chronomètre son remplissage. Le verdict tombe. Plus de 13 minutes pour 10 litres. « Nous sommes à moins de 1 200 litres par jour, s’alarme le jeune homme assis sur le dessus de l’immense cuve. L’été dernier, le débit était de 2 500 litres à l’étiage, le niveau le plus bas qu’on atteint normalement début septembre. En hiver, la source donne normalement 20 000 litres par jour. » Une quantité d’eau qui leur permet d’avoir un stock de 80 000 litres au début de la période sèche.

    Laurent Gannac mesure le diamètre du réservoir en faisant de grands pas sur le couvercle de béton. « Il y a à peu près 30 centimètres d’eau dans le réservoir, estime-t-il. En ce moment, on doit être en dessous des 8 000 litres. » Soit un dixième du stock habituel.

    L’agriculteur veut en avoir le cœur net. Il décide de monter encore plus haut, jusqu’à la source. Le chemin est de plus en plus accidenté. Il fait chaud. Il passe au-dessus d’une cascade complètement sèche qui, habituellement, irrigue le vallon. Parmi les ronces et la végétation abondante apparaissent là encore des vestiges de restanques, bassins et conduits d’irrigation bâtis par les anciens. C’est aujourd’hui le terrain de jeux des sangliers et autres animaux sauvages. Au bout d’une trentaine de minutes de marche, Laurent Gannac atteint enfin la source. Une sorte de tunnel de pierres sèches dans lequel on entre accroupi. À l’intérieur, la fraîcheur est vivifiante. Dans deux petits bassins coule l’eau de la source. À l’aide d’une bouteille, Laurent calcule à son tour son débit. Une minute vingt pour remplir un litre. Le verdict est confirmé : 1 100 litres par jour. Moins de la moitié du débit observé normalement aux périodes les plus sèches de l’année. « Et nous ne sommes qu’à la mi-juin, s’inquiète l’agriculteur qui, en redescendant, s’alarme aussi de l’état de la végétation. Elle est normalement dans cet état à la fin du mois d’août. Là, nous sortons tout juste du printemps. »

    Cette réalité pèse sur les projets de plantation et sur l’existant, mais implique aussi d’autres répercussions. « Nous partageons l’eau de la source avec deux familles qui en font un usage domestique, explique Adrien Gannac. La sécheresse crée des tensions. Nous sommes en train de regarder nos arbres crever. En tant qu’agriculteur, on aurait le droit de capter toute l’eau, à la source, avant le réservoir. Mais, éthiquement, c’est impossible. Il va falloir qu’on trouve un moyen de s’arranger. » Et Laurent Gannac d’en conclure dans un sourire : « C’est un peu “Manon des sources” à Menton. »

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    L'Humanité

    Pour la justice, « pas de recettes miracles, mais un chemin »

    Actu

    Le comité des États généraux de la justice a remis, vendredi 8 juillet, son rapport au chef de l’État. Il réclame des milliers de recrutements de personnels, mais aussi une « réforme systémique de l’institution ».

    Alexandre Fache

    C’est un épais rapport de 250 pages, annexes comprises, que le comité des Etats généraux de la justice a remis, vendredi 8 juillet, à Emmanuel Macron, en présence de la Première ministre Élisabeth Borne et du garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti. Une somme qui propose, non «  pas des recettes miracles », mais de « tracer un chemin » pour sortir l’institution de la « double crise » dans laquelle elle est plongée depuis de longues années : « crise de l’autorité judiciaire, qui touche l’ensemble des Etats de droit », et « crise, plus française, du service public de la justice, avec une explosion des ‘stocks’ et des délais pour rendre les décisions », a détaillé Jean-Marc Sauvé, vice-président honoraire du Conseil d’État et pilote de ces travaux menés depuis octobre 2021, par un groupe de douze personnalités. Réclamés en juin 2021 par les deux plus hauts magistrats de France, Chantal Arens, première présidente de la Cour de cassation, et François Molins, procureur général près la Cour de cassation, face aux accusations de lenteur et de laxisme qui visaient alors la justice, ces « états généraux » sont aussi devenus une réponse au mal-être général des magistrats et des greffiers, exprimé dans une retentissante tribune, publiée dans Le Monde, en novembre 2021.

    « Oui, nous faisons écho à cette tribune. Nous avons gardé en mémoire ce que nous ont dit ses rédacteurs, quand nous les avons rencontrés, en décembre 2021. Leur honte, leur culpabilité de ne pouvoir assumer leurs missions, c’était un choc », se souvient Jean-Marc Sauvé. « Mais sur le diagnostic comme sur les propositions, on va au-delà de cette tribune », assure celui qui avait mené les travaux de la Ciase sur la pédocriminalité dans l’Église. Le comité ne met pas de côté la question des moyens, en préconisant « le recrutement a minima de 1 500 magistrats, de 2000 juristes assistants, de 2 500 à 3 000 greffiers, et de 2000 agents administratifs et techniques ». « Ces chiffres sont le résultat d’un compromis entre le souhaitable et le possible », assure Jean-Marc Sauvé. Qui prévient toutefois que ces recrutements ne suffiront pas, s’ils ne sont pas accompagnés « d’une amélioration dans la gestion et la répartition de ces ressources », gravement déficiente jusqu’ici. « Ces dernières années, on a eu beaucoup de moyens supplémentaires, et pourtant, les délais ont continué d’augmenter. C’est sans doute qu’ils n’étaient pas utilisés aux bons endroits », a relevé aussi François Molins.

    La première instance ne doit pas être «un galop d’essai»

    Sur le fond, le comité appelle de ses vœux une « réforme systémique de l’institution judiciaire », qui suppose de « clarifier les missions du juge », parfois sollicité de manière excessive, notamment « en matière de protection de l’enfance ». Il plaide aussi pour un « renforcement de la première instance », aujourd’hui « trop souvent perçue comme un galop d’essai », ce qui conduit à des jugements de plus en plus contestés, des procédures allongées, et des cours d’appel saturées. « À rebours de cette tendance », il réclame que l’essentiel des moyens soient dirigés vers ce premier niveau, pour y restaurer notamment « la collégialité, gage d’une justice de qualité ». L’appel ne serait plus là pour rejuger la totalité du litige, mais seulement le « réformer » en partie. Une logique valable notamment pour « la justice civile, trop souvent oubliée, alors qu’elle représente 60 % des contentieux », a insisté Chantal Arens.

    Ni suppression du juge d’instruction, ni grande réforme de la carte judiciaire… Les douze « sages » du comité n’ont pas voulu se lancer dans une « révolution » judiciaire. Ils réclament en revanche une « réécriture totale du code de procédure pénale », devenu « excessivement complexe » et « illisible ». « En quelques années, il est passé de 1 700 à 2 400 pages. Il faut tout reprendre, plaide François Molins. Mais ce sera un travail de longue haleine. » Le comité appelle aussi à une « réflexion » sur la responsabilité pénale des décideurs publics. Dans ce cadre, il suggère de supprimer la Cour de Justice de la République, pour « aligner sur le droit commun les règles applicables aux membres du gouvernement ». Mais aussi, après les « 20 000 plaintes déposées » contre des ministres dans la foulée de la crise du Covid, de limiter ces poursuites aux « manquements graves et manifestes à une obligation de prudence » ou aux « violations d’une obligation de sécurité ».

    Les syndicats de magistrats s’interrogent sur la suite

    Sur la prison, le comité prend clairement le contrepied de la politique menée jusqu’ici par Emmanuel Macron. « Une réponse fondée uniquement sur la détention par l’enchaînement de programmes de construction d’établissements pénitentiaires ne peut constituer une réponse adéquate », affirme le rapport, qui veut stopper tout « nouveau programme ». Le comité rappelle aussi que la peine ne peut « se limiter à une sanction », mais doit aussi « favoriser la réinsertion de l’auteur (du crime ou délit) et réduire les risques de récidive ». Dans ce but, il propose de « limiter le recours aux courtes peines » et de « renforcer les moyens en milieu ouvert ».

    A la sortie de l’Élysée, Jean-Marc Sauvé, a dit avoir eu « l’impression que le président et le gouvernement (faisaient) bon accueil à ce rapport ». Mais du « bon accueil » à la prise en compte effective, il y a un pas, voire un gouffre, parfois. « Maintenant que les constats sont partagés, il est urgent d’agir et de proposer une vraie réforme systémique de la justice. La justice doit devenir un chantier prioritaire ! » a réagi l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire). Plus sévère et circonspect, le Syndicat de la Magistrature (SM) s’interroge : « Que retiendra de ce rapport un gouvernement qui n’a jusqu’à présent pas pris la mesure de la situation ? Comprendra-t-il qu’il est temps, après des décennies de négligence politique (…) de considérer la justice comme une institution indispensable à l’État de droit et un service public accessible ? » Une institution qui aura attendu trois mois supplémentaires, élections obligent, un rapport pourtant achevé dès avril dernier…

    Vendredi, Emmanuel Macron a demandé au garde des Sceaux d’engager « dès le 18 juillet prochain une concertation avec l’ensemble des acteurs du monde judiciaire sur la base des conclusions du rapport », a indiqué l’Élysée. Jean-Marc Sauvé, lui, veut y croire : « La question des moyens n’avait jamais été mise ainsi sur le dessus de la pile. Certes, ça ne sera pas le dernier rapport sur la justice. Mais il peut aider. »

    justicebudget de la justiceaccès à la justice
    Известия (RUS)

    В ЛНР захватили в плен группу националистов из отряда «Волат»

    Военные Луганской Народной Республики (ЛНР) захватили в плен участников диверсионно-разведывательной группы (ДРГ) из состава белорусского националистического отряда «Волат», которые еще в 2014 году прибыли добровольцами в Донбасс. Об этом в понедельник, 11 июля, сообщил помощник министра внутренних дел ЛНР Виталий Киселев.

    Садисты в вышиванках: что забыли на Украине белорусские националисты Немногочисленные предатели замешаны в массовых убийствах и преступлениях

    «В районе Волчеяровки (поселок городского типа в Попаснянском районе республики. — Ред.) наши подразделения взяли в плен диверсионно-разведывательную группу, принадлежащую белорусским националистам и нацистам из «Волата», — сказал он ТАСС.

    По его словам, захваченные в плен националисты, воевавшие на стороне Киева, причастны к попытке госпереворота в Белоруссии.

    В этом же месяце Кисилев заявлял, что в освобожденные города ЛНР вернутся тысячи людей, некоторые из которых могут быть завербованы службой безопасности Украины (СБУ). По его словам, вместе с обычными гражданами могут прибыть и «скрытые террористы с вооружением, со взрывчаткой для проведения терактов». Он также предположил, что при отходе из Лисичанска украинские войска оставили «агентурную сеть».

    Ранее, 6 июля, подполковник Народной милиции ЛНР Андрей Марочко заявил, что под Лисичанском ликвидирован белорусский националист Иван Марчук, который воевал на стороне Киева. Марчук был участником белорусского добровольческого батальона имени Калиновского, сформированного в марте 2022 года и действующего на стороне Украины. В Белоруссии против его участников возбуждены уголовные дела.

    Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, о начале которой президент Владимир Путин объявил 24 февраля. Ключевые цели российских военных — денацификация и демилитаризация киевского режима. Это необходимо для обеспечения безопасности российского государства и народа. Также Москва подчеркивала, что удары ведутся только по военной инфраструктуре.

    Ситуация в регионе обострилась в середине февраля из-за обстрелов со стороны ВСУ. Украинские власти с 2014 года ведут боевые действия против жителей Донецкой и Луганской Народных Республик, которые отказались признавать итоги государственного переворота на Украине.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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    Valeurs Actuelles

    “Il faut les ramener tous” : François Molins appelle au rapatriement de tous les enfants de djihadistes

    Le 5 juillet, 16 mères et 35 enfants français ont été rapatriés de Syrie jusqu’à l’Hexagone. Comme l’indiquait RTL, il resterait encore 106 femmes et 260 mineurs dans les camps syriens. Ce 11 juillet, François Molins s’est exprimé sur le sujet avec une position très claire : « Il faut les ramener tous. » Comme le rapporte BFMTV, le procureur général près la Cour de cassation et ancien procureur de la République a tenu à rappeler « l’obligation positive » de l’Etat, « puisqu’ils ont notre nationalité ». « Ils subissent une situation dont ils ne sont pas responsables », a-t-il argumenté en précisant que « leur santé, leur sécurité et leur éducation » étaient en danger.

    Une menace terroriste qui persiste

    Selon le magistrat, la France serait tout à fait capable « de juger quelques dizaines de femmes djihadistes » en plus de celles déjà rentrées en France et incarcérées. François Molins a aussi rappelé que la menace terroriste était belle et bien encore présente en France et en Europe, « peut-être moins prégnante qu’en 2015 », mais avec néanmoins la réalité d’un danger à prendre en compte. Enfin, le procureur général près la Cour de cassation a insisté sur la nécessité d’assurer un suivi psychologique « à long terme » adapté à ses enfants ou adolescents ayant « pu assister ou participer à des horreurs ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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    À peine rapatriée en France, la djihadiste bretonne Émilie König mise en examen et écrouée

    Après avoir rejoint les rangs de l’État islamique en Syrie en 2012, Émilie König a été rapatriée en France, mardi 5 juillet. Comme le rapporte BFM TV, la bretonne de 37 ans a immédiatement été placée en détention provisoire et mise en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » par un juge antiterroriste. Il y a dix ans, elle a été l’une des premières Françaises à rejoindre Daesh. Émilie König est notamment suspectée d’avoir appelé à commettre des attaques en Occident, et d’avoir activement participé au recrutement de nouveaux membres pour rejoindre l’État islamique.

    D’autres mères et leurs enfants rapatriés

    « Je suis très fatiguée », s’est-elle plainte auprès du juge des libertés et de la détention. Selon son avocat, Maître Emmanuel Daoud, Émilie König aurait « l’intention de coopérer avec la justice ». La trentenaire avait été placée par l’ONU sur sa liste noire des combattants les plus dangereux. Mère de cinq enfants dont trois nés en Syrie, elle souhaiterait « s’expliquer le plus rapidement possible » et « revoir ses enfants » revenus en France en 2021. Comme elle, 15 mères et 35 mineurs ont été rapatriés en France, mardi 5 juillet. En mars dernier, citée par la chaîne d’information en continue, Émilie König avait confié qu’elle ne voyait pas « pourquoi elle irait en prison », elle qui n’a « pas de sang sur les mains ». RTL nous apprend aussi que les autorités françaises recensent encore 106 femmes et 260 mineurs dans deux camps syriens. L’État français réfléchit à leur éventuel rapatriement, notamment en raison des conditions extrêmement précaires dans les camps kurdes, mais aussi la crainte que les mineurs soient embrigadés par l’État islamique.

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    Известия (RUS)

    Немецкий музей убрал инсталляцию с мухами из-за протестов зоозащитников

    Музей искусств немецкого города Вольсфбурга убрал инсталляцию одного из самых дорогих современных художников Дэмиена Херста из-за протестов PETA — организации по защите прав животных.

    Культурные столицы: ГМИИ и Эрмитаж выставляют вернувшиеся из Франции картины В Москве показывают коллекцию братьев Морозовых, а в Петербурге представили свой взгляд на собрание Сергея Щукина

    Работа «Сто лет» (1990) представляет собой стеклянный куб, разделенный на два отсека. В первом из личинок вылупляются мухи, и если они перелетают во второй отсек с искусственным светом, то погибают. У Херста есть и другая работа с использованием насекомых — «Тысяча лет»: в ней использована отрезанная голова коровы, расположенная под мухобойкой.«Сто лет» была включена в большую групповую выставку под названием «Сила! Свет!», посвященную использованию искусственного света в искусстве. По утверждениям кураторов, они не знали, что закон о защите прав животных распространяется на насекомых.По мнению кандидата искусствоведения, обозревателя «Известий» Сергея Уварова, этот скандал будет Херсту только на пользу.«Херст — выдающийся провокатор. Достаточно вспомнить его акул и телят в формальдегиде. Такие вещи действительно шокируют, вызывают протесты, но шумиха только увеличивает известность художника. Так что лично ему эта история никак не повредит. А вот сама тенденция настораживает. Новая этика оказывает все больше давления на западные художественные институции. Это касается не только прав животных, но и тем, связанных с колониальным прошлым, и расизма, и сексуальных отношений... Как следствие, искусство будет становиться беззубым и приглаженным. И ударит это, в первую очередь, не по звездам типа Херста, а по менее известным авторам, ради вещей которых кураторы не станут рисковать карьерой», — отметил Уваров.

    В конце января стало известно, что Дэмиен Херст сделал новые обложки для 12 альбомов Эминема. Переиздания приурочены к 30-летию лейбла Interscope, на котором выходили оригинальные диски. Обложки выполнены в фирменном стиле Херста, но сохраняют связь с первоначальным артворком.

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    Известия (RUS)

    Аналитик оценил перспективы возвращения турбины «Газпрому» для СП-1

    Украина может помешать возвращению Канадой «Газпрому» турбины Siemens после ремонта. Об этом 11 июля заявил «Известиям» директор департамента рынка капиталов инвестиционной группы «ИВА Партнерс» Артем Тузов.

    Попали под поток: газ может подорожать до $2200 на фоне ремонта СП-1 Чем Европа попытается заменить поставки из РФ и что из этого получится

    По словам эксперта, это возможно благодаря вмешательству в данный процесс США. Как напомнил Тузов, министр природных ресурсов Канады Джонатан Уилкинсон уже подтвердил, что страна вернет оборудование. Однако после этого Киев призвал Канаду аннулировать данное решение.

    «Решение вернуть турбины для газопровода «Северный поток-1» (СП-1) выгодно всей Европе. Но США и их союзники поддерживают решения, которые способствуют разрушению экономики Евросоюза (ЕС). Так что есть шансы, что турбина до СП1 так и не доберется. Если бы ЕС действовали только с выгодой для себя, работал бы не только СП-1, но и «Северный поток – 2», — заявил Артем Тузов.

    Поэтому только зима может заставить политиков ЕС взглянуть на экономику с точки зрения энергетической безопасности, а не политики, заключил эксперт.

    9 июля Уилкинсон подтвердил, что Канада вернет Германии отремонтированную турбину Siemens, необходимую для обслуживания газопровода «Северный поток – 1».

    10 июля глава оператора газотранспортной системы Украины Сергей Макогон отрицательно отреагировал на решение властей Канады вернуть турбину для «Северного потока» обратно «Газпрому». Макогон подчеркнул, что даже без этой турбины российская сторона якобы могла бы значительно увеличить транзит газа по трубопроводу, в частности через Польшу и Украину.

    С понедельника, 11 июля, поставки газа по «Северному потоку» прекращены с 7:00 мск. Как сообщил оператор магистрали Nord Stream AG, работа приостановлена с целью организации профилактических работ, где будут тестироваться механические компоненты и системы автоматизации. Ориентировочно техобслуживание завершится 21 июля, информирует оператор.

    По мнению экспертов, остановка поставок газа для планового ремонта может привести к росту цен сырья на рынке ЕС, несмотря на возвращение из Канады турбины Siemens. В частности, 1 тыс. куб. м газа может вырасти в цене до $2,2 тыс. с $1,8 тыс., зафиксированной 8 июля.

    14 и 15 июня «Газпром» заявил об остановке сначала двух, а затем еще одного газоперекачивающих агрегатов, обслуживающих «Северный поток». Решение приняли из-за того, что немецкая компания Siemens из-за новых антироссийских санкций не могла вернуть турбины из Канады.

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    Известия (RUS)

    В Москве объявлен «оранжевый» уровень опасности из-за жары

    «Оранжевый» уровень погодной опасности из-за сильной жары объявлен в Москве до 18:00 понедельника. Об этом Гидрометцентр России сообщает 11 июля.

    Жар с предсказаньями: какие хитрости помогут спастись от зноя Врачи рассказали, как помочь себе пережить аномальное тепло

    «Очень высокая температура. Сильная жара до 31–33 градусов. Период предупреждения — до 18:00 11 июля», — цитирует сообщение агентство городских новостей «Москва».

    Кроме этого, в столице и Подмосковье объявлен «желтый» уровень погодной опасности из-за ветра и грозы, передает RT.

    Предупреждение о грозе действует в Москве и области с 15:00 11 июля до 21:00 12 июля, а о ветре — с 15:00 11 июля до 00:00 12 июля, пишет РИАМО.

    Ранее в этот день ведущий специалист информационного агентства «Метеоновости» Татьяна Позднякова рассказала «Известиям», что на предстоящей неделе жителей и гостей Москвы и области ждет прохладная погода с максимальной температурой +24 градуса. Также прогнозируются дожди и грозы.

    О грядущем похолодании на 8–10 градусов ранее в этот день также рассказал научный руководитель Гидрометцентра России Роман Вильфанд. Так, уже во вторник температурный фон составит +22…+24 градуса. При этом похолодание будет сопровождаться местами ливневыми дождями и усилением ветра до 17 м/с 12 июля, сообщает телеканал «360».

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    L'Humanité

    Émissions de CO2 en France : ce qui gaze, ce qui coince

    Actu

    Climat. L’action climatique de la France est « insuffisante », juge le Haut Conseil pour le climat. Induite par la crise sanitaire, la baisse des émissions de 2020 ne se pérennise pas. Décryptage par grands  secteurs économiques.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Le rapport annuel du Haut Conseil pour le climat (HCC) est tombé : la France bataille mollement contre le réchauffement. Ses résultats en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre sont tout juste au niveau des objectifs qu’elle s’est elle-même fixés, et loin des ambitions de l’Union européenne. Dans son dernier plan climat, baptisé « Fit for 55 » (ajustement à l’objectif 55), celle-ci vise une baisse de 55 % de ses émissions en 2030.

    La France, elle, n’envisage de les réduire que de 40 %. Son bilan, en outre, ne doit qu’à la pandémie d’être moyen. Passé cette période de décroissance contrainte, tout est reparti de plus belle. « Les émissions de gaz à ­effet de serre ont réaugmenté d’environ 6,4 % de 2020 à 2021 », souligne le rapport. Des progrès sont toutefois à noter dans des secteurs économiques clés. Qu’est-ce qui gaze, qu’est-ce qui coince ? On fait le point.

    Transport.  30 % des émissions nationales : en hausse/baisse

    Les émissions du secteur des transports ont augmenté de 11,5 % en 2021 par rapport à 2020, mais restent près de 7 % en dessous de leur niveau de 2019. Cela s’explique par une combinaison de facteurs, mêlant crise sanitaire, changements de comportement et mesures incitatives. Sur la route, les voitures marquent le pas plus que les camions. Les émissions des poids lourds (33,5 millions de tonnes équivalent CO2) n’ont pas bougé depuis 2019, tandis que celles des véhicules légers (66,4 Mt éq. CO2) ont baissé de 8,6 %. Le secteur doit accélérer son rythme, insiste le HCC. Il salue, en ce sens, la stratégie de redéveloppement du fret ferroviaire et portuaire et le plan national pour le vélo. La stratégie de décarbonation de l’aérien, en revanche, n’est pas engagée et n’intègre pas la maîtrise de la demande, déplore-t-il.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Agriculture.  19 % des émissions nationales : en baisse

    Les émissions du secteur de l’agriculture affichent une baisse de 1,9 % en 2020 (leurs résultats de 2021 ne sont pas encore connus). Cette décroissance s’explique principalement par la régression du cheptel bovin et la diminution de l’azote minéral épandu (principalement sous forme d’engrais chimique). Les émissions provenant des engins, moteurs et chaudières, en revanche, ont augmenté de 5 % en 2020, contrairement à leur tendance à la baisse sur la période 2009-2019. Au final, le secteur est encore loin d’atteindre le niveau ambitionné dans le plan « Fit for 55 ». Celui-ci implique que le monde agricole réduise ses émissions de 3,3 Mt éq. CO2 par an jusqu’en 2030 : la stratégie française ne vise qu’une réduction moyenne de 1 Mt éq. CO2 par an sur la ­période 2022-2030.

    Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde

    Industrie.  19 % des émissions nationales : en reprise

    La chimie, le ciment, les mines-métallurgie et la papeterie représentent près de 75 % des émissions de ce secteur, dont les émissions ont bondi en 2021 : + 7,2 % par rapport à 2020, année où elles avaient décru. Là encore, cette oscillation s’explique par une diminution de l’activité consécutive à la crise sanitaire. Et même, cela n’a pas été suffisant. Pour tenir les ambitions fixées par le « Fit for 55 », les réductions annuelles d’émissions devraient dépasser les 2,2 Mt éq. CO2, rappelle le HCC. Or, sur la période 2018-2021, elles n’ont diminué que de 1,8 Mt éq. CO2 par an. Les feuilles de route établies par le gouvernement ne prennent en compte ni les évolutions de la demande, ni les transformations des emplois, tacle le HCC. Les financements déployés dans le cadre de France Relance sont insuffisants. Pire : les dépenses identifiées comme défavorables au climat dans le « budget vert » de l’État n’ont pas été réduites.

    Bâtiment.  18 % des émissions nationales : en reprise

    Après avoir chuté en 2021, les émissions du secteur du bâtiment ont augmenté de 5,5 % en 2021. La consommation d’énergie des bureaux et autres bâtiments du tertiaire a profité de la crise du Covid et d’un hiver doux en 2020. Plus rigoureux, celui de 2021 l’a fait repartir à la hausse. Le nombre d’opérations de rénovation énergétique des bâtiments a beau augmenter, cela se fait avec un niveau de performance énergétique réduit, déplore le HCC : « Faute de pérennisation des financements publics au-delà de 2022, le déploiement d’un programme ambitieux de rénovation n’est pas garanti. » Ces lacunes pèsent sur l’évolution des consommations finales de fioul, de gaz naturel et d’électricité dans le secteur résidentiel, en hausse sur la période 2019-2021.

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    Известия (RUS)

    Синоптик спрогнозировала сроки улучшения погоды в Сочи

    В ближайшие дни в Сочи ожидаются ливни с грозами и шквалистым ветром, однако к концу недели погода улучшится. Об этом в понедельник, 11 июля, сообщила ведущий специалист информационного агентства «Метеоновости» Татьяна Позднякова.

    Считаем градусы: когда в России начали наблюдать за погодой 300 лет назад зародилась отечественная метеорология

    «В Сочи будет проходить активные атмосферные фронты, поэтому возможны ливни, грозы, шквалистые ветры. А при грозах нельзя находиться в воде, так как увеличивается вероятность поражения молнией. Плюс на пляже шквалистое усиление ветра могут унести зонты, легкие металлоконструкции, что может привести к травмам. Это атмосферные фронты от южного циклона. К концу рабочей недели погоду будет определять гребень антициклона и дожди закончатся, а погода улучшится», — рассказала она «Известиям».

    Ранее в этот день администрация Сочи сообщила о введении запрета на купание на всех пляжах города. Также в Сочи действует штормовое предупреждение, в понедельник возможны ливни и подъем уровня рек до неблагоприятных отметок. На море — шторм до 4 баллов. В администрации подчеркнули, что все городские службы переведены в режим повышенной готовности.

    10 июля по городу ударил шторм. Ливни привели к сходу селей, десятки домов подтоплены. Кроме того, в Сочи река Восточный Дагомыс вышла из берегов и подтопила улицы.

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    L'Humanité

    Catastrophe climatique. La fonte meurtrière du glacier de la Marmolada était-elle prévisible ?

    Actu

    La rupture d’une partie du glacier de la Marmolada a fait au moins sept morts, dimanche, dans les Alpes italiennes. La veille, des températures anormalement élevées y avaient été relevées. Explications

    Marion d'Allard

    Les images sont terrifiantes, le bruit assourdissant. Dimanche 3 juillet, en fin de journée, une partie du glacier de la Marmolada a cédé, déboulant avec fracas les pentes du versant nord du plus haut sommet des Dolomites, dans les Alpes italiennes. Le bilan, encore provisoire, fait état de 7 morts, 8 blessés et d’au moins 14 disparus. Sur place, la porte-parole des secouristes décrit « une avalanche de neige, de glace et de roches, qui, sur son passage, a touché la voie d’accès au sommet alors que s’y trouvaient plusieurs cordées ». Formels, les scientifiques pointent unanimement les conséquences du réchauffement climatique. La veille, la station météo de Punta Penia enregistrait, au sommet de la Marmolada, une température anormalement élevée de 10 °C.

    Les premières constatations privilégient la thèse de la rupture d’un sérac, immense « tranche » de glace délimitée par des crevasses. La fonte précoce aurait rempli les crevasses d’eau, favorisant la rupture du sérac, en quelque sorte prédécoupé. Géomorphologue au CNRS, Ludovic Ravanel penche toutefois pour une autre hypothèse. « En analysant les images captées par le refuge qui jouxte le glacier, on constate la présence d’énormément d’eau sous-glaciaire lors de la fracture », explique le chercheur. Selon lui, « ce sérac ne s’est pas déstabilisé juste par son poids, mais par des pressions hydrauliques très fortes, comme dans les années 1890 au-dessus de Saint-Gervais ».

    « Une fonte précoce des neiges hivernales »

    À Annecy, la direction des archives départementales a gardé en mémoire cet épisode catastrophique qui, le 12 juillet 1892, a ravagé la vallée de Montjoie. Causé par « la rupture d’une poche d’eau à l’intérieur du glacier de Tête-Rousse », l’écoulement vers l’aval formera une immense coulée de boue dans laquelle périront plus de 200 personnes. Comme à Saint-Gervais en son temps, la catastrophe de la Marmolada « est un phénomène imprévisible, tous les glaciers ne pouvant pas être monitoré », souligne Ludovic Ravanel. Néanmoins, « nous savons que les changements climatiques affectent l’épaisseur de la glace, de plus en plus sujette aux pressions sous-glaciaires ».

    La Marmolada avait fait l’objet d’une étude poussée, en 2019, menée par l’Institut italien des sciences marines (CNR-Ismar). Elle prédisait la « disparition totale » du glacier « dans vingt-cinq ou trente ans, à moins que le changement climatique ne soit stoppé ». « Ce qui vient de se passer est un phénomène très visible, très marquant, mais que l’on peut retrouver ailleurs dans les Alpes occidentales », insiste Ludovic Ravanel. Il s’explique par « une fonte précoce des neiges hivernales – d’ailleurs en déficit cette année – qui met la glace à nu et la soumet à la hausse des températures dès le début de la saison ».

    En septembre prochain, « à la fin de l’année hydrologique, nous tirerons le bilan de masse, c’est-à-dire le rapport entre l’accumulation des neiges et l’ablation – fonte et perte de glace – », explique le géomorphologue, qui prévoit des résultats « très négatifs ». Le drame qui s’est noué dimanche dans les Dolomites est un nouveau signal d’alarme, un symptôme gravissime du changement climatique.

    Réchauffement climatiquecatastrophes naturellesItalie
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    [Goldnadel] Quand les soldats de la gauche féministe sont rattrapés par la patrouille

    Soudain, vendredi, dans Libération, le général Mélenchon a découvert les vertus de la procédure judiciaire et de la présomption d’innocence en matière d’accusation d’égarements sexuels non encore avérés. Dans le même temps, il commence à douter de la perfection de la commission idoine de son parti insoumis chargée de statuer à huis clos sur la pertinence de ces accusations.

    Il est permis de douter de la spontanéité comme de la sincérité de cette prise de doute qui survient précisément au moment où les accusations pleuvent contre ses hommes de troupe. Comme les griefs de partialité contre ses féministes chargées de juger ces derniers. La confusion qui empourpre de honte l’armée des féministes rouges repose principalement sur le contraste saisissant entre la manière dont elles piétinaient hier leurs adversaires taxés sans preuves de viols ou de harcèlements avec leur bienveillante prudence lorsque le soupçon frappe le colonel Coquerel.

    Même à l’intérieur des bataillons de la gauche extrême, on voit bien que les hommes sont traités en fonction de leurs galons. C’est ainsi que le caporal-éclaireur Taha Bouhafs aura été sacrifié en rase campagne électorale. Celui-ci reprochant à la sergente-chef Autain de lui avoir demandé de se démettre en justifiant mensongèrement sa démission, non pour son comportement sexuel reproché mais pour un racisme imaginaire.

    Dans son désarroi, dame Autain hier encore intransigeante, qui disait vouloir écouter coûte que coûte la parole des femmes, a été soudainement frappée de surdité.

    Certes, on n’est pas tenu de prendre les déclarations du soldat Bouhafs au pied de la lettre. Son rapport avec la vérité est assez relâché. Mais de la part du parti insoumis qui a précisément enrôlé l’inventeur de l’étudiant dans le coma de Tolbiac ès qualités de menteur patenté pour son journal Le Média, les derniers événements tiennent du châtiment immanent.

    Dans son désarroi, dame Autain hier encore intransigeante, qui disait vouloir écouter coûte que coûte la parole des femmes a été soudainement frappée de surdité. Au micro de RMC, celle qui prônait hier encore la transparence, prétend à présent que par précaution, il ne faut pas dire la vérité aux Français.

    Nous n’avions pas attendu ces dernières pantalonnades pour savoir que la gauche sentencieuse n’était pas un parangon de vertu. Et que celui qui tient le discours le plus sévère est bien souvent le plus pervers. Les scandales des Jeunesses socialistes et communistes étaient là pour nous en prévenir. Plus cocasse encore, les nombreux harcèlements constatés à l’UNEF quand sa responsable passive se nommait Caroline de Haas. Mais comme toujours, la presse féministe est bonne fille avec ses amis. Les scandales concernant Thomas Piketty ou tout récemment Julien Bayou ont été cachés sous le tapis.

    Avec ces dernières palinodies qui montrent les contradictions et tartufferies des donneurs de leçons de vertu, on peut voir, non sans fou rire, que les soldat-e-s de l’armée de la vertu sont nu-e-s.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Известия (RUS)

    Бригада ВСУ в районе Северска потеряла 70% личного состава

    Украинская 25-я воздушно-десантная бригада в районе Северска лишилась больше 70% личного состава. Об этом в понедельник, 11 июля, сообщило Минобороны РФ.

    Загран отряд: под Лисичанском уничтожен отряд наемников В бою были ликвидированы «легионеры» из Грузии, которые издевались над российскими военными под Киевом

    Отмечается, что в 25-й отдельной воздушно-десантной бригаде ВСУ, действующей в районе Северска, положение критическое.

    «Противник несет значительные потери на всех направлениях», — уточнили в ведомстве.

    Кроме того, по информации Минобороны России, командование бригады целенаправленно вводит в заблуждение родственников погибших военнослужащих, оформляя их как пропавших без вести или дезертировавших.

    Ранее в понедельник стало известно о том, что российский истребитель Су-35С сбил украинский Су-25 в воздушном бою над Донецкой Народной Республикой (ДНР). По словам официального представителя Минобороны РФ генерал-лейтенанта Игоря Конашенкова также истребитель Су-35с сбил украинский самолет Миг-29.

    24 февраля Россия начала проведение специальной операции по защите Донбасса. В Москве пояснили, что в задачи спецоперации входят демилитаризация и денацификация Украины, реализация которых необходима для обеспечения безопасности России. Решение было принято на фоне обострения в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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    Une enquête révèle un “deal” entre Emmanuel Macron et Uber à Bercy

    C’est une révélation qui risque de faire du bruit. Dimanche 10 juillet, le Monde a mis en lumière les résultats d’une enquête sur les liens privilégiés qu’aurait entretenus Emmanuel Macron avec Uber entre 2014 et 2016. Alors que l’actuel président de la République était à cette époque ministre de l’Économie de François Hollande, il aurait joué un rôle majeur dans le conflit qui opposait alors les taxis français et les VTC de l’entreprise américaine. La profession de taxi, très règlementée, a été secouée par l’arrivée des VTC souhaitant déréguler le marché. Les dirigeants d’Uber y seraient parvenus grâce à « un deal » avec Emmanuel Macron, avec qui ils auraient lié une relation de proximité et entretenu des contacts fréquents : 17 réunions et de nombreux appels et SMS en 1 an et demi.

    Service donné, service rendu

    C’est après un rendez-vous à Bercy avec Emmanuel Macron en 2014 qu’Uber aurait commencé à être soutenu par le ministre fraîchement nommé, selon des documents internes à l’entreprise américaine qui auraient fuité. L’actuel chef de l’État aurait conseillé à ses interlocuteurs de rédiger des amendements pour que leurs propositions entrent dans le débat public afin de faciliter leur admission par décret. « Beaucoup de boulot à venir, mais on va bientôt danser », aurait écrit Mark MacGann, l’un des dirigeants d’Uber dans un compte-rendu de meeting. Dans le « deal » entre le ministre et la société, cette dernière devait désactiver son service UberPop, qui devait permettre à tout un chacun de se transformer en chauffeur. Ce qu’elle a fait, en échange d’une nette simplification des conditions nécessaires pour obtenir une licence de VTC, a révélé le Monde. Dans cette affaire, Emmanuel Macron n’a jamais caché sa position sur les services Uber : « Des gens souvent victimes de l’exclusion choisissent l’entrepreneuriat individuel (…) C’est plus facile de trouver un client que de trouver un employeur », avait-il assumé dans une interview en janvier 2016.

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    Известия (RUS)

    Алиханов предложил запретить движение товаров между Прибалтикой и РФ

    Губернатор Калининградской области Антон Алиханов предложил полностью запретить движение товаров между балтийскими государствам и Россией, за исключением транзита через Литву, Латвию и Эстонию. Об этом он написал 11 июля в Telegram-канале.

    «Думаю, у европейцев хватит ума не совершать самоубийственных действий» Губернатор Калининградской области — о том, стоит ли региону бояться НАТО и экономической блокады

    «В качестве ответной меры предлагаем полный запрет на движение товаров (в том числе транзитных из третьих стран) между тремя прибалтийскими странами и Россией (с исключением для Калининградской области)», — сообщил политик.

    По его мнению, мера загрузит морских перевозчиков и даст работу портал Калининграда, которые пострадали от санкций Евросоюза. Алиханов добавил, что нужна установка уровня морского тарифа на перевозки грузов на уровне железнодорожного тарифа по прейскуранту 10-01.

    Также он добавил, что Литва не вводила новых ограничений на транзит грузов в Калининградскую область из других регионов России. Началась реализация очередного этапа принятых ранее санкций, пояснил Алиханов.

    О том, что Литва расширила ограничения на транзит товаров в Калининград через свою территорию, ранее в этот день сообщило агентство Reuters со ссылкой на литовскую таможню.

    Запрет на транзит грузов в российский регион из Литвы вступил в силу в полночь 18 июня. Его ввели в рамках пятого пакета санкций против РФ. Запрет касался перевозок железнодорожным транспортом, но Вильнюс распространил его на грузовые авто.

    8 июля официальный представитель МИД РФ Мария Захарова сообщила, что Москва продолжает диалог с Еврокомиссией и Литвой по теме транзита в Калининградскую область. Если в ближайшие дни ситуация не стабилизируется, то российская сторона примет в отношении Литвы и Евросоюза жесткие меры, предупредила дипломат.

    Ряд государств, в том числе все страны Евросоюза, вводит новые санкции против РФ в ответ на проводимую Москвой с 24 февраля спецоперацию по защите Донецкой и Луганской народных республик (ДНР и ЛНР). Ее началу предшествовали обострение ситуации в регионе, обращение руководства республик Донбасса к РФ с просьбой о помощи и последующее признание Россией независимости ДНР и ЛНР.

    Киев проводит военную операцию против жителей Донбасса, отказавшихся признавать итоги государственного переворота на Украине, с 2014 года.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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    « Shooté à l’adrénaline » : privé d’Assemblée, Jean-Luc Mélenchon rechigne à se retirer du jeu

    Jean-Luc Mélenchon ne semble pas près de prendre sa retraite. Lors de l’élection présidentielle, pourtant, le fondateur de La France insoumise avait laissé entendre qu’il se retirerait des affaires à l’issue de la séquence électorale. Une perspective encore renforcée par son refus de se présenter aux élections législatives, même s’il est demeuré la pierre angulaire de la coalition électorale de la Nupes. Pourtant, note le Monde, Jean-Luc Mélenchon semble désormais avoir du mal à prendre du champ.

    Au contraire, le patron des Insoumis est omniprésent. Des couloirs de l’Assemblée nationale, où il n’est pourtant pas élu, jusqu’aux plateaux de télévision, Jean-Luc Mélenchon multiplie les apparitions. Comme récemment, le 5 juillet dernier, lors d’une réunion pour rappeler la ligne de la Nupes et durant laquelle le grand patron a distribué bons et mauvais points. « Je garde pour moi toutes sortes de méchancetés (…) pour ceux qui ont du mépris pour la jeunesse des zones périphériques et compagnie », a-t-il notamment déclaré, critiquant à demi-mot François Ruffin – qui a récemment critiqué la ligne du parti et appelé à investir les campagnes aux mains du Rassemblement national.

    « Ça va rester le chef »

    Sans mandat, Jean-Luc Mélenchon justifie son maintien au premier rang en martelant le mirage d’un quatrième tour dans la rue, en septembre prochain. Rien qui, cependant, n’irrite les siens : « Ça va rester le chef. Ça reste notre leader politique. On est tous à le vivre comme ça, il continue à jouer un rôle majeur et premier dans la Nupes. L’heure n’est pas à la succession », a par exemple déclaré Éric Coquerel, député LFI de la Seine-Saint-Denis.

    « Officiellement, il n’a plus de fonctions, donc il se trouve contraint à commenter l’actualité à distance depuis les plateaux », nuance le député PS-Nupes, Arthur Delaporte, élu dans le Calvados, pour qui Jean-Luc Mélenchon ne peut simplement pas prendre du recul, tout « shooté à l’adrénaline » des campagnes électorales qu’il est. En somme, Jean-Luc Mélenchon reste le chef absolu, comme le résume la députée LFI de Paris, Danièle Obono : « Tant qu’il est la personne qui exprime cette ligne dominante, tant qu’il le veut et qu’il n’a pas décidé d’aller dans le Loiret planter des choux… »

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    Известия (RUS)

    В Госдуме предложили запретить пропаганду нетрадиционных отношений в РФ

    В Государственной думе предложили полностью запретить пропаганду нетрадиционных отношений в РФ. Речь идет об интернете и кино безотносительно к возрасту потребителей контента. Об этом в своем Telegram-канале рассказал глава комитета Александр Хинштейн.

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    «Целиком поддерживаю позицию [спикера Госдумы] Вячеслава Володина о запрете пропаганды нетрадиционных ценностей. Соответствующие инициативы еще ранее начали прорабатываться Комитетом ГД по информполитике. В осеннюю сессию будем готовы провести их открытое обсуждение», — написал он в понедельник, 11 июля.

    Депутат сообщил также о предложении установить административную ответственность за такую пропаганду, дополнив статью 6.21 Кодекса об административных правонарушениях (КоАП). На данный момент она касается лишь пропаганды среди несовершеннолетних.

    В текущем году 7 июня заксобрание Севастополя внесло в Государственную думу РФ законопроект, который предполагает штрафы до 10 млн руб. (до 500 тыс. руб. для граждан и до 10 млн руб. для юридических лиц) не только за пропаганду нетрадиционных сексуальных отношений среди несовершеннолетних, но и за пропаганду ЛГБТ в общем среди любой аудитории.

    В конце мая учащиеся екатеринбургского лицея № 12 станцевали откровенный танец перед зданием учебного учреждения, что спровоцировало бурную реакцию в соцсетях. В мэрии Екатеринбурга заявили, что танец-пародия был поставлен в рамках конкурса и не нес в себе пропаганды ЛГБТ. Однако министр образования и молодежной политики Свердловской области Юрий Биктуганов настаивал на увольнении директора школы.

    Губернатор Свердловской области Евгений Куйвашев встал на защиту директора лицея. Он отметил, что танец выпускников был «неоднозначным» и лично ему он не по душе, но подчеркнул, что это была шутливая акция, «а шутить, пусть и плохо, у нас в стране не запрещено». Глава региона подчеркнул, что родители учащихся поддержали директора и не увидели ничего ужасного в поступке детей.

    В итоге написала заявление на увольнение завуч лицея.

    Закон о запрете пропаганды нетрадиционных сексуальных отношений среди несовершеннолетних был принят в России в 2013 году.

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    Loiret : une policière hospitalisée après avoir été renversée lors d’un refus d’obtempérer

    Une policière a été sérieusement blessée lors d’un refus d’obtempérer à Amilly (Loiret), à proximité de Montargis. En effet, selon les informations de CNews, un conducteur de scooter a refusé de s’arrêter lors d’un contrôle routier, samedi 9 juillet. Selon le procureur de la République de Montargis, Loïc Abrial, le conducteur, « a refusé de se soumettre aux vérifications et poursuivi sa route », avant d’effectuer « une manœuvre avec son scooter l’amenant à revenir dans la direction des policiers ».

    Fonçant en direction de la policière, une stagiaire de 25 ans, il l’a alors heurtée de plein fouet. Le procureur a d’ailleurs précisé qu’il aurait volontairement accéléré avant d’arriver à hauteur de la fonctionnaire, qui lui demandait de s’arrêter. Il a ensuite poursuivi sa route de façon chaotique. CNews raconte en effet que, lors de sa fuite, le chauffard a fait tomber la passagère de son scooter, avant de couper à travers champs pour échapper aux policiers, puis d’abandonner son véhicule au pied d’un talus.

    Une enquête a été ouverte

    L’individu est, à l’heure actuelle, toujours recherché. Selon les informations de la police, il s’agit d’un jeune homme de 18 ans originaire des alentours de Montargis. La jeune policière, hospitalisée à Montargis, souffre d’une double fracture du tibia et d’une fracture du nez. Une enquête pour tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique a été ouverte.

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    « C’est 100 fois oui ! » : Marine Le Pen se félicite de la volonté de Gérald Darmanin d’expulser les criminels étrangers

    Il est assez rare que Marine Le Pen et les siens soient enthousiasmés par une proposition émanant du gouvernement. C’est pourtant bien ce qu’il s’est passé, dimanche 10 juillet. Invitée de BFM Politique, l’ancienne présidente du Rassemblement national s’est montrée très satisfaite des récentes déclarations de Gérald Darmanin. La veille, dans un entretien au Monde, le ministre de l’Intérieur avait fait part de sa volonté d’expulser « tout étranger » qui « a commis des actes graves ».

    « S’il veut expulser les étrangers coupables de crimes et de délits, c’est 100 fois oui », a abondé Marine Le Pen, assurant que « si des choses vont dans le bon sens », les députés qui composent le groupe RN à l’Assemblée nationale « les voteront ». Une proposition qui devrait cependant ne pas faire les affaires de Gérald Darmanin. Tout récemment encore, le ministre de l’Intérieur a réitéré son refus de voir la majorité présidentielle négocier avec La France insoumise ou le RN.

    « Les députés RN ne sont pas tombés du ciel »

    Dans son entretien au Monde, Gérald Darmanin a pourtant martelé que « la sécurité n’est pas l’apanage de la droite », et qu’un tel sujet devrait être débattu et partagé par toutes les familles politiques. Toutes ? Pas vraiment. La loi qui assouplirait les conditions d’expulsion des criminels étrangers, qu’il entend présenter en septembre prochain, pourrait seulement être discutée « avec les LR, les centristes et même une partie de la gauche », a annoncé le ministre de l’Intérieur.

    « La République est fondée sur le respect de la démocratie », a rétorqué Marine Le Pen dimanche. « Les députés RN ne sont pas tombés du ciel, ils ont été élus par des millions de Français », a-t-elle rappelé, accusant Gérald Darmanin de « sortir des règles communément admises de la République ».

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    « Elle aime se battre » : comment Marlène Schiappa est revenue aux affaires

    Un petit tour et puis revient. Remerciée à l’issue du premier quinquennat Macron, Elisabeth Borne ne l’ayant pas intégrée à son premier gouvernement, Marlène Schiappa est pourtant de retour. Dans le sillage de la déroute présidentielle lors des élections législatives, l’ancienne ministre déléguée à la Citoyenneté est parvenue à retrouver un poste lors du remaniement. Elle a hérité du portefeuille de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative. Un retour aux affaires bien rapide qu’elle doit à son caractère bien trempé, note Le Parisien.

    « Schiappa, quand tu es dans la m…, tu sais que tu peux compter sur elle, elle aime se battre », glisse un proche conseiller de l’exécutif. En mal de légitimité et d’incarnation, Elisabeth Borne a donc fait le choix d’une personnalité politique identifiée et énergique. « On a besoin de grandes gueules qui vont dans les médias, qui font de la politique par grand temps », abonde un communicant proche de l’exécutif. Selon lui, « tant pis si elle est clivante pour certains », sa nouvelle position lui permettra « d’embrasser pas mal de causes ». Autrement dit, d’être omniprésente.

    Darmanin, Kohler, Macron et Borne mobilisés

    Le profil de Marlène Schiappa a semblé si nécessaire à l’exécutif que l’ancienne ministre a été longuement courtisée. Elle, en tout cas, se préparait déjà à une reconversion : « J’étais en train de travailler pour créer une entreprise à mission sur le champ de l’égalité femme-homme », avait-elle raconté sur France 2 au moment de son retour. Mais en coulisses, des personnalités de poids militaient pour son retour – à commencer par Gérald Darmanin, son ancien ministre de tutelle.

    Avant l’annonce de la composition du nouveau gouvernement, le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler l’appelle pour lui proposer de revenir aux affaires. Par la suite, raconte Le Parisien, ce sont Emmanuel Macron et Elisabeth Borne eux-mêmes qui décrochent le combiné. Prise au dépourvu, Marlène Schiappa aurait même hésité – son nouveau poste, un secrétariat d’Etat, n’étant certes pas vraiment une promotion. Pressée par la Première ministre, Marlène Schiappa a finalement cédé. Une arme lourde de plus dans l’arsenal de l’exécutif.

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    Deux-Sèvres : deux hommes égorgent des moutons en pleine rue pour l’Aïd-el-kebir

    A l’occasion de la fête de l’Aïd-el-Kébir, un abattage rituel a eu lieu dans le quartier de la Tour-Chabot, à Niort, dans les Deux-Sèvres. Selon La Nouvelle République, trois moutons ont été égorgés et dépecés lors d’un rassemblement religieux en pleine rue, samedi 9 juillet dans la matinée. Un quatrième ovin a échappé au pire grâce à l’arrivée des forces de l’ordre sur les lieux. Deux hommes munis d’un couteau et soupçonnés d’avoir tué les bêtes ont été convoqués au poste de police.

    Un délit passible d’emprisonnement

    Fête musulmane importante, l’Aïd-el-Kebir se déroule cette année entre le 8 et le 12 juillet. Tous les ans, plus de 100.000 moutons sont abattus pour l’occasion. Bien que la loi sur l’abattage rituel impose qu’il soit effectué dans un abattoir agrée, de nombreuses dérives ont lieu et beaucoup d’ovins sont égorgés clandestinement. Le 6 juillet, la préfecture des Deux-Sèvres avait pourtant communiqué un message de rappel : « Il est interdit à toute personne de procéder ou de faire procéder à un abattage rituel en dehors d’un abattoir agrée ». Ce délit est passible de six mois de prison et de 15.000 euros d’amende.

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    L'Humanité

    Des siècles après : on a enfin retrouvé l'origine de la grande peste

    Plus de 700 ans après son déferlement, la peste vient de lever l’un de ses derniers mystères. Une équipe a mis en évidence la souche ancestrale du bacille responsable de l’épidémie la plus meurtrière en Europe, en Asie centrale, dans les nécropoles de l’actuel Kirghizistan. Récit.

    Marine Cygler

    Entre 1346 et 1353, une terrible épidémie de peste s’est abattue sur l’Europe décimant des dizaines de millions de personnes, entre 30 et 50 % de la population selon les régions. Si on supposait que la maladie était arrivée de l’est par la route de la soie, son point de départ a été, pendant des siècles, un mystère qu’une équipe internationale de chercheurs de l’université de Stirling, en Écosse, de l’institut Max-Planck et de l’université de Tübingen, en Allemagne, vient, enfin, de lever.

    « Mawtānā » était-il inscrit sur certaines stelles

    Les scientifiques détaillent dans la prestigieuse revue « Nature » l’enquête minutieuse qui leur permet d’affirmer que l’épidémie la plus meurtrière d’Europe s’est bien déclenchée en Asie centrale, plus précisément près du lac d’Issyk-Koul, dans le nord-est de l’actuel Kirghizistan.

    Là, dans deux anciens cimetières datant du XIVe siècle, des historiens ont remarqué que les tombes des années 1338 et 1339 étaient particulièrement nombreuses : sur les 467 tombes datant de 1248 à 1345, 118 correspondaient à ces deux années-là. Plus intrigant, certaines stèles portaient des inscriptions détaillant la cause de la mort : « mawtānā », c’est-à-dire « pestilence » en ancien syriaque.

    À quoi ressemblaient les chiens de la préhistoire ? Les dernières découvertes

    Une surmortalité liée à une maladie contagieuse quelques années avant que la peste n’atteigne l’Europe via le bassin méditerranéen, il n’en fallait pas plus pour que les chercheurs se sachent sur la bonne voie. Sauf qu’il manquait encore des preuves directes pour trancher ce débat vieux de presque 700 ans.

    La souche ancestrale

    Avant de laisser la place aux généticiens, les historiens ont pu retrouver, en étudiant les registres du cimetière, l’emplacement de trente squelettes de cette époque déplacés à la fin des années 1880. C’est à partir des restes de ceux-ci que les spécialistes de l’ADN ancien ont pu poursuivre les investigations.

    Ils ont réussi à extraire du matériel génétique à partir des dents de sept individus différents. Trois d’entre eux contenaient de l’ADN correspondant à celui de Yersinia pestis, le bacille de la peste qui se transmet à l’homme à partir de morsures de puces de rongeurs.

    La paléogénomique, la nouvelle technique qui fait parler les corps de Pompéi

    Mais identifier les plus vieilles victimes jamais exhumées ne signifiait pas encore que les chercheurs avaient découvert la souche ancestrale de la bactérie à l’origine de la grande épidémie du Moyen Âge. Les scientifiques ont réussi à retrouver la séquence de l’ADN de la bactérie et ils l’ont comparée à celles connues des différentes Yersinia pestis. Ils ont ainsi pu placer la bactérie des sites kirghizes à la première place de l’arbre généalogique de ces bactéries : autrement dit, ils avaient bien la souche ancestrale.

    Un bacille à la conquête de l’Ouest

    Ce qui est assez logique : le Kirghizistan se trouve sur la route de la soie, un réseau de voies commerciales reliant l’Asie et l’Europe à l’époque. De plus, les dépouilles analysées sont issues de communautés chrétiennes connues pour commercer. La peste a donc profité de ces échanges commerciaux et voyagé avec les hommes, les rongeurs ou encore les poux et les puces, à la conquête de l’Ouest.

    Pourquoi les Vikings ont-ils quitté le Groenland ?

    La peste a aussi voyagé dans le temps : les chercheurs ont pu établir que les bactéries présentes dans ces cimetières étaient aussi des ancêtres directs de la majorité des souches de peste qui circulent dans le monde aujourd’hui. Car la peste n’a pas disparu de la surface de la Terre. Elle demeure une menace importante (voir ci-dessous l'entretien avec Florent Sebbane). Le bacille reste redoutable grâce à sa faculté de se multiplier dans le corps de façon furtive, non détectable par le système de défense de notre organisme.

    « Sans être une menace, la peste reste une préoccupation majeure »

    Le point avec... Florent Sebbane, directeur de recherche à l’Inserm (1)

    Dans quels territoires la peste est-elle présente ?

    Comme beaucoup de maladies infectieuses, elle est liée à la pauvreté et à l’insalubrité. De plus, certains modes de vie (stockage de récoltes dans les habitats et literie à même le sol) augmentent le risque de contacts avec des animaux pestiférés. Aujourd’hui, la peste est présente sur tous les continents sauf le continent européen. Elle sévit principalement à Madagascar et en République démocratique du Congo, mais elle touche aussi les États-Unis. Il faut aussi noter qu’elle peut réémerger après des décennies d’absence, comme ce fut le cas récemment en Algérie et en Libye.

    Pourquoi peut-elle réapparaître après des années d’absence ?

    Nous ne le savons pas vraiment et c’est une question de recherche essentielle. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de cas humains de peste que la maladie est absente dans la nature. Autrement dit, nous nous demandons où la bactérie causant la peste se cache pour ne pas être vue pendant des décennies chez l’homme. Quel est son réservoir de longue durée et quelles sont les conditions qui conduisent à sa réémergence ? Certains ont proposé que le bacille se maintienne indéfiniment dans certains réservoirs animaux, voire le sol. Cependant, cet agent infectieux pourrait avoir de grandes difficultés à survivre à l’extérieur d’un hôte.

    Comment est-elle surveillée ?

    Il n’y a pas de programme de surveillance mondial, mais des pays concernés tels le Kazakhstan, la Chine ou Madagascar surveillent étroitement les réservoirs animaux. Et lorsqu’une épidémie n’est pas contrôlée, l’OMS et les autorités sanitaires du pays concerné mettent en place des mesures pour empêcher sa propagation. L’une des craintes est que les gens fuient et disséminent la peste, y compris la forme respiratoire, dont le taux de mortalité est proche de 100 % en absence de traitement antibiotique précoce.

    Constitue-t-elle toujours une menace pour l’humanité ?

    Je ne dirai pas qu’elle est une menace, mais elle reste une préoccupation internationale majeure. Elle est un problème de santé publique et son apparition ou réapparition peut aussi avoir des impacts économiques et psychologiques considérables. Son bacille fait partie des micro-organismes les plus surveillés ; il pourrait être utilisé de façon malveillante. Il peut aussi devenir multirésistant aux antibiotiques. Enfin, il pose un problème écologique : il serait capable de donner le coup fatal à des espèces en danger critique d’extinction, par exemple le hamster d’Europe.

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    L'Humanité

    Agriculture. Faut-il encore labourer les sols ? Notre enquête 

    Actu

    Réservoir de biodiversité, la terre s’épuise et se meurt sous le coup de pratiques agricoles intensives séculaires. Des chercheurs et paysans sonnent l’alarme. Pionniers d’une transition en sols majeurs, ils testent des stratégies pour les régénérer et les préserver de l’érosion qui menace. Rien ne sert de creuser, il faut semer... Enquête

    Marion d'Allard

    Chaque poignée de sol recèle une formidable histoire. Qu’on le piétine, qu’on s’y allonge ou qu’on l’admire, il est difficile de se figurer l’étendue de la vie qui y grouille. Dans chaque gramme se côtoient un milliard de bactéries et un million d’espèces différentes, dont 10 000 variétés de champignons. Il est l’un des plus grands réservoirs de biodiversité et de ressources génétiques de notre planète.

    « Un échantillon de sol résume à lui seul l’histoire biologique de la terre et donne une idée de l’évolution de toutes les formes de vie qui existent », explique Mickaël Hedde, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).

    Et si nos voisins de jardin que sont les vers de terre, limaces, cloportes, mille-pattes et autres escargots sont bien connus, il existe, quelques centimètres sous la surface, une vie tout aussi foisonnante qu’inconnue, quoique indispensable.

     Un échantillon de sol résume à lui seul l’histoire biologique de la terre et donne une idée de l’évolution de toutes les formes de vie qui existent. Mickaël Hedde (Inrae)

    C’est le royaume des nématodes, des acariens, des collemboles. À réduire encore la focale, on entre dans le monde « magnifique mais méconnu » des protides. « Ce sont des micro-organismes unicellulaires qui se déplacent dans les porosités du sol et correspondent à quasiment l’ensemble du vivant que l’on peut observer sur Terre », explique Mickaël Hedde. Véritable patrimoine de biodiversité, le sol est pourtant malmené, appauvri par l’agriculture intensive, menacé par l’érosion.

    C’est en Allemagne, au mitan du XIXe siècle, que l’avocat et géologue Frédéric Albert Fallou opère pour la première fois la distinction entre l’étude du sol et la géologie. Celui qui considérait qu’« il n’y a pas d’objet plus important dans la nature, pas d’objet plus digne de contemplation » que le sol, estimait alors que « si quelqu’un se sent digne d’exploiter la terre, il doit d’abord s’y intéresser, la rencontrer.

    En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire

    Car, sans la terre, l’exploitation agricole n’est pas envisageable ». Et c’est là le nœud de l’affaire. « On a tué nos sols en violant ses lois fondamentales avec deux armes de destruction massive : la charrue et les engrais chimiques », résume Claude Bourguignon, biologiste du sol qui œuvre depuis près de trente ans, aux côtés de sa femme, Lydia (lire entretien ci-dessous), pour défendre la préservation d’un sol vivant. Le labour, en enfouissant la matière organique en profondeur, annule l’action des champignons, dépendants de l’oxygène. Quant aux engrais chimiques, leur rôle étant de stimuler les bactéries du sol, ils accélèrent la minéralisation de la matière organique.

    Le cercle vicieux des pesticides

    « En 1950, explique Claude Bourguignon, en France, il y avait 2 tonnes de vers de terre à l’hectare. Aujourd’hui, il y en a moins de 100 kilos. » Un phénomène qui n’est pas sans conséquences. Ainsi appauvri, le sol perd une partie de l’argile qui le compose. « On le voit lorsqu’il pleut, les rivières se chargent de boue. C’est la mort physique du sol. Il part à la mer », conclut le biologiste.

    Moins alarmiste, l’Inrae assure que, « non, nos sols ne sont pas morts ». L’institut public insiste néanmoins sur l’importance de trouver des alternatives aux techniques d’agriculture actuelles, estimant qu’« un changement de pratiques pourrait suffire à rétablir cette richesse dans ces milieux perturbés ».

    La pratique du labour mène à la perte d'espèces capables de dégrader les polluants, et favorise l'émergence de bactéries pathogènes. Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement

    L’alternative passe entre autres par la diminution – voire l’arrêt total – du labour. Car, « en remuant la terre, on casse les macrostructures, les agrégats. Autrement dit, on détruit la « “maison” des micro-organismes », fait valoir l’Inrae. « Non seulement on perd de la biodiversité, avec notamment la disparition d’espèces capables de dégrader les polluants, fait valoir l’institut de recherche, mais cette pratique favorise l’émergence de bactéries pathogènes qualifiées de stratèges opportunistes, qui sont promptes à coloniser les environnements perturbés… et qu’il faudra combattre à l’aide d’intrants chimiques. » Un cercle vicieux, qui revient à combattre les méfaits des engrais à grands coups de pesticides.

    En France, une loi bien trop timide

    Face à l’ampleur de la destruction des terres, l’ONU, en 2001, s’est saisie du problème. Réunie à Madrid, la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) crée, cette année-là, le concept d’agriculture de conservation, une nomenclature qui recense différentes techniques d’agriculture durable avec, pour objectif, de préserver le potentiel agronomique des sols. Une prise de conscience forcée face à la catastrophe de l’érosion qui menace, partout dans le monde, les récoltes et favorise les coulées de boue et les inondations.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Selon l’ONU, un tiers des terres dans le monde sont aujourd’hui dégradées « et nous perdons 24 milliards de tonnes de sols fertiles chaque année », relève, pour sa part, Greenpeace. Alors que 95 % de l’alimentation mondiale provient des sols, les conséquences d’un tel phénomène dépassent largement la seule question de la protection de l’environnement et renforcent le risque de crises alimentaires majeures.

    En France, toutefois, l’agriculture de conservation reste controversée : si elle supprime totalement le labour et mise sur les couverts végétaux, elle reste dépendante, dans une faible mesure, des herbicides, singulièrement le très critiqué glyphosate. L’expérience mérite cependant d’être poussée, alors que le pays d’échappe pas à la règle générale.

    En métropole, le ministère de l’Agriculture chiffrait, l’an passé, à 18 % la part du territoire soumise à l’érosion hydrique. Signe concret de la dégradation des sols, « pratiquement toutes les communes bretonnes ont été touchées par des coulées de boue au cours des trente dernières années », relève l’Inrae.

    Dans ce contexte, dès 2005, des mesures – timides – de lutte contre l’érosion ont été inscrites dans la loi, prévoyant à l’époque « un zonage des risques d’érosion » sous l’autorité des préfets. Quant à la loi climat et résilience, votée en août dernier et supposée être un marqueur du quinquennat en matière de lutte contre les bouleversements climatiques, si elle mentionne bien l’enjeu de « préservation de la qualité des sols forestiers » et fixe « l’objectif national d’absence de toute artificialisation nette des sols en 2050 », elle ne comporte, en revanche, aucun chapitre portant sur un potentiel changement de pratiques agricoles.

    Entretien

    « L’érosion, c’est la mort des sols »

    Depuis près de trente ans, Lydia Bourguignon défend la préservation d’un sol vivant et milite pour un changement radical des pratiques agricoles.

    Quels sont les plus grands dangers qui pèsent sur le sol ?

    Depuis trente ans, et même depuis l’après-guerre, l’industrialisation de l’agriculture a eu pour conséquence une perte énorme de la matière organique des sols. Cette situation va aboutir à des calamités, au premier rang desquelles l’érosion. Lorsque la matière organique disparaît d’un sol, il perd de sa porosité. L’argile qui n’est plus maintenue disparaît et c’est l’érosion qui menace. Cette perte de matière organique est la conséquence de l’utilisation des engrais qui la brûlent et du matériel agricole lourd qui la compacte. En cas d’érosion, on a souvent tendance à accuser les phénomènes climatiques, mais si le sol était plus poreux, les dégâts seraient bien moindres.

    Y a-t-il urgence à réapprendre ce qu’est le sol, y compris dans les filières spécialisées ?

    Vous dites réapprendre, je dirais même apprendre. Apprendre la notion même de biologie des sols, qui a été très peu enseignée. Il est urgent de réintroduire cet enseignement dans les lycées agricoles, mais pas seulement. Une sensibilisation dans les chambres d’agriculture, dans les coopératives agricoles et même, de temps en temps, auprès des professionnels de l’agro-industrie serait bienvenue. Tous devraient avoir une connaissance du fonctionnement d’un sol.

    Existe-t-il une prise de conscience sur cette question de la préservation des sols ?

    Oui et c’est extrêmement positif. Il y a un renouveau, y compris générationnel. Les jeunes sont en train de comprendre qu’il y a destruction d’un patrimoine indispensable. Ce n’était pas du tout le cas, il y a trente ans. Même dans les milieux non agricoles, la certitude que quelque chose ne tourne pas rond prend de l’ampleur.

    Quelles mesures faudrait-il prendre en urgence ?

    D’abord, il faut sensibiliser, reprendre les fondamentaux : le sol – le complexe argilo-humique – est formé par de l’argile et de l’humus. Grâce à divers éléments comme le calcium, le magnésium ou le fer, l’humus et l’argile sont liés. Si l’on détruit cette matière, les liens se rompent, le calcium et le fer vont être lessivés. Lorsqu’on parle de pollution des eaux et des nappes phréatiques par les nitrates, c’est de cela aussi qu’il s’agit. Lorsqu’il pleut, les argiles finissent dans les rivières. C’est le stade ultime de la dégradation des sols, l’érosion.

    Ensuite, il faut changer les pratiques. Arrêter le labour profond, favoriser le semi-direct sous couvert. Il faut également replanter des haies pour ramener de l’humidité, et construire des couloirs pour la faune. Enfin, il faut comprendre que chaque sol a sa fonction. On ne fera jamais du vin en Beauce. Plus on comprend la vocation d’un sol, moins on a besoin d’utiliser d’intrants chimiques. C’est un cercle vertueux.

    La préservation d’un sol vivant est-elle l’une des clefs essentielles de la transition écologique ?

    C’est même la base de tout, le point de départ de la transition écologique. Si vous avez un sol vivant, poreux, avec de la faune, vous n’avez pas ce phénomène de lessivage que j’évoquais et les eaux sont de meilleure qualité. Si vous avez des sols plus oxygénés, vous aurez moins de dégagement de CO2. Je ne dis pas qu’il faut revenir à l’âge de pierre, mais à une forme de bon sens : accepter qu’existent des saisons, que la nature est lente.

    Focus  À la ferme du Bec-Hellouin dans l’Eure, la terre reprend vie

    En allant piocher parmi les pratiques les plus vertueuses aux 4 coins du monde, des néophytes ont réussi à transformer un terrain réputé « impropre au maraîchage » en ferme modèle. Retour d’expérience.

    Et si, de tous les jardiniers, la nature était finalement le meilleur ? C’est le principe mis en œuvre à la ferme de Bec-Hellouin, en Normandie, célèbre pour être parvenue à faire d’un sol considéré comme inapte à la production une terre fertile. « Notre sol était très peu profond, 15 à 20 centimètres tout juste, et pauvre en nutriments », explique Charles Hervé-Gruyer qui, avec son épouse Perrine (1), s’est installé en 2004 sur ce terrain niché dans la vallée du Bec, dans l’Eure. « Tout le monde nous le disait : la vallée est impropre au maraîchage. » Dix huit ans plus tard, la ferme est devenue une référence. Conclue en 2015, une étude menée pendant quatre ans par l’Inrae et AgroParisTech a montré que, sur 1 000 m2, les maraîchers avaient réussi à produire pour 55 000 euros de légumes commercialisables en bio, contre 30 000 euros en moyenne nationalement. Une dizaine de recherches ont ainsi été menées sur les lieux, dont une, réalisée par une université belge, avance que le sol gagne jusqu’à 10% de carbone organique chaque année, soit 26 fois plus que l’objectif de séquestration de CO2 envisagé nationalement dans le cadre de la lutte contre  le réchauffement climatique.

    Par quel miracle ? Aucun, à vrai dire. « Nous nous sommes inspirés des techniques qu’utilisaient les maraîchers d’Île-de-France au XIXe siècle », époque où la région nourrissait la capitale. Initiation à la permaculture et collaboration avec des instituts de recherche ont suivi. « Nous avons combiné le meilleur du passé et du présent », résume Charles Hervé-Gruyer.

    L’ensemble applique deux solides commandements. D’abord, ne pas lésiner sur l’apport en matière organique ; ensuite, ficher une paix royale au sol. « Chaque année, nous le couvrons d’au moins 30 cm de paillis – du fumier, de la taille de haies, des feuilles mortes –, ce qui équivaut à créer 3 cm de compost par an sur toute la surface du potager. » Ainsi gorgé de nutriments, ce premier horizon du sol – sa couche superficielle – retient l’humidité et révèle un PH parfaitement équilibré. « Ce mécanisme de pédogenèse, c’est-à-dire de création de sol, est identique à celui qui se produit naturellement. Notre intervention permet en revanche de l’accélérer », poursuit le maraîcher. Aucun engrais, ni aucun pesticide ne vient enrayer le processus, pas plus que du bêchage et autre retournement de terre. « Nous installons des buttes d’humus avec ce premier horizon, que nous paillons généreusement. » À mesure que le temps passe, le sol s’enrichit, les racines s’épanouissent. L’ensemble devient de plus en plus vivant.

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    Известия (RUS)

    В СФ назвали покушение на Сигуту террористическими методами ведения войны

    Покушение на главу администрации Мелитопольского района Запорожской области Андрея Сигуту можно назвать террористическим методом запугивания населения, считает член комитета Совета Федерации по международным делам Сергей Цеков. Об этом он заявил в понедельник, 11 июля, в беседе с «Известиями».

    Союзные войска взяли под контроль Владимировку и Триполье. Онлайн спецоперации 11 июля Что происходит в ДНР и ЛНР, главные новости России и мира — в обновляемом материале «Известий»

    По мнению сенатора, последние годы Украина как государство формировалась на страхе.

    «Начиная с Одессы, где они устроили кровавую бойню, сжигая людей живьем, таким образом запугав значительную часть народа Украины. Потом они стали убивать оппозиционных политиков. Того же самого [экс-депутата от «Партии регионов» Олега] Калашникова они убили и убили показательно <...> Методы запугивания населения, я считаю, очень хороши для формирования украинского государства. Это можно назвать террористическими методами ведения войны по отношению к собственному населению», — подчеркнул Цеков.

    По словам политика, Москва будет делать все необходимое, чтобы пресекать подобные случаи, а тех, кто совершает покушение — наказывать.

    Ранее в этот день замначальника ГУ МВД Запорожской области Алексей Селиванов сообщил, что на Сигуту была совершена попытка покушения. По его словам, Сигуту планировали убить, обстреляв дом или бросив гранату. Отмечалось, что глава администрации Мелитопольского района не пострадал и продолжает трудовую деятельность. Селиванов подчеркнул, что все, кто пытается дестабилизировать мирную жизнь на освобожденных территориях, понесут неотвратимое наказание.

    Позже представитель военно-гражданской администрации (ВГА) региона Владимир Рогов заявил, что личность совершившего попытку покушения установлена. При задержании он оказал вооруженное сопротивление, ответным огнем получил ранения, не совместимые с жизнью.

    Часть Запорожской области Украины российские войска освободили в ходе спецоперации, начатой 24 февраля. В Москве пояснили, что в задачи спецоперации входят демилитаризация и денацификация Украины, реализация которых необходима для обеспечения безопасности России. Решение было принято на фоне обострения в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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    L'Humanité

    La médaille Fields pour le mathématicien français Hugo Duminil-Copin

    Actu

    Le mathématicien est 13e Français à recevoir cet équivalent d’un « Nobel de mathématiques ». Trois autres jeunes chercheurs ont reçu la prestigieuse médaille Fields, remise tous les quatre ans, à des chercheurs de moins de 40 ans, pour récompenser des « découvertes exceptionnelles ».

    Anna Musso

    L’annonce vient d’être faite à l’occasion du 29e Congrès international des mathématiciens lors d’une cérémonie tenue à Helsinki. Le français Hugo Duminil-Copin, âgé de 36 ans, a été récompensé pour avoir résolu des « problèmes de longue date dans la théorie probabiliste des transitions de phase », ce qui a permis d’ouvrir « plusieurs nouvelles directions de recherche », a déclaré le jury. En effet, ses travaux portent sur des modèles de particules en interaction, régies par des processus aléatoires, notamment les transitions de phase et la percolation des fluides.

    David Bessis : « Une société capable d’enseigner vraiment les maths est plus démocratique »

    Ancien élève de l’ENS Ulm de Paris, il est le 11e « médaillé Fields » de la prestigieuse Ecole et le 13e Français à recevoir cette médaille, preuve de l’excellence de l’Ecole française de mathématiques. Nommé professeur à l’âge de 29 ans, il partage son temps entre l’Institut des Hautes Etudes Scientifiques (IHES) à Bures-sur-Yvette où il est professeur permanent, et l’Université de Genève.

    La mathématicienne ukrainienne Maryna Viazovska est la deuxième femme à gagner le prix.

    Trois autres jeunes chercheurs ont reçu la prestigieuse médaille Fields, remise tous les quatre ans, à des chercheurs de moins de 40 ans, pour récompenser des « découvertes exceptionnelles ». Parmi eux, la mathématicienne ukrainienne de 37 ans, Maryna Viazovska, professeure à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, est la deuxième femme à gagner le prix depuis sa création en 1936. Les deux autres lauréats sont le chercheur June Huh, 39 ans, professeur à l’Université de Princeton aux États-Unis, et le britannique James Maynard, âgé de 35 ans, professeur à l’Université d’Oxford.

    mathématiques
    Известия (RUS)

    Продукция Siemens и BMW добавлена в перечень параллельного импорта

    Министерство промышленности и торговли РФ добавило продукцию Siemens, BMW и Lego в перечень товаров для параллельного импорта. Об этом ведомство сообщило 11 июля.

    Яблочный запас: в продаже появились MacBook из параллельного импорта Как цены и гарантия на них отличаются от аналогичных ноутбуков по прямым поставкам

    «Главным образом речь идет о продукции брендов Siemens, BMW и Lego, которые ранее объявили о полном уходе с российского рынка», — заявил Минпромторг ТАСС.

    В комментарии «Известиям» ведомство также раскрыло объем параллельного импорта за май. По итогам анализа таможенных деклараций, на территорию России было завезено более 130 тыс. товарных позиций общей стоимостью более $1,8 млрд.

    Среди ввозимых товаров оказались лодки, товары легкой промышленности, изделия из металлов и пластмасс, и большое количество других товарных позиций.

    «Эти данные также позволяют сделать вывод, что механизм параллельного импорта начал успешно использоваться российскими импортерами для насыщения внутреннего рынка», — сообщил Минпромторг.

    В ведомстве отметили, что изменения в перечне носят точечный характер. В него могут как включаться новые бренды, так и исключаться те, которые возобновили поставки в Россию.

    7 июля в Минпромторге заявили, что параллельный импорт ноутбуков продолжается. В ведомстве отметили, что не видят на сегодняшний день критичности в удовлетворении спроса на эти устройства в рознице.

    Президент России Владимир Путин подписал закон, легализующий параллельный импорт в РФ на 2022 год, 28 июня. Документ наделяет правительство правом определять товары, к которым могут не применять отдельные положения о защите исключительных прав. Таким образом российские компании, ввозящие в РФ товары без разрешения правообладателя, ограждают от возможной гражданской, административной и уголовной ответственности.

    Первым крупным ритейлером, который подтвердил, что начал продавать электронику, ввезенную в Россию через параллельный импорт, стал «Связной».

    В мае Минпромторг утвердил список из 50 товарных категорий для параллельного импорта. Там отметили, что перечень будет пересматриваться раз в квартал. Изменения будут вноситься на основании мониторинга товаров.

    В Роспотребнадзоре заявили, что при параллельном импорте потребитель не лишается каких-то своих прав.

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    Известия (RUS)

    Эксперт проанализировал ситуацию с «Северным потоком»

    Приостановка подачи газа по трубопроводу «Северный поток» является плановой и проводится регулярно для ремонта сетей и оборудования. Об этом директор Института национальной энергетики Сергей Правосудов рассказал в понедельник, 11 июля.

    Дело с трубой: газу в Европе прогнозируют подорожание до $2000 Как это отразится на экономиках западных стран и выиграет ли Россия от роста цен

    «Происходит это летом, когда снижается потребление газа. Это объявляется заранее, составляется график ремонтов, чтобы не были перекрыты все газопроводы. Постепенно профилактика проходит и с осени наращиваются поставки, чтобы зимой выйти на максимальные показатели», — рассказал Правосудов в беседе с телеканалом «Звезда».

    Трубопровод «Северный поток» является международным проектом. Турбины для него поставлялись из Европы. В России их не производят, поэтому периодически отправляют в ремонт.

    «Европейцы, в первую очередь Германия, бегают сейчас и унижаются перед Канадой, выпрашивают разрешение на исключение турбин из-под санкций, когда рядом есть «Северный поток – 2» полный газа и его можно запустить и пусть он работает. Получайте свой газ. Но нет, они не дают разрешения, но зато выпрашивают турбины у Канады», — добавил он.

    Ранее в этот день стоимость газа в Европе в ходе торгов 11 июля упали почти на 12%, сообщается на сайте kp.ru. Цена за топливо снизилась до $1620 за 1 тыс. куб. м, передает RT.

    Стоимость газа сократилась на фоне решения Оттавы вернуть турбину Siemens для газопровода «Северный поток», задержанную в Канаде после ремонта из-за санкций в отношении России.

    10 июля агентство Reuters со ссылкой на канадского министра природных ресурсов Джонатана Уилкинсона заявило, что сначала Оттава передаст трубопровод Берлину. Ожидается, что Германия впоследствии передаст ее «Газпрому», что позволит Канаде избежать нарушения собственных антироссийских санкций.

    Также «Европейская правда» со ссылкой на источники сообщила, что Киев раскритиковал решение Оттавы по поводу возможного исключения из санкционного списка против России турбины для российского газопровода, назвав его «необоснованным и опасным». Там выразили мнение, что Москва якобы обладает всеми необходимыми мощностями для наращивания темпов прокачки газа и без новой турбины.

    До этого, 16 июня, приток газа в Германию по «Северному потоку» снизился до 40% от мощностей газопровода. В «Газпроме» отметили, что это, в частности, связано с отказом немецкой компании Siemens возвращать из ремонта турбины.

    Российский «Газпром» 14 и 15 июня сообщил об остановке сначала двух, а затем еще одного газоперекачивающих агрегатов, обслуживающих «Северный поток».

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    Sciences. Les requins raffolent de nos côtes !

    Actu

    Jusqu’à présent, les chercheurs pensaient que ces grands prédateurs évitaient soigneusement les rivages urbanisés. Mais une récente étude montre le surprenant attrait des requins pour les activités humaines.

    Jérémie Bazart

    «Pendant l’été du 1er juillet 1974, sur l’île d’Amity, un groupe d’étudiants fait la fête sur la plage. Une jeune femme s’éloigne du groupe pour un bain de minuit alors que son amoureux s’endort ivre mort sur la plage. Après quelques brasses, la jeune femme est attaquée par quelque chose qui approche avec deux notes graves de contrebasse qui s’accélèrent… Elle tente de résister, mais est happée et disparaît dans l’eau en poussant des cris de terreur. Quelques jours après, un enfant est happé à son tour. Le doute n’est plus permis : un requin rôde le long des plages d’Amity. »

    Ce scénario est le point de départ de « Jaws » (« les Dents de la mer »), le blockbuster de Steven Spielberg. Le requin blanc du célèbre film est un animal qui, dans la réalité, n’est pas un mangeur d’hommes. Ce gros poisson ne voit pas très bien et s’il blesse des surfeurs au lieu de manger des phoques, c’est à son insu. Néanmoins, des espèces de requins vivent près des côtes et ce phénomène semble prendre de l’ampleur à mesure que l’homme se concentre sur le littoral…

    C’est ce que vient de révéler une étude de l’université de Miami (États-Unis). Des scientifiques de Floride ont étudié l’impact de l’accélération de la croissance urbaine côtière sur les espèces alentour qui vivent dans l’océan. Pour cela, les chercheurs ont suivi par télémétrie acoustique (voir encadré) les déplacements d’une cinquantaine de requins répartis en trois espèces (taureau, nourrice et marteau) autour de la ville de Miami.

    les requins PASSENT BEAUCOUP DE TEMPS PRÈS DES LUMIÈRES ET DES SONS DE LA VILLE, SOUVENT PRÈS DU RIVAGE, QUELLES QUE SOIENT L’HEURE, LA JOURNÉE OU LA SAISON. 

    La pollution chimique, lumineuse et sonore qui émane de cette grande ville de Floride de près de 500 000 habitants aurait dû faire fuir les requins de la mer au moins autant que les baigneurs terrorisés du film de Spielberg. Or, il n’en a rien été… « Certains animaux, comme les pigeons et les rats, prospèrent dans les villes, expliquent les chercheurs dans la publication. D’autres peuvent utiliser partiellement des zones urbanisées, mais vivent toujours principalement en zones naturelles.

    D’autres enfin, les prédateurs terrestres comme les loups, sont très sensibles aux perturbations humaines et évitent les villes, comme le montre une étude ancienne de 2006. » C’est pourquoi les scientifiques s’attendaient à ce que les requins se comportent comme des loups… « Nous avons été surpris de constater que les individus que nous avons suivis passaient beaucoup de temps près des lumières et des sons de la ville animée, souvent près du rivage, quelle que soit l’heure de la journée, quelle que soit la journée (week-end compris) ou quelle que soit la saison », poursuivent les chercheurs dans leur publication. Ils ont donc conclu que les comportements des requins s’apparentaient à ceux d’espèces qui utilisent les espaces urbains pour vivre.

    La littoralisation du monde

    L’explication avancée par les chercheurs dans leur étude est multiple. Les requins pourraient être attirés vers le rivage par des activités humaines, telles que le rejet de carcasses de poissons par les pêcheurs ou le surplus de poissons destiné à nourrir les animaux de l’aquarium de Miami. Une autre hypothèse réside dans le ruissellement des nutriments via les eaux côtières. En effet, ce dernier impacte directement les sources d’alimentation des poissons, eux-mêmes proies des requins.

    Cependant, cette cohabitation peut avoir des effets sur les requins comme sur les humains. « En passant autant de temps près du rivage, ces animaux risquent d’être exposés à des polluants toxiques ainsi qu’à la pêche, ce qui pourrait avoir un impact sur leur santé et leur survie », poursuit l’étude. Par ailleurs, bien que les morsures de ces animaux sauvages soient rares, l’étude identifie également les zones proches du rivage qu’il faudrait protéger des requins afin de réduire le risque d’une rencontre fatale. Si, sur terre, des clôtures, barrières, systèmes divers éloignent les prédateurs des zones urbaines, en ce qui concerne les zones côtières, c’est une autre histoire.

    Cette étude est loin d’être anodine : selon un rapport des Nations unies de 2017, d’ici à 2050, 66 % de la population humaine mondiale vivra dans des zones urbaines dont la majorité sera centrée sur ou près des côtes maritimes ! Il conviendrait donc de prendre ce risque en compte dès maintenant. L’étude publiée, en montrant l’absence d’évitement des zones urbaines par les requins, est un plaidoyer pour les recherches futures dans le domaine de l’écologie urbaine.

    Une science qui, ne se limite pas à l’étude des villes terrestres, mais qui intègre l’impact de la concentration humaine en un lieu donné. Le requin, au même titre que le caméléon, le boa ou la mygale serait-il en phase de devenir le NAC (nouvel animal de compagnie) du XXIe siècle ?

    La télémétrie acoustique révolutionne l’étude des poissons

    Il s’agit d’une technologie récente qui permet de suivre, de manière ponctuelle ou continue, le déplacement et le comportement d’espèces de poissons. Elle offre une analyse fine en fonction des paramètres environnementaux et des contraintes liées aux activités humaines (existence de barrage, turbines…).

    Cette technique est basée sur la transmission d’un signal acoustique entre un émetteur acoustique (ou tag : étiquette), implanté sur un organisme vivant, et un ou plusieurs récepteurs que l’on appelle des hydrophones, installés dans la zone étudiée et capables d’identifier le poisson marqué. Un réseau d’hydrophones est donc en mesure d’enregistrer les signaux acoustiques émis par un individu marqué à un instant T et en un lieu donné. Ainsi, il est possible de suivre dans l’espace et dans le temps des requins sur une zone spécifique. L’ensemble des trajectoires particulières des individus peut ainsi mettre en évidence des typologies de comportement en fonction des espèces étudiées, des moments de l’année ou des lieux précis.

    Parfois, les tags étant de taille importante, une opération chirurgicale est nécessaire pour leur implantation (qui implique donc une capture de l’animal). Dans le cas de l’étude états-unienne, les requins ont été capturés et les tags ont été accrochés le long des nageoires dorsales. Les tags ont une durée de vie estimée à quatre ou six ans. Il est possible de suivre ces requins en temps réel grâce à plusieurs applications de tracking.

    sciences
    France24 - World

    Sri Lanka PM confirms president will resign as palace occupation continues

    Issued on: 11/07/2022 - 06:13Modified: 11/07/2022 - 11:46

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    Sri Lanka’s President Gotabaya Rajapaksa has informed Prime Minister Ranil Wickremesinghe that he will resign, the prime minister’s office said on Monday, after tens of thousands of protesters stormed the official residences of both men.

    After Saturday’s sweeping protests in the wake of a debilitating economic crisis, the speaker of parliament said Rajapaksa would resign on Wednesday. However, there has been no direct word from Rajapaksa on his plans.

    Wickremesinghe has said he would also step down to allow an all-party interim government to take over.

    Leaders of the protest movement have said crowds would keep occupying the residences of the president and prime minister in Colombo until they finally quit office.

    Colombo, Sri Lanka’s largest city, was calm on Monday as hundreds of people strolled into the president’s secretariat and residence and toured the colonial-era buildings. Police made no attempt to stop anyone.

    “We are not going anywhere till this president leaves and we have a government that is acceptable to the people,” said Jude Hansana, 31, who has been at a protest site outside the residence since early April.

     

    “The people’s struggle is for wider political reforms. Not just for the president to leave. This is just the start.”

    Another protester, Dushantha Gunasinghe, said he had travelled to Colombo from a town 130 km (80 miles) away, walking part of the way because of the fuel crunch. He said he finally reached the capital on Monday morning.

    “I’m so exhausted I can barely speak,” said the 28-year-old as he sat on a plastic chair outside the president’s office. “I came alone all this way because I believe we need to see this through. This government needs to go home and we need better leaders.”

    Rajapaksa and Wickremesinghe were not in their residences when the protesters surged into the buildings and have not been seen in public since Friday. Their whereabouts are unknown.

    Wickremesinghe’s private home in an affluent Colombo suburb was set on fire, and three suspects have been arrested, police have said.

    Police said millions of rupees in cash left behind by Rajapaksa when he fled his official residence was handed over to a court on Monday after being turned in by protestors.

    Protesters discovered 17.85 million rupees (about $50,000) in crisp new banknotes but turned it over to police following Saturday's storming of the Presidential Palace.

    "The cash was taken over by the police and will be produced in court today," a police spokesman said.

    Opposition talks

    Constitutional experts say once the president and prime minister formally resign, the next step would be for the speaker to be appointed as acting president and for parliament to vote for a new president within 30 days to complete Rajapaksa’s term that was to end in 2024.

    Sri Lanka’s opposition parties met Sunday to agree on a new government, a day after the president and prime minister first offered to resign.

    Ranjith Madduma Bandara, a top official in the main opposition United People’s Force, said that separate discussions were held with other parties and lawmakers who broke away from Rajapaksa’s ruling coalition and more meetings were planned. It was unclear when an agreement might be reached.

    Another opposition lawmaker, M. A. Sumanthiran, said earlier that all opposition parties combined could easily muster the 113 members needed for a majority in Parliament.

    Ordinary Sri Lankans have mainly blamed Rajapaksa for the collapse of the tourism-dependent economy, which was hammered badly by the Covid-19 pandemic and a ban on chemical fertilisers that was later reversed.

    Government finances were crippled by mounting debt and lavish tax breaks given by the Rajapaksa regime. Foreign exchange reserves were quickly depleted as oil prices rose.

    The country barely has any dollars left to import fuel, which has been severely rationed, and long lines have formed in front of shops selling cooking gas. Headline inflation in the country of 22 million hit 54.6 percent last month, and the central bank has warned that it could rise to 70 percent in the coming months.

    (FRANCE 24 with REUTERS, AP and AFP)

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    Sri Lankans roam presidential palace after Rajapaksa is chased out

    Sri Lankan president to resign on July 13 after being chased from home

    ANATOMY OF A CRISIS

    As global food crisis looms, Sri Lanka offers a cautionary tale

    L'Humanité

    L’espace comme vous ne l’avez jamais vu

    Actu

    Astronomie Entièrement déployé et arrivé à bon port, le télescope spatial James-Webb livrera bientôt des images en couleurs.

    Anna Musso

    Les premières images et données spectro­scopiques du télescope spatial James-Webb (JWST), le plus grand, puissant et cher jamais lancé dans l’espace, seront publiées le 12 juillet, annonce la Nasa. Grâce à son immense miroir et à ses capacités techniques inégalées, ces clichés devraient être spectaculaires et surpasser, aux niveaux scientifique et artistique, les plus belles photos du télescope Hubble. Cette «  publication offrira un moment unique, pour nous tous, de nous arrêter et de nous émerveiller devant une vue que l’humanité n’a jamais vue auparavant », se réjouit Eric Smith, scientifique du programme Webb de la Nasa. « Il est certain qu’elles offriront un “waouh” très attendu par les astronomes et le public !  » s’enthousiasme l’astronome Klaus Pontoppidan, scientifique au projet Webb. Moins de sept mois après son lancement, le 25 décembre 2021, et un déploiement parfait considéré comme « la plus complexe de toutes les missions spatiales », JWST, qui se trouve à environ 1,5 million de kilomètres de la Terre, doit se concentrer sur des cibles prédéterminées. Celles-ci comprennent des exoplanètes de la taille de Jupiter et quelques « super-Terres ».

    « Nos objectifs pour les premières images et données de Webb sont de présenter les instruments du télescope et donner un aperçu de la mission scientifique à venir », précise Klaus Pontoppidan. Outre l’observation de planètes lointaines, la Nasa indique que le premier paquet d’images de la phase opérationnelle de Webb éclairera aussi d’autres domaines, notamment l’histoire des débuts de l’Univers, l’évolution des galaxies et le cycle de vie des étoiles. A. M. 

    télescope james-webbastronomie
    Известия (RUS)

    В результате обстрела ВСУ села Степано-Крынка погибли три человека и 39 пострадали

    Три человека погибли и 39 пострадали в результате обстрела Вооруженными силами Украины (ВСУ) села Степано-Крынка в Донецкой Народной Республике (ДНР) из установок HIMARS американского производства. Об этом сообщило 11 июля представительство ДНР в Совместном центре по контролю и координации режима прекращения огня (СЦКК).

    Крылья из Советов: откуда на Украину поступают боевые самолеты Запчасти для киевской военной авиации собирают по странам бывшего Варшавского договора

    Как указано в сообщении, все трое погибших являются мужчины. Еще четверых людей ищут. Что касается пострадавших, то все они являются волонтерами Общественной jрганизации «Молодая Республика».

    «Они находились в месте обстрела с гуманитарной миссией по оказанию помощи населению», — отметили в СЦКК.

    Ранее в понедельник официальный представитель Минобороны РФ Игорь Конашенков сообщил, что в Днепропетровской области уничтожены хранилища с боеприпасами ВСУ, среди которых — поставленные США реактивные системы залпового огня HIMARS, гаубицы М777, а также самоходные пушки 2С7 «Пион».

    10 июля представительство ДНР сообщало, что украинские войска выпустили шесть ракет из РСЗО HIMARS по населенному пункту Степано-Крынка.

    Ранее, 9 июля, сообщалось, что Вооруженные силы РФ уничтожили ангар с американскими 155-миллиметровыми гаубицами М777 в районе населенного пункта Часов Яр в ДНР.

    За день до этого в Одесской области были нейтрализованы две установки берегового ракетного комплекса Harpoon, привезенные из Великобритании.

    Страны Запада начали активно вооружать Украину на фоне проводимой Москвой спецоперации по защите ДНР и Луганской Народной Республики (ЛНР). Ее началу предшествовали обострение ситуации в регионе, обращение руководства республик Донбасса к РФ с просьбой о помощи и последующее признание Россией независимости ДНР и ЛНР.

    Киев проводит военную операцию против жителей Донбасса, которые отказались признавать итоги государственного переворота на Украине, с 2014 года.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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    France24 - World

    Live: Dozens feared trapped after deadly Russian strike on Ukraine apartment building

    Issued on: 11/07/2022 - 07:05

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    Rescuers picked through the rubble of an apartment building in eastern Ukraine searching for two dozen people, including a child, feared trapped after a Russian rocket strike on the five-storey building killed 18 people. Follow the day’s events on our live blog. All times are Paris time, GMT+2.

    11:19am: Number of Ukrainians entering EU back to pre-war levels

    The number of Ukrainians crossing into European Union countries has returned to levels from before Russia’s invasion and more people will be coming – and going – before school starts, the senior EU official for migration said on Monday.

    Since Moscow attacked Ukraine – a neighbour of both Russia to the east and the EU to the west – in February, more than 6 million Ukrainians have fled to the bloc, border guard agency Frontex said at the end of June. About 3.1 million of them had already returned home, it said.

    “When it comes to the refugee flows, the situation now is stable. The crossings between the EU and Ukraine, the numbers are pre-war, pre-Covid level, so we are back to like a normal number of people crossing,” Home Affairs Commissioner Ylva Johansson told reporters.

    At the moment, almost the same number of people were entering the EU as returning to Ukraine, Johansson said on arriving for a meeting of EU home affairs ministers in Prague.

    “I foresee that a lot of Ukrainians in the EU will take a decision before school starts – where to start school, in an EU member state or going back to Ukraine to start school there,” she said.

    “I think the coming month, a lot of people will make a decision if they will go back now or if they will stay further on here.”

    10:25am: Russian shelling kills three in Kharkiv as toll rises at Chasiv Yar apartment building

    Three people were killed and 22 were wounded on Monday after Russian shelling hit the northeast Ukrainian city of Kharkiv, the regional governor said.

    An official from the president’s office said residential areas had been struck when Russia fired rockets from multiple rocket launchers at the city.

    Meanwhile, the death toll from a Russian rocket attack that hit an apartment block in eastern Ukraine over the weekend rose to 18 on Monday morning as rescuers were still racing to reach survivors in the rubble, the emergency services said.

    Rescuers were in voice contact with two people trapped in the ruins of the five-storey block in the town of Chasiv Yar in Donetsk region that was struck late on Saturday, the service said.

    “As of 08:45 on July 11, ... 18 people were killed, 6 people were rescued from the rubble, about 137 tonnes of rubble were cleared...,” it said.

    Russia, which invaded Ukraine on February 24, denies targeting civilians.

    06:09am: Europe on edge as Nord Stream Russian gas link set for planned shut-down

    The biggest single pipeline carrying Russian gas to Germany starts annual maintenance on Monday, with flows expected to stop for ten days, but governments, markets and companies are worried the shut-down might be extended due to war in Ukraine.

    The Nord Stream 1 pipeline transports 55 billion cubic metres (bcm) a year of gas from Russia to Germany under the Baltic Sea. It will undergo maintenance from July 11 to 21.

    Last month, Russia cut flows to 40 percent of the pipeline’s total capacity, citing the delayed return of equipment being serviced by Germany’s Siemens Energy, in Canada.

    Canada said at the weekend it would return a repaired turbine, but it also said it would expand sanctions against Russia’s energy sector.

    Europe fears Russia may extend the scheduled maintenance to restrict European gas supply further, throwing plans to fill storage for winter into disarray and heightening a gas crisis that has prompted emergency measures from governments and painfully high bills for consumers.

    Kremlin spokesperson Dmitry Peskov dismissed claims that Russia was using oil and gas to exert political pressure, saying the maintenance shutdown was a regular, scheduled event, and that no one was “inventing” any repairs.

    05:46am: Dozens feared trapped after deadly Russian strike on Ukraine apartment building

    Rescuers picked through the rubble of an apartment building in eastern Ukraine searching for two dozen people, including a child, feared trapped after a Russian rocket strike on the five-storey building killed 15 people.

    President Volodymyr Zelensky’s chief of staff, Andriy Yermak, said the attack in the town of Chasiv Yar in the Donetsk region was “another terrorist attack” and Russia should be designated as a state sponsor of terrorism.

    Rescuers used a crane to lift a concrete slab and their hands to dig through the debris on Sunday, while dazed residents who survived the Saturday evening attack retrieved personal belongings and told stories of their miraculous escape.

    One woman was seen walking out of the destroyed building carrying an ironing board under her arm, an umbrella and a plastic shopping bag. Others simply watched rescue efforts, fearing the worst as the dead were removed.

    “We ran to the basement, there were three hits, the first somewhere in the kitchen,” said a local resident who gave her name as Ludmila.

    “The second, I do not even remember, there was lightning, we ran towards the second entrance and then straight into the basement. We sat there all night until this morning.”

    Another survivor, who gave her name as Venera, said she had wanted to save her two kittens.

    “I was thrown into the bathroom, it was all chaos, I was in shock, all covered in blood,” she said, crying. “By the time I left the bathroom, the room was full up of rubble, three floors fell down. I never found the kittens under the rubble.”

     

    (FRANCE 24 with REUTERS, AFP, AP)

     

    © France Médias Monde graphic studio

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    Ukraine tells residents to leave Kherson as counter-attack plans underway

    As it happened

    Russia assembling reserve forces for next Ukraine offensive, UK warns

    Reporters

    War in Ukraine: the battle for Donbas

    Valeurs Actuelles

    Aïd-el-Kébir : le journaliste Hugo Clément dit avoir reçu des menaces de mort après avoir dénoncé l’abattage rituel

    En dépit des tentatives d’intimidation, il ne se taira pas. Hugo Clément, connu pour son engagement envers la protection environnementale et animale, a indiqué jeudi 7 juillet sur son compte Twitter avoir été la cible de « menaces de mort et de messages haineux ». Et cela, après s’être exprimé sur les conditions dans lesquelles l’abattage rituel sans étourdissement de l’Aïd-el-Kébir est pratiqué. Dans le détail, le journaliste a évoqué la situation en ces termes : « Depuis quelques heures, je reçois énormément de menaces de mort et de messages haineux simplement pour avoir rappelé la cruauté de l’abattage rituel sans étourdissement, démontrée scientifiquement. » Avant de préciser peu après qu’il n’avait pas l’intention de céder : « Je continuerai à le faire sans hésiter. C’est une question de cohérence. » 

    Hugo Clément accusé d’islamophobie 

    Accusé par certains internautes d’islamophobie, Hugo Clément a par ailleurs tenu à rappeler qu’il se battait contre toutes les formes de violences animales. « Pour beaucoup, s’opposer à l’abattage rituel, c’est être ‘islamophobe’. Quelle honte de raisonner ainsi, a-t-il longuement détaillé sur son compte Twitter. Toute l’année, les militants pour la cause animale se mobilisent sur 1000 sujets : corrida, élevage intensif, chasses cruelles, pêche industrielle, abattoirs ‘classiques’. » Et de conclure, pour défendre sa position : « Il n’y a aucune raison de ne pas combattre une pratique qui ajoute des souffrances inutiles sous prétexte qu’elle se fait au nom de croyances. » 

    Depuis quelques heures, je reçois énormément de menaces de mort et de messages haineux simplement pour avoir rappelé la cruauté de l’abattage rituel sans étourdissement, démontrée scientifiquement.

    Je continuerai à le faire sans hésiter. C’est une question de cohérence.

    — Hugo Clément (@hugoclement) July 7, 2022

    « Aucune croyance ne peut justifier une telle maltraitance » 

    Mercredi 6 juillet, le journaliste – qui est régulièrement la cible de critiques pour ses prises de position – avait partagé sur le même réseau social une publication de la Fondation Brigitte Bardot dénonçant l’abattage rituel de l’Aïd. « Rappel annuel que l’abattage sans étourdissement, qui consiste à égorger un animal en pleine conscience, est une pratique cruelle déjà interdite dans plusieurs pays, avait-il tenu à souligner. Aucune croyance ne peut justifier une telle maltraitance. » 

    Rappel annuel que l’abattage sans étourdissement, qui consiste à égorger un animal en pleine conscience, est une pratique cruelle, déjà interdite dans plusieurs pays. Aucune croyance ne peut justifier une telle maltraitance. https://t.co/xoiqVRnfVq

    — Hugo Clément (@hugoclement) July 6, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Известия (RUS)

    Власти Херсонской области завили о готовности передать ВМФ РФ подлодку

    В Херсоне на территории одного из судостроительных предприятий находится подлодка, которая после восстановления сможет использоваться российским флотом. Об этом в понедельник, 11 июля, сообщил глава военно-гражданской администрации (ВГА) Херсонской области Владимир Сальдо.

    Все в лодке: как субмарины «Ясень-М» изменят возможности флота Чем оснащены корабли нового проекта и когда все восемь из них начнут нести службу

    «В Херсоне стоит даже подводная лодка, которая находится на территории судостроительного завода, ее надо бы восстановить, и она послужит еще [российскому] флоту», — сказал Сальдо в эфире телеканала «Россия-24»

    Он также добавил, что в регионе готовы начать работу судостроительные предприятия, однако линия фронта находится пока слишком близко.

    Ранее, в июне, в Херсоне заявили о готовности строить корабли для Черноморского флота РФ. По словам замглавы ВГА Кирилла Стремоусова, в регионе есть три судостроительных завода и все возможности, чтобы возродить «историческую промышленность» — судостроение. Также херсонские верфи могут осуществлять строительство гражданских судов.

    В том же месяце сообщалось, что в Херсоне возобновил работу морской порт.

    Граничащая с Крымом Херсонская область Украины полностью перешла под контроль российских военных в середине марта. С 1 мая регион ввел в обращение рубли.

    В конце мая стало известно, что область хочет войти в состав Российской Федерации и свое будущее видит в составе России. В настоящее время в регионе уже стартовал процесс выдачи паспортов РФ. Референдум в Херсонской области по вхождению в состав России планируется провести в 2022 году.

    Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, о начале которой президент Владимир Путин объявил 24 февраля. Ситуация в регионе обострилась в середине февраля из-за обстрелов со стороны ВСУ. Украинские власти с 2014 года ведут боевые действия против жителей Донецкой и Луганской народных республик, которые отказались признавать итоги государственного переворота на Украине.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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    France24 - World

    EU recommends second Covid-19 booster dose for people over 60

    Issued on: 11/07/2022 - 12:33

    NEWS WIRES

    The EU’s health and medicine agencies said Monday they were recommending a second booster shot of a Covid vaccine for people over 60 years old, as infections rise again.

    “With cases and hospitalisations rising again as we enter the summer period, I urge everybody to get vaccinated and boosted as quickly as possible,” Stella Kyriakides, the European Commissioner for Health and Food Safety said.

    “There is no time to lose,” she added in a statement issued by the European Centre for Disease Prevention and Control and the European Medicines Agency.

    The agencies had already recommended a second booster, or a fourth dose, for people over the age of 80, since April.

    “I call on Member States to roll-out second boosters for everyone over the age of 60 as well as all vulnerable persons immediately,” Kyriakides added.

    #JustPublished!#ECDC and @EMA_News update recommendations on additional #booster doses of mRNA #COVID19 vaccines.2nd booster doses should be considered for people 60-79 y.o. & those with medical conditions putting them at high risk of severe disease.https://t.co/TYkJOQvByN

    July 11, 2022

    ECDC director Andrea Ammon said they were “currently seeing increasing Covid-19 case notification rates and an increasing trend in hospital and ICU admissions and occupancy in several countries,” driven mainly by the BA 5 subvariant of the Omicron variant of the coronavirus.

    “This signals the start of a new, widespread Covid-19 wave across the European Union. There are still too many individuals at risk of severe Covid-19 infection whom we need to protect as soon as possible,” Ammon added.

    However, the agencies also said at the moment there was no need to give out a second booster “to people below 60 years of age who are not at higher risk severe disease,” or those working in healthcare or in care homes.

    According to data from the World Health Organization (WHO), Covid cases has been rising sharply since the end of May around most of Europe.

    The number of new daily cases in the WHO’s European region—which comprises 53 countries and regions including several in Central Asia—exceeded 675,000 Friday.

    (AFP)

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Europe to see ‘high levels’ of Covid-19 this summer, WHO says

    COVID-19

    What effect will a summer of international travel have on the pandemic?

    US FDA panel backs first Covid-19 jabs for children under five

    Valeurs Actuelles

    Rapport Sauvé : l’Église catholique a commencé à indemniser les premières victimes

    Parmi les victimes connues de la pédocriminalité dans l’Église, six d’entre elles viennent de recevoir une indemnisation. Comme l’a fait savoir le Figaro, dimanche 10 juillet, le Fonds de secours et de lutte contre les abus sur mineurs dans l’Église catholique (Selam) leur a versé une réparation financière. Au total, 736 personnes se seraient adressées à l’Instance indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) entre le mois de janvier et le mois de juin 2022. Marie Derain de Vaucresson, la présidente de l’Inirr, a évoqué des montants de 8 000, 10 000 et 21 000 euros, sans donner plus de détails. Mais la somme délivrée pourrait atteindre jusqu’à 60 000 euros.

    Des victimes en attente

    Une « échelle de gradation » allant de 1 à 10 a été mise en place par l’Inirr pour déterminer l’indemnisation à accorder aux victimes. Trois axes sont pris en compte dans cette gradation : la gravité des faits, la gravité des manquements de l’Église et la gravité des conséquences. Six mois après les conclusions du rapport Sauvé, qui a révélé le fléau de la pédocriminalité dans l’Église, plusieurs collectifs de victimes se plaignent de la lenteur du traitement des affaires. L’étude des dossiers se poursuit et le Selam devrait continuer à indemniser les nombreuses victimes grâce aux 20 millions d’euros perçus de contributions de diocèse et d’évêques ainsi que de promesses de dons.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Saint-Tropez en tête des stations balnéaires les plus touchées par la délinquance

    La délinquance ne s’arrête pas l’été. Vendredi 8 juillet, Le Figaro a révélé le classement des stations balnéaires les plus touchées par la délinquance. Le quotidien a établi une liste d’une centaine de stations balnéaires connues pour leur forte augmentation de population durant la saison estivale. Sans surprise, c’est une commune de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur très prisée des vacanciers qui se hisse en tête du classement. Saint-Tropez (Var) est en effet la station balnéaire la plus touchée par la délinquance. Sa population est multipliée par huit l’été, et la délinquance augmente avec elle. Avec 74 vols sans violence et 16 vols relatifs aux véhicules pour 1.000 habitants en 2021, Saint-Tropez est la station balnéaire la plus touchée par la petite délinquance. Ces indicateurs sont cinq et deux fois et demi supérieurs à la moyenne des communes du classement établi par Le Figaro. « Il s’agit clairement d’un phénomène saisonnier dû à une explosion touristique qui ne va pas faiblir cet été », assure la préfecture du Var. Afin d’y remédier : « Sur le secteur du golfe de Saint-Tropez, on va avoir plus d’officiers de police judiciaire, de gendarmes mobiles et un renfort de la part de militaires de la réserve opérationnelle. En tout, une trentaine au moins en début d’été, puis une soixantaine », détaille la préfecture du Var.

    La Bretagne, la Normandie, et les Hauts-de-France épargnés

    En deuxième position, c’est la station landaise d’Hossegor, très prisée des surfeurs, qui est touchée par ce phénomène. La commune affiche même le plus fort taux de vols sans violence sur les personnes : 76 pour 1.000 habitants en 2021. Si les côtes méditerranéennes et landaises subissent de plein fouet la délinquance, Le Figaro relève que les côtes bretonnes, normandes, et celles des Hauts-de-France semblent relativement épargnées par ce phénomène. Excepté Deauville, en Normandie, septième commune du classement avec le plus de vols.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Известия (RUS)

    «Мегафон» развернул Центр обеспечения информационной безопасности

    Компания «Мегафон» открывает коммерческий Центр обеспечения информационной безопасности (Security Operations Center, SOC). Об этом сообщила пресс-служба оператора.

    Как сообщили в «Мегафоне», структура SOC, комплексного решения для проактивной защиты компаний от всех типов современных киберрисков, базируется на программных решениях лидеров рынка и собственных разработках компании и является логическим продолжением развития экосистемы «Мегафона». Центр сертифицирован в полном соответствии с требованиями ФСТЭК и ФСБ России, для его функционирование используется отечественное ПО, что позволяет решать задачи по обеспечению информационной безопасности не только бизнеса, но и заказчиков из госсектора.

    Центр позволит своевременно реагировать на инциденты, которые потенциально могут нанести финансовый и репутационный вред. Программные средства мониторинга можно развернуть или на инфраструктуре заказчика, или по облачной модели, если клиент не готов тратить дополнительные серверные ресурсы.

    В список услуг также входит проактивный поиск угроз, сканирование на уязвимости, расследование инцидентов и др.

    «После того, как в первом квартале ряд иностранных вендоров ушли с российского рынка, а число и интенсивность кибератак увеличились в разы, мы видим кратный рост обращений клиентов за решениями в области информационной безопасности. За поддержкой к специалистам Мегафона обращаются компании из разных секторов: так, 72% новых клиентов представляют коммерческие организации, в том числе промышленные предприятия, банки и ритейл, 25% — государственные учреждения, 3% — медиа», — пояснил директор по облачным платформам и инфраструктурным решениям «Мегафона» Александр Осипов.

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    France24 - World

    Leaked Uber docs reveal dubious tactics used to conquer new markets

    Issued on: 10/07/2022 - 22:43

    NEWS WIRES Vedika BAHL Follow

    A leaked cache of confidential files from ride-sharing company Uber illustrates ethically dubious and potentially illegal tactics it used to fuel its frenetic global expansion beginning nearly a decade ago, a joint media investigation showed Sunday.

    Dubbed the “Uber Files,” the investigation involving dozens of news organizations found that company officials leveraged the sometimes violent backlash from the taxi industry against drivers to garner support and evaded regulatory authorities as it looked to conquer new markets early in its history.

    Culled from 124,000 documents from 2013-2017 initially obtained by British daily the Guardian and shared with the International Consortium of Investigative Journalists, the revelations are the latest hit for a company dogged by controversy as it exploded into a disruptive force in local transportation.

    The cache includes unvarnished text and email exchanges between executives, with standouts from co-founder and former chief executive Travis Kalanick, who was forced to resign in 2017 following accusations of brutal management practices and multiple episodes of sexual and psychological harassment at the company.

    “Violence guarantee(s) success,” Kalanick messaged other company leaders as he pushed for a counter protest amid sometimes heated demonstrations in Paris in 2016 against Uber’s arrival in the market.

    Uber’s rapid expansion leaned on subsidized drivers and discounted fares that undercut the taxi industry, and “often without seeking licenses to operate as a taxi and livery service,” reported The Washington Post, one of the media outlets involved in the probe.

    Drivers across Europe had faced violent retaliation as taxi drivers felt their livelihoods threatened. The investigation found that “in some instances, when drivers were attacked, Uber executives pivoted quickly to capitalize” to seek public and regulatory support, the Post said.

    According to the Guardian, Uber has adopted similar tactics in European countries including Belgium, the Netherlands, Spain and Italy, mobilizing drivers and encouraging them to complain to the police when they were victims of violence, in order to use media coverage to obtain concessions from the authorities.

    A spokesperson for Kalanick strongly denied the findings as a “false agenda,” saying he “never suggested that Uber should take advantage of violence at the expense of driver safety.”

    Uber, however, placed the blame Sunday on previously publicized “mistakes” made by leadership under Kalanick.

    “We’ve moved from an era of confrontation to one of collaboration, demonstrating a willingness to come to the table and find common ground with former opponents, including labor unions and taxi companies,” it said, noting that his replacement, Dara Khosrowshahi, “was tasked with transforming every aspect of how Uber operates.”

    ‘Kill switch’

    The investigation also found that Uber worked to evade regulatory probes by leveraging a technological edge, the Post wrote.

    It described an instance when Kalanick implemented a “kill switch” to remotely cut off access of devices in an Amsterdam office to Uber’s internal systems during a raid by authorities.

    “Please hit the kill switch ASAP,” he wrote in an email to an employee. “Access must be shut down in AMS (Amsterdam).”

    Kalanick spokesperson Devon Spurgeon said the former chief executive “never authorized any actions or programs that would obstruct justice in any country.”

    Kalanick “did not create, direct or oversee these systems set up by legal and compliance departments and has never been charged in any jurisdiction for obstruction of justice or any related offense,” she said.

    But the investigation charged that Uber’s actions flouted laws and that executives were aware, citing one joking that they had become “pirates.”

    The reports say the files reveal Uber also lobbied governments to aid its expansion, finding in particular an ally in France’s Emmanuel Macron, who was economy minister from 2014 to 2016 and is now the country’s president. 

    The company believed Macron would encourage regulators “to be ‘less conservative’ in their interpretation of rules limiting the company’s operations,” the Post said.

    Macron was an open supporter of Uber and the idea of turning France into a “start-up nation” in general, but the leaked documents suggest that the minister’s support even sometimes clashed with the leftist government’s policies.

    The revelations sparked indignation among leftist politicians, who denounced the Uber-Macron links as against “all our rules, all our social rights and against workers’ rights,” and condemned the “pillage of the country.”

    (AFP)

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    Dutch Uber drivers claim victory in court case

    Business Daily

    A tale of two Ubers: How food deliveries helped make up for fewer journeys

    Business Daily

    Uber to pay UK drivers minimum wage, holiday pay and pension benefits

    Valeurs Actuelles

    Le président du Consistoire appelle les Français juifs à la « vigilance face à LFI et au RN »

    « Un pays où les actes antisémites restent aussi importants est un pays qui ne va pas bien. » Dimanche 10 juillet, Élie Korchia, président du Consistoire, la plus importante institution israélite de France, a accordé un entretien au JDD pour faire un point sur la situation des Français de confession juive. Élie Korchia a affirmé l’attachement des Français juifs à la laïcité à la française : « Les citoyens juifs français ont toujours été un modèle d’intégration et de participation à la vie de la cité. Nous avons toujours trouvé des aménagements intelligents et positifs concernant la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État. » Le responsable religieux s’est en revanche inquiété de certaines propositions émanant de politiques d’interdire le port de la calotte hébraïque ou de restreindre la production de viande cachère au nom de la laïcité.

    « L’antisémitisme est un virus et il faut le combattre »

    Développant le rapport de ses coreligionnaires à la politique, Élie Korchia a relativisé le score important d’Éric Zemmour, lui-même de confession juive, au sein des électeurs juifs lors de l’élection présidentielle. Il s’est en revanche inquiété de l’arrivée massive de députés du Rassemblement national et de la Nupes à l’Assemblée nationale : « Voir aujourd’hui à l’Assemblée nationale un nombre important de députés d’extrême droite, mais aussi d’extrême gauche, n’est pas sans nous inquiéter. Nous serons donc vigilants sur les propositions qui seront faites, en particulier sur la laïcité ‘à la française’ qui nous est chère et que nous devons préserver. » Sur l’antisémitisme, le responsable religieux s’est alarmé des chiffres : « Il est à un seuil inquiétant. Depuis plusieurs années, les chiffres ne baissent pas. » Pour lui, un certain nombre d’actes antisémites sont le fait de « certaines associations dans la sphère de l’extrême gauche qui, sous couvert d’antisionisme, s’attaquent en réalité aux Juifs ». Avant de mettre en garde : « L’antisémitisme est un virus et il faut le combattre. »

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Известия (RUS)

    В России выросли продажи грузовиков

    За первую неделю июля в России выросли продажи грузовиков. Их было реализовано 1546 штук. В остальных сегментах автомобильной техники успехи скромные, сообщили эксперты аналитического агентства «Автостат».

    Литье мое: обойдутся ли российские грузовики без заграницы Что будет выпускать КамАЗ в условиях санкций

    За прошедшую неделю (с 4 по 10 июля) в РФ было реализовано 1546 новых грузовых автомобилей. Этот показатель на 2% больше, чем неделей ранее, с 27 июня по 3 июля.

    Продажи легковых машин по данным «Автостата» составили 7342 экземпляра, что на 19% меньше, чем прежде. Примерно на столько же уменьшилась и реализация автомобилей сегмента легкого коммерческого транспорта, LCV (–18%, 1153 шт.).

    Менее других снизились продажи автобусов, всего на 7%. С 4 по 10 июля было продано 232 машины для общественного транспорта.

    7 июля «Известия» сообщили, что в июне этого года китайские грузовики заняли более 30% российского рынка. Продажи новых грузовых автомобилей китайских марок в РФ составили 1781 единицу. Во многом такая ситуация сложилась из-за того, что европейские производители грузовых автомобилей приостановили поставки своей техники в Россию из-за санкций.

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    France24 - World

    Japan’s ruling party secures decisive election win in wake of Abe assassination

    Issued on: 11/07/2022 - 03:27

    NEWS WIRES

    Japan’s ruling party and partners won enough votes to form a supermajority in an upper house election held just days after the assassination of former prime minister Shinzo Abe, local media said Monday.

    The ex-premier’s ruling Liberal Democratic Party (LDP) and its coalition partner Komeito strengthened their hold by winning more than 75 of the 125 upper house seats up for grabs, according to national news outlets.

    The parties are part of what is now a two-thirds supermajority willing to amend the country’s pacifist constitution, thereby strengthening its military role on the global stage—a longtime Abe goal.

    Even before the former prime minister’s murder, the LDP and Komeito were expected to cement their majority, though the final number of seats will be scrutinised for signs of whether the attack bolstered support for them.

    “I think it is significant we were able to complete the elections,” Prime Minister Fumio Kishida told NHK, adding he wants to tackle the pandemic, Ukraine-related issues and inflation.

    Kishida had insisted the election proceed despite the assassination, saying “we must never allow violence to suppress speech.”

    Conceding defeat, Kenta Izumi, leader of the opposition Constitutional Democratic Party, which was projected to have lost several seats, said it was clear “voters did not want to switch from the LDP and entrust us with running the government,” according to Kyodo News.

    Despite the murder, turnout for the election remained low at only 52 percent, national outlets reported.

    Abe was gunned down at close range on Friday in the western region of Nara, and died of blood loss at a local hospital. His body was brought to his family home in Tokyo on Saturday.

    The assassination rattled the nation and sent shockwaves around the world, prompting an outpouring of sympathy even from nations with which the hawkish Abe had sometimes difficult relations, such as China and South Korea.

    The man accused of his murder, 41-year-old Tetsuya Yamagami, is in custody and has told investigators he targeted Abe because he believed the politician was linked to an unnamed organisation.

    Local media have described the organisation as religious and said Yamagami’s family had suffered financial trouble as a result of his mother’s donations to the group.

    He also reportedly visited the western region of Okayama on Thursday with the intent of killing Abe at a different event, but backed out because participants had to submit their names and addresses.

    Additionally, Yamagami admitted to police to test-firing guns at a facility connected to the religious group beforehand, according to media.

    ‘No bigger regret’

    With little violent crime and tough gun laws, security at Japanese campaign events can be relaxed, though in the wake of Abe’s murder, measures were beefed up for Kishida’s remaining appearances.

    Security at polling stations on Sunday remained normal, however, with 79-year-old Takao Sueki saying he was voting with an eye on international instability, including Russia’s invasion of Ukraine.

    “Watching the world now, I think every day about how Japan will manage with the situation,” he told AFP.

    “This is a democratic country and I despise the use of violence to eliminate someone,” he added when asked about Abe’s murder.

    “I strongly believe that if people have disagreements, they should dispute them with dialogue.”

    Police have promised a “thorough investigation” into what the head of the Nara regional police called “problems with guarding and safety measures” for Abe.

    “In all the years since I became a police officer in 1995... there is no greater remorse, no bigger regret than this,” chief Tomoaki Onizuka tearfully told reporters on Saturday evening.

    Wake, funeral planned

    Abe’s office told AFP that a wake would be held on Monday night, with a funeral for family and close friends only on Tuesday. Local media said both were expected to be held at Tokyo’s Zojoji Temple.

    US Secretary of State Antony Blinken, who was in Asia for meetings, arrived in Tokyo on Monday to see Kishida and offer condolences in person.

    Abe was the scion of a political family and became the country’s youngest post-war prime minister when he took power for the first time in 2006, aged 52.

    His hawkish, nationalist views were divisive, particularly his desire to reform Japan’s pacifist constitution to recognise the country’s military, and he weathered a series of scandals, including allegations of cronyism.

    But he was lauded by others for his economic strategy, dubbed “Abenomics,” and his efforts to put Japan firmly on the world stage, including by cultivating close ties with Biden’s predecessor Donald Trump.

    Kishida, 64, was once described as among Abe’s favoured successors, and holds a solid majority in parliament with Komeito.

    But he faces significant policy headwinds, including rising prices and energy shortages, particularly after an early summer heatwave that led to a power crunch.

    Kishida is expected to reshuffle his cabinet in the coming months.

    (AFP)

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    Japan mourns late leader Shinzo Abe a day after shock assassination

    'A towering figure': Fatal shooting of Japan's Shinzo Abe shocks world leaders

    OBITUARY

    Record breaker: Shinzo Abe, Japan's longest-serving prime minister

    Valeurs Actuelles

    Baccalauréat 2022 : le taux de réussite atteint 91,1%, en baisse de deux points par rapport à 2021

    Les résultats définitifs du baccalauréat 2022 sont tombés, samedi 9 juillet. Selon les données de l’Éducation nationale, 91,1% des candidats ont été admis, au lendemain de la fin des dernières sessions de rattrapage. Au total, 664 300 candidats sont désormais bacheliers. Selon Le Parisien, le taux de réussite est cependant en baisse de 2,8 points par rapport à la session de 2021 (93,9%).

    Dans le détail, 96,1% des candidats au baccalauréat général ont été admis, contre 97,6% en 2021. Les chiffres sont un peu moins bons pour le baccalauréat technologique : 90,6% des élèves l’ont obtenu, en baisse de 3,5% par rapport à la session de 2021. Enfin, 82,3% des élèves en lycée professionnel ont été admis (-4,5% par rapport à 2021). Dans toutes les catégories, donc, les résultats reculent légèrement.

    Une nouvelle formule plus équitable ?

    En revanche, les résultats sont meilleurs par rapport aux sessions pré-Covid. Ainsi, rappelle Le Parisien, 88,1% des candidats avaient été admis en 2019, 88,3% en 2018 et 87,9% en 2017. Entre-temps, cependant, le baccalauréat a cependant été largement réformé. Depuis 2019, 40% de la note finale repose sur le contrôle continu tout au long de l’année, et les 60% restants sur les résultats obtenus lors des fameuses épreuves. Une méthode jugée plus équitable que la précédente, et qui a en tout cas pour mérite d’éviter le 100% bachotage.

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    L'Humanité

    Au pays de Voltaire et Rousseau, une ignominie collective

    Nos recommandations culturelles

    Télévision À l’approche des commémorations du 80e anniversaire de la rafle du Vél’d’Hiv, David Korn-Brzoza et Laurent Joly signent un documentaire glaçant.

    Emma Meulenyser

    Ce 16 juillet 1942, Arlette Testyler est blottie contre sa mère quand une ombre semble tomber du ciel derrière elles. « Qu’est-ce que c’est ? C’est rien, quelqu’un qui a perdu du linge. » Quelques secondes plus tard, un corps s’écrase au sol du Vélodrome d’hiver, presque inaudible au milieu des cris d’enfants, des malades et des femmes qui accouchent. Cette image est restée gravée dans sa mémoire, ce jour où les gendarmes français missionnés par le régime de Vichy sont venus frapper aux portes des juifs de Paris. Personne ne pouvait alors imaginer l’horreur qui les attendait : pendant cinq jours, sur les 13 000 juifs arrêtés, plus de 8 000 d’entre eux sont entassés au Vélodrome d’hiver à Paris, dans des conditions inhumaines, avant d’être déportés.

    La voix des survivants 

    David Korn-Brzoza et Laurent Joly réalisent un documentaire empli d’humanité, bouleversant par ses images restaurées et ses reconstitutions en 3D. Mais ce qui marque, surtout, c’est la voix des survivants : Léon Fellman, Rachel Jedinak, Annette Krajcer-Janin, Jenny Plocki, Joseph Schwartz, Arlette Testyler et Esther Senot partagent des souvenirs terribles mais indispensables à l’heure où l’extrême droite estime que le régime de Vichy a « sauvé des juifs »… La voix de Vincent Lindon vient accompagner celle des rescapés, témoignage après témoignage, révélant une vérité que la France a mis du temps à regarder en face : cette rafle fut commandée et exécutée par des Français. Ce n’est qu’en 1995 que Jacques Chirac a reconnu­ la responsabilité de l’État français dans la déportation des juifs.

    À l’instant où les juifs sont ciblés, toute la population devient responsable : les proches, voisins de palier et concierges choisissent de dénoncer ou de mentir, de faire périr ou de sauver. Rachel Jedinak imite le policier, ironique, venu les chercher elle et sa sœur : « Vous pouvez remercier votre concierge, c’est elle qui nous a dit que vous étiez là. » Plus tard, dans le vélodrome, deux policiers feront mine de ne pas les voir s’enfuir.

    C’est autant d’espoir que de confiance qu’avaient les juifs en l’État français, « le pays de Voltaire, de Zola, de Rousseau », raconte Arlette Testyler. À partir de recherches menées dans des archives inédites, le film retrace le déroulement de ce drame, depuis sa planifi­cation dans les bureaux de Vichy, heure par heure dans les rues parisiennes, jusqu’à l’enfer vécu par les familles au sein du Vélodrome. Sur les 8 000 personnes, moins de 200 sont revenues des camps.

    Télévisionrafle du vel'hivdocumentairefrance 3
    Valeurs Actuelles

    Patrimoine : entre 2 500 et 3 000 églises menacées de disparition d’ici à 2030

    Il est bien loin le temps où la France se couvrit d’un blanc manteau d’églises. Depuis, la plupart de ces bâtiments religieux, omniprésents sur le territoire national, ont été abandonnés par les fidèles, et peu ou prou laissés à l’abandon. A tel point qu’aujourd’hui, plusieurs milliers d’églises sont menacées de disparition. C’est le triste constat que dresse un rapport parlementaire, dirigé par le sénateur des Hauts-de-France Pierre Ouzoulias (PCF) et la sénatrice de l’Ardèche Anne Ventalon (LR). Selon ce document, consulté par Aleteia, entre 2 500 et 5 000 églises pourraient disparaître d’ici à 2030.

    Un constat d’abord : toutes les églises ne sont pas logées à la même enseigne. Celles qui ont été érigées avant la loi de 1905 sont en meilleur état, les collectivités locales qui en ont la charge ne manquant pas de moyens pour les entretenir. C’est nettement plus délicat pour les églises qui ont vu le jour plus tard, dont la gestion pèse lourd dans les finances de l’Eglise catholique de France. Par ailleurs, note Aleteia, ces bâtiments plus récents souffrent d’un faible intérêt architectural et culturel, en plus d’avoir été bâtis à l’aide de matériaux de mauvaise qualité compliquant d’éventuels travaux.

    Encore peu de ventes d’églises

    Reste que la situation est alarmante pour de nombreuses églises. Heureusement, la vente est encore très rare : le rapport parlementaire avance que seules 250 églises communales ou diocésaines ont été vendues depuis 1905, soit 0,6 % de l’ensemble du patrimoine catholique français. « Les élus sont attachés à leur église. Vendre serait vécu comme un échec », explique Pierre Ouzoulias, qui appelle les collectivités locales à ne pas rechigner à la dépense : « Il faut cesser de concevoir le patrimoine comme une dépense mais comme un investissement. Le patrimoine n’est pas une charge que l’on ne serait pas capable d’assumer mais une chance pour notre pays. »

    Pour mieux cerner les chantiers les plus urgents, le rapport prévoit d’ailleurs l’organisation d’un vaste inventaire du patrimoine religieux. L’opération, qui devrait être lancée dans les prochains mois, doit permettre aux conservateurs du patrimoine de mettre en valeur les églises qui en ont le plus besoin, afin de faciliter d’éventuelles opérations de rénovation. L’inventaire servira également à l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels, afin d’identifier les églises les plus menacées par les cambriolages. Enfin, le rapport parlementaire préconise d’utiliser les églises pour l’organisation d’événements culturels. « Les églises sont faites pour vivre », explique le document, selon lequel les bâtiments religieux trop longtemps fermés se dégradent plus vite. Une « socialisation » des églises qui, précise-t-on, doit heureusement rester soumise à l’aval du curé.

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    Известия (RUS)

    ЕК заявила об отсутствии нарушений санкций в случае возврата турбины для «Северного потока»

    Возврат Канадой турбины для газопровода «Северный поток» не нарушает санкций Евросоюза против России. Об этом 11 июля заявил официальный представитель Еврокомиссии (ЕК) Тим Макфи.

    «Возврат Канадой турбины [для газопровода «Северный поток»] не нарушает санкций ЕС, поскольку они не распространяются на оборудование для транзита газа», — сказал он на брифинге в Брюсселе.

    Попали под поток: газ может подорожать до $2200 на фоне ремонта СП-1 Чем Европа попытается заменить поставки из РФ и что из этого получится

    По словам Макфи, ситуация с прекращением поставок по «Северному потоку» очень серьезная. Он отметил, что ЕК надеется на возобновление поставок после технических работ.

    «Возврат турбины снимает один из предлогов, которые Россия использовала для приостановки поставок», — добавил он.

    Ранее, 9 июля, канадский министр природных ресурсов Джонатан Уилкинсон подтвердил, что Канада вернет Германии отремонтированную турбину Siemens, необходимую для обслуживания газопровода «Северный поток».

    Газоперекачивающие агрегаты Siemens находятся на техническом обслуживании в Канаде. Компания не может вернуть их в Россию из-за санкций. В министерстве экономики и защиты климата Германии 16 июня заявили, что ведут переговоры с правительством Канады о возвращении двигателей.

    Из-за отсутствия турбин, приток газа в Германию по «Северному потоку» снизился до 40% от мощностей газопровода. В «Газпроме» отметили, что это связано с отказом немецкой компании Siemens возвращать из ремонта турбины.

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    L'Humanité

    En route pour le glacier, une aventure chaleureuse

    Nos recommandations culturelles

    Télévision Après avoir fêté dix ans d’émission, Nans et Mouts démarrent la saison sur les sentes musicales des Hautes-Alpes.

    Perrine Bontemps

    Organiser un concerto de piano sur un glacier, voilà le nouveau pari fou de Nans et Mouts, raconté dans cet épisode en deux parties. Mais pour cela, mieux vaut ne pas rater le prélude. Ils partent de Saint-Raphaël, sur la Côte d’Azur. Comme à leur habitude, sans vêtements et sans argent, équipés uniquement de leurs caméras.

    Pour ce premier épisode, les deux réalisateurs, Nans Thomassey et Guillaume Tisserand-Mouton de leur vrai nom, ont choisi de diffuser 90 minutes plutôt que les 52 minutes habituelles. « C’était l’un de nos tournages les plus spectaculaires, toutes les rencontres étaient incroyables », confiaient-ils avec émotion lors d’une conférence de presse. Ils poussent les portes de l’intime pour un épisode poignant. Les deux baroudeurs ont une ­facilité déconcertante à mettre en lumière l’humanité qui manque, par moments, à la société.

    Ouverture et sincérité

    Dès ce début de parcours, Nans et Mouts tiennent le public en haleine, peut-être même la larme à l’œil : c’est autre chose de découvrir Cannes aux côtés de familles de pêcheurs, loin de la Croisette et du tapis rouge. Les deux couples qui accueillent Nans et Mouts racontent leur histoire familiale difficile. Ces échanges questionnent l’importance du foyer, la parentalité, le couple… Les deux pères de famille partagent aussi leur métier de pêcheur, facette méconnue de la ville provençale.

    Cette rencontre illustre bien une phrase prononcée par les réalisateurs : « En voyant les portes s’ouvrir, on a découvert que les cœurs pouvaient s’ouvrir aussi. » Ouverture et sincérité, c’est ce qui rythme les aventures des deux compères. « Si on n’a pas confiance en l’humain, ça ne sert à rien de partir », déclarent-ils. Nus et culottés, un prétexte pour explorer la société française et son humanité.

    Télévisiondocumentairefrance 5
    L'Humanité

    Télévision: la course à l’extrême droite

    Actu

    Zemmour a quitté CNews? Heureusement, le maire de Béziers et promoteur de l’union des droites (au profit de son extrême), Robert Ménard, est recruté par LCI pour une chronique hebdomadaire.

    Grégory Marin

    Une voix d’extrême droite s’en va, une autre revient. Alors qu’après sa catastrophique prestation pendant la campagne présidentielle, le chroniqueur multicartes (Le Figaro Magazine, CNews, Paris Première...) Éric Zemmour s’éloigne des plateaux, Robert Ménard revient sur les ondes. Le maire de Béziers, réélu en 2020 avec le soutien du Rassemblement national, a été recruté par LCI pour animer un rendez-vous hebdomadaire à la rentrée. Il présentera un billet tous les mercredis dans «24h Pujadas», à annoncé Fabien Namias, le directeur général adjoint de la chaîne, à 20 Minutes.

    D’emblée, le patron de l’information de LCI anticipe sur le procès en uniformité, arguant que «le propre de l’émission de David Pujadas, qui a l’expertise et la capacité d’encadrement et de maîtrise de l’antenne, c’est de donner la parole à toutes les opinions». Pas de problème donc: LCI, qui lorgnait sur les pics d’audience de CNews période Zemmour, a son «polémiste» maison, peu importe qu’il ancre un peu plus les idées d’extrême droite dans l’opinion. «Il a été assez proche de l’extrême-droite. Aujourd’hui, il est en train d’évoluer. Il faut entendre différentes voix sur LCI. Du moment qu’elles s’exercent dans le cadre républicain (sic), elles ont voix au chapitre», minimise Namias, qui rappelle le passé de journaliste, puis de président de Reporters sans frontières de Ménard... mais pas son rôle de fondateur du site d’extrême droite Boulevard Voltaire.

    LCI reste ambiguë: conscient que Ménard fait le tour des plateaux télé et des radios depuis dix ans pour faire la promotion de Marine Le Pen, Fabien Namias promet que «son temps de parole sera décompté par les autorités compétentes. On y veille.» Voilà qui promet de belles envolées. Il paraît que sur CNews, Pascal Praud est jaloux.

    Extrême droiteLCIrobert ménard
    Известия (RUS)

    В МВД Запорожской области рассказали подробности покушения на главу района

    Главу администрации Мелитопольского района Запорожской области Андрея Сигуту планировали убить, обстреляв дом или бросив гранату. Об этом в понедельник, 11 июля, сообщил замначальника ГУ МВД Запорожской области Алексей Селиванов.

    Союзные войска взяли под контроль Владимировку и Триполье. Онлайн спецоперации 11 июля Что происходит в ДНР и ЛНР, главные новости России и мира — в обновляемом материале «Известий»

    «Сигута должен был быть ликвидирован либо выстрелом, либо броском гранаты или зажигательной смеси, если бы он вышел на шум. Наши сотрудники зафиксировали отверстия от выстрелов, где находится его квартира», — сказал он в эфире телеканала «Россия-24».

    Ранее в этот день Селиванов сообщил, что на Сигуту была совершена попытка покушения. Отмечалось, что глава администрации Мелитопольского района не пострадал и продолжает трудовую деятельность. Селиванов подчеркнул, что все, кто пытается дестабилизировать мирную жизнь на освобожденных территориях, понесут неотвратимое наказание.

    Позже Рогов заявил, что личность совершившего попытку покушения установлена. При задержании он оказал вооруженное сопротивление, ответным огнем получил ранения, не совместимые с жизнью.

    Часть Запорожской области Украины российские войска освободили в ходе спецоперации, начатой 24 февраля. В Москве пояснили, что в задачи спецоперации входят демилитаризация и денацификация Украины, реализация которых необходима для обеспечения безопасности России. Решение было принято на фоне обострения в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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    L'Humanité

    Un petit piment rouge et les nourritures du ciel

    Nos recommandations culturelles

    TÉLÉVISION Le documentaire de Nicolas Autheman, dans la collection le Monde dans un tableau, permet de redécouvrir l’œuvre de Diego Velázquez, peintre espagnol du XVIIe siècle.

    Gérald Rossi

    L’enquête débute dans les salles de la National Gallery de Londres, musée public (et gratuit) connu dans le monde entier pour ses collections constituées à partir de 1824. Il faut cependant faire reculer de deux siècles la pendule du temps pour réaliser un gros plan sur le Christ dans la maison de Marthe et Marie, tableau peint par Diego Velázquez en 1618. L’artiste, né à Séville et mort à Madrid en 1660, a conçu cette toile célèbre alors qu’il n’avait que 20 ans, souligne le commentaire – dit par François Morel – dans ce film que signe Nicolas Autheman. Mais pourquoi cette œuvre attire-t-elle ainsi l’attention ?

    Présenté comme « peintre baroque espagnol », Velázquez réalisa de très nombreux portraits de la famille royale et des « grands de son époque ». On en admire une partie dans cette salle qui lui est entièrement consacrée. Mais, pointe le documentaire, un tableau est différent des autres. Il pose plusieurs questions dont celle-ci : « Pourquoi avoir représenté une parabole biblique à l’intérieur d’une cuisine ? » Reprenant les tonalités des scènes de taverne, couramment reproduites alors, le peintre représente jeune et vieille femmes, dans une cuisine, avec, devant elles, « des poissons, quelques gousses d’ail, des œufs… et un piment rouge séché ». À partir de ce dernier indice, aliment alors très peu connu en Occident et qui apparaît pour la première fois sur une toile, s’explique l’histoire du monde moderne. Ou presque.

    Tout commence « à Séville, au début du XVIIe  siècle ». Au fil de l’enquête, la cheffe Camilia Ferraro explique que, selon les ingrédients présents, il devait s’agir d’un adobo, une marinade pour la viande ou le poisson (comme ici vraisemblablement), plat typique sévillan. Et l’on découvre aussi que le Séville du siècle d’or était alors « un des plus grands ports d’Europe à l’époque, où affluaient, depuis la découverte des Amériques, des aliments nouveaux ». D’où la présence du petit piment rouge…

    le jeune artiste, observateur de son époque

    Jeune homme de son temps, Diego Velázquez était sensible aux ambiances des tavernes, les bodegas, qui sont à l’origine d’un style dénommé « bodegón », très à la mode dans la peinture espagnole à cette période. Pour autant, l’introduction du Christ dans ce tableau appelle un autre récit et place le jeune artiste d’alors en observateur de son époque, même si toutes les interrogations ne sont pas levées. Quant aux victuailles, notamment les poissons figurant sur le tableau, elles semblent poser, par Velázquez, encore une question, ajoute François Morel : « Et si les nourritures terrestres, que l’on voit sur cette table, valaient autant que celles promises au royaume des cieux ? » C’est le genre d’interrogation qui anime cette série documentaire, le Monde dans un tableau. Riche en digressions et en ponts entre les époques, chaque numéro permet de saisir les influences d’un peintre et son empreinte sur le monde de l’art.

    TélévisiondocumentairePeintureArte
    L'Humanité

    Ne pas oublier le monde du travail

    Tribune

    Par Amar Bellal, ingénieur et rédacteur en chef de la revue Progressistes.

    Pour m’intéresser depuis une dizaine d’années sur les sujets d’énergie et du changement climatique, et  être à l’origine du lancement de la revue Progressistes, j’ai forcement été interpellé par la tribune de Patrice Bessac Bessac publié dans l’Humanité du 1 er juillet dernier. Je vais donner l’appréciation que j’ai de cette tribune, en espérant que cela contribuera à éclairer les débats sur ces sujets.

    On peut identifier trois grandes familles de problèmes « globaux » relativement nouveaux, dont on a pris conscience disons à partir des années 1970 : le changement climatique bien sûr dont tout le monde parle, l’épuisement des ressources au sens large (ressources énergétiques, métalliques, minérales, agricoles avec l’épuisement et l’appauvrissement des sols, l’eau, etc.) et enfin les pollutions globales qui menacent notre santé et celle des écosystèmes (dont nous faisons partie). Ces trois problèmes nécessitent des transformations profondes de notre système économique et de notre système social. Si on ajoute à cela un accroissement de la population de 2 milliards qui se fera essentiellement dans des zones qui sont déjà pauvres où tout est à construire (Afrique, Asie du sud-est), cela doit nous rendre modeste et humble face à la tâche qui nous attend.

    Ces problèmes ne peuvent pas être résolus si on ne s ’appuie pas sur une solide expertise scientifique et technique, le meilleur des savoirs faire à travers le monde, détenus par les acteurs et actrices du monde du travail, seuls à même de permettre un déploiement massif des nécessaires infrastructures, services publics et systèmes productifs sûrs et propres pour répondre aux besoins

    Le monde du travail est ainsi le principal et le plus grand oubli du texte de Patrice Bessac, et c’est problématique vu l’ambition que se donne cette tribune.  L’approche ouverte par ce texte ne permet pas vraiment d’appréhender le réel sans même parler de le transformer. Il est alors facile de tomber dans une vision qui prétend prendre de la hauteur, mais qui est au fond surtout idéaliste, et éloignée de la démarche marxiste. 

    La publicité, le consumérisme, l’individualisme, l’emprise médiatique, sont des aspects certes importants du capitalisme,  qu’il conviendra de faire reculer, mais ce n’est pas le cœur du problème. Le capitalisme peut prospérer avec un projet collectif. Il peut prospérer sans publicité. Il acceptera même qu’on légifère sur ces sujets. Et cela ne l’empêchera pas de continuer ses ravages.  Par contre qui décide de ce que l’on produit, comment on le produit, avec quelle finalité et comment on finance : ce sont là des questions politiques essentielles heurtant le cœur des logiques capitalistes, et dont les salariés sont la clé de résolution essentielle.

    Aussi, face à ces problèmes, si le dépassement du capitalisme est une condition nécessaire, il n’est pas une condition suffisante : le défi industriel et scientifique restera entier. On sera obligé de continuer à extraire des ressources, gérer et traiter des pollutions, et faire face au défi climatique : à 10 milliards sur Terre, c’est inévitable. Ces impacts ne sont donc pas propres au capitalisme, ce dernier étant plutôt un facteur aggravant le gaspillage des ressources. Présenter alors le terme «  capitalocène » comme une percée théorique qui va mobiliser et changer la donne, ne fait donc pas avancer vraiment la compréhension des enjeux.

    D’autre part l’injonction à « s’unir ou périr », ne crée pas les conditions sereines pour mener des débats de fond qui seront salutaires pour sortir la gauche de ses contradictions béantes, et retrouver enfin une crédibilité : on ne débat pas sereinement avec un pistolet sous la tempe. Au contraire, c’est parce que le PCF a résisté sur certains sujets durant ces 10 dernières années, en poussant les débats, sur les questions énergétiques par exemple, que la gauche a pu avoir une voix originale durant la campagne présidentielle et ne pas désespérer complètement le monde scientifique et industriel. Les alliances seront toujours nécessaires, mais elles ne doivent pas se faire au détriment des débats de fond et en court-circuitant les intelligences.

    Enfin on doit aussi se garder d’extrapoler des expériences d’union et de débats vécue à une échelle locale pour la transposer à l’échelle nationale. Une collectivité, aussi importante soit elle, aussi respectable que peuvent être son bilan et ses réalisations, ne préfigurent pas les politiques structurelles industrielles et énergétiques à mener à l’échelle d’un pays, voir sur le plan européen et international avec des débats entre partenaires de gauche qui peuvent devenir alors plus complexes. 

    Face à ces sujets, on ne part pas de zéro, déjà la mobilisation populaire et les différentes COP ont permis d’infléchir les politiques climatiques des gouvernements, même si cela reste très insuffisant. Il faut donc aussi s’appuyer sur cela et ne pas se nourrir que de discours alarmistes. C’est à mon sens surtout cela la mission de notre génération.

    pcfcommunismecapitalismeMarxisme
    Известия (RUS)

    В коллекторе на «Киевской» в метро Москвы произошло возгорание

    На станции «Киевская» Арбатско-Покровской линии московского метро произошло возгорание силовых кабелей в коллекторе. Об сообщает источник «Известий» 11 июля.

    Подъем нормальный: нейросеть может заменить дежурных у эскалаторов метро Интеллектуальная система выявляет опасные ситуации в 3,5 раза быстрее человека

    «Горят силовые кабели. Наблюдается плотное задымление», — рассказал собеседник.

    В тоннеле работают пожарно-спасательные подразделения. По предварительным данным, пожару присвоен второй ранг сложности.

    Инцидент не повлиял на работу столичного метрополитена, который продолжает функционировать в штатном режиме.

    9 июля по случаю празднования мусульманского праздника Курбан-байрама на некоторых станциях метро Москвы были введены ограничения на вход и выход. Пассажиров попросили соблюдать правила пользования метрополитеном, быть внимательными и выполнять требования сотрудников метро и полиции.

    7 июля также стало известно, что в столичном метро затопило станцию метро «Павелецкая» после сильного ливня. А на участке Замоскворецкой линии Московского метрополитена, как сообщили в столичном департаменте транспорта, на какое-то время было прервано движение поездов из-за наклонившихся на пути открытого участка деревьев после грозы.

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    France24 - World

    UK Foreign Minister Liz Truss joins crowded race for PM

    Issued on: 11/07/2022 - 02:05

    NEWS WIRES

    UK foreign minister Liz Truss on Sunday joined the race to succeed Boris Johnson as prime minister and leader of the ruling Conservative party, as the fractious contest focused on tax.

    Truss, 46, announced her candidacy in the Daily Telegraph newspaper on Sunday evening, saying she had “a clear vision of where we need to be, and the experience and resolve to get us there”.

    The bid by Truss, seen as a frontrunner in the Tory leadership contest, followed that of former defence minister Penny Mordaunt as the race expanded to 11 candidates.

    Mordaunt, 49, an ex-navy reservist who has also held several senior ministerial roles, is not among the favourites to succeed Johnson in recent polls of Tory party members ultimately set to choose their new leader.

    But such contests are notoriously unpredictable, and with more than a dozen lawmakers from multiple factions of the ruling party potentially set to run, political commentators say few contenders can be discounted.

    The early favourite is former finance minister Rishi Sunak, who launched his campaign Friday after helping to kickstart the cabinet revolt that led to Johnson’s forced resignation Thursday. He is now drawing early fire from Johnson loyalists and rival candidates.

    Sunak and former health minister Sajid Javid—who has also declared his candidacy—both resigned late Tuesday, prompting dozens of more junior colleagues to follow suit.

    That forced Johnson to then quit as Tory leader 36 hours later.

    But the 58-year-old leader, whose three-year premiership has been defined by scandal, the country’s departure from the European Union and the Covid pandemic, said he would stay on until his successor is selected.

    Crowded field

    Former foreign secretary Jeremy Hunt, who finished runner-up to Johnson in the last contest in 2019, announced late Saturday he will stand again.

    Current finance minister Nadhim Zahawi—only appointed to the post Tuesday—and Transport Secretary Grant Shapps have also launched bids.

    They join attorney general and arch-Brexiteer Suella Braverman, the relatively unknown former equalities minister Kemi Badenoch and backbench Tory MP Tom Tugendhat on the growing candidate list.

    Another Tory lawmaker, Rehman Chishti, announced his leadership bid on Sunday evening to take the number of contenders to 11.

    But Defence Secretary Ben Wallace, who has impressed in the role and been one of Tory members’ favourites, said Saturday he would not stand after a discussion with colleagues and family.

    Taxation is already a key dividing line in the race, as Britain faces the toxic combination of high inflation and rampant cost-of-living increases alongside stagnant growth and relatively high tax rates.

    Focus on tax

    Announcing their bids separately in the Sunday Telegraph, Javid and Hunt both vowed to cut corporation tax from 25 to 15 percent.

    Javid said he would also slash or change other taxes, including reversing a recent rise in national insurance that is ringfenced to raise health service funding.

    Hunt, Shapps and Tugendhat set out their stances for lower taxes in Sunday morning television appearances, while Truss also put cutting taxes at the heart of her pitch.

    But declaring his candidacy in a slick video on social media before the weekend, Sunak struck a different tone, warning Tories not to believe “fairy tale” pledges.

    Meanwhile, Zahawi’s campaign appeared in early danger following Sunday newspaper reports that his personal tax affairs are under investigation by revenue and customs officials—who are part of his treasury department. He has denied wrongdoing.

    Dirty dossiers?

    The likely months-long acrimonious campaign is set to be formalised Monday when a committee of backbenchers will meet to agree the timetable and rules.

    A Tuesday evening deadline to register candidacies could be imposed, according to reports.

    Geoffrey Clifton-Brown, the committee’s treasurer, told LBC radio he was “absolutely confident” the contest could be whittled down to two candidates to put to members within weeks, before parliament’s summer recess starting after July 21.

    First, multiple rounds of voting by all 358 Tory MPs is likely, with elimination thresholds set for each stage.

    The new leader then chosen by members could be in place ahead of the Conservatives’ annual conference in early October.

    Conservative commentator Iain Dale said Sunday if a consensus candidate emerged, the contest could end without party members voting, as happened in 2016 with the selection of Theresa May.

    In a sign of the potential peril of a protracted fight, the Sunday Times reported some of the leadership teams had compiled so-called dirty dossiers of compromising allegations against rival candidates and their aides.

    (AFP)

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    More candidates join crowded field of UK Conservatives vying to succeed Johnson

    Ex-UK finance minister Sunak throws hat in ring to be next PM

    Johnson's would-be successors face long race to become UK's next PM

    L'Humanité

    Jonathan Kikanga

    Homme du jour

    Pierre-Henri Lab

    17,5 de moyenne pour son année de terminale, plus de 16 au baccalauréat ! Jonathan Kikanga a été reçu brillamment avec mention très bien. D’habitude, prompt à célébrer la méritocratie, le gouvernement ne s’est pas emparé de ce succès. Sans doute parce que le profil de ce jeune homme correspond à ceux que l’exécutif fait expulser et désigne comme bouc émissaire afin de détourner la colère sociale. Jonathan est né il y a dix-huit ans en République démocratique du Congo. Les chemins de l’exil l’ont conduit à Brest où il est arrivé à l’âge de 15 ans. Grâce au soutien d’Adjim, une association d’aide aux mineurs isolés, il intègre un lycée de la ville alors même qu’il était déscolarisé depuis quatre ans. Il fera sa rentrée à l’Institut national des sciences appliquées, prestigieuse école d’ingénieurs.

    migrants
    L'Humanité

    Aléas climatiques, guerre en Ukraine et souveraineté alimentaire

    Actu

    La canicule annoncée pour les prochains jours risque de produire des dégâts sur certaines cultures en France, en Europe et au-delà. La guerre en Ukraine alimente la spéculation sur les produits alimentaires. Du coup, certains pays pauvres tentent d’accroître leur souveraineté alimentaire. En France, Marc Fesneau est le nouveau « Ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire ». Il reste à voir ce si cela changera quelque dans la conduite de la politique agricole du pays.

    Gérard Le Puill

    Le 4 juillet dernier, une déclaration des membres de « l’Association des fruits à destination multiples transformés » faisait état d’une récolte de cassis français fortement pénalisée cette année par la canicule et les orages violents du mois de juin. Elle annonçait pour ce petit fruit des pertes de volumes pouvant varier de 30 à 70 % selon les parcelles alors qu’on approchait de la date du début de récolte. « Toutes les variétés cultivées en France et caractéristiques du territoire national sont touchées, notamment le noir de Bourgogne et le Blackdown », indiquait le communiqué avant d’ajouter ces précisions :

    « Ces dégâts se traduisent par des baies de cassis cuites, desséchées et totalement perdues en chutant au sol avant récolte. Les dégâts vont même jusqu’à toucher la plante elle-même dans certaines situations, avec des feuillages brûlés par la chaleur, pouvant faire craindre des répercussions sur les récoltes futures ». Marc Ludeau, producteur dans le Val-de-Loire, faisait le constat suivant : « Nous espérions beaucoup de cette récolte qui s’annonçait bien et malheureusement tout a basculé en quelques jours, ruinant ainsi de façon définitive plusieurs mois de travail. Ces aléas climatiques, de plus en plus fréquents, mettent en très grand danger la pérennité de nos exploitations et de notre production emblématique de la culture gastronomique française. Comme de nombreux confrères, je me demande aujourd’hui s’il est raisonnable de poursuivre cette activité avec un tel risque récurrent », ajoutait ce producteur.

    En France, les vergers de cassis couvrent 2 000 hectares environ pour un potentiel de production de 7 000 tonnes par an. Le cassis français est un fruit aux qualités nutritionnelles mais surtout organoleptiques et aromatiques reconnues dans le monde entier via des produits comme la crème de cassis, les compotes, les purées, les coulis, les jus et les confitures. Des travaux de recherche sont conduits actuellement pour tenter de rendre la filière plus résiliente face aux aléas climatiques. Des aléas de plus en plus nombreux comme en témoigne le retour de la canicule en ce mois de juillet.

    La dépendance à l’Ukraine concernant les semences de céréales

    Au lendemain de la publication de ce communiqué des producteurs français de cassis, nous avons regardé sur le fil des dépêches de l’Agence France Presse (AFP) les informations consacrées aux problèmes que rencontre la production agricole dans le monde. Le 5 juillet à 5 heures du matin, le texte d’une dépêche débutait ainsi : « Y aura-t-il assez de semences en 2023 ? C’est du fait de la guerre en Ukraine, un sujet d’inquiétude pour tous les semenciers en France, premier exportateur mondial de ces petites graines qui donneront les blés, tournesols ou luzernes de demain (…) L’Ukraine, gros exportateur de blé et de tournesol est aussi un acteur majeur de la production de semences, activité stratégique pour ses équilibres agricoles mais aussi pour ses partenaires économiques. En 2020, l’Ukraine a produit des semences de céréales sur 70 000 hectares contre 120 000 hectares pour la France et environ 115 000 pour l’Espagne et l’Allemagne. Ce pays (l’Ukraine, N.D.L.R.) est la deuxième destination hors UE des exportations françaises de semences et plants. Plusieurs entreprises françaises y ont implanté des unités de production et de distribution. Ces activités, conjuguées aux exportations, représentent près de 400 millions des 3,3 milliards de chiffre d’affaires des entreprises semencières françaises ».

    La même dépêche de l’AFP évoquait ensuite les conséquences de la guerre en Ukraine pour les semenciers français qui ont investi dans ce pays : « On évalue la perte de la production de semences entre 40 et 50 %. C’est cela qui va poser problème. Parce que ce qui ne sera pas semé ne sera pas disponible pour être mis en culture l’hiver prochain. Il n’y aura pas de pénurie pour 2023 en France. En revanche, il va commencer à y en avoir au niveau de l’Union européenne dès 2023-2024 ». Ainsi, le fait d’avoir délocalisé des productions de semences en Ukraine pour réduire les coûts de production peut se traduire par une pénurie de semences sélectionnées en Europe pour les deux prochaines années.

    Relancer le blé dur en Tunisie et le manioc en Côte d’Ivoire

    Le 5 juillet à la même heure, une autre dépêche de l’AFP livrait les informations suivantes : « Durement touchée par la flambée des prix des céréales provoquée par la guerre en Ukraine, la Tunisie, qui importe 66 % de sa consommation de céréales et notamment de la région de la mer Noire, veut réduire sa dépendance. Si elle continuera à importer du blé tendre pour son pain, elle vise l’autosuffisance en blé dur, ingrédient essentiel de l’alimentation dans les pays du Maghreb pour les mets à base de couscous et de pâtes dont les Tunisiens sont les seconds consommateurs mondiaux derrière les Italiens avec 17 kg de pâtes par habitant et par an (…). Depuis avril, le gouvernement a dévoilé une série de mesures pour améliorer la situation dans l’espoir d’atteindre la pleine autosuffisance en blé dur d’ici 2023. Objectif : passer de 560 000 à 800 000 hectares semés en blé dur ».

    Le même jour, à 7 h 32, une autre dépêche de l’AFP expliquait que, « face à l’inflation, la Côte d’Ivoire veut miser sur ses céréales locales ». Pour produire du pain, il s’agirait d’ajouter de la farine de manioc produite localement à la farine de blé tendre importée de France notamment. « Avec 6,4 millions de tonnes produites chaque année en Côte d’Ivoire, le manioc est la deuxième culture après l’igname. Reste toutefois à séduire le consommateur ivoirien » notait l’AFP avant de livrer ce témoignage d’un boulanger : « Le pari n’est pas gagné. Car pour l’Ivoirien, un pain au manioc est associé à un pain de mauvaise qualité. Il va falloir sensibiliser les consommateurs à ces nouvelles saveurs ».

    La dépêche ajoutait que « l’utilisation d’une petite partie de cette farine permettrait déjà de soulager quelque peu les finances de l’État Ivoirien. L’en dernier, 10 % de son budget national de 15,2 milliards d’euros a été dépensé dans l’importation de denrées alimentaires malgré des sols fertiles », ajoutait l’AFP.

    Un silence suspect à Paris concernant la Nouvelle-Zélande

    La France compte beaucoup de terres fertiles. Celles qui le sont moins sont néanmoins favorables à l’élevage l’herbe tout en stockant du carbone. Un bel atout pour préserver notre souveraineté alimentaire et pour freiner le réchauffement climatique. Mais ni notre « Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire », ni la Première Ministre, pas plus que le président de la République n’ont livré le moindre commentaire sur le nouveau projet de libre-échange que la Commission européenne vient de conclure le 30 juin avec la Nouvelle-Zélande au nom des 27 pays membres de l’Union européenne. Or, en durcissant au détriment des éleveurs européens, cet accord est de nature à faire reculer notre souveraineté alimentaire dans des secteurs comme la production de lait de vache, de viande bovine et ovine, alors qu’un précédent accord du même type a contribué à réduire de moitié le troupeau de brebis en France depuis une vingtaine d’années.

    canicule
    Известия (RUS)

    Девелоперы проведут распродажу жилья по ценам 2020 года

    Московские девелоперы будут продавать квартиры за 2,6 млн рублей, апартаменты — за 2 млн — в течение трех дней на «Черной пятнице недвижимости». Акция вернет цены в 2020 год, сообщили журналистам организаторы акции Ассоциация профессионалов рынка недвижимости REPA.

    Тяжелая микродоля: в ГД хотят запретить регистрацию больше одного лица на 6 кв. м Поможет ли мера в борьбе с «резиновыми квартирами»

    «Черная пятница» состоится с 22 по 24 июля. В проекте принимают участие крупнейшие застройщики Москвы и области, среди которых «Донстрой», ИНТЕКО, Астерус, ГК «КОРТРОС», ГК «Пионер», INSLI, AFI Development, ГК «Савацкой», ГК «Инград», MR Group, Велесстрой, SUN Development, iResidence, Сити 21 век, Мосреалстрой, ФБ Август, МОД. А также девелоперы столицы Урала — Екатеринбурга. Среди них — «Астра», «Атом», УГМК, Touch, «Астон», Acons Group, «Атлас Девелопмент», «Прогресс2», НИКС, холдинг «Партнер».«Одно из главных правил участия для застройщиков-партнеров акции — предоставление честных и уникальных скидок. Специально для участия в акции каждый застройщик подготовил скидки на свои лоты, которые выше обычных дисконтных предложений этих компаний и будут действовать только во время проведения распродажи», — сказала руководитель Ассоциации профессионалов рынка недвижимости REPA Юлия Солодовникова.В Москве скидки доходят до 50%, а минимальная стоимость лота стартует от 500 тыс. рублей. Самые бюджетные предложения на квартиры комфорт-класса стартуют от 2,6 млн рублей.

    Ранее в этот день заместитель директора юридического департамента федеральной компании «Этажи» Сергей Чужаков заявил «Известиям», что ограничение доступа к единому государственному реестру недвижимости может усложнить процесс совершения сделок на рынке жилья, а также привести к кратному увеличению случаев мошенничества в этой сфере.

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    France24 - World

    Jabeur slips in rankings after pointless Wimbledon final

    Issued on: 11/07/2022 - 13:00Modified: 11/07/2022 - 12:59

    Paris (AFP) – Despite playing her first Grand Slam final at Wimbledon two days earlier, Ons Jabeur dropped three places to fifth in the WTA rankings on Monday.

    The WTA, like the ATP on the men's side, decided not to award ranking points for the Grand Slam event after Wimbledon barred Russian and Belarusian players due to Russia's invasion of Ukraine.

    Even so a Russian-born player won the competition.

    Elena Rybakina, who plays as a Kazakh also gained no reward for her first grand slam title and remains ranked 23rd in the world.

    Tunisian Jabeur lost the 430 points she collected for her quarter-final appearance at Wimbledon last year.

    Poland's Iga Swiatek remains untouchable in first.

    Behind her Estonian Anett Kontaveit climbed one spot to second place. Greece's Maria Sakkari jumped two places to third as Jabeur slid.

    Czech Karolina Pliskova, who lost last year's final to the now retired Ashleigh Barty, fell eight places to 15th.

    Rankings

    1. Iga Swiatek (POL) 8336 pts, 2. Anett Kontaveit (EST) 4326 (+1), 3. Maria Sakkari (GRE) 4190 (+2), 4. Paula Badosa (ESP) 4030, 5. Ons Jabeur (TUN) 4010 (-3), 6. Aryna Sabalenka 3267, 7. Danielle Collins (USA) 3131 (+1), 8. Jessica Pegula (USA) 3087 (+1), 9. Garbine Muguruza (ESP) 2886 (+1), 10. Emma Raducanu (GBR) 2717 (+1), 11. Cori Gauff (USA) 2647 (+1), 12. Darya Kasatkina 2635 (+1), 13. Belinda Bencic (SUI) 2635 (+3), 14. Leylah Fernandez (CAN) 2588 (+1), 15. Karolina Pliskova (CZE) 2477 (-8), 16. Simona Halep (ROM) 2415 (+2), 17. Barbora Krejcikova (CZE) 2353 (-3), 18. Jelena Ostapenko (LAT) 2302 (-1), 19. Veronika Kudermetova 2090 (+2), 20. Victoria Azarenka 2016

    Selected: 23. Elena Rybakina (KAZ) 1805

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    Le grand remplacement de l’accent marseillais

    Moi, je parle marseillais. Voici la phrase d’Éléonore, 4 ans, adressée à sa maman à la sortie de l’école. Pour illustrer ses propos, la petite fille se fend de quelques citations : « rose », « jaune », « attendez ». Le tout prononcé avec un accent chantant des plus exagérés. Elle est trop jeune pour avoir entendu parler les célébrités qui le portaient fi èrement il y a des dizaines d’années, comme Marcel Pagnol, Raimu et Fernandel, et pour connaître ceux qui en sont les étendards modernes, à l’image de Patrick Bosso, Titoff ou de l’ancien maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin. Pour autant, du haut de ses quatre printemps, la demoiselle a très bien compris ce qu’est cette intonation typique de cette région du sud de la France. Cet accent qui transforme les “e” en “eu”, les “è” en “é” et les “o” en “au”, qui dénasalise les voyelles nasales si bien que “tomber” devient “tommber” et que “tranquille” se prononce “trèngkille”, qui simplifi e les mots contenant des “l”, des “n” et des “j” comme “sou(l) ier”… Toutes ces différences de prononciation qui font la spécifi cité de l’accent marseillais. Un accent emblématique que même une petite fi lle est capable de distinguer. Une intonation « authentique » qui fait partie « de la culture et de l’identité marseillaises ». L’accent « des joueurs de pétanque, des personnes âgées, des buveurs de pastis, des poissonnières… », comme le définissent les habitants, nouveaux Marseillais ou Marseillais pure souche. Pourtant, plus le temps passe et plus cette sonorité perd en typicité. L’accent marseillais est de moins en moins présent dans la cité phocéenne. Petit à petit, il cède du terrain à d’autres mélodies.

    Jean-Michel Géa, sociolinguiste, maître de conférences à l’université de Corse Pascal-Paoli et codirecteur du numéro 162 de la revue Langage & Société, intitulé Marseille, entre gentrification et ségrégation langagière, explique que l’accent marseillais change à cause de l’implantation d’une population non locale dans la deuxième ville de France : « Marseille est une métropole qui attire de plus en plus de non- Marseillais, des personnes qui ne sont même pas du Sud. Beaucoup n’ont ni l’accent ni le français régional du midi. » L’universitaire donne un exemple : « Le mot “dégun” qui signifie “personne” est un marqueur linguistique. Le Parisien ne peut pas le dire correctement car il n’a pas le son “un”. Il ne connaît que le “in”. »

    L’accent “quartiers nord” s’est répandu à l’ensemble de la population marseillaise

    Si cette sonorité « se maintient dans le Sud », avec le temps, elle pourrait disparaître. Une analyse partagée par Médéric Gasquet-Cyrus, sociolinguiste, maître de conférences à l’université d’Aix-Marseille et coauteur de l’étude. Dans une interview accordée à France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur, il déclarait : « Ces nouvelles populations, qui ne sont pas là en masse (ce n’est pas une invasion non plus de Parisiens qui débarquent), mais ce sont quand même des gens qui jouent un rôle important dans la ville, et qui, peut-être, vont contribuer à faire changer, sur du long terme, la façon de parler à Marseille. » Comme souvent à Marseille, tout est encore de la faute des Parisiens !

    Enfin presque… Jean-Michel Géa reconnaît que l’accent marseillais « n’est pas seulement influencé par les personnes venues du nord mais aussi par des populations immigrées ». Dans le dossier qu’il a coécrit, la présence d’un accent « quartiers nord », « l’accent des jeunes d’origine populaire habitant les quartiers pluriethniques au nord de Marseille », est mise en avant. Il est, par ailleurs, précisé que cette sonorité vient « des populations immigrées, notamment originaires du Maghreb ». Dit “racaille” ou “de banlieue”, cet accent a une influence sur la phonétique des mots. Les sociolinguistes parlent de « palatalisation/affrication [modification d’un phonème en reportant son articulation dans la région antérieure du palais, NDLR] des dentales /t/ et /d/ ». Plus simplement, c’est la prononciation de mots comme “voiture” et “Valentine” en “voitchure” et “valentchine”.

    En outre, l’accent “quartiers nord” est caractérisé par l’ajout du son “y”, comme dans “tié cool” ou “tia vu” pour “tu es cool” et “tu as vu”. Une déformation de l’intonation originelle remarquée « chez des personnes de toutes classes sociales et ayant des profils sociolinguistiques très différents ». En d’autres termes, l’accent “quartiers nord” s’est répandu à l’ensemble de la population marseillaise. C’est le “grand remplacement” de l’accent.

    Malheureusement, cette expression chère à Renaud Camus ne se limite pas à la façon de prononcer les mots. Elle concerne également les mots en eux-mêmes. Bien sûr, les Marseillais continuent de dire “empéguer”, “tarpin”, “fada”, “ensuquer”, “chaler” et “cafoutche”, des locutions issues du provençal, et d’autres expressions typiques comme “aller à dache” ou “l’an pèbre”. Mais, ces tournures emblématiques du parler marseillais sont peu à peu remplacées par un autre langage. « Quand on écoute les jeunes parler dans la rue, on entend qu’ils utilisent des termes venus de l’arabe. Par exemple, ils disent “chouf” pour dire “regarde”, alors que quelqu’un qui parle marseillais aurait utilisé le mot provençal “vé” », raconte Pierre, 36 ans, Marseillais d’origine. Les mots “rallouf” pour désigner le porc, “seum” pour exprimer un certain ras-le-bol ou encore “macache” pour dire qu’il n’y a “rien” sont eux aussi couramment employés et pas seulement par des personnes qui ont des origines arabes. Passé un certain âge, les Marseillais semblent échapper à cette dérive linguistique, mais chez les jeunes, l’utilisation de ce langage semble tout à fait normale et l’emprunt de mots à l’arabe ne pose aucun problème. Au contraire, il est parfaitement dans l’air du temps.

    La disparition du parler marseillais ne serait donc pas un cas isolé

    Il faut dire que cette génération est amatrice de rap. Un style de musique qui fait la part belle à ce langage issu des banlieues et à la culture arabe. Sur les plates-formes les plus populaires, Spotify, Apple Music ou Deezer, sur les 100 titres les plus écoutés du moment, plus de 80 appartiennent à des répertoires de rappeurs. Parmi eux, le collectif marseillais 13’Organisé, Jul, Alonzo, Naps, L’Algérino qui tournent en boucle dans les oreilles de la jeunesse marseillaise. Les paroles qu’ils chantent sont : « Fais belek, y a les gendarmes », « Wesh alors ma race », « J’vais t’faire kiffer les week-ends, ma jolie » ou encore « Arah’ y a la police ». Pour Aurore Vincenti, linguiste et auteur du dictionnaire de la langue de la rue les Mots du bitume, « le rap, c’est le véhicule d’une langue qui naît dans la rue, dans des groupes de potes. Quelqu’un lance un mot, qui devient le mot du groupe, puis du quartier jusqu’à ce qu’un rappeur s’en empare et le mette en rythme ». Dans la préface de son livre, le lexicographe Alain Rey constate que « les mots du bitume n’y restent pas. Ils s’envolent en chansons, rap, en slam, et deviennent très vite du français tout simplement ».

    La disparition du parler marseillais ne serait donc pas un cas isolé. Celle du français est également entamée. D’autant plus que l’utilisation massive de ces mots et expressions venus des quartiers nord ou plus largement de la banlieue intervient dans un contexte d’appauvrissement de la langue française, d’une perte de vocabulaire, d’une simplifi cation de l’écriture de certains mots, comme “oignon” qui peut désormais s’orthographier “ognon”, et de l’invention de locutions telles que “candidater” alors que “postuler” existe. La nature ayant horreur du vide, ces expressions n’ont aucun mal à trouver leur place dans les habitudes de langage de bon nombre de Français. Une chance, diront les islamo-gauchistes ! Pour les défenseurs de la tradition française, en revanche, c’est un désastre. Un désastre langagier auquel viennent s’ajouter les délires inclusifs d’une sociét qui, pour une bonne partie, aime à se voir décliner. En matière de langage comme dans beaucoup d’autres domaines, pour la France comme pour Marseille, le meilleur n’est pas à venir. Pauvre Éléonore…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Autopsy in Spain for ex-Angola leader amid foul play claims

    Issued on: 11/07/2022 - 12:56

    Madrid (AFP) – An autopsy has been carried out on in Spain on former Angolan President Jose Eduardo dos Santos, who died last week in Barcelona, at the request of one of his daughters who suspects foul play, her lawyers said Monday.

    The results of the autopsy are not yet available, a spokesperson for Tchize dos Santos' lawyers said.

    A Barcelona court authorised the post-mortem on Friday, the day of his death, a court spokeswoman said.

    Dos Santos, who ruled Angola between 1979 and 2017, had lived in Barcelona since April 2019.

    The 79-year-old was taken to hospital and placed in intensive care after suffering a cardiac arrest on June 23.

    His 44-year-old daughter -- whose full name is Welwitschia dos Santos -- swiftly demanded the hospital retain his body "until an appropriate autopsy is carried out."

    She said in a statement on Saturday there were "a series of signs" that her father's death occurred under "suspicious circumstances".

    Tchize has filed a legal case in Spain against the former Angolan president's widow, Ana Paula, and his personal physician for "attempted murder".

    The complaint also includes allegations relating to "failure to exercise a duty of care, injury resulting from gross negligence and disclosure of secrets by people close to him," her lawyers said in a statement on Friday.

    Tchize claimed her father and his wife had been separated for some time, meaning that his spouse had no right to make decisions about his health.

    Police confirmed receiving the complaint and said they had opened an inquiry.

    Tchize also argues her father wanted to be buried privately in Spain and not in Angola in a state funeral "which could favour the current government" in the former Portuguese colony.

    Born in the slums of Luanda, dos Santos was one of Africa's longest-serving leaders.

    Critics say he used his nation's oil wealth to enrich his family while leaving his people among the poorest on the planet.

    When he stepped down, dos Santos handed over to former defence minister Joao Lourenco whom he had handpicked to succeed him.

    But Lourenco quickly turned on his erstwhile patron, starting an anti-corruption drive to recoup the billions he suspected had been embezzled under dos Santos.

    © 2022 AFP

    Известия (RUS)

    Онколог предупредил об опасности пребывания на солнце

    Вредные ультрафиолетовые лучи, воздействуя сразу на большую часть тела, провоцируют рак кожи. Об этом врач-онколог Евгений Черемушкин рассказал в понедельник, 11 июля.

    «Умное лекарство»: российские ученые разработали новый препарат против рака Он будет уничтожать только пораженные клетки, не разрушая здоровые

    Специалист отметил, что рак кожи является самым распространенным из всех видов заболеванием. Болезнь можно выявить по ряду типичных признаков, передает НСН.

    «Самый главный признак, что у человека развивается рак кожи, — это появление черных пятен. У светлокожих людей в нормальных условиях ни при каких обстоятельствах не может быть черных пигментных образований. Также изменение цвета и формы родинок может свидетельствовать о данном заболевании», — сказал Черемушкин в беседе с «Вечерней Москвой».

    Также признаком онкологического заболевания может быть неожиданное появление розовых язвочек и зуда. Врач посоветовал раз в год проходить осмотры у специалистов, подчеркнув, что такие проверки — лучшая профилактика рака кожи. При появлении каких-либо странных проявлений на коже следует незамедлительно показаться врачу. Также онколог рекомендовал не злоупотреблять загаром, сообщает телеканал «360».

    Ранее, 8 июля, врач-диетолог, доктор медицинских наук Михаил Гинзбург рассказал о пользе куркумы в профилактике онкологических заболеваний. По его словам, положительный эффект оказывает антиоксидантое вещество куркумин, которое содержится в специи.

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    L'Humanité

    Agriculture : 2021 fut une année difficile pour les éleveurs

    Actu

    Après plusieurs années de prix bas, la situation des producteurs de céréales s’est améliorée en France l’an dernier, selon la publication des comptes de l’agriculture par l’INSEE. Mais la situation des éleveurs a subi reste nettement moins favorable en raison de la hausse des productions qui va encore croître en 2022

    Gérard Le Puill

    L’INSEE a publié, le 7 juillet à 12 heures, les comptes provisoires de l’agriculture pour l’année 2021. Il en ressort la valeur des productions végétales est en hausse de 12 % sur l’année par rapport à 2020, tandis que celle des productions animales ne progresse que de 1,7 % en valeur. Mais, même dans les filières végétales tout le monde ne bénéficie pas de l’amélioration de la situation. Cette dernière profite surtout aux producteurs de céréales qui ont bénéficié d’une augmentation des rendements et des prix en 2021 par rapport à 2020, faisant augmenter les recettes de 50,9 % pour la production de blé, d’orge et de maïs, et de 52,9 % pour les oléagineux et les protéagineux comme le colza, le tournesol et le soja. En revanche, la récolte de vin a baissé de 17,6 % en volume, ce qui fait baisser la valeur de -11,1 %, malgré une hausse moyenne des prix de + 7,9 % sur l’année.

    L’INSEE indique que « la production animale décroît en volume ». Cette baisse est de -2,1 % en moyenne. Elle diminue chez les gros bovins de - 3,2 %, de -2,5 % chez les porcins, de -2 % chez les ovins et les caprins, de -1,3 % chez les veaux de boucherie, de -1,7 % dans la viande de volaille et de -2 % dans la production de lait de vache. Toujours selon l’INSEE, les prix des gros bovins de boucherie ont augmenté de + 5,9 % en 2021, ceux des veaux de boucherie de +6,9 %, ceux des ovins et caprins de +8,7 %, ceux des volailles de chair de +6,5 %, celui du lait de vache de +4,3 %. Mais ceux des porcs ont baissé de -4,4 % durant l’année 2021, alors que les prix des aliments à base de céréales et de tourteaux de soja et d’oléagineux étaient en hausse sensible durant la même année.

    Les effets de la décapitalisation occultés par l’INSEE

    Il convient d’ajouter que la hausse des prix des gros bovins, des veaux, des ovins et des volailles provient d’une réduction de l’offre en 2021. Il s’agit, dans bien des cas, du résultat d’une décapitalisation chez les éleveurs durant les deux années précédentes. Ils ont souvent vendu plus d’animaux que souhaité afin de payer les factures. L’étude de l’INSEE sur les comptes provisoires de l’agriculture omet de l’analyser et c’est dommage. D’autant que trois jours plus tôt, le 4 juillet, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, reprenait à son compte l’argumentaire de Michel-Édouard Leclerc, en en se montrant favorable aux promotions permettant de réduire de -50 % les prix en magasin, alors que la loi EGALIM 2 les limite à -34 %. Or pour mettre en place ces promotions, les enseignes ont recours aux produits importés, ce qui pèse durablement sur les prix payés aux producteurs en France. Voilà qui fait désordre dans une France dont le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, est aussi devenu celui de la « Souveraineté alimentaire » depuis la nomination d’Élisabeth Borne à la tête du gouvernement.

    Suite à cette prise de position du ministre de l’Économie et des Finances, Brice Guyau, président de la FDSEA de Vendée et producteur de lait a déclaré : « Alors que les agriculteurs et les filières s’engagent dans une alimentation toujours plus sûre, plus saine et plus durable, le ministre sous les coups de pression de Leclerc serait prêt à revenir sur ces engagements et cette transition en mettant à mal les dispositions de la loi EGALIM ! Qui va en pâtir ? Ceux qui sont censés être défendus par ces initiatives, à savoir les consommateurs, qui, à terme, n’auront comme choix que des produits de bas de gamme, importés, ne respectant aucun standard de production français et en promotion permanente. Est-ce l’alimentation que veulent proposer Leclerc et Bruno Le Maire aux Français ? », interroge Brice Guyau.

    Rien ne semble acquis pour les éleveurs

    Dans un communiqué commun publié le 5 juillet, après une rencontre avec Bruno Le Maire et suite au « rétropédalage » de ce dernier sur sa déclaration de la veille, les syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs déclarait dans un communiqué commun : « Après ses déclarations de la veille, nous nous félicitons que le ministre réaffirme son soutien plein et entier aux dispositifs qui ont permis de remettre en marche avant la construction des prix agricoles et de sanctuariser les prix des matières premières agricoles dans les négociations entre industriels et grande distribution. Il a ainsi confirmé que le gouvernement n’apporterait aucune modification aux principes de relèvement de 10 % du seul de revente à perte et de limitation des promotions en volume (25 %) et en valeur (34 %) ».

    Il reste à voir si cela suffira pour permettre aux paysans de tirer un revenu décent de leur travail. Car depuis le début de cette année les prix des carburants, des engrais et du gaz sont en forte hausse, notamment pour les éleveurs de porcs et de volailles qui subissent aussi les conséquences de pandémies comme la peste porcine africaine ou la grippe aviaire, tandis que la sécheresse en cours vient aussi compliquer la situation des éleveurs d’herbivores que sont les bovins, les ovins et les caprins.

    éleveurs
    France24 - World

    500 New York couples attend mass celebration after pandemic-hit weddings

    Issued on: 11/07/2022 - 12:52

    New York (AFP) – About 500 couples celebrated their unions under a blue sky Sunday in a New York event aimed at healing the wounds of the Covid-19 pandemic.

    Garlands on their heads, the couples, many of them already married, walked in procession before a symbolic ceremony by an imam, a rabbi and a pastor.

    Some could hardly hold back their tears.

    "We were supposed to get engaged on March 24, 2020 in Hawaii, but obviously the pandemic canceled everything," Erica Hackman told AFP, hanging on her husband Richard's arm in the festive atmosphere at Damrosch Park.

    The couple, who are expecting a child, got married the following year on a rooftop with just immediate family members in attendance.

    "Everybody wore masks," recalled 35-year-old Erica.

    "It was a very small wedding... so now this feels like a really big deal to come and celebrate with other people who went through the same thing," said Richard, 37.

    -- 'Just celebrating love' --

    Hit hard by the pandemic, New York came to a standstill in 2020, with images of a deserted Times Square and makeshift morgues becoming emblems of the crisis.

    Hosted by the Lincoln Center -- the famed arts complex on Manhattan's Upper West Side -- the event was billed as a celebration for couples whose weddings had been disrupted.

    But everyone was welcome.

    Some, like Esther Friesner Stutzman and her husband Walter Stutzman, had been married for decades.

    "He promised me a trip to Paris," she said, smiling.

    Wonderful Lloyd-Kline, who married her spouse Anisa in 2008 in Toronto, Canada was happy "to have a day that's just celebrating love.

    "We're a same-sex couple, it's very important for us to come out and celebrate and show ourselves out here public as much as we can," the 56-year-old said, before referring to the US Supreme Court, which some fear will undermine marriage equality after its recent decision to roll back abortion rights.

    Anne-Marie Colon, 59, strolled among the couples with a photo of her fiance Louis Steven, a professor from the Bronx neighborhood who died of Covid in April 2020.

    "The week that he passed away, we were supposed to be in Aruba getting married. And so I thought coming today would be a nice celebration for the life that he and I had together for 11 years," she said.

    © 2022 AFP

    France24 - World

    Cairo's floating homes are disappearing to make room for a tourism project

    Issued on: 08/07/2022 - 17:51Modified: 11/07/2022 - 11:39

    Fatma Ben Hamad Follow

    Egyptian authorities announced on June 26 their plan to clear all houseboats moored along the portion of the Nile that winds through Cairo’s Embabeh neighbourhood. In the weeks since, residents have been forced to leave their homes, many of which have since been demolished. Our Observers say they are devastated to witness the destruction of homes that are an important piece of Cairo’s cultural heritage. 

    One after another, Cairo’s "awamas" have emptied, with residents leaving and taking their belongings with them. On June 26, the Egyptian government began a campaign to clear the Nile of these houseboats by either destroying them or moving them farther down the river.

    The authorities want to transform the banks of the Nile into an area for tourists that would include a promenade and lots of shops, cafés and restaurants. An initial part of this project was already completed on the eastern bank of the Nile near the Qasr El Nil bridge.

    In the Elkit Kat and Agoza neighbourhoods, 25 of the 32 "awamas" moored on the banks of the Nile have already been completely or partially destroyed. Other houseboats have been brought to hangars belonging to the Egyptian ministry for the management of water and irrigation.  

    Former residents, many of whom had owned their boats for decades, were powerless to stop the demolition. Many have taken to social media to share their stories and photos documenting life on their lost houseboats. 

    In the wake of the authorities’ announcement, both local and international media outlets have been publishing portraits of some long-term residents of these special houseboats.

    "Madame Ikhlass" Helmi, age 88, lived her entire life on an awama on the Nile. 

    Writer Ahdaf Soueïf decided to live on a houseboat decades ago, to get some distance from the city's big buildings and urban brouhaha of the Egyptian capital with its 21 million residents. Her home was also destroyed on July 4. 

    They have taken our home. pic.twitter.com/o1fEJdKwzd

    July 4, 2022

    The minister announced on June 26 his desire to clear up this riverbank in Cairo’s town centre, citing both health and safety reasons. According to the director of the Central Administration for the Protection of the Nile, houseboat residents haven’t been paying for permits to moor along the Nile and most awamas don’t respect construction regulations meant to ensure safety and security. For those reasons, he says it is impossible to renew their licenses. He also says that people tend to throw waste from these houseboats overboard. 

    'I witnessed the destruction of my dock and my garden'

    Our team reached out to the association formed by former houseboat owners. Egyptian writer and longtime houseboat resident Ahdaf Soueïf told us her story:  

    I stayed in my awama up until the last minute. I watched from far away as it got pulled away. I witnessed the destruction of my dock and my garden.  My heart was broken for the homes and gardens that we’ve cared for for decades.   

    We [the residents] actually do pay all of the permits and taxes relating to our homes. We pay for a permit to dock the houseboat. We also rent our little plot on the bank from the government. We also pay a fee for the right to live on our boats.  

    'Both Egyptian literature and cinema immortalised these houseboats'

    Soueïf says that in 2016, houseboat residents witnessed a sudden spike in permit prices after the ministry of water and irrigation changed how they calculate the mooring fee. In 2018, the fees increased again and authorities instituted higher penalties for late payments. 

    Two years later, in 2020, houseboat residents found themselves suddenly living outside the law because authorities refused to renew their residential permits. Eventually, the authorities promised they would fix the issue, but residents saw no changes.

    After 4 years of conflicting messages from different authorities, the only communication coming in escalating fees & fines, we now understand what they want. Not because they told us, but because they said it on TV: no more residents, only commercial.So: what are our options? pic.twitter.com/o4cHnO8U4J

    July 2, 2022

    We’ve been experiencing this administrative harassment for two years. We’ve gotten regular visits from the armed forces and experienced intimidation. 

    My awama was my whole life, it was my home. Most residents have managed to find some kind of housing elsewhere. However, Madame Ikhlass Helmi is the only one who has received any kind of compensation for her loss so far.

    We could have found some kind of compromise if the ministry had agreed to hold dialogue with the owners. For example, we could have organized an open door day and invited people to visit our awamas to learn about their history.

    These awamas are part of our history; both Egyptian literature and cinema immortalised these houseboats. There has always been a link between awamas and the arts. Both Farid El Atrach and Mounira Al Mahdiya [Editor's note: both prominent Egyptian musicians] lived in awamas. These awamas are a cultural relic that don’t exist anywhere else. But our government is destroying this cultural heritage and erasing this history. 

    The Egyptian government only offered one solution to residents – to transform their homes into businesses, requiring a significantly more expensive license. The ministry of water and irrigation also said that only residential awamas would be moved. 

    However, our team spoke to a man, Mohamad Awad, who lost his commercial houseboat on June 28. He said that he held all of the necessary touristic and commercial licenses:

    We were warned about the destruction essentially the night before. None of the awamas that cater to tourists were destroyed except for mine. This summer, I will lose revenue from an entire season. I went to see all of the administrative officials in an attempt to resolve the problem, but was sent from one bureau to another. 

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    'Cultural heritage is taking a back seat to commercial interests'

    Ahmad Al Bindari is a historian and a photographer who specialises in documenting Egypt’s modern architecture. He said he was both saddened and angered by the destruction of the last awamas on the Nile:

    These floating homes were never classified as part of our cultural heritage officially, but that doesn’t change the fact that they are part of our history, especially the old town centre. Just like singing cafés and the old buildings of the early 20th century. 

    Between the 1920s and the 1940s, most of these homes were located in the wealthy Zamalek neighbourhood. Then, the wealthy residents left these homes and moved into villas. The middle class then started buying these homes and the authorities moved them to the Elkit Kat neighbourhood in Embabeh. At the end of the 1980s, artists and intellectuals started to renovate awamas and, since then, a number of families have moved into these floating homes. 

    Many other historic monuments in Cairo have been destroyed in the same way – the Maspero triangle and July 26 Avenue [Editor’s note: a historic neighbourhood in central Cairo that borders the Nile] were demolished in 2018 to make room for new building projects, even though locals resisted. In 2020, the City of Death [Editor’s note: the largest and oldest necropolis in the Middle East, which is classified as a UNESCO World Heritage site] met a similar fate. The authorities planned a giant road cutting through the necropolis to help ease traffic. 

    >> Read more on The Observers: Graves in Egypt relocated and demolished to make space for a highway

    For the authorities, cultural heritage is taking a back seat to commercial interests and construction investments in strategic locations along the banks of the Nile. If they really want to clear up the banks, then they could put in a walkway instead of moving or destroying the houseboats. 

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    Известия (RUS)

    АвтоВАЗ назвал цену упрощенной версии Lada Granta Cross

    Автоваз объявил, что приступил к производству упрощенной версии универсала Lada Granta Cross 2022 модельного года. Цены начинаются от 722 300 рублей, сообщила пресс-служба компании АвтоВАЗ.

    Падение с оптимизмом: продажи автомобилей в июне сократились на 82% Эксперты утверждают, что нижнюю точку российский авторынок уже прошел

    АвтоВАЗ приступила к началу производство модели Granta Cross Classic 2022 модельного года. Так называемая упрощенная версия машины для любителей активного отдыха будет стоит от 722 300 рублей.

    Стоимость модели названа с учетом выгоды в размере 20 тыс. рублей по схеме трейд-ин или при использовании кредитной программы Lada Finanсе. Пресс-служба автозавода отметила, что предложение на данную конфигурацию на 132 600 рублей выгоднее стоимости Granta Cross Classic предыдущего модельного года.

    Новинку оснастили рейлингами на крыше, электроусилителем руля, электростеклоподъемникам передних дверей, электроприводом и обогревом наружных зеркал, бортовым компьютером и аудиоподготовкой с четырьмя динамиками.

    Напомним, что дорожный просвет Granta Cross увеличен относительно других автомобилей семейства на 23 мм.

    7 июля «Известия» сообщали о том, что универсал Granta Cross в улучшенных версиях будет с двухцветной окраской кузова. Крыша и зеркала заднего вида будут черные. Во всех комплектациях автомобилей Granta Сlassic’ 22 отсутствует АБС, подушки безопасности, система «ЭРА-ГЛОНАСС».

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    France24 - World

    Macron under pressure over Uber links

    Issued on: 11/07/2022 - 12:52

    Paris (AFP) – French President Emmanuel Macron was under pressure Monday to explain his past support for taxi app Uber while he was economy minister, following media revelations that have been seized on by critics.

    Investigations by media including France's Le Monde newspaper and Britain's The Guardian claimed Macron held several undeclared meetings with Uber executives while minister from 2014-2016.

    Citing leaked internal documents and text messages, Le Monde also alleged that Uber struck a secret "deal" with Macron on regulation of the company's services at a time when it was upending the traditional taxi market.

    Opposition MPs on the left and far-right slammed the president, a former investment banker who positioned himself as a pro-enterprise, pro-innovation politician when he emerged as a national figure in 2014.

    Macron was "a lobbyist at the service of foreign private economic interests," senior far-right MP Sebastien Chenu told France Info radio on Monday morning.

    The 44-year-old president was "an ideologue for deregulation, for globalisation," Chenu added.

    Hard-left MP Alexis Corbiere from the France Unbowed party suggested a parliamentary enquiry, which could prove embarrassing for the 44-year-old leader who lost his majority in the National Assembly last month.

    "It's very serious the idea that with this secret pact Mr Macron de-regulated the regulation of the taxi industry," he told Public Senat television. "What lessons should be drawn?

    "Obviously we'll ask the questions to the government when we can, and a parliamentary enquiry as well," he added.

    As announced last week, France Unbowed is set to table a no-confidence motion against the government later Monday which is not expected to pass.

    Uber 'partner'?

    According to the reports, the "secret deal" entailed Macron promising to help Uber work around legislation introduced in 2014, which sought to regulate the new app-based taxi hailing services.

    Le Monde described Macron as "more than a supporter, almost a partner" for Uber over the course of 17 meetings held by him or his staff with company executives at a time when the firm faced multiple legal enquiries.

    Macron rarely responds to public criticism and his agenda on Monday includes a meeting with the heads of multinational investors in France at the annual "Choose France" summit at the Versailles chateau outside Paris.

    Around 180 executives are expected, an increase from previous years which demonstrated "the very strong interest by foreign bosses after the president's re-election," an aide said.

    Macron beat far-right veteran Marine Le Pen to win a second term in April, promising tax cuts and welfare reform to boost employment, as well as major public investments in key industries of the future.

    But his party failed to secure a parliamentary majority last month when Le Pen's far-right and the hard-left made major gains.

    On Monday, his office announced a major investment worth 5.7 billion euros ($5.8 billion) for a new semiconductor factory in southeast France by French-Italian chipmaker STMicroelectronics and US-based GlobalFoundries.

    Employment

    Contacted by AFP, Uber France confirmed that the company had been in contact with Macron during his time as minister.

    The meetings had been in the normal course of his ministerial duties, which covered the private-hire sector, it said.

    The president's office told AFP that at that time Macron had "naturally" been in contact with "many companies involved in the profound change in services that has occurred over the years mentioned, which should be facilitated by unravelling certain administrative or regulatory locks".

    Macron was a vocal and public supporter of Uber when it arrived in France -- contrary to many colleagues in the Socialist government of the time.

    He defended it as providing employment for people in low-income areas and as a means of breaking the monopoly held by taxi companies.

    "Go to Stains (a deprived area north of Paris) and tell young people there who are willingly working for Uber that it would be better to do nothing or deal drugs," Macron argued in an interview with Mediapart in 2016.

    He also found support on Monday among people who remembered the long waits for taxis in Paris and other cities, as well as drivers who refused to take bank cards as payment.

    "Fortunately there were ministers and elected figures who questioned all this," Herve Joly, a sociologist from the CNRS research group, wrote on Twitter.

    The Uber Files investigation is based on a leak of tens of thousands of documents to Britain's Guardian newspaper from an anonymous source, and has been coordinated by the International Consortium of Investigative Journalists.

    The ICIJ is working with 42 media partners around the world on the story.

    burs-adp/tgb/rl

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    “Ils voulaient se faire du flic” : une bande de quinze individus agresse cinq policiers à Aix-en-Provence

    Dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 juillet, cinq policiers ont été pris à partie à Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône. Comme le rapporte BFMTV, les fonctionnaires, qui se trouvaient hors service, ont été attaqués dans la rue par un groupe d’une quinzaine d’individus. Il était environ 4h30 du matin lorsque les faits se sont produits.

    À Aix-en-Provence, 5 #policiers hors service ont été reconnus par 15 barbares dans la rue.Ces voyous ont lynché sauvagement nos collègues avec des pavés, car ils voulaient se faire du flic!2 interpellés par la #Police municipale, bravo!Cette haine va se solder par un drame! pic.twitter.com/oMVALRlYj9

    — Matthieu Valet (@mvalet_officiel) July 10, 2022

    « Cette haine va se solder par un drame »

    Les suspects ont lancé des pavés en direction des policiers, qui ont été blessés. Tous membres d’une compagnie de CRS, ils souffrent depuis de multiples fractures et traumatismes crâniens après avoir été touchés par les jets de pierres. « Ces voyous ont lynché nos collègues avec des pavés, car ils voulaient se faire du flic », a réagi Mathieu Valet sur Twitter. Le porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police n’a pas caché son inquiétude : « Cette haine va se solder par un drame », a-t-il lancé, avant de souhaiter ses « vœux de prompt rétablissement » aux fonctionnaires. Après les faits, deux individus ont été interpellés par la police municipale. Les autres suspects sont toujours recherchés.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Известия (RUS)

    В Краснодаре решение о приостановке работы КТК заменено судом на штраф

    Краснодарским краевым судом в понедельник, 11 июля, рассмотрена жалоба Каспийского трубопроводного консорциума (КТК) на решение суда первой инстанции о приостановке работы организации на 30 суток. Наказание заменено на штраф в размере 200 тыс. рублей. Об этом сообщила пресс-служба суда.

    Шторм it: как авария Каспийской трубы скажется на энергетическом рынке ЕС И повлияет ли ЧП на решение по санкциям против российского нефтегазового комплекса

    «Изменить на штраф в размере 200 тыс. рублей, в остальном оставить без изменения», — заключил судья.

    Отмечается, что постановление уже вступило в законную силу.

    Во время заседания адвокат отстаивал то, что внесенные в план мероприятий по ликвидации аварийных разливов нефти правки не сказываются на расчетах параметров выполнения работ, эти коррективы не могут ускорить реагирование.

    В Ространснадзоре сказали, что компания изменила состав сил и средств, которые задействованы в ликвидации последствий, изменились технические характеристики судов, а это может сказаться на выполнении работ по ликвидации последствий возможных разливов. Накануне в отношении компании было вынесено предписание, согласно которому требовалось устранить нарушения.

    «КТК при этом в настоящее время работает над устранением замечаний, выявленных в ходе проверки Ространснадзором. Планирует сделать это в максимально сжатые сроки», — пообещали в пресс-службе организации.

    Наказание в виде приостановки работы компании на 30 суток было назначено 5 июля. КТК имел намерение обжаловать решение суда.

    24 мая глава Росприроднадзора Светлана Радионова рассказала в кулуарах XIII Международного форума «Экология», что ведомство выявило порядка 100 нарушений на объектах Каспийского трубопроводного консорциума (КТК).

    Проверку КТК инициировала вице-премьер РФ Виктория Абрамченко после приостановки эксплуатации выносных причальных устройств (ВПУ) на морском терминале.

    20 марта в районе морского терминала КТК у берегов Новороссийска были зафиксированы аномальный шторм более 5 баллов и 11-балльный ветер. Катаклизм привел к повреждениям инфраструктуры одного из трех выносных причальных устройств — ВПУ-3. 22 марта КТК приостановил работу еще одного устройства — ВПУ-2 — из-за обнаружения критических повреждений шлангов. 23 марта отгрузка нефти была полностью остановлена в связи с выявленными и возможными повреждениями ВПУ.

    Терминалы КТК в Новороссийске — главные ворота для выхода казахстанской нефти на рынки Европы и Северной Америки. Мощность магистрали составляет 67 млн т нефти в год.

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    France24 - World

    Saudi dissident killed in Lebanon

    Issued on: 11/07/2022 - 12:46

    Beirut (AFP) – A Saudi dissident living in Lebanon was killed in the Beirut suburbs and two of his brothers arrested in connection with the incident, Lebanese police and local media said Monday.

    The victim was stabbed to death on Saturday in his home in a southern Beirut area known to be under the security control of Hezbollah, a Shiite organisation backed by Saudi arch foe Iran.

    His brothers confessed to killing him "for family reasons", a statement by Lebanon's Internal Security Forces said.

    The police identified the man only by his initials, but a security source told AFP it was dissident Maneh al-Yami.

    In a social media post on Sunday that did not name the victim, Waleed Bukhari, Riyadh's ambassador to Lebanon, expressed appreciation for the police's efforts to "uncover the facts and bring the perpetrators to justice".

    Yami helped found in 2020 the National Assembly Party, a Saudi opposition party composed of dissidents exiled in Britain, the US and elsewhere.

    He married his brother's ex-wife, and was killed in a fight over her right to take custody of her children, said a Lebanese security source, speaking on the condition of anonymity.

    On Saturday Yami fought with his brother in support of his wife's custody demand. The brother then left Yami's house, and came back with their other brother to kill him, the source said.

    The National Assembly Party said Sunday it was trying to pin down the exact circumstances of his killing including the "details and motives" of those involved.

    It also said Yami had been in touch with the United Nations about trying to secure asylum in a different country. That could not be immediately confirmed on Monday.

    Hezbollah bastion

    Saudi Arabia is an absolute monarchy which does not tolerate any political opposition.

    The National Assembly Party was the first organised political resistance during King Salman's rule. It's formation came during a growing state crackdown on dissent and freedom of expression in the kingdom.

    According to the Lebanese police statement, Yami was born in 1980 and the two detained brothers in 1976 and 1990.

    The police said the incident occurred at around 8:30 pm (1730 GMT) in Dahiyeh, a Hezbollah bastion.

    The Lebanese security source said Yami had been living in Dahiyeh, which implies he was under at least tacit Hezbollah protection.

    Saudi Arabia and Iran, the Middle East's two main power brokers, are waging a proxy war and jostling for dominance across the region, including in Lebanon.

    Hezbollah has a military arsenal that rivals the state's and has also been the dominant force in Lebanon's parliament in recent years.

    The organisation has been involved to varying degrees in conflicts in Syria, Iraq and Yemen, making it one of Tehran's most potent allies and an integral part of its foreign policy.

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    Trappes : un sexagénaire poignardé à la gorge, la piste de l’acte gratuit privilégiée

    Une sanglante agression a eu lieu dimanche 10 juillet à Trappes (Yvelines). Peu avant 13 heures, raconte le Parisien, un homme de 66 ans circulait rue de Montfort, dans le vieux centre de la ville. Il a alors été approché par un individu qui, dans des circonstances encore floues, a dégainé un couteau et lui a porté plusieurs coups à la gorge. La victime s’est immédiatement écroulée au sol, pendant que son agresseur prenait la fuite.

    Transféré en urgence absolue à l’hôpital européen Georges Pompidou (XVe arrondissement de Paris), le sexagénaire a été pris en charge par les médecins. Selon le quotidien francilien, son état a été « stabilisé », mais demeure absolument critique. Il a notamment été sauvé par une équipe du Smur de Versailles, arrivée sur les lieux rapidement et qui est parvenue à contenir l’hémorragie.

    La piste d’un acte gratuit évoquée

    Grâce à plusieurs témoins, les membres des forces de l’ordre sont parvenus à interpeller l’auteur des faits quelques minutes plus tard. Selon les premiers éléments dont disposent les enquêteurs, les deux hommes ne se connaissaient pas. La piste d’un acte gratuit est d’ailleurs largement étudiée. Afin d’en savoir plus, une expertise psychologique de l’agresseur a été demandée.

    Yvelines : les dernières actualités

    Incendies, jets de projectiles : épisodes de violences urbaines dans les Yvelines

    Drame dans la forêt de Rambouillet : un prêtre retrouvé mort

    Un jeune scout disparait au cours d’un raid en forêt de Marly

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Известия (RUS)

    В ГД резко высказались о словах экс-президента Польши Валенсы о населении РФ

    Европа официально презентовала нацизм, поручив это сделать экс-президенту Польши Лехе Валенсе. Об этом в понедельник, 11 июля, заявил «Известиям» член комитета Госдумы по международным делам Дмитрий Белик, комментируя слова бывшего польского лидера о населении РФ.

    Тот не ест: Варшава заставит украинских беженцев работать

    «Европа официально презентовала нацизм, поручив это сделать Валенсе. <…> У Валенсы для подобных высказываний есть несколько причин. Во-первых, он корит себя за то, что выпал из мировой новостной повестки. Вторая причина — жажда популизма, которая заключается в желании Валенсы сказать хоть что-то, чтобы на день получить дешевую славу, чтобы его показали каналы и о нем напечатали в газетах», — указал он.

    Накануне бывший президент Польши и основатель партии «Солидарность» Валенса предложил «расчленить» Россию и сократить ее население до 50 млн человек. По его словам, в РФ необходимо сменить политический строй и организовать восстание народов.

    По словам Белика, сократить численность населения России до 50 млн человек — смелое до абсурда заявление. Как подчеркнул Белик бывший польский лидер пытается говорить с апломбом и как эксперт, однако на сегодняшний день он «опустившийся и упавший в политическую канаву несчастный человек», который старается выбраться из нее при помощи мерзких и пошлых высказываний.

    В конце мая стало известно, что Польшу признали самой русофобской страной в мире. Опрос показал, что 87% поляков отрицательно относятся к России. При этом на Украине о негативном восприятии России заявили 80% опрошенных. Социологическое исследование проводили в 52 странах Азии, Северной и Латинской Америки, а также Европы.

    13 мая премьер-министр Польши Матеуш Моравецкий заявил, что русский мир — это якобы чудовищная идеология, которую необходимо полностью уничтожить. Кроме того, польский премьер предупредил о важности выполнить задачу по искоренению русского мира как можно скорее, поскольку Россия, по его словам, на Киеве не остановится.

    Официальный представитель Кремля Дмитрий Песков, в свою очередь, назвал слова Моравецкого возмутительными. А вице-спикер Госдумы РФ Ирина Яровая подчеркнула, что заявление польского премьера преступно. Она отметила, что своим призывом председатель правительства предлагает уничтожить культуру, язык и нравственные идеалы миллионов людей. Политик отметила, что «градус русофобии зашкалил все барометры».

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    France24 - World

    Ronaldo 'not for sale' insists Man Utd's Ten Hag before Liverpool clash

    Issued on: 11/07/2022 - 12:38Modified: 11/07/2022 - 12:36

    Bangkok (AFP) – New Manchester United manager Erik ten Hag said Monday that Cristiano Ronaldo was "not for sale", despite the Portuguese superstar skipping the pre-season tour of Thailand and Australia.

    Ronaldo missed the start of training with the English Premier League giants last week due to a family issue.

    The 37-year-old did not make the plane for the pre-season trip, with reports saying he wants to leave after United's failure to qualify for the Champions League.

    Speaking before the Old Trafford club's first pre-season friendly against Liverpool in Bangkok on Tuesday, Ten Hag said: "We are planning for Cristiano Ronaldo for the season and that's it and I'm looking forward to working with him.

    "I have read it, but what I say is Cristiano is not for sale, he is in our plans and we want success together."

    United's new Dutch manager revealed he had spoken to the unsettled striker before the reports emerged last week that he wanted to leave.

    "I spoke with him before this issue came up," said Ten Hag.

    "I had a conversation with him and we had a real good talk."

    However he refused to be drawn on the substance of the conversation, stating that it was "between Cristiano and me".

    Ronaldo reportedly asked to leave after being unhappy with the club's poor form since his return to Manchester last year -- they finished sixth in the English Premier League, condemning them to the second-tier Europa League next season.

    Ten Hag only arrived at United in May after finishing his successful spell at Ajax -- but faces a huge challenge to rebuild the Old Trafford club who have not won a trophy since 2017.

    Ronaldo scored 24 goals in all competitions last season and was named the club's player of the year.

    Ten Hag also said that England defender Harry Maguire would remain as club captain.

    © 2022 AFP

    El País (ESP)

    ‘La casa de papel’ y ‘Valeria’, guías perfectas por la ciudad de Madrid

    NETFLIX

    La plataforma de contenidos Netflix organiza en julio un recorrido gratuito para conocer los escenarios más emblemáticos de algunas de sus series

    Este verano, la plataforma de contenidos en streaming Netflix invita a su audiencia a dejar de lado el mando a distancia y sumergirse en una visita guiada gratuita a pie por Madrid, Londres y París para conocer los lugares que han servido de escenario en series como La casa de papel, Élite, Emily en París o Los Bridgerton. Durante la próxima semana, del 11 al 17 de julio, y en colaboración con Sandema’s —empresa pionera en tours gratuitos que opera en una docena de países—, Netflix ofrecerá rutas de dos horas de duración que ya se pueden reservar a través de su página web.

    El auge de las series, tanto nacionales como internacionales, ha provocado el aumento de un tipo de turista que, aunque no es nuevo, ha cobrado mayor importancia en los últimos años. Un viajero cuya motivación principal es la de visitar los lugares donde se han rodado las ficciones, llegándose a crear incluso rutas turísticas dedicadas a producciones concretas. El repunte de este tipo de turismo es tal que Netflix ha organizado su propio tour en tres ciudades europeas para dar a conocer los entresijos de sus series más populares. 

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    El seriéfilo itinerario de Madrid arranca desde la plaza de España, abordando la historia del cine desde sus comienzos en blanco y negro hasta la introducción del sonido y el color. Allí, frente al Hotel Riu, se puede observar su azotea, donde se han rodado algunas de las escenas más representativas de las series ValeriaÉlite o de la película Fuimos canciones, mientras el guía desvela detalles exclusivos sobre la grabación y la producción de estos títulos.

    El recorrido continúa por la Gran Vía, admirando sus numerosos teatros y cines, hasta llegar a la plaza de Callao, una visita obligada para los amantes de La casa de papel, donde se rodó la famosa lluvia de billetes del inicio de la tercera temporada. Mientras se revelan las historias que oculta la popular ficción, se aprende también sobre la evolución de la industria del cine—desde pequeñas proyecciones hasta los grandes estrenos que coparon la céntrica calle madrileña durante los años cincuenta del pasado siglo— y sobre cómo la capital comenzó a adoptar la cultura cinematográfica y se convirtió en un destino popular para celebridades de renombre mundial, incluidos artistas legendarios como Ava Gardner.

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    La visita guiada prosigue frente al emblemático edificio de Telefónica de Gran Vía, escenario principal de Las chicas del cable, donde se habla de la serie y del papel de la mujer en el cine durante y después de los años veinte, década en la que se popularizó y surgieron las primeras estrellas de Hollywood. 

    Dejando atrás la Gran Vía, la siguiente parada es la plaza de Chueca para aprender sobre las figuras importantes de la industria cinematográfica española, como Pedro Almodóvar, y sobre la Movida madrileña. Una oportunidad para descubrir cómo las películas y los programas de televisión se convirtieron en una parte integral del cambio social en España y en un instrumento para que las historias de la comunidad LGTBI+ llegaran al público general. El recorrido termina en la Plazuela de la Memoria Trans, en el corazón del barrio de Chueca, donde se encuentra Frida, el restaurante favorito de Valeria, la protagonista de la serie que lleva su nombre. 

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    En cuanto a las rutas guiadas por Londres y París, los recorridos incluyen lugares emblemáticos de ambas ciudades, como la catedral de Notre Dame, los jardines de Luxemburgo o el Pont Neuf de la capital francesa, y áreas emblemáticas del centro de la ciudad británica, como el palacio de St. James’s o los teatros del West End. Todos ellos escenarios de series como Emily en París, Lupin, Los Bridgerton, The Crown Sex Education.

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    Valeurs Actuelles

    Hauts-de-France : pour lutter contre les passeurs, des communes du littoral investissent dans la vidéosurveillance

    Pour dissuader les passeurs de clandestins d’opérer sur leurs terres, plusieurs communes du littoral de la Manche ont décidé d’investir dans des caméras de surveillance. Outre les patrouilles nocturnes, notamment à cheval, et les surveillances par drone, le dispositif se développe notamment à Fort-Mahon-Plage (Somme), où tout le front de mer a été équipé de caméras. Selon BFMTV, la municipalité a même bénéficié de fonds britanniques, qui ont permis de financer l’installation de quinze nouvelles caméras.

    « Nous avons eu un retour positif des Anglais. Ils nous ont alloué une somme de 117.000 euros pour acheter ces caméras », a expliqué le maire de la commune, Alain Baillet, qui précise que les fonds reçus ont également servi à « renforcer les clôtures et les barrières de la base nautique pour bien protéger les bateaux et éviter qu’ils ne se fassent voler ».

    20.000 traversées depuis 2022

    D’autres communes, comme Cayeux-sur-Mer, ont également reçu des fonds britanniques. Certaines autres, ajoute BFMTV, sont toujours dans l’attente de recevoir l’aval de l’Etat. Ces différentes initiatives, en collaboration avec les autorités britanniques, interviennent alors que les traversées illégales de la Manche ont explosé depuis le début de l’année. Sur le premier semestre 2022, en effet, 20.000 personnes ont tenté de rejoindre le Royaume-Uni, soit une augmentation de 68% par rapport au premier semestre 2021.

    Somme : les dernières actualités

    L’Action française dénonce l’agression de ses militants à Amiens par des individus armés

    Législatives : Barbara Pompili candidate dans la Somme, sans écarter un ministère

    Des supérettes automatisées bientôt installées dans la Somme

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Известия (RUS)

    Российский истребитель Су-35С сбил украинский Су-25 в воздушном бою над ДНР

    Российский истребитель Су-35С сбил украинский Су-25 в воздушном бою над Донецкой Народной Республикой (ДНР). Об этом в понедельник, 11 июля, заявил официальный представитель Минобороны РФ генерал-лейтенант Игорь Конашенков.

    «Истребителем Су-35С ВКС России в районе населенного пункта Богатырь Донецкой Народной Республики сбит самолет Су-25 Воздушных сил Украины (ВСУ)», — сказал он.

    Союзные войска взяли под контроль Владимировку и Триполье. Онлайн спецоперации 11 июля Что происходит в ДНР и ЛНР, главные новости России и мира — в обновляемом материале «Известий»

    Также истребитель Су-35с сбил украинский самолет Миг-29.

    Кроме того, ВКС РФ за сутки уничтожили три пункта управления в районах Соледар, Миньковка и Бахмут ДНР, живую силу и военную технику в 16 районах, в том числе националистическое формирование «Кракен» в районе Харьковка.

    Помимо этого, Конашенков рассказал, что ВС РФ нанесли удар по пункту временной дислокации артиллерийского подразделения ВСУ и складу с боеприпасами на территории Керамического комбината в городе Славянске, уничтожив более 1 тыс. артиллерийских снарядов для гаубиц М777 производства США и около 700 реактивных снарядов для РСЗО «Град».

    24 февраля Россия начала проведение специальной операции по защите Донбасса. В Москве пояснили, что в задачи спецоперации входят демилитаризация и денацификация Украины, реализация которых необходима для обеспечения безопасности России. Решение было принято на фоне обострения в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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    BBC

    Ukraine aims to amass 'million-strong army' to recapture south, says defence minister

    Ukraine plans a "million-strong army" equipped with Nato weapons to retake the south of the country from occupying Russians, the defence minister says.

    Retaking the areas around the Black Sea coast was vital to the country's economy, Oleksii Reznikov said.

    However, the comments are more of a rallying cry than a concrete plan, says the BBC's Joe Inwood in Kyiv.

    The defence minister's remarks come as Russia makes progress in taking territory in the eastern Donbas region.

    An attack on a block of flats on Sunday killed at least 22 people - with more than 20 feared buried under the rubble.

    Rescuers are still looking for survivors at the site of the five-storey building in Chasiv Yar, near the city of Kramatorsk, in the Donetsk region which has been the focus of a Russian push.

    In his interview with The Times newspaper, Mr Reznikov praised the UK for being "key" in the transition from providing Ukraine with Soviet-era weapons to Nato-standard air defence systems and ammunition.

    He said weapons deliveries needed to be sped up.

    "We need more, quickly, to save the lives of our soldiers. Each day we're waiting for howitzers, we can lose a hundred soldiers," he said.

    "We have approximately 700,000 in the armed forces and when you add the national guard, police, border guard, we are around a million-strong," the defence minister said.

    However, Dr Jack Watling, senior research fellow at the Royal United Services Institute, cautioned against the figure.

    "It's not a million-strong force that will be conducting a counter-attack," Mr Watling told the BBC.

    "Normally you would want operational surprise when you launch a counter-attack, so announcing it publicly is partly about forcing the Russians to have to commit resources more widely to guard against this threat."

    The comments come as three people were killed and 28 wounded after residential areas in the eastern city of Kharkiv were struck by Russian shells, the regional governor said.

    Ukraine warned not to launch counter-offensive

    There's always a danger when politicians directly intervene in military campaigns.

    Oleksii Reznikov said an offensive to recapture some of the territory taken by Russia was "politically very necessary".

    It's also economically important, not least to try to resume exports of Ukrainian grain via Black Sea ports. Ukraine may believe that while Russia focuses its military effort in the east, now is a good time to try to take back parts of the south.

    But the truth is that much of Ukraine's military effort and resources are already being consumed by fierce fighting in the Donbas.

    We have spoken to a number of units that have already lost more than half their troops and need reinforcements.

    Ukraine's confidence has been boosted by the supply of more advanced long-range artillery systems - but still not in the number Ukraine says it need.

    The question is whether Ukraine is really yet ready to conduct a major offensive in the south, while its forces try to halt Russia's advances in the east?

    I've been told that Western politicians have already made clear to senior Ukrainian politicians and military commanders that now is not the time to try to launch a major counter-offensive.

    It may be good for morale, but it could easily stall. So far Ukraine's counter-offensive operations around Kharkiv and Kherson have had limited success. They still need time to rebuild their army.

    Russia's own initial invasion of Ukraine highlights the dangers of fighting on multiple fronts. It failed to achieve most of its objectives. It's only seen some success in the east by concentrating its forces.

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    France24 - World

    France thrash Italy in stirring start to women’s Euro 2022

    Issued on: 10/07/2022 - 23:41

    NEWS WIRES

    France brushed off suggestions of dressing room disquiet to smash Italy 5-1 and launch their Euro 2022 campaign in style on Sunday.

    Grace Geyoro hit a first half hat-trick as Les Bleues were 5-0 up by the break in Rotherham with Marie-Antoinette Katoto and Delphine Cascarino also on target.

    France boss Corinne Diacre controversially left out the experienced Amadine Henry and Eugenie Le Sommer from her squad for the tournament.

    That move had been questioned as further proof of her inability to handle big characters after criticism of her handling of the 2019 World Cup on home soil.

    However, the strength of French women’s football still left Diacre a wealth of talent to choose from and it showed as Italy were blown away at the New York Stadium.

    The rise of Juventus as a force in the Champions League and upcoming professionalisation of the women’s Serie A had seen Italy arrive in England with high hopes.

    Milena Bertolini’s women even had the first big chance of the game when France goalkeeper Pauline Peyraud-Magnin produced a stunning stop to turn Barbara Bonansea’s powerful shot behind.

    Geyoro opened the floodgates on nine minutes when Italy captain Sara Game failed to clear and the Paris Saint-Germain midfielder swept home a loose ball in the box.

    Italy gave the French another gift three minutes later when goalkeeper Laura Giuliani dropped a cross at the feet of Katoto to roll into an empty net.

    Katoto hit the post and Cascarino failed to connect with the goal gaping at the back post as the chances continued to flow for France.

    Soon the goals did too as Cascarino drilled a low shot from outside the box into the bottom corner.

    Katoto then played provider by picking out Geyoro’s perfectly timed run and she kept a cool head to round Giuliani and slot into the empty net.

    Geyoro completed her hat-trick before the half-time whistle with another composed finish from Sandie Toletti’s cross.

    Italy restore pride

    France have never made it beyond the quarter-finals of a women’s Euro and the real test will come in the last eight when they look set to meet one of defending champions the Netherlands or Sweden, who are the highest ranked team in the tournament.

    However, they produced the most complete performance of the first week of the tournament to send out a message of intent to the other contenders.

    Italy did restore some pride in the second period and reduced the deficit through Martina Piemonte’s towering header.

    Despite being taught a lesson, the Azzurre are still expected to make the knockout stages too with Belgium and Iceland to come in Group D.

    Their case was aided by a 1-1 draw between Belgium and Iceland earlier in Manchester.

    Iceland were left to rue a missed first half penalty at when Berglind Thorvaldsdottir’s spot-kick was saved by Nicky Evrard.

    Thorvaldsdottir made amends by heading in at the back post early in the second half.

    However, Belgium did take their chance when given a penalty 23 minutes from time as Justine Vanhaevermaet coolly converted.

    Iceland are back in Manchester for their next game against Italy on Thursday, while Belgium face France in Rotherham.

    (AFP)

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN EURO 2022

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    Swiss court acquits Blatter, Platini in FIFA corruption trial

    Valeurs Actuelles

    Une petite fille de trois ans gravement blessée par un rodéo urbain dans le Val d’Oise

    Cela aurait pu être bien plus grave. Samedi 9 juillet, une petite fille a été blessée à la tête par un motard qui participait à un rodéo urbain à Goussainville, dans le Val-d’Oise, rapporte TF1. Vers 15 h 30, samedi après-midi, un rodéo urbain se déroulait dans la commune de Goussainville, dans le Val-d’Oise, lorsque le conducteur d’une moto est monté sur un trottoir et a alors percuté une petite fille âgée de 3 ans, la blessant gravement à la tête. L’enfant était accompagnée de sa mère et de sa grand-mère qui n’ont, elles, pas été blessées.

    Hôpital et garde à vue

    La fillette a immédiatement été transportée à l’hôpital dans un état relativement grave. Le pilote de la moto, lui, a été placé en garde à vue par les forces de l’ordre qui se sont rendues sur les lieux du drame. Il s’agit d’un adolescent âgé de 16 ans, déjà connu des services de police. Quant à la moto, elle a été saisie.

    Ce n’est pas la première fois qu’un tel rodéo urbain, évidemment illégal, fait ainsi une victime. Récemment, à Rennes, c’est un enfant de 6 ans qui a été légèrement blessé après être tombé d’une moto sur laquelle il était juché, devant le conducteur. Celui-ci a percuté un piéton, qui est mort de ses blessures après un traumatisme crânien dû au choc. Quant à la moto, elle n’a toujours pas été retrouvée et aurait été emmenée par des proches de la victime.

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Uber Files: Massive leak reveals how top politicians secretly helped Uber

    By Uber Files reporting team BBC Panorama

    Thousands of leaked files have exposed how Uber courted top politicians, and how far it went to avoid justice.

    They detail the extensive help Uber got from leaders such as Emmanuel Macron and ex-EU commissioner Neelie Kroes.

    They also show how the taxi firm's former boss personally ordered the use of a "kill switch" to prevent raiding police from accessing computers.

    Uber says its "past behaviour wasn't in line with present values" and it is a "different company" today.

    The Uber Files are a trove of more than 124,000 records, including 83,000 emails and 1,000 other files involving conversations, spanning 2013 to 2017.

    They were leaked to the Guardian, and shared with the International Consortium of Investigative Journalists and a number of media organisations including BBC Panorama. They reveal, for the first time, how a $90m-a-year lobbying and public relations effort recruited friendly politicians to help in its campaign to disrupt Europe's taxi industry.

    While French taxi drivers staged sometimes violent protests in the streets against Uber, Mr Macron - now president - was on first name terms with Uber's controversial boss Travis Kalanick, and told him he would reform laws in the firm's favour.

    Uber's ruthless business methods were widely known, but for the first time the files give a unique inside view of the lengths it went to in achieving its goals.

    They show how ex-EU digital commissioner Neelie Kroes, one of Brussels' top officials, was in talks to join Uber before her term ended - and then secretly lobbied for the firm, in potential breach of EU ethics rules.

    At the time, Uber was not just one of the world's fastest-growing companies - it was one of the most controversial, dogged by court cases, allegations of sexual harassment, and data breach scandals.

    Eventually shareholders had enough, and Travis Kalanick was forced out in 2017.

    Uber says his replacement, Dara Khosrowshahi, was "tasked with transforming every aspect of how Uber operates" and has "installed the rigorous controls and compliance necessary to operate as a public company".

    'Spectacular' Macron help

    Paris was the scene of Uber's first European launch, and it met stiff resistance from the taxi industry, culminating in violent protests in the streets.

    In August 2014, an ambitious former banker named Emmanuel Macron had just been appointed minister for the economy. He saw Uber as a source of growth and badly needed new jobs, and was keen to help.

    That October, he held a meeting with Mr Kalanick and other executives and lobbyists, which marked the start of a long - but little-publicised - stint as a champion of the controversial firm's interests within government.

    Uber lobbyist Mark MacGann described the meeting as "spectacular. Like I've never seen," the files show. "We will dance soon," he added.

    "Emmanuel" and "Travis" were soon on first name terms, and met at least four times, the files show - in Paris, and at the World Economic Forum conference in Davos, Switzerland. Only the Davos meeting has been previously reported.

    At one point Uber wrote to Mr Macron saying it was "extremely grateful". "The openness and welcome we receive is unusual in government-industry relations."

    French taxi drivers were particularly enraged by the 2014 launch of UberPop - a service which allowed unlicensed drivers to offer rides, at much lower prices.

    Courts and parliament banned it, but Uber kept the service running as it challenged the law.

    Mr Macron didn't think there was a future for UberPop, but he agreed to work with the company to rewrite France's laws governing its other services.

    "Uber will provide an outline for a regulatory framework for ridesharing. We will connect our respective teams to start working on a feasible proposal that could become the formal framework in France," an email from Travis Kalanick to Mr Macron reads.

    On 25 June 2015, the protests became violent, and a week later Mr Macron texted Mr Kalanick with an apparent offer of help.

    "[I] will gather everybody next week to prepare the reform and correct the law."

    The same day, Uber announced the suspension of UberPop in France.

    The extent of the now-president of France's relationship with the controversial global firm that was operating in violation of French law has not been revealed until now.

    A spokesperson for Mr Macron said in an email: "His functions naturally led him to meet and interact with many companies engaged in the sharp shift which came out during those years in the service sector, which had to be facilitated by unlocking administrative and regulatory hurdles."

    Uber said the "suspension of UberPop was in no way followed by more favourable regulations," and a new law that came into force in 2018 resulted in France adopting "stricter regulations" that were "in no way beneficial to Uber".

    Regulator turned lobbyist

    The files also reveal how Uber's relationship with one of Europe's top officials, European Commission vice-president Neelie Kroes, began significantly earlier and ran deeper than previously was known, putting her in an apparent breach of rules governing commissioners' conduct.

    They reveal she was in talks to join Uber's advisory board before she even left her last European post in November 2014.

    EU rules say commissioners have to respect a "cooling-off" period, then 18 months, during which new jobs require the approval of the commission.

    As a commissioner, Ms Kroes oversaw digital and competition policy, and was a high-profile scourge of big tech, playing a leading role in hitting Microsoft and Intel with massive fines.

    But of all the companies she could have worked for after leaving, Uber was a particularly controversial choice.

    In her home country, the Netherlands, the UberPop ridesharing service had also brought legal and political trouble.

    Uber drivers were arrested in October 2014, and that December a judge in the Hague banned UberPop, threatening fines up to 100,000 euros. In March 2015, Uber's Amsterdam office was raided by Dutch police.

    Emails say that Ms Kroes called ministers and other members of the government to persuade them to back down during the raid.During another raid a week later, Ms Kroes again contacted a Dutch minister the Uber Files show, and, in the words of an email, "harassed" the head of the Dutch civil service.

    An internal email advised staff not to discuss her informal relationship externally: "Her reputation and our ability to negotiate solutions in the Netherlands and elsewhere would suffer from any casual banter inside or outside the office."

    The files show that the company wanted Ms Kroes to pass messages on to the office of the Dutch Prime Minister, Mark Rutte.

    In October 2015, an email reads: "We'll get backchannel going with Neelie and the PM's Chief of Staff, to extract maximum advantage through 'giving' them the notion of a 'victory'."

    She wrote to the commission's Ad Hoc Ethical Committee requesting permission to join Uber's advisory board before the 18 months were up, and appealed to commission president Jean-Claude Juncker.

    That permission was denied, but documents show Ms Kroes continued to help the company informally until her appointment was announced, shortly after the cooling-off period had ended.

    This underlines that Ms Kroes was in a "clear breach" of the rules, says Alberto Alemanno, Jean Monnet professor of European Union law at HEC Paris.

    "You're proving the fact that you're doing something you are not allowed to do," he told BBC Panorama. "Because if she didn't necessarily ask for permission, you might still argue there was a grey area, there was a grey zone. But now it's no longer there."

    Looking at all the disclosures about Ms Kroes' relationship with Uber, he said: "It makes me feel that our system is probably not fit for purpose because this situation should have been prevented."

    Ms Kroes denies that she had any "formal or informal role at Uber" before May 2016, when the cooling-off period expired.

    She said as an EU commissioner she interacted with numerous technology companies, "always driven by what I believe would benefit the public interest".

    During the cooling off period, the Dutch government appointed her special envoy for start-ups, which involved interactions with a "wide array of business, government and non-governmental entities" with the aim of promoting a "business-friendly and welcoming ecosystem in the Netherlands", she said.

    A spokesperson for the Dutch ministry of economic affairs says that "Uber was not considered a start-up in 2015".

    Uber says Ms Kroes left the advisory board in 2018, and says it has since introduced new guidelines "strengthening oversight" of "lobbying and external engagements with policymakers" in Europe.

    'Hit kill switch ASAP'

    If the police came knocking, Uber had a second line of defence - the "kill switch", which made it impossible for visiting law enforcement to access the company's computers.

    This would restrict officers' access to sensitive company data, such as lists of drivers, which the company believed would harm its growth.

    The files confirm earlier news reports about the kill switch, and reveal that Mr Kalanick himself activated the system at least once.

    "Please hit the kill switch ASAP. Access must be shut down in AMS [Amsterdam]," an email from his account says.

    The kill switch was also used in Canada, Belgium, India, Romania and Hungary, and at least three times in France.

    Uber says it has had no "'kill switch' designed to thwart regulatory inquiries anywhere in the world" since the new chief executive took over in 2017.

    A spokesperson for Mr Kalanick said he never authorised any actions or programmes that would obstruct justice in any country, and any accusation he did is completely false. He said Uber "used tools that protect intellectual property and the privacy of their customers" and that "these fail-safe protocols do not delete any data or information, and were approved by Uber's legal and regulatory departments".

    The Uber Files is a leak of 124,000 records including emails and texts exposing conversations and meetings between Uber executives and public officials as the technology-driven taxi firm sought to expand its business. The files were leaked to the Guardian which shared them with the International Consortium of Investigative Journalists in Washington DC and media partners in 29 countries, including the BBC's Panorama.

    You can watch Panorama: Taking us for a Ride: The Uber Files on BBC Two at 20:00 BST on Monday 11 July or on BBC iPlayer (UK only)

    Uber Files reporting team: James Oliver, Rory Tinman, Nassos Stylianou, Becky Dale, Will Dahlgreen. Writer: Ben King

    Correction 11 July 2022: A previous version of this article stated that Mr Macron agreed a decree relaxing requirements for licensing Uber drivers. While the decree did relax some requirements, it also introduced new conditions.

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    Novak Djokovic wins seventh Wimbledon title and 21st Grand Slam

    Issued on: 10/07/2022 - 18:15

    NEWS WIRES

    Novak Djokovic won a seventh Wimbledon title and 21st Grand Slam crown on Sunday with a four-set triumph over Nick Kyrgios, whose challenge angrily unravelled after a blistering start.

    Top seed Djokovic won 4-6, 6-3, 6-4, 7-6 (7/3) to equal Pete Sampras's mark of seven titles at the All England Club and move within one of the men's record of eight held by Roger Federer.

    The 35-year-old Serb is now one Slam ahead of Federer in the all-time race and just one behind Rafael Nadal's record of 22 majors.

    He is also just the fourth man in the Open era to win four successive Wimbledon titles after Federer, Sampras and Bjorn Borg.

    Kyrgios was seen yawning at the top of the All England Club stairs as the players made their way onto Centre Court.

    But there was no lethargy when the final began as Djokovic, playing in a men's record 32nd Slam final, was blown off court by his 27-year-old opponent making his maiden bow.

    Kyrgios raced through the first set, breaking in the fifth game and taking the opener with his seventh ace of the contest.

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    Along the way, he showcased one underarm serve, a "tweener" and impeccable behaviour.

    Djokovic, renowned as the best returner in the game and undefeated at the tournament since 2017, managed to win just four points off the Kyrgios serve.

    It was the third match in a row at this Wimbledon that the 35-year-old had dropped the first set.

    Djokovic won a lung-busting 23-shot rally in the third game of the second set and immediately broke for a 3-1 lead.

    It was the cue for Kyrgios's first dark mutterings of the afternoon.

    Kyrgios then saw four break points slip away as Djokovic levelled the final by taking his first set off the Australian in three meetings.

    World number 40 Kyrgios saved two break points in the opening game of the third set.

    There was a brief stoppage in play when a protestor was ejected from the stadium for shouting 'Where is Peng Shuai?' in reference to the welfare of the Chinese women's tennis star.

    Kyrgios was further unsettled when he demanded a fan be removed from the crowd for distracting him in his serve.

    "It's the woman who looks as if she's had 700 drinks, bro" he told umpire Renaud Lichtenstein.

    His afternoon threatened to unravel completely when he was broken from 40-0 up in the ninth game, fuming and swearing loudly at his team in the player's box.

    Djokovic, with only two unforced errors, happily pounced for a two sets-to-one lead.

    As Kyrgios continued to remonstrate with himself and his supporters, Djokovic strolled to victory, wrapping up the title with a convincing tiebreak.

    (AFP)

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN WIMBLEDON

    Nadal defies injury to set up Wimbledon semi against barnstorming Kyrgios

    WIMBLEDON

    Djokovic stages extraordinary comeback against Sinner to reach Wimbledon semis

    Elena Rybakina wins Wimbledon to earn Kazakhstan first Grand Slam singles title

    BBC

    Inside the presidential palace now full of Sri Lankans

    By Anbarasan EthirajanBBC News, Colombo

    Rashmi Kavindhya says she never dreamt of stepping inside the Sri Lankan president's official residence in Colombo in her lifetime.

    A day after massive crowds forced their way into one of the most protected buildings in the country, thousands of people like Ms Kavindhya have thronged to see the sprawling compound.

    It is an imposing piece of colonial-type architecture that contains several verandas, meeting rooms and living areas, a swimming pool and a huge lawn. Saturday's dramatic events forced President Gotabaya Rajapaksa to flee.

    "Look at the opulence and richness of this place," said Ms Kavindhya, who came with her four children to the president's residence. "We live in a village and our house is small. This palace belongs to the people and was built with people's money."

    Thousands of men, women and children were attempting to enter the compound and some of the protest organisers were controlling the crowd. Sri Lankan police and special troops just stood in a corner and watched the proceedings quietly.

    As people wandered from room to room, everyone wanted to capture the moment by taking selfies, in front of teakwood desks and paintings, and in living room areas.

    Broken chairs, broken glass from windows and pots were strewn around some parts of the buildings, a reminder of the chaos and the confusion soon after crowds forced their way into the compound.

    "It's a dream come true for me to see a palace like this," said AL Premawardene who works in an children's amusement park in the town of Ganeamulla.

    "We are waiting in long queues for kerosene, gas and food, but the Rajapaksas were leading a different life."

    Protest leaders have already said they will not leave the official residences of President Rajapaksa and Prime Minister Ranil Wickremesinghe until they finally leave office.

    Despite the danger of a stampede as crowds surged forward to see the building, heavily armed troops and special police officers stood back while volunteers from the protest movement controlled the visitors.

    The swimming pool attracted much attention. Families were standing around admiring the pool filled with brown water. Onlookers clapped and shouted when a young man jumped into the water where protesters had been filmed swimming on Saturday.

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    "I feel sad," said Nirosha Sudarshini Hutchinson, who was visiting the compound with her two teenage daughters.

    "A man who was elected president in democratic way had to leave in such a shameful way. We are now ashamed of voting for him. People want them to return the money they stole from the country."

    One of the most popular places appeared to be a four-poster bed where a group of young men lounged. The island nation's main languages, Sinhala and Tamil, along with English could be heard along the corridors. The excitement among the visitors was evident.

    Outside the mansion, on the manicured sprawling lawn, hundreds of people - Buddhists, Hindus and Christians - were milling around. A family was very casually having their picnic on the green lawn, where they would have never been allowed to sit 24 hours ago.

    Sri Lankans feel their months-long protest finally has led to the removal of their country's leaders, who they blame for the economic meltdown. A glimpse of the lifestyle of their leaders makes them even angrier.

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    France24 - World

    French opposition slams Uber-Macron ‘secret deal’ following media revelations

    Issued on: 11/07/2022 - 04:03

    NEWS WIRES

    Opposition deputies on Sunday denounced reports of a secret deal between French President Emmanuel Macron—when he was a minister under a socialist government—and online transport giant Uber.

    The allegations come in the latest data-based investigation by leading international news outlets based on leaked files, announced on social media as #UberFiles.

    The report in France’s Le Monde daily, citing documents, text messages and witnesses, alleges that Uber came to a secret “deal” with Macron when he was economy minister between 2014 and 2016.

    Le Monde’s report highlights what it says was help from Macron’s ministry intended to help Uber consolidate its position in France, such as suggesting that the company present “ready-made” amendments to deputies to help their case.

    Opposition deputies have denounced what they say appears to have been close collaboration between Macron and Uber at a time when the company was trying to get around tight government regulation of their sector.

    Contacted by AFP, Uber France confirmed that the two sides had been in contact. The meetings with Macron had been in the normal course of his ministerial duties, which covered the private-hire sector.

    The president’s office told AFP that at that time Macron had, as economy minister, “naturally” been in contact with “many companies involved in the profound change in services that has occurred over the years mentioned, which should be facilitated by unravelling certain administrative or regulatory locks”.

    But Mathilde Panot, parliamentary leader of the hard-left opposition France Unbowed party, denounced on Twitter what she described as the “pillage of the country” during Macron’s time as minister under president Francois Hollande.

    She described Macron as a “lobbyist” for a “US multinational aiming to permanently deregulate labour law”.

    🚨 Macron ou le pillage du pays.

    Conseiller et ministre de François Hollande et lobbyiste pour multinationale états-unienne visant à déréguler durablement le droit du travail.

    Et ce même, en faisant fi des décisions de justice.#UberFiles https://t.co/82Eo3HYiH3

    July 10, 2022

    ‘Against all our rules’

    Communist Party leader Fabien Roussel described Le Monde’s story as “damning revelations about the active role played by Emmanuel Macron, then minister, to facilitate the development of Uber in France.

    “Against all our rules, all our social rights and against workers’ rights,” he posted on Twitter.

    Communist deputy Pierre Dharreville called for a parliamentary inquiry into the affair.

    Jordan Bardella, president of the far-right National Rally party, tweeted that the revelations showed that Macron’s career had “a common thread: to serve private interests, often foreign, before national interests”.

    The Uber Files investigation is based on a leak of tens of thousands of documents to Britain’s Guardian newspaper from an anonymous source, and has been coordinated by the International Consortium of Investigative Journalists.

    The ICIJ is working with 42 media partners around the world on the story.

    (AFP)

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Business Daily

    Dutch Uber drivers claim victory in court case

    Business Daily

    A tale of two Ubers: How food deliveries helped make up for fewer journeys

    Business Daily

    Uber to pay UK drivers minimum wage, holiday pay and pension benefits

    El País (ESP)

    Siete calas del Mediterráneo dignas de culto

    PLAYAS

    De la cartagenera cala de los Déntoles a la mallorquina S'Amarador o La Rijana, a los pies de la Alpujarra granadina. Pequeñas playas que brillan como gemas por el litoral español

    Las calas han estado relegadas durante los dos años de la pandemia en favor de los arenales kilométricos, pero este verano ya están de vuelta estos deliciosos rincones que tienen para los ojos un encanto sensual. Aquí nos centramos en siete modelos mediterráneos. De tal manera rompen los baremos estéticos, tal es la furia viajera que desatan, que para disfrutar de estas calas españolas será inevitable adaptarse a las restricciones de acceso. 

    ampliar foto

    Senderos a la cala dorada

    Región de Murcia

    Bajar a la cala de los Déntoles —vulgo Cala Dorada— y sentirse náufrago, es todo uno. Pocos lugares en la costa mediterránea peninsular arrojan una sensación tan clara de soledad y arrobamiento como este paraje recóndito del parque regional de Calblanque, Monte de las Cenizas y Peña del Águila. Entre Punta Negra (vale la pena ir luego a su mirador) y Punta Espada, todo cobra un valor inusitado en estos 40 metros de naturaleza salvaje, en la que no son extraordinarias las huellas que imprimen las tortugas en la arena tras el desove, como advierten diversos carteles. Aquí también quedan restos de actividades mineras, y es preciso extremar las precauciones por las corrientes cuando sopla el viento de levante.

    Existen dos formas de llegar. Una, la más cómoda, andando 15 minutos desde el aparcamiento de cala Magre, lo que exige observar las habituales limitaciones de acceso a Calblanque, sea en temporada media (las fechas naranjas, días en los que se cierran los aparcamientos en cuanto se llenan) o en temporada alta (fechas azules —del 9 de julio al 28 de agosto—, transporte solo en autobús público desde el centro de visitantes Las Cobaticas. El precio del autobús, ida y vuelta, es de tres euros).

    La alternativa desde cala Reona, unos 40 minutos a pie, resulta más amena y con mejores vistas, también de mayor exigencia. La ventaje es que no existen restricciones que nos condicionen gracias a los 1,9 kilómetros de sendero GR-92. Hay que tomar precauciones, eso sí, a la altura de Punta Barriga, en un tramo en el que hay que sujetarse a una maroma (no es accesible parar personas con movilidad reducida y hay que tener mucha precaución con los niños). El regreso gana visualmente al poder observar cala Reona desde las alturas y tener como referente cabo de Palos y su faro.

    La jornada puede finalizar degustando unos caballitos (gambas con gabardina) en Al Lío Beach Club de cala Reona.

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    Coto a la masificación

    La desembocadura de dos barrancos al final de una vieja carretera de montaña la convierten en la cala más refrescante y arbolada de Jávea: un gran parque forestal, generosamente regado por las lluvias del pasado invierno y muy recuperado del incendio que lo asoló en 2016.

    La Granadella, dotada con los servicios inherentes a la bandera azul, conserva casas de aire rústico y posee aguas profundas color turquesa, además de una acústica que multiplica el rumor sordo y prolongado de las olas arrastrando los cascajos como en una hormigonera.

    A las restricciones de acceso debemos que se haya preservado el disfrute de la cala como antaño, junto con el hecho de establecer turnos de uso a las empresas de kayak (digna de mención es Kayak Granadella, que ofrecen rutas estupendas a la isla de Ambolo y al cabo La Nao, adentrándose en cuevas espectaculares).

    En la zona está el restaurante Sur, que acaba de cumplir 63 años y fusionando este 2022 sus tradicionales calderetas de pescado de roca con las nuevas tecnologías; no en vano acaba de enrolar a su plantilla un camarero robot.

    En cuanto se completan las plazas de aparcamiento en las calles de la cala se cierra la barrera de acceso. Conviene madrugar, sobre todo los fines de semana. A comienzos de agosto está previsto que el acceso a La Granadella se realice en transporte público.

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    Esencias de la Costa Brava

    En el espacio natural protegido entre la playa de Castell y el cabo Roig discurre una guirnalda de caletas vírgenes, respaldadas por pinares, que no hace sino liberar torrentes de endorfinas. Como siempre en estos escenarios fastuosos, se recomienda madrugar para así optar a alguna de las 600 plazas del aparcamiento Castell, en el que se aplican tarifas por minuto, con un máximo de 10 euros al día, entre las siete de la mañana y la una de la madrugada.

    Caminaremos luego dos kilómetros por campos de labranza hasta enfilar la escalinata entre pinos vallados que conduce a la Estreta, añejo refugio de contrabandistas dotado con barracón de pescadores. Se cuentan aquí tres pequeñas zonas de baño. La primera, con base de arena y resguardada por un proyecto de tómbolo, da nombre al conjunto. Esa mezcla de roca y arena otorga al agua un color entre turquesa y esmeralda, muy demandado por las familias: una piscina con vistas a las islas Formigues, desde donde las sirenas se acercan a tierra firme la noche de San Juan. El regreso lo realizaremos por el camino de ronda costero (unos 40 minutos), hasta dar con el mirador de la Foradada y los restos del poblado ibérico de Castell. Planazo total.

    Para ver desde el mar esta costa virgen, qué mejor que reservar plaza en la excursión guiada en kayak entre la playa de Castell y el cabo Roig, que organiza la recomendable Kayaking Costa Brava.

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    Safari en paddle surf

    A los pies de las Alpujarras y de la sierra de la Contraviesa se esconde la playa de La Rijana con todo su poderío acantilado. La mirada queda hipnotizada por los islotes pétreos que ayudan a remansar el oleaje en una orilla mayormente de chinos (guijarros), responsable de la transparencia del agua. Horizontalidad que se ve quebrada por el espolón rocoso que sustenta la ruinosa torre de La Condenada, sobre la que gravita la leyenda de una cristiana cautiva que remite a tiempos de las incursiones de piratas, dado el excelente fondeadero que representaba La Rijana en el mar de Alborán.

    El acceso no es un paseo precisamente. Se realiza por un túnel sin luz y con surgencias, no es lo que se diga cómodo y familiar para quien lleve los bártulos a la playa. No es gran cosa, pero criba en favor de los jóvenes que desde 1993 acuden a hidratarse al chiringuito de Antonio Legaza. El desnivel de entrada al mar es bastante pronunciado, y no conviene olvidarse de las gafas de buceo y el tubo respirador. Una estupenda opción la brindan las rutas en paddle surf o kayak que guía Alejandro González por este litoral repleto de cuevas, dentro de las cuales se facilitan gafas de buceo para observar, entre otras especies, coral anaranjado y estrellas de mar.

    Cuando se llena el aparcamiento (con presencia de gorrillas), hay que aguzar el ingenio para buscar sitio en la carretera en dirección a Calahonda. ¿Y a la hora de pernoctar? Siempre es buena idea ponerse en manos del matrimonio sueco que gestiona la casa rural El Limonero, en Gualchos, uno de los pueblos con encanto de la comarca.

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    Natural a la par que turística

    La proximidad a los núcleos turísticos de Portopetro y Cala d'Or en modo alguno debe disuadir de conocer las calas de Mondragó, que acaban de cumplir 30 años desde su declaración como parque natural. El Mediterráneo se diluye en azules encalmados, restallantes de luz, en una ensenada con figura de trébol compuesta por tres manchas de arena blanca, finísima. A la cala de S'Amarador se accede tomando el desvío señalizado camino del puerto de Cala Figuera. Así llegaremos al aparcamiento (6 euros al día), distante 300 metros del área recreativa y de la propia cala, arenal que se muestra intocado, salvo por los dos escars (varaderos tradicionales con viviendas en la primera planta) incrustados en la roca, dando color etnográfico. Su vasto cordón de dunas es otro de los notables valores de esta playa de 145 metros de longitud y dotada de chiringuito, socorrista, aseos químicos y papeleras.

    Para regresar al aparcamiento interesa tomar el itinerario de S'Amarador (número 4), por el humedal ligado al torrente, con bebederos para la fauna y de cuya diversidad biológica dan muestras fochas, pollas de agua y tortugas de tierra. Por la zona boscosa, que sufrió un pequeño incendio recientemente, aún se conservan las antiguas casetas de roter (para los aperos).

    Quizá lo mejor aquí sea hacer acto de presencia por las tardes, cuando el turismo extranjero se marcha a cenar, quedándose un puñado de bañistas que, con suerte, podrán ser testigos del vuelo del águila pescadora.

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    Idilio menorquín

    Pocos la conocen, salvo que se especifique al nombrarla que es la playa más apartada de Algaiarens, uno de los paraísos playeros más seguros y protegidos del viento en el norte de Menorca, y en donde los bosques de pinos y encinas casi besan la orilla. Como siempre ocurre en las calas menorquinas de postín, hay que apresurarse para encontrar plaza de aparcamiento. Dicha información sobre el aforo se difunde en los paneles fijados en las carreteras de acceso a Ciudadela.

    Del aparcamiento tomaremos un tramo del Camí de Cavalls, para dirigimos a la playa de Es Tancats, tras la cual hay que bordear a pie un pequeño reborde rocoso (los hay que lo sortean a nado) que de alguna manera esconde la intimidad de la cala des Bot: segura, paradisiaca, donde los contrastes que ofrece con el Mediterráneo y la vegetación forman un cuadro subyugante. Además de dunas de gran porte, cuenta con dos casetas de sa vorera (barracas de pescadores). Importante: no hay que olvidarse de las gafas de buceo y tampoco de fotografiar después la pintoresca desembocadura del arroyo de La Vall, rica en comunidades vegetales endémicas.

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    Aguas que hacen levitar

    Formentera

    De estructura cerrada y apoyada en la punta Rasa, la Saona es una de las escasas calas del litoral formenterés, y por ende tradicional refugio de pescadores. De ahí el tipismo de los varaderos de llauts (faluchos) y, al lado, las sabinas secas, en cuyas ramas se oreaba tradicionalmente el pescado. Lo que más capta la atención es, sin duda, la policromía: la transparencia de sus aguas —acierta quien lleve gafas de buceo—, antes que la calidad irreprochable, la pulcra y cuidada arena blanca fina que la alfombra. Para colocar la toalla en primera línea hay que llegar de los primeros, bien es cierto que su vasta anchura —140 metros— da cabida a gran número de bañistas, en especial niños seducidos por el reducido calado de sus aguas. Es de notar que, detrás del restaurante Sol, se eleva un pequeño mirador desde el que se domina las numerosas embarcaciones fondeadas y para las cuales existe servicio de dingui (transporte en lancha a la playa). Durante los crepúsculos, muy concurridos, la luz otorga un tono rojizo que lame estos cantiles de baja altura.

    El hotel Cala Saona ha ido a más desde su inauguración en 1954. Ostenta una cuarta estrella y un amplio spa con piscina de horizonte infinito, sin contar que este verano su restaurante Sol Post va a elevar su nivel gastronómico de la mano de los chefs Mauro Rivas y Armard Vidal, con amplia trayectoria en restaurantes con estrella Michelin. 

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    BBC

    I find Better Call Saul more of a tragedy because I root for Jimmy McGill, I want to see him be a better person – Vince Gilligan

    In the height of summer 2013, Vince Gilligan, the creator of "prestige TV" phenomenon Breaking Bad, and fellow screenwriter Peter Gould, took a long walk around their offices in Burbank, California. The end was nigh for Breaking Bad, and they had just recently signed a deal to make Better Call Saul, a spin-off prequel series set around Bob Odenkirk's popular shyster Saul Goodman, a criminal lawyer more criminal than lawyer, more cartoon than man. The only problem? Neither Gilligan or Gould had any idea what the show was about. "We had a very high concept without a lot of follow-through," Gilligan tells BBC Culture. "We would walk around, just cogitate, and say 'okay, so what is this exactly?!'"

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    One idea was to make it a 30-minute sitcom. "It would have taken place in Saul's office and you'd basically have a bunch of crazy people come in," explains Gould. But it didn't feel right. Nothing felt right. And after a while they both came to "the very scary conclusion", says Gilligan, that Saul Goodman is not a guy to build a show around. "He's too happy-go-lucky," he adds, "too comfortable in his own skin", anathema to drama. Instead, they had to work backwards from Saul – who, as revealed in Breaking Bad, is really called Jimmy McGill. Who is Saul Goodman? Who did he used to be? Yet the most important question, the one that would unlock the entire show, came from Gould. "He went quiet for a while," recalls Gilligan. "Then he said, 'What problem does becoming Saul Goodman solve?'"

    Better Call Saul has six more episodes to go – and there is much anticipation about how it will join up with Breaking Bad (Credit: Alamy)

    Better Call Saul has taken its time to explore that question. As of the sixth and final season, which was split into two parts and will conclude with a run of six episodes starting today, the answer is still taking shape. Hapless con man Jimmy has adopted the Saul Goodman persona in name, but has not quite yet sold his soul. "When we started this," says Gould, who originally created the character of Saul in 2009 while writing on Breaking Bad season two, "we thought he'd be Saul Goodman with the crazy office by the end of season one. But it was only when we started digging into this character that we realised he had a long journey to go before he was the kind of bastard that would advocate murder as a business expedience."

    To adequately portray Jimmy's transformation, Gilligan and Gould decided to slow down the hyper-real world of Breaking Bad – with its planes falling out of the sky, its exploding wheelchairs, its meth Nazis – and concentrate instead on constructing a subtler and more considered character study. "Every show has its own internal clock," says Gilligan, "its own metronome" – and Better Call Saul burns at a pace unlike anything else on TV.

    "It never seemed slow to us," says Gould, "But looking back, at the end of the pilot of Breaking Bad, Walt has apparently killed two people, and he's gone from being a high school chemistry teacher to someone who cooks meth." To compare, one episode of Better Call Saul features a scene in which Mike Ehrmantraut (Jonathan Banks), the grizzled enforcer of Breaking Bad, spends 10 mesmerising minutes taking apart his car.

    "Coming off a hit show like Breaking Bad gave us the confidence to let the characters take their time," says Gould.

    "Our philosophy is don't go any faster than you absolutely have to," adds Gilligan. "That way you don't rush past any potential drama, no matter how small it may initially seem."

    Two shows in one

    It could be argued that Better Call Saul is really two shows: one starring Bob Odenkirk as Jimmy McGill, another starring Jonathan Banks as Mike. The latter's storyline is perhaps what many people would expect of a Breaking Bad prequel: the tale of how ex-cop Mike Ehrmantraut – a man with the grimace of someone forever posing for his passport photo – falls into the orbit of cold, calculating Albuquerque drug lord Gus Fring (Giancarlo Esposito). On the surface, it's the fan-pleasing story – the conduit for most of Better Call Saul's violence and cameos. But it is not as interesting as the other show – an intimate drama of relatively low stakes, of words rather than bullets, but fuelled almost entirely by Jimmy's relationships, and the roles they play in who he is to become.

    In Breaking Bad, established comic actor Bob Odenkirk played Saul as some sort of grotesque clown. "Clearly his taste in women is the same as his taste in lawyers," he once remarked, upon meeting Walter White's wife for the first time, "only the very best – with just a right amount of dirty." In Better Call Saul, Odenkirk plays him as a far more complex creation. He is the former con man Slippin' Jimmy (so-called because of his talent for staging slip-and-fall accidents), the charming, charismatic everyman who has vowed to go straight. He looks after his sophisticated older brother Chuck (Michael McKean), a high-powered lawyer with an apparent allergy to electricity, and practices law himself as a small-time hustling attorney after getting his law degree online at the fictional University of American Samoa. In flashback, it's revealed that he studied in the evenings, while during the day he worked in the mailroom of Chuck's firm.

    Jimmy becomes a lawyer under the assumption that Chuck would be proud of him, but his brother is appalled. "People don’t change," he snarls. "You’re Slippin' Jimmy. And Slippin' Jimmy I can handle just fine but Slippin' Jimmy with a law degree is like a chimp with a machine gun!" It’s a wounding moment for Jimmy, and one that forms the basis of a profound psychological change – one driven by insecurity and pride; by his natural instincts to cut corners, to play low and dirty; by his realisation that the law is a game to be rigged like any other; by the scammer who told him as a child that "there are wolves and there are sheep"; by him discovering how easy it is for him to eat those sheep with a "song and dance" and a bunch of "fancy words"; by him despising himself for it. In the words of Gould, "he is somebody whose abilities are at war with his morality".

    Even now, on the cusp of Better Call Saul's final run of episodes, Jimmy cuts a nuanced and sympathetic figure. But Saul is there, looming in the future, waiting to shave all of that complexity away. As though to remind you, the first half of season six opens with an intriguing scene set after the events of Breaking Bad: the gaudy mansion of Saul Goodman, being emptied by movers after he flees to Nebraska, and assumes the alias of bakery chain manager Gene Takavic. It's all there. The flamboyant ties. The baroque decor. The golden toilet. The cut-out of himself floating in the pool. It is a tacky monument to a corrupted ego, the kind that you may find left behind by some deposed dictator. But it is also seemingly proof that Saul Goodman is not simply performance; that he doesn't go home at night, take off the mask and "slip into a turtleneck" in the words of Gould. But is that true?

    The exploits of Jonathan Banks' ex-cop Mike Ehrmantraut in the drugs trade have provide the series' more Breaking Bad-esque moments (Credit: Alamy)

    "He seems pretty happy with [his situation] in Breaking Bad," says Gilligan. "There's so many bad things that have happened to him. How can he be so happy-go-lucky? Maybe it's a Pagliacci act, maybe he's not quite as happy as he seems."

    "Be careful what you pretend to be, you become it," adds Gould, paraphrasing writer Kurt Vonnegut. "You'll learn a little bit more as this season goes on. What we discovered is that there's very specific reasons that he's put on this mask and there's specific reasons that he's playing this role even when he's out of the public view."

    It's a fate that feels particularly grim, now that we have come to know the textured man he used to be. He's destined to be emptied, to become a caricature of himself. "Looking back on it", says Gilligan, "we had a lot of people rooting for Walter White throughout the course of Breaking Bad. But oddly enough, I was not one of them. He's really an egotistical prick. So when he became more Scarface than Mr Chips, it seemed inevitable but not tragic. I find Better Call Saul more of a tragedy because I root for Jimmy McGill, I want to see him be a better person."

    The show's secret weapon

    As the moving company pack away the remnants of Saul Goodman's garish life, one of the movers drops a clue that something of his soul lives on: a spiky bottle stopper for a bottle of expensive tequila. It is ostensibly a memento of Rhea Seehorn's Kim Wexler, once Jimmy's successful lawyer girlfriend, now – as of the most recent episode – his successful scam-artist lawyer wife. But to reduce her to nothing more than Jimmy’s love-interest would be mistake. She has become the show's secret weapon: a character as distinct and layered as Jimmy himself. She is the upstanding lawyer who has fallen in love with a con man; the passionate pursuer of justice who discovers that there is none to be found within the legal system; the woman who will not be "saved" from Saul, but who will mould him herself.

    "We did not know Kim was going to be this important to the series," says Gilligan. "But it was the same thing with Jesse Pinkman on Breaking Bad. You hire an actor and you think 'yeah, they’re gonna do a pretty good job' and then you end up falling in love with them.

    "We started to realise there's something in her that's a little bit wild," says Gould. "Ironically, I think it has to do with her sense of justice. That's the funny thing about the law. There's a big difference between what's good and what's legal. And when she meets Jimmy and there’s this energy between them, where they switch roles between being the logical one and the wild one. It’s an emotional energy, a sexual energy. It’s addictive."

    When we started the show, all people could ask us was 'when are Walt and Jesse going to show up?' and now they keep on asking us, 'what happens to Kim?!'– Peter Gould

    "The original feeling we had was that this wonderful person, who's worked very hard to get where she's gotten, meets Saul and he's a corrupting influence," says Gilligan. "But it's more interesting if she has more agency than that. What if they were mutually corruptive instead?" The writers' room were inspired by the 1962 film Days of Wine and Roses, about an alcoholic who turns his wife into a drunk. "I'm not saying it's a perfect analogy for our final season," says Gilligan, "but there's something about scamming, about sticking it to the man, that appeals to Kim. It makes her feel alive. They love each other but they're bad for each other."

    We know, of course, what Jimmy will become; it is inevitable. But Kim's absence in Breaking Bad creates an intriguing, and increasingly anxious mystery. Is she in prison? Is she on the run? Are her and Jimmy estranged? Or is it something far worse? It is an ingenious way of using the framework of a prequel to your advantage, of using foreknowledge against the audience. To quote a tweet put out by the official Better Call Saul Twitter account: "I am more worried for Kim Wexler than for most members of my friends and family."

    "It really tickles me," says Gould, "that when we started the show, all people could ask us was 'when are Walt and Jesse going to show up?' and now they keep on asking us, 'what happens to Kim?!'"

    "I run in to people all the time who say to me, somewhat tremulously, 'if you kill Kim, you are in trouble!'" adds Gilligan, laughing. "To me that's the headline of this show: the character of Kim Wexler. How much people love her, how much people root for her, how disappointing it is that her character is, for lack of a better phrase, breaking bad."

    Rhea Seehorn as Jimmy's lawyer girlfriend Kim Wexler has arguably been the show's most fascinating character (Credit: Alamy)

    Gilligan's only regret is that Anna Gunn's Skyler White in Breaking Bad – who certain of the show's fans seemed to despise for the crime of not wanting her husband to cook meth – did not get the same reception. "To my dying day, I'll never understand why people did not cotton to Skyler, because Anna Gunn is one of the smartest and most talented people I've ever worked with," he says. "They were on team Walt and were against anyone who was in his way." Gunn, in a column for the New York Times, cited misogyny towards a TV wife that didn’t just 'stand by her man'.

    Gilligan stepped back from the writers' room of Better Call Saul after season three, leaving Gould as sole showrunner. He returned for the final season however to write the penultimate script and to direct three episodes, including the season six, part two premiere Point and Shoot. It was during the filming of this episode's opening scene in July 2021 that Bob Odenkirk suffered a heart attack.

    "It was just terrible," says Gilligan, who struggles to recall the incident without becoming emotional. "I've learned since that most people survive a heart attack. He had full-on cardiac arrest, which most people do not survive. It was awful. He died right in front of us."

    He credits the quick actions of various people, including the on-set emergency medical technician, for saving Odenkirk's life. "They saved his life right in front of me," he says. "I'm standing there like an idiot. I don't know what to do. Just completely useless… We were sure he wasn't going to make it." After being rushed to hospital, Odenkirk made a full recovery (possibly, suggests Gilligan, because he was in such good shape from filming action movie Nobody). "We didn't even know at that point if we were ever going to finish the show or not," he says, "but knowing he was going to survive helped an awful lot. Those were some very dark days."

    Odenkirk returned to set a few weeks later, to complete the scene that he had left unfinished. "It’s a very dramatic scene near the beginning of the episode," says Gilligan. "Two thirds of it was shot before he had a cardiac arrest, a third of it after. I defy you to notice the difference."

    What's in store?

    As for the rest of the season, or indeed how the show ends, Gilligan and Gould are understandably keeping details sparse. There are some things we do know. We know that Bryan Cranston and Aaron Paul will finally be making appearances as Walt and Jesse, which Gould describes as a "thrill". We know that Jimmy will eventually turn into Saul Goodman. We know that after the incident in season six's mid-season finale, in which a major character is inadvertently killed thanks to the actions of Kim and Jimmy, that the couple – and the show itself – have crossed a line they can never uncross.

    "There's no question that [what happens at the end of season six, part one] is going to propel us into these last few episodes," says Gould. "I think these remaining stories are maybe the best work we've ever done." The ending – whatever it may be – is not the product of a long-term masterplan but emerged organically during the filming of season five. "As we moved through that season, we started to see where this has to end up," says Gould. "It's been a slow evolution. We take it moment by moment, scene by scene. We try to think ahead as much as we can but if the characters aren't ready to do something we won't do it. That discipline has served us well." He pauses. "My hope and my dream is that the ending we have is surprising, but then once you think about it, feels inevitable."

    Both Gilligan and Gould describe coming to the end of Better Call Saul as bittersweet. "I'm very proud of the show. I'm still amazed that it had the legs it did," says Gilligan. "We didn't see it going as long as it did. I'm not even sure I ever thought it'd be as good as it was." How does he feel about the popular idea that it is better than Breaking Bad? "I love it," he says. "I didn't think I would. I thought I would be a little jealous. But it honestly blows me away."

    "I always date things by my daughter," says Gould. "She was seven when I started Breaking Bad and is now 22 years old. I don't think I've completely assimilated it." Is there a temptation to return to the Breaking Bad universe, to keep the band going? "It would be very easy to," says Gilligan, who is currently leading the writers' room for his mysterious new show. "It would be very seductive. And I think because it is so attractive, that's the reason I'm resisting. I feel like I have to prove to myself that I'm not a one-trick pony. But check with me in a year or so. I might be saying, 'oh my God, we've got a new spin-off! Oh yeah, it's gonna be great!'"

    Better Call Saul season six part two begins today on AMC and AMC+ in the US and on 12 July on Netflix in the UK and other regions

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    France24 - World

    UN diplomats seek to reach deal to keep critical Syria aid flowing

    Issued on: 10/07/2022 - 21:54

    NEWS WIRES

    Diplomats at the United Nations held last-ditch discussions on extending Syrian cross-border aid Sunday, as residents of the country's rebel-held northwest feared life-saving supplies could soon halt.

    The lack of an agreement threatens to upend assistance to more than two million people.

    The aid delivery mechanism across Turkey's border into rebel-held Syria at the Bab al-Hawa crossing is the only way UN assistance can reach civilians without navigating areas controlled by Syrian government forces.

    The system has been in place since 2014, but is set to expire on Sunday.

    Syrian ally Russia on Friday vetoed a Security Council resolution that would have prolonged the mechanism by one year, and Western powers then voted down Moscow's competing resolution that proposed extending approval by just six months.

    "Negotiations are continuing," one diplomat at the UN in New York told AFP on condition of anonymity.

    But one ambassador, who also declined to be identified, said: "We are stuck where we were on Friday."

    The Security Council has previously extended the cross-border mechanism after it had expired, and several sources said a vote was still possible early in the coming week.

    If the UN Security Council fails to renew the authorisation, UN aid deliveries could halt.

    "Until today, we have no information on the mechanism that will be put in place in the coming period," said Mazen Allouch, an official at the Bab al-Hawa crossing.

    Russia standing firm 

    "Aid groups that are partnered with the UN and that operate in liberated areas have an emergency response plan" in case the UN mandate is not extended, Allouch said, referring to parts of Syria still under rebel control.

    But their supplies are expected to last only a little "over one month", he added.

    Diplomats said the 10 non-permanent members of the Security Council had proposed a nine-month extension in an effort to break the impasse, that pits Russia against the United States, France and Britain in particular, against the backdrop of the Ukraine conflict. 

    The last draft by Ireland and Norway suggested the possibility of a halt to the mechanism in January next year if the Security Council so decided.

    But Moscow appears unwilling to yield, seeking instead a six-month potentially renewable extension.

    Russia views the authorisation as a violation of Syria's sovereignty, and believes the delivery of aid should only be carried out from Damascus across the front line.

    "Russia has not changed its position," an ambassador on the Security Council said, requesting anonymity.

    Moscow has curtailed a number of Western-backed measures in recent years, using its veto 17 times in relation to Syria since the war's outbreak in 2011.

    'They want to starve us' 

    "If aid deliveries are diverted through regime (areas) then we will effectively be besieged," said Abu Mohammad, a displaced Syrian living in a camp in northern Idlib.

    "They want to starve us and bring us down to our knees," the 45-year-old father of four said.

    The Bab al-Hawa crossing was closed for a second consecutive day on Sunday due to the Muslim Eid al-Adha holiday.

    When it reopens on Wednesday, it will continue to allow civilians and non-UN relief convoys to cross, including those sent by Turkish aid groups and other international aid organisations, Allouch said.

    But senior UN officials and relief workers have repeatedly stressed that such aid deliveries cannot substitute the scope and scale of UN operations.

    On Friday, Washington's ambassador to the UN, Linda Thomas-Greenfield, said the end of the mechanism would not mean the border would close.

    "It is the mechanism that is closing," she said.

    "We will continue to look for ways to get assistance in. We just won't have this extraordinarily efficient UN-supported mechanism that we have been using in the past," she added.

    More than 4,600 aid trucks, carrying mostly food, have crossed Bab al-Hawa this year, helping some 2.4 million people, according to the UN's Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA).

    (AFP)

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    Sixty years after Algeria’s independence, will surging prices bolster its dependence on oil?

    Issued on: 05/07/2022 - 16:12

    The oil and gas sector has long been the backbone of Algeria’s economy, bankrolling the country’s regime while leaving it vulnerable to volatile markets. Despite the authorities’ stated aim to diversify the economy, analysts fear surging hydrocarbon prices will act as an impediment to reform. 

    Algeria marked 60 years of independence from France with pomp and circumstance on Tuesday, celebrating “a day of glory for a new era” with nationwide ceremonies and its first military parade in years – all financed by a timely gush in oil revenues sparked by the war in Ukraine

    The windfall has given much-needed breathing room to a regime that was recently rattled by a nationwide protest movement, known as the Hirak, that led to the 2019 ouster of Algeria’s longstanding leader, Abdelaziz Bouteflika.

    Six decades after independence, it has also exposed the North African nation’s continuing dependence on hydrocarbons and its failure to master its economic fate.

    Like other “rentier economies”, Algeria is especially exposed to volatility in energy markets. State coffers were depleted when hydrocarbon prices slumped between 2014 and 2021, depriving the regime of the revenue it traditionally relies on to loosen the purse strings and quell dissent.

    The Russian invasion of Ukraine has reversed the recent trend, with high oil and gas prices replenishing the regime’s financial reserves after years of depleting them.

    A threefold increase in oil prices year-on-year means Algeria is projected to rake in $58 billion (€55.6 billion) in hydrocarbon revenues in 2022, up from $34 billion (€32.7 billion) last year, according to the International Monetary Fund. 

    But even as buyer countries are accelerating efforts to wean their economies off oil and gas, Algeria has done little to reduce its dependence on hydrocarbons – leaving it dangerously exposed to global price shocks. 

    “Hydrocarbons still account for 95 percent of the country’s exports and more than 50 percent of the state’s budget,” says Alexandre Kateb, founder of The Multipolarity Report, a consulting firm.  

    Reforms in limbo 

    Prior to the latest surge in energy prices, Algerian authorities appeared to have acknowledged the need to rethink the country’s economic model. In September 2020, President Abdelmadjid Tebboune called for an “overhaul of the banking and fiscal systems”, promising to “open the economy to the world”. 

    The government has made progress in one key area, waiving some restrictions on foreign investment. It notably abolished the "51/49" rule, which prohibited foreign investors from holding more than 49 percent of shares in an Algerian company. The move marked a small revolution for a country long billed as a “closed economy”, where foreign investment pales in comparison with neighbouring Morocco. 

    Two years after Tebboune’s pledge, however, structural reform is yet to materialise and Algeria’s economy is still asphyxiated by familiar woes: an omnipresent bureaucracy, irregular taxation, the lack of an industrial strategy and a bloated public sector. 

    Human resources untapped 

    A sprawling nation that stretches from the Mediterranean to the heart of the Sahara, Algeria has considerable assets to diversify its sources of income. They include an abundance of natural resources and “an energy sector that could sustain the country’s reindustrialisation”, says Kateb. Algeria is also blessed with “exceptional sunshine”, he adds, providing ample scope for “the large-scale development of renewable energy projects”. 

    The Algerian government is also counting on a fledgling tourism industry to reduce its dependence on hydrocarbons, though the country has a long way to go to match its neighbours. The sector generates an estimated $300 million per year (€288 million) – a far cry from the $13 billion reaped by Morocco in 2019. Visa restrictions, a lack of infrastructure and prohibitive travel costs are just some of the factors keeping foreign visitors at bay. 

    Algeria also has vast and largely untapped human resources, particularly “a young population that is well educated compared with countries that have reached the same level of development”, notes Kateb.

    It’s a view shared by economist Camille Sari, head of the Euro-Maghreb Institute of Studies and Prospects, who laments “a system of nepotism and privilege” that denies young graduates equal opportunities, “allowing the system to reproduce itself" and preventing the emergence of a true “meritocracy”. 

    “That too is a consequence of a ‘rentier’ economy,” adds Kateb. “This human capital ends up being marginalised because the sectors that could employ young graduates – like the tech industry, for instance – are insufficiently developed.” 

    According to World Bank figures, 32 percent of Algerians aged under 24 are out of work. In addition to the wasted talent, this widespread joblessness comes at a cost for the government, which this year began handing out a monthly allowance of 13,000 dinars (about €80) to unemployed youths, coupled with medical coverage. 

    Lack of ‘political vision’ 

    While surging oil prices mean the government is once again able to apply such Band-Aids, experts have voiced concern that the short-term gush in revenues will make it easier for the autocratic regime to deal with any hint of popular discontent while failing to diversify the economy.

    “It’s surprising to see that the authorities are not using these exceptional revenues to inject the surplus income into the real economy,” says Sari. “The real problem is the lack of political vision,” adds the economist, pointing the finger at widespread corruption and the military’s outsized role in the Algerian economy.  

    “That’s what happens when an economy is historically managed in a vertical, top-down manner. Changing this requires a proper cultural revolution,” says Kateb, calling for an overhaul of the system of governance and the revitalisation of the private sector. 

    According to Prime Minister Ayman Benabderrahmane, Algeria is on track to diversify its economy. “Non-hydrocarbon exports have reached their highest level since independence,” he told reporters earlier this year, noting that exports from sectors other than oil and gas had passed the $4-billion mark (roughly €3.8 billion) in 2021. The government is hoping to bring that figure up to $7 billion this year. 

    “The ball is now in the government’s camp,” says Kateb. “It’s up to them to prove they can use the windfall wisely rather than to buy some form of social peace and perpetuate the rentier model.” 

    This article was adapted from the original in French.

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    Le ministère des Armées passe à la vitesse supérieure en matière d’intelligence artificielle

    par Laurent Lagneau · 11 juillet 2022

    En 2017, le ministère des Armées lança l’ambiteux programme ARTEMIS.IA [ARchitecture de Traitement et d’Exploitation Massive de l’Information multi-Sources] afin de se doter d’une solution « souveraine » en matière de stockage et de traitement de l’ensemble des données qu’il est susceptible de produire en ayant recours à l’intelligence artificielle [IA].

    « Le traitement massif des données, c’est le nouveau nerf de la guerre. C’est ce qui nous permettra de prendre la bonne décision. Aussi, nous ne pouvons donc dépendre de personne », avait ainsi résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.

    Après une première phase compétitive et la mise en place un « écosystème » constitué de PME, de jeunes entreprises innovantes et de laboratoires spécialisés dans le traitement des données et l’intelligence artificielle, la Direction générale de l’armement [DGA] confia ce programme au tandem Thales et Atos, via leur co-entreprise Athea, avec Cap Gemini et Sopra Steria comme sous-traitants.

    Cette seconde phase devait permettre de développer des « démonstrateurs » pour les six cas d’usage prévus par ARTEMIS.IA.

    Pour rappel, intitulé « aide à l’exploitation des données massives, hétérogènes », le premier doit aboutir à un « outil d’exploitation permettant le croisement de données structurées et non structurées » permettant d’effectuer des « analyses multidimensionnelles sur la base de critères géographiques, temporels, relationnels ou statistiques ». Le second concerne la cybersécurité, avec la capacté de détecter des anomalies dans de « grands volumes d’évènements journalisés » tandis que le troisième s’intéresse au suivi de la santé des militaires.

    Le quatrième cas d’usage, appelé « intelligence technique et économique », vise à faciliter la recherche d’informations dans de grandes masses de données et d’en faire la synthèse. Dans le même ordre d’idée, il est également question de mettre au point un « outil d’élaboration de la situation maritime, tirant parti du croisement de différentes sources de données » pour avoir la capacité de repérer et d’identifier des « modèles de comportement y compris anormaux et dans la prédiction de la situation maritime future ». Enfin, le sixième domaine couvert par ARTEMIS.IA est celui du Maintien en condition opérationnelle [MCO], avec l’élaboration d’un système d’analyse prévisionnelle et de gestion des flottes [véhicules, aéronefs].

    A priori, les démonstrateurs mis à l’épreuve par des « utilisateurs opérationnels » au cours de ces derniers mois ont donné pleinement satisfaction. Ce qui a motivé le ministère des Armées à passer la vitesse supérieure.

    En effet, via un communiqué publié dans la soirée du 10 juillet,la DGA a indiqué que le projet ARTEMIS.IA venait d’entrer dans une phase d’industrialisation, avec le déploiement prévu d’une première plateforme opérationnelle de traitement massif de données, la réalisation de standards successifs, la formation et le soutien pour une durée de trois ans.

    Plus précisément, cette première application concernera l’exploitation d’information multi-sources à des fins de renseignement. Elle sera livrée en 2023. « Le marché prévoit également le déploiement de futures capacités qui répondront aux spécificités d’autres domaines métiers, élargissant ainsi l’emploi d’ARTEMIS.IA à toutes les entités du ministère des Armées », a détaillé la DGA, pour qui ce programme « constituera plus largement un socle technique de référence, hautement sécurisé et souverain, susceptible d’irriguer à terme d’autres projets étatiques dans le domaine de l’intelligence artificielle. »

    Effectivement, un tel projet doit répondre à des impératifs de sécurité… Comme l’avait souligné l’ex-député Fabien Gouttefarde, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, il doit « prendre en compte les nombreuses spécificités du monde de la Défense que sont la protection des données, la multiplicité des réseaux et des niveaux de classification, la gestion du besoin d’en connaître, l’accès aux algorithmes et aux données, tout en répondant aux problématiques de distribution géographique des données et des utilisateurs raccordés au travers de moyens de télécommunications militaires souvent contraints en termes de bande passante et de débit ».

    Dans cet avis, M. Gouttefarde s’inquiétait du fait que le ministère des Armées était « en train de concevoir un super système d’analyse des données qui ne fonctionnera que dans 3 ans au plus tôt, c’est-à-dire à un moment où quasiment toutes les technologies impliquées auront évolué ».

    Sur ce point, la DGA fait justement valoir qu’ARTEMIS.IA a été conçu « comme une plateforme modulaire », ce qui lui permettra de « bénéficier des avancées technologiques à venir dans le domaine du big data et de l’intelligence artificielle » afin de toujours « mieux répondre à l’évolution des besoins du ministère ».

    BBC

    Argentina plans to offer digital nomads on its new visa differential rates on accommodation, co-working spaces and internal flights with Aerolíneas Argentinas

    Picture Dubai: you might think of flashy skyscrapers, man-made islands and labyrinthine shopping malls. But if the local government gets its way, the emirate will also soon become known as a kind of strategic hub between Europe and Asia, where thousands of remote workers plant tentative roots. 

    In a bid to attract new talent to the region, in March 2021, the United Arab Emirates (UAE) unveiled a one-year residency permit for remote workers. The visa lets foreign professionals like Julien Tremblay, a 31-year-old software engineer from Montréal, live in Dubai while continuing to work for employers abroad. It also grants newcomers access to a resident ID card and most public services. Tremblay, for example, can legally rent accommodation or even open a bank account – all while being exempt from paying any local income tax.

    “When I started being a digital nomad [five-and-a-half years ago], there were very few visa options,” explains Tremblay, who says possibilities like the one in the UAE are a game-changer. “It moves you out of the grey zone, and allows you to be fully compliant in the place you’re staying. If you have the intention of becoming a non-resident of your home country, it’s also much easier to prove that you’ve left and become an expat.”

    Previously, digital nomads often lived in a legal limbo. They weren’t technically allowed to work in a foreign country, but they weren’t employed locally either. New digital nomad visas create a sturdier foundation, spelling out a legal framework that gives both remote workers and the businesses that employ them more peace of mind. Yet, the visas are not viewed as some loophole to evade taxes; most nomads still pay them in their home countries to maintain citizenship or receive public health benefits.

    Italy is among the countries looking to attract digital nomads as guests, a programme that could perhaps lead to longer-term arrangements, too (Credit: Getty Images)

    More than 25 countries and territories have now launched digital nomad visas, according to a new Migration Policy Institute report. The trend, sparked by the pandemic, began with small, tourism-dependent European and Caribbean nations. Now, larger economies like the UAE, Brazil and Italy are all launching their own initiatives. 

    For these countries, digital nomad visas are a way of attracting new ideas and talent to their shores as well as capitalising on the growth of remote work to inject foreign capital into the local economies.

    Meanwhile, for nomads like Tremblay, the visas offer stability and a chance to become what he calls “slow-mads” – long-stay nomads who spend more time learning about the local culture “instead of treating host countries as temporary distractions”.

    Requirements for the digital nomad visas vary from country to country, but typically entail proof of remote employment, travel insurance and minimum monthly earnings – all to ensure visa holders can support themselves without taking local jobs. The latter can vary from $5,000 (£4,182) a month in the UAE, to $2,770 (£2,317) in Malta or $1,500 (£1,255) in Brazil.

    There’s also a fee to apply (anywhere from $200 to $2,000), while the length of stay fluctuates from six months to two years, depending on the visa. Some applicants can earn that money back through perks; Argentina, for example, plans to offer digital nomads on its new visa differential rates on accommodation, co-working spaces and internal flights with Aerolíneas Argentinas.

    Luca Carabetta, an Italian parliament member of political party the Five Star Movement, says Italy is combining the best elements of other digital nomad visas to come up with its own, which he says will launch by September at the latest. One of the visa’s main champions, he expects it to attract 5% of the global nomad market, which he estimates to be around 40 million people, in its first full year.

    “A digital nomad can bring to us skills in everything from architecture to engineering, so it’s a good way to open up our country to skills from abroad,” explains Carabetta. With the oldest population in Europe, he also sees the temporary visa as a way of attracting younger residents, who can use it to test-drive a more permanent life in the country. “Our ultimate goal could be to have them, yes, as guests in Italy, but also to possibly establish themselves here.”

    In preparation for the new visa, Carabetta says Italy has spent more than 1 million euros beefing up IT networks, improving transport and modernising infrastructure in rural communities – all in the hope that digital nomads drawn to Italy’s more pastoral corners can help contribute to their economic development. Meanwhile, cities such as Venice and Florence have already developed programmes to help digital nomads have a soft landing once they arrive.

    Prithwiraj Choudhury, whose research at the Harvard Business School focuses on the changing geography of work, says the benefits to countries like Italy are immense. “First of all, the remote worker is spending consumption dollars in the local economy,” he explains. “More than that, they are also making connections with the local entrepreneurs.”

    Choudhury thinks skill-sharing is one of the biggest opportunities for countries, noting that it will be important for them to try and attract the right kind of nomads who can add value to the local community. He points to the Start-Up Chile programme as an historic example. Launched in 2010, it provided visa and cash incentives for foreign entrepreneurs to spend a year in Chile developing their own start-ups and mentoring local talent. At the time, Chile had only a nascent start-up scene. A decade later, thanks to the interchange of ideas, Chilean entrepreneurs have now launched unicorns valued over $1 billion dollars, including vegan food tech company NotCo and on-demand grocery deliver app Cornershop.

    “It’s a good example of how an ecosystem can be created if you invite talented foreigners into your country even for just a year,” Choudhury explains. Those who stand to gain the most from the digital nomad visas are emerging economies or smaller nations that’ve traditionally lost talent to bigger countries, he adds: “Before, companies used to be fighting for talent. Now, countries and regions are fighting for talent, too.”

    Julien Tremblay, a 31-year-old software engineer from Montréal, lives in Dubai on a nomad visa while continuing to work for employers abroad (Credit: Courtesy of Julien Tremblay)

    Choudhury predicts even larger economies could soon offer digital nomad visas to stay competitive. And he thinks the ones who create the best ecosystem for remote workers will see the biggest benefits. “You need to help them during the duration of the stay by connecting them with likeminded people and likeminded entrepreneurs,” he says. “Once they leave, you need to set up an alumni programme such that these people can stay connected, keep contributing to the community and keep coming back.”

    Digital nomad visas may offer many promising opportunities, but they could also create fresh challenges. They can, for example, spark a rise in local living costs, increase competition for resources and create “bubbles of privilege”, according to Kate Hooper and Meghan Benton, authors of the Migration Policy Institute report. The researchers cite Bali, Indonesia and Goa, India, as examples of existing digital nomad hotspots that have struggled with these issues in recent years. Having a class of worker who uses local infrastructure and services but doesn’t pay any taxes for them can also create resentment among tax-paying residents.

    Some experts also question whether digital nomad visas will gain much traction in the first place. Danish Soomro, founder and CEO of global mobility database visadb.io, says “larger segments of nomads still use the three- to six-month tourist visa option for various reasons, such as the complications in applying for digital nomad visas”.

    Soomro says burdensome paperwork, costly medical exams and challenges demonstrating a proof of monthly income (particularly for freelancers) can leave many nomads more inclined to just enter as a tourist and take a quick “visa run” across the border when needed. They are, after all, peripatetic by nature. 

    After doing that for five years, however, Tremblay says he’s happy he applied for the digital nomad visa in Dubai. “It feels great to be treated as a resident despite not working through employment or investment,” he explains. The software engineer plans to use Dubai as a base for the foreseeable future – that is, until the long-time nomad finds his next home.

    BBC

    Sri Lanka President Gotabaya Rajapaksa confirms resignation, PM's office says

    Sri Lankan President Gotabaya Rajapaksa has confirmed he will resign, the prime minister's office has said, after tens of thousands of protesters stormed the official residences of both men.

    Sri Lanka is in deep financial crisis and the crowds say they won't leave until both men quit their posts.

    The parliament Speaker had earlier said the president would resign on 13 July.

    Mr Rajapaksa, whose whereabouts are unknown, has not spoken publicly since his residence was stormed on Saturday.

    Sources have told the BBC he is on a navy vessel in Sri Lankan waters. He was moved to safety before protesters entered the presidential palace.

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    The president has been blamed for the country's economic mismanagement, which has caused dire shortages of food, fuel and medicine for months. His resignation was first announced by the parliament Speaker on Saturday, but many Sri Lankans responded with scepticism to the idea that he would relinquish power.

    On Monday, Prime Minister Ranil Wickremesinghe's office said in a statement it had been informed by Mr Rajapaksa that he would step down on Wednesday.

    But under Sri Lanka's constitution, his resignation can only formally be accepted when he resigns by letter to the Speaker - which has yet to happen.

    Prime Minister Wickremesinghe had earlier also said he would step down from his position. His house was set on fire during Saturday's unrest.

    People power push to oust president

    Anbarasan Ethirajan, BBC News, Colombo

    At the president's office in Colombo a huge queue stretches to the end of the road as thousands of people wait to see how their rulers have been operating.

    Men, women, children are all going to inside to have a look.

    The president's residence is one of the symbols of power in this country and one of the most protected buildings.

    These people believe that they have won - that people power has triumphed in ousting the president and prime minister from power.

    But those things haven't happened yet - even though the president has indicated that he will step down on Wednesday. Unless he resigns formally, it is going to be a long, drawn-out battle.

    Read more from Anbarasan - Inside the palace full of Sri Lankans

    Inside the occupied palace on Sunday, protesters were refusing to budge until the president leaves.

    "I feel sad," said Nirosha Sudarshini Hutchinson, who was visiting the compound with her two teenage daughters.

    "A man who was elected president in democratic way had to leave in such a shameful way. We are now ashamed of voting for him."

    Other politicians in Sri Lanka met on Sunday to discuss how to handle a smooth transition of power.

    The speaker of Sri Lanka's parliament told the BBC World Service Newshour programme a new cross-party coalition government would need to be formed within a week of the president officially stepping down.

    "The next couple of days are going to be extremely uncertain times as to see what transpires politically," political analyst and human rights lawyer Bhavani Fonseka told Reuters news agency, adding that it would be interesting to see if the two leaders "actually resign".

    Sri Lanka: The basics

    The palace storming on Saturday was the culmination of months of mainly peaceful protests in Sri Lanka at the soaring cost of living and shortages of essentials.

    Huge crowds converged on the official residence of President Rajapaksa, chanting slogans and waving the national flag before breaking through the barricades and entering the property.

    Footage online showed people roaming through the house and swimming in the president's pool, while others emptied out a chest of drawers, picked through the president's belongings and used his luxurious bathroom.

    Mr Rajapaksa vacated his official residence on Friday as a safety precaution ahead of the planned protests, two defence ministry sources said, according to Reuters.

    Although it is Mr Rajapaksa's official residence, he usually sleeps at a separate house nearby. His brother, former Prime Minister Mahinda Rajapaksa, is at a naval base in the country, the sources say.

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    Trial of WNBA star Brittney Griner sparks fears that Russia is collecting political pawns

    Issued on: 06/07/2022 - 20:00

    Joanna YORK

    As US basketball player Brittney Griner stands trial in Russia accused of drug smuggling, a growing number of other foreign nationals are also imprisoned in harsh conditions. Is Russia building a store of international prisoners to use as political pawns? 

    Detained American basketball player Brittney Griner made a direct appeal for her freedom in a handwritten letter to US President Joe Biden, delivered to the White House on July 4. 

    Griner has been held in Russian prison since February 2022 when the Russian Federal Customs Service said it discovered vape cartridges containing hashish oil in her luggage after she arrived on a flight from New York to Sheremetyevo International Airport in Moscow.

    “I’m terrified I might be here forever,” Griner wrote, five months after she was first arrested. “Please don't forget about me and the other American detainees. Please do all you can to bring us home.” 

    Griner, 31, is one of the most decorated female basketball players in the US. She now faces a prison sentence of up to 10 years if convicted of drug smuggling charges, even though US authorities maintain that she has been “wrongfully detained”.  

    Some US commentators have denounced her hearing, which began on July 1, as a “show trial” and said that Russia is using Griner, who was arrested one week before Russia invaded Ukraine, as a political pawn. 

    “It’s a period of markedly heightened tension between Russia and the US,” says Ben Noble, associate professor of Russian politics at University College London. “The original detention of Brittney Griner may or may not have been politically motivated, but this certainly has become a politicised case.” 

    ‘Humiliated as a human being’ 

    Following the delivery of Griner’s letter, her wife, Cherelle Griner, told CBS Mornings on Tuesday that the basketball player was “probably the strongest person I know. That means she truly is terrified that she may never see us again. And, you know, I share those same sentiments”. 

    On Wednesday, President Biden called to tell Cherelle that his administration was working towards Brittney's release.

    But the Griner’s fears are not unfounded ­– for months Brittney did not even have a trial date. This is common among detainees. Even though they are legally supposed to spend a maximum of two months on remand under Russian law, extensions are often granted. “A person could be sitting on remand for a very long time, while the investigator could be in no hurry to actually investigate,” says Natalia Prilutskaya, Amnesty International’s researcher for Russia.  

    In remand centres conditions are harsh and hostile. Cells are over-crowded, with poor bedding, limited shower facilities and shared toilets that often lack privacy. Detainees can be put in solitary confinement for offences as small as sitting on their bed at the wrong time. “It's a situation where you're humiliated as a human being,” Prilutskaya says.  

    The centres can also be dangerous. In 2021, more than a thousand leaked videos appeared to show Russian inmates being tortured.  

    At the end of this ordeal, there is little hope of a fair trial. “In almost 100% of cases the judge will go with what the investigation file says,” Prilutskaya says. “The Russian justice system has a very prosecutorial leaning, especially if there is some sort of political interest.” 

    Political pawns 

    Post-trial, those found guilty are sent to penal colonies where conditions are hardly better – forced labour, limited facilities, and lack of healthcare are common.  

    This is the situation that numerous other foreign detainees are now facing. Former US Marine, Paul Whelan, has been jailed in Russia since 2018, and is currently serving a 16-year sentence for espionage – a charge which he and US officials deny.  

    The war in Ukraine has offered a pretext for numerous other sentences. Four British nationals and one Moroccan were imprisoned after being captured in Ukraine and found guilty by Russian courts of fighting as mercenaries. Three of the group have been sentenced to death. 

    Meanwhile the Institute for the Study of War thinktank has warned that Russian forces have been increasing efforts to abduct and imprison Ukrainian citizens for use in prisoner exchanges.  

    It is hard to know exactly how foreign detainees are treated while imprisoned. “There are penal colonies where foreign nationals are held in conditions that probably are a little bit easier, but not necessarily,” says Prilutskaya. “Especially not if the authorities want to put pressure on a particular person or use them as a pawn.” 

    A growing rift 

    In Griner’s case, her status as a high-profile athlete could make her a particularly valuable political pawn that the US is keen to repatriate. “It may well be that she is being considered by the Russian political leadership as a possible candidate for a prisoner exchange,” says Noble. “There has been talk of swapping Griner for the Russian national Viktor Bout, who is a convicted arms dealer currently in prison in the US.” 

    A similar exchange was made in April 2022, when US citizen and former marine Trevor Reed was released in exchange for a Russian citizen being held in US prison on drug-smuggling charges. Reed was sentenced to nine years in prison for endangering the “life and health” of Russian police officers, a charge which he and US officials denied.  

    He was held for almost three years before being released, after what the White House described as “months and months of hard careful work”. 

    This slow approach may be now Griner and other detainees’ only hope, even though the White House pledged on July 5 to do “everything it can” to secure freedom for the basketball player and Whelan. 

    In the meantime, the most significant political impact of Griner’s case may be to deepen the rift between Russia and the West.  

    According to Noble, it is unclear whether Russian authorities intend to increase detentions of foreign nationals for political ends, but many may now fear a hostile welcome if they should travel there. In March 2022, US officials warned that Americans visiting Russia on business trips – particularly those working for companies implementing sanctions against Russia – were at risk of being arrested and held by authorities.

    Noble says, “the case of Brittney Griner may well make foreign nationals think twice about stepping on Russian soil for fear that they too may suffer her fate”. 

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    Russia extends detention of WNBA All-Star Brittney Griner for drug possession

    Freeing WNBA's Griner from detention in Russia a 'priority', White House says

    Basketball star Griner goes on trial in Russia on drug charges despite US objections

    BBC

    Uber Files: Tech firm lobbied top ministers at undeclared meetings

    Leaked files reveal how Uber lobbied top ministers at undeclared meetings while fighting restrictions to its ride-hailing service in the UK.

    Documents show then-London mayor Boris Johnson was "the ultimate target" of the lobbying strategy.

    Undeclared meetings with lobbyists expose loopholes in ministerial code, campaigners say.

    The politicians say that lobbying rules were followed and that all business meetings were declared.

    A vast cache of 124,000 internal Uber records leaked to the Guardian and shared with the International Consortium of Investigative Journalists and BBC Panorama, reveal how Uber lobbied top politicians for support as the firm bid to disrupt Europe's taxi industry and secure access to the lucrative UK market.

    In the UK, Uber's behind-the-scenes campaign went right to the top. The files record a series of meetings between the company, its lobbyists and senior members of the then-government that went undeclared.

    They include meetings with the current home secretary Priti Patel, Tory leadership contender Sajid Javid, and recently sacked cabinet minister Michael Gove.

    The revelations are likely to prompt renewed concerns that regulatory proposals which would have impacted Uber adversely in London, were dropped as government ministers put pressure on Boris Johnson.

    According to the files, Uber executives later reported that former chancellor George Osborne considered himself "responsible" for the "positive" outcome.

    Sue Hawley, chief executive of the campaign group Spotlight on Corruption, said the meetings should have been declared.

    "It certainly breaches the spirit of the rules," she says, although the rules were sufficiently ambiguous at the time that they may not have been in breach of the letter.

    "This is a very, very controversial company. So I think in that context, it is even more extraordinary that these meetings went undeclared by so many ministers," she adds.

    London 'ultimate target'

    Since its arrival in London in 2012, Uber has been bitterly opposed by black cab drivers who see their fares being undercut and their livelihoods threatened.

    In 2014 parts of London were brought to a standstill by cab drivers in protests against the US tech firm.

    Mr Johnson was reluctant to engage with Uber directly because the company was so controversial.

    Yet an internal Uber strategy document in 2014 identified London as "critical" to the firm's success and Mr Johnson as "the ultimate target" of Uber's influence campaign.

    "The Mayor remains the central figure in London government… the need therefore is for a more positive image of Uber to be conveyed to Boris, by people that he trusts and respects."

    The Uber Files reveal how that campaign worked.

    The documents show that in July 2014 Uber lobbyists visited 10 Downing Street to meet then-Prime Minister David Cameron's advisers.

    Lobbyists reported back to Uber getting "useful intelligence on Mayor's office".

    According to the files, Uber lobbyists were confident their work would bear fruit. An email says that Mr Cameron's "senior staff are very with us".

    The documents show they also met current leadership hopeful Sajid Javid, then Secretary of State for Culture, Media and Sport, and Matt Hancock, then Business Minister, during their visit to No 10.

    A spokesperson for Mr Javid said the "relevant departments hold no record of the meeting said to have taken place".

    Mr Hancock's spokesperson says it was the policy of government to attract tech companies to the UK and all his efforts were "above board and declared properly".

    California small dinner

    The following month, Uber's controversial chief executive Travis Kalanick was invited to a small dinner with George Osborne, then Chancellor of the Exchequer, in California, at the home of a senior Google executive.

    The invitation came from Rachel Whetstone, wife of Steve Hilton, who was strategy director at the time for Mr Cameron. She had worked with him before at the TV company Carlton and Conservative HQ.

    At the time of the dinner she was senior vice president of communications and public policy at Google, which also had a major investment in Uber. She moved to Uber the following year.

    A note from Uber's public policy chief Corey Owens to Mr Kalanick makes it clear that the company regarded this as an opportunity to advance its cause with the chancellor, and not just a social occasion.

    It reads: "I think this is worth you doing. We were going to get you in front of Osborne when you're in London, but this is a more private affair, no hanger-on officials or staffers."

    Mr Osborne didn't declare the meeting.

    "This is someone who is very personally known to the prime minister, opening doors to other ministers," Ms Hawley told the BBC.

    "And I think that's really, really concerning. And it feeds the perception that big business is setting the government agenda. That's really damaging to our democracy."

    Lawyers for Ms Whetstone said the dinner had been arranged "at the then-chancellor's request to discuss innovation with leaders in Silicon Valley," and that she has never taken "improper advantage of personal relationships with UK politicians".

    Should ministers declare private meetings?

    The Ministerial Code sets out what UK government ministers should and shouldn't do. Ministers shown to have broken it are normally expected to resign.

    The 2010 version, which was in force when these meetings occurred, said: "Ministers meet many people and organisations and consider a wide range of views as part of the formulation of Government policy. Departments will publish, at least quarterly, details of Ministers' external meetings."

    By 2015 London's transport authority, TfL, was considering a series of measures which would have significantly dented Uber's competitiveness and stifled its rapid growth, including a minimum five-minute wait between booking a ride and pick-up.

    At the time, Mr Johnson, who, as mayor had oversight of TfL, revealed how he'd been lobbied to go easy on Uber, writing that he had been deluged by "rampant, frothing, free-market Conservatives" opposed to tightening regulations on private-hire vehicles.

    The files show Uber had continued targeting top Tories, as well as Labour and Lib Dem MPs.

    That December, in a meeting that was declared, Sajid Javid met executives from Uber who reported that he was "clearly a supporter".

    The same day, Mr Javid met with Mr Johnson and two other cabinet ministers, where he discussed TfL's proposals, according to emails obtained under the Freedom of Information Act and reported by the Daily Mail.

    Priti Patel, now home secretary, met with an Uber lobbyist in Paris in January 2016, when she was minister of state for employment. The meeting wasn't declared.

    'Enormous lobbying'

    The files show a follow up letter from the minister proposing a partnership with Uber.

    A spokesperson for Ms Patel said: "For official meetings such as this, civil servants are present… and responsible for making the appropriate recordings."

    Also in January 2016, Michael Gove, then Secretary of State for Justice met with Ms Whetstone, by then Uber's public policy chief. The meeting wasn't declared.

    A spokesman at Mr Gove's former department said "no official meeting took place" in January 2016.

    That same month TfL proposals which would have hit Uber hardest, were shelved. Uber hailed it as a "victory for common sense".

    When asked in the London Assembly if he had been subject to "enormous lobbying by the government" on Uber's behalf, the mayor said he did "not deny that".

    The Uber Files show that shortly after the TfL proposals were shelved, Mr Osborne met Travis Kalanick at the World Economic Forum conference in Davos, Switzerland. This time the meeting was declared.

    "George Osborne is a strong advocate," an Uber lobbyist noted in an email after that meeting. "He liked to believe that he's responsible for the positive consultation outcome."

    A spokesperson for George Osborne said "all business meetings where policy affecting individual companies [sic] were properly declared", adding that far from being secret, it was the government's publicly announced policy to meet tech businesses and persuade them to invest in Britain.

    The Uber Files is a leak of 124,000 records including emails and texts exposing conversations and meetings between Uber executives and public officials as the technology-driven taxi firm sought to expand its business. The files were leaked to the Guardian which shared them with the International Consortium of Investigative Journalists in Washington DC and media partners in 29 countries, including the BBC's Panorama.

    You can watch Panorama: Taking us for a Ride: The Uber Files on BBC Two at 20:00 BST on Monday 11 July or on BBC iPlayer (UK only)

    Uber Files reporting team: James Oliver, Rory Tinman, Nassos Stylianou, Becky Dale, Will Dahlgreen. Writer: Ben King

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    Bordeaux : le responsable local des Jeunes avec Marine agressé par une trentaine d’individus masqués

    Le déferlement de violence n’a duré que quelques minutes. Tout s’est déroulé dans le quartier de Mériadeck, à Bordeaux (Gironde), samedi 9 juillet vers 1 heure du matin. Pierre Le Camus, ex-candidat RN aux élections législatives dans la 2e circonscription de Gironde et patron local des Jeunes avec Marine, y buvait un verre lorsqu’il a été violemment agressé par plusieurs dizaines d’individus. « J’étais avec mon frère et quelques amis, quand ils nous sont tombés dessus », a-t-il raconté à Sud-Ouest.

    « Ils » ? À l’en croire, une quarantaine d’individus, dont certains « avaient le visage dissimulé ». Selon le récit de Pierre Le Camus, ces personnes agressives se seraient alors jetées sur sa tablée, criant des insultes et des références à une précédente rixe impliquant des nationalistes bordelais. « Ça a été très rapide », raconte le jeune mariniste, qui affirme avoir été « reconnu et ciblé pour [s]on appartenance au RN ».

    21 jours d’ITT pour l’une des victimes

    « Nous étions en terrasse, visibles, depuis un long moment. Ils ont eu largement le temps de s’organiser », avance-t-il auprès de Sud-Ouest. L’arrivée de la police a finalement mis fin à la situation, quelques minutes après le départ des assaillants. Mais leur passage éclair a fait des dégâts : « Certains clients se sont réfugiés dans le bar, nous n’avons pas eu le temps », raconte Pierre Le Camus, qui précise être simplement « amoché ». Selon ses dires, son frère aurait été nettement plus touché : « Il m’a dit qu’il n’avait pas senti que des coups de pied ou de poing. Il a le nez cassé et 21 jours d’incapacité totale de travail. »

    Hier soir, à Bordeaux, une quarantaine de militants d’extrême-gauche ont violemment agressé notre responsable @GNation_off @PierreLeCamus et plusieurs de ses amis.

    Qu’attendez-vous @GDarmanin @PierreHurmic pour mettre fin à l’impunité de ces factieux ultra-violents ?

    — Edwige Diaz Ⓜ️ (@diaz_edwige) July 9, 2022

    Rapidement, le jeune homme a reçu le soutien de nombreuses personnalités du Rassemblement national. « Qu’attendez-vous Gérald Darmanin et Pierre Hurmic (maire de Bordeaux, ndlr) pour mettre fin à l’impunité de ces factieux ultra-violents ? » a par exemple tweeté Edwige Diaz, députée RN de la Gironde et responsable départemental du parti. Pierre Le Camus a également reçu le soutien de Stanislas Rigault. Habitué à voir ses propres troupes se faire agresser, le président de Génération Z a estimé qu’ « il faut que ces attaques cessent et que la justice se charge de ces bandes dangereuses ».

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    Espace : L’Agence de l’innovation de Défense s’intéresse à la… Lune

    par Laurent Lagneau · 10 juillet 2022

    La semaine passée a été marquée par une polémique entre les États-Unis et la Chine au sujet de la… Lune, le directeur de l’agence spatiale américaine [NASA], Bill Nelson, ayant dit craindre, dans les colonnes du quotidien allemand Bild, une prise de contrôle du satellite de la Terre par Pékin.

    « Nous devons être très inquiets que la Chine atterrisse sur la Lune et dise : c’est à nous maintenant et vous restez dehors », a en effet déclaré M. Nelson, en soulignant que le programme spatial chinois relève de l’Armée populaire de libération [APL]. En outre, a-t-il ajouté, si « la Chine est bonne, c’est aussi parce qu’elle vole les idées et la technologie des autres ».

    Évidemment, Pékin n’a pas manqué de réagir. « Ce n’est pas la première fois que le directeur de la NASA ignore les faits et parle de manière irresponsable de la Chine », a rétorqué Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Et de dénoncer une « campagne de diffamation contre les efforts spatiaux normaux et raisonnables de la Chine ».

    Signé en 1967, le Traité de l’Espace précise, dans son article 4, que les « États parties au Traité utiliseront la Lune et les autres corps célestes à des fins pacifiques » et que « sont interdits sur les corps célestes l’aménagement de bases et d’installation militaires et de fortifications, les essais d’armes de tous types et l’exécution de manoeuvres militaires ». Or, la Chine l’a signé en 1983.

    Seulement, et comme l’avait souligné Clémentine Bories, professeure de droit internationale à l’Université Toulouse Capitole en marge d’un colloque sur les enjeux du droit de l’Espace, organisé mai 2021, la difficulté est de vérifier si les clauses de ce traité sont bien respectées. « Une des difficultés qui se posent aussi dans l’Espace c’est qu’on a du mal à surveiller ce qu’il sy passe : qui a laissé des débris ? Savoir si quand la Chine va sur la surface cachée de la Lune ce qu’elle fait est licite, puisqu’on ne le voit pas. Tout ça est très compliqué. C’est du contrôle du respect du droit », avait-elle ainsi expliqué.

    Quoi qu’il en soit, on n’en est pas encore là… même si la Chine a fait de la Lune l’une des priorités de son programme spatial pour la période 2022-26, avec notamment deux missions vers le pôle sud lunaire afin de préparer de futurs vols habités. Et que les États-Unis ont lancé le projet « Artemis » pour de nouveau envoyer des astronautes fouler le sol lunaire. L’Agence spatiale européenne [ESA] n’est pas absente de la course, avec plusieurs projets dans ses cartons, comme celui, très ambitieux, de construire un « village lunaire » à partir de 2030.

    À Toulouse, de tels projets ont motivé la création de « TechTheMoon« , décrit par ses promoteurs comme étant le « premier incubateur au monde totalement dédié à la Lune ».

    Cet incubateur « offre la possibilité aux entrepreneurs de créer et développer des solutions, technologies, produits et services innovants pour répondre aux enjeux d’une présence humaine durable sur la Lune », est-il expliqué sur son site Internet. Ainsi, l’enjeu est de bâtir un « nouvel écosystème commercial Terre – Lune à forte valeur ajoutée. » En octobre dernier, cinq jeunes entreprises ont sélectionnées pour intégrer TechTheMoon.

    Cela étant, pour être retenu, un projet doit également répondre « à un besoin marché terrestre ». En clair, des technologies mises au point pour l’exploration de la Lune pourraient avoir des applications dans d’autres domaines. D’où l’intérêt porté à TechTheMoon par l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui sera impliqué dans la sélection des cinq autres jeunes entreprises qui intégreront prochainement l’incubateur toulousain.

    « D’ici septembre prochain, l’AID participera au comité de sélection des cinq start-up qui intégreront l’incubateur dès l’automne. Les sociétés sélectionnées bénéficieront pendant une année d’un double accompagnement d’experts mis à disposition par le CNES avec le soutien d’une trentaine de mentors issus des milieux économiques toulousains », a en effet expliqué l’agence, qui, pour rappel, relève de la Direction générale de l’armement [DGA].

    « Cette collaboration avec le CNES via TechTheMoon se concrétisera aussi par la contribution de l’AID au programme de formation stratégie de l’incubateur au second semestre 2022, ainsi qu’à l’organisation d’événements communs autour de l’économie lunaire et l’apport d’experts du ministère des Armées », a-t-elle ajouté.

    Cet intérêt de l’AID pour les technologies relatives à l’exploration lunaire pourrait donner lieu, par exemple, à des programmes permettant de doter le Commandement de l’Espace [CdE] de capacités de détection d’objets artificiels évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km]. Le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a d’ailleurs récemment lancé un appel à projets en ce sens, appelé « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS].

    Illustration : Agence de l’Innovation de Défense

    France24 - World

    Synagogue sues Florida over abortion limits, a possible template for future challenges

    Issued on: 28/06/2022 - 15:45

    Joanna YORK

    A lawsuit brought by a Florida synagogue claims reducing access to abortion is not compatible with Jewish law, making it a violation of the constitutional right to freedom of religious expression. In the wake of the Supreme Court decision to overturn Roe v. Wade, does the lawsuit offer a template for other legal challenges? 

    A lawsuit filed on June 10 by a synagogue in Florida has challenged plans to limit abortions in the state on the grounds that it would violate religious rights and therefore be unconstitutional. The Jewish faith holds the right to an abortion to be inviolable.

    The Florida bill is set to lower the maximum threshold for abortions from 24 weeks down to 15 weeks from July 1, with exceptions in instances where the medical procedure could save the life or prevent serious injury to the mother. It offers no exceptions for victims of incest, rape or human trafficking.     

    But these restrictions would infringe upon Jewish women’s right to abortion as guaranteed by their faith and are thus incompatible with the Florida constitution’s right to privacy and religious freedom, says the lawsuit, which was brought by Rabbi Barry Silver on behalf of the roughly 150 members of Congregation L’Dor Va-Dor in Palm Beach County. 

    “If a foetus poses a threat to the health or emotional well-being of its mother, at any stage of gestation up until birth, Jewish law not only entitles but requires the mother to abort the pregnancy and protect herself,” the suit argues. 

    ‘The only alternative’ 

    The suit was filed in advance of a long-expected ruling by US Supreme Court, which on Friday struck down the 1973 law that legalised abortion nationwide.

    As the court overturned the Roe v. Wade ruling, it increased individual states’ powers to enforce their own abortion laws, with 26 conservative states now expected to introduce restrictions or outright bans on the procedure. 

    In Florida, for example, Governor Ron DeSantis quickly promised more restrictions to expand “pro-life protections” in the wake of the ruling, in addition to those already set to come into effect in July 1. 

    While some have celebrated the Supreme Court’s decision, others have bitterly opposed it. The US National Women’s Law Centre described it as an “extremist attack” on women’s rights, and US President Joe Biden has pledged his administration will do all it can to protect remaining abortion rights. 

    However, reversing the court’s decision would be practically impossible. According to Emma Long, associate professor of American history and politics at the University of East Anglia in the UK, there are only two ways to rescind a Supreme Court decision.

    The first is to convince the court to overturn its own decision, something it has rarely done, which makes the decision to overturn Roe v. Wade extremely unusual. The second is an amendment to the US Constitution itself, which has only happened 17 times since 1791. And as Long says, “particularly on an issue this divisive, it’s just not going to happen”. 

    A single lawsuit brought in Florida against the state’s constitution (rather than the US Constitution) might thus seem like feeble resistance. But it draws on deep-rooted legal precedents: freedom of religious expression is a First Amendment right. Meanwhile, there is no mention of abortion in the Constitution, meaning constitutional laws around the practice are always interpretative.  

    Citing such an inalienable right as religion establishes the suit on “stronger legal ground” than trying to push for the creation of new laws to re-legalise abortion, Long said. 

    “Bringing a constitutional case is literally the only option, but it’s also a very clever legal move.” 

    A question of religion 

    Broadly speaking, Jewish law stipulates that life begins at birth and that until that point the mother’s life is prioritised. “So, in order to protect the health of the pregnant person, abortion is permissible and sometimes mandated,” said Samira Mehta, associate professor of women and gender as well as Jewish studies at the University of Colorado at Boulder.  

    The definition of what counts as a health threat varies between Jewish communities, with the congregation of L’Dor Va-Dor in Florida at the liberal end of the spectrum. But, Mehta said, there is agreement on the principle that abortion is a right. “And that it is a religious matter, not a decision for the state.”

    Traditionally, US courts have been sympathetic to legal arguments made on similar constitutional grounds. Historically, minority religious groups have benefited from rulings that protected traditions not accounted for in general law. For example, a 1996 ruling allowed the use of the banned substance peyote exclusively in Native American religious ceremonies.    

    More recently, the balance of power has changed. “In the last 15 years or so, the Supreme Court has used religious freedom language to protect the rights of majority religious groups, particularly white evangelical Christians,” Long said.  

    This has led to cases that question the concept of who is a majority and who is a minority, such as those against legalising gay marriage on the grounds it discriminates against groups who do not support marriage rights for all. While those cases were dismissed, others – namely around religion in schools – have been passed.  

    In the national discussion around rolling back abortion rights, the National Council of Jewish Women said on its website that the conversation was so dominated by the Christian right that it had “ignored Jewish voices”. In Florida, the L’Dor Va-Dor lawsuit says that new laws amount to “imposing the laws of other religions upon Jews”. 

    “What we are seeing is a very powerful minority of conservative, Protestant and Catholic Americans dictating something that conflicts with other people's deeply held religious beliefs,” Mehta says. “But religious freedom is something that is enshrined in American law for all Americans. So, what happens when people's rights bump up against each other?”   

    Not much else to lose

    The L’Dor Va-Dor lawsuit challenges the state’s constitution, meaning a win would only have legal implications within Florida. But success could pave the way for similar lawsuits in other states. It could also set the stage for other suits claiming First Amendment violations that could have national implications.  

    “There is potential in an argument that says the theological teachings prioritise the person who is pregnant,” Long said. “To be legally successful it would have to be framed very carefully, which is what conservatives have been doing very successfully to achieve their policy aims for several decades now.”

    In fact, part of the uniqueness of the Florida suit is that it is a rare example of liberals using tactics normally deployed by conservatives to try to sway the courts towards their own values. “This is certainly a different angle and it’s really clever, given the way the court has been thinking about issues of religious liberty in the last decade and a half,” Long said.

    Nonetheless, even though the Florida suit contains “an argument that should be taken seriously”, Mehta said it is anyone’s guess what the outcome might be. Most probable is that there will be no quick or easy victories for those fighting to regain abortion rights. Instead, they are likely to face legal obstacles, state-by-state battles and bitter divisions on either side. 

    “It's a deeply polarised environment,” Mehta said, adding that Jewish activists are also facing rising rates of antisemitism. 

    And the price of failure in Florida may be high. A loss would give other courts grounds to rule against similar cases, and could feel like another nail in the coffin for reproductive rights in the United States. 

    “It's high stakes in some ways,” said Long. “But you could argue that, given that Roe v. Wade has now gone, there’s not much else to lose by trying.” 

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    Louisiana judge temporarily blocks implementation of abortion ban

    Pride turns to outrage over abortion ruling as marchers take to US streets

    Protesters at US Supreme Court denounce abortion ruling overturning Roe v. Wade

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    Armes de guerre, drogue, véhicules de luxe : le retour du leader du gang des Daltons agace la police lyonnaise

    À entendre les policiers lyonnais, c’est à coup sûr une provocation. Many GT, le leader du gang des Dalton, qui sévit à Lyon depuis quelques années, vient de s’afficher dans un clip du rappeur Lacrim. Le morceau est baptisé Plata o plomo (« Argent ou plomb »), en référence à la célèbre maxime de Pablo Escobar, qui avait l’habitude de menacer les policiers colombiens en leur proposant l’argent ou le plomb – la corruption ou la mort, donc. Selon CNews, il y fait figurer de nombreux individus équipés d’armes lourdes.

    Certes, Many GT et Lacrim signalent, au début de la vidéo, que tout cela ne relève que de la fiction. L’imagerie est cependant lourde de sens : armes de guerre, drogue, véhicules de luxe et images de rodéos urbains – la spécialité des Dalton, pour laquelle Many GT a fait un passage en prison. Un clip qui ne manque pas d’agacer Christophe Pradier, délégué départemental adjoint du syndicat UNSA Police du Rhône. « Aujourd’hui, ils ont franchi un cap qui est assez insupportable pour nous : c’est l’exhibition d’armes, type kalachnikov », s’emporte-t-il, en faisant remarquer que « la région lyonnaise fait l’objet de plusieurs tentatives d’homicides avec ces armes-là ».

    Une autoroute bloquée

    Outre le narcobanditisme et les rodéos urbains, le clip contient une autre activité illégale – et celle-ci n’a rien d’une fiction. Pour les besoins de Plata o plomo, Lacrim et Many GT avaient en effet bloqué l’autoroute A43 durant plusieurs minutes, le 20 juin dernier. Une activité pour laquelle, à l’époque, ils n’avaient pas été poursuivis. Reste à savoir si la diffusion du clip pourrait pousser les forces de l’ordre et la justice à agir.

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    Cops, cleaners, Kevins: Fresh faces take a seat in France's National Assembly

    Issued on: 27/06/2022 - 22:27

    Tracy MCNICOLL Follow

    France's new slate of lower-house lawmakers sit in the National Assembly for the first time on Tuesday to open the 16th Legislature. An astonishing surge of far-right and leftist winners in elections this month not only deprived centre-right Emmanuel Macron of an absolute legislative majority, it also provided some of the new chamber's most unusual profiles. Some stand as symbolic outliers while others illustrate genuine trends. FRANCE 24 takes a look at some of the most noteworthy novices.

    The new guard: Tematai Le Gayic and Louis Boyard, 21

    Two of the new lawmakers taking their seats this week weren't old enough to vote during France's previous legislative elections in 2017. Tematai Le Gayic, elected in French Polynesia, and Louis Boyard, elected in suburban Paris, were both born in 2000. Taking office aged 21, they will be the youngest deputies to serve in the National Assembly, beating the previous record held by far-right scion Marion Maréchal, Marine Le Pen's niece, who was 22 when she was elected for the National Front in 2012.

    Both young men are part of the leftist wave in the new chamber. Le Gayic, who ran as a Polynesian independence candidate, and Boyard for the far-left La France Insoumise ("France Unbowed" or LFI) are backed by the pan-leftist NUPES coalition.

    Among the 118 of 577 deputies under 40, the pair are the figureheads of a National Assembly ever so slightly younger to begin this legislature (average age 48.5 compared to 48.8 in 2017), confirming a youthful trend after 2012's batch averaged a relatively grizzled 54.6 years of age.

    Boyard's LFI leads the charge, with the far-left party boasting the youngest slate of lawmakers at 41.2 years old, according to a FRANCE 24 tally, just under the French population's average age of 42.2. The far-right National Rally is the party with the third-youngest lawmakers (after the Greens), averaging 45.6 years of age.

    Researcher Bruno Cautrès, who co-authored a review on the subject for Le Monde, attributes National Rally legislators' relative youthfulness to the party's thinness on the ground as the party leapt to 89 deputies elected this month compared to just eight in 2017. "This party does not have a reservoir of local elected executives," wrote Cautrès, a specialist at Sciences Po's CEVIPOF research centre. "More often than not, the RN's leaders designated local party activists as candidates without truly believing in their chances at winning election."

    Young candidates aren't necessarily chosen for youth's sake but for what they bring to the table. "I think LFI and the RN try more to find candidates who can break institutional codes when they speak. And for that, who's better placed than young people?" said Armel Le Coz, who co-founded a group called Démocratie Ouverte ("Open Democracy") to promote institutional renewal. "Take Louis Boyard. Originally, he was an influencer speaking to his community. He breaks the codes to show another kind of politics is possible."

    Anecdotally, this legislature also sees its first influx of Kevins. The Irish first name counts as a significant age marker in France, where it enjoyed short-lived but wild popularity in the early 1990s (credit Kevin Costner dancing with wolves). Kévin Pfeffer, 32, and Kévin Mauvieux, both elected under the far-right National Rally banner, are the chamber's first-ever Kevins. Meanwhile, the lower house bids goodbye to its Bernards, a moniker associated in France with the senior set; no Bernard of the eight elected in 2017 will sit in the legislature this time.

    The doyen: José Gonzalez, 79

    José Gonzalez, doyen de l’Assemblée nationale, présidera mardi la première séance de la XVIe législature. C’est une immense fierté pour notre mouvement ! pic.twitter.com/j2agPB48YR

    June 23, 2022

    The far-right National Rally, meanwhile, can also boast of having the oldest of the 577 lawmakers elected to the chamber in June's elections. José Gonzalez, 79, handily beat a 32-year-old NUPES candidate to win his Bouches-du-Rhône district on June 19.

    >> What next?: Legislative election upset complicates France's political timetable

    Being the doyen of the new lower house confers one significant privilege: it falls to Gonzalez to preside over the opening session of the new legislature from 3pm on Tuesday. Gonzalez is far from the oldest doyen the National Assembly has ever seen – aeronautics magnate Marcel Dassault was 94 when he was elected deputy for a ninth time in 1986 (and died two weeks into the legislature). But Gonzalez is the first-ever to qualify as doyen after winning a seat for the first time. Previously an elected official in suburban Marseille, Gonzalez will indeed enjoy the best seat in the house, gavel in hand, for his first-ever session in the National Assembly.

    The invisible made visible: Rachel Keke, 48

    Ivory Coast-born former chambermaid Rachel Keke made headlines far and wide when she beat Macron's former sports minister to win her suburban Paris seat. A far-left LFI candidate, she was running under the NUPES coalition banner.

    Keke was among some 20 chambermaids who defied their employers at a northeastern Paris hotel in 2019, waging a gruelling but ultimately successful 22-month-long battle for better pay and working conditions. The mother of five had come to France at the age of 26 in 2000 and became a symbol, 22 years later, as the quintessential working-class candidate in these elections.

    "I am the voice of the voiceless," Keke said after the votes were counted on June 19. "I am a maid, I am a cleaner, security guard, care assistant, home help, I am all these invisible jobs," she added.

    Keke is in fact one of at least three former cleaners to take her seat in the chamber this week, along with new RN lawmakers Lisette Pollet, 54, and Katiana Levavasseur, 51. Other working-class legislators, like 29-year-old delivery driver Jorys Bovet (RN) and 31-year-old call centre worker Andy Kerbrat (LFI) also stand out in the headlines. But their election may say more about their parties than it does about the overall makeup of the National Assembly. Labourers and employees remain heavily underrepresented in the lower-house chamber (0.9 and 4.5 percent, respectively, compared to 12.1 percent and 16.1 percent in the general French population). But in this legislature, left-wingers and far-right lawmakers manage to get closer to the French norm (with 2 and 7 percent, respectively, for the NUPES; 7 and 11 percent for the RN).

    "We see clearly that the deputies from the presidential majority, from (the conservative) Les Républicains and the Socialist Party generally hail from higher social strata. But that's less the case for National Rally and La France Insoumise deputies," said CNRS sociologist Sébastien Michon. "The RN and LFI electorate is more working class or more entrenched in the intermediate categories. There's a logic in wanting to stand candidates that resemble one's electorate," added Michon, who specialises in the sociology of political personnel.

    Naturalised as a French citizen in 2015, Keke also stands out on that score. According to FRANCE 24's own tally, setting aside the 27 deputies elected in French overseas territories, 32 of the 550 remaining deputies (5.8 percent) in the new legislature have at least one parent born abroad or in those overseas territories, not counting so-called pied-noir families that left Algeria when it gained independence from France. LFI leads the pack with 14.6 percent of its new slate of deputies on that standard, while no lawmakers from the National Rally or Les Républicains fit the bill.

    >> Read more: National Assembly gradually reflects 'diversity of the French street'

    The 32-of-550 count represents a slight drop from 2017, when lawmakers from diverse backgrounds tripled their numbers in the space of a single legislative term.

    "That stagnation hides progress," said Patrick Lozès, president and founder of the Representative Council of France's Black Associations, who sees the numbers stabilising after what he calls a "windfall effect" in 2017, which put diversity candidates for Macron's fledgling La République en Marche into the chamber who hadn't necessarily been expected to win seats. Lozès notes that since he ran for a National Assembly seat himself in 2002 as one of only a handful of diversity candidates, "Things have totally evolved."

    Law enforcer turned lawmaker: Antoine Villedieu, 33

    Another candidate who will stand out on the benches of the National Assembly for his jobs – not to mention his stature – Antoine Villedieu won election for the National Rally in the Haute-Saône, eastern France. A two-time Mixed Martial Arts world champion, Villedieu is one of no fewer than four police officers elected under the far-right banner alone, according to one count, alongside Romain Baubry, 33, Michaël Taverne, 43, and Stéphane Rambaud, 62, a father of seven who retired after 37 years as a cop. They, too, ostensibly bring the law-and-order National Rally's representatives in parliament into line with their electorate, as research has shown French law enforcement professionals tend to vote far-right disproportionately compared to the rest of the population.

    Opening eyes: José Beaurain, 50

    New National Rally lawmaker José Beaurain stands out not so much for his working-class chops or his combat prowess – although as a piano tuner and former bodybuilding champion, he could hold his weight on both counts. Instead, Beaurain will make history when legislature opens on Tuesday as the first blind lawmaker elected to the National Assembly. Born with congenital glaucoma, Beaurain was visually impaired all his life, but lost his sight completely in 2008. He credits bodybuilding with helping him out of a rough patch after his sight left him for good. Beaurain had served as a city councillor in Chauny, a city of 12,000, northern France, before running for a legislator's seat in 2022. On June 19, he handily defeated the centre-right incumbent in his Aisne district and said he wants to "open people's eyes" about disabilities, pun evidently intended.

    "I didn't use my blindness for this campaign, but it is a part of me," Beaurain told regional newspaper L'Union. "But if this handicap can serve me to put forward projects in the National Assembly, I think on that point I can say simply that I know what I'm talking about," he added.

    Fellow newcomer Sébastien Peytavie, 40, elected as an ecology candidate in the Dordogne under the pan-leftist NUPES banner, can say the same. Peytavie, who lost the use of his legs as a toddler after a heart operation gone wrong, will reportedly be the first deputy to serve in a wheelchair. Suffice it to say that the 18th-century Palais Bourbon, where the terraced semi-circular chamber is located in central Paris, is not yet disability friendly. Peytavie says he will be seated on the lowest level of the chamber, next to the government's ministers, with an electronic voting box, a tablet and a microphone installed for his use.

    A family affair: Pierre Cazeneuve, 27

    When Pierre Cazeneuve takes his seat among the chamber's 577 deputies on Tuesday – ranked in alphabetical order as lawmakers always are for a legislature's opening session – he will be seated next to his father Jean-René Cazeneuve, 64. No relation to recent French prime minister Bernard Cazeneuve, the father-and-son duo aren't apt to clash over policy on the house floor: they both won office under the banner of Macron's La République en Marche, with Jean-René winning re-election in the Gers, southwestern France, after a career as top executive with tech firms like Apple and Bouygues, and former Macron staffer Pierre winning for the first time in suburban Paris. Indeed, Pierre's sister Marguerite also served in the Elysée Palace as advisor to Macron; his sister's partner, Aurélien Rousseau, is Prime Minister Élisabeth Borne's chief of staff.

    "I'm actually pretty proud. But it feeds a sort of suspicion. Paradoxically it's a bit of a handicap today," Jean-René told Agence France-Presse, saying his adversaries were distributing "shameless" leaflets knocking what one leftist opponent disparaged as "the family firm".

    Son Pierre, meanwhile, says each of the Cazeneuves won his seat under separate circumstances in distant districts. "They are two politically distinct situations, very compartmentalised, and that's just fine," he told AFP.

    The Cazeneuves aren't the first family duo to serve at the National Assembly, although it is rare. Conservative Alain Marleix and his son Olivier, Les Républicains' new house leader, served together in 2012.

    Romantic partners have famously won office together, like Socialists François Hollande and Ségolène Royal in 1988. This legislature will also see LFI heavyweights with family ties sitting in the lower house; newly elected Raquel Garrido and the re-elected Alexis Corbière have three daughters together.

    But the record may go to the Debré family, with Bernard and Jean-Louis joining their father, former prime minister Michel Debré, in 1986 to form a trio of conservative deputies in the National Assembly.

    French legislative elections © FRANCE 24

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    National Assembly gradually reflects ‘diversity of the French street’

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

    After losing the majority, can Macron strike a deal with opposition parties?

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

    What next?: Legislative election upset complicates France's political timetable

    Valeurs Actuelles

    Insécurité : après une nouvelle agression, SOS Médecins suspend ses activités à Saint-Etienne

    L’agression de trop. Vendredi 8 juillet, Le Parisien rapporte que les membres de l’antenne de Saint-Etienne (Loire) de SOS Médecins ont pris la décision d’exercer leur droit de retrait en raison de l’agression d’un de leur membre par un patient. En effet, la veille, soit le jeudi 7 juillet, aux alentours de 20 heures 30, « un médecin du Centre de consultation de Bellevue a été menacé et bousculé par un patient à qui il avait refusé de renouveler une ordonnance pour un antalgique dont le médecin estimait que l’usage pouvait être détourné », a déclaré Nacer Boukhezra, président de SOS Médecins Saint-Étienne. « Le patient s’est énervé, il a menacé le médecin et a renversé des objets qui se trouvaient sur son bureau » a expliqué la police stéphanoise.

    Droit de retrait jusqu’à lundi

    En conséquence, les quinze praticiens de SOS Médecins, qui interviennent en cabinet ou à domicile, ont décidé d’exercer leur droit de retrait jusqu’au lundi suivant, le 11 juillet. « Dans un contexte de déficit de médecins qui génère des tensions récurrentes, de la violence verbale et des insultes de patients de plus en plus exigeants, c’est l’agression de trop », a expliqué Nacer Boukhezra, précisant qu’il s’agissait du « premier exercice du droit de retrait de l’association stéphanoise pour ce motif ». Le président de l’association menace de ne pas reprendre son service si le mis en cause dans cette agression n’est pas puni : « Nous avons régulièrement ce type d’incidents en consultation avec du matériel dégradé, des agressions verbales. On ne peut pas continuer comme ça. Ce n’est plus possible », a dénoncé Nacer Boukhezra. Il a lui-même déposé une plainte récemment contre une patiente qui avait brisé son téléphone après un refus de prescription. Selon lui, « sur l’ensemble de la France, SOS Médecins a déjà enregistré quatre ou cinq agressions physiques depuis le début de l’année ». La plus récente a eu lieu à Toulon (Var) fin janvier, lorsqu’un médecin avait été agressé en sortant d’une consultation de nuit. En septembre 2021, SOS Médecins s’était déjà mis en grève pour exiger une augmentation de leurs tarifs de visites à domicile. Ils avaient finalement obtenu une réévaluation desdits tarifs de leurs visites de quatre centimes pour faire face à la flambée du prix des carburants.

    Saint-Etienne : les dernières actualités

    Dans une tribune, le maire LR de Saint-Etienne fustige « la dérive identitaire » entamée par son parti

    Loire : un dangereux multirécidiviste repris après un mois de cavale

    Auvergne-Rhône-Alpes : un réseau de cambrioleurs albanais démantelé

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Opex 360

    La Royal Navy est de nouveau en quête d’un missile anti-navire pour remplacer le RGM-84 Harpoon en fin de vie

    par Laurent Lagneau · 10 juillet 2022

    En février, après plusieurs mois de tergiversations, le Royaume-Uni et la France ont relancé leur programme FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière] qui, conduit par les filiales française et britannique du missilier MBDA, vise à mettre au point les successeurs des missiles de croisière SCALP/Storm Shadow et anti-navires Exocet/Harpoon.

    Seulement, ces nouvelles munitions « complexes » ne seront pas opérationnelles d’ici 2030… alors que les missiles RGM-84 Harpoon de la Royal Navy arrivent en fin de vie. En clair, elle sera confrontée à une rupture temporaire de capacité [RTC] à un moment où le contexte internationale se durcit.

    Pourtant, cette situation aurait sans doute pu être évitée… dans la mesure où, en 2016, certains s’inquiétaient déjà de l’absence d’une solution intérimaire pour remplacer les RGM-84 Harpoon, dont le retrait était alors prévu en 2018. « C’est comme si [l’amiral] Nelson avait décidé de se débarrasser de ses canons pour revenir au mousquet », avait alors déploré un responsable de la Royal Navy dans les colonnes du quotidien « The Telegraph ».

    Cela étant, le ministère britannique de la Défense [MoD] décida de prolonger les RGM-84 Harpoon jusqu’en 2023, et de lancer, dans le même temps, le programme I-SSGW [Interim Surface-to-Surface Guided Weapon], lequel devait justement permettre d’éviter une rupture capacitaire et d’attendre la mise en service des premiers missiles FMAN/FMC.

    Sauf que, en novembre 2021, le chef d’état-major de la Royal Navy, qui était alors l’amiral Tony Radakin, fit savoir aux députés de la Chambre des communes que le programme I-SSGW avait été « mis en pause ». Et d’expliquer que la marine britannique s’intéressait « davantage aux missiles hypersoniques de plus longue portée » et que le financement de 200 à 250 millions de livres sterling alors affecté à l’acquisition de missiles antinavires « provisoires » pour quelques frégates de type 23 pourrait être utilisé à d’autres fins.

    Puis, en février, l’annulation du programme I-SSGW fut officiellement confirmée… alors que la Russie s’apprêtait à envahir l’Ukraine et que le comité spécial de la Défense de la Chambre des communes avait prévenu, dans un rapport publié quelques semaines plus tôt, que les « capacités offensives » de la Royal Navy allaient être « encore plus réduites lorques le missile anti-navir Harpoon serait retiré [du service] sans être remplacé »; Et d’ajouter : « Plus d’argent doit être investi pour amléiorer la létalité de la marine et permettre à [ses] navire de mener le combat contre l’ennemi ».

    Quoi qu’il en soit, le MoD a de nouveau changé d’avis en la matière. Lors d’une audition parlementaire, le 5 juillet, et alors qu’il était interpellé sur ce sujet, Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, a indiqué que le programme I-SSGW serait finalement relancé.

    « Pour remplacer le Harpoon, il y a un plan pour une solution intérimaire. Je ne peux pas encore fournir de détails car je ne sais pas quand il fera l’objet d’un appel d’offres, mais il y a un plan pour le faire », a en effet déclaré M. Wallace.

    Normalement, le RGM-84 Harpoon, qui équipe les treize frégates de Type 23 ainsi que trois « destroyers » de Type 45, sera officiellement mis hors service en décembre 2023, ce qui ne laisse que très peu de temps pour lui trouver un successeur…

    En tout cas, plusieurs solutions sont d’ores et déjà diponibles, dont le LRASM [Long Range Anti-Ship Missile] de Lockheed-Martin, associté au système de lancement vertical Mk41 VLS, le Naval Strike Missile de Kongsberg/Raytheon, le Gungnir RBS 15 Mk4 de Saab, le Sea Serpent d’Israel Aerospace Industries ou encore l’Exocet MM40 Block IIIc de MBDA.

    France24 - World

    War in Ukraine: the battle for Donbas

    Issued on: 08/07/2022 - 11:37Modified: 08/07/2022 - 11:54

    Gwendoline DEBONO Gwendoline DEBONO Josh VARDEY

    The battle for the Donbas, the eastern region of Ukraine, has become a war of attrition. Small gains are celebrated by the Russians while Ukrainian troops are now on the defensive in the region. FRANCE 24's Gwendolyne Debono travelled along the front line for this eyewitness report.

    AS IT HAPPENED

    Ukraine evacuates civilians from Sloviansk as Russian troops advance

    As it happened

    Ukraine sets new defensive lines in Donetsk after losing Luhansk

    As it happened

    Battle for Donbas will determine course of Ukraine war, Zelensky says

    Valeurs Actuelles

    Dégradations, affluence record… Reconvertie en mosquée, Sainte-Sophie en grand danger

    La basilique Sainte-Sophie est en danger. Deux ans jour pour jour après sa reconversion en mosquée par le président turc Recep Tayyip Erdogan, le journal La Croix s’est penché sur l’un des problèmes posés par cette reconversion en mosquée : la forte affluence de fidèles musulmans, ce qui occasionne de graves dégradations dans la basilique. En effet, le 10 juillet 2020, le président turc Recep Tayyip Erdogan provoquait un coup d’éclat dans le monde en reconvertissant la basilique byzantine Sainte-Sophie en mosquée musulmane. Depuis, la forte affluence de fidèles musulmans qui viennent prier dans le lieu de culte a fortement détérioré la basilique.

    Des dégâts

    En avril dernier, des photographies documentant les dégâts importants subis par l’une des portes principales de l’édifice religieux sont apparues dans la presse et sur les réseaux sociaux. « D’après ce que m’ont rapporté des gens travaillant sur place, certains visiteurs investissent cette porte d’une aura mystique et en détachent volontairement des bouts pour les emporter avec eux », a expliqué Serif Yasar, président de l’association Art et Histoire et auteur des photographies. « Désormais, on m’interdit de prendre des photos sur les lieux, alors que les touristes et les fidèles, eux, on le droit de le faire. On a même tenté de m’intimider en me faisant passer une après-midi en garde à vue », a-t-il déploré. « Il faudrait mieux gérer les entrées et accepter moins de monde en même temps à l’intérieur, tout en augmentant le nombre de gardiens », estime l’architecte turque Zeynep Ahunbay, spécialiste de restauration historique siégeant au comité scientifique mis en place pour veiller sur l’édifice.

    La basilique Sainte-Sophie a été inaugurée en 537 par l’empereur byzantin Justinien, puis transformée en mosquée lors de la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, elle est devenue par la suite un musée en 1924, sous l’impulsion du premier président de la République de Turquie, le laïque Mustafa Kemal Atatürk. Le 10 juillet 2020, le président islamiste Recep Tayyip Erdogan la reconvertissait en mosquée.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Ukraine tells residents to leave Kherson as counter-attack plans underway

    Issued on: 10/07/2022 - 08:47

    FRANCE 24 Follow

    Ukraine has asked civilians in Kherson to evacuate from the region as quickly as possible. Earlier in the day, at least 15 people were killed after Russian rockets hit a five-storey apartment block in Ukraine's Donetsk region. Read about the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time, GMT+2.

    This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

    July 11, 12:29am: Russia blocks website of German newspaper Die Welt

    Russia continued on Sunday its crackdown on news coverage critical of its conduct in the war, blocking the website of the German daily Die Welt, the latest in a growing list.

    Access was denied to users after a request by the prosecutor, they reported. AFP journalists were unable to access the website on their smartphones and computers.

    Since the start of the Russian military operation in Ukraine, the German newspaper published content in Russian, as most independent information has been suppressed in Russia.

    It also for a short period employed Russian journalist Maria Ovsiannikova, who shot to fame in mid-March by holding up a sign saying “No to war” live on television.

    8:41pm: Ukraine tells residents to leave occupied south due to counter-attack plans

    Ukraine's deputy prime minister has urged civilians in the Russian-occupied southern region of Kherson to quickly evacuate as Ukraine's armed forces are preparing a counter-attack there.

    Ukraine lost control of most of the Black Sea region of Kherson, including its eponymous capital, in the first weeks following Russia's Feb. 24 invasion.

    "It's clear there will be fighting, there will be artillery shelling... and we therefore urge (people) to evacuate urgently," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on national television.

    She said that she did not know when exactly the counter-offensive would happen. "I know for sure that there should not be women and children there, and that they should not become human shields," she said.

    3:57pm: Ukrainian soldiers to receive military training in the UK

    The first cohort of Ukrainian soldiers, many of whom have no previous military experience, have arrived in the UK for combat training as the eastern European nation races to replace troops that have been killed and wounded in the war against Russia.

    The first few hundred recruits are receiving instruction at sites across Britain as part of the first phase of a programme that aims to train up to 10,000 Ukrainian soldiers in weapons handling, battlefield first aid and patrol tactics, the UK Ministry of Defense has said. This training is part of the country's broader support package for Ukraine, which includes 2.3 billion pounds ($2.8 billion) of anti-tank weapons, rocket systems and other hardware.

    2:45pm: Russia hits Ukrainian hangars storing US-made artillery weapons

    Russian forces struck two Ukrainian army hangars storing US-manufactured M777 howitzers, a type of artillery weapon, near Kostantinovka in the Donetsk region, the Russian defence ministry has said.

    1:15pm: At least 15 killed in strike on Donbas apartment block

    The death toll from the rocket attack on an apartment block in Chasiv Yar, in Ukraine's Donetsk region, has risen to at least 15, Ukrainian rescuers have said.

    "During the rescue operation, 15 bodies were found at the scene and five people were pulled out of the rubble," alive, the local branch of the Ukrainian emergency service said on Facebook.

    Rescuers were in contact with three people alive under the rubble. They said that 24 more people could still be trapped.

    "We ran to the basement, there were three hits, the first somewhere in the kitchen," a sobbing local resident told Reuters as rescuers removed a body in a white sheet and cleared rubble from the ruins of a building using a crane.

    "The second (strike), I do not even remember, there was lightning, we ran towards the second entrance and then straight into the basement. We sat there all night until this morning," said the woman who identified herself as Ludmila, 64.

    10:50am: Russia gas cutoff 'most likely scenario', says French minister

    The French government is preparing for a total cutoff of Russian gas supplies, which it sees as the most likely scenario in its forward planning, French Finance Minister Bruno Le Maire has said.

    With about 17% of its supply coming from Russia, France is less dependent on Russian gas than some of its neighbours, but the government has been preparing contingency plans.

    A cutoff is particularly problematic now because France's nuclear power generation would struggle to pick up the slack as many reactors are currently down for maintenance.

    "I think that a total cutoff of Russian gas supplies is a real possibility (...) and we need to prepare for this scenario," Le Maire said on the sidelines of a business and economics conference in southern France, describing such a cutoff as "the most likely scenario".

    8:45am: Russian forces press on with Donbas offensive

    Ukrainian officials have reported clashes on fronts in the east and south as Russian forces press deeper into the Donbas.

    Moscow's troops attacked Ukrainian positions near the eastern town of Sloviansk but were forced to withdraw, Ukraine's military said, adding that Russian forces had launched a cruise missile attack on the northeastern city of Kharkiv from their side of the border.

    Luhansk region Governor Serhiy Gaidai said Russian forces were gathering in the area of the village of Bilohorivka, about 50 km (30 miles) east of Sloviansk, in Donetsk province.

    "The enemy is ... shelling the surrounding settlements, carrying out air strikes, but it is still unable to quickly occupy the entire Luhansk region," he said on the Telegram message channel.

    "During the last night alone, the Russians launched seven artillery barrages and four rocket strikes," Gaidai added.

    7:55am: Dozens feared trapped after rockets hit apartment block

    At least six people have been killed and more than 30 are feared trapped after Russian Uragan rockets hit a five-storey apartment block in Ukraine's Donetsk region, collapsing the building, the region's governor has said.

    Governor Pavlo Kyrylenko said on Telegram that the strike took place on Saturday evening in the town of Chasiv Yar. He said six people had been confirmed killed and five wounded, and that according to information from residents, at least 34 people were likely trapped in the ruins.

    3:54am: Ukrainian company makes prosthetics for wounded soldiers

    A report by FRANCE 24’s Gulliver Cragg about a Ukrainian company that makes prosthetics for wounded soldiers.

    1:37am: Zelensky fires Ukraine’s envoy to Germany and several other top ambassadors 

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky dismissed Kyiv's ambassador to Germany on Saturday as well as several other top foreign envoys, the presidential website said.

    In a decree that gave no explanation for the move, he announced that Ukraine’s ambassadors to Germany, India, Czech Republic, Norway and Hungary had been sacked.

    It was not immediately clear whether the envoys would be given new jobs.

    (FRANCE 24 with Reuters, AFP, AP)

    © France Médias Monde graphic studio

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    Russia assembling reserve forces for next Ukraine offensive, UK warns

    Reporters

    War in Ukraine: the battle for Donbas

    AS IT HAPPENED

    Russia ‘isolated’ at G20 as Lavrov storms out of talks

    Opex 360

    Robotique militaire : L’armée de Terre lance la 2e édition du défi CoHoMa, avec le thème « s’emparer de »

    par Laurent Lagneau · 9 juillet 2022

    La semaine passée, l’armée de Terre a dévoilé la liste des lauréats du défi CoHoMa [Coopération Homme-Machine], organisé en mai dernier, au camp de Beynes [Yvelines] par le Battle Lab Terre et l’Agence de l’Innovation de Défense [AID].

    Pour rappel, s’adressant notamment aux industriels de l’armement, aux centres de recherche et à l’enseignement supérieur, ce défi devait permettre de mesurer l’apport de systèmes robotisés dans des situations opérationnelles « réalistes ». Ainsi, les participants avaient à imaginer des solutions pour reconnaître une zone inconnue et repérer une dizaine d’obstacles à contourner ou à éliminer. Le tout en mettant en oeuvre jusqu’à deux robots terrestres et un drone aérien.

    Plus précisément, le scénario retenu a consisté à effectuer une reconnaissance sur un parcours d’un kilomètre, jalonné de pièges et d’adversaires à « neutraliser » via différents moyens robotisés mis à la disposition d’un chef de mission. Et cela, dans un temps contraint.

    La solution proposée par l’équipe « Squadbot », formée par Arquus, Angatec [robot TEC800] et Apach [drone aérien Squadrone] a ainsi reçu le premier prix, décerné par le colonel de Peyret, directeur du BattleLab Terre. Quant aux deuxième et troisième prix, ils ont respectivement été attibués à Alérion [associé à Mines Nancy et TT Géomètres Expert] et à Polytech Montpellier.

    Signe qu’elle n’entend pas perdre de temps dans ce domaine, l’armée de Terre, via son « Battle Lab », a d’ores et déjà lancé un appel à candidatures pour une seconde édition du défi CoHoMa [.pdf]. Et, cette fois-ci, il ne sera plus question de reconnaître un parcours mais… de « s’emparer » d’une position.

    Et la mission « s’emparer de », précise l’armée de Terre, consiste à « s’assurer de la possession d’un point ou d’une zone en détruisant ou en chassant l’ennemi, qui expose directement celui qui la réalise aux feux d’un ennemi potentiellement retranché et préparé, peut se révéler particulièrement meurtrière ». Et d’ajouter : « Les unités […] qui la réalisent prennent donc un soin particulier à la préparer, en intégrant les savoir-faire tactiques et techniques de tous les types d’unités composant les forces terrestres ».

    Aussi, le recours à des systèmes robotisés semi-autonomes – car il n’est pas question, d’un point de vue éthique, d’utiliser des systèmes d’armes létales autonomes [SALA] – y « trouve toute sa pertinence, permettant de préserver le précieux potentiel humain des unités de combat. »

    Les solutions que devront soumettre les candidats devront s’appuyer sur un « véhicule maître » [fourni par l’armée de Terre] et comprendre au moins deux robots terrestres et deux drones aériens autonomes. Enfin, elle devra être mis en oeuvre par « moins d’opérateurs que de satellites ».

    Pour le Battle Lab Terre et l’AID, l’ambition de CoHoMa II demeure inchangée : il s’agit toujours de « fédérer les acteurs de la robotique autour d’un projet commun visant à étudier la synergie entre les hommes et les machines » afin de préparer, notamment, les spécifications d’équipements susceptibles d’être intégrés au programme SCORPION, plus, à plus long terme, au projet TITAN. Pour cela, les participants à cette seconde édition de ce défi robotique auront l’opportunité de prendre part à la réflexion menée par la section « robitisée » Vulcain, que l’armée de Terre a créée en 2021.

    Photo : armée de Terre – Archive

    Valeurs Actuelles

    Comment Sainte-Sophie est devenue une mosquée

    En rouvrant au culte musulman, l'été dernier, l'ancienne basilique, le président Erdogan a manipulé l'Histoire en s'appropriant un puissant symbole.

    Ce 29 mai 1453 est jour d’apocalypse à Constantinople. Un peu avant l’aube, au troisième assaut, l’ennemi a franchi la porte de Saint-Romain, escaladé les orgueilleuses murailles, puis dévalé dans les rues, taillant en pièces chaque homme qui résiste encore. Le carnage terrifie les témoins.

    Un rescapé, le Vénitien Nicolò Barbaro, racontera plus tard : « Les cadavres flottaient dans le port comme des melons dans nos canaux. » Le sultan a promis à ses hommes que la victoire leur vaudrait trois jours de pillage. Alors que s’étend la nouvelle de la chute des remparts, sur lesquels est mort en combattant l’empereur Constantin XI, des milliers d’habitants se pressent dans un chaos indescriptible vers “la Grande Église”.

    C’est le plus vaste édifice religieux au monde. Une prédiction entoure la statue équestre érigée sur son parvis. Jamais le fondateur de la ville, Constantin, représenté en effigie sur cette colonne, ne laissera l’envahisseur avancer dans le temple de Dieu. Sur son ordre, un ange descendra des cieux pour donner à un sauveur choisi dans la foule anonyme l’épée qui repoussera l’ennemi. À l’intérieur de l’église, ils sont des milliers à prier.

    Malheur aux vaincus : « les plus anciens sont massacrés »

    Mais, point de miracle ! Les assaillants enfoncent les lourdes portes de bronze et s’engouffrent sous les coupoles. Nul ne résiste. Les plus anciens sont massacrés sur-le-champ. Les conquérants se partagent les survivants promis à l’esclavage, se disputant garçons et filles, « perles non percées » de préférence, selon l’expression d’un chroniqueur ottoman.

    Soudain, leur chef paraît. Avant d’entrer, l’Ottoman ramasse une poignée de terre qu’il répand sur son turban en signe d’humilité. À l’intérieur, il embrasse d’un regard émerveillé l’espace qui s’ouvre sous les dômes. D’un coup de sa canne ferrée, il abat un de ses soldats qui défonce le pavement en marbre de l’église : « J’ai autorisé le pillage, mais les bâtiments sont à moi. »

    Et le prince monte à l’étage supérieur contempler la lumière de Dieu. À son commandement, un des imams de sa suite monte en chaire et proclame le nom d’Allah clément et miséricordieux. Le sultan se courbe au point de toucher le sol de sa tête enturbannée pour une prière d’action de grâces. Cela suffit. Sainte-Sophie n’est plus. L’église de la Sainte-Sagesse, Hagia Sophia, est devenue une mosquée, Ayasofya.

    La prise de Constantinople assoit l’autorité de Mehmed II

    Mehmed II n’a que 21 ans. Le voici désigné, pour l’éternité, “Fatih”, “le Conquérant”, celui qui a repris le projet impérial de la “seconde Rome”, cette fois mis au service de la gloire d’Allah. La prise de Constantinople et la chute de l’Empire byzantin représentent bien plus qu’une victoire militaire et politique, elles confèrent à l’héritier des Ottomans un statut symbolique privilégié qui l’impose dans tout le monde musulman.

    Désormais “souverain des deux continents et des deux mers”, le voici, parce qu’il a offert à son dieu la plus belle église de la chrétienté, le plus grand temple bâti depuis celui de Salomon, “el Montazer”, “le prince attendu”, l’oint du Prophète. En transformant aussitôt Sainte-Sophie en mosquée, Mehmed donne au djihad sa plus belle victoire sur les “incroyants”.

    « Erdogan, issu de l’islam politique, marche sur les pas du Conquérant »

    Par ce geste, il prouve que rien n’entravera la conquête de tout le monde connu et la propagation du message de Mahomet à l’humanité. Il s’octroie du même mouvement une légitimité incontestable aux yeux de ses coreligionnaires : il est le sabre d’Allah. Qui pourra désormais oser le défier sans courir le risque d’enfreindre la loi divine ?

    Cinq siècles et demi plus tard, tout à son double projet de ranimer la gloire de l’héritage ottoman et de propager la grandeur du message d’Allah, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, issu de l’islam politique, marche sur les pas du Conquérant. Par un décret, signé le 10 juillet dernier, il a rendu l’édifice au culte musulman.

    Le halo sacré qui entoure Sainte-Sophie tient autant à la prouesse architecturale, lorsque l’empereur Justinien ordonne, en 532, la construction de ce qui restera, mille ans durant, jusqu’à l’érection de Saint-Pierre de Rome, le plus grand édifice religieux du monde, qu’à la ferveur dont le pouvoir ottoman va entourer le lieu.

    « Que le chandelier de l’islam brille pour toujours »

    Dès la conquête, le site connaît des aménagements rendus nécessaires par son nouveau statut. Au sud, le palais du patriarche est détruit ; au nord, une madrasa, une école coranique destinée à la formation des futurs imams, est bâtie. Durant les années 1470-1473, le sultan ordonne que deux minarets en maçonnerie soient adjoints à Ayasofya.

    Bientôt des reliques sont apportées dans l’édifice. Un tapis de prière supposé avoir été utilisé par le Prophète, huit siècles plus tôt, est suspendu à droite du mihrab, la niche creusée qui indique aux croyants la direction de La Mecque. Des trophées de champs de bataille encadrent le minbar, la chaire d’où l’imam délivre le khutba, le sermon de la prière du vendredi, épée à la main.

    Plus tard, le sultan Soliman Ier fait ajouter un chronogramme dépourvu de toute ambiguïté où l’on peut lire une profession de foi du “Magnifique” : « Faire que le chandelier de l’islam brille pour toujours. » Une interprétation rigoriste de l’islam interdisant toute représentation figurative, les mosaïques byzantines du niveau inférieur sont badigeonnées tandis que celles figurant au-dessus restent alors préservées (elles seront masquées sous les sultans suivants).

    Le prestige d’Ayasofya est tel que l’architecte de Soliman, Mimar Sinan, n’a de cesse de puiser son inspiration dans le bâtiment tout en tentant de le dépasser. Ce souci d’émulation se constate à la mosquée de Soliman, comme à la Selimiye d’Edirne, dont la coupole, dit-il, rivalise avec celle de l’ancienne basilique de Justinien.

    Le prestige de Sainte-Sophie est tel que l’architecte de Soliman ne cesse de puiser son inspiration das le bâtiment tout en tentant de le dépasser

    Dès la fin du XVe siècle, toute une mythologie s’emploie à légitimer le statut de mosquée du bâtiment. Les récits les plus fabuleux se répandent. Des écrivains ottomans expliquent que Constantinople aurait été fondé par un prince venu de Perse avant d’être refondé par l’empereur Constantin. La construction de Sainte-Sophie, elle-même, aurait été inspirée à Justinien par un songe de Hizir, le prophète Élie envoyé par Allah afin d’annoncer l’avènement de la vraie foi et de préparer l’élévation d’un édifice religieux digne de lui.

    On raconte enfin que, la nuit de la naissance de Mahomet, la coupole de la basilique se serait effondrée et que les architectes byzantins n’auraient pu la reconstruire qu’avec du sable et de l’eau venus de La Mecque, mêlés à la salive du Prophète…

    Sainte-Sophie : « une seconde Kaaba »

    Au XVIe siècle, le pouvoir ottoman encourage les pèlerinages vers « la reine victorieuse de toutes les mosquées ». La réputation d’Ayasofya s’étend dans l’empire : c’est un lieu propice à l’éclosion de toutes les grâces, une seconde Kaaba. Signe du rayonnement du lieu, à la suite de Selim II (1524-1574), Mourad III (1546-1595) et Mehmed III (1566-1603) se font inhumer dans le complexe. Au XIXe siècle encore, alors que l’empire n’est plus que l’“homme malade de l’Europe”, le sultan Abdülmecid fait accrocher les huit panneaux ronds calligraphiés toujours visibles aujourd’hui, pieux rappel de soumission à l’islam.

    La réintroduction du culte musulman par le « nouveau sultan »

    Mais à l’été 1934, se produit une nouvelle rupture. Onze ans après la proclamation d’une République qu’il veut laïque, Mustapha Kemal Atatürk décide de faire de Sainte-Sophie un musée « offert à l’humanité » : c’est à la fois un signe d’autorité de son pouvoir temporel sur le monde religieux et un gage d’ouverture donné à l’Occident auquel il veut arrimer sa nation. Double symbole qui volera en éclats avec le geste d’Erdogan, l’été dernier.

    La réintroduction du culte musulman par le “nouveau sultan” aura été préparée par un minutieux travail de propagande mené par les milieux islamistes dans les décennies antérieures. On dénonce d’imaginaires complots du patriarcat orthodoxe pour rouvrir le lieu aux liturgies byzantines. On fulmine lorsque Jean-Paul II, durant la visite qu’il fait en novembre 1979, s’y recueille. On organise, déjà, dès 1991, des séances de prière dirigées par un imam, le vendredi, dans une annexe du bâtiment.

    Ultime aveu de cette volonté assumée de renouer avec l’esprit de la conquête, la scène incroyable donnée aux fidèles, lors de la prière du vendredi, le 24 juillet 2020, jour de la reconversion de Sainte-Sophie. À l’ouverture, un fonctionnaire de l’État, le président de la Diyanet, la direction des Affaires religieuses, lit le prêche, tenant un sabre à la lame ciselée d’un verset du Coran. Tous ont prié. Et le président turc, après s’être relevé, est allé se recueillir sur la tombe du Conquérant…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Sri Lankans roam presidential palace after Rajapaksa is chased out

    Issued on: 10/07/2022 - 07:24

    FRANCE 24 Follow James VASINA

    Sri Lankans roamed through the ransacked presidential palace on Sunday as calm returned to Colombo a day after protesters stormed the building and forced President Gotabaya Rajapaksa to agree to resign.

    Prime Minister Ranil Wickremesinghe also said he would step down to allow an all-party interim government to take over, with Rajapaksa scheduled to quit on July 13, according to the speaker of parliament.

    Leaders of the protest movement said they would continue to occupy the presidential palace until the two quit office.

    "The president has to resign, the prime minister has to resign and the government has to go," said playwright Ruwanthie de Chickera at a news conference at the protest site, flanked by other leaders helping coordinate the movement against the government.

    The political chaos could complicate efforts to pull Sri Lanka out of its worst economic crisis in seven decades, triggered by a severe shortage of foreign currency that has stalled the imports of essentials such as fuel, food and medicines.

    The International Monetary Fund (IMF), which has been in talks with the Sri Lankan government for a possible $3 billion bailout, said on Sunday it was monitoring events closely.

    "We hope for a resolution of the current situation that will allow for resumption of our dialogue on an IMF-supported programme," the global lender said in a statement.

    Rajapaksa has not been seen in public since Friday and he has not directly said anything about resigning. Wickremesinghe's office said he would also quit, although neither he nor Rajapaksa could be contacted.

    Three members of cabinet said they have sent in their letters of resignation.

    Frustration with the economic crisis boiled over on Saturday when a huge crowd of protesters surged passed armed guards into the presidential palace and took it over. Furniture and artefacts were smashed, and some took the opportunity to frolic in its swimming pool.

    About 45 people were brought injured into a main hospital on Saturday, a hospital official said, but there were no reports of deaths in the otherwise peaceful takeover.

    On Sunday, amazed ordinary folk took the opportunity to tour through the colonial-era building. Members of the security forces, some with assault rifles, stood outside the compound but did not stop people from going in.

    Among those taking a look was 61-year-old handkerchief seller B.M. Chandrawathi, who sauntered into a first-floor bedroom accompanied by her daughter and grandchildren.

    "I've never seen a place like this in my life," Chandrawathi told Reuters as she tried out a plush sofa.

    "They enjoyed super luxury while we suffered," she said. "We were hoodwinked. I wanted my kids and grandkids to see the luxurious lifestyles they were enjoying."

    Nearby, a group of young men lounged on a four-poster bed and others jostled for turns on a treadmill with a view, set up in front of large windows overlooking manicured lawns.

    'Peaceful handover'

    The economic crisis developed after the Covid-19 pandemic hammered the tourism-reliant economy and slashed remittances from overseas workers.

    It has been compounded by large and growing government debt, rising oil prices and a seven-month ban on importing chemical fertilisers last year that devastated agriculture.

    >> Read more: As global food crisis looms, Sri Lanka offers a cautionary tale

    Petrol has been severely rationed and long lines have formed in front of shops selling cooking gas. The government has asked people to work from home and closed schools in an effort to conserve fuel.

    Like most Sri Lankans, Chandrawathi said her family was struggling to make ends meet, battered by record inflation, currency depreciation, rolling power cuts and chronic fuel shortages.

    Headline inflation in the country of 22 million hit 54.6% last month, and the central bank has warned that it could rise to 70% in the coming months.

    Sprawled on an ornately carved wooden sofa, Wasantha Kumara said he had spent the night inside the president's house, where a section of the main sweeping staircase was damaged.

    Nearby, a handwritten poster read: "Watch as much as you want. Don't destroy or loot." A smashed vase lay next to it.

    The pool's water had turned murky by Sunday and no one was swimming.

    Kumara, a 33-year-old government employee, said he was keen to see Rajapaksa keep his promise to step down on Wednesday.

    "If he doesn't go, I will continue to come here and I will continue to sleep here until he does," he said.

    Speaker Mahinda Yapa Abeywardena said on Saturday Rajapaksa's decision to step down was taken "to ensure a peaceful handover of power".

    Wickremesinghe, seen by protesters as part of the ruling elite, also agreed to step down, his office said. A part of his private residence in an affluent Colombo suburb lay in ruins after protesters attacked it and set it on fire late on Saturday.

    Three people with suspected links to the torching of Wickremesinghe's home were arrested by the police on Sunday, police spokesman Nalin Thalduwa told Reuters.

    Neither Rajapaksa nor Wickremesinghe were in their residences when the buildings were attacked.

    Wickremesinghe, a six-time premier, was appointed in May after Rajapaksa's brother, Mahinda Rajapaksa, quit as prime minister in an attempt to appease protesters who blamed the economic crisis on the brothers and their allies.

    Details of a transition of power were not clear. The speaker had outlined proposals from a meeting of political parties on Saturday that would include parliament picking an acting president within a week.

    In a corner of a darkened hall at Rajapaksa's official residence, audio engineer Sameera Karunaratne sat with two friends playing Sri Lankan pop songs on a large, polished piano.

    "It's a dream to come to a place like this," the 26-year-old said. "We just came to see what's going on."

    Despite the chaos, the president's office was still working. In a statement, the office said the president had instructed officers to unload a 3,700-ton shipment of cooking gas from a ship that arrived on Sunday.

    (FRANCE 24 with REUTERS)

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    Sri Lankan president to resign on July 13 after being chased from home

    ANATOMY OF A CRISIS

    As global food crisis looms, Sri Lanka offers a cautionary tale

    Sri Lanka imposes curfew in capital as police fire tear gas at protesters

    Valeurs Actuelles

    Sri Lanka : le palais présidentiel pris d’assaut par des manifestants, le président en fuite

    Vers un début de révolution au Sri Lanka ? Samedi 9 juillet, des manifestants ont pris d’assaut le palais présidentiel à Colombo, capitale du Sri Lanka, provoquant la fuite du président, rapporte Europe 1. Quelques minutes avant l’irruption d’une foule en colère au sein de sa résidence officielle, le président Gotabaya Rajapaksa a pu fuir, et aurait été escorté « en lieu sûr », rapporte une source du ministère de la Défense sri-lankais à l’AFP. « Il est toujours le président, il est protégé par une unité militaire », explique cette source. Le matin même, des images de télévision montraient une foule de manifestants s’engouffrer dans l’enceinte du palais présidentiel, au cœur de la capitale sri-lankaise, Colombo.

    Couvre-feu ignoré

    Plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient auparavant participé à une manifestation pour exiger la démission de Gotabaya Rajapaksa. Le président en exercice est jugé responsable d’une grave crise économique qui frappe le Sri Lanka, causant une inflation galopante et de graves pénuries de carburant, d’électricité et de nourriture. La veille, vendredi 8 juillet, un couvre-feu avait été mis en place par les forces de l’ordre pour tenter de décourager les manifestants de descendre dans la rue, mais il avait été largement ignoré, et avait fini par être levé après que des partis d’opposition, des militants des droits humains et le barreau du pays ont menacé d’intenter des poursuites contre le chef de la police. Des manifestants ont même forcé des trains à circuler pour les emmener à Colombo afin de participer aux manifestations.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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    Deux régiments de l’armée de Terre ont signé une charte de jumelage avec le 4e bataillon logistique belge

    par Laurent Lagneau · 9 juillet 2022

    Ces dernières années, et étant désormais liées par les partenariats stratégiques CAMO 1 [blindés médians Griffon et Jaguar du programme SCORPION] et CAMO 2 [artillerie, autour du CAESAr], l’armée de Terre et la composante « Terre » de la Défense belge n’ont cessé d’approfondir leur coopération opérationnelle, notamment par le jumelage de certaines de leurs unités.

    Ainsi, en 2001, le 1er Régiment de Tirailleurs [RTir] d’Épinal et le 12/13 Bataillon de Ligne, établi à Spa, avaient montré la voie en signant une charte de jumelage, ce qui a depuis contribué à renforcer leurs liens opérationnels, via des entraînements conjoints.

    D’autres unités ont ensuite suivi cet exemple, comme le 35e Régiment d’Infanterie [RI] de Belfort, qui s’est associé avec le Bataillon de chasseurs ardennais de Marche-en-Famenne, ou encore comme le 5e Régiment de Dragons [RD] de Mailly-le-Camp, lié au 1/3 Bataillon de lanciers.

    Puis, en 2017, la 7e Brigade Blindée [subordonnée à la 1er Division de Besançon] et la Brigade Médiane Belge, ont fini par en faire de même, alors que Bruxelles venait d’annoncer son intention de se procurer 417 véhicules blindé multi-rôles [VBMR] « Griffon » et 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] « Jaguar ».

    Mais c’est au domaine de la logistique que les liens entre l’armée de Terre et la composante « Terre » de la Défense belge viennent de s’étendre.

    En effet, le 5 juillet, le 4e Bataillon logistique belge a signé une charte de jumelage avec le 503e Régiment du Train et le 4e Régiment du Matériel [RMAT], tous les deux implantés à Nîmes [Gard].

    « Aux termes de ce jumelage, les trois unités s’efforceront de mener à bien des activités de préparation opérationnelle afin de développer leur interopérabilité, indispensable au regard des engagements opérationnels de nos deux nations et face à la montée en puissance du programme CAMo », a expliqué le 4e Bataillon logistique.

    Rappelant les missions récemment menées par ces trois unités, la charte de jumelage souligne que la « montée en puissance du programme CaMo-Scorpion dans les deux pays démontre clairement la nécessité de développer et d’approfondir l’interopérabilité, composante majeure d ela valeur opérationnelle de nos forces. »

    Et d’ajouter : « Au terme de ce jumelage, les trois unités s’efforceront de mener à bien des activités de préparation opérationnelle de tous niveaux, allant du simple échange bilatéral de cadres jusqu’à des exercices de niveau de l’unité élémentaire, avec ou sans matériel organique ». Ce qui sera le cas lors des manoeuvres SCORPION 12 et ORION, qui auront lien respectivement à la fin de 2022 et au début de 2023.

    BBC

    SANS TITRE

    Leicester don't feature in today's gossip column but Italian newspaper Gazzetta dello Sport reports that West Ham have turned their attention to Roma and Netherlands winger Justin Kluivert, 23, after missing out on Villarreal's Arnaut Danjuma, 25.

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - texts will be charged at your standard message rate)

    Pedro Miller: Who do I want us to sign...?? #lcfc.....someone’d be nice.

    On the latest Daily Euros podcast, Aaron Paul looks ahead to England vs Norway and Northern Ireland vs Austria. He’s joined by Anita Asante, Nicola McCarthy and Norwegian football journalist Malin Jornholt.

    Austria v Northern Ireland (17:00 BST)

    Andy Gray

    BBC Sport NI

    Ding, ding, ding. It's time for round three.

    In the red corner you have Austria, a team packed with talent who fly under the radar compared to the big hitters.

    Standing tall in the green corner there's Northern Ireland, the ultimate underdogs who have fought more than most to reach this stage.

    It's a rarity in international football, but Monday's crucial Euro 2022 match will be the third meeting in the past eight months between the sides - and this time there could be a knockout blow.

    Both teams lost their opening matches, and defeat in their second game will all but end any hopes of progression from Group A.

    There is previous here, and a sense Northern Ireland owe their opponents one despite being ranked 26 places lower than the Austrians.

    England v Norway (20:00 BST)

    Ada Hegerberg talks about her return to fitness after 20 months out and says she is ready to inspire at Euro 2022.

    The Lyon forward, who turned 27 on Sunday, has made her international comeback with Norway five years after stepping away in protest at what she felt was a lack of respect for female footballers in her homeland.

    England v Norway (20:00 BST)

    Emma Sanders

    BBC Sport

    England's biggest test of the Euros group stages is set to come on Monday when they face a Norway side containing inaugural Ballon d'Or winner Ada Hegerberg - but who else do they need to be wary of?

    Chelsea defender Maren Mjelde captains the side, while Blues midfielder Guro Reiten, Arsenal's Frida Maanum and Manchester City's Julie Blakstad all scored in their 4-1 victory over Northern Ireland.

    Barcelona forward Caroline Graham Hansen, widely considered as one of the world's best, also netted in their impressive 4-1 win.

    "They had a pretty good start didn't they?" reflected England striker Ellen White. "I went out to get food and they were 2-0 up!"

    "They are a phenomenal team. It's a really tough group. We've watched them and analysed them and we're fully focused on what we can do. It's a big, big game for us and we're excited."

    Here's more from Emma on who could cause England problems at the Amex Stadium later.

    Both kick-off times BST

    Now we're going to turn our attention to today's Euro 2022 games, and hosts England are in action at Brighton while Northern Ireland also have their second group game:

    The Daily Mail

    The Mail are reporting that Chelsea boss Thomas Tuchel is reluctant to bring Cristiano Ronaldo to Stamford Bridge this summer.

    No wonder if new Manchester United boss Erik ten Hag is saying the Portugal forward is not for sale!

    Liverpool

    Erik ten Hag's first game as Manchester United boss will be a pre-season match against Liverpool in Bangkok on Tuesday.

    Both teams are now in Thailand, where Liverpool boss Jurgen Klopp has spoken to the BBC and given his perspective on events outside the stadium on the night of the Champions League final at the Stade de France.

    Klopp says Uefa must "guarantee" supporters traveling to big events in the future are "protected".

    Manchester United

    Manchester United manager Erik ten Hag says Portugal forward Cristiano Ronaldo is "in our plans" for the new season and is "not for sale".

    The 37-year-old will miss the first part of United's pre-season tour to Thailand and wants to leave the club. He returned to United last season after playing for Real Madrid and Juventus.

    "He is not with us due to personal issues. We are planning with Cristiano Ronaldo for this season. That is it," said former Ajax manager Ten Hag.

    "I am looking forward to working with him. Cristiano is not for sale. He is in our plans. We want success together."

    The Portugal forward's absence on the tour fuelled speculation over his future after he also missed the club's return to pre-season training at Carrington.

    Ronaldo instead trained at the Portuguese national team's headquarters.

    The top story in today's gossip column says that Bayern Munich are considering Tottenham and England striker Harry Kane as a replacement for Robert Lewandowski.

    Sergio Reguilon could also be leaving Spurs, with Daily Mail reporting that Sevilla are among the clubs interested in the 25-year-old Spanish left-back.

    Meanwhile Tottenham have made another addition... to their coaching staff.

    Gianni Vio has been appointed as Spurs' set pieces coach and joins from the Italy national team, where he's been since September 2020.

    The 69-year-old worked alongside former Italy goalkeeper Walter Zenga at Al Nassr in Dubai and Catania in Serie A in 2007 and 2008, and had roles at Fiorentina, AC Milan, Palermo, DC United, Brentford and Leeds before linking up with Italy coach Roberto Mancini.

    So Barcelona have been linked with buying Bernardo Silva AND Raphinha, even though they can't yet register new signings Franck Kessie and Andreas Christensen.

    The Spanish club don't meet La Liga's financial fair play criteria as they are not within the league's salary limits although they are expected to be before the new season starts.

    But could Bernardo Silva be heading out of the door at Manchester City?

    Spanish newspaper Mundo Deportivo reports that Barcelona believe they will be able to sign the 27-year-old Portugal midfielder.

    Speaking of Erling Haaland, here's the Norway striker on why he chose to join Manchester City after being presented at the Etihad Stadium on Sunday.

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    Sulaimon Adelekan: I want Arsenal to sign an out and out striker like Haaland, maybe sign Robert Lewandolski or Victor Oshimen.

    The Daily Express

    Who will replace Paul Pogba at Manchester United?

    The Express are reporting that Arsenal face competition from United to sign Chelsea and France midfielder N'Golo Kante, 31.

    And here's another done deal with Juventus confirming the return of Paul Pogba on a free transfer after his contract expired at Manchester United.

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    DanMTwiglet: I really want Man Utd to sign at least 2 of Dybala, De Jong, Neves or Lisandro, if not all 4.

    BBC

    SANS TITRE

    There's a bit more from Boris Johnson's first public appearance since he resigned as Conservative leader.

    Asked who he was supporting to replace him, the outgoing PM refused to give an answer.

    "I wouldn't want to damage anybody's chances by offering my support," he told reporters.

    During his televised statement last week, Johnson admitted he'd tried - and failed - to convince his ministers to stay on side in the days leading up to his resignation. He also accused Tory MPs who forced him out of "herd" mentality.

    Helen Catt

    Political correspondent

    A new 1922 executive will be elected this afternoon and then they will decided the rules of the leadership contest.

    The key thing is the number of MPs needed to get their name on the ballot.

    We understand Priti Patel is still weighing up a bid - so we could enter this race with 12 candidates. It may mean the bar for the number of MPs will be set really high.

    What happens after that - there will be a series of run offs. The one who comes last each time gets written off.

    The aim is by next week - when Parliament breaks for summer recess - to have two candidates left who will then canvas the Tory membership.

    We are at the very early stages of the contest and tax has emerged as a major battleground.

    After all taxes are a big issue in the Tory Party.

    The prize is big - it is to be prime minister of the country so they will try to take out their opponents

    But the electorate is watching.

    Almost instantly there will be pressure to call a general election - almost as soon as that person in post.

    In his first public appearance since resigning as Conservative leader, Boris Johnson says he's "determined" to deliver the mandate he was elected on in 2019 during his final few weeks as PM.

    He also claims the British public are happier the less "politics in Westminster" is being discussed.

    "I'm determined to get on and deliver the mandate that was given to us, but my job is really just to oversee the process in the next few weeks, and I'm sure that the outcome will be good," he told reporters during a visit to the Francis Crick Institute in London.

    "The more we focus on the people, on the people who elect us... The more we talk about the future that we're trying to build, the less we talk about politics in Westminster, the generally happier we will all be."

    The list of people hoping to replace the PM currently stands at 11, but is expected to grow.

    Away from the Tory leadership race, Labour leader Keir Starmer is in Gateshead and has been setting out his vision for a Labour government.

    Starmer promises to fight the next election on economic growth, saying Labour will build a strong, secure and inclusive economy.

    Turning to the Tory leadership race - which he calls a "chaotic circus" - he says he can't believe what he's hearing from candidates.

    "The arms race of fantasy economics is well under way," he continues, saying candidates have not explained how they'd fund their policy plans.

    On taxes, the vast majority of them served in Boris Johnson's government. They went out every day for months and years to defend his behaviour, they backed everyone one of his 15 tax rises. But they're behaving as if they just arrived from the moon."

    A bit more from Charles Walker who has told BBC News he is backing Penny Mordaunt.

    The Broxbourne MP says it is unlikely there will be any dropouts once it gets to the final two - similar to the 2016 race between Theresa May and Andrea Leadsom.

    He also doubts there will be a series of hustings, as he feels it will have to have the backing of both candidates and the chair of the 1922 Committee - Sir Graham Brady.

    Walker adds he doesn't expect a snap general election to be called once the new leader and prime minister is confirmed.

    He says: "Gordon Brown and John Major went to term, you may want to get your mandate but you tend to change leaders when the party is in great turmoul.

    "I don't think a general election is going to happen."

    The former chair of the 1922 Committee, Charles Walker, says he expects this leadership contest to have a much higher threshold than the 2019 race.

    He tells BBC News: "When we had this in 2019, we set the threshold at 17 supporters to go through, then second round was 33.

    "So I suspect you'll see a more aggressive threshold to thin the field.

    "If the first round is on Wednesday, it gives us six days until the House of Commons rises on 21 July.

    "So it is possible it can be done."

    Some more detail about the expected process from the joint-executive secretary of the 1922 Committee of Tory backbenchers - Bob Blackman.

    He said the leadership candidates will be whittled down to the final two by next Thursday.

    Blackman told Sky News: "The one thing that we're committed to do is to achieve getting to two candidates by Thursday 21 July.

    "That means that we'll hold a succession of ballots over the next few days in order to get to that position."

    Ballots are likely to be held this Wednesday and Thursday and next Tuesday and Wednesday, he said.

    Blackman also said the newly-elected 1922 Committee is due to meet at around 17:00 BST on Monday to agree the process and timetable for the parliamentary side of the leadership contest.

    The Conservative Party board will meet to determine the timetable and process for the postal ballot of members.

    Tory MP for Harrow East Bob Blackman, who is joint-executive secretary of the 1922 Committee, has said the threshold for support to enter the first round of the Conservative Party leadership race is likely to be 20, with potentially as many as 36 MPs needed in support to progress to round two.

    He told Sky News: "The view is that candidates to get on the ballot paper should demonstrate a broad swathe of support amongst Conservative MPs.

    "So we're looking at a proposer, a seconder and either 18 supporters or possibly more supporters in order to reduce that list.

    He then says the "first ballot is likely to have a threshold of 10% of the votes, i.e. 36 MPs, supporting a candidate for them to go through to the second ballot. That once again is not confirmed yet, but I suspect that will be the case.

    "After that we probably won't need thresholds because the list will shorten considerably."

    Blackman also said it is a "condition of nomination" for candidates to agree that they will contest the final postal ballot of party members if they reach the last two, to avoid a situation as in 2016, when Theresa May became prime minister after her final rival, Andrea Leadsom, dropped out.

    More Conservative ministers are speaking out on the leadership race - some even making their loyalties clear...

    Business Secretary Kwasi Kwarteng, in a show of support for Liz Truss, earlier reminded BBC Radio 4's Today listeners that the Foreign Secretary always opposed the controversial National Insurance tax hike. "That was reported at the time", he says.

    Asked if voters will see through lots of tax-cutting promises - made by MPs who belong to a party that has overseen hikes in the first place - Kwarteng admits this is "entirely reasonable".

    However, repeatedly asked what cuts he would impose to further the UK's growth, Kwarteng refuses to answer and says leadership contenders will "spell that out more broadly".

    Pushed, he says only: "As a principle, you cannot tax yourself to prosperity. That's never worked."

    We’ve now heard from former housing secretary Robert Jenrick, who is backing Rishi Sunak’s leadership bid.

    Jenrick says the tax-cutting plans announced by rival leadership candidates will lead to significant additional borrowing or reductions in public spending.

    He says Sunak plans to "manage the economy responsibly" by bearing down on inflation and cutting taxes "as quickly as we sensibly can".

    He says the public is “crying out” for the Conservative Party to “demonstrate seriousness of purpose, professionalism, and a clear plan for the economy”.

    Asked about whether Sunak should have kept his US green card while an MP, Jenrick says the former chancellor "cares deeply" about the UK, adding that he hopes the leadership contest "doesn't get into things like that".

    He adds: "What the public care about now is who has the ability to be prime minister in six weeks time".

    Over the last 48 hours we've had 11 MPs set out their stalls to succeed Boris Johnson as Conservative Party leader - here's a short recap of how the Tories will ultimately choose the next prime minister.

    Foreign Secretary Liz Truss has become the latest candidate to release a glossy campaign video.

    Standing in front of a leafy backdrop, she says she's got a "clear vision for the future" and can hit the ground running from day one.

    To ensure the Conservatives win the next election, she says "we need to deliver, deliver and deliver for the British people".

    Speaking over shots of her representing the UK during various foreign trips, she says she's committed to low taxes, "a firm grip on spending" and driving growth in the economy.

    "I love our country. I want the best for us all," she concludes.

    Chancellor Nadhim Zahawi has again said he is being "smeared" over his finances, after newspapers reported that the authorities were looking into his tax affairs.

    In an interview with Sky News, the Conservative leadership candidate pledges to publish his returns annually if he becomes prime minister and says he has "never used an offshore company to avoid tax".

    He says: "I was told that the Serious Fraud Office, the National Crime Agency, HMRC, were looking into me."

    "I'm not aware of this. I've always declared my taxes - I've paid my taxes in the UK."

    He says if he were prime minister, he would publish his tax accounts annually.

    Pressed by Sky's Beth Rigby as to whether he would publish backdated accounts, he says he will "look at what the options are", but adds: "I don't think being retrospective is right".

    Nick Eardley

    Political correspondent

    Politics moves on quickly. Listen over the next few days as cabinet ministers distance themselves from the tax plans of the government they were part of.

    The central debate so far has been how quickly tax cuts can be made. The frontrunner, Rishi Sunak, thinks it can’t be until the economy is in a better place. He has warned against "fairytales".

    Some of his rivals think tax cuts can come immediately - Liz Truss has promised them from day one.

    But another key question is going to be what compromises the candidates are prepared to make on spending if they cut taxes.

    They aren't as keen to spell them out just yet.

    There's a bit more from Jeremy Hunt now.

    Asked about his "human experience" - the fact he potentially represents a particular generation of Conservatives, having gone to Charterhouse School and to Oxford University, and how he hopes to win votes from people with different background – the former health secretary says he's aware that political leaders need to have a broad appeal.

    "That's why, as Tony Blair had John Prescott as his deputy prime minister, I'll have Esther McVey as mine," he tells BBC Breakfast, saying they'll be a formidable team.

    "She's someone who's won tough seats against Labour in the north, in the same way I've won tough seats against the Lib Dems in the south."

    On to the cost of living crisis, Hunt says there's light at the end of the tunnel and insists he'll do more to help suffering families. "People want to see that there's a plan for the future," he says, suggesting he will deliver that in the next few days as part of the leadership race.

    He finishes by telling viewers he's a "straight-talking" politician who puts "social justice" at the centre of his work.

    The increasing number of candidates entering the Conservative leadership contest leads most of the papers.

    With 11 contenders so far - and possibly more to come - the Financial Times says senior Tories are "plotting to rapidly thin out the field". The threshold to make it on to the ballot paper will be decided at a meeting of the 1922 committee of Conservative backbenchers, with the paper suggesting that the support of as many as 36 MPs could be required.

    The Guardian thinks the figure will be 25.

    The i reports that the former chancellor, Rishi Sunak, is the favourite to win the contest, but claims Tory MPs on the right of the party are seeking to block him.

    The Times says Boris Johnson's allies are considering which contender is best placed to beat Mr Sunak, before deciding who to back.

    See today's newspaper headlines here.

    Asked about the current Chancellor Nadhim Zahawi's claims he'd like to impose 20% cuts on every government department to pay for his planned tax cuts, Jeremy Hunt says it's "always possible" to make efficiencies in government.

    But, he goes on, the "fundamental thing is, how do we move ourselves from becoming one of the higher taxed economies for business - making it harder for businesses to get off the ground - to one which people say, 'If you're going to set up a business, it has to be in Britain.'"

    Asked if he can guarantee he won't borrow more money to enforce any changes, he says it's right to cut taxes without loading up on debt. To do the latter, he says, isn't Conservative.

    Former health secretary Jeremy Hunt, another Tory leadership contender, is up now on BBC Breakfast.

    He begins by saying the two biggest challenges the UK faces right now are the war in Ukraine and a potential recession, and claims his business-led background and experience as a foreign secretary (2018 to 2019) means he's the right person for the role.

    "I've got more experience as a cabinet minister than any of the other candidates," he says.

    A bit more now from Tory contender Tom Tugendhat.

    Asked about originally being opposed to Brexit, but now saying he'd "unleash its advantages" as prime minister, Tugendhat commends Boris Johnson for "getting Brexit done" but says policies need to be changed in the UK Treasury to deliver its benefits - including "changing the way we invest around the country, opening up our economy and, of course, opening up trade agreements".

    On to tax - the issue some believe will define this leadership race - Tugendhat, chairman of the Foreign Affairs Committee, reminds listeners he was "one of a few Tory MPs" who didn't vote for the most recent National Insurance tax hike.

    He says the UK needs to be "going for growth" - and you can only get that, he adds, by taking the brakes off the economy.

    Challenged as to what he'd say to the former chancellor, Rishi Sunak, who's said he also wants growth but doesn't believe in fairy tales when it comes to tax cuts, Tugendhat laughs and says: "I'm sure he's told Margaret Thatcher that."

    Let's hear from Tom Tugendhat - chair of the Foreign Affairs Committee - and one of the 11 Tory leadership candidates.

    Speaking to BBC Radio 4's Today programme, the MP, who's received some vocal support from colleagues, defends his lack of Whitehall experience and says he offers "real world experience" instead.

    "What I'm bringing is the experience of having run organisations in some of the hardest places in the world - like Helmand in Afghanistan," he says, before listing his tours as a British soldier.

    France24 - World

    Iraq: Mosul's long road to recovery, five years after IS group's defeat

    Issued on: 10/07/2022 - 10:57

    FRANCE 24 Follow Lucile WASSERMANN Yasmine MOSIMANN Meethak AL KHATIB

    On July 10, 2017, Iraq's second-largest city was wrested back from the hands of the Islamic State (IS) group after two years under its rule of terror. But the devastating battle left much of the city in ruins, especially in the historic centre. 

    Five years on, FRANCE 24's reporters Lucille Wasserman, Meethak al Khatib and Yasmine Mosimann went to see how the city is faring and why many Iraqis are frustrated at the slow pace of recovery.

    Click on the player above to watch their exclusive report from Mosul. And watch the video below for more context and analysis from Yasmine Mosimann in Baghdad.

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    Mosul museum restores artefacts destroyed by Islamic State jihadists in Iraq

    Macron visits the former IS group's stronghold in Iraq city of Mosul

    ON THE GROUND

    Six months on from elections, Iraqis frustrated by political deadlock

    Valeurs Actuelles

    Manifestations d’agriculteurs aux Pays-Bas : comment la colère menace de gagner la France

    Les agriculteurs grondent et la Hollande est au bord du chaos. Depuis plusieurs semaines maintenant, des foules d’agriculteurs en colère descendent quotidiennement dans la rue lors de manifestations violentes contre le gouvernement. Le 28 juin, à la tombée de la nuit, des dizaines d’agriculteurs ont fait le siège du domicile de la ministre de la Nature et de l’Azote, Christianne van der Wal, à bord de leurs énormes tracteurs de six tonnes, aspergeant la maison de foin et dégradant les alentours. Une dizaine de mètres plus loin, une vingtaine d’autres manifestants soulevaient à mains nues une voiture de police, avant de la renverser et de la saccager.

    Depuis, les scènes se répètent à intervalles réguliers. Blocage d’autoroutes, d’aéroport, supermarchés qui ne sont plus approvisionnés, confrontations violentes avec les forces de l’ordre… Le 5 juillet, à à Heerenveen, la police a même ouvert le feu pour disperser la foule, sans faire de blessés. « Ils se battent pour leur survie », commente, sans pour autant justifier, l’ancien député LREM et agriculteur, Jean-Baptiste Moreau.

    Situation tendue ce soir devant la maison de la Ministre de l’Azote aux Pays-Bas. La colère monte crescendo chez les agriculteurs contre la politique d’azote du gouvernement #boerenopstand pic.twitter.com/d5IRapgL22

    — Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) June 28, 2022

    La cause de ces manifestations remonte à début juin. Le 10, un plan gouvernemental de réduction des gaz à effet de serre est mis en place dans le cadre d’engagements pris au niveau européen. Ce plan vise à réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Pour les agriculteurs, cela implique une baisse de 40% des émissions de gaz à effet de serre mais aussi 30% de bétail en moins.

    Depuis, chaque jour, des agriculteurs se réunissent afin de manifester contre ce plan gouvernemental en privilégiant le blocage de points stratégiques à l’économie et à la circulation interne du pays. Ces manifestations sont, selon Philippe Herlin, doctorant en économie, « les premières contre la transition écologique ».

    Une situation analogue en France ?

    Ces manifestations ne sont pas sans rappeler la colère des agriculteurs français qui, périodiquement, se réunissent afin de manifester contre l’excès de normes qui pèse sur leur profession. La crainte des agriculteurs hollandais d’aujourd’hui pourrait bien être celle des agriculteurs français de demain si l’adoption d’un plan similaire venait à menacer encore un peu plus leur survie déjà compromise par des législations contre productives (comme le Pacte Vert) et la guerre en Ukraine.

    En France, le plan France Relance, lancé il y a deux ans afin de redonner du souffle à l’économie tricolore à la suite de la crise du Covid, prévoyait déjà de baisser les  émissions de gaz à effet de serre en agriculture et de privilégier les productions les moins émettrices de GES. En clair, de nouvelles contraintes, pour une profession qui ne voit jamais le bout du tunnel. « Les agriculteurs n’ont pas assez de revenus pour investir et on fait peser beaucoup de contraintes qui ne collent pas réellement à leur réalité. On les accuse de tous les maux alors que beaucoup d’efforts sont faits », explique Jean-Baptiste Moreau, qui  dénonce également les « écolos dogmatiques » qui, depuis leurs bureaux parisiens, leur disent « comment travailler ».

    Stéphane est l’un de ces agriculteurs en première ligne. La cinquantaine, grand et plutôt robuste, il cultive de l’ail, du maïs ainsi que des semences de tournesol dans la Drôme. Toujours nuancé, même à l’évocation de ses conditions de travail, il décrit des agriculteurs « bouleversés par l’ensemble des choses », une agriculture française fébrile et l’absence de soutien de l’État. Et d’évoquer un « étouffement social » dû notamment à l’explosion des prix, entraînant des coûts très hauts pour des rendements bas. Ce qui ne l’empêche pas de questionner le bienfondé de la politique européenne : « Est-ce que leur ligne de conduite est la bonne ? »

    Raphaël Reboul, lui aussi cinquantenaire, lui aussi agriculteur dans la Drôme, tient le même discours. Propriétaire de plusieurs dizaines d’hectares, il est confronté chaque jour aux problématiques qui pèsent sur les agriculteurs. Dans son département, en ce moment, ce sont les économies d’eau imposées. Il en est certain :  bientôt, lui et ses collègues descendront dans la rue contre la préfecture, qui coupe l’eau dont ils ont besoin. Et les « écolos », qui sur la consommation et le stockage d’eau, leur mettent des bâtons dans les roues. Fort caractère, il ne mâche pas les mots dans sa barbe noire de trois jours, et fait part de son « ras-le-bol » face aux règles nationales et européennes qui compliquent la vie de sa profession. « Ça peut péter à tout moment », assure-t-il. Tous deux ne collent pas à « l’image biaisée d’agriculteurs clichés » parfois renvoyée. Raphaël déplore la vision que peuvent avoir les élites vis-à-vis des agriculteurs. Dans le fond, une représentation à laquelle s’ajoute parfois un certain mépris de classe, du moins une méconnaissance. Tout ce qui crée une barrière et empêche les agriculteurs d’être pleinement compris, finalement.

    Contacté par Valeurs actuelles, Christophe Barthès, agriculteur et nouvellement élu député RN de l’Aude, s’insurge lui aussi contre les « contraintes » imposées aux agriculteurs, assurant que la situation, « similaire » à celle des Pays-Bas, peut « exploser à la rentrée ». Ce dernier ayant reçu les syndicats agricoles, il assure que ceux-ci « en ont marre » des différentes directives qui pèsent sur leurs épaules et que les dirigeants devraient « arrêter d’emmerder » ceux qui travaillent.

    Le Pacte Vert, énième directive hors sol

    Parmi l’arsenal de mesures contre-productives pour les agriculteurs : le Pacte Vert pour l’Europe. Cet ensemble de mesures voulues par la Commission européenne vise à rendre le continent européen neutre pour le climat d’ici 2050 en garantissant une économie raisonnée et compétitive.

    Néanmoins, ce dernier, adopté en 2019, souffre de bien des critiques… En effet, le projet est jugé “hors sol” par les syndicats agricoles ; ces derniers craignent que ce pacte n’entraîne in fine une « hausse des prix et des importations ».  La Copa-Cogeca, le plus important syndicat d’agriculteurs et de coopératives agricoles au niveau européen, avait également dénoncé en 2021 un « objectif politique dénué de base scientifique ».

    La guerre en Ukraine vient aussi s’ajouter à l’incertitude à laquelle les agriculteurs sont confrontés au quotidien. Damien Barnier, directeur de département en charge des études agriculture industrie-service chez Ipsos précise dans les colonnes de Terres et territoires: « Les exploitants agricoles se retrouvent aujourd’hui en grande précarité […] Ils sont amenés à devoir amortir la hausse des coûts de production à leur niveau, et réclament d’urgence un soutien de la part de l’ensemble de la filière et du gouvernement pour soutenir l’activité et les aider à passer cette période difficile. »

    L’Europe contre les agriculteurs

    Dernière mesure en date au niveau européen, et qui cristallise encore plus les tensions dans le monde agricole français, l’accord de libre échange conclu le 30 juin entre l’Europe et la Nouvelle-Zélande qui facilite l’importation de viande ovine du Pacifique. Chez les éleveurs, on peste face à la concurrence déloyale et à un coup avant tout politique, qui n’arrange pas les affaires d’une profession déjà soumise à des régimes de concurrence et des conditions de travail allant en se dégradant. Dans les colonnes de Marianne, l’eurodéputé LFI Emmanuel Maurel a qualifie ce traité d’« aberration écologique », en ce qu’il favorise l’importation de denrées produites de l’autre côté de la planète au détriment des paysans européens. Or, dans le même temps, l’Union européenne assure vouloir privilégier l’écologie et le développement durable. « On voudrait tuer l’agriculture française qu’on ne s’y prendrait pas autrement », affirme encore l’insoumis.

    Aujourd’hui, c’est la crainte d’un emballement généralisé pour l’Europe et les gouvernements nationaux qui se profile. Plusieurs pays ont déjà apporté leur soutien aux agriculteurs hollandais. À la frontière entre l’Allemagne et les Pays-Bas, par exemple, agriculteurs et citoyens allemands se sont réunis sur l’autoroute A7, en soutien à la fronde. En Italie, on voit ces derniers jours une contestation similaire apparaître. La France sera-t-elle le prochain pays sur la liste ?

    Italian farmers also rise up: « We are not slaves, we are farmers! We cannot make ends meet! » Then a warning to politicians: « Let’s come to Rome! » The unjustified and nefarious increase in raw materials and basic necessities have brought the agricultural sector to its knees. pic.twitter.com/3yOTuM6Md9

    — RadioGenova (@RadioGenova) July 7, 2022

     

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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    La marine russe a reçu le sous-marin K-329 Belgorod, pouvant emporter la torpille nucléaire « dronisée » Poseidon

    par Laurent Lagneau · 9 juillet 2022

    Parmi les armes décrites comme étant « invicibles » qu’il avait dévoilées en mars 2018, le président russe, Vladimir Poutine, s’était attardé sur un drone sous-marin à propulsion nucléaire appelé « Status-6 Poseïdon », et dont le renseignement américain soupçonnait l’existence.

    Plus précisément, d’une longueur d’une vingtaine de mètres pour un diamètre de deux mètres, le « Poseidon » est en réalité une torpille autonome intercontinentale pouvant emporter une charge thermonucléaire d’au moins deux mégatonnes. Et d’après les rares détails divulgués à son sujet, cet engin, d’une portée illimitée, pourrait naviguer à la vitesse d’environ 70 noeuds, à une profondeur de 1000 mètres. De quoi menacer les infrastructures portuaires stratégiques et les villes côtières.

    Seulement, il fallait à la marine russe un sous-marin capable de mettre en oeuvre cette « torpille » à capacité nucléaire. D’où la décision de reprendre la construction du K-139 « Belgorod », laquelle avait débutée en 1992 au chantier naval Sevmash, à Severodvinsk, avant d’être interrompue à deux reprises : en 1997, pour des raisons économiques, et en 2006, le ministère russe de la Défense ayant décidé à l’époque de couper les crédits alors qu’il restait encore 15% du travail à accomplir.

    En 2012, et sous l’appellation « K-329 Belgorod », Moscou relança la construction de ce sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière appartenant à la classe Oscar II pour le compte de la « Direction principale de la recherche en haute mer du ministère de la Défense de la Fédération de Russie » [GUGI].

    En effet, il était alors question de le doter de « bathyscaphes et de systèmes télécommandés » pour opérer dans les fonds marins, comme le « Losharik » [projet 10831], un sous-marin à propulsion nucléaire affichant un déplacement de 2000 tonnes pour une longueur de 78 mètres et pouvant naviguer à une profondeur maximale de 6000 mètres, ou encore un submersible aux dimensions plus modestes appartenant à la classe « Kashalot » [projet 1910].

    Quoi qu’il en soit, le K-329 « Belgorod » fut également désigné pour emporter la torpille « dronisée » Poséidon, ce qui supposait d’apporter des modifications importantes par rapport au dessin initial d’un sous-marin de type Oscar II, dont un allongement de la coque d’une bonne vingtaine de mètres.

    Mis à l’eau en avril 2019, le K-329 « Belgorod » entama ses essais, en mer Blanche, deux ans plus tard. Cependant, les autorités russes se montrèrent plutôt discrètes à ce sujet… Cela étant, le 8 juillet, le chantier naval Sevmash a indiqué avoir remis officiellement le sous-marin à la marine russe, après la signature de son certificat d’acceptation et de transfert.

    Sevmash: "Belgorod research submarine "Everyone: 🤔https://t.co/TgTC80tzJS

    — Joseph Dempsey (@JosephHDempsey) July 8, 2022

    « Aujourd’hui est un jour important pour nous, avec la signature du certificat d’acceptation du sous-marin de recherche Belgorod et son transfert à la flotte. […] Le ‘Belgorod’ offre de nouvelles opportunités à la Russie pour la conduite de diverses études, d’expéditions scientifiques et d’opérations de sauvetage dans les zones les plus reculées du monde », a commenté l’amiral Nikolaï Ievmenov, le chef d’état-major de la marine russe… qui, selon le compte-rendu de la cérémonie, n’a pas dit un mot sur les torpilles nucléaires « Poseidon », alors que ce navire a été modifié pour en emporter une demi-douzaine…

    A priori, le K-329 « Belgorod » devrait subir d’autres essais – comme un déploiement longue durée – afin de vérifier l’ensemble de ses capacités militaires. À moins qu’il ne soit admis officiellement au service actif le 31 juillet prochain, à l’occasion de la Journée de la marine russe.

    Opex 360

    La Chine va bientôt mener les essais d’un avion militaire ayant une « importance stratégique et historique »

    par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022

    Depuis maintenant plusieurs années, les autorités chinoises livrent au compte-gouttes des détails sur le Hong-20 [ou H-20], le futur bombardier stratégique de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL], dont le développement est assuré par Xian Aircraft Industrial Corporation. Et cela contribue à faire « monter la mayonnaise »… et à nourrir la spéculation, en particulier dans la presse, sur la date d’un premier vol de cet appareil.

    Ce vol inaugural va-t-il enfin avoir lieu? À en croire la presse chinoise, Ge Heping, le responsable du centre d’essais en vol de l’entreprise publique AVIC [Aviation Industry Corporation of China], l’a laissé récemment entendre, lors d’une réunion avec son personnel.

    Ainsi, affirme le « Quotidien du Peuple », M. Ge a indiqué qu’une campagne d’essais concernant un « type d’avion ayant une importance stratégique et historique cruciale » allait « prochainement » être lancée. Et d’exhorter tous ceux qui y seraient impliqués de prendre conscience de « l’extrême importance de mener à bien cette mission ».

    Étant donné la description que M. Ge a donné de cet appareil, il est tentant de penser qu’il s’agit du H-20, appelé à remplacer le Xian H-6 de l’APL, dont le rayon d’action limité et la faible capacité d’emport de munitions font qu’il ne peut pas être véritablement considéré comme un bombardier stratégique. En outre, sa conception est largement dépassée… puisqu’il n’est qu’une copie chinoise du Tu-16 Badger soviétique.

    D’après les informations qui ont opportunément « fuité » à son sujet, le H-20 aurait la forme d’une aile volante [comme le B-2 Spirit et le futur B-21 Raider américains]. Son rayon d’action serait d’au-moins 12’000 km et il pourrait emporter jusqu’à 45 tonnes de munitions. En clair, il constituerait un saut technologique significatif pour l’industrie aéronautique chinoise. Ce qui expliquerait, d’ailleurs, la raison pour laquelle les pronostics sur son premier vol ont été déjoués au cours de ces quatre dernières années.

    Cependant, un expert cité par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinoise, a mis en garde contre une « surinterprétation » des propos tenus par Ge Heping. Il « existe d’autres possibilités, comme par exemple un chasseur embarqué J-15 pouvant être catapulté ou le chasseur-bombardier furtir J-35 », a-t-il dit. Effectivement, la mise au point de ces appareils pourrait être considérée comme ayant une « importance stratégique » étant donné qu’ils seront destinés au CNS Fujian, le troisième porte-avions chinois récemment mis à l’eau.

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    Otan : La British Army déploie un escadron de chars Challenger 2 en Pologne

    par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022

    En avril, quand Varsovie s’apprêtait à céder à l’armée ukrainienne une grande partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique, le gouvernement britannique fit savoir qu’il était disposé à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne, afin de remédier au déficit capacitaire temporaire qu’allait causé cette aide polonaise à Kiev.

    Selon les plans du ministère polonais de la Défense, les T-72 devaient être en partie remplacé par 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams commandés auprès des États-Unis pour environ cinq milliards de dollars, l’objectif étant d’en doter quatre bataillons relevant de la 18e Division mécanisée. Seulement, les premiers exemplaires ne devraient pas mis en service avant 2026.

    En outre, Varsovie a également lancé le programme Wilk, afin de remplacer les chars PT-91 Twardy. Si l’achat de Leopard 2 allemands semblait logique étant donné que l’armée polonaise en dispose déjà, il semblerait que, faute de s’entendre avec Berlin, la piste sud-coréenne, avec le K2PL « Black Panther » tienne la corde.

    Dobiega końca przerzut brytyjskiej kompanii czołgów Challenger do południowo-wschodniej Polski. Ostatnie czołgi i pojazdy towarzyszące przybedą w ciągu kilkunastu najbliższych godzin. Czołgiści z 🇬🇧 będą się szkolić z pododdziałami Żelaznej Dywizji. pic.twitter.com/3RiVD0N5wu

    — 18 Dywizja Zmechanizowana (@Zelazna_Dywizja) July 8, 2022

    Quoi qu’il en soit, et en attendant, la Pologne pourra donc compter sur le Royaume-Uni puisque la proposition faite par le Premier ministre britannique, Boris Johnson [désormais démissonnaire, ndlr] vient se concrétiser avec le déploiement d’un escadron de chars Challenger 2 auprès de la 18e Division mécanisée polonaise.

    « C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », a fait valoir Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, en commentant une publication de la 18e Division mécanisée au sujet de l’arrivée des Challenger 2 de la British Army.

    Cela étant, ce renfort ne compensera évidemment pas les T-72 cédés à l’Ukraine. L’unité britannique déployée en Pologne est l’escadron A [Prince Philip’s Squadron] du Queen’s Royal Hussars. Et, chaque unité de ce type ne compte que 14 Challenger 2. Un tel déploiement représente environ 6% des capacités de la British Army en matière de chars lourds. Ce qui est assez significatif quand on sait que, à l’issue de la nouvelle réforme dont elle va faire l’objet, elle n’en alignera plus que 144, portés au standard Challenger 3.

    30 Challenger 2 Battle Tanks are in Estonia as part of #ExerciseHedgehog pic.twitter.com/nIDF9NwK8R

    — Defence Operations 🇬🇧 (@DefenceOps) June 1, 2022

    Par ailleurs, début juin, l’armée britannique avait déployé une trentaine de Challenger 2 en Estonie, où le Royaume-Uni tient le rôle de « nation cadre » du bataillon multinational mis en place dans le cadre des mesures de réassurance de l’Otan.

    France24 - World

    Tour de France: Jungels wins stage nine, Pogacar retains yellow jersey

    Issued on: 10/07/2022 - 17:58Modified: 10/07/2022 - 17:59

    NEWS WIRES

    Luxembourg's Bob Jungels powered to victory in stage nine of the Tour de France on Sunday holding off Thibaut Pinot to cross the line alone after a 192km race through Switzerland to the French border.

    Slovenian Tadej Pogacar of UAE Team Emirates made a late burst for the line to gain a few seconds on some rivals as the two-time defending champion further tightened his grip on the overall lead with a fifth-place finish.

    "This is one of the most beautiful days of my career," said Jungels a day after one of his AG2R teammates pulled out with Covid-19.

    "I went down that last hill at top speed, and that made the difference."

    Andy Schleck was the last man from Luxembourg to win a Tour de France stage eleven years ago.

    On a hot day with over 40km ascent as the peloton rolled into the Alps, past Charlie Chaplin's long-time residence at Vevey on the north shore of Lake Geneva, the stage was a prelude for three up-coming mountain slogs.

    Jungels raced a full 62km on his own after going solo from an early breakaway as the riders rolled out of Aigle over three relatively challenging climbs. 

    Some 20km from the finish line at the ski resort of La Port de Soleil on the French border, Frenchman Pinot chased after him, gradually eating into a two-minute lead but never getting closer than 20sec adrift before giving up.

    Ineos Grenadiers' Jonathan Castroviejo eventually finished second with Carlos Verona of Movistar third and Pinot fourth.

    Jumbo's Wout van Aert maintained his stranglehold on the sprint points green jersey, but his bid for a solo escape lost steam on Sunday.

    Monday's rest day will be followed by three consecutive Alpine mountaintop finishes as the riders desperately jostle for position in the overall standings on climbs such as the gruelling Alpe d'Huez.

    Stage 10 runs from Morzine to Megeve, stage 11 Albertville to Col du Granon and stage 12 from Briancon to Alpe d'huez.

    (AFP)

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    Defending champion Pogacar takes Tour de France lead with stage six win

    Pogacar wins seventh stage to extend Tour de France lead

    CYCLING

    Belgium's Van Aert wins stage eight of Tour de France

    BBC

    Cristiano Ronaldo: Erik ten Hag says forward 'in our plans'

    Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Man Utdcomments268

    Manchester United manager Erik ten Hag says Portugal forward Cristiano Ronaldo is "in our plans" for the new season and is "not for sale".

    The 37-year-old will miss the first part of United's pre-season tour to Thailand and wants to leave the club.

    He returned to United last season after playing for Real Madrid and Juventus.

    "He is not with us due to personal issues. We are planning with Cristiano Ronaldo for this season. That is it," said former Ajax manager Ten Hag.

    "I am looking forward to working with him. Cristiano is not for sale. He is in our plans. We want success together."

    The Portugal forward's absence on the tour fuelled speculation over his future after he also missed the club's return to pre-season training at Carrington.

    Ronaldo instead trained at the Portuguese national team's headquarters.

    The Old Trafford side play Liverpool in Thailand on Tuesday before flying to Australia and Ten Hag said he does not yet know whether Ronaldo will join later in the tour.

    The Dutchman added that he spoke to Ronaldo before the tour, explaining: "I had a good talk. That is between Cristiano and me, what I can confirm is we had a really good conversation together."

    Ten Hag also addressed the captaincy, which became an issue as a result of Harry Maguire's struggle for form last season.

    "Harry Maguire will be captain," he said. "He has been captain for more than a year. He has achieved a lot of success. I have no doubts about this issue."

    United's only signing this summer is full-back Tyrell Malacia from Feyenoord. They look set to sign free agent midfielder Christian Eriksen and are close to an agreement with Barcelona for Frenkie de Jong.

    Ten Hag emphasised United will only recruit players if he believes they will fit into his intended style of play.

    "We want to add the right players. We have a really good squad, we are working to develop our way of playing and the opportunity is there and we will strike," he added.

    Valeurs Actuelles

    Au Burkina Faso, une dizaine de fidèles assassinés devant leur église

    Les faits sont d’une violence inouïe. Au cours de la nuit du 3 au 4 juillet, au moins 22 personnes – selon un premier bilan officiel provisoire – ont perdu la vie dans une attaque perpétrée dans le village de Bourasso, situé dans le diocèse de Nouna, au nord-ouest du Burkina Faso. Parmi les victimes, 14 ont été tuées alors qu’elles se trouvaient devant la cathédrale située à vingt kilomètres du village, relate Aleteia, mercredi 6 juillet, qui cite une information de la fondation pontificale AED. « Les terroristes sont venus en motos dans le village de Bourasso le dimanche 3 juillet vers 17 heures, puis ils sont repartis sans rien faire, a confié l’un des survivants dont les propos sont cités par nos confrères. Mais ils sont revenus pendant la nuit, menaçant les villageois dans la cour devant l’église. » 

    « Ils les ont égorgés avant de partir » 

    Parmi les victimes tuées dans le village, figuraient de nombreux chrétiens. « Ils sont venus chez moi et ont fait sortir deux membres de ma famille, a témoigné un autre survivant, cité par Aleteia. Ils les ont égorgés avant de partir. La psychose était énorme. Je n’arrêtais pas de penser qu’ils allaient revenir chercher le reste de ma famille. » Quelques heures avant l’attaque, le diocèse de Nouna célébrait une messe d’action de grâce pour l’ordination de deux de ses prêtres, qui s’était déroulée la veille. « Malgré tout, nous gardons espoir. Nous gardons le courage de vivre les jours que Dieu nous donne, a réagi le prêtre, cité par nos confrères. Ici, quand on se lève, on sait qu’on est vivant, mais on ne sait pas si on [le] sera encore le soir. » 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Opex 360

    Le ministère des Armées devrait récupérer les 300 millions d’euros de crédits annulés en mars

    par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022

    Dans son rapport sur l’exécution des trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, la Cour des comptes y avait vu un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale. Quant au Sénat, il avait déploré un « mauvais signal » et une « mesure budgétaire maladroite » au regard du contexte international…

    En effet, afin d’amortir le choc économique causé par l’invasion de l’Ukraine par la Russie [et les conséquences des sanctions prises contre cette dernière], le gouvernement de Jean Castex avait pris, en mars, un décret d’avance afin d’ouvrir de nouveaux crédits, gagés, faute de recettes supplémentaires, sur l’annulation de ceux mis en réserve par les différents ministères. Celui des Armées n’y échappa donc pas, avec un peu plus de 300 millions de crédits de la mission « Défense » annulés, dont les deux tiers pris sur le programme 146 « Équipement des forces ».

    Le gouvernement avait alors assuré qu’il s’agirait d’une mesure provisoire… Et que ces sommes seraient restituées au ministère des Armées à l’occasion d’une loi de finances rectificatives devant être soumise au Parlement dans le courant du prochain été. Et cela, sans préjuger du résultat de l’élection présidentielle… Et encore moins de celui des législatives.

    Comme on le sait, Emmanuel Macron a été reconduit à l’Élysée, mais avec une majorité relative à l’Assemblée nationale, ce qui va contraindre son gouvernement, désormais dirigé par Elisabeth Borne, à trouver des compromis. Et le débat sur le projet de loi de finances rectificative pour 2022 [PLFR], dévoilé lors du Conseil des ministres du 7 juillet, ne manquera pas de donner lieu à quelques passes d’armes dans l’Hémicycle…

    Toujours est-il que, conformément à la promesse faite en mars, le ministère des Armées devrait récupérer les 300 millions de crédits qui avaient été précédemment annulés. « Devrait » car, dans un premier temps, cela dépendra de ce que les députés feront de ce PLFR 2022.

    En tout cas, selon le texte tel qu’il a été déposé au Parlement, et comme l’avait assuré, quelques heures plus tôt, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le programme 144 « Environnement et prospective de la politique de défense » sera de nouveau crédité de 50 millions d’euros, de même que le programme 212 « Soutien à la politique de défense » [pour 47,945 millions] et le programme 146 [pour 202 millions d’euros].

    Dans les justifications qu’il avance dans ce projet de loi, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle explique qu’il s’agit de « reconstituer des marges en gestion afin de faire face à d’éventuels aléas d’ici la fin de l’année ». En clair, il faudra que M. Lecornu obtienne le dégel de ces crédits en fin d’exercice pour qu’ils puissent être effectivement consommés. L’ex-porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, avait d’ailleurs précisé que ces sommes n’auraient pas être dépensées « avant novembre 2022 ».

    Cela étant, d’autres questions restent encore en suspens. Comme le niveau qu’atteindront les surcoûts des opérations extérieures [OPEX], avec le désengagement du Mali et le renforcement du flanc oriental de l’Otan [une dépense qui n’avait évidemment pas été prévue], ou encore l’impact de la revalorisation de 3,5% du point d’indice, une mesure qui concerne aussi bien les militaires que les civils de la Défense.

    BBC

    SANS TITRE

    Young Mungo by Douglas Stuart

    Douglas Stuart, the author of the Booker Prize-winning Shuggie Bain (2020), has won rapturous praise once again for his second novel, a heartbreaking queer love story between Protestant Mungo and Catholic James, who come together across the divided landscape of a Glasgow council estate in the post-Thatcher era. "Young Mungo is a suspense story wrapped around a novel of acute psychological observation. It's hard to imagine a more disquieting and powerful work of fiction will be published anytime soon about the perils of being different," says Maureen Corrigan, book critic of NPR's Fresh Air. "If the first novel announced Stuart as a novelist of great promise, this confirms him as a prodigious talent," writes Alex Preston in The Observer. (RL)

    (Credit: Little Brown)

    The Candy House by Jennifer Egan

    In Jennifer Egan's 2011 novel A Visit from the Goon Squad, Bix Bouton featured as a minor character. Now he is back as a tech visionary at the opening of The Candy House, as CEO of internet giant Mandala who is in search of his next "utopian vision". Bouton's invention, Own Your Unconscious, is the catalyst for the novel's exploration of the end of privacy in the digital age and how tech turns the world upside down. Meanwhile, the underlying temptation metaphor of Hansel and Gretel's "candy house" permeates the book. It is an "exhilarating, deeply pleasurable" novel, says Prospect, while The New York Times calls it "a spectacular palace built out of rabbit holes". (LB)

    Either/Or by Elif Batuman

    A sequel to her 2017 Pulitzer-Prize nominated debut, The Idiot, Batuman's semi-autobiographical second novel continues the adventures of Selin Karadag, a Russian literature student in her sophomore year at Harvard University in 1996. Using Kierkegaard's classic philosophical work as a starting point, Soren ponders the meaning of life through the Danish philosopher's theory of the choice between morality and hedonism, using her literature syllabus as her guide. "Either/Or is a sequel that amplifies the meaning of its predecessor while expanding its philosophical ambit," writes Charles Arrowsmith in The Washington Post, while Sophie Haigney in The New Republic praises Batuman's "brilliant, funny observations." (RL)

    (Credit: Penguin Random House)

    Constructing a Nervous System by Margo Jefferson

    In her follow-up to 2015's Negroland, Margo Jefferson blends criticism and memoir, recalling personal experiences and family members she has lost, as well as jazz luminaries, artists and writers she admires. The veteran critic draws on a rich life full of cultural experience, as well as new thinking about the part race has played in her life, and addresses the core theme of black female identity. "Her approach is an almost poetic presentation of fragments of her experiences as they ricocheted off artists whose work and lives she has found meaningful," says The Washington Post. "It's an extraordinary reading experience - the first book I recall wanting to reread immediately after reaching the end." Or, as The Observer puts it: "It is impossible not to be stirred by her odes to fellow black American strivers of excellence." (LB)

    In Love: A Memoir of Love and Loss by Amy Bloom

    Described by Hephzibah Anderson in The Guardian as "a courageous howl of a memoir" In Love… is the story of novelist and psychotherapist Bloom's journey to aid her husband to end his life, after a 2019 diagnosis of early-onset Alzheimer's. The narrative jumps back and forth, documenting the frustrations and administrative red tape Bloom encounters and the ethical considerations involved with assisted suicide, while drawing a vivid picture of her husband, the architect Brian Ameche, with wit, compassion and dark humour. The memoir acts as a powerful testament to the couple's "stickily close" and tender relationship, as Bloom, writes Salley Vickers, also in The Guardian: "has written about him [Brian] with all the brave-spirited, undaunted love to which the book bears stupendous witness." (RL)

    Love Marriage by Monica Ali

    The tragicomic novel Love Marriage tells the story of Yasmin, junior doctor and dutiful daughter, who, as her wedding day draws closer, begins to dismantle her own assumptions about the people around her. Both her and her fiance's family face an unravelling of secrets, lies and infidelities, and Yasmin must ask herself what a "love marriage" really means. Monica Ali's 2003 novel Brick Lane was shortlisted for the Booker Prize, and this is her most acclaimed book since then. It is a "rich, sensitive and gloriously entertaining novel – her fifth, and possibly her best," says the TLS, and "juggles so many questions and plot lines that we keep expecting one of them to break free and become detached… yet everything remains utterly coherent and convincing." The Spectator praises the novel too: "It dares to be deliberately funny," it says, and is "absolutely terrific… genuinely touching." (LB)

    (Credit: Hachette)

    Tiepolo Blue by James Cahill

    Don Lamb is a repressed 40-something Cambridge art historian working on a monograph about the the paintings of the eponymous 18th-Century Venetian master. It's 1994, the contemporary art world is rapidly changing, and after an embarrassing faux pas, Lamb is removed from Cambridge to manage a South London gallery, where he encounters Ben, a young artist who introduces him to the capital's hedonistic nightlife and a reckoning with his sexuality. Tiepolo Blue combines "formal elegance with gripping storytelling," writes the FT. "[Its] delicious unease and pervasive threat give this assured first novel great singularity and a kind of gothic edge," writes Michael Donkor in The Guardian. (RL)

    Fire Island: Love, Loss and Liberation in an American Paradise by Jack Parlett

    In his meditative look back at the famous queer party island in New York, Jack Parlett adds his own autobiographical asides. The result is a place-based memoir about hedonism, reinvention and liberation that has been widely acclaimed. The New York Times says: "[Parlett's] concise, meticulously researched, century-spanning chronicle of queer life on Fire Island captures, with a plain-spoken yet lyric touch, the locale's power to stun and shame, to give pleasure and symbolise evanescence." Populated by the mid-century literati – WH Auden, James Baldwin, Patricia Highsmith all make appearances – the book explores the culture and hierarchies of Fire Island's communities. "Utopias tend to be flawed in revealing ways," says the TLS, and this "sets the tone for an island history that's deeply felt and keenly judged." (LB)

    Pure Colour by Sheila Heti

    A follow-up to her 2018 novel Motherhood, Sheila Heti's Pure Colour is billed as "a book about the shape of life, from beginning to end," and combines the real with the abstract and surreal in its story of Mira. An aspiring art critic, she meets and falls in love with Annie, who opens up Mira's chest to a portal with her enormous power. Later, when her father dies, Mira transforms into a leaf for a long section. Pure Colour is "simultaneously wise and silly, moving and inscrutable" writes Lily Meyer in NPR. "The apocalypse written as trance, a sleepwalker's song about the end of all things… Pure Colour is an original, a book that says something new for our difficult times", writes Anne Enright in The Guardian. (RL)

    Sea of Tranquillity by Emily St John Mandel

    The prescient 2014 novel Station Eleven – a dystopian story of a devastating pandemic – was a hit for Emily St John Mandel, winning the Arthur C Clarke award, and also spawning a TV series. Her new book, the time-travelling story Sea of Tranquillity, begins in 1912, with a listless young British immigrant starting a new life in Canada who, when wandering in the woods, experiences an incomprehensible paranormal event. The narrative moves forward to the present day, and then to two futuristic time zones, weaving together disparate threads. The novel has "intellectual heft", says The Scotsman, and "St John Mandel is an intelligent, acute and sympathetic writer". Sea of Tranquillity is, says the Guardian, "hugely ambitious in scope, yet also intimate and written with a graceful and beguiling fluency." (LB)

    (Credit: Penguin Random House)

    Memphis by Tara M Stringfellow

    "A rhapsodic hymn to black women," writes Kia Corthron in the New York Times, of poet, storyteller and former lawyer Stringfellow's first novel, which spans 70 years and three generations: Hazel, daughters Miriam and August and granddaughter Joan. Memphis is, Stringfellow says, "an ode to my city and the black women living here in it... full of mystery and magic and humour and grit." The Irish Times praises Stringfellow: "Her women are vivid, formidable and funny, exposing the legacy of racial violence not just within the microcosm of family or the titular city, but nationally," while The Washington Post writes: "With her richly impressionistic style, Stringfellow captures the changes transforming Memphis in the latter half of the 20th Century.” (RL)

    Time is a Mother by Ocean Vuong

    In his second poetry collection, written in the aftermath of his mother's death, Ocean Vuong contemplates personal loss, the meaning of family, and tenderness in the face of violence. The episodic poem Dear Rose addresses his dead mother about her journey as an immigrant from Vietnam to the US. "Because Vuong plays with time by the millisecond – slowing down or speeding up old memories or conversations – he uncovers new enlightening details that have a life of their own," says The Guardian. Artfuse describes Time is a Mother as a "dazzling investigation of love and loss, inspiring both nostalgia and release", and says the poet's language, "recognises the trauma of death, but also revels in the glory of life". (LB)

    (Credit: Bloomsbury)

    How High We Go in the Dark by Sequoia Nagamatsu

    Much of Nagamatsu's debut novel was completed before 2020, and its themes will strike readers with their prescience. Set in the near-future, a team of scientists in Siberia discover a mummified pre-historic female corpse they name "Annie", which holds a disease that sets off a catastrophic pandemic named "the Arctic Plague". Nagamatsu focuses on the human side of the crisis, leaping forward 6,000 years to reveal a society that has commercialised death, and the long-reaching legacy of past decisions. Expansive and genre-defying, it is told through discrete stories that slowly coalesce. "Like a Polaroid photograph, How High We Go in the Dark takes time to show its true colours. When they finally appear, the effect is all the more dazzling," writes the Guardian. It is, writes the New York Times, "a book of sorrow for the destruction we're bringing on ourselves. Yet the novel reminds us there's still hope in human connections, despite our sadness." (RL)

    Burning Questions by Margaret Atwood

    Now in the seventh decade of her remarkable literary career, Margaret Atwood has written her third collection of essays that, says the i newspaper, "brims with enthusiasm and verve". Broadly looking at events of the past two decades, the range of subjects is wide – from censorship and Obama, to #MeToo and zombies. And there are insights into her own craft and the function of fiction. As the i puts it: "Atwood always makes the idea of big questions a little more digestible. You find yourself asking: what can fiction do? What can we do, generally?" The essays are full of a "droll, deadpan humour and an instinct for self-deprecation" says the Guardian. "Atwood remains frank, honest and good company." (LB)

    Bless the Daughter Raised by a Voice in Her Head by Warsan Shire

    This is Warsan Shire's long-awaited, first full-length poetry collection, after two pamphlets, Teaching My Mother How to Give Birth (2011) and Her Blue Body (2015). It arrives nearly six years after the Somali-British poet shot to world-wide fame collaborating with Beyoncé on the latter's ground-breaking visual albums, Lemonade (2016) and Black is King (2020). The poems in Bless the Daughter… draw from Shire's own experiences, bringing to vivid life black women's lives, motherhood and migration. "Shire's strikingly beautiful imagery leverages the specificity of her own womanhood, love life, tussles with mental health, grief, family history, and stories from the Somali diaspora, to make them reverberate universally," writes Dfiza Benson in The Telegraph. (RL)

    (Credit: Europa Editions)

    In the Margins: On the Pleasures of Reading and Writing by Elena Ferrante

    In the Margins is a collection of four essays in which the best-selling, pseudonymous author of the Neapolitan Quartet articulates how and why she writes – and her inspiration, struggles and evolution as both a writer and reader. Ranging from philosophical to practical, the essays give the reader an insight into the enigmatic author's mind, and include an exploration of what a writer is – less an embodied entity, she says, than a stream of "pure sensibility that feeds on the alphabet". As the New York Times puts it: "For those who wish to burrow gopher-like into the author's mind, Ferrante has prepared a tunnel." (LB)

    Moon Witch, Spider King by Marlon James

    The Booker Prize-winning novelist returns with part two of his Dark Star fantasy trilogy, after 2019's Black Leopard, Red Wolf, which the author initially described as the "African Game of Thrones" (he later insisted this was a joke). A female-centric counternarrative to the first novel, Moon Witch, Spider King follows Sogolon, the 177-year-old antihero, and Moon Witch of the title, on an epic and characteristically violent journey. "Like an ancient African Lisbeth Salander," writes the FT, "she dedicates her lonesomeness to meting out lethal rough justice to men who harm women." Praising the novel in The New York Times, Eowyn Ivey writes, "the Moon Witch lit my path and showed me how a woman might navigate this dangerous, remarkable world". (RL)

    Olga Dies Dreaming by Xochitl Gonzalez

    Identity, elites, race and capitalism are the areas explored in this multi-layered novel, the first by Xochitl Gonzalez. This "impressive debut", says the Observer, is "deeply satisfying and nuanced… a tender exploration of love in its many forms". Set in New York City in the months around a devastating hurricane in Puerto Rico, Olga Dies Dreaming follows the story of wedding planner Olga and her congressman brother Prieto. Family strife, political corruption and the notion of the American dream all feature in this "irresistibly warm yet entirely uncompromising" novel, says The Skinny. (LB)

    (Credit: Penguin Books)

    Glory by NoViolet Bulawayo

    NoViolet Bulawayo became the first black African woman – and first Zimbabwean – to be shortlisted for the Booker Prize, for her 2013 debut, We Need New Names. Nine years later, Glory is an Orwell-inspired fable set in the animal kingdom of Jidada, which satirises the 2017 coup that toppled Zimbabwean President Robert Mugabe (Bulawayo has explained that Glory began its life as a non-fiction account of this history). As a fierce but comedic allegory, Glory can be seen as a companion piece to Wole Soyinka's 2021 satire of Nigerian society, Chronicles from the Land of the Happiest People on Earth. "By aiming the long, piercing gaze of this metaphor at the aftereffects of European imperialism in Africa, Bulawayo is really out-Orwelling Orwell," writes the New York Times. "Glory," writes the Guardian, "with a flicker of hope at its end, is allegory, satire and fairytale rolled into one mighty punch". (RL)

    French Braid by Anne Tyler

    Anne Tyler's 24th novel is "an extraordinarily rich portrait of a family in flux," according to the Evening Standard. "Tyler's set pieces seem undramatic, but her rhythms are masterly." The novel tells the story of the Garrett family across six decades, and like most of Tyler's works, is an ensemble piece that spans the generations, set in Baltimore. The story starts with a lakeside family holiday, where rifts emerge that are largely unvoiced, and that unravel in the lives of each family member as the years progress. It is "thoroughly enjoyable," says the Guardian, "and at this point any Tyler book is a gift". French Braid is "funny, poignant, generous… it suggests there's always new light to be shed, whatever the situation, with just another turn of the prism." (LB)

    To Paradise by Hanya Yanagihara

    Yanagihara's highly-anticipated third novel follows her bestselling, Booker Prize-shortlisted 2015 breakthrough, A Little Life. To Paradise, which was released in January to both rapturous acclaim and cries of dissent, is, like its predecessor, lengthy (at 720 pages) and dwells on deep suffering rather than joy, which has drawn criticism in some parts. Multi-form, and spanning three centuries, it is a compelling and wildly ambitious work, offering no less than an alternate retelling of the US, through 1890s New York, Hawaii and a dystopian, late-21st Century. "Resolution is not available here, but some of the most poignant feelings that literature can elicit certainly are," writes Vogue, while the Boston Globe calls it "a rich, emotional, and thought-provoking read." (RL)

    (Credit: Doubleday)

    The School for Good Mothers by Jessamine Chan

    Frida Liu is a working single mother in a near future who makes the mistake of leaving her child alone at home for a couple of hours one afternoon. Authorities are summoned by the neighbours, and her daughter Harriet is taken from her. Frida is given the choice to either lose her child permanently, or to spend a year at a state-run re-education camp for mothers where inmates must care for eerily lifelike robot children, equipped with surveillance cameras. Calling this novel "dystopian" doesn't feel quite right, says Wired. "Near-dystopian, maybe? Ever-so-slightly speculative? This closeness to reality is what turns the book's emotional gut punch into a full knockout wallop." The School for Good Mothers is, says the New York Times, "a chilling debut". (LB)

    The Exhibitionist by Charlotte Mendelson

    The Hanrahan family gather for a weekend as the patriarch Ray – artist and notorious egoist – prepares for a new exhibition of his art. Ray's three grown-up children and steadfast wife, Lucia, all have their own choices to make. This fifth novel by Mendelson has been longlisted for the Women's Prize, and has been highly praised. The Guardian points to the author's "succinct specificity of detail," and "a precision of observation that made me laugh frequently and smile when I wasn't laughing". According to the Spectator, Mendelson excels at "vivid, drily hilarious tales about messy families". The Exhibitionist is "a glorious ride. Mendelson observes the minutiae of human behaviour like a comic anthropologist." (LB) 

    Free Love by Tessa Hadley

    Described by The Guardian in 2015 as "one of this country's great contemporary novelists," British writer and academic Hadley has been quietly producing works of subtly powerful prose for two decades. Like her recent novels, The Past (2015) and Late in the Day (2019), Free Love – Hadley's eighth – explores intimate relationships, sexuality, memory and grief, through an apparently ordinary-looking suburban family. But, Hadley writes, "under the placid surface of suburbia, something was unhinged." Set amid the culture clash of the late 1960s, the novel interrogates the counterculture's idealistic vision of sexual freedom, in, writes the i newspaper, "a complex tale of personal awakening and a snapshot of a moment in time when the survivors of war were suddenly painted as relics by a new generation determined not to live under their dour and hesitant shadow." NPR writes, "Free Love is a fresh, moving evocation of the dawning of the Age of Aquarius." (RL)

    Black Cake by Charmaine Wilkerson

    A debut novel, Black Cake tells the backstory of an African-American family of Caribbean origin, and two siblings who are reunited after eight years of estrangement at their mother's funeral where they discover their unusual inheritance. The plot is driven by an omniscient narrator, dialogue and flashbacks. It is, says the New York Times, full of "family secrets, big lies, great loves, bright colours and strong smells". The themes of race , identity and family love are all incorporated, says the Independent, "but the fun is in the reading… Black Cake is a satisfying literary meal, heralding the arrival of a new novelist to watch." (LB)

    Auē by Becky Manawatu

    Told through several viewpoints, Auē tells the story of Māori siblings who have lost their parents, with each sibling telling their tale, and later their mother, Aroha, also telling hers from the afterlife. The novel has already won two awards in New Zealand, and is now gaining wider praise. "The plot reveals are masterful," says The Guardian. "Auē has done well because it is expertly crafted, but also because it has something indefinable: enthralling, puzzling, gripping and familiar, yet otherworldly." (LB)

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    France24 - World

    France's most beautiful villages: marketing the country's heritage

    Issued on: 08/07/2022 - 18:02

    Solange MOUGIN Sonia BARITELLO Follow

    A testament to its history, France is sprinkled with beautiful villages and towns. To stand out, attract tourists or even new residents, many have turned to a variety of certificates, labels and competitions to boost their visibility. We've followed an inspector for the non-profit ‘Most Beautiful Villages of France’ who looked at the town of Bergheim to see if it’s worthy of obtaining this certification. We also met Christophe Alaux, a marketing professor, to understand the role of these labels.

    Valeurs Actuelles

    Mort de George Floyd : le policier qui l’a tué condamné une seconde fois à 21 ans de prison par la justice fédérale

    Une nouvelle condamnation vient de tomber pour Derek Chauvin. Le policier américain reconnu coupable de la mort de George Floyd le 25 mai 2020 vient d’être condamné une seconde fois à 21 ans de prison, par la justice fédérale, rapporte Le Parisien, jeudi 7 juillet. Cet ancien membre des forces de l’ordre, déjà condamné pour « meurtre » par la justice du Minnesota, était poursuivi au niveau fédéral pour « violation des droits civiques » du quadragénaire afro-américain qu’il avait asphyxié avec son genou. Si ces « doubles » poursuites sont autorisées aux Etats-Unis, elles demeurent toutefois rares.  

    La peine fédérale est définitive 

    Dans le détail, l’ex-agent de 46 ans avait été condamné pour « meurtre » à 22 ans et demi de réclusion par la justice de l’Etat du Minnesota. Après quoi, il avait fait appel de la sentence. Le juge Paul Magnuson du tribunal de Saint-Paul a indiqué que les deux peines peuvent être purgées en même temps, avant de lui donner crédit des sept mois déjà passés en détention, précise le quotidien régional. 

    Quant à la peine fédérale pour « violation des droits civiques » de la victime, celle-ci est définitive puisqu’elle découle d’un accord de plaider-coupable, observe Le Parisien. En effet, en décembre dernier, Derek Chauvin avait admis une part de responsabilité dans la mort de George Floyd. Ensuite, il avait été convenu, en échange de sa reconnaissance de tort, qu’il purge sa sentence dans une prison fédérale plutôt que dans la prison de haute sécurité de l’Etat, où il est actuellement détenu à l’isolement afin de le protéger des autres prisonniers. 

    « Vous devez être sévèrement puni » 

    « Je ne sais pas pourquoi vous avez fait ça, mais placer son genou sur le cou de quelqu’un jusqu’à ce qu’il meure est mal. Et pour ça, vous devez être sévèrement puni », a expliqué à l’ancien policier le magistrat, dont les propos sont cités par le journal. A l’occasion d’une courte intervention, Derek Chauvin a souhaité aux enfants de la victime de « réussir dans la vie », sans toutefois présenter ses excuses ni exprimer le moindre remord. De son côté, Carolyn Pawlenty, la mère de l’ancien agent, a assuré devant la cour que son fils n’était pas un raciste sans cœur. Et d’ajouter, pour le défendre : « Toutes les vies comptent, quelle que soit leur couleur de peau. » Enfin, le frère du défunt, Philonise Floyd, a été appelé à la barre. Après avoir précisé ne plus être en mesure de dormir depuis sa mort, il a réclamé « la peine maximale » contre Derek Chauvin.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Ukraine, la nouvelle guerre américaine

    La main invisible de l’Oncle Sam est derrière chaque coup des troupes de Kiev. Au tout début de l’invasion, grâce à ses renseignements, les défenseurs auraient contrecarré in extremis l’audacieuse opération héliportée (200 machines volantes) russe pour s’emparer de l’aéroport de Gostomel, au nord-ouest de la capitale ukrainienne. Mi-avril, sans l’avion de patrouille maritime P-3 Orion, le croiseur Moskva n’aurait peut-être pas été touché par les missiles Neptune tirés depuis la côte.

    Sans les Américains, les Ukrainiens n’auraient pas non plus réussi à cibler des généraux russes sur le front, comme l’affirme le New York Times, aussitôt démenti par des sources officielles embarrassées sur les bords du Potomac. Dans son édition du 25 juin, le quotidien préféré des élites démocrates, réputé proche de la CIA, détaille encore la façon dont « un réseau de commandos et d’espions » coordonne en Europe l’appui militaire à l’Ukraine.

    Peu de temps avant l’invasion, la cellule américaine chargée de former les troupes d’élite ukrainiennes se serait “discrètement” exfiltrée vers l’Allemagne. Elle supervise en particulier les convois d’armes pour les dérober aux tirs russes. Plusieurs autres cellules répondraient au « commandement européen du Pentagone ».

    60 milliards d’euros débloqués par le Capitole depuis février

    À Kiev, des officiers de la CIA, raconte toujours le journal, renseignent Zelensky. De 2015 à février 2022, les instructeurs américains auraient formé 27 000 soldats ukrainiens à Yavoriv, près de Lviv, l’une des bases ciblée, le 13 mars, par les Russes. S’ajoutent tous ceux qui sont passés entre les mains des conseillers militaires d’une douzaine de pays, dont la France, précise le quotidien.

    Après l’avoir nié, Washington assume cette stratégie indirecte. Un changement de pied intervenu fin avril, lors de la troisième réunion du “groupe de Ramstein”, cette assemblée informelle que l’Amérique a mise en place au début de l’invasion sur sa grande base aérienne d’Allemagne. Près de 40 États étaient représentés. Au même moment, de Kiev, le ministre de la Défense, l’ancien général Lloyd Austin, déclarait : « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine. » Quel contraste avec le début de la guerre ! Après avoir prédit la date de l’invasion, la Maison-Blanche muselle tous ses relais. Hors micros, les généraux du Pentagone expliquent à leurs correspondants qu’ils ne donnent pas cher des Ukrainiens et qu’ils ne veulent alimenter aucun procès en cobelligérance. Ils attendront que l’armée ukrainienne encaisse le premier choc sans rompre pour lever progressivement le voile sur l’opération “Il faut sauver le soldat Zelensky”. La suite s’intitule : “Il faut saigner l’ours russe.”

    On mesure l’ampleur du pont aérien que le Pentagone jette au début du printemps en direction de l’Allemagne et de la Pologne. C’est la partie la plus visible de l’ingérence des États-Unis. Par centaines, les gros-porteurs traversent l’Atlantique pour livrer leurs lots d’équipements et de munitions, de missiles portables, de drones tueurs, de blindés, de mortiers d’obusiers, de radars de surveillance et de contrebatterie.

    Les chiffres des crédits débloqués par le Capitole depuis février en révèlent l’importance. Ils atteignent la somme gigantesque de 60 milliards d’euros. C’est une fois et demie le budget annuel de l’armée française. Et ce n’est pas tout. En parallèle, et beaucoup plus discrètement, les Américains achèvent de prendre le contrôle militaire de l’Ukraine, cette Krajina (marche ou frontière, dans les langues slaves) où, depuis des années, ils déploient de quoi conduire une guerre par procuration. Leurs plans apparaissent à mesure que le rideau de fumée des machines à propagande s’estompe.

    L’affaire se noue début 2014, quand éclate la révolution de Maïdan, à Kiev. La CIA est à la manœuvre, sous la supervision de la diplomate Victoria Nuland, responsable du dossier ukrainien sous Obama, qui a depuis récupéré et élargi ses prérogatives sous Biden. Le but est de remplacer le président Viktor Ianoukovytch par un leader prêt à couper le cordon ombilical avec Moscou. Quelques semaines plus tard, le Donbass se soulève et Washington accroît son ingérence, notamment par l’envoi d’une kyrielle de conseillers militaires américains (et britanniques) sur le front. C’est la réponse au soutien fourni par les Russes aux sécessionnistes, justifie-t-on. Avec leurs systèmes de communication et leurs armes antichars et antiaériennes portatives, les commandos font des miracles, mais la situation est désespérée. Le 12 février 2015, Kiev doit se résoudre à signer les accords de Minsk II avec les deux républiques autoproclamées du Donbass. La France, l’Allemagne et la Russie se portent garantes de leur application. Le cessez-le-feu est conditionné, en particulier, à l’aménagement d’un statut d’autonomie pour les deux territoires et au retrait des troupes étrangères.

    Près d’un tiers des armes occidentales seraient détournées

    Piotr, un Ukrainien très engagé dans la défense de son pays, ancien légionnaire au 2e régiment étranger de parachutistes, raconte : « On voyait les Anglo-Saxons en première ligne manier eux-mêmes les missiles. La corruption au sein de l’armée était telle qu’ils ne voulaient pas courir le risque que ces armes soient aussitôt revendues sur le marché noir et servent ailleurs contre les soldats américains. » Sept ans plus tard, l’urgence a balayé ces réticences et ce scénario est devenu réalité : près d’un tiers des armes occidentales seraient détournées, selon les spécialistes. D’ailleurs, au Donbass, les forces spéciales étrangères ne manient plus les missiles en première ligne, sinon il y aurait « des morts parmi eux », confie un haut gradé européen. À l’arrière, elles sont occupées à superviser l’armée de “civils” employés sur place par les sociétés privées, européennes et surtout américaines, à qui Washington a délégué une palette de tâches à l’étendue inédite.

    « Hier, les “contractors” complétaient l’armée américaine ; désormais, ils se substituent à elle », insiste un expert français. En Irak et en Afghanistan, où le recours à leurs “services” était systématisé, on en dénombrait environ 200 000 au total, essentiellement occupés à des fonctions périphériques : logistique, sécurité des emprises, déminage et formation. En Ukraine, un nouveau seuil est franchi, avec l’externalisation de la guerre elle-même. Aux côtés des Ukrainiens depuis l’origine de ce conflit, l’U.S. Army, épaulée par ses partenaires canadiens, britanniques, baltes et les bataillons de ses sous-traitants “civils”, a commencé par restructurer l’armée ukrainienne. Puis elle a modelé le futur champ de bataille, mettant en place les conditions pour transformer chaque habitant en “résistant-combattant”.

    Un nouveau mode d’action baptisé la “guerre par le milieu social”, traduction de l’expression “ political warfare”. Il s’agit de mettre « tous les moyens à la disposition d’une nation, à l’exception de la guerre, pour atteindre ses objectifs, pour accroître son influence et son autorité, et pour affaiblir ceux de l’adversaire », résume le chef de bataillon Raphaël Chauvancy dans la Revue défense nationale. Une évolution également documentée par le colonel Laurent Bansept, détaché à l’Institut français des relations internationales (Ifri), auteur d’une note remarquée sur les « acteurs relais » dans « les zones grises ».

    Dans le Donbass, les Américains aident à construire une “ligne Maginot” adossée aux villes martyres de l’offensive russe actuelle – Moscou a beau jeu de dire qu’elle devait servir de base d’assaut aux Ukrainiens pour lancer en mars la reconquête des territoires perdus. Des défenses bétonnées, bardées de capteurs électroniques, reliées à un chapelet de dépôts de carburant, vivres et munitions disséminés à l’arrière. Des îlots parfois coupés les uns des autres qui s’appuient sur un terrain très compartimenté favorable à la défense, entremêlant les zones urbaines, les collines, les bois et les rivières.

    Ces “hérissons” ont bien joué leur rôle face au rouleau compresseur russe, détaille une source : « Isolées, les unités ont opposé une défense décentralisée qui s’est révélée redoutable. Elles ont su fonctionner dans un mode agile, car elles étaient autonomes pour désigner des cibles, ouvrir le feu et assurer leur logistique. Elles bénéficient d’un double flux d’informations cruciales : la masse des renseignements américains en provenance du haut et, remontant du terrain, les données des drones turcs et de tous les smartphones de la population amie détournés de leur usage initial. »

    Tesla transforme les smartphones des civils en terminaux militaires

    Ce maillage numérique a été rendu possible par l’entrée en action au-dessus de l’Ukraine, dès le début de la guerre, de la constellation satellitaire Starlink, du milliardaire Elon Musk. Le propriétaire de la marque de voitures préférée des bobos fortunés, Tesla, fournit des systèmes de communication clés en main. Et transforme les smartphones des civils en terminaux militaires en se connectant à leurs applications. Exemple : lancée à l’origine en 2020 par l’État ukrainien pour permettre aux citoyens de numériser tous leurs documents officiels, l’application Diia est utilisée depuis le début de la guerre pour géolocaliser et désigner les postes de commandement ennemis en temps réel. À partir de la photo d’un Russe mort au combat, les algorithmes de l’outil de reconnaissance faciale de Clearview AI passent au crible les réseaux sociaux pour l’identifier et envoyer ensuite le cliché à sa famille : la guerre informationnelle n’est l’apanage d’aucun camp. Un expert lâche : « Les Américains ont mis en place en Ukraine un Pegasus géant. » La formule fait référence au logiciel israélien d’écoute qui a fait scandale à l’été 2021, à la suite des révélations sur les États qui l’auraient utilisé pour espionner nos dirigeants. Et pour protéger cette toile numérique géante des cyberattaques russes, les Américains se reposent sur leurs sociétés de cybersécurité. C’est à une filiale de Google que Kiev soustraite directement toute sa guerre numérique.

    Si l’agression russe a cristallisé un patriotisme ukrainien insoupçonné, c’est grâce à l’ami américain que les troupes de Zelensky ont encaissé le choc. Mais la stratégie indirecte de Washington va-t-elle résister à l’épreuve du temps ? Au Donbass, pilonnés par l’artillerie russe depuis plusieurs semaines, les défenseurs reculent. Ils perdent des centaines d’hommes chaque jour. Derrière leur “ligne Maginot”, il y a encore quelques solides places fortes (Sloviansk, Kramatorsk), mais le terrain est beaucoup plus favorable à la manœuvre des blindés de Poutine.

    « La guerre de haute intensité n’a pas changé de nature », observent les militaires français : l’effet de la masse demeure décisif dans cet « affrontement des volontés » (Clausewitz). Ce qui compte, c’est toujours le rapport de force en hommes et en matériels. Il pourrait s’inverser à la fin de l’été, annoncent maintenant les Occidentaux. En attendant, si le front craque, les Russes pourront dire : “Nous avons battu les Américains et l’Otan. ” Les membres de cette dernière l’ont si bien compris qu’au sommet de Madrid, fin juin, ils ont pris une nouvelle série de mesures qui nous rapprochent un peu plus de la cobelligérance…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    'The problem is Brexit, not the Northern Ireland Protocol', says MEP David McAllister

    Issued on: 08/07/2022 - 17:40

    Catherine NICHOLSON Follow

    In a tumultuous week for British politics, European Union lawmakers are continuing to appeal for Westminster to resume post-Brexit talks. Leading German-British MEP David McAllister is chair of the European Parliament's Committee on Foreign Affairs, and closely involved in Brexit-related issues on the EU side. He told FRANCE 24 that he “very much regrets” moves by the British government under outgoing Prime Minister Boris Johnson to unilaterally breach parts of the post-Brexit deal relating to Northern Ireland. “This protocol was mutually agreed and painstakingly negotiated over many months, and in the end ratified by both sides." 

    McAllister emphasised that the Northern Ireland protocol "is not the problem, the protocol is part of the solution".

    "The problem is and remains Brexit and especially the very hard form of Brexit the UK government chose. […] I ask the UK government to return to the negotiating table […] but we shouldn’t question the protocol in general, the protocol cannot be renegotiated.”

    Meanwhile, the MEP underlined the need for the EU member states to reduce their dependency on energy imports from Russia after European Commission President Ursula von der Leyen warned of a potential "complete cut-off of Russian gas" to the EU this winter. He urged unity among Western allies and continued efforts to end the war.

    "We have to show a very clear stance towards the Kremlin. The Russian Federation is carrying out a most brutal, violent aggression towards an independent sovereign country. We are showing solidarity in all areas with Ukraine. Diplomatic efforts are also required. It's good that heads of governments and member states talk to Mr Putin, try to get a message across, but unfortunately, in the moment, he is not listening to our messages."

    McAllister acknowledged criticism of Europe's response to earlier Russian aggression against Ukraine, including the annexation of Crimea in 2014.

    “Once this war is over we'll have to thoroughly analyse how to deal with the Russian Federation, which – as long as President Putin is in power – will be a serious threat to our European peace and security architecture. We will also have to analyse how we co-operated and what we didn’t do right in dealing with Russia. It's no secret that many members of the European Parliament were critical of the project Nordstream 2.”

    He referred to the 2014 illegal annexation of Crimea as "a major step which should have led to a different policy towards the Russian Federation".

    Produced by Perrine Desplats, Luke Brown and Isabelle Romero

     

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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    Guerre électronique : L’armée de l’Air cherche une capacité intérimaire pour remplacer les Transall C-160 Gabriel

    par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022

    La décision de retirer prématurément du service les deux Transall C-160G « Gabriel » de l’Escadron électronique aéroporté 1/54 « Dunkerque », sans attendre l’arrivée des trois Falcon « Archange », prive l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] et, par extension, la Direction du renseignement militaire [DRM], d’une capacité importante en matière de guerre électronique.

    Désormais, et pour la seule AAE, celle-ci repose actuellement sur les nacelles ASTAC [Analyseur de Signaux TACtiques] emportées par les Mirage 2000D, la suite ESM [Mesures de soutien électronique] des quatre E-3F AWACS ainsi que sur les deux avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « VADOR » [pour « Vecteur aéroporté de désignation, d’observation et de reconnaissance »], qui n’auront pas tardé à être envoyés en mission dans la région de la mer Noire après avoir été déclarés opérationnels. Seulement, leur capacité à collecter du renseignement d’origine électro-magnétique [ROEM] est limitée par rapport à celle des C-160G.

    Cela étant, la DRM peut désormais compter sur les trois satellites CERES [Capacité d’écoute et de renseignement électromagnétique spatiale], mis en orbite en novembre 2021. Selon le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, la Recette en Vol de ces engins a été « accélérée ». « Nos services de renseignelent ont pu déjà profiter des premières capacités de ces satallites », avait-il confié aux sénateurs, en mai. En outre, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper devraient être prochainement dotés d’une – très attendue – charge ROEM.

    Seulement, avait soutenu l’ex-député Jean-Jacques Ferrara, dans un avis budgétaire publié en novembre dernier, si les forces françaises – et en particulier l’AAE – disposent d’autres donc d’autres moyens en matière de ROEM, les « C-160 Gabriel apportaient une capacité spécifique, à laquelle les satellites ou les drones ne peuvent se substituer. En outre, l’apport du Gabriel était particulièrement reconnue par nos alliés. »

    Quoi qu’il en soit, la décision de retirer du service ces deux C-160G ne passe pas pour la plus pertinente qui soit étant donné qu’elle a été prise à un moment où la Russie accentuait sa pression militaire aux frontières de l’Ukraine… En outre, elle pose la question du maintien des savoir-faire des aviateurs de l’escadron 1/4 Dunkerque d’ici l’arrivée du premier des trois Falcon Archange, vraisemblablement en 2026 [au mieux!].

    Aussi, comme l’AAE est en quête d’une solution intérimaire. Évoquée assez récemment par la lettre spécialisée « Intelligence Online« , l’idée serait de louer des avions dotés du charge ROEM, notamment auprès de l’entreprise CAE Aviation, avec laquelle le ministère des Armées a d’ailleurs l’habitude de travailler. Cette piste a été confirmée par Air & Cosmos. « C’est le recours à la location qui semble avoir été privilégié plutôt qu’un achat patrimonial », écrit le magazine.

    Reste quel type d’avion sera retenu, sachant que CAE Aviation exploite des Beechcraft [King Air et Super King Air], similaires aux Vador, des Fairchild SA227, des CASA CN-212 « Aviocar » ou encore des Britten-Norman BN2T.

    BBC

    If someone is coming down a level or two, and they've likely already achieved what the role offers, then you have to ask questions about their motivation – Terry Greer-King

    When Emily wanted to move into her dream career, she assumed her best option was to apply for an entry-level admin position and work her way up. There was a vacancy at a major entertainment company in London; her five years working at other multinational corporations meant she fulfilled every requirement of the job spec. 

    The tactic seemed to work: the company’s hiring team contacted Emily within days. But there was good and bad news. “They said I had a very impressive CV and was an outstanding candidate,” she explains. “But in the interview, they told me I was over-qualified: that I’d quickly end up bored in a job that was beneath my experience.”

    As a compromise, the company promised Emily a new role. Ultimately, however, the position fell through. Not only did it leave Emily stuck in a role she wanted to quit, but also in a Catch-22; she was too skilled for an entry-level position in her target career, but not skilled enough to apply for a vacancy that matched her current job title. 

    The whole process left Emily, who is using one name for job-security reasons, frustrated. “I’d rather have just been given the original role as advertised,” she says. “I may have found the job easy, but there was nothing stopping the company from promoting me if they thought it was a good fit. Hearing I was ‘too good’ was initially flattering. But when I realised I didn’t get the job, it felt like I’d been misled.”

    On the face of it, being over-qualified for a job might appear to be a good thing. A candidate with more experience would logically be placed at the top of the applicant pile. And for an employer, hiring a worker who surpasses the job requirements would seemingly be a coup.

    However, that’s generally not how it works out; in fact, being over-qualified can sometimes be a reason for employers to rule candidates out. Perhaps counterintuitively, employers often reject candidates based on an excess of skills and experience, even in a market where talent is hard to come by.

    “Good isn’t necessarily good

    As workers’ careers progress, they typically ascend into more senior roles, gradually making their way towards management or executive positions. However, the higher employees go, the fewer the alternative jobs. 

    “They move towards the peak of a pyramid,” explains Terry Greer-King, vice-president of EMEA at cybersecurity firm SonicWall, based in London. “As they gain greater experience, there’s less breadth in terms of opportunities: trying something different would require scaling back down the pyramid.”

    In some instances, recruiters can see workers applying for positions apparently ‘below’ their current career level as a red flag (Credit: Getty Images)

    In some instances, employees want to take a step back to move forwards. This could be for a career change, such as in Emily’s case, or because an experienced worker, struggling to climb the next rung of the ladder, opts for a lateral or downwards move to make a longer-term gain. Personal circumstances can also play a factor: a relocation or a return to work following a career gap may force a worker to downgrade their job title.

    Yet while these circumstances might feel like good reasons to candidates, recruiters can see workers applying for positions apparently ‘below’ their current career level as a red flag. For Greer-King, a CV of an overly-experienced candidate is like one indicating job-hopping or no movement at all – it's cause for suspicion.

    “In hiring, you have to act paranoid,” he says. “If someone is coming down a level or two, and they've likely already achieved what the role offers, then you have to ask questions about their motivation.”

    While a handful of candidates might manage to successfully explain their motives and convince companies they really want to take that step down, others may suffer from recruiters’ fears that a lower role will leave them unsatisfied. The concern is that the over-qualified worker will soon find themselves unchallenged, bored and itching for their next move.

    “When someone joins a company, it could take three months to a year to get them fully productive,” explains Greer-King. “Even if someone is overly skilled for the role, they can’t just turn up and do the job: they need to understand the culture, processes and technology. So, investing so much time in someone, only for them to leave six months later, isn’t the wisest hiring choice.” 

    Workers in senior roles in industries where the corporate ladder is well established, like management consulting, can be particularly vulnerable to the perils of being over-qualified. “Someone might have deep expertise in one field and apply for a job in another, only to be informed by the recruiting team they should apply for a higher role,” says Davis Nguyen, founder of My Consulting Offer, based in Georgia, US. “But if the firm doesn't have an opening [at that level], the candidate would ultimately be rejected.”

    In turning down such workers, employers may say they’re too experienced for the position. Sometimes, they inform them that they’re simply not the best fit for the company.

    “An employer wants to hire the right person, at the right time, who can grow into the role, develop and mature,” says Greer-King. “Employees generally want to be challenged; then, they tend to be happier and stay longer. At the heart of it, good isn’t necessarily good: a candidate can be wrong in areas other than skill and experience.”

    ‘Took my choice away’

    Of course, some nimble employers may be able to harness these over-qualified workers. Greer-King says small companies in particular, less constrained by corporate structures and hierarchies, are more able to recruit over-qualified employees. “Start-ups are agile and have flexibility,” he says. “They can hire an overly skilled candidate and justify that with a job title and wage that suits their experience.”

    Agile employers may also be able to recruit over-qualified workers and, by swiftly promoting them, pre-empt any feelings of boredom, says Shelley Crane, director of permanent placement services at recruiting firm Robert Half, based in London. That way, companies benefit from a worker’s experience, while keeping them motivated and engaged for the long haul. 

    “Someone ‘too good’ for the role will be only an asset to the business in the short term,” she says, “unless there are excellent internal progression opportunities.” 

    Employers may also be more likely to be accommodating to younger over-qualified workers; Greer-King says their motives for a downwards move can be more easily justified. “The more senior you are, the bigger the comedown to a junior position, the more likely it is that the short-term need is financial. Hiring an older candidate would also mean they’re not only working under someone with less experience than them, but also younger than them – that can create structural issues.”

    Right now, the hiring crisis implies employers can no longer afford to be quite so picky about over-qualified workers. Greer-King acknowledges that vetting for overly experienced candidates is harder when the battle for talent is so fierce. 

    Yet Crane says companies are more focused on retaining existing staff; overly skilled candidates are still being turned away. “In the current market, it can be costly and time-consuming to find someone new,” she says. “When over-qualified workers move on, the company is often back where it started.”

    Being constantly rejected from more junior roles can be demoralising for many workers (Credit: Getty Images)

    ‘A catastrophic effect’

    For workers keen to move, it can be tempting to deliberately downplay skills or omit experience from resumes, but Crane advises against this. Given a candidate’s career history will likely be discussed in a job interview, any dishonesty may be uncovered further down the recruitment process. 

    “It’s never a good idea to scale back your CV,” she says. She also warns workers more generally against applying for roles for which they are over-qualified, saying: “If someone applies for multiple roles below their skill level, and are rejected, it can have a catastrophic effect on their confidence.”

    In the end, while patience and a determined job hunt can be rewarded, the reality is that some experienced candidates can find themselves stuck through no fault of their own. This can particularly be the case for senior employees, especially those who have been at one organisation for a long time. “They could be ingrained in another workplace culture,” says Greer-King. “That makes them less malleable.”

    However, the scourge of being over-qualified can affect anyone, like Emily. In her case, while she never landed her ideal role, she manoeuvred her way eventually into the career that she wanted; she found a role at a smaller entertainment brand that ended up being an upgrade on her previous job. 

    But the experience of being seen as too qualified for her dream role left her questioning why a company would choose to freeze out a good worker – someone who was happy to work their way up from a lower role and keen to add value to the company. “I applied for the job because I truly believed I could offer a lot to that company,” she says. “It was my choice to go for it. Saying I was over-qualified took that choice away from me.”

    BBC

    The traditional way to see things is that the Spaniards came and did as they pleased, but what we know now is that the Spaniards always had to ask and negotiate with P'urhépecha elites in order to remain themselves on top

    "This is the legacy of our people," my uncle said as we gazed at the pyramids. We were not in Egypt, but rather in the town of Tzintzuntzan, in Mexico's south-western state of Michoacán. The pyramids, or yácatas, looming in front of us were uniquely round and made of volcanic stone – perhaps the most intact relics of the P'urhépechas, a pre-Hispanic indigenous group that once reigned here, but that most people have never heard of. In fact, I'd never heard of them either until a few months ago, when I found out that I was a direct descendant.

    Born and raised in California, I grew up unaware of this part of my heritage as it was lost in my family after my grandfather passed away in 1978. My grandmother was left with five kids and no income, but after saving up, she brought my dad and his siblings to the United States in 1983. Under pressure to assimilate, my father disconnected from our P'urhépecha culture, and it was only recently, when I began to be curious about my identity, that I started questioning him about our past. So in 2021, at the age of 31, he brought me to Michoacán for the first time. That's when I met my uncle Israel, and he revealed that not only were we P'urhépecha, but that my great-grandmother, Juana, was still alive and living in the small pueblo of Urén nearby.

    When people think about Mexico before Hernán Cortéz, they automatically think about the Aztecs, but what they don't know is that the P'urhépecha existed at the same time – and they were such a mighty kingdom that they were the only indigenous group in Mexico that the Aztecs failed to conquer.

    In fact, that's the most common thing people in Mexico know about them, said Fernando Pérez Montesinos, assistant professor of indigenous environmental history at the University of California, Los Angeles. "That's a very usual [way] of referring to the P'urhépechas and their history, but that's because we know that the P'urhépechas were as powerful as the Aztecs," he said, explaining that the Aztecs tried to fight the P'urhépecha in battle, but couldn't defeat them.

    Standing tall and strong at 4ft 10in (about 1.4m), my P'urhépecha great-grandmother is an elder of the community and lives in a weathered building made of cement walls and humble commodities. She can speak the endangered language, which is a fading trait in a country where Spanish is the official language. (Out of Mexico's estimated population of 128.9 million, 124.8 million are native Spanish speakers – whereas only 175,000 speak P'urhépecha, and they all live in the state of Michoacán.)

    Standing tall and strong at 4ft 10in, my P'urhépecha great-grandmother is an elder of the community who can speak the endangered language (Credit: Stephanie Mendez)

    Chatting in Juana's kitchen, I took in everything I could: how she cooks without electricity or a stove; her rows of dishes made from barro (red terracotta clay); and the deep stone pit in the middle of the room where she was preparing a huge pot of nixtamal, corn kernels processed in a specialized way to make tortillas de maíz. Excited about the new knowledge of my ancestry, I asked her where I could go to learn more about my P'urhépecha heritage. She stirred the food and gave my uncle a look of authority as she told him in Spanish, "Take her to Pátzcuaro."

    A day later, we were in the Lake Pátzcuaro basin – me, my uncle, aunts and cousins, staring in awe at these monuments that our ancestors had built to honour deities like their sun god, Curicaueri.

    Between the 14th and early 16th Centuries, the P'urhépechas dominated western Mexico with an estimated population of more than one million; Tzintzuntzan was their capital, where the irecha, or ruler, lived. (The Aztecs, meanwhile, ruled in Central Mexico, and the P'urhépecha empire prevented them from amassing territory to the north and west.)

    The P'urhépecha were such a mighty kingdom that they were the only indigenous group in Mexico that the Aztecs failed to conquer (Credit: Arturo Peña Romano Medina/Getty Images)

    According to Jahzeel Aguilera Lara, a geographer and researcher at the National Autonomous University of Mexico, "The yácatas of Tzintzuntzan – the 'place of hummingbirds' – are the best-preserved pyramidal structures in the region. In addition to learning about the P'urhépecha public architecture, [visitors] will also learn about the way in which the P'urhépecha understood the world and the importance that Lake Pátzcuaro had for them."

    The empire chose this area for a reason: the basin is home to a colossal lake with several habitable islands, plentiful fish and a surrounding landscape lush with mountains blanketed in pine trees. The area is so spectacular that the P'urhépechas believed the lake was a gateway to heaven.

    "This is a very important region for the emergence of the P'urhépecha in the pre-Hispanic state of our history," said Sandra Gutiérrez De Jesus, an indigenous P'urhépecha and professor of Latin American Studies and Chicano/a studies at California State University, Los Angeles. "It was a scenario for gastronomical, cultural and linguistic encounters and exchanges."

    But when the Spanish arrived at the Lake Pátzcuaro basin between 1521 and 1522, they captured the P'urhépecha ruler and forced the empire to relinquish its power. Still, as Pérez Montesinos explained, historians consider this transition more peaceful than the siege of the Aztecs. The P'urhépecha people were given more autonomy than their Aztec counterparts, and P'urhépecha elites continued to have influence and authority over the region.

    "Nothing could be done without the permission or allowance of P'urhépecha elites," Pérez Montesinos said. "The traditional way to see things is that the Spaniards came and did as they pleased, but what we know now is that the Spaniards always had to ask and negotiate with P'urhépecha elites in order to remain themselves on top."

    One example he gives is the Basílica de Nuestra Señora de la Salud, constructed in Pátzcuaro around 1540. "The conventional knowledge is that [Bishop] Vasco De Quiroga built that cathedral, but it was built by P'urhépecha hands," said Pérez Montesinos. He explained that the Spanish did not have to use forced labour to construct the cathedral, as the P'urhépecha community agreed to collaborate and lend their physical labour. "There is this very dominant narrative of trying to downplay the achievements of the everyday P'urhépecha folks by highlighting how it was the Spanish friars who taught them how to make these artisanal works, but in the face of very daunting challenges, the P'urhépecha incorporated new things into their lives to make something original," he said.

    As we travelled around the state, I started to see P'urhépecha touches in the architecture. Since Michoacán is rich with oak and pine trees, the P'urhépecha Empire became known for its expertise in wood constructions; their most notable buildings were traditional wooden houses called trojes. After colonisation, the P'urhépecha people incorporated their craftsmanship into the Spanish colonial infrastructure that stands today throughout Michoacán. 

    Since the P'urhépecha were able to maintain so much autonomy, the three administrative centres of their power – Tzintzuntzan, Pátzcuaro, and Ihuatzio – remained economic hubs during the colonisation era. "I lived in Pátzcuaro during my childhood and it's the most beautiful place to visit for P'urhépecha history, there's no other place like it," my uncle told me.

    When we arrived at the town's Plaza Grande, a celebration of P'urhépecha culture was on full display, as is the custom every weekend in Pátzcuaro. Teenage boys performed a traditional dance called Danza de los Viejitos (Dance of the Elderly). They were dressed in white, with colourful handmade serapes and straw-like hats that were covered in vibrant rainbow ribbons. They dawdled with canes and donned uncanny masks of elderly men before breaking into a style of Mexican tap dancing called zapateado. This pre-Hispanic dance was originally performed by the elderly as part of a ritual to the ancient gods, but after the P'urhépecha were colonised, it was used to mock the Spanish, which is why the dancers dress up in comical masks during their exaggerated imitation of old men.

    The P'urhépecha community agreed to collaborate with the Spanish to construct the Basílica de Nuestra Señora de la Salud in Pátzcuaro (Credit: Stephanie Mendez)

    Even though the empire acquired tremendous power and left behind this incredible legacy, the P'urhépecha Empire has largely been left out of Mexican discourse, overshadowed by the Aztecs. "That has to do more with how Mexican nationalism came out in the 19th and 20th Centuries – everything is based around Mexico City, and the narrative of Mexican identity was built around mostly the legacy of the Aztecs," Pérez Montesinos said. "Also, because there are more narratives of battles, wars and resistance against the Spaniards, there is a lot more material for an epic story, whereas with the P'urhépechas, you don't have the same type of drama."

    When I came home from Michoacán, I was a changed person, proud of this newfound knowledge about my heritage, culture and traditions. I was so enthused that I returned to Mexico six months later with my dad and sat down with my great-grandmother to pick up where we left off.

    "Can you teach me P'urhépecha?" I asked. Juana pointed past me and said, "He can teach you." I turned around and realised she was pointing at my dad.

    "What? You know how to speak P'urhépecha?" I asked in disbelief.

    He laughed and said, "That was a long time ago, I used to know, not anymore."

    But Juana countered him: "You can teach her," she said. "One never forgets, this is our culture."

    BBC Travel's Lost Civilisations delves into little-known facts about past worlds, dispelling any false myths and narratives that have previously surrounded them.

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    Le sous-marin nucléaire d’attaque Améthyste a effectué une mission de très longue durée dans l’océan Indien

    par Laurent Lagneau · 7 juillet 2022

    « La puissance qui dominera l’océan Indien contrôlera l’Asie et l’avenir du monde se jouera dans ses eaux », avait prophétisé, dès le XIXe siècle, l’amiral américain Alfred Thayer Mahan. D’où l’intérêt que lui porte la Chine, qui y déploie un nombre croissant de navires, à l’appui de sa stratégie dite du « collier de perles », laquelle vise à sécuriser ses chaînes d’approvisionnement, via l’établissement de points d’appui civilo-militaires dans la région.

    « Ce faisant, avait d’ailleurs noté un rapport publié en mars 2021 par la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, la Chine est en train de transformer l’océan Indien en un espace contesté, qui fait craindre un développement similaire à la situation qui prévaut en mer de Chine méridionale. »

    Cet intérêt chinois est perçu par l’Inde comme étant un défi à sa sécurité. Et cela d’autant plus que les relations entre New Delhi et Pékin sont conflictuelles, en raison notamment de leurs différends territoriaux… et aussi du soutien chinois au Pakistan.

    Cela étant, d’autres puissances s’intéressent à l’océan Indien… C’est le cas des États-Unis et aussi [et surtout], de par les territoires qu’elle y possède, celui de la France. La stratégie française vise ainsi à y garantir la liberté de navigation étant donné que cette région est une plaque tournante du commerce maritime mondial, à protéger les ressources de sa zone économique exclusive [ZEE] et à maintenir les équilibres entre les pays riverains.

    D’où la mission « Confiance » qui, contrairement à celle effectuée en 2020/21 dans l’océan Pacifique par le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Émeraude et le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM] « Seine », n’a pas fait l’objet d’énormément de publicité, tant de la part de la Marine nationale que de l’État-major des armées [EMA].

    Il aura donc fallu attendre le 6 juillet – et le retour à Toulon du SNA Améthyste et du BSAM « Loire » – pour en connaître les détails.

    « Le SNA Améthyste revient de près de 6 mois en océan Indien. Sa mission, baptisée Confiance, a contribué à la connaissance de la zone par la France et à son autonomie stratégique », a en effet indiqué la Marine nationale, via Twitter, avant de rappeler qu’elle est l’une des seules à monde à pouvoir effectuer un « tel déploiement lointain » de longue [voire de très longue] durée.

    L’océan Indien est une région d’intérêt stratégique pour la 🇫🇷. L’Améthyste y a coopéré avec plusieurs partenaires de 1er plan, prenant part à des entraînements en lutte anti-sous-marine avec les marines🇮🇳(VARUNA) &🇦🇪(TIGER EEL) et comptant sur le soutien des forces 🇫🇷à Djibouti. pic.twitter.com/OGUtKOLEQO

    — Marine nationale (@MarineNationale) July 6, 2022

    Rappelant que l’océan Indien est une région « d’intérêt stratégique » pour la France, la Marine a précisé que l’Améthyste avait participé à plusieurs exercices de lutte anti-sous marin avec des « partenaires de premier plan », dont l’Inde [avec les manoeuvres annuelles Varuna] et les Émirats arabes unies. Si le sous-marin français et le BSAM « Loire » ont pu s’appuyer sur les forces françaises stationnées à Djibouti [FFDj], c’est à Goa [Inde] que les relèves d’équipages ont eu lieu.

    « Navires de combat et instruments de puissance, les SNA sont des unités stratégiques pour le renseignement et l’anticipation des crises. La mission Confiance permet de garantir la capacité de la Marine à se déployer avec réactivité si le besoin était avéré » a encore souligné la « Royale ».

    Quoi qu’il en soit, ces déploiements de SNA pendant de longues périodes sont de nouveau possible depuis l’admission au service des BSAM, qui apportent le soutien technique et logistique qui faisait alors défaut depuis le retrait des Bâtiments de soutien mobile [BSM] et du Bâtiment Atelier Polyvalent [BAP] Jules Verne durant les années 2000.

    À noter que, selon des informations du magazine spécialisé « Le Marin« , au moment du départ de l’Améthyste vers l’océan Indien, trois autres SNA étaient alors en opération : Le Rubis était alors affecté au groupe aéronaval du porte-avions Charles de Gaulle tandis que l’Émeraude et le Casabianca étaient déployés dans l’Atlantique Nord pour y surveiller les sous-marins russes.

    Valeurs Actuelles

    Japon : victime d’une attaque par balles, l’ex-Premier ministre Shinzo Abe est mort

    Au Japon, l’ancien Premier ministre Shinzo Abe a été victime d’une attaque par balles, vendredi 8 juillet. Il n’a pas survécu. En début de matinée, la presse locale avait fait savoir que l’ancien Premier ministre, conduit à l’hôpital, ne présentait aucun signe de vie. Les faits se sont déroulés dans la ville de Nara, dans l’est du pays, alors que l’ex-chef de l’exécutif – âgé de 67 ans – prononçait un discours en pleine campagne électorale, d’après Le Parisien« On a tiré sur l’ancien Premier ministre vers 11H30 (02H30 GMT) à Nara. Un homme suspecté d’être le tireur a été interpellé. L’état de santé [de la victime] est actuellement inconnu », avait fait savoir le secrétaire général du gouvernement Hirokazu Matsuno. Selon la chaîne de télévision publique NHK le suspect serait âgé d’une quarantaine d’années et une arme aurait été saisie.

    « Un massage cardiaque »

    Quelques heures plus tôt dans la journée, une jeune femme présente sur place avait expliqué à la chaîne NHK que Shinzo Abe prononçait son discours au moment où « un homme est arrivé par derrière »« Le premier tir a fait le bruit d’un jouet. Il n’est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir l’étincelle et de la fumée », avait-t-elle ajouté ensuite. Avant d’apporter quelques précisions, auprès du même média : « Après le deuxième tir, des gens l’ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque. » 

    Une source du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir qui s’était confiée à l’agence de presse Jiji avait indiqué que l’ex-Premier ministre s’était effondré et saignait au niveau du cou. « Selon une caserne de pompiers locale, [il] semble être en état d’arrêt cardio-respiratoire », avait indiqué NHK. La chaîne avait également employé un terme utilisé au Japon avant qu’un décès ne soit confirmé par un médecin, d’après Le Parisien.

    Jusqu’à présent, Shinzo Abe est le Premier ministre japonais à être resté le plus longtemps au pouvoir. Ainsi, il avait été en poste en 2006, pour une durée d’un an, puis de nouveau entre 2012 et 2020. Après quoi, il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé.

    « La France se tient aux côtés du peuple japonais »

    Depuis l’annonce des événements, les réactions se sont multipliées sur la scène internationale. Après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, la France a réagi à son tour. Emmanuel Macron s’est dit « profondément choqué par l’attaque odieuse » perpétrée contre Shinzo Abe, relaye France Info. Sur Twitter, le chef de l’Etat a adressé ses « pensées à la famille et aux proches d’un grand Premier ministre ». Et d’ajouter : « La France se tient aux côtés du peuple japonais. » Charles Michel, président du Conseil européen, a lui aussi réagi. Sur le même réseau social, le dirigeant a décrit Shinzo Abe comme étant un « véritable ami, farouche défenseur de l’ordre multilatéral et des valeurs démocratiques ». Avant de conclure : « L’UE est aux côtés du peuple du Japon et [du Premier ministre] Fumio Kishida en ces temps difficiles. Profondes condoléances à sa famille. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Canada's indigenous communities strive for reform after decades of discrimination

    Issued on: 08/07/2022 - 15:24Modified: 08/07/2022 - 15:26

    Canada's government signed the most significant compensation agreement in its history in December 2021. After a nearly 15-year legal battle, the state will pay $40 billion for imposing racist and discriminatory practices on its child welfare system. The agreement, however, has been greeted by indigenous communities with caution, as confidence in Ottawa is weak.

    Valeurs Actuelles

    La Cour des comptes alerte le gouvernement sur l’état des finances publiques

    Un « message d’alerte ». Voilà, en substance, ce qu’a voulu faire passer le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, lorsqu’il a délivré son traditionnel rapport sur l’état général des finances publiques jeudi 7 juillet, rapporte Libération. Le quotidien relève que l’ancien ministre socialiste s’est alerté de plusieurs phénomènes. Tout d’abord, sur la forme, Pierre Moscovici a regretté la « publication très tardive » de plusieurs textes. Comme le programme de stabilité, par exemple, feuille de route sur l’avenir des finances publiques françaises, censée être envoyée au mois d’avril. Mais cette année, en raison du calendrier électoral, ce programme de stabilité n’a toujours pas été envoyé, et devrait l’être dans les prochaines semaines, indique-t-on du côté de Bercy. Concernant l’audit sur la situation des finances publiques, normalement réalisé à la fin de chaque mandature présidentielle, il a été cette année réalisé à l’initiative de la Cour des comptes, la magistrature n’ayant pas été saisie comme en 2012 et 2017.

    Non au « quoi qu’il en coûte perpétuel »

    Bien que le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, ait affirmé que le « quoi qu’il en coûte » était terminé, c’est-à-dire que l’État, en raison de la crise sanitaire, allait dépenser à tout-va, Pierre Moscovici n’a pas semblé convaincu. Le magistrat a mis en garde contre le « quoi qu’il en coûte perpétuel », c’est-à-dire sur des dépenses publiques irraisonnées : « Nous avons constaté que le dynamisme des dépenses ne tenait pas qu’à la crise. »

    Autre alerte : les finances publiques dans le projet de loi de finances rectificatif. La Cour des comptes prévoit une augmentation de 60 milliards d’euros de dépenses par rapport à ce qui était indiqué dans le projet de loi initial. Aussi, Pierre Moscovici met en garde contre « l’illusion d’une dette gratuite ». Et prévient : s’il n’a « pas la religion de l’austérité », il faudra nécessairement une « meilleure maîtrise des dépenses ». Voilà l’exécutif prévenu.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    BBC

    Gujarat: The unusual lion sightings on India's beaches

    By Roxy Gagdekar Chhara BBC Gujarati

    The coastal areas of the western Indian state of Gujarat are now home to more than 100 lions. Experts say it shows that their natural habitat is shrinking.

    The Gir forest in Gujarat - the only natural habitat of the Asiatic lion - had around 400 lions in 2020, according to a state forest department estimate. The rest of the state has around 275 lions, of which 104 have spread themselves across 300km (186 miles) of Gujarat's coastline.

    Conservationists say the unusual movement is happening because the natural habitat of lions has become overcrowded.

    "Normally, it is difficult for lions to adapt to a coastal habitat, but they have no option because of scarcity of land," Dr Nishith Dhariya, a wildlife scholar, says.

    Lions were once widespread across Gujarat, but their numbers shrank to a mere dozen in the early 20th Century, mainly due to hunting and drought.

    Since then, conservation efforts have helped their population soar in the dry, deciduous Gir forests. But many experts have said for years that the Gir sanctuary has become too small for the territorial animals.

    Forest officers say the lions began reaching coastal regions in the 1990s because of territory wars.

    "A lion normally requires a territory of around 100-sq-km (38-sq-mile), and this area also includes three-four lionesses living with their cubs. As the cub grows into an adult, he either takes over the territory from the old lion or leaves the pride to find a new territory," says Shyamal Tikadar, a top state forest official.

    The lions reach coastal areas because they usually follow the Heran river, which passes through the Gir forest and meets the Arabian sea in Somnath district.

    This means that people like Uday Shah - who has a farmhouse by the sea in Veraval district, 80km (50 miles) away from the Gir forest - are now used to seeing lions regularly on the beach.

    "We were scared at first when we saw them, but now they don't bother us," he says.

    HD Galchar, forest officer of the Veraval range, says a pride of around seven lions has been living near the coast for the past few years. He says the forest department began planting deciduous gum arabic trees in coastal regions when they noticed an uptick in the lion population.

    Opposite the Veraval sea coast, now there is a thin strip of gum arabic trees and that's where where the pride lives. It gives them a habitat that is somewhat similar to the Gir forest.

    Mr Galchar says that sometimes, they hunt wild boars and blue bulls (nilgai) in reserved forests around coastal regions.

    But when they can't find prey, they go to nearby villages and kill goats and cows.

    Natha Parmar, who has a mango farm near the Heran river in Somnath district, says lions have killed at least 10 of his calves in the past few years.

    He and other villagers were furious at first. But then they realised that there was an unexpected benefit.

    "Earlier, we had to deal with herds of wild boar and blue bulls as they would damage all our crops. Now that has almost stopped," he says.

    He and other farmers are now learning to live cautiously and respectfully with the lions. It helps that the lions haven't attacked any humans in the area until now.

    "When we run into lions, we either stop and make way for them or change our route without disturbing them," he says.

    Jheenabai, who tracks lions in coastal areas regularly for the forest department, says people in the region are changing their way of life to adapt to lions, much like the humans around Gir did earlier.

    "Sometimes, the lions move out to nearby forests or residential areas to hunt, but then they come back here to rest. They have adapted to this habitat," he claims.

    Lions in Gujarat have adapted to habitat changes according to circumstances, says wildlife expert Rajan Joshi. They had become used to living near humans in Gir, he says, and later, in open fields as the numbers grew.

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    Angola's former President José Eduardo dos Santos dies at the age of 79

    Issued on: 08/07/2022 - 23:38

    Julia KIM Follow Camille NEDELEC

    The ex-leader was credited with overseeing Angola’s recovery from a civil war, but leaves behind a bitter legacy of nepotism and rampant corruption. Meanwhile, voters in Congo-Brazzaville head to the polls this weekend to elect the country's national assembly. The Congo Republic is ruled by strongman Denis Sassou Nguesso, who has been in power for nearly thirty years. Finally, families in East Africa struggle to afford the traditional sheep for this weekend's Eid al-Adha festival.

    Valeurs Actuelles

    Twitter attaque Elon Musk en justice pour qu’il maintienne son rachat du réseau social

    Elon Musk recule. Vendredi 8 juillet, l’homme d’affaires Elon Musk a décidé de renoncer au rachat du réseau social Twitter, rapporte La Tribune. Initialement, le multimilliardaire avait annoncé le rachat de Twitter en avril dernier pour la somme de 44 milliards de dollars, ce que la plateforme avait accepté. Mais Elon Musk est revenu sur sa décision vendredi 8 juillet, arguant que la transaction était viciée en raison d’informations « fausses et trompeuses » sur l’entreprise. La cause, selon l’entrepreneur : le refus de Twitter de l’informer sur les faux comptes présents sur le réseau social, qui représentent moins de 5 % des comptes sur les 229 millions d’abonnés au total, soit qu’ils soient inauthentiques, soient qu’ils publient des spams. Elon Musk a estimé que ce manque d’information altérait la viabilité et la valeur de Twitter. Impossible en revanche de savoir s’il s’agit-là d’un véritable casus belli, ou si Elon Musk cherchait en réalité à renégocier le prix à la baisse. Cette annonce a été faite par un courrier rédigé par les avocats d’Elon Musk et publié par le gendarme boursier américain, la SEC.

    Twitter contre-attaque

    Mais le réseau social a refusé de se laisser faire. Et a décidé de contre-attaquer en assignant le patron de Tesla et SpaceX en justice pour « faire respecter l’accord » de rachat. Dans un tweet, le directeur de Twitter, Bret Taylor, a expliqué que « le conseil d’administration de Twitter est déterminé à conclure la transaction au prix et aux termes convenus avec M. Musk ». Le directeur du réseau social s’est dit « confiant » dans ses chances d’obtenir gain de cause devant la justice.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Video: 200 kmh in a souped-up Peugeot – the secret world of Iran’s smugglers

    The Observers Direct

    Issued on: 07/07/2022 - 14:50

    They call themselves “shootis”, posting hundreds of Instagram videos of tuned-up engines, zooming past police checkpoints at 200 kmh, and crashing at high speed.

    They are just one of the types of smugglers who keep Iran’s economy going. With an estimated 36.5% of the country’s economy in what’s called the “informal” sector, a large proportion of the consumer products Iranians buy has been smuggled into the country. This includes not just goods the Islamic Republic has banned such as alcohol, but also electronic goods, household appliances, cigarettes, car parts, clothing and body-building supplements. 

    The “shootis” transport goods from city to city within Iran, often in Peugeots or Citroens that were manufactured under license in Iran for years. To carry the heavy loads at high speeds, they tune the engines and beef up the suspensions. They travel in convoys and deploy evasive measures like smoke machines and tyre spikes to outrun the police. 

    "The gadgets work when the police come across you at random – at a checkpoint for example,” one of the smugglers told the FRANCE 24 Observers. “But if the police have organised a big operation, the gadgets won’t work. They’ll have other cars supporting them – and sometimes even helicopters. There’s no way you can get away.”

    The “shootis” conceal their identity online and seldom talk to journalists. The FRANCE 24 Observers team contacted three of the smugglers and followed their progress over the course of three years. They shared secrets of how they travel in convoys.

    The Observers team also interviewed two other types of smugglers: “kulbars," ethnic Kurds who carry loads of up to 70 kilos on their backs across the mountains from neighbouring Iraqi Kurdistan, and “soukhtbars,” who transport loads of diesel through the desert to Pakistan.

    Living in remote, underdeveloped regions devastated by drought and often neglected by the government in Tehran, the kulbars and soukhtbars told the FRANCE 24 Observers that smuggling is the only way they can support their families. “We get about 500,000 toman [15 €] per trip,” one of the kulbars said. “I earned 32 million toman [1000 €] last year. It’s not much when you have a family of four.”

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    'Iran’s Hidden Slaughter': a video investigation

    France24 - World

    Highland park shooting reignites debate on America's gun culture

    Issued on: 08/07/2022 - 16:58

    Erin Ogunkeye Sonia BARITELLO Follow

    It was supposed to be a festive celebration marking the 246th anniversary of the independence of the United States. Instead, it was yet another reminder of rampant gun violence in the country as a gunman disguised in women's clothing opened fire on a parade in a Chicago suburb, killing several people. The 21-year-old assailant has been charged with seven counts of first-degree murder.  FRANCE 24's Alison Sargent has been looking at reactions to this latest mass shooting.  

    As the summer holidays approach, young Canadians prepare to make their way onto the job market with seasonal employment. Unions, though, warn that hiring teenagers could have dire consequences. 

    And at the annual exhibition of excess that is Nathan's Famous Fourth of July hot dog eating contest in New York, a participant nicknamed Jaws grabs his 15th win by gobbling 63 hot dogs and buns. 

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    BBC

    Nick Kyrgios on being Wimbledon runner-up as Novak Djokovic wins

    Last updated on 10 July 202210 July 2022.From the section Tennis

    Nick Kyrgios says it feels "ridiculous" to be a Wimbledon runner-up after only deciding on the basketball court recently he planned to "have some fun" at the Grand Slam tournament.

    Australian Kyrgios, 27, won the first set before losing to Serbia's top seed Novak Djokovic in Sunday's men's final.

    "I look back at it and I'm just like 'How am I here?' Like, where I'm from, everything I've been through," he said.

    "You know, it's pretty cool. I'm just not supposed to be here."

    Kyrgios, ranked 40th in the world, has only played a limited number of tournaments since the coronavirus pandemic started in 2020.

    Earlier this year, he also opened up about his struggles with depression and self-harming, saying the 2019 Australian Open was one of his "darkest periods".

    He had played only four tournaments in 2022 before committing to the grass-court season, which started in June.

    The former world number 13 missed the French Open to have more time at home in Canberra.

    He says his ambitions for Wimbledon became clear while he was there with his friends.

    "Literally a month ago, month and a half ago, I was actually playing basketball with some boys back home and I said to one of them, 'I think I'm going to have some fun and maybe win Wimbledon'," said Kyrgios.

    "Then I'm here as a finalist. I didn't hit more than an hour a day."

    Kyrgios has always been seen as having the talent to win one of the sport's four Grand Slam tournaments, but many said he never would because of his mentality and tendency to combust on court.

    He finally reached his first major singles final after an impressive fortnight at the All England Club.

    But that came amid more controversy as it was revealed he faces a court hearing in Canberra next month in relation to an allegation of common assault.

    "It's taken me 10 years, almost 10 years in my career to finally get to the point of playing for a Grand Slam and coming up short," the former world junior number one said.

    "I feel like if I had won that Grand Slam, I think I would have lacked a bit of motivation, to be honest. Coming back for other tournaments, I would have really struggled.

    "I kind of achieved the greatest pinnacle of what you can achieve in tennis."

    Kyrgios' commitment to the sport has often been questioned and earlier this week he illustrated how his professionalism has improved by giving the example of when he "had to be dragged out" of a Wimbledon pub at 4am on the morning of a match against Rafael Nadal in 2019.

    "I feel like I've committed a fair bit these two weeks. What more can I do, to be honest? I've stayed in most of the time," he said.

    "I've tried to just get good sleep, eat well. Not even have a beer here or there.

    "I've committed. I've committed everything I can commit these two weeks and I just came up short.

    "I was taught that's all right - even though it sucks. Of course it sucks."

    Kyrgios was playing in his first Grand Slam singles final and revealed he had been sleeping "terribly" because of the anxiety he felt about the occasion.

    He said not playing in the semi-finals - because he was given a walkover when Rafael Nadal withdrew with an abdominal injury - also added to those feelings.

    On what the four days of build-up was like, Kyrgios said: "It's just a lot mentally.

    "Like the pressure of playing finals at Wimbledon. Am I going to do good? Am I going to behave well for me? Even if it's support, it's just a lot. There's so many things.

    "Playing Djokovic is a hard enough task as it is.

    "I feel like I lost this match, but I feel like there's just weight off my shoulders.

    "I feel like there's so much weight on my shoulders all the time when I step out on the tennis court, now it's just released and I feel amazing. This is the best I've felt the two weeks."

    Valeurs Actuelles

    Terres agricoles : la Safer au cœur du scandale

    Dans le vaste paysage agricole français, c’est le premier maillon de la chaîne. Celui qui donne le feu vert à un agriculteur pour acheter un champ à cultiver, une parcelle pour élever ses poules ou ses canards, ou même un bâtiment agricole. Créées dans les années 1960, les Safer (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) avaient pour mission de réorganiser l’agriculture, de favoriser l’installation de nouveaux paysans et de maîtriser les prix des terres. Une mission « trop large, et largement dévoyée depuis », selon l’avocat Me Bernard Mandeville, qui place aujourd’hui les Safer au cœur d’un scandale de prise illégale d’intérêts et d’abus de pouvoir.

    Comment procèdent les Safer ? Quel est réellement leur pouvoir de décision ? Pour le mesurer, rien de mieux que d’assister à un comité technique chargé d’attribuer des terres. Rendez-vous est pris avec la Safer de Normandie, le matin du 15 juin. À la chambre d’agriculture, à Bois-Guillaume (Seine-Maritime), une vingtaine de représentants du monde agricole se retrouvent dans un confortable auditorium. La plupart n’ont pas eu loin à aller, la chambre d’agriculture étant installée sur le même site que la Safer, le Crédit agricole, Groupama, la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs. De quoi créer des liens étroits. Les autres membres, la Confédération paysanne, le Conseil des chevaux de Normandie, la fédération des chasseurs, la métropole du Havre, les notaires de Normandie… viennent d’à peine plus loin. « Comme dans chaque Safer, tout ce petit monde se connaît, se côtoie, dîne et chasse ensemble », commente le député européen et avocat Gilbert Collard, qui dénonce un « système mafieux, qui n’est pas contrôlé et qui fait le jeu des amitiés locales ».

    Après un café d’accueil, le comité étudie le dossier d’ « un exploitant qui nous a fait confiance pour vendre sa ferme », nous explique Xavier Girard, directeur adjoint de la Safer. Une propriété de 48 hectares avec des bâtiments agricoles, expertisée 914 350 euros. Treize candidats se sont portés acquéreurs. Les jeunes agriculteurs sont prioritaires. La candidature d’un jeune de 26 ans est étudiée. « A-t-il un accord bancaire de financement ? », demande un membre. « Non, mais ce n’est pas une obligation », lui répond un autre. Première surprise. « Des terres attribuées par la Safer à des jeunes non solvables à qui le Crédit agricole [membre de la Safer, NDLR] accorde quand même des prêts, j’en ai vu plusieurs dans ma vie d’avocat. Et puis, trois ou quatre ans après, l’agriculteur met la clé sous la porte et la banque saisit les terres et les rachète à bas prix », dévoile Gilbert Collard. Ambiance.

    Après vingt minutes de débats – la fédération des chasseurs demande notamment à conserver un droit de passage sur la propriété -, le vote intervient à main levée. Seize voix pour ce jeune agriculteur, aucune contre, deux abstentions. Me Guillaume Grenet, représentant du conseil régional des notaires, s’agace : « Je demande l’annulation du vote de mon voisin. » On s’étonne. Pourquoi donc ? « C’est le suppléant de Jean-Jo Roussignol, représentant de la Confédération paysanne, qui est lui-même vendeur des terres », nous explique-t-on. Gilbert Collard a raison, un terrible entre-soi. « Le suppléant aurait pu avoir l’élégance de sortir de la séance », glisse l’un. « Ce n’est pas une obligation légale », lui répond un autre. Les terres sont attribuées comme attendu à l’agriculteur ayant recueilli la quasi-unanimité. On comprend vite qu’un paysan qui n’a pas d’appui dans le comité Safer n’a aucune chance de remporter le dossier.

    Complexification volontaire des dossiers

    Outre les petits arrangements entre amis, ce sont les techniques de complexification des structures qui rendent difficile l’accès à la vérité. « C’est comme à l’Union européenne, personne n’y comprend rien et cette complexification volontaire fait que seuls les spécialistes maîtrisent les dossiers. Or ces spécialistes font partie des Safer ou des chambres d’agriculture… », poursuit Gilbert Collard. Et l’avocat d’asséner : « C’est la mise en coupe réglée du patrimoine agricole français. »

    Rentrons dans le dispositif juridique. Direction, cette fois, Paris, rue Drouot, au cabinet d’avocats Lachaud-Mande-ville-Coutadeur. Quel que soit le bien agricole, les notaires ont l’obligation d’informer la Safer de tout projet de vente. Elle peut, dans un délai de deux mois, exercer un droit de préemption, avec ou sans révision de prix. Elle peut aussi acheter des terres à l’amiable ou jouer le rôle d’intermédiaire entre le vendeur et un acheteur en lançant un appel d’offres. « Dans la plupart des cas, elle monnaye la renonciation au droit de préemption contre le fait que la transaction immobilière lui soit confiée », nous explique Me Mandeville. Avec un argument de poids : toutes les cessions effectuées par une Safer sont exonérées de droits d’enregistrement, autrement dit des frais de notaire (5 % au maximum).

    Mais rien n’étant jamais gratuit, la Safer applique un barème variable de “prestations”. Le taux de la Safer Normandie est de 6 % hors taxes si le bien est cédé à un jeune exploitant, sinon 7 %, auxquels s’ajoutent divers frais de dossier. Il peut s’envoler au-delà dans d’autres Safer. Et notre avocat de prendre l’exemple de deux agricultrices qui avaient pour projet de reprendre une ferme de 30 hectares dans le Languedoc-Roussillon, en vue de la diviser en deux exploitations distinctes. Leur notaire en avertit la Safer qui aussitôt menace de préempter le bien si elle n’obtient pas une promesse unilatérale de vente. Et plus encore, exige une commission de 12 % du montant de la transaction. Du jamais-vu dans l’immobilier !

    « Des dossiers à charge contre les Safer accusées d’ingérence permanente et qui se montrent invasives et agressives, j’en ai des dizaines », confie le juriste. Il cite pêle-mêle une personne âgée qui voulait vendre un terrain près d’Alençon à une voisine éleveuse de chevaux. En plein confinement, la petite dame reçoit la visite de la Safer qui menace de préempter le terrain si elle ne lui confie pas une promesse de vente unilatérale.

    Attaquer la Safer en justice, c’est se condamner dans les affaires futures

    Ou encore, en Isère, un propriétaire confie la vente d’un grand étang de 18 hectares à une agence immobilière qui trouve un acquéreur pour 620 000 euros. La promesse est bloquée, la Safer menaçant de faire intervenir des associations écologistes afin de paralyser la vente. L’affaire a été confiée à l’avocat. « En réalité, peu de propriétaires osent attaquer la Safer en justice car se mettre à dos le gendarme des transactions, c’est se condamner dans les affaires futures. C’est pour cela que le scandale n’éclate pas », lâche l’avocat.

    Voilà pour le pouvoir d’intimidation de l’institution. Mais, plus grave, il y a les transactions illicites avec prise illégale d’intérêts. À Cosne-sur-Loire (Nièvre), Thierry Saint-Cerin dirige un centre équestre. En face de sa propriété, une parcelle de 2,4 hectares qu’il souhaitait acquérir pour sa fille, jeune agricultrice. Le terrain a été vendu sans publicité. « Non seulement on s’est fait souffler le terrain en toute illégalité, mais on a appris que les acquéreurs avaient le projet d’y installer un gros méthaniseur », explique le propriétaire du centre équestre. Les acquéreurs ? Quatre associés, dont Cyrille Forest, le président du comité de la Safer de la Nièvre, réunis dans une société, Val de Loire Biogaz, qui entend transformer 10 000 tonnes de déchets par an. Pour permettre les va-et-vient des camions, les associés ont aussi acheté un bois de 1, 5 hectare, toujours sans publicité et alors que la loi indique que, pour toute parcelle inférieure à 4 hectares, le propriétaire limitrophe est prioritaire à l’achat. « Tout est magouille. Ce fameux Cyrille Forest, c’est un Napoléon, un César… », estime Thierry Saint-Cerin. On comprend à mi-mot que la municipalité est, elle aussi, et comme souvent, à la botte de la Safer. « En réunion à la mairie, en présence du sous-préfet, Cyrille Forest m’a dit : je suis intouchable, j’ai décidé que cette opération se ferait, elle se fera », dit-il. Il l’attaque en justice sur l’installation du méthaniseur qui, comble du comble, se situe à 50 mètres de son exploitation alors que la nouvelle législation applicable à partir du 1er janvier 2023 prévoit une distance minimale de 200 mètres. « Sur le bois, on a juridiquement cinq ans pour se retourner », lâche-t-il. Interrogé par Valeurs actuelles, Cyrille Forest n’a pas souhaité s’exprimer.

    Dans la Nièvre, chantage et prise illégale d’intérêts

    Restons dans la Nièvre, un autre témoignage, celui d’un agriculteur retraité. Il ne décolère pas, analysant que toutes les difficultés de son affaire n’ont eu d’autre but que de le contraindre à un échange inégal au profit d’un dirigeant de la Safer de Bourgogne-Franche-Comté. À la suite de la libération (pour cause de décès) d’une vingtaine d’hectares de terres attenantes, libres de tout fermage, les jeunes repreneurs de son exploitation forment le vœu de les acquérir. Ils se mettent d’accord sur le prix avec l’héritier du propriétaire décédé, signent un compromis de vente et saisissent leur notaire qui notifie le projet de vente à la Safer, comme la loi l’impose. Mais, là, surprise, les repreneurs reçoivent la visite de la Safer qui menace de préempter les terres et de les évincer de la vente s’ils ne leur confient pas la transaction à l’amiable. Les terres leur sont finalement attribuées par le comité technique mais sous condition : « La Safer a fait savoir que l’opération était bloquée, sauf si les repreneurs acceptaient d’échanger la jouissance d’une de mes parcelles de 4, 5 hectares contre un terrain d’un dirigeant de la Safer de 2 hectares, et également que les membres de ma famille et moi-même lui vendions un terrain de 30 ares », confie l’agriculteur retraité. Allons donc, presque 5 hectares au total contre 2 !

    Il appelle alors un de ses amis, haut fonctionnaire ayant travaillé en préfecture. Ce dernier, au cours d’une réunion, intervient auprès de la direction de la Safer et mentionne explicitement le délit de “prise illégale d’intérêts”. Le jeu d’intimidation se retourne alors et la Safer abandonne ses prétentions. « J’aurai mis plus d’un an pour obtenir gain de cause et obtenir un échange équitable, mais pendant ce temps, l’argent de mes repreneurs destiné à la transaction était bloqué chez le notaire », dit notre homme. Il ajoute également : « Lors de notre échange de propriété chez le notaire, nous avons eu la surprise d’apprendre que la parcelle que j’ai récupérée était hypothéquée ! » Le pot de fer contre le pot de terre.

    Les déclarations des agriculteurs spoliés jettent aussi le trouble sur le chantage qui accompagne les transactions. La Safer peut exiger un cahier des charges drastique sur l’usage agricole du bien : elle a un droit de regard sur le bail pendant une durée définie (dix ans minimum). « Ce qui veut dire que vous ne pouvez pas louer les terres à qui voulez, ni choisir votre futur fermier. Vous êtes en liberté contrôlée pendant une dizaine d’années… », reprend Me Mandeville. « L’Ancien Régime était moins cruel avec les paysans », ajoute Gilbert Collard. Si vous voulez résilier le bail et reprendre l’exploitation en propre, vous devez avoir l’accord de la Safer. Et, attention, si vous ne respectez pas le cahier des charges, la Safer peut vous obliger à abandonner votre bien en déclenchant une “procédure de délaissement”. Enfin, bouquet final, le droit de préférence, qui impose, en cas de revente du bien, de confier à nouveau la transaction à la Safer. Nouveau mandat, nouvelles commissions… : la boucle est bouclée.

    Un système financier “opaque”

    Dès lors, on comprend mieux l’affirmation, il y a peu, du président de la Fédération nationale des Safer, Emmanuel Hyest, dans un entretien à la France agricole : « Est-ce que vous nous avez déjà entendus nous plaindre d’un manque d’argent ? » Comme le souligne un rapport de la Cour des comptes, le système financier des Safer est « opaque » car il n’existe pas de comptabilité analytique. Ce même rapport estimait que 70 % des transactions se passent en dehors des missions pour lesquelles les Safer existent. Au grand dam des propriétaires fonciers… et des contribuables. « À l’heure où le pays croule sous 3 000 milliards de dettes, le maintien de la Safer, qui prive l’État des droits d’enregistrement et qui ruine nos agriculteurs, pose question », conclut Bruno Ronssin, qui fut longtemps directeur général de la Fédération nationale de La Propriété privée rurale. Et de s’étonner que, depuis vingt ans, aucun gouvernement de droite ou de gauche ne se soit saisi du problème.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Maine energy: How one hydropower project sparked a $100m 'hoohah'

    By Robin Levinson-KingBBC News

    A proposal to transport clean hydropower from Canada to the state of Maine has created enough "hoohah" to launch a fierce court battle - possibly signalling trouble for the future of green energy projects across the US.

    New England Clean Energy Connect (NECEC) was supposed to be an industry-leading project, transporting 1,200 megawatts of Canadian hydropower to Massachusetts across 145 miles (233 km) of transmission line, and eliminating over three million metric tonnes of carbon emissions every year.

    The $1bn (£840m) project, funded by utility company Hydro-Quebec and Central Maine Power (CMP), which is owned by the Spanish energy giant Avangrid, received final approvals, including a Presidential Permit from the US Department of Energy. Construction began in January 2021.

    Now, the hydropower project could be dead in the water, after a majority Mainers voted to cancel it last November.

    The legality of that referendum, as well as the lease for a one-mile stretch of public lands, is currently before the Maine Supreme Court, which could issue its decision any day.

    If the court sides with opponents, and the corridor is not allowed to proceed as planned, Hydro-Quebec could lose out on $10bn in future revenue from this project.

    It could also signal trouble for the future of other clean energy projects in the US, at a time when many states are trying aggressively to green their power grid to offset the effects of climate change and rising fuel costs.

    "We can't succeed if every wind project, every solar energy project, every hydro project… is going to become challenged," said Orlando Delogu, a professor emeritus at the University of Maine School of Law who supports the corridor and has worked as an advisor in the fight over the project.

    But the project received pushback from the start. Tom Saviello, a former state senator, got involved with the opposition in 2018.

    "For that kind of deal it wasn't worth it. I wanted Maine to be treated right and it weren't," he said. "We're giving up a lot for getting nothing."

    In Maine - a state where some say you're not considered a local unless you were born there - he was wary of a project that seemed chiefly geared to benefit a Canadian utility and the state's southern neighbour of Massachusetts, which signed a 20-year contract with NECEC's backers to receive the bulk of the power.

    The project did include a plan that would help power about 70,000 Maine homes, providing a $2.72 reduction in monthly energy bills.

    Those in opposition have disputed the benefits and monthly savings estimate, arguing it would be pennies.

    About two-thirds of the corridor would build on existing transmission lines, with an extension planned to run 53 miles through Maine's North Woods, including the short stretch through public land being contested in court.

    Proponents of the project say it is the shortest route and most environmentally sound way to connect Quebec, where the hydropower is generated, to Massachusetts. It received all necessary approvals, and independent analyses of the proposal found it would reduce emissions in the region.

    But several environmental groups have expressed concern about the ecological impact on the North Woods, and have called into question whether the energy will be as clean as advertised.

    Mr Saviello also said it didn't help that Hydro-Quebec had partnered with CMP, which has had a number of public relations gaffes in the state, including allegations of overbilling and major outages.

    Market research firm JD Power has ranked the company dead last out of 88 utilities in the US for customer satisfaction.

    "They have a lousy reputation," Mr Saviello said. "Do you want somebody like that running a big project like that?"

    In a statement, CMP said it has a record of success on major energy projects, including completing the the largest transmission project in Maine on time and under budget in 2015 - and that has improved customer service.

    "We continue to hold ourselves accountable to these standards," said Catharine Hartnett, manager of corporate communications.

    Construction on the corridor began despite court challenges. Meanwhile, opponents were mounting a legislative challenge with a state-wide referendum on whether the project should be allowed to go forward.

    It all came to a head last winter, when over 400,000 Mainers turned up to cast their vote, no small feat in a state whose total population is just 1.3 million. It was the second-highest voter turnout on a referendum in the state's history, surpassed only by the 2012 referendum on gay marriage.

    People on both sides of the debate lobbied aggressively to make their case. By the time the issue came to voters, it was the most expensive ballot question in the state's history.

    In total, the referendum battle cost over $100m, according to the Maine Ethics Commission, which tracks political spending. Those in favour of the project raised about $82m, mostly coming from Avangrid, Hydro-Quebec and CMP.

    Some of the biggest donors to the opposition came from fossil-fuel companies. Energy firm NextEra gave over $20m, most of which was spent on television advertising. While the company supplies green energy elsewhere, in Maine it mostly delivers oil and gas. NextEra did not respond to a request for comment.

    In total, opponents to the project spent twice as much on television advertising than the supporters.

    That proved deadly for the corridor campaign, said law professor Mr Delogu.

    "That creates a lot of hoohah in a small state," he said.

    He blames lobbying from fossil-fuel competitors for the project's demise in the polls.

    "There's not a corner of the world that isn't being adversely affected by global warming, and it's getting worse at an accelerating rate in many places because we're unable to push back against the fossil fuel interests," he said.

    After spending about $450m already on construction, work ground to a halt.

    Nationwide, electricity transmission systems need to expand by 60%, according to the US Department of Energy, if the country is to meet President Joe Biden's goal of reaching 100% clean electricity by 2035.

    Lawrence Berkeley National Laboratory, supported by the Department of Energy and managed by the University of California, estimates there are enough proposed clean energy projects seeking access to the transmission grid to power most of the country's energy needs - if they can connect.

    The fact that so many projects are in the queue means the grid needs additional capacity, said Joe Rand, senior scientific engineering associate at the lab. Improving and streamlining the approval process for these projects would also help reduce backlogs.

    There have also been fewer new transmission lines built, despite demand, than before.

    "There's kind of a fundamental disconnect," Mr Rand said. "We need to be building more transmission, and we're actually building less."

    Public opposition to these projects, as well as regulatory red tape, is often a roadblock, and contributes to the long development time needed to get a project completed, he said. It can take 15 years from start to finish.

    Before launching the project in Maine, Avangrid and Hydro-Quebec tried, and failed, to get permits to launch a similar project in the neighbouring state of New Hampshire.

    Mr Saviello, and many other Maine opponents to the NECEC project, have suggested Massachusetts should connect through Vermont, which has permits to build a transmission corridor underground.

    He said that just because Mainers have said they don't want this project doesn't mean they are opposed to clean energy.

    Although the Maine corridor is not without its costs, both economic and environmental, Mr Delogu said the benefits far outweigh the negatives.

    "I think we need to come to grips with that, or we will continue to be overtaken by global warming," he said.

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    France24 - World

    Japan's ruling party projected to win election overshadowed by Abe assassination

    Issued on: 10/07/2022 - 07:08

    NEWS WIRES

    Japan's ruling coalition is projected to have won the most votes in an election held just two days after the assassination of former prime minister Shinzo Abe, local media said Sunday.

    The ex-premier's ruling Liberal Democratic Party (LDP) and its coalition partner Komeito are expected to strengthen their hold, claiming between 70 and 83 of the 125 upper house seats up for grabs, according to national broadcaster NHK.

    Even before Abe's murder, the LDP and Komeito were expected to cement their majority, though the final number of seats will be scrutinised for signs of whether the attack bolstered support for them.

    "I think it is significant we were able to complete the elections," Prime Minister Fumio Kishida told NHK, adding he wants to tackle the pandemic, Ukraine-related issues and inflation.

    Kishida had insisted the election proceed despite the assassination, saying "we must never allow violence to suppress speech."

    Conceding defeat, Kenta Izumi, leader of the opposition Constitutional Democratic Party, which was projected to have lost several seats, said it was clear "voters did not want to switch from the LDP and entrust us with running the government," according to Kyodo News.

    Despite the murder, turnout rate for the election remained low at only 52 percent, the outlet reported based on latest data available Monday morning.

    Abe was gunned down at close range on Friday in the western region of Nara, and died of blood loss at a local hospital. His body was brought to his family home in Tokyo on Saturday.

    The assassination rattled the nation and sent shockwaves around the world, prompting an outpouring of sympathy even from nations with which the hawkish Abe had sometimes difficult relations, like China and South Korea.

    The man accused of his murder, 41-year-old Tetsuya Yamagami, is in custody and has told investigators he targeted Abe because he believed the politician was linked to an unnamed organisation.

    Local media have described the organisation as religious and said Yamagami's family had suffered financial trouble as a result of his mother's donations to the group.

    He also reportedly visited the western region of Okayama on Thursday with the intent of killing Abe at a different event, but backed out because participants had to submit their names and addresses.

    Additionally, Yamagami admitted to police to test-firing guns at a religious group facility beforehand, according to media.

    'No bigger regret' 

    With little violent crime, and tough gun laws, security at Japanese campaign events can be relaxed, though in the wake of Abe's murder, measures were beefed up for Kishida's remaining appearances.

    Security at polling stations on Sunday remained normal, however, with 79-year-old Takao Sueki saying he was voting with an eye on international instability, including Russia's invasion of Ukraine.

    "Watching the world now, I think every day about how Japan will manage with the situation," he told AFP.

    "This is a democratic country and I despise the use of violence to eliminate someone," he added when asked about Abe's murder.

    "I strongly believe that if people have disagreements, they should dispute them with dialogue."

    Police have promised a "thorough investigation" into what the head of the Nara regional police called "problems with guarding and safety measures" for Abe.

    "In all the years since I became a police officer in 1995... there is no greater remorse, no bigger regret than this," chief Tomoaki Onizuka tearfully told reporters on Saturday evening.

     Wake, funeral planned 

    Abe's office told AFP that a wake would be held on Monday night, with a funeral for family and close friends only on Tuesday. Local media said both were expected to be held at Tokyo's Zojoji Temple.

    US Secretary of State Antony Blinken, who is in Asia for meetings, will stop in Tokyo on Monday to offer condolences in person, the State Department said.

    Abe was the scion of a political family and became the country's youngest post-war prime minister when he took power for the first time in 2006, aged 52.

    His hawkish, nationalist views were divisive, particularly his desire to reform Japan's pacifist constitution to recognise the country's military, and he weathered a series of scandals, including allegations of cronyism.

    But he was lauded by others for his economic strategy, dubbed "Abenomics" and his efforts to put Japan firmly on the world stage, including by cultivating close ties with Biden's predecessor Donald Trump.

    Kishida, 64, was once described as among Abe's favoured successors, and holds a solid majority in parliament with Komeito.

    But he faces significant policy headwinds, including rising prices and energy shortages, particularly after an early summer heatwave that led to a power crunch.

    Kishida is expected to reshuffle his cabinet in the coming months.

    (AFP)

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    Japan mourns late leader Shinzo Abe a day after shock assassination

    'A towering figure': Fatal shooting of Japan's Shinzo Abe shocks world leaders

    OBITUARY

    Record breaker: Shinzo Abe, Japan's longest-serving prime minister

    BBC

    How science is making chocolate taste even better

    By Katherine LathamBusiness reporter

    Luisa Vicinanza-Bedi is an artisan chocolate maker in Nottingham and founder of Luisa's Vegan Chocolates.

    "I've always had a love for chocolate, but when I discovered all the tastes and nuances of single-origin chocolate - the incredible flavour notes, like a fine wine - my eyes were opened," she says.

    Much of the chocolate we eat will be made from cocoa blended from a number of farms, areas, or even countries.

    But Ms Vicinanza-Bedi argues that using a single bean variety, from a single farm, gives the chocolate a unique flavour.

    "We trade directly with our farmers and quality check the beans," she says. "We do a cut test, weight test, moisture analysis, aroma test and pilot line taste."

    "If you think about wine or coffee, it's the same. The flavours come from the terrain, climate and soils from different parts of the world. They all taste mind-blowingly different."

    Scientists are trying to analyse where those special flavours come from, so they can be reproduced more consistently.

    Prof Irene Chetschik heads up the Research Group for Food Chemistry at Zurich University of Applied Sciences (ZHAW).

    She is developing new technological processes that can impact cocoa flavour on a molecular level - to get the best out of each harvest and create consistent quality.

    "Now there is more appreciation for the product - we know where the bean is coming from, which farm, which variety - we can experience a much wider flavour diversity," she says.

    Traditionally, cocoa beans are fermented on the farm where they were grown.

    The cocoa pods are harvested and split. The pulp-covered beans are piled or stored in baskets, covered with banana or plantain leaves, and left to heat up in the sun.

    Microbes present in the environment degrade the pulp surrounding the beans.

    Next, the beans are dried, spread out on mats in the sun.

    "Fermentation results in a lot of quality differences. Not every fermentation works out well," says Prof Chetschik.

    Poorly fermented cocoa beans develop little flavour, while over-fermented beans produce an acidic taste.

    "Moist incubation" is a new fermenting technique, developed by Prof Chetschik and her team, in which cocoa beans are dried, then a lactic acid solution containing ethanol is applied.

    "This triggers the same reactions within the beans, but is far easier to control," she says.

    The resulting taste, she says, is sweeter, richer and fruitier.

    Johannes Ansgar Schlüter, PhD student at ZHAW, adds: "The process provides a way to control key flavour attributes of cocoa. At the same time, undesirable aroma components are not formed to the same extent as during traditional fermentations."

    Better understanding of the fermentation process could help struggling farmers.

    About 95% of cocoa is grown on small, family-run farms, employing around six million cocoa farmers worldwide. With low yield and little power, increasing profits in the sector do not reach cocoa farmers and many farmers live in chronic poverty.

    "The cocoa value chain remains unequally divided," says Joke Aerts, from Dutch bean-to-bar chocolate company, Tony's Chocolonely.

    "A few big companies make huge profits, while millions of smallholder cocoa farmers are underpaid."

    This drives demand for cheap labour and exploitation.

    "It has been over 20 years since the big chocolate companies pledged to eliminate child labour in cocoa but not much has changed," says Ms Aerts. "The prioritisation of company profits over human rights needs to stop now."

    Cocoa farmers are susceptible to changing weather patterns too.

    According to Fairtrade International, land suitable for cocoa production will decrease significantly in the near future, as a result of climate change.

    Experts say understanding the fermentation process is also vital when it comes to considering the impact of climate change on the business.

    "[We get] a lot of rain, a lot of humidity. It is not good for the plantations," says cocoa farmer Carmen Magali Eraso Adarme.

    Ms Adarme's cocoa plantation in Huila, Colombia, is set on extremely steep land. Access is difficult and dangerous, especially when carrying heavy sacks of beans on their backs.

    Ms Adarme is working with Luisa's Vegan Chocolates and Nottingham University on a project that aims to get a better flavour - and price - from their beans.

    Using hand-held DNA sequencing devices, researchers and farmers can analyse the microbes fermenting Ms Adarme's cocoa beans.

    With improved understanding of what drives the taste of premium chocolate, fermentation can be manipulated for improved flavour.

    Ms Vicinanza-Bedi says: "We have used DNA sequencing to confirm exactly what is a 'good flavour' of a cocoa bean. Then, using this data, we teach farmers what they can do to maximise their cocoa for the premium market."

    Ms Adarme's harvested beans were shipped to Luisa's Vegan Chocolates, where they were made into single origin bars.

    The resulting increase in profits has allowed Ms Adarme to send her son to college and for her to learn English. Next, she hopes to improve the transportation part of the business - making her work easier and safer.

    Dr David Goupaulchan, international research fellow at the University of Nottingham, says: "Growing cocoa is a very risky business. Yields can vary greatly from year-to-year depending on weather conditions, pests and diseases."

    More technology of business:

    Dr Goupaulchan has been studying the microbes present during fermentation, how the environment affects their growth dynamics, and the role they play in flavour development. His research will be highlighted in the Royal Society Summer Exhibition later this year.

    "The fermentation process has a huge impact on cocoa quality and taste," he explains. "However, these processes are still very uncontrolled. This results in wide variability in quality between farms."

    A better understanding of the process, he explains, would result in better chocolates for consumers and better prices for farmers.

    "My hope is that we can use science to modernise and rejuvenate the cocoa industry, and to create sustainable livelihoods for all," he says.

    Back in Switzerland Prof Chetschik aims to get the best out of the raw material, so that after fermentation the cocoa needs less processing or any additives.

    "Cocoa is extremely flavourful. There are so many flavour-active molecules, there is no need at all to add anything," she says.

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    Valeurs Actuelles

    Dette publique française : la faillite se rapproche

    C’est désormais acquis : la barre des 3 000 milliards d’euros de dette sera bientôt dépassée, tout comme celle des 120 % du PIB. Au plus tard d’ici à la fin 2022. Depuis le début 2020, notre dette publique a d’ores et déjà explosé de 526,9 milliards d’euros. Et tout ça pour quoi ? Pour une hausse du PIB de 95,8 milliards d’euros, inflation comprise. Oui, vous ne rêvez pas : pour obtenir une hausse du PIB de seulement 95,8 milliards d’euros, l’État français au sens large a augmenté sa dette de près de 527 milliards d’euros. Depuis le troisième trimestre 2017, le grand écart entre ces deux variations donne également le vertige : + 630,1 milliards d’euros pour la dette publique, contre + 256,9 milliards d’euros pour le PIB.

    Avec la dette, pas de croissance

    À l’évidence, il aurait été difficile de faire pire. Mais ce n’est malheureusement pas tout. En effet, dans la mesure où l’inflation devient incontrôlable, la flambée de la dette publique est toujours incapable de relancer la croissance. Bien au contraire. Ainsi, en juin, les perspectives d’activité ont encore fortement baissé. Les indices Insee du climat des affaires et ceux des directeurs d’achat sont sans équivoque : le glissement annuel du PIB français va tendre vers zéro au cours des prochains trimestres. Encore plus inquiétant, l’indice Insee de confiance des ménages a encore fortement baissé en juin 2022. Avec un niveau de désormais 82, il se situe 8 points en deçà de son plancher du printemps 2020 en plein confinement généralisé, et 6 points sous son précédent plus bas de la crise des “gilets jaunes”. Pour retrouver un niveau inférieur, il faut remonter à 2013, c’est-à-dire en pleine crise de la dette publique européenne et en période de graves risques d’attentats.

    Le chômage suivra

    Partant, il ne faut pas se voiler la face : la France devrait tomber en récession sur l’ensemble du premier semestre 2022 et certainement au-delà, ce qui se traduira par plus de chômage, plus de déficit… et plus de dette. Après une légère accalmie depuis quelques jours en correction de la flambée des semaines précédentes, les taux d’intérêt des obligations d’État vont encore nettement augmenter tant en France que dans l’ensemble de la zone euro. Après être passé de – 0,4 % en janvier 2021 à 2,4 % courant juin 2022, le taux d’intérêt des obligations de l’État français à dix ans pourrait bientôt avoisiner les 4 %, ce qui se traduira par un surcoût de la charge d’intérêts de la dette publique française d’environ 300 milliards d’euros sur dix ans, donc en moyenne 30 milliards d’euros par an.

    Les investissements des entreprises, la consommation des ménages, le secteur de l’immobilier et les marchés boursiers en prendront évidemment ombrage, comme le montrent les évolutions récentes tant d’un point de vue économique que boursier. Quant à notre épargne, elle demeure menacée par tous ces excès, mais aussi par la tentation toujours très forte de l’État français d’encore augmenter les impôts et taxes qui pèsent sur l’épargne et le patrimoine des Français.

    * Marc Touati est économiste et président d’Acdefi. Son livre à paraître en septembre : “Reset II, bienvenue dans le monde d’après”.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Paradise reopened - Bali hopes for tourists to return

    By Richard BaimbridgeBusiness reporter, Bali

    From his home high atop the cliffs overlooking Bali's resort district of Jimbaran, German expat Pak Kriss has a perfect, unobstructed view of the island's international airport.

    Composed of a single runway stretching out into the ocean, Mr Kriss notes that at its pre-pandemic peak, it handled some 700 flights a day, ushering more than 6.3 million international tourists a year to the Indonesian island.

    "Then, one day… nothing," he says with a sweep of his hands. He expected it to last a few weeks, but it went on for two years.

    In 2020 the island received just one million foreign visitors, almost all before Bali and the rest of the world went into lockdown in March of that year. Then in 2021 the island reportedly saw just 45 overseas tourists. Yes, just 45 people.

    Back in February, Mr Kriss watched anxiously as the first international passenger fight for 24 months arrived from Singapore.

    The expat, who runs a digital marketing and web design business catering to the local tourism industry, even recorded the event on his mobile phone. Like many in Bali, he was optimistic, especially after the island ditched quarantine rules for overseas arrivals in March.

    But as the computer screens in his home office call up the latest visitor numbers, he says there's little cause for celebration.

    In May, Bali saw 237,710 international arrivals, up from 114,684 a month earlier, but half the number in the same month in 2019. And Indonesia's tourism minister has set the modest aim of Bali welcoming 1.5 million overseas tourists for 2022 as a whole.

    New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

    "I think it will be 10 years before Bali is back to pre-coronavirus numbers," says Mr Kriss.

    He believes that foreign travellers are reluctant to visit more remote destinations like Bali due to a perfect storm of the war in Ukraine, high inflation around the world, and lingering concerns about Covid-19.

    With tourism accounting for more than 60% of the island's economy, driving through the once-bustling tourist centres of Kuta, Seminyak and Nusa Dua, Covid's impact is immediately visible.

    Dozens of tourism businesses, from shops, to bars, restaurants, nightclubs, and villas sit empty or abandoned, with some even reclaimed by the island's pervasive and all-consuming jungle vegetation. And the streets once crowded with Australian, Asian and European tourists are now still eerily quiet.

    Made Suryani reopened her small souvenir store close to the Club Med Beach resort near Nusa Dua in April, even though most of the other retail units beside her remain shuttered.

    "Before Covid, in a good month, I could earn more than two million rupiah ($140; £116) a month," she says. That was slightly below the minimum wage for employees in Bali.

    "Now sometimes I make 50,000 rupiah in a week. I borrowed money from family to survive, and I don't know how I'm going pay it back," she says.

    At Nusa Dua's shopping and restaurant mall Bali Collection the area that previously held some of the island's top restaurants is now fenced off and deserted. Of the remaining units, about 80% remain unoccupied.

    "Most of these businesses are gone for good," says Kiran Vijay, who runs a crafts and jewellery store at the development.

    He says that the site's management have been very helpful, allowing tenants to be remain rent-free for most of the past two years.

    Yet Mr Vijay adds that tourist footfall is down from as many as 5,000 people a day before the pandemic to just a few hundred today. "They're going to have to lower rents significantly to attract new tenants," he adds.

    Yet there are some bright spots. Bali's 110,000-strong expat community, which includes lots of digital nomads, yogis and surfers, has kept areas like Canggu, Ubud and Uluwatu thriving, with villa rental prices now nearly back to pre-Covid levels.

    And bookings at Bali's five-star resorts are also surprisingly robust, with high-end hotels seeing a large spike in demand. However, the vast majority of these visitors are domestic travellers from other parts of Indonesia, primarily the capital Jakarta and Surabaya, the second-largest city.

    Prior to Covid-19, many of these would have considered Bali too expensive. But with foreigners temporarily out of the picture, they're now able to get discounted rates, and special perks like free helicopter rides exclusively available on Indonesian travel booking sites.

    Many of the hotel staff are however still working on reduced salaries, some down to as little as 10% of pre-pandemic rates. But for them and the resorts, some income is better than none.

    Meanwhile, many hotel employees and other hospitality workers who were laid off at the start of the lockdowns went back to their home villages to work on the family farm plots. So while some commentators thought that Bali would descend into chaos during the pandemic, life carried on, helped by the island's strong family ties and Hindu culture.

    Businesses, meanwhile, were able to temporarily suspend operations without fear of bank foreclosure, as most properties in Bali are purchased outright in cash.

    Julia Lo Bue-Said is chief executive of Advantage Travel Partnership, an organisation that represents the UK's independent travel agents. She says that while long-haul travel from the UK to destinations such as Bali has been "slower to rebound" compared to holidays within Europe, "the appetite is there and growing".

    "Long haul will see a significant growth in the next 12-18 months, as despite the cost of living crisis, people are still eager to explore, travel and have something to look forward to, banking life long memories."

    Mr Kriss is certain that - given time - Bali will return again to its former glory. He says there is simply too much on offer in terms of natural beauty, and the friendly, open and tolerate nature of the Balinese people.

    "Bali will come back strong as ever," he says. "I have no doubt about that. It may take years, but Balinese people are patient, and optimism is part of the fabric of their society - they believe in karma."

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    France24 - World

    Elena Rybakina wins Wimbledon to earn Kazakhstan first Grand Slam singles title

    Issued on: 09/07/2022 - 17:16

    NEWS WIRES

    Elena Rybakina beat Ons Jabeur 3-6, 6-2, 6-2 in the Wimbledon final on Saturday to become the first tennis player from Kazakhstan to win a Grand Slam singles championship.  

    Rybakina is a 23-year-old who was born in Moscow and has represented Kazakhstan since 2018, when that country offered her funding to support her tennis career. The switch has been a topic of conversation during Wimbledon, because The All England Club barred all players who represent Russia or Belarus from entering the tournament because of the war in Ukraine

    This was the first women’s title match since 1962 at the All England Club between two players who were making their debuts in a major final. 

    Rybakina is ranked No. 23. Since the WTA computer rankings began in 1975, just one woman ranked lower than Rybakina won Wimbledon — Venus Williams in 2007 at No. 31, although she previously had been No. 1 and already won three of her five career trophies at the All England Club.

    Rybakina used her big serve and powerful forehand to overcome Jabeur’s mix of spins and slices at Centre Court on Saturday. Rybakina ended Jabeur’s 12-match winning streak, which came entirely on grass courts.

    (AP)

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    Valeurs Actuelles

    Dette publique : la Cour des comptes demande au gouvernement davantage de crédibilité

    L’État a « atteint la cote d’alerte sur les finances publiques », déclarait Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, le 27 juin sur BFMTV. Une phrase qui fait écho à une déclaration faite en 2007 par François Fillon, alors Premier ministre, qui avait dit : « Je suis à la tête d’un État en faillite ». Dans deux rapports publiés coup sur coup, l’un sur Le budget de l’État en 2021 et un autre sur La situation et les perspectives des finances publiques, la Cour des comptes dresse un tableau plutôt sombre des finances publiques, montrant, en effet, que la côte d’alerte a été dépassée et qu’il est temps que les choses changent.

    La dépense publique se porte bien

    Il ressort du premier rapport de la haute autorité de la rue Cambon qu’en 2021, les dépenses ont filé bon train ; elles ont augmenté de 37 milliards d’euros, après une hausse enregistrée de 54 milliards un an plus tôt ; elles étaient alors dues aux mesures d’urgence pour répondre à la crise sanitaire. Certes, ce type de dépenses s’est poursuivi l’année dernière, auquel se sont ajoutée des dépenses de relance. Mais la cour des comptes constate aussi que « les dépenses du budget général hors mesures de soutien et de relance ont connu en 20231 une progression rapide de 17,6 milliards (+5,1 %) à périmètre constant ». Un dérapage du en partie à l’indemnité inflation (3,3 milliards), à la montée en charge de la loi de programmation militaire (2,7 milliards) et à la hausse de ma charge d’intérêts de la dette (2 milliards).

    Si l’année dernière, les recettes fiscales ont bénéficié du rebond de l’économie (+ 39,7 milliards par rapport aux prévisions), elles ont permis une légère baisse du déficit, porté à 90 % par l’État car c’est lui qui finance les mesures de relance. Mais il reste toujours à un niveau (très) élevé à 170 milliards d’euros. La Cour des comptes s’est livrée à un calcul intéressant : « Les recettes de l’exercice ne couvrent qu’à peine 60 % des dépenses. Ainsi, à compter du début du mois d’août 2021, l’État a financé ses dépenses par un accroissement de sa dette. » Ce qui inquiète fortement la haute autorité car la charge de la dette dépend bien évidemment de la hausse des taux : « L’Agence France Trésor estime qu’une hausse d’un point des taux d’intérêt renchérirait la charge d’intérêts de 2,5 milliards la première année, 6,1 milliards la deuxième année et 29,5 milliards à l’horizon de 10 ans. L’impact de ce choc à un horizon de 10 ans est ainsi nettement plus élevé que celui estimé fin 2019 (+ 21,2 milliards) », relève la Cour des comptes. On comprend mieux, dès lors, la sortie de Bruno Le Maire.

    Des incertitudes importantes pèsent sur les prévisions de déficit public pour 2022

    L’institution présidée par Pierre Moscovici s’est ensuite intéressée à l’année 2022, en rappelant, au passage, « la dégradation sans précédent des finances publiques avec la crise sanitaire ». Pour elle, les trois années de croissance enregistrées entre 2017 et 2019 (en moyenne, de 2 %), n’ont pas été suffisamment mises à profit pour redresser l’état des finances françaises. Les premières attaques ne tardent pas sur la gestion des finances publiques ; la Cour des comptes constate « des incertitudes importantes pesant sur les prévisions de déficit public pour 2022 ». En cause, des dépenses plus élevées pour continuer à compenser les boucliers tarifaires, notamment pour l’énergie, pour tenir comptes des revalorisations des pensions et des traitements des fonctionnaires, opinément annoncées avant l’élection présidentielle et pour absorber l’impact de l’inflation sur la charge d’intérêt de la dette. Et cela sans compter la poursuite des effets du conflit russo-ukrainien sur l’économie française. Le problème, comme le remarque la Cour des comptes, c’est que « la France se situe au sein de la zone euro dans le groupe des pays avec un taux d’endettement et un solde structurel élevés, comme l’Italie, l’Espagne ou la Belgique ». D’où un écart de notre pays avec ceux où l’endettement est compris entre 60 et 80 % de leurs PIB. Pour l’institution, il s’agit dorénavant de construire une loi de programmation réaliste, « là où les trajectoires passées se sont révélées en moyenne trop optimistes ». Dont acte.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    China accused of ‘intimidation’ to stop dissident from running for US congress

    Issued on: 09/07/2022 - 16:43

    Sébastian SEIBT

    In an unprecedented joint address, the directors of the FBI and MI5 warned on Wednesday of the multifaceted threat posed by Chinese espionage. They highlighted one potentially violent effort to prevent a Chinese dissident turned American citizen from running for a seat in Congress. 

    The heads of the American FBI and British MI5 have never before appeared side by side for a joint statement. Christopher Wray travelled from Washington to show a united front with British intelligence head Ken McCallum in London on Wednesday, July 6, where they declared that there is currently no greater threat to the West than China. 

     “It is very unusual because you normally don’t see heads of spy agencies delivering joint statements. Intel people cannot do that on their own; it must come from above. It's a political decision made in Washington and London, which means it's an important diplomatic stance,” said Zeno Leoni, a specialist in Chinese defence and Sino-Western affairs at King’s College London.

    A multitude of spying incidents 'made in China'

    For Leoni, "there is a momentum in favour of Washington’s position because of the war in Ukraine". How are the Russian invasion and the Chinese threat related? "US allies, especially in continental Europe, tend to be less hawkish toward China, but because of the war they might see the threat of regimes like Russia or China, [which] stood by Putin, more according to Washington's view."

    There is thus a new dynamic that Washington and London intend to exploit as quickly as possible. They decided to hit hard with the public statement from two intelligence heads. The joint declaration reads like a laundry list of ways in which Chinese spies are pillaging Western know-how and imperilling democracy.

    The description is anxiety-provoking, giving an impression of Chinese spies lurking on every street corner. One example has them hiding among our crops, stealing GMO samples to appropriate their technology. FBI Director Christopher Wray said that Chinese agents have been caught “out in the US heartland, sneaking into fields to dig up proprietary, genetically modified seeds, which would have cost them nearly a decade and billions in research to develop themselves”.

    Beijing categorically denied the accusations on Wednesday, declaring that “facts have fully proven that the US is the biggest threat to world peace, stability and development”, as reported by The Guardian.

    “Accusations of economic and industrial espionage on the part of China are nothing new. The project for the Americans and the British now is to demonstrate that Beijing, which has increasing economic means at its disposal and has gained a lot of confidence in the international arena, is more active than ever in this domain,” said Antoine Bondaz, China specialist at France’s Fondation pour la Recherche Stratégique.

    A Tiananmen dissident in the crosshairs

    What is newer is this emphasis on the threat to our democracies posed by Chinese spies. Christopher Wray said that to him, the “most extreme” example of Chinese political interference outside its borders is the effort directed by Beijing to prevent, by any means necessary, a candidate it doesn’t like from running in the American midterm elections in November 2022.

    The FBI director did not cite the person by name, saying simply that he is a naturalized US citizen of Chinese origin who had participated in the Tiananmen Square protests in 1989.

    The person is Yan Xiong, whose story is at the heart of a federal investigation which led in March 2022 to charges against several Chinese citizens for “harassment and intimidation”.

    Yan Xiong is on the list of Chinese dissidents sought after by Beijing, which accuses him of having played a key leadership role in the student movement of 1989. After the repression of the protests in Tiananmen Square, Yan Xiong fled to the United States in 1992, where he was naturalized and served eight years in the American military.

    Having a new life did not stop Yan from continuing to protest the Chinese regime. He even went to Hong Kong in 2009 to show his support for the pro-democracy movement there.

    It is not surprising, given these circumstances, that the Chinese authorities are not happy about his candidacy in the upcoming Congressional elections for New York State.  

    'Not very subtle' methods

    To prevent Yan from running, Chinese spy agencies went so far as to hire a private detective to find any skeletons that may be hiding in the dissident's closet. They were even prepared to fabricate a scandal if the investigation led to nothing interesting. “You go find a girl for him, see if he will take the bait,” the Chinese agent told the private detective, according to an affidavit filed by prosecutors in New York.   

    They also considered falsifying income tax declarations to make Yan Xiong look like he was committing fraud, according to the New York Times. And if all that didn’t work? A resort to violence was apparently in question. Several recordings gathered by investigators show that the detective was encouraged to “beat him until he cannot run for election”. Finally: “Car accident… [he] will be completely wrecked, no?”

    Yan Xiong barely escaped these sad outcomes. The private investigator went to the US authorities and told them everything.

    “It’s the perfect, shocking example to send the message that China represents a real threat,” acknowledged Antoine Bondaz. However, the experts consulted by FRANCE 24 also felt that it’s not very representative of the Chinese way of doing such things. "This sort of activity shows that China is not very subtle. It’s concerning, but shows that China isn’t very effective. But they do have more diffuse ways of trying to [exert] influence abroad," according to Zeno Leoni. Antoine Bondaz, for his part, emphasised that “Chinese political interference generally happens more by financing the political campaigns of candidates in countries such as Australia.”

    For Zeno Leoni, the Yan Xiong affair is more about a Chinese strategy of intimidation for its diaspora than an outright attack on American democratic institutions. "You have to take into consideration who the target of this operation could be. It might very well be a way to deliver a message to Chinese abroad, telling them Beijing can always reach them wherever they are."

    This article was translated from the original in French.

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    FBI chief says China is blackmailing dissenters in US to force them back home

    GEOPOLITICS

    MI5 warning about influence efforts of British-Chinese lawyer marks changed tone

    US considering measures against TikTok and other Chinese apps

    Valeurs Actuelles

    Quand l’antiquaire Bernard Tapie ne bluffait pas

    « L’art n’est pas un mensonge », affirmait Gustave Flaubert. Durant toute sa vie, Bernard Tapie a érigé le mensonge en art, mais ses collections d’art sont, elles, bien réelles. Pendant plus de trente ans, il s’est patiemment constitué un petit musée dans le magnifique hôtel de Cavoye, situé 52, rue des Saint-Pères, en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés. Le 6 juillet, les objets d’arts qui le meublent seront proposés lors d’une vente judiciaire aux enchères publiques, en exécution d’une ordonnance du tribunal de commerce de Bobigny dans le cadre de la liquidation judiciaire prononcée à l’encontre de Bernard Tapie.

    L’État espère ainsi recouvrer une (infime) partie des dettes que l’homme d’affaires, décédé le 3 octobre 2021, a laissées dans l’affaire de l’arbitrage de son litige avec le Crédit Lyonnais. Ce jour-là seront proposés 180 lots (tableaux anciens, mobilier et objets d’art, art asiatique, étoffes et tissages, tapis). Cette vente, intitulée “Collection Bernard Tapie, une passion française”, devrait attirer des investisseurs fortunés du monde entier, les passionnés d’art et des curieux, venus là pour admirer ces objets des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles et pénétrer dans l’intimité d’un homme qui, durant sa vie, a exacerbé les passions, en bien comme en mal.

    Valeurs actuelles a eu la chance de rencontrer Patrick de Buttet, un expert de renommée mondiale choisi par le commissaire-priseur chargé de la vente, Me Estelle NGuyen-Hong, de la maison Artus Enchères ; elle s’est spécialisée dans les procédures collectives (liquidations judiciaires, sauvegardes, redressements…). Patrick de Buttet, habitué à évaluer l’intérieur des grandes propriétés et châteaux de France, a donc répertorié une partie des objets d’art présents dans ce lieu chargé d’histoire — inscrit aux Monuments historiques, cet hôtel particulier a été construit en 1630 pour Paul Bailly, aumônier de Louis XIII — devenu la demeure familiale de Bernard Tapie ; en 1986, il l’avait acheté à Hubert de Givenchy. Les tableaux ont, eux, été confiés à René Millet, qui a été formé par un autre expert mondialement reconnu, Éric Turquin.

    “Un enfant de la balle, parti dans la vie sans le sou”

    L’ensemble de la collection de Bernard Tapie est expertisé au minimum à 5 millions d’euros, mais la vente pourrait bien rapporter deux fois plus, si l’on se fie à la vente aux enchères de la collection personnelle du couturier Hubert de Givenchy, organisée par la maison Christie’s du 14 au 17 juin. Les estimations les plus basses tablaient sur une cinquantaine de millions d’euros. Les 800 lots de première importance (mobilier, sculptures et tableaux) sont finalement partis pour 114 millions d’euros.

    « J’avais croisé Bernard Tapie une ou deux fois à la Biennale des antiquaires ; c’est un homme qui s’intéressait certes à l’art, se souvient Patrick de Buttet. Mais autant Hubert de Givenchy était un personnage hors du commun, raffiné, ayant une connaissance parfaite de l’art, autant Bernard Tapie était un enfant de la balle, parti dans la vie sans le sou. » Notre expert poursuit : « Je crois qu’il voulait absolument ressentir comment pouvait vivre un des grands de la noblesse française au XVIIIe siècle ; il a donc acheté un hôtel particulier qu’il a meublé à la manière du XVIIIe siècle. » Bernard Tapie voulait donc s’entourer des plus beaux objets d’art, mais il a vite compris — sans doute aussi parce qu’il n’y connaissait pas grand-chose — qu’il devait être aidé ; il s’est alors fait conseiller, toute sa vie durant, par Bernard Steinitz, un des plus grands antiquaires de Paris.

    Des factures disparues bien opinément

    Il y a un mois et demi, Patrick de Buttet a réalisé l’expertise. Elle n’a pas été chose aisée, une (sacrée) épreuve : « J’ai visité la demeure de Bernard Tapie telle qu’elle était à son décès. J’ai ressenti beaucoup d’émotion chez Mme Tapie qui, dans une épreuve épouvantable, celle d’une expertise judiciaire, a su rester d’une grande dignité. Je me suis rendu compte qu’elle adorait cet intérieur, non pour les sommes importantes dépensées par son mari, mais pour son allure. »

    Souvent, et aussi parce que la quasi-totalité des factures avait disparu — bien opinément ou inopinément au gré des affaires juridiques de Bernard Tapie —, l’évaluation des pièces s’est transformée en une véritable enquête policière, obligeant notre expert à se plonger dans l’histoire de France. C’est le cas d’un lustre à huit bras de lumière du XVIIIe siècle, estimé entre 130 000 et 150 000 euros.

    Des ployants sans doute réalisés pour la reine Marie-Antoinette

    Remarquable, rarissime… les adjectifs ne manquent pas pour cet objet attribué au fondeur et ciseleur (mais aussi ébéniste) André-Charles Boulle. « Qu’est-ce qui me permet de l’affirmer ?, demande Patrick de Buttet. C’est difficile, même si on voit tout de suite qu’il provient d’une grande maison. » Seule certitude, ce lustre provenait du château de La Roche-Guyon. « Je me suis donc intéressé à son histoire et à un moment je me suis dit “bingo !”, poursuit-il. J’ai appris que François VIII de La Rochefoucauld avait épousé Madeleine-Charlotte Le Tellier, fille du marquis de Louvois, ministre de Louis XIV et surintendant des Bâtiments du roi ; or, André-Charles Boulle était justement attaché à la manufacture des Gobelins et fut premier ébéniste de la maison du roi. Louvois est en fait intervenu plusieurs fois pour intercéder entre des clients et l’ébéniste, souvent en retard dans la remise de ses commandes. » Autre raison, un modèle similaire de lustre, aux ciselures identiques, réalisé (et non plus attribué) par le maître fondeur, est exposé au musée du Louvre. Dès lors, tous les indices étaient réunis pour que ce lustre provienne des ateliers d’André-Charles Boulle. « Tout collait, c’est aussi ça, l’histoire de l’art », résume l’expert.

    La collection contient d’autres objets au destin aussi extraordinaire et qui se sont surtout révélés être d’excellentes affaires quand Bernard Tapie les a acquis.

    Figurent notamment parmi les lots proposés à la vente une paire de ployants en X (lot 56). Bon, d’accord, il y a des éclats à la dorure et la garniture en velours de soie rouge à passementerie est en assez mauvais état, mais ils devraient quand même partir au minimum entre 180 000 et 200 000 euros. Ils sont attribués à la dynastie de menuisiers et ébénistes Foliot, plus précisément à Nicolas-Quinibert et Toussaint, et auraient été réalisés pour la future reine Marie-Antoinette.

    « Je les ai trouvés le long d’un mur du salon », se souvient l’expert. Selon des amis de la famille, même le chien Boboy s’allongeait dessus.

    “L’art, c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme”

    Après des semaines de travail, Patrick de Buttet a découvert qu’ils avaient été achetés, le 31 octobre 1987, pour la somme de 93 500 dollars chez Sotheby’s à New York. « Ce qui est fou, c’est qu’à l’époque, ces ployants ont été vendus sans en préciser la provenance ; ils auraient valu sinon beaucoup plus cher, explique-t-il. Heureusement, on peut compter aussi sur le génie des grands marchands d’art, dont certains ont un vrai un flair de labrador : ils sont capables de deviner, sans se tromper, quelle est leur provenance. Je suis persuadé que Bernard Steinitz est en fait à l’origine de cette découverte ; c’était un génie de l’identification des pièces rares. » Des musées pourraient se porter acquéreurs des fameux ployants.

    Parmi tous les objets qui seront proposés aux enchères, il y a aussi des pièces d’exception chargées d’émotions. C’est le cas d’un secrétaire à abattant, en laque Nanban, datant du XVIIIe siècle et attribué au maître ébéniste Philippe-Claude Montigny (lot 150). Il est estimé entre 100 000 et 120 000 euros. « Une des plus belles pièces, qui partira beaucoup plus cher, parie Patrick de Buttet. Un meuble extraordinaire à l’état de conservation remarquable. »

    Difficile de dire moins : il est orné de panneaux de laque Nanban, des décors japonais achetés par des ébénistes français du XVIIIe siècles et provenant de coffres et de paravents du XVIe siècle. « L’intérieur est aussi richement décoré que l’extérieur, ce qui est extrêmement rare pour un secrétaire à abattant, fait pour être fermé afin de garder la confidentialité des écrits », explique notre expert, qui, là encore, n’a pas pu mettre la main sur l’historique de ce meuble ; il a quand même réussi à lui consacrer sept pages dans le catalogue.

    Selon des amis de la famille, même le chien de Bernard Tapie, Boboy, s’allongeait sur des ployants estimés au minimum 180 000 euros.

    Si ce meuble est chargé d’émotions, c’est que ce secrétaire a été acheté par Bernard Tapie pour l’offrir à son épouse Dominique comme cadeau d’anniversaire de mariage. « Vous comprendrez qu’il était donc très difficile pour Mme Tapie de voir partir ce meuble. Elle paraissait réellement bouleversée », se souvient Patrick de Buttet, très ému à cette évocation.

    « L’art, c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme », disait André Malraux. Qui pourra être intéressé par la collection d’objets de Bernard Tapie ? L’expert nous l’assure, cinq ou six pièces d’exception pourraient attirer quelques grands collectionneurs internationaux. Il y a encore des Américains et des Européens friands des objets de XVIIIe siècle alors que l’art contemporain a volé la vedette de part et d’autre de l’Atlantique.

    En revanche, les Chinois ne sont pas intéressés par ce type de biens. Quant aux Russes, ils ont été longtemps d’importants acheteurs sur le marché des meubles anciens, puis, il y a vingt-cinq ans, ils se sont pris de passion pour l’art moderne.

    « Bernard Tapie a bien essayé de s’y intéresser lui aussi, mais cela ne collait pas à sa personnalité, avance Patrick de Buttet. Sans doute n’y comprenait-il pas grand-chose : ça l’agaçait en fait de voir des œuvres atteindre des sommets alors que certains artistes n’étaient même pas connus. »

    Enfin, cerise sur le gâteau, les frais ne sont que de 14,28 % TTC, contre 27 % en conditions normales dans le cadre d’une vente publique liée à des liquidations judiciaires. De quoi faire monter les enchères.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    Holocaust: Meeting the last witnesses to the Vél d'Hiv roundup, 80 years on

    Issued on: 09/07/2022 - 09:51

    Claire PACCALIN Stéphanie TROUILLARD

    Over two days in the summer of 1942, French police carried out Western Europe’s largest wartime roundup of Jews, acting on orders from occupying German forces and their French allies in the Vichy Regime.

    On July 16 and 17 of that year, a total of 12,884 Jews – men, women and children – were snatched from their homes in Paris and in neighbouring suburbs. Some were taken directly to an internment camp in Drancy, northeast of the capital. The rest were crammed into the Vélodrome d’Hiver, a stadium located on the banks of the Seine in the 15th arrondissement (district) of Paris, which would give its name to this sinister chapter in French history.

    To mark the 80th anniversary of this tragic event, FRANCE 24 has gathered the eyewitness accounts of six survivors of the Vél d’Hiv roundup, all of them children at the time. They recall the shock and horror of those days, and the extraordinary circumstances that allowed them to avoid deportation to Nazi death camps.

    Click below to read our web documentary.

    >> Watch on France 24 : Eighty years after France’s Vél d'Hiv roundup of Jews, its last survivors recount ordeal

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    Valeurs Actuelles

    Crise énergique : l’Etat s’apprête à relancer la centrale à charbon de Saint-Avold

    Se priver des matières premières russes n’est pas sans conséquence. En renonçant à se fournir en gaz et pétrole russes, comme le reste de l’Union européenne, la France a pris le risque de manquer de ressources énergétiques en vue de l’hiver 2022-2023. Une perspective qu’entend palier le projet de loi « Pouvoir d’achat », comme le révèle RTL dimanche 26 mai. L’article 13 du texte, qu’a pu consulter la station de radio, mentionne en effet la réouverture temporaire de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle).

    Une décision qui ferait passer la France au-dessus du seuil maximum de 700 heures annuelles, limitant le fonctionnement de centrales à charbon en France. Elle est cependant jugée indispensable, pour contrer la disparition du fournisseur russe et la fermeture de plus de la moitié du parc nucléaire français – pour cause de travaux en cours ou à venir. Le projet de loi indique que « faire fonctionner les centrales à charbon, notamment la centrale Émile-Huchet située à Saint-Avold, […] permettrait de limiter le risque sur la sécurité d’approvisionnement en électricité ».

    71 anciens salariés de retour au travail ?

    La réouverture de Saint-Avold serait donc décidée « à titre conservatoire, compte tenu de la situation ukrainienne » – sauf changement de braquet avant la présentation imminente du projet de loi en Conseil des ministres. Comme pour contrer de futures critiques, le texte précise d’ailleurs que le charbon continuera à ne représenter que moins de 1 % de la production énergétique française, et qu’ « aucun charbon russe ne sera utilisé ».

    L’opération nécessiterait le recrutement des 71 anciens salariés, en congés de reclassement depuis la fermeture de la centrale en mars 2022. Les réembauches, précise RTL, auraient alors lieu dès le mois de juillet, « afin de pouvoir procéder aux opérations de maintenance nécessaires » en vue de l’hiver. Elles seront proposées aux salariés volontaires, sous la forme de CDD courant du 1er juillet 2022 au 31 décembre 2023. Enfin, le texte prévoit qu’il « pourra être fait appel à des compétences extérieures si cela est nécessaire ».

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    France24 - World

    Mozambique: Wiped out more than 40 years ago, rhinos make their return

    Issued on: 05/07/2022 - 17:18

    Sam BALL

    More than four decades after they were driven to extinction in the region, rhinos are once again roaming the wilds of Mozambique following an ambitious project to relocate a number of the animals from neighbouring South Africa.

    France24 - World

    'We choose Europe': Georgians rally to support EU membership bid

    Issued on: 04/07/2022 - 17:05

    Sam BALL

    Tens of thousands rallied in the Georgian capital Tbilisi on Sunday, July 3, in the latest show of support for the country joining the European Union after its bid for candidate status was temporarily scuppered when EU leaders demanded the government enact sweeping political reforms. It was just the latest pro-EU protest in the country in recent weeks and comes as Russia's invasion of Ukraine throws a spotlight on the future of former Soviet states in Europe.

    Valeurs Actuelles

    À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

    « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

    À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

    « La SNCF a volontairement annulé des trains »

    Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

    Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

    Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

    La gauche réunie derrière Assa Traoré 

    D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

    La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

    Une prière de rue organisée au milieu de la route 

    La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

    En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

    Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

    Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

    — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

    La famille Traoré : une guerre de l’image 

    À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

    La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

    Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

    Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

    Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

    De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

    Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

    « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

    Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

    Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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    France24 - World

    India bans single-use plastics in bid to tackle waste

    Issued on: 01/07/2022 - 18:18

    Sam BALL

    The production and sale of a host of single-use plastic products will be forbidden in India from July 1 as a landmark new law comes into effect. The country currently produces some four million tonnes of plastic waste per year, much of which ends up littering streets, choking rivers or piling up in landfills.

    Valeurs Actuelles

    Une si longue attente

    C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

    À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

    Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

    Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

    Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

    Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

    Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

    Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

    Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Au revoir, French presidency of the EU: A mixed bag of results for Macron

    Issued on: 01/07/2022 - 11:41

    Catherine NICHOLSON Follow

    France is handing over the baton of the Presidency of the Council of the European Union to the Czech Republic. It’s a rotating role that every EU member state holds in turn for six months – meaning that with 27 member states, it only comes around once every 13 and a half years. 

    The role is supposed to be an opportunity for the country that holds the presidency to push its policy ideas and influence the agenda. But for France, the last six months have been dominated by the Russian war on Ukraine and to a certain extent, France's own presidential and parliamentary elections. 

    In this programme, we're assessing President Emmanuel Macron’s performance, and looking ahead as France hands over the EU presidency to the Czech Republic.  

    Show presented by Catherine Nicholson, produced by Georgina Robertson, Sophie Samaille, Isabelle Romero and Perrine Desplats.

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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    • Ondrej KOVARIK, Czech MEP, Renew Europe
    • Gwendoline DELBOS-CORFIELD, French MEP, Group of the Greens/EFA
    ANALYSIS

    Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?

    FACT OR FAKE

    Debunking claims that the French president is the head of the EU

    Talking Europe

    Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

    Valeurs Actuelles

    Le Conseil d’État dit “non” au burkini

    Le Conseil d’État, juridiction administrative suprême, a donc rejeté l’argumentation de la municipalité de Grenoble, qui tentait, comme elle l’avait fait devant le tribunal, de soutenir que le burkini n’était qu’un maillot de bain comme les autres et que sa délibération ne visait qu’à élargir les possibilités d’accès aux bains. Comme le tribunal, dont la décision se trouve intégralement validée, le Conseil d’État fonde essentiellement sa décision sur le principe de neutralité du service public, principe fondé sur l’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, sur la loi du 9 décembre 1905, sur la Constitution de 1958, réaffirmé et mieux défendu au plan des mesures d’urgence par la loi du 24 août 2021 “confortant le respect des principes de la République”. Le Conseil a écarté l’illusion que voulaient entretenir les associations défenderesses (la Ligue des droits de l’homme, l’association Alliance citoyenne et la Ligue du droit international des femmes) qui soutenaient qu’il ne s’agissait pas nécessairement de vêtements à connotation religieuse. Il a également rejeté un argumentaire plus subtil tiré de ce que la délibération grenobloise ne proposait pas au public musulman des prestations supplémentaires et permettait simplement aux usagers de se vêtir comme ils l’entendaient.

    Le Conseil admet que les principes de laïcité et de neutralité du service public n’interdisent pas que des spécificités d’organisation et de fonctionnement du service puissent correspondre à des convictions religieuses. Mais il rappelle que l’administration n’est pas tenue de tenir compte de telles convictions et que les usagers n’y ont aucun droit. Il rappelle aussi que l’article 1er de la Constitution interdit à quiconque de se prévaloir de ses croyances pour s’affranchir de la règle commune. Le point 9 de l’ordonnance, qui contient le cœur de la motivation du Conseil d’État, croise, comme le tribunal, le motif de violation de la neutralité avec celui tenant à l’hygiène et à la sécurité. Le Conseil d’État affirme que la municipalité de Grenoble a écarté les règles d’hygiène et de sécurité édictées par son règlement pour répondre à des convictions religieuses et qu’ainsi la dérogation apparaissait « très ciblée » . Le principe de neutralité des services publics a donc subi une atteinte qualifiable de « grave » et la décision de la municipalité demeure suspendue.

    Le principe “à Rome, vis comme les Romains” doit être respecté de tous les habitants de France

    Si on va au-delà de cet arrêt, qui sera évidemment confirmé sur le fond par la juridiction administrative, plusieurs remarques doivent être faites. En premier lieu, un coup d’arrêt est porté aux dérives de l’islamisme politique, qui tend à introduire, sous couvert de majoration des droits individuels, des coutumes et des prescriptions religieuses relevant de la civilisation arabo-musulmane, qui, pour respectables qu’elles soient dans le cadre qui leur est propre, ne sauraient avoir cours dans une culture assimilationniste à la française. Il va sans dire que, symétriquement, les Français qui se déplacent dans les pays musulmans ne sauraient s’affranchir – et d’ailleurs on ne les voit pas s’affranchir – des habitudes et des coutumes en vigueur dans le vaste monde de l’oumma. Il est certain qu’en pays musulman, le regard porté sur la femme est différent du nôtre, qu’il dépend de considérations qui ne sont pas sans valeur, mais le principe “à Rome, vis comme les Romains” doit être respecté de tous les habitants de France. La notion de liberté, et en particulier la liberté de religion, brandie par les islamistes, ne doit pas et ne peut pas être opposée au combat contre le séparatisme, combat qui doit être cher aux citoyens de France, qui tend à la survie de notre État, de notre civilisation et de notre peuple. Les fidèles de toutes les religions doivent en tout état de cause respecter, lorsqu’ils se trouvent en France, l’obligation de discrétion qui découle implicitement mais nécessairement de l’ensemble des textes protégeant la neutralité de l’État.

    En deuxième lieu, quid des arrêtés anti-burkini pris en ce qui concerne l’espace public des plages et lieux de baignade ? Le Conseil d’État a annulé, on l’a dit dans un précédent éditorial de la présente revue, la plupart de ces arrêtés ( Valeurs actuelles du 2 juin 2022). Mais la profusion des incidents liés à ces tenues, dont la presse a rendu compte récemment, devrait inciter les maires, les préfets et les juges à se montrer moins conciliants avec des tenues d’inspiration manifestement religieuse. Le contraste est fort et pénible à contempler, pour nos regards déshabitués des inégalités trop voyantes, entre les femmes musulmanes voilées de la tête aux pieds, restant la plupart du temps sur le sable, et leur mari bondissant dans l’eau en tenue normale de baignade. Rappelons ce fait évident que l’on ne voit jamais des musulmans mâles en burkini ! D’autre part, eu égard à la gêne, et pour les mouvements de natation des baigneurs et pour les opérations des sauveteurs, que représentent ces tenues, et au souci d’égalité, ces vêtements pourraient être interdits au double motif de la sécurité de la baignade dans les zones ouvertes et d’une trop grande visibilité de l’engagement religieux des baigneuses concernées. L’interdiction du burkini dans les piscines publiques marque une étape. La suite est à observer, à décrire et à réaliser.

    Les tribunaux “de base” sont parfois plus à même de percevoir les sentiments profonds du peuple français

    En troisième lieu, on notera le rôle éminent du “petit” juge dans la détermination de la jurisprudence ; le Conseil d’État se trouvait en l’espèce en présence d’un jugement régulier et bien motivé ; le préfet de l’Isère défendeur et les rédacteurs du Conseil d’État avaient déjà une matière à approuver ou renverser. Ils n’étaient pas devant le fait brut. Les tribunaux “de base” sont parfois plus à même de percevoir les sentiments profonds du peuple français au nom duquel, rappelons-le, toutes les décisions juridictionnelles sont rendues. Et, comme ils n’ont pas la lourde charge de définir une position au niveau national, ils peuvent se permettre d’être plus audacieux. Ils peuvent ainsi jouer un rôle actif d’éclaireurs dans la construction du droit.

    En quatrième lieu enfin, on doit remarquer que les décisions du tribunal administratif de Grenoble et du Conseil d’État donnent un sens et une portée à une loi – celle du 24 août 2021 – que d’aucuns estiment molle et trop peu explicite. Le rôle du législateur n’est pas de définir la vêture correcte, ni la notion de “bon père de famille” ou de “tenue décente”, ni de rechercher et d’expliciter tous les cas d’application. Un correct partage des rôles entre le législateur posant les principes et un juge respectant l’esprit des lois suffit à fonder une bonne gouvernance. Alors qu’une nouvelle législature s’ouvre, avec un grand nombre de députés débutants, cette remarque est importante.

    * François Bernault est ancien président de chambre aux cours administratives d’appel de Marseille et de Lyon.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?

    Issued on: 26/06/2022 - 17:52

    Tom WHEELDON

    France’s presidency of the EU ends on June 30 with Emmanuel Macron’s new big idea, a “European Political Community”, hanging in the balance. This community would encompass EU membership candidates like Ukraine and possibly ex-member Britain. For some observers, the French president’s idea offers a way to bring countries into the European project while the long accession process takes its course. Others argue that Macron’s plan offers few clear objectives.

    EU leaders discussed – but did not advance – Macron’s vision for this new European structure at their summit in Brussels on Thursday, which capped France’s six-month presidency of the EU.

    This proposed Community would be a framework for EU members and democratic, European non-members to discuss shared interests. Its overriding goal would be “stabilising the European continent”, Macron said on a trip to Moldova earlier this month.

    Macron put forth the idea in an address to the EU Parliament in early May, arguing that this was necessary to square a circle and allow Ukraine, Moldova, North Macedonia, Albania, Serbia, Bosnia and Kosovo to join the European fold even if they are not yet ready for EU membership. But the organisation would be open to all democratic European countries, so Norway (a single market member), Iceland (also in the single market), Switzerland (linked to the EU by a plethora of bilateral deals) and the UK (famously an ex-member) could join. The group could also encompass the former Soviet republics of the Caucasus, Georgia, Armenia and Azerbaijan.

    “Ukraine, through its combat and its courage, is already today a member of the heart of our Europe, of our family, of our Union,” Macron said.

    On the other hand, the French president went on, “even if tomorrow we granted them the status of candidate for membership of our European Union […] we all know perfectly well that the process allowing them to join would take several years – in truth, probably several decades. And it is the truth to say this, unless we decide to lower the standards of this membership and therefore to completely rethink the unity of our Europe.”

    The European Political Community would offer a solution to this conundrum regarding Ukraine’s EU bid, Macron argued.

    ‘An urgent need?’

    The EU 27 fast-tracked Ukraine to membership candidate status on Thursday, suggesting that Macron was stretching a point by saying “decades”. Nevertheless, Ukraine needs a lot of heavy lifting before it can join the bloc – especially in terms of tackling endemic corruption and matching EU rule of law standards.

    Bringing Ukraine and other candidate states like Moldova into the EU before they have successfully applied reforms is not possible, because it would “drastically change how the bloc works”, noted Claude-France Arnould, formerly a senior French diplomat, now at the French Institute of International Relations in Paris. But at the same time, she continued, “there is an urgent need to bring European countries who share the EU’s interests and democratic values into the fold”.

    The EU must “adapt accordingly” if it wants to avoid the “paralysis” that would come from enlarging too quickly, Arnould continued. Thus, Macron’s initiative is an “obvious political necessity”.

    Without such an initiative in place, there is currently no institutional framework that “can accommodate the geopolitical need” to immediately bind Ukraine to the EU, added Gesine Weber, a researcher at the German Marshall Fund’s Paris bureau.

    An ambiguous reception

    But it looks like Kyiv will take a lot of convincing to accept anything that falls short of admission to the EU. “Nothing that falls short of EU membership would be acceptable,” Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba said days after Macron’s announcement in May. Kuleba expressed fear that a European Political Community would give the EU an excuse to keep Ukraine out of the bloc, decrying such a scenario as “discriminatory” – although since then French officials have assured Kyiv that Ukraine will not be kept out of the union indefinitely.

    In Brussels on Thursday for an EU-Western Balkans summit, North Macedonian Prime Minister Dimitar Kovacevski said Macron’s proposal was a good idea but emphasised that it “should not and must not be a substitute for full European Union membership”.

    The UK has the most ambiguous stance of all potential members of a European Political Community. British Prime Minister Boris Johnson expressed “lots of enthusiasm” for Macron’s idea during discussions with the French president on the sidelines of Sunday’s G7 summit in Bavaria, the Élysée Palace told Agence France Presse.

    However, last month Foreign Secretary Liz Truss (a frontrunner to succeed the politically damaged Johnson) scorned Macron’s idea, telling Italian newspaper Corriere della Sera: “My preference is to build on structures that we already have that work successfully, whether it is the G7 or NATO.”

    Olaf Scholz, chancellor of the EU’s hegemon Germany, is the person Macron most needs to convince. And Scholz struck a similar tone to Kovacevski, praising the French president’s idea while warning that it should not get in the way of the long-running EU accession process for North Macedonia, Albania and Serbia.

    ‘A forum for grandstanding’?

    Berlin has long been sceptical of Macron’s grand ideas for Europe. In his 2017 Sorbonne speech the French president outlined a new vision for the EU centred around the concept of “strategic autonomy” – meaning the EU’s complete military, economic and technological independence from other great powers, not least a mercurial US. Scholz’s predecessor Angela Merkel said nothing against “strategic autonomy”. But she did nothing to make it a reality.

    A more worrying historic precedent for Macron’s idea is his predecessor François Mitterrand’s idea for a European Confederation. Just after the collapse of the Berlin Wall in 1989, Mitterrand proposed such an organisation to bring together the entire European continent, without superseding the then European Community. Despite the support of Jacques Delors, the president of the European Commission at the time and Mitterrand’s close ally, nothing came of Mitterrand’s proposal because there was little genuine enthusiasm outside of France.

    Macron’s idea will likely have the same destiny as Mitterrand’s, for much the same reason, argued Richard Whitman, a professor of European politics and international relations at the University of Kent: “If you read the extensive European Council conclusions on it, what they’re saying basically nullifies the idea, because they’re saying [Macron’s proposal] shouldn’t do anything to undermine the EU or the process of enlargement – so, for those who want to be EU members, it sends out a nice message, but its purpose in not clear.”

    In light of that, the warm words from other leaders can be seen as “an exercise in everybody listening and nodding and feeling they have to give Macron something”, Whitman continued. “There are all sorts of other ways to engage the countries Macron has in mind.”

    “I especially liked what Macron said at the end of his speech setting out the idea last month – ‘act decisively, move swiftly, dream big’,” added Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester. “I think there’s a laudable idea there about an active EU that seeks to really engage with the world, instead of watching things pass by or insulating its citizens from phenomena coming from elsewhere. And engaging with the UK in a way that avoids the diplomatic spats of recent years is certainly a good thing.”

    However, beneath the surface, Smith concluded, outside of France it looks like Macron’s idea is less attractive in practice than in theory: In the absence of concrete, specific goals, “the concern is that this would create a forum for political grandstanding, especially for disgruntled candidate states who are frustrated by the length of time their EU accession takes”.

    French governments have a habit of proposing grandiose, abstract-sounding notions, to which the rest of Europe responds with nods and silence. But all that said, the war in Ukraine creates a conundrum: How to meet Kyiv’s desire to join the EU without rushing a long and complex process?

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    What does French President Macron’s proposed ‘European Political Community’ entail?

    War in Ukraine

    Facing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?

    Talking Europe

    'EU candidate status is a kind of anti-depressant pill': Albanian PM Edi Rama

    Valeurs Actuelles

    Burkini : au Conseil d’Etat, le communautarisme en débat

    Comme elle l’avait annoncé mercredi 25 mai 2022, la ville de Grenoble va bien faire appel devant le Conseil d’État du jugement du tribunal administratif suspendant l’autorisation du port du burkini dans les piscines. Le Conseil d’État devrait ensuite statuer sous 48 heures, rendant une décision définitive qui, elle, ne peut être contestée. On s’approche ainsi de l’épilogue du long feuilleton du burkini, du moins sur le plan judiciaire. Car au niveau politique, c’est une autre histoire…

    Le Conseil d’État doit en effet régler les litiges qui lui sont soumis en droit, certes ; mais ceci l’amène régulièrement à prendre des décisions pour garantir ce qu’il estime être la cohésion sociale du pays. Pas plus historiens que médecins, philosophes ou savants, les Juges du Palais-Royal, saisis de questions sensibles sur ces thèmes, sont régulièrement amenés à en revêtir les atours afin de trancher une fois pour toutes des débats de société (fin de vie, procréation, terrorisme, etc.) dont les contours légaux sont flous. Résultat, quand bien même ils ne peuvent en principe pas s’affranchir de la règle de droit pour faire valoir leur propre subjectivité, les décisions finissent toujours par refléter une certaine opinion.

    Pour la Haute juridiction administrative, s’ajoute à cet enjeu la question de la temporalité. Entre l’annonce politique et la décision du juge, il s’écoulait auparavant plusieurs années. Désormais, il lui est demandé de se prononcer dans le feu de l’action, avant que le feu de la controverse ait pu s’éteindre.

    Quand le Conseil d’Etat s’immisce dans les débats de société

    Ces dernières années, le Conseil d’Etat a ainsi dû, à plusieurs reprises, imposer une certaine vision de la société au travers de ces décisions. Le 12 décembre 2014, il avait validé l’attribution de la nationalité française aux enfants nés par GPA à l’étranger. Si la Haute juridiction administrative rappelait que les contrats de gestation ou de procréation pour autrui sont interdits par le code civil, elle avait jugé que la seule circonstance qu’un enfant soit né à l’étranger dans le cadre d’un tel contrat, même s’il est nul et non avenu au regard du droit français, ne pouvait conduire à priver cet enfant de la nationalité française. Par cette décision, le Conseil d’Etat admettait les conséquences de la GPA pratiquées à l’étranger.

    Le 26 août 2016, le Conseil d’Etat mettait cette fois un terme aux arrêtés « anti-burkini ». La petite commune de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) avait, quelques semaines plus tôt, interdit le port de cette tenue de bain controversée. Un arrêté municipal confirmé le 22 août par le tribunal administratif de Nice.

    Saisi par la Ligue des droits de l’homme (LDH) et le Comité contre l’islamophobie en France (CCIF), le Conseil d’Etat annulait ce même arrêté 4 jours après, alors même que l’affaire occupait tous les médias. Se voulant un arrêt de principe, cette décision cassait du même coup une trentaine d’autres arrêtés municipaux et inscrivait le burkini dans une forme de neutralité, l’estimant sans conséquence sur les bonnes mœurs.

    La question du burkini ressurgit aujourd’hui à la faveur d’une délibération du conseil municipal de Grenoble. Par une ordonnance du 25 mai 2022, le Tribunal administratif de Grenoble a jugé qu’en autorisant les tenues religieuses de baignade comme le burkini dans ses piscines municipales, la ville de Grenoble avait gravement porté atteinte au principe de neutralité du service public, dont la laïcité est une composante. Au cœur de sa démonstration, l’article 1er de la Constitution qui « interdit quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers ».

    Éric Piolle, le maire de Grenoble, a immédiatement déclaré faire appel de la décision du tribunal. Obtiendra-t-il gain de cause devant le Conseil d’État ? Dans sa jurisprudence, celui-ci s’est toujours montré favorable au burkini, au nom de liberté d’aller et venir, de la liberté de conscience et de la liberté personnelle. Il est donc plus que probable que la Haute juridiction administrative donne in fine raison à la mairie.

    Il y a 150 ans, la loi du 24 mai 1872 consacrait l’indépendance du Conseil d’Etat, le transformant en une juridiction dont les décisions s’imposent à l’administration. Sa décision sur le Burkini sera donc décisive pour la suite car elle s’appliquera à toute la France, ouvrant de fait la porte, s’il s’alignait sur la mairie de Grenoble, à la généralisation de cette tenue de bain controversée.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    La guerre sur nos plateaux TV

    Qu’on soit consultant (rémunéré) ou invité occasionnel (non rémunéré), perché sur son inconfortable fauteuil, l’impression est la même, pour tous : celle du perroquet obligé de se répéter, de plateau en plateau, pour commenter des images vues et revues, parfois fausses ou manipulées. Sollicité par l’animateur, le “sachant” doit savoir rebondir, commenter, même quand il doute de l’intérêt ou de la véracité de l’information. Il sait et comprend tout, même quand il ne sait pas tout et ne comprend pas tout. Le commentaire doit être rapide et simple, sinon simpliste – “Pas de tunnel, coco !”

    Sur les chaînes d’info en continu, l’information ne s’arrête jamais, c’est du “H24”. On nourrit le temps d’antenne, un œil sur la concurrence et les chiffres d’audience. D’où cette pénible impression de godiller, de la tragédie la plus brutale à la scène la plus futile, au gré des sujets. Cette pression de l’immédiateté nous transforme en robinets à commentaires. Et, parfois, on parle trop… Il faut accepter de passer de l’essentiel à l’accessoire sans hésiter, donner son avis sur tout, avoir réponse à tout et savoir cacher, parfois, le fond de sa pensée, sous peine de quitter ce grand ballet de la notoriété TV. On montre, on commente, on s’indigne. Parfois, quand l’animateur cherche la qualité – il y en a -, on prend le temps d’expliquer. Mais vite, vite.

    Le cadre de la réflexion est implicite : Volodymyr Zelensky fait de la communication, Vladimir Poutine de la propagande. L’un est habile, l’autre est brutal. Toutes les infos passent à la même moulinette du conformisme ambiant

    Les débats restent trop souvent biaisés, la pression insidieuse. Depuis le 24 février, on reprend sans recul ce qu’assurent les Ukrainiens. Ne jamais douter de ce qu’ils disent. On relativise au contraire ce qui vient des Russes. On remet systématiquement en question ce qu’ils affirment. Le cadre de la réflexion est implicite : Volodymyr Zelensky fait de la communication, Vladimir Poutine de la propagande. L’un est habile, l’autre est brutal. Toutes les infos passent à la même moulinette du conformisme ambiant. Les Ukrainiens bombardent Donetsk ou telle autre ville séparatiste ? “Une rumeur, on va vérifier… ” Puis on passe à autre chose. Les huit ans de bombardements ukrainiens contre le Donbass prorusse (14 000 victimes depuis 2014) ? “Oui, c’est ce que disent les Russes. ” Les reportages documentés de la journaliste Anne-Laure Bonnel, curieuse, franche, courageuse ? “La propagande du Kremlin, rien de plus. ”

    Fin mars, le courant dominant assure que l’armée russe recule sous les coups ukrainiens. La conclusion paraît évidente : la Russie est en train de perdre la guerre. Expliquer qu’il peut aussi s’agir d’un repli opératif vers une autre partie du front ? Inaudible. En avril-mai, la contre-offensive ukrainienne n’est plus aussi victorieuse que prévu, les Russes gagnent même du terrain. Qu’importe ! Un mois, c’est une éternité. La boucle médiatique ne s’arrête jamais, l’info chasse l’info. En juin, qui se souvient encore de ce que disaient les experts en avril ? Les Russes bombardent Marioupol ? Donc, ils rasent la ville. Rappeler que le matraquage vise surtout l’immense complexe industriel périphérique Azovstal ? Inaudible, encore. Des crimes de guerre russes ? Oui, ils sont avérés. Des crimes de guerre ukrainiens ? “On manque d’infos… Ils sont agressés. ” Une maternité ou une école ravagées par les bombes ? L’horreur, bien sûr. Les Ukrainiens n’y auraient-ils pas placé des armes, des positions de tir ? Possible. Sur place, on sent un certain flou. L’envoyé spécial lui-même s’interroge. En studio, au contraire, pas de doute. Les experts du plateau balaient les réserves du terrain. La visite de Macron à Kiev, le 16 juin, est-elle un moment historique ? Plutôt discutable, tout est surjoué. Sur le moment pourtant, la plupart des analystes opinent : “Oui, c’est un moment historique. ” Un postulat en phase avec le narratif de l’Élysée, qui fixe le cadre du débat. Les questions tendent à enfermer les débatteurs dans le mantra du jour.

    Sur des plateaux saturés de moraline à deux kopecks, la nuance et l’explication passent mal

    Dans le bain permanent d’émotion et d’indignation que sont devenus la plupart des débats – d’emblée pro-Zelensky et anti-Poutine -, un plateau TV ressemble à une ligne de front, les balles en moins. Déroger à l’unanimisme idéologique ambiant, c’est se plaquer une cible dans le dos. Dans cette ambiance, expliquer l’agression russe, c’est la justifier. Nuancer, c’est faire le jeu de l’agresseur. Éclairer la complexité du terrain, c’est risquer d’être complice de crimes de guerre. Sur des plateaux saturés de moraline à deux kopecks, la nuance et l’explication passent mal.

    Nos chaînes battent le rappel de tous les spécialistes, célèbres ou obscurs. Les invités viennent des rédactions, des administrations, des grandes écoles, des think tanks, des instituts de recherche. Hier, au temps du Covid, on ne comptait plus les experts en pandémies, vaccins, doses, urgences, masques, sérologie, etc. L’actualité passe, le public se lasse. La guerre a remplacé la pandémie. On voit maintenant sur les plateaux tout ce que l’Université, la diplomatie et le monde militaro-industriel comptent de spécialistes du Kremlin ou de l’âme slave, des canons de 155 et des drones, du tchernoziom et de la raspoutitsa, des mers Noire et d’Azov, du blé et des blindés, sans compter tous les fins observateurs de ce grand malade qu’est Vladimir Poutine. Sur certains plateaux, on le sait avec certitude atteint d’un cancer – la thyroïde (“le cou enflé”), le pancréas ou la prostate (“le ventre ballonné”) -, ou de la maladie de Parkinson (“il s’accroche à son bureau”). Avec, en prime, de sévères troubles neuro-cognitifs. Et tout s’éclaire : “Poutine vit dans un monde parallèle… ” Quant aux Russes, ils sont “lobotomisés”.

    Il faut de tout pour faire de bons plateaux, les rééditer chaque jour, plusieurs fois par jour. Les militantes ukrainiennes, “de simples citoyennes”, crèvent l’écran. Leur blondeur et leur charmant accent slave assurent à ces pasionarias une présence quotidienne, malgré d’incroyables excès de langage et un mépris affiché pour tout ce qui n’est pas explicitement pro-ukrainien. Débattre face à des gens arborant les couleurs jaune et bleu de l’Ukraine, comme d’autres épinglent le ruban rouge du Sidaction, par solidarité, c’est avancer dans un champ de mines. Gare à ceux qui ne s’affichent pas “solidaires” ! Les intellectuels genre Nouvel Obs , biberonnés au Monde , à Libé et à Télérama, occupés à remplir le goulag des mal-pensants, ont toujours leur rond de serviette, comme l’inévitable intellectuel en chemise blanche et crinière laquée, spécialiste de l’autopromotion, l’éditorialiste politique du genre “réponse-à-tout”, l’opposant russe de service ou le transfuge du KGB, les experts qui ne sont que des communicants du camp atlantique, les influenceurs patentés, le psychanalyste qui lit dans le cerveau du “maître du Kremlin”, le soviétologue vintage qui veut expliquer Poutine par Staline, le général tiré de sa retraite. Les chaînes “consomment” beaucoup de ces étoilés, plutôt flattés d’être rappelés sur le front. La plupart apportent le sens du réel, la lucidité.

    Oui, malgré les critiques, ces chaînes d’info sont absolument utiles

    Je participe – un peu – au grand show des chaînes d’info. Surtout sur LCI et BFM, en pointe sur le traitement de cette actualité. Avec de bonnes audiences, ces chaînes tirent clairement leur épingle du jeu. Évidemment, le courant dominant y ronronne, mais il est possible de marquer ses désaccords. Bien sûr, certaines analyses décoiffent certains “experts”. Quelques camarades de plateau grondent. Mais il est possible de s’exprimer, en toute liberté. C’est tout à l’honneur des responsables et des animateurs.

    Oui, malgré les critiques, ces chaînes d’info sont absolument utiles. Elles abordent des sujets (militaires ou géopolitiques) que les autres médias ne traitent pas, faute de temps ou de place. Elles présentent des reportages plus complets qu’ailleurs. Elles enrichissent la réflexion, permettent des explications et des perspectives indispensables. On y trouve des journalistes-animateurs qui travaillent vraiment leurs sujets. Leurs questions parfois naïves et souvent affûtées sont celles que se pose le grand public. Elles poussent les spécialistes dans leurs retranchements, jusqu’à bousculer aussi certaines certitudes. C’est tant mieux.

    Allez… J’y retourne.

    * Frédéric Pons est grand reporter, enseignant, auteur de “Poutine”, Calmann-Lévy et Mon poche.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Debunking claims that the French president is the head of the EU

    Issued on: 29/04/2022 - 18:31

    Georgina ROBERTSON

    In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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    France24 - World

    South Africa police say 19 killed in dual bar shootings

    Issued on: 10/07/2022 - 11:41

    NEWS WIRES

    Nineteen people are dead after armed assailants randomly shot at patrons in two bars in South Africa in separate incidents denounced by the president as "unacceptable and worrying". 

    In Soweto, 15 people -- among them two women -- were killed as they enjoyed a night out, police said, when assailants pulled up in a minibus taxi and began randomly firing high-calibre guns at drinkers.

    In the eastern city of Pietermaritzburg in KwaZulu-Natal province four people were killed and eight wounded in a bar when two men fired indiscriminately at customers.

    Shootings are common in South Africa, a country with one of the world's highest murder rates, fuelled by gang violence and alcohol.

    But the similar modus operandi in the weekend killings has left investigators puzzled.

    "As a nation, we cannot allow violent criminals to terrorise us in this way, regardless of where such incidents may occur," President Cyril Ramaphosa said in a statement.

    The violent deaths are "unacceptable and worrying" he added, offering condolences for the lives lost under "similar circumstances" in Soweto and Pietermaritzburg.

    'Shot randomly' 

    In Soweto, Johannesburg's largest township to the southwest of South Africa's economic capital, police were called to the scene shortly after midnight.

    They found "12 people were dead with gunshot wounds," a local senior police officer Nonhlanhla Kubheka told AFP. 

    Eleven people were taken to hospital, and three later succumbed to their wounds.

    The dead were aged between 19 and 35, provincial police chief Elias Mawela told AFP. 

    "According to witnesses, they shot randomly," said Mawela.

    He said AK47 bullet cartridges and 9 mm bullet cartridges were found on the scene, suggesting multiple shooters were involved.

    No arrests have been made yet and there were no details regarding the assailants.

    The shooters were "unprovoked", said provincial community safety minister Faith Mazibuko told AFP. 

    "Patrons were just enjoying themselves... and others (were) playing snooker," she said.

    Hundreds of people massed behind police cordons as police investigated, AFP journalists reported.

    Only a small poster showing beer prices at the bar could be seen outside the establishment located between houses.

    Police led away crying relatives of those caught up in the drama who tried to approach the crime scene.

    The colourful Soweto Towers, a favourite bungee jumping spot for tourists, stood out in the background.

    Blood stains 

    In Pietermaritzburg, four people aged between 30 and 45 were killed and eight wounded on Saturday night, police spokeswoman Nqobile Gwala said.

    Two men drove up, entered the bar and "fired random shots at the patrons", before fleeing, Gwala said. Two died at the scene and the other two in hospital.

    The attack occurred at a tavern in a semi-rural area 20 kilometres (12 miles) from Pietermaritzburg, close to a car wash and a liquor store, according to an AFP reporter on the scene.

    Local mayor Mzimkhulu Thebola said the assault was over very quickly.

    "Every week we get news of people that have just been shot at randomly," said Thebola, wearing a bright yellow winter jacket, the colours of the ruling African National Congress.

    An AFP correspondent saw blood stains on the ground in front of the bar.

    The killings come two weeks to the day after the mysterious deaths of 21 people, mostly teens, in still unclear circumstances at a township tavern last month in the southern city of East London.

    The latest shootings also come a year after an outbreak of the worst violence the country has seen since the end of the apartheid era three decades ago brought democracy.

    Last July saw large scale rioting and looting, ransacking of shops, a wave of arson attacks and attacks on infrastructure and industrial warehouses leading to more than 350 deaths and several thousand arrests with the country already in the throes of a major Covid-19 wave.

    Most of the unrest occurred in Johannesburg and KwaZulu-Natal as people protested the sentencing and incarceration of former President Jacob Zuma.

    Zuma was sentenced after refusing to testify on corruption charges during his 2009 to 2018 tenure. 

    (AFP)

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    More than 20 young people found dead in South African pub, cause unclear

    Focus

    Xenophobia in South Africa: Vigilante groups target foreign-owned businesses

    Valeurs Actuelles

    Eric Kaufmann, auteur de “La Révolution démographique” : “Pourquoi le ‘moment populiste’ est amené à resurgir”

    Valeurs actuelles. Dans votre livre, vous vous intéressez à l’émergence d’une “identité blanche”. Pour l’instant, elle semble toutefois au point mort, au moins politiquement : Donald Trump a été battu, en Autriche, Sebastian Kurz n’a pas non plus été reconduit, en France, le Rassemblement national n’arrive toujours pas à remporter d’élections majeures… Comment l’expliquez-vous ? Eric Kaufmann. Depuis 2018 et la première parution de ce livre en anglais, le monde a été confronté à une série de défis sans précédents. Le Brexit a rebattu les cartes au Royaume-Uni ; nous avons subi une pandémie telle qu’on n’en rencontre qu’une fois par siècle ; en Ukraine, on a vu la première guerre entre États sur le sol européen depuis 1945 ; tout cela sans même parler de la crise du pouvoir d’achat de ces derniers mois. Toutes ces crises économiques, politiques et sanitaires font le jeu des gouvernements du “système”. À qui les citoyens font-ils le plus confiance en période de pandémie ? Pas aux populistes. Ils veulent des dirigeants qui savent vraiment ce qu’ils font en termes de politique sanitaire. Cela a contribué à étouffer le “moment populiste”. En revanche, les questions à l’origine de ce moment populiste n’ont, elles, pas été adressées. Les progressistes se sont contentés de répéter leurs accusations et de se montrer de plus en plus agressifs. Beaucoup de politiques pensent que la période actuelle représente la nouvelle norme, ce qui n’est pas le cas. Nous avons traversé une séquence extraordinaire ; mais la pandémie, en tant qu’enjeu politique, est déjà en train de s’effacer ; la guerre en Ukraine, le coût de la vie, ces crises aussi pourraient trouver un terme. À l’heure actuelle, dans l’esprit des individus, toutes ces crises ont pris le pas sur les enjeux liés à l’immigration. Mais si la tendance s’inverse, si ces questions deviennent moins prioritaires dans l’esprit des électeurs, alors les questions ethno-culturelles resurgiront et le populisme de droite avec.

    Est-ce que vous pensez que les derniers résultats électoraux témoignent de l’existence d’un plafond de verre pour les partis populistes ? Il y a, clairement, un maximum aux scores que ces partis peuvent atteindre. La base de leur électorat se compose d’une partie spécifique de la population qui, psychologiquement, est opposée au changement. À côté de cela, il y a une autre partie de l’électorat qui aime le changement, qui le considère comme stimulant. Ils sont moins nombreux, mais ils existent réellement et ne voteront jamais pour des populistes. Cela laisse un groupe intermédiaire pour lequel le plafond électoral n’est pas bien déterminé. Ce que l’on constate dans les études, c’est que, malgré la crise des migrants, la plupart des gens n’ont pas changé de réponse à la question “faut-il réduire ou augmenter l’immigration ?”. Parce que la réponse à cette question est très liée à l’idéologie et à la psychologie, elle reste stable quels que soient les événements qui marquent l’actualité. Ce qui change, c’est simplement que ceux qui veulent moins d’immigration, qui représentent une large majorité, placent ce sujet plus ou moins haut sur l’échelle de leurs priorités. Et c’est cela qui détermine le score des populistes. Pour l’instant, ils peinent à percer parce que les questions matérielles ont pris le pas. Si l’immigration reprend le dessus, cela sera bénéfique aux populistes.

    Le racisme est un concept tellement mal défini qu’il peut être manipulé pour atteindre un objectif politique.

    Vous semblez considérer que les conservateurs appartiennent essentiellement aux générations plus âgées. Pourquoi cela ? En France, par exemple, le leader du Rassemblement national, Jordan Bardella, est âgé de 26 ans, et en Autriche, Sebastian Kurz a été élu deux fois chancelier avant ses 36 ans. Ce que j’essaye d’expliquer au travers de cette idée, c’est que, du simple fait des mariages interethniques, tout le monde deviendra, non pas dans ce siècle mais sans doute au cours du prochain, d’une même nouvelle ethnie. La majorité sera alors incarnée par un groupe métissé, qui reprendra à son compte l’histoire et la mémoire de la majorité “historique”. En revanche, il y aura toujours une division entre ceux qui s’identifieront comme appartenant à la majorité ethnique, peut-être parce qu’ils seront conservateurs, et ceux qui se revendiqueront multiculturalistes parce qu’ils seront progressistes. On le voit déjà aux États-Unis, où l’identité Wasp [White Anglo-Saxon Protestant, en français “protestant anglo-saxon blanc”] s’est fondue dans une identité blanche incluant les immigrés catholiques et les juifs, et où les Hispaniques qui votent républicain ont de plus en plus tendance à s’identifier comme “blancs”. Ce que l’on constate notamment, c’est que les Hispaniques et les Asiatiques qui ont voté Trump ont les mêmes opinions que les Blancs sur toutes ces questions : ils veulent moins d’immigration, pensent que la majorité blanche est attaquée… Ils adhèrent à l’idée qu’il y a une identité nationale américaine, un pays avec une majorité blanche, des minorités et des traditions héritées du passé. C’est quelque chose qui est aussi amené à émerger en Europe : une forme d’identification à la majorité ethnique qui constitue l’identité nationale. Le fossé idéologique dépendra alors moins de votre couleur de peau que de votre rapport à l’immigration, la discrimination positive, la théorie critique de la race, etc. C’est cela qui fera de vous un progressiste, un conservateur, un démocrate, un républicain. En clair, la couleur de peau n’est plus importante en tant que telle mais en tant qu’élément définissant une idéologie.

    Pourquoi l’immigration est-elle un sujet aussi radioactif dans le débat public ? Parce qu’on a vu, à partir des années soixante, se développer un tabou autour de la question du racisme. La signification de ce terme a été progressivement étendue afin d’empêcher toute forme de débat sur l’immigration. Dans la plupart des pays occidentaux, l’essentiel de l’immigration vient de pays qui ont une origine ethnique différente de la majorité. Cela permet d’accuser de racisme toute personne qui se dit favorable à une baisse de l’immigration. Cela alimente une toxicité du débat. Le problème, c’est que ce terme est tellement mal défini qu’il est à géométrie variable et, in fine, cela empêche d’avoir une discussion honnête sur le sujet. Quand Donald Trump dit que la plupart des Mexicains qui rentrent illégalement aux États-Unis sont des violeurs, cela relève du racisme. Mais quand il explique vouloir construire un mur pour freiner l’immigration, on n’est pas sur du racisme, alors que c’est précisément ce que clament les démocrates. C’est déjà une conversation très subtile en tant que telle, alors si vous êtes face à quelqu’un qui crie “raciste, raciste, raciste” à tout bout de champ… Il nous faut nous accorder sur une vraie définition du racisme, rigoureuse, scientifique, pas juste une vague définition que l’on peut tordre pour atteindre un but politique.

    Tant que la gauche fera du déboulonnage des statues son combat premier, elle le payera dans les urnes.

    Cela fait penser au débat sur la notion de “grand remplacement” : le terme est systématiquement décrié par les progressistes, qui dénoncent une théorie complotiste, alors que dans le même temps ils se félicitent de la “créolisation” de la société… Il y a une certaine forme d’hypocrisie sur ce sujet : dès que la droite attire l’attention sur les changements ethniques, c’est du “grand remplacement” et c’est horrible. Mais si c’est la gauche qui dit la même chose, alors c’est progressiste et formidable. Cette contradiction n’est pas tenable dans le temps. Si l’on parle de “grand remplacement”, il est important d’être très précis dans ce que l’on dit : l’idée selon laquelle il y a une transformation ethnique n’est pas controversée, et si c’est ce que vous entendez par “grand remplacement”, si c’est ce que les sondés veulent dire quand on leur pose la question, il n’y a pas vraiment matière à débat. En revanche, si vous sous-entendez que c’est un changement organisé, une volonté délibérée de se débarrasser des Blancs – ce qui à mon sens est la vraie définition du “grand remplacement” -, là on est dans une dérive vers l’extrême droite. Mais si l’on veut avoir un vrai débat sur ce sujet, il faut que, lorsque les médias annoncent que la population blanche américaine décline pour la première fois de l’histoire des États-Unis, et lorsque le réalisateur Michael Moore s’en félicite sur Twitter en expliquant que « c’est le plus grand jour de l’histoire de l’Amérique », on puisse s’interroger sur la raison de ce déclin. Aujourd’hui, il est impossible d’avoir cette conversation, le sujet est utilisé comme arme par les groupes politiques.

    À l’inverse des mouvements populistes, les universités, notamment, font face à l’émergence des progressistes woke et de la cancel culture . Comment peut-on rétablir le débat d’idées ? À l’université, les sciences humaines et sociales ont toujours penché à gauche, mais cela s’est significativement accru : dans les années soixante, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, le rapport était de trois chercheurs pour un en faveur de la gauche ; aujourd’hui, il est plutôt de douze, treize voire quatorze pour un. Le problème, c’est que lorsque tout le monde autour de vous partage vos idées, cela contribue à faire émerger des positions plus extrémistes. On voit par exemple que les universitaires n’hésitent plus à discriminer politiquement : au Royaume-Uni, un sur trois déclare qu’il refuserait d’embaucher quelqu’un se déclarant pro-Brexit, et aux États-Unis, un sur deux refuserait d’engager un partisan de Donald Trump. Il est très délicat de contrer cette tendance, mais c’est quelque chose que les gouvernements peuvent mettre en place. Il faut contraindre les universités à respecter une forme de neutralité politique, ce qui implique d’être sur leur dos en permanence. Aux États-Unis, on voit passer des projets de loi qui prévoient d’infliger des amendes aux universités qui ne garantissent pas la liberté d’expression, par exemple si un professeur est licencié pour ses idées. En fin de compte, le problème vient surtout de ce que le racisme, le sexisme, la transphobie ou l’homophobie sont des concepts trop vagues, qui peuvent être instrumentalisés pour s’en prendre aux adversaires politiques : si vous critiquez le mouvement Black Lives Matter, c’est que vous êtes raciste ; si vous êtes contre la discrimination positive, c’est que vous êtes raciste ; si vous critiquez les mouvements antiracistes, c’est que vous êtes raciste. L’universitaire américain Ibram X. Kendi défend ainsi la thèse selon laquelle si vous n’êtes pas ouvertement antiraciste, qu’il définit comme un engagement contre le racisme structurel, c’est que vous êtes raciste. Encore une fois, pour apaiser le débat, il faudrait pouvoir s’accorder sur une définition précise de ces termes. Or tant que ce débat aura lieu derrière les portes closes des universités et non pas sur la place publique, les bureaucrates continueront de se plier aux exigences d’un petit groupe d’activistes.

    Après avoir longtemps imposé ses vues sans contradiction, le mouvement woke fait tout de même aujourd’hui l’objet d’une hostilité forte d’une part de l’opinion publique. Pensez-vous qu’il a atteint un plafond ? J’en doute fortement. Le simple fait que le New York Times publie des éditoriaux contre la cancel culture ne suffi t pas à prouver que le mouvement reflue. Cette cancel culture trouve aujourd’hui un fort écho chez les plus jeunes et, à mesure qu’ils entreront sur le marché du travail, ils importeront cette idéologie, ce “socialisme culturel”, sur leur lieu de travail. La démographie va propulser le “wokisme”. Il est amené à devenir un sujet de plus en plus important, et même un enjeu politique à même de déterminer l’issue des élections. On le voit déjà, en partie, au Royaume-Uni et en Europe, notamment à travers la question du déboulonnage des statues, ou encore quand des politiciens britanniques se voient demander, au détour d’une interview, ce qu’est une femme. C’est typiquement le genre de sujets qui peuvent propulser les populistes : beaucoup de personnes considèrent qu’il est ridicule de ne pas être capable de définir simplement ce qu’est une femme, et si la gauche refuse de le reconnaître, cela renverra une mauvaise image d’elle. C’est le genre de choses qui sont portées par des activistes de gauche, mais qui vous font perdre des élections. Ces questions de guerre culturelle, parce qu’elles n’ont pas été résolues, vont prendre une place de plus en plus importante dans les agendas politiques, et tant que la gauche ne sera pas alignée avec la population dans son ensemble, cela lui créera des problèmes. Tout comme les questions d’immigration et de multiculturalisme lui ont coûté le vote des classes ouvrières. Si la gauche s’engage sur le programme trans, elle pourrait être facilement attaquée par la droite et perdre beaucoup d’électeurs. Cela va être intéressant à observer. Pour le moment, cette guerre culturelle n’est pas rentrée dans l’esprit des électeurs en dehors des États-Unis. Mais de plus en plus de pays prennent le même chemin, s’interrogent sur ce qui est enseigné à l’école, le rapport à l’histoire et au passé, à la liberté d’expression et ses limites. Tous ces sujets vont prendre de plus en plus de place dans les années à venir.

    La Révolution démographique, d’Éric Kaufmann, JC Lattès, 540 pages, 23,90 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Tunisia's president amends draft constitution consolidating his power

    Issued on: 09/07/2022 - 07:25

    NEWS WIRES

    Tunisian President Kais Saied published an amended version of a draft constitution late Friday in an attempt to ward off criticism after the original was slammed for the nearly unlimited power it gave his office. 

    The new constitution, which will be put to a referendum this month, is the centrepiece of Saied's plan to remake the North African country's political system. 

    It was unveiled almost a year after Saied sacked the government, suspended parliament and seized wide-ranging powers in moves opponents have called a coup against the only democratic system to have emerged from the Arab Spring revolts.

    The legal expert who oversaw the constitution's drafting has disavowed it, saying it was "completely different" from what his committee had submitted and warning that some articles could "pave the way for a dictatorial regime".

    The amended draft, published around midnight Friday, makes changes to two articles, though it still retains a broad range of powers for the head of state.  

    Hours before the new text was released, Saied announced in an official video that "clarifications needed to be added to avoid confusion and interpretation".

    Changes have been made to an article that stated Tunisia "is part of the Islamic community" and that "the State must work to achieve the objectives of Islam" -- it now adds "within a democratic system". 

    The clause had been previously criticised for its ambiguity by those who advocated for a completely secular system, and international rights group Amnesty International had warned it could "provide a mandate to discriminate against other religious groups". 

    The other amendment is to an article about rights and freedoms, which now clarifies that "no restriction may be placed on the rights and freedoms guaranteed in this Constitution except by law and necessity imposed by a democratic order".

    The rest of the document remains largely unchanged. 

    Saied wants a presidential system to replace the country's 2014 constitution, which enshrined a mixed presidential-parliamentary system often beset by deadlock and marred by corruption.

    >> Tunisia’s draft constitution: Ending the parliamentary regime, or undoing democracy?

    Under his proposal, "the president of the republic carries out executive functions with help from the government", whose chief would be appointed by the president and not subject to confidence votes in parliament.

    The document would water down the role of parliament, creating a new parliamentary chamber for "regions and districts", chiming with Saied's long-held vision for a decentralisation of power. 

    The president would be the head of the armed forces and be charged with naming judges, who would be banned from striking.

    Some Tunisians have welcomed Saied's moves against the sclerotic system that emerged from the revolt that toppled dictator Zien El Abidine Ben Ali in 2011.

    But others have warned he is targeting political rivals and dragging the country back towards autocracy.

    (AFP)

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    Tunisia’s draft constitution: Ending the parliamentary regime, or undoing democracy?

    Tunisia's president pushes for new constitution giving him broad powers

    Hundreds protest in Tunis against Saied's constitutional referendum plan

    Valeurs Actuelles

    Laurent Toubiana : “Covid-19, le monstre était une souris”

    Dans votre essai, à rebours du discours officiel, vous affirmez que le Covid a été une virose somme toute banale, bien loin du cataclysme annoncé par les autorités. D’après l’épidémiologiste que vous êtes, quel serait le bilan réel de cette épidémie ?

    L’analyse que je fais du Covid dans mon essai s’appuie sur trente années d’expérience acquises en épidémiologie. Pour commencer, on parle d’épidémie à l’apparition d’un nombre de “cas” supérieur à un chiffre attendu. Il faut déjà caractériser ce que l’on entend par “cas”. La massification des tests, dont au moins 50 % des testés positifs ne présentaient aucun symptôme, a entretenu une confusion importante avec le nombre de “malades”. Un malade est une personne dont l’état est suffisamment grave pour aller consulter un médecin ou se rendre à l’hôpital. Par conséquent, les épidémiologistes s’appuient sur les données recueillies par les médecins en première ligne, via le Réseau Sentinelles entre autres.

    Par ailleurs, pour suivre froidement et sans panique l’évolution d’une épidémie, il existe un indicateur standard dans notre discipline : le taux d’incidence hebdomadaire. Il s’agit de calculer, par semaine, pour 100 000 habitants (l’équivalent d’une ville comme Nancy) le nombre des malades en ville et à l’hôpital. Que constatons-nous alors ? Lors de la première vague, en mars 2020, nous avons atteint un pic épidémique la semaine du 23 mars avec 140 nouveaux malades, 36 admissions à l’hôpital dont 6 en soins critiques et 9 décès pour 100 000 habitants. Lors de la deuxième vague, en novembre 2020, qui nous a également valu un confinement, le taux d’incidence hebdomadaire au moment du pic épidémique atteignait 83 malades. À titre de comparaison : lors d’épisodes de grippe saisonnière, ce taux d’incidence peut atteindre 800 malades par semaine ! En tant qu’épidémiologiste, c’était pour moi déconcertant de voir tous les jours M. Salomon, directeur général de la santé, brandir lors de sa météo sanitaire des chiffres cumulés de malades depuis le début de l’épidémie, chiffres qui ne voulaient strictement rien dire et participaient à la montée d’un climat anxiogène !

    Comme le revendique un des spots du ministère de la Santé à destination des Français, “on peut débattre de tout sauf des chiffres”… Comment est-il alors possible que les épidémiologistes du Conseil scientifique aient de leur côté annoncé des projections cataclysmiques ?

    Bien au contraire, tous les chiffres sont discutables ! De la méthode utilisée aux résultats obtenus en passant par le traitement des données recueillies, chaque étape d’une démarche scientifique doit faire l’objet d’une discussion ! Au sein du Conseil scientifique, je connais bien Simon Cauchemez, puisqu’il a étudié dans nos laboratoires au sein de l’Inserm, et Antoine Flahault, pour avoir rédigé quelques articles scientifiques avec lui.

    La seule explication que je peux vous donner est qu’il est très risqué d’annoncer qu’une épidémie sera bénigne. Si vous vous trompez, vous êtes immédiatement discrédité. Alors qu’on ne prend aucun risque à prophétiser une catastrophe, même si cette dernière ne survient pas. Plus ce que vous annoncez est grave, plus votre parole a de l’importance. Ce n’est pas nouveau, Molière l’a décrit parfaitement bien : ses “Dottore”, qui abusent les crédules par leur savoir, sont des personnages emblématiques de la commedia dell’arte.

    Alors comment expliquer le décalage entre les images, diffusées en boucle sur les chaînes d’info, de services hospitaliers saturés et votre analyse, comme les chiffres déconcertants de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH) révélés en novembre dernier ?

    Lorsqu’en novembre dernier, l’ATIH publie son rapport d’analyse sur l’impact du Covid sur les hospitalisations de l’année 2020, la presse s’est bien évidemment empressée de détricoter ces résultats par une armada de fact checkers, tant il menaçait de porter un coup au récit officiel. Pourtant, à sa lecture, on s’aperçoit que les hospitalisations pour cause de Covid n’ont finalement représenté que 2 % de l’activité hospitalière en 2020. Pis, cette même année, l’hôpital n’a jamais été autant sous-utilisé puisqu’il a accueilli 10 % de patients en moins.

    Les déprogrammations d’opérations, comme le refus de se rendre à l’hôpital de certains malades chroniques par crainte d’attraper le virus, ont drastiquement diminué l’activité hospitalière. C’est un véritable scandale au regard de la communication gouvernementale justifiant à longueur de journée leurs mesures liberticides par le risque d’un krach hospitalier ! Certains services ont effectivement pu être saturés à un moment donné, mais, à quelques kilomètres d’eux, des hôpitaux privés qui offraient pourtant des lits restaient inexorablement vides…

    En réalité, le scandale absolu est que cette crise a été générée par l’affligeante gestion d’une armée d’incompétents qui, pour cacher leurs insuffisances, n’ont eu de cesse de nous faire croire que cette épidémie était un monstre alors qu’il s’agissait d’une souris !

    Au moment de la vague Omicron, en janvier dernier, Macron a annoncé souhaiter « emmerder » les non-vaccinés, responsables de la saturation des services hospitaliers. Qu’en est-il réellement ?

    Dès la mi-novembre, un communiqué de presse de la Drees (direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques) indique que sur une population adulte (supérieure à 20 ans) vaccinée à près de 90 %, 42 % des personnes admises en soins critiques à l’hôpital sont vaccinées et, par conséquent, 58 % d’entre elles ne le sont pas. Mais dès le 9 janvier, le taux s’inverse : 60 % de vaccinés admis en soins critiques contre 40 % n’ayant reçu aucune injection.

    Mais ce qui est encore plus intéressant à étudier, c’est la dynamique de l’épidémie avant et après vaccination. Alors que 90 % de la population adulte est vaccinée, les admissions à l’hôpital lors du pic épidémique de cette vague Omicron sont équivalentes à celle du pic de la vague de novembre 2020, soit de l’ordre de 30 par semaine pour 100 000 habitants. Soit près de 4 admissions à l’hôpital par jour pour une ville comme Nancy, des chiffres quasi insignifiants ! En revanche, qu’il y ait toujours des personnes hospitalisées malgré un taux de couverture vaccinale colossal, laissant penser que le vaccin ne sert visiblement à rien, est complètement mis sous le boisseau.

    Vos contradicteurs vous opposeront que si le cataclysme a été évité, c’est grâce aux mesures, telles que les confinements, mises en place par le gouvernement…

    Dans mon livre, j’analyse le cas de la Suède, qui a eu l’audace, dans un contexte international hostile, de privilégier l’immunité collective aux confinements adoptés par la quasi-totalité de l’Occident. Sa stratégie s’est heurtée à de nombreuses critiques de nos épidémiologistes, annonçant une hécatombe catastrophique. Ces prédictions farfelues ne se sont évidemment pas produites. Nous avons donc comparé les données suédoises à celles françaises et québécoises, région qui a adopté un confinement strict comme la France et qui présente des similarités géographiques et populationnelles avec la Suède. Nos conclusions sont sans conteste : en aucun cas nous n’observons un effet du confinement sur la dynamique épidémique ou sur le nombre de morts. Avec ou sans confinement, les chiffres sont quasi similaires. Ce constat est particulièrement accablant, car cela suggère que le confinement n’a servi à rien. Au regard des dégâts individuels et collectifs, économiques, psychiques causés par les confinements, il est évident que la Suède a réussi à juguler l’épidémie de manière beaucoup plus bénéfique pour sa population.

    Vous expliquez qu’il n’y a pas eu, selon vos chiffres, de surmortalité en 2020 due au Covid. Et qu’en est-il en 2021, depuis l’apparition des vaccins ?

    Nous avons constaté une surmortalité de 3,72 %, soit 23 401 décès en excès en 2020 pour l’ensemble de la population. En affinant selon les tranches d’âge, la surmortalité des plus de 65 ans s’établit à 4,51 %, et celle des moins de 65 ans affiche au contraire une sous-mortalité de 0,86 %. Ce qui est bien loin du cataclysme des 500 000 morts annoncées pour justifier le premier confinement ! Sans rentrer dans les détails de calculs que je précise dans mon livre, il est important de noter que j’ai utilisé la même méthodologie que celle employée par deux collègues épidémiologistes de renom lors de l’épisode de canicule en 2003 (+15 000 morts estimés). De manière générale, les calculs de surmortalité sont assez standards en épidémiologie. Pourtant, alors que mon article sur la surmortalité devait être publié dans un ouvrage dirigé par Laurent Muchielli (directeur de recherche au CNRS), je viens d’apprendre, il y a quelques semaines, que la parution de l’ouvrage était conditionnée au retrait de mon papier… Quant à 2021, il y aurait même une légère sous-mortalité pour l’ensemble de la population. En revanche, si l’on se réfère aux études réalisées dans d’autres pays, il y aurait une légère surmortalité chez les jeunes. Pour l’étudier et analyser une possible corrélation avec les vaccins, il me faut croiser ces données avec le statut vaccinal. Ces informations existent mais ne sont pas accessibles facilement. L’autorisation d’accès nous a été pour l’heure refusée. J’ai depuis adressé une pétition auprès du Sénat.

    Vous détaillez dans votre essai deux périodes : celle de la sidération et celle de la terreur. La peur, utilisée comme outil de soumission, ne serait-elle pas une des portes d’entrée vers une forme de dictature sanitaire ?

    La peur est un moteur puissant de la conformisation des esprits. La présence d’un mal invisible qui circule a tétanisé la population, qui s’est soumise en acceptant d’être protégée par des mesures de plus en plus coercitives et intrusives. Le masque, outre sa symbolique de bâillon, permet d’insinuer l’idée d’un danger permanent. La récurrence des “vagues” qui viennent nous submerger, gonflées artificiellement par une “testomania” (c’est-à-dire l’usage dévoyé des tests PCR entretenant la confusion entre “cas”, souvent asymptomatiques, et “malades”), a permis de justifier des mesures disproportionnées et contraignantes telles que les confinements, les couvre-feux, les fermetures d’écoles, la limitation des déplacements, la vaccination, le passe sanitaire puis vaccinal…

    Cependant, en aucun cas je n’insinuerais que ces stratégies auraient été préméditées et échafaudées par les “puissants” pour obtenir une soumission de la population à une quelconque fin. Gouverner n’est-il pas une fin en soi ? Je préfère opter pour l’hypothèse de l’opportunisme. Disons qu’ils ont appris “en marchant”. Pendant ces deux années de crise sanitaire, toutes les autres questions ou revendications n’existaient plus.

    La notion de “dictature sanitaire” est trop forte. Je n’utiliserai pas ce terme-là. Mais le gouvernement a opportunément utilisé ce moyen pour faire descendre le niveau de revendications. La peur est un mode de gouvernement. Puis une peur a chassé l’autre : la guerre en Ukraine et la menace atomique russe ont remplacé le Covid. Pourtant, au même moment, il y a eu une résurgence de l’épidémie aussi importante que celle de novembre 2020, qui, à l’époque, je le rappelle, nous avait valu un confinement…

    Désormais, on entend parler de la variole du singe… Il n’y a que des cas diffus et aucun risque épidémique, mais c’est sa charge symbolique de grande faucheuse, sa résurgence alors que la variole avait été éradiquée par l’OMS, qui tétanise.

    S’exprimer sur le Covid en tenant un discours “rassuriste” vous plonge aux yeux de la masse dans le camp des “complotistes” et fait de vous la cible du tribunal médiatique via son armée de fact checkers. Qu’êtes-vous venu faire dans cette galère ?

    Un “complotiste” est quelqu’un qui croit aux complots. Je suis aux antipodes d’une telle pensée. Affubler de cet adjectif toute personne qui dit quelque chose d’un peu différent est assez grave. Le mot “complotiste” est avant tout une étiquette que l’on vous colle sur le front pour vous discréditer et justifier le fait de ne pas discuter avec vous.

    La montée de ces thèses farfelues et douteuses n’est que le reflet d’une incrédulité grandissante, conséquence d’un décalage entre ce que nous vivons et ce qui nous a été raconté, entre autres via les médias. Conséquence d’une accumulation de bévues, d’erreurs, de mesures absurdes, d’injonctions contradictoires des autorités, qui n’ont pas vraiment contribué à la confiance, installant le doute chez une partie de la population. Je considère le doute comme une tournure d’esprit très saine. Mais douter de tout et rechercher une explication univoque et monocausale à un événement est une forme de paresse intellectuelle.

    Au début de la crise, j’avais décidé de ne pas y aller, je pressentais que c’était dangereux, mais jamais je n’aurais imaginé une telle violence. Il y a une forme de haine insupportable. Des amis intimes, des membres de votre famille, qui du jour au lendemain décident de ne plus vous adresser la parole. Je suis intervenu sporadiquement, dès qu’un collègue lançait une énormité ou qu’une nouvelle injonction gouvernementale me choquait. J’aime m’approcher de la vérité et je ne supporte pas le mensonge. Je veux au moins laisser une trace de cette vérité. Alors je me fiche royalement d’être mis au ban ! Comme dit La Rochefoucauld : « L’amitié est un aménagement réciproque de bons offices. »

    La lecture d’Anéantir (Flammarion), le dernier livre de Michel Houellebecq, vous a accompagné pendant toute l’écriture de cet ouvrage. En quoi a-t-il fait écho à votre lecture de la crise sanitaire ?

    J’allais presque le citer à chaque page tant sa vision de la société m’éclairait dans cette relecture de la crise sanitaire. Il y a d’abord la question des boomers, dont la lecture de Connemara (Actes Sud), de Nicolas Mathieu, que j’ai enchaînée à la suite de Houellebecq, m’a permis de poursuivre mes réflexions sur notre finitude.

    Qu’est-ce que notre société fait de ses vieux ? Ces boomers, toujours plus nombreux et décrépits au gré des gains d’espérance de vie. Ces boomers qui, justement, avaient tant à craindre du virus. Au-delà, Anéantir questionne sur cette angoisse collective de la mort, que la foi, la spiritualité, autrefois parvenaient à calmer. Ce besoin d’au-delà a été éliminé progressivement par la science, désormais érigée en religion et dont le progrès est le nouveau credo. Cette crise est très probablement le reflet de cette angoisse collective de la mort, à laquelle la médecine, art inspiré de la science, n’apporte aucune réponse.

    Covid-19, une autre vision de l’épidémie, de Laurent Toubiana, L’Artilleur, 272 pages, 17,90 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    'Nobody is interested in conflict': Rwanda's Kagame discusses DR Congo ceasefire

    Issued on: 08/07/2022 - 18:48

    Marc Perelman Follow

    Rwandan President Paul Kagame sat down with our special correspondent Marc Perelman in Kigali to talk of the ceasefire agreement reached this week with the Democratic Republic of Congo to ease tensions between the two countries. 

    While a major upsurge in tensions with neighbouring DR Congo has raised fears of open conflict between the two countries, Kagame believes his recent meeting with Congolese President Tshisekedi means "another step forward", and says that "nobody is interested in conflict".

    When asked about the next elections scheduled for 2024, Kagame, in office since 2000, “considers running for another 20 years”. 

    Responding to US allegations that Rwandan troops are in the DR Congo, Kagame said he was "surprised" that "everyone" is “quick to accuse Rwanda”, and remains “silent” about “other problems” that have been present for 25 years. The Rwandan president has castigated in particular the actions of the FDLR, an armed group formed in the DR Congo in 2000, defending the interests of Rwandan Hutus who have taken refuge in the DR Congo and opposed Kagame's presidency.

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    Valeurs Actuelles

    Le cardinal Sarah s’inquiète du manque de spiritualité dans notre monde moderne

    Charlotte d’Ornellas : Vous écrivez un nouveau livre qui porte le nom de Catéchisme. Non pas celui de l’Église, mais celui de nos vies spirituelles… Pourquoi avez-vous ressenti la nécessité d’écrire sur ce sujet ?

    La vie spirituelle est ce que nous avons de plus intime, de plus précieux. Sans elle, nous sommes des animaux malheureux. J’ai voulu insister sur ce point : la spiritualité n’est pas une collection de théories intellectuelles sur le monde. La spiritualité est une vie, la vie de notre âme.

    Depuis des années, je parcours le monde, je rencontre des personnes de toutes cultures et de toutes conditions sociales. Mais je peux affirmer une constante : la vie, si elle n’est pas spirituelle, n’est pas vraiment humaine. Elle se transforme en une triste et angoissante attente de la mort ou en fuite dans la consommation matérialiste. Savez-vous que durant le confinement, l’un des mots les plus souvent recherchés sur Google était le mot “prière” ?

    Nous avons pris soin de l’économie, des salaires, de la santé, c’est très bien ! Mais qui a pris soin de son âme ?

    J’ai voulu répondre à cette attente inscrite au cœur de chacun. C’est pour cela que j’ai choisi ce titre, Catéchisme de la vie spirituelle . Un catéchisme est un recueil des vérités fondamentales. Il a un but pratique : être un repère incontestable au-delà de la valse des opinions. Comme cardinal de l’Église catholique, j’ai voulu donner à tous des repères quant aux fondamentaux de la vie de l’âme, de la relation de l’homme avec Dieu.

    Vous aviez déjà écrit un ouvrage pour dire la force du silence. Vous insistez encore énormément dans ce livre sur la nécessité vitale de trouver le silence. Que pouvons-nous trouver de si important dans le silence ?

    Permettez-moi de vous retourner la question : que pouvons-nous trouver sans le silence ? Le bruit est partout. Non seulement dans les villes agitées et englouties par le brouhaha des moteurs, mais même à la campagne il est rare de ne pas être poursuivi par un fond musical envahissant. Il n’est pas jusqu’à la solitude qui se voit colonisée par les vibrations du téléphone portable.

    Pourtant sans silence, tout ce que nous faisons est superficiel. Car dans le silence, on peut revenir au plus profond de soi-même. L’expérience peut faire peur. Certains ne supportent plus ce moment de vérité où ce que nous sommes n’est plus masqué par aucun déguisement. Dans le silence, il n’y a plus moyen de fuir la vérité du cœur. Alors se révèle au grand jour ce qui nous habite : culpabilité, peur, insatisfaction, impression de manque et de vide. Mais ce passage est nécessaire pour entendre Celui qui parle à notre cœur : Dieu. Il est « plus intime à moi-même que moi-même », dit saint Augustin.

    Il se révèle à l’intérieur de l’âme. C’est là que commence la vie spirituelle, dans cette écoute et ce dialogue avec un autre, le Tout autre, au plus profond de moi. Sans cette expérience fondatrice du silence et de Dieu qui habite le silence, nous restons à la surface de notre être, de notre personne. Quel temps perdu ! Je suis frappé, quand je rencontre un moine ou une moniale âgés, usés par des années de silence quotidien, de constater la profondeur et la stabilité rayonnante de leur humanité. L’homme n’est vraiment lui-même que quand il a trouvé Dieu, non pas comme une idée mais comme la source de sa propre vie. Le silence est le premier pas de cette vie véritablement humaine, de cette vie de l’homme avec Dieu.

    On comprend que trouver le silence est déjà assez original pour l’époque. Mieux encore, vous rappelez qu’il faut se forcer à le trouver… dans une époque du confort, du bien-être et du rejet quasiment systématique de l’effort. Est-il nécessaire de rompre avec son époque pour être un bon chrétien ?

    Vous avez raison de le souligner. Je n’encourage pas à aller dans le sens du vent ! Une ambition de feuille morte, comme disait Gustave Thibon ! Vivre, vivre en plénitude demande un engagement, un effort et parfois une rupture avec l’idéologie du moment. Dans un monde où le matérialisme consumériste dicte les comportements, la vie spirituelle nous engage à une forme de dissidence. Il ne s’agit pas d’une attitude politique, mais d’une résistance intérieure aux diktats portés par la culture médiatique.

    Non, le confort, le pouvoir, l’argent ne sont pas des fins ultimes. Rien de beau n’est bâti sans effort. Cela est vrai dans toute vie humaine. C’est encore plus vrai au plan spirituel. L’Évangile ne nous promet pas le “développement personnel sans effort” comme nombre de pseudo-spiritualités de pacotille qui encombrent les rayons des librairies. Il nous promet le salut, la vie avec Dieu. Vivre de la vie même de Dieu, cela suppose une rupture avec le monde. C’est ce que l’Évangile appelle la conversion. C’est un retournement de tout notre être. Un renversement de nos priorités et de nos urgences. Cela suppose d’aller parfois à contre-courant. Mais quand tous courent vers la mort et le néant, aller à contre-courant c’est aller vers la vie !

    L’Église est vue par le monde comme une institution millénaire, mais souvent frappée des mêmes maux que le reste de la société. Le dossier de la pédophilie en est un exemple… Comment les chrétiens doivent-ils concevoir (et expliquer peut-être) ce qu’est l’Église dans leur vie ?

    L’Église est composée d’hommes et de femmes qui ont les mêmes travers, les mêmes défauts, les mêmes péchés que leurs contemporains. Mais ces péchés, quand ils sont le fait d’hommes d’Église, scandalisent profondément les croyants comme les incroyants. Intuitivement, tous savent en effet que l’Église nous donne les moyens de la sainteté, tous savent que le plus beau fruit de l’Église, ce sont les saints. Saint Jean-Paul II, sainte Mère Teresa, saint Charles de Foucauld sont le vrai visage de l’Église. Pourtant l’Église est aussi une mère qui porte les enfants récalcitrants que nous sommes. Nul n’est en trop dans l’Église de Dieu : les pécheurs, ceux dont la foi vacille, ceux qui se tiennent sur le seuil sans vouloir entrer dans la nef. Tous sont des fils de l’Église. L’Église est notre mère parce qu’elle peut nous donner ses deux trésors. Elle peut nous nourrir par la doctrine de la foi qu’elle a reçue de Jésus et qu’elle transmet de siècle en siècle. Elle peut nous guérir par les sacrements qui nous transmettent la vie spirituelle, la vie avec Dieu, ce que l’on appelle la grâce.

    L’Église est donc pour nous une mère parce qu’elle nous donne la vie. Souvent, notre mère nous agace parce qu’elle nous dit ce que nous ne voulons pas entendre. Mais au fond nous l’aimons avec reconnaissance. Sans elle, nous savons bien que nous ne serions rien. Il en est de même avec l’Église notre mère. Sa parole est parfois dure à entendre. Mais nous revenons sans cesse à elle, car elle seule peut nous donner la vie qui vient de Dieu.

    L’Église est le visage humain de Dieu. Elle est véridique, juste et miséricordieuse, mais souvent défigurée par les péchés des hommes qui la composent.

    Ceux qui ne revendiquent pas leur appartenance catholique aiment l’Église lorsqu’elle se transforme en ONG mondiale, à l’écoute des plus pauvres, des minorités, des persécutés, des personnes différentes… Et c’est une tentation qui semble parfois l’animer. Qu’est-elle de plus qu’une super ONG avec des relais dans tous les pays du monde ?

    Je ne suis pas certain que vous ayez raison… Ceux qui ne se reconnaissent pas croyants n’attendent pas de l’Église qu’elle soit une ONG internationale, une succursale de la bien-pensance onusienne. Ce que vous décrivez est davantage le fait de chrétiens complexés qui voudraient devenir acceptables aux yeux du monde, populaires selon les critères de l’idéologie dominante.

    Au contraire, les incroyants attendent de nous un discours de foi, une parole claire. Cela me rappelle ce que j’ai vécu au Japon quand j’étais chargé d’y apporter l’aide humanitaire du Saint-Siège après le tsunami. Devant ces populations qui avaient tout perdu, j’ai compris que je ne devais pas seulement donner de l’argent. J’ai compris qu’ils avaient besoin d’autre chose. D’une tendresse qui ne vient que de Dieu. J’ai donc prié longuement en silence devant la mer pour toutes les victimes et les rescapés. Quelques mois après, j’ai reçu une lettre d’un Japonais bouddhiste qui me disait qu’alors qu’il avait résolu de se suicider par désespoir, cette prière lui avait redonné le sens de la dignité et de la valeur de la vie. Il avait dans ce moment de silence fait l’expérience de Dieu. Voilà ce que le monde attend de l’Église !

    Vous insistez beaucoup sur la prière. Comment faire pour prier lorsqu’on a l’impression de répéter sans cesse la même chose, d’être plus ou moins écouté…Que faut-il réellement chercher dans la prière ?

    C’est une question fondamentale. La prière ne consiste pas dans une litanie de demandes. Et on ne mesure pas l’effi cacité de la prière au fait qu’elle soit plus ou moins exaucée. En fait, c’est très simple. Prier, c’est parler à Dieu ! Nous n’avons pas besoin pour cela de formules ciselées, même si elles peuvent parfois nous aider. Qu’avons-nous à dire à Dieu ? D’abord que nous l’ adorons, que nous reconnaissons sa grandeur, sa beauté, sa puissance, tellement loin de notre petitesse, de notre péché, de notre impuissance. Adorer, c’est l’activité la plus noble de l’homme. L’Occident ne tient plus debout parce qu’il ne sait plus ployer les genoux. Il n’y a là rien d’humiliant. Être à genoux, c’est être à sa place devant Dieu.

    Prier, c’est aussi dire à Dieu notre amour. Avec nos mots, le remercier pour son amour gratuit pour nous, pour le salut éternel qu’il nous offre. Prier, c’est lui dire notre confiance, lui demander de soutenir notre foi. Prier, c’est enfin se taire devant lui, pour lui laisser la place.

    Vous me demandez ce qu’il faut chercher dans la prière ? Je vous réponds, ne cherchez pas quelque chose ! Cherchez quelqu’un : Dieu lui-même, qui se révèle avec le visage du Christ.

    Un catéchisme rédigé par un cardinal s’adresse forcément à des chrétiens… Ceux qui n’ont pas la foi et qui nous lisent aujourd’hui font-ils aussi partie de votre réflexion ? Ceux qui ne croient pas que Dieu existe ont-ils besoin du même silence ?

    Bien entendu ! Je m’adresse à tous. Le silence n’est pas réservé aux moines, ni aux chrétiens. Le silence est un signe d’humanité. Je voudrais inviter toutes les personnes de bonne volonté, croyants ou incroyants, à faire l’expérience de ce silence. Osez vous arrêter ! Osez le silence. Osez vous adresser à un Dieu que peut-être vous ne connaissez pas, auquel même vous ne croyez pas.

    Benoît XVI répète souvent une phrase qu’il a lue chez Pascal, le philosophe français : « Fais ce que font les chrétiens, et tu verras que c’est vrai ! » J’ose dire à tous : osez faire l’expérience de la prière, même si vous ne croyez pas, et vous verrez. Il ne s’agit pas ici de révélations extraordinaires, de visions ou d’extases. Mais Dieu parle au cœur dans le silence. Celui qui a le courage du silence finit par rencontrer Dieu. Charles de Foucauld en est le plus bel exemple. Il ne croyait pas, avait rejeté la foi de son enfance et ne menait pas une vie chrétienne, c’est le moins qu’on puisse dire ! Pourtant, après avoir fait l’expérience du silence dans le désert, son cœur s’est ouvert au désir de Dieu. Il l’a laissé surgir dans sa vie.

    Vous parlez également, pour nourrir l’âme, de la pratique des sacrements. Pouvez-vous expliquer ce qu’ils sont réellement, puisque vous reprochez à l’époque de parfois se tromper de sens ?

    Les sacrements sont de réels contacts avec Dieu à travers des signes sensibles. Souvent effectivement, notre époque tend à les réduire à des cérémonies symboliques, des occasions rituelles de se retrouver, de faire une fête de famille. Ils sont tellement plus profonds que cela ! À travers le signe sensible de l’eau versée sur le front d’un enfant lors de son baptême, en réalité, Dieu lave l’âme de cet enfant et il vient l’habiter. Ce n’est pas une métaphore poétique. C’est une réalité ! À travers les sacrements, Dieu nous touche, nous lave, nous guérit, nous nourrit.

    Peut-être pourrions-nous parfois nourrir un peu de jalousie envers les apôtres et ceux qui ont connu le Christ. Ils l’ont touché, embrassé, serré dans leurs bras. Il les a bénis, consolés, affermis. Et nous… tant d’années nous séparent de lui. Mais nous avons les sacrements. À travers eux, nous sommes physiquement en contact avec Jésus. Sa grâce passe jusqu’à nous. Il ne s’agit pas d’un joli symbole qui ne vaudrait qu’autant que dure notre ferveur. Non. Les sacrements sont efficaces. Encore faut-il que nous les laissions produire en nous leur fruit, en disposant nos âmes par la prière et le silence. Mais alors vraiment, si je me confesse, Jésus lui-même me pardonne. Si je participe à la messe, je participe réellement au sacrifice de la Croix. Si je communie, c’est vraiment lui, le Christ, Jésus, qui vient en moi pour me nourrir. Les sacrements sont les piliers de la vie spirituelle.

    Les sacrements sont aussi accompagnés d’une liturgie… N’y a-t-il pas là aussi un accompagnement nécessaire pour que chacun puisse prendre conscience de la valeur réelle de ces signes ?

    C’est vrai ! Il y a un immense besoin de catéchisme ! Trop souvent les enseignements des prêtres s’égarent pour devenir des commentaires de l’actualité ou des discours philosophiques. Je crois que les gens attendent de nous un catéchisme clair et simple qui explique le sens de la vie chrétienne et des rites qui l’accompagnent. Il serait bon que les homélies expliquent le sens des gestes de la messe. Ce serait fécond ! Mais je crois aussi que la liturgie parle par elle-même. Elle parle au cœur. Le chant grégorien se passe de traduction tellement il évoque la grandeur et la bonté de Dieu. Quand le prêtre se tourne vers la Croix, tous comprennent qu’il nous indique l’orient de nos vies, la source de la lumière. La liturgie est un catéchisme du cœur.

    Catéchisme de la vie spirituelle, du cardinal Robert Sarah, Fayard, 336 pages, 22,90 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    World population to reach 8 billion on November 15, United Nations says

    Issued on: 11/07/2022 - 07:30

    NEWS WIRES

    The world's population is expected to reach eight billion on November 15, the UN forecast Monday in a report that said India will surpass China as the most populous country on earth in 2023.

    That overall population milestone "is a reminder of our shared responsibility to care for our planet and a moment to reflect on where we still fall short of our commitments to one another," Secretary General Antonio Guterres said, without citing specifics.

    "This is an occasion to celebrate our diversity, recognize our common humanity, and marvel at advancements in health that have extended lifespans and dramatically reduced maternal and child mortality rates," he added.

    On #WorldPopulationDay, let's focus on every person.On ensuring our world can support our needs & those of future generations.On protecting human rights & the ability of all individuals to make informed choices about whether & when to have children.On leaving no one behind.

    July 11, 2022

    The forecast by the UN Department of Economic and Social Affairs said the world's population is growing at its slowest pace since 1950.

    It should hit 8.5 billion in 2030 and 9.7 billion in 2050, peaking at around 10.4 billion people in the 2080s before steadying at that level until 2100.

    While a net drop in birth rates is observed in several developing countries, more than half of the rise forecast in the world's population in the coming decades will be concentrated in eight countries, the report said.

    It said they are the Democratic Republic of Congo, Egypt, Ethiopia, India, Nigeria, Pakistan, the Philippines and Tanzania.

    (AFP)

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    Birth control in India: Women take charge of their future

    China allows couples to have third child to avert a demographic crisis

    Overpopulation

    The French nationals going 'childfree' to save the planet

    Valeurs Actuelles

    Paris : la secrétaire perpétuelle de l’Académie française s’indigne de la disparition de la statue de Voltaire

    Mais où est passé Voltaire ? Samedi 9 juillet, la secrétaire perpétuelle de l’Académie française, Hélène Carrère d’Encausse, s’est indignée qu’une statue de Voltaire, qui se trouvait dans un arrondissement parisien, n’ait toujours pas été remise à son endroit d’origine, rapporte Le Figaro. En effet, ladite statue du philosophe des Lumières, qui trônait jusqu’en 2020 square Honoré-Champion dans le 6e arrondissement de Paris, a été retirée à cette date par la mairie de Paris. La municipalité parisienne souhaitait la restaurer après qu’elle ait subi des jets de peinture et des tags injurieux. Et depuis, plus de nouvelles de la statue, au grand dam d’Hélène Carrère d’Encausse, qui s’en est insurgée sur LCI, expliquant avoir écrit une lettre à Anne Hidalgo pour exiger le retour de l’œuvre à sa place originelle. « Il est scandaleux que cette statue, représentant un homme de l’Académie française, faite par un sculpteur de l’Académie des beaux-arts, ne soit plus en place. Si on commence à enlever les génies, où va-t-on ? » s’est agacé l’académicienne.

    Un autre endroit pour Voltaire

    Contactée par Le Figaro, l’adjointe à la culture d’Anne Hidalgo, Karen Taïeb, a expliqué qu’il était prévu que la statue regagne l’espace public, mais pas le square Honoré-Champion, situé à proximité immédiate de l’Académie française. L’élue a affirmé que l’œuvre serait probablement installée au sein de l’Académie de médecine. Un choix qui n’a pas plu à Hélène Carrère d’Encausse : « Cet endroit n’a aucun sens. Voltaire n’a aucun lien avec la médecine, il était membre de l’Académie française, et son sculpteur, membre de l’Académie des beaux-arts. » Outre ce choix qu’elle juge douteux, l’académicienne s’en est vivement prise aux détracteurs de l’auteur du Traité sur la tolérance, notamment ceux qui avaient maculé sa statue, accusant le philosophe de colonialisme et de racisme. Hélène Carrère d’Encausse a fustigé « cette politique systématique de dégommer les statues » dont les détracteurs jugent « un homme du XVIIIe siècle, passionné par le monde occidental avec des yeux d’aujourd’hui ». « Mais ça n’a aucun sens. Personne n’était tiers-mondiste à l’époque ! » a conclu l’Immortelle.

     

    Paris : les dernières actualités

    Paris : un SDF découvre une grenade dans un sac abandonné à la gare de l’Est

    “Ça fait 20 ans que vous perdez”, “Toujours battue sur votre nom” : Anne Hidalgo et Rachida Dati s’écharpent lors du conseil municipal de Paris

    Paris : plusieurs rapports alertent sur l’état inquiétant de la tour Eiffel, gagnée par la rouille

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    The Afghan refugee commanding Ukrainian troops

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    Jalal Noory was just a child when he escaped the Afghan civil wars following the Soviet invasion of his country, Afghanistan in 1979.

    He ended up in Ukraine and it became his second home where he built a new life.

    Almost 25 years later he woke up witnessing the Russian invasion of Ukraine and he only had two options: ''to defend or die.''

    Kawoon Khamoosh visited him in his dugout in the trenches of Kyiv.

    France24 - World

    Faced with too many tourists, France’s natural sites push back

    Issued on: 10/07/2022 - 17:13

    Several of France’s heavily visited natural sites are sounding the alarm. Access to some of the Calanques coves in Marseille and Corsica is now limited in order to limit erosion. Other villages struggling with mass tourism, such as Étretat in Normandy, are rethinking how they handle the influx of visitors.

    Can the cliffs of Étretat in Normandy really handle their million visitors every year? As France heads into the high season of summer holidays, Shaï-Hannah Mallet-Bitton, an activist with the Étretat Demain association, is preoccupied with this question. “Every year it gets worse, and it’s happening more quickly. I’m only 28 years old and even I can see how much the site has been degraded,” sighs the lawyer, who spent part of her childhood in this village of 1,400 inhabitants in Normandy.

    The signs of overtourism are everywhere: overflowing rubbish bins, hollowed-out hiking trails from so much foot traffic, more-frequent landslides, up to 400 kg of pebbles a day carried away from the beaches. Jean-Baptiste Renié, an Étretat city councillor, is concerned that the area’s wastewater treatment facility is being pushed too far, as it was “not developed to handle the 5 to 6,000 visitors a day on top of the local population”. The system had to be closed for maintenance last year “due to overuse”.  

    “After every big weekend, once all the tourists have left, the town is extremely dirty. When you visit the cliffs, you see papers everywhere, masks, cigarette butts”, says Shaï-Hanah Mallet-Bitton.

    Volunteers from the Étretat Demain association clean cigarette butts from the beaches.

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    “We need tourism but a balance needs to be found. The tourists themselves would benefit the most. Many of them leave angry after having spent several hours in the car without being able to find parking, some place to eat, or toilets, because there isn’t enough infrastructure. This mass tourism satisfies nobody.”

    “Healthy” regulation

    Due to an excessive number of visitors, several French natural sites have gone so far as to impose obligatory timeslot reservations for tourists. Marseille’s Calanques National Park now limits the number of people who can visit the Sugiton and Pierres Tombées calanques to 400 a day. Both sites have been made more fragile due to ground erosion from the foot traffic of several thousand summer visitors previously. Three of Corsica’s top tourist sites (the Lavezzi islands, the Bavella Needles mountain ridge and the Restonica valley) also instituted daily quotas starting in July.

    For Julien Buot, director of the association Agir Pour un Tourisme Responsible (“Act for Responsible Tourism”), which brings together ecologically aware travel operators, this new trend towards regulation is “healthy”. “There is growing awareness among local elected officials and tourism operators at all levels that we cannot wait until things get worse. The idea is to handle the situation early enough to prevent having to close the sites entirely.” He points to new ways of managing tourism traffic, such as how the Provence-Alpes-Côte-d’Azur region has partnered with the Waze navigation app to suggest users return to the busiest sites at later hours. This initiative has also been adopted by Normandy’s Mont-Saint-Michel, which is listed as a UNESCO World Heritage site. Its abbey alone recorded 608,421 visitors in 2021. Waze indicates when the island is full to capacity and lists notable tourist attractions from the surrounding area.

    Since the beginning of the Covid-19 pandemic, many of the French have set aside the idea of vacationing in foreign destinations in favour of French sites. “Some people decided to improvise as ‘wild adventurers’ out in nature, but they weren’t used to visiting natural areas and these sites weren’t prepared to host so many people,” says Julien Buot. Chartreuse Natural Park in the Alps, finding itself taken by storm, had to forbid bivouac camping last summer. “If too many hikers pitch their tents and light fires, this disturbs the natural environment – flora, fauna – and also the local inhabitants.”

    Instagram overwhelms natural sites

    Another recent phenomenon upending normal tourism patterns is Instagram. “Between the moment UNESCO listed a site and the moment tourists started to arrive en masse, there used to be a period of several years. We had time to prepare. Today, an ‘influencer’ can post a photo of a location from off the beaten track, and in a few weeks or even just a few days, the site will be visited by hundreds of people.”  

    The Marseille Calanques

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    Volunteers from the Clean my Calanques group collect trash left behind by visitors.

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    The important role social media plays in overtourism is not a new idea for Shaï-Hanah Mallet-Bitton, who sees numerous tourists taking selfies from the edge of the Étretat cliff to create striking posts. “We’re going to have to think about roping off the trails, because a real security issue is being created.” Two women died this year after falling from the edge while posing for pictures.

    Improving trails, reworking signage, increasing waste collection and upgrading to account for mass tourism comes with a cost that the community is struggling to cope with. For this reason, Jean-Baptiste Renié, the city councillor, is very happy that the Étretat cliff will soon be officially labelled a “Grand site of France”: “This will allow us to set the whole zone aside, obtain financing for its preservation and better manage the stream of tourists.”

    This article was translated from the original in French.

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    France's most beautiful villages: marketing the country's heritage

    FRENCH CONNECTIONS

    They're back! Why is France so popular with tourists?

    Challenges ahead for post-pandemic air travel: 'We didn't expect such a high rebound so fast'

    BBC

    Ukraine war: Apartment block destroyed after Russian rocket strike

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    At least 15 people have been killed and about 20 more are feared buried under rubble after Russian rockets struck an apartment block in Chasiv Yar, a town in eastern Ukraine, officials have said.

    One side of the five-storey building was ripped apart, leaving a mountain of rubble. Chasiv Yar is near the city of Kramatorsk, in the Donetsk region.

    Dozens of emergency workers are still searching for people beneath the piles of concrete and rubble, assisted by a bulldozer and a crane.

    Valeurs Actuelles

    Une forteresse vieille de 2 500 ans près de Béziers va rouvrir ses portes

    Un joyau du patrimoine antique qui rouvre ses portes. En effet, dimanche 10 juillet, Le Figaro rapporte que l’ancienne forteresse d’Ensérune, près de Béziers, ancienne de 2.500 ans, va rouvrir ses portes au public. Fermé depuis deux ans pour cause de travaux de rénovation, cet ancien oppidum gaulois transformé en musée a subi d’importantes modifications. Pour un coût estimé à 7,5 millions d’euros, les travaux ont rénové les lieux. Les visiteurs pourront y découvrir ses riches collections archéologiques dans un espace muséal entièrement remis au goût du jour.

    Une forteresse du VIe siècle avant notre ère

    Fondée au VIe siècle avant Jésus-Christ, cette forteresse a été bâtie par les Celtes, et a subi au fil du temps les influences ibères, grecques, étrusques et romaines. De nombreux objets ont été retrouvés sur le site archéologique, dans un état remarquable : des épées, des vases ciselés, des bijoux, des amphores de vins, etc. Les fouilles archéologiques ont été entamées au début du XXe siècle, exhumant cette forteresse totalement oubliée. « C’est sans doute une chance pour nous, puisque, contrairement aux villes de Narbonne ou de Béziers, qui l’ont supplantée, Ensérune n’a pas été écrasée par une ville médiévale puis moderne, ce qui a permis de découvrir des vestiges dans un état exceptionnel », explique Lionel Izac, administrateur du site pour le Centre des monuments nationaux. Désormais, les visiteurs pourront admirer ces merveilles du passé dans un site totalement restauré et remis au goût du jour. Le musée en lui-même est une villa de style toscan, construite en 1914 par une famille de bijoutiers de Béziers, et rachetée dans les années 1920 par l’État pour en faire l’un des tout premiers musées archéologiques de France. C’est cette villa qui a subi d’importants changements ces deux dernières années, pour en faire un musée plus moderne, répondant davantage aux attentes du public.

    Béziers : les dernières actualités

    Robert Ménard annonce qu’il ne briguera pas un troisième mandat de maire de Béziers en 2026

    Béziers : une femme tuée sur le Plateau des poètes, la piste du viol envisagée

    Un pharmacien de Béziers affiche les photos de suspects de vols sur la porte de son officine

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    'Like doomsday': The Pakistan villagers living in fear of melting glaciers

    Issued on: 08/07/2022 - 17:18

    Sam BALL

    Pakistan is home to around 7,000 glaciers, more than can be found anywhere else on Earth outside of the pole. But as climate change heats up the planet, many of these glaciers are now melting, with devastating consequences for those who live nearby.

    Valeurs Actuelles

    Route 66: voyage au coeur d’une identité américaine en perdition

    J’avais pour projet d’écrire sur l’identité américaine, ses mutations, son effacement peut-être. La métaphore parfaite de ce changement, c’était une route, une route mourante aux multiples noms – la Will Rogers Highway, Main Street America, la Route Mère. Pour écrire, Richard Paul Evans a sillonné la mythique Route 66, la plus célèbre du monde peut-être, celle qui relie Chicago à Santa Monica ; l’Illinois à la Californie. Il n’était pas le premier à le faire ; avant lui, des centaines de petits auteurs et quelques grands écrivains, dont Steinbeck et Kerouac, ont foulé l’asphalte pour y trouver l’inspiration. « Elle était le chemin qu’empruntaient les pionniers en route vers un monde d’opportunités, imaginaire ou non. C’était le rêve américain. » Ici, Richard Paul Evans (dans une traduction hélas malheureuse) relate la quête d’un autre homme, Charles James, dont l’enfance dans le dénuement et la brutalité de la banlieue pauvre de Chicago ne l’a pas empêché de faire fortune sur le dos de milliers de désespérés prêts à tout pour sortir de la misère sociale qui les a engloutis. Parti de rien, il a grimpé tous les échelons d’une entreprise fumeuse qui promet la réussite en vendant des programmes hors de prix censés dévoiler la recette du succès facile en affaires.

    Réveillez le millionnaire en vous. Le titre du best-seller de Charles James est infect, mais il fait miroiter l’eldorado à tous ceux qui donneraient tout pour quitter enfin leur vie médiocre. Cette promesse mirifique, le bonimenteur la brandit pour prétendument rendre riches les élus qui se prennent enfin en main. Évidemment, aucun de ceux qui ont cédé à l’appel des sirènes n’est parvenu à toucher le jackpot, et la honte et l’humiliation d’avoir tout perdu anéantissent toujours toute protestation contre l’escroc. Sa fortune le perd, jusqu’à se penser infaillible lorsqu’il se répète : « Il n’y a d’autre Dieu que moi. » « Quand les gens perdent leur argent, ils perdent l’espoir. Et quand l’espoir s’en va, les mariages suivent. Les vies elles-mêmes, quelquefois. Voilà l’héritage que je laisse – un sillage de cadavres sur la route de la cupidité. » Lorsqu’un père affligé lui apprend que son fils, un de ses clients, s’est suicidé après avoir tout perdu dans ses magouilles, Charles sombre.

    La route devient aussi le lieu d’une introspection et d’une relecture de sa vie et de son enfance

    Là, au bord du gouffre et comme dans le conte de Dickens, la possibilité d’une rédemption le force à choisir entre les deux embouchures de la route que chantent les Rolling Stones : rester à Chicago où le luxe et l’abondance ne servent qu’à cacher la détresse humaine qui l’a englouti, ou partir vers l’Ouest inconnu de la Californie pour trouver le pardon sur son chemin de pénitence. La route devient aussi le lieu d’une introspection et d’une relecture de sa vie et de son enfance dans les bas quartiers de la banlieue pauvre de la ville, là où « la moisissure s’infiltre partout », sous l’emprise et les coups d’un père mutique et violent. Là, sous le soleil ardent, foulant du pied la poussière du chemin, il parcourt les 4 000 kilomètres qui le séparent de sa femme et de son fils, dans un acte héroïque de mortification volontaire pour obtenir la réconciliation avec ceux qu’il a sacrifiés sur l’autel du dieu-argent et de la toute-puissance.

    “Une route”, de Richard Paul Evans, Actes Sud, 592 pages, 24,50 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    The video game prescribed by doctors to treat ADHD

    By Kitti PalmaiBusiness reporter

    While many parents worry that their children spend too much time playing computer games, Kelcey Sihanourath is pleased to see her son Owain pick up his tablet.

    Now aged 13, he was diagnosed with ADHD (attention deficit hyperactivity disorder) in pre-school.

    Since then, the family, who live in the US city of Savannah, Georgia, have taken Owain to see occupational therapists to help him better cope with everyday life tasks.

    They also tried the medication route, but had to stop after the prescribed drugs exacerbated the boy's regular migraines, and made him sick.

    With ADHD continuing to affect Owain's school performance over the years, Kelcey says she was "hoping for something more, for any other option".

    "I could see him struggling to understand why he was not able to focus, and the frustration he had when he tried so hard and would still get distracted," she says. "It broke my heart, but I felt trapped and completely useless."

    Help came in the end from what initially seems very incongruous - a computer game called EndeavorRx.

    In 2020 it became the first such game to be approved by the US Food and Drug Administration (FDA) for use in the treatment of ADHD in children.

    Currently only available on prescription from doctors in the US, EndeavorRx at first glance looks very similar to countless other games. You control a little alien that races on a spaceship through different worlds having to collect things.

    But the app-based game was developed in conjunction with neuroscientists, and is designed to stimulate and improve areas of the brain that play a key role in attention function.

    The idea is that it trains a child with ADHD to both better multitask and ignore distractions, with a computer algorithm measuring his or her performance and customising the difficulty of the game in real time.

    When doctors prescribe it, the child's parents get sent an activation link that is needed before the game will play.

    Kelcey says she was "a little sceptical", but at the end of 2020 Owain started a three-month programme, playing the game for 25 minutes a day. He then did another round last year.

    "He admitted it was a little harder than he expected," she says. "But he understood that he was doing it to help improve his focus. He remained super motivated despite the difficulties and frustrations that came along with it."

    After each of Owain's sessions she noted his daily behaviour in the app, and tracked his progress.

    Soon she started to see small, positive changes in his behaviour. For example, getting ready for school had become smoother, and there were no negative messages from teachers.

    And after failing fifth grade, Owain subsequently shot up to getting As and Bs for his work.

    "It has been amazing to see my son so successful, but more so, seeing him have confidence in himself," Kelcey says. "He is no longer upset and confused about why he just does not get it."

    Eddie Martucci, chief executive of Akili, the Boston-based tech firm behind EndeavorRx, says the game has been designed to boost cognitive progressing.

    "It is something that's very difficult to get through molecular means, like taking a pill. But it turns out that sensory stimuli can actually directly stimulate parts of the brain controlling cognitive function."

    His company now plans to launch the game in Europe in the next few years.

    In London, UK app Thymia is using computer games to help doctors and other medical professionals detect and diagnose mental health issues, particularly depression.

    One game sees the user have to try to memorise moving objects, while another is a card game that also tests his or her memory.

    In addition to how well the patient performs in the game, their comments and facial expressions are also monitored and evaluated by the app, which accesses their computer or mobile phone's camera and microphone.

    Thymia has been launched by Dr Emilia Molimpakis, who has a doctorate in linguistics, cognitive neuroscience and experimental psychology from University College London (UCL). She runs the business with co-founder Dr Stefano Goria, who has a doctorate in theoretical physics from the University of Turin.

    Dr Goria says the app "gathers and extracts biomarkers that are relevant for understanding depression symptoms... in a useable and engaging way".

    Both Akili and Thymia say that their apps should be used in addition to existing doctor-led monitoring and treatments, and not as a replacement. UK-based adolescent psychologist Angela Karanja agrees.

    "While these are... effective inventions, they should be used alongside current existing [patient evaluation] questionnaires, which have been tested and accepted for reliability and validity, as well as doctors' input, and also alongside other treatments, not in isolation," says Ms Karanja.

    New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

    Fellow UK psychologist Lee Chambers says that while the use of such video games in the diagnosis, monitoring and treatment of mental health conditions is still in the early stages, it appears to have "potential".

    "Engaging with a game has the ability to remove aspects of feeling like we are being tested and measured," he says. "These types of mental health games have an ability to widen access, and track variations in the baseline data that they collect over time.

    "Given this, it has the potential to be an early indicator and show patterns in a way we don't currently have access to."

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    France24 - World

    West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises

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    Issued on: 07/07/2022 - 13:56

    World bank

    As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 32 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 9 million people in the region into food insecurity.

    In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.

    These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.

    Soaring prices

    The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, dealing a fresh blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes. 

    « Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.

    Markets in the Sahel and West Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.

    The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.

    Tackling root causes

    The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.

    The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.

    The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit some four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.

    The Great Green Wall

    As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.

    The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.

    Tangible results

    Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.

    By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.

    Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.

    His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.

    About 2.6 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.

    In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.

    Green future

    As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.

    When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.

    Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa

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    Valeurs Actuelles

    Hyundai Tucson PHEV au top

    PHILOSOPHIE

    Comment ne pas louer cette esthétique pétrie de caractère, anguleuse, agressive à souhait, avec cette proue et cette poupe zébrées de Led ? Pas étonnant que le nouveau design du Hyundai Tucson ait rencontré son public. La machine a d’abord été disponible en hybridation légère 48 volts et en hybridation classique. L’hybridation rechargeable arrive à point nommé pour compléter l’offre. Cette technologie n’a de sens que si vous rechargez votre véhicule régulièrement pour une utilisation quotidienne. Vous battrez alors des records d’économie à la pompe. Dans le cas contraire, ne vous étonnez pas de devoir composer avec une caisse qui avoisine les deux tonnes, du fait de son imposante batterie. Celle-ci prive aussi le coffre de 50 litres. Heureusement, il reste 558 litres de volume de chargement. Largement de quoi loger les bagages de toute la famille pour partir en vacances.

    PRESTATIONS

    La finition N Line adopte ici une esthétique un peu plus sportive, avec ses grosses jantes et ses éléments de carrosserie spécifiques. À l’intérieur, c’est la même modernité qui s’exprime. On est frappé par l’habitabilité exemplaire, la qualité de finition et la présentation très épurée de la planche de bord. On aime ces matériaux au toucher doux, aux formes fluides. Les Sud-Coréens auraient-ils dépassé les Européens dont ils s’inspiraient tant autrefois ? Ils ont soigné les détails. L’éclairage d’ambiance sur mesure comprend 64 couleurs configurables en dix niveaux d’intensité. En valeur sur ce modèle également : une superbe instrumentation numérique, un écran large de plus de 10 pouces intégré dans la console et l’accès à un système de reconnaissance vocale élaboré pour piloter les fonctions de température, le chauffage du volant, l’ouverture du hayon et tant d’autres commandes. Confort d’assise et insonorisation remarquables.

    TECHNIQUE

    Une transmission intégrale permanente à liaison mécanique, pour une motricité vraiment améliorée en usage tout chemin et sur les routes au revêtement gras ou enneigé, voilà surtout la plus-value de ce Hyundai Tucson nouvelle génération en version hybride rechargeable ! Quel astucieux mariage ! Ce SUV brille surtout par sa souplesse. Son quatre-cylindres 1,6 litre turbo de 180 chevaux est couplé à un bloc électrique de 91 chevaux et accolé à une boîte automatique à double embrayage et 6 rapports. Comptez cinq heures pour charger à bloc la batterie sur une prise domestique et deux heures sur une Wallbox. Autonomie en mode tout électrique largement supérieure à 50 kilomètres. Difficile de trouver plus polyvalent en hybride.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

    Paid and presented by

    Issued on: 29/06/2022 - 19:54

    JICA

    The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

    "Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

    The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

    Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

    For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

    Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

    The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

    “In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

    The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

    Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

    Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

    Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

    At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

    Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

    “The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

    TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

    During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

    TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

    “When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

    Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

    Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

    “TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

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    Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

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    Valeurs Actuelles

    Saveurs Riviera au Rivages

    C’est dans les murs du Sofitel Le Scribe Paris Opéra que le malletier Louis Vuitton ouvrit l’une de ses premières boutiques, transformée aujourd’hui en Café Scribe, et que les Frères Lumière ont présenté en leur temps Arrivée d’un train en gare à La Ciotat : que d’histoire ! La rénovation a été confiée en 2018 au cabinet Wilson Associates et c’est, aujourd’hui, dans un joli salon sous une superbe verrière que l’on découvre le nouveau restaurant du Scribe : Rivages. On y déguste une cuisine de la Riviera, de saison et de partage au caractère authentique – magnifique retour aux sources. En cuisine, c’est le chef Denis Rippa qui met en scène légumes et fruits, poissons et crustacés, mais aussi des vins qui nous font voyager du sud de la France à l’Italie ou à la Grèce. Toute la lumière de la Méditerranée trouve ici son accomplissement : un lieu, un instant, une magie… Denis Rippa n’est pas un inconnu : nommé chef des cuisines du Premier ministre à Matignon en 2014, il y resta un peu plus de sept ans. Son arrivée au Scribe est le signe d’une nouvelle aventure pour l’hôtel comme pour le chef.

    À la carte, on adore l’esprit Riviera avec beaucoup de poissons, des légumes de saison et une jolie sélection de vins. En entrée, vitello tonnato, tagliata de thon frais ou asperges blanches al dente (environ 20 euros) ; en plat, poulpe, filet de bœuf ou poitrine de volaille jus perlé à l’encre (environ 40 euros) ; en dessert, on retrouve bien sûr le citron de Menton dans un sablé chic et crémeux, un tiramisu ou une meringue (14 euros). Le chef nous dit que la carte est vouée à bouger en permanence selon l’arrivée du marché.

    Rivages – Le Scribe, 1, rue Scribe, Paris IXe . Tél. : 01.44.71. 24. 24.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Climate resilience and a fair energy transition: two major issues for the African continent

    Paid and presented by

    Issued on: 16/06/2022 - 18:18Modified: 16/06/2022 - 18:19

    African Development Bank

    Today the African continent faces two significant challenges. It’s the continent that’s the most affected by rising temperatures, and at the same time, 600 million Africans still don’t have access to electricity.

    The African Development Bank Group held its Annual Meetings from the 23rd to 27th of May in Accra, Ghana, regarding two major topics: climate resilience and a fair energy transition in Africa. A topical choice from last year’s COP26 in Glasgow, Scotland, and the COP27, next November in Sharm el-Sheikh, Egypt.

    The Bank’s governors shared their experiences regarding the challenges of climate change and energy transition their countries face. They also detailed the measures to address the issue’s current situation and solutions.

    Africa emits only 3% of greenhouse gases, but:

    • Africa is the continent most affected by rising temperatures. A global increase of 2 degrees Celsius could translate into an increase of 3.6 degrees in parts of Africa.
    • Rising sea levels are a threat, particularly for coastal countries in West Africa.
    • 35 of the 45 countries most vulnerable to climate change are in sub-Saharan Africa.
    • From 2020 to 2030, Africa’s climate change needs could amount to $331 billion.
    • Africa receives only 3% of total global climate finance flows.

    Africa must successfully carry out its energy transition because:

    • The continent is home to 20% of the world’s population and accounts for only 6% of global energy demand.
    • Six hundred million Africans still do not have access to electricity.
    • 600,000 deaths are caused yearly by household air pollution, including poor-quality fuels used for heating and cooking.
    • 2-4% of Africa’s GDP is cut yearly due to energy supply problems and recurrent power cuts.
    • To meet its aspirations, the continent must double its energy production capacity between 2020 and 2040.

    Climate justice

    The African Development Bank Group’s 2022 Meetings took place for five days in the Ghanaian capital - and for the first time in person since 2019. Some 3,000 delegates from its 54 African and 27 non-African member states were in attendance. At the event, Nigerian President Akinwumi Adesina emphasized that the Bank will have doubled its climate change budget to $25 billion by 2025. The AfDB, which also stopped financing coal mining last year, is committed to helping reduce greenhouse gas emissions on the continent. Akinwumi Adesina also insisted on climate justice between Northern and African countries. Kenneth Ofori-Atta, Ghana’s Minister of Finance, concluded: “Let’s have the courage to move the climate change program forward and support countries with climate strategies for green and inclusive growth.”

    Here are some examples of the initiatives underway for the next edition of the African Development Bank Group’s Annual Meetings, scheduled for May 2023 in Sharm el-Sheikh, Egypt. 

    AfDB, a pioneering role

    The African Development Bank did not wait for the big gathering in Accra to act. Here are three examples of the projects it has undertaken.

    On climate resilience: 100 million hectares of degraded land will be rehabilitated along a corridor 8,000 km long and 15 km wide across the African continent. This will remove 250 million tonnes of carbon dioxide and create 10 million green jobs by 2030.

    Another priority for the AfDB is the Youth ADAPT programme, with a budget of US$1 million. This is a competition for young entrepreneurs that rewards developing innovative solutions to adapt to climate change and create green jobs. Regarding energy transition, $20 billion has been invested in producing 10,000 megawatts of solar energy, which will benefit 250 million people in the Sahel region, from Senegal to Ethiopia. 

    Ghana goes solar

    On the sidelines of the Annual Meetings, the government of Ghana signed a grant agreement with the African Development Fund and a loan with the Swiss government for a solar photovoltaic mini-grid and net metering project. Net metering is the difference between the energy you produce and do not use but is still used by your supplier and your consumption.

    The funding from the Swiss government will be explicitly used to support the development of Ghana’s existing net metering programme and to deploy 12,000 solar photovoltaic systems for SMEs and households. The project, which is expected to cost US$ 85.88 million, will reduce greenhouse gas emissions by 0.779 million tonnes of CO2 per year and create up to 2,865 jobs during the construction phase, 30% of which will be reserved for women and youth.

    Nothing but water

    By the end of 2024, Mozambique is expected to complete the financing for constructing the Mphanda Nkuwa dam in Tete province, a region that is desperately short of electricity. The turbulent Zambezi River will power the 1,500-megawatt hydroelectric plant. It will be complemented by 1,300 km of high-voltage lines. The cost of the project is USD 4.5 billion. Commissioning is expected in 2031.

    The shoes that never wear out

    Climate resilience also involves individual and private initiatives. For example, Nigerian, Yewande Adebowale, has set up a company to produce shoes from plastic waste. The brand is called “Salubata”, which means “shoes that never wear out” in Yoruba. Each “Salubata” shoe purchased eliminates over 12.6 kg of CO2 from the environment.

    Renewable energy: Africa’s potential in crucial figuresSolar: 10,000 gigawattsHydroelectric: 350 gigawattsWind: 110 gigawattsGeothermal: 15 gigawatts

     

      Learn more about African Development Bank's projects and operations at afdb.org/en

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      Valeurs Actuelles

      Promenade dans les potagers de nos grands chefs

      La scène gastronomique française aime les repères. On l’a vu avec la cuisine minceur, la table du chef dans sa cuisine, le menu à partager, la surprise du chef, etc. Aujourd’hui il fait bon être “locavore”. Les chefs mettent l’accent sur les produits issus de leurs potagers. Jean André Charial comme Michel Guérard utilisent leurs herbes et leurs légumes depuis bien longtemps sans en faire un outil marketing. C’est Alain Passard, dans les années 2000, qui a secoué la planète food en créant ses jardins et en présentant des assiettes tout légumes.

      Il est aujourd’hui le maître incontesté du végétal. Alain Passard (le restaurant Arpège à Paris) gère trois jardins différents, sur un peu plus de 6 hectares. Du sable dans la Sarthe pour les asperges, les carottes, les poireaux. Dans la Manche, place aux arbres fruitiers, et dans l’Eure, un terrain argileux propice aux choux et aux céleris-raves, deux musts du chef. Aujourd’hui, le restaurant, avec une douzaine de jardiniers, se révèle entièrement autosuffisant en légumes, aromates et petits fruits rouges et noirs. Cerise sur le gâteau, la production permet à l’ Arpège de commercialiser, pour tous, ses légumes et de composer des milliers de paniers à l’année à 50 euros pièce.

      « Le chef Glenn Viel reprend le flambeau et affirme ne plus pouvoir se passer de ces bonbons que sont les petits pois du jardin »

      Christophe Comes ouvre en 2000 La Galinette et associe une grande cuisine à un vrai jardin. Ce dernier, de 2 hectares, est un luxe gustatif, et créatif pour le chef. Les dizaines de variétés pour un même légume autorisent l’expérimentation sur les textures et les cuissons.

      Dans le village des Baux-de-Provence, Jean-André Charial, à l’ Oustau de Baumanière, fait partie des premiers grands restaurants français à avoir développé un potager. C’était au début des années 1980, dans une commune voisine. Quinze ans plus tard, le chef Glenn Viel reprend le flambeau et affirme ne plus pouvoir se passer de ces bonbons que sont les petits pois du jardin, cueillis très petits. À sa table, il nous prépare une décoction d’herbes maison qui est à la fois d’une grande complexité de goût et d’une simplicité incroyable. En saison, les clients du restaurant gastronomique repartent avec un sac de légumes.

      Le potager raconte l’histoire de sa région

      Au sein des Relais & Châteaux, 35 % des membres revendiquent un potager, mais – ne rêvons pas – cela va du carré d’herbes et du jardin d’agrumes aux 100 mètres carrés de Georges Blanc et aux terrasses de Menton de Mauro Colagreco. Ce dernier a une passion pour ses jardins, il vient de leur consacrer des menus adaptés aux pousses. Sur des restanques, aux environs de Menton, il a créé l’un de ses potagers au pied du restaurant Mirazur.

      Les Bras père et fils, eux aussi, cultivent leur jardin, comme tous ceux, de plus en plus nombreux, qui se fournissent dans un potager à quelques mètres des fourneaux. Une tendance qui satisfait les clients et renforce l’identité culinaire des chefs. Quand ils ont la chance de disposer d’un potager personnel, ils jouent vraiment le jeu de la saisonnalité.

      Le domaine d’Estoublon, en Provence, est somptueux et son potager raconte mille choses au chef belge Win Van Gorp. De nouveaux parterres devant le château ainsi qu’un jardin et le conservatoire de l’olivier et de la lavande ont été installés avec 24 carrés potagers déclinant une large palette de 40 plantes aromatiques, légumes, fruits, baies et fleurs.

      À La Chassagnette, à Arles, la vue donne sur les 2 hectares de jardin où poussent près de 200 variétés de légumes. Armand Arnal fait partie de cette poignée de chefs français qui, en produisant leurs propres légumes, ont entièrement repensé non seulement leur carte mais leur façon de cuisiner.

      C’est le jardin qui décide du menu

      Alexandre Mazzia, à Marseille, du haut de ses trois étoiles, dit ne jamais commander, ce sont les producteurs et maraîchers des alentours de la cité phocéenne qui lui amènent ce qu’ils ont. C’est plus que “locavore”, c’est sa façon d’être au plus près des produits, de leur environnement et des gens.

      Michel Guérard, à Eugénie-les-Bains, donne chaque matin la liste de ses envies aux sept jardiniers du domaine, une commande qui vient compléter l’approvisionnement en légumes et en plantes aromatiques biologiques assuré par son maraîcher. Dans son jardin, l’hysope côtoie l’absinthe, la sarriette, la mélisse, l’armoise, la sauge officinale, le basilic, le persil, la marjolaine, et l’origan.

      Alors, profitons-en, c’est la saison où les potagers sont au sommet de leur forme et de leur production. Mangeons local, mangeons sain et choisissons de consommer les produits cultivés dans la région où nous sommes, ils seront plus frais.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      Valeurs Actuelles

      Normandie : 78 ans après le débarquement, un soldat américain enterré avec les honneurs militaires

      Près de 78 ans après le débarquement, durant lequel 12 000 soldats américains, anglais, canadiens et français débarquèrent pour participer à la libération de la France, un combattant américain a été enterré dans le cimetière militaire de Colleville-sur-Mer, dans le Calvados, samedi 9 juillet. Son corps, raconte Le Figaro, n’avait été identifié qu’en 2019, des dizaines d’années après sa mort au matin du 6 juin 1944, à proximité de Saint-Lô (Manche).

      Sous-lieutenant de l’armée de l’air américaine, William J. McGowan était originaire du Minnesota. Il avait 23 ans. Samedi, tous les honneurs militaires lui ont été rendus, à la demande de l’un des membres de sa famille. « C’est un événement rare car les identifications des militaires de la Seconde Guerre mondiale ne sont pas si courantes », a commenté Scott Desjardins, administrateur du cimetière américain. 9 300 soldats y sont enterrés, à quelques mètres d’Omaha Beach.

      « The Greatest Generation »

      Selon Le Figaro, une centaine de personnes a assisté à la cérémonie, au cours de laquelle le neveu du militaire, Paul Stouffer, a prononcé une allocution. Des salves ont également été tirées en l’honneur de William J. McGowan, et la sonnerie aux morts américaine a retenti. « Il est extrêmement émouvant de pouvoir honorer le service, les actions et le sacrifice d’un militaire de la « Greatest Generation » près de 80 ans après sa mort devant sa famille », a encore déclaré Scott Desjardins.

      L’expression « Greatest Generation », littéralement « la génération grandiose », est un concept forgé par le journaliste américain Tom Brokaw, pour qualifier les hommes qui eurent à affronter les conséquences de la Grande Dépression dans les années 1930, puis à se battre lors de la Seconde Guerre mondiale.

      Saint-Lô : les dernières actualités

      L’hôpital privé de Saint-Lô offre 5 000 euros aux infirmières nouvellement embauchées pour attirer des recrutements

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      Valeurs Actuelles

      La fosse Dionne, l’œil d’un autre monde

      On raconte qu’aux temps anciens, un soir, le diable poursuivait une jeune fille à travers les ruelles de Tonnerre, dans l’Yonne. Au comble de la terreur, la malheureuse implore le secours de la Sainte Vierge. Celle-ci lui apparaît alors dans une grande lumière, étend son manteau d’azur, ouvrant devant sa protégée un cratère rempli d’eau cristalline. Telle serait l’origine miraculeuse de la fosse Dionne. Mais selon une autre légende, c’est un pieux ermite du Ve siècle, Jean de Réomé, qui aurait découvert la source en creusant à l’endroit où se terrait un terrifiant basilic, monstre infernal à tête de dragon, capable de foudroyer ses adversaires d’un seul regard de ses yeux flamboyants.

      En réalité, les origines de la “fontaine divine” remontent à l’époque celtique, lorsque l’oppidum de Tornodurum était l’un des places fortes des Lingons. Le nom de Fons Divona – qui donnera “fosse Dionne” – renvoie à la déesse gauloise des gouffres et des sources, dont on retrouve trace dans la Dives, une petite rivière de Normandie, ou dans le nom de la ville thermale de Divonne-les-Bains, près de Genève.

      Au Moyen Âge, les environs, couverts de marécages, abritaient de nombreuses tanneries. Il faut attendre 1758 pour que l’avocat Louis d’Éon de Beaumont, maire de Tonnerre et père du “chevalier” du même nom, fasse assainir le quartier et aménager le lavoir circulaire qui demeure le monument le plus remarquable de la petite cité bourguignonne. Sa galerie surmontée d’un toit de tuiles, en forme de demi-rotonde, enchâsse une margelle en pierre de 14 mètres de diamètre. Au centre, les eaux du bassin changent de teinte, passant du brun à l’émeraude ou au turquoise, au gré des caprices du ciel et des saisons. Résonnent alors en écho les vers du poète gallo-romain Ausone : « Salve, fons ignote ortu… Salut fontaine à la source ignorée, sacrée, bienfaisante, éternelle, vitreuse, glauque, profonde, murmurante, limpide, ombreuse… »

      Un accès désormais strictement réglementé

      Les abysses de la fosse Dionne n’ont pas fini d’exciter les imaginations. Les géologues assurent qu’elle est alimentée par des infiltrations pluviales à travers les failles calcaires du plateau karstique qui la surplombe, mais également par un cours d’eau, la Laigne, qui se perd à plus de 40 kilomètres de distance. Cela en ferait le deuxième réseau hydrographique le plus considérable de France, après celui du gouffre de Fontaine-de-Vaucluse, près d’Avignon. Cependant, ces abysses, au miroitement hypnotique, préservent jalousement leurs mystères…

      La vasque, aux parois tapissées de végétation aquatique, débouche sur une galerie noyée haute de 2,5 mètres qui s’enfonce jusqu’à 32 mètres de profondeur. Des scaphandriers s’y sont aventurés dès la fin du XIXe siècle. À partir des années 1950, plusieurs plongeurs tenteront encore d’explorer ce labyrinthe englouti. À la suite de trois accidents mortels, l’accès de la fosse sera strictement réglementé. En 2018 et 2019, le spéléologue Pierre-Éric Deseigne, en empruntant d’étroits boyaux, plusieurs chatières et une succession de siphons, a progressé jusqu’à 370 mètres de l’entrée. Au-delà, l’inconnu règne en maître.

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      BBC

      Zero Covid holds danger for China's Xi

      By Stephen McDonellBBC News, Beijing

      In June, passengers on a high-speed train from China's financial hub Shanghai to Beijing failed to reach their destination.

      Halfway to the capital, officials wearing protective clothing stopped the train, boarded and announced on megaphones that everyone must get off because one of the passengers had been linked to a Covid cluster.

      Chinese people mostly went along with such demands early in the pandemic because they believed the government knew what it was doing. Now, the authorities can't rely on such compliance.

      Travellers shouted back: "No! Why should we get off? How did you let this person on the train?"

      But they were soon bussed off to an isolation centre hundreds of kilometres away.

      Such measures are part of China's uncompromising "zero Covid" strategy. President Xi Jinping has repeatedly warned that no other path is acceptable.

      After the initial outbreak in Wuhan, the country has been kept inside a giant Covid protection bubble, shielding the population from the high death rates experienced elsewhere, but it has come at a cost - and growing political risk.

      In China, what the Communist Party fears above all else is major social unrest - and Mr Xi does not want to see this ahead of his move into a historic third term at a Party congress later this year.

      A cloud of uncertainty

      While the rest of the world is trying to live with Covid, China is the only major economy still prioritising the fight against the virus above almost everything else.

      So-called zero Covid measures involve mass testing, tracking and strict isolation. Just a handful of cases can spark a city-wide lockdown.

      Beijing has had only a few infections recently but its more than 21 million residents are required to queue for PCR tests every three days to access public buildings and even corner shops.

      When a Covid case is confirmed, a whole suburb can be swiftly cordoned off. It's been especially hard for businesses - shops, bars and restaurants can be seen pulling down shutters for good.

      Everyone in China is living under a cloud of uncertainty. It's difficult to make plans, and it makes one wonder how much longer people will put up with this.

      If the Party is not worried about all this, it should be. It's not hard to imagine riots in Shanghai if residents were to be confined to their homes again.

      Yet, China has shown no signs of shifting its Covid approach. The world is looking on and asking why.

      In short, there are two reasons: politics and vaccines.

      China's vaccine rates are still too low

      It's not clear why China dropped the ball on vaccination rates, which are still seen as too low for the country to safely reopen. Officials fear that a widespread outbreak could overwhelm hospitals and cause many deaths.

      "Some vulnerable groups haven't been fully vaccinated with two doses or booster shots, so we can't just give in," Professor Liang Wannian from China's National Health Commission said in March.

      There's been a belated move to ramp up vaccine rates - 89% of people have had two shots, but only 56% of those eligible have received a booster, according to official data.

      A few months ago, the situation was much worse.

      It's been especially worrying among the elderly. In Hong Kong, a huge proportion of those who've died have been older and unvaccinated.

      During the Shanghai outbreak in April, city officials said that only 38% of those over 60 had received three shots, and only 15% of those over 80 had got the first two jabs.

      Across the country, only 19.7% of those over 80 have had a booster.

      Why the reluctance? For many in China, the government's success in controlling Covid before the Omicron variant seems to have reduced the urgency for vaccination.

      Officials had been portraying Covid as an overseas problem, blaming passengers from abroad for bringing the virus into China and this belief took hold.

      People have also told the BBC that some doctors have warned those with underlying conditions of the dangers associated with vaccination - rather than of the dangers of not being vaccinated, especially for the elderly or patients in high-risk groups.

      Pensioners the BBC spoke to in a Beijing park said they weren't too concerned by the virus.

      "I'm not worried about Covid. Just be careful, wear a mask," one 85-year-old woman told us. She and her husband had just received a shot that morning, she said.

      A man nearby said: "Covid management in Beijing is good. Beijing people, the Chinese people, listen to the government. Unlike people overseas, when asked to stay at home, we just stay at home."

      But Beijing is yet to have a full shutdown, with people restricted to their homes, to the extent that Shanghai, Wuhan, Xian, Jilin and other cities have.

      People in the capital often compare China's experience with what they think has happened abroad. State-controlled media reports heavily on Covid in other countries. But it has been much less inclined to accurately cover the chaos and hardship as residents suffering food shortages battled through the lockdown in Shanghai.

      So why hasn't Mr Xi's administration pushed vaccines harder? PCR tests are required for travel - why not vaccination records? Several international business groups in China have called for some of the vast resources devoted to testing and quarantine to be reallocated to a more vigorous long-term vaccine strategy.

      Earlier this week, the Beijing city government announced a change: proof of vaccination would be required to enter cinemas, gyms, internet cafes, libraries, museums and other entertainment venues. But, within days, state media has reported officials walking this back saying that it is not compulsory.

      But vaccinations are only part of the issue.

      Zero Covid has turned into a political challenge

      A significant part of the problem seems to have started with officials having too much faith in the Party's propaganda.

      Government representatives have openly ridiculed other countries for opening up. China would not do this, they declared.

      In June, Mr Xi visited Wuhan, where the pandemic first started. State media said he stressed the value of the "dynamic zero Covid" approach and told locals the government would prioritise people and prioritise life. He was quoted as saying that, if China switched to a "herd immunity" approach, the aftermath would be unimaginable.

      While the Omicron variant has shown how unstoppable the virus can be, the language from the top in China remains centred on "defeating" the virus and "winning the war against the pandemic".

      As a result, many people here believe that, with enough effort, the virus can somehow be expunged.

      If this crisis had been years away from the next Communist Party congress - which will usher in Mr Xi's third term - the mood might be different. But it is just months away.

      Former leader Deng Xiaoping introduced a two-term limit to prevent the rise of another figure like Mao Zedong who ruled China for nearly three decades.

      But that limit has now been dropped to allow Mr Xi to remain in power for as long as he chooses. It is not a small shift in the country's political history.

      If there are those in the senior ranks who don't want Chairman Xi to go the way of Chairman Mao, there are not many ways to stop it, certainly not many opportunities.

      What might be needed?

      It is hard to imagine that the last of those pre-conditions is anywhere near in place. But China's leader and his allies would always be considering the worst-case scenario to make sure it doesn't happen.

      In May, the party's seven-man Politburo standing committee, which sits at the top of Chinese politics, stressed the need for the "resolute struggle against all distortions, doubts and denials of our epidemic prevention policy", according to the published highlights.

      They would not have been discussing "doubts" about zero Covid if such wavering didn't exist. It must also have existed at a reasonably senior level.

      Covid fatigue is everywhere

      It would be surprising if questions were not being asked in the upper echelons of power. For generations, China's economy has been the most important priority and Covid is wrecking it.

      Economists are speculating that the country's statistics are being massaged to hide the true impact of the virus and the approach to fighting it.

      The World Bank predicted that China's real GDP growth would slow to 4.3% in 2022 in its June update, largely because of Omicron outbreaks and prolonged lockdowns.

      But it's too late now to drop zero Covid before the Party congress. Mr Xi has to ride it out and hope for no more city-wide lockdowns before his new term.

      In cities which have had multiple or long lockdowns, signs of Covid fatigue are everywhere.

      More social media posts openly make fun of the government. In other countries this might not be unusual - in China, it represents a real shift. When Shanghai was shut down and food deliveries were not getting through, people started posting clips of the song - Do you hear the people sing? - from Les Miserables.

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      It doesn't mean the building of barricades is imminent, but it is a slap in the face for the government whose reputation for Covid management has gone from highly effective to bungling and inflexible.

      Last week, when state media quoted Beijing's party secretary having said the zero Covid approach would remain in place for at least another five years, it prompted an instant outcry on social media.

      There was a quick correction. Apparently there had been a misunderstanding.

      An announcement followed that quarantine for international arrivals would be reduced to seven days in a hotel followed by three at home. Perhaps this was a way to ease jitters and show people the government is trying to relax restrictions.

      But many believe China is simply kicking the can down the road - one day it's going to have to find a way forward.

      A potential off-ramp could involve redefining zero Covid and finding a way to declare that victory has been achieved.

      Until then, brush fires will keep appearing. The Party wouldn't want them to get out of control.

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      BBC

      Predatory Sparrow: Who are the hackers who say they started a fire in Iran?

      By Joe TidyCyber reporter

      It's extremely rare for hackers, who operate in the digital world, to cause damage in the physical world.

      But a cyber-attack on a steel maker in Iran two weeks ago is being seen as one of those significant and troubling moments.

      A hacking group called Predatory Sparrow said it was behind the attack, which it said caused a serious fire, and released a video to back up its story.

      The video appears to be CCTV footage of the incident, showing factory workers leaving part of the plant before a machine starts spewing molten steel and fire. The video ends with people pouring water on the fire with hoses.

      In another video that surfaced online, factory staff can be heard shouting for firefighters to be called and describing damage to equipment.

      Predatory Sparrow, also known by its Persian name, Gonjeshke Darande, says this was one of three attacks it carried out against Iranian steel makers on 27 June, in response to unspecified acts of "aggression" carried out by the Islamic Republic.

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      The group has also started sharing gigabytes of data it claims to have stolen from the companies, including confidential emails.

      On its Telegram page Predatory Sparrow posted: "These companies are subject to international sanctions and continue their operations despite the restrictions. These cyber-attacks, being carried out carefully to protect innocent individuals."

      That last sentence has pricked the ears of the cyber-security world.

      Clearly the hackers knew that they were potentially putting lives in danger, but it seems they were at pains to ensure the factory floor was empty before they launched their attack - and they were equally eager to make sure everyone knew how careful they had been.

      This has led many to wonder whether Predatory Sparrow is a professional and tightly regulated team of state-sponsored military hackers, who may even be obliged to carry out risk assessments before they launch an operation.

      "They claim themselves to be a group of hacktivists, but given their sophistication, and their high impact, we believe that the group is either operated, or sponsored by, a nation state," says Itay Cohen, head of cyber research at Check Point Software.

      Iran has been the victim of a spate of recent cyber-attacks that have had an impact in the real world but nothing as serious as this.

      "If this does turn out to be a state sponsored cyber-attack causing physical - or in the war studies jargon 'kinetic' damage - this could be hugely significant," says Emily Taylor Editor of the Cyber Policy Journal.

      "Historically the Stuxnet attack on Iran's uranium enrichment facilities in 2010, has been highlighted as one of the few - if not the only known - example of a cyber-attack causing physical damage."

      Stuxnet was a computer virus first discovered in 2010 that damaged or destroyed centrifuges at Iran's uranium enrichment facility in Natanz, hampering its nuclear programme.

      Since then there have been very few confirmed cases of physical damage.

      Possibly the only one came in 2014 in Germany. In the annual report of the German cyber authority it was stated that a cyber-attack caused "massive damage" to a steel factory, causing an emergency shutdown, but no further details have ever been given.

      There have been other cyber-attacks that could have caused serious damage but didn't succeed. For example, hackers have tried but failed to add chemicals to the water supply by taking control of water treatment facilities.

      It's more common for cyber-attacks to cause disruption - to transport networks for example - without causing real physical damage.

      Emily Taylor says it's a significant distinction because if a state is proven to have caused physical damage to the Iranian steel factory it may have violated international laws prohibiting the use of force, and provided Iran with legal grounds to hit back.

      So if Predatory Sparrow is a state-sponsored military hacking group, which country does it represent? Its name, a play on the name of the Iranian cyber-warfare group, Charming Kitten, could be a clue suggesting that it's a country with a strong interest in Iran.

      The Stuxnet attack is widely thought to have been carried out by Israel, with support from the US. And this time the murmurings linking the Predatory Sparrow attack with Israel have been loud enough to prompt a response from the Israeli government.

      According to Israeli media reports, defence minister Benny Gantz has ordered an investigation into leaks that led to Israeli journalists heavily hinting that Israel is behind the hack.

      The minister is reportedly concerned that Israel's "ambiguity policy" on its operations against Iran might have been broken.

      "If this cyber-attack is state-sponsored then of course Israel is the prime suspect. Iran and Israel are in a cyber-war, and officially both states acknowledge this," says Ersin Cahmutoglu from ADEO Cyber Security Services in Ankara.

      "Both states mutually organise cyber-attacks through their intelligence services and everything has escalated since 2020 when retaliation came from Israel after Iran launched a failed cyber-attack on Israeli water infrastructure systems and attempted to interfere with the chlorine level."

      In October last year Predatory Sparrow claimed responsibility for taking Iran's national fuel station payment system offline. The group also said it had been behind a hack that hijacked digital billboards on roads, making them display a message saying, "Khamenei, where is our fuel?" - a reference to the country's supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei.

      Again, the hackers showed a degree of responsibility by warning Iran's emergency services in advance about the potential chaos that could result.

      Check Point researchers say they have also found code in the malicious software used by Predatory Sparrow that matches code used by another group, called Indra, that hacked Iranian train station displays in July last year.

      According to Iranian news reports, hackers indicated on information boards at stations across the country that trains were cancelled or delayed, and urged passengers to call the supreme leader.

      But experts say the steel factory attack is a sign that the stakes are getting higher.

      According to the CEO of Mobarakeh Steel Company, where the fire apparently took place, the plant's operations were not affected by the attack and no-one was hurt. The two other companies targeted also said they experienced no problems.

      Nariman Gharib, a UK-based opposition Iranian activist and independent cyber-espionage investigator, is convinced the video is genuine. He notes that two other videos of the fire were also posted on Twitter.

      "The attack was real, as workers recorded video from another angle and we saw a statement posted on one company's Telegram channel regarding the suspension of the production line, which was later denied."

      He fears a threshold has now been crossed.

      "If Israel is behind these attacks, I think they are showing that they can do real damage rather than just disrupting a service. It shows how things can quickly escalate."

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      Valeurs Actuelles

      Quatre siècles d’histoire des troupes de marine

      Tout d’abord affectés au service des ports, des navires et des colonies, les soldats de marine combattent l’Anglais ou l’Espagnol. Leur histoire mouvementée est alors celle des mers lointaines, des espaces vierges du Canada, des îles à sucre antillaises, des Mascareignes et des comptoirs des Indes. Ils arborent sur leur tenue le signe distinctif de l’ancre dès le XVIIIe siècle.

      Lorsque la Révolution éclate, leurs régiments sont mis à terre et intégrés à la ligne, sans marque distinctive, à l’exception de certains artilleurs de marine qui se signalent plus tard à Lützen et à Bautzen, foudroyant les cuirassiers de Brandebourg et les grenadiers russes tandis que l’Empire finissant jette ses derniers feux.

      La paix revenue, les jeunes Français à l’étroit dans un pays engourdi depuis Waterloo s’engagent dans les régiments d’infanterie et d’artillerie de marine recréés par ordonnance royale du 7 août 1822. Jetant aux quatre vents de l’aventure la sécurité et le confort de la terre natale, ils combattent durant la Guerra grande en Uruguay, où la France soutient le gouvernement de Fructuoso Rivera contre les forces rebelles et argentines.

      Ils parcourent le “Grand Océan” et donnent à la France Tahiti, les Marquises et la Nouvelle-Calédonie. En Afrique, ils élargissent le point d’appui de Gorée et incorporent les premiers tirailleurs sénégalais.

      Lorsque l’impérialisme russe menace la paix européenne, on les retrouve en Crimée. Ils s’illustrent à l’Alma aux côtés des zouaves et prennent part à la victoire de Sébastopol. Surtout, un corps amphibie prend d’assaut la puissante citadelle baltique de Bomarsund, clé de la défense de Saint-Pétersbourg. Le tsar est ramené à la raison. La mer Noire ne sera pas un lac russe. L’équilibre européen est sauvé.

      Désormais dispensée du service à bord des navires, l’infanterie de marine gagne des marins doux-amers le surnom de marsouins, les cétacés inutiles que l’on voit sauter devant l’étrave… Accrochés à leurs pièces comme des bigorneaux à leur rocher, les artilleurs de marine sont, eux, qualifiés de bigors. Les uns et les autres se retrouvent en Chine où ils prennent les forts du Peï-Ho et s’emparent du palais d’Été des empereurs mandchous à Pékin, que leurs alliés britanniques livrent aux flammes. Ils embarquent ensuite pour la difficile et sanglante campagne du Mexique dont la prise de Puebla constitue le point d’orgue.

      Réunis en une même division, marsouins et bigors sont engagés en 1870 contre les forces des États allemands coalisés. Les 31 août et 1er septembre 1870, ils se heurtent aux Bavarois, largement supérieurs en nombre et en artillerie, dans le village martyr de Bazeilles. Submergés à l’issue d’un combat dantesque, ils se sacrifient et résistent littéralement jusqu’à la dernière cartouche. Tous les ans, l’anniversaire de ces combats est devenu la fête des troupes de marine (TDM) et le symbole de leur pugnacité.

      Tirailleurs sénégalais, malgaches ou tonkinois vivent, combattent et meurent aux côtés de leurs frères d’armes métropolitains sous le signe de l’ancre d’or

      Malgré ces prodiges de valeur, le second Empire s’effondre avec fracas et, à Versailles, temple de ses grandeurs passées, la France humiliée cède ses pro- vinces de l’Est. Pour essayer d’oublier l’Alsace et la Lorraine, la IIIe République tourne les yeux vers le grand large. Un parti colonial se forme derrière Léon Gambetta et Jules Ferry. À charge pour les soldats de marine de rendre à la France son éclat en lui donnant un empire sur lequel jamais le soleil ne se couche. Une nouvelle épopée commence. Pour ne pas exposer les conscrits à la chaleur écrasante du Ouaddaï, au paludisme endémique du Mékong ou aux coups des rudes guerriers toucouleur, les troupes de marine n’incorporent plus que des professionnels acclimatés à des environnements qui tuent autant, voire plus, que la lance et le fusil.

      Les marsouins réduisent les Pavillons noirs sur le fleuve Rouge et ouvrent la voie à la pacification de l’Indochine. Ils engagent leurs colonnes dans les immensités mystérieuses de l’Afrique, traversant savanes et déserts, de villages en tatas fortifiés. Mais l’infanterie de marine ne se contente pas de tailler un empire ; elle en devient simultanément l’émanation. Tirailleurs sénégalais, malgaches ou tonkinois vivent, combattent et meurent aux côtés de leurs frères d’armes métropolitains sous le signe de l’ancre d’or.

      Le service à la mer réduit à un lointain souvenir

      En Indochine et à Madagascar, de nouvelles méthodes de pacification émergent sous l’impulsion de chefs comme Gallieni. Il ne s’agit plus seulement de conquérir des provinces, mais aussi de susciter l’adhésion des indigènes en apprenant à les respecter, à les aider et à les aimer. Du fond de leur poste de brousse oublié, de jeunes cadres se font instituteurs, médecins et bâtisseurs. L’adaptabilité et l’interculturalité, cette capacité à se débarrasser de ses préjugés pour voir le monde avec les biais et les modes de pensée de l’autre, intègrent dès lors les qualités distinctives des TDM.

      Le service à la mer réduit à un lointain souvenir, les troupes de marine sont rebaptisées troupes coloniales et rattachées à l’armée de terre en 1900. Les coloniaux confirment leur réputation de formation d’élite pendant la Grande Guerre. Bien que décimés à Rossignol, ils contre-attaquent sur la Marne, s’accrochent dans la boue champenoise et tiennent à Verdun où ils reprennent le fort de Douaumont. Projetés plus à l’est, ils percent les défenses bulgares à Dobro Polje, en 1918, et contraignent Sofia à demander la paix.

      Pendant la campagne de France de 1940, la coloniale se signale par son mordant et emporte plusieurs des trop rares succès français. Elle le paie cher. Indignés par sa résistance acharnée et, plus encore, par la promiscuité raciale qui y règne, des officiers noirs y commandant parfois des Blancs, à l’image des capitaines Moïse Bebel ou Charles N’Tchoréré, les Allemands se livrent à des massacres de prisonniers.

      Une autre aventure commence pour les rescapés, celle de la France libre. Coupés de leur famille et de leur pays, marsouins, bigors et tirailleurs défendent leurs trois couleurs en Libye, en Érythrée et en Égypte. Ils livrent un de leurs plus beaux faits d’armes à Bir Hakeim : écrasés sous des orages d’acier, assoiffés et sous-équipés, ils permettent la retraite et le rétablissement des Britanniques en imposant à l’Afrikakorps de Rommel un coup d’arrêt de seize jours. Ils participent plus tard aux combats de la Libération et le régiment de marche du Tchad ira même jusqu’au “nid d’aigle” d’Hitler, à Berchtesgaden.

      Avec la création des unités coloniales aéroportées, les guerres d’Indochine et d’Algérie voient naître le mythe du “para-colo”, nourri par des chefs d’exception à l’image de Marcel Bigeard. La décolonisation ne clôt pas le cycle de l’outre-mer pour les coloniaux, redevenus troupes de marine en 1961. Ils forment dès lors le noyau des forces françaises de présence et d’intervention outre-mer. On les trouve essentiellement en Afrique, mais aussi en Bosnie où, le 27 mai 1995, le lieutenant Héluin dirige la dernière charge française à la baïonnette sur le pont de Vrbanja qu’il arrache aux Serbes. Les TDM sont naturellement des aventures ivoirienne et afghane puis de l’opération Serval, au Mali, en 2013, au cours de laquelle certaines de leurs unités conduisent de Niamey à la frontière algérienne un des plus longs raids blindés depuis la Seconde Guerre mondiale.

      Des traditions à faire passer les autres armes pour des dames de patronage…

      Aujourd’hui encore, marsouins et bigors assurent des tours de service de trois ans hors métropole, dans les départements-régions et collectivités d’outre-mer ou dans les pays alliés hors d’Europe. Ils détachent également des cadres au profit du service militaire adapté, un dispositif militaire d’insertion socioprofessionnelle au profit de la jeunesse française ultramarine.

      Les TDM cultivent une identité forte, souvent rugueuse, et des traditions à faire passer les corps de garde “métro” ou “biffins”, comme elles qualifient les unités métropolitaines, pour des réunions de dames de patronage. Mais c’est sur le terrain qu’elles justifient la réputation qui leur vaut d’être placées en binôme avec les Royal marines britanniques et les marines américains. Un tiers des combattants morts pour la France depuis 1962 sont issus de leurs rangs. Ils représentent pourtant moins de 15 % des effectifs de l’armée de terre.

      Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

      Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

      Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

      BBC

      Scientists design contraceptives to limit grey squirrels

      By Justin Rowlattclimate editor

      A plan to use oral contraceptives to control grey squirrel populations in the UK is making good progress and could soon be put to the test in field trials, say government scientists.

      The mass birth control plan involves luring grey squirrels into feeding boxes only they can access, using pots containing hazelnut spread. These will be spiked with contraceptives.

      The project could help eradicate the grey squirrel in the UK without killing them, says environment minister Lord Benyon.

      It should reduce the "untold damage" grey squirrels do to woodland ecosystems and native red squirrel populations, he says.

      The government scientists leading the research say the contraceptive, which makes both male and female grey squirrels infertile, should be ready to deploy in the wild within two years.

      Grey squirrels, first introduced from North America in the late 19th century, damage UK woodlands by stripping bark from trees to get at the nutritious sap beneath.

      The species has flourished in the UK. There are now reckoned to be 2.7 million grey squirrels here.

      The animals target young trees, typically 10-50 years old, and favour broadleaf species including oak, beech, sweet chestnut, and sycamore.

      They can kill or maim trees, leaving scarring that allows an entry point for other tree pests and diseases which can stunt their growth.

      The damage they can do threatens the effectiveness of government efforts to tackle climate change by planting tens of thousands of hectares of new woodlands, environment minister Lord Goldsmith has warned.

      Grey squirrels have also driven the UK's native red squirrel to the verge of extinction across much of the country.

      There are thought to be just 160,000 red squirrels left in the UK, with only 15,000 remaining in England.

      Grey squirrels are significantly larger and stronger than reds and carry a squirrel pox virus that is deadly to reds but to which they are immune.

      The traditional way of managing the grey squirrel population is by culling them. But grey squirrels breed rapidly and populations can recover quickly. A century of culling programmes has failed to reduce the population.

      Contraceptives for squirrels

      Dosing the animals with a contraceptive drug is a more humane alternative and will ultimately be more effective, says the lead scientist on the project, Dr Giovanna Massei, from the government's Animal and Plant Health Agency (APHA).

      She says her team have developed a vaccine that prompts the immune system to restrict the production of sex hormones, which leaves both male and female squirrels infertile.

      The drug is not permanent, and further tests are being carried out to find a dose that has a long-lasting effect and is safe to use in the wild.

      The team have also developed a special feeding hopper with a weighted door designed to keep out species other than squirrels.

      Trials in Yorkshire and Wales showed 70 per cent of squirrels in each wood visited the bait boxes over a four day period - the only other animals that got in were two particularly enterprising mice.

      The plan is to bait the hoppers with pots of a hazelnut paste greys find "irresistible" and which will be laced with the new contraceptive.

      The scientists are also exploring special feeders to be used in areas where there are both red and grey squirrels. These will be triggered by a plate which weighs the animals and only lets the heavier greys get access to the bait.

      Dr Massei says computer modelling shows the contraceptive method could bring grey squirrel populations to the brink of extinction in some places.

      "It could even eradicate them from some areas, provided you can do a coordinated control over an area, so they don't start to re-immigrate", Dr Massei says.

      If the work with grey squirrels is successful Dr Massei believes similar techniques could be used to help control the population of other invasive mammals including rats, mice, deer, and wild boar.

      The research is being funded by the UK Squirrel Accord (UKSA), a partnership of forestry and conservation organisations. It has raised just over £1m to cover the research and development of the project.

      The contraceptive scheme is an important additional non-lethal tool for managing grey squirrels, says Kay Haw, the director of the UKSA.

      "Red squirrels now only survive in island ecosystems where there aren't any grey squirrels or where a red squirrel community group are working hard to keep back the grey squirrels", she says.

      The financial cost of the damage grey squirrels do is estimated at £37m a year in England and Wales alone. The cost to the UK's biodiversity has not been calculated.

      A mature oak tree can support up to 2,000 other species.

      The initiative has wide support, including from the Prince of Wales, who was instrumental in the setting up of the UKSA.

      The animal rights pressure group People for the Ethical Treatment of Animals says if population control has to be implemented, it backs non-lethal options.

      But it cautions: "We mustn't forget that grey squirrels and other species deemed "invasive" are where they are through no fault of their own and entirely due to human carelessness, and they deserve to be left in peace."

      The broadcaster and naturalist Chris Packham believes a species-specific oral contraceptive could be a "dream ticket" if it proves to be economically viable and practical.

      He describes the project as "non-violent direct action" to control "a widespread and extremely numerous invasive animal" and suggests an effort should also be made to encourage pine martens back into their previous haunts across the country.

      These predatory mammals - a native UK species that has suffered historic persecution - have been shown to reverse the spread of invasive grey squirrels in Scotland and Northern Ireland.

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      BBC

      Sri Lanka: 'I can’t afford milk for my babies'

      By Rajini VaidyanathanBBC News, Colombo

      The smell hits you first - freshly cooked rice, lentils and spinach, served in ladles from steaming pots.

      Dozens of families - including mothers with babies - are lined up with plates to get a serving of what will likely be their only meal for the day.

      "We are here because we are hungry," says Chandrika Manel, a mother of four.

      As she kneads a ball of rice with her hands, mixing it with the lentils and spinach before feeding it to one of her children, she explains that even buying bread is a struggle.

      "There are times I [give them] milk and rice, but we don't cook any vegetables. They're too expensive."

      Depleted foreign reserves and soaring inflation have devastated Sri Lanka's economy in recent months. President Gotabaya Rajapaksa - who pushed through tax cuts that shrunk the state's coffers and borrowed heavily from China to fund ambitious infrastructure projects - has been blamed for the crisis. The pandemic, which hit tourism, and the war in Ukraine, which sent oil prices rocketing, has only made the situation worse.

      But now Sri Lanka is on the brink of a humanitarian crisis, the United Nations Children's Fund (Unicef) has told the BBC.

      The organisation found that 70% of the country's families have cut down on food since the start of the year, and stocks of fuel and essential medicines are also fast running out.

      'My children are miserable'

      This is Ms Manel's first visit to a community kitchen as she found her options disappearing: "The cost of living is so high, we are taking loans to survive."

      The kitchen is a month old - Pastor Moses Akash started it in a church hall in Colombo after meeting a single mother who lived off a jackfruit for three days.

      "We get people who haven't had a second plate of rice for the last four months," Pastor Moses says.

      By his estimate, the number of people queuing up for food has grown from 50 to well over 250 a day. It's not surprising given that food prices in Sri Lanka went up by 80% in June alone.

      "I see a lot of children especially, most of them are malnourished," he says.

      Sahna, a pregnant 34-year-old who goes by her first name only, is also in the queue with her three young children. She is due in September and anxious about the future.

      "My children are miserable. They're suffering in every possible way. I can't even afford a packet of biscuits or milk for my babies."

      Sahna's husband, who is a labourer, earns just $10 (£8.20) a week to support the entire family.

      "Our leaders are living better lives. If their children are living happily, why can't my children?" she asks.

      A looming humanitarian crisis

      By the time Sahna's child is born, things are expected to get worse.

      The mayor of Colombo recently said that the capital has enough food only until September.

      With shortages of fuel and cooking gas, and daily power cuts, families are unable to travel to buy fresh food or prepare hot meals.

      "Families can't buy what they used to buy. They are cutting down on meals, they are cutting down on nutritious food. So we are definitely getting into a situation where malnutrition is a major concern," said Christian Skoog, Unicef's representative in Sri Lanka.

      "We're trying to avoid a humanitarian crisis. We're not yet at children dying, which is good, but we need to get the support very urgently to avoid that."

      Unicef has appealed for urgent financial aid to treat thousands of children with acute malnutrition, and to support a million others with primary healthcare.

      Acute malnutrition rates could rise from 13% to 20%, with the number of severely malnourished children - currently 35,000 - doubling, says Dr Renuka Jayatissa, president of the Sri Lanka Medical Nutrition Association.

      The crisis has brought forth a sense of solidarity, with people often relying on the kindness of strangers. But even kindness and hope are becoming precious commodities.

      Dr Saman Kumara at Colombo's Castle Street hospital says that if not for the goodwill of donors, his patients - tiny newborns - would have been at great risk.

      He says his hospital is now "completely dependent on donations" for essential medicines and equipment, and urged more donors to come forward as patients' lives are in danger.

      Back at the community kitchen, Chandrika is scooping the last morsel of food into her son's mouth.

      "My best days are done. But our children have so much ahead of them," she says.

      "I don't know what will happen as they grow up."

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      Otan : Si nécessaire, la France envisage de déployer l’équivalent d’une brigade en Roumanie

      par Laurent Lagneau · 7 juillet 2022

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      Lors du somment de l’Alliance atlantique, organisé les 29 et 30 juin derniers à Madrid, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis enverraient jusqu’à 5’000 militaires de plus [soit l’équivalent d’une brigade de l’US Army] en Roumanie, où la France assure le rôle de « nation cadre » du groupement tactique multinational qui, composé essentiellement par le bataillon « fer de lance » de la Force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force], y a été déployé après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

      Pour rappel, placé sous le commandement de l’Otan et opérant dans le cadre de la mission Aigle, ce bataillon de 800 militaires [dont 500 Français et 300 Belges] a donc pris ses quartiers sur la base Mihail Kogalniceanu, près de Constanta. Il a été par ailleurs renforcé par un détachement de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], lequel met en oeuvre un système de défense aérienne « MAMBA » [ou SAMP/T pour Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre].

      À l’avenir, ce « Battle group forward presence » [BG FP] rejoindra le camp de Cincu, qui est actuellement en train d’être construit par le détachement « génie » de la mission Aigle [nom de la contribution française à ce battaillon, ndlr], renforcé par ses sapeurs néerlandais, roumains et américains.

      Cela étant, à Madrid, et après avoir souligné la « réactivité » des forces françaises pour se déployer à Constanta, le président Macron fait part de la volonté de Paris de « renforcer encore » le dispositif actuellement en place afin de « répondre aux besoins de nos alliés européens en tant que de besoin, comme celasera le cas au niveau d’une brigade en Roumanie ». Et d’insister : « Comme pour les autres alliés qui sont nations-cadres pour les différents déploiements, la France a décidé de prendre cet engagement à l’égard de la Roumanie et de l’ensemble des alliés ».

      Pour le moment, et selon une infographie qu’il a diffusée la semaine passée, l’Élysée n’a évoqué que des « éléments préfigurateurs d’un état-major de brigade renforçables sur très cout préavis » ainsi que des « éléments de renforcement, en alerte, projetables en urgence à partir de la France ».

      Pour assurer la sécurité de nos alliés et partenaires européens contre la menace que la Russie constitue désormais, les alliés de l'OTAN, dont la France, renforcent la posture de dissuasion et de défense sur le flanc oriental. pic.twitter.com/pJKytkGtwk

      — Élysée (@Elysee) June 30, 2022

      Ainsi, et comme l’a décidé M. Macron, la France doit « pouvoir élever » son engagement en Roumanie « au niveau d’une brigade, si la situation le réclamait », c’est à dire déployer plusieurs milliers de soldats. « L’état-major [des armées] est en train de planifier cela », a précisé Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, dans un entretien donné au quotidien Les Échos, le 4 juillet.

      Lors de sa première audition à l’Assemblée nationale depuis qu’il a pris ses nouvelles fonctions, M. Lecornu est revenu sur le rôle de « nation cadre » tenu par la France en Roumanie. Un « rôle clé », a-t-il souligné, qui « passe par une défense du ciel et la construction d’une base militaire à Cincu, qui permettra d’accueillir un certain nombre de forces interalliées », dont, éventuellement, un brigade.

      « Si malheureusement besoin en était », il faudra « élever notre capacité au « niveau de type brigade », ce qui « est là aussi complétement inédit depuis la fin de la Guerre Froide », a déclaré M. Lecornu.

      Par le passé, une brigade était composée de deux régiments… Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, puisqu’une brigade type de l’armée de Terre [dite « interarmes »] en compte au moins six.

      Cependant, et contrairement ce qu’a soutenu le ministre, un tel déploiement ne serait pas « inédit » puisque l’armée de Terre a déployé environ 5’200 soldats au plus fort de l’opération Serval, en février 2013. Soit, justement, l’équivalent d’une brigade.

      Otan : Si nécessaire, la France envisage de déployer l’équivalent d’une brigade en Roumanie

      par Laurent Lagneau · 7 juillet 2022

      Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

      Lors du somment de l’Alliance atlantique, organisé les 29 et 30 juin derniers à Madrid, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis enverraient jusqu’à 5’000 militaires de plus [soit l’équivalent d’une brigade de l’US Army] en Roumanie, où la France assure le rôle de « nation cadre » du groupement tactique multinational qui, composé essentiellement par le bataillon « fer de lance » de la Force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force], y a été déployé après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

      Pour rappel, placé sous le commandement de l’Otan et opérant dans le cadre de la mission Aigle, ce bataillon de 800 militaires [dont 500 Français et 300 Belges] a donc pris ses quartiers sur la base Mihail Kogalniceanu, près de Constanta. Il a été par ailleurs renforcé par un détachement de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], lequel met en oeuvre un système de défense aérienne « MAMBA » [ou SAMP/T pour Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre].

      À l’avenir, ce « Battle group forward presence » [BG FP] rejoindra le camp de Cincu, qui est actuellement en train d’être construit par le détachement « génie » de la mission Aigle [nom de la contribution française à ce battaillon, ndlr], renforcé par ses sapeurs néerlandais, roumains et américains.

      Cela étant, à Madrid, et après avoir souligné la « réactivité » des forces françaises pour se déployer à Constanta, le président Macron fait part de la volonté de Paris de « renforcer encore » le dispositif actuellement en place afin de « répondre aux besoins de nos alliés européens en tant que de besoin, comme celasera le cas au niveau d’une brigade en Roumanie ». Et d’insister : « Comme pour les autres alliés qui sont nations-cadres pour les différents déploiements, la France a décidé de prendre cet engagement à l’égard de la Roumanie et de l’ensemble des alliés ».

      Pour le moment, et selon une infographie qu’il a diffusée la semaine passée, l’Élysée n’a évoqué que des « éléments préfigurateurs d’un état-major de brigade renforçables sur très cout préavis » ainsi que des « éléments de renforcement, en alerte, projetables en urgence à partir de la France ».

      Pour assurer la sécurité de nos alliés et partenaires européens contre la menace que la Russie constitue désormais, les alliés de l'OTAN, dont la France, renforcent la posture de dissuasion et de défense sur le flanc oriental. pic.twitter.com/pJKytkGtwk

      — Élysée (@Elysee) June 30, 2022

      Ainsi, et comme l’a décidé M. Macron, la France doit « pouvoir élever » son engagement en Roumanie « au niveau d’une brigade, si la situation le réclamait », c’est à dire déployer plusieurs milliers de soldats. « L’état-major [des armées] est en train de planifier cela », a précisé Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, dans un entretien donné au quotidien Les Échos, le 4 juillet.

      Lors de sa première audition à l’Assemblée nationale depuis qu’il a pris ses nouvelles fonctions, M. Lecornu est revenu sur le rôle de « nation cadre » tenu par la France en Roumanie. Un « rôle clé », a-t-il souligné, qui « passe par une défense du ciel et la construction d’une base militaire à Cincu, qui permettra d’accueillir un certain nombre de forces interalliées », dont, éventuellement, un brigade.

      « Si malheureusement besoin en était », il faudra « élever notre capacité au « niveau de type brigade », ce qui « est là aussi complétement inédit depuis la fin de la Guerre Froide », a déclaré M. Lecornu.

      Par le passé, une brigade était composée de deux régiments… Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, puisqu’une brigade type de l’armée de Terre [dite « interarmes »] en compte au moins six.

      Cependant, et contrairement ce qu’a soutenu le ministre, un tel déploiement ne serait pas « inédit » puisque l’armée de Terre a déployé environ 5’200 soldats au plus fort de l’opération Serval, en février 2013. Soit, justement, l’équivalent d’une brigade.

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      Lors du somment de l’Alliance atlantique, organisé les 29 et 30 juin derniers à Madrid, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis enverraient jusqu’à 5’000 militaires de plus [soit l’équivalent d’une brigade de l’US Army] en Roumanie, où la France assure le rôle de « nation cadre » du groupement tactique multinational qui, composé essentiellement par le bataillon « fer de lance » de la Force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force], y a été déployé après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

      Pour rappel, placé sous le commandement de l’Otan et opérant dans le cadre de la mission Aigle, ce bataillon de 800 militaires [dont 500 Français et 300 Belges] a donc pris ses quartiers sur la base Mihail Kogalniceanu, près de Constanta. Il a été par ailleurs renforcé par un détachement de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], lequel met en oeuvre un système de défense aérienne « MAMBA » [ou SAMP/T pour Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre].

      À l’avenir, ce « Battle group forward presence » [BG FP] rejoindra le camp de Cincu, qui est actuellement en train d’être construit par le détachement « génie » de la mission Aigle [nom de la contribution française à ce battaillon, ndlr], renforcé par ses sapeurs néerlandais, roumains et américains.

      Cela étant, à Madrid, et après avoir souligné la « réactivité » des forces françaises pour se déployer à Constanta, le président Macron fait part de la volonté de Paris de « renforcer encore » le dispositif actuellement en place afin de « répondre aux besoins de nos alliés européens en tant que de besoin, comme celasera le cas au niveau d’une brigade en Roumanie ». Et d’insister : « Comme pour les autres alliés qui sont nations-cadres pour les différents déploiements, la France a décidé de prendre cet engagement à l’égard de la Roumanie et de l’ensemble des alliés ».

      Pour le moment, et selon une infographie qu’il a diffusée la semaine passée, l’Élysée n’a évoqué que des « éléments préfigurateurs d’un état-major de brigade renforçables sur très cout préavis » ainsi que des « éléments de renforcement, en alerte, projetables en urgence à partir de la France ».

      Pour assurer la sécurité de nos alliés et partenaires européens contre la menace que la Russie constitue désormais, les alliés de l'OTAN, dont la France, renforcent la posture de dissuasion et de défense sur le flanc oriental. pic.twitter.com/pJKytkGtwk

      — Élysée (@Elysee) June 30, 2022

      Ainsi, et comme l’a décidé M. Macron, la France doit « pouvoir élever » son engagement en Roumanie « au niveau d’une brigade, si la situation le réclamait », c’est à dire déployer plusieurs milliers de soldats. « L’état-major [des armées] est en train de planifier cela », a précisé Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, dans un entretien donné au quotidien Les Échos, le 4 juillet.

      Lors de sa première audition à l’Assemblée nationale depuis qu’il a pris ses nouvelles fonctions, M. Lecornu est revenu sur le rôle de « nation cadre » tenu par la France en Roumanie. Un « rôle clé », a-t-il souligné, qui « passe par une défense du ciel et la construction d’une base militaire à Cincu, qui permettra d’accueillir un certain nombre de forces interalliées », dont, éventuellement, un brigade.

      « Si malheureusement besoin en était », il faudra « élever notre capacité au « niveau de type brigade », ce qui « est là aussi complétement inédit depuis la fin de la Guerre Froide », a déclaré M. Lecornu.

      Par le passé, une brigade était composée de deux régiments… Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, puisqu’une brigade type de l’armée de Terre [dite « interarmes »] en compte au moins six.

      Cependant, et contrairement ce qu’a soutenu le ministre, un tel déploiement ne serait pas « inédit » puisque l’armée de Terre a déployé environ 5’200 soldats au plus fort de l’opération Serval, en février 2013. Soit, justement, l’équivalent d’une brigade.

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      Lors du somment de l’Alliance atlantique, organisé les 29 et 30 juin derniers à Madrid, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis enverraient jusqu’à 5’000 militaires de plus [soit l’équivalent d’une brigade de l’US Army] en Roumanie, où la France assure le rôle de « nation cadre » du groupement tactique multinational qui, composé essentiellement par le bataillon « fer de lance » de la Force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force], y a été déployé après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

      Pour rappel, placé sous le commandement de l’Otan et opérant dans le cadre de la mission Aigle, ce bataillon de 800 militaires [dont 500 Français et 300 Belges] a donc pris ses quartiers sur la base Mihail Kogalniceanu, près de Constanta. Il a été par ailleurs renforcé par un détachement de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], lequel met en oeuvre un système de défense aérienne « MAMBA » [ou SAMP/T pour Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre].

      À l’avenir, ce « Battle group forward presence » [BG FP] rejoindra le camp de Cincu, qui est actuellement en train d’être construit par le détachement « génie » de la mission Aigle [nom de la contribution française à ce battaillon, ndlr], renforcé par ses sapeurs néerlandais, roumains et américains.

      Cela étant, à Madrid, et après avoir souligné la « réactivité » des forces françaises pour se déployer à Constanta, le président Macron fait part de la volonté de Paris de « renforcer encore » le dispositif actuellement en place afin de « répondre aux besoins de nos alliés européens en tant que de besoin, comme celasera le cas au niveau d’une brigade en Roumanie ». Et d’insister : « Comme pour les autres alliés qui sont nations-cadres pour les différents déploiements, la France a décidé de prendre cet engagement à l’égard de la Roumanie et de l’ensemble des alliés ».

      Pour le moment, et selon une infographie qu’il a diffusée la semaine passée, l’Élysée n’a évoqué que des « éléments préfigurateurs d’un état-major de brigade renforçables sur très cout préavis » ainsi que des « éléments de renforcement, en alerte, projetables en urgence à partir de la France ».

      Pour assurer la sécurité de nos alliés et partenaires européens contre la menace que la Russie constitue désormais, les alliés de l'OTAN, dont la France, renforcent la posture de dissuasion et de défense sur le flanc oriental. pic.twitter.com/pJKytkGtwk

      — Élysée (@Elysee) June 30, 2022

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      June 30, 2022

      Ainsi, et comme l’a décidé M. Macron, la France doit « pouvoir élever » son engagement en Roumanie « au niveau d’une brigade, si la situation le réclamait », c’est à dire déployer plusieurs milliers de soldats. « L’état-major [des armées] est en train de planifier cela », a précisé Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, dans un entretien donné au quotidien Les Échos, le 4 juillet.

      Lors de sa première audition à l’Assemblée nationale depuis qu’il a pris ses nouvelles fonctions, M. Lecornu est revenu sur le rôle de « nation cadre » tenu par la France en Roumanie. Un « rôle clé », a-t-il souligné, qui « passe par une défense du ciel et la construction d’une base militaire à Cincu, qui permettra d’accueillir un certain nombre de forces interalliées », dont, éventuellement, un brigade.

      « Si malheureusement besoin en était », il faudra « élever notre capacité au « niveau de type brigade », ce qui « est là aussi complétement inédit depuis la fin de la Guerre Froide », a déclaré M. Lecornu.

      Par le passé, une brigade était composée de deux régiments… Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, puisqu’une brigade type de l’armée de Terre [dite « interarmes »] en compte au moins six.

      Cependant, et contrairement ce qu’a soutenu le ministre, un tel déploiement ne serait pas « inédit » puisque l’armée de Terre a déployé environ 5’200 soldats au plus fort de l’opération Serval, en février 2013. Soit, justement, l’équivalent d’une brigade.

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      M. Lecornu : Le second porte-avions sera l’un des « gros morceaux » de la prochaine Loi de programmation militaire

      par Laurent Lagneau · 7 juillet 2022

      PartagezTweetezPartagezEnregistrer

      Lors du Conseil de défense du 23 septembre 1980, le président Giscard d’Estaing avait décidé la construction de deux porte-avions à propulsion nucléaire en vue de remplacer le « Foch » et le « Clemenceau », alors mis en oeuvre par la Marine nationale depuis les années 1960. Une telle décision était alors conforme à la volonté de s’assurer une permanence ces capacités aéronavales. En outre, il était question de commencer la construction du premier navire sans tarder, en vue d’une admission au service à l’horizon 1991.

      Seulement, le président Mitterrand, élu en 1981, ayant d’autres priorités, l’ordre de construction de ce premier porte-avions nucléaire fut signé en 1986. Et le projet de son « sister-ship » fut renvoyée à des jours meilleurs… qui ne viendront pas puisqu’il sera finalement annulé durant le premier mandat de Jacques Chirac à l’Élysée.

      Cela étant, à l’occasion de la Loi de programmation militaire [LPM] 2003-2008, celui-ci décida de doter la Marine nationale d’un second porte-avions, alors appelé PA2 et propulsion classique, dans le cadre d’une coopération avec le Royaume-Uni. Mais les fonds débloqués par la France pour les études préliminaires [soit 214 millions d’euros au total] servirent surtout aux… Britanniques, qui songeaient alors à doter la Royal Navy de deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales].

      Car, si, durant l’élection présidentielle de 2007, le candidat Nicolas Sarkozy s’était engagé en faveur de ce PA2, ce projet passa à la trappe par la suite. Quoi qu’il en soit, depuis le retrait du Foch et du Clemenceau, cette question du second porte-avions est désormais devenue récurrente. Et, en quelque sorte, chaque gouvernement renvoie la « patate chaude » à son successeur.

      Cependant, ce sujet a été remis en selle dans la perspective du remplacement du « Charles de Gaulle » par le porte-avions de nouvelle génération [PANG].

      Ainsi, dans un rapport publié en octobre 2019, le député Jean-Charles Larsonneur fit état d’une réflexion qui envisageait la construction de deux porte-avions à propulsion classique. Mais l’option nucléaire ayant finalement été retenue, la question de construire deux PANG fut renvoyée à la prochaine LPM.

      Pour autant, certains parlementaires prirent date. Ainsi, dans un rapport publié en juillet 2020, les sénateurs Olivier Cigolotti et Gilbert Roger plaidèrent en faveur de deux nouveaux porte-avions à propulsion nucléaire.

      « La décision de construire un deuxième porte-avions de nouvelle génération n’a pas à être prise dans le cadre de la LPM en cours mais elle devrait l’être pour la LPM suivante [post-2025]. Cette décision aurait évidemment un coût, mais elle permettrait de bénéficier d’économies d’échelle sur le coût des études. Ces économies d’échelle sont probablement assez importantes. Elles pourraient être de l’ordre de 30 % à 40 % du coût total [à confirmer par les études réalisées] », avaient ainsi expliqué les deux parlementaires.

      Alors que les études concernant le PANG sont toujours en cours, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, n’a pas échappé à une question sur l’opportunité de doter la Marine nationale de deux porte-avions, à l’occasion de sa première audition à l’Assemblée nationale depuis qu’il a succédé à Florence Parly.

      « Sur le deuxième porte-avions, […] c’est vraiment un des gros morceaux d’une prochaine Loi de programmation militaire. Alors, oui, il y aura une réflexion [sur ce sujet]. Et oui, elle se tiendra avec le Parlement », a répondu M. Lecornu.

      Cependant, a-t-il continué, ce second porte-avions pose aussi la « question du groupe aéronaval dans son ensemble et donc ça renoue aussi avec le calendrier de l’avancement de notre classe Barracuda pour les sous-marins nucléaires d’attaque. Bref, c’est un ensemble global, sachant que le principe d’avoir toujours un porte-avions est acté ».

      Quoi qu’il en soit, la question du second porte-avions en soulève d’autres. À commencer par celle du format de la Marine nationale, et en particulier du nombre de frégates de premier rang qu’elle aura à aligner, sachant que les 15 dont elle dispose actuellement est déjà insuffisant. En outre, une éventuelle réduction de la flotte de Rafale Marine, faute d’avoir d’avions neufs, n’est pas à écarter.

      M. Lecornu : Le second porte-avions sera l’un des « gros morceaux » de la prochaine Loi de programmation militaire

      par Laurent Lagneau · 7 juillet 2022

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      Lors du Conseil de défense du 23 septembre 1980, le président Giscard d’Estaing avait décidé la construction de deux porte-avions à propulsion nucléaire en vue de remplacer le « Foch » et le « Clemenceau », alors mis en oeuvre par la Marine nationale depuis les années 1960. Une telle décision était alors conforme à la volonté de s’assurer une permanence ces capacités aéronavales. En outre, il était question de commencer la construction du premier navire sans tarder, en vue d’une admission au service à l’horizon 1991.

      Seulement, le président Mitterrand, élu en 1981, ayant d’autres priorités, l’ordre de construction de ce premier porte-avions nucléaire fut signé en 1986. Et le projet de son « sister-ship » fut renvoyée à des jours meilleurs… qui ne viendront pas puisqu’il sera finalement annulé durant le premier mandat de Jacques Chirac à l’Élysée.

      Cela étant, à l’occasion de la Loi de programmation militaire [LPM] 2003-2008, celui-ci décida de doter la Marine nationale d’un second porte-avions, alors appelé PA2 et propulsion classique, dans le cadre d’une coopération avec le Royaume-Uni. Mais les fonds débloqués par la France pour les études préliminaires [soit 214 millions d’euros au total] servirent surtout aux… Britanniques, qui songeaient alors à doter la Royal Navy de deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales].

      Car, si, durant l’élection présidentielle de 2007, le candidat Nicolas Sarkozy s’était engagé en faveur de ce PA2, ce projet passa à la trappe par la suite. Quoi qu’il en soit, depuis le retrait du Foch et du Clemenceau, cette question du second porte-avions est désormais devenue récurrente. Et, en quelque sorte, chaque gouvernement renvoie la « patate chaude » à son successeur.

      Cependant, ce sujet a été remis en selle dans la perspective du remplacement du « Charles de Gaulle » par le porte-avions de nouvelle génération [PANG].

      Ainsi, dans un rapport publié en octobre 2019, le député Jean-Charles Larsonneur fit état d’une réflexion qui envisageait la construction de deux porte-avions à propulsion classique. Mais l’option nucléaire ayant finalement été retenue, la question de construire deux PANG fut renvoyée à la prochaine LPM.

      Pour autant, certains parlementaires prirent date. Ainsi, dans un rapport publié en juillet 2020, les sénateurs Olivier Cigolotti et Gilbert Roger plaidèrent en faveur de deux nouveaux porte-avions à propulsion nucléaire.

      « La décision de construire un deuxième porte-avions de nouvelle génération n’a pas à être prise dans le cadre de la LPM en cours mais elle devrait l’être pour la LPM suivante [post-2025]. Cette décision aurait évidemment un coût, mais elle permettrait de bénéficier d’économies d’échelle sur le coût des études. Ces économies d’échelle sont probablement assez importantes. Elles pourraient être de l’ordre de 30 % à 40 % du coût total [à confirmer par les études réalisées] », avaient ainsi expliqué les deux parlementaires.

      Alors que les études concernant le PANG sont toujours en cours, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, n’a pas échappé à une question sur l’opportunité de doter la Marine nationale de deux porte-avions, à l’occasion de sa première audition à l’Assemblée nationale depuis qu’il a succédé à Florence Parly.

      « Sur le deuxième porte-avions, […] c’est vraiment un des gros morceaux d’une prochaine Loi de programmation militaire. Alors, oui, il y aura une réflexion [sur ce sujet]. Et oui, elle se tiendra avec le Parlement », a répondu M. Lecornu.

      Cependant, a-t-il continué, ce second porte-avions pose aussi la « question du groupe aéronaval dans son ensemble et donc ça renoue aussi avec le calendrier de l’avancement de notre classe Barracuda pour les sous-marins nucléaires d’attaque. Bref, c’est un ensemble global, sachant que le principe d’avoir toujours un porte-avions est acté ».

      Quoi qu’il en soit, la question du second porte-avions en soulève d’autres. À commencer par celle du format de la Marine nationale, et en particulier du nombre de frégates de premier rang qu’elle aura à aligner, sachant que les 15 dont elle dispose actuellement est déjà insuffisant. En outre, une éventuelle réduction de la flotte de Rafale Marine, faute d’avoir d’avions neufs, n’est pas à écarter.

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      Lors du Conseil de défense du 23 septembre 1980, le président Giscard d’Estaing avait décidé la construction de deux porte-avions à propulsion nucléaire en vue de remplacer le « Foch » et le « Clemenceau », alors mis en oeuvre par la Marine nationale depuis les années 1960. Une telle décision était alors conforme à la volonté de s’assurer une permanence ces capacités aéronavales. En outre, il était question de commencer la construction du premier navire sans tarder, en vue d’une admission au service à l’horizon 1991.

      Seulement, le président Mitterrand, élu en 1981, ayant d’autres priorités, l’ordre de construction de ce premier porte-avions nucléaire fut signé en 1986. Et le projet de son « sister-ship » fut renvoyée à des jours meilleurs… qui ne viendront pas puisqu’il sera finalement annulé durant le premier mandat de Jacques Chirac à l’Élysée.

      Cela étant, à l’occasion de la Loi de programmation militaire [LPM] 2003-2008, celui-ci décida de doter la Marine nationale d’un second porte-avions, alors appelé PA2 et propulsion classique, dans le cadre d’une coopération avec le Royaume-Uni. Mais les fonds débloqués par la France pour les études préliminaires [soit 214 millions d’euros au total] servirent surtout aux… Britanniques, qui songeaient alors à doter la Royal Navy de deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales].

      Car, si, durant l’élection présidentielle de 2007, le candidat Nicolas Sarkozy s’était engagé en faveur de ce PA2, ce projet passa à la trappe par la suite. Quoi qu’il en soit, depuis le retrait du Foch et du Clemenceau, cette question du second porte-avions est désormais devenue récurrente. Et, en quelque sorte, chaque gouvernement renvoie la « patate chaude » à son successeur.

      Cependant, ce sujet a été remis en selle dans la perspective du remplacement du « Charles de Gaulle » par le porte-avions de nouvelle génération [PANG].

      Ainsi, dans un rapport publié en octobre 2019, le député Jean-Charles Larsonneur fit état d’une réflexion qui envisageait la construction de deux porte-avions à propulsion classique. Mais l’option nucléaire ayant finalement été retenue, la question de construire deux PANG fut renvoyée à la prochaine LPM.

      Pour autant, certains parlementaires prirent date. Ainsi, dans un rapport publié en juillet 2020, les sénateurs Olivier Cigolotti et Gilbert Roger plaidèrent en faveur de deux nouveaux porte-avions à propulsion nucléaire.

      « La décision de construire un deuxième porte-avions de nouvelle génération n’a pas à être prise dans le cadre de la LPM en cours mais elle devrait l’être pour la LPM suivante [post-2025]. Cette décision aurait évidemment un coût, mais elle permettrait de bénéficier d’économies d’échelle sur le coût des études. Ces économies d’échelle sont probablement assez importantes. Elles pourraient être de l’ordre de 30 % à 40 % du coût total [à confirmer par les études réalisées] », avaient ainsi expliqué les deux parlementaires.

      Alors que les études concernant le PANG sont toujours en cours, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, n’a pas échappé à une question sur l’opportunité de doter la Marine nationale de deux porte-avions, à l’occasion de sa première audition à l’Assemblée nationale depuis qu’il a succédé à Florence Parly.

      « Sur le deuxième porte-avions, […] c’est vraiment un des gros morceaux d’une prochaine Loi de programmation militaire. Alors, oui, il y aura une réflexion [sur ce sujet]. Et oui, elle se tiendra avec le Parlement », a répondu M. Lecornu.

      Cependant, a-t-il continué, ce second porte-avions pose aussi la « question du groupe aéronaval dans son ensemble et donc ça renoue aussi avec le calendrier de l’avancement de notre classe Barracuda pour les sous-marins nucléaires d’attaque. Bref, c’est un ensemble global, sachant que le principe d’avoir toujours un porte-avions est acté ».

      Quoi qu’il en soit, la question du second porte-avions en soulève d’autres. À commencer par celle du format de la Marine nationale, et en particulier du nombre de frégates de premier rang qu’elle aura à aligner, sachant que les 15 dont elle dispose actuellement est déjà insuffisant. En outre, une éventuelle réduction de la flotte de Rafale Marine, faute d’avoir d’avions neufs, n’est pas à écarter.

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      Lors du Conseil de défense du 23 septembre 1980, le président Giscard d’Estaing avait décidé la construction de deux porte-avions à propulsion nucléaire en vue de remplacer le « Foch » et le « Clemenceau », alors mis en oeuvre par la Marine nationale depuis les années 1960. Une telle décision était alors conforme à la volonté de s’assurer une permanence ces capacités aéronavales. En outre, il était question de commencer la construction du premier navire sans tarder, en vue d’une admission au service à l’horizon 1991.

      Seulement, le président Mitterrand, élu en 1981, ayant d’autres priorités, l’ordre de construction de ce premier porte-avions nucléaire fut signé en 1986. Et le projet de son « sister-ship » fut renvoyée à des jours meilleurs… qui ne viendront pas puisqu’il sera finalement annulé durant le premier mandat de Jacques Chirac à l’Élysée.

      Cela étant, à l’occasion de la Loi de programmation militaire [LPM] 2003-2008, celui-ci décida de doter la Marine nationale d’un second porte-avions, alors appelé PA2 et propulsion classique, dans le cadre d’une coopération avec le Royaume-Uni. Mais les fonds débloqués par la France pour les études préliminaires [soit 214 millions d’euros au total] servirent surtout aux… Britanniques, qui songeaient alors à doter la Royal Navy de deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales].

      Car, si, durant l’élection présidentielle de 2007, le candidat Nicolas Sarkozy s’était engagé en faveur de ce PA2, ce projet passa à la trappe par la suite. Quoi qu’il en soit, depuis le retrait du Foch et du Clemenceau, cette question du second porte-avions est désormais devenue récurrente. Et, en quelque sorte, chaque gouvernement renvoie la « patate chaude » à son successeur.

      Cependant, ce sujet a été remis en selle dans la perspective du remplacement du « Charles de Gaulle » par le porte-avions de nouvelle génération [PANG].

      Ainsi, dans un rapport publié en octobre 2019, le député Jean-Charles Larsonneur fit état d’une réflexion qui envisageait la construction de deux porte-avions à propulsion classique. Mais l’option nucléaire ayant finalement été retenue, la question de construire deux PANG fut renvoyée à la prochaine LPM.

      Pour autant, certains parlementaires prirent date. Ainsi, dans un rapport publié en juillet 2020, les sénateurs Olivier Cigolotti et Gilbert Roger plaidèrent en faveur de deux nouveaux porte-avions à propulsion nucléaire.

      « La décision de construire un deuxième porte-avions de nouvelle génération n’a pas à être prise dans le cadre de la LPM en cours mais elle devrait l’être pour la LPM suivante [post-2025]. Cette décision aurait évidemment un coût, mais elle permettrait de bénéficier d’économies d’échelle sur le coût des études. Ces économies d’échelle sont probablement assez importantes. Elles pourraient être de l’ordre de 30 % à 40 % du coût total [à confirmer par les études réalisées] », avaient ainsi expliqué les deux parlementaires.

      Alors que les études concernant le PANG sont toujours en cours, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, n’a pas échappé à une question sur l’opportunité de doter la Marine nationale de deux porte-avions, à l’occasion de sa première audition à l’Assemblée nationale depuis qu’il a succédé à Florence Parly.

      « Sur le deuxième porte-avions, […] c’est vraiment un des gros morceaux d’une prochaine Loi de programmation militaire. Alors, oui, il y aura une réflexion [sur ce sujet]. Et oui, elle se tiendra avec le Parlement », a répondu M. Lecornu.

      Cependant, a-t-il continué, ce second porte-avions pose aussi la « question du groupe aéronaval dans son ensemble et donc ça renoue aussi avec le calendrier de l’avancement de notre classe Barracuda pour les sous-marins nucléaires d’attaque. Bref, c’est un ensemble global, sachant que le principe d’avoir toujours un porte-avions est acté ».

      Quoi qu’il en soit, la question du second porte-avions en soulève d’autres. À commencer par celle du format de la Marine nationale, et en particulier du nombre de frégates de premier rang qu’elle aura à aligner, sachant que les 15 dont elle dispose actuellement est déjà insuffisant. En outre, une éventuelle réduction de la flotte de Rafale Marine, faute d’avoir d’avions neufs, n’est pas à écarter.

      éventuelle réduction
      BBC

      Space: First Welsh satellite set to be launched later in 2022

      By Jared EvittsBBC News

      The first satellite made in Wales is set to be launched into space later this year.

      Space Forge's satellite was built in a unit in Rumney, Cardiff, that was previously used to make burger vans.

      It will be a test, with the company aiming to launch a returnable and reusable satellite next year.

      It is part of a launch by Virgin Orbit, which will deploy multiple satellites into low Earth orbit - usually within 1,000km (620 miles) of Earth.

      Space Forge has partnered with high-precision space situational awareness company, Lumi Space, in an attempt to create the world's first returnable and reusable satellite platform.

      This year's satellite, which will be launched from Newquay in Cornwall, will not return to earth, but Space Forge's chief executive, Joshua Western confirmed a return launch had been booked for next year.

      Mr Western's introduction into the space industry was less than typical.

      He studied politics at university and started Space Forge in 2018, going full-time in 2020 - the same week the first Covid lockdown was announced.

      He said: "I was passionate about space as a boy, like most kids, but I wasn't very good at science.

      "I didn't even know the UK had a space industry until 2014, so I wrote to the CEO of a space company and said 'hello, I'd like a job interview'. Very kindly they gave me an interview and I got a job.

      "There, I met my co-founder Andrew (Bacon), who was the most phenomenal engineer and presented the technologies of space to me."

      The company is based in Rumney and took over a 7,500 sq ft unit, which was previously used to make burger vans for fairgrounds, last year.

      Mr Western said: "For 13 months we operated without a building, we were shipping space hardware around Europe to be worked on by our employees. We didn't meet some of them for six or seven months.

      "In March 2020, we had just two people, now we have 40 full-time, who are all based in Cardiff."

      The satellite will be launched from Spaceport Cornwall this summer as part of Virgin Orbit's Cosmic Girl, to test its new return capability.

      As well as Space Forge's ForgeStar-0, Virgin Orbit will deploy multiple satellites into low Earth orbit.

      The inaugural mission will see the ForgeStar-0 launched to test future return from space technology, it can be deployed from conventional launchers to provide reliable and rapid results.

      Lumi Space will also be trialling its laser technology to track the satellite on its descent.

      Dan Hart, chief executive of Virgin Orbit, said: "Space Forge is joining the growing community of space innovators advancing space technologies for the betterment of our world."

      Space Forge confirmed there would be a finished satellite by the end of July, which will then be sent to Cornwall and integrated to be launched.

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      Le suédois Saab va s’impliquer dans le programme de drone MALE européen conduit par Airbus

      par Laurent Lagneau · 7 juillet 2022

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      En février dernier, neuf ans après avoir été proposé par Airbus, Dassault Aviation et Leonardo, le projet de drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen, encore appelé EuroDrone, a enfin pu être lancé après que l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie au développement et à la production de vingt systèmes [trois appareils et deux stations de contrôle au sol] pour les quatre pays clients, à savoir la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne.

      Dès lors, il restait à régler quelques questions. À commencer par la motorisation de cet EuroDrone. Pour cela, le maître d’oeuvre désigné, Airbus Defence & Space, a choisi le turbopropulseur « Catalyst », proposé pr Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], aux dépens de l’Ardiden TP3 du motoriste français Safran.

      Ce choix a soulevé des questions, notamment au sujet de la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], que les États-Unis utilisent pour bloquer la vente d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles vont à l’encontre de leurs intérêts, voire de porter atteinte à leur propre industrie. Les  » fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE [Union européenne] et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », d’ailleurs fait valoir Thierry Breton, commissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace.

      We have been awarded a contract by @AirbusDefence, to supply the Remotely Piloted Aircraft Eurodrone with safety critical core computers for flight management and airspace integration. (c) Airbus #saab #avionics #aircraftsystems #Eurodrone pic.twitter.com/wpiPRa4tij

      — Saab (@Saab) July 4, 2022

      Cela étant, l’implication future de Saab dans le programme EuroDrone ne devrait pas poser de problème. En effet, le groupe suédois a été retenu par Airbus Defence & Space pour fournir des systèmes essentiels à la sécurité en matière de gestion de vol et d’intégration dans l’espace aérien européen.

      Ce choix n’est pas surprenant dans la mesure où Saab a coordonné les travaux du projet « European Detect and Avoid System » [EUDAS], dans le cadre du Programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense [PEDID] de la Commission européenne.

      Le rôle de Saab sera essentiel dans la mesure où l’Eurodrone sera initialement conçu pour évoluer dans l’espace aérien civil, ce qui, explique Airbus Defence & Space, lui permettra « d’effectuer des vols en trajectoire directe ne nécessitant pas de sites d’atterrissage d’urgence définis à l’avance », ce qui réduira sa consommation de carbutant… et donc des émissions de gaz à effet de serre.

      Le suédois Saab va s’impliquer dans le programme de drone MALE européen conduit par Airbus

      par Laurent Lagneau · 7 juillet 2022

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      En février dernier, neuf ans après avoir été proposé par Airbus, Dassault Aviation et Leonardo, le projet de drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen, encore appelé EuroDrone, a enfin pu être lancé après que l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie au développement et à la production de vingt systèmes [trois appareils et deux stations de contrôle au sol] pour les quatre pays clients, à savoir la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne.

      Dès lors, il restait à régler quelques questions. À commencer par la motorisation de cet EuroDrone. Pour cela, le maître d’oeuvre désigné, Airbus Defence & Space, a choisi le turbopropulseur « Catalyst », proposé pr Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], aux dépens de l’Ardiden TP3 du motoriste français Safran.

      Ce choix a soulevé des questions, notamment au sujet de la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], que les États-Unis utilisent pour bloquer la vente d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles vont à l’encontre de leurs intérêts, voire de porter atteinte à leur propre industrie. Les  » fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE [Union européenne] et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », d’ailleurs fait valoir Thierry Breton, commissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace.

      We have been awarded a contract by @AirbusDefence, to supply the Remotely Piloted Aircraft Eurodrone with safety critical core computers for flight management and airspace integration. (c) Airbus #saab #avionics #aircraftsystems #Eurodrone pic.twitter.com/wpiPRa4tij

      — Saab (@Saab) July 4, 2022

      Cela étant, l’implication future de Saab dans le programme EuroDrone ne devrait pas poser de problème. En effet, le groupe suédois a été retenu par Airbus Defence & Space pour fournir des systèmes essentiels à la sécurité en matière de gestion de vol et d’intégration dans l’espace aérien européen.

      Ce choix n’est pas surprenant dans la mesure où Saab a coordonné les travaux du projet « European Detect and Avoid System » [EUDAS], dans le cadre du Programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense [PEDID] de la Commission européenne.

      Le rôle de Saab sera essentiel dans la mesure où l’Eurodrone sera initialement conçu pour évoluer dans l’espace aérien civil, ce qui, explique Airbus Defence & Space, lui permettra « d’effectuer des vols en trajectoire directe ne nécessitant pas de sites d’atterrissage d’urgence définis à l’avance », ce qui réduira sa consommation de carbutant… et donc des émissions de gaz à effet de serre.

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      En février dernier, neuf ans après avoir été proposé par Airbus, Dassault Aviation et Leonardo, le projet de drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen, encore appelé EuroDrone, a enfin pu être lancé après que l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie au développement et à la production de vingt systèmes [trois appareils et deux stations de contrôle au sol] pour les quatre pays clients, à savoir la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne.

      Dès lors, il restait à régler quelques questions. À commencer par la motorisation de cet EuroDrone. Pour cela, le maître d’oeuvre désigné, Airbus Defence & Space, a choisi le turbopropulseur « Catalyst », proposé pr Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], aux dépens de l’Ardiden TP3 du motoriste français Safran.

      Ce choix a soulevé des questions, notamment au sujet de la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], que les États-Unis utilisent pour bloquer la vente d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles vont à l’encontre de leurs intérêts, voire de porter atteinte à leur propre industrie. Les  » fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE [Union européenne] et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », d’ailleurs fait valoir Thierry Breton, commissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace.

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      — Saab (@Saab) July 4, 2022

      Cela étant, l’implication future de Saab dans le programme EuroDrone ne devrait pas poser de problème. En effet, le groupe suédois a été retenu par Airbus Defence & Space pour fournir des systèmes essentiels à la sécurité en matière de gestion de vol et d’intégration dans l’espace aérien européen.

      Ce choix n’est pas surprenant dans la mesure où Saab a coordonné les travaux du projet « European Detect and Avoid System » [EUDAS], dans le cadre du Programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense [PEDID] de la Commission européenne.

      Le rôle de Saab sera essentiel dans la mesure où l’Eurodrone sera initialement conçu pour évoluer dans l’espace aérien civil, ce qui, explique Airbus Defence & Space, lui permettra « d’effectuer des vols en trajectoire directe ne nécessitant pas de sites d’atterrissage d’urgence définis à l’avance », ce qui réduira sa consommation de carbutant… et donc des émissions de gaz à effet de serre.

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      En février dernier, neuf ans après avoir été proposé par Airbus, Dassault Aviation et Leonardo, le projet de drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen, encore appelé EuroDrone, a enfin pu être lancé après que l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie au développement et à la production de vingt systèmes [trois appareils et deux stations de contrôle au sol] pour les quatre pays clients, à savoir la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne.

      Dès lors, il restait à régler quelques questions. À commencer par la motorisation de cet EuroDrone. Pour cela, le maître d’oeuvre désigné, Airbus Defence & Space, a choisi le turbopropulseur « Catalyst », proposé pr Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], aux dépens de l’Ardiden TP3 du motoriste français Safran.

      Ce choix a soulevé des questions, notamment au sujet de la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], que les États-Unis utilisent pour bloquer la vente d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles vont à l’encontre de leurs intérêts, voire de porter atteinte à leur propre industrie. Les  » fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE [Union européenne] et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », d’ailleurs fait valoir Thierry Breton, commissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace.

      We have been awarded a contract by @AirbusDefence, to supply the Remotely Piloted Aircraft Eurodrone with safety critical core computers for flight management and airspace integration. (c) Airbus #saab #avionics #aircraftsystems #Eurodrone pic.twitter.com/wpiPRa4tij

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      — Saab (@Saab) July 4, 2022

      July 4, 2022

      Cela étant, l’implication future de Saab dans le programme EuroDrone ne devrait pas poser de problème. En effet, le groupe suédois a été retenu par Airbus Defence & Space pour fournir des systèmes essentiels à la sécurité en matière de gestion de vol et d’intégration dans l’espace aérien européen.

      Ce choix n’est pas surprenant dans la mesure où Saab a coordonné les travaux du projet « European Detect and Avoid System » [EUDAS], dans le cadre du Programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense [PEDID] de la Commission européenne.

      Le rôle de Saab sera essentiel dans la mesure où l’Eurodrone sera initialement conçu pour évoluer dans l’espace aérien civil, ce qui, explique Airbus Defence & Space, lui permettra « d’effectuer des vols en trajectoire directe ne nécessitant pas de sites d’atterrissage d’urgence définis à l’avance », ce qui réduira sa consommation de carbutant… et donc des émissions de gaz à effet de serre.

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      Des élus du Congrès américain s’opposent à la vente de chasseurs-bombardiers F-16 Viper à la Turquie

      par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022

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      Lors du sommet du dernier sommet de l’Otan, organisé à Madrid, le président américain, Joe Biden, a confirmé à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qu’il soutiendrait la vente à Ankara de 40 chasseurs-bombardiers F-16 « Viper » [c’est à dire de nouvelle génération] et de 80 kits visant à moderniser des appareils du même type actuellement mis en oeuvre par la force aérienne turque.

      « J’ai besoin de l’approbation du Congrès pour faire cela et je pense que je peux l’obtenir », a déclaré M. Biden, alors que la Turquie venait de lever son veto à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan. Cela étant, cette vente de F-16V n’était pas forcément liée à ce dénouement. En avril, le département d’État avait déjà affirmé que la livraison de ces appareils à la force aérienne turque serait « conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » et renforcerait « l’unité à long terme » de l’Alliance.

      Exclue du programme F-35 pour son achat de systèmes de défense aérienne S-400 « Triumph » à la Russie, la Turquie attend non sans impatience la confirmation de cette vente de F-16 Viper. Faute de quoi, sa force aérienne risque d’être déclassée par rapport à son homologue grecque.

      Cela étant, M. Biden aura sans doute fort à faire pour obtenir le feu vert du Congrès, qui débat actuellement au sujet du « National Defense Authorization Act », un texte qui, outre le fait qu’il détermine le niveau du budget du Pentagone, comporte toute une série de mesures annexes intéressant la politique militaire des États-Unis. Et, évidemment, les amendements ne manquent pas…

      Justement, l’un d’eux, déposé par des élus démocrates et républicains de la Chambre des représentants, à l’initiative de Chris Pappas, membre du « caucus des Affaires helléniques » au Congrès, vise à empêcher la vente de F-16V à la Turquie. Et cela pour au moins deux raisons.

      « La Turquie n’a pas résolu le problème qui a conduit à son exclusion du programme F-35 ainsi qu’à l’imposition de sanctions dans le cadre de la loi CAATSA », a fait valoir le réprésentant [démocrate] Chris Pappas.

      Pour rappel, la loi dite CAATSA permet à l’administration américaine de sanctionner toute entité ayant des liens commerciaux avec l’industrie russe de l’armement. Celle de Donald Trump l’avait invoquée en décembre 2020 en réaction à la mise en service d’un premier système S-400 par les forces turques.

      « La rhétorique et le comportement de plus en plus belliqueux de la Turquie envers la Grèce, un allié démocratique et fiable de l’Otan, ne peuvent pas non plus être ignorés. Des F-16 turcs ont survolé les îles grecques et violé son espace aérien des centaines de fois ces dernières semaines et la Turquie a lancé une campagne sans fondement contestant la souveraineté de la Grèce sur ses îles de l’est de la mer Égée », a continué M. Pappas.

      Dans une lettre ouverte publiée le 5 juillet, cinq élus démocrates [dont M. Pappas] ont publiquement fait part de leur opposition à cette vente de F-16 à Ankara.

      « Les activités de la Turquie en mer Égée ainsi que sa position hostile envers le gouvernement grec montrent clairement qu’elle n’a pas l’intention de suspendre ses actions agressives et déstabilisatrices dans un avenir proche. Si les États-Unis procédaient à la vente de F-16, ces avions de combat de fabrication américaine seraient sans aucun doute utilisés pour pénétrer dans l’espace aérien grec. Cela violerait la loi sur le contrôle des exportations d’armes, qui n’autorise le transfert d’équipement que pour des opérations d’autodéfense légitimes », ont souligné ces cinq parlementaires… qui ont ensuite insisté sur la question des combattants kurdes syriens.

      « Le président Erdoğan a annoncé qu’il était sur le point de lancer une nouvelle offensive en Syrie, avec l’intention de cibler les forces kurdes. Beaucoup de ces forces ont déjà combattu aux côtés des militaires américains dans la région et les ont aidés. Si la Turquie devait obtenir F-16, ils seraient clairement utilisés dans cette nouvelle opération contre nos alliés kurdes syriens. L’administration n’a fourni aucune information sur la manière dont elle s’assurerait que ceux-ci, sur lesquels nous nous sommes appuyés dans le passé et dont nous devrons peut-être le faire de nouveau à l’avenir, seront protégés contre les armes développées par les États-Unis », ont-ils estimé.

      Toutefois, l’amendement laisse la possibilité à l’administration Biden de donner son accord à cette vente de F-16 Viper… Mais à la condition de prouver qu’elle est absolument essentielle à la sécurité des États-Unis et de fournir une description détaillée des mesures qui seront prises afin avoir l’assurance que ces avions ne soient pas utilisés pour porter atteinte à la souveraineté d’un autre membre de l’Otan.

      Des élus du Congrès américain s’opposent à la vente de chasseurs-bombardiers F-16 Viper à la Turquie

      par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022

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      Lors du sommet du dernier sommet de l’Otan, organisé à Madrid, le président américain, Joe Biden, a confirmé à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qu’il soutiendrait la vente à Ankara de 40 chasseurs-bombardiers F-16 « Viper » [c’est à dire de nouvelle génération] et de 80 kits visant à moderniser des appareils du même type actuellement mis en oeuvre par la force aérienne turque.

      « J’ai besoin de l’approbation du Congrès pour faire cela et je pense que je peux l’obtenir », a déclaré M. Biden, alors que la Turquie venait de lever son veto à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan. Cela étant, cette vente de F-16V n’était pas forcément liée à ce dénouement. En avril, le département d’État avait déjà affirmé que la livraison de ces appareils à la force aérienne turque serait « conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » et renforcerait « l’unité à long terme » de l’Alliance.

      Exclue du programme F-35 pour son achat de systèmes de défense aérienne S-400 « Triumph » à la Russie, la Turquie attend non sans impatience la confirmation de cette vente de F-16 Viper. Faute de quoi, sa force aérienne risque d’être déclassée par rapport à son homologue grecque.

      Cela étant, M. Biden aura sans doute fort à faire pour obtenir le feu vert du Congrès, qui débat actuellement au sujet du « National Defense Authorization Act », un texte qui, outre le fait qu’il détermine le niveau du budget du Pentagone, comporte toute une série de mesures annexes intéressant la politique militaire des États-Unis. Et, évidemment, les amendements ne manquent pas…

      Justement, l’un d’eux, déposé par des élus démocrates et républicains de la Chambre des représentants, à l’initiative de Chris Pappas, membre du « caucus des Affaires helléniques » au Congrès, vise à empêcher la vente de F-16V à la Turquie. Et cela pour au moins deux raisons.

      « La Turquie n’a pas résolu le problème qui a conduit à son exclusion du programme F-35 ainsi qu’à l’imposition de sanctions dans le cadre de la loi CAATSA », a fait valoir le réprésentant [démocrate] Chris Pappas.

      Pour rappel, la loi dite CAATSA permet à l’administration américaine de sanctionner toute entité ayant des liens commerciaux avec l’industrie russe de l’armement. Celle de Donald Trump l’avait invoquée en décembre 2020 en réaction à la mise en service d’un premier système S-400 par les forces turques.

      « La rhétorique et le comportement de plus en plus belliqueux de la Turquie envers la Grèce, un allié démocratique et fiable de l’Otan, ne peuvent pas non plus être ignorés. Des F-16 turcs ont survolé les îles grecques et violé son espace aérien des centaines de fois ces dernières semaines et la Turquie a lancé une campagne sans fondement contestant la souveraineté de la Grèce sur ses îles de l’est de la mer Égée », a continué M. Pappas.

      Dans une lettre ouverte publiée le 5 juillet, cinq élus démocrates [dont M. Pappas] ont publiquement fait part de leur opposition à cette vente de F-16 à Ankara.

      « Les activités de la Turquie en mer Égée ainsi que sa position hostile envers le gouvernement grec montrent clairement qu’elle n’a pas l’intention de suspendre ses actions agressives et déstabilisatrices dans un avenir proche. Si les États-Unis procédaient à la vente de F-16, ces avions de combat de fabrication américaine seraient sans aucun doute utilisés pour pénétrer dans l’espace aérien grec. Cela violerait la loi sur le contrôle des exportations d’armes, qui n’autorise le transfert d’équipement que pour des opérations d’autodéfense légitimes », ont souligné ces cinq parlementaires… qui ont ensuite insisté sur la question des combattants kurdes syriens.

      « Le président Erdoğan a annoncé qu’il était sur le point de lancer une nouvelle offensive en Syrie, avec l’intention de cibler les forces kurdes. Beaucoup de ces forces ont déjà combattu aux côtés des militaires américains dans la région et les ont aidés. Si la Turquie devait obtenir F-16, ils seraient clairement utilisés dans cette nouvelle opération contre nos alliés kurdes syriens. L’administration n’a fourni aucune information sur la manière dont elle s’assurerait que ceux-ci, sur lesquels nous nous sommes appuyés dans le passé et dont nous devrons peut-être le faire de nouveau à l’avenir, seront protégés contre les armes développées par les États-Unis », ont-ils estimé.

      Toutefois, l’amendement laisse la possibilité à l’administration Biden de donner son accord à cette vente de F-16 Viper… Mais à la condition de prouver qu’elle est absolument essentielle à la sécurité des États-Unis et de fournir une description détaillée des mesures qui seront prises afin avoir l’assurance que ces avions ne soient pas utilisés pour porter atteinte à la souveraineté d’un autre membre de l’Otan.

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      Lors du sommet du dernier sommet de l’Otan, organisé à Madrid, le président américain, Joe Biden, a confirmé à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qu’il soutiendrait la vente à Ankara de 40 chasseurs-bombardiers F-16 « Viper » [c’est à dire de nouvelle génération] et de 80 kits visant à moderniser des appareils du même type actuellement mis en oeuvre par la force aérienne turque.

      « J’ai besoin de l’approbation du Congrès pour faire cela et je pense que je peux l’obtenir », a déclaré M. Biden, alors que la Turquie venait de lever son veto à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan. Cela étant, cette vente de F-16V n’était pas forcément liée à ce dénouement. En avril, le département d’État avait déjà affirmé que la livraison de ces appareils à la force aérienne turque serait « conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » et renforcerait « l’unité à long terme » de l’Alliance.

      Exclue du programme F-35 pour son achat de systèmes de défense aérienne S-400 « Triumph » à la Russie, la Turquie attend non sans impatience la confirmation de cette vente de F-16 Viper. Faute de quoi, sa force aérienne risque d’être déclassée par rapport à son homologue grecque.

      Cela étant, M. Biden aura sans doute fort à faire pour obtenir le feu vert du Congrès, qui débat actuellement au sujet du « National Defense Authorization Act », un texte qui, outre le fait qu’il détermine le niveau du budget du Pentagone, comporte toute une série de mesures annexes intéressant la politique militaire des États-Unis. Et, évidemment, les amendements ne manquent pas…

      Justement, l’un d’eux, déposé par des élus démocrates et républicains de la Chambre des représentants, à l’initiative de Chris Pappas, membre du « caucus des Affaires helléniques » au Congrès, vise à empêcher la vente de F-16V à la Turquie. Et cela pour au moins deux raisons.

      « La Turquie n’a pas résolu le problème qui a conduit à son exclusion du programme F-35 ainsi qu’à l’imposition de sanctions dans le cadre de la loi CAATSA », a fait valoir le réprésentant [démocrate] Chris Pappas.

      Pour rappel, la loi dite CAATSA permet à l’administration américaine de sanctionner toute entité ayant des liens commerciaux avec l’industrie russe de l’armement. Celle de Donald Trump l’avait invoquée en décembre 2020 en réaction à la mise en service d’un premier système S-400 par les forces turques.

      « La rhétorique et le comportement de plus en plus belliqueux de la Turquie envers la Grèce, un allié démocratique et fiable de l’Otan, ne peuvent pas non plus être ignorés. Des F-16 turcs ont survolé les îles grecques et violé son espace aérien des centaines de fois ces dernières semaines et la Turquie a lancé une campagne sans fondement contestant la souveraineté de la Grèce sur ses îles de l’est de la mer Égée », a continué M. Pappas.

      Dans une lettre ouverte publiée le 5 juillet, cinq élus démocrates [dont M. Pappas] ont publiquement fait part de leur opposition à cette vente de F-16 à Ankara.

      « Les activités de la Turquie en mer Égée ainsi que sa position hostile envers le gouvernement grec montrent clairement qu’elle n’a pas l’intention de suspendre ses actions agressives et déstabilisatrices dans un avenir proche. Si les États-Unis procédaient à la vente de F-16, ces avions de combat de fabrication américaine seraient sans aucun doute utilisés pour pénétrer dans l’espace aérien grec. Cela violerait la loi sur le contrôle des exportations d’armes, qui n’autorise le transfert d’équipement que pour des opérations d’autodéfense légitimes », ont souligné ces cinq parlementaires… qui ont ensuite insisté sur la question des combattants kurdes syriens.

      « Le président Erdoğan a annoncé qu’il était sur le point de lancer une nouvelle offensive en Syrie, avec l’intention de cibler les forces kurdes. Beaucoup de ces forces ont déjà combattu aux côtés des militaires américains dans la région et les ont aidés. Si la Turquie devait obtenir F-16, ils seraient clairement utilisés dans cette nouvelle opération contre nos alliés kurdes syriens. L’administration n’a fourni aucune information sur la manière dont elle s’assurerait que ceux-ci, sur lesquels nous nous sommes appuyés dans le passé et dont nous devrons peut-être le faire de nouveau à l’avenir, seront protégés contre les armes développées par les États-Unis », ont-ils estimé.

      Toutefois, l’amendement laisse la possibilité à l’administration Biden de donner son accord à cette vente de F-16 Viper… Mais à la condition de prouver qu’elle est absolument essentielle à la sécurité des États-Unis et de fournir une description détaillée des mesures qui seront prises afin avoir l’assurance que ces avions ne soient pas utilisés pour porter atteinte à la souveraineté d’un autre membre de l’Otan.

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      Lors du sommet du dernier sommet de l’Otan, organisé à Madrid, le président américain, Joe Biden, a confirmé à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qu’il soutiendrait la vente à Ankara de 40 chasseurs-bombardiers F-16 « Viper » [c’est à dire de nouvelle génération] et de 80 kits visant à moderniser des appareils du même type actuellement mis en oeuvre par la force aérienne turque.

      « J’ai besoin de l’approbation du Congrès pour faire cela et je pense que je peux l’obtenir », a déclaré M. Biden, alors que la Turquie venait de lever son veto à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan. Cela étant, cette vente de F-16V n’était pas forcément liée à ce dénouement. En avril, le département d’État avait déjà affirmé que la livraison de ces appareils à la force aérienne turque serait « conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » et renforcerait « l’unité à long terme » de l’Alliance.

      Exclue du programme F-35 pour son achat de systèmes de défense aérienne S-400 « Triumph » à la Russie, la Turquie attend non sans impatience la confirmation de cette vente de F-16 Viper. Faute de quoi, sa force aérienne risque d’être déclassée par rapport à son homologue grecque.

      Cela étant, M. Biden aura sans doute fort à faire pour obtenir le feu vert du Congrès, qui débat actuellement au sujet du « National Defense Authorization Act », un texte qui, outre le fait qu’il détermine le niveau du budget du Pentagone, comporte toute une série de mesures annexes intéressant la politique militaire des États-Unis. Et, évidemment, les amendements ne manquent pas…

      Justement, l’un d’eux, déposé par des élus démocrates et républicains de la Chambre des représentants, à l’initiative de Chris Pappas, membre du « caucus des Affaires helléniques » au Congrès, vise à empêcher la vente de F-16V à la Turquie. Et cela pour au moins deux raisons.

      l’un d’eux

      « La Turquie n’a pas résolu le problème qui a conduit à son exclusion du programme F-35 ainsi qu’à l’imposition de sanctions dans le cadre de la loi CAATSA », a fait valoir le réprésentant [démocrate] Chris Pappas.

      Pour rappel, la loi dite CAATSA permet à l’administration américaine de sanctionner toute entité ayant des liens commerciaux avec l’industrie russe de l’armement. Celle de Donald Trump l’avait invoquée en décembre 2020 en réaction à la mise en service d’un premier système S-400 par les forces turques.

      « La rhétorique et le comportement de plus en plus belliqueux de la Turquie envers la Grèce, un allié démocratique et fiable de l’Otan, ne peuvent pas non plus être ignorés. Des F-16 turcs ont survolé les îles grecques et violé son espace aérien des centaines de fois ces dernières semaines et la Turquie a lancé une campagne sans fondement contestant la souveraineté de la Grèce sur ses îles de l’est de la mer Égée », a continué M. Pappas.

      Dans une lettre ouverte publiée le 5 juillet, cinq élus démocrates [dont M. Pappas] ont publiquement fait part de leur opposition à cette vente de F-16 à Ankara.

      lettre ouverte

      « Les activités de la Turquie en mer Égée ainsi que sa position hostile envers le gouvernement grec montrent clairement qu’elle n’a pas l’intention de suspendre ses actions agressives et déstabilisatrices dans un avenir proche. Si les États-Unis procédaient à la vente de F-16, ces avions de combat de fabrication américaine seraient sans aucun doute utilisés pour pénétrer dans l’espace aérien grec. Cela violerait la loi sur le contrôle des exportations d’armes, qui n’autorise le transfert d’équipement que pour des opérations d’autodéfense légitimes », ont souligné ces cinq parlementaires… qui ont ensuite insisté sur la question des combattants kurdes syriens.

      « Le président Erdoğan a annoncé qu’il était sur le point de lancer une nouvelle offensive en Syrie, avec l’intention de cibler les forces kurdes. Beaucoup de ces forces ont déjà combattu aux côtés des militaires américains dans la région et les ont aidés. Si la Turquie devait obtenir F-16, ils seraient clairement utilisés dans cette nouvelle opération contre nos alliés kurdes syriens. L’administration n’a fourni aucune information sur la manière dont elle s’assurerait que ceux-ci, sur lesquels nous nous sommes appuyés dans le passé et dont nous devrons peut-être le faire de nouveau à l’avenir, seront protégés contre les armes développées par les États-Unis », ont-ils estimé.

      Toutefois, l’amendement laisse la possibilité à l’administration Biden de donner son accord à cette vente de F-16 Viper… Mais à la condition de prouver qu’elle est absolument essentielle à la sécurité des États-Unis et de fournir une description détaillée des mesures qui seront prises afin avoir l’assurance que ces avions ne soient pas utilisés pour porter atteinte à la souveraineté d’un autre membre de l’Otan.

      BBC

      Alan Carr recovering after on-stage collapse from shooting pain in his leg

      Alan Carr has reassured fans he is "fine" after he collapsed on-stage with a shooting pain in his leg.

      The comedian had to finish his show at Glasgow's King's Theatre on Sunday on crutches after suffering what he later described as "the worst cramp ever".

      Some fans online thought it had been all part of his act until Carr posted a picture of himself icing his leg with frozen peas afterwards.

      He subsequently told fans he felt "silly" but fears he has torn a muscle.

      "I've been performing up in Glasgow and there's a bit in my routine where I pretend to be Jason Statham and I high-kicked, and then I got the worst cramp ever," he explained in an Instagram video seemingly posted from his hotel bedroom.

      "Oh my God! It was shooting pains and I was rolling around on the floor, and people thought it was part of the act."

      Carr went on to explain that he had had to finish the last five minutes of the show in pain, with the help of his "lovely tour manager" who pushed a crutch through the curtains for him to help him to stand.

      He said he had taken some pain relief tablets since and was essentially now "healed" but thinks he may have torn leg muscle, as well as suffering a bruised ego.

      "I'm fine... I just felt silly rolling around the floor," he added. "I've never felt pain like it, but I will solider on as I always do."

      A post shared by Alan Carr (@chattyman)

      Reacting to his post online, fellow comic John Bishop replied: "What a trooper - you are an example to us."

      "Worried about you," presenter Vanessa Feltz posted. "Should you be checked out by a GP or at A&E just to be sure?"

      Carol Vorderman simply exclaimed: "Oh Al."

      "Oh, bless you," offered actress Martine McCutcheon. "What a trooper! Rest up and take care of yourself tho please!"

      'Rubbish year'

      His on-stage collapse came mid-way through what Carr recently described as "a rubbish year" after his separation from husband Paul Drayton.

      The funnyman, who had his 2018 wedding officiated by his superstar friend Adele, told STV's What's On Scotland presenter Laura Boyd last month that some of the material for his current Regional Trinket Tour focused on his nuptials.

      "I wrote it [the show] before Covid," he said. "We had a week to go and it was all written and done. It was about me getting married and Adele getting ordained especially to marry me and Paul.

      "But then, during Covid, the relationship fell apart, and I was divorced when we came out the other end. So it's probably my most personal [tour], but it sort of works and it's quite raw and I go to places that I don't normally talk about. It's like therapy really."

      Last week the 46-year-old also spoke about his "weird rivalry" with the late Sir Bruce Forsyth ahead of the launch of Alan Carr's Epic Gameshow on ITV.

      Carr told the Press Association that the pair "often had a laugh" at one another's expense on TV,

      He recalled how his fellow entertainer and presenter, who died in August 2017, had singled out his breakthrough Chatty Man talk show as a "hit".

      Last year, Carr revealed he was making a TV sitcom about his life growing up in his hometown Northampton in the 1980s.

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      Carr in talent search for show about his childhood

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      BBC

      Australia's devastating floods spur new warning systems

      By Emily McAuliffeBusiness reporter, Melbourne, Australia

      On 27 February, Karl Sprogis and his wife Jill spent most of the night anxiously monitoring flood height data from Australia's Bureau of Meteorology.

      Their town, Lismore, was caught in the catastrophic floods that submerged southern Queensland and northern New South Wales in February and March. Those floods have become the most costly in the nation's history, according to the Insurance Council of Australia.

      The latest flooding to hit Australia came at the weekend when Sydney was hit with torrential rain. Thousands were told to evacuate their homes and roads were cut by deep water.

      Back in February, perched on a hill the Sprogis family home was safe, but the couple were worried about their downtown physiotherapy business. It was purposely located on the second floor but even that was not enough.

      From the water-height charts they could tell the office was going to be inundated, but it was too late to save anything, the authorities had already issued an evacuation order.

      "We could have put things up higher at that time, had we known, but we didn't," says Mr Sprogis, who had been at his practice the night before.

      "I even left my new laptop on the office desk, thinking, well, [the water has] never been in here before so it won't come in."

      By the following day, his practice was 1.8m underwater, files, records and equipment all damaged or lost.

      Meanwhile in New South Wales in Gibberagee, children's book author Candy Lawrence watched as 2,000 copies of her books were sucked into the deluge.

      Ms Lawrence had been carefully watching government flood warnings and gathering supplies, anticipating that nearby roads would be cut off, as often happened when the area flooded.

      But, like Mr Sprogis, she was not expecting water to sweep through her property and that of her neighbours, some of whom had to scramble onto their roof to escape the fast-rising floodwaters.

      "I feel like the world is pretty much ending, so why bother educating children?," she says, referencing her destroyed book collection and the terrifying new weather patterns.

      Like thousands of others caught in the disaster, Mr Sprogis and Ms Lawrence would have liked more warning. So why wasn't there a better system, which could alert them in real-time if their properties were in danger?

      Juliette Murphy, a water resources engineer specialising in hydrology and flooding asked this question after watching her friend's house in Brisbane flood over the roof peak in 2011. The question came up again after she moved to Calgary, Canada, and witnessed a similarly devastating flood in 2013.

      Ms Murphy knew that during the Brisbane and Calgary floods, hydrology forecasts had predicted where rivers would peak at certain bridges, but she realised it wasn't enough.

      "If you aren't a hydraulic engineer [who is able] to translate that flood height into an impact to properties - your personal property, your car - it can be very challenging," she says.

      Ms Murphy also notes that static flood maps - including those that chart one-in-100-year floods - are also expensive, and can take days, or weeks, to produce. This makes them more suited to development planning and infrastructure design applications, rather than emergency planning and management.

      "I was thinking, there has to be something more," says Ms Murphy.

      She began dedicating her evenings and weekends to looking for a solution, which eventually led her to co-found FloodMapp with web developer, Ryan Prosser.

      With a significant research and development investment, FloodMapp was launched in 2018.

      FloodMapp's technology can rapidly forecast water levels to map floods before they happen.

      It does this by ingesting huge amounts of historical data (including things like rainfall and ground saturation levels) and uses artificial intelligence to accurately model the way water will behave.

      More technology of business:

      The software also uses information about land features and river systems to work out how a flood will affect different areas. The company claims its models can run 100,000 times faster than traditional techniques.

      An added benefit is that the resulting models can refresh hourly using real-time river sensor data and rainfall forecasts.

      The technology is not available to individuals, instead it is being integrated into services offered by government agencies in Australia and the US, to better understand floods before, during and after they happen.

      Researchers at the University of Melbourne's Department of Infrastructure Engineering are taking a similar approach, understanding that speed is key for emergency planning.

      Like Ms Murphy, flood modeller turned researcher, Dr Wenyan Wu, is looking at ways to simulate flood levels over time, at speed, using machine learning techniques. Importantly, this is being done Dr Wu says without compromising accuracy and without costing the earth.

      The availability of accurate real-time data that can be interpreted at a property-specific level is a huge part of the challenge, but being able to disseminate meaningful data to the public is also key.

      As Dr Wu says, "If people's collective comprehension [of flood risk] doesn't improve, you will not actually improve the situation."

      Even the concept of a one-in-100-year flood is widely misunderstood. (It means a flood event has a one in 100 chance of happening in any given year, as opposed to there only being one major flood every 100 years.)

      That's where companies like the Australian-based Early Warning Network (EWN) come in. EWN sends opt-in SMS (text messages), email, landline and app push alerts to residents and businesses in at-risk areas, typically via insurers, councils and other government agencies who have signed up to their services.

      Flood alerts are primarily based on data collected and distributed by Australia's Bureau of Meteorology.

      However, as operations manager Michael Bath explains, EWN has a 24/7 team of human severe weather forecasters (all of whom have an understanding of threats from their experience as storm chasers). This team assess the warnings, eliminate duplication, and send geo-targeted alerts, using custom-made software.

      This ensures people receive clear and localised information.

      "If you've ever had automated warnings from weather agencies before, [you'll know] they can be very repetitive," says Mr Bath. "If you automatically send that to residents, they just get really annoyed with it and tune out."

      Mr Bath, Dr Wu and Ms Murphy all agree that ultimately governments need to adopt these systems and technologies, and make planning decisions about whether future development should be permitted on floodplains and whether buy-back schemes are warranted in high-risk areas.

      However, in many cases, moving entire communities or renovating properties at scale using flood-resistant materials is not practical in the immediate future, given these measures require significant funding and political will.

      "We need something today, right now, because we are living on floodplains, and emergency warnings and alerts fill a critical role to improve safety, to save lives and prevent damage," says Ms Murphy. "We have to work together to build a safer future."

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      BBC

      Beaches and landscapes of an English summer

      South African-Australian documentary and portrait photographer, Chanel Irvine, first set out to document English summertime in 2019, a year after she moved to the UK.

      Irvine captured moments of leisure in coastal towns and countryside villages from Kent to Devon, from Cornwall to Shropshire.

      A small number of portraits have the subjects gazing directly into the camera, but the majority of the work is taken from a distance, documenting small summertime rituals and sweeping landscapes.

      An English Summer by Chanel Irvine is published by Hoxton Mini Press.

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      BBC

      Tamil Nadu: The Indian man who makes art from sunlight

      This video can not be played

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      Vignesh, a 31-year-old artist from the southern Indian state of Tamil Nadu, uses a lens and sunlight to burn his designs onto wood.

      As a child, Vignesh would use this technique to burn scraps of paper. He now uses wood to make unique artworks .

      He also teaches the technique to young people and hopes that more artists will take to this artform.

      Video produced by Asfhak Ahamed; filmed and edited by Natarajan Sundar.

      BBC

      Durban July: South Africa's most fashionable horse race returns

      By Joseph WinterBBC News

      Tens of thousands of people are expected in the coastal city of Durban this weekend for the annual Durban July, billed as Africa's biggest horse-racing event.

      But many are really there for the fashion and the glamour.

      Saturday featured a fashion contest to show off the latest creations by local designers.

      This year's event was keenly anticipated because it had been held behind closed doors for the past two years due to the Covid pandemic.

      Among the local celebrities attending was actress Jessica Nkosi.

      Of course, some people were also there for the racing.

      The event is also a chance to stimulate the local economy, which took a huge hit from both the devastating floods around Durban in April, and from the riots last year following the jailing of former President Jacob Zuma. Many punters were hoping to strike it rich with their bets at the Greyville Racecourse.

      But for many, it is all about the fashion.

      All photos subject to copyright

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      BBC

      Pride at 50: Rare photos of early marches

      This year's Pride in London marked five decades of annual marches and festivities celebrating the LGBTQ+ community.

      The central London parade returned on 2 July after a two-year hiatus due to the coronavirus pandemic.

      About 2,000 people joined the first UK Gay Pride Rally, in London, on 1 July 1972, the nearest Saturday to the third anniversary of the Stonewall riots against a police raid at a gay bar in Manhattan.

      Now, more than one million celebrate Pride in the UK's capital - and there are events all over the world.

      Bishopsgate Institute's Special Collections and Archives holds one of the most extensive collections on LGBTQ+ history, politics and culture in the UK, including:

      1970s

      Manager Stef Dickers told BBC News: "Recording and archiving LGBTQ+ history is vital to inform, inspire and empower future generations about their own history.

      "We have missing voices from LGBTQ+ people in the historical narrative, due to the struggles and oppression the community has faced over the decades.

      "It is so important that our histories are recorded now to celebrate how far we have come in visibility and hard-won freedoms but also to warn and arm the community for any future struggles."

      On the first march, Ted Brown - pictured above (left) with campaigner Peter Tatchell (right) - told BBC News, "there were men kissing men, men kissing what looked like men in drag and there were women kissing women and women kissing men in drag and vice versa.

      "It was a declaration of freedom, declaration of rights," he said.

      "We did that in front of the police, almost as a challenge.

      "Fortunately, nobody got arrested."

      Gay Pride Week, in 1976, saw a picnic in Victoria Gardens, by the Houses of Parliament.

      Many of the images have never been publicly displayed.

      "These kind of photo archives don't exist elsewhere in this size and scope," Mr Dickers said.

      "Photo agencies hold images of Prides taken by press photographers - but these archives are photographers from the LGBTQ+ community photographing the community.

      "This is powerful."

      1980s

      Section 28 of the Local Government Act 1988, which meant schoolteachers were not allowed to "promote" gay relationships, was repealed in 2003.

      The 1981 Pride march was moved to Huddersfield, in support of the Gemini Club, which police had called "a cesspit of filth".

      In 1983, the march was renamed Lesbian and Gay Pride.

      1990s

      In 2017, Mr Tatchell told the BBC's Newsround: "We have made fantastic progress.

      "Compared to two decades ago, Britain is almost a different country.

      "All the main anti-gay laws have been abolished.

      "We are now one of the best countries in the world for gay equality."

      Today, it is illegal to discriminate against somebody because of their sexuality or gender - although, many gay people face discrimination in their daily lives.

      "There is big progress - but more needs to be done," Mr Tatchell said.

      "Public attitudes are much more supportive - although, there are still families who reject their gay children.

      "We still have too much homophobic hate crime, many kids are still bullied and a lot of schools don't have an anti-bullying programme that specifically addresses anti-gay issues.

      "We want to get to a situation where no-one cares what sexuality you are, where we accept the person and their right to love whoever they wish - male, female, both or neither."

      Drag queen Lily Savage (Paul O'Grady, above centre) attended Pride in 1992.

      "New additions to our archive arrive almost daily and we would recommend anyone to get in touch who wants to record and document their own LGBTQ+ history," Mr Dickers said.

      "As this year is such an important milestone, we hope people will share images of what Pride means to them, through our People's Pride gallery.

      "This could be attending the official Pride festivities but also other moments of joy and celebration that make them feel proud to be who they are.

      "It's also not limited to London and we'd be delighted for people to contribute from all over the UK."

      All pictures are subject to copyright.

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